80989 300 communes développent 60 000 100.000 400.000 habitants de Fort-Dauphin certificats fonciers bénéficiaires de micro-projets des initiatives de transparence ont accédé à l’eau potable délivrés depuis 2005 « Argent contre Travail » et de gouvernance participative 75% de réduction de la déforestation en 20 ans 114 centres de santé de base ruraux dotés d’électrification solaire 6,9 millions d’hectares de parcs nationaux et aires protégées 2280 kilomètres de routes réhabilitées de 2006 à 2011 Croissance de 100% du Amélioration de 12% du taux La productivité rizicole est passée à trafic de marchandises au port d'insuffisance pondérale chez les enfants 4,8t/ha (contre 2,5t/ha auparavant) d'Ehoala entre 2009 et 2012 de moins de cinq ans entre 2004 et 2011 dans plusieurs zones d'intervention Photo : © Felana Rajaonarivelo Madagascar 2013 La Banque mondiale en action SOMMAIRE Préface 3 TELECOMMUNICATIONS 31 La Banque mondiale à Madagascar 4 11 La Banque mondiale en action à travers Carte des communes d’intervention des projets La Banque le Projet Infrastructures de communication financés par la Banque mondiale 6 mondiale (PICOM). 31 Chiffrer les coûts de la crise politique 7 en action à MINES 32 Madagascar Mieux connaître la Banque mondiale 10 11 Poursuivre l’accompagnement d’un secteur OBJECTIF 1 minier en plein essor 32 Mettre fin à l’extrême pauvreté 11 TRANSPORTS 34 PROTECTION SOCIALE 12 22 La protection du patrimoine routier 22 L’école primaire d’Anketa-bas obtient 75% à travers le pesage des poids lourds 34 de réussite aux examens du CEPE, six mois près son inondation 14 INFRASTRUCTURES 36 11 La Banque mondiale en action à 11 Projet d’urgence de Préservation travers le Fonds d’intervention pour des  Infrastructures Vitales (PUPIRV) 36 le développement (FID). 15 ENVIRONNEMENT 37 EDUCATION 18 33 Les principaux messages du rapport du 22 Dans le sud, instituteurs et élèves sont l’environnement (CEA, 2013). 37 victimes de la crise politique. 16 22 La protection de l’environnement, 33 L’éducation primaire en temps de crise. 18 une affaire communautaire. 38 Education , Santé, Nutrition 20 1 1 Environnement et Gestion des catastrophes naturelles : la Banque 11 Projet d’Appui d’Urgence aux Services mondiale en action. 40 Essentiels de l’Education, de la Santé et de la Nutrition (PAUSENS) 20 DEVELOPPEMENT RURAL 42 SANTE ET NUTRITION 23 22 Transformer le potentiel rizicole en réalité 42 11 La Banque mondiale en action à 11 La Banque mondiale en action à travers travers le Deuxième Projet Multisectoriel le projet Bassins versants et périmètres pour  la Prévention des IST/VIH/SIDA irrigués (BVPI) 44 (PMPS II). 21 11 Réactiver la réforme foncière 46 22 Le centre de nutrition communautaire 22 Opération de certification foncière d’Andafiavaratra 22 groupée ‑ le témoignage d’une paysanne de Behenjy. 48 OBJECTIF 2 Promouvoir une croissance partagée 24 GOUVERNANCE 49 Partenariat public privé 26 11 La Banque mondiale en action à travers le Projet de gouvernance et développement 33 Ehoala Port, l’élaboration d’un port institutionnel II (PGDI II) 49 international polyvalent grâce à 22 La commune d’Ampasy Nahampoana, un partenariat public-privé soutenu une réussite exemplaire du budget par le projet Pôles intégrés de participatif 50 croissance (PIC) 26 22 Fort-Dauphin, la ville qui a changé de Pour en savoir plus… 53 visage grâce à la Banque mondiale 28 SERVICES FINANCIERS 31 22 Reportage 11 La Banque mondiale en action à travers 11 Fiche technique sur un projet le Projet d’Appui aux Services Financiers 33 Travaux analytiques (PASEF). 31 Préface Le 25 septembre 1963, Madagascar pour éviter la chute ? Le coût socio- devenait membre du Groupe de économique des crises cycliques, tant la   Banque mondiale. Malheureusement, prises individuellement que de manière le cinquantenaire de ce partenariat cumulative, est trop élevé, pour que se déroule dans un contexte de crise le pays consente encore à de telles politique sans précédent dans l’histoire pratiques à l’avenir. du pays, avec des impacts déplorables sur la population malgache, en particulier Réfléchir sur ce point sera fondamental, les couches les plus vulnérables. aussi bien pour les  Malgaches, que pour les partenaires de Madagascar. Quand on jette un regard sur ces  cinquante dernières années, La Banque mondiale mettra un point on constate que ce pays a alterné d’honneur à apporter sa contribution à les périodes de croissance et de déclin. cette réflexion. D’ores et déjà, il semble Cette capacité à progresser, puis à évident que la gouvernance est un élément reculer, est une caractéristique spécifique central et transversal aux crises, et que à Madagascar, tout comme celle de le renforcement des   institutions sera voir curieusement des crises politiques impératif en vue de les éviter. L’Etat survenir dans les phases de prospérité. doit également renforcer sa capacité Photo : © NJaka Rajaonisaonina Or, ces crises ont-elles même contribué à fournir des services de proximité à à un déclin économique, risquant la population, y compris aux  couches sérieusement d’enfermer le pays dans les plus vulnérables. En outre, il sera le piège de la pauvreté. incontournable de partager la croissance pour en assurer la durabilité. Après toutes ces décennies qui ont vu se succéder espoirs et inquiétudes, Le présent document présente le bilan net est sans appel : aujourd’hui, 9 l’essentiel de l’action de la Banque Malgaches sur 10 vivent en-dessous du mondiale à Madagascar durant l’exercice seuil de pauvreté, alors que leur patrie est budgétaire 2013 (1er juillet 2012 – 30 «Il semble évident que si riche en ressources et en potentiel. juin 2013), à travers des synthèses de la gouvernance est rapport, des fiches sur les projets, et un élément central et Durant ces cinquante années de surtout des reportages qui mettent en transversal aux crises, partenariat, nous avons accompagné valeur des témoignages de bénéficiaires. Madagascar. Même durant les périodes les Nous espérons qu’il vous permettra de et que le renforcement plus difficiles, y compris la crise actuelle, mieux appréhender ce que la Banque des institutions sera nous n’avons cessé de manifester notre mondiale fait concrètement pour assumer impératif en vue de volonté d’assumer notre mandat. Avec ses deux objectifs : mettre fin à l’extrême les éviter ». l’ensemble de nos  partenaires, nous pauvreté et promouvoir une prospérité saisirons l’opportunité de cette année partagée. Haleh Bridi du Cinquantenaire pour tirer les leçons du passé, aussi bien sur les succès à Mais au-delà de la simple renforcer et à répliquer, que sur les points communication de l’action de la Banque Directrice des opérations, à améliorer. mondiale, ce document est une contribution Banque mondiale au dialogue pour le   développement, Bureau de Madagascar Aujourd’hui, afin de bâtir le futur sur à travers la présentation d’un éventail des bases saines et solides, il importe de d’expériences passées et présentes qui trouver une réponse à une question   : ne demandent qu’à être capitalisées. Et lorsque la croissance est présente, ce, dans un seul objectif, la construction comment faire en sorte de la maintenir d’un avenir meilleur pour Madagascar. LA BANQUE MONDIALE à MADAGASCAR Madagascar a adhéré au Groupe de la Banque la capacité du secteur public ; la vulnérabilité et mondiale le 25 septembre 1963. Depuis, la Banque la  résilience ; et l’emploi et la compétitivité. mondiale a accordé 132 crédits, pour un montant La Banque mondiale total d’environ 3,78 milliards de dollars. De manière Afin de rester alignée sur son objectif de lutte en action à générale, ces crédits ont été octroyés aux conditions contre la pauvreté, tous les projets ont repris Madagascar concessionnelles de l’Association internationale de les   décaissements, après une suspension initiale développement (IDA), qui est l’institution du Groupe de quelques mois, et la mise en œuvre de certains de la Banque mondiale en charge de traiter avec arrangements institutionnels pour limiter les risques. les pays pauvres : taux d’intérêt nul ou très faible, Le portefeuille de la Banque mondiale comprend remboursements étalés sur 25 à 40 ans. actuellement neuf projets représentant un montant total d’engagements d’environ 582 millions de La dernière stratégie d’aide-pays (Country dollars. Assistance Strategy, CAS) avait été élaborée pour couvrir les exercices budgétaires 2007-2011. Malgré la mise en place de l’OP 7.30, le  Conseil Cependant, suite au changement de dirigeant survenu des administrateurs de la Banque mondiale a convenu en mars 2009 en dehors des normes constitutionnelles d’accorder à titre exceptionnel des  financements en vigueur, la Banque mondiale a décidé d’appliquer additionnels pour deux projets relatifs à l’environnement les dispositions de la Politique opérationnelle OP (52 millions de dollars en juin 2011) et à la santé (6 7.30 (« Relations avec les gouvernements de fait »), millions de dollars en juin 2012). Enfin, en Novembre qui restreint le dialogue avec un gouvernement non 2012, le Conseil des administrateurs a approuvé deux reconnu internationalement, ainsi que les possibilités projets d’urgence. Pour un montant de 102 millions d’emprunt du pays auprès de la Banque mondiale. de dollars, le premier projet d’urgence se consacre Ce contexte n’a pas permis de mettre en place à la Préservation des Infrastructure et la Réduction le processus destiné à préparer un nouveau CAS. de la  Vulnérabilité (PUPIRV). Pour un montant de 65  millions de dollars, la seconde opération est un Une Note de stratégie intérimaire (ISN) est entrée Projet d’Appui d’Urgence aux Services Essentiels en vigueur pour la période février 2012 - juin 2013. d’Education, de Santé et de Nutrition (PAUSENS). Elle était centrée sur les problèmes les plus urgents Enfin, vu les conséquences graves que pourraient avoir à court terme tout en maintenant une vision à moyen les ravages causés par les criquets sur l’agriculture terme fondée sur trois thèmes : la gouvernance et et l’alimentation de la population, la  Banque Madagascar : Volume des financements (millions de dollars) 300 250 200 150 100 50 0 FY66 FY69 FY71 FY73 FY75 FY77 FY79 FY81 FY83 FY85 FY87 FY89 FY91 FY93 FY95 FY97 FY99 FY01 FY03 FY05 FY07 FY09 FY12 «L’année fiscale (FY) court du 1er juillet de l’année en cours au 30 juin de l’année suivante. 4| Par exemple, FY 13 va du 1/07/2012 au 30/06/2013». Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar mondiale a décidé de  débloquer d’urgence une constitue une référence en termes de diagnostic et somme de dix millions de dollars afin d’appuyer d’évaluation des enjeux fondamentaux, et fait office la lutte antiacridienne. Malgré toutes ces mesures, de plateforme pour la formulation d’éventuelles Madagascar reste assujetti aux  dispositions de stratégies et politiques sectorielles. Cela facilitera l’OP7.30, et la Banque mondiale n’envisage la  reprise de la coopération lorsque les conditions pas de reprendre des relations normales avec le permettront. Un processus de mise à jour de le gouvernement à ce stade. ces  notes est actuellement en cours. En outre, la Banque a réalisé des études sectorielles majeures La Banque mondiale a également mis à profit sur les sujets suivants : environnement, protection la période de transition pour mettre en  œuvre sociale, éducation, économie politique, gouvernance un programme de travaux analytiques. Elle a en et efficacité de l’aide, santé et nutrition, urbanisation particulier élaboré en juin 2010 une   série de et commercialisation agricole. L’ensemble de notes d’orientation couvrant tous les secteurs ces   travaux analytiques a démontré que la crise et  rassemblant les connaissances qu’elle a politique a coûté très cher à l’une des populations pu amasser au fil de la dernière décennie les plus pauvres au monde. d’engagement à Madagascar. Cette série de notes LE PORTEFEUILLE DE PROJETS Projet Montant Date de clôture Projet Bassins Versant et Périmètres Irrigués (BVPI) US$ 30 million 30 Juin 2014 Deuxième Projet de Gouvernance et de US$ 32 million 31 Aout 2014 Développement Institutionnels (PGDI 2) Deuxième Projet Multisectoriel pour la Prévention US$ 36 million 30 Septembre 2014 des MST/VIH/SIDA (PMPS II) Projet Pôles Intégrés de Croissance (PIC) US$ 164.8 million 31 Décembre 2014 Projet Environnement (PE3) US$ 81.4 million 31 Décembre 2014 Projet d’Infrastructure et de Communication (PICOM) US$ 15 million 31 Décembre 2015 Projet d’Appui d’Urgence aux Services Essentiels de US$ 65 million 31 Juillet 2016 l’Education, de la Santé et de la Nutrition (PAUSENS) Projet d’Appui aux Services Financiers (PASEF) US$ 15 million 31 Décembre 2016 Projet d’Urgence pour la Préservation des US$ 102 million 30 Juin 2017 Infrastructure et la Réduction de la Vulnérabilité | 5 (PUPIRV) Carte des communes d’intervention des projets financés par la Banque mondiale Madagascar : chiffrer les coûts de la crise politique Analyse À Madagascar, quatre ans et demi de crise politique ont prélevé un lourd tribut sur l’économie et la population malgaches. Toutefois, cette crise politique tend à occulter l’existence d’autres crises dont l’impact à court, moyen et long terme est tout aussi grave : une crise de la pauvreté, et une menace d’insécurité alimentaire à cause de la crise acridienne. La crise politique ne permet pas aux différents partenaires nationaux et internationaux d’y faire face avec l’efficacité voulue. Seule une sortie durable de l’impasse politique permettra au pays de renouer avec la croissance et le développement. Des années de développement les investisseurs privés ont mis un coup d’arrêt à socio-économique perdues. l’élan économique de Madagascar et les indicateurs économiques et sociaux de Madagascar sont Madagascar est un pays dont le potentiel à la baisse. économique est énorme. Avant la crise, la croissance économique de Madagascar était en moyenne de 5% • Avec une économie au point mort, le revenu par an. Toutefois, la période 2009-13 fut globalement par habitant a chuté : Madagascar a connu sans croissance économique. En prenant comme une forte croissance démographique (2,9%) : référence une croissance annuelle de 5%, le PIB en la population a augmenté de plus de 3 millions 2013 aurait été de 20% au-dessus de son niveau de personnes de 2008 à 2013. Avec un revenu actuel, ce qui aurait représenté 8 milliards de dollars national qui stagne, le revenu par habitant en supplémentaires pour l’économie malgache. 2013 est retombé à son niveau de 2001. Madagascar est entré dans une période de crise • La pauvreté a fortement augmenté : politique depuis 2009, quand Andry Rajoelina (alors Les  premières estimations indiquent que, de maire de la capitale Antananarivo) a pris le  pouvoir 2008 à 2013, la proportion de la population de manière non constitutionnelle, ce qui a entraîné vivant sous le seuil de pauvreté (proportion qui le rejet par la communauté internationale. Cette crise était déjà élevée avant la crise) a sans doute politique et l’énorme incertitude qu’elle fait peser sur augmenté de plus de 10 points de pourcentage. PIB par tête : comparaison scénario avec et sans crise (en milliards Ar 1984) 35 500 33 500 31 500 29 500 27 500 La Banque mondiale 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 en action à Madagascar PIB par tête actuel PIB par tête scénario sans crise |7 Aujourd’hui, 92% de la population vit • Les finances publiques sont de plus avec moins de 2 dollars PPA (parité en plus sous pression : Le maintien Analyse de pouvoir d’achat) par jour ce qui fait de la stabilité macroéconomique a dû de Madagascar l’un des pays les plus se faire sous une pression croissante. Ils nous ont dit... pauvres du monde. Les  recettes fiscales sont en baisse, la  fraude fiscale a augmenté, et • Les indicateurs sociaux se sont la  capacité à maintenir le niveau détériorés : en dépit de l’aide liée à des  dépenses globales est remise la crise dans les secteurs sociaux, selon en cause en raison des pressions les estimations le nombre d’enfants non politiques, des grèves et des chocs. cc Herifanja scolarisés a peut-être augmenté de Même si la gestion macro-économique Rajaomampianina plus de 600.000. La malnutrition aiguë reste prudente, le transfert des coûts • Antananarivo des  enfants reste un problème critique, d’assainissement d’une situation fiscale et a augmenté dans certaines zones affaiblie au prochain gouvernement est « Je suis mariée et nous avons de  plus de 50%. De nombreux centres un risque réel. trois enfants. Mon mari travaillait de soins de santé ont été fermés, et comme informaticien dans les   parents pauvres ont dû assumer • L’aide étrangère reste en sourdine : une entreprise de la zone franche une lourde part du coût de scolarisation L’aide officielle sur la période 2009- de Forello, mais l’entreprise de leurs enfants, en raison de 13 a chuté d’environ 30%, avec une a fermé en février 2010. Il a la  défaillance du financement étatique. proportion importante transférée vers trouvé un autre travail dans Cette évolution hypothèque le   bien- des programmes humanitaires, ce qui un hôtel, mais le nombre de être des générations futures. À ce jour, soulève la question de leur pérennité. touristes a progressivement Madagascar ne sera pas en mesure diminué. Trois mois plus tard, d’atteindre la plupart des Objectifs du • L’infrastructure s’est détériorée : En l’hôtel a fermé et mon mari a Millénaire pour le développement (OMD) plus des dégâts causés par les cyclones, de nouveau perdu son travail. d’ici 2015, même ceux qui ont été jugés des coupes budgétaires sévères Il nous est extrêmement difficile en 2007 potentiellement réalisables en matière d’investissement et de de nous procurer suffisamment (tels que la réduction de la mortalité maintenance ont aggravé la dégradation de nourriture. Les enfants ne infantile, l’augmentation du taux net des routes et des infrastructures d’eau et mangent pas avant d’aller à de scolarisation et d’achèvement dans d’électricité ce qui entrave la croissance l’école. Ils mangent seulement le primaire, ainsi que l’élimination de à moyen et à long terme de l’économie à midi, et parfois le soir quand l’extrême pauvreté). malgache. nous pouvons nous le permettre. Quand nous tombons malades, eeRapport publié en Juin 2013 nous pouvons rarement Lien de téléchargement : nous permettre d’acheter http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2013/06/05/madagascar- des médicaments. » measuring-theimpact-of-the-political-crisis Photo : © Erick Rabemananoro La Banque mondiale en action à Madagascar 8 | Analyse Photo : © DPV • La capacité d’adaptation aux chocs plus en plus mise à l’épreuve : Il y a eu exogènes est gravement compromise : peu de nouveaux investissements nationaux les risques actuels liés au contexte économique ou étrangers. Le manque de dynamisme mondial, en particulier en Europe, augmentent économique global, les problèmes croissants la vulnérabilité de l’économie malgache, compte d’infrastructures (notamment, l’état des routes tenu de sa  dépendance aux exportations et et l’accès à électricité), ainsi que la détérioration au tourisme. Le  pays est aussi très vulnérable de l’environnement de la gouvernance nuisent aux catastrophes naturelles (tels que les cyclones aux perspectives de croissance à court et de 2008 et 2012). La crise politique est devenue à  long terme du secteur privé. Aucune création un obstacle majeur qui empêche de faire face à importante d’emplois n’a pu, ou ne pourra, avoir ces chocs et d’en atténuer l’impact. lieu dans ce contexte. • La résilience de l’agriculture a contribué Madagascar était déjà parmi les pays les plus à éviter une crise alimentaire jusqu’ici, pauvres du monde avant le début de la crise, et mais de nouveaux risques sont apparus  : celle-ci n’a fait qu’empirer les choses. La crise l’invasion acridienne en cours menace détourne l’attention d’un ensemble de défis la production agricole et la sécurité alimentaire. cruciaux, hypothéquant ainsi l’avenir des citoyens La FAO (Organisation des Nations unies pour malgaches. Une résolution politique de la crise est l’alimentation et l’agriculture) estime que jusqu’à donc urgente. 60% de la récolte de riz est menacée (photo du haut). La crise politique représente un obstacle à la mise en place d’une réponse appropriée. • Les problèmes de longue durée en matière eeRetrouvez ce rapport sous forme de video de gouvernance à Madagascar ont été http://tv.discutons.net  exacerbés: l’affaiblissement de l’état de droit, l’insécurité croissante, la mauvaise gouvernance dans l’exploitation des ressources naturelles (bois de rose, or, pierres précieuses), des progrès limités sur le front anti-corruption et la faible transparence dans la gestion des ressources publiques sont des problèmes que la crise n’a 11:15 La Banque fait qu’aggraver. 11:15 mondiale Madagascar : le coût de la crise en action à • La résilience du secteur privé au cours Madagascar des premières années de crise est de |9 Mieux connaître la Banque mondiale. L’Association internationale de développement (IDA). La Banque mondiale Le Groupe de la Banque mondiale est constitué de la planète—dont la moitié se trouvent en Afrique. en action à de cinq institutions, que les 188 pays membres Ces pays représentent une population de 2,5 milliards Madagascar régissent par le biais du Conseil des Gouverneurs et d’habitants, dont 1,5 milliard subsiste avec moins de du Conseil des Administrateurs : deux dollars par jour. La Banque internationale Les financements de l’IDA ne sont liés à aucun pour la reconstruction et le secteur spécifique. Chaque État bénéficiaire fixe développement (BIRD) prête ses   propres priorités. Selon les circonstances — en aux pays à revenu intermédiaire cas de choc économique ou de catastrophe naturelle et aux pays pauvres solvables. — les ressources de l’IDA peuvent être redéployées en fonction des besoins. L’Association internationale de développement (IDA) accorde Les concours de l’IDA représentent 20 % de des  prêts ou des crédits sans l’ensemble des apports d’aide au développement. intérêt et des dons aux pays les plus Depuis sa création, l’IDA a appuyé des programmes pauvres de la planète. et des projets dans 108 pays. Le montant annuel de ses engagements n’a cessé de croître pour atteindre La Société financière 15 milliards de dollars en moyenne au cours des trois internationale (IFC) finance dernières années, dont 50 % destinés à l’Afrique. des prêts, des fonds propres et Les   engagements de l’IDA au titre de l’exercice clos des services-conseil pour stimuler le 30 juin 2011 ont totalisé 16,3  milliards de dollars l’investissement privé dans les pays répartis entre plus de 230 nouvelles opérations. Dix-sept en développement. pour cent de ces fonds ont été engagés à titre de don. L’Agence multilatérale de Les ressources de l’IDA sont reconstituées tous garantie des investissements les trois ans grâce aux contributions des pays donateurs (MIGA) offre aux investisseurs développés et en développement et aux apports de deux des garanties contre les pertes autres institutions du Groupe de la Banque mondiale associées aux risques non : la Banque internationale pour la reconstruction et commerciaux dans les pays en le développement et la Société financière internationale. développement. Avec l’aide de l’IDA, 28 pays, représentant Le Centre international pour une  population de 2,1 milliards d’habitants, soit 34 % de le règlement des différends la population mondiale, ont dépassé le seuil d’éligibilité relatifs aux investissements aux ressources de l’Association. Ils ont atteint un niveau (CIRDI) offre des mécanismes de développement économique qui leur permet de ne internationaux de conciliation et plus dépendre du soutien de l’IDA, et nombre d’entre d’arbitrage des différends liés eux sont devenus des membres contributeurs de aux investissements. l’Association. L’Association internationale de développement (IDA) Au cours des dix dernières années, les financements est le Fonds de la Banque mondiale pour les plus pauvres. de l’IDA ont contribué à sauver au moins 13 millions de C’est l’Institution du Groupe de la Banque mondiale en vies ; à vacciner 310 millions d’enfants ; à donner accès charge de pays comme Madagascar. L’IDA, qui est à l’eau et à l’assainissement à 177 millions d’usagers l’un des principaux bailleurs d’aide au développement, ; à  fournir des services de santé à 47 millions de finance des projets d’appui à la santé, à l’éducation, personnes ; à fournir des compléments alimentaires à 98 aux infrastructures, à l’agriculture, à l’économie et au millions d’enfants ; et à dispenser une meilleure éducation renforcement institutionnel dans les pays les plus pauvres à plus de 100 millions d’élèves chaque année. 10 | Objectif 1 ERADIQUER L’EXTRêME PAUVRETé Plus d’un milliard de personnes vivent toujours dans une pauvreté chronique, une situation inacceptable au regard des ressources et des technologies disponibles aujourd’hui. Parallèlement, dans de nombreux pays, les inégalités et l’exclusion sociale semblent se creuser à mesure que s’accroît la prospérité. Dans ces circonstances, l’élimination de la pauvreté, mission première de la  Banque mondiale, est toujours autant d’actualité. Cet objectif est conforme à Photo : © Tariq Zehawi la  réalité de Madagascar, où 9 Malgaches sur 10 vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. L’école primaire d’Anketa-bas Reportage aux examens du CEPE, • Le chantier communautaire financé par la Banque mondiale à Anketa-bas a permis de nettoyer l’école primaire qui a été inondée après le passage du cyclone Haruna à Toliara en février 2013. • Depuis le passage du cyclone, les difficultés financières des parents ne leur ont pas permis de payer les six enseignants communautaires, mais ceux-ci ont continué à enseigner jusqu’à la fin de l’année scolaire. • Malgré ces difficultés, trois candidats sur quatre présentés par l’école aux examens nationaux du CEPE (fin de cycle primaire) ont réussi. PROTECTION SOCIALE Photo : © BNGRC (Toliara, août 2013) – Clarisse Rasoarilalao, En effet, en février 2013, l’EPP a été inondée la directrice de l’Ecole primaire publique (EPP) lorsque le cyclone Haruna est passé sur la ville. d’Anketa-bas, un quartier à Toliara, ne cache La rupture d’une digue de protection a mis cinq pas sa fierté. 116 élèves de son établissement quartiers situés au nord de Toliara sous l’eau. s’étaient présentés en juillet 2013 aux examens «  C’était incroyable, en seulement quinze minutes, CEPE qui sanctionnent la fin du cycle primaire, l’eau est arrivée à hauteur de poitrine. Dieu merci, et le taux de réussite pour cette année a été de cela s’est passé en plein jour, et on a pu faire face » 75,86% (ce   qui représente une augmentation raconte Régine, une habitante d’Anketa-bas. Alfred par rapport aux 52% de 2012). Ce chiffre est Rocky Helliot Raharison, président de l’association légèrement inférieur à  la moyenne nationale des parents d’élèves de l’EPP montre du doigt (88,9%), mais pour les  enseignants, les élèves et une  ligne qui court à 1,50 m du sol sur les  murs La Banque les parents, il  représente une belle revanche contre d’une salle de classe (photo de droite). Elle  a mondiale en action à l’adversité. été tracée par l’eau lorsqu’elle est venue inonder Madagascar le quartier. « Tout a été perdu, les craies, les bulletins 12 | obtient 75% de réussite six mois après avoir été inondée. Reportage scolaires, les manuels, les cahiers » déplore Dans la région du sud-ouest de Ils nous ont dit... Ifaliako Nomenjanahary. Madagascar, 61 chantiers à Haute intensité de main d’œuvre (HIMO) de ce genre ont A cause des dégâts, l’école a dû s’arrêter été mis en place immédiatement après pendant plus d’un mois. La Directrice d’école le  passage d’Haruna, essentiellement pour Clarisse Rasoarilalao s’est inquiétée pour le nettoyage et l’assainissement des zones Photo : © Felana Rajaonarivelo les  classes d’examen : « l’arrêt prolongé sinistrées. Le choix des tâches à effectuer des classes a nui aux classes de septième au cours des chantiers se fait de manière qui étaient en train de préparer l’examen du collective, pendant une assemblée générale CEPE ». Aurélie, une mère de famille dont de la communauté. Sur chaque site, la fille est élève dans cette école, souligne 150 personnes ont travaillé cinq heures par que « ce sont les enfants eux-mêmes qui jour pour un salaire quotidien de 2.500  ariary ont insisté pour que l’école soit nettoyée afin (12,5 dollars), et ce pendant 30 jours. Plus de leur permettre de réintégrer les salles de 9.000 personnes réparties dans sept de classe ». Les habitants d’Anketa-bas se districts en ont bénéficié. Cette méthode cc Ifaliako sont donc adressés au Fonds d’intervention de protection sociale est appelée « argent Nomenjanahary pour le développement (FID) afin d’obtenir contre travail », et présente des avantages • Institutrice l’organisation d’un chantier communautaire par rapport à celle appelée «  vivres contre communautaire payée d’assainissement et de nettoyage de l’école travail ». En effet, comme le souligne Ialy Radio par l’association des parents d’élèves de leur quartier. Donat, Directeur régional du FID à Toliara, « les sinistrés ont des besoins qui dépassent « La dernière fois que nous avons touché nos salaires, c’était en février 2013. Mais depuis le cyclone, les difficultés financières des parents ne leur ont plus permis de nous payer. Cela ne m’a pas empêchée de continuer à enseigner ». Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar | 13 Reportage le   seul cadre de l’alimentation, par l’EPP d’Anketa-bas attestent Ils nous ont dit... et recevoir ce salaire leur permet de la pertinence des actions de faire face au plus pressé, tout post-cycloniques financées par en leur redonnant la dignité de la Banque mondiale et exécutées Photo : © Felana Rajaonarivelo pouvoir travailler et en recevoir par le FID. une rémunération ». Grâce à ces chantiers A l’époque, la Banque communautaires de nettoyage et mondiale avait immédiatement mis d’assainissement, les quartiers à disposition du FID une somme de Toliara qui ont été sinistrés de 170.000 dollars pour financer par Haruna ont plus ou moins ces actions communautaires. retrouvé leur aspect normal. «  L’objectif était de permettre Toutefois, des séquelles sont à cc Clarisse Rasoarilala aux populations sinistrées craindre sur le moyen terme. • Directrice de l’EPP d’avoir accès à des ressources «  Les zones agricoles situées Anketa-Bas financières immédiates. Ce sont au nord de la  ville de Toliara ont « L’aide de la Banque souvent des  gens vivant dans été touchées de plein fouet par mondiale et du FID nous a la pauvreté, et les cyclones Haruna, et beaucoup de pêcheurs vraiment permis de relever la ont accentué leur  précarité » ont perdu leurs pirogues. Cela tête. Grâce à eux, l’école a explique Haleh Bridi, Country pose un risque pour l’alimentation pu être rapidement nettoyée Director de la Banque mondiale à future de la population de la ville » pour permettre à nos élèves PROTECTION SOCIALE Madagascar. Les bons résultats souligne le maire de Tuléar, de reprendre les cours et des candidats au CEPE présentés le  Dr.  Fiacre Hatimo. préparer les examens ». Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 14 | La Banque mondiale en action à travers le Fonds F i c h e tec h n i q u e d’intervention pour le développement (FID). Le Fonds d’Intervention pour le Développement – FID est une association créée en 1993, reconnue d’utilité RESULTATS publique suivant le décret N°9344 du 27 janvier 1993 • 7129 infrastructures socio- et régie par l’ordonnance N°60-133 portant régime économiques de base général des  associations. Il a pour objet de mobiliser (adduction d’eau potable, des  financements afin de promouvoir, de financer et de assainissement, marchés, réaliser des projets communautaires à caractère économique stockage, abattoir, pistes, et social, des renforcements de capacité des divers acteurs écoles, centres de santé etc.). de développement au niveau local. • 114 centres de santé de Depuis sa création jusqu’au 30 Juin 2013, base ruraux et 41 collèges le  Gouvernement de Madagascar avec l’appui de la Banque d’enseignement général dotés Mondiale a confié au FID cinq programmes pour un total de d’électrification solaire par système US$ 301 millions. Le dernier en date était l’Emergency Food photovoltaïque. Security and Reconstruction Project (EFSRP) pour un montant de US$ 40 millions: • 400.000 bénéficiaires de microprojets « Argent Contre Travail » La Banque mondiale a confié au FID la gestion du Programme EFSRP (Emergency Food Security and eeRetrouvez ce reportage sous forme de video Reconstruction Project) de Décembre 2009 à Juin 2013, http://tv.discutons.net  avec pour but PROTECTION SOCIALE • les réponses aux catastrophes (cyclones) avec les  réhabilitations et/ou reconstructions d’infrastructures socio-économiques de base endommagées • la mise en œuvre de chantiers de Protection sociale en Argent-Contre-Travail (ACT) afin de porter assistance 14:21 aux  couches vulnérables de la population (en post catastrophe ou en situation d’insécurité alimentaire). FID : Réhabilitation et construction Au mois d’Avril 2013, le FID entame son sixième programme financé par la Banque Mondiale à travers deux sous-composantes (infrastructures et protection sociale) du Projet d’Urgence de Préservation des Infrastructures Vitales (PUPIRV), pour un montant total de 20 millions de US$. Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar | 15 Dans le sud, instituteurs et élèves sont victimes de la crise politique. Reportage • 600.000 enfants supplémentaires ont rejoint le rang des enfants déscolarisés depuis le début de la crise. • En 2011, 26% des abandons de scolarité dans le Sud du pays sont justifiés par le besoin de main d’œuvre familiale. • Pour soutenir les associations de parents d’élève, la Banque mondiale paiera le montant des  subventions de 12.000 enseignants communautaires dans cinq régions du pays pendant quatre mois par an, de 2013 à 2015. (Amboasary - Novembre 2012) - de pauvreté qui se perpétue, avec un impact «  La  fréquentation scolaire a baissé depuis à très long terme sur le pays » explique Haleh le   début de la crise politique, car les problèmes Bridi, Country Director de la Banque mondiale à de pouvoir d’achat ont eu un impact sur le secteur Madagascar. de l’éducation. Les parents ont du mal à envoyer leurs enfants à l’école » explique Pierrot Lahiandro, Le jeune Mahavonjy fait partie de ces enfants qui Chef de la Circonscription scolaire d’Amboasary- ne peuvent étudier, faute de moyens : «  J’aimerais Sud. Dans la zone sous sa responsabilité, il a bien aller à l’école, mais je dois aider mon père constaté que 30% des enfants ont quitté l’école. à puiser de l’eau ». L’eau puisée dans le fleuve La Banque mondiale estime qu’à l’échelle nationale, Mandrare sert ensuite à faire du jus de fruit dont sa 600.000 enfants supplémentaires ont rejoint mère, Indrifa, fait le commerce à Amboasary-Sud. le  rang des  enfants déscolarisés depuis le début Elle se désole de cette situation, mais ne peut faire de la crise. autrement. « J’aimerais bien que mes trois enfant soient instruits, mais nos difficultés nous obligent Cela aura un impact évident sur les générations à les faire travailler avec nous ». Une  étude de futures. « Le jour où la crise sera terminée, il sera très la Banque mondiale a révélé que dans le  Sud de difficile de réintégrer ces enfants dans le  système Madagascar, le besoin de main d’œuvre familiale scolaire. Une fois arrivés à l’âge adulte, leur manque vient en tête des justifications (26%) pour l’abandon d’instruction sera obstacle pour avoir un travail qui de la scolarité durant l’année 2011. La crise politique Education leur garantisse un revenu décent. Et devenus eux- y a aggravé les conditions de vie de la population, mêmes parents, ils risquent également de ne pas qui vit dans une des régions les plus défavorisées envoyer leurs enfants à l’école. C’est donc un cycle du pays à cause de la sécheresse récurrente. Photo : © Rindra Ramasomanana La Banque mondiale en action à Madagascar 16 | Depuis le début de la crise politique, de livres et doivent se les prêter pour les enseignants connaissent également de effectuer la préparation des cours. Les salles grandes difficultés, en particulier ce qu’on de classe sont dans un état délabré, et il appelle à Madagascar les « enseignants n’y a pas assez de tables-bancs. Souvent Reportage FRAM  » ou enseignants communautaires. les   enfants travaillent assis ou à genoux Il s’agit d’instituteurs non fonctionnaires, par terre ». Il n’est donc pas étonnant que Ils nous ont dit... recrutés et payés par les associations de le niveau soit assez faible. Une récente Photo : © Bebe Andriamaro parents d’élèves (les « FRAM ») grâce étude de la Banque mondiale a constaté que à  la  cotisation annuelle collectée auprès l’ensemble des  résultats d’apprentissage des membres. Afin d’alléger les charges s’est détérioré, confirmant une tendance parentales, l’État fournit une subvention à constatée depuis 10 ans. « Les parents la plupart de ces enseignants, qui représentent sont occupés à travailler dans les champs. deux-tiers des  82.500 instituteurs à Ce sont donc les enfants qui effectuent les cc Famalea Madagascar, tandis que l’association FRAM travaux ménagers après l’école. Ils ont donc • Villageois à paye ceux qui ne sont pas subventionnés. peu de  temps pour étudier à la maison » Antsognambo Depuis le début de la crise politique en 2009, souligne l’institutrice Augustine Ester. les difficultés financières de l’Etat malgache « Nos enfants ont envie ne lui permettent pas de faire parvenir à Cependant, malgré toutes leurs difficultés, d’étudier, et nous avons envie temps ces subventions, et les impayés de nombreux parents refusent de  baisser de les envoyer à l’école, s’accumulent pendant des mois. Résultat : les bras et accordent une  importance mais nous ne pouvons rien les enseignants FRAM doivent emprunter primordiale à l’éducation de leurs enfants. faire. Nous avons du mal à pour survivre auprès d’usuriers qui profitent Dans le village d’Antanambao, malgré assumer l’augmentation des de leur détresse. Rosemine nous révèle son la   faiblesse des moyens à leur  disposition, cotisations. Nos revenus quotidien d’institutrice communautaire à les parents d’élèves ont pris l’initiative sont insuffisants. Nous l’Ecole primaire publique (EPP) à Tanambao, de  bâtir une salle de classe pour faire face avons des difficultés pour dans un village du Sud de Madagascar à l’insuffisance d’infrastructure. Une  mère tout, pour la nourriture, les : « Nous avons faim. Les élèves ont faim. de  famille s’exclame à notre passage lors fournitures scolaires et pour A l’école, il nous arrive de juste dormir et d’une  assemblée villageoise : « Notre les vêtements » d’attendre la sortie des classes, car on a quotidien est un combat. Mais pluie ou le ventre vide». sècheresse, nous allons nous efforcer de toujours envoyer nos enfants à l’école ». Cette situation nuit au bien-être, mais également à la motivation des enseignants. Alors que dans beaucoup de régions Les partenaires techniques et financiers du du pays, l’accès à l’éducation semble pays ont donc décidé de se donner la main relativement facilité, on ne peut qu’être pour résoudre ce problème. Pour sa  part, admiratif devant la persévérance de la Banque mondiale paiera le montant ces  parents et de ces enseignants du Sud des  subventions FRAM dans cinq régions à faire face aux difficultés, et à préparer du pays de septembre à décembre 2013, les  générations futures. puis de janvier à avril pour 2014 et 2015. Ce  financement sera octroyé à travers eeRetrouvez ce reportage sous forme de video le  Projet d’Appui d’Urgence aux Services Essentiels de l’Education, de la Santé et http://tv.discutons.net  de la Nutrition (PAUSENS). La crise politique a accentué la faiblesse des moyens dont dispose l’éducation primaire publique. Elisette Rasoanandrasana, Directrice de l’EPP Antsognambo nous La Banque mondiale dresse un tableau peu encourageant : 11:44 en action à «   Les   instituteurs n’ont pas suffisamment Madagascar Madagascar : l’éducation primaire en temps de crise | 17 L’éducation primaire en temps de crise Analyse Photo : © Rindra Ramasomanana Photo : © Rindra Ramasomanana Madagascar vit depuis 2009 une crise politique qui L’analyse met en lumière une détérioration rapide s’est aussi rapidement traduite en une crise économique. de la situation éducative depuis la crise. Les effectifs Le PIB par tête a baissé et est retombé à son niveau des élèves au primaire stagnent depuis 2009 malgré de 2001, tandis que la pauvreté ne cesse d’augmenter. la   croissance de la population. Il est estimé qu’entre La   Banque estime que près de 92% de la population 400 000 et 600 000 enfants supplémentaires auraient vivrait avec moins de 2 dollars par jour en 2013. Par contre, pu être scolarisés si la croissance des effectifs était au en ce qui concerne l’éducation, très peu d’informations même rythme que les tendances dans le passé. Les taux existent sur l’évolution de la scolarisation depuis la crise. de   scolarisation ont également baissé entre 2005 et La Banque a mené une étude qui vise à combler ce vide 2010, allant de 80% à 75%. Les garçons et les enfants d’information, en analysant les changements relatifs à en milieu rural sont les plus touchés par cette baisse. l’accès, l’offre et la demande éducative. En mobilisant Par ailleurs, l’abandon scolaire a augmenté. Près de 255 différentes sources de données1 , l’étude tente d’identifier 000 enfants de plus abandonnent l’école avant le CM2 les canaux par lesquels la crise politique et économique entre 2011 et 2008. Sur 100 enfants qui commencent influence la sphère éducative. le primaire, moins de la moitié atteint actuellement le CM2  Effectifs scolarisés au cycle primaire, observations depuis 2007 et projections Education 5,000 4,947 4,800 4,783 Milliers d’élèves 4,600 4,400 4,366 4,200 4,000 3,800 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 Projection selon tendance 2002-08 Projection selon tendance 2004-08 Effectifs observés Source: Calculs des auteurs d’après les annuaires des statistiques scolaires, 2007-11 La Banque mondiale 1  ’étude a mobilisé les données suivantes : (i) données monétaires et budgétaires ; (ii) statistiques scolaires du Ministère L en action à de l’Education Nationale ; (iii) les deux dernières enquêtes périodiques auprès des ménages (EPM) de 2005 et 2010 ; (iv) Madagascar une enquête de suivi des élèves, ménages et écoles à Amboasary et Betioky dans le Sud du pays, réalisée en 2012 sur la base de l’enquête pré-crise de 2009 ; (v) des ateliers de travail avec les principaux responsables du secteur. 18 | contre 63 en 2007/08. Du côté de l’offre éducative, influencer la perception du retour sur investissement, s’est le  nombre d’enseignants fonctionnaires a également détériorée. Peu d’enseignants reçoivent des formations, et chuté au cours des dernières années, atteignant 33% en la disponibilité de manuels scolaires et le nombre d’heures 2010/11, tandis que les deux-tiers des enseignants sont d’enseignement ont plutôt empiré. Dans le Sud, 16% des enseignants communautaires, recrutés et payés en des   enseignants enquêtés ont reçu des formations en Analyse partie par les  parents d’élèves. L’ensemble des résultats 2012, contre 27% en 2009. d’apprentissage des  élèves continuent à se détériorer, dans le prolongement de la tendance démarrée il y a 10 Parmi ces différents facteurs, l’analyse montre que ans. les problèmes financiers sont les principaux déterminants de la détérioration de l’accès et de la rétention au niveau Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette détérioration primaire. En 2010, plus de ménages citent les problèmes des indicateurs éducatifs dans un contexte de crise. financiers comme principale raison de l’abandon scolaire L’étude identifie en particulier quatre facteurs potentiels (26% contre 19% en 2005) ou de la non-scolarisation et analyse comment chacun de ces facteurs ont changé des enfants (26% contre 24% en 2005). Dans le Sud, depuis 2008. Il s’agit de : coûts directs et indirects liés à l’abandon est plus souvent justifié par le travail des enfants l’éducation, revenu des familles, retour sur investissement et le besoin de main d’œuvre familiale (en 2010, 16% et coût d’opportunité associé à l’éducation. des  élèves ont abandonné l’école pour le travail, contre 26% en 2011 et 19% en 2012). L’existence de cotisations Depuis le début de la crise, les dépenses publiques pour les enseignants en 2009 joue également en faveur d’éducation ont été réduites de près de 176 milliards de l’abandon scolaire selon l’enquête dans le Sud. d’Ariary, soit une baisse de la dépense publique par élève de 15%. Ainsi, les familles ont dû payer plus. Les dépenses Différentes actions peuvent être envisagées pour des ménages en éducation ont augmenté de 36% en atténuer l’effet de cette crise sur la scolarisation. Les  actions moyenne entre 2005 et 2010. A Amboasary et Betioky, à court terme visant à réduire la charge supportée par un plus grand nombre de ménages ayant un élève en CP2 les ménages pourraient stimuler la  demande éducative, ont dû payer des frais d’inscription et des cotisations pour à travers la gratuité des frais de base de l’enseignement les enseignants. Il a également été constaté que les familles primaire, le déploiement des fonds catalytiques locaux s’appauvrissent : le taux de pauvreté est passé de 67,7% ou le  financement des enseignants. Les transferts en 2005 à 76,5% en 2010, alors que l’accès au crédit conditionnels pour les ménages en milieu rural ou les bons reste faible. Cette contraction du revenu des familles éducatifs pour les ménages en milieu urbain pourraient être a  pu entraîner une  augmentation du coût d’opportunité des actions incitatives ayant un  potentiel plus important à du fait d’un besoin accru pour les enfants de travailler. moyen terme. Pour s’assurer que les investissements dans Education L’analyse montre qu’entre 2005 et 2010, les enfants ont le secteur se traduisent en une amélioration significative moins d’activités économiques, mais sont plus souvent et durable de la qualité de l’éducation, la révision de obligés de cumuler l’école et les tâches domestiques. la politique enseignante et l’amélioration de la gouvernance Par  ailleurs, la qualité de l’enseignement, qui peut du secteur devraient être envisagées. eeRapport publié en Juin 2013. Lien de téléchargement : http://documents.worldbank.org/curated/en/2013/06/17886039/madagascar-primary-education- times-crisis-madagascar-l’education-primaire-en-temps-de-crise Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar | 19 F i c h e tec h n i q u e Projet d’Appui d’Urgence aux Services Essentiels de l’Education, de la Santé et de la Nutrition (PAUSENS) • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 29 novembre 2012 • Mise en vigueur du projet:  23 avril 2013 • Date de clôture: 31 juillet 2016 • Financement : 65 millions de dollars, répartis comme suit : 25 millions de dollars (santé) ; 23,5 millions de dollars (éducation) ; 10,5 millions de dollars (nutrition). • Objectif de développement : préserver les services essentiels de l’éducation, la santé et la prestation des  services de nutrition dans les zones vulnérables ciblées sur le territoire du bénéficiaire. En seulement quatre ans, la crise a annihilé une la promotion de la santé maternelle et reproductive, décennie de progrès dans les secteurs de l’éducation, la gestion des maladies de l’enfance, le soutien aux de la santé et de la nutrition. De 2002 à 2008, centres de nutrition communautaires et de soutien Madagascar a réalisé des progrès considérables direct aux écoles primaires et aux   enseignants dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour communautaires. La mise à disposition d’un ensemble le  développement (OMD) dans les secteurs sociaux, de services essentiels d’éducation, de santé et de Education, Santé, Nutrition y compris une forte baisse de la mortalité des enfants nutrition s’appuie sur un vaste corpus de données de moins de cinq ans et des premiers progrès sur concluantes indiquant que les résultats en matière de la santé maternelle, et une  augmentation soutenue santé, de nutrition et d’éducation sont indissociables de l’accès à l’enseignement primaire et de la  parité et indispensables au bien-être socio-économique entre les sexes. Durant les quatre dernières années, des populations sur le long terme. les principaux indicateurs sociaux se sont rapidement détériorés, y compris une augmentation rapide Le projet favorise une approche ciblée sur cinq du nombre d’enfants non scolarisés, une  hausse régions afin de maximiser son impact et de faciliter de la mortalité infantile et des taux alarmants de sa mise en œuvre et sa supervision. Les activités malnutrition aiguë et chronique. ont été ciblées dans 5 régions (Androy, Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Haute Matsiatra et Le projet applique une approche « soins continus» Amoron’i Mania). Ces régions abritent 4,9 millions de ou «cycle de vie» pour atténuer les impacts néfastes personnes (24 pour cent de la population). Elles  ont de la crise sur les populations les plus vulnérables. été choisies en fonction de plusieurs critères, Le projet soutient une séquence d’interventions notamment la pauvreté, les indicateurs sociaux et visant à promouvoir le développement humain du la complémentarité avec les autres interventions début de la grossesse à la petite enfance à l’école financées par des bailleurs. primaire pour maximiser son impact. Cela comprend Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar 20 | F i c h e tec h n i q u e La Banque mondiale en action à travers le Deuxième Projet Multisectoriel pour la Prévention des IST/VIH/SIDA (PMPS II). • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 12 juin 2005 • Mise en vigueur du projet: 5 janvier 2006 • Financement additionnel mis en vigueur en février 2013. • Date de clôture:  30 septembre 2014 • Financement : 36 millions de dollars. • Objectif de développement : Augmenter l'utilisation des services des IST / VIH / SIDA, la santé maternelle et infantile, et la nutrition dans la zone du projet. Au cours des 15 dernières années, la Banque mondiale répondre aux besoins de santé ; et aborde les problèmes a progressivement renforcé son  engagement dans de ressources humaines qui nuisent à la prestation le  secteur de la santé et de la nutrition à Madagascar, jouant de  services au niveau des soins de santé primaires et un rôle de premier plan dans le dialogue sur les politiques communautaire en encourageant la redevabilité et en connexes. Avant 2009, la Banque a aidé le gouvernement améliorant la  performance des  prestataires de services à initier une transition dans le secteur de la santé vers de santé grâce à un mécanisme de financement axé sur un financement commun et une approche sectorielle, les résultats (Results-Based Financing, RBF). Ainsi, le projet aboutissant à la signature du Partenariat international fournira spécifiquement des services intégrés, couvrant pour la santé (IHP +) : pacte entre le gouvernement et le VIH / sida, la santé et la nutrition. Les activités seront vingt-deux partenaires de développement. La  Banque a principalement concentrées dans un sous-ensemble également appuyé plusieurs analyses2 de haut niveau, des   26 districts les plus pauvres dans les régions illustrant les tendances du secteur à Madagascar et d'Androy, Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Haute les résultats obtenus en matière de santé. Matsiatra et Amoron'i Mania. Ces régions se caractérisent Santé - Nutrition par un  taux de  pauvreté élevé et de faibles résultats en Dans le cadre d'une enveloppe budgétaire limitée pour matière de santé, comme l’indiquent la carte de pauvreté Madagascar, les secteurs de la santé et de la  nutrition ont été de  2011 et la dernière Enquête Démographique et de jugés prioritaires pour le financement de la Banque mondiale Santé (EDS) en 2008/09. (à travers l’Association internationale de  développement IDA) depuis le  début de la crise, témoignant de leur Le nombre total des principaux bénéficiaires des deux importance dans le programme de travail de la Banque projets est d'environ 1.353.500 personnes, dont 274.484 dans le pays. Le portefeuille est actuellement composé de sont des femmes enceintes / allaitantes et 1.078.526 sont deux projets, à savoir: (i) un  financement additionnel de 6 des enfants de moins de cinq ans. En outre, les projets millions de dollars pour le deuxième projet multisectoriel soutiendront 347 établissements de santé et 2.000 sites IST / VIH / SIDA et (ii)  un projet d’appui d’urgence aux de nutrition communautaires, ce qui représente près de 60 services essentiels de l'éducation, la santé et la nutrition pour cent de tous les établissements de santé et 100 pour de 65 millions de US$, qui inclut des sous-composantes cent des sites de nutrition communautaires dans les zones de 25 millions et de 10,5 millions de dollars pour la santé d'intervention. pour la nutrition, respectivement. eeRetrouvez ce reportage sous forme de video Le financement additionnel pour le Deuxième Projet http://tv.discutons.net  multisectoriel de prévention des IST / VIH / SIDA est entré en vigueur en février 2013. Ce  financement appuie la mise en œuvre d’interventions de nutrition communautaires, en mettant l'accent sur les enfants de moins de trois ans  ; prévoit une série d'interventions à faible coût et à fort impact pour la mère et l'enfant dans les centres de santé  ; La Banque mondiale exploite la technologie de la téléphonie mobile pour en action à 8:30 Madagascar 2  etting Priorities in the Health Sector to be More Efficient, S June 2010; Health, Nutrition and Population Outcomes in Health and nutrition : crisis in | 21 Madagascar 2000-2009, June 2011. Madagascar Le centre de nutrition communautaire Reportage d’Andafiavaratra • A Madagascar, plus de 50% des enfants de moins de cinq ans sont chétifs ou plus petits par rapport à leur âge, un des taux les plus élevés au monde. • Il a été démontré que la malnutrition chronique a des effets sur le développement cognitif à long terme. Si les enfants ne sont pas bien nourris dans la période des milles premiers jours de sa vie, de sa conception à sa deuxième année, les effets négatifs sont en grande partie irréversibles, associés à de mauvaises performances scolaires et plus tard à des revenus faibles. • La mortalité maternelle reste un défi persistant avec 498 pour 100.000 naissances vivantes (Andafiavaratra, juin 2013) - Situé à environ du site s’occupent vraiment de nous et en particulier 8 km au nord d’Antananarivo, le centre de nutrition de nos enfants. Ils nous prodiguent des conseils communautaire d’Andafiavaratra est l’un des plus sur la façon correcte d’allaiter, sur les différentes actifs de la région Analamanga. Il est géré grâce manières de préparer les aliments de base, et à une collaboration étroite avec l’ONG TSIMOKA. même concernant nos vies de couples… Cela à Comme tous les sites de nutrition communautaire, titre gratuit ». celui d’Andafiavaratra est sous la responsabilité d’un Agent Communautaire Nutritionnel (ACN). A Andafiavaratra, ce rôle est tenu par Etiennette Razanamora, que toute la communauté appelle Santé - Nutrition Nenety. Agée d’une quarantaine d’années, elle gère quotidiennement le centre : « il s’agit de mener des séances de pesée des enfants/nourrissons, de présider aux discussions se rapportant à la santé des mères et/ou futures mères et enfin de diriger les démonstrations culinaires ». Deux à trois fois par semaine, une cinquantaine de mères de famille vient pour les séances de pesée et les discussions communautaires. Souvent bruyantes mais toujours dans une ambiance chaleureuse, ces sessions sont très importantes pour les bénéficiaires : c’est à ce moment qu’elles sauront si, une fois appliquées à la maison, les  méthodes de nutrition ont fait leur effet sur le poids de leurs enfants. Photo : © NJaka Rajaonisaonina Les démonstrations culinaires ne sont pas des cours de cuisine. Ce sont surtout des séances de travail où l’on apprend aux mères de familles comment préparer un aliment autrement afin que ce même plat puisse apporter plus de valeurs La Banque nutritives à leur progéniture. Marie Claudine mondiale en action à Rabenasolo, une des bénéficiaires, témoigne des Madagascar bienfaits de la fréquentation du centre. « Les gens 22 | Le programme est surtout très avantageux Jumana Qamruddin, Spécialiste en santé publique pour les familles à faibles revenus. Nenety constate à la Banque mondiale. que le  nombre d’adhérents au sein du centre a quasiment triplé depuis le début de la  crise Le financement récemment obtenu auprès de Reportage politique en 2009 (71 mères en mars 2009, et la Banque mondiale a permis de former les agents 233 en 2012). Les  familles contribuent dans communautaires de nutrition à fournir un ensemble les ingrédients utilisés lors des démonstrations plus complet de messages sur la  santé et culinaires, et dans l’achat de certains ustensiles. la   nutrition des mères et des enfants. En outre, Toutefois, pour éviter de mettre trop de pression sur les  sites servent de point de référence pour le budget des ménages, un potager communautaire le  centre de santé de base pour les cas les plus est cultivé. Par la pratique, on y enseigne aux graves de malnutrition et d'autres maladies. Cela bénéficiaires la  façon de planter les divers aliments complète les interventions de santé maternelle et de base dans les foyers malgaches (brèdes, fruits, infantile qui sont prodigués au centre de santé. légumes). Les  légumes qui y sont produits sont utilisés pour les démonstrations culinaires, et Les 5500 sites de nutrition communautaire le surplus non utilisé est vendu pour renflouer les répartis à travers le pays sont des lieux-clé, qui caisses du site de nutrition. couvrent environ 33 pour cent des enfants de moins de cinq ans dans tout Madagascar. Ils ont « Les agents de nutrition communautaires été mis en place par le Programme national de sont un point de référence important pour nutrition communautaire (PNNC), dont la  Banque leur communauté, et leur service fait la différence mondiale est l'un des principaux bailleurs. dans le développement et l'état nutritionnel Les  résultats obtenus jusqu’à ce jour dans des enfants, et par extension dans celui du capital l’ensemble des sites de nutrition sont satisfaisants. humain malgache. Ces agents sont la  force Le taux d'insuffisance pondérale chez les enfants motrice derrière le programme de nutrition de moins de cinq ans a diminué de 42 pour cent communautaire et la qualité des sites de nutrition à 30 pour cent entre 2004 et 2011. Santé - Nutrition dépend de leur motivation personnelle » affirme Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar | 23 Objectif 2 PROMOUVOIR UNE CROISSANCE PARTAGéE Photo : © Three Shells La photo ci-dessus a été prise à Ankorondrano, le siège d’une compagnie pétrolière, et une tour en un quartier d’Antananarivo qui voit depuis plusieurs cours de construction, destinée à abriter les bureaux années de nombreux investissements immobiliers. d’une multinationale de télécommunications. On distingue en haut à gauche de la photo le « Village Au premier plan, on voit des logements de familles des Jeux », un lieu qui regroupe de nombreuses pauvres, qui   ne participent pas à la dynamique entreprises. En haut à droite, on voit partiellement économique  qui les entoure. deux bâtiments : la maison de verre qui abrite Les photos sur cette double page illustrent parfaitement le thème de la nécessité de partager la croissance. Dans le monde, plus d’un milliard de personnes vivent toujours dans une pauvreté chronique, une situation inacceptable au regard des ressources et des  technologies disponibles aujourd'hui. Parallèlement, les inégalités et l'exclusion sociale semblent se creuser à mesure que se présentent des signes de prospérité. Photo : © Felana Rajaonarivelo Carte : © Google Earth La photo ci-dessus a également été prise à Antananarivo, dans le quartier d’Ampefiloha. Des dizaines de familles pauvres ont installé des maisons en carton et en plastique entre un mur et un canal. Ce lieu (marqué par une croix sur  la carte Google Earth du bas), se trouve à 300 mètres de l’hôtel Carlton Madagascar, à 500 mètres de huit Ministères (éducation, affaires étrangères, agriculture, communication, aménagement du territoire, transports, intérieur, sécurité publique), à 600 mètres du Palais de justice, à 700 mètres du fameux Lac Anosy, et à 500 mètres … des bureaux de la Banque mondiale. Le port d’Ehoala, port international polyvalent Analyse public-privé soutenu par le projet Pôles • Projet :  Pôles intégrés de croissance • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 12 juillet 2005 • Mise en vigueur du projet: 28 septembre 2005 • Date de clôture: 31 décembre 2014 • Financement : 164,8 millions de dollars. • Objectif de développement : Contribuer à fournir un environnement des affaires adéquat pour stimuler et conduire la croissance économique dans les trois pôles régionaux sélectionnés. Le port d’Ehoala est situé dans le sud de le plus important investissement privé dans l'histoire Madagascar, à proximité de Fort Dauphin dans de Madagascar, pour un montant de 1,5 milliard de la   Région d’Anosy. Il a débuté ses opérations en dollars, pour environ 60 ans d'exploitation minière. 2009 et sert aujourd'hui de plaque tournante du sud Plutôt que de construire un port unique d’usage de Madagascar pour le commerce et le trafic des minier, Rio Tinto et le gouvernement de Madagascar navires de croisière. Le Port d’Ehoala n'est pas ont formé une co-entreprise pour construire un port Partenariat public privé seulement le plus grand partenariat public-privé (PPP) maritime polyvalent, d’usage public, qui servira tous dans l'histoire du pays -d'une valeur de 250 millions les secteurs économiques du sud de Madagascar. de dollars d'investissement- mais aussi le plus grand Les navires qui exportent l’ilménite aux marchés port en eau profonde dans l'Océan Indien. Le  PPP a étrangers occupent le port cinq jours par mois. été réalisé avec le soutien du projet Pôles Intégrés Le  port peut donc servir à d'autres secteurs et de Croissance (PIC), qui a financé les 35 millions libérer le potentiel économique d'une région qui de dollars de contribution du gouvernement de est largement enclavée du reste de l'économie du Madagascar pour le développement du port, en pays. partenariat avec Rio Tinto. Le port d’Ehoala a été construit en l’espace de Rio Tinto a passé 20 ans à explorer la région deux ans, selon les normes internationales les plus d'Anosy avant qu'elle ne décide, en 2005, d'investir strictes. Rio Tinto a conclu un accord de concession dans une nouvelle mine d'ilménite. À l'époque, c'était avec le gouvernement de Madagascar pour gérer Photo : © Rio Tinto La Banque mondiale en action à Madagascar 26 | élaboré grâce à un partenariat intégrés de croissance (PIC) Analyse le  port. La concession ne couvre pas et la  compagnie minière qui a amélioré seulement le port, mais aussi 440 hectares les  moyens de subsistance et le niveau de de terrains adjacents sur lequel Rio Tinto vie à plusieurs égards. Par exemple, le Projet a décidé de développer un parc industriel PIC et Rio Tinto ont uni leurs forces afin de (Ehoala Park) à des fins productives. Un plan moderniser la production et la distribution directeur détaillé a été récemment développé d'électricité à Fort Dauphin. Le projet PIC a pour le parc et Ehoala Park a reçu plus de investi 3 millions de dollars dans l'expansion 70 manifestations d'intérêt d’investisseurs du réseau de distribution à la population potentiels nationaux et étrangers. Le port locale tandis que Rio Tinto a construit a stimulé l'économie locale par la création une nouvelle centrale électrique qui dessert la d'emplois et une  augmentation des revenus ville. Grâce à un accord d’approvisionnement locaux. Le port dessert plus de 57.000 avec la  Jirama, la compagnie nationale emplois dans le  secteur minier (ilménite) d'électricité, cet investissement permet et l'agriculture (par  exemple, le sisal et à la fois de bénéficier d’une alimentation la production d'huile essentielle). électrique stable et sécurisée mais aussi de réduire le prix de l'électricité. Le partenariat Partenariat public privé Le trafic dans le port a rapidement a également permit à plus de 60.000 augmenté et a atteint 677.000 tonnes en habitants d’accéder à l’eau potable. Rio 2012. Il a également attiré plus de 20 navires Tinto a agrandi et modernisé les installations de croisière internationaux qui amènent de production d'eaux de la ville tandis que des milliers de touristes dans une  région le projet PIC rénové et agrandi le réseau particulièrement pauvre mais célèbre pour de distribution d'eau. Cet investissement a sa biodiversité. conduit à une augmentation de la proportion des ménages ayant accès aux services d'eau La réussite du PPP a conduit à potable de 45% en 2006 à 84% en 2012. un  partenariat étroit entre le projet PIC Volume du trafic engendré par le port d’Ehoala (en milliers de tonnes) 800 700 677 600 550 500 450 400 300 300 200 100 La Banque 0 mondiale en action à 2009 2010 2011 2012 Madagascar | 27 Fort-Dauphin, la ville qui a changé de visage grâce à la Banque mondiale Reportage • La ville de Fort-Dauphin a été choisie pour être l’un des sites du Ils nous ont dit... projet Pôles intégrés de Croissance (PIC) financé par la Banque mondiale. Photo : © Felana Rajaonarivelo • Les activités du PIC ont permis d’accompagner le développement de la ville, parallèlement à l’installation de la société minière Rio Tinto. • Le PIC a contribué au financement du port d’Ehoala, qui bénéficie aux exportateurs de la région, mais a également financé des infrastructures et des équipements qui profitent à toute la population. (Fort-Dauphin – Mai 2013) La réfection des routes satisfait - En 2005, Fort Dauphin avait été également les usagers. José cc Armand Zafinandro choisi pour être l'un des sites du Mahasoa Razafimanana, Président • Président de la délégation spéciale de projet Pôles intégrés de Croissance de l’association des chauffeurs la Commune urbaine (PIC). Huit ans après, les habitants de taxi-ville se souvient : « Avant, de Fort-Dauphin constatent les changements les  rues de Fort-Dauphin étaient Partenariat Public Privé apportés par ce projet de la Banque dans un état de délabrement « On parle maintenant de mondiale dans leur vie quotidienne. total. La réfection nous a permis Fort-Dauphin new-look. Par « Nous avons pu bénéficier de de réduire nos charges au niveau rapport à auparavant, cela la construction d’un lavoir et de l’entretien de nos véhicules ». saute aux yeux que c’est de l’approvisionnement en eau La mise en place d'un système de une nouvelle ville, propre, potable. Désormais, nous n’avons ramassage d'ordures ménagères éclairée, avec des rues plus de problème pour boire, et a également contribué à bitumées. A travers le projet nous n’avons plus à nous déplacer l'assainissement de la ville. Tout Pôles intégrés de croissance pour laver notre linge » apprécie comme pour la gestion de l'eau, la (PIC), la Banque mondiale a Edwine Razafinirina, une habitante communauté participe à la bonne contribué à l’émergence de d’un quartier de Fort-Dauphin. marche du système, qui repose sur ce nouveau visage de la ville Au total, 38 bornes fontaines, le travail d’animateurs de quartier. : elle a financé une grande 4  toilettes et 5 lavoirs publics ont partie de la réfection des été construits par le projet dans 9 Même les visiteurs constatent routes, de l’alimentation en quartiers. les changements positifs dans eau potable et en électricité, le  visage de la ville de Fort-Dauphin. et de la mise en place d’un système de ramassage des ordures ménagères ». Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 28 | Reportage Photo : © FRio Tinto Partenariat Public Privé « Je suis agréablement surprise du changement accueillir des sociétés qui pourraient s’y établir depuis ma dernière visite à Fort-Dauphin en 2003. et exporter à partir d’Ehoala » explique Haleh J’apprécie l’impact des réalisations concrètes telles Bridi, Country Director de la Banque mondiale à que les infrastructures routières, l’infrastructure Madagascar. portuaire et l’accompagnement au développement de la ville. Il y a vraiment eu un  développement Le port d'Ehoala (photo ci-dessus) sert de la ville de Fort-Dauphin grâce au projet PIC principalement à expédier l'ilménite exploitée par » témoigne Olga Rasamimanana, la Secrétaire la société Rio Tinto, qui exporte annuellement générale de la Commune urbaine d’Antananarivo. 600.000 tonnes de ce produit. Toutefois, la mise en place de ce port en eau profonde apporte A travers le PIC, la Banque mondiale a abordé de  nombreux avantages pour le secteur privé de une démarche innovante qui alliait la mise en la  région. « Grâce au port, les planteurs de sisal place d’un cadre favorable au développement dans la région peuvent exporter 100 conteneurs, du secteur privé, la construction et la réhabilitation c’est-à-dire, 2000 tonnes/mois. C’est un volume d’infrastructures clés dans les pôles de croissance, assez faible par rapport à celui de l’ilménite, mais en le renforcement de capacité des collectivités termes d’emplois, il faut souligner que la filière du locales, tout en veillant aux volets sociaux et sisal fait travailler 100.000 personnes » explique environnementaux. Un de ses principaux apports pour le développement de la région de Fort- eeRetrouvez ce reportage sous forme de video Dauphin est la contribution au financement du port d'Ehoala. « Il n’existe pas de développement sans http://tv.discutons.net  création d’emplois. La croissance et l’amélioration des conditions de vie des gens dépendent de l’obtention et de la disponibilité de bons emplois, durables, correctement rémunérés et formels. Nous avons monté un partenariat avec une société minière. Rio Tinto a développé la mine, et nous avons financé le port, qui est le plus moderne La Banque mondiale de Madagascar. Nous avons aussi créé une zone en action à 10:01 franche à proximité du port afin de pouvoir Madagascar Le reveil de Fort-Dauphin | 29 Reportage Photo : © Rio Tinto Ils nous ont dit.. Photo : © Felana Rajaonarivelo Philippe Murcia, le Directeur du port d’Ehoala. Une récente étude de l’Economic development board of Madagascar (EDBM) a montré que depuis sa création il y a 3 ans et demi, le port d’Ehoala avait permis Partenariat public privé de générer 57.000 emplois supplémentaires dans la région. « L’installation du port d’Ehoala a ouvert de nouvelles opportunités pour la région. A part la mine, d’autres filières se sont développées et ont redynamisé l’activité économique à Fort-Dauphin. L’émergence d’un nouveau port facilite l’exploitation des filières d’exportation. Par exemple, si l’on exporte du mica à partir de Tamatave ou de Tuléar, cc Philippe Murcia le coût sera tellement énorme qu’il va faire fuir les clients. Mais • Directeur du port d’Ehoala avec le port d’Ehoala, l’exploitation du mica devient rentable pour les exportateurs » explique Faniriantsoa Rakotoarison Jean Patrick, «Il faut que Fort-Dauphin soit Président de l’association des usagers du port d’Ehoala. désenclavé, et soit relié au reste de Madagascar et au Mais le port d’Ehoala bénéficie également aux secteurs qui sont reste du monde pour que ses depuis longtemps prépondérants dans l’économie de la région. habitants aient des revenus Auparavant, les exportateurs de langoustes devaient envoyer leurs importants leur permettant de produits au port de Tamatave, distant de 1000 km au nord de Fort- scolariser leurs enfants, de Dauphin. Aujourd’hui, la présence du port d’Ehoala règle ce problème travailler, de faire des projets, de distance et de surcoût. De plus, le port a ouvert de nouvelles de construire des maisons, et opportunités dans le domaine des croisières (photo ci-dessus). Selon de se retrouver à un niveau Viviane Dewa Ramjee, la Président de l’Office régional du tourisme, acceptable de vie humaine au « Depuis 2010, le port a permis d’accueillir jusqu’à 20 bateaux, soit quotidien. C’est ce que peut environ 20.000 passagers ». permettre un port comme le port d’Ehoala » « Le port d’Ehoala, aujourd’hui, c’est le port pionnier de Madagascar, qui montre ce qu’on peut faire en matière de vitrine portuaire, vitrine technologique, et qui va permettre à Madagascar de se retrouver dans le concert des nations économique et pouvoir vendre La Banque avec beaucoup plus de facilité ces produits et créer des emplois.». mondiale en action à C’est avec cette conclusion que Philippe Murcia met en lumière le lien Madagascar entre infrastructures de qualité et développement humain. 30 | F i c h e tec h n i q u e La Banque mondiale en action à travers le Projet d’Appui aux Services Financiers (PASEF). • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 5 juin 2008 • Mise en vigueur du projet: 23 novembre 2008 SERVICES FINANCIERS • Date de clôture: 31 décembre 2016 • Financement : 15 millions de dollars. • Objectif de développement : Aider le bénéficiaire à augmenter l'accès aux services financiers durables, en particulier par les micros, petites et moyennes entreprises, et les ménages à Madagascar. Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à travers le Projet Fiche technique Infrastructures de communication (PICOM). • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 29 mars 2007 • Mise en vigueur du projet: 21 août 2007 • Date de clôture: 31 décembre 2015 • Financement : 15 millions de dollars. • Objectif de développement : (i) Contribuer à la baisse des prix pour les capacités internationales et étendre la portée géographique des réseaux à large bande ('«objectif de développement de la connectivité") ; et (ii) contribuer à améliorer l'efficacité du gouvernement et de la transparence grâce à des applications d'administration en ligne («objectif de développement de la transparence»). TELECOMMUNICATIONS Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar 31 | F i c h e tec h n i q u e Poursuivre l'accompagnement d'un secteur minier en plein essor Présentation du secteur d'attirer les investissements. Actuellement, deux projets miniers d'envergure mondiale Le contexte national sont en production (Projet Ambatovy Madagascar est un pays de tradition d'exploitation de nickel et de cobalt à Tamatave minière artisanale disposant de ressources ; Projet QMM d'exploitation d'ilménite à Fort considérables (minerais industriels, pierres Dauphin). Leur  intégration au développement précieuses, or... ) dues à son profil de leurs régions d'intervention est la priorité géologique original. L'exploitation minière incontestable pour que l'exploitation de à l'échelle artisanale reste une source de ces  ressources non renouvelables ait un revenus importante pour plusieurs centaines impact sur le  développement humain à court, de milliers de personnes vivant en milieu moyen et long terme. rural. Les  pressions sur l'environnement, les conditions de travail des populations Mine et Développement et la sécurité liée aux ruées sont les enjeux Le cycle des projets industriels miniers majeurs de ce type d'exploitation. Cependant, s'étend sur le long terme (plusieurs décennies) parallèlement à l'exploitation artisanale, ce qui représente des opportunités de les  projets miniers à échelle industrielle développement particulièrement intéressantes. se  sont développés dans les années 2000, Les retombées de ces projets ne sont pas suite aux efforts liés à l'amélioration du cadre seulement fiscales mais peuvent se mesurer réglementaire et institutionnel qui ont permis en termes d'emploi et d'infrastructures, permettant à des secteurs économiques annexes de se développer. Afin de tirer profit de cet effet de  levier, les secteurs public et privé, de même que la société civile, ont un rôle à jouer dans la gestion des retombées de ces projets et la   définition des politiques adéquates. Implication de la Banque Mondiale dans le secteur minier MINES Un accompagnement de longue date La Banque Mondiale accompagne le  gouvernement malgache depuis plusieurs décennies dans le développement du secteur minier. Les projets les plus récents (Projet de Réforme du Secteur Minier (PRSM), 1998-2001 ; Projet de Gouvernance des Ressources Minérales (PGRM), 2003- 2007 puis 2007-2012) ont permis entre autres l'amélioration du cadre légal existant, la mise en place du cadastre minier, la création et le renforcement d'institutions La Banque minières y compris au niveau décentralisé, mondiale en action à ou encore la mise en place de  l'évaluation Madagascar Carte géologique à 1/ 1 000 000 de environnementale dans un  contexte national Madagascar réalisée par le BRGM, 32 | sur financement de la Banque mondiale F i c h e tec h n i q u e Photo : © Felana Rajaonarivelo où les problématiques liées à la biodiversité termes d'approvisionnement local), les effets doivent nécessairement être prises en compte. sur l'emploi, la fiscalité, l'environnement La recherche de l'équilibre entre un  secteur et les problématiques sociales seront mis minier attractif pour les investisseurs et la mise en perspective afin de maximiser l'impact en place d’une gouvernance compatible des projets miniers actuels et à venir sur avec un  développement durable a été la croissance et la réduction de la pauvreté. une  des  constantes de la collaboration entre la Banque Mondiale et le gouvernement Enjeux actuels et à venir malgache. Les institutions minières sont relativement récentes à Madagascar ; certaines doivent être Evaluation des retombées du secteur renforcées et d'autres créées afin d'assurer minier au développement un encadrement et un suivi des projets L'unité Energies Renouvelables, Pétrole, effectif. L'adaptation du cadre réglementaire Gaz et Mines (SEGOM) de la Banque du secteur minier est un effort continu et Mondiale a lancé au début de l'année 2013 la mise en production des deux projets miniers MINES une étude sur les Retombées fiscales et non industriels d'envergure mondiale que sont fiscales du secteur minier au développement QMM et Ambatovy, respectivement en 2009 et de Madagascar, qui va s'étendre sur toute 2012 soulève de nouveaux enjeux à prendre l'année. Ce travail de recherche participatif a en compte. Ces premières expériences doivent pour objet de donner un panorama du secteur être utilisées pour accompagner les nouveaux minier à Madagascar sur la base de données projets miniers. En effet, certaines régions indépendantes et fiables. Centrée sur l es grandes se profilent actuellement comme minières, mines, cette étude va permettre de mesurer à la vue des projets qui sont en cours de les contributions fiscales et non fiscales du développement et qui requièrent une certaine secteur, d'identifier les moyens de  maximiser préparation des communautés locales et ces contributions et de renforcer les capacités des autorités tant locales que régionales. des parties prenantes face aux  opportunités Les efforts de l'ensemble des parties prenantes et aux défis auxquelles elles  font face dans au secteur minier (secteur privé, secteur public, La Banque mondiale un contexte de développement des projets société civile) doivent se conjuguer afin que la en action à miniers à l'échelle industrielle. L'analyse nation malgache tire les bénéfices optimaux Madagascar des impacts économiques (par exemple en des richesses de son sous-sol. | 33 La protection du patrimoine routier à travers le pesage des poids lourds Reportage • A Madagascar, 60% des poids lourds qui circulent entre Antananarivo et Toamasina sont en surcharge, ce qui détériore les routes de façon précoce. • L’Autorité Routière de Madagascar a décidé d’appliquer un système de sanctions des surcharges afin de protéger le patrimoine routier du pays. • La Banque mondiale a financé les équipements nécessaires à la mise en œuvre de ce système de contrôle des charges à l’essieu. (Toamasina, Mai 2013) - La des ponts, nous avons financé Ils nous ont dit... Photo : © Felana Rajaonarivelo route nationale numéro 2 (RN2) des bacs, et nous avons été est une véritable artère vitale impliqués dans les chemins pour Madagascar. Elle  relie de fer. Notre préoccupation la Capitale Antananarivo à était de faciliter la circulation Toamasina, ville portuaire de l’Est des populations, des biens et du pays. Cette route nationale des services à travers le pays. est l’une des plus fréquentées Or on constate que pendant du territoire, en particulier par les ces dernières années, il y a poids lourds. Or, selon l’Autorité eu beaucoup de laisser-aller routière de Madagascar (ARM), au niveau de la règlementation cc Ravomahatratra Rajaonarisoa 60% des  poids lourds sont des charges à l’essieu et de • Chef de division à l’ARM en surcharge. Cette situation l’entretien » déplore Haleh Bridi, entraîne une dégradation de Country Director de la Banque « Le véritable but des la route plus vite que prévu, mondiale à Madagascar. amendes pour cause de ainsi que des surcoûts de surcharge n’est pas d’en maintenance. Il est pourtant nécessaire faire une activité génératrice de garantir la durabilité des Transports de revenus. Mais cela fait « La Banque mondiale investissements routiers, partie d’un système éducatif, a énormément investi dans car comme le rappelle dont la véritable finalité est le secteur routier à Madagascar. Ravomahatratra Rajaonarisoa, d’éduquer les transporteurs et Nous avons construit des  routes, Chef de division études et réseau les camionneurs à respecter les normes, et protéger ainsi le patrimoine routier » Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 34 | Reportage Photo : © Felana Rajaonarivelo à l’ARM, « L’Etat malgache s’endette pour l’autorité routière de Madagascar est d’arriver construire ou assurer la maintenance des à faire baisser le taux actuel de poids lourds infrastructures routières, et les contribuables en surcharge de 60% à 5%. financent le Fonds d’entretien routier à travers une taxe de 7% sur le prix du carburant ». Les camionneurs n'opposent pas de résistance face à ce système de sanctions, La Banque mondiale a décidé d’appuyer mais espèrent qu'il sera équitable pour tous. cette volonté du pays à protéger son p atrimoine « Le système est vraiment acceptable si routier, et a financé l’acquisition de pèse- les  sanctions sont vraiment appliquées à essieux fixes. Un second financement à tout le monde sans exception, et qu’il n’y ait travers le Projet d’Urgence de Préservation point de discrimination qui mette certains au Transports des Infrastructures Vitales (PUPIRV), a dessus des lois » a déclaré Randriaharimalala. permis d’aménager trois stations de pesage Toutefois, l'ARM garantit cette équité, car fixes sur la RN2 à Antsarakofafa, Brickaville les informations capturées par le système et Antsirinala. Ce financement permettra informatique conçu par l’ARM ne sont pas également l’acquisition de cinq pèses-essieux modifiables. mobiles qui seront installés sur d’autres routes nationales, en particulier la route nationale numéro 4, à l’ouest, vers Mahajanga. Tout en protégeant le  patrimoine routier, ces pèse- eeRetrouvez ce reportage sous forme de video essieux mobiles contribueront à préserver http://tv.discutons.net  des ponts fragilisés par l’usure et le manque de maintenance. Ces ouvrages sont vitaux, et leur rupture entrainerait l'enclavement de zones dans lesquelles vivent plus de quatre millions d'habitants. Après une période de sensibilisation de plusieurs mois, l’ARM a mis en place 6:20 depuis le mois de mai 2013 un système de La Banque mondiale sanction des surcharges, avec une amende Sanctionner les surcharges pour en action à plus élevée en cas de récidive. L’objectif de protéger le patrimoine... Madagascar | 35 F i c h e tec h n i q u e Projet d’urgence de Préservation des Infrastructures Vitales (PUPIRV) • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale :  29 novembre 2012 • Mise en vigueur du projet: 31 mai 2013 • Date de clôture:  30 Juin 2017 • Financement : 102 millions de dollars. • Objectif de développement : Préserver l'infrastructure vitale et de réduire la vulnérabilité des ménages dans les zones ciblées. INFRASTRUCTURES – PROTECTION SOCIALE Le projet comporte trois volets: Composante A :  R éhabilitation des infrastructures et atténuation des risques de catastrophes (72 millions de dollars): R éhabilitation des infrastructures (57,5 millions de dollars); (1)  R éhabilitation des infrastructures de base au niveau communautaire (10 millions de dollars); (2)  A mélioration de la Capacité de gestion des risques et des catastrophes (4,5 millions de (3)  dollars) ; E tablissement d’un fond de contingence d'urgence en cas de catastrophe naturelle. (4)   éduction de la vulnérabilité des ménages (25,5 millions Composante B : R de dollars)  a préservation des capacités de production dans l'agriculture (15,5 millions de dollars), (1) L L e programme Argent contre travail (10 millions de dollars). (2)  Composante C : Gestion et coordination du projet (4,5 millions de dollars). Ce volet permettra de financer les coûts de gestion et de coordination du projet, y compris les services de consultants, des services consultatifs techniques tels que des études techniques, évaluations, formations, ainsi que les coûts de fonctionnement. Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar 36 | Les principaux messages du rapport de l’environnement (CEA) 2013 Analyse • La protection de la biodiversité est essentielle mais n’est pas la seule priorité environnementale du pays. Il y a d’autres priorités moins connues auxquelles il conviendrait de porter une attention plus grande et sur lesquelles il faudrait agir. • Les ressources naturelles du pays sont mal gérées et empêchent une transformation efficace du capital naturel en infrastructures et en développement humain, un processus essentiel pour le développement économique d’un pays comme Madagascar. • Plusieurs politiques publiques dans le secteur de l’environnement font défaut alors qu’elles sont vraisemblablement justifiées d’un point de vue économique. Les communautés les plus vulnérables en font les frais. Quels sont les problèmes environnementaux à Madagascar ? Photo : © Felana Rajaonarivelo ENVIRONNEMENT Ceux dont on parle souvent : par exemple la possibilité même faible qu’un jour des sables la  déforestation, l’érosion de sols, l’exploitation bitumineux soient exploités dans l’ouest du pays. illégale du bois de rose, le braconnage des tortues terrestres, les dégâts causés par les cyclones. Ceux qui passent inaperçus ou presque comme la  sécheresse qui affecte systématiquement et Ceux dont on commence à avoir peur : chaque année un demi million de personnes dans la surexploitation des ressources halieutiques le grand sud ou encore les dizaines de milliers notamment les crevettes ; l’érosion côtière et des  maladies respiratoires qui ont pour origine l’inondation des villes côtières ; les pollutions l’utilisation des  fours à charbon de bois comme d’origine industrielle, notamment minière avec source d’énergie par la quasi totalité des ménages des  grands projets d’ilménite, de nickel ou de fer malgaches. qui ont vu le jour ces dernières années ; également eeRapport publié en Avril 2013. La Banque Lien de téléchargement : mondiale http://documents.worldbank.org/curated/en/2013/04/17721154/madagascar-rapport-sur- en action à lenvironnement-2013-les-principaux-messages Madagascar | 37 La protection de l’environnement, une affaire communautaire. Reportage • Des comités locaux de protection ont été instaurés par les communautés vivant aux alentours du parc national d’Andasibe-Mantadia • Des activités génératrices de revenus ont été développées pour éviter que les fermiers soient contraints à défricher les forêts • Pour préserver la biodiversité exceptionnelle de Madagascar, il est essentiel de travailler main dans la main avec les populations locales (Andasibe, mai 2013) - d’indri indri (la plus grosse espèce Ils nous ont dit... Madagascar est une île réputée de Lémuriens). Photo : © NJaka Rajaonisaonina pour la richesse de sa biodiversité. Un travail de sensibilisation a Les CLP travaillent en étroite été fait auprès des populations collaboration avec Madagascar pour  qu’elles œuvrent à préserver National Parks (MNP), Organisation cette richesse. non gouvernementale chargée de gérer les aires protégées à « Depuis plusieurs années, Madagascar, grâce a un financement je  constate une dégradation du de la Banque mondiale dans le cadre climat. J’en ai conclu qu’il faut à tout d’un programme environnemental. cc Olinka prix sauvegarder l’environnement. Selon Andriamandimbisoa • Pêcheur , Maroantsetra C’est pour cela que je participe Raoliharivao, directeur du Parc « D’abord on devrait à  l’effort de protection de la forêt national Andasibe – Mantadia, s’occuper des êtres humains. dans la région d’Andasibe », explique «  l’objectif de cette collaboration Les lémuriens, les forêts et Hervé Paulo Ramanandraisetra. est d’intégrer la  population dans Ce jeune homme de 22 ans est la conservation des aires protégées, ENVIRONNEMENT l’eau doivent passer après, car si les hommes ont faim, un membre actif des  comités à travers des activités de co- ils ne peuvent prendre soin de locaux de protection (CLP) mis surveillance et de co-gestion». l’environnement ». en place par les communautés Car pour limiter la  pression que vivant aux alentours du parc les communautés exercent sur national d’Andasibe-Mantadia , les ressources naturelles, il  est parc national de 16 000 hectares indispensable, selon lui, de localisé à l’est du pays et réputé les sensibiliser et de les associer à pour ses orchidées et sa population ce travail de conservation. Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 38 | Les membres des CLP effectuent Par exemple, le MNP collabore avec une   mission de dix à quinze jours par des brodeuses dont les produits artisanaux mois, et reçoivent durant cette période sont vendus à proximité du parc national une indemnité quotidienne de 5.000 de Mantadia. L’Agence nationale d’actions ariary (environ 2,5 dollars). Leur mission ? environnementale (ANAE) apporte un appui Reportage Sensibiliser les communautés à l’importance technique aux paysans pour accroitre leur de réserver les ressources naturelles du parc, productivité, et éviter qu’ils n’aillent défricher participer à des patrouilles de surveillance et des espaces de forêts. Ces activités sont contribuer à sa gestion en collaboration avec également soutenues par la Banque les équipes de MNP. mondiale. Les activités de surveillance s’intéressent Les défis restent nombreux à la faune et à la flore. Il s’agit de constater La croissance démographique pousse Ils nous ont dit... Photo : © Felana Rajaonarivelo d’éventuels décès d’espèces animales les  paysans à défricher de plus en plus protégées, dont l’indri indri; ou de voir s’il de forêts pour les transformer en terres n’y a pas de défrichement, de coupes illicites cultivables. « La délimitation des aires de bois ou de vols d’orchidées. Les CLP protégées a été effectuée en concertation travaillent sur des carreaux de surveillance avec les  communautés, mais certaines de 25 hectares chacun. Ils collaborent tentent maintenant de revenir en arrière et également avec les agents de MNP au suivi veulent exploiter des terres faisant partie des écologique de la faune et de la flore à travers aires protégées » déplore Andriamandimbisoa cc Dimasy trois sites dédiés, afin de vérifier s’il n’y a Raoliharivao. • Président du CLP du pas de modification des espèces. village de Mahatsara En outre, la zone d’Andasibe approvisionne « Si cette forêt disparaît, Si la forêt disparaît, les touristes ne le marché malgache du charbon de bois, qui les touristes ne viendront viendront plus est encore la  source d’énergie domestique plus, et nous n’aurons plus de Si les aires protégées d’Andasibe font pour 95% des  ménages malgaches. revenus, car nous n’aurons l’objet d’autant d’attention, c’est parce L’exploitation des  forêts en vue de plus de travail. C’est pour qu’elles subissent une forte pression de la part transformer les arbres en charbon se fait sur cela que je m’implique dans des populations riveraines. En particulier, des terres qui sont juste séparées du parc la sensibilisation des jeunes dans la zone nord du parc, la  présence de Mantadia par la seule largeur de la route pour la protection de ce bien de déboisements à travers la technique nationale numéro 2. Et au fur et à mesure commun ». de culture sur brulis (tavy) a été constatée que l’on s’avance vers l’est, on constate à ces derniers mois. Afin de tenter de résoudre vue d’œil la progression de la déforestation ce problème, MNP renforce la collaboration de l’aire non protégée, preuve que les efforts avec les communautés, les  représentants de conservation sont tout, sauf un luxe…. de structures étatiques et le secteur privé. Des notables locaux participent à cet effort, comme le tangalamena Dimasy qui préside eeRetrouvez ce reportage sous forme de video le CLP du village de Mahatsara, et use http://tv.discutons.net  de toute son influence pour sensibiliser ses concitoyens à la nécessité de respecter la forêt. Conscients du fait que la protection de l’environnement peut ne pas sembler prioritaire, sachant que le taux de prévalence de la pauvreté à Madagascar est aujourd’hui l’un des plus élevés au monde, les acteurs du 11:50 secteur environnement multiplient les soutiens La Banque mondiale aux activités génératrices de revenus. Les communautés et la conservation en action à Celles-ci permettent aux  communautés de de l’environnement à Madagascar Madagascar sécuriser des ressources financières sans avoir besoin de procéder à l’exploitation | 39 des aires protégées. F i c h e tec h n i q u e Environnement et Gestion des catastrophes naturelles : la Banque mondiale en action. Le portefeuille de la Banque mondiale sociales. Il répond également aux   besoins à à Madagascar comporte plusieurs activités moyen et long terme de développer des activités liées au secteur de l'Environnement et de la de financement durable de la conservation et gestion des risques de catastrophe, y compris d'optimiser les coûts de gestion à travers: (i) des  opérations de prêts et d'assistance l'appui à l'écotourisme, la préparation pour technique. le marché du carbone et la capitalisation de la fondation pour la conservation (grâce à Environnement la  contribution de 10 $ US millions du GEF), (ii) un accent accru sur le développement 1. M adagascar PE3 Financement communautaire à long terme, et (iii) l'appui Additionnel à la réforme institutionnelle de Madagascar Le 21 juin 2011, le Conseil National Parks. des  administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un Financement Additionnel 2. La promotion du coton biologique à la troisième phase du Projet d’Appui En partenariat avec la Wildlife Conservation au  Programme pour l'Environnement (PE3) Society (WCS) et le Fonds de développement d'un montant de 42 millions de dollars US, et durable Japon (JSDF), la Banque mondiale un don supplémentaire du FEM d'un  montant appuie la mise en œuvre d’un projet visant de 10 millions de dollars US (Crédit IDA à soutenir la production de coton biologique NoH087MAG; Don FEM No53266). autour de l’aire protégée Mikea. Le projet Le  Financement Additionnel permet d’assurer comporte quatre composantes principales: la protection continue de 2,7 millions d'hectares (1) Promotion d'une approche intégrée de réseau d'aires protégées de Madagascar en de la production de coton biologique ; (2) ENVIRONNEMENT comblant les besoins de financement de 33 Renforcement des capacités des communautés aires protégées, avec un accent particulier sur dans la production de coton biologique les activités de conservation et de sauvegardes et des  cultures associées; (3) Soutien à Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 40 | F i c h e tec h n i q u e la certification et l'étiquetage du coton, (4) ainsi que l'amélioration des compétences Evaluation des impacts du coton bio sur le techniques de la DGM en matière de prévisions revenu des producteurs et soutien à l'élaboration météorologiques. Le projet permettra également des plans de développement communautaire. l’acquisition d’équipements pour améliorer les  études sur les cyclones et les inondations, 3. WAVES Madagascar qui se basent sur les prévisions élaborées par En accord avec les objectifs du Partenariat la DGM, et assurer la formation des opérateurs mondial WAVES dont il est issu, le projet WAVES centraux et locaux et des  communautés Madagascar se donne pour mission d’appuyer affectées sur le fonctionnement de ces systèmes. le Gouvernement à réaliser un  développement Cette  sous-composante appuiera l'élaboration durable à travers l’expansion du système de et l'application de normes de construction comptabilité nationale afin d'inclure les r essources résistantes aux changements climatiques naturelles, facilitant ainsi le suivi des progrès en pour  l'infrastructure vitale clé dans le maintien matière de développement et une meilleure de l’approche «reconstruire en mieux» du gestion des ressources naturelles. Le plan de projet. En outre, il fournira aux organismes travail WAVES Madagascar est basé autour d'intervention d'urgence centralisés et de cinq domaines d'activité: (i) les indicateurs décentralisés des équipements et de la formation macro-économiques, (ii) la   comptabilité du pour  améliorer la planification et la coordination secteur minier, (iii) la gestion des bassins des interventions post-catastrophe, y compris versants et des ressources en eau; (iv) la valeur l'équipement d'un centre d'intervention national des  écosystèmes des zones protégées et des en cas de catastrophe, construit récemment, et forêts; (v) la gestion des  pêches. En outre, l'expansion d'un système rapide de collecte de WAVES Madagascar inclue le renforcement données post-catastrophe. des capacités du gouvernement, de la société civile et des organismes de recherche, afin  omprendre les impacts climatiques 5. C d’assurer la durabilité de ses résultats, ainsi - Renforcement des capacités qu’une stratégie complète de communication et sur l'estimation de l'impact et les de sensibilisation. options d'adaptation ENVIRONNEMENT Cette assistance technique hors prêt Gestion des risques vise à renforcer l'impact d'une étude sur de catastrophes et les  risques climatiques à Madagascar (achevé changement climatique en 2012). L'objectif de l'étude était d'améliorer la  compréhension des risques climatiques P rojet d’infrastructure d'urgence et 4.  futurs à Madagascar, avec un accent sur le de réduction de la vulnérabilité les  sécheresses, les cyclones et l'élévation du Le projet, approuvé en novembre 2012, niveau de la  mer, et d'identifier les secteurs vise à préserver les infrastructures clé et économiques qui sont susceptibles d'être les plus réduire la vulnérabilité des ménages dans les touchés par ces risques. L'activité est menée en zones ciblées. Le projet fonctionne sur plusieurs trois étapes: (1) le renforcement des capacités secteurs, notamment les infrastructures des agences gouvernementales dans l'utilisation routières, l'agriculture, la gestion des risques de modèles pour estimer les impacts du de catastrophes et la protection sociale. changement climatique ; (2) l'identification et La  sous-composante Gestion des  Risques de l'analyse économique des mesures de réponse Catastrophe permettra d'éviter ou d'atténuer dans des secteurs économiques pilotes; (3) les effets de futures catastrophes naturelles gestion du projet, des données et transfert du sur l'infrastructure de « survie ». Cette sous- modèle. Les  résultats de l'étude seront utilisés composante inclue la remise en état du réseau de pour aider le  gouvernement de Madagascar à surveillance et d'analyse hydro-météorologique prioriser les secteurs clés du développement national existant et le renforcement des liens et à concevoir des mesures d'intervention de communication entre la Direction générale d'adaptation aux  changements climatiques La Banque mondiale de la météorologie (DGM) au niveau national appropriées. en action à et les  organismes d'intervention d'urgence, Madagascar | 41 Transformer le potentiel rizicole en réalité Reportage Photo : © Felana Rajaonarivelo DEVELOPPEMENT RURAL • Malgré un passé de pays exportateur de riz, Madagascar doit maintenant importer au moins 150.000 tonnes de cette denrée. • Les méthodes apportées à Ambatondrazaka par un projet financé par la Banque mondiale a permis de doubler, voire de tripler le rendement rizicole. • Cette augmentation du rendement a eu un impact positif sur les revenus des paysans, dont  le  niveau de vie s’est amélioré. eeRetrouvez ce reportage sous forme de video (Ambatondrazaka, Juin 2013) - Madagascar  http://tv.discutons.net est un pays dont le riz est la base de l'alimentation. Toutefois, le rendement rizicole est insuffisant pour couvrir la demande nationale. Selon les statistiques, jusqu’à présent Madagascar importe chaque année 150 à 200 mille tonnes de riz. Avec un soutien de la Banque mondiale, le projet de Bassins versants et périmètres irrigués (BVPI) a développé à Ambatondrazaka une méthodologie basée sur une synergie entre trois points : la maitrise de l’eau à travers les infrastructures d’irrigation, La Banque l’intensification agricole avec l’utilisation de semences mondiale 8:39 en action à améliorées et de fertilisants, ainsi que l’apport des Madagascar Madagascar : Transformer le nouvelles techniques telles que le Système Riziculture potentiel rizicole en réalité Intensif (SRI). 42 | Photo : © Felana Rajaonarivelo Reportage Le système repose sur une collaboration Pour les communautés concernées, le étroite du projet BVPI avec les communautés, qui plus important est d'assurer la pérennité des s'impliquent dans la gestion et l’entretien des acquis : « Un contrat-plan lie les autorités infrastructures d’irrigation, mais également dans locales, les paysans et la Direction régionale du la formation de leurs pairs. Les agriculteurs qui développement rural pour la maintenance des ont collaboré avec le projet BVPI ont pu constater infrastructures. Les paysans ont reçu la formation l'amélioration du rendement de leurs rizières. nécessaire pour s’occuper des infrastructures, « On peut affirmer que nos récoltes ont même après la clôture du projet » explique Léon considérablement augmenté. Par rapport Rakotonirina. Il fait toutefois remarquer qu’il au rendement des techniques culturales faut réussir maintenir le cours du riz à un niveau traditionnelles, il y a eu une nette différence. acceptable sur le marché, sinon l’augmentation Auparavant on récoltait 3 tonnes de riz à l’hectare, de la productivité n’aura aucun impact sur les DEVELOPPEMENT RURAL maintenant on peut aller jusqu’à 7 tonnes » revenus des paysans. raconte Lucienne, agricultrice à Ambohitrarivo. Toutes ces actions ont une importance dans «  Cela nous a permis d’acquérir un tracteur et de une région comme Alaotra Mangoro, qui est un construire une maison ». des principaux greniers à riz de Madagascar. En effet, cette augmentation du rendement a eu « Il faut maintenant consolider ces résultats un impact positif sur les revenus des agriculteurs. encourageants mais fragiles, les rendre durables, Mosa Harison Simon, le Maire d’Anorohoro, affiche et enfin passer à l’échelle. Ces défis sont sa satisfaction personnelle : « depuis que nous gigantesques, mais ils sont faisables » conclut Ziva collaborons avec le BVPI, beaucoup de ménages Razafintsalama, Senior Development Specialist de ont pu se une maison en dur ». Léon Rakotonirina, la Banque mondiale à Madagascar. Si le monde Président des riziculteurs de Sahamaloto souligne agricole continue sur cette lancée, il y a un rêve que « la plupart des riziculteurs qui travaillent sur qui deviendra bientôt réalité : Madagascar capable une superficie d’au moins deux hectares ont été de nourrir sa population, et redevenu exportateur capables de s’acheter un motoculteur, et ceux qui de riz. autrefois allaient à pieds ou à bicyclette ont pu s’acheter une moto ». Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar | 43 La Banque mondiale en action à travers le projet F i c h e tec h n i q u e Bassins versants et périmètres irrigués (BVPI) • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 14 novembre 2006 • Mise en vigueur du projet:  30 avril 2007 • Date de clôture: 30 juin 2014 • Financement : 30 millions de dollars. • Objectif de développement : Etablir la base pour l'agriculture irriguée viable et la gestion des ressources naturelles dans les quatre principaux sites d'irrigation et leurs bassins versants environnants: (i) Andapa (Région Sava), (ii) Marovoay (Région Boeny), (iii) La région Itasy, et ( iv) Lac Alaotra (Alaotra Mangoro Région). 1. Objectif du projet: 2. Financement du projet et structure Le Projet de gestion des bassins versants et de mise en œuvre: d'irrigation de Madagascar (IWMP) est la première BVPI-APL1 a été conçu comme une opération phase d’un Programme évolutif de prêt sur douze financée par un crédit de 30 millions de dollars de ans(APL), constitué de trois phases au total. L'objectif l'Association internationale de développement (IDA) de développement du projet (la première phase et un don de 5,9 millions de dollars du Fonds pour du programme) est d'établir une base viable pour l'environnement mondial (FEM). Le BVP a obtenu l'agriculture irriguée et la gestion des ressources un financement complémentaire de 12,6 millions DEVELOPPEMENT RURAL naturelles dans quatre sites : (i) Andapa (Région de   dollars de la Coalition pour le développement Sava), (ii) Marovoay (Région Boeny), (iii) la région de la riziculture en Afrique (CARD) /PHRD. Itasy, et (iv) le Lac Alaotra (Région Alaotra Mangoro). Il vise à traduire le potentiel d'irrigation considérable 3. Réalisation du projet et performance: de Madagascar en amélioration la productivité et les Le projet contribue à un certain nombre revenus sur site à travers une approche globale qui d'objectifs de haut niveau, comme indiqué met l'accent sur la réhabilitation des infrastructures dans la stratégie de la Banque mondiale pour d'irrigation, l'autonomisation des associations l'Afrique ("L'avenir de l'Afrique avec le soutien de d'utilisateurs d'eau (AUE ), le transfert de technologie la  Banque mondiale») ainsi que dans la Note de et une gestion innovante des bassins versants. stratégie intérimaire (Interim Strategic Note, ISN) pour Madagascar. En particulier, en augmentant Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar 44 | F i c h e tec h n i q u e Photo : © Felana Rajaonarivelo Photo : © Felana Rajaonarivelo Ils nous ont dit... Photo : © Felana Rajaonarivelo cc Rakotobe Andrianarivao Niry • Directeur régional du Développement Rural Le rendement rizicole la  productivité du riz dans certaines zones, productivité du riz, du report des travaux augmente grâce aux de 2,5t /ha à 4,8t /ha, le projet a augmenté d'entretien, et des faiblesses en matière de techniques dont le BVPI a fait le revenu de milliers de petits paysans, dont gestion de l’eau et des terres, afin d’établir la promotion. Par conséquent, beaucoup sont extrêmement pauvres, et il un nouveau cycle vertueux caractérisé par le niveau de vie des paysans permettra d'améliorer la compétitivité du pays une augmentation de la productivité du riz, augmente, et ils acquièrent dans ce secteur stratégique. L’augmentation un recouvrement intégral des coûts, un niveau un statut qui les distingue au de la productivité du riz a également contribué acceptable d’exploitation et de maintenance, sein de la communauté. à accroître la disponibilité de l'aliment de base et la gestion efficace de l’eau et de la terre. du pays. Le projet favorise l'intensification durable des  systèmes de production de riz dans En mettant l'accent à la fois sur les effets un  certain nombre de pôles de croissance à court terme et la viabilité à long terme, ruraux à fort potentiel clairement identifiés notamment par la création et le renforcement en soutenant les investissements dans des institutions, le projet a également augmenté l’infrastructure, la technologie, les ressources la résilience des bénéficiaires directs et du humaine set les institutions tout en clarifiant pays en général face à des chocs internes et les responsabilités, en fournissant un   cadre externes à la l'approvisionnement alimentaire. incitatif adéquat et en encourageant Plus précisément, le projet vise à contribuer la  responsabilisation. à briser le cercle vicieux actuel de la faible Photo : © Felana Rajaonarivelo La Banque mondiale en action à Madagascar | 45 F i c h e tec h n i q u e Réactiver la réforme foncière • Sur près de 10 millions de terrains que compte le pays, seulement 500.000 terrains étaient immatriculés en 2005. • La procédure d’immatriculation longue et coûteuse mise en place depuis près de 120 ans n’est plus adaptée à la forte augmentation de la population et l’individualisation du rapport à la terre. • En 2005, le gouvernement de Madagascar a entrepris une profonde réforme qui permet la délivrance de certificats fonciers les communes équipées d’un guichet foncier. A Madagascar, jusqu’en 2005, seul le titre Cette faillite du système foncier perturbe foncier pouvait garantir le droit de propriété selon le développement économique de Madagascar. un dispositif conçu durant la période coloniale. Elle provoque une incertitude généralisée A l’époque, l’idée était de limiter l’accès à dans les campagnes et dans les villes ce qui la propriété à quelques entrepreneurs au terme augmente le risque pour les investissements, d’une procédure d’immatriculation longue génère une prolifération de conflits, bloque et  coûteuse. 60 ans après l’Indépendance la fiscalité foncière et pénalise la décentralisation. et compte tenu d’une  forte augmentation de Cette  faible gouvernance foncière affecte autant la population et de l’individualisation du rapport le climat des affaires que le climat social. à la terre, cette procédure n’est plus adaptée à la demande croissante pour une reconnaissance En 2005, le gouvernement de Madagascar DEVELOPPEMENT RURAL écrite des   droits fonciers. Par ailleurs, a entrepris une profonde réforme de l’administration mise en place depuis près de sa  politique foncière basé sur un concept 120 ans pour gérer titres et domaines n’est innovant : les   terres occupées mais non plus en mesure de répondre à cette demande, immatriculées sont désormais considérées, faute de ressources humaines et financières non plus comme  parties du domaine privé de adéquates. Ainsi, sur près de 10 millions de l’Etat, mais comme des propriétés privées non terrains que compte le pays, seulement 500.000 titrées qui peuvent être formalisées non pas par terrains ont été immatriculés. Facteur aggravant, un titre foncier, mais par un certificat délivré les usagers formalisent rarement les transactions par les communes, dès qu’elles sont équipées foncières les jugeant compliquées et ainsi, d’un guichet foncier. Les certificats fonciers une grande partie des titres ne correspond plus délivrés à la suite d’une procédure locale de aux occupations réelles des terrains. reconnaissance contradictoire et ont une valeur juridique pratiquement identique à celle du titre. Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar 46 | F i c h e tec h n i q u e Cette réforme a connu un développement Mondiale ont essayé depuis 2012 d’améliorer extrêmement rapide : un tiers des communes la méthode avec deux objectifs : i/ réduire malgaches (500) sont maintenant équipées d’un le coût du certificat et ii/fournir aux communes guichet foncier. Elles ont enregistré 170.000 une  information sur  tous les terrains pour demandes et ont délivré 100.000 certificats! augmenter leurs  recettes fiscales. Le service public de gestion foncière s’est rapproché des gens. Il coûte environ $15 et est La nouvelle méthode consiste en remis en 6 mois quand le titre foncier s’obtient un  recensement exhaustif des terrains par des au bout de 6 ans pour un coût moyen proche agents de la Commune et du Fokontany en de $500. procédant hameau par hameau. Les  parcelles sont reportées sur le PLOF 5 et lors du Ce succès doit néanmoins être relativisé. recensement, il est demandé à chaque usager La  capacité des guichets fonciers n’a pas s’il veut un certificat. Les commissions de toujours permis de traiter les demandes reconnaissance locale ne sont plus nécessaires dans les délais prévus. Des certificats ont été et sont remplacées par une séance collective de attribués de manière irrégulière compte tenu de validation des terrains certifiés. problèmes de gouvernance, ou plus simplement de manque de d’outils et de compétences. Mais Cette approche à la fois systématique et à le constat le plus étonnant reste la faiblesse de la demande a permis une baisse significative du la demande en certificats fonciers dans certaines coût du certificat et a créé une opportunité pour communes (2 à 3 demandes / mois) ce qui les usagers. Elle a déclenché une explosion de peut remettre en cause la durabilité du guichet demandes de certificats : dans les 5 communes DEVELOPPEMENT RURAL foncier. Ces chiffres très faibles s’expliquent en pilotes, seulement 680 terrains avaient été titrés grande partie par une procédure de certification en 115 ans. Depuis 3 ans que les guichets à la  demande et au coup par coup alors que fonciers ont été ouverts dans ces communes, les  terrains objet de demande se trouvent 3.200 CF ont été délivrés et durant les 7 mois souvent éloignés les uns des autres. La démarche de l’opération pilote, ces communes ont délivré actuelle limite la performance du guichet foncier 23.300 CF ! Ces communes disposent en plus : les  déplacements de commissions avec d’informations pour organiser le recensement plusieurs membres pour la  reconnaissance de l’impôt foncier d’une manière exhaustive et d’un seul terrain prennent trop de temps et bien plus fiable que les déclarations fiscales mobilisent trop de gens, ce qui pèse sur le coût habituelles. du certificat. Le coût du certificat, même réduit, reste une dépense importante pour les ménages Ces opérations pilotes servent actuellement ruraux et la  sécurisation foncière passe après de modèles pour d’autres communes et pour de d’autres dépenses prioritaires. nouveaux programmes d’appui à la sécurisation foncière. Elles serviront également à réorienter Des opérations pilotes lancées par le  PNF 3 la réforme foncière malagasy. avec l’appui de l’AFD 4 et de la Banque eeRetrouvez ce reportage sous forme de video http://tv.discutons.net  RESULTATS • 546 guichets fonciers créés de 2005 à 2012 • 100.000 certificats fonciers délivrés La Banque mondiale en action à 11:25 Madagascar 3 Programme National Foncier Sécurisation foncière : la solution 4 Agence Française de Développement | 47 malgache 5  Plan Local d’Occupation Foncière Opération de certification foncière groupée‑ le témoignage de Bako Rabenandrasana, Reportage agricultrice à Behenjy. (Behenjy, avril 2013) - Il y a 20 ans environ, Heureusement, l’année dernière, la commune j’ai engagé les démarches nécessaires pour obtenir a initié une opération de certification groupée. un titre foncier. Mais les procédures étaient longues et La  commune a commencé par recenser toutes coûteuses. Il fallait que des agents du service foncier les  parcelles existantes sur son territoire. Ensuite, basé en ville se déplacent chez moi à la campagne. on a pu déposer tous ensemble une demande de C’était une charge financière supplémentaire. certificat foncier. J’ai encore hésité à ce moment. Ensuite, il fallait encore faire des  «  aller-retour » Certes, les coûts pour un certificat foncier ont bien en ville au service des domaines et topographique diminué mais une fois qu’on obtient son certificat, pour suivre l’évolution du dossier. Finalement, j’ai il  faudra aussi payer l’impôt foncier. J’avais peur abandonné l’idée d’obtenir un titre foncier pour que  ces impôts ne soient trop chers pour moi. Mais mon   terrain. C’était beaucoup trop cher pour moi. la commune a expliqué que l’impôt ne serait pas trop Et trop compliqué. élevé et finalement je ne dois payer chaque année que moins de 1000 ariary par parcelle. D’ailleurs Il y a quelques années, on a installé un guichet nous savons que cet argent servira à réhabiliter foncier dans la commune. Je ne savais pas notre école. DEVELOPPEMENT RURAL exactement ce qu’était un certificat foncier. On m’a dit que c’était un document officiel qui est traité ici La procédure de certificat foncier lors de cette à  la commune et qui atteste que le terrain appartient opération groupée est encore plus rapide et bien plus à une personne. Mais j’étais encore un peu réticente, simple. Tout se fait en même temps : la demande c’était tout nouveau ! de certificat, la reconnaissance locale et même la délivrance. Et surtout, c’est 5 fois moins cher ! J’ai alors attendu que d’autres personnes fassent J’ai donc déposé ma demande pendant la dernière une demande de certificat foncier. Je voulais voir opération, il y a 1 mois et demi, et aujourd’hui j’ai comment cela se passait exactement. Ce qui m’a déjà mon certificat foncier. le plus marquée, c’est qu’il n’était plus nécessaire que des géomètres ou autres agents du service Je compte maintenant demander un prêt auprès foncier se déplacent. Ce sont des personnes issues de l’institution de micro finance la plus proche. de la commune réunies dans une « commission Le  certificat foncier peut être considéré comme de reconnaissance locale » qui effectuent la visite garantie à l’emprunt. Je compte m’acheter des zébus sur terrain. Cette commission, accompagnée du et de nouvelles rizières. demandeur et de ses voisins, délimite le terrain qui fait objet de la demande. Je trouve cette procédure plus logique et plus simple. En effet, ce  sont les  habitants de la commune qui connaissent le plus la situation réelle de nos terres. Et comme les propriétaires des parcelles voisines sont présents Photo : © Stéphane Corduant lors de la  reconnaissance, il y a très peu de risque de litiges par la suite. Bref, je trouve que c’est très  efficace comme procédure. Elle ne  demande pas beaucoup de temps, et tout se fait à la commune !!! Mais même si un certificat foncier n’est pas très La Banque cher, je  n’avais encore pas assez d’argent pour mondiale en action à pouvoir faire une demande. Madagascar 48 | La Banque mondiale en action à travers le Projet de F i c h e tec h n i q u e gouvernance et développement institutionnel II (PGDI II) • Approbation du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale : 3 juin 2008 • Mise en vigueur du projet: 13 octobre 2008 • Date de clôture: 31 août 2014 • Financement : 30 millions de dollars. • Objectif de développement : Renforcer la gestion des finances publiques du bénéficiaire et la responsabilité sociale au niveau du gouvernement central et aux niveaux communaux. Contexte et objectifs. les  réformes de la  gestion des terres en vue Le projet est un prêt d'assistance technique d'améliorer, grâce à une  approche intégrée, visant à améliorer la gouvernance et à renforcer la  fiscalité communale, les  droits fonciers, la gestion les capacités dans le secteur public. L’Objectif de au niveau de l'administration locale et la redevabilité développement révisé du projet est de «renforcer sociale (essentiellement la  budgétisation participative la gestion des finances publiques du bénéficiaire et et les fiches d’évaluation communautaires). la responsabilité sociale au niveau du gouvernement Une sous-subvention financée par le crédit IDA6 a été central et des communes ». Le projet restructuré créée pour soutenir les  communes. La subvention porte sur: (i) l’appui aux initiatives en cours sur communautaire, estimée à 697.500 de dollars, la  gouvernance, la   transparence et la participation sera versée par le  Fonds de développement local ; et (ii) le renforcement des connaissances et de (FDL) pour appuyer le processus de budgétisation l'analyse pour informer les réformes futures en participative. Les  subventions communautaires visent matière de  gouvernance et du secteur public. à soutenir les activités de renforcement des capacités en matière de gestion des finances publiques Le projet a été restructuré en août 2012 et au   niveau local, en particulier la passation de prolongé jusqu'en juin 2014. Le projet restructuré, d'un marché. Le projet devrait atteindre 125 municipalités montant de 29 millions de dollars, est entré en vigueur et permettre d’enregistrer plus de 8.000 parcelles de en octobre 2012. La restructuration tient compte des terrain d’ici 2014. GOUVERNANCE changements importants dans le contexte du projet et a identifié les actions requises pour remédier aux Le succès des expériences précédentes en faibles résultats et retards encourus durant les trois matière de budgétisation participative, telle que premières années d'exécution du projet. soutenue par le projet, est reconnu sur le plan international. La commune minière d’Ampasy, dans Activités et Progrès. la région de Fort Dauphin, a reçu le prix « Excellence Le projet appuie l’élaboration d’un plan directeur Africaine en matière de mise en œuvre du Budget du Système intégré de gestion financière (SIGF) afin Participatif» lors du Sommet d'Africités à Dakar d'informer la prochaine génération de réformes, (Décembre 2012). Enfin, le projet vise à renforcer en étroite collaboration avec le gouvernement, les capacités d’institutions sélectionnées, telles la   Banque africaine de développement (BAD) et que l'Institut National de la Statistique (INSTAT) l'Union européenne (UE). Le projet met également et la  société civile. Il favorise également la gestion l'accent sur l’appui à des réformes transversales des connaissances à travers l'utilisation des TIC. spécifiques, telles que la décentralisation et 6  ’Association internationale de développement (IDA) est L l’institution du Groupe de la Banque mondiale en charge des pays pauvres Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar | 49 La commune d'Ampasy Nahampoana, une réussite exemplaire du budget participatif Reportage Photo : © NJaka Rajaonisaonina RESULTATS (Ampasy-Nahampoana, locale avec un point d'honneur sur Novembre 2012) - Avec le lancement la transparence, la participation et 3000 ménages d'un projet totalisant un investissement la redevabilité sociale. bénéficiaires d'environ 1 milliard USD destiné à 8 écoles publiques l'exploitation d'ilménite dans la Région Avec l'appui de la Banque primaires Anosy, Madagascar est entré dans mondiale, les communes bénéficiaires 2 collèges le  groupe des grands pays miniers en ont mis en place le budget participatif GOUVERNANCE d’enseignement 2005. Pour les communes d'extraction en tant qu'outil permettant une gestion général comme Ampasy Nahampoana, transparente des ristournes minières, 2 bus communaux ceci  signifie l'arrivée soudaine tout en permettant à la population de (photo du haut) d'une ristourne de l'ordre de entre 200 participer activement au processus 6 ponts 000 et 400 000 USD par an. Avec d'affectation de ces ressources 5 crèches ses  10250 habitants, le budget de nouvellement créées. Dès 2009, 31 maîtres d’écoles cette commune s'élevait à 6000 USD la  commune a montré une capacité 5 techniciens agricoles en 2005. L'augmentation conséquente très forte d'appropriation des valeurs 33 bourses scolaires du revenu de la commune a multiplié du processus budget participatif. Les 11 bornes fontaines les moyens à sa disposition mais pose premiers investissements ont été également le défi de la gouvernance orientés vers des infrastructures sociales et le désenclavement de la commune : eeRetrouvez ce reportage sous forme de video Écoles Publiques Primaires (EPP), http://tv.discutons.net  Collèges d'Enseignement Général (CEG), bus communaux, ponts routiers, centre de santé de base (CSB), crèches, subvention direct d'enseignants, bourses scolaires pour lycéens, etc. La commune a également La Banque procédé à la mise à niveau des autres mondiale 6 : 54 en action à infrastructures de service publique Madagascar de base, comme l'accès à l'eau Budget Participatif : outil de potable avec l'installation de pompes développement socio-économique 50 | local. Exemple d’Ampasy Nahampoana directement connectées sur le réseau public toiture. «  Nous sommes optimistes puisque ou encore la mise en place d'un système la commune nous soutiendra jusqu’à d'éclairage public. la commercialisation de nos produits » confie Damy Ranaivo. Reportage Un processus participatif pour appuyer les chaines de valeurs Un succès à vulgariser Ils nous ont dit... En 2012, la commune a introduit La redevance minière permet à Photo : © NJaka Rajaonisaonina une  innovation majeure au processus en la  commune de se concentrer pour mettant en place le projet « Fagnina » qui le moment sur la transformation des activités signifie consensus. Florentine, une rizicultrice de la communauté afin que celles-ci aient de Betaliny apprécie cette initiative : des impacts directs sur le niveau de vie des «  Notre  Maire est réellement attentive à ménages. A terme, la commune ambitionne de nos besoins et se montre soucieuse pour travailler sur la fiscalité locale. C'est un vaste chaque cas ». A l’issue des débats villageois chantier qui impactera à la fois sur la santé et communaux, il a été décidé de mettre financière à long terme de la commune mais en place deux activités génératrices de surtout sur l'éducation de la communauté cc Rondro revenus à savoir l’élevage porcin et la culture à la notion de « fiscalité et responsabilité Andriamahasoro vivrière. citoyenne » pour ne pas être trop dépendant • Maire de la Commune de la manne minière. d’Ampasy Nahampoana. Cette nouvelle phase du processus a pour « Tous les projets de objectif de favoriser un essor économique La commune d'Ampasy Nahampoana la commune sont le fruit équitable pour la population de la commune. illustre très bien le succès du budget d’une concertation avec Touchant près de 2000 ménages, ce nouveau participatif à Madagascar en ce sens que les citoyens et non projet procède par étapes allant de la  mise l’abnégation et la volonté de son maire d’une décision arbitraire à disposition des matières premières ont su trouver un écho très positif auprès des dirigeants locaux » jusqu'à l'appui à la commercialisation de du fokonolona. En collaboration avec le Fond la production. Plus précisément, la commune de développement local ou FDL, l'inter- fournit les intrants agricoles, un encadrement coopération suisse et les autres partenaires de technique complet et la  main d'œuvre. Madagascar, et l’appui de la Banque mondial Les bénéficiaires quant à eux assurent le suivi à travers le PGDI environ 200  communes des cultures et des  récoltes. Une  partie minières et non minières ont annoncé des récoltes est par la suite restituée à leur intérêt pour mettre en œuvre le budget la commune pour assurer une réserve participatif à Madagascar. La  commune communale de semence. Quant à l'élevage minière d’Ampasy-Nahampoana a reçu de porcs, la commune fournit les porcelets, le  prix « Excellence Africaine en matière de les provendes, le dallage et la menuiserie mise en œuvre du Budget Participatif» lors de la porcherie. Les éleveurs assurent du Sommet d’Africités à Dakar (Décembre le terrain pour la porcherie et les travaux de 2012). Photo : © NJaka Rajaonisaonina La Banque mondiale en action à Madagascar | 51 La Banque mondiale en action à Madagascar Photo : © Felana Rajaonarivelo 1 Photo : © Felana Rajaonarivelo Photo : © Felana Rajaonarivelo « Communiaction » 2 3 La communication fait partie intégrante des activités de la Banque mondiale à Madagascar. Elle peut prendre plusieurs formes, mais tendent toutes vers les mêmes objectifs : assurer la  dissémination des résultats de nos actions et Photo : © Erick Rabemananoro de nos travaux, consulter nos partenaires sur les  approches à adopter, et engager le dialogue sur  les problématiques de développement. Ces quelques exemples illustrent (1) les conférences en milieu scolaire (ici à l’Université 4 catholique de Madagascar) ; (2) les sessions «  Dialogue pour le développement » organisés dans les locaux de la Banque mondiale avec © Felana Rajaonarivelo © Felana Rajaonarivelo des représentants des partenaires techniques et financiers, de la société civile, du secteur privé, des universitaires et des médias ; (3) des échanges d’information et d’expérience avec les autres partenaires au développement, comme ici avec la  Coordinatrice résidente du Système des Nations 5 6 unies ; ou encore (4) les rencontres sur le terrain avec les communautés partenaires de nos projets. Enfin, la presse est régulièrement associée, à travers des points de presse ou (5) (6) des visites de terrain 52 | (ici à Toliara, sur un chantier de protection sociale). Pour en savoir plus…. Pour en savoir plus sur la Banque mondiale Pour en savoir plus sur la Banque mondiale de à Madagascar, nous vous invitons à visiter: manière plus large, nous vous invitons à visiter : La Banque mondiale »» son site internet en langue française e site corporate »» l en action à 88 http://www.banquemondiale.org/ 88http://www.banquemondiale.org Madagascar madagascar »» le site consacré à l’Afrique 88http://www.banquemondiale.org/afrique le site consacré à l’Association internationale de »»  développement (IDA) 88http://www.banquemondiale.org/ida/ Retrouvez la Banque mondiale sur les réseaux sociaux »» Sur Facebook 88https://www.facebook.com/BMAfrique »» Sur Twitter 88@Banquemondiale et @BM_Afrique En outre, nous collaborons avec un regroupement de citoyens et de membres de la société civile à Madagascar qui ont lancé l’initiative « Discutons ». Cette initiative a pour objectif d’encourager la population à placer les enjeux de développement au cœur des débats. Nous vous invitons à visiter : »» leur site internet 88http://www.discutons.net »» leur page Facebook 88https://www.facebook.com/Discutons | 53 Depuis 2012, une équipe d’une dizaine de communicateurs Derrière ces résultats, il y a une préparation qui se chiffre aux spécialités diverses s’est constituée pour collaborer à des milliers de kilomètres parcourus à travers le pays, sur des productions écrites et audio-visuelles concernant des centaines de photos, des dizaines d’heures de rushes l’action de la Banque mondiale et les  thèmes relatifs au vidéo, et surtout des centaines d’heures (dont plusieurs développement. A ce jour, elle a produit 5 brochures (dont nuits blanches) passées devant les écrans d’ordinateurs à celle que vous tenez entre vos mains), 13 vidéos, trois écrire des textes, monter des films, traiter des illustrations, expositions, ainsi qu’un site internet et une page Facebook mettre en page des documents et bâtir des plateformes de consacrés aux enjeux de développement de Madagascar. communication électronique. Photo : © Felana Rajaonarivelo Photo : © Felana Rajaonarivelo Disclaimer Les documents de travail de la Banque mondiale sont publiés représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données pour faire connaître les résultats des travaux de la Banque mondiale à citées et décline toute responsabilité quant aux conséquences de la   communauté de développement dans les meilleurs délais possibles. leur utilisation. Le contenu de cette publication fait l’objet d’un copyright. Ce  document n’a donc pas été imprimé selon les méthodes employées La copie et/ou la transmission de passages ou de l’ensemble de pour les textes officiels. Certaines sources citées dans le texte peuvent être la publication sans autorisation peut être une violation de la loi en vigueur. des documents officieux qui ne sont pas à la disposition du public. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses travaux et accorde Les constatations, interprétations et conclusions qu’on trouvera normalement cette autorisation sans tarder et, si la reproduction répond à dans le présent rapport n’engagent que les auteurs et ne doivent être des fins non commerciales, à titre gratuit. attribuées en aucune manière à la Banque mondiale, à ses institutions Pour toutes requêtes, veuillez-vous adresser au bureau de la Banque alliées ou aux membres de son Conseil d’Administration, ni aux pays qu’ils mondiale à Madagascar. Banque mondiale - Bureau de Madagascar Rue Andriamifidy L. Razafimanantsoa Anosy BP 4140 Antananarivo (101) - Madagascar Sites internet : www.worldbank.org/madagascar et http://www.banquemondiale.org/madagascar E-mail : wbmadagascar@worldbank.org 54 | Photo : © Felana Rajaonarivelo Photo : © Felana Rajaonarivelo Photo : © Tqhinq Pqtrick Production  nité Communication, AFRSC, Banque mondiale (Madagascar) U Conception et Coordination Erick Rabemananoro  Collaboration et Traductions Olivia Rakotomalala Contributions aux textes  H aleh Bridi, Hajarivony Andriamarofara, Philippe Auffret, Thomas Buckley, Fadila Caillaud, Jean-Christophe Carret, Michael Engman, Mylène Faure, Anne-Lucie Lefebvre, Alain d’Hoore, Rémi Pelon, Jumana Quamruddin, Voahirana Rajoela, Noroarisoa Rabefaniraka, Ellena Rabeson, Andry Rakotoarisoa, Nelly Rakoto-Tiana , Harisoa Rasolonjatovo, Josiane Raveloarison, Rado Razafimandimby, Ziva Razafintsalama, Giovanni Ruta, André Teyssier, Reportages  E rick Rabemananoro, Toky Rajaona, Sedra Ramiandrisoa, Stéphane Corduant, Yves Bebe Andriamaro, avec la collaboration des équipes du FID, du PIC, du PNNC, du BVPI, du PE3, du PGDI, ainsi que celles du Ministère de l’éducation nationale, de l’ARM et de MNP. Photos Felana Rajaonarivelo, Njaka Rajaonisaona, Rindra Ramasomanana, Tariq Zehawi, Rio Tinto,  Three Shells, BNGRC, BRGM, DPV, Tahina Patrick, Erick Rabemananoro Design graphique R akotomanana Andriantoavina P.  Support administratif H ery Rakotondrazaka, Iolinjaka Razamahefa, Miora Raberahona, Rondromalala Raharimahefa,  Lalaina Rasoloharison, Tiana Rakotondraibe, Sonya Rakotonirina, Rondro Rajaobelison, Franck Andrianjatovo, Jérémie Rakotonatoandro, Nirina Rakontondrasoa, Lucien Randrianjohanisoa Banque mondiale - Madagascar, 2013 Photo : © Felana Rajaonarivelo Equipes de pays Madagascar-Maurice-Seychelles-Comores (Mai 2013)