E2681 v2 BURKINA FASO Unité ­ Progrès ­ Justice ---------- MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES (MEF) --------- SECRETARIAT GENERAL (SG) --------- DIRECTION GENERALE DE LA COOPERATION (DGCOOP) ---------- PROJET POLE DE CROISSANCE DE BAGRE (PPCB) ----------- PLAN DE LUTTE ANTI PARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES _______________ RAPPORT FINAL Janvier 2011 Dr Samuel PARE ­ Consultant principal Pr. Adama M. TOE ­ Consultant associé ii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides PLAN DE LUTTE ANTI PARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES Consultant principal : Dr Samuel PARE Docteur en Radiochimie environnementale Gestion des ressources en eau Maître assistant CAMES en Chimie de l'Environnement Contact : UO ­ UFR/SEA 03 BP 7021 Ouagadougou 03 (Burkina Faso) GSM 1 : (+226) 70 40 84 17 GSM 2 : (+226) 78 71 31 67 Tel : (+226) 50 45 29 62 Courriel : psam5@yahoo.fr ; samuel.pare@univ-ouaga.bf Consultant associé : Pr. Adama M. TOE Ingénieur Agronome (Protection des Végétaux et Phytopharmacie chimique) Docteur en Sciences Pharmaceutiques (Toxicologie-Ecotoxicologie) Expert en gestion des pestes et pesticides Contact : CNRST/IRSS 01 BP 545 Bobo-Dioulasso 01 (Burkina Faso) GSM 1 : (+226) 76 61 18 22 GSM 2 : (+226) 71 70 15 00 Tel : (+226) 20 97 22 68 Courriel : adamatoe10@gmail.com; amtoe@live.fr iii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides LISTE DES ABRÉVIATIONS ADRD : Agriculture et Développement Rural Durables AFD : Agence Française de Développement AND : Autorités Nationales Désignées APEFEL-B : Association Professionnelle des Exportateurs de Fruits et Légumes du Burkina Faso APIPAC : Association des Professionnels de l'Irrigation Privée et des Activités Connexes ARFA : Association pour la Recherche et la Formation en Agro-Écologie AVV : Aménagement des Vallées de la Volta BPA : Bonnes Pratiques Agricoles BUNASOLS : Bureau National des Sols BUNED : Bureau National des Évaluations environnementales et de gestion des Déchets spéciaux CEAS : Centre Écologique Albert Schweitzer CEP : Champ Ecole des Producteurs CGM : Coton Génétiquement Modifié CILSS : Comité Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel CNA-BIO : Conseil National des Produits Biologiques CNCP : Commission Nationale de Contrôle des Pesticides CNRFP : Centre national de recherché et de formation sur le paludisme COCIMA : Coopérative de Commercialisation des Intrants et Matériels Agricoles CPI : Conseil Phytosanitaire Inter-Africain CPN : Consultation PréNatale CRSN : Centre de Recherche en Santé de Nouna CSP : Comité Sahélien des Pesticides CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale DAR : Délai d'Attente avant la Récolte DFPV Département de Formation en Protection des Végétaux DLM : Direction de la Lutte contre la Maladie DPV : Direction de la Protection des Végétaux DPVC : Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement DRAHRH : Direction Régionale de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques EPI : Équipements de Protection Individuelle FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FRP : Faire Reculer le Paludisme GIPD : Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs GPP : Gestion des Pestes et des Pesticides GUS : Groundwater Ubiquity Score IFDC : Centre International pour la Fertilité des sols et le Développement Agricole INERA : Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles IRSS : Institut de Recherches en Science de la Santé LCONEA : Laboratoire Central de l'Office National de l'Eau et de l'Assainissement iv Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides LCOSR : Laboratoire de Chimie Organique, Structure et Réactivité LIP : Lutte Intégrée contre les Parasites LIV Lutte Intégrée contre les Vecteurs LMR : Limites Maximales de Résidus LNSP : Laboratoire National de Santé Publique LPCE : Laboratoire de Physique et de Chimie de l'Environnement MAHRH : Ministère de l'Agriculture de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques MECV : Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie MEDD : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable MEG : Médicaments Essentiels Génériques MII : Moustiquaires Imprégnés aux Insecticides MILD : Moustiquaire Imprégné à Longue Durée MOB : Maitrise d'Ouvrage de Bagré MTV : Maladies à Transmission Vectorielle ODE : Office de Développement des Eglises OILB : Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONEA : Office National de l'Eau et de l'Assainissement ONG : Organisation Non Gouvernementale OUA : Organisation de l'Unité Africaine PAFASP : Programme d'Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales PAN Africa : Pesticide Action Network Africa PAPSA : Projet d'Amélioration de la Productivité et de la Sécurité Alimentaire PCBs : PolyChloro Biphényles PED : Pays En Développement PEV : Programme Élargi de Vaccination PGPP : Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides PIB : Produit Intérieur Brut PIC : Procédure de Consentement préalable en Connaissance de cause PNGT2 : Programme National de Gestion des Terroirs 2 PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement POPs : Polluants Organiques Persistants PRECAIA : Projet de Renforcement des Capacités d'Approvisionnement en Intrants Agricoles REIC : Réseau d'Échanges d'Informations Chimiques SAPHYTO : Société Africaine de Produits Phytosanitaires SNIS : Système National d'Information Sanitaire SN-SOSUCO : Nouvelle Société Sucrière de la Comoé SOFITEX : Société Burkinabé des Fibres et Textiles SP/CONED : Secrétariat Permanent/Conseil National de l'Environnement et du Développement TDR : Termes De Reférence THA : Trypanosomiase Humaine Africaine v Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides UE : Union Européenne UFMB : Union Fruitière et Maraîchère du Burkina UNPC : Union National des Producteurs de Coton UO : Université de Ouagadougou vi Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides SOMMAIRE LISTE DES ABRÉVIATIONS ...........................................................................................iv SOMMAIRE .......................................................................................................................vii Liste des photographies ...................................................................................................... xi Liste des annexes ................................................................................................................ xi Liste des cartes.................................................................................................................... xi RÉSUMÉ EXECUTIF ...................................................................................................... xii EXECUTIVE SUMMARY ................................................................................................. xv I. INTRODUCTION ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE ............................................. 1 I.1. Introduction ........................................................................................................................................... 1 I.2. Contexte et justificatification de l'étude ............................................................................................. 2 I.2. Description du projet ............................................................................................................................ 2 I.2.1. Objectif de développement du projet ............................................................................................. 2 I.2.3. Les composantes du projet ............................................................................................................... 3 II. MÉTHODOLOGIE DU PLAN DE LUTTE ANTI PARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES ............................................................................................ 5 II.1. Phase préparatoire et de recherche documentaire .......................................................................... 5 II.2. Travaux de terrain ................................................................................................................................ 6 II.2.1. Description des caractéristiques biophysiques et sanitaires de la zone d'étude ....................... 6 II.2.2 Identification et description des impacts environnementaux et sanitaires ................................ 6 II.3. Méthodologie pour l'élaboration du plan de gestion des pestes et pesticides............................. 6 II.4. Méthodologie pour l'élaboration des coûts des mesures de mitigation ....................................... 7 II.5. Adhésion des services techniques et de l'ensemble des acteurs concernés ................................. 7 II.6. Objectifs de l'étude .............................................................................................................................. 7 II.7. Résultats attendus ................................................................................................................................ 8 III. RÉSULTATS DU PLAN DE LUTTE ANTIPARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES ............................................................................................................... 9 III.1. Description et analyse de l'état actuel de l'environnement dans les limites du projet ............. 9 III.1.1. Situation géographique ................................................................................................................... 9 III.1.2. Milieu physique .............................................................................................................................. 10 III.1.2.1. Climat ........................................................................................................................................... 10 III.1.2.2. Relief ............................................................................................................................................ 10 III.1.2.3. Sols ............................................................................................................................................... 11 III.1.2.4. Végétation ................................................................................................................................... 11 III.1.2.5. Caractéristiques physiques des zones aménagées .................................................................. 11 III.1.2.6. Risques de contamination des eaux de surface et des eaux souterraines par l'utilisation des pesticides ............................................................................................................................................... 12 III.1.2.7. Action concréte à mener : Aménagement des berges ........................................................... 12 III.1.2.8. Habitat ......................................................................................................................................... 12 III.2. Cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides en agriculture au Burkina Faso ............................................................................................... 13 III.2.1. La législation phytosanitaire ....................................................................................................... 13 III.2.1.1. Réglementations phytosanitaires internationale et sous-régionales ................................... 13 III.2.1.2. Réglementations phytosanitaires nationales .......................................................................... 14 vii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III.2.2. Législation et règlementation des pesticides ............................................................................. 14 III.2.2.1. Niveau International .................................................................................................................. 14 III.2.2.2. Niveau sous régional.................................................................................................................. 15 III.2.2.3. Niveau national........................................................................................................................... 16 III.2.3. Capacité institutionnelle dans la gestion des pestes et pesticides en agriculture .................. 18 III.2.3.1. La Direction de la Protection des Végétaux (DPV) ............................................................... 18 III.2.3.2. Collaboration inter et intra sectorielle : les laboratoires et Instituts de recherche............ 18 III.3. Cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides en santé publique au Burkina Faso ........................................................................................ 20 III.3.1. Cadre de lutte contre le paludisme ............................................................................................. 20 III.4. Approches de gestion des pestes en agriculture et en santé publique ...................................... 22 III.4.1.1. Identification des déprédateurs des cultures .......................................................................... 22 III.4.1.2. Stratégie de lutte contre les déprédateurs des cultures ....................................... 31 III.4.1.2.1. Lutte biologique ...................................................................................................................... 33 III.4.1.2.2. Méthodes de lutte biologiques .............................................................................................. 33 III.4.1.2.2.1. La lutte biologique par utilisation de prédateurs ............................................................. 33 III.4.1.2.2.2. La lutte biologique par utilisation de parasitoïdes ........................................................... 34 III.4.1.2.2.3. La lutte biologique par utilisation d'entomopathogènes ................................................ 34 III.4.1.2.5.2. Autres types de biopesticides ............................................................................................. 37 III.4.1.2.6. La lutte physique .................................................................................................................... 37 III.4.1.2.6.1. La lutte mécanique.................................................................................................................... 37 III.4.1.2.6.2. La lutte thermique .................................................................................................................... 37 III.4.1.2.7. Les mesures prophylactiques................................................................................................. 37 III.4.1.2.8. La lutte intégrée ....................................................................................................................... 37 III.4.1.2.9. La gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) .................. 38 III.4.1.2.10. Des déprédateurs particuliers à surveiller .......................................................................... 38 III.4.1.2.10.1. Le cas de risque de recrudescence des déprédateurs des cultures produites en saison sèche et en saison humide à Bagré. .......................................................................................................... 38 III.4.1.2.10.2. Les cas de risques de recrudescence de déprédateurs polyphages dans le cas de Bagré............................................................................................................................................................. 40 III.4.1.2.10.3. Les cas de risques d'apparition de résistance des ennemis des cultures aux pesticides et les cas d'échec des traitements ........................................................................................... 40 III.4.1.2.10.3.1. Préservation des homozygotes sensibles..................................................................... 40 III.4.1.2.10.3.2. Destruction des génotypes résistants ........................................................................... 40 III.4.1.2.10.4. Les cas des déprédateurs de quarantaine végétale ....................................................... 40 III.4.1.2.10.5. Mise en place d'un dispositif de veille ............................................................................ 41 III.4.2. Contexte de santé publique : la lutte vectorielle dans le cadre du paludisme ....... 41 III.4.2.1. Promotion des MII en ciblant de façon prioritaire les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ....................................................................................................................................... 41 III.4.2.2. Pulvérisations intra-domiciliaires ............................................................................................. 42 III.4.2.3. Lutte anti larvaire ....................................................................................................................... 42 III.4.2.4. Assainissement du milieu .......................................................................................................... 42 III.4.2.5. Proposition de stratégie de lutte contre l'anophèle au niveau de Bagré............................. 42 III.5. Approches de gestion des pesticides en agriculture et en santé publique ............... 44 III.5.1. Les acteurs ...................................................................................................................................... 45 viii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III.5.1.1. Les acteurs Étatiques ................................................................................................................. 45 III.5.1.2. Les acteurs privés ....................................................................................................................... 45 III.5.1.3. Importations ............................................................................................................................... 45 III.4.1.5. Circuits de distribution .............................................................................................................. 46 III.5.1.6. Dispositions de stockage........................................................................................................... 47 III.5.1.7. Mode d'application des produits.............................................................................................. 48 III.5.1.8. Dispositions d'élimination ........................................................................................................ 48 III.5.1.9. La gestion des pesticides obsolètes.......................................................................................... 48 III.5.1.10. Le projet de mise en place d'un système de toxicovigilance dans les pays du CILSS pour gérer les pesticides dangereux ......................................................................................................... 49 III.5.1.11. Initiatives de faible ou de non utilisation de pesticides chimiques de synthèse .............. 49 III.5.1.12. Autres initiatives dans le sens d'une gestion sécurisante des pesticides ........................... 50 III.5.1.13. Formation, sensibilisation, information ................................................................................ 50 III.6. L'état des lieux sur l'utilisation des pesticides à Bagré ............................................................... 51 III.6.1. Les magasins ou les boutiques de vente des pesticides ........................................................... 51 III.6.2. Évaluation de l'efficacité des traitements .................................................................................. 54 III.6.3. Évaluation des risques pour l'homme utilisateur de pesticides (les producteurs). .............. 54 III.6.4. Évaluation des risques pour l'homme consommateur du fait de la présence des résidus de pesticides dans les produits végétaux à la récolte .................................................................................. 55 III.6.5. Évaluation des risques pour l'environnement........................................................................... 55 III.7. Problèmes concrets à résoudre dans l'utilisation des pesticides ................................................ 56 III.7.1. Identification des problèmes. ...................................................................................................... 56 III.7.1.1. Capacité technique ..................................................................................................................... 56 III.7.1.2. Capacité organisationnelle ........................................................................................................ 56 III.7.1.3. Capacité financière ..................................................................................................................... 56 IV. PLAN DE GESTION DES PESTES ET DES PESTICIDES.................................... 57 IV.1. Les problèmes prioritaires identifies .............................................................................................. 57 IV.1.1. Cadre institutionnel ....................................................................................................................... 57 IV.1.2. Aspects législatif et réglementaire ............................................................................................... 57 IV.1.3. Renforcement des capacités - Formation - Sensibilisation ..................................................... 57 IV.1.4. Production et utilisation des pesticides ...................................................................................... 57 IV.1.5. Mesures en santé publique ........................................................................................................... 58 IV.1.6. Mesures de gestion environnementale ....................................................................................... 58 IV.1.7. Lutte intégrée ................................................................................................................................. 58 IV.2. Stratégie d'intervention de lutte anti-vectorielle et de gestion des pesticides .......................... 58 IV.2.1. Principes stratégiques.................................................................................................................... 59 IV.2.2. Plan d'action : objectifs et mesures proposées.......................................................................... 59 IV.3. Plan monitoring - suivi ­ évaluation .............................................................................................. 60 IV.3.1. Indicateurs de suivi ....................................................................................................................... 60 IV.3.1.1. Suivi « stratégique » par le Comité de Pilotage du Projet : ................................................... 60 IV. 3.1.2. Suivi « interne » ou de proximité par la Cellule Environnement et Social de la MOB : . 60 IV. 3.1.3. Suivi « externe », réalisé par les Services Techniques de l'Etat ........................................... 61 IV.3.2. Arrangements institutionnelles de suivi de la mise en oeuvre ................................................. 61 IV.3.2.1. Acteurs impliqués dans la coordination et le suivi ................................................................ 61 IV.3.2.2. Structure de pilotage, de coordination, de suivi et de concertation multisectorielle ....... 62 ix Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides IV.3.2.3. Responsabilité du suivi environnemental ............................................................................... 63 IV.3.5.4. Protocoles d'accords : ................................................................................................................ 65 IV.4. Proposition de coût des actions à mener ...................................................................................... 66 IV.5. Actions à mener dans le cadre de la gestion des pestes et pesticides........................................ 70 V- CONCLUSION ............................................................................................................. 77 RECOMMANDATIONS ................................................................................................... 78 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 80 Annexes ................................................................................................................................. I x Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Liste des tableaux Tableau I : Les composantes du projet Bagré Pole Tableau II : Liste des déprédateurs du riz Tableau III : Ravageurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Tableau IV : Déprédateurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Tableau V : Ravageurs des cultures maraichères Tableau VI : Déprédateurs des arbres fruitiers et du bananier Tableau VII : Ravageurs du Cotonnier (Gossypium hirsutum) Tableau VIII : Les déprédateurs transversaux Tableau IX : Panoplies de méthodes de lutte contre les oiseaux granivores Quelea quelea Tableau X : Méthodes de lutte non chimiques contre les mauvaises herbes Tableau XI : Utilisation de pesticides importés Tableau XII : Pesticides utilisés sur les cultures du riz et les cultures maraîchères dans la zone de Bagré en 2010-2011 Tableau XIII : classes d'utilisation des pesticides compte tenu des restrictions d'utilisation recommandées Tableau XIV : Pluviométrie moyenne mensuelle de la ville de Tenkodogo Tableau XV : Coût des actions à mener Tableau XVI : cadre logique des actions à mener dans le cadre du PGPP Liste des photographies Photo 1 : une boutique de vente de pesticide Photo 2 : un champ sur une berge et un emballage vide Photo 3 : un emballage vide de pesticide dans un champ Liste des annexes Annexe 1 : Termes de référence Annexe 2 : Personnes rencontrées Annexe 3 : Questionnaires Annexe 4 : Insecticides recommandés par l'OMS pour l'imprégnation de moustiquaires Annexe 5 : Liste des pesticides autorisés par le CSP Annexe 6 : Quelques données environnementales des pesticides recensés à Bagré Annexe 7 : Proposition à mettre dans le manuel opérationnel du comité de pilotage Annexe 8 : Cartes Annexe 9 : Remerciements Liste des cartes Carte 1 : Incidence du paludisme (pour mille) par district sanitaire, 2005 Carte 2 : Localisation du site d'étude « Pôle de croissance de Bagré » Carte 3 : Situation agro-écologique de la ZUP de Bagré Carte 4 : Proposition d'aménagement de berge Carte 5 : Morphopedologie de la zone de concentration de Bagré Carte 6 : Occupation de la zone de concentration de Bagré xi Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides RÉSUMÉ EXECUTIF Le développement de pôles de croissance s'inscrit dans le cadre du partenariat dynamique que développe le Burkina Faso et la Banque Mondiale, résumé dans la Stratégie d'Assistance Pays (2010-2012). Sa mise en oeuvre sera expérimentée dans le cadre du Projet « Pôle de croissance de Bagré » et prévoie l'aménagement de 6000 ha en vue de contribuer à la mise en valeur du Barrage de Bagré. Un tel aménagement hydro-agricole, doit être précédé d'un plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides comme recommandé par le code de l'environnement du Burkina Faso et les mesures de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Mondiale. C'est pour répondre à ces exigences que la présente étude a été entreprise courant janvier 2011. L'objectif de développement du projet est d'assister le Gouvernement du Burkina Faso en développant Bagré comme un modèle fonctionnel de pole de croissance tiré par l'agro-business. L'idée du projet se justifie par le fait que Bagré dispose d'un potentiel agro-pédologique favorable au développement de la production agro-sylvo-pastorale et des opportunités de marchés (locaux et sous régionaux). D'où la possibilité de développement de l'entreprenariat agricole comme moteur de croissance à Bagré. L'accroissement de la production et de la productivité agricole va impliquer nécessairement l'emploi d'intrants agricoles tel que les engrais et les pesticides, que ces intrants soient fournis ou pas par la Banque Mondiale. En plus, le nombre croissant de plans d'eaux dans le périmètre contribue à la prolifération de vecteurs de transmissions de maladies hydriques telles que le paludisme. Ceci nécessite alors de la part du gouvernent du Burkina Faso, à travers la MOB, de développer un plan de lutte anti-parasitaire et de gestion des pesticides, pour prendre en compte la politique de sauvegarde 4.09 de la Banque Mondiale, objet de la présente évaluation qui présente le « Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP) ». Cette étude a été menée aux moyens de : Recherche documentaire et d'entretiens avec les acteurs ; Travaux de terrains (enquêtes, investigations in situ, description de l'état initial de l'environnement...) ; Techniques d'analyse du plan de lutte antiparasitaire et de gestion des pesticides ; Traitement et saisie de données recueillies et leur validation. L'analyse de l'état actuel de l'environnement montre que la mise en oeuvre du projet dans les conditions actuelles, présente un risque élevé pour la contamination des eaux de surface par les pesticides, vu l'absence de berges. Aussi, comme action concrète à mener, il faudra procéder à l'aménagement de berges en collaboration étroite avec les agences du MEDD. L'enquête terrain a également montré la présence de pesticides comme le carbofuran et le 2,4 D dont la valeur de l'indice GUS (Groundwater Ubiquity Score) est respectivement de 3,85 et de 2,25. D'où le risque accru de contamination des eaux souterraines. La végétation naturelle est composée de savanes boisées, de savanes claires, et de galeries forestières le long des cours d'eau. Cette végétation subit une forte pression démographique entrainant ainsi, une dégradation du milieu, surtout la partie située en aval du barrage. xii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides L'application de pesticides est motivée par l'existence de risques de développement de bio agresseurs (adventices, maladies fongiques, insectes ravageurs...). Ces risques sont d'autant plus forts que le bio-agresseur rencontre, sur de vastes surfaces et de manière continue dans le temps, des conditions favorables à son développement. Les systèmes de culture spécialisés et intensifs comme ceux en cours ou en projet à Bagré accroissent ces risques. Il est donc fortement recommandé d'utiliser toutes les méthodes de lutte possible comme dans le cas de Bagré si on veut éviter des pertes importantes voire totales de la production. L'expérimentation et la mise en oeuvre des méthodes alternatives à la lutte chimique en protection des végétaux est fortement encouragée. Le circuit actuel d'approvisionnement et de distribution des pesticides est anarchique et peu respectueuse des règles de sécurités. En effet, les deux boutiques de ventes rencontrées étalent les pesticides dans les mêmes rayons que les produits alimentaires. Des vendeurs ambulants de pesticides sont rencontrés dans la zone; Aucun contrôle des pesticides n'est réalisé dans la zone; Les paysans ne respectent pas les bonnes pratiques agricoles; tout cela contribue fortement a augmenter les risques pour les producteurs et pour les consommateurs. Aussi, recommandons- nous la mise en place et l'équipement d'une antenne PV à Bagré, et la construction de magasins de stockage des pesticides. La mise en place d'un dispositif de veille dans le cadre de la gestion durable des déprédateurs des productions agro-sylvo-pastorales devrait permettre d'une part d'assurer un suivi régulier de la situation des principaux ravageurs et de leurs attaques afin de donner l'alerte avant l'explosion des populations de ces ravageurs. D'autre part, ce dispositif permettra de déceler l'apparition d'éventuels nouveaux ravageurs et de recommander les mesures appropriées pour éviter leur installation. Les acteurs mandatés au niveau des structures étatiques pour appuyer la MOB sont la DPV et l'INERA. Ces deux structures vont travailler ensemble avec la MOB de sorte à documenter les changements qui interviennent, et proposer des mesures appropriées. Le barrage de Bagré et ses aménagements sont à l'origine d'un ensemble de transformations du milieu, en relation surtout avec les nouvelles ressources en eau. Ceci modifie fondamentalement les situations environnementales qui deviennent généralement plus favorable à certains vecteurs de maladies, comme l'anophèle. L'étude et le suivi de ces vecteurs s'avère donc indispensable pour prévenir et contrôler le développement de ces maladies. Aussi, nous recommandons fortement les activités suivantes: Recenser les vecteurs potentiels des maladies transmissibles ; Identifier ces vecteurs ; Préciser leur répartition spatiale ; Proposer une méthode de suivie et de contrôle de ces vecteurs. Dans cette stratégie de lutte contre l'anophèle, il sera judicieux de mettre également en place un dispositif de veille comme en agriculture pour documenter les changements en gardant à l'esprit que les pyréthrinoides de synthèse utilisés dans le cadre de la lutte vectorielle le sont également en agriculture ce qui pourrait accroître les risques d'apparition de résistance de l'anophèle à ces produits. xiii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Pour une efficacité dans les actions à mener, et dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de suivi, nous proposons la signature des protocoles cadres d'accord suivants entre la MOB et les structures ci-dessous désignées : DPV pour les activités suivantes : Protection des cultures,; Lutte phytosanitaire ; Application des pesticides ; Suivi sanitaire et environnemental ; Décontamination des emballages vides ; DPV, LNSP, LCONEA, LCOSR, LPCE pour l'analyse des résidus de pesticides dans différents matrices ; IRSS, CNRFP, CRSN, INERA pour le suivi de l'anophèle IRSS pour le suivi sanitaire des applicateurs. La mise en oeuvre du PGPP dans le contexte national et local de Bagré exige une meilleure coordination de la lutte anti-vectorielle et de la gestion des pesticides. Pour cela il est proposé la mise en place d'un Comité de pilotage, de suivi et de concertation multisectorielle, qui devra : organiser un atelier de préparation d'une stratégie d'intervention dans le cadre du projet Pôle de Croissance de Bagré ; approuver la composition des groupes devants intervenir sur le terrain ; convenir des personnes ou institutions qui effectueront les interventions dans le cadre de la Gestion Intégrée des Pesticides et Déprédateurs et de la Gestion Intégrée des Vecteurs de maladies ; préparer un plan d'action opérationnel ; définir la charte des responsabilités dans la mise en oeuvre du plan d'action ; coordonner le suivi de la mise en oeuvre. La MOB pourrait assurer le secrétariat de cette structure et des membres supplémentaires provenir de l'ensemble des parties prenantes que sont les Ministères (Santé, Environnement, Hydraulique, etc.), des institutions de recherche, de la société civile... Le PGPP sera mis en oeuvre sous la coordination de l'Expert Environnement et social de la MOB, en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes. Le plan de gestion des pestes et pesticides (PGPP) prend en compte l'aspect durabilité avec un diagnostic des problèmes prioritaires. Ce PGPP propose des mesures de mitigation en vue de protéger l'environnement et d'améliorer la santé des populations. Il estime les coûts relatifs à ces mesures de mitigation à 1 062 950 000 FCFA . Mots-clés : Pesticides, lutte antiparasitaire, PGPP. xiv Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides EXECUTIVE SUMMARY The development of Growth Poles in the country lies within the context of a strong and dynamic partnership, between the Government of Burkina Faso and the World Bank, as defined in the 2010-2012 Country Assistance Strategy (CAS). Its implementation will be tested within the framework of the Bagré Growth Pole Project (BGPP) and envisages the development of 6000 ha of irrigated crops, designed to increase returns on the Bagré Dam, constructed several decades earlier. The development of such irrigation schemes calls for the preparation of a Pest and Pesticides Management Plan (PPMP), as recommended by the national environmental code and the World Bank environmental and social safeguard policies. The preparation of this PMP, which began in January, 2010 should be viewed as direct response to complying with these two set policy provisions and guidelines. The project development objective is to assist GoBF by the development of Bagré area as a model of growth pole, led by agro-business initiatives. The main premise of the project is that Bagré is beset by tremendous agro-pedagogical potential, conducive to agro-sylvo-pastoral production and market opportunities, both domestic and regional; hence could be viewed as a means to foster agricultural and business partnership, as as growth engine. The increase in the production and the agricultural productivity will inevitably lead to the use of agricultural inputs such as manures and the pesticides, whether these inputs are provided or not by the World Bank. Moreover, the increase in water tables in the perimeter will most likely contributes to the proliferation of water borne diseases, such as: malaria. This requires the GoBF to prepare a pest and pesticides management plan, which would take into account, not only national policies, but those of the World Bank (OP 4.09), as materialized in this present PMP. The study followed a broad-based consultation approach with and interviews of multiple stakeholder groups, including the plant protection agency, BUNED, the national agency in charge of review and enforcement of environmental legislation and regulations; producer organizations, in particular those within or in the vicinity of the project intervention area, pesticides wholesalers and retailers, health care personnel and NGOs. This approach was triangulated with: (i) the review of existing PMP prepared in the context of completed and on- going Bank-funded projects; (ii) field work (surveys, investigations, situation analysis of the study area; (iii) analysis vectors control method; and (iv) data collection, analysis and validation. The analysis of environmental baseline shows that current conditions of project implementation presents a high risk for surface water contamination by pesticides, as a result river bank degradation due to the lack of agricultural buffer zones. Therefore, appropriate actions designed to restore river banks in close collaboration with the national environmental agencies (i.e. MEDD.) are urgently needed. Field visits, further showed the presence of pesticides, such as Carbofuran and 2,4 D, whose Ground Water Ubiquity Score (GUS) is 3.85 and 2.25, respectively. Hence the high ground water contamination risk. The natural vegetation is made up of timbered of woodlands, cleared savannah and forest galleries along the rivers. This vegetation undergoes a strong demographic pressure , thus xv Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides involving, a degradation of the natural environment, especially the area located downstream the Bagré Dam. The use of pesticides is justified by the risks of development of crop pests (i.e., weeds, fungi, and other crop pests). These risks are all the more high as the various pests are seen on vast areas and as monoculture is practiced year after year on the same crop fields, as evidenced in Bagré rice fields. Specialized and intensive farming systems, as currently practiced or envisioned in Bagré increase those risks. It is thus strongly recommended to use all possible pest control methods, as in the case of Bagré, if one wants to avoid important and even total production losses. The testing and implementation of the alternative methods to the chemical control in plant protection are strongly encouraged. The current pesticides acquisition and distribution net network is anarchical at best, and lack adequate safety guidelines. Indeed, the two pesticides shops visited in the area display on the same shelves as food stuff. It is not uncommon to see pesticides peddlers in the Bagré development area. No pesticides control or regulatory system is enforced in the Bagré area. Local farming communities do not follow good agricultural practices. All of which tend to increase public health risks for producers, consumers and the environment. Therefore, the setting up of a local plant protection antenna and the construction of pesticides storage facilities in Bagré,is strongly advised. The setting up of the surveillance system, in the context of sustainable pest control approach, as it relates agro-sylvo-pastoral production, should: Foster close monitoring of major pests and their impacts on crop production, in order to provide early warnings to farming communities, before pest population outbreaks; Detect the presence of new pests and recommend appropriate measures to avoid their installation. The designated government entities, in support of the Maîtrise d'ouvrage de Bagré (MOB) are the DPV (Plant Protection Agency) and the Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) or the Environmental and Agricultural Research Institute. These two structures will work together with the MOB, so as to take stock of the any changes that will take place and formulate appropriate measures. The Bagré Dam and its subsequent development schemes are the root cause of a number changes, which affected the natural environment, as they relate to new water resources, in particular. This comes as major change environmental conditions, which become conducive to the proliferation of disease vectors, such as Anopheles. Studying and monitoring of these vectors is paramount to any prevention measures of water-borne diseases envisioned in this operation. Consequently, the following actions are strongly recommended: Inventory potential transmissible disease vectors; Identify these vectors; Determine their special distribution; Propose a control and monitoring system of these vectors. In this vector control strategy, it is appropriate to setup a surveillance system, like in agriculture in order to take stock of any subsequent changes that will take place, keeping in mind that Synthetic xvi Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Pyrethrinoids used in vector control are the same ones used in agriculture, which may increase the risk of anopheles resistance to these chemicals. To effectively implement and monitor the proposed actions, the formulation of a Protocol d'Accord between the MOB and selected entities, as detailed under the Pest and Pesticides Management Plan (PPMP) Section (Page 65 of the report), is recommended. The implementation of the Bagré PPMP at the national and local contexts requires an effective synergy between and dialogue among the various stakeholders. To achieve better outcomes, the establishment of a Steering committee, made up of key entities, who would play vital role in the implementation of the plan. The PPMP will be implemented by the Environmental and Social Unit of the MOB, in close collaboration with al the various actors and stakeholders. This PPMP is designed to, not only prevent, minimize or mitigate potential negative pest and pesticide impacts on the natural and human environments, but also to be sustainable in the long run. The estimated implementation of the plan is FCFA 1.062.950 000 (one billion sixty two million nine hundred fifty thousand). Key words: Pesticides; Vector Control; Pest and Pesticides Management Plan. xvii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides xviii Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides I. INTRODUCTION ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE I.1. Introduction Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l'économie nationale. En effet, il emploie 86% de la population totale et génère environ 40% du PIB (agriculture 25%, élevage 12% et 3% foresterie et pêche) (MAHRH, 2007). Cependant le pays est soumis depuis plusieurs décennies à une forte dégradation de ses ressources naturelles, limitant ainsi le développement de ses productions agro-sylvo-pastorales (Pontanier et al., 1995 ; Thiombiano, 2000). Le pays connaît des conditions climatiques précaires, une croissance démographique relativement élevée et une baisse continue de la fertilité des sols. Le climat est caractérisé par des sécheresses récurrentes et les moyennes pluviométriques annuelles connaissent une diminution globale (Lamachère et Serpantié, 1992). En effet, depuis la décade 1960-1969, le Burkina Faso a connu le début de la régression de sa pluviométrie. Cette crise climatique a abouti à la disparition de l'isohyète 1200 mm du pays. La pluviosité du pays est caractérisée non seulement par une irrégularité des quantités tombées, mais aussi par une mauvaise répartition dans l'espace et dans le temps. Cela a conduit à des sécheresses récurrentes et à des productions agricoles aléatoires. Pour atténuer les effets de cette crise climatique, le gouvernement dans sa politique dite de révolution verte (MAHRH, 2007), a fait une grande place aux aménagements hydro-agricoles. Le projet Bagré initié dans les années 1970, est l'un des grands projets du Burkina Faso dans ce cadre. Il porte sur la valorisation des ressources naturelles (eau, terre, ressources fauniques et cynégétiques) et humaines pour le progrès économique, social et culturel au niveau régional et national, dans la vallée du Nakambé libérée de l'onchocercose et à fort potentiel en terre fertile et en ressources humaines. Ce projet d'agriculture intensive et sous irrigation va entraîner à coup sûr la recrudescence des ennemis des cultures mais également les vecteurs de maladies humaines notamment l'anophèle. Dans notre pays, au niveau agricole, les maladies et ravageurs des cultures causent des dégâts considérables, pouvant engendrer dans certains cas des pertes en production s'élevant à plus de 30%. La lutte phytosanitaire est utilisée pour endiguer ces ennemis de cultures en particulier ceux des cultures intensives notamment les cultures de rente, la canne à sucre, les cultures maraîchères et dans une moindre mesure les arbres fruitiers. Au niveau de la santé publique, le profil épidémiologique reste dominé par les maladies transmissibles infectieuses dont le paludisme qui constitue un problème majeur de santé publique. Il reste une endémie stable dans tout le pays, avec une recrudescence saisonnière (Mai à Octobre). Selon les données statistiques du système national d'information sanitaire (SNIS), le paludisme est la première cause de consultation (35,12%), d'hospitalisation (40,83%) et de décès (37,5%) en 2005. Parmi les mesures préventives recommandées dans le cadre du plan stratégique de lutte contre le paludisme, figure en bonne place la lutte vectorielle (PNLP, 2007). Les directives nationales en matière de lutte antivectorielle visent à développer la Lutte Intégrée contre les Vecteurs à travers la mise en oeuvre d'actions simultanées que sont la Promotion des moustiquaires imprégnées, le traitement ciblé de gîtes larvaires, la pulvérisation intradomicilaire dans des zones ciblées et les mesures d'hygiène et d'assainissement. De ce fait, l'utilisation des pesticides constitue l'élément central de cette lutte vectorielle. La lutte contre ces pestes tant au niveau agricole qu'au niveau santé fait appel à une grande utilisation de pesticides chimiques de synthèse. Cependant, les pesticides représentent de réels dangers et ce à trois (3) niveaux : 1 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides toxicité des pesticides pour les utilisateurs en milieu agricole et les professionnels de l'industrie phytosanitaire (Toe et al., 2000 ; Toe et al., 2002) ; toxicité pour le consommateur, liée à la présence de résidus toxiques (Fournier et Bonderef, 1983) ; pollution et toxicologie de l'environnement (Ramade, 1992 ; Toe et al., 2004). La gestion sécurisée des pesticides aux fins d'assurer d'une part l'amélioration de la santé des utilisateurs, des consommateurs et d'autre part la préservation de l'intégrité de l'environnement apparaît comme une grande mission demandant le concours et la contribution de tous les acteurs impliqués dans la production, la distribution, l'utilisation des pesticides. Cette gestion sécurisée revêt donc une importance particulière. I.2. Contexte et justificatification de l'étude Le Burkina Faso a défini le cadre législatif, réglementaire, institutionnel pour une gestion intégrée des pestes et une gestion sécurisée des pesticides. L'exécution du projet Bagré doit nécessairement respecter ce cadre en vue de contribuer à l'atteinte des objectifs d'Agriculture et de Développement Rural Durables (ADRD). De plus il doit respecter les mesures de sauvegarde environnementales de la Banque Mondiale partenaire du Burkina dans le développement du Pôle de croissance de Bagré, résumé dans la Stratégie d'Assistance Pays (2010-2012). Ces aménagements hydro-agricoles doivent être conformes aux mesures de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Mondiale (PO 4.01 Manuel opérationnel de la Banque Mondiale, Politiques opérationnelles relatives à l'évaluation environnementale) (1999). L'objectif du projet est de contribuer à un accroissement de la production et de la productivité agricole. Cela va impliquer necessairement l'emploi d'intrants agricoles tel que les engrais et les pesticides, que ces intrants soient fournis ou pas par la Banque Mondiale. En plus, le nombre croissant de plans d'eaux dans le périmètre contribue à la prolifération de vecteurs de transmissions de maladies hydriques telles que le paludisme. Ceci necessite alors de la part du gouverment du Burkina Faso, à travers la MOB, de développer un plan de lutte anti-parasitaire et de gestion des pesticides, objet de la presente évaluation qui présente le « Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP) ». Le PGPP vise à préciser les mesures à prendre lors de la réalisation du projet afin d'éviter ou minimiser des effets négatifs des pestes et pesticides sur la santé humaine, animale et environnementale et de proposer les actions nécessaires pour la mise en oeuvre desdites mesures. La mission s'est orientée principalement vers les politiques de sauvegarde relatives à la gestion des pestes et pesticides (Politique de sauvegarde 4.09 sur la lutte anti- parasitaire) à l'évaluation environnementale (PO 4.01) et accessoirement vers celles relatives aux habitats naturels (PO 4.04). La présente étude définit d'abord le cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la gestion des pestes et pesticides au Burkina Faso. Ensuite, il présente un plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP) avec les mesures de mitigations conséquentes et leur coût de mise en oeuvre. I.2. Description du projet I.2.1. Objectif de développement du projet L'objectif de développement du projet est d'assister le Gouvernement du Burkina Faso en développant Bagré comme un modèle fonctionnel de pole de croissance tiré par l'agro-business. 2 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Bien qu'accessible et disposant d'un potentiel de terres aménageables de 50 000 ha dont 7 400 ha irrigables par gravité, l'assolement sur le périmètre gravitaire est actuellement dominé par la double culture du riz sur des lots de 1 ha comme défini dans le cahier des charges de l'aménagement. L'idée du projet se justifie par le fait que Bagré dispose d'un potentiel agro-pédologique favorable au développement de la production agro-sylvo-pastorale et des opportunités de marchés (locaux et sous régionaux). D'où la possibilité de développement de l'entreprenariat agricole comme moteur de croissance à Bagré. I.2.3. Les composantes du projet Les composantes du projet Bagré Pole sont présentées dans le tableau ci-dessous : 3 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Tableau I : Les composantes du projet Bagré Pole Composante 1: Amélioration du Climat des Investissements et des Capacités Institutionnelles au profit du Secteur Privé 1.1.1. Nombre d'investisseurs stratégiques privés (partenariats technique et commerciaux) établis annuellement 1.1.2. Nombre d'entreprises créées. 1.1. Les capacités institutionnelles du Burkina 1.1.3. Nombre de bénéficiaires des activités de développement des Faso pour la promotion de l'investissement capacités en agriculture privé sont renforcées. 1.1.4. L'Agence de gestion du Pole de Croissance de Bagré est restructurée et est autonome (audit organisationnel, schéma directeur élaboré, autofinancement des charges, nouveau statuts adoptés, expertise renforcée) Composante 2: Développement et Gestion des Infrastructures Critiques 2.1.1. Nombre de baux enregistrés 2.1. Un système intégré de Gestion durable 2.1.2 Nombre d'ha de terres mise en valeur par typologie d'activités des ressources naturelles (terres l'eau, la faune (agricoles, élevage, flore, faune, éco-tourisme, ressources halieutiques, et la flore) incluant une base de données pour industrie, services, etc.), le suivi de l'enregistrement et des transactions 2.1.3. Une base de donnée géo référencée (sur les ressources naturelles, est mis en place et est opérationnel. les infrastructures et leur évolution) est mise en place et opérationnelle 2.2.1. Nombre d'hectares de terres irriguées mises en valeur 2.2.2. Nombre de km d'infrastructures routières construites et/ou 2.2. Un plan de développement des réhabilitées. infrastructures et de gestion des ressources 2.2.3. Extension du réseau électrique en km dans la zone du projet y naturelle et de l'environnement est élaboré et compris les sites d'irrigation. exécuté. 2.2.4. Nombre d'hectares de berges reboisés et protégés. 2.2.5. Nombre de forages réalisés 2.2.6. Longueur (km) de réseau AEP réalisé et fonctionnel Composante 3: Fonds d'Appui au Développement des services critiques et des PME 3.1.1. Nombre de prestataires de services assistés opérant à Bagré et 3.1. Un schéma de subvention est établi et contribuant aux petits investissements opérationnel 3.1.2. Nombre de centres d'accès aux TIC créés et fonctionnels 3.1.3. Nombre d'abonnés au réseau électrique 3.2.1. Volume du crédit alloué annuellement aux opérateurs/ 3.2. Les facilités Bancaires et l'accès aux investisseurs dans la zone du pole de croissance. financements pour des investissements de long terme sont établies et opérationnelles. 3.3. Les infrastructures de conservation 3.3.1. Volume des produits périssables conservés annuellement collective (stockage, chaine de froid) mises en place et opérationnelles. 3.4. Les services techniques de conseil (qualité 3.4.1. Volume de produits commercialisés (marchés national, régional et et standards, etc.) sont mis en place et international) répondant aux normes de qualité et standards fonctionnels internationaux. 4 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides II. MÉTHODOLOGIE DU PLAN DE LUTTE ANTI PARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES Le Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides devrait être conduit en conformité avec : i) les directives de la Banque Mondiale (Banque Mondiale, 1996 ; Banque Mondiale, 1999), ii) la réglementation nationale sur l'évaluation environnementale relatives à la gestion des pestes et pesticides. II.1. Phase préparatoire et de recherche documentaire Elle a consisté: à collecter des informations par recherche documentaire et par entretien avec les acteurs et parties prenantes. La revue bibliographique a porté sur les cadres utilisés par les précédents projets financés par la Banque mondiale au Burkina, les ouvrages relatifs à la lutte antiparasitaire et à la gestion des pesticides, à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources en eaux, les textes législatifs et réglementaires, les documents des projets et les rapports d'évaluation d'impact environnemental réalisés dans la même zone et pour des types d'activités similaires et ; à décrire et analyser l'état actuel de l'environnement des périmètres de la plaine de Bagré ainsi que l'état et les conditions actuelles de l'utilisation des pesticides dans cette zone tant en santé humaine qu'en agriculture. Pour la description et l'analyse de l'état actuel de l'environnement des périmètres de la plaine de Bagré, notamment celle de la zone de concentration, ainsi que de l'état et des conditions actuelles de l'utilisation des pesticides, nous avons procédé à la collecte d'informations disponibles dans la bibliographie et auprès des structures partie prenantes dans la MOB et à des investigations in situ afin d'approfondir certains aspects. Cette analyse s'est faite par la description de l'état de l'environnement tel qu'il se présente actuellement dans la zone d'intervention de la MOB. C'est ainsi que des inventaires aussi bien qualitatifs que quantitatifs ont été menés au niveau de l'ensemble des composantes des milieux biophysique et humain. Il s'est agit en pratique : - D'obtenir les données biophysiques (carte de sols, carte géomorphologique, carte de végétation ou d'occupation, description de la faune, données climatique, cartes des différents plan d'eaux, etc.) ; - D'obtenir le plan existant de gestion des pestes et pesticides ; - D'obtenir des informations sur les principaux ravageurs des cultures dans la zone d'étude et les méthodes de lutte contre lesdits ravageurs ; - De définir et de préciser le cadre Politique, Institutionnel, Juridique et Administratif de l'étude au regard de la gestion des pestes et pesticides d'une part, et d'autre part d'identifier les mandats des différents acteurs concernés tant au niveau national que local. 5 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides II.2. Travaux de terrain II.2.1. Description des caractéristiques biophysiques et sanitaires de la zone d'étude Elle a consisté dans un premier temps à : a) confirmer l'état actuel, du point de vue aménagement et infrastructures de la plaine du périmètre de Bagré par des observations directes, notamment de la zone de concentration de la MOB ; b) mener des enquêtes auprès des producteurs en vue de déterminer leur source d'approvisionnement en pesticides, les types de pesticides et méthodes d'usage de ces pesticides ; c) mener un inventaire des principaux ravageurs des cultures par des observations directes et des entretiens avec les acteurs ; d) mener des enquêtes épidémiologiques auprès des formations sanitaires et des personnes ressources en vue de documenter l'étude sur les problèmes de santé de la zone d'étude notamment les maladies parasitaires (paludisme, ...). Dans une deuxième phase, nous avons relevé les paramètres environnementaux qui sont ou pourront être influencés tant sur le plan social, biophysique que matériel. On s'est intéressé en particulier à la situation géographique, le relief, le climat, les sols, le couvert végétal, la faune, les activités et pratiques agricoles, les activités pastorales, les activités forestières et les activités commerciales, les méthodes d'approvisionnement en pesticides, les lieux de conservation des pesticides, les producteurs et distributeurs de pesticides, structures de recherche agricoles, associations professionnelles agricoles, ... II.2.2 Identification et description des impacts environnementaux et sanitaires Cette étape s'est reposée sur une identification rétrospective et prospective des risques potentiels liés à la gestion des pestes et pesticides dans la zone d'intervention de la MOB, notamment au niveau de sa zone de concentration en vue d'identifier les problèmes éventuels liés à la gestion des pestes et pesticides et à proposer des mesures d'atténuation et de suivi environnemental. La démarche s'est appuyée sur les données suivantes : 1- Caractérisation de l'environnement et de l'état d'occupation des terres 2- Caractérisation et évaluation des effets sur la santé et l'environnement des pesticides destinés à être utilisés aussi bien dans l'agriculture que dans la conservation des denrées (familles chimiques, propriétés physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques...). II.3. Méthodologie pour l'élaboration du plan de gestion des pestes et pesticides L'élaboration des éventuelles mesures de mitigation s'est basée sur : - L'identification des pestes et prédateurs dans les cultures ; - L'identification des méthodes et stratégies de lutte contre les pestes ; - Le choix des méthodes alternatives à la lutte chimique ; - Les mesures de protection des eaux, des sols, de la faune, de la flore ; - L'éducation environnementale des producteurs et des populations riveraines ; - La gestion communautaire et participative des riverains, des autorités communales. 6 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides II.4. Méthodologie pour l'élaboration des coûts des mesures de mitigation Les coûts des mesures de mitigation ont été estimés à partir des données fournies par les services techniques concernés. Par exemple, pour les frais de formation d'un ingénieur en protection des végétaux (PV) au Département de Formation en Protection des végétaux (DFPV) de Niamey, les montants sont ceux diffusés par le DFPV lors de l'appel à candidature. Ces coûts couvrent l'ensemble des frais pédagogiques. Quant à l'amenagement des berges, les coûts dont ceux proposés par le PNGT 2 (2005). Pour l'acquisition d'équipements informatiques performants et de véhicules, nous avons consulté les catalogues de maisons spécialisées dans le commerce de ces équipements en tenant compte des taxes. En ce qui concerne le coût de la trousse de santé, nous l'avons estimé sur la base des coûts moyens des examens biomédicaux et des prix des réactifs donnés par les maisons spécialisées dans la commande des réactifs biomédicaux. Nous nous sommes également inspirés des coûts donnés par les autorités concernées et les autres pays dans le cadre de la mise à disposition de Moustiquaires imprégnés d'insecticides (MII) à la population. Pour les analyses des eaux, les coûts sont ceux du laboratoire national de santé publique (LNSP) avec en sus une provision pour les déplacements et les prélèvements. II.5. Adhésion des services techniques et de l'ensemble des acteurs concernés Pour avoir l'avis des services techniques et des populations riveraines ainsi que leur consentement et collaboration, nous avons procédé par enquête et par entretien individuel et en groupe. Une enquête a été menée auprès des producteurs et services techniques de la zone d'intervention de la Maitrise d'ouvrage de Bagré (MOB) afin de recueillir leurs perceptions des avantages, risques et précautions à prendre dans la mise en oeuvre du projet pôle de croissance de Bagré. Elle a permis de mieux cerner et surtout de mieux impliquer, avant le démarrage des activités, toutes les populations concernées, de près ou de loin, par le projet. L'échantillonnage a été réalisé de façon aléatoire. L'échantillon était composé de 44 personnes, essentiellement des producteurs de riz, des maraîchers et du personnel de santé. Toutes les structures concernées (agriculture, santé, environnement, ressource animale, les associations des producteurs de riz, de banane, les éleveurs, les pêcheurs, ...) ont été visitées pour des entretiens. La collecte des données s'est faite au moyen d'entretiens semi-structurés sur la base d'un questionnaire (cf. fiches d'enquête en annexe 3) que nous avons élaboré à cet effet. Les données ainsi collectées ont été analysées après dépouillement manuel. II.6. Objectifs de l'étude L'objectif général de l'étude est de « prévenir ou d'atténuer les effets des pestes et pesticides sur l'environnement humain et de proposer un cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides ». Il s'agit plus spécifiquement: 7 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides d'identifier l'ensemble des risques potentiels sur le plan environnemental au regard des interventions envisagées dans le cadre du projet et relatifs à l'usage des pesticides ; de proposer un plan cadre de gestion des pestes et pesticides ; de définir les dispositions institutionnelles de suivi et de surveillance à prendre avant, pendant et après la mise en oeuvre du projet et la réalisation des activités pour supprimer ou atténuer les impacts environnementaux. II.7. Résultats attendus - Le cadre légal et réglementaire de lutte anti parasitaire est analysé au regard de la législation nationale et des normes de la Banque mondiale ; - L'environnement initial de la zone d'utilité publique du projet est pré-caractérisé avec les informations de base sur la lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides ; - Le Plan de gestion des pestes et des pesticides est actualisé, adapté à la zone d'action du projet et les mesures d'atténuation correspondantes sont identifiées et budgétisées ; - Une stratégie de lutte intégrée contre les anophèles est définie et budgétisée ; - Les besoins de renforcement des capacités sont détaillés et chiffrés (coûts). 8 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III. RÉSULTATS DU PLAN DE LUTTE ANTIPARASITAIRE ET DE GESTION DES PESTICIDES III.1. Description et analyse de l'état actuel de l'environnement dans les limites du projet III.1.1. Situation géographique La commune de Bagré est située au centre de la zone d'utilité publique, à 35 km au sud de Tenkodogo, chef lieu de la région du Centre Est (carte 2). Elle est accessible par la route Nationale n°04 depuis Ouagadougou jusqu'à Koupéla, ensuite par la nationale n°16 et à environ 14 km au sud de Tenkodogo par une bretelle de la route régionale n°9 longue de 22 km. Elle est à 225 km de la capitale Ouagadougou. Le site est composé de deux sous zones distinctes : - La zone de concentration couvrant une superficie de 50 000 ha où toutes les activités liées principalement aux périmètres aménagés seront concentrées ; - La zone diffuse qui prendra en compte les autres activités basées sur des aménagements ponctuels, notamment les zones pastorales, l'exploitation de quelques bas-fonds porteurs, etc. La zone d'utilité publique qui renferme donc ces deux sous zones est comprise entre les coordonnées géographiques : 11° 12' et 11° 54' de latitude nord et 0° 14' et 0° 50' de longitude ouest. Carte 2 : Localisation du site d'étude « Pôle de croissance de Bagré » 9 III.1.2. Milieu physique III.1.2.1. Climat La zone d'étude est située dans la zone agro climatique nord soudanienne, elle présente les caractéristiques suivantes : Une saison sèche de Novembre à Mai, marquée par des vents secs d'harmattan, soufflant d'est en ouest. Elle se subdivise en deux périodes : Une période sèche et froide de Novembre à Février avec souvent une persistance de brume poussiéreuse ; Une période sèche et chaude de Mars à Mai. Une saison pluvieuse de Juin à Octobre. La tendance de la pluviométrie ces dernières années est en hausse, les moyennes annuelles depuis 2008 jusqu'en 2010 vont de 892 mm à 1000 mm. L'insolation reste forte tout de même dans cette zone climatique au regard des températures moyenne mensuelles des mois les plus frais et des mois les plus chauds. Ces températures moyennes mensuelles varient entre un minima de 15,25 °C en décembre-janvier et un maxima de 42,15 °C en Avril. La valeur moyenne annuelle favorable à la croissance d'une plante donnée dans la zone d'étude est de 28,7 °C. La vitesse des vents est relativement faible, 0,22 km/h à 7,8 km/h au cours de l'année, excepté les débuts et fins d'hivernage correspondant aux périodes des tornades où cette vitesse peut excéder les 100 km/h. III.1.2.2. Relief Le site repose sur un socle datant du birrimien, principalement le Protérozoïque inférieur, se sont des roches quartzifères et roches vertes d'origine volcaniques, de tonalites, de l'ortho métamorphiques, de granites et de volcanites basiques (basaltes à affinité tholéitique et amphibolitique) (BRGM, 2003). La géomorphologie (BUNASOLS, 1989) décrite ci-dessous se rapporte à la zone de concentration, c'est un relief assez vallonné formé de croupes molles pour ce qui est des sommets des versants et d'une plaine alluviale d'environ 1 km de large sur au moins 15 km et de 650 à 700 m de large sur au moins 14 km dans sa partie sud. Elle peut être subdivisée en quatre grandes unités qui sont : Le relief résiduel regroupant les buttes et affleurement rocheux, les buttes et affleurement cuirassés, les plateaux cuirassés ainsi que les versants érodés, il est faiblement représenté dans les limites de la zone ; Un système de glacis reflétant la dissymétrie du bas-fond lié d'une part à la dynamique de l'érosion et d'autre part à la nature des roches vertes en place. Ce système de glacis est subdivisé en fonction de la pente et de la topographie en glacis haut de pente, correspondant à la zone de convexité des sommets d'interfluves, en glacis pente moyenne correspondant à la zone de transition entre le niveau précédent et le bas niveau souvent matérialisé par une rupture de pente d'avec un autre type de glacis, ou contigu avec la ligne de côte des plus hautes eaux, enfin le glacis bas de pente qui est la zone située entre la précédente avec le bas- fond ou la plaine (carte 5 En Annexe). 10 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III.1.2.3. Sols Nombre d'études pédologiques et morphopédologiques ont été réalisées sur le site de Bagré parmi lesquelles l'étude morphopédologique réalisée par le BUNASOLS en 1989 couvrant toute la province du Boulgou actuelle. Les sols inventoriés ci-dessous sont principalement les sols dominants par unité géomorphologique. Il existe certes dans ces unités des sols associés et inclus qui peuvent être pris en compte dans une étude pédologique détaillée (ex : échelle 1/10 000). Les types de sols ainsi relevés appartiennent à cinq classes de sols, il s'agit (cartes 3 et 5 en annexe) : des sols minéraux bruts dont les sous-groupes sont : lithosols sur cuirasse et lithosols sur roches ; des sols peu évolués dont les sous-groupes identifiés sont : sol peu évolué d'apport alluvial hydromorphe, sol peu évolué d'érosion régosolique ; des sols brunifiés avec comme sous-groupes : les sols brun eutrophes tropicaux ferruginisés, les sols brun eutrophes tropicaux peu évolués et les sols brun eutrophes tropicaux hydromorphes vertiques ; des sols à sesquioxydes de fer et de manganèse. Parmi ses sous-groupes figurent les sols ferrugineux tropicaux lessivés indurés suivant les profondeurs de l'induration, les sols ferrugineux tropicaux lessivés à concrétions et les sols ferrugineux tropicaux lessivés à tache et concrétions) ; des sols hydromorphes avec un seul sous-groupe celui des sols hydromorphes peu humifères à pseudogley de surface. III.1.2.4. Végétation L'occupation spatiale de la zone de concentration décrite ci-dessous est la situation de 2002 (BDOT, 2002). La zone est fortement défrichée du fait des activités anthropiques, néanmoins il subsiste encore quelques reliques de végétation dans la partie sud est. Les formations naturelles rencontrées sont principalement les savanes arbustives où dominent les ligneux épineux tels que : Acacia seyal, Acacia gourmaensis, Acacia dudgeoni, de non épineux : Piliostigma thonningii, Terminalia macroptera, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Diospiros mespiliformis. Par contre les zones agroforestières ainsi que les champs, les jachères et les réseaux de drainage, des espèces sont préservées comme Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Tamarindus indica, Bombax custatum, Ficus gnaphalocarpa, Lanea microcarpa ; ou à l'état naturel comme les Anogeissus leiocarpus et Mitragyna inermis. III.1.2.5. Caractéristiques physiques des zones aménagées La largeur minimale des francs-bords ou zone tampon définie par le MEDD est de 100 m autour des berges des cours d'eau. Pour le cas des premiers aménagements de la plaine de Bagré dont la date est antérieure à celle du décret, il n'a pas été pris en compte cette nécessité de protection des berges, si bien que les aménagements s'étalent jusqu'au bord du lit majeur du Nakambé. Les sols du lit majeur faisant état des limites de la plaine sont des hydromorphes, le 11 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides taux de matière organique de ces sols sous l'influence des éléments fertilisants des parcelles est de l'ordre de 2% (pour la couche d'horizon 0-20cm). Les pentes dans les limites du lit majeur sont variables compte tenu de la microtopographie liée parfois à présence des bourrelets de berges et des cuvettes de décantations, la pente de l'allure générale est comprise entre 0,1 à 0,5%. La distance entre le rebord le plus proche des aménagements d'avec l'eau de ruissellement du cours d'eau principal est comprise entre 100 et 750 m sur la rive gauche et entre 40 (bananeraie) et 300 m sur la rive droite. Cet espace qui sépare les aménagements des eaux d'écoulement (zone d'inondation) ne connaît aucun type d'aménagement particulier qui puisse stabiliser la zone faute d'être emporté ou détruit par les eaux de crue en période hivernale, il est donc très risqué de faire des applications de pesticides en période hivernale compte tenu de la non maîtrise d'une part des facteurs climatiques spatio - temporel in-situ et d'autre part hors site car une importante pluie à l'amont peut improviser l'ouverture des vannes. III.1.2.6. Risques de contamination des eaux de surface et des eaux souterraines par l'utilisation des pesticides Malgré le taux de matière organique relativement satisfaisant, les pentes relativement faibles dans la zone inondable, la distance entre les parcelles et les eaux d'écoulement peut satisfaisante en période de décrue, il subsiste tout de même des risques liés aux types de pesticides utilisé. L'enquête terrain a montré la présence de pesticides comme le carbofuran et le 2,4 D dont la valeur de l'indice GUS (Groundwater Ubiquity Score) est respectivement de 3,85 et de 2,25. Il faut interdire par tous les moyens des pesticides dont la valeur de l'indice GUS est supérieure à 1,8. En cas de contamination des eaux de surface par les pyréthrinoïdes de synthèse de façon générale les dégâts seraient énormes pour la faune aquatique du fait de la valeur du facteur de bioconcentration élevée (Annexe 5). III.1.2.7. Action concréte à mener : Aménagement des berges Pour la stabilisation des berges, il est recommandé au niveau national une bande de 100 m sur le rebord supérieur. Certes, cela va occasionner une perte en superficie déjà aménagées qui pourrait être compensée par des aménagements supplémentaires. L'aménagement de ces berges se fera en collaboration étroite avec les agences du MEDD spécialisées. Les arbres à planter devraient favoriser le maintient de la matière organique dans le sol, élement très important dans la fixation des pesticides, contribuant grandement à limiter le ruissellement vers le cours d'eau. L'Eucalyptus camaldulensis pourrait être envisagé à cet effet. Ces arbres serviront egalement comme brise vent avec un pouvoir d'absorption élevé de l'humidité qui permettrait de réduire la stagnation des surplus d'eaux en surface. III.1.2.8. Habitat La proximité de l'habitat des zones à fort risque de propagation des germes de paludisme est assez inquiétante. En effet la majeure partie des habitats est à moins d'un kilomètre des plans d'eau (Bagré, petit Bagré) ou même des canaux primaires et des parcelles rizicoles. Il s'agit des 12 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides villages des exploitants installés sur les deux rives (V1, V2 etc.), de la cité SONABEL, du CEG ainsi que les logements des enseignants (carte 6 en Annexe). III.2. Cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides en agriculture au Burkina Faso III.2.1. La législation phytosanitaire Les législations et réglementations phytosanitaires sont des instruments juridiques dont la mise en oeuvre permet à un pays d'empêcher non seulement l'introduction de nouveaux ennemis dangereux pour les cultures mais aussi celle de molécules chimiques non adaptées ou nocives pour les hommes et l'environnement. III.2.1.1. Réglementations phytosanitaires internationale et sous-régionales Les parasites animaux et végétaux ne connaissent pas de frontières obligeant chaque pays à se doter de moyens de prévention pour sauvegarder ses cultures. Face à la menace des ennemis des cultures sur la production végétale, aux aléas des disponibilités alimentaires et les faibles revenus du monde rural, le Burkina a pris des mesures en vue d'adhérer la Convention de Rome créée sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) le 6 novembre 1951 et révisée par 2 fois en novembre 1979 et en novembre 1997. Au niveau régional, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) appuie la convention de Rome à travers le Conseil Phytosanitaire Inter-Africain (CPI). Cette commission régionale aide les pays membres de l'OUA par les actions suivantes : Établissement de la liste des plantes dont l'importation est soumise ou non à un contrôle ; Détermination des mesures pour limiter ou éradiquer l'expansion des ennemis des cultures à l'intérieur de l'Afrique ; Assistance pour l'instauration ou la mise à jour des législations phytosanitaires dans chacun des pays membres ; Contribution à la formation du personnel au profit des services nationaux de protection des végétaux. Au niveau sous-régional, le Comité Inter-États de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) a adopté une réglementation commune en matière de quarantaine végétale en s'inspirant également de la convention de Rome. Ainsi, conformément à cette convention, la réglementation définit trois catégories de végétaux et de produits végétaux soumis à l'importation (voir encadré ci- dessous). Encadré : Réglementation en matière de quarantaine végétale Réglementation du CILSS en matière de quarantaine végétale Les végétaux et produits végétaux de la liste A ne peuvent être importés dans les pays signataires que par les services de la protection des végétaux. Ces services sont par ailleurs les seuls habilités à accorder des dérogations pour les dits produits aux institutions de recherche. Les végétaux et produits végétaux de la liste B peuvent être introduits dans les pays signataires après une autorisation délivrée par le service de la protection des végétaux. Les végétaux et produits végétaux de la liste C peuvent être importés sans restriction s'ils sont accompagnés d'un certificat phytosanitaire. Dans tous les cas les importations sont obligatoirement inspectées à l'arrivée. 13 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III.2.1.2. Réglementations phytosanitaires nationales Au Burkina Faso, la législation phytosanitaire date de 1961 avec la signature du décret N°348/PRES/ECNA. Ce décret institue le contrôle phytosanitaire et réglemente les importations et les exportations de végétaux (plante vivante ou partie de plante) et produits végétaux (produits d'origine végétale non transformés). La réglementation phytosanitaire du Burkina définit la liste des ennemis dangereux pour les cultures et les denrées entreposées contre lesquels la lutte est obligatoire au Burkina. De plus, elle définit les conditions à remplir aux importateurs et aux exportateurs des végétaux et produits végétaux. Ainsi, il est fait obligation aux importateurs de végétaux et parties de végétaux et de toute matière susceptible de contenir des organismes dangereux (terre, compost, fumier) d'adresser avant toute commande une demande de permis d'importation à la direction des services chargés de la protection des végétaux. L'ensemble des dispositions en matière de contrôle phytosanitaire vise à ce que les végétaux et parties de végétaux exempts d'ennemis réputés dangereux et accompagnés d'un certificat soient autorisés à pénétrer sur le territoire. Certaines plantes doivent obligatoirement transiter par une station de quarantaine végétale reconnue. Pour son application l'État a mis en place des services de surveillance avec des structures organisationnelles aux différents points d'entrée du pays (frontières terrestres, aéroports, gares ferroviaires). III.2.2. Législation et règlementation des pesticides Dans le souci d'atteindre l'objectif d'une agriculture durable tout en assurant la sécurité alimentaire des populations, le Burkina Faso a adopté un ensemble de textes législatifs et réglementaires nationaux dans l'optique d'une gestion sécurisée des pesticides. L'adoption de ces textes nationaux permet également au Burkina Faso d'honorer ses engagements internationaux et régionaux à travers les accords qu'il a signés. III.2.2.1. Niveau International Le Burkina a travaillé et travaille à mettre en oeuvre les conventions internationales sur la gestion des pesticides ci-dessous : III.2.2.1.1 " Le code international de conduite pour la distribution et l'utilisation des pesticides " de la FAO Ce code a servi de base aussi bien à l'élaboration de la réglementation commune aux états membres du CILSS sur l'homologation des pesticides qu'à la prise de dispositions réglementaires au niveau national. Il stipule en son article 6.1.1 que : « Les gouvernements doivent prendre des mesures pour introduire la réglementation nécessaire des pesticides, notamment en matière d'homologation, et prendre des dispositions pour assurer son application effective » (FAO, 2002). III.2.2.1.2 La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC) applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international Le Burkina Faso a ratifié cette convention le 10 septembre 98 et a nommé deux Autorités Nationales Désignées (AND), une au niveau du ministère en charge de l'Environnement pour les 14 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides produits chimiques (C) autres que les pesticides et l'autre au niveau du ministère en charge de l'Agriculture pour les pesticides (P). La stratégie adoptée par ces AND consistent à faire circuler les informations sur les produits chimiques et les pesticides dangereux et ce, à l'attention de l'administration publique, du secteur privé et de la société civile. Par ailleurs, les AND servent d'appui-conseil aux décideurs en vue de les aider d'une part à empêcher le commerce international de certains produits chimiques et pesticides interdits ou strictement réglementés et d'autre part à développer un système d'alerte sur les produits chimiques incriminés. Dans le cadre du Réseau d'Echanges d'Informations Chimiques (REIC), le Burkina Faso a bénéficié d'une subvention de la part du Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) et ce pour une formation sur la recherche d'informations sur les produits chimiques sur Internet. Les AND sur la base d'une part, des documents d'orientation de FAO/UNEP et d'autre part de leur expérience des pratiques agricoles ont développé un manuel conseil indiquant les produits de substitution aux produits PIC. III.2.2.1.3. La Convention de Stockholm sur les Polluants organiques persistants (POPs) Les POPs ont fait l'objet de la réglementation internationale connue sous le nom de convention de Stockholm adoptée par la communauté internationale le 22 mai 2001. Le Burkina Faso a signé cette convention le 23 Mai 2001 et l'a adopté le 20 juillet 2004. Pour le bilan final, le document du plan national de mise en oeuvre a été adopté par le conseil de ministres du 03 octobre 2007. De même que pour les pesticides de la liste PIC, un manuel conseil indiquant les pesticides de substitution aux pesticides présents sur la liste des pesticides POPs a été élaboré. III.2.2.1.4 Les Conventions de Bâle et de Bamako sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination Le Burkina Faso a signé la convention de Bâle le 29 Juillet 1998 et l'a ratifiée le 4 novembre 1999. La Convention de Bamako entrée en vigueur le 20 mars 1996 et adoptée sous l'égide de l'Organisation de l'Unité Africaine interdit l'importation en Afrique de déchets dangereux et radioactifs en provenance de Parties non contractantes, elle soumet les mouvements au sein du continent africain à un système proche des procédures de la convention de Bâle. III.2.2.2. Niveau sous régional L'intensification de l'agriculture au Sahel, nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire de ses populations, peut augmenter l'utilisation des intrants chimiques comme les pesticides. Afin d'assurer que les pesticides utilisés dans les différents pays du Sahel soient efficaces, d'une qualité appropriée et ne posent pas de risques inacceptables pour l'homme et l'environnement, les Etats membres du CILSS, dont le Burkina Faso, ont signé, en 1992, " la Réglementation commune aux Etats membres du CILSS sur l'homologation des pesticides ". L'objectif principal de cette Réglementation commune était de mettre en commun l'expertise en évaluation et en gestion des produits phytopharmaceutiques de l'ensemble des Etats du CILSS pour l'homologation des pesticides. Le Comité Sahélien des Pesticides (CSP), organe d'exécution de la Réglementation commune, est devenu opérationnel en 1994. Il évalue les dossiers 15 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides d'homologation soumis par les firmes phytopharmaceutiques et octroie les autorisations de vente pour l'ensemble des Etats membres. Cette coopération Inter-Etats très étroite pour l'homologation et la gestion des pesticides est citée comme un exemple quasiment unique dans le monde. Cette Réglementation a été révisée en 1999 pour tenir compte des divers développements dans la gestion et la législation des pesticides au niveau des Etats membres ainsi que des expériences dans les procédures d'homologation des pesticides acquises par le CSP depuis sa création. Elle devrait augmenter la fiabilité et la transparence des décisions prises par le CSP et donner une meilleure assurance que les pesticides utilisés dans le Sahel sont efficaces et ne posent pas des risques inacceptables à l'homme et à l'environnement. Cette dernière version a été adoptée par le Conseil des Ministres du CILSS réuni le 16 décembre 1999 en sa 34ème session à N'Djaména (République du Tchad) par la résolution N°8/34/CM/99. La réglementation commune est applicable à l'homologation des pesticides et des bio-pesticides. Il est à noter que les pesticides des Conventions de Rotterdam (sauf certains qui sont strictement réglementés) et de Stockholm ne peuvent plus être autorisés par le CSP. Ils sont donc de ce fait interdits au Burkina Faso. III.2.2.3. Niveau national Conformément à la réglementation commune aux états membres du CILSS sur l'homologation des pesticides, le Burkina Faso, tout comme les autres pays du CILSS ne doit pas disposer d'une structure autonome d'homologation des pesticides. Les opérations d'homologation sont assurées par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP). Le Burkina Faso a crée en août 2000, une Commission Nationale de Contrôle des Pesticides (CNCP) chargée d'appliquer au niveau national les décisions du CSP à l'issue de ses sessions. Elle est placée sous la tutelle du ministère en charge de l'agriculture. Cette CNCP n'est vraiment devenue fonctionnelle qu'en 2007 avec des activités : - d'information/sensibilisation des acteurs ; - d'examen et d'adoption des avant projets de textes réglementaires sur les procédures de contrôle des pesticides ; - d'élaboration d'un manuel de contrôle et d'inspection des pesticides au Burkina Faso. La mise en oeuvre de cette réglementation rencontre d'énormes difficultés. Les structures techniques chargées de cette mission n'auraient ni les moyens matériels et financiers, ni l'appui politique nécessaire. Les pesticides employés ne sont pas toujours ceux qui sont homologués (Toe et Kinane, 2004). Du fait de l'implication de plusieurs ministères dans la gestion des pesticides et ce aux différentes étapes de la vie d'un pesticide, les textes réglementaires se trouvent au niveau de différents ministères. En ce qui concerne la gestion sécurisée des pesticides, le Gouvernement a promulgué plusieurs lois avec des décrets d'application. Celles qui s'appliquent au contrôle et au stockage sécurisé des pesticides se trouvent principalement au niveau de trois (3) ministères : III.2.2.3.1. Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH) Au regard de l'article 23 de la réglementation commune aux états membres du CILSS sur l'homologation des pesticides, il a été pris deux (02) lois et leurs textes d'applications : 16 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Loi N°041/96/ADP du 08 novembre 1996 instituant un contrôle des pesticides au Burkina Faso ; Loi N°006-98/AN du 26 Mars 1998 portant modification de la loi N°041/96/ADP du 08 Novembre 1996 instituant un contrôle des pesticides au Burkina Faso ; Décret N°98-472/PRES/PM/AGRI du 20 Décembre 1998 portant attribution, composition et règles de fonctionnement de la Commission National de Contrôle des Pesticides (CNCP) ; Décret N°2005- 051 /PRES/PM/ MAHRH du 07 février 2005 portant modification du décret N°98-472/PRES/PM/AGRI du 20 décembre 1998 portant attribution, composition et règles de fonctionnement de la Commission Nationale de Contrôle des Pesticides (CNCP) ; Décret N°2008-679/PRES/PM/MAHRH/MCPEA du 27 octobre 2008 portant conditions de délivrance d'agrément pour le formulateur, le reconditionneur, le vendeur grossiste, le vendeur détaillant et l'applicateur prestataire de services de pesticides. La CNCP a été installée officiellement le 01 Août 2000 après que le Décret N°98-472 du 02/12/98 et l'Arrêté N°99-00045 du 03/11/99 aient été signés. Elle a pour tâches essentielles : le suivi et l'évaluation de la législation sur les pesticides ; l'étude des dossiers de demandes d'agréments ; le suivi et l'évaluation des résolutions et recommandations du Comité Sahélien des Pesticides ; l'étude et avis sur les produits relevant des conventions de Rotterdam et de Stockholm ; la vérification de l'enregistrement des pesticides autorisés, réglementés et interdits ; l'avis sur les questions liées à la pollution due aux pesticides. III.2.2.3.2. Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) Au niveau de ce ministère, les textes de références sont : La loi N°005/97/ADP du 30 Janvier portant code de l'environnement au Burkina Faso ; Le Décret N°2001-185/PRES/PM/MEE du 07 Mai 2001 portant fixation des normes des rejets des polluants dans l'air, l'eau et le sol ; Le Décret N°98-322/PRESS/PM/MEE/MCIA/MEM/MS/MATS/METSS/MEF du 28 Juillet 1998 portant conditions d'ouverture et de fonctionnement des établissements dangereux, insalubres et incommodes ; Le Décret N°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 Juillet 2001 portant champ d'application, contenu et procédure de l'étude et de la notice d'impact sur l'environnement ; L'arrêté N°2010-029/MECV/SG/BUNED portant Missions, Organisation et Fonctionnement du Bureau National des Evaluations environnementales et de gestion des Déchets spéciaux. Le BUNED a pour missions la coordination de la mise en oeuvre et du suivi de la politique nationale en matière d'évaluation environnementale, d'inspection environnementale et de gestion des déchets spéciaux. III.2.2.3.3. Ministère de la Santé Les textes de référence au niveau du ministère de la santé sont : Le Décret N°99-377 PRES/PM/MS portant création du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) ; 17 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides L'Arrêté N°2002/MS/MHAR/MECV/MECV/MFB/MCPEA fixant modalités de contrôle de laboratoire des pesticides et assimilées avant mise à la consommation ; Loi N°022-2005/AN du 24 mai 2005 portant Code de l'hygiène publique au Burkina Faso. L'adoption de ces textes nationaux a permis également au Burkina Faso d'honorer ses engagements internationaux et régionaux à travers les accords qu'il a signés. III.2.3. Capacité institutionnelle dans la gestion des pestes et pesticides en agriculture III.2.3.1. La Direction de la Protection des Végétaux (DPV) La Direction de la Protection des Végétaux (DPV) a été créée pour répondre à l'objectif stratégique de développement agricole durable et d'atteinte de la sécurité alimentaire. L'Arreté N°2009/045/MAHRH/CAB portant attributions et fonctionnement de la Direction Générale des Productions Végétales en son article 31 définit les missions de DPV. Celle-ci est chargée : De définir et assurer la mise en oeuvre des programmes et méthodes de gestion durable des nuisibles des végétaux et produits végétaux ; De contribuer à l'élaboration et à la diffusion des normes de qualité des produits soumis au contrôle ; D'assurer la surveillance phytosanitaire des cultures et la lutte contre les fléaux (acridiens, oiseaux, rongeurs, etc.) ; D'assurer l'élaboration/l'actualisation et l'application des textes législatifs et réglementaires sur le contrôle phytosanitaire, la qualité des pesticides, à l'intérieur du territoire national, à l'importation, à l'exportation et au transit ; D'assurer les activités de post-homologation des pesticides dont la toxicovigilance ; D'assurer la formation, l'information et l'appui technique aux acteurs en matière de qualité et de protection des végétaux ; D'assurer la coordination de tous les projets et programmes intervenant dans le domaine de la protection des végétaux au niveau national. La Direction de la Protection des Végétaux comprend trois (3) services techniques qui sont : Le Service des Interventions (SI) ; Le Service du Contrôle Phytosanitaire et de la Qualité (SCPQ) ; Le Service des Pesticides (SP). La DPV dispose de peu d'agents au niveau décentralisé. Au niveau de la DRAHRH du Centre Est il y a un seul technicien en charge de la protection des végétaux. Au niveau de Bagré sur les huit (8) conseillers agricoles aucun n'est spécialiste en protection des végétaux. La faiblesse des moyens de la DPV au niveau central ne lui permettent pas d'appuyer régulièrement la MOB dans la gestion des pestes et des pesticides. III.2.3.2. Collaboration inter et intra sectorielle : les laboratoires et Instituts de recherche Plusieurs laboratoires et instituts mènent des recherches et études dans les domaines d'étude des ennemis des cultures, de leurs méthodes de lutte et des risques. De même d'autres structures étudient 18 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides la toxicité et l'écotoxicité des pesticides. Nous citerons les plus importants en relation avec le champ de la présente étude. L'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). Les principales missions de l'INERA sont : De contribuer à la mise en oeuvre des politiques de recherches agricoles et environnementales ; D'organiser et gérer les recherches agricoles et contribuer à valoriser leurs résultats scientifiques et économiques ; De promouvoir une gestion durable des ressources naturelles ; D'animer, suivre et coordonner les activités de recherches agricoles menées tant par les structures de recherches nationales qu'étrangères, publiques ou privées, en groupe ou individuellement ; De traduire en actes la politique de coopération et les engagements pris par le Burkina Faso en matière de recherche agricole ; De contribuer à la formation et à l'information scientifique et technique du personnel de recherche et de développement agricole et environnemental ; De créer et développer les unités de recherche agricole et environnementale ; D'assurer un appui technique au développement agricole, par des études et un suivi de l'exécution des projets ; De décentraliser et régionaliser la recherche agricole dans le but de la rapprocher de ses bénéficiaires et de promouvoir un développement optimal des potentialités agricoles régionales ; D'assurer la liaison entre la recherche et le développement, y compris le transfert des technologies aux producteurs. Dans le domaine de la production végétale, l'INERA est chargé de toutes les recherches sur les ennemis des cultures et des méthodes de lutte contre ces déprédateurs. De ce fait, il mène les études d'efficacité des pesticides sur les différentes pestes agricoles. L'Institut de Recherches en Science de la Santé (IRSS) Dans le cadre de son programme de recherches " Pesticides et produits chimiques industriels " de la thématique « Promotion de la santé des populations, amélioration de leurs conditions de santé », l'IRSS mène des études et recherches sur la Toxicologie et l'Écotoxicologie des pesticides et produits chimiques industriels. En ce qui concerne les pesticides, ces études portent sur trois thèmes : a) la toxicité des pesticides pour les utilisateurs ; b) la toxicité des pesticides pour les consommateurs ; c) la toxicité des pesticides pour l'environnement. Le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) Le LNSP a pour missions entre autres, le contrôle de la qualité des formulations de pesticides et l'analyse des résidus de pesticides dans les végétaux, dans différentes matrices environnementales et dans les aliments. Des laboratoires de l'Université de Ouagadougou, de l'Université Polytechnique de Bobo Dioulasso Ces structures mènent également des études et recherches sur les thèmes ci-dessus mentionnés. 19 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides III.3. Cadre législatif, réglementaire et institutionnel de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides en santé publique au Burkina Faso Les maladies à transmission vectorielle (MTV) : le paludisme (Anopheles gambiae) , les bilharzioses (Schistosoma haematobium), l'onchocercose (Onchocerca volvulus), la filariose lymphatique (Wucheweria bancrofti), les arboviroses (Aedes furcifer, Aedes luteocephalus, Aedes taylori, Aedes neo africanus, Aedes vitatus et Aedes aegypti), la dracunculose (Dracunculus medinensis), et la trypanosomiase humaine africaine (THA) (Glossina palpalis gambiensis,Glossina morsitans submorsitans) constituent un problème sanitaire majeur au Burkina. Le Burkina dispose de plusieurs programmes de lutte contre ces maladies. La tendance est à privilégier le diagnostic et le traitement des cas. Le résultat étant certes une baisse de la mortalité, on note néanmoins une stagnation voire une progression de la morbidité faute d'action énergique pour rompre le cycle des transmissions. Face à cette situation, les stratégies de lutte contre les maladies transmises par les vecteurs devraient dès lors combiner des mesures curatives ciblant le parasite avec des mesures de prévention intégrant des interventions anti-vectorielles qui, pendant longtemps, reposaient exclusivement sur l'usage des insecticides qui n'étaient pas sans conséquences sur l'environnement. Dans le cas de la présente étude, les termes de référence (TDR) ne prennent en compte que la lutte contre le vecteur du paludisme en l'occurrence l'anophèle. L'utilisation d'insecticides joue un grand rôle dans cette lutte vectorielle qui se fait en grande partie par l'utilisation de matériaux impreignés d'insecticides, par les pulvérisations inatradomiciliaires et par les traitements des gîtes larvaires aux moyens d'insecticides. Ces insecticides utilisés ou à utiliser sont recommandés à l'échelle internationale par l'OMS. A titre d'exemple les pesticides recommandés par l'OMS pour l'imprégnation des moustiquaires figurent à l'annexe 4. Pour les pays membres du CILSS, la reglementation commune prend en compte les pesticides utilisés en santé publique. Leur homologation n'avait pas été possible depuis le début de la mise en oeuvre de cette reglementation du fait de l'absence d'un dossier spécifique à l'homologation des pesticides de santé publique. Depuis maintenant près de 2 ans un tel dossier existe. A ce jour 7 formulations d'insecticides sont homologués contre les insectes rampants et volants, contre les moustiques vecteurs du paludisme et de la malaria, contre les larves des moustiques dans les gîtes larvaires et pour l'imprégantion des moustiquaires (Annexe 5.1). Les insecticides à promouvoir en santé publique doivent être ceux homologués par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP). Néanmois en cas d'urgence, ceux recommandés par l'OMS qui ne figureraient pas sur la liste du CSP, pourraient être acceptés selon l'aricle 23 de la Réglementation commune aux Etats membres du CILSS sur l'homologation des pesticides (CILSS, 1999). III.3.1. Cadre de lutte contre le paludisme Au Burkina Faso, le profil épidémiologique reste dominé par les maladies transmissibles infectieuses dont le paludisme qui constitue un problème majeur de santé publique. Il reste une endémie stable dans tout le pays, avec une recrudescence saisonnière (Mai à Octobre). Selon les données statistiques du système national d'information sanitaire (SNIS), le paludisme était la 20 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides première cause de consultation (45,12%), d'hospitalisation (40,83%) et de décès (37,5%) en 2005. Il représentait 45% des consultations, 54% des hospitalisations et 60,4% des décès en 2009 selon la Direction Générale de l'Information et des Statistiques Sanitaires (DGISS). Au niveau du District sanitaire de Tenkodogo également le paludisme constitue la première cause de morbidité (66,14 % des cas) et de mortalité surtout chez les enfants de moins de cinq ans et de ce fait vient en tête des maladies d'intérêt spécial des trois dernières années (Ministère de la santé - District sanitaire de Tenkodogo, 2010). Selon le plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2006-2010 (2007), la zone de Bagré se situe dans la ceinture d'une transmission permanente qui dure toute l'année. Sur ce, l'incidence du paludisme dans cette zone est parmi les plus élevées au niveau nationale, plus de 200 pour mille en 2005. Les résultats de notre enquête auprès des centres de santé et de promotion sociale (CSPS) de Bagré indiquent que 80% des consultations sont dues au paludisme. Face à ce fléau, des initiatives importantes ont été engagées au plan national et international parmi lesquelles l'initiative « Faire Reculer le Paludisme » (FRP) lancée en 1998 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires (Banque Mondiale, Programme des Nations Unies pour le Développement, Fonds des Nations Unies pour l'Enfance). Compte tenu du fardeau du paludisme dans le pays, le Burkina Faso a mis en place un Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) en 1991 et restructuré en 1995 afin de réduire la mortalité et la morbidité liées au paludisme. La Direction de la Lutte contre la Maladie (DLM) est la structure d'ancrage du PNLP au niveau central. Le programme est la structure de coordination de la Lutte contre le paludisme. Selon l'Arrêté N°2003/196 MS/SG/DGS du 25 septembre 2003, le PNLP est chargé de : Coordonner les activités de lutte contre le paludisme ; Favoriser les activités de recherche opérationnelle dans le domaine du paludisme ; Assurer l'approvisionnement régulier en matériels imprégnés ; Établir les protocoles thérapeutiques. Le PNLP est appuyé par le comité national de pilotage de la lutte contre le paludisme, structuré en commissions spécialisées qui sont : La commission pour la Prise en charge des cas ; La commission pour la Lutte anti-vectorielle ; La commission pour la Mobilisation des ressources ; La commission pour la Mobilisation sociale, plaidoyer et partenariat ; La commission pour le Suivi-évaluation, surveillance épidémiologique et appui à la recherche. Le PNLP a élaboré un plan stratégique qui s'intègre aux initiatives du plan stratégique mondial « Faire reculer le paludisme 2005-2015 ». Ce plan stratégique est mis en oeuvre au niveau de la Région du Centre Est par la Direction Régionale de la Santé, au niveau provincial par les District sanitaire et au niveau du Département de Bagré par quatre (4) CSPS dont trois (3) fonctionnels. La mise en oeuvre de ce plan a permis en 2010-2011 la mise à disposition de moustiquaires imprégnés au bénéfice de plus de 90% de la population de Bagré. 21 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Collaboration inter et intra sectorielle Conformément à l'esprit de l'initiative « FRP » et pour plus d'efficience dans la mise en oeuvre des activités, le PNLP collabore avec les centres et instituts de recherche en santé qui mènent des activités de recherche sur le paludisme. Ce sont : le Centre National de Recherche et de Formation sur le Paludisme (CNRFP) ; le Centre Muraz ; le Centre de Recherche en Santé de Nouna (CRSN) ; l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) ; l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ; l'Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP). Ces centres fournissent au PNLP des données scientifiques actualisées afin d'orienter la lutte contre le paludisme. III.4. Approches de gestion des pestes en agriculture et en santé publique III.4.1. Contexte agricole III.4.1.1. Identification des déprédateurs des cultures De l'étude des TDR (annexe 1), les principales filières porteuses identifiées dans les études existantes au niveau de Bagré sont : l'élevage (bovins, ovins, caprins, volailles, lait et poulets de chair) ; Le ranching (aulacodes, autruches, etc.) ; les cultures fourragères associées ; la pisciculture en bassin et dans le lac (poissons, grenouilles, crevettes, moules, etc.) ; les céréales (riz et maïs) ; les légumineuses (arachide et niébé) et ; les cultures maraichères (bananes, papayes, pomme de terre, etc.). L'identification des déprédateurs tient compte des productions végétales identifiées mais aussi de celles rencontrées sur le terrain comme le cotonnier du fait de la polyphagie de certains déprédateurs, des risques d'apparition de résistance aux pesticides chimiques de synthèse, mais aussi des risques d'apparition des insectes et maladies de quarantaine. Nous avons jugé cette démarche plus appropriée que celle des TDR qui nous demandait de faire la part entre déprédateurs dans l'agriculture irriguée et dans l'agriculture de décrue du fait que jusqu'à présent il n'existe pas à proprement parler des cultures de décrue au niveau de Bagré. Cette identification des déprédateurs a été réalisée grâce à plusieurs études antérieures : MARA- MESSRS ; Projet canado-burkinabè de Protection des Végétaux-agriculture Canada ACDI 960 / 10325, 1995 ; MAHRH-Région du Centre-Est, DRAHRH, DPAHRH du Boulgou, 2006-2007, 2007-2008, 2008-2009, 2009-2010 ; MAHRH/SG/PAFASP, 2006 ; MAHRH/SG/PAPSA, 2009 ; INSAH-CSP, vol.1 à 6, 2010). Nous avons privilégié la méthode de classement de l'INSAH-CSP qui regroupe les déprédateurs par groupe de cultures en cas de nécessité et qui indique au besoin les organes qui sont attaqués par les pestes. 22 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs du Riz (Oryza sativa et O. glaberima) Tableau II : Liste des déprédateurs du riz Déprédateurs Genre Espèces Maliarpha separatella Ragonot (Pyralidae), Chilo zacconius Bleszynski (Pyralidae), Chilo diffusilineus J. de Joannis Les lépidoptères (Pyralidae), Chilo aleniellus (Strand, Pyralidae), Scirphaga subumbrosa Meyrick (Pyralidae), Scirphaga melanoclista Les foreurs des tiges du riz Meyrick (Pyralidae), Sesamia calamistis Hampson (Noctuidae), Sesamia spp (Noctuidae) Les diptères Diopisis apicalis Dalman (Diopsidae), Diopsis thoracica Westwood (Diopsidae) La cécidomyie africaine du riz Orseolia oryzivora Harris et Gagné (Cecidomyiidae) Flétrissements de la gaine Rhizoctonia solani, stade parfait Thanatephorus cucmeris Dreshlera oryzea Subrm. Et Jain, Helminthosporium oryzea Breda de Hann, stade parfait Cochliobolus miyabeanus Les maladies foliaires du riz Helminthosporiose (Ito et Kur) Drech.ex.Dastur. autres que la pyriculariose Gerlachia oryzea (Yoko) W.Gams et Muller, stade parfait Monographella albescens (Thum). Parkinson Rhynchosporiose1 Svanesan et Booth Hirschmanniella spinicaudata (Schuurmans Stekhoven, 1944) Luc and Goodey, 1963 et Hirschmanniella oryzae Hirschmanniella spp. (Tylenchida) du Riz (Van Breda de Haan, 1902) Luc and Goodey, 1963. La pyriculariose du riz Pyricularia grisea Syn. Pyricularia oryzea La fusariose sur riz pluvial - Le virus de la panachure jaune du riz (en anglais rice yellow mottle virus) 1aussi bien en semis direct qu'en repiquage 23 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Tableau III : Déprédateurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Groupe de déprédateurs Genre Espèces Busseola fusca Fuller (Noctuidae), Sesamia calamistis Hampson (Noctuidae), Eldana Les lépidoptères saccharina Walker (Pyralidae), Coniesta ignefusalis Hampson (Pyralidae), Chilo Les foreurs de tige du sorgho du mil diffusilineus de Joannis, (Pyralidae) et du maïs Les Diptères (la mouche des mousses) Atherigona soccata Rondani (Muscidae), Atherigona sp La cicadelle du sorgho Poophilus costalis Les Cantharides sur mil psalydolyta sp Les Jassides Empoasca sp Les insectes phyllophages du niébé Les pucerons Aphis craccivora (Vigna ungucuilata) Les aleurodes Ootheca mutabilis ; Medythia quaterna Clavigralla tomentosicollis, Anoplocnemis curvipes, Riptortus dentipes, Murperus jaculus, Les insectes des gousses des Les punaises suceuses des gousses Nezara viridula légumineuses (niébé et haricot vert) Les chenilles foreuses des gousses Maruca vitrata et Cydia ptychora Les coléoptères des épis de mil (pennisetum glaucum) Psalydolytta fusca, P. vestita, Mylabris holocericea, Pchnoda sp. Heliochelus albipumctella Les thrips des fleurs du niébé, de l'arachide et du haricot vert Magalurothrips sjostedti 24 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Tableau IV : Déprédateurs des céréales sèches et des légumineuses à graines Groupe de déprédateurs Genre Espèces La cercosporiose précoce Cercospora arachidicola (Hori) Les maladies foliaires de l'arachide La cercoporiose tardive Phaeoisariopsis personata (Berk, et M.A. Curtis) La rouille Puccinia arachidis (Speg.) Les mauvaises herbes Cyperaceae Cyperus rotundus L., Cyperus esculentus L., Cyperus iria L., Cyperus difformis L., Bulboschoenus maritimus L. Scutellonema sur l'arachide, le mil, le niébé et le sorgho Nématodes du genre Scutellonema. Striga hermontica sur le sorgho Striga des cultures Striga gesnerioidès sur le niébé Le mildiou (Sclérospora graminicola), maladie cryptogamique, est particulièrement observé sur le mil. Les charbons sur Sorgho (Sporisurium sorghi) et mil (Tolyposporium penicillariae) Le Streak sur le maïs (Maize streak virius) transmis par Cicadulena sp 25 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs des cultures maraîchères Tableau V : Déprédateurs des cultures maraichères Groupe de déprédateurs Insectes concernés Cultures concernées Les foreurs des fruits des cultures - Helicoverpa armigera Hübner (noctuelle de la tomate) Tomate, haricot vert, concombre, et aubergine. maraichères - Marcura testutalis Geyer (foreur des gousses) - Plutella xylostella Linné (teigne des crucifères) - Crocidolomia binotalis Zeller (défoliateur du chou) - Ophiomya phaseoli Tryon (Mouches du haricot) Les lépidoptères phyllophages des - Liriomyza spp. (mouche mineuse des feuilles) Chou pomme, tomate, gombo, haricot vert, concombre, et cultures maraichères - Spodoptera spp. (défoliateurs très polyphages) oignon. - Palpita spp. (pyrales du concombre et des cucurbitacées) - Trhips spp. - Zonocerus variegatus (L) Les aleurodes des cultures - Aleurodes Bemisia spp. (mouches blanches) Tomate, gombo, haricot vert, concombre. maraichères Les thrips des fleurs du niébé, de Niébé (Vigna ungucuilata), arachide (Arachis hypogaea) et Magalurothrips sjostedti l'arachide et du haricot vert haricot (Phaseolus vulgaris). Les thrips des feuilles de l'oignon Les adultes et les larves de Thrips tabaci sont concernés. Oignon (Allium cepa). Les nematodes à galle sur tomates, Meloidocine sp qui infeste le système radiculaire de la tomate. 26 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs des arbres fruitiers et du bananier Tableau VI : Déprédateurs des arbres fruitiers et du bananier Groupe de déprédateurs Cultures concernées Les mouches des fruits sur les Ceratitis cosyra (Walker), C. quinaria (Bezzi) and C. silvestrii Bezzi ,C. anonae, C. Arbres fruitiers arbres fruitiers quinaria, C. fasciventris and C. ditissima en particulier sur le manguier Rastrococcus invadens, Aspidiotus, Coccus, Diaspis, Eriococcus, Lepidosaphes, Neolecanium, Nipaecoccus, Planococcus, Pseudococcus, Rhizococcus, Saissetia, Unaspis, Yceria. On distingue les familles suivantes : Manguier, Citronnier, Oranger, Anacardier, - les diaspidides (Diaspididae) munies d'un bouclier dur et indépendant (hard Les cochenilles des arbres fruitiers Pamplemoussier, Mandarinier, Palmier scales); Dattier. - les coccides (Coccidae) avec une peau coriace imprégnée de cire, mais sans bouclier (soft scales); - les cochenilles farineuses (mealy bugs) ou pseudococcides (Pseudococcidae) couvertes de filaments cireux blanchâtres. Mycosphaerella musicola (Cercospora musae) responsable de la maladie de la sigatoka (cercosporiose jaune) Mycosphaerella fijensis (Cercospora fijensis responsable de la maladie des raies noires La cercosporiose du bananier Bananier ou cercosporiose noire. Le ravageur ciblé est Radopholus similis (Tylenchidae) nématode le plus universellement connu sur bananier. 27 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Déprédateurs du Cotonnier (Gossypium hirsutum) Tableau VII : Déprédateurs du Cotonnier (Gossypium hirsutum) Groupe de déprédateurs Insectes concernés Les carpophages du cotonnier Helicoverpa armigera ( HUBNER), Diparopsis watersi (ROTHSCHILD ), Earias insulana ( BOISDUVAL) et Earias biplaga (WALKER), Spodoptera littoralis (BOISDUVAL), Cryptophlebia leucotreta ( MEYRICK), Pectinophora gossypiella ( SAUNDERS) Les phyllophages du cotonnier1 Cosmophila (= Anomis) flava (F), Syllepte ( Sylepta) derogata ( F), Spodoptera littoralis (BOISDUVAL) qui s'attaque également aux organes fructifères du cotonnier, Xanthodes graelllsi ( FEISTHAMEL), Plusia (= Chrysodexis) spp, Spodoptera exigua (LAPHEG), Amsacta sp, Diacrisia sp. Les insectes piqueurs suceurs du Aphis gossypii (GLOVER), Bemisia tabaci (GENNADIUS), Jacobiasca lybica (BERGEVIN & ZANON) et Jacobiella fascialis cotonnier2 (JACOBI) 1Il faut ajouter aussi des orthoptères représentés par (Oecanthus sp, Zonocerus variegatus (L)), des coléoptères dont des Chrysomelidés comme Nisotra dilecta (DALMAN) et Podagrica uniformis (JACOBI). 2Les insectes suivants pourront être pris en compte à titre exceptionnel en cas de regain d'importance spécial. Ce sont les mirides (Campylomma spp, Megacoelum spp etc), les Pentatomidés (Aspavia sp, Piezodorus sp ) et les Pyrrhcoridés ( Dysdercus sp). 28 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Les déprédateurs transversaux Au niveau des céréales, les oiseaux granivores en particulier le Quelea quelea L., Ploceidae (mange-mil ou tisserin à bec rouge) causent de grands dégâts particulièrement sur riz de saison sèche à Bagré. Il est important de prendre en compte la panoplie de lutte contre cet oiseau (tableau VIII). Tableau VIII : Les déprédateurs transversaux 1/2 Groupe de déprédateurs Espèces Les acridiens migrateurs et Le Criquet Pèlerin Schistocerca gregaria F. ravageurs des cultures Criquet Migrateur Africain Locusta migratoria migratorioïdes (R&F) Oedaleus senegalensis K., Kraussaria angulifera K., Hieroglyphus daganensis Les sauteriaux ravageurs des cultures K., Zonocerus variegatus L., Ornithacris turbida cavroisi F., Cataloipus cymbiferus K, C. fuscocoerulipes SJ., Acanthacris ruficornis citrinae A-S. Les oiseaux granivores Quelea quelea, Ploceidae (Passer luteus) Rongeurs nuisibles Arvicanthicus niloticus, Taterillus gracilis Les charançons du riz et du maïs Sitophilus oryzae L., S. zeamaïs, Prostephanus truncatus ; Les bruches des légumineuses Callosobruchus maculatus F., C. subinnotatus, Caryedon serratus L'allucite des céréales, Sitotroga cerealella, les ténébrionidés - Les bostryches (Rhizopertha dominica), les trogodermes ou dermestes Les insectes et acariens ravageurs des grains (Trogoderma granarium), les sylvains (Oryzaephilus des denrées stockées (céréales et Les ravageurs des brisures et des produits transformés surinamensis), les lasiodermes (Lasioderma serricorne, Stegobium paniceum), légumineuses) les tribolium (Tribolium castaneum, T. confusum, Palorus subdepressus, Gnathocerus sp.), les cucujidae, (Cryptolestes ferrugineu)s, (Epethia cautella, E. elutella, Plodia interpunctella, Corcyra cephalonica, Les teignes et les pyrales Anagasta Küehniella). 29 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Tableau VIII : Les déprédateurs transversaux 2/2 Groupe de déprédateurs Déprédateurs concernés Tout ravageur des denrées stockées en région sahélienne, c'est à dire les charançons du riz et du maïs : Sitophilus oryzae L., S. zeamaïs, Prostephanus truncatus ; les bruches des légumineuses : Callosobruchus maculatus F., C. subinnotatus, Caryedon serratus ; l'allucite des céréales, Sitotroga cerealella, les ténébrionidés (Tenebrionides mauritanicus) ; les ravageurs des brisures et des produits Les insectes et acariens ravageurs transformés : les bostryches (Rhizopertha dominica), les trogodermes ou dermestes des grains (Trogoderma granarium), les des espaces et des structures sylvains (Oryzaephilus surinamensis), les lasiodermes (Lasioderma serricorne, Stegobium paniceum), les triboliums (Tribolium castaneum, T. confusum, Palorus subdepressus, Gnathocerus sp.), les cucujidae, Cryptolestes ferrugineus, les teignes et les pyrales (Epethia cautella, E. elutella, Plodia interpunctella, Corcyra cephalonica, Anagasta Küehniella). Sporisorium sorghi, agent causal du charbon couvert du sorgho sur variétés locales et améliorées, Sclerospora graminicola, agent causal du mildiou du mil sur variétés locales et améliorées. Les champignons et bactéries Colletotrichum capsici et C. truncatum responsable des taches brunes du niébé, causant les pertes des semences Colletotrichum lindemuthianum responsable de l'anthracnose du niébé, Pythium aphaniderunatum et corticium solani responsable des fontes des semis du niébé. Les champignons et bactéries Phytophtora sp., Pythium sp., Thanatephorus sp (Rhizoctonia sp)., Fusarium sp. causant le lit de semences Les champignons et bactéries Pythium spp ou Fusarium spp, agents causaux de la fonte de semis sur les cultures pluviales ou maraichères, sur les variétés causant la fonte de semis locales et améliorées. Les champignons et bactéries Ralstonia solanacearum, Verticilium sp ou Fusarium spp, agents causant les flétrissements vasculaires sur cultures pluviales ou causant les flétrissements dus aux maraîchères et sur variétés locales et améliorées. maladies vasculaires Les termites Macrotermes bellicosus (Smeath) ; Microtermes thoracalis Sjost Prototormes sp . 30 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Ennemis des productions végétales pastorales Selon les résultats de l'enquête de terrain, très peu d'informations existent sur les ennemis des productions végétales pastorales. Les plus connus sont des insectes phytophages pour la plupart polyphages. Ces ennemis communs sont : - les criquets : le criquet pèlerin Schistocerca gregaria (Forskål) et le criquet puant Zonocerus variegatus, Oeudaleus senegalensis ; - les termites : Macrotermes sp et Microtermes sp. III.4.1.2. Stratégie de lutte contre les déprédateurs des cultures L'application de pesticides est motivée par l'existence de risques de développement de bio agresseurs (adventices, maladies fongiques, insectes ravageurs...). Ces risques sont d'autant plus forts que le bio-agresseur rencontre, sur de vastes surfaces et de manière continue dans le temps, des conditions favorables à son développement. Les systèmes de culture spécialisés et intensifs comme ceux en cours ou en projet à Bagré accroissent ces risques : la monoculture ou la succession de cultures ayant le même cycle de végétation ; la végétation dense favorise la propagation des maladies ; la fertilisation forte profite aussi aux adventices ; l'emploi répété, sur de grandes surfaces, d'une même substance active, contribue au développement de populations du bio-agresseur visé résistantes au pesticide. Il est donc fortement recommandé d'utiliser toutes les méthodes de lutte possible comme dans le cas de Bagré si on veut éviter des pertes importantes voire totales de la production. Les autres alternatives à la lutte chimique en protection des végétaux, sont entre autres : La lutte biologique ; Les pratiques culturales ; L'utilisation de ressources phytogénétiques ; L'utilisation des biopesticides ; La lutte physique; Les mesures prophylactiques; La lutte intégrée ; La gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD)... 31 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Tableau IX : Panoplies de méthodes de lutte contre les oiseaux granivores Quelea quelea Type Lutte preventive Lutte directe Quelea quelea L., Ploceidae Niveau communal ou regional Niveau communal ou régional (mange mil ou oiseau tisserand à bec rouge) o synchronisation des dates de semis o bon désherbage Plantes hôtes Exploitants individuals Méthodes Commentaires Céréales : sorgho, mil, maïs Mesures axés sur les oiseaux qui Commentaires Dénichage Couvaison semis cultures maraîchères sont chassés sans être tués Nids retardée graminées sauvages Oisillons Diminution de la Cycle biologique Effarouchement, épouvantail Accoutumance rapide des oiseaux, Capture par des filets population nidification : mi-hivernage en colonies sur arbres et Gardiennage des champs méthode peu onéreuse et sûre (japonnais) A expérimenter arbustes, roseaux, typhas Installation bandes Efficacité : nombre de gardien par Empoisonnement des Difficile d'éviter nourriture : grains au stade laiteux magnétiques ou autres unité de surface et de leur attention, aliments et de l'eau les non cibles durée de vie : 5 ans systèmes acoustique personnel important ponte de 2 à 3 oeufs couvés pendant 8 à 11 jours Ruban réfléchissant Accoutumance des oiseaux, peu sûre oisillons adultes 55 jours après l'éclosion Peu expérimentée et chère concentration la nuit dans des dortoirs (arbres isolés, forêts, champs de roseaux) de plusieurs ha situés à Mesures axés sur les céréales Commentaires proximité de point d'eau et à une dizaine de km du lieu Ensachage des épis, des Bonne protection, beaucoup de main de nourriture panicules d'oeuvre migre dès que la nourriture n'est plus disponible sur site Récolte précoce Graines non protégées au stade laiteux Variétés non préférées Mil poilu, Sammé (sorgho), Semis de riz en pépinière Petite superficie à protéger, Couverture Synchronisation dates de par filets à mailles serrées semis et de récolte dans une Dispersion de la population des région oiseaux sur toutes les parcelles Bon désherbage et curage Réduction de l'attaque des canaux Source : la lutte intégrée contre les ennemis des cultures : guide pratique de défense des cultures pour la Mauritanie, DEA, GTZ, CNRADA, 2000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 32 III.4.1.2.1. Lutte biologique Moyen de lutte faisant appel à des organismes vivants pour lutter contre les ravageurs et les maladies des cultures. Les organismes prédateurs ou parasites au service de la lutte biologique peuvent être des bactéries, des champignons, des virus, des nématodes... On parle aussi d'auxiliaires lorsqu'on évoque l'ennemi naturel d'un organisme nuisible. III.4.1.2.2. Méthodes de lutte biologiques Méthodes biologiques = utilisation d'organismes vivants ou de leurs produits contre des organismes jugés nuisibles. Principales méthodes biologiques : - Confusion sexuelle (phéromones) ; - Lutte autocide (mâles stériles). III.4.1.2.2.1. La lutte biologique par utilisation de prédateurs Coccinelle Insecte coléoptère carnassier, caractérisé par un corps globuleux et des élytres vivement colorés, souvent ornés de points. Classe : Hexapodes Ordre : Coléoptères Famille : Coccinellidés La plupart des coccinelles se nourrissent de pucerons (Aphides), aussi bien l'adulte que la larve, jouant ainsi un rôle important en agriculture. Prédateurs Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 33 III.4.1.2.2.2. La lutte biologique par utilisation de parasitoïdes En lutte biologique, les trois ordres les plus utilisés sont les Hyménoptères (87,3 %), les Diptères (12,5 %) et les Coléoptères (0,2 %). Il existe aussi les Hyperparasitoïdes, lesquels sont parasitoïdes des précédents. Parasitoïdes III.4.1.2.2.3. La lutte biologique par utilisation d'entomopathogènes Entomopathogènes (bactéries, champignons, virus) La lutte biologique concerne les programmes suivants ( MARA,SG,PAFASP,Bureau Géographique du Burkina (2006)) : - programme cochenille du manioc (Phenacoccus maniohoti et son ennemi naturel Epidinocarsis lopezi) ; - programme foreurs des céréales (Heliocheilus albipunctella et son ennemi naturel Bracon hebetor) ; - programme entomopathogènes (utilisation de mycopesticides) ; - programme Salvinia molesta et son ennemi naturel (Cyrtobagus salviniae) ; - programme salade d'eau (Lac de Guiers) (Pistia stratiotes et son ennemi naturel Neohydronomus affinis) ; - programme cochenille des arbres fruitiers (Rastrococcus invadens et son ennemi naturel Geranusoïdae tebygi). III.4.1.2.3. Utilisation de méthodes culturales C'est l'ensemble des méthodes culturales défavorisant les ravageurs des récoltes. Il existe toute une panoplie de lutte culturale comme les rotations de cultures, les bicultures ou plusieurs associations de plantes, l'anticipation ou le retardement des saisons de semis ou de récolte, l'assainissement des plantations après les récoltes, le sarclage des mauvaises herbes aux alentours des plantations, les jachères etc. De façon générale les méthodes de lutte contre les mauvaises herbes en riziculture sont résumées au tableau IX. III.4.1.2.4. Utilisation de la résistance variétale La résistance variétale est la capacité pour une variété de plante d'obtenir une bonne productivité malgré la présence de ravageurs. Quelques exemples entre autres de résistance variétale au Burkina Faso : - La variété de sorgho FRAMIDA résistante au Striga ; - La variété de mais FBC6 tolérante aux viroses ; - La variété de mais FBH 34 SR résistante au MSV5p ; VLVW - Les variétés d'arachide RMP 12 et la RMP 91 tolérantes ou partiellement résistantes à la cercosporiose ; - La variété de riz FKR 3 qui possède une bonne résistance à la pyriculariose ; - La variété de Niébé KN-1 très résistante aux chancres bactériens, aux taches brunes, résistante à la galle et à la septoriose ; - La variété de manguier Amélie peu sensible aux mouches des fruits. III.4.1.2.5. Biopesticides Plus de 59 familles et 188 genres de plantes sont utilisés pour la répression des insectes ravageurs. Ces plantes contiennent des substances qui ont des propriétés anti-appétantes, répulsives ou même insecticides. Généralement, à part quelques propriétés intéressantes comme la répulsion ou la dissuasion de prise alimentaire, cette méthode est similaire à la lutte classique par utilisation de substances chimiques. Les micro-organismes peuvent être des virus, des bactéries, des champignons ou des nématodes ennemis d'arthropodes, de champignons ou de bactéries phytopathogènes. Le biopesticide le plus célèbre est à base du sous produit d'un micro-organisme, il s'agit des produits à base de Bacillus thuringiensis. Ces produits sont en réalité à bases de cristaux de toxines synthétisées par cette bactérie. Ces toxines provoquent une fois ingérées par les chenilles des lésions intestinales. Il existe d'autres biopesticides aussi performant tel que le Green Muscle produit à base d'un champignon Metarhizium anisopliiae et utilisés contre les acridiens et autres insectes ravageurs. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 35 Tableau X : Méthodes de lutte non chimiques contre les mauvaises herbes Méthodes de lutte preventive Méthodes de lutte curative non chimique - Nivellement des casiers afin - Désherbage manuel : arrachage à la main d'homogénéiser la lame d'eau sur toute la des adventices efficace mais exige une main surface d'oeuvre importante, les organes souterrains échappent souvent à l'opération, les - Pré irrigation après la récolte puis labour adventices monocotylédones sont difficiles dès assèchement du sol (les adventices à à décerner du riz, difficile à appliquer pour graines déjà germées sont tués), une partie les semis à la volée des organes végétatifs de la reproduction est tuée par le soleil (rhizomes, stolons, - Désherbage mécanique sur riz semé ou bulbes, tubercules) repiqué en ligne: (binette, attelage ou moteur) : pas efficace contre les adventices - Labourage et hersage des parcelles à pouvoir de reproduction à partir de (destruction des organes reproductifs fragments coupés (rhizomes et stolons du souterrains) chiendent) ; doit être compléter par un arrachage manuel des adventices poussant dans les poquets de riz - Repiquage du riz au lieu d'un semis direct (avance du cycle du riz par rapport aux adventices - Désherbage par submersion : moins efficace sur riz irrigué semé à sec car les premières irrigations favorisent la - Couverture totale précoce et homogène de croissance du riz et des adventices ; les la surface par le riz : moindre espace aux espèces hydrophiles et les cypéracées adventices survivent aux inondations ultérieures - Submersion permanente et homogène des rizières (lame d'eau de 5-10 cm) : les adventices non adaptés au milieu aquatique disparaissent - Pratique de la rotation des cultures - Destruction des adventices avant que graines, tubercules, bulbes ne soient mûrs pour une reproduction - Choix de semences indemnes de graines d'adventices Source : la lutte intégrée contre les ennemis des cultures : guide pratique de défense des cultures pour la Mauritanie, DEA, GTZ, CNRADA, 2000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 36 III.4.1.2.5.1. Biopesticides à base d'extraits de plantes Certaines plantes telles que le neem, l'ail, le coton, l'oranger, la tagète et le girofle sont connus pour avoir des propriétés insecticides, fongicides et même nematicides. Ces extraits sont souvent des huiles à action physique ou des substances plus ou moins purifiées à action répulsive III.4.1.2.5.2. Autres types de biopesticides Une autre manière d'exploiter le mode d'action des biopesticides consiste à introduire, dans la plante, le ou les gènes codant pour leurs toxines. L'exemple le plus actuel concerne les variétés de coton génétiquement modifié (CGM) en cours d'utilisation au Burkina. III.4.1.2.6. La lutte physique III.4.1.2.6.1. La lutte mécanique Elle fait appel à des outils de travail du sol (sarcleurs) qui agissent à différentes profondeurs du sol. Ces techniques permettent non seulement d'arracher et de détruire les adventices, mais elles sont aussi bénéfiques pour la culture car elles brisent la croûte du sol, l'aèrent, activent la microflore, diminuent l'évaporation de l'eau et facilitent la pénétration de la pluie (limitant ainsi les ruissellements). Sont également inclus dans les moyens de lutte physique : les paillis et la plasticulture. III.4.1.2.6.2. La lutte thermique Le principe repose sur la destruction des organismes ciblés par un changement brutal de la température, généralement la chaleur, provoquant ainsi l'éclatement des cellules. Quatre techniques sont utilisées : la flamme, l'infrarouge, la vapeur et l'eau chaude. III.4.1.2.7. Les mesures prophylactiques Ce ne sont pas à proprement parler des alternatives à la lutte chimique, mais des mesures sanitaires permanentes qui permettent de prévenir l'apparition de certaines maladies des cultures. Il peut s'agir par exemple de : - la taille, la destruction des bois morts, pour éviter la propagation des maladies sur les parties saines d'une culture ; - l'ablation précoce des parties malades et le brûlage des tas de souche pour les cultures pérennes ; - le choix de variétés résistantes à certains parasites ou maladies ; - la rotation des cultures qui participe au maintien d'une bonne structure du sol et compromet le développement des parasites et des mauvaises herbes ; - la fertilisation, équilibrée et suffisante, sans excès, est le gage du bon développement des plantes et leur donne les meilleures chances de résister aux agressions parasitaires. III.4.1.2.8. La lutte intégrée La production intégrée est une démarche nécessaire. On parle de lutte intégrée lorsqu'on met en oeuvre une combinaison rationnelle de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou variétales dans laquelle l'emploi de produits chimiques phytosanitaires est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous du seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économique inacceptable Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 37 (d'après la Directive européenne 91/414). Le principe est donc de faire appel aux différentes méthodes de lutte préventives ou curatives, biologique, mécanique, culturale, génétique et chimique. En limitant au strict nécessaire le recours à la lutte chimique, la protection intégrée apparaît comme un moyen de réduire les pollutions diffuses par les phytosanitaires. En lutte intégrée, les produits phytosanitaires ne doivent être utilisés : Que s'ils sont indispensables et qu'aucune autre méthode de lutte ne s'est avérée suffisamment efficace ou représente une charge économique sans mesure avec la valeur du produit commercialisable; Que s'ils ne présentent pas de risque pour l'environnement, et spécialement s'ils sont assez sélectifs vis-à-vis des agents antagonistes ou des prédateurs naturels. III.4.1.2.9. La gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) Sur le plan de la gestion intégrée de la production et des déprédateurs, l'expérience GIPD initiée par la FAO en collaboration avec le ministère de l'agriculture (2001 ­ 2005) a permis d'obtenir des résultats importants sur la production du riz et la gestion des déprédateurs. Cette initiative de bonnes pratiques agricoles (BPA) a permis d'améliorer la productivité du riz et de former plusieurs producteurs qui sont de potentiels facilitateurs. Le succès de la phase pilote a amené les bailleurs de fonds à renouveler l'expérience pour une durée de trois années. Le GIPD repose sur les principes suivants : Une utilisation raisonnée et judicieuse des pesticides ; L'acquisition de connaissances et pratiques nécessaires pour la gestion des déprédateurs ; Le renforcement de la capacité des producteurs à la prise de décision au niveau du champ ; La conception d'une meilleure productivité à faibles coûts qui protège l'environnement. Le GIPD utilise le champ école des producteurs (CEP) comme cadre d'apprentissage et de formation. Au niveau de Bagré, 1580 producteurs ont été formés en riziculture ainsi que six (6) Facilitateurs au niveau de la MOB. Il existe également un Coordonnateur régional GIPD au niveau de la DRAHRH du Centre Est à Tenkodogo. III.4.1.2.10. Des déprédateurs particuliers à surveiller III.4.1.2.10.1. Le cas de risque de recrudescence des déprédateurs des cultures produites en saison sèche et en saison humide à Bagré. A ce jour, au niveau de la zone d'activité du projet Bagré rien que le riz et les cultures maraîchères et fruitières sont produites en saison pluvieuse et en saison sèche. La pression des déprédateurs varie fortement en fonction de certains paramètres climatiques dont le taux d'hygrométrie. Or, celui-ci est plus élevé en saison pluvieuse qu'en saison sèche. Mais également une mauvaise technique d'irrigation à grande échelle provoquant l'augmentation de l'humidité, peut causer souvent la recrudescence des maladies et il est conseillé de choisir une bonne technique d'irrigation pour éviter de créer ces conditions favorables. Cas du riz Le riz à Bagré est produit 2 fois dans l'année. En saison pluvieuse du mois de juillet à novembre - décembre et en saison sèche du mois de février à juin. En saison sèche il est produit Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 38 exclusivement sous irrigation alors qu'en saison pluvieuse un complément d'eau est apporté par l'irrigation. En général les espèces de foreurs de tige du riz sévissent aussi bien en saison sèche qu'en saison pluvieuse. Le genre Chilo, le plus important insecte foreur de tige du riz au Burkina Faso sévit particulièrement en saison sèche à la Vallée du Kou. La cécidomyie du riz est un insecte de saison pluvieuse parce qu'elle a besoin d'une hygrométrie proche de la saturation pour accomplir son développement. En saison sèche, la population résiduelle de l'insecte survit sur des plantes hôtes sauvages particulièrement le riz sauvage, Oryza longistaminata. En ce qui concerne les agents pathogènes responsables de maladies, la pyriculariose du riz est une maladie de saison humide à cause des conditions hygrométriques précises que l'agent pathogène requiert pour se propager. Elle cause selon les années de grands dégâts sur riz à Bagré (OUEDRAOGO, 2009). Le virus de la panachure jaune du riz (en anglais rice yellow mottle virus RYMV) connait une recrudescence dans notre pays et particulièrement à Bagré. En octobre 2009, sur la parcelle de production de semences de FKR56N, la Panachure Jaune a atteint une note allant de 7 à 9 sur l'échelle de sévérité et une incidence de 40 à 50% de poquets malades (OUEDRAOGO, 2009). Dans ces conditions, les pertes potentielles de rendement sont élevées en raison du stade de développement du riz au moment de l'attaque Ce virus RYMV est transmis par certaines espèces d'insectes dont la plus connue est un Coléoptère appelé Trichispa sericea. Les conditions de fluctuation des populations du vecteur ne sont pas encore bien connues mais comme pour la cécidomyie, c'est un insecte de saison pluvieuse. Les dégâts des oiseaux granivores notamment ceux dus au Quelea quelea sont particulièrement élevés sur le riz de saison sèche dont la récolte a lieu en mai-juin du fait que ce riz constitue à cette époque la seule récolte disponible . Cas des Cultures maraîchères et fruitières Pour les maladies, l'augmentation de l'humidité crée des conditions favorables au développement de certains agents pathogènes (champignons, bactéries). Ainsi donc pour les maladies fongiques et bactériennes, l'installation de l'hivernage provoque leur recrudescence sur les cultures maraichères et fruitières. C'est le cas de la plupart de ces maladies en cultures maraichères et particulièrement de l'anthrachnose ainsi que de la bactériose en production de mangue. On peut citer aussi le Tomato yellow leaf cure virus (TYLCV), maladie virale de la tomate dont le virus est transmis par Bemisia tabaci (Mouche blanche). Pour les insectes ravageurs, leurs dégâts sont aussi influencés par les conditions environnementales et l'augmentation de l'humidité est aussi favorable au développement de leurs populations. Pour les mouches des fruits de la mangue, l'installation de l'hivernage crée des conditions favorables pour le développement de leurs populations. Pour ce qui est des légumes, la teigne du chou (un lépidoptère) ravage les parcelles de chou dès que les pluies s'installent. Pour les criquets puants, ils se retrouvent plus sur les cultures maraîchères et fruitières en saison sèche qu'en hivernage. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 39 Les acariens se développent sur les cultures quand il fait chaud et sec. Là souvent les techniques d'irrigations peuvent jouer sur le contrôle de leurs populations donc de leurs dégâts III.4.1.2.10.2. Les cas de risques de recrudescence de déprédateurs polyphages dans le cas de Bagré Helicoverpa armigera sur coton et cultures maraîchères (tomate, poivron, haricot vert...) ; Bemisia tabaci sur coton et cultures maraîchères ; Quelea quelea sur riz, sorgho... mais particulièrement sur riz récolté en mai-juin ; Nematodes en cultures irriguées. III.4.1.2.10.3. Les cas de risques d'apparition de résistance des ennemis des cultures aux pesticides et les cas d'échec des traitements Plusieurs études ont mis en exergue l'apparition de résistance d'Helicoverpa armigeara aux insecticides en culture cotonnière mais aussi sur tomate. Par ailleurs il y a de grands échecs des traitements insecticides sur B. tabaci en cultures maraîchères et cotonnière. Il est donc important de mettre en oeuvre une stratégie de lutte contre ces déprédateurs au niveau de Bagré par la définition d'un programme de gestion de la résistance ou de prévention des échecs des traitements. III.4.1.2.10.3.1. Préservation des homozygotes sensibles Il faut privilégier la GIPD, la LIP ainsi que toutes les méthodes alternatives à la lutte chimique. III.4.1.2.10.3.2. Destruction des génotypes résistants Utilisation de pesticides sélectifs ; Traitement des stades les plus sensibles ou qui développent plus difficilement des résistances ; Utilisation de matières actives présentant des résistances croisées négatives ; Utilisation de molécules n'entraînant que de faibles niveaux de résistance ; Stratégie combinant l'utilisation d'associations de matières actives. III.4.1.2.10.4. Les cas des déprédateurs de quarantaine végétale Ces déprédateurs doivent faire l'objet d'une surveillance transfrontalière du fait que Bagré est très proche du Ghana et du Togo. Si une importance n'est pas accordée à ces derniers les risques sont importants que ces déprédateurs dangereux rentrent dans notre pays avec les risques importants de destruction des récoltes sur la plaine de Bagré mais également les difficultés de ne pas pouvoir exporter végétaux et les produits végétaux produits à Bagré ce qui limiterait considérablement le potentiel du Pole de Croissance de Bagré. Les déprédateurs les plus à craindre sont entre autres : Helicoverpa armigera Bemisia tabaci Prostephanus truncantus Les mouches des fruits du genre Ceratitis. La liste des déprédateurs de quarantaine végétale est en validation à la DPV au niveau national mais aussi au niveau régional (CILSS et CEDEAO). Il faudrait donc prendre en compte la liste actualisée une fois qu'elle sera disponible. L'antenne PV que nous recommandons de mettre en Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 40 place au niveau de Bagré devrait être capable de bien identifier ces déprédateurs dangereux et de mettre en oeuvre toutes les mesures de quarantaine, de même que l'antenne PV au poste frontalier de Bitou. III.4.1.2.10.5. Mise en place d'un dispositif de veille La mise en place d'un dispositif de veille dans le cadre de la gestion durable des déprédateurs des productions agro-sylvo-pastorales devrait permettre d'une part d'assurer un suivi régulier de la situation des principaux ravageurs et de leurs attaques afin de donner l'alerte avant l'explosion des populations de ces ravageurs. D'autre part, ce dispositif permettra de déceler l'apparition d'éventuels nouveaux ravageurs et de recommander les mesures appropriées pour éviter leur installation. Les acteurs mandatés au niveau des structures étatiques pour appuyer la MOB sont la DPV et l'INERA. Ces deux structures vont travailler ensemble avec la MOB de sorte à documenter les changements qui interviennent, et proposer des mesures appropriées. III.4.2. Contexte de santé publique : la lutte vectorielle dans le cadre du paludisme Dans son plan stratégique, le PNLP met un grand accent sur la lutte préventive notamment une lutte intégrée contre l'anophèle. Compte tenu des acquis au cours des dernières années, l'accent est mis sur la mise à l'échelle au niveau communautaire des actions en rapport avec cette intervention. III.4.2.1. Promotion des MII en ciblant de façon prioritaire les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans Le PNLP coordonne l'approvisionnement et la distribution des MII dans le cadre de cette stratégie. La distribution des MII est gratuite pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans au niveau des formations sanitaires publiques, confessionnelles et associatives, selon les mécanismes suivants : pour les femmes enceintes : elle est intégrée à la CPN dans le cadre de la gratuité des soins préventifs ; pour les enfants de 0 à 11 mois : elle est intégrée au PEV de routine. pour les enfants de 12 mois à 59 mois : elle se fait au cours des campagnes de vaccination de masse contre la rougeole et lors des consultations des nourrissons. pour les populations de plus de 5 ans l'accès aux MII se fait à un coût subventionné à travers des réseaux d'ONG, d'associations, d'officines et dépôts privés. La distribution des MII pendant la CPN et le PEV se fait par les agents de santé (public, confessionnel et associatif) qui établiront des bons à servir par les gérants de dépôts MEG. La distribution par le privé et les structures confessionnelles se fera sur la base de contrats de prestations de services préventifs entre eux et l'État en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. En plus du rôle des associations et ONG dans l'offre des MII subventionnées, elles auront aussi à assurer les aspects de marketing social et de mobilisation sociale des communautés. Les principales activités prévues sont : Acquérir des MILD pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans ; Acquérir des insecticides (deltaméthrine) pour l'imprégnation et la ré imprégnation. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 41 III.4.2.2. Pulvérisations intra-domiciliaires Elles seront appliquées au sein des habitations des districts sanitaires situés en zone de haute endémicité. Les communautés seront sensibilisées et impliquées dans l'exécution des différentes activités à travers les leaders communautaires et les associations. La mise en oeuvre se fera à travers une contractualisation avec des structures privées spécialisées en traitement phytosanitaire. Le suivi/coordination sera assuré par le PNLP en collaboration avec les structures locales du système de santé et des départements chargés de l'environnement et de l'agriculture ; l'évaluation sera assurée par des centres de recherche collaborateurs. III.4.2.3. Lutte anti larvaire Elle sera appliquée dans les villes au niveau des retenues d'eau permanentes (barrages, lacs, grandes flaques d'eau ...) à proximité des habitations dans un rayon de 10 km. Cette intervention sera mise en oeuvre en impliquant les autorités et toutes les structures partenaires intervenant dans les zones concernées. Les communautés seront sensibilisées et impliquées dans l'exécution des différentes activités à travers les leaders communautaires et les associations. La mise en oeuvre se fera à travers une contractualisation avec une société privée spécialisée dans la lutte contre les vecteurs. Le suivi/coordination sera assuré par le PNLP en collaboration avec les structures locales du système de santé et des départements chargés de l'environnement et de l'agriculture ; l'évaluation sera assurée par des centres de recherche collaborateurs. III.4.2.4. Assainissement du milieu Dans ce cadre, les actions seront développées de façon multisectorielle avec la participation de tous les acteurs locaux (services sanitaires, collectivités locales, société civile, privé, associations/groupements communautaires, ONEA, ministère de l'environnement et du cadre de vie ...). Les activités d'assainissement du milieu consisteront entre autres à l'organisation des journées de sensibilisation et de micro assainissement pour la destruction physique des gîtes larvaires. L'appui du PNLP à cette intervention consistera en un soutien technique et financier aux collectivités locales, aux OBC et à la société civile. III.4.2.5. Proposition de stratégie de lutte contre l'anophèle au niveau de Bagré Plusieurs facteurs environnementaux et climatiques influencent la prolifération des vecteurs associés à l'endémicité du paludisme. Ces facteurs sont la pluviométrie, la température et le couvert végétal. La commune de Bagré située à une altitude moyenne de 270 m, est sous un climat tropical de type soudano-guinéen. Dans cette zone alternent une longue saison sèche (octobre à avril) et une courte saison humide (mai à octobre). La durée de la saison des pluies et la pluviométrie totale annuelle est en fonction de la zone soudano-guinéenne, recevant une pluviométrie comprise entre 600 et 1000 mm avec un nombre de jour de pluie qui varie entre 45 et 65 sur la période humide. La température moyenne mensuelle de 27,2 °C, varie entre 25 et 28 °C de Novembre à Février et entre 31 et 32 °C de Mars à Mai. La zone de Bagré se caractérise par une vitesse irrégulière du vent. Les plus faibles valeurs des vitesses de vent (1 à 1,5 m/s) s'observent pendant les mois d'août à novembre. Les plus fortes valeurs sont observées pendant l'harmattan, de décembre à février. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 42 Le Nakambé est le principal cours d'eau qui coule du nord-ouest au sud-est de la commune rurale de Bagré. C'est sur ce fleuve que le barrage hydroélectrique est construit, permettant ainsi, d'irriguer par gravité plusieurs milliers d'hectares de parcelle aménagées et non aménagées situées en aval. L'irrigation est faite par deux canaux principaux et des canaux secondaires et tertiaires qui permettent d'arroser chaque rive où sont installés les différents villages de colons et constituant des sous unités d'aménagement. De plus, ce barrage fournit aussi de l'énergie à la ville de Ouagadougou, en passant par Tenkodogo. La végétation naturelle est composée de savanes boisées, de savanes claires, et de galeries forestières le long des cours d'eau. Cette végétation subit une forte pression démographique entrainant ainsi, une dégradation du milieu, surtout la partie située en aval du barrage. Les collections d'eaux peu profondes, boueuses, sans végétation, ensoleillées sont les lieux de prédilection des larves. Elles colonisent les rizières (bacs riziers avant le tallage, brèches dans le système d'irrigation). L'entretien du système d'irrigation aura un impact direct sur la densité anophélienne. Bien que les vecteurs majeurs du paludisme soient constitués par le Complexe gambiae (An.gambiae, An.arabiensis, An.merus, An.melas, An.bwambae, An.quadriannulatus) l'espèce dominante est l'Anophèle gambiae qui est le vecteur habituel du paludisme (Ministère de la santé, DMP 1998). L'étude de l'impact du barrage de Bagré et de ses aménagements sur l'état de santé des populations (Ministère de la Santé, DMP 1998) a donné les conclusions suivantes : L'identification des moustiques obtenus par captures aux pyrèthres et par captures sur homme, a révélé l'Anophèle gambiae comme l'espèce dominante ; Les densités d'anophèle décroissent au fur et à mesure qu'on s'éloigne des rizières. C'est ainsi que les densités de moustiques sont plus faibles dans les anciens quartiers (petit bagré et cité ouvrière). Les différences sont très sensibles, les densités étant plus de dix fois inférieures dans ces zones d'habitation éloignées des rizières ; Le village V1 demeure de très loin le plus infesté de moustiques en raison toujours de sa proximité avec la rizière. Ainsi dans ce village construit à environ 200 m des rizières, certaines habitations de superficie réduites (environ 6 m²) peuvent héberger jusqu'à 600 moustiques au repos ! Une bonne stratégie de lutte contre l'anophèle au niveau de Bagré devrait être basée sur les facteurs de transmission. Les facteurs jouant un rôle dans la transmission (par ordre d'importance) (Simard et. al., 2006) sont : La longévité du vecteur. On peut agir sur la longévité par des pulvérisations intradomiciliaires. Le contact homme-vecteur (fréquence des repas sur homme). On peut réduire ce contact par des moustiquaires, l'introduction de bétail, des spirales de pyrèthre. La densité des vecteurs que l'on peut réduire par des larvicides, aménagement de l'environnement, etc. Les porteurs de gamétocytes (réservoir chez l'homme) influencent peu la transmission. On peut réduire le réservoir par une chimioprophylaxie de masse. Les trois premiers facteurs font partie intégrante de la lutte intégrée contre l'anophèle dans le cadre stratégique de lutte contre le paludisme du PNLP. A l'échelle de Bagré, seul le facteur contact homme-vecteur est réduit par la mise à disposition de MII. Les pulvérisations intra Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 43 domiciliaires et les traitements larvicides ne sont pas réalisés. Compte tenu de l'utilisation des points d'eau par les populations, les animaux domestiques voire sauvages les traitements larvicides sont fortement à déconseiller. Par contre nous recommandons les traitements intradomiciliaires dans les villages proches des points d'eau tels que le village V1 et quelques habitats du village V5 (Carte 3) et recommandons l'implantation de tout nouveau village à 4-5 km des points d'eau. Les habitats des exploitants doivent être aménagés suffisamment loin des rizières afin de minimiser le contact homme-vecteur. Cela constitue l'une des mesures à la fois les plus simples et les moins onéreuses qui doivent contribuer à garantir aux futurs exploitants et à leur famille une bonne qualité dans leur nouveau milieu. Le barrage de Bagré et ses aménagements sont à l'origine d'un ensemble de transformations du milieu, en relation surtout avec les nouvelles ressources en eau. Ceci modifie fondamentalement les situations environnementales qui deviennent généralement plus favorable à certains vecteurs de maladies, comme l'anophèle. L'étude et le suivi de ces vecteurs s'avère donc indispensable pour prévenir et contrôler le développement de ces maladies. Nous appuyons fortement les recommandations de l'étude citée plus haut à savoir : Recenser les vecteurs potentiels des maladies transmissibles ; Identifier ces vecteurs ; Préciser leur répartition spatiale ; Proposer une méthode de suivie et de contrôle de ces vecteurs. Dans cette stratégie de lutte contre l'anophèle, il sera judicieux de mettre également en place un dispositif de veille comme en agriculture pour documenter les changements en gardant à l'esprit que les pyréthrinoides de synthèse utilisés dans le cadre de la lutte vectorielle le sont également en agriculture ce qui pourrait accroître les risques d'apparition de résistance de l'anophèle à ces produits. III.5. Approches de gestion des pesticides en agriculture et en santé publique Au Burkina Faso, on estimait l'utilisation des pesticides à environ 2533 tonnes de produits formulés avec une valeur sur le marché de 12,7 milliards de FCFA (en 1997) et ce uniquement sur les cultures de coton, de la canne à sucre et par les services de protection des végétaux (Van Der Valk et Diarra, 2000). Le taux de croissance de l'utilisation des pesticides par an atteint 11% (Tarhy et al., 2000). Environ 185 spécialités commerciales (une centaine de matières actives) sont en circulation actuellement au Burkina Faso, dont 75% sont des matières actives (m.a) ayant une activité insecticide, acaricide ou nématicide. Les organophosphorés et les pyréthrinoïdes de synthèse constituent environ 65% des m.a des différentes spécialités en circulation. La quantité de m.a utilisée en tant qu'insecticides atteint 495 tonnes, constituée principalement par la famille chimique des organophosphorés (91,7%), alors que les matières actives ayant une activité herbicide dont les triazines s'élèvent à 165,3 tonnes (22,5%). Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 44 III.5.1. Les acteurs III.5.1.1. Les acteurs Étatiques Jusque vers 1996, l'État burkinabé à travers le Ministère de l'Agriculture assurait les fonctions d'approvisionnement et de distribution des pesticides. A partir de 1996, l'État s'est désengagé des fonctions commerciales. Cependant, il reste le principal acteur de la réglementation des importations et de la vente de pesticides au Burkina Faso. L'État intervient également dans le secteur des pesticides avec les dons qu'il redistribue. La principale Société para Étatique intervenant sur le marché des pesticides au Burkina Faso est la Société Burkinabé des Fibres et Textiles (SOFITEX). La SOFITEX planifie ses commandes et procède à des appels d'offres internationaux pour l'approvisionnement de ses zones d'intervention. Elle demeure l'actrice majeure du secteur des pesticides au Burkina Faso. III.5.1.2. Les acteurs privés Les acteurs privés ne sont pas très nombreux dans ce secteur et sont généralement représentés à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Les principaux acteurs privés en ce qui concerne l'importation de pesticides au Burkina Faso sont la Société Africaine de Produits Phytosanitaires (SAPHYTO) et la SN-SOSUCO. En plus de l'importation et de la distribution de pesticides, la SAPHYTO est le seul acteur produisant des pesticides au Burkina Faso. D'après l'Arrêté n° 2002-025/MCPEA/SG/DGPSP/DGC, seize personnes physiques et morales ont l'agrément (valable pour cinq ans), pour l'importation et la vente de pesticides au Burkina Faso. Les ONG contribuent également dans le secteur des pesticides en octroyant des crédits pour l'utilisation des pesticides dans les projets qu'elles supervisent. III.5.1.3. Importations Les importations de pesticides du Burkina Faso sont surtout destinées à lutter contre les ennemis du coton, de la canne à sucre et des cultures maraîchères. L'origine de ces produits peut être établie de la façon suivante : Afrique : Sénégal, Côte d'Ivoire, Mali, Afrique du Sud, Tunisie, Ghana, Nigeria... Europe : France, Belgique, Grande Bretagne, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne et Danemark. Amérique : USA Autre : Japon, Israël, Indonésie, Thaïlande, Chine, Liban et Turquie. Les données du tableau X ci-dessous représentent les quantités de pesticides importées et utilisées chaque année pour chaque type de pesticides. Tableau XI : Utilisation de pesticides importés1 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 Pesticides liquides (en litres) 930 859 2 920 846 4 233 322 1 174 464 Pesticides solides (en kg) 2 225 34 375 32 130 18 840 Source : SOFITEX, SN-SOSUCO et DPVC 1 Ces données représentent les quantités utilisées par la SOFITEX, la SN SOSUCO et la DPVC Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 45 Ces données quantitatives ne prennent pas en compte la totalité des produits tant dans leurs catégories que dans leurs quantités. Elles ne prennent pas en compte également les pesticides produits au Burkina Faso par la SAPHYTO. A côté de ces produits licites, il y a des produits illicites qui rentrent régulièrement des pays voisins qu'on retrouve ensuite sur le marché. Production L'offre du Burkina Faso en matière de pesticides est très faible et est surtout destinée au marché intérieur. La seule société produisant des pesticides est la SAPHYTO. A noter que la SCAB dispose d'une unité industrielle de conditionnement. Les principaux produits vendus ces quatre dernières années par la SAPHYTO ainsi que les type de conditionnement sont en annexe. Le principal client de la SAPHYTO est la SOFITEX avec plus de 80 % de l'activité réalisé dans le cadre du partenariat mis en place depuis la création de Saphyto. Sans ce partenariat, le maintien de l'outil industriel serait impossible compte tenu de l'amplification de la fraude sur le marché de la distribution (importations illégales de Glyphosate 360, insecticides de toutes sortes, paraquat,...) qui de l'avis de Saphyto représente aujourd'hui plus de la moitié des produits phytosanitaires mis sur le marché Burkinabè (hors structures cotonnières). III.4.1.5. Circuits de distribution III.5.1.5.1. Ministère de l'Agriculture La distribution locale de pesticides est maintenant assurée par un ensemble de réseaux inégalement répartis sur l'ensemble du territoire et parfois spécifiques à une filière donnée. Ces circuits sont basés sur une structuration des groupements villageois appuyés par les Directions Régionales de l'Agriculture. Les principales sources d'approvisionnement du Ministère de l'Agriculture sont : - SAPHYTO au niveau national ; - SUMITOMO, ALM et BAYER au niveau International. III.5.1.5.2. SOFITEX Depuis la relance de la production cotonnière en 1996, la SOFITEX assure la distribution locale de pesticides. Ce réseau n'approvisionne que les zones de production cotonnière à travers les groupements de producteurs de coton dans les différents villages où ils sont constitués. Cependant, les pesticides spécifiques au coton, grâce à ce circuit se retrouvent sur les marchés locaux et sont utilisés sur d'autres cultures. Les principales sources d'approvisionnement de la SOFITEX sont : - SAPHYTO, SCAB, SENEFURA SAHEL, FASOFERT, PROPHYMA, DTE au plan National , - SYNGENTA, HYDROCHEM, ALM, BAYER, SIVEX, au niveau International. III.5.1.5.3. SAPHYTO Elle approvisionne les grossistes en pesticides. Les principales sources d'approvisionnement de la SAPHYTO sur le plan international sont ARYSTA LIFESCIENCE ; DUPONT DE NEMOURS ; CALLIVOIRE ; SPIA ; SYNGENTA. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 46 Sur le plan national, la SAPHYTO n'a que des clients grossistes dont les principaux sont la SOFITEX, SOCOMA, FASOCTON, l'UNPC (Union National des Producteurs de Coton), SOSUCO et les distributeurs locaux. III.5.1.5.4. SN-SOSUCO La production de la canne à sucre est spécifique à la région de Banfora. La SN-SOSUCO diffuse dans cette zone les pesticides nécessaires à la production de la canne à sucre. Ce réseau est propre à cette société et est très limité dans l'espace. La SN-SOSUCO s'approvisionne principalement auprès de fournisseurs nationaux dont les principales sont SCAB ; SAPHYTO ; AGRIDIS ; SENEFURA SAHEL. Organisations de producteurs Plusieurs unions d'organisations de producteurs approvisionnent leurs membres en pesticides généralement pour les cultures maraîchères. C'est le cas par exemple de la FNGN au Yatenga. Ces structures s'approvisionnent auprès de grossistes ou de demi-grossistes dans les villes généralement avec l'appui d'ONG. III.5.1.5.5. Autres circuits Ces circuits sont généralement spécifiques à chaque localité et ils sont disséminés sur l'ensemble du territoire. Ils servent à l'approvisionnent des producteurs de cultures maraîchères. Les vendeurs de produits phytosanitaires réalisent une marge commerciale plus élevée que ceux des autres intrants agricoles. Les commerçants locaux ou les responsables d'organisations de producteurs impliqués dans ces circuits, sont souvent la principale source d'information des producteurs, ce qui contribue à la distorsion de l'information. De même, les détaillants s'approvisionnent souvent sur des circuits parallèles dont la qualité des produits est douteuse. Cependant, ils jouent un rôle déterminant, car ils constituent la principale source d'approvisionnement des producteurs ayant de petites superficies et peu organisés. Ces circuits échappent généralement au contrôle de qualité et à la réglementation. Les entraves à la performance du circuit de distribution des pesticides au Burkina Faso sont principalement : la faible application des textes réglementaires existants ; le faible niveau technique des acteurs de ce marché ; l'enclavement intérieur et extérieur du pays ; l'insuffisance du contrôle de qualité sur les pesticides ; la fiscalité élevée. III.5.1.6. Dispositions de stockage La Commission Nationale de Contrôle des Pesticides (CNCP) a eu à évaluer les magasins de vente et/ou de stockage des importateurs dans le cadre de l'examen des dossiers de demande d'agréments. Le constat est que chaque structure dispose de ses propres magasins de stockage qui ne respectent pas souvent les normes requises. Un programme de formation en matière de norme et gestion des magasins de stockage et de vente est en cours d'élaboration. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 47 III.5.1.7. Mode d'application des produits Les agriculteurs eux mêmes effectuent la pulvérisation des produits phytosanitaires mais très peu seulement ont reçu une formation adéquate. Plusieurs études et travaux ont mis en exergue le non respect des Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) par les producteurs (Lendres, 1992 ; Domo, 1996 ; Toé et al., 2000 ; Toé et al., 2002 ; ARFA, 2004). Les faits suivants permettent d'être inquiets : les doses recommandées sont loin d'être respectées ; les délais d'attente avant la récolte (DAR) sont méconnus ; il est courant que les exportateurs de produits maraîchers soient confrontés à un dépassement de Limites maximales de résidus (LMR) admissibles; il n'y a aucun établissement de LMR au niveau national ; il n'y a pas assez de données fiables sur les résidus de pesticides dans les eaux et les sols bien que les écologies des sites de culture soient des sols légers propices au lessivage avec des risques de contamination des eaux souterraines et des eaux de surface ; il n'y a pas assez de données sur les résidus de pesticides dans l'eau potable. Si des mesures urgentes et efficaces ne sont pas prises, l'utilisation des pesticides va entraîner des conséquences dommageables pour la santé humaine et l'environnement. Consciente de l'importance du respect des Bonnes pratiques agricoles (BPA) et d'une gestion sécurisée des pesticides, nous récommandons la mise en oeuvre effective de ces BPA dans le cadre du soutien de BM au projet « Pôle de Croissance de Bagré (Bagré Pôle) ». III.5.1.8. Dispositions d'élimination Aucune structure au Burkina excepté la SAPHYTO ne dispose d'installations efficaces d'élimination des pesticides. La communauté internationale devrait tout mettre en oeuvre pour y remédier dans la mesure où de fortes quantités de pesticides périmés existent dans le pays. Il faudra que des structures d'élimination des pesticides périmés soient disponibles pour les pays de la sous région. Pour la gestion des emballages vides, le Burkina Faso dispose d'un centre de décontamination de fûts vides de pesticides lui permettant de récupérer certains contenants pour la plantation d'arbres ou à usage de poubelles. III.5.1.9. La gestion des pesticides obsolètes En 1998, la FAO évaluait la quantité de pesticides périmés au Burkina Faso entre 50 et 500 tonnes (FAO, w 7918 F/1/7 98/300). Un travail d'inventaire (Ouedraogo et Doamba, 2001) effectué principalement dans les Directions Régionales de l'Agriculture ainsi que dans les principales régions cotonnières, révèle la présence de quantités énormes de pesticides périmés datant de plusieurs années. Les plus grandes quantités de pesticides périmés, indésirables et/ou interdits au Burkina Faso se retrouvent à la SOFITEX, la SAPHYTO à la DPVC. Ces pesticides périmés sont dans leur forte majorité constitués d'insecticides organophosphorés et pyréthrinoïdes de synthèse. Les mesures prises ou envisagées pour leur élimination sont de divers ordres : réhabilitation du centre de décontamination de la DPVC afin de décontaminer les contenants ; Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 48 envoi de stock important pour incinération par SYNGENTA en Côte d'Ivoire envisagé par SCAB (mais difficile à mettre en oeuvre du fait des Conventions de Bâle et Bamako). La SAPHYTO a mis en place un système de traitement et de valorisation des déchets basé sur : le stockage approprié des produits obsolètes ; la décontamination des emballages vides ; le stockage approprié des emballages perdus ; le broyage et la décontamination des contenants ; l'incinération des emballages biodégradables et décontaminés. III.5.1.10. Le projet de mise en place d'un système de toxicovigilance dans les pays du CILSS pour gérer les pesticides dangereux Nous regroupons sous l'appellation de pesticides dangereux, les pesticides des classes toxicologiques Ia (extrêmement dangereux) et Ib (très dangereux). Jusque là il n'y a aucune disposition particulière pour les pesticides dangereux des classes (Ia et Ib). Le CSP est entrain de travailler à corriger cette lacune par le développement des activités de toxicovigilance. Dans ce cadre, la création des Commissions Nationales de toxicovigilance des pesticides dans chaque pays devrait donc aider à mieux suivre l'emploi des pesticides aux fins d'assurer une gestion plus sécurisante de ces produits. En particulier l'accent serait mis sur le développement et le respect de restrictions d'utilisation recommandées en fonction des classes toxicologiques. D'ores et déjà les pesticides de la classe Ia et Ib autorisés par le CSP sont sous toxicovigilance. Par la suite il est envisagé que cela s'étende également aux pesticides de la classe II autorisés par le CSP. III.5.1.11. Initiatives de faible ou de non utilisation de pesticides chimiques de synthèse La Lutte intégrée, l'emploi de pesticides naturels et l'agriculture biologique sont des initiatives de faible ou de non utilisation de pesticides chimiques de synthèse. Selon l'Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée (OILB), la lutte intégrée contre les ennemis des cultures se définit comme un « Système de lutte contre les organismes nuisibles qui utilise un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois économique, écologique et toxicologique, en réservant la priorité à la mise en oeuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérances ». En lutte intégrée, les produits phytosanitaires ne doivent être utilisés que s'ils sont indispensables et qu'aucune autre méthode de lutte ne s'est avérée suffisamment efficace ou représente une charge économique sans mesure avec la valeur du produit commercialisable. Ils ne sont utilisés que s'ils ne présentent pas de risque pour l'environnement, et spécialement s'ils sont assez sélectifs vis-à-vis des agents antagonistes ou des prédateurs naturels. Dans le Code de conduite international révisé pour la distribution et l'utilisation des pesticides adopté à Rome le 4 novembre 2002, la FAO encourage la lutte intégrée contre les ravageurs des plantes et les différentes méthodes de lutte naturelle. Bien qu'il n'existe pas de déclaration gouvernementale relative à la lutte intégrée, le Ministère en charge de l'Agriculture l'encourage très fortement et fait appel à l'aide bilatérale et multilatérale chaque fois que de besoin. Le Burkina Faso à l'instar des autres pays du CILSS a bénéficié du Projet sous-régional de lutte intégrée contre les ennemis des cultures vivrières dans le Sahel, projet qui a duré de 1977 à 1987 avec de nombreux acquis. Il existe donc une bonne culture de la Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 49 lutte intégrée aussi bien au niveau des services de la vulgarisation agricole que de la recherche agricole. Le secteur privé et les ONG jouent également un rôle croissant dans la mise en oeuvre des pratiques de lutte intégrée. Nous citerons : le CEAS, ARFA, l'ODE. Des organisations comme l'UFMB et le Projet de mise en place du Conseil National des Produits Biologiques (CNA-BIO) encouragent la production biologique. Le CNA-BIO est appuyé par le programme JITAP qui encourage fortement la production biologique. Cette production biologique à l'heure actuelle concerne la mangue, le sésame, la canne à sucre, le coton... Plusieurs actions de sensibilisation sont réalisées à l'attention des producteurs. On assiste aussi à un effort de valorisation des produits naturels (neem, jus de piment). Ainsi, l'APIPAC et la DPVC ont expérimenté durant plusieurs années des pesticides naturels et ce, au niveau de toutes les six antennes de l'APIPAC. III.5.1.12. Autres initiatives dans le sens d'une gestion sécurisante des pesticides L'initiative du Pesticide Action Network Africa (PAN africa) : Cette ONG avec la collaboration de l'Association pour la Recherche et la Formation en Agro-Ecologie (ARFA) a mené une étude en 2003 et 2004 sur la situation des pesticides dangereux au Burkina Faso. Cette étude a été sanctionnée par la publication d'un ouvrage technique de diffusion scientifique dénommée les initiatives les pesticides au Burkina Faso (Toé et Kinané, 2004). L'initiative d'ARFA ONG : Cette ONG a mené en 2006 et 2007 une étude sur "Utilisation des pesticides chimiques en cultures maraîchères et cotonnières dans la région Est du Burkina Faso Campagnes 2005-2006 et 2006-2007 " (Toe, 2007). Initiatives de l'IFDC : Dans le cadre du projet de renforcement des Capacités d'Approvisionnement en Intrants Agricoles (PRECAIA) financé par la coopération Suisse et mis en oeuvre par l'IFDC, des formations ont été dispensées aux distributeurs et des producteurs sur une utilisation sécurisante des pesticides. Ce projet a permis la réalisation d'une étude sur la « Problématique de l'utilisation des produits phytosanitaires en conservation des denrées alimentaires et en maraîchage urbain et péri urbain au Burkina Faso : cas de Bobo-Dioulasso, Ouahidouya et Ouagadougou» Burkina Faso (Bassolé et Ouedraogo 2007). Initiatives d'APIPAC : Cette structure a mis en place la Coopérative de Commercialisation des Intrants et Matériels Agricoles (COCIMA) en vue de permettre aux producteurs d'avoir accès à des intrants de bonne qualité. III.5.1.13. Formation, sensibilisation, information Dans l'optique d'une utilisation rationnelle des pesticides, des actions de formation, sensibilisation, information associant différents acteurs sont conduites dans le cadre d'un programme de prévention contre les effets nocifs des pesticides. La DPV organise régulièrement des formations sur la bonne utilisation des pesticides à l'intention des acteurs du domaine. Les initiatives de l'Association Professionnelle des Exportateurs de Fruits et Légumes du Burkina Faso (APEFEL-B). Cette structure avec l'appui financier de l'Agence Française de Développement dans le cadre de la Convention APEFEL-B/AFD de Mai 1996 avait entrepris en 2001-2007 une série de formation à l'attention des producteurs et des agents d'encadrement des producteurs sur la bonne utilisation des pesticides en cultures horticoles. Un accent particulier avait été mis sur l'encadrement des producteurs de haricot vert en vue de leur permettre de Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 50 produire conformément aux normes de l'Union Européenne (UE) (Toé, 2001). Des fiches techniques et des dépliants avaient été élaborés à cet effet. Le CEAS organise chaque année une session de formation sur la lutte phytosanitaire en agro- écologie avec un module sur l'utilisation sécurisée des pesticides. III.6. L'état des lieux sur l'utilisation des pesticides à Bagré Dans le but d'évaluer les pratiques agricoles dans l'utilisation de pesticides chimiques de synthèse à Bagré, nous avons utilisé un questionnaire (annexe 3). L'enquête a été effectuée auprès des producteurs localisés sur la rive gauche et droite. Elle a porté sur une vingtaine de producteurs de riz et des maraîchers. Parmi les producteurs de riz, sept étaient sur la rive gauche (particulièrement les pionniers de petit Bagré en 1980) et 13 sur la droite qui étaient des nouveaux. Plus de la moitié des personnes enquêtées sont des autochtones (72,5%), avec 27,5 migrants mossi. Sur le plan d'alphabétisation, 45% des producteurs sont analphabètes avec 45% alphabétisés en langue mooré et 10% en français. Dans la zone de Bagré tous les producteurs de riz sont organisés en groupement et les producteurs maraîchers sont non organisés. L'ensemble des producteurs de riz exploitent des superficies d'environ 1 ha. Par ailleurs, 85%, 5% et 10% des producteurs de la culture maraichère exploitent respectivement des espaces d'environ 0,5 ha, 0,25 ha et 1 ha. Pour une grande part, 87% des producteurs trouvent leurs terres peu fertiles, ce qui les pousse à apporter de la matière organique pour améliorer la fertilité. Le barrage est la seule source d'eau pour l'irrigation. La méthode d'irrigation par gravité est utilisée par les producteurs du riz tandisque qu'au niveau des producteurs maraichers, 65% utilisent l'arrosoir, 15% ont recours à une moto pompe et 10% l'irrigation par gravité. La distance entre le barrage et la parcelle exploitée se situe à 1 km (30% des enquêtés) pour les plus proches et 10 km (10% des enquêtés) pour les plus éloignées, et 5 km (60% des personnes enquêtés). Le payement des intrants se fait sur fonds propres pour 65% des producteurs dont les sources d'approvisionnement sont la boutique (15%) et le commerçant ambulant (50%). 35%, anciens producteurs de la rive gauche avaient comme source de financement et d'approvisionnement en intrants « l'aménagement de la vallée de la Volta (AVV) ». Maintenant, ils sont ravitaillés par leur groupement. Au niveau des producteurs maraichers, 100% financent avec leur fonds propres et 85% s'approvisionnent au marché local. III.6.1. Les magasins ou les boutiques de vente des pesticides Sur le marché, une enquête a été effectuée sur des vendeurs de pesticides. Cette enquête a permis de cerner les points de ravitaillement des producteurs de riz et des cultures maraichères dans la zone de Bagré. Ces vendeurs, au nombre de deux, entreposaient aussi bien des pesticides que des aliments au même endroit (Photo 1), ce qui n'est pas conforme aux règles de sécurités en la matière. Nous avons égagelemnt rélevé la présence de vendeurs ambulants. Les deux personnes possedant des magasins de stockages des pesticides pour la gestion des produits enquêtées n'ont aucune fiche de données de sécurité et de trousse de premiers secours. Les emballages vides sont brulés, enterrés ou jetés dans la nature après le traitement. La liste des pesticides recensés est donnée dans le tableau XI. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 51 Photo 1 : une boutique de vente de pesticide Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 52 Tableau XII : Pesticides utilisés sur les cultures du riz et les cultures maraîchères dans la zone de Bagré en 2010-2011 Classe de Ennemis Substances actives et Famille Statut Domaine d'utilisation Nom commercial Type toxicité visés par les concentrations chimique d'homologation autorisé OMS producteurs Insectes en CYPERCAL 25 EC cyperméthrine 25 g/L Pyréthrinoïde Insecticide III Non homologué riziculture et Insectes du cotonnier maraichage Mauvaises Herbicide systémique KALACH 120 SL glyphosate 120 g/L Phosphonoglycine Herbicide III Non homologué herbes en non sélectif riziculture Mauvaises CALLIHERBE 720 SL 2,4 D de sel d'amine herbicide systémique par Aryloxyalcanoique Herbicide II Non homologué herbes en 720/L absorption foliaire riziculture Insectes en CALLIDIM 200 EC dimétoate 200 g/L Organophosphoré Insecticide II Non homologué - maraichage Insectes en Insecticide autorisé DECIS 25 EC deltaméthrine 25 g/L Pyréthrinoïde Insecticide II Homologué riziculture et contre Helicoverpa sur maraichage tomate et haricot vert et les coléoptères du Insectes en TITAN 25 EC acétamipride 25 g/L Néonicotinoide Insecticide II Non homologué riziculture et Insectes du cotonnier maraichage Mauvaises GRAMOXONE Herbicide systémique paraquat 200 g/L Bipyridilium Herbicide II Non homologué herbes en SUPER 200 SL non sélectif riziculture Insectes, nématodes en FURADAN 5 GR carbofuran 5 g/kg Carbamate Insecticide Ib Non homologué Insectes, nématodes riziculture et maraichage Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 53 III.6.2. Évaluation de l'efficacité des traitements Les traitements phytosanitaires réalisés par les producteurs dans l'ensemble ne peuvent être efficaces sur les ennemis des cultures visés pour les raisons suivantes : les ennemis des cultures de riz et maraichères sont très mal connus des producteurs (55% des riziculteurs et 65% des producteurs maraichers) ; le dosage du produit se fait de façon très imprécise, par exemple 45% utilisent des instruments non adaptés aux différentes mesures. Il y a même un enquêté qui préfère sentir l'odeur du gaz dégagé lors de la préparation de la bouillie pour juger la dose normale ; la quantité de bouillie/unité de surface est inconnue ; les pulvérisateurs sont souvent de mauvaise qualité et le débit à la buse ne semble pas présenter une importance aux yeux des producteurs ; certains pesticides utilisés ne sont pas adaptés aux cultures maraîchères et la riziculture et d'autres ne sont pas homologués donc interdits d'utilisation tels que GRAMOXONE SUPER 200 SL et FURADAN 5 GR. III.6.3. Évaluation des risques pour l'homme utilisateur de pesticides (les producteurs). Les risques d'intoxication des producteurs utilisateurs de pesticides vont dépendre principalement du type de produit utilisé (son potentiel toxique) et de ses conditions d'utilisation (port des équipements de protection individuelle (EPI), respect des attitudes hygiéniques conseillées, respect des conditions climatiques favorables en période de traitement ....). Les pesticides utilisés appartiennent aux classes toxicologiques OMS Ib, II et III (Tableau XI). Au regard des restrictions d'utilisation liées à l'emploi de ces produits surtout de classe II (tableau XII) non suivies par les producteurs, ces derniers courent de grands risques pour leur santé. Tableau XIII : classes d'utilisation des pesticides compte tenu des restrictions d'utilisation recommandées Classes Utilisable par Ia Extrêmement dangereux Seulement par les applicateurs ayant des licences Ib Très dangereux Des traiteurs bien entraînés, formés et strictement suivis Traiteurs entraînés et suivis qui respectent strictement les II Modérément dangereux précautions prescrites III Peu dangereux Traiteurs entraînés respectant les précautions de routine Source : Plestine R., 1984 Ils ne semblent pas les respecter le port d'équipements de protection individuelle conseillés encore moins les attitudes hygiéniques classiques conseillées (se laver après chaque traitement, changer de tenue, ne pas boire ou manger au cours des traitements..). Quelques accidents recensés (10% des producteurs du riz) suite aux traitements sont les conséquences d'une utilisation non sécurisante de pesticides modérément dangereux (DECIS 25 EC) voire très dangereux par des producteurs non formés. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 54 III.6.4. Évaluation des risques pour l'homme consommateur du fait de la présence des résidus de pesticides dans les produits végétaux à la récolte Les risques d'avoir des taux élevés de résidus de pesticides sur les produits maraichers sont très élevés pour les raisons suivantes : Non respect de la dose du produit par 25% des producteurs maraichers qui utilisent les pesticides ; Non respect du délai de carence ; Non respect du nombre de traitement recommandés ; Utilisation de produits non recommandés pour les cultures maraîchères. Sur huit pesticides recensés, deux sont des pesticides non autorisés pour les cultures maraîchères. La santé des consommateurs de ces produits maraichers n'est pas du tout protégée. III.6.5. Évaluation des risques pour l'environnement Les risques pour l'environnement liés à l'utilisation des pesticides dépendent pour l'essentiel de : La caractéristique du pesticide qui est un facteur déterminant ; L'emploi de pesticides non sélectifs ; De mauvaises conditions d'emploi des pesticides ; De mauvaises conditions de stockage et de transport (80% des producteurs maraichers et 65% de ceux du riz enterrent leur stock de leur pesticide) ; Des techniques inappropriées d'élimination des emballages vides et/ou des produits non utilisés ou périmés (100% des producteurs enterrent les emballages vides) ; la faible distance entre le champ et le cours d'eau ; Tous ces critères cités plus haut sont présents dans l'utilisation des pesticides sur ces cultures du riz. Photo 3 : un emballage vide de pesticide dans Photo 2 : un champ sur une berge un champ La bananeraie (photo 2) située à environ 70 m du cours d'eau, ne respecte pas la largeur minimale exigée par les francs-bords. Dans un tel cas de figure, les risques de contamination du cours d'eau en cas d'application de pesticides par lessivage sont très élevés. De plus, nous remarquons des emballages vides de pesticide abandonnés dans le champ (photo 3). Cet emballage en plastique n'est pas biodégradable, ce qui accroit les risques de pollution l'environnement. Dans ce contexte, les pesticides utilisés apparaissent comme une technologie offerte ou mise à disposition sans les mesures d'accompagnement suffisantes et nécessaires à leur gestion sécurisante. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 55 III.7. Problèmes concrets à résoudre dans l'utilisation des pesticides III.7.1. Identification des problèmes. III.7.1.1. Capacité technique Les structures du ministère de l'agriculture destinées à encadrer les producteurs disposent de peu de personnes ressources qualifiées. Pour ces productions maraîchères destinées au marché local ou national il n'existe pas non plus une structure interprofessionnelle assurant l'encadrement technique de ces petits producteurs. De ce fait on constate : un faible niveau de formation voire une absence totale de formation des producteurs dans les domaines de l'utilisation sécurisée des pesticides ; un faible niveau d'alphabétisation voire un analphabétisme total des producteurs limitant fortement l'acquisition de connaissances nouvelles. Les pulvérisateurs de pesticides sont très défectueux contribuant ainsi à rendre difficile la maîtrise de la pulvérisation. La faible connaissance des ennemis de cultures et des pertes induites, ainsi que la non connaissance des principes de la lutte intégrée entraînent des traitements d'assurance. III.7.1.2. Capacité organisationnelle Pour les producteurs maraîchers : Ils ne sont organisés ni en groupements ni en coopérative ce qui limite grandement leur force. Cela ne leur facilite pas l'accès au crédit, l'accès aux aides données aux associations. Inexistence d'une structure technique interprofessionnelle chargée de la définition et du développement de référentiels adaptés (nouveaux protocoles de culture, codes de pratiques). Pour l'ensemble des producteurs : Absence d'un cahier de charges pour la fourniture des pesticides et des appareils pulvérisateurs pour le traitement des cultures maraîchères ce qui entraîne des difficultés d'approvisionnement en pesticides adaptés à ces cultures avec comme corollaire l'emploi de produits illicites, de produits non recommandés pour les cultures maraîchères (exemple des pesticides coton). Pour la campagne maraîchère 2005-2006, le délai de carence n'était mentionné sur aucune des étiquettes des pesticides employés. Absence de techniciens compétents dans la gestion des pesticides. III.7.1.3. Capacité financière L'atomicité des exploitations maraîchères (essentiellement une activité de contre saison donc marginale) limite le pouvoir d'achat des producteurs. Les difficultés liées à l'approvisionnement en intrants de bonne qualité conjuguées à celles liées à la commercialisation les rendent particulièrement vulnérables. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 56 IV. PLAN DE GESTION DES PESTES ET DES PESTICIDES IV.1. Les problèmes prioritaires identifies Les problèmes et contraintes suivantes ont été identifiés dans le cadre de la gestion des pestes et des pesticides en prévision des activités de lutte antiparasitaire et de gestion des pesticides dans le cadre du projet pôle de croissance de Bagré. IV.1.1. Cadre institutionnel Insuffisance de coordination dans les interventions des acteurs ; Insuffisance d'agents de la DPV au niveau décentralisé ; Insuffisance d'appropriation des initiatives sectorielles par les acteurs et les populations ; Faiblesse de collaboration avec les structures compétentes et mandatées ; Inexistence d'un centre antipoison. IV.1.2. Aspects législatif et réglementaire Insuffisance de la mise en oeuvre de la réglementation relative à la lutte anti-larvaire (LAV) au niveau décentralisé : profil du personnel, type de matériel technique, équipements adéquats et familles de pesticides à utiliser par intervention ; Faible mise en oeuvre de la règlementation sur les pests et pesticides. IV.1.3. Renforcement des capacités - Formation - Sensibilisation Insuffisance de cadres encadreurs spécialisés dans la protection des végétaux Déficit de formation des usagers des produits pesticides ; Déficit d'information des populations bénéficiaires ; Déficit d'information sur l'incidence et l'ampleur des intoxications liées aux pesticides ; Insuffisance de formation du personnel de santé en prévention et prise en charge des cas d'intoxication liés aux pesticides notamment au niveau CSPS ; Manque de contrôle de la qualité des pesticides et la recherche des résidus dans les eaux, les sols et les aliments par le LNSP et LCONEA ; Absence d'informatisation des données relative à la gestion des pests et des pesticides. IV.1.4. Production et utilisation des pesticides Introduction de pesticides frauduleux, toxiques et de qualité douteuse par les frontières des pays voisins; Manque d'organisation (anarchie) des petits producteurs pour l'acquisition des produits ; Inexistence de structure/magasin adapté de commercialisation des pesticides ; Insuffisance de contrôle par les agents compétents des pesticides utilisés par les producteurs ; Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 57 Application non sécuritaire des pesticides ; Absence de collecte et de traitement des flacons ou contenants vide de pesticides ; Absence ou inadaptation de systèmes de traitement et élimination des déchets ; Difficultés de retrait des pesticides non homologués et vendus sur le marché ; Absence de monitoring environnemental ; Faible niveau d'alphabétisation des producteurs limitant fortement l'acquisition de connaissances nouvelles : Absence de toxico-vigilance. IV.1.5. Mesures en santé publique Absence de plan de suivi sanitaire du personnel de le MOB et des producteurs Manque ou déliquescence d'équipements de protection appropriée Absence de dispositifs et dispositions spécifiques de prise en charge de personne intoxiquées par les pesticides Manque de kits de dosage de cholinestérase avec une dotation en atropine et contrathion ainsi que les consommables de première nécessité et matériel adaptés au niveau des CSPS Inexistence/inadéquation d'infrastructures de stockage des produits dans les régions et districts sanitaires et centres d'imprégnation ; IV.1.6. Mesures de gestion environnementale Absence d'aménagement par plantation d'arbres de protection tout le long de la berge ; Non respect des berges, et risque de contamination des eaux du fleuve ; Manque de contrôle sur la quantité et la qualité de pesticides utilisées ; Absence d'analyse des résidus de pesticides dans les sols et dans les eaux ; Absence de structure et de système de collecte et de gestion des emballages vides ; Absence de protection spécifique des canaux secondaire et tertiaire qui traversent les champs ; Manque de personnes suffisamment formées en évaluation environnemental et en suivi évaluation ; Manque d'expert d'appoint en toxicologie-écotoxicologie au bénéfice de la MOB. IV.1.7. Lutte intégrée Non expérimentation des méthodes de lutte alternatives aux pesticides ; Peu d'agents formés en GIPD en cultures maraichères ; Non mise en oeuvre des méthodes alternatives en lutte contre les déprédateurs. IV.2. Stratégie d'intervention de lutte anti-vectorielle et de gestion des pesticides Aussi, pour renverser ces tendances négatives concernant les limites de la gestion rationnelle des pestes et des pesticides dans le cadre du projet pôle de croissance de Bagré (PPCB), le plan d'action proposé a pour but d'initier un processus, et d'appuyer la réponse nationale et locale Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 58 dans ce domaine. Il mettra l'accent sur les mesures préventives (Fourniture aux CSP d'une trousse de médicaments de première intervention en cas d'empoisonnement, l'équipement du CSPS en kit de dosage de cholinestérase avec une dotation en atropine et contrathion ainsi que les consommables de première nécessité et matériels adaptés, renforcement de capacités institutionnelles et techniques avec désignation et responsabilisation de chaque structure dans le domaine ou il est mandaté; mise en oeuvre des politiques et des réglementations en vigueur, formation des agents de la MOB et des producteurs, campagnes d'information, d'éducation et de sensibilisation axés sur la communication pour le changement de comportement; mise en place d'infrastructures de stockage et d'élimination des emballages, matériels appropriés, équipements de protection, etc.) et mesures curatives pouvant contribuer à l'amélioration du système actuel de gestion des pesticides (Formation du personnel de santé à la prévention et à la prise en charge des intoxications liées aux pesticides, la création d'un centre anti-poison, le renforcement des capacités des laboratoires etc.). La stratégie d'intervention est déclinée à travers des objectifs et des activités qui sont décrits ci-dessous. IV.2.1. Principes stratégiques L'intervention du PPCB dans le domaine de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides devrait porter sur les principes suivants: Principe de précaution et d'attention ; Renforcement de la collaboration inter institutionnelle ; Renforcement des capacités des acteurs de la gestion des pesticides ; Mise en oeuvre d'une étude d'impact environnemental pour la construction d'au moins trois (3) magasins de stockage des pesticides ; Transparence et traçabilité des produits utilisés ; Gestion viable des produits et approche de Santé Publique ; Coordination et coopération intersectorielle; Développement et renforcement des standards et normes techniques ; Information et gestion des données relatives à la gestion des pesticides ; Renforcement et mise en oeuvre effective du mécanisme de contrôle des pesticides entrants ; Rationalisation et renforcement des structures de surveillance et prévention des risques ; Suivi et évaluation - Contrôle de l'impact sanitaire et environnemental ; Ancrage de la lutte intégrée dans les systèmes de vulgarisation/information des producteurs. IV.2.2. Plan d'action : objectifs et mesures proposées L'intervention dans le cadre du PPCB doit porter sur les axes suivants: mesures d'information et sensibilisation sur les alternatives à la dépendance envers la lutte chimique (des paysans-producteurs et du public en général) pour stimuler l'adoption des pratiques de protection phytosanitaire plus adaptées; mesures de prévention, de réglementation et du contrôle des risques; renforcement des capacités en protection des végétaux ; Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 59 mesures d'internalisation des effets externes dans le fonctionnement des forces du marché; renforcement des capacités en prise en charge précoce des cas d'intoxications ; renforcement des capacités en analyse d'impact environnemental. IV.3. Plan monitoring - suivi ­ évaluation IV.3.1. Indicateurs de suivi Pour mesurer l'efficacité du Plan de Gestion des Pestes et Pesticides sur le niveau de réduction des affections et intoxications des personnes concernées, notamment la sécurité en milieu de traitement (sur le terrain), les actions préconisées devront faire l'objet d'un suivi/évaluation. Pour ce faire, il s'agira de définir des indicateurs de suivi qui sont des signaux pré-identifiés exprimant les changements dans certaines conditions ou résultats liés à des interventions spécifiques. Ce sont des paramètres dont l'utilisation fournit des informations quantitatives ou qualitatives sur les impacts et les bénéfices environnementaux et sociaux du PPCB. Les indicateurs de suivi aideront dans la mise en application des mesures d'atténuation, le suivi et l'évaluation de l'ensemble du projet en vue d'évaluer l'efficacité de ces activités. Les facteurs pertinents (indicateurs de suivi) d'une évaluation des risques/dangers sont : IV.3.1.1. Suivi « stratégique » par le Comité de Pilotage du Projet : Mise en place d'une Cellule Environnement et Social de Suivi Recrutement d'un Expert Environnement Degré d'implication des autres acteurs institutionnels et laboratoires dans le suivi IV. 3.1.2. Suivi « interne » ou de proximité par la Cellule Environnement et Social de la MOB : Le suivi de la Cellule portera sur les points suivants :. Santé et Environnement : Degré de toxicité des produits utilisés ; Quantité disponible des équipements de protection ; Niveau de connaissance des bonnes pratiques de gestion (pesticides, emballages vides, etc.) ; Niveau de sécurité et santé au travail pour les personnes manipulant et utilisant les produits ; % du personnel manipulateur ayant fait l'objet de bilan médical ; Niveau de concentration de résidus sur les non cibles ; Niveau d'impact sur les animaux domestiques, les organismes aquatiques et la faune ; Niveau de toxicité des substances décomposées ; Niveau de contamination des ressources en eau. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 60 Conditions de stockage / gestion des pesticides et des emballages vides % des installations d'entreposage disponibles et adéquates Niveau des risques associés au transport et à l'entreposage Quantité disponible des matériels appropriés de pulvérisation et d'imprégnation Niveau de maîtrise des procédés de pulvérisation et d'imprégnation Formation du personnel - Information/sensibilisation des populations Nombre de modules et de guides de formation élaborés ; Nombre de sessions de formation effectuées ; Nombre d'outils d'IEC élaborés ; Nombre d'agents formés par catégorie ; % de la population touchée par les campagnes de sensibilisation ; Niveau de connaissance des utilisateurs sur les produits et les risques associés ; Niveau de connaissance des commerçants/distributeurs sur les produits vendus. IV. 3.1.3. Suivi « externe », réalisé par les Services Techniques de l'Etat Ce suivi est réalisé par les services techniques de l'Etet, au prmier rang desquels on note la DPV, mais aussi la Direction Nationale de la Santé, la Direction générale de l'Environnement et la Direction Générale du Cadre de Vie, dans le cadre de leurs missions régaliennes. Ce suivi externe portera sur les mêmes indicateurs que ceux définis dans le paragraphe IV. 3.1.2 ci-dessus. IV.3.2. Arrangements institutionnelles de suivi de la mise en oeuvre IV.3.2.1. Acteurs impliqués dans la coordination et le suivi La mise en oeuvre de la stratégie de gestion des pestes et des pesticides est une préoccupation pour beaucoup d'intervenants et nécessite la participation d'une large gamme d'organisations nationales et internationales. Les activités de développement de l'agriculture irriguée, telles que le riz deux fois dans l'année dans le périmètre rizicole de Bagré, la construction de routes, peuvent aboutir à la création de gîtes (habitats) convenables pour les vecteurs et finalement à l'augmentation de l'incidence des maladies à transmission vectorielle. En outre, l'utilisation sans danger et appropriée des insecticides, y compris le contrôle de qualité et la gestion de la résistance, nécessite une collaboration intersectorielle. Plusieurs acteurs sont impliqués à individuellement ou en partenariat dans la mise en oeuvre des actions prévues. La gestion des pestes et des pesticides nécessite une collaboration franche et étroite entre les services du MAHRH à travers la DPV, du Ministère de la Santé (PNLP, LCM/PGV) avec d'autres secteurs tels que l'Environnement (BUNED, PROGEREF) et de l'élevage (DNSV), et les collectivités Territoriales, mais aussi les centres et les laboratoires de recherche comme le LNSP, l'IRSS et le LCONEA, le secteur privé impliqué et les ONG environnementales, pour développer des approches harmonisées qui traitent du développement dans un environnement sain. Il s'agira d'établir la communication et une étroite collaboration entre les institutions responsables de la santé, de l'environnement et de l'agriculture, pour assurer Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 61 l'appui nécessaire pour une bonne mise oeuvre des politiques et des stratégies. Pour permettre à la MOB de jouer pleinement son rôle, des bourses d'études seraient octroyés à trois personnes pour des formations spécialisées en PV, en évaluation environnementale et dans le domaine de la santé. IV.3.2.2. Structure de pilotage, de coordination, de suivi et de concertation multisectorielle Pour une meilleure coordination de la lutte anti-vectorielle et de la gestion des pesticides, une structure de pilotage, de coordination et de suivi et de concertation multisectorielle doit être mise en place pour guider le processus. Dans le cadre du PPCB, la MOB pourrait assurer le secrétariat de cette structure. Le Comité de Pilotage du Projet pourrait jouer ce rôle de structure de coordination de la mise en oeuvre du présent plan. Une attention particulière sera portée à l'implication et la responsabilisation de chaque structure concernée. Ainsi, la gestion des pesticides sera sous le contrôle de la DPV, et la lutte contre les vecteurs, notamment l'anophèle, sera l'apanage de la Direction Générale de la Santé (qui pourra au besoin s'appuyer sur les programmes comme le PNLP), en collaboration avec les laboratoires d'analyse et les structures de recherches que sont le LNSP, LCONEA, CNRFP, le CRSN, l'IRSS, le centre MURAZ. Des membres supplémentaires peuvent provenir d'autres Ministères (Santé, Environnement, ressources animales etc.) et des institutions de recherche (CNRST, UO). La structure de coordination pourrait avoir comme mission dans le cadre du PPCB : organiser un atelier de préparation d'une stratégie d'intervention dans le cadre du PPCB; approuver la composition des groupes devants intervenir sur le terrain ; convenir des personnes ou institutions qui effectueront les interventions dans le cadre de la GIPD; identifier les sites où sera menée l'évaluation environnemental pour l'implantation des magasins de stockage; mettre en oeuvre le plan d'action opérationnel proposé dans ce document; définir la charte des responsabilités dans la mise en oeuvre du plan d'action ; coordonner le suivi de la mise en oeuvre. A cet effet, des visites périodiques sur le terrain, de discussions avec tous les acteurs de mise en opération des actions de toutes les composantes du plan permettront de bien cerner l'évolution de la mise en oeuvre. Une évaluation à mi-parcours sera réalisée afin de maintenir les objectifs du plan d'action. Cette évaluation sera aussi organisée par la MOB pour apprécier l'efficacité des actions en rapport avec la recrudescence du paludisme. Le suivi externe de proximité sera effectué au niveau régional et local par la DRAHRH, la DRS, les Districts sanitaires, les CSPS et les structures de santé communautaires. La fréquence de l'utilisation des méthodes alternatives de lutte contre les pestes sera également évaluée. L'utilisation adéquate des pesticides par les structures d'imprégnations et autres usagers est aussi un aspect de cette évaluation. Les villages situés aux abords des rizières ou des points d'eaux pourraient faire l'objet d'essais de pulvérisation intra domiciliaire. Un consultant pourra être commis pour ce faire. En fin, un accent particulier devra être porté sur le suivi et l'évaluation des points suivants : le contrôle des groupes non ciblés pour savoir si les opérations de traitement contre les pestes et nuisibles ne nuisent pas à d'autres êtres vivants non ciblés dans cette lutte ; les enquêtes entomologiques pour contrôler la population vectorielle et l'efficacité des programmes Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 62 de traitement ; le suivi sanitaire des manipulateurs ; et le choix des pesticides sur la base des risques pour la santé et l'environnement. Dans le contrôle et le suivi environnemental des pesticides, la DPV et les agents compétents de la MOB (Cellule Environnement et Social) seront chargés du contrôle des distributeurs et des applicateurs afin de s'assurer que seuls les produits homologués sont mis en vente et utilisés. Il sera prévu la vérification des teneurs des composantes et résidus de pesticides et leurs adéquations aux normes notamment internationales. Au niveau national, le LNSP est la structure officiellement agréée par le Ministère de la Santé pour effectuer ces analyses. Bien que bénéficiant d'équipements de pointe, le LNSP devrait béneficier dans le cadre de ce projet, et pour lui permettre de jouer pleinnement son rôle, d'un renforcement de son personnel technique par des formations et des stages dans des structures de réference au niveau mondiale. Récemment, le LCONEA qui fait des analyses de résidus de pesticides dans les eaux et dans une moindre mesure dans les sols, a reçu une accréditation. Ces structures d'analyse devraient se faire appuyer par des laboratoires nationaux de recherches sur les pesticides (LCOSR, LPCE de l'UO), dans le domaine de la santé (CNRFP, Centre MURRAZ, CRSN) ou en toxicologie, écotoxicologie (IRSS), qui pourront confirmer certains aspects du contrôle de qualité (analyse des formulations de pesticides et analyse des résidus de pesticides). Les techniciens de laboratoires doivent être formés au besoin et les équipements minima nécessaires acquis pour les analyses. IV.3.2.3. Responsabilité du suivi environnemental Au niveau interne, la Cellule Environnement et Social de la MOB, aura la responsabilité du suivi environnemental de proximité dans les sites d'intervention du PPCB, Au niveau externe, la DPV, en rapport avec la Direction Générale de la Santé, la Direction Générale de l'Environnement et la Direction Générale du Cadre de Vie, aura la responsabilité su suivi environnemental externe dans les sites d'intervention du PPCB. Cela consistera à avoir non seulement des agents sur place, mais aussi à apporter toute l'expertise nécessaire à l'accomplissement de sa mission. Toujours dans le suivi externe, la PNLP (en collaboration avec les structure de recherche CNFRP, IRSS, Centre MURAZ, CRSN) aura la responsabilité du Suivi sanitaire externe dans les sites d'intervention du PPCB. Les collectivités locales et les Organisations de Productuers seront aussi impliqués dans le suivi ecxterne de proximité. Sous la coordination de l'Expert environnement de la MOB, il sera établi à cet effet des mécanismes de collaboration et d'échanges d'informations avec les services chargés de l'environnement et de la santé, notamment sur le terrain avec les services de la DPV, la PNLP, les services déconcentrés (DRS, ...), les ONG, les communautés, associations et groupements agricoles et autres intervenants impliqués. Le suivi sera périodique en fonction des niveaux et les données, notamment l'évolution des indicateurs seront intégrées aux rapports à fournir pour le projet. Une évaluation sera prévue à la deuxième année et une autre à la fin du Projet. Les évaluations seront supervisées par l'Expert Environnement de la Cellule Environnement et Sociale de la MOB, avec l'appui des consultants nationaux ou internationaux. Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 63 Tableau XIV : Tableau récapitulatif du Plan de suivi Indicateurs et éléments à Responsables du Composante Eléments de suivi Périodicité collecter suivi MOB/Cellule Etat de Paramètres physico-chimique et environnement pollution/contamination bactériologique des plans d'eau et sociale Eaux Tous les LNSP des eaux de surfaces et (pH, DBO, DCO, métaux quatre mois LCONEA des ressources lourds, germes, résidus de LNAE souterraines (puits) pesticides, etc.) LCOSR LPCE MOB/Cellule environnement Sols Etat de pollution des site Typologie et quantité des rejets Tous les et sociale de stockage des pesticides (solides et liquides) quatre mois BUNASOLS LPCE INERA MOB/Cellule Évolution de la faune et Présence de résidus toxiques environnement au niveau des plantes et des Tous les trios Végétation et de la microfaune ; et et sociale cultures mois faune l'état de la flore de la DPV Niveaux de destruction des INERA biodiversité animale et non cibles (animaux, faune végétale IRSS aquatiques et végétation) Types et qualité des pesticides utilisés Nombre de moustiquaires MOB/Cellule fournis dans la lutte contre environnement le paludisme et sociale Nombre de cas de paludisme LNSP sur les sites d'intervention IRSS Nombre DRS Environnement d'accident/intoxication Hygiène et santé Une fois par MEDD humain Gestion des déchets (résidus mois LCONEA Pollution et nuisances Protection et Sécurité de pesticides et emballages INERA vides) Collectivités lors des opérations Respect du port des locales équipements de protection Respect des mesures de stockage et d'utilisation des pesticides Nombre de producteurs sensibilisés sur l'utilisation des pesticides Niveau du suivi effectué par les agents de la DPV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 64 IV.3.5.4. Protocoles d'accords : Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de suivi, nous proposonsla signature des protocoles cadres d'accord suivants entre la MOB et les structures ci-dessous désignées. DPV : Protection des cultures Lutte phytosanitaire Application des pesticides Suivi sanitaire et environnemental Décontamination des emballages vides BUNED, LNSP, LCONEA, Suivi environnemental LCOSR : DPV, LNSP, LCONEA, Analyse des résidus de pesticides dans différents LCOSR, LPCE : matrices IRSS, CNRFP, CRSN, Suivi de l'anophèle INERA : IRSS : Suivi sanitaire des applicateurs Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 65 IV.4. Proposition de coût des actions à mener Tableau XV : Coût des actions à mener 1/4 Activités, travaux à réaliser Unité Coût Unité Nombre Total (F CFA) Responsable des travaux Analyse de l'état initial de l'environnement du Forfait 20 000 000 CP, MOB, LNSP, LCONEA, site : analyse des eaux, sols et aliments au niveau LNAE des forages, barrages, fleuve et champs Etude d'impact environnemental et social pour la 20 000 000 Personne/jour 1 Expert ­ 20 000 000 Expert ­ Consultant/ MOB construction et l'équipement de magasins de Consultant Stockage de pesticides Construction des magasins de stockage de 53 000 000 Magasin 3 159 000 000 MOB pestcides Surveillance et suivi environnemental des 1 000 000 Campagne/an 3 3 000 000 CP, MOB, LNSP, LCONEA, pesticides : analyse de residus de pesticides (20 LCOSR échantillons/campagne) Surveillance et suivi environnemental des 300 000 Campagne/an 3 900 000 MOB pesticides : Logistique Equipement de protection individuel pour les Forfait 8 000 000 MOB producteurs Suivi de l'évolution du couvert végétal et de la Forfait - - 5 000 000 MOB-Expert suivi évaluation faune environnemental Amenagement de 500 ha de berges 400 000 ha 500 200 000 000 MECV/MOB Appui à l'application de la législation Forfait - - 3 000 000 MOB/DPV phytosanitaire : Diffusion des textes réglementaires et de la liste des produits homologués, renforcement des services du contrôle des fraudes Sous-total 1 418 900 000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 66 Tableau XV : Coût des actions à mener 2/4 Activités, travaux à réaliser Unité Coût Unité Nombre Total (F CFA) Responsable des travaux Formation d'un ingénieur en PV au Centre 3 000 000 Frais 3 9 000 000 Régional AGRHYMET de Niamey (3 ans) formation/an 150 000 Bourse/mois 36 5 400 000 DPV/MOB/AGRHYMET 300 000 Billet AR 3 900 000 Formation Post-universitaire : éco 250 000 Personne/mois 48 12 000 000 MOB/DPV/Structures de toxicologue, phytopharmacien, techniciens formations et de spécialisés en protection des végétaux, recherches/Laboratoires techniciens pour la gestion des pesticides, d'analyse techniciens pour la gestion des pestes, techniciens de laboratoire (12 bourses durant 4 mois) Stages, voyages d'études et séminaires Forfait - - 10 000 000 CP/MOB Formation d'agents en évaluation rapide (50 25 000 Personne/jour 350 8 750 000 Expert/CP/MOB agents durant 7 jours) Formation des brigades phytosanitaires (10 25 000 Personne/jour 70 1 750 000 MOB/DPV/DRAHRH du personnes pendant 1 semaine) Centre Est/Expert Champs écoles paysans en culture Forfait - - 20 000 000 MOB/Expert maraichères: Formation des formateurs, Matériels didactiques, Frais des formateurs CEP Formation des producteurs, Sensibilisation Forfait - - 20 000 000 MOB/Expert des populations Sous-total 2 87 800 000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 67 Tableau XV : Coût des actions à mener 3/4 Activités, travaux à réaliser Unité Coût Unité Nombre Total (F CFA) Responsable des travaux Réalisation des études : Recherche- Forfait Structure/an - 40 000 000 MOB/INERA pour le volet développement de méthodes alternatives de agricole lutte (Appui au structure de recherche) MOB/IRSS/CRSN/Centre Muraz pour le volet santé Mise en place d'une antenne PV à Bagré Forfait - - 50 000 000 CP/MOB/DPV Acquisition d'équipement de base PV Forfait - - 50 000 000 CP/MOB/DPV Acquisition de 4 Véhicules de 40 000 000 Véhicule 4 160 000 000 CP/DPV/MOB Matériel roulant prospection (4x4) Ambulance équipée de 55 000 000 Ambulance 3 165 000 000 CP/CSPS matériel de premier secours 8 Motos de 1 200 000 Motos 8 9 600 000 CP/MOB/DPV Antenne prospection Bagré Acquisition de Ordinateurs de bureau 1 200 000 Pièce 15 18 000 000 CP/MOB/DPV matériel Bagré/DPV Bitou informatique et Onduleur 300 000 Pièce 15 4 500 000 CP/MOB/DPV audio-visuel Bagré/DPV Bitou Ordinateur portable 1 500 000 Pièce 8 12 000 000 MOB/DPV Antenne Bagré Organisation et coordination de prospections Forfait - - 5 000 000 MOB/DPV/ DRAHRH du conjointes Centre Est Acquisition d'équipement technique : GPS, Forfait - - 5 000 000 MOB/DPV/ DRAHRH du Jumelles, Petit matériels de Laboratoire, Centre Est Acquisition d'équipements de protection, Kits suivi ­ santé Sous-total 3 519 100 000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 68 Tableau XV : Coût des actions à mener 4/4 Activités, travaux à réaliser Unité Coût Unité Nombre Total (F CFA) Responsable des travaux Formation en LIV, Formation en détection 25 000 Personne/jours 70 1 750 000 MOB/DRS Centre Est des gîtes larvaires (durant 7 jours) 10 300 000 Personne/jours 7 2 100 000 Expert personnes Traitements intradomiciliaires (1000 30 000 Habitats 1000 30 000 000 DRS Centre Est Habitants) Formation des agents de santé en prevention 25 000 Personne/jours 30 750 000 MOB/Expert/CSPS/DRS et prise en charge des intoxications aux 300 000 Personne/jours 3 900 000 Expert pesticides utilisés dans la zone de la MOB Séminaire de mise à niveau des connaissances 25 000 Personne/jours 30 750 000 MOB/Expert/CSPS/DRS des agents de santé en prévention et prise en 300 000 Personne/jours 3 900 000 Expert charge des cas de paludisme Sous-total 4 37 150 000 Total .................................................................. 1 062 950 000 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 69 IV.5. Actions à mener dans le cadre de la gestion des pestes et pesticides Tableau XVI : cadre logique des actions à mener dans le cadre du PGPP Indicateurs objectivement Objectif Activité Résultats attendus Responsables vérifiable Renforcer le cadre Mise en oeuvre du PGPP PGPP est mis en oeuvre Rapport de session des MOB-CES/Ministères institutionnel de gestion Mise en place d'un comité Un comité local de gestion des différents comités concernés des pestes et pesticides local de gestion des pests et des pests et des pesticides est mis pesticides en place Mise en place d'un cadre de Un cadre de concertation est Composition du cadre de MOB/CP/ concertation (Agriculture, Santé, mis en place et est fonctionnel concertation et rapport de Environnement, ONG, session groupements et association de paysans, groupements et association de femmes et de jeunes etc.) Renforcer les capacités des Etablissement et Une antenne DPV est établie à Présence des équipements DPV/MOB acteurs et des Equipement de l'antenne la DPV Bagré et est fonctionnelle Fonctionnalité en réseau communautés dans la Bagré Informatisation et mise en L'antenne DPV Bagré est gestion des pestes et des réseau avec connection internet à informatisée avec une pesticides haut débit. connection haut débit La DPV Bitou est renforcée en équipement Acquisition du matériel Le matériel d'échantillonnage Présence du matériel MOB/DPV d'échantillonnage pour la MOB est acquis Appui aux structures de De nouveaux programmes de Des contrats existent entre la MOB/Structures de recherche recherche sur l'alternative à la MOB et les structures de recherches lutte chimique et aux effets des recherche Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 70 pesticides sur la santé et l'environnement sont développés Formation de l'ensemble des opérateurs de la filière de 1500 producteurs, 10 agents Nombre d'acteurs formés MOB/DPV gestion des pesticides, sont annuellement formés ou particulièrement le personnel du recycles niveau opérationnel et les producteurs agricoles Dotation des agents chargés du contrôle en matériel Les agents chargés du contrôle individuel de protection et sont dotés en matériel Nombre de matériel de MOB / DPV équipements d'identification individuel de protection et protection individuel et de (tenue, badges et cartes d'identification badges délivré professionnelles). Assurer le contrôle de la Inspection Pesticides importes et exporte Rapports de contrôle CP /DPV/ MOB qualité et de la conformité Contrôle et revue contrôles Rapport d'analyse des pesticides documentaire Echantillons prélevés Rapport de session Prélèvement échantillons et Deux sessions ordinaires du analyse cadre de concertation sont tenue à la MOB ­ Bagré Tenue d'une session ordinaire du cadre de concertation à la MOB Bagré Améliorer les systèmes Construction de magasins de Des magasins de stockage Nombre de magasins de MOB / DPV d'utilisation et de gestion stockage respectueux de respectueux de stockage construits des pesticides pour l'environnement (conformes aux l'environnement (conformes protéger l'environnement normes d'entreposage) dans la aux normes d'entreposage) et la santé des zone d'intervention de la MOB sont construits dans la zone manipulateurs et des d'intervention de la MOB populations MOB/DPV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 71 Mise en place d'un système de Un système de collecte des Quantité de contenants et collecte des contenants vides et contenants vides et autres emballages vides de pesticides autres emballages dans la zone emballages dans la zone collectés d'intervention de la MOB d'intervention de la MOB est mis en place DPV Elaboration des directives Des directives techniques (BP) Directives techniques (BP) de techniques (bonnes pratiques) de de gestions des pesticides sont gestion des pesticides gestion des pesticides élaborées disponibles MEDD/ MOB Aménagement des berges Les berges sont aménagées Barrières de protection des cours d'eau visibles MOB / CSPS/ DRS Etablissement d'un bilan Un bilan sanitaire périodique Bilan sanitaire disponible Centre Est sanitaire pour le personnel de du personnel de manipulation manipulation et de vente de et de vente de pesticides est pesticides établit Assurer le suivi sanitaire Acquisition de kits Kit Piche, Ache et accessoires - Nombre de kits acquis des producteurs et du Formation des agents de santé disponibles Applicateurs suivis -Nombre d'applicateurs MOB/IRSS personnel de gestion des Prélèvements et analyses sanguin contrôlés magasins de stockages et des points de vents Sensibiliser les populations Organisation de séances Des séances d'information des Nombre de séances organisées MOB / ONG/ sur les risques liés aux d'information des populations sur populations sur les dangers liés Associations et pesticides et impliquer les les dangers liés aux pesticides aux pesticides sont organisées groupements locaux/ communautés dans la mise en oeuvre des activités Elaboration et diffusion de Des supports de Supports de communications supports de communication sur la communication sur la disponibles prévention des intoxications liées prévention des intoxications aux pesticides liées aux pesticides sont élaborés et diffusés Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 72 Implication de l'ensemble des L'ensemble des parties Implication effective de parties prenantes dans la mise en prenantes sont impliquées dans l'ensemble des parties prenantes oeuvre des activités de la mise en oeuvre des activités dans les activités de sensibilisation de sensibilisation sensibilisation Assurer la lutte contre le Promotion des MII en ciblant Les ménages, et en particulier Nombre de MII distribués PNLP /DRS/CSPS/MOB paludisme de façon prioritaire les femmes les femmes enceintes et les enceintes et les enfants de moins enfants sont dotés de MII de cinq ans Assainissement du milieu Le milieu physique est assaini Etat du milieu physique Ménages Pulvérisations intra-domiciliaires Certains domiciles sont Nombre de domicile pulvérisé CSPS/MOB pulvérisés Formation sensibilisation sur le La population est formée et Rapport de formation et spot, PNLP/DRS Centre paludisme et les méthodes de lutte sensibilisée sur le paludisme et diffusion radio et télévisuelle Est/CSPS/MOB les méthodes de lutte Renforcer le système de Renforcement du personnel de Le personnel de la DPV est Nombre de personnel DPV/MOB surveillance la DPV en poste à Bitou renforcé compétant en poste transfrontalière des Mise en place d'un cadre de Un cadre de concertation Rapport rencontres de Gouvernorat/MOB déprédateurs de concertation régional (BF, Ghana, régional est mis en place concertation quarantaines Togo) Assurer le suivi et Renforcement du système de Le système de suivi et de Disponibilité des données en MOB/CES l'évaluation de la mise en suivi et de collecte des données en collecte des données en matière de gestion des pesticides oeuvre du plan de gestion matière de gestion des pesticides matière de gestion des utilisés dans la lutte anti des pestes et des pesticides utilisés dans la lutte anti-vectorielle pesticides utilisés dans la lutte vectorielle y compris le monitorage des anti-vectorielle y compris le intoxications liées aux pesticides. monitorage des intoxications Rapports sur l'efficacité des liées aux pesticides est renforcé traitements et de la résistance des pestes Effectuer le suivi de l'efficacité le suivi de l'efficacité des des traitements et de la résistance traitements et de la résistance Rapport de suivi évaluation MOB/CES Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 73 des pestes des pestes est effectué Suivi de la mise en oeuvre et la mise en oeuvre et l'évaluation MOB/Cellule évaluation du plan de gestion des du plan de gestion des environnementale et pesticides (efficacité des pesticides (efficacité des sociale traitements ; méthodes traitements ; méthodes alternatives ; contrôle de qualité alternatives ; contrôle de des pesticides ; impacts sanitaires qualité des pesticides ; impacts et environnementaux ; formation sanitaires et et de sensibilisation ; etc.) environnementaux ; formation et de sensibilisation ; etc.) est suivie Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 74 V- CONCLUSION L'Étude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides a été réalisé dans le cadre de la mise en oeuvre du projet « Pole de croissance de Bagré » sur financement de la Banque Mondiale. Ladite Etude en s'appuyant sur des entretiens avec les acteurs, des investigations in situ et sur les méthodes éprouvées et validées d'élaboration de Plan de Gestion des Pests et Pesticides a : dans un 1er temps précisé le cadre politique, institutionnel et juridique de la lutte antiparasitaire et de la gestion des pesticides et ensuite décrit minutieusement l'état initial dudit site tant sur le plan biophysique que socio-économique ; dans un second temps évalué les impacts éventuels possibles sur l'environnement physique, biologique et sur la santé ; dans un 3ème temps élaboré un Plan de Gestion des pestes et pesticides lequel plan propose des mesures de mitigations et évalue leurs coûts de mise en oeuvre. L'adhésion de tous les acteurs à la mise en oeuvre du PGPP est totale et a été obtenue lors des visites de terrain et de l'atelier de validation. Les populations ont encore en mémoire les conséquences tragiques des sécheresses récurrentes et souhaitent bénéficier des aménagements agricoles. Mais elles toutes, conscientes des dangers liés à la présence des pestes et pesticides dangereux qu'ils appellent du reste « poisons », souhaitent la mise en oeuvre d'un plan de gestion des pestes et pesticides avec en sus un accent sur la qualité des infrastructures. Par ailleurs elles insistent sur la nécessité de formation, d'information et de sensibilisation de tous les acteurs. Aussi recommandons-nous une gestion communautaire de ces aménagements hydro-agricoles. Enfin cette étude ne s'est pas effectuée sans difficultés. Il y avait peu d'informations sur les ennemis des cultures au niveau de la MOB et de DRAHRH du Centre Est. En dépit de ces difficultés, cette étude a permis d'opérer sur la base d'une méthodologie éprouvée pouvant être adaptée et utilisée pour l'implantation d'autres aménagements et ce à l'attention de tous les acteurs de l'environnement. La qualité de cette étude à elle seule n'est pas suffisante pour améliorer la santé des populations et préserver l'intégrité de l'environnement dans le cadre de cet aménagement et de sa mise en oeuvre. Elle n'est qu'un élément, une étape importante certes. La qualité des aménagements, la lutte intégrée contre les pestes et la gestion sécurisée des pesticides en sont d'autres. Aussi nous appuyons fortement les recommandations des différents acteurs qui se sont exprimés lors des enquêtes et de l'atelier de validation. Nous sommes heureux d'avoir apporté notre contribution à un tel travail de dimension nationale et remercions tous ceux qui nous ont aidés à le réaliser. ! 77 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides RECOMMANDATIONS Considérant la nécessité de promouvoir une agriculture durable dans le cadre du Pôle de croissance de Bagré, Conscient des graves effets des pesticides sur la santé et l'environnement; Conscient des risques élevés de recrudescence des déprédateurs des cultures en culture intensive, en monoculture, en culture continue, Vu les limites du personnel de santé dans la prise en charge des intoxications dues aux pesticides, Vu le très faible niveau de formation, de sensibilisation et d'information des producteurs sur les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) et sur l'utilisation sécurisée des pesticides Vu le faible niveau de connaissance des producteurs sur les ennemis des cultures ; Vu l'absence de spécialistes PV au niveau de la MOB, Vu que la valeur marchande des fruits et légumes intègre en plus de la quasi absence des résidus de pesticides, la qualité physique des produits et l'absence de tout parasite végétal ou animal ; Vu les difficultés d'approvisionnement en pesticides et en appareil de pulvérisation ; Vu l'absence d'indications claires de délai d'attente avant récolte (D.A.R.) sur les étiquettes ; Vu le faible niveau d'alphabétisation des producteurs en français et en langues nationales ; Constatant la nature des exploitations maraîchères du Burkina (sans réel pouvoir d'achat, petites parcelles) ; Considérant la vulnérabilité des petits producteurs ; Nous recommandons : 1. La mise à la disposition des producteurs de pesticides, d'appareils pulvérisateurs pour le traitement des cultures maraîchères par appel d'offre avec un cahier de charges et des spécifications techniques comportant : a) Une description des fournitures et charges relatives à l'exécution des marchés b) Des spécifications techniques relatives à la formulation des pesticides et aux appareils pulvérisateurs. 2. Un renforcement du contrôle des pesticides utilisés dans les périmètres irrigués en particulier ceux produisant les fruits et légumes. 3. Le renforcement des capacités techniques, le développement du « capacity building » notamment : La formation des agents de santé de toute la zone de concentration de la MOB dans la prise en charge des intoxications aux pesticides ; La création d'une antenne PV au niveau de la MOB et son équipement ; le recrutement et la formation de conseillers agricoles spécialisés en PV ; la formation et le recyclage des conseillers agricoles déjà sur le terrain ; l'alphabétisation des producteurs avec un accent particulier sur les productrices ; le développement au niveau des producteurs, du programme « stewardship » de formation des producteurs avec des documents traduits en langues nationales afin 78 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides d'apporter d'une part, un complément de formation technique en matière de lutte phytosanitaire, et d'autre part de communiquer sur le terrain aux agriculteurs les éléments essentiels sur l'utilisation des produits fournis et ce dans un esprit de lutte chimique raisonnée. Le développement et la mise en oeuvre d'un programme de communication pour le changement de comportement (3 C) à l'attention des populations rurales ; 4. Un renforcement de la collaboration inter et intra sectorielle par l'élaboration et la mise en oeuvre de protocoles cadres entre : MOB et PNLP pour la lutte intégrée contre l'anophèle ; MOB et INERA : études des déprédateurs et études d'efficacité des pesticides ; MOB et DPV : Lutte phytosanitaire, utilisation des pesticides, lutte contre les oiseaux et les criquets ; MOB et MEDD : Étude et aménagement des berges ; MOB et LNSP : Analyse des résidus de pesticides dans l'environnement : MOB et IRSS et/ou CNRFP pour la mise en place d'un dispositif de veille et de suivi de l'anophèle ; MOB et IRSS : suivi sanitaire des applicateurs de pesticides ; MOB et ONEA pour le suivi de la qualité bactériologique et chimique des eaux. 79 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides BIBLIOGRAPHIE ARFA. Utilisation des pesticides dans la région est du Burkina Faso : Rapport d'enquêtte auprès des producteurs cotonniers de dix villages de la province du Gourma. Rapport provisoire. Janvier 2004,28 pp. CILSS. Réglementation commune aux Etats membres du CILSS sur l'homologation des pesticides, Version révisée décembre, 1999, 27 pp. Domo Y. Etude épidémiologique des intoxications aux pesticides dans la province cotonnière du Mouhoun au Burkina Faso. Thèse pour le grade de Docteur en Pharmacie-université de Ouagadougou/Faculté des Sciences de la Santé/Section Pharmacie. 1996, 89 pp Footprint PPDB, 2011. http://sitem.herts.ac.uk/aeru/footprint/fr/index.htm consulté le 19/01/2011 Fournier E. & Bonderef J. les produits antiparasitaires à usage agricole. conditions d'utilisation et toxicologie. tec. et doc. lavoisier, paris 1983, 334 pp. Gustafson D.I., 1989. Hazards assessment; Groundwater ubiquity score: a simple method for assessing pesticide leachability. Environmental toxicology and chemistry, 8:339 Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 1 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur le Cotonnier au Sahel, 2010, 29p. Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 2 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur les céréales sèches et les légumineuses à graines au Sahel, 2010,63p Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 3 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur le Riz et la Canne à sucre au Sahel, 2010,56p Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 4 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur les arbres fruitiers et le bananier au Sahel, 2010,37p Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 5 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur les cultures maraichères au Sahel, 2010,40p Institut du Sahel - Comité Sahélien des Pesticides - Volume 6 : Protocoles spécifiques pour l'évaluation de l'efficacité biologique des pesticides sur les ravageurs transversaux au Sahel, 2010,55p La lutte intégrée contre les ennemis des cultures : guide pratique de défense des cultures pour la Mauritanie, DEA, GTZ, CNRADA, 2000 Lendres P. Pratiques paysannes et utilisation des intrants en culture cotonnière au Burkina Faso. Mémoire de fin d'études, présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur en agronomie tropicale su CNEARC Montpellier, 1992, 82pp. MAHRH, PAFASP. Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides. Rapport Final, 2006, 54pp MAHRH, PAPSA. Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides. Rapport Final, 2009, 82pp MAHRH, Région du Centre-Est, DRAHRH, DPAHRH du Boulgou. Bilan phytosanitaire de la région du Centre Est, campagne agricole 2006-2007, 16 p MAHRH, Région du Centre-Est, DRAHRH, DPAHRH du Boulgou. Bilan phytosanitaire de la région du Centre Est, campagne agricole 2007-2008, 16 p MAHRH, Région du Centre-Est, DRAHRH, DPAHRH du Boulgou. Bilan phytosanitaire de la région du Centre Est, campagne agricole 2008-2009, 16 p MAHRH, Région du Centre-Est, DRAHRH, DPAHRH du Boulgou. Bilan phytosanitaire de la région du Centre Est, campagne agricole 2009-2010, 12p MAHRH, SG, PAFASP, Bureau Géographique du Burkina. Plan de gestion des pests et pesticides, 80 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Rapport final, Janvier 2006, 54 p MARA, MESSRS, Projet canado-burkinabè de Protection des Végétaux-agriculture Canada ACDI 960 / 10325 Guide de gestion phytosanitaire des cultures du Burkina Faso, 1ère Édition, Février 1995, 110 p Maitrise d'ouvrage de Bagré. Cahier des charges spécifique sur l'occupation et l'exploitation de type familial des plaines aménagées de Bagré, 22p. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2009. Organigramme de la MOB, 20 p. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2009. Projet de statut du personnel de la maitrise d'ouvrage de Bagré, 18 p. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2010. Cahier général des charges pour l'aménagement et l'exploitation des terres de type entrepreneuriat agricole, 9 p. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2008. 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Plan intégré de développement et de gestion de la zone du projet Bagré (horizon 2010) - Rapport final - volume 4 : annexes (1). Sahelconsult, 24 p. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2001. Plan intégré de développement et de gestion de la zone du projet Bagré (horizon 2010) - Rapport final - volume 4 : annexes (2). Sahelconsult, 51 p. Ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques, 2010. Projet de cahier spécifique des charges pour l'aménagement et l'exploitation des terres de type entrepreneuriat agricole sur la plaine de Bagré, 14 p. Ministère de l'environnement et du cadre de vie, 2007. Projet de gestion durable des ressources forestières dans les régions Sud-ouest, Centre-est et Est (PROGEREF) - Plan d'actions pour la protection des berges des lacs de Bagré et de kompienga, 48p. Ministère de l'environnement et de l'eau. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2001. Plan intégré de développement et de gestion de la zone du projet Bagré (horizon 2010) - Rapport final - volume 1: résumé et conclusions. Sahelconsult, 34 p. Ministère de l'environnement et de l'eau. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2001. Plan intégré de développement et de gestion de la zone du projet Bagré (horizon 2010) - Rapport final - volume 2 : analyse de la situation actuelle et diagnostic. Sahelconsult, 127 p. Ministère de l'environnement et de l'eau. Maitrise d'ouvrage de Bagré, 2001. Plan intégré de développement et de gestion de la zone du projet Bagré - Rapport final - volume 3 : plan intégré. Sahelconsult, 113 p. Ministère des mines, des carrières et de l'énergie. Direction générale de l'énergie, 2008. Étude de faisabilité intégrée relative a la valorisation de la biomasse dans les vallées du Sourou et Bagré en vue de la production d'éthanol et d'électricité. BEGE bureau d'étude des géosciences, des énergies et de 81 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides l'environnement, 183 p. Ministère de la santé DMP. Etude de l'impact du barrage de Bagré et de ses aménagements sur l'état de santé des populations Rapport septembre 1998, MOB BAD , 275 p Ministère de la Santé, SG, Région du Centre ­Est, DRS du Centre Est, district Sanitaire de Tenkodogo. Plan d'action 2011, Février 2010, 104 p sans les annexes. OUEDRAOGO I. Rapport de mission de diagnostique de contraintes parasitaires sur le périmètre rizicole de Bagré , 15 au 17 octobre 2009, 3p. Programme National de Gestion des Terroirs 2, 2005. Aménagements forestiers, piscicoles et fauniques : référentiel technique et financier. Ramade F. Precis d'écotoxicologie. Ed. Masson. 1992, 300 pp SIMARD F, DABIRE R., BALDET T. Les vecteurs du paludisme. La dynamique de la transmission.La lutte antivectorielle. Master international en Entomologie médicale et vétérinaire MIE Promo III. Module UE5 les vecteurs du paludisme, 2008-2009, 46 pp. Toé A.M., Domo Y., Hema.S.A.O ; Guissou I.P. Épidémiologie des intoxications aux pesticides et activité cholinestérasique sérique chez les producteurs de coton de la zone cotonnière de la Boucle du Mouhoun .Etudes et Recherches Sahéliennes numéro 4-5 Janvier-Décembre 2000, p 39-48. Numéro spécial. Les pesticides au Sahel. Utilisation, Impact et Alternatives. Toé A.M., Guissou I.P., Héma O.S. Contribution à la Toxicologie AgroIndustrielle au Burkina Faso. Étude des intoxications d'agriculteurs par des pesticides en zone cotonnière du Mouhoun. Résultats, analyse et propositions de prise en charge du problème. Revue de médecine de travail,tome XXIX,numéro unique, 2002, p59-64. Toé A.M., M.L. Kinane, S. Kone, E. Sanfo-Boyarm. Le non respect des bonnes pratiques agricoles dans l'utilisation de l'endosulfan comme insecticide en culture cotonnière au Burkina Faso : quelques conséquences pour la santé humaine et l'environnement. Revue Africaine de Santé et de Productions Animales, 2004, vol. 2, N°3-4, 275-280p Traore K., Toé A.M. Capitalisation des initiatives sur les Bonnes Pratiques Agricoles au Burkina Faso. Publications MAHRH, Ouagadougou, Avril 2008, 99 pages Van Der Valk H., Diarra A. Pesticide use and management in the African Sahel-An overview. Etudes et Recherches Sahéliennes numéro 4-5 Janvier-Décembre 2000, p13-27. Numéro spécial. Les pesticides au Sahel. Utilisation, Impact et Alternatives. 82 Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexes I Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 1 : Termes de référence Projet Pôle de Croissance de Bagré (Bagre Pole) : TDR Etude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION 1.1- Contexte La plaine hydro agricole de Bagré concerne la moyenne vallée du Nakanbé sur près de 90 km de long. La plaine est située essentiellement dans la Région du Centre-Est et en partie dans la Région du Centre-Sud entre les parallèles 11°12' et 11°53' de latitude Nord et les méridiens 0°14' et 0°50 de longitude Ouest. Le projet Bagré, initié dans les années 1970, comprenait à l'origine un volet électrique et un volet agricole. Un barrage à but multiple d'une capacité de 1,7 milliard de m3 a été construit. Dans le cadre du volet électrique, une centrale hydroélectrique d'une puissance nominale de 16 MW a été réalisée. Sur le plan agricole, une superficie de 3 380 ha est actuellement aménagée et exploitée en mode paysannat. L'objectif global du Projet Bagré est l'intensification, la sécurisation et l'accroissement de la production agro-sylvo-pastorale, halieutique et touristique par la valorisation durable des ressources naturelles pour un développement socio-économique de la zone du Projet et à l'échelle nationale. La plaine de Bagré dispose d'un potentiel de terres aménageables de 50 000 ha dont 7 400 ha irrigables par gravité. Le fait qu'il s'agisse d'une production moins sujette aux aléas climatiques confère à ce potentiel une importance toute particulière. La plaine hydro-agricole de Bagré présente des atouts indéniables pour l'exploitation de type agro-business des parcelles dont principalement : le système gravitaire d'exploitation de l'eau d'irrigation avec la possibilité d'irriguer sans difficulté 7 400 ha, ce qui réduit considérablement les coûts de production ; La possibilité d'un accès à la terre avec le classement de Bagré comme Zone d'utilité Publique ; et la possibilité d'une sécurité foncière avec l'adoption en juin 2009 de la nouvelle loi sur le foncier rural ; II Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides la fertilité des terres de la zone de Bagré par rapport à certaines régions du pays. Environ 80 à 90% des sols ont une profondeur utile de plus de 80 cm, ce qui les rend aptes à la riziculture, aux cultures maraîchères et à l'arboriculture fruitière ; L'accès et la proximité d'importants marchés domestiques et régionaux (Ouagadougou, Ghana, Togo et Niger) ; la présence d'une importante centrale hydroélectrique facilitant l'accès des investisseurs à l'énergie ; l'existence d'importantes infrastructures sociales dont plusieurs établissements scolaires, secondaires et des centres de santé ; l'existence d'importantes infrastructures économiques, tels des magasins de stockages de produits et/ou de matériels, les infrastructures routières; la présence d'importantes infrastructures hôtelières et touristiques dont le Centre Eco- touristique ; La possibilité de conduire plusieurs activités au delà de l'irrigation comme la pisciculture, la production d'aliments de bétails avec des projets pilotes et des investissements déjà inexistants gérés par la MOB (une usine de production d'aliments de bétail et une chaine piscicole); la présence de tous les opérateurs de téléphonie mobile et fixe présents sur le territoire national; le bon état des infrastructures routières permettant l'accès en toute période à la plaine. La mise en oeuvre du projet est assurée par la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré (MOB), créée le 25 juin 1986 par Kiti n° 86-240/CNR/PRES/EAU avec le statut juridique d'Etablissement Public à caractère Administratif (EPA). Depuis 1993, date d'achèvement des travaux du volet électrique, les principales attributions de la MOB se sont recentrées sur le volet agricole à travers la mise en valeur du potentiel de terres aménageables en aval/amont du barrage de Bagré. Ainsi, le 15 février 1995 le Gouvernement, par décret n° 95-098/PRES/MEFP/Eau, a recentré les missions de la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré (MOB) sur la mise en oeuvre du volet agricole. La MOB s'est vue confier les attributions suivantes : le suivi de la recherche, de la mobilisation, de la mise en place et de la gestion des financements ; le suivi de l'exécution des ouvrages ; la participation à toutes les actions de recherche et de mise en valeur liée à l'exécution du projet d'aménagement hydro agricole de Bagré ; la coordination de toutes les actions à mener au niveau de la zone du projet et la conduite de toutes les opérations nécessaires à la bonne exécution des infrastructures hydro-agricoles et de leur mise à la disposition des utilisateurs et des exploitants. III Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides La Maîtrise d'Ouvrage de Bagré est chargée de prendre toutes les mesures nécessaires à la gestion efficace des fonds de terre de la zone définie par décret présidentiel n° 98/476/PRES/PM/MEE/MEF du 02 décembre 1998 dans le cadre de la mise en oeuvre et de la mise en valeur des aménagements à but agricole, pastoral, forestier, faunique, hydraulique, piscicole, agro-industriel et d'habitation, conformément aux lois et règlements en vigueur. En dépit de ces initiatives, le potentiel de Bagré est sous exploité. C'est pourquoi, en relation avec la Stratégie de Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD), le Gouvernement a décidé d'allouer une part substantielle des superficies supplémentaires aménageables à des opérateurs privés capables d'opérer des investissements importants et de dégager des résultats économiques et financiers probants. Déjà, 1.500 hectares ont été récemment aménagés pour être attribués à des fermiers modernes. L'assolement sur le périmètre gravitaire est actuellement dominé par la double culture du riz sur des lots de 1 ha comme défini dans le cahier des charges de l'aménagement. L'élevage extensif est pratiqué sur les zones pastorales. L'installation d'exploitants privés est prévue à grande échelle (1 500 ha en cours d'attribution, 1 130 ha à construire par le Programme d'Appui aux Filières Agro- Sylvo-Pastorales (PAFASP). Il reste environ 3 000 ha de périmètre gravitaire à financer. Les possibilités d'aménagement de périmètres par pompage couvrent plus de 20 000 ha, dont près de la moitié autour de la retenue du barrage et le reste en aval le long du Nakanbé ou à partir des canaux principaux. Les perspectives de développement sont basées sur une palette d'activités diversifiées, incluant la pisciculture et le tourisme en plus de l'agriculture et de l'élevage, dans le cadre d'un assouplissement des assolements pour les ouvrir au marché et les adapter aux exigences des différentes spéculations et aux contraintes de gestion de l'eau. Les principales filières porteuses identifiées dans les études existantes sont : l'élevage (bovins, ovins, caprins, volailles, lait et poulets de chair) ; Le ranching (aulacodes, autruches, etc.) ; les cultures fourragères associées ; la pisciculture en bassin et dans le lac (poissons, grenouilles, crevettes, moules, etc.) ; les céréales (riz et maïs) ; les légumineuses (arachide et niébé) et les cultures maraichères (bananes, papayes, pomme de terre, etc.). De nombreuses cultures de diversification sont également possibles, notamment en arboriculture fruitière (manguiers, goyavier, anacardier. etc.). Le développement de cultures industrielles oléagineuses notamment (sésame, tournesol, etc.) pourrait être possible s'il est accompagné par des investissements dans la transformation. Plus de 50% de la production de paddy est transformée hors de Bagré, notamment à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso où les capacités d'usinage installées restent sous exploitées par manque de matière première. IV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 1.2- Justification Le développement de pôles de croissance s'inscrit dans le cadre du partenariat dynamique que développent le Burkina Faso et la Banque Mondiale, résumé dans la Stratégie d'Assistance Pays (2010-2012). Sa mise en oeuvre sera expérimentée dans le cadre du Projet Pôle de Croissance de Bagré en cours de préparation. Un pôle de croissance agricole est entendu comme un espace géographique et économique dont l'étendue correspond à la zone d'influence des aménagements hydrauliques mis en valeur. Dans ce contexte, le site pilote de Bagré peut être défini géographiquement comme la zone d'influence du barrage en matière de développement économique (agriculture, élevage, pêche, énergie, tourisme, etc.). Le projet ciblera particulièrement la zone de concentration de la MOB (50 000 ha). Cependant, certaines activités pourraient être étendues à la zone diffuse, couvrant 450 000 ha. La Commune Rurale de Bagré serait l'épicentre du pôle de Bagré. Le pôle se structure autour : d'un ou plusieurs bassins de production comprenant les ressources naturelles (foncier sécurisé et eau agricole facilement mobilisable, bien utilisée et bien gérée), qui permettent de développer des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques liées à des marchés de valeur réels/potentiels, des infrastructures de transport permettant la liaison en toute saison des bassins de production aux zones de regroupement et d'expédition des productions et même, aux zones d'utilisation/consommation des produits, des infrastructures de fourniture d'énergie adaptée aux besoins des acteurs, des infrastructures et équipements notamment de stockage, de transformation, de commercialisation et de communication et, des services financiers et non financiers nécessaires au développement durable des chaînes de valeur. Dans la perspective de mise en place des pôles de croissance, ces éléments devront être articulés entre eux et concentrés sur un territoire suffisamment réduit de sorte que leur proximité physique facilite l'émergence d'un climat de confiance entre les acteurs qui les délivrent. Ce climat de confiance permettra de déclencher un processus d'apprentissage collectif de la construction et/ou de l'amplification des interrelations et interactions techniques, socio-économiques entre les différents acteurs d'un pôle. Ce processus devra entraîner, entre autres, une mutualisation de certaines fonctions et de certains coûts, la mise en place des bonnes pratiques de construction et de gestion de la compétitivité des produits et résulter en un développement durable des chaînes de valeur ciblées. C'est dans ce contexte que les présents termes de référence ont été élaborés en vue de recruter un consultant chargé d'élaborer le cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides. V Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides II. OBJECTIFS L'objectif général de l'étude est de prévenir ou d'atténuer les effets des pestes et pesticides sur l'environnement humain et de proposer un cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides. Il s'agit plus spécifiquement : d'identifier l'ensemble des risques potentiels sur le plan environnemental au regard des interventions envisagées dans le cadre du Projet et relatifs à l'usage des pesticides ; de proposer un plan cadre de gestion des pestes et pesticides ; de définir les dispositions institutionnelles de suivi et de surveillance à prendre avant, pendant et après la mise en oeuvre du Projet et la réalisation des activités pour supprimer ou atténuer les impacts environnementaux. III. RESULTATS ATTENDUS Les principaux résultats attendus de l'étude sont : o l'environnement initial de la zone d'utilité publique du Projet est pré-caractérisé. Cette caractérisation doit comporter les informations de base sur la lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides ; o le cadre légal et réglementaire de lutte anti parasitaire est analysé au regard de la législation nationale et des normes de la Banque mondiale ; o le Plan de gestion des pestes et des pesticides est actualisé, adapté à la zone d'action du Projet et les mesures d'atténuation correspondantes sont identifiées et budgétisées ; o une stratégie de lutte contre les Anophèles est définie et budgétisée ; o les besoins de renforcement des capacités sont détaillés et chiffrés (coûts). IV TACHES DU CONSULTANT Le consultant devrait : actualiser le plan de gestion des pestes et pesticides développé lors de l'élaboration du PAFASP, du PAPSA et d'autres projets et programmes de développement ; identifier les mesures d'atténuation à mettre en oeuvre au regard de la législation nationale et des directives du Comité Sahélien sur l'usage des pesticides ; développer une stratégie de lutte intégrée contre les principales pestes agricoles, développer une stratégie de lutte intégrée (peste biologique, gestion de l'eau dans les périmètres, etc.) contre les anophèles et autres moustiques ; élaborer un plan de formation pour les cadres qui seront responsables de l'exécution de ces stratégies. VI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Pour cela, le consultant devra inclure dans sa démarche une analyse de la situation existante des ravageurs et des maladies dans l'agriculture irriguée, dans l'agriculture de décrue et dans la santé publique (moustiques, principalement des espèces de l'anophèle), l'utilisation des pesticides contre ces pestes. Aussi, le consultant procèdera par une série d'entretiens avec des personnes ressources et fera une revue bibliographique. Les entretiens se feront avec les responsables techniques et administratifs. La revue bibliographique portera sur les cadres utilisés par les précédents projets financés par la Banque mondiale au Burkina, les ouvrages relatifs à la protection de l'environnement, les textes législatifs et réglementaires, les documents des projets et les rapports d'évaluation d'impact environnemental réalisés dans la même zone et pour des types d'activités similaires. L'évaluation concernera les différents systèmes de production retenus par le Projet. V. ORGANISATION DE L'ETUDE 5.1 Approche méthodologique Le Plan de Gestion des Pestes et des Pesticides (PGPP) prendra en compte les quatre principaux points suivants : les approches de gestion des nuisibles des cultures et des pesticides dans l'agriculture irriguée, de décrue et dans la santé publique (identification des principaux ravageurs) ; la gestion et l'usage des pesticides ; le cadre juridique et réglementaire et les capacités institutionnelles ; et, le suivi - évaluation. 5.2 Contenu et plan du rapport Le rapport du plan de gestion des pestes et pesticides sera, autant que possible, concis. Il se concentrera sur les résultats, les conclusions et les recommandations pour de futures actions, à la lumière des données rassemblées ou d'autres références utilisées au cours de l'étude. Les éventuels détails seront développés en annexe du rapport ou dans un volume séparé. Le consultant fournira un rapport provisoire au Comité de préparation du Projet sur support papier en 10 exemplaires et sur support numérique. Il devra intégrer par la suite, les commentaires et suggestions des parties prenantes. Le rapport du Plan de gestion des pestes et pesticides sera structuré comme suit : Liste des Acronymes; Sommaire ; Résumé analytique en français et en anglais ; VII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Brève description du projet et des sites potentiels incluant la méthodologie qui sera appliquée pour la préparation, l'approbation et l'exécution des microprojets; Cadre politique, administratif, et juridique en matière d'environnement et un aperçu des politiques applicables à la lutte antiparasitaires et à la gestion des pesticides; Dispositions institutionnelles pour la mise en oeuvre et le suivi du plan, évaluation de la capacité institutionnelle, programme détaillé pour le renforcement des capacités, incluant un plan d'action et un budget de mise en oeuvre; Le cadre de suivi et évaluation participative avec des indicateurs types, simples et mesurables, un calendrier de suivi-évaluation et les parties responsables de la mise en oeuvre du ce plan ; Un budget de mise en oeuvre du plan de lutte antiparasitaire et de gestion des pesticides ; Annexes Une matrice type présentant les composantes du plan ; Références bibliographiques et tout autre document jugé important. 5.3 Durée et déroulement de l'étude L'étude sera conduite sous la supervision globale de la Maîtrise d'Ouvrage de Bagré (MOB) en relation avec le Ministère de l'Environnement et du Cadre de Vie et les structures nationales en charge des questions d'évaluation de l'impact des pestes et pesticides, les institutions de recherche et d'appui-conseil, les organisations de producteurs et les opérateurs privés concernés. La durée de l'étude est de 30 homme/jour (H/J). Le format et la méthodologie des études devront s'inscrire dans les lois et règlementations nationales et les orientations fixées par les politiques opérationnelles de la Banque mondiale. Le travail devra faire l'objet d'une restitution publique, puis donner lieu à un rapport détaillé, incluant l'analyse des risques, les mesures à mettre en oeuvre et leurs coûts à intégrer dans la future opération, ainsi que le cadre institutionnel de suivi des recommandations et de mises en oeuvre des mesures d'atténuation. 5.4 Atelier de validation Vu l'amplitude et toute l'importance de la prise en compte des questions de pestes et pesticides du Projet, un atelier de restitution et de validation du plan de gestion des pestes et pesticides (PGPP) qui réunira toutes les parties prenantes au Projet sera organisé. Le consultant animera cet atelier pendant une (01) journée comprise dans son contrat. Les frais d'organisation sont à la charge du Projet VI QUALIFICATION ET EXPERTISE REQUISE Le consultant recherché devra être un spécialiste du domaine, de niveau BAC+5 au moins, avec une expérience avérée d'au moins 10 ans dans la conduite d'études sur les pestes et pesticides. Il devra présenter des références dans l'élaboration de PGPP. Il devra également posséder une VIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides bonne maîtrise des procédures de la Banque mondiale en matière d'études sur les pestes et pesticides. En outre, le consultant devra disposer d'une connaissance des normes et réglementations sur les pestes et pesticides dans les pays de la sous-région. Une connaissance des risques liés à l'utilisation des pestes et pesticides dans les domaines clés d'intervention du Projet (grande et petite irrigation, intensification agricole, élevage, transformation agricole) est souhaitable. VII. RAPPORTS Une version provisoire du document cadre de gestion des pestes et pesticides devra être soumise au Comité de supervision pour appréciation avant transmission à la Banque Mondiale pour commentaires trois (03) semaines après le démarrage des travaux (i.e. signature du contrat). Le consultant aura une semaine pour réintégrer les commentaires et suggestions des lecteurs de la première mouture. La version finale devra être disponible au cours de la 5ème semaine après prise en compte effective des observations du Comité de supervision et de l'équipe ASPEN de la Banque Mondiale. Une fois le document revu et approuvé, le Consultant assistera, toujours dans les délais impartis, à la publication dans le pays et à InfoShop (plus sur le site Intranet) de la Banque Mondiale à Washington, DC, au moins 120 jours avant l'évaluation du Projet. Ceci est une condition d'évaluation du Projet. Le consultant fournira son rapport en français avec un résumé analytique en anglais (sous format électronique Word et avec des cartes, figures et photographies) à la CPS et à la Banque Mondiale pour évaluation. Il devra incorporer les commentaires et suggestions de toutes les parties prenantes dans le document final à diffuser au Burkina et à l'Infoshop de la Banque Mondiale. IX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 2 : Personnes rencontrées Personnes rencontrées à Ouagadougou Nom Prénom Structure Fonction SEGDA Zakarie DG MOB COULIBALY Mamadou Coordonnateur PULCPA OUEDRAOGO Maxime DP MOB KONE Bakary DGR/MOB OUEDRAOGO Amidou D DPV KIEMA Raki RSIP DPV KOROGHO Sana SP DPV OUATTARA Moussa CPQ DPV SOME Mariam CPQ DPV SIRIMA S. Bienvenu Directeur CNRFP COMBARY Patrice A. Coordonnateur PNLP KABORE Félicité DPP/MEBF SALO Raga Bruno BUNED Directeur des Inspections et des audits Environnementaux KY Jacqueline Chef de service études et projet SANON André Chef de service travaux et entretien des infrstructure des perimètres irrigués SEMDE Idrissa SP/CONED SORI Alassoun PAFASP ZONGO Pamoussa PAFASP LOMPO Françoi Directeur Adjoint chargé des programmes/INERA DJIBRILLA A.Issa Banque Mondiale/resident SAVADOGO Paul DG/Aménagement et Cadre de Vie MECV X Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Rencontre au niveau regional SAWADOGO Siméon Gouverneur Région du Centre Est TIENDREBEOGO Mahamadi Cordonateur régional GIPD du Centre Est DABRE Salif Responsible PV du Centre Est TANKOANO Daniel SEP DRRA Centre Est KABORE B Ambroise DPA GAMANE Jean Chef/SLMPGS OUATTARA Soma Chef DPV Bitou KOURAOGO G. Abdoulaye DPV Bitou ZIMBARE Pierre DPV Bitou BASSOROBOU Tigassé Anakouba DR Environnement SAVADOGO Amidou DRAHRH CE YAMEOGO Jules Chef de Service Amenagement et Production Agricole DRAHRH TRAORE Lanciné SEP DRAHRH TIENDREBEOGO Mahamadi Coordonateur GIPD Centre Est Rencontre de recadrage MOB Bagré SAWADOGO/ILBOUDO P. Evelyne CFSA_SAOP/DP SIDIBE Gaoussou Technicien Superieur D'agriculture_MOB ZINGUE Kanou Forestier_MOB/SETRH OUEDRAOGO Saïdou de Bangré Zootechnicien_MOB/SPAP KERE Yacouba Conseiller FJA_MOB/SAOP OUEDRAOGO Issaka Agronome_MOB/SPAP OUEDRAOGO Ali Agronome_MOB/SPAP OUEDRAOGO Jacques Forestier_MOB/SETRH DOLOMWEOGO Lassane CSPS Bagré perimeter SANAN Souliman CSPS Bagré V2 Rencontre services administratifs de Bagré MOULANE Sidiki 2iem adjoint au Maire de Bagré SANDWIDI Oumarou Prefet Bagré TRAORE Saïbou Commandant Brigade térritoriale de Bagré OUEDRAOGO Ousmane Chef detachement militaire de Bagré Union des producteurs de riz Bagré BAMBARA Yacouba Président Village 3, Rive gauche Bagré OUANDAOGO Zakaria Président Village 2 rive gauche, Bagré WELGO Boureima Président UNION Bagré WELGO Inoussa CVD Bagré TARNAGDA K. Mouhamed CVD Bagré XI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Pêcheurs Bagré Yamba Zagard Pècheur KERE Lamoussa Président Union des pècheurs de Bagré SOUDIRE Zakaria Mareyeur BAYIRI Idrissa Mareyeur YERBANGA Pascaline Transformatrice OUEDRAOGO Awa Transformatrice DIABO Alima Présidente union départementale des transformatrice de Bagré SEOM Salimata Transformatrice WOBA Martine Transformatrice KORBEOGO Moussa Chef d'antenne UTP Eleveurs Bagré DIALLO Alou N°1 DIAO Yacouba DIALLO Idrissa SONDE Assane DIALLO Alou N°2 DIALLO Sidiki DIALLO Makido SONDE Idrissa El Hadji DIANDE Issaka DIALLO Yamba Producteurs de banane (Groupement Sougri la Boumbou) Bagré ZIDOUENBA Xavier Secrétaire Groupement Sougri la boumbou NANA Hamado Tresorier groupement Sougri la Boumbou KANAZOE Issouf Membre groupement Sougri la Boumbou Décortiqueurs de Riz - Bagré SEGDA Saidou ZAT Agriculture Bagré BELEMSIGRI Bonaventure Comptable Unité Décorticage OCADES ZABSOURE Saidou Transformateur NIKIEMA Olivier Transformateur ZAKANE Mahamoudou Transformateur XII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 3 : Questionnaires QUESTIONNAIRE PRODUCTEURS « Etude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides » MOB Jan 2011 Date /__/__/-/__/__/-2011 N° fiche /__/__/ Type de culture : Cultures maraîchères I. Identification du producteur Village Nom du chef d'exploitation Age : Statut : Autochtone /__/ Migrant /__/ (ethnie) : Langue d'alphabétisation : Aucune /__/ Mooré /__/ Français /__/ Autre /__/ (préciser) II. Organisation du producteur Individuel /__/ Groupement /__/ Coopérative /__/ Professionnel /__/ Occasionnel /__/ III. Données structurelles Foncier Superficie totale exploitée : Superficie en culture maraichère : Les parcelles de culture maraichère sont-elles des terres fertiles ? Oui /__/ Non /__/ Irrigation Source d'eau pour l'irrigation : Méthode d'irrigation : Goutte à goutte /__/ Aspersion /__/ Autre : /__/ ............................................ Distance entre la parcelle et la source d'eau : Financement des intrants Fonds propres /__/ BRS /__/ Caisse populaire /__/ Autre /__/ : ............... Source d'approvisionnement en intrants Marché /__/ Boutique /__/ Commerçant ambulant /__/ Autre /__/ : ............... XVII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV. Traitements IV.1 Technique d'application et produits utilisés Type d'appareil utilisé Marque de l'appareil Volume de l'appareil Conventionnel ULV TBV IV.2 Caractéristiques des produits utilisés Formulation Etat physique Nom et concentration Date de Date de Dose/ha Quantité Quantité des substances actives fabrication péremption achetée utilisée XVIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV. Traitements IV.3 Conditions d'utilisation du produit Diluez-vous le produit ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, avec quoi : Effectuez-vous des mélanges de produits ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, quels produits mélangez-vous : Qui effectue les traitements : Qui prépare la bouillie avant le traitement : A quelles heures de la journée sont effectuées les traitements : La personne qui traite tient-elle compte des conditions météo ? Oui /__/ Non /__/ (direction et force du vent, ensoleillement, menaces de pluie...) L'appareil est il rincé après chaque traitement ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, par qui : Que fait le paysan des eaux de rinçage : Gants /__/ Bottes /__/ Masques /__/ Combinaison /__/ Quelles tenues portez-vous lors des traitements : Tenue ordinaire /__/ autre : /__/ .................................................................. Lavez-vous vos tenues après chaque traitement ? Oui /__/ Non /__/ Celui qui traite a t-il reçu une formation ? Oui /__/ Non /__/ Si oui par qui et contenu de la formation : Quelle est la surface totale traitée XIX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV.4 Déclenchement des traitements Qui prend la décision de traiter : Comment est déclenché le premier Suit la recommandation /__/ Le paysan observe sa /__/ Soit il reconnaît les ravageurs traitement parcelle avant de traiter : /__/ Soit il observe les dégâts Comment sont déclenchés les Suit les recommandations (tous Le paysan observe sa /__/ Si peu de dégâts, quelle est la fréquence traitements suivants : les ...... jours) /__/ parcelle : de traitement (tous les........jours) /__/ Si dégâts importants, quelle est la fréquence de traitement (tous les .....jours) Quand décidez-vous de ne plus traiter : IV.5 Nombre de traitements Le nombre de traitements est t-il le même pour toutes les parcelles ? Oui /__/ Non /__/ Le nombre de traitements est fonction de la date des semis ? Oui /__/ Non /__/ Le nombre de traitements est modifié s'il y a beaucoup de travail Oui /__/ Non /__/ ailleurs ? Si oui, comment : IV.6 Dose de traitement La dose est la même pour toutes les parcelles ? Oui /__/ Non /__/ La dose est elle fonction de la date des semis ? Oui /__/ Non /__/ La dose est elle fonction de l'état d'avancement de la culture ? Oui /__/ Non /__/ Si oui : Expliquez Comment dosez-vous vos produits, Quels instruments utilisez-vous à cet effet ? XX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV.7 Connaissances des recommandations Nombre de traitements : ............... Fréquence des traitements : ........... Dose de produit à l'ha : ................ Le produit a-t-il permis de meilleurs rendements ? Oui /__/ Non /__/ Le produit utilisé cette année est il efficace ? Oui /__/ Non /__/ Avez-vous eu beaucoup de dégâts sur vos parcelles ? Oui /__/ Non /__/ V. GESTION DES EMBALLAGES ET DES STOCKS V.1.Que faites-vous des emballages vides des 1. Destruction : 2. Conservation : 3. Abandon produits : /__/ en les brûlant /__/ pour stocker des produits alimentaires /__/ en les enterrant /__/ Pour stocker des produits pétroliers /__/ en les incinérant /__/ autre ........................ /__/ autre .................. V.2. Où stockez-vous vos pesticides : Si c'est au champ, préciser à Si c'est à domicile, préciser quel endroit du champ à quel endroit du domicile XXI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ VI. Connaissances des ennemis des cultures maraîchères Connaissez-vous les foreurs des fruits, des gousses des cultures maraichères ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous les lépidoptères phyllophages des cultures maraichères ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous les piqueurs suceurs (aleurodes, pucerons, ...) des cultures Oui /__/ Non /__/ maraichères ? Connaissez-vous d'autres ravageurs des cultures maraichères ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, citez-lesquels : VII. Récolte Combien de récoltes faites-vous en moyenne et à quel intervalle ? Quels sont les délais de carence que vous observez par rapport aux dates de récolte (en jours) ? XXII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ VIII. Effets sanitaires Avez-vous déjà eu un accident lors de l'utilisation de ces produits ? Oui /__/ Non /__/ Si oui : Date de l'accident : Donner la nature de l'accident : contact cutané /__/ inhalation /__/ ingestion /__/ projection oculaire /__/ Donner le nom du produit : Décrire les signes ressentis : Quelle a été votre réaction face à cette situation ? Après contact, que faites-vous d'habitude ? Que ressentez-vous pendant l'utilisation et/ou la manipulation des produits ? Que ressentez-vous après votre travail ? Dans les heures qui suivent : Dans les jours qui suivent : Quelles sont les modalités de prise en charge des soins en cas de Apport individuel /__/ Mutuelle/coopérative /__/ Autre /__/ maladie : XXIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides QUESTIONNAIRE PRODUCTEURS « Etude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides » MOB Jan 2011 Date /__/__/-/__/__/-2011 N° fiche /__/__/ Type de culture : Riz I. Identification du producteur Village Nom du chef d'exploitation Age : Statut : Autochtone /__/ Migrant /__/ (ethnie) : Langue d'alphabétisation : Aucune /__/ Mooré /__/ Français /__/ Autre /__/ (préciser) II. Organisation du producteur Individuel /__/ Groupement /__/ Coopérative /__/ Professionnel /__/ Occasionnel /__/ III. Données structurelles Foncier Superficie totale exploitée : Superficie en riz : Les parcelles de (type de culture) sont-elles des terres fertiles ? Oui /__/ Non /__/ Irrigation Source d'eau pour l'irrigation : Méthode d'irrigation : Goutte à goutte /__/ Aspersion /__/ Autre : /__/ .................................. Distance entre la parcelle et la source d'eau : Financement des intrants Fonds propres /__/ BRS /__/ Caisse populaire /__/ Autre /__/ : ............. Source d'approvisionnement en intrants Marché /__/ Boutique /__/ Commerçant ambulant /__/ Autre /__/ : ............ XXIV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV. Traitements IV.1 Technique d'application et produits utilisés Type d'appareil utilisé Marque de l'appareil Volume de l'appareil Conventionnel ULV TBV IV.2 Caractéristiques des produits utilisés Formulation Etat physique Nom et concentration Date de Date de Dose/ha Quantité Quantité des substances actives fabrication péremption achetée utilisée XXV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV. Traitements IV.3 Conditions d'utilisation du produit Diluez-vous le produit ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, avec quoi : Effectuez-vous des mélanges de produits ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, quels produits mélangez-vous : Qui effectue les traitements : Qui prépare la bouillie avant le traitement : A quelles heures de la journée sont effectuées les traitements : La personne qui traite tient-elle compte des conditions météo ? Oui /__/ Non /__/ (direction et force du vent, ensoleillement, menaces de pluie...) L'appareil est il rincé après chaque traitement ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, par qui : Que fait le paysan des eaux de rinçage : Gants /__/ Bottes /__/ Masques /__/ combinaison /__/ Quelles tenues portez-vous lors des traitements : Tenue ordinaire /__/ autre : /__/ .......................................................................... Lavez-vous vos tenues après chaque traitement ? Oui /__/ Non /__/ Celui qui traite a t-il reçu une formation ? Oui /__/ Non /__/ Si oui par qui et contenu de la formation : Quelle est la surface totale traitée XXVI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV.4 Déclenchement des traitements Qui prend la décision de traiter : Comment est déclenché le premier Suit la recommandation Le paysan observe sa /__/ Soit il reconnaît les ravageurs traitement /__/ parcelle avant de traiter : /__/ Soit il observe les dégâts Comment sont déclenchés les traitements Suit les recommandations Le paysan observe sa /__/ Si peu de dégâts, quelle est la suivants : (tous les ...... jours) /__/ parcelle : fréquence de traitement (tous les ........ jours) /__/ Si dégâts importants, quelle est la fréquence de traitement (tous les ..... jours) Quand décidez-vous de ne plus traiter : IV.5 Nombre de traitements Le nombre de traitements est t-il le même pour toutes les parcelles ? Oui /__/ Non /__/ Le nombre de traitements est fonction de la date des semis ? Oui /__/ Non /__/ Le nombre de traitements est modifié s'il y a beaucoup de travail ailleurs ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, comment : IV.6 Dose de traitement La dose est la même pour toutes les parcelles ? Oui /__/ Non /__/ La dose est elle fonction de la date des semis ? Oui /__/ Non /__/ La dose est elle fonction de l'état d'avancement de la culture ? Oui /__/ Non /__/ Si oui : Expliquez Comment dosez-vous vos produits, Quels instruments utilisez-vous à cet effet ? XXVII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ IV.7 Connaissances des recommandations Nombre de traitements : ............... Fréquence des traitements : ........... Dose de produit à l'ha : ................ Le produit a-t-il permis de meilleurs rendements ? Oui /__/ Non /__/ Le produit utilisé cette année est il efficace ? Oui /__/ Non /__/ Avez-vous eu beaucoup de dégâts sur vos parcelles ? Oui /__/ Non /__/ V. GESTION DES EMBALLAGES ET DES STOCKS V.1.Que faites-vous des emballages vides des produits : 1. Destruction : 2. Conservation : 3. Abandon /__/ en les brûlant /__/ pour stocker des produits alimentaires /__/ en les enterrant /__/ Pour stocker des produits pétroliers /__/ en les incinérant /__/ autre ........................ /__/ autre ............... V.2. Où stockez-vous vos pesticides : Si c'est au champ, préciser à Si c'est à domicile, préciser quel endroit du champ à quel endroit du domicile XXVIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ VI. Connaissances des ennemis de la culture du riz VI.1 Ravageurs Savez-vous reconnaître les foreurs des tiges du riz ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous la cécidomyie africaine de la gale du riz ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous d'autres ravageurs du riz ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, citez lesquelles : VI.2 Maladies Connaissez-vous la pyriculariose du riz ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous les maladies foliaires du riz autres que la pyriculariose ? Oui /__/ Non /__/ Connaissez-vous d'autres maladies du riz ? Oui /__/ Non /__/ Si oui, citez lesquelles : VII. Récolte Combien de récoltes faites-vous en moyenne et à quel intervalle ? Quels sont les délais de carence que vous observez par rapport aux dates de récolte (en jours) ? XXIX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides N° Fiche : /__/__/ VIII. Effets sanitaires Avez-vous déjà eu un accident lors de l'utilisation de ces produits ? Oui /__/ Non /__/ Si oui : Date de l'accident : Donner la nature de l'accident : contact cutané /__/ inhalation /__/ ingestion /__/ projection oculaire /__/ Donner le nom du produit : Décrire les signes ressentis : Quelle a été votre réaction face à cette situation ? Après contact, que faites-vous d'habitude ? Que ressentez-vous pendant l'utilisation et/ou la manipulation des produits ? Que ressentez-vous après votre travail ? Dans les heures qui suivent : Dans les jours qui suivent : Quelles sont les modalités de prise en charge des soins en cas de Apport individuel /__/ Mutuelle/coopérative /__/ Autre /__/ maladie : XXX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides QUESTIONNAIRE DISTRIBUTEURS/VENDEURS DE PESTICIDES « Etude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides » Date /__/__/-/__/__/- N° fiche /__/__/ Lieu : 2011 Nom de la structure : 1- Mode de gestion des pesticides 1-1. Présence d'un magasin de stockage Oui /__/ Non /__/ 1-2. Présence de fiche de données de sécurité Oui /__/ Non /__/ 1-3. Présence de trousse de premiers secours Oui /__/ Non /__/ 1-4. Traitement des emballages vides Brûlage /__/ Abandon /__/Autre _________ 2- Mesures de prévention et de protection 2-1. Vente d'EPI ? Oui /__/ Non /__/ Gants /__/ Bottes /__/ Masques /c / p / 2-1-1. Si oui, lesquels ? Combinaisons /__/ Lunettes /__/ Autre ______________ 2-2. Formation reçue ? Oui /__/ Non /__/ 2-2-1. Si oui, quand ? 2-2-2. Si oui, par qui ? 3- Recensement des pesticides vendus Type de Nom et concentration des Domaine Classe Formulation formulation substances actives d'utilisation OMS --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- --------------------------------------- Merci de votre attention !!!! XXXI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides QUESTIONNAIRE CENTRE DE SANTE « Etude cadre de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides » Date /__/__/-/__/__/- N° fiche /__/__/ Lieu : 2011 Centre de santé : 1- Données statistiques sanitaires 1-1. Les principales pathologies ayant fait l'objet d'une consultation 1-2. La fréquence de survenue de ces pathologies 2- Capacité de prise en charge des intoxications 2.1 Connaissez-vous les pesticides couramment utilisés par les producteurs dans votre zone d'intervention ? Oui /__/ Non /__/ 2.1.1. Si oui, citez quelques-uns 2.2. Avez-vous reçu des formations relatives à la prise en charge des cas d'intoxication aux pesticides ? Oui /__/ Non /__/ 2.2.1. Si oui, où ? École de formation /__/ Séminaire /__/ Atelier /__/ Autre ......................................... 2.3. Quel a été le nombre de cas d'intoxications aux pesticides admis dans votre formation sanitaire depuis 2005 ? 2.4. Quelle a été l'issue de ces cas d'intoxication (nombre de cas) ? Guérison /__/__/ Décès /__/__/ Transfert /__/__/ 2.4. Avez-vous connaissance d'autres cas d'intoxication à ces pesticides non référés à la formation sanitaire ? Oui /__/ Non /__/ 2.4.1. Si oui, commentaire sur ces cas Merci de votre attention !!!! XXXII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 4 : Insecticides recommandés par l'OMS pour l'imprégnation de moustiquaires (SIMART et al., 2008/2009) Dose appliqué Insecticide Réimpregnation après Formulation et concentration mg/m² Nom commercial et producteur (matière active) Permethrine - EC 10% PeripelError! Bookmark not defined. ­ AgrEvo - EC 20% 200- 500 6 mois ImperatorError! Bookmark not - EC 50% defined. ­Zeneca Deltaméthrine K-OthrineError! Bookmark - Tablette effervescente 10 à 25 12-15 mois not defined. (AgrEvo) - Flow ou SC 2.5% Lambdacyhalothrine IconError! Bookmark not - CS 2.5 % 10-15 12- 15 mois defined. (Zeneca) Cyfluthrine (SolfacError! Bookmark not 30-50 4-6 mois defined.- Bayer) - EW 5% Etofenprox (VectronError! Bookmark not 200 6 mois - EW 10 % defined.- Mitsui) XXXIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides EC concentré pour émulsion EW émulsion aqueuse SC suspension concentrée aqueuse CS suspension aqueuse de microcapsules Annexe 5 : Liste des pesticides autorisés par le CSP Annexe 5.1. Liste des pesticides autorisés en santé publique (Extrait liste globale des pesticides autorisés par le CSP version globale de juin 2010) Classe N° Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) Numéro et date d'expiration Domaines d'utilisation OMS 0167-A0/In/01-10/APV-SAHEL Insecticide autorisé en santé Pirimiphos-méthyl 02 ACTELLIC 50 EC III Syngenta publique contre les insectes (500 g/l) Expire en Janvier 2013 volants et les insectes rampants. Arysta 0503-A1/In/05-10/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les 12 BISTAR 10 WP II bifenthrine (100 g/l) LifeScience Expire en Mai 2013 moustiques vecteurs de malaria 0582-A0/In/07-09/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les diflubenzuron (200 35 DIMILIN GR-2 III Chemtura larves des moustiques dans les g/kg) Expire en Juillet 2012 gîtes larvaires 0581-A0/In/07-09/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les diflubenzuron (200 37 DIMILIN TB-2 III Chemtura larves des moustiques dans les g/kg) Expire en Juillet 2012 gîtes larvaires 0583-A0/In/07-09/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les diflubenzuron (250 38 DIMILIN WP-25 III Chemtura larves des moustiques dans les g/kg) Expire en Juillet 2012 gîtes larvaires 0518-A0/In/01-10/APV-SAHEL Insecticide autorisé en santé lambda-cyhalothrine publique contre les moustiques 67 ICON 10 CS III Syngenta (100g/l) Expire en Janvier 2013 vecteurs du paludisme et de la malaria 77 K-OTHRINE 250 WG III Bayer PTY deltaméthrine 0590-A0/In/07-09/APV-SAHEL Insecticide autorisé en santé XXXIV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides (250g/kg) publique contre les insectes Expire en Juillet 2012 volants et rampants XXXV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 5.2. Liste des pesticides utilisés sur culture maraîchère 1/2 (Extrait liste globale des pesticides autorisés par le CSP version de janvier 2010) Classe N° Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) Numéro et date d'expiration Domaines d'utilisation OMS 0544-A0/In/05-08/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre la mouche thiamethoxam (250 blanche sur Haricot, Tomate et 01 ACTARA 25 WG III Syngenta g/kg) Expire en Mai 2011 Gombo et sur cochenilles du manguier. 0595-A0/In/07-09/APV-SAHEL Insecticide biologique autorisé contre Bacillus thurinqiensis (120 11 BATIK III Arysta LifeScience Plutella et autres chenilles ravageurs du g/l ) Expire en Juillet 2012 chou 0451-A0/In/05-08/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre Helicoverpa 32 DECIS 25 EC II Bayer CropScience deltamethrine (25 g/l) sur tomate et haricot vert et les Expire en Mai 2011 coléoptères du gombo 0466-A0/Fo/07-09/APV-SAHEL Fongicide à large spectre autorisé 39 Dow Agro DITHANE M 45 III mancozeb (800g/kg) contre les maladies des cultures Sciences Expire en Juillet 2012 maraichères 0011-H2/In/07-07/HOM-SAHEL Insecticide autorisé contre les 42 II Dow Agro chlorpyriphos-ethyl (480 DURSBAN 4 EC ravageurs des agrumes, du caféier, du Sciences g/l) Expire en Juillet 2012 cotonnier, et des cultures maraîchères. 0524-A0/Fo/05-08/APV-SAHEL Fongicide utilisé contre Alternaria sur 70 IPPON 500 SC II Agriphar iprodione (500 g/l) Expire en Mai 2011 tomate et Rizoctonia sur Haricot vert lambda-cyhalothrine (25 0417-A1/In/07-08/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les insectes 73 KARATÉ MAX 2,5 WG III Syngenta g/l) Expire en juillet 2011 des cultures vivrières et maraîchères 74 II 0585-A0/In/01-10/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les insectes KART 500 SP La Cigogne cartap (500 g/kg) Expire en Janvier 2013 ravageurs du chou lambda-cyhalothrine (15 0586-A0/In/01-10/APV-SAHEL 76 II Insecticide autorisé contre les insectes K- OPTIMAL La Cigogne g/l) et acétamipride (20 Expire en Janvier 2013 ravageurs du chou g/l) 0265-X0/In/05-08/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre Helicoverpa 85 LASER 480 SC III Dow AgroSciences spinosad (480 g/l) Expire en Mai 2011 sur Tomate et Haricot vert Dow Agro 0449-A0/Fo/07-09/APV-SAHEL Fongicide autorisé contre les maladies 112 SYSTHANE 240 EC III miclobutanil (240 g/l) Sciences Expire en Juillet 2012 des cultures maraichères Insecticide autorisé contre les locustes 119 TRACKER 16,5 UL III Arysta LifeScience tralométhrine (16,5g/l) 0129-H0/In/08-07/HOM-SAHEL et contre les insectes du cotonnier et des cultures maraîchères XXXVI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Liste des pesticides utilisés sur culture maraîchère 2/2 (Extrait liste des pesticides autorisés par le CSP session de juin 2010) Classe N° Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) Numéro et date d'expiration Domaines d'utilisation OMS 0216-HO/In/06-10/HOM-SAHEL Insecticide autorisé contre les insectes 04 CYPERCAL 50 EC III MPC Cypermethrine (50 g/l) Expire en juin 2015 ravageurs de la tomate Lambda-cyhalothrine 0549-AO/In/06-10/APV-SAHEL Insecticide autorisé contre les 12 PACHA 25 EC II Savana (15 g/l) /acétamipride chenilles, les mouches blanches et les Expire en juin 2013 (10 g/l) pucerons des cultures maraîchères XXXVII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 5.3. Liste des pesticides utilisés sur le riz 1/2 (Extrait liste globale des pesticides autorisés par le CSP version de janvier 2010) Classe N° Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) Numéro et date d'expiration Domaines d'utilisation OMS 0509-A0/He/07-09/APV-SAHEL Herbicide autorisé en prélevée contre les 03 ACTIVUS 500 EC III Agan Chemicals pendiméthaline (500 g/l) plantes adventices annuelles du cotonnier Expire en Juillet 2012 et du riz irrigué 0579-A0/He/01-10/APV-SAHEL Herbicide systémique non sélectif autorisé 57 GLYPHADER 75 III La Cigogne glyphosate (950 g/l) avant le semis contre les riz sauvages Expire en Janvier 2013 annuels et pérennes 0318-H0/He/01-10/HOM-SAHEL Herbicide systémique autorisé en post- 62 HERBEXTRA 720 SL II La Cigogne 2,4-D (720 g/l) levée contre les mauvaises herbes Expire en Janvier 2015 dicotylédones du riz 0556-A0/In/07-09/APV-SAHEL Herbicide autorisé contre les plantes 75 KELION 50 WG III Savana orthosulfamuron (500g/l) adventices (graminées, dicotylées et Expire en Juillet 2012 cypéracées) du riz 0479-A1/He/07-09/APV-SAHEL Herbicide systémique autorisé en post 88 MALO BINFAGA II Savana 2,4-D (720 g/l) Expire en Juillet 2012 levée contre les dicotylédones du riz 0575-A0/He/07-09/APV-SAHEL Herbicide autorisé en post-levée contre les 92 OXARIZ 250 EC III Savana oxadiazon (250g/l) plantes adventices (dicotylées et graminées Expire en Juillet 2012 annuelles) du riz propanil (230 g/l) et 0412-H0/He/01-10/HOM-SAHEL Herbicide systémique sélectif autorisé en 101 RICAL 345 EC III Arysta LifeScience thiobencarbe (115 g/l) Expire en Janvier 2015 post-levée contre les adventices du riz 0514-A0/He/07-09/APV-SAHEL Herbicide autorisé contre les plantes SCPA Sivex bensulfuron ­ méthyl (100 104 SAMORY III adventices (graminées, dicotylées et International g/kg) Expire en Juillet 2012 cypéracées) du riz pyribenzoxim (20 g/l) et 0541-A0/He/01-10/APV-SAHEL Herbicide autorisé contre les mauvaises 107 SOLITO 320 EC III Syngenta prétilachlore (300 g/l) Expire en Janvier 2013 herbes du riz 0529-A0/He/05-08/APV-SAHEL Topex-Agro Elevage Herbicide systémique sélectif autorisé en 116 TOPRANIL 480 EC III propanil (480 g/l) Expire en Mai 2011 Développement post-levée contre les adventices du riz. 0332-H0/He/08-07/HOM-SAHEL Herbicide autorisé contre les adventices 117 TOPSTAR 400 SC III Bayer CropScience oxadiargyl (400g/l) Expire en Août 2012 du riz et des plaines inondables. XXXVIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Liste des pesticides utilisés sur le riz 2/2 (Extrait liste des pesticides autorisés par le CSP session de juin 2010) Classe N° Spécialité commerciale Firme Matière(s) active(s) Numéro et date d'expiration Domaines d'utilisation OMS 0603-AO/He/06-10/APV-SAHEL Herbicide autorisé en post-levée 14 RAINBOW 25 OD III AF-Chem Sofaco Penoxulam (25 g/l) contre les adventices en riziculture Expire en juin 2013 irriguée et de bas-fonds XXXIX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 6 : Quelques données environnementales des pesticides recensés à Bagré Données environnementales et écotoxicoloques (source : Footprint, 2011) Substances actives GUSa BCFb Log Pc Carbofuran 3,85 12 1,8 Cypermethrine - 1,66 1204 5,3 2,4 D 2,25 10 - 0,83 Diméthoate 1,05 - 0,704 Deltaméthrine - 3,35 1400 4,6 Acetamipride 0,94 - 0,8 Paraquat - 6,95 - - 4,5 a b c Groundwater ubiquity score facteur de bioconcentration Coefficient de liposolubilité Critère de classification de l'indice GUS (Gustafson, 1989) Indice GUS Potentiel attribué sur la base de l'indice GUS < 1,8 Faible 1,8 - 2,8 Modéré 2,8 Élevé Les deux tableaux montrent que le carbofuran présente un risque élevé (GUS = 3,85) et le 2,4 D (GUS = 2,25) un risque modéré de contamination des eaux souterraines. La cyperméthrine a un fort potentiel de bioaccumulation (BCF = 1204), tout comme la deltaméthrine (BCF = 1400). XL Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 7 : Propositions à mettre dans le manuel opérationnel du comité de pilotage 1. Analyse de l'état initial de l'environnement du site Analyse des eaux, sols et aliments au niveau des forages, barrages, fleuve et champs. Avant toute activités, il est necessaire et indispensable de savoir l'état actuel du milieu physique. Aussi, dès sa mise en place, le CP veillera à ce que les analyses, recommander dans le tableau X soient realisées. Tableau X : Tableau récapitulatif du Plan de suivi Indicateurs et éléments à Responsables du Composante Eléments de suivi Périodicité collecter suivi MOB/Cellule Etat de Paramètres physico-chimique et environnement pollution/contamination bactériologique des plans d'eau et sociale Eaux Tous les LNSP des eaux de surfaces et (pH, DBO, DCO, métaux quatre mois LCONEA des ressources lourds, germes, résidus de LNAE souterraines (puits) pesticides, etc.) LCOSR LPCE MOB/Cellule environnement Sols Etat de pollution des site Typologie et quantité des rejets Tous les et sociale de stockage des pesticides (solides et liquides) quatre mois BUNASOLS LPCE INERA MOB/Cellule Évolution de la faune et Présence de résidus toxiques environnement au niveau des plantes et des Tous les trios Végétation et de la microfaune ; et et sociale cultures mois faune l'état de la flore de la DPV Niveaux de destruction des INERA biodiversité animale et non cibles (animaux, faune végétale IRSS aquatiques et végétation) Types et qualité des pesticides utilisés Nombre de moustiquaires MOB/Cellule fournis dans la lutte contre environnement le paludisme et sociale Nombre de cas de paludisme LNSP sur les sites d'intervention IRSS Nombre DRS Environnement d'accident/intoxication Hygiène et santé Une fois par MEDD humain Gestion des déchets (résidus mois LCONEA Pollution et nuisances Protection et Sécurité de pesticides et emballages INERA vides) Collectivités lors des opérations Respect du port des locales équipements de protection Respect des mesures de stockage et d'utilisation des pesticides Nombre de producteurs sensibilisés sur l'utilisation des pesticides Niveau du suivi effectué par les agents de la DPV XLI Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 2. Etude d'impact environnemental et social pour la construction et l'équipement de magasins de Stockage de pesticides La redaction des TDR devraient être l'une des premières activités du comité de pilotage. Ces TDR pourraient s'inspirer de celle rediger en 2009 pour la realisation d'une étude environnementale et sociale pour la construction des magasins de stockage de pesticides à dori, djibo, arbinda, gorom-gorom et sebba dans le cadre du PULCPA. 3. Construction des magasins de stockage de pesticides. L'étude de l'impact environnemental et social identifierait les sites appropriés avec l'ensemble des mesures de mitigation. Le CP de Pilotage inscrirait alors à l'ordre du jour la construction effective de ces magasins, le recrutement et la formation de magasiniers et de gardiens selon les conclusions de l'expert-consultant qui serait comis à l'EIS. 4. Aménagement des berges Pour la stabilisation des berges, il est recommandé au niveau national une bande de 100 m sur le rebord supérieur. Certes, cela va occasionner une perte en superficie déjà aménagées qui pourrait être compensée par des aménagements supplémentaires. L'aménagement de ces berges se fera en collaboration étroite avec les agences du MEDD spécialisées. Les arbres à planter devraient favoriser le maintient de la matière organique dans le sol, élement très important dans la fixation des pesticides, contribuant grandement à limiter le ruissellement vers le cours d'eau. L'Eucalyptus camaldulensis pourrait être envisagé à cet effet. Ces arbres serviront egalement comme brise vent avec un pouvoir d'absorption élevé de l'humidité qui permettrait de réduire la stagnation des surplus d'eaux en surface. EN guise d'exemple, le schema de la carte 4 montre comment pourrait être amenager les berges. Les conditions et le mode d'amenagement effective serait determiné en étroite collaboratioin avec les services techniques du MEDD. 5. Promotion des méthodes alternatives de lutte contre les déprédateurs. Tel que détaillé dans la présente étude, le CP encouragerait les méthodes alternatives de lutte contre les dépredateurs des cultures. En, quelques méthodes non chimiques contre les mauvaises herbes sont dans le Tableau IX. La lutte intégré est à considérée et à valoriser. XLII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Tableau IX : Méthodes de lutte non chimiques contre les mauvaises herbes Méthodes de lutte preventive Méthodes de lutte curative non chimique - Nivellement des casiers afin - Désherbage manuel : arrachage à la main d'homogénéiser la lame d'eau sur toute la des adventices efficace mais exige une main surface d'oeuvre importante, les organes souterrains échappent souvent à l'opération, les - Pré irrigation après la récolte puis labour adventices monocotylédones sont difficiles dès assèchement du sol (les adventices à à décerner du riz, difficile à appliquer pour graines déjà germées sont tués), une partie les semis à la volée des organes végétatifs de la reproduction est tuée par le soleil (rhizomes, stolons, - Désherbage mécanique sur riz semé ou bulbes, tubercules) repiqué en ligne: (binette, attelage ou moteur) : pas efficace contre les adventices - Labourage et hersage des parcelles à pouvoir de reproduction à partir de (destruction des organes reproductifs fragments coupés (rhizomes et stolons du souterrains) chiendent) ; doit être compléter par un arrachage manuel des adventices poussant dans les poquets de riz - Repiquage du riz au lieu d'un semis direct (avance du cycle du riz par rapport aux adventices - Désherbage par submersion : moins efficace sur riz irrigué semé à sec car les premières irrigations favorisent la - Couverture totale précoce et homogène de croissance du riz et des adventices ; les la surface par le riz : moindre espace aux espèces hydrophiles et les cypéracées adventices survivent aux inondations ultérieures - Submersion permanente et homogène des rizières (lame d'eau de 5-10 cm) : les adventices non adaptés au milieu aquatique disparaissent - Pratique de la rotation des cultures - Destruction des adventices avant que graines, tubercules, bulbes ne soient mûrs pour une reproduction - Choix de semences indemnes de graines d'adventices Source : la lutte intégrée contre les ennemis des cultures : guide pratique de défense des cultures pour la Mauritanie, DEA, GTZ, CNRADA, 2000 Le CP devrait contribuer à la promotion de méthodes alternatives de luttes contre les déprédateurs des cultures. XLIII Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides 6. Mise en oeuvre de méthodes de lutte contre les vecteurs de paludisme et le suivi sannitaire Les boutiquiers ainsi que les marchants ambullant actuel de pesticides devraient faire l'objet d'un contrôle sannitaire approfondi. La mise en pulverisation intradomiciliare dans les villages et habitats proches des riziéres et des cours d'eaux sont à mettre en oeuvre avec les services compétents. 7. Mise en place de l'antenne PV à Bagré. XLIV Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides Annexe 8 : Cartes Carte 1 : Incidence du paludisme (pour mille) par district sanitaire, 2005 Carte 3 : Situation agro-écologique de la ZUP de Bagré XLV Carte 4 : Proposition d'aménagement de berge XLVI Carte 5 : Morphopedologie de la zone de concentration de Bagré XLVII Carte 6 : Occupation de la zone de concentration de Bagré XLVIII Annexe 9 : REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé grâce à l'appui technique et financier de la Banque Mondiale. Aussi nous exprimons notre profonde gratitude et reconnaissance aux Responsables de la Banque Mondiale aussi bien au niveau de son Bureau de Ouagadougou que de celui de Washington pour tout leur appui technique, leurs conseils éclairés et leurs observations pertinents et constructives. Par ailleurs, nous exprimons notre profonde gratitude et reconnaissance aux : Responsables de la Maison de l'Entreprise du Burkina Faso (MEBF) et à ceux de la Maîtrise d'ouvrage de Bagré (MOB) pour leur confiance placée en nous et pour toutes les facilités qu'ils nous ont apportées en faveur de la bonne réalisation de cette étude ; Premières autorités de la Région de Centre Est notamment le Gouverneur ainsi qu'à ses Responsables administratifs et techniques en charge de l'Agriculture et de l'Hydraulique, de la Santé, de l'Environnement, des Ressources Animales, de la Promotion de la femme, pour leur aide et soutien ; Nombreux responsables des structures techniques visitées (DPV, PULCPA, INERA, PAFASP, BUNED, SP-CONED, CNRFP, PNLP, SONABEL Bagré ...) pour leur disponibilité et leur dévouement ; Enquêteurs et superviseurs pour leur mobilisation et leur dévouement au cours de la phase `` enquêtes '' de ce projet ; Populations des sites d'enquête pour leur accueil chaleureux et leur bienveillante coopération ; Participants à l'atelier de validation du 28 janvier 2011 à Ouagadougou pour la qualité de leurs contributions. Nous souhaitons que les résultats obtenus soient à la hauteur des attentes du Burkina Faso et de la Banque Mondiale et permettent l'atteinte des objectifs fixés ! XLIX Plan de lutte anti parasitaire et de gestion des pesticides