FORUM SUR L’ECONOMIE NUMERIQUE Djibouti, 14 et 15 novembre 2018 - Compte-rendu détaillé - RESUME Djibouti a accueilli les 14 et 15 novembre 2018 son premier Forum sur l’Economie numérique, organisé de façon conjointe par la Banque mondiale, le Ministère djiboutien de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications, ainsi que le Ministère de l’Économie et des Finances chargé de l’Industrie. Cet évènement s’inscrit dans le cadre des initiatives de la Banque mondiale en faveur de l’économie numérique et du lancement de l’Initiative « Digital Moonshot » qui fixe des objectifs précis pour accélérer la transition vers le numérique des pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Parmi les deux objectifs concrets à atteindre d’ici 2021, premièrement ils doivent disposer d’un réseau Internet moderne, à haut débit, dans l’ensemble de la région, y compris dans les zones les plus pauvres et reculées du continent. Deuxièmement, ils doivent mettre en place une infrastructure et un cadre réglementaire favorisant le transfert d’argent électronique au moyen d’appareils mobiles et d’Internet. L’évènement a ainsi mis en lumière le formidable potentiel des nouvelles technologies pour le développement économique et social de Djibouti, et a permis d’évoquer les mesures concrètes à mettre en œuvre afin de lancer la transformation numérique du pays. Ces deux jours ont vu s’enchaîner une multitude de sessions plénières et de groupes de travail consacrés aux cinq piliers fondamentaux qui ont été identifiés par la Banque mondiale dans sa stratégie pour le développement de l’économie numérique : 1. Infrastructure et connectivité. A Djibouti, la faible couverture de l’internet à haut débit et des services mobiles, conjuguée à des tarifs élevés, représente un frein majeur à l’essor du numérique. De nombreux pays ont réussi à dépasser ce type de difficultés grâce à une refonte en profondeur du secteur des télécommunications, qui passe le plus souvent par l’ouverture à la concurrence sous le contrôle d’une autorité de régulation indépendante. La population djiboutienne pourrait elle aussi profiter d’un environnement plus concurrentiel, à condition que les réformes soient adaptées à la réalité du pays et menées en étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires locaux, publics comme privés. 2. Entrepreneuriat et création d’un écosystème numérique. Malgré le dynamisme des entrepreneurs djiboutiens, le secteur du numérique peine à attirer les investisseurs et à stimuler l’innovation. Afin de surmonter ces obstacles, le gouvernement a récemment mis en place un Fonds de Garantie destiné à faciliter l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises, et vient également d’annoncer la création d’un centre de leadership et d’entrepreneuriat. De nombreux dirigeants souhaitent par ailleurs un assouplissement du cadre règlementaire, qui permettrait de renforcer l’attractivité du pays et de mieux répondre aux mutations permanentes du secteur. 3. Services financiers numériques. Une large gamme de transactions financières peut désormais s’effectuer sur internet ou par SMS. Cette évolution constitue une étape-clé vers la numérisation de l’économie, et favorise de surcroît l’inclusion financière des populations les plus vulnérables, fréquemment laissées pour compte par le système bancaire traditionnel. Le secteur financier djiboutien a entamé à son tour sa transition vers le numérique, mais se heurte pour l’instant à une pénurie de financement, à l’insuffisance des moyens techniques et institutionnels, et surtout aux inquiétudes de la population concernant la sécurité informatique et la protection des données personnelles. Face à ce constat, les retours d’expérience d’autres pays pourraient offrir à Djibouti une aide précieuse pour débloquer la situation et créer un environnement plus propice à la généralisation des services financiers numériques. 4. Compétences et capital humain. Pour exploiter pleinement les possibilités du numérique, le système éducatif et l’accompagnement professionnel doivent être repensés. Il s’agit en premier lieu de former davantage d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, mais aussi de promouvoir de nouvelles compétences managériales centrées sur la flexibilité et l’innovation, et, plus largement, de faire en sorte que l’ensemble de la population puisse se familiariser avec les outils informatiques. L’école est bien sûr au cœur de cette transformation. Djibouti a d’ores et déjà annoncé son intention de relier tous les établissements du pays à l’internet à haut débit, et d’équiper chaque élève d’une tablette. A terme, le pays pourrait en outre ajuster ses programmes scolaires et ses cursus de formation, de façon à s’assurer que les enseignements dispensés soient en adéquation avec les besoins de l’économie numérique. 5. Plateformes numériques et services administratifs en ligne. A l’échelon national comme à l’échelon local, les gouvernements mettent à la disposition des internautes un nombre croissant d’informations et de services publics. La numérisation de l’administration publique présente de multiples avantages, parmi lesquels on citera entre autres la simplification des démarches, la réduction des délais et des coûts de transaction, ou encore le renforcement du lien entre gouvernements et administrés. Les perspectives ouvertes par la technologie sont particulièrement prometteuses en ce qui concerne la gestion de l’état civil et de l’identification: au cours de ces dernières années, plusieurs pays en développement ont mis au point des systèmes d’identification numérique fiables et peu onéreux, grâce auxquels des millions d’individus souvent pauvres et vulnérables ont pu pour la première fois prouver qui ils étaient, exercer leurs droits, et accéder à des services essentiels tels que l’éducation ou la santé. De l’Estonie à l’Inde, il existe une foule d’exemples dont Djibouti pourrait s’inspirer pour tirer parti de ces innovations et bâtir une administration numérique performante. Ces discussions ont été menées par des intervenants aux profils aussi riches que variés : pouvoirs publics, cadres de la Banque mondiale, experts internationaux, organisations non-gouvernementales, entrepreneurs, etc. Il faut notamment souligner le degré d’investissement exemplaire du gouvernement, ainsi que la contribution des principaux acteurs du numérique djiboutien. En tout, le Forum a rassemblé plus de 300 participants issus de tous milieux. L’évènement a bénéficié d’une très large couverture, que ce soit dans les médias traditionnels (presse écrite, télévision) ou par le biais d’internet et des réseaux sociaux. En clôturant les échanges, le Ministre de l’Economie et des Finances a exprimé sa volonté de renouveler chaque année le Forum—un engagement sans équivoque qui témoigne du succès de cette première rencontre, mais surtout de l’importance considérable du numérique pour l’avenir de Djibouti. PRESENTATION GENERALE ET OBJECTIFS DU FORUM Fruit d’une collaboration étroite entre le gouvernement djiboutien et la Banque mondiale, le Forum sur l’Économie numérique s’est tenu les 14 et 15 novembre à Djibouti. L’évènement a donné lieu à une discussion de fond sur la façon dont le pays peut tirer parti des technologies numériques pour accélérer son développement économique et social, et a permis d’identifier les principales stratégies à mettre en œuvre pour bâtir une économie numérique pérenne. La réflexion a notamment porté sur les fondements de l’économie numérique, ses principaux bénéfices, ainsi que sur les obstacles et défis à surmonter. L’évènement a donné à la Banque mondiale l’opportunité de présenter sa stratégie pour le développement de l’économie numérique, de proposer des orientations pour la réforme du secteur, et d’échanger bonnes pratiques et recommandations avec les interlocuteurs locaux. Plus précisément, l’atelier a permis de répondre aux objectifs suivants : • Dresser un état des lieux de l’économie numérique à Djibouti par rapport aux standards internationaux, dans le but d’identifier les forces et les faiblesses du système et des infrastructures actuels • Partager les expériences et les enseignements d’autres pays (études de cas, références, etc.) • Identifier et analyser, à titre d’exemples, deux secteurs qui pourraient potentiellement ouvrir la voie à une transformation numérique du pays (ex : créer une fiscalité sur le numérique, mettre les nouvelles technologies au service de la gestion des infrastructures portuaires). Les discussions porteront entre autres sur les aspects suivants : o Défis et opportunités propres à chaque secteur o Acteurs principaux, rôle du gouvernement et du secteur privé o Réformes et interventions nécessaires pour surmonter les difficultés actuelles et amorcer la transformation numérique • Proposer une feuille de route pour le développement numérique du pays. ACTIVITES CONNEXES Le Gouvernement a par ailleurs organisé plusieurs visites de site afin de faire découvrir aux équipes de la Banque mondiale certaines des infrastructures les plus stratégiques du pays, qui témoignent du potentiel de Djibouti dans les secteurs de la logistique et des télécommunications : • Port de Doraleh • Nouvelle zone franche • Station d’atterrissage des câbles sous-marins En marge du Forum, l’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs (We-Fi) a lancé un nouveau projet qui vise au développement du e-commerce et de l’entreprenariat féminin dans sept pays de la région MENA, dont Djibouti. PERTINENCE DES QUESTIONS NUMERIQUES DANS LE CONTEXTE DJIBOUTIEN Pourquoi investir dans le développement numérique ? En 2016, le poids de l’économie numérique était évalué à 11 500 milliards de dollars, soit 15.5% du PIB mondial. Ce chiffre devrait continuer à augmenter pour atteindre 25% dans moins de dix ans, transformant au passage presque toutes les industries. Pour les États, la croissance fulgurante du secteur représente une occasion unique de sauter les étapes traditionnelles du processus de développement et d’améliorer leurs résultats, tant sur le plan économique que sur le plan social. La révolution numérique offre d’ores et déjà de nombreuses opportunités aux individus (accès facilité aux produits et services), aux entreprises (conquête de nouveaux marchés, services financiers) et aux gouvernements (efficacité, création de liens plus directs avec les administrés). Dans les pays émergents, les acteurs publics et privés profitent également de la transformation numérique pour créer des solutions innovantes aux grands problèmes de développement, qu’il s’agisse d’utiliser les téléphones portables en lieu et place des comptes bancaires traditionnels, de livrer en urgence des produits médicaux grâce à des drones, ou de mettre à profit les plateformes de travail en ligne pour combattre le chômage des jeunes. Au vu de ces évolutions, les gouvernements, le secteur privé et les professionnels du développement ont pris conscience de la nécessité de travailler ensemble pour mettre en œuvre des stratégies nouvelles qui permettront d’exploiter au maximum le potentiel de l’économie numérique. Poser les bases d’une économie numérique forte, qui profite à tous Sur la base de l’expérience et des enseignements internationaux, la Banque mondiale et la SFI ont adopté un cadre commun pour accompagner les pays dans le développement d’économies numériques durables et inclusives, en accordant une importance particulière à cinq éléments fondamentaux : • Le développement des réseaux et des infrastructures, véritable pierre angulaire de l’économie numérique ; • Les services financiers numériques, y compris les paiements électroniques et les comptes en ligne ; • Le soutien à l’entrepreneuriat et aux écosystèmes numériques locaux qui favorisent l’essor de nouveaux services, contenus et modèles économiques, dopant ainsi l’emploi et la croissance ; • Les plateformes numériques, aussi bien dans le secteur public (systèmes d’identification et registres d’état civil, mise en ligne des données officielles) que privé (commerce électronique, intégration des chaînes de valeur) ; • Les savoirs et compétences numériques, qui sont devenus des éléments indispensables à la réussite économique. Dans ce sens, la Banque mondiale a aussi lancé l’Initiative « Digital Moonshot »1 qui fixe des objectifs précis pour accélérer la transition vers le numérique des pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Parmi les deux objectifs concrets à atteindre d’ici 2021, premièrement ils doivent disposer d’un réseau Internet moderne, à haut débit, dans l’ensemble de la région, y compris dans les zones les plus pauvres et reculées du continent. Deuxièmement, ils doivent mettre en place une infrastructure et un cadre réglementaire favorisant le transfert d’argent électronique au moyen d’appareils mobiles et d’Internet. De manière plus spécifique, la Banque prévoit de soutenir les différents pays afin d’atteindre les buts suivants : • Doubler le taux de pénétration du haut débit d’ici 2021 • Veiller à ce que tous les gouvernements, les citoyens et les entreprises de la région soient connectés numériquement d'ici 2030. • Réduire les coûts de transit régional, en particulier pour les pays sans littoral. • Améliorer tant l'accessibilité financière (prix mensuel par Go de données par rapport au RNB par habitant) que la qualité des services du haut débit (débits moyens en Mbit/s) pour les utilisateurs, indépendamment de leur localisation géographique ou de leur démographie. • Tirer parti de l’innovation technologique et des modèles commerciaux pour surmonter les contraintes énergétiques dans les zones rurales. • Créer un plus grand bassin régional de consommateurs maîtrisant le numérique et de talents technologiques plus avancés pour soutenir le déploiement du réseau, l’innovation et l’adoption de technologies dans l’industrie et les gouvernements. Afin que les États et leurs populations profitent au mieux des possibilités offertes par l’économie numérique, il importe de mettre en place ces cinq fondamentaux de façon simultanée. S’ils ne stimulent pas la demande en développant les plateformes et applications numériques, les pays qui investissent dans des réseaux de télécommunications modernes risquent d’engloutir des sommes considérables dans des infrastructures qui seront finalement sous-utilisées. De même, ceux qui consacrent tous leurs efforts aux plateformes digitales et systèmes de paiement sans permettre l’accès à une connexion abordable et de qualité ne peuvent pas non plus espérer récolter les fruits de la révolution numérique. Il est donc essentiel de privilégier une approche globale qui permette aussi de prévenir les risques liés à la cybersécurité, à la protection des données, ou à une éventuelle domination du marché par certains acteurs. Les secteurs public et privé ont tous deux un rôle à jouer. Les pays qui ont développé avec succès leur économie numérique sont ceux qui ont su combiner interventions publiques et privées, y compris en adaptant leurs politiques publiques et leurs systèmes de régulation. Le secteur privé est souvent à la pointe de l’innovation, et s’est imposé comme le moteur de l’économie numérique. Mais les gouvernements assurent eux aussi une fonction indispensable pour soutenir l’initiative privée et favoriser l’innovation. En outre, il faut bien noter que le secteur public ne sera pas en mesure de financer à lui seul le développement du numérique. 1 http://www.banquemondiale.org/fr/news/opinion/2018/10/03/a-moonshot-for-the-middle-east-and-north- africa Développer le numérique à Djibouti : défis et opportunités Une économie numérique forte et ouverte à tous pourrait devenir un atout considérable pour Djibouti, et le pays a donc tout intérêt à rattraper son retard dans le secteur. Alors que les téléphones portables sont maintenant devenus monnaie courante à travers tout le continent africain, on ne peut pas en dire autant de l’internet à haut débit. Seule la moitié de la population a accès à l’internet mobile à haut débit (53% selon les chiffres de la GSM Association, contre une moyenne d’environ 75% sur l’ensemble de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord). De surcroît, les prix demeurent très élevés par rapport au reste de la région : à l’heure actuelle, il faut compter environ 30 dollars pour un forfait de 500MB par mois. Dans un pays ou l’extrême pauvreté touche 1 habitant sur 5, ces tarifs s’avèrent prohibitifs pour une grande majorité de consommateurs, et contribuent largement à expliquer le faible taux de pénétration au sein des foyers. Les populations non-connectées sont généralement les plus vulnérables : on estime par exemple que seules 10% des femmes ont accès à Internet. Il est indispensable de remédier à la situation, sans quoi l’écart entre Djibouti et les autres pays de la région ne pourra que se creuser. Pour autant, on rappellera qu’investir dans les infrastructures et la connectivité est une condition nécessaire mais non suffisante au développement de l’économie numérique. Développer l’économie numérique est une étape incontournable pour construire l’avenir de Djibouti. Ce processus repose sur cinq fondements essentiels : les infrastructures, les plateformes, les services financiers et systèmes de paiement, l’entrepreneuriat et les compétences numériques. L’innovation et le progrès technologiques sont en train de transformer en profondeur le continent, et donnent naissance à des solutions nouvelles qui s’exportent progressivement vers le reste du monde. Des millions d’individus qui n’avaient jusque-là jamais eu de compte bancaire gèrent désormais leur argent depuis leur téléphone portable. Sur simple pression d’un bouton, les petits exploitants ont la possibilité de suivre en temps réel le cours des produits agricoles pour fixer le prix de leurs récoltes. On peut maintenant acheter de l’énergie solaire sur son téléphone, procéder à un examen cardiaque en utilisant une tablette médicale, ou faire parvenir rapidement des poches de sang ou des médicaments jusqu’à des zones reculées grâce à un drone. De même, internet permet aux étudiants et jeunes diplômes du monde entier d’entrer en relation avec les entreprises les plus influentes dans le secteur des nouvelles technologies, leur offrant ainsi l’opportunité d’acquérir de nouvelles compétences et d’étoffer leur expérience professionnelle. Plus généralement, le numérique représente pour de nombreux pays une occasion sans précèdent de s’intégrer davantage à l’économie mondiale et de soutenir l’emploi, notamment par le biais des plateformes de travail en ligne. Le développement du pays nécessite des réformes en profondeur pour améliorer le modèle de gouvernance, mais aussi pour ouvrir et diversifier le secteur privé. Comme l’a souligné le gouvernement dans sa stratégie de développement, Vision Djibouti 2035, de telles réformes sont cruciales pour que le pays puisse exploiter pleinement son potentiel et devenir un pôle logistique et commercial pour toute la Corne de l’Afrique. Le déploiement des services administratifs en ligne demande des efforts considérables dans le domaine de l’administration numérique, et suppose également d’étendre la couverture de l’internet à haut débit tout en faisant baisser les prix. Djibouti a réalisé des investissements importants pour installer huit câbles de télécommunications sous-marins dont il tire des revenus considérables grâce à la revente des droits d’accès auprès de plusieurs pays d’Afrique australe et orientale. Le pays doit maintenant profiter de l’augmentation des bandes passantes pour mettre en place des services administratifs en ligne de qualité. Suite à l’adoption de la stratégie Vision Djibouti 2035, et dans le cadre du dialogue politique sur le secteur du développement numérique, la Banque mondiale et le Gouvernement de Djibouti proposent d’organiser en novembre un atelier de réflexion de deux jours sur les bénéfices potentiels de l’économie numérique pour Djibouti. Comment permettre à un pays comme Djibouti d’accélérer son développement grâce à l’économie numérique ? Quels sont les fondements nécessaires au développement de l’économie numérique, et quels bénéfices peut-on en attendre ? SYNTHESE DES DISCUSSIONS La réflexion s’est articulée autour des cinq axes fondamentaux identifiés par la Banque mondiale dans sa stratégie pour le développement de l’économie numérique. 1. L’infrastructure digitale : amélioration de la connectivité et réformes sectorielles Le déploiement d’un réseau de télécommunications performant et accessible à tous représente la pierre angulaire de n’importe quelle stratégie de développement numérique. Le Forum a donc accordé une place toute particulière à la question de la connectivité, proposant plusieurs pistes concrètes pour réformer le secteur et démocratiser l’accès à internet. Djibouti accuse en effet un retard important dans le domaine. Seuls 38% des ménages sont abonnés à un service de téléphonie mobile (par rapport à 54% en Afrique de l’Est), et 12% disposent d’un accès à internet. Ces chiffres résultent à la fois d’une couverture géographique insuffisante et du prix dissuasif des abonnements, qui restent totalement inabordables pour une large partie de la population. A titre d’exemple, le prix d’un forfait 3G prépayé de 500 Mo équivaut à environ 16% du revenu médian, contre 1,4% en Tunisie et 4% au Kenya2. Djibouti est d’ailleurs classé 158ème/176 dans l’indice de développement des TIC publié par l’Union internationale des télécommunications. Source données : GSMA Intelligence (Q3 2016), UIT (2015) Pourtant, pas moins de huit câbles sous-marins convergent vers les côtes djiboutiennes, plaçant le pays au cœur du réseau internet mondial. Mais la grande majorité de la bande passante est revendue aux états voisins, notamment l’Ethiopie. 2 https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2017/IPB2017_E.pdf Comment surmonter ce « paradoxe numérique », évoqué à de multiples reprises tout au long de l’évènement ? L’un des principaux axes de réflexion concerne la réforme et la libéralisation du secteur. Les discussions ont mis en lumière l’exemple de nombreux pays qui ont délivré des licences à des opérateurs tiers pour leur permettre d’exploiter des marchés tels que l’internet ou la téléphonie mobile. L’ouverture à la concurrence s’est presque systématiquement accompagnée d’une baisse significative des prix pour les consommateurs, d’une amélioration de la couverture et de la qualité des réseaux, et a donc donné lieu, in fine, à une augmentation sensible du taux de pénétration. Même dans un pays de taille relativement modeste comme Djibouti, le marché pourrait vraisemblablement supporter au moins un fournisseur privé en compétition avec l’opérateur historique. Mais il n’existe bien sûr pas de solution unique, et il incombe à chaque pays d’organiser le secteur de la façon la plus judicieuse possible en fonction des circonstances locales. En tout état de cause, les acteurs publics conservent généralement un rôle décisif dans la gestion du numérique, que ce soit pour organiser les règles de la concurrence, mettre en œuvre les réformes nécessaires, superviser les opérateurs, garantir la sécurité informatique et la protection des données, ou encore pour participer au financement des infrastructures. A travers leurs interventions, les représentants du gouvernement et du secteur des télécommunications ont également affiché leur détermination à améliorer les performances de Djibouti en matière de connectivité. Plusieurs initiatives concrètes ont été lancées, parmi lesquelles on citera en particulier la mise en œuvre d’une stratégie décennale pour le développement du numérique ou encore la création, à terme, d’une agence de régulation des TIC visant à contrôler les opérateurs et protéger les intérêts des consommateurs. Enfin, des travaux importants sont actuellement en cours pour étendre la couverture du réseau internet haut débit. Recommandations et meilleurs pratiques évoquées : Soutenir la réforme du secteur et des bases solides pour créer un cadre politique, juridique et réglementaire révisé pour un environnement de marché concurrentiel et stimuler l’essor de l’accès et de l’usage du haut débit sur le marché national. Par exemple : • Soutenir la révision du cadre légal du secteur télécom et numérique conformément aux meilleures pratiques internationales • Créer un régulateur indépendant qui ne soit pas une entreprise paraétatique • Ouverture du marché djiboutien à la concurrence sous contrôle de l’institution de tutelle et en adoptant une approche collaborative entre les organes de politiques publiques (ex. Ministère) et l’organe de régulation • Renforcer et redéfinir le positionnement stratégique de l’opérateur historique par exemple en : (i) renforçant ses capacités techniques, commerciales et financières ; ii) en développant davantage l’activité sur le marché national du haut débit ; et (iii) en diversifiant les débouchés sur le marché international • Émettre de nouvelles licences (par exemple, sur le marché national de la téléphonie et l’internet mobile 3G, actuellement, un unique opérateur public national) 2. Entrepreneuriat et création d’un écosystème digital Les pays qui ont le plus profité des nouvelles technologies sont ceux dans lesquels administrations, universités et entreprises privées ont réussi à coordonner leurs efforts et à créer une émulation positive pour favoriser le développement de l’économie numérique. Au cœur de ces écosystèmes, on trouve généralement des entrepreneurs dynamiques aux compétences variées, qui travaillent de façon à la fois complémentaire et concurrentielle. Même si l’exemple le plus connu reste à coup sûr la Silicon Valley, ce modèle s’est rapidement exporté à travers le monde. En Afrique, les principaux foyers d’innovation se situent à Lagos, Nairobi, Dakar ou encore Kigali. Pour que Djibouti puisse devenir à son tour une place forte de l’entrepreneuriat numérique, plusieurs freins importants devront être levés. Au premier rang des préoccupations exprimées par les responsables djiboutiens, on retrouve presque toujours la question de l’accès au financement. Beaucoup déplorent une certaine frilosité des investisseurs africains, qui n’osent que trop rarement s’aventurer dans des projets innovants ou accorder une seconde chance aux entrepreneurs. D’autres ont souligné le besoin de stimuler l’initiative individuelle et de faire évoluer les mentalités, afin d’aider les jeunes talents à dépasser les échecs ou les revirements qui jalonnent souvent le développement d’une entreprise. Enfin, comme l’a démontré l’expérience de nombreux pays, l’assouplissement du cadre règlementaire permettrait de faciliter les échanges, d’attirer de nouveaux investisseurs, et de libérer les énergies. Face à ce constat, les autorités cherchent aujourd’hui à apporter des réponses concrètes. Le gouvernement a annoncé à ce titre la mise en place d’un fonds de garantie pour débloquer davantage de financements en faveur du numérique, ainsi que la création d’un centre de leadership et d’entrepreneuriat. Pour poursuivre sur cette voie, Djibouti pourra s’inspirer des stratégies adoptées par d’autres pays qui ont mené à bien leur transition vers le numérique. Résolument tournée vers les services, l’économie djiboutienne a tout à y gagner. Date de création et capitalisation boursière actuelle des grandes entreprises du numérique. Source : Xona Partners (2018) Recommandations et meilleurs pratiques évoquées : • Stimuler l’accès au crédit, l’accès au marché et favoriser l’investissement à travers la révision du cadre légal et réglementaire • Soutenir une règlementation flexible similaire à celle réservée aux zones franches qui constituent un environnement favorable au développement des startups digitale. • Mettre l’accent sur la numérisation des processus requis pour la création de l’entreprise, la formation des jeunes et leurs informations sur la disponibilité et l’accès aux documents nécessaires à travers des sites web. • Appuyer la mise en œuvre du fonds de garantie pour débloquer davantage de financements en faveur du numérique et de l’écosystème (e.g. jeunes entreprises et dynamiser l’écosystème de l’entrepreneuriat) • Soutenir l’opérationnalisation du centre de leadership et d’entrepreneuriat. 3. Les services financiers numériques Gestion de comptes, paiements, transferts d’argent… dans beaucoup de pays, ce type d’opérations peut maintenant s’effectuer sur internet, voire par simple SMS. Ce mouvement de mise en ligne des services financiers répond à un double objectif. Tout d’abord, le déploiement des modes de paiement dématérialisés constitue un prérequis indispensable à l’essor du commerce électronique, et au développement de l’économie numérique dans son ensemble. En outre, les plateformes numériques s’imposent peu à peu comme une alternative fiable et facile d’accès au système bancaire traditionnel, favorisant ainsi l’intégration et l’inclusion financière des populations les plus vulnérables. Certaines de ces technologies ont d’ailleurs rencontré un vif succès dans des pays proches de Djibouti tels que le Kenya et la Somalie, où les plateformes de paiement mobiles sont aujourd’hui plébiscitées par des millions d’individus, dont beaucoup n’avaient jamais eu accès à un compte bancaire. Les autorités et acteurs économiques djiboutiens cherchent à leur tour à exploiter le potentiel des services financiers numériques. Moteur essentiel de cette transformation, la Banque centrale a lancé un vaste chantier de modernisation du secteur qui devrait nettement faciliter la numérisation des opérations et transactions courantes. Les principaux établissements bancaires du pays offrent d’ores et déjà à leurs clients la possibilité de gérer leurs comptes via internet ou de transférer de l’argent par voie électronique. De même, les ménages djiboutiens peuvent désormais régler leurs factures d’eau et d’électricité en ligne. Pour l’heure, l’utilisation des services financiers numériques à Djibouti reste toutefois marginale, et les progrès sont timides. Une multitude de facteurs expliquent cette situation : taux de pénétration limité de l’internet et de la téléphonie mobile, manque de capacité institutionnelle et technique, difficultés à attirer les investissements… Mais les intervenants ont surtout évoqué les réticences des usagers et les doutes concernant la sécurité des transactions. Fort heureusement, le domaine de la finance numérique ne cesse de se développer à travers la planète. Pour dépasser les obstacles actuels et tirer le meilleur parti des services financiers en ligne, Djibouti pourra donc compter sur les retours d’expérience de nombreux autres états, sur les compétences des experts internationaux, et sur la détermination sans faille des responsables locaux. Recommandations et meilleurs pratiques évoquées : • Faciliter et stimuler les finances numériques (ex. services financiers numériques, monnaie électronique) à travers la révision du cadre légal et réglementaire. • Appuyer la sensibilisation de la population sur les avantages des finances numériques et l’angle de l’inclusion financière. • Faciliter des échanges et partage d’expériences entre pays phares dans le domaine des services financiers numériques. 4. Compétences numériques et capital humain Si l’économie numérique offre une myriade d’opportunités aux pays en développement, elle n’en reste pas moins un domaine complexe qui nécessite des savoir et des savoir-faire spécifiques. Les qualifications requises sont d’abord d’ordre technique. Pour entrer de plain-pied dans l’ère du numérique, un pays doit bien sûr disposer d’un nombre suffisant d’ingénieurs et de techniciens dans des domaines tels que les télécommunications, l’informatique, l’électronique, etc. Mais au-delà de la main d’œuvre spécialisée, la numérisation de l’économie impose aussi qu’une masse critique de travailleurs et de consommateurs soit formée aux outils informatiques, et ce quel que soit leur niveau socio- économique. Les compétences managériales et l’intelligence émotionnelle jouent également un rôle déterminant. Les professionnels qui souhaitent se lancer dans le numérique doivent être rompus à la création et à la gestion d’entreprises, faire preuve d’initiative, de flexibilité, et être en mesure de se réinventer constamment pour rester en phase avec les évolutions d’un secteur particulièrement dynamique. L’école se trouve en première ligne face à ces nombreux défis, et il est indispensable que Djibouti adapte son système éducatif afin de donner aux jeunes générations le bagage technique et intellectuel dont elles auront besoin pour réussir dans cette nouvelle économie. Plusieurs initiatives prometteuses sont actuellement à l’étude : le gouvernement cherche par exemple à connecter toutes les écoles du pays à internet (à haut débit), et souhaite prochainement mettre une tablette à disposition de chaque élève. Tout au long du Forum, plusieurs participants ont par ailleurs insisté sur la nécessité de faire évoluer les programmes scolaires, notamment dans l’enseignement secondaire et supérieur, de façon à mieux répondre aux attentes et aux besoins des entreprises du numérique. Il ne faut pas non plus négliger le potentiel des acteurs privés et des organisations non- gouvernementales, qui ont mis en place une multitude de programmes de formation et d’accompagnement pour les jeunes Africains intéressés par le numérique. Il s’agit du cas, entre autres, de l’initiative « Smart Africa »3 et de la « Cisco Networking Academy »4, toutes deux présentes au Forum. Recommandations et meilleurs pratiques évoquées : Les savoirs et compétences numériques étant un des piliers fondamentaux de l’économie numérique et indispensables à la réussite, il est important que les Autorités puissent : • Soutenir la formation et le développement de compétences dans le numérique dans le système d’éducation, intégrée dans le curriculum et depuis la jeune enfance. • Appuyer la sensibilisation de la population sur les avantages du numérique et faciliter la vulgarisation des outils. • Adapter le système d’instruction quel que soit le niveau aux besoins du marché notamment sur les compétences digitales et continuer la collaboration étroite sur la chaine de formation. • Intensifier l’utilisation du numérique pour être plus compétitif par rapport aux économies de la région dans les domaines tels que le e-commerce, le e-banking, le e-assurances. 3 http://smartafrica.org/ 4 https://www.netacad.com/ 5. Plateformes numériques et services administratifs en ligne Souvent louées pour leur impact sur la vie des entreprises comme des particuliers, les technologies numériques s’imposent également comme un formidable vecteur de modernisation de l’administration publique. Des impôts aux douanes en passant par les registres d’état civil et de commerce, de nombreux services administratifs peuvent être mis en ligne dans un souci d’efficacité et de simplification des démarches. De façon générale, la plupart des gouvernements cherchent aujourd’hui à renforcer leur présence sur internet afin d’établir un lien plus direct avec leurs administrés. L’Estonie fait figure de pionnière dans le domaine. Depuis le milieu des années 1990, ce petit État balte dont la taille est similaire à celle de Djibouti a entrepris de numériser et mettre en ligne la grande majorité de ses services publics. Cette politique a largement contribué à la transformation du pays, et pourrait offrir des pistes intéressantes pour l’administration djiboutienne. Les intervenants se sont également penchés sur les possibilités qu’offre l’identification numérique pour le développement et le programme soutenu par la Banque mondiale dans ce domaine5. Les nouvelles technologies ont en effet entraîné des bouleversements profonds dans ce domaine, et ont permis à des états aux ressources modestes de bâtir des systèmes d’identification sûrs, fiables, et relativement peu onéreux. Grâce à ces avancées, des millions d’individus souvent pauvres et marginalisés ont pu pour la première fois de leur vie prouver qui ils étaient, exercer leurs droits civiques et accéder à des services essentiels comme l’éducation ou la santé. Il s’agit par exemple de la dynamique qui a été observée en Inde avec le programme d’identifiant unique « Aadhaar », qui couvre plus de 1,2 milliard de résidents. Au regard de ces évolutions, il ne fait aucun doute qu’un système d’identification numérique efficace permettrait à Djibouti de réaliser des progrès significatifs en termes de développement et d’inclusion sociale. Recommandations et meilleurs pratiques évoquées : • Appuyer la revue et dématérialisation de certaines procédures de l’Administration couplé avec le développement de services en lignes et favoriser l’accès à ces services pour les citoyens afin d’améliorer l’efficacité et la couverture dans la délivrance des services publics. • Mettre en place un ensemble des plateformes pour les administrations publiques pour accompagner la transformation digitale. • Renforcer le capital humain pour une réelle transformation digitale. • Soutenir le développement d’un système d’identité numérique robuste, universel, inclusif et responsable permettant une prestation de services publics plus efficace et plus accessible y compris son cadre juridique, réglementaire et institutionnel, compatible avec les bonnes pratiques internationales, incluant des principes et politiques sur : o l’identifiant basé sur un système de numérotation sécurisé, unique et aléatoire ; o la gouvernance et les arrangements institutionnels ; la protection des données personnelles et la vie privée ; etc. 5 http://id4d.worldbank.org/ IMPACT ET RETOMBEES DE L’EVENEMENT Premier évènement de cette ampleur consacré spécifiquement au développement de l’économie numérique à Djibouti, le Forum a réuni quelque 300 participants venus de tous horizons : représentants du gouvernement, entrepreneurs, experts internationaux, organisations non- gouvernementales, étudiants, membres de la société civile, etc. Cette diversité restera comme l’un des atouts majeurs de la rencontre, et a joué un rôle déterminant dans la qualité des discussions. Il faut aussi saluer l’implication des membres les plus éminents du gouvernement (Son Excellence le Premier Ministre, S.E.M. Le Ministre de la Communication, le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’Enseignement National, le Ministre de l’Enseignement Supérieur, le Ministre du Budget) qui ont activement participé aux échanges tout au long de ces deux jours, n’hésitant pas à engager un dialogue constructif et sans détour avec la population. Ce degré d’investissement témoigne bien de la détermination et du sérieux avec lesquels le pays compte s’engager sur la voie du numérique. Du fait de son importance pour l’avenir de Djibouti, l’évènement a bénéficié d’une couverture conséquente, que ce soit dans les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux. La Radio Télévision de Djibouti (RTD) est ainsi longuement revenue sur les moments forts de la rencontre dans ses journaux télévisés des 14 et 15 novembre 2018. La Nation, le grand quotidien du pays, a pour sa part consacré quatre articles différents au Forum au cours du mois de novembre. De surcroît, l’ensemble des sessions plénières ont été retransmises en direct sur internet (une première dans ce type d’évènements), suscitant de très nombreux échanges et interactions via Facebook et Twitter. Devant ce succès, le Ministre de l’Economie et des Finances a annoncé son intention de renouveler l’évènement tous les ans, et de mobiliser encore plus de ressources et d’intervenants autour de ce rendez-vous. Le Forum a également permis d’entamer un dialogue entre la Banque mondiale et le gouvernement de Djibouti sur la possibilité d’un appui dans le secteur par rapport à la réforme et aux besoins d’adaptation afin que le Djibouti, son Administration et ses citoyens puissent profiter des bénéfices de l’économie numérique. ANNEXES AGENDA DETAILLE Mercredi 14 novembre 2018 Matin (08h30-12h30) 08h00-08h30 Petit-déjeuner et formalités d’enregistrement Ouverture : ▪ M. Atou Seck, Représentant Résident, Banque mondiale ▪ Mme. Boutheina Guermazi, Directrice, Développement Digital, Banque mondiale 08h30-09h00 ▪ S.E.M. Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, chargé des Postes et Télécommunications ▪ S.E.M. Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’industrie ▪ S.E.M. Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier Ministre, Invité d’Honneur 9h00-9h10 Présentation de la stratégie sectorielle du MCPT – Mme Absan Mohamed Djama Discours d’introduction sur les fondements de l’économie digitale : Vers la création d’un 09h10-09h30 secteur numérique performant à Djibouti : des opportunités à saisir, des obstacles à surmonter, Dr. Nicolas Miailhe {co-fondateur et Président, The Future Society) Session 1 : L’infrastructure digitale (amélioration de la connectivité et réformes sectorielles) ▪ Présentation BM : Comment favoriser le développement de l’économie et de la connectivité digitale à Djibouti – Mme. Boutheina Guermazi, Directrice, Développement Digital, Banque mondiale ▪ Présentation des infrastructures des télécommunications de Djibouti par Djibouti Telecom - Mohamed Ahmed, Abdourahman Meraneh Panelistes : 09h30-10h45 ▪ M. Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, Chargé des Postes et des Télécommunications ▪ M. Mohamed Assoweh Bouh, Directeur Général de Djibouti Telecom ▪ Dr. Hamadoun Touré, Directeur Exécutif, Smart Africa ▪ M. Ammar Hamadien, Chef de l'engagement stratégique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, GSMA ▪ Discussions modérées par : Mme. Boutheina Guermazi, Directrice, Développement Digital, Banque mondiale ▪ Questions et Conclusions 10h45-11h00 Pause-café Session 2 : Entrepreneuriat et création d’un écosystème digital Vidéo 1 – Video introductive Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE) Présentation introductive : Entrepreneuriat et initiative privée : comment favoriser le dynamisme de l’économie numérique à Djibouti – M. Riad Hartani, entrepreneur de la Silicon Valley Panelistes : 11h00-12h30 ▪ M. Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances, Djibouti ▪ M. Abdillahi Omar, CEO, Connex Media ▪ M. Mahamoud Idriss, DG de SDSI ▪ Mme Choukri Mohamed Abdillahi, Présidente du CA du Fonds de garantie, Djibouti ▪ M. Douglas Zhihua Zeng, Finance, Compétition et Innovation, Banque mondiale ▪ Discussions modérées par : M. Riad Hartani, Entrepreneur de la Silicon Valley ▪ Questions et Conclusion 12h30-13h30 Déjeuner Après-midi (13h30-18h00) Session 3 : Les services financiers digitaux ▪ Présentation introductive : Comment élargir l’accès aux services financiers grâce au numérique – M. Mamadou Ndione, Banque mondiale 13h30-14h45 Panelistes : ▪ M. Ahmed Osman, Gouverneur de la Banque Centrale au Djibouti ▪ M. Bahnan Ali Meidal, Directeur Général Poste de Djibouti ▪ M. Elmi Issa Gabobeh, Conseiller du DG CAC Bank ▪ M. Eleyeh Issa Goudi, DOS International ▪ Discussions modérées par : M. Mamadou Ndione, Banque mondiale ▪ Questions et Conclusion Groupe de travail 1 : Amélioration de l’Environnement des Affaires (Commerce électronique, outsourcing Groupe de travail 2 : Gestion des et cloud, compétitivité, e-agriculture) infrastructures (transports, communication, Objectifs clés administration digitale) 15h00-16h00 Moteurs de transformation Objectifs clés Parties prenantes Moteurs de transformation Réformes juridiques et Parties prenantes réglementaires Réformes juridiques et réglementaires • Principales étapes de mise en Principales étapes de mise en œuvre œuvre Travaux de groupe dirigés par : • Dr. Nicolas Miailhe et Robert Yungu Travaux de groupe dirigés par : Représentant gouvernement Riad Hartani et Axel Rifon Perez Représentant gouvernement 16h00-16h30 Compte-rendu des travaux de groupe 16h30-17h00 ▪ Session de clôture du 1er jour : SG MCPT et Banque mondiale 17h30 – 18h30 Cocktail Jeudi 15 novembre Matin (08h30-12h30) 08h00-08h30 Petit-déjeuner et formalités d’enregistrement 08h30-09h00 Résumé du 1er jour et objectifs du 2ème jour : MCPT et Banque mondiale Session 4 : Compétences digitales et capital humain ▪ Présentation introductive : Stimuler l’emploi des jeunes Djiboutiens grâce aux technologies digitales – David Bunei, Directeur Régional, Afrique de l’Est, Cisco Panelistes : ▪ Dr. Nabil Ahmed Mohamed, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche 9h00-10h15 ▪ M. Moustapha Mohamed Mahamoud, Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ▪ Dr. Sidy Ndao, Associate professeur Nebraska University-Lincoln et Fondateur SenEcole, et compétition panafricaine de la robotique ▪ Dr. Hamadoun Touré, Directeur Exécutif, Smart Africa ▪ M. Samatar Abdi, CEO CTID (incubateur djiboutien) ▪ Discussions modérées par : M. Atou Seck, Représentant Résident, Banque mondiale 10h15-10h30 Pause-café Session 5 : Les plateformes digitales (y compris services administratifs en ligne : état civil et identifiant unique, impôts, partage des données publiques) ▪ Présentation introductive : Développer une administration moderne et connectée au service de l’économie digitale djiboutienne : Mr. Aruna Handem, expert NOSI (Noyau opérationnel pour la société de l’information, Cap-Vert) Panelistes : 10h30-12h00 ▪ M. Bodeh Ahmed Robleh, Ministre du Budget ▪ M. Robert Palacios, Identification pour le Développement (I4D), Banque mondiale ▪ M. Guibert Hairson, Expert plateforme E-Gouv ▪ M Moustapha Mohamed Ismael, Directeur, Agence Nationale des Systèmes d'Information de l'Etat ▪ Discussions modérées par : M. Renaud Seligmann, Manager, Banque mondiale Groupe de travail 3 : Entrepreneuriat Groupe de travail 4 : Inclusion des TIC dans jeunes et femmes et le digital l’Education et l’Enseignement Supérieur Objectifs clés Objectifs clés Moteurs de transformation Moteurs de transformation Parties prenantes Parties prenantes 12h00- 13h00 Réformes juridiques et réglementaires Réformes juridiques et réglementaires Principales étapes de mise en Principales étapes de mise en œuvre œuvre Travaux de groupe dirigés par : Travaux de groupe dirigés par : • Dr. Hamadoun Touré et Mohamed Medouar • Dr. Sidy Ndao et Samatar Abdi • Représentant gouvernement • Représentant gouvernement Session de clôture : Feuille de route et conclusions ▪ Recommandations spécifiques, passage en revue des autres secteurs clés 13h00-14h00 ▪ Mesures prioritaires ▪ Conclusion et prochaines étapes – Ministère de la Communication, Ministère des Finances et Banque mondiale 14h00-15h00 Déjeuner LISTE DES INTERVENANTS Gouvernement de Djibouti • S.E.M. Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier Ministre, Invité d’Honneur • S.E.M. Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, chargé des Postes et Télécommunications • S.E.M. Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’industrie • Dr. Nabil Ahmed Mohamed, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche • M. Moustapha Mohamed Mahamoud, Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle • M. Bodeh Ahmed Robleh, Ministre du Budget • Mme Absan Mohamed Djama, Directrice Générale des Etudes et de la Planification, Ministre de la Communication, chargé des Postes et Télécommunications • M. Moustapha Mohamed Ismael, Agence Nationale des Systèmes d'Information de l'Etat Etablissements publics et semi-publics • M. Ahmed Osman, Gouverneur, Banque Centrale de Djibouti • Mme Choukri Mohamed Abdillahi, Présidente du CA du Fonds de garantie de Djibouti • M. Mohamed Assoweh Bouh, Directeur Général, Djibouti Telecom • M. Abdourahman Meraneh, Directeur Réseaux Mobile, Djibouti Telecom • M. Mohamed Ahmed Mohamed, Directeur Business International, Djibouti Telecom • M. Bahnan Ali Meidal, Directeur Général, Poste de Djibouti Secteur privé • M. Samatar Abdi, Président-directeur général, CTID • David Bunei, Directeur Régional, Afrique de l’Est, Cisco • M. Mahamoud Idriss, Directeur General, Société de Développement des Systèmes d'Information • M. Elmi Issa Gabobeh, Conseiller auprès de la Direction Générale, CAC Bank • M. Eleyeh Issa Goudi, Président-directeur général, DOS International • M. Abdillahi Omar, CEO, Connex Media Experts internationaux • M. Guibert Hairson, Expert sur les questions d’administration en ligne • M. Ammar Hamadien, Chef de l'engagement stratégique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, GSMA • M. Aruna Handem, Noyau opérationnel pour la société de l’information, Cap-Vert • M. Riad Hartani, Entrepreneur, Silicon Valley • Nicolas Miailhe, Co-fondateur et Président, The Future Society, Harvard Kennedy School • Dr. Sidy Ndao, Professeur associé, Université du Nebraska à Lincoln et Fondateur, SenEcole • Dr. Hamadoun Touré, Directeur Exécutif, Smart Africa Groupe de la Banque mondiale • Mme. Boutheina Guermazi, Directrice, Développement Numérique • M. Atou Seck, Représentant Résident à Djibouti • M. Renaud Seligmann, Manager Moyen-Orient et Afrique du Nord, Gouvernance • M. Robert Palacios, Identification pour le Développement (I4D) • M. Axel Rifon Perez, Chargé de Projet et Spécialiste en Politique Sectorielle des TIC, Développement Numérique • M. Mohamed Medouar, Spécialiste principal, Agriculture • M. Mamadou Ndione, Economiste principal, Bureau de la Banque mondiale à Djibouti • M. Robert Yungu, Spécialiste principal secteur public, Gouvernance • M. Douglas Zhihua Zeng, Economiste principal, Finance, Compétitivité et Innovation • M. Xavier Muller, Spécialiste en Communication, Développement Numérique • M. Kadar Mouhoumed, Analyste des Opérations, Bureau de la Banque au Djibouti MINUTES DE L’EVENEMENT Session 1 : L’infrastructure digitale (amélioration de la connectivité et réformes sectorielles) La session 1 du forum sur l’économie digitale a débuté avec la présentation de la Directrice du développement numérique de la Banque Mondiale, Mme Boutheina Guermazi, en présence des panélistes suivants : • S.E.M. Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, Chargé des Postes et des Télécommunications • M. Mohamed AssowehBouh, Directeur Général de Djibouti Telecom • Dr. Hamadoun Touré, Directeur Exécutif, Smart Africa • M. Ammar Hamadien, Chef de l'engagement stratégique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, GSMA Mme Guermazi a d’abord évoqué l’importance des infrastructures numériques de Djibouti en mettant en exergue les enjeux et perspectives de la structure numérique à Djibouti. Le numérique est un amplificateur de l’économie pour un petit pays comme Djibouti. Elle a souligné que les données sont considérées de nos jours comme le pétrole du XXIème siècle en prenant l’exemple des innovations technologiques telles que les voitures autonomes et l’Intelligence Artificielle. La Directrice a soulevé dans son intervention le paradoxe numérique de Djibouti en insistant sur la sous- exploitation des câbles sous-marins dont dispose le pays. Il faudrait, selon elle, augmenter le taux de pénétration et de couverture mobile, dans la mesure où seul 1 djiboutien sur 3 a actuellement accès au net. Par ailleurs, Mme. Guermazi a indiqué avoir travaillé avec plusieurs pays dont l’Ethiopie en matière d’économie numérique en se focalisant sur trois points essentiels à savoir l’investissement, la reforme sectorielle et la stimulation de la demande de l’infrastructure. Recommandation : Pour améliorer la connectivité, Mme Guermazi a évoqué l’idée d’une éventuelle ouverture du marché djiboutien à la concurrence sous contrôle de l’institution de tutelle. Elle a invité à s’inspirer des meilleures pratiques internationales en matière de réformes sectorielles pour mettre en place une autorité de régulation. L’intervention des panélistes : M. Mohamed AssowehBouh, DG de Djibouti Télécom : Le Directeur Général a fait une présentation sur l’infrastructure digitale de Djibouti Télécom. Il a évoqué, à cet effet, le plan stratégique décennal de développement digital mis en place par le Ministère de tutelle. Il a souligné que Djibouti Télécom a été désigné comme point du projet Data Center de l’initiative Smart Africa. Il a rappelé que Djibouti allait profiter, de par sa position géostratégique, d’investissements importants dans les câbles sous-marins. M. Assoweh a souligné que les nationaux ne seront pas négligés et bénéficieront des retombées de ces infrastructures. Djibouti Télécom s’est donné comme objectif de mettre à disposition l’ADSL d’ici fin 2019. Il a enfin mentionné un des projets-phare que Djibouti Télécom a entrepris, intitulé DARE, qui vise à faire de Djibouti un hub régional voire internationale en matière de TICs. S.E.M Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, Chargé des Postes et des Télécommunications : En réponse à une question du public, le Ministre a évoqué la création d’une agence de régulation dans le secteur des TICs dans le cadre de la politique du Ministère, en précisant qu’un décret est en cours de rédaction. La création de cette agence a pour objectif de combler le vide juridique existant, de protéger les intérêts des consommateurs djiboutiens et de mieux contrôler les futurs opérateurs nationaux. Dr Hamadoun Touré, Directeur Exécutif de Smart Africa : Il a expliqué qu’un pays, pour se développer, doit se doter d’une vision—et c’est précisément ce que fait Djibouti. L’un des objectifs de Smart Africa est de connecter l’Afrique et de créer un marché digital commun. En termes de renforcement de capacités, il a mis l’accent sur la formation des jeunes en matière de TICs. Recommandation : M. Touré a recommandé qu’il y ait une complicité positive entre le Ministère de tutelle et le futur organe de régulation. M. Ammar Hamadien, Chef de l'engagement stratégique, Moyen-Orient et Afrique du Nord, GSMA : M. Hamadien a partagé l’expérience de GSMA en termes de développement d’infrastructures, rappelant qu’il a travaillé en étroite collaboration avec les décideurs politiques et les régulateurs pour développer la connectivité. Il a souligné que l’Afrique est un continent très jeune dont la jeunesse demande à être connectée à travers un village numérique. Recommandation : Il a proposé de travailler avec le secteur public en identifiant les meilleurs cadres, en insistant sur l’importance d’une approche collaborative. En outre, il a rappelé le caractère primordial des technologies mobiles pour le développement. Session 2 : Entrepreneuriat et création d’un écosystème digital Mr Riad Hartani, entrepreneur de la Silicon Valley a fait une brève présentation qui est axée sur deux aspects notamment « Réfléchir et Penser sur les opportunités ». A ce titre, il cite les plateformes disponibles et les start-ups. Il indique que les startups sont les catalyseurs de la création d’emplois et insiste sur l’importance des clouds dans le développement technologique. L’intervention des panélistes : S.E.M Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie ; Il a fait remarquer le chômage des jeunes et leurs difficultés dans les démarches de création d’entreprises, notamment les difficultés d’accès au financement. Le Gouvernement a apporté une solution par la mise en place d’un fonds de Garantie et d’un centre d’incubation d’entreprises. Recommandations : 3 points ont été mis en exergues par le Ministre pour qu’un pays puisse connaitre un bon développement : • Un cadre réglementaire favorable • L’accès au financement • L’accès au marché Il avait également recommandé que les jeunes doivent s’inspirer et rester à l’écoute de ce qui se passe à l’extérieur. M. ZENG, Finance, Compétition et Innovation de la Banque mondiale, a attiré l’attention sur la nécessité d’avoir des compétences et des infrastructures digitales, puis la nécessité de libéralisation des e- services. A ce titre il prend l’exemple de la Malaisie qui constitue un grand partenaire d’Ali Baba. Recommandation : Il a mis en relief l’importance d’avoir une règlementation flexible identique à celle réservée aux zones franches qui constituent un environnement favorable au développement des startups digitale. Mme Choukri Mohamed Abdillahi, présidente du CJED et Présidente du CA du Fonds de Garantie, a été interrogée sur les obstacles qui se présentent aux jeunes entrepreneurs à Djibouti. Recommandation : Elle a donné une recommandation en mettant l’accent sur la numérisation des processus requis pour la création de l’entreprise, la formation des jeunes et leurs informations sur la disponibilité et l’accès aux documents nécessaires à travers des sites web. Elle a également exhorté les services publics de mieux accueillir et accompagner les jeunes promoteurs. Mr Mahamoud Idriss, CEO SDSI, et Mr Abdillahi Omar Ibrahim, CEO Connex-média ont été conviés au débat pour partager leurs réussites à travers leurs sociétés qui opèrent dans le secteur numérique. Mr Mahmoud, a indiqué que sa société a 11 ans d’existence et que le marché local se développe car il y a 5 années de cela, il n’y avait pas de développeurs sur le marché local et il fallait recourir aux marchés voisins. Recommandations : Il insiste sur la persévérance dans tout processus de création d’entreprise. Car les jeunes Djiboutiens abandonnent facilement leur projet au moindre obstacle. Des questions ont été posées aux panelistes : Quels sont les différentes aides prévues aux créateurs des PME-PMI ? Le Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie a précisé que notre gouvernement est en train de tout mettre en place pour faciliter l’entreprenariat. Il a d’ailleurs parler de la mise en place d’un centre de leadership et d’entrepreneuriat CLE pour la formation et l’encadrement. La mise en place d’un fonds de garantie servira à la facilitation de financement des projets. Comment les personnes âgées peuvent également profiter de l’utilisation des services numériques ? Le Ministre de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie : le Gouvernement assure que tout le monde va profiter du développement du numérique et de son utilisation dans les différents services. Il a suggéré que la RTD puisse offrir des débats télévisés sur ce domaine. La Banque mondiale doit accompagner le MENFOP et le MENSUR en raison de leur forte implication dans ce domaine. Session 3 : Les services financiers digitaux M. Mamadou Ndione, Economiste Principale de la Banque Mondiale à Djibouti, a fait une brève présentation sur : Comment élargir l’accès aux services financiers grâce au numérique. Lors de son intervention ; il a souligné les défis que le gouvernement doit relever par rapport à l’élargissement de l’accès aux services financiers. • L’amélioration de l’efficacité dans l’inclusion financière. • Renforcer les services financiers digitaux • Favoriser l’investissement privé • Protéger les données personnelles • Faiblesses d’accès au financement dans les services digitaux M. Elmi Issa Gabobeh, Conseiller du DG CAC Bank, a souligné l’importance du développement du capital humain pour meilleur accès aux services financiers digitaux. Par ailleurs, il a insisté sur la sécurité des données par rapport aux services que la banque offre, il a affirmé que 50% des clients de la banque utilisent les services numériques tels que le E-banking et les paiements en ligne des factures (ONEAD, EDD). D’autre part, il a souligné la réticence des Djiboutiens par rapport l’utilisation des services numériques. Enfin, il a manifesté sa volonté à travailler en collaboration avec le gouvernement et les partenaires pour le développement du service numérique Recommandation :il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation, un travail de marketing, et beaucoup de vulgarisation pour gagner la confiance des clients. Les Djiboutiens devraient faire plus confiance aux services numériques et profiter pleinement des facilités du service digital. M. Ahmed Osman, Gouverneur de la Banque Centrale au Djibouti, a expliqué les différents travaux qui ont été réalisés pour renforcer le service numérique. • Toutes les banques sont reliées entre elles • Mise en place des instruments juridiques facilitant les transactions courantes • Installation du système RTBS, permettant de relier les instruments de paiement • Multiplication du réseau de connexion des distributeurs • Transformation numérique de 30% du secteur bancaire M. Eleyeh Issa Goudi,DOS International, a aussi insisté sur la sensibilisation et l’information. Il a évoqué les solutions que propose leur entreprise pour fluidifier des échanges, notamment : • La cryptomonnaie • Une application permettant le transfert rapide d’argent • La création d’un code de scan pour tous types d’achats M. Bahnan Ali Meidal, Directeur Général Poste de Djibouti, a souligné que Poste de Djibouti a survécu grâce à l’innovation. Toutes les postes sont interconnectées et offrent une large gamme de services intéressants : • Le transfert d’argent à l’international et au plus faible coût du marché • Des services e-commerce • L’adressage de tous les clients selon une technique révolutionnaire : collaboration PPP avec une start-up pour remédier au problème d’adresse et ainsi réaliser des livraisons à tout endroit indiqué par le client. Mme Kadra Abdi Douksier, Directrice de Nomade Com, a insisté sur l’importance du mobile-money qui a pour avantage de favoriser le système bancaire et l’échange monétaire. Dans son intervention, Elle a rappelé l’utilité et l’importance de cette journée sur les services digitaux. Ensuite elle a souligné le problème du secteur informel qui représente une part très importante de l’activité économique à Djibouti. Recommandation : Sensibiliser et attirer les femmes qui sont dans le secteur informel pour formaliser leurs activités. Session 4 : Compétences digitales et capital humain Les panélistes de cette session étaient les suivants : ▪ Dr. Nabil Ahmed Mohamed, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche ▪ S.E.M Moustapha Mohamed Mahamoud, Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ▪ Dr. Sidy Ndao, Associate professeur Nebraska University - Lincoln et Fondateur SenEcole, et compétition panafricaine de la robotique ▪ Dr. Hamadoun Touré, Directeur Executif, Smart Africa ▪ M. Samatar Abdi, CEO CTID (incubateur djiboutien) Discussions modérées par : M. Atou Seck, Représentant Résident, Banque mondiale Cette session a débuté avec une présentation introductive faite par Mr David Bunei, Directeur Régional, Afrique de l’Est, de la Société Cisco. Sa présentation avait pour mot d’ordre « éduquer un homme, c’est éduquer un homme, mais éduquer une femme c’est éduquer une génération ». La société a lancé « Cisco Networking Academy » qui est un programme qui tend à aider les jeunes à comprendre l’utilisation de l’internet. Depuis sa création, le progrès que la société a enregistré se chiffre comme suit. • 12 000 Institutions et universités qui travaillent avec Cisco, • 1,3 millions d’étudiants qui suivent le programme Cisco pour combler le manque de compétences digitales • Les programmes sont traduits en 19 langues S’agissant du Rôle de Cisco, il a indiqué que cette société agit par : • Le renforcement des compétences des jeunes sur l’informatique de base • La construction des carrières de jeunes pour les préparer aux besoins des métiers du 21ième siècle grâce au réseautage • Le Développement de l’entreprenariat, et la mise en place d’un incubateur des talents en ligne et dans les campus • La fourniture des équipements et la formation des professeurs Les étudiants qui bénéficient du programme Cisco sont connectés avec les étudiants du monde entier. Intervention des panélistes : Modérateur : qu’est-ce que Smart Africa peut apporter à Djibouti pour faire un saut numérique ? Réponse de Mr Touré: la préoccupation africaine reste la jeunesse. Il faudra les protéger contre le chômage en créant l’esprit d’entreprenariat (création des richesses), Le Programme de Smart Africa par exemple, • Participe au développement des applications • Forme les jeunes sur le parrainage et le coaching • Leur donne la bonne mentalité dans le business • Accompagne les décideurs politiques et les banques • Accorde une seconde chance aux jeunes Quels outils pour accéder aux Tics ? Comment utiliser les outils numériques ? Sidi Ndao, Associate professeur Nebraska University - Lincoln et Fondateur SenEcole, et compétition panafricaine de la robotique, a attiré l’attention sur deux points : • Identifier les filières requises pour la formation sur le numérique • Comment utiliser les technologies apprises. A cet effet, il a indiqué 3 niveaux de formations à savoir - Programmes d’extension pour permettre aux personnes non éduquées d’acquérir des connaissances aux moyens de la télévision - e-learning doit être développé pour un enseignement de qualité - Formation professionnelle et technique : avec la mise en place des technologies virtuelles qui permettra les simulations de création des voitures et des avions sans être dans les usines. M. Samatar Abdi, CEO CTID (incubateur djiboutien) Le modérateur : quels sont les besoins des entreprises Djiboutiennes pour qu’elles soient compétitives ? Il a recommandé la mise en place d’un programme d’accompagnement des jeunes startups durant les 3 premières années. S.E.M Moustapha Mohamed Mahamoud, Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle. Le modérateur : quels systèmes éducatifs préconisez-vous pour relever les défis de l’économie digitale ? Le mandat de son département est axé sur la formation des Djiboutiens et Djiboutiennes. Il a affirmé qu’ils sont prêts à: • Mettre à disposition de la main d’œuvre • Susciter des vocations pour les jeunes • Jouer un rôle d’avant-garde pour anticiper les besoins du marché du travail • Faire de nos jeunes non seulement de consommateurs mais également faire d’eux des innovateurs Et cela passe par une transformation ou une modernisation du système éducatif. Il fait référence à la vision globale du Ministère à l’horizon 2030 qui comprend différents projets phares. Il a également rappelé l’initiative du Président à munir tous les écoliers d’une tablette avec le projet intitulé « Un enfant, Une tablette ». Des actions ont été réalisés telles que la mise à disposition de la connexion internet dans toutes les écoles. Concernant, les projets du Ministère à long terme, il a cité les actions suivantes : • Développer du e-learning pour former les enseignants des régions par le biais de visioconférences • Faire de toutes les salles connectées (smart classroom) • Renforcement des capacités des enseignements (Passeport TICS) • Installation d’un incubateur au Lycée Industriel et Commercial pour accompagner les sortants de cet établissement Le ministère a acquis avec l’appui du Président des Simulateurs pour les expérimentations. L’autre point abordé par le Ministre était l’Africa Code Week, une initiation de la programmation des jeunes lycéens. L’expérimentation a été réalisée à Djibouti, des jeunes lycéens Djiboutiens qui ont participé au first global challenge au Mexique ont démontré la conception d’un robot qu’ils ont exposé devant les participants. Dr. Nabil Ahmed Mohamed, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Modérateur : comment voyez-vous la formation du capital humain pour servir le numérique et booster le développement du pays ? Le Ministre a mis l’accent sur la préparation de ces Ressources humaines en formant des gens qui apprennent vite, et capable de réapprendre, d’innover, et de travailler avec les autres dans un environnement de plus en plus changeant. Le système d’instruction quel que soit le niveau doit être adapté aux besoins du marché notamment les compétences digitales. Il a attiré l’attention aussi sur l’aspect continuité et collaboration étroite entre les deux départements (MENFOP et MENSUR) qui se complètent sur la chaine de la formation du capital humain. Il a aussi suggéré que : l’Afrique se mette d’accord sur une vision ; la Rééducation des politiciens sur les enjeux des Tics afin que tout le monde soit au même niveau de connaissance. Comme les services sont prépondérants dans notre économie, l’utilisation du numérique doit être intensifiée dans ce secteur pour être plus compétitif par rapport aux économies de la région. A cet effet, les niches qui doivent être explorées sont le E-commerce, le E-banking, le E-assurances. Session Q/R : Un premier étudiant de l’Université a suggéré la nécessité de mettre à leur disposition des matériels pour une meilleure plus de pratique et moins de théorie. Le MENSUR s’est engagé à fournir les équipements nécessaires pour cela. Mme choukri, présidente du CA du fonds de garantie a demandé s’il y a un programme pour rattraper le retard accusé (enseignement de base de mauvaise qualité) par les générations des élèves de la 9ième année à la licence. Le MENFOP a indiqué qu’un engagement de toutes les parties prenantes est requis pour accompagner et encadrer ces jeunes pour les mettre à niveau en vue de participer à la transformation économique de notre pays. Le MENSUR a rajouté la mise en place des plateformes d’apprentissages des langues comme outil d’amélioration du niveau des élèves avant leur passage à l’université. Et ce procédé sera étendu au lycée. Parallèlement à cette mesure, il estime nécessaire de lire et d’interpréter les idées dont les jeunes sont porteurs. Session 5 : Les plateformes digitales (y compris services administratifs en ligne : état civil et identifiant unique, impôts, partage des données publiques) Les panélistes de cette session étaient les suivants : ▪ M. Bodeh Ahmed Robleh, Ministre du Budget ▪ M. Robert Palacios, Identification pour le Développement (I4D), Banque mondiale ▪ M. Guibert Hairson, Expert plateforme E-Gouv ▪ M. Moustapha Mohamed Ismael, Directeur, Agence Nationale des Systèmes d'Information de l'Etat Discussions modérées par : M. Renaud Seligmann, Manager, Banque mondiale La session s’est intéressée à la mise en place des plateformes digitales pour l’administration publique de leur utilité et de ce qu’elles peuvent apporter à l’économie. Elle a débuté par une présentation de Mr. ArunaHandem, expert NOSI (Noyau opérationnel pour la société de l’information, Cap-Vert), qui a présenté les leçons que l’on peut tirer du modèle cap verdien. Il s’est dit impressionné de la réelle volonté politique pour la transformation numérique à Djibouti et du dynamisme africain, et encourage Djibouti à numériser les services publiques (e-gouv). Il a surtout mis l’accent sur la sécurité de l’enregistrement du citoyen, le partage d’informations et des données entre les administrations publiques. Mr. ArunaHandem, a expliqué que pour une réelle transformation numérique il faudrait avant tout une vision claire, accompagnée d’une approche holistique et de l’indentification des piliers. L’approche holistique repose sur : • Les infrastructures de base de qualité • Une solution sectorielle (e-enregistrement, code d’identification par citoyen) • Intégration des solutions (tous les secteurs sont interconnectés entre eux) Les piliers sont : • La gouvernance • Les infrastructures • Les ressources humaines • Les services digitaux Les prochains pas vers la digitalisation complète : le spinner de la transformation digitale • La formation • Gouvernance • Une industrialisation digitale Pour finir Mr. ArunaHandem a présenté une plateforme qu’ils ont mise en place (IGPRweb) qui permet de développer facilement les projets d’e-gouvernance. M. Guibert Hairson, Expert plateforme E-Gouv, e-résidentestonien, a enchainé avec la présentation de l’expérience estonienne, il a rappelé que l’Estonie avait beaucoup de points communs en termes d’habitants et de superficie. Sur le cas estonien il a soulevé : • La mise en place de l’administration fiscale virtuelle depuis 1994 • La douane remplacée par deux agences virtuelles (revenu agency&spendingagency) • La possibilité de création d’entreprise en 3h facilitée par la plateforme e-gouv • Suppression des déclarations d’impôts M. Robert Palacios, Identification pour le Développement (I4D), Banque mondiale a quant lui expliqué le système de protection sociale basé sur l’identification numérique, il a affirmé que les failles de l’aide sociale peuvent être comblées par le id-numérique. Il a pris comme exemple l’expérience indienne, ou il existe une coordination entre les organisations internationales pour que chaque bénéficiaire légitime d’aide sociale perçoive l’aide de façon plus cohérente. Ce système d’identification pour le développement (I4D), est composé comme suit : • Indentification • Eligibilité • Enregistrement • Transactions Ceci permettra de rationaliser les dépenses publiques en matière d’aide sociale. M. Moustapha Mohamed Ismael, Directeur, Agence Nationale des Systèmes d'Information de l'Etat a à son tour mis l’accent sur : • La création d’un centre de données pour un fonctionnement optimal du data center existant. • L’attribution d’un identifiant numérique à chaque individu • La sensibilisation des citoyens sur les cyber-attaques. S.E.MBodeh Ahmed Robleh, Ministre du Budget a rappelé que l’administration Djiboutienne est en phase de transformation numérique. Il a souligné que les directions étaient connectées entre elles et que les opérations peuvent s’effectuer de façon numérique. Recommandations : • Renforcer le capital humain pour une réelle transformation digitale • Faciliter les procédures administratives en permettant aux citoyens d’entreprendre leurs démarches à partir de leur bureau. • Mettre en place un ensemble des plateformes pour les administrations publiques pour accompagner la transformation digitale. Goupe de travail 1 : Amélioration de l’Environnement des Affaires (Commerce électronique, outsourcing et cloud, compétitivité, e-agriculture) Le groupe de travail 1 s’est penché dans un premier temps sur les obstacles à l’amélioration de l’environnement des affaires. Les participants de ce groupe se sont lancés dans un brainstorming afin d’évoquer les difficultés rencontrées en ce qui concerne l’amélioration de l’environnement des affaires telle que l’utilisation de la crypto monnaie, l’entrepreneuriat et la création des start-up, le manque de juridiction, l’inadéquation de la formation ainsi que l’accès à la plateforme numérique. Le groupe a également abordé l’échec de l’expérience mobi-cash à Djibouti, le problème du monopole comme frein à l’innovation ainsi que le manque de vulgarisation des TIC. Dans ce groupe de travail, trois problèmes majeurs ont été identifiés à savoir : 1. La fracture numérique 2. La formation professionnelle 3. L’information Recommandations : • Améliorer l’accès, la qualité, la couverture et le prix • Aligner la formation professionnelle aux besoins existants • Mettre en place une sensibilisation, aux outils de TIC Groupe de travail 2 : Gestion des infrastructures (transports, communication, administration digitale) Les participants suivants ont pris part aux travaux : • Modérateurs : Dr. Nicolas Miailhe et Robert Yungu • Participants : Administration Publique (Santé, Education, Décentralisation, Transport, Logement, Affaires Sociales, Jeunesse et Sport), Entreprises Publiques (Djibouti Telecom, RTD, ONEAD, CNSS, Air Djibouti), Secteur Privé, Université de Djibouti, ONG et Partenaires Multilatéraux Les discussions ont essentiellement porté sur les moteurs de transformation, l’identification des parties prenantes, les réformes juridiques et réglementaires nécessaires, et les principales étapes de mise en œuvre. Moteurs de transformations : Il s’agit de définir les priorités en matière d’infrastructures nécessaires au développement de l’économie numérique. Dans ce cadre, des discussions ont d’abord porté sur l’énumération de ces infrastructures, puis le classement selon le degré de priorité. Ainsi, après d’âpres débats, il a été à l’unanimité reconnu la prééminence de l’électricité sur tous les autres. En effet, l’électricité constitue un levier pour le déploiement du numérique. Les infrastructures ci-dessous ont été retenues, selon leur caractère prioritaire, pour un développement de l’économie numérique : l’électricité (accès, fiabilité, coût), les télécommunications (accès, fiabilité, coût), le transport (impraticabilité du réseau secondaire) et l’identité (identification des populations, adressage, etc.). Parties prenantes : L’étape suivante des débats consistait à identifier les différentes parties prenantes concernées par les infrastructures numériques. Ce point n’a pas été sujet à de larges débats. En effet, les participants ont vite convenu sur les acteurs évidents concernés par la transformation numérique en matière d’infrastructures. Il s’agit des concessionnaires (opérateurs et leurs sous-traitants), les usagers, les départements de tutelle, les collectivités locales, les bailleurs et la Société Civile (ONG comprises). Réformes juridiques et réglementaires : L’autre point important soulevé par les participants du groupe du travail était relatifs aux réformes nécessaires la mise en place d’un écosystème digital. Les réformes suivantes ont été identifiées : • Concurrence : différents modèles (avec ou sans transfert d’actifs), possibilité de péréquation tarifaire. • Autorité de régulation (parallélisme : avant concurrence si concurrence). • Montée en compétences : formation des toutes les parties prenantes. • Protection des consommateurs (direction en voie de transformation en commission) • Protection des données personnelles • Protection électronique (cyber-security) Principales étapes de mise en œuvre (séquençage) : Enfin, nous avons identifié les différentes étapes pour la mise en œuvre des réformes précitées : • Consultations avec toutes les parties prenantes identifiées. • Elaboration des textes nécessaires à ce déploiement digital. • Inclusion : la question financière est nécessaire (qui fait le raccordement? A quel coût? Qu’en est-il des pauvres?) Groupe de travail 3 : Entrepreneuriat des jeunes et des femmes et le digital Le débat du groupe s’est porté sur comment promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes. Il était question d’identifier les problèmes pour pouvoir apporter des solutions permettant de promouvoir l’emploi des jeunes et des femmes dans le digital. A ce titre monsieur Dr Hamadoun Touré a posé un certain nombre de questions pour que les jeunes puissent réagir. Dr Hamadoun Touré s’est interrogé sur comment faire pour enlever cette dépendance d’assistanat des jeunes. ➢ Que les établissements publics et privés, les banques, microfinance, les organismes de crédit mettent en place des programmes spécifiques en vue de soutenir les projets portés par les jeunes dans le cadre de l’entreprenariat digital. Le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances chargé de l’Industrie, a répondu qu’il y a un centre d’entreprenariat qui verra le jour très prochainement (le 22 Novembre 2018) et ce n’est pas uniquement les jeunes entrepreneures du digital qui vont en profiter mais tout le monde. Les jeunes seront formés, encadrés et suivis, a-t-il indiqué. En conclusion, il a été constaté que les jeunes hommes et femmes Djiboutiens, s’attendent tous à intégrer la fonction publique après leurs études. Cet état d’esprit doit changer de sorte que chacune de ces personnes diplômées ait vocation à créer des emplois par l’entreprenariat et non pas d’en chercher. Plusieurs recommandations ont été formulées à l’issue des travaux : • Encadrer les jeunes et suivre leurs activités de près • Créer un espace de travail qui sera destiné à accueillir les jeunes • Mettre en place un programme de soutien, accompagner sans créer de dépendance • Faciliter l’accès aux crédits aux femmes. • Être proactif, informer et communiquer Groupe de travail 4 : Inclusion des TIC dans l’Education et l’Enseignement Supérieur L’expert et les participants ont fait passer un revue les différents challenges qui se posent par rapport à l’éducation et l’enseignement supérieur, les challenges identifiés sont les suivants : • La lenteur, la cherté, la qualité et l’accessibilité de la connexion • L’inadéquation entre les formations et les besoins de marché • Insuffisance des capacités des enseignants et des cadres des Ministères dans le domaine du TIC • La dévalorisation des techniciens dans le domaine du TIC • Une taille de marché réduite dans le TIC • Difficulté d’accès pour accéder aux données Les solutions proposées sont les suivantes : • Diminution du prix du service du TIC, augmentation de l’accessibilité à l’internet, amélioration de la qualité du service dans le domaine du TIC. • Adéquation entre les formations et les besoins du marché • Renforcement des capacités des enseignants et des cadres des Ministères dans le domaine du TIC • La valorisation des techniciens dans le domaine du TIC • Initiation précoce aux TIC • Mettre en place des plateformes qui permettent aux enseignants d’échanger • Inclusion numérique (par rapport aux régions rurales et au genre) • Communication et vulgarisation des informations • Organisation des salons consacrés au développement du TIC Session de Clôture : Conclusions et Recommandations Les Personnalités clôturant le Forum sont les suivantes : ▪ M. Atou Seck, Représentant Résident, Banque mondiale ▪ S.E.M Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications ▪ S.E.M Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie ▪ S.E.M Dr Nabil Mohamed Ahmed, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Cette session a débuté par la présentation des conclusions des groupes de travail. En effet, pour approfondir les sujets évoqués lors des différentes sessions, les participants avaient été invités à discuter dans quatre groupes de travail de certaines problématiques : • Groupe de Travail 1 : Amélioration de l’Environnement des Affaires (Commerce électronique, outsourcing et cloud, compétitivité, e-agriculture) • Groupe de Travail 2 : Gestion des infrastructures (transports, communication, administration digitale) • Groupe de Travail 3 : Entrepreneuriat des jeunes et des femmes et le digital • Groupe de Travail 4 : Inclusion des TIC dans l’Education et l’Enseignement Supérieur Ainsi, le Groupe de Travail 1 a discuté de l’amélioration de l’environnement des affaires dans le cadre d’une économie digitale. Ils ont formulé les recommandations suivantes : • Larges formations • Information des populations • Infrastructures digitales Le Groupe de Travail 2 s’était penché sur les infrastructures nécessaires à la réalisation de la digitalisation de Djibouti. Ils ont formulé les recommandations suivantes : • Améliorer le coût, l’accès et la qualité de l’électricité, des connexions internet et des voies de transport (réseau secondaires). • Larges consultations avec les différentes parties prenantes identifiées : concessionnaires (opérateurs, sous-traitants, etc.), usagers, départements de tutelle, collectivités locales, bailleurs, Société Civile et ONG. • Mettre en place des autorités de régulations et s’assurer de la sécurité numérique • Il faut que les services digitaux soient accessibles à toutes les couches de la population. Le Groupe de Travail 3 a travaillé sur l’entreprenariat des jeunes et des femmes dans le cadre d’une économie digitale. Ils ont formulé les recommandations suivantes : • Création d’espaces d’échanges et d’orientation entre les entrepreneurs ; • Incubation des start-up naissantes et création d’une plateforme pour partager les retours d’expérience • Formation des jeunes pour combler les besoins en compétences numérique. Inculcation d’une culture du leadership et de l’entreprenariat. • Coacher, encourager, et soutenir les entrepreneurs. Le Groupe de Travail 4 a discuté de l’inclusion des TIC dans l’éducation et l’enseignement supérieur. Les recommandations suivantes ont été formulées : • Accessibilité des connexions : outils TIC, coût, qualité • Combler le besoin de compétences : adéquation emplois-formations • Renforcement des capacités et vulgarisation • Mettre en place des passerelles et garantir la cyber-sécurité Après la présentation de ces recommandations, la cérémonie de clôture a été initiée. Les différentes personnalités du panel ont vivement remercié les participants et se sont félicités du succès du forum. L’excellente coordination entre le MEFI, le MC/PT et la Banque Mondiale pour la réalisation de cette magnifique expérience a été saluée. S.E.M Dr Nabil Mohamed Ahmed a souligné la nécessité qu’un suivi des recommandations formulées lors de ce forum soit mis en place, avec des futures rencontres pour faire le bilan. S.E.M Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications a insisté sur la nécessité d’une bonne coordination et d’être connectés. Il a exprimé la volonté que toutes les compétences soient connectées. Il a ainsi exhorté les start-ups à travailler et partager ensemble toutes les informations. M. Atou Seck, Représentant Résident de la Banque Mondiale, a félicité toute la chaine de travail qui a permis la réussite de ce forum et s’est dit satisfait de la qualité des excellents débats et des leçons qui en ont été tirées. Enfin, pour la clôture du Forum de l’Economie Digitale, S.E.M Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Industrie, a pris la parole pour féliciter, encore une fois, les participants et tous les collaborateurs qui ont été à l’œuvre depuis des semaines. Il a reconnu le besoin d’une plus grande communication et vulgarisation autour de ce qui est en train d’être mis en place. Il a reconnu la nécessité d’améliorer la qualité et le prix de l’accès aux TIC. Le Ministre a aussi souligné les immenses opportunités qui s’offrent à Djibouti, notamment l’enthousiasme de la jeunesse qui est une génération de « battants et de gagnants », mais aussi la volonté du Président de la République et son adhésion totale par rapport à ces enjeux de digitalisation. Le Ministre a garanti la volonté de réaliser les rêves des Djiboutiens, de la part du Gouvernement, en premier lieu le Président de la République. L’annonce phare du mot de clôture de S.E.M Ilyas Moussa Dawaleh a été l’annonce de la décision de tenir chaque année ce Forum de l’Economie Digitale, avec toujours plus d’acteurs clés et de ressources. COUVERTURE MEDIATIQUE Journaux télévisés • Journal du 14 novembre 2018 en français : https://www.youtube.com/watch?v=z8rKpsKIuxs • Journal du 15 novembre 2018 en français : https://www.youtube.com/watch?v=pa1phYBCj-0 Articles de presse Djibouti Forum sur l’économie numérique : A Jour J-2 (La Nation, 12 novembre 2018) http://www.lanationdj.com/djibouti-forum-sur-leconomie-numerique-a-jour-j-2/ Une ambiance effervescente règne ces jours-ci au Ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications (MCPT). Car ses hauts fonctionnaires et cadres supérieurs poursuivent les préparatifs du forum sur les bénéfices de l’économie digitale pour Djibouti qui se tiendra du 14 au 15 novembre 2018 au Kempinski. L’événement est organisé par le MCPT en étroite collaboration avec trois autres départements ministériels, et la représentation de la Banque mondiale à Djibouti. L’initiative est opportune au regard de l’évolution importante des TIC dans le monde et de leur impact sur le développement économique des pays. Le nôtre se veut en phase avec cette tendance mondiale. En ce sens, Djibouti doit poursuivre ses efforts pour faire du numérique un outil clé dans le développement national tel que stipulé par le schéma stratégique intégré (SSI), adopté le 25 février 2018, qui est conforme aux axes directeurs de la Vision 2035. L’intégration des TIC dans la vie nationale doit être assurée en vue d’en tirer le plus grand avantage et d’en faire un moyen privilégié au service d’une stratégie ambitieuse de développement national, de réduction de la pauvreté, et de lutte contre les grands fléaux. Autant d’impératifs qui laissent deviner les thématiques à l’ordre du jour du forum de deux jours sur l’économie numérique. Ainsi, les participants seront appelés à discuter du fort potentiel du numérique à Djibouti, de ses principaux bénéfices, des obstacles à surmonter, et des défis à relever. Les intervenants devront également engager un débat de fond autour des conditions d’actualisation de la réforme sectorielle de l’économie numérique djiboutienne. Il s’agit pour les instigateurs du forum de donner par ce biais un nouvel élan au digital à Djibouti en mettant à jour la feuille de route nationale, et de permettre par conséquent la mise en place des bases solides d’une économie numérique forte en tirant le meilleur parti des technologies de l’information et de la communication (TIC). Bref, les panélistes de haut niveau du forum devront passer en revue les voies et moyens grâce auxquels un pays comme Djibouti pourrait donner un coup d’accélérateur au processus de développement national en cours grâce au boom de son économie numérique. Communiqué de presse | Djibouti : la révolution numérique sur le devant de la scène (Banque mondiale, 14 novembre 2018) https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/11/14/digital-technology-will-help- djibouti-leap-into-the-future Les technologies numériques sont amenées à jouer un rôle déterminant dans le développement socio- économique de Djibouti, et seront indispensables au succès de la stratégie nationale du pays, “Vision Djibouti 2035.� Afin de favoriser l’essor d’une économie numérique forte qui profite à tous, le gouvernement de Djibouti et la Banque mondiale ont organisé de façon conjointe un Forum internationale qui doit à la fois mettre en lumière les bénéfices potentiels de l’économie numérique et proposer une feuille de route concrète pour soutenir le secteur. « La révolution numérique favorise l’émergence de nouveaux modèles économiques, ouvre de nouveaux marchés aux entreprises, et permet aux consommateurs d’accéder à un nombre inédit de produits et de services. On ne peut que s’enthousiasmer devant les retombées économiques potentielles de ces innovations », note Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication. « Pour un pays comme le nôtre, le développement d’un écosystème numérique performant représente une occasion unique de stimuler l’économie et de créer des emplois. Le Forum sur l’économie numérique qui s’ouvre aujourd’hui doit permettre de nous rapprocher un peu plus de cette vision ». « Le numérique sera essentiel à l’amélioration des conditions de vie des Djiboutiens, à l’expansion de notre économie, et au renforcement de notre position de pôle logistique et commercial pour la région. En tant que point d’arrivée de huit câbles sous-marins internationaux, Djibouti dispose à l’évidence d’atouts majeurs pour devenir un acteur-clé du numérique dans la région », souligne Abdi Youssouf Sougueh, Ministre de la Communication. « Nous souhaitons dialoguer avec les grandes agences de développement telles que la Banque mondiale pour définir les stratégies qui nous permettront de tirer le meilleur parti de nos infrastructures, et de renforcer aussi les autres fondements nécessaires à la construction d’une économie numérique pérenne ». Le Forum doit réunir un vaste panel de représentants du gouvernement, de pionniers des nouvelles technologies et d’acteurs du développement international. En s’appuyant sur leur expérience et leur connaissance du secteur, les participants seront chargés de dresser un état des lieux du numérique à Djibouti, de discuter des bonnes pratiques internationales, de réfléchir à la façon dont le pays peut exploiter le numérique pour moderniser divers secteurs-clés de l’économie, et définir une stratégie concrète pour le développement numérique. « Partout dans le monde, l’innovation numérique s’impose comme un levier pour doper la croissance et construire un avenir meilleur, et Djibouti est dans une position idéale pour profiter à son tour de ce nouveau modèle de développement », relève Boutheina Guermazi, Directrice du Pôle mondial pour le Développement numérique de la Banque mondiale. « Je suis convaincue que cet évènement peut ouvrir la voie à une collaboration étroite sur les questions numériques entre la Banque mondiale, Djibouti, et d’autres pays à travers le Moyen-Orient et l’Afrique de l’Est. » Même si l’exemple de Djibouti sera au cœur des discussions, l’évènement vise aussi à souligner l’importance d’une politique numérique plus ambitieuse pour les autres pays de la région. Les sessions aborderont toutes les composantes essentielles du secteur, en portant une attention particulière aux cinq piliers de l’économie numérique : les infrastructures, les plateformes, les services financiers et systèmes de paiement, l’entrepreneuriat et les compétences numériques. Pour Atou Seck, Représentant Résident de la Banque mondiale à Djibouti, « la technologie et l’innovation offrent des perspectives particulièrement prometteuses. En se tournant pleinement vers le numérique, Djibouti sera en mesure de stimuler son PIB, de se préparer aux grandes transformations en cours sur le marché du travail, et d’améliorer le niveau de vie de l’ensemble de la population. Nous sommes disposés à collaborer étroitement avec Djibouti pour accompagner le pays sur la voie de l’innovation, et créer les conditions favorables au développement d’une économie numérique performante ». Aujourd’hui : Ouverture du forum sur l’économie digitale au Kempinski (La Nation, 14 novembre 2018) http://www.lanationdj.com/aujourdhui-ouverture-du-forum-sur-leconomie-digitale-au-kempinski/ Le forum sur l’économie digitale s’ouvre dans la matinée de ce mercredi 14 novembre 2018 au palace Kempinski. Placé sous le haut patronage du Premier Ministre, l’événement est organisé par le ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, en étroite collaboration avec trois autres départements ministériels, et la représentation de la Banque mondiale à Djibouti. L’initiative est opportune. D’autant plus que les technologies de l’information et de la communication(TIC) façonnent les modes de vie, de travail, et de consommation sur les cinq continents. Sans oublier l’incidence positive que les TIC ont sur le développement économique des pays. Le nôtre se veut en phase avec cette tendance mondiale. La problématique est à l’ordre du jour de ces assises de deux jours au Kempinski. Des panélistes de haut niveau y sont appelés à discuter des avantages potentiels de la maîtrise des technologies numériques, des grandes lignes d’une feuille de route, assortie d’un plan d’action, qui soit propice au développement de l’économie numérique djiboutienne. Nous reviendrons plus en détails sur ce sujet dominant de l’actualité nationale dans nos prochaines éditions. Le Premier ministre inaugure les travaux du Forum sur l'Economie Numérique (RTD, 14 novembre 2018) http://www.rtd.dj/index.php?option=com_content&view=article&id=8040:le-premier-ministre- inaugure-les-travaux-du-forum-sur-l-economie-numerique&catid=56&Itemid=113 C'est sous l'égide du premier ministre monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed que le forum sur l’économie digital s’est ouvert ce matin au Kempeski hôtel. Ayant pour thème « une économie digitale au service du développement. L’événement organisé par le Ministère des Communication, Postes et Télécommunication en étroite avec le ministère de l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, le ministère des Finances et la représentation de la Banque mondiale à Djibouti a rassemblé les hauts cadres de l'administration publique et du secteur privé, des enseignants chercheurs, et toutes ceux qui étaient sensibles aux questions du numérique. Il s’agissait pour les instigateurs du forum de donner un nouvel élan au digital toute en mettant à jour une feuille de route nationale, et de permettre par conséquent la mise en place des premiers jalons d’une économie numérique forte en tirant le meilleur parti des technologies de l’information et de la communication. Il a été question d'échanger du fort potentiel du numérique des principaux obstacles à surmonter mais et des défis à relever. Les panélistes ont évoqué comment accompagner la transformation digitale et le développement des technologies mais aussi le rôle des secteurs public et privé dans le développement de l’économie et de la connectivité digitales en échangeant leurs expériences dans le domaine de la transformation digitale. L’objectif étant de mettre en place de nouveaux modèles économiques. Ce forum se voulait être également un incubateur de nouvelles idées. Aujourd'hui de nouvelles pratiques et de nouveaux métiers apparaissent, faisant du numérique un vecteur de croissance économique mais aussi de développement humain. En modernisant l’administration publique, l’éducation en palliant les déficits d’infrastructures. Rappelons enfin que ce forum passera pendant jours en revue les voies et moyens grâce auxquels un pays comme Djibouti pourrait donner un coup d’accélérateur au processus de développement national en cours grâce au boom de son économie numérique. Après la cérémonie d’ouverture et les discours des officiels, place aux discussions sur le thème Les infrastructures numériques ces services de base nécessaires aux capacités informatiques sont nécessaire à l'économie numérique et à la qualité de vie d'un pays moderne. Le rôle traditionnel de l’infrastructure informatique est en train d’être remodelé rapidement par la transformation numérique globale des entreprises. Dans une économie mondiale ultra-concurrentielle, qui offre des possibilités illimitées de perturbation et exige une innovation constante. Les panélistes ont évoqué l’importance la mise en place les cadres institutionnels afin d’encourager et bâtir un écosystème numérique au service de la population djiboutienne dans un monde de mutations profondes et irréversibles. Les discussions des panélistes ont convergé vers une seule conclusion, celle que la transformation digitale est une notion incontournable pour le développement économique. Il est important de savoir que dans une économie en transition numérique, l’économie entrepreneuriale est celle qui crée le plus de valeur sur un territoire. Ce qu’on appelle plus communément l’économie numérique et que la digitalisation pourrait en effet contribuer positivement à une meilleure croissance pour Djibouti. Ont participé à cette discussion de panélistes, outre les experts qui sont intervenus, des cadres institutions publique privé, des entrepreneurs, une pléiade d’enseignants et surtout un par terre de jeunes férus du monde de l’entreprenariat. Djibouti Forum sur l’économie numérique : Accélérer la transformation numérique pour doper la croissance nationale (La Nation, 15 novembre 2018) http://www.lanationdj.com/djibouti-forum-sur-leconomie-numerique-accelerer-la-transformation- numerique-pour-doper-la-croissance-nationale/ Évaluer le paysage numérique de Djibouti et discuter des voies et moyens pour intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le développement du pays. Ce sont là les objectifs essentiels du forum sur l’économie numérique organisé par le ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, en étroite collaboration avec trois autres départements ministériels et la représentation de la Banque mondiale à Djibouti. Placés sous le haut patronage du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, les travaux de ce forum de deux jours ont démarré hier au Kempinski. Depuis hier, les décideurs politiques, les experts et les partenaires au développement sont en conclave au Kempinski pour discuter des voies et moyens pour intégrer les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le processus de développement national. Des opportunités et des défis aussi qui sont intrinsèques au projet de transformation numérique du pays. Les membres du gouvernement, pionniers de la technologie, et partenaires au développement sont appelés à évaluer le paysage numérique de Djibouti, et à partager les meilleures pratiques internationales en la matière. Ces panélistes de haut niveau ont entamé des débats de fond autour des apports des TIC dans la modernisation de pans entiers de l’économie djiboutienne. A charge pour eux d’élaborer une stratégie, assortie d’un plan d’action, qui soit propice au développement numérique du pays. Les préalables du succès de la politique nationale du numérique. Le ton était à l’engagement et à une action audacieuse en matière de développement numérique en renforçant notamment les piliers de l’économie numérique. Il s’agit, entre autres, de l’infrastructure numérique, l’innovation et l’entreprenariat, les services financiers, l’identification, les plateformes numériques, l’alphabétisation et les compétences numériques. Dans son discours d’ouverture de ces assises, le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, qui parrainait le forum, a mis l’accent sur tout le bien qu’il en attend : « Ce forum sur l’économie numérique constitue une occasion supplémentaire pour permettre au gouvernement de définir précisément les voies et moyens à mettre en œuvre pour développer le potentiel du numérique à Djibouti. Ce forum nous aidera donc à évaluer les obstacles à surmonter et les changements à apporter ». L’occasion pour lui d’exhorter les experts internationaux et nationaux à « enrichir le débat et établir une orientation de la politique gouvernementale dans ce secteur. Les défis à surmonter seront alors bien évalués et compris par les acteurs du développement de ces nouvelles technologies qui sont porteuses de très nombreux emplois ». M. Abdoulkader Kamil s’est dit confiant en ce que « les expériences des autres pays dans le domaine des technologies de l’information et de la communication contribueront également à l’acquisition d’une meilleure connaissance du numérique par les membres du gouvernement. Tout ceci, concourra à la définition de la politique nationale du numérique » a-t-il encore assuré. Il a néanmoins posé des préalables pour « que cette politique réussisse », et notamment une « réflexion gouvernementale » qui reste absolument nécessaire afin d’éviter de dupliquer un modèle extérieur. Il a insisté auprès des membres du gouvernement qu’ils s’impliquent et s’engagent auprès du ministre de la Communication, chargé de Postes et Télécommunications, qui a été désigné comme le point focal du gouvernement pour suivre le dossier avec différents partenaires spécialisés dans ce domaine. Il a conclu en rappelant que « tous les membres du gouvernement sont concernés par le développement de l’économie numérique ». Les TIC transforment tous les aspects de nos vies. Le ministre de la communication, chargé des postes et des télécommunications, Abdi Youssouf Sougueh, a repris la balle au bond en soulignant combien « les technologies transforment tous les aspects de nos vies ». Il est donc « primordial de s’assurer que les avantages des innovations en matière des TIC soient accessibles et bénéfiques à tous », a-t-il ajouté. Le ministre a mis en exergue que « l’économie numérique impacte positivement l’ensemble des secteurs de l’économie des pays », ce qui créée « une forte croissance économique pour ces derniers ». Il a ensuite évoqué le schéma stratégique intégré ou SSI selon le jargon des professionnels, élaboré par son département ministériel. Comme l’a si bien rappelé M. Abdi Youssouf Sougueh, la mise en œuvre du SSI s’étale sur une période de dix ans (2014-2024). Il s’agit de faire par ce biais de notre pays « Djibouti Digital » une référence en matière de TIC dans la sous-région. En clair, il est question de tirer profit des apports des technologies de l’information et de la communication dans la poursuite des efforts tournés vers l’accélération du processus national de développement socioéconomique en cours. Optimiser l’exploitation des potentialités du numérique. De son côté, le ministre de l’économie et des finances, chargé de l’industrie, M. Ilyas Moussa Dawaleh, a dressé un état des lieux de l’économie numérique qui « occupe 6,7 % du marché national » a-t-il dit. Ce qui lui a valu de plaider pour qu’une nouvelle dynamique soit enclenchée afin de tirer le meilleur parti de l’économie digitale qui doit impliquer tous les secteurs socioéconomiques et les acteurs politiques et sociaux. Bien qu’il se réjouisse du développement des infrastructures numériques et de la bande passante, le ministre a regretté la faiblesse de l’écosystème numérique qui manque de performance et est encore incapable de générer les dizaines de milliers d’emplois qu’il créé ailleurs. M. Ilyas Moussa Dawaleh a rendu hommage aux ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui ont, d’ores et déjà, senti le filon et sont à l’avance dans leurs politiques respectives en termes de formation et vulgarisation renforcée du numérique parmi les jeunes. Il a appelé les entreprises privées, le secteur public et la société civile à optimiser l’exploitation des potentialités insondables du numérique. « L’administration publique doit également se moderniser en numérisant et en maximisant ses offres de services aux usagers les particuliers et les entreprises », a-t-il affirmé. Il s’est déclaré néanmoins plein d’optimisme avec les jeunes et les femmes qui sont fortement présents dans ce secteur, avec notamment « Start-Up Factory, CTID, Nomad-Com, etc ». « Des idées bouillonnent et il faut les accompagner » a-t-il plaidé. Il a enfin rendu hommage au sens de l’initiative de l’équipe de l’E-Gouvernement, dirigée par le secrétaire général du gouvernement, qui est en train d’élaborer un cadre institutionnel et juridique pour prévenir et réprimer la cybercriminalité. Le capital humain et le digital. En sa qualité de partenaire du gouvernement dans la stratégie de développement de l’économie numérique, le représentant de la Banque mondiale à Djibouti, Atou Seck, a livré sa vision personnelle sur le sujet. Il a notamment loué les performances économiques de la République de Djibouti qui a connu une croissance soutenue de 6 à 7 % au cours des dernières années. Il a cependant déploré que cette croissance ne puisse infléchir le chômage des jeunes qui reste élevé. Pour revenir au sujet du jour, il a indiqué que « dans le monde, tous les jours, des formes d’emplois que nous avons connues jadis disparaissent. Actuellement, dans le monde, des millions d’emplois sont créés qui n’existaient pas, il y a 5 ans. Le dénominateur commun de ces emplois, c’est le digital. Mais pour cela, il faudrait un accès internet de qualité pour tous, à moindre coût. Djibouti a le potentiel ». Il a dit tout son espoir que ce forum « soit le départ pour un Djibouti numérique où des milliers d’emplois vont se créer parce que nous avons pu exploiter le potentiel immense du pays (8 câbles sous-marins).» M. Atou Seck a conclu en réitérant les engagements de la Banque mondiale, qui « a 2 importants chantiers actuellement dans le monde, le capital humain et le digital. La Banque mondiale appuiera Djibouti à tirer le maximum de profit de potentiel digital ». A l’issue des interventions officielles, les participants ont suivi deux présentations, l’une sur la stratégie sectorielle du MCPT et l’autre sur les fondements de l’économie digitale et notamment la création d’un secteur numérique performant à Djibouti. Deux présentations qui ont ouvert la voie à la session des panels et des discussions sur l’infrastructure digitale. Des décideurs politiques, des experts et des hommes et femmes d’affaires ont pris part aux débats en tant que panélistes. Notons que les travaux de ce forum se sont poursuivis sous ce format et doivent s’achever ce jeudi 15 novembre 2018 avec l’adoption d’une feuille de route sur la base des recommandations spécifiques et des mesures prioritaires des secteurs clés. Djibouti veut promouvoir l'économie numérique au service de son développement (Centre d’Informations Internet de Chine, 15 novembre 2018) http://french.china.org.cn/foreign/txt/2018-11/15/content_72689789.htm Un forum de deux jours sur l'économie numérique s'est ouvert mercredi à Djibouti avec pour objectif de promouvoir celle-ci en faveur du développement du pays. Selon le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed, qui a présidé la cérémonie d'ouverture de ces assises organisées en partenariat avec la Banque mondiale, le forum constitue une occasion pour son gouvernement de définir précisément les moyens de développer le potentiel numérique de Djibouti. Il "nous aidera à évaluer les obstacles à surmonter et les changements à apporter", a-t-il dit, en exhortant par la même occasion les experts locaux et internationaux à enrichir le débat et à établir une orientation de la politique gouvernementale dans ce secteur. M. Mohamed a estimé que l'expérience d'autres pays dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) contribuera à une meilleure connaissance du numérique par les utilisateurs djiboutiens. Le ministre de la Communication, Abdi Youssouf Sougueh, a rappelé que 'l'économie numérique impacte positivement l'ensemble des secteurs de l'économie de tous les pays dans un monde où", a-t-il dit, "les technologies transforment chaque jour un peu plus tous les aspects de nos vies". M. Youssouf a rappelé que ses services avaient élaboré un schéma stratégique intégré sur dix ans (2014- 2024) qui ambitionne de créer un "Djibouti Digital" qui sera une référence en matière de TIC dans la sous-région. Son collègue de l'Economie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh, a constaté que l'économie numérique occupait seulement 6,7 % du marché national et qu'il était grand temps que l'administration publique et le secteur privé djiboutiens se mettent à l'heure du numérique. En effet, tout en se réjouissant du développement des infrastructures numériques du pays, M. Dawaleh a regretté "la faiblesse de l'écosystème numérique qui manque de performance à Djibouti". Forum sur l’économie numérique : Miser sur le digital comme moteur de la croissance économique ( La Nation, 21 novembre 2018) http://www.lanationdj.com/forum-sur-leconomie-numerique-miser-sur-le-digital-comme-moteur-de-la- croissance-economique/ A l’issue des deux journées du forum, les décideurs politiques, les experts et les praticiens ont convenu d’une série de recommandations pour doper la croissance via la promotion de l’économie numérique. Deux longues journées de débats et de réflexions ont été nécessaires pour faire un état des lieux sur l’économie numérique à Djibouti. Au bout de plusieurs rounds d’exposés et de débats ponctués par des panels de discussions et des échanges en groupes thématiques lors des travaux en ateliers, une feuille de route a été adoptée sur la base des recommandations faites par les décideurs, les experts et les participants. Après une étude approfondie des forces et des faiblesses du numérique, les décideurs politiques, les experts, les praticiens et l’ensemble des participants ont convenu d’une série d’actions à entreprendre en priorité. Ils ont également défini les bons filons à explorer pour ouvrir le marché du numérique aux jeunes. La première priorité a été accordée à l’augmentation du taux de pénétration et de couverture mobile. Par ailleurs, la formation des jeunes en matière de TIC a été fortement préconisée. Il a été prôné de créer une complicité positive entre le ministère de tutelle et l’organe de régulation. Aussi, un travail en étroite collaboration avec le secteur public a été recommandé en identifiant les meilleurs cadres. « Ce travail doit être collectif pour rendre le pays connecté » ont également plaidé les panélistes. Les recommandations émises mettent l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre la numérisation des processus requis pour la création de l’entreprise, la formation des jeunes et leurs informations sur la disponibilité et l’accès aux documents nécessaires à travers des sites web. Pour cela, les services publics doivent mieux accueillir et accompagner les jeunes promoteurs. Dans le même ordre d’idée, il a été suggéré d’améliorer l’accès, la qualité, la couverture et le prix, mais aussi d’aligner la formation professionnelle aux besoins existants, et de pérenniser la sensibilisation sur les avantages de la maîtrise outils des TIC. Bien entendu, le renforcement du capital humain pour une réelle transformation digitale a été vivement conseillé. Pour ce faire, la mise en place d’un ensemble de plateformes pour les administrations publiques s’est avérée indispensable pour accompagner la transformation digitale. Les uns et les autres ont surtout reconnu que notre pays doit poursuivre ses efforts pour faire du numérique un outil clé dans le développement économique tel que préconisé dans le schéma stratégique intégré (SSI), adopté le 25 février 2018, qui est conforme aux axes directeurs de la Vision 2035. L’intégration des TIC dans la vie publique reste indispensable pour en tirer le plus grand avantage et en faire la roue de la stratégie de réduction du chômage et de lutte contre la pauvreté. Il faut souligner l’implication de l’ensemble des participants qui ont étudié le numérique sous tous les angles, afin de définir le potentiel du numérique et ses bénéfices ainsi que les obstacles à surmonter et les défis à relever. Les intervenants ont débattu des conditions d’actualisation de la réforme sectorielle de l’économie numérique djiboutienne. L’occasion pour les organisateurs du forum de définir les stratégies destinées à doper l’économie numérique à travers une feuille de route nationale des technologies de l’information et de la communication (TIC). Les panélistes ont passé en revue les voies et moyens susceptibles d’accélérer le processus de développement numérique, et de renforcer l’économie numérique.