Page 1 DOCUMENT d’INFORMATION DU PROJET (PID) STADE D’EVALUATION Rapport No.: AB6149 Nom du Projet Projet de Réponse d'Urgence au Choléra Région Amérique Latin et Caribe Pays Haïti Secteur Santé (100%) Outil Subvention de reconstruction d'urgence No du Projet P120110 Emprunteur Ministère de l’Economie et des Finances Agence de Mise en Œuvre Fonds d’Assistance Economique et Social (FAES) Catégorie environnemental { }A {X}B { }C { }FI Date de la Préparation du PID le 14 décembre, 2010 Date de l’Evaluation du Projet Le 6 décembre, 2010 Date estimé d’Approbation du Conseil Le 18 janvier, 2011 Décision Projet est autorisé à procéder aux négociations suite à un accord sur les conditions restantes I. Contexte du Pays Haïti est le pays le plus pauvre d'Amérique latine et des Caraïbes et est parmi les plus pauvres dans le monde. Plus de la moitié des 10 millions de la population vit dans la pauvreté absolue (moins de 1 dollar par jour) et 78% avec moins de 2 dollars par jour. Le nombre de gens démunis est estimé à 4.5 millions, dont la plupart vit dans les zones rurales et le reste dans la capitale et d'autres zones urbaines. L'inégalité des revenus est parmi les plus élevés en Amérique latine et les Caraïbes, avec un coefficient de Gini de 0,65. Depuis 2008, le pays a connu une forte hausse des prix des produits alimentaires de base et du prix du carburant, des conditions météorologiques exceptionnellement défavorables (quatre cyclones consécutifs en un an), une baisse importante des devises envoyés par les émigrés et du commerce international en raison de la crise économique mondiale, et le tremblement de terre dévastateur en Janvier 2010. Les multiples facettes de la pauvreté sont de grande envergure comme témoigné par les indicateurs sociaux médiocres tels que l'alphabétisation, l'espérance de vie, la mortalité infantile et maternelle, avec Haïti classé 148 sur 179 dans indice de développement humain de l'Organisation des Nations Unies en 2008. Les conditions de pauvret é et sociales ont été fortement détériorées par la situation humanitaire précaire qui a suivie le tremblement de terre à Haïti survenu le 12 janvier 2010. Le tremblement de terre a dépouillé les zones de Port-au-Prince, Léogane et Jacmel de leurs infrastructures les plus importantes, y compris les écoles, les hôpitaux, le logement, l'électricité, l'eau et les télécommunications, et a causé d'énormes pertes de vies humaines. Les estimations indiquent que près de 3 millions de personnes ont été touchées par le tremblement de terre et plus de 200.000 personnes ont été tuées, tandis que 300.000 Page 2 personnes ont été blessées et 1 million de personnes se sont retrouvées sans abri et vivent dans des camps à travers Port-au-Prince et d'autres villes. Le cyclone Thomas a frappé Haïti le 5 novembre 2010 et a provoqué des inondations, des glissements de terrain, la destruction structurale et la perte de récoltes dans les régions à l’ouest de la ville, qui a aggravé les conditions de vie déjà précaires. Le 19 octobre 2010, une épidémie de choléra grave a été confirmée en Haïti, causant 2.193 morts et 46.749 hospitalisations au 6 décembre, et en mettant 200.000 personnes à risque d'infection et de 10.000 à risque de mort dans les six prochains mois. Haïti est confronté à l'une des épidémies de choléra les plus graves, la première en cinquante ans, et le pays entier est à risque parce que la population n'a aucune immunité contre le choléra. Au 6 décembre, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a rapporté 97,595 visites à l'hôpital, 46,749 hospitalisations et 2,193 décès dus au choléra à l'échelle nationale. Le taux de fatalité dans les hôpitaux est actuellement estimé à 3.2% et le taux de mortalité à 14,16 pour 100.000 habitants. Des cas de choléra ont été confirmés dans tous les dix départements. À Port-au-Prince, les quartiers qui ont enregistré des cas inclus Carrefour, Cité Soleil, Delmas, Kenscoff, Pétion Ville, Port-au-Prince et Tabarre. Le nombre total des hospitalisations et de décès dus au choléra à Port-au-Prince ont été de 4.904 et 186, respectivement du 6 décembre 2010. Si le taux de mortalité continue au niveau actuel d'environ quatre à 5%, l'épidémie de choléra pourrait tuer 10 000 personnes et causer 200.000 infections au cours des six prochains mois, selon l'Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) et le Centre pour le Contrôle des maladies (CDC). L’OPS est également préoccupé par l'épidémie se propage à d'autres pays pauvres de la région, comme l'épidémie de 1991 au Pérou étendre à plus de 16 pays des Amériques dans les deux ans. II. Contexte Sectoriel et Institutionnel Les mauvaises conditions de vie, un système de santé publique fragile et la manque d’infrastructure approprié d’eau et assainissement peuvent entraîner de la mortalité importante et dans la possibilité que le cholera devient endémique. Les conditions de vie en Haïti, en particulier celles dans les camps et dans les bidonvilles, rendent le pays encore plus vulnérable à la propagation du choléra. Ces communautés ont presque plus d'eau et d'assainissement, des connaissances en santé limitées et souvent n’ont pas accès aux soins de santé. Le système de santé publique déjà fragile, qui devrait fournir des soins préventifs, des services de promotion de la santé, des soins, des services de réhabilitation et de référence, a été encore affaibli par le tremblement de terre qui rend plus difficiles les conditions pour traiter les patients avec des agents de santé qui manquent d'expérience dans la gestion des cas de choléra. L'expérience de l'épidémie au Pérou dans les années 1990 et d'autres pays en Amérique latine suggère que des cas de choléra continuent de réapparaître pendant plusieurs mois à venir et peut-être pour plusieurs années. Un appui à la réponse urgente, compréhensive et multisectorielle du Gouvernement à cette crise dans la santé, l'eau et l'assainissement est nécessaire. Ne pas le faire, avec le début de la saison des pluies, pourrait avoir comme résultat que le choléra devient endémique. Le Gouvernement d'Haïti, en partenariat avec un certain nombre d'organismes, a crée un Comité de coordination d'urgence pour le choléra. Le MSPP a dirigé la réponse Page 3 humanitaire, avec l'appui technique de l'OPS, en mobilisant des partenaires de tous les secteurs y compris la santé, l'éducation et la communication. Un Comité de coordination d'urgence pour le choléra, composé de la Direction nationale de l'Eau Potable et l'Assainissement (DINEPA), les agences des Nations Unis et les ONG, a été rapidement mis en place par la Direction de la protection civile, en collaboration avec le MSPP au niveau central et des comités correspondant aux niveaux départemental et communal. En outre, un système de coordination inter-cluster a été mis en place - avec un rôle particulier pour la santé, de l'Eau Assainissement et Santé, Camp de la coordination et la gestion de camp et de la logistique Clusters - d'assurer une réponse rapide et synchronisée sur le terrain. III. Objectifs de développement du projet L'objectif du Projet est d'améliorer les pratiques de santé et d'hygiène afin de réduire la propagation du choléra et de renforcer les capacités institutionnelles pour répondre aux épidémies. IV. Description du Projet Le Projet proposé permettrait de financer deux composantes: (i) Appui à la réponse du Gouvernement au choléra au niveau décentralisé ; et (ii) Renforcement de la capacité de réponse urgente. Les composants sont décrits ci-dessous: (i) Composante 1: Appui à la réponse du Gouvernement au choléra au niveau décentralisé (11,0 millions de dollars): L'objectif de cette composante est de réaliser un programme d'activités pour une réponse immédiate au choléra, comme indiqué dans la Stratégie Nationale de la Réponse à l’Epidémie de Cholera et défini au niveau départemental, pour appuyer la réponse urgente du Gouvernement au cholera. Cette Composante vise à répondre aux besoins du niveau départemental par un soutien à tous les prestataires de service, qu'ils soient publics, mixtes ou privées, qui entreprennent des interventions à tous les niveaux de la lutte contre le choléra. À cette fin, ce volet permettra de financer deux sous- composantes: · Sous- composante 1.1: Soutien à une approche multisectorielle aux soins de santé primaires publiques. Cette sous- composante vise à soutenir une approche multisectorielle aux soins de santé primaires publiques, par (i) la conception, à travers la participation communautaire et la mobilisation sociale, des plans départementaux de gestion de choléra avec l'identification complète des besoins du ministère pour une riposte efficace contre le choléra au cours d'une période de six mois, y compris les ressources humaines, l'équipement et les véhicules, les fournitures médicales, les biens et les matériaux, y compris pour la gestion des déchets médicaux, et l'assistance technique, et (ii) la mise en œuvre des priorités les plus urgentes de ces plans. · Sous- composante 1.2: Appui à la Réponse du secteur santé, de l’eau et de l'assainissement des prestataires non-publiques. Cette sous-composante financera des activités de la santé, l'eau et d'assainissement effectués par les prestataires de service non-public, à travers la réalisation d'un programme d'activités pour une réponse immédiate au choléra, y compris en fournissant un Page 4 accès immédiat aux services de santé de base pour les populations affectées et les groupes vulnérables, accroissant la promotion de la santé et de sensibilisation à l'hygiène et améliorant l'accès à l'eau potable et d'assainissement. (ii) Composante 2: Renforcement de la capacité de réponse urgente (4,0 millions de dollars): Cette Composante financera des activités pour appuyer la mise en œuvre réussite de la Composante 1 et assurer pour le MSPP et DINEPA sont prêts pour faire face au cholera and d’autres maladies d’origine hydriques non seulement dans le court terme mais aussi dans le longue terme comme cette épidémie peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. Dans ce contexte, cette Composante appuie un certain nombre d'activités d'intervention d'urgence de renforcement des capacités pour le MSPP et DINEPA ainsi que la gestion globale du projet et la supervision, à travers deux sous composantes : · Sous-composante 2.1: Renforcement de la capacité du gouvernement à gérer et répondre aux épidémies , y compris (i) renforcer la surveillance, le rapport et le suivi des cas de choléra, et le renforcement de la capacité de gestion global et de la gestion des déchets médicaux du MSPP au niveau central et départemental ; et (ii) renforcement de la capacité de DINEPA pour la mise en œuvre de sa stratégie de prévention du choléra et de contrôle. · Sous- composante 2.2: Réalisation d’un programme d'activités pour appuyer la gestion du projet, y compris la surveillance, la supervision et des audits . V. Financement Source: ($m.) Emprunteur/Bénéficiaire 0.0 Subvention de l IDA 15.0 Total 15.0 VI. Modalités d’Exécution Le Projet sera mis en œuvre par FAES compte tenu de sa capacité et son expérience avec des projets financés par la Banque. Le Projet proposé sera géré par la FAES, au nom de et en partenariat avec DINEPA et MSPP. FAES est une entité haïtienne, autonome et gouvernementale sous la supervision du Ministère de l'Economie et des Finances et un conseil d'administration composé de neuf membres (trois ministres, cinq représentants de la société civile et le directeur général FAES). FAES a plus de vingt ans d'expérience dans la gestion de projets multisectoriels et communautaires. FAES a cinq bureaux régionaux et un bureau national à Port-au-Prince avec un effectif d'environ 130. Une équipe de projet, dirigé par un responsable de programme qui est un spécialiste de la santé, sera responsable pour la supervision des équipes au niveau départemental et pour la gestion au jour le jour des contrats des prestataires de service non-public ainsi que le suivi des activités d’assistance technique sous la Composante 2. En particulier, FAES sera responsable pour (i) la préparation des rapports trimestriels sur l'avancement du projet qui sera soumis à l'équipe de la Banque; (ii) le suivi de la conformité avec les politiques de sauvegarde environnementales de la Banque mondiale; (iii) la tenue des registres et des comptes distincts pour toutes les Page 5 transactions liées au projet, et (vi) l'élaboration, la consolidation et la production des états financiers du projet et d'autres informations financières. FAES a déjà du personnel expérimentés dans les marchés, la gestion financière, les sauvegardes environnementales et de suivi ; cependant le projet permettra de financer le recrutement de personnel supplémentaire, au besoin, y compris le responsable de programme. FAES fera régulièrement rapport au MSPP et le Cluster de santé chargé de la surveillance de l'effort de réponse. Les coordinateurs du programme seront désignés au sein des deux organismes pour être responsable de la supervision technique et la supervision des activités des prestataires publiques et non-publiques et pour les rapports trimestriels aux ministres respectifs et les clusters sectoriels sur les résultats et les bénéficiaires. VII. Politiques de Sauvegardes (y compris la consultation publique) Politiques de sauvegarde déclenchées par le projet Oui Non Evaluation environnementale (OP / BP 4.01) [X] [ ] Habitats naturels (OP / BP 4.04) [ ] [X] De la lutte antiparasitaire (OP 4.09) [ ] [X] Ressources culturelles physiques (OP / BP 4.11) [ ] [X] Réinstallation involontaire (OP / BP 4.12) [ ] [X] Peuples autochtones (OP / BP 4.10) [ ] [X] Les forêts (OP / BP 4.36) [ ] [X] Sécurité des barrages (OP / BP 4.37) [ ] [X] Projets dans les zones contestées (OP / BP 7.60) * [ ] [X] Projets sur les voies internationales (OP / BP 7.50) [ ] [X] VIII. Contact à la Banque et pour l’Emprunteur Banque mondiale Contact: Maryanne Sharp Titre: Chargée des opérations principale Tel: (202) 458-5560 Email: Msharp@worldbank.org Agence de Mise en Œuvre Agence : Fonds d’Assistance Economique et Social (FAES) Contact Person: Harry Adam, Directeur Exécutif Email: faes@faes.gouv.ht IX. Pour plus d’information, veuillez contacter: The InfoShop The World Bank 1818 H Street, NW Washington, D.C. 20433 Telephone: (202) 458-4500 Fax: (202) 522-1500 Page 6 Web: http://www.worldbank.org/infoshop