TRADUCTION NON OFFICIELLE DU TEXTE ANGLAIS ORIGINAL QUI SEUL FAIT FOI Document de la Banque mondiale RÉSERVÉ À L’USAGE OFFICIEL Rapport n° : 73399-MA DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET RELATIF À UN PROJET DE DON DU FONDS POUR L’ENVIRONNEMENT MONDIAL D’UN MONTANT DE 6,44 MILLIONS DE DOLLARS AU ROYAUME DU MAROC POUR LE PROJET AGRICULTURE SOLIDAIRE ET INTÉGRÉE 19 février 2013 Département Développement Durable Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Ce document est mis à la disposition du public avant examen par le Conseil. Cela ne signifie pas un résultat présumé. Ce document peut être révisé après examen par le Conseil. Le document actualisé sera rendu public conformément à la politique d’accès à l’information de la Banque mondiale. Le présent rapport a été établi dans sa version originale en anglais sous le titre : Project Appraisal Document on a Proposed Global Environment Facility Trust Fund Grant to The Kingdom Of Morocco for a Social and Integrated Agriculture Project ; February 19, 2013. En cas de divergence entre le texte original en anglais et cette traduction, c’est le texte original en anglais qui prévaudra. Son contenu ne peut être divulgué sans l’autorisation de la Banque mondiale. TAUX DE CHANGE (Taux de change en vigueur le 21 décembre 2012) Unité monétaire = Dirham marocain (MAD) 8,44 MAD = 1 USD 0,12 USD = 1 MAD EXERCICE BUDGÉTAIRE 1er janvier – 31 décembre ABRÉVIATIONS ET SIGLES ADA Agence pour le développement agricole AON Appel d’offres national ASIMA Agriculture solidaire et intégrée au Maroc AT Assistance technique BIRD Banque internationale pour la reconstruction et le développement CPS Cadre de partenariat stratégique CRPII Centre des ressources Pilier II CT Centre des travaux DAO Dossiers types d’appel d’offres DB Direction du budget DEFR Direction de l’enseignement, la formation et la recherche DELP Programme pour l’amélioration des écosystèmes et des moyens de subsistance dans les déserts DF Direction financière DPA Direction provinciale de l’agriculture DPL Prêt à l’appui de la politique de développement DRA Direction régionale de l’agriculture DSS Direction de la stratégie et des statistiques ECIES Étude cadre des impacts environnementaux et sociaux EFP États financiers du projet EIES Étude d’impact environnemental et social FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FDA Fonds de développement agricole FEM Fonds pour l’environnement mondial FSCC Fonds spécial pour les changements climatiques GID Système de gestion intégrée de la dépense GIZC Gestion intégrée des zones côtières GM Gouvernement du Maroc IDA Association internationale de développement INRA Institut national de la recherche agronomique IUFR Rapports financiers intermédiaires non audités MAD Dirham marocain MAPM Ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime ii MEF Ministère de l’Économie et des finances MENA Région Moyen-Orient et Afrique du Nord MEP Manuel d’exécution du projet MTH Marrakech-Tensift-Al Haouz ODP Objectif de développement du projet ONCA Office national du conseil agricole OPA Organisation professionnelle agricole ORMVA Office régional de mise en valeur agricole PAR Plan agricole régional PAM Plantes aromatiques et médicinales PGE Plan de gestion environnementale PIB Produit intérieur brut PICCPMV Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert PMV Plan Maroc Vert RD Relevé de dépenses S&E Suivi et évaluation SBQC Sélection basée sur la qualité et le coût SMD Souss-Massa-Drâa SQC Sélection fondée sur les qualifications des consultants TGR Trésorerie générale du Royaume Vice-président régional : Inger Andersen Directeur des opérations : Neil Simon M. Gray Directeur sectoriel : Junaid Kamal Ahmad Responsable sectoriel : Lia Sieghart (par intérim) Chef de projet : Gabriella Izzi iii ROYAUME DU MAROC Agriculture solidaire et intégrée TABLE DES MATIÈRES Page I. CONTEXTE STRATÉGIQUE .........................................................................................1 A. Contexte national .......................................................................................................... 1 B. Contexte sectoriel et institutionnel................................................................................ 3 C. Contribution du projet à des objectifs plus élevés ........................................................ 7 II. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET ..................................................11 A. ODP............................................................................................................................. 11 1. Bénéficiaires du projet .......................................................................................... 11 2. Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP ......................................................... 12 III. DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................12 A. Composantes du projet ................................................................................................ 12 B. Financement du projet................................................................................................. 13 1. Instrument de financement .................................................................................... 13 2. Coût et financement du projet ............................................................................... 13 C. Leçons tirées et intégrées dans la conception du projet .............................................. 13 IV. MISE EN ŒUVRE ..........................................................................................................16 A. Dispositifs institutionnels et de mise en œuvre........................................................... 16 B. Suivi et évaluation des résultats .................................................................................. 17 C. Durabilité .................................................................................................................... 17 V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION ..................................18 A. Tableau récapitulatif de l’évaluation des risques ........................................................ 18 B. Justification de l’évaluation globale du risque............................................................ 18 VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION ....................................................................................19 A. Analyse économique et financière .............................................................................. 19 B. Aspects techniques ...................................................................................................... 20 C. Gestion financière ....................................................................................................... 20 D. Passation des marchés ................................................................................................. 21 iv E. Aspects sociaux (y compris sauvegardes)................................................................... 22 F. Aspects environnementaux (y compris sauvegardes) ................................................. 23 Annexe 1 : Cadre de résultats et suivi ........................................................................................24 Annexe 2 : Description détaillée du projet ...............................................................................27 Annexe 3 : Modalités de mise en œuvre .....................................................................................36 Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (CERO) ........................................54 Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre ..............................................................................57 Annexe 6 : Analyse des coûts supplémentaires .........................................................................60 Annexe 7 : Projets Pilier II ..........................................................................................................64 v DONNÉES DU DEP Royaume du Maroc Agriculture solidaire et intégrée au Maroc (P129774) DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD MNSAR Rapport N° : 73399-MA Informations de base Numéro d’identification Instrument de Catégorie ÉE : Chef d’équipe du Projet financement P129774 Prêt d’investissement B - Évaluation partielle Gabriella Izzi spécifique Date de début de la mise en œuvre du projet Date de fin de la mise en œuvre du projet 12 mars 2013 30 juin 2017 Date prévue d’entrée en vigueur Date prévue de clôture 1er mai 2013 31 décembre 2017 Conjoint SFI Non Responsable sectoriel Directeur sectoriel Directeur des opérations Vice-président régional Lia Sieghart Junaid Kamal Ahmad Neil Simon M. Gray Inger Andersen (par intérim) Bénéficiaire : Gouvernement du Maroc Organisme responsable : Agence pour le développement agricole (ADA) Contact : Ahmed Hajjaji Titre : Directeur général N° de téléphone : (212) 537 573801 Email : a.hajjaji@ada.gov.ma Données sur le financement du projet (millions USD) [ ] Prêt [X] Don [ ] Autre [ ] Crédit [ ] Garantie Pour Prêts/Crédits/Autres Coût total du Projet (millions USD) : 41,98 Financement total de la 0,00 Banque (millions USD) : vi Source de financement Montant (millions USD) EMPRUNTEUR/BÉNÉFICIAIRE 35,54 Fonds pour l’environnement mondial (FEM) 6,44 Total 41,98 Décaissements prévus (en millions de dollars) Exercice 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Annuel 0,00 0,30 0,90 1,40 2,60 1,24 En cumul 0,00 0,30 1,20 2,60 5,20 6,44 Objectif(s) environnemental global L’Objectif de développement du projet (ODP/OEG) est de renforcer la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets visant des petits agriculteurs situés dans des zones marginales ciblées dans la zone du projet. Composantes Nom de la composante Coût (millions USD) Composante 1 : Développement des capacités d’institutions publiques et 1,32 privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité Composante 2 : Transfert de mesures de conservation des sols et de la 5,12 biodiversité auprès de petits agriculteurs Conformité Politique Le Projet est-il conforme à la SAP en termes de contenu ou d’autres Oui [ ] Non [ X ] aspects significatifs ? Le projet requiert-il des dérogations aux politiques de la Banque ? Oui [ ] Non [ X ] Ont-elles été approuvées par la Direction de la Banque ? Oui [ ] Non [ X ] Le Conseil a-t-il été sollicité pour une quelconque dérogation aux Oui [ ] Non [ X ] politiques de la Banque ? Le projet satisfait-il aux critères régionaux de préparation à l’exécution ? Oui [ X ] Non [ ] Politiques de sauvegarde déclenchées par le projet Oui Non Évaluation environnementale (PO/PB 4.01) X Habitats naturels (PO/PB 4.04) X Forêts (PO/PB 4.36) X Lutte antiparasitaire (PO 4.09) X Patrimoine culturel physique (PO/PB 4.11) X Populations autochtones (PO/PB 4.10) X vii Réinstallation involontaire (PO/PB 4.12) X Sécurité des barrages (PO/PB 4.37) X Projets affectant les eaux internationales (PO/PB 7.50) X Projets dans des zones en litige (PO/PB 7.60) X Clauses légales (i) Le Bénéficiaire prend les dispositions nécessaires pour que l’Entité d’Exécution du Projet soit chargée de la coordination générale de l’exécution du Projet. Le Bénéficiaire attribue au MAPM (par l’intermédiaire de ses DPA couvrant la Zone du Projet, appuyées par les DRA et CT concernés), avec l’aide de l’Entité d’Exécution Projet, la responsabilité générale de l’exécution de la Partie 2 du Projet. À cet effet, le Bénéficiaire veille à ce que les DPA, DRA et CT couvrant la Zone du Projet demeurent opérationnels à tout moment pendant l’exécution du Projet et qu’ils soient dotés d’un personnel qualifié et de ressources adéquates. (ii) Le Bénéficiaire veille à ce que les DPA couvrant la Zone du Projet fournissent à l’Entité d’Exécution du Projet par l’intermédiaire des DRA couvrant la Zone du Projet : i) au plus tard quinze (15) jours après la fin de chaque semestre calendaire, toutes les informations nécessaires concernant l’exécution de la Partie 2 du Projet pour permettre à l’Entité d’Exécution du Projet de préparer le Rapport du Projet couvrant chaque semestre ; ii) au plus tard quinze (15) jours après la fin de chaque semestre calendaire, toutes les informations nécessaires concernant l’exécution de la Partie 2 du Projet pour permettre à l’Entité d’Exécution du Projet de préparer le rapport financier intérimaire non audité couvrant chaque semestre calendaire ; et iii) au plus tard deux (2) mois après la fin de chaque exercice du Bénéficiaire, toutes les informations nécessaires pour permettre à l’Entité d’Exécution du Projet de préparer les États Financiers du Bénéficiaire pour le Projet. (iii)Le Bénéficiaire prend toutes les mesures nécessaires pour exécuter la Partie 2 du Projet conformément aux dispositions du Manuel d’Exécution du Projet. Le Bénéficiaire n’amende, ni suspend, ni n’abroge, ni annule l’une quelconque des dispositions du Manuel d’Exécution du Projet, n’y ni fait dérogation, sans l’approbation préalable de la Banque Mondiale. (iv) Le Bénéficiaire veille à ce que chaque Projet Pilier II au titre duquel un Sous-Projet doit être exécuté, soit réalisé de manière appropriée. (v) Le Bénéficiaire veille à ce que le MAPM : i) diffuse des informations pertinentes au sujet de chaque Sous-Projet et de chaque Projet Pilier II au titre duquel un Sous-Projet doit être exécuté sur des panneaux d’information installés dans les bureaux locaux du MAPM ; et ii) actualise chaque semestre lesdites informations sur les panneaux d’information. (vi) Le Bénéficiaire veille à ce que les Sous-Projets, y compris le calendrier d’exécution et le coût estimatif des activités devant être réalisées dans le cadre desdits Sous-Projets, autres que ceux qui sont déjà mentionnés dans le Manuel d’Exécution du Projet soient sélectionnés par l’Entité d’Exécution du Projet en consultation avec les DPA et DRA concernées couvrant la Zone du Projet conformément aux critères et procédures énoncés dans le Manuel d’Exécution du Projet. (vii) Pour faciliter l’exécution de la Partie 1 du Projet, le Bénéficiaire met les fonds du Don affectés à la Catégorie 1 du tableau figurant à la Section IV.A.2 de la présente Annexe à la viii disposition de l’Entité d’Exécution du Projet à titre de don dans le cadre d’un accord subsidiaire (l’« Accord Subsidiaire ») entre le Bénéficiaire et l’Entité d’Exécution du Projet, à des termes et conditions approuvées par la Banque Mondiale. (viii) Le Bénéficiaire exerce les droits que lui confère l’Accord Subsidiaire de manière à protéger ses intérêts et ceux de la Banque Mondiale et à réaliser les objectifs du Don. À moins que la Banque Mondiale n’en convienne autrement, le Bénéficiaire n’amende, ni suspend, ni n’abroge, ni annule l’Accord Subsidiaire, ou l’une quelconque de ses dispositions, ni n’y fait dérogation. (ix) Le Bénéficiaire : i) exécute la Partie 2 du Projet conformément aux dispositions de la ECIES et des EIES ou PGE ; ii) n’amende, ni suspend, ni n’abroge, ni annule l’une quelconque des dispositions de la ECIES et des EIES ou PGE, ni n’y fait dérogation ou n’aliène les droits et obligations y afférents sans l’autorisation préalable de la Banque Mondiale ; et iii) veille à ce que toute information pertinente concernant l’application des dispositions de la ECIES et des EIES ou PGE (y compris des informations sur la minimisation d’effets négatifs potentiels) soit dûment incluse dans les Rapports de Projet visés à la Section II.A.1 de la présente Annexe 2. (x) Le Bénéficiaire veille à ce qu’aucun Sous-Projet ne soit exécuté avant que ledit Sous-Projet ait été évalué et avant qu’il ait été déterminé, conformément à la ECIES, s’il convient de réaliser une EIES ou un PGE au sujet du Sous-Projet concerné et, dans l’affirmative, veille que à ce que ladite EIES ou ledit PGE soit : i) préparé par l’Entité d’Exécution du Projet ; ii) approuvé par le MAPM après que l’Entité d’Exécution du Projet a pris les mesures requises, dont la forme et le fond sont jugés satisfaisants par la Banque Mondiale, pour tenir compte des informations en retour ou des commentaires présentés par la Banque Mondiale ; et iii) mis à la disposition du public. (xi) Le Bénéficiaire veille à ce qu’aucune Réinstallation n’ait lieu dans le cadre du Projet. (xii) Si un terrain privé est volontairement cédé ou temporairement occupé aux fins de l’exécution d’un Sous-Projet avec l’accord officiel du propriétaire dudit terrain, le Bénéficiaire veille à ce que : i) ladite cession ou occupation temporaire n’entraîne aucune Réinstallation ; ii) ladite cession ou occupation temporaire soit effectuée conformément aux dispositions de la législation du Bénéficiaire et du Manuel d’Exécution du Projet ; et iii) la forme et le fond de ladite cession ou occupation temporaire soient jugés satisfaisants par la Banque Mondiale. (xiii) L’Entité d’Exécution du Projet est globalement responsable de l’exécution de la Partie 1 du Projet et de la coordination générale du Projet. À cet effet, l’Entité d’Exécution du Projet veille à ce que soient maintenus à tout moment pendant l’exécution du Projet un personnel qualifié et des ressources adéquates. (xiv) L’Entité d’Exécution du Projet prend toutes les mesures nécessaires pour exécuter la Partie 1 du Projet conformément aux dispositions du Manuel d’Exécution du Projet. L’Entité d’Exécution du Projet n’amende, ni suspend, ni n’abroge, ni annule l’une quelconque des dispositions du Manuel d’Exécution du Projet, n’y ni fait dérogation sans l’accord préalable de la Banque Mondiale. (xv) L’Entité d’Exécution du Projet sélectionne le Sous-Projet en consultation avec les DPA et les DRA couvrant la Zone du Projet conformément aux critères et procédures énoncés dans le Manuel d’Exécution du Projet. (xvi) S’il a été déterminé, conformément à la ECIES, qu’il convient de réaliser une EIES ou un PGE spécifique à un site au sujet du Sous-Projet concerné, l’Entité d’Exécution du ix Projet : i) prépare ladite EIES ou ledit PGE ; ii) soumet ladite EIES ou ledit PGE à l’approbation du MAPM après avoir pris les mesures requises pour tenir compte des informations en retour ou des commentaires présentés par la Banque Mondiale ; et iii) met ladite EIES ou ledit PGE à la disposition du public. (xvii) L’Entité d’Exécution du Projet veille à ce qu’aucune Réinstallation n’ait lieu dans le cadre du Projet. (xviii) Si un terrain privé est volontairement cédé ou temporairement occupé aux fins de l’exécution d’un Sous-Projet avec l’accord officiel du propriétaire dudit terrain, l’Entité d’Exécution du Projet veille à ce que : i) ladite cession ou occupation temporaire n’entraîne aucune Réinstallation ; ii) ladite cession ou occupation temporaire soit effectuée conformément aux dispositions de la législation du Bénéficiaire et du Manuel d’Exécution du Projet ; et iii) la forme et le fond de ladite cession ou occupation temporaire soient jugés satisfaisants par la Banque Mondiale. Conditions d’entrée en vigueur (i) Le Manuel d’Exécution du Projet, jugé satisfaisant par la Banque Mondiale, a été adopté par le Bénéficiaire et l’Entité d’Exécution du Projet et est affiché sur le site web de l’Entité d’Exécution du Projet [Accord de Don Article V 5.01 (a)]. (ii) La signature et la remise de l’Accord de Projet au nom de l’Entité d’Exécution du Projet ont été dûment autorisées conformément aux normes administratives et statutaires qui leur sont applicables [Accord de Don Article V 5.01 (b)]. (iii)L’Accord Subsidiaire visé à la Section I.C de l’Annexe 2 de l’Accord de Don a été signé au nom du Bénéficiaire et de l’Entité d’Exécution du Projet [Accord de Don Article V 5.01 (c)]. (iv) L’Entité d’Exécution du Projet a recruté un spécialiste de la gestion financière conformément aux dispositions de la Section III.C de l’Annexe 2 de l’Accord de Don [Accord de Don Article V 5.01 (d)]. Composition de l’équipe Équipe de la Banque Nom Titre Spécialisation Gabriella Izzi Spécialiste de l’agriculture Chef d’équipe Mohamed Medouar Spécialiste principal du Spécialiste principal du développement développement rural rural Michelle L. Battat Consultant E T Consultant E T Lamyae Hanafi Spécialiste de la gestion financière Spécialiste de la gestion financière Benzakour Laila Moudden Assistante des opérations Assistante des opérations Abdoulaye Keita Spécialiste principal de la passation Spécialiste principal de la passation de de marchés marchés Andrew Michael Losos Spécialiste de l’environnement Spécialiste de l’environnement Jean-Charles de Daruvar Juriste principal Juriste principal Diala Makdssi Afram Jeune expert auprès de la Banque Conseiller juridique x mondiale Hassine Hedda Chargé des finances Chargé des finances Marie A. F. How Yew Assistante programme langues Assistante programme langues Kin Khadija Faridi Consultant E T Consultant E T Soumia Driouch Assistante programme Assistante programme Personnel n’appartenant pas à la Banque Nom Titre Tél. bureau Ville Concepcion Del Castillo Spécialiste des questions sociales Lieux Pays Première division Lieu Prévu Réel Observations administrative Royaume du Région de Région de X Maroc Marrakech-Tensift- Marrakech-Tensift- Al Haouz Al Haouz Royaume du Région de Souss- Région de Souss- X Maroc Massa-Drâa Massa-Drâa Données institutionnelles Conseil sectoriel Agriculture et développement rural Secteurs/changement climatique Secteur (maximum 5 et le pourcentage total doit être égal à 100) Secteur principal Secteur % Avantages Avantages connexes de connexes de l’adaptation % l’atténuation % Agriculture, pêche et foresterie Vulgarisation et 35 recherche agricoles Agriculture, pêche et foresterie Secteur Agriculture, 35 pêche et foresterie Agriculture, pêche et foresterie Cultures 15 Agriculture, pêche et foresterie Production animale 15 Total 100 Je certifie qu’il n’y a pas d’informations sur les avantages connexes de l’adaptation et de l’atténuation du changement climatique applicables à ce projet. xi Thèmes Thème (maximum 5 et le pourcentage total doit être égal à 100) Thème principal Thème % Développement rural Autre développement rural 70 Dév. social/problématique hommes- Inclusion sociale 30 femmes/inclusion Total 100 xii I. CONTEXTE STRATÉGIQUE A. Contexte national 1. Au cours de la dernière décennie, le Maroc a connu des changements politiques importants. Le Maroc fait face à de nombreux enjeux similaires à ceux de ses voisins, tels que l’exclusion sociale et économique, l’inégalité croissante, le chômage et les disparités entre les sexes. Le Maroc avait toutefois déjà entrepris d’amples réformes, avant même que ne se déclenchent le Printemps arabe et les révolutions de la Tunisie, de l’Égypte et d’autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. L’engagement du gouvernement à faire des réformes a été réaffirmé et appuyé par la population par un référendum constitutionnel le 1er juillet 2011. La nouvelle constitution ouvre la voie à une société plus ouverte et plus démocratique, à l’égalité entre les hommes et les femmes et à la mise en place de mécanismes permettant d’édifier un État de droit et des institutions modernes, et appelle à poursuivre le processus de décentralisation. Le Gouvernement du Maroc (GM) est déterminé à poursuivre ces réformes de manière transparente et participative. 2. L’agriculture constitue un atout important pour l’économie marocaine, mais le secteur est en proie à une disparité intrinsèque entre les grandes exploitations à vocation commerciale et les petits exploitants. Le secteur représente en moyenne1 15 % du Produit intérieur brut (PIB), 23 % des exportations et emploie près de la moitié de la population active. La moitié du PIB agricole du Maroc et 75 % de ses exportations agricoles sont générées par un groupe d’agriculteurs commerciaux, restreint mais très efficace, produisant des cultures de haute valeur commerciale pour les marchés internationaux et du lait pour la consommation nationale. L’autre moitié de la production agricole du Maroc vient de petits exploitants agricoles à faible productivité2 pratiquant essentiellement des cultures pluviales sur des terres situées dans les zones marginales caractérisées par des conditions agroclimatiques moins favorables 3, des infrastructures de base limitées, un accès difficile et des services agricoles peu satisfaisants. La répartition des terres est inégale, avec des petits exploitants représentant 70 % des exploitations agricoles, mais seulement 26 % des terres cultivées. 3. La dégradation des sols est un défi important pour le Maroc, avec un coût annuel de 134 millions de dollars. Les terres sont à 93 % arides et semi-arides et les sols sont fragiles en raison de leur teneur en matières organiques inférieure à 2 %. Le taux d’érosion du Maroc est élevé : les pertes moyennes de sol par kilomètre carré dépassent 500 tonnes par an dans les montagnes du haut Atlas, et vont jusqu’à 2 000 tonnes par kilomètre carré par an dans le Rif. La surexploitation et la gestion non durable des terres cultivées et des pâturages peuvent dégrader les sols, réduire les rendements des cultures et du fourrage et la viabilité à long terme (Tableau 1). Le Maroc est vulnérable aux sécheresses et son développement agricole est de plus en plus 1 La contribution du secteur agricole au PIB dépend fortement du niveau des précipitations. Les sécheresses sont extrêmement coûteuses : la sécheresse de 1994/1995 a fait chuter de 45 % le PIB agricole, et de près de 8 % le PIB global. (Royaume du Maroc : Changement climatique et agriculture : Impacts et implications politiques. Rapport n° 54354 – MA. Banque mondiale. Juin 2011.) 2 Moins de 5 hectares. 3 Les termes « zones marginales », « zones arides et semi-arides » et « déserts » sont utilisés dans le présent document comme des synonymes. 1 entravé par la diminution des ressources et par des services inadéquats dans les zones marginales. Environ 2 millions d’hectares de terres souffrent d’érosion hydrique, avec une dégradation totale annuelle de 3 000 tonnes par kilomètre carré. Tableau 1 : Gravité de la dégradation des terres cultivées au Maroc Pourcentage de terres Superficie dans la catégorie (à Dégradation (milliers ha) l’exclusion des provinces sahariennes) Aucune 2 000 5 Faible Faible réduction de la productivité 4 200 9 Modéré Réduction considérable de la productivité 29 700 67 Les fonctions biologiques du sol sont Forte largement détruites, sans possibilité de 6 300 14 remise en état et d’utilisation Les fonctions biologiques du sol sont Très forte fortement détruites, les sols sont 2 400 5 irrécupérables TOTAL 44 600 100 Source : FAO, 2000 modifié. 4. La dégradation de l’environnement est l’une des principales menaces pesant sur la riche biodiversité du Maroc. Grâce à la variété de ses écosystèmes, le Maroc est le pays méditerranéen le plus riche en faune4. Sa biodiversité est toutefois menacée par la détérioration des écosystèmes. Le surpâturage, la surexploitation agricole, l’urbanisation accrue et l’augmentation du tourisme contribuent tous à la disparition d’espèces animales et végétales locales. En outre, 30 000 hectares de couvert végétal sont perdus chaque année, ce qui a des implications importantes pour les espèces qu’il protège. La pollution agricole résultant de l’utilisation d’engrais et de pesticides peut aussi entraîner une dégradation de la biodiversité locale, tandis que l’introduction d’espèces étrangères dans les écosystèmes du Maroc risque de concurrencer les germoplasmes indigènes. 5. Les petits agriculteurs se trouvent confrontés aux défis de la pauvreté, la marginalisation et la dégradation de l’environnement. La pauvreté au Maroc demeure essentiellement un phénomène rural5, avec l’écart des niveaux de vie entre les zones rurales et urbaines le plus élevé de la région MENA. Dans les zones marginales, caractérisées par la faiblesse et l’irrégularité des précipitations6 et un accès limité à l’irrigation, les petits agriculteurs 4 Les écosystèmes du Maroc sont très variés et vont des forêts de montagne et de plaine, prairies et zones humides aux lagunes côtières et aux milieux marins. La Faune marocaine serait composée de 550 vertébrés avec 101 espèces de mammifères et 22 espèces endémiques de reptiles et amphibiens. 5 Bien que la pauvreté rurale ait reculé, passant de 25 % en 2001 à 12 % en 2008, la pauvreté demeure un phénomène essentiellement rural. Près de la moitié de la population réside en zone rurale, mais 70 % des pauvres appartiennent au monde rural au Maroc. Les taux de pauvreté des zones rurales sont près de 3 fois plus élevés que ceux des zones urbaines. 6 Le Maroc a des précipitations annuelles et saisonnières très variables, ce qui est caractéristique des régions arides et semi-arides. Le coefficient de variation de la pluviométrie annuelle varie entre 25 % dans les régions à proximité de l’océan Atlantique et plus de 100 % dans les zones marginales à proximité du Sahara. Le coefficient de variation est le rapport entre l’écart type et la moyenne, en pourcentage. Une valeur de 100 % indique que la pluviométrie est extrêmement variable, avec l’écart type des valeurs annuelles égal à la moyenne historique. 2 ne sont pas enclins à engager leurs ressources financières limitées dans l’achat d’intrants agricoles en raison du risque de faible productivité. L’expertise des technologies de pointe est rare, car les agriculteurs sont souvent âgés et analphabètes7 et n’ont qu’un accès limité aux services agricoles. Bon nombre de ces agriculteurs sont des femmes pauvres et analphabètes : la participation de la population féminine aux activités agricoles atteint environ 57 % au Maroc avec une répartition du travail agricole entre les hommes, les femmes et les enfants estimée respectivement à 42 %, 45 % et 14 %8. La taille limitée des exploitations, le niveau d’organisation faible des agriculteurs dans certaines régions, le mauvais niveau de qualité des produits agricoles et l’accès limité au marché sont également des causes de faiblesse des revenus. Veillant surtout à assurer leurs moyens de subsistance à court terme, les petits agriculteurs ont tendance à adopter des pratiques de surexploitation et de gestion non durable des terres agricoles, au détriment des techniques de gestion des terres à long terme. Il en résulte une dégradation environnementale et des pertes de biodiversité qui risquent de menacer la capacité de production des régions marginales et d’accentuer l’enfermement des petits fermiers dans un cycle vicieux de pauvreté. B. Contexte sectoriel et institutionnel 6. Le Plan Maroc Vert (PMV) est la stratégie agricole nationale pour la période 2008- 2020. Il vise à doubler la valorisation du secteur de l’agriculture et à créer 1,5 million d’emplois. Le GM a engagé un changement de paradigme, passant d’une stratégie de haute protection de l’agriculture avec un objectif d’autosuffisance à une stratégie dynamique, plus orientée vers le marché, mettant l’accent sur l’intégration de la valeur ajoutée tout au long de la filière agroalimentaire afin de créer de meilleures opportunités pour les petits et grands agriculteurs. Le PMV fournit une feuille de route pour la mise en œuvre d’une série de réformes systémiques du secteur public et d’investissements permettant d’atteindre ces objectifs. Il repose sur deux Piliers, reflétant la division dualiste de l’agriculture marocaine : Le Pilier I appuie l’intégration des agriculteurs commerciaux sur les marchés nationaux et internationaux, tandis que le Pilier II est centré sur une agriculture solidaire visant les petits agriculteurs. Près de 550 projets ciblant 855 000 petits agriculteurs devraient être mis en œuvre par le Pilier II9 dans l’ensemble du Maroc d’ici à 2020. C’est un investissement total de 2,37 milliards de dollars, dont les trois quarts seront financés par des investissements publics, le reste à la charge des bénéficiaires. Les projets Pilier II encouragent l’intensification, la reconversion et la diversification des cultures ; ils financent l’installation d’unités de transformation et de stockage sur place et certains intrants agricoles ; ils appuient le développement des capacités et encouragent la participation, l’organisation des agriculteurs et leurs relations avec le marché (voir l’Annexe 7). 7. Le Plan Maroc Vert, décliné en Plans agricoles régionaux, privilégie une approche de filière du secteur agroalimentaire. À l’échelle locale, des Plans agricoles régionaux (PAR) identifient des filières agroalimentaires prioritaires dans chaque région en fonction des 7 Quatre-vingt-un pour cent des chefs de familles agricoles sont analphabètes et plus de 45 % ont plus de 55 ans. 8 Le total peut ne pas arriver à 100 % car les chiffres ont été arrondis. http://www.fao.org/docrep/X0250E/x0250e03.htm 9 Un projet Pilier II est un projet agricole ciblant des petits agriculteurs situés dans une zone marginale du Maroc, partiellement financé par l’État dans le cadre du PMV. 3 conditions agroclimatiques et du potentiel économique des cultures. Basés sur ces priorités régionales, les projets Pilier II sont conçus de manière à promouvoir une intégration verticale dans chaque filière agroalimentaire — de la production jusqu’à la commercialisation. Ceci s’effectue au travers des associations et coopératives d’agriculteurs, dont un certain nombre comprennent des femmes (près de 11 % des coopératives agricoles au Maroc sont des coopératives féminines). Dans le cadre du PMV, les organisations d’agriculteurs aident à surmonter les contraintes foncières ; encouragent la participation des agriculteurs ; leur donnent accès à des financements, des connaissances et des technologies ; appuient le partage des risques ; et améliorent le marketing et la commercialisation10. 8. Des réformes institutionnelles importantes accompagnent les investissements du Plan Maroc Vert. Le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime (MAPM) a engagé une déconcentration de ses services en créant en 2008 16 Directions régionales agricoles (DRA), servant aujourd’hui d’interface entre les services centraux du MAPM et les Directions provinciales agricoles préexistantes (DPA). La responsabilité de la mise en œuvre et du suivi du PMV a été confiée à l’Agence pour le développement agricole (ADA) qui est une entité spécialisée et dynamique créée à cet effet en 2009. Une stratégie en faveur du développement d’un système intégré de prestation de services agricoles a été mise en place en 2012. Elle a permis de créer un organisme spécialisé de services consultatifs agricoles, l’Office national du conseil agricole (ONCA). Les chambres d’Agriculture ont été restructurées et leur nombre a été réduit de 37 à 16. Des associations professionnelles ont été structurées en interprofession dans près d’une vingtaine de filières agroalimentaires prioritaires, pour lesquelles des contrats programmes axés sur les résultats ont été signés. En outre, le MAPM et le Ministère de l’Économie et des finances (MEF) ont procédé à la réforme du Fonds de développement agricole (FDA) — principal instrument de subvention agricole du GM — en vue d’aligner les mesures d’appui aux orientations stratégiques du PMV. 9. Les investissements et les réformes institutionnelles réalisés dans le cadre du Plan Maroc Vert ont fait croître le secteur agricole, en volume et en valeur. Depuis 2008, les investissements dans le secteur ont augmenté à un rythme de croissance annuel composé d’environ 12 %, totalisant plus de 2,8 milliards de dollars. Sur le total des investissements du PMV, 0,65 milliard de dollars ont été alloués à des projets Pilier II. Cet effort budgétaire, conjugué à des conditions climatiques favorables, s’est traduit par une augmentation de 40 % du volume total de la production agricole entre 2005-2007 et 2011, tandis que la valeur ajoutée agricole par travailleur a augmenté de 53 % entre 2007 et 2010. Ces investissements ont permis d’accroître la production entre 2006 et 2011 : notamment d’olives (83 %), agrumes (36 %), dattes (45 %), viande rouge (22 %), et produits laitiers (35 %). 10 Les projets Pilier II renforcent la productivité par le biais du financement, notamment, des intrants agricoles et par la formation afin d’aider les agriculteurs « agrégés », c’est-à-dire qui se sont organisés dans une démarche fédératrice. Ils créent en outre des liens avec des investisseurs, négociants et entrepreneurs privés, les « agrégateurs », afin d’intégrer les petits agriculteurs sur les marchés locaux. L ’intégration verticale tout au long de la filière agroalimentaire soutenue par le financement public des projets Pilier II doit être formalisée par le biais d’un contrat trilatéral entre les agrégés, les agrégateurs et le Gouvernement du Maroc (GM). Dans le DPL/1 Agriculture appuyant le PMV, la mesure préalable en vertu de la Composante B « Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs » visait à appuyer l’élaboration d’un cadre législatif réglementant l ’appui de l’État à la contractualisation de l’agriculture (politique d’agrégation solidaire). 4 10. En encourageant une intensification durable, le Plan Maroc Vert peut améliorer les moyens de subsistance des petits agriculteurs, tout en prenant en compte l ’impact environnemental sur les écosystèmes naturels, brisant ainsi la corrélation entre pauvreté, marginalisation et dégradation de l’environnement. Le PMV offre l’occasion de prendre en compte les aspects environnementaux, en encourageant l’éco-étiquetage, par exemple, ou en offrant la possibilité de réinvestir la production accrue de sous-produits dans l’énergie (biométhanisation), l’alimentation du bétail, le paillage organique et les engrais. Le PMV permet notamment d’identifier les menaces pesant sur l’environnement dans les zones marginales, dues notamment à la rareté des ressources en eau, la fragilité des pâturages et des écosystèmes forestiers et la surexploitation des ressources naturelles, y compris des eaux souterraines. En mettant en œuvre des mesures adéquates, l’intensification agricole préconisée par le PMV peut également être menée à bien dans les zones marginales, tout en préservant les ressources naturelles. En reconnaissant les défis environnementaux qui existent dans les zones marginales où se déroulent les projets Pilier II, le PMV est en meilleure position pour identifier les moyens qui permettent d’atténuer ces défis dans le cadre de ses efforts de développement durable du secteur agricole. 11. Le projet Agriculture solidaire et intégrée au Maroc (ASIMA) encouragera la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité par les petits agriculteurs. Les mesures de conservation seront intégrées dans les projets Pilier II existants dans les zones marginales ciblées des régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz pour lesquels un sous-projet correspondant de l’ASIMA sera conçu en complément de l’investissement du PMV. Les petits agriculteurs déjà visés par des projets Pilier II ciblés sur des filières agroalimentaires typiques des zones marginales bénéficieront en outre de l’intégration des mesures de conservation. Les sous-projets de l’ASIMA permettront d’explorer l’intégration horizontale des Pilier II filières agroalimentaires, complétant ainsi l’intégration verticale de la production à la commercialisation de chaque chaîne agro-alimentaire promue dans le cadre du PMV. Ceci aidera les petits agriculteurs à améliorer leurs moyens de subsistance, tout en tirant le meilleur parti des ressources naturelles disponibles limitées. L’ASIMA sera financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) avec un financement parallèle du GM. 12. L’ASIMA dispose d’un fondement analytique solide grâce aux travaux du Gouvernement du Maroc, de la Banque mondiale et d ’autres organisations multilatérales. La Banque mondiale a réalisé un diagnostic sectoriel identifiant les contraintes et les défis importants que le secteur agroalimentaire marocain devra relever et a présenté une série de recommandations d’action dans sa Note de politique sectorielle agricole au Maroc (2009) et sa Revue du secteur agricole au Maroc (2010). La Note de politique sur la pauvreté dans le milieu rural (Banque mondiale - 2010) offre une analyse des récentes tendances de la pauvreté dans les zones rurales du Maroc. « Le coût de la dégradation de l’environnement – études de cas dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord » (2010) est l’étude analytique la plus pertinente de la Banque mondiale sur les questions environnementales. Elle estime les coûts annuels de la dégradation des sols au Maroc en termes de perte de productivité des terres cultivées et des pâturages. Plus récemment, l’ADA a mené une Évaluation environnementale stratégique du Plan Maroc Vert (2012) qui a identifié, entre autres conclusions, les besoins suivants : (i) une formation du personnel spécialisé au suivi-évaluation des aspects liés à l’environnement ; (ii) une 5 campagne de communication sur les questions environnementales ciblant toutes les parties prenantes concernées ; et (iii) des mesures spécifiques à concevoir de protection de la biodiversité de la faune et de la flore du Maroc. L’ASIMA bénéficiera des travaux analytiques produits par les organisations internationales actives dans le secteur agricole au Maroc, et en particulier des Plans de gestion ecosystémique établis pour des filières agroalimentaires particulières dans le cadre du Programme d’appui à la politique sectorielle agricole (PAPSA) de l’Union européenne. 13. L’ASIMA tire parti du portefeuille d’activités de prêt de la Banque mondiale en cours au Maroc à l’appui du Plan Maroc Vert. L’appui de la Banque mondiale au PMV repose sur une conception innovante, couplant une série de DPL avec deux projets du FEM et une Assistance technique (AT) de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds (dont la SFI) et venant en complément d’un certain nombre d’opérations d’investissement entreprises par les autres bailleurs de fonds au Maroc. L’ASIMA s’inscrit dans le prolongement des mesures prévues par la série programmatique en cours de deux Prêts de politique de développement (DPL) appuyant le PMV11 et visant notamment à améliorer les impacts socio-économiques des projets Pilier II. Les réformes promues dans le cadre de la série DPL sont les suivantes : (i) amélioration de la gouvernance et de la gestion financière des projets Pilier II, grâce à l’adoption de deux manuels précisant les procédures de fixation des priorités de financement et de préparation, présentation et mise en œuvre des projets Pilier II, et à la déconcentration du processus décisionnel auprès de comités techniques de présélection au niveau provincial ; et (ii) mise en place d’un cadre juridique et institutionnel d’appui à l’agrégation, en faisant adopter une législation adaptée définissant les modalités de l’appui gouvernemental aux projets d’agrégation et le cadre juridique de l’agriculture contractualisée. L’ASIMA bénéficiera du cadre juridique amélioré mis en place pour les projets Pilier II et, à son tour, contribuera à la réalisation de la série de DPL en soutenant le développement de connaissances additionnelles utiles à l’amélioration des manuels dans une perspective environnementale. L’ASIMA s’appuie sur les enseignements tirés du Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du PMV (PICCPMV)12, financé par le FEM (dans le cadre du Fonds spécial pour les changements climatiques - FSCC) au titre de l’appui de la Banque mondiale au PMV. L’ASIMA, comme le PICCPMV, favorisent de nouvelles approches pilotées au travers des projets Pilier II qui ont le potentiel d’être reproduites à plus grande échelle au niveau du PMV. Les mesures promues (d’adaptation au changement climatique dans le cadre du PICCPMV, et de conservation des sols et de la biodiversité dans celui de l’ASIMA) ciblent des petits agriculteurs, car ils sont les plus vulnérables à l’impact du changement climatique et à la dégradation de l’environnement qui risquent de compromettre les gains potentiels que les petits agriculteurs pourraient tirer du PMV. Les deux projets du FEM visent à faciliter le transfert des connaissances existantes aux petits agriculteurs, en sélectionnant des mesures faciles à mettre en œuvre, financièrement viables pour les petits agriculteurs (ou leurs associations) et offrant des avantages à court terme pour la production agricole tout en renforçant la durabilité et la résilience à long terme. Des synergies 11 P116557, premier DPL à l’appui du PMV, présenté au Conseil le 15 mars 2010. P127822, deuxième DPL à l’appui du PMV, en cours de préparation et dont la présentation au Conseil est prévue le 26 mars 2013. 12 P117081, Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du PMV : Le projet du FEM d’un montant de 4,35 millions de dollars a été présenté au Conseil le 17 mai 2011. Il a été lancé en juin 2011 et sa clôture est prévue pour octobre 2015. 6 adéquates ont été recherchées entre l’ASIMA et la série DPL Croissance verte dont la première opération est actuellement en préparation13. 14. L’ASIMA fait partie du Programme pour l’amélioration des écosystèmes et des moyens de subsistance dans les déserts de la région MENA (MENA-DELP). La Banque mondiale, en partenariat avec plusieurs pays et le FEM, a lancé le programme régional MENA- DELP, qui a pour objectif de contribuer à l’amélioration des moyens de subsistance dans les écosystèmes désertiques en exploitant leur valeur d’une manière durable sur le plan environnemental et social, afin d’optimiser le flux de biens et de services liés aux zones désertiques. Le MENA-DELP vise à maintenir et à améliorer le flux de services écosystémiques du désert au service d’un développement durable en établissant une boucle de rétroaction positive. Le Programme se concentrera sur le pilotage d’opportunités de développement économique spécifiques aux milieux désertiques permettant d’intégrer la protection de la santé du biome désertique et sa diversité au vaste potentiel d’activités rémunératrices innovantes qui soutiennent également le précieux vivier de connaissances lié aux pratiques d’adaptation. Une telle approche devrait en fin de compte susciter des opportunités d’amélioration des moyens de subsistance dans les déserts et renforcer la résilience et les réponses adaptatives des communautés et des écosystèmes des zones désertiques face aux pressions climatiques attendues. Le programme MENA-DELP se compose de six projets, cinq projets nationaux (outre le Maroc, il comprend l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie) et un projet régional14. Les projets nationaux portent sur des thèmes variés qui vont de l’écotourisme et l’agriculture à l’élevage, mais ils cherchent tous à améliorer la durabilité de ces investissements grâce à une approche intégrée de la gestion des écosystèmes. L’accent est également mis sur les approches participatives, le renforcement des capacités et sur la mobilisation des connaissances locales. Le cadre régional vise à renforcer le partage des connaissances et des données d’expérience entre les cinq pays. L’ASIMA a été conçu dans la continuité des objectifs du MENA-DELP et cherche à maximiser l’échange de connaissances avec d’autres projets nationaux. C. Contribution du projet à des objectifs plus élevés 15. L’ASIMA contribuera au renforcement de la durabilité du secteur agricole marocain. En créant un précédent par l’intégration dans des régions marginales du Maroc de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets Pilier II, l’ASIMA facilitera l’intégration future de ces mesures dans les projets du PMV dans tout le pays. Les petits agriculteurs et les agents publics aux niveaux local, provincial, régional et national pourront mieux appréhender les mesures de conservation permettant d’obtenir une intensification agricole durable grâce à des campagnes de sensibilisation et de renforcement des capacités. En outre, l’ASIMA permettra d’améliorer les deux manuels qui décrivent les procédures de financement, préparation, présentation et mise en œuvre des projets Pilier II, en incluant des critères de sélection et un suivi qui tiennent compte de l’environnement. À cet effet, l’ASIMA 13 P127956, DPL Croissance verte et inclusive au Maroc, en préparation dont la présentation au Conseil est prévue pour novembre 2013. 14 Algeria P128082, Improving Desert Ecosystems and Climate Resilient Oases Project ; Égypte, projet en cours d’identification ; Jordanie P127861, Badia Ecosystem and Livelihoods ; Tunisie P120561, Projet écotourisme et conservation de la biodiversité désertique en Tunisie ; Régional P130343, MENA - Desert Ecosystems and Livelihoods Knowledge Sharing and Coordination Project (en préparation). 7 servira de catalyseur pour l’intégration des mesures de conservation dans le PMV, incitant ainsi les petits agriculteurs et les autorités publiques à être plus favorables à la mise en œuvre de pratiques et de politiques agricoles durables et les rendant aptes à les mettre en œuvre. 16. L’ASIMA participe aux activités de partage des connaissances promues dans le cadre du programme MENA-DELP. Faisant partie des projets d’envergure nationale au sein du MENA-DELP, l’ASIMA proposera des exemples concrets sur la façon d’optimiser la valeur des filières agroalimentaires prioritaires d’une manière écologiquement et socialement durable et de promouvoir ainsi une croissance agricole durable. Ces expériences réussies seront partagées avec les autres pays sous l’égide du programme MENA-DELP : il est prévu que les bénéficiaires de l’ASIMA, y compris le personnel gouvernemental et les petits agriculteurs, participent au dialogue de partage régional des connaissances. Le projet ASIMA sera le deuxième projet d’envergure nationale du programme MENA-DELP, après celui de la Jordanie. Les deux projets sont centrés sur la nécessité de lutter contre la dégradation des sols, tout en assurant des moyens d’existence aux éleveurs, et des échanges pourront être promus dans le cadre régional afin de comparer les différentes approches adoptées. En outre, les deux projets soutiennent des initiatives alternatives de création de moyens de subsistance pour les populations (incluant, par exemple, l’exploitation des plantes aromatiques et médicinales - PAM), en accordant une attention particulière aux femmes. 17. L’ASIMA contribuera aux priorités stratégiques du FEM définies dans le cadre des stratégies des domaines d’intervention Dégradation des sols et Diversité biologique. En renforçant l’adoption de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans les projets Pilier II du PMV, l’ASIMA adopte une approche intégrée de la gestion des ressources naturelles, contribuant à de multiples avantages pour l’environnement mondial, dont font partie les deux objectifs suivants du FEM :  Dégradation des sols, Objectif 1, « Maintenir ou améliorer durablement le flux des services fournis par les agroécosystèmes pour préserver durablement les moyens de subsistance des populations locales. » : Les activités agricoles non durables sont à l’origine de plusieurs types de dégradation des sols. En accord avec la priorité de développement, le FEM s’intéresse aux zones où les pratiques de conduite des cultures et des parcours conditionnent les moyens de subsistance des agriculteurs pauvres et des pasteurs. L’ASIMA prévoit pour les petits agriculteurs des incitations à la production d’alimentation animale utilisant des sous-produits de cultures typiques des zones marginales (olive, cactus, argan), afin d’encourager une intégration horizontale au sein des filières agroalimentaires. Ceci présente le double avantage de réduire la pression du pâturage sur les zones marginales et de limiter l’impact négatif sur l’environnement des sous-produits.  Biodiversité, Objectif 2, « Intégrer la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité aux secteurs des paysages/paysages marins de production. » : Le maintien de la biodiversité ne peut être obtenu en se limitant à la promotion des aires protégées, mais exige d’adopter une gestion durable des zones de production et d’intégrer la conservation de la biodiversité dans les politiques sectorielles. L’ASIMA proposera des incitations ciblées sur les petits agriculteurs afin que leurs pratiques et leurs comportements respectent les principes de gestion et d’utilisation durables. Les femmes seront formées à la récolte durable des PAM et incitées à compléter leurs revenus avec des espèces 8 cultivées. Les apiculteurs seront équipés et formés à l’élevage d’espèces locales d’abeilles et à la construction de ruches, afin de réduire l’importation de colonies provenant d’autres régions. Grâce à l’introduction de mesures de conservation de la biodiversité, la durabilité des projets Pilier II va se renforcer au fil du temps, représentant ainsi à long terme une source durable de revenus pour les petits agriculteurs. L’ASIMA présentera les résultats aux décideurs participant à la préparation et à la sélection des futurs projets Pilier II. Ils seront ainsi incités à promouvoir des mesures de conservation de la biodiversité dans tout le pays. En outre, l’Objectif 2 met l’accent sur la nécessité de se concentrer sur des mesures à l’échelle des paysages. En effet, la conservation de la biodiversité ne peut pas être pleinement assurée en intervenant uniquement dans la chaîne agro-alimentaire et sur le site prévus pour chacun des projets Pilier II. L’ASIMA explorera l’intégration horizontale entre les filières agroalimentaires afin de promouvoir la conservation de la biodiversité. Les petits agriculteurs seront sensibilisés à la dépendance réciproque entre les PAM et les abeilles : dans la zone du projet, la pollinisation des PAM dépend des abeilles, tandis que les abeilles ont besoin du nectar des PAM15. L’ASIMA renforcera les capacités des décideurs participant à la planification et la mise en œuvre des projets Pilier II en les sensibilisant au besoin d’intégration horizontale des filières agroalimentaires afin de favoriser la conservation de la biodiversité. Ceci viendra en complément de l’intégration verticale de la production à la commercialisation de chaque filière agroalimentaire soutenue dans le cadre du PMV. 18. L’ASIMA appuiera la mise en œuvre du Programme national de lutte contre la dégradation des terres et la désertification et de la Stratégie et du Plan d’action national pour la biodiversité du Maroc. Maroc a ratifié la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) en 1996, a adopté son Programme d’action national (PAN) en 2001 et a mis en place un cadre institutionnel pour sa mise en œuvre. Le PAN vient compléter les programmes sectoriels existants, appuie leur mise en œuvre et promeut une approche de développement intégrée des zones arides afin d’améliorer les moyens de subsistance au niveau local. La mise en place de partenariats actifs représente l’une de ses principales composantes, tant au niveau national qu’international, impliquant les parties prenantes ministérielles et les institutions de recherche. L’ASIMA aura un rôle important à jouer dans l’intégration des principes du PAN dans la stratégie sectorielle du PMV. Les quatre pierres angulaires du PAN marocain (développement rural intégré, réduction de la pauvreté, mesures d’atténuation de la sécheresse et conservation des ressources naturelles) ont été soigneusement prises en compte dans la conception de l’ASIMA. Le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, chargé de coordonner la mise en œuvre de l’UNCDD, pourra bénéficier des activités de sensibilisation promues dans le cadre de l’ASIMA. En tirant parti des enseignements des expériences réussies, il pourra mettre en évidence les avantages acquis sur le terrain grâce aux principes préconisés par le PAN. Le Maroc a ratifié la Convention sur la diversité biologique en 1995. La Stratégie et le Plan d’action national sur la biodiversité (SPANB) qui en découlent, comprennent cinq objectifs stratégiques : (i) la gestion rationnelle et l’utilisation durable des ressources biologiques ; (ii) l’amélioration des connaissances sur la diversité biologique ; (iii) la sensibilisation et l’éducation ; (iv) la législation et les institutions ; et (v) la coopération 15 Étude des ressources et des potentialités mellifères pour la réhabilitation et la préservation de l ’abeille saharienne dans le versant sud du Haut Atlas (2004). 9 internationale. L’ASIMA contribue directement à ces objectifs : (i) en mettant l’accent sur la recherche appliquée, la formation et la gestion de l’information ; (ii) en réalisant des programmes de sensibilisation à l’intention des petits agriculteurs ; et (iii) en contribuant au partage international des informations dans le cadre du MENA-DELP. 19. L’ASIMA renforce la stratégie MENA de la Banque mondiale en appuyant les domaines d’intervention relatifs à la gouvernance, l’inclusion sociale et économique et la croissance durable. Alors que la région traverse une période historique de transition, la Banque mondiale adapte sa stratégie pour appuyer le Maroc dans son propre processus de réformes. En intégrant des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans les projets Pilier II, l’ASIMA favorisera directement des politiques agricoles intelligentes en matière climatique et une croissance durable. En outre, les projets Pilier II encouragent l’inclusion sociale des petits agriculteurs dans les zones marginales. En renforçant les projets Pilier II, l’ASIMA accentue l’importance de l’inclusion sociale, sensible à la problématique hommes-femmes. L’ASIMA favorise également l’inclusion économique des petits agriculteurs en ciblant les filières agroalimentaires prioritaires, identifiées comme telles par le PMV, notamment en raison de leur potentiel économique. Enfin, les bonnes pratiques de gouvernance et la responsabilité seront renforcées par les modalités de mise en œuvre de l’ASIMA qui poussent à la déconcentration par le biais d’une intégration des représentations locales, provinciales et régionales du MAPM. 20. L’ASIMA est parfaitement aligné sur les objectifs et priorités du Cadre de partenariat stratégique (CPS) pour le Maroc (2010-2013) de la Banque mondiale (Rapport 50316-MA), discuté par le Conseil d’administration le 26 janvier 2010. En ciblant les petits agriculteurs dans les zones marginales du Maroc, l’ASIMA se conforme au Pilier II du CPS « Services aux citoyens » et au Pilier III « Développement durable dans un contexte de changement climatique », et en particulier aux objectifs suivants :  Programme sectoriel 2.4 « Vulnérabilité et exclusion sociale », concernant l’objectif que s’est fixé le gouvernement de « Réduire la pauvreté, l’exclusion sociale et la vulnérabilité en impliquant les pauvres et les groupes vulnérables et en particulier les femmes et les jeunes. » ;  Programme sectoriel 2.6 « Réforme du secteur agricole » qui répond à l’objectif que s’est fixé le gouvernement de « Compétitivité et diversification accrues du secteur agricole pour soutenir une plus forte croissance agricole et l’emploi dans l’agriculture. », à travers une intégration améliorée des petits exploitants dans les marchés locaux et une amélioration de l’appui public au secteur et des services aux petits exploitants ; et  Programme sectoriel 3.1 « Gestion de l’eau » correspondant à l’objectif que s’est fixé le gouvernement de « Promouvoir la conservation et la protection des ressources en eau » par la « Réduction des gaspillages d’eau et l’amélioration du contrôle de l’extraction des eaux souterraines ». L’ASIMA contribue aux thèmes transversaux du CPS :  La décentralisation, en appuyant une participation plus responsabilisante des organisations d’agriculteurs aux processus décisionnels dans le cadre du PMV ; et  La territorialité, par la promotion d’une approche intégrée avec une participation active de la population. Enfin, l’ASIMA tient compte du regain d’intérêt pour la problématique hommes-femmes (la « dimension genre ») qui est soulignée dans le Rapport sur l’état d’avancement du CPS, car 15 % 10 au moins des petits agriculteurs devant bénéficier des projets sélectionnés pour le Pilier II du PMV sont des femmes. C’est dans cette perspective que l’ASIMA intervient dans deux filières agroalimentaires où la participation des femmes est importante (plantes aromatiques et médicinales et argan). II. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET A. ODP16 21. L’Objectif de développement du projet (ODP/OEG) est de renforcer la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets visant des petits agriculteurs situés dans des zones marginales ciblées dans la zone du projet. 22. Un projet Pilier II du PMV désigne un projet ciblant des petits agriculteurs situés dans une zone marginale du Maroc. La « zone du projet » désigne les régions de Marrakech-Tensift- Al Haouz et Souss-Massa-Drâa (voir la liste des provinces et des municipalités dans le Tableau 4 à l’Annexe 2). 1. Bénéficiaires du projet 23. Les bénéficiaires de l’ASIMA seront les petits agriculteurs qui bénéficient déjà des projets Pilier II sélectionnés dans les régions de Souss-Massa-Drâa et de Marrakech-Tensift-Al Haouz, dans lesquels l’ASIMA intégrera des mesures supplémentaires de conservation des sols et de la biodiversité. Ces projets Pilier II sélectionnés seront considérés comme des sous-projets de l’ASIMA : ainsi les agriculteurs bénéficiaires des projets Pilier II sélectionnés seront également les bénéficiaires des sous-projets de l’ASIMA. Les petits agriculteurs bénéficieront de travaux et de fournitures nécessaires à la mise en œuvre des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; de sessions de formation, visites de terrain et voyages d’études ; et de campagnes de sensibilisation. Comme l’exigent les projets Pilier II, les petits agriculteurs seront en principe organisés en Organisation professionnelle agricole (OPA), regroupant toutes les associations et/ou coopératives d’agriculteurs, ce qui constitue une condition préalable au lancement d’un projet Pilier II. Environ 12 000 petits agriculteurs bénéficieront de l’ASIMA, dont 15 % au moins de femmes. 24. En outre, l’ASIMA renforcera les capacités des institutions publiques et privées impliquées dans la planification et la mise en œuvre des projets Pilier II, afin de renforcer le cadre institutionnel de l’intégration des mesures de conservation des sols et de la biodiversité, et donc de maximiser les avantages pour les petits agriculteurs. Les institutions concernées sont les suivantes : le Ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime (MAPM), y compris les Directions régionales de l’agriculture (DRA), les Directions provinciales de l’agriculture (DPA) et les Centres de travaux (CT) dans les deux régions cibles ; l’Agence pour le développement agricole (ADA) ; l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l ’arganier (ANDZOA) ; l’Office national du conseil agricole (ONCA) ; le Haut-commissariat aux eaux et 16 Comme pour toutes les opérations autonomes du FEM, l’ODP et l’Objectif environnemental global (OEG) sont identiques. 11 forêts et à la lutte contre la désertification ; les Chambres régionales d’agriculture ; le Centre des ressources Pilier II (CRPII) ; les organisations professionnelles agricoles (OPA) des projets Pilier II sélectionnés ; et des investisseurs privés, négociants, entrepreneurs et prestataires de services17. Le personnel bénéficiera de sessions de formation, visites de terrain et voyages d’études ; d’études et de supports d’information ; et de campagnes de sensibilisation. Il est prévu de cibler environ 820 membres du personnel d’institutions publiques et privées. 2. Indicateurs de résultats au niveau de l’ODP 25. Les indicateurs de résultats au niveau du PDO sont les suivants : (i) Bénéficiaires directs du projet (nombre), dont femmes (pourcentage) (ii) Projets pilotes réussis (nombre) III. DESCRIPTION DU PROJET A. Composantes du projet 26. L’ASIMA comprend les deux composantes suivantes. 27. Composante 1 : Développement des capacités d’institutions publiques et privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité (USD 1,32 million, soit 20 % du montant du don) – La Composante 1 vise à développer les capacités d’une sélection de membres du personnel d’institutions publiques et privées chargés de la planification et de la mise en œuvre de la conservation des sols et de la biodiversité dans les projets Pilier II. Cette composante est divisée en deux sous-composantes. Les activités de la sous-composante 1.1 qui seront financées comprennent : (i) des sessions de formation, voyages d’études et visites de terrain ; (ii) des études et supports d’information ; (iii) des campagnes de sensibilisation. ; (iv) le suivi et évaluation (S&E) et les rapports ; et (v) les audits. Les activités de la sous-composante 1.2 qui seront financées comprennent la formation d’une sélection de membres du personnel des entités d’exécution. L’ADA sera chargée de la mise en œuvre de la Composante 1. 28. Composante 2 : Transfert de mesures de conservation des sols et de la biodiversité auprès de petits agriculteurs (USD 5,12 millions, soit 80 % du montant du don) - La Composante 2 vise à faire adopter des mesures de conservation des sols et de la biodiversité au sein des projets sélectionnés visant des petits agriculteurs dans les deux régions cibles de Souss- Massa-Drâa et de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Huit sous-projets de l’ASIMA ont été identifiés et d’autres pourront venir s’y ajouter au cours de la mise en œuvre du projet, en fonction du résultat des consultations et des disponibilités budgétaires. Pour chacun d’entre eux, les activités devant être financées comprennent : (i) les travaux et les fournitures nécessaires à la mise en œuvre des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; (ii) des sessions de formation, voyages d’études et visites de terrain ; (iii) des campagnes de sensibilisation ; et (iv) le suivi et évaluation (S&E). Le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées, appuyées par les DRA et CT concernés) avec l’aide de l’ADA, sera chargé de la mise en œuvre de la Composante 2 17 Au cours de la mise en œuvre, l’ASIMA tiendra compte des changements découlant des réformes institutionnelles du MAPM et inclura les institutions supplémentaires qui pourraient être concernées par les objectifs du projet. 12 B. Financement du projet 1. Instrument de financement 29. Le projet est un Prêt spécifique d’investissement (SIL) financé par un don du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Le don, d’un montant de 6,44 millions de dollars, servira essentiellement à financer les surcoûts dus à l’intégration des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets Pilier II sélectionnés. La contribution du GM s’élèvera à environ 35,54 millions de dollars sous la forme d’un financement parallèle au don du FEM des projets Pilier II de base (voir le Tableau 8 à l’Annexe 6 pour la ventilation du financement parallèle)18. 2. Coût et financement du projet Tableau 2 : Coût du projet Coûts du projet Composantes du projet (millions USD) Composante 1 : Développement des capacités d’institutions 1,32 publiques et privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité Composante 2 : Transfert de mesures de conservation des sols et 5,12 de la biodiversité auprès de petits agriculteurs Total coûts FEM 6,44 Financement parallèle du GM 35,54 Total coûts du projet 41,98 C. Leçons tirées et intégrées dans la conception du projet 30. L’ASIMA cherche à tirer parti des connaissances existantes et de l ’expérience acquise avec d’autres projets ayant appuyé le Maroc dans son développement agricole et sa lutte contre la dégradation des sols et l’appauvrissement de la biodiversité. L’ASIMA tire parti des enseignements acquis relatifs à la participation des agriculteurs, à la transparence, au montage institutionnel, à l’approche par pilote, au suivi et évaluation (S&E) et au contenu des projets. 31. Le renforcement de la participation des agriculteurs et de l ’appropriation des projets est un processus qui exige du temps. Le MAPM et l’ADA reconnaissent que, conformément à ce qu’enseigne la pratique internationale, il est essentiel de prévoir des consultations à tous les stades de la préparation du projet et de sa mise en œuvre. Fort de cette expérience, l’ASIMA a consulté les petits agriculteurs tout au long de la préparation du projet, ce qui a permis d’identifier une liste d’activités à mettre en œuvre dans le cadre de chacun des sous- projets de l’ASIMA. Afin d’approfondir encore davantage ce processus de consultation — en particulier compte tenu du caractère pilote de certaines activités — la première année du projet sera essentiellement consacrée à des activités non matérielles qui permettront de reconfirmer les 18 La lettre du MAPM sur le cofinancement d’un montant de 300 millions de dirhams a été reçue le 31 octobre 2012. 13 intérêts et les priorités des petits agriculteurs, tandis que la mise en œuvre matérielle ne sera lancée qu’ensuite, au début de la deuxième année du projet. 32. Il faudra plus de transparence pour que la participation des agriculteurs soit effectivement facilitée. Le MAPM et l’ADA ont mis en place un certain nombre de mesures et de procédures visant à améliorer la transparence de la procédure de sélection des projets Pilier II. Pour impliquer pleinement les petits agriculteurs, il est important d’accentuer la transparence en améliorant la communication. Le MAPM a récemment publié à cet effet une note circulaire prescrivant la diffusion auprès du public de l’information sur les projets Pilier II à l’aide d’un affichage de panneaux d’information présentant l’état d’avancement des projets (en arabe) installés dans un bureau local du MAPM facilement accessible pour les bénéficiaires19. L’ASIMA s’inscrit dans le prolongement de cette approche. Le panneau d’information sur l’état d’avancement de chacun des projets Pilier II sélectionnés affichera des informations sur l’avancement du projet Pilier II et du sous-projet de l’ASIMA. Il fournira en outre une mise à jour semestrielle sur l’état d’avancement. 33. La mise en œuvre des sous-projets de l’ASIMA devra se conformer aux modalités standard prévues pour les projets Pilier II associés. La volonté d’aligner étroitement les modalités de mise en œuvre de l’ASIMA sur celles du PMV vient de l’expérience acquise au cours du Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert du FEM (PICCPMV), de conception similaire à celle de l’ASIMA. Il a été décidé pour le PICCPMV de réduire le nombre des entités d’exécution sur le terrain en confiant la responsabilité de la mise en œuvre des sous-projets (et des projets Pilier II associés) aux entités régionales (DRA) plutôt qu’aux entités provinciales (DPA) qui auraient dû en être responsables selon les termes de l’approche du PMV. Ceci a réduit le nombre des interlocuteurs de la Banque mondiale, mais il en est aussi résulté des différences de procédures avec le PMV qui ont compliqué les échanges entre les DRA et les DPA. Au vu de ce constat, l’ASIMA respectera les modalités de mise en œuvre du PMV existantes et confiera la responsabilité de la mise en œuvre des sous-projets aux DPA concernées. 34. Les mesures qui seront intégrées dans les sous-projets de l’ASIMA devront être novatrices sur le plan technique et viable en cas de réplication à plus grande échelle. De même que le PICCPMV, qui utilise une approche pilote pour encourager les petits agriculteurs à adopter des mesures d’adaptation au changement climatique, l’ASIMA utilisera une approche pilote pour incorporer des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets Pilier II. Dans les deux cas, l’objectif est de permettre au GM d’incorporer ces mesures dans l’ensemble du PMV. La réussite de la reproduction à grande échelle des projets de développement agricole a toujours été un défi et ce, pour plusieurs raisons, allant d’un manque de ressources fiduciaires et/ou financières à des résultats à faible impact lorsque le projet est développé à plus grande échelle. En pilotant des mesures de conservation des sols et de la biodiversité, l’ASIMA reconnaît l’importance de l’évaluation des méthodes nouvelles et novatrices avant tout changement d’échelle. Ce qui signifie que le projet accepte intrinsèquement le risque d’échec d’une mesure pilotée, avec un bénéfice de l’opération se limitant aux 19 Note circulaire, Identification visuelle des projets Pilier II au niveau local, MAPM, 29 juin 2012. 14 enseignements qui en seront tirés20. Si le caractère innovant de ces mesures est inhérent à l’approche par pilote retenue, il est toutefois important d’évaluer la faisabilité (financière, économique, institutionnelle, etc.) de la reproduction à plus grande échelle de ces mesures en cas de réussite du pilote. C’est pourquoi l’ASIMA s’efforcera de financer des mesures de conservation des sols et de la biodiversité qui, en cas de succès, sont viables à plus grande échelle. Au travers d’un suivi-évaluation convenable des mesures pilotées et de l’appui institutionnel, les enseignements tirés de l’ASIMA pourraient avoir une influence sur l’approche adoptée pour une transposition à plus grande échelle du projet, en choisissant d’étendre, reproduire, adapter et poursuivre les réformes réussies et d’intégrer des mesures réussies de conservation des sols et de la biodiversité. À cette fin, un indicateur de suivi a été inclus dans l’ASIMA recensant le nombre de projets Pilier II au niveau national qui intègrent des mesures de conservation des sols et de la biodiversité. 35. Les unités de mesure retenues pour évaluer l’ASIMA devront tenir compte du caractère pilote du projet. Le point de vue des agriculteurs est essentiel pour savoir si une mesure de conservation pourra être reproduite avec succès. Le MAPM et l’ADA consacrent des efforts croissants à l’élaboration d’une méthode simple qui permettra de prendre en compte l’opinion des agriculteurs tout au long de la préparation du projet et de sa mise en œuvre, introduisant à cet effet une matrice de S&E allant au-delà d’une simple évaluation de la mise en œuvre matérielle ou du nombre de formations réalisées. Ce n ’est pas simple, surtout quand on sait que la plupart des agriculteurs sont analphabètes, ce qui entrave le recours à des enquêtes par écrit pour l’évaluation de leur satisfaction. L’ASIMA tiendra compte de ces éléments sensibles dans la mise au point d’une méthodologie capable de mesurer la satisfaction des agriculteurs. L’objectif est de procéder à une évaluation des mesures pilotées de conservation des sols et de la biodiversité en partant du point de vue des agriculteurs eux-mêmes. Les commentaires des agriculteurs fourniront des informations utiles au MAPM quand il lui faudra choisir les mesures à reproduire à plus grande échelle susceptibles d’avoir l’impact positif le plus important. Les connaissances et les données obtenues grâce à un S&E solide de l’ASIMA pourront être utilisées pour reproduire à plus grande échelle les mesures de conservation des sols et de la biodiversité. 36. L’ASIMA bénéficiera des connaissances acquises au cours des précédents projets et en particulier des projets suivants :  Le projet du FEM, Transhumance pour la conservation de la biodiversité dans le sud du haut Atlas, visant à intégrer la gestion des parcours pastoraux dans la conservation de la biodiversité dans les écosystèmes tributaires des pâturages21. Les documents de projet soulignent en particulier la relation entre l’abeille saharienne et plusieurs plantes aromatiques et médicinales (PAM) endémiques de la zone du projet. L’abeille saharienne est souvent tributaire de ces plantes, c’est pourquoi la promotion de techniques de récolte durables contribue à la lutte contre la dégradation des sols tout en appuyant la conservation de la biodiversité. L’ASIMA peut tirer parti des liens entre ces chaînes de valeur croisées. En outre, l’ASIMA s’appuiera sur les connaissances compilées dans 20 Scaling Up in Agriculture, Rural Development, and Nutrition. IFPRI. Ed. Johannes F. Linn. 21 Le PNUD était l’organisme d’exécution pour le projet du FEM « Transhumance pour la conservation de la biodiversité dans le sud du haut Atlas. » Le projet, d’un montant de 4,25 millions de dollars, a été engagé en 2001 et a été clôturé en 2010. 15 l’Étude des ressources et des potentialités mellifères pour la réhabilitation et la conservation de l’abeille saharienne dans le versant sud du Haut Atlas (2004), qui portait sur le potentiel commercial des produits à base de miel et sur la conservation de l’abeille saharienne. Cette étude a mis en évidence des besoins accrus de formation aux pratiques d’apiculture (plutôt qu’à la théorie), en particulier en formation à la gestion des risques en cas de sécheresse et de temps froid. L’étude signale également d’autres lacunes dans la formation, portant notamment sur la gestion des essaims d’abeilles, l’extraction manuelle du miel des ruches traditionnelles et l’alimentation des abeilles.  Le projet du FEM « Intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeur des plantes aromatiques et médicinales méditerranéennes au Maroc » vise à améliorer la conservation de la biodiversité en augmentant la valeur des PAM, en améliorant l’accès aux marchés et en appliquant des pratiques de gestion durable des sols22. Les documents du projet mettent en évidence les principaux enjeux pour la chaîne de valeur des PAM, suggérant des domaines d’intervention potentiels pour l’ASIMA. Ils notent, par exemple, que les cueilleurs sont généralement rémunérés en fonction de la quantité récoltée, ce qui les incite donc à ramasser la quantité maximale possible. Il s’ensuit une surexploitation et un arrachage fréquent des racines des PAM. L’ASIMA pourra offrir des formations aux techniques de cueillette durable (ou même certifiée équitable, par exemple, Fondation FairWild) capables d’atténuer les risques d’érosion génétique et/ou d’extinction d’espèces végétales spécifiques. La replantation, le réensemencement et la domestication des PAM pourraient également contribuer à la conservation de la biodiversité. IV. MISE EN ŒUVRE A. Dispositifs institutionnels et de mise en œuvre 37. L’ADA est chargée de la coordination générale de l’ASIMA. L’ADA mettra en œuvre la Composante 1 tandis que le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées, appuyées par les DRA et CT concernés), avec l’aide de l’ADA, sera chargé de la mise en œuvre de la Composante 2. 38. Afin d’assurer la mise en œuvre de l’ASIMA, l’ADA et le MAPM (au niveau des DRA, DPA et CT) devront mettre à la disposition de l’ASIMA du personnel qualifié et des ressources adéquates tout au long de la mise en œuvre du projet. La liste du personnel affecté au projet a été approuvée et sera officiellement communiquée à la Banque mondiale avant l’entrée en vigueur. Toute modification de sa composition se fera en accord avec la Banque mondiale. 39. L’ADA et le MAPM (par le biais des DRA, DPA et CT concernés) ont été choisis comme organismes d’exécution pour l’ASIMA car ce sont les entités du GM responsables du PMV. Les modalités de mise en œuvre de l’ASIMA s’appuient sur la structure organisationnelle existante mise en place pour l’exécution du PMV. 22 Le PNUD était l’organisme d’exécution pour le projet du FEM « Intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeur des plantes aromatiques et médicinales méditerranéennes. » La projet, d’un montant de 0,95 million de dollars, a commencé en janvier 2010 et est toujours en cours. 16 B. Suivi et évaluation des résultats 40. Le système de suivi et évaluation (S&E) vise à produire régulièrement des informations sur les activités de l’ASIMA et sur ses résultats. Le S&E est avant tout un instrument de gestion opérationnelle dont bénéficient les entités chargées de l’exécution du projet et qui leur permet d’évaluer et d’améliorer leurs résultats au cours de la mise en œuvre du projet, tout en aidant à atteindre l’ODP. Il servira aussi de base à une interaction régulière avec les petits agriculteurs pour mieux comprendre les avantages et les inconvénients des mesures de conservation des sols et de la biodiversité et les éventuels bénéfices et contraintes s’appliquant à leur adoption à une plus grande échelle. 41. Le système de S&E de l’ASIMA est intégré dans le système d’ensemble de S&E des projets Pilier II. Il a été conçu en prenant soin de ne pas rajouter une strate administrative supplémentaire, s’ajoutant aux procédures prévues par le PMV. Il complète, au contraire, le système de S&E existant. 42. Le Cadre de résultats et de suivi est présenté à l’Annexe 1. Le choix des indicateurs est présenté à l’Annexe 3 et a pris en compte les indicateurs de base pertinents de la Banque mondiale et de l’Outil de suivi de la dégradation des sols et de la conservation de la biodiversité élaboré par le FEM, en étant attentif à la dimension genre dans le projet. 43. Les rapports sur l’état des réalisations matérielles et sur les indicateurs de résultats de l’ASIMA seront intégrés dans les Rapports d’avancement du projet. L’ADA aura la responsabilité générale de la préparation des Rapports d’avancement semestriels, sur la base des contributions des DPA, consolidées au niveau régional par les DRA. En outre, un résumé sur l’état des réalisations physiques et sur les indicateurs de résultat de l’ASIMA sera communiqué aux agriculteurs. À cet effet, et conformément à la note circulaire récemment publiée par le MAPM prescrivant un affichage public au niveau local des informations sur les projets Pilier II, les informations relatives au S&E seront affichées sur des panneaux d’information sur l’état d’avancement des projets (en arabe) qui devront être installés dans un bureau local du MAPM d’accès facile pour les bénéficiaires. Des mises à jour semestrielles sur l’état d’avancement du projet seront également affichées23. C. Durabilité 44. La durabilité des activités promues dans le cadre de l’ASIMA dépendra principalement de la durabilité du PMV. L’engagement du gouvernement à l’égard de la stratégie s’est constamment maintenu à un niveau élevé au cours des quatre dernières années, et la confirmation du Ministre de l’Agriculture après les élections législatives du 25 novembre 2011 démontre clairement que cet engagement ne devrait sans doute pas varier jusqu’en 2016. En supposant que la mise en œuvre du PMV se poursuit au rythme satisfaisant actuel, les aspects suivants auront un rôle à jouer dans la durabilité de l’ASIMA :  L’engagement du MAPM et de l’ADA à l’égard de l’intégration des aspects environnementaux dans la mise en œuvre du PMV : Au cours des deux dernières années, 23 Note circulaire, Identification visuelle des projets Pilier II au niveau local, MAPM, 29 juin 2012. 17 les conséquences environnementales de la mise en œuvre du PMV ont suscité un intérêt croissant, en partie grâce à l’influence positive de la communauté des bailleurs de fonds qui a souligné sans relâche l’importance de cet aspect et le besoin de concevoir et de mettre en œuvre des mesures d’atténuation appropriées si nécessaire.  La capacité de promouvoir la participation des petits agriculteurs et de leur faire reconnaître l’importance de la viabilité à long terme de leur écosystème : À cet égard, une attention accrue a été portée au développement de méthodologies permettant de rapprocher davantage des agriculteurs la conception du projet et sa mise en œuvre, comme le démontrent le processus de déconcentration du MAPM (avec la création des DRA) et l’amélioration des modalités de partage de l’information sur les projets Pilier II avec les bénéficiaires.  La capacité de remodeler le système de subventions dans une optique écologique : Le MAPM et le MEF ont déjà lancé la révision du Fonds de développement agricole (FDA) — principal instrument de subvention agricole du GM — en vue d’aligner les mesures d’appui sur l’orientation stratégique du PMV. Un pas supplémentaire doit être franchi en direction de la promotion des activités qui atténuent les effets négatifs potentiels des pratiques agricoles, ou qui en accentuent les effets positifs potentiels. Des signes en ce sens encourageants ont déjà été observés au cours de la dernière année. V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D’ATTÉNUATION A. Tableau récapitulatif de l’évaluation des risques Tableau 3 : Évaluation des risques Risque Notation Risque relatif aux parties prenantes Significatif Risque relatif à l’organisme d’exécution - Capacité Modéré - Gouvernance Modéré Risque du projet - Conception Faible - Social et environnemental Faible - Programme et bailleurs de fonds Faible - Suivi de l’exécution et durabilité Faible Risque global de mise en œuvre Modéré B. Justification de l’évaluation globale du risque 45. Le risque global de mise en œuvre est jugé modéré. Au niveau des parties prenantes, il s’agit des risques de participation limitée des agriculteurs à la conception des projets et à leur mise en œuvre. Si le risque est jugé significatif, il faut souligner que le MAPM et l’ADA sont conscients de la nécessité de renforcer la participation des petits agriculteurs au PMV, y compris celles des femmes agricultrices. À cet effet, des mesures ont déjà été prises pour stimuler la 18 participation des agriculteurs, incluant des procédures déconcentrées de sélection des projets Pilier II, un accent renforcé sur les consultations et la formation, une transparence accrue dans le partage de l’information et des efforts d’inclusion de bénéficiaires féminines. La notation modérée du risque au niveau de l’organisme d’exécution se base sur l’expérience acquise par l’ADA dans une opération précédente de la Banque mondiale : non seulement les performances de l’ADA ont été plus que satisfaisantes, mais elle s’est montrée proactive en matière de formation du personnel des DRA et des DPA aux procédures de la Banque mondiale. VI. RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION A. Analyse économique et financière 46. Les Plans agricoles régionaux (PAR) pour les régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz décrivent les priorités agricoles pour les deux régions ciblées. Dans le Souss-Massa-Drâa, 24 projets Pilier I potentiels et 56 projets Pilier II potentiels Pilier IIont été identifiés, tandis que 82 projets Pilier I potentiels et 59 projets Pilier II potentielsPilier II ont été identifiés dans la région Marrakech-Tensift-Al Haouz. Avec la mise en œuvre des PAR, la production agricole devrait augmenter de 59 % d’ici à 2020 dans la région Souss-Massa-Drâa et de 68 % dans celle de Marrakech-Tensift-Al Haouz. En outre, la valorisation devrait augmenter respectivement de 74 % et 84 % dans les régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz. La dégradation des sols et l’appauvrissement de la biodiversité risquent cependant de limiter les augmentations attendues de la production et de la valorisation, ce qui pourrait entraver la progression des moyens de subsistance des petits agriculteurs. 47. Dans le but de rendre les investissements du PMV plus durables, le don du FEM au titre de l’ASIMA, d’un montant de 6,44 millions de dollars, intégrera des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets Pilier II. Environ 20 % (USD 1,32 million) du don financeront le renforcement des capacités institutionnelles (Composante 1), et 80 % (USD 5,12 millions) appuieront les mesures de conservation (Composante 2). Environ huit sous-projets de l’ASIMA bénéficieront de 5,12 millions de dollars du don du FEM alloués à la Composante 2. Avec une prévision de 12 000 petits agriculteurs bénéficiaires des huit projets Pilier II sélectionnés et des sous-projets de l’ASIMA correspondants, l’investissement au titre du don du FEM s’élèvera à environ 427 dollars par bénéficiaire, accompagné d’un complément d’environ 2 962 dollars par bénéficiaire investis par le GM. Le don du FEM s’élevant à un total de 6,44 millions de dollars et le cofinancement du GM étant prévu à hauteur de 35,54 millions de dollars, le ratio de mobilisation de chaque dollar investi par le FEM dans l’ASIMA par rapport au GM s’établit à 1 : 5,5. En outre, ce ratio ne tient pas compte du fait que le GM a l’intention de reproduire à plus grande échelle dans le pays les mesures réussies de conservation des sols et de la biodiversité dans le cadre d’autres projets Pilier II. Ceci signifie que chaque dollar investi par le biais du don du FEM catalysera les avantages du PMV bien au-delà du champ d’application des huit sous-projets de l’ASIMA. 48. L’ASIMA produira de multiples avantages pour le Maroc et le reste du monde, outre ceux dont jouiront ses bénéficiaires. Une reproduction à plus grande échelle de l’ASIMA devrait avoir des effets importants sur le développement de l’agriculture durable au Maroc. Par ailleurs, 19 la conservation des sols et de la biodiversité au Maroc présente des externalités positives en termes de protection de l’environnement mondial. B. Aspects techniques 49. Les mesures de conservation à mettre en œuvre dans le cadre de l’ASIMA ont été sélectionnées en tenant compte des ressources financières limitées des agriculteurs. L’éventail des choix techniques est également limité car les petits agriculteurs ne perçoivent pas toujours les avantages qu’ils pourraient tirer de la mise en œuvre de mesures de conservation dont les impacts se limitent à l’amélioration de la viabilité à long terme. Il a fallu donc adopter également des mesures générant des gains à court terme. L’ASIMA a sélectionné des mesures d’application aisée et a prévu le financement d’activités de formation et de sensibilisation afin de faciliter la transmission aux agriculteurs des connaissances sur les questions environnementales. 50. Le coût de la mise en œuvre des mesures de conservation peut freiner leur adoption par des petits exploitants dans les zones qui sortent du champ d’intervention des sous-projets de l’ASIMA. C’est pourquoi, lors de la sélection des mesures à mettre en œuvre dans le cadre de l’ASIMA, une attention particulière a été accordée aux activités n’impliquant qu’un faible coût pour les agriculteurs, pouvant (faiblement) stimuler leur revenu ou susceptibles d’être financées à l’avenir, totalement ou partiellement, par des subventions gouvernementales. Le caractère innovant de l’ASIMA a cependant été conservé en choisissant des mesures de conservation qui ne sont pas encore largement diffusées au Maroc. 51. L’ASIMA aide à diffuser l’expérience acquise par l’Institut national de recherche agronomique (INRA). L’INRA marocain dispose d’une expérience irremplaçable en matière de recherche agronomique appliquée, notamment dans les domaines suivants : (i) l’assistance technique à l’installation et la gestion des unités de production d’aliments pour animaux à base de sous-produits des filières agroalimentaires de l’olive, du cactus et de l’argan ; (ii) les essais démonstratifs de composition des intrants dans la ration alimentaire du bétail et de culture des PAM ; (iii) l’assistance technique à la construction de bassins de stockage des sous-produits de l’olive ; (iv) la surveillance et la quantification des sols conservés grâce à des pratiques de gestion des terres basées sur une méthodologie connue ; et (v) les formations connexes des agriculteurs. C. Gestion financière 52. Une évaluation du système de gestion financière de l’ADA et du MAPM a été réalisée pour vérifier sa conformité aux exigences de la PO/PB10.02 de la Banque mondiale. L’évaluation de la gestion financière de l’ADA a couvert la comptabilité et la gestion financière, ainsi que les processus d’établissement des rapports et d’audit de l’ASIMA. Le système de gestion financière, y compris les dispositions nécessaires pour répondre aux besoins de suivi financier de l’ASIMA, satisfait aux exigences de la Banque mondiale. 53. L’ADA et le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées) seront responsables de la gestion des fonds de l’ASIMA et de toutes les transactions financières connexes. Conformément à l’accord de don, l’ADA et les DPA maintiendront de manière appropriée les comptes du projet 20 et prépareront les états financiers annuels et les relevés des dépenses périodiques par composante, catégorie et source de financement. 54. Le système de comptabilité de l’ADA et du MAPM (par l’intermédiaire des DPA compétentes) se fonde sur une méthode de comptabilité annuelle conforme aux règles comptables acceptables applicables au Maroc. Les états financiers de l’ADA sont soumis à un audit externe annuel. En ce qui concerne l’ASIMA, la synthèse des Rapports financiers intermédiaires non audités (IUFR) couvrant toutes les activités et les sources de fonds de l’ASIMA sera effectuée semestriellement par l’ADA et transmise à la Banque mondiale dans les 45 jours suivant la fin de chaque période. Le rapport annuel d’audit du projet et la lettre sur le contrôle interne seront transmis par le Bénéficiaire à la Banque mondiale dans les six mois suivant la fin de chaque exercice. Le rapport annuel d’audit des comptes du projet sera effectué, conformément aux directives de la Banque mondiale, par un auditeur jugé acceptable, et en application de termes de référence jugés acceptables par la Banque mondiale. Le rapport d’audit ainsi que la lettre sur le contrôle interne de l’ADA seront transmis à la Banque mondiale six mois après la clôture de chaque exercice. 55. L’ASIMA est financé par le FEM à hauteur de 6,44 millions de dollars. Le GM contribuera par une dotation parallèle au don du FEM d’environ 35,54 millions de dollars finançant les projets Pilier II de base. Les flux financiers du don du FEM entre la Banque mondiale et le Bénéficiaire seront organisés conformément aux procédures de décaissement normales de la Banque mondiale. Le mécanisme de flux des fonds du don impliquera d’ouvrir un compte désigné. Les termes et les conditions des décaissements seront définis dans le Manuel d’exécution du projet (MEP). 56. Globalement, le risque de gestion financière du projet est jugé Modéré avant les mesures d’atténuation et Faible après les mesures d’atténuation. Les modalités de gestion financière proposées permettront de satisfaire aux exigences minimales de la Banque mondiale en vertu de la PO/PB10.02 et de fournir, de manière relativement sûre, des informations précises et régulières sur l’état du don, comme l’exige la Banque mondiale. D. Passation des marchés 57. Passation des marches dans le cadre du projet sera mené conformément aux « Directives Passation des Marchés, de fournitures, de travaux et de services (autre que les services de consultants) par les Emprunteurs de la Banque mondiale dans le cadre des Prêts de la BIRD et les Crédits et Dons de l’AID » en date du janvier 2011 et aux « Directives Sélection et Emploi des Consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale dans le cadre des Prêts de la BIRD et les Crédits et Dons de l’AID » en date du janvier 2011 et les provisions stipulé dans les accords légaux. Les activités de passation des marchés seront assurées par : (i) l’ADA pour la Composante 1 ; et (ii) le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées, appuyées par les DRA et CT concernés), et avec l’aide de l’ADA pour la Composante 2. Une évaluation des capacités de l’ADA a été réalisée en décembre 2010 dans le cadre de la préparation du Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV). En outre, une évaluation des capacités a été réalisée en août 2012 dans les DPA de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, qui est l’une des deux régions couvertes par le projet ASIMA. 21 L’ADA et la DPA de Marrakech ont déjà l’expérience des opérations financées par la Banque mondiale, en particulier le PICCPMV dans le cas de l’ADA et le Projet de développement communautaire basé sur l’irrigation24 dans le cas de la DPA de Marrakech. Le personnel de l’ADA connaît les procédures de passation des marchés de la Banque mondiale et a reçu une formation au cours de l’atelier de lancement du PICCPMV. Compte tenu de son expérience passée (dans l’administration et les entreprises publiques), le personnel en charge des marchés au niveau de l’ADA et des DPA a une bonne connaissance des décrets relatifs aux marchés publics marocains et possède les bases nécessaires pour pouvoir assimiler et appliquer les procédures propres à la Banque mondiale. Le niveau de risque en matière de passation des marchés est Modéré (voir l’Annexe 3). 58. Le Plan de passation des marchés pour les 18 premiers mois, en date du 23 janvier 2013, a été préparé dans un format approuvé par la Banque mondiale. Il sera mis à jour au moins une fois par an pour tenir compte des ajustements les plus récents. Le Plan de passation des marchés précisera quels sont les marchés devant être soumis à un examen préalable de la Banque mondiale. Tous les autres marchés seront soumis à un examen a posteriori de la Banque mondiale. 59. Les marchés de fournitures, de petits travaux de génie civil et de services autres que ceux de consultants, seront généralement passés selon les procédures d’Appel d’offres national (AON). D’autres méthodes de passation des marchés pourront être utilisées, telles que : (i) la consultation des fournisseurs ; et (ii) l’entente directe. Les marchés de services de consultants seront généralement passés sur la base de la méthode de Sélection basée sur la qualité et le coût (SBQC). D’autres méthodes de passation des marchés pourront être utilisées pour des missions spécifiques mentionnées dans le Plan de passation des marchés : (i) Sélection au moindre coût (SMC) ; (ii) Sélection fondée sur les qualifications des consultants (SQC) ; (iii) Sélection par entente directe ; (iv) Sélection de consultants individuels (SCI) ; et (v) Fournisseur unique pour la sélection de consultants individuels. E. Aspects sociaux (y compris sauvegardes) 60. Il est prévu que l’ASIMA ait d’importants effets positifs sur le contexte social. En se concentrant sur les projets Pilier II dans des zones marginales ciblées du Maroc, l’ASIMA touchera des petits agriculteurs, traditionnellement marqués par des taux élevés de pauvreté, un faible niveau d’éducation et une faible productivité. L’ASIMA encouragera l’inclusion sociale en accordant une attention particulière aux petits agriculteurs de sexe féminin. Le choix des filières agroalimentaires et des projets Pilier II a été fait en tenant compte de la représentativité des femmes bénéficiaires. 61. Aucune sauvegarde sociale n’est déclenchée. La PO 4.12 sur la réinstallation involontaire n’a pas été déclenchée car l’ASIMA générera des avantages bénéficiant aux populations, et aucune réinstallation involontaire ou expropriation n’interviendra. Les petits agriculteurs pourront choisir de bénéficier des investissements des sous-projets en échange d’une cession 24 P056978, Projet de développement communautaire basé sur l ’irrigation, présenté au Conseil en mai 2001 et clôturé en décembre 2008. 22 gratuite de parcelles. Dans ce cas, une cession volontaire est autorisée par la loi marocaine n° 7/81, Partie II. La documentation sera examinée par la Banque mondiale pour s’assurer qu’aucune contrainte n’a été exercée. F. Aspects environnementaux (y compris sauvegardes) 62. L’ASIMA devrait produire d’importants effets positifs sur l’environnement. En adoptant une approche plus intégrée de la gestion des agroécosystèmes et des filières agroalimentaires ciblés, le projet apportera des améliorations qui se renforcent mutuellement, aidant ainsi à rendre l’agriculture marocaine plus durable à long terme. Nonobstant ceci, une attention particulière a été accordée aux risques potentiels. L’ASIMA comprend des interventions touchant à l’environnement, et à ce titre, déclenche la Politique opérationnelle d’évaluation environnementale de la Banque mondiale (PO 4.01). Conformément à cette politique opérationnelle, et compte tenu de la prévision d’impacts défavorables limités, l’ASIMA est classé en catégorie environnementale B. 63. L’ADA a préparé une Étude cadre des impacts environnementaux et sociaux (ECIES). La ECIES a été publié sur le site de la Banque mondiale le 19 novembre 2012 et sur le site de l’ADA le 15 novembre 2012. L’objectif de la ECIES est de : (i) décrire le système pertinent légal et réglementaire pour la préparation de l’évaluation de l’impact environnemental et social, en particulier des sous-projets de l’ASIMA, en y incluant l’évaluation du risque de déclenchement des politiques de sauvegarde de la Banque mondiale par l ’ASIMA ; (ii) identifier les impacts environnementaux et sociaux favorables et défavorables potentiels des sous-projets de l’ASIMA dans la mesure du possible à ce stade précoce de l’avancement ; et (iii) établir une procédure de sélection adaptée pour déterminer le degré de gravité et d’ampleur des impacts pour chacun des sous-projets et le besoin de documentation spécifique de sauvegarde. Compte tenu des conclusions de la ECIES, la documentation de sauvegarde suivante sera préparée au niveau des sous-projets sous la responsabilité de l’ADA :  Pour les sous-projets liés aux filières agroalimentaires de l’olive et de l’argan, une Évaluation des impacts environnementaux et sociaux (EIES) sera préparée et divulguée conformément à la PO 4.01 et à la législation marocaine. Ces sous-projets sont considérés comme relevant de la catégorie B, conformément à la PO 4.01.  Pour les sous-projets concernant des activités liées au cactus, à la viande rouge, à l’apiculture et aux plantes aromatiques et médicinales (PAM), et en tout cas pour les sous-projets impliquant des activités de construction, un simple Plan de gestion environnementale (PGE), de trois à cinq pages, sera préparé et divulgué conformément à la PO 4.01. Ces sous-projets sont considérés comme relevant de la catégorie B, conformément à la PO 4.01.  Pour les sous-projets consacrés à des mesures de conservation des sols, d’assistance technique et de formation, aucune autre documentation environnementale ne devra être préparée. Ces sous-projets relèvent de la catégorie C, conformément à la PO 4.01. 23 Annexe 1 : Cadre de résultats et suivi Annexe 1.A : Cadre de résultats Objectif de développement de projet (ODP) : Renforcer la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets visant des petits agriculteurs situés dans des zones marginales ciblées dans la zone du projet. RÉSULTATS AU NIVEAU DE L’ODP Valeurs cibles en cumul Scénario Source des Responsabilité Description Base Indicateurs de résultats Unité de An 1 An 2 An 3 An 4 de Périodicité données/ de la collecte (définition de au niveau de l’ODP mesure référence (Juin (Juin (Juin (Juin Méthodologie des données l’indicateur, etc.) 2014) 2015) 2016) 2017) Les bénéficiaires Indicateur de résultats au directs du projet sont niveau de l’ODP n°1 : de petits agriculteurs Bénéficiaires directs du Nombre 0 0 4 000 8 000 12 000 Semestre DPA DPA bénéficiant de projet l’intégration des - Femmes bénéficiaires % 0% 0% 15% 15% 15% mesures de conservation Une étude sur la méthodologie et une Enquête de enquête permettant Indicateur de résultats au satisfaction d’établir la situation de niveau de l’ODP n°2 : Nombre 0 0 4 5 6 Annuel ADA auprès des référence seront Projets pilotes réussis agriculteurs menées au cours de la première année du projet RÉSULTATS INTERMÉDIAIRES Valeurs cibles en cumul Description Scénario Source des Responsabilité (définition de Base Indicateurs de résultats Unité de An 1 An 2 An 3 An 4 au niveau de l’ODP mesure de Périodicité données/ de la collecte l’indicateur, etc.) référence(Juin (Juin (Juin (Juin Méthodologie des données 2014) 2015) 2016) 2017) Résultats intermédiaires (Composante 1) : Développement des capacités d’institutions publiques et privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité Indicateur de résultat intermédiaire n°1: Liste des Nombre 0 30 60 90 120 Semestre ADA Personnel des institutions participants publiques formé 24 Indicateur de résultat intermédiaire n°2 : Liste des Nombre 0 100 300 500 700 Semestre ADA Personnel des institutions participants privées formé Résultats intermédiaires (Composante 2) : Transfert de mesures de conservation des sols et de la biodiversité auprès de petits agriculteurs Indicateur de résultat intermédiaire n°1 : Petits Nombre 0 1 000 2 000 3 000 4 000 Liste des Semestre DPA agriculteurs formés participants - Femmes % 0% 15% 15% 15% 15% Une étude sur la Indicateur de résultat méthodologie et une intermédiaire n°2 : Petits Enquête de enquête permettant agriculteurs satisfaits du % 0% 0% 50% 60% 70% satisfaction d’établir la situation de Annuel ADA projet auprès des référence seront - Hommes % 0% 0% 50% 60% 70% agriculteurs menées au cours de la - Femmes % 0% 0% 50% 60% 70% première année du projet. Indicateur de résultat intermédiaire n°3 : Clients ciblés satisfaits des services Une étude sur la % 0% 0% 50% 60% 70% de conseil agricoles et méthodologie et une ruraux Enquête de enquête permettant - Clients de sexe masculin satisfaction d’établir la situation de Nombre 0 0 1 700 4 080 7 140 Annuel ADA satisfaits auprès des référence seront - Clientes de sexe féminin agriculteurs menées au cours de la Nombre 0 0 300 720 1 260 satisfaites première année du - Clients masculins ciblés projet. Nombre 0 0 3 400 6 800 10 200 - Clientes féminines Nombre 0 0 600 1 200 1 800 ciblées Indicateur de résultat intermédiaire n°4 : Clients ciblés membres % 0% 0% 95% 95% 95% d’une association - Membres masculins Annuel DPA DPA Nombre 0 0 3 230 6 460 9 690 - Membres féminins Nombre 0 0 570 1 140 1 710 - Clients masculins ciblés Nombre 0 0 3 400 6 800 10 200 - Clientes féminines Nombre 0 0 600 1 200 1 800 ciblées 25 Annexe 1.B : Suivi de la transposition à plus grande échelle des mesures de conservation des sols et de la biodiversité au-delà de l’ASIMA Valeurs cibles en cumul Responsab Scénari Source des ilité de la Base Unité de o de An 1 An 2 An 3 An 4 données/ Description (définition de Indicateur de suivi Périodicité collecte mesure référenc (Juin (Juin (Juin (Juin Méthodologi l’indicateur, etc.) des e 2014) 2015) 2016) 2017) e données Le Manuel d’exécution du projet (MEP) comprendra la liste des mesures de conservation des sols et la Indicateur de suivi n°1 : méthodologie. 1 Projets Pilier II intégrant Pas de cible établie L’indicateur se réfère aux 6 des mesures de % Annuel DRA DRA projets Pilier II dans % conservation des sols et de Uniquement 25 pour exercer un suivi l’ensemble du Maroc. la biodiversité L’indicateur est présenté en cumul, mais les données sont recueillies de manière désagrégée, par mesure de conservation. 25 Dont : 6,9 % (22 projets Pilier II) comprenant un bassin pour le stockage et le traitement des sous-produits de l’olive ; 4,7 % (15 projets Pilier II) comportant des pratiques de gestion des sols ; 2,2 % (7 projets Pilier II) comprenant une unité de valorisation ; 1,3 % (4 Projets Pilier II) comprenant une unité de collecte, pasteurisation, gaufrage de la cire ; 0,9 % (3 projets Pilier II) comprenant des unités de production d’alimentation animale tirée de sous-produits de l’agriculture ; 0,3 % (1 projet Pilier II) comprenant une unité de fabrication de ruches. 26 Annexe 2 : Description détaillée du projet 26 64. L’objectif de l’ASIMA est de renforcer la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets visant des petits agriculteurs situés dans des zones marginales ciblées de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz. L’ASIMA permettra d’explorer l’intégration horizontale des filières agroalimentaires, complétant ainsi l’intégration verticale de la production à la commercialisation de chaque chaîne agro-alimentaire promue dans le cadre du PMV. Ceci aidera les petits agriculteurs à améliorer leurs moyens de subsistance, tout en tirant le meilleur parti des ressources naturelles disponibles limitées. 65. Dans les deux régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz, 62 % des 6,2 millions habitants vivent en milieu rural et exploitent 1,9 millions d’hectares de Surface agricole utile (SAU). Les deux régions souffrent de précipitations insuffisantes et irrégulières — variant en fonction de la zone climatique, mais qui peuvent n ’atteindre que 190 mm par an dans les plaines, avec une évaporation allant jusqu’à 2 500 mm. La surexploitation des eaux souterraines, et des ressources naturelles en général, fait partie des causes diverses de dégradation des sols et d’appauvrissement de la biodiversité. Le morcellement des terres est un problème commun (à Souss-Massa-Drâa, 79 % des exploitations agricoles font moins de cinq hectares, et 2 % seulement dépassent 20 hectares), outre l’accès limité aux infrastructures et aux services pour la commercialisation des produits. Malgré ces contraintes, l’agriculture est un secteur important, et le sera encore davantage au cours des années à venir. Les prévisions d’investissements publics et privés du PMV sur la période 2009-2020 atteindront un total d’environ 10,5 millions de dirhams dans chacune des deux régions. Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz ont une longue tradition d’associations et de coopératives dans les zones rurales (la seule région de Marrakech-Tensift-Al Haouz comprend 950 OPA totalisant 170 000 membres). 66. Le projet comprend deux composantes, qui sont présentées ci-dessous. Composante 1 : Développement des capacités d’institutions publiques et privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité (USD 1,32 million, soit 20 % du montant du don) 67. La Composante 1 vise à développer les capacités d’une sélection de membres du personnel des institutions publiques et privées chargés de la planification et de la mise en œuvre de la conservation des sols et de la biodiversité dans les projets Pilier II. Cette composante est divisée en deux sous-composantes. Les activités de la sous-composante 1.1 qui seront financées comprennent : (i) des sessions de formation, voyages d’études et visites de terrain ; (ii) des études et supports d’information ; (iii) des campagnes de sensibilisation. ; (iv) le suivi et évaluation (S&E) et les rapports ; et (v) les audits. Les activités de la sous-composante 1.2 qui seront financées comprennent la formation d’une sélection de membres du personnel des entités d’exécution. 26 La description du projet repose sur un rapport de préparation du projet commandité par l ’ADA, financé par la Coopération technique belge ; et sur la ECIES et l’EIES commandités et financés par l’ADA. 27 68. Les sessions de formation, visites de terrain et voyages d’études ; les études et les supports d’information ; et les campagnes de sensibilisation porteront sur l’intégration des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans le PMV, en tirant parti des enseignements et des résultats des sous-projets de la Composante 2. Le renforcement des capacités portera spécifiquement sur les risques et le potentiel des sous-produits agricoles, l’utilisation de sous-produits pour l’alimentation animale et le rôle de conservation de la biodiversité de certaines filières agroalimentaires, outre une formation sur des thèmes transversaux, avec notamment une information et une sensibilisation à la problématique hommes-femmes. Une attention particulière sera accordée aux échanges internationaux, en liaison également avec les activités de partage d’information menées dans le cadre du programme régional MENA-DELP. Composante 2 : Transfert de mesures de conservation des sols et de la biodiversité auprès de petits agriculteurs (USD 5,12 millions, soit 80 % du montant du don) 69. La Composante 2 vise à faire adopter des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets sélectionnés visant des petits agriculteurs situés dans les deux régions cibles de Souss-Massa-Drâa et de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Huit sous-projets de l’ASIMA ont été identifiés et d’autres pourront venir s’y ajouter au cours de la mise en œuvre du projet, en fonction du résultat des consultations et des disponibilités budgétaires. Pour chacun d’entre eux, les activités devant être financées comprennent : (i) les travaux et les fournitures nécessaires à la mise en œuvre des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; (ii) des sessions de formation, visites de terrain et voyages d’études ; (iii) des campagnes de sensibilisation ; et (iv) le suivi et évaluation (S&E). 70. Les mesures de conservation des sols et de la biodiversité seront intégrées dans les projets Pilier II existants des zones marginales ciblées des régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech- Tensift-Al Haouz et un sous-projet correspondant de l’ASIMA sera conçu en complément de l’investissement du PMV. Les petits agriculteurs déjà visés par des projets Pilier II ciblés sur des filières agroalimentaires typiques des zones marginales bénéficieront en outre de l’intégration des mesures de conservation. 71. L’ASIMA favorise la diffusion des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des filières agroalimentaires typiques des zones marginales. Les filières agroalimentaires suivantes ont été identifiées comme candidates pour les sous-projets de l’ASIMA, mais d’autres pourront être ajoutées au cours de la mise en œuvre du projet. Les femmes participent à des degrés divers à toutes ces filières agroalimentaires aux différents niveaux du processus de production. Olive : L’intensification et le développement de la production d’olives est un principe clé du PMV. L’olivier est de loin la variété d’arbres la plus largement cultivée au Maroc et l’olive représente l’une des principales filières agroalimentaires dans tout le pays. Le PMV vise à renforcer la position du Maroc en tant que producteur d’huile d’olive sur la scène internationale. Les rendements peuvent être améliorés ; en effet, les écarts actuels de productivité vont de 0,3 à 18 tonnes/ha. La production d’olive devrait être multipliée par quatre à cinq d’ici à 2020 dans le cadre du PMV (passant de 0,62 à 2,8 millions de 28 tonnes) grâce à un doublement de la superficie (passant de 650 000 hectares à 1,2 million d’hectares) associé à une augmentation de l’intensité des cultures. Les emplois devraient être multipliés par cinq (passant de 100 000 à 500 000 journées de travail par an), et les exportations par huit (passant de 2 à 16 milliards de MAD par an). La filière agroalimentaire joue un rôle important dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, qui compte 20 % de la superficie nationale consacrée à la production d’olives et produit 70 % de l’huile d’olive exportée. Dans cette région, le PMV projette une augmentation de 220 % de la production d’ici à 2020, grâce à l’augmentation des superficies cultivées, passant de 123 100 hectares à 156 600 hectares, et des rendements, de 1,7 tonnes à 5 tonnes/ha. Cette filière agroalimentaire est relativement moins importante dans la région de Souss-Massa-Drâa, avec actuellement 27 000 hectares plantés en oliviers. L’importance accordée à cette filière agroalimentaire se justifie par ses solides performances dans les zones marginales et dans les situations de pluviométrie irrégulière et par son rôle dans la protection des sols contre l’érosion. En parallèle, il faut souligner certains impacts négatifs sur l’environnement de cette filière agroalimentaire. Le processus d’extraction de l’huile d’olive exerce une pression croissante sur les ressources en terres et en eau. Le PMV prévoit d’importantes mesures de renforcement de la production, y compris la conversion des traditionnelles maâsras en unités d’extraction à deux phases ultramodernes. Ces installations de transformation produisent des grignons humides comme sous-produits. Hors, si les fosses de séchage en aval de l’unité d’extraction ne sont pas correctement étanchéifiées, il peut y avoir des fuites avec contamination des oueds et des eaux souterraines27. Cactus : Le PMV finance des plantations intensives de cactus (figuiers de Barbarie - Opuntia ficus-indica). La région de Souss-Massa-Drâa compte près de 60 % (50 000 hectares) de la superficie du Maroc consacrée à la production de cactus, tandis que la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz compte près de 30 % (26 000 hectares). Le PMV prévoit une augmentation de la production nationale, grâce à de nouvelles plantations et à une augmentation des rendements, passant de 10 tonnes/ha à 15 tonnes/ha. Le cactus est une plante spontanée ayant des besoins en eau limités des zones arides et semi-arides. Utilisé traditionnellement pour former des haies, plantées en bandes délimitant des espaces clos ou des champs cultivés, le cactus est capable de lutter contre la dégradation des sols en améliorant la teneur en matière organique et minérale des sols. Il existe, de plus, des opportunités de valorisation dans cette filière agroalimentaire, car la plante peut être utilisée en totalité pour divers sous-produits, incluant l’extraction d’une huile de grande valeur à partir des grains et la production de confitures à partir de la pulpe du fruit. En outre, l’utilisation du fruit et des feuilles pour l’alimentation animale représente une ressource disponible pour les agriculteurs tout au long de l’année. Argan : Les forêts d’arganiers du Maroc couvrent près de 8 280 km² et ont été classées en réserve de biosphère par l’UNESCO. Les arbres ont un rôle environnemental important d’ombrage du sol, de réduction de l’évaporation et de facilitation de la croissance de la végétation courte. La fabrication de charbon de bois, les pâturages et 27 Un oued est un terme arabe désignant un cours d’eau saisonnier alimenté pendant la saison des pluies, ou son lit, typique de l’Afrique du Nord. 29 l’emprise croissante des cultures intensives ont réduit de près de moitié la superficie des arganeraies depuis un siècle. Le développement récent d’un marché d’exportation florissant d’huile d’argan comme produit de grande valeur représente sans doute la meilleure des opportunités de conservation de ces arbres. Marrakech-Tensift-Haouz compte 11 % de la SAU de la région, et 20 % du territoire national. Dans la région de Souss-Massa-Drâa, la production d’huile d’argan devrait presque doubler grâce au PMV entre 2013 et 2020. Mais il faut en gérer les sous-produits. Les sous-produits peuvent fournir des intrants à l’alimentation animale, augmentant ainsi la valeur ajoutée de la filière agroalimentaire et réduisant les pressions environnementales causées par le bétail, et du bois de feu. La filière agroalimentaire de l’argan se caractérise par la présence majoritaire d’associations et de coopératives féminines, ce qui représente l’une des principales sources de revenus pour les femmes dans les régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz, avec des revenus s’élevant à environ 125 dollars par mois. Viande rouge : Les moutons et les chèvres sont une ressource importante pour les populations rurales et la possession, ne serait-ce que de quelques têtes de bétail, offre aux agriculteurs un filet de protection sociale en cas de récolte insatisfaisante. D’ailleurs, 70 % des exploitations agricoles au Maroc comptent moins de trois têtes de bétail. Le PMV encourage l’augmentation de la production de viande rouge pour la consommation nationale. Dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, on décompte actuellement 3,2 millions d’animaux et il est prévu d’accroître de 110 % la production de viande rouge d’ici à 2020. Ceci risque de provoquer une surexploitation des parcours, en particulier pendant les années sèches. L’expansion des terres cultivées dans le cadre du PMV peut inciter des petits agriculteurs à envoyer leurs animaux paître dans des zones encore plus marginales, induisant une dégradation des sols et un appauvrissement de la biodiversité. L’identification de nouvelles sources d’alimentation animale est donc essentielle pour répondre à ces enjeux environnementaux. Apiculture : La production de miel peut représenter un complément important pour les revenus des familles dans les zones rurales. Dans la région de Souss-Massa-Drâa, l’apiculture représente 5 % de la valeur ajoutée agricole régionale et 15 % de l’emploi agricole. La production de miel devrait doubler d’ici à 2020 grâce au PMV. Les abeilles sont toutefois extrêmement sensibles à la pollution (c-à-d., l’utilisation des pesticides dans l’agriculture) et à l’ensemble des conditions environnementales de la région (c-à-d., les sécheresses). En outre, la surexploitation des plantes aromatiques et médicinales (PAM) — principale source de nectar pour les abeilles — provoque une réduction conséquente de leur couverture et représente une menace supplémentaire. Plantes aromatiques et médicinales (PAM) : Les projets Pilier II mettent en avant les plantes et les produits locaux typiques (produits du terroir). Les PAM ont des avantages comparatifs par leur capacité d’adaptation à des environnements marginaux, leur résistance à la sécheresse et leur valeur nutritionnelle. Deux contraintes entravent le succès de cette filière agroalimentaire : (i) les plantes poussent naturellement dans ce climat, mais elles ne sont pas cultivées de manière formelle, et (ii) les incitations à la cueillette des PAM sont traditionnellement basées sur le volume. Ceci a entraîné des 30 pratiques de cueillette non durables. La filière agroalimentaire des PAM se caractérise par la présence majoritaire d’associations et de coopératives féminines. 72. Huit projets Pilier II ont été identifiés comme des sous-projets éligibles à l’ASIMA représentant la gamme des filières agroalimentaires prioritaires énumérées ci-dessus. Le processus de sélection résulte d’une collaboration entre l’ADA, le MAPM (au niveau central, régional, provincial et local) et les bénéficiaires. Parmi les projets Pilier II identifiés, cinq sont situés dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz et trois dans celle de Souss-Massa-Drâa. Le Tableau 4 présente les projets Pilier II sélectionnés. Sur la base des consultations et des ressources disponibles liées au don, d’autres projets Pilier II pourront être ajoutés au cours de la mise en œuvre du projet. Tableau 4 : Projets Pilier II sélectionnés pour un sous-projet de l’ASIMA et leur localisation Filière DRA DPA Municipalités Projet Pilier II agroalimentaire 5 (Amaghrasse, Sidi Bedhaj, Tizguine, Développement de l’olivier dans MTH Marrakech Olive Amizmiz, Oulamtaa) la zone de piémont Développement de la filière 4 (Ijoukak, Ighil, Aghbar, Talat MTH Marrakech Apiculture apicole au niveau de la province N’Yacoub) d’Al Haouz 8 (Jaafra, Loutta, Sidi Mansour, Ait Intensification et valorisation de MTH Rhamna Taleb, Ras El Ain, Sidi Bouatmane, Viande rouge la viande rouge de l’agneau Oulad Hassoune, Labrikiyine) Sardi de Rhamna Plantation de cactus sur MTH Rhamna 18 (divers) Cactus 30 000 hectares Projet d’appui à l’émergence, au développement et à la bonne MTH Essaouira 55 (divers) Argan gouvernance de coopératives arganières dans la province d’Essaouira Extension, réhabilitation et 5 (Tanalt, Aouguenz, Targantouchka, SMD Agadir Olive valorisation de l’olivier à Aït Sidi Abdellah Bouchouari, Ait Baha) Baha 11 (Ait M’zal, Targa N’touchka, Tizi N’takoucht, Sidi Abdellah El Valorisation des plantes SMD Agadir Bouchouari, Aouguenz, Ait Wadrim, PAM aromatiques et médicinales Hilala, Tassegdelt, Tanalt, Idaougnidif, Ait Baha) 16 (Ait Issafen, Anzi, Arbaa Ait Ahmed, Ida ou Gougmar, Tighmi, Tizoughrane, Tnine Aday, Z. Sidi Intensification de la production SMD Tiznit Ahmed ou Moussa, Arbaa Ras Mouka, Apiculture du miel par la modernisation de Arbaa Sahel, Bounaamane, El Maader l’apiculture El Kabir, Ouijjane, Reggada, Sidi Bouabdelli, Tnine Aglou) 73. Pour chaque projet Pilier II sélectionné figurant au Tableau 4, un sous-projet correspondant de l’ASIMA sera conçu en complément de l’investissement du PMV afin d’intégrer des mesures de conservation des sols et de la biodiversité. Une attention particulière est accordée à la gestion durable des sous-produits des olives, cactus et arganiers. Par exemple, les grignons résultant de la transformation de l’huile d’olive peuvent être séchés et traités pour 31 être utilisés comme engrais et comme alimentation animale. De même, certaines parties du cactus, des sous-produits du cactus et des sous-produits de l’argan peuvent être transformés pour être utilisés dans l’alimentation animale. L’utilisation de sous-produits comme engrais pourrait augmenter la teneur en carbone du sol, réduisant le risque de dégradation des sols, tandis que la disponibilité d’autres sources d’alimentation animale pourra réduire le recours au pâturage dans les zones marginales et préservera ainsi la biodiversité. Cette intégration horizontale entre les filières agroalimentaires aide les petits agriculteurs à améliorer leurs moyens de subsistance, tout en tirant le meilleur parti des ressources naturelles disponibles limitées. De la même manière, les techniques de cueillette durable de plantes sauvages ayant des vertus médicinales et aromatiques, ainsi que l’utilisation d’espèces locales d’abeilles pour la production de miel, contribuent à la conservation de la biodiversité. 74. La formation et le renforcement des capacités joueront un rôle fondamental dans le cadre de la Composante 2, car l’adoption de mesures innovantes de conservation implique d’opérer des changements de comportement profonds. Les formations seront élaborées en tenant compte des priorités et des centres d’intérêt des agriculteurs et de leurs contraintes. Les modules de formation tiendront notamment compte du niveau d’alphabétisation des bénéficiaires, et adopteront des méthodes d’enseignement concrètes et basées sur la pratique. Les besoins spécifiques des femmes seront pris en compte afin de faciliter leur participation (heures de la journée où la formation sera organisée, éloignement du site de formation de leur domicile, etc.). 75. Les activités identifiées pour chacun des huit sous-projets de l’ASIMA, ainsi que les activités des projets Pilier II correspondants, sont présentées ci-dessous. Développement de l’olivier dans la zone de piémont DRA : Marrakech-Tensift-Al Haouz Bénéficiaires : 710 DPA : Marrakech Dont femmes : 0 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Plantation des plants d’olivier par des entreprises - Installation d’un bassin pour le stockage et le spécialisées et suivi de la réalisation pendant les traitement des sous-produits des olives premiers 18 mois - Assistance technique pour la construction et la gestion - Encadrement et formation des producteurs d’olives sur du bassin des aspects techniques et de gestion menée par des - Formation des agriculteurs à la gestion des sous- ingénieurs-conseils privés produits des olives - Création d’une huilerie avec des unités d ’extraction biphasique pour la production d’huile d’olive 32 Développement de la filière apicole au niveau de la province d’Al Haouz DRA : Marrakech-Tensift-Al Haouz Bénéficiaires : 400 DPA : Marrakech Dont femmes : 0 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Organisation de 400 apiculteurs en quatre coopératives - Construction d’une unité de multiplication et de et une union des coopératives production de colonies d’abeilles de l’espèce locale - Renforcement des capacités techniques des apiculteurs (abeille noire) par l’encadrement et la formation - Installation d’une unité pour la collecte, la - Distribution de 1 000 ruches peuplées, 1 000 ruches pasteurisation et le gaufrage de cire vides et 60 kits de petit matériel - Installation d’une unité de fabrication de ruches - Distribution de huit lots d’extraction de miel - Formation et stages pour les agents d’apiculture - Formation des apiculteurs Intensification et valorisation de la viande rouge de l’agneau Sardi de Rhamna DRA : Marrakech-Tensift-Al Haouz Bénéficiaires : 3 000 DPA : Rhamna Dont femmes : 150 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Création de cinq groupements ANOC et renforcement - Les activités se déroulant sur plusieurs années des quatre groupements déjà existants comprennent : (i) l’assistance technique pour - Amélioration génétique par l’octroi de 1500 géniteurs l’installation et la gestion des unités de production améliorateurs d’aliments pour les animaux (financé dans le cadre du - Création de trois centres d’approvisionnement en sous-projet cactus) ; (ii) les essais démonstratifs de aliments de bétail composition des intrants dans la ration alimentaire du - Création d’un abattoir et salle de découpe bétail et l’ensilage ; et (iii) les formations au profit des - Aménagement du Souk de Benguerir agriculteurs (techniques d’élevage ovin, conduite - Instauration d’un label « Sardi Rhamna » technique, modes de valorisation du cactus, techniques - Aménagement de 1000 bergeries de séchage et fabrication de farine de cactus) L’INRA - Création de 18 points d’eau a été présélectionnée comme ayant une expérience - Journées de formation des agriculteurs et voyages unique au Maroc sur ces questions. d’études Plantation de cactus sur 30 000 hectares DRA : Marrakech-Tensift-Al Haouz Bénéficiaires : 5 400 DPA : Rhamna Dont femmes : 270 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Plantation clé en main de 30 000 hectares de cactus - Installation (y compris le matériel d’emballage et - Encadrement et formation des producteurs sur les d’étiquetage) de deux unités de valorisation du cactus meilleures pratiques techniques et de gestion pour la fabrication d’aliments pour animaux - Installation de sept unités de valorisation pour les Le contrat prévu dans le sous-projet ovin couvrira aussi fruits de cactus le sous-projet cactus afin de faciliter la création de - Création de groupes d’associations relations horizontales entre les filières agroalimentaires, et pour remédier au chevauchement partiel des bénéficiaires entre les deux sous-projets 33 Projet d’appui à l’émergence, au développement et à la bonne gouvernance de coopératives arganières dans la province d’Essaouira DRA : Marrakech-Tensift-Al Haouz Bénéficiaires : 2 000 DPA : Essaouira Dont femmes : 1 900 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Développement de coopératives locales, dont le - Installation de deux unités de production nombre passera de 37 à 50 d’alimentation animale (à base de pulpe du fruit et des résidus de l’extraction de l’huile d’argan) - Développement et équipement d’unités de production - Des activités se déroulant sur plusieurs années - Acquisition d’équipements de production comprenant : (i) une assistance technique pour la mise - Amélioration de l’alphabétisation des femmes en place et la gestion des unités ; (ii) des essais adhérentes démonstratifs de composition des intrants dans la ration alimentaire du bétail ; et (iii) des formations - Appui à la commercialisation du produit pour les agriculteurs (p. ex. rendement d ’une unité, - Introduction de principes de bonne gouvernance au valorisation et marketing) L’INRA a été sein des coopératives arganières présélectionnée comme ayant une expérience unique au Maroc sur ces questions. Extension, réhabilitation et valorisation de l’olivier à Aït Baha DRA : Souss-Massa-Drâa Bénéficiaires : 1 200 DPA : Agadir Dont femmes : 240 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Conversion à l’irrigation localisée (goutte à goutte) - Installation d’un bassin pour le stockage et le - Réalisation de travaux d’aménagement foncier traitement des sous-produits des olives (terrasses et cuvettes d’eau naturelles) - Réalisation de travaux d’aménagement foncier - Réhabilitation et extension des plantations d’oliviers (gabions) - Assistance technique - Des activités se déroulant sur plusieurs années - Création d’une huilerie avec des unités d’extraction comprenant : (i) une assistance technique pour la biphasique pour la production d’huile d’olive construction du bassin de stockage ; (ii) la formation des agriculteurs à la valorisation des déchets oléicoles ; et (iii) le suivi et la quantification du sol conservé par les aménagements fonciers à l’aide d’une méthodologie reconnue (c.-à-d. la méthode FAO du projet LADA : Évaluation de la dégradation des sols dans les zones arides – Land Degradation Assessment in Dryland Areas) L’INRA a été présélectionnée comme ayant une expérience unique au Maroc sur ces questions. 34 Valorisation des plantes aromatiques et médicinales DRA : Souss-Massa-Drâa Bénéficiaires : 550 DPA : Agadir Dont femmes : 550 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Étude d’identification, valorisation, et - Achat de petits outils pour la cueillette des PAM commercialisation des PAM sauvages - Installation d’une unité de valorisation - Installation d’une unité de séchage de PAM - Actions d’appuis incluant : (i) journée d’animation ; - Des activités se déroulant sur plusieurs années (ii) voyage d’agriculteurs ; (iii) formation continue ; comprenant : (i) des essais démonstratifs de culture et (iv) matériel de récolte et de cueillette ; (v) appui en de domestication des PAM ; et (ii) formation. L’INRA aval (commerce, promotion, marketing) et support de a été présélectionnée comme ayant une expérience communication unique au Maroc sur ces questions. Intensification de la production de miel par la modernisation de l’apiculture DRA : Souss-Massa-Drâa Bénéficiaires : 200 DPA : Tiznit Dont femmes : 28 Activités du projet Pilier II Activités du sous-projet de l’ASIMA - Achat de ruches vides - Installation d’une unité de multiplication des reines des - Achat de ruches pleines abeilles pour les espèces locales (abeille saharienne) - Construction et équipement d’une unité de valorisation - Installation d’une unité de collecte, pasteurisation et - Formations gaufrage de la cire - Installation d’une unité de fabrication de ruches - Formation et stages pour les agents d’apiculture - Formation des apiculteurs 35 Annexe 3 : Modalités de mise en œuvre Modalités institutionnelles et modalités de mise en œuvre du projet Mécanismes de gestion administrative du projet 76. L’ADA est chargée de la coordination générale de l’ASIMA. L’ADA mettra en œuvre la Composante 1 tandis que le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées, appuyées par les DRA et CT concernés), avec l’aide de l’ADA, sera chargé de la mise en œuvre de la Composante 2. 77. La coordination générale de l’ASIMA par l’ADA inclut la responsabilité des aspects techniques, administratifs, fiduciaires (gestion financière et passation des marchés) et relatifs aux sauvegardes (environnementales et sociales), au suivi et évaluation (S&E) et aux rapports L’ADA supervisera la mise en œuvre de l’ASIMA et veillera à ce que les orientations retenues, les actions entreprises et les résultats obtenus correspondent bien aux documents et accords du projet. 78. La mise en œuvre de la Composante 1 par l’ADA comprend : (i) sessions de formation, visites de terrain et voyages d’étude ; (ii) études et supports d’information ; (iii) campagnes de sensibilisation ; (iv) suivi et évaluation (S&E) et établissement des rapports ; et (v) audits. Elle inclut en outre, une formation d’une sélection de membres du personnel des entités d’exécution. 79. La mise en œuvre de la Composante 2 par le MAPM (par l’intermédiaire des DPA concernées, appuyées par les DRA et CT concernés), avec l’aide de l’ADA, comprend pour chacun des sous-projets de l’ASIMA : (i) les travaux et les fournitures nécessaires à la mise en œuvre des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; (ii) des sessions de formation, visites de terrain et voyages d’études ; (iii) des campagnes de sensibilisation ; et (iv) le suivi et évaluation (S&E). Les DPA seront responsables de la mise en œuvre du sous-projet de l’ASIMA et du projet Pilier II correspondant. Les DPA seront responsables des aspects fiduciaires (gestion financière et passation des marchés), des sauvegardes (environnementales et sociales), du S & E et de la préparation des rapports. Les DRA feront circuler en temps utile des informations opportunes (sur la gestion financière, la passation des marchés, le S&E et les rapports de suivi) entre l’ADA au niveau central et les DPA au niveau provincial et seront chargées d’assurer le contrôle qualité. Les CT seront chargés d’assurer au quotidien le contact avec les agriculteurs en maintenant une collaboration étroite avec l’Organisation professionnelle agricole (OPA) qui regroupe toutes les associations et/ou coopératives d’agriculteurs faisant partie d’un projet du Pilier particulier. 80. Afin d’assurer la mise en œuvre de l’ASIMA, l’ADA et le MAPM (au niveau des DRA, DPA et CT) ont mis à la disposition de l’ASIMA du personnel qualifié et des ressources adéquates tout au long de la mise en œuvre du projet. Le personnel sera affecté à temps partiel à l’ASIMA tout en conservant d’autres activités en parallèle. La liste du personnel affecté au projet a été approuvée et transmis officiellement à la Banque mondiale. Toute modification de sa composition sera communiquée à la Banque mondiale. Afin d’assurer la coordination générale du projet et la mise en œuvre de la Composante 1, l’ADA a affecté à l’ASIMA du personnel pour les postes suivants : 36  Un coordonnateur de projet  Un point focal chargé des sauvegardes (environnementales et sociales) Afin d’assurer la mise en œuvre de la Composante 2, le MPAM a affecté du personnel à l’ASIMA dans les DRA, les DPA et les CT pour les postes suivants :  Un coordinateur de projet régional pour chacune des régions du projet, dans la DRA  Un point focal pour chaque projet Pilier II sélectionné, et pour le sous-projet correspondant de l’ASIMA dans les DPA ou les CT  Un point focal chargé des questions fiduciaires (gestion financière et passation des marchés) dans chaque DPA En outre, l’ADA recrutera avant la mise en vigueur du projet un spécialiste de la gestion financière. 81. La capacité du personnel au niveau régional et provincial représente l’un des principaux risques identifiés au cours du processus d’évaluation, dans la mesure où la majorité du personnel des DRA, des DPA et des CT n’a pas l’expérience des projets financés par la Banque mondiale. C’est pour atténuer ce risque qu’ont été prévues des formations requises pour le personnel sélectionné des organismes d’exécution avant que ne soit lancé le projet. Des détails complémentaires sur le dispositif institutionnel et les modalités de mise en œuvre du projet seront fournis dans le Manuel d’exécution du projet (MEP). 82. L’ADA et le MAPM (par le biais des DRA, DPA et CT concernés) ont été choisis comme organismes d’exécution pour l’ASIMA car ce sont les entités du GM responsables du PMV. Les modalités de mise en œuvre de l’ASIMA s’appuient sur la structure organisationnelle existante telle qu’inscrite dans l’organigramme du MAPM qui avait été mise en place pour l’exécution du PMV :  Ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, MAPM : Au niveau central, les services impliqués dans la mise en œuvre du PMV comprennent notamment: La Direction de la stratégie et des statistiques(DSS) ; la Direction financière (DF) ; et, la Direction de l’enseignement, de la formation et de la recherche (DEFR).  Directions régionales agricoles (DRA) : Ce sont les directions du MAPM au niveau régional, créées en 2009 pour promouvoir la mise en œuvre du PMV au niveau régional. La mission principale des DRA est d’élaborer les Plans agricoles régionaux (PAR) et d’en assurer l’application appropriée et d’assurer la liaison entre le MAPM et l’ADA (au niveau central) et les DPA (au niveau provincial).  Directions provinciales agricoles (DPA) : Ce sont les directions du MAPM au niveau provincial, chargées de l’application sur le terrain du PMV avec l’appui des Centres des travaux (CT) concernés.  Centres des travaux : Ce sont les antennes locales du MPAM responsables du contact au quotidien avec les agriculteurs dans la mise en œuvre du PMV, en maintenant une collaboration étroite avec les Organisations professionnelles agricoles (OPA) et les associations et/ou coopératives d’agriculteurs correspondantes.  Agence pour le développement agricole (ADA) : Elle est responsable de la mise en œuvre et du suivi du PMV. L’ADA est une administration publique spécialisée, juridiquement indépendante du MAPM et financièrement autonome, créée en 2009 en vue d’assurer la 37 supervision de la mise en œuvre du programme d’investissement du PMV28. L’ADA est administrée par un Conseil d’administration et gérée par un Directeur général. Le Conseil d’administration est composé de représentants du Gouvernement, de deux représentants des professionnels élus parmi les présidents des chambres régionales d’agriculture et de deux personnalités nommées par l’autorité gouvernementale chargée de l’agriculture. 83. La Figure 1 à la page suivante présente l’organigramme du MAPM. L’organigramme ne comprend que les DRA, DPA et CT concernés par l’ASIMA. 28 Loi n° 42/08 (2 mars 2009) portant création de l’Agence pour le développement agricole, promulguée par le dahir n° 1-09-16 du 22 safar 1430 (18 février 2009). 38 Figure 1 : Organigramme du MAPM. Le graphique ne représente que les DRA, DPA et CT engagés dans la mise en œuvre de l’ASIMA. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) Agence pour le Central Directions centrales du MAPM Développement Agricole (ADA) DRA DRA Régional Marrakech-Tensift- Souss-Massa-Drâa Al Haouz DPA DPA DPA DPA DPA Provincial Marrakech Rhamna Essaouira Tiznit Agadir CT CT CT CT CT Skhour Amezmiz Hanchane Anezi Aït Baha Rhamna Local CT CT Tamanarte Tiznit CT Talmeste 39 Gestion financière, décaissements et passation des marchés Gestion financière 84. L’ADA a acquis une expérience des procédures de la Banque mondiale en travaillant sur d’autres projets de la Banque mondiale tels que le PICCPMV et la série de DPL à l ’appui du PMV. Les services régionaux et provinciaux du MAPM (DRA, DPA et CT) des deux régions ciblées ont peu d’expérience des projets financés par la Banque mondiale. Toutefois, des formations ciblées permettront de remédier à l’insuffisance des connaissances, accompagnées d’un suivi étroit de l’ADA et du MAPM (DRA, DPA et CT). 85. Évaluation du système de gestion financière – Une évaluation du système de gestion financière en place à l’ADA et dans les DPA concernées a été réalisée pour vérifier sa conformité aux exigences de la Banque mondiale en matière de gestion de projet dans le cadre de sa PO/PB 0.02. L’évaluation de la gestion financière de l’ADA a couvert la comptabilité et la gestion financière, ainsi que les processus d’établissement des rapports et d’audit de l’ASIMA. Le système de gestion financière, y compris les dispositions nécessaires pour répondre aux besoins de suivi financier de l’ASIMA, satisfait aux exigences de la Banque mondiale. 86. Responsabilité – L’ADA et le MPAM (par l’intermédiaire des DPA concernées) seront responsables de la gestion des fonds de l’ASIMA et de toutes les transactions financières connexes. Conformément à l’accord de don, l’ADA et les DPA maintiendront de manière appropriée les comptes du projet et prépareront les états financiers annuels et les relevés des dépenses périodiques par composante, catégorie et source de financement. 87. Budget – L’ADA prépare son propre budget, en se fondant sur ses besoins escomptés et ses projets. Il est soumis à la Direction Financière (DF) du MAPM et à la direction du Budget (DB) du MEF pour approbation. L’ADA relève financièrement du budget général de l’État, par le biais de subventions. Au niveau local, les DPA préparent le budget annuel des projets Pilier II et le consolident avec les DRA correspondantes sous la supervision de l’ADA. Le budget est soumis à la DF et à la DB pour approbation, il est ensuite délégué à la DPA. Dans le cadre du projet ASIMA, une réunion sera organisée entre l’ADA et les DRA pour convenir d’une proposition de budget annuel. Il n’y a pas de procédures formalisées de budgétisation. Une section consacrée à la Gestion financière donnant une description détaillée du processus de budgétisation sera incluse dans le MEP. 88. Comptabilité - L’ADA, les DRA et les DPA ont adopté une comptabilité budgétaire pour le contrôle des dépenses et recettes du budget. Ils utilisent le système de gestion intégrée des dépenses (GID) de la Trésorerie générale du Royaume (TGR) pour le suivi de leurs engagements et de leur budget.  Au niveau central : Le système de comptabilité de l’ADA repose sur la réglementation comptable applicable aux institutions publiques (décret nº 2-89-61 du 10 novembre 1998) concernant trois types de comptabilité : budgétaire, générale et analytique, conformément au Code général des normes comptables. À la fin de l’exercice, les situations sont établies illustrant par lignes budgétaires les crédits disponibles, les engagements, le solde à engager, les paiements et le solde à payer. 40  Au niveau régional : Le système comptable en place repose sur les règles de la comptabilité publique applicables aux opérations financières et comptables de l’État, régies par le Décret royal n° 330/66 du 21 avril 1967. Les ordonnateurs et les comptables tiennent des comptabilités séparées appelées respectivement comptabilité administrative et comptabilité tenue par la TGR. Le rapport comptable mensuel sur la mise en œuvre comptable des projets et des activités est établi au format Excel. Les qualifications du personnel technique et comptable chargé du suivi de l’exécution des projets sont insuffisantes. Le cadre du don devra prévoir des activités supplémentaires de renforcement des capacités et des profils de ressources humaines adaptés à la gestion financière. 89. Rapports - Les Rapports financiers intermédiaires non audités (IUFR) couvriront toutes les activités et sources de fonds de l’ASIMA. Ces rapports doivent inclure : (i) un état des sources et des utilisations des fonds pour la période considérée et en valeur cumulée ; (ii) un état de l’utilisation des fonds par composante et catégorie de dépenses ; et (iii) un état budgétaire indiquant les prévisions et les écarts sur exécution. Le format et le contenu précis de ces IUFR seront détaillés dans le MEP et établis conformément aux directives de la Banque mondiale. Une synthèse des IUFR est effectuée tous les semestres par l’ADA et est transmise par le Bénéficiaire à la Banque mondiale dans les 45 jours suivant la fin de chaque période. L’IUFR consolidé doit inclure : (i) un état des flux de trésorerie ; (ii) un état des engagements du projet par catégorie et par composante ; (iii) un état des décaissements du projet par catégorie et par composante ; et (iv) une note explicative décrivant les informations financières transmises et les prévisions d’engagements et de décaissements pour les six prochains mois. 90. Contrôle interne – L’ADA a mis en place des processus de contrôle interne pour tous les cycles de la gestion administrative et financière, les procédures de conformité et la sécurité de ses opérations. La fonction de contrôle interne est assurée par du personnel de la Division de la comptabilité et du contrôle de gestion et est supervisée par le Chef de cette division. Un évaluation des contrôles internes est effectuée ponctuellement au sein de l ’ADA et vise à tester l’efficacité du contrôle interne. La fonction de contrôle interne est évaluée à l’aide de missions d’audit visant à :  Examinant en profondeur le processus de chaque cycle  Répertoriant les lacunes et les insuffisances  Proposant des améliorations À la fin de chaque mission, une réunion de débriefing est organisée avec le Directeur administratif et financier, le chef de la division de la comptabilité et du contrôle de gestion et des employés afin de présenter les résultats des travaux et des recommandations et propositions de mesures à prendre par les organes de décision. Les recommandations suivantes s’appliquent en permanence et sont mises en pratique dans les recommandations de suivi annuelles. 91. Audit externe – Les états financiers annuels du projet ainsi que le compte désigné du projet seront audités par des auditeurs acceptables par la Banque mondiale. Ledit rapport d’audit du projet ainsi que le rapport sur le contrôle interne (lettre de direction) seront soumis à la Banque mondiale par le bénéficiaire six mois après la clôture de chaque exercice. L’audit couvrira tous les aspects du projet (toutes les sources et l’utilisation des fonds, et les dépenses engagées). L’audit sera réalisé conformément aux normes internationales d’audit. L’équipe du 41 projet fournira à l’auditeur l’accès à des documents relatifs au projet et des dossiers et des informations nécessaires aux fins de la vérification. L’auditeur devra être acceptable par la banque et devra effectuer son audit conformément aux Normes internationales d’audit (ISA ou INTOSAI). Les termes de référence d’audit devront être acceptables pour la Banque mondiale. L’ADA présentera également son rapport d’audit ainsi que son rapport sur le contrôle interne (lettre de direction) six mois après la clôture de l’exercice 92. Flux financiers –Le projet peut utiliser les trois méthodes de décaissements ci-dessous : (i) Préfinancement -Les décaissements des fonds du don s’effectueront sur la base des pièces justificatives fournies et/ou sur présentation des Relevés de dépenses (RD), conformément aux procédures de décaissement de la Banque mondiale. Les pièces justificatives et/ou les relevés de dépenses seront établis par l’ADA et chacune des DPA et transmis à la DF du MAPM qui se chargera de leur consolidation et les communiquera au MEF pour remboursement. L’ADA participera au contrôle de l’éligibilité des dépenses engagées par les DPA. (ii) Le projet peut également ouvrir un compte désigné dédié au projet pour recevoir des avances. Ainsi, les pièces justificatives et/ou les relevés de dépenses seront établis par l’ADA et chacune des DPA et transmis à la DF du MAPM qui se chargera de leur consolidation et les communiquera au MEF pour justifier les fonds utilisés. Une demande de réallocation va être présentée une fois l’avance justifiée. (iii)Le projet peut également utiliser la méthode de Paiement direct où les pièces justificatives et/ou les relevés de dépenses seront établis par l’ADA et chacune des DPA et transmis à la DF du MAPM qui se chargera de leur consolidation et les communiquera au MEF pour transmission à la Banque mondiale qui ensuite paiera le fournisseur directement. 93. Répartition des fonds du don – La répartition par catégorie de dépenses est présentée dans le tableau ci-dessous. Tableau 5 : Affectation des fonds du don Montant du Don Pourcentage des Catégorie Affecté Dépenses Financé (exprimé en USD) (taxes comprises) (1) Fournitures, travaux, services autres que les services de consultants, services de consultants et Formation au titre de la 1 320 000 100% Composante 1 du Projet (2) Fournitures, travaux, services autres que les services de consultants, services de consultants et Formation au titre de la 5 120 000 100% Composante 2 du Projet MONTANT TOTAL 6 440 000 94. Formation – La formation couvre : (i) les dépenses raisonnables pour les déplacements (dans le pays et à l’étranger), les frais de logement et restauration et les indemnités journalières des formateurs, des participants aux formation et des facilitateurs de formation non-consultants associés aux activités de formation fournies en vertu de l’ASIMA ; (ii) les frais de cours ; (iii) les 42 frais de location des locaux d’enseignement ; (iv) les dépenses de préparation, acquisition, reproduction et distribution du matériel de formation. 95. Évaluation des risques – Le risque est jugé Modéré car les principaux risques suivants ont été identifiés :  Insuffisance des capacités de gestion due au manque de ressources humaines au niveau central et régional. Ce risque sera atténué par le renforcement des capacités du personnel en gestion financière, ainsi que par le recrutement d’un consultant en gestion financière pour le projet de l’ASIMA au niveau de l’ADA.  Le système comptable de l’ADA ne permet pas de produire des Rapports financiers intermédiaires. Les rapports financiers sont préparés à l’aide du logiciel Excel en se basant sur des informations extraites du système de comptabilité. Ce risque sera atténué par une formation en gestion financière et un suivi pointilleux des soumissions dans les délais prévus par le MEP assurés par la Banque mondiale. 96. Dotation en personnel – Le personnel de l’ADA, des DRA, DPA et CT ont été affecté à temps partiel à l’ASIMA tout en conservant d’autres activités en parallèle. L’ADA ne dispose pas de ressources humaines ayant des compétences suffisantes en gestion financière. Des ressources sont donc nécessaires pour assurer une mise en œuvre adéquate du projet. Un spécialiste de la gestion financière sera engagé avant la mise en vigueur du projet afin d’appuyer la gestion financière, et formé pour assurer le suivi des modalités de gestion financière du projet. 97. Supervision – Des missions de supervision seront organisées au moins deux fois par an. La mission : (i) s’assurera que des systèmes de gestion financière robustes du projet sont maintenus tout au long de la mise en œuvre de l’ASIMA ; et (ii) examinera les IUFR semestriels, les EFP annuels audités et les lettres d’observations. Décaissements 98. Les produits du don seront décaissés en conformité avec les procédures de décaissement traditionnelles de la Banque mondiale et seront utilisés pour financer les activités du projet par le biais des procédures de décaissement actuellement utilisées, c’est-à-dire Paiement direct, Avances et Remboursement. Les Demandes de retrait pour Reconstitution et/ou Remboursement seront accompagnées des Relevés des dépenses (RD) conformément aux procédures décrites dans la Lettre de décaissement et dans les « Directives pour les décaissements applicables aux projets » de la Banque mondiale. Les Rapports financiers intermédiaires non audités et les États financiers annuels seront utilisés comme un mécanisme d’information financière et non à des fins de décaissement. Le montant minimum des demandes en cas de Paiement direct et Remboursement sera l’équivalent de 20 % du montant du Plafond de l’avance. 99. Le bénéficiaire ouvrira un Compte désigné libellé en dirham marocain à la Trésorerie générale du Royaume (TGR) pour gérer les parts des dépenses éligibles du projet couvertes par le don. Le Plafond du Compte désigné sera de cinq millions de dirhams. Le bénéficiaire sera responsable de la soumission mensuelle des demandes de réapprovisionnement accompagnées des pièces justificatives nécessaires. 43 100. Conformément à la note 3 de la PO 6.00 relative aux Financements de la Banque mondiale, le financement rétroactif est autorisé pour financer les dépenses éligibles engagées par le Bénéficiaire à compter du 1er janvier 2013, et le montant agrégé desdits paiements ne doit pas dépasser 20 % du montant du don afin de pouvoir lancer dans les délais les activités du projet. 101. La Banque mondiale honorera les dépenses éligibles pour les services rendus et les fournitures livrées jusqu’à la date de clôture du projet. Un délai de grâce de quatre mois sera accordé pour permettre le paiement de toutes les dépenses éligibles engagées avant la date de clôture du don. 102. Les pièces justificatives nécessaires seront envoyées à la Banque mondiale pour les marchés dépassant le seuil défini pour la revue préalable, à l’exception des dépenses relatives à des marchés d’une valeur estimée de : (i) 200 000 dollars ou moins pour les marchés de travaux et fournitures ; (ii) 100 000 dollars ou moins pour les services de conseil ; et (iii) 50 000 dollars ou moins pour les marchés de consultants individuels, ainsi que de coûts de fonctionnement, de formation, ateliers et visites sur le terrain, qui seront traités sur la base des RD. Les pièces justificatives des dépenses seront conservées à l’ADA et seront facilement accessibles aux fins d’examen par les vérificateurs externes et les missions périodiques de supervision de la Banque mondiale. Tous les décaissements seront soumis aux conditions de l’Accord de don et aux procédures de décaissement telles que définies dans la Lettre de décaissement. 103. La fréquence et l’étendue des missions de supervision de la Banque mondiale seront adaptées aux besoins de l’ASIMA, elles seront menées à la fois aux niveaux central et provincial. La fréquence de ces missions sera semestrielle, mais elle pourra être renforcée si nécessaire. 104. La Banque mondiale a introduit une procédure de décaissement par internet (e- Décaissement - e-Disbursement) pour tous les projets du Maroc. En vertu de la procédure d’e- Décaissement, toutes les transactions seront effectuées par le biais du Système de connexion client de la Banque mondiale (Client connection system), et les pièces justificatives et RD scannés seront également transmis par le biais de ce service en ligne. L’utilisation de ces modalités de e-Décaissement simplifiera le traitement des paiements en ligne et permettra : (i) d’éviter les erreurs courantes intervenant dans la préparation des Demandes de retrait ; (ii) de réduire la durée et les coûts associés à l’envoi des Demandes de retrait à la Banque mondiale ; et (iii) d’accélérer le traitement des demandes de décaissement par la Banque mondiale. Passation des marchés 105. La passation des marchés de l’ASIMA sera conduite conformément aux réglementations suivantes : (i) les « Directives de la Banque mondiale relatives à la prévention et à la lutte contre la fraude et la corruption dans les projets financés par des prêts de la BIRD et des crédits et dons de l’IDA », dites « Directives anti-corruption », en date du 15 octobre 2006 et révisées en janvier 2011 ; (ii) les « Directives de passation des marchés de fournitures, travaux et services autres que de conseil financés par les prêts de la BIRD et les crédits et dons de l’IDA par les emprunteurs de la Banque mondiale » (dites « Directives de passation des marchés ») publiées par la Banque en janvier 2011 ; (iii) les « Directives de sélection et emploi de consultants dans le cadre des prêts de la BIRD et des crédits et dons de l’IDA par les emprunteurs de la Banque mondiale » 44 (dites « Directives pour l’emploi de consultants »), publiées en janvier 2011 ; et (iv) tous les dossiers-types d’appel d’offres connexes pour tout nouvel appel d’offres ainsi que les dispositions stipulées dans l’Accord de don. Les différentes rubriques des différentes catégories de dépenses sont exposées ci-dessous. Pour chacun des marchés devant être financé par le don, les différentes méthodes de passation des marchés ou de sélection des consultants, les besoins de présélection, les coûts estimés, les conditions d’examen préalable, et le calendrier sont convenus entre le Bénéficiaire et la Banque mondiale dans le Plan de passation des marchés. 106. Les activités de passation des marchés seront assurées par : (i) l’ADA pour la Composante 1 ; et (ii) le MAPM (par le biais des DPA concernées) pour la Composante 2, assisté par l’ADA, les DRA et les CT. Une évaluation des capacités de l’ADA a été réalisée en décembre 2010 dans le cadre de la préparation du Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV). En outre, une évaluation des capacités a été réalisée en août 2012 dans les DPA de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, qui est l’une des deux régions couvertes par le projet ASIMA. Dans l’ensemble, l’évaluation des capacités a donné les résultats suivants. L’ADA et les DPA de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz ont l’expérience des opérations financées par la Banque mondiale, en particulier le PICCPMV dans le cas de l’ADA et le Projet de développement communautaire basé sur l’irrigation dans le cas des DPA de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Le personnel de l’ADA et des DPA de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz connaît les procédures de passation des marchés de la Banque mondiale. En ce qui concerne l’ADA, la formation a été menée au cours de l’atelier de lancement du PICCPMV en septembre 2011. Compte tenu de son expérience passée (dans l’administration et les entreprises publiques), le personnel en charge des marchés au niveau de l’ADA et des DPA a une bonne connaissance des décrets relatifs aux marchés publics marocains et possède les bases nécessaires pour pouvoir assimiler et appliquer les procédures propres à la Banque mondiale. Le niveau de risque en matière de passation des marchés est Modéré. Malgré les connaissances acquises sur les procédures de passation des marchés de la Banque mondiale (très récemment dans le cas de l’ADA), il faut encore des mesures spécifiques pour atténuer les risques potentiels. Parmi ces mesures figurent : (i) des formations à la passation des marchés de tous le personnel de l’ADA, des DRA et des DPA participant à la mise en œuvre du projet, préalables au lancement des activités du projet et tout au long de son exécution ; et (ii) une supervision rapprochée des activités de passation des marchés en établissant à cet effet les seuils d’examen préalable. 107. Le Plan de passation des marchés pour les 18 premiers mois a été préparé dans un format approuvé par la Banque mondiale et a été finalisé à la négociation. Il sera mis à jour au moins une fois par an pour tenir compte des ajustements les plus récents. Le Plan de passation des marchés précisera quels sont les marchés devant être soumis à un examen préalable de la Banque mondiale. Tous les autres marchés seront soumis à un examen a posteriori de la Banque mondiale. 108. Les marchés de fournitures, de petits travaux de génie civil et de services autres que de consultant (y compris l’achat d’équipements, de fournitures et les services agricoles) seront passés selon les modalités suivantes :  Appel d’offres national (AON) : Sauf dans les cas visés ci-dessous, les marchés de fournitures, de petits travaux de génie civil et de services autres que de consultant seront 45 passés conformément aux procédures d’AON jugées acceptables par la Banque mondiale ; Il sera fait usage des Dossiers types d’appel d’offres (DAO) préparés par les entités d’exécution et jugés acceptables par la Banque mondiale ;  Consultation de fournisseurs : Les marchés d’un coût estimatif égal ou inférieur à la contre-valeur d’USD 200 000 pourront être passés conformément aux procédures de Consultation des fournisseurs ; et  Entente directe : Dans les situations correspondant aux critères du paragraphe 3.7 des Directives de passation des marchés, les marchés de fournitures, de petits travaux de génie civil et de services autres que de consultant pourront être passés conformément aux dispositions de la méthode d’Entente directe. 109. Les marchés de Services de consultants (y compris, assistance technique, appui aux entités d’exécution, formation et études) seront passés conformément aux méthodes suivantes de la Banque mondiale et en utilisant les documents types d’appels d’offres correspondants :  Sélection basée sur la qualité et le coût (SBQC) ;  Sélection au moindre coût (SMC) : Les marchés de services d’un coût estimatif inférieur à la contre-valeur de USD 200 000 par marché peuvent être passés dans le cadre de marchés attribués conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 et 3.6 des Directives pour l’emploi de consultants ;  Sélection fondée sur les qualifications des consultants (SQC) : Les marchés de services d’un coût estimatif inférieur à la contre-valeur de USD 100 000 par marché peuvent être passés dans le cadre de marchés attribués conformément aux dispositions des paragraphes 3.1 et 3.7 des Directives pour l’emploi de consultants ;  Sélection par entente directe (ED) : Dans les situations satisfaisant aux conditions stipulées dans les paragraphes 3.8 à 3.11 des Directives pour l’emploi de consultants pour les marchés passés par entente directe, les marchés de services de consultants peuvent être passés , avec l’accord préalable de la Banque mondiale, conformément à la méthode de sélection par entente directe ; et  Sélection de consultants individuels (SCI) : Les marchés de services afférents à des missions satisfaisant aux conditions stipulées au paragraphe 5.1 des Directives pour l’emploi de consultants peuvent être passés avec des consultants individuels conformément aux dispositions des paragraphes 5.2 à 5.5 des Directives pour l’emploi de consultants. Dans les circonstances décrites au paragraphe 5.6 des Directives pour l’emploi de consultants, de tels marchés peuvent être passés avec des consultants individuels sur une base de fournisseur unique. La liste restreinte peut être entièrement composée de consultants nationaux pour les marchés inférieurs à la contre-valeur de 200 000 dollars par marché, conformément aux indications mentionnées ci-dessus. 110. Certaines activités prévues au titre de la Composante 2 (Transfert de mesures de conservation des sols et de la biodiversité auprès de petits agriculteurs) pourront être mises en œuvre par l’INRA, compte tenu de son expérience irremplaçable dans la recherche agricole appliquée au Maroc. L’INRA pourra notamment être sollicitée pour les marchés de services concernant : (i) l’assistance technique à l’installation et la gestion des unités de production d’aliments pour animaux à base de sous-produits des filières agroalimentaires de l’olive, du cactus et de l’argan ; (ii) les essais démonstratifs de composition des intrants dans la ration 46 alimentaire du bétail et de culture des PAM ; (iii) l’assistance technique à la construction de bassins de stockage des sous-produits de l’olive ; (iv) la surveillance et la quantification des sols conservés grâce à des pratiques de gestion des terres basées sur une méthodologie connue ; et (v) les formations connexes des agriculteurs. 111. La supervision de la passation des marchés par la Banque mondiale fait partie intégrante de la supervision du projet et du suivi de sa mise en œuvre. Outre la supervision par examen préalable menée par les services de la Banque mondiale et fondée sur une évaluation des capacités des entités chargées de la mise en œuvre du projet, il est recom mandé de prévoir deux missions de supervision de la Banque mondiale, dont un examen a posteriori des activités de passation de marchés. L’examen a posteriori couvrira environ 10 % à 15 % des marchés. Ce pourcentage sera ajusté au cours de la mise en œuvre du projet en fonction des performances des entités chargées de la mise en œuvre et des résultats des examens. Aspects environnementaux et sociaux (y compris sauvegardes) 112. Il est prévu que l’ASIMA ait d’importants effets positifs sur l’environnement et le contexte social. En se concentrant sur les projets Pilier II dans les zones marginales du Maroc, l’ASIMA bénéficiera à de petits agriculteurs, traditionnellement marqués par des taux élevés de pauvreté, un faible niveau d’éducation et une faible productivité. En adoptant une approche plus intégrée de la gestion des agroécosystèmes et des filières agroalimentaires ciblés, le projet apportera des améliorations qui se renforcent mutuellement, aidant ainsi à rendre l’agriculture marocaine plus durable à long terme. 113. L’ASIMA encouragera l’inclusion sociale en accordant une attention particulière aux petits agriculteurs de sexe féminin. Le choix des filières agroalimentaires et des projets Pilier II a été fait en tenant compte de la représentativité des femmes bénéficiaires. Les femmes ont un poids démographique important dans le secteur agricole, représentant 43 % de la population active agricole et leur nombre est élevé dans presque toutes les filières agroalimentaires. Près de 11 % des coopératives agricoles au Maroc sont des coopératives féminines. Avec le lancement du PMV, le MAPM et l’ADA ont accordé une attention croissante à la dimension genre dans le secteur agricole. À cette fin, le MAPM a commandé récemment une analyse du PMV centrée sur les disparités entre les sexes. L’objectif de l’étude est d’identifier les moyens d’accroître la compétitivité des micro-entreprises de femmes et d’intégrer davantage les femmes rurales au cadre économique dans des chaînes de valeur agroalimentaires spécifiques. S’appuyant sur les premiers résultats de l’étude du MAPM, la Banque mondiale a effectué une mission technique en novembre 2012 visant à évaluer la dimension genre dans l’ASIMA et la série de DPL appuyant le PMV. 114. En dépit du fait que l’ASIMA doive produire d’importants effets environnementaux et sociaux positifs, une attention particulière a été accordée aux risques potentiels. L’ASIMA comprend des interventions touchant à l’environnement, et à ce titre, déclenche la Politique opérationnelle d’évaluation environnementale de la Banque mondiale (PO 4.01). Conformément à cette politique opérationnelle, et compte tenu de la prévision d’impacts défavorables limités, l’ASIMA est classé en catégorie environnementale B. 47 115. Dans le cadre de sa responsabilité de coordination générale de l’ASIMA, l’ADA est responsable de la préparation et de la divulgation de tous les documents de sauvegarde. Une Étude cadre des impacts environnementaux et sociaux (ECIES) a été préparé au cours de la préparation du projet. La nécessité d’une ECIES se justifie comme suit :  L’ASIMA est un projet de développement conduit par les communautés, basé sur une approche participative de la communauté. Par conséquent, les sous-projets identifiés ne sont que des propositions qui devront être soumises à l’approbation de la communauté et des différentes DPA et DRA.  La localisation précise des sous-projets n’est pas encore connue. Si la région et les provinces ont été choisies, l’identification des zones particulières où chaque activité spécifique se déroulera reste à établir. 116. L’objectif de la ECIES est de : (i) décrire le système pertinent légal et réglementaire pour la préparation de l’évaluation de l’impact environnemental et social, en particulier des sous- projets de l’ASIMA, en y incluant l’évaluation du risque de déclenchement des politiques de sauvegarde de la Banque mondiale par l’ASIMA ; (ii) identifier les impacts environnementaux et sociaux favorables et défavorables potentiels des sous-projets de l’ASIMA dans la mesure du possible à ce stade précoce de l’avancement ; et (iii) établir une procédure de sélection adaptée pour déterminer le degré de gravité et d’ampleur des impacts pour chacun des sous-projets et le besoin de documentation spécifique de sauvegarde. La ECIES fournit des indications sur les données qui doivent être enregistrées, le processus de consultation à suivre, et la définition des mesures d’atténuation, de suivi et institutionnelles potentielles à appliquer au cours de la mise en œuvre des sous-projets de l’ASIMA pour compenser ou réduire les impacts sociaux et environnementaux défavorables et accroître leurs impacts positifs. Il détaille les modalités institutionnelles ainsi que les mesures de renforcement des capacités nécessaires pour assurer une mise en pratique adéquate de la ECIES. Il souligne que la mise en œuvre de ces mesures sera financée sur le don, à la hauteur d’environ 1 % du montant du don. La ECIES a été divulgué en novembre 2012 sur les sites Web de l’ADA et de l’InfoShop de la Banque mondiale. 117. La préparation de la ECIES a inclus plusieurs consultations. Des consultations ont été organisées avec les bénéficiaires potentiels du projet (y inclus un nombre adéquat de femmes) pour une moyenne de 30 petits agriculteurs pour chacun des huit sous-projets. Elles ont été menées en arabe par des spécialistes des questions environnementales et sociales. Lors de ces consultations, les agriculteurs ont été informés des incidences environnementales potentielles identifiées et ils ont été invités à faire part de leurs observations sur les mesures proposées pour atténuer les risques associés. Une consultation avec le personnel du MAPM et de l’ADA a été aussi organisée afin de valider l’approche et les résultats intermédiaires de la ECIES. 118. Compte tenu des conclusions de la ECIES, la documentation de sauvegarde suivante sera préparée au niveau des sous-projets sous la responsabilité de l’ADA :  Pour les sous-projets liés aux filières agroalimentaires de l’olive et de l’argan, une Évaluation des impacts environnementaux et sociaux (EIES) sera préparée et divulguée conformément à la PO 4.01 et à la législation marocaine. Ces sous-projets sont considérés comme relevant de la catégorie B, conformément à la PO 4.01.  Pour les sous-projets concernant des activités liées au cactus, à la viande rouge, à l’apiculture et aux plantes aromatiques et médicinales (PAM), et en tout cas pour les 48 sous-projets impliquant des activités de construction, un simple Plan de gestion environnementale (PGE), de trois à cinq pages, sera préparé et divulgué conformément à la PO 4.01. Ces sous-projets sont considérés comme relevant de la catégorie B, conformément à la PO 4.01.  Pour les sous-projets consacrés à des mesures de conservation des sols, d’assistance technique et de formation, aucune autre documentation environnementale ne devra être préparée. Ces sous-projets relèvent de la catégorie C, conformément à la PO 4.01. Les DPA seront responsables de la mise en œuvre des sous-projets en se conformant aux documents de sauvegarde pertinents. Tableau 6 : Documentation relative aux sauvegardes requise par sous-projet. document Filière Pas de DRA DPA Projet Pilier II suppl. EIES PGE agroalimentaire Développement de l’olivier dans la MTH Marrakech Olive X zone de piémont Développement de la filière MTH Marrakech Apiculture apicole au niveau de la province X d’Al Haouz Intensification et valorisation de la MTH Rhamna Viande rouge viande rouge de l’agneau Sardi de X Rhamna Plantation de cactus sur MTH Rhamna Cactus X 30 000 hectares Projet d’appui à l’émergence, au développement et à la bonne MTH Essaouira Argan gouvernance de coopératives X arganières dans la province d’Essaouira Extension, réhabilitation et SMD Agadir Olive X valorisation de l’olivier à Aït Baha Valorisation des plantes SMD Agadir PAM X aromatiques et médicinales Intensification de la production de SMD Tiznit Apiculture miel par la modernisation de X l’apiculture 119. Sous l’angle social, aucune sauvegarde sociale n’est déclenchée. La PO 4.12 sur la réinstallation involontaire n’a pas été déclenchée car l’ASIMA générera des avantages bénéficiant aux populations, et aucune réinstallation involontaire ou expropriation n’interviendra. Les petits agriculteurs pourront choisir entre accepter ou refuser que le sous-projet s’applique à leurs terres. S’ils acceptent, ils peuvent décider de céder à titre gratuit une/des parcelles des terres leur appartenant, ils bénéficieront ainsi en contrepartie des investissements du sous-projet. Dans ce cas, une cession volontaire est autorisée par la loi marocaine n° 7/81, Partie II. La documentation sera examinée par la Banque mondiale pour s’assurer qu’aucune contrainte n’a été exercée. S’il apparaît nécessaire de disposer d’un accès temporaire à des terres privées afin de mettre en place des activités dans le cadre du projet, la loi n° 7/81, Partie II, Article 50 réglemente les autorisations de prise de possession temporaire de propriétés privées, qui sont soumises à la signature d’un document par l’administration et le propriétaire privé précisant les 49 opérations à effectuer, la surface utilisée, la nature et la durée probable de l ’occupation qui ne peut pas dépasser cinq ans. Le cas échéant, une planification intelligente devrait permettre de réaliser les travaux de construction à des périodes où il n’y aura pas de risque de perte de cultures. Suivi et évaluation 120. Le système de suivi et évaluation (S&E) vise à produire régulièrement des informations sur les activités de l’ASIMA et sur ses résultats. Le S&E est avant tout un instrument de gestion opérationnelle dont bénéficient les entités chargées de l’exécution du projet et qui leur permet d’évaluer et d’améliorer leurs résultats au cours de la mise en œuvre du p rojet, tout en aidant à atteindre l’ODP. Il servira aussi de base à une interaction régulière avec les petits agriculteurs pour mieux comprendre les avantages et les inconvénients des mesures de conservation des sols et de la biodiversité et les éventuels bénéfices et contraintes s’appliquant à leur adoption à une plus grande échelle. 121. Le système de S&E de l’ASIMA est intégré dans le système d’ensemble de S&E des projets Pilier II. Il a été conçu en prenant soin de ne pas rajouter une strate administrative supplémentaire, s’ajoutant aux procédures prévues par le PMV. Il complète, au contraire, le système de S&E existant. 122. Le Cadre de résultats et de suivi est présenté à l’Annexe 1. Le choix des indicateurs est présenté ci-dessous et a été fait en prenant en compte les indicateurs de base pertinents de la Banque mondiale et de l’Outil de suivi de la dégradation des sols et de la conservation de la biodiversité élaboré par le FEM, et la dimension genre dans le projet. Le Cadre de résultats et de suivi établit un équilibre entre les indicateurs quantitatifs et qualitatifs afin de refléter le caractère pilote du projet, allant au-delà d’une simple évaluation de la mise en œuvre matérielle ou du nombre de formations fournies. Afin d’évaluer le niveau de satisfaction des petits agriculteurs et, plus généralement, le niveau de réussite des pilotes, une étude sera engagée au cours de la première année du projet pour établir la méthodologie et les modalités de l’enquête permettant d’établir la situation de référence. 123. L’Objectif de développement du projet (ODP) est de renforcer la mise en œuvre de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans une sélection de projets visant des petits agriculteurs situés dans des zones marginales ciblées dans la zone du projet. Les indicateurs de résultats du PDO sont les suivants :  Bénéficiaires directs du projet : Les bénéficiaires directs du projet sont de petits agriculteurs bénéficiant de l’intégration des mesures de conservation des sols et de la biodiversité et qui sont déjà bénéficiaires des projets Pilier II sélectionnés.  Projets pilotes réussis : La définition d’un projet pilote réussi sera basée sur la satisfaction des petits agriculteurs, du personnel du MAPM et de l’ADA et d’autres parties prenantes à l’égard des aspects suivants : (i) les résultats sur le terrain des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; (ii) l’efficacité par rapport au coût des mesures de conservation des sols et de la biodiversité ; et (iii) la ponctualité de la mise en œuvre du sous-projet. 50 124. Ces indicateurs de résultats de l’ODP s’appuient sur des indicateurs de résultats intermédiaires qui suivent les résultats du projet. Les indicateurs de résultat intermédiaire de la Composante 1 (Développement des capacités d’institutions publiques et privées relatives à la conservation des sols et de la biodiversité) sont les suivants :  Personnel des institutions publiques formé ; et  Personnel des institutions privées formé Les indicateurs de résultat intermédiaire de la Composante 2 (Transfert des mesures de conservation des sols et de la biodiversité auprès de petits agriculteurs) sont les suivants :  Petits agriculteurs formés  Petits agriculteurs satisfaits du projet  Clients ciblés satisfaits des services de conseil agricoles et ruraux  Clients ciblés membres d’une association 125. Le Cadre de résultats a été conçu en prenant en compte l’Outil de suivi du FEM, et en particulier :  Dégradation des sols, Objectif 1, « Maintenir ou améliorer durablement le flux des services fournis par les agroécosystèmes pour préserver durablement les moyens de subsistance des populations locales. » : L’indicateur de mesure de la Vulnérabilité de la communauté a été choisi de manière à évaluer la perception des bénéficiaires à l’égard de la vulnérabilité de leurs moyens de subsistance. Cet indicateur sera inclus dans l’étude sur la méthodologie et l’enquête permettant d’établir la situation de référence sera réalisée au cours de la première année du projet.  Biodiversité, Objectif 2, « Intégrer la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité aux secteurs des paysages/paysages marins de production. » : L’indicateur sur le paysage permettant de savoir si le projet contribue directement ou indirectement à la conservation de la biodiversité a été choisi, conformément à l’indicateur de base de la Banque mondiale sur la biodiversité. 126. Le Cadre de résultats a été conçu en tenant compte de la dimension genre dans l ’ASIMA. Les indicateurs suivants sont ventilés selon le sexe :  Bénéficiaires directs du projet  Petits agriculteurs formés  Petits agriculteurs satisfaits du projet  Clients ciblés satisfaits des services de conseil agricoles et ruraux  Clients ciblés membres d’une association 127. Outre le Cadre de résultats, un indicateur a été ajouté uniquement à des fins de suivi. Cet indicateur décomptera le nombre de projets Pilier II dans l’ensemble du Maroc ayant intégré au moins une mesure de conservation des sols et de la biodiversité. Cet indicateur vise à évaluer la réussite de l’utilisation à une plus grande échelle des mesures de conservation des sols et de la biodiversité, ce qui représente un objectif de niveau supérieur de l’ASIMA. 128. Les rapports sur l’état des réalisations matérielles et sur les indicateurs de résultats de l’ASIMA seront intégrés dans les Rapports d’avancement du projet. L’ADA aura la responsabilité générale de la préparation semestrielle des Rapports de projets. L’ADA rassemblera et synthétisera les informations nécessaires relatives à la Composante 1. Chaque 51 DPA recueillera les informations nécessaires sur les sous-projets de l’ASIMA et les transmettra aux DRA dans un format approuvé tel que décrit dans le Manuel d’exécution du Projet (MEP). Les DRA feront une synthèse des informations sur les sous-projets concernés et la transmettront à l’ADA. L’ADA sera responsable de la préparation du Rapport d’avancement du projet faisant une synthèse générale des informations relatives aux deux composantes à transmettre à la Banque mondiale pour examen. Les activités de renforcement des capacités de S&E requises du personnel des entités d’exécution du projet seront financées par la Composante 1. Le Tableau 7 présente la liste des rapports, les parties impliquées et le calendrier qui s’applique. 129. Un résumé sur l’état des réalisations physiques et sur les indicateurs de résultat de l’ASIMA devra être communiqué aux agriculteurs. À cet effet, et conformément à la circulaire récemment publiée par le MAPM prescrivant un affichage public au niveau local des informations sur les projets Pilier II, les informations relatives au S&E seront affichées sur des panneaux d’information sur l’état d’avancement des projets (en arabe) qui devront être installés dans un bureau local du MAPM d’accès facile pour les bénéficiaires. Des mises à jour semestrielles sur l’état d’avancement du projet seront également affichées29. 29 Note circulaire, Identification visuelle des projets Pilier II au niveau local, MAPM, 29 juin 2012. 52 Tableau 7 – S&E : Rapports. Rapport Préparé par : Consolidé par : Consolidé par : Examiné par : Transmis à : ADA Chaque semestre, dans les 15 jours suivant la fin du ADA BENEFICIAIRE Rapport semestre Chaque semestre, dans Chaque semestre, dans d’avancement du BM DPA DRA les 30 jours suivant la fin les 45 jours suivant la fin projet Chaque semestre, dans les 10 Chaque semestre, dans du semestre du semestre jours suivant la fin du les 15 jours suivant la fin semestre du semestre ADA Chaque semestre, dans les 15 jours suivant la fin du ADA BENEFICIAIRE Rapports financiers semestre Chaque semestre, dans Chaque semestre, dans intermédiaires non BM DPA DRA les 30 jours suivant la fin les 45 jours suivant la fin audités (IUFR) Chaque semestre, dans les 10 Chaque semestre, dans du semestre du semestre jours suivant la fin du les 15 jours suivant la fin semestre du semestre ADA Chaque année, dans les 2 mois ADA BENEFICIAIRE suivant la fin de l’année États financiers du Chaque année, dans les 3 Chaque année, dans les 6 DRA BM projet (EFP) DPA mois suivant la fin de mois suivant la fin de Chaque année, dans les 2 Chaque année, dans le mois l’année l’année mois suivant la fin de suivant la fin de l’année l’année 53 Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (CERO) Risques liés aux parties prenantes du projet Risques liés aux parties prenantes du projet Notation : Significatif Description : La participation des agriculteurs à la Gestion des risques : Afin de faciliter la participation des petits agriculteurs, il est préparation et à la mise en œuvre est un élément clé pour la nécessaire d’assurer la transparence de l’exécution des projets Pilier II (budget, marchés, réussite du projet. Le MAPM et l’ADA sont conscients que la réalisations matérielles). Conformément à la note circulaire récemment publiée par le participation des petits agriculteurs au PMV doit être MAPM prescrivant un affichage public des informations sur les projets Pilier II, l’ASIMA renforcée. Dans le cas de l’ASIMA, il faut aussi tenir compte fera afficher et mettra à jour régulièrement un panneau d ’information sur l’état du fait que les petits agriculteurs des zones marginales, d’avancement du projet (en arabe) installé dans un bureau local du MAPM d’accès facile soucieux avant tout d’assurer leurs moyens de subsistance à pour les bénéficiaires. court terme, risquent de ne pas considérer que la protection à Date d’échéance : long terme de l’environnement est une priorité. Statut : Pas Resp. : Client Étape : Mise en œuvre Récurrent encore dû (fréquence annuelle) Gestion des risques : Des consultations des petits agriculteurs ont été réalisées au cours de la préparation du projet. En outre, les sessions de formation au cours de la première année de la mise en œuvre du projet seront utilisées pour revérifier auprès des petits agriculteurs les activités à mettre en œuvre, tandis que la mise en œuvre matérielle des mesures de conservation sera généralement engagée à partir de la deuxième année du projet. Étape : Date d’échéance : Statut : En Resp. : Client Préparation/mise en Récurrent cours œuvre (fréquence annuelle) Risques relatifs à l’organisme d’exécution Capacité Notation : Modéré Description : L’ADA a développé une capacité fiduciaire Gestion des risques : Une équipe de projet du bureau de la Banque mondiale de Rabat adéquate grâce à une première expérience de projet de la collaborera étroitement avec l’ADA et fournira les appuis nécessaires le cas échéant. Le Banque mondiale dans le cadre du PICCPMV. La capacité personnel de la Banque mondiale à Washington assurera un appui à distance, tout en des DRA et DPA dans la zone du projet a été évaluée à prévoyant un nombre suffisant de missions judicieusement réparties sur la période de l’aide d’une évaluation de la gestion financière et de la mise en œuvre du projet. En matière de passation des marchés, les seuils d ’examen passation des marchés réalisée en août 2012. Certains des préalable ont été établis en fonction du niveau de capacité initial des organismes services locaux du MAPM n’ont que peu ou pas d’exécution et seront révisés si nécessaire au cours de la mise en œuvre du projet. d’expérience des projets de la Banque mondiale et du Étape : Date d’échéance : Statut : En FEM. Bien qu’il soit prévu que leurs connaissances des Resp. : BM Préparation/mise en Récurrent cours procédures de la Banque mondiale se renforcent pendant œuvre (fréq. trimestrielle) la préparation de l’ASIMA (compte tenu de l’expérience Gestion des risques : Grâce à ses contacts quotidiens avec lui, l’ADA pourra renforcer la des administrations publiques ou des entreprises capacité du personnel sélectionné des DRA et des DPA. publiques de leur personnel et de sa bonne connaissance Étape : Date d’échéance : Statut : En Resp. : Client Préparation/mise en Récurrent cours 54 du décret relatif aux marchés publics marocains), il faudra œuvre (fréquence mensuelle) répondre aux besoins en renforcement des capacités Gestion des risques : Un plan de formation sera établi pendant la préparation et la mise fiduciaires. en œuvre du projet afin de définir des systèmes d’appui fiduciaires adéquats, en développant, par exemple, les capacités relatives à la passation des marchés, au S&E et aux sauvegardes environnementales et sociales du personnel concerné de l ’ADA, des DRA et des DPA. Étape : Date d’échéance : Statut : En Resp. : BM Préparation/mise en Récurrent cours œuvre (fréq. trimestrielle) Gouvernance Notation : Modéré Description : L’engagement actuel, à tous les niveaux du Gestion des risques : Le projet s’inspirera des modalités de mise en œuvre du PMV, afin de ne MAPM et de l’ADA, est fort, tant pour la préparation que pas ajouter de strates administratives supplémentaires, sources éventuelles de confusion ou de pour la mise en œuvre de l’ASIMA. L’ADA est dotée d’une tension. Ainsi, il utilisera les structures de coordination existantes créées dans le cadre du PMV autorité suffisante et repose sur une structure de gouvernance afin de renforcer la collaboration entre les structures centrales et déconcentrées du MAPM. claire permettant de prendre des décisions de manière Date d’échéance : 22 Resp. : Client / BM Étape : Préparation Statut : Achevé efficace. Les réformes institutionnelles, la décentralisation, et janvier 2013 la déconcentration du MAPM, sont en cours, mais la Gestion des risques : Le Manuel d’exécution du projet, jugé satisfaisant par la Banque collaboration et la circulation de l’information doivent être mondiale, sera élaboré pendant la préparation du projet. améliorées au quotidien. Date d’échéance : 1er Statut : En Resp. : Client Étape : Préparation mai 2013 cours Gestion des risques : L’équipe de projet offrira appui à l’ADA pour la mise en place d’un système de procédures administratives adéquates. Des formations seront offertes pour développer la connaissance des procédures de la BM. Date d’échéance : 12 Statut : En Resp. : BM Etape : Préparation mars 2013 cours Risques du projet Conception Notation : Faible Description : Tout au long de la préparation du projet, la Gestion des risques : Les leçons tirées d’une opération précédente comportant également conception de l’ASIMA a été précisée, en identifiant les des mesures pilotes novatrices dans l’agriculture et des modalités de mise en œuvre activités qui seront menées dans le cadre de chaque similaires (PICCPMV) ont été prises en compte afin d’améliorer la conception de l’ASIMA. composante, ainsi que leurs modalités de mise en œuvre Date d’échéance : 15 respectives. Resp. : Client / BM Étape : Préparation Statut : Achevé janvier 2013 Aspects sociaux et environnementaux Notation : Faible 55 Description : Il est prévu que le projet ait d’importants Gestion des risques : Un cadre de gestion environnementale et sociale a été développé par effets positifs sur l’environnement et le contexte social. Il l’ADA pendant la préparation. Ce document comporte un mécanisme de sélection et des comporte, toutefois, quelques activités fortement mesures standard d’atténuation. L’ADA sera responsable de l’ensemble de la mise en œuvre polluantes (par exemple dans les unités de des mesures d’atténuation environnementales et sociales et du suivi des impacts du projet. transformation de l’huile d’olive). La participation des femmes peut être difficile à garantir. Étape : Date d’échéance : Statut : En Resp. : Client Préparation/mise en Récurrent cours œuvre (fréq. trimestrielle) Gestion des risques : Une participation adéquate des femmes sera assurée en choisissant des filières agroalimentaires auxquelles les femmes participent traditionnellement. Date d’échéance : 22 Resp. : Client Étape : Préparation Statut : Achevé janvier 2013 Programme et bailleurs de Fonds Notation : Faible Description : Plusieurs bailleurs de fonds sont engagés dans Gestion des risques : L’équipe de projet établira une coordination étroite avec les autres le secteur agricole au Maroc, appuyant divers aspects du bailleurs de fonds à l’appui du PMV. Des réunions régulières sont organisées par l’équipe PMV. pendant chacune des missions. Étape : Date d’échéance : Statut : En Resp. : BM Préparation/mise en Récurrent cours œuvre (fréq. annuelle) Suivi et durabilité Notation : Faible Description : Le projet ASIMA aura un effet de levier, ce qui Gestion des risques : L’équipe de projet cherchera de l’appui de la part d’un spécialiste S&E à facilitera sa transposition à plus grande échelle mais aussi l’intérieure de la Banque mondiale pour la préparation du cadre de S&E. rendra plus difficile l’évaluation des impacts relevant spécifiquement du projet ASIMA. Date d’échéance : 15 Resp. : BM Étape : Préparation Statut : Achevé décembre 2012 Risque global Risque global de mise en œuvre Notation : Modéré 56 Annexe 5 : Plan d’appui à la mise en œuvre Stratégie et approche de l’appui à la mise en œuvre 130. La stratégie d’appui à la mise en œuvre de l’ASIMA a été élaborée en fonction de la nature du projet et de son profil de risque. L’ASIMA cherche à offrir aux entités chargées de l’exécution du projet un appui à la mise en œuvre plus souple et plus efficace et se concentre sur la mise en œuvre des mesures d’atténuation des risques définies dans le CERO (Annexe 4), dans une perspective d’appui à la réalisation de l’ODP. 131. L’élaboration de la stratégie d’appui à la mise en œuvre a pris en compte les principaux aspects du projet suivants : (i) un nombre élevé d’entités d’exécution déconcentrées, ayant une expérience variable des projets de la Banque mondiale ; (ii) un nombre élevé de petits marchés ; et (iii) une ambition d’appui au programme de réforme d’ensemble du PMV en parallèle aux activités basées sur des marchés. Pour les deux premiers points, la stratégie d’appui à la mise en œuvre aura à soutenir le rôle de coordination de l’ADA, renforcer son rôle institutionnel tel que défini pour la mise en œuvre du PMV, et aider à définir des solutions facilitant la collaboration avec les services déconcentrés. L’ADA offrira un appui complémentaire aux DPA, en complément de celui de l’équipe de la Banque mondiale, afin de combler les lacunes. Ceci est particulièrement important pour les procédures de passation des marchés qui risquent de ralentir la mise en œuvre physique du projet compte tenu du nombre élevé de marchés que les DPA doivent exécuter sur la durée du projet. Pour le troisième point, la stratégie d’appui à la mise en œuvre a été conçue pour maximiser les externalités positives de projet dans le cadre du programme plus vaste de réforme, en liaison avec les autres institutions de développement. 132. Le plan d’appui présenté ci-dessous sera réalisé grâce à une combinaison de missions de supervision formelles et d’appui à distance des entités concernées. Des supervisions formelles seront organisées deux fois par an, en essayant dans la mesure du possible d’en augmenter la fréquence car elles représentent probablement la seule occasion de réunir les équipes des niveaux régionaux et provinciaux. Compte tenu des contraintes budgétaires pesant sur la supervision, l’équipe de la Banque mondiale s’efforcera de combiner les missions de supervision de l’ASIMA avec celles du PICCPMV et du GIZC (Projet de gestion intégrée des zones côtières). Au cours de chaque mission de supervision, des réunions seront organisées avec l’équipe de coordination centrale de l’ADA pour examiner l’ensemble de la mise en œuvre ; les questions liées à la passation des marchés, la gestion financière et les décaissements ; la conformité aux règles et réglementations de la Banque mondiale ; etc. En outre, une journée sera consacrée à la supervision sur place d’un sous-projet de l’ASIMA (choisi à tour de rôle) à laquelle participeront tous les DRA/DPA/CT concernés. La matinée sera consacrée à la présentation de la mise en œuvre de chaque sous-projet de l’ASIMA, outre l’examen des questions transversales, tandis que l’après-midi sera consacrée à la visite du sous-projet de l’ASIMA. Une attention particulière sera réservée à l’organisation de réunions avec les agriculteurs bénéficiaires de l’ASIMA. Chaque sous-projet de l’ASIMA accueillera au moins une fois la mission de supervision pendant la durée du projet. En outre, des missions de surveillance thématique pourront être organisées en tant que de besoin, mettant l’accent sur un aspect fiduciaire précis. Dans ce cas, l’équipe de la Banque mondiale visitera plusieurs sous-projets de l’ASIMA au cours de la mission de supervision. Après chaque mission de supervision, un Aide-mémoire sera transmis à l’équipe de coordination de l’ADA qui se chargera de le communiquer aux services déconcentrés du MAPM. Un Rapport 57 d’avancement et d’évaluation des résultats du projet (ISR) sera préparé au moins deux fois par an et sera examiné avec l’ADA avant sa divulgation publique. 133. Afin d’assurer la bonne mise en œuvre du plan d’appui à l’exécution détaillé ci-dessous, l’équipe de la Banque mondiale a été constituée en associant de manière adéquate le personnel du siège et celui du bureau de Rabat, auquel s’ajoute des consultants et des experts externes appartenant à d’autres organisations internationales (p. ex. par l’intermédiaire du programme FAO-CP). Plan d’appui à l’exécution 134. Apports techniques. L’équipe de la Banque mondiale sera chargée de fournir des appuis techniques tout au long de la mise en œuvre du projet. Lorsque les compétences requises ne sont pas disponibles au sein de l’équipe, le chef d’équipe de projet (TTL) sera responsable de l’identification d’une aide adéquate extérieure à l’équipe. L’équipe de la Banque mondiale interviendra également dans la révision des documents techniques produits dans le cadre du projet. En outre, et compte tenu de l’ambition d’appui à l’ensemble du programme de réforme du PMV, l’équipe de la Banque mondiale assurera la liaison avec les autres organisations de développement actives dans le secteur agricole au Maroc au cours des missions de supervision afin d’identifier les synergies susceptibles d’améliorer le niveau technique du projet et de favoriser la réalisation globale des objectifs plus généraux du projet. 135. Passation des marchés. Le spécialiste des marchés de la Banque mondiale suivant le projet sera basé au bureau de Rabat afin d’assurer une supervision étroite des activités de passation des marchés. Des besoins d’appui supplémentaire pour la passation des marchés pourront surgir compte tenu du nombre élevé de petits marchés à passer et de l ’éventualité d’avoir à réviser aussi les marchés non soumis à l’examen préalable en raison de l’expertise limitée des DPA en matière de procédures de passation des marchés de la Banque mondiale. Si un appui additionnel à la passation des marchés s’avère nécessaire, un consultant sera recruté au sein de l’équipe de la Banque mondiale afin d’assurer en temps voulu un appui permettant une mise en œuvre adéquate du projet. Comme le précisent les conclusions de l’évaluation de la passation des marchés, il est essentiel de prévoir des formations pour garantir un suivi convenable des procédures de passation des marchés de la Banque mondiale, notamment au niveau des DPA où les capacités sont plus limitées. La formation sera organisée pour le personnel concerné de l’ADA et des DPA. Afin d’utiliser de manière efficace les ressources humaines de la Banque mondiale, les formations à la passation des marchés seront menées simultanément pour plusieurs projets de la Banque mondiale et du FEM, notamment l’ASIMA, le PICCPMV et le GIZC (Gestion intégrée des zones côtières). Des formations supplémentaires pourront être organisées en fonction des besoins tout au long de la mise en œuvre du projet. Le Manuel d’exécution du projet (MEP, dont l’avant-projet est préparé par l’ADA) comprendra une section consacrée à la passation des marchés. Afin d’en faciliter la consultation, les annexes comprendront les dossiers types d’appel d’offres. Les modalités relatives à la passation des marchés seront révisées au cours de la mise en œuvre du projet et plus particulièrement au moment des missions de supervision (prévues au moins deux fois par an). Il a été estimé nécessaire de prévoir un appui à la passation des marchés pendant la première année de mise en 58 œuvre du projet, se réduisant progressivement avec le développement des capacités d’application des procédures de la Banque mondiale du personnel du GM participant au projet ASIMA. 136. Gestion financière (GF). Deux spécialistes en GF de la Banque mondiale affectés au projet seront basés au bureau de Rabat afin d’assurer une supervision étroite des activités de GF (en y incluant, entre autres, la comptabilité, les rapports et les contrôles internes). La supervision examinera aussi sur une base aléatoire les sous-projets de l’ASIMA. L’équipe de la Banque mondiale travaillera également avec le personnel affecté au projet pour aider au renforcement de la coordination entre les différentes directions et unités en matière de gestion financière et de reddition des comptes. Il a été estimé que l’appui à la GF serait particulièrement nécessaire pendant les six mois suivant le début du projet pour la préparation du premier rapport financier non audité, et un an après le début du projet, pour le premier rapport d’audit. L’appui à la GF se réduira progressivement avec le développement des capacités d’application des procédures de la Banque mondiale du personnel du GM participant à l’ASIMA. 137. Sauvegardes environnementales et sociales. L’équipe de la Banque mondiale supervisera la mise en œuvre du Plan de gestion environnementale approuvé et conseillera le personnel affecté au projet sur toutes les questions nécessaires. L’équipe de la Banque mondiale veillera, en outre, à inclure un compte-rendu sur la supervision environnementale et sociale dans chacun des rapports périodiques sur l’avancement du projet. La contribution d’un spécialiste de l’environnement et d’un spécialiste des questions sociales sera nécessaire. Des formations seront nécessaires sur le suivi et sur l’établissement des rapports sur les questions environnementales et sociales pour environ 30 agents techniques. Le besoin d’appui sur les questions environnementales devrait croître au moment où le projet engagera les réalisations physiques des mesures de conservation des sols et de la biodiversité. 138. Coordination. Le chef d’équipe de projet (TTL basé à Washington) assurera une supervision quotidienne de tous les aspects opérationnels et une coordination avec le client et entre les membres de l’équipe de la Banque mondiale. Les membres de l’équipe basée à Rabat assureront la liaison avec le client entre les missions. 59 Annexe 6 : Analyse des coûts supplémentaires Scénario du statu quo 139. Un rapport de la Banque mondiale de 200330 estime que le coût de la dégradation de l’environnement au Maroc en 2000 atteint près de 13 milliards de dirhams. Ce chiffre est peut- être sous-estimé car certains aspects de la dégradation environnementale n’ont pas été pris en compte en raison des insuffisances des données (notamment sur l’appauvrissement de la biodiversité). Lors de l’évaluation, une attention particulière a été accordée à l’estimation des coûts de la dégradation des sols, qui résulte de l’érosion hydrique et éolienne, combinée à une faible teneur en matière organique du sol. L’impact économique de la dégradation des sols au Maroc a été estimé à 1,44 milliard de dirhams (soit 0,41 % du PIB). Ces coûts ont été calculés en se basant sur la valeur de la production agricole perdue en raison de la baisse de la productivité des terres et sur le coût d’opportunité. Comme l’étude prend pour hypothèse que la majorité des terres agricoles sont cultivées en céréales, le coût estimé de la dégradation des sols serait encore plus élevé si les terres étaient affectées à des cultures de plus grande valeur telles que celles qu’encourage le PMV. 140. Les régions ciblées par l’ASIMA, Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz, comptent 6,2 millions d’habitants (19 % de la population totale du Maroc). Plus de 62 % de la population de ces régions vit dans les zones rurales et le taux de pauvreté moyen est d ’environ 16 %. De nombreux petits agriculteurs situés dans les zones marginales dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. Le PMV vise à doubler la production agricole d’ici à 2020 dans l’ensemble du Maroc et à augmenter les revenus des petits agriculteurs à travers la mise en œuvre des projets Pilier II. Les Plans agricoles régionaux (PAR) des régions de Souss-Massa- Drâa et de Marrakech-Tensift-Al Haouz décrivent les priorités agricoles pour les deux régions ciblées. Dans le Souss-Massa-Drâa, 24 projets Pilier I potentiels et 56 projets Pilier II potentiels ont été identifiés, tandis que 82 projets Pilier I potentiels et 59 projets Pilier II potentiels ont été identifiés dans la région Marrakech-Tensift-Al Haouz. Avec la mise en œuvre des PAR, la production agricole devrait augmenter de 59 % d’ici à 2020 dans la région Souss-Massa-Drâa et de 68 % dans celle de Marrakech-Tensift-Al Haouz. En outre, la valorisation devrait augmenter respectivement de 74 % et 84 % dans les régions de Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz. Depuis 2010, le PMV a lancé 59 projets Pilier II dans plus de 14 filières agroalimentaires dans les deux régions ciblées. La dégradation des sols et l’appauvrissement de la biodiversité risquent cependant de limiter les augmentations attendues de la production et de la valorisation, ce qui pourrait entraver la progression des moyens de subsistance des petits agriculteurs. 141. Les sous-projets de l’ASIMA se concentreront sur six filières agroalimentaires : olives, cactus, argan, viande rouge, apiculture et plantes aromatiques et médicinales (PAM). L’expansion de chacune de ces filières agroalimentaires, tout en contribuant à la valorisation agricole et à l’amélioration des revenus des agriculteurs, implique divers niveaux de risque pour l’environnement. Les sous-produits générés lors de l’extraction de l’huile d’olive présentent des menaces pour les eaux souterraines, et donc la conservation des sols. Le bétail peut induire un 30 Royaume du Maroc : Évaluation du coût de la dégradation de l’environnement, Rapport n° 25992 - MOR, 30 juin 2003. 60 surpâturage des parcours, pouvant être aggravé par les sécheresses. Une pression excessive exercée par la cueillette des PAM sauvages peut conduire à un appauvrissement de la biodiversité. Des techniques modernes de production du miel peuvent conduire à un abandon progressif des espèces d’abeilles locales et à leur extinction. Néanmoins, une intensification durable de ces filières agroalimentaires peut aussi entraîner des effets positifs importants sur l’environnement. La plantation d’oliviers dans les zones marginales (en particulier quand elle vient en remplacement de la culture de céréales) peut réduire le risque d’érosion des sols. Il en va de même pour le cactus qui supporte d’être cultivé dans des environnements encore plus extrêmes. Les arganiers ombragent le sol, réduisant l’évaporation et facilitant la croissance d’une végétation courte. La culture des PAM traditionnelles peut réduire la pression sur les milieux naturels, tout en conservant le germoplasme et en offrant des moyens de subsistance. L’augmentation de la production de miel et l’encouragement de la transhumance peuvent faciliter la pollinisation des plantes naturelles et cultivées. En atténuant les impacts négatifs et renforçant les impacts positifs, l’ASIMA vise à accroître la durabilité à long terme du PMV. Effets positifs pour l’environnement mondial 142. L’ASIMA aidera le Maroc à rendre son secteur agricole plus durable. Sans des mesures additionnelles prises pour mieux intégrer la durabilité dans le PMV, les avantages attendus du doublement de la production agricole en 2020 risquent d’être en partie annihilés par le coût économique de la dégradation environnementale. En réduisant les coûts économiques de la dégradation de l’environnement au Maroc, l’ASIMA produit des avantages environnementaux mondiaux. L’ASIMA répond en particulier directement aux stratégies des domaines d’intervention Biodiversité et Conservation des sols du FEM. Il valorisera la stratégie Dégradation des sols du FEM en contribuant à l’Objectif 1 « Maintenir ou améliorer durablement le flux des services fournis par les agroécosystèmes pour préserver durablement les moyens de subsistance des populations locales. ». Dans les deux régions ciblées, 1 382 756 hectares de terres pratiquent une diversification de la production, mais elles sont malgré tout sujettes à une dégradation des sols. L’ASIMA s’attachera donc à cibler la dégradation des sols en appuyant le développement d’un couvert végétal durable dans les filières agroalimentaires de l’argan, du cactus et de l’olive avec un objectif minimum de 12 % de la superficie concernée (soit 169 510 hectares). L’ASIMA valorisera également la stratégie Biodiversité du FEM en contribuant à l’Objectif 2 « Intégrer la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité aux secteurs des paysages/paysages marins de production. » en encourageant la gestion durable des ruches et la cueillette durable des plantes aromatiques et médicinales sur plus de 18 805 hectares dans les deux régions ciblées. Analyse incrémentale 143. Pour soutenir le doublement de la production agricole d’ici à 2020, le PMV va investir 2,37 milliards de dollars dans 550 projets Pilier II, ciblant un total de 855 000 agriculteurs pour un investissement moyen de 2 772 dollars par petit agriculteur. Malgré cet investissement important du GM, l’augmentation de la production à travers une intensification et une expansion des filières agroalimentaires peut avoir une incidence sur l’accentuation de la dégradation des sols et de l’appauvrissement de la biodiversité si elle n’est pas gérée adéquatement. En fait, le potentiel de valeur ajoutée générée par la production agricole croissante risque d’être neutralisé 61 par ces coûts environnementaux supplémentaires. Cela peut être particulièrement vrai sur un horizon à plus long terme. Si à court terme l’expansion et l’intensification de l’agriculture ont fait progresser la production et la valorisation, il y a aussi des externalités négatives à plus long terme qui pourraient limiter le potentiel de croissance, menaçant la durabilité des investissements. 144. En cherchant à rendre les investissements du PMV plus durables, le don du FEM au titre de l’ASIMA, d’un montant de 6,44 millions de dollars, intégrera des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets Pilier II, tout en étudiant des opportunités d’intégration horizontale dans les filières agroalimentaires. Des mesures pilotes spécifiques améliorant les moyens de subsistance d’environ 12 000 petits agriculteurs seront mises en œuvre dans huit sous-projets. Les leçons tirées de ces projets pilotes seront utilisées dans des activités de renforcement des capacités du personnel sélectionné participant à la planification et à la mise en œuvre des futurs projets Pilier II, contribuant ainsi à un renforcement de la durabilité du PMV avec un bénéfice potentiel pour les 855 000 agriculteurs ciblés par la stratégie nationale. Environ 20 % du don financeront le renforcement des capacités institutionnelles (Composante 1), tandis que 80 % appuieront des mesures pilotes de conservation (Composante 2). 145. Environ huit sous-projets de l’ASIMA bénéficieront de 5,12 millions de dollars du don du FEM alloués à la Composante 2. Ceci vient en parallèle au financement du GM d ’un montant de 35,54 millions de dollars. La répartition des ressources du FEM par sous-projet et l’investissement du Gouvernement dans le projet Pilier II correspondant sont présentés dans le Tableau 8. Avec une prévision de 12 000 petits agriculteurs bénéficiaires des huit projets Pilier II sélectionnés et des sous-projets de l’ASIMA correspondants, l’investissement au titre du don du FEM s’élèvera à environ 427 dollars, accompagnés d’un complément d’environ 2 962 dollars par bénéficiaire investis par le GM. Ceci correspond à un investissement du don du FEM d’environ 27 dollars par hectare, en complément de 189 dollars par hectare investis par le GM. Le don du FEM s’élevant à un total de 6,44 millions de dollars et le cofinancement du GM étant de 35,54 millions de dollars, le ratio de mobilisation de chaque dollar investi par le FEM dans l’ASIMA par rapport au GM s’établit à 1 : 5,5. En outre, ce ratio ne tient pas compte du fait que le GM a l’intention de reproduire à plus grande échelle dans le pays les mesures réussies de conservation des sols et de la biodiversité dans le cadre d’autres projets Pilier II. Ceci signifie que chaque dollar investi par le biais du don du FEM catalysera les avantages du PMV bien au-delà du champ d’application des huit sous-projets de l’ASIMA. 62 Tableau 8 : Montant estimé de l’investissement du GM par projet Pilier II et de l’investissement du FEM pour chaque sous-projet de l’ASIMA correspondant (millions USD) DRA DPA Projet Pilier II Investissement Investissement du GM du FEM MTH Marrakech Développement de l’olivier dans la zone 4,1 0,2 de piémont MTH Rhamna Développement de la filière apicole au 4,8 0,3 niveau de la province d’Al Haouz MTH Rhamna Intensification et valorisation de la 19,8 0,7 viande rouge de l’agneau Sardi de Rhamna MTH Marrakech Plantation de cactus sur 30 000 hectares 0,4 0,4 MTH Essaouira Projet d’appui à l’émergence, au 2,2 0,9 développement et à la bonne gouvernance de coopératives arganières dans la province d’Essaouira SMD Tiznit Extension, réhabilitation et valorisation 0,6 0,4 de l’olivier à Aït Baha SMD Agadir Valorisation des plantes aromatiques et 2,8 0,6 médicinales SMD Agadir Intensification de la production du miel 0,4 0,4 par la modernisation de l’apiculture 146. Outre les avantages directs qu’obtiendront les bénéficiaires des projets Pilier II et des sous-projets de l’ASIMA dans les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz et Souss-Massa-Drâa et les bénéficiaires des activités de renforcement des capacités, l’ASIMA sera porteur d’avantages conséquents pour le Maroc et le reste du monde. L’ASIMA contribuera au renforcement de la durabilité du secteur agricole marocain. En créant un précédent par l’intégration dans des régions marginales du Maroc de mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans des projets Pilier II, l’ASIMA facilitera l’intégration future de ces mesures dans les projets du PMV dans tout le pays. Les décideurs seront plus conscients du rôle des mesures de conservation dans la réalisation d’une intensification agricole durable. L’ASIMA permettra ainsi d’améliorer les deux manuels qui décrivent les procédures de financement, préparation, présentation et mise en œuvre des projets Pilier II, en incluant des critères de sélection et un suivi qui tiennent compte de l’environnement. À cet égard, l’ASIMA aura un rôle de catalyseur pour l’intégration de mesures de conservation dans le PMV, avec un bénéfice potentiel pour les 855 000 agriculteurs ciblés par la stratégie nationale. Une reproduction à plus grande échelle de l’ASIMA devrait avoir des effets importants sur le développement de l’agriculture durable au Maroc. En outre, la conservation des sols et de la biodiversité au Maroc présente des externalités positives en termes de protection de l’environnement mondial. Faisant partie des projets d’envergure nationale au sein du MENA-DELP, l’ASIMA proposera des exemples concrets sur la façon d’optimiser la valeur des filières agroalimentaires prioritaires d’une manière écologiquement et socialement durable et de promouvoir ainsi une croissance agricole durable. Ces expériences réussies seront partagées avec les autres pays, dans le cadre du programme MENA-DELP. Les retombées environnementales mondiales du programme MENA-DELP comprennent: (i) une gestion plus rationnelle des services écosystémiques des déserts ; (ii) une meilleure protection de la biodiversité dans les déserts ; (iii) une amélioration des moyens de subsistance de la population locale ; (iv) une attention renforcée aux questions liées aux déserts dans la production de connaissances ; (v) des activités de gestion des ressources des déserts plus concertées et plus efficaces en termes de coûts ; et (vi) un meilleur suivi dans la région MENA. 63 Annexe 7 : Projets Pilier II 147. Un projet Pilier II est un projet agricole ciblant les petits agriculteurs situés dans les zones marginales du Maroc, financé principalement par l’État dans le cadre du PMV. Près de 550 projets Pilier II sont prévus dans tout le pays d’ici à 2020. Les projets Pilier II peuvent prendre trois formes différentes : (i) reconversion des cultures existantes en d’autres cultures à plus haute valeur ajoutée (généralement, céréaliculture vers oliviers) ; (ii) intensification, afin d’accroître la productivité des cultures existantes ; et (iii) diversification, y compris des investissements dans les filières agroalimentaires émergentes. 148. Les coûts d’un projet Pilier II sont généralement financés à hauteur de 70 % par l’État (par exemple, plantation d’arbres fruitiers, intensification et diversification, travaux de construction, assistance technique), tandis que les bénéficiaires couvrent le solde en effectuant des travaux d’entretien répartis dans le temps. La part publique du financement transite par les DRA (si l’aire d’intervention du projet Pilier II couvre plus d’une province), les DPA (si l’aire d’intervention du projet Pilier II couvre une seule province), ou les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), si l’aire d’intervention se situe au sein de la zone d’action de l’ORMVA concerné. 149. La participation des agriculteurs et leur organisation en coopératives et/ou associations font partie des conditions nécessaires pour pouvoir élaborer et mettre en œuvre un projet Pilier II. Chaque projet Pilier II s’appuie sur une Organisation professionnelle agricole (OPA) regroupant une ou plusieurs coopératives et/ou associations au sein de laquelle les agriculteurs de l ’aire d’intervention du projet Pilier II se sont organisés. Ce modèle d’agrégation des agriculteurs autour d’une OPA a été conçu pour : promouvoir les organisations ; surmonter les contraintes foncières ; élargir l’accès au financement, aux connaissances, aux technologies et aux intrants agricoles ; appuyer le partage des risques ; et optimiser les liens entre la production et la commercialisation. 150. Le cycle d’un projet Pilier II se déroule en quatre phases : (i) prospection, (ii) conception, (iii) contractualisation et (iv) mise en œuvre. La prospection commence par l’identification des zones opportunes et des filières potentielles moyennant un processus de concertation entre les CT, DPA et DRA (et éventuellement les ORMVA) orienté par l’ADA. Elle est basée sur une consultation des agriculteurs bénéficiaires et aboutit à l’élaboration de la fiche d’identification des projets validée par la DRA. Un chef de projet responsable des étapes ultérieures est désigné à l’issue de l’étape de prospection. La conception du projet commence par l’identification de l’Organisation professionnelle agricole (OPA), la formulation du projet selon le canevas préconisé, suivie de l’analyse réalisée par l’ADA avant de le soumettre à l’examen par le premier Comité technique local. Après finalisation du projet, le Comité d’investissement approuve le projet. Une fois les crédits à allouer au projet Pilier II approuvés, l’étape de contractualisation avec l’OPA s’engage par la préparation de la convention de partenariat selon le modèle validé par l’ADA et les DRA. La convention est soumise au deuxième Comité technique local pour validation. Ensuite, la convention de partenariat est signée et la mise en œuvre commence. 151. Les DPA sont responsables de l’exécution globale du projet Pilier II et doivent faire participer les agriculteurs à chaque phase de la préparation et de la mise en œuvre du projet, 64 tandis que l’ADA est responsable du S & E. Des rapports d’activité périodiques sont transmis par les DPA aux DRA, puis à l’ADA qui doit présenter de manière périodique un rapport d’activité au Ministre du MAPM. 152. Pour la partie financée par l’État, les prestations agricoles sont réalisées par des entreprises privées sélectionnées par voie d’appel d’offres. La délégation des crédits nécessaires chaque année pour la mise en œuvre des projets Pilier II est assurée par la Direction financière du MAPM par le biais de la Loi de finances. Ces crédits sont validés par l’ADA avant d’être délégués aux entités chargées de l’exécution du projet31. 153. Pour améliorer la transparence des systèmes de gouvernance et de gestion des finances publiques de l’ADA s’appliquant au programme d’investissement du Pilier II, un manuel décrivant les procédures de priorisation des allocations de ressources budgétaires aux projets Pilier II, ainsi qu’un Manuel décrivant les procédures à suivre pour préparer, soumettre et mettre en œuvre les projets Pilier II, ont été élaborés par l’ADA, adoptés en 2010 et mis à jour en 2012. Les manuels sont mis à la disposition du public sur le site Internet de l ’ADA (http://www.ada.gov.ma/). Une stratégie de communication et une campagne d’information sont en cours d’élaboration afin de renforcer la sensibilisation au programme d’appui à l’investissement et de fournir des informations sur les procédures à suivre pour avoir accès au financement des projets Pilier II. L’expérience internationale montre en effet que la transparence et la participation des parties prenantes sont des éléments essentiels qui permettent d’assurer le succès des projets financés par le secteur public. La préparation des manuels faisait partie des mesures préalables prévues pour la première des séries programmatiques des deux Prêts à l’appui de politiques de développement à tranche unique dans le secteur agricole du Maroc en préparation à la Banque mondiale. 31 Comme spécifié dans la Circulaire Nº 735 du 23 décembre 2009 du Secrétaire général du MAPM, « compte tenu des attributions de l’Agence pour le développement agricole en matière de suivi de la réalisation des projets, les demandes de délégation de crédits afférents aux projets Pilier II inscrits dans le budget général devront obligatoirement être validées par l’Agence pour le développement agricole, préalablement à la délégation desdits crédits aux services déconcentrés. Il en est de même pour les demandes de redéploiement de crédits en cours d’exercice budgétaire ». 65