DOCUMENT TECHNIQUE DE LA BANQUE MONDIALE NUMERO 207F Evaluation participative Outils pour gérer le changement dans l'approvisionnement en eau et l'assainissement Deepa Narayan 7k j. DOCUMENT TECHNIQUE DE LA BANQUE MONDIALE NUMERO 207F Evaluation participative Outils pour gérer le changement dans l'approvisionnement en eau et l'assainissement Deepa Narayan Banque mondiale Washington, D.C. Copyright © 1994 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/BANQUE MONDIALE 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433 Etats-Unis d'Amérique Tous droits réservés Imprimé aux Etats-Unis d'Amérique Premier tirage : mai 1994 Les documents techniques sont publiés pour diffuser dans les meilleurs délais les résultats des recherches de la Banque dans les milieux du développement. C'est pourquoi le texte dactylographié de ce document n'a pas été préparé selon les méthodes appliquées aux textes imprimés officiels. 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La dernière édition peut être obtenue gratuitement auprès de Distribution Unit, Office of the Publisher, The World Bank, 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433, Etats-Unis, ou de Publications, Banque mondiale, 66, avenue d'Iéna, 75116 Paris, France. Deepa Narayan a dirigé précédemment le programme PROWWESS dans le cadre du Programme commun PNUD-Banque mondiale pour l'eau et l'assainissement. Elle s'occupe actuellement de questions d'évaluation, de condition féminine et de participation à la Division de la politique sociale et de la réinstallation au Département de l'environnement de la Banque mondiale. ISBN: 0-8213-2782-8 ISSN: 0253-7494 La Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis a catalogué l'édition anglaise comme suit: Narayan-Parker, Deepa. Participatory evaluation : tools for managing change in water and sanitation / Deepa Narayan. p. cm. - (World Bank technical paper, ISSN 0253-7494 ; no. 207) Includes bibliographical references. ISBN 0-8213-2477-2 1. Water-supply, Rural-Management-Evaluation--Citizen participation. 2. Sanitation, Rural-Evaluation--Citizen participation. I. Title. II. Series. TD927.N37 1993 363.6'1'091734-dc2O 93-4478 CIP Abrégé Il est désormais largement admis que le développement participatif - qui permet aux utilisateurs et aux collectivités d'intervenir dans le processus de développement à tous ses stades - est d'une importance primordiale si l'on veut obtenir des résultats durables. En répondant aux besoins tels qu'ils sont ressentis et en faisant participer de près les intéres- sés à tous les aspects d'un programme, le développement participatif crée chez les utilisateurs le sentiment de « propriété », de responsabilité et le désir de gérer eux-mêmes les services et d'y investir leurs ressources. Dans la mesure où il ouvre et élargit le processus de développement, le développement participatif exige de nouvelles approches en matière de planification et pose de nouveaux défis. A l'échelle du gouvernement, le développement participatif implique une profonde réorientation institutionnelle de la part des pouvoirs publics pour que la demande locale reçoive la suite appropriée et pour donner aux collectivités les moyens d'agir. A l'échelle des programmes, il n'est plus possible d'établir a priori des plans types détaillés, étant donné que les décisions sont prises conjointement avec les collectivités. La solution des problèmes repose sur le principe du partenariat et non oas sur la recherche d'une unique bonne réponse. Cette approche donnant aux gens et aux collectivités davantage de choix, elle garantit une plus grande ouverture. La gestion participative exige des techniques de planification plus fluides et évolutives. Une des principales difficultés consiste à intégrer dans ce processus un mécanisme qui permette au fur et à mesure de tirer des enseignements, d'apporter les rectifications voulues et d'adapter la démarche suivie. Pour ce faire, il faut un ensemble d'objectifs clairs et d'indicateurs d'efficacité qui reposent sur les principes de la transparence et de la participation et qui puissent faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation. Ce que les gestionnaires doivent décider avant tout, c'est l'objet de ce suivi et de cette évaluation et les procédés à utiliser. Cet ouvrage apporte aux décideurs, aux gestionnaires et aux responsa- bles de la planification et de l'évaluation des idées sur les techniques participatives et les indicateurs qu'ils peuvent employer pour faire participer à l'évaluation des programmes les membres de la communauté et d'autres personnes intéressées. Fort de l'expérience accumulée depuis 15 ans dans plus d'une vingtaine de pays, l'auteur a articulé ce document autour de grands indicateurs permettant de mesurer les progrès réalisés dans la poursuite des objectifs de pérennité, d'efficacité et de reproductibilité des programmes d'approvisionnement en eau et d'assai- nissement. La méthodologie appliquée vaut également pour d'autres secteurs. Remerciements Ce document est le fruit d'une longue période de gestation. Aussi voudrais-je remercier un certain nombre de personnes et d'organismes qui m'ont permis depuis près de 15 ans de faire l'expérience de nouvelles manières d'approcher les membres des communautés pauvres pour essayer de comprendre leur vision du monde, leurs besoins, leurs désirs et leurs aspirations. La liste est longue des femmes et des hommes qui ont joué un rôle important à différentes étapes de l'élaboration de ce manuscrit. Ne serait- ce que ces trois dernières années, plus de 60 personnes en ont révisé divers brouillons. Je tiens à remercier particulièrement : Siri Melchior-Tel.er, Gunnar Schultzberg, John Blaxall, Ron Sawyer, Lyra Srinivasan, John Briscoe, Paul Boyd, Frank Hartvelt, Robert Chambers, Sam Theko, Keiso Matashane, Jim Chauvin, Mike Sacks, Aminata Traore, David Kinley, Robert Pini et Jake Pfohl. Notre reconnais- sance va particulièrement à Ted Howard pour la part qu'il a prise dans la rédaction et l'agencement de l'ouvrage, à Joyce Petruzzelli pour celle prise dans sa présentation et à Jennifer Sterling pour son travail de composi- tion. Je voudrais également rendre hommage aux contributions appor- tées par les participants aux divers ateliers, notamment ceux tenus à Kupang, en Indonésie, à Kibwezi, au Kenya, à Genève, en Suisse, et à Bamako, au Mali. A moins qu'une autre scurce ne soit indiquée, les passages intitulés « Expérience de terrain » reposent sur l'expérience acquise par PROWWESS et le Programme commun PNUD-Banque mondiale pour l'eau et l'assainissement. Photographies prise par: Asen Ansari 106; Curt Carnemark 40, 53 (en bas), 72, 88, 93, 97, 109; Piers Cross 6; Maitreya Ghatah 18, 74; David Kinley xi, 14 (en bas), 24, 28, 36, 46, 70 (en bas), 77, 78, 79, 92, 98; Ruth Massey 34; Kay Muldoon/UN Photo 19; Deepa Narayan ix, x, 42, 44, 47, 49 (en haut & en bas), 55, 59, 62, 70 (en haut), 87, 89 (en bas), 101, 107, 108 (en haut & en bas); Jake f-fohl 23, 53 (en haut); R. Pollard 37, 96; Ron Sawyer 2, 13, 14 (en haut), 41, 57, 84 (en bas), 90; R. Within 103; Melvin Woodhouse, AMREF, Nairobi, 58 (en haut & en bas), 82; PROWWESS 4, 7, 10, 11, 16, 22, 52, 60, 68, 80, 84, 85, 86, 89 (en haut), 99, 100. Toutes les photos sur page entiére introduisant les chapitres soul de Curt Carnenark, à l'cxception de la photo introduis aus le chapitre 2 qui est de David Kinley. Avant-propos Le développement international connaît de profondes transforma- tions en réaction aux dures réalités qui se font jour dans le monde en développement. Par ailleurs, de nouvelles possibilités s'ouvrent pour apporter des améliorations appréciables à la vie sur notre planète. Après des dizaines d'années d'efforts concertés et d'expérience acquise dans divers secteurs, une vision plus globale apparaît, donnant la priorité aux interventions, aux projets et aux programmes qui favorisent le développe- ment durable et s'attaquent aux racines de la pauvreté. Dans de nombreuses régions du monde, les gens n'ont pas les moyens de satisfaire leurs besoins les plus fondamentaux - eau pure, air propre et sol fertile. Pour ce qui est de l'alimentation en eau et de l'assainissement, le problème est grave. Un milliard de personnes n'ont pas accès à de l'eau salubre et 1,7 milliard vivent dans de mauvaises conditions d'hygiène. Pour améliorer l'accès à l'eau, il faut des mesures qui donnent des moyens d'action aux pauvres, notamment aux femmes. L'expérience, acquise au prix de grands efforts, montre que l'on obtient de bien meilleurs résultats et une bien plus grande efficacité lorsque les pauvres se voient donner la possibilité de participer directement à leur propre développement. Recourir à l'ingéniosité et à la créativité des pauvres et leur permettre d'exprimer leurs propres aspirations en ce qui concerne leurs familles et leurs communautés est une entreprise qui réclame de nouveaux modes de pensée et d'intervention de la part des praticiens du développement. Comme il ressort clairement de cette publication, il est possible de dégager d'importantes énergies nouvelles au service de l'effort de dévelop- pement en investissant dans la capacité des pauvres de jouer le rôle principal dans la solution de leurs propres problèmes. En fin de compte, la participation active des gens et des collectivités est indispensable à la réalisation d'un développement durable. Les preuves ne cessent d'arriver des quatre coins du monde démon- trant l'utilité de la participation des collectivités et des usagers à tous les niveaux du processus de développement - y compris à ceux de la planification, de la gestion, du suivi-évaluation et du rassemblement de données. Cette activité pionnière réclame néanmoins d'urgence une documentation qui donne une orientation pratique tant aux décideurs qu'aux praticiens sur la manière de promouvoir une participation utile. Aussi est-ce avec plaisir que je présente cet ouvrage de Deepa Narayan sur l'évaluation participative. Cette publication a son origine dans un projet du PNUD pour la promotion du rôle de la femme dans le secteur de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement (PROWWESS) qui, en 1991, a été fusionné avec le Programme commun PNUD-Banque mondiale pour l'eau et l'assainissement géré par ESD/TWU. Avant la fusion, PROWWESS avait publié « Outils pour la participation communautaire » de Lyra Srinivasan, dont la présente publication constitue un utile compagnon de route. Trois documents complémentaires sur les pratiques du développement participatif sont également prévus. Cet ouvrage important s'inscrit dans l'approche plus large qu'a adoptée la Banque dans son effort pour faire du développement un processus qui permette aux faibles et aux populations marginalisées de devenir les promoteurs de leur propre bien-être et non les bénéficiaires d'une assistance ou l'objet d'oeuvres de bienfaisance. Ismail Serageldin Vice-Président Environnement et développement durable Table des matières A b régé ............................................................................................... . iii Rem erciem ents ....................................................................................... iv Avant-propos .............................................. v N ote de' l'auteur ..................................................................................... ix Indicateurs de progrès dans les programmes d'alimentation en eau et d'assainissement ........................................... xiii CHAPITRE 1. Introduction ................................................................. 1 Le rôle de l'évaluation dans 'es projets gérés par les communautés ............................................................. 2 Fixer les buts et objectifs appropriés............................................... 3 Arrêter les indicateurs appropriés ................................................... 5 CHAPITRE 2. Qu'est-ce que l'évaluation participative?.................9 Caractéristiques de l'évaluation participative .............................. 10 C ollaboration ......................................................................... 10 Solution des problèmes .............................. 11 U ne source de savoir ................................ . ............................. 11 Une source de créativité ................................ il Recours à des méthodes multiples........................................ 12 Des experts faciliteurs ..............,............................................ 13 Le cycle de l'évaluation participative .......................................... 14 Restez-en à des méthodes simples ....................................... 15 Faites un effort particulier pour que les femmes participent .. 16 Faites participer les utilisateurs à l'analyse des données ......... 16 Ne sacrifiez pas l'efficacité au profit de l'« exactitude » .......... 17 Recueillez seulement l'information dont vous avez besoin .... 18 Il n'y a pas de formule toute faite........................................ 18 CHAPITRE 3. Un système d'indicateurs ......................................... 21 CHAPITRE 4. Mesure de la durabilité .......................................... 27 Fiabilité des systèmes.................................................................. 33 Qualité de l'eau au point d'origine.........................................33 Nombre d'installations en état de marche ................. 36 En tretien .................................... ........................................... 39 Mise en valeur du potentiel humain ............................................ 43 Aptitudes à la gestion ........................................................... 43 Connaissances théoriques et pratiques .............................,..... 48 Confiance/image de soi-même ............... .......................... 50 Capacité des institutions locales ........................... 55 Autonom ie ............................................................................. 56 Des dirigeants coopératifs ..................................................... 58 Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes......... 59 Partage des coûts et coûts unitaires .............................................. 63 Contribution de la communauté/l'organisme et coûts unitaires.............. ........................................... . 63 Collaboration entre les organismes ........................................... 65 Planification et activités ................................................... . 65 CHAPITRE S. Mesure de l'utilisation efficace ................................67 Utilisation optim ale .................................... ................................ 68 Nombre et caractéristiques des utilisateurs .......................... 68 Quantité d'eau utilisée (pour tous usages) ............................ 71 Temps passé à utiliser les installations ..................... 75 Gestion des ressources en eau ............................................. 77 Utilisation hygiénique ................................................................. 79 Qualité de l'eau à la. maison .................................................. 82 Méthodes de transport et d'entreposage de l'eau ................. 83 Pratiques familiales d'amélioration de la qualité de l'eau....... 85 Propreté du site et de la maison ........................................... 86 Pratiques d'hygiène personnelle ............................................ 88 Utilisation régulière .................................... 92 Rythme de l'utilisation quotidienne et rythme de l'utilisation saisonnière ...........-............................ 92 CHAPITRE 6. Mesure de la reproductibilité..................................95 Capacité de la communauté de développer les services .................95 Installations et activités améliorées et nouvelles ................. 96 Transférabilité des stratégies de l'organisme extérieur ................ 97 Reproductibilité croissante des méthodes de l'organisme..... 100 CHAPITRE 7. Evaluation du changement ......................................105 Méthodes ............................................105 Analys, par sexe ................................................106 Appendices..................................................... ................................ 111 1. Méthodes enrichissantes d'évaluation préalable participative dans les zones rurales (EPPZR) : un atelier de suivi et d'évaluation à Siaya, Kenya ........................................ 111 2. Analyse par sexe des objectifs de durabilité, utilisation efficace et reproductibilité ...................................................... ..... 115 3. Atelier d'évaluation participative à l'intention des autorités de district ........................................................................ 117 Bibliographie ..................................................................................... 120 Note de l'auteur t Cet ouvrage est le fruit de 15 ans de travail au service du développe- ment participatif. Il repose non seulement sur mon expérience person- nelle mais aussi sur l'expérience que j'ai partagée avec des centaines de collègues. u N J'entreprends cette étude tout à fait consciente, en tant que spécialiste des sciences sociales, des limitations de la recherche conventionnelle dans ce domaine, des questionnaires et des longs séjours à des fins anthropologiques dans les communautés rurales. Je suis partie du principe que les gens qui sont censés tirer profit de nos efforts en faveur du développement constituent eux-mêmes une mine de ressources et que le processus de développement fonctionnera dans la mesure où il élargira leurs options et consolidera leurs compétences, leurs capacités et leur confiance. Partout où j'ai travaillé, je me suis efforcée de faire participer la communauté - les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants et les hommes -- aux activités de développement, y compris au processus d'évaluation. Ce faisant, j'ai aussi recherché les outils qui pouvaient le plus rapidement fournir aux directeurs de projets les résultats de la recherche dont ils avaient besoin pour prendre leurs décisions. Au début, je ne disposais pas des termes propres à décrire les nouvelles méthodes que je m'efforçais de trouver. Aujourd'hui, les vocables ne manquent plus pour dénommer ces nouveaux outils et cette nouvelle modalité de développement participatif - évaluation et recherche rétrospectives participatives, évaluation des bénéficiaires, recherche opérationnelle, évaluation participative rapide, pour n'en citer que quelques-uns. Au cours de ces années de tâtonnements et d'accumulation d'une expérience durement acquise, nous avons découvert quelques principes fondamentaux sur lesquels faire reposer notre travail : la valeur de méthodes et de stratégies évolutives et multiples, l'intérêt qu'il y a à mettre dcs outils à la disposition de la population locale, l'utilité d'aller au-delà de ce que nous sommes à même de prévoir derrière un bureau et les mérites de la patience, de l'écoute et de la confiance dans le processus dans lequel nous nous sommes engagés. Au fil des années, des changements profonds se sont produits dans la façon d'aménager les projets de développement. On considère désormais d'une manière générale que la planification participative est davantage susceptible de déboucher sur des conceptions et des stratégies qui soient opérantes dans le cadre particulier pour lequel elles ont été prévues. Toutefois, le rassemblement de données pour le suivi et l'évaluation participatifs ne fait pas encore partie intégrante du processus de dévelop- pement. Pour ce qui est de l'évaluation rétrospective des projets, on rencontre encore une forte résistance en faveur des méthodes classiques fondées sur les « objectifs », lesquelles maintiennent une certaine distance par rapport aux gens et aux activités qui font l'objet de l'évaluation. L'approche classique a certainement un rôle à jouer. Mais lorsqu'on cherche à renforcer les capacités locales, il ne sert pas à grand-chose de recourir à un processus d'évaluation mené par des gens venus de l'exté- rieur et qui aboutit à des rapports ne pouvant être diffusés que des mois, voire des années plus tard. je souhaite que ce document aide à changer cette situation en inscri- vant l'évaluation participative dans le processus normal du développe- ment. Plus concrètement, cette publication vise à permettre à ceux qui dirigent des programmes communautaires d'alimentation en eau potable et d'assainissement dans les communautés pauvres d'aller droit au but en employant des méthodes simples susceptibles de favoriser et d'encourager la participation. L'évaluation participative, tout en contribuant beaucoup à apporter les modifications voulues dans les projets, les politiques et les mécanismes de consensus, comporte également des risques. Tout d'abord, les outils et les méthodes participatives risquent d'être utilisés par les gestionnaires, les spécialistes des sciences sociales et les agents de vulgarisation comme des techniques leur permettant d'obtenir des données pour leurs propres besoins de planification et de gestion et non pas comme une manière de procurer des moyens d'action à la population locale. Il n'existe pratiquement pas de méthode qui soit intrinsèquement participative; ce n'est que dans son application qu'elle le devient. pe t u u n c En f e rhc et de r c l ls ee rà Un autre écueil est a viter, celui qui consiste a releguer les evaluations participatives uniquement au niveau communautaire. En fait, le but recherché est de renforcer la capacité de règlement des problèmes à tous les niveaux de prise de décisions. Nombreux sont les outils et les métho- des - théâtro-pédagogie, établissement de cartes, dégagement d'une vision de gestion communautaire - qui se sont révélés efficaces dans les évaluations et les élaborations de plans de travail aux niveaux national et régional menées à bien par les hauts fonctionnaires des gouvernements et les organismes d'aide extérieure. En troisième lieu, les auteurs des méthodes d'évaluation participative et les méthodes elles-mêmes abondent et, sans un minimum de formation et de compréhension des principes de base, toutes sortes de procédés peuvent être qualifiés de « participatifs »> même s'ils ne le sont pas. Or, lorsque ces procédés ne donnent pas de bons résultats, c'est l'approche particîpative elle-même qui perd sa crédibilité. Finalement, il ne faut pa3 voir dans l'évaluation participative une panacée. Ce n'est qu'avec le soutien actif de gestionnaires qui s'attachent à rassembler et à utiliser l'information obtenue auprès des usagers que l'évaluation participative peut avoir une incidence notable sur les facteurs qui interviennent dans la prestation de services aux populations pauvres. Cet ouvrage a été conçu comme un instrument permettant aux décideurs, aux gestionnaires et aux responsables de la planification et de l'évaluation de mettre au point des activités de suivi et d'évaluation dans le secteur de l'alimentation en eau et de l'assainissement. Une des grandes difficultés rencontrées dans l'évaluation participative consiste à circonscrire le champ des possibilités sans exclure d'éventuelles options imprévues. Pour ce faire, une série d'indicateurs - les principaux facteurs qui peuvent être observés et mesurés - ont été mis au point pour orienter la recherche. Le plan de cette publication s'articule autour de ces indica- teurs. Dans cet ouvrage, nombre d'entre eux peuvent être consultés fré- quemment et mesurés pour évaluer les progrès réalisés. Toutefois, aucune évaluation ne devrait les prendre tous en compte; chercher à rassembler trop d'informations est une des principales sources de problèmes en matière de suivi et d'évaluation. Même si aucun des outils, aucune des méthodes indiqués dans ces pages n est utilisé, ce document aura servi à quelque chose s'il vous aide à donner une forme et des dimensions nouvelles à votre prochaine évaluation. Cette publication est tirée de l'imposante somme de données d'expé- rience et de résultats obtenus ces dernières années sur le terrain en matière d'évaluation participative. Le travail décrit dans les pages qui suivent correspond aux activités de terrain menées à bien dans 22 pays: Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burkina Faso, Ethiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Kenya, Lesotho, Mali, Népal, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Tanzanie, Thaïlande, Togo, Zambie et Zimbabwe. Elle se fonde sur la méthrde SARAR mise au point par Lyra Srinivasan et appliquée depuis des années dans le secteur de l'alimentation en eau. L'expérience acquise par d'autres organismes avec lesquels nous avons été en contact est également reprise dans le texte. En fin de compte, la seule manière d'acquérir les connaissances voulues et de se sentir à l'aise en matière d'évaluation participative est de la pratiquer. Il n'y a pas de formule toute faite ni de plan type ou de manuel. Par définition, l'évaluai, 'participative est un domaine dyna- mique. Votre propre participation ; )fluera sur son déroulement, ce qui m'amène à vous inviter à partager avec nous vos archives visuelles et votre documentation pour que nous puissions diffuser des exemples d'expériences de terrain à un nombre croissant de praticiens dans le monde entier. L'évaluation participative en est à un stade des plus intéressants de _ son développement - en pleine transformation et évolution et en perpétuel état de renouvellement. Je vous souhaite à tous esprit d'innova- tion et succès dans vos entreprises! Deepa Narayan Coordonnateur de PROWWESS Programme commun PNUD/Banque mondiale pour l'eau et l'assainissement Indicateurs de progrès dans les programmes d'alimentation en eau et d'assainissement DURABILITE D.1 Fiabilité des systèmes D.I.a Qualité de l'eau au point d'origine D.1.b Nombre d'installations en état de marche D.1.c Entretien D.2 Mise en valeur du potentiel humain D.2.a Aptitudes à la gestion D.2.b Connaissances théoriques et pratiques D.2.c Confiance/image de soi-même D.3 Capacité des institutions locales D.3.a Autonomie D.3.b Des dirigeants coopératifs D.3.c Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes D.4 Partage des coûts et coûts unitaires D.4.a Contribution de la communauté D.4.b Contribution de l'organisme D.4.c Coûts unitaires D.5 Collaboration entre les organismes D.5.a Planification D.5.b Activités UTILISATION EFFICACE U.1 Utilisation optimale U.1.a Nombre et caractéristiques des utilisateurs U.1.b Quantité d'eau utilisée (pour tous usages) U.1.c Temps passé à utiliser les installations "ein eeU.1.d Gestion des ressources en eau U.2 Utilisation hygiénique U.2.a Qualité de l'eau à la maison U.2.b Méthodes de transport et d'entreposage de l'eau U.2.c Méthodes familiales d'amélioration de la qualité de l'eau U.2.d Propreté du site et de la maison U.2.e Pratiques en matière d'hygiène personnelle U.3 Utilisation régulière U.3.a Rythme de l'utilisation quotidienne U.3.b Rythme de l'utilisation saisonnière REPRODUCTIBILITE R.1 Capacité de la communauté de développer les services R.1.a Nouvelles installations d'alimentation en eau/latrines construites R.1.b Perfectionnement des installations R.1.c Lancement de nouvelles activités de développement R.2 Transférabilité des stratégies de l'organisme extérieur R.2.a Proportion et rôle du personnel spécialisé R.2.b Cadre institutionnel établi R.2.c Importance et protection du budget R.2.d Procédures documentées de gestion administrative/exécution R.2.e Autres conditions spéciales/spécifiques - - I ~~ - ~- " . - C- d L- .4 4 1. Introduction Depuis le milieu des années 80, la politique suivie et la pratique appliquée dans les projets d'alimentation en eau potable et d'assainisse- ment dans les zones rurales ont peu à peu été réorientées. Pour des raisons tout à fait pratiques, l'accent est mis de nos jours sur la promotion et le soutien de la participation communautaire à la planification et à la gestion des projets. Comment en est-on arrivé là? L'expérience a démontré que la participation des usagers à la prise de décisions, au choix des objectifs, à la conception et à la gestion des activités augmente les chances d'assurer le financement, la pleine utilisation et le bon entretien des installations d'alimentation en eau et d'assainissement. L'objectif ultime n'est pas de maximiser la participation des usagers, mais de l'optimiser afin d'assurer une durabilité fondée sur le développement humain. Aussi, l'intensité de la participation directe des usagers à la prise de décisions dépendra-t-elle des circonstances et du stade du cycle du projet. Lorsque les intéressés sont étroitement associés à tous les aspects d'un projet, il y a moins de risques d'une mauvaise conception, d'une sous-utilisation marquée ou de longues périodes de délabrement. La participation des usagers - et plus particulièrement des femmes - à la prise de décisions est donc de plus en plus reconnue comme un moyen pour implanter des projets durables d'alimentation en eau et d'assainissement. Ce sont essentiellement les femmes qui transportent l'eau pour les besoins domestiques et en gèrent l'utilisation, et qui prennent soin de l'hygiène de la famille. Grâce à leur connaissance approfondie de la situation en eau de la communauté, elles sont le mieux placées pour indiquer où devraient être situés les points d'eau. Comme ce sont elles qui subissent les premières le contrecoup lorsque les installa- tions tombent en panne, elles ont intérêt au premier chef à en assurer un entretien correct. Ce sont elles qui donnent aux enfants leurs premières leçons d'hygiène et ce sont elles qui décident de ne pas utiliser de nouvel- les installations si celles-ci ne répondent pas à leurs besoins. Lorsque les projets acquièrent un caractère participatif, le déroulement et les méthodes de gestion de ces projets est à revoir. S'assurer que les gens peuvent utiliser et entretenir efficacement de nouvelles installations devient l'objectif central qui dépasse la simple construction matérielle. Des indicateurs d'exécution et de succès plus larges sont nécessaires et la gestion prend une nouvelle dimension sociale. Un style différent de suivi et d'évaluation s'impose, adapté et propice à une véritable participation des utilisateurs. Malgré la difficulté que ces changements de style et de pratique peuvent impliquer pour les gestionnaires et les décideurs, l'évaluation participative peut engendrer une réflexion et une énergie nouvelles de la plus grande valeur qui viendront enrichir la conception et la mise en place du projet. Les membres de la communauté, lorsqu'ils ont assumé un rôle direct dans la gestion des projets, peuvent devenir des sources, des analystes et des utilisateurs de l'information sur l'état d'avancement des travaux et sur les problèmes d'exécution rencontrés. Ils peuvent égale- ment jouer un rôle de premier plan dans la solution des problèmes et dans l'application des leçons tirées de l'expérience. Le développement participatif a une incidence sur le suivi et l'évalua- tion liée • à l'objectif et à l'utilisation de l'évaluation • aux indicateurs à retenir • à la manière d'organiser et de mener à bien l'évaluation " au responsable chargé de l'évaluation. Bon nombre de spécialistes du développement soucieux d'appuyer l'évaluation participative ressentent depuis longtemps le besoin de combiner les outils pratiques avec des indicateurs clairs pour pouvoir encourager et assurer la participation. C'est pour cette raison que cet ouvrage traite essentiellement d'indicateurs spécifiques et d'idées prati- ques sur la manière de rassembler les données et de s'en servir pour résoudre les problèmes et prendre des mesures selon une approche participative. Le rôle de l'évaluation dans les projets gérés par les communautés En tant qu'instrument de gestion contribuant à atteindre les objectifs fixés, l'évaluation est un moyen systématique de tirer de l'expérience des enseignements qui permettent de corriger et d'améliorer les activités en cours et les activités à venir. Traditionnellement, le contrôle et les prévisions nécessaires à l'exécu- tion de grands projets conventionnels d'alimentation en eau et d'assai- nissement ont exigé des schémas directeurs détaillés. De ce fait, les évaluations à mi-parcours et en fin de cycle sont d'ordinaire effectuées par des experts extérieurs qui mesurent le degré de réalisation des objectifs de production, la qualité et le volume des travaux menés à bien, ainsi que les coûts unitaires. Le développement participatif élargit le champ de l'évaluation; ce changement de finalité se retrouve dans la conception du projet. On ne peut établir dès le départ des schémas directeurs détaillés étant donné que les décisions sont prises conjointement avec les collectivités; le règlement des problèmes se fait en association. Les utilisateurs partici- pent activement à l'élaboration du cadre d'évaluation, au rassemblement et à l'évaluation des données et à la planification des activités complé- mentaires. Le processus d'évaluation contribue en soi à renforcer la capacité locale de prise de décisions et un développement axé sur la communauté. Dans la mesure où il n'y a pas deux communautés semblables, la prise de décisions conjointe implique un certain degré d'imprévisibilité. Etant donné qu'aucun organisme d'Etat, aucun bailleur de fonds extérieur ni aucune organisation non gouvernementale ne peut tolérer une complète incertitude, la difficulté pour les gestionnaires consiste désormais à gérer l'imprévisible en ramenant l'élément d'inconnu à un niveau acceptable sans pour autant imposer prématurément de structures inadaptées. Pour ce faire, on peut s'attacher à retenir diverses options et à mettre au point un cadre d'apprentissage reposant sur un échange mutuel d'information entre les communautés et les organismes. Une évaluation permanente permet de procéder aux ajustements nécessaires pour répondre aux besoins des intéressés dans le cadre d'objectifs établis et convenus. Les programmes peuvent alors, comme il convient, s'adapter à la culture locale, aux systèmes, aux types d'organisation et aux besoins cognitifs locaux. Ce genre d'évaluation devient un outil essentiel de gestion du change- ment et l'enchaînement rassemblement des données-apprentissage- évaluation devient une partie intégrante du processus général de mise en oeuvre. On peut continuer de faire appel à des experts extérieurs pour faciliter le processus, mais c'est un partenariat entre les responsables du projet et les membres de la communauté qui assurera le mieux le succès de l'évaluation proprement dite. D'où l'expression « évaluation participative ». Du fait que ce sont les données rassemblées au début du cycle du projet qui jettent les fondements de la future évaluation, il est d'une importance vitale d'arrêter dès le départ les indicateurs appropriés. Ce sont ces indicateurs qui déterminent l'objet du suivi et de l'évaluation et qui garantissent donc que le rassemblement de données ne deviendra pas une fin en soi mais procurera aux gestionnaires dans les délais voulus l'information pertinente. Cela soulève bien sûr la question des buts et des objectifs et celle de savoir comment assurer le suivi et l'évaluation des progrès réalisés pour les atteindre. Fixer les buts et objectifs appropriés Le premier but à long terme des programmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement est d'améliorer les conditions de santé, de produc- tivité et de vie. Cependant, il est difficile et coûteux de mesurer en permanence l'incidence d'un programme sur la situation sanitaire. Du point de vue du gestionnaire, par exemple, les objectifs sanitaires à long terme sont trop lointains pour guider au jour le jour les décisions opérationnelles. Par ailleurs, l'expérience a montré que l'absence bien établie d'effets sur la santé n'implique pas nécessairement qu'un projet d'approvisionnement en eau et d'assainissement a échoué. D'où la recherche de buts intermédiaires ou d'objectifs de travail qui, sans se limiter au dénombrement des installations (résultats immédiats de la production), ne vont pas jusqu'à essayer d'évaluer l'incidence finale sur la santé. La diversité des partenaires impliqués dans les programmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement - équipes inter0P . "lnaires constituées par les pouvoirs publics, ONG, bureaux de cons, .ats, secteur privé, instituts de recherche et organismes d'aide extérieurs - fait qu'il est essentiel d'identifier des buts intermédiaires acceptables pour tous. Les programmes de développement visant à assurer un approvisionne- ment en eau et un assainissement à bas prix poursuivent, presque systématiquement, un double objectif. Il s'agit tout d'abord de mettre en place des installations - installations d'alimentation en eau potable, latrines, etc. Il s'agit ensuite - tant pour la communauté que pour l'organisme d'exécution - d'assurer la durabilité des résultats et de mettre en valeur le potentiel local. Pour la communauté, cela signifie d'ordinaire pouvoir gérer son propre système d'approvisionnement en eau et d'assai- nissement, ce qui peut impliquer un élargissement du programme et la , è L sous-traitance auprès d'entreprises privées. Pour l'organisme d'exécution, cela pourrait impliquer la capacité d'exécuter et de financer des program- mes semblables dans d'autres domaines. A court terme, ces objectifs peuvent sembler contradictoires. Le renforcement des capacités exige au départ un investissement de temps et d'autres ressources, et on y voit souvent un facteur qui retarde la réalisa- tion de l'objectif production, plus facile à poursuivre et à mesurer. Sans compter que l'efficacité des responsables de l'exécution des programmes se mesure d'ordinaire en fonction des résultats de production obtenus. Il résulte de tout cela que l'objectif suprême des programmes d'ali- mentation en eau et d'assainissement doit être énoncé de manière à réunir en un objectif global unique à la fois le souci de production et celui de renforcement des capacités. Cet énoncé pourrait être le suivant : Assurer une utilisation durable et efficace des installations d'alimentation en eau et d'assainissement au moyen de méthodes transposables. Dans cet énoncé, durable suppose une capacité de résoudre des problèmes, notamment la capacité de maintenir le système en fonction- nement. Utilisation efficace suppose que les pratiques suivies et les attitudes adoptées tendent à une utilisation optimale, hygiénique et cohérente des installations. Transposable suppose que les procédés et les résultats peuvent être répétés. Autant de critères en fonction desquels s'effectuent le suivi et l'évaluation des programmes d'alimentation en eau et d'assainissement. Arrêter les indicateurs appropriés Dans tout projet ou programme de développement, il est essentiel de définir clairement les indicateurs pour pouvoir mesurer de manière exacte et réaliste les résultats obtenus dans la poursuite des buts et objectifs. Dans le cas de la gestion participative, le processus suivi pour obtenir ces résultats est également déterminant; le renforcement du potentiel local est une des principales conditions pour que des progrès soient réalisés. Pour soutenir ce processus tout en fournissant un cadre à l'évaluation participative, on a identifié une série d'indicateurs permettant de mesurer les conditions menant à la réalisation des objectifs de durabilité, d'utilisa- tion efficace et de reproductibilité. Ces indicateurs sont le fruit de l'expérience acquise sur le terrain et ont de plus été testés dans différentes situations partout dans le monde dans le cadre de projets d'approvision- nement en eau et d'assainissement. Les indicateurs dont cet ouvrage traite sont organisés en catégories. Ils ne sont pas tous applicables à n'importe quelle situation; les priorités varieront d'un endroit à l'autre et il en sera de même du principal indica- teur de succès. Le lecteur est invité à suivre une approche progressive et à retenir le nombre minimum d'indicateurs le plus directement liés à ses objectifs immédiats d'évaluation. Le lecteur notera qu'à des méthodes analogues de rassemblement de données correspondent des indicateurs différents. Nous avons délibéré- ment repris la méthodologie chaque fois qu'il y avait lieu, de façon à permettre au lecteur d'utiliser au mieux cet ouvrage dans les réunions et sur le terrain. RENFORCEMENT DES CAPACITES RENOUVELLEMENT Les chapitres qui suivent traitent en détail de bon nombre de ces indicateurs et de la manière dont on peut les mesurer. Le fait qu'un indicateur soit mentionné ne signifie pas que l'on recommande son utilisation, mais seulement qu'il s'agit d'un élément qui, si on le juge - important dans un cadre donné, devrait être évalué. Par exemple, faire bouillir l'eau pour en améliorer la qualité est cité parce que cette pratique est très largement appliquée; cela ne signifie pas que l'on voudrait la voir plus largement adoptée (compte tenu de ses effets nuisibles sur l'environ- - nement tels que la consommation accrue de bois de feu, la destruction de JK- la forêt et les émissions de gaz à effet de serre). Ce qui est particulièrement important, c'est de rassembler des données en fonction du sexe pour déterminer si les ressources consacrées aux projets et les avantages que l'on en retire profitent aux femmes. Les buts et les principaux indicateurs qui seront utilisés dans tout cet ouvrage répondent au schéma suivant : Dans les pages qui suivent, le Chapitre 2 est consacré à l'importance de l'évaluation participative et à la manière dont elle diffère de l'évalua- tion traditionnelle. Le Chapitre 3 fournit un cadre complet d'indicateurs permettant de mesurer les progrès réalisés dans l'exécution des program- DURABILITE D.1 Fiabilité des systèmes D.2 Mise en valeur du potentiel humain D.3 Capacité des institutions locales D.4 Partage des coûts et coûts unitaires D.5 Collaboration entre les organismes UTILISATION EFFICACE U.1 Utilisation optimale U.2 Hygiène dans l'utilisation U.3 Utilisation régulière REPRODUCTIBILITE R. Capacité de la communauté à développer les services R.2 Transférabilité des stratégies de l'organisme extérieur mes d'approvisionnement en eau et d'assainissement. La liste complète de ces objectifs, grands indicateurs et sous-indicateurs figure à la page 25. Les Chapitres 4, 5 et 6 traitent chacun d'un objectif (durabilité, utilisation efficace et reproductibilité) en fournissant dans chaque cas la matière nécessaire pour choisir • les indicateurs et sous-indicateurs • les objectifs • les données nécessaires • l'objet du suivi et de l'évaluation * les méthodes de rassemblement des données. L'ouvrage se termine par le Chapitre 7, où sont étudiés les indicateurs et les méthodes permettant d'évaluer la perception que l'on a du change- ment survenu dans la situation sociale, économique, sanitaire et écologi- que d'une communauté. Comme on le fait remarquer dans le chapitre en question et ailleurs dans cet ouvrage, il est important de rassembler des données en fonction du sexe afin de déterminer si les ressources consa- crées au projet et !es avantages que l'on en retire profitent aux femmes. 9i e. 4% tââât 44 . -- 4. ~4 = * I ~ ~ ft.. - - - 2. Qu'est-ce que l'évaluation participative? L'évaluation participative est un processus visant à résou- dre les problèmes par la collaboration et par la création et l'utilisation du savoir. C'est un processus qui amène à prendre des mesures correctives en faisant participer les utilisateurs de tous les niveaux à une prise de décisions collective. Le plus important dans l'évaluation participative est que l'on utilise, pour la mener à bien, des conclusions obtenues à différents niveaux et de différentes manières. Lorsque les parties intéressées prennent part au processus qui mène à ces conclusions, il y a plus de chances qu'elles s'en servent pour prendre des mesures correctives. La solution des problèmes fondée sur le partenariat diffère du proces- sus habituel d'évaluatiorn de projet. Les utilisateurs interviennent active- ment dans l'élaboration du système d'évaluation, dans le rassemblement et l'évaluation des données et dans la planification des activités complé- mentaires. Il s'ensuit qu'il est souvent possible de prendre des mesures correctives directement et rapidement et que le processus d'évaluation contribue en soi à renforcer le potentiel local de prise de décisions et de développement axé sur la communauté. L'évaluation participative est donc fondamentale lorsque le but d'ensemble fixé aux efforts de dévelop- pement inclut la mise en valeur du potentiel local. Pour faire pleinement participer les utilisateurs, il faut entrer en contact avec tous ceux que concernent les décisions prises : membres des collectivités locales; responsables gouvernementaux et communautaires; personnel chargé des projets et des programmes. En tant que principaux utilisateurs des services améliorés d'approvisionnement en eau et d'assai- nissement, les femmes sont plus particulièrement encouragées à jouer un rôle central. L'évaluation participative n'empêche pas de faire appel à des experts extérieurs ou de recruter des personnes chargées de différents aspects du rassemblement de données. Toutefois, l'expert a un rôle de faciliteur à jouer dans son association avec les responsables communautaires ou le personnel du programme et n'est pas le « grand expert » qui décide isolément de la manière de procéder à l'évaluation. Les résultats tirés des méthodes d'évaluation participative peuvent alimenter utilement les opérations d'évaluation classique que la plupart des organismes prévoient à mi-parcours et à la fin d'un projet. Ceci dit, étant donné que la nature et l'objet mêmes des deux processus diffèrent, les méthodes employées dans l'un et l'autre cas ne sont pas les mêmes et ne devraient pas être confondues. Ces différences sont résumées dans l'encadré de la page 12. 7 »À Caractéristiques de l'évaluation participative L'évaluation participative se caractérise, entre autres, par le fait: • qu'elle implique une collaboration " qu'elle vise à résoudre des problèmes • qu'elle est source de connaissances • qu'elle est source de créativité " qu'elle recourt à des méthodes multiples • que les experts y participent en tant que faciliteurs. Collaboration Le processus proprement dit de mise en valeur du potentiel local grâce à la collaboration est plus important que les méthodes employées ou les résultats obtenus. En règle générale, l'approche fondée sur la collaboration renforce la qualité des résultats obtenus et assure la pertinence ainsi qu'une bonne interprétation des conclusions atteintes. La prise de décisions en collaboration avec toutes les parties concer- nées par le projet suppose la participation des « bénéficiaires » autant que du personnel chargé des programmes et des projets. Des efforts particu- liers sont déployés pour assurer une participation utile de ceux qui ont été traditionnellement laissés pour compte - les femmes, les enfants, les pauvres et le personnel de projet de second rang tel que les agents de vulgarisation. Le personnel de projet collabore étroitement avec les utilisateurs pour rassembler les données et répondre aux demandes de conseils techniques. Mais il ne suffit pas de demander aux membres de la communauté de répondre à des questionnaires pour pouvoir parler d'une véritable partici- pation. De même, intégrer des femmes dans les équipes d'enquête auprès des ménages n'est pas une mesure qui équivaut à elle seule à assurer la participation ou la collaboration des femmes. Solution des problèmes L'évaluation participative cherche à faciliter la compréhension d'une situation ou d'un problème donné de manière que l'on puisse trouver à temps les mesures et la solution voulues. L'élément moteur n'est pas l'obligation de rendre des comptes à des autorités extérieures, mais bien d'assurer le développement et l'épanouis- sement de l'individu au niveau local. La participation communautaire fait appel au potentiel créateur et aux connaissances des individus et renforce leur capacité de gérer leur propre développement. L'évaluation participative devient ainsi un processus grâce auquel les participants à un projet de développement acquièrent la capacité d'apprendre et de prendre des mesures efficaces pour résoudre leurs problèmes. Une source de savoir L'évaluation participative vise à faire acquérir des connaissances à la population locale tant dans le cadre communautaire que dans le cadre du projet. Lorsque les utilisateurs prennent une part active au processus de rassemblement de données, l'information se transforme en savoir et amène à l'autonomie dans l'action. Dans la perspective du renforcement - des capacités que l'on s'est fixé comme but, on peut considérer que faire acquérir des connaissances est à divers égards bien différent de rassembler - des informations: " L'information est liée à des rapports ou à des machines; le savoir à des gens • L'information consiste souvent en éléments hétérogènes et sans rapport; le savoir consiste en un réseau d'éléments interconnectés constituant un tout • L'information peut être facilement rassemblée à partir de questionnaires et d'enquêtes à choix multiples; les systèmes d'acquisition du savoir n'ont pas cette facilité L / -- • L'information peut être contrôlée par quelques personnes; le savoir réside dans la collectivité " L'information sans contexte n'a guère de valeur; le savoir suppose d'interpréter l'information et de lui donner un sens. Une source de créativité Un intervieweur arrivant dans un village avec ses questionnaires à la main sait bien la difficulté qu'il y a à faire asseoir les gens assez longtemps pour qu'ils répondent sincèrement à ses questions. Encadré 2-1. Différences entre l'évaluation classique et l'évaluation participative Qui Des experts extérieurs Les membres de la communauté, le personnel du projet, le faciliteur Quoi Des indicateurs de succès Les personnes déterminent prédéterminés, essentielle- leurs propres indicateurs de ment les coûts et les succès qui peuvent compren- résultats de la production dre les résultats de la production Comment L'accent est mis sur Auto-évaluation; methodes l'« objectivité scientifique »; simples adaptées à la culture les évaluateurs se distancent des locale; partage libre et immédiat autres participants; les des résultats grâce à la procédures sont uniformes participation de la population et complexes; l'accès aux locale au processus résultats est limité et différé d'évaluation Quand Généralement à la fin; parfois Le suivi et l'évaluation sont également à mi-parcours combinés, doù de fréquentes évaluations de portée limitée Pourquoi Dans le but de rendre des Dans le but de donner à la comptes d'ordinaire par total- population locale les moyens isation, pour décider de la d'intervenir, de contrôler et poursuite du financement de prende des mesures correctives Les méthodes participatives sont créatrices et amusantes et apprendre de cette manière renforce le respect de soi et la confiance en soi qui sont essentiels pour entreprendre une quelconque action. Les individus participent à la définition et à la réalisation du travail. Grâce au processus participatif, des tâches telles que l'établissement de cartes, la réalisation de dessins et le choix de photographies suscitent tellement d'énergie et d'enthousiasme que la difficulté devient souvent d'arrêter le processus et non pas de lutter pour le maintenir. Recours à des méthodes multiples Les méthodes participatives sont polyvalentes, empruntent à de nombreuses disciplines et s'adaptent bien aux différentes tâches à accom- plir. Si les instruments disponibles se révèlent inadaptés, de nouveaux instruments sont créés. La validité et la fiabilité du processus sont assurées grâce au recours à des méthodes multiples et à l'intervention de différents utilisateurs et parties intéressées dans l'établissement du consensus. Dans la mesure où les personnes concernées par un projet participent, sous forme de consensus, à la prise de décisions, il n'y a pas lieu de procéder à de grandes enquêtes par sondage. Les membres de la communauté étant très occupés, on opte de préférence pour des méthodes simples et directes d'échantillonnage, de rassemblement de données et d'analyse. Compte tenu de l'importance accordée à l'utilisation des résultats, ceux-ci sont diffusés de diverses manières en foncticn des préférences des utilisateurs - diapositives, enregistrements vidéo, photographies, narrations, jeux de rôles, discussions de groupe, ateliers et rapports écrits de longueurs et formats différents. D ea L'W Des experts faciliteurs Le rôle de l'expert extérieur, lorsqu'on recourt à lui, est de faciliter la prise de décisions collective tout au long du processus d'évaluation participative, y compris l'identification du but de l'évaluation et le choix de méthodes de rassemblement et d'analyse de données, l'exécution sur le terrain et la diffusion et le suivi des résultats obtenus. Lorsqu'on fait appel à des experts, leur rôle est de combiner leurs connaissances spéciali- sées avec l'expérience, les connaissances et les systèmes d'apprentissage de la population locale. Leur tâche, en tant que faciliteurs, est de partager leurs idées, d'aider les gens à envisager diverses options et de laisser les utilisateurs, les membres de la communauté et le personnel du projet prendre en charge le processus, autant que faire se peut. Outre la compétence technique qui leur est propre, les responsables de l'évaluation participative doivent également faire preuve d'une grande aptitude à la facilitation, d'humilité, de respect d'autrui et savoir écouter. Ils doivent par ailleurs croire fermement dans le potentiel de l'être humain et bien tolérer l'ambiguïté. Lorsque les décisions doivent être prises par un grand nombre de personnes et que des outils doivent être adaptés ou mis au point pour répondre à la situation locale, la prise de décisions prend bien entendu davantage de temps et est, au début, moins simple que lorsqu'il n'y a à faire intervenir qu'une personne ou un petit ZIM groupe de personnes. Cela étant, les évaluations participatives faisant appel à des méthodes plus simples et plus directes, l'ensemble du proces- 'Q sus prend généralement moins de temps que l'évaluation classique. Le cycle de l'évaluation participative Les organismes résolus à favoriser un processus d'auto-évaluation communautaire découvrent systématiquement qu'il leur faut adopter la même approche en leur sein. Davantage qu'un procédé, l'évaluation participative est un cadre de fonctionnement. D'où l'importance pour le personnel de l'organisme chargé du projet non seulement de se familiariser avec la méthode consistant à favoriser la participation communautaire à l'évaluation, mais également d'utiliser une approche similaire dans son propre travail sur le projet au sein de l'organisme. Au niveau du projet, on procède à des auto-évaluations fréquentes à n'importe quelles étapes du cycle du projet. La distinction entre suivi et évaluation se brouille alors, car la diffusion de l'information se fait régulièrement tout au long du projet, information qui est analysée et utilisée pour modeler des plans et amener à des mesures correctives. , 7 Figure 2-1. Le cycle de l'évaluation participative Plan Plan Action Action Estimation Jý Analyse Analyse Evaluation Evaluation Evaluation Evaluation propr propre propre Reflexion propre Source: lake Pfohl, « Evaluation participative: Guide d'emploi, » PACT. 'impact"? Que ce soit au niveau de la communauté ou du projet, il faut répondre aux questions ci-après pour provoquer cette circulation d'informations et procéder à une évaluation : • Quels sont les objectifs de l'évaluation? Expérience de terrain - Sri Lanka @ Quels sont les grandes questions et les grands problèmes qu'il y a à résoudre et quelle information cela réclame-t-il? Dans un village de Sri Lanka, le comité de • Comment doit-on rassembler l'information? l'eauduvillagea demandél'assistanced'un • Qui devrait rassembler l'information et auprès de quelles évaluateur extérieur pour trouver la raison sources? du faible intérêt que montrait la commu- • Comment analyser les données? nauté pour un projet d'alimentation en eau •Que signifie l'information? et du faible apport financier qu'elle était prête à lui consacrer. En collaboration avec e Compte tenu de ce que signifie l'information, quelles le comité, l'évaluateur a élaboré un très mesures convient-il de prendre et qui les prendra? court questionnaire, puis s'est penché de manière approfondie sur un ou deux pro- La population locale intéressée - celle qui sera concernée par un blèmes présentant un intérêt particulier pour le comité. Compte tenu de la petitesse projet et doit avoir la capacité de lui assurer viabilité et efficacité - pose, de la communauté, tous les adultes ont été elle aussi, ces questions et y répond. Elle contribue à décider s'il y a lieu interviewés. d'entreprendre une évaluation rétrospective, à définir l'objet de cette évaluation et à déterminer la manière de rassembler l'information et de Les données recueillies ont été analysées et l'utiliser pour le suivi. une réunion a été organisée avec les fem- mes du village pour discuter les conclu- sions. Il en est ressorti que les femmes De nombreux ouvrages et guides sur la manière d'effectuer des avaient l'impression que la charge de tra- èvaluations existent déjà et il n'y a pas lieu de reproduire ici cette infor- vail et les bénéfices liés aux projets d'ali- mation facile à obtenir. On trouvera dans les appendices quelques mentation en eau sous conduites ne s'équi- exemples d'ateliers qui ont traité des différents objectifs d'une évaluation libreraient pas. Concrètement, elles consi- et du passage de l'évaluation classique à l'évaluation participative. Il déraient que les castes supérieures et les convient néanmoins, au moment d'adopter une méthode d'évaluation gens les plus nantis contribueraient moins et profiteraient plus du fait que leurs usai- participative, de tenir compte des idées-forces suivantes sons étaient proches de l'eau. Restez-en à des méthodes simples Des réunions ont été organisées avec toutes les parties intéressées et des solutions ont été négociées. La configuration du réseau Bien que les méthodes utilisées dépendent de l'objet de l'évaluation, de canalisation a été modifiée de manière à en règle générale, l'évaluation participative fait appel à des méthodes assurer une distribution plus équitable. simples et directes pendant toute la durée du cycle d'évaluation. Source : Adapté de Taherunessa Abdullah et Marieke Boot, CRI, 1990. Il y a lieu, par exemple, de recourir autant que faire se peut à des méthodes d'échantillonnage non institutionnalisées et d'effectuer des sondages dans différents segments de population :les riches et les pauvres, les utilisateurs et les non-utilisateurs, les hommes et les femmes, etc. Les listes de contrôle peuvent être d'une très grande utilité, particuliè- remnent lorsqu'elles sont mises au point en collaboration avec le personnel du projet et les membres de la communauté. Elles peuvent servir à des interviews, à des discussions de groupe, à des observations et à des enquêtes auprès des ménages. Faites un effort particulier pour que les femmes participent Les méthodes participatives sont très utiles pour atteindre les person- nes qui sont très souvent exclues de la prise de décisions, particulièrement les femmes. Il n'empêche que, sans un effort particulier pour les faire participer et s'assurer leur confiance, les femmes, en général, seront à nouveau laissées de côté au cours du processus d'évaluation participative. Il est essentiel d'être sensible et d'accorder tout l'intérêt voulu à cette question tout au long du cycle de l'évaluation pour assurer la participation des femmes et l'amélioration de leur qualité de vie. Faites participer les utilisateurs à l'analyse des données Les méthodes d'analyse de données qui font appel aux utilisateurs pour l'examen des conclusions et l'élaboration des recommandations et des actions de suivi sont plus efficaces que les réunions où sont présentés des rapports et recommandations finals. Faire participer les membres de la communauté à des activités telles que le tracé de plans ou de cartes tridimensionnelles peut constituer la première pierre d'une approche participative de la planification, du suivi du changement et de l'analyse ainsi que de l'évaluation des données. Complétez de brefs rapports écrits avec d'autres méthodes de diffusion des résultats, telles que des colloques de membres de la communauté et du personnel du projet, des photographies, des diapositives, des cassettes vidéo, des histoires ouvertes au débat ou des jeux de rôles. Toutes ces méthodes se sont révélées utiles pour accroître les chances qu'un suivi soit assuré. Ne sacrifiez pas l'efficacité au profit de l'« exactitude » L'auto-évaluation a pour but de permettre aux utilisateurs de prendre des mesures nouvelles ou correctives. C'est dans cette perspective qu'il faut aborder la question de l'exactitude et du détail de l'information recueillie. Dans la plupart des cas, la marge d'erreur ou l'imprécision acceptable est bien supérieure à celle tolérée dans une recherche scientifi- que et théorique rigoureuse. Par exemple, dans les enquêtes classiques sur les ménages, on consacre beaucoup de temps et d'efforts à accumuler des informations détaillées sur la taille de la famille, la composition du ménage, le revenu et les. ressources. Or, que la taille du ménage soit de' 6,7 ou de 6,1 n'a guère d'importance pour la communauté dans sa mise en place de systèmes d'adduction d'eau et d'assainissement. Il en va de même du revenu qu'il ne sert à rien de chercher à évaluer rigoureusement en comptant les poulets et en calculant la surface de la parcelle de terrain. Aux fins du suivi et de l'évaluation participatifs, tout ce dont on a besoin est sans doute de ranger les ménages en trois catégories. Etant donné que les collectivités rurales ont d'ordinaire une connaissance approfondie d'elles-mêmes, il leur est facile de ranger les familles par taille, ressources (riches, à revenu moyen, pauvres), nombre d'enfants de moins de cinq ans, présence d'une femme à la tête de la famille, etc. Alors cette évaluation, où la voulez-vous? (d,, Source: « SIDA-Promotion de la santé-Exchanges », Rapport de l'OMS, Question I. A l'occasion, il peut être souhaitable d'assurer une plus grande exactitude, notamment lorsqu'il s'agit de déceler le nombre de cas de diarrhée. Là aussi, l'expérience montre que les femmes du village, au moyen d'un calendrier et de dessins très simples, peuvent garder le compte des cas de diarrhée chez leurs enfants. Recueillez seulement l'information dont vous avez besoin La grande tentation dans toute évaluation est de cnercher à tout apprendre en même temps. Résistez à cette tentation et aidez les autres à y résister! Le principe dont vous devez vous inspirer est celui de l'« ignorance optimale ». Obtenir une information qui n'est pas néces- saire à l'objet de l'évaluation revient à gaspiller du temps et d'autres ressources cruciales. Si les besoins en information sont divers, employez une méthode progressive; approfondissez quelques questions et conten- tez-vous, pour les autres, d'avoir une idée générale. Il n'y a pas de formule toute faite Il n'y a pas de formule toute faite applicable à l'évaluation participative. On ne peut apprendre qu'en agissant. La question que l'on doit toujours garder présente à l'esprit est : « Est-ce que cette approche aide les utilisateurs à recueillir des renseignements qui leur permettent de résoudre les problèmes qu'ils ont identifiés, en utilisant des méthodes qui renforcent leur capacité de résoudre à l'avenir des problèmes semblables? » Tout outil ou méthode peut avoir ou non un caractère participatif selon la manière dont on l'emploie. Tout dépend de qui prend la déci- sion et de qui exerce le contrôle. Le personnel de projet et les évaluateurs constatent souvent qu'une des plus grandes difficultés qu'ils rencontrent en matière d'évaluation participative consiste à renoncer totalement à leur notion de ce qu'est la bonne méthode, la bonne question, la bonne formulation, la bonne instruction, la bonne réponse. Bien que l'on ait à ce jour très peu d'exemples documentés d'évalua- tion « purement » participative dans le secteur de l'alimentation en eau et de l'assainissement, la tendance se fait sentir progressivement en faveur d'applications participatives de méthodes classiques et en faveur de la création de nouveaux outils et méthodes susceptibles d'être mis à la disposition de la population locale. Encadré 2-2. Premiers pas, faux pas, rétablissement, partage L'évaluation préalable participative rapide (EPPR) n'est qu'une des diverses méthodes utilisées pour renverser le processus de centralisation, d'uniformatisation et de développement dirigé du sommet vers la base. L'EPPR donne aux pauvres le moyen de procéder davantage eux-mêmes à leur propre analyse, de prendre en main leur propre vie et leurs propres ressources et d'améliorer leur bien-être en le définissant. Le succès de l'EPPR tient essentiellement à notre propre conduite et à nos propres attitudes. Il s'agit pour nous • de bien nous connaître nous-mêmes et d'être capables d'autocritique • d'admettre l'erreur sous tous ses aspects • de déléguer le pouvoir • de s'asseoir, d'écouter et d'apprendre • d'improviser, d'inventer et d'adapter " de faire preuve constamment du plus grand discernement. Nous sommes donc amenés à nous demander qui fait la leçon, qui détient le pouvoir, qui menace du doigt ? Quelles sont les connaissances, l'analyse et les priorités qui comptent ? Les nôtres? Les leurs, telles que nous croyons les connaître? Ou bien les leurs telles qu'ils les expriment librement? Une bonne EPPR consiste à donner des moyens et non pas à ponctionner. Une bonne EPPR commet des erreurs, en tire des enseignements et se perfectionne ainsi elle-même. Une bonne EPPR s'élargit et s'améliore d'elle-même. Donc, commencez. N'attendez pas. Allez-y. Détendez-vous. Essayez. Apprenez en agissant. Expérimentez. Demandez-vous : Qu'est-ce qui a bien marché? Qu'est-ce qui a mal marché? Qu'est-ce que nous pouvons en tirer comme enseignement? Comment pouvons-nous faire mieux? Comment pouvons-nous aider les autres à faire mieux? L'EPPR est ce que nous faisons d'elle. C'est un potentiel pas une panacée. Si vous ne vous y sentez pas à l'aise, passez à autre chose. Personne ne vous en voudra. Cela ne marche pas pour tout le monde. Mais si vous la sentez bien et si vous l'utilisez, partagez-la et aidez les autres à la partager. Faites un essai. Qu'est-ce que ça coûte? Source: Extrait de Robert Chambers, 1992. H · 씻 · 1 -·’· ·’·./&/-//,,1 -궁\!/\& · 恤 鱗 . · 돈궉「// & , ,`」,걀 3. Un systeme d'indicateurs Pour mesurer les progrès réalisés dans les projets d'approvisionnement en eau et d'assainissement, ce qu'il faut, c'est énoncer en détail les objectifs de durabilité, d'utilisation efficace et de reproductibilité. Pour ce faire, il faut 1) identifier les éléments les plus importants - les indicateurs clés - relevant de ces trois objectifs et 2) ventiler chacun de ces éléments en un certain nombre de sous-indicateurs plus détaillés et mesurables. Par exemple, mesurer les progrès réalisés en vue d'une utilisation hygiénique de l'eau suppose une suite d'évaluations allant des sites de captation de l'eau jusqu'au milieu familial en passant par les pratiques d'hygiène personnelle. Pour ce qui est des indicateurs mesurant l'hygiène à la maison, il s'agit de vérifier la disponibilité des produits de nettoyage, la propreté des installations, le système d'évacuation des eaux usées, l'existence d'un dispositif de vidange des latrines, etc. Dans les chapitres suivants, certains indicateurs clés ont été formulés et agencés en un système permettant d'évaluer les progrès accomplis dans la poursuite des trois grands objectifs (voir page 25). Le reste de cette publication est axé sur ce système d'indicateurs. Une information détaillée est fournie sur l'objectif à atteindre pour chaque sous-indica- teur, sur les données nécessaires pour calculer les progrès accomplis dans la poursuite de cet objectif, sur l'objet du suivi et de l'évaluation, et sur les méthodes proposées pour mener à bien une évaluation participative. Comme instrument permettant de structurer la pensée, ce système est assez large pour intégrer la plupart des indicateurs présentant un intérêt aux niveaux de la communauté et du projet/programme. ïl peut aussi bien intégrer de bons résultats inattendus que des résultats négatifs. Au demeurant, il est suffisamment ciblé pour circonscrire la recherche aux renseignements pertinents et essentiels. Le personnel chargé du dévelop- pement et du secteur à différents niveaux dans le monde entier a mis ce système à l'épreuve sur le terrain en se référant à de nombreuses autres études documentées. Pour utiliser ces indicateurs, il est conseillé d'adop- ter une méthode progressive en fonction des besoins. Grâce à l'expé- rience de terrain que l'on continuera d'acquérir, il ne fait aucun doute que le système lui-même continuera d'évoluer. L'expérience que l'on a déjà accumulée dans le monde entier en appliquant le système d'évaluation a permis de dégager certaines grandes constatations : 1. Les objectifs de durabilité, d'utilisation efficace et de reproductibilité s'appliquent très bien. Les indicateurs qui correspondent à chacun de ces objectifs varient selon le contexte. Par exemple, dans un cas, ce qui importera ce sera peut-être l'amortissement complet des coûts, alors que, dans un autre cas, c'est un mécanisme propre au secteur privé ou bien un dispositif d'entretien à deux niveaux qui pourra être décisif pour assurer la durabilité. Un énoncé clair et vraiment précis des objectifs d'un projet permet d'élaborer les indicateurs voulus pour évaluer la réalisation de ces objectifs. J1NJ 2. Selon les communautés, les indicateurs se verront attribuer une importance différente. Dans un cas, il peut s'agir de la lutte contre le ver de Guinée; dans un autre, du renforcement de la fiabilité des installations; dans un troisième, du raccourcissement des distances à parcourir à pied jusqu'au point d'eau et aux installations de défécation. 3. Dans la même communauté ou dans le cadre du même projet, l'importance relative d'un indicateur par rapport à l'autre peut varier avec le temps. Dans une certaine communauté, les gens, aux premières phases d'un projet donné, se sont intéressés avant tout au nombre total de points d'eau qu'il convenait d'améliorer avec l'aide des pouvoirs publics; deux ans plus tard, leur premier souci était le recouvrement de la redevance correspondant aux frais d'entretien; plus tard encore, c'était le nombre de latrines en construction. 4. Les indicateurs de succès retenus peuvent différer selon le sexe. Dans un village, alors que l'intérêt des hommes allait surtout au fait que les femmes cultivaient davantage de légumes, celles-ci s'intéres- saient surtout à la relative proximité de V'eau. Les femmes sont en règle générale, plus que les hommes, concernées par la santé des enfants et l'hygiène du milieu, alors que les hommes accordent souvent une importance primordiale à la disponibilité d'eau pour le bétait. 5. Les indicateurs de succès diffèrent selon qu'on s'adresse aux membres de la communauté, à ses responsables ou au personnel du projet, Les responsables de la communauté s'intéressent souvent davantage au nombre total de points d'eau dans la communauté qu'à la manière d'assurer un accès équitable à tous ces points d'eau. Dans une communauté népalaise, les agents sanitaires s'intéressaient avant tout à la réduction des taux de mortalité et de morbidité, alors que les femmes de la communauté s'occupaient essentiellement de la clôture érigée autour d'un bassin pour en tenir le bétail éloigné. Dans le cas de la construction de latrines, le personnel de projet s'intéresse d'ordinaire surtout au nombre total de latrines familiales construites, alors qu'au niveau de la collectivité, cela soulève généra- lement peu d'intérêt. Dans le cadre d'un projet d'assainissement urbain au Népal, les femmes ont signalé que le principal indicateur de succès ne devrait pas être le nombre de cabinets de toilette individuels construits en différents points, mais le nombre total de femmes qui pouvaient utiliser simultanément une installation publique de ce type. Pour les femmes, aller aux latrines représentait également la seule occasion de s'asseoir et de converser, de sorte que des toilettes communales étaient préférables à l'intimité individuelle. 6. Les membres d'une communauté ont la capacité de mettre au point, de choisir, de contrôler et d'évaluer les indicateurs ayant de l'importance pour eux. Dans de nombreux programmes de soins de santé primaires, d'appro- visionnement en eau et d'assainissement, les membres de la commu- nauté choisissent et contrôlent les indicateurs concernant les mala- dies les plus répandues. Certaines collectivités ont établi des indica- teurs d'une grande justesse au plan local concernant la pauvreté, la richesse, les soins de santé, l'état de santé des enfants, la salubrité de l'eau, les pluies, les latrines, etc. Le problème tient généralement non pas à la capacité des membres de la communauté, mais à notre capacité de collaborer avec eux d'une manière qui les aide. w 14 *-J 7. Le renforcement des capacités, aux niveaux individuel, communautaire et institutionnel, intervient plus facilement si on en a fait un objectif spécifique et un indicateur de succès. Le renforcement des capacités est à la fois un processus et un aboutissement dont les résultats matériels ne sont qu'un sous- produit. Plutôt que les moyens mécaniques du développement tels qu'une pompe ou des latrines, ce qui importe c'est de rechercher la croissance ou le renforcement des moyens d'action qui découlent de la participation des utilisateurs au processus d'élaboration de la pompe ou des latrines en question. 8. Lorsque les objectifs du projet sont clairement énoncés et très précis, il est plus facile de mettre au point des indicateurs permet- tant de contrôler et d'évaluer leur degré de réalisation. Par exemple, l'objectif général consistant à faire davantage participer les femmes peut être plus spécifique si on l'intitule « promotion du rôle dirigeant des femmes mesuré par le nombre de femmes à la tête de comités, gestionnaires ou artisans ». 9. Pour aboutir, l'évaluation participative a besoin de l'appui actif des gestionnaires. L'évaluation participative ne peut être couronnée de succès que lorsque les principaux gestionnaires apportent leur concours au processus participatif. L'expérience a montré que lorsque les gestionnaires accordent une grande valeur au retour d'information qu'ils obtiennent des utilisateurs à tous les niveaux communautaires, un changement positif se produit qui permet de mettre en valeur le potentiel humain. Y a-t-il une contradiction intrinsèque entre la promotion de la participation des individus à tous les aspects de l'évaluation - notamment à l'élaboration des indicateurs qu'ils considèrent eux- mêmes comme utiles - et ce système d'indicateurs prédéterminés? La réponse est « non », dans la mesure où le système en question est utilisé conformément aux principes et à la spécificité de l'évaluation participative. Une des plus grandes difficultés rencontrées dans l'approche participative, particulièrement dans le cas des programmes de grande envergure, est de trouver un équilibre entre trop de structure ou de plans types imposés et une absence totale de struc- ture. Cela vaut à la fois pour la planification et l'évaluation. L'expé- rience sur le terrain a montré que le système d'indicateurs ci-après permet de trouver un équilibre raisonnable entre ces deux extrêmes. 339-' Encadré 3-1. Les signes des progres enver les programmes d'assainissement des eaux DURABILITE D.1 Fiabilité des systèmes D.1.a Qualité de l'eau au point d'origine D.1.b Nombre d'installations en état de marche D.1.c Entretien D.2 Mise en valeur du potentiel humain D.2.a Aptitudes à la gestion D.2.b Connaissances théoriques et pratiques D.2.c Confiance/image de soi-même D.3 Capacité des institutions locales D.3.a Autonomie D.3.b Des dirigeants coopératifs D.3.c Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes D.4 Partage des coûts et coûts unitaires D.4.a Contribution de la communauté D.4.b Contribution de l'organisme D.4.c Coûts unitaires D.5 Collaboration entre les organismes D.S.a Planification D.5.b Activités UTILISATION EFFICACE U.1 Utilisation optimale U. l.a Nombre et caractéristiques des utilisateurs U.1.b Quantité d'eau utilisée (pour tous usages) U.l.c Temps passé à utiliser les installations U.l.d Gestion des ressources en eau U.2 Utilisation hygiénique U.2.a Qualité de l'eau à la maison U.2.b Méthodes de transport et d'entreposage de l'eau U.2.c Méthodes familiales d'amélioration de la qualité de l'eau U.2.d Propreté du site et de la maison U.2.e Pratiques en matière d'hygiène personnelle U.3 Utilisation régulière U.3.a Rythme de l'utilisation quotidienne U.3.b Rythme de l'utilisation saisonnière REPRODUCTIBILITE R.1 Capacité de la communauté de développer les services R. 1.a Nouvelles installations d'alimentation en eau/latrines construites R. 1.b Perfectionnement des installations _e _ R.1.c Lancement de nouvelles activités de développement R.2 Transférabilité des stratégies de l'organisme extérieur _ R.2.a Proportion et rôle du personnel spécialisé R.2.b Cadre institutionnel établi R.2.c Importance et protection du budget R.2.d Procédures documentées de gestion administrative/exécution R.2.e Autres conditions spéciales/spécifiques r A - ~ *.aa -y b ~.-t 4' t '1.-- 4. Mesure de la durabilité La durabilité est la capacité de maintenir, aux niveaux tant de la communauté que de l'organisme, service et prestations, sans répercussions préjudiciables sur l'environnement, même une fois que l'« assistance spéciale » (en matière de gestion, de finances et de technique) a été progressivement supprimée. Aucune communauté ne reste statique; aucun projet ni programme dépendant des initiatives de la communauté ne peut rester statique. Au contraire, tout effort doit s'adapter aux besoins changeants de la commu- nauté. La durabilité s'obtient en renforçant la capacité des collectivités et des organismes partenaires de résoudre les problèmes au fur et à mesure qu'ils se présentent. Etant donné l'évolution constante des communautés, les projets et les programmes doivent s'adapter aux besoins de chaque communauté tout en prévoyant les changements à venir, grands ou petits. Les méthodes participatives qui font que les individus jouent un rôle central dans la prise de décisions permettent aux communautés et aux organismes de développer leur capacité d'évoluer en fonction de circonstances nouvelles, compte tenu notamment des changements de la demande, de l'intérêt manifesté, du potentiel en place, du financement, des ressources naturelles ou des orientations adoptées par les pouvoirs publics. La mise en valeur du potentiel humain - renforcement de la capacité de résoudre les problèmes, confiance en soi, aptitudes à la gestion et savoir-faire technique, création de savoir - devient ainsi le pivot du processus qui permet d'assurer la durabilité. Ce processus est facilité lorsque ceux qui le dirigent sont des « gestionnaires du changement » et non des inspecteurs simplement soucieux de faire respecter le calendrier des travaux. Leur mission principale est de mettre en place un environnement favorable à l'appren- tissage et à la solution des problèmes : des dirigeants qui cherchent à faciliter les choses, des buts et une vision partagés par les utilisateurs, des systèmes d'acquisition du savoir à double sens, la création de ressources, la solution de conflits, et des règles et règlements généralement acceptés. Bien que l'on ait besoin d'institutions fortes capables de fonctionner de façon relativement autonome, il est également essentiel que les organis- mes collaborent pour assurer une utilisation performante des ressources et la protection de l'environnement. La capacité de résoudre les problèmes se mesure de deux manières. Tout d'abord, par des procédés relativement statiques mesurant le fonctionnement d'installations à un moment donné dans le temps (par exemple, les latrines ou les pompes fonctionnent-elles actuellement? Est-ce que la main-d'oeuvre et les fonds ont été obtenus et gérés de manière efficace?). Le deuxième type de mesure fait appel à des indicateurs plus dynami- ques visant à déterminer jusqu'à quel point il sera possible de garantir la durabilité dans un environnement en évolution. Dans une communauté, ces indicateurs concernent la capacité de résoudre des problèmes, notam- ment l'aptitude à organiser et à mobiliser des ressources, à prendre des initiatives, à procéder à un diagnostic sur soi-même, à résoudre des conflits, à produire des connaissances et instituer des systèmes administratifs. Les indicateurs dynamiques permettent également de mesurer le renforcement de la confiance en soi, la compétence, l'amour propre et les orientations à venir. L'importance des mesures dynamiques dépendra du type de pro- gramme et du contexte politique, économique et institutionnel local. Par exemple, dans les programmes privatisés d'approvisionnement des ménages en eau et d'assainissement, il n'est pas aussi fondamental de pouvoir compter sur une organisation communautaire forte. Quant à l'aptitude d'une communauté à financer les coûts d'investissement, elle ima .4-W n'est peut-être pas indispensable dans un pays qui suit une politique de subventionnement partie]. En résumé, le bon fonctionnement des systèmes ne représente qu'un des éléments de la durabilité. Sans amélioration de la capacité des hommes et des institutions, des systèmes, même s'Ils fonctionnent à un moment donné, en arriveront presque certainement un jour ou l'autre à un état de dysfonctionnement. Le diagramme de la page 32 permet de s'orienter simplement entre ces questions de capacité qui sont toutes interconnectées. Le développement participatif, par définition, se veut une réponse aux besoins prioritaires des personnes impliquées. Même si une commercialisation habile et des méthodes participatives peuvent, avec le temps, susciter un intérêt pour le produit qu'un organisme extérieur offre, si ce produit n'est pas fermement « ressenti comme un besoin », les membres de la communauté ne seront pas incités à s'organiser pour prendre les mesures voulues. La demande de la communauté est ce qui déterminera de manière fondamentale si un organisme et une communauté peuvent s'associer assez longtemps pour créer une situation où l'approvisionnement en eau et l'assainissement auront été améliorés. Si d'autres installations d'ali- mentation en eau et d'assainissement abondent et sont perçues comme satisfaisantes, si d'autres besoins (notamment dans les domaines de l'emploi, des routes, de l'électricité) sont plus immédiats ou si le niveau de services assurés est inférieur à ce que la population souhaite, les communautés et les organismes auront beau passer des accords écrits, les efforts de formation et de mobilisation des énergies ne serviront pas à grand-chose. Dit plus simplement, si le projet ou le programme d'un organisme correspond aux besoins ressentis par une communauté, dans ce cas, les choses marcheront; sinon, on se heurtera à des problèmes fondamentaux. Les organismes qui appliquent une série de critères de choix prédéterminés indépendamment de la demande de la communauté violent le principe qui veut que l'utilisateur ou la communauté procède à son propre choix et compromet le processus qui doit assurer l'émancipation de l'utilisateur et la durabilité des réalisations. Il est donc important, au moment d'évaluer le degré de réussite des efforts de renforcement des capacités, d'établir tout d'abord si le projet a répondu à un besoin prioritaire et de quelle manière les gens ont exprimé leur intérêt (par exemple, en recueillant et apportant des contributions en Expérience de terrain espèces et d'autres en nature, ou en signant des accords avec l'organisme une fois négociés les rôles et les responsabilités mutuels). On considère souvent que des « personnes extérieures objectives » sont nécessaires Cinq indicateurs clés de durabilité doivent être évalués, dont certains pour contrôler les progrès réalisés dans cer- doivent être abordés à la fois au niveau de la communauté et de tains domaines, notamment pour appré- l'organisme :cier dans quelle mesure les objectifs eii matière de constructien sont atteints ou comment fonctionnent les installations. D.1 Fiabilité des systèmes D.2 Mise en valeur du potentiel humain Même si les critères de calcul des progrès D.3 Capacité des institutions locales sont d'ordinaire fournis par le personnel de D.4 Partage des coûts et coûts unitaires projet ou les experts extérieurs, c'est lors- D.5 Collaboration entre les organismes que les utilisateurs eux-mêmes se voient demander de distinguer un bon puits d'un Chacun de ces indicateurs clés se décompose lui-même en une série de mauvais puits et se voient donner la possi- sous-indicateurs plus détaillés et mesurables qui peuvent faire l'objet d'un bilité d'expliquer pourquoi ils attribuent suivi et d'une évaluation (voir p. 30). une qualité particulière à un puits donné, qu'apparaissent les critères qu'ils conside- chapitre décrit chaque indicateur clé dans la perspective rent importants. Cela étant, il y a, dans la Le reste de ce chaire écr chau dateur lé s léerpctv plupart des cas, un chevauchement nota- de la durabilité et la manière, pour chacun, d'assurer le suivi et l'évalua- ble entre les critères utilisés par la popula- tion des sous-indicateurs pertinents. tion locale et ceux retenus par les experts. Pour chaque sous-indicateur, les données suivantes sont précisées: Au Lesotho, au Cameroun et au Kenya, le suivi extérieur institutionnalisé a été dé- • Objectif centralisé et simplifié. Les principaux fac- • Données nécessaires teurs à retenir dans la construction et l'uti- • Objet du suivi et de l'évaluation lisation des latrines sont représentés par de • Méthodes (de rassemblement des données) simples dessins sur des formulaires de suivi qui sont ensuite utilisés par des villageois volontairesou desentrepreneurs privés pour suivre l'état d'avancement des travaux. Au Cameroun, ce genre de dessin sert à contrô- ler l'état de santé de la famille. Encadre 4-1. Mesure de la durabilité -Indicateurs clés et sous-indicateurs- D.1 Fiabilité des systèmes D.1.a Qualité de l'eau au point d'origine h D.1.b Nombre d'installations en état de marche D.1.c Entretien D.2 Mise en valeur du potentiel humain D.2.a Aptitudes à la gestion D.2.b Connaissances théoriques et pratiques D.2.c Confiance/image de soi-même D.3 Capacité des institutions locales D.3.a Autonomie D.3.b Des dirigeants coopératifs D.3.c Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes D.4 Partage des coûts et coûts unitaires D.4.a Contribution de la communauté D.4.b Contribution de l'organisme D.4.c Coûts unitaires D.5 Collaboration entre les organismes D.5.a Planification D.S.b Activités Formulaires de suivi utilisés par les membres de la communauté Etat d'avancement des travaux et inventaire du matériel Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet _____________ ___ Août Septembre _________________ Oct obre Novembre Décembre Fonctionnement des latrines 2 3 4 5 6 7 9 10 Figure 4-1. CAPACITE DE LA COMMUNAUTE ET DE L'ORGANISME DE GARANTIR LA DURABILITE DES REALISATIONS EST-CE QU'IL Y AVAIT UNE DEMANDE/ UN BESOIN RESSENTI D'AMELIORATION -...NON POURQUOI LE CHOIX A-T-IL PORTE SUR DES SYSTEMES D'ALIMENTATION EN CETTE COMMUNAUTE? EAU ET D'ASSAINISSEMENT? OUI EST-CE QUE LES INSTALLATIONS FONC- TIONNENT COMME PREVU? IL EXISTE UN OU PLUSIEURS PROBLEMES FONDAMENTAUX NON Nk EST-CE QU'UN ACCORD MUTUEL A ETE NEGOCIE ENTREE ON LA COMMUNAUTE ET L'ORGANISME POUR REPARTIR LES RESPONSABILITES? OUI OUI LA COMMUNAUTE N'A PAS LA CAPA- L'ORGANISME N'A PAS LA CAPACITE CITE D'ASSUMER LES RESPONSABILITES D'ASSUMER LES RESPONSABILITES CONVENUES CONVENUES POUR QUELLES RAISONS? POUR QUEL S RAISONS? LES INSTITUTIONS COMMUNAU- LES INSTITUTIONS DE L'ORGAN- TAIRES NE CONVIENNENT PAS ISME NE CONVIENNENT PAS -Mauvaise liaison avec l'organisme -Mauvaise liaison avec -Autonomie insuffisante pour la communauté fonctionner efficacement -Autonomie insuffisante pour -Encadrement faible ou fonctionner efficacement peu représentatif -Encadrement faible -Appui faible de la commu -Moral bas et manque nauté et interaction d'intérêt de la part du insuffisante avec elle personnel INSUFFISANCE DES CONNAISSANCES INSUFFISANCE DES RESSOURCES THEORIQUES ET PRATIQUES EN PERSONNEL DE COMMUNAUTAIRES L'ORGANISME -Gestion -Gestion -Administration -Administration -Questions techniques -Questions techniques -Confiance en soi -Confiance FINANCES COMMUNAUTAIRES FINANCES DE L'ORGANISME -Mécanismes et procédures -Mauvaise affectation et insuffisants pour générer répartition des fonds et gérer des recettes -Comptabilité et contrôle -Services à des prix défectueux inabordables INDICATEUR CLE D.1 Fiabilité des systèmes Etant donné que tous les utilisateurs ont, sous une forme ou sous une autre, accès à des installations d'approvisionnement en eau et d'assainis- sement, la fiabilité des systèmes aménagés d'alimentation en eau et d'assainissement est fondamentale pour déterminer leur utilisation efficace. Un service peut être considéré comme fiable lorsqu'il y a de grandes chances qu'on puisse en disposer dans la qualité, la quantité et les délais requis. Assurer la fiabilité impliquant un coût financier, le niveau de fiabilité acceptable pour les utilisateurs variera donc en fonction du contexte donné. Si les utilisateurs estiment que l'eau n'est pas d'une qualité acceptable, que l'adduction sous conduites est imprévi- sible ou que les pannes sont fréquentes, il y a peu de chances qu'ils financent ou utilisent régulièrement ces installations. Il en va de même pour les installations d'assainissement. Si les toilettes publiques et les aires de bain ne fonctionnent pas bien et que d'autres possibilités existent, il est peu probable que ces installations soient financées, utilisées ou gérées par les utilisateurs. La complexité et la robustesse des techniques ainsi que la standardisation et la disponibilité des pièces de rechange jouent égale- ment un rôle critique dans la capacité d'un individu ou d'un groupe de gérer les installations et d'assurer le fonctionnement des systèmes. Dans la plupart des cas, cela implique que le secteur privé ou les pouvoirs publics apporteront une certaine aide pour faire face aux pannes impor- tantes des réseaux d'alimentation en eau et s'occuper de l'entretien et des réparations des installations d'assainissement. Pour ce qui est des systèmes communaux, la disponibilité de ressources financières communautaires, d'un savoir-faire local et de la volonté de faire fonction- ner et d'entretenir les installations sont également déterminantes. Trois grands sous-indicateurs permettent de mesurer la fiabilité des systèmes : D.I.a Qualité de l'eau au point d'origine D.1.b Nombre d'installations en état de marche D.1.c Entretien Qualité de l'eau au point d'origine Objectif: Accroître le nombre de systèmes permettant l'adduction d'une eau de qualité acceptable tout au long de l'année (compte tenu des variations saisonnières). Données nécessaires: Nombre total et accroissement des installations assurant la distribu- tion d'une eau potable de qualité acceptable. Il y aura des variations en fonction de l'heure de la journée et de la saison; on a particulière- ment besoin d'informations sur l'utilisation aux heures de pointe. Comparaison de l. pureté bactériologique de la source en fonction des Expérience de terrain - Cameroun normes locales (et non pas de normes internationales idéales). Dans le cadre d'un projet rural d'alimenta- La qualité chimique et le goût de l'eau tion en eau au Cameroun financé par CARE et le CRDI, des agents de terrain ont cons- Objet du suivi et de l'évaluation: taté que les villageois pouvaient tester la Est-ce que l'eau au point d'origine a une qualité acceptable et est qualité de l'eau sans avoir besoin d'une salubre? formation poussée. Comme on a estimé qu'il revenait trop Quelle est au total l'augmentation du nombre de points d'eau produi- cher d'installer des pompes à main, des sant une eau de qualité acceptable? volets métalliques permettant aux utilisateurs de puiser de l'eau avec des Quel pourcentage de la population a accès à une eau salubre? seaux ont été installés pour recouvrir de grands puits creusés à la main. Au début, Méthodes: on a utilisé, pour détecter dans l'eau des Visites des sites, inspection visuelle, tests de la qualité de l'eau à coliformes fécaux, des trousses et des incu- l'origine. (D'après l'expérience acquise au Kenya, en Indonésie, au bateurs millipores. Cameroun, au Costa Rica, les membres de la communauté peuvent effectuer eux-mêmes des tests de la qualité de l'eau à la recherche de Mais les conditions locales ont rendu dif- coliformes fécaux et des essais de pH.) ficile l'usage des incubateurs. En cher- chant une solution de remplacement, les Interviews et entretiens avec les utilisateurs, particulièrement ceux qui agents de terrain ont découvert que lorsque vivent près des points d'eau et ceux qui ont décidé de ne pas utiliser les villageois plaçaient les trousses contre ces points d'eau. L'idée qu'ils se font de la qualité de l'eau est aussi la chaleur de leur propre corps pendant 24 importante que les essais techniques sur la qualité bactériologique, la heures, on obtenait les mêmes résultats salinité, la quantité de fer, etc. qu'avec de vrais incubateurs millipores. p e> j k V *1 Amr Photographies prises par des membres de la communauté de « captages d'une bonne source » et de « bons/mauvais puits », ou bien Expérience de terrain - Indonésie dessins de ce que la communauté considère comme les attributs d'un bon puits. C'est là un moyen efficace d'identifier les origines de la Indicateurs identifiés par desvillageoises et contamination des puits et d'en arriver ainsi à des mesures correctives, villageois indonésiens pour vérifier la qua- y compris des activités éducatives organisées par la communauté. lité de l'eau: Est-ce que le point d'eau paraît propre? Est-ce qu'on y trouve des animaux? Est-ce qu'il y a des insectes qui s'y reproduisent? Est-ce qu'on y trouve des feuilles et des branches? Est-ce qu'on y trouve d'autres détritus? Est-ce qu'on trouve des déchets d'hom- mes ou d'animaux à proximité? Est-ce que l'eau a une couleur? Est-ce qu'elle sent mauvais? Est-ce qu'elle a mauvais gout? 4- ~' ~ - Ç ES~czD  Nombre d'installations en état de marche Objectif: Augmenter le nombre de systèmes assurant un approvisionnement fiable en eau en quantité acceptable tout au long de l'année (compte tenu de variations journalières et saisonnières affectant le point d'origine, la capacité et la demande). S'assurer que les toilettes sont en nombre suffisant pour répondre aux besoins de toute la population et qu'elles fonctionnent selon les critères techniques arrêtés. Données nécessaires: Augmentation du nombre d'installations d'adduction en eau en fonctionnement; quantité d'eau produite à divers moments de la journée à différentes saisons; heures de consommation de pointe et délais d'attente dus à l'encombrement (pour évaluer la facilité d'ap- provisionnement en eau de tous les foyers). La quantité d'eau à fournir est d'ordinaire indiquée dans les objectifs des projets en litres par personne et par jour. Les critères techniques varient selon le niveau de service, le climat et les ressources en eau. Pour les toilettes, les renseignements doivent comprendre l'augmenta- tion du nombre de toilettes (installations d'évacuation des excréments culturellement acceptables) construites pour différents groupes de populations, ainsi que dans les écoles et les autres institutions communautaires. Objet du suivi et de l'évaluation: Est-ce que le nombre de points d'eau en fonctionnement a augmenté autant que prévu? Est-ce que les points d'eau produisent suffisamment d'eau tout au long de l'année pour répondre à la demande existante et prévue? Quel est le pourcentage de la population qui a accès à ces points d'eau? Est-ce qu'il y a eu augmentation du nombre de toilettes accessibles aux différents groupes de population (hommes, femmes, enfants, groupes marginaux)? Est-ce que les toilettes sont culturellement et techniquement acceptables? Méthodes: Etablissement de cartes; discussions de groupe sur un sujet donné; photographies; visites de sites; inspection technique visuelle; mesure de la quantité d'eau produite. Dans le cas des pompes à main et des sources, cette mesure peut se faire en calculant la quantité d'eau Im produite par seconde ou par minute. Dans le cas de l'alimentation sous conduites, les mesures sont plus compliquées; pour plus de renseignements, se reporter à Minimum Evaluation Procedure, OMS, 1983. Il convient de procéder à des interviews et à des entretiens pour établir si les gens doivent faire la queue pour tirer de l'eau à certaines saisons ou à certains moments de la journée. Les données sur l'heure de pointe d'utilisation de l'eau peuvent être obtenues à l'occasion des observations effectuées pendant la collecte et l'utilisation de l'eau. On peut s'informer sur le nombre total des toilettes et des points d'eau nouveaux ou améliorés en discutant avec les membres de la communauté, y compris les écoliers, ou en leur faisant faire des dessins. Il faut observer la qualité technique des toilettes car elle influe sur leur utilisation hygiénique, notamment l'inclinaison de la cuvette, l'étanchéité, la taille et le garnissage des trous pour les toilettes sèches, l'existence de couvercles sur les trous, le degré d'obscurité à l'intérieur du cabinet, la présence de tuyaux d'aération et de grillages à mouches appropriés. Eviter l'erreur de ne recueillir des renseignements qu'auprès de fonctionnaires, de respon- sables de l'entretien et de mécaniciens. On risque d'obtenir des réponses qui sous-estiment les problèmes liés à la quantité et à la qualité de l'eau et des installations sanitaires. D'autre part, les différences de situation d'une saison à l'autre peuvent être particulièrement marquées et devraient faire l'objet d'une analyse sérieuse. - à-àm * -J- ~ - ---~N à' ' Expérience de terrain - Honduras PROPAR (Proyecto de Pozos y Acueductos Rurales) est un programme communautaire d'alimentation en eau et d'assainissement au Honduras septentrional, financé par les Gouvernements hondurien et suisse. PROPAR a mis au point un système de contrôle simple géré par le personnel de terrain pour déterminer l'efficacité du projet et son impact sur la santé. Grâce à une série de colloques au sein du personnel visant essentiellement à définir les objectifs et à identifier des indicateurs, le projet a permis de dresser la grille ci-après pour suivre les progrès réalisés en matière de construction de puits. RESULTATS RESULTATS OBJECTIF CRITERE INDICATEUR DEGRE DE REUSSITE 1988 1989 Programme de Capacité % de promoteurs 90% des promoteurs 68,1% 50% puits équipés et d'animer et de installés dans les animent et dirigent de pompes diriger des projets zones voulues et des projets de financées de creusement de capables d'animer creusement de puits puits et de diriger des projets de creuse- ment de puits 100% répondent 91,6% 83,3% Qualité de con- %3/ de puits bien aux normes de struction des puits construits qualité 90% 76% Qualité d'installa- % de pompes 100% répondent tion des pompes bien installées aux normes de qualité 1004> 95% Utilisation des % de puits puits construits construits en 100% sont en fonctionnement fonctionnement Fonctionnement Intérêt montré Capacité Budget initial $57 $5 et entretien au départ pour la d'obtenir un minimum de $ 130 corrects assurés mise en fonction- financement pour l'achat d'outils nement de puits par les comités Nombre de Un comité par de l'eau comités formés groupe et un 87,5% 26,8% coordonnateur de comité Formation des % de membres 10% maximum des comités de l'eau ayant changé par membres ayant 4% 2% année changé Changement des % de puits en 80% des pompes 63,3% 65% membres au sein fonctionnement répondent aux du comité normes de fonction- Nombre de nement Qualité de l'entre- robinets en tien des puits mauvais état Moins de 20% des 15,5% 17% robinets en mauvais Qualité de Disponibilité de état l'entretien l'eau au robinet 100% de disponibi- 99% 92,5% Niveau d'entre- lité tien des prises d'eau et des 90% répondent aux 85,7% 84% réservoirs normes de qualité Expérience de terrain - Bangladesh Au Bangladesh, des villageoises analphabè- tes ont appris à évaluer le fonctionnement Entretien des pompes à main. Tout d'abord, un horaire a été établi pour qu'une femme au moins se trouve à côté de L'entretien des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainisse- la pompe du lever au coucher du soleil. ment - fréquence des pannes des installations d'approvisionnement en Assise à côté, l'observatrice notait le sexe et eau et des installations sanitaires et rapidité avec laquelle elles sont l'âge du porteur d'eau ainsi que la quantité réparées - dépend de divers éléments : facteurs techniques, motivation, d'eau tirée. A chaque coup de pompe, la capacité de la communauté de faire fonctionner et d'entretenir les fe"bmlfaisait passe un ierre dne une appareils, coût et disponibilité des pièces de rechange, participation du boîte était remplie, elle faisait une marque secteur privé ou des ONG et mesures d'assistance prévues par les pouvoirs sur un papier et recommençait l'opération. publics. Les chiffres ainsi recueillis ont montré que les femmes utilisaient moins les pompes Etant donné le coût prohibitif que supposerait un système centralisé installées près des lieux publics. d'exploitation et d'entretien de centaines de réseaux d'alimentation en eau éparpillés, on s'efforce de standardiser les techniques et de créer des Sur la base de cete enquête menée par les systèmes de gestion dans lesquels interviennent les communautés, le femmes des villages, on a placé de nouvel- secteur privé, les ONG et les services municipaux. les pompes à main en des endroits plus acceptables pour les femmes. Objectif: S'assurer de la mise en place d'un système amélioré de gestion pour l'exploitation et l'entretien des installations, qui permette de limiter le nombre et la durée des pannes et d'effectuer des répara- tions rapides. Données nécessaires: Les besoins varient selon la complexité technique de l'installation et selon qu'elle appartient à une personne, à un groupe, à la commune ou à une institution. Par exemple, la capacité de la communauté de faire fonctionner et d'entretenir des installations n'a pas à intervenir si les propriétaires sont des particuliers. Dans ce cas, ce qui compte, c'est la motivation, la capacité financière et l'aptitude technique des particuliers ou des groupes à gérer leur installation. Se pose également le problème de la disponibilité de pièces de rechange et de techniciens compétents du secteur privé. Dans la plupart des pays, les pouvoirs publics continuent d'être responsables de la formation des mécaniciens et du personnel d'entre- tien chargés de réparer les grosses avaries. Cette formation peut être confiée, sous forme de sous-traitance, au secteur privé ou aux ONG. Il convient d'évaluer le fonctionnement de ce système d'appui pour vérifier à quelles démarches se livre une communauté pour entrer en contact avec un organisme extérieur. L'information sur le mécanisme et les éléments nécessaires pour créer un système efficace et durable de gestion dépend étroitement de la robustesse des techniques employées et de la standardisation de toute une série d'options. On aura donc besoin de données pour répondre aux questions suivantes : • Est-ce que les techniques employées sont robustes? Sont-elles standardisées? • Est-ce que les membres de la communauté ont négocié leurs rôles et responsabilités et les acceptent-ils? Comprennent-ils en quoi ils I diffèrent de ceux du personnel des organismes extérieurs (pouvoirs Expérience de terrain - Inde publics, secteur privé, ONG)? Dans unecollectivitéurbaineà faible revenu • Est-ce que les particuliers ont les connaissances, le savoir-faire et la du Kerala, des photographies de pompes motivation nécessaires pour entreprendre des opérations d'entretien et brisées et de colonnes d'alimentation des réparations? Savent-ils qui contacter en cas de panne grave? S'ils le publiques saccagées ont servi à attirer l'at- savent, le font-ils? tention de la communauté sur ces problè- * Est-ce que les membres de la communauté ont mis au point une mes. Grâce à des discussions de groupe réglementation pour assurer le bon fonctionnement et l'entretien des ouvertes, autour de cartes dressées par la installations et est-ce qu'ils les acceptent et les appliquent? communauté, toutes les pompes hors de service ontétéidentifiéesainsi quelesmesu- • Est-ce que la formation aux questions techniques et financières, aux res que la collectivité pourrait prendre pour méthodes d'organisation et à l'encadrement s'est faite dans les délais corrigerces problèmeset leséviterà l'avenir. voulus et de manière adéquate? (Un soin particulier doit être apporté à la sélection des stagiaires). Il est ressorti de ces cartes que les pompes saccagées se trouvaient dans des espaces • Est-ce que les trousses à outils, les pièces de rechange et les mécani- publics dont aucun membre de la commu- ciens sont disponibles et à des prix abordables? nauté ne se sentait personnellement res- ponsable. Les autorités responsables de Objet du suivi et de l'évaluation: l'eau ont réinstallé les fontaines publiques Est-ce que les ménages, les communautés et les organismes ont la sur la base du consensus a iopté par la motivation, l'intérêt, les ressources, les connaissances et le savoir-faire communauté à l'issue de consultations. nécessaires pour faire fonctionner et entretenir les installations? Source :Fieldnotes, Socioeconomic Unit,Kerala Existe-t-il un système d'assistance logistique du secteur privé ou des Water Authority. pouvoirs publics pour aider les communautés/ménages à procéder aux réparations qui dépassent leurs possibilités? 'à,' Î_ .. , E r 44v Le nombre total d'installations en état de marche a-t-il augmenté Expérience de terrain avec le temps? Indonésie La fréquence des pannes a-t-elle baissé? Indicateurs de pannes et de réparations La durée des pannes a-t-elle diminué? a % d'hommes et de femmes qui connais- Méthodes sent trois des dispositions réglementaires Entrevues libres avec des responsables communautaires, des femmes (vivant près ou loin des points d'eau), des agents d'entretien, des • % par puits d'hommes et de femmes mécaniciens et le personnel de l'organisme. Des entretiens avec des aptes a effectuer des réparations écoliers peuvent se révéler très utiles. • Nombre moyen de jours écoulés entre la Discussions de groupe sur une question donnée et auto-évaluation panne et la réparation (minimum! avec des groupes ou des comités d'usagers, avec ou sans l'aide de maximum) photographies et de modèles. • Yo de membres de la communauté Visites de sites. sachant gérer un compte en banque • % de membres sachant qui est la personne à contacter dans l'organisme d'appui Tanzanie Dans un projet du Gouvernement tanzanien appuyé par la DANIDA, les indicateurs ci- dessous servent à évaluer la mise en place de systèmes performants d'exploitation et d'entretien des installations du village: • Existence de définitions d'emploi '- pour les agents chargés de ces systèmes • Accords avec ces agents • Données recueillies par le village sur la performance des systèmes - • Comptes en banque ouverts Expérience de terrain - Kenya Dans un village du Kenya, des faciliteurs ont utilisé trois grands dessins d'une réunion de comité de puits près d'une pompe à main en panne pour lancer une discussion sur la responsabilité qu'a le comité d'assurer de « bons puits » à la communauté. Grâce à ces discussions de groupe, on a pu trouver rapidement la principale origine du mauvais fonctionnement des pompes à main du village. Le comité avait le savoir- faire technique nécessaire pour réparer les pompes en panne mais la motivation lui manquait pour investir dans le puits, et cela du fait de l'existence d'autres moyens de s'alimenter en eau. L'investissement était également entravé parce que le comité ne savait pas clairement à qui le puits apparte- nait réellement. 7P4 ?- M INDICATEUR CLE D.2 Mise en valeur du potentiel humain On ne peut assurer l'autonomie des gens sans assurer leur développe- ment humain. Les individus doivent avoir confiance en eux-mêmes et avoir la compétence voulue pour entreprendre les tâches que l'on attend d'eux. Confiance et compétence augmentent lorsque les gens acquièrent l'expérience de l'organisation et de la gestion ainsi que de nouvelles connaissances et aptitudes, y compris la capacité de générer du savoir. La difficulté tient bien entendu à la manière d'évaluer les changements qui surviennent dans ces aptitudes et capacités. Les femmes ayant, dans la plupart des cultures, un rôle à jouer plus important que les hommes en matière de gestion de l'approvisionnement en eau de leur famille et d'hygiène du milieu, il est fondamental de distinguer les données recueillies en fonction du sexe. Les hypothèses de travail sur les capacités des femmes ne doivent pas se fonder sur l'idée que s'en font les hommes; les femmes constituent les meilleures sources d'information sur leurs propres points de vue, capacités, besoins et activités. Pour faciliter la durabilité au niveau de la communauté, il faut des organismes qui soient eux-mêmes durables, c'est-à-dire des organismes dotés d'un personnel compétent et convaincu qui croit et apporte son appui à un développement autonome fondé sur les institutions, les compétences et la culture locales. Dans de nombreux cas, les membres des communautés laissent aux dirigeants, institutionnels ou non, le soin de prendre des décisions. La durabilité peut alors s'obtenir en faisant participer quelques grands responsables locaux qui représentent les intérêts de la communauté et assurent la liaison avec les organismes extérieurs. Mais le renforcement des capacités obtenu selon cette approche peut ne pas reposer sur une assise très large. Trois grands sous-indicateurs devraient être évalués individuellement pour les femmes et les hommes aux niveaux de la communauté et de l'organisme concernés, D.2.a Aptitudes à la gestion D.2.b Connaissances théoriques et pratiques D.2.c Confiance/image de soi-même W Aptitudes à la gestion La plupart des projets ont pour objectif concret d'assurer que les utilisateurs atteignent un niveau optimal de prise de décisions en matière d'alimentation en eau et d'assainissement. Certaines décisions peuvent dépasser les intérêts ou la capacité des communautés, par exemple, le choix de la prise d'eau pour les grands réseaux de canalisation desservant la périphérie urbaine ou les zones à bas revenu. Si l'objectif est de donner aux pauvres et aux femmes des moyens d'action, il convient d'assurer la participation de membres de différents groupes socio-économiques, particulièrement les femmes, aux décisions concernant les installations d'approvisionnement en eau et d'assainisse- ment. Le degré de participation aux décisions sur « comment et où installer quoi » constitue un bon indicateur de l'intérêt communautaire pour le fonctionnement continu de ces installations. Objectif : Optimiser la participation, particulièrement des femmes et des groupes marginalisés, à la prise de décisions. Données nécessaires: Le degré de participation des membres de la communauté à la prise de décisions en vue de la mise en place et du fonctionnement continu des installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement. La mesure dans laquelle les décisions sont partagées entre les diffé- rents groupes d'intérêt, y compris les groupes marginalisés en fonction de l'ethnie, de la caste ou de la classe à laquelle ils appartiennent, les pauvres et les gens vivant loin des routes et des centres de peuplement. (Toute méthode informelle de sondage devrait inclure les femmes.) Pj J44 Il conviendra peut-être d'évaluer la manière dont les décisions sont prises à certains moments cruciaux pour déterminer les mesures correctives à prendre. Ces décisions consistent à déterminer : " s'il y a lieu ou non d'accepter ou d'entreprendre le projet " le choix des techniques à retenir, leur conception et le niveau de service à assurer • si le coût est abordable et comment gérer les finances • la manière de choisir le responsable et les membres des comités/ groupes chargés de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement • l'emplacement des points d'eau • la manière de s'organiser en vue des travaux de construction • le montant, la fréquence et la modalité de paiement des redevances * la manière de désigner les responsables des finances • la réglementation et la manière de résoudre les conflits • le système d'exploitation, d'entretien et de réparations • la manière de participer au suivi et à l'évaluation • s'il y a lieu d'entreprendre de nouvelles activités. Les données nécessaires varient également en fonction du type de techniques retenues et du niveau souhaité de prise de décisions dans le cycle du projet. Objet du suivi et de l'évaluation: Qui s'est rendu compte de la nécessité d'améliorer la situation en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement? Dans quelle mesure les responsables communautaires (hommes et femmes) et les membres « ordinaires » (hommes et femmes) de la communauté prennent-ils part aux décisions concernant les programmes? Quel a été le mécanisme de prise de décisions et qui a participé aux décisions concernant le besoin d'installations qui avait été ressenti, la conception et la planification, l'exécution et le suivi-évaluation? Méthodes: Entrevues libres avec les responsables communautaires à différents niveaux, centrées sur le mécanisme à appliquer; discussions séparées avec des groupes d'hommes et de femmes de la communauté; vote au moyen d'un tableau à pochettes pour déterminer qui a pris les décisions; entrevues avec des représentants de l'organisme sur le terrain, à divers niveaux de responsabilité. Etude des comptes rendus des réunions et des documents de suivi des projets. Un des risques que présente le rassemblement d'informations à partir de souvenirs est que l'homme ayant tendance à avoir une mémoire sélective, ses souvenirs sont incomplets. Pour que les souvenirs recueillis soient aussi complets que possible, il faut les recueillir auprès de toute une gamme de personnes, non seulement des hommes ou des responsables, mais également des femmes. Si l'on n'arrive pas à obtenir les informations nécessaires pour déterminer qui a pris les décisions, c'est que la prise de décisions n'a pas donné lieu à une participation suffisante. Des modèles en bois, des photographies et des dessins de différents sujets de décisions peuvent faciliter la discussion. Rappelez-vous que les responsables et d'autres personnages importants du village peuvent se vexer si on les ignore ou si les évaluateurs s'adressent d'abord aux gens ordinaires. Plusieurs méthodes se sont révélées efficaces pour surmonter ces problèmes. Organiser de longues réunions et discussions avec les responsables pour leur expliquer pourquoi il est nécessaire de parler en privé avec d'autres membres de la communauté et quels seront les sujets abordés. Une fois l'autorisa- tion obtenue, tenir des réunions séparées avec les hommes et avec les femmes en utilisant un tableau à pochettes ou d'autres procédés de ce genre. Une autre approche consiste à diviser votre équipe de manière que, pendant qu'une personne parle aux notables et aux responsables officiels du village, d'autres membres de l'équipe organisent des réunions de groupe avec les utilisateurs ou procèdent à des interviews dans quelques familles. CIl ,vo- Expérience de terrain - Indonésie Dans un projet en Indonésie, on a mesuré la participation des femmes à la prise de décisions au moyen d'un tableau à pochet- Qui décide Femmes Hommes Responsable ResponsableGroupe Agent de tes en tissu pendu sur une barrière ou un de quoi? ordinaires ordinaires femme homme de l'eau terrain mur. Le tableau, qui se composait de six colonnes et de huit rangs de pochettes en 1. Décisions 7/ 5 19X 12% 2SY 29/ tissu, avait un dessin placé au-dessus de en groupe chacune des six colonnes. Les dessins re- 2. Responsables 3% 11% 30% 20% 10% 26% présentaient différentes personnes suscep- de groupe tibles de prendre des décisions: une femme et un homme « ordinaires », un responsa- 3. Activités 9% 13% 16% 23% 27% 12% ble femme et un responsable homme, le de groupe groupe d'utilisateurs de l'eau et un agent de 4. Montant des 8% 13% 32% 10% 17% 20% terrain appartenant à l'organisme extérieur. contributions On a donné à chaque membre du groupe mensuelles sept petits disques en papier pour désigner 5. Besoin de 5% 6% 22% 39% 13% I15% le décideur le plus important à propos de sanctions six questions différentes. Les autres mem- bres du groupe tournaient le dos pendant 6. Emplacement 1X 13% 16% 165 14% 40O l'opération, de manière que chacun puisse des pompes, voter en privé. Tout le monde a participé robinets, avec enthousiasme, même les femmes âgées réservoirs, etc. qui, au début, voulaient s'en aller parce 7. Réparations 4% 5% 9% 18% 21% 43% qu'elles ne savaient pas lire. A la fin de l'opération, les votes ont été comptés et les TOTAL DES SUFFRAGES résultats (donnés ci-contre) discutés. OBTENUS 6% 9% 21% 21% 19% 24X À ii 14e -~~~~~~ J _ _ __ _ _,-Ie~v Connaissances théoriques et pratiques Objectif : Acquisition par les hommes et les femmes de davantage de connaissances théoriques et pratiques leur permettant de résoudre les problèmes et d'entreprendre des tâches d'organisation, de gestion et d'intervention technique en vue du lancement et de la poursuite de nouvelles opérations d'approvisionnement en eau et d'assainissement et activités de développement connexes. Données nécessaires: Elles dépendront du contexte, mais comprendront des renseignements sur la capacité d'organisation des individus, l'appréciation de la situation, le changement de mentalité, la connaissance des questions techniques et de la gestion et le savoir-faire en matière d'approvision- nement en eau et d'assainissement, ainsi que d'autres tâches connexes de développement. Etant donné que les hommes et les femmes ont souvent des points de vue différents, les données recueillies devraient être réparties selon le sexe. Recueillez les informations ci-après sur les connaissances techniques et pratiques des femmes, des hommes et des enfants (de préférence séparément) : • Compréhension de la situation actuelle en matière d'approvi- sionnement en eau et d'assainissement • Fonctionnement des comités/groupes chargés de l'approvisionne- ment en eau et de l'assainissement • Pratiques améliorées en matière de santé et d'hygiène • Rassemblement et analyse de l'information en vue de la solution des problèmes • Capacité de se procurer des ressources financières • Aptitude d'organisateur pour entreprendre de nouvelles activités de développement. Objet du suivi et de l'évaluation: Est-ce que les hommes et les femmes se sont organisés et ont amorcé un changement? Est-ce que les hommes et les femmes sont bien informés de la nouvelle situation en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement? Est-ce que les hommes et les femmes comprennent comment fonc- tionnent les groupes chargés de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement? Comprennent-ils les règles? Est-ce que les hommes et les femmes ont la compétence technique nécessaire? Est-ce que les hommes et les femmes ont montré une quelconque aptitude à prendre des mesures correctives pour résoudre les problèmes? Est-ce que les individus ont pu s'organiser, trouver des fonds et entreprendre de nouvelles initiatives? Méthodes: Entrevues libres sur les activités des groupes; entretiens avec des comités/groupes; questions indirectes ouvertes dans le cadre d'une enquête foyer par foyer. Observation des nouvelles installations et des nouvelles activités. &Z Expérience de terrain - Lesotho Au Lesotho, les écoliers de quatre villages du district de Laribe ont participé à un programme de cartographie élémentaire sur la communauté. Ce programme mon- tre combien il est facile et utile de faire r participer des jeunes à l'identification des -- priorités d'une communauté. Répartis en quatre groupes, des enfants de cinquième annése sont vu demander de dresser le plan de leur communauté, en indiquant les principaux problèmes, les ressources, les points d'eau et les lieux de défécation. L'activité a libéré un tel dyna- misme et un tel enthousiasme qu'il a fallu faire sortir les enfants au grand air. Les groupes ont été unanimes à signaler trois grands problèmes l'intempérance dans les villages; le mauvais état du réseau routier qui rend les villages inaccessibles; et une faible demande de latrines dans le programme d'assainissement. Parmi les ressources, les enfants ont rangé les person- nes, les arbres, les latrines améliorées à fosse autoventilée, les boutiques, l'approvision- nement en eau, la volaille et le transport. D'autre part, les enfants ont dessiné comme lieux de défécation des latrines améliorées à fosse autoventilée, des aloès et des forêts, et ont bien marqué certains aspects différen- ciés de la vie communautaire tels que les sources non protégées, les puits, les bassins, les fontaineset les fosses et dépôts d'ordures. Confiance/image de soi-même Objectif: Améliorer l'image d'eux-mêmes et renforcer la confiance en eux- mêmes qu'ont les femmes et les hommes au sein des communau- tés et des organismes associés, qui participent à la planification et à l'exécution de programmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Données nécessaires: La confiance en soi et l'image de soi-même sont des constructions psychologiques, mais elles peuvent être mesurées en fonction du comportement des gens tel que les nouvelles initiatives prises et l'auto-évaluation de leurs propres capacités. Les indicateurs comportementaux exacts en matière de confiance varient d'une culture à l'autre et doivent donc être établis pour chacune d'entre elles. Par ailleurs, ils peuvent être sexo-spécifiques. Parmi les indicateurs et les données qui permettent de mesurer l'évolu- tion de l'estime de soi-même et de la confiance en soi, on peut noter: • L'évaluation directe des nouvelles aptitudes • L'expression de la fierté ressentie et de la puissance, de la compétence et de la confiance renforcées • Une initiative accrue • Des signes d'un rôle de dirigeant nouvellement assumé • Le sens du contrôle ou de l'efficacité (« Je peux changer la situation ») • La confiance dans l'avenir et les orientations futures. Objet du suivi et de l'évaluation: Est-ce que les hommes et les femmes se perçoivent comme ayant la compétence et le savoir-faire voulus? Est-ce que des gens différents, notamment des femmes, accèdent aux rôles de dirigeants? Est-ce que les hommes et les femmes expriment leur fierté et leur confiance en eux-mêmes? Méthodes : Etant donné que la mesure systématique de la confiance en soi et de l'estime de soi-même est une opération relativement nouvelle dans le secteur de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement, on trouvera dans cette section une analyse détaillée de quatre méthodes. Méthode # 1 : Barèmes de notation Toute une gamme de barèmes de notation simple en trois points (avec ou sans dessins) peuvent être mis au point et utilisés auprès d'indivi- dus ou de groupes, puis administrés par les membres de la commu- nauté ou le personnel du projet eux-mêmes. Par exemple, la con- fiance en soi peut être mesurée grâce à une question simple et directe « Vous sentez-vous plus, moins ou aussi confiant en vous que vous l'étiez il y a deux ans? » « Avez-vous confiance en vous, une grande confiance en vous, pas du tout confiance en vous? » Cette notation de la confiance en soi peut se faire soit à partir d'un jugement sur soi-même ou d'observations effectuées par autrui. Par exemple, l'idée que se font les hommes des femmes, l'idée que se font les cadres du personnel subalterne d'un projet ou l'idée que se fait le personnel de l'organisme des membres de la communauté. Au lieu de se voir poser une question directe, les personnes interrogées se sentiront peut-être plus à l'aise si on leur demande de remplir un questionnaire ou de voter grâce au système du tableau à pochettes. C'est ainsi qu'en Indonésie un barème de notation très simple à trois points a été élaboré pour évaluer l'évolution de la confiance qu'ont les femmes en elles-mêmes. Les trois dessins composant le barème montraient : 1) une femme trop timide pour participer à une réunion de groupe; 2) une femme se joignant à un groupe chargé de l'approvi- sionnement en eau mais trop timide pour y participer; et 3) une femme assez hardie pour prendre la parole, intervenir et poser des questions. Un groupe régional PROWWESS/OMS a recommandé en Indonésie, en 1988, pour mesurer l'assurance des femmes dans leur participation aux décisions communautaires, d'élaborer davantage encore ce barème en en faisant un barème à sept points. Pour utiliser ce barème dans l'auto-évaluation d'un groupe communautaire, on peut en illustrer chaque élément par un dessin : 1. Les femmes ne viennent pas aux réunions. 2. Les femmes viennent mais se tiennent à l'écart et écoutent. 3. Les femmes prennent leur place dans les réunions mais ne prennent pas la parole. 4. Les femmes prennent la parole dans les réunions. 5. Les femmes contestent les votes. 6. Les femmes dirigent et s'assurent que les mesures appropriées sont prises. 7. Les femmes font preuve de prévoyance et prennent des responsabilités à long terme. Vs X1~ k~~ý (e- IaqeY Le manque de participation à la prise de décisions étant souvent du à un manque de confiance en soi, il est de la plus haute importance de mesurer l'évolution dans ce domaine, particulièrement chez les femmes. Il ressort des votes organisés à l'occasion d'enquêtes que les femmes se considèrent comme moins capables que les hommes eux- mêmes ne les jugent. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'une mani- festation culturelle d'humilité. Méthode # 2 : Evolution de l'idée que se font les hommes des femmes La confiance accrue qu'ont les hommes dans les capacités des femmes représente un indicateur de la plus haute importance de la participa- tion effective des femmes à la gestion. On peut, pour évaluer l'évolu- tion des attitudes masculines, effectuer les mesures ci-dessous sous forme de questions; la manière de poser les questions dépendra des données de base dont on disposera. " Augmentation du nombre d'hommes qui appuient activement la participation des femmes à tous les niveaux de la prise de décisions. " Respect accru pour les femmes, leur valeur et leurs activités. " Meilleure note attribuée à la capacité des femmes, à leur niveau de formation et de connaissances, à leur intelligence, à leur aptitude à résoudre des problèmes et à leurs qualités de dirigeantes. • Meilleure note attribuée aux groupes de femmes pour leur utilité. Appui accru aux groupes et aux activités de femmes (ce qui permet aux femmes d'assister aux réunions, de s'occuper de questions financières, d'assumer des rôles dirigeants, de participer à la forma- tion, etc.). Méthode # 3: Mesure du rôle dirigeant assumé La durabilité dépend non seulement d'une direction forte au sommet mais également d'une direction décentralisée aux autres niveaux. Les gens qui manquent de confiance en eux-mêmes parviennent rarement à des fonctions de chef. On peut mesurer l'évolution dans ce domaine en demandant aux hommes et aux femmes d'identifier leurs dirigeants, particulièrement leurs dirigeantes, et de préciser pourquoi ils les considèrent comme tels et en interrogeant les diri- geants eux-mêmes. Faute de données de base, on peut mesurer l'évolution en demandant : « Est-ce qu'il y a des gens qui sont deve- nus des dirigeants actifs au cours des trois dernières années? » ou en interrogeant les gens qui se sont occupés activement du programme et ceux qui n'y ont pas participé. Au moment de mesurer l'évolution du rôle dirigeant des femmes, il importe, pour éviter les stéréotypes culturels négatifs, de ne pas poser des questions de caractère général telles que « Qu'est-ce qui fait de meilleurs chefs, les hommes ou les femmes? » « Pourquoi? » « Est-ce que les femmes peuvent faire de bons chefs? » il vaut mieux poser des questions plus concrètes : « Est-ce qu'il y a des femmes dans ce village que vous jugez avoir des qualité de chef? » Méthode # 4 : Initiative et sens de l'efficacité Avoir le sens de l'efficacité, c'est être en mesure, en agissant, d'influer Î sur sa vie ou son environnement. S'attribuer à soi-même la responsa- bilité du changement, et non à des agents ou des facteurs extérieurs, constitue un indicateur d'efficacité. Les personnes qui manquent de confiance en elles sont rarement capables d'entreprendre un changement ou de prendre les risques qu'impliquent de nouvelles activités. Il convient de rassembler des données sur les nouvelles activités et les nouveaux groupes, ainsi que sur la revitalisation ou le renforcement d'anciens groupes. Dans le cas du personnel de l'organisme, les indicateurs d'un sens accru de - l'efficacité peuvent être l'épanouissement personnel dans le poste, de nouvelles responsabilités et fonctions, et une plus grande autonomie. - L'initiative personnelle peut être évaluée au moyen d'interviews et de discussions de groupe auprès des membres de la communauté et du personnel de l'organisme. Une mesure indirecte consiste à demander aux gens à quoi ou à qui doit être imputé le succès ou l'échec d'un projet ou d'un programme. Lorsque ces personnes ont leur rôle à jouer et ont le sentiment de maîtriser la situation, il y a davantage de chances qu'elles répondent « notre participation » ou « c'est nous qui sommes responsables du succès ». Si elles ont participé de moins près, elles auront tendance à se référer à des causes extérieures en termes généraux sans pouvoir donner de détails précis. On peut demander aux membres du personnel de l'organisme d'indi- quer par écrit pourquoi, selon leur analyse, un projet a été couronné de succès, ce qu'ils ont tiré comme enseignements de leur participa- tion et quel changement personnel en a résulté pour eux. Expérience de terrain - Indonésie Un groupe d'utilisateurs d'eau d'un village indonésien a procédé à sa propre évaluation grâce à sept dessins représentant chacun une fonction ou une activité de groupe, ou bien une personne collaborant avec le groupe. Les dessins représentaient : une action de groupe, un responsable de village, des sanctions, une collecte d'argent, des personnes en colère, des plans pour l'avenir et un agent de terrain. Les dessins ont été montrés et discutés. On a remis au groupe trois étoiles de tailles différentes permettant d'attribuer une note excellente, moyenne ou faible. Le groupe a été invité à attribuer une note au rapport qu'il y a entre les personnes ou activités et leur groupe, en plaçant chaque dessin sous une étoile. Une fois tous les dessins classés et un certain consensus réuni, le groupe a dû expliquer son évaluation, ce qui a entraîné un autre débat et mis à jour des questions qui n'avaient pas été abordées au cours des interviews. A la fin du processus, on a demandé au groupe de s'attribuer une note d'ensemble. Certains se sont montrés modestes dans leur évaluation tandis que les membres les plus forts se sont écriés avec panache, " C'est nous les meilleurs! » Auto-évaluation du groupe communautaire Action de groupe Responsable de villege Sanctions Collecte d'argent Membres du groupe en colère Plans pour l'avenir Agent de terrain INDICATEUR CLE D.3 Capacité des institutions locales Les individus peuvent introduire des changements mais, pour que les efforts déployés et les résultats obtenus dans les programmes participatifs soient durables, ce qu'il faut, ce sont des changements de structure et de fonction de groupes organisés forts et relativement autonomes au sein de la communauté et de l'organisme. Il peut s'agir aussi bien d'une poignée d'individus que d'une vaste administiation gouvernementale. Ces groupes organisés se caractérisent par un encadrement conçu comme catalyseur qui fait de l'apprentissage et de la solution des problè- mes le pivot de sa gestion. La culture et les valeurs que ces groupes et institutions ont acquises en matière d'organisation sont mises au service de l'initiative des individus. On recourt à trois grands sous-indicateurs pour mesurer les progrès accomplis dans le renforcement de la capacité des institutions locales D.3.a Autonomie D.3.b Des dirigeants coopératifs D.3.c Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes Ces sous-indicateurs sont expliqués en détail dans l'encadré de la page 56. Chacun de leurs éléments devrait être évalué à la fois au sein de l'organisation communautaire et de l'organisme d'appui. tt -- ,àq Encadré 4-2. Mesure de la capacité des institutions locales au sein de la communauté et de l'organisme -Sous-indicateurs- D.3.a Autonomie • contrôle des ressources (budget) • contrôle des décisions en matière de gestion (buts, procédures, personnel, formation) D.3.b Des dirigeants coopératifs • gestion ouverte (respect des opinions, foi dans le potentiel humain) • vision partagée (buts, objectifs, valeurs, normes) • esprit d'équipe (enthousiasme, acceptation des règles et des règlements) • contrôle décentralisé (transparence des rôles) D.3.c Systèmes d'apprentissage et de solution des problèmes • capacité d'apprendre (échange d'information à double sens) • création de ressources (y compris nouvelles activités) • résolution des conflits • aptitude à l'analyse critique (autodiagnostic) Autonomie Les organismes d'appui, particulièrement les organismes gouvernemen- taux, opèrent généralement selon un règlement fortement structuré et des procédures bureaucratiques. Cependant, pour que les organismes techni- ques, notamment les bureaux extérieurs des services gouvernementaux, fonctionnent efficacement et soient en mesure de répondre rapidement à la demande, aux préférences et aux initiatives des communautés, ils doivent jouir d'une relative autonomie qui leur permette de prendre des décisions et d'engager des ressources d'après des principes directeurs établis. Au niveau de la communauté, les comités ou les institutions villageoi- ses chargés de l'approvisionnement en eau e, de l'assainissement de- vraient bénéficier d'une relative autonomie qui leur permette de fonction- ner sans ingérence extérieure. Objectif : Mettre sur pied des groupes communautaires et des organismes associés qui fonctionnent selon une approche transparente et relativement autonome pour adopter les grandes orientations et les décisions opérationnelles nécessaires au contrôle des ressources et de la gestion. Données nécessaires: Il faut déterminer si les organismes d'appui, leurs bureaux extérieurs et Expérience de terrain - Nigéria les organisations communautaires, y compris les groupes chargés de l'eau, les comités sanitaires et les conseils locaux, ont acquis une Au Nigéria, un atelier a été organisé pour relative autonomie qui ne les exempte pas de rendre des comptes. évaluer le mécanisme budgétaire employé pour un grand projet rural d'alimentation Dans quelle mesure les décisions dans les domaines ci-après peuvent- en eau et d'assainissement financé par des elles être prises de manière transparente et sans ingérence extérieure? sources extérieures. Y ont participe le coordonnateur du projet, des techniciens et des fonctionnaires locaux chargés de la • Contrôle et utilisation des ressources financières et autres gestion et de la vulgarisation. Dans une • Mobilisation de nouvelles ressources ambiance informelle, chaque participant a été invité à indiquer qui prenait les déci- • Politique en matière de personnel; recrutement et formation du sions en matière de ressources pour les personnel; recrutement de volontaires, de gestionnaires, différentes activités du projet et comment d'animateurs; critères d'évaluation du personnel ces décisions étaient prises. • Formulation des règles et des règlements Ledébatqui s'en estsuivi a permisdeconstater • Définition des buts qu'alors que le projet visait à assurer une plus grande autonomie aux pouvoirs publics locaux dans la planification et l'exécution de Objet du suivi et de l'évaluation: programmes ruraux d'alimentation en eau et Est-ce que la gestion pratiquée par les organismes et les groupes d'assainissement, en fait, les principales communautaires se fait de manière transparente et sans ingérence décisions de décaissenents concernant les extérieure? coûts d'investissement étaient prises par le coordonnateur du projet. L'intention était Est-ce que les organismes, leurs bureaux extérieurs et les groupes d'assurer la transparence des comptes et contrôlent leurs propres finances et peuvent se procurer des fonds d'éviter une mauvaise gestion des fonds complémentaires selon les besoins? affectés au projet, miais cela avait également pour effet non voulu de réduire chez les Dans quelle mesure les groupes et les organismes définissent et pouvoirs publics locaux le sentiment que ce suivent leurs propres règles, règlements et buts? De même, alors que ce projet visait à en- Méthodes : courager la communauté à participer et à Interviews et colloques ouverts avec le personnel des organismes, aux se prendre en charge, le calendrier des différents niveaux de responsabilités, et avec les membres de la activités du projet échappait au contrôle communauté à différents niveaux. des comités communautaires. Bien que cette situation ait pour effet de décourager Certaines des informations peuvent être réunies autour d'autres sous- une participation plus engagée de la part à indicateurs tels que : le fonctionnement des installations et la compé- la fois des pouvoirs publics et des commu- tence des individus; une mini-étude de cas représentatif d'un groupe nautés, le besoin de rendre compte des communautaire ou bien de fonctionnaires ou d'un service administra- fonds publics venant de l'extérieur et la tif; et l'analyse critique des incidents. pression exercée par les donateurs pour que les délais fixés aux travaux soient respectés faisaient qu'il était difficile pour les administrateurs du projet d'envisager uine autre approche. -4AA Des dirigeants coopératifs La mise en valeur des institutions réclame une autorité ferme à la tête. Pour promouvoir la mise en valeur du potentiel humain et la prise en charge par les intéressés, toute la philosophie du groupe et de ses mem- bres doit s'inspirer d'un style d'encadrement qui cherche à faciliter les choses et reposer sur une foi profonde dans la capacité des gens. Ce style d'encadrement ferme mais soucieux d'apporter une aide se caractérise par une gestion ouverte, une vision partagée de la situation, un esprit d'équipe, un contrôle décentralisé et la transparence des rôles. S 1-Lorsqu'un groupe bénéficie d'un encadrement ferme qui se montre source d'inspiration sans être dominateur, ses membres auront tendance à partager le point de vue du responsable (buts, objectifs, indicateurs de succès, valeurs, normes, orientations futures) et feront preuve d'enthousiasme. -