WDP-39 Documents de travail .2: 9!I~E de la Banque mondiale La Production animale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient Problemes et perspectives John C. Glenn RECENT WORLD BANK DISCUSSION PAPERS No. 1. Public Enterprises in Sub-Saharan Africa. John R. Nellis No. 2. -Raising School Quality in Developing Countries: What Investments Boost Learning? Bruce Fuller No. 3. A Svstem for Evaluating the Performance of Government-Invested Enterprises in the Republic of Korea. Young C. Park No. 4. Country Commitment to Development Projects. Richard Heaver and Arturo Israel No. 5. Public Expenditure in Latin America: Effects on Poverty. Guy P. Pfeffermann No. 6. Community Participation in Development Projects: The World Bank Experience. Samuel Paul No. 7. International Financial Flows to Brazil since the Late 1960s: An Analysis of Debt Expansion and Payments Problems. Paulo Nogueira Batista, Jr. No. 8. Macroeconomic Policies, Debt Accumulation, and Adjustment in Brazil, 1965-84. Celso L. Martone No. 9. The Safe Motherhood Initiative: Proposals for Action. Barbara Herz and Anthony R. Measham LAlso available in French (9F) and Spanish (9S)] No. 10. Improving Urban Employment and Labor Productivity. Friedrich Kahnert No. 11. Divestiture in Developing Countries. Elliot Berg and Mary M. Shirley No. 12. Economic Growth and the Returns to Investment. Dennis Anderson No. 13. Institutional Development and Technical Assistance in Macroeconomic Policy Formulation: A Case Study of Togo. Sven B. Kjellstrom and Ayite-Fily d'Almeida No. 14. Managing Economic Policy Change: Institutional Dimensions. Geoffrey Lamb No. 15. Dairy Development and Milk Cooperatives: The Effects of a Dairy Project in India. George Mergos and Roger Slade No. 16. Macroeconomic Policies and Adjustment in Yugoslavia: Some Counterfactual Simulations. Fahrettin Yagci and Steven Kamin No. 17. Private Enterprise in Africa: Creating a Better Environment. Keith Marsden and Therese Belot No. 18. Rural Water SuPPly and Sanitation: Time for a Chanqe. Anthony A. Churchill, with the assistance of David de Ferranti, Robert Roche, Carolyn Tager, Alan A. Walters, and Anthony Yazer No. 19. The Public Revenue and Economic Policy in African Countries: An Overview of Issues and Policy Options. Dennis Anderson No. 22. Demographic Trends in China from 1950 to 1982. Kenneth Hill No. 23. Food Import Dependence in Somalia: Magnitude, Causes, and Policy Options. Y. Hossein Farzin No. 24. The Relationship of External Debt and Growth: Sudan's Experience. 1975-1984. Y. Hossein Farzin No. 25. The Poor and the Poorest: Some Interim Findings. Michael Lipton No. 26. Road Transport Taxation in Develoeinq Countries: The Design of User Charges and Taxes for Tunisia. David Newbery, Gordon Hughes, William D.O. Paterson, and Esra Bennathan No. 27. Trade and Industrial Policies in the Developing Countries of East Asia. Amarendra Bhattacharya and Johannes F. Linn No. 28. Agricultural Trade Protectionism in Japan: A Survey. Delbert A. Fitchett No. 29. Multisector Framework for Analysis of Stabilization and Structural Adjustment Policies: The Case of Morocco. Abel M. Mateus and othe'rs No. 30. Improvinq the Quality of Textbooks in China. Barbara W. Searle and Michael Mertaugh with Anthony Read and Philip Cohen (Continued on the inside back cover.) Documents de travail de la Banque mondiale La Production animale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient Problemes et perspectives John C. Glenn Banque mondiale Washington, D.C. Copyright (© 1988 Banque internationale pour la reconstruction et le d6veloppement/BANQUE MONDIALE 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433 Etats-Unis d'Amerique Tous droits reserves Imprime aux Etats-Unis d'Amerique Premiere impression octobre 1988 Les Documents de travail ne sont pas des publications officielles de la Banque mondiale. Its presentent sans appret les r6sultats preliminaires d'analyses par pays ou de recherches, qui sont diffuses pour susciter le debat. II convient de tenir compte de leur caractere provisoire lorsqu'on les utilise ou lorsqu'on les cite. Les observations, interpretations et conclusions exprimees n'engagent que leur(s) auteur(s) et ne sauraient etre attribuees a la Banque mondiale, a ses institutions afliliecs, a des membres du Conseil des Administrateurs ni aux pays qu'ils representent. Les cartes qui accompagnent le texte sont uniquement destirnees a faciliter la lecture; les denorminations et les signes qu'elles contiennent n'impliquent de la part de la Banque mondiale, de ses institutions affiliees, du Conseil des Administrateurs ni de ses pays membres aucun jugement quant au statutjuridique d'un pays, d'un territoire, d'une ville, d'une region ou de ses autorites, ni quant a ses frontieres ou a son appartenance territoriale. Le caractere officieux de ces rapports et le souci de presenter les resultats des recherches dans les meilleurs delais possibles font que le texte dactylographie n'a pas ete etabli selon les mEmes methodes que les textes imprimes officiels. La Banque mondiale ne s'estime pas responsable des erreurs qui pourraient s'y trouver. Le contenu de cette publication fait l'objet d'un copyright. Les demandes d'autorisation de reproduction sont a adresser au Directeur du Departement des publications, Banque mondi- ale, Washington, D.C. 20433. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses travaux et donne normalement cette autorisation dans les meilleurs delais et a titre gracieux si la reproduction n'est pas a but lucratif. L'autorisation de photocopier des pages a des fins pedagogiques n'est pas exigee, mais la Banque aimerait atre informee de cette utilisation. Les dernieres publications de la Banque mondiale sont dEcrites dans le catalogue New Publications, dont une nouvelle edition parait deux fois par an, au printemps et en automne. La liste complete de toutes les publications figure dans Index of Publications, qui parait tous les ans et contient la liste des titres par ordre alphabetique et des index par sujet, par auteur et. par pays et region; l'Index est surtout utile aux bibliotheques et aux acheteurs institutionnels. La derniere Edition de chacune de ces brochures peut Etre obtenue gratuitement aupres du Publications Sales Unit, Department F, The World Bank, 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433, U.S.A., ou de Publications, Banque mondiale, 66, avenue d'lena, 75116 Paris, France. John C. Glenn est conseiller principal pour l'Elevage au Departement Technique du Bureau regional Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. La Bibliotheque du Congres des Etats-Unis a catalogue comme suite I'6dition anglaise: Glenn, John C., 1932- Livestock production in North Africa and the Middle East. nIi (World Bank discassion papers ; 39) 1. Animal industry--Africa, North. 2. Animal industry --Middle East. 3. Livestock--Economic aspects--Africa, North. 4. Livestock--Economic aspects--Middle East. I. Title. II. Series. HD9427.A37G58 1988 338.1'76'00956 88-28030 ISBN 0-8213-1146-8 - iii - Table des matieres Pages Resume analytique ....... ................. ................. v I. Introduction .............................1................ II. Cadre general ............................................ 4 III. Similitudes entre les pays de la region .... .............. 9 IV. Systemes de production ................................... 12 V. Facteurs limitant la production animale .... .............. 17 VI. Comment stimuler la production et la productivite de 1'elevage ........................... 21 VII. Strategies de developpement de l'elevage .... ............. 28 VIII. Possibilites d'assistance multilaterale, bilaterale et privee ................................... 33 Annexe - Appendice statistique Tableau I : Indicateurs socio-economiques Tableau 2 : Prot6ines animales disponibles Tableau 3 : Ressources foncieres Tableau 4 : Ressources humaines et animales Tableau 5 : Effectifs de certaines varietes, 1961-84 Tableau 6 : Production de viande Tableau 7 : Production laitiere Tableau 8 : Consommation, production et importations de viande Tableau 9 : Consommation, production et importations de lait Tableau 10 : Consommation, production et ipportations d'oeufs Tableau 11 : Besoins alimentaires et quantites disponibles Tableau 12 : Quantites de cereales secondaires Tableau 13 : Commerce des produits de l'6levage R6sume analytique 1. Le present rapport repose sur des documents pr6sentes a un seminaire organise en 1987 a Washington par la Banque mondiale et le Ministere de l'agriculture francais, ainsi que sur 1'experience acquise par le personnel de la Banque et sur des donn6es publi6es ou in6dites. 11 s'adresse aux hauts fonctionnaires des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient charges d'6tablir les politiques, priorites et budgets du sous-secteur de l'elevage, ainsi qu'aux responsables des organismes d'aide multilaterale et bilaterale. On ne pretend pas identifier toutes les contraintes auxquelles se heurte la production animale dans la region, ni proposer toutes les solutions possibles. II s'agit d'identifier les principales contraintes et de proposer quelques solutions afin, espere-t-on, de favoriser la reflexion et I'analyse a l'echelon national ou regional, faute de quoi la redaction et la lecture de ce rapport seront une perte de temps. Bien que le sujet de ce document soit l'elevage, le lecteur comprendra qu'une etude sur les problemes et perspectives de l'elevage ne peut pas ignorer les rapports existant entre ce sous-secteur et les autres types de production agricole. 2. Selon le rapport, la production animale dans la region se heurte aux principales contraintes suivantes : a) des facteurs socioculturels; b) les regimes fonciers et les modes d'utilisation des sols; c) des politiques inappropri6es en matiere de change, de contr6le des prix, de subventions et de controles a l'importation et a l'exportation; d) le maintien d'entreprises publiques de production inefficaces; e) le role inadequat ou excessif des services publics, qui limitent souvent l'initiative privee; f) le manque de techniques adaptees ou le fait que les techniques existantes ne sont pas bien diss6min6es parmi les producteurs; - vi - g) l'insuffisance des infrastructures d'6ducation, de sante et de transport; et h) les carences des m6canismes de controle de la qualite des intrants ainsi que des produits agricoles. 3. Pour resoudre ces problemes, on peut recommander les mesures suivantes (sans que ce soit une liste exhaustive des possibilites offertes a tous les pays) : a) identifier ou promouvoir les organisations de producteurs au niveau local, de facon a favoriser l'effort collectif; b) prendre les mesures gouvernementales voulues, notamment au niveau l6gislatif, pour regulariser le r6gime foncier applicable aux terrains priv6s ou communaux; c) examiner les politiques officielles ayant des effets sur l'agriculture, et apporter les modifications voulues pour reduire les contr6les des pouvoizs publics et offrir des incitations durables aux investisseurs et aux producteurs; d) privatiser les entreprises publiques d6ficitaires et celles susceptibles d'etre gerees.plus efficacement par le secteur prive; e) faire l'analyse de coCit-efficacit6 des services publics, afin de les rendre plus efficaces ou de les privatiser; f) apporter les changements voulus a la recherche et a la vulgarisation (organisation, financement, personnel, fixation des priorit6s et controle); g) accorder la priorite qu'il faut au financement des infrastructures d'6ducation, de sante et de transport afin de promouvoir le developpement rural, ce qui pourrait reduire le besoin d'autres services publics ou en accroitre l'efficacite, et renforcer la croissance economique et les recettes publiques; et h) cr6er des mecanismes de controle de la qualite des intrants et produits agricoles, ou am6liorer ceux qui existent deja. 1. Introduction 1. En 1987 s'est tenu, sous 1'6gide du Bureau regional Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale et du Ministere de I'agriculture francais, un seminaire sur les problemes et perspectives de la production animale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce seminaire a 6t6 organise par MM. Paul Goffin et John Glenn, respectivement sous-directeur du Departement des projets et sp6cialiste principal de l'6levage pour le Bureau r6gional, et a et6 pr6side par M. Goffin et M. Mordant (Ministere francais de l'agriculture). Le pr6sent rapport a ete etabli par M. Glenn et M. Mark Hagestrom (consultant). Le s6minaire a rassembl6 des agents de la Banque, des representants du Ministere de l'agriculture et des 6leveurs prives francais, le directeur du Projet regional de parcours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (PNUD-FAO) et, a titre d'observateur, un representant du Service sciences et technologies de l'USAID. Ce document resume les rapports et discussions auxquels a donne lieu ce seminaire, ainsi que l'experience acquise par le personnel de la Banque et des documents, publi6s ou in6dits, sur cette r6gion. 2. L'objet de ce document est de servir de point de depart a des discussions sur les principales contraintes auxquelles se heurte la production animale dans la region, et sur d'eventuelles solutions. Ces discussions devraient r6unir la Banque mondiale, les gouvernements de la r6gion, d'autres organismes multilat6raux, des organismes d'aide bilaterale et le secteur priv6. Ces discussions et les eclaircissements et accords sur lesquels elles pourraient deboucher devraient permettre de degager des lignes d'action a l'intention des gouvernements et organismes d'aide internationale en vue de rendre plus efficace la production animale et d'am6liorer les produits de l'elevage. 3. L'identification de systemes de production efficaces permettra aux secteurs public et prive de concentrer leurs efforts dans ces domaines au lieu de chercher a atteindre un niveau d'autosuffisance pour tous les produits. Cela profitera aux producteurs, aux consommateurs et aux finances publiques. Puisque ce document s'adresse a des lecteurs qui connaissent bien le sous-secteur de l'6levage et qu'il doit rester d'une longueur raisonnable, on n'entrera dans les d6tails que si cela est necessaire pour faire comprendre les obstacles a la production, les solutions eventuelles ou les mesures a prendre. Le rapport peut donner l'impression de traiter de l'6levage comme d'un secteur a part, alors qu'en realite il y a presque toujours interaction entre les productions vegetale, forestiere et aniinale a l'echelon du producteur. Dans notre esprit, les principes 6nonc6s ici s'appliquent aussi bien aux systemes de production mixtes qu'aux systemes d'elevage specialises. - 2 - 4. Certains lecteurs trouveront peut-etre que ce rapport manque de donn6es et d'analyses statistiques, et l'on a de fait limite celles-ci pour deux raisons. D'une part, les lecteurs auxquels s'adresse ce document sont au fait des problemes qui se posent en 6levage et n'ont pas besoin qu'on leur fournisse davantage d'elements statistiques. D'autre part, l'absence de systemes valables de collecte et d'analyse des donnees dans la plupart des pays n'incite pas a la confiance quant a la qualit6 des donnees existantes. I1 ne semble pas justifie de manipuler des donn6es discutables de ce genre pour etayer les arguments avanc6s sur les problemes et perspectives du secteur. Le domaine dans lequel des donnees pr6cises aideraient a etablir les priorit6s d'action concerne les coats de production des diverses categories d'6levage et de faire-valoir, mais c'est le type meme d'information fiable qui est pratiquement introuvable. 5. Dans l'ensemble de la r6gion, la production animale a, de tout temps, fait partie int6grante des systemes d'exptoitation. Ces dernieres annees, toutefois, on a enregistre un recul de i'elevage par rapport aux cultures de rapport specialis6es, peut-etre au detriment de la rentabilite et de la viabilite de la production et de la qualit6 des sols. On n'a pas constate d'evolution similaire dans le sens d'entreprises specialis6es exclusivement dans l'elevage, en dehors de l'aviculture. En fait, la sedentarisation des populations nomades a eu pour effet de reduire l'importance de l'elevage en tant qu'activite unique. La grande majorite des fermes menent de front la production v6getale et animale, et plus l'exploitation est petite et proche d'une agriculture de subsistance, plus le betail joue un role important pour faire vivre la famille. 6. Au niveau du consommateur, les produits de l1'levage occupent une place importante dans l'alimentation et font l'objet d'une demande accrue a mesure que la population augmente et/ou que le pouvoir d'achat et le niveau de vie progressent. Le consommateur a donc tout interet a ce que les niveaux de production ou les importations de betail et de produits de 1'elevage s'ameliorent. Les gouvernements cherchent a promouvoir la production agricole, et la production animale en particulier, dans le but precis de soutenir les producteurs ainsi que les consommateurs, mais ils sont souvent plus sensibles aux preoccupations de ces derniers, et leurs politiques visent donc a maintenir a un faible niveau les prix des produits a la consommation. Pour ce faire, ils limitent les prix a la production ou augmentent sans arret les importations de produits de l'6levage, qui sont souvent vendus par les pays exportateurs a des prix inferieurs a leurs coats de production comme a ceux des pays importateurs. Pour compenser le faible niveau des prix a la production, les gouvernements ont mis en place des systemes de subventions permettant aux producteurs d'acheter des intrants a un prix inferieur a leur valeur reelle, offert des services gratuits ou accorde des credits subventionnes. 7. La plupart des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, sinon tous, sont aujourd'hui dans l'incapacit6 de maintenir leurs subventions A la consommation et a la production, de fournir des services coateux aux producteurs ou de continuer a d6penser des devises pour importer des produits animaux. IL leur faut desormais s'employer activement a concilier le fait que les consommateurs veulent des produits animaux avec - 3 - la necessite de permettre aux exploitants de produire de facon lucrative, de freiner l'exode rural et d'enrayer le processus de degradation des ressources agricoles resultant de la mauvaise utilisation des terres. 8. Il s'agit la de problemes complexes auxquels il ne sera pas facile de trouver des solutions qui soient, de surcroit, acceptables par tous. Les consommateurs pourraient bien avoir a payer plus cher les produits animaux et a en consommer moins. Quant aux producteurs, ils devront rechercher des systemes de production efficaces et permettant une utilisation durable, sinon meilleure, des ressources foncieres. 9. Les principaux facteurs suivants expliquent le faible taux d'augmentation de la production animale, voire sa stagnation a) les systemes socioculturels; b) les regimes fonciers et les modes d'utilisation des sols; c) les politiques inappropri6es en matiere de c4ange, de controle des prix, de subventions et de controles a l'importation et a l'exportation; d) le maintien d'entreprises publiques de production coateuses et inefficaces; e) le r6le inad6quat ou excessif des services publics, qui limitent souvent l'initiative priv6e; f) le manque de techniques adaptees ou le fait que les techniques existantes sont mal disseminees parmi les producteurs; g) l'insuffisance des infrastructures d'education, de sant6 et de transport; et h) les carences des mecanismes de contr6le de la qualite des intrants ainsi que des produits agricoles. 10. Pour resoudre ces problemes, les gouvernements de la region doivent, avec l'aide d'organismes financiers ou d'assistance technique internationaux, evaluer individuellement et globalement les contraintes 6voqu6es plus haut (ce faisant, on identifiera de nouveaux problemes, et certains de ceux qui sont mentionnes ici apparaitront peut-etre comme des symptomes et non comme des problemes fondamentaux). Cette evaluation ne sera pas ais6e et n'est probablement pas possible sur la base des informations actuellement disponibles. D'autres donn6es sociologiques, ecologiques, materielles et techniques seront necessaires. 11. Il est donc evident que ce processus d'evaluation sera une entreprise de longue haleine. Cela ne veut pas dire qu'aucune mesure ne peut etre prise des maintenant; en fait, on sera amen6 par les circonstances a prendre des mesures dans des domaines tels que les prix a la consommation, les subventions a la production, certains services publics gratuits et le maintien d'entreprises publiques qui grevent le budget de l'Etat. D'autres actions exigent uniquement des gouvernements des decisions fermes en vue d'ameliorer l'organisation et la prestation de la recherche et de la vulgarisation ou de supprimer les obstacles a l'initiative priv6e en matiere de fournitures d'intrants et de services aux regions plus peuplees et plus d6veloppees. -4- II. Cadre general 12. Dans ce chapitre, on examinera l'evolution du contexte socio-6conomique de la region, ainsi que les changements survenus au cours du dernier quart de siecle dans la production animale et la consommation de produits de l'elevage. L'Annexe jointe (Tableaux I a 13) contient les donnees statistiques. On doit signaler au lecteur que, dans bien des cas, ces donnees ne reposent pas sur des recensements fiables mais constituent la meilleure estimation que puissent faire les administrations quant aux effectifs du cheptel et aux niveaux de production animale. Elles sont des plus utiles pour determiner les tendances generales mais pas pour faire une analyse detaill6e. A. Historigue 13. L'elevage est depuis longtemps une importante activite economique en Afrique du Nord et-au Moyen-Orient. Depuis l'antiquite, les bergers nomades sillonnent les vastes 6tendues semi-arides de la r6gion en quete de fourrage pour leurs troupeaux; dans les regions suffisamment arros6es pour permettre la culture, les petits agriculteurs ont integre les animaux au systeme d'exploitation pour la traction et l'alimentation. Plus recemment, des methodes de production intensive, fondees sur des techniques et facteurs de production import6s, ont ete adopt6es. Aujourd'hui, l'elevage represente plus du tiers de la production agricole de la region et reste une importante source de revenus pour 75 millions de personnes - 14. Dans le passe, la region a tire de l'elevage assez de produits pour repondre aux besoins de sa population, mais ces 25 dernieres ann6es ont vu la demande int6rieure progresser a un rythme sans prec6dent. Depuis 1965, la population a augmente des deux tiers, pour atteindre aujourd'hui environ 190 millions d'habitants. Chose plus importante encore pour la consommation des produits de l'elevage a forte elasticite par rapport au revenu, le revenu reel par habitant a augmente de 4 % par an et, dans beaucoup de pays, les pouvoirs publics ont encourage la demande en maintenant les prix a la consommation a des niveaux artificiellement bas et en financant des programmes de subventions pour les populations urbaines. La consommation journaliere de proteines animales par habitant est ainsi passee de 12,7 a 19 grammes, soit pres du double de celle des autres pays en developpement, et a atteint dans les pays exportateurs de petrole les memes niveaux qu'en Europe occidentale. 1/ Sauf indication contraire, toutes les r6ferences statistiques de ce document portent sur la region comprenant : au Moyen-Orient, Yemen, Yemen democratique, Turquie, Liban, Jordanie, Syrie et Arabie saoudite; en Afrique du Nord, Egypte, Maroc, Tunisie, Alg6rie et Libye. - 5-- 15. Les gros producteurs ont repondu a ce surcroit de demande en augmentant leurs troupeaux; depuis 1965, le cheptel ovin de la r6gion est passe de 66 millions a 103 millions de tates. Mais la productivite a peu augmente et les circuits de distribution traditionnels ont 6te serieusement eprouves. Pour tenter d'augmenter encore la production interieure et de contourner les goulets d'6tranglement affectant de plus en plus les circuits commerciaux, de nombreux gouvernements ont commenc6 a encourager activement les activites de production intensive de lait et de viande situees aux abords des centres urbains en pleine croissance. Grace aux importations de technologie et d'intrants et aux subventions publiques, les unites de production intensive ont prospere. La production de volaille industrielle a ainsi quadruple ces dernieres annees et represente aujourd'hui environ 40 Z de la production int6rieure totale de viande, contre 15 Z auparavant. 16. Neanmoins, la demande nationale a continu6 a depasser de beaucoup la progression de la production int6rieure, et les importations d'animaux, de viande et de produits laitiers ont considerablement augment6; elles representent aujourd'hui 20 % de la consommation. Bien que beneficiant des prix de dumping pratiques sur les marches exterieurs, la r6gion a vu sa facture annuelle d'importations passer de 188 millions de dollars seulement en 1970 a 3,4 milliards de dollars au milieu des annees 80, sans compter les importations d'aliments de b6tail et de c6r6ales secondaires, qui ont coute 1 milliard de dollars. A en croire des projections tendancielles r6centes, la r6gion importera 50 % de ses produits de l'elevage d'ici a l'an 2000. 17. Malgre quelques progres remarquables, les mesures ayant permis, a ce jour, l'essor du sous-secteur permettent de moins en moins de maintenir cette progression, du fait d'une mauvaise allocation des ressources, de la d6gradation croissante des terres, et des contraintes budg6taires et des6quilibres commerciaux qui se font jour. Les perspectives d'amelioration substantielle sont donc limitees, a moins que les gros obstacles d'ordre social, politique et technique ne puissent etre surmontes. B. L'environnement de la production 18. Terres. Les terres se pretant a la production agricole dans la region sont rares (287 millions d'hectares, soit 30 % de la superficie totale), et la surexploitation due a la pression demographique s'est accrue consid6rablement ces 25 dernieres annees. La surface de terres arables par habitant est tombee de 0,5 a 0,3 ha et, malgr6 un fort exode rural, la superficie disponible par personne travaillant dans l'agriculture est demeuree aux alentours de 0,8 ha. L'augmentation des cultures en zones marginales et la mauvaise gestion des parcours ont entrain6 de graves problemes d'erosion et la perte de 5 millions d'hectares de terres agricoles. 19. Animaux. Les ovins representent 60 Z du troupeau de ruminants, suivis des caprins avec 22 Z, le reste etant constitu6 de bovins; on trouve en outre des buffles en Egypte et en Turquie. La population - 6 - animale (ovins et bovins essentiellement) a augmente de pres de 30 % dans la region au cours des 25 dernieres annees. Le nombre de caprins a baisse de 20 %. Malgre l'augmentation globale du nombre de ruminants, le nombre d'animaux par habitant a baisse de 25 %; dans le meme temps, les pertes de parcours ont ramene la superficie disponible par animal de 1,5 a 1,1 ha, baisse qui n'a guere ou pas ete compens6e par une augmentation de la capacite de charge. En fait, il est possible que cette capacit6, exprim6e par unite fonciere, ait diminue en raison de la degradation des parcours. 20. La part des importations de bovins de race pure s'est sensiblement accrue, ces importations ben6ficiant de subventions publiques et de programmes de r6duction des troupeaux dans les pays d6veloppes. Au Maroc, 50.000 betes ont ainsi ete importees ces dix dernieres annees; en Tunisie et en Algerie, les bovins de race pure representent environ 12 % du cheptel. Pourtant, malgre la promotion faite par les pouvoirs publics, ces enclaves modernes sont restees isolees du fait de prix defavorables et de l'impossibilite de reproduire a une plus grande 6chelle les conditions nutritionnelles et sanitaires n6cessaires a ce ,ype d'6levage. De serieuses questions se posent quant a l'efficacit6 de ces systemes de production de lait etant donne qu'ils sont a forte intensite de capital, qu'ils sont tributaires des importations d'intrants, qu'ils mettent l'accent sur des aliments riches en energie et pauvres en cellulose pour les ruminants et qu'ils exigent un environnement artificiel. 21. La majorite du betail de la region se trouve dans des petites exploitations integrees. -Au Maroc, le cheptel des exploitations de 1 a 7 ha est quatre fois plhs grand par hectare que celui des exploitations de plus de 20 ha; en Egypte, les fermes de 1 ou 2 feddans ont une charge six fois plus elevee par unite fonciere que celles de 40 a 100 feddans; et, en Tunisie, celles de 1 a 5 ha ont une charge huit fois plus elev6e que celles de 50 a 100 ha. Cette concentration s'explique par les besoins de tresorerie des exploitants, les disponibilites de main-d'oeuvre, les besoins des exploitations en matiere d'alimentation et de trait et l'utilisation des terrains publics ou communaux adjacents pour faire paitre le betail. La production de fourrage dans les exploitations et le potentiel dans ce domaine sont limites; les plus grandes exploitations pratiquent rarement la culture du fourrage pour la revente aux 6leveurs, et le manque d'incitations par les prix n'est generalement pas de nature a les y inciter. En periode d'extreme secheresse, le fourrage devient une denree tres precieuse, mais ce type de production est limite par les importantes fluctuations de la demande et des prix. 22. Pour ces raisons, l'levage des ruminants dans la r6gion repose dans une grande mesure sur les parcours, les residus des recoltes et les jacheres; selon les pays, 60 a 90 % des besoins alimentaires du hetail sont ainsi couverts. La production de fourrage en culture seche est limitee, la moitie environ de la production totale de fourrage provenant de zones irrigu6es, dans lesquelles elle correspond en general a un elevage intensif. De ce fait, on fait de plus en plus appel, pour nourrir les troupeaux, aux aliments concentres et aux cereales secondaires, qui couvrent 15 a 25 % des besoins de ces animaux. Ajoutee aux besoins de l'elevage avicole industriel, cette demande pour les ruminants explique - 7 - que les importations de cereales secondaires soient passees de 1 million de tonnes au milieu des ann6es 70 a 3,5 millions de tonnes ces dernieres ann6es. Pour prendre le cas extreme de la Syrie, oii le cheptel ovin a doubl6 depuis le debut des ann6es 60, les paturages assuraient, il y dix ans, 70 % des besoins alimentaires du mouton des steppes; aujourd'hui, ce mouton est nourri pour plus de 45 % a base d'aliments concentres et de cereales secondaires, et son r6gime alimentaire souffre de l'absence de fourrage grossier. Role de l'Etat 23. Sauf en Alg6rie et en Tunisie, l'6levage dans la region est presque exclusivement le fait de producteurs prives. En Alg6rie, les fermes d'Etat et coop6ratives de production, qui occupent pourtant un tiers des terres arables et 11 % des parcours, ne d6tiennent que 5 % du cheptel ovin et 6 % du cheptel bovin. Cependant, l'emploi de methodes intensives et l'acces aux terres plus productives leur permettent de fournir plus de 10 % de la production animale. En 1987, le Nig6ria a lanc6 un ambitieux programme de location de terres publiques a des producteurs independants ou group6s en coop6ratives; et la Tunisie privatise actuellement la gestion des fermes d'Etat. 24. Les gouvernements de toute la r6gion jouent cependant un role esscntiel dans la transformation et la commercialisation des produits de l'elevage, la fourniture des facteurs de production, ainsi que les services techniques et les programmes de sante animale et d'am6lioration g6netique. L'ing6rence de l'Etat dans les activi&6s de transformation, de commercialisation et de fourniture d'intrants par le biais d'entreprises parapubliques a 6te justifi6e comme devant permettre de stimuler la production en evitant les goulets d'etranglement des circuits traditionnels tout en favorisant leur modernisation. Le role jou6 par ces entreprises dans le developpement souffre du manque de moyens de la bureaucratie par rapport aux objectifs recherch6s, du fait qu'elles ne sont pas financierement responsables et ne peuvent pas b6n6ficier de transferts budgetaires, et de leur utilisation comme instruments de la politique des prix et des programmes de subventions. Cela a pour effet d'evincer l'investissement priv6 de ces domaines. 25. Les programmes de subventions, qui tendent a masquer les deficiences des entreprises, visent surtout a maintenir des prix a la consommation artificiellement bas au moyen de subventions a la consommation ou de prix fixes a la production. Les faibles prix a la production qui en resultent sont alors compenses par des subventions au credit et a l'achat d'intrants, entre autres mesures. Au d6but des annees 80, les subventions destinees aux programmes de consommation et aux aliments du betail repr6sentaient a elles seules 5 a 6 % du montant de la production animale au Maroc et en Algerie, et 15 a 20 % en Tunisie. Dans les autres pays de la r6gion, les subventions sectorielles representent sans doute 10 a 15 %, mais on n'y dispose pas de donnees pr6cises. - 8 - 26. Hormis le fait qu'on peut facilement quantifier leurs effets sur les 6quilibres budgetaires, les subventions sont inequitables et provoquent de grandes distorsions dans l'utilisation des ressources en favorisant les actions capitalistiques a base d'aliments concentres et en freinant le developpement de systemes de production faisant appel au fourrage. Cette tendance se retrouve en general, et de facon encore plus marquee, au niveau des activites publiques de recherche et de vulgarisation, celles-ci etant incapables de proposer des programmes techniques financierement viables a la grande majorite des eleveurs. 27. En organisant le regime d'incitations par les prix destinees aux eleveurs, les Etats de la r6gion doivent tenir compte du surplus des facteurs de production et des produits de l1'levage disponibles a des prix de "dumping" sur les march6s internationaux. Dans le contexte de politiques de change qui consistent souvent a surevaluer la monnaie nationale, ces importations a bon marche offrent des avantages a court terme pour le budget et la balance des paiements et facilitent la distribution aux centres urbains, mais elles risquent d'avoir des effets desastreux sur le developpement a long terme du secteur. -9- III. Similitudes entre les pays de la region 28. En depit de leurs differences politiques, sociales, 6cologiques et autres, les pays de la region presentent assez de similitudes pour permettre raisonnablement de traiter en commun des contraintes auxquelles la production animale s'y heurte. Un important trait commun est leur croissance d6mographique rapide, qui entraine une utilisation croissante des terres a des fins urbaines et industrielles, une pression accrue pour la production alimentaire et, du fait de l'urbanisation rapide et de l'exode rural, une baisse du role des eleveurs en tant que force politique. Compte tenu des difficultes economiques et budgetaires que connaissent actuellement ces pays, l'a,griculture, en depit de son importance pour leur economie nationale, recoit une part toujours plus petite de l'investissement public et prive. 29. Le climat mediterraneen, avec des pluies concentrees pendant l'hiver et des etes chauds et secs, predomine dans la region a quelques exceptions pres. La oil il prevaut, les cultures en sec se limitent aux plantes qui tolerent le froid, ce qui reduit les possibilites de production de fourrage. Meme les variet6s adaptees de fourrage, graminees ou legumineuses ne poussent pas bien pendant les p6riodes les plus froides de l'hiver, de sorte que le fourrage annuel et les autres aliments de betail doivent etre produits, pour l'essentiel, pendant quatre a cinq mois, en automne et au printemps. La quantite moyenne de fourrage pouvant etre produite est limitee en outre par le niveau des precipitations, et moins une region est arrosee, plus grandes sont les variations de la pluviosite d'une saison ou d'une annee a l'autre. Cela vaut 6galement pour les pays oii les pluies sont concentrees durant les mois chauds. Du fait de ces problemes climatiques, il est difficile de stabiliser la taille des troupeaux sur la seule base du fourrage produit localement (soit naturel, soit ameliore). 30. Du point de vue topographique, la plupart des pays de la region ont une proportion elevee de terrains vallonnes ou escarp6s. Comme la plupart des plaines correctement arrosees ou irriguees sont reserv6es aux cultures intensives, les terrains plus difficiles a exploiter sont utilis6s pour l'elevage et la foret. Il faut par consequent gerer les paturages, les arbres fourragers et les forets de facon a empecher l'erosion ou a limiter ses effets. Malheureusement, tel n'est pas le cas, comme on le verra plus loin; la plupart des pays connaissent une grave 6rosion due a l'eau et au vent, et certains se desertifient. 31. Les droits d'occupation et d'usage des terres sont un probleme general. La propriete et l'exploitation privees des terres sont limit6es du fait de la forte densite de population, de l'absence de titres ou de droits d'usage fonciers 6tablis, de l'utilisation traditionnelle des parcours pour le nomadisme, des lois ou des coutumes regissant les successions, et/ou des systemes politiques. En general, les exploitants - 10 - sont en majorit6 de petits propri6taires ou utilisateurs dont les terres sont souvent divisees en plusieurs parcelles separees. Ce n'est que dans les perimetres irrigues que l'on a remembre les terres et que les exploitations sont plus grandes. En dehors des fermes d'Etat, les grands proprietaires sont une rare exception, qu'il s'agisse de production vegetale, animale ou mixte. Pour la production de fourrage pour leurs betes, les 6leveurs dependent principalement des terres domaniales ou communales, surtout durant la periode de v6getation, oil les parcelles qu'ils possedent ou exploitent servent a des cultures de subsistance ou de rapport (petites c6reales et l6gumineuses comestibles principalement). Les modes de faire-valoir de la region sont ou devraient etre integres pour permettre la culture et l1'levage. 32. Les investissements agricoles de la r6gion, publics et prives, accordent la ?riorit6 a la production vegetale. L'irrigation, par exemple, a beneficie d'importants investissements, tandis que le soutien a l'elevage et l'investissement dIns ce domaine ont continue de diminuer. L'importance relative accord6eeaux cultures est certes compr6hensible, mais le soutien accorde au sous'secteur de l1'levage est bien inferieur a la part que celui-ci occupe dans l1'conomie et aux besoins nutritionnels des pays. Une bonne partie de l'aide publique a l'6levage dans la region a pris la forme de subventions a l'achat d'intrants, au credit et a la transformation des produits, plutot que de subventions aux facteurs de production. Ces subventions ont entrain6 des distorsions au niveau des investissements et des systemes de production, et elles beneficient generalement aux gros producteurs plus qu'aux petits. 33. Les pays de la region ont en commun une autre particularite tres importante, a savoir qu'ils font un usage croissant de terrains marginaux (du point de vue du climat, de la topographie et de la qualite du sol) pour la production vegetale. Cela entraine une pression encore plus forte de l'elevage sur des parcours et des terrains forestiers d6ja degrad6s et denudes et, par consequent, un risque accru d'6rosion par le vent et l'eau et, dans certaines regions, de desertification. 34. Les niveaux et types de services publics sont similaires d'un pays a l'autre. On a trop n6glige la recherche animale basee sur des techniques adapt6es aux contingences sociales, culturelles et mat6rielles locales, et trop mis l'accent sur de coateux systemes de production intensive necessitant d'enormes importations de technologie et de matieres premieres. L'inadaptation des ensembles techniques adopt6s et l'inefficacite des systemes de prestation employes ont eu pour effet de limiter les transferts de technologie, ce qui explique les niveaux de productivite generalement faibles de la plupart des categories d'elevages. La production avicole a bien progresse dans la plupart des pays, les techniques de production industrielle pouvant etre aisement import6es et appliquees sur place. Etant donne le niveau relativement bas des prix des aliments, des vaccins, des reproducteurs et du materiel, ces systemes sont rentables et viables a l'heure actuelle. Les systemes de production intensive de lait reposant sur les importations de technologie et de matieres premieres ne connaissent pas autant de reussite. Les pays ont des systemes similaires de prevention et de lutte contre les maladies, - 11 - les pouvoirs publics dispensant gratuitement les traitements et les vaccinations, mais de facon tres inefficace et sans grand succes. Dans la plupart des pays, la distribution et la commercialisation des intrants et des produits de l'6levage laissent a d6sirer. Ces services sont 6galement assures par des organismes publics, mais non sans difficultes. Le secteur prive a ete dissuade de s'implanter dans ce domaine du fait de la concurrence du secteur public et de la reglementation officielle, mais aussi en raison du faible volume d'activite au niveau des ventes et de la transformation. - 12 - n. Systemes de production A. Generalites 35. Les methodes de production animale en vigueur dans la region sont variees : elles vont du systeme nomade ou semi-nomade traditionnel, a faible investissement et productivit6, aux exploitations ultramodernes et a tres forte intensite de capital. Le premier type correspond plutot a l'elevage ovin et caprin; la production avicole serait a l'autre extreme, avec importation de techniques, d'equipements, de matieres premieres et d'oeufs a couver ou bien de poussins d'un jour issus des lignees hybrides les plus performantes. La production bovine est d'intensit6 intermediaire entre l'6levage ovin et l'elevage avicole; a une extremite, on a l'elevage exigeant peu d'investissements de betes servant surtout a la traction et a la production de fumier; a l'autre, on a l1'levage laitier intensif proche de l'elevage avicole par,-son intensite de capitalisation et de production. Ce n'est que dans les systemes intensifs d'e1evage avicole ou laitier que la production animale est une entreprise distincte de la production v6getale. Dans la plupart des systemes de production de faible ampleur, les cultures et l'elevage sont interdependants. Dans bien des cas, les systemes de cultures plus intensifs ont abandonn6 l'6levage de facon a limiter les niveaux d'exploitation et les risques correspondants, mais l'utilisation efficace de 1'ensemble des ressources naturelles s'en trouve souvent reduite. 36. Les systemes traditionnels se perpetuent la ou l'on fait surtout appel a des moyens de production interieurs et oii les prix des produits sont bas par suite du faible pouvoir d'achat des consommateurs ou de l'intervention des pouvoirs publics. Les risques de production (notamment d'ordre climatique) sont relativement 6leves, ce qui explique en partie le faible niveau d'investissement. Les systemes de production modernes ont da leur essor principalement a l'intervention de l'Etat par le biais de primes a l'importation des facteurs de production (batiments, materiel, aliments de b6tail et animaux) et de subventions aux prix a la production. Ces incitations ont porte leurs fruits, a en juger par 1'essor prodigieux de la production d'oeufs et de volaille au cours des dix dernieres annees et, a un degr6 moindre, du remplacement partiel des importations de produits laitiers par une production locale a forte intensite de capital. Mais cet essor a eu un coiut eleve (bien qu'il n'ait generalement pas et6 chiffre) en termes de distorsions de l'investissement et de depenses de l'Etat. B. Importance relative des especes 37. Le mouton et, a un degr6 moindre, la chevre sont de loin les principales especes pour l'ensemble de la region, bien qu'ils soient peut-&tre supplant6s par les bovins et les buffles en Egypte, oil ces animaux servent de betes de trait pour les cultures et le pompage de - 13 - l'eau. Meme dans ce pays, le r5le de la traction animale diminue du fait de la m6canisation. Les moutons et les chevres sont les animaux les mieux adaptes au climat, au terrain et au fourrage naturel, et ils s'integrent bien aux modes d'6levage nomades traditionnels ainsi qu'aux m6thodes plus s6dentaires. Les viandes d'agneau, de mouton et de chevre sont les sources favorites de proteines animales; elles sont tr6s demand6es a l'occasion de certaines fetes religieuses. La laine de mouton est une ressource importante pour les industries artisanales de la region, et le lait est consomme sur place ou sert a la fabrication de fromages qui sont vendus ou consommes par les familles. Les enfants et les vieillards peuvent facilement garder ces animaux, ce qui est tres important sur les petites parcelles agricoles non encloses aussi bien que sur les parcours communaux. Les moutons et-les chevres sont faciles a transporter jusqu'au marche voisin ou ils sont vendus, et ils sont assez petits pour etre manges par quelques familles avant que la viande ne se gate. 38. Les bovins destines a la production de viande et de lait sont bien moins nombreux que les ovins; on les trouve essentiellement dans les regions plus arros6es et dans des troupeaux laitiers specialis6s dans les perimetres irrigu6s. Ils ont de plus grands besoins nutritionnels et sont moins adaptes aux petites exploitations, hormis .la "vache familiale" qui est consid6ree comme necessaire pour approvisionner en lait l'exploitant et sa famille. Si la culture fait appel a la traction animale, les petits exploitants auront peut-etre un ou deux boeufs, mules ou chevaux, mais, la encore, ce sera plutot le cas des zones irrigu6es ou bien arrosees. Le boeuf n'est pas aussi prise que la viande de mouton ou de chevre; les carcasses sont trop grandes pour qu'on puisse consommer rapidement toute la viande, le transport jusqu'aux march6s est plus difficile et les debouches sont plus restreints que ceux du mouton en milieu rural. 39. La production et la consommation de volaille ont augmente rapidement dans toute la region durant les dix dernieres ann6es. La consommation de viande blanche atteint presque, voire d6passe dans certains cas, celle de viande de boeuf, et la plupart des pays produisent assez ou presque assez d'oeufs et de viande de volaille pour repondre a leurs besoins. Les matieres premieres servant a-la production d'aliments pour les volailles doivent en grande partie etre import6es, ce qui repr6sente un gros probleme pour les pays connaissant des difficultes de balance commerciale, qui pourrait freiner la croissance de ce type d'elevage. La preference a l'egard de la volaille fraiche plut6t que refriger6e ou congelee (il en va de meme pour la viande rouge) peut permettre a la production locale de conserver son importance malgre les quantit6s considerables de matieres premieres a importer, a condition toutefois que le systeme de production permette de convertir efficacement ces matieres premieres en proteines animales. 40. D'autres animaux pourraient etre 6leves dans cette r6gion mais, hormis le buffle en Egypte, leur importance est moindre. Les abeilles et les lapins offrent les meilleures possibilites. - 14 - C. Systemes d'elevage de ruminants 41. Ovins et caprins. Les systemes d'elevage d'ovins et de caprins utilis6s dans la region demeurent traditionnels, la grande difference par rapport au passe 6tant que les troupeaux se d6placent en general sur des distances plus reduites. Cela est da a la sedentarisation des nomades, elle-meme liee a l'accroissement de la production vegetale et de l'int6gration des cultures et de l'elevage, ainsi qu'a l'utilisation croissante de terres marginales pour les cultures (l'orge en particulier) de preference a l'amenagement de parcours, au developpement de grands perimetres irrigues et au desir qu'ont les populations nomades de profiter aussi des avantages que procure la vie au village en matiere de sant6, d'education et de logement. 42. Dans la plupart des cas, les animaux paissent sur les paturages naturels (boises ou non) pendant six mois et sur les terres en jachere pendant trois autres mois, et ils consomment des sous-produits des cultures (paille de ble et d'orge principalement) pendant les trois mois qui restent. En dehors des annees de fortes pluies, la quantite d'aliments disponible ne suffit pas et une alimentation complementaire est donc necessaire a des fins de survie, mais elle ne sert generalement pas a accroitre la production. Cette alimentation prend le plus souvent la forme de grains d'orge, de son de ble, de pulpe de betterave et de melasse produits sur place, ainsi que d'autres sous-produits agroalimentaires ou de grains importes. Dans quelques pays, le systeme de production traditionnel est modifie par le finissage en parc d'agneaux ou de moutons adultes au moyen de sous-produits des cultures et de grains importes. Cette pratique peut se justifier au regard de la forte demande de viande de mouton et de chevre a l'occasion de certaines fetes religieuses, et des prix saisonniers 6lev6s qui l'accompagnent, ou bien pour satisfaire certains marches d'exportation. La plupart des pays ont grand besoin de mettre en place des systemes d'alimentation fiables et rentables, fonctionnant 12 mois sur 12 et consistant a interdire temporairement l'utilisation des parcours et paturages par les animaux, a employer des methodes 6conomiques de conservation du fourrage et a mieux utiliser les sous-produits agricoles. Cela est plus difficile a dire qu'a faire, mais quelques possibilites seront presentees plus loin. 43. Dans les perimetres irrigues, les moutons paissent le long des canaux d'irrigation, des routes et dans les bandes s6parant les champs. En dehors du finissage en parc des ovins et des caprins mentionn6 plus haut, le seul autre grand essai d'intensification a porte sur la production de lait et de fromage de chevre a l'intention d'une clientele urbaine donnee. Ces entreprises sont fortement tributaires d'importations de facteurs de production. 44. En ce qui concerne les facteurs de production autres qu'alimentaires, on constate au niveau de tous les pays des insuffisances dans les domaines de la sante animale, de l'amelioration gen6tique et de la gestion des troupeaux. Dans la plupart des pays, la sante animale et l'am6lioration genetique relevent dil secteur public et ont fait l'objet d'investissements consid6rables en personnel, en infrastructure, en - 15 - reproducteurs import6s et en fonds de roulement, ainsi que pour la fourniture d'intrants et l'aide a la commercialisation; cela n'a toutefois pas eu, en g6n6ral, d'effet notable. Pour ce qui est de la sante animale, la prevention des epizooties beneficie, dans la plupart des pays de la region, du soutien de l'Etat, mais il n'existe aucune structure, publique ou priv6e, pour limiter les effets des parasites internes et externes, des infections n6onatales, des maladies v6n6riennes et autres types de maladies sporadiques. Dans le domaine de l'amelioration du potentiel gen6tique, les efforts se sont reduits a la creation des premiers elevages de reproducteurs et a la mise en oeuvre d'actions ponctuelles d'introduction de races exotiques ou de selection pour obtenir des varietes amelior6es de races locales. Les efforts visant a accroitre le potentiel genetique ont peu de chances d'aboutir tant que les problemes de nutrition et de maladie fondamentaux n'auront pas 6te r6gles. Une bonne nutrition aura aussi pour effet de diminuer la frequence et les effets des maladies sporadiques et des parasites internes. 45. Bovins. Les systemes d'elevage bovin utilises dans la region sont plus vari6s que ceux qui sont appliques aux ovins et aux caprins. Dans les r6gions les plus arros6es, oui l'on produit plus de fourrage, bovins et ovins peuvent cohabiter, et les methodes alimentaires sont semblables a celles qui sont d6crites plus haut. Dans ce cas, il y a coproduction de lait et de viande, avec pr6pond6rance de l'un ou l'autre selon le marche. S'il existe un reseau de ramassage et de commercialisation du lait, les eleveurs chercheront a vendre autant de lait que possible, ce qui profite generalement a l'ensemble de la production agricole car les familles ont ainsi des revenus plus r6guliers et peuvent donc acheter des intrants agricoles. 46. Dans les regions oui la traction animale joue un role important (notamment en Egypte et dans certaines regions d'autres pays), les bovins se nourissent de sous-produits des cultures et de fourrage venant de terres incultes (qui leur est apport6 apres avoir et souvent coupe a la main). Ce type d'6levage sert essentiellement a la traction animale et a la production de fumier, les sous-produits etant le lait et la viande. Dans ce genre de systeme plus ou moins traditionnel, les facteurs de production autres qu'alimentaires posent des problemes similaires a ceux qui ont 6t6 mentionn6s pour les ovins. La principale diff6rence entre les deux especes a trait aux efforts entrepris par les secteurs public et prive pour fournir des services d'ins6mination artificielle. Pour des raisons que l'on examinera plus loin, ceux-ci n'ont pas eu d'effets notables sur l'amelioration du potentiel gen6tique. 47. Pour tenter de r6duire leurs importations de produits de 1'elevage, la plupart des pays de la r6gion ont encourag6 des methodes intensives de production bovine, surtout l'elevage de bovins laitiers specialises, mais aussi de races de boucherie specialisees en Alg6rie, en Egypte et en Turquie, par exemple. Qu'elles soient pratiqu6es en milieu irrigue ou non, ces methodes de production exigent en general de gros capitaux; les betes sont tres peu au paturage et sont nourries en parc, essentiellement d'aliments concentres. Ces systemes necessitent en outre de profonds changements dans la gestion et la prophylaxie animale. Les - 16 - bovins importes sont de race pure et ont un potentiel gen6tique e1eve, mais ils sont moins robustes que les races locales et exigent, si l'on veut obtenir des taux de production et de reproduction 6lev6s et des taux de mortalit6 faibles, un tres gros effort sanitaire, que ce soit pour la prevention ou le traitement des maladies et des parasites. Enfin, les elevages intensifs exigent des importations considerables de matieres premieres (graines, proteines veg6tales) pour maintenir des niveaux de production 6lev6s, mais l'emploi de ces produits pour des ruminants est discutable car ils ont un faible taux de conversion. 48. Volailles. Les methodes traditionnelles de production d'oeufs et de viande en vigueur dans la r6gion ont peu de poids dans la production interieure totale. Celle-ci est presque exclusivement assuree par des methodes industrielles identiques a celles que pratiquent les pays d6veloppes. Le systeme de production intensive fait appel aux importations de technologie ainsi qu'a la plupart des facteurs de production hormis l'infrastructure et la main-d'oeuvre. Dans la plupart des pays de la r6gion, ce systeme sera perpetuellement tributaire des importations de graines, de proteines animales et v6getales et de vaccins particuliers. Les reproducteurs peuvent eventuellement etre produits sur place, mais il faudra introduire periodiquement de nouvelles varietes genetiques. II y a peu de differences dans la faqon dont les pays pratiquent l'elevage industriel de volailles. Les principales diff6rences concernent l'importance respective du secteur prive et du secteur public dans la production, la transformation et la commercialisation (c'est toutefois le secteur prive qui domine en g6neral), ainsi que la taille des unites de production (quelques tres grandes entreprises ou une int6gration verticale avec de petits producteurs et des activites de reproduction, d'alimentation et de transformation sur une grande 6chelle). - 17 - V. Facteurs limitant la production animale 49. Outre les problemes li6s au cadre naturel, qu'il est impossible ou tres difficile d'arranger, les principales contraintes auxquelles se heurte l'elevage sont d'ordre socioculturel, ou ont au trait aux politiques gouvernementales, aux services publics et prives, aux moyens techniques, a l'organisation des marches, a la demande et aux prix. Dans ce chapitre, on examinera ce que sont ces contraintes; le Chapitre VI proposera des solutions possibles. A. Facteurs socioculturels 50. Un des freins a l'e1evage est la forte croissance demographique qui greve de plus en plus des ressources agricoles. deja limitees. Les 6leveurs continuent de perdre des terres au profit,de l'urbanisation ainsi que de la mise en culture de terrains marginaux et)de l'am6nagement de perimetres irrigu6s. L'accroissement de la population rurale signifie qu'il faut faire cohabiter sur une superficie toujours plus r6duite un nombre accru de personnes, de cultures et d'animaux. Les exploitations individuelles sont de plus en plus petites et sont souvent morcelees en un grand nombre de parcelles. Les parcours et les forets sont en grande partie du domaine public ou communautaire. Les structures sociales traditionnelles qui supervisaient par le passe l'utilisation commune des terres sont en voie de disparition, et aucune organisation de producteurs ne vient les remplacer. I1 n'existe souvent aucune loi qui definisse et reglemente convenablement les droits d'occupation et d'utilisation des terres. Les terres communes et privees continuent d'etre mal g6rees, le fourrage diminue en quantite et en qualite, et certaines regions se desertifient. 51. Un autre gros obstacle a l'elevage est que le role des femmes dans ce secteur n'est pas reconnu. Dans de nombreux pays, les femmes sont chargees de cultiver des legumes et d'elever des animaux dans les petites exploitations. Des facteurs socioculturels les empechent souvent de beneficier de l'assistance technique apport6e par les services publics de vulgarisation tels qu'ils sont actuellement organises, et peut4tre aussi de garder les revenus tir6s de ces activit6s. Dans certains pays d'autres regions, telle l'Inde, oii ces restrictions n'existent pas, les efforts d'amelioration de la production ont trouve un echo favorable chez les femmes, et on a enregistr6 une amelioration sensible du niveau de vie et du niveau d'instruction des familles. B. Politiques 52. Les questions de politiques se posent au plan international et national. Au plan international, les importantes subventions a la production en vigueur dans les pays d6velopp6s se traduisent, pour beaucoup de produits vegetaux et animaux, par une production exc6dentaire - 18 - qui a deux cons6quences principales sur l'agriculture de la region. D'une part, les possibilit6s d'exportation des produits pour lesquels celle-ci a un avantage comparatif sont r6duites du fait des restrictions a l'importation imposees par les pays d6veloppes. D'autre part, le fait que ces produits en provenance des pays developp6s sont disponibles a des prix de "dumping" sans aucun lien avec les coats de production incite souvent les Etats de la region a importer a des prix inferieurs aux coats de production des producteurs locaux meme efficaces, ce qui fait baisser les prix des produits interieurs au point qu'on en produit moins ou plus du tout. 53. L'intervention de l'Etat dans le sous-secteur de l'elevage a revetu de nombreuses formes, et son intensite est fonction du niveau d'autosuffisance, d'instabilite des marches internationaux et, dans certains cas, de stabilite politique. Au niveau national, les pouvoirs publics peuvent mettre l'accent sur le maintien de prix reduits pour les consommateurs urbains ou les transformateurs en imposant des prix a la production anormalement bas pour les produits agricoles ou en restreignant les exportations, ce qui peut avoir le m6me effet sur la rentabilite des exploitations. D'un autre cote, les gouvernements, pour stimuler la production agricole, accordent souvent divers types de subventions directes aux producteurs au moyen de cr6dit, des prix aux intrants et de services gratuits. Plusieurs Etats de la region ont nationalise les anciennes exploitations coloniales et autres pour en faire des fermes d'Etat ou parapubliques. Cela a encore reduit les superficies disponibles pour les producteurs prives, et les entreprises publiques en question occupent souvent les terres ayant le plus fort potentiel de production du pays. En general, ces exploitations ne sont pas bien gerees, sont loin d'atteindre leur potentiel de production et grevent des budgets publics d6ja limit6s. On peut citer comme autres aspects n6gatifs des politiques nationales la surevaluation des taux de change et le manque de lois adequates d'utilisation des terres ou, lorsqu'elles existent, la non-application de ces lois. Les lois visant a promouvoir la mise en place de groupes de producteurs sont generalement insuffisantes ou inexistantes. C. Services publics 54. Les services publics peuvent etre soit trop nombreux, soit au contraire trop rares ou inefficaces. Souvent, l'Etat assure des services que le secteur prive pourrait fournir de facon plus efficace et plus rentable. Il s'agit notamment de la fourniture d'intrants, de la transformation, de la commercialisation, des soins de sant6 animale et de l'am6lioration g6netique (y compris l'insemination artificielle et les centres de saillie naturelle). 55. L'action des gouvernements s'impose dans quelques domaines bien precis, a savoir : la planification, le controle et l'6tablissement des priorites, le contr6le de la qualite (des intrants et des produits), la recherche, la vulgarisation, la formation, la mise en place et l'entretien des infrastructures. Dans le domaine du controle de qualite, l'action du secteur public se circonscrit souvent a une partie de l'industrie de la - 19 - viande et de la transformation du lait. La recherche et la vulgarisation sont en general inorganisees, diss6min6es entre un grand nombre d'organismes, depourvues de plans ou de priorites adequats, et insuffisamment financ6es. On ne reconnait g6neralement pas que la seule raison d'etre de ces activites est de servir les producteurs. Dans bien des cas, les programmes de recherche ne tiennent pas compte, dans les projets ou recommandations qu'ils mettent au point, des considerations economiques ou des domaines dans lesquels les pays jouissent d'un avantage comparatif. La mise au point de systemes permettant de r6g6n6rer les parcours de la region en voie de degradation est d'une importance primordiale, afin non seulement d'accroitre la production animale mais aussi d'ameliorer l'environnement dans son ensemble et de reduire l1'rosion des sols et l'envasement des r6servoirs servant a l'irrigation. Les 6changes entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs sont limit6s, voire inexistants. Les agents de vulgarisation ne le sont que de nom, car ils passent le plus clair de leur temps a la collecte de statistiques et a des taches administratives. La formation des specialistes de l'elevage est le plus souvent th6orique, d'autant plus que bon nombre d'entre eux sont originaires de villes. La coordination des programmes de formation avec la recherche et la vulgarisation est pratiquement nulle. D. Techniques 56. Etant donne les problemes qu'on vient de mentionner en ce qui concerne la recherche, la vulgarisation et le manque d'incitations par les prix, il n'est pas 6tonnant que la production animale se heurte a un manque de moyens techniques et d'utilisation de ces moyens. C'est particulierement le cas de la nutrition animale en general, et de la production fourragere en particulier. Etant donne l'6tendue des terrains de parcours dans la plupart des pays et leur etat de degradation actuel, il importe de mettre au point des systemes permettant de les am6liorer, mais il faudra eliminer les contraintes socioculturelles avant de pouvoir appliquer les techniques voulues. I1 convient d'utiliser de facon plus efficace les sous-produits de l'agriculture et, en ce qui concerne la production avicole, il convient d'accroitre la production locale de grains et d'oleagineux. Les faiblesses techniques ont pour corollaire indirect la mediocrite de l'administration et de la gestion des exploitations et du betail. Au fur et a mesure que l'on resoudra les problemes mentionnes plus haut, on devra obtenir et utiliser des techniques ameliorees pour la nutrition, la sant6 et la reproduction animales. E. March6s et prix 57. Quoique deja mentionnes, ces facteurs sont une contrainte telle pour la production animale qu'ils meritent d'etre traites a part. La quasi-totalite de la region manque de structures de commercialisation et de transformation bien organisees. Les structures actuelles encouragent souvent la multiplication, dans les circuits commerciaux, d'intermediaires qui remplissent tous une certaine fonction dictee par le systeme, mais qui ont un effet negatif sur les prix a la production et a la consommation. Ce probleme est lie avant tout a l'absence d'organisations de producteurs et au fait que les infrastructures de transport sont inadaptees aux - 20 - besoins. Les insuffisances des marches entrainent d'autres carences au niveau du systeme, telles que la deterioration ou la perte des produits, la mauvaise utilisation des sous-produits et le manque de sp6cialisation des methodes de reproduction et d'engraissement. - 21 - VI. Comment stimuler la production et la productivite de l'6levage A. Aspects socioculturels 58. Dans ce domaine, il convient avant tout de promouvoir l'identification ou la formation et le renforcement de groupes de producteurs. Dans tous les domaines agricoles ou presque, il existe une organisation de type social ou fonctionnel, aussi limit6e soit-elle quant au nombre de producteurs qui en font partie. C'est sur ce type de groupes que doit reposer, pour etre efficace, une organisation de producteurs, au lieu d'etre concue du sommet a la base comme on essaie en general de le faire sans grand succes, afin de repondre a un besoin specifique tel que le credit ou la vulgarisation. 59. Cette creation de groupes est une responsabilite qui se situe au niveau national plutot qu'a celui des organismes d'aide multilateraux ou bilat6raux, car elle prend du temps et necessite une bonne connaissance des coutumes, traditions et cultures locales. Les organisations non gouvernementales ont plus de chances de r6ussir dans ce domaine que les organismes publics. La principale fonction de l'Etat consisterait a fournir les incitations, le contexte et la legislation propres aux actions de groupe, structurees ou non, notamment pour l'obtention de credits et la maitrise de l'utilisation des terres communales. L'action des pouvoirs publics devrait egalement porter sur la d6limitation des terrains utilises par les groupes. Le service de vulgarisation pourra parfois jouer un role actif dans cette organisation, mais seulement si ses agents sont des techniciens dotes d'une formation specifique, de patience et de sens pratique. 60. Un groupe de producteurs valable, surtout dans le cas de petits producteurs mais egalement de la grande majorit6 des producteurs de tous les pays de la r6gion, est le meilleur moyen de r6soudre les faiblesses touchant : a) l'achat d'intrants; b) la vente des produits; c) la mecanisation et la modernisation des exploitations; d) le bon usage des terrains communaux; e) les petites activit6s agroalimentaires; f) le credit et la vulgarisation; et g) la participation des producteurs a la definition des actions gouvernementales et des priorites de recherche. Les organisations de producteurs offrent en outre la possibilite que soit reconnu le role important joue par les femmes dans la production animale, en associant celles-ci A la formation et au fonctionnement du groupe. Les organisations reposant au depart sur un petit groupe homogene ont de meilleures chances de susciter un maximum de participation de la population locale et donc de faciliter la r6solution des problemes lies A la naissance d'un mouvement cooperatif. 61. L'experience de la Banque, des organismes d'aide bilateraux et des organisations non gouvernementales dans le domaine de la formation de groupes est diverse, et la plupart des cas de reussite sont le fruit de - 22 - debuts modestes et lents, qui visent generalement a r6pondre a des besoins precis chez les producteurs, tels que l'achat d'intrants ou la vente des produits, mais qui ont toujours des avantages imm6diats pour les membres concern6s. Ces groupes ont besoin d'une aide de caractere tres pratique et informel dans des domaines tels que l'organisation, l'administration, la comptabilite, les march6s et les prix. L'organisation et les activites du groupe doivent progresser assez lentement et parallelement a ses moyens et a sa capacit6 d'absorption. La mise en place de pr6-coop6ratives ou de cooperatives structurees et a statut l6gal devrait venir apres la fusion de plusieurs petits groupes et a un moment oii le niveau d'activite et le nombre d'adherents auront atteint un seuil critique. Dans la mesure du possible, les groupes informels pourront passer par le stade de l'affiliation a une cooperative existante, pour fusionner ensuite avec celle-ci ou, si cela est suffisamment justifi6, former leur propre cooperative. B. Politiques 62. Comme on l'a deja mentionne, on constate certaines distorsions sur les marches internationaux de nombreux produits agricoles. Les pays developpes d'Europe et d'Amn6rique du Nord appliquent, en matiere de prix et de subventions a la production, des politiques agricoles qui stimulent la production plus que ne le justifie leur capacite de consommation. Parmi ces produits agricoles d'une importance particuliere pour les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient figurent les c6reales fourrageres, dont les graines ol6agineuses sont un sous-produit utilis6 comme source de proteines vegetales, les cereales, le lait, la volaille et la viande de boeuf. Pour r6duire les frais de stockage et les pertes, ces pays excedentaires placent leurs produits sur les marches internationaux a des prix bien inferieurs a ce qu'ils coutent dans les pays developp6s et inferieurs meme, dans bien des cas, aux coats de production de producteurs efficaces dans les pays en developpement. De plus en plus, les pays en developpement importent ces produits bon marche afin de maintenir les prix a la consommation a un niveau moins elev6. Beaucoup estiment qu'il faudrait tirer parti de cette subvention aux excedents, mais cela entraine un certain nombre de problemes pour les importateurs. Premierement, le manque actuel de devises limite les quantites de biens de consommation qui peuvent etre importees. Deuxiemement, comme ces produits sont disponibles a des prix inferieurs aux couts de production economiques des pays importateurs, les producteurs locaux ne sont pas incites a produire ou les pouvoirs publics sont oblig6s de subventionner la production locale pour la rendre rentable. 63. Afin de resoudre ce dilemme, les gouvernements peuvent etre contraints d'imposer des droits compensateurs pour ramener les prix de "dumping" au niveau estimatif des coats de production reels, et d'utiliser les revenus de ces droits pour creer une infrastructure et fournir des services de recherche, de vulgarisation et de formation pour le secteur agricole, dans le but de rendre la production locale plus efficace. Les pays a excedents agricoles ont souvent recours a ces droits compensateurs pour reglementer le prix des importations de biens manufactures qui font concurrence a leurs producteurs. Pour fixer le niveau des droits - 23 - compensateurs, il faudrait prendre comme points de repere les coats de production "veritables" des pays les plus efficaces. Dans quelques cas, ces coats "veritables" risquent d'etre si bas que les producteurs locaux meme efficaces ne pourront pas soutenir la concurrence des produits importes. Dans ces cas-la, il convient d'importer les produits en question et d'utiliser les ressources nationales pour promouvoir les produits presentant un avantage comparatif par rapport aux biens d'importation. Les gouvernements doivent faire tres attention de ne pas utiliser les droits compensateurs comme moyens de subventionner des productions animales inefficaces au plan national. 64. Pour que les gouvernements instaurent les politiques, priorites et services sectoriels et intersectoriels appropries, il faut mettre en place des m6canismes de planification et de suivi efficaces. Le Ministere de l'agriculture peut n'avoir que des moyens limit6s pour influencer la planification intersectorielle, mais il a les moyens de cr6er en son sein des services de planification et de suivi permettant de fixer les priorites, d'6valuer les projets propos6s et d'aller au-dela d'une simple reaction au coup par coup aux problemes poses. Un controle adequat des investissements en cours, des organismes concernes, des activites du sous-secteur, de l'efficacite des subventions et des systemes de prestation permettrait une planification et une ex6cution r6alistes. Les efforts de planification des pouvoirs publics devraient s'efforcer : a) d'identifier les domaines dans lesquels une action de l'Etat s'impose; b) de determiner l'importance relative des sous-secteurs et des services; c) de fixer les priorites pour chacun; et d) de mettre en place les organismes et le financement de nature a assurer le respect de ces priorit6s. Cela necessitera sans doute des ajustements dans l'affectation des ressources, comme par exemple en recherche. Les secteurs prioritaires auront besoin de cr6dits et de personnel supplementaires, tandis que les programmes de priorit6 moindre seront reduits ou 6limines de facon a equilibrer les ressources disponibles. Les programmes prioritaires devront b6n6ficier de fonds suffisants pour pouvoir couvrir les investissements, ainsi que les coats en personnel et les frais d'exploitation. 65. Au niveau national, les gouvernements devraient s'efforcer de mettre en place un ensemble de mesures et de prix de nature a stimuler, sans distorsions ou presque, l'investissement prive dans le sous-secteur; les mesures prises varieraient d'un pays a l'autre, mais l'existence d'un organisme de planification et de controle efficace permettrait aux responsables de prendre des decisions rationnelles. Les subventions a la consommation, si elles sont necessaires, devraient etre cibl6es sur les categories d6favorisees au lieu de s'appliquer a tous car, dans ce cas, ceux qui en ont le moins besoin sont en gen6ral ceux qui en b6neficient le plus. Les subventions a la production donnent lieu a la meme in6galit6 dans la r6partition des avantages. 66. Pour inciter le secteur prive a faire l'investissement n6cessaire en temps, en efforts et en argent, l'ensemble de mesures et de prix mis en place devrait viser a l'assurer, dans une certaine mesure, de pouvoir tirer des avantages economiques de systemes de production - 24 - efficaces. Le climat fait deja subir aux producteurs de la region des risques suffisants sans qu'on y ajoute l'ins6curite liee aux fluctuations de la s6curite fonciere et des prix des intrants et des produits imputables aux pouvoirs publics. Ceux-ci sont aujourd'hui contraints d'aller dans le sens d'une reduction progressive de toutes les subventions directes a la consommation et a la production, pour laisser au maximum les forces du marche determiner localement le prix des produits agricoles. Etant donne que les pays developpes appliquent actuellement des politiques agricoles caracterisees par d'importantes subventions, cela ne se fera qu'en partie et non sans difficultes d'ordre aussi bien politique que pratique. Neanmoins, le fait est que la plupart des gouvernements de la r6gion ne peuvent plus soutenir les programmes agricoles on6reux du passe et qu'ils doivent utiliser leurs ressources dans les domaines qui offrent la meilleure chance de succes ou qui presentent le plus grand risque politique. IL n'est pas rationnel pour un pays d'adopter un programme visant a assurer son autosuffisance pour tous les produits agricoles. c C. Services publics tn 67. Les gouvernementi de la r6gion ont, pour la plupart, traite le secteur agricole de facon paternaliste et multipli6 les services, souvent de pi&tre qualit6, offerts aux agriculteurs. Pour alleger le fardeau pesant sur le budget de l'Etat, renforcer l'efficacite des services et permettre une participation accrue du secteur prive dans les domaines voulus, il appartient a ces gouvernements de determiner lesquels de ces services sont absolument indispensables et de limiter leur action a ces services. Ceux-ci devraient sans doute se reduire au controle de la qualit6 des intrants et des produits; a l'information sur les prix du marche; a la construction et l'entretien des infrastructures; et a la recherche, la vulgarisation et la formation. IL convient de planifier et de contr6ler la prestation de ces services pour qu'elle soit assuree de facon efficace et rentable. 68. Contr8le de qualite. L'experience tend a montrer que le secteur prive est plus efficace que le secteur public, mais cela ne vaut que s'il y a concurrence; Le profit etant la raison d'etre de l'entreprise privee, il faut mettre en place un systeme de poids et de contrepoids pour proteger les producteurs et les consommateurs de produits agricoles. Cela releve normalement du secteur public. IL faut tester et certifier, entre autres, les engrais, semences, aliments concentr6s, insecticides et herbicides, ainsi que les m6dicaments et vaccins pour animaux, pour garantir aux producteurs qu'ils en ont pour leur argent. Pour prot6ger les consommateurs et r6compenser les meilleurs producteurs, il faudrait instaurer et appliquer des normes de qualite pour la viande, le lait, les oeufs et les autres produits et sous-produits de l'elevage. 69. Commercialisation. A long terme, il faut que le secteur priv6 finance et gere la commercialisation des produits de l'6levage, bien qu'on puisse avoir besoin de l'aide des gouvernements pour mettre en place l'infrastructure voulue.. A moyen terme, il faut aussi que les gouvernements instaurent des normes de qualite pour les animaux destines a la reproduction, l'embouche et l'abattage, de facon a faciliter - 25 - l'etablissement de criteres de prix correspondant a la qualite des animaux et des produits de l'elevage. Un autre domaine relevant du secteur public consiste a fournir regulierement, par des moyens de communication am6lior6s, des informations sur les quantites et prix des produits agricoles en vigueur sur le marche local, a l'intention des producteurs, intermediaires, transformateurs, distributeurs et consommateurs. Ce service aura une importance accrue a mesure que l'6volution libre des prix prendra le pas sur la fixation des prix par l'Etat. 70. Infrastructure. Pour accroitre le bien4tre general de la population rurale et permettre la circulation des biens et services en direction et en provenance des zones de production, l'Etat devrait construire des 6tablissements de sant6 et d'enseignement, et des routes. L'existence d'ecoles et de services de sante tend a reduire l'exode rural. Un systeme de routes approprie favorise g6neralement la concurrence en ce qui concerne la fourniture d'intrants et de debouches pour la production agricole, et permet en outre un plus grand espacement des divers services publics (6coles, centres de soins, organismes de credit, services de vulgarisation, etc.). "Par contre, l'absence de routes adequates risque de rendre inefficaces les invest-issements consacres a d'autres programmes. Au depart, les gouvernements devront peut-etre, comme mesure interimaire, investir dans des installations de marches et de transformation, mais il leur faudra d'abord voir si le secteur prive est interesse et, dans tous les cas, se decharger de ces installations au profit du secteur prive une fois ces activites suffisamment d6velopp6es pour interesser et attirer les investisseurs prives. 71. Recherche. II incombe a l'Etat de financer l'essentiel de la recherche agricole, d'6tablir les structures chargees de cette recherche et de fixer les priorites. Pour l'levage, il faudrait concevoir un programme de recherche pluridisciplinaire faisant appel, au minimum, a des specialistes de l'elevage, de la production et de la gestion des paturages et parcours, de la sante animale et de l'6conomie de l'elevage; ceux-ci devraient etre en contact permanent avec des chercheurs en biologie v6getale, surtout dans le domaine d'une meilleure utilisation des terres en jachere. La recherche devrait porter en priorite sur les carences nutritionnelles, notamment en ce qui concerne la production fourragere pour les ruminants, l'accent 6tant mis surtout sur la remise en etat des parcours naturels. Dans certains pays, des recherches devraient etre faites egalement en matiere de production de grains et d'ol6agineux pour les volailles. L'effort devrait porter principalement sur la recherche appliquee et adaptative, la recherche fondamentale etant du ressort des institutions internationales et des pays d6velopp6s. Les pays devraient tirer pleinement profit de l'aide technique, financiere et en personnel offerte par les centres internationaux de recherche agricole, qui sont le plus souvent dispos6s a accroitre leur effort de cooperation a l'6chelon national si les pays sont suffisamment receptifs et organis6s pour cela. Les ameliorations ainsi proposees dans le domaine de la recherche necessiteront souvent d'importants changements au niveau des organismes existants, ainsi que des systemes de planification et de budgetisation. - 26 - 72. Compte tenu des restrictions budgetaires actuelles et-prevues, quelques programmes de recherche devront sans doute etre abandonnes pour que le niveau de ressources financieres et humaines adequat puisse etre consacre aux domaines prioritaires. A l'heure actuelle, une tres grande proportion des cr6dits sert a payer les salaires, les credits de fonctionnement etant tres limites. Dans la mesure oii l'enveloppe globale n'augmentera sans doute pas de facon notable, les programmes non prioritaires devront faire l'objet de r6ductions de personnel afin de permettre aux secteurs prioritaires de recevoir l'attention voulue. La possibilite de confier certaines activites de recherche au secteur prive est a envisager, ce qui entrainerait si possible des compressions de personnel supplementaires. Les chances de recouvrer directement les coats de la recherche sont, au moins dans un avenir proche, pratiquement nulles. 73. Vulgarisation. C'est la un domaine dans lequel on confond souvent les transferts de technologie.et les services publics. Dans le cadre de leurs activites de vulgarisation, les pouvoirs publics prennent une part tres active a la fourniture des intrants, au controle sanitaire des animaux, a l'amelioration gen6tique, a la m6canisatioh des exploitations, a la commercialisation et a la transformation. La plupart des services pourraient etre assures de facon plus efficace par les producteurs eux-memes, les groupes de producteurs ou les entrepreneurs prives, et les gouvernements devraient s'en d6charger rapidement. Leur action de vulgarisation devrait se limiter aux transferts de technologie (elle pourrait meme etre reduite dans ce domaine s'il existait des organisations de producteurs ou des entreprises de transformation des produits suffisamment fortes pour apporter une assistance technique a leurs membres ou a leurs clients), a la prevention des 6pizooties necessitant des programmes nationaux et, a titre temporaire, a la vente ou au negoce de males reproducteurs ameliores aux petits exploitants, pour les encourager a am6liorer par croisement leur b6tail, petit ou gros. 74. I1 faut reorganiser le service de vulgarisation de maniere a regrouper les actions au sein d'un seul organisme. Les activites autres que la vulgarisation, telles que la collecte des donnees et autres taches administratives, devraient etre confiees a d'autres personnels ou organismes. I1 convient de rationaliser les choix budg6taires relatifs aux activites de vulgarisation pour que celles-ci soient menees avec efficacit6 et que les producteurs recoivent une assistance reguliere. I1 faudrait promouvoir, sans doute avec l'aide d'organisations non gouvernementales, les groupes de producteurs de facon a rendre plus efficace I'action des agents de vulgarisation, tirer un meilleur parti des demonstrations et accroitre les chances que les transferts de technologie aient un "effet de propagation". I1 convient de prendre des mesures pour que les vulgarisateurs mettent regulierement a jour leurs connaissances avec l'aide de techniciens specialises et de chercheurs. Ces m6mes vulgarisateurs et techniciens sp6cialises devraient aussi faire connaitre les problemes des producteurs aux autres organismes concernes (par exemple, ceux charges de la planification et de la recherche). - 27 - 75. Formation. La plupart des gouvernements ont beaucoup investi dans des 6tablissements d'enseignement et de formation, mais sans grand effet sur la production agricole. II conviendrait d'attendre que les institutions actuelles soient sensibilisees aux priorites nationales avant d'accroitre les investissements et le financement. Les programmes des ecoles techniques et des universites devraient correspondre aux besoins du secteur de la production, que les diplomes aillent au secteur public ou au secteur priv6. A la formation theorique actuelle doit correspondre un enseignement pratique pour que les dipl8m6s parlent la meme langue que les agriculteurs et se fassent respecter d'eux en sachant effectuer des travaux agricoles. Le manque de communication et de comprehension pourra etre comble en grande partie si l'on peut fournir a des membres de la population locale une formation, meme de courte duree, leur permettant de travailler ensuite comme aides v6terinaires ou aides vulgarisateurs. La medecine veterinaire et la production animale devraient acceder au rang de disciplines ou de sp6cialisations distinctes, et il conviex4 de fournir une formation appropriee dans les domaines de la production fourragere et de 1'economie de la production. Des organismes r6gionaux ou internationaux devraient assurer une formation de niveau universitaire superieur. Pour beaucoup de gouvernements, ces changements seront difficiles a mettre en oeuvre, meme a long terme, du fait des traditions, des interets acquis et des restrictions budg6taires. Tout en favorisant un changement des programmes institutionnels de formation, on devrait dispenser a un petit nombre de techniciens specialises une formation amelioree de fagon a pallier les insuffisances actuelles de la formation de type classique et a leur permettre ainsi de transmettre ce qu'ils auront appris au personnel de terrain dans le cadre de la formation en cours d'emploi. - 28 - VII. Strategies de d6veloppement de 1'61evage A. Production animale 76. Volaille. On a d6montre qu'il est possible d'importer des techniques de production de volaille directement des pays d6veloppes. Malheureusement, pour la plupart des pays de la r6gion, 90 a 95 % des matieres premieres entrant dans la preparation des aliments concentres necessaires a la production avicole sont importees. II faut considerer trois facteurs de base quant a la poursuite de la production avicole dans la region : le coat economique des importations de matieres premieres par rapport a celles de produits avicoles, la possibilite d'accroitre la production int6rieure d'aliments concentres, et les avantages de la production nationale pour la societe et l'emploi. 77. Il appartient au secteur public d'etudier ces facteurs lorsqu'il doit fixer les politiques de developpement. Si la decision est de poursuivre la production interieure de volaille, les gouvernements auront la responsabilit6 : a) de promouvoir la recherche dans le domaine de la production de grains et d'oleagineux pour l'alimentation des volailles (si les conditions s'y pretent); b) de veiller a ce que l'on dispose en temps voulu de devises pour les importations de matieres premieres; c) d'assurer le controle de la qualite des facteurs de production (vaccins, aliments, etc.) et des produits; et d) d'encourager les petits producteurs a se constituer en societes commerciales ou a s'associer aux unites industrielles de production avicole. 78. L'essor fulgurant de la production avicole au cours de ces dernieres ann6es a concerne principalement le secteur priv6. Une r6duction des subventions et programmes publics entrainera une participation accrue de personnes ou d'organisations priv6es a la production ou a l'importation des vaccins, des ingredients alimentaires et du cheptel reproducteur, ainsi qu'aux activites de production de poulets de chair et d'oeufs, de transformation, de distribution et de vente. Un effort devrait etre fait en collaboration avec les pouvoirs publics pour associer, sans doute de facon contractuelle, les petits producteurs a la phase de production de poulets de chair et d'oeufs dans le cadre d'un systeme de production a int6gration verticale. 79. Ovins et caprins. Les programmes nationaux et internationaux devraient accorder une place prioritaire a ces deux especes, qui b6neficient d'un avantage comparatif. Les systemes de production devraient reposer sur les elements suivants : a) utilisation maximale des paturages naturels, du fourrage de jachere et des ressources des parcours (y compris les parcours forestiers); b) selection et promotion des races locales; c) specialisation des activites de reproduction et d'engraissement en fonction des differences regionales relatives aux precipitations, a la production v6getale, aux quantit6s disponibles de - 29 - fourrage et de sous-produits et a leur qualite; et d) production et usage accrus de la laine, du lait et de ses sous-produits. Le secteur public devrait reduire la part qu'il prend a la production par l'intermediaire des fermes d'Etat, diminuer ou supprimer les controles des prix et les subventions, et entreprendre un minimum d'actions necessaires dans des domaines tels que i) l'encouragement des groupes de producteurs; ii) l'adoption de lois sur l'utilisation des terres; iii) la prevention des 6pizooties; iv) le contr6le de la qualite des intrants et des produits, ainsi que l'importation contr6lee de reproducteurs de races am6lior6es; v) la mise en place d'un systeme de classement des carcasses et des animaux sur pied afin de promouvoir la specialisation de la production; vi) la recherche; et vii) la vulgarisation. 80. Le secteur prive, a partir du moment oa il sera encourage par des mesures et des prix favorables, devra prendre en charge la fourniture integrale des facteurs de production (y compris les medicaments et produits pharmaceutiques destines a combattre les maladies ordinaires et les parasites), la production, la commercialisation, la transformation, la distribution et la vente. Cela sera du ressort d'entrepreneurs locaux ou de groupes de producteurs qui seront stimules par l'assistance technique et financiere des services publics. 81. Bovins. Compte tenu de l'exiguite de la zone oui les precipitations sont suffisantes pour permettre l'elevage de bovins, les programmes nationaux et internationaux d'6levage dans la region ont sans doute accorde une priorit6 excessive a l'levage bovin. Ce dernier devrait etre axe sur la production conjointe de viande et de lait, en mettant l6gerement l'accent sur le lait. Dans le cas de pays oi l'6levage bovin et laitier n'est peut-etre pas possible de facon rentable, le mouton et la volaille devront prendre la place du boeuf dans l'alimentation, et le lait devra etre import6. Dans certains pays, on pourrait accorder une plus grande importance aux bovins comme betes de trait. L'elevage intensif de bovins laitiers sp6cialis6s ne devrait avoir lieu que lorsque les conditions sont vraiment propices, et ce type de programme ne devrait voir le jour qu'au terme d'etudes detaillees sur ses avantages 6conomiques et sociaux. Meme dans ces cas favorables, le troupeau de vaches laitieres devrait etre constitue par croisement plut6t que par l'importation directe de races specialisees; ainsi, l'amelioration de 1'exploitation, de la nutrition et de la lutte contre les maladies pourra coincider avec l'accroissement du potentiel gen6tique. L'utilisation de terres irriguees pour la production de bovins laitiers n'est a envisager que si la production de lait et de viande est au moins aussi rentable que les cultures auxquelles elle fait concurrence ou s'il faut une culture fourragere dans le cadre de la rotation des cultures. 82. La repartition des taches et des responsabilites entre le secteur public et le secteur priv6 devrait etre la meme que celle qui est decrite pour la production ovine et caprine. I1 conviendrait de fermer progressivement les elevage publics de bovins lorsqu'ils exigent des credits budgetaires supplementaires. - 30 - B. Activit6s diverses 83. Sante animale. II faut s'efforcer de privatiser au maximum ce domaine d'activite, non seulement en renforcant les services v6terinaires priv6s mais aussi en donnant aux producteurs et aux aides v6terinaires plus de latitude pour se procurer eux-memes les medicaments et produits pharmaceutiques permettant de pr6venir et d'enrayer les maladies ordinaires. Cela suppose une modification sensible des politiques gouvernementales et des attitudes des milieux veterinaires. On fera appel aux services de veterinaires pour le diagnostic et le traitement mais, dans les pays developp6s et dans de nombreux pays en developpement, les vaccinations et la lutte antiparasitaire courantes sont confi6es aux producteurs et aux aides veterinaires, dont les services sont moins cofiteux. Les efforts des pouvoirs publics devraient porter sur la prevention des grandes epizooties (fievre aphteuse, enterotoxemie infectieuse, brucellose et maladies veneriennes). Dans le cas de la brucellose, qu'il serait trop coateux d'eradiquer, il serait bon d'envisager, au lieu du systeme de d6pistage et d'abattage, d'utiliser les vaccins disponibles pour vacciner les veaux et les betes adultes, de maniere a r6duire les pertes d'animaux de valeur. Les autres actions du secteur public devraieint porter sur : a) le contr8le de la qualit6 des produits veterinaires et des vaccins; b) le contr8le sanitaire des abattoirs, des laiteries industrielles et des centres de distribution et de vente des produits de l1'levage; c) le contr6le sanitaire des animaux d'importation et d'exportation; et d) la construction de laboratoires d'analyses vet6rinaires. 84. Am6lioration g6netique. Cette activite devrait, pour l'essentiel, relever du secteur prive. Les programmes publics d'insemination artificielle n'ont pas eu les resultats escomptes, en partie du fait de l'impossibilite d'assurer un service regulier pendant les week-ends et jours feries, et aussi faute de credits de fonctionnement suffisants. Les elevages publics de reproducteurs ont donn6 des resultats legerement meilleurs, mais ils restreignent souvent l'initiative privee. La meilleure aide que l'Etat puisse apporter dans ce domaine consiste a encourager la formation de groupes de producteurs capables de fournir des services d'insemination artificielle ou de saillie, ou les deux. En attendant leur fermeture progressive, les fermes d'Etat d'6levage et de reproduction pourraient produire des taureaux ou des beliers susceptibles d'etre echanges, aupres de groupes de petits exploitants, contre un mAle de race locale. 85. Recherche. La priorit6 dans ce domaine est de mettre en place les structures, les orientations fondamentales et les moyens financiers propres a permettre un systeme de recherche qui reponde aux besoins des eleveurs. Le plus haut degr6 de priorite devrait etre accorde, dans l'ensemble de la r6gion, aux recherches sur la production et l'entretien des paturages et des parcours et sur la production d'aliments pour volailles. Les problemes majeurs sont les suivants : a) moyens de prevenir ou de renverser la progression du desert; b) identification, selection et multiplication d'especes graminees et legumineuses indigenes, ou d'especes d'importation adaptees, pour les paturages permanents, les - 31 - jacheres et les parcours forestiers ou non; c) besoins d'inoculation propres aux l6gumineuses; d) etudes sur la production d'arbustes fourragers; e) methodes de production et de gestion de ces fourrages, y compris application d'engrais au moindre coat; f) production et productivit6 accrues des cer6ales secondaires; g) identification, selection et multiplication de cultures oleagineuses adaptees, telles que le colza; et h) etudes sur d'autres aliments de betail tels que la betterave et le navet fourragers. Dans le cas de ruminants, il conviendra d'adopter une approche pluridisciplinaire, en traduisant en termes de rendements economiques en lait et en viande les resultats de la production fourragere, et d'adapter cette methode a une application concrete au niveau de l'exploitation. Des systemes de production vegetale et animale int6gree devraient en outre etre etudies. 86. Au deuxieme rang des priorites doivent figurer la transformation et l'utilisation plus efficaces des sous-produits des cultures et le besoin de complements mineraux. De ces lignes de recherche devrait emaner un systeme d'alimentation du betail fonctionnant 12 mois sur 12. 87. Les autres programmes de recherche, portant notamment sur les maladies animales, l'amelioration g6n6tique, les asp'ects physiologiques de la production et de la reproduction et la qualit6 des produits, auraient un degre de priorite bien inferieur. I1 est peu probable, en raison du manque de credits disponibles, que ces questions puissent ou doivent figurer aux programmes de recherche actuels. La tentation de financer partiellement un vaste programme de recherche est a eviter, car les priorites sont claires et aucun des projets ne donnera de resultats satisfaisants si on leur accorde une attention incomplete et superficielle. 88. Vulgarisation. I1 faut definir de facon etroite ce qu'on entend par transfert de technologie dans le cadre des efforts de vulgarisation des pouvoirs publics, si on veut eviter qu'ils englobent des services qui sont certes li6s mais non indispensables. Meme concues de facon etroite, il est possible que certaines activites de vulgarisation passent initialement ou finalement de l'Etat a des groupes de producteurs ou a des organismes de commercialisation ou de transformation. I1 faut regrouper les services de vulgarisation de l'Etat et les doter d'une structure, de moyens de planification, d'un personnel et de cr6dits propres a assurer leur qualit6 et leur efficacite. Le service de vulgarisation devrait etre d6charge de toutes responsabilites autres que le transfert de technologie. 89. L'encouragement de groupes de producteurs par les pouvoirs publics et l'organisme de vulgarisation devrait avoir un haut degre de priorite. Cela exige des sp6cialistes qui connaissent bien ce sujet et qui s'y interessent de pres. En g6n6ral, le service de vulgarisation devra travailler en collaboration etroite avec les organisations non gouvernementales afin d'identifier, de former et de renforcer convenablement les groupes de producteurs. 90. Pour le transfert de technologie, la solution la plus efficace est de faire appel a des techniciens generalistes ayant une solide formation pratique. Ces techniciens devraient etre soutenus et formes en - 32 - permanence par des techniciens specialises et des chercheurs. II faut programmer les activit6s'de faqon a permettre des contacts reguliers et fructueux avec les producteurs (de pr6ference en groupes), et fixer les priorit6s en fonction des interets et besoins des exploitants. Une fonction importante des agents de vulgarisation devrait etre aussi d'informer l'organisme de recherche des besoins des producteurs. - 33 - VIII. Possibiites d'assistance multilaterale, bilaterale et priv6e 91. Ce chapitre vise a proposer une strategie propre a renforcer l'entente entre les organismes d'aide et les Etats de la region. Trop souvent, les Etats et les organismes d'aide ne percoivent pas de la meme facon les besoins et priorites. Un esprit de competition s'instaure et les projets ou programmes se chevauchent. Si l'on veut mettre en place des priorites et objectifs communs, tirer un meilleur parti des ressources d'aide en diminution, soutenir convenablement le nombre reduit de projets valables et accroitre les effets de I'aide fournie aux pays de la region, il faut renforcer le niveau de cooperation et de collaboration entre les Etats et les organismes multilateraux et bilateraux. 92. Les prets de la Banque mondiale a l'elevage en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont, pour l'essentiel, porte sur des projets de developpement rural, de cr6dit et, a un degre moindre, d'irrigation. Cinq projets consacres exclusivement a l'6levage ont ete entrepris en Turquie et un autre en Syrie. La mise en oeuvre de ces projets ne s'est pas faite sans problemes, et aucun d'entre eux n'a eu d'effets majeurs quant a l'amelioration de la production ou de la productivit6 de l'elevage. Ils ont presque tous ete entraves par les politiques gouvernementales decrites ici. 93. Les pays de la region ont b6neficie d'un grand nombre de programmes bilateraux qui consistaient a apporter une assistance en partie financiere, mais surtout technique, a la production de fourrage et de parcours, A la production laitiere, a la sante animale, a la vulgarisation et a la recherche. Ils ont eu, eux aussi, des r6sultats mitiges. Un certain nombre de projets d'assistance technique ont 6te finances ou executes par des organismes des Nations Unies mais, peut-etre parce qu'ils etaient trop brefs, ils n'ont pas eu pour resultats la mise en place d'institutions ou de programmes locaux viables. II faudrait mettre plus l'accent sur des actions en faveur de "jumelages institutionnels" entre les pays de la region. 94. La premiere priorite des programmes futurs consiste a rationaliser les orientations et actions gouvernementales dans ce sous-secteur. Du fait des difficultes financieres que connaissent actuellement la plupart des pays de la region, il faut envisager de r6duire les d6penses publiques. La Banque et les autres organismes multilateraux sont sans doute les mieux places pour s'occuper de ces problemes, ce que la Banque a d6ja commence a faire par le biais de prets a l'ajustement structurel et sectoriel dans un certain nombre de pays. Au Maroc, l'ensemble des mesures et des prix en vigueur donne dejA des signes d'amelioration et on semble aller vers la privatisation d'un certain nombre de services et d'activit6s jusqu'a present assures par l'Etat. Les projets necessitant une importante assistance technique et ceux dont les effets se font sentir lentement devraient plutot etre du ressort des Nations Unies et des organismes bilat6raux. - 34 - 95. Pour tirer profit d'6ventuelles reformes, il importe de coordonner la planification des divers organismes d'aide sur la base de priorites d'assistance fixees au prealable. Quant aux actions a mener, on peut faire les suggestions suivantes a) Formation de groupes de producteurs. C'est la un domaine dans lequel il est difficile pour les organismes financiers de fournir une aide.. Mais d'autres organismes multilateraux (OIT, PNUD) et bilateraux pourraient intervenir efficacement par le biais de projets d'assistance technique entrepris de concert avec les gouvernements et des organisations non gouvernementales. Cette assistance n'aura les resultats escomptes que si les pouvoirs publics sont convaincus de la n6cessite de ces groupes et s'engagent a les promouvoir. b) Recherche et vulgarisation. En supposant que les Etats soient prets a faire les reformes n6cessaires au niveau des priorites, de l'organisation, du personnel et de la rationalisation des choix budgetaires, ce sont la des domaines dans lesquels une approche concertee de l'aide pourrait etre utile. Les organismes partenaires devraient, bien sar, s'accorder sur les priorites et les methodes a retenir. Les organismes preteurs financeraient l'infrastructure et le mat6riel; les autres entites (Nations Unies, programmes bilateraux) financeraient l'assistance technique. c) Formation. Tous les organismes d'aide ont deja oeuvre dans ce domaine. Au niveau national, l'assistance tendait a soutenir des programmes souvent calques sur ceux des organismes de formation des pays developp6s et ne repondant pas aux besoins du pays. C'est la un sujet delicat pour la plupart des Etats, et ceux-ci ne r6agissent pas toujours favorablement aux tentatives faites pour modifier le cadre pedagogique de base. Les organismes de prat peuvent aider a financer l'infrastructure et le mat6riel, mais cela ne resoud pas les problemes fondamentaux. Les organismes bilateraux pourraient reussir a am6liorer certains enseignements ou programmes sans meme toucher au cadre g6n6ral. La formation sup6rieure a toujours et6 financee par l'ensemble des organismes, et cela doit continuer meme si, dans bien des cas, les techniciens ainsi form6s ne restent pas dans les organismes publics auxquels ils etaient destines. Ils constituent neanmoins une ressource humaine importante pour leur pays. d) Proiets consacr6s a la production. Si les questions de politique generale et les problemes relatifs a la formation de groupes de producteurs, la recherche, la vulgarisation et la formation etaient r6solus, il y aurait moyen d'ameliorer les projets consacres specifiquement a la production. Mais tous ces problemes ne vont pas se resoudre du jour au lendemain, et les pays vont continuer d'avoir besoin de l'assistance des organismes d'aide au niveau des producteurs, souvent pour - 35 - combler les lacunes des principales actions entreprises par l'Etat. L'action des organismes de pret dans le domaine de la production pourrait consister (outre l'octroi de lignes de credit) a financer l'infrastructure, l'achat de vehicules et de materiel, les agroindustries et l'assistance technique. Les projets eux-memes porteraient sur la mise en place ou la remise en 6tat de r6seaux d'irrigation et le d6veloppement r6gional, mais seulement dans des regions oii le contexte geographique et social laisse prevoir des taux de rentabilite economique et financiere propres a justifier l'augmentation de la dette publique. De plus en plus, les gouvernements hesitent a accepter le financement multilateral d'importants elements d'assistance technique dans le cadre des prets, parce que les avantages qui en decoulent ont a leurs yeux un cout eleve. Des dons accordes au titre de l'aide bilaterale ou des "jumelages institutionnels" financ6s par les Nations Unies peuvent pallier ce probleme. I1 faut s'efforcer de depasser le court terme dans les projets, car ceux-ci ne permettent souvent ni de r6soudre tous les problemes, faute de temps, ni d'amener les producteurs au niveau de maturite voulu pour pouvoir tirer pleinement profit des ameliorations apportees. Les organismes d'assistance technique multilat6raux et bilateraux ont les moyens de donner aux projets une perspective a plus long terme et de fournir, gratuitement ou a peu de frais, l'aide technique voulue. Mais il faut qu'ils s'efforcent de relever les competences des consultants engages a long terme dans le domaine technique et celui des relations humaines. ANNEXE APPENDICE STATISTIQUE Tableau I AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES Production alimen- Population Esperance de vie Pooulation PNB par habitant Agriculture taire par habitant urbaine a la naissance Accroissement 1984 Taux annuel Part Part Part de la Indice moyen annuel projete ($ de 1984) 1965-84 du PIB de main-d'oeuvre 1982-84 1984 2000 1980-2000 1984 1lelevage 1980 1965 1984 1984 (millions) () (1974-76=100) (%) (annees) Yemen democratique 2.0 3.0 2.5 550 na 13 39 41 03 30 37 47 Yemen 7.8 12.0 2.8 550 5 9 24 30 903 31 49 645 lurquie 48.4 65.0 2.0 1,160 2.9 19 30 58 103 31 46 64 t ibar' 2.7 3.0 1.3 na na flj 14 145 50 79 66 Jordanie 3.4 6.0 4.0 1,710 6.2 9 46 20 136 47 72 64 Syrie ~~~~10.1 110 3.4 1,620 4.5 20 20 32 123 40 49 63 Arabie saoudite 11.1 19.0 3.7 10,530 5.9 2 4 49 98 39 72 62 Moyen-Orient 85.5 125.0 2.4 2,423 4.9 9 35 53 105 32 49 61 Egypte 45.9 63.0 2.2 720 4.3 20 33 46 91 60 45 60 Maroc' 21.4 31.0 2.4 670 2.7 17 45 46 91 32 43 59 Tuni sie 7.0 10.0 2.3 1,270 4.4 t5 35 35 84 40 54 62 Algerie 21.1 38.0 ~~~~3.3 2,410 3.6 6 44 31 79 3 76 libye 3.5 7.0 4.0 9,520 -1.1 2 53 18 29 Afrique du Nord 98.9 149.0 2.6 1,385 2.7 10 39 41 98 38 46 60 Total 184.4 274.0 2.5 1,859 4.0 9 36 46 96 35 46 60 Source : Rapport sur le developpement dans le monde et estimations de la Banque. 00 - 39 - Tableau 2 AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT PROTEINES ANIMALES DISPONIBLES (grammes par jour par habitant) 1964-66 1969-71 1974-76 1981-83 Yemen democratique 14.8 13.6 12.4 22.4 Yemen 11.7 10.3 10.1 15.2 Turquie 18.0 18.3 18.7 1928 Syrie ~~~~ ~ ~~~~ ~ ~~12.8 13.1 14.5 24.7 Syrie ~~~ ~ ~~~~~8.5 10.3 15.1 37.0 Arabie saoudite 41.2 37.2 39 54. 1 Kowe'it 41.6 37.8 Emirats arabes unis 16.1 16.3 17.5 23.4 Total Egypte 10.6 10.8 11.3 14.4 Maroc 9.3 9.9 9.8 12.2 TunisMie 1 11.3 15.4 16.7 Tunisie ~~~ ~~~~~8.4 9.1 11.6 1. Algerie 12.6 17.6 26.8 37.1 Libye 10.0 10.5 11.8 15.3 Total 12.7 13.1 14.4 19.0 TOTAL Europe occidentale 45.7 48.1 52.8 57.3 Pays en developpement 9.0 9.2 9.8 11.5 Source : Annuaires de la production de la FAO. Tableau 3 AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT RESSOURCES FONCIERES (milliers d'hectares) Terres gricoles productives Superficie Terres arables /I Forets et totale Totale Terres de cult. annuelles Cultures permanentes Surfaces lrriguees P&turages permanents savanes boisees 1961-65 1974-76 1982-84 _1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 Yemen DPR 33,297 11,780 10,857 10,812 90 122 143 IS 20 24 4 57 61 9,065 9,065 9.065 2,610 1,650 1.580 Yemen AR 19,500 8,810 9,947 9,951 1,380 1,259 1,261 30 88 90 175 230 245 7,000 7,000 7,000 400 1,600 1,600 Turkey 78,058 74,396 68,934 68.163 23,541 24.977 24,684 2,234 2,787 2,280 1,336 1,983 2,120 28,45: 21,000 21,000 20,170 20,170 20,199 Lebanon 1,040 378 435 392 218 234 212 58 101 86 49 42 118 8 10 10 94 90 84 Jordan 9,774 1,402 527 516 1,056 357 371 121 34 5 57 36 38 100 100 100 125 36 40 Syria 18,518 15,267 14,728 14,488 6,280 5,356 5,207 243 369 480 579 547 586 8,298 8,554 8,316 446 449 485 Saudi Arabia 214,969 87,027 87,682 87,345 304 1,037 1,060 35 71 85 134 376 405 85,000 85,000 85,000 1,688 1,574 1,200 Subtotal 375.156 199,060 193,110 191,667 32,869 33,342 32,938 2,736 3.470 3,050 2,334 3.271 3,573 137,922 130,729 130,491 25,533 25,569 25,188 Egypt 100,145 2,550 2,801 2.473 2.470 2,665 2,300 78, 134 171 2,548 2.799 2,471 2 2 2 Morocco 44.655 24,868 26,075 26,029 6,666 7.269 7,701 400: 1,125 628 199 426 520 12,500 12,500 12,500 5,302 5,181 5,200 Tunisia 16,361 8,330 7,970 7,307 3 ,254 3,440 3,173 1.152 1,255 501 74 123 194 3,250 2,770 3 083 674 505 SSO Algeria 238,174 47,192 48,193 43,717 6,261 6.827 6,852 602 677 632 259 244 289 37,780 36,567 31,849 2.549 4,122 4,384 Libya 175.954 10,400 14.659 15,971 2,375 1.738 1,766 134 359 335 123 200 230 7,400 12.000 13,250 491 562 620 Subtotal 575,289 93,340 99.698 95,497 21,026 21,939 21.792 2,366 3,550 2,267 3,203 3.792 3,704 60,930 63.837 60,682 9,018 10,372 10,756 Total 950.445 292,400 292,808 287.164 53,895 55,281 54,730 5,102 7.020 5,317 5,537 7,063 7,277 198,852 194,566 191,173 34.551 35,941 35,944 Source: FAO Production yearbooks and IBRD World Development ReCort: Turkey Ranqeland figures for 1974-84 from OPRAKSU for 1978, FAO figures are 10,300 in 1974 76 and 9,200 in 1982-84. I/ Area under annual and perennial crops. 0 MIDDLE EAST:ES Tableau 4 AFRIQUL OU NORU ET MOYEN-ORIENT RESSOURCES HUMAINES ET ANIMALES (milliers) Population humaine CheRtel Total Population agricole Ovins, caprins et bovins 1965 1975 1985 1965 1975 1985 1961-65 1974-76 1982-84 Yenmen democratique 1,351 1,654 2,137 846 762 778 1,951 2,045 2,483 Ttirquie 4,492 5,282 6,848 4,072 3,830 4,420 12,642 4,401 4,908 Liban 31,151 40,025 49,289 22,740 25,927 25,477 68,149 74,924 85,221 Jordaniie 2,151 2,767 2,668 626 470 322 756 531 628 Syrie 1,962 2,600 3,515 759 495 205 1,9405 1,168 1,546 Arabie saoudite 5,3 7,438 10,505 2,799 3,056 2,599 5,157 7,235 14,799 4,793 7,251 11,542 4,640 4,081 4,672 11,696 3,824 61,353 Total 51,225 67,017 86,504 36,482 38,621 38,473 91,756 94,128 115,938 EMpare 29,389 36,289 46,909 16,564 17,725 19,958 4,042 7,547 7,146 Tunasoe 13,323 17,305 21,941 7,806 8,917 8,712 20,238 25,087 18,328 Algerie 4,630 5,611 7,081 2,464 2,138 2,239 3,891 2,870 2,845 Libye 11,923 16,018 21,718 7,550 6,222 5,216 8,940 12,560 18,812 1,623 2,430 3,605 690 570 508 2,765 5,784 6,497 Total 60,888 77,653 101,254 35,074 35,572 36,633 39,876 53,848 53,628 TOTAL 112,113 144,670 187,758 71,556 74,193 75,106 131,632 147,976 169,566 Source : Annuaires de la productioni de la FAO. Tableau S AFRIQUE DU NORD ET MDYEN-ORIENT EFFECTIFS DE CERTAINES VARIETES, 1961-84 (milliers de tetes) Ovins Canrins Bovins Total 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 Yemen democratique 730 843 1,000 1,150 1,122 1,360 71 80 123 1.951 2,045 7.483 Yenme'. 3' 89 1,583 1,788 7,993 1,935 2,185 1,260 B83 935 12,642 4,401 4,908 lurquie 32,863 40,666 49,314 22,665 18,736 17,957 12,621 15,522 17,950 68,149 74,924 85,221 Liban 200 197 138 456 274 440 100 60 50 756 531 628 Jordanie 752 710 990 592 418 521 61 40 35 1.405 1,168 1.546 Syrie 4,035 5865 12921 668 818 1,102 454 552 776 5,157 7.235 14,799 Arabie saoudite 834 2,130 3,533 650 1,407 2,320 212 287 500 1,696 3,824 6,353 Moyeni-Orient 42,803 51.994 69,684 34,174 24,710 25,885 14,779 17,424 20,369 91,756 94,128 115,938 Egypte 1,697 1,923 1,421 780 1,321 1,499 1,565 4,303 4,226 4,042 7,547 7,146 TMuanrse 10,957 15,023 11,052 6,488 6,517 4,264 2,793 3,547 3,012 20,23B 25,087 18,328 Tun~ise 2,804 973 1,267 525 1,017 989 562 880 589 3,891 2,810 2,845 Alqerie 6,180 9,265 14,437 1,950 2,319 2,942 810 976 1,433 8,940 12,560 18,912 Libye 1,378 4,039 4,800 1.281 1,567 1,500 106 178 197 2,765 5,784 6,497 Afrique du Nord 23,016 31,223 32,977 11,024 12.741 11,194 5,836 9,884 9,457 39,876 53,848 53,628 Total 65,819 83,217 102,b61 45,198 37,451 37,079 20,615 27,308 29,826 131,632 147,976 169,566 Source : Annuaires de la production de la FAO. Tab]leau6 AFRIQUE DU NORD ET MOYENV-0RIENT PRODUCTION DE VIANDE (milliers de tonnes) Viande de mouton et Viande de boeuf et Toutes viandps viande caprine viande de buffle Viande de volaille 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 Yermen democratique 8 I1 15 b 9 I I 4 1 I 2 Yemen 62 52 64 9 0 12 1 1 10 I I I I Iurquie 531 768 904 298 384 405 193 219 244 50 165 255 Liban 13 22 ERR 2 6 2 1 11 19 52 Jordanie 10 27 47 6 b 9 2 1 1 2 20 37 Syrie 59 94 203 37 52 b8 13 13 33919 94 Arabie saoudite 17 42 190 10 21 41 3 3 10 4 18 J39 Moyen-Orient 700 1,006 ERR 406 514 599 216 249 302 78 243 580 Egypte 258 368 469 33 45 52 167 229 240 58 95 176 Maroc 162 197 279 68 65 71 68 83 110 26 49 98 Tunisie 32 83 95 13 32 32 13 29 20 6 22 43 Algerie 51 138 176 17 56 83 12 46 17 36 49 iibye 5 44 67 2 23 19 2 4 71 174 Afrique du Nord 508 830 1,085 133 221 257 267 390 421 108 219 407 Total 1,208 1,836 2,566 539 735 856 483 639 723 19b 462 98? Source: Annuaires de la production de la FAO. Tableau 7 AFRIQUE DU NORO ET MOYEN-ORIENT PRODUCTION LAITIERE (milliers de tonnes) Production totale Lait de vache Lait de brebis Lait de chevre Lait de bufflesse 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 1961-65 1974-76 1982-84 Yemen democratique 39 42 45 5 7 8 10 11 12 24 24 25 Yemen 236 198 220 63 57 60 47 33 36 126 108 122 Turqu ie 4,090 4,832 5,361 2,337 2,941 3,306 786 986 1,224 6295 627 590 277 278 241 Liban 89 64 114 53 54 88 I 1 5 6 25520 Jordanie 51 41 44 12 13 2 22 17 26 17 11 16 Syrie 520 577 1,142 151 260 563 307 257 496 61 59 82 1 1 1 Arabie saoudite 67 245 456 21 142 285 34 53 BB 32 50 83 Moyen-Orient 5,112 5,999 7,382 2,642 3,474 4,312 1,217 1,362 1,890 975 884 938 278 279 242 Eqypte 1,161 ~1,786 1,972 391 626 652 10 19 21 4 7 9 756 1,136 1,290 Maqyoce 1,67 25 618 341 479 567 36 23 21 60 23 30 Tunisie 132 240 270 106 204 249 14 15 12 12 21 9 Algerie 347 669 862 179 417 540 84 123 172 14 12 15 tibye . 38 93 121 11 53 65 14 28 40 13 12 16 Afrique du Nord '2,115 3,315 3,843 1,028 1,779 2,073 158 208 266 173 192 214 756 1,136 1,290 Total 7,227 9,314 11,225 3,670 5,253 6,385 1,375 1,570 2,156 1,148 1,076 1,152 1,034 1,415 1,532 Source : Annuaires de la production de la FAO. AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT CONSOMMATION, PRODUCTION ET IMPORTATI1NS DE VIANDE Li, 1966-70, 1976-80, 2000 Coefficient Consommation 1966-70 1976-80 2000 /2 d'autosuffisance /3 par habitant Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations 1966-70 1976-80 2000 1966-70 1976-80 2000 mation tion nettes mation tion nettes mation tion nettes (milliers de tonnes) (milliers de-tonnes) (milliers de tonnes) (%) (kq) YOinen democratique I B 15 1 1 4 96 24 62 62 76 28 9 8 25 Yemen democratiqueSb s ° 93 4 29 ^24417 at 366 t0 69 18 12 36 37 Turquie 590 btI (11) 831 B41 1ll) 2,5016 1,828 759 102 101 72 I8 19 42 Liban 5b 28 29 64 33 31 157 37 12N5 51 24 24 21 32 Jordanie 21 .15 6 40 25 15 321 47 273 113 962 57 91 14 28 Syrie 65 ;75 (10) 114 109 4 47B 273 205 115 96 5 9 1' 28 Arabie saoudite 36 A3 24 215 28 187 796 333 464 32 13 42 6 27 42 Total 935 793 42 1,371 1,110 260 4,872 2,623 2,249 95 81 54 15 19 38 Egypte 335 322 13 447 384 63 1,429 582 848 96 96 41 11 11 23 Maroc 183 181 1 2 197 22 93 31 521 99 90 3 13 13 27 Tunisie 5 52 I)90 91 9 423T 222 202 0 0 523 5 4 Algerie ~~~~94 91 4 47 i-3 15 634 3129 306 96 90 527 9 17 Alibye 33 3 334 4. 42216 1% 59 38 1l 7 38 39g Total 694 b64 30 1,007 835 172 3,595 1,612 1,982 96 83 45 1.' 12 24 TOTAL 1,53d i,456 72 2,378 1.45 433 8, 467 4,236 4,231 95 82 .'i 13 15 1 Source: Chiffres de la FAO et projections contenues dans "Evolving Food Gaps in the Middle East/North Africa", par Nabil Khaldi (IFPRI, decembre 1984). " LI A savoir bovins, buffles, ovins, caprins, porcins et volailles; la part de la viande de volaille dans la consommation totale de viande devrai passer de 29 % en 1980 a 37 % e"i l'an 2000. SZ Projection tendancielle pour la consommation. L Production divisee par consommation. Tableau 9 AFRIQUE OU N0RO El MOYEN-ORIENI CONSOMMATION, PRODUCTION ET IMPORTATIONS BE LAIT Q1, 1966-70, 1976-80, 2000 Coefficient Consommation 1966-70 1976-80 2000 /2 dtautosuffisance /3 par habitant Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations 1966-70 1976-80 2000 1966-70 1976-80 2000 nation tion nettes mation tion nettes mation tion nettes (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (Z) (kq) Yemen democratique ' 4' 36 119 45 74 464 50 413 54 3B II 54 67 137 Yemen .22 214 7 355 252 103 1,996 337 1,659 97 71 17 47 63 166 lurquie 4,399 4,369 30 5,183 5.190 (7) 12,020 7,403 4.617 99 100 62 131 1 ') 1 235 Liban 20,9 9 6 113 246 101 145 602 109 49 4 6 4 1 18 89 8 2 123 Jordanie 79 48 4 146 43 102 969 44 925 bl 30 5 36 49 Ibl Syrie 587 529 58 919 761 159 3,460 1,460 2,001 90 83 42 100 11. 204 Arabie saoudite 24o l0b 99 923 359 564 2,545 2,206 3'.9 5' 3q 8 35 I17 1.4 Total 5,777 5,404 373 7,891 6,751 1,140 22,055 11,609 i0,446 94 86 53 103 109 173 Cqypte 1,43)5 1,418 1 7 2,117 1,881 235 5,784 3,766 -2,018 99 89 65 45 53 92 Maroc 543 470 74 731 632 99 2 212 1,178 1,034 86 86 53 38 38 71 Tunisie .275 211 64 454 260 193 1,l88 370 818 77 57 31 56 75 1I9 Algerie 680 475 205 1,433 700 733 4,604 1,647 2,957 70 49 36 So 79 121 Libye 100 49 50 256 106 150 655 557 98 49 41 85 54 9.3 94 Total 3,032 2,622 410 4,990 3,579 1,411 14,442 7,519 6,924 86 72 52 46 58 97 1OTAL 8,809 8,026 783 12,881 10,330 2,552 36,497 19,127 17,370 91 80 52 72 81 132 Source : Chiffres de la FAO et projections contenues dans "Evolving Food Gaps in the Middle East/North Africa", par Nabil Khaldi (IFPRI, decembre 1984). .' /I Equivalent de lait liquide; a savoir lait de vache, de bufflesse, de brebis, de chevre et de chamelle. /.2 Projection tendancielle pour la consommation. /3 Production divisee par consommation. Tableau lO AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT CONSOMMATION, PRODUCTION ET IMPORTATIONS D'OEUFS /4, 1966-70, 1976-80, 2000 Coefficient Consommation 1966-70 1976-80 2000 /1 d'autpsuffisance /2 par habitant Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations Consom- Produc- Importations 1966-70 1976-80 2000 1966-70 1976-80 2000 mation tion nettes mation tion nettes mation tion nettes (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (milliers de tonnes) (%) (kg) Yemen democratique b.6 1.2 0.4 2.8 1.6 1.2 15.8 2.7 13.1 75 57 17 1.1 1.6 4.7 Yemen 8 8 0 12.7 10.3 2.4 72.6 18.6 54 100 81 26 1.7 2.2 6.1 furquie 84.9 84.9 0 200.4 200.4 0 579.8 1,070.3 (490.5) 100 100 185 2.5 4.b 8.9 liban 16.6 28.8 (12.21 18.2 20.5 (2.3) 41.7 20.6 21.1 173 113 49 7.1 b.0 8.5 Jordanie 8.7 5.6 3.1 11.6 9.5 2.1 63.5 25.9 37.6 64 82 41 4.0 3.9 10.6 Syrie 15.9 13.8 2.1 52.3 51.2 1.1 496.1 278.2 217.9 87 98 56 2.7 6.4 29.2 Arabie saoudite 10.2 b.8 3.4 32.6 19.1 13.5 242 97.6 144.4 67 59 40 1.7 4.1 12.7 Total 145.9 149.1 (3.2) 330.6 312.6 18.0 1,511.5 1,513.9 (2.4) 102 95 100 2.6 4.6 11.9 Fqypte 53.9 53.9 0.0 82.6 84.8 (2.2) 240.7 206.7 34.0 100 103 B6 1.7 2.1 3.8 Maroc 41.9 41.9 0.0 70.4 70.4 0.0 260.7 209.1 51.6 (00 100 80 2.9 3.1 8.4 Tunisie 12.3 12.2 0.1 27 26.1 0.9 79.6 131.2 (51.6) 99 97 ib5 2.5 4.5 8.0 Algerie 12 11.4 0.6 49.7 18.1 31.6 275.6 49.8 225.8 95 36 18 0.9 2.8 7.3 Libye 3.1 2 1.1 12.3 12.1 0.2 34.4 70.6 (36.2) 65 98 205 1.7 4.5 4.9 lotal 123.2 121.4 1.8 242 211.5 30.5 891.0 667.4 223.6 99 87 75 1.9 2.8 6.0 TOTAL 269.1 270.5 11.4) 572.6 524.1 48.5 2,402.5 2,181.3 221.2 101 92 91 2.2 3.6 9.7 Source : Chiffres de la FAO et projections contenues dans "Evolving Food Gaps in the Middle East/North Africa". par Nabil Khaldi (IFPRI, decembre 1984). 4 11 Projection tendancielle pour la consommation. Z2 Production divisee par consommation. Tableau 11 AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT BESOINS ALIMENTAIRES ET QUANTITES DISPONIBLES BESOINS ALIMENTAIRES QUANTITES DISPONIBLES Unites animales Unites fourrageres Superficie Unites fourrageres Part (milliers de tetes) (par tete) (millions) (milliers d'ha) (a l'ha) (millions) (X) ALGERIE-1985 Bovins 103 5,350 551 Fourrage grossier 73 Race pure 659 2,000 1,318 Paturage 17,000 190 3,230 19 Race locale Paille/chaume 3,000 100 300 5 Ovins 9,500 500 4,750 Jachere 3,000 500 1,500 23 Fourrage 9 6,619 Non irrigue 480 750 360 5 Irrigue 60 4,000 240 4 Total Aliments concentres/ 56b0 85 cereales secondaires Total = =989 15 TUNISIE-1980 Total Novins Fourrage grossier 6,619 100 Race pure 40 4,400 176 PSturage 5B Race locale 296 2,500 740 Paille/chaume 3,000 220 660 21 Ovins Grains de legumineuses 1 20 27 1 Brebis laitieres 160 450 72 .Jachere 870 200 219 1 Diveris 2,817 430 1,211 Divers 870 250 2j 7 Capvers 59400 224 Fourrage 2,125 150 409 13 Chevaux 140 2,000 280 Annuel, non irrigue 17 Anes 200 1,500 300 Anu1,56iu~2 6,000 232 74z Chameaux e0 1,500 120 Permanent 7 1,2000 203 1 Arbustes fourragers 97 1 200 20 5 3,123 0 :0 5 Total 2,366 76 Aliments concentres/ cereales secondai res 757 24 Total 3,123 100 MAROC-1984 97 Havins 3,461 1,171 4,052 Fourrage grossier 25,800 190 4,902 46 Ovins 14,146 229 3,245 Paturage 4,703 455 2,140 20 (aprins 5,096 221 1,125 Paille/chaume 2,137 620 1,325 12 Lquides. chameaux 2,100 1,100 2,310 Jachere 933 9 ===== Sous-produits 10,732 Fourrage 6 Non irrigue 195 750 139 1 Irrigue 124 4,000 496 5 Total === = Aliments concentres/ 9,300 97 cereales secondaires Total 1,432 13 10,732 100 Source Tire des Rapports P-4368-TUN, 6045-MOR, P-4437-MOR de la Banque mondiale, et de la Note preliminaire de la Banque sur le sous-secteur de l'elevage en Algerie, datee de septembre 1986. ,) . Cl) a 0 Tableau 12 AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT QUANTITES DE CEREALES SECONDAIRES, 1982-84 (milliers de tonnes) Ouantites totales Production Importations nettes (exportations) Coefficient de suffisance 1974-76 1982-84 1974-76 1982-84 1974-76 1982-84 1974-76 1982-84 Yemen democratique 87 14. at 140 2 2 Yemen 874 555 8b6 549 11 A t9 099 liurque b, 38 8,067 6,59o 8,282 48 (215) 09 1I03 Inrbani 0 456 1 90 450 1.5 .03 lordan I e 63 56 23 19 40 37 .'.-7 0.14 Syrie 821 740 820 721 1 1 9 1.00 0.9,7 Arabie saoudite 1 79 73 °0 .o8 Intal 8,823 10,114 8,558 9,815 265 299 0.97 0.97 Iqypte 4,141 5,658 3,719 4,233 422 1,425 0.90 0.75 llaroc 2,857 1,933 2,790 1,b64 67 249 0.98 0.87 lunisie 334 b35 273 331 Al 304 0.82 0.52 Algere 274766 1,452 634 569 132 883 0.83 0.39 Aiqerie 342 179 ~~ ~ ~~ ~ ~~~~~ ~~~~ ~~89 68 253 0.72 0.26 lotal 8,345 10,020 7,595 6,906 750 3,114 0.91 0.69 TOTAL 17,168 20,133 1b,15 . 16,720 1I015 3,413 ('94 0.8J Slource : Annuaires de la production de la FAO; les cereales secondaires englobent : mais, orge, sorgho, seigle. avoine et millet. /I Production divisee par quantites totales. Tableau 13 AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT COMMERCE DES PRODUITS DE L'ELEVAGE (millions de dollars) Importations Exportations 1970 1975 1980 1984 1970 1975 1980 1984 Commerce total 5,716 31,126 74,496 86,015 0,055 44,521 154,124 76,704 Produits agricoles dont : 1,269 5,721 13,012 15,996 1,651 2,622 3,972 4.302 Animaux sur pied Viande 67 163 774 1.072 39 34 133 312 Produits laitiers 21 103 815 940 9 29 32 140 Aliments pour animaux 100 322 1,167 1,305 7 1 10 75 15 77 304 595 49 51 10 92 Peaux et cuirs Graisses animales 10 25 24 42 11 15 7 14 17 96 179 15 0 1 0 2 Total ----- ----- ----- ----- ----- ----- 230 776 3.263 4.222 113 130 192 633 Elevage/agriculture (X) 18 14 25 27 7 5 5 15 Elevage/coauerce total (X) 4 2 4 5 1 0 0 1 Source : Annuaires du cowerce de la FAO; sont inclus dans ce tableau la Turquie. la Syrie, la Jordanie. 0 l'Arabie saoudite, la Libye, l'Egypte, l'Algerie, la Tunisie et le Maroc. DISTRIBUTORS OF WORLD BANK PUBLICATIONS ARGENTINA FRANCE KOREA. REPUBLIC OF SPAIN Cartos Hirsh. SRL World Bank Publications Pan Korea Book Corporation Mundh-Prensa Libros. S A. Galena Guemfes 66. avenue d'Iena P. 0. Box 101. Kwangwhamun Castelto 37 Florida 165. 4th Floor-Ofic. 4531465 75116 Parts Seoul 28001 Madrid 1333 Buenos AiresGERMANY, FEDERAL REPUBLIC OF KUWAIT SRI LANKA AND THE vSIALDIVES AUSTRALIA. PAPUA NEW GUINEA. UNO-Verlag MEMRB Lake House Bookshiop FIJI. SOLOMION ISLANDS, VANUATU, Poppelsdorfer Atlice 55 P 0. Box 5465 P.O. Box 244 AND WESTERN SAMOA D-5300 Bonn I MALAYSIA 100. Sir ChinaixpaJam A. Gardiner Mlauatha InOvLieresDc nDeieyGEC University of Malaya Cooperative Bookshop. Box 506. GPO KEME LmtdSEE Sydney. NSW 2001 24. lppoduznou Stret P. 0. Box 1127. Jalan Pantai Baurt ABCE Fritzes Kungt. Horboktsadel AUSTRIA ~~~~~~~~~~Athens-I1 1635 Kuala Lumpur Regernngsgataa 12. Box 16356 Cierold and Co. GUATEMALAMEIOS137tokom 'Xi-l0I I Wien LUbrerias Piedra Santa INFOTEC Graben 31 ~~~~~~~~~Centro Cultural Piedira Sat Apartao Posta 22 860 SWITZERLANsD GAraben 311 calle 6-SO zott I Col. PE/A Pobre LUbrutne layoi BAHRAIN ~ ~ ~ ~ ~ GutmaaCiy14060 Thlapan. Mexico D.F. 6. rue Grenus MEMRB Informiation Services MRCOCas pos1a 381a I P 0. Box 2750 HONG KONG. MACAOMO COCH21GevaI Manama Town 317 Asiu 2000 Ltd. Societe d'Etudes Marketing Marmaine 6 Fl.. 146 Prince Edward Road. W. 2 Rae Moliere. Bd. d'Anfa TANZANIA BANGLADESH Kowloon Casablanca Oxford University Presn Mict Indastnes Developmewnt Assistance Hong Kong NETHERLANDS P.O0. Box 5299 Society tMIDAS) nrubiaisbvDresSlm G.P 0. Box 800 HUNGARY nrPbitesbvOae Sau DhAka Kultura PO. Box 14 THAILAND P.O. Box 139 7240 BA Lochiem Central Deparimet Stome BELGIUM 1389 Budapest 62 NEW ZEALAND 306 Silom Road Publications den Nationts Utues Av. du Rot 202 INDIA Hills Library and Information Service Bangkok 1060 BrLunsel Allied Publishers Private Lid. Private Bag TRINIDAD Sr TOBAGO. A%NTGVA. BRAZIL ~~~~~~~~~~751 Mount Road New Markex BARBUDA, BARBADOS. DO%MNICA. BRAZIL Madras - 600 002 Auckland GRENADA, GUYANA. JAINAICA. Plublicacoes Teenieast Interniaciorsais Ltda.NIE A OTSR T.T.K TSN' Rua Peixoto Gornide. 209 Branch offices:NI RAMNTE ATST fSAD 01409 Sao Paulo. SP'~N University Press Limited NEVIS. ST. LUCIA. ST. TiNCEN%T 1 N.Heredia Marg Thre Crowns Building Jericho GRENADINES CANADA Ballard Estate Private Mail Bag 3095 Syste matlks Snackes Unit Le Diffuseur Bombay - 400 038 Ibadan 55 Eastern Main Road Curepe CIP. 85. 1501 Ampere Stret 1314 AsaI Ati Road NORWAY Trniudad. West Indies Boucherville. Quebec New Delhi - ItO 00 Narvescn Information Center 14B SE6 1Chuaj AnL Bertrad Narvesens vei 2 TRE CHINA Cacutta - 700 072 P.O. Box 6125 Haset Kitapevi. A.S. China Financial & Economic Puablishing House N-0602 Oslo 6 Davutpasa C-addsi S. Da Fo Si Dong Je Jayadeva Hostel Building Seigekale Sokuk ItS5 Beijing ~~~~~~5th Main Road Gandihinagar OMAN Topkapi COLOMBIA ~~~~~~~~~~~~Bangalore - 5009MEMRB Information Services Istanbul COLOMBIA ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~P.O. Box 1613, Serb Airport Enlace Ltda. 3-5-I1129 Kachiguda Cross Road Muscat UGANDA Cartera 6 No. 5 1-21 Hydemabad - SW 027 PAITNUganda Bookstop Bogota D. E. Prathana Flute. 2nd Flour Pirz.BoBoxenc7Ka 4al Apafxudo Acrco 443 Near Thakore Bang. Navrangpurm 65, Shahrahtt-eQuaid-e-Azam amal Catl. Valle Ahbmedabad - 380009 P.O. Box No. 729 UNITED ARAB EMIRATES COSTA RICA Patiala House LahJm 3 MEMRB Gulf Co. Librera Trejos 16-A Ashk Marg PERU PShaBox609 Cafle Il-13 Lucknow -226 O(H Editorial Desarrollo SAiah SAn JoemaINDONESIAlApartado 3824 UNITED KLNGDOMI San Jose ~ ~ ~ ~ ~ t.INDOFIrA LmtdUma Microinfo Ltd. COTE D'IVOIRE P.IdrUmtdP.O0. Box 3 Cenure d'Edutiu ex de Diffusion Africines Jit. Sam Ratulangi 37 PHILIPPINES Alton. Hampshime GU34 2PO ICEDA) Jakutrt Pusal National Book Store England 04 B.P. 541 P.O. Box 181 701 Rizad Avenue Abidjan 04 Plateau IRELAND ~~~~~~~~~~~~~Metro Manila URUGUAY Abidjan 04 Fltau IRELANDInstiruto Nacional del Libro CYPRUS TDC Puli POLAND San Jose It116 MEMRB Infonnution Services 12 North Frederick Stree ORPAN Montevideo P.O. Box 209 Dublin I Pulac Kultury i Nauki Nicosia ISRAEL ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~00-001 Warsrwa VENEZUELA Nwmta ISRAEL ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Librena del Este DENMARK T'he kerusalem Pont PORTUGAL Apido 60.337 SamflundlLincratur The Jerusalem Pont building Livrara Portugal Caraas lOW-A Rosenoems Alle It . Box 81 Rua Do Curio 70-74 DK-1970 Frederiksherg C. ~~Rormem Jerusalem 91000 1200 Lisbon YUGOSLAVIA DK-1970 Fredcnksberg C. l~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ugostovenska Knjiga DOMINICAN REPUBLIC ITALY SAUDI ARABIA. QATAR YU-II OOD0 Belgrade Trg Republikt Edaorm Taikf. C. pDr A.LUcosa Comnmissiontaria Sansoni SPA Janir Book Store Editors Taller. C. pee A. ~Via Larnarmora 45 P 0. Box 3196 ZIMIBABWE RestaurKcioni Ca%ella Pustule 532 Riyadh 11471 Longniat Limbab%e Apilo. postal 2190 50121 Florence P.O. Box ST 125. Southenon Santo Donrungo SINGAPORE, TAIWAN. BURMA. HarAre EGYPTr. ARAB REPUBLIC OF JAPAN BRUNKI Al Ahram Easiera Book Service Informintion Publications Al Gaina Sum 373 Hongo 3-Chomse. Bunkyo-ku II13 Private. Lid. Cairo ~~~~~~~~~~~Tokyo 02436 1st Fl. Pei-Fu IndJustinal Cairo ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Bldg., 24 New Industrial Road Tbe Midilte East Observer JORDAN Singapore 8 Chawatta Street JIsdan Center foe Marketing Rewearch Cairo P.O. Box 3143 SOUTII AFRICA FINLAND ~~~~~~~~~Jabul Amman Oxfor University Press Southema Africa FINLAND ~~~~~~~~~~~~~~~~~~P 0. Box 1141 Akuateemintn Kiriakauppa KENYA Cp on80 P 0. Box 128 Africa Book Servic llE.A.) Lt.CaeTon80 SF-00101 P. 0. Box 45245 Helsinki 10 Nairobi Prices and credit termns vary from country to country. Consult your local distributor before placing an order. RECENT WORLD BANK DISCUSSION PAPERS (continued) No. 31. Small Farmers in South Asia: Their Characteristics. Productivity, and Efficiency. Inderjit Singh No. 32. Tenancy in South Asia. Inderjit Singh No. 34. The World Bank's Lending for Adjustment: An Interim Report. Peter Nicholas No. 35. Global Trends in Real Exchange Rates. Adrian Wood No. 36. Income Distribution and Economic Development in Malawi: Some Historical Perspectives. Frederic L. 4 TPryor so. 37. Income Distribution and Economic Development in Madagascar: Some Historical Perspectives. Frederic L. Pryor No. 38. quality Controls of Traded Commodities and Services in Developing Countries. Simon Rottenberg and Bruce Yandle No. 39. Livestock Production in North Africa and the Middle East: Problems and Perspectives. John C. Glenn LAlso available in French (39F)j 0 Banque mondiale C Siege Bureau europeen Bureau de Tokyo 0 1818 H Street, N.W. 66, avenue d'1ena Kokusai Building Washington, D.C. 20433 75116 Paris 1-1 Marunouchi 3-chomne Etats-Unis France Chiyoda-ku, Tokyo 100 Tel6phone: (202) 477-1234 Telephone: 47.23.54.21 Japon C Telex: WUI 64145 WORLDBANK ielex 842-620628 Tel6phone: 214-5001 0 RCA 248423 WORLDBK T.elex 781-26838 Adresse telegraphique: INTBAFRAD r WASHINGTONDC T. 20 Q- 0 "h CD t Cs 0 -t Cs 0 D-I 0 Os Cs Cs O1 Cs Cs 0 ISSN~ ! F ;95BN 0-8213-1147-6 e