18445 Rapport sur le développement dans le monde Le Savoir au service du développement 1998-1999 World Development Report 1998/99: Knowledge and Information for Development Copyright © 1999 by The International Bank for Reconstruction and Development/The World Bank ISBN 0-8213-4099-0 Editions ESKA 12, rue du Quatre-Septembre 75002 Paris, France Tél. : 33 (1) 42 86 55 73 Fax : 33 (1) 42 86 45 31 Pour la présente édition : Rapport sur le développement dans le monde 1998-1999 : Le Savoir au service du développement Copyright © 1999 by The International Bank for Reconstruction and Development/The World Bank and Editions ESKA ISBN 2-86911-789-2 Publié dans sa version originale en anglais sous le titre World Development Report 1998/99 par Oxford University Press pour la Banque mondiale Tous droits réservés. Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, mise en mémoire ou transmise sous aucune forme, ni par aucun moyen, électronique ou mécanique, par photocopie, enregistrement, ou de toute autre façon, sans l'autorisation préalable de la Banque mondiale. Conception couverture et pages 17, 79, 145 et 205 : Communications Development Incorporated, Washington, D.C. widi Grundy & Northedge of London. Imprimé en France. Premier tirage : janvier 1999. Le présent rapport est l'oeuvre des services de la Banque mondiale, et les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement les vues du Conseil des administrateurs ni des pays qu'elles représentent. La Banque mondiale ne garantit pas l'exactitude des données citées et n'accepte aucune responsabilité quant aux conséquences de leur utilisation. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent Rapport n'impliquent de la part du Groupe de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d'un territoire quelconque et ne signifient nullement que le Groupe reconnaît ou accepte ces frontières. Avant-propos V INGT-ET-UNIÈME ÉDITION de cette série annuelle, le accentuer plus vite que jamais le handicap des pays et des Rapport sur le développement dans le monde a, cette populations les plus pauvres. Ne laissons pas l'enthousiasme année, pour thème la contribution du savoir au suscité par les autoroutes de l'information nous faire oublier bien-être économique et social. Il part de la constatation que les villages et les bidonvilles sans eau potable, sans téléphone le développement économique n'est pas seulement affaire de et sans électricité, ni les écoliers dépourvus de tout manuel, capital physique et humain, mais qu'il repose aussi sur l'in cahier ou crayon. Pour les pauvres, la promesse d'ouvrir à formation, l'acquisition de connaissances nouvelles et leur tous l'accès au savoir que porte en lui l'avènement de l'ère de adaptation. Parce que le savoir compte, il nous faut com l'information peut sembler bien illusoire. Pour donner corps prendre -- à l'échelle des personnes comme de la société -- à cet espoir, nous devons être pleinement conscients des comment fonctionnent les mécanismes d'acquisition et implications de la révolution de l'information et les intégrer d'utilisation des connaissances et pourquoi ils restent parfois à l'ordre du jour du développement. inopérants si notre objectif est d'améliorer les conditions de Le présent Rapport sur le développement dans le monde vie, surtout celles des plus démunis. s'attelle à cette lourde tâche en retenant deux formes de Cet effort de compréhension des rouages d'un savoir au savoir : les savoirs technologiques (comme l'agriculture, la service du développement est d'autant plus urgent qu'une médecine ou la comptabilité) et l'information socio-éco révolution est à l'oeuvre dans l'informatique et les télécom nomique (comme la qualité d'un produit, la solvabilité munications. Les nouvelles techniques de communication, d'un emprunteur ou l'efficacité d'un employé). Les dispa dont le coût ne cesse de diminuer, se jouent des frontières, rités de leur répartition sont qualifiées, dans le premier de l'espace et du temps. Il y a cent ans seulement, personne cas, d'inégalités face au savoir et, dans le second, de pro- n'aurait même imaginé que la masse des connaissances accu blèmes d'information. Dans l'un et l'autre domaines, les mulées par l'humanité atteigne jamais l'ampleur de celles qui déficiences sont plus répandues dans les pays en dévelop sont aujourd'hui accessibles aux villages les plus reculés, pas pement que dans les pays technologiquement plus avancés plus qu'il y a quelques dizaines d'années, quiconque eût cru et pénalisent tout particulièrement les pauvres. Les auteurs possible d'accéder à autant de savoir aussi vite et à si peu de du Rapport tirent de leur analyse trois grandes leçons frais. L'enseignement à distance peut aujourd'hui mettre à la d'une importance capitale pour le bien-être de quelque portée de millions de personnes l'éducation de qualité quatre milliards d'habitants du monde en développement. qu'elles n'auraient auparavant jamais pu espérer recevoir. D'abord, les pays en développement doivent mener des Mais les risques sont à la mesure des promesses. La mon politiques qui permettront de resserrer l'écart les séparant dialisation du commerce, des flux financiers et de la circula des pays riches, par exemple en investissant efficacement tion de l'information intensifie la concurrence et pourrait des ressources publiques dans l'éducation permanente, en IV RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 s'ouvrant sur l'extérieur et en démantelant les obstacles à favorisera l'égalité des chances. Ces progrès profiteront la concurrence dans le secteur des télécommunications. aux pauvres plus qu'à toute autre catégorie sociale car, Ensuite, les gouvernements de ces pays, les organismes actuellement, ce sont eux qui pâtissent le plus des inadé d'aide bilatérale, les institutions multilatérales, les organisa quations de l'information. tions non gouvernementales et le secteur privé doivent unir L'élargissement de l'accès au savoir et à l'information, leurs efforts pour renforcer les mécanismes qui permettront qu'impulse la révolution en cours dans ces domaines, de remédier aux imperfections de l'information. Plus le tissu transforme la relation entre expert et profane, gouverne social devient complexe, plus il est important de chercher à ment et citoyen, donateur et bénéficiaire. Le savoir ne réduire ces imperfections, par l'adoption de normes comp peut être statique, pas plus qu'unidirectionnel. Il doit sans tables, de règles de publicité de l'information et de systèmes arrêt circuler à travers tout le réseau, en constante muta de notation financière, et à assurer le respect des contrats, par tion, qui unit ses créateurs et ses utilisateurs. Cela vaut la mise en place d'un appareil juridique et judiciaire efficace. tout autant pour le savoir au sein de la Banque mondiale Enfin, même si tous ces efforts sont couronnés de suc que pour le présent rapport. Alors même que nous nous cès, nous n'arriverons jamais à éliminer totalement les pro efforçons de partager nos acquis, nous savons qu'il nous blèmes d'information et les inégalités face au savoir. Mais, reste beaucoup à apprendre. Nous formons cependant en reconnaissant que le savoir est la clef du développe l'espoir que cet ouvrage contribuera à une meilleure com ment, nous découvrirons parfois des solutions inattendues préhension de la relation complexe entre savoir et déve à des difficultés qui semblaient insurmontables. loppement, et qu'ainsi nous serons mieux armés pour En faisant du savoir le levier de notre effort de déve mettre le savoir au service de notre grande ambition : éli loppement, nous gagnerons sur deux tableaux. D'une miner la pauvreté et améliorer l'existence de chacun. part, la société tout entière, pauvres compris, recueillera les fruits d'une fourniture plus efficace des biens publics, se traduisant par des améliorations dans des domaines aussi divers que la qualité de l'air et de l'eau, l'accès à l'éducation, le niveau d'instruction, la santé et la nutri tion, et l'accès aux infrastructures de base. D'autre part, le James D. Wolfensohn Président meilleur fonctionnement des marchés -- qu'il s'agisse du de la Banque mondiale crédit, de l'éducation, du logement ou des biens fonciers -- rendra la coordination des ressources plus efficace et Le 27 juillet 1998 Le présent rapport est l'oeuvre d'une équipe de rédaction dirigée par Cari Dahlman assisté de Tara Vishwanath, qui, avec Auguste Tano Kouame, en étaient les membres permanents. Cette équipe comprenait également Irfan Aleem, Francisco Ferreira, Yevgeny Kuznetsov et Govindan Nair. Abhijit Banerjee, Jere Behrman, Gérard Caprio, Raffaello Cervigni, Stephen Denning, Samuel Fankhauser, Karla Hoff, Patrick Honohan, Emmanuel Jimenez, Lant Pritchett, Debraj Ray, Halsey Rogers et David Wheeler ont très largement contribué à la rédaction de différents chapitres. Harold Alderman, Carlos Braga, William Easterly, David Ellerman, Deon Filmer, Charles Kenny, Elizabeth King, Sanjaya Lall, Lawrence MacDonald, Saha Meyanathan, Sonia Plaza, Martin Ravallion, Francisco Sagasti, Claudia Paz Sepulveda et Michael Walton ont prêté un pré cieux concours à la préparation des chapitres. Cette équipe de rédaction a été aidée par Jesse Bump, Vajeera Dorabawila, Iyabode Fahm, Peter Lagerquist, Rohit Malhotra, Ambar Narayan et Stratos Safioleas. Bruce Ross-Larson était le responsable de publication. L'ensemble des travaux était placé sous la direction générale de Joseph Stiglitz et de Lyn Squire. Beaucoup d'autres personnes, de la Banque et d'ailleurs, ont fourni de précieux éléments d'information, rédigé des docu ments de référence et autres notes, et participé à des réunions consultatives. La préparation de l'Annexe et des Grands indica teurs du développement dans le monde est à mettre au crédit du Groupe de gestion des données sur le développement. La production du Rapport a été assurée par Jamila Abdelghani, Anne Hinterlong Dow, Joyce Gates, Stéphanie Gérard, Jeffrey Lecksell, Brenda Mejia, Jenepher Moseley, Margaret Segears, Alison Smith, Michael Treadway et Michael Zolandz. Rebecca Sugui a exercé les fonctions d'assistante executive et Pansy Chintha, Paulina Flewitt et Thomas Zorab celles d'assistants de secrétariat. Maria Dolores Ameal était la chargée d'administration. La version française a été établie par le Service de traduction de la Banque mondiale. Sommaire RESUME 1 PREMIÈRE PARTIE RÉDUIRE LES INÉGALITÉS FACE AU SAVOIR 1 Pouvoir et portée du savoir 18 2 Acquisition des connaissances 28 3 Assimilation des connaissances 44 4 Transmission des connaissances 62 DEUXIÈME PARTIE REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION 5 Comprendre les problèmes d'information : Structures, normes et incitations 80 6 Mettre l'information financière au service de l'économie 89 7 Développer les connaissances sur l'environnement 110 8 Remédier aux problèmes d'information qui pénalisent les pauvres 131 TROISIÈME PARTIE FIXER LES PRIORITÉS 9 Que peuvent faire les institutions internationales ? 146 10 Que doit faire l'Etat ? 162 Note technique 178 Notice bibliographique 180 Appendice : Statistiques internationales sur le savoir 201 GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 205 ENCADRÉS 1.1 Le Costa Rica innove pour diffuser l'information sur les actions de santé publique 20 1.2 Le rôle du savoir dans le miracle économique de l'Asie de l'Est : Unequestion controversée 23 1.3 Le savoir, facteur d'accélération de la croissance 25 2.1 ISO 9000 : Gage de qualité et de meilleure productivité 30 VI RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 2.2 Comment réussir (ou ne pas réussir) à attirer le savoir-faire par les échanges commerciaux et les investissements étrangers 31 2.3 Corée : Le succès d'un Etat fort et interventionniste 35 2.4 Coup d'oeil sur les ADPIC 36 2.5 Protection de la propriété intellectuelle, investissements et transferts de technologie 37 2.6 Quelles contreparties pour les populations locales lorsque les bioprospecteurs tirent le gros lot ? . . . . 38 2.7 Changer l'organisation de la recherche au Brésil 40 2.8 Comment les paysannes colombiennes et rwandaises ont damé le pion aux agronomes dans la recherche d'une meilleure variété de haricot 42 2.9 Pourquoi la vente des foyers améliorés à énergie verte a-t-elle été un succès au Rwanda ? 42 3.1 Donner à l'enfant de meilleures chances d'apprendre 46 3.2 Les études mathématiques, scientifiques et techniques peuvent stimuler la croissance 47 3.3 La Corée a massivement investi dans le capital humain 48 3.4 Noter l'enseignant : Différentes perceptions de la qualité de l'école au Viet Nam 55 3.5 Moins former, mais mieux informer 56 3.6 L'Australie et la Nouvelle-Zélande modulent le remboursement des prêts d'études au revenu de l'emprunteur 58 3.7 L'Université virtuelle africaine 60 4.1 Du transistor au réseau numérique intégré 64 4.2 Comment les technologies de l'information ont aidé à lutter contre l'onchocercose 67 4.3 Comment Singapour est devenu le port le plus efficace du monde 68 4.4 La sensibilisation au bogue de l'an 2000 : Le rôle des téléconférences 69 4.5 Une libéralisation des télécommunications à l'échelle mondiale 72 4.6 Pressions en faveur d'une réforme des taxes de répartition appliquées aux communications internationales 74 4.7 Comment l'ouverture à la concurrence prépare le terrain de la privatisation des télécommunications au Ghana 75 5.1 Comment remédier aux lacunes de l'information : Le marché du lait en Inde 82 5.2 Le marché du crédit à Chambar au Pakistan 83 5.3 Le métayage va-t-il de pair avec des rendements inférieurs ? 85 6.1 La technologie facilite les décisions de crédit 93 6.2 Déterminer la vulnérabilité du portefeuille pour évaluer le risque financier 94 6.3 Le commerce en marge des banques, ou comment la monnaie a été remplacée dans les échanges dans la Fédération de Russie 96 6.4 Droits des actionnaires, efficacité des entreprises et privatisation en République tchèque 99 6.5 Assurance-dépôts et incitation au risque 104 6.6 La réforme de la réglementation bancaire en Argentine 107 7.1 La lente évolution des connaissances sur la modification du climat 113 7.2 Incertitude, irréversibilité et valeur de l'information 115 7.3 Informer l'opinion pour lutter contre la pollution en Indonésie 118 7.4 Lutte intégrée contre les ravageurs en Indonésie 120 7.5 Une meilleure gestion pour de meilleurs résultats 121 7.6 Surveiller et comprendre la déforestation grâce à des données locales 123 7.7 Création d'un marché des permis d'émission de dioxyde de soufre aux États-Unis 124 7.8 Marchés des capitaux et lutte contre la pollution 127 7.9 Information, pression de l'opinion et adoption de technologies propres dans la ville de Ciudad Juarez, au Mexique 128 7.10 Transmission des connaissances sur l'irrigation écologiquement viable au Brésil 129 8.1 Instruction et médias : Une alliance puissante 134 8.2 Comment des services de santé ont su gagner la confiance de la population dans l'Etat de Cearâ, au Brésil 136 8.3 Pourquoi les agriculteurs pauvres tardent-ils à adopter les produits des technologies nouvelles ? 138 SOMMAIRE VII 8.4 L'assurance mutuelle 139 8.5 Remédier aux problèmes d'information pour améliorer l'accès des pauvres au crédit dans le sud de l'Inde 140 8.6 Le versement des pensions aux pauvres en Afrique du Sud 142 9.1 Continuer à développer ou élaguer ? Le CGIAR à la croisée des chemins 148 9.2 La formule du prêt conditionnel peut-elle stimuler la recherche d'un vaccin contre le sida ? 149 9.3 Savoirs et mécanismes au service de la gestion de l'environnement 149 9.4 Le renforcement du cadre institutionnel au service de l'entretien des routes en Afrique 151 9.5 Le Consortium pour la recherche économique en Afrique : Un exemple de réussite dans le domaine du renforcement des capacités 154 9.6 Une coopération multidirectionnelle pour promouvoir un partage mondial du savoir 156 9.7 La gestion du savoir à la Banque mondiale 157 9.8 Le partage du savoir sur OneWorld Online 158 9.9 Des partenariats pour mettre en commun le savoir sur l'environnement 160 FIGURES 1 Dépense consacrée à la R-D et PIB par habitant 2 2 Évolution du coût de la transmission de données par fibre optique 3 3 Rendement des cultures céréalières dans les régions en développement 4 4 Augmentation du rendement des principales cultures céréalières 5 5 Terres cultivables affectées à la culture de nouvelles variétés de blé 6 1.1 Mortalité infantile et revenu réel par habitant 19 1.2 Évolution du PIB réel par habitant au Ghana et en République de Corée 24 1.3 Pan en valeur réelle des semi-conducteurs dans l'économie américaine 26 2.1 Productivité des entreprises dans trois pays africains 29 2.2 Structure des échanges internationaux par niveau d'intensité technologique des biens 30 2.3 Évolution des investissements étrangers directs dans les pays en développement 32 3.1 Relation entre la mortalité juvénile et le niveau d'instruction de la mère 45 3.2 Analphabétisme par sexe et niveau de revenu 50 3.3 Part des subventions à l'éducation profitant aux ménages riches et aux ménages pauvres dans deux pays d'Afrique 50 3.4 PNB par habitant et résultats obtenus lors d'épreuves de mathématiques 51 3.5 Coûts et notes d'examen : Performance de l'enseignement privé rapportée à celle de l'enseignement public dans quatre pays 51 3.6 Part des effectifs de l'enseignement primaire et secondaire inscrits dans des établissements publics . . . 52 3.7 Dépenses publiques d'éducation et résultats obtenus lors d'épreuves de mathématiques 53 4.1 Classement des pays selon le taux de numérisation du réseau téléphonique 65 4.2 Densité téléphonique et pénétration du téléphone mobile 65 4.3 Densité téléphonique, nombre de personnes en attente d'une ligne et revenu par habitant 71 4.4 Augmentation du nombre de lignes téléphoniques principales selon le degré d'ouverture à la concurrence en Amérique latine 74 4.5 Densité téléphonique des zones urbaines par rapport à celle des zones rurales, par région du monde . 77 6.1 Structure financière de différents pays en fonction du niveau de revenu 91 6.2 Facteurs de développement financier et de croissance économique 100 6.3 Normes comptables et PNB par habitant 101 7.1 Le modèle de la relation pression-état-réaction 116 7.2 L'épargne vraie en Equateur 117 7.3 L'épargne vraie dans quelques régions du monde 117 7.4 Écarts par rapport aux conditions météorologiques et rendements agricoles normaux en Amérique latine 119 7.5 Dépôts acides supérieurs aux charges critiques en Asie : Le modèle RAINS 122 VIII RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 8.1 La pauvreté dans les régions du monde en développement 132 8.2 Part des pauvres dans la consommation de biens donnant accès au savoir en Bulgarie et en Afrique du Sud ' 134 8.3 Impact des prestations sociales, par revenu des ménages, en Jamaïque 135 8.4 Prêts de la Grameen Bank et écoles administrées par les groupes d'emprunteurs 143 9.1 Flux d'aide et PIB par habitant au Viet Nam 153 10.1 Évolution du PIB dans six des anciennes républiques soviétiques 176 TABLEAUX 1.1 Dépenses des ménages par personne en fonction du niveau d'instruction au Pérou 21 1.2 Décomposition par variance des écarts de taux de croissance entre plusieurs pays 22 1.3 Comparaison de plusieurs taux bruts de scolarisation primaire 22 1.4 Part des biens de haute technologie dans la valeur ajoutée du secteur manufacturier et dans les exportations des pays à revenu élevé 26 4.1 Structure par produit et par région du marché mondial des technologies de l'information 64 4.2 Pénétration de l'informatique et des télécommunications par groupe de pays classés selon le revenu . . 71 5.1 Actif et revenu des emprunteurs et des non-emprunteurs de la province de Nakhon Ratchasima, en Thaïlande 87 6.1 Classement des systèmes juridiques en fonction de leur capacité à protéger les droits et à faire exécuter les contrats 102 APPENDICE A. 1 Effectifs des établissements d'enseignement supérieur par domaine d'études 202 A.2 Évaluation de l'infrastructure juridique 204 Définitions et notes sur les données diaire, qui peuvent ne pas tenir compte de chiffres cor- Le présent rapport fait mention de groupements de respondant à la Chine. pays établis en fonction de l'appartenance géogra- L'utilisation du terme « pays » pour désigner des éco- phique et du revenu. Les pays composant chacun de ces nomies n'implique aucune prise de position de la groupements sont énumérés dans le tableau intitulé Banque quant au statut juridique ou autre du territoire Classification des économies par région et par revenu z\z e n question. Le terme « pays en développement » fin des Grands indicateurs du développement dans le d é s lS nel e s é c o n o m l e à revenu s f a l b l e° u intermédiaire , T , .c . , et peut, par commodité, inclure les pays dits « en tran- monde. Les classifications par revenu sont organisées . * r r ' sur la base du PNB par habitant ; les valeurs retenues T , ,, , . . r. ,. . . , ., r JLe terme dollar désigne, sauf indication contraire, le comme seuils figurent dans l'Introduction aux Grands j n j e T T · i i ° dollar des Etats-Unis en valeur nominale. indicateurs du développement dans le monde. Les moyennes par groupement dont il est fait état dans les Les sigles, acronymes et abréviations ci-après sont figures et les tableaux sont, sauf indication contraire, utilisés dans le Rapport : des moyennes non pondérées des pays qui y appartien- ___ . , . . . . r r / T / r r p^pj Nouveau pays industriel OCDE Organisation de coopération et de dévelop- Pendant la préparation du Rapport, la classification p e m e m é c o n o m i q u es par revenu de certains pays, notamment de la Chine, a O N G Organisation non gouvernementale changé. Aussi les statistiques se rapportant aux écono- pjg Produit intérieur brut mies à faible revenu peuvent-elles comprendre des don- PNB Produit national brut nées correspondant à la Chine. Il en est de même de R-D Recherche et développement Q Résumé I NTANGIBLE ET IMMATÉRIEL, le savoir, tel la lumière, ser l'information nécessaire à la réalisation des transactions peut aisément se propager à travers le monde, éclairant commerciales. Souvent, les pauvres souffrent plus de cette l'existence de tout un chacun. Et pourtant, des millions situation. Ainsi, dans les villages, il n'est pas rare que les de personnes vivent encore dans les ténèbres, écrasées par prêteurs leur imposent des intérêts atteignant 80 % par la pauvreté. Ainsi, une affection aussi banale que la diar manque d'informations utiles pour évaluer leur solvabilité. rhée, que l'on sait soigner depuis des siècles, continue à Dans la présente étude, nous nous proposons d'aborder tuer des millions d'enfants par simple ignorance de leurs les problèmes que pose le développement sous un angle parents. nouveau, celui du savoir, qui peut présenter des visages Être pauvre, ce n'est pas seulement avoir moins d'ar multiples. Nous nous limiterons ici à deux formes de gent, c'est aussi avoir moins de connaissances. Et puisque savoir et à deux types de problèmes, qui sont d'une impor la création de savoir coûte cher, elle est souvent l'apanage tance capitale pour les pays en développement. des pays industriels. Mais les pays en développement peu vent aussi acquérir le savoir à l'étranger ou le créer eux- Les savoirs technologiques, que nous appelons aussi mêmes. Pourquoi le revenu par habitant de la République connaissances techniques ou, simplement, savoir-faire, de Corée était-il six fois plus élevé que celui du Ghana au telles que la nutrition, les méthodes contraceptives ou les début des années 90, alors qu'il était pratiquement le techniques comptables. En règle générale, ce savoir-faire même il y a 40 ans ? Certains calculs montrent que cela est moins répandu dans le monde en développement et tient pour moitié au fait que la première a mieux su acqué existe moins chez les pauvres. C'est ce que nous appelons rir et utiliser les connaissances disponibles. les inégalitésface au savoir, qu'il s'agisse de déséquilibres Le savoir éclaire aussi chaque activité économique, entre pays ou entre catégories de personnes. révélant les préférences, donnant de la transparence aux H L'information socio-économique, comme la qualité d'un échanges, informant les marchés. Faute d'information, un produit, l'efficacité d'un employé ou la solvabilité d'une marché peut s'effondrer ou ne jamais voir le jour. Ainsi, entreprise, dont dépend le bon fonctionnement des quand quelques revendeurs ont commencé à diluer le lait marchés. Nous qualifierons de problèmes d'information en Inde, les consommateurs n'avaient aucune information les difficultés résultant d'une connaissance imparfaite de sur la qualité du produit qu'ils achetaient. Dans un tel ces paramètres. Les moyens d'y remédier -- par l'appli contexte, la qualité du lait a globalement baissé, les reven cation de normes de qualité, la validation des acquis deurs qui ne le coupaient pas ont été pénalisés et les professionnels ou l'évaluation de la capacité d'endette consommateurs ont pâti de la situation. ment, par exemple -- sont plus rares et manquent d'ef Les pays pauvres sont moins bien outillés que les pays ficacité dans les pays en développement. Les problèmes riches pour certifier la qualité des produits, veiller au res d'information et les dysfonctionnements du marché qui pect des règles et des engagements, et rassembler et diffu en résultent pénalisent surtout les pauvres. RÉSUMÉ 3 examinerons les mesures cruciales que ces pays doivent tion de la concurrence et de la participation du secteur prendre aux trois niveaux suivants pour résorber leur défi privé et l'adoption d'une réglementation appropriée - cit de savoir : et en veillant à ce que les pauvres aient accès aux savoirs transmis (chapitre 4). I L'acquisition des connaissances, c'est-à-dire l'exploitation et l'adaptation des acquis existant partout dans le Le savoir est inégalement réparti non seulement entre monde - par exemple, à travers le libre-échange, l'in les pays en développement et les pays industriels, mais vestissement étranger ou la conclusion de contrats de aussi à l'échelon national. Les stratégies pour remédier à licence - tout en faisant naître sur place des connais ces situations sont souvent les mêmes. Appliquées effica sances nouvelles grâce à l'effort de recherche-dévelop cement, elles peuvent beaucoup contribuer à la réduction pement et en faisant fond sur les savoirs locaux des inégalités et à l'élimination de la pauvreté. (chapitre 2). Pourtant, même si ces différences pouvaient être com I L'assimilation des connaissances, notamment grâce à une plètement abolies et si tous les habitants des pays en déve instruction pour tous, en particulier pour les filles et loppement avaient accès au même savoir-faire que les ceux traditionnellement exclus, et à un développement personnes instruites dans les pays industriels, les premiers de la formation continue et de l'enseignement supé pays auraient encore un handicap à surmonter, celui de la rieur, en particulier dans les domaines scientifique et fragilité de l'information socio-économique. Cette informa technique (chapitre 3). tion étant indispensable à chaque transaction, elle doit être I La transmission des connaissances, en faisant appel à l'in acquise sur place et constamment actualisée. Les différents formatique et aux télécommunications - par la promo- mécanismes, à caractère commercial ou non, qui sont nécessaires pour la recueillir et la diffuser sont souvent insuffisants ou inexistants dans les pays en développement. Figure 2 Évolution du coût de la transmission Remédier aux problèmes d'information de données par fibre optique La connaissance des paramètres socio-économiques est nécessaire au bon fonctionnement des marchés. Lorsque Le coût de la transmission d'informations les pouvoirs publics interviennent pour corriger la situa ne cesse de diminuer. tion, par exemple en établissant des normes ou un système de certification (comme ils l'ont fait en Inde pour amélio rer la qualité du lait), le marché fonctionne mieux, au pro fit de tous. Les gouvernements, les organismes privés, les lois et les normes sociales contribuent à l'établissement de règles et Largeur de bande au respect des engagements, ce qui autorise des opérations (millions de bits par seconde) économiques qui, sans cela, n'auraient pas lieu. Dans les pays riches, les structures et normes permettant de corriger les imperfections de l'information sont plus nombreuses et plus efficaces que dans les pays pauvres. Elles rendent pos sibles des transactions qui améliorent les conditions de vie - qu'il s'agisse d'acheter du lait, de trouver du travail, de faire des études ou d'obtenir un prêt. Ces inadéquations de l'information sont souvent à l'origine des difficultés ren contrées par les pauvres dans le combat qu'ils mènent au quotidien pour survivre et améliorer leur sort. 40 000 Dans la deuxième partie du Rapport, nous commence rons par analyser la nature et l'ampleur de ces problèmes, qui apparaissent comme un obstacle majeur au dévelop 1980 1990 2000 pement, pénalisant tout particulièrement les pauvres (cha pitre 5). Les inégalités dans la répartition de l'information Note : Les données utilisées pour établir l'indice sont exprimées en dollars par million de bits transmis à un kilomètre. La courbe de tendance résulte ne pourront jamais être complètement supprimées, mais il d'un calcul logarithmique. Source : Bond, 1997a. est possible de les réduire, notamment par l'adoption de mécanismes nouveaux spécialement adaptés au contexte 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 des pays en développement et aux problèmes particuliers sans sans terre. Tous cherchaient, délibérément ou non, à des pauvres. Nous examinerons ensuite un certain nombre améliorer la nourriture de tous les jours (qu'elle soit à base de problèmes précis et de solutions prometteuses dans de pain, de riz ou de maïs) sur les cinq continents. Au trois domaines particulièrement sensibles où une action XVIIP siècle, l'économiste anglais Thomas Malthus avait peut directement déboucher sur une croissance durable prédit que la population connaîtrait une croissance plus qui profite aux pauvres. Ces questions seront étudiées rapide que l'offre alimentaire. Or, comme l'a montré la dans les chapitres suivants : révolution verte, il avait sous-estimé à quel point le pro grès -- dans les domaines de l'agriculture, des transports H Mettre l'information financière au service de l'économie, ou de la mécanisation -- viendrait transformer rapide notamment en établissant des règles de comptabilité et ment la production vivrière. En effet, dans la seconde de publicité efficaces qui assurent la transparence et en moitié du XXe siècle, l'offre alimentaire mondiale a aug adoptant un cadre réglementaire adapté aux situations menté plus vite que la population. où l'information est rare (chapitre 6). Depuis le début des années 50, le rendement des cul I Développer les connaissances sur l'environnement, par le tures de base a plus que doublé en Asie et en Amérique du biais de la recherche, pour asseoir une politique judi Sud (figure 3 ; en Afrique, sa progression a été plus cieuse dans ce domaine, et par la diffusion d'informa modeste, à l'image d'autres indicateurs du développement tions, pour encourager la lutte contre la pollution et et du savoir). L'accroissement global de la production par favoriser une gestion rationnelle du milieu naturel hectare a été spectaculaire, en particulier pour le blé, le (chapitre 7). maïs et le riz (figure 4). La révolution verte a eu sur les Remédier aux problèmes d'information qui pénalisent les pauvres des effets initialement très controversés, mais le pauvres, en prenant le temps de s'informer de leurs temps a montré que son impact avait été très bénéfique, besoins et de leurs préoccupations, pour que la société par l'augmentation des revenus, la baisse des prix des pro- puisse leur fournir des informations utiles qui les aide ront à s'insérer à la vie économique et avoir un meilleur accès aux prestations du secteur structuré (chapitre 8). Figure 3 Rendement des cultures céréalières La plupart des difficultés auxquelles se heurtent les pays dans les régions en développement en développement tiennent autant à un retard technolo gique qu'à une information imparfaite. Pour que les solu Les rendements ont plus que doublé dans tions soient efficaces, elles doivent s'attaquer à ces deux de nombreux pays en développement. aspects, parfois successivement, souvent simultanément. Cette approche offrant de telles possibilités pour amélio rer le bien-être, nous reviendrons sur ces deux thèmes tout au long du Rapport, en commençant ici par le récit de la révolution verte, qui fournit une illustration pratique spectaculaire des inégalités face au savoir, des problèmes Amérique du Sud d'information et des solutions qui leur sont apportées. La révolution verte, exemple type d'un savoir au service du développement S 2,0 La révolution verte, c'est-à-dire l'obtention et la large adoption de semences sélectionnées pour améliorer la pro ductivité agricole, est l'un des exemples qui illustrent le Afrique mieux le rôle que le savoir peut jouer dans le développe ment -- ainsi que les obstacles auxquels peut se heurter sa 1,0 diffusion. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des chercheurs du monde entier se sont efforcés, pendant plusieurs décennies, de faire naître et de diffuser de nou velles connaissances agricoles, avec le concours de mul tiples acteurs -- organisations à but non lucratif, pouvoirs 1955 1965 1985 1997 publics, institutions multilatérales, entreprises privées, banques, prêteurs ruraux, gros exploitants agricoles et pay Source : FAO, années diverses. RÉSUMÉ 5 duits alimentaires et l'accroissement de la demande de Figure 4 main-d'oeuvre qu'elle a engendrés. Augmentation du rendement Dans un premier temps, la révolution verte a surtout des principales cultures céréalières consisté à resserrer les écarts existant dans le domaine du savoir. Il s'est agi tout d'abord de transmettre aux pays en Le rendement de certaines cultures de base développement les connaissances phytogénétiques dispo a augmenté de façon spectaculaire. nibles pour leur permettre de cultiver les nouvelles variétés de céréales obtenues par sélection. Cet objectif a été atteint en grande partie grâce à l'effort de recherche-développe ment du secteur public et des organisations à but non lucra tif. Mais pourquoi leur intervention a-t-elle été nécessaire ? Pourquoi les entreprises privées à but lucratif n'ont-elles pas davantage cherché à améliorer la sécurité alimentaire ? Pourquoi, par exemple, n'ont-elles pas essayé de commer cialiser le savoir phytogénétique disponible en mettant elles- mêmes au point des variétés plus productives ? Cela tient au fait qu'aucun phytogénéticien, producteur de semences, agriculteur ou même pays ne peut s'approprier aisément le savoir se matérialisant dans les semences de nou velles variétés, car celles qui se prêtent le mieux à un trans fert vers les pays en développement peuvent être reproduites sans peine une fois sur place, les paysans n'ayant qu'à rese mer les graines des nouvelles plantes. Pour les producteurs de semences, l'opération n'est pas rentable car elle est sans suite. Autrement dit, les semences améliorées, comme beau coup d'autres produits de la recherche, ont à bien des égards les mêmes caractéristiques qu'un bien public, c'est-à-dire un bien dont le créateur n'a pas la pleine propriété, mais qui Source : CGIAR, 1994-95. profite à l'ensemble de la société, sans être source de revenus pour son inventeur. La production de ces biens intéressant peu l'entreprise privée, il est d'usage de la confier à la sphère prendre qu'il était également important de se mettre à publique. (Les États-Unis, où l'Etat finançait la recherche l'écoute des agriculteurs, apprenant non seulement ainsi à agricole au XIXe siècle, en sont un bon exemple.) Il est mieux connaître leurs besoins et leurs préoccupations, d'ailleurs largement admis que, sans une action commune, mais aussi découvrant parfois des variétés de semences ou l'effort de recherche serait très insuffisant. des façons culturales qui avaient échappé aux chercheurs. S'engageant sur la voie déjà ouverte par certains d'entre Cet échange d'informations, à double sens, a favorisé eux, de nombreux pays en développement ont créé des l'adoption et l'adaptation locales des technologies issues organismes nationaux de recherche agronomique lorsque, de la révolution verte. au début des années 60, l'efficacité des premières variétés Mais venons-en maintenant aux aspects qui intéressent de semences améliorées fut établie. Ces organismes, finan les problèmes d'information. Au tout début, la création, la cés essentiellement par l'Etat, étaient chargés de mettre au diffusion et l'adaptation de savoir-faire agricoles étaient au point des variétés de deuxième génération, mieux adaptées coeur même de la révolution verte. Mais le potentiel de ces aux conditions locales. Grâce à leurs travaux, le nombre de innovations ne pouvait pleinement se réaliser qu'avec l'uti variétés nouvelles de riz et de maïs a doublé entre 1966 et lisation des nouvelles semences par des millions de petits 1985. agriculteurs. Pour cela, il fallait surmonter de nombreux Pour diffuser les connaissances ainsi acquises, les gou problèmes tenant à des asymétries d'information. En par vernements des pays en développement ont créé des ser ticulier, les agriculteurs ne pouvaient être sûrs que le pro vices de vulgarisation agricole, dont la mission initiale duit proposé donnerait un bon rendement et n'avaient pas était surtout de fournir aux agriculteurs des informations de raison de risquer leur gagne-pain sur la foi d'agents de sur les nouvelles semences et les nouvelles techniques. vulgarisation. Cette incertitude, conjuguée à l'impossibi Mais les vulgarisateurs les plus avisés -- et les services de lité pour les pauvres d'obtenir des crédits -- autre exemple vulgarisation les plus efficaces -- n'ont pas tardé à com- classique de défaillance du marché directement liée à une 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 information imparfaite --, a eu une grande influence sur Figure 5 le taux d'adoption des nouvelles semences. Terres cultivables affectées à la culture Les grands propriétaires terriens et les agriculteurs ins de nouvelles variétés de blé truits ont été parmi les premiers à essayer les nouvelles semences, pour diverses raisons. Les uns pouvaient limiter L'adoption de nouvelles variétés a pris du temps. les risques en commençant par ensemencer seulement une petite partie de leurs terres. Ils pouvaient aussi recouvrer I r plus rapidement les coûts fixes liés à ces essais en appli 80 - quant le fruit de leur expérimentation à l'ensemble de leur 1 exploitation. Les autres étaient d'emblée mieux à même de 70 - I se renseigner sur les nouvelles variétés et d'apprendre com § ment modifier les méthodes culturales pour les utiliser au 60 - _ mieux. Mais surtout, peut-être, les agriculteurs plus pros pères avaient facilement accès au crédit et avaient les 50 - moyens de supporter le risque. Les agriculteurs pauvres, Îî en revanche, n'avaient ni ressources empruntées, ni assu 40 - rances, ni économies vers lesquelles se tourner en cas de mauvaise récolte ; il ne leur restait donc qu'à attendre que 30 - leurs voisins plus riches aient démontré la valeur des nou "" velles semences. Pourquoi les banques ou les prêteurs dans les villages I n'ont-ils pas accordé de crédits aux petits agriculteurs pour l'achat de nouvelles semences et d'engrais ? S'ils pouvaient emprunter de petites sommes à un taux rai 0 TM sonnable, les pauvres seraient nombreux à les rembour ser. Mais il est coûteux, étant donné le montant des prêts, d'identifier, parmi les pauvres, ceux qui seraient des clients sûrs. Dans le doute, les prêteurs perçoivent Source : Byerlee et Moya, 1993. des intérêts élevés et exigent des garanties que bien sou vent les pauvres ne peuvent fournir. Et même si ces der niers possèdent des biens à donner en sûreté de leur dette les agriculteurs du potentiel des nouvelles semences et (une petite exploitation agricole, par exemple), la fai d'accorder des crédits aux plus pauvres --, la révolution blesse du cadre juridique, du fait notamment de l'ab verte se serait traduite par des gains de productivité encore sence de titres fonciers et de l'inefficacité des tribunaux, plus importants. Une étude a montré que, pour une risque de compromettre l'exécution du contrat de garan exploitation familiale de 3,7 hectares, le manque à gagner tie. En l'absence de moyens de faire respecter les engage dû à l'adoption tardive et à la mauvaise utilisation des ments pris, il y a peu d'incitation à rembourser, et donc variétés à haut rendement représentait en moyenne, sur peu d'incitation à prêter, de sorte que bien des pauvres cinq ans, près de quatrefois le revenu annuel de l'exploita ne peuvent emprunter. tion avant l'introduction des nouvelles semences. Pour remédier à ces problèmes, des mécanismes de En fin de compte, la révolution verte a effectivement microcrédit ont été mis en place ces dernières années. contribué à l'augmentation du revenu des agriculteurs Mais à l'époque de la révolution verte, le manque de cré pauvres et des paysans sans terre. D'après une enquête dits, couplé au manque d'instruction (qui en était souvent effectuée dans le sud de l'Inde, le revenu réel moyen des le corollaire) ainsi qu'à d'autres facteurs, a fait que les pay petits agriculteurs a progressé de 90 % entre 1973 et 1994 sans pauvres ont souvent été les derniers à adopter les et celui des paysans sans terre, pauvres parmi les pauvres, variétés améliorées. La lenteur de la progression des super de 125 %. Le passage à la culture des variétés à haut ren ficies affectées à la culture de nouvelles variétés témoigne dement s'est accompagné d'une utilisation accrue des du décalage entre l'introduction des semences améliorées techniques nécessitant un fort coefficient de main- et leur utilisation généralisée (figure 5). d'oeuvre dont la demande a profité aux plus démunis. Ces retards ont coûté très cher. Si toutes les inadéqua Ajoutons enfin que, chez les petits agriculteurs et les pay tions de l'information avaient pu être corrigées -- c'est-à- sans sans terre, la ration calorique est passée de 58 à 81 % dire s'il avait été possible de convaincre immédiatement et la ration protéique de 103 à 115 %. RÉSUMÉ 7 Inégalités face au savoir, Que peuvent faire les institutions problèmes d'information et développement internationales ? L'histoire de la révolution verte montre comment la Les organisations de promotion du développement création, la diffusion et l'exploitation du savoir permettent peuvent contribuer à la réduction des inégalités face au de réduire les disparités existant dans ce domaine. Elle savoir de trois façons : en fournissant des biens publics à montre aussi que le savoir-faire n'est que l'un des détermi caractère international, en servant d'intermédiaire dans le nants du bien-être social. Les imperfections de l'informa transfert des connaissances et en gérant la masse sans cesse tion sont à l'origine de défaillances du marché et de pertes croissante d'informations sur le développement. d'efficacité et sont des obstacles à la croissance. Le déve Un bien public peut être à caractère certes national, loppement passe donc par une transformation des struc mais aussi international, et de multiples formes de tures et des normes, qui doit conduire à une amélioration connaissance tombent dans cette dernière catégorie. de l'information disponible, inciter à l'effort, à l'innova Aucun pays n'est prêt à investir seul dans la création de ce tion, à l'épargne et à l'investissement et permettre des type de biens, car le reste du monde en profiterait sans échanges de plus en plus complexes, de moins en moins réelle contrepartie pour lui. Les institutions internatio limités dans l'espace et dans le temps. nales, qui agissent pour le compte de tous, peuvent, elles, La révolution verte montre qu'on ne peut dissocier les remplir cette fonction. problèmes liés au retard technologique de ceux tenant aux Le Groupe consultatif pour la recherche agricole inter inadéquations de l'information. En effet, avec le temps, il nationale fournit l'un des meilleurs exemples d'actions de s'est avéré que les variétés améliorées, pour nécessaires cette nature. En parrainant la recherche agronomique dans qu'elles fussent, n'étaient pas suffisantes pour améliorer le le monde entier, il a financé la révolution verte. Le finance sort de la population rurale pauvre. Nous présenterons ici ment public est l'option généralement choisie lorsque la beaucoup d'autres exemples qui illustrent ce double obstacle recherche profite largement à la société (et davantage qu'au à un savoir au service du développement. Nous ne pouvons secteur privé). Une autre option consiste à inciter financiè que conjecturer sur la forme que prendront ces écueils lors rement les chercheurs du secteur privé à se pencher sur les de la prochaine révolution verte, qui s'organisera peut-être besoins des pays en développement, par exemple pour autour de la recombinaison génétique et du clonage, mais, mettre au point un vaccin peu coûteux contre le sida. en tout état de cause, la part qui reviendra aux nouvelles Mais le rôle d'intermédiaire des institutions de déve technologies dans le recul de la pauvreté sera fonction de loppement est peut-être encore plus important. Les pro l'efficacité des solutions apportées pour corriger les décalages duits de la recherche internationale peuvent contribuer au existants et faire face aux problèmes d'information. développement mais, dans ce domaine, les connaissances Dans la troisième partie du Rapport, nous examinerons les plus importantes sont celles qui viennent des pays en ce qu'il est possible de faire pour surmonter ces obstacles, développement eux-mêmes. Toute réorientation de la en nous plaçant dans la double perspective suivante : politique menée dans un pays peut être riche d'enseigne ments pour les autres. Le succès ou l'échec d'un projet I Quepeuvent faire les institutions internationales ? Au cha informe sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Rassembler pitre 9, nous examinerons comment les institutions ces connaissances, les analyser et les diffuser est une tâche internationales peuvent aider les pays en développement qui dépasse les capacités (et l'intérêt purement national) à résorber leur déficit de savoir et à surmonter les pro d'un seul pays, quel qu'il soit. Cette mission échoit donc blèmes d'information - en faisant naître des connais aux institutions internationales. sances nouvelles, en transférant des savoir-faire adaptés La façon dont ces institutions s'en acquittent dépend aux besoins de ces pays et en gérant l'information pour de leur capacité de gérer un volume important d'informa la rendre accessible et l'actualiser en permanence. tions. Par exemple, chaque membre du personnel de la Que doitfaire l'Etat ? En nous appuyant sur les deux pre Banque mondiale qui travaille dans un pays en dévelop mières parties du Rapport, nous indiquerons, au cha pement accumule des connaissances sur un secteur, une pitre 10, comment les gouvernements des pays en région ou une activité donnée. Souvent, cette information développement peuvent combler l'écart sur le plan des n'est utilisée que pour le projet concerné, puis mise en savoirs, remédier aux problèmes d'information et élabo sommeil. Ne serait-il pas plus utile de la communiquer rer des politiques qui reconnaissent le caractère inéluc aux autres membres du personnel qui s'occupent de ques table des imperfections de l'information et des marchés. tions et de projets similaires, ou mieux encore de la parta ger avec le reste du monde ? Le reste du présent sommaire donne un aperçu des La révolution télématique facilite la gestion de cette principales conclusions de ces deux chapitres. masse d'informations. Grâce aux nouvelles technologies, 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 la Banque mondiale envisage, d'ici à l'an 2000, de mettre Stratégies nationales pour réduire les éléments voulus de ce savoir à la disposition de ses les inégalités face au savoir clients, de ses partenaires et de toutes les autres parties Le Rapport présente diverses mesures que les gouverne intéressées. L'objectif est d'établir un système de gestion ments peuvent prendre pour faciliter l'acquisition, l'assimi dynamique des acquis pour pouvoir les diffuser en vue lation et la transmission des connaissances. S'il est utile, à d'une adaptation et d'une exploitation ultérieures dans de des fins d'analyse, de les examiner séparément, ces proces nouveaux contextes. Mais pour que cela soit efficace, il sus sont en fait étroitement imbriqués. En effet, les poli faut aussi rendre les pays en développement mieux à tiques adoptées ont d'importantes répercussions les unes même d'évaluer et adapter ces enseignements et ces savoir- sur les autres -- et les synergies n'en sont pas non plus faire en fonction de la situation locale et d'entreprendre, absentes. L'acquisition de connaissances importées ou en cas de besoin, de nouvelles recherches susceptibles locales suppose leur assimilation grâce à une instruction de elles-mêmes d'intéresser d'autres pays. base donnée à tous et à des possibilités de formation per Les institutions internationales peuvent donc jouer un manente. Les progrès rapides et la diminution constante rôle important, mais c'est l'action des pays en développe du coût des télécommunications offrent des perspectives ment eux-mêmes qui décidera de l'efficacité avec laquelle considérables à l'acquisition et à l'assimilation des connais ils utilisent les connaissances et remédient aux imperfec sances, et ouvrent des horizons nouveaux à la réciprocité tions de l'information. Bien que les situations et les pro dans le transfert de l'information. Les stratégies adoptées blèmes rencontrés soient propres à chaque pays, il est par les gouvernements pour rattraper le retard pris seront possible de faire certaines généralisations, dont plusieurs d'autant plus efficaces qu'elles tireront parti de ces syner sont présentées ci-après. gies. Mais il faut aussi qu'elles soient conçues et appliquées de manière à remédier aux imperfections de l'information. Que doit faire l'État ? Lorsque l'on considère le développement sous l'angle Politiquesfavorisant l'acquisition de connaissances du savoir, trois grands aspects viennent à l'esprit : Les pays en développement peuvent acquérir les connaissances nécessaires tant en s'ouvrant aux savoirs Les fréquents dysfonctionnements du marché du savoir existant à l'étranger qu'en créant sur place ceux qui ne sont justifient pleinement une intervention publique. L'Etat pas aisément disponibles ailleurs. Dans le premier cas, est le mieux placé pour réduire les décalages entre les trois facteurs facilitent cette acquisition : le libre-échange, acquis, par exemple, en libéralisant les échanges, en l'investissement étranger et l'exploitation sous licence de encourageant la formation permanente ou en instau technologies importées. rant un cadre réglementaire qui favorise la concurrence L'une des meilleures façons d'acquérir des connais dans le secteur des télécommunications. sances à l'étranger est d'adopter des politiques et un cadre L'information est le nerf du marché, mais elle est par d'activité économique qui favorisent les échanges, en par fois insuffisante car elle n'est pas toujours source de ticulier les exportations. Pour soutenir la concurrence revenus pour ceux qui la génèrent. Aussi, pour jeter les mondiale, les entreprises exportatrices doivent avoir une bases d'un développement fructueux ayant le marché efficacité et des produits conformes aux normes interna pour moteur, il revient aux pouvoirs publics de fournir tionales. C'est pourquoi elles ont tendance à investir plus les informations nécessaires au suivi de la qualité, des que les autres dans le savoir. opérations et des transactions. L'ouverture à l'investissement direct étranger, qui va de Même si ces interventions sont couronnées de succès, il pair avec le libre-échange, favorise en soi l'acquisition de subsistera des inégalités face au savoir et des problèmes connaissances. Par leur activité dans les pays en développe d'information. Et cette situation influera, à des degrés ment, les sociétés multinationales, toujours à la pointe du divers, sur les conditions dans lesquelles seront exécu progrès, peuvent être un moyen puissant de transférer le tés toutes les réformes et tous les programmes ou pro savoir-faire. Par la formation qu'elles assurent et les relations jets de développement. Elle rejaillira même presque qu'elles développent avec les fournisseurs et les sous-traitants toujours sur les actions qui, en apparence, n'ont que locaux, elles peuvent avoir des retombées utiles, comme on peu à voir avec les problèmes en question. le voit en Malaisie, où l'usine locale de la société américaine Intel sous-traite une part croissante de sa production à de Comment les gouvernements des pays en développement nouvelles entreprises créées par d'anciens ingénieurs de cette peuvent-ils réagir face à l'ampleur du problème ? Tirant cer compagnie. Ces retombées ne sont pas limitées au secteur taines conclusions des analyses faites dans le reste du industriel ; elles touchent aussi des services à faible techni Rapport, le chapitre 10 tente de répondre à cette question. cité, comme la restauration et l'hôtellerie. RÉSUMÉ 9 Pour acquérir des connaissances nouvelles, les pays en garisation agricole requerra un savoir-faire local qui ne peut développement se tournent de plus en plus vers l'exploita pas être obtenu à l'étranger. tion sous licence de technologies importées. Les droits et Pour encourager la création locale de savoir, l'État doit redevances payés à ce titre n'ont d'ailleurs cessé d'augmen en particulier soutenir les activités de recherche potentiel ter au niveau mondial, passant de 7 milliards de dollars en lement productives tout en créant les conditions néces 1976 à plus de 60 milliards en 1995. La conclusion d'un saires pour que le secteur privé, en harmonie avec le contrat de licence est un bon moyen d'accéder à une nou marché, applique les nouvelles connaissances. De nom velle technologie sous exclusivité. C'est aussi un moyen breux pays en développement ont entrepris de réorienter pour les entreprises nationales de promouvoir le dévelop l'effort public de recherche-développement pour l'exposer pement technologique en négociant l'accès aux connais davantage à l'influence du marché. Le Brésil, la Chine, la sances à la base de la conception du produit exploité, Corée, l'Inde et le Mexique ont lancé de vastes pro comme l'ont fait de nombreuses firmes coréennes. grammes pour encourager les laboratoires publics à L'évolution vers une économie fondée sur le savoir s'ac répondre aux besoins du secteur productif. Ils ont notam compagne d'une tendance au renforcement de la protec ment transformé les instituts de recherche en sociétés par tion des droits de propriété intellectuelle, comme en actions, permis une meilleure reconnaissance des cher témoigne l'Accord sur les aspects des droits de propriété cheurs, relevé leur rémunération et incité les entreprises à intellectuelle qui touchent au commerce, conclu récem traiter directement avec les laboratoires publics. ment dans le cadre de l'Organisation mondiale du com merce. La protection de la propriété intellectuelle vise à Politiquesfavorisant l'assimilation des connaissances encourager à la fois la création et la diffusion des connais L'explosion du savoir, l'accélération du progrès techno sances. L'équilibre entre ces deux objectifs est d'autant logique et le renforcement constant de la concurrence ren plus difficile à trouver qu'il change à mesure que l'appari dent la formation permanente plus indispensable que tion de nouvelles technologies fait entrer de nouveaux jamais. Pour corriger les disparités devant le savoir, il faut domaines, tels que la biotechnologie, la biodiversité et la ouvrir à tous les portes de l'école et offrir la possibilité de télématique, dans le champ des négociations. continuer à apprendre toute la vie durant. L'éducation de Il convient que les pays en développement participent base est l'assise d'une population active en bonne santé, activement à la poursuite des négociations internationales qualifiée et prompte à s'adapter. La formation perma sur cette question pour faire part de leurs inquiétudes à la nente, quant à elle, donnera à un pays les moyens d'éva perspective d'un renforcement de la protection des droits luer, d'adapter et d'appliquer continuellement de de propriété intellectuelle, qui consoliderait la position nouvelles connaissances. des inventeurs et creuserait encore l'écart en réduisant les Au cours des 30 dernières années, le taux de scolarisa possibilités d'adaptation. Ces préoccupations doivent tion dans les pays en développement a considérablement cependant être mises en balance avec les avantages décou augmenté à tous les niveaux, en particulier dans l'ensei lant de la protection de la propriété intellectuelle, qui sti gnement primaire. Source d'inappréciables avantages, ce mule la création de savoir dans le monde entier, y compris progrès doit être poursuivi et accentué. Nous avons vu, dans les pays en développement. Ainsi, beaucoup de ces par exemple, que l'éducation de base favorise l'adoption derniers se sont aperçus qu'en adoptant et appliquant dans de techniques agricoles améliorées. Un pays qui se déve ce domaine des règles conformes à la pratique internatio loppe, même si son revenu est faible, a besoin de compé nale, ils pouvaient avoir plus facilement accès aux marchés tences techniques modernes pour s'intégrer à l'économie extérieurs et aux savoir-faire étrangers par le biais de l'in mondiale. De même, il y a lieu d'encourager le dévelop vestissement direct et du transfert de technologies. pement de l'éducation et de la formation des adultes. Les pays en développement ne pourront tirer parti de la Dans bien des cas, la meilleure façon de procéder est de masse de connaissances disponibles dans le monde que s'ils soutenir l'action du secteur privé dans ce domaine, par acquièrent la compétence technique requise pour recher exemple, en établissant des normes et des procédures cher et sélectionner les technologies qui leur conviennent, et d'agrément et, parfois, en accordant des subventions, en pour les assimiler et les adapter une fois importées. Avec les particulier au profit des pauvres. nouvelles semences, la révolution verte a montré la nécessité Il est très important d'améliorer la scolarisation des d'une adaptation aux conditions locales. Même dans le sec filles dans les pays qui souffrent d'un grave déficit de teur industriel, les savoir-faire importés ont souvent besoin savoir. Cette instruction a des avantages, aujourd'hui lar d'être adaptés au climat, au goût du consommateur ou aux gement reconnus, tels qu'une meilleure nutrition, une ressources complémentaires disponibles. De même, toute amélioration de la santé chez les enfants et une diminu avancée sur le front de l'éducation, des soins ou de la vul tion de la fécondité. Récemment, les résultats concluants 10 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 obtenus dans le cadre d'un programme mené au télématique, interpénétration croissante de l'informatique Bangladesh ont montré qu'une action publique bien pla et des télécommunications, semble devoir bousculer nifiée pouvait avoir une profonde incidence, même dans encore ces limites, en permettant la transmission quasi des sociétés où la scolarisation des filles a longtemps été instantanée -- et toujours moins chère -- de grandes négligée. En 1990, 20 % seulement des femmes de ce pays quantités de données sur les cinq continents. Cette nou savaient lire et écrire, et les filles ne représentaient qu'un velle technologie facilite considérablement l'acquisition et tiers des élèves du secondaire. Depuis, l'octroi de bourses l'assimilation des connaissances et donne aux pays en et d'allocations aux filles suivant des études secondaires a développement des moyens sans précédent pour renforcer entraîné une augmentation rapide de la scolarisation fémi leur système éducatif, mieux élaborer et appliquer leurs nine. En 1996, on comptait un demi-million de bour politiques et élargir le champ des possibilités offertes aux sières, et il y avait autant de filles que de garçons dans les entreprises et aux pauvres. L'isolement est en effet l'un des écoles participant au programme. plus grands maux qui frappe les pauvres et beaucoup Mais, pour connaître une croissance économique d'autres dans les pays déshérités. Les moyens télématiques durable et être compétitif sur les marchés mondiaux, l'effort promettent de réduire cet isolement en donnant accès à ne doit pas se limiter à l'éducation de base, ainsi que l'a l'information d'une façon encore inconcevable hier. montré la Corée. En 1960, ce pays avait réussi à généraliser Les pays en développement sont de plus en plus nom l'enseignement primaire, base d'une main-d'oeuvre instruite breux à saisir cette occasion et à se doter de technologies et condition nécessaire pour répondre aux besoins de son nouvelles sans hésiter à brûler les étapes du câble en cuivre économie en cours d'industrialisation. Des mesures avaient ou du téléphone analogique, par exemple. Djibouti, les aussi été prises pour inciter le secteur privé à investir massi Maldives, Maurice et le Qatar se sont ainsi déjà équipés de vement dans l'enseignement supérieur, de sorte qu'en 1995 réseaux téléphoniques entièrement numériques, devan plus de la moitié des adultes d'âge universitaire étaient ins çant certains pays industriels dont le système repose crits dans des établissements du troisième degré. Plus de encore largement sur une technologie ancienne, plus coû 80 % étudiaient dans le privé, et le financement de l'ensei teuse et moins performante. gnement supérieur était majoritairement privé. Toutefois, dans une grande partie du monde en déve La mobilisation des ressources privées permet de com loppement, l'accès aux services de télécommunications pléter des crédits publics limités ; mais il faut aussi amé même les plus rudimentaires est encore réservé aux plus liorer la qualité de l'enseignement public. À cette fin, et fortunés. En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, il n'y pour remédier à certaines imperfections de l'information a que 1,5 ligne téléphonique pour 100 habitants, contre 64 qui affectent le secteur éducatif, de nombreux pays expé aux États-Unis. La différence est imputable en partie au rimentent de nouvelles formules, décentralisant l'adminis niveau plus faible des revenus bien que, dans les pays en tration du système, accordant une autonomie accrue aux développement, beaucoup soient prêts à payer pour avoir le établissements, passant à un financement induit par la téléphone, sans pouvoir l'obtenir, se heurtant à des mono demande, améliorant l'information sur les écoles et encou poles d'État inefficaces et à des régimes réglementaires qui rageant la concurrence entre les prestataires privés, non freinent involontairement l'offre. On estime à environ 28 gouvernementaux et publics. En El Salvador, après la millions le nombre de personnes, presque toutes dans des guerre civile, l'administration a amélioré et développé le pays en développement, qui ont demandé et attendent tou réseau d'écoles de proximité qui avait vu le jour en réac jours le téléphone. Découragés par la longueur et l'impré tion à la faillite de l'enseignement public. Même les com visibilité du délai, beaucoup d'autres n'ont même pas fait la munautés les plus pauvres ont créé et administré leurs demande, bien qu'ayant les moyens de payer. écoles. Celles-ci dispensent en fait un enseignement de Il est possible, fort heureusement, de supprimer ces meilleure qualité, grâce au contrôle étroit exercé par les blocages et de réduire le coût des télécommunications de parents, qui réduit à peu près de moitié le nombre de jours manière à élargir l'accès au service. Pour cela, il faut adop de classe perdus du fait de l'absentéisme des enseignants. ter un régime réglementaire qui favorise la concurrence afin d'empêcher les entreprises détenant le monopole de Politiquesfavorisant la transmission des connaissances certains services de profiter de leur situation pour étendre à l'ère de l'information leur emprise à l'ensemble du marché. Dans la plupart des Les progrès des communications ont déjà transformé cas, il conviendra de faire précéder la privatisation d'un plusieurs fois la société ; la linotypie, la photographie, la élargissement de la concurrence pour éviter que le mono télégraphie, le téléphone, la télévision et la télécopie ont pole d'État ne devienne un monopole privé. tour à tour repoussé les limites de nos capacités de stoc Les pays en développement sont en train de constater kage et de transmission de l'information. Aujourd'hui, la que la participation du secteur privé peut contribuer au RÉSUMÉ 11 développement rapide des services de télécommunica l'enseignement supérieur, d'améliorer la qualité des for tions, même lorsque les revenus sont peu élevés. Au mations commerciale, scientifique et technique sur tout le Ghana, avant la réforme du secteur des télécommunica continent et de mieux les adapter aux besoins existants. tions, le marché était aux mains d'un monopole d'État Dans chaque pays participant, un établissement local est déficitaire, il n'y avait qu'un téléphone pour 400 habitants désigné de façon sélective pour superviser les opérations. Il et le délai d'attente pour obtenir une ligne était de dix ans. fournit le matériel et le logiciel destinés à l'enseignement Le gouvernement a cédé 30 % du capital de l'entreprise interactif, inscrit les étudiants, supervise les programmes, publique à un consortium d'investisseurs nationaux et offre un cadre d'étude structuré et valide les cours suivis malaisiens, il a approuvé la concession d'une franchise à localement. Vingt-sept terminaux de réception par satel une entreprise nationale concurrente dans laquelle il y lite ont été installés sur l'ensemble du continent, et une avait aussi des capitaux étrangers, il a accordé une licence bibliothèque virtuelle a été créée pour suppléer au manque à cinq sociétés de téléphonie cellulaire et il a agréé plu de revues scientifiques dans les universités africaines. Il est sieurs fournisseurs d'accès à l'internet, dont un envisage de encore trop tôt pour évaluer les résultats de cette formule, développer le service en milieu rural en collaboration avec mais les initiatives de ce genre donnent des raisons de pen l'administration des postes. En 1997, première année ser que les nouvelles technologies peuvent beaucoup après les réformes, le nombre de lignes fixes a augmenté de contribuer à la réduction des inégalités face au savoir. 30 %, passant à 120 000, et le rythme d'installation devrait s'accélérer encore. Politiques permettant de remédier Il est rare que la privatisation permette le désenclave- aux imperfections de l'information ment de certaines communautés rurales isolées car, la Dans la deuxième partie du Rapport, nous expliquons population y étant peu nombreuse et très clairsemée, le que l'information est la clé de l'essor -- ou la source du marché présente peu d'intérêt pour les compagnies pri déclin -- des marchés et qu'elle souffre de nombreuses vées. La difficulté pour les pouvoirs publics est alors de inadéquations dans les pays en développement. S'il est savoir dans quelle proportion ils doivent subventionner le impossible d'éliminer complètement ces inadéquations, il secteur privé pour qu'il desserve ces régions. Le Chili y est est indispensable de les déceler et d'y faire face pour per bien parvenu en appliquant un système original d'adjudi mettre le bon fonctionnement des marchés, condition cation de subventions aux entreprises les « moins deman d'une croissance rapide, équitable et durable. Comme l'a dantes », encourageant ainsi la transparence des coûts, montré la révolution verte, les imperfections de l'informa pour le plus grand profit des pauvres. Les entreprises inté tion provoquent des dysfonctionnements non seulement ressées ont donc concouru pour obtenir le droit de desser sur le marché du savoir lui-même, mais aussi sur les mar vir les régions reculées. Contre toute attente, il s'est avéré chés connexes (comme celui du crédit), ce qui peut limi qu'elles étaient prêtes à installer des cabines téléphoniques ter les bienfaits résultant de l'acquisition et de l'utilisation sans aucune subvention dans la moitié des localités, soit de connaissances nouvelles. Autrement dit, pour optimi une desserte de près de 60 % de la population cible. Avec ser ces avantages, les pays doivent veiller à ce que les mar la poursuite de cette formule, 98 % des Chiliens devraient chés fonctionnent le mieux possible. avoir accès à des téléphones publics d'ici à l'an 2000. L'action publique, quelle qu'elle soit, ne peut remédier à Le développement des télécommunications promet de toutes ces imperfections ni aux dysfonctionnements qui en faciliter l'assimilation des connaissances dans les pays en découlent. C'est là un aspect important dont il faudra tenir développement, qu'il rend mieux à même d'offrir une for compte lors de la définition des politiques. Ces imperfections mation continue de qualité à un prix raisonnable. C'est ce étant plus importantes dans les pays en développement où les que fait l'Université virtuelle de l'Institut de technologie moyens d'y remédier sont souvent plus limités, la défaillance de Monterrey, au Mexique, un consortium d'établisse des marchés y est aussi plus fréquente. Les pouvoirs publics ments regroupant 13 universités étrangères. Chaque devront intégrer cette dimension. Dans les programmes de année, 9 000 étudiants vivant au Mexique et dans les vulgarisation agricole, par exemple, il ne faudra pas perdre de autres pays d'Amérique latine s'y inscrivent pour préparer vue que les agriculteurs peuvent se heurter à un rationnement un diplôme, et 35 000 autres y suivent une formation non du crédit ou n'avoir d'autre choix que d'emprunter à des taux diplômante. L'enseignement est dispensé au moyen de extrêmement élevés, et que leur capacité de supporter le supports imprimés et d'émissions de télévision en direct risque peut être limitée. Tout cela les empêche de tirer plei ou enregistrées, et les étudiants communiquent avec les nement parti de l'apparition de nouveaux moyens de pro enseignants par ordinateur, via l'internet. duction, tels que les semences améliorées. L'Université virtuelle africaine, établie à Nairobi, a pour La bonne utilisation des connaissances passe par une but, quant à elle, de relever les taux d'inscription dans information circulant mieux. Mais les gouvernements ont 12 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 leurs propres limites en la matière et ils devront savoir la qualification des demandeurs d'emploi. Devant le rôle apprécier ces limites pour décider de la portée et de la grandissant de la formation permanente et la multiplica nature de leur action. Ce qui importe, ce n'est pas seule tion des cadres d'apprentissage, la nécessité d'un mode de ment l'ampleur du dysfonctionnement du marché, c'est validation se fait de plus en plus sentir. Aussi l'État devra- aussi la capacité des pouvoirs publics d'y faire face. Mais, t-il aider à définir et valider les normes nécessaires. comme nous allons le voir, les gouvernements des pays en Dans le secteur financier, particulièrement exposé aux développement peuvent aider à améliorer le fonctionne problèmes d'information, l'application de normes de ment du marché en s'attaquant aux imperfections de l'in comptabilité et d'audit permet aux investisseurs de com formation. parer les données sur les entreprises. La présentation uni Dans la deuxième partie du Rapport, nous analysons forme des bilans, des comptes de résultat, des états de en détail les problèmes d'information qui handicapent les trésorerie et des notes s'y rapportant permet aux sociétés pays en développement. Nous examinons ensuite les de rendre compte de leur situation et de leurs activités de mesures que les pouvoirs publics peuvent prendre pour les manière homogène, de sorte que les investisseurs peuvent résoudre dans trois domaines où ces problèmes sont parti décider en connaissance de cause où placer leur argent. Les culièrement aigus : le secteur financier, l'environnement et gouvernements des pays en développement peuvent facili la lutte contre la pauvreté. Nous proposons ici les trois ter l'adoption de normes comptables solides en obligeant stratégies suivantes, qui peuvent s'appliquer à tous ces les sociétés cotées en bourse à respecter certaines règles de domaines : aider à fournir l'information permettant une comptabilité et de publicité. vérification de la qualité, veiller au respect des règles et des De même, lorsqu'il existe des normes communes rigou engagements, favoriser la communication dans les deux reuses, il est possible d'apprécier la situation des banques sens. Et nous prendrons des exemples montrant comment en vérifiant, par exemple, si les provisions pour pertes sur l'État innove pour réduire le coût de la collecte, de l'ana prêts sont suffisantes et en s'assurant que les garanties sont lyse et de l'application de l'information. En prenant le mal évaluées de manière réaliste. L'amélioration de ces normes à la racine, il trouve des solutions à des problèmes qui contribuera au bon fonctionnement du système financier étaient apparemment insolubles, en particulier ceux qui et à la croissance économique. Les institutions financières frappent les pauvres. qui jouissent de la confiance du public peuvent mobiliser davantage de fonds, supprimant ainsi les risques inhérents Aider àfournir l'information permettant une vérification à la sous-capitalisation. de la qualité On le voit, l'amélioration des normes comptables a des Les pouvoirs publics peuvent améliorer le fonctionne effets importants sur l'efficacité du système financier - et sur ment des marchés en rendant obligatoire la publication la croissance. Différentes analyses montrent que, dans les pays d'informations qui réduiront les coûts de transaction, qui ont adopté un système comptable solide, l'intermédiation comme celles qui concernent la qualité des produits, des financière est plus développée et la croissance plus rapide. services et des prestataires concernés. Dans les années 50, D'après une étude, si l'Argentine avait aligné ses normes en Inde, lorsque la hausse des coûts de production a comptables, au début des années 90, sur celles en vigueur amené certains revendeurs à diluer le lait, les consomma dans un certain nombre de pays à revenu élevé, le taux de teurs n'étaient plus en mesure de déterminer la qualité du croissance annuel de son PIB aurait progressé de 0,6 point. produit qui leur était vendu. Les revendeurs qui ont refusé Les pouvoirs publics peuvent aussi encourager la vérifi de couper le lait n'ont pas pu soutenir la concurrence et cation de la qualité des produits et des services par des ont dû se retirer du marché au profit de ceux qui com organismes indépendants spécialisés. Par exemple, les pro mercialisaient du lait de qualité inférieure. Les autorités cédures permettant de certifier la qualité ISO 9000 sont ont ensuite pris des mesures pour redresser la situation en des normes internationales auxquelles les entreprises déci encourageant la création de marques au-dessus de tout dent librement de se conformer pour garantir la qualité de soupçon et en distribuant un ustensile peu coûteux per leurs procédés et de leurs produits. Cette certification est mettant de mesurer la teneur en matière grasse du lait. très précieuse pour les exportateurs des pays en développe Cela s'est traduit non seulement par une reprise de la pro ment qui doivent réussir à convaincre les clients de la qua duction du lait de meilleure qualité, mais aussi par l'amé lité de leurs produits. Le rôle des autorités des pays lioration de la santé des enfants et l'accroissement des exportateurs se limite ici à faire connaître l'existence de revenus des revendeurs. cette procédure de certification aux producteurs nationaux. Dans les domaines de l'éducation et du travail, l'exis Cet exemple montre que les pouvoirs publics n'ont pas tence d'établissements agréés et l'attribution de certificats toujours à intervenir directement dans la définition des d'aptitude renseignent les employeurs sur la formation et normes. Ils peuvent en revanche instaurer un cadre insti- RÉSUMÉ 13 tutionnel et juridique qui permettra notamment la pro manque de moyens d'application crédibles qui pose pro tection des marques et encouragera le secteur privé à éta blème dans les pays en développement. En ce sens, la len blir des normes. Les producteurs de biens dont la qualité teur des tribunaux et, souvent, la corruption des n'est pas aisément reconnaissable à l'achat, qu'il s'agisse de magistrats font de la réforme de la justice un élément boissons gazeuses, de voitures ou de jeux informatiques, essentiel de toute réforme économique. Beaucoup de pays peuvent utiliser une marque de fabrique pour établir leur gagneraient à créer des juridictions ayant vocation à réputation. Ils pourront ainsi faire supporter un supplé connaître de certaines affaires en particulier, comme l'exé ment de prix à l'acheteur, rendant plus intéressante la cution des contrats commerciaux et les faillites. Dans ces commercialisation de produits de qualité, ce qui profitera pays, les mécanismes garantissant l'exécution des contrats au consommateur. Toutefois, les marques ne peuvent aider et, d'une façon plus générale, la législation établissant les à résoudre les problèmes d'information que si les pouvoirs règles de publicité de l'information n'ont de sens que si la publics adoptent et appliquent des règles juridiques pour loi punit les manoeuvres malhonnêtes et frauduleuses. prévenir la contrefaçon. Mais, même si le système juridique fonctionne, son uti L'information fournie par des agents autres que publics lisation reste coûteuse. C'est pourquoi, dans les pays indus peut aussi aider à résoudre certains problèmes complexes triels comme dans les pays en développement, il faut que les dans le domaine de l'environnement. Ainsi, le Programme clauses contractuelles puissent s'appliquer d'elles-mêmes, en international de recherche sur les ressources forestières, éta prenant appui sur le système juridique, grâce à des méca bli aux États-Unis, s'appuie sur un réseau de centres de nismes qui incitent au respect des règles et des engagements. recherche répartis dans le monde entier. Les centres convien Ainsi, le marché gagne à pouvoir s'appuyer sur un système nent d'une métliode de recherche commune et encouragent juridique qui permet d'accorder des prêts sur titre et donne la collecte de données d'observation sur les conditions, la des moyens sûrs de recouvrer les créances en cas de gestion et l'exploitation des forêts. Ils interprètent et analy défaillance du débiteur. La législation sur les faillites est sent l'information ainsi recueillie sur le terrain. En faisant donc un autre élément essentiel d'un système juridique effi remonter l'information depuis la base, ce programme uni cace, répondant en cela aux besoins d'un secteur privé versitaire sert à centraliser des données recueillies localement moderne. La délivrance de titres fonciers est une des autres et ayant une incidence à l'échelle mondiale. fonctions de l'État qui facilite la remise de biens pour sûreté Les pays expérimentent aussi des mécanismes moins des dettes. De même, une réforme foncière peut permettre coûteux pour obtenir spontanément l'information néces aux agriculteurs pauvres de fournir une garantie, ce qui saire. Comme nous l'avons vu plus haut, le système d'adju améliore leur accès au crédit. dication au « moins-demandant » utilisé au Chili a permis Les dispositions du droit commercial relatives aux dom de révéler le niveau de subventionnement nécessaire sans mages-intérêts attribuables en cas de rupture de contrat que le gouvernement ait à examiner la structure des coûts peuvent fortement inciter au respect des engagements de chaque entreprise. On a procédé de la même façon pour contractuels. Là encore, il est essentiel de trouver le juste faire en sorte que les dispositifs de protection sociale ne milieu. S'il est trop difficile de faire aboutir une action en puissent involontairement profiter à des personnes autres dommages-intérêts, le caractère dissuasif des dispositions est que les pauvres. L'aide sous condition de ressources, insuffisant ; si cela est trop facile et si le montant de l'in méthode couramment employée dans les pays industriels, demnisation à laquelle peut prétendre la partie s'estimant est coûteuse et rarement applicable dans les pays en déve lésée est trop élevé, les fausses allégations de violation de loppement où il n'est pas possible d'évaluer avec certitude contrat risquent de se multiplier. La répression des les revenus des ménages pauvres. Lautosélection est une manoeuvres frauduleuses peut compléter utilement la pro autre façon d'obtenir l'information recherchée à un coût cédure civile en ce qu'elle permet de poursuivre pénalement pratiquement nul. Il suffit que les prestations offertes, qu'il une partie qui fait délibérément ou à maintes reprises des s'agisse de salaires ou d'une rémunération alimentaire du promesses qu'elle n'a pas l'intention d'exécuter. travail, soient conçues de façon à n'attirer que les personnes Les pouvoirs publics doivent aussi veiller au respect des véritablement dans le besoin. règles, en particulier dans les secteurs financier et bancaire où les irrégularités ne sont pas toujours immédiatement Veiller au respect des règles et des engagements décelables. Les bonnes pratiques comptables sont de piètre Les agents économiques ont besoin non seulement de utilité si les entreprises cotées en bourse peuvent taire de moyens permettant de certifier la qualité des produits ou mauvais résultats ou dissimuler des bénéfices. Le contrôle des services qu'ils achètent ou qu'ils vendent, mais aussi du respect des règles est également indispensable dans le d'un système juridique garantissant l'exécution des secteur bancaire, où les faillites peuvent se propager par contrats. En général, plus que l'absence de lois, c'est le contagion -- risque systémique dont toute l'économie 14 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 pâtit -- et coûtent cher aux contribuables. L'action des tie à la multiplicité des modes de surveillance. En aug pouvoirs publics dans ces domaines peut avoir des réper mentant le nombre d'intervenants -- tels que les déten cussions sur l'ensemble de l'économie. Au sortir d'une teurs de créances subordonnées qui ont leurs propres crise bancaire ruineuse, dans les années 80, l'Argentine a raisons de surveiller les banques -, les organes de régle imposé aux banques des règles strictes concernant les mentation ont accru les chances de détecter et dévoiler ratios de liquidité et de fonds propres, ce qui a aidé à tout manquement aux nouvelles règles. maintenir la stabilité du secteur. En Thaïlande, le dépla Le système de prêts collectifs, personnifié par la fonnement du crédit immobilier a déclenché un cycle Grameen Bank, au Bangladesh, et par la Banco Solidario, d'expansion et de récession qui a contribué à la crise finan en Bolivie, est l'un des moyens les plus efficaces d'encou cière actuelle en Asie. Le maintien des plafonds aurait rager le contrôle par des tiers. Pour solliciter un prêt à la peut-être permis d'éviter cette crise. Grameen Bank, les emprunteurs en puissance se consti Dans les secteurs bancaire et financier, comme ailleurs, tuent en petits groupes. Les prêts sont attribués indivi l'attitude à adopter dépend autant des circonstances locales duellement, mais chaque membre du groupe sait que si (par exemple, capacité des banques à gérer le risque, nature l'un d'eux ne rembourse pas, aucun n'obtiendra de crédits des risques encourus par le pays) que des moyens dont dis par la suite. Cette règle les incite à se surveiller mutuelle posent les organismes de contrôle. L'application de règles ment et à rembourser les prêts. La composition du groupe simples, comme le plafonnement des prêts immobiliers, reposant sur le principe de la libre association et de la l'encadrement de la progression du crédit dans ce secteur et connaissance réciproque, les personnes qui seraient des la limitation de l'exposition au risque de change, est souvent clients à risque se trouvent exclues, ce qui tend à résoudre l'attitude appropriée dans les pays qui manquent de moyens un problème couramment rencontré par les prêteurs. de surveillance et dont l'environnement extérieur est Grâce à cette formule de prêt, les emprunteurs, qui ont instable. Ces pays peuvent aussi imposer aux banques des généralement un accès limité aux établissements du sec coefficients de réserves plus stricts pour les inciter à prêter teur structuré, peuvent en outre apprendre ensemble à avec prudence. De telles incitations sont importantes car découvrir le fonctionnement du crédit et se tenir informés aucun mécanisme de contrôle du respect des règles, aussi de leurs idées et de leurs résultats respectifs. Les pays peu parfait soit-il, n'offre de garantie totale. vent encourager cette forme de prêt en l'intégrant aux Dans les pays où les marchés financiers sont plus déve mécanismes de crédit publics, en subventionnant le loppés, l'introduction de nouveaux instruments finan démarrage de programmes non gouvernementaux et en ciers, comme les produits dérivés, peut accroître le risque diffusant des informations sur le dispositif. d'un détournement de la loi. Ces pays doivent alors modi La surveillance collective du respect des normes envi fier leur réglementation en conséquence, tantôt en aban ronnementales est une autre forme novatrice de contrôle donnant des règles désuètes, tantôt en renforçant celles par des tiers. En Indonésie, les responsables de l'environ applicables à la publicité de l'information. De nombreux nement, déçus par l'insuffisance des moyens juridiques pays industriels optent actuellement pour une réglemen mis en oeuvre pour faire respecter les normes relatives à tation fondée sur le contrôle du système de gestion des la pollution de l'eau, ont eu l'idée de recueillir des infor risques des établissements financiers. Celle-ci peut com mations à ce sujet et de les rendre publiques. Le pro pléter utilement la réglementation portant sur les opéra gramme, baptisé PROPER, consistait à rassembler des tions financières, mais elle ne saurait s'y substituer données sur les polluants au niveau de chaque entreprise complètement, surtout dans les pays en développement. pour ensuite les placer sur une échelle de couleurs, le La faillite spectaculaire de certaines institutions financières noir désignant les établissements les plus polluants et le dans les pays industriels, les pertes colossales d'autres éta vert les plus propres (l'or, correspondant à des résultats blissements et les méthodes de prêt contestables de cer exemplaires, n'a pas été attribué). Avant même la publi taines banques -- notamment l'octroi de prêts à des pays cation du classement, les entreprises se sont empressées à risque -- jettent un doute sur le bien-fondé de ces sys d'améliorer leurs résultats. Des comités citoyens se sont tèmes. Le Fonds monétaire international et la Banque des ensuite servis du classement pour obliger les entreprises règlements internationaux étudient actuellement de nou les plus polluantes à assainir les cours d'eau. veaux moyens d'assurer la stabilité des systèmes financier Parallèlement, les organismes de contrôle ont pu utiliser et bancaire. contre les plus gros pollueurs les maigres ressources à leur De même que l'Etat n'est pas tenu d'intervenir pour disposition pour faire respecter la loi. Au cours des 15 fixer directement les normes applicables, il n'a pas besoin premiers mois, environ un tiers des entreprises pol d'être le seul à veiller au respect des règles et des engage luantes ont mis leurs pratiques en conformité avec les ments. En Argentine, le succès des réformes tient en par règlements. RÉSUMÉ 15 Favoriser la communication dans les deux sens pagnes publicitaires, d'études de marché et de programmes Jusque-là, nous avons surtout examiné les moyens pou de formation à l'intention des fabricants de foyers ; une vant être mis en oeuvre pour faciliter la transmission des assistance initiale limitée a aussi été accordée pour la connaissances entre ceux qui les détiennent et ceux qui en modernisation du matériel de fabrication. Des entrepre manquent, c'est-à-dire entre les pays industriels et les pays neurs privés ont ensuite assuré la production et la vente, en développement, entre les gouvernants et les adminis sans subventions. Trois ans plus tard, un ménage urbain sur trés, entre les enseignants et les étudiants. Mais, pour être quatre utilisait le nouveau modèle de foyer qui permettait efficace, la communication doit être à double sens. Pour de réduire de 35 % la consommation de combustible. transmettre des connaissances aux pauvres, il faut Les chercheurs de l'Institut des sciences agronomiques, connaître leurs besoins et leurs préoccupations -- et au Rwanda, et du Centro Internacional de Agriculture gagner leur confiance. C'est seulement alors qu'il sera pos Tropical, en Colombie, ont décidé de faire appel au sible de transférer des connaissances sous une forme utili concours des agricultrices pour sélectionner de nouvelles sable et acceptée. Et, en se mettant à l'écoute des pauvres, variétés de haricot, après avoir constaté que cette consulta les pouvoirs publics obtiendront des renseignements pré tion pouvait aider à atteindre l'objectif recherché. Avec les cieux pour leur action. deux ou trois variétés qu'ils avaient initialement retenues, La confiance joue un rôle essentiel dans tout pro les rendements avaient peu augmenté. Ils ont alors gramme visant à transmettre des connaissances aux plus demandé aux femmes de choisir, parmi une vingtaine de démunis. Le savoir transmis est de peu d'utilité si sa source variétés, celles qu'elles jugeaient les plus prometteuses, n'inspire pas confiance. Ainsi, les femmes pauvres n'utili pour les cultiver chez elles à titre expérimental, en appli seront pas des méthodes contraceptives pourtant efficaces quant leurs propres méthodes. Grâce à leur meilleure si elles pensent que les agents de santé les proposant ne connaissance du terrain et à une volonté d'aboutir motivée connaissent pas leurs conditions de vie. Des considéra par leurs préférences personnelles, elles ont obtenu des ren tions de cette nature conduisent souvent les plus déshéri dements supérieurs de 60 à 90 % à ceux des chercheurs. tés à se tenir à l'écart de l'école ou des emplois qui ne leur Une autre façon de donner la parole aux plus démunis sont pas familiers. est de les associer à la conception et à l'exécution des pro La confiance a été un facteur essentiel dans un pro jets dont ils seront les bénéficiaires. Dans le cadre des gramme de santé exécuté dans l'État de Cearâ, au Brésil, fonds sociaux qu'elle met en place, la Banque mondiale se où le tiers de la population vit dans une extrême pauvreté. base sur la propre évaluation des bénéficiaires pour le Depuis les années 80, l'administration a embauché 7 300 choix des projets à financer. En Zambie, par exemple, les agents de santé dans les villages (essentiellement des pauvres ont pu donner leur avis à l'occasion de « tables femmes), qui touchent un salaire minimum et qui sont rondes » organisées dans les villages. Il est établi que la par encadrés par 235 infirmières. Comme ces personnes s'in ticipation des bénéficiaires influe beaucoup sur les résul téressaient déjà aux questions de santé, on leur a confié tats des projets. Ainsi, une étude portant sur 121 projets différentes tâches, en les tenant responsables des résultats. d'hydraulique rurale réalisés dans 49 pays a montré que le Une campagne d'information a été lancée pour faire taux de réussite était de 7 sur 10 lorsque les bénéficiaires mieux connaître le travail de ces agents et les nouveaux avaient participé à la conception de l'opération, contre services qu'ils offraient. Les femmes, qui jusque-là hési seulement 1 sur 10 dans le cas contraire. taient à montrer leurs enfants aux agents de santé, ont Certaines instances sont allées encore plus loin pour commencé à les considérer comme des amis. Depuis, les promouvoir la participation. La ville de Porto Alegre, au taux de vaccination contre la rougeole et la poliomyélite Brésil, a adopté un mécanisme interactif qui permet aux sont passés de 25 à 90 % et la mortalité infantile a été citoyens d'intervenir directement dans l'examen et l'affec ramenée de 102 à 65 pour 1 000 naissances vivantes. tation des crédits budgétaires. Ainsi, des assemblées se Il peut être très utile d'écouter ce que les pauvres ont à réunissent dans tous les quartiers pour dresser un bilan des dire car ils connaissent bien leurs besoins et leur situation. résultats enregistrés au cours de l'exercice précédent, pour Au Rwanda, la demande de foyers à haut rendement éner définir les priorités dans les domaines de l'éducation, de la gétique s'est développée en 1987 en raison du prix élevé du santé, des transports, de la fiscalité, de l'urbanisme et de charbon de bois. Une tentative de commercialisation d'un l'aménagement, et pour élire des représentants à un conseil foyer conçu au Kenya s'étant soldée par un échec, on l'a budgétaire municipal, reflet de cette collégialité. Après une mis à l'essai dans 500 familles, ce qui a conduit à en modi analyse systématique des besoins relatifs des différents fier les dimensions, la couleur, le mécanisme de tirage et la quartiers et un examen des critères d'affectation des crédits, maniabilité. Une aide publique, mise en oeuvre par une le conseil budgétaire établit le plan d'investissement de la équipe de femmes, a été fournie sous la forme de cam ville. En 1996, 100 000 personnes, soit environ 8 % des 16 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 habitants, ont, selon les estimations, participé à un résultent. Enfin, bien que nous proposions ici un grand moment ou à un autre aux délibérations sur le budget. Les nombre de moyens de mieux utiliser les connaissances aux changements apportés ont eu pour effet de faire progresser fins du développement, le travail est loin d'être terminé. les crédits d'investissement. Des réformes avaient déjà amé Nous espérons que le présent rapport marquera le point de lioré le recouvrement de l'impôt et avaient alourdi la pres départ de nouvelles recherches sur ces questions et sur sion fiscale à l'échelon local. En débouchant sur une d'autres aspects connexes encore en suspens. meilleure définition des priorités et sur des formes d'inves Mais, pour les gouvernements et les habitants des pays tissement plus performantes, ce processus a permis d'utili en développement, le temps presse. Il est urgent de s'atta ser plus efficacement les ressources ainsi dégagées. Les quer aux risques et de saisir les possibilités qu'engendre résultats ont été remarquables. Dès 1996, les services d'as l'explosion des connaissances à l'échelle planétaire. La sainissement avaient été étendus à 98 % des ménages mondialisation des échanges, des finances et de l'informa (contre 50 % en 1989). La moitié des rues non revêtues tion peut en principe contribuer à la réduction des inéga avaient été goudronnées, et le nombre d'élèves inscrits dans lités, mais le rythme de changement dans les pays le primaire et le secondaire avait doublé. industriels risque dans bien des cas de creuser l'écart. L'irruption de la modernité dans les sociétés tradition Risques et possibilités nelles fait disparaître les modes de communication spon On ne peut nier qu'il est important de réduire les inéga tanés, mais les mécanismes de remplacement tardent à lités face au savoir et de remédier aux problèmes d'informa voir le jour. L'évolution récente a même aggravé certains tion mais, dans un cas comme dans l'autre, la tâche n'est pas problèmes d'information, comme ceux qui sont liés aux aisée. Ne doutons pas que ces écarts et ces imperfections ne flux financiers internationaux. sauront totalement disparaître, même dans les pays indus Pour les pays en développement, l'explosion mondiale triels. Ainsi, les gouvernements ne peuvent être sûrs des du savoir est donc à la fois motif d'inquiétude et d'espoir. effets à long terme sur l'environnement des mesures qu'ils Si l'écart se creuse, le monde sera encore plus divisé non prennent aujourd'hui, ni savoir exactement comment les seulement par la disparité des ressources financières et inadéquations de l'information se répercuteront sur leur autres, mais aussi par les inégalités face au savoir. Les capi action, même lorsque la probabilité paraît nulle. taux et les autres ressources se dirigeront de plus en plus Les pouvoirs publics doivent donc admettre que des vers les pays où le patrimoine de connaissances est plus disparités et des imperfections persisteront dans tous les solide, aggravant le retard. Les disparités risquent aussi de domaines. L'incertitude qui en résulte doit amener à agir s'accentuer à l'intérieur même des pays, surtout en déve avec circonspection et à muliplier les essais chaque fois loppement, où une élite fortunée file sur les autoroutes de que possible. Elle devrait aussi inciter ceux qui donnent l'information, alors que le reste de la population est pri des conseils à faire preuve d'humilité -- et ceux qui en sonnier de l'analphabétisme. Mais, inversement, si l'on reçoivent à faire preuve de prudence. Les uns et les autres parvient à corriger ces décalages et ces imperfections, devraient reconnaître que les particularismes influent sur peut-être en suivant la ligne de conduite proposée dans le les résultats obtenus, que la population sur place connaît Rapport, les revenus et les niveaux de vie pourraient le mieux les réalirés du terrain et que la mise en commun s'améliorer beaucoup plus vite qu'on ne le pense. des patrimoines de connaissances aux niveaux local et Chaque pays, chaque population doit s'attaquer à ces mondial est la meilleure façon de mettre le savoir au ser problèmes à sa façon, en tenant compte de la multiplicité vice du développement. des modes d'acquisition des connaissances et de la diversité Quelles sont les limites de notre savoir et, en fait, que des structures et normes qui peuvent aider à remédier aux savons-nous du savoir ? Ces questions de portée générale inadéquations de l'information. Les pauvres, qui sont les s'appliquent aussi ici à notre travail. L'étude du savoir dans premières victimes de ces inégalités, seraient aussi les pre ses rapports avec le développement est une question nou miers bénéficiaires de stratégies de développement qui velle, encore peu explorée. Par exemple, nous débattons visent à remédier à la situation. Il est certes indispensable de encore de la façon de mesurer les connaissances. Sans critère comprendre comment traiter les maladies courantes ou de référence, nous ne pouvons pas déterminer si le fossé se améliorer le rendement des cultures, mais le savoir a un creuse ou se comble. Nous ne savons pas non plus comment pouvoir qui va bien au-delà, puisqu'il peut changer la vie de évaluer la capacité d'une société de remédier aux problèmes tous. Une fois cela compris, chacun aspire à l'enrichir et à d'information et aux dysfonctionnements du marché qui en devenir alors un artisan du changement. Première Partie Réduire les inégalités face au savoir A Chapitre 1 Pouvoir et portée du savoi L E SAVOIR EST ESSENTIEL AU DÉVELOPPEMENT car il quences fâcheuses que ce retard aura sur leurs perspectives conditionne toutes nos actions. Ainsi, pour satis de développement. faire nos besoins vitaux, il nous faut savoir trans D'emblée, il faut prendre conscience que le savoir n'est former les ressources dont nous disposons. Mais, pour pas une marchandise qu'on achète facilement dans le com relever notre niveau de vie et pour améliorer notre santé, merce, comme un chou ou un ordinateur. Deux facteurs mieux éduquer nos enfants et préserver notre environne le différencient des produits marchands traditionnels. ment, bref, pour vivre mieux, que ce soit au niveau fami D'une part, la consommation d'une unité de ce bien par lial ou national, il ne nous suffit pas de transformer un individu ne prive pas les autres de la possibilité de le davantage de ressources, car leur patrimoine est limité : il consommer -- c'est ce que les économistes appellent le faut aussi les utiliser de manière à mieux faire fructifier principe de non-rivalité. Par exemple, le fait que j'écoute nos efforts et nos investissements. Là encore, le savoir est une émission à la radio n'empêche personne d'en faire indispensable, et dans des proportions toujours plus autant. Par contre, personne d'autre ne peut boire la rasse grandes. de café que je bois. Thomas Jefferson, déjà, l'avait bien Dans les pays qui forment le peloton de tête de l'écono compris lorsqu'il déclarait : « Celui qui apprend quelque mie mondiale, le savoir occupe une place aujourd'hui beau chose de moi enrichit son savoir sans réduire le mien, tout coup plus importante que les ressources matérielles, au point comme celui qui allume sa chandelle à la mienne se donne qu'il est peut-être devenu le principal déterminant du niveau de la lumière sans me plonger dans l'obscurité. » de vie -- avant la terre, les machines et le travail. C'est sur D'autre part, lorsqu'un savoir est déjà dans le domaine lui que les pays actuellement les plus avancés du point de vue public, il est difficile pour celui qui l'a créé d'empêcher technologique ont avant tout misé. En exploitant leurs autrui de l'utiliser -- c'est le principe de non-exclusivité. inventions, ils ont créé des millions d'emplois dans de mul Une fois rendus publics, un nouveau théorème mathéma tiples disciplines toutes récentes, telles que la cognitique ou tique ou une découverte en physique des surfaces peuvent la gestion et la coordination des savoirs. être utilisés par tout le monde, que ce soit pour améliorer On ne saurait trop insister sur la nécessité pour les pays un logiciel ou lancer un nouveau détergenr. Les innova en développement d'accroître leur capacité d'utiliser le tions qui se propagent sur le marché -- depuis les étoffes savoir. Conscients du problème, certains se dotent d'une de laine ou la verrerie de Venise au XVIIe siècle à la res stratégie nationale pour combler leur retard. Toutefois, la tauration rapide et à la télévente aujourd'hui -- peuvent plupart devront redoubler d'efforts pour renforcer leur être rapidement imitées. base de connaissances, investir dans l'éducation et mettre Principales caractéristiques des biens publics, ces deux à profit les technologies nouvelles en vue d'acquérir et de facteurs permettent souvent d'utiliser gratuitement les diffuser le savoir nécessaire. Les pays trop lents à réagir se connaissances existantes, ce qui réduit notablement les feront dépasser et ils auront du mal à remédier aux consé gains de ceux qui créent le savoir. Pour le secteur privé, POUVOIR ET PORTÉE DU SAVOIR 19 cette incapacité de s'approprier tous les revenus provenant lars en 1950 (exprimé en parités de pouvoir d'achat), le taux d'une découverte a un effet dissuasif. En effet, la possibi de mortalité infantile aurait été de 45 pour 1 000 naissances lité pour quiconque d'utiliser un nouveau savoir provoque vivantes en moyenne. Dans un pays disposant de ce même une dilution des revenus et les inventeurs en puissance ne revenu réel en 1970, il aurait été de 30 pour 1 000, et serait sont pas incités à engager les lourdes dépenses nécessaires tombé à 15 pour 1 000 en 1995 (figure 1.1). qu'impliquent les travaux de recherche-développement Comment expliquer cette évolution du rapport entre (R-D). Aussi, la création de savoir n'attire-t-elle pas des mortalité infantile et revenu réel ? Cela tient pour beaucoup investissements suffisants. à l'expansion du pouvoir et de la diffusion des savoir-faire. C'est précisément en raison de cette insuffisance de l'offre de savoir que les pouvoirs publics instituent souvent I La découverte de médicaments et de vaccins antibacté des mécanismes, tels que les brevets, les droits d'auteur et riens dans les années 30 et les progrès incessants de la les autres formes de propriété intellectuelle, qui visent à pharmacologie et de l'épidémiologie ont aidé à vaincre rétablir les incitations à créer et à permettre aux inventeurs la plupart des maladies transmissibles. de recouvrer leurs coûts et de dégager un juste bénéfice. La I L'éducation, essentielle pour l'adoption et l'utilisation connaissance étant devenue un bien irremplaçable pour efficaces des connaissances en matière de santé, s'est tous les acteurs de la nouvelle économie du savoir, le besoin développée dans presque tous les pays. De nombreuses de protection des droits s'y rapportant se fait de plus en études montrent que le niveau d'instruction des filles et plus sentir. Toutefois, les efforts en ce sens doivent aussi des femmes influe très directement sur la santé des être mis en balance avec la nécessité de diffuser le savoir, en enfants. Ainsi, une enquête portant sur 45 pays en particulier dans les pays en développement, lorsque le fruit de la recherche profite davantage à la société dans son ensemble qu'à tel ou tel acteur du secteur privé. Figure 1.1 Dans bien des cas, comme dans les domaines de la Mortalité infantile et revenu réel santé et de l'environnement, les brevets ne constituent pas par habitant une solution car les effets positifs sur le plan social (c'est- à-dire pour l'ensemble de la société) sont bien supérieurs Dans les pays riches comme dans les pays aux retombées privées (qui se limitent aux investisseurs). Il pauvres, la diffusion du savoir s'accompagne suffit, pour cela, de songer à une découverte qui pourrait d'un recul de la mortalité infantile. aider à éliminer le sida ou le paludisme ou à réduire le réchauffement de la planète. Lorsque les avantages pour la société sont supérieurs à l'intérêt privé, les investisseurs, motivés par le profit, ont tendance à négliger les recherches à finalité sociale. Dans de nombreux pays, la difficulté à concilier des objectifs si divergents a amené l'État à prendre en charge la création de certains types de savoir ou à inciter financièrement le secteur privé à le faire. Ainsi, le caractère particulier du savoir obligera parfois les pouvoirs publics à donner les incitations voulues pour que le secteur privé crée et diffuse les connaissances néces saires, et à prendre directement le relais lorsque le marché ne suffit pas. L'intervention de l'Etat a souvent eu des effets positifs considérables, comme on le verra ci-après dans le domaine de la santé publique. Savoir et bien-être Au cours des dernières décennies, la mortalité infantile a 1970 reculé de façon spectaculaire dans le monde entier. La 1995 hausse des revenus y est pour beaucoup, mais ce n'est pas 15 20 l'unique raison. Ainsi, des parents ayant le même revenu réel Revenu réel par habitant aujourd'hui que leurs propres parents ou grands-parents il y {en milliers de dollars internationaux de 1985) a quelques dizaines d'années ont davantage lieu de croire Note : Les données portent sur 10 pays (1900), 59 pays (1950), 125 pays (1970) et 144 pays (1995). Les courbes de tendance résultent d'un calcul logarithmique, que leurs enfants survivront à leur premier anniversaire. Source : Maddison, 1995, Mitchell, 1992, Summers et Heston, 1994, Banque mondiale, 1997g. Dans un pays où le revenu par habitant était de 8 000 dol 2 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 développement a permis de constater que le taux Encadré 1.1 moyen de mortalité des enfants de moins de 5 ans était Le Costa Rica innove pour diffuser l'infor de 144 pour 1 000 naissances vivantes lorsque la mère mation sur les actions de santé publique n'avait reçu aucune instruction, de 106 pour 1 000 lorsqu'elle s'était arrêtée à l'école primaire et de 68 pour Avec un revenu par habitant presque dix fois inférieur à 1 000 lorsqu'elle avait fait des études secondaires. celui des États-Unis, le Costa Rica affiche des indicateurs I Le progrès des technologies de l'information a accéléré la de santé qui soutiennent avantageusement la comparaison diffusion des connaissances médicales, des règles d'hy avec ceux de nombreux pays industrialisés. La durée de vie est de neuf ans supérieure à ce que laisserait prévoir le giène et des avis donnés par les médecins. La révolution revenu par habitant et le taux de mortalité infantile a rejoint télématique a élargi -- et parfois renforcé -- les moyens celui des pays industrialisés. traditionnels de communication dans ce domaine. De Ces résultats impressionnants ne sont pas dus au plus en plus de gens peuvent maintenant utiliser le télé hasard. Dès les années 60, les pouvoirs publics ont axé leur action sanitaire sur une large diffusion de l'information. Ils phone pour joindre un médecin ou un auxiliaire médi ont décentralisé leurs services pour se rapprocher de la cal. Enfin, la télémédecine qui, grâce à l'électronique, population, et des agents de santé sont allés expliquer sur permet d'effectuer certaines interventions chirurgicales à le terrain l'intérêt de la prévention. Lorsqu'une épidémie de distance, touche un nombre croissant de pays. choléra a éclaté en 1991 en Amérique centrale et en Amérique du Sud, le Costa Rica a rapidement lancé des programmes d'éducation, d'hygiène et d'information qui lui Les traditions et d'autres facteurs sociaux influent sur la ont permis d'échapper au fléau. façon dont une population acceptera la médicalisation. À l'heure actuelle, plus de 400 équipes sanitaires poly Elle rejettera la médecine moderne si ceux qui la propo valentes répercutent le message de prévention et de pro sent ne tiennent pas compte des us et coutumes ni des motion de la santé lancé par les pouvoirs publics. L'école relaye aussi ce message avec de meilleurs résultats savoirs locaux. Par conséquent, les efforts qui visent à qu'ailleurs car le taux de scolarisation est de 93 % dans le mêler les méthodes modernes et les usages traditionnels primaire et de 54 % dans le secondaire, et 60 % de l'en peuvent aider à améliorer la santé publique en faisant semble des Costa-Riciens suivent au moins un programme mieux accepter les progrès de la médecine par les sociétés d'enseignement. concernées, tout en faisant appel aux pratiques thérapeu tiques locales. En outre, l'information n'atteint pas auto matiquement toutes les populations et régions qui en ont ménage (tableau 1.1). Au Viet Nam, le taux de pauvreté besoin. Pour faciliter l'acquisition et l'application des est de 68 % dans les ménages dirigés par une personne connaissances à transmettre, il faudra souvent mettre en sans instruction. Il descend à 54, 41 et 12 % lorsque le place un certain nombre de structures, publiques ou pri chef de famille a suivi des études primaires, secondaires ou vées, comme l'a fait le Costa Rica (encadré 1.1). universitaires, respectivement. Que ce soit sur le plan individuel ou familial, le savoir permet de mieux élever les enfants et de mieux répartir le Savoir et croissance économique temps entre la production domestique et le travail à l'ex Encore classées dans la catégorie « à faible revenu » dans térieur. Ainsi, la connaissance des méthodes de réhydrata les années 60, certaines économies d'Asie de l'Est ont tion par voie orale fait baisser la mortalité infantile, et le réussi en quelques décennies à combler entièrement ou fait de savoir qu'il existe des foyers améliorés aux effets presque l'écart qui les séparait des pays à revenu élevé de moins nocifs et à meilleur rendement énergétique contri l'Organisation de coopération et de développement éco bue à la salubrité et freine la dégradation de l'environne nomiques (OCDE). Pendant ce temps, bien d'autres pays ment. En effet, la fumée des foyers à usage domestique est en développement marquaient le pas. à l'origine d'infections respiratoires aiguës qui, selon les Quels sont les facteurs qui ont contribué à ce progrès ? estimations, tuent plus de 4 millions de nourrissons et Le développement peut emprunter plusieurs voies. L'une d'enfants par an. Les adultes (principalement les femmes) consiste à mettre en valeur des terres jusqu'alors inexploi ne sont pas épargnés et souffrent de bronchite chronique tées ; une autre, à accumuler du capital physique sous et d'emphysème qui entraînent souvent une insuffisance forme de routes, d'usines et de réseaux téléphoniques ; une cardiaque. Des foyers plus modernes, évacuant mieux la autre encore, à augmenter les effectifs de la population fumée, peuvent donc avoir des effets positifs considérables économiquement active et à leur donner une meilleure sur la santé de millions de femmes et d'enfants. instruction et une formation plus poussée. Hong-Kong L'instruction reçue par les parents peut également (Chine) et Singapour, manquant de terres, ont investi rejaillir sur le niveau de vie de toute la famille. Au Pérou, massivement dans le capital physique et l'éducation. Mais le montant des dépenses d'une famille, reflet de ses reve bien d'autres pays en ont fait autant, telle l'Union sovié nus, est étroitement lié au niveau d'instruction du chef de tique qui, entre les années 60 et 80, avait accumulé, en POUVOIR ET PORTÉE DU SAVOIR 21 Tableau 1.1 complique encore les choses. Il est donc pratiquement impos Dépenses des ménages par personne en sible de les évaluer dans leur totalité. fonction du niveau d'instruction au Pérou Devant la difficulté de quantifier le savoir, ceux qui se sont efforcés d'évaluer son impact global sur le développe (Nouveaux soles de 1991 par an) ment ont souvent procédé de manière indirecte, en posant Niveau d'instruction Dépense moyenne pour principe qu'il représente la part de croissance non du chef de ménage par personne attribuable à l'accumulation de facteurs de production Aucune instruction/rudiments tangibles et identifiables, tels que le capital ou le travail. d'instruction 430 Cette part de croissance, obtenue par différence, corres Enseignement élémentaire complet 543 pond à l'accroissement de la productivité de ces facteurs, Études secondaires partielles 633 c'est-à-dire à une utilisation plus ingénieuse des autres fac Études secondaires complètes 808 Études supérieures non universitaires 969 teurs, rendue possible par le savoir. Cet élément résiduel, Études universitaires partielles 1 160 parfois appelé « le résidu de Solow » du nom de l'écono Études universitaires complètes 1 429 miste Robert M. Solow qui a mené les travaux sur ce sujet Moyenne pour l'ensemble durant les années 50, est censé mesurer ce qu'on a usage des ménages 874 de dénommer l'accroissement de la productivité totale des Note : Les données proviennent d'une enquête effectuée auprès facteurs (PTF) -- certains diront qu'il mesure notre igno de 2 200 ménages. On entend, par « rudiments d'instruction » une éducation préscolaire ou un enseignement primaire partiel. rance, puisqu'il représente ce qu'on ne peut pas expliquer. Source : Banque mondiale, 1991. N'en déduisons pas pour autant que le savoir est à l'ori gine de la totalité de l'accroissement de la PTF, car d'autres paramètres peuvent entrer dans la composition de pourcentage de son produit intérieur brut (PIB), plus de cet élément résiduel. En effet, nombreux sont les autres capital que Hong-Kong (Chine), la République de Corée, ingrédients de la croissance -- les structures et les normes, Singapour ou Taiwan (Chine) et avait très sensiblement par exemple -- qui ne sont pas pris en compte dans la relevé le niveau d'instruction de sa population. Il n'em contribution des facteurs plus aisément quantifiables. pêche : durant cette période, le niveau de vie des Leur impact se fond dans l'accroissement de la PTF dont Soviétiques a augmenté bien plus faiblement que celui des ils sont (pour l'instant) indissociables. quatre économies d'Asie de l'Est. Dans les premiers calculs de la PTF, le capital physique La différence réside peut-être dans le fait que les éco était considéré comme le seul facteur purement national nomies de cette région ont travaillé, bâti et développé avec dont l'accumulation pouvait améliorer les conditions de vie. plus de discernement que d'acharnement. Peut-on dès lors Le progrès technique et les autres facteurs intangibles en conclure que le savoir est à la base de l'essor de l'Asie étaient regardés comme universels -- c'est-à-dire utilisables de l'Est ? Un tel constat aurait des conséquences énormes, par tous, dans tous les pays -- et ne pouvaient donc pas puisque cela reviendrait à dire que le savoir est la clef du expliquer les différences de croissance entre pays. Leur part développement -- qu'il est le développement. dans la croissance se fondait dans les chiffres d'accroisse Quel a été le rôle du savoir dans le décollage de l'Asie ment de la PTF. Cette hypothèse était certes commode, de l'Est ? Il n'est pas facile de répondre à cette question. Le mais il est vite apparu que le capital physique n'était pas le savoir peut revêtir tellement de formes et ses possibilités seul facteur dont l'accumulation était source de croissance de vente sont si limitées qu'il est extrêmement difficile économique. Une analyse des variations du taux de crois d'évaluer son effet sur la croissance économique. sance entre un grand nombre de pays a montré que l'accu Comment peut-on en effet chiffrer et additionner les mulation de capital physique expliquait moins de 30 % des connaissances ? Quel dénominateur commun nous permet écarts. Le reste -- plus de 70 % -- était dû directement ou de faire la somme des savoirs utilisés par les entreprises dans indirectement aux facteurs intangibles à l'origine de l'ac leurs procédés de fabrication, par les organes de décision dans croissement de la PTF (tableau 1.2). l'élaboration, le suivi et l'évaluation de leurs politiques, et par Plus tard, on s'est tourné vers le capital humain pour les individus dans leurs transactions économiques et leurs tenter de mieux expliquer les causes de la croissance éco relations sociales ? Quelle est la part des livres et des revues nomique, un niveau d'instruction plus élevé faisant aug techniques, des dépenses consacrées à la R-D, du parc infor menter le nombre de personnes à même d'apprendre à matique et des réseaux de télécommunications, des savoirs et mieux utiliser les technologies. Il ne fait pas de doute que savoir-faire des chercheurs, des ingénieurs et des étudiants ? l'éducation a contribué de façon déterminante au succès Ajoutons enfin que, dans bien des cas, les connaissances s'ac des quatre économies d'Asie de l'Est qui ont enregistré la cumulent et s'échangent au sein même de réseaux, de groupes croissance la plus rapide : la République de Corée, Hong- sociaux traditionnels et d'associations professionnelles, ce qui Kong (Chine), Singapour et Taiwan (Chine). Avant même 2 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 1.2 Décomposition par variance des écarts de taux de croissance entre plusieurs pays (pourcentage) Part de la variance expliquée par : Nehru et Dhareshwar King et Levine King et Levine 1960-1988 1960-1985 Années 80 Accroissement du capital par habitant 24 25 29 Autres facteurs 76 75 71 Dont : Accroissement de la PTF 60 57 79 Covariance de l'accroissement de la PTF et de l'accumulation de capital 16 18 -8 Source : Easterly, Levine et Pritchett (à paraître). Voir la Note technique. de s'engager sur la voie de l'industrialisation, ces écono l'Est, sans donc reconnaître de rôle au savoir (encadré 1.2). mies avaient un taux de scolarisation beaucoup plus élevé L'une des raisons pour lesquelles ces analystes ont abouti à que celui des autres pays en développement (tableau 1.3). des valeurs aussi faibles pour l'accroissement de la PTF est Elles avaient également mis l'accent sur les hautes études qu'ils incluaient la valorisation de la ressource humaine et la scientifiques et techniques -- le taux d'inscription dans les modernisation du matériel dans le calcul de l'accumulation domaines techniques y est même aujourd'hui plus élevé des facteurs classiques. Cela n'en fait que mieux ressortir que dans certains pays industrialisés --, ce qui les a ren l'importance d'une stratégie de réduction du déficit de dues mieux à même d'importer des technologies de savoir et montre même que les économies d'Asie de l'Est à pointe. En outre, l'importance de l'éducation pour la croissance rapide ont réussi à combler leur retard technolo croissance économique avait été reconnue et constatée gique, d'un côté, en investissant dans le savoir présent dans depuis longtemps. Il était ainsi ressorti d'une étude que le capital physique et, de l'autre, en misant sur les individus l'allongement de la scolarité avait contribué pour 25 % et les institutions afin de renforcer la capacité d'assimilation environ à l'accroissement du PIB par habitant aux États- et d'utilisation des connaissances de la société. Unis entre 1929 et 1982. Dépassant le cadre de la seule Asie de l'Est, d'autres La prise en compte de l'éducation a permis de mieux études sur les facteurs de croissance ont porté sur un plus comprendre la part de la croissance qui restait inexpliquée, vaste échantillon de pays. La part inexpliquée de la crois réduisant ainsi la masse dans laquelle se fondait l'accroisse sance reste importante même lorsque le capital humain est ment de la PTF (et le savoir). Certains analystes en ont pris en considération. L'une de ces études était consacrée à même peut-être trop vite conclu que le capital physique et 98 pays où la croissance de la production était en moyenne le travail, correcrement pris en compte, expliquaient entiè de 2,24 % par actif (taux non pondéré). On a constaté que rement ou presque l'essor rapide des économies d'Asie de 34 % (0,76 point) de cette croissance était attribuable à l'accumulation du capital physique, 20 % (0,45 point) à l'accumulation du capital humain et 46 % (un peu plus de Tableau 1.3 1 point) à l'accroissement de la PTF. Les variations des taux Comparaison de plusieurs taux bruts de croissance entre pays sont encore plus difficiles à expli de scolarisation primaire quer. En effet, selon la même étude, la part combinée du capital physique et du capital humain n'atteignait que 9 %, (pourcentage) soit une PTF résiduelle de 91 %, un résultat stupéfiant. Pays 1970 1980 1990 Pour prendre un autre exemple, le revenu par habitant de la Hong-Kong (Chine) 117 107 102 Corée était six fois plus élevé que celui du Ghana en 1991, République de Corée 103 110 105 alors qu'il était pratiquement le même dans les années 50. Singapour 105 108 104 Cet écart reste en grande partie inexpliqué, même si l'on Ghana 64 79 77 tient compte du capital humain (figure 1.2). Inde 73 83 97 Enfin, tous ces résultats sont exposés à des problèmes de Note : Les chiffres correspondent à l'effectif total des établisse mesure. Par exemple, la mesure du stock de capital humain ments d'enseignement primaire divisé par le nombre d'enfants d'âge scolaire légal. Le résultat peut dépasser les 100 % lorsque peut surestimer l'effectif réellement utilisé pour produire l'effectif scolaire comprend des enfants d'un âge inférieur ou supé des biens et des services. Les taux de scolarisation ou de rieur à celui prescrit par la loi. Source : Banque mondiale, 1998d. réussite (nombre d'années d'études) peuvent être élevés sans pour autant entraîner une accélération de la croissance si la POUVOIR ET PORTÉE DU SAVOIR 2 3 Encadré 1.2 Le rôle du savoir dans le miracle économique de l'Asie de l'Est : Une question controversée Malgré la crise financière qui continue de terrasser une grande partie de l'Asie, les quatre premiers « dragons » de Deux façons de calculer l'accroissement la région -- la Corée, Hong-Kong (Chine), Singapour et de la productivité totale des facteurs Taiwan (Chine) -- restent une bonne illustration des possi dans quatre économies d'Asie de l'Est. bilités de croissance rapide. À bien des égards, toute la 5 _ I question est de savoir s'ils y sont parvenus en recourant I intensivement et massivement au capital et au travail, ou 1 en faisant appel au savoir. Selon plusieurs économistes, la croissance de la plupart I I des pays d'Asie de l'Est peut « entièrement s'expliquer » par une utilisation accrue des facteurs de production clas siques. D'une part, un taux d'épargne élevé a considérable ment accru l'accumulation de capital physique et, d'autre part, des investissements importants dans l'éducation ont fortement renforcé le capital humain. Vu sous cet angle, on ne peut pas parler de miracle. Ce point de vue donne toutefois prise à plusieurs cri tiques : Le taux d'épargne est certes demeuré élevé, mais l'épargne a aussi été investie de façon efficace. Dans d'autres pays -- ceux à économie planifiée, par exemple Valeur obtenue j I Valeur obtenue après prise en | compte de l'effet de l'amélioration -- ce taux est également resté élevé, mais la croissance par estimation simpliste I qualitative du capital et du travail n'a jamais atteint les niveaux de l'Asie de l'Est car l'in Note : Les données couvrent la période 1966-1990. vestissement a manqué d'efficacité. Source : Young 1995. L'approche retenue pour mesurer l'accroissement du capital et du travail ne distingue pas le qualitatif du quan titatif. En d'autres termes, si les entreprises s'atta Enfin, dernier point, mais tout aussi important, les cal chaient à rattraper leur retard sur le plan du savoir en culs de la PTF sont extrêmement sensibles à la investissant dans la formation du personnel et le renou manière de mesurer l'accroissement du capital et du vellement des équipements ou en achetant le droit d'ex travail et aux coefficients de pondération retenus pour ploiter des technologies importées, cet effort le faire. Dans des conditions idéales (concurrence par n'apparaîtrait pas, au moins à court terme, en tant que faite, par exemple), la part observée des facteurs dans contribution à l'accroissement de la productivité totale le PIB correspond à leur juste poids relatif ; mais ce (voir figure ci-contre). n'est pas forcément le cas en situation de concurrence Le patrimoine cognitif a pu se développer aussi vite imparfaite. Par exemple, lorsque l'État intervient direc que les investissements. S'il n'y avait pas eu d'avancée tement sur le marché du travail pour contenir les dans ce domaine, les rendements auraient décru et les salaires (ce qui s'est peut-être produit à Singapour), la taux d'épargne et d'investissement auraient diminué. part observée du travail dans le PIB risque d'être trop D'autres économistes ont d'ailleurs constaté que faible et celle du capital beaucoup trop grande. Cette lorsque l'effet de l'accroissement de la PTF sur l'accu distorsion, combinée à une accumulation du capital mulation du capital est pris en compte, la part de cet plus rapide que celle du travail (comme c'est le cas en élément dans la croissance est sensiblement plus Asie de l'Est), aurait pour effet de sous-estimer le rôle grande. de l'accroissement de la PTF. qualité de l'enseignement est médiocre ou si les personnes innovations dans le domaine de la production et de la ges ayant reçu une instruction sont sous-employées en raison de tion. Pourtant, l'Union soviétique a rigoureusement limité distorsions sur le marché du travail. l'investissement étranger, la collaboration avec l'extérieur De plus, on sait aujourd'hui que l'effort éducatif doit et l'ouverture aux innovations. Sa main-d'oeuvre ne s'est s'accompagner d'une ouverture sur les innovations et le pas adaptée aux nouvelles connaissances devenues dispo progrès dans le monde pour promouvoir le développe nibles dans le monde, et l'activité économique a régressé. ment économique. Dans l'ex-Union soviétique, comme dans les pays de l'OCDE et d'Asie de l'Est, le niveau d'ins Au-delà de l'analyse causale de la croissance truction était élevé, le taux d'analphabétisme étant proche Notre capacité limitée de mesurer pleinement la part de zéro. En pareil cas, l'investissement étranger direct et du savoir dans la croissance diminue-t-elle l'importance de d'autres formes d'ouverture sur l'extérieur permettent ce facteur pour le développement ? Assurément pas. d'obtenir et d'utiliser des informations sur les dernières Beaucoup rejoindraient l'économiste britannique, Alfred 2 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Figure 1.2 Évolution du PIB réel par habitant au Ghana et en République de Corée La différence attribuable à l'accumulation de capital ne suffit pas à expliquer l'ampleur de l'écart de croissance. 7 - Différence attribuable à 2 - l'accumulation de capital physique et humain Ghana Source : Summers et Heston, 1994 et calculs des services de la Banque mondiale. Marshall pour dire que « si la nature [...] tend à obéir à la Les entreprises ont aussi appris à nuancer leur position loi des rendements décroissants, l'homme [...] est soumis sur l'adoption et l'adaptation de nouvelles technologies. à celle des rendements croissants [...]. Le savoir est notre Nombre d'entre elles savent par exemple aujourd'hui que moteur de production le plus puissant ; il permet de maî les coûts associés aux techniques de pointe suivent une triser la nature et [...] de satisfaire à nos besoins. » Force courbe d'apprentissage qui s'infléchit avec l'expérience. est d'ailleurs de reconnaître que le savoir occupe chaque Elles peuvent ainsi être incitées à embrasser de nouveaux jour une place plus importante, notamment dans les stra domaines d'activité, même si la rentabilité initiale de l'in tégies nationales de développement. vestissement n'est pas assurée, car elles reconnaissent la Innovation et invention ont, à beaucoup d'égards, valeur de l'apprentissage. Ce raisonnement s'applique aux caractérisé la croissance au XX' siècle, comme en témoi ressources que les pays en développement investissent gnent le développement des laboratoires de recherche dans le transfert de technologie, aussi bien à l'échelle des industrielle et l'expansion des établissements universitaires entreprises qu'à celui de l'économie. Ainsi, c'est en toute de recherche fondamentale et appliquée. Les entreprises, connaissance de cause que les pays d'Asie de l'Est ont et la société d'une manière générale, ont délibérément décidé d'investir pour combler leur retard technologique. décidé d'investir dans l'amélioration de la productivité, Certains économistes ont axé leurs modèles de crois une forme d'investissement qui, comme les autres, est sance sur les ressources que les ménages et les entreprises exposée à la hausse du coût du capital. Toutefois, l'inves investissent délibérément dans l'éducation, l'innovation et tissement dans la R-D se prêtant rarement à un prêt l'adaptation des connaissances, faisant de cet investisse garanti et demandant souvent une mise de fonds initiale ment la principale source d'accroissement de la producti importante, il dépend parfois davantage de la capacité de vité et donc l'un des facteurs clefs de croissance financement de l'entreprise concernée que, par exemple, économique. Ils considèrent le monde comme un terrain l'investissement immobilier. C'est pourquoi les petites fertile, presque sans limites, où des idées nouvelles don entreprises, plus particulièrement celles des pays en déve nent naissance à de nouveaux produits, de nouveaux mar loppement, tendent à moins investir dans la R-D. chés et de nouvelles possibilités de création de richesses. POUVOIR ET PORTÉE DU SAVOIR 2 5 Séduisante pour l'esprit, cette conception ne va toutefois tutionnel favorise le transfert et l'utilisation efficace du pas jusqu'à expliquer de manière quantitative les écarts de savoir. Il s'agit d'une relation à double sens, le premier faci croissance entre pays. Elle se heurte, elle aussi, à la diffi litant la création et la diffusion du second, le second pouvant culté de quantifier utilement le savoir. Cependant, diffé contribuer au renforcement du premier, surtout en mettant rentes études sont parvenues à établir un lien entre en lumière les conséquences de dispositions nouvelles. Les certaines composantes du savoir -- telles que le capital pays ont donc tout intérêt à mettre en place des structures et humain, les investissements dans la R-D, l'ouverture au des normes qui, avec le marché, créeront un climat propice commerce et l'implantation d'infrastructures permettant à à la libre circulation du savoir et de l'information. l'information de circuler -- et le taux de croissance éco nomique des pays (encadré 1.3). Les enjeux d'une mondialisation effrénée Sans être directement liés au savoir, d'autres facteurs Trois raisons doivent nous inciter à essayer de mieux contribuent probablement à la croissance économique. Par comprendre l'interaction entre le savoir et le développe exemple, de récentes études montrent qu'une part impor ment. D'abord, l'économie ignore de plus en plus les fron tante de la croissance peut être attribuée à la qualité des tières. Les pays n'ont guère de prise sur cette structures et des normes et à celle des politiques écono mondialisation dont ils ne peuvent s'isoler pendant long miques. Ces structures, ces normes et ces politiques stimu temps. Entre 1960 et 1995, le commerce international (la lent la création de savoir. En effet, si la propriété du capital somme des exportations et des importations) s'est réguliè physique et du patrimoine de connaissances n'était pas pro rement accru, passant de 24 à 42 % du PIB mondial. Les tégée, les efforts d'investissement et de recherche seraient firmes multinationales dominent désormais le paysage limités car leurs auteurs ne pourraient escompter une juste économique, un tiers des échanges s'effectuant actuelle rémunération de leur travail. En outre, un bon cadre insti ment entre la société-mère et les filiales de ces entreprises. Encadré 1.3 Le savoir, facteur d'accélération de la croissance Trois indicateurs liés au savoir sont en corrélation étroite Impact de l'éducation, de l'ouverture avec le taux de croissance : il s'agit de l'éducation, de l'ou verture au commerce et de l'importance des infrastruc au commerce et de la densité téléphonique tures de télécommunications (mesurée par la densité sur la croissance économique téléphonique, c'est-à-dire le nombre de lignes principales rapporté à la population). Ces trois indicateurs supplétifs sont loin d'être les seuls à permettre une évaluation de l'accès au savoir ou de l'aptitude à l'utiliser, mais ils offrent 4,0 - néanmoins la possibilité de faire une première approxima tion. Ils montrent qu'un pays peut dynamiser sa crois 3,5^ sance en relevant le niveau d'instruction de sa population, en s'ouvrant au commerce et en développant ses infra structures de télécommunications. Ce gain pourrait atteindre quatre points de pourcentage dans un pays qui, 3 1 2-0- situé très en deçà de la moyenne, passerait nettement au- dessus pour chacun de ces indicateurs (voir figure ci- contre). o 0,5- Ces constatations peuvent s'expliquer comme suit pour chacun des facteurs considérés : Ëlevé Élevé L'ouverture au commerce est à rapprocher de la possi Faible Éducation Ouverture au commerce bilité d'exploiter le savoir qui se matérialise dans les et densité de téléphones biens et services échangés avec l'étranger. Elle permet aussi de se familiariser avec les pratiques commerciales Note : Chaque bâton représente le taux de croissance moyen d'un en usage ailleurs. Cette acquisition de connaissances groupe de pays durant la période 1965-1995. L'éducation est le nombre moyen d'années d'études dans la population. L'ouverture est un avantage qui vient s'ajouter aux fruits bien au commerce est la somme des exportations et des importations connus du commerce international. divisée par le PIB. La densité téléphonique est le nombre de lignes Le niveau d'instruction est à rapprocher de l'aptitude de principales pour 100 habitants. Les pays pour lesquels la valeur de la population à utiliser le savoir. ces variables est « élevée » ou « faible » sont ceux pour lesquels La densité de téléphones est à rapprocher de la capacité cette valeur se situe respectivement à au moins un écart type au- de la population à se procurer l'information dont elle a dessus ou au-dessous de la moyenne de l'échantillon. Pour plus de détails sur les calculs, voir la Note technique. Source : Calculs des besoin. services de la Banque mondiale. 2 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 1.4 sant de huit à quatre ans aux États-Unis et de six à quatre Part des biens de haute technologie dans la ans au Japon entre 1993 et 2000. valeur ajoutée du secteur manufacturier et Enfin, l'informatique et les télécommunications avan dans les exportations des pays à revenu élevé cent à pas de géant. À titre de comparaison, si l'aéronau tique avait progressé au même rythme que l'informatique Valeur ajoutée Exportations depuis le milieu des années 60, dès le milieu des années Pays 1970 1994 1970 1993 80, un Boeing 767 aurait coûté 500 dollars et aurait consommé 20 litres de carburant pour boucler le tour du Allemagne 15,3 20,1 15,8 21,4 Australie 8,9 12,2 2,8 10,3 monde en 20 minutes. Ces progrès techniques reflètent Autriche -- -- 11,4 18,4 ceux du savoir-faire. La révolution télématique est à l'ori Belgique -- -- 7,2 10,9 gine de l'apparition de connaissances nouvelles car elle Canada 10,2 12,6 9,0 13,4 permet aux inventeurs et aux innovateurs d'accéder rapi Danemark 9,3 13,4 11,9 18,1 Espagne -- 13,7 dement à l'information, ressource pour eux essentielle. 6,1 14,3 États-Unis 18,2 24,2 25,9 37,3 Elle facilite également la production d'un nombre crois Finlande 5,9 14,3 3,2 16,4 sant d'autres biens et services. Par exemple, la part du PIB France 12,8 18,7 14,0 24,2 attribuable aux microprocesseurs a explosé aux États-Unis Grèce -- -- 2,4 5,6 (figure 1.3). Et surtout, la révolution informatique offre Irlande -- -- 11,7 43,6 Italie 13,3 12,9 12,7 15,3 aussi d'incalculables possibilités de diffusion du savoir. Le Japon 16,4 22,2 20,2 36,7 volume du trafic téléphonique international a augmenté Norvège 6,6 9,4 4,7 10,7 Nouvelle-Zélande -- 5,4 0,7 4,6 Pays-Bas 15,1 16,8 16,0 22,9 Figure 1.3 Royaume-Uni 16,6 22,2 17,1 32,6 Part en valeur réelle des semi-conducteurs Suède 12,8 17,7 12,0 21,9 dans l'économie américaine -- Non connu. Source: OCDE, 1996b. La contribution économique des microprocesseurs connaît une croissance exponentielle. Quant aux distances, elles ont été en grande partie gom mées par le progrès des télécommunications. 4 000 Ensuite, la part des biens de haute technologie dans la valeur ajoutée totale du secteur manufacturier et dans les exportations a augmenté dans presque tous les pays membres de l'OCDE (tableau 1.4). On estime que plus de 3 000 la moitié du PIB des principaux pays membres de cette organisation provient de la création et de la diffusion du savoir. Il est clair que la structure des professions se ressent de cette situation. Ainsi, aux États-Unis, les actifs qui créent et diffusent du savoir sont plus nombreux que ceux qui S 2 000 fabriquent d'autres types de biens. Ces observations, qui valent surtout pour les pays de l'OCDE, ne s'appliquent peut-être pas aux pays en développement, mais elles éclai rent bien l'importance que revêt le savoir pour les entre prises et les pays engagés dans la concurrence internationale. La création de savoir technologique -- mesurée par la délivrance des brevets, encore que les connaissances tech niques ne soient pas toutes brevetées -- se développe rapi dement. Le nombre de demandes de brevet dans le monde est passé de 1,4 million en 1989 à 2 millions en 1993. 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 L'innovation incessante, l'automatisation et la concur Note : L'indice a été calculé en divisant la production de semi-conducteurs, rence dans le domaine de la création et de l'utilisation du exprimée en valeur réelle au moyen d'un indice des prix de ces éléments, par savoir ont réduit la durée du cycle de création des produits le PIB réel, et en prenant une base 100 pour 1980. Les valeurs obtenues correspondent donc à la part en valeur réelle des semi-conducteurs aux prix dans de nombreuses branches. Selon une étude, le cycle de 1980 par unité de PIB réel. Source : Adaptation de Flamm, document de référence (b). moyen dans l'industrie automobile devrait diminuer, pas POUVOIR ET PORTÉE DU SAVOIR 27 en moyenne de 15 % par an entre 1975 et 1995, grâce à Les pays en développement ont de formidables possibi l'amélioration de la qualité et à la baisse du coût des télé lités d'accélérer la croissance, voire de rattraper les pays communications. industriels. Afin de tirer parti de ces atouts dans un Même si davantage de pays en développement ont à contexte de mondialisation rapide de l'économie, ils ne coeur de doper l'investissement dans le savoir, il leur fau peuvent se contenter d'accumuler du capital physique et dra sans doute maintenir leur effort pour ne pas reculer. d'instruire leur population. Ils doivent aussi s'ouvrir aux En effet, leurs exportations traditionnelles étant de plus idées nouvelles et profiter des bienfaits du progrès techno en plus souvent remplacées par des produits artificiels logique. Il leur faut par conséquent élargir le pouvoir et la moins chers dans un nombre grandissant de pays indus portée du savoir pour se rapprocher du niveau de vie des triels, leurs prix risquent de baisser. Par exemple, l'inven pays plus développés. Certains des pays d'Asie de l'Est ont tion de teintures chimiques a durement touché El montré qu'on pouvait effectivement réduire les inégalités Salvador, dont l'indigo était le principal produit agricole face au savoir dans un temps relativement court, peut-être d'exportation. De nombreux pays se heurtent actuelle même plus court que dans le cas du capital physique. En ment à des difficultés du même ordre. C'est ainsi que les fait, les synergies entre ces deux aspects sont importantes câbles de cuivre sont remplacés par des fibres optiques et et les pays d'Asie de l'Est se sont généralement attaqués de le cacao par un aromatisant. Si les pays en développe front aux deux problèmes. ment n'améliorent pas leur productivité et ne commen Les pays qui n'incitent pas à investir dans une utilisa cent pas à fabriquer de nouveaux produits -- dans les tion efficace des connaissances à caractère mondial et local deux cas, en acquérant de nouvelles connaissances --, ils risquent fort de se laisser distancer par ceux qui l'auront verront baisser leur niveau de vie par rapport au reste du fait. Certains ont pris conscience des possibilités qu'offre monde. la mondialisation de l'économie et ont une stratégie claire Quant aux pays en développement qui ambitionnent pour en tirer profit. D'autres devront accepter cette réalité de non seulement maintenir mais d'élever leur niveau de plus rapidement qu'ils ne le souhaitent sans doute. vie, ils devront faire plus encore. Il leur faudra gravir l'échelle des valeurs ajoutées pour produire des biens qui, Comment résorber le déficit de savoir ? en règle générale, nécessitent et renferment une plus forte Pour réussir à se développer, les pays ne doivent donc intensité technologique, ce qui les obligera à rattraper leur pas se limiter à investir dans le capital physique ou à rat retard dans le domaine du savoir. traper leur retard dans ce domaine. Il leur faut aussi acqué Les avantages acquis par un pays dans certains secteurs rir des connaissances et les exploiter pour combler l'écart de production ou certaines branches commerciales ne sur le plan du savoir. Les trois chapitres suivants examine- peuvent plus aujourd'hui être considérés de façon sta ronr comment y parvenir, en faisant valoir que les pays en tique, en les rapportant à des facteurs tangibles et assez développement doivent adopter des stratégies d'acquisition constants tels que l'offre relative de main-d'oeuvre, de et d'utilisation du savoir qui leur permettront de se posi terres et de ressources naturelles. Ce qui compte, lorsque tionner de manière à tirer parti des possibilités offertes et à l'on fait intervenir le savoir et la possibilité de l'amélio réduire les risques au minimum. Il s'agira essentiellement : rer, c'est l'avantage comparatif dynamique, autrement dit l'avantage relatif que les pays peuvent créer pour eux- I D'acquérir et d'adapter les savoirs existant ailleurs dans mêmes. Mais, même dans ces conditions, il semble que le monde -- et de faire apparaître sur place de nou les pays en développement devront continuer pendant velles connaissances (chapitre 2). un certain temps à utiliser des savoir-faire dont ils ne H D'investir dans le capital humain pour favoriser l'assi seront pas nécessairement les principaux créateurs. milation et l'utilisation des connaissances (chapitre 3). Toutefois, la rapidité avec laquelle ils se doteront des D'investir dans les nouvelles technologies pour faciliter connaissances Techniques voulues -- en fonction de leurs ces différents processus (chapitre 4). capacités et des incitations existantes -- aura une inci dence majeure sur leur niveau de vie. Le progrès techno Les politiques à mettre en oeuvre dans cette perspective logique réduit les avantages d'une main-d'oeuvre non sont complémentaires. Il n'est pas possible de se doter de qualifiée et les pays qui dépendent de produits fabriqués nouvelles technologies sans investir parallèlement dans par cette main-d'oeuvre ou issus de leurs ressources natu l'éducation. Et ces technologies stimulent la demande relles risquent de voir leur niveau de vie baisser. En d'éducation tout en facilitant l'accès au savoir. Aussi les revanche, ceux qui réussiront à combler leur retard tech actions menées en faveur de l'acquisition, de l'assimilation nologique auront un plus large accès aux fruits du savoir, et de la transmission des connaissances sont-elles les qui sont pour une large part à l'origine du bien-être des rouages d'une même stratégie globale qui vise à réduire les pays industrialisés. écarts face au savoir. ^^k Chapitre 2 Acquisition des connaissances Q U'IL S'AGISSE DE MÉNAGES, D'ENTREPRISES OU de vée que celle des moins efficaces et leurs résultats deux fois pays, chacun utilise les connaissances techniques supérieurs à ceux des établissements situés en milieu de pour produire des biens et services avec une plus tableau. Si toutes les entreprises examinées avaient fait jeu grande efficacité. Tantôt l'utilisateur crée lui-même ce égal avec la meilleure, leur production totale aurait doublé savoir, tantôt il adopte celui qui a été mis au point par et, à supposer que l'échantillon soit représentatif de l'indus d'autres, sa décision dépendant de ses propres contraintes. trie manufacturière kényenne, le PIB aurait augmenté de Pour développer les connaissances dont ils disposent, les 10 %. Des études faites au Ghana et au Zimbabwe ont pays industriels investissent beaucoup de temps et d'ar abouti à des conclusions analogues (figure 2.1). gent dans la recherche-développement. Les pays en déve Les gains seraient encore plus grands si ces pays parve loppement, dont les ressources sont plus limitées, naient à adopter les méthodes les plus performantes sur le choisissent généralement d'acquérir ailleurs les savoirs plan international. Au Kenya, la productivité moyenne nécessaires, pour les adapter à leurs besoins. des filatures est de 66 % celle de l'Angleterre. En admet Bien que les possibilités d'exploiter le savoir créé ailleurs tant que le même écart s'applique aux méthodes ne cessent d'augmenter, les inégalités de revenu continuent employées (et l'Angleterre fournissant ici le niveau mon de s'accroître entre pays riches et pays pauvres. Aussi s'agit-il dial de référence), les entreprises kényennes pourraient, en pour les pays en développement de renforcer leurs moyens comblant leur retard, voir leur production manufacturière humains et institutionnels pour permettre à l'ensemble des augmenter de 50 % et leur PIB de 5 %. Ces calculs secteurs, des entreprises et des citoyens d'acquérir, d'adapter approximatifs montrent combien il est important de faire et d'utiliser efficacement le savoir. Bien menée, cette tâche disparaître les inégalités face au savoir à l'échelon tant peut avoir des résultats spectaculaires. Mal exécutée ou négli international que national. gée, elle ne fera que davantage creuser l'écart existant sur le Une utilisation plus efficace des connaissances dispo plan du savoir entre les pays en développement et les pays nibles dans des domaines tels que la santé et l'agriculture industriels aux moyens considérables, amplifiant encore les peut être tout aussi fructueuse. Le traitement de nom inégalités de revenu. D'ailleurs, si ces inégalités ne se résor breuses maladies infectieuses sévissant dans les pays en bent pas, c'est notamment parce que de nombreux pays en développement est aujourd'hui connu. C'est la diffusion développement n'ont pas suffisamment cherché à combler efficace de ce savoir, notamment auprès des pauvres, qui leur déficit de savoir. Preuve en est, ceux qui ont connu une continue à poser problème. croissance rapide ont inscrit cet effort au centre de leur stra Le présent chapitre est axé sur deux grands thèmes : tégie de développement. Il est tout aussi important de corriger ces disparités sur I L'acquisition des connaissances techniques existant ailleurs le plan intérieur. Ainsi, sur 200 entreprises étudiées au dans le monde. La plupart des pays en développement Kenya, la productivité des meilleures était 40 fois plus éle doivent absolument puiser dans le stock mondial de ACQU ISITION DES CO NNAISSANCES 29 connaissances, mais pour ce faire, ils doivent aussi tenir Acquisition de connaissances techniques compte de l'existence de droits de propriété intellec- existant ailleurs dans le monde tuelle. De leur côté, les instances de décision nationales La plupart des nouveaux produits et procédés voient et internationales doivent trouver le juste milieu entre le jour dans les pays les plus industrialisés, où se déro u- la nécessité de préserver les incitations à créer et celle lent 80 % des travaux de R-D et d'où vient une propor- d'encourager la diffusion des savoirs ainsi créés. tion similaire de publications scientifiques. L'un des · Le développement sur place des nouvelles connaissances meilleurs moyens qu'ont les pays en dévelop pement techniques nécessaires. Pour pouvoir être utilisées effica- d'élargir leur base de connaissances est d'acquérir le cement, les connaissances doivent être adaptées aux savoir nécessaire à l'étranger. L'expérience du Japon et conditions locales. De plus, si les pays en développe- des nouveaux pays industriels de l'Asie de l'Est a claire- ment doivent progresser dans ce domaine, il leur fau- ment montré combien il était utile d'importer des tech- dra aussi faire naître des connaissances nouvelles et nologies éprouvées sur lesquelles continuer à bâtir. Q uel exploiter celles dont ils disposent sur place afin de que puisse être leur handicap insti tutionnel, les pays en répondre à leurs prop res besoins. Ils devront aussi développement disposent d'u n ato ut majeur : les mieux utiliser leur propre capacité de recherche-déve- connaissances techniques accumulées dans les pays loppement (R-D) . industriels. Aussi doivent-ils puiser dans cette réserve mondiale et l'État doit-il aider le secteur privé dans cet effort. Figure 2.1 Exploiterlesconnaissances existantailleurs dans le monde Productivité des entreprises La baisse du coût des transports et des commu nica- dans trois pays africains tions ainsi que, dans de nombreux pays, la libéralisation La productivité varie considérablement des échanges et l'assouplissement des réglementations même sur le plan intérieur. ont renforcé l'interdépendance et l'intégration écono- miques, Les échanges de biens et de services et les inves- 1,6 -________________ Méthodes tissements étrangers directs ont augmenté, de même que les plus perfo rmantes les déplacements d'un pays à l'autre. Parmi les principaux 1,4 - sur le plan moyens d'exploiter la masse de savoir existant dans le international monde, nous examinerons brièvement ici le commerce 1,2 - extérieur, les investissements étrangers directs, l'exploita- tion sous licence de technologies importées et les dépla- cements internationaux. (Les alliances stratégiques, .. 1,0 - u l'assistance technique et les échanges électro niques sont 'ë Si. d'autres instruments d'accès au savoir, qui ne seront pas 0,8 - étudiés ici.) Le commerce extérieur. Les échanges commerciaux peu- 0,6 - vent mieux faire connaître des modes de production nou- veaux et plus efficaces. Les exportations y contribuent par l'information obtenue à travers les acheteurs et les four- 0,4 - J nisseurs ; les importations aussi, car elles donnent accès au savoir qui se matérialise dans des biens et services produits 0,2 - ailleurs. Et plus le savoir deviendra le moteur du com- merce, plus les possibilités d'acq uisition de connaissances 0 techniq ues se multiplieront. La physionomie des échanges Kenya Ghana Zimbabwée internationaux a beaucoup évolué depuis les années 70, Entreprise . _ Entreprise époque à laquelle elle était dominée par les produits pri- la moins productive la plus productive maires (minerai de fer, café et coton brut, par exemple). 1 Entrepr ise moyenne Elle fait aujourd'hui une large place aux biens à forte Note : Les données proviennent d'une enquête effect uée en 1992-1993 auprès intensité technologique, dont la part dans les exportations d'entreprises manufacturières des trois pays. L'indice a ètè établi de telle sorte mondiales de marchandises a doublé, passant de I l % en que 1 corresponde à la productivité maximale pouvant être atteinte par les entreprises de l'échant illon, compte tenu de la qualité des facteurs de 1976 à 22 % en 1996, alors que celle des produits pri- production existants et des politiques publiques mises en oeuvre. Source : 8i99S, Shah et Srivastava, 1995. maires tombait de 45 % à moins de 25 % pendant la même période (figure 2.2). 30 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Figure 2.2 aujourd' hui d'autant plus importants que les produits et Structure des échanges internationaux par services échangés doivent de plus en plus se conformer à niveau d'intensité technologique des biens des normes et règles mondiales. Si les consommateurs ne peuvent facilement faire la différence entre la qualité de Les produits à forte composante technologique produits et services d'origine différente, la défaillance d'un représentent aujourd'hui une part beaucoup producteur peut nui re à tous les autres et, dans des cas plus grande des échanges mondiaux. extrêmes, abouti r à la fermeture d'un marché. Ces der- nières années , il a suffi que quelques exportations 1976 d'Amérique latine ne soient pas conformes aux normes - fruits contaminés, textiles ayant rétréci - pour qu e les détaillants d'Amérique du Nord boycottent pendant des mois les produits en provenance des pays en cause. Aussi Intensité technologique les pays dont les produits n'ont pas bonne réputation ont- moyenne 22 % ils tout intérêt à obtenir des certificats de conformité (enca- Autres produits dré 2.l) . primaires 34 % Encadré 2.1 ISO 9000 : Gage de qualité et de meilleure productivité La famille ISO 9000 rassemble des normes internatio- 199 6 nales de management de la qualité, qui défini ssent en détail les procédures à suivre à tous les stades de pro- duction. Pour obtenir un certificat de conformité, les entreprises doivent fournir des pièces attestant qu 'elles Autres appliquent rigoureusement ces procédures. En 1988, produits primaires 13 % l'Organisation internationale de normalisation (ISO) a adopté les normes de qualité existant au niveau national dans l'industrie et les services et les a publiées sous l'ap- Divers4 % pellation ISO 9000. La certification aux normes ISO 9000 (qui s'applique non pas à un produ it donné, mais à l'en- semble d'un processus de fabrication) est un repè re qua- litatif sur le marc hé, et les clients internationaux insiste nt souvent pour que les fournisseurs régu liers obt iennent ce label. Une enquête effectu ée en 1995 par l'Organisation des Note: Les produits à intensité technologique forte ou moyenne sont ceux qui Nations Unie s pour le développement industriel a montré nécessitent un effort de recherche important, mesuré par la dépense consacrée que la demande des consommateurs étrangers était la à la R-D. Source : Base de données COMTRADE de la Banque mondiale. principale raison pour laquelle les exportateurs d'A sie et d'Amérique latine che rchaient à obtenir cette certification. Il ressort d'une étude effectuée en 1994 sur 93 grande s entreprises brésiliennes que 55 % avaient accru leur pro- La concurrence internationale oblige les entreprises ductivité grâce à ISO 9000, 35 % avaient amé lioré la nor- exporta trices à respecter des normes de qualité et de fabri- mali sation de leurs processus de fabrication, 31 % avaient cation. Les exportations leur permettent de réaliser des fait davantage parti ciper leurs employés au contrôle de la écono mies d'échelle en produisant plus qu e ne pourrait qualité des prod uits et plus de 20 % avaient relevé que leurs clients étaient plus satisfaits . absorber le marché inté rieur. La pression de la concur- Dans le secte ur de la chimie, les entreprises indiennes rence sur le marché mondial incite aussi les entreprises se sont attachées à obten ir la certifica tion ISO 900 0 afin exportatrices à l'efficacité. Enfin, pour pouvoir rivaliser de rassu rer leurs clients occidentau x sur la qualité de avec leurs concurrents étrangers aux méthodes les plus leurs produits. En 1993, Sudarshan Chemical Industries est devenue la première société chimique indienne à performantes, les exportateurs tendent à investir davan- recevo ir cette certification, 15 moi s après en avoir fait la tage dans le savoir qu e ne le font les établissements à voca- demande . Elle s'efforçait depuis cinq ans environ de par- tion purement locale. venir à une maîtri se tota le de la qualité . Plus de 95 % de Pour développer le commerce, les pays ont également ses produits (contre 70 % auparavant) sont maintenant livrés dans les délai s. La marge d'erreur a été réduite de besoin de bons systèmes de normes, de poids et mesures, 6 à 1 % pour la qualité des produits et de 4 à 1 % pour de vérification et de contrôle de la qualité. Ces systèmes celle des nouveaux matériaux. forment l'infrastructure de l'activité technique et sont ACQUISITION DES CONNAISSANCES 31 Les investissements étrangers directs. Les grandes firmes Encadré 2.2 multinationales sont à la pointe de l'innovation et consti Comment réussir (ou ne pas réussir) tuent, par leur implantation mondiale, un important mode à attirer le savoir-faire par les échanges de transmission du savoir dans les pays en développement. commerciaux et les investissements étrangers L'ampleur de leur base de connaissances est manifeste si l'on considère que les 50 premières multinationales des L'ouverture sur l'extérieur facilite l'acquisition des tech pays industrialisés ont été les bénéficiaires de 26 % de l'en niques, des biens d'équipement et des idées disponibles dans le monde -- et accélère la croissance. Une étude semble des brevets délivrés à des entreprises aux Etats-Unis des facteurs de croissance économique dans 130 pays a entre 1990 et 1996. Les connaissances acquises par leurs permis de constater qu'il existait un rapport positif et sta employés et leurs fournisseurs locaux, et à travers les tech tistiquement significatif entre l'accroissement du PIB par nologies qu'elles vendent (licences, brevets, redevances) habitant et la somme des exportations et importations contribuent à la propagation de ce savoir. En Malaisie, la rapportée au PIB. Une autre étude a montré que les exportations des pays à croissance rapide représentaient filiale locale de la société américaine Intel Corporation en moyenne 32 % du PIB, contre 20 % seulement dans sous-traite actuellement une partie de ses activités à des les pays à croissance plus lente. L'envolée des pays usines créées par des ingénieurs qui travaillaient pour elle. d'Asie de l'Est tient pour beaucoup aux liens solides L'intérêt que l'investissement étranger direct peut pré qu'ils ont su établir avec les marchés mondiaux et à leur senter pour un pays en développement dépend beaucoup aptitude à se doter des technologies qui y affluent. La libéralisation complète de l'économie (à Singapour, par des politiques que celui-ci a adoptées en matière de com exemple) et la promotion vigoureuse des exportations merce extérieur et d'investissement. Les pays dont le mar (comme en Corée) sont au nombre des politiques qui ont ché intérieur est protégé attireront sans doute les permis d'obtenir ce résultat. investisseurs étrangers, mais l'investissement se fera dans le Au Moyen-Orient et en Afrique, plusieurs pays ont seul but d'échapper aux droits de douane. La technologie récemment créé un régime de zones franches pour inci ter les exportateurs à investir. Toutefois, la plupart de ces utilisée sera vraisemblablement d'un type plus ancien et enclaves ont été mal gérées et les droits de douane à moins efficace car la concurrence ne viendra que d'entre l'importation sont restés relativement élevés. Les expor prises locales pareillement protégées. Les pays ayant tateurs se sont heurtés à des tarifs douaniers prohibitifs davantage libéralisé les échanges devraient plus facilement sur les moyens de production importés (de 35 à 50 %) et drainer des investissements compétitifs et ouverts sur le à la difficulté d'obtenir des licences d'importation, lorsque celles-ci existaient. monde, qui apportent avec eux des technologies et des L'ouverture aux idées et technologies qui accom modes d'organisation plus efficaces. Les retombées de ces pagne les investissements étrangers directs favorise investissements pour le pays d'accueil dépendront en par aussi les gains de productivité et la croissance écono tie de la compétitivité des fournisseurs locaux, et donc de mique. Les bureaux locaux des acheteurs internatio leurs capacités, de leurs moyens d'accès à des biens de pro naux, qui constituent une source importante duction aux prix pratiqués sur le marché mondial, et de la d'information pour tout ce qui touche à la production et à la commercialisation, sont souvent à l'origine de cette qualité des infrastructures locales (encadré 2.2). ouverture. L'accélération de la croissance à Hong Kong Ces retombées dépendent aussi des liens que les entre (Chine), en Indonésie, en Malaisie, à Singapour, à Taiwan prises délocalisées entretiennent avec le reste de l'écono (Chine) et en Thaïlande -- économies qui ont toutes lar mie du pays où elles se sont implantées. Les sociétés gement ouvert leurs portes aux investisseurs étrangers étrangères opérant souvent en vase clos, elles sont relative -- est étroitement liée au brusque gonflement de ces investissements, qui ont pu s'appuyer sur un environne ment coupées de l'activité locale, ce qui ne facilite guère ment porteur et une conjoncture internationale favo les transferts de connaissances. Les maquiladoras mexi rable. caines, entreprises de sous-traitance situées à la frontière C'est précisément le contraire qui s'est produit au avec les Etats-Unis, en fournissent un exemple frappant. Moyen-Orient et en Afrique, où l'investissement étran Ces entreprises sont présentes dans de nombreux secteurs ger a été fortement entravé par : et ont des dimensions et des moyens très divers, allant des Le flou du droit de propriété, droit qui constitue un petits ateliers de couture aux grandes usines d'assemblage élément essentiel d'un cadre institutionnel propice au jeu du marché de composants électroniques qui emploient des centaines Les nombreux obstacles à la propriété des entre d'ouvriers. Apparues en 1965, les maquiladoras font prises par des étrangers (et d'une manière générale, aujourd'hui travailler plus de 800 000 personnes sur près une réglementation excessive) de 3 000 sites. À l'exception des emplois -- généralement La faiblesse des infrastructures peu qualifiés -- qu'elles créent, ces entreprises entretien La précarité d'un cadre macroéconomique caractérisé par des déficits budgétaires chroniques, une inflation nent des liens limités avec l'économie mexicaine, leur rai élevée et capricieuse et des taux de croissance fluc son d'être étant la transformation de produits importés tuants. des États-Unis en franchise de droits. 32 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 En cette ère de mondialisation de l'économie, la pré sation des investissements étrangers directs est une entre sence d'infrastructures modernes de transport et de com prise de longue haleine. Bien des pays, dont certains en munication constitue un pôle d'attraction pour les Afrique, ont entrepris des réformes qu'ils ont continué à investissements étrangers directs. C'est là un domaine appliquer sur une longue période (cinq ans ou plus), ont dans lequel les pays en développement sont désavantagés, obtenu de très bons résultats économiques et se sont acti d'autant que nombre d'entre eux sont également confron vement employés à créer un climat sécurisant pour les tés à une instabilité économique, politique ou sociale. investisseurs étrangers. Or, ceux-ci tardent à venir et ont, Ainsi, bien que l'investissement étranger dans les pays en semble-t-il, du mal à différencier les pays prometteurs de développement ait augmenté considérablement durant les ceux qui ne le sont pas. Avec le temps, toutefois, les inves dix dernières années, il ne profite pour l'essentiel qu'à tisseurs devraient être mieux informés de la situation et les quelques-uns d'entre eux. La majorité des pays n'en reti pays qui se distinguent par la solidité de leurs politiques rent qu'un avantage marginal qui, dans le cas de l'Afrique devraient attirer davantage de capitaux. subsaharienne, est seulement de 1 % environ du volume L'exploitation sous licence de technologies importées. Les total ainsi investi (figure 2.3). contrats de licence technologique sont devenus pour les Pour capter une plus grande part du savoir existant pays en développement un important moyen d'acquérir dans le monde, les pays en développement doivent drainer des connaissances nouvelles. Les droits et redevances payés un plus gros volume d'investissement étranger direct. Les à ce titre n'ont d'ailleurs cessé d'augmenter, passant de 6,8 pays dans lesquels l'investissement est jugé comme peu sûr milliards de dollars en 1976 à plus de 60 milliards de dol pourront, à court terme, attirer plus facilement des capi lars en 1995. La conclusion d'un contrat de licence est un taux étrangers en travaillant avec des organismes interna bon moyen d'accéder à une nouvelle technologie sous tionaux tels que l'Agence multilatérale de garantie des exclusivité. C'est en outre une solution souvent bien plus investissements (affiliée à la Banque mondiale) ou avec avantageuse que la mise au point d'une technique de rem d'autres assureurs publics ou privés. Toutefois, la mobili placement. Les connaissances acquises en utilisant des Figure 2.3 Évolution des investissements étrangers directs dans les pays en développement Les investissements étrangers dans le monde en développement se sont multipliés au cours des années 90, mais ils restent concentrés sur un petit nombre de pays. Dix premiers bénéficiaires Afrique 8 subsaharienne 3% Inde Asie du Sud 2% Venezuela 3% Chili 3% Argentine 7% 1 Mexique Amérique latine et Caraïbes 13% Brésil 4% Pologne 5% Moyen-Orient Indonésie et Afrique du Nord 3% Malaisie S 60 Europe et Asie centrale Chine 1 11 31% 1 Asie de l'Est et Pacifique Autres pays en développement 27% 1990 1991 1993 1994 1995 1996 1997 Source : Banque mondiale, 1998d. ACQUISITION DES CONNAISSANCES 3 3 technologies plus avancées peuvent beaucoup contribuer à séjours dans les grands technopôles à travers le monde la réduction des inégalités face au savoir et, partant, à la sont en effet un moyen très efficace d'acquérir les savoir- promotion du développement à long terme. C'est aussi un faire existant à l'étranger. Ainsi, après la Seconde Guerre moyen pour les entreprises du pays de renforcer leur mondiale, près de 20 000 Européens sont allés visiter des niveau technologique en négociant l'accès aux connais usines américaines dans le cadre du plan Marshall pour se sances à la base de la conception du produit sous licence faire une idée précise des techniques de pointe utilisées dans des domaines qu'elles souhaitent développer, comme dans les secteurs de l'industrie manufacturière et du mana l'ont fait de nombreuses firmes coréennes. gement. Ces déplacements se sont révélés fort utiles pour Les asymétries d'information entre les parties à un améliorer la productivité par l'implantation ou la moder contrat de licence technologique peuvent toutefois limiter nisation d'usines similaires en Europe. la portée que cet accord pourrait avoir. En effet, sans À une échelle plus restreinte, un grand nombre d'entre connaître le coût ni les caractéristiques véritables de la tech prises, d'universités et de centres de recherche organisent de nologie proposée, le futur titulaire de la licence risque de façon systématique des échanges et des voyages d'étude à choisir un produit dépassé ou de qualité médiocre. Pour sa travers des foires-expositions, des réunions d'associations part, le titulaire du brevet peut craindre que le preneur professionnelles et des congrès pour favoriser le transfert de tente de revenir sur les termes du contrat une fois la tech connaissances. Les administrations nationales, la Banque nologie maîtrisée, un facteur qui peut également bloquer mondiale et d'autres institutions internationales de déve certaines transactions. Plusieurs pays ont cherché à loppement organisent aussi des déplacements analogues résoudre le problème en créant des centres d'information afin de permettre aux techniciens et aux responsables d'être où les industriels locaux peuvent se renseigner sur les au fait des méthodes les plus performantes dans les pays tenants et les aboutissants des marchés de technologie industriels ou les autres pays en développement. étrangère afin d'être moins désavantagés dans les négocia Mais cette médaille a son revers : la poursuite de l'exode tions. Une autre formule consiste à donner au titulaire de des cadres vers les pays industriels. Plus d'un million la licence la possibilité de se faire connaître en lui laissant d'étudiants de pays en développement fréquentent des entrevoir la perspective d'autres contrats et à faire dépendre universités étrangères et nombre d'entre eux -- en parti le montant des redevances des résultats qu'il obtient. culier les titulaires d'un doctorat -- ne rentrent jamais Durant les années 50 et 60, le ministère japonais du dans leur pays d'origine, où les possibilités d'emploi sont Commerce extérieur et de l'Industrie s'est efforcé d'affai rares et les traitements peu élevés. Certains des meilleurs blir la position de force qu'avaient les titulaires de brevets étudiants formés dans les pays en développement eux- étrangers en exerçant un contrôle sur la source et le type mêmes émigrent aussi pour des raisons identiques. Dans de concessions de licence prises par les entreprises japo un cas comme dans l'autre, c'est une perte d'autant plus naises. Ceci a eu pour effet de réduire le coût d'acquisition grave que les études sont souvent subventionnées en tota des connaissances importées. Certains pays en développe lité ou en partie par l'État. ment ont de même essayé d'élargir leur marge de Certains pays en développement ont lancé des pro manoeuvre en imposant des restrictions sur les contrats grammes pour recueillir les fruits de leurs investissements d'importation de technologies ou en plafonnant les rede dans ce domaine. La Corée et Taiwan (Chine), qui ont vances. Ces restrictions peuvent toutefois se retourner offert des postes intéressants et des avantages financiers et contre les pays qui ne sont pas en position de force sur le fiscaux à leurs cadres expatriés pour les inciter à rentrer au marché, car les titulaires de brevets, pouvant s'adresser pays pour y travailler ou enseigner, ont obtenu les ailleurs, risquent de refuser de transférer leur technologie meilleurs résultats sur ce plan. Certains -- tels que la dans de telles conditions. Chine, l'Inde et, de nouveau Taiwan (Chine) -- ont réussi Les déplacements internationaux. Certains pays en déve à tirer parti des compétences de leurs ressortissants expa loppement ont accueilli un grand nombre d'immigrants triés, même sans les faire revenir. Les émigrés travaillent qualifiés qui ont apporté des connaissances approfondies souvent dans des entreprises de pointe et connaissent bien dans des domaines précis et qui ont parfois conservé des les tendances et les créneaux du marché. Ils sont donc bien liens avec les milieux professionnels de leur pays d'origine. placés pour donner aux producteurs de leur pays d'utiles D'autres ont engagé des experts étrangers, ce qui leur a informations techniques et commerciales et peuvent servir permis d'importer différents savoir-faire. L'assistance tech d'intermédiaires dans différentes transactions entre leurs nique et les services de consultants internationaux impli compatriotes et des ressortissants étrangers. quent aussi le déplacement d'un pays à l'autre de Les pays en développement eux-mêmes constituent personnes apportant leur savoir-faire dans divers secteurs. une autre source importante de savoir car le transfert des Les pays en développement peuvent par ailleurs tirer connaissances ne se fait pas seulement à partir des pays profit du départ (temporaire) de leurs ressortissants. Les industriels. En effet, les pays en développement échangent 3 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 de plus en plus de connaissances non seulement sous Les efforts entrepris par le Brésil pour créer une indus forme de technologies adaptées à leur propre contexte, trie nationale de l'informatique montrent combien il est mais aussi de savoirs locaux. Les pays encore aux premiers difficile de développer un secteur d'activité dans un stades de leur développement ont beaucoup à apprendre régime très protectionniste. Au milieu des années 70, des succès et des échecs de ceux qui les ont précédés il n'y l'État a réservé aux producteurs nationaux le segment de a pas si longtemps. Les connaissances se transmettent aussi marché composé des petits ordinateurs peu puissants, des depuis les pays en développement vers les pays industriels. ordinateurs grand public, des périphériques et des sous- Il s'agit non seulement de savoirs locaux (exploitant par ensembles. À cette fin, les importations, mais aussi les exemple les vertus thérapeutiques de plantes indigènes, investissements étrangers directs, ont été interdits dans ce fruit de la diversité biologique de certains pays en déve secteur. Un organisme public a délimité les domaines de loppement), mais aussi de certaines innovations technolo production nationale, a lancé des appels d'offres auprès giques. Ces échanges -- horizontaux et verticaux -- ne des entreprises brésiliennes et a octroyé les licences de feront sans doute que s'accroître. fabrication. Il a également créé un centre public de recherche informatique et institué un régime spécial d'in Transferts de technologie et aide publique citations fiscales pour la R-D dans ce domaine. Au milieu Usage et mésusage des incitations. Il faut souvent encoura des années 80, cette politique avait permis la naissance ger les entreprises à s'engager résolument sur la voie de l'ac d'une grande industrie nationale, mais les mesures de pro quisition et de l'adaptation des technologies nécessaires tection avaient trop fragmenté le secteur. La production pour que les échanges commerciaux, les investissements de nombreux fabricants était trop limitée pour être ren étrangers directs et les concessions de licence leur donnent table, la branche des composants était trop faible et man efficacement accès au savoir. Il est toutefois difficile à l'État quait d'efficacité et les exportations étaient essentiellement de réguler cet effort. Ainsi, une politique protectionniste limitées aux imprimantes. Les ordinateurs brésiliens se risque de ne pas inciter les entreprises à s'adapter rapide vendaient à un prix sensiblement plus élevé que celui du ment et efficacement aux nouvelles technologies ou à une marché mondial et ils avaient généralement une généra réduction des coûts sur une longue période. En créant des tion de retard sur leurs concurrents étrangers les plus rentes de situation pour les entreprises des secteurs protégés, récents. Cette politique a été finalement abandonnée en l'Etat risque en fait de les amener à perdre leur temps dans 1992 avec la libéralisation du marché de l'informatique. des manoeuvres en vue d'obtenir les faveurs de l'administra La compétitivité des prix permet en particulier de faire tion, au lieu de les pousser à devenir plus compétitives. Ce ressortir le coût minimum de production. Entrer sur un protectionnisme peut dissuader les entreprises de rechercher marché libre, c'est comme participer à un concours : le les meilleures technologies, d'investir dans la formation et meilleur remporte le 1" prix. Les pays qui érigent un rem d'adapter et améliorer leurs produits. part autour d'un secteur d'activité tuent le jeu du marché, Par exemple, les mesures de protection peu judicieuses empêchant ainsi l'information de circuler. Pour réussir, prises par certains pays africains lors des transferts de toute politique qui se substitue au jeu de la concurrence technologie dans le textile ont été un obstacle à l'acquisi pour promouvoir une nouvelle branche doit apporter une tion de connaissances. Des ressources insuffisantes ont solution n'aboutissant pas à une perte d'efficacité. été consacrées à la recherche de meilleures solutions tech De nombreux pays d'Asie de l'Est y sont en partie par nologiques et le maintien prolongé de subventions à un venus, surtout au moyen de subventions soumises à des niveau élevé a empêché la productivité de progresser. En règles préétablies et à des critères de performance, dont l'oc jouant sur les droits de douane, l'harmonisation des prix troi était peu laissé à l'appréciation de l'administration. Les et l'octroi de licences d'importation pour garantir la ren entreprises qui ont réussi à exporter leurs produits ont béné tabilité de l'industrie textile, la Côte d'Ivoire a en fait ficié d'un accès préférentiel au crédit. Certains éléments découragé les efforts de promotion d'une production permettent de penser que le fait d'avoir subordonné l'octroi plus efficace. Si l'on regarde la période comprise entre le de subventions à la marche des exportations a incité les début des années 60 et la fin des années 70, on constate entreprises à utiliser une technologie suffisamment que l'industrie textile ivoirienne n'a pas développé de moderne pour soutenir la concurrence mondiale et faire en moyens technologiques locaux, n'a pas su s'affranchir du sorte que les connaissances progressent au même rythme recours coûteux aux services d'expatriés et n'a pas eu de que le progrès technique. Les pays d'Asie de l'Est ont égale retombées sur l'économie, malgré une forte intervention ment mis au point des mécanismes permettant de mieux de l'État. De ce fait, la productivité de la main-d'oeuvre contrôler l'administration (notamment par une rotation des et le taux d'utilisation des capacités ont peu progressé effectifs), limitant ainsi les possibilités de corruption. Même dans la plupart des cas, ainsi qu'il ressort des données dis si les subventions à l'exportation sont aujourd'hui contraires ponibles. aux règles de l'Organisation mondiale du commerce ACQUISITION DES CONNAISSANCES 3 5 (OMC), il reste encore beaucoup à apprendre des stratégies Encadré 2.3 appliquées par les pays d'Asie de l'Est. Corée : Le succès d'un État fort Stratégies nationales. Dans de nombreux pays, les pou et interventionniste voirs publics ont joué un grand rôle dans la mise au point et l'application des différentes techniques. Ainsi, le gou Selon une opinion très répandue, le marché a été le moteur vernement des États-Unis a construit en 1842 la première de la croissance coréenne. Toutefois, certains spécialistes pensent que l'émergence de ce « dragon » est due à un ligne télégraphique du monde entre Baltimore et État fort et interventionniste, qui a délibérément et puis Washington. C'est en général aux services publics de samment joué sur les subventions et la protection doua recherche agronomique et de vulgarisation agricole, créés nière, manipulé les taux d'intérêt et de change, orchestré l'investissement et contrôlé l'activité en maniant à la fois la il y a 135 ans, qu'on attribue pour une large part l'ac carotte et le bâton. L'État a consciemment faussé les prix croissement spectaculaire de la productivité agricole relatifs pour créer un avantage comparatif et en tirer profit, depuis lors. L'internet, qui bouleverse actuellement la au lieu de les laisser atteindre leur juste niveau par le libre façon dont l'information circule à travers le monde, a été jeu des forces du marché. Les dirigeants du pays ont estimé que cet ajustement « naturel » serait efficace à mis au point aux Etats-Unis grâce à des fonds publics. court terme, mais déprimerait l'économie à plus longue Durant les 50 dernières années, parmi le petit nombre de échéance. pays qui ont réussi à rattraper en grande partie le retard Suivant une stratégie de développement essentielle ment pragmatique et empirique, la Corée s'est attachée à technologique qui les séparait des leaders mondiaux en la la fois à promouvoir les exportations et à nourrir l'essor de matière, l'État a joué un rôle actif dans plusieurs d'entre certaines industries émergentes en les protégeant. Le gou eux, dont le Japon, la Corée et Taiwan (Chine). Appliquant vernement a fortement encouragé les exportations, en par une politique très interventionniste et nationaliste, la Corée ticulier d'articles manufacturés, dès le début des années 60, après avoir vainement tenté de substituer des produc a limité au minimum les investissements étrangers directs et tions nationales aux importations durant la décennie précé s'est appuyée sur d'autres types de transfert de technologie dente. Pour cela, il a appliqué un régime de libre-échange et sur un effort national concerté (encadré 2.3). virtuel aux exportateurs directs et indirects en établissant un mécanisme complexe de remboursement des droits de Les autorités de Taiwan (Chine) se sont, elles aussi, acti douane. Les incitations à exporter reposaient sur des vement employées à promouvoir l'activité économique, réductions d'impôts directs, un accès privilégié aux mais elles ont suivi une voie à bien des égards différente de licences d'importation et l'application de taux d'intérêt pré celle de la Corée. Au lieu de soutenir un petit nombre de férentiels. La promotion des exportations a donc fait appel à une intervention considérable de l'État. grandes entreprises obtenant des résultats particulièrement La Corée a décidé de mettre tout d'abord l'accent sur bons à l'exportation, les Taiwanais ont appuyé leur stratégie des produits à faible intensité technologique, pour lesquels de croissance sur les petites et moyennes entreprises. Tout l'écart entre le savoir-faire requis et les compétences locales n'était pas important. Ce choix a eu pour effet d'en comme les chaebol géants coréens, celles-ci ont cependant courager la formation sur le tas et de rendre les entreprises aussi cherché à importer des technologies de pointe. Mais il moins tributaires des compétences étrangères. Les faut noter que ni la Corée ni Taiwan (Chine) n'ont systé ciments, les engrais et le raffinage du pétrole étaient les matiquement eu recours pour leur développement aux secteurs ciblés au début des années 60. À la fin de cette décennie et au début des années 70, l'effort s'est porté sur investissements étrangers directs, comme l'ont fait d'autres la métallurgie et la pétrochimie puis, à la fin des années 70, pays, bien que les Taiwanais soient restés plus ouverts sur ce sur les constructions navales, les biens d'équipement, les plan que les Coréens. biens de consommation durable et les produits chimiques. Plus récemment, les composants électroniques et autres Deux autres des dragons d'Asie de l'Est ont mis en ont retenu l'attention. oeuvre une politique d'ouverture plus classique et ont fait À chacune de ces étapes, la politique industrielle jouer un rôle différent aux pouvoirs publics. Hong Kong coréenne a soulevé des controverses. Ses partisans souli (Chine), haut lieu du libre-échange, a eu une attitude libé gnent l'essentiel : le PIB par habitant a sextuplé entre 1955 et 1991. Ses détracteurs font valoir que la croissance aurait rale, en laissant aux entreprises privées le choix des été encore plus rapide sans intervention de l'État. Il est cer moyens. La cité offrait à tous les investisseurs, quelle que tain qu'avec le recul, les décisions prises ne semblent pas soit leur origine, un espace stable de libre-échange à toutes avoir été judicieuses, mais on pourrait en dire autant de toute entreprise privée complexe, dans laquelle l'État régime fiscal privilégié. Cet environnement, supporté par n'intervient pas. Les investissements réalisés dans la un vivier d'entrepreneurs chinois et par un secteur com pétrochimie peuvent paraître injustifiés après le choc pétro mercial et financier bien développé, a donné naissance à lier de 1973, mais celui-ci était imprévisible. De plus, avec une industrie dynamique, à vocation exportatrice, spécia la baisse des prix du pétrole en valeur réelle, ces investis sements paraissent maintenant beaucoup plus avisés. lisée dans des activités à intensité technologique relative Peut-être faut-il prendre encore davantage de recul. En tout ment faible et largement fondée sur l'entreprise nationale. état de cause, il reste que les investissements faits dans Mais c'est comme place d'entrepôt et relais commercial les années 70 ont permis aux entreprises pétrochimiques coréennes de gravir les échelons en comblant leur retard entre la Chine et le reste du monde que Hong Kong technologique. (Chine) a forgé son véritable succès. 36 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Autre pays où le libre-échange a largement cours, aussi rigoureuse que maintenant. La tendance récente, Singapour a choisi de s'appuyer sur l'investissement étran surtout sous l'impulsion des pays industriels, est à un ger qu'elle a activement encouragé, et d'orienter cet inves renforcement de ces droits. En 1994, à l'issue des négo tissement sur des technologies de plus en plus complexes ciations commerciales multilatérales du Cycle d'Uruguay et sensibles aux rendements d'échelle. Des pays en déve qui ont abouti à la création de l'OMC, un nouvel accord loppement, c'est Singapour qui a eu le plus recours aux sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui investissements étrangers directs, initialement attirés par touchent au commerce (ADPIC) a renforcé ces droits une main-d'oeuvre disciplinée et bon marché. Cet afflux dans les pays membres de l'organisation, tout en ména de capitaux ayant fait augmenter les salaires, le gouverne geant aux pays en développement une période de transi ment singapourien a dû améliorer ses infrastructures pour tion (encadré 2.4). continuer à attirer les investisseurs étrangers. Son port, Les droits de propriété intellectuelle représentent un son aéroport et son réseau de télécommunications comp compromis entre la préservation de l'incitation à créer et tent aujourd'hui parmi les plus modernes et les plus effi les avantages d'une diffusion pratiquement gratuite des caces du monde. Ayant massivement investi dans connaissances. En l'absence de tout régime de protection, l'enseignement et la formation techniques, Singapour il est peu probable que les individus et les entreprises peut se prévaloir d'une main-d'oeuvre parmi les plus qua investissent beaucoup dans la création de savoir, ou tout lifiées de la planète. du moins autant que d'autres. Les brevets, par exemple, confèrent aux investisseurs le droit exclusif d'exploiter leur L'évolution des droits de propriété intellectuelle invention pendant une période donnée (17 ans aux États- Pour beaucoup d'entre eux, les nouveaux pays indus Unis). Toutefois, l'importance de cette protection varie triels d'Asie de l'Est ont importé une grande partie de selon les secteurs : elle est plus grande pour les produits leurs connaissances techniques à une époque où l'appli pharmaceutiques et les spécialités chimiques, qui ont une cation des droits de propriété intellectuelle n'était pas longue durée de vie et peuvent être assez facilement Encadré 2.4 Coup d'oeil sur les ADPIC Les droits de propriété intellectuelle sont régis par la législa cord sur les ADPIC fixe des normes minimales de protec tion nationale et ne sont applicables que sur le territoire de tion pour toutes les formes de propriété intellectuelle : l'État considéré, indépendamment du régime prévalant droits de reproduction, marques de fabrique, de com ailleurs. Pour mettre en place un régime mondial, il faut merce ou de service, indications géographiques, dessins donc que les pays coopèrent en vue d'harmoniser leurs lois. et modèles industriels, brevets, configuration des circuits De nombreux traités internationaux ont été négociés durant intégrés et secrets commerciaux. les 100 dernières années afin de promouvoir cette coopéra Dans chaque secteur, l'accord définit les principaux tion. La plupart sont administrés par une institution spéciali éléments de protection : le domaine à protéger, les droits sée des Nations Unies, l'Organisation mondiale de la à conférer et les dérogations autorisées. C'est la première propriété intellectuelle (OMPI). Les conventions relevant de fois qu'un accord international dans ce domaine traite du cette organisation -- par exemple, celle de Paris sur les respect des droits de propriété intellectuelle en prévoyant inventions industrielles et celle de Berne sur la propriété un mécanisme de base qui donne des moyens de recours artistique, littéraire et musicale -- obligent leurs signataires en cas d'infraction aux dispositions adoptées. Les diffé à appliquer à tous le principe du traitement national (les rends entre membres de l'OMC au sujet des obligations entreprises étrangères sont traitées comme celles du pays), découlant de l'accord sont soumis aux mêmes procédures mais n'imposent généralement pas de normes communes. de règlement que celles prévues dans le cadre des autres L'adoption de nouvelles règles mondiales sur la protection instruments administrés par l'Organisation. des droits intellectuels oblige à réévaluer les stratégies d'ac Les dispositions de l'accord sur les ADPIC sont deve quisition, de diffusion et d'utilisation du savoir. nues applicables à tous les signataires au début de 1996. L'accord sur les aspects de propriété intellectuelle qui Toutefois, les pays en développement bénéficient d'une touchent au commerce (ADPIC) de 1994 tire parti des période de transition de quatre ans, sauf en ce qui conventions de l'OMPI et jette les bases d'un rapproche concerne les obligations relatives au traitement national et ment mondial sur la question de l'adoption de normes de à la clause NPF, et disposent d'un délai supplémentaire de protection plus élevées. Ses signataires sont tenus d'ap cinq ans pour les brevets de produit dans les domaines de pliquer à la protection des droits de propriété intellectuelle la technologie qui n'étaient pas protégés avant 1996 (cette le principe du traitement national et la clause de la nation disposition couvre les produits pharmaceutiques). Les la plus favorisée (NPF). Contrairement à la plupart des mêmes conditions sont applicables aux pays les moins autres instruments internationaux dans ce domaine, l'ac avancés jusqu'en 2006. ACQUISITION DES CONNAISSANCES 37 copiés, que pour les biens électroniques, par exemple, où Encadré 2.5 le cycle des produits est très court et le secret peut consti Protection de la propriété intellectuelle, tuer un moyen d'exclusion plus efficace. Les droits de pro investissements et transferts de technologie priété intellectuelle sont importants car la mise au point de produits nouveaux peut être très onéreuse. Aux Etats- Il ressort d'une étude de la Banque mondiale que la solidité Unis, dans l'industrie pharmaceutique, on estime à 200 du régime de protection de la propriété intellectuelle appli millions de dollars le montant moyen de l'investissement qué par un pays donné influe énormément sur le type de nécessaire pour élaborer, mettre à l'essai et commercialiser technologie que de nombreuses entreprises américaines, un nouveau médicament. allemandes et japonaises transfèrent à ce pays, surtout Le renforcement des droits de propriété intellectuelle dans les secteurs de pointe. Cette donnée semble aussi avoir une incidence sur la composition et le volume des devrait normalement se traduire par une intensification de investissements étrangers directs, mais à des degrés l'effort de R-D dans les pays où un régime de protection divers suivant le secteur. existe, mais les preuves concrètes de cette hypothèse sont Dans les industries chimique et pharmaceutique, au rares, même dans les pays industriels. Il est en effet difficile moins 25 % des sociétés étudiées dans les trois pays de faire la part des choses, car si les droits de propriété intel concernés (États-Unis, Allemagne et Japon) ont estimé que lectuelle peuvent stimuler la R-D, la demande de protection la protection assurée en Argentine, au Brésil, au Chili, en Inde, au Nigeria et en Thaïlande était trop faible pour leur peut aussi être plus élevée dans les pays qui investissent permettre d'investir dans la création d'entreprises à capital davantage dans ce secteur. Toutefois, les brevets ne servent mixte auxquelles elles transféreraient des technologies de pas seulement à stimuler l'effort de recherche, ils permettent pointe. Le Brésil, l'Inde, le Nigeria, Taiwan (Chine) et la aussi de rendre publiques des informations que d'autres Thaïlande étaient l'objet des mêmes réticences dans le chercheurs pourront alors utiliser pour trouver des applica secteur des machines et celui du matériel électrique. tions nouvelles afin de répondre à des besoins nouveaux. Qui plus est, plus d'un quart de ces entreprises chi Certains prétendent que les recherches effectuées dans miques et pharmaceutiques ont indiqué que le niveau de protection accordé en Argentine, au Chili et en Inde n'était les pays industriels pourraient davantage être consacrées à pas non plus suffisant pour qu'elles puissent transférer des questions (les maladies tropicales, par exemple) qui pré leurs technologies les plus récentes ou les plus perfor occupent les pays en développement, si ces derniers proté mantes à des filiales détenues à 100 % dans ces pays. geaient mieux les brevets. Ici encore, on manque d'éléments Dans le secteur des machines et dans celui du matériel d'appréciation tangibles, bien qu'il paraisse légitime de pen électrique, plus de 20 % des entreprises concernées pen ser que la protection des droits de propriété intellectuelle saient la même chose du Brésil, du Nigeria et des Philippines. Parmi les principaux pays d'accueil envisagés, puisse être une condition nécessaire, mais non suffisante, à c'est à Hong Kong (Chine) et à Singapour que la protection un investissement de ce type par le secteur privé. offerte était perçue comme la plus solide. Les pays en développement utilisant souvent le savoir créé dans les pays industriels, s'intéressent tout particuliè rement à sa diffusion. Toutefois, en l'absence d'une cer taine protection de la propriété intellectuelle, les tivités à haute technicité, dont la R-D, et à leur transférer entreprises des pays industriels ne seront pas incitées à les connaissances que renferment des produits assez faciles transférer des connaissances, ni même à réaliser des inves à reproduire. tissements susceptibles d'aboutir à de tels transferts. Le Nombreux sont les pays en développement qui ont niveau et la qualité de la protection dont jouissent les bre commencé à réformer leur régime de protection de la pro vets dans les pays en développement ont donc une inci priété intellectuelle. Ainsi les Conventions de Paris et de dence sur les investissements étrangers directs (intégration Berne qui rassemblaient moins de 50 signataires parmi ces verticale des multinationales) et les transferts directs de pays dans les années 60 en comptaient plus de 100 au technologie (concession d'accords de licence) -- deux milieu des années 90. Cette tendance devrait se poursuivre aspects importants pour la diffusion des connaissances sous l'effet des plus fortes contraintes imposées par l'ac (encadré 2.5). Les droits de propriété intellectuelle contri cord sur les ADPIC, entré en vigueur en 1996, et d'une buent aussi à la création d'un marché du savoir en four plus grande prise de conscience de l'importance du savoir nissant une base juridique aux ventes de technologies et à dans l'activité économique. l'octroi de licences d'exploitation. Ils montrent aux inves Malgré leurs mérites, les droits de propriété intellectuelle tisseurs potentiels qu'un pays respecte la propriété intel présentent des aspects préoccupants pour les pays en déve lectuelle et est prêt à « travailler » en se conformant à des loppement. Leur application plus rigoureuse risque de faire normes internationales reconnues. Ils peuvent enfin monter le coût d'acquisition du savoir. Ils font évoluer le encourager les multinationales déjà établies dans un pays rapport de forces existant en privilégiant les créateurs au en développement à confier à leurs filiales davantage d'ac détriment des utilisateurs. La création de savoir ex nihilo 3 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 étant impossible, le renforcement de ces droits risque de les produits et procédés biotechnologiques dans le secteur nuire à l'innovation qui, tant dans les pays en développe de l'agriculture. Ceux qui détiennent un brevet peuvent ment que dans les pays industriels, s'inscrit dans le prolon empêcher leurs concurrents d'utiliser leurs découvertes à gement d'inventions dont le brevet n'a pas encore expiré. La des fins d'amélioration génétique -- ils peuvent même marche de l'innovation pourrait donc s'en trouver ralentie, empêcher les agriculteurs de réutiliser les semences amé bien qu'aucun élément concret ne permette de l'affirmer de liorées provenant des récoltes. En pharmacie et dans les façon irréfutable -- tout comme rien n'autorise à conclure biotechnologies, peu après la mise au point des nouveaux au bienfait de ces droits sur la R-D. Dans le même ordre outils de recherche issus de la génétique moléculaire, la d'idées, on peut craindre que la protection des connais délivrance de brevets dans les pays industriels a commencé sances par brevet freine l'imitation et accentue encore le à protéger toute une série d'innovations, tels les procédés retard technologique des pays en développement. à la base de la recombinaison génétique. Cette protection Le renforcement des droits peut donc désavantager les s'applique aux procédés de création de toute une gamme pays en développement, d'une part en accroissant les inéga de produits et va donc bien au-delà d'une invention ou lités face au savoir et, de l'autre, en faisant pencher la d'une découverte bien déterminée. balance des négociations en faveur de créateurs dont la plu Le renforcement des droits de propriété intellectuelle part se trouvent dans les pays industriels. Cela pose un pro peut également toucher les savoirs locaux. L'un des pro blème du point de vue des effets de redistribution, en blèmes qui se posent est celui de la contrepartie à offrir particulier si l'on songe aux effets des brevets sur les prix des aux populations locales lorsque les entreprises des pays médicaments du fait de la marge de manoeuvre relativement industriels obtiennent des brevets exploitant les savoirs étroite des pays en développement face aux monopoles. traditionnels (encadré 2.6). Mais, ces craintes sont peut-être exagérées. Certains pensent en effet que les connaissances les plus utiles aux pauvres -- par exemple celles nécessaires à la fabrication de la plupart Encadré 2.6 des médicaments dont ils peuvent avoir besoin -- sont déjà Quelles contreparties pour les populations dans le domaine public, surtout du fait de l'expiration des locales lorsque les bioprospecteurs tirent brevets. De plus, ces risques sont à rapporter aux avantages, le gros lot ? déjà décrits, d'un renforcement des droits. En fait, un bon régime de protection est celui qui tient compte des intérêts La pervenche de Madagascar [Vinca rosea) sert à fabri de toutes les parties intéressées. quer deux médicaments anticancéreux (la vincristine et la Les droits de propriété intellectuelle revêtent de mul vinblastine) dont la vente a rapporté plus de 100 millions de dollars à une société pharmaceutique mondiale. tiples aspects et les aménagements visant à renforcer ou à Madagascar n'en a toutefois retiré aucun profit. réduire la protection peuvent avoir des conséquences dif Cet exemple illustre un problème de plus en plus pré férentes sur les pays en développement. Tous ces aspects occupant. En effet, le renforcement des droits de pro devront être pris en compte dans les accords futurs. La priété intellectuelle et leur application aux substances durée d'un brevet est la dimension la plus simple à expli biologiques permettent aujourd'hui à de grandes firmes multinationales se livrant à la bioprospection de s'appro quer : plus elle est longue et plus l'inventeur est protégé. prier, dans les faits, les précieuses connaissances des L'effort considérable de normalisation dans ce domaine populations locales sur les propriétés médicinales de dif n'a pas éliminé tous les problèmes. Par exemple, compte férents organismes. Cependant, sous la pression de tenu du long délai d'approbation par l'administration groupes écologistes et d'organisations non gouverne mentales, les multinationales commencent maintenant à compétente, la durée d'un brevet de médicament devrait- passer des contrats avec les populations locales afin de elle commencer à courir à compter de la date de délivrance les indemniser lorsque les produits qu'elles mettent au du titre ou de celle du dépôt de la demande ? Les critères point utilisent des savoirs trouvés sur place. permettant de déterminer si un produit est suffisamment L'un des exemples les plus connus est le contrat négo nouveau pour être brevetable et dans quelle mesure la pro cié entre la société Merck et l'institut costa-ricien à but non lucratif, INBio (Instituto Nacional de Biodiversidad). tection devrait s'appliquer aux produits et procédés déri Merck a versé un montant initial de 1,1 million de dollars vés ne sont pas chose simple et toute modification en la et s'est engagée à partager les droits d'exploitation de matière peut avoir des conséquences énormes. Un brevet tout produit commercial mis au point, en échange de la de large portée, par exemple, peut hypothéquer tout effort remise de 2 000 à 10 000 extraits de plantes, d'insectes d'adaptation de la technologie en cause à d'autres usages. et de micro-organismes du Costa Rica. L'institut a mainte nant conclu neuf contrats de recherche donnant à des Dans le domaine de la biotechnologie, les pays en déve entreprises un accès limité aux ressources biologiques loppement se heurtent aujourd'hui à de nouveaux pro moyennant des contreparties financières et des transferts blèmes. Les phyto et zoogénéticiens des pays industriels de technologie. s'appuient sur le régime général des brevets pour protéger ACQUISITION DES CONNAISSANCES 39 L'évolution rapide de la science et des droits de pro verra au chapitre 9, les initiatives prises dans ce sens sont priété intellectuelle ouvre des perspectives et présente des diverses et multiples, et vont de l'octroi de subventions risques pour les pays en développement. D'un côté, les publiques internationales pour des activités de recherche nouvelles technologies peuvent être utiles pour créer des technique dans des domaines qui intéressent les pays en moyens de lutte contre les maladies du monde tropical et développement mais qui n'attirent pas le secteur privé, à la des zones tempérées, et l'application du régime de pro mise en place de partenariats entre les organisations interna priété intellectuelle aux pays en développement incitera tionales qui encouragent ces technologies et les grandes davantage le secteur privé à développer ces produits. De sociétés qui ont les compétences requises pour les produire. l'autre, les entreprises des pays industriels sont si nom breuses à être en position de force sur le front de la pro Création de savoir local priété intellectuelle -- avec un arsenal comprenant souvent Les pays en développement ne peuvent pas tirer parti des outils de recherche essentiels comme des produits com- du vaste stock mondial de connaissances sans acquérir les mercialisables -- que les nouveaux venus risquent d'avoir compétences nécessaires pour rechercher les technologies du mal à se faire une place dans ce nouvel univers. Les appropriées, les choisir, les assimiler et les adapter. On a vu entreprises des pays en développement et les organismes dans le Sommaire qu'il a fallu adapter les connaissances publics de recherche doivent conclure des accords avec les agricoles aux conditions locales pour que la révolution sociétés des pays industriels afin de se doter de technologies verte devienne une réalité. Même dans le secteur indus qui sont la propriété du secteur privé. Ils doivent aussi triel, les savoir-faire importés ont souvent besoin d'être savoir comment négocier ces accords et comment être pré adaptés au climat, au goût du consommateur ou aux res sents dans le débat sur les diverses formes de propriété sources complémentaires disponibles. Ces adaptations intellectuelle, afin de veiller à ce que leurs intérêts et ceux impliquent souvent de nouvelles recherches sur place, éga de leur pays soient pris en compte. lement indispensables pour suivre l'évolution mondiale du L'avènement de l'ère du numérique pose une autre série savoir et choisir les technologies les plus appropriées. de problèmes. L'interpénétration de l'informatique et des Il existe une relation étroite entre l'effort technologique télécommunications a ouvert la porte à une multitude de local et les importations dans ce domaine. Une étude réseaux téléinformatiques et à la mise en place d'une infra récente sur les instituts et politiques dans le domaine de la structure télématique à l'échelle mondiale. Dans ce nou technologie a été menée auprès de plus de 2 750 entre veau contexte, les frontières entre les fournisseurs d'accès prises en Chine, en Corée, en Inde, au Japon, au Mexique et de données s'estompent. N'importe qui peut, en tapant et à Taiwan (Chine). Elle a permis de constater -- comme sur quelques touches, ouvrir un site web et télécharger, de dans le cas d'études moins larges au Canada et en Hongrie manière anonyme, des documents protégés par copyright. -- que plus les entreprises avaient de savoir-faire, plus elles Les poursuites judiciaires contre les fournisseurs d'accès faisaient appel à des ressources existant à l'extérieur (en qui violent les droits de reproduction dont fait l'objet l'in s'adressant aux instituts de technologie, par exemple). formation numérique peuvent décourager les infractions, Cette étude a également montré que les clients attitrés, mais elles peuvent aussi freiner l'expansion des services à suivis des fournisseurs, pour la plupart étrangers, étaient la valeur ajoutée qui permettent à l'infrastructure mondiale principale source d'apport technologique, ce qui confirme de l'information de prendre toute sa dimension. l'importance de l'interaction que permettent les échanges En décembre 1996, l'OMPI a réuni une conférence commerciaux. diplomatique pour actualiser la Convention de Berne. Les De même, les entreprises dotées de moyens internes de instruments qui en ont résulté -- le Traité sur le droit R-D étaient les plus susceptibles de recevoir une assistance d'auteur et le Traité sur les interprétations et exécutions et technique de leurs clients pour la mise au point de nouveaux les phonogrammes -- devraient faciliter l'utilisation du produits et procédés. Cet aspect était, semble-t-il, plus pré cyberespace dans ses applications commerciales en définis cieux pour les entreprises cherchant à se mettre aux normes sant avec précision les droits des auteurs. Pour les pays en internationales que pour celles qui y étaient déjà parvenues. développement, l'adhésion à ces accords multilatéraux Les détenteurs de brevet étrangers étaient aussi une source peut aider à faire avancer le débat sur la réforme de la très importante de technologie pour les entreprises ayant pris législation relative aux droits de propriété intellectuelle et des licences, mais ces dernières étaient jugées coûteuses du à résoudre les problèmes nés de l'ère du virtuel. fait du montant des droits et des coûts de transaction élevés. Le renforcement de la protection de la propriété intellec Les services de consultants étaient également utiles pour les tuelle étant un aspect incontournable de la nouvelle écono entreprises qui pouvaient en supporter le coût. Les instituts mie mondiale, il faut faire preuve d'imagination pour publics de technologie étaient très largement utilisés, davan trouver le moyen de continuer à encourager la création de tage par les grandes entreprises que par les petites, les pre savoir tout en assurant sa plus large diffusion. Comme on le mières pouvant mieux exposer leurs problèmes. 40 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 La R-D financée par l'État d'inefficacité. Toutefois, quelques pays sont en train de Les investissements du secteur privé étant générale renforcer leur capacité de recherche en fixant plus claire ment insuffisants dans la R-D, les pouvoirs publics ont ment les priorités et en améliorant le mode de budgétisa essayé de promouvoir ces activités, soit directement, en les tion par la consultation des chercheurs eux-mêmes. Le cas finançant, soit indirectement, en fournissant des incita du Brésil illustre bien cette situation. La Banque mondiale tions aux entreprises. La R-D financée directement par y est intervenue dans une série de projets visant à rendre l'État se déroule dans les universités, les instituts publics le pays mieux à même de créer, choisir et adapter les de recherche, les complexes scientifiques et les établisse connaissances scientifiques et techniques nécessaires ments d'enseignement supérieur axés sur la recherche. (encadré 2.7). L'octroi de financements à des conditions de faveur, Du fait que l'économie des pays les plus pauvres est tri d'avantages fiscaux et de subventions avec obligation de butaire de l'agriculture et qu'il est essentiel d'adapter les contrepartie, la commercialisation des résultats de la techniques aux conditions locales, la plus grande partie recherche et la promotion des projets nationaux de R-D des activités de R-D dans ces pays portent sur l'agronomie font partie des interventions indirectes. Les pays en déve et sont presque toutes financées par l'État. Le mode de loppement consacrent à la R-D une part beaucoup plus financement n'évolue pas, même lorsque la dépense consa faible de leur PIB (environ 0,5 % en moyenne) que les crée à la R-D s'accroît à mesure que les pays se dévelop pays industriels (environ 2,5 %), et dans la plupart des cas pent. Le taux de rendement moyen de la recherche les financements sont publics. agronomique est d'environ 60 %, mais la dispersion est Dans la plupart des pays en développement, l'affecta élevée en raison des risques encourus. tion des crédits de recherche se fait au gré des circons Contrairement à ce qui se passe en général dans l'in tances. Cette fluctuation des dotations nuit à la bonne dustrie, les technologies essentielles pour l'agriculture continuité des projets et est une source supplémentaire (principalement celles qui permettent la production de Encadré 2.7 Changer l'organisation de la recherche au Brésil La communauté scientifique brésilienne est de loin la plus voir fédéral d'équilibrer les crédits entre les disciplines importante d'Amérique latine et pourtant sa contribution a dans un système où quelques domaines l'emportaient -- été modeste sur le plan économique et social. Une réforme la physique, notamment -- et de nombreux autres stag a été récemment lancée afin de mettre la recherche scien naient. La Banque mondiale a aidé à monter deux prêts tifique et technique aux normes internationales, d'améliorer visant davantage à réformer le financement public de la le système de formation du personnel de haut niveau et recherche plutôt qu'à privilégier quelques secteurs spéci d'établir un lien plus étroit entre la R-D et les activités pro fiques. L'accent était mis sur l'adoption de « règles du ductives du pays. jeu » et d'un système d'allocation des fonds transparent, Le système brésilien présentait tous les défauts carac fondé sur le mérite. téristiques de la recherche dans les pays en développe Ces deux prêts, d'un montant total de 479 millions de ment. Les fluctuations des crédits étaient considérables, dollars, ont permis d'entreprendre 3 200 projets préalable suivant l'évolution de la situation macro- économique et fra ment examinés par des scientifiques. Un troisième prêt, gilisant encore davantage le système. Peu importantes et approuvé en 1997, appuiera un programme de 360 millions de courte durée, les subventions de recherche, dont les de dollars pour financer plus de 1 000 projets de recherche modalités bureaucratiques faisaient baisser la productivité scientifique et, surtout, de mise au point de technologies. des chercheurs, étaient souvent accordées par des admi Le PADCT a aidé à modifier la manière dont la recherche nistrateurs n'ayant pas les compétences voulues et non par est financée au Brésil, ce qui est plus important peut-être les scientifiques eux-mêmes. Les fonds pour l'entretien du que le montant des crédits affectés. Le mécanisme de matériel étaient rares, les restrictions à l'importation consultation des chercheurs qui a été mis en place a permis pesaient sur l'équipement et l'inflation réduisait rapidement d'établir solidement un système d'allocation transparent, la valeur des subventions. De plus, le système privilégiait la fondé sur le mérite, qui a lui-même instauré les normes recherche fondamentale, au détriment des travaux d'appli désormais applicables aux autres programmes menés à cation. La collaboration entre chercheurs et industriels était l'échelon fédéral ou à celui des États. La communauté quasiment inexistante. Enfin, le déséquilibre régional était scientifique participe maintenant davantage à la planifica important, pratiquement toutes les recherches de niveau tion et à l'administration des travaux. L'octroi de subven international se déroulant dans quelques États du Sud-Est. tions plus importantes et de plus longue durée permet aux Le Programme d'action pour la science et la technique chercheurs brésiliens de se rapprocher du niveau de leurs (PADCT, selon son sigle portugais) est né du désir du pou homologues des pays industriels. ACQUISITION DES CONNAISSANCES 41 nouvelles variétés de semences) ne sont pas bien proté centres, qui ont tous été expressément chargés par leurs gées par les droits de propriété intellectuelle à l'échelle actionnaires d'innover sur le marché. mondiale ou nationale. Aussi, les investisseurs privés ne s'intéressent-ils pas suffisamment à la R-D dans ce La R-D financée par le secteurprivé domaine, notamment en ce qui concerne les technolo Durant les 15 dernières années, le rôle des entreprises gies applicables dans les pays les plus pauvres qui doivent privées dans la R-D s'est accru dans les pays en dévelop en plus faire face aux problèmes dus aux imperfections pement. Si la recherche fondamentale relève toujours de de l'information et à la défaillance du marché. Les possi spécialistes hautement qualifiés -- qui travaillent généra bilités de retombées internationales, qui découragent les lement dans des établissements universitaires et labora investisseurs privés, améliorent en revanche l'efficience toires publics financés en grande partie par l'Etat --, la des efforts collectifs de R-D agronomique entrepris au recherche appliquée est concentrée dans des laboratoires niveau international, tels que ceux du réseau de centres privés. La raison en est simple : la recherche appliquée, y internationaux connu sous le nom de Groupe consulta compris l'ingénierie et l'élaboration des produits, aboutit tif pour la recherche agricole internationale (voir cha à des résultats plus directement utilisables, contrairement pitre 9). à la recherche fondamentale, même si celle-ci fait progres C'est uniquement lorsque leur secteur industriel en ser le savoir ; en effet, la recherche fondamentale ayant un vient à occuper une place importante que les pays en déve caractère de bien public, seul l'État s'y intéresse habituel loppement commencent à investir dans la R-D, ici encore lement. Dans certains cas, toutefois, le coût de la R-D en majorité avec des fonds publics. Ce n'est que quand se publique peut être partagé par des consortiums privés qui fait sentir la nécessité de moderniser la technologie pour tirent profit de la commercialisation des résultats. Le sec pouvoir soutenir la concurrence mondiale que le secteur teur privé finance aussi la recherche fondamentale dans privé intervient. des activités offrant des possibilités d'applications com Les pouvoirs publics manquant souvent d'information merciales, telles que la biotechnologie. sur les besoins du secteur productif, les crédits de la Seuls quelques pays en développement -- dont la Corée, recherche ne sont pas affectés de façon efficace. C'est Singapour et Taiwan (Chine) -- ont considérablement pourquoi de nombreux pays en développement réforment encouragé la R-D privée. La première place revient à la actuellement leurs établissements publics de R-D et les Corée où la R-D privée représente 2,3 % du PIB (et 80 % sensibilisent davantage aux besoins du marché. Le Brésil, de toutes les activités de R-D du pays), l'un des taux les plus la Chine, la Corée, l'Inde et le Mexique ont lancé de vastes élevés du monde. En 1975, lorsque les dépenses de R-D programmes de transformation des laboratoires publics de représentaient environ 0,5 % du PIB et étaient financées à recherche afin que ces établissements se mettent plus à 80 % par l'État, le gouvernement a pris un train de mesures l'écoute du secteur productif. Ils ont notamment trans de promotion de la R-D privée. Toutefois, celle-ci s'est sur formé les laboratoires en sociétés par actions et plafonné la tout développée face à la nécessité de disposer d'une tech contribution de l'Etat à leur budget, relevé la rémunéra nologie plus avancée du fait de l'essor du secteur industriel tion des chercheurs et mieux fait connaître l'importance dans les années 80. Devant la difficulté d'obtenir cette tech de leur rôle, et incité les entreprises à passer des contrats nologie de l'étranger, le secteur privé a massivement investi de recherche directement avec ces établissements. dans la recherche afin d'acquérir et d'assimiler les connais Le programme de réforme entrepris par la Chine sances voulues. Cette évolution a amené les établissements constitue un bon exemple. Forte de plus d'un million de de R-D financés par l'État à se restructurer et à s'orienter scientifiques et ingénieurs et de plus de 5 000 établisse vers des recherches plus théoriques, au stade précommercial. ments de recherche, la Chine dispose d'un énorme poten tiel scientifique et technique. Avec l'aide de la Banque Exploiter les connaissances et Ut demande locales mondiale, le gouvernement réoriente actuellement les élé Dans la plupart des pays en développement, il faut que ments essentiels de l'importante infrastructure de R-D du la recherche se concentre sur les besoins essentiels. Et, pays vers un mode d'exploitation commerciale, avec obli pour que la R-D soit réellement utile -- en particulier gation de résultat, ce qui aura pour effet d'augmenter la dans l'agriculture et la médecine -, elle doit tirer parti des productivité. Les laboratoires de recherche et les sociétés connaissances locales qui peuvent avoir une valeur consi d'études sont restructurés et rééquipés afin de devenir de dérable. En 1990, les ventes mondiales de médicaments véritables entreprises de technologie, dans certains cas avec dérivés de plantes indigènes étaient estimées à 43 milliards l'aide d'investisseurs étrangers ou de partenaires straté de dollars. Au moins 25 % des médicaments prescrits aux giques. L'État a jusqu'ici investi dans 47 centres de États-Unis sont à base de composés naturels de plantes. recherche technique, 11 fonctionnant déjà comme des Dans les deux tiers des cas, les utilisations modernes reflè entreprises. Un bilan a été dressé pour chacun de ces tent directement les applications traditionnelles. 42 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 En facilitant la recherche locale ou adaptative ou en Encadré 2.9 encourageant l'adoption de technologies modernes, il faut Pourquoi la vente des foyers améliorés bien veiller à ne pas dévaloriser les savoirs traditionnels à énergie verte a-t-elle été un succès utiles. Les techniques locales nécessitent souvent moins de au Rwanda ? ressources que celles qui sont importées et peuvent ainsi survivre aux diverses pénuries et contraintes matérielles. Le foyer à charbon de bois « Rondereza » a été lancé en On en trouve un exemple dans les sels de réhydratation 1987 dans les agglomérations urbaines du Rwanda, là où le prix élevé de ce combustible avait créé une demande orale utilisés contre la diarrhée. Dans certains pays, la pro d'appareils à meilleur rendement énergétique. Réplique motion énergique des sachets subventionnés de fabrica d'un modèle populaire au Kenya, ce foyer n'a pas su, au tion industrielle a déprécié l'usage de remèdes ancestraux. début, gagner les faveurs du public : ce qui avait plu aux Le taux d'utilisation des sachets est ensuite tombé lorsque Kényens ne séduisait manifestement pas les Rwandais. les subventions et les efforts d'éducation sanitaire se sont Des essais plus poussés ont alors été effectués dans 500 arrêtés, mais les familles qui auraient pu éventuellement ménages. Les suggestions faites par les utilisateurs et les fabricants ont conduit à modifier les dimensions, le prix, la revenir au remède traditionnel ne l'ont pas fait car elles n'y qualité, la couleur, le mécanisme de tirage et la maniabilité croyaient plus. Au Népal, afin d'éviter de tels résultats, les du foyer. programmes de réhydratation orale ont préservé les savoirs Des entrepreneurs privés ont fabriqué, distribué et locaux en encourageant à la fois la médecine traditionnelle commercialisé les foyers sans subventions. Dès le départ, et les méthodes modernes (voir chapitre 8). le programme a donc été axé sur le consommateur. Une Les pays en développement profitent certes des connais aide publique, mise en oeuvre par une équipe essentielle ment composée de femmes, a été fournie sous la forme sances du monde industriel, mais ils ont aussi intérêt à sau de campagnes publicitaires, d'études de marché et de for vegarder et utiliser les savoirs nés de leur propre histoire. mation à l'intention des fabricants de foyers ; une assis Toutefois, les efforts visant à exploiter ces savoirs ou à les tance initiale limitée a aussi été accordée pour la concilier avec les technologies nouvelles doivent faire appel modernisation du matériel de fabrication. à la participation de ceux qui les détiennent. De plus, pour Cette démarche, qui faisait appel au marché et à la par que le savoir engendré par la recherche adaptative locale ticipation des intéressés a vite porté ses fruits. Trois ans puisse être utile et largement adopté, il faut que les utilisa plus tard, 25 % des ménages urbains avaient adopté le nouveau modèle de foyer que l'on trouvait dans de nom teurs finals et les populations concernées participent pleine breux points de vente et grands magasins. Plus de 90 % ment aux activités de mise au point et d'application. Ainsi, des utilisateurs interrogés ont déclaré ne pas regretter leur les paysannes colombiennes et rwandaises ont montré aux acquisition, non seulement parce que ce modèle permet chercheurs des instituts agronomiques nationaux qu'elles tait une économie d'énergie, mais aussi parce qu'il était savaient mieux qu'eux faire pousser localement des variétés propre, solide et facile à utiliser. La consommation de com améliorées de haricot (encadré 2.8). bustible s'en est trouvée réduite d'environ 35 %. Encadré 2.8 Comment les paysannes colombiennes Il est également important de tenir compte des et rwandaises ont damé le pion contraintes locales et des ressources complémentaires dis aux agronomes dans la recherche ponibles sur place. La possibilité d'utiliser des foyers d'une meilleure variété de haricot simples et améliorés à énergie verte a donné lieu depuis le début des années 80 à toute une série de programmes de Les chercheurs de l'Institut des sciences agronomiques, au Rwanda, et du Centro Internacional de Agricultura fabrication dans plus de 41 pays, dont la Chine, l'Ethiopie, Tropical, en Colombie, ont décidé de faire appel aux agri l'Inde, le Kenya et le Rwanda. Les foyers qui ont un cultrices locales pour sélectionner de nouvelles variétés de meilleur rendement énergétique offrent de grands avan haricot. Avec les deux ou trois variétés initialement rete tages dans les pays en développement où la surexploitation nues, les rendements avaient peu augmenté. Les cher des biocombustibles épuise les ressources, dégrade l'envi cheurs ont alors demandé aux femmes de choisir, parmi une vingtaine de variétés, les deux ou trois qu'elles ronnement, exige un surcroît de travail et crée une pollu jugeaient les plus prometteuses, pour les cultiver chez tion qui nuit à la santé des membres les plus vulnérables elles à titre expérimental, en appliquant leurs propres des familles, les femmes et les enfants. Toutefois, seuls méthodes. quelques programmes ont réussi à généraliser l'emploi de Les paysannes ont obtenu des résultats de 60 à 90 % ces foyers, la principale raison de cet échec étant que les res supérieurs à ceux des spécialistes, même si leurs critères ne se limitaient pas au rendement, principal moyen de ponsables de la conception et de la commercialisation du classification utilisé par les agronomes. Les agricultrices produit n'avaient pas tenu compte au départ des attentes et continuaient six mois plus tard à utiliser les variétés des contraintes des consommateurs et fabricants locaux. qu'elles avaient choisies. Cette situation a fort heureusement changé (encadré 2.9). ACQUISITION DES CONNAISSANCES 4 3 Afin de se constituer un patrimoine de connaissances, À cette fin, il est difricile de trouver mieux qu'un marché les pays en développement doivent examiner toutes les ouvert à la concurrence et pire que des subventions per possibilités d'exploitation du stock mondial. En commer manentes. Enfin, s'agissant de la protection de la propriété çant avec le reste du monde, ils pourront trouver de nou intellectuelle, il convient de trouver un juste milieu qui veaux moyens d'améliorer leur production de biens et de permette à la fois d'inciter à la création et à l'acquisition services, un aspect qui prendra une importance grandis de savoir et d'assurer sa diffusion à un coût aussi bas que sante à mesure que les biens à forte intensité technolo possible. gique viendront remplacer les produits primaires dans la Pour tirer le meilleur parti des technologies acquises à composition de leurs échanges. En attirant des investisse l'étranger et faire appliquer des méthodes efficaces dans ments étrangers directs, ils pourront côtoyer ceux qui tous les secteurs de l'économie, les pays en développement occupent l'avant-scène de l'innovation dans le monde et doivent adapter les produits importés aux conditions inciter ainsi les producteurs nationaux à essayer de faire locales. C'est avant tout à cette nécessité que doit jeu égal. Ces progrès ne seront toutefois possibles qu'avec répondre la R-D financée par l'État, initialement dans le la mise en place des politiques et des infrastructures vou domaine de l'agriculture, puis, de plus en plus, dans l'in lues, notamment dans le domaine des transports, des dustrie à mesure que se développe le secteur manufactu communications, des normes, en fait, dans tout ce qui rier. Les pays en développement doivent aussi redoubler contribue à la bonne marche des affaires. En concluant des d'effort pour inciter les entreprises privées à développer contrats de licence, les pays en développement se donne leur propre capacité de recherche, d'abord pour bien assi ront accès aux technologies nouvelles et pourront faire miler, adapter et perfectionner les techniques qu'elles uti démarrer l'accumulation de capital dans ce secteur, à lisent déjà, puis pour créer et inventer dans les domaines condition de négocier l'accès aux connaissances à la base où elles commencent à faire jeu égal avec les meilleurs. de la conception des produits qu'ils achètent pour pouvoir L'adoption de méthodes plus performantes -- et la ainsi les améliorer. Enfin, la circulation des personnes à réduction des disparités existant dans le domaine du savoir travers le monde leur permettra de coller au progrès et de tant entre les pays que sur le plan intérieur -- ouvrent des créer, par delà les frontières, des relations solides qui assu horizons immenses non seulement dans l'industrie, mais reront un transfert régulier des savoir-faire. dans tous les secteurs. Pour exploiter ce potentiel, il faudra Parallèlement à tout cela, les entreprises doivent être être tourné vers l'extérieur, mettre en place les structures, incitées à rechercher les techniques les plus performantes, les règles et les mécanismes d'incitation voulus, et s'em à investir dans la formation et à améliorer leurs produits. ployer à acquérir, adopter et utiliser le savoir efficacement. Chapitre 3 Assimilation des connaissances L 'INSTRUCTION EST LA CLEF DU SAVOIR -- de sa créa L'État peut remédier à ces problèmes. Déjà omnipré tion, de son adaptation et de sa diffusion -- que ce soit sent dans un secteur où il assure et finance les services au niveau de l'individu ou à celui du pays. offerts, il exerce une influence considérable sur les étu L'enseignement primaire et secondaire permet de mieux diants, les parents, les enseignants et les employeurs -- comprendre et interpréter l'information, mais il n'est qu'une en fait sur tous les créateurs des produits de l'éducation. première étape. L'enseignement supérieur et la formation Et seuls les pouvoirs publics, par leur intervention, peu professionnelle doivent venir le compléter pour préparer vent garantir l'égalité des chances, tenir compte des ceux qui entreront sur le marché du travail à suivre les pro retombées et pallier les dysfonctionnements du marché, grès de la science qui ne cessent de raccourcir le cycle des dont l'un des plus graves touche à l'information sur l'édu produits et d'accélérer la dépréciation du capital humain. Et, cation. En effet, qu'elles soient prises par des parents hors de l'école, le cadre de vie et de travail est fertile en occa analphabètes ou par des bureaucrates ignorants des sions d'apprendre toujours davantage, bien après la fin de la conditions rurales, trop souvent les décisions d'investisse scolarité. De plus, les bienfaits de l'instruction provoquent ment sont le fait de personnes mal informées des besoins des réactions en chaîne. Ainsi, une mère instruite saura-t-elle ou des disponibilités. Les réformes qui s'attaquent à ces mieux garder ses enfants en bonne santé et leur donner une problèmes peuvent aider à rendre l'éducation plus équi alimentation équilibrée. De même, les agriculteurs instruits table et plus efficace. seront sans doute les premiers à adopter les nouvelles tech nologies, faisant ainsi gratuitement profiter les autres d'une L'éducation, un processus permanent expérience précieuse sur la meilleure façon de procéder. Chaque degré ou type d'enseignement -- primaire, Conscients de ces avantages, beaucoup de pays ont fait secondaire, supérieur, pratique -- ayant un rôle à jouer un effort éducatif qui s'est traduit par une augmentation dans l'assimilation des connaissances, l'éducation est un du taux de scolarisation à tous les niveaux et bon nombre processus qui intéresse tous les âges de la vie. ont rendu obligatoire l'enseignement primaire, et parfois secondaire. Toutefois, les inégalités ont persisté et les L'instruction de base, premier degré d'un grand échafaudage pauvres ont rarement bénéficié des progrès accomplis. L'instruction de base (c'est-à-dire, comme on l'entend Dans certains pays, la qualité de l'enseignement laisse trop ici, l'enseignement primaire et secondaire) développe les souvent à désirer, l'école n'inculquant même pas les capacités que chacun a d'apprendre et d'interpréter l'in savoirs de base -- la lecture, l'écriture, le calcul et le rai formation, et d'adapter le savoir aux conditions locales. sonnement logique -- qui sont nécessaires pour rivaliser Par ses effets sur la productivité économique et sur sur le futur marché du travail. Et les résultats obtenus ne d'autres aspects de la vie, tels que la santé, elle contribue sont pas à la hauteur des moyens investis. au bien-être de chacun. ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 4 5 L'instruction de base a un impact particulièrement l'état nutritionnel, et joue donc un grand rôle dans la important sur les moyens d'existence. Des études effec santé et le développement des enfants (figure 3.1). Cela tuées sur le marché du travail en Afrique du Sud, au tient en partie à l'impact que l'instruction a sur les Ghana, au Kenya, au Pakistan et en Tanzanie montrent moyens d'existence, mais la dimension financière n'est que, si le rapport existant entre instruction et niveau des pas la seule puisqu'on constate que les enfants de salaires est en partie attribuable aux connaissances acquises parents ayant fait des études plus longues sont en à l'école, il tient aussi aux repères qu'un travailleur peut meilleure santé et ont une meilleure alimentation, fournir sur ses capacités et son désir d'apprendre. Des indépendamment du revenu familial. études faites en Côte d'Ivoire, dans les agglomérations urbaines du Pakistan et au Pérou permettent de constater L'influence du niveau d'instruction de la mère se fait le poids d'un « parchemin » : le marché du travail récom sentir dès la grossesse et continue à s'exercer tout au long pense les titulaires de diplômes et de toute autre attesta de la petite enfance et au-delà. Les mesures du quotient tion de leurs aptitudes. intellectuel prises au cours des 30 dernières années font En fournissant ces repères, le système éducatif remédie apparaître une augmentation d'environ 20 points à travers à une imperfection importante du marché. En effet, l'in le monde. Cette hausse, trop rapide pour être due à des formation ainsi donnée par les écoles sur leurs anciens facteurs génétiques, semble montrer que la façon d'élever élèves est précieuse pour les employeurs, non seulement les enfants a influé sur leurs dispositions naturelles et leurs pour sélectionner les candidats à un poste, mais aussi pour facultés cognitives et a donc amélioré les résultats scolaires attribuer les tâches en fonction des compétences. Mais (encadré 3.1). Cet argument devrait être suffisamment l'instruction scolaire a aussi bien d'autres mérites : convaincant pour inciter les pouvoirs publics à lancer des programmes en faveur de la petite enfance, qui augmente Elle favorise l'innovation dans l'agriculture. Les agri raient les chances de continuer à apprendre toute la vie culteurs ayant reçu une instruction de base plus com plète sont plus productifs et plus aptes à tirer parti des Figure 3.1 technologies nouvelles. Les effets positifs se font encore plus sentir dans les secteurs en pleine mutation, car ces Relation entre la mortalité juvénile agriculteurs ont acquis la faculté fondamentale de et le niveau d'instruction de la mère s'adapter aux évolutions et de mettre à profit les acquis. Plus les mères fréquentent l'école, Ceux qui ont adopté les semences issues de la révolu plus la mortalité juvénile baisse. tion verte ont initialement réalisé des bénéfices infé rieurs à ceux qui continuaient à cultiver les variétés traditionnelles mais, après avoir acquis l'expérience nécessaire, les premiers ont tous accru leurs revenus -- et leurs gains ont été d'autant plus grands que leur ins truction était plus complète. I Elle renforce la capacité individuelle de moduler l'em ploi des ressources en fonction de la conjoncture. En d'autres termes, elle permet de surmonter les fluctua tions des prix ou de s'adapter aux vicissitudes du cycle de l'activité économique. Les plus instruits tendent à être plus aventureux et plus enclins à prendre les risques voulus pour s'adapter rapidement à des situations nou velles. En Slovénie, lorsque l'emploi et les salaires réels se sont dégradés entre 1987 et 1991, les actifs (surtout les femmes) ayant fréquenté l'école plus longtemps ont moins souffert que les autres. Les mêmes observations s'appliquent aux pays industriels très prospères, comme Aucune instruction les États-Unis. Instruction primaire seulement Elle encourage le recours aux technologies nouvelles Études secondaires ou supérieures I I I I aussi bien dans leurs utilisations domestiques que pour 150 200 250 300 la santé, la nutrition, les études et la contraception. Ici, Décès pour 1 000 naissances vivantes le niveau d'instruction des parents, de la mère en parti Note : Les données sur la mortalité se rapportent aux enfants de moins de 5 ans. culier, est capital. Il influe sur la mortalité juvénile et Source : Macro International, années diverses. 46 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Encadré 3.1 · Elle aide à se libérer de certaines inhibitions tenant à la tradition. Ainsi, les femmes ayant été à l'école ont Donner à l'enfant moins tendance à recourir aux remèdes tradit ionnels de meilleures chances d'apprendre pour soigner les maladies infantiles et sont donc plus Le développement des facultés cognitives d'un enfant com- ouvertes aux méthodes modernes. mence bien avant l'école. Il dépend notamment de la santé et · Elle peut également donner aux mères la confiance en de l'alimentation de la mère durant la grossesse et la période soi nécessaire pour faire appel en cas de besoin aux ser- d'allaitement. ainsi que des activités d'éveil, des soins de vices de santé publique. santé et du régime alimentaire dans la prime enfance. Les effets de ces facteurs sont maintenant bien connus. Par L école a donc une incidence positive sur les services de exemple, on sait que la carence en iode chez la mère aboutit à une déficience mentale irréversible chez l'enfant. santé, en ce sens que les personnes qui l'ont fréquenrée plus Au Guatemala, une étude de longue durée a montré longtemps ont plus de chances d'utiliser efficacement les ser- qu'une carence protéique se répercutait sur l'enfant non vicesofferts ou simplement de connaître leur existence. Elle seulement directement, mais aussi par l'intermédiaire de la peut parfois aussi les rendre moins nécessaires, par exemple mère enceinte. Des suppléments nutritionnels soit protéi- en sensibilisant davantage les élèves aux bienfaits de l'hygiène niques soit énergétiques ont été donnés à un échantillon ou d'une alimentation plus saine. Les mères qui y sont allées aléatoire de femm es enceintes et d'enfants de moins de 7 ans. Devenus adolescents, les enfants qui avaient pris le sont souvent mieux à même de protéger leurs enfants contre supplément protéinique ont mieux réussi à un examen les maladies diarrhéiques ou infectieuses.Ainsi, on a constaté comprenant une évaluation des connaissances générales aux Philippines que l'augmentation du nombre de materni- et des épreuves de calcul, de lecture et de vocabulaire que tés et de médecins réduisait la mortalité infantile, surtout ceux qui avaient bénéficié de l'apport énergéti que, et la dif- chez les enfants de mères ayant été scolarisées. Linstruction férence était d'autant plus nette que le supplément avait aide aussi les parents à faire faceà une réduction des revenus été administré plus tôt et plus longtem ps. Àl'issue d'autres études menées au Ghana, au Pakistan et aux Philippines, - qui a des effets négatifs sur la santé de l'enfant -lorsque on a constaté que la malnutrition retardait la scolarisation l'un d'entre eux vient à disparaître ou à perdre son emploi. des enfants. La pandémie de sida est une autre illustration saisissante Des études sur des familles participant à des pro- du rôle que peut jouer l'éducation. Différentes études mon- grammes destinés à stimuler les facultés cognitives ont per- trent en effet que leshommeset les femmes qui ont fréquenté mis de voir que les enfants de ces familles faisaient des l'école plus longtemps sont mieux au courant de la protection études plus longues ou, devenus adultes, gagnaient mieux leur vie. En Turquie, les élèves du secondaire obtenaient de qu'apporte le préservatif. De plus, dans le cas de partenaires meilleurs résultats lorsque leurs parents avaient suivi une occasionnels, la probabilité d'utilisation d'un préservatif aug- formation axée sur le développement de l'enfant. Aux États- mente avec la durée de la scolarité. D'après une étude menée Unis, les enfants ayant participé au programme préscolaire en Tanzanie, 20 % des femmes ayant été à l'école pendant High/Scope étaient avantagés en atteignant l'âge adulte. quatre à sept ans- contre6 % seulement desfemmesjamais scolarisées - ont déclaré qu'un préservatif était utilisé pen- dant leurs rapports avec un partenaire de rencontre. durant. De tels programmes viseraient par exemple à assu- On voit dès lors que les connaissances de base acquises rer une alimentation et des soins appropriés aux jeunes à l'école primaire aident beaucoup à améliorer l'existence enfants et à offrir une aide et une instruction à ceux qui des enfants et des adultes pauvres. Elles amènent les s'en occupent. parents à utiliser les services de santé publique quand ils L'instruction reçue à l'école permet aux mères d'élever sont dispon ibles et leur permettent de mieux faire face à la des enfants en meilleure santé et joue à cet égard un qua- situation en l'absence de telles prestations. druple rôle. On voit aussi qu'il conviendrait de donner une éduca- tion sanitaire de base dès l'école primaire, le taux d'aban- · Elle apporte des informations fondamentales sur la don scolaire chez les filles augmentant rapidement par la santé et la nutrition, lorsque l'étude de ces sujets est suite. Malheureusement, cela risque de ne pas suffire car inscrite au programme. de nombreuses filles ne vont jamais à l'école dans les pays · Elle permet aux mères de surveiller de plus près la santé pauvres et viendront un jour grossir les rangs des mères de leurs enfants et de lire les brochures distribuées par analphabètes. Aussi, au-delà de l'effort de scolarisation, les agents de santé et les étiquettes des médicaments. serait-il payant de lancer des programmes d'éducation des Les mères qui ont reçu une instruction élémentaire adultes et des campagnes d'information pour toucher les peuvent également consulter et exploiter l'information mères qui n'ont jamais franchi le seuil de l'école. De tout sanitaire de base diffusée par les journaux, les maga- cela, il résulte donc que l'instruction, même de base, peut zines et les autres médias. être un processus permanent. ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 47 L'enseignement supérieur -- l'accès aux savoirs nécessaires Encadré 3.2 dans une société de l'information Les études mathématiques, scientifiques et L'instruction de base, outil indispensable d'accès au techniques peuvent stimuler la croissance savoir, surtout dans les pays les plus pauvres, ne doit tou tefois pas monopoliser l'attention d'une nation sur le Une étude récente a été consacrée au rapport entre la pro point d'entrer sur le marché mondial. D'une part, les pro portion d'étudiants inscrits dans certaines matières en 1970 grès spectaculaires de la scolarisation primaire et secon et la croissance réelle du PIB par habitant enregistrée par la daire au cours des dix dernières années semblent indiquer suite. Elle a permis de constater qu'il existait une relation que, dans bien des pays, on obtiendrait un rendement positive significative entre la proportion d'étudiants choisis marginal plus élevé en allant encore plus loin. De l'autre, sant les filières techniques et le taux de croissance observé par la suite -- mais qu'il n'y en avait aucune dans le cas des les nouvelles technologies de l'information font appel à étudiants s'inscrivant en droit. Pour les 55 pays dont les davantage de compétences pour diffuser, interpréter et effectifs universitaires étaient d'au moins 10 000 étudiants appliquer le savoir. L'enseignement supérieur et la forma en 1970, on constatait une relation positive significative tion technique permettent non seulement d'acquérir des entre la proportion d'inscrits dans les disciplines techniques capacités nouvelles et mieux adaptées, mais aussi de suivre et le niveau ultérieur d'investissement dans le capital phy l'évolution des technologies, d'évaluer leur utilité pour le sique et de scolarisation primaire. Bien que les analyses de ce type n'aillent pas jusqu'à établir une relation de causalité développement d'un pays et de contribuer à l'élaboration entre l'enseignement scientifique et technique et la crois d'une stratégie nationale appropriée dans ce domaine. sance économique, elles confirment que les pays où les Pour leur part, les pays qui ont fait le saut technologique actifs ont un niveau de compétence technique plus élevé ou sont sur le point de le faire doivent se doter d'un bon enregistrent effectivement une croissance plus rapide. système d'enseignement supérieur et d'établissements de L'accent que certains pays ont mis sur les études scien recherche solides pour pouvoir entrer sur le marché de la tifiques et techniques supérieures leur a permis d'importer création de savoir. des technologies plus modernes des pays industrialisés et a aidé à maintenir durablement la croissance économique à Pour la plupart des pays en développement, comme on des taux élevés. Une ventilation par discipline des effectifs l'a vu au chapitre 2, la meilleure stratégie consiste à acqué actuels de l'enseignement supérieur montre que les rir les technologies étrangères à des prix aussi bas que pos études techniques occupent une place plus grande dans les pays d'Asie de l'Est que dans les principaux pays indus sible et à les utiliser aussi efficacement que possible, en les triels (voir figure ci-dessous). adaptant aux conditions locales. La création de savoir sous forme de découvertes et d'inventions scientifiques néces Effectifs universitaires des disciplines site des moyens financiers importants, des chercheurs de techniques dans plusieurs pays haut niveau et un sens des affaires suffisamment aigu pour 1 devancer les concurrents, autant de facteurs souvent hors de portée des pays en développement. Sans être aux avant- H n x w -o £ 0 0 5 - 2. postes, les pays d'Asie de l'Est ont réussi leur décollage car eu g> w o> 2 . 5 * 7 : -O "O ils ont su parfaitement bien adapter les technologies étran gères. Mais même en restant dans le sillage des autres, un 42 40 pays doit pouvoir compter sur une population active d'un 9- & a S S niveau technique relativement élevé, en particulier lorsque On les technologies évoluent rapidement. Une étude en Inde, 0) Les raisons de penser que la nature des études supé rieures choisies influe sur la croissance économique ne 10 manquent pas. On a ainsi constaté qu'il existait une rela tion positive entre la proportion d'étudiants choisissant les mathématiques et les filières scientifiques et techniques (mais non le droit) et le taux de croissance observé par la --. ? ta suite, ce qui semble indiquer que les investissements édu Note : Les données correspondent aux effectifs inscrits en mathématiques, catifs ont un meilleur rendement dans ces disciplines que en informatique et en sciences de l'ingénieur et se rapportent à diverses années de la période 1990-1994. dans d'autres (encadré 3.2). Les spécialisations choisies par Source : Lall, document de référence (b). les étudiants paraissent donc être un facteur important 6 4 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 pour les pays qui cherchent à mettre au point des techno vestissement, une situation macroéconomique stable et logies adaptées aux conditions locales. une réduction des monopoles d'Etat. Il n'en demeure pas La création de connaissances nouvelles et leur adapta moins que les moyens considérables investis dans l'ensei tion aux conditions locales sont généralement liées au gnement supérieur en Asie de l'Est ont permis aux nom niveau élevé de l'enseignement et de la recherche. La breux pays qui ont suivi cette voie de soutenir le recherche universitaire représente une grande partie de la développement des nouveaux secteurs d'activité à l'ori R-D des pays industriels et il en est de même, mais à gine de la croissance. Ce développement a créé une forte moindre échelle, dans les pays en développement. demande d'ingénieurs et de travailleurs hautement quali L'exemple le plus connu est celui des écoles et universités fiés. En investissant ainsi dans l'éducation, ces pays ont su agricoles où la plupart des agronomes font des travaux de fournir les relais nécessaires à leur stratégie d'adaptation R-D. Leur contribution au progrès est considérable dans des technologies dans un monde où le savoir est en pleine des pays tels que l'Inde, la Malaisie et les Philippines. mutation (encadré 3.3). Cela étant, un effectif universitaire important et en Les universités jouent donc un rôle multiple. Non seu pleine expansion n'est pas suffisant pour garantir une lement elles développent les compétences des futurs actifs, croissance rapide. Comme l'indique l'encadré 3.2, les dis mais elles font aussi apparaître des connaissances nouvelles ciplines enseignées peuvent avoir au moins autant d'im et adaptent le savoir créé ailleurs. Le fait que, partout dans pact que la durée de la scolarité. De plus, le meilleur le monde, elles combinent l'enseignement et la recherche système éducatif ne saurait conduire à la croissance en sous-entend de fortes complémentarités entre ces deux l'absence de certains facteurs complémentaires essentiels. activités. Toutefois, cette polyvalence même peut égale Ainsi, certains pays ont laissé des ingénieurs au chômage ment être à l'origine de divergences entre ce qu'offre l'uni pour n'avoir pas su créer les autres conditions qui versité et ce qu'on en attend. Aussi faudrait-il que la auraient incité le secteur privé à tirer parti de ces pré concurrence entre les établissements se traduise par des cieuses compétences, à savoir un climat favorable à l'in programmes d'études qui répondent mieux aux attentes Encadré 3.3 La Corée a massivement investi dans le capital humain La plupart des analystes s'accordent à penser que le main tien de la croissance économique de la Corée sur une aussi Taux de scolarisation par niveau d'études longue période tient pour beaucoup à la place occupée par en Corée l'enseignement et la formation. Dès 1960, la Corée avait réussi à généraliser l'enseignement primaire, base d'une main-d'oeuvre instruite qui a alimenté la croissance de son économie en cours d'industrialisation. Le pays a aussi beaucoup investi dans l'enseignement « 100 | secondaire et supérieur, où les taux bruts de scolarisation en 1995 étaient respectivement de 90 % et de près de 55 %, chiffres qui soutiennent avantageusement la compa raison avec ceux de la plupart des pays de l'OCDE. L'accroissement spectaculaire des effectifs universitaires étant intervenu immédiatement après le décollage de l'éco nomie dans les années 70 (voir figure ci-après), de nom Supérieur breux observateurs en ont conclu que le premier n'avait pas pu donner l'impulsion nécessaire au second. C'est en fait plutôt le bond en avant économique qui a permis le finan cement de cet effort éducatif, qui a ensuite beaucoup contribué au maintien d'une forte croissance. Il est égale ment intéressant de noter que c'est en grande partie au secteur privé coréen que l'on doit la progression rapide de l'enseignement supérieur. En 1995, le nombre d'étudiants inscrits dans des établissements privés atteignait 82 % de l'ensemble des effectifs universitaires et les dépenses du Note : Les données concernant l'enseignement supérieur ne sont pas secteur privé consacrées à l'enseignement supérieur repré connues pour la période 1966-1970. sentaient 6 % du PIB, soit 1 point de plus que celles du sec Source : OCDE 1996a. teur public. ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 49 des étudiants et s'adaptent plus vite à l'évolution des tech les dépenses et prestations de cette nature soient soigneu nologies. Par exemple, ayant depuis longtemps inscrit l'in sement orientées sur les domaines dans lesquels les exter- formatique à leurs programmes, les universités des pays nalités sont les plus grandes ou les imperfections du industriels ont maintenant intégré l'utilisation des ordina marché financier les plus gênantes. teurs à l'ensemble des cursus. Dans ces conditions, les étu diants des pays en développement cherchant à se Formation professionnelle et apprentissage sur le tas perfectionner à l'étranger seront considérablement défavo L'acquisition des connaissances à des fins productives risés si les caratéristiques de l'enseignement reçu chez eux ne se limite pas à l'école ni ne s'achève avec elle. Elle se ne correspondent pas à ce qu'ils trouveront à l'extérieur. poursuit dans le monde du travail et par des formations Pour essayer de faire en sorte que leurs programmes théoriques et pratiques. L'apprentissage sur le tas améliore d'études et activités de recherche restent en prise sur les l'efficacité dans le travail et, l'expérience favorisant la besoins, de nombreuses écoles et universités forgent des découverte, la masse de connaissances s'accroît. Il peut partenariats avec les entreprises. Ainsi, les universités du aussi faire baisser les coûts unitaires de production, car il Royaume-Uni ont établi de telles passerelles grâce à des permet de mieux utiliser les technologies nouvelles, de programmes comprenant des stages en entreprise. La plu mieux organiser la production et de mieux surveiller la part des universités canadiennes ont maintenant un ser qualité des produits. Le fait que les salaires et la producti vice de liaison avec les entreprises ou de transfert de vité augmentent dans de nombreux cas avec la pratique en technologies. Il est de fait que ces partenariats bénéficient début d'emploi vient confirmer cette observation. Ici du large appui des universitaires. Aux États-Unis -- pays encore, la révolution verte en donne une bonne illustra de l'OCDE où les ressources consacrées à la recherche- tion. En effet, les agriculteurs ayant reçu une instruction développement universitaire sont les plus importantes en de base n'étaient guère mieux placés au départ que les pay pourcentage de la dépense totale dans ce secteur -- une sans analphabètes pour utiliser les nouvelles semences. Et étude récente montre que les universitaires sont en faveur pourtant, avec la pratique, ils ont su en tirer un meilleur des travaux conduisant directement à des innovations profit. C'est là un autre témoignage de l'importance de technologiques et sont prêts à fournir des services de l'apprentissage sur le tas et de son préalable, l'instruction consultant à l'industrie privée. de base. La difficulté pour quiconque -- particulier, école, La voie suivie par la Corée pour maîtriser la technolo entreprise ou établissement de recherche -- de s'appro gie montre comment l'application de connaissances nou prier les revenus provenant de la création de savoir ou de velles peut effectivement venir s'ajouter aux acquis dans ce son adaptation a des effets externes, sous la forme d'un domaine. On a fait valoir que la croissance industrielle sous-investissement non seulement dans la recherche elle- rapide du pays au cours des 20 dernières années avait per même (y compris celle qui vise l'adaptation plutôt que la mis, par un raccourcissement des intervalles entre la création), mais aussi dans sa force vive, c'est-à-dire les construction des usines, d'accélérer l'apprentissage des chercheurs. C'est l'une des raisons pour lesquelles les uni connaissances techniques dans de nombreux secteurs. Les versités et l'État accordent généralement davantage de premières usines -- souvent petites par rapport au marché bourses aux étudiants engagés dans un troisième cycle de ou à la dimension autorisant des économies d'échelle -- recherche qu'à leurs homologues préparant un diplôme ont été fréquemment livrées clefs en main et les tra permettant d'exercer une profession libérale -- où les vailleurs coréens ont commencé leur apprentissage en fai perspectives de rémunération sont meilleures. Le coût sant fonctionner des installations fabriquées par d'autres. élevé des formations de troisième cycle, en particulier dans Par la suite, les ingénieurs et techniciens locaux ont joué la recherche, justifie aussi une aide publique. Les marchés un rôle plus important dans la conception et la construc financiers étant imparfaits, les étudiants qui souhaiteraient tion des unités suivantes, dont les dernières étaient d'une s'orienter dans cette voie risquent de ne pas pouvoir en taille qui permettait de produire à une échelle plus proche supporter le coût, même à supposer qu'ils puissent ulté de celle des leaders mondiaux du secteur, ce qui a déve rieurement bien monnayer leur diplôme (voir plus loin loppé la capacité d'innovation des travailleurs coréens. « Aider les pauvres à payer leurs études »). Les difficultés Ainsi, lorsque la technologie évolue rapidement, c'est financières sont particulièrement contraignantes pour les peut-être sur le tas qu'on apprend le mieux. enfants de familles pauvres. En pareil cas, l'octroi de Néanmoins, cette formation pratique en cours d'em bourses et d'allocations permet non seulement des gains ploi n'est pas toujours suffisante. Dans certains cas, des d'efficacité et de croissance en offrant aux étudiants doués cours théoriques, au sein même de l'entreprise ou dans des la possibilité de donner toute la mesure de leur potentiel, établissements spécialisés, permettent beaucoup mieux mais aussi l'application du principe d'équité sociale. Le d'acquérir les connaissances et compétences techniques manque de ressources implique bien entendu que toutes nécessaires. Ces deux aspects peuvent bien sûr venir se 50 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 complémenter, l'apprentissage sur le tas pouvant donner Figure 3.3 de meilleurs résultats s'il est précédé de la formation pré Part des subventions à l'éducation profitant paratoire voulue. Toujours est-il que, partout dans le aux ménages riches et aux ménages monde, les grandes entreprises (plus que les petites) jugent pauvres dans deux pays d'Afrique utile de fournir une formation théorique à leurs salariés, peut-être parce que le taux de renouvellement de leur per Les dépenses publiques d'éducation profitent sonnel est plus faible et qu'elles peuvent, de ce fait, davan souvent davantage aux riches. tage recueillir les fruits de cet investissement. Pourquoi les pays -- et l'État en particulier -- doivent s'intéresser de près à l'éducation Au cours des 30 dernières années, le taux de scolarisa tion de nombreux pays a considérablement augmenté à tous les niveaux. Mais, outre plusieurs problèmes qui per sistent et qui doivent être traités en priorité en raison de leur importance fondamentale, la nécessité d'absorber un a 6o volume croissant de connaissances et d'informations a fait apparaître de nouvelles difficultés. En premier lieu, les progrès accomplis dans la scolari sation ont été inégalement répartis. Dans bien des pays, hilI Figure 3.2 Analphabétisme par sexe et niveau de revenu De larges écarts subsistent tant entre pays qu'entre sexes. Ghana Primaire Supérieur Secondaire Note : Les données se rapportent aux années 1992, pour le Ghana et 1994, pour le Malawi. Source : Castro-Leal étal., 1997. l'analphabétisme est loin d'avoir disparu, surtout chez les filles et les femmes (figure 3.2). En deuxième lieu, dans de nombreux pays, la part des dépenses publiques d'éducation consacrées aux pauvres est très loin d'être équitable. Au Ghana, le quintile le plus riche des ménages absorbent 45 % des bourses d'ensei gnement supérieur alors que le quintile le moins riche n'en reçoit que 6 %. Au Malawi, la répartition est encore plus inégale puisque les chiffres correspondants sont de 59 % et de 1 %, respectivement (figure 3.3). En troisième lieu, dans bien des pays, l'enseignement reste médiocre ou de faible qualité, surtout lorsqu'il s'agit des compétences de base dont les pays dépendront pour Femmes I H Hommes répondre aux besoins des futurs marchés du travail. Les rai sons en sont bien connues : absentéisme des enseignants, Note : Les données se rapportent à l'année 1995. accent mis sur la nécessité d'apprendre par coeur, pro Source : Banque mondiale 1998d. grammes dépassés, et manque de manuels et autres supports ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 51 Figure 3.4 Figure 3.5 PNB par habitant et résultats obtenus Coûts et notes d'examen : Performance de lors d'épreuves de mathématiques l'enseignement privé rapportée à celle de l'enseignement public dans quatre pays La qualité de l'enseignement n'est pas directement liée au revenu. L'école privée dispense souvent un enseignement meilleur pour un coût moindre, même compte tenu des différences de milieu des élèves. 700 Singapour o 600 Corée, Rép. de 00 1,5 - II E Pays-Bas A Slovénie A. g * f t a 500 Thaïlande T^. c « T3 États-Unis + ·O E i 0,5 - 4- Colombie Afrique du Sud ^ I I I I I I 5 10 15 20 25 30 PNB par habitant Coût I I Notes d'examen (milliers de dollars internationaux de 1985) Note : Les données portent sur 32 pays des cinq continents et correspondent à Note : Les données correspondent aux années 1981 (Colombie), 1982-1983 la période 1994-1995. Les résultats sont ceux obtenus aux épreuves (République dominicaine), 1983 (Philippines) et 1981 (Tanzanie). Les examens organisées dans le cadre de la Troisième étude internationale sur les évaluaient les connaissances en mathématiques et dans la langue considérée, mathématiques et les sciences. sauf aux Philippines (langue seulement). Les résultats sont corrigés de l'effet Source : Beanton et autres 1996, Banque mondiale, 1998d. des différences de milieu socio-économique (domicile en zone urbaine ou rurale, sexe, nombre de frères et soeurs, et instruction, revenu et profession des parents) des enfants des écoles publiques et privées. Source : Jimenez, Lockheed et Paqueo 1991. pédagogiques. Ces insuffisances se retrouvent aussi dans des En quatrième lieu, les prestations des écoles, quel que indicateurs tels que les résultats obtenus à des tests compa soit le degré d'enseignement, sont encore trop inefficaces, rables d'un pays à l'autre. Ainsi, les étudiants de certains pays surtout si on les compare à celles des établissements en développement ont obtenu des notes médiocres lors des contraints de surmonter la concurrence pour survivre. épreuves organisées dans le cadre de la Troisième étude inter Ainsi, des études révèlent non seulement que les coûts nationale sur les mathématiques et les sciences (figure 3.4). unitaires des écoles secondaires publiques sont plus élevés Les résultats à ces évaluations montrent également que les que ceux des établissements privés de même niveau, mais ressources ne sont pas le seul déterminant du score réalisé, aussi que les élèves de ces établissements obtiennent de puisque certains pays riches (les Etats-Unis, en particulier) meilleurs résultats aux tests standardisés (figure 3.5). Là n'ont pas réussi aussi bien que les meilleurs (dont Singapour encore, toutefois, il est souvent difficile de faire des com et la Corée). Par ailleurs, il faut se garder de tirer des conclu paraisons significatives car les effets sont faussés par des sions hâtives de ces résultats, qui ne tiennent pas compte des différences de milieu, dont certaines peuvent rester différences à l'intérieur des pays (par exemple entre les écoles inaperçues. Bien que les études en question aient essayé de des centres-villes et celles des banlieues huppées) et ne cor neutraliser les effets de ces variables du point de vue sta respondent à l'évaluation que d'un éventail restreint de tistique, une certaine ambiguïté demeure quant à l'am connaissances ; leur utilité est toutefois certaine car ils appel pleur de la différence d'efficacité entre ces deux types lent l'attention sur des problèmes réels. d'établissement. 52 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Figure 3.6 est de connaître le niveau d'instruction des parents. À Part des effectifs de l'enseignement revenu familial égal, les enfants de parents étant allés à primaire et secondaire inscrits l'école plus longtemps feront en général des études plus dans des établissements publics longues et réussiront souvent mieux que ceux dont les parents l'ont quittée plus rapidement. Parfois, comme L'enseignement public prédomine c'est le cas dans l'enseignement primaire à Lahore dans la plupart des pays. (Pakistan), l'instruction de la mère a une influence plus grande que celle du père, peut-être parce que la mère joue 100 un rôle plus important au foyer. T Distribution des pays : L'instruction des membres d'une communauté donnée 758centile peut même influer sur le mode d'apprentissage et le l Médiane contenu des connaissances. Ainsi dans une classe, l'in fluence de quelques-uns peut avoir des retombées posi tives sur tous par les effets en chaîne qu'elle provoque, favorisant ainsi l'acquisition des connaissances à long terme. Toutefois, l'intérêt de ceux qui ont suscité cette réaction est de faire cavalier seul et d'essayer d'internaliser les effets externes. Cela peut se traduire par des clivages socio-économiques, situation effectivement devenue pré occupante dans de nombreux systèmes privés d'enseigne ment primaire et secondaire (même si certaines écoles paroissiales ont réussi à promouvoir l'intégration raciale et socio-économique). 60 L'éducation a aussi des externalités au niveau de la pro duction. Souvenons-nous que, dans le cadre de la révolution t verte, les agriculteurs instruits ont été les premiers à adopter les variétés à haut rendement et ont été imités par leurs voi sins qui ont ainsi pu adopter plus rapidement les nouvelles Note : Les données correspondent à l'année 1995 et portent sur 113 pays semences. De telles retombées peuvent amener à sous-investir (enseignement primaire) et 100 pays (enseignement secondaire). Les effectifs dans l'éducation ou dans les essais au champ. Une étude effec du secondaire ne recouvrent que les élèves des écoles secondaires d'enseignement général. tuée dans des villages indiens montre que la proportion de Source: UNESCO 1998. ménages instruits était sensiblement inférieure au nombre qui favoriserait le plus l'adoption de technologies nouvelles. La Toute solution à ces problèmes passe par une réforme des raison en est simple : les ménages ne choisissent pas de s'ins politiques publiques. Dans la majorité des pays, plus de truire en fonction des avantages non rémunérés qu'ils procu 90 % des élèves de l'enseignement primaire et secondaire rent aux autres en faisant l'essai de nouvelles techniques. fréquentent des écoles publiques (bien que la variance soit Ce sous-investissement peut à terme créer des pro beaucoup plus forte dans le secondaire ; figure 3.6). Le rôle blèmes économiques et sociaux dont le coût risque de important de l'État dans l'éducation ne tient pas au hasard. devoir être supporté, au moins en partie, par l'Etat. Ainsi, Rappelons que nous avons déjà vu que l'existence d'effets il ressort d'une étude réalisée aux États-Unis en 1992 que externes et les imperfections du marché financier (et leurs près d'un quart des hommes de 18 à 34 ans qui avaient répercussions sur la répartition des revenus) sont deux abandonné l'école étaient soit en prison, soit en mise à bonnes raisons qui justifient l'intervention de l'Etat dans l'épreuve, soit en liberté conditionnelle -- contre 4 % seu l'enseignement supérieur. Or, ces défaillances du marché lement de ceux du même groupe d'âge qui avaient terminé touchent non seulement l'enseignement supérieur, mais leurs études secondaires -- et ce, quelle que soit l'époque aussi l'ensemble du processus éducatif. considérée de l'année en question. Même s'il est difficile, comme toujours, d'établir un lien de causalité, le manque La transmission du savoir : d'instruction a très certainement limité ici les possibilités Les retombées positives de l'éducation d'emploi légal et a amené les personnes concernées à L'instruction d'une seule personne rejaillit souvent sur rechercher d'autres moyens d'existence. Inversement, on a la famille ou sur la communauté concernée. On en constaté que les revenus augmentaient avec le degré d'ins connaît bien l'impact entre générations : le meilleur truction, augmentation qui profite aussi à l'État sous moyen de dire jusqu'où les enfants iront dans leurs études forme de recettes fiscales plus élevées. ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 5 3 Ces extemalités doivent inciter l'État à intervenir dans tionnent de tirer parti de la main-d'oeuvre que représentent le secteur de l'éducation, car beaucoup risquent de ne pas leurs enfants, sans peut-être pleinement mesurer les consé en tenir compte lors de leur décision d'investir dans l'ins quences qu'une absence d'instruction aura sur l'avenir de truction, qu'il s'agisse de la leur ou de celle de leurs ceux-ci. Le rôle de l'État est de remédier à cette situation qui enfants. En effet, certains ne sauront même pas que ces pèse sur les choix des ménages et de donner à chacun un retombées existent et, si d'autres le savent, ils ne seront pas accès égal à l'information. incités à les prendre en considération. Les politiques publiques et l'information Les imperfections de l'information L'État joue, comme il se doit, un rôle dans l'éducation. dans le secteur de l'éducation L'expérience montre toutefois qu'il est difficile d'élaborer Sur tous les marchés de services à caractère cognitif, le et d'appliquer les politiques voulues. Des études compara consommateur a du mal à juger de la qualité -- non seu tives menées dans divers pays ont permis de voir que les lement avant, mais aussi après la fourniture de la presta dépenses publiques d'éducation étaient sans lien avec la tion requise. De son côté, le prestataire risque d'être tenté croissance économique et, pis encore, avec les résultats d'exploiter cette ignorance. Par exemple, un médecin peut scolaires, du moins sous une forme directement mesu prescrire un nombre excessif d'examens, un mécanicien rable, telle que les notes obtenues à l'issue de tests stan recommander des réparations inutiles et un agent de dardisés en mathématiques et en sciences (figure 3.7). Ces change proposer des opérations non rentables -- tout cela résultats doivent toutefois être interprétés avec prudence, dans leur propre intérêt. Divers mécanismes permettent de limiter ces effets pervers. Ce sont notamment la Figure 3.7 concurrence entre les prestataires de services, la prescrip Dépenses publiques d'éducation et résultats tion de normes par l'Etat, la déontologie et le recours à la obtenus lors d'épreuves de mathématiques justice en cas de faute professionnelle. Tous ont le même objet : tenir les prestataires comptables des résultats et des Les largesses de l'État ne garantissent pas coûts tout en préservant l'autonomie professionnelle. la qualité de l'enseignement. Sur le marché de l'éducation et de la formation, ces mêmes problèmes d'information se retrouvent au moins aux trois niveaux suivants : les données factuelles (les pro fesseurs enseignent-ils correctement le théorème de Pythagore ?), l'utilité de ces données (les élèves ont-ils Singapour besoin d'apprendre ce théorème ?) et la méthode pédago /Corée, Rép. de gique employée (les professeurs enseignent-ils le théorème de manière à ce que les élèves puissent le comprendre et République tchèque l'appliquer ?). En outre, le marché de l'éducation est encore plus complexe que celui de la médecine ou de la réparation car son fonctionnement dépend de l'action conjointe de > t nombreux intervenants, tels que les enseignants, bien sûr, Nouvelle- mais aussi les décideurs, les hauts fonctionnaires et les ins + A Zélande Portugal pecteurs de l'administration centrale, leurs homologues à l'échelon régional ou municipal, les administrateurs des éta blissements scolaires et le personnel non enseignant. Enfin, il ne faut pas négliger l'importance de facteurs comme le Colombie rôle des parents et l'influence du milieu sur l'élève, sans Afrique du Sud même parler des aptitudes personnelles de ce dernier. Chacun de ces intervenants dispose d'un volume très Y I I l I l I 1 2 3 4 5 6 7 différent d'informations sur le processus éducatif et sur les autres acteurs. Ainsi, les parents, qui décident généralement Dépenses publiques d'éducation (pourcentage du PNB) des études de leurs enfants (surtout au niveau primaire et Note : Les données portent sur 34 pays des cinq continents et correspondent à secondaire), peuvent ignorer ou mal connaître -- aussi bien la période 1994-1995. Les dépenses sont celles consacrées à l'enseignement intentionnés soient-ils -- les avantages comparatifs des pos préscolaire, primaire et secondaire. La part des dépenses d'éducation dans le PNB évoluant généralement lentement, ces données sont représentatives des sibilités éducatives offertes, voire l'utilité réelle de l'instruc dotations sur une période assez longue. Les résultats sont ceux obtenus aux épreuves organisées dans le cadre de la Troisième étude internationale sur les tion elle-même. Il existe en outre des situations mathématiques et les sciences. Source : Beanton et al.,1996, UNESCO 1998. d'incompatibilité, par exemple lorsque les parents ambi 5 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 d'autant que la vraie finalité des dépenses d'éducation H tenant compte de l'évolution des connaissances et des n'est pas de permettre l'obtention de notes élevées mais, à technologies pour actualiser les programmes d'études, l'instar de nombreux indicateurs, ils montrent que le qua améliorer la qualité de l'enseignement et ouvrir plus litatif importe plus que le quantitatif. Consacrées à des largement les portes de l'école. éléments ou programmes utiles, les ressources peuvent d'ailleurs avoir un grand impact sur les résultats. Au Autonomiser ceux qui détiennent l'information Ghana, par exemple, on a constaté que les dépenses desti L'enseignement public fait entrer en jeu trois grands nées à l'achat de tableaux noirs et à la réparation des salles acteurs : l'usager, l'école et l'État. Ensemble, ils doivent de classe avaient permis une amélioration des notes -- et trouver le moyen de faire en sorte que les ressources desti un relèvement des salaires de 20 %. nées à l'enseignement -- qu'elles soient d'origine publique Au cours des dix dernières années, plusieurs éditions du ou privée -- soient dépensées à bon escient, tout en Rapport sur le développement dans le monde ont analysé le veillant à ce que l'école ait l'autonomie professionnelle manque d'efficacité et d'équité sociale qui caractérise fré nécessaire pour tendre à la qualité absolue. Mais il ne peut quemment l'éducation. Les pouvoirs publics ont trop sou y avoir de gestion rationnelle et responsable si l'utilisateur vent massivement investi dans un enseignement de -- en sa double qualité de contribuable et de consomma médiocre qualité et n'ont pas su répondre aux besoins des teur -- ne dispose pas de l'information voulue pour juger pauvres ni à ceux d'autres catégories de personnes telles les de la valeur de tel ou tel établissement. filles, au profit desquelles l'effort éducatif peut être ren Malgré les nombreux et remarquables succès à mettre à table. La réforme ne consiste donc pas seulement à puiser leur crédit, les systèmes d'enseignement centralisés se heur davantage dans les deniers publics, loin de là. Les pouvoirs tent à certains problèmes fondamentaux d'information et publics doivent opérer des choix en répartissant des res de transparence, qui sont source d'inefficacité et provo sources limitées entre les nombreuses filières qui, ensemble, quent un renchérissement des coûts. La qualité de l'ensei vont bâtir l'éducation permanente : programmes présco gnement est un sujet permanent d'inquiétude, bien qu'elle laires, enseignement primaire, secondaire et supérieur, for soit difficile à apprécier faute d'évaluation adéquate des mation théorique, apprentissage sur le tas, programmes de prestations fournies. Les quelques évaluations malgré tout diffusion de l'information et enseignement extrascolaire. réalisées montrent en général que les élèves ne maîtrisent Les interventions les plus efficaces de l'Etat sont celles qui pas les connaissances que les programmes d'études étaient sont axées directement sur l'origine des dysfonctionne censés leur inculquer. Dans certains systèmes scolaires -- ments du marché ou des problèmes de redistribution. dans le primaire au Ghana et au Kenya, par exemple -- des Ainsi, l'octroi de subventions est justifié lorsque les indivi contrôles effectués après plusieurs années d'études indi dus ne tiennent pas compte des effets positifs que leur ins quent qu'un pourcentage important d'enfants répondent au truction de base peut avoir sur autrui. La recherche hasard aux questions qui leur sont posées. universitaire doit aussi être subventionnée, ceux qui l'en Les divers acteurs ne perçoivent pas tous la qualité de treprennent pouvant rarement en tirer profit. l'enseignement de la même manière. Il en est ainsi des Les liens entre ces défaillances du marché et les pro parents, des enseignants et des responsables des com grammes de réforme soulèvent certaines questions de carac munes locales qui ont été invités à se prononcer sur la qua tère général qui dépassent le cadre du présent rapport, mais lité de l'école lors d'une enquête récemment menée au qui sont traitées plus en détail dans les récentes études de la Viet Nam. Leurs réponses respectives ont été très diffé Banque mondiale sur les stratégies dans le secteur de l'édu rentes, même si une corrélation a pu être établie entre elles cation, notamment. Ici, il s'agit surtout de montrer com (encadré 3.4). ment des mesures visant à remédier aux défaillances du Afin de remédier aux problèmes posés par les imper marché liées aux inadéquations de l'information peuvent fections de l'information et le manque de transparence aider à résoudre les problèmes examinés plus haut. Il est que crée une centralisation abusive, beaucoup de systèmes possible de corriger ces dysfonctionnements en : éducatifs sont en train de passer d'un modèle imposé d'en haut à un mode de fonctionnement impulsé par le client. H autonomisant, par une décentralisation administrative, Ce changement prend diverses formes. Selon les cas, il les principaux détenteurs de l'information, en l'occur s'agit de décentraliser l'administration de l'éducation, rence l'usager et le prestataire à l'échelon local d'accorder une plus grande autonomie aux établissements, H faisant mieux connaître les possibilités éducatives pour de passer à un mode de financement où l'essentiel du coût éclairer le choix de l'usager et du prestataire est supporté par l'usager et non plus par l'Etat, d'étoffer aidant les pauvres à payer leurs études -- supérieures, l'information sur les différentes écoles et de faire appel en particulier -- pour parer à la défaillance du marché tout à la fois à des prestataires privés, non gouvernemen financier qui résulte d'une information imparfaite taux et publics. Chacune de ces réformes présente des ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 5 5 Encadré 3.4 Mais la décentralisation n'est pas la réponse à tous les Noter l'enseignant : Différentes perceptions problèmes, car les administrations locales et les popula de la qualité de l'école au Viet Nam tions risquent de ne pas être à même de fournir et gérer un service éducatif de haute qualité. L'imperfection de l'in Évalués parallèlement, les résultats d'une enquête par son formation a une double face en ce sens que si l'adminis dage stratifié menée auprès de 1 890 ménages vietna tration centrale ne sait pas nécessairement quelles mesures miens et ceux d'enquêtes conduites simultanément auprès de chefs d'établissement et de responsables de commune, prendre, les autorités locales ne savent pas toujours com montrent qu'il existe des opinions très divergentes sur la ment les exécuter. Aussi est-il très important d'évaluer les qualité de l'école et les moyens d'améliorer la situation. On possibilités locales. La répartition des compétences entre peut dresser le constat partiel suivant : l'administration centrale et les collectivités locales doit être guidée non seulement par l'avantage qu'ont ces dernières Pour le primaire et le premier cycle du secondaire, les notes attribuées par les ménages tendent à être infé sur le plan de l'information, mais aussi par leur capacité rieures à celles données par les chefs d'établisse d'améliorer la qualité et l'efficacité des services fournis. ment. On constate en outre que le prestataire tend Toutefois, la décentralisation n'est parfois qu'une for systématiquement à porter un jugement plus positif que l'usager. mule creuse utilisée comme prétexte pour déléguer des Les notes des chefs d'établissement correspondent compétences à un échelon territorial inférieur sans trans beaucoup plus que celles des ménages aux caractéris férer parallèlement les ressources ou les bases de recettes tiques des écoles observées de façon indépendante. Il nécessaires. Cela ne fait qu'accentuer les inégalités entre se peut que les premiers connaissent mieux les res régions. Dans d'autres cas, la décentralisation est sincère sources dont disposent leurs établissements, ou plutôt que les seconds s'intéressent plus aux résultats obte ment considérée comme un investissement dans l'avenir nus qu'aux moyens mis en oeuvre. du pays, justifiant ainsi certaines déficiences et inégalités passagères à condition de développer à terme la participa Chez les responsables de commune, c'est l'améliora tion et la vigilance des acteurs locaux et de permettre ainsi tion des installations (38 % des opinions) et la formation des enseignants (34 %) qui arrivent en tête. Suivent, loin une amélioration des services offerts. derrière, l'augmentation du nombre d'enseignants (12 %) Cependant, le fait est qu'une décentralisation qui s'arrête et le relèvement des traitements (10 %). Ce dernier aspect en chemin -- au niveau régional ou même municipal, par est, en revanche, cité au moins deux fois plus souvent (20 exemple -- risque de ne pas être aussi payante qu'escompté. à 23 %) par les chefs d'établissement. Ce schéma pourrait être révélateur de la difficulté que Les avantages seront d'autant plus grands que l'on donnera les chefs d'établissement ont à concilier l'amélioration de la aux écoles elles-mêmes un plus large pouvoir de décision, qualité et l'augmentation des traitements. Cela pourrait les généralement en faisant participer davantage les parents et amener, contrairement aux autres parties prenantes, à don la communauté tout entière à la gestion des établissements. ner plus d'importance à ce dernier facteur. Le Nicaragua a lancé une réforme ambitieuse des écoles publiques en donnant aux chefs d'établissement, aux ensei gnants et aux parents une autonomie accrue. Sous le nou avantages et des inconvénients, mais elles cherchent toutes veau régime, un conseil d'établissement regroupant les à remédier à ce qui est perçu comme une série de faiblesses parties prenantes à l'échelon local est habilité à prendre un du système en place. grand nombre de décisions intéressant le personnel, l'enca La décentralisation administrative opère un transfert de drement, l'administration et les méthodes pédagogiques. La compétences à un échelon territorial inférieur, par réforme n'a pas touché toutes les écoles, mais l'évaluation exemple de l'Etat à un conseil régional ou provincial, de ce qui en a été faite montre que les résultats scolaires sont conseil à la municipalité et de la municipalité aux établis meilleurs lorsque les décisions intéressant l'établissement sements scolaires eux-mêmes et à leurs utilisateurs. Elle relèvent plus des intervenants locaux que de l'administra peut aider les pays et les collectivités locales à corriger les tion centrale, et lorsque les enseignants ont le sentiment inadéquations de l'information qui tiennent aux particu d'avoir davantage voix au chapitre. larismes locaux. Elle peut aussi aider à améliorer la coor En El Salvador, le gouvernement arrivé au pouvoir à dination et l'application des normes dans le secteur de l'issue d'une guerre civile dévastatrice a officialisé, amé l'enseignement car les administrations locales savent géné lioré et élargi le réseau d'écoles de proximité qui avait vu ralement mieux comment fournir, à un coût moindre, des le jour en réaction à la faillite de l'enseignement public. services répondant aux préférences locales. Elle permet Une évaluation initiale de la situation montre que même aussi de mieux suivre le comportement des prestataires et, les villages et quartiers les plus pauvres peuvent créer et surtout, de tenir les institutions locales comptables de leur administrer des écoles de ce genre et en améliorer la qua gestion, améliorant ainsi la qualité et le rapport coût-effi lité de l'enseignement grâce notamment au contrôle étroit cacité de leur fonctionnement. exercé par les parents, qui réduit à peu près de moitié le 56 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 nombre de jours de classe perdus en raison de l'absen Encadré 3.5 téisme des enseignants. Moins former, mais mieux informer L'octroi de subventions aux étudiants ou à leurs familles, plutôt qu'aux prestataires, peut également se tra Le recyclage joue un rôle clé dans la restructuration éco duire par une information plus large et une gestion plus nomique d'un pays. Toutefois, l'inadaptation des forma tions classiques à l'évolution des besoins des employeurs responsable en permettant aux consommateurs de se faire continue à poser un problème et se traduit souvent par un davantage entendre. Les subsides peuvent aller soit aux taux de rendement très faible des ressources, publiques prestataires, sous forme d'allocations par élève inscrit, et privées, qui sont consacrées aux actions dans ce sec dans les systèmes permettant le libre choix de l'établisse teur. Pour les pouvoirs publics, une solution consiste à ment fréquenté, soit directement aux utilisateurs, au cesser d'assurer directement la formation pour servir d'in moyen de bourses ou de bons d'études -- bien que, dans termédiaire entre ceux qui la dispensent et ceux qui la reçoivent, permettant ainsi de réduire les coûts de l'infor ce dernier cas, les résultats restent controversés. mation susceptibles de conduire au décalage constaté. Madagascar se propose de lancer un programme des Informer pour mieux choisir tiné aux employés de 45 entreprises publiques sur le point Pour que les programmes d'études soient efficaces et d'être restructurées en prévision de leur privatisation ou que le prestataire soit tenu comptable de ses actes, l'usager de leur liquidation. Le dispositif précédent, qui a été un échec, était fortement centralisé et demandait une masse doit disposer de l'information lui permettant de prendre d'informations considérable. L'organisme chargé de facili ses décisions en connaissance de cause. Outre les gains ter la reconversion avait dû d'abord déterminer les sec d'efficacité, l'équité sera ainsi probablement mieux assurée teurs et les activités pouvant accueillir le personnel sur le car, si rien ne change, les familles pauvres risquent de point d'être mis à pied, puis assurer la formation néces continuer à être les moins bien informées. En l'absence de saire. Il avait aussi dû aider ceux qui envisageaient de s'établir à leur compte à monter leur projet de microen subventions, les prestataires de services privés ne seront treprise et à acheter le matériel nécessaire. Bon nombre guère portés à faire suffisamment connaître l'efficacité des de licenciés n'ayant eu accès à ce matériel que des différentes possibilités éducatives existantes. années plus tard, ils avaient entre-temps changé d'activité Prenons le cas de l'information en matière de santé et ont donc tout simplement vendu l'équipement reçu. Ce publique qui voit l'Etat intervenir dans le cadre de pro programme, qui a coûté environ 900 dollars par employé, n'a finalement fait que des mécontents. grammes d'information, d'éducation et de communica tion s'appuyant sur des tableaux d'affichage, des Dans le cadre du nouveau programme de reconver sion, l'organisme responsable offre une carte de forma prospectus et des messages radiotélévisés d'intérêt public. tions et de recyclages, mais c'est au personnel licencié Plus que dans tout autre domaine, ces programmes jouent qu'il appartient d'« acheter » ou non les services propo un rôle crucial dans le cas d'une maladie mortelle comme sés. Dans un premier temps, l'organisme utilise une le sida, qui peut être prévenue mais n'est pas guérissable. étude du marché du travail pour calculer la valeur actuali Avant que l'épidémie touche la Thaïlande, la fréquenta sée du manque à gagner de chaque futur chômeur et lance simultanément un appel d'offres de services de for tion des maisons closes était très répandue parmi la popu mation auprès d'autres organismes publics, d'entreprises lation locale et les touristes, mais l'utilisation de privées et d'organisations non gouvernementales. Il orga préservatifs était rare (dans 15 % seulement des actes nise ensuite sur les lieux du travail une réunion où tous les sexuels commerciaux en 1988). Ce chiffre est passé à plus soumissionnaires retenus décrivent aux futurs licenciés de 50 % en 1989-1990, avant même le lancement d'une les services qu'ils proposent. Enfin, chaque employé licencié choisit les produits qu'il veut acheter. vaste campagne de promotion de l'utilisation des préser L'organisme public responsable déduit le coût de ces vatifs, lorsque les pouvoirs publics ont annoncé que 44 % services du montant de l'allocation attribuée à chaque per des professionnels du sexe à Chiangmai étaient infectés sonne privée d'emploi, verse le solde en espèces et règle par le virus de l'immunodéficience humaine. les soumissionnaires retenus une fois le service fourni. Il peut être extrêmement payant sur le plan social d'ap Chaque employé perdant son travail peut recevoir la tota pliquer des politiques permettant d'améliorer la collecte et lité de l'indemnité en numéraire s'il estime que le recy clage proposé ne vaut pas l'investissement demandé. la diffusion d'informations sur l'éducation et les possibilités Cette formule réduit au minimum le risque de voir des offertes aux plus instruits. Réformant leur système national sommes importantes affectées en pure perte à des pro de formation, de nombreux pays associent aujourd'hui grammes de reconversion inutiles. employeurs et prestataires privés au travail de planification et de coordination de l'offre de services. Ces politiques doi vent s'accompagner d'efforts visant à une meilleure utilisa que les notes d'examen, l'admission dans les universités tion de l'information mise à disposition (encadré 3.5). et l'emploi sur le marché du travail des élèves sortant de Récemment, les pouvoirs publics se sont davantage divers établissements d'enseignement et de formation. La efforcés de fournir des informations sur des aspects tels publication des résultats sur une échelle de notes natio- ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 57 nalement reconnue incite souvent les parents et la popu En pareilles circonstances, un étudiant ou un stagiaire lation à agir, tout comme celle des classements nationaux pauvre, même promis à un brillant avenir, peine à trouver dans le cadre de la Troisième étude internationale sur les l'argent nécessaire. L'analyse récente des résultats de 42 mathématiques et les sciences a suscité un écho chez de études menées dans 21 pays, pour la plupart en dévelop nombreux gouvernants. De telles comparaisons, appli pement, montre que le revenu est une contrainte impor quées aux écoles d'un pays ou d'une zone donnée, sont tante dans les trois cinquièmes au moins des travaux de nature à mieux éclairer les parents. Enfin, il faut espé examinés. Au Pérou, les enfants de ménages à faible rer que cette évolution permettra de stimuler la réflexion revenu où les naissances sont plus rapprochées quittent sur la mission de l'enseignement et sur le rôle des exa l'école plus tôt. Au Viet Nam, un accroissement de 10 % mens en tant que mesure de la réalisation des objectifs du revenu à long terme des ménages est associé à une poursuivis. hausse de 7 % du degré d'instruction (années d'études) et En agréant les établissements, l'État fournit aussi des à une augmentation de 8 % du niveau intellectuel éléments d'information précieuse. De nombreux pays (connaissances acquises). industriels et certains pays en développement ont mis en Inéquitable, cette situation se traduit aussi par un place des mécanismes d'inspection bien étudiés qui per manque d'efficacité, en ce qu'elle prive la société d'un mettent d'attribuer un « label de qualité » aux établisse vaste vivier de compétences. L'analyse par simulation de ments répondant à certains critères. Lorsque l'État données recueillies en Colombie dans les années 80 n'intervient pas, ou ne peut agir directement dans ce conclut que la part des deux quintiles les plus pauvres de domaine, des organismes d'agrément bénévoles et privés la population dans les effectifs universitaires aurait été peuvent être encouragés à s'y substituer. Les Philippines considérablement plus élevée, et les notes moyennes aux ont ouvert la voie en la matière et l'Afrique du Sud, le examens de niveau de langue et de mathématiques Brésil, le Chili, la Colombie, le Mexique et la Tanzanie auraient augmenté de 14 %, si les étudiants avaient été sont en train de lui emboîter le pas. sélectionnés uniquement en fonction de leurs qualités intrinsèques. Aider les pauvres à payer Leurs études Les contraintes de financement peuvent également Les estimations du taux de rentabilité de l'investisse rejaillir sur la diversité des disciplines enseignées. Prenons ment éducatif des ménages dans les pays en développe le cas des Philippines où l'enseignement supérieur est ment -- plus de 30 % par an pour l'enseignement assuré à 80 % par le secteur privé et où le taux d'inscrip primaire et environ 20 % pour le secondaire et le supé tion est parmi les plus élevés du monde en développe rieur -- auraient de quoi réjouir toute banque d'affaires. ment, rivalisant souvent avec celui de nombreux pays Pourtant, faute de pouvoir payer leurs études, de nom industriels. Or, pour soutenir la concurrence, les établisse breux jeunes sont laissés pour compte dans ces pays. ments privés sont amenés à ne proposer que les cours leur L'éducation nécessite des moyens privés considérables, permettant de recouvrer leurs coûts, pratique qui s'exerce même lorsqu'elle est « gratuite » au sens où aucun droit au détriment des matières où les frais fixes sont élevés, n'est perçu. Le facteur le plus important est peut-être le sous forme de matériel de laboratoire, par exemple. Dans manque à gagner. En effet, un élève ou un stagiaire en for ce pays, plus de 90 % des étudiants suivent des cours mation consacre à son éducation du temps qu'il pourrait ayant une finalité professionnelle précise, les études com utiliser pour exercer un emploi, travailler dans l'entreprise merciales étant les plus prisées avec 40 % des effectifs de familiale ou s'occuper de ses frères et soeurs (tâche qui, l'enseignement supérieur privé (contre 21 % seulement revenant souvent aux filles, explique en partie leur faible dans le public). Les mathématiques et les sciences natu taux de scolarisation). relles sont négligées et attirent tout juste 1 % des étudiants Lorsque les marchés financiers sont imparfaits en ce inscrits dans des établissements privés à but lucratif, qu'ils ne permettent pas de financer les investissements contre 4 % dans le secteur public. Toutefois, cette situa dans les ressources humaines -- et cela semble bien être le tion n'a pas que des mauvais côtés. En effet, la spécialisa cas presque partout -- les ménages, en particulier les plus tion des établissements privés dans des domaines où la pauvres, risquent de ne pas pouvoir investir dans l'éduca demande est forte libère des ressources publiques rares tion, malgré le rendement élevé qu'on peut attendre des pour d'autres disciplines dans lesquelles les externalités ressources ainsi affectées. Les imperfections de l'informa sont plus importantes. tion expliquent cette difficulté à accéder au crédit. Il est en Le meilleur moyen d'obvier à la défaillance du marché effet difficile aux prêteurs en puissance d'évaluer correcte des capitaux est de réduire les contraintes de financement. ment le rendement d'un investissement dans le capital Il existe dans de nombreux pays des programmes de prêts humain, d'autant que celui-ci ne peut être apporté en d'études proposés par l'État ou avec son concours. Ces sûreté de la dette. prêts, qui couvrent parfois aussi les frais de subsistance, 58 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sont remboursables lorsque l'étudiant a trouvé un emploi M Les programmes doivent être bien centrés sur les étu une fois son diplôme obtenu. Toutefois, bon nombre de diants qui en ont besoin. ces programmes ont périclité, ainsi qu'il ressort d'une ana Les programmes de prêt couplés à un enseignement lyse de 50 d'entre eux. La bonification excessive des taux alterné aident les étudiants à faible revenu. d'intérêt, le nombre élevé d'impayés et le poids démesuré I L'octroi de prêts dont le remboursement est modulé en des charges administratives sont les principaux problèmes fonction du revenu perçu par l'étudiant après son à l'origine de cette situation. Lancé en 1983, le premier diplôme aide à concilier l'obligation de rembourser et programme de prêts d'études proposé au Brésil a souffert le risque auquel s'expose l'emprunteur (encadré 3.6). d'un taux de défaillance élevé malgré des taux d'intérêt H L'équilibre des opérations passe aussi par la promotion réels particulièrement généreux (-35 %). d'une « culture de l'emprunt » où le remboursement On peut tirer les grands enseignements suivants des régulier des dettes est entré dans les moeurs. rares exemples de réussite dans ce domaine : Faut-il subventionner les études ? Et dans l'affirmative, M Les subventions ne doivent pas prendre la forme de comment ? Même lorsque les contraintes de financement taux d'intérêt bonifiés, mais doivent être transparentes ont été levées, l'investissement éducatif peut rester insuffi et correspondre à des bourses. sant si les marchés financiers redistribuent imparfaitement le risque. Une aide financière peut alors se justifier. Le pro blème se pose avec encore plus d'acuité dans les multiples Encadré 3.6 pays où il n'existe pas de véritables programmes de prêts d'études. Dans de nombreux pays en développement, les L'Australie et la Nouvelle-Zélande modulent ressources accordées aux établissements d'enseignement et le remboursement des prêts d'études au de formation sont excessives et sont octroyées sans discer revenu de l'emprunteur nement. En Afrique francophone, les crédits « hors ensei gnement » représentent en moyenne 55 % du budget de En 1989, sous la pression de l'opinion publique, l'Australie l'enseignement supérieur. En raison des contraintes bud a adopté un programme visant à rendre l'enseignement supérieur plus efficace et à l'ouvrir plus largement aux caté- gétaires, ces aides financières aggravent encore les pro gories de personnes sous-représentées. Ce programme, blèmes existants. Certains pays, peu désireux ou qui instaurait des droits d'inscription dans les universités incapables d'aider tous les étudiants, limitent simplement publiques, mettait aussi en place un régime de prêts gra- l'accès à l'enseignement supérieur. Aussi ces financements, tuits, au remboursement sous condition de ressources, dont le montant par étudiant est élevé, ne profitent-ils pour aider les étudiants à rembourser les frais engagés. Les emprunteurs ne commencent à rembourser qu'après qu'à quelques individus ayant peu de chances de faire par avoir obtenu leur diplôme et seulement lorsque leur revenu tie des plus démunis. Dans d'autres pays, l'accès n'est pas a atteint un certain niveau. Le montant de leurs rembour- limité, mais la qualité s'en ressent. sements est alors fixé en pourcentage de leur revenu impo- sable. Le principal est indexé sur les prix à la En outre, les subventions vont rarement à ceux qui les consommation, mais le taux d'intérêt réel est nul. méritent ou aux domaines d'études dans lesquels elles Le remboursement étant ainsi lié au revenu, le risque de seraient justifiées par l'efficacité et les effets redistributifs défaillance est réduit et la période d'amortissement peut qu'elles auraient. Il convient donc de les réorienter. Les être étalée sur de nombreuses années. En outre, comme bourses doivent aller aux étudiants qui ont difficilement le taux d'intérêt réel est nul, les emprunteurs qui mettent accès au crédit et à ceux qui, par leurs talents ou la disci plus de temps à rembourser la totalité de leur dette (c'est- à-dire ceux qui sont moins actifs sur le marché du travail ou pline choisie, devraient créer des retombées positives. La qui monnayent moins bien leur diplôme) profitent d'une sélection en fonction du niveau de ressources risque elle- bonification plus forte que ceux qui sont tenus d'amortir même d'être compliquée par la difficulté de réunir l'infor leur prêt plus rapidement. mation nécessaire, mais elle sera sans doute moins En 1992, la Nouvelle-Zélande a aussi institué un pro- coûteuse dans l'enseignement supérieur qu'ailleurs du fait gramme de prêts au remboursement sous condition de du nombre plus limité d'étudiants. ressources, mais les intérêts ne sont pas toujours nuls. Comme en Australie, seuls les étudiants dont le revenu dépasse un certain seuil sont tenus de rembourser, mais le Améliorer le système éducatif grâce à des programmes montant des versements correspond au même pourcen- et des moyens nouveaux tage (au-dessus du seuil) pour tous. Là aussi les rembour- sements sont indexés. Lorsqu'on estime qu'ils peuvent se Desprogrammes nouveauxpour un monde nouveau. Par le le permettre, les emprunteurs supportent un taux d'intérêt rôle qu'ils jouent dans l'adaptation des programmes sco réel équivalant au coût de l'emprunt pour l'État, ce qui laires, les pouvoirs publics encouragent l'intégration natio réduit la bonification que constitue un prêt gratuit. nale, régionale et mondiale et répercutent l'information sur les écoles et les enseignants. Ils diffusent régulièrement le ASSIMILATION DES CONNAISSANCES 59 résultat des études sur l'évolution des méthodes pédago grammes, l'utilisation d'une unité supplémentaire de res giques et exposent les enseignants aux nouvelles technolo sources permet un gain d'efficacité, se répercutant sur les gies susceptibles de les aider à l'école -- et dans la vie -- en notes d'examen, près de 7 fois plus grand que celui enre leur proposant diverses formations en cours d'emploi. gistré dans le cas des manuels -- et environ 10 fois plus L'État peut aussi être la courroie de transmission des grand que celui correspondant à la formation des maîtres. connaissances nouvelles dans les domaines scientifiques et La baisse rapide du coût du matériel et des logiciels a techniques en évolution rapide, permettant ainsi une permis un développement considérable de l'enseignement constante actualisation des programmes. Dans l'enseigne assisté par ordinateur. Dans les écoles, l'outil informatique ment primaire, au Viet Nam, le programme envisagé pré est surtout utilisé pour l'acquisition des connaissances de voit une initiation à l'informatique (et à l'internet) pour base. De nombreuses études donnent à penser que les préparer les élèves à la vie moderne. Les pouvoirs publics élèves « gagnent » l'équivalent d'un à huit mois d'ensei peuvent aussi encourager l'enseignement de matières déjà gnement de type classique lorsque l'informatique vient présentes ailleurs, mais nouvelles dans le pays en ques compléter l'instruction traditionnelle. Toutefois, cet avan tion : dans les pays en transition d'Europe et d'Asie cen tage se réduit considérablement quand l'ordinateur rem trale, ces « nouveautés » peuvent être l'économie, la place cette instruction au lieu de l'approfondir. La plupart comptabilité, les droits civils et la gestion des entreprises, des études indiquent aussi que la présence, la motivation ainsi que les sujets d'histoire et de géographie auparavant et l'attention des élèves augmentent avec l'utilisation de proscrits. Ici, comme ailleurs, l'adaptation des pro l'outil informatique. Pour déterminer jusqu'où il est sou grammes peut aussi se faire par une ouverture sur des haitable d'aller dans ce domaine, il serait utile que des aspects de plus en plus utiles dans le monde moderne, tels études analysent plus systématiquement les progrès que que les études environnementales ou la logique mathéma permet cette innovation, surtout au moyen d'expériences tique qui sous-tend l'informatique. Ainsi, un manuel à faites avec des groupes témoins. l'usage des écoles publiques, récemment approuvé par le Les technologies nouvelles au service de la formation des ministère de l'Éducation de la Fédération de Russie et enseignants. Certains affirment que le téléenseignement est publié sous le titre Les aventures d'un petit homme, met en un moyen économiquement efficace d'accroître le nombre scène un petit homme vert qui a recours aux tribunaux d'enseignants qualifiés -- gros obstacle auquel se heurte le pour défendre l'environnement contre les pollueurs et développement de l'enseignement scolaire, notamment en leurs « petits copains ». Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Plusieurs de ces Les technologies nouvelles à l'école. Nous verrons au cha programmes font ressortir les avantages potentiels et les pitre 4 que les technologies actuelles offrent d'énormes limites de ce mode de formation. possibilités pour élargir l'accès à l'éducation et réduire les À ressources égales, l'enseignement à distance touche coûts unitaires, comme en témoignent les émissions de un plus grand nombre d'éducateurs que ne le permettent radio éducatives dans le cas de l'instruction de base. les méthodes classiques. Les taux de réussite aux examens Certains systèmes d'enseignement, en particulier en sont parfois identiques, mais peuvent être beaucoup plus Amérique latine, font depuis longtemps appel à de tels élevés ou beaucoup plus faibles. En Indonésie, à Sri Lanka moyens. C'est ainsi que le téléenseignement interactif per et en Tanzanie, les enseignants formés à distance ont met de suivre à la radio ou sur audiocassettes des cours moins bien réussi en sciences et en mathématiques que animés par un enseignant pendant lesquels l'élève, placé ceux qui avaient suivi une formation de type classique. en situation de classe, répond à des questions et fait des Ces comparaisons ne sont pas concluantes car les exercices. Si l'objectif est avant tout qualitatif, il est aussi études réalisées ne neutralisent pas bien les effets des autres d'élargir l'accès à l'éducation. différences existant entre les enseignants des deux groupes. L'enseignement interactif par la radio a vu le jour au Toutefois, étant donné le succès limité et le coût beaucoup milieu des années 70 dans les classes d'arithmétique des plus élevé des programmes de type classique, les résultats écoles primaires du Nicaragua. Deux études cas-témoins enregistrés donnent à penser que la formation à distance ont montré que cette méthode développait davantage la des enseignants pourrait compléter, voire remplacer, le dis capacité d'apprentissage qu'un autre programme qui positif existant. consistait simplement à distribuer un plus grand nombre Les universités ouvertes. C'est dans l'enseignement supé de manuels. Dix-huit pays ont depuis suivi l'exemple du rieur que l'utilisation des nouvelles technologies paraît la Nicaragua et ont préparé des programmes radiophoniques plus prometteuse. De plus en plus nombreuses sont les interactifs pour l'enseignement de diverses matières dans voix qui appellent l'université à accueillir davantage d'étu différents cadres d'apprentissage. Les résultats obtenus par diants sans renoncer à la qualité, surtout dans les pays à les élèves suivant ces cours sont de 10 à 40 % supérieurs à revenu intermédiaire où le nombre de diplômés du secon ceux des groupes témoins. Dans certains de ces pro daire a augmenté et où le niveau de qualification des actifs 60 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 doit progresser pour faire face à la concurrence mondiale. par an. La plupart ont été créées durant les 25 dernières Comment ces pays peuvent-ils proposer un enseignement années, beaucoup sur le modèle de 1'« Open University » supérieur de la qualité voulue à un coût abordable? Ici du Royaume-Uni. encore, le téléenseignement offre une réponse possible. Une variante de cette formule , l'université virtuelle, I..:enseignement à distance est une réalité déjà ancienne assure les cours par satellite et via l'internet et permet à des dans la plupart des pays industriels et dans de nombreux étudiants vivant dans des lieux très différents de partager pays en développement tels que la Chine, le Costa Rica, les mêmes ressources. C'est ce que propose l'Université l'Inde, le Kenya, le Pakistan, la République islamique virtuelle de l'Institut de technologie de Monterrey, au d'Iran, la Tanzanie, la Thaïlande et le Venezuela. Il peut Mexique, un consortium d'établissements créé en 1989, être une aide pour les pays en développement confrontés à regroupant 13 universités étrangères. Chaque ann ée, une pénurie de locaux et d'enseignants. La vidéoconfé- 9 000 étudiants vivant au Mexique et dans les autres pays rence, par exemple, permet aux étudiants d'un pays tout d'Amérique latine s'y inscrivent pour préparer un entier de s'entretenir directement avec les meilleurs profes- diplôme, et 35 000 autres y suivent une formation non seurs. Les examens peuvent se passer en ligne et lescours et diplômante. I..:enseignement est dispensé au moyen de travaux personnels peuvent être acheminés par courrier supports imprimés et d'émissions de télévision en direct électronique. Lenseignemenr virtuel est toutefois plus effi- ou enregistrées, et les étudiants communiquent avec les cace lorsque le professeur et l'étudiant peuvent aussi se ren- enseignants via l'internet. contrer. Au minimum, il faut que l'enseignant soit capable Une autre université virtuelle est en train de se créer en d'adapter le contenu de son cours aux réalités locales. Afrique avec l'aide de la Banque mondiale (encadré 3.7). Pour compléter les activités qu'elles organisent dans Avec le temps, il sera important d'évaluer les retombées de leurs locaux, les universités traditionnelles se tournent ces expériences avec plus de précision. aujourd'hui vers le téléenseignement. En Chine, chaque L'éducation pennanente. La masse de connaissances année, la moitié des 92 000 nouveaux ingénieurs et diplô- continue d'augmenter en volume et en complexité et doit més des filières techniques font leurs études grâce à un être constamment actualisée. Aussi devons-nous continuer enseignement dispensé à distance par des universités de à apprendre toute la vie durant, de façon systématique et type classique. Ce concept débouche tout naturellement structurée. Léducarion permanente est particulièrement sur les « universités ouvertes », établissements exclusive- importante dans les pays en développement, là où la plu- ment destinés à ceux qui étudient à distance, dont le part des adultes n'ont jamais reçu une instruction de base. nombre et la taille ne cessent d'augmenter. Il existe Nombre d'entre eux doivent ainsi commencer par aujourd'hui dans le monde Il « méga-universités », struc- apprendre à lire, écrire et compter. En outre, les technolo- tures ouvertes qui accueillent plus de 100 000 étudiants gies modernes leur permettent aujourd'hui d'apprendre à Encadré 3.7 L'Université virtuelle africaine 1 De nombreuses universités africaines manquent de profes- matériel et les logiciels destinés à l'enseignement interactif seurs de haut niveau, de supports didactiques modernes, et valide les cours suivis localement. de moyens d'enseignement et de recherche appropriés et L'Université virtuelle, établie à Nairobi, assure un tutorat de programmes d'études actualisés, en particulier dans les et forme les professeurs et maîtres-assistants à l'utilisation domaines scientifiques et techniques . En outre, seuls de des didacticiels. Elle installe l'ensemble du matériel et des rares privilégiés ont accès aux maigres ressources dispo- logiciels nécessaires dont elle assure aussi le bon fonction- nibles, alors que la demande de chercheurs, d'ingénieurs et nement, uniformise les méthodes d'enseignement et de chefs d'entreprise est élevée partout en Afrique. contrôle la qualité, fixe les barèmes de prix et organise des L'Université africaine virtuelle a été créée en 1995 pour campagnes de promotion. Elleacquiert dans le monde entier remédier à cette situation en offrant à distance un ensei- les meilleurs programmes de téléenseignement et les der- gnement de haute qualité. Elle a pour but de relever les niers supports didactiques et les adapte aux besoins locaux. taux d'inscription dans l'enseignement supérieur, d'amélio- L'Université virtuelle a l'intention de proposer à un prix rer la qualité des formations scientifiques, techniques et abordable des cours de durée limitée dans des secteurs où commerciales sur tout le continent et de mieux les adapter la demande est forte . Elle a déjà installé 27 terminaux de aux besoins existants. Dans chaque pays participant, un réception par satellite, dont 12 dans les pays anglophones, établissement local est désigné de façon sélective pour 12 dans les pays francophones et 3 dans les pays luso- superviser les opérations. Il inscrit les étudiants, supervise phones. Elle a enfin mis en place une bibliothèque virtuelle les programmes et offre un cadre d'étude structuré . Il aide pour suppléer au manque de revues scientifiques dans les aussi à résoudre les problèmes technologiques, fournit le universités africaines. ASSIMILATION DES CONNAISSANCES ' 6 1 leur propre rythme en dehors du cadre de l'école ou du accomplis. Dans de nombreux pays en développement, le travail. En Afrique du Sud, par exemple, un groupe de système scolaire ne répond même pas aux normes minîma. femmes, dont l'une était allée jusqu'à la deuxième année Parallèlement, la de 'enseignement secondaire du secondaire, a réussi à télécharger des informations qu'il et supérieur augmente à un rythme que le secteur public n'aurait jamais pu se procurer autrement. Grâce aux ne peut soutenir. conseils agricoles obtenus dans le cadre d'un programme Pour surmonter ces obstacles, il faudra commencer par d'éducation des adultes, ces femmes viennent de faire leur remédier aux imperfections de l'information qui pèsent première récolte de légumes. sur le système éducatif. Mesurant mal ce que l'instruction Le tableau d'une société engagée sur la voie de l'éduca peut réellement leur apporter, les individus et leurs tion permanente va par conséquent au-delà de la scène familles ne peuvent faire les meilleurs choix. La familière d'une classe d'enfants de 8 ans en train d'ap défaillance des marchés financiers qui tient au manque prendre les bases de la lecture, de l'écriture et du calcul. Il d'information sur les demandeurs de prêts d'études comprend aussi les grands-parents qui transmettent leur empêche d'investir comme il le faudrait, dans l'enseigne langue et leurs valeurs à leurs petits-enfants, eux-mêmes ment supérieur en particulier. L'accroissement des finan initiant leurs aînés aux secrets de l'Internet et les aidant à cements publics n'améliorera pas la qualité de obtenir les connaissances qui les éclaireront au cours des l'enseignement si les crédits ne sont pas affectés à bon années futures. escient. Compte tenu du manque de ressources et des L'instruction de base est l'assise d'une population active capacités limitées, la qualité de l'enseignement ne pourra en bonne santé, qualifiée, prompte à s'adapter et capable s'améliorer de façon notable que si les consommateurs de soutenir la concurrence sur le marché mondial. Au- (parents et populations locales) participent directement delà, l'enseignement supérieur et la recherche donneront aux mécanismes de décision au niveau de l'école. Les aux pays les moyens d'évaluer, d'adapter et d'appliquer les réformes entreprises en ce sens semblent commencer à nouvelles technologies de l'information. porter leurs fruits. Enfin, de même que les technologies Même si la scolarisation a progressé au cours des der nouvelles ont brisé des obstacles séculaires qui freinaient nières décennies, on est encore loin de l'objectif d'une ins la production des biens et services, l'augmentation des truction de qualité pour tous, et de nouvelles difficultés rendements ou la réduction des coûts, les innovations ont surgi. Dans un trop grand nombre de cas, certaines dans le domaine de la transmission des compétences et catégories de personnes -- les pauvres, les fdles et les des connaissances promettent, elles aussi, de renverser les adultes qui, autrefois, ont quitté l'école sans aucun bagage barrières qui limitent encore l'accès à l'école et à un ensei -- attendent encore de profiter des bienfaits des progrès gnement de meilleure qualité. Chapitre 4 Transmission des connaissances L ES RÉVOLUTIONS DE LA COMMUNICATION ont sou- taire où une concurrence accrue évincera plus rapidement vent été au coeur des transformations sociales. Le les firmes vulnérables. Mais ce marché peut aussi être procédé de composition en caractères mobiles, uti- source de gains d'efficacité à mesure que les entreprises lisé par Gutenberg pour imprimer sa fameuse Bible, est retireront les avantages que l'on peut attendre d'une généralement considéré comme l'annonce de la considérable augmentation de la clientèle. Renaissance. Diffuser les savoirs écrits devenait dès lors Avec les nouveaux moyens de communication, des possible sans passer par l'étape de la transcription gens de plus en plus nombreux peuvent échanger leurs manuelle, opération lente et pénible qui avait pendant des connaissances par courrier électronique, téléconférence ou siècles limité considérablement l'accès au livre. Depuis téléphonie cellulaire sans avoir besoin de se trouver au Gutenberg, le texte imprimé est devenu le mode de trans- même endroit. Partager l'information au moyen d'ordina- mission privilégié de certains types de savoir. Plus récem- teurs interconnectés par des lignes téléphoniques devient ment, des inventions décisives - le télégraphe, le rapidement monnaie courante dans les pays industriels et, téléphone, la radio, la télévision, le télécopieur - ont de plus en plus, dans les pays en développement. induit à leur tour de profondes mutations économiques et Malgré des progrès rapides, l'utilisation des nouvelles sociales. Aujourd'hui, une autre révolution est en train de technologies reste toutefois limitée dans la plupart des s'accomplir sous nos yeux, rendue possible par de nou- pays en développement. Leur adoption se trouve freinée velles technologies capables de transférer, presque partout par un faible niveau de revenu, un capital humain inadé- dans le monde, d'énormes masses d'informations en quat, une concurrence insuffisante et un cadre réglemen- quelques secondes seulement. taire fragile. Les différences socio-culturelles sont un autre Ces progrès de la communication vont faire naître de obstacle, car partout dans le monde on préfère se fier aux vastes sociétés dans le cyberespace, rapprochant les indivi- choses familières, avec lesquelles on se sent plus à l'aise. dus ayant les mêmes affinités pour qu'ils puissent échan- Ainsi s'explique qu'un savoir moderne doive souvent ger des idées et des informations. Dès à présent, ces emprunter des canaux traditionnels pour pénétrer dans technologies rendent possible une forme inédite une société traditionnelle. Par exemple, dans plusieurs d'échanges, le commerce électronique, qui crée de nou- pays en développement comme l'Éthiopie et la Namibie, veaux enjeux. Des transactions, comme le règlement élec- les spectacles de théâtre de rue réalisés par des collectifs tronique des comptes, peuvent désormais s'effectuer entre locaux se sont révélés plus efficaces que les brochures, la des opérateurs séparés par des distances qui, hier encore, télévision ou la radio dans les campagnes d'information paraissaient inimaginables. Les nouvelles technologies sur la prévention du sida. sont en train de faire émerger un nouveau marché plané- Le présent chapitre met en relief deux idées forces : · Les canaux de communication traditionnels conserve- bilité de fournir des services sans avoir à supporter les ront sans doute leur importance, mais les nouvelles coûts fixes considérables de l'installation de lignes. technologies offrent un potentiel considérable pour Toutes ces technologies conjuguent leurs effets pour assurer une large diffusion des connaissances à un coût faire baisser le coût des investissements nécessaires au réduit et pour combler l'écart existant dans le domaine raccordement d'un abonné. du savoir tant entre pays industriels et pays en déve- · Le numérique a fait converger les télécommunications loppement qu'entre catégories de personnes. et l'informatique et a rapproché jusqu'à les confondre · Libéré par le jeu de la concurrence, le secteur privé plusieurs segments de l'industrie de l'information, don- pourra fournir les équipements et les services de com- nant ainsi naissance à des services capables de manipu- munication nécessaires et promouvoir l'utilisation des ler la parole, le texte, l'image fixe, l'image animée et les nouvelles technologies dans les pays en développement. données. Cette convergence offre des perspectives Dans le même temps, il faudra que les pouvoirs publics exceptionnelles aux pays en développement car elle leur mettent en place le dispositif réglementaire voulu pour donne la possibilité de connecter rapidement leur prévenir les monopoles privés et viennent compléter les population en faisant appel à des technologies inno- forces du marché pour faire en sorte que les pauvres vantes et à des investissements impulsés par le secteur aient accès aux services proposés. privé (encadré 4.1). Mais elle place aussi les organes de réglementation devant une tâche redoutable. Tirer parti des possibilités offertes par les nouvelles technologies Cene interpénétration des technologies fait table rase du Aujourd'hui, la demande de communication est puis- principe de monopole naturel dans lestélécommunications. samment tirée par des relations, alliances et transactions La concurrence est désormais possible entre différents seg- commerciales qui transcendent les frontières nationales. ments comme à l'intérieur même de cessegments. Bien que Mais elle trouve aussi son impulsion dans les relations per- cene évolution réduise le rôle de l'État dans l'offre d'infra- sonnelles existant entre des amis ou des membres d'une structures, elle s'accompagne de nouveaux défis pour les même famille qui habitent dans des villes, des aggloméra- organes de régulation du marché. Par exemple, en abolis- tions ou des villagesdifférents, ou qui voyagent à travers le sant la distinction entre télédiffusion et télécommunica- monde. Accompagnant, voire stimulant cette demande tions, la convergence des technologies pose des problèmes accrue, des avancées spectaculaires dans le domaine de de réglementation en ce qui concerne le respectde la vie pri- l'informatique et des télécommunications donnent nais- vée, la diffusion d'informations à caractère indécent et la sance à la révolution télématique. protection des droits de propriété intellectuelle. Trois grandes forces sont à l'oeuvre derrière cene révolu- Le marché mondial des technologiesde l'information - tion : l'augmentation de la puissance de calcul, la baisse dont la production englobelesordinateurs individuelset rac- continue des coûts de transmission de l'information et l'in- cordés à un réseau, les systèmes informatiques multi-utilisa- terpénétration de l'informatique et des télécommunications. reurs, les matériels de communication de données et les logiciels prêts à l'emploi - a progressé d'environ 12,2 % par · La puissance de calcul par dollar investi a été multipliée an en valeur réelle entre 1985 et 1995, soit près de cinq fois par 10 000 au cours des 20 dernières années. Alors plus vite que le PIB mondial (tableau 4.1). Bien que la pro- même que la vitesse de traitement et la densité des tran- duction de cene industrie restetrèsconcentrée (plusde 90 % sistors sur les microprocesseurs augmentent, le rythme dans lespaysde l'OCDE), l'utilisation des moyens modernes effréné de l'innovation technique et les économies de communication progresse rapidement dans d'autres pays. d'échelle dans l'industrie des composants poussent les Dans beaucoup de pays cependant, les prix sont loin coûts de production à la baisse. d'avoir diminué aussi vite que les coûts, en partie à cause · Le coût des circuits de transmission de la parole a été des monopoles nationaux en place, en partie parce que les divisé par 10 000 au cours de la même période, essen- prix des communications internationales sont encore fixés tiellement grâce aux fibres optiques, à l'électronique dans le cadre d'un système d'accords internationaux s'ap- bon marché et à la technologie de l'accès hertzien. Une parentant à un cartel entre les fiefs existants. L'évolurion seule fibre optique, pourtant beaucoup plus mince technique n'en favorise pas moins l'entrée en lice de qu'un fil de cuivre, peut transporter des milliers de concurrents, ce qui mettra finalement les télécommunica- conversations téléphoniques, de sorte que le coût par tions à la portée d'un nombre croissant d'utilisateurs dans circuit de transmission vocale est infime. La chute des des pays de plus en plus nombreux. Qui plus est, à mesure prix des composants électroniques a permis de réaliser que des monopoles dépassés verront leur emprise sur les des centraux téléphoniques de réseau meilleur marché prix se relâcher, les consommateurs bénéficieront d'un et plus fiables. L'accès hertzien offre en outre la possi- plus large éventail de choix, que ce soit entre les lignes Encadré 4.1 Du transistor au réseau numérique.intégré L'invention du transistor en 1947, puis la mise au point du La convergence dans les télécommunications premier ordinateur ont inauguré une série de changements spectaculaires dans la façon de communiquer. Une autre percée décisive a eu lieu en 1959 avec l'apparition des pre- miers circuits intégrés, c'est-à-dire l'assemblage de transis- - ... tors multiples interconnectés sur une seule pastille de matériau semi-conducteur. Dans les années qui ont suivi, ~ : : ~ f · · les coûts de fabrication et d'interconnection de ces compo- 1 " sants électroniques ont chuté aussi vite qu'augmentait le -~ nombre des éléments pouvant être placés sur une puce. Les améliorations successives apportées aux procédés de fabrication ont permis d'empiler des composants de plus _ en plus petits et de moins en moins coûteux, bien que plus puissants. C'est en 1972 que les premie rs microproces- seurs - c'est-à-dire les constituants essentiels d'un ordi- -~ nateur simple groupés sur une seule puce - ont fait leur apparition. . . ~ La révolution télématique s'est ensuite accélérée, nour- o t · · rie par l'accroissement ininterrompu de la puissance de cal- cul par rapport au coût unitaire, par l'expansion de la communication numérique et par la baisse rapide des coûts _ .~ de transmission sur différents supports . f ' Il ·. Ces développements ont rendu possible la convergence de l'informatique et de la téléphonie. Les différentes tech- nologies ont d'abord évolué dans le cadre de leurs propres réseaux : les services traditionnels de téléphonie analo- Source : Bond 1997a. gique passaient par des réseaux filaires dédiés, les câblo- opérateurs installaient leurs câbles coaxiaux et les exploitants de systèmes de transmission de données met- partagent une infrastructure générale d'information numé- taient en place leurs propres infrastructures de câbles et de rique constituée de systèmes interconnectés : filaires, sans satellites. Aujourd'hui cependant, on se dirige vers un sys- fil avec accès hertzien, à commutation par paquets, tème où le téléphone, l'internet, la télévision et les données coaxiaux et par satellite (voir figure ci-dessus). Tableau 4.1 Structure par produit et par région du marché mondial des technologies de l'information (pourcentage) Type de produit Taux annuel moyen ou région 1985 1995 de croissance, 1985·1995 Produit Ord inateurs individuels et racco rdés à un réseau 20,9 30,5 17,2 Systèmes multi-utilisateu rs 29,5 13,0 4,0 Matériel de communication des données 3,0 4,3 17,0 Logi ciels prêts à l'emploi 13,5 18,4 16,3 Services 33,1 33,7 13,0 Région Amérique du Nord 59,2 43,5 9,4 Amérique lati ne 1,5 2,0 15,6 Europe occidentale 22,1 28,3 15,6 Europe orientale, Moyen-Orient et Afrique 3,1 2,6 10,6 Asi e et Pacifique 14,0 23,7 18,9 Monde 12,2 Source: Mansell et Wehn, 1998. fixes et l'accès hertzien ou le cellulaire, ou entre la téléco- sature du système dans la plupart des pays industriels. En pie et le courrier électronique. Au demeurant, l'incitation 1993, au moins une vingtaine de pays en développement à profiter des services offerts est d'autant plus forte que la s'étaient déjà dotés de réseaux entièrement numérisés alors taille des réseaux augmente et que les possibilités d'acqui- que le taux de numérisation des pays de l'OCDE n'était en sition et d'échange d'informations se multiplient. moyenne que de 65 %. Il était par exemple de 37 % en Allemagne et de 72 % au Japon (figure 4.1). Brûlerles étapes Les consommateurs des pays en développement ont en Lespays en développement peuvent très largement tirer fait tout à gagner du recours aux nouvelles technologies de parti de la révolution télématique pour diffuser le savoir. l'accès hertzien. Ceux qui ont du mal à obtenir une ligne Les nouvelles technologies de l'accès hertzien, pour les- téléphonique fixe peuvent se procurer à la place un télé- quelles les investissements fixes sont inférieurs à ceux phone cellulaire. La proportion de téléphonescellulairespar qu'impliquent les techniques filaires traditionnelles, peu- ligne fixe est déjà aussi élevée dans quelques pays à revenu vent être d'un meilleur rapport coût-efficacité dans des faible ou intermédiaire que dans certains pays industriels. pays à faible densité de population, au relief accidenté et Ainsi, plusieurs pays en développement où la densité télé- au climat difficile, car ellesexigent moins de maintenance. phonique, tant traditionnelle que cellulaire, est faible, ont De plus, quelques pays en développement voient là une récemment investi dans la technologie cellulaire à un occasion - que certains d'entre eux ont déjà mise à pro- rythme très rapide (figure 4.2). Aux Philippines, pays à fit - de devancer les pays industriels en passant directe- faible t él édensiré (avec seulement 2,5 lignes principales ment de réseaux filaires sous-développés à des réseaux pour 100 habitants), la proportion d'abonnés au téléphone intégralement numérisés, sautant ainsi l'étape de la télé- mobile par rapport au nombre total d'abonnés est plus éle- phonie analogique traditionnelle qui constitue encore l'os- vée que dans des pays comme les États-Unis, le Japon, le Figure 4.1 Figure 4.2 Classement des pays selon le taux Densité téléphonique et pénétration de numérisation du réseau téléphonique du téléphone mobile Pour avoir su brûler les étapes en implantant La téléphonie mobile peut compléter un des réseaux entièrement numériques, réseau filaire bien développé - ou le quelques pays en développement devancent remplacer lorsqu'il est insuffisant. aujourd'hui les pays industriels riches. 60 - a; c: 100 - h".~". IT ,g · Philippines .~'"a. Finlande . · Norvège 90 - 50- ::> III Japon 80 - ~ .gj · Liban · Suède 15 ê 40 - · Malaisi e Israël ... ·· + ~ Australie Danemark 70- E .8 Thatnde · Koweit Moyenne pour / III '" III E les pays de l'OCDE 0 5~ e'" ~;;; .g. ë 30 - · Venezuela ::> Nouvelle-Zélande a.o 60 - ::! ; +SriLanka ...Singapour 50 - ::>.c · · ltt ie .. Étatstnis Au nombre des pays ayant un taux ~ § Afr ique du Sud Royaume-Uni · 40 - de numérisation de 100 % figurent le ~c: c: 20 - · Gabon ::> Allemagne 0 Botswana, les Bahamas, la Barbade, · 0"0 Canada le Chili, Djibouti, les Émi rats arabes unis, ::i ~ . · ·· · Chili 30 - la Gambi e, Hong Kong (Chine}, la Jamaiqu e, J!! ·· Belgique · les Maldives, Maurice et Qatar. ~~ 10 - Chine '" · Arg entine · · ·· 20 - ::> Espagne · France o o·. a. · Maroc 10 - ~ 1 10 20 30 40 50 60 70 o Taux de numé risation Taux de num érisation Nom bre de lignes principales pour 100 habitants minimum maximum Note: Les données correspondent à l'année 1996 el portent sur 45 pays. Note : Les données correspondent à l'année 1993 et portent sur 164 pays à Source : Unioninternationale destélécommunications. traversle monde. Source : Union internationale des télécommunications. Royaume-Uni ou plusieurs autres pays industriels qui prêteur (un organisme de secours) de rester en contact avec comptent plus de 50 lignes principales pour 100 habitants. les emprunteurs (des femmes d'un petit village) et facilite la coordination des remboursements, ce qui incite le bailleur de Faire du neuf-et innover avec l'ancien fonds à consentir de nouveaux prêts. Au Panama, avec l'aide La population des pays en développement peut appli- de Peoplink, une organisation non gouvernementale, des quer les nouvelles technologies à un grand nombre de femmes affichent des photographies de leurs productions domaines, tels que l'enseignement (chapitre 3), le secteur artisanalessur un site web, ce qui leur permet d'avoir un pied financier (chapitre 6), l'environnement (chapitre 7), les sur le marché mondial. En Afrique de l'Ouest, les technolo- activités créatrices de revenu pour les plus démunis (cha- gies de l'information ont contribué à l'éradication de l'on- pitre 8) et l'élaboration des politiques (chapitres 9 et 10). chocercose, ce qui a permis à des millions de personnes de Encourager l'éducation permanente. La masse de reprendre leur activité agricole (encadré 4.2). connaissances continue d'augmenter en volume et en Il est fréquent que les pouvoirs publics soient mal ren- complexité et doit être constamment actualisée. Aussi seignés sur les pauvres, leurs activités et leurs besoins. Il en devons-nous continuer à apprendre toute la vie durant, de est malheureusement de même des institutions qui ont façon systématique et structurée. Comme on l'a vu au vocation à combattre la pauvreté. Les nouvelles technolo- chapitre 3, l'éducation permanente revêt une importance gies peuvent leur permettre de mieux appréhender la toute particulière dans les pays en développement, là où situation, de concevoir des programmes qui profitent aux beaucoup d'adultes n'ont pas reçu d'instruction de base. pauvres et de renforcer leur participation et leurs moyens Avec les moyens de communication modernes, ils peuvent d'action. La technologie satelliraire, par exemple, peut être désormais apprendre à leur propre rythme, en dehors du utilisée pour établir des cartes infographiques qui facilite- cadre de l'école ou du travail. Les établissements scolaires ront l'établissement de titres fonciers, un aspect fonda- et les universités peuvent aussi partager leurs supports mental pour les petits agriculteurs et les petits didactiques et leurs moyens pédagogiques grâce au cour- entrepreneurs désireux d'obtenir des prêts hypothécaires rier électronique et à l'internet, desserrant ainsi un peu (chapitre 8). Il conviendra de veiller à ce que l'établisse- l'étau du manque de ressources. ment de ces cartes tienne compte des régimes coutumiers Tirer parti despossibilités d'investissement. Dans les pays d'attribution des droits fonciers pour que les titres en en développement, nombreux sont les investisseurs poten- question soient universellement reconnus. tiels qui ne peuvent participer aux transactions financières Transmettre l'information dont lespauvres ont besoin. La du secteur structuré par méconnaissance des instruments révolution télématique peut puissamment contribuer à existants. En Chine, pourtant, plus de 100 millions de l'information des pauvres et leur donner les moyens de personnes - depuis l'agriculteur ou la femme au foyer prendre des décisions qui influent sur le cours de leur vie, jusqu'à la serveuse de bar ou au fonctionnaire - achètent à condition que des obstacles politiques et juridiques ne aujourd'hui des actions cotées à Shanghai et Shenzhen, les les empêchent pas d'avoir accès aux données nécessaires deux places boursières du pays. Beaucoup sont des inves- ou de se faire entendre. Pour les pauvres ayant reçu une tisseurs dynamiques, cherchant régulièrement à se rensei- instruction, l'accès à l'imprimé et aux bibliothèques est gner sur les entreprises, les marchés et les perspectives. plus facile et meilleur marché qu'il ne l'était autrefois, à un Toujours en quête d'informations, ces investisseurs ne se stade de développement comparable, pour leurs homo- contentent plus des conseils boursiers de la presse tradi- logues des pays industriels d'aujourd'hui. Aux Philippines, tionnelle, ce qui a incité l'opérateur de télécommunication par exemple, des paysans pratiquant une agriculture de à proposer plus de 100 permanences téléphoniques subsistance sont devenus des spécialistes de l'ananas en payantes où l'on peut obtenir un compte rendu et une communiquant directement par télex et télécopieur avec analyse de la séance du jour. Il y a également une ligne spé- des scientifiques et des intervenants sur le marché. ciale pour chacune des valeurs cotées, c'est-à-dire près de Fournir des informations sur les marchés et renseigner les 800. Ceux qui veulent acheter des actions peuvent utiliser petites entreprises. Les petits entrepreneurs et les habitants leur carte de paiement pour passer leurs ordres à de des zones reculées sont généralement mal renseignés sur les simples guichets de courtage, ou peuvent aussi les taper prix et les opportunités du marché, sur les succès obtenus sur le clavier de leur mobile. Plus de 30 villes chinoises ailleurs par leurs homologues et reproductibles chez eux, ou sont équipées de terminaux pour transactions électro- sur les systèmes financiers. Les quelques exemples ci-après niques reliés en temps réel aux deux bourses du pays. montrent que l'informatique et les télécommunications Aider lespauvres à gagnerdavantage. Les nouvelles techno- offrent de puissants moyens de remédier à cette situation. logiespeuvent aider lespauvres à vivreavecplus que le mini- mum vital. Ainsi, au Vier Nam, dans un programme de · Dans les campagnes du Costa Rica, de petits produc- crédit à la petite entreprise, lecourrier électronique permet au teurs de café utilisent les télécommunications pour se Encadré 4.2 Comment les technologies de l'information ont aidé à lutter contre l'onchocercose Le Programme de lutte contre l'onchocercose, programme méthodes agricoles traditionnelles, ces terres peuvent international visant à éliminer la cécité des rivières, est l'un nourrir 17 millions de personnes. des exemples les plus spectaculaires d'une bonne applica- Si le programme a donné de si bons résultats, c'est tion de la télématique dans les pays en développement. La grâce à un repérage précis des périodes de pointe les plus cécité des rivières est due à Onchocerca volvulus, un para- favorables à la pulvérisation qui a permis la répression sys- site transmis d'individu à individu par une minuscule tématique des populations de simulies . Les données mouche, la simulie. Le parasite se concentrant le long du lit étaient recueillies le long de 50 000 km de rivières au des cours d'eau, il a entraîné au fil des ans l'abandon de moyen de capteurs placés sur le lit des cours d'eau. Les vastes étendues de terres fertiles en Afrique de l'Ouest. habitants des localités concernées saisissaient les données Le Programme de lutte contre l'onchocercose a été sur ordinateur et l'information, transmise à des émetteurs lancé en 1974 par sept pays d'Afrique de l'Ouest : le Bénin, radio, était acheminée par satellite à un réseau d'entomolo- le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger gistes et de laboratoires qui communiquaient à leur tour les et le Togo. Onze pays partenaires participent aujourd'hui au calendriers d'intervention aux pilotes chargés de la pulvéri- programme qui est exécuté par l'Organisation mondiale de sation aérienne. Une surveillance épidémiologique et envi- la santé. Y sont également associés 21 bailleurs de fonds ronnementale a également été organisée pour suivre les (au lieu de six au début). ainsi que plusieurs ONG, des effets des insecticides et s'assurer que les produits groupes de proximité et une société pharmaceutique. Le employés n'étaient pas nocifs pour les populations de pois- programme a deux grands objectifs : sons et d'invertébrés des cours d'eau à fort débit. C'est là un autre facteur qui a contribué au succès de l'action · Éliminer la cécité des rivières, menace pour la santé menée. publique et obstacle au développement socioécono- Bien que le Programme de lutte contre l'onchocercose mique dans toute la zone couverte par le programme. ait d'abord été axé sur la répression du vecteur, depuis · Veiller à ce que les pays bénéficiaires soient à même de quelques années la découverte d'un nouveau médicament, préserver les acquis. l'ivermectine, ajoute une dimension nouvelle à l'effort entrepris pour éradiquer la maladie en permettant d'inter- Au cours des 20 dernières années, le programme a per- venir directement à l'échelon des communautés concer- mis l'élimination de la maladie dans les sept pays fonda- nées. Ce médicament a été une véritable révolution : une teurs. Au cours des années 80, la simulie a développé une dose unique assure une protection pendant une année résistance à l'insecticide couramment utilisé, mais cet obs- entière. L'ivermectine est fournie gracieusement par la tacle a été surmonté grâce à l'application alternée de plu- société Merck & Company, et distribuée par des équipes sieurs autres produits. Plus de 30 millions de personnes nationales, avec l'appui technique et logistique d'un comité sont désormais à l'abri de l'infection, et 185000 malades comprenant les pays donateurs et des ONG. Cette déjà atteints ont été sauvés de la cécité. Des terres fertiles démarche polyvalente combinant la télématique, les précédemment abandonnées ont été repeuplées et les connaissances médicales, l'action de proximité et la solida- habitants sont florissants de santé. Une superficie totale de rité internationale a beaucoup aidé à endiguer la propaga- 25 millions d'hectares situés le long de cours d'eau a été tion de l'onchocercose et permet d'espérer que le fléau rendue à l'homme et à l'agriculture. Exploitées selon les sera finalement vaincu. renseigner sur l'état du marché auprès de coopératives d'autres denrées d'obtenir instantanément des rensei- centrales situées dans la capitale, qui sont équipées gnements de première main sur les prix de gros et de d'ordinateurs reliés à des servicesd'information sur les détail pratiqués à Colombo, la capitale. Avant d'avoir cours nationaux et internationaux du café. accès au téléphone, ils vendaient en général leurs pro- · Les agriculteurs ivoiriens utilisent le téléphone cellu- duits à des prix inférieurs de 40 à 50 % en moyenne à laire pour obtenir directement d'Abidjan les cours ceux de Colombo. Aujourd'hui, ils obtiennent norma- internationaux du cacao. lement entre 80 et 90 % de ces prix. · Au Mexique, des associations d'agriculteurs ont recours · Un petit épicier de Rosario, en Uruguay, qui vendait à l'ordinateur pour suivre le déroulement du pro- des produits d'alimentation et les livrait à domicile, a gramme gouvernemental de crédit rural ; forts des pu étendre sa clientèle au-delà de son voisinage immé- informations ainsi recueillies, ils peuvent négocier des diat quand leshabitants de la localité ont été en mesure ajustements qui rendent le programme plus équitable de passer leurs commandes par téléphone après avoir et plus efficace. été raccordés au réseau. · Linrroduction d'un service téléphonique dans plu- · À Nairobi, un distributeur de pièces de rechange et sieurs villages et agglomérations rurales de Sri Lanka a d'outillages a vu son chiffre d'affaires augmenter de permis à des petits paysans producteurs de fruits et 35 % après l'installation de lignes supplémentaires reliant son bureau au central téléphonique local. Il a Dans la plupart des pays industriels ou en développe- ainsi pu engager six nouveaux employés et ajouter trois ment, l'informatique et les télécommunications jouent de camionnettes au parc de véhicules de son entreprise. plus en plus un rôle pivot. Dans le secteur bancaire et le secteur financier international, le tourisme et les voyages, Améliorer la gestion des a.fJàires publiques. Les nouvelles le commerce des produits de base et l'industrie d'exporta- technologies peuvent également améliorer la gestion des tion, la réussite dépend d'une information à l'échelle pla- affaires publiques en facilitant l'échange d'informations nétaire et d'une communication par des moyens entre les pôles de réflexion et de décision. Des fonctionnaires électroniques efficace . Les nouvelles technologies sont du ministère kényen de l'Agriculture sont venus assister, d'ailleurs en train de devenir un maillon vital de l'infra- munis d'un ordinateur, aux réunions consacrées à l'établisse- structure économique des pays. Ainsi, à Singapour, l'in- ment du budget afin de pouvoir immédiatement montrer formatisation des activités portuaires et des opérations de aux décideurs les conséquences d'une éventuelle inscription dédouanement s'est traduite par des gains d'efficacité ou suppression des projets examinés. Lallocarion des res- spectaculaires (encadré 4.3). sources en a été considérablement améliorée. Au Maroc, les Pour être compétitifs dans la nouvelle économie mon- autorités s'appuient sur des moyens télématiques pour ren- dialis ée, les pays en développement doivent considérer la forcer la coordination interministérielle, l'administration de mise en place et l'utilisation efficace de leur infrastructure l'impôt, l'audit, la planification et le suivi de l'investissement de l'information comme un objectif national majeur. En public, et la gestion des dépenses. Les délais nécessaires pour fait, plusieurs d'entre eux ont déjà fait d'une bonne utili- la préparation du budget sont ainsi réduits de moitié. sation de l'informatique et des télécommunications l'un Encadré 4.3 Comment Singapour est devenu le port le plus efficace du monde Le groupe Singapore Network Services (SNS) gère et régler un différend, ils ont pu réduire leurs frais de per- exploiteTradenet, système d'information en réseau qui per- sonnel. De plus, l'entreposage du fret en attente de met aux négociants internationaux d'adresser leurs décla- dédouanement n'est plus nécessaire, ce qui permet rations d'importation et d'exportation directement aux d'acheminer directement les marchandises du navire au autorités douanières à partir des ordinateurs de leurs destinataire, un avantage précieux à Singapour où l'es- bureaux. Tradenet est issu d'un projet de recherche lancé pace coûte très cher. en décembre 1986 par cinq spécialistes sous l'égide de Dans le même temps, un nouveau système de gestion l'Office national d'informatique afin de renforcer la compé- du port, des conteneurs et des navires en temps réel, titivité de Singapour sur les marchés mondiaux. Cinquante exploité par la Direction du port de Singapour, a encore sociétés ont participé à un projet pilote qui a démarré en accéléré l'acheminement des marchandises. Le temps janvier 1988. Cette opération réunissait notamment des d'immobilisation des navires a été ainsi ramené à moins de négociants internationaux, des commissionnaires en 10 heures, d'où une amélioration considérable de l'utilisa- douane et l'Office de promotion commerciale qui a compé- tion du port et de ses équipements. Ce dispositif de prédé- tence pour la documentation et les licences, travaileffectué douanement électronique a contribué à faire de Singapour par des agents en douane dans d'autres pays. le port le plus efficient du monde . Les services du gouver- AvecTradenet, la déclaration du négociant est transmise nement ont calculé que ces gains d'efficacité représentent électroniquement à l'Office de promotion commerciale qui plus de 1 % du PIB. délivre les visas nécessaires dans les 15 minutes , après Aujourd'huides logicielsde SNS sont également utilisés avoiracheminé les déta ilssur divers services administratifs. pour le courrier électronique , les services d'information et Selon le type de marchandises, il peut y avoir une vingtaine les « babillards », ou messageries télé- matiques, ainsi que de services impliqués. Après avoir reçu l'autorisation, le pour toute une gamme de services nouveaux intéressant la négociant imprime et signe le document pour obtenir le santé, les systèmes juridiques, l'électronique, la transfor- dédouanement de la marchandise. Le logiciel développé mation, la vente au détail et la distribution. De plus, le par SNS pour les utilisateurs de Tradenet est distribué par groupe met actuellement en place des variantes de son ser- plusieurs firmes singapouriennes agréées. Les logiciels mis vice au Canada, en Chine, en Inde, en Malaisie, à Maurice, au point par d'autres peuvent aussi être utilisés, mais doi- aux Philippines et au Viet Nam. Bon nombre de ces opéra- vent recevoir une homologation qui en garantit la qualité et tions sont réalisées en association avec des administrations la compatibilité. publiques (c'est le cas de Mauritius Network Services, à Grâce à Tradenet, les négoc iants internationaux n'ont Maurice) ou des entreprises commerciales locales (c'est plus besoin de quitter leur bureau pour obtenir des celui d'Ayala, aux Philippines). Il reste toutefois à savoir douanes les autorisations requises. Et, n'ayant que rare- dans quelle mesure l'expérience de SNS est transposable à ment à se déplacer pour juste rectifier une erreur ou des pays moins bien dotés en capital humain. des grands axes de leurs stratégies nationales de dévelop- Bien que le problème du bogue de l'an 2000 soit essen- pement. La Malaisie, par exemple, a défini ses objectifs en tiellement d'ordre technique, le choix des méthodes à la matière et les a intégrés à sa stratégie de développement. appliquer pour le résoudre relèvede la gestion d'entreprise Il s'agit notamment de faire mieux comprendre le rôle des et de la réglementation. C'est ce qui a conduit la Banque nouvelles technologies, d'en généraliser l'application par mondiale à lancer une action dans le cadre de son pro- une large diffusion, de développer les formations corres- gramme « Information au service du développement », pondantes et d'apporter à la législation les modifications Menée en partenariat avec d'autres banques multilatérales qui faciliteront et protégeront les transactions faisant de développement, des organismes bilatéraux de dévelop- appel à l'électronique plutôt qu'à des supports papier pour pement et des sociétés privées, cette action s'adresse aux les échanges de données. L'objectif ultime est de faire de la principales parties prenantes dans les pays en développe- Malaisie une plaque tournante de la télématique dans le ment. Source d'informations sur la démarche à adopter, monde. elle prévoit aussi une aide financière limitée et gratuite Faire jàeeauproblème du bogue del'an2000. Le monde ainsi qu'une assistance technique pour appliquer les entier retire des avantages considérables de la révolution mesures permettant de remédier au bogue de l'an 2000 et télématique et des progrès technologiques qu'elle engendre. pour préparer les plans nationaux qui définiront les Mais ces mêmes progrès ont créé un obstacle qui pourrait aspects du problème les plus immédiats sur le plan écono- avoir d'assez graves conséquences dans un monde où la mique et social. Des prêts et des crédits pour mettre en technologie est une force vive. Le problème que le passageà oeuvre les solutions nécessaires peuvent être également l'an 2000 pose sur le plan informatique tient à l'habitude obtenus auprès de la Banque mondiale. Le recours aux qu'on avait prise dans les anciens programmes de ne dési- nouvelles technologies de l'information, par l'organisation gner l'année que par ses deux derniers chiffres. Ce choix de téléconférences notamment, peut aussi contribuer à avait été fait pour économiser de la mémoire, produit alors une meilleure sensibilisation et à un élargissement de la assez onéreux. Les ordinateurs ainsi programmés recense- concertation sur ces questions (encadré 4.4). ront l'an 2000 sous la forme « 00 » qu'ils risquent ensuite de confondre avec « 1900 », De même, les programmes informatiques qui ne calculent pas correctement les années Encadré 4.4 bissextiles considéreront que l'an 2000 n'a que 365 jours au La sensibilisation au bogue de l'an 2000 : lieu de 366, ce qui soulève une question voisine. Non recti- Le rôle des téléconférences fiés, ces vices de programmation entraîneront partout dans le monde une défaillance géneraliséeou un comportement Afin d'aider à sensibiliser les pays en développement au imprévisible des dispositifs à microprocesseurs incorporés et problème que le passage à l'an 2000 pose sur le plan infor- des systèmes connexes. matique, la Banque mondiale met sur pied une série de visioconférences sur la question. Les premières étaient Le « bogue du millénaire », comme on l'appelle aussi, destinées à des pays d'Afrique. Organisées à partir du pourrait contaminer les systèmes informatiques dans de siège de la Banque à Washington, elles ont permis d'en- nombreux secteurs, notamment les communications, la tendre les interventions de participants à des tables rondes banque, les services d'utilité publique, la santé et la réunissant des experts du groupe qui travaille sur le bogue défense. Le danger existe qu'il entraîne de sérieuses per- de l'an 2000 à la Banque mondiale et des spécialistes venus d'autres organisations. Elles ont aussi rassemblé turbations dans les activités des secteurs public et privé à des responsables et des décideurs auxquels se sont joints tous les niveaux. Lampleur exacte du problème du bogue des représentants de divers ministères et des secteurs de l'an 2000 n'est pas connue, mais le coût total des public et privé. Au début de juin 1998, neuf pays de mesures à prendre est souvent estimé à plusieurs centaines l'Afrique anglophone et francophone y avaient participé. de milliards de dollars. Ces visioconférences ont aidé à faire bien mieux Indépendamment des complications sur le plan techno- connaître le problème du bogue de l'an 2000. Elles ont servi de déclic au lancement de plans d'action qui pour- logique, la situation est exacerbéedans beaucoup de pays en raient permettre à ces pays d'économiser des millions de développement par un manque de sensibilisation à cette dollars. Le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Sénégal ont question. Si quelques pays ont lancé des programmes natio- maintenant constitué des comités nationaux chargés d'exa- naux pour y faire face, d'autres n'ont encore rien entrepris. miner la question et de préparer un plan d'action . Des Les enquêtes réalisées par la Banque mondiale indiquent échanges de vues ont désormais régulièrement lieu entre les acteurs au niveau national et entre les pays et la Banque que, sur 137 pays en développement, seuls 29 avaient pré- qui, à travers son programme ({ Information au service du paré un plan national au 1er août 1998. Cette méconnais- développement " et son groupe d'étude de solutions infor- sance du problème signifie que les solutions risquent de ne matiques, donne des conseils sur les sources d'information pas être appliquées à temps et que des défaillances pour- existantes et sur la façon d'y accéder. raient être à l'origine de gravesdysfonctionnements. Il faut certes avoir conscience de l'existence du pro- pays en développement en retirent déjà d'énormes avan- blème du bogue de l'an 2000 pour pouvoir s'y attaquer, tages dans des domaines où l'absence de moyens de com- mais les solutions mises en oeuvre nécessiteront des res- munication modernes constituait un véritable handicap. sources financières, humaines et techniques. Bien que de Mais ces pays devront laisser à ces technologies nouvelles le nombreux pays en développement soient aujourd'hui au temps de bien imprégner le tissu économique et social pour fait de la situation, ils ont encore du mal à mobiliser les pouvoir en tirer pleinement parti. ressources voulues pour commencer à modifier et conver- Pour toutes ces raisons, les médias traditionnels sui- tir leurs systèmes informatiques. vants conserveront sans doute leur importance dans l'ave- nir prévisible: Quelques mises engarde Malgré les promesses considérables que renferme la · La radio, appareil bon marché, peut atteindre un grand révolution télématique, quelques mises en garde s'impo- nombre de pauvres car elle consomme peu d'électricité, sent. Comme ce fut le cas lors de la révolution industrielle, source d'énergie rare dans bien des pays et souvent hors les méthodes de travail devront s'adapter plus complète- de portée des plus démunis. ment aux mutations technologiques avant qu'il soit pos- · La télévision reste un média puissant et influent, car sible de recueillir tous les fruits que cette révolution laisse elle ajoute l'image à la parole et touche tout le monde, espérer. Par exemple, les visioconférences pourraient de quel que soit le niveau d'instruction. plus en plus remplacer les voyages, ce qui économiserait · La presse écrite ne peut être une source d'information beaucoup d'argent et de temps. Mais, même dans les pays directe pour ceux qui ne savent pas lire, mais elle reste industriels où les particuliers, les entreprises et d'autres l'un des moyens de communication les moins chers et organisations ont investi des sommes énormes dans l'in- a un fort impact sur ceux qui façonnent l'opinion. formatique et les télécommunications, les sceptiques continuent de douter de l'impact que l'on peut finalement Il est encore loin le moment - viendra-t-il d'ailleurs en attendre sur la croissance économique. Cette attitude jamais - où l'internet aura remplacé la presse écrite, par- est encore plus répandue dans les pays en développement Iée et télévisée comme principal moyen d'information des où le recours aux nouvelles technologies n'est pas encore ménages à bas revenu dans les pays en développement. Les très répandu. Les sceptiques soulignent les risques et les pouvoirs publics doivent donc prêter toute l'attention vou- coûts d'une pléthore d'informations, évoquant notam- lue aux médias traditionnels, encourager leur libre déve- ment les énormes dépenses à supporter pour intégrer et loppement et leur libre utilisation, mettre en place le cadre trier une masse de données en constante augmentation. permettant à la concurrence de s'exercer dans les condi- On peut aussi craindre que ceux qui disposent des nou- tions voulues et faciliter l'offre locale d'information. velles technologies aillent rapidement de l'avant et laissent en arrière ceux qui n'y ont pas accès, creusant encore les Freins à l'adoption des nouvelles technologies écarts sur le plan du bien-être au niveau tant national Dans la nouvelle économie mondialisée, les équipe- qu'international. D'aucuns se demandent si le marché ments nécessaires pour mettre l'information au service élargi à l'économie planétaire ne risque pas d'entraîner d'une productivité accrue sont très inégalement répartis. une concentration accrue de la puissance commerciale, et En moyenne, les pays à revenu élevé comptent environ si les pays industriels ne vont pas recueillir, aux dépens des 100 fois plus d'ordinateurs par habitant que les pays à pays en développement, une part disproportionnée des faible revenu. Les disparités sont du même ordre pour le avantages. téléphone (tableau 4.2). Dans les pays en développement, Dans certains pays et pour certaines populations, le les insuffisances du capital humain, la faiblesse du pouvoir recours aux nouvelles technologies pourrait être freiné par d'achat, le manque de concurrence et la fragilité du cadre des difficultés d'ordre linguistique. Par exemple, bien que réglementaire empêchent de tirer pleinement parti des l'internet propose de plus en plus d'informations en possibilités qu'offrent l'informatique et les télécommuni- langue originale et de traductions multilingues en temps cations. Labsence de formation à l'utilisation de nouvelles réel, l'anglais reste le principal moyen d'expression utilisé technologies, et notamment à leur entretien et à leur répa- sur le web. Ceux qui ne lisent pas l'anglais sont donc ration, est un handicap majeur. Une enquête récente, moins bien placés pour accéder à cette mine de connais- effectuée auprès d'utilisateurs de l'internet en Afrique, a sances toujours plus riche. mis en évidence une corrélation significative entre le Même si l'impact final de la révolution à l'oeuvre reste en manque de connaissances informatiques et d'aptitude à la deçà des attentes que suscite l'effervescence d'aujourd'hui, navigation sur le réseau et la faiblesse du taux d'utilisation. tout donne à penser que ces transformations auront des La pénurie de formateurs rompus aux nouvelles technolo- effets positifs et profonds sur l'économie et la société. Les gies contribue à perpétuer ce déficit de compétence. Tableau 4.2 Pénétration de l'informatique et des télécommunications par groupe de pays classés selon le revenu Nombre de lignes Nombre d'ordinateurs Nombre d'utilisateurs téléphoniques individuels de l'internet pour 1 000 habitants pour 1 000 habitants pour 1 000 habitants Groupe de pays en 1995 en 1995 en 1996 Pays à faible revenu 25,7 1,6 0,Q1 Pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure 94,5 10,0 0,7 Pays à revenu intermédiaire, tranche supérieure 130,1 24,2 3,5 Nouveaux pays industriels (NPI) 448,4 114,8 12,9 Pays à revenu élevé' 546,1 199,3 111,0 , Non compris les NPI Source: Banque mondiale, 1998d. Figure 4.3 Densité téléphonique, nombre de personnes en attente d'une ligne et revenu par habitant La pénurie de téléphones dans les pays en développement tient à la faiblesse des revenus, mais aussi à l'insuffisance de l'offre. Revenu par habitant (milliers de doll ars) · · · - 35 - - 30 - i R2= 0.8 25 · · · ! - 20 · · · · · - 15 - ·· - 10 ..... ,.. . . ··· + - 5 · :·4~ 4t ~ ~· ,. +.; .. · 1 o 1 ti' + 1 80 o o ~5 1 ~ 1.5 Nombre de personne s sur liste d'attente, par ligne installée Note : Les données correspondent â l'année 1993. Source : Banque mondiale, 1997g. Il semble que le niveau de revenu, souvent lié au degré n'y a environ que 1,5 ligne téléphonique pour 100 habitants, d'instruction, influe sur le taux de pénétration des télécom- contre 64 aux États-Unis. Bien que les investissements réali- munications. Ainsi, 80 % desdifférences entre les taux natio- sés dans les télécommunications aient doublé dans les pays naux de pénétration du téléphone - la télédensité - en développement, pour atteindre 60 milliards de dollars par peuvent être attribuées à desdisparités de revenu par habitant an depuis le début des années 90, il reste beaucoup à faire (figure 4,3). En Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, il pour répondre à une demande de plus en plus dynamique. En fait, dans la plupart des pays à faible revenu, le pro- inéquitable pour celles (souvent petites) qui n'avaient pas blème n'est pas l'absence de demande mais l'insuffisance de accès au réseau. Le pouvoir de limiter l'attribution des l'offre. Si beaucoup d'habitants des pays en développement lignes téléphoniques entretenait la corruption. Ainsi, un ne peuvent s'offrir le téléphone, beaucoup en ont les système destiné à aider les pauvres et à protéger le consom- moyens. Pourtant, la demande d'une ligne peut bien souvent mateur n'atteignait ni un objectif ni l'autre, et ce service rester sans réponse pendant des mois, voire des années. Le inefficace était préjudiciable à la croissance économique. rapport entre lesdemandesde raccordement et le nombre de lignesen serviceest beaucoup plus élevédans les pays à faible La concurrence dans les télécommunications : rél édensit é(figure 4.3). La quasi-totalité des 28 millions de Des conditions en train d 'évoluer personnes inscrites sur des listes d'attente dans le monde se Facteur tout aussi imp ortant , l'absence de concurrence, trouvent dans des pays en développement, et le délai moyen doublée d'une réglementation inefficace, est également à est d'environ un an. Et certains n'ont même pas fait la l'origine des médiocres performances de nombreux presta- demande, sachant que celle-ci restera sans suite. Dans les taires de services de télécommunication. Confrontés à pays en développement, plus que dans les pays industriels, il l'échec de leurs monopoles d'État, plus de 70 pays en semble que ce soit le manque de concurrence et les faiblesses développement optent aujourd'hui pour un marché privé du cadre réglementaire qui entravent la diffusion du télé- ouvert à la concurrence. Même lorsque l'État garde la phone et des technologies modernes. haute main sur le système téléphonique de base, le secteur privé peut entrer sur le march é de la téléphonie cellulaire Concurrence et action des pouvoirs publics et des services à valeur ajoutée, où les possibilités sont Les télécommunications ont été longtemps considérées immenses. Trop souvent, toutefois, l'État impose des res- comme un monopole naturel. N'avoir qu'un seul et unique trictions qui, en Afrique subsaharienne par exemple, expli- exploitant semblait être la formule garantissant le mieux quent en partie que seules 25 % des lignes téléphoniques l'efficience économique. Il s'agissait d'un secteur où les sont fournies (en dehors de l'Afrique du Sud) par des op é- coûts baissaient à mesure que l'échelle de production aug- mentait. Aussi la plus grosse firme pouvait-elle évincer ses Encadré 4.5 rivaux en pratiquant des prix plus bas et finir par étendre son empriseà l'ensemble du marché. Laplupart des pays en Une libéralisation des télécommunications étaient venus à considérer que le seul moyen, ou en tout cas à l'échelle mondiale le meilleur, de prévenir ces abus de position dominante était que l'État exploite lui-même le secteur du téléphone. Dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce LÉtat est donc entré en scène. Il a interdit l'accèsdu mar- (OMC). l'Accord général sur le commerce et les services, partie intégrante de la série d'accords issus du Cycle ché aux concurrents, affirmant qu'ils assureraient inutilement d' Uruguayen 1994, fait entrer pour la prem ière fois le sec- des prestations existantes, qu'ils ne s'intéresseraient qu'aux teur des services, y compris les télécommun ications, usagers pouvant être desservis à moindre coût (en général dans l'orbite des négociations commerciales multilaté- ceux deszones urbainesoù la densité de la clientèle est élevée) rales. Pour continuer sur la lancée du Cycle d'Uruguay, un et que leur présence empêcherait de fournir un service géné- Groupe de négociation sur les télécommunications de base a été constitué. En février 1997, 69 membres de ral à un prix raisonnable. Cet argument ne résiste pourtant l'OMC, représentant plus de 90 % du marché mondial des pas à l'analyse, lorsque l'on sait que les dépenses d'équipe- télécommunications, s'étaient engagés libéraliser leurs à ment des monopoles publics de télécommunication des pays services téléphon iques de base, l'engageme nt pris ayant en développement atteignent souvent 4 000 dollars par ligne force obligatoire sur le plan international. téléphonique - soit trois ou quatre fois plus que le coût Au cours des travaux ce sujet. 31 pays industriels et à 24 pays en développem ent se sont engagés libéraliser à auquel il serait possible de descendre. leurs services de téléphon ie vocale. Les autres services Le manque d'efficacité et les investissements insuffi- devant s'ouvrir la concurrence sont notamment les ser- à sants des monopoles d'État dans le secteur du téléphone se vices internationaux de téléphonie vocale grande dis- à sont tradu its par un service médiocre et une desserte tance et la revente des capacités louées, la transmission minime, voire inexistante, des personnes pauvres et des de données, les circuits loués usage privé, les services à mobiles et par satellite, et les communications interur- zones rurales - un paradoxe si l'on se souvient que l'un baines. La plupart des participants se sont engagés à des arguments avancés était que seul un régime de pro- adopter en tout ou en partie un ensemble de principes priété publique pouvait garantir un service universel. Le réglementaires favorisant la libre concurrence . Ces enga- tarif fortement subventionné des communications du gements devraient notamment se traduire par une com- pétitivité accrue, une augmentation de l'i nvestissement régime intérieur avait pour conséquence des recettes insuf- étranger direct et un mei lleur rapport qualité-prix pour le fisantes et une expansion limitée. Ce tarif était une source consommateur des services . de profit pour les entreprises desservies, ce qui était rateurs privés. Dans le même temps, les accords sur les ser- de la disparition des subventions) pour les communica- vices de télécommunication conclus récemment sous tions intérieures dans de nombreux pays en développe- l'égide de l'Organisation mondiale du commerce promet- ment. La structure tarifaire généralement appliquée a tent une ouverture à la concurrence dont on peut attendre rarement des effets positifs sur l'utilisateur ou le presta- des avantages qui ne feront que croître avec la libéralisa- taire. Le motiftraditionnellement invoqué pour justifier le tion du secteur à l'échelle mondiale (encadré 4.5). niveau élevé des taxes sur le trafic international est la Depuis les années 80, on assiste, partout dans le nécessité de subventionner les communications locales monde, à une transformation profonde du mode de four- pour fournir un service accessible à tous. Mais la question niture, de tarification, de financement, d'utilisation et de de l'ampleur, voire de l'existence même de cette subven- réglementation de l'infrastructure de l'information. Le tion, prête parfois à controverse. En effet, les communica- modèle qui prévalait hier se lézarde rapidement. Les tions nationales et internationales étant des produits récents progrès techniques permettent au public d'avoir obtenus à partir d'une base plus ou moins commune (c'est accès, pour un coût modique, à toute une gamme de sup- en grande partie le même matériel qui sert pour les deux), ports de communication. Certes, le marché de l'infra- il n'est pas facile de répartir entre elles le coût des équipe- structure de l'information est encore loin d'être ments . Il ressort de la plupart des estimations que les totalement ouvert à la concurrence, mais les technologies abonnés ont traditionnellement payé plus que leur part nouvelles et l'explosion de la demande ont signé l'arrêt de pour les appels internationaux et moins que la leur pour mort des monopoles nationaux. Comme on l'a vu, un les appels nationaux. L'exp érience montre que les tarifs monopole naturel apparaît lorsqu'une firme peut abaisser internationaux élevés s'accompagnent généralement de ses coûts en produisant davantage - c'est-à-dire en réali- faibles redevances mensuelles d'abonnement et de taxes sant des économies d'échelle . Mais quand des firmes utili- minimes ou nulles pour les appels locaux. Une telle struc- sant des technologies de pointe peuvent produire au ture tarifaire dissuade les opérateurs de télécommunica- moindre coût sur une petite échelle, le nombre de concur- tion de développer le réseau. Et les prix excessifs exigés rents efficaces peut être élevé. Même un marché aussi pour les services téléphoniques interurbains et internatio- exigu que celui de Sri Lanka s'est avéré porteur pour naux pénalisent les abonnés ayant des clients, amis ou quatre sociétés de téléphonie cellulaire qui pratiquent des parents dans des villes éloignées ou à l'étranger. prix soutenant la concurrence mondiale. Ce pays propose Aujourd'hui, cependant, l'offre de services concurrentiels aujourd'hui des tarifs de téléphonie cellulaire parmi les ébranle les anciens systèmes de tarification - et remet plus bas du monde, et 56 000 nouvelles lignes cellulaires sérieusement en cause la structure des tarifs internatio- y ont fait leur apparition entre 1993 et 19%. naux (encadré 4.6). Dans beaucoup de pays industriels et une poignée de Laccès aux télécommunications s'améliore mais reste pays à revenu intermédiaire, cette tendance nouvelle favo- limité dans beaucoup de pays. LAfrique subsaharienne n'a rise l'apparition d'un marché dynamique de nouveaux qu'une seule cabine téléphonique pour 5 300 habitants; types de services où le savoir et l'information sont rapide- Singapour en a une pour 100 personnes. Dans les pays ment exploités et diffusés sur des réseaux nationaux et pauvres, nombreux sont ceux qui doivent souvent parcou- mondiaux à forte densité. Dans le même temps, de nom - rir plusieurs kilomètres jusqu'à la cabine la plus proche, breux pays en développement saisissent eux aussi la chance quand il y en a une. Les exemples suivants illustrent bien qui leur est donnée d'offrir un accès de plus en plus large, cette situation: diversifié et économique à l'information, de réduire les disparités existant dans ce domaine et de faciliter la com- · Dans une zone rurale de la Jamaïque, des parents habi- munication sur leur propre territoire et avec le reste du tent à 156 kilomètres du domicile de leur fille qui, pour monde grâce à des technologies innovantes et à des inves- les contacter, doit appeler chez leurs voisins les plus tissements qui trouvent leur impulsion dans le secteur proches, à près d'un kilomètre de là. Les propos qu'ils privé. Mais pour rester dans la course, ces pays doivent échangent sont alors relayés d'un versant à l'autre de la ouvrir les télécommunications à la concurrence. En effet, colline par des jeunes des environs . dans de nombreux segments de ce marché, la concurrence · Un habitant de Johannesbourg raconte que ses parents n'est pas seulement possible - elle est inévitable. Et seules qui habitent la province du Nord, l'une des régions les des mesures répressives permettraient à l'État de préserver plus pauvres d'Afrique du Sud, doivent parcourir 5 kilo- les monopoles en place. mètres jusqu'au centre commercial le plus proche pour L évolution qui touche actuellement les technologies, la donner un coup de téléphone. Ses parents n'envisagent concurrence et la tarification conduit à un rééquilibrage même pas d'avoir un jour un téléphone chez eux. des prix entre les différents services, avec une baisse pour · Les habitants d'une agglomération de taille moyenne les communications internationales et une hausse (du fait en Albanie font la queue le long d'un mur en ciment Encadré 4.6 Figure 4.4 Pressions en faveur d'une réforme Augmentation du nombre de lignes des taxes de répartition appliquées téléphoniques principales selon aux communications internationales le degré d'ouverture à la concurrence en Amérique latine Dans son acception usuelle, une communication internatio- nale est un service fourni conjointement par une compa- Le développement des réseaux téléphoniques gnie de téléphone dans le pays d'origine de l'appel et par a été plus rapide dans les pays où le marché a son homologue dans le pays de destination. Dans le cadre été privatisé et ouvert à la concurrence. du régime traditionnel des « taxes de r épartition » fixées de façon bilatérale par les compagnies des différents pays, 25 - ;:: l'opérateur d'origine de l'appel rembourse, pour chaque o ::l communication, un certain montant à l'opérateur de desti- o 'C o nation. Le montant du règlement correspond normalement if à la moitié du prix de gros des communications internatio- c. 20 - ct' nales. Ce prix est généralement supérieur au coût réel de ., ~ l'appel. c c: Le trafic téléphonique à destination des pays en déve- '" Il> or al al 5' < < propres, les contrats promenent le versement d'une part des e e iD ::l ::l .. c c al profits de l'entreprise. On rencontre encore beaucoup d'autres < ~. e- iD ::l < types de promesses, dont plusieurs combinent les avantages e e- 3 e- C- des opérations de prêts et des apports de fonds propres. al 200 - o. il: · Pour le prêteur, toute la difficulté est d'évaluer la valeur ~r ::l "C ., de la promesse faite. Quelle est la probabilité d'une Cl défaillance de l'emprunteur ? Quelle part de sa créance le E .,'" prêteur sera-t-il capable de recouvrer en cas de défaillance ? f::! ::J 0 Pour l'investisseur en fonds propres, il s'agit d'évaluer les C- 100 - profits futurs de l'entreprise et le calendrier de leur réalisa- tion. Toutes ces évaluations posent des problèmes d'infor- mation que des institutions spécialement créées à cet effet s'efforcent de résoudre. Mais lessolutions sont imparfaites et ces imperfections ont des conséquences importantes, - Les problèmes d'information que traitent les marchés o financiers sont d'abord des questions de routine (qu'analyse Actif. : le chapitre 5) : il s'agit de vérifier la qualité d'une opération et des institutions financières d'en assurer la bonne exécution. Leprocessuscomprend trois non bancaires étapes. Les vérifications de qualité interviennent aux stades de de la banque centrale Volume s des échanges la sélectiondes projets (qui va recevoir lesfonds ?), puis de leur sur le marché des valeurs des banqu es commerciales suivi (comment les fonds sont-ils utilisés ?). Linforrnation 1 Capital isation boursière permettant de déterminer quelles opérations seront profi- Note : Les données correspondent il J'année 1990 et portent sur 12 pays il tables et de vérifier l'utilisation des fonds ne coule pas de faible revenu, 22 pays il revenu intermédiaire et 14 pays il revenu élevé. Source : Levine 1997. source.Aussiest-ilessentielde choisir de bons projets et de les pays à faible revenu s'explique surtout par leur capacité de Redoutant de tels effets, les entreprises hésitent à émettre traiter l'information et d'assurer la bonne exécution des de nouvelles actions. Ce phénomène explique en partie le contrats, deux problèmes critiques dans tous lespays pauvres. rôle relativement modeste des émissions d'actions dans le La même situation se retrouvait autrefois en Europe, où les financement des entreprises - même dans les pays indus- activités bancaires des marchands lombards et des bijoutiers triels - malgré la supériorité reconnue des apports de de Londres reposaient largement sur la connaissance accu- fonds propres sur les emprunts comme instrument de par- mulée de longue date des affairesde leurs clients. tage des risques. Il semble parfois que les prêteurs oublient le principe La collecte et le traitementde l'information selon lequel l'acceptation de verser des taux d'intérêt éle- Les marchés financiers modernes ne sont pas les seuls vés est un signe défavorable. C'est ainsi qu'au Vénézuéla, qui recourent à l'information pour décider qui mérite de pour attirer les déposants, le Banco Latine offrait des taux recevoir des fonds. Les familles très unies et les commu- supérieurs de 5 points aux taux du marché. La faillite de nautés très solidaires disposent d'une masse considérable cette institution a été l'une des plus coûteuses dans l'his- d'informations sur les activités de leurs membres et sur toire des banques. Il est probable que les déposants, comp- leurs aptitudes physiques, intellectuelles et morales. Avant tant sur l'intervention du gouvernement, ont estimé que l'apparition de systèmes institutionnels modernes, c'est leur risque était en fait limité. dans leurs familles et auprès de leurs amis que les proprié- L'évaluation des perspectives. Quand les risques inhé- taires de sociétés commerciales et les créateurs d'entre- rents aux prêts qu'ils accordent ne sont pas supportés par prises allaient chercher les fonds de roulement et le capital d'autres, les chargés de prêts des banques - comme risque dont ils avaient besoin. Mais la mobilisation de res- d'ailleurs les gérants de fonds d'investissement, les assu- sources plus vastes dans des cercles plus larges nécessite reurs et les sociétés de capital-risque - consacrent beau- l'intervention du secteur financier moderne et accroît coup de temps et d'efforts à l'analyse des perspectives que l'importance des fonctions de collecte et de traitement de présentent d'éventuels emprunteurs, de futurs assurés et l'information. de nouvelles entreprises. On aurait pu supposer que cette Le marché du crédit est fondamentalement différent des fonction perdrait de l'importance sur les marchés finan - autres marchés en ce sens que son fonctionnement n'est pas ciers les plus modernes, en raison des progrès de la titrisa- basé sur un système d'enchères qui fixe les taux d'intérêt au tion et d'autres techniques facilitant la revente des prêts. point d'intersection des courbes de l'offre et de la demande. Mais l'analyse montre que les intermédiaires conservent Ce serait d'ailleurs impossible. En finance, la première règle une grande partie du risque même après la vente de leurs est que le prix qu'un emprunteur est prêt à payer n'est pas prêts. Lévaluation du risque est plus critique encore dans un bon indicateur de sa solvabilité. Au contraire, ceux qui les pays en développement, où les entreprises et leurs sont disposés à payer des taux d'intérêt élevésrisquent d'être financiers opèrent dans un environnement plus aléatoire. les moins à même de rembourser leurs emprunts. Souvent, il suffit d'un petit nombre d'indicateurs Qu'importe en effet le niveau du taux d'intérêt, si l'em- objectifs pour évaluer de façon approfondie la situation prunteur n'a pas l'intention de tenir ses engagements? Les d'emprunteurs individuels et déterminer leur capacité de taux d'intérêt élevés étant susceptibles d'attirer de mauvais remboursement. Partout, les pays utilisent de plus en plus emprunteurs, quelle que soit la rigueur du processus de des logiciels spécialisés qui permettent d'automatiser le sélection, certains prêteurs optent pour des taux inférieurs processus de sélection (encadré 6.1). De tels programmes au taux d'équilibre du marché. En outre, le prêteur n'ignore sont toutefois moins fiables dans le cas de petites entre- pas que l'emprunteur prendra probablement plus de risques prises pour lesquelles une évaluation plus détaillée de la aussitôt les fonds décaissés, pratique courante sur le marché performance passée, des produits, des marchés et de l'en- des assurances. Les prêteurs peuvent donc être tentés de vironnement macroéconomique s'avère nécessaire. rationner les crédits qu'ils accordent. Le suivi de Idperformance. Les banques sont particulière- Le marché des actions soulève le même genre de pro- ment bien placéespour collecter de façon continue des infor- blème. Lactionnaire qui cherche à vendre ses actions au mations sur la situation et la performance de leurs prix du marché peut estimer que le marché surévalue la emprunteurs. Elles préfèrent souvent prêter à court terme, valeur de ses actions. On aboutit alors à un processus ana- pensant qu'un bon suivi leur permettra d'intervenir en temps logue à celui qui mène au rationnement du crédit. Les utile si la situation de l'emprunteur se dégrade. Néanmoins, investisseurs savent que les actionnaires cherchent à les intérêts des institutions ne coïncident pas toujours avec vendre leurs actions quand les cours sont supérieurs à leur ceux de la société. Lexemple de pays aussi différents que valeur réelle. Par conséquent, annoncer la vente de nou- l'Inde et l'Équateur montre que l'accès à des financements à velles actions entraîne généralement une chute des cours . long terme (notamment à des crédits non bonifiés) augmente Encadré 6.1 Les banques ne sont pas les seules institutions capables d'un suivi efficace. Le développement des marchés finan - La technologie facilite les décisions de crédit ciers a favorisé l'émergence d'une classe d'experts spéciali- Des progiciels, basés sur des systèmes de points, tentent sés dans l'analyse des entreprises et des valeurs. De la de reproduire les méthodes de traitement de l'information vigilance de ces analystes dépend le bon fonctionnement qu'utilisent les professionnels les plus expérimentés. Quand du marché des valeurs. on dispose d'un volume suffisant de données adéquatessur Ce suivi s'exerce à plusieurs niveaux, sous le regard le comportement de l'emprunteur (faceà ses obligations de attentif de nombreux observateurs. Les dirigeants des remboursement) et sur ses autres caractéristiques, il est possible d'automatiser une grande partie du processus d'ap- entreprises surveillent leurs employés. Les conseils d'ad- probation des crédits, ce qui réduit le coût de traitement des ministration et les banques surveillent les dirigeants d'en- demandes et constitue une amélioration par rapport aux treprises. Les actionnaires surveillent les administrateurs. méthodes classiques sur le plan de l'évaluation des risques. Parfois l'édifice comporte des étages supplémentaires. Disponibles dans le monde entier pour l'évaluation des cré- dits à la consommation, ces logiciels sont utilisés par les Quand un fonds commun de placement détient de nom- banques des pays en développement de toutes les régions breuses actions d'une société, les propriétaires de ce fonds du monde, ainsi que - mais plus rarement en ce cas -, (ses actionnaires) surveillent la gestion des dirigeants des pour l'évaluation des prêts commerciaux et pour la cotation fonds qui, à leur tour, surveillent les administrateurs et la des bons d'entreprises. direction de la société dans laquelle ils ont investi. Et Dans un premier temps, l'automatisation du processus d'évaluation des crédits nécessite une analyse statistique pourtant ce suivi est imparfait, en partie en raison des pro- des facteurs qui déterminent la probabilité d'une blèmes que pose le caractère de bien public, en partie du défaillance de l'emprunteur. L'évaluation des prêts hypo- fait d'une protection juridique inadéquate. thécaires est généralement basée sur les éléments sui- Lévaluarion des perspectives des emprunteurs et le vants : la profession de l'emprunteur, le nombre de suivi de leurs opérations ne se limitent évidemment pas à personnes à charge et le rapport entre le revenu de l'em- prunteur et le montant à rembourser. D'autres facteurs la collecte et à la diffusion de données brutes. Il s'agit sur- entrent également en ligne de compte, notamment les tout de traiterl'information, c'est-à-dire d'analyser ce que conditions du prêt (parexemple, dans le cas d'un prêt hypo- les données disponibles impliquent. Les pays en dévelop- thécaire, le ratio du prêt par rapport à la valeur du bien pement à revenu relativement élevé utilisent couramment financé), l'existence ou l'absence d'obstacles juridiques à des modèles mathématiques d'évaluation des risques, une éventuelle saisie et la situation économique. La deuxième étape consiste à utiliser des données notamment pour l'analyse des titres cotés en bourse. De rétrospectives pour évaluer l'influence de chaque facteur tels modèles accroissent la fiabilité de l'évaluation des sur la probabilité de manquement aux obligations. risques, pour autant qu'ils intègrent effectivement toutes L'équation qui en résulte permet à la banque de calculer la les données chronologiques disponibles (encadré 6.2). probabilité que l'emprunteur paiera avec retard, manquera à certaines de ses obligations ou sera défaillant. Globalement, ces prévisions sont assez bonnes (elles Contrats et mécanismes institutionnelsprotégeant les opérateurs valent l'avis subjectif de chargés de prêts expérimentés) contre leseffets desimperfections de l'information. pour définir des critères adéquats qui permettront de déci- Les systèmes financiers ont mis au point une multitude der de l'octroi des crédits et de l'application de primes de de techniques qui permettent de traiter les problèmes cau- risque en sus des taux d'intérêt. sés par les imperfections de l'information. Ces techniques englobent des contrats et des mécanismes institutionnels, la productivité des emprunteurs. De plus, si lescrédits à court qui vont du plus simple au plus élaboré. terme imposent aux dirigeants d'entreprise des contraintes et Contrats simples : dettes etgaranties. Pour réduire le coût des contrôles permettant de prévenir certains abus, ils ren- des déficiences de l'information et, de façon plus générale , dent aussi les entreprises (et les pays) très vulnérables. Un pour se protéger contre leurs effets, les financiers utilisent changement subit dans l'attitude des investisseurs - qui n'est un certain nombre de règles et procédures simples visant à pas nécessairement basésur la performance de l'entreprise ou influencer les comportements. Les contrats de prêt tradi- sur la diffusion d'informations nouvelles - peut entraîner tionnels exigent le paiement d'une certaine somme, inva- l'annulation du crédit, voire la faillitede l'entreprise. Si de tels riable quelles que soient les circonstances, et donnent au changements d'attitude touchent un grand nombre d'entre- créancier le droit de saisir la garantie en cas de défaillance prises, c'est une véritable crise financière qui peut en décou- de l'emprunteur. Le caractère inconditionnel de la pro- ler. On voit donc une fois encore que, du point de vue de messe de remboursement et l'existence d'une garantie ren- l'intérêt général, les méthodes choisies par lessystèmes finan- dent moins nécessaire la vérification des déclarations de ciers pour résoudre leurs problèmes d'information sont sou- l'emprunteur au sujet de sa situation financière. vent des solutions partielles. Normalement, le débiteur n'a aucun intérêt à déguiser sa Encadré 6.2 situation véritable ; en effet, s'il en est capable, il a tout Déterminer la vulnérabilité du portefeuille intérêt à rembourser son emprunt. Il n'en reste pas moins pour évaluer le risque financier que le contrat de prêt - nous l'avons noté précédemment - ne résout pas tous les problèmes d'information. Jusqu 'à une date relativement récente, la plupart des inter- Si la garantie a été initialement bien évaluée et si elle venants sur les marchés financiers limitaient leurs risques conserve sa valeur et peut être saisie, elle protège les grâce à des méthodes empiriques et à des jugements qua- banques contre leurs erreurs d'évaluation de la solvabilité litatifs. La complexité des nouveaux instruments financiers de l'emprunteur. Cependant, comme nous l'avons vu au rend de tels procédés inefficaces. Heureusement, la baisse des coûts de l'informatique - elle-même partiellement chapitre 5, les garanties ne font que simplifier, sans les éli- responsable de cette nouvelle comple xité - a rendu plus miner, les problèmes d'information, puisqu'il reste à les accessibles un certain nombre de techniques quantitatives évaluer et à s'assurer qu'elles peuvent être saisies. Et il ne d'évaluation des risques, comme le montre l'expérience de s'agit pas d'évaluer leur valeur au moment de l'octroi du l'Argentine, du Canada, du Chili et d'autres pays. prêt, mais leur valeur probable dans une situation capable Une méthode simple et attrayante est celle du calcul de la vulnérabilité d'un portefeuille. À partir de données histo- d'entraîner la défaillance de l'emprunteur. riques sur les cours des valeurs concernées, cette tech- Lutilisation de certains types de garanties peut être nique évalue d'abord la probabilité de variations futures ; problématique. Les garanties immobilières facilitent les puis elle examine dans quelle mesure ces variations ten- opérations de crédit ; mais un recours massif à de telles dent à augmenter dans le même sens. Cette technique est particulièrement utile pour les produits dérivés, tels que les garanties peut fragiliser une économie et la rendre plus options et les contrats à terme, qui spéculent sur le cours vulnérable aux aléas de la conjoncture et à la hausse des futur d'une valeur de base : action, obligation ou devise taux d'intérêt. Parfois les banques pensent que des garan- étrangère . Elle tient compte des corrélations entre le pro- ties d'un montant suffisant pour couvrir leur prêt les dis- duit dérivé et le cours de la valeur de base. Des calculs basés sur ces projections permettent par exemple aux pensent d'une étude approfondie de la nature de l'actif gérants de portefeuilles de parvenir à la conclusion sui- pris en gage. Or la valeur marchande des biens immobi- vante : « La probabilité que la valeur du portefeuille chutera liers est très variable, car un effondrement soudain des prix de plus de 100 millions de dollars au cours des trois pro- est toujours possible. Les prêts garantis créent une dyna- chains mois ne dépasse pas 1 %. » Ce chiffre de 100 mil- lions de dollars est l'estimation de la vulnérabilité du mique capable d'amplifier les fluctuations de prix: quand portefeuille pour une probabilité de 1 %. les prix s'effondrent, des crédits sont annulés, entraînant la On a également tenté de calculer les risques afférents à liquidation de biens immobiliers dont la vente déprime les des prêts bancaires non négociables . L'opération est toute- prix. C'est l'effondrement des prix de l'immobilier, après fois compliquée car les relations entre un banquier et ses une envolée de ce secteur, qui a déclenché plusieurs des clients sont rarement assez longues ou assez stables pour qu'il soit possible d'en extraire des données fiables sur les crises financières mondiales des deux dernières décennies. variations et les corrélations possibles . Les garanties sont inutiles si les emprunteurs ne peu- Certes, les variations futures ne peuvent pas être pré- vent pas les libérer ni les prêteurs en prendre possession en dites avec exactitude sur la base du passé; la technique cas de défaut de paiement. De telles situations sont sur- sous-estime l'influence passagère mais puissante d'événe- ments imprévisibles capables de perturber même des por- tout fréquentes dans les pays en développement. Il s'agit là tefeuilles bien gérés . La méthode reste néanmoins d'un problème structurel grave que l'on rencontre dans les intéressante. Examinons par exemple le cas de la Barings pays dont le cadastre est déficient, où la propriété indivi- Bank, qui, en 1995, a perdu 1,3 milliard de dollars -la tota- duelle des terres est rare et le droit foncier imprécis . Au lité de ses fonds propres - à la suite d'opérations spécu- latives risquées de sa filiale de Singapour. Ces opérations Botswana, les terres tribales étaient un bien collectifqui ne étaient fondées sur l'espoir que la hausse du cours des pouvait pas être donné en garantie jusqu'à ce qu'une loi actions japonaises allait coïncider avec une baisse du cours récente donne aux prêteurs le droit de saisir la terre, après des obligations. Les rapports officiels remis à la haute l'accord des conseils fonciers locaux. Dans les économies direction de l'établissement ne faisait ressortir aucun des risques afférents aux instruments utilisés pour exploiter en transition, les incertitudes du droit foncier et les défi- cette prévision (des opérations à terme sur l'indice des ciences du cadastre freinent également le développement actions compensées par des ventes à court terme d'obli- de crédits hypothécaires privés. Enfin, dans les pays où les gations), laissant au contraire entendre que la compensa- hommes sont propriétaires de la plupart des biens immo- tion minimisait le risque. En fait, la corrélation entre les biliers, les femmes n'ont guère accès aux prêts sur titres. cours de ces deux types de valeurs était négative ; la com- pensation était donc très risquée . Un simple calcul de la La formule de la garantie soulève un autre problème : le vulnérabilité du portefeuille aurait donné une probabilité de fait que les banques en fassent dépendre leurs opérations de 5 % - et non de a% - de perdre 800 millions de dollars. crédit peut réduire le financement d'autres activités au ren- Un tel calcul aurait peut-être incité la haute direction de la dement social élevé, du seul fait qu'elles se prêtent mal à ce banque à choisir une autre option . mécanisme, comme nous l'avons vu au chapitre 2, avec le problème du financement de la recherche et du développe- sentation d'une demande d'indemnisation. (Les prêteurs ne ment et, au chapitre 3, avec la pénurie de crédits (sans disposent pas d'un telle facilité ; ils ne peuvent pas atrendre garantie de l'État) pour le financement de l'éducation. que le prêt soit irrécouvrable pour vérifier la situation de La surveillance des pairssurles marchés non structurés. Les l'ernprunteur.) Notons cependant que, dans les pays en institutions financières modernes utilisent des méthodes de développement, le secteur de l'assurance est très en retard sélection qui, semble-t-il, fonctionnent mal dans de nom- sur lesecteur bancaire, notamment dans lespays où lesassu- breux pays en développement. Toutefois, les marchés non reurs ont perdu la confiance du public en raison d'un usage structurés ont fait naître des techniques originaleset efficaces excessifdes « clauses spéciales en petits caractères », pour résoudre les problèmes d'information que pose la véri- Bourseset marchésorganisés.Certaines transactions finan- fication de la qualité. rune de ces techniques est basée sur cières - par exemple des opérations à terme sur des pro- l'idée que les informations nécessaires sont accessibles à des duits ou des devises- permettent de réduire ou d'éliminer tiers - par exemple lesvoisins de l'emprunteur, eux-mêmes le risque de variations imprévisibles sur le prix des actifs de désireux d'obtenir un crédit - et qu'il est possibled'associer base. Ou plutôt, elles transfèrent le risque à d'autres parties ces tiers à la transaction financière en question. (Nous exa- plus aptes à l'assumer. De tels mécanismes peuvent être très minerons au chapitre 8 les méthodes de la Grameen Bank et utiles, par exemple pour des paysans qui attendent la matu- d'autres systèmes de prêts collecrifs.) Les informations dont ration de leur récolte ou pour les gérants d'une dette disposent les tiers facilitent le suivi et l'exécution des contrats publique qui souhaitent minimiser le coût d'éventuelles de prêt, même si ces informations ne sont pas communi- variations des taux de change. Quand ils ne servent pas à quées aux prêteurs. En effet, quand des groupements sont couvrir le risque, ces instruments peuvent aussi être utilisés constitués pour l'octroi de prêts collectifs, ce sont les pour spéculer, lorsque les investisseurs croient connaître emprunteurs qui ont intérêt à utiliser les informations dont l'orientation probable du marché et veulent parier sur la ils disposent au sujet des uns et des autres. En outre, le suivi qualité de leur intuition ou de leur information. est plus facile quand les emprunteurs ont le sentiment qu'ils Parfois l'évolution des cours d'actifs financiers reflètent font l'objet d'un contrôle. Un processus d'auto-sélection se et diffusent des informations dont la connaissance était met alors en place : seuls solliciteront un emprunt ceux qui initialement réservée aux opérateurs les plus riches et les se pensent capables de rembourser et ont l'intention de tenir mieux informés. Ceux qui apprennent une nouvelle per- leurs engagements. mettant d'anticiper l'augmentation du cours d'un actif Couverture, diversification et mutualisation des risques. En ont intérêt à acquérir cet actif quand son prix reste infé- facilitant le négoce, la couverture, la diversification et la rieur à la valeur réelle ; cet achat fera monter le prix. Mais murualisation des risques, les systèmes financiers permet- il est probable que la hausse du prix ne reflétera que par- tent de surmonter des problèmes d'information sans avoir à tiellement les informations en question. Sinon, les opéra- collecter les données nécessaires. La formule la plus simple teurs n'auraient guère intérêt à faire les efforts nécessaires est le contrat d'assurance qui, par exemple, couvre expressé- pour mieux connaître la valeur réelle des actifs. En fait, le ment un risque coûteux et identifiable tel qu'un décès pré- marché des capitaux ne fonctionne jamais de façon par- maturé. Grâce à la mutualisation de plusieurs risques, faite, jamais les cours n'intègrent et ne transmettent toutes l'assureur peut offrir de tels contrats sans être contraint de les données connues de certains participants. remédier au manque d'information sur tel ou tel assuré. Quand les marchés ou des intermédiaires tels que les Des dispositions contractuelles très simples facilitent la banques mettent des actifs liquides à la disposition de résolution de nombreux autres problèmes d'information l'épargnant , ils réduisent le coût de la solution de pro- qui se posent aux assureurs. C'est ainsi que les polices com- blèmes de trésorerie imprévisibles. Mutualiser les risques prennent souvent des clauses annulant l'assurance si l'assuré d'une pénurie soudaine d'argent liquide est la prin cipale entreprend des activités dangereuses (par exemple, la fonction des marchés organisés. De la même façon, les conduite d'une automobile en dehors d'une route). Des banques mettent en commun le produit du grand nombre précautions de ce genre contre d'éventuels abus allègent le de petits prêts que constituent les dépôts, et le suivi suivi de façon considérable, pour autant que le non-respect qu'elles assurent pour le compte de leurs déposants profite des clauses puisse être facilement détecté au moment où d'économies d'échelle dans le traitement de l'information. l'assuré présente la demande d'indemnisation. Les contrats Des systèmes de paiement qui fonctionnent correctement d'assurance prévoient également l'annulation automatique diminuent considérablement le coût de l'information ; mais du contrat s'il est prouvé que les déclarations initiales de leur efficacité dépend de la confiance que suscite la solidité l'assuré étaient inexactes. De telles clauses réduisent le coût financière de tous les participants. Ainsi, les échanges com- des opérations d'évaluation puisque les déclarations de l'as- merciaux entre les républiques de l'ex-Union Soviétique ont suré ne seront vérifiées qu'au moment de l'éventuelle pré- soudainement chuté de 80 % quand le mécanisme des paie- Encadré 6.3 Le commerce en marge des banques, ou comment la monnaie a été remplacée dans les échanges dans la Fédération de Russie Les lois de la Fédération de Russie obligent tous ceux qui saction . Pour réduire ce coût, les institutions publiques et n'ont pas acquitté la totalité de leurs impôts à fermer tous privées recourent à l'emploi de lettres de change, ou vek- leurs comptes bancaires à l'exception d'un seul, qu'ils doi- sels, qui après le troc , sont devenues l'instrument de sub- vent faire enregistrer auprès des autorités fiscales . Ainsi, stitution de la monnaie le plus couramment utilisé. Ces quand une entreprise doit de l'argent au fisc, le taux margi- cert ificats de reconnaissance de dette sont émis par les nai d'imposition sur l'intégralité de ses revenus transitant banques, les entreprises et les autor ités fédérales, provin- par le système bancaire atteint 100 %. Les banques sont ciales et mun icipales ; on estime qu'ils représenta ient, au passibles de poursuites pénales si elles n'effectuent pas printemps 1997, près des deux tiers des instruments les transferts requis. monétaires libellés en roubles (mesurés par la masse De telles restrictions sur l'usage de la monnaie scriptu- monétaire M2). Ces cert ificats servent aussi à remplacer rale créent un carcan qui n'a pas son pareil dans un pays beaucoup d'autres titres de créance, tels que les cert ifi- industriel à économie de marché. Pour les entreprises, la cats de dépôt, billets à ordre, obligations de sociétés et multitude d'impôts, les taux très lourds, les pénalités obligations d'État. excessives (du moins jusqu'à une date récente) et les La valeur d'un veksel dépend de la réputation de J'émet- exemptions accordées pour des raisons politiques incitent teur et de la facilité avec laquelle ce certificat peut être à l'évasion fiscale. Ainsi, le fisc estime que 80 % des entre- converti en produits utilisables. En général, les entreprises prises sont en retard dans le paiement de leurs impôts. considèrent les veksels émis par des banques réputées et Cette estimation est probablement exagérée ; mais elle des firmes produisant des biens très utilisés (cas des signifie que la plupart des entreprises sont affectées par le monopoles naturels, par exemple) comme des instruments blocage des comptes bancaires, qu'il s'agisse des leurs ou proches de la monnaie. Les autres veksels font l'objet de de ceux de leurs principaux partenaires commerciaux. De décotes importantes. ce fait, un grand nombre de transactions s'effectuent en La généralisation des veksels compl ique la politique dehors du système bancaire. Le troc est devenu chose cou- monéta ire, car elle affaiblit le contrôle direct de la banque rante : selon une enquête récente de la Banque mondiale, centrale sur les liquidités en circulation. Le remplacement la part de ce mode d'échange dans les ventes totales est de la monnaie par le troc et les veksels affecte le recouvre- passée de 11 à 43 % entre 1992 et 1997. ment de l'impôt et freine la croissance économique parce Or, le troc est très coûteux, surtout pour les entreprises qu'il augmente les coûts de transaction. En outre, le aux opérations diversifiées qui, par la nature de leur acti- recours à ces instruments rend opaque la situation finan- vité, manquent d'informations fiables sur leurs parte- cière des sociétés et facilitent les détournements de fonds naires. En règle générale, le coût d'une opération de ce et abus de biens sociaux. Enfin, la protection des droits de type représente près de 20 à 25 % de la valeur de la tran- propriété devient impossible et la fraude se développe . rnents interrépubliques s'est effondré. Très vite, des intermé- marchés financiers créent de nombreuses « externalités », diaires ont commencé à organiser le commerce intérieur et c'est-à-dire des situations dans lesquelles les bénéfices et international sous la forme d'opérations de troc : ils ont mis les coûts d'une transaction affectent aussi des tiers non en place un système complexe et diversifié d'échanges de impliqués dans l'opération. C'est en partie l'existence de marchandises pour remplacer l'instrument monétaire devenu ces externalit és qui justifie l'intervention de l'État. incapable d'accomplir sa fonction. Les opérations de troc se sont également développées à l'intérieur de la Fédération de Externalités et biens collectifi sur les marchés financiers Russie, surtout en dehors des grandes villes, et le phénomène Dans le domaine de l'information financière, les exter- a beaucoup augmenté le coût du traitement de l'information nalir és sont diverses et multiples. Supposons qu'une (encadré 6.3). banque accorde un prêt à une entreprise et que cette déci- sion soit connue du public, les tiers vont présumer que la Pourquoi faut-il que les pouvoirs publics banque a évalué la situation de l'entreprise et l'a jugée satis- interviennent 7 faisante. Ils savent aussi que, si la banque est solide, elle va Le rôle des marchés financiers est de remédier aux pro- surveiller les activités de l'entreprise jusqu'au rembourse- blèmes d'information: c'est par la sélection de bons pro- ment du prêt, prévenant ainsi les abus les plus graves. La jets qu'ils décident de l'allocation des capitaux; c'est par le recherche montre que les entreprises ayant de bonnes rela- suivi de ces projets qu'ils vérifient que les fonds en ques- tions avec leur banque sont généralement des entreprises tion sont utilisés de façon adéquate. Mais l'information prospères. Elles obtiennent des conditions de crédit plus est toujours imparfaite. Et aussi efficaces soient-ils, les favorables, sur la base de garanties moins contraignantes, et mécanismes contractuels n'éliminent pas le déficit d'infor- savent mieux profiter des opportunités d'investissement. mation dont les effets se feront toujours sentir. En fait, les Autre exemple de la valeur de l'information accumulée par une institution, l'annonce d'un prêt bancaire qui fait mon- même si elle est difficileà observer et à prévoir, la contagion ter le cours des actions de l'emprunteur. résultant du comportement des détenteurs d'actifs est certai- Lorsqu'un déposant important surveille attentivement nement l'une des explications possibles. la direction d'une banque, vérifie qu'elle ne prend pas de Un exemplebien connu de l'effetde contagion est celuides risques excessifs et ne dissipe pas les actifs de l'institution, paniques bancaires. Pour montrer comment ellessurviennent, c'est l'ensemble des déposants qui en tirent profit. Par nous supposerons que lesdéposants ne peuvent évaluerla sol- conséquent, le suivi d'une banque est un bien collectif; vabilitéde leur banque, mais qu'ils constatent qu'un « choc » c'est d'ailleurs l'un des facteurs qui justifient le rôle pri- affectanttous lesportefeuillesbancairesa entraîné la fermeture mordial que l'État doit assumer dans ce domaine. En d'au moins un établissement. Ils risquent alors de se ruer sur revanche, si un déposant, découvrant qu'on dissipe les l'ensembledes banques, solvables ou non, pour procéder à des actifs d'une banque, retire ses fonds avant tous les autres, il retraits massifs de leurs dépôts, provoquant par là la faillite réduit d'autant les montants que les autres parties pourront d'établissementspourtant solvables. recouvrer ; dans ce cas, les externalités deviennent néga- Il y a plus de cent ans, Walter Bagehot notait déjà que le tives. Même si ses craintes ne sont pas justifiées, le dépo- mécanisme des prix n'était guère capable d'absorber ce type sant qui retire ses fonds peut provoquer un mouvement de de choc. Il soulignait qu'en période de crise les banques retraits massifs qui pénalisera beaucoup d'autres parties. avaient des difficultés à transmettre aux marchés des infor- Mais le problème le plus grave est sans doute probable- mations crédibles : « Quelle que soit la force de leur argu- ment celui du risque systémique d'une série de faillites ban- mentation, tous les banquiers savent qu'ils ont déjà perdu caires. La faillite d'une grande banque ou de plusieurs leur crédit s'ils doivent faire la preuve qu'ils sont solvables », banques de taille moyenne peut déclencher une crise finan- Si le mécanisme des prix fonctionnait correctement, une cière, capable d'entraîner une récession économique brutale haussedu taux d'intérêt représenterait pour lesdéposants une et durable. Si la gestion macroéconomique permet d'atténuer compensation adéquate du risque de prêter leurs fonds à des de telseffets,ellene lesélimine pas car lesmesuresprisesdans banques en crise. Mais il est possible que la hausse des taux ce domaine n'agissent pas immédiatement. Dans l'intervalle, d'intérêt soit interprétée comme la preuve d'une situation très des victimes innocentes, employés de la banque et emprun- malsaine qui décourage les déposants. Nous l'avons déjà teurs nullement impliqués dans les activités qui ont déclen- noté: le fait qu'un emprunteur accepte de payer des taux ché la crise, risquent de subir de sérieuxpréjudices. d'intérêt élevés n'est pas un bon indicateur de sa solvabilité. Les risques systémiques sont suffisamment importants Le mauvais fonctionnement du marché s'explique ici par le pour que les États tentent de freiner l'extension des crises manque d'informations sur la solvabilitédes banques. bancaires. Ces interventions sont généralement coûteuses, le prix n'en étant que partiellement supporté par ceux qui Lessituationsde monopole ont provoqué la crise. La portée de cette « externalité » jus- Normalement, le marché du crédit met les emprunteurs tifie que l'État agisse pour rendre ces crises moins pro- en faced'un nombre très limité de prêteurs, et aller de l'un à bables et contenir leur ampleur. l'autre n'est pas toujours chose aisée. En effet, la collecte de l'information qui permet de déterminer si un emprunteur est L'effetde contagion un bon risque coûte cher et il est facileà une banque de gar- Un autre type d'exrernalité a largement attiré l'attention der cette information pour elle-même. Par conséquent, le ces dernières années : l'effet de contagion par lequel des per- coût d'un prêt au même emprunteur n'est pas identique pour turbations sur le marché financier d'un pays donné peuvent tous lesprêteurs, et le banquier en titre disposed'un avantage. se répercuter sur d'autres marchés. Les échanges commer- Toutes les banques ont mis en place un système d'informa- ciaux peuvent être lesvecteursde cette propagation. En effet, tion reflétant les caractéristiques de leur clientèle. Un client les difficultés économiques d'un pays frappé par une crise bien connu de sa banque et considéré par ellecomme un bon financière peuvent affecter ses partenaires commerciaux. La emprunteur peut être vu par un autre établissement comme contagion peut se répandre par le jeu des termesde l'échange : un inconnu et un emprunteur à risque. Il est donc possible une crise financière influence le prix des produits fabriqués que la deuxième banque exigeun taux d'intérêt plus élevéou, ou achetés par le ou lespays en crise. Mais lescontagions les tout simplement, refused'accorder un prêt. plus virulentes sont celles qui résultent des flux financiers. D'autres considérations risquent d'inciter les emprun- Les raisons pour lesquelles une crise financière au Mexique teurs à ne pas changer de banquier. Par exemple, la nou- affecte l'Argentine ou une crise en Thaïlande influe sur la velle banque se posera des questions: pour quelle raison situation de la Russieont souvent paru mystérieuses. En fait, l'emprunteur est-il à la recherche d'un nouveau banquier? la contagion directe, par les flux commerciaux ou les termes Sa banque, qui le connaît bien, a-t-elle décidé de limiter de l'échange, est probablement insignifiante. En revanche, ses crédits? Estime-t-elle que ce client n'est plus un emprunteur solvable? Souvent, les clients seront capables peuvent menacer les emprunteurs de leur couper l'accès à de convaincre la nouvelle banque qu'ils ont de bonnes rai- des crédits ultérieurs. Le nombre limité de prêteurs dispo- sons de vouloir changer de banquier, mais il y a des excep- nibles rend une telle menace efficace. Dans les pays en déve- tions. En outre , comme nous l'avons noté au chapitre 5, loppement, la position relative des banques dans les systèmes une grande partie des coû ts de l'information sont irréver- financiers est encore plus forte que dans les pays industriels sibles et sont irrécup érables si aucun prêt n'est accordé. en raison de la difficulté plus grande à collecter l'information Tout ceci tend à créer une « relation exclusive » ent re le sur les entreprises privées. prêteur et l'emprunteur. En revanche, il y a des domaines dans lesquels les sys- Des études récentes sur le marché du crédit rural (voir tèmes financiers souffrent d'un excès d'in formation. Il encadré 5.2) montrent de quelle façon les coûts de la sélec- s'agit notamment de situations qui profitent à certains tion des projets, de la gestion des prêts et de leur mise en opérateurs et représentent une perte pour d'aut res, sans oeuvre influencent les taux d'intérêt et créent des situa- que cette redistribution des profits et des pertes produise tions de concurrence imparfaite. Comme souvent en de nouvelles richesses ou des gains de productivité. Si un situation de monopole, la base d'opérations de chaque opérateur apprend quelques minutes avant tous les autres prêteur est trop étroite, chacun d'eux répartit ses coûts que le gouvernement va bientôt prendre un décret affec- fixes sur une clientèle insuffisante, et cette pratique fait tant la valeur d'une action donnée, les bénéfices qu'il réa- monter les taux d'intérêt. lisera sur la vente ou l'achat de cette action se feront aux dépens des autres opérateurs. Apprendre une nouvelle un . L'insuffisance de l'information peu avant tous les autres est l'un des principaux objectifs Il est rare que les marchés fournissent aux opérateurs les de la collecte de l'information sur les marchés secondaires. différents types d'information dont ils ont besoin (notons Il n'en reste pas moins que ces marchés sont des créateurs toutefois, comme nous le verrons ultérieurement , qu'ils de liquidités qui soutiennent l'activité économique et fournissent parfois trop d'informations). Cette insuffisance financière. Des marchés trop étro its n'attirent pas les tient au fait, déjà mentio nné, que l'information est un bien investisseurs (la sortie rapide d'u n marché est d'autant collectif D'une part, la personne ou l'entreprise qui ras- plus difficile que ce marché manque de liquidité), qui pré- semble l'information est incapable de s'approprier tous les fèrent conserver leurs avoirs sous des formes plus sûres. bénéfices. D'autre part, même quand ces bénéfices peuvent Les appels en faveur d'une plus grande transparence des être captés, les exremalit és sont souvent importantes. marchés financiers - c'est-à-dire la diffusion plus large de Ceux qui ont investi dans la collecte de l'information données peu accessibles - traduisent le sentiment général souhaitent en tirer profit , mais rencontrent deux types de que les entreprises ne diffusent pas d'elles-mêmes toutes problèmes. Tout d'abord , s'ils tente nt de vendre l'infor- les informations que le marché souhaiterait connaître. Le mation , ils sont confrontés au problème classique de cré- paradoxe est qu'une plus grande transparence peut rendre dibilité : l'acheteur potentiel peut mettre en doute les marchés plus volatiles car les cours refléteront plus l'exactitude de l'information. Ensuite, il est possible que rapidement d'éventuels changements de situation ou de les bénéfices de la vente de l'information soient inférieurs perception. Si crier « Au feu » dans un théâtre bondé au coût de sa collecte. Ils seront même égaux à zéro si le risque de créer la panique, souligner le rôle critique de cer- marché et le cours des actions reflètent déjà toutes les don- tains indicateurs financiers peut déclencher une crise dès nées que l'opérateur a pu se procurer par lui-même. que ces indicateurs se dégradent, même si les « fondamen- Les banques sont généralement mieux placées que les taux » restent sains. autres intermédiaires financiers pour traiter les questions de Le rendement global d'un projet est l'un des éléments sélection et de suivi des projets qu'elles financent. Pour gar- d'information les plus importants qui fait habituellement der le bénéfice des informations rassemblées, une banque défaut. En fait le prêteur s'intéresse moins au rendement peut décider d'accorder des prêts non négociables: dans ce global du projet qu'il finance qu'aux bénéfices qu'ils espè- cas, il sera plus difficile aux autres investisseurs de profiter rent tirer de l'opération. Ces bénéfices sont tout simple- gratuitement du produit de ses efforts. Lacollecte de l'infor- ment le principal et les intérêts escomptés, multipliés par la mation revient aussi moins cher aux banques pour autant probabilité que les paiements seront effectués, moins le coût qu'elles parviennent à développer avec leurs clients une rela- d'opportunité des fonds avancés. Pour obtenir le rendement tion d'affaires stable et durable. Enfin, il est facile aux global du projet, il faut ajouter le profit (supplémentaire) de banques d'organiser le suivi de leurs opérations, notamment l'entrepreneur. Le projet dont les bénéfices sont les plus en analysant les transactions effectuées par leurs emprun- importants pour le prêteur n'est pas nécessairement celui teurs qui sont aussi leurs déposants. Pour prévenir d'éven- dont le rendement global est le plus élevé. Pourtant , c'est tuels dérapages, pendant toute la durée du prêt, les banques précisément le projet le plus avantageux pour le prêteur qui sera financé. Il est donc tout à fait possible que de bons pro- pays à économie planifiée n'exerçaient pas certaines fonc- jets ne trouvent pas preneur sur le marché. tions bancaires jugées essentielles dans une économie de marché. Elles ne choisissaient pas les projets et ne décidaient Les structures d'appui aux systèmes financiers pas non plus des entreprises à développer. Elles n'étaient pas Les systèmes juridiques et institutionnels mis en place responsables du suivi. Leur rôle était restreint à celui d'un pour remédier aux problèmes d'information dans le sec- comptable accordant des financements sur l'instruction des teur financier varient beaucoup d'un pays à l'autre. planificateurs. Avec l'apparition de l'économie de marché, Certains pays limitent strictement l'éventail des activités une transformation radicale du système bancaire s'est avérée auxquelles les banques peuvent se livrer. D'autres (pas seu- indispensable, ce qui n'est pas allé sans difficulté. lement dans les régions en développement) confient aux Mais, plus ardue encore risque d'être la création des condi- banques des responsabilités plus importantes et leur don- tions favorables au bon fonctionnement d'un marché des nent le droit d'exécuter des transactions commerciales et actions. [histoire des débuts des marchés boursiers dans les des opérations d'investissement très diversifiées, telles que pays industriels - avant la mise en place de solides méca- la détention, l'achat ou la vente d'actions et le soin de dési- nismes de contrôle par les pouvoirs publics - fourmille de gner des administrateurs siégeant aux conseils des sociétés scandales qui ont ruiné la confiance des opérateurs. En géné- qu'elles financent. Les méthodes employées pour assurer le ral, de telsdésastresont été suivispar de longues périodes pen- respect des règles de la concurrence sur les marchés finan- dant lesquelles les marchés des actions ont virtuellement cessé ciers et pour protéger les droits des actionnaires varient d'être une source d'argent frais pour les entreprises. Il semble elles aussi beaucoup selon les pays. Certains confient cette malheureusement que certains pays en transition souffrent tâche à des organismes publics, d'autres comptent sur l'au- aujourd'hui des mêmes affres(encadré 6.4). torégulation exercée par le jeu des mécanismes du marché. Pour traiter l'information et élaborer des contrats Les pays en transition pour leur part, sont confrontés à offrant une protection contre les déficits d'information une situation particulièrement complexe. Les banques des subsistants, les opérateurs des marchés financiers ont Encadré 6.4 Droits des actionnaires, efficacité des entreprises et privatisation en République tchèque Souhaitant promouvoir l'émergence d'un robuste marché marché des valeurs mobilières et punissant l'escroquerie, des actions s'appuyant sur un « capitalisme populaire ». la les fonds de privatisation qui étaient honnêtement gérés République tchèque a lancé, au début des années 90, un supportaient mal la concurrence de .ceux qui étaient aux mécanisme de privatisation dans le cadre duquel les res- mains de charlatans. Certains gérants se sont approprié les sortissants du pays pouvaient obtenir des coupons leur per- ressources des fonds qu'ils administraient par un « syphon- mettant d'acquérir des parts dans diverses entreprises. Le nage » systématique de l'actif sous-jacent pour ne laisser gouvernement craignait toutefois que la dispersion de l'ac- qu'une coquille vide. tionnariat affaiblisse le contrôle à exercer sur les gestion- Les holdings étant constitués sous forme de fonds com- naires des firmes privatisées. La surveillance des organes muns de placement à capital fixe, les actionnaires qui sou- de direction des entreprises étant en quelque sorte, haitaient retirer leur mise pouvaient seulement revendre comme on l'a déjà vu dans ce chapitre, un bien public, le leurs actions sur le marché secondaire, parfois avec décote. dispositif envisagé dans la République tchèque risquait fort En fait, dès 1997, les parts de ces fonds de privatisation se de se traduire par un contrôle insuffisant. Il était certes pos- négociaient avec une décote de 40 à 80 0/0, ce qui reflétait sible de contourner le problème en autorisant un seul à l'évidence le jugement du marché sur le pourcentage de actionnaire à détenir une participation majoritaire, mais fonds détournés. Ayant, sans surprise, perdu la confiance cette solution présentait l'inconvénient d'une protection du public, le marché des actions n'a pu mobiliser les capi- insuffisante des intérêts des porteurs minoritaires. taux nécessaires à la création d'entreprises nouvelles et au Il a finalement été décidé de favoriser la constitution de développement des sociétés existantes, principale fonction grands holdings, sous forme de fonds communs de place- qui aurait dû être la sienne. ment, qui auraient la motivation nécessaire pour surveiller Et enfin, aspect tout aussi important , les fonds com- la gestion des entreprises dont ils étaient actionnaires. Les muns n'ont pas su encourager la nécessaire restructuration fonds communs les plus performants auraient un meilleur des entreprises dont ils étaient actionnaires. Si les fonds à rendement, attirant ainsi d'autres investisseurs. La concur- capital fixe ont réussi à acquérir les entreprises aux taux de rence serait ainsi la garantie de l'efficacité du marché des profit les plus élevés (leurs méthodes de sélection sem- capitaux et par conséquent des entreprises. blent avoir été efficaces), ils n'ont rien fait pour augmenter Telle était lathéorie ; la réalité a été toute différente. Des cette rentabilité. Alors que les sociétés dominées par un imposteurs ont promis des profits extraordinaires à ceux actionnaire stratégique (disposant d'une forte majorité) sont qui leur confieraient leurs coupons. Usant d'un procédé souvent devenues plus prospères, la performance de celles pyramidal, ils employaient les sommes nouvellement inves- détenues par les fonds à capital fixe s'est plutôt détériorée. ties - pendant un certain temps - pour distribuer des divi- L'ouverture du capital de tels fonds faciliterait la sortie des dendes aux investisseurs plus anciens. En l'absence d'une actionnaires désireux de revendre leurs titres et aurait des législation régissant efficacement le fonctionnement du effets positifs sur l'administration des entreprises . besoin que les pouvoirs publics prennent des mesures qui comptables imposent aux sociétés la production de comptes permettront la mise en place de systèmes comptables, de et bilans homogènes et complets (figure 6.2). règles de publicité et de mécanismes de lutte contre la fraude (pour aider à collecter l'information) et l'améliora- Systèmes comptables et d'audit assurant la diffusion tion du cadre juridique (pour garantir l'exécution des de l'information contrats). Labsence de telles structures conduit le déve- Les normes comptables simplifient l'interprétation des loppement de systèmes financiers modernes dans une données sur les entreprises et facilitent leur comparaison. impasse. Si, au contraire, les pays veillent à ce que l'infor- Elles aident donc les investisseurs à choisir les meilleures mation diffusée sur les entreprises soit fiable et complète entreprises et à évaluer leurs dirigeants. En outre, plusieurs et font en sorte que les systèmes juridiques facilitent une types de contrat utilisent des données comptables comme exécution rapide, transparente et efficace des contrats, en base du déclenchement de mesures spécifiques. Par sanctionnant la fraude et le manquement aux engage- exemple, les clauses des prêts et des obligations donnent ments, alors ils verront leurs systèmes financiers s'épanouir souvent aux créanciers le droit d'exiger le remboursement et leur croissance économique s'accélérer. immédiat de la créance si les revenus ou la trésorerie de Une analysebaséesur lesdonnées empiriques disponibles l'entreprise tombent en dessous d'un certain seuil. La (voir section suivante) montre que, une fois tous les facteurs conclusion et l'exécution de tels contrats ne sont possibles habituels de croissancepris en compte, le développement des que si les données comptables s'avèrent suffisamment pré- systèmes juridiques et comptables jouent un rôle important cises et peuvent être vérifiées par des auditeurs. dans le progrès de l'interrnédiation financière. En effet, la L'évaluation de la solidité d'une banque nécessite des don- croissance économique et le développement de cette inter- nées fiables sur la classification des prêts, sur leur réparti- médiation sont plus rapides dans les pays où les systèmes tion, sur la valeur réelle des garanties, sur les provisions juridiques accordent un traitement privilégié aux créances pour créances non recouvrables et sur le calcul des intérêts garanties, favorisent l'exécution rigoureuse des contrats et de retard. Il s'agit là de données qui dépendent de la qua- protègent les actionnaires minoritaires, et où les normes lité des normes comptables. Les états financiers fournissent une masse considérable Figure 6.2 d'informations sur les opérations passées et présentes Facteurs de développement financier d'une entreprise. Il est virtuellement impossible d'évaluer et de croissance économique la situation et la solvabilité des entreprises sans les docu- ments suivants: Le développement des systèmes financiers commence par la mise en place du cadre · Des bilans qui montrent la structure de l'actif et du juridique. passif de l'entreprise (biens physiques et avoirs finan- ciers), y compris son endettement à court et à long termes. Droits des · Des comptes d'exploitation qui indiquent les recettes et créanciers les dépenses, y compris les taxes et autres frais. · Des situations de trésorerie qui mettent en évidence l'entrée et la sortie d'avoirs liquides et permettent Normes comptables d'identifier d'éventuels problèmes de trésorerie, même BanqueS j- dans le cas d'entreprises solvables. · Des notes explicatives qui présentent des données com- Croissance plémentaires, par exemple sur les opérations hors bilan . Marché des actions Exécution Ces états financiers ne révèlent certes pas tout. Les nou- des contrats veaux instruments financiers tels que les produits dérivés, les diverses obligations conditionnelles et les options sur Droits des actions compliquent l'estimation exacte et rapide de la actionnaires valeur nette des entreprises et des institutions financières . De nombreuses catégories de produits dérivés figurent rarement aux bilans ; pourtant des événements relative- ment mineurs peuvent modifier considérablement leur Source : A partir de Levine. Loayza et Beek. 1998. valeur sur le marché. METTRE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU SERVICE DE L'~CONOMIE 101 Figure 6.3 Partout dans le monde - surtout depuis la série de crises Normes comptables et PNB par habitant financières récentes - les gouvernements commencent à reconnaître l'importance de l'information qu'ils rassem- blent. En 1997, le Mexique a entrepris une vaste réforme Les systèmes juridiques et comptables des pays de sa réglementation sur la publication des données comp- pauvres sont généralement fragiles. tables, en vue de les harmoniser avec les Principes comp- tables généralement reconnus aux États-Unis (PCGR). 90 - Ayant pu constater l'ampleur des dommages causés par · des ratios d'endettement trop élevéset par le manque d'in- · · 80 - dépendance des institutions financières, plusieurs gouver- o · · · o rIJ nements d'Asie de l'Est sont, eux aussi, en train de " · réformer leurs systèmes d'information. Certes, une E ... 70 - · · . + :> meilleure information ne suffira pas à prévenir les catas- ... . E a. ... 'x + + trophes - le PCGR n'a pas placé les banques et les insti- co ... + + É 60 . + · tutions d'épargne et de crédit à l'abri d'une crise au Texas - 0 E a time de les tenir juridiquement responsables des dom- ... a ~ a a mages liés à la pollution dont elles sont responsables et de a t:: a , 0 a leur imposer l'obligation d'assainir les décharges de a 0- a 0- ", a déchets toxiques. Par contre, on ne peut toujours en faire ..e a a ~ 0 't----~--t-'!:---,--_t_'~ I n d ice de de même avec les petites entreprises dont beaucoup n'ont 0- a l'oscillation li) a pas les moyens de déterminer l'impact de leurs rejets sur t:: .. a australe a 0 a l'environnement. En fait, les pouvoirs publics sont sou- '0> -0,5 - a a li) Rendements . Q) vent mieux placés pour apprécier les risques. D'ailleurs, à "0 a agricoles Q) mesure que l'État élargissait son rôle réglementaire, de 0 a 'ë -1,0 - a .., .f nombreuses entreprises en sont tout naturellement venues à penser que ce qui n'était pas interdit était autorisé. · -1,5 - Les progrès de la science aidant, on commence aujour- d'hui à mieux comprendre l'environnement, ses interac- -2,0 - tions complexes avec l'économie, dimension indispe nsable 1970 1980 1982 1984 1986 1988 1990 pour identifier le risque écologique et gérer efficacement les ressources naturelles. Mais la nature est complexe, et Note : L'indice d'oscillation australe mesure la direction et l'ampleur du phéno- mène ; les creux marquent les épisodes El Nina. Les données correspondent certains écosystèmes risquent de subir des dommages irré- aux écarts normalisés par rapport aux moyennes annuelles. Les données de base utilisées pour les rendements agricoles proviennent des vallées centrales versibles lorsque leur dégradation dépasse un seuil cri- de l'État de Oaxaca (Mexiquel. tique. Les certitudes scientifiques sont encore très rares, de Source : Dilley, 1997. sorte que toute décision concernant l'environnement est soumise à de nombreux aléas. Muni d' une meilleure information, on s'ouvre des pos- rendements agricoles et l'oscillation australe El Nifio sibilités nouvelles - et on évite des erreurs coûteuses - (figure 7.4). En l'absence de prévisions fiables, les agricul- en adoptant les mesures réduisant au minimum les teurs sont obligés de prendre des décisions qui correspon- menaces sur l'environnement. La valeur de cette informa- dent à des conditions normales et s'exposent au risque de tion est égale au mieux-être que ces mesures auront permis lourds dégâts provoqués par un phénomène météorolo- d'obtenir. S'agissant de l'évolution du climat, on a estimé gique extrême et imprévu. Une meilleure compréhension qu'une réponse à quelques-unes seulement des principales et prévisibilité du phénomène El Nirio permettra aux agri- incertitudes pourrait faire gagner des milliards de dollars. culteurs de prendre leurs décisions sur la base de prévi- Une meilleure connaissance des conditions météorolo- sions à long terme, ce qui devrait réduire la corrélation giques est également précieuse. Prenons le cas d'un agri- avec les rendements agricoles, et donc l'incidence des culteur qui doit décider des plantes qu'il va cultiver et du famines dues à ce phénomène. moment où il va les planter en vue de la prochaine récolte. Les anomalies météorologiques observées pendant l'os- Il lui faudra notamment tenir compte des prévisions cillation australe de 1997-98 illustrent les difficultés à météorologiques pour les mois suivants. Plus ces prévi- comprendre les phénomènes naturels complexes. Bien que sions seront fiables, plus son gain a de chances d'être la science puisse aujourd'h ui prédire de manière assez cer- grand. Dans certaines régions d'Amérique latine et taine les conditions météorologiques qui caractériseront d'Afrique, on a constaté une corrélation étroite entre les une année El Nifio, l'ampleur des anomalies et l'étroitesse de leurs liens avec d'autres phénomènes sont souvent sur- · Les technologies de substitution, qui font par exemple prenantes. Ainsi, l'intensité des incendies de forêt qui ont appel aux sources d'énergie renouvelables ou à l'essence éclaté récemment en Asie du Sud-Est - dus à l'activité de sans plomb, jouent un rôle tout aussi important. l'homme, mais aggravés par la sécheresse causée par El Nifio - en a pris beaucoup au dépourvu. Et pourtant , l'offre de technologies propres est insuffi- L'inform ation sur l'environnement peut également être sante car, comme on l'a vu dans la première partie du utilisée pour mettre au point des technologies nouvelles. Rapport, l'information que renferment ces procédés est Si les avancées technologiques sont souvent elles-mêmes un bien public et aussi, comme nous le voyons ici, parce directement à l'origine des problèmes environneme ntaux, qu'il est difficile d'amener les différents acteurs écono- le progrès et l'innovation techniques peuvent aussi aider à miques à tenir compte des effets positifs sur l'environne- les résoudre. Sous l'effet d'une réglementation mettant en ment dans leurs calculs. place le régime d'incitation voulu, la panoplie des techno- De surcroît, il est rare de pouvoir s'en remettre unique- logies respectueuses de l'environnement ne cesse de s'élar- ment à la technologie pour résoudre les problèmes environ- gir. Ainsi: nementaux. En effet, les processus écologiques et chimiques - ainsi que les interactions environnement-économie - · Lacartographie infographique donne la possibilité de sur- sont généralement trop complexes pour qu'un palliatiftech- veiller l'évolution du patrimoine de ressources naturelles. nique suffise. Souvent, la solution apportée à un problème · Les équipements antipollution - comme les élecrro- en crée ou en aggrave un autre. L'hydroélectricité, par filtres et les dispositifs de désulfuration des gaz de com- exemple, est une source d'énergie propre, qui ne pollue pas bustion - réduisent les émissions des cent rales l'atmosphère. Mais les grands barrages et leur retenue d'eau thermiques. occupent de vastes espaces,et ils peuvent entraîne r le dépla- Encadré 7.4 Lutte intégrée contre les ravageurs en Indonésie Les systèmes d'exploitation agricole recourant à une utilisa- la Banque mondiale, le gouvernement indonésien a mis sur tion intensive de pesticides chimiques sont souvent tenus pied en 1989 l'un des plus vastes programmes de lutte responsables de plusieurs maux, tels que leurs risques intégrée jamais lancé. En 1993, un projet de formation est directs pour la santé, les résistances aux produits utilisés venu le compléter, avec pour objectif de former 800 000 qu'ils provoquent et la contaminatio n des sols et des eaux exploitants et formateurs et de fournir l'appui nécessaire au dont ils sont responsables. La lutte intégrée contre les rava- renforcement de la gestion des pesticides sur le plan régle- geurs est une méthode écologiquement rationnelle qui peut mentaire et environneme ntal. se substitue r aux moyens chimiq ues. Basée sur des En 1997, plus de 600 000 agriculteurs, et parmi eux, moyens de lutte naturels, elle fait appel à la répression bio- environ 21 000 formateurs, avaient profité de ce pro- logique, aux variétés résistantes, aux façons culturales et, gramme . Une fois form és, les exploitants font leurs propres en dernier ressort, à l'utilisation judicieuse de pesticides. essais au champ et puisent dans le savoir local et tradition- En Indonésie, les attaques périodiques de la delphacide nel pour adapter les principes et les méthodes de lutte inté- brune, induites par une utilisation sans discrim ination des grée aux conditions qui prévalent sur place. En outre, ils insecticides, menaçaient la production de riz. Or, les s'appuient sur l'organisation sociale de la communauté recherches avaient mont ré que des prédateurs indigènes pour transmett re leurs connaissances et encourager les de cet insecte nuisible offraient un moyen de lutte biolo- autres agriculteurs à adopter leurs méthodes . gique efficace. En 1986, un décret présidentiel a donc inter- Faisant appel à des connaissances multiples, la lutte dit l'utilisation de 57 insecticides dans les rizières et a intégrée contre les ravageurs doit être continu ellement fortement encouragé la lutte intégrée en lançant une vaste enrichie du résultat des recherches et de nouvelles don- action de formation des agents agricoles et des exploitants. nées pour conserver son dynamisme au niveau des exploi- Cette reconnaissance officielle a entraîné plusieurs autres tations. En outre, avec " intervention des collectivités changements importants, puisqu'en deux ans, les subven- locales, des groupements d'agriculteurs, des ONG et des tions pour les pesticides avaient complètement disparu, bailleurs de fonds, les acteurs se sont aujourd'hui multi- permettant à l'État d'économiser 120 millions de dollars par pliés. Toute la question est maintenant de faire en sorte que an, et qu'un programme national de lutte intégrée contre les agriculteurs restent axés sur le problème . À cette fin, il les ravageurs allait être mis en route. faudra favoriser la propagation interne des savoir-faire, pro- Avec le concours de l'Agence des États-Unis pour le mouvoir la création d'associations, développer les supports développement international. de l'Organisation des Nations d'inform ation et encourager les intéressés à participer à la Unies pour l'alimentation et l'agriculture et, par la suite, de planification et à l'exécution des activités. cement d'une population importante et constituer une Encadré 7.5 agression pour les écosystèmes lorsque leur site n'a pas été Une meilleure gestion soigneusement choisi ou que leur conception laisse à désirer. pour de meilleurs résultats En outre, la technologie envisagée peut ne pas remplacer parfaitement la technique à laquelleelleentend sesubstituer. Lancé en 1996, le programme pilote qui vise à aider 15 Ainsi, dans la République du Yémen, le bois de feu resteune petites et moyennes entreprises de Guadalajara à appliquer des systèmes de gestion de l'environnement est basé sur importante source d'énergie même dans lesménages urbains la norme ISO 14001, norme internationalement reconnue. à revenu élevé car les combustibles de remplacement, Celle-ci ne fixe pas d'objectifs précis de lutte contre la pol- comme le gaz de pétrole liquéfié, donnent, d'après les utili- lution, mais indique plutôt les éléments que doit comporter un système efficace de gestion de J'environnement. à sateurs, de moins bons résultats pour la cuisson du pain, savoir : usage domestique le plus important. · une politique environnementale définie par la direction Une meilleure information lors de l'élaboration des poli- générale de l'entreprise et communiquée à l'ensemble tiques aide aussi beaucoup à améliorer la gestion du milieu des services naturel. Comment les politiques affectent-elles l'environne- · un plan de travail comprenant des buts et des objectifs ment? Comment élaborer des politiques à la foisefficaces et repris dans un programme de gestion de l'environne- ment conforme à la politique adoptée, une définition économiques? Comment fairela part des objectifsenviron- des compétences respectives, des ressources et un nementaux et des autres finalités et prendre les décisions calendrier voulues? Par exemple, les décideurs savent aujourd'hui que · des mécanismes de mise en oeuvre du programme de le subventionnement déguisé de l'énergie hydroélectrique gestion de l'environnement peut se traduire par une diminution du revenu national et · des dispositions permettant un suivi du programme et l'adoption des mesures qui s'imposent une dégradation de la qualité de l'environnement. · un examen périodique mené par la direction pour s'as- Munis d'outils perfectionnés pour gérer l'information et surer que le système reste efficace. arrêter les orientations, et armés de connaissances plus Un tel mécanisme ne permet pas seulement d'amélio- solides sur des systèmes sociaux et naturels complexes, les rer la gestion mais aussi, semble-t-il, la performance sur le décideurs peuvent aujourd'hui appliquer à la gestion de l'en- plan environnemental. Dans nombre de petites entreprises, vironnement une optique plus globale. Lagestion des zones il a servi à sensibiliser l'ensemble du personnel, des cadres côtières et la lutte contre lesennemis des cultures en sont de supérieurs aux ouvriers. En quelques mois seulement, les employés ont commencé à proposer des mesures visant à bons exemples (encadré 7.4). Ces démarches pluridiscipli- améliorer la qualité de l'environnement et ils ont été autori- naires font appel à des connaissances multiples, mais per- sés à les appliquer. La direction, pour sa part, utilise l'infor- mettent souvent d'atteindre un objectif donné pour un coût mation ainsi rassemblée pour promouvoir l'entreprise et moindre. Dans la centrale thermique de Waigaoqiao, en pour mieux se conformer à la réglementation applicable. Enfin, l'adoption d'objectifs chiffrés et la définition du rôle Chine, l'approche intégrée appliquée aux émissions de de chacun pour les réaliser se sont traduites par une évo- soufre dans le bassin d'air de la zone urbaine voisine a per- lution structurelle qui devrait permettre de poursuivre dura- mis d'économiser 100 millions de dollars de matériel de blement l'action engagée. désulfuration des fum ées de combustion. En installant cet Les principaux éléments qui ont contribué au succès de ce programme pilote sont les suivants: équipement dans une centrale plus ancienne et plus pol- · la stimulation des entreprises par leurs gros clients et luante, à proximité du centre ville, plutôt que dans les nou- fournisseurs velles installations à la périphérie, on a pu améliorer la · le recours sélectif à des avis autorisés et à une assis- qualité de l'air dans les mêmes proportions, mais à moindres tance technique locale frais. Reconnaissant qu'à efficacitéégale, cette solution était · l'application des méthodes d'analyse simples pour moins coûteuse, la municipalité a accepté de déroger à la exploiter l'information disponible et respecter un calen- réglementation applicable et a approuvé ce plan. drier de réalisations importantes . Gérerlesconnaissances sur l'environnement Lagestion et la diffusion du savoir sur l'environnement pernenr, cherche dans la presse un moyen de diffusion ainsi que la mise en place des capacités nécessaires pour économique et efficace de l'information sur l'environne- pouvoir l'utiliser efficacement sont au moins aussi impor- ment et le développement. Il est parvenu à renforcer les tantes que sa création. C'est pourquoi les systèmes d'in- capacités locales et à intégrer l'environnement aux pro- formation et le renforcement des capacités sont des volets grammes diffusés par la presse écrite, parlée et télévisée. qui figurent aujourd'hui de plus en plus souvent dans les Pour mieux gérer l'environnement, il faut aussiétablir un projets sur l'environnement. ONG régionale installée au régime d'incitation adéquat, par exemple en éliminant les Bénin, le Centre ouest-africain des médias et de dévelop- distorsions du marché, en remédiant aux imperfections des politiques et de l'information et en prévoyant, lorsqu'il y a évidence les relations entre l'environnement et l'économie, lieu, des mécanismes pour indemniser ceux qui sont pénali- facilitant ainsi la définition des priorités et des interventions sés par cette évolution de la situation. Si tel est leur intérêt et nécessaires, grâce par exemple à la simulation des effets sur s'ilsont les moyens d'exploiter l'information voulue, lesgens l'environnement des différentes démarches envisagées. commenceront à tirer parti de possibilitésqui non seulement Prenons le cas de polluants transportés à grande distance leur permettront de mieux vivre, mais profiteront à l'envi- comme lesoxydesd'azote et le dioxyde de soufre. Leur mode ronnement. Les exemples en ce sens ne manquent pas, que de dispersion dans de nombreuses régions du monde est ce soit au niveau des ménages, des entreprises ou des orga- aujourd'hui assezbien compris et lesdonnées sur la suscepti- nismes publics. Ainsi, le programme pilote qui se déroule à bilité des sols et des espèces aux dépôts acides s'améliorent Guadalajara, au Mexique, montre tout ce qu'on peut progressivement.À partir de cette information, leschercheurs attendre d'une information au service de la gestion de l'en- peuvent simuler la cane probable des dommages causés à vironnement dans le secteur privé (encadré 7.5). l'environnement par des émissions de différentes sources et Même incomplètes, les données sur l'état et la qualité de évaluer les dépôts par rapport à leur charge critique en fonc- l'environnement peuvent être volumineuses. Les décideurs tion de plusieurs scénarios, cette charge correspondant à la ont donc besoin d'outils et d'indicateurs qui leur permettent teneur au-delà de laquelle on constaterait une grave détério- de faire la synthèse des informations existant sur les diffé- ration des écosystèmesdans une région donnée (figure 7.5). rents phénomènes observés. Lutilisation de puissants sys- Si de nombreux problèmes environnementaux trouvent tèmes informatisés d'aide à la décision permet de mettre en leur origine dans les imperfections des politiques et des Figure 7.5 Dépôts acides supérieurs aux charges critiques en Asie: Le modèle RAINS La modélisation informatique permet aujourd'hui de simuler la carte probable des dommages causés à l'environnement. 60" 70" 100° 1'10 0 ". -......--... ... ~ 12(r KAZAKHSTAN MONGOLIE r-....- '--': .---' - _/ -..-, - 30' · omg/m2/an o 100 20' Mer 600 d'Oman 1000 Golfe 2000 du Bengale 6000 10000 10" 20000 SRI LANKA 10' .~. MALDIVES ~~ H ';, OCÉA N I N DI E N 0" o- Projection de Mercator , NOUVEllE A T3 TJ EB S c dra agir de façon méthodique au moyen d'enquêtes sur les c < 3 - i CD < CD en ménages et d'autres instruments du même type. Mais il 5! XJ a S 0) - i faudra aussi, dans d'autres cas, être disponibles et savoir se => a 1 taire, de sorte que les pauvres, qui n'ont pas l'habitude tu" âT a S fs o S qu'on les écoute, se rendent compte qu'il s'offre à eux une s1 rare occasion d'exprimer leur point de vue. 3 iSL I "H 3 8» En 1988-1989, une enquête sur les niveaux de vie en Jamaïque a révélé quelques faits surprenants sur les avan Q ^ H ° H en H « tages respectifs d'un programme de subventions des pro H " m a- m"' duits alimentaires de base et d'un programme de H -1 1 a distribution de bons d'alimentation aux ménages à faible 1° revenu, tous deux destinés à venir en aide aux plus dému Afrique du Sud nis. Les pouvoirs publics s'inquiétaient du fait que les n.c. : Non connu. Note : Les données pour la Bulgarie proviennent d'une enquête réalisée en mères d'enfants souffrant de malnutrition ne semblaient 1995 auprès de 2 500 ménages ; celles concernant l'Afrique du Sud sont tirées d'une enquête menée en 1993 auprès de 9 000 ménages. Les données pas les amener au dispensaire, principal outil de ciblage figurant dans les deux graphiques de droite représentent la part des pauvres des personnes ayant besoin de bons d'alimentation. dans les dépenses mensuelles consacrées aux produits indiqués. Source : Banque mondiale, années diverses. Pourtant, l'enquête a montré que la distribution ciblée de ces bons donnait de bien meilleurs résultats que les sub- REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION QUI PÉNALISENT LES PAUVRES 135 Figure 8.3 informés de l'action envisagée, ont porté une appréciation défavorable. Cette divergence de vues a conduit les respon Impact des prestations sociales, par revenu sables des projets à se pencher de plus près sur les rapports des ménages, en Jamaïque de force et d'influence existant dans les villages concernés. En Jamaïque, les bons d'alimentation ont mieux Pour tenir compte du point de vue des pauvres, ils ont orga atteint les pauvres que les subventions. nisé des « tables rondes », ouvertes à tous, dans les villages. I Les procès-verbaux de séance, après avoir été signés par tous 35 - i Bon les participants, ont ensuite été affichés dans les foyers com s munaux. Peu à peu, des manuels détaillés ont été établis d'alimentatio I pour les opérations sur le terrain, et les comités locaux char gés des projets ont été renforcés. Lors d'une évaluation récente, les bénéficiaires ont considéré que 9 projets sur 10 I n répondaient tout à fait à leurs besoins. Une autre façon de donner la parole aux plus démunis est de les associer à la conception et à l'exécution des pro I jets dont ils seront les bénéficiaires. Publiée en 1995, une étude portant sur 121 projets d'hydraulique rurale réalisés I I dans 49 pays a ainsi montré que le taux de réussite était de 7 sur 10 lorsque les bénéficiaires avaient participé active ment à la conception de l'opération, contre seulement 1 10 I sur 10 dans le cas contraire. Chaque fois que les pouvoirs publics ont encouragé une démarche interactive, les pers I pectives de participation de la population -- et de succès de l'opération -- se sont beaucoup améliorées. Chacun était prêt à donner son avis et à participer à l'effort dès lors qu'il pensait que son entourage ferait de même. Que les 20 % les 20 % les intéressés aient craint que leurs voisins aient leur mot à plus pauvres plus riche dire sans qu'ils puissent eux-mêmes s'exprimer ou qu'ils Note : Les données correspondent à la période 19 aient été disposés à contribuer à l'effort seulement si tout Source : Grosh, 1992. le monde en faisait autant est secondaire. L'important a été que les pouvoirs publics ont amené la population à parta ger largement l'information, à participer activement aux ventions des aliments de base, aux effets insuffisamment projets et à y souscrire pleinement, tous ces aspects ayant sélectifs (figure 8.3). En effet, 94 % des enfants souffrant contribué au succès des actions engagées. de malnutrition fréquentaient les dispensaires, proportion Indépendamment de ces connaissances locales, les qui a confirmé le bien-fondé du programme. pauvres ne sont pas sans souvent détenir un savoir pré Pour se mettre à l'écoute des pauvres, les indicateurs cieux pour le reste de la société. On a vu au chapitre 2 quantitatifs peuvent utilement être complétés de mesures comment les agronomes, en Colombie et au Rwanda, ont qualitatives. Ainsi, la méthode de l'évaluation par les béné invité les paysannes locales à choisir parmi plusieurs varié ficiaires que la Banque utilise pour la mise en place de ses tés de haricots celles qu'elles souhaitaient planter dans fonds de développement social, dans le cadre desquels les leurs champs et comment elles ont obtenu des rendements populations concernées reçoivent un financement pour la de 60 à 90 % supérieurs à ceux des chercheurs avec les réalisation de projets qu'elles ont elles-mêmes choisis, est variétés qu'elles avaient retenues. une formule intéressante pour déterminer les préférences L'expérience des concepteurs d'un programme d'irriga des plus défavorisés. Initialement réalisée au début du tion réalisé au Népal grâce au financement d'un bailleur cycle des projets pour dégager les priorités des pauvres, de fonds illustre bien à quel point il peut être dangereux cette consultation fait aujourd'hui aussi partie intégrante d'omettre de poser les bonnes questions et de donner la des activités de suivi et d'évaluation des actions menées. parole aux pauvres. Ces personnes étaient en l'occurrence En Zambie, la première de ces évaluations par les béné parties du principe que l'irrigation faisait totalement ficiaires d'un projet est venue des édiles locaux, qui ont défaut. Fort heureusement, un retard intervenu dans la estimé que certains éléments des projets répondaient tout à mise en route du projet a permis au bailleur de fonds de fait à leurs priorités. D'autres bénéficiaires, en revanche, peu s'apercevoir que les agriculteurs avaient déjà installé 85 136 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 dispositifs d'irrigation qui fonctionnaient parfaitement. Encadré 8.2 Écouter est donc payant. Comment des services de santé ont su gagner la confiance de la population Emprunter lesfilièreslocales pour gagner la confiance dans l'État de Cearâ, au Brésil des populations L'une après l'autre, les études montrent que les gens À la fin des années 80, un programme de médecine pré sont très sensibles à l'influence de leur entourage, surtout ventive a été lancé dans l'État de Cearâ, l'un des plus lorsqu'il s'agit d'adopter des idées nouvelles. Tel risque pauvres du Brésil, où un tiers de la population vit dans la d'être particulièrement le cas des pauvres, chez qui le degré plus grande misère. Dans le cadre de ce programme, l'ad élevé d'analphabétisme et le manque de moyens empê ministration a recruté 7 300 agents de santé dans les vil lages (essentiellement des femmes), qui touchaient un chent souvent d'acquérir des connaissances par d'autres salaire minimum et qui étaient encadrés par un personnel voies. Cette tendance à apprendre de ses semblables fait infirmier fort de 235 personnes. Les villageois choisis s'in- qu'il est important, lorsqu'on travaille avec les pauvres, téressant à la santé, on a tiré profit de cette motivation d'utiliser les canaux de communication traditionnels et pour leur confier différentes tâches et les tenir respon d'en développer de nouveaux. sables des résultats, ce qui s'est traduit par un service davantage axé sur les besoins de l'usager et la recherche La collaboration avec des groupements existant à de solutions aux problèmes existants. Pour ces agents de l'échelon local a donné de bons résultats au Kenya, où les santé, gagner la confiance de la population faisait égale agriculteurs se sont organisés en coopératives pour vendre ment partie de leur travail. Leur action a été soutenue par leurs récoltes, obtenir des crédits et améliorer leurs tech une campagne de promotion du programme relayée par la niques d'exploitation. Le programme national de vulgari presse écrite, parlée et télévisée. Les autorités ont égale ment décerné des prix aux agents les plus méritants et ont sation intervient auprès des agriculteurs soit directement, invité plusieurs personnalités à se rendre dans les villages soit, surtout, par l'entremise de ces coopératives. qui obtenaient des résultats probants. Interrogés lors d'une enquête réalisée récemment dans Peu à peu, les agents de santé ont gagné la confiance sept districts du Kenya, 4 agriculteurs sur 10 ont indiqué de la population. Les femmes, qui jusque-là hésitaient à que la connaissance qu'ils avaient de méthodes plus per montrer leurs enfants aux agents de santé, ont commencé formantes leur avait été transmise par d'autres paysans. à les considérer comme des amis. En quelques années Seuls 3 exploitants sur 10 ont dit tenir ce savoir d'agents seulement, les taux de vaccination contre la rougeole et la poliomyélite sont passés de 25 à 90 % dans l'ensemble de de vulgarisation. La communication directe entre agricul l'État de Cearâ et la mortalité infantile a été ramenée de teurs a été l'élément qui a le plus contribué à la diffusion 102 à 65 pour 1 000 naissances vivantes. de pratiques simples, comme la densité de plantation, adoptées par la plupart des cultivateurs. Les agents de vul garisation ont, quant à eux, davantage facilité la diffusion influencés que par leurs coreligionnaires, et il en allait de de pratiques plus complexes, comme l'utilisation de pesti même des musulmans. cides, qui n'ont été adoptées que par une faible proportion Cependant, il ne suffit pas, pour diffuser efficacement d'agriculteurs. l'information, de s'assurer du concours individuel ou col L'impact des programmes de vulgarisation s'adressant à lectif des intéressés. Il faut gagner la confiance de la com des groupes semble particulièrement fort chez les femmes. munauté, ce qui ne peut se faire en un jour (encadré 8.2). Ainsi, lors de la même enquête auprès des bénéficiaires des Etant donné le rôle que joue la confiance, il n'est pas sur programmes de vulgarisation au Kenya, 65 % des prenant que la propagation des connaissances se fasse, ménages dirigés par des femmes, contre seulement 55 % semble-t-il, plus vite dans les villages où le tissu social est de ceux dirigés par des hommes, ont déclaré que les plus dense. conseils reçus avaient été d'une utilité immédiate dans leur Pour mesurer la densité et l'importance des relations travail. Les programmes s'adressant à des groupes doivent sociales dans les zones rurales de Tanzanie en 1995, une donc être adaptés aux caractéristiques et aux connaissances équipe de chercheurs a demandé aux ménages d'énu- des catégories de personnes qui en bénéficient. mérer les associations et les structures sociales -- L'influence exercée par l'entourage est aussi apparue églises, mosquées, groupements d'entraide funéraire, clairement lors d'une étude qui, pendant 11 ans, a suivi mutuelles de crédit, organisations politiques, etc. -- l'exécution d'un programme de régulation des naissances dont ils faisaient partie. Elle a alors établi un indice du dans 70 villages du Bangladesh. Les ménages vivant dans patrimoine associatif reposant sur le mode d'affiliation les villages où les méthodes de contraception étaient déjà et le fonctionnement du groupe et comparant des utilisées étaient beaucoup plus susceptibles d'y avoir aspects tels que le caractère volontaire ou restreint de recours. En outre, les hindous n'étaient généralement l'appartenance, la transparence du mécanisme de déci- REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION QUI PÉNALISENT LES PAUVRES 137 sion et l'efficacité de la structure considérée. Les vil La démarche adoptée par le Fonds des Nations Unies lages au riche patrimoine associatif avaient un niveau pour l'enfance (UNICEF) au Népal montre combien il est de revenu plus élevé. Ils étaient aussi beaucoup plus utile d'écouter les pauvres et de leur transmettre des portés à utiliser les engrais, les produits agrochimiques connaissances dont ils ont un réel usage. Au début des et les semences améliorées. années 80, la mortalité infantile due à la déshydratation Ces exemples confirment que, si l'on veut apprendre causée par la diarrhée ne cessait d'augmenter. Beaucoup des pauvres et gagner leur confiance, il faut les écouter. des 45 000 enfants, ou plus, qui mouraient chaque année C'est précisément parce que les plus démunis ont moins auraient pu être sauvés par un traitement de réhydratation de possibilités de se faire entendre et que les imperfections par voie orale, mais celui-ci n'était connu que de 2 % des de l'information les pénalisent davantage, que les pouvoirs ménages népalais. Les sachets prêts à l'emploi étant rares, publics et les organisations qui luttent contre la pauvreté l'UNICEF a entrepris au milieu des années 80 de pro ont une obligation particulière de les écouter attentive mouvoir la préparation de remèdes « maison » de préfé ment. De ce point de vue, le champ des bienfaits possibles rence à l'utilisation des préparations commerciales. Mais -- ou des méfaits involontaires -- est immense. les supports de promotion de ce traitement étaient pré sentés dans des termes applicables aux deux formules. Enrichir le savoir des pauvres par des méthodes à leurportée Loin de faire tomber les ventes de solutions prêtes à l'em Dès le Sommaire, nous remarquions que le savoir, s'il ploi, le programme a eu pour effet de faire davantage peut aisément se propager à travers le monde, n'est pas tou accepter ces préparations et d'en accroître la demande jours utilisé efficacement. Ainsi, des millions d'enfants conti locale. Et, mieux informées de la nature du traitement, les nuent de mourir des suites de maladies diarrhéiques, qui populations locales sont mieux placées pour utiliser dura tuent essentiellement par la déshydratation qu'elles provo blement les sels de réhydratation par voie orale, sous une quent, alors que des méthodes de réhydratation par voie forme ou une autre. Ayant réussi à toucher 96 % de la orale pourraient les sauver. Il suffirait pour cela de leur faire population, le programme d'information a contribué à boire une simple solution qui peut être préparée chez soi en réduire de plus de moitié l'incidence de la mortalité juvé mélangeant du sel et du sucre à de l'eau ou en utilisant des nile imputable aux maladies diarrhéiques. préparations commerciales contenant ces mêmes ingré Les campagnes de prévention du sida montrent aussi à dients. Subventionné par l'État, le prix des sachets en ques quel point il est important de transmettre aux plus dému tion ne dépasse généralement pas quelques centimes la dose. nis des connaissances qui leur soient utiles et accessibles. Or, même cette méthode très simple n'a pas toujours été dif On sait comment la maladie se propage et quelles sont les fusée sous une forme utile aux pauvres. L'écoute 'des plus précautions à prendre. Mais cette information ne devient défavorisés et la recherche initiale des solutions les mieux utile aux pauvres que si ceux qui la dispensent prennent le adaptées pourraient épargner beaucoup plus de vies. temps de les écouter, de comprendre le contexte local et de Une campagne internationale tendant à réduire la mor collaborer avec les personnalités du voisinage à l'élabora talité infantile et juvénile par la promotion d'une thérapie tion de programmes de prévention adaptés à la situation. de réhydratation par voie orale a effectivement sauvé la vie Il en est de même des programmes de vulgarisation agri à des millions d'enfants. Mais le remède, en dépit de ses cole et des nouvelles initiatives prises pour donner aux promesses, n'est toujours pas à la portée de tous. Pour les pauvres un meilleur accès au crédit et à l'assurance. ménages très pauvres, le coût des sachets de réhydratation devient prohibitif s'il faut traiter de nombreux épisodes Améliorer l'accès au crédit et à l'assurance diarrhéiques. De même, alors que bon nombre de familles Nous avons vu, dans le Sommaire, que les paysans qui ne disposent pas du bois nécessaire pour faire bouillir cultivaient les plus petits lopins de terre ou qui tra l'eau, certaines solutions vendues dans le commerce obli vaillaient sous un régime de métayage étaient parmi les gent à utiliser de l'eau bouillie. Les subventions de l'État derniers à adopter les nouvelles semences et les techniques n'ont pas non plus résolu tous les problèmes. Lorsque améliorées issues de la révolution verte. N'ayant accès ni l'Egypte a cessé, en 1991, de subventionner les sachets que au crédit, ni à l'assurance, et n'ayant eux-mêmes guère de le programme lancé avait réussi à promouvoir, leur utilisa ressources pour pouvoir parer à des difficultés imprévues, tion a brutalement chuté. Les familles, qui auraient pu ils n'avaient guère les moyens de prendre le risque de faire préparer leurs propres remèdes, ne l'ont pas fait, car ceux- l'essai d'une technologie nouvelle. Il ne leur restait qu'à ci s'étaient, à leurs yeux, dévalorisés. Cette situation a attendre que d'autres en aient démontré les avantages. hélas provoqué une recrudescence de la mortalité infan Ce manque d'accès au crédit et à l'assurance, qui est tile, qui a, depuis, pu être enrayée grâce à de nouveaux responsable de beaucoup des handicaps dont souffrent les efforts et à un soutien accru. pauvres, est le prolongement direct des inadéquations de 138 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 l'information, comme on l'a vu au chapitre 5. Le manque Encadré 8.3 d'information sur les pauvres fait qu'il est impossible de Pourquoi les agriculteurs pauvres leur prêter en toute confiance. De ce fait, les pauvres peu tardent-ils à adopter les produits vent rarement emprunter, ou ne peuvent le faire qu'à des des technologies nouvelles ? taux d'intérêt élevés. De même, les compagnies d'assu rances n'ont pas de moyens fiables d'évaluer l'effort investi De nouvelles technologies agricoles apparaissent sans dans une culture. Si les risques liés aux ravageurs et aux cesse. Parmi les innovations récentes figurent les variétés intempéries peuvent facilement être observés et démon améliorées à haut rendement de céréales de base comme trés, il n'en va pas de même de l'effort d'un cultivateur. le sorgho et le riz. Ces produits des nouvelles technologies permettent d'envisager des rendements et des bénéfices Aussi est-il difficile pour une compagnie d'assurances ou plus élevés mais, souvent, ils ne sont adoptés que lente un tribunal de déterminer les causes réelles de la perte ment, surtout par les paysans pauvres, dans l'incapacité de d'une récolte assurée, et donc difficile pour un agriculteur prendre le risque qu'ils représentent. de souscrire les garanties nécessaires. Pour compenser les fluctuations de leurs revenus, les ménages font appel à des mécanismes d'ajustement tels Limites des mécanismes d'ajustement que l'emprunt, la vente de biens, le stockage de céréales ou le recours à l'aide de proches et de voisins. Ainsi, ils Ne pouvant emprunter ou s'assurer, les pauvres ont du peuvent maintenir un niveau de consommation plus mal à empêcher leur consommation de fluctuer. Pour se constant malgré les baisses de revenu. Lorsqu'ils ne peu prémunir contre l'éventualité d'une catastrophe, ils doivent vent user de ces moyens pour empêcher leur consomma donc faire des économies ou des réserves de céréales dans tion de fluctuer, comme c'est souvent le cas des pauvres, lesquelles ils pourront aisément puiser en cas d'urgence. ils cherchent à atténuer les variations de leurs revenus en Leur accès très limité au crédit et à l'assurance les expose écartant les options risquées, généralement plus riches de promesses. aussi à plus de risques que d'autres. Ainsi, on a constaté dans une étude réalisée dans les régions rurales du sud-ouest Comment la réduction des mouvements affectant le revenu influe-t-elle sur les décisions des agriculteurs ? À de la Chine pendant la période 1985-1990 que, pour les partir de données rassemblées dans le centre de l'Inde par 10 % des ménages les plus pauvres, la perte d'une année de l'Institut international de recherche sur les cultures des revenus par suite d'une mauvaise récolte se traduisait, en zones tropicales semi-arides (ICRISAT), une étude a montré moyenne, par une baisse de 40 % de la consommation l'an qu'il existait une corrélation positive entre le lissage du née suivante, une répercussion catastrophique. En niveau de la consommation et la prise de risques. Ainsi, les revanche, pour le tiers des ménages les plus riches, cette petits cultivateurs, qui n'ont guère de moyens de prévenir les fluctuations de leur niveau de consommation, ne plan baisse ne se traduisait que par une contraction de 10 % de taient qu'environ 9 % de leurs terres en variétés à haut ren leurs revenus, une dégradation moins dramatique. dement, plus hasardeuses, alors que les grands Devant ces risques, les pauvres adoptent une attitude exploitants, qui ont plus facilement accès à des méca prudente, et, souvent, renoncent à des investissements nismes d'ajustement, y consacraient environ 36 % de leur productifs dans l'éducation d'un enfant, l'acquisition domaine agricole. d'une nouvelle machine agricole ou l'achat de nouvelles Il ressort d'une autre étude fondée sur les données de l'ICRISAT que les paysans qui sont pauvres et vivent dans semences ou d'engrais. Il ressort d'une étude réalisée dans des régions plus exposées composent un portefeuille de le centre de l'Inde que les choix que font les ménages cultures plus sûres mais moins rentables. En particulier, pauvres pour minimiser les risques -- par exemple en pour les agriculteurs appartenant au quartile le plus réduisant les superficies plantées en nouvelles variétés -- pauvre, la réduction d'un écart-type de l'une des princi ont pour effet de réduire considérablement leurs revenus pales sources de risque (variation des dates de la mous (encadré 8.3). Faute de crédit et d'assurance, les plus son) provoquerait une réorientation des investissements démunis sont placés devant un terrible dilemme : s'expo se traduisant par une augmentation des bénéfices pou vant atteindre 35 %. En revanche, une diminution simi ser à un risque pouvant entraîner de très graves fluctua laire du risque n'aurait pratiquement aucun effet sur les tions de leurs revenus ou minimiser le risque et s'enfoncer décisions d'investissement des ménages les plus aisés davantage dans la pauvreté. qui sont, eux, mieux à même de se prémunir contre les Lorsque leurs revenus baissent, les parents pauvres doi fluctuations de leur niveau de consommation. Étant les vent souvent retirer leurs enfants de l'école pour les faire moins bien placés pour le faire, les ménages les plus pauvres n'ont guère d'autre choix, pour se protéger, que travailler avec eux. Une étude menée dans six villages d'atténuer les variations de leurs revenus, même s'ils doi d'Inde a permis de voir qu'une réduction de 10 % des vent, pour cela, accepter une forte réduction de leurs revenus d'une campagne agricole à l'autre se traduisait par gains et renoncer à adopter les produits des nouvelles environ cinq jours d'absentéisme scolaire. Toute fréquen technologies. tation irrégulière de l'école conduisant, à terme, à un REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION QUI PÉNALISENT LES PAUVRES 139 niveau d'instruction moins élevé et par conséquent à de peuvent constituer des groupes locaux au sein desquels se moins bonnes perspectives de productivité et de gains pratiquent le crédit et l'assurance mutuels (encadré 8.4). pour ces enfants une fois adultes, cette forme d'autoassu- Le métayage, les contrats de prêt avec clause de rembour rance ne fait que perpétuer la pauvreté. Ainsi, les efforts sement conditionnel et les contrats de travail de longue visant à améliorer la scolarisation des pauvres risquent durée peuvent également offrir une certaine forme d'assu d'être peu payants si on ne s'attache pas à mieux com rance. Une autre formule encore est celle des transactions prendre les aléas et les contraintes auxquels les plus vulné interdépendantes qui voient un employé emprunter de rables doivent faire face. En revanche, le développement l'argent à son employeur ou un emprunteur travailler pour des marchés financiers ruraux -- et des marchés financiers le prêteur local. Dans de tels systèmes, la connaissance de en général -- pourrait être une véritable aubaine pour la situation des amis, des proches et des voisins est un gage l'éducation des enfants pauvres. de qualité, la sanction sociale plus que le recours à la jus Pour garantir leur sécurité économique, les pauvres tice obligeant l'emprunteur à honorer sa dette. entretiennent souvent des rapports étroits avec une per Bien qu'utiles et parfois ingénieux, ces mécanismes sonne ou un groupe en qui ils ont confiance. Ainsi, ils d'ajustement sont généralement moins efficaces que les formes de crédit et d'assurance plus classiques. L'expérience semble indiquer que les systèmes d'assurance Encadré 8.4 mutuelle et les mécanismes d'entraide familiale, étant limités à de petites communautés, ne protègent pas vrai ment les pauvres contre un choc économique, particuliè En droit islamique, il est interdit de percevoir des intérêts rement lorsque celui-ci ébranle un groupe ou un village sur les prêts et même d'établir un échéancier de rembour tout entier. Ainsi, les revenus inégaux et une croissance sement. Le Coran indique en effet que les obligations d'un inéquitable resteront la norme tant que les pauvres n'au débiteur en difficulté doivent être remises jusqu'à ce que ront pas un meilleur accès au crédit et à l'assurance. celui-ci puisse les honorer. De toute évidence, un tel régime n'incite pas à prêter. Comment les musulmans font- Comment l'Etat peut-il remédier aux imperfections ils donc pour se prémunir contre l'adversité ? des marchés du crédit et de l'assurance ? Les données recueillies entre 1988 et 1989 dans quatre Une information imparfaite empêche les pauvres villages musulmans proches de Zaria, dans le nord du Nigeria, montrent le rôle important de l'assurance interfa d'avoir pleinement accès au crédit et à l'assurance et les miliale en cas de baisses de revenu. Un dixième seulement remèdes qu'ils appliquent face à cette situation peuvent des 400 ménages interrogés a déclaré n'avoir ni emprunté, être coûteux. Trois grands moyens s'offrent aux pouvoirs ni prêté, pendant la période considérée, alors que plus de publics pour surmonter ces problèmes. Ils peuvent : la moitié avait fait les deux. Les prêts étaient accordés au sein de groupes dont les membres, très étroitement liés, I s'attaquer au problème fondamental du manque de connaissaient presque parfaitement leurs contraintes, acti vités et situations respectives. Presque tous les prêts patrimoine des pauvres, par exemple en améliorant la étaient octroyés entre habitants du même village ou entre répartition des terres et en renforçant les mécanismes parents et reposaient exclusivement sur des rapports de juridiques qui permettent la constitution d'une garan confiance, sans aucun contrat écrit, l'obligation de rem tie pour l'obtention d'un prêt, éliminant ainsi la néces boursement étant garantie par la menace de ne plus pou sité de l'information sur l'emprunteur voir réemprunter en cas de manquement aux I créer des mécanismes qui remédient directement aux engagements. En fait, selon les prêteurs, les cas de défaillance ne concernaient que 1 prêt sur 20. problèmes d'information, par exemple en faisant exer cer une surveillance par des tiers dans les programmes Mais qu'advient-il lorsqu'un village tout entier est frappé par la sécheresse ? Lorsque tout le monde est en difficulté, de microcrédit qui a les moyens de secourir son voisin ? Or, plus de la moi I reconnaître que les marchés du crédit et de l'assurance tié des variations de la production agricole dans la région seront toujours imparfaits et intervenir dans d'autres (58 %) étaient dues à des situations de ce type. Bien que domaines pour aider les pauvres à s'autofinancer, par l'étude menée dans le nord du Nigeria ne fasse ressortir exemple au moyen de programmes d'épargne bien ciblés, aucun prêt extérieur direct, des échanges de fonds avaient d'actions d'aide sociale et de subventions aux études. effectivement eu lieu entre villages par le canal de réseaux et de contacts dans d'autres régions, notamment du fait de la longue tradition de commerce lointain des Hausa. Ces S'attaquer aux problèmes fondamentaux de manière à prêts entre villages sont toutefois beaucoup moins répan rendre moins nécessaire l'information sur l'emprunteur. dus que ceux entre habitants d'un même lieu. L'établissement de titres de propriété et la publicité fon cière font de la terre une meilleure garantie pour les prê- 1 40 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 teurs, réduisant les frais qu'ils doivent engager pour faire l'accès de ces derniers au crédit, le système de prêts collectifs respecter les engagements pris. En outre, cette régularisa utilisé pour les programmes de microcrédit est le mécanisme tion foncière incite à investir pour améliorer la producti le plus connu. Il permet à un prêteur de l'extérieur d'exploi vité de la terre. Ainsi, en Thaïlande, on a constaté que les ter une source d'information que les plus défavorisés ont en paysans qui apportaient en garantie des terres assorties abondance, leur connaissance réciproque. La Grameen Bank, d'un titre de propriété pouvaient emprunter davantage au Bangladesh, le Banco Solidario (BancoSol), en Bolivie, et aux établissements de prêt que les autres (52 % de plus d'autres programmes de microfinancement similaires peu dans la région de Lop Buri, par exemple). En outre, leurs vent se flatter d'obtenir des taux de remboursement nette résultats étaient bien meilleurs sur le plan économique. Ils ment supérieurs à 90 %, qui ont fait taire leurs détracteurs. investissaient davantage dans leur bien, utilisaient des Les techniques utilisées font appel aux prêts progressifs -- moyens de production plus importants, sous forme d'eau l'emprunteur commence par recevoir des crédits modiques d'irrigation et d'engrais, par exemple, et obtenaient des sans franchise de remboursement -- et à la formation du rendements plus élevés que ceux qui ne détenaient aucun client au fonctionnement d'un système de prêts. titre. Les mêmes constations ont été faites dans d'autres Pour solliciter un prêt à la Grameen Bank, les emprun pays d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes. teurs en puissance se constituent en groupes de cinq per Toutefois, la détention d'un titre foncier n'a pas toujours sonnes. Les prêts sont attribués individuellement, mais pour effet d'améliorer l'accès au crédit, surtout chez les chaque membre du groupe sait que si l'un d'eux ne rem pauvres. Deux études réalisées au début des années 90 auprès bourse pas, aucun n'obtiendra de crédits par la suite. Cette de 250 ménages d'agriculteurs au Paraguay ont fait ressortir règle les incite à se surveiller mutuellement et à rembour- qu'un titre facilitait l'accès au crédit institutionnel pour les exploitants possédant de 15 à 50 hectares, mais n'avait Encadré 8.5 presque aucune incidence pour les paysans propriétaires de Remédier aux problèmes d'information terres d'une superficie plus réduite. Les petits agriculteurs pour améliorer l'accès des pauvres étaient tenus à l'écart du marché du crédit institutionnel, au crédit dans le sud de l'Inde même après délivrance d'un titre foncier, peut-être en raison du niveau élevé des coûts de transaction par rapport au mon Dans les régions rurales du sud de l'Inde, une ONG, bapti tant du prêt. Aussi faudra-t-il probablement réformer le cré sée Myrada, souhaite pouvoir s'éclipser cinq ans après avoir créé une relation autonome entre les banques et les dit rural si l'on veut faire de l'établissement de titres fonciers pauvres. Pour que ses groupes de gestion du crédit (san- un moyen de lutter contre la pauvreté. ghas) deviennent partie intégrante du système bancaire L'effort de régularisation des régimes d'occupation des sols commercial, elle oblige ceux qui en sont membres à tenir leur propre comptabilité, à établir et faire respecter leurs a été plus décevant encore en Afrique. Ainsi, on a constaté en propres règles de prêt et à participer à des organisations 1993 que, dans dix régions du Ghana, du Kenya et du régionales, appelées structures faîtières et administrées Rwanda, l'enregistrement des biens fonciers n'avait aucune par des représentants élus. incidence sur l'accès au crédit. En effet, la terre ne pouvait Le rôle des structures faîtières est d'apprendre aux membres des sanghas à régler les différends éventuels, à être donnée en garantie en l'absence d'un véritable marché sélectionner et à former de nouveaux membres, et à négo foncier. En tout état de cause, le titre de propriété prévaut cier l'octroi de prêts progressivement plus importants avec rarement sur les droits fonciers coutumiers, et les tensions les banques commerciales. Mais, surtout, les structures entre les deux systèmes sont fréquentes. Encore eût-il fallu, au faîtières reprennent l'administration à long terme des san- ghas après le départ des agents de Myrada. Myrada joue demeurant, qu'il existe des sources de crédit institutionnel, ce donc en quelque sorte un rôle d'intermédiaire temporaire qui n'était pas le cas dans les dix régions considérées. entre les établissements bancaires et les pauvres, avec Si la réforme et la régularisation foncières sont parfois pour objectif d'aider ces derniers à se tourner vers les banques et d'amener celles-ci à s'ouvrir aux économique efficaces, elles ne sont donc pas une panacée. D'autres ment faibles. mesures, visant par exemple à améliorer la transparence du Le projet le plus avancé de Myrada, à Holalkere, ras régime foncier, la cessibilité des biens immobiliers et l'ef semble 214 sanghas et quelque 4 400 personnes. À la mi- ficacité de l'appareil judiciaire, permettraient aux pauvres 1996, alors que les structures faîtières administraient d'apporter plus aisément les quelques biens dont ils dis seules les sanghas depuis trois ans, 81 de ces groupes de gestion du crédit avaient cessé de se réunir sous la hou posent en sûreté de leur dette. Même lorsque de tels pro lette de Myrada et s'adressaient sans intermédiaire aux grammes sont efficaces, il faudra continuer à innover pour banques commerciales pour solliciter des prêts. Et, chose s'attaquer directement aux problèmes d'information qui peut-être plus importante encore, les sanghas servent aujourd'hui de modèle aux villages voisins, et au moins limitent l'accès des plus démunis au crédit. trois d'entre elles sont déjà nées sans aucune intervention Faire mieux circuler l'information parmi les pauvres. Pour de Myrada. améliorer la circulation de l'information parmi les pauvres et REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION QUI PÉNALISENT LES PAUVRES 1 4 1 ser les prêts. La composition du groupe reposant sur le fait que le nombre de ces systèmes est souvent insuffisant. principe de la libre association et de la connaissance réci Les pouvoirs publics ont donc un rôle à jouer en encoura proque, les personnes qui seraient des clients à risque se geant la création de tels mécanismes, par exemple en per trouvent exclues, ce qui tend à résoudre un problème cou mettant aux agriculteurs de s'associer d'eux-mêmes et en ramment rencontré par les prêteurs. ayant recours aux groupes d'autoassistance et aux organisa Cette formule de prêt permet également de faire décou tions de proximité déjà en place. Au-delà de l'élan qu'ils peu vrir le fonctionnement du crédit, un aspect utile car nombre vent donner à la création de groupes d'emprunteurs, les de clients de la Grameen Bank n'ont jamais emprunté auprès pouvoirs publics sont également bien placés pour en édu- d'établissements du secteur moderne. La structure de groupe quer les membres aux principes de gestion, de responsabilité permet à ceux qui en font partie d'établir des relations de conjointe et de recouvrement des prêts. Ils peuvent aussi crédit en compagnie de leurs voisins et de se tenir mutuelle assurer des services de vulgarisation et promouvoir l'adop ment informés de leurs idées et de leurs résultats à l'occasion tion de systèmes comptables et de procédures d'évaluation de réunions hebdomadaires. L'ONG indienne Myrada suit pour garantir le succès des programmes de prêt collectif. une stratégie semblable, mais va plus loin en cherchant à éta Enfin, ils ont la possibilité d'intervenir pour faire connaître blir une relation autonome entre les banques et les pauvres les expériences réussies en la matière. vivant en zone rurale (encadré 8.5). La technique des prêts progressifs consiste à commencer Innover pour aider les pauvres par des crédits modiques (50 dollars au plus) et à en aug à faire face à la pénurie menter graduellement le montant lors des opérations ulté Quelle que soit l'efficacité des formules que nous venons rieures. Les premiers prêts, bien que trop faibles pour être de décrire, des problèmes d'information subsisteront et l'ac rentables pour le prêteur, aident la banque à déterminer la cès des pauvres au crédit et à l'assurance restera difficile. capacité de remboursement de l'emprunteur. Ils donnent Pour corriger cette situation, les pouvoirs publics peuvent également aux clients la possibilité d'apprendre dans un intervenir sous diverses formes afin d'aider les plus démunis contexte sécurisant comment fonctionne le système de à faire face à une baisse imprévue de leurs revenus. prêts, leur permettant ainsi de se préparer à gérer des emprunts plus importants. Selon les estimations de Plans d'épargne BancoSol, de 10 à 15 % des petits emprunteurs font défaut. L'épargne est une approche intéressante. Pendant long La progressivité des prêts permet aux services de la banque temps on a cru que les économiquement faibles ne pou de faire face à une éventuelle créance douteuse à un vaient pas épargner, mais des éléments de plus en plus moment où les montants en cause sont encore modestes. nombreux tendent aujourd'hui à montrer le contraire. La plupart des contrats de microcrédit, à la différence des Effectivement, les pauvres épargnent, mais il leur manque prêts classiques, obligent les emprunteurs à commencer les souvent un support sûr et liquide pour les petites sommes remboursements peu après la remise des fonds, souvent bien qu'ils parviennent à mettre de côté. Les plus défavorisés avant d'avoir perçu les premiers fruits de leur investissement. pourraient d'ailleurs avoir plus à gagner d'une améliora Le remboursement s'effectue par petits versements pério tion des mécanismes d'épargne que des remèdes qu'on diques (habituellement hebdomadaires) jusqu'à amortisse essaie d'apporter aux dysfonctionnements des marchés du ment complet du montant emprunté, augmenté des crédit. La microépargne présente en effet l'avantage de ne intérêts. Cette formule permet au prêteur de diagnostiquer pas être affectée par les inadéquations de l'information. immédiatement d'éventuels problèmes de remboursement Le programme Unit Desa, proposé dans les villages par la et réduit aussi son risque d'une autre façon. En effet, l'em Bank Rakyat Indonesia (BRI), montre tout l'intérêt que prunteur devant avoir une autre source de revenu pour com peut susciter une épargne sûre et pratique. Lorsqu'il a été mencer à rembourser le prêt sitôt après le décaissement, le lancé, au début des années 80, ce programme était axé prin respect de l'échéancier signalera au prêteur que le client dis cipalement sur le crédit, mais la direction de la banque s'est pose bien d'un moyen indépendant de faire face à ses obli vite aperçue qu'elle pourrait, en attirant les dépôts, réduire le gations si le projet financé ne donne pas d'aussi bons coût du capital tout en offrant aux ménages un moyen très résultats que prévu. Toutefois, l'absence de délai de franchise attendu de se constituer un patrimoine. Aujourd'hui, beau a également pour effet d'exclure les ménages les plus défavo coup plus de ménages souhaitent épargner plutôt qu'em risés et accroît le risque de défaillance. prunter. En 1996, la banque avait reçu les dépôts de 16,1 Le système de prêts collectifs a aussi des retombées : ceux millions de ménages à faible revenu et avait prêté à 2,5 mil qui prennent en charge les frais de lancement mettent en lions d'entre eux dans le cadre de ce programme, alors que place un dispositif social qui profite à tous ceux qui adhérent dix ans auparavant, les dépôts étaient inexistants. Le solde de au groupe. La difficulté à recouvrer les coûts de démarrage la plupart des comptes d'épargne est faible (moins de 142 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 190 dollars en moyenne), et le déposant moyen est beau Encadré 8.6 coup plus pauvre que l'emprunteur moyen. Le versement des pensions aux pauvres Commodité, liquidité et sécurité -- d'autant plus en Afrique du Sud grande, pour ce dernier aspect, que la BRI appartient à l'Etat -- tendent à être, pour le petit épargnant, des consi Les transferts directs, qui sont en théorie un moyen effi dérations plus importantes que le taux d'intérêt payé sur cace de redistribuer le revenu et de faire reculer la pau les dépôts. La BRI a également cherché à innover pour vreté, sont rarement utilisés dans les pays en encourager l'épargne. Elle a, par exemple, organisé une développement, et ce pour deux grandes raisons. D'une part, il est souvent difficile de déterminer qui sont les plus loterie : les déposants reçoivent gratuitement un nombre nécessiteux car l'activité économique se déroule pour une de billets proportionnel au solde mensuel moyen de leur large part dans le secteur non structuré, où elle prend la compte et peuvent gagner tous les mois des prix relative forme d'échanges en nature ou de transactions en numé ment modestes et, une fois par an, des motocyclettes, des raire non comptabilisées. D'autre part, il est souvent diffi cile de vérifier l'identité des bénéficiaires. L'Afrique du Sud automobiles, voire des maisons. Cette formule est très pri a résolu ce problème en adoptant une formule basée à la sée et BancoSol, en Bolivie, l'a adoptée en 1993. fois sur un contrôle des ressources et des conditions d'âge, ces dernières étant assez faciles à vérifier et, dans les régions rurales du pays, étroitement liées à la pauvreté. Transferts sociaux ciblés Les femmes de plus de 60 ans et les hommes de plus Les problèmes d'information qui se posent sur les mar de 65 ans dont les ressources (correspondant à la somme chés du crédit et de l'assurance empêchant les plus démunis de leurs revenus et de la valeur assignée à leur patrimoine) de neutraliser le risque, il appartient à l'État de fournir des sont inférieures à un seuil donné peuvent prétendre à une services sociaux de base, tout au moins aux plus pauvres pension d'un montant forfaitaire. Ceux dont les ressources dépassent ce seuil voient leur pension diminuée d'un mon d'entre les pauvres, qui sont le moins à même d'emprunter tant équivalant à l'excédent. La pension cesse d'être ver ou de s'assurer. Des dispositifs d'aide sociale bien ciblés peu sée au-delà d'un certain plafond. vent également réduire le coût des palliatifs auxquels ils Pour veiller à ce que les pensions ne soient payées qu'à seraient autrement obligés de recourir. ceux qui y ont droit, des camionnettes équipées de distri buteurs automatiques de billets munis de lecteurs d'em Les programmes de secours provisoires peuvent ouvrir preintes digitales se rendent dans les villages une fois par des possibilités génératrices de revenu pour les pauvres, mois. Là, des employés s'assurent que les pensions sont réduire à terme les inégalités dans la répartition des actifs et versées à leurs allocataires et comptabilisent chaque tran rendre moins nécessaire l'intervention ultérieure de l'État saction. Lancé en 1993, ce programme profite à environ 80 % des ruraux âgés d'ascendance africaine et à une pro pour combattre la pauvreté. Ainsi, après une catastrophe portion plus réduite de personnes âgées appartenant à naturelle qui avait sinistré plusieurs villages en Inde, la mise d'autres ethnies. Il bénéficie aussi indirectement aux en oeuvre d'un programme d'emplois dans le secteur public enfants pauvres puisque, dans les familles d'ascendance a limité l'étendue du désastre pour les pauvres. Ce pro africaine, un enfant sur trois vit dans un ménage où une personne âgée touche une pension sous condition de res gramme, relayé par le crédit institutionnel, a freiné les sources. ventes en catastrophe de terres par des paysans pauvres dont les récoltes avaient été dévastées. Dans un village du Bangladesh, en revanche, l'absence de mesure de ce type répondent à certains critères économiques est l'une des pour secourir les pauvres a obligé beaucoup d'entre eux à méthodes les plus communément utilisées dans les pays vendre, ce qui a accentué les clivages fonciers ainsi que les industrialisés pour atteindre les plus nécessiteux. Pour inégalités de revenu et d'accès au crédit. cela, toutefois, les pouvoirs publics doivent évaluer les Le ciblage des programmes d'aide sociale et, d'une façon déclarations faites par les intéressés au sujet de leur revenu, plus générale des prestations publiques, pose un grave pro et souvent de leur patrimoine et de leur capacité de gain. blème, archétype des imperfections de l'information. En outre, pour éviter les fraudes, ces déclarations doivent Comment les pouvoirs publics peuvent-ils distinguer qui être recoupées par les sources d'information que sont les sont les pauvres ? Après tout, nombre d'entre eux vivent en prêteurs, les autres organismes publics ou les employeurs, marge de l'économie structurée. Et comme ils entretiennent par exemple. Indépendamment du coût de l'assistance depuis toujours une profonde méfiance à l'égard du pou elle-même, ce travail peut être une lourde charge adminis voir, nombreux sont ceux qui hésiteront à se faire connaître trative pour les pays en développement. sur la simple promesse d'avantages sociaux, demeurant par Une solution consiste à cibler l'assistance en fonction de conséquent invisibles. À côté de cela, l'appât des largesses de critères liés aux besoins mais plus aisément observables, par l'État en attire beaucoup qui ne sont pas pauvres. exemple en s'efforçant d'atteindre les familles nombreuses Subordonner les prestations à des conditions de res ou les personnes âgées (encadré 8.6). Les pouvoirs publics sources de sorte que ne puissent en bénéficier que ceux qui peuvent également obtenir des informations auprès de REMÉDIER AUX PROBLÈMES D'INFORMATION QUI PÉNALISENT LES PAUVRES 143 sources non gouvernementales fiables comme les organisa subventions de denrées alimentaires mis sur pied au début tions caritatives ou les établissements de microcrédit des des années 90. Utilisant les résultats d'enquêtes sur les environs. Encourager les gens à signaler les abus est un autre ménages qui avaient permis de distinguer entre les habi moyen d'empêcher le détournement du système. tudes de consommation des pauvres et des autres, les pou Une deuxième solution est celle de l'autosélection : les voirs publics ont conçu et commercialisé, puis programmes sont conçus de façon à n'attirer que les per subventionné, certains produits ayant la même valeur sonnes véritablement dans le besoin. Plutôt que de s'en nutritive que des articles non subventionnés mais moins remettre à l'administration pour identifier les bénéfi recherchés. Ainsi, les subventions sur le lait ont été réser ciaires, de nombreux programmes de lutte contre la pau vées à du lait reconstitué, conditionné dans des cartons vreté peuvent encourager les pauvres à se désigner d'un demi-litre moins pratiques, ce qui en a réduit l'attrait eux-mêmes. Aussi, lorsque le salaire offert dans le cadre pour les ménages plus aisés préférant le produit frais local d'un programme de protection-travail est suffisamment en bouteille. De même, les subventions sur l'huile de cui faible, seuls les demandeurs d'emploi pauvres y participe sine ont été réservées à des produits génériques mélangés ront, et ils cesseront de le faire dès qu'une autre possibilité et achetés en vrac plutôt qu'à des variétés d'huile d'olive et se présentera. Des salaires peu élevés peuvent également d'huile végétale pure de marque, vendues en bouteille aux permettre de répartir les prestations entre un plus grand ménages aisés et aux classes moyennes. nombre de pauvres. Ainsi, en 1997, un projet réalisé en Toutefois, l'autosélection ne peut être l'unique méca Argentine avec l'aide de la Banque mondiale pendant une nisme de ciblage pour tous les programmes. Ainsi, les période de fort chômage a offert aux habitants de régions transferts monétaires et les prêts d'études bonifiés attirent pauvres la possibilité d'être employés à des travaux d'inté tout le monde, pas seulement les pauvres. En pareille rêt collectif en contrepartie d'un salaire modeste. On a situation, il peut s'avérer nécessaire de soumettre l'octroi constaté que plus de la moitié des participants faisaient des prestations à des conditions de ressources en tenant partie du décile le plus pauvre de la population. compte de caractéristiques aisément observables, comme Un autre moyen d'encourager l'autosélection a permis, l'Afrique du Sud l'a fait pour les pensions. en Turquie, d'améliorer l'efficacité d'un programme de Coordonner les efforts de lutte Figure 8.4 contre la pauvreté Prêts de la Grameen Bank et écoles Compte tenu de l'interdépendance des multiples pro administrées par les groupes d'emprunteurs blèmes auxquels se heurtent les pauvres, un programme L'expansion de la Grameen Bank et son qui permet d'accorder des crédits pour promouvoir des impact sur l'éducation sont allés de pair. activités productives, mais qui n'aide pas à évaluer les pos sibilités d'investissement et qui ne prévoit pas la formation 9 - nécessaire, n'est pas vraiment efficace. De même, un orga Nombre d'écoles (échelle de droite) nisme cherchant à encourager ce type de crédits risquerait i de compromettre l'action d'une ONG poursuivant le même but. D'où la nécessité non seulement d'élargir la portée des programmes, mais aussi de coordonner les 2 efforts déployés par les nombreuses organisations qui 10 s s'emploient à faire reculer la pauvreté. En Indonésie, le programme P4K (abréviation du titre indonésien signifiant « orientations pour l'accroissement du revenu des petits agriculteurs ») s'appuie sur un partenariat entre le ministère de l'Agriculture, la Bank Rakyat Indonesia (BRI) et les administrations locales, qui a pour but de faire reculer la pauvreté dans plus de 350 000 familles. Le pro gramme P4K est administré dans dix provinces par les direc teurs et agents provinciaux des centres d'information mis en place par l'Agence d'éducation et de formation agricoles du 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 ministère de l'Agriculture. La clé de son succès réside dans le Note : Les prêts correspondent aux décaissements annuels. travail de coordination qu'il mène pour assurer la complé Source : Khander, Khalily et Khan, 1998. mentarité des activités de différentes institutions. Les agents 1 44 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sur le terrain servent de point de contact aux « clients ». Les adéquate, le comité a constaté que ses clients pouvaient administrations locales aident à réaliser des études socioéco- rapidement mettre à profit leurs nouvelles connaissances, nomiques pour recenser les villages pauvres, et orientent grâce aux synergies ainsi libérées. ensuite les prestations vers ceux dont le revenu annuel Aujourd'hui, les programmes de microcrédit s'adressent moyen représente l'équivalent de moins de 320 kg de riz par à plus de 10 millions d'emprunteurs, mais ce mouvement habitant (soit environ 80 dollars). La BRI accorde des crédits récent reste fragile. Pour le consolider, plusieurs consor pour promouvoir des activités rémunératrices par l'entre tiums ont entrepris de relier les établissements de microfi mise de 40 000 groupes d'autoassistance qui canalisent les nancement, souvent petits et dispersés, au sein d'un réseau ressources et les services fournis par l'État et le secteur privé. mondial. Trois de ces consortiums, la Women's World Résultat : le revenu des ménages a augmenté de 41 à 54 % Banking, le Microfinance Network et le Groupe consultatif et les arriérés de paiement sur les crédits consentis ne dépas d'aide aux populations les plus pauvres (CGAP), aident les sent pas 2 % du total. participants à confronter leurs expériences et partager l'as Les établissements de microfinancement commencent sistance technique. L'accès à l'internet, qui facilite l'échange à tenir compte de l'interdépendance des problèmes des libre et rapide de nouvelles, d'opinions et d'idées entre pra pauvres dans leurs opérations. Certains d'entre eux ne prê ticiens, théoriciens et organismes de développement du tent que si les emprunteurs s'engagent à participer à des monde entier, permet aussi de tirer plus aisément les ensei programmes éducatifs. D'autres utilisent les réunions de gnements des succès comme des échecs. groupes de clients non seulement pour recouvrer les paie · · · ments dus et décaisser les prêts, mais aussi pour aborder des questions relatives à la protection juridique et à la vie Les phénomènes d'exclusion comportent de multiples économique en général. Et d'autres encore, comme la aspects et, souvent, se perpétuent d'eux-mêmes. Les Grameen Bank, favorisent le développement social en pauvres ont un accès limité à l'instruction, aux soins, au encourageant l'ouverture d'écoles. L'expansion de la crédit et à des biens aussi fondamentaux que la terre. Bon Grameen Bank a entraîné une augmentation rapide du nombre de ces problèmes sont interdépendants et trou nombre d'écoles administrées par des groupes d'emprun vent leur origine dans les inégalités face au savoir et les teurs ainsi que du nombre d'enfants qui fréquentent ces imperfections de l'information, qui contraignent les établissements (figure 8.4). pauvres à un positionnement économique limitant leur Grameen Phone, l'entreprise de téléphone cellulaire de productivité. Étant donné les conséquences catastro la Grameen Bank, est un bon exemple de promotion des phiques que peut avoir une baisse soudaine de leurs reve activités rémunératrices qu'a entreprises l'établissement. nus, les pauvres recherchent naturellement la prudence Cette société, qui opère sur l'ensemble du territoire, per chaque fois qu'ils le peuvent. Mais cette attitude les met aux femmes pauvres des villages d'acquérir un outil enferme dans un cercle vicieux d'activités à faible risque, d'investissement économique, sous forme de téléphones mais aussi à faible rendement, qui les maintient dans la mobiles, ce qui leur permet ensuite de vendre des services misère. téléphoniques à des villages tout entiers ou à des particu Ce cercle vicieux peut être rompu. Comme on l'a vu, il liers. Ce programme a un double avantage, puisqu'il aide est possible d'innover en sachant se mettre à l'écoute des les femmes à se démarginaliser et donne aux villages la pauvres et en adaptant les mécanismes en place à leurs possibilité de communiquer avec les marchés et les centres besoins. L'établissement de titres fonciers, les mécanismes d'activité économique du monde entier. de microcrédit et de microépargne et les dispositifs d'aide Le travail de sensibilisation aux droits de l'homme et sociale bien ciblée permettent de remédier aux problèmes d'instruction juridique entrepris par le Bangladesh Rural d'information et d'aider les plus démunis tout en rédui Advancement Committee (BRAC) est un autre exemple sant la ponction budgétaire de prestations profitant à ceux d'action polyvalente. Grâce à ce comité de promotion du qui en ont moins besoin. Ces formules innovantes ne met progrès dans le monde rural, plus de 250 000 personnes, tront pas fin à la détresse en un jour, pas plus qu'elles ne pour la plupart des femmes, ont été informées de leurs devront se substituer à d'autres politiques de promotion droits sur le plan économique et familial et nombre d'une expansion durable, en particulier au profit des plus d'entre elles ont entrepris des démarches pour contester défavorisés. Mais elles comptent parmi les gages de succès des divorces illégaux ou faire valoir leurs droits de succes d'une stratégie de lutte contre la précarité. De ce point de sion. Ce comité assure également une formation à l'horti vue, il est indispensable de reconnaître que les problèmes culture vivrière, à l'élevage, à la pêche, à la sériciculture et d'information conduisent à la défaillance du marché si on à l'exploitation forestière dans le respect de l'environne veut élaborer des politiques réalistes qui permettent aux ment. En complétant les crédits octroyés d'une formation pauvres de mieux vivre. ^ % Chapitre 9 Que peuvent faire les institutions internationales ? L ES INSTITUTIONS INTERNATIONALES, les pays dona une fois tombé dans le domaine public, rien n'empêche teurs et, d'une façon plus générale, l'ensemble de la qu'il soit utilisé par tous et largement diffusé à un coût communauté du développement prennent rapide presque nul. C'est dire qu'il est souvent facile de profiter ment conscience que le savoir est au coeur du développe d'un savoir sans avoir contribué au financement de sa créa ment, qu'il estle développement. Le présent rapport appelle tion. Les inventeurs étant dans l'impossibilité de récupérer la Banque mondiale et les autres institutions internationales leur mise, l'offre de savoir risque d'être insuffisante, et il est à aider les pays à réduire les inégalités existant sur le plan du permis de se demander si l'État ne devrait pas en financer la savoir et à remédier aux imperfections de l'information. Ce création. Mais, une fois créé, le savoir a parfois des retom sont là des objectifs qui devraient les aider à orienter leurs bées hors des frontières nationales. Aussi aucun Etat ne programmes d'assistance et de prêts, à sélectionner et à pré consentira-t-il à engager, à lui seul, les ressources nécessaires parer leurs projets, et à définir leurs activités de soutien aux et, quand bien même il s'efforcerait de le faire, le résultat politiques qu'elles cherchent à promouvoir. La commu serait insuffisant. En coordonnant les efforts d'un grand nauté du développement peut aider les pays à se doter de nombre de pays pour créer les savoirs dont le monde a l'infrastructure et des mécanismes nécessaires à l'acquisition besoin, les institutions internationales peuvent donc appor et à l'assimilation des connaissances, par exemple en appor ter une solution à un problème qui, autrement, risquerait tant son concours à la réalisation de projets de télécommu d'être difficile à résoudre. nications et de réforme de l'enseignement (voir la première La révolution verte illustre bien cet aspect. Sans effort partie). Elle peut aussi les aider à mettre en place les struc international, les progrès décisifs qu'elle a permis de réaliser tures et les normes qui leur manquent pour remédier, sur le plan agricole ne se seraient jamais matérialisés, ou autant que faire se peut, à leurs problèmes d'information, seraient intervenus beaucoup plus tard, et d'innombrables par exemple en renforçant la législation sur les délits de petits paysans et ouvriers agricoles sans terre seraient fraude, en pilotant des projets environnementaux sous demeurés dans l'indigence. Fournir ce type de bien public à contrôle local ou en travaillant à améliorer l'accès des caractère international est donc une responsabilité qui pauvres au crédit (voir la deuxième partie). échoit aux institutions internationales, et la première partie Dans le présent chapitre, nous examinerons un ensemble du présent chapitre sera consacrée à ce sujet. de missions nouvelles que les institutions de promotion du Un savoir créé pour le bien international commun peut développement commencent à assumer. Ayant reconnu que certes contribuer au progrès, mais c'est le savoir créé dans le savoir est développement, elles s'emploient à recentrer les pays en développement eux-mêmes qui est générale leurs modes d'intervention sur la création, l'échange et la ment le plus important. Toute réforme, tout programme gestion du savoir. Prenons d'abord la création de savoir. Le ou projet nouveau est riche d'enseignements sur ce qu'il chapitre 1 a avancé l'idée que le savoir est un bien collectif: faut faire ou ne pas faire, mais le prix à payer pour codifier QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 147 cette énorme masse de connaissances et la rendre acces être efficace, une action internationale commune. Cela est sible à tous est loin d'être négligeable et probablement d'autant plus vrai quand le savoir lui-même concerne la trop lourd pour être supporté par un seul pays. C'est là un production d'un bien de ce type, comme les connaissances autre domaine dans lequel les institutions internationales nécessaires à la protection de la couche d'ozone ou à l'ar et les autres pourvoyeurs de ce type de bien se doivent rêt du réchauffement de la planète. d'aider les pays à passer au crible les acquis en la matière, pour en extraire le savoir dont ils ont besoin, à l'expéri L'aide internationale à la recherchefondamentale menter et l'adapter aux conditions locales. Cet échange en Dans le secteur de l'agriculture, les connaissances pren deux temps - depuis les pays en développement vers les nent le plus souvent la forme d'un bien public à caractère institutions de développement, puis dans le sens inverse -- international. Le Groupe consultatif pour la recherche fera l'objet de la deuxième partie de ce chapitre. agricole internationale (CGIAR) nous offre un remar Cet aspect mène tout droit à la question de la gestion quable exemple de la manière dont les institutions inter du capital intellectuel ainsi accumulé, car un savoir qui a nationales peuvent se faire dispensatrices de ce type de été créé ou adapté ne vaut que par le système qui l'orga bien quand d'autres, publiques ou privées, en sont inca nise, le rend accessible et continue à le faire vivre. Les pables. En recherchant des variétés à haut rendement pour connaissances ont toujours été gérées sous une forme ou les cultures de base des pays en développement, le CGIAR une autre, mais l'apparition des technologies nouvelles a été l'un des principaux germes de la révolution verte crée des possibilités sans précédent qui obligent à repenser (voir le Sommaire). les systèmes traditionnels. Dans la troisième et dernière Créé en 1971, le CGIAR est un organisme internatio partie de ce chapitre, nous examinerons les perspectives nal de recherche dont les membres comprennent des pays ainsi ouvertes pour la gestion de ce capital intellectuel, les industriels et des pays en développement ainsi que des choix que doivent faire les organisations et entreprises et fondations privées et des organisations internationales. les tâches qu'il revient plus particulièrement aux institu Son impact est sans commune mesure avec les ressources tions de développement d'assumer. On y décrit aussi l'ac dont il dispose. Il n'est qu'à voir les nouvelles technologies tion que la Banque mondiale mène dans ce domaine, agricoles qui ont permis d'accroître le rendement des notamment le projet qu'elle forme de rendre plus large récoltes et contribué à une offre alimentaire qui dépasse la ment accessibles les éléments voulus de l'information dont demande mondiale. Il a, par les 16 centres internationaux elle dispose sur le développement. de recherche agricole qu'il parraine, créé de nouvelles variétés à haut rendement, contribué à atténuer le fléau La création de savoir pour le bien des parasites et des maladies des cultures et formé des mil international commun liers d'agronomes et de chercheurs. Le rapport avantages- De nombreux types de savoir sont des biens publics à coûts des travaux du Groupe en démontre la forte caractère international. Aucun pays ou organisme privé rentabilité, avec, par exemple, un rapport de 17 à 1 pour n'a de raisons suffisantes pour faire, à lui seul, le travail de le riz et de 190 à 1 pour le blé. recherche que demande la création de ce savoir, mais les Aujourd'hui, cependant, le CGIAR se voit obligé de redé institutions internationales peuvent aider à combler cette finir son rôle (encadré 9.1). Le renforcement des droits de lacune. En fait, comme on l'a déjà noté, le savoir possède propriété intellectuelle et l'évolution de la biotechnologie le plus souvent les propriétés d'un bien collectif : le coût ouvrent un champ plus large à l'effort de recherche du sec marginal d'un utilisateur supplémentaire est nul et il est teur privé, avec toutefois le risque de voir les pauvres exclus souvent difficile d'en empêcher l'usage gratuit, de sorte du bénéfice des innovations qui résulteront de ces travaux. que le profit individuel risque d'être faible pour l'inven teur. L'Etat peut agir pour empêcher une telle utilisation Intéresser le secteurprivé par lejeu du marché de certains savoirs, ce qu'il fait en établissant des droits de Dans de nombreux secteurs de recherche, l'inégale dis propriété intellectuelle, excluant ainsi les utilisateurs à titre tribution de la richesse mondiale fait que les laboratoires gratuit et rétablissant l'incitation financière à créer. Mais privés sont surtout incités à mettre au point des produits et pour certaines connaissances, notamment celles qui résul procédés qui intéressent principalement les pays riches, tent de la recherche fondamentale, il n'est pas possible ou mais qui ne figurent pas nécessairement au nombre des souhaitable d'empêcher cette utilisation sans contrepartie, priorités des pays en développement, notamment dans le car le coût -- sous forme d'une sous-utilisation des savoirs domaine de la santé. Un certain nombre de maladies graves considérés -- serait bien supérieur aux avantages à -- comme le paludisme et la tuberculose -- font beaucoup attendre d'une telle disposition. Ce sont là des biens plus de victimes dans les pays pauvres que dans les pays publics à caractère international dont l'offre exige, pour riches. Sans aide internationale, l'effort de recherche-déve- 148 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Encadré 9.1 riches, contre 5 % seulement à celles qui préoccupaient le Continuer à développer ou élaguer ? monde en développement, bien plus peuplé. Le CGIAR à la croisée des chemins Une initiative internationale récente vise à permettre la mise au point d'un vaccin contre le sida. Beaucoup pen Au cours des dix dernières années, le Groupe consultatif sent que les progrès techniques réalisés dans la recherche pour la recherche agricole internationale (CGIAR) a entre de ce vaccin offrent le plus grand espoir que nous ayons pris d'étendre le champ de ses travaux à l'environnement, à la sylviculture et aux ressources aquatiques pour s'adap d'enrayer la propagation de cette maladie. L'existence d'un ter à un monde de plus en plus complexe et mieux tenir vaccin efficace et peu coûteux permettrait de résoudre des compte des relations étroites entre les questions agri problèmes d'ordre technique, politique et économique. Et coles et écologiques. Il travaille à améliorer le rendement il suffit que des interventions en faveur de la mise au point de systèmes de culture complexes d'une façon écologi- d'un vaccin puissent aboutir un jour à I'éradication du quement viable. Pourtant, avec la contraction de l'aide étrangère, il lui a fallu, comme à beaucoup d'autres orga sida pour que de telles interventions soient à envisager par nismes qui s'occupent de développement, revoir ses prio la communauté internationale. rités de recherche pour ne conserver que celles pour Si les progrès techniques dans la lutte contre la maladie lesquelles il possède un net avantage comparatif. Cela allaient déjà dans le bon sens, une action publique ne se n'empêche pas le Groupe de continuer à oeuvrer au ren forcement de la sécurité alimentaire dans le monde et à justifierait guère. Mais il y a lieu de penser que les incita aider les cultivateurs à relever chaque jour le défi d'un tions commerciales actuelles tendent à favoriser la développement agricole respectueux de l'environnement. recherche d'un traitement qui rapporte plutôt que d'un Dans un monde qui compte, chaque année, 90 millions de vaccin qui ne coûterait pas cher. La raison en est que la bouches nouvelles à nourrir et où les systèmes nationaux de recherche des pays en développement sont encore demande de traitement venant des malades des pays à faibles, la nature de la recherche agronomique reste telle haut revenu est considérablement plus forte que la qu'il paraît essentiel de maintenir, voire de renforcer, le demande de vaccin venant de la population à haut risque parrainage international et les concours d'organismes tels des pays en développement. Le plus tragique est que les que le CGIAR. retombées positives à attendre d'un vaccin sont bien plus L'évolution du cadre institutionnel de la recherche grandes. En effet, en enrayant la propagation du sida, le agronomique oblige le Groupe à se repositionner. Les vaccin protégerait même ceux qui ne l'auraient jamais reçu changements intervenus sur le front de la politique agri cole et scientifique au niveau national, de l'organisation du ou acheté. Le vieil adage « mieux vaut prévenir que gué commerce international et, surtout, des facteurs qui rir » reste certes vrai, mais l'inégale distribution du revenu influent sur l'effort de recherche du secteur privé lui impo mondial vient, ici, fausser les données du problème. sent une remise en question permanente de ses activités La question se pose donc de déterminer comment créer et de sa stratégie. Tant à l'intérieur des pays que sur le plan mondial, le renforcement de la protection de la pro le savoir nécessaire pour trouver un vaccin contre le sida. priété intellectuelle, qu'il s'applique aux ressources géné On pourrait charger un nouvel organisme international tiques ou aux procédés biotechnologiques, a aiguisé d'essayer d'acquérir les compétences voulues et de faire les l'appétit du secteur privé pour la recherche botanique, ce essais cliniques nécessaires, mais ceux-ci demandent qui pourrait avoir pour effet de priver les pauvres du fruit des innovations dans ces domaines. De plus, si les labo d'énormes investissements. Or les grands laboratoires ratoires privés découvrent et font breveter de nouveaux pharmaceutiques en ont les moyens. C'est pourquoi les procédés biotechnologiques riches de promesses, on institutions de développement examinent aujourd'hui une risque d'avoir moins besoin des travaux du secteur public. formule qui permettrait d'inciter les laboratoires privés à Face à ces évolutions, le CGIAR a entrepris de nouer des entreprendre le type de recherche qu'attendent les pays en rapports plus constructifs avec les milieux privés tout en maintenant ceux qui le lient aux institutions nationales et développement (encadré 9.2). centres de recherche agronomique. Promouvoir une action commune L'environnement est un autre domaine de recherche étroitement lié à la notion de bien international commun. loppement ne sera pas suffisamment ciblé sur ces maladies. Ici, les retombées transnationales ne manquent pas : ni les Pour quelques autres, comme le sida, les traitements sont frontières politiques ni les limites administratives, qu'elles d'un coût trop élevé pour les pauvres. Aussi un effort spé soient nationales ou internationales, ne peuvent rien cial devra-t-il être fait pour mettre au point des remèdes contre les forces de la biosphère. L'évolution du climat, d'un coût abordable. Et pourtant, selon les calculs de l'appauvrissement de la diversité biologique, celui de la l'Organisation mondiale de la santé, 95 % des travaux de couche d'ozone et la pollution des eaux internationales R-D sur la santé étaient consacrés, au début des années 90, ont une origine locale, mais des effets de portée mondiale. à des questions qui intéressaient principalement les pays Une politique environnementale peu satisfaisante ayant QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 1 49 Encadré 9.2 territoriales -- pour recueillir et diffuser des données La formule du prêt conditionnel scientifiques et techniques sur l'état de la planète. Il vient peut-elle stimuler la recherche aussi en aide aux pays en développement dans le cadre d'un vaccin contre le sida ? d'un programme spécial qui vise à leur donner les moyens de rassembler des données stratégiques sur les ressources La Banque mondiale et d'autres institutions de promotion biologiques et les changements climatiques. Cela pourra, du développement étudient la création d'un nouveau méca par exemple, prendre la forme d'un inventaire des puits et nisme de financement de la recherche sur le sida : le prêt conditionnel. Il s'agirait de réduire les incertitudes qui tien sources de gaz à effet de serre. nent à la difficulté de prévoir le prix du vaccin et le volume Ensuite, une fois réunie, cette masse d'informations doit des ventes futures dans les pays en développement tout être transmise aux pays, telle quelle ou incorporée à des tech en laissant les travaux de R-D sur les produits clés aux nologies. L'information recueillie au niveau national est por- mains de l'industrie pharmaceutique. La communauté internationale s'engagerait de manière irrévocable à prêter aux pays en développement de quoi acheter de grandes quantités d'un vaccin contre le sida une fois que celui-ci Encadré 9.3 aurait été mis au point et qu'il aurait été reconnu sûr et effi cace. Assurés d'un marché futur et donc moins exposés au Savoirs et mécanismes au service risque, les laboratoires devraient trouver un intérêt plus de la gestion de l'environnement direct aux travaux à entreprendre. La formule du prêt conditionnel ne va toutefois pas sans Créé en 1991, le Fonds pour l'environnement mondial problèmes. Même dans l'hypothèse d'un financement adé fournit, à titre gracieux ou à des conditions libérales, des quat de la recherche fondamentale, la direction du labora moyens de financement aux pays en développement pour toire pourra juger l'incitation financière trop faible au regard des projets et activités qui laissent espérer des effets des risques à courir pour mettre sur le marché un vaccin positifs à l'échelle planétaire dans un ou plusieurs des contre le sida, d'autant que de nombreux autres investis quatre domaines suivants : menaces pesant sur la diver sements potentiellement lucratifs demeurent possibles. Et, sité biologique, changements climatiques, pollution des sur le plan de l'offre, quels que soient les fonds engagés ou eaux internationales et appauvrissement de la couche les travaux entrepris, rien ne dit qu'un vaccin contre le sida d'ozone. Les activités de lutte contre la dégradation des pourra être découvert. Comme dans tous les projets tech sols, principalement contre la désertification et la défo- niques, la seule façon de savoir si une opération va réussir restation au niveau national, ouvrent aussi droit à finance est d'essayer. Mais la formule du prêt conditionnel a ce ment, pour autant qu'elles se rapportent à l'un des ces mérite qu'en l'absence de vaccin, rien ne devra être quatre domaines. déboursé. Le FEM compte actuellement quelque 164 pays partici pants. Restructuré en 1994, ses ressources ont été recons tituées la même année à hauteur de 2 milliards de dollars. Elles l'ont à nouveau été en 1998 par l'injection de 2,7 mil des conséquences pour tous, aucun pays ne sera suffisam liards de dollars. Les activités qu'il finance sont exécutées ment motivé pour entreprendre à lui seul la recherche de par le Programme des Nations Unies pour le développe ment, le Programme des Nations Unies pour l'environne stratégies capables de protéger la salubrité de l'environne ment et la Banque mondiale. Le Groupe consultatif pour la ment. La coordination de l'action à mener pose aussi des science et la technologie fait appel aux connaissances problèmes. En effet, comment promouvoir la coopération scientifiques les plus récentes pour assurer la conception, de dizaines de pays en vue de trouver une solution à de l'exécution et le suivi des programmes et projets du FEM. graves problèmes qui les concernent tous, parfois de Le Fonds est l'entité faisant office de mécanisme financier provisoire pour la Convention sur la diversité biologique et manière inégale ? la Convention-cadre des Nations Unies sur les change Les problèmes d'environnement sont donc avant tout ments climatiques. Au 28 février 1998, environ 1,8 milliard affaire de savoir, et c'est pourquoi la communauté inter de dollars avaient été affectés sur les ressources du Fonds nationale a fait appel à des mécanismes tels que le Fonds à des activités menées au titre de différents projets dans pour l'environnement mondial (FEM), remarquable plus de 130 pays. Un des principes de base de la stratégie opérationnelle exemple de coopération internationale (encadré 9.3). Le du FEM est que les idées de projet doivent venir des pays FEM agit sur trois grands fronts. Tout d'abord, reconnais eux-mêmes. On est ainsi sûr que le pays s'identifie totale sant que toute évaluation sérieuse des menaces qui pèsent ment au projet, dont la viabilité sociale à long terme se sur l'environnement mondial -- et de la manière d'en trouve de la sorte garantie. L'existence de modalités pré atténuer la gravité -- oblige à rassembler auprès du plus cises applicables à la participation et à l'intervention des parties prenantes ainsi que la contribution active des ONG grand nombre de pays possible une information qu'il fau à l'identification et à l'exécution des projets et programmes dra ensuite interpréter et analyser, le Fonds s'attache à sus permettent de faire en sorte que les activités menées citer des actions internationales -- comme l'Évaluation de cadrent bien avec les objectifs et les priorités du pays. la biodiversité mondiale et l'Évaluation mondiale des eaux 150 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 tée à l'attention de la communauté internationale au moyen l'adaptation et de l'évaluation au niveau des projets ; celui de rapports présentés aux instances des conventions mon de l'analyse des changements d'orientation et de leurs diales. Le FEM fait aussi appel aux mécanismes du marché résultats ; celui, enfin, de la mise en place de capacités pour la diffusion de technologies respectueuses de l'environ locales d'analyse et d'évaluation des politiques. nement. Il a, dans le domaine des changements climatiques, mobilisé 4,5 milliards de dollars qui doivent servir à transfé Innovation et adaptation au niveau des projets rer aux pays en développement les savoirs et les technologies L'aide au développement peut contribuer à la création nécessaires pour promouvoir une utilisation rationnelle de du savoir local nécessaire à la bonne marche des institu l'énergie, l'exploitation de sources d'énergie renouvelable et tions publiques d'un pays. Bien gérée, l'aide étrangère la réduction des émissions de gaz à effet de serre. peut inciter à une meilleure prestation des services publics, Enfin, il faut encourager la mobilisation des ressources comme on l'a vu pour les écoles primaires en El Salvador, humaines et financières sur les cinq continents afin de tra pour l'approvisionnement en eau en Guinée, pour l'entre duire en actions l'information recueillie sur l'environne tien des routes en Tanzanie et pour la réglementation des ment mondial. L'une des clés de la réussite du FEM réside télécommunications en Argentine. Elle peut le faire de dans un mode de fonctionnement qui incite à la coopéra deux manières : en favorisant la réalisation de certains pro tion. En effet, la stratégie opérationnelle du FEM définit, jets de développement et en offrant des services consulta à partir de données scientifiques, les critères techniques et tifs et analytiques. Souvent d'ailleurs, elle le fait en opérationnels auxquels doivent satisfaire les demandes de panachant les deux. financement. De tels critères garantissent la transparence En soutenant les actions entreprises à l'initiative des pays, des décisions en la matière et, étant conçus pour optimi les bailleurs de fonds peuvent aider à chaque étape d'un pro ser les effets positifs sur l'environnement mondial, ils sus jet de développement, depuis la mise au point de l'opération citent un appui solide de la part de la communauté des témoin, au passage en grandeur réelle et à l'évaluation des bailleurs de fonds. Dans sa stratégie opérationnelle, le résultats. L'adaptation joue ici un rôle clé, car un modèle est FEM reconnaît expressément que la salubrité de l'envi rarement transposable tel quel. Pour être efficace, un savoir ronnement mondial passe nécessairement par un soutien doit généralement avoir été créé ou recréé sur place. Il faut des stratégies nationales de développement durable. que le pays se reconnaisse dans cette adaptation et la fasse sienne. Il n'est pas de bons principes qui ne doivent être L'échange et l'adaptation des savoirs adaptés à un contexte nouveau, et ici l'impulsion doit venir Le plus souvent, le savoir dont les pays en développe des parties prenantes locales -- pouvoirs publics, entreprises ment ont besoin n'est pas celui qui résulte des travaux de et population. Pour que le travail d'adaptation se traduise recherche, si essentiels soient-ils, que finance la commu par de bons résultats, il faut que les gouvernants et les nauté internationale. Il est plutôt le fruit d'actions enga bailleurs de fonds donnent la parole et prêtent une oreille gées dans les pays en développement eux-mêmes. La attentive à ceux qui sont censés bénéficier du projet. création locale de savoir -- et son transfert d'un pays à Les bailleurs de fonds ont aussi aujourd'hui tendance à l'autre -- peut ainsi libérer des forces puissantes au service accepter plus facilement le recadrage d'un projet à mi-par du développement. En observant ce que font les autres, on cours. Ils encouragent également une acquisition « struc acquiert un savoir qui, une fois assimilé et adapté aux turée » des connaissances. Selon cette formule, l'infor conditions locales, permet de faire rapidement des progrès mation recueillie durant l'exécution d'un projet est réin sans reproduire les mêmes erreurs. jectée dans sa conception, ce qui permet d'améliorer en Si l'échange de connaissances sur les causes de réussite permanence les prestations fournies. Le projet brésilien et d'échec revêt une telle importance, pourquoi n'y a-t-on d'assainissement baptisé PROSANEAR, auquel la Banque pas davantage recours ? Cela tient en partie à l'extrême dif mondiale prête son concours, en est une bonne illustra ficulté de la tâche. Rares sont, en effet, les pays en déve tion. Financé en partie par la Caixa Econômica Fédéral loppement qui ont les moyens de comparer les mérites de (banque d'État spécialisée dans les prêts au logement et à différents scénarios ou d'analyser avec toute la rigueur l'assainissement), PROSANEAR utilise, pour la collecte voulue les politiques essayées par une multitude de pays. des eaux usées, une stratégie peu coûteuse mais efficace, Mais cela est aussi dû à un manque de motivation : les qui s'appuie largement sur la participation locale et la avantages que ce type d'analyse procure sur le plan mon répartition des rôles. Les populations concernées contrô dial sont supérieurs à ceux qu'un pays quelconque pour lent l'utilisation et le fonctionnement des équipements, et rait en retirer. Nous examinerons ici ce que les institutions se chargent des réparations. Mais l'aspect le plus marquant internationales de développement peuvent faire à cet du projet réside dans l'engagement que la Caixa a pris de égard d'un triple point de vue : celui de l'innovation, de revoir la conception du projet à la lumière de l'expérience. QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 151 Les institutions et les ONG qui oeuvrent pour le déve Encadré 9.4 loppement peuvent aussi aider les pays en partageant avec Le renforcement du cadre institutionnel au eux le bénéfice de ce que leur a appris l'exécution d'un service de l'entretien des routes en Afrique grand nombre de projets dans différents pays aux struc tures institutionnelles différentes. Les AGETIP (agences Mesuré en valeur, le tiers du réseau routier africain est d'exécution des travaux d'intérêt public) d'Afrique de devenu impraticable faute d'entretien. C'est pour tenter de l'Ouest sont un exemple de mode novateur d'adjudication remédier à ce problème qu'un groupe d'organismes bailleurs de fonds, dont la Commission économique des publique dont la pratique s'est étendue bien au-delà du Nations Unies pour l'Afrique et la Banque mondiale, a lancé pays d'origine, le Sénégal. On est parti de l'idée que la en 1987 l'Initiative d'entretien des routes. Cela a com fourniture de services publics d'excellente qualité n'a pas à mencé par l'organisation d'ateliers réunissant les parties être l'apanage des organismes publics. Associations à but prenantes de la région en vue d'arriver à un consensus sur la nécessité de changer l'appareil institutionnel et sur la non lucratif, les AGETIP passent contrat avec l'Etat pour direction à donner à ce changement. Ces ateliers ont per l'exécution de projets d'infrastructure. L'expérience réussie mis de voir qu'il était futile de considérer isolément le pro du Sénégal -- les AGETIP ont, en attribuant des marchés blème du mauvais entretien routier, qui n'était qu'un à divers fournisseurs du secteur privé à l'issue d'une pro symptôme, les véritables causes du mal se trouvant dans cédure d'appel d'offres, réduit les coûts et les délais -- a la faiblesse et l'inadéquation des mécanismes institution nels de gestion et de financement des routes. Au cours conduit d'autres pays d'Afrique à s'engager sur la même d'une deuxième étape, consacrée à la mise en place des voie avec une aide de la Banque mondiale. moyens qui permettraient de créer des mécanismes effi Les institutions de développement peuvent encourager caces, on a étroitement associé au processus les princi la diffusion d'innovations de cette nature en prenant à leur paux usagers des routes, c'est-à-dire les cultivateurs, les entrepreneurs et les transporteurs, puisque ce sont eux qui charge une partie des coûts initiaux. C'est ainsi qu'en pâtissent du mauvais état du réseau. Guinée un prêt de la Banque mondiale a facilité la conclu Il n'est évidemment pas possible de résoudre par des sion d'un contrat aux termes duquel un organisme de ges dispositions institutionnelles tous les problèmes liés à l'en tion privé prenait en main l'exploitation d'un réseau de tretien du réseau routier, en partie parce que les routes ont distribution d'eau subventionné par l'État. Le prêt servait à été, au départ, mal construites, ce qui tient peut-être couvrir la différence entre le coût d'exploitation du réseau d'ailleurs aux déficiences de l'administration et à la corrup tion au sein du corps des inspecteurs. D'autres problèmes et les recettes. Au lieu de supprimer brutalement la subven sont dus à l'absence de réglementation des charges maxi tion, cette formule a permis de la réduire progressivement à males autorisées, carence d'autant plus grave que la dégra mesure qu'on approchait du seuil de rentabilité. dation des routes est surtout le fait des poids lourds. Cela Dans de nombreux cas d'innovation de ce type, qu'il étant, l'Initiative d'entretien des routes n'en a pas moins connu un succès considérable et son bilan confirme un cer s'agisse de la participation des parents à la gestion des écoles tain nombre des caractéristiques fondamentales d'un ren ou de l'octroi de concessions d'approvisionnement en eau, forcement institutionnel réussi : l'aide au développement a contribué à améliorer les services publics en favorisant l'innovation et l'évaluation et en incitant Tout d'abord, rechercher un consensus sur les pro les pays à s'inspirer des succès de ceux qui ont ouvert la voie blèmes auxquels s'attaquer et sur les solutions à appor ter est un processus qui demande de la patience car il en la matière. Surtout lorsqu'elles sont étroitement associées à faut du temps pour analyser les solutions, en peser les la mise en place des réformes, les institutions de développe implications possibles et les appliquer de telle manière ment peuvent donc aider ceux qui souhaitent suivre qu'il n'y ait plus ensuite à intervenir -- les premiers l'exemple de novateurs en les faisant profiter des leçons de résultats de l'Initiative d'entretien des routes ne sont apparus qu'au bout de cinq ans. l'expérience. C'est précisément ce qui s'est produit dans le cas Ensuite, une réforme n'a d'effets durables que si elle de l'Initiative d'entretien des routes en Afrique (encadré 9.4). suscite l'intérêt et l'adhésion des acteurs locaux. Ce Beaucoup de bailleurs de fonds ont aussi la possibilité n'est que quand le secteur privé et les organismes d'évaluer les projets en fonction de faits observés ainsi que publics ont été convaincus de la possibilité d'améliorer de données d'expérience recueillies dans différents pays, ce la situation que le processus s'est entretenu de lui- même. qu'aucun d'eux ne pourrait faire à lui tout seul. Enfin, les idées se répandent d'un pays à l'autre. L'évaluation d'un projet a des effets positifs pour le pays Chaque nouvelle étape du projet a permis aux autres dans lequel le projet est exécuté, en particulier si les ensei pays africains d'apprécier le pour et le contre de gnements qu'on en tire se traduisent par une amélioration diverses démarches. permanente. Mais, quand ils sont bien diffusés, les résul tats d'une évaluation sérieuse peuvent aussi être utiles à d'autres. En ce sens, l'évaluation des projets est encore un accepte de payer pour acquérir un savoir dont beaucoup autre bien public à caractère international : un pays d'autres finissent par profiter. 152 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Les bailleurs de fonds peuvent permettre d'ancrer ces Les institutions de développement s'emploient à com acquis en finançant des évaluations indépendantes rigou bler cette lacune en analysant et codifiant les réformes reuses. En fait, la valeur des projets de développement appa engagées un peu partout dans le monde afin que l'infor raît, pour une large part, dans l'évaluation a posteriori des mation ainsi obtenue puisse être utilisée par tous. Par innovations tentées, que celles-ci aient réussi ou non. Toute exemple, c'est seulement à la fin des années 70 que les ins évaluation sérieuse prend en considération la manière dont titutions de développement ont commencé à mesurer plei les bénéficiaires d'un projet en apprécient le succès ou nement le rôle de l'ouverture aux marchés internationaux l'échec. Cela demande aussi un effort d'analyse : il ne faut en tant que stimulant de la croissance économique. Elles pas seulement se contenter de relever ce qui est perçu se sont depuis lors attachées à diffuser les études faisant comme une pratique optimale, mais aussi chercher réelle ressortir les avantages d'un degré raisonnable d'ouverture, ment à voir ce qui marche, comprendre pourquoi cela encourageant les pays repliés sur eux-mêmes à tirer parti marche et déterminer les principaux facteurs à l'origine des des enseignements de la réussite de pays plus ouverts. résultats obtenus. Si l'analyse est nécessaire, ce n'est pas seu Il est difficile de mesurer l'impact de ce travail de dif lement pour pouvoir continuer à progresser, mais aussi fusion de l'information, mais il est clair que les dix der parce que, trop souvent, ce qui passe pour « pratique opti nières années ont vu se développer une tendance mondiale male » dépend à la fois des détails d'un programme et de à la libéralisation et à l'ouverture des économies. Sur les 35 son contexte. Seule une analyse attentive permet de déter pays qui ont pris d'importantes mesures de libéralisation miner les pratiques les mieux adaptées à un contexte donné. commerciale au cours de cette période, presque tous ont Les méthodes scientifiques modernes nous montrent la été influencés par le succès remporté précédemment par voie à suivre. Là où c'est possible, les évaluateurs de projets d'autres, influence qui aurait été bien moins forte sans les constituent des groupes similaires qu'ils soumettent à des efforts systématiquement entrepris pour dégager et faire traitements différents, les résultats étant analysés par les connaître les leçons des succès et des échecs. moyens de la statistique. C'est ainsi que le suivi constant des D'autres exemples tendent à montrer que, même non prestations de planification familiale grâce à un système de accompagné de substantiels transferts financiers, l'effort zones rurales « pilotes-témoins » au Bangladesh a démontré de diffusion du savoir par les institutions de développe de la manière la plus probante l'efficacité de ces pro ment peut être très bénéfique. Le Viet Nam, par exemple, grammes, générant ainsi un savoir dont le monde entier se trouvait, au milieu des années 80, dans une situation pourra bénéficier. De même, au Kenya, des chercheurs désastreuse, caractérisée par une inflation débridée, un indépendants, associés à de petites ONG, ont étudié, dans déficit budgétaire énorme, une production en panne de le cadre d'une expérience soigneusement conçue, l'impact stimulants et une stagnation du revenu par habitant. En des manuels scolaires sur l'acquisition du savoir. 1986, le pays s'est engagé sur la voie des réformes, mais l'isolement politique dans lequel le tenait l'Occident le Diffusion et adaptation des fruits de l'analyse privait des concours financiers dont il avait besoin. Il n'en des politiques publiques a pas moins reçu, financé par les pays nordiques et le L'expérience que peut acquérir un pays sur les pro Programme des Nations Unies pour le développement blèmes liés aux politiques publiques est forcément limitée. (PNUD) et acheminé pour l'essentiel par la Banque mon Pour être suffisamment informé de la façon de s'attaquer diale et le Fonds monétaire international, un volume au problème de l'hyperinflation, par exemple, ou à celui considérable d'assistance technique et de conseils sur les de la réglementation de l'industrie des télécommunica réformes à entreprendre. C'est seulement après une nette tions, il lui faut se tourner vers l'étranger, s'inspirer de l'ex amélioration des politiques publiques, entre 1988 et périence d'autres pays qui ont eu à faire face aux mêmes 1992, qu'une aide financière importante et soutenue a problèmes. Mais rares sont les pays en développement qui commencé à affluer vers le pays (figure 9.1). Mais, déjà, la ont les moyens d'analyser de manière approfondie le résul situation économique s'était nettement améliorée : le tat des politiques appliquées ailleurs et, même s'ils dispo revenu par habitant était en forte progression et l'inflation saient d'une plus grande capacité, ce qu'ils feraient serait avait régressé de manière spectaculaire puisque, de plus de encore insuffisant. Une fois créé, le savoir se répand par- 400 % en 1988, elle était tombée à 32 % en 1992. delà les frontières -- par la publication ou par les effets La grande leçon à retenir de ce retournement de situa d'entraînement qui résultent d'une simple observation -- tion au Viet Nam est que les bailleurs de fonds institu et profite à d'autres pays. Mais le pays qui entreprend ce tionnels peuvent contribuer aux réformes et au type d'analyse décide de la portée qu'il entend donner à développement institutionnel d'un pays avant de lui son travail, sans tenir pleinement compte des retombées apporter une aide financière massive. Les études réalisées qu'il aura. sur les réformes entreprises dans ce pays font ressortir QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 1 5 3 Figure 9.1 Flux d'aide et PIB par habitant au Viet Nam Les réformes engagées par le Viet Nam ont dopé la croissance avant même que l'aide augmente. 8 - Croissance du PIB par habitant - 10 (échelle de gauche) g g 4 3 - Flux d'aide par habitant (échelle de droite) 1987 1988 1989 1995 Source : Données de la Banque mondiale. l'utilité du rôle qu'ont joué les institutions internationales réformer la politique des retraites. À la suite de ce rapport, pendant cette période et appellent l'attention sur certaines les bailleurs de fonds ont aidé plusieurs pays -- notam des formules novatrices utilisées dans ce cadre. Pour ne ment l'Argentine, la Chine, la Hongrie, le Mexique, la prendre qu'un exemple, la Fondation pour l'Asie et la Pologne et l'Uruguay -- à étudier les conséquences que Banque mondiale ont organisé une série d'ateliers mettant leur régime de retraites avait sur le plan budgétaire et sur en présence des représentants du secteur privé vietnamien celui de la redistribution. Ces pays ont su s'inspirer des et des responsables gouvernementaux qui, pour la pre leçons à tirer, par exemple, de la réforme des retraites au mière fois, ont débattu publiquement des priorités de la Chili. Une fois que le public eut compris que le rapport réforme de l'économie. Inciter au débat et encourager à prélèvements-prestations n'était pas viable, l'idée qu'une l'interaction entre représentants de la société civile et de réforme était nécessaire a gagné du terrain. l'Etat sont deux des principaux rôles que les institutions Même s'il est difficile de le prouver (ou de prouver le de développement peuvent jouer. Rarement coûteux, cet contraire), il paraît probable que les institutions de déve effort peut être très payant. loppement ont un rôle important à jouer dans la création Un autre exemple nous vient de travaux récents sur la et la diffusion des connaissances sur les politiques donnant réforme des retraites. Dans beaucoup d'économies en de bons résultats. De plus en plus, les idées prennent le pas développement, le régime public de retraite est financé par sur les ressources financières dans la stratégie des bailleurs répartition, la majeure partie des cotisations versées à la de fonds. Tel est le cas du Royaume-Uni, dont le récent caisse par les actifs venant payer les retraites du moment. livre blanc sur le développement international fait le Le rapport prélèvements-prestations ne demeure viable constat suivant : qu'aussi longtemps qu'il y a beaucoup d'actifs et peu de retraités. Un rapport de la Banque mondiale paru en 1994 La recherche est une arme importante dans la lutte sous le titre La crise du vieillissement montre comment une contre la pauvreté. Sans elle, beaucoup d'interven forme d'aide internationale peu coûteuse peut inciter à tions censées promouvoir le développement se solde- 154 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 raient par un échec ou un demi-échec. Et la recherche ou autres nationaux qualifiés, qui pourront alors fondre a d'appréciables effets multiplicateurs : il arrive que cette information dans le savoir local pour élaborer, sur les solutions trouvées pour faire reculer la pauvreté cette base, des politiques ou projets adaptés aux condi dans une partie du monde en développement soient tions locales. C'est la raison pour laquelle les bailleurs de parfaitement applicables dans une autre. Le principe fonds aident souvent les pays à se doter de capacités d'ana du partage du savoir est un des éléments à la base des lyse des politiques ainsi que de mécanismes permettant partenariats dont la constitution est indispensable au d'instaurer, entre une société civile forte et son gouverne développement. Le gouvernement considère que la ment, un dialogue permanent sur les orientations du pays. réalisation de ses buts et objectifs en matière de déve Le Consortium pour la recherche économique en loppement international passe par la poursuite de son Afrique, qui s'attache à promouvoir une recherche afri effort d'investissement dans la création de savoir. caine sur les politiques économiques du continent, est un exemple d'initiative destinée à créer et entretenir des capa Il est manifestement difficile de mesurer l'impact de cités d'analyse des politiques en marge des gouvernements l'adaptation et de la dissémination des idées, mais diffé (encadré 9.5). Il en est une autre, financée par l'Agence rentes recherches ont récemment permis de mettre au des États-Unis pour le développement international, qui point un moyen de quantifier l'importance du travail d'analyse, en calculant ce que cela fait gagner en rende ment aux projets de développement. Une analyse empi Encadré 9.5 rique des résultats des projets de la Banque mondiale Le Consortium pour la recherche permet de mesurer les effets de l'effort que demande l'éta économique en Afrique : blissement des mémorandums économiques, des examens Un exemple de réussite dans le domaine des dépenses publiques, des évaluations de la pauvreté et du renforcement des capacités des autres rapports servant de base au dialogue avec les gouvernements. De la même façon, il est possible d'éva Né en 1984 d'un modeste effort du Centre canadien de luer l'utilité de toute la série de rapports sectoriels sur les recherches pour le développement international, le Consortium pour la recherche économique en Afrique est quels s'appuient les diverses opérations de prêt. Même si devenu un organisme qui couvre tout le continent et qui est l'on tient statistiquement compte des différences entre financé par 16 bailleurs de fonds institutionnels et ONG. Il pays, secteurs, situations économiques et nombres de s'emploie à améliorer la qualité de l'analyse économique de jours consacrés par la Banque à la préparation et à la trois manières. Tout d'abord, il accorde des subventions d'un montant limité pour soutenir les travaux de cher supervision des projets, on note que le travail d'analyse -- cheurs, complétant ainsi leur salaire (qui est généralement tant macroéconomique que sectorielle -- améliore le ren faible) tout en leur laissant du temps pour l'étude. Ensuite, dement des projets. De fait, une semaine supplémentaire il fournit aux chercheurs africains un mécanisme d'évalua de travail d'analyse par le personnel de la Banque accroît tion, de discussion et d'échange qui vise à relever la qualité le rendement d'un projet moyen financé par l'institution du travail d'analyse au moyen de séminaires et d'examens paritaires ainsi qu'en faisant collaborer sur le même type de de 4 à 8 fois le coût de cette semaine de travail. Et parce recherche des Africains et des non-Africains. Enfin, il dirige que le travail d'analyse ne touche généralement pas qu'un un programme de maîtrise en économie pour former de seul projet, c'est même de 12 à 15 fois ce coût que repré futurs analystes. La Banque mondiale intervient depuis un sente le gain global. Encore ne s'agit-il là que de gains rela certain temps déjà sur chacun de ces aspects -- par des concours financiers, par la participation de ses experts à tifs à des projets financés par la Banque. Si les des séminaires de recherche et par l'aide qu'elle apporte à changements induits par le travail d'analyse de la Banque la préparation et à l'organisation de cours de formation. ont des incidences sur des projets financés par d'autres Tout porte à croire que le Consortium a été facteur de bailleurs de fonds, voire sur tous les projets et politiques progrès. Il a, selon des évaluateurs indépendants, renforcé d'un gouvernement, la rentabilité de ce travail pourrait l'esprit de corps des économistes africains et fait avancer, être vraiment astronomique. quantitativement et qualitativement, la recherche en Afrique. Beaucoup des participants de la première heure occupent maintenant des postes à haute responsabilité où Mise en place de capacités locales d'analyse des politiques ils peuvent mettre à profit leurs compétences et puiser Les gouvernants et la population des pays en dévelop dans celles du réseau de chercheurs à travers tout le conti pement sont souvent possesseurs d'informations, ou de nent. Rien, peut-être, ne témoigne mieux de la capacité d'analyse de ses membres que l'opinion de cet expert savoirs locaux, qui ne sont pas aisément transmissibles aux indépendant qui notait leurs « excellentes évaluations des institutions internationales. Il est souvent plus efficace analyses de la Banque [mondiale] et d'autres institutions pour les institutions de développement de transmettre le internationales ». savoir mondial auquel elles ont accès à des fonctionnaires QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 155 vise à améliorer la qualité de l'enseignement en créant, en n'ont pas les équipements ou ressources nécessaires pour le dehors des ministères de l'Éducation, les moyens permet faire, on voit mal à quoi pourrait leur servir un complé tant une analyse en profondeur des réformes du système ment de formation. éducatif. On veut par cette initiative, qui a été lancée dans plusieurs pays d'Afrique, introduire un élément de La gestion du savoir au service concurrence dans l'analyse des politiques afin de ne pas du développement économique laisser à l'État le monopole de l'information et des moyens La gestion du savoir, par son partage systématique, cor techniques. Le renforcement de la concurrence et des respond aujourd'hui à une pratique plus délibérée partout capacités d'analyse devrait permettre d'apprendre plus vite dans le monde, notamment dans les organisations qui s'oc à retenir de l'expérience internationale les politiques qui cupent d'aide au développement. L'idée de partager un donnent de bons résultats, à les adapter aux conditions savoir utile au développement n'est évidemment pas nou locales et à les adopter. velle. Mais la transmission des connaissances est chose dif Jusqu'ici, quand un pays manquait de certains savoir- ficile en soi, car ceux qui les détiennent peuvent ne pas être faire, l'un des remèdes habituels était de lui fournir une conscients de ce qu'ils savent ou en ignorer l'importance. Le assistance technique. Des sommes considérables ont sou savoir est ainsi sujet à la « rétention » : il a tendance à ne pas vent ainsi été dépensées pour rémunérer les services d'ex quitter la tête des gens. C'est pourquoi la société a toujours perts étrangers dans un double espoir : remédier eu recours à des formes interactives de partage du savoir, rapidement à de graves déficiences et, améliorer durable qu'il s'agisse de palabres sous le baobab, de débats sur la ment le développement humain et institutionnel. place publique et d'assemblées de quartiers ou d'assises, de L'assistance technique a bien enregistré quelques succès réunions professionnelles, d'ateliers et de conférences. importants, mais, globalement, le bilan est décevant, sur Beaucoup de facteurs expliquent l'évolution de la façon tout du point de vue des effets positifs à long terme. Une dont les organisations considèrent le savoir et son partage, évaluation réalisée par le PNUD en 1993 concluait sur un mais rien n'a peut-être été plus déterminant que le déve quadruple constat d'échec : « la coopération technique ne loppement spectaculaire de son accessibilité grâce aux pro marche pas bien ; elle est, telle quelle, inefficace ; les effets grès de l'informatique et des télécommunications positifs qu'elle peut avoir coûtent extrêmement cher et elle (chapitre A). La très forte baisse des coûts enregistrée dans n'a guère, de toute façon, d'impact durable ». ces secteurs ainsi que l'extraordinaire montée en puissance Évidemment, plus un pays ou organisme public est le et en accessibilité du web donnent désormais aux organi moteur de son propre programme de réforme, plus il peut sations dont les activités et le personnel sont répartis dans être réceptif à l'assistance technique et au renforcement le monde, les moyens de puiser à toutes les sources pos institutionnel. Les opérations indépendantes d'assistance sibles un savoir-faire qu'elles n'auront aucun mal à appli technique menées par des consultants internationaux et quer ensuite au contexte qui est le leur. Et, de plus en plus, l'intégration d'experts techniques dans les administrations leurs clients s'attendent à ne pas profiter seulement du publiques ont eu leur utilité. Mais quand cette assistance savoir-faire de l'équipe chargée d'une mission donnée, ne résulte pas d'une demande locale de savoir-faire, il mais de ce que l'organisation dans son ensemble a de arrive souvent que cette intégration ne se fasse pas dans mieux à offrir. Le partage du savoir permet donc -- et des conditions autorisant un transfert de capacités. C'est impose -- à des institutions déjà internationales par leur ce qui explique que l'assistance technique ne soit pas réel rayon d'action de le devenir vraiment par l'esprit. lement parvenue à contribuer à la mise en place d'institu Quelles sont les organisations cherchant le plus à rele tions publiques performantes. Souvent, la mise en place ver le défi d'une gestion systématique du savoir ? Les pre d'une capacité d'analyse et de concertation sur l'action à mières ont été les grandes sociétés internationales de mener, tant au sein de l'appareil d'État que dans la société conseil, mais la pratique s'en étend rapidement à tous les civile, ne pourra être le fruit que d'un lent processus. secteurs de l'activité économique et commerciale des Certains pays ont saisi les opportunités de formation à États-Unis et d'Europe. Dans le domaine du développe court terme que leur offraient des bailleurs de fonds pour ment économique, la Conférence « Le savoir mondial améliorer les compétences techniques de leurs administra 97 », que le gouvernement canadien et la Banque mon tions, et les résultats ont été tout à fait positifs. Mais beau diale ont récemment organisée ensemble, a réuni des par coup ont échoué, probablement parce que le véritable ticipants représentant toute la communauté du problème n'est pas le manque de compétences développement -- organisations multilatérales et bilaté techniques : si ceux qui ont pour charge de servir l'État ne rales, ONG, secteur privé -- pour débattre du partage des sont pas invités à exercer leurs fonctions efficacement, si connaissances, de l'accès et de la participation au savoir des obstacles d'ordre politique les en empêchent ou s'ils ainsi que des nouvelles technologies de l'information 156 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Encadré 9.6 pour contribuer à son expansion mondiale. Chaque fois Une coopération multidirectionnelle pour qu'il s'est agi de réaliser une nouvelle implantation, la firme promouvoir un partage mondial du savoir a commencé par faire appel au personnel administratif d'un établissement du pays d'accueil. Cette réutilisation En juin 1997, le gouvernement canadien et la Banque mon d'un savoir déjà présent a contribué à abréger le délai de diale ont accueilli à Toronto une conférence baptisée Le démarrage et à réduire les coûts d'implantation, engen savoir mondial 97, qui a réuni plus de 1 700 participants drant ainsi des gains de productivité et de qualité. Ayant venus des quatre coins du monde. Aidés par un grand nombre d'organismes publics et privés, les organisateurs ramené le délai de démarrage à sept mois (la moyenne dans se sont attachés à étudier le rôle vital du savoir dans la réa la branche était de sept ans à l'époque), la firme en est vite lisation d'un développement durable ainsi que la manière arrivée à réaliser deux nouvelles implantations par an. dont la révolution télématique en transforme le processus. Les initiatives de partage du savoir dans le monde se Les participants ont examiné les nouvelles opportunités de partenariat et de dialogue que crée cette révolution, les développent sous diverses étiquettes : gestion du savoir, par problèmes d'équité et d'accès que posent les nouvelles tage du savoir, gestion du capital intellectuel ou encore ges technologies, la manière dont information et savoir peu tion du patrimoine intellectuel. Mais, quelle que soit vent être facteurs de démarginalisation sur le plan écono l'appellation retenue, tout organisme qui s'engage sur cette mique et social et l'effort d'adaptation que la communauté voie se trouvera confronté à quelques choix fondamentaux internationale du développement doit s'imposer pour saisir ces opportunités et affronter ces défis nouveaux. La concernant les dimensions de son système de gestion du Conférence comprenait des cybercafés, des visioconfé savoir. Nous examinerons ci-après un certain nombre de ces rences avec des participants éparpillés partout dans le choix, avec les problèmes qui leur sont inhérents. Nous ana monde et un forum Savoir et technologie sur les utilisa lyserons également un certain nombre d'aspects qui intéres tions novatrices de la technologie face aux défis du déve loppement. sent principalement les institutions de développement. Dans le sillage de la conférence, les organisateurs ont créé l'Alliance mondiale pour le savoir, partenariat évolutif Les dimensions clés des programmes de gestion du savoir du savoir mondial au sein duquel sont représentés des Dans la mise en place de son système de gestion du organismes publics, privés et à but non lucratif qui s'enga savoir, les plus importantes décisions qu'une organisation gent à partager l'information et les ressources dont ils dis aura à prendre sont les suivantes : Avec qui partager ? Que posent pour faciliter l'accessibilité et l'utilisation efficace d'un savoir au service d'un développement durable et équi partager ? Comment partager ? Et, enfin, il lui faudra déci table. Les membres de l'Alliance interviennent sous der de partager. Le partage du savoir est un processus diverses formes : projets pilotes, conférences et ateliers, social qui a généralement pour cadre une communauté au actions en faveur d'un renforcement des capacités, promo sein de laquelle régnent la confiance et la franchise. tion du partage de l'information et coordination de projets. Quand elles ont lancé leurs programmes de partage du La Conférence a également mené à la création du site web de l'Alliance mondiale pour le savoir, qui existe en savoir, beaucoup d'organisations, dont la Banque mon anglais, français et espagnol. Ce site est devenu le centre diale, se sont aperçues que leur réussite passait nécessaire d'un dialogue de plus en plus nourri, un carrefour de l'in ment par la constitution de communautés de travail formation sur les outils de travail, les partenariats et les intellectuel ou cercles de professionnels (économistes, méthodes les plus performantes ainsi qu'un forum virtuel permanent sur le savoir mondial. Ce forum en ligne met en éducateurs, écologistes, etc.). relation des personnes résolues à faire en sorte que les De telles communautés sont généralement fondées sur pauvres du monde entier tirent pleinement parti des bien les affinités qui naissent entre gens que rapprochent l'ins faits de l'ère de l'information et deviennent des partenaires truction, les habitudes de travail, les intérêts ou l'expérience à part entière dans la création et le partage d'un savoir au et qui sont confrontés, dans un domaine particulier du service d'un développement durable et équitable. savoir, à des problèmes communs auxquels ils s'appliquent tous à trouver des solutions nouvelles ou meilleures. Une certaine asymétrie de savoir est nécessaire pour en faire des (encadré 9.6). Au niveau des différentes organisations, les entités dynamiques : il faut que certains de leurs membres programmes de partage du savoir voient généralement le possèdent un savoir que d'autres n'ont pas et dont ils ont jour quand celles-ci jugent que leur savoir-faire devient besoin. Il existe divers moyens de renforcer ces communau essentiel au succès de leur mission, quand la valeur de ce tés. On peut, par exemple, leur confier des missions pré savoir-faire est élevée et quand la dispersion géographique cises, leur fournir les ressources et l'assistance administrative des activités l'impose. nécessaires ou reconnaître, de manière formelle aussi bien Pour ne prendre qu'un exemple, Skandia AFS, firme de qu'informelle, l'apport de chacun des membres. Stockholm spécialisée en services financiers, a délibéré Décider avec qui partager. La première décision majeure ment entrepris, en 1991, de gérer son capital de savoir à prendre concerne les bénéficiaires du partage, lequel QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 157 pourra avoir une destination interne ou externe. Les pro toucher ainsi beaucoup de gens qui n'ont pratiquement grammes de partage interne du savoir visent généralement pas accès à son expertise. à faire en sorte que l'entreprise opère mieux, plus vite ou Un partage externe du savoir expose à davantage de risques de manière plus économique en dotant les services « de qu'un partage interne. Il pose des problèmes complexes de première ligne » d'outils et d'équipements de meilleure confidentialité, de copyright et, pour le secteur privé, de pro qualité, plus perfectionnés et plus accessibles, grâce à quoi tection de la propriété intellectuelle. Mais il peut aussi être il sera possible de mieux satisfaire la clientèle ou de réduire plus fructueux. Certains pensent que les cinq prochaines les coûts. C'est à ce partage interne du savoir que les années verront un élargissement des programmes de partage grandes sociétés internationales de conseil travaillaient au du savoir qui au-delà des employés s'ouvriront de plus en plus début des années 90. aux fournisseurs, partenaires commerciaux et clients. Plus récemment, certaines de ces firmes -- comme Décider du savoir à partager. Les connaissances que les Arthur Andersen et Ernst & Young -- ont entrepris de programmes de partage du savoir veulent rendre accessibles proposer des services de partage externe du savoir afin que se présentent sous des formes diverses. Certains, comme leurs clients puissent avoir un accès en temps réel à leur celui de Manpower, Inc, fournissent aux clients des don savoir-faire. Arthur Andersen rend une partie de son nées leur permettant de mieux tirer parti des services de la savoir accessible en ligne par son service Knowledge firme. D'autres, comme ceux de Broderbund Software Inc. SpaceTM et la firme Ernst & Young répond à ses clients par et Symantec Corporation, proposent à leurs clients un ser son service de conseil ErnieTM. Quant à la Banque mon vice et une assistance en ligne pour les aider à mieux exploi diale, sa stratégie de partage du savoir a toujours été tour ter le logiciel qu'ils ont acheté. D'autres encore, comme née vers l'extérieur. Elle cherche en effet à rendre son ceux des sociétés internationales de conseil et de la Banque savoir-faire et les fruits de son expérience accessibles non mondiale, visent à partager avec d'autres le savoir-faire et les seulement à son personnel, mais aussi à ses clients, parte méthodes les plus performantes qui constituent l'essentiel naires et autres parties prenantes du monde entier -- et à de leur expertise (encadré 9.7). Encadré 9.7 La gestion du savoir à la Banque mondiale Récemment en mission dans la République du Yémen, le Lancé en octobre 1996, le système de gestion du savoir responsable de plusieurs équipes de projet de la Banque de la Banque mondiale veut faire de l'institution une plaque mondiale a eu à répondre rapidement à un client qui sou tournante des connaissances sur le développement, qui ne haitait obtenir des renseignements sur l'installation d'un serait pas seulement un dépositaire des pratiques les plus système d'information pour la gestion au ministère de performantes, mais aussi un centre de collecte et de diffu l'Éducation. Il n'y a pas si longtemps, il lui aurait fallu pour sion des meilleures données détenues par d'autres organi cela attendre son retour au siège, où il aurait pu consulter sations dans ce domaine. D'ici à l'an 2000, les éléments des collègues et peut-être chercher la réponse dans des voulus de ce savoir devraient être accessibles de l'exté bibliothèques et des bases de données. Mais, grâce au sys rieur, de sorte que les clients, partenaires et parties pre tème de gestion du savoir de la Banque, il n'a eu qu'à nantes aux actions de la Banque auront accès, partout dans contacter le Service-conseil pour l'éducation du Réseau du le monde, au savoir-faire de l'institution. Allant rapidement développement humain, qui a pu déterminer, avec le cercle de l'avant sur de nombreux fronts, les réseaux sectoriels de de professionnels compétents en la matière, que la même la Banque s'emploient à : question s'était déjà posée au Kenya. L'information néces saire a été transmise au Yémen dans les 48 heures, évitant bâtir des cercles de professionnels ainsi au client d'avoir à attendre plusieurs semaines pour établir une base de connaissances en ligne obtenir satisfaction. mettre en place des services d'assistance et de conseil En Indonésie, un agent de l'État cherchait à se rensei dresser un fichier d'experts gner sur les précédents en matière de participation du sec fournir des statistiques clés teur privé à des actions de formation professionnelle dans offrir l'accès à des données sur les transactions le monde. Grâce encore au Réseau du développement créer une structure de dialogue entre experts humain, le chef d'équipes de projet à qui s'adressait la donner un accès depuis l'extérieur et communiquer question a été en mesure de lui fournir promptement, avec avec ses clients, ses partenaires et toutes les parties le concours de l'Organisation des Nations Unies pour le prenantes à ses projets. développement industriel, une analyse approfondie de la question -- et même de lui proposer une liste de parte La gestion du savoir devrait changer le mode de fonc naires possibles, sur les conseils de la Société financière tionnement interne de la Banque et transformer les rap internationale, institution affiliée à la Banque. ports qu'elle entretient avec tous ses clients. 158 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Encadré 9.8 expressément entre niveaux de fiabilité au-delà d'un seuil initial. Il appartient ainsi à l'usager de tirer ses propres Le partage du savoir sur OneWorld Online conclusions sur la valeur de l'information proposée. D'autres, et en particulier ceux qui s'adressent à l'exté OneWorld Online (www.oneworld.org) offre au public une rieur, indiquent précisément comment procéder pour passerelle électronique vers les questions qui touchent au développement durable. S'appuyant sur les sites web de savoir si l'information a été authentifiée. La plupart per plus de 250 partenaires -- au nombre desquels figurent des mettent aussi, à des degrés divers, la présentation d'idées organismes d'État, des instituts de recherche, des ONG, nouvelles et prometteuses, non encore authentifiées et qui, des services d'information et des organisations internatio en ce sens, ne sont pas encore des connaissances au sens nales tels que le Centre européen de gestion de politiques de développement (Pays-Bas), l'Institut des études sur le propre du terme. développement (Royaume-Uni), l'Institut international du Le savoir-faire qu'il est envisagé de partager devra être développement durable (Canada), le Centre pour la science adapté au contexte dans lequel il doit être appliqué. et l'environnement (Inde) et Tinter Press Service (Italie) -- Quand ce savoir-faire est extrêmement fiable et le contexte OneWorld Online rassemble une masse de ressources cor respondant à un fonds virtuel de plus de 70 000 titres en six local largement prévisible, l'adaptation peut être relative langues sur le développement et la justice dans le monde. ment aisée. Mais, dans la plupart des domaines où s'ap Contrairement aux bases de données bibliographiques, ce plique l'aide au développement, la fiabilité du savoir-faire programme donne accès au texte intégral des documents, est rarement parfaite et le contexte local est peu prévisible. dont la lecture est gratuite. Dès lors, la connaissance du contexte et des savoir- faire OneWorld Online a vu le jour pour répondre aux attentes locaux devient essentielle. D'où l'idée d'incorporer les des utilisateurs du réseau internet qui, en matière de déve loppement, recherchent généralement des informations savoirs locaux aux systèmes de gestion axés sur le dévelop thématiques, et non limitées à telle ou telle organisation. Le pement. patrimoine de connaissances de différentes organisations La Banque mondiale a récemment pris une initiative est ainsi rendu plus accessible, car regroupé sous diverses qui vise à incorporer à son système de gestion du savoir les rubriques : guides des principaux thèmes de développe ment, cellules de réflexion, actualités dans une perspective données provenant des pays et secteurs où elle intervient. mondiale, ressources éducatives, programmes de radio et Recueilli lors d'enquêtes par interview sur le terrain, d'éva possibilités de formation. Le service connaît un vif succès. luations avec la participation des populations locales et de Chaque mois, son site web reçoit plus de 4 millions de visi réunions en groupes de discussion avec des ONG, ce teurs venant de plus de 120 pays en moyenne, dont 60 sont savoir est catalogué par pays, région, secteur et thème pour dans le monde en développement. Propriété d'une oeuvre de bienfaisance et géré par une être mis à la disposition de tous les professionnels du déve équipe de 15 personnes, OneWorld Online, dont le siège loppement dans le monde. En prenant ainsi en compte les est situé près d'Oxford, au Royaume-Uni, a entrepris de pratiques traditionnelles des pays les moins avancés, et en créer d'autres centres aux Pays-Bas, en Inde, en Afrique et les complétant, on devrait pouvoir mettre le savoir à la en Amérique centrale pour projeter une image véritable portée d'un plus grand nombre de pauvres et peut-être ment « mondiale », en particulier par l'utilisation de langues autres que l'anglais. Ce programme vise à aider les ONG mieux faire accepter les solutions proposées aux problèmes locales à maximiser le potentiel de l'internet comme instru de développement. ment de développement. Décider comment partager. On peut voir dans les pro Le site de OneWorld Online a pour caractéristique grammes de gestion du savoir un double aspect : l'aspect essentielle d'être équipé d'un moteur de recherche spécia « liaison » et l'aspect « collecte ». Décider comment parta lisé dans le développement durable, ce qui épargne à l'utili sateur d'avoir à trier une masse considérable ger, c'est d'abord trouver un équilibre entre ces deux d'informations, comme c'est souvent le cas avec les outils aspects. Établir une liaison, c'est mettre en contact de recherche polyvalents. Les éléments d'information obte demandeurs et détenteurs de savoir, et ce contact est créa nus par OneWorld Online correspondent toujours au teur de nouveaux moyens de développer les connaissances contexte voulu et la date et la source des données sont connues. et d'agir de façon éclairée. Cet aspect « liaison » est néces saire car le savoir est incarné dans les gens et dans les rela tions intra et inter-organisations. L'information se La question du partage porte à la fois sur la nature et la transforme en connaissance à mesure de son interpréta qualité des connaissances à partager. L'organisation de tion et de sa transposition en données concrètes en fonc programmes de partage du savoir conduit généralement à tion de la compréhension que chacun a du contexte. mettre en place des mécanismes propres à garantir un Par exemple, les services d'assistance et de conseil degré minimum de fiabilité et d'utilité des connaissances (petits groupes d'experts auxquels s'adresser pour obtenir partagées. Certains programmes -- comme celui de un élément précis ou une aide pour résoudre un pro OneWorld Online (encadré 9.8) -- ne distinguent pas blème) peuvent être immédiatement très efficaces en ce QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 159 qu'ils permettent de mettre en rapport demandeurs et dont on dispose dans l'état actuel de la technologie ten détenteurs de savoir-faire et de donner ou d'obtenir rapi dent à favoriser la diffusion des savoir-faire, mais moins dement réponse aux questions posées, abrégeant ainsi l'at leur utilisation. Ceux qui facilitent la création de savoir tente du client et contribuant à le satisfaire. À la Banque sont encore moins bien développés. En fait, certaines des mondiale, ce type de service a généralement donné de techniques les plus conviviales font appel aux outils les bons résultats plus vite que la constitution de bases de plus traditionnels : l'échange de vues, le téléphone et le connaissances. Une classification selon une formule type tableau-papier. « pages jaunes » (liste de personnes avec les compétences En choisissant la technologie qui convient à ses pro de chacun) permet au personnel de trouver plus efficace grammes de partage du savoir, une organisation doit gar ment les savoir-faire qu'il cherche. Mais un organisme pri der présentes à l'esprit un certain nombre de questions vilégiant trop l'aspect « liaison » au détriment de la importantes. L'outil répond-il aux besoins de l'utilisateur, dimension « collecte » peut être très improductif, car il se est-il adapté à ses compétences et peut-il s'intégrer aisé prive ainsi de l'effet multiplicateur résultant d'un véritable ment aux autres technologies en usage dans l'organisa partage du savoir -- outre qu'il risque de passer beaucoup tion ? Peut-on trouver et extraire aisément les éléments de temps à réinventer la roue. d'information que l'on veut obtenir ? De nouvelles don La dimension « collecte » concerne le recueil et la dif nées peuvent-elles être ajoutées sans altérer la qualité du fusion des savoir-faire grâce à l'informatique et aux télé système et l'élimination de l'information périmée peut- communications, technologies qui permettent la elle se faire rapidement ? codification, le stockage et la recherche des données vou Décider de partager. Même si l'organisation voit claire lues, lesquelles sont en principe électroniquement actuali ment les tenants et les aboutissants des trois questions que sées en permanence. Grâce à de tels recueils de données, nous venons de traiter, son effort de gestion du savoir fera ce qui est connu devient aisément accessible. Mais encore long feu si sa direction n'y adhère pas pleinement, car une risque-t-il d'être nécessaire de savoir interpréter correcte politique de partage du savoir implique des changements ment cette masse de données et de l'adapter au contexte importants dans l'affectation des ressources et le mode de local si on veut pouvoir l'utiliser efficacement. Après tout, fonctionnement. on aura beau avoir lu un article sur la chirurgie du cer Tout d'abord, les programmes de gestion systématique veau, on ne sera pas pour autant qualifié pour effectuer ce du savoir peuvent nécessiter des engagements financiers type d'opération. Ainsi, un organisme trop axé sur la non négligeables, qui, pour un programme type couvrant dimension « collecte » et insuffisamment sur l'aspect « liai l'ensemble des services, pourront représenter jusqu'à 5 % son », finit généralement par se retrouver dépositaire d'un du budget de l'organisation. On estime que les grandes savoir inerte que presque personne n'utilise. sociétés internationales de conseil consacrent en moyenne La plupart des programmes de gestion du savoir -- en de 6 à 12 % de leurs revenus à des activités et des infra particulier ceux de grandes firmes comme Ernst & Young structures de partage du savoir. et Arthur Andersen et ceux de la Banque mondiale -- ten Ensuite, les mécanismes d'incitation au sein de l'orga dent à gérer ce patrimoine en alliant les avantages de la nisation devront être modifiés pour promouvoir le pro dimension « liaison » et ceux de l'aspect « collecte ». Ils gramme de partage du savoir. Une culture d'entreprise sont l'interface entre les demandeurs et les détenteurs de ouverte et tournée vers ce partage contribuera au succès savoir tout en collectant les données résultant de ce des programmes dans ce domaine, mais seules des incita contact, pour les trier et en faciliter l'accès. Lorsque de tions permettront de faire de cette culture une réalité. telles données sont reliées au site web ou à l'adresse élec Dans quelques firmes, comme Price Waterhouse et Ernst tronique de leurs auteurs ou qu'elles offrent d'autres pos & Young, le partage du savoir est désormais un élément sibilités d'interaction, permettant ainsi une meilleure qui fait partie intégrante du système d'évaluation du per compréhension et une interprétation plus précise, on a sonnel avec, semble-t-il, de bons résultats. Des entreprises alors affaire à une matière dynamique et par conséquent ont également organisé chez elles des salons du savoir beaucoup plus utile. (rencontres au cours desquelles les spécialistes du secteur Décider comment partager, c'est aussi choisir les tech présentent leurs services à des cercles de professionnels) et nologies qui conviennent. Les exemples de systèmes lents, des prix ont aussi été décernés pour récompenser les difficiles d'emploi et compliqués à gérer ne manquent pas. meilleurs. Les auteurs d'une étude récemment consacrée Il est loin d'être aisé de mettre au point les outils capables aux projets de gestion du savoir qui ont donné de bons de promouvoir le partage du savoir d'une manière appro résultats ont constaté qu'au nombre des facteurs de réus priée et conviviale, en particulier quand il s'agit de desser site, on trouve presque toujours une culture d'entreprise vir l'ensemble d'une organisation. La plupart des outils propice et un régime d'incitation favorable -- même si, 160 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 comme ils l'ont souligné, d'autres aspects, comme l'exis Encadré 9.9 tence d'une infrastructure technique et organisationnelle Des partenariats pour mettre en commun appropriée, peuvent être encore plus importants. le savoir sur l'environnement Enfin, au moment d'évaluer l'impact du partage du savoir, l'organisation devra être prête à accepter une cer Pour qu'il y ait développement durable, il faut que tous ceux taine ambiguïté dans les résultats, ou du moins à ne pas qui y sont parties prenantes collaborent à la réalisation d'ob s'en tenir aux indicateurs traditionnels. La mesure de cet jectifs communs. C'est pourquoi la Banque mondiale cherche à servir de carrefour de l'information pour l'échange impact, que ce soit du point de vue du rendement des de savoir entre les parties prenantes et, en particulier, entre investissements (pour les sociétés privées) ou des gains de le monde industriel et le monde en développement. développement (pour les institutions internationales) Les connaissances ainsi mises en commun porteront demeure problématique. En principe, les facteurs de pro essentiellement sur l'environnement. Par exemple, afin duction sont générateurs d'activités, lesquelles engendrent de promouvoir une exploitation forestière écologiquement viable, la Banque a fixé des objectifs ambitieux pour la des productions se traduisant par des résultats qui, eux- protection de vastes étendues de ce qu'il reste de forêts mêmes, donnent la mesure de l'impact global obtenu. tropicales dans le monde. Ces objectifs ne pourront être Mais on bute sur des problèmes de mesure à chacun des atteints que si tous ceux qui y sont parties prenantes y maillons de cette chaîne. adhèrent totalement. C'est ainsi que la Banque a forgé des partenariats et engagé un dialogue en ligne avec, Si utile que soit la définition précise de la gestion du notamment, le World Wildlife Fund Alliance et le Forum savoir, elle reste insuffisante pour distinguer la part qui CEO, groupe au sein duquel sont représentées les plus revient au partage du savoir dans l'investissement que fait grosses sociétés privées d'exploitation forestière du une organisation et le résultat qu'elle en obtient. On peut monde. s'en faire une idée à travers des enquêtes, des groupes de Il faut citer aussi le partenariat de la Banque avec le discussion et des réunions à l'aide de collecticiels, mais il Biodiversity Conservation Information System (BCIS), association regroupant 12 des principales ONG du monde est rarement facile d'interpréter ce que les résultats signi pour la défense de l'environnement, dont les membres fient pour l'ensemble du système. L'impact peut s'évaluer travaillent à rendre plus accessibles leurs volumineuses par corrélation avec d'autres mesures, mais les relations bases de données sur les zones protégées, sur les éco causales sont difficiles à établir et relèvent souvent, dans le systèmes et espèces menacés et sur le droit de l'envi meilleur des cas, de la conjecture. L'étude citée plus haut ronnement. La coopération avec le BCIS donne à la Banque la possibilité d'ajouter ce capital de savoir à ses le montre : pour pouvoir distinguer, parmi les projets de propres connaissances pour mettre cette masse d'infor gestion du savoir, ceux qui avaient donné de « bons résul mations à la disposition des agents de ses services opé tats », les auteurs ont dû, faute d'information suffisante rationnels et de ses clients. Enfin, facteur tout aussi sur les résultats financiers, s'en remettre aux ressources uti important, ce partenariat peut aider à réinjecter dans le lisées, à l'usage et à des mesures qualitatives. système international les données et les connaissances issues des opérations que la Banque réalise dans les pays En fin de compte, il n'existe pratiquement aucune tout en permettant à ceux qui mènent des activités dans organisation qui ait adopté des mesures fiables permettant le cadre de projets d'avoir accès à la meilleure information d'établir une relation de cause à effet entre ce que l'en disponible et aux méthodes les plus performantes dans le semble de la firme dépense en partage du savoir et les amé domaine de l'environnement. liorations qui peuvent en résulter en fonction de certains critères clés. Le plus souvent, l'évaluation se fera par un simple jugement de valeur se résumant à la question : est- velles technologies rendent le partage beaucoup plus aisé ce que ça marche ? et moins coûteux que jamais, il est indispensable que ces nouveaux outils profitent à l'intérêt général. Aussi colla La gestion du savoir au service de l'aide au développement : boration et ouverture deviennent-ils des maîtres mots, les obstacles à surmonter notamment dans le domaine de l'aide internationale Comme les entreprises et les autres organisations, les (encadré 9.9) institutions internationales et la communauté du dévelop Les institutions internationales doivent chercher à pement se voient offrir aujourd'hui une chance unique orienter leurs programmes de partage du savoir dans le d'utiliser les nouvelles technologies de gestion du savoir sens des besoins et du savoir-faire technologique de leurs pour obtenir plus rapidement de meilleurs résultats sur le destinataires des pays en développement. La conception terrain. Mais leurs choix ont des ramifications plus larges technique des programmes est une des dimensions de la qui appellent des décisions, non seulement sur des ques question. Il faut adapter les systèmes à des utilisateurs qui tions techniques, mais aussi sur les grands principes qui ont des moyens techniques limités -- modems à basse sont au coeur du développement. Maintenant que les nou- vitesse de transmission et capacité informatique réduite, QUE PEUVENT FAIRE LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES ? 161 par exemple -- afin que ce handicap ne les empêche pas d'avoir accès à la technologie. Il faudrait, partout où cela est possible, utiliser de préférence des logiciels tombés La communauté internationale ayant désormais reconnu dans le domaine public et prévoir d'autres moyens d'accès que le savoir est à la base du développement, elle prend pour ceux qui ne disposent pas d'ordinateur. Le paiement toute une série de dispositions pour le créer, le transférer et d'un droit pour accéder aux bases de connaissances devra le gérer. Parce qu'aucune nation ou organisation ne créera, être évité si cela risque d'exclure les utilisateurs à faible à elle seule, tous les biens publics à caractère international revenu. dont le monde a besoin, il revient à l'ensemble de la com Il y aura aussi à résoudre le problème de l'authentifica- munauté du développement d'y pourvoir. Mais c'est là une tion de l'information. Les êtres humains ne faisant sou mission redoutable : guérir le paludisme, trouver un vaccin vent totalement confiance qu'au savoir qu'ils ont aidé à contre le sida, reconstituer la couche d'ozone, pour ne nom créer, les bases de connaissances sur le développement mer que quelques-uns des impératifs de l'heure. n'atteindront tout leur potentiel que si les professionnels L'expérience du Groupe consultatif pour la recherche agri concernés dans les pays en développement participent à cole internationale a montré ce qui était possible, mais aussi leur établissement. On pourra faciliter cette participation, ce qui ne l'était plus, dans le monde d'aujourd'hui. Aussi, lorsqu'il s'agit d'un savoir-faire existant, en ouvrant les pour fournir l'un de ces biens publics, quel qu'il soit, la bases de connaissances aux observations et à l'analyse et en communauté du développement devra-t-elle regarder au- se donnant les moyens de tenir compte de points de vue delà des administrations nationales pour faire appel aux différents. Lorsqu'il s'agit d'un savoir-faire encore virtuel, grands organismes caritatifs, aux organisations internatio il faudra que les pays en développement participent acti nales, au monde des entreprises et aux ONG. Cela devrait vement à toutes les étapes de sa création -- au niveau de alléger la charge de chacun, mais risque également de com la conception des projets et de l'établissement de bases de pliquer le processus de création de biens publics en cette ère connaissances, par exemple. nouvelle placée sous le signe du partenariat. Il ne peut y avoir partage du savoir que si l'information Les pratiques qui favorisent le développement n'étant peut circuler librement. Jusqu'à présent, l'internet est trop souvent connues que de quelques-uns, la communauté demeuré ouvert et n'a pas délibérément cherché à exclure, du développement devra s'atteler à une autre tâche, elle même si quelques tentatives ont été faites pour empiéter aussi pour le bien international commun : évaluer les avan sur cette liberté. Quelques pays en ont purement et sim tages comparés de diverses politiques et faire à cet égard des plement interdit l'accès ; d'autres appliquent des tarifs essais rigoureux dans les contextes les plus divers. La trans prohibitifs pour en tenir éloignée une grande partie de la mission du savoir issu de l'évaluation des projets et de l'ana population. Une vigilance de tous les instants s'impose lyse des politiques, et son adaptation aux conditions locales, donc pour lui conserver son caractère de bien public véri pourront faire éviter bien des erreurs et accélérer le déve tablement international et accessible à tous. Toute tenta loppement. Mais le plus délicat sera le travail d'adaptation tive d'en limiter l'accès sous un prétexte quelconque -- nécessaire, qui suppose l'existence des capacités voulues. priorités commerciales, valeurs morales, fierté nationale La mise en place de ces capacités passe par la création de ou préférence linguistique -- devra être mise en balance mécanismes de gestion et de partage du savoir. Les sociétés à avec les énormes coûts d'opportunité qu'entraînerait rayon d'action mondial et les institutions internationales ont pareille entrave à la libre circulation de l'information. commencé à le faire pour leur propre compte, fortement La logique qui est celle de la communauté internatio aidées en cela par la révolution télématique. À mesure nale dans la gestion de ses savoirs s'applique tout autant qu'elles perfectionnent ces mécanismes, elles les mettent à la aux pays en développement. Ceux-ci doivent se constituer disposition de leurs clients, pouvant ainsi répondre plus vite leurs propres bases de connaissances, en authentifier l'in à leurs besoins et leur proposer des produits et des services de formation par rapport à l'expérience qui est la leur, inter la meilleure qualité possible. Pour la Banque mondiale et le préter ce qui pour eux a un sens et se créer un avenir reste de la communauté du développement, l'avènement de répondant à leurs besoins. À mesure que leurs propres la gestion du capital intellectuel ouvre une ère d'échange, et compétences se développent en la matière, les institutions non plus simplement de transfert du savoir. Et quand les internationales pourront, et devront, aider les pays en pays en développement se seront équipés des systèmes per développement à comprendre les enjeux de la gestion du mettant la gestion de ce capital, on assistera à une explosion savoir et à se doter des mêmes capacités. C'est là une vaste des possibilités de création et d'échange de savoir sur tout ce entreprise dont la réalisation demandera du temps. qui touche, de près ou de loin, au développement. Q Chapitre 10 Que doit faire l'Etat ? N OUS DISIONS, DANS LE SOMMAIRE, que notre redistribution. Tout le Rapport le montre : l'action des objectif était d'aborder les problèmes que pose le pouvoirs publics peut contribuer à réduire les inégalités développement sous un angle nouveau : celui des face au savoir et à remédier aux problèmes d'information. inégalités face au savoir, qu'il s'agisse de déséquilibres Nous traçons, dans ce chapitre final, les grandes lignes entre pays ou entre catégories de personnes, et celui des d'une stratégie d'intervention inspirée des trois grandes imperfections de l'information, qui entravent le fonction conclusions auxquelles nous sommes parvenus. nement des marchés et l'action des pouvoirs publics. Ces Tout d'abord, le resserrement des écarts existant sur le inégalités et ces imperfections sont très marquées dans les plan des savoir-faire entre les pays pauvres et les pays pays pauvres, où elles frappent tout particulièrement les riches -- et entre les ménages pauvres et les autres -- peut plus démunis. Dans les chapitres suivants, nous avons contribuer à une accélération de la croissance de l'écono analysé ces problèmes de près et examiné quelques-unes mie et du revenu dans les nations en développement, à des multiples réponses qui leur sont apportées un peu par une moindre dégradation de l'environnement et, d'une tout dans le monde. Envisager la promotion du dévelop manière générale, à une amélioration de la qualité de vie, pement sous l'angle du savoir confirme, en les renforçant, en particulier des plus démunis. La première section du certaines constatations déjà faites, comme l'impérieuse présent chapitre tend à montrer comment les pouvoirs nécessité d'une instruction de base pour tous, et jette un publics peuvent s'attaquer à ces questions. jour nouveau sur l'importance d'autres questions, comme Ensuite, même s'il était possible, d'un coup de baguette l'enseignement supérieur. Ainsi s'est également trouvé mis magique, d'en finir avec l'inégale répartition du savoir, les en lumière le besoin de reconnaître l'existence de pro pays en développement auraient encore un handicap à sur blèmes d'information qui peuvent être à l'origine, si l'on monter, celui des inadéquations de l'information, c'est-à- n'y prend garde, de dysfonctionnements du marché, et dire le fait pour un banquier, par exemple, de ne pas être d'essayer de les corriger. renseigné sur la solvabilité d'un emprunteur pauvre ou Du principe général selon lequel les institutions pour un consommateur de ne pas l'être sur la qualité des devraient agir en fonction de leurs avantages comparatifs, produits que lui propose le marché. Corriger ces imperfec il découle que l'Etat doit se consacrer aux missions que le tions permettrait d'améliorer le fonctionnement des struc secteur privé risque fort de ne pas prendre en charge, effi tures et mécanismes qui reposent ou non sur le marché, ce cacement du moins. L'État doit donc privilégier les activi qui aurait pour effet de faciliter la participation des gens à tés dont les retombées (ou externalités) sont la vie économique et de les aider à mieux vivre. La particulièrement importantes, qui ont toutes les caracté deuxième section du chapitre donne un aperçu de ce que ristiques d'un bien public ou qui répondent à un souci de les pouvoirs publics peuvent faire à cet égard. QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 163 Enfin, quoi que l'on fasse pour tenter de réduire les que savent les autres. Même les pays à faible revenu sont inégalités face au savoir et mieux faire circuler l'informa obligés de se doter des capacités nécessaires pour adapter tion, on ne pourra jamais totalement éliminer ces pro le savoir qu'ils importent et faire naître sur place les blèmes. Les politiques publiques gagnent beaucoup en connaissances qu'ils ne peuvent obtenir par ce moyen. La efficacité quand elles reconnaissent que tout le monde n'a démarche suivie variera selon le pays. Certains des nou pas librement accès au savoir et que beaucoup de marchés veaux pays industriels d'Asie ont choisi d'intensifier leur de biens et services essentiels à notre bien-être sont loin effort de recherche-développement tout en continuant à d'être parfaits. La conclusion du présent Rapport est donc s'enrichir du savoir des autres pays. Certains pays à faible logiquement consacrée à un examen de ce que peut faire revenu constatent que les connaissances les plus utiles leur l'Etat face à la persistance de ces disparités et de ces imper viennent des pays à revenu intermédiaire. Et, forts du fections. niveau d'instruction déjà élevé de leur population, certains pays en transition poursuivent leurs travaux de recherche Élaborer une stratégie nationale pour réduire fondamentale de pointe tout en s'efforçant de rattraper les inégalités face au savoir. leur retard sur le plan des procédés de fabrication. Les possibilités qui s'offrent aujourd'hui aux pays et Afin de se constituer un patrimoine de connaissances, aux entreprises de rendre leur action plus efficace en vue les pays en développement doivent examiner tous les de réduire les écarts existant dans le domaine du savoir moyens qui s'offrent à eux d'exploiter le stock mondial entre groupes sociaux et entre pays, sont absolument pro existant et de créer chez eux le savoir non disponible digieuses, et cela ne vaut pas seulement pour l'industrie, ailleurs. À cette fin, il leur faut : mais pour tous les compartiments de l'activité écono mique. Mais pour tirer parti de ces possibilités, il faudra I s'ouvrir à des modes de production nouveaux et plus être ouvert sur l'extérieur et il faudra aussi que le régime efficaces en favorisant les échanges extérieurs -- dont le d'incitation et le cadre institutionnel s'y prêtent. Enfin, il rôle ne cesse de croître à mesure que les biens à fort faudra que de vrais efforts soient faits, sur le plan local, coefficient de savoir-faire prennent de plus en plus le pour acquérir les savoirs nécessaires, les adapter et les pas sur les productions de base et les produits manu exploiter efficacement. La stratégie à mettre en oeuvre facturés peu élaborés pour corriger ces disparités devra s'articuler autour des I travailler avec les investisseurs étrangers, qui sont à la questions suivantes : pointe de l'innovation, pour inciter les producteurs locaux à adopter les méthodes les plus performantes et Quelles politiques favorisent-elles l'acquisition des à exploiter les éventuelles retombées des savoirs exis connaissances ? tants I Quelles politiques renforcent-elles la capacité d'un pays H faire l'acquisition, pour les exploiter sous licence, de à les assimiler ? technologies brevetées I Quelles politiques améliorent-elles et réduisent-elles le I stimuler l'effort local d'innovation et ouvrir l'accès au coût de leur transmission ? savoir mondial en adoptant une législation et des méca nismes qui protègent les droits de propriété intellec Pour répondre à ces questions, il faudra résoudre des tuelle dilemmes et faire des arbitrages, car les priorités, qui I favoriser le retour des personnes de talent qui sont par toutes demandent attention et ressources, seront difficiles ties étudier ou travailler à l'étranger à concilier. Faut-il acquérir les connaissances à l'étranger I développer la R-D dans un sens plus conforme aux ou les créer chez soi ? Faut-il développer l'alphabétisation besoins du marché. aux dépens de l'enseignement supérieur ? Le problème sera souvent affaire de dosage, et ce dosage variera selon le Les échanges extérieurs. L'ouverture au commerce est niveau de développement du pays et les moyens dont il essentielle. Si les pays d'Asie de l'Est ont connu une dispose. période de croissance aussi rapide et aussi longue, c'est en partie parce qu'ils ont su établir de bons rapports avec les Exploiter le savoir existant ailleurs etfaire naître sur place marchés mondiaux et exploiter les technologies qu'ils des connaissances nouvelles véhiculent, grâce à la mise en oeuvre de tout un ensemble Le savoir nécessaire peut être acquis à l'étranger ou créé de mesures allant de la libéralisation des échanges à la pro chez soi. Parce qu'aucun pays ne peut créer tout le savoir motion des exportations, et permettant, pour certaines, de dont il a besoin, tous, même ceux qui sont à l'avant-garde corriger des distorsions dues au protectionnisme. La pro de la technologie, doivent impérativement tirer parti de ce motion et la diversification des exportations ont égale- 164 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 ment eu pour avantage d'amener les producteurs natio les avantages sociaux, qui doivent découler de sa diffusion. naux à proposer des produits conformes aux normes inter C'est là un équilibre difficile à trouver car la plupart des nationales et à adopter des technologies nouvelles pour créateurs de savoir se trouvent dans les pays industriels. pouvoir soutenir la concurrence mondiale. De plus, les Mais, comme on l'a vu au chapitre 2, l'investissement exportations permettent de s'enrichir du capital d'infor direct étranger et les transferts de technologie ne permet mation technique des acheteurs et fournisseurs, et les tront aux pays d'obtenir les procédés nécessaires que si les importations donnent accès au savoir qui se matérialise droits de propriété intellectuelle sont suffisamment bien dans des biens et services venant d'ailleurs. Mais, pour protégés. Cette protection aidera aussi à stimuler la créa développer le commerce, les pays ont également besoin de tion locale de savoir qui, dans un grand nombre de pays bons systèmes de normes, de poids et mesures, de vérifi en développement, ira croissant à mesure que le capital cation et de contrôle de la qualité afin de pouvoir rivaliser humain et technologique se renforcera. avec les produits et services de leurs concurrents. Comme Que doivent faire les pays en développement face à on l'a vu au chapitre 2 à propos de la certification ISO cette tendance au renforcement de la protection des droits 9000, il n'est pas nécessaire que l'Etat établisse lui-même de propriété intellectuelle ? D'une part, ils doivent militer, ces normes. dans les négociations internationales, en faveur de la mise L'investissement étranger direct. Les pays qui ont bien en place d'un régime qui tienne dûment compte de la libéralisé les échanges devraient plus facilement drainer nécessité impérieuse de rattraper leur retard technologique des investissements compétitifs et ouverts sur le monde, -- tout en laissant aux inventeurs des motivations suffi qui apportent avec eux des technologies et des modes d'or santes pour poursuivre leur activité créatrice. En outre, ganisation plus efficaces. L'accélération de la croissance à l'apparition de nouvelles technologies faisant entrer de Hong Kong (Chine), en Indonésie, en Malaisie, à nouveaux domaines, comme la biotechnologie et la télé Singapour, à Taiwan (Chine) et en Thaïlande -- écono matique, dans le champ des négociations, il leur faudra mies qui ont toutes largement ouvert leurs portes aux demeurer vigilants et faire valoir leur propre intérêt. investisseurs étrangers -- est étroitement liée au brusque D'autre part, ils doivent adopter et appliquer des règles gonflement de ces investissements. L'Afrique subsaha conformes à la pratique internationale, ce qui leur don rienne, par contre, est restée plus fermée aux échanges nera un meilleur accès tant aux savoir-faire étrangers, par extérieurs et à l'investissement étranger. C'est en partie le biais de l'investissement direct et des transferts de tech pourquoi la région n'a attiré qu'environ 1 % du volume nologie, qu'aux marchés extérieurs, par celui des échanges total ainsi investi dans les pays en développement et pour avec le reste du monde. quoi elle a progressé plus lentement que d'autres sur le Les gouvernements des pays en développement peu plan de l'acquisition du savoir et de la croissance écono vent aussi continuer à négocier en vue d'obtenir une défi mique. Pour attirer l'investissement étranger, il faut aussi nition des droits de la propriété intellectuelle qui que l'infrastructure « dure » (transport, communication) reconnaisse la valeur des savoirs d'origine locale et prévoie et l'infrastructure « douce » (systèmes juridique, financier, une contrepartie pour ceux qui les créent et les préservent. éducatif) soient du niveau voulu. En 1990, par exemple, les ventes mondiales de médica L'exploitation sous licence de technologies importées. Le ments modernes dérivés de plantes indigènes étaient esti développement rapide des connaissances a accru l'impor mées à 43 milliards de dollars, dont seule une infime tance des contrats de licence technologique. L'Etat peut fraction est allée aux individus et populations qui avaient faciliter ce mode d'acquisition du savoir-faire en s'abste préservé les savoirs associés à ces plantes médicinales ou nant de restreindre l'accès à ces contrats ou d'en limiter les aux pays dans lesquels elles avaient été découvertes. Les clauses. Au contraire, en favorisant la création de centres pays en développement doivent donc se doter des moyens nationaux d'information sur les technologies d'origine nécessaires pour obtenir de meilleures conditions des étrangère, ils pourront réduire le désavantage dont souf sociétés étrangères qui tirent profit de ce savoir. Ils devront frent les entreprises locales dans les négociations. pour cela participer activement aux négociations interna Les droits de propriété intellectuelle. L'évolution vers une tionales sur les droits de propriété intellectuelle et la diver économie mondiale fondée sur le savoir s'accompagne sité biologique. d'une tendance au renforcement des droits de propriété La population émigrée. Les expatriés fournissent aussi intellectuelle -- qui n'a pas des effets uniformes sur la un moyen important d'acquérir les connaissances voulues. création de connaissances nouvelles et la réduction des Plus d'un million d'étudiants originaires de pays en déve inégalités face au savoir. Un bon régime de protection de loppement poursuivent actuellement leurs études à la propriété intellectuelle cherche à concilier les avantages l'étranger, et beaucoup y resteront. De plus, parmi la jeune personnels, qui doivent résulter de la création de savoir, et élite locale, beaucoup ne trouveront pas sur place des QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 165 débouchés en rapport avec les compétences acquises et fiques et les établissements d'enseignement supérieur axés finiront, eux aussi, par émigrer. Cet exode incessant a sur la recherche. L'octroi de financements à des conditions conduit certains pays en développement à mettre sur pied de faveur, d'avantages fiscaux et de subventions avec obli des programmes d'incitation au retour. La Corée et gation de contrepartie et la promotion des projets natio Taiwan (Chine) ont offert de belles perspectives d'emploi naux de R-D font partie des interventions indirectes. et d'importants avantages financiers et fiscaux à leurs Mais, pour la plupart des pays en développement, la cadres expatriés pour les inciter à revenir au pays pour y recherche nationale devrait viser à satisfaire à des besoins enseigner ou y travailler. La Chine, l'Inde et Taiwan essentiels. Aussi pourra-t-il être nécessaire de privilégier les (Chine) ont mis à profit les compétences de leurs expa secteurs scientifiques et techniques de base, non seulement triés, sans même les faire revenir, en leur offrant des facili pour continuer d'avoir accès à la masse mondiale de tés dans le domaine du commerce et de l'investissement. connaissances, mais également pour pouvoir adapter ce Tous les modes de transfert du savoir contribuent-ils savoir aux conditions locales. dans les mêmes proportions à l'acquisition des connais Beaucoup d'établissements publics de recherche man sances dont un pays a besoin ? Probablement pas. La quent d'information sur les besoins du secteur productif, meilleure forme de savoir-faire est celle dont le niveau ou ne sont pas incités à répondre à ces attentes. C'est technologique correspond aux capacités locales. La for pourquoi le Brésil, la Chine, la Corée, l'Inde et le Mexique mule des accords de licence, relayée par un vigoureux ont lancé de vastes programmes de transformation de leurs effort de développement technologique, pourrait convenir laboratoires publics de recherche afin que ces établisse aux entreprises d'un nouveau pays industriel, alors que ments se mettent plus à l'écoute du secteur productif, l'investissement étranger direct sera peut-être plus indiqué comme nous l'avons vu au chapitre 2. Ils ont notamment dans un pays moins avancé. Les pays d'Asie de l'Est ont restructuré les laboratoires pour qu'ils se comportent exploité, à des degrés divers, toute la gamme des options, comme des sociétés par actions et plafonné la contribution le dosage variant selon leur capacité d'absorption et l'am de l'État à leur budget afin de les encourager à rechercher bition technologique de leur gouvernement. Leur chemi l'appui du secteur privé, relevé la rémunération des cher nement montre qu'il n'y a pas de solution unique et que cheurs et mieux fait connaître l'importance de leur rôle, et les meilleures stratégies sont celles qui consistent à tirer incité les entreprises à passer des contrats de recherche tout le parti possible de tous les moyens qui se présentent directement avec ces établissements. pour exploiter le savoir existant dans le monde et faire Seuls quelques pays en développement, dont la Corée, naître soi-même les nouvelles connaissances nécessaires. Singapour et Taiwan (Chine), ont considérablement encou Création de savoir local. Les pays en développement ne ragé la recherche privée et ont permis à leurs établissements doivent pas seulement tirer parti du vaste stock mondial publics de se consacrer davantage à des recherches plus de connaissances. Il leur faut aussi acquérir les compé diéoriques, au stade pré-commercial. Mais le soutien résolu tences nécessaires pour créer eux-mêmes le savoir non dis de l'État reste indispensable dans plusieurs autres secteurs ponible ailleurs. Nous avons vu, dans le Sommaire, qu'il a extrêmement importants, notamment pour adapter aux fallu adapter les connaissances agricoles aux conditions conditions du pays les progrès réalisés à travers le monde locales pour que la révolution verte devienne une réalité. dans le domaine de l'agriculture et de la santé. Même dans le secteur industriel, les savoir-faire importés ont souvent besoin d'être adaptés au climat, au goût du Améliorer la capacité d'assimilation des connaissances consommateur ou aux ressources complémentaires dispo Pour être efficace, toute stratégie visant à corriger les nibles. Et, dans certains cas, le savoir doit être créé de disparités qui existent sur le plan du savoir doit tendre à toutes pièces. Ainsi, la connaissance du contexte local ou rendre chacun mieux à même d'utiliser les connaissances des us et coutumes de la région considérée est souvent existantes. Offrir à tous une instruction de base est indis indispensable au succès d'une politique donnée. Telles pensable, mais insuffisant. Les pays doivent aussi pouvoir sont, parmi d'autres, les raisons qui font qu'une stratégie compter sur une élite comprenant suffisamment d'ingé équilibrée de réduction des inégalités face au savoir doit nieurs et de chercheurs, ce qui demandera de bonnes notamment s'appuyer sur la capacité de créer localement écoles secondaires et de bonnes universités, surtout dans le savoir ne pouvant être obtenu ailleurs. les disciplines techniques et scientifiques. Une fois les Les pouvoirs publics peuvent encourager la recherche, études achevées, ils doivent également donner la possibi soit directement, en la finançant, soit indirectement, en lité de continuer à apprendre toute la vie durant. Pour y fournissant des incitations au secteur privé. La R-D direc parvenir avec un budget limité, tous les pays, surtout les tement financée par l'État se déroule dans les universités, plus pauvres, devront tirer le meilleur parti de chaque les instituts publics de recherche, les complexes scienti denier qu'ils auront consacré à l'éducation. 1 6 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Plusieurs possibilités s'offrent aux pouvoirs publics : cuper de frères ou soeurs plus jeunes, tâche qui échoit sou vent aux filles. Ce manque à gagner risque de rendre décentraliser l'enseignement pour autonomiser ceux l'école inaccessible aux pauvres, surtout en l'absence de qui détiennent l'information sur les besoins d'éduca facilités de crédit. L'État dispose de toute une série de tion et sur la manière d'y satisfaire, en l'occurrence les moyens pour remédier partiellement à cette situation. élèves, les parents, les enseignants et les administrateurs Ainsi, il peut subventionner davantage les écoles des des établissements régions pauvres, accorder des bourses aux enfants des H consacrer les ressources publiques à ceux qui en ont le familles nécessiteuses (comme cela a été fait récemment plus besoin, par exemple en ciblant les aides sur les pour les filles au Bangladesh) ou encore attribuer des prêts pauvres et les filles d'études dans l'enseignement supérieur. I promouvoir l'enseignement supérieur, en particulier Promouvoir l'enseignement supérieur, en particulier dans dans les disciplines scientifiques et techniques, et en les disciplines scientifiques et techniques. Dans un grand assurer l'accès aux étudiants pauvres nombre de pays à faible revenu, l'enseignement supérieur H faire appel aux nouvelles technologies d'acquisition du prépare à de rares emplois publics, sans faire une place savoir pour améliorer la qualité de l'enseignement et assez large aux études techniques. Or, il serait souvent plus ouvrir plus largement les portes de l'école. rentable de consacrer les crédits à la formation d'ingé nieurs et de scientifiques capables d'assimiler et d'adapter Décentraliser pour autonomiser ceux qui détiennent l'in- les technologies de pointe. Avant même de décoller éco formation. Pour atteindre les objectifs éducatifs que l'on nomiquement, la Corée était parvenue à généraliser l'en s'est fixés, il n'est généralement pas nécessaire de puiser seignement primaire. Elle s'est ensuite rapidement davantage dans les deniers publics. Il faut plutôt améliorer employée à développer l'enseignement supérieur et à for la qualité de l'enseignement et du service offert. Certes, il mer elle-même ses chercheurs et ses ingénieurs. En mathé est presque sûr qu'en dépensant davantage pour réduire matiques, en informatique et dans les disciplines l'effectif des classes, par exemple, on relèverait la qualité de techniques, elle affiche aujourd'hui des taux d'inscription l'enseignement, mais on pourrait souvent obtenir des comparables à ceux de nombreux pays de l'OCDE. Le résultats comparables avec le même budget en recherchant renforcement de l'enseignement supérieur peut se faire des gains d'efficacité et en organisant de manière plus sans injection accrue de ressources publiques, surtout dans rationnelle les moyens mis en oeuvre. une perspective à long terme. En effet, parce qu'une for Les systèmes éducatifs doivent faire face à des pro mation poussée procure d'importants avantages à ceux qui blèmes d'information complexes. Y remédier peut contri la reçoivent, il sera souvent possible de relever les droits buer à une amélioration de la qualité de l'enseignement. d'inscription sans pour autant exclure les étudiants les plus Une façon d'y parvenir est de passer d'un modèle imposé démunis qui pourront être admis à bénéficier, par par le haut à un mode de fonctionnement impulsé par exemple, de programmes élargis de prêts d'études. l'utilisateur, en donnant une plus grande autonomie aux Les pays en transition ont à résoudre des problèmes qui acteurs du système et donc à ceux qui détiennent l'infor leur sont propres. Il leur faut améliorer le contenu, la pres mation. Comme nous l'avons montré au chapitre 3, les tation et le financement des services éducatifs pour faire nombreuses expériences en cours dans l'ensemble du face aux besoins du marché et aux contraintes budgétaires, monde en développement sont autant de possibilités de surtout dans les disciplines scientifiques et techniques. voir quelles sont les bonnes et les mauvaises recettes. C'est Dans certains de ces pays, des établissements scientifiques ainsi qu'en El Salvador, l'étroite surveillance exercée par les et techniques de premier ordre sont aujourd'hui menacés parents a réduit l'absentéisme dans le corps enseignant des d'asphyxie par le manque de fonds et l'exode de la matière écoles gérées par la collectivité, même dans les villages et grise. Conserver les acquis tout en réorientant la recherche les quartiers les plus pauvres. et l'enseignement à partir des réalités nouvelles ne sera pas Consacrer les ressourcespubliques à ceux qui en ont leplus tâche facile. besoin. Les investissements éducatifs ont beau avoir un Faire appel aux nouvelles technologies d'acquisition du excellent rendement, beaucoup de gens ne peuvent pas, savoirpour améliorer la qualité de l'enseignement et ouvrirplus faute d'argent, tirer parti des possibilités qu'offre l'instruc largement les portes de l'école. Les nouvelles technologies tion. L'éducation nécessite des moyens privés considé appliquées à la formation des enseignants et à l'enseigne rables, même lorsqu'elle est « gratuite », au sens où aucun ment à distance ont considérablement accru les possibilités droit n'est perçu. Car le temps passé à l'école est du temps éducatives hors du cadre traditionnel des universités, tout en qui pourrait être investi dans d'autres occupations : exer permettant une baisse sensible des coûts. En Chine, chaque cer un emploi, travailler dans l'entreprise familiale ou s'oc année, la moitié des 92 000 nouveaux ingénieurs et diplô- QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 167 mes des filières techniques font leurs études grâce à un ensei d'autres pays en développement ont entrepris de privatiser gnement dispensé à distance par des universités de type clas leur industrie des télécommunications. Leur parcours sique. Et, en Afrique, l'Université virtuelle africaine montre que l'accès aux services se développe beaucoup ambitionne de relever les taux d'inscription dans l'enseigne plus vite lorsque le marché a été privatisé et ouvert à la ment supérieur, d'améliorer la qualité des formations com concurrence. Il conviendrait que les pouvoirs publics merciales, scientifiques et techniques sur tout le continent et intensifient leur effort de privatisation et, surtout, qu'ils de mieux les adapter aux besoins existants. On lui doit l'ins ouvrent parallèlement le marché à la concurrence pour tallation de 27 terminaux de réception par satellite et la créa éviter qu'un monopole privé ne vienne remplacer le tion d'une bibliothèque virtuelle pour suppléer au manque monopole public. Ainsi, la concurrence entre fournisseurs de revues scientifiques dans les universités africaines. internationaux de services de télécommunication peut En résumé, sans système éducatif efficace, il ne peut y permettre au pays qui accueille ces compagnies de tirer lar avoir d'amélioration de la capacité d'assimilation des gement parti des progrès technologiques dans ce secteur. connaissances. Il ne suffira pas d'injecter davantage de cré Trop souvent, toutefois, un seul fournisseur international dits pour mener à bien les réformes nécessaires. Les pou est présent dans les pays en développement. voirs publics doivent répartir les ressources entre les De même, le nombre d'abonnés desservis augmente nombreuses structures et activités qui, ensemble, vont rapidement lorsque l'État encourage l'entrée sur le marché bâtir l'éducation permanente : programmes préscolaires, de nouveaux fournisseurs privés, surtout quand il s'agit de enseignement primaire, secondaire et supérieur, formation services à valeur ajoutée ou de téléphonie cellulaire. Sri théorique, apprentissage sur le tas, programmes de diffu Lanka a accordé une licence d'exploitation à quatre sociétés sion de l'information et enseignement extrascolaire. Les de téléphonie cellulaire, ce qui a fait exploser le nombre interventions les plus efficaces de l'État seront celles qui d'abonnés. La Malaisie et les Philippines comptent environ sont axées directement sur les imperfections de l'informa un téléphone cellulaire pour deux postes à ligne fixe, soit tion à l'origine des dysfonctionnements du marché ou qui cinq fois plus qu'en France ou en Belgique. On assiste répondent à un souci de redistribution. d'ailleurs à une prolifération des téléphones mobiles dans beaucoup d'autres pays en développement, le consomma Améliorer la capacité de transmission des connaissances teur y voyant le moyen de remplacer avantageusement le Les progrès de l'informatique et des télécommunications service filaire classique difficile à obtenir ou peu fiable. permettent aujourd'hui de transmettre l'information à un Si la concurrence est de plus en plus présente dans les coût toujours moindre. Ces avancées offrent aux pays en télécommunications, elle est encore loin d'être parfaite. développement des possibilités considérables pour renforcer Ainsi, même aux États-Unis, pays où ce secteur est pour leur système éducatif, mieux élaborer et appliquer leurs tant parmi les plus ouverts du monde, elle n'est pas encore politiques et élargir le champ des nouvelles opportunités assez vive pour qu'on puisse se passer de réglementation. offertes aux entreprises. Pour réaliser ce potentiel, il leur Les pays en développement ont besoin d'un pouvoir régle faudra, à l'instar de la Malaisie, faire de l'utilisation efficace mentaire fort, non pour étouffer, mais pour renforcer la des nouvelles technologies le fer de lance de leur stratégie concurrence. En Pologne, par exemple, les avantages de la nationale de développement. À cette fin, ils devront : libéralisation ont été remis en cause par une réglementa tion inadéquate. Environ 200 licences de télécommunica assurer le libre jeu de la concurrence et mettre en place tion ont été accordées depuis 1990, 12 seulement étaient le cadre réglementaire approprié pour libérer l'esprit exploitées en 1996. Parmi les principaux obstacles ren d'initiative du secteur privé, inciter ce dernier à fournir contrés, on peut citer le mode défavorable de répartition les équipements et les services de télécommunication et des recettes entre les nouveaux concessionnaires et le par l'encourager à promouvoir l'utilisation des technolo tenaire public dominant, les restrictions limitant l'accès au gies nouvelles réseau, la lenteur des négociations d'accords d'intercon veiller à ce que soit assurée la desserte des régions recu nexion et les interdictions empêchant la mise en place de lées et des populations pauvres, ce qui impliquera systèmes de transmission propres. L'une des nouvelles et d'abandonner le régime traditionnel des subventions importantes fonctions de la réglementation doit donc être croisées au profit d'un partenariat avec le secteur privé de prévenir les pratiques anticoncurrentielles de l'opérateur et les usagers pour déterminer ce que doit être la contri en position dominante -- qu'il soit public ou privé --, bution de l'État. comportement qui peut, par exemple, prendre la forme d'une non-communication des informations techniques Assurer la concurrence, libérer l'initiative privée et régle- ou commerciales indispensables pour calculer le prix des menter. Le Chili, le Ghana, les Philippines et des dizaines interconnexions. 168 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 La réglementation prendra des formes différentes dans sur place. Selon l'enquête conduite en 1997, 67 % de ces chaque pays selon le stade de développement qu'il a centres étaient équipés d'un téléphone, 31 % disposaient atteint, mais la voie suivie par le Chili, les Etats-Unis, le d'un ordinateur et 8 % avaient accès à l'internet. Ghana et la Pologne est riche d'enseignements. L'un des Comme le montre le système d'appel à la concurrence rôles de l'autorité de tutelle consiste principalement à utilisé au Chili pour l'octroi de subventions destinées à aider les concurrents à trouver un modus vivendi accep faciliter l'installation de cabines téléphoniques, le marché table quand ils n'y parviennent pas eux-mêmes. Le peut aider les pouvoirs publics à voir dans quelle propor Guatemala, par exemple, demande à l'organe de régle tion subventionner le secteur privé et à mieux répartir les mentation de choisir entre les propositions finales des crédits nécessaires. En 1994, un fonds spécial a été créé parties pour décider du montant des droits de connecti afin de subventionner, par voie d'adjudication, la desserte vité. Si l'une des parties campe sur une position dérai téléphonique de petites localités isolées. Cette formule sonnable, c'est probablement le prix proposé par l'autre s'est avérée d'autant plus efficace que de nombreux sou qui sera retenu. (Si les compétences en la matière font missionnaires se sont déclarés prêts à fournir le service défaut, la sous-traitance est une option possible.) Il avec une subvention inférieure au montant présumé, voire convient aussi de supprimer le régime d'immunité qui dans bien des cas, sans aucune subvention. Avec la pour met les opérateurs publics « souverains » à l'abri de toute suite de cette formule, plus de 97 % des Chiliens action en justice. devraient avoir accès à un service téléphonique de base Les positions dominantes de monopole ne posent pas d'ici la fin de 1998. seulement problème dans le secteur des services télépho niques, mais aussi dans celui des médias. Certains pays Remédier aux imperfections de l'information s'inquiètent de la concentration du capital dans la presse pour améliorer le jeu du marché télévisée ou, de manière plus générale, dans la presse écrite Pour être efficace, toute stratégie nationale d'utilisation et parlée. La privatisation des médias contrôlés par l'État des connaissances doit viser à améliorer la circulation de peut aussi porter atteinte à la diversité. En effet, ceux qui l'information, élément indispensable au bon fonctionne s'affrontent pour la conquête d'un marché de masse ont ment d'une économie de marché. Mais, comme tout tendance à proposer les mêmes produits, sans chercher à acteur sur la scène économique, l'Etat est exposé aux répondre aux attentes des personnes ayant d'autres centres inadéquations de l'information. Les pouvoirs publics doi d'intérêt. C'est là un des arguments du service public à la vent donc savoir apprécier les forces et les faiblesses res radio et à la télévision. Heureusement, les nouvelles tech pectives du marché et de l'État, pour décider de la portée nologies de l'information et de la communication ouvrent et de la nature de leur action. En effet, ce qui importe, ce sur de nouvelles possibilités de diversification. Ainsi, le n'est pas seulement l'ampleur du dysfonctionnement du câble et le satellite peuvent donner accès à peu de frais à marché, c'est aussi la capacité des pouvoirs publics d'y un nombre de chaînes beaucoup plus grand que le réseau faire face. Telle était l'une des plus grandes conclusions de hertzien aurait jamais pu le faire. C'est ainsi qu'une société l'édition de 1997 du Rapport sur le développement dans le privée s'apprête à lancer trois satellites pour l'Afrique, monde : L'État dans un monde en mutation. l'Amérique latine et l'Asie, afin de diffuser une série de Dans la deuxième partie du Rapport, nous avons ana programmes de classe internationale à l'intention de lysé en détail les problèmes d'information qui se posent consommateurs à faible revenu. dans le secteur financier, l'environnement et la lutte Faire accéder les populations rurales et les pauvres aux ser- contre la pauvreté, questions qui prennent une impor vices offerts. Dans certains pays en développement, l'entre tance particulière dans les pays en développement. Nous prise privée a montré qu'elle pouvait permettre, même aux examinerons ici trois types d'action qui peuvent s'appli plus pauvres, d'avoir accès au téléphone, comme au Sénégal quer à ces domaines et à tous les autres compartiments de qui comptait plus de 2 000 télécentres privés, en 1995. l'économie, et essaierons de voir quel peut être le rôle de Chacun d'eux était équipé d'un publiphone et d'un téléco l'État dans chaque cas. Ces stratégies sont les suivantes : pieur et leur nombre avait quadruplé en deux ans seule ment. Dans bien des cas, pourtant, une aide des pouvoirs fournir ou faire connaître l'information permettant publics est indispensable pour garantir cet accès aux pauvres une vérification de la qualité en zone rurale, comme en témoignent les centres polyva M veiller au respect des règles et des engagements pour lents d'information créés en Afrique du Sud avec l'aide de contribuer au bon fonctionnement du marché la Universal Service Agency. Cette agence, qui a vu le jour favoriser la communication dans les deux sens, entre la en 1996, prend en charge les frais de démarrage de chaque population (en particulier les pauvres) et les pouvoirs centre pendant deux ans et prête une assistance technique publics. QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 169 Pour chacune de ces actions, les pays industriels sont d'une information qui a le caractère d'un bien public ou généralement beaucoup mieux équipés que les autres. À qui a d'importantes externalités, ce qui n'incitera pas le mesure que les systèmes économiques deviennent plus éla secteur privé à investir suffisamment dans le travail de col borés, obligeant à des transactions complexes sur de lecte et de diffusion des données recherchées. Comme longues distances, les supports traditionnels de l'informa toujours en pareil cas, l'Etat devra utiliser ses ressources tion -- réputation locale, par exemple, gage de qualité ou limitées pour intervenir là où le secteur privé risque de ne de confiance --deviennent insuffisants. L'absence de pas apporter de solutions satisfaisantes et où son action a mécanismes de substitution peut conduire à de graves dys le plus de chances d'améliorer la situation. fonctionnements, et même à l'effondrement, des marchés. Etablir des normes de qualité pour les produits. Dans la Il revient donc aux pouvoirs publics de veiller à ce que plupart des pays où l'appareil institutionnel est fragile et l'information indispensable aux transactions soit réunie et les marchés peu développés, les pouvoirs publics sont les diffusée. Il leur faut décider, au cas par cas, soit de s'atta seuls à avoir le pouvoir et la crédibilité nécessaires pour quer à ces problèmes directement, en assurant le contrôle définir et faire appliquer les normes qui permettront à la et la certification de la qualité, par exemple, soit de créer qualité de trouver son juste prix sur le marché. Nous en des mécanismes pour que d'autres acteurs, tels que les avons donné de nombreux exemples. En Inde, le Conseil entreprises, les associations bénévoles ou les groupes de national de promotion des produits laitiers a défini des citoyens, puissent assumer ce rôle. normes et surveillé leur application sur le marché du lait, pour le plus grand bien du consommateur et du produc Fournir ou faire connaître l'information nécessaire teur (chapitre 5). Les pouvoirs publics peuvent aussi certi Pour certains biens et services, le laisser-faire est suffi fier la qualité de toute une gamme de produits sant. Chacun peut aisément déterminer si le prix d'une d'exportation, mettant ainsi les entreprises en meilleure coupe de cheveux est justifié et, si le service n'est pas bon, posture pour affronter la concurrence internationale, la perte économique est faible, temporaire et ne touche le comme la Malaisie l'a fait avec la promotion de normes plus souvent que le client. Parfois, cependant, l'acheteur internationales. n'est guère en mesure d'apprécier la qualité du produit Dans d'autres cas, l'État pourra encourager des orga qu'il souhaite acquérir, et un mauvais achat peut avoir des nismes indépendants à établir des normes au lieu de cher effets durables ou multiples. Ainsi, le client n'est pas tou cher à élaborer et à imposer les siennes, comme on l'a vu jours à même de se prononcer sur l'innocuité d'un ali avec la certification ISO 9000 qui fournit à l'acheteur de ment, la solidité d'une banque ou la rentabilité d'une précieux renseignements sur le contrôle de la qualité pen société qui émet des actions en bourse. Les pouvoirs dant le processus de fabrication des produits. L'adhésion à publics peuvent, dans ces cas-là, améliorer considérable ces normes est particulièrement importante pour les ment le fonctionnement du marché en fournissant ou fai exportateurs des pays en développement qui doivent réus sant connaître une information qui, autrement, ne serait sir à convaincre les clients de la qualité de leurs produits. pas disponible. Ainsi, ils peuvent : Une fois de telles normes mises au point par le secteur privé, les pouvoirs publics n'ont plus qu'a les faire établir des normes de qualité, par exemple pour certi connaître et à inciter les exportateurs à les appliquer. De fier la qualité des aliments ou pour promouvoir les même, en matière de crédit, les agences de notation pri exportations vées peuvent compléter le contrôle exercé par l'État. I faire connaître les possibilités existantes et fixer des Puisant dans une information de source publique, elles normes pour des services tels que l'éducation jouent un rôle important en l'analysant et en communi instituer des normes comptables quant leurs conclusions. H définir les règles de publicité applicables aux banques et Faire mieux connaître les possibilités éducatives. aux entreprises Comment les parents peuvent-ils se faire une idée de la créer des mécanismes de divulgation spontanée de l'in qualité de l'enseignement dispensé par les écoles ? L'État formation afin d'inciter les entreprises et les individus à peut les y aider en obligeant les établissements d'enseigne faire connaître des informations qu'ils ne révéleraient ment et de formation à fournir des informations sur les pas sans cela notes globales d'examen, l'admission dans les universités I veiller à la transparence du fonctionnement des institu et l'emploi sur le marché du travail de leurs élèves. Après tions publiques. inspection et évaluation, il peut aussi agréer les écoles directement et fournir une information sur les résultats Les pouvoirs publics ne manquent pas d'impérieuses scolaires obtenus par ces établissements. On préférera par raisons pour intervenir sur ces questions. Souvent, il s'agit fois, comme aux Philippines, encourager des organismes 170 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 d'agrément bénévoles et privés à jouer ce rôle. Beaucoup difficile d'apprécier. Ainsi, avant la crise de 1994, les de pays marient les deux formules, avec un agrément de banques mexicaines considéraient comme créances irré l'État obligatoire pour l'enseignement primaire et secon couvrables les arriérés d'intérêts, sans pour autant cesser de daire et un agrément par des organismes bénévoles privés traiter le prêt lui-même comme un actif, contrairement à pour l'enseignement supérieur. Aux États-Unis, par la pratique qui était celle, par exemple, des États-Unis. exemple, l'agrément des universités est assuré presque Lorsque les emprunteurs mexicains ont commencé à ces entièrement par des organismes privés. ser de rembourser, le système comptable du pays a pré Instituer des normes comptables. L'existence de normes senté la situation ainsi créée sous un jour bien meilleur comptables permet à l'investisseur d'apprécier les antécé que ne l'eût fait celui des États-Unis. Le système ayant dents financiers d'une société, la structure de son actif et depuis été réformé, il est aujourd'hui plus proche de son de son passif (le bilan), ses recettes et ses dépenses (le homologue américain. compte d'exploitation) et les liquidités (la situation de tré Dans la recherche de solutions aux problèmes d'infor sorerie). S'ils n'établissent pas ces normes ou n'obligent mation qui empêchent de bien évaluer les résultats des pas les sociétés cotées en bourse à publier cette informa entreprises, les banques jouent un rôle clé par le contrôle tion, les pouvoirs publics condamnent les marchés des qu'elles exercent sur les comptes de ces sociétés et l'analyse actions à tourner au ralenti et les entreprises à recourir qu'elles peuvent faire de leurs opérations passées. Mais qui beaucoup plus à l'emprunt et au financement direct, ce contrôle les contrôleurs ? Il revient aux pouvoirs publics qui n'est pas la meilleure manière d'utiliser le capital ni de d'apprécier, pour le compte du public, la solidité des répartir les risques. Cela se traduit par des taux d'endette banques elles-mêmes. Il leur faut pour cela établir des ment plus élevés, qui rendent les entreprises et les pays très normes comptables homogènes et strictes qui obligent les vulnérables aux chocs extérieurs. banques à faire connaître leur actif, leur passif et leurs pro De nombreux pays à faible revenu ont des systèmes visions pour créances irrécouvrables. Mais encore restera- comptables fragiles, manquent de comptables expérimen t-il à appliquer les normes. tés et, dans certains cas, n'ont pas standardisé leurs normes L'établissement de normes et de règles de publicité comptables. Dans ce contexte, les marchés des actions donne accès à une information à un coût inférieur à celui sont généralement inexistants ou très peu développés et que l'État aurait dû supporter s'il avait dû lui-même la dominés par des investisseurs étrangers mieux armés pour recueillir et la diffuser. Les obligations d'information peu s'informer. De ce fait, malgré la croissance rapide de ces vent donc être imposées même quand le pays est dans une marchés au cours des dix dernières années, les banques se situation budgétaire difficile. Mais, pour qu'elles soient taillent toujours la part du lion dans le secteur financier de efficaces, il faut pouvoir les faire appliquer. Et pour que les la plupart des pays en développement. L'amélioration des marchés puissent faire fond sur l'information fournie -- normes comptables influe beaucoup sur l'efficacité du sys volontairement ou non -- il faut que celle-ci soit fiable. tème financier -- et sur la croissance. Différentes études La loi doit donc être strictement appliquée et punir sévè montrent en effet que la croissance économique et le déve rement les délits de fraude en la matière. loppement de l'intermédiation financière sont plus Créer des mécanismes de divulgation spontanée de l'infor- rapides dans les pays où les normes comptables imposent mation. Dans la plupart des cas que nous venons d'évo aux sociétés la production de comptes et bilans homo quer, l'information recherchée est mise à jour par une gènes et complets. Une étude laisse à penser que l'adop entité opérant légèrement en retrait de la source. Cette tion par l'Argentine, dès le début des années 90, de entité peut être l'État ou un tiers, comme un organisme normes comptables proches de celles prévalant dans les d'agrément privé pour les écoles ou une agence de nota pays membres de l'OCDE aurait relevé de 0,6 point le tion pour les entreprises. Il y a quelques années, certains taux de croissance de son PIB. pays ont découvert une méthode riche de promesses. En Définir les normes et les règles depublicité applicables aux effet, ils ont constaté qu'il suffit parfois de mettre en place banques et aux entreprises. Il est particulièrement impor les mécanismes et mesures d'incitation voulus pour encou tant -- et difficile -- de déterminer les normes et les règles rager les entreprises et les individus à divulguer des infor de publicité applicables aux banques et autres institutions mations qu'ils n'auraient pas autrement révélées. C'est ce financières. L'actif des banques étant principalement que nous appellerons des mécanismes de divulgation spon- constitué de promesses de remboursement, il est impos tanée de l'information. sible d'évaluer la viabilité de ces établissements si l'on ne Tel est le cas, par exemple, du système d'adjudication connaît pas précisément et constamment la situation des utilisé pour inciter des producteurs aux structures de coûts prêts qu'elles ont accordés. Sans cette information, c'est complexes à révéler les frais qu'ils auront réellement à sup l'état de santé de l'ensemble de l'économie qu'il peut être porter. Les prestataires exagèrent parfois le coût du service QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 171 fourni, qu'il s'agisse de télécommunications ou de dépollu rence, comme aux États-Unis avec la loi sur la liberté de tion. Une façon d'y remédier serait d'examiner de très près l'information, dite Freedom of Information Act. Il n'est leur situation financière ou leurs méthodes de production. parfois pas de meilleure garantie de transparence qu'une Les mécanismes du marché offrent un moyen plus discret, population instruite et des médias vigilants. Cela a non plus économique et plus efficace de les encourager à four seulement pour effet de renforcer la gestion des affaires nir d'eux-mêmes cette information. On l'a vu au Chili avec publiques -- grâce à une surveillance plus attentive de le système d'adjudication des subventions dans le secteur l'environnement, par exemple --, mais aussi d'inciter les des télécommunications (chapitre 4) et aux États-Unis avec pouvoirs publics à prendre rapidement les mesures néces le marché des permis de polluer (chapitre 7). saires pour prévenir des catastrophes comme la famine. Cette formule a servi aussi à diriger les aides sociales vers ceux qui en ont le plus besoin. Nombreux sont les Veiller au respect des règles et des engagements pays en développement où tous les consommateurs profi Il n'est jamais facile d'amener les entreprises, les tent de subventions alimentaires, quel que soit leur niveau banques et les ménages à honorer leurs engagements, mais de revenus, ce qui grève lourdement le budget de l'État. La le problème prend un tour particulièrement grave dans un Tunisie s'est attachée à rechercher, par des enquêtes sur la grand nombre de pays en développement où l'appareil ins consommation des ménages, le moyen d'arriver à ne sub titutionnel est faible. Les gouvernants doivent concilier ventionner que les produits alimentaires susceptibles trois impératifs : d'être recherchés par les pauvres et rejetés par les autres. Des formes comparables d'autosélection ont été utilisées H mettre en place un système juridique et judiciaire fort, dans des programmes de travaux d'utilité publique. Et, mais dans le cadre d'un récent projet financé par la Banque I créer des mécanismes qui autolimitent les recours judi mondiale en Argentine, les emplois proposés étaient ciaires, et rémunérés de manière à n'attirer que les plus nécessiteux I rechercher des formes novatrices de contrôle du respect (chapitre 8). des règles. Veiller à la transparence dufonctionnement des institutions publiques. Dans le cas des institutions publiques -- natio Mettre en place un systèmejuridique etjudiciaire fort. En nales et multilatérales -- l'obligation de publicité, c'est-à- général, plus que l'absence de législation, c'est le manque dire de transparence, prend une importance particulière. de moyens d'application crédibles qui pose problème. En En effet, le manque de transparence peut non seulement ce sens, la lenteur des tribunaux et la corruption des engendrer la corruption, et donc affaiblir l'État, mais il magistrats font de la réforme de la justice un élément peut aussi servir à dissimuler des erreurs et des incompé essentiel de toute réforme économique. Mais, même si le tences, tendant par là à empêcher le citoyen d'exercer son système judiciaire fonctionne, son utilisation reste coû droit de regard sur l'action du gouvernement et de choisir teuse. L'idéal, par conséquent, est de mettre en oeuvre des des dirigeants efficaces. Le manque de transparence, c'est moyens qui incitent au respect des lois afin que les voies aussi un voile jeté sur les intentions du gouvernement, ce de droit, qui restent l'assise du système, ne soient utilisées qui peut nuire au climat des affaires, et surtout à celui de qu'en dernier ressort. Les dispositions relatives aux l'investissement. Enfin, le manque de transparence contri faillites, l'exécution des contrats, la réglementation des bue à entretenir la méfiance de la population à l'égard de banques et la lutte contre les manoeuvres frauduleuses sont ceux qui gouvernent et à lui ôter toute volonté de partici des domaines dans lesquels un régime basé sur un système pation à la gestion de la chose publique, dans laquelle elle juridique fort, relayé par des règles de publicité de l'infor se reconnaît de moins en moins, ce qui est notoirement mation, contribue au respect de la loi tout en limitant le fatal pour le développement. recours aux tribunaux. Les pouvoirs publics disposent d'un certain nombre de Parce que chaque partie à un contrat est insuffisam moyens concrets pour promouvoir la transparence. ment informée de la volonté et de la capacité de l'autre à L'exercice d'une surveillance de proximité sur les services honorer ses engagements, le versement de dommages- publics améliore les prestations et protège contre les abus intérêts doit être prévu, et ordonné, si les clauses contrac de pouvoir. L'élimination des obstacles à la concurrence tuelles ne sont pas observées. Il est indispensable, ici, de réduit les risques de corruption inhérents à des éléments trouver le juste milieu : s'il est trop difficile de faire abou tels que les systèmes complexes de subventions croisées et tir une action en dommages-intérêts, le caractère dissuasif les privilèges spéciaux qu'engendrent les monopoles. Cet des dispositions est insuffisant ; si cela est trop facile, les aspect est d'une telle importance que, dans de nombreux allégations de rupture de contrat risquent de se multiplier pays, l'État s'est imposé à lui-même un devoir de transpa dans l'espoir de profiter de cette manne. La différence 172 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 existant entre les peines prévues par le droit civil et celles, il arrive que réglementation inappropriée et politique gou plus dures, du droit pénal rend bien compte de ce néces vernementale conjuguent leurs effets pour éroder, contre saire équilibre : les personnes reconnues coupables de toute attente, la valeur de franchise. C'est ce qui s'est passé manoeuvres délibérément frauduleuses sont punies plus aux États-Unis, où les caisses d'épargne et de crédit avaient sévèrement que celles qui n'auront pas pu honorer un pris l'habitude, dans les années 70 et 80, de recycler leurs contrat malgré une bonne foi évidente. dépôts à court terme en prêts à long terme. Quand, en Entre un cadre législatif solide, un appareil judiciaire 1979, les taux d'intérêt ont commencé à grimper, les fort et des mécanismes autorégulateurs, les interactions déposants ont retiré leur argent pour le placer ailleurs, fai sont subtiles et complexes. Lorsqu'on ne connaît pas la sant de ces établissements des opérateurs insolvables. Leur volonté de remboursement qui anime un emprunteur, la valeur de franchise diminuant et la politique de dérégle constitution d'une garantie peut être la solution. Mais il mentation aidant, les caisses d'épargne et de crédit ont faut, pour cela, des droits de propriété ou des titres fon commencé à octroyer des prêts de plus en plus hasardeux, ciers bien établis, qui, au demeurant, n'amélioreront l'ac pratique qui les a conduites à une faillite généralisée plus cès au crédit que si le bien remis pour sûreté de la dette tard dans les années 80. C'est pourquoi la conjonction peut être rapidement saisi. De même, les entreprises d'une libéralisation financière, qui laisse les banques plus auront davantage tendance à rembourser leurs emprunts si libres de prendre des risques, et d'une baisse de leur valeur la législation sur les faillites donne à leurs créanciers le de franchise constitue un cocktail aussi explosif. moyen d'engager une procédure de saisie en cas de cessa Rechercher desformes novatrices de contrôle du respect des tion de paiements. règles. Des mesures novatrices destinées à remédier aux Créer des mécanismes qui autolimitent les recours judi- imperfections de l'information et, ainsi à mieux faire res ciaires. Comme pour la certification de la qualité des pro pecter les règles et les engagements, ont récemment fait duits, le secteur public et le secteur privé peuvent oeuvrer leur apparition sur des marchés aussi divers que ceux des de concert à l'amélioration du respect des règles et des instruments financiers et des biens de consommation. engagements à condition que l'on mette en place les méca Chacun des exemples présentés ci-après repose sur l'idée nismes d'incitation voulus. Par exemple, les compagnies que le jeu des mécanismes institutionnels -- souvent mis d'assurances ont tout intérêt à ce que les entreprises en place par les pouvoirs publics, mais parfois par qu'elles couvrent contre les risques d'incendie prennent à d'autres -- peut aider le secteur privé et les populations cette fin toutes les mesures préventives que l'on peut rai locales à faire respecter les règles et les engagements. sonnablement attendre d'elles. Aussi veillent-elles beau L'obligation faite aux entreprises de quantifier la pollu coup plus que les autorités publiques à l'application des tion dont elles sont responsables les incite souvent à moins normes de sécurité. De son côté, le gouvernement pourra polluer. La pression qui s'exerce sur elles opère par diverses y contribuer en faisant voter des lois sur les responsabilités voies. Un exemple en est fourni par le programme indo des propriétaires immobiliers afin de les inciter à s'assurer. nésien du nom de PROPER, qui rend publiques des infor Il faudra également prendre garde que l'action de l'Etat mations permettant d'évaluer dans quelle mesure les n'ait pas pour effet d'amener le secteur privé à jouer un entreprises respectent la réglementation relative à la pollu rôle moins actif en la matière. Par exemple, les firmes qui tion de l'eau (chapitre 7). Armée d'un tableau extrême assurent contre les tremblements de terre ont tout intérêt ment simple classant les usines des environs en fonction à veiller à ce que les immeubles qu'elles assurent aient été de leur « écocomportement », la population locale peut construits selon des normes antisismiques. Mais si, à faire pression sur elles pour les amener à moins polluer. En chaque tremblement de terre, l'État subventionne la répa outre, l'image de marque écologique d'une société ration des immeubles touchés, indépendamment des influant sur ses ventes et le cours de ses actions, les infor normes de construction auxquelles ils répondaient, cet mations diffusées sur son comportement vis-à-vis de l'en intérêt disparaît. Dans ce cas, l'État doit se garder de trop vironnement sont une motivation suffisante pour l'inciter en faire. à polluer encore moins que ne l'autorise la réglementa La réglementation des banques est un domaine dans tion. De cette façon, les organismes de contrôle peuvent lequel il existe un rapport comparable entre incitations de utiliser contre les plus gros pollueurs, dont ceux qui refu source publique et motivations de source privée. La valeur sent de communiquer des chiffres exacts, les maigres res d'une banque, en tant qu'entreprise rentable, c'est-à-dire sources dont ils disposent. sa valeur de franchise, a de quoi porter à la prudence ceux Les labels verts offrent aux particuliers un autre moyen qui en sont propriétaires. C'est même là un facteur qui riche de promesses pour contrôler et faire appliquer les peut, davantage que l'établissement de normes de fonds normes environnementales. Le consommateur préfère propres, inciter à ne pas accorder de prêts hasardeux. Mais souvent les biens dont la production n'a pas porté atteinte QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 173 à l'environnement -- qu'il s'agisse de thon provenant que l'information passe dans les deux sens, de la société d'une pêche respectueuse des dauphins, de papier recyclé civile aux pouvoirs publics et des pouvoirs publics à la ou de bois de construction issu d'une exploitation fores société civile. Mais on doit commencer par donner la tière écologiquement viable -- et il sera parfois disposé à parole aux pauvres. À cette fin, il faut : les payer plus cher. Les labels verts lui permettent de rémunérer et d'encourager des pratiques qu'il approuve. permettre aux pauvres de s'exprimer, notamment en Par leur intervention, les pouvoirs publics peuvent pro leur ouvrant plus largement les portes de l'école et en mouvoir cette formule en établissant des normes et en leur donnant un meilleur accès aux télécommunica chargeant des inspecteurs de contrôler leur application. tions Toutefois, il sera souvent plus simple et plus efficace de se apprendre à les connaître en s'adressant directement à contenter de mettre en place le cadre juridique et la pro eux tection de la marque pour garantir un étiquetage correct I emprunter les filières locales pour gagner leur confiance et empêcher les contrefaçons. enrichir leur savoir par des moyens à leur portée. Les pouvoirs publics peuvent aussi favoriser l'appari tion de communautés défendant des intérêts communs Permettre aux pauvres de s'exprimer. L'instruction ouvre pour aider au respect des règles et des engagements. l'esprit et permet de communiquer ses craintes et ses Certains pays, par exemple, obligent les banques à attentes, de faire des propositions et d'exprimer son contracter des emprunts à long terme subordonnés et mécontentement. Une fillette qui apprend à lire apprend non-assurés. Parce que la créance n'est pas assurée, le aussi à écrire -- ne serait-ce que pour, plus tard, remplir détenteur a de bonnes raisons de surveiller la banque qui une demande d'emploi -- et cela la rend mieux à même l'a émise. Même le prix auquel se traitent les créances de faire part de ses préoccupations. L'accès aux télécom subordonnées sur les marchés secondaires fournit de pré munications, en particulier au téléphone, au courrier élec cieux renseignements sur la santé des banques émettrices. tronique et à l'internet, permet également de mieux faire Cette multiplicité des modes de surveillance auxquels ces entendre la voix des pauvres, qu'il s'agisse de commercia établissements sont soumis contribue aussi à en améliorer liser l'artisanat local ou de plaider pour l'adoption de les résultats : parce qu'ils ne veulent pas voir baisser la cote mesures qui répondent à leurs besoins. Un ouvrier agricole de leurs créances subordonnées, les directeurs de banque pauvre qui a accès à un téléphone peut recevoir et se faire seront portés à la prudence. expliquer l'avis d'un médecin ou d'un vétérinaire -- voire Le microfinancement est un autre domaine où le se plaindre auprès des autorités de la piètre qualité des ser recours à des personnes liées par des intérêts communs a vices de santé publique. Le chapitre 4 en a donné quelques eu pour effet de mieux faire respecter les règles et les enga exemples frappants : l'utilisation du courrier électronique gements. Pour remédier au manque constant d'informa dans le cadre d'un programme de prêts aux petites entre tion sur la capacité de remboursement des pauvres, l'idée prises du Viet Nam, des Panaméennes qui font paraître est venue de faire appel à de petits groupes d'emprunteurs sur le web des photos de leurs productions artisanales et, en puissance qui se connaissent bien. Les prêts sont attri aux Philippines, des petits paysans devenus, grâce au télex bués individuellement, mais chaque membre du groupe et à la télécopie, spécialistes de la culture de l'ananas. sait que si l'un d'eux ne rembourse pas, aucun n'obtiendra Donner la parole aux pauvres, cela implique aussi de de crédits par la suite. Chacun a donc intérêt à surveiller prendre le temps de les écouter, pour s'informer. On se la manière dont les autres utilisent les fonds qui leur ont souviendra que les agents de vulgarisation qui ont le été prêtés et à faire jouer la pression collective. Tout en mieux réussi à inculquer aux paysans les nouvelles tech assurant dorénavant le respect des engagements pris, cette niques de la révolution verte ont été ceux qui les ont formule donne aux pauvres la possibilité d'accéder au cré écoutés et qui ont appris à mieux comprendre ce dit à des taux d'intérêt raisonnables, et souvent pour la qu'étaient leurs besoins et leurs préoccupations. Plus près première fois de leur vie. de nous, les services de recherche agronomique de Colombie et du Rwanda ont laissé des paysannes choisir Favoriser la communication dans les deux sens les variétés de haricot dont la culture leur paraissait devoir La façon dont les gouvernants font passer l'information donner les meilleurs résultats dans le contexte qui était le auprès de leurs administrés, et en particulier auprès des leur. Le rendement des variétés ainsi choisies a été supé pauvres, est souvent d'une extrême importance. Il en va de rieur de 60 à 90 % à celui des variétés retenues par les phy- même de la manière dont ils les écoutent et de ce que cette togénéticiens des centres de recherche. écoute leur apprend. Tout le rapport est émaillé Il ressort des actions menées un peu partout dans le d'exemples qui montrent comment on peut faire en sorte monde que la vox populi peut beaucoup éclairer les déci- 174 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sions des pouvoirs publics. Dans la ville brésilienne de Emprunter les filières locales et gagner la confiance des Porto Alegre, l'action qui visait à faire participer la popu pauvres. De multiples travaux ont conclu que les gens lation aux délibérations sur le budget n'a réussi qu'en rai étaient très sensibles à l'influence de leurs semblables et son de l'autonomie accordée à la ville et à son service de que les idées nouvelles gagnent beaucoup à être transmises l'urbanisme, qui ont associé les habitants à la conception par les canaux de communication traditionnels. Cela vaut et à l'exécution des projets devant être entrepris. On a pu sans doute encore plus dans le cas des pauvres, chez qui ainsi établir des priorités et réaliser des programmes en l'analphabétisme et le manque de moyens empêchent sou rapport avec les besoins locaux. Cet exemple montre que vent d'accéder au savoir par d'autres voies. Il ressort d'ana pour savoir ce que veulent les gens, le plus facile est par lyses récentes de la réussite du nouveau programme de fois tout simplement de le leur demander. médecine préventive dans l'État de Cearà, au Brésil, que En donnant aux populations locales les moyens de sur les gens ne font jamais plus confiance qu'à leur entourage. veiller la puissance publique et de dire leurs préférences Une autre étude, qui portait sur 70 villages du district de par l'intermédiaire d'une presse libre et dynamique, il est Matlab, au Bangladesh, a permis de constater qu'il n'y possible de réfréner les abus de pouvoir et d'améliorer la avait pas, pour l'adoption des techniques nouvelles de qualité des services. Se faisant les porte-parole des pauvres, régulation des naissances, de déterminant plus puissant les médias indiens sont montés au créneau pour avertir les que l'influence du groupe. Dans chaque cas, il est devenu autorités de l'imminence d'une grave pénurie alimentaire possible, en travaillant au plus près des populations et les pousser à agir, initiative qui a plus de chances de locales, de transmettre une précieuse information qui, réussir dans une société où l'information peut circuler autrement, aurait suscité une réaction de rejet, voire de librement et où le public peut manifester son désir d'ac crainte. Cette démarche interactive a également donné de tion sans craindre de représailles de la part de ceux qui bons résultats au Kenya, où des agriculteurs se sont orga gouvernent. nisés en coopératives pour écouler le produit de leurs Apprendre à connaître les pauvres. Souvent, pour récoltes, obtenir du crédit et améliorer leurs méthodes de apprendre à connaître les pauvres, il faudra agir de façon culture. Le programme national de vulgarisation inter méthodique, au moyen, par exemple, d'enquêtes sur les vient auprès des agriculteurs soit directement, soit surtout ménages. Ainsi, une enquête sur les niveaux de vie en par l'intermédiaire de ces coopératives. Jamaïque a révélé quelques faits surprenants sur les avan Pour établir une fructueuse communication dans les tages respectifs d'un programme de subventions des pro deux sens, il faut donc gagner la confiance des pauvres. En duits alimentaires de base et d'un programme de outre, le concours des populations locales est un puissant distribution de bons d'alimentation aux ménages à faible moyen de transmettre un savoir nouveau, qu'il s'agisse de revenu, tous deux destinés à venir en aide aux plus dému nouvelles semences, de nouvelles méthodes de contracep nis. Les pouvoirs publics étaient particulièrement préoc tion ou de nouveaux programmes d'études. Étant donné cupés par le fait que les mères d'enfants souffrant de le rôle que joue la confiance, il n'est pas surprenant que la malnutrition ne les amenaient pas au dispensaire, princi diffusion du savoir se fasse, semble-t-il, plus vite dans les pal outil de ciblage des personnes ayant besoin de bons villages où le tissu social est plus serré. Pour mesurer la d'alimentation. Pourtant, l'enquête a montré que la distri densité et l'importance des relations sociales dans les zones bution ciblée de ces bons donnait de bien meilleurs résul rurales de Tanzanie, une équipe de chercheurs a demandé tats que les subventions des aliments de base, aux effets aux ménages d'énumérer les structures sociales -- églises, insuffisamment sélectifs. mosquées, groupements d'entraide funéraire, mutuelles de Les modes de consultation des pauvres se sont multi crédit, organisations politiques, etc. -- dont ils faisaient pliés. L'une des formes les plus importantes est peut-être partie. Les villages au riche patrimoine social avaient un celle qui consiste à les faire participer à la préparation et à niveau de revenu plus élevé. Ils étaient aussi beaucoup plus l'exécution de projets dont ils seront bénéficiaires. portés à utiliser les engrais, les produits agrochimiques et Quelques chiffres illustrent l'impact de cette participation, les semences améliorées. dont la communauté du développement reconnaît enfin Enrichir le savoir des pauvres. La démarche adoptée par toute l'importance. Une étude portant sur 121 projets le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) au d'hydraulique rurale réalisés dans 49 pays a montré que le Népal montre l'avantage qu'il y a à transmettre aux taux de réussite était de 7 sur 10 lorsque les bénéficiaires pauvres des connaissances qui leur soient vraiment utiles. avaient participé à la préparation de l'opération, contre Il s'agissait de promouvoir la préparation de remèdes seulement 1 sur 10 dans le cas contraire. L'étude montrait « maison » de préférence à l'utilisation des préparations aussi que les pouvoirs publics pouvaient jouer un rôle commerciales pour lutter contre la déshydratation due aux déterminant en la matière. maladies diarrhéiques, mais les supports de promotion de QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 175 ce traitement étaient présentés dans des termes applicables exemples qui viennent tout de suite à l'esprit. Il appartient aux deux formules. Loin de faire tomber les ventes de à l'État d'optimiser le bien-être en agissant sur ces retom solutions prêtes à l'emploi, le programme a eu pour effet bées par le jeu des incitations, au moyen d'aides à l'éduca de faire davantage accepter ces préparations et d'en tion ou de taxes sur la pollution de l'eau et la accroître la demande locale. Et, mieux informées de la consommation d'essence, par exemple. Mais, ces retom nature du traitement, les populations locales sont mieux bées étant difficiles à mesurer, les pouvoirs publics en placées pour utiliser durablement les sels de réhydratation connaissent rarement l'ampleur exacte. Est-ce à dire qu'il par voie orale, sous une forme ou une autre. Ayant réussi ne faut rien faire ? Non, mais on ne peut avancer que par à toucher 96 % de la population, le programme d'infor tâtonnements, en jouant sur le régime d'incitation pour mation a contribué à réduire de plus de moitié l'incidence obtenir des résultats plus conformes à l'intérêt général. de la mortalité juvénile imputable aux maladies diar- Une réaction efficace des pouvoirs publics n'est jamais rhéiques. si indispensable que quand l'action ou l'inaction risque de Les campagnes de prévention du sida montrent à quel causer des dommages irréparables. Nous ne connaissons point il est important de transmettre aux pauvres des pas avec précision l'impact que les émissions actuelles de connaissances qui leur soient utiles et accessibles. Les cher gaz carbonique dans l'atmosphère auront sur le réchauffe cheurs savent comment se propage la maladie et quelles ment de la planète. Mais, compte tenu des risques, il vaut sont les précautions à prendre. Mais cette information ne mieux pécher par excès de prudence et réduire ces rejets devient utile aux pauvres que si ceux qui la dispensent ont d'une façon aussi efficace et économique que possible. De conscience des conditions locales et travaillent avec les même, nous ne savons pas d'avance quelle salamandre ou personnalités locales à l'élaboration de programmes de orchidée pourrait contenir un remède contre le cancer, ou prévention adaptés à la situation. C'est ce qui s'est passé en comment les processus écologiques interagissent pour for Éthopie et en Namibie, où le théâtre de rue a fait davan mer le tissu de la vie. La prudence nous conseille donc de tage pour la prévention du sida que la radio, la télévision préserver des écosystèmes fragiles et irremplaçables, dût- ou la presse écrite. on pour cela renoncer aux gains économiques immédiats que procurerait la transformation de forêts en pâturages Reconnaître qu'il subsistera des inégalités ou de zones humides en installations portuaires. Dans face au savoir et des imperfections d'autres domaines, comme celui de la santé, l'immobi de l'information lisme risque d'avoir des conséquences irréversibles. Si les Quoi que fassent les pouvoirs publics, il subsistera des effets à long terme de la malnutrition infantile ne peuvent disparités dans l'accès au savoir et des problèmes d'infor encore être mesurés avec précision, nous savons qu'ils ris mation. Même les pays qui appliquent une stratégie dyna quent fort d'être permanents. Aussi la prudence est-elle de mique de développement fondée sur le savoir n'y faire en sorte que chaque enfant puisse manger à sa faim. échapperont pas. Aussi faut-il prendre acte de cet état Dans tous ces cas -- et dans d'autres encore -- la d'imperfection et reconnaître les données suivantes : méconnaissance de l'impact de telle ou telle mesure gêne l'action des pouvoirs publics. En fait, la plupart des poli I Souvent, des décisions capitales devront être prises sans tiques, même celles qui n'ont pas de retombées ou de avoir tous les éléments en main. conséquences irréversibles, doivent être arrêtées dans un Dans tous les cas, il faudra avoir présent à l'esprit que contexte permanent d'incertitudes. Le dilemme devant même les politiques sans rapport avec le savoir et l'in lequel sont ainsi placés les gouvernants tient en partie à formation s'appliqueront dans une économie sujette à une connaissance imparfaite de la nature humaine, puis des problèmes d'information -- et donc à des dysfonc qu'il leur est impossible de prédire avec certitude com tionnements de marché. ment les gens réagiront à la mesure qu'ils envisagent de prendre. Le problème est plus marqué dans les pays en Gouverner avec des connaissances qui resteront incomplètes développement, qui sont moins bien équipés pour élabo Nous avons montré, au chapitre 3, quelques-unes des rer et mettre en oeuvre leurs politiques et qui, souvent, retombées positives de l'éducation : les agriculteurs ins n'ont pas accès aux moyens technologiques nécessaires truits guident les autres, les enfants de mères qui sont pour recueillir et analyser l'information sur les réactions allées à l'école se portent mieux que les autres, et les que suscitent leurs mesures. exemples ne manquent pas. En revanche, les activités qui Dans de nombreux cas, l'information conditionne la profitent à une entreprise ou à un individu peuvent par mise en oeuvre des programmes publics. Il sera impossible, fois avoir des retombées négatives : la pollution de l'eau par exemple, d'établir une taxe sur les ventes si celles-ci ne par les usines et celle de l'air par les automobiles sont des peuvent être efficacement suivies. Les taxes sur les 176 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Figure 10.1 imperfections permanentes de l'information sont illustrées Évolution du PIB dans six des anciennes par deux régions très différentes, celle des pays en transi républiques soviétiques tion d'Europe centrale et orientale et celle des pays tou chés par la crise financière en Asie de l'Est. La production a chuté de moitié dans certaines Les pays en transition ne montrent que trop cruelle parties de l'ex-Union soviétique. ment ce que coûte l'absence de mécanismes conçus pour remédier aux problèmes d'information. Une fois les inef 120 ficacités du centralisme économique remplacées par un système marchand de prix, de profits et de propriété pri vée, on aurait pu s'attendre à un essor de la production. Or, celle-ci s'est effondrée -- et la reprise, presque dix ans après le début de la transition, se fait toujours attendre. Cela s'explique en partie par le fait que le rythme, l'en chaînement des étapes et la nature de la transition ont pro Estonie voqué la destruction des mécanismes chargés de relayer Fédération l'information plus vite qu'il n'a pu s'en créer de nouveaux de Russie Lettonie pour une économie de marché. Bélarus Après l'éclatement de l'Union soviétique, en 1991, la Lituanie capacité productive du système est demeurée en place et Ukraine parmi les innombrables distorsions qui affectaient les prix f et le commerce, beaucoup ont été supprimées. Cela n'a pas empêché le PIB de 10 des 15 pays de l'ancienne Union 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 soviétique de chuter de moitié environ (figure 10.1). Source : Reproduction autorisée par Blanchard et Kremer, 1997. Copyright© Comment expliquer pareil effondrement ? Du temps du Président et Membres associés du Harvard Collège et du Massachussets Institute of Technology. centralisme économique, les facteurs de production utili sés par de nombreuses entreprises provenaient d'un four nisseur unique. Avec la libération des marchés, les échanges ont de tout temps constitué une importante producteurs se sont vu offrir des possibilités nouvelles tout source de revenus pour beaucoup de pays en développe au long de la chaîne de production. Les rapports de force ment, non pas qu'il y ait eu volonté de restreindre le com entre les parties aux négociations ont changé et, souvent, merce, mais parce que les marchandises échangées doivent ces négociations ont abouti à une impasse. Or l'informa passer par quelques points de contrôle aisément locali tion -- et les marchés -- étaient trop faibles pour indi sables et qu'il devient dès lors possible de les contrôler et quer aux entreprises une autre source d'approvision de les imposer. Heureusement, les pays en développement nement possible. Souvent, l'échec des négociations a été sont de plus en plus nombreux à profiter de la forte baisse dû à des problèmes d'information, surtout quand la du coût des nouvelles technologies et de la plus grande chaîne de production était formée d'un grand nombre facilité d'utilisation qu'elles offrent pour s'appuyer sur un d'intervenants spécialisés. Comme on pouvait le prévoir, plus grand nombre de taxes dont l'administration ne pose ce sont les biens issus des procédés de production les plus pas de problème. Plusieurs pays d'Amérique centrale et complexes qui ont enregistré le plus net recul. d'Amérique du Sud recueillent maintenant, sur chaque En Asie de l'Est, la situation est très différente. On y contribuable, une information plus détaillée et de est bien parvenu à combler le déficit de savoir, par l'ac meilleure qualité. L'informatisation des dossiers et l'attri quisition, l'assimilation et la transmission des connais bution à chacun d'un numéro matricule national permet sances nécessaires. On y a moins bien réussi à corriger les tent d'être renseigné en permanence sur la situation des inadéquations de l'information et il faut y voir l'une des contribuables, sur les transactions déclarées par des tiers, raisons des difficultés que connaissent actuellement ces sur les versements effectués et sur les impôts non payés. pays. Dans les années 90, plusieurs d'entre eux ont libé ralisé les flux de capitaux à court terme avant d'être assu Gouverner avec une information qui restera imparfaite rés de la solidité de leurs établissements financiers. De ce Peut-être le plus difficile, quand on élabore une poli fait, quand, en 1997, les flux de capitaux se sont brutale tique, est de tenir compte des imperfections de l'informa ment inversés, le choc a été trop dur pour les banques. tion et de procéder aux ajustement nécessaires. Les On avait libéralisé les marchés financiers avant de mettre difficultés qui résultent de la non-prise en compte des en place des dispositifs de contrôle et de réglementation QUE DOIT FAIRE L'ÉTAT ? 177 adéquats, de sorte que les autorités de tutelle ou bien ne Le Chili a institué un système de dépôts obligatoires. La savaient pas à quel point les banques étaient précarisées, Colombie impose des limites aux engagements des ou bien ne disposaient pas des moyens de coercition banques. Et d'autres mécanismes sont à l'étude : on envi nécessaires pour renforcer le système bancaire. Aussi voit- sage, par exemple, de limiter ou de supprimer la défiscali on que, pour souhaitables que soient les réformes finan sation des intérêts payés par les entreprises sur des cières, il faut tenir compte des conséquences des emprunts à court terme libellés en devises. Atteindront-ils problèmes d'information sur le système financier et sur leur objectif ? Seul le temps le dira -- et cela dépendra l'ensemble de économie. aussi des subtiles retouches qui pourront leur avoir été Ce qui se passe en Asie de l'Est montre aussi que l'Etat apportées. Rien n'est sûr, dans tout ceci, que l'incertitude. a un rôle très important à jouer dans la réglementation des marchés financiers, qui influent en profondeur sur toute Éclairer les voies de l'avenir l'économie. La réglementation adoptée doit également tenir compte du fait que l'information dans le système À la base des théories actuelles du développement, se financier sera toujours imparfaite. Bien réglementer le sec trouve le principe que les marchés fonctionnent assez bien teur bancaire, cela veut dire surveiller de près la façon dont pour promouvoir la croissance et faire reculer la pauvreté. les banques gèrent le risque, l'état de leurs réserves et leurs Mais, à mieux comprendre les imperfections de l'informa diverses transactions. Les normes de fonds propres tien tion, on est porté à penser que le seul jeu des marchés est nent une place importante car les banques dont le capital souvent insuffisant. La société a aussi besoin de politiques, est suffisant sont portées à ne prêter qu'à des clients sûrs. de structures et de normes pour faciliter l'acquisition, Celles dont les capitaux propres sont devenus inexistants l'adaptation et la diffusion du savoir et pour atténuer les ont tendance à prendre des risques ; elles n'ont rien à imperfections de l'information, en particulier dans la perdre et la chance, si elle leur sourit, peut leur donner mesure où les pauvres en pâtissent. Autant dire qu'il faut une nouvelle vie. Ce perpétuel pari sur l'avenir a été en ouvrir un champ plus large à l'action des pouvoirs publics. grande partie à l'origine des crises financières qui ont Pourtant, comme les marchés, l'État voit son action entra éclaté un peu partout dans le monde. Et parce que la capa vée par les imperfections de l'information. Pour savoir à cité réglementaire et le pouvoir d'intervention sont parfois quels problèmes s'attaquer, les gouvernants devront mettre insuffisants, il faut des mécanismes d'appoint, tels que les en balance, d'une part, la gravité du problème d'informa assurances-dépôts (pour décourager les paniques ban tion et le dysfonctionnement de marché qui peut en résul caires) et les banques centrales (pour jouer le rôle de prê ter, et, d'autre part, la capacité de l'État à y remédier. La teur de dernier ressort). ligne de conduite à adopter dépendra des circonstances. Dans la nouvelle économie mondialisée, le contrôle du Mais, en tout état de cause, les chances de succès seront respect des règles et des engagements a pris plus d'impor plus grandes dans les pays où l'on saura se montrer prêt à tance que jamais dans le secteur financier. La circulation apprendre, à reconnaître qu'on est loin de tout savoir et à rapide de l'argent de part et d'autre des frontières fait accepter d'infléchir, au besoin, le cours d'une politique. qu'une crise financière qui éclate dans un pays peut rapi Nous avons commencé par comparer le savoir à la dement s'étendre à d'autres. Les flux de capitaux « mou lumière. Quand, dans 25 ans, nous considérerons les pro vants » prennent de l'ampleur et sont peut-être la cause de grès que le développement aura faits au cours du premier la crise financière et de la récession économique dans plu quart du XXIe siècle, quels seront les pays qui se détache sieurs pays. Le risque que prend l'investisseur n'est pas le ront du lot ? Il ne fait pas de doute que ce seront ceux qui même que celui auquel la société est exposée. Et c'est auront maîtrisé les modes d'acquisition des connaissances, pourquoi l'État doit intervenir par des mesures visant à qui auront acquis une plus grande capacité d'assimilation décourager l'afflux de capitaux instables à la recherche du savoir et qui auront donné à l'ensemble de leur popu d'un placement à court terme, mais en laissant la porte lation les moyens de mieux communiquer. Ce seront ceux ouverte à celui des ressources qui sont nécessaires pour le qui auront su remédier aux imperfections de l'information commerce et l'investissement à long terme, à commencer et améliorer le fonctionnement des marchés. Ce seront par l'investissement étranger direct. Les pays ont essayé ceux qui auront su exploiter le pouvoir et la portée du différentes formules. Le Brésil taxe les entrées de capitaux. savoir pour éclairer l'existence de tout un chacun. o Note technique L E TABLEAU 1.2 A ÉTÉ CONSTRUIT par Easterly, Levine et Pour construire la figure de l'encadré 1.3, on a commencé Pritchett qui ont, à cette fin, décomposé la variance de par estimer une équation de régression des taux de croissance la croissance du PIB indiquée pour chacune des trois du PIB par habitant des différents pays par rapport à plu études considérées en partant de l'équation ci-après : sieurs variables indépendantes, dont certaines sont jugées contribuer à l'accès des pays au savoir et à leur capacité d'uti Croissance du PIB par habitant = lisation de ce savoir. On a regroupé les données relatives à 74 pays et les moyennes sur trois décennies (1965-75, 1975-85 accroissement de la PTF + 0,4 et 1985-95) de manière à pouvoir comparer les informations X croissance du capital par habitant, d'une décennie à une autre. Pour éviter que les résultats ne soient influencés par une relation de cause à effet de sens équation dans laquelle le coefficient 0,4 indique la part du inverse, on a donné aux variables indépendantes les valeurs capital dans le PIB. Easterly, Levine et Pritchett ont qu'elles avaient au début de la décennie sur laquelle est cal ensuite décomposé la variance de la croissance du PIB par culée la moyenne de la variable dépendante. habitant comme suit : La variable dépendante de l'équation (GROWTH) est la croissance du PIB réel par habitant en dollars interna Variance (de la croissance du PIB par habitant) = tionaux de 1985 et les observations correspondantes ont été tirées des Penn World Tables i.ôlNBER, 1998) pour la Variance (de l'accroissement de la PTF) période 1965 à 1992, et de la Banque mondiale 1998d + (0,4)2 variance (de la croissance du capital par habitant) pour la période 1980 à 1995. Les chiffres utilisés pour les + 2 X 0,4 X covariance (de l'accroissement de la PTF et années communes à ces deux périodes sont les moyennes de la croissance du capital par habitant). des observations provenant de ces deux sources. Les variables indépendantes sont constituées par trois La première ligne du tableau indique donc la valeur variables de contrôle (OPENNESS, TELEFIOO et obtenue pour le deuxième terme du membre droit de SCHOOL) et trois variables d'état (GOVERNMENT, l'équation, en pourcentage de la variance totale de la INCOME et INVESTMENT). La variable OPENNESS, croissance du PIB par habitant, tandis que les troisième et qui représente le degré d'ouverture commerciale du pays, quatrième lignes indiquent les valeurs correspondantes est la somme des importations et des exportations en obtenues pour le premier et pour le troisième terme, res pourcentage du PIB nominal, dont les valeurs ont été pectivement. La deuxième ligne du tableau est la somme tirées de NBER, 1998. TELEFIOO est le nombre de lignes des troisième et quatrième lignes. de téléphone principales pour 100 habitants ; les chiffres NOTE TECHNIQUE 179 Tableau TN1 viennent du projet PTF du Groupe de gestion des don Résultats de l'analyse de régression nées sur le développement de la Banque mondiale. de la croissance du PIB par rapport La variable GOVERNMENT représente la part des à l'accès au savoir et la capacité d'utilisation dépenses des administrations publiques dans le PIB réel en de ce savoir dollars internationaux de 1985 et les données émanent de NBER, 1998. La variable INCOME est le PIB réel par Variable Coefficient Coefficient habitant ; les chiffres y afférents ont été tirés de NBER, indépendante de régression t 1998, pour les années 1975 à 1992, et de la Banque mon Constante -0,27 -1,80 diale, 1998d, pour les autres années. La variable INVEST OPENNESS 1,03x10" 2,20 MENT est la part de l'investissement dans le PIB réel et les TELEF100 6,66 x10« 2,08 statistiques correspondantes proviennent de NBER, 1998. Log de (1 + SCHOOL) 0,012* 2,29 Le tableau TN1 récapitule les résultats obtenus. Les GOVERNMENT -0,001** -3,95 estimations ponctuelles du logarithme de INCOME et le Log de INCOME 0,086 * 2,07 carré de ce logarithme sont proches de celles indiquées Carré du log de INCOME - 0,006 * -2,36 dans Easterly et Levine, 1996. Ce résultat corrobore l'idée INVESTMENT 9,08 x10"** 3,28 qu'il y a convergence, sauf pour les pays qui sont très en R2 ajusté 0,24 retard et pour lesquels cette convergence est, au mieux, Nombre d'observations 197 très lente. Les valeurs obtenues pour les autres coefficients ** Significatif au seuil de 1 %. sont proches de celles produites par d'autres études. * Significatif au seuil de 5 %. Enfin, on s'est basé sur l'équation estimée pour calcu ler les taux de croissance moyens pour l'échantillon en Source : Calculs des services de la Banque mondiale. fixant les variables d'état à leur niveau moyen et en affec tant aux variables de contrôle des valeurs « faibles » et des correspondants proviennent de la base des données de valeurs « élevées ». Par valeur « faible », on entend une l'Union internationale des télécommunications. La valeur inférieure d'au moins un écart-type à la moyenne variable SCHOOL indique le nombre moyen d'années de et, par valeur « élevée », une valeur supérieure d'au moins scolarité de la population et les données y afférentes pro un écart-type à la moyenne. ^ % Notice bibliographique L E PRÉSENT RAPPORT S'APPUIE sur un vaste ensemble A. Altaf, Katherine Bain, Rema Balasundram, Michael de documents de la Banque mondiale et puise à de Baxter, Tamara Belt, Paul Betmingham, Natasha nombreuses sources extérieures. Parmi les sources de Beschomer, Deepak Bhattasali, Tyler Biggs, James Bond, la Banque mondiale figurent les actuels travaux de François Bourguignon, Derek Byerlee, William Byrd, Ajay recherche de l'institution, ainsi que ses analyses écono Chhibber, John Daly, Paul David, Asli Demirgiiç-Kunt, miques et sectorielles par pays et les études qu'elle réalise Shantayanan Devarajan, Donna Dowsett-Coirolo, dans le cadre de ses projets. Ces ouvrages sont, avec Jacquelin Dubow, Gunnar Eskeland, Gershon Feder, d'autres, énumérés dans la bibliographie, dans l'ordre Osvaldo Feinstein, Habib Fetini, Carsten Fink, Kenneth alphabétique de leurs auteurs ou de l'institution dont ils Flamm, Emmanuel Forestier, Jason Furman, Alan Gelb, émanent, en deux groupes : les documents de référence Christiaan Grootaert, Sanjeev Gupta, Jeffrey Hammer, Ian rédigés pour les besoins du présent Rapport, et une sélec G. Heggie, John Heilbrunn, Peter Heller, Lauritz Holm- tion bibliographique. Les premiers, dont certains paraî Nielsen, Zahid Hussain, Carollyne Hutter, Jonathan tront dans la série des documents de travail sur les Isham, Hannan Jacoby, Ian Johnson, Christine Jones, politiques de développement, et les autres, qui pourront Daoud L. Khairallah, Nalin Kishore, Mathieu Credo être obtenus sur demande adressée au service de rédaction Koumoin, Michael Kremmer, Kathie Krumm, Pierre du Rapport sur le développement dans le monde, représentent Landell-Mills, Carol Lee, Fred Levy, Katherine Marshall, la synthèse de ce qui a été publié sur le thème traité et des Jean-Roger Mercier, Pradeep Mitra, Raja Mitra, Joël travaux que la Banque lui a consacrés. Les opinions qui y Mokyr, Dilip Mookherjee, Mohamed Muhsin, Mustapha sont exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de la Kamel Nabli, Vikram Nehru, Richard Nelson, Richard Banque mondiale ou des auteurs du présent Rapport. Newfarmer, Maris O'Rourke, Mead Over, Howard Pack, Outre les principales sources énumérées ici, de nom John Page, Phil Pardy, Guillermo Perry, Guy Pfeffermann, breuses personnes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Boris Pleskovic, Cari Pray, Danny Quah, Vijaya Banque, ont contribué par leurs avis et conseils, à la prépa Ramachandaram, Dani Rodrik, Alexander Rondos, Mark ration de ce Rapport. Nous remercions plus particulière Rosenzweig, Alan Ruby, Kamal Saggi, Joanne Salop, ment Pranab Bardhan, Gregory Ingram, Jean-Jacques Marcelo Selowsky, Ismail Serageldin, Paul Siegelbaum, Laffont, Dilip Mookherjee, Jonathan Morduch, Peter Smith, Anil Srivastava, Anna Stahmer, Inder Sud, Christopher Udry, and John Williamson. Nous adressons Hong Tan, Vinod Thomas, Brigida Tuason, Dina Umali- en outre des remerciements tout particuliers aux Deininger, Rudolf V. Van Puymbroeck, Keshav Varma, Administrateurs de la Banque pour leurs précieuses obser Walter Vergara, Robert Watson, Bjorn Wellenius, George vations. West, Stuart Whitehead, John Williamson, L. Colin Xu, et Nous sommes également redevables de leurs commen Willem Zijp. Adrienne Brusselars, Meta de taires et suggestions à James Adams, Kulsum Ahmed, Mir Coquereaumont, Wendy Guyette, Glen Guymon, Paul NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 181 Holrz, Daphne Levitas, Terra Lynch, Heidi Manley, Laurel Desai, Ashok Ganguly, James Hanson, P. V Indiresan, L. C. Morais et Alison Smith, de Communications Development Jain, Edwin Lim, Rakesh Mohan, Deepak Nayyar, R. S. de Washington, nous ont prodigué leurs précieux conseils Paroda, R. K. Pachauri, V S. Raju, S. Ramchandran, Jairam au stade de la rédaction. Nous remercions également Carol Ramesh, C. N. R. Rao, N. C. Saxena, Pronab Sen, Best, Emily Khine, Elizabete de Lima, Michelle Mason et N. Seshagiri, Harshavardhan Singh, Parvinder Singh, George Moore de leur aide fort utile. S. Sundareshan, Suresh Tendulkar, Mark Tully ; à New La préparation de ce Rapport a donné lieu à toute une York : Nancy Barry, Joseph Foumbi, Morten Giersing, série de consultations. À cet égard, nous remercions notam Marjorie Newman-Williams, Kennetli Prewitt ; à Ottawa : ment les personnes et organismes suivants d'avoir permis la Brent Herbert-Copley, Caroline Pestieau ; à Paris : Graham tenue de réunions : le Gouvernement canadien et l'Institut Vickery, Wing-Yin Yu ; à Toronto : les 70 ONG et fonc de développement économique de la Banque mondiale tionnaires qui ont participé à la séance spéciale sur le pour les rencontres qui ont eu lieu à l'occasion de la confé Rapport ; à Tokyo : Dong-Se Cha, Hong-Tack Chun, Akira rence de Toronto sur le thème « Le savoir mondial 97 » ; le Goto, Tomoko Hirai, Farrukh Iqbal, Mika Iwasaki, Rumiko ministère danois des Affaires étrangères ; le ministère fin Kakishima, Young-Ki Lee, Hiroyuki Maeda, Masaki landais des Affaires étrangères ; le ministère allemand de la Omura, Sadao Nagaoka, Ikujiro Nonaka, Naoki Suzjuki, Coopération ; le National Council for Economie Research, Kazuo Takahashi, Hirotaka Takeuchi, Shujiro Urata ; à à New Delhi ; Vivek Bharati à la Mission résidente de la Washington, lors d'une réunion avec le Groupe consultatif Banque mondiale à New Delhi ; l'Organisation de coopé d'universitaires auprès de la rédaction de ce Rapport : Paul ration et de développement économiques à Paris ; Austin David, Robert Evenson, Joseph Greenwald, Richard Hu à la Mission résidente à Beijing ; Andrew Rogerson ; Nelson, Howard Pack, Vernon Ruttan, Luc Soete ; lors d'une Keiko Itoh à la Mission résidente à Londres ; l'Institut du réunion avec la Commission de gestion du savoir de la Banque développement outre-mer ; l'Institute of Innovation mondiale : Roberto Chavez, Boris Cournede, Stephen Research ; et Mika Iwasaki à la Mission résidente à Tokyo. Denning, Osvaldo Feinstein, Patrick Grasso, David Gray, Nous souhaitons également exprimer notre gratitude aux Patty Hamsher, Nagy Hanna, Adnan Hassan, Patrice fonds fiduciaires du Danemark, de la Norvège et de la Mallet, Klaus Tilmes ; et lors d'une réunion avec le Groupe Suisse pour leur généreux appui au financement d'études consultatif du secteur privé auprès de la rédaction de ce de référence pour les besoins de ce rapport. Rapport : Debra Amidon, Robert Buckman, Marc Nous tenons à remercier les nombreuses personnes que Demarest, Neil Dufry, Leif Edvinsson, Peter Ewell, Peter nous avons consultées : à Beijing: Jing Chen, Xiaozhu Henschel, Robert Hiebeler, Dan Holtshouse, Cyndiia Chen, Xianhong Deng, Zhenglai Deng, Xuan Feng, Austin Johnson, Bipin Junnarkar, Steven Kerr, Esko Kilpi, James Hu, Kathie Krumm, Xiaomin Lai, Zhang Lansong, Hanlin Mingle, Caria O'Dell, Howard Pack, Edna Pasher, Paul Li, Jingwen Li, Shantong Li, Wangrong Li, Xiaofu Li, Pederson, Alan Powell, Hubert St. Onge, Tom Stewart, Dexiu Ma, Yang Ma, Weifang Min, Xiaoguang Ouyang, Susan Stucky, Karl Erik Sveiby, Mike Thalacker, Rob Hong Sheng, Jikang Wang, Jinkang Wu, Haungzhong Xie, Vander Spek, Vivienne Wee, Anders Wijkman et Karl Wiig. Huixing Xu, Peizeng Xuan, Xiaozhun Yi, Yongding Yu, Weiying Zhang, Xiangchen Zhang, Dihua Zhao ; à Berlin : Sommaire K. Y. Amoako, Ela Bhatt, Lajos Bokros, H. E. Carlos La comparaison établie entre la Corée et le Ghana repose Bresser-Pereira, Heinz Buhler, Harald Fuhr, Cecilia sur des données tirées de Summers et Heston, 1994, et de Gallardo de Cano, Tasso Gereissati, Heba Handoussa, Banque mondiale, 1993b. Nous devons les données sur le Nguyen Thi Hang, Ingomar Hauchler, Jerzy Hausner, Alan nombre de nouvelles variétés de riz et de maïs publiées par Hirsch, Gudrun Kochendôrfer-Lucius, Klaus Kônig, Armin des organismes nationaux de recherche à Byerlee et Moya, Laschet, Henrietta Mensa-Bonsu, Joerg Meyer-Stamer, 1993, et Lôpez-Pereira et Morris, 1994. La conclusion selon Solita Monsod, Wolf Preuss, Oleg D. Protsenco, Wolfgang laquelle les agriculteurs ayant un meilleur niveau d'instruc Schmitt, Carl-Dieter Spranger, Claudia M. Von Monbart ; tion ont été plus prompts à opter pour les techniques de la à Copenhague : Poul Engberg-Pedersen, Jens Krummholt, révolution verte, et les rendements de l'enseignement dis Frode Neergaard, Klaus Winkel ; à Helsinki : Marja Erola, pensé aux agriculteurs ont été plus élevés dans les régions où Kaarina Rautal ; à Londres : Geoff Barnard, Heather Budge- l'adoption de nouvelles variétés offraient les meilleures pos Reid, Charles Clift, Ben Fine, Caroline Harper, Robert sibilités de gain émane de Foster and Rosenzweig, 1996. Lamb, Rosemary McGee, Andy Norton, Andrew Scott, C'est à Foster et Rosenzweig, 1995, que nous devons Paul Spray, Koy Thompson, Patrick Watt, Alex Wilks ; à l'estimation du manque à gagner pour les agriculteurs de New Delhi : André Beteille, Vivek Bharati, Vinayak l'adoption tardive et de l'utilisation inefficace de variétés à Chatterji, Mrinal Datta Chowhary, Bibek Debroy, Ashok haut rendement. L'enquête effectuée dans le Sud de l'Inde 182 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sur la hausse des revenus réels des petits agriculteurs après Fink et Sepulveda. On doit les projections de la durée de l'adoption de nouvelles semences figure dans le document vie moyenne d'une automobile aux Etats-Unis et au Japon d'information de Rosenzweig. Hazell et al., 1991, rendent à Wester, 1993. L'exemple du Boeing 767 à 500 dollars compte de l'enquête sur les revenus et la ration calorique donné par comparaison pour illustrer la baisse spectaculaire des agriculteurs du Sud de l'Inde. Le document d'infor des prix et les progrès de l'informatique est tiré d'OMS, mation de Mookherjee analyse l'initiative budgétaire de 1988. Les statistiques sur la croissance du nombre de com Porto Alegre. Les autres documents d'appui utilisés pour le munications téléphoniques enregistrée entre 1975 et 1995 Sommaire sont indiqués dans les notes bibliographiques sont extraites de Banque mondiale, 1997d. des autres chapitres. Chapitre 2 Chapitre 1 Ce chapitre s'inspire d'Evenson et Westphal, 1995. La citation de Thomas Jefferson est tirée de David, L'étude de la productivité dans 200 entreprises au Kenya est 1993. L'exposé des raisons de l'évolution du rapport entre tirée du RPED, 1998, d'où proviennent également les le revenu et la mortalité infantile repose sur l'analyse de enquêtes effectuées au Ghana et au Zimbabwe, affichant des l'amélioration des normes de santé présentée dans Banque résultats similaires. La section consacrée à l'utilisation du mondiale, 1993c. L'étude de l'incidence de l'éducation de savoir technique mondial s'appuie sur le document de réfé la mère sur la mortalité infantile est de Filmer et Pritchett, rence (b) de Lall et sur Dahlman, 1994. Le chiffre relatif à 1997 ; elle indique également les taux de mortalité dans 45 la productivité moyenne des filatures au Kenya est extrait de pays en développement. L'encadré 1.1 s'appuie sur des Pack, 1987. Les pourcentages de travaux consacrés à la informations fournies par Luis Saenz. La référence aux recherche-développement dans le monde et de publications effets de la fumée sur les enfants et les femmes figure dans scientifiques publiées dans ce domaine par les nations les Banque mondiale, 1996. Les chiffres sur l'incidence du plus industrialisées émanent respectivement de l'UNESCO, niveau d'instruction du chef de famille sur les niveaux de 1996, et de la Commission européenne, 1994. Les leçons revenu des ménages et de pauvreté au Viet Nam sont tirées par le Japon de l'utilité d'importer des technologies extraits de Banque mondiale, 1995b. éprouvées sont traitées dans Nagaoka, 1989. L'évolution de L'approche fondée sur la productivité globale des fac la structure du commerce international depuis les années 70 teurs est décrite dans Solow, 1956. L'encadré 1.2 s'appuie est examinée dans le document de référence (b) de Lall. sur Young, 1995, Kim et Lau, 1992, Krugman, 1994, L'encadré 2.1 est basé sur Plaza et Sananikone, 1997. Klenow et Rodriguez-Clare, 1997b, et Stiglitz, 1996. Les L'enquête citée dans cet encadré émane de l'ONUDI, 1995. études de la contribution de l'éducation à la croissance du Les améliorations apportées par Sudarshan Chemical PIB par habitant aux Etats-Unis sont de Denison, 1985- Industries sont examinées dans Chemical Week, 1994. Les L'étude de la productivité globale des facteurs dans 98 pays statistiques sur la part des brevets américains détenus par des est de Klenow et Rodriguez-Clare, 1997b. La citation sociétés multinationales sont tirées du document de réfé d'Alfred Marshall est tirée de Marshall 1890. Les deux rence de Kumar. Au sujet de la sous-traitance pratiquée par auteurs qui ont été les premiers à incorporer la notion la filiale malaisienne de la société Intel, voir Banque mon d'investissement délibéré dans l'éducation, l'innovation et diale, 1993b. Les sources des études citées dans l'encadré 2.2 l'adaptation du savoir aux modèles de croissance sont sont Levine et Renelt, 1992, Malhotra, 1995, et Banque Romer, 1990, et Lucas, 1988. L'encadré 1.3 repose sur des mondiale, 1993b. Les Notes sur les maquiladoras et leur calculs des services de la Banque mondiale (voir la Note relatif isolement du reste de l'économie mexicaine ont été technique). Oison, Sarna, et Swamy sont les auteurs d'une fournies par Alpha Southwest Corporation. étude (1997) consacrée à l'incidence de la qualité des ins Les statistiques sur l'accroissement des paiements au titre titutions et de saines politiques sur la croissance écono de transferts de technologie émanent du FMI (diverses mique. Les chiffres relatifs à la croissance du commerce années). La description de la négociation d'accords de international entre 1960 et 1995 sont tirés de Banque licence par les entreprises coréennes figure dans Enos, 1991. mondiale, 1998d ; les chiffres indiquant la proportion de Les efforts déployés par le ministère japonais du Commerce ce commerce qui se fait entre les sociétés multinationales international et de l'Industrie pour affaiblir le pouvoir de et leurs filiales sont extraits de Banque mondiale, 1997d. négociation des titulaires de brevets étrangers dans les Les estimations de la proportion du PIB des principaux années 50 et 60 sont décrits dans Nagaoka, 1989. Le par pays membres de l'OCDE qui est liée à la production et à tage de leurs connaissances avec des Européens par les entre la distribution de savoir sont issues d'OCDE, 1996b. Les prises américaines dans le cadre du Plan Marshall est évoqué statistiques sur le nombre de brevets déposés dans le monde dans Silberman et Weiss, 1992. Les données sur le nombre entier sont tirées du document d'information de Braga, d'étudiants de pays en développement qui font leurs études NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 183 supérieures à l'étranger sont fournies par UNESCO, 1997. les pays en développement au cours des 15 dernières Les succès de certains pays en développement qui ont insti années et la stratégie adoptée par la Corée pour promou tué des programmes pour contrer l'exode des compétences voir l'activité dans ce domaine. L'encadré 2.7 s'appuie sur sont présentés dans Dahlman et Sananikone, 1990, et dans Banque mondiale, 1997f. L'estimation des taux de rende Kim, 1997. La façon dont la Côte d'Ivoire a découragé son ment de la recherche agronomique est due à Alston et al., industrie textile d'adopter des techniques de production 1998. Le manque de protection des droits de propriété efficaces est décrite dans Mytelka, 1985. La tentative du intellectuelle pour les technologies essentielles dans l'agri Brésil de développer une industrie informatique nationale culture est analysé dans le document de référence de Pray. est relatée dans Dahlman, 1993. La démonstration que le Les programmes visant à transformer les laboratoires fait de subordonner l'octroi de subventions aux résultats à publics de R-D au Brésil, en Chine, en Corée, en Inde et l'exportation a permis aux économies d'Asie de l'Est d'utili au Mexique, afin que ces établissements se mettent plus à ser des technologies suffisamment avancées pour soutenir la l'écoute des besoins du secteur productif, sont décrits dans concurrence sur les marchés mondiaux est due à Westphal, le document de référence (b) de Lall. Les chiffres relatifs à 1990. L'encadré 2.3 est tiré de Ray, 1998. Les différentes l'accroissement des dépenses consacrées par le gouverne façons dont le Japon, la Corée et Taïwan (Chine) ont privi ment coréen à la promotion de la R-D privée et leur expli légié le rôle de l'Etat dans la promotion de l'industrie sont cation sont donnés dans Kim, 1997. Les statistiques sur les traitées dans Banque mondiale, 1993b. Banque mondiale, ventes de médicaments à base de plantes découvertes par 1993b, et Dahlman, 1994, analysent le cas de Hong Kong des populations indigènes et sur les produits pharmaceu (Chine) et Singapour, qui ont suivi des politiques d'ouver tiques naturels aux États-Unis sont tirées de Brush et ture plus classiques, avec beaucoup moins d'intervention de Sabinsky, 1995, et d'UNICEF, 1995. Inversement, l'État. Pour une étude de la première heure sur les exporta l'UNICEF, 1995, et Werner et Sanders, 1997, montrent tions de technologie des pays en développement, voir comment l'utilisation des sels de réhydratation orale a Dahlman et Sercovich, 1984. L'encadré 2.4 est inspiré du contribué à dévaloriser les savoirs traditionnels. L'encadré document de référence de Braga, Fink et Sepulveda. 2.8 se fonde sur Quisumbing et al., 1995. L'encadré 2.9 L'encadré 2.5 s'appuie sur Mansfield, 1994 et 1995. Le s'inspire du Programme d'assistance à la gestion du secteur document de référence de Braga, Fink and Sepulveda traite énergétique (ESMAP, 1991b). du coût nécessaire pour élaborer, mettre à l'essai et com mercialiser un nouveau médicament aux États-Unis. Les Chapitre 3 analystes qui ont constaté que la protection des droits de Les études des marchés du travail qui montrent l'exis propriété intellectuelle a une influence légèrement positive tence d'un lien entre les salaires et l'instruction de base sur la croissance économique de différents pays sont sont de Glewwe, 1998, (pour le Ghana), Knight et Sabot, Mazzoleni et Nelson (à paraître) et Mansfield, 1994 et 1990, (pour le Kenya et la Tanzanie), Alderman et al., 1995- Les chiffres relatifs à l'accroissement du nombre de 1996, (pour le Pakistan), et Moll, 1998, (pour l'Afrique du pays en développement signataires des conventions de Paris Sud). Les études réalisées en Côte d'Ivoire, au Pakistan et ou de Berne émanent de l'Organisation mondiale de la pro au Pérou sur le poids d'un « parchemin » ou l'importance priété intellectuelle (OMPI) et sont présentés dans le docu des diplômes sont de van der Gaag et Vijverberg, 1989, ment de référence de Braga, Fink et Sepulveda. L'encadré Tayyeb, 1991, et King, 1990. 2.6 est repris du document de référence de Braga, Fink et Pour les références aux études qui concluent que les agri Sepulveda. Ce même document examine les nouveaux pro culteurs sont plus productifs et ont de meilleures chances de blèmes de protection de la propriété intellectuelle qui se tirer profit des progrès technologiques lorsqu'ils ont un posent aux pays en développement dans les domaines de la niveau d'instruction plus élevé, voir la note bibliographique biotechnologie et de l'informatique et fait état du Traité sur du Sommaire. Orazem et Vodopivec, 1995, ont constaté les droits d'auteur et du Traité sur les interprétations et exé que les travailleurs slovènes plus instruits étaient moins tou cutions et les phonogrammes. chés par la dégradation de l'emploi et des salaires. C'est à L'étude récente sur les instituts et politiques dans le Jejeebhoy, 1995, que nous devons la démonstration que les domaine de la technologie menée en Chine, en Corée, en personnes ayant fréquenté plus longtemps l'école sont plus Inde, au Japon, au Mexique et à Taiwan (Chine) est due à enclines à opter pour une nouvelle méthode contraceptive. Ergas et al., 1997. Les chiffres relatifs au pourcentage du Les effets bénéfiques sur le quotient intellectuel, les disposi PIB consacré à la R-D dans les pays en développement par tions naturelles et les facultés cognitives sont traités dans comparaison avec les pays industriels sont tirés du docu Stemberg et Grigorenko, 1997. L'encadré 3.1 se fonde sur ment de référence (b) de Lall, qui décrit également l'ex Young, 1997. Sur le quadruple rôle que joue l'instruction pansion du rôle des entreprises privées dans la R-D dans reçue par la mère en lui permettant d'élever des enfants en 184 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 meilleure santé, voir Glewwe, 1997, Thomas et Strauss, Pour l'analyse du rôle de la décentralisation, voir 1992, Barrera, 1990, Frankenberg, 1995, Rosenzweig et Lauglo et McLean, 1985. L'examen de la décentralisation Schultz, 1982, et Thomas, Lavy, et Strauss, 1996. On trou de l'enseignement comme moyen de résoudre les pro vera des exemples de la façon dont la scolarisation sert de blèmes d'information par le suivi et les incitations figure complément aux services de santé et dont elle permet de dans Pritchett et Filmer, à paraître. King et Ozler, 1998, réduire les taux de mortalité chez les enfants dans Alderman examinent la réforme de l'école entreprise au Nicaragua et et Lavy, 1996. À propos de la relation entre la durée de la ses effets sur les résultats scolaires. Le point consacré à scolarité et l'utilisation d'un préservatif, voir Filmer, 1997. l'amélioration et à l'expansion du réseau d'écoles de proxi L'étude du niveau d'instruction des inventeurs en Inde mité en El Salvador, au lendemain de la guerre civile, s'ap est de Deolalikar et Evenson, 1990. La démonstration de puie sur Jimenez and Sawada, 1998. Les données sur la relation positive entre la proportion d'étudiants choisis l'influence de l'information sur les comportements en sant les mathématiques et les filières scientifiques et tech Thaïlande depuis qu'est apparue l'épidémie de sida sont niques et le taux de croissance observé par la suite est tirées de Banque mondiale, 1997b. L'encadré 3.5 s'appuie donnée dans Hanushek, 1995. sur Middleton, Ziderman et Van Adams, 1993. L'encadré 3.2 se fonde sur Murphy, Shleifer, et Vishny, L'agrément donné aux établissements est examiné dans 1992. L'encadré 3.3 s'inspire de l'OCDE, 1996a, et Cooney et Paqueo-Arrezo, 1993. Les estimations du taux d'Amsden, 1989. La tendance à établir des liens entre les de rentabilité de l'investissement éducatif sont extraites de universités et le secteur privé est examinée dans Lee, 1996. Psacharopoulos, 1994. Les enquêtes menées dans 21 pays Les documents démontrant qu'avec la pratique, les agri montrant que le revenu est une contrainte importante sont culteurs qui possèdent une instruction de base ont un avan décrites dans Behrman et Knowles, 1997. Les résultats tage substantiel sur ceux qui n'ont reçu aucune instruction observés au Pérou sont donnés par Jacoby, 1994, et ceux scolaire sont mentionnés dans la note bibliographique du du Viet Nam proviennent de Glewwe et Jacoby, 1995. Sommaire. Westphal, Rhee et Pursell, 1981, font valoir que L'étude de la sélection des étudiants composant les effectifs l'apprentissage rapide des connaissances techniques en universitaires en Colombie est de Jimenez et Tan, 1987. Corée s'explique par le raccourcissement des intervalles Les statistiques sur l'enseignement supérieur aux entre la construction des usines. Tan et Batra, 1995, souli Philippines sont de James, 1991. L'examen des pro gnent que les grandes entreprises ont davantage tendance à grammes de prêts d'études financés par l'État dans plu donner une formation théorique à leurs salariés. sieurs pays est d'Albrecht et Ziderman, 1991. L'encadré Alderman, Orazem et Paterno, 1996, montrent que les 3.6 s'inspire de Harding, 1995, et Harrison, 1997. Le enfants de parents plus instruits, notamment de mère plus chiffre relatif à la part des crédits hors enseignement dans instruite, font généralement des études plus longues. le budget de l'enseignement supérieur en Afrique franco L'estimation du pourcentage de population instruite dont a phone est tiré de Banque mondiale, 1995a. besoin un village de l'Inde pour pouvoir s'initier à de nou Heyneman, 1998, fournit les informations sur l'adapta velles techniques culturales est tirée de Yamauchi, 1997. La tion des programmes d'études en Europe et en Asie centrale. proportion des hommes ayant ou n'ayant pas obtenu un La section sur le téléenseignement en Amérique latine diplôme d'études secondaires qui ont des démêlés avec la repose sur Banque mondiale, 1998a. Les informations sur justice aux États-Unis est donnée par Council of Economie l'enseignement interactif par la radio figurent dans Bosch, Advisers, 1995. L'absence de corrélation entre les dépenses 1997. Osin, 1998, présente une évaluation de l'enseigne publiques consacrées à l'éducation et la croissance écono ment assisté par ordinateur. Les avantages à attendre de cette mique a été récemment mise en évidence par Devarajan, forme d'enseignement sont indiqués dans Kulik, Kulik et Swaroop et Zou, 1996, et l'absence de lien entre ces Baangert-Drowns, 1985. C'est à Perraton et Potashnik, dépenses et les résultats obtenus par les élèves a été consta 1997, que nous devons l'étude consacrée à l'enseignement à tée par Hanushek et Kim, 1996. Les éditions 1988, 1990, distance et aux universités virtuelles. L'encadré 3.7 s'appuie 1991 et 1997 du Rapport sur le développement dans le sur une étude Banque mondiale, à paraître (b). monde, de même que plusieurs documents de stratégie de la Banque mondiale analysent les problèmes d'efficacité et Chapitre 4 d'équité qui se posent dans le domaine de l'éducation: voir, L'analyse de la révolution de l'information et des forces par exemple, Banque mondiale, 1995a. Les évaluations qui l'animent est tirée de Bond, 1997a. La façon dont les montrant que les élèves n'ont pas maîtrisé les connaissances spectacles de théâtre de rue servent à communiquer les mes qu'était censé leur inculquer le programme d'études sont sages d'information sur la prévention du sida est décrite par tirées de Glewwe, 1998, et Glewwe, Kremer et Moulin, Mclntyre, 1998. Les statistiques sur l'augmentation de la 1997. L'encadré 3.4 se fonde sur Knowles et al., 1998. puissance de calcul par dollar investi et sur la baisse du coût NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 185 des circuits de transmission de la parole sont tirées de Bond, des listes d'attente pour le téléphone se trouvent dans les 1997a. L'encadré 4.1 s'appuie sur le document de référence pays en développement. Le montant de l'investissement (a) de Flamm et sur des informations fournies par le annuel dans les télécommunications dans les pays en déve Département de l'énergie, des mines et des télécommunica loppement nous est fourni par Clottes, 1997. tions de la Banque mondiale. Les chiffres sur le taux de Les références générales pour la section sur la concur croissance du marché mondial des technologies de l'infor rence et l'action des pouvoirs publics sont tirées de Stiglitz, mation et sur la part de leur production qui reste concentrée 1998, qui traite également du coût d'équipement élevé dans les pays industriels sont de Mansell et Wehn, 1998. que représente l'installation du téléphone dans de nom Les exemples d'utilisation de la technologie par les breux pays en développement. La proportion des lignes investisseurs en Chine sont tirés de Smith, 1997. fournies par des opérateurs privés en Afrique subsaha L'exemple du recours aux technologies de l'information rienne est tirée de la base de données de l'Union interna pour améliorer les possibilités de revenu au Viet Nam est tionale des télécommunications. L'encadré 4.5 se fonde sur pris dans 24 Hours in Cyberspace, 1996 ; l'initiative lan Braga, 1997. Les chiffres relatifs à la concurrence mondiale cée au Panama est décrite par Daniel Salcedo. L'encadré par les prix pour le téléphone cellulaite à Sri Lanka sont 4.2 est de Clottes, 1997, avec un complément d'informa des données de la Banque mondiale. L'évolution observée tion fourni par Rema Balasundram. depuis les années 80 dans la façon dont l'infrastructure de Les exemples d'utilisation des télécommunications et de l'information est fournie, tarifée, financée, utilisée et régle l'ordinateur au Costa Rica pour fournir des renseignements mentée est analysée dans Smith, 1995. sur l'état du marché aux agriculteurs, et du téléphone cellu L'encadré 4.6 s'inspire de Braga et al., 1998. Les statis laire en Côte d'Ivoire pour informer les planteurs des cours tiques sur le nombre de cabines téléphoniques par habitant internationaux du cacao sont tirés respectivement de Zijp, en Afrique et à Singapour sont extraites de la base de don 1994, (citant Annis, 1992) et Rischard, 1996. L'utilisation nées de l'Union internationale des télécommunications. du télex et de photocopieurs par les agriculteurs philippins, Les récits décrivant les difficultés de communication par à des fins de recherche et de commercialisation, et la façon téléphone dans les pays pauvres sont de Hope, 1997, et dont les associations d'agriculteurs utilisent l'ordinateur au Wade-Barrett, 1997. Wellenius, 1997b, décrit, chiffres à Mexique pour suivre le déroulement du programme gou l'appui, ce qui s'est passé au Chili et aux Philippines vernemental de crédit rural sont décrites dans Zijp, 1994. lorsque ces pays ont ouvert leurs services de télécommuni Saunders, Warford et Wellenius, 1993, rendent compte de cation à la concurrence. La base de données IENTI sur la l'incidence du service téléphonique sur les producteurs de réforme des télécommunications décrit l'initiative lancée fruits à Sri Lanka, décrivent le cas du petit épicier en par l'Ouganda pour introduire la concurrence dans les ser Uruguay et celui du distributeur de pièces de rechange au vices téléphoniques. Wellenius, 1997b, examine les avan Kenya. Les exemples de la façon dont les pouvoirs publics tages pour les usagers de l'ouverture de la téléphonie peuvent utiliser la technologie pour améliorer la gestion des cellulaire à la concurrence au Ghana. L'encadré 4.7 repose affaires publiques en facilitant l'échange d'informations sur les informations reçues de Paul Bermingham. entre les pôles de réflexion et de décision au Kenya et au Les principes de la privatisation dans le secteur des télé Maroc sont respectivement de Schware et Kimberley, 1995, communications sont analysés dans Stiglitz, 1998. et Hanna, 1991. L'encadré 4.3 s'inspire de Schware et Wellenius, 1997b, montre comment les avantages de la libé Kimberley, 1995. Les objectifs de la stratégie nationale de ralisation ont été remis en cause par une mauvaise régle développement de la Malaisie en ce qui concerne les tech mentation en Pologne. Les dispositions réglementaires nologies de l'information ont été communiqués par l'Unité prises au Guatemala pour permettre aux droits de connecti de gestion chargée de la Malaisie à la Banque mondiale et vité d'être fixés par le jeu de la libre concurrence sont présentés dans Multimédia Development Corporation, décrites dans Spiller et Cardilli, 1997. Les mesures prises au 1998. L'analyse du problème du bogue de l'an 2000 et l'en Sénégal pour permettre aux populations pauvres d'avoir cadré 4.4 reposent sur des documents fournis par le Groupe accès au téléphone sont retracées dans Zongo, 1997 ; les d'appui informatique et le programme « Information au ser mesures analogues prises en Afrique du Sud ont été com vice du développement » de la Banque mondiale. muniquées par le personnel du Département gestion de L'enquête auprès des usagers de l'internet en Afrique est l'énergie et communications de la Banque mondiale. Spiller examinée dans Menou, 1998. Les chiffres relatifs à la télé et Cardilli, 1997, montrent comment le Chili et la densité en Asie du Sud, en Afrique subsaharienne et aux Nouvelle-Zélande ont réussi leur privatisation. Le modèle États-Unis sont extraits de la base de données de l'Union chilien de système d'appel à la concurrence utilisé pour l'oc internationale des télécommunications, de même que les troi de subventions est examiné dans Wellenius, 1997a. chiffres indiquant que la plupart des personnes inscrites sur WorldSpace est la société privée qui offrira des programmes 186 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 de classe internationale à l'intention de consommateurs à juridiques, et de la nécessité de trouver l'équilibre entre les faible revenu d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie grâce au intérêts des créanciers, des actionnaires et des dirigeants lancement de satellites (voir WorldSpace, 1998). d'entreprise, repose sur les travaux de La Porta et al., 1998. L'analyse connexe des liens quantitatifs entre ces différences Chapitre 5 comptables et juridiques et la croissance se fonde sur Levine, Le rôle des corporations en tant qu'organes de contrôle Loayza et Beck,1998. L'examen analytique du problème de de la qualité dans l'Europe médiévale et dans le monde la dissipation des actifs est tiré d'Akerlof et Romer, 1993. La arabe au XIX' siècle est examiné dans Kuran, 1989. section consacrée au rapport entre les bourses des valeurs L'encadré 5.1 s'appuie sur Klitgaard, 1991. C'est de liquides et la croissance économique s'inspire de Levine et Dimitri, 1997, qu'est tirée l'analyse des problèmes de qua Zervos, 1998. La nécessité d'une approche différente du sys lité sur le marché des fruits frais aux Etats-Unis. Pour l'exa tème juridique dans les économies en transition est souli men des problèmes de qualité sur le marché du travail et de gnée dans Black, Kraakman, et Hay, 1998. L'encadré 6.4 l'enquête de 1986 au Bengale occidental (Inde), qui illustre s'appuie sur Weiss et Nikitin, 1998. L'encadré 6.5 s'inspire la fragmentation territoriale de ce marché, voir Bardhan et de Garcia, 1996 et White, 1997. La contribution des pro Rudra, 1986. L'encadré 5.2 est tiré d'Aleem, 1993. duits dérivés à l'effondrement du peso mexicain est décrite La question du métayage est traitée dans Stiglitz, 1974. par Garber, 1998. L'encadré 6.6 est dû à Gérard Caprio. Le Les statistiques sur le pourcentage de terres cultivées selon ce système de réglementation privée de la Banque de Suffolk régime dans différents pays sont tirées d'Otsuka, Chuma et est dépeint par Calomiris et Kahn, 1996. La démonstration Hayami, 1992. L'encadré 5.3 s'appuie sur Shaban, 1987. que des restrictions peu contraignantes limitant les taux Pour l'analyse des régimes fonciers dans les régions rurales d'intérêt des dépôts peuvent avoir contribué, par le passé, à de la Tunisie, voir Laffont et Matoussi, 1995. Le recours à la stimuler la croissance économique dans certains pays d'Asie réforme agraire pour remédier aux problèmes de producti de l'Est, est donnée dans Banque mondiale, 1993b. vité des agriculteurs pauvres au Brésil est examiné dans Demirgûç-Kunt et Detragiache, 1997, montrent le lien Banque mondiale, 1997e. La section consacrée aux contrats existant entre les flux de capitaux et la vulnérabilité des mar de travail permanents et les chiffres illustrant leur recul dans chés financiers. Au sujet de la théorie de la rigueur finan deux villages de l'Inde est inspirée de Ray, 1998. cière, voir Hellman, Murdock et Stiglitz, 1997. Nous devons d'autres informations et suggestions à Chapitre 6 Cheryl Gray, Quill Hermans, Karla Hoff, Chad Leechor, Pour un aperçu général du rôle des finances dans le déve Ross Levine, Don Mclsaac et Barbara Opper. loppement, nous sommes redevables à Levine, 1997. Pour des références de base aux dysfonctionnements du marché Chapitre 7 liés à des problèmes d'information dans le domaine finan Ce chapitre puise à une grande variété de sources, cier, voir Stiglitz, 1993, et Stiglitz et Weiss, 1981. parmi lesquelles Dasgupta et Mâler, 1994, Tietenberg, L'importance fondamentale de l'information pour les 1997, Thomas, Kishor et Belt, 1997, et Banque mondiale, banques est traitée de façon détaillée sur le plan théorique 1998b. Les données relatives à la pollution dans quatre dans Freixas et Rochet, 1997. L'encadré 6.1 s'appuie sur villes de Chine sont tirées de Banque mondiale, 1997a. Kane, 1994. La démonstration donnée par l'Equateur et Les chiffres et autres informations sur les maladies et les l'Inde de la relation entre la productivité et l'accès au crédit dommages causés par la dégradation de l'environnement est empruntée à Caprio et Demirgùç-Kunt, 1997. L'encadré émanent de Crosson et Anderson, 1991, Esrey, 1990, et 6.2 s'inspire de Jorion, 1997. Kiyotaki et rvloore, 1997, Nelson, 1990. L'anecdote sur les durians en Malaisie est donnent une analyse systématique de la dynamique créée due à Lewin, 1987 et Banque mondiale, 1992. Les don par l'affaiblissement des garanties. L'observation selon nées sur la production de blé et la dégradation des res laquelle les marchés financiers n'incitent pas pleinement à la sources au Pakistan sont empruntées à Byerlee, 1992, collecte d'informations est due à Grossman et Stiglitz, 1980. Byerlee et Siddiq, 1994, et Ali, 1998. Les modifications apportées au régime de propriété foncière La chronologie présentée dans l'encadré 7.1 est reprise au Bostwana, qui ont renforcé l'utilisation de garanties, sont de Handel et Risbey, 1992, et de Jàger, 1992, avec des décrites par Quill Hermans. L'encadré 6.3 a été rédigé par mises à jour. L'idée d'un développement durable fondé sur Randi Ryterman. James, 1987, montre que l'annonce d'un la substitution de capital formé par l'homme au patri contrat de prêt bancaire tend à faire monter les actions de la moine naturel est analysée par de nombreux auteurs -- voir, société emprunteuse. La citation de Walter Bagehot est tirée par exemple, Pezzey, 1989. de Bagehot, 1873. L'analyse des différences observées d'un Dans l'encadré 7.2, la notion de valeur d'option est pays à un autre dans les normes comptables et les systèmes empruntée à Arrow et Fisher, 1974 ; l'estimation de la NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 187 valeur d'option de la préservation de la zone vierge de la produits organiques au Canada est tirée de Weymes, 1990. Sierra de Manantlàn est de Fisher et Hanemann, 1990. Les La section sur la tendance de certains États à profiter des suggestions relatives aux indicateurs les plus utiles de la accords conclus par d'autres sans toutefois y adhérer se qualité de l'environment sont extraites de Banque mon fonde sur Barrett, 1992. diale, 1997c. La notion d'épargne vraie et les chiffres cor Nous sommes vivement reconnaissants envers Kulsum respondants pour l'Amérique latine et les Caraïbes et pour Ahmed, Tamara Belt, Anil Cabraal, Ken Chomitz, Luis l'Afrique subsaharienne sont tirés de Banque mondiale, Constantino, Maureen Cropper, Chona Cruz, John Dixon, 1997c. L'encadré 7.3 est fondé sur Banque mondiale, Francisco Ferreira, Dely Gapasin, Kirk Hamilton, Ian 1998b. L'exemple de la comptabilité des ressources natu Johnson, Karin Kemper, Nalin Kishor, Kanta Kumari, relles au Botswana nous a été donné par Kirk Hamilton. Donald Larson, Vladimir Litvak, Paul Martin, Douglas L'estimation de la valeur de l'information sur les change Oison, Ramesh Ramankutty, Richard Reidinger, Frank ments climatiques est de Nordhaus et Popp, 1997. La Rittner, Larry Simpson et Vinod Thomas pour leurs contri section concernant les prévisions du phénomène clima butions, commentaires et suggestions. tique El Nino se fonde sur des informations fournies par Maxx Dilley et Robert Watson. ESMAP, 1991a, est la Chapitre 8 source de l'anecdote au sujet de l'utilisation du bois de feu Les statistiques sur la pauvreté qui figurent dans l'intro en République du Yémen. L'exemple de la centrale ther duction sont tirées de données de la Banque mondiale. Les mique de Waigaoqiao, en Chine, est évoqué dans Banque estimations de l'impact qu'un accroissement de l'alphabéti mondiale, 1997a. L'encadré 7.4 s'appuie sur un résumé du sation a sur la sensibilité aux problèmes d'environnement projet fourni par Dely Gapasin. sont de Dasgupta et Wheeler, 1997. L'encadré 8.1 s'inspire L'exemple du Centre ouest-africain des médias et de déve de Thomas, Strauss et Henriques, 1991. L'enquête sur le loppement est tiré d'Ariasingam, Abedin et Chee, 1997. niveau de vie en Jamaïque dont sont extraites les données L'encadré 7.5 repose sur des informations fournies par sur la fourniture de suppléments alimentaires aux familles Kulsum Ahmed et Paul Martin. Pour le Knowledge and pauvres est traitée dans Grosh, 1992. L'étude consacrée à Expérience Resource Network en Afrique subsaharienne, 121 projets d'approvisionnement en eau en milieu rural voir MELISSA, 1998. L'encadré 7.6 est fondé sur Ostrom et dans 49 pays est de Narayan et Pritchett, 1995. À propos Wertime, 1995. L'encadré 7.7 s'appuie sur des informations du programme d'irrigation que devait financer un bailleur de Maureen Cropper et Donald Larson et sur l'analyse de de fonds au Népal et dont les concepteurs ne s'étaient pas Schmalensee et al., 1997. Pour une description du régime aperçus que les agriculteurs avaient déjà installé leurs appliqué en Chine pour réduire la pollution de l'eau, voir propres réseaux, voir Ostrom, 1995. Les groupements en Wang et Wheeler, 1996. L'estimation des avantages à coopératives au Kenya et l'efficacité des programmes de attendre d'un mécanisme international de compensation des vulgarisation agricole en groupe destinés aux femmes sont émissions de gaz à effet de serre est dû à Richels et al., 1996. traités dans Bindlish et Evenson, 1993, et Purcell et Pour le principe de l'action conjointe et les mécanismes cor Anderson, 1997. L'étude montrant l'influence exercée par respondants, voir la Convention-cadre des Nations Unies sur les pairs dans un programme de planification familiale au les changements climatiques, 1998. Dasgupta et Mâler, Bangladesh est de Munshi et Mayaux, 1998. L'encadré 8.2 1994, analysent le lien entre l'absence d'assurance et la dégra s'inspire de Tendler, 1994, etTendler et Freedheim, 1994. dation des sols. La section consacrée aux sociétés de services On doit l'enquête effectuée en Tanzanie pour mesurer l'in énergétiques se fonde sur Cabraal, Cosgrove-Davies et tensité et l'importance du capital social dans les régions Schaeffer, 1996. L'analyse des moyens permettant l'électrifi- rurales à Narayan et Pritchett, 1997. Les problèmes aux cation à peu de frais est due à la Solar Electric Light quels se heurtent les campagnes de promotion de la théra Company, Chevy Chase, Md. Certaines questions liées à la pie de réhydratation par voie orale sont décrits dans décentralisation des fonctions de gestion de l'environnement UNICEF, 1997, et Werner et Sanders, 1997. sont traitées dans Lutz et Caldecott, 1996. Pour les études Jalan et Ravallion, 1998, étudient les effets d'une récentes sur la façon dont l'industrie répond aux pressions de variable et de plusieurs variables conjointes (mauvaises l'opinion pour la préservation de l'environnement, voir récoltes) sur les ménages de différents niveaux de revenu Banque mondiale, 1998b. L'encadré 7.8 est tiré de Banque dans le sud de la Chine rurale. L'étude des données de mondiale, 1998b. L'encadré 7.9 s'appuie sur Blackman et l'ICRISAT sur le choix des agriculteurs entre les cultures Bannister, 1998. L'encadré 7.10 est fondé sur un résumé de traditionnelles de riz et l'adoption de variétés à haut ren projet présenté par Karin Kemper et Donald Larson. dement, évoquée dans l'encadré 8.3, est empruntée à Les travaux des parataxinomistes au Costa Rica sont Morduch, 1995 ; Binswanger et Rosenzweig, 1993, éta décrits dans Reid, 1993. La projection de la demande de blissent une relation entre les profits agricoles et les possi- 188 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 bilités de prédire la mousson. Jacoby et Skoufias, 1997, La section sur l'échange et l'adaptation des savoirs s'ins examinent le lien entre l'assiduité dans la fréquentation pire en grande partie de Banque mondiale, à paraître (a). La scolaire et les variations saisonnières des revenus agricoles formule retenue pour le projet PROSANEAR est décrite en Inde. L'encadré 8.4 est fondé sur Udry, 1994. dans Banque mondiale, 1994b, et dans d'autres documents Feder, Onchan et Raparla, 1986, ont constaté, en de la Banque mondiale. La description des AGETIP est Thaïlande, que les agriculteurs possédant un titre de pro empruntée à Dia, 1995. L'exemple de l'exploitation privée priété foncière et utilisant ce titre comme sûreté peuvent d'un réseau de distribution d'eau subventionné par l'État en emprunter sensiblement plus que les autres, et que les agri Guinée est tiré d'une édition 1996 de Viewpoint, bulletin culteurs détenant un tel titre tant en Thaïlande que dans interne de la Banque mondiale publié par le Département d'autres pays investissent davantage dans leur terre et ont industrie et énergie. L'encadré 9.4 s'inspire de Heggie, 1995. plus facilement accès au crédit. Feder, 1991, a recueilli ces Les services de planification familiale dans le Bangladesh données pour d'autres pays. Sur la base des observations rural sont décrits dans Banque mondiale, à paraître (a). qu'il a faites au Paraguay, Olinto, 1997, émet des réserves L'allusion à l'étude effectuée au Kenya de l'impact des quant à ce constat sur la valeur d'un titre de propriété fon manuels scolaires sur l'acquisition du savoir est empruntée à cière comme moyen d'accès au crédit. L'étude de l'attribu Glewwe, Kremer et Moulin, 1997. L'exemple du Viet Nam tion de titres de propriété foncière au Ghana, au Kenya et est tiré de Banque mondiale, à paraître (a). Banque mon au Rwanda est de Bruce et Migot-Adholla, 1994. La section diale, 1994a, traite de l'aide internationale et de la réforme consacrée à la Grameen Bank et à d'autres établissements de des retraites. Le récent livre blanc du Royaume-Uni sur le microfinancement s'inspire de Morduch, 1998. L'encadré développement international est à en-tête du United 8.5 s'appuie sur Woolcock, 1998. Kingdom Secretary of State for International Development, La section qui traite du programme de microépargne 1997. La section sur la rentabilité du travail d'analyse est « Unit Desa » en Indonésie est tirée d'informations emprun tirée de Deininger, Squire et Basu, à paraître. Les informa tées à Jonathan Morduch. La façon dont des programmes de tions qui ont servi à la rédaction de l'encadré 9.5 sont extra secours immédiats conjugués au crédit institutionnel ont ites d'un document interne de la Banque. La citation d'une permis de réduire le nombre de cas de paysans contraints de évaluation de Programme des Nations Unies pour le déve vendre leur terre à la suite d'une catastrophe naturelle en loppement est empruntée à Berg, 1993. Inde est décrite par Cain, 1983. Les programmes d'assis La propagation de la pratique de la gestion systéma tance par autosélection sont traités dans Subbarao et al., tique du savoir en Europe et aux Etats-Unis est évoquée 1997 ; le projet de 1997 financé par la Banque mondiale en dans American Productiviry and Quality Center, 1996, Argentine est relaté dans un rapport interne de la Banque. 1997 et 1998. Selon Desisto et Harris, 1998, au cours des Le programme de subventions aux prix des produits ali cinq prochaines années, la destination des programmes de mentaires en Tunisie est décrit dans Tuck et Lindert, 1996. partage du savoir sera plus externe qu'interne. L'encadré L'encadré 8.6 s'appuie sur Case et Deaton, 1996. 9.6 s'appuie sur des informations fournies par Bruce Ross- L'analyse du programme P4K en Indonésie est tirée de Larson. L'encadré 9.7 est inspiré de données que nous Fonds international de développement agricole, 1994. devons à Roberto Chavez. En ce qui concerne la question Pour un examen des programmes de promotion du déve du choix de la technologie appropriée pour le partage du loppement social de la Grameen Bank, voir Khandker, savoir, l'analyse générale est empruntée à Davenport et Khalily et Khan, 1998. L'exemple de l'entreprise de pro Prusak, 1998. L'encadré 9.8 a été rédigé par Peter duction de téléphones mobiles de la Grameen est examiné Armstrong. Willmott, 1998, fait valoir que de nombreux dans Yunus, 1996. La description du programme de sensi systèmes ne sont toujours pas rapides, faciles d'emploi ou bilisation aux droits de l'homme et d'éducation juridique d'entretien. Davenport et Prusak, 1998, soulignent en du Bangladesh Rural Advancement Committee est de outre que nous ne disposons toujours pas d'une technolo Jonathan Morduch. Morduch, 1998, décrit la formation gie propre à faciliter la création de savoir et examinent la de consortiums destinés à relier les programmes de micro possibilité de recourir à des modes de communication plus financement en un réseau mondial. traditionnels comme outils de partage du savoir. Les études des coûts des programmes de gestion du Chapitre 9 savoir ont été effectuées par le Gartner Group (Bair et Les informations pour la section consacrée à la création Hunter, 1998), notamment les estimations des dépenses de de savoir et pour les encadrés 9.1, 9.2 et 9.3 sont dues au gestion du savoir prélevées sur les budgets des entreprises Groupe consultatif pour la recherche agricole internatio ou, dans le cas des sociétés d'études, sur leurs recettes nale, à Mead Over, et au Fonds pour l'environnement (Hunter, 1998). LAmerican Productiviry and Quality mondial. Center, 1996, montre comment, dans des firmes comme NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 189 Price Waterhouse et Ernst & Young, le partage du savoir fait Kuznetsov, Yevgeny. « Public Policy in the World of partie intégrante du système d'évaluation du personnel. Uncertainty and Change: Facilitating Social Learning. » Pour l'utilisation de récompenses pour le partage du savoir, Lall, Sanjaya. « Exports of Manufactures by Developing Countries: Emerging Patterns of Trade and Location. » (a) on se reportera à l'analyse générale présentée par Davenport . « Putting Knowledge to Work for Development. » (b) et Prusak, 1998, et à l'examen d'un exemple précis de ce Maskus, Keith. « Price Effects and Compétition Aspects of type de récompense figurant dans American Productivity Intellectual Property Rights in Developing Countries. » and Quality Center, 1997. Le recours aux incitations est Mitra, Raja. « Harnessing Information and Knowledge for qualifié d'indispensable au succès dans Davenport, De Long Economie Development. » (a) et Beers, 1998 ; l'étude consacrée à déterminer l'efficacité . « Knowledge Clusters and Régional Inequalities. » (b) des programmes de partage du savoir est due aux mêmes Mookherjee, Dilip. « Information Systems and Public Policy in LDCs. » auteurs. L'encadré 9.9 a été rédigé par David Gray. Pray, Cari. Sans titre. Radosevic, Slavo. « Post-Socialist Transformation of Countries Chapitre 10 of the Central and Eastern Europe and Knowledge-Based Ce chapitre est essentiellement un rappel des éléments Economy: The Evidence and Main Analytical Issues. » (a) présentés dans les chapitres précédents. La documentation . « Building Knowledge-Based Economy in Countries est indiquée dans la note bibliographique du chapitre où of Central and Eastern Europe: Policy Implications. » (b) Rosenzweig, Mark. « Social Learning and Economie Growth. figure l'analyse rappelée ici. Empirical Evidence. » King et Anne, 1993, font état de l'octroi de bourses aux Sternberg, Robert, Elena Grigorenko et Donald Bundy. « Meas- filles au Bangladesh. Aiyer, 1996, montre comment les uring Human Development: The Rôle of Gênerai Indices of méthodes comptables employées au Mexique masquaient la Cognitive Ability in Assessing the Impact of Education and situation réelle des prêts bancaires. 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Les programmes concernant les d'enseignement supérieur par domaine d'études transports et communications comprennent la formation de Les données sur l'éducation sont compilées par personnel des transports aériens, des transports mari l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la times, des transports ferroviaires et des transports routiers science et la culture (UNESCO) à partir des réponses ainsi que la formation de personnel des services postaux. fournies à des questionnaires ou des rapports communi Les taux d'inscription sont compilés par le personnel qués par les responsables de l'enseignement dans les diffé de la Banque mondiale à partir de la base des données rents pays. Les données portées dans le tableau sont électronique de l'UNESCO qui fait pendant à son classées en fonction des niveaux d'enseignement et des Annuaire statistique, 1997. Les classifications par domaine domaines d'études de la Classification internationale type d'études et les méthodes de collecte des données pouvant de l'éducation (CITE). Le tableau se rapporte aux étu être différentes selon les pays et, pour un même pays, diants inscrits dans des programmes des niveaux 5 à 7 de selon la période considérée, les lecteurs sont invités à la CITE. Les étudiants qui se trouvent au niveau 5 suivent consulter les notes par pays qui figurent dans Y Annuaire des programmes conduisant à un titre non équivalent au statistique, 1997'de l'UNESCO (tableau 3.11). premier grade universitaire, conçus pour les préparer aux filières professionnelles qu'ils peuvent aspirer à suivre. Les Tableau A.2 Évaluation de l'infrastructure juridique étudiants du niveau 6 sont inscrits dans des programmes Les valeurs portées dans le tableau pour les indices sont conduisant à un premier grade universitaire ou à un titre tirées de la publication de Levine qui sera prochainement équivalent tel que celui, bien connu, de licence. Les étu publiée ; les indices ont été synthétisés à partir des indica diants se trouvant au niveau 7 suivent des programmes teurs extraits de La Porta et al., 1998, qui ont compilé des conduisant à un grade universitaire supérieur ou à un titre données provenant de sources nationales et de équivalent. XInternational Country Risk Guide. Les données témoignent Les domaines d'études de la CITE correspondent aux donc des conditions en vigueur à l'époque de leur enquête disciplines dans lesquelles les étudiants se spécialisent. Les (1995-96). L'indice des droits des créanciers est le produit sciences naturelles englobent la biologie, la chimie, la géo de la combinaison de trois indicateurs. Le premier, logie, la physique, l'astronomie, la météorologie et l'océa AUTOSTAY, est égal à un si, lorsqu'une entreprise sollicite nographie. Les programmes de mathématiques et une restructuration de ses créances, la loi nationale impose d'informatique recouvrent les programmes généraux de un blocage automatique des actifs de cette dernière, et zéro mathématiques, de statistique, de science actuarielle et si aucune restriction n'est prévue dans les textes juridiques. d'informatique. Les sciences de l'ingénieur couvrent le Cette restriction empêche les banquiers de saisir les garan génie chimique et les techniques des matériaux, l'électro- ties. Le deuxième indicateur, MANAGES, prend la valeur technique et l'électronique, l'organisation industrielle, la un si l'entreprise continue de gérer ses biens en attendant métallurgie, les techniques minières, la mécanique, le l'issue de la réorganisation, et la valeur zéro si cette opéra génie civil, et les techniques de l'agriculture, de la sylvi tion est assumée par une équipe nommée par les tribunaux 2 0 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau A.1. Effectifs des établissements d'enseignement supérieur par domaine d'études Sciences Mathématiques Sciences Transports naturelles et informatique de l'ingénieur et communications % des 20 % d e % des 20 % d e % des 20 % d e % des 20 % d e à 24 ans femmes à 24 ans femmes à 24 ans femmes à 24 ans femmes Économie 1990-95" 1990-95' 1990-95' 1990-95* 1990-95' 1990-95' 1990-95' 1990-95' Afrique du Sud 0,7 45,9 0,9 34,9 0,6 5,8 Albanie 0,3 55,8 0,0 45,5 0,9 26,2 Algérie 1,4 52,7 0,8 36,0 2,5 26,6 0,0 13,9 Allemagne 2,2 33,3 1,8 24,1 5,8 9,7 0,0 2,9 Angola 0,1 40,1 0,1 21,1 Arabie Saoudite 1,0 51,2 0,3 32,4 0,5 4,6 0,1 Argentine 2,8 .. .. .. 3,9 Australie 5,2 45,4 1,8 25,6 7,5 10,0 Autriche 2,5 39,5 2,8 21,5 4,5 10,4 Bélarus 0,1 9,1 30,6 Belgique 1,2 39,1 1,4 22,9 3,4 14,6 0,0 18,7 Bénin 0,4 9,9 0,0 Bolivie 0,5 0,9 2,9 Brésil 0,3 52,0 0,7 40,4 1,1 19,2 0,0 21,0 Bulgarie 0,9 61,3 0,6 55,3 8,4 42,6 0,4 42,0 Burkina Faso 0,2 7,3 0,0 5,4 Burundi 0,1 24,0 0,0 17,6 0,0 3,6 Cameroun 0,8 16,8 0,1 0,8 Canada 2,2 46,4 2,5 30,0 4,9 14,3 0,2 6,7 Chili 0,7 46,7 0,3 6,9 19,1 Chine 0,1 0,1 0,8 0,1 Hong Kong, Chine 3,0 28,9 1,5 25,1 3,7 6,2 0,0 32,3 Colombie 0,3 46,4 0,3 43,9 4,9 30,7 Congo, Rép. du 0,4 9,4 0,0 25,0 Corée, Rép. de 3,8 33,7 2,8 25,9 13,5 9,9 0,0 35.0 Costa Rica 0,4 1,2 2,5 0,0 Côte d'Ivoire 0,8 8,0 0,3 18,7 0,2 8,7 0,0 18,9 Croatie 0,3 58,9 0,2 29,6 6,6 19,3 0,9 13,8 Danemark 1,6 40,3 1,7 26,1 4,6 20,2 0,1 7,5 Egypte, Rép. arabe d' 0,5 37,1 0,1 23,8 1,0 19,8 El Salvador 0,0 57,6 0,4 50,0 2,6 24,0 Émirats arabes unis 0,5 76,5 0,3 66,5 0,4 22,4 Equateur 0,7 0,0 2,6 Espagne 2,9 50,4 2,5 31,8 6,2 22,3 Estonie 0,9 40,8 0,6 44,4 6,6 14,8 0,4 14,1 États-Unis 2,6 2,7 4,2 0,6 Ethiopie 0,0 16,0 0,0 19,1 0,1 8,1 Fédération de Russie 1,6 51,8 1,6 55,0 14,8 24,2 0,5 36,0 Finlande 2,9 50,9 3,5 18,4 12,7 14,1 France 7,1 36,4 1,2 21,2 Géorgie 2,7 65,0 0,4 52,2 8,9 31,8 0,9 48,3 Ghana 0,1 17,3 0,0 11,5 0,1 2,8 Grèce 2,0 37,4 1,8 32,5 6,1 19,6 0,3 9,0 Guinée 0,3 5,8 0,2 3,8 Honduras 0,0 48,7 0,6 6,6 1,8 31,3 Hongrie 0,3 36,7 0,2 20,1 1,9 20,2 0,9 23,5 Inde 1,1 33,3 0,3 7,9 Indonésie 0,2 34,0 0,8 34,3 1,8 14,2 0,1 20,5 Irlande 5,4 51,1 1,2 32,3 3,9 11,6 Israël 2,1 52,4 1,6 34,7 6,2 23,9 Italie 2,2 51,9 1,0 43,1 4,2 13,1 0,1 43,1 Jamaïque 0,5 0,2 0,4 Japon 0,7 17,6 0,2 20,2 9,0 10,8 0,0 6,2 Jordanie 1,4 57,1 2,5 41,3 3,1 17,7 0,0 Kazakhstan 1,9 70,7 1,1 25,9 2,3 28,7 0,5 48,3 APPENDICE 203 Tableau A.1. (suite) Sciences Mathématiques Sciences Transports naturelles et informatique de l'ingénieur et communications % des 20 % d e % des 20 % d e % des 20 % d e % des 20 % d e à 24 ans femmes à 24 ans femmes à 24 ans femmes à 24 ans femmes Économie 1990-95» 1990-95' 1990-95' 1990-95' 1990-95' 1990-95' 1990-95' 1990-95' Kenya 0,2 12,6 Lesotho 0,2 33,0 0,0 28,3 0,1 13,7 Lettonie 0,6 49,5 1,2 31,2 2,8 19,6 0,5 9,0 Liban 1,3 52,0 0,6 37,6 1,1 20,0 Macédoine, ERY de 0,8 70,7 0,5 65,8 4,2 26,4 0,1 21,8 Madagascar 0,7 36,0 0,1 20,9 0,1 12,4 Malaisie 0,5 46,1 0,3 51,0 0,8 14,4 Malawi 0,0 20,9 0,1 5,3 Mali 0,0 2,8 0,0 4,9 0,1 1,9 0,0 20,3 Maroc 2,8 29,0 0,1 13,7 0,0 1,7 Maurice 0,1 44,2 0,1 30,8 0,3 4,1 Mauritanie 0,3 16,4 0,0 13,2 0,1 6,6 Mexique 0,5 54,6 1,2 41,2 2,7 14,0 0,0 9,9 Moldova, Rép. de 0,1 0,0 9,6 42,2 0.8 21,6 Mongolie 0,7 62,4 0,3 51,2 2,5 45,7 0,1 50,3 Mozambique 0,1 28,8 0,0 25,5 0,1 6,8 Namibie 0,4 35,2 .. Népal 0,8 12,9 0,1 8,6 ,, Nicaragua 0,3 76,0 0,8 53,5 1.9 26,5 Nigeria 0,5 0,3 Norvège 3,0 40,0 0,4 27,6 5,2 18,6 0,3 8,1 Nouvelle-Zélande 4,8 42,3 0,4 30,3 3,0 13,3 0,2 11,6 Oman 0,3 62,8 0,1 59,0 0,4 8,9 Ouganda 0,1 26,8 0,0 17,9 0,1 9,1 Pakistan 0,3 15,8 0,4 2,0 Panama 0,8 48,9 0,6 53,1 5,0 31,8 Papouasie-Nouvelle-Guinée 0,1 20,6 0,0 32,5 0,2 6,3 Paraguay 0,3 80,2 0,7 46,0 0,5 17,2 Pays-Bas 1.4 32,4 0,7 10,2 4,8 12,8 0,1 5,7 Pérou 0,7 4,0 Philippines 0,5 67,9 2,1 54,4 3,9 18,3 0,9 0,8 Pologne 0,8 62,8 0,5 56,3 4,9 18,1 0,2 10,0 Portugal 1,0 59,8 1,7 46,2 6.0 28,3 0,0 République arabe syrienne 1,4 41,9 0,1 30,7 1,0 32,5 République centrafricaine 0,1 7,3 0,0 0,1 3,4 RDPlao 0,0 40,7 0,1 22,9 0,2 11,2 0,1 5,3 République kirghize 1,1 65,3 0,5 72,4 0,4 38,0 0,3 3,9 République slovaque 0,9 48,0 0,1 22,5 8,7 28,5 République tchèque 0,7 38,1 0,4 13,8 5,9 19,8 0,2 20,6 Roumanie 0,6 72,1 0,5 57,8 4,5 28,1 0,1 11,6 Royaume-Uni 2,6 44,4 2,2 25,2 4,7 12,3 Sénégal 0,6 9,3 0,0 12,4 0,1 30,2 Slovénie 0,7 54,0 0,1 38,1 5,6 21,4 0,9 29,3 Sri Lanka 0,5 44,0 0,0 33,4 0,4 12,4 Suède 1,8 47,0 2,3 27,3 6,2 19,4 0,1 13,9 Suisse 2,3 29,8 0,6 14,4 4,4 4,7 0,0 3,5 Tadjikistan 3,2 17,2 Tanzanie 0,0 11,9 0,0 2,7 0,1 4,0 0,0 19,1 Tchad 0,0 3,5 0,0 3,3 0,0 Thaïlande 1,3 41,7 0,0 50,5 1,7 5,9 0,0 Togo 0,3 7,4 0,1 2,3 Trinité-et-Tobago 0,7 51,3 0,9 20,9 0,0 Tunisie 1,5 37,2 0,3 22,1 0,8 16,8 0,1 24,2 Turquie 0,7 45,2 0,5 33,0 2,5 16,8 0,0 14,2 Ukraine 10,6 Uruguay 0,4 3,6 Yémen, Rép. du 0,1 23,9 0,0 26,4 0,2 10,5 .. Zimbabwe 0,2 24,1 0,1 36,5 0,7 6,4 ·· a. Les chiffres sont ceux de l'année la plus récente pour laquelle ils sont disponibles. 2 0 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau A.2 Évaluation de l'infrastructure juridique Droits des Droits des Exécution Droits des Droits des Exécution Économie créanciers actionnaires des contrats Économie créanciers actionnaires des contrats Système de droit allemand Système de droi t français Allemagne 0 1 9,50 Argentine -1 4 5,13 Autriche 0 2 9,80 Belgique 0 0 9,74 Corée, Rép. de 1 2 6,97 Brésil -2 3 6,31 Japon 0 3 9,34 Chili -1 3 6,91 Suisse -1 1 9,99 Colombie -2 1 4,55 Taïwan, Chine 0 3 8,84 Egypte, Rép. arabe d' 1 2 5,11 Moyenne 0 2 9,07 Equateur 1 2 5,93 Espagne 0 2 8,10 Système de droit britannique France -2 2 9,09 Afrique du Sud 0 4 5,85 Grèce -1 1 6,40 Australie -1 4 9,36 Indonésie 1 2 5,04 Canada -1 4 9,48 Italie -1 0 8,75 États-Unis -1 5 9,50 Jordanie - 1 4,61 Hong Kong, Chine 1 4 8,52 Mexique -2 0 5,95 2 9,68 Inde 1 2 5,14 Pays-Bas -1 Irlande -1 3 8,38 Pérou -2 2 3,59 Philippines -2 4 3,77 Israël 1 3 6,18 Portugal -1 2 8,63 Kenya 1 3 5,54 Turquie -1 2 5,57 Malaisie 1 3 7,11 Uruguay 0 1 6,15 Nigeria 1 3 3,55 Venezuela _ 1 6,34 Nouvelle-Zélande 0 4 9,65 Moyenne -0,84 1,76 6,44 Pakistan 1 4 3,95 Royaume-Uni 1 4 9,10 Système de droit Scandinave Singapour 1 3 8,72 Danemark 0 3 9,66 Sri Lanka - 2 3,58 Finlande -1 2 9,58 Thaïlande 1 3 6,91 Norvège -1 3 9,86 Zimbabwe 1 3 4,36 Suède -1 2 9,79 Moyenne 0,41 3,39 6,94 Moyenne -0,75 2,50 9,72 - Non disponible. Note : Les notes attribuées vont de -2 à 1 pour les droits des créanciers, de 1 à 5 pour les droits des actionnaires, et de 1 à 10 pour l'exécution des contrats. Source : La Porta et al., 1998 ; Levine, Loayza et Beck, 1998. ou les créanciers. L'indicateur SECURED est égal à un si les un si la législation ou le code n'autorise pas les entreprises à créanciers privilégiés sont payés de préférence aux autres exiger des actionnaires qu'ils déposent leurs parts avant une créanciers lors de la liquidation des avoirs de l'entreprise, et assemblée générale (et les empêcher ainsi de vendre celles-ci à zéro dans le cas contraire. Il devrait donc exister une cor pendant un certain nombre de jours). MINOR est égal à un rélation négative entre MANAGES et les activités des éta si les actionnaires minoritaires peuvent contester les déci blissements bancaires et une corrélation positive entre sions des membres de la direction ou le droit de quitter la SECURED et ces mêmes activités. L'indice des droits des société en l'obligeant à acquérir des actions lorsqu'ils s'op créanciers est, par définition, égal à la différence entre, posent à certains changements fondamentaux. MEETING d'une part, SECURED et, d'autre part, AUTOSTAY plus prend la valeur un si le pourcentage minimum d'actions MANAGES, et sa valeur varie donc à l'intérieur d'une four que peut détenir un actionnaire pour pouvoir convoquer chette allant de 1 (cas le plus favorable) à -2 (cas le plus une assemblée extraordinaire ne dépasse pas 10 %. défavorable). Enfin, l'exécution des contrats est évaluée par la combi Les droits des actionnaires résultent, de même, du naison de deux variables dont la valeur est comprise entre 1 regroupement de cinq indicateurs pouvant prendre les et 10. RULELAW est une évaluation de l'ordre civil qui valeurs un ou zéro. L'indicateur PROXY est égal à un si les régnait dans le pays considéré pendant la période 1982-95, actionnaires peuvent voter en personne ou par correspon tandis que CONRISK indique, pour la même période, l'ap dance. CUMULATTVE est égal à un lorsque la législation titude du gouvernement à modifier unilatéralement un ou le code permet aux actionnaires de ne pas donner toutes contrat après sa signature. Les données relatives à ces deux leurs voix au même candidat. BLOCKED prend la valeur variables sont tirées du International Country Risk Guide. Grands Indicateurs du développement dans le monde X Table des matières Introduction 208 Tableaux Le monde en chiffres Tableau 1 Taille de l'économie 212 Tableau 2 Qualité de la vie 214 Population Tableau 3 Population et population active 216 Tableau 4 Pauvreté 218 Tableau 5 Répartition du revenu ou de la consommation 220 Tableau 6 Education 222 Tableau 7 Santé 224 Environnement Tableau 8 Utilisation des sols et productivité agricole 226 Tableau 9 Consommation d'eau, déboisement et aires protégées 228 Tableau 10 Consommation d'énergie et émissions 230 Économie Tableau 11 Croissance de l'économie 232 Tableau 12 Structure de la production 234 Tableau 13 Structure de la demande 236 Tableau 14 Finances de l'administration centrale 238 Tableau 15 Compte des transactions courantes de la balance des paiements et réserves internationales . 240 États et marchés Tableau 16 Finances du secteur privé 242 Tableau 17 Rôle des administrations publiques dans l'économie 244 Tableau 18 Électricité et transports 246 Tableau 19 Communications, information, science et technologie 248 Relations internationales Tableau 20 Échanges internationaux 250 Tableau 21 Aide et flux financiers 252 Tableau la. Indicateurs de base pour les autres économies 254 Notes techniques 255 Bibliographie 277 Classification des économies 278 Introduction L ES GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT dans est leur niveau de bien-être effectif, si l'on se base sur les le monde constituent un noyau d'indicateurs types taux de malnutrition et de mortalité juvéniles ? Quelle est établis à partir des bases de données sur le dévelop l'espérance de vie des nouveau-nés ? Quel est le pourcen pement de la Banque mondiale. Les 21 tableaux sont tage d'adultes analphabètes ? structurés de manière à présenter des données socio-éco Les tableaux 3 à 7, Population, décrivent les progrès nomiques comparatives sur plus de 130 économies pour accomplis en matière de développement social au cours l'année la plus récente pour laquelle elles sont disponibles des dix dernières années. Des données sur la croissance et pour une année antérieure. Un tableau supplémentaire démographique, le taux d'activité et la répartition des contient les indicateurs de base pour 77 économies pour revenus sont incluses dans les indicateurs, qui compren lesquelles on ne dispose que de données fractionnaires ou nent aussi, pour la première fois cette année, un tableau qui comptent moins de 1 million d'habitants. décrivant la prévalence et l'intensité de la pauvreté, en sus Les indicateurs présentés ici ont été sélectionnés à partir des mesures du bien-être comme la malnutrition et l'accès des quelque 500 indicateurs inclus dans la publication des aux soins de santé, les taux de scolarisation et les diffé World Development Indicators 1998. Cette dernière, qui rences entre les niveaux de scolarité de la population mas paraît une fois par an, présente les progrès accomplis au culine et de la population féminine. plan du développement dans un cadre plus intégré. Le pre Les tableaux 8 à 10, Environnement, regroupent des mier chapitre décrit les perspectives en matière de progrès indicateurs fondamentaux de l'utilisation des sols et de la économique et social et les résultats obtenus dans les pays productivité agricole, des ressources en eau, de la consom en développement, par référence à six objectifs internatio mation d'énergie et des émissions de gaz carbonique. naux. Ses cinq sections principales reflètent la contribution Les tableaux 11 à 15, Économie, présentent des infor de nombreux facteurs : la valorisation du capital humain, la mations sur la structure et la croissance économiques dans viabilité de l'environnement, les résultats macroécono le monde, ainsi que sur les statistiques de finances miques, le développement du secteur privé et les relations publiques et un état récapitulatif de la balance des paie internationales qui influent sur les conditions extérieures ments. du développement. Un CD-ROM produit en parallèle aux Les tableaux 16 à 19, États et marchés, examinent la World Development Indicators contient une base de données contribution du secteur public et du secteur privé à la comprenant plus de 1 000 tableaux et 500 séries chronolo création des infrastructures nécessaires à la croissance éco giques se rapportant à 233 pays et régions. nomique. Ils fournissent des informations sur l'investisse ment privé, les bourses et les activités économiques de Présentation des Grands indicateurs l'État (y compris les dépenses militaires) ainsi qu'une série du développement dans le monde complète d'indicateurs sur les technologies de l'informa Les tableaux 1 et 2, Le monde en chiffres, passent en tion et sur la recherche-développement. revue les grandes questions du développement : Quel est Les tableaux 20 et 21, Relations internationales, présen le degré de pauvreté ou de richesse de la population ? Quel tent des informations sur les flux commerciaux et finan- GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 0 9 ciers, et notamment l'aide et les prêts aux pays en déve sources des données). Bien que les normes internationales loppement. applicables en matière de couverture, de définition et de Etant donné que la Banque mondiale a essentiellement classification soient respectées pour la plupart des statis pour mission de fournir des prêts et des conseils à ceux de tiques communiquées par les pays et les institutions inter ses pays membres qui ont un faible revenu ou un revenu nationales, il existe inévitablement des différences au intermédiaire, les questions abordées dans la publication niveau du champ d'application et de l'actualité des don se rapportent essentiellement à ces économies. Les infor nées, ainsi que des capacités et ressources consacrées au mations qui sont disponibles sur les économies à revenu recouvrement des données de base et à leur compilation. élevé y sont aussi incluses à titre de comparaison. Le lec Pour certains domaines, la Banque mondiale doit exami teur peut se reporter aux publications statistiques natio ner des données d'origines différentes afin de s'assurer nales ou aux publications de l'Organisation de qu'elle retient les données les plus fiables. Il arrive aussi coopération et de développement économiques et de la que les données disponibles ne soient pas incluses dans le Communauté européenne pour obtenir de plus amples Rapport parce qu'elles sont jugées trop déficientes pour informations sur ces dernières économies. fournir une évaluation fiable des niveaux et tendances, ou ne sont pas suffisamment conformes aux normes interna Classification des économies tionales. Comme dans le corps du Rapport, le produit national Les données présentées sont dans l'ensemble compa brut (PNB) par habitant est le principal critère utilisé rables à celles publiées dans World Development Indicators pour classer et regrouper approximativement les écono 1998. Les chiffres ont toutefois été révisés et mis à jour mies selon leur stade de développement économique. Ces chaque fois que de nouvelles informations ont été obte derniers sont classés en trois catégories en fonction du nues. Les écarts constatés peuvent aussi tenir aux révisions niveau de leur revenu. La classification retenue dans la apportées aux séries chronologiques et aux méthodes. Les présente édition a été mise à jour de manière à être chiffres publiés dans différentes éditions d'une même conforme aux directives opérationnelles actuelles de la publication de la Banque n'ayant pas toujours été établis à Banque mondiale. Les valeurs du PNB par habitant rete la même époque, il est recommandé au lecteur de ne pas nues ici comme seuils pour définir les groupes sont : 785 compiler de séries statistiques à partir de chiffres prove dollars ou moins en 1997 pour les économies à faible nant d'éditions différentes. Celui-ci trouvera des séries de revenu ; entre 786 et 9 655 dollars pour les économies à données cohérentes sur le CD-ROM de World revenu intermédiaire ; et au moins 9 656 dollars pour les Development Indicators 1998. économies à revenu élevé. La catégorie des économies à Sauf indication contraire, tous les montants sont expri revenu intermédiaire est elle-même divisée entre pays à més en dollars courants des États-Unis. Les diverses revenu intermédiaire, tranche inférieure, et pays à revenu méthodes utilisées pour la conversion des chiffres en mon intermédiaire, tranche supérieure, selon que le PNB par naie nationale sont décrites dans les Notes techniques. habitant des pays considérés est inférieur ou supérieur à 3 125 dollars. Les économies sont aussi classées par région. Chiffres récapitulatifs La liste des économies comprises dans chaque groupe (y Les chiffres récapitulatifs portés au bas de chaque tableau compris les économies qui comptent moins de 1 million sont des totaux (et sont suivis de la lettre /·si leur calcul a fait d'habitants) figure dans le tableau sur la Classification des intervenir des estimations parce que des données manquent économies, à la fin du présent Rapport. ou que des économies n'ont pas communiqué leurs données, ou de la lettre s s'il s'agit d'une simple somme), des Sources des données et méthodes moyennes pondérées (lettre w) ou des valeurs médianes Les données socio-économiques présentées dans ce (lettre m) pour l'ensemble des économies du groupe. Les Rapport proviennent de différentes sources : elles peuvent pays qui ne sont pas inclus dans les tableaux principaux avoir été directement recouvrées par la Banque mondiale, (c'est-à-dire les pays inclus dans le tableau la) sont pris en être tirées de publications statistiques des pays membres compte dans les chiffres récapitulatifs parce que l'on dispo ou avoir été établies par des instituts de recherche, comme sait des informations nécessaires ou que l'on a supposé qu'ils l'Institut des ressources mondiales ou des organismes ont suivi la tendance générale des pays déclarants durant la internationaux comme les Nations Unies et ses institu période considérée. Cela permet, en normalisant la compo tions spécialisées, le Fonds monétaire international et sition des groupes pour chaque période, de parvenir à des l'Organisation de coopération et de développement éco agrégats plus cohérents. Cependant, aucun chiffre récapitu nomiques (se reporter à la Bibliographie qui figure à la latif n'est indiqué lorsque les données manquantes représen suite des Notes techniques pour une liste exhaustive des tent un tiers ou plus de l'estimation globale. 2 1 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Terminologie et couverture des données Présentation des tableaux Le terme « pays » n'implique pas nécessairement l'indé La présentation adoptée cette année est celle des World pendance politique, mais peut désigner tout territoire Development Indicators. Les économies sont classées par ordre pour lequel les autorités communiquent séparément des alphabétique, et les chiffres récapitulatifs sont portés au bas de statistiques sociales ou économiques. Les données sont chaque tableau. Les économies regroupant moins de 1 mil présentées pour les économies telles qu'elles étaient consti lion d'habitants ou pour lesquelles on dispose de données tuées en 1997, et les chiffres se rapportant aux périodes fragmentaires ne figurent pas dans les tableaux principaux, antérieures ont été modifiés sur la base des situations poli mais leurs données sont prises en compte dans la mesure du tiques actuelles. Dans les tableaux, une note de bas de possible dans le calcul des agrégats. Les indicateurs de base page précise les exceptions à la règle. établis pour ces économies apparaissent au tableau la. Le Depuis le 1" juillet 1997, la Chine exerce de nouveau classement des économies en fonction du PNB par habitant, sa souveraineté sur la Région administrative spéciale de qui était jusqu'à cette année utilisé pour présenter les Grands Hong Kong. Sauf indication contraire, les données pour la indicateurs du développement dans le monde, est mainte Chine ne comprennent pas Taiwan, Chine. nant donné, à titre d'information, dans le tableau 1. Dans la mesure du possible, on a présenté des données distinctes pour la République tchèque et pour la Notes techniques République slovaque, que couvrait antérieurement la La qualité des données et les comparaisons internationales Tchécoslovaquie. étant souvent source de difficultés, le lecteur est invité à se Dans la mesure du possible, des données sont présen référer aux Notes techniques, au tableau de la Classification tées séparément pour l'Erythrée ; les données antérieures à des économies et aux notes de renvoi des tableaux. Pour tout 1992 présentées pour l'Ethiopie incluent toutefois, dans la renseignement supplémentaire, le lecteur peut se reporter à plupart des cas, l'Erythrée. World Development Indicators 1998. La bibliographie qui Sauf indication contraire, les données sur l'Allemagne figure à la fin de ces Notes techniques indique les sources de portent sur l'Allemagne unifiée. données où le lecteur trouvera des définitions et des descrip Sauf indication contraire, les données sur la Jordanie se tions plus complètes des concepts utilisés. rapportent à la rive orientale. Toutes questions ou observations concernant les En 1991, l'Union des Républiques socialistes sovié Grands indicateurs du développement dans le monde et tiques a été officiellement scindée en 15 pays : l'Arménie, les autres publications statistiques de la Banque mondiale l'Azerbaïdjan, le Bélarus, l'Estonie, la Fédération de sont à adresser à : Russie, la Géorgie, le Kazakhstan, la Lettonie, la Lituanie, l'Ouzbékistan, la République de Moldova, la République Information Center, Development Data Group kirghize, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ukraine. Les The World Bank données relatives à chaque pays ont été présentées dans la 1818 H Street, N.W. mesure du possible. Washington, D.C. 20433 Les données présentées pour la République du États-Unis d'Amérique Yémen ne couvrent pas les années antérieures à 1990 ; Téléphone (ligne directe) : (800) 590-1906 sauf indication contraire, les données indiquées pour ou (202) 473-7824 ces années se rapportent à l'ex-République démocra Télécopie : (202) 522-1498 tique populaire du Yémen et à l'ex-République arabe Courrier électronique : info@worldbank.org du Yémen. World Wide Web : http://www.worldbank.org/wdi Dans la mesure du possible, on a présenté des don nées distinctes pour les pays que couvrait l'ex- Il est possible de commander les publications de la Yougoslavie : la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, Banque mondiale par courrier électronique en adressant la l'ex-République yougoslave de Macédoine, la Slovénie demande à books@worldbank.org, par courrier normal en et la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et écrivant à World Bank Publications à l'adresse ci-dessus, Monténégro). ou par téléphone en composant le (202) 473-1155. . ~ ne la tranche PNB Sur Le ~ figurent Polynésie cette par monde, ~ 1lMrIanJaj_{PS} ...v..... ~ supérieure), habitant carte, Aiiti pas ...... llet ''''',EUJ 'flIl française ~ . les en Saint-Vincen~et- ~t~~' la lM FIdJI, 1997. économies par Grenodlne /' 'l1~T~ /P.7?BariXKla sur ~ carte. (économie -z- Kiribati, ;;Grenode catégorie t o <:r, ~Dom,,;;:: .""""""'" Faute Scirëe-lncie sont ~rbade ,Fry An'IJU9'et, à , ,Fry de revenu Samoa, place, classées élevé) Tonga les sur Samoa de et (économies la Tuvalu base revenu américaines des (pour à estimations, revenu lequel (économie on Intermédiaire, ne par dispose à la revenu Banque pas tranche Intermédiaire, mondiale, de données) Inférieure), du -.. R4Uniotl(Frl . ~"""'c>~ Mau Revenu rice Revenu _ " .. Intermédiaire, Intermédiaire, ~ · =.- tra 0,'l 2 1 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 1. Taille de l'économie Densité de Produit national brut (PNB) PNB par habitant Evaluation PPA du PNB" Population Superficie population Taux de Taux de Millions Milliers Nombre Milliards croissance croissance Milliards Par habitant d'habitants de krrï d'habitants de dollars Rang annuel Dollars Rang annuel de dollar;; Dollars Rang 1997 1995 au km2 1997' 1997 moyen (%] 1997* 1997 moyen {%) 1997 1997 1997 Économie 1997 1996-97 1996-97 Afrique du Sud 38 1 221 30 130,2 29 1,3 3 400 45 -0,5 286,9' 7 490' 37 Albanie 3 27 119 2,5 111 750 84 Algérie 29 2 382 12 43,8 49 2,0 1490 67 -0,1 134,5' 4 580' 54 Allemagne 82 349 234 2 319,5 3 28 260 7 1 748,3 21 300 13 Angola 11 1 247 9 3,8 102 15,4 340 107 12,1 10,8 940 109 Arabie Saoudite 20 2 150 9 128,9 30 6 790 29 Argentine 36 2 737 13 305,7 18 6,1 8 570 28 4,7 355,0 9 950 30 Arménie 4 28 133 2,0 118 5,6 530 95 5,4 8,6 2 280 79 Australie 19 7 682 2 380,0 14 2,9 20 540 16 1,8 373,2 20 170 15 Autriche 8 83 97 225,9 21 2,1 27 980 8 1,9 177,5 21 980 9 Azerbaïdjan 8 87 87 3,9 101 3,1 510 96 2,6 11,6 1 520 96 Bangladesh 124 130 920 33,2 52 5,4 270 116 3,7 129,6 1 050 106 Bélarus 10 207 50 22,1 57 11,1 2 150 58 11,5 49,7 4 840 52 Belgique 10 33 310 268,4 19 26 420 9 227,3 22 370 8 Bénin 6 111 49 2,2 114 5,3 380 104 2,3 7,3 1 260 100 Bolivie 8 1 084 7 7,4 81 950 79 Brésil 164 8 457 19 773,4 8 2,4 4 720 34 1,1 1 019,9 6 240 47 Bulgarie 8 111 76 9,4 74 -6,8 1 140 74 -6,1 32,0 3 860 61 Burkina Faso 11 274 38 2,6 109 6,8 240 121 4,0 10,8- 990' 108 Burundi 7 26 244 1,2 128 3,7 180 130 1,1 3,9 590 120 Cambodge 11 177 57 3,2 106 300 115 Cameroun 14 465 29 9,1 77 8,4 650 90 5,3 27,9 1 980 84 Canada 30 9 221 3 583,9 9 3,6 19 290 18 2,6 661,6 21 860 10 Chili 15 749 19 73,3 40 7,6 5 020 32 6,1 176,6 12 080 27 Chine 1 227 9 326 129 1 055,4 7 8,9 860 81 7,8 4 382,5 3 570 65 Hong Kong, Chine 7 1 6 218 164,4 26 5,2 25 280 13 2,1 159,6 24 540 4 Colombie 38 1 039 35 86,8 38 2 280 55 251,7 6 720 40 Congo, Rép. du 3 342 8 1,8 122 0,5 660 89 -2,2 3,8 1 380 98 Congo, Rép. dém. du 47 2 267 19 5,1 89 110 131 35,8' 790' 115 Corée, Rép. de 46 99 456 485,2 11 4,8 10 550 25 3,8 621,1 13 500 24 Costa Rica 4 51 66 9,3 76 2,6 2 640 52 0,7 22,5 6 410 44 Côte d'Ivoire 15 318 44 10,2 73 6,9 690 87 4,2 24,2 1 640 93 Croarie 4 56 85 20,7 59 4 610 36 Danemark 5 42 123 171,4 24 3,4 32 500 5 3,1 120,0 22 740 7 Egypte, Rép. arabe d' 60 995 58 71,2 41 4,9 1 180 72 3,0 177,3 2 940 72 El Salvador 6 21 273 10,7 70 3,5 1 810 61 0,9 16,7 2810 73 Émirats arabes unis 3 84 29 42,7 50 17 360 20 Equateur 12 277 41 19,0 64 4,4 1 590 63 2,3 57,5 4 820 53 Espagne 39 499 79 570,1 10 3,2 14 510 23 3,1 617,6 15 720 22 Estonie 1 42 35 4,8 93 6,4 3 330 47 7,7 7,3 5 010 50 États-Unis 268 9 159 29 7 690,1 1 3,8 28 740 6 2,9 7 690,1 28 740 2 Ethiopie 60 1 000 56 6,5 86 5,3 110 132 2,0 30,7 510 122 Fédération de Russie 147 16 889 9 403,5 12 2 740 51 618,4 4 190 59 Finlande 5 305 17 123,8 32 4,6 24 080 14 4,3 97,6 18 980 18 France 59 550 106 1 526,0 4 2,3 26 050 11 1,9 1 280,3 21 860 11 Gabon 1 258 4 4,9 90 6,4 4 230 38 3,8 7,5 6 540 42 Géorgie 5 70 78 4,6 94 840 82 10,7 1 980 85 Ghana 18 228 75 6,6 85 3,1 370 106 0,5 32,3" 1 790' 88 Grèce 11 129 8] 126,2 31 3,4 12 010 24 3,1 137,5 13 080 25 Guaremala 11 108 98 16,8 66 3,6 1 500 66 0,9 43,1 3 840 62 Guinée 7 246 27 3,9 100 7,2 570 92 4,6 12,8 1 850 87 Guinée-Bissau 1 28 38 0,3 133 7,4 240 123 5,0 1,2 1 070 105 Haïti 7 28 260 2,5 110 1,1 330 108 -0,8 8,6' 1 150' 101 Honduras 6 112 53 4,4 95 7,6 700 86 4,5 13,8 2 200 81 Hongrie 10 92 111 45,0 48 3,9 4 430 37 4,3 71,1 7 000 39 Inde 961 2 973 313 373,9 15 5,0 390 102 3,2 1 587,0 1 650 92 Indonésie 200 1 812 107 221,9 22 4,4 1 110 75 2,8 690,7 3 450 67 Irlande 4 69 52 66,4 43 7,5 18 280 19 7,3 60,7 16 740 20 Israël 6 21 269 87,6 37 15 810 22 99,0 16 960 19 Italie 57 294 195 1 155,4 6 1,3 20 120 17 1,2 1 152,1 20 060 16 Jamaïque 3 11 233 4,0 99 1,9 1 560 65 1,0 8,9 3 470 66 Japon 126 377 333 4 772,3 2 0,5 37 850 2 0,2 2 950,7 23 400 6 Jordanie 4 89 47 7,0 82 4,4 1 570 64 1,5 15,2 3 430 68 Kazakhstan 16 2 671 6 21,8 58 1,3 1 340 69 2,2 53,7 3 290 69 Kenya 28 569 47 9,3 75 2,3 330 109 -0,1 31,2 1 110 102 Lesotho 2 30 65 1,4 127 5,2 670 88 2,9 5,1' 2 480' 74 Lettonie 2 62 41 6,0 87 2 430 54 9,1 3 650 64 Liban 4 10 391 13,9 68 3 350 46 24,9 5 990 48 Lituanie 4 65 57 8,3 80 2,7 2 230 56 2,9 16,7 4 510 56 Macédoine, ERY de 2 25 77 2,2 115 1 090 76 Madagascar 14 582 23 3,6 104 4,7 250 120 1,6 12,9 910 112 Malaisie 21 329 61 98,2 35 7,5 4 680 35 5,2 229,3 10 920 29 Malawi 10 94 104 2,3 113 3,1 220 124 0,5 7,2 700 118 Mali 10 1 220 8 2,7 108 6,6 260 118 3,5 7,6 740 116 Maroc 28 446 59 34,4 51 -2,7 1 250 70 -4,4 86,1 3 130 70 Note : Les Noces techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 1 3 LE MONDE EN CHIFFRES Densité de Produit national brut (PNB) PNB; par habitant Evaluation PPA duPNB» Population Superficie population Taux de Taux de Millions Milliers Nombre Milliards croissance croissance Milliard!i Par habitant d'habitants de km* d'habitants de dollars Rang annuel Dollars Rang annuel de dollars Dollars Rang 1997 1995 au knf 1997- 1997 moyen 1%) 1997' 1997 moyen (%) 1997 1997 1997 Économie 1997 1996-97 1996-97 Maurice 1 2 553 4,3 96 5,2 3 800 40 4,2 10,7 9 360 31 Mauritanie 2 1 025 2 1,1 130 5,9 450 98 3,2 4,5 1 870 86 Mexique 95 1 909 48 348,6 16 8,0 3 680 42 6,2 770,3 8 120 35 Moldova, Rép. de 4 33 132 2,3 112 540 94 Mongolie 3 1 567 2 1,0 131 390 103 Mozambique 19 784 22 1,7 124 8,6 90 133 5,7 9,7= 520' 121 Namibie 2 823 2 3,6 103 3,8 2 220 57 1,3 8,8' 5 440- 49 Népal 23 143 150 4,8 92 2,7 210 125 0,0 24,7 1 090 103 Nicaragua 5 121 36 1,9 121 13,5 410 100 10,4 11,0' 2 370' 78 Niger 10 1 267 7 2,0 119 3,6 200 128 0,1 8,9' 920' 111 Nigeria 118 911 122 30,7 54 4,2 260 119 1,2 103,5 880 114 Norvège 4 307 14 158,9 27 4,0 36 090 3 3,5 105,4 23 940 5 Nouvelle-Zélande 4 268 13 60,5 45 1,9 16 480 21 1,0 60,9 16 600 21 Oman 2 212 10 10,6 71 4 950 33 20,1 8 690 32 Ouganda 20 200 96 6,6 84 5,3 320 113 2,3 21,3' 1 050' 107 Ouzbékistan 24 414 55 23,9 56 2,2 1 010 78 0,3 58,0 2 450 76 Pakistan 137 771 169 67,2 42 2,8 490 97 0,0 218,2 1 590 94 Panama 3 74 35 8,4 79 4,3 3 080 49 2,6 19,2 7 070 38 Papouasie-Nouvelle-Guinée 5 453 9 4,2 98 -14,0 940 80 -15,9 10,8' 2 390' 77 Paraguay 5 397 12 10,2 72 14,5 2 010 60 11,6 19,7 3 870 60- Pays-Bas 16 34 456 402,7 13 3,2 25 820 12 2,7 332,8 21 340 12 Pérou 25 1 280 19 60,8 44 1,7 2 460 53 -0,1 108,7 4 390 57 Philippines 73 298 236 89,3 36 5,8 1 220 71 3,6 269,2 3 670 63 Pologne 39 304 127 138,9 28 6,8 3 590 43 6,7 246,6 6 380 46 Portugal 10 92 108 103,9 33 3,4 10 450 26 3,3 137,6 13 840 23 République arabe syrienne 15 184 77 17,1 65 2,0 1 150 73 -0,6 44,5 2 990 71 République centrafricaine 3 623 5 1,1 129 5,6 320 112 3,4 5,2' 1 530' 95 RDPlao 5 231 20 1,9 120 6,5 400 101 3,8 6,3 1 290 99 République dominicaine 8 48 162 13,5 69 11,7 1 670 62 9,8 36,8 4 540 55 République kirghize 5 192 24 2,0 116 5,1 440 99 4,0 9,5 2 040 83 République slovaque 5 48 111 19,8 60 6,1 3 700 41 5,9 42,0 7 850 36 République tchèque 10 77 134 53,5 46 0,7 5 200 31 0,8 117,3 11 380 28 Roumanie 23 230 98 32,1 53 -6,6 1 420 68 -6,3 96,8 4 290 58 Royaume-Uni 59 242 243 1 220,2 5 3,4 20 710 15 3,2 1 208,9 20 520 14 Rwanda 8 25 259 1,7 123 15,1 210 126 -2,0 4,9 630 119 Sénégal 9 193 43 4,9 91 4,4 550 93 1,6 14,6 1 670 90 Sierra Leone 5 72 63 0,9 132 200 129 2,4 510 123 Singapour 3 1 4 896 101,8 34 8,8 32 940 4 7,2 89,6 29 000 1 Slovénie 2 20 99 19,3 63 9 680 27 24,9 12 520 26 Sri Lanka 18 65 280 14,8 67 6,9 800 83 5,8 45,5 2 460 75 Suède 9 412 21 232,0 20 1,8 26 220 10 1,7 168,4 19 030 17 Suisse 7 40 178 313,5 17 44 320 1 186,2 26 320 3 Tadjikistan 6 141 42 2,0 117 2,2 330 110 0,7 5,6 930 110 Tanzanie 31 884 34 6,6 83 210 127 Tchad 7 1259 5 1,6 125 6,8 240 122 4,2 7,2 1070 104 Thaïlande 61 511 116 169,6 25 -0,4 2 800 50 -1,3 399,3 6 590 41 Togo 4 54 76 1,4 126 5,0 330 111 2,1 7,8 1790 89 Trinité-et-Tobago 1 5 251 5,5 88 6,4 4 230 39 5,5 8,4 6410 45 Tunisie 9 155 58 19,4 61 11,5 2 090 59 9,7 46,2 4 980 51 Turkménistan 5 470 10 2,9 107 630 91 6,6 1 410 97 Turquie 64 770 80 199,5 23 8,1 3 130 48 6,4 409,7 6 430 43 Ukraine 50 579 89 52,4 47 -3,0 1 040 77 -2,3 109,3 2 170 82 Uruguay 3 175 18 19,4 62 3,4 6 020 30 2,8 27,3 8 460 34 Venezuela 23 882 25 78,7 39 7,4 3 450 44 5,3 194,3 8 530 33 Viet Nam 77 325 227 24,5 55 320 114 128,3 1 670 91 Yémen, Rép. du 16 528 29 4,3 97 270 117 11,8 720 117 Zambie 9 743 12 3,6 105 7,9 380 105 5,3 8,4 890 113 Zimbabwe 11 387 28 8,6 78 2,1 750 85 0,0 26,2 2 280 80 Toutes économies 5 829t 130 129 t 44 w 29 9Î 5.7 t 3,2 w 5 130 w 1,8 w 36 950,6 t 6 3 3 0 w Économies à revenu faible 2 048 30 175 65 721,7 5,0 350 2,8 2 869,9 1400 Économies à revenu intermédiaire 2 855 68 983 40 5 401,9 4,9 1 890 3,8 12 989,8 4 550 Tranche inférieure 2 285 46 158 48 2 817,9 1 230 8 594,9 3 760 Tranche supérieure 571 22 825 24 2 584,0 4,7 4 520 3,2 4 394,9 7 700 Économies à revenu faible/intermédiaire 4 903 99 158 48 6 123,6 4,9 1250 3,3 15 859,7 3 230 Afrique subsaharienne 614 23 628 25 309,1 4,2 500 1,2 905,3 1470 Amérique latine et Caraïbes 494 20 064 24 1 916,8 4,4 3 880 2,7 3 288,7 6 660 Asie de l'Est et Pacifique 1753 15 869 108 1 707,3 6,8 970 5,6 6 247,3 3 560 Asie du Sud 1289 4 781 260 501,9 4,8 390 2,9 2 032,0 1 580 Europe et Asie centrale 471 23 844 20 1 105,8 2 320 2 089,1 4 390 Moyen-Orient et Afrique du N. 283 10 972 25 582,7 2 060 1 297,3 4 580 Économies à revenu élevé 926 30 971 30 23 802,1 2,8 25 700 2,2 21 090,9 22 770 a. Estimations préliminaires calculées par la méthode de YAtlas de la Banque mondiale ; les chiffres en italique se rapportent à 1996. b. Parité de pouvoir d'achat ; voir le Notes techniques, c. Chiffre estimé par régression ; les autres chiffres sont extrapolés à partir des estimations les plus récentes du Projet de comparaison internationale. 2 1 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 2. Qualité de la vie Croissance de la Prévalence Taux Accès aux consommation privée malnutrition Espérance d'analphabétisme services par habitant juvénile Taux de de vie à des adultes Population d'assainissement Taux de croissance % enfants mortalité des la naissance % de la population urbaine en zones annuel moyen (%) de moins de moins de 5 ans Années âgée de 15 ans et plus % du total urbaines 1980-96 5 ans Pour 1 000 1996 1995 % population Non ajustée Ajustée sur 1990-96 1980 1996 Garçons Filles Hommes Femmes 1980 1997 urbaine Économie distribution 1995 Afrique du Sud -0,1 0,0 9 66 62 68 18 18 48 50 79 Albanie 40 69 75 34 38 Algérie -ï,9 -1,2 10 139 39 68 72 26 51 43 57 Allemagne 6 73 80 83 87 100 Angola -7,4 35 209 45 48 21 32 34 Arabie Saoudite 28 69 71 29 50 66 84 Argentine 2 38 25 69 77 4 4 83 80 îob Arménie -5,4 20 es 76 66 69 Australie 1,6 1,1 7 75 81 86 85 Autriche 2,0 1,5 6 74 80 65 64 100 Azerbaïdjan 10 23 65 74 53 56 Bangladesh 0,0 ().() 68 207 112 57 59 51 74 11 19 77 Bélarus -4,5 -3,5 17 63 74 57 72 Belgique 1,7 1,3 7 73 80 95 97 100 Bénin -0,8 24 205 140 52 57 51 74 27 40 54 Bolivie -0,7 -0,4 16 171 102 59 63 10 24 46 62 64 Brésil 0,0 0,0 7 86 42 63 71 17 17 66 80 55 Bulgarie -0,7 -0,5 20 67 75 61 69 100 Burkina Faso 0,0 33 241 158 45 47 71 91 9 17 42 Burundi -0,8 38 195 176 45 48 51 78 4 8 Cambodge 38 170 52 55 20 47 12 22 Cameroun -2,5 15 172 102 55 S8 25 48 31 46 73 Canada 1,3 0,9 7 76 82 76 77 Chili 3,2 1,4 37 13 72 78 5 5 81 84 100 Chine 7,7 ï 4,5 16 60 39 68 71 10 27 20 32 58 Hong Kong, Chine 5,3 12 6 76 81 4 12 92 95 Colombie 1,3 0.6 8 58 31 67 73 9 9 64 74 76 Congo, Rép. du -0,4 24 14=1 49 54 17 33 41 60 11 Congo, Rép. dém. du -4,2 34 51 54 13 32 29 29 Corée, Rép. de 7,1 18 II 69 76 1 3 57 83 Costa Rica 0,7 0,4 2 29 15 75 79 5 5 43 50 Côte d'Ivoire -2,6 -1,6 24 157 150 53 55 50 70 35 45 59 Croatie 10 68 77 50 57 72 Danemark 1,6 1.2 6 -i 78 84 85 100 Egypte, Rép. arabe d' 2,0 1,3 9 175 66 64 67 36 61 44 45 20 El Salvador 2,8 1,4 11 125 40 66 72 27 30 42 46 78 Émirats arabes unis -0,5 7 17 74 76 21 20 72 85 Equateur -0,2 -6,1 17 98 40 67 73 8 12 47 60 87 Espagne 2,3 1,6 6 73 81 73 77 100 Estonie 7,8 4,7 16 63 76 "0 74 États-Unis 1,8 1,1 8 74 80 74 77 Ethiopie -1,7 48 213 177 48 51 55 75 1 1 16 Fédération de Russie 3 25 60 73 70 77 Finlande ï,4 1,1 5 73 81 60 64 100 France 1,7 1,1 6 74 82 73 75 100 Gabon -4,9 15 145 53 57 26 47 34 52 79 Géorgie 19 69 77 52 59 Ghana 0,1 b,i 27 157 110 57 61 24 47 31 37 50 Grèce 1,9 9 75 81 58 60 100 Guatemala -0,4 -0,1 33 140 56 64 69 38 51 37 40 78 Guinée 0,9 0,5 24 210 46 47 50 78 19 31 Guinée-Bissau -1.0 -0,4 23 223 42 45 32 58 17 23 32 Haïti -0,8 28 200 130 54 57 52 58 24 33 42 Honduras -0,3 -6,1 18 101 50 65 69 27 27 35 45 89 Hongrie 1,4 1,0 13 65 75 57 66 100 Inde 2,3 1,6 66 173 85 62 63 35 62 23 27 70 Indonésie 4,3 2,8 40 124 60 63 67 10 22 22 37 73 Irlande 2,8 1,8 7 74 79 55 58 100 Israël 3,3 2,1 19 9 75 79 80 01 Italie 2,2 1,5 7 75 81 67 67 100 Jamaïque 3,8 2,2 10 34 14 72 77 19 11 47 55 89 Japon 2,9 3 6 77 83 76 78 Jordanie -1,2 -0,7 10 64 35 69 72 7 21 60 73 Kazakhstan 1 30 60 70 54 60 Kenya 0,9 0.4 23 115 90 57 60 14 30 16 30 69 Lesotho -2,8 -1,2 21 113 57 60 19 38 15 26 ; Lettonie 18 63 76 68 73 Liban 9 36 68 71 10 20 74 88 Lituanie 13 65 "6 61 73 Macédoine, ERY de 18 70 74 54 61 Madagascar -2,7 -0,2 32 175 135 57 60 18 28 12 Malaisie 3,3 M 23 14 70 74 11 22 12 55 100 Malawi -0,6 28 271 217 43 43 28 58 9 14 70 Mali -1,1 31 291 220 48 52 61 77 10 28 58 Maroc 1,7 1,0 10 147 67 64 68 43 69 41 53 69 Maurice 5,4 15 38 20 68 75 13 21 42 41 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 1 5 LE MONDE EN CHIFFRES Croissance de la Prévalence Taux Accès aux consommationprivée malnutrition Espérance d'analphabétisme services par habitant juvénile Taux de de vie à des adultes Population d'assainissement Taux de croissance % enfants mortalité des la naissance % de la population urbaine en zones annuel Tioyen (%) de moins de moins te 5 ans Années âgée de 15 ans et plus % du total urbaines 1980-96 5 ans Pour 1000 1996 1995 % population Non ajustée Ajustée sur 1990-96 1980 1996 Garçons Filles Hommes Femmes 1980 1997 urbaine Économie distribution 1995 Mauritanie 0,4 -0,2 48 155 52 55 50 74 27 54 Mexique -0,3 -0,1 14 76 36 69 75 8 13 66 74 81 Moldova, Rép. de 24 64 71 40 53 96 Mongolie 12 71 64 67 52 62 Mozambique -1,7 47 285 214 44 46 42 77 13 36 53 Namibie -0,6 26 108 92 55 57 23 38 77 Népal 5,2 3,3 49 179 116 57 57 59 86 7 11 51 Nicaragua -2,7 -1,3 24 120 57 65 70 35 33 53 63 34 Niger -6,3 -4,0 43 300 44 49 79 93 13 19 71 Nigeria -3,0 -1,7 35 196 130 51 55 33 53 27 41 61 Norvège 1.5 1,1 6 75 81 71 74 100 Nouvelle-Zélande 0,9 7 73 79 83 86 Oman ,, 14 20 69 73 32 79 98 Ouganda 1,7 1,0 26 180 141 43 43 26 50 9 13 75 Ouzbékistan 4 35 66 72 41 42 46 Pakistan 1,5 1,1 40 161 123 62 65 50 76 28 35 53 Panama 1,9 0,8 7 47 25 72 76 9 10 50 56 Papouasie-Nouvelle-Guinée -0,4 -0,2 30 85 57 58 19 37 13 17 82 Paraguay 2,0 0,8 4 59 45 68 74 7 9 42 54 Pays-Bas 1,5 1,1 6 75 80 88 89 100 Pérou -0,9 -0,5 11 126 58 66 71 6 17 65 72 62 Philippines 0,8 0,4 30 69 44 64 68 5 6 38 56 Pologne 0.6 0.4 15 68 77 58 64 100 Portugal 2,9 .. 8 72 79 29 37 100 République arabe syrienne 0,4 74 36 66 71 14 44 47 53 100 République centrafricaine -2.4 23 193 164 46 51 32 48 35 40 RPDlao 40 140 52 54 31 56 13 22 30 République dominicaine 0.6 0,3 6 92 47 69 73 18 18 51 63 76 République kirghize 36 62 71 38 39 87 République slovaque -3,2 -2,5 13 69 77 52 60 République tchèque 1 10 70 77 64 66 Roumanie 0,0 0,0 6 28 65 73 49 57 85 Royaume-Uni 2,6 1,7 7 74 80 89 89 Rwanda -1,8 -1,3 29 218 205 39 42 30 48 5 6 Sénégal -1,0 -0,5 22 218 88 49 52 57 77 36 45 83 Sierra Leone -2,4 -0,9 29 335 284 35 38 55 82 24 35 17 Singapour 4,9 14 13 5 74 79 4 14 100 100 97 Slovénie 6 71 78 48 52 95 Sri Lanka 2,6 1,8 38 48 19 71 75 7 13 22 23 Suède 0,7 0,5 5 76 82 83 83 100 Suisse 0,6 0,4 6 75 82 57 62 100 Tadjikistan .. 38 66 72 34 32 83 Tanzanie 29 176 144 49 52 21 43 15 26 97 Tchad -0,4 206 189 47 50 38 65 19 23 73 Thaïlande 5,6 3,0 13 58 38 67 72 4 8 17 21 Togo -0,9 25 175 138 49 52 33 63 23 32 56 Trini té-et-Tobago -1,2 7 39 15 70 75 1 3 63 73 60 Tunisie 0,8 0,5 9 100 35 69 71 21 45 52 63 Turkménistan 50 62 69 47 45 70 Turquie -1,3 10 133 47 66 71 8 28 44 72 99 Ukraine 17 62 73 62 71 70 Uruguay 3,1 4 43 22 70 77 3 2 85 91 Venezuela -0,7 -0,4 5 42 28 70 76 8 10 79 86 64 Vîet Nam 45 60 48 66 ^0 4 9 19 20 43 Yémen, Rép. du 30 198 130 54 54 20 35 70 Zambie -4,0 -2,1 29 149 202 44 45 14 29 40 44 40 Zimbabwe 0,6 16 107 86 55 57 10 20 22 33 98 Toutes économies 2,9 w 2,0 w 132 w 73 w 65 w 69 w 21 w 38 w 40 w 46 w .. w Économies à revenu faible 0,9 1,0 175 113 58 60 35 59 22 28 65 Economies à revenu intermédiaire 4,6 2,8 85 43 66 71 12 25 38 49 67 Tranche inférieure 5,8 3,4 85 44 66 71 12 27 32 42 62 Tranche supérieure 0,1 0,1 82 37 66 73 12 17 62 74 Economies à revenu faible/intermédiaire 3,0 2.1 133 80 63 67 21 39 32 40 Afrique subsaharienne -1,8 193 147 51 54 34 53 23 32 Amérique latine et Caraïbes 0.1 0,0 82 41 66 73 12 15 65 74 Asie de l'Est et Pacifique 6,8 4,0 75 47 67 70 9 24 21 33 62 Asie du Sud 2,1 1,5 174 93 ol 63 38 64 22 27 68 Europe et Asie centrale 30 64 "3 58 68 Moyen-Orient et Afrique du N. 0,6 141 63 66 68 28 50 48 58 Économies à revenu élevé 2,4 7 -4 81 j a 75 78 a. D'après les estimations de l'UNESCO, le taux d'analphabétisme est inférieur à 5( 2 1 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 3. Population et population active Population Population active Totale Taux de croissance 15-64 ans Totale Taux deicroissance Femmes % Enfants 10-14 ans Millions annuel moyen |%) Millions Millions annuel moyen (%) population active % de ce Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sonr comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 2 5 POPULATION Accès Tauxde mortalité Prévalence de Indice Mortalité Dépenses Accès lune aux services infantile lacontraception synthétique maternelle publiques eau salubre d'assainissement Pour 1 000 % de femmes de fécondité Pour 100 000 de santé % de la % de la naissances âgées de Naissances naissances % du PIB population population vivantes 15 à 49 ans par femme vivantes Économie 1990-95' 1980 1995 1980 1995 1980 1996 1990-96 1980 1996 1990-96 Maurice 2,2 98 100 32 17 75 2,7 2,1 112' Mauritanie 1,8 120 94 6,3 5,1 800h Mexique 2,8 83 66 51 32 4,5 2,9 110" Moldova, Rép. de 4,9 50 35 20 2,4 1,9 33' Mongolie 4,8 82 53 5,3 3,3 65b Mozambique 4,6 9 32 10 21 155 123 6,5 6,1 1 500b Namibie 3,7 34 90 61 29 5.9 4,9 220J Népal 1,2 il 48 0 20 132 85 6,1 5,0 1 500k Nicaragua 4,3 61 31 90 44 44 6,2 4,0 160b Niger 1,6 53 15 150 118 4 7,4 7,4 593J Nigeria 0,3 39 36 99 78 6 6,9 5,4 1 000b Norvège 6,6 100 100 8 4 1,7 1,9 6" Nouvelle-Zélande 5,7 87 13 6 2.0 2,0 25" Oman 2,5 15 79 41 18 9,9 7,0 Ouganda 1,6 34 57 116 99 15 7,2 6,7 550' Ouzbékistan 3,5 18 47 24 4,8 3,4 24' Pakistan 0,8 38 60 16 30 124 88 14 7,0 5,1 340b Panama 5,4 83 87 32 22 3,7 2,6 55" Papouasie-Nouvelle-Guinée 2,8 28 22 67 62 5,7 4,7 370" Paraguay 1,0 30 50 24 51 4,8 3,9 190J Pays-Bas 6,7 100 100 100 100 9 5 1,6 1,5 12b Pérou 2,6 60 44 81 42 55 4,5 3,1 280" Philippines 1,3 52 37 48 4,8 3,6 208J Pologne 4,8 67 50 100 21 12 2,3 1,6 lo Portugal 4,5 57 100 24 7 2,2 1,4 is" République atabe syrienne 71 85 45 78 56 31 40 7,4 4,0 179' République centrafricaine 1.9 16 18 117 96 14 5,8 5,0 700d RDPlao 1,3 39 19 127 101 6,7 5,7 650b République dominicaine 2,0 71 78 74 40 64 4,2 3,1 110h République kirghize 3,7 75 53 43 26 4,1 3,0 32' République slovaque 6,0 43 51 21 11 2,3 1,5 8' République tchèque 7,7 16 6 69 2,1 1,2 T Roumanie 3,6 77 50 49 29 22 57 2,4 1,3 41- Royaume-Uni 5,8 100 96 12 6 1,9 1,7 9' Rwanda 1,9 128 129 21 8,3 6,1 1 3001' Sénégal 2,5 50 58 91 60 7 6,7 5,7 510-" Sierra Leone 1,6 34 13 11 190 174 6,5 6,5 1 800h Singapour 1,3 100 100 97 12 4 1,7 1,7 10b Slovénie 7,4 90 15 5 2,1 1,3 5' Sri Lanka 1,4 34 15 3,5 2,3 30' Suède 6,0 85 100 7 4 1,7 1,7 7b Suisse 7,2 100 85 100 9 5 1,6 1,5 6b Tadjikistan 6,4 62 58 32 5,6 3,7 74' Tanzanie 3,0 49 86 108 86 18 6,7 5,6 530J Tchad 3,4 24 21 147 115 5,9 5,6 900d Thaïlande 1,4 81 70 49 34 3,5 1,8 200b Togo 1,7 22 110 87 6,6 6,2 640b Trinité-et-Tobago 2,6 82 56 35 13 3,3 2,1 90' Tunisie 3,0 72 46 69 30 60 5,2 2,8 Turkménistan 2,8 85 60 54 41 4,9 3,3 44' Turquie 2,7 67 92 94 109 42 4,3 2,6 180' Ukraine 5,0 97 50 49 17 14 2,0 1,3 30c Uruguay 2,0 83 82 37 18 2,7 2,2 85* Venezuela 2,3 79 58 36 22 4,1 3,0 200' Viet Nam 1,1 36 21 57 40 5,0 3,0 105' Yémen, Rép. du 1,2 52 51 141 98 7,9 7,2 I400b Zambie 2,4 43 23 90 112 26 7,0 5,8 230d Zimbabwe 2,0 74 5 58 82 56 58 6,8 3,9 280d Toutes économies 3,2 w 78 w 47 w 80 w 54 w 3,7 w 2,8 w Économies à revenu faible 0,9 71 30 117 80 5,6 4,1 Économies à revenu intermédiaire 3,0 84 36 57 35 3,2 2,3 Tranche inférieure 2,5 84 31 56 37 3,1 2,2 Tranche supérieure 3,3 59 31 3,8 2,6 Économies à revenu faible/intermédiaire 2,7 87 59 4,1 3,0 Afrique subsaharienne 1,6 45 37 115 91 6,6 5,6 Amérique latine et Caraïbes 2,9 73 57 59 33 4,1 2,8 Asie de l'Est et Pacifique 1,7 84 29 56 39 3,1 2,2 Asie du Sud 1,2 78 30 120 73 5,3 3,4 Europe & Asie centrale 4,4 41 24 2,5 1,8 Moyen-Orient et Afrique du Nord 2,4 96 50 6,1 4,0 Économies à revenu élevé 6,9 92 13 6 1,9 1,7 a. Données les plus récentes disponib es. b. Estimation de l'UNICEF/OMS basée sur un modèle statistique c. Estimations officielles. d. Chiffres établis à partir d'estima- tions inditectes basées sut les tésultats d'enquêtes. e. Chiffre établi sut la base d'une étude couvtant 30 prov nces. f. Données relatives 1 1997. g. Chiffre établi sut la base 2 2 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 8. Utilisation des sols et productivité agricole Productivité agricole Dollars de 1987 Valeur ajoutée agric. Valeur ajoutée agric. Indice de pioduction Terres cultivables Terres irriguées Terres arables par travailleur par ha de terre alimentaire % du total % terres cultivables Hectares |)ar habitant agricole agricole 1989-91 = 100 Économie 1980 1995 1979-81 1994-96 1979-81 1994-96 1979-81 1994-96 1979-81 1992-94 1979-81 1994-96 Afrique du Sud il 13 8,4 8,1 0,46 0,40 2 361 2 870 45 49 93 98 Albanie te 26 53,0 48,4 0,22 0,18 908 1 161 565 752 Algérie 3 3 3,4 6,9 0,37 0,27 2 713 3 612 109 180 71 115 Allemagne 36 35 3,7 3,9 0,15 0,14 91 89 Angola 3 3 2.2 2,1 0,41 0,28 140 9 92 126 Arabie Saoudite 1 2 28,9 38,7 0,20 0,20 1 641 23 31 95 Argentine lu 10 5,8 6,3 0,89 0,72 6 248 7 028 51 62 95 116 Arménie 25 44,7 0,15 1275 261 78 Australie 6 6 3,5 4,9 2,97 2,65 17 222 22 256 16 21 92 118 Autriche 20 18 0,2 0,3 0,20 0,18 10 695 15 659 956 1 088 92 101 Azerbaïdjan 23 50,0 0,21 55 Bangladesh 70 67 17,1 37,3 0,10 0,07 187 226 587 863 79 103 Bélarus 30 1,9 0,59 3 023 380 68 Belgique Bénin 16 17 0,3 0,5 0,39 0,26 374 563 188 321 63 126 Bolivie 2 2 6,6 3,7 0,35 0,29 1 135 42 71 120 Brésil 6 8 3,3 4,9 0,32 0,32 1 217 2 384 93 119 70 117 Bulgarie 38 38 28,3 19,0 0,43 0,48 4 446 6 240 650 513 105 68 Burkina Faso 10 13 0,4 0,7 0,40 0,33 155 182 64 93 63 121 Burundi 46 43 0,7 1,3 0,24 0,15 218 177 212 270 80 94 Cambodge 12 22 4,9 4,5 0,30 0,39 131 86 51 116 Cameroun 15 15 0,2 0,3 0,68 0,46 861 827 252 313 83 114 Canada 5 5 1,3 1,6 1,86 1,54 12317 30 202 131 154 80 111 Chili 6 6 29,6 29,9 0,36 0,28 1 729 3 042 79 150 72 125 Chine 11 10 45,1 51,8 0,10 0,08 113 193 106 184 M 144 Hong Kong, Chine 7 7 43,5 28,6 0,00 0,00 97 52 Colombie 5 6 7,7 16,6 0,13 0,07 1 579 2 172 123 165 76 100 Congo, Rép. du 0 0 0,7 0,6 0,08 0,06 544 629 21 28 80 112 Congo, Rép. déni, du 3 3 0,1 0,1 0,26 0,17 218 219 83 113 72 106 Corée, Rép. de 22 20 59,6 66,5 0,05 0,04 1 950 5 302 5 229 6 961 78 115 Costa Rica 10 10 12,1 23,8 0,12 0,09 2 544 3 790 2S0 37.1 73 123 Côte d'Ivoire 10 13 1,4 1,7 0,24 0,21 1 527 1354 195 212 71 118 Croatie 22 0,2 0,23 57 Danemark 63 55 14,5 20,1 0,52 0,45 18 790 38 131 1 166 1 684 83 102 Egypte, Rép. arabe d' 2 3 100,0 100,0 0,06 0,05 757 1 331 2 691 2 990 68 118 El Salvador 35 37 14,8 15,8 0,12 0,10 1 417 1 300 733 674 91 107 Émirats arabes unis 0 1 237,7 86,8 0,01 0,02 8 928 970 2 076 47 169 Equateur ( » 11 19,4 8,1 0,20 0,14 1 267 1 790 194 259 77 131 Espagne 41 40 14,8 17,8 0,42 0,39 8 699 496 82 95 Estonie 27 0,76 6 266 526 56 Etats-Unis 21 21 10,8 11,4 0,83 0,71 17719 156 261 95 113 Ethiopie 12 1,7 0,20 181 116 90 Fédération de Russie 8 4,0 0,88 71 Finlande 0,54 0,50 20 171 31 457 2 100 2 072 93 92 France 34 35 4,6 8,0 0,32 0,32 13 699 30 035 838 1 113 04 101 Gabon 2 2 0,9 0,8 0,42 0,29 1 412 1 516 67 74 80 107 Géorgie 16 42,0 0,15 71 Ghana 16 20 0,2 0,1 0,18 0,17 813 684 215 227 73 143 Grèce 30 27 24.2 38,0 0,30 0,23 5 595 7 726 685 766 91 102 Guatemala 16 18 5,0 6,5 0,18 0,13 1 240 503 70 111 Guinée 3 4 12,8 10,9 0,13 0,10 225 54 97 126 Guinée-Bissau 10 12 6,0 5,0 0,32 0,28 186 292 54 78 69 111 Haïti 32 33 7,9 9,6 0,10 0,08 100 91 Honduras 16 18 4,1 3,6 0,43 0,29 959 1 490 200 268 88 104 Hongrie 58 54 3,6 4,2 0,47 0,47 4 679 485 91 73 Inde 57 57 22,8 29,5 0,24 0,18 304 404 338 520 68 115 Indonésie 14 17 16,2 15.2 0,12 0,09 422 481 376 519 64 119 Irlande 16 19 0,33 0,37 83 105 Israël 20 21 49,3 44,6 0,08 0,06 86 108 Italie 42 37 19,3 24,7 0,17 0,14 10 516 17 876 1 650 1 964 101 102 Jamaïque 22 22 13,6 14,3 0,08 0,07 711 1 045 433 591 86 116 Japon 13 12 62,6 61,8 0,04 0,03 9 832 16 712 11 279 12 445 94 98 Jordanie 4 5 11,0 18,2 0,14 0,08 3 129 2 769 224 461 61 148 Kazakhstan 12 7,0 2,00 70 Kenya 8 8 0,9 1,5 0,23 0,15 268 240 68 90 68 101 Lesotho 0,22 0,16 291 194 35 24 89 109 Lettonie .. 28 0,68 3 870 349 57 Liban 30 30 28,1 28,7 0,07 0,05 58 117 Lituanie 46 0,79 65 Macédoine, ERY de 26 9,9 0,31 96 Madagascar 5 5 21,5 35,0 0,29 0,20 190 178 26 34 82 104 Malatsie 15 23 6,7 4,5 0,07 0.09 2 235 4 052 941 942 55 122 Malawi 14 18 1,3 1,6 0,21 0,17 162 156 145 153 01 102 Mali 2 3 2,9 2,6 0,31 0,33 251 259 24 33 80 114 Maroc 18 21 15.0 13,5 0,39 0,33 565 919 78 111 56 101 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les i:hiffres et dans quelle mesure ils sont comparantes. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 2 7 ENVIRONNEMENT Productivité agricole Dollars de 1987 Valeur ajoutée agric. Valeur ajoutée agric. Indice de production Terres cultivables Terres irriguées Terres arables par travailleur par ha de terre alimentaire % du total % terres cultivables Hectares |)ar habitant agricole agricole 1989-91 = 100 Économie 1980 1995 1979-81 1994-96 1979-81 1994-96 1979-81 1994-96 1979-81 1992-94 1979-81 1994-96 Maurice 53 52 15,0 17,0 0,10 0,09 1764 3 762 1 607 1 902 89 104 Mauritanie 0 0 25,1 23,6 0,12 0,09 5 7 86 100 Mexique 13 14 20,3 23,5 0,35 0,27 1372 1 518 109 123 85 117 Moldova, Rép. de 66 14,1 0,41 63 Mongolie 1 1 3,0 6,1 0,71 0,54 88 80 Mozambique 4 4 2,1 3,4 0,24 0,17 92 12 99 106 Namibie 1 1 0,6 0,8 0,64 0,51 1 295 1 458 8 9 108 107 Népal 16 21 22,5 31,0 0,16 0,13 173 198 271 406 05 100 Nicaragua 11 23 6,0 3,3 0,41 0,55 3 268 3 697 212 155 118 120 Niger 0,63 0,53 292 256 57 63 101 120 Nigeria 33 36 0,7 0,7 0,39 0,28 479 684 111 150 58 132 Norvège 0,20 0,22 19 593 34 809 3 172 3 403 92 99 Nouvelle-Zélande 13 12 5,2 9,1 0,80 0,44 10 693 13 373 86 132 91 117 Oman 0 0 92,7 98,4 0,01 0,01 1041 155 328 63 88 Ouganda 28 34 0,1 0,1 0,32 0,27 592 515 71 107 Ouzbékistan 11 88,9 0,18 1 228 150 108 Pakistan 26 28 72,7 79,8 0,24 0,16 323 466 227 382 66 125 Panama 7 9 5,0 4,8 0,22 0,19 1 954 2 320 208 246 86 102 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1 1 0,01 0,01 671 752 1 756 2 186 86 106 Paraguay 4 6 3,4 3,0 0,52 0,46 1698 2 204 49 54 61 113 Pays-Bas 24 27 58,5 61,5 0,06 0.06 23 131 41 245 3 489 5 932 87 104 Pérou 3 3 33,0 41,2 0,19 0,16 78 123 Philippines 29 32 14,0 16,7 0,11 0,08 777 780 782 835 86 116 Pologne 49 48 0,7 0,7 0,41 0,37 1359 366 88 83 Portugal 34 } ^ 20,1 20,9 0,25 0,23 715 72 97 République arabe syrienne 31 32 9,6 18,1 0,60 0,37 3 426 212 94 134 République centrafricaine 3 3 0,81 0,60 456 516 96 119 80 111 RDP lao 3 4 15,4 18,4 0,21 0,19 71 115 République dominicaine 29 39 11,7 13,7 0,19 0,17 1 325 1 587 251 262 85 104 République kirghize 7 77,6 0,25 69 4 81 République slovaque 33 18,6 0,28 497 76 République tchèque 44 0,7 0,30 82 Roumanie 46 43 21,9 31,3 0,44 0,41 3 007 393 111 97 Royaume-Uni 29 25 2,0 1,8 0,12 0,10 92 101 Rwanda 41 47 0,4 0,3 0,15 0,13 306 206 445 378 00 72 Sénégal 12 12 2,6 3,1 0,42 0,28 328 375 02 118 75 106 Sietra Leone 7 8 4,1 5,4 0,14 0,11 365 344 117 123 85 95 Singapour 13 2 0,00 0,00 8 791 20 215 18 956 72 942 154 42 Slovénie 14 0,7 0,12 96 Sri Lanka 29 29 28,4 29,2 0,06 0,05 489 561 592 801 98 108 Suède 0,36 0,31 18 485 28 590 1 263 1 577 100 96 Suisse 10 11 6,2 5,8 0,06 0,06 96 97 Tadjikistan 6 83,5 0,14 70 Tanzanie 3 4 4,1 4,9 0,12 0,11 77 98 Tchad 3 3 0,2 0,4 0,70 0,51 148 198 6 10 91 117 Thaïlande 36 40 16,4 23,5 0,35 0,29 375 554 338 488 80 108 Togo 43 45 0,3 0,3 0,76 0,51 404 461 119 189 77 117 Trinité-et-Tobago 23 24 17,8 18,0 0,06 0,06 4 822 3 586 1 801 1 245 102 105 Tunisie 30 31 4,9 7,4 0,51 0,32 1 384 2 286 142 232 68 99 Turkménisran 3 87,8 0,31 121 Turquie 37 35 9,6 15,3 0,57 0,40 1 208 1 168 354 404 76 105 Ukraine 59 7,5 0,64 70 Uruguay 8 7 5,4 10,7 0,48 0,40 5 379 6 535 65 80 87 123 Venezuela 4 4 3,6 5,2 0,19 0,13 3 103 3 270 110 139 78 120 Viet Nam 20 21 24,1 29,6 0,11 0,08 801 2 640 64 127 Yémen, Rép. du 19,9 31,3 0,16 0,10 75 113 Zambie 0,4 0,9 0,89 0,59 116 100 6 7 74 97 Zimbabwe 3,1 4,5 0,36 0,27 294 266 34 41 82 92 Toutes économies l l w 11 w 16,6 w 17,6 w 0.27 w 0,24 w .. w .. w .. w .. w 80 w 116w Economies à revenu faible 13 14 18,6 22,8 0,26 0,19 397 142 183 73 116 Économies à revenu intermédiaire 9 10 20,9 18,2 0,19 0,22 197 72 124 Tranche inférieure 10 10 30,2 21,8 0,14 0,20 256 68 133 Tranche supérieure 8 9 8,3 10,1 0,39 0,33 126 81 109 Économies à revenu faible/intermédiaire 10 11 19,8 19,9 0,22 0,21 459 206 72 122 Afrique subsaharienne 6 7 3,7 4,0 0,36 0,26 458 392 53 68 79 113 Amérique latine et Caraïbes. 7 8 0.8 11,1 0,33 0,28 1 586 2 292 90 116 KO 113 Asie de l'Est et Pacifique 11 12 0,12 0,09 65 139 Asie du Sud 44 45 27,8 35,1 0,23 0,17 290 383 337 519 70 113 Europe et Asie centrale 13 9,8 0,61 Moyen-Orienr et Afrique du N. 5 6 23,5 31,2 0,29 0,21 1 918 185 67 118 Économies à revenu élevé 0,46 0,41 92 106 2 2 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 9. Consommation d'eau, déboisement et aires protégées Ressources Prélèvements annuels d'eau douce Accès à l'eau salubrcl Déboisement Aires protégées eau douce % population annuel à l'échelon national rrï par hab. Milliards % total Agriculture' Industrie' Usages 1995 1990-95 1994 1996 de m* des % % domestiques' Urbaine Rurale Km1 % annuel, Milliers % superficie Économie ressources' % variât. de km' totale Afrique du Sud I 190 13,3 29,7 72' 11' 17'' 150 0,2 69,7 5,7 Albanie 13 542 0,2' 0,4 76 18 6 0 0.0 0,3 1,2 Algérie 483 4,5 32,4 60'1 15' 25' 234 1,2 119,2 5,0 Allemagne 1 172 46,3 48,2 20" 7C 11' 0 0,0 91,9 26,3 Angola 16 577 0,5 0,3 76' W 14' 69 15 2 370 1,0 26,4 2,1 Arabie saoudire 124 17,0 709,2 W 1' <¥ 18 0,8 62,0 2,9 Argenrine 19 705 27,6' 4,0 73 18 9 73 17 894 0,3 43,7 1,6 Arménie 2411 3,8 41,8 72' 15' 13' -84 -2,7 2,1 7,6 Australie 18 731 14,6' 4,3 33 2 65 -170 0.0 940,8 12,2 Autriche 6 986 2,4 4,2 9d 58' 33' 0 0,0 20,8 24,2 Azerbaïdjan 1 068 15.8 195,1 74' 22' 4' 0 0,0 1,9 2.2 Bangladesh 11 153 22,5 1,7 96 1 3 42 80 88 0,8 1,0 0,7 Bélarus 3 612 3,0 8,1 19 49 32 -688 -1,0 2,7 1,2 Belgique 827 9,0 107,5 4 85 11 0 0.0 o.x Bénin 1 829 0,2 1,5 67' 10' 23' 41 53 596 1.2 7,8 7,0 Bolivie 39 536 1,2 0,4 8S 5 10 75 27 5 814 1,2 92,3 8,5 Brésil 32 163 36,5 0,7 59 19 22 85 31 25 544 0,5 321,9 3,8 Bulgarie 2 154 13,9 77,2 22 76 3 -6 0,0 3,7 3,3 Burkina Faso 1 640 0,4 2,2 81' 0* 19* 320 0,7 26,6 9,7 Burundi 561 0,1 2,8 64' 0' 36' 14 0,4 0,9 3,5 Cambodge 8 574 0,5 0,6 94 1 5 20 12 1 638 1,6 30.0 17,0 Cameroun 19 596 0,4 0,1 35" 19' 46' 71 24 1 292 0,6 20,5 4,4 Canada 95 097 45,1 1,6 12 70 IX -1 764 -0,1 823,6 9,0 Chili 32 458 16,8' 3,6 89 5 6 292 0,4 137,3 18,3 Chine 2 304 460,0 16,4 87 7 6 93 89 866 0,1 580,8 6,2 Hong Kong, Chine Colombie 28 571 5,3 0,5 43 16 41 88 48 2 622 0,5 93,8 9,0 Congo, Rép. du 345 619 0,0 0.0 11' 27' bï 416 0,2 11,8 3,4 Congo, Rép. dém du 20 670 0,4 0,0 23' 16' 6 1 ' 99,2 4,4 Corée, Rép. de 1 451 27,6 41,8 46 35 19 130 0,2 6,9 7,0 Costa Rica 27 600 1,4 1,4 89 7 4 414 3,0 6,5 12,5 Côte d'Ivoire 5 346 0,7 0,9 67d 11' 22' 59 81 308 0,6 19,9 6,3 Croatie 12 870 98 80 0 0,0 3,9 6,9 Danemark 2 090 1,2 10,9 43 27 30 100 100 0 0,0 13,9 32,7 Egypte, Rép. arabe d' 47 55,1 1 967,9 85' 9' 6' 82 50 0 0,0 7,9 0,8 El Salvador 3 270 1,0 5,3 89 4 7 78 37 38 3,3 0,1 0,2 Émirars arabes Unis 59 2,1 1 406,7 92" 1J 7' 98 98 0 0,0 Equateur 26 842 5,6 1,8 90 3 7 82 55 1 890 1,6 111,1 40,1 Espagne 2 809 30,8 27,9 62 26 12 0 0.0 42,5 8,5 Estonie 8 663 3,3 26,0 3J 92' 5' -196 -1,0 4,1 10,4 États-Unis 9 270 467,3 19,0 42' 45' 13' -5 886 -0,3 1 302,1 11,4 Ethiopie 1 889 2,2 2,0 W 3' 11' 90 20 624 0,5 60,2 6,0 Fédération de Russie 29 191 117,0 2,7 23" 60' 17' 0 n.o 705,4 3,9 Finlande 21 463 2,2 2,0 3 85 12 100 100 166 0,1 27,4 9,0 France 3 084 37,7 21,0 15 69 16 100 100 -1 608 -1,1 56,0 10,2 Gabon 145 778 0,1 0,0 6' 22' 72' 80 30 910 0,5 10,5 4,1 Géorgie 10 737 4,0 6,9 42" 37' 21' 0 0,0 1,9 2,7 Ghana 1 729 0,3' 1,0 52' 13' 35' 70 49 1 172 1,3 11,0 4,9 Grèce 4 310 5,0 11,2 63 29 8 -1 408 -2,3 2,2 1,7 Guatemala 10615 0,7' 0,6 74 17 9 91 43 824 2,1 13,3 7,7 Guinée 33 436 0,7 0,3 87' 3' 10' 61 62 748 1,1 1,6 0,7 Guinée-Bissau 14 628 0,0 0,1 36' 4 ' 60' 18 27 104 0,4 Haïti 1 499 0,0 0,4 68 8 24 37 23 8 3,4 0,1 0,4 Honduras 9 084 1,5 2,7 91 5 4 81 53 1 022 2,3 8,6 7,7 Hongrie 589 6,8 113,5 36 55 9 -88 -0,5 5,7 6,2 Inde 1 957 380,0- 20,5 93 4 3 85 79 -72 0,0 143,4 4,8 Indonésie 12 839 16,6 0,7 76 11 13 78 54 10 844 1,0 185,6 10,2 Irlande 12 962 0,8' 1,7 10 74 16 -140 -2,7 0,5 0,7 Israël 299 1,9 108,8 79 5' 16' 0 0,0 3,1 14,9 Italie 2 778 56,2 35,3 59 27 14 -58 -0,1 22,8 7,7 Jamaïque 3 259 0,3' 3,9 86 7 7 92 48 158 7,2 0,0 0,2 Japon 4 350 90,8 16,6 50 33 17 132 0,1 27,6 7,3 Jordanie 158 0,5' 66,2 75' y 22' 12 2,5 2,9 3,3 Kazakhstan 4 579 37,9 50,3 79* 17' 4' -1 928 -1,9 9,9 0,3 Kenya 738 2,1 10,1 76' 4' 20' 67 49 34 0,3 35,0 6,2 Lesotho 2 571 0,1 1,0 56' 22' 22' 14 64 0 0,0 0,1 0,2 Lettonie 6 707 0,7 4,2 14' 44J 42' -250 -0,9 7,8 12,5 Liban 1 030 1,3" 30,7 68' 4' 28' 52 7,8 0,0 0,4 Lituanie 4 206 4,4 28,2 3 90 7 -112 -0,6 6,3 9,8 Macédoine, ERY de 2 0,0 2,2 8,5 Madagascar 24 590 16,3 4,8 99' & 1' 83 10 1 300 0,8 11,2 1,') Malaisie 22 174 9,4' 2,1 47 30 23 100 74 4 002 2,4 14,8 4,5 Malawi 1747 OS 5,1 86' 3' IV 52 44 546 1,6 10,6 11,3 Mali 6 001 1,4 2,3 97' 1' 2' 36 38 1 138 1,0 40,1 3,3 Maroc 1 110 10,9 36,2 92' 3' 5' 98 n 118 0,3 3,7 0,8 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS D U DÉVELOPPEMENT DANS LE M O N D E 2 2 9 ENVIRONNEMENT Ressources 'relèvements annuels d'eau douce Accès à l'eau salubre Déboisement Aires protégées eau douce % population annuel à l'échelon national m! par hab. Milliards % total Agriculture5 Industrie" Usages 1995 1990-95 1994' 1996 de m* des % % domestiques' Urbaine Rurale Km! % annuel, Milliers % superficie Économie ressources' % variât. dekm! totale Maurice 1 940 0,4' 16.4 77' 7' 16' 95 100 0 0,0 0,0 2,0 Mauritanie 171 1,6' 407,5 92" 2" 6' 0 0,0 17,5 1,7 Mexique 3 836 77,6' 21,7 86 8 6 91 62 5 080 0,9 98,5 5,1 Moldova, Rép. de 231 3,7 370,0 23 70 7 0 0,0 0,1 0,2 Mongolie 9 776 0,6 2,2 62 27 11 0 0,0 61,7 3,9 Mozambique 5 547 0,6 0,6 89 2' 9' 17 40 1 162 0,7 0,0 0,0 Namibie 3 913 0 3 4.0 68" 3 ' 29* 420 0.3 102,2 12,4 Népal 7 714 2.7 l.(. 95 1 4 64 49 548 1,1 11,1 8,1 Nicaragua 38 862 0,9< 0.5 54 21 25 SI 27 1 508 2,5 9,0 7,4 Niger 3^5 0,5 14,3 82' 2' 16' 46 55 0 0,0 84,2 6,6 Nigeria 1 929 3,6 1,6 54' 15" 31' 63 26 1 214 0,9 29,7 3,3 Norvège 87 651 2,0 0,5 8 72 20 -180 -0,2 55,4 18,0 Nouvelle-Zélande 89 959 2,0 0,6 44 10 46 -434 -0,6 60,7 22,9 Oman 456 1.2 123,2 93" 2' y 0 0,0 9,9 17,6 Ouganda 1 976 0,2 0,5 60 8 32 47 32 592 0,9 19,1 9,6 Ouzbékistan 702 82,2 504,3 84' 12' 4" -2 260 -2,7 2,4 0,6 Pakistan 1 858 155,6' 62,7 96' 2' 2" 77 52 550 2,9 37,2 4,8 Panama 53 852 1,3 0,9 77 11 12 636 2,1 13,3 17,8 Papouasie-Nouvelle-Guinée 181 993 0,1 0,0 49 22 29 84 17 1 332 0,4 0,8 0,2 Paraguay 18 971 0.4 0,5 78 7 15 17 3 266 2,6 15,0 3,7 Pays-Bas 644 7,8 78,1 34 61 5 100 100 0 0,0 4,3 11,5 Pérou 1647 6,1 15,3 72 9 19 74 24 2 168 0,3 41,8 3,3 Philippines 4 492 29,5' 9,1 61 21 18 2 624 3.5 6,1 2,0 Pologne 1279 12,3 24,9 11 76 13 -120 -0,1 30,7 10,1 Portugal 3 827 7,3 19,2 48 37 15 -240 -0,9 5,8 6,3 République arabe syrienne 483 14,4 205,9 94" 2" 4' 92 78 52 2,2 République centrafricaine 42 166 0,1 0,0 74' 5' 21' 18 18 1 282 0,4 61,1 9,8 RDPlao 9 840 1,0 2,1 82 10 8 40 39 24,4 10,6 République dominicaine 2511 3,0 14,9 89 6 5 74 67 264 1,6 10,5 21,7 République kirghize 10315 11,0 23,4 95' 3" 2' 0 0,0 2,8 1,5 République slovaque 5 765 1,8 5,8 -24 -0,1 10,2 21,1 République tchèque 5 642 2,7 4,7 2' 57" 41" -2 0,0 10,7 13,8 Roumanie 1637 26,0 70,3 59 33 8 12 0,0 10,7 4.7 Royaume-Uni 1 208 11,8 16,6 3 77 20 100 100 -128 -0,5 51,1 21,2 Rwanda 937 0,8 12,2 94' 2' y 4 0,2 3,3 13,3 Sénégal 3 093 1,4 5,2 92' y y 82 28 496 0,7 21,8 11,3 Sierra Leone 34 557 0,4 0,2 89* 4' T 58 21 426 3,0 0,8 1,1 Singapour 197 0,2' 31,7 4 51 45 100 0 0,0 0,0 4,9 Slovénie 0 0,0 1,1 5,4 Sri Lanka 2 361 6,3' 14,6 96 2 2 202 1,1 8,0 12,3 Suède 19 903 2,9 1,7 9 55 36 24 0,0 29,8 7,3 Suisse 6 008 1,2 2,8 4 73 23 100 100 0 0,0 7,3 18,5 Tadjikistan 11 186 12,6 19,0 88" T y 0 0,0 0,9 0,6 Tanzanie 2 623 1.2 1,5 89" 2' 9" 65 45 3 226 1,0 139,4 15,7 Tchad 2 269 0,2 1,2 82' 2" 16' 48 17 942 0,8 114,9 9,1 Thaïlande 1 833 31,9 29,0 90 6 4 89 72 3 294 2,6 70,2 13,7 Togo 2 719 0,1 0,8 25J 13'1 62' 186 1,4 6,5 11,9 Trinité-et-Tobago 3 932 0,2* 2,9 35 38 27 83 80 26 1,5 0,2 3,1 Tunisie 385 3,1 87,2 89" 3" 91 30 0,5 0,4 0,3 Turkménistan 217 22,8 2 280,0 91 8 1 0 0,0 11,1 2,4 Turquie 3 126 31,6 16,1 72' 11' 16' 98 85 0 0,0 10,7 1,1 Ukraine 1 047 34,7 65,3 30 54 16 -54 -0,1 4,9 0,9 Uruguay 18 420 0,7' 1,1 91 3 6 4 0,0 0,3 0,2 Venezuela 38 367 4,1' 0,5 46 11 43 80 75 5 034 1,1 263,2 29,8 Viet Nam 4 990 28,9 7,7 78 9 13 53 32 1 352 1,4 13,3 4,1 Yémen, Rép. du 260 2,9 71,5 92' 1" 7" 88 17 0 0,0 Zambie 8 703 1.7 2,1 77" 7" 16' 64 27 2 644 0,8 63,6 8,6 Zimbabwe 1 254 1,2 8,7 79" T 14" 99 65 500 0,6 30,7 7,9 Toutes économies 7 342w 68 w 22 w 10w .. w .. W 101 724 s 0,3 w 8 603,2 s 6,7 w Économies à revenu faible 5 096 92 4 3 79 67 37 622 0,7 1 421,1 4,9 Économies à revenu intermédiaire 8 241 73 18 9 80 75 666 0,4 3 571,0 5,2 Tranche inférieure 6 401 75 17 8 81 33 358 0,2 2 354,1 5,2 Tranche supérieure 15 656 66 18 16 42 308 0,5 1 216,9 5,3 Économies à revenu faible/intermédiaire 6 961 80 13 7 113 288 0,4 4 992,1 5,1 Afrique subsaharienne 7 821 85 4 10 29 378 0,7 1 362,5 5,8 Amérique latine er Caraites 22 011 77 11 12 57 766 0,6 1 303,4 6,5 Asie de l'Est et Pacifique 5 072 84 8 7 89 82 29 826 0,8 966,3 6,2 Asie du Sud 3 017 95 3 2 83 74 1 316 0,2 212,4 4,4 Europe et Asie centrale 11410 52 37 11 -5 798 -0,1 856,7 3,6 Moyen-Orient et Afrique du h . 854 84 8 8 800 0,9 290,8 3,0 Économies à revenu élevé 9 378 40 45 15 -11 564 -0,2 3611,2 11,9 a. Sauf indication contraire, les données se rapportent à une année quelconque de la période 1980-96. b. Sauf indication contraire, les pourcentages indiqués pour les prélè vements par secteur sont des estimations pour 1987. c. Les données se rapportent à des années autres que 1987 (voir Banque mondiale, 1988b). d. Les données sont des esti mations se rapportant à des années antérieures à 1980 (voir Banque mondiale, 1998b). e. Les données peuvent se rapporter à des années antérieures et sont les plus récentes fournies par le Centre mondial de surveillance de la conservation de la nature en 1994. 2 3 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 10. Consommation d'énergie et émissions PIB par unité de Importations Consomtnation d'énergie comnnerciaie consommation nettes Milliers Kg Taux de d'énergie d'énergie Émissions de gaz carbonique de tonnes d'équivalent croissance USD en % de la Totales Par d'équivalent pétrole annuel de 1987 consommation Millions habitant pétrole par habitant moyen (%) le kq commerciale de tonnes Tonnes Économie 1980 1995 1980 1995 1980-95 1980 1995 1980 1995 1980 1995 1980 1995 Afrique du Sud 59 051 88 882 2 175 2 405 1,8 1,3 1,0 -13 -31 211,3 305,8 7,8 8,3 Albanie 2 674 1 020 1 001 314 -6,4 0,7 1,8 -14 8 4,8 1,8 1,8 0,6 Algérie 12 078 24 346 647 866 4,2 4,1 2,7 -452 -349 66,2 91,3 3,5 3,2 Allemagne 358 995 339 287 4 585 4 156 -0,2 49 58 835,1 10,2 Angola 937 959 133 89 0,5 7,7 -722 -2 631 5,3 4,6 0,8 0,4 Arabie Saoudite 35 355 82 742 3 772 4 360 5.2 2,7 1,2 -1 408 -468 130,7 254,3 14,0 13,4 Argentine 39 716 53 016 1413 1 525 1,9 2,8 2,5 8 -25 107,5 129,5 3,8 3,7 Arménie 1 070 1 671 346 444 -1,8 2,1 0,6 -16 8 5 3,6 1,0 Australie 70 372 94 200 4 790 5 215 2,2 2,4 2,8 -22 -98 202,8 289,8 13,8 16,0 Autriche 23 449 26 383 3 105 3 279 1,3 4,5 5,5 67 68 52,2 59,3 6,9 7,4 Azerbaïdjan 15 001 13 033 2 433 1735 -3,9 0,2 1 -13 42,6 5,7 Bangladesh 2 809 8 061 32 67 7,4 4,5 3,0 60 26 7,6 20,9 0,1 0,2 Bélarus 2 385 23 808 247 2 305 10,3 0,7 -8 88 59,3 5,7 Belgique 46 100 52 378 4 682 5 167 1,6 2,9 3,2 83 78 127,2 103,8 12,9 10,2 Bénin 149 107 43 20 -3,3 7,9 18,4 100 -117 0,5 0,6 0,1 0,1 Bolivie 1 599 2 939 299 396 3,2 2,9 2,0 -122 -52 4,5 10,5 0,8 1,4 Brésil 73 041 122 928 602 772 4,2 3,4 2,7 65 40 183,4 249,2 1,5 1,6 Bulgarie 28 476 22 878 3213 2 724 -2,5 0,7 1,0 74 57 75,3 56,7 8,5 6,7 Burkina Faso 144 162 21 16 1,1 11,2 16,4 100 100 0,4 1,0 0,1 0,1 Burundi 58 144 14 23 6,4 13,9 7,7 98 97 0,1 0,2 0,0 0,0 Cambodge 393 517 60 52 2,1 2,6 97 96 0,3 0,5 0,0 0,0 Cameroun 774 1 556 89 117 3,3 9,7 6,1 -269 -246 3,9 4,1 0,4 0,3 Canada 192 942 233 328 7 845 7 879 1,6 1,7 2,0 -7 -50 420,9 435,7 17,1 14,7 Chili 7 732 15 131 694 1 065 5,4 2,3 2,4 50 71 27,9 44,1 2,5 3,1 Chine 413 176 850 521 421 707 5,1 0,3 0,7 -4 -2 1 476,8 3 192.5 1,5 2,7 Hong Kong, Chine 5 628 13615 1 117 2 212 6,2 5,3 5,4 100 100 16,4 31,0 3,3 5,0 Colombie 13 962 24 120 501 655 3,5 2,1 2,1 7 -125 39,8 67,5 1,4 1,8 Congo, Rép. du 262 367 157 139 2,6 5,7 6,6 1 193 -2 361 0,4 1,3 0,2 0,5 Congo, Rép. dém. du I 487 2 058 55 47 2,2 4,4 2,3 1 5 3,5 2,1 0,1 0,0 Corée, Rép. de 41 426 145 099 1 087 3 225 9,6 1,8 1,8 77 86 125,2 373,6 3,3 8,3 Cosra Rica 949 1 971 415 584 6,0 4,2 3,3 81 81 2,5 5,2 1,1 1,6 Côte d'Ivoire 1 435 1 362 175 97 1,2 6,7 8,4 87 68 4,7 10,4 0,6 0,7 Croatie 6 852 1435 43 17,0 3,6 Danemark 19 734 20 481 3 852 3918 0,7 4,4 5,7 95 24 62,9 54,9 12,3 10,5 Egypte, Rép. arabe d' 15 176 34 678 371 596 5,4 1,8 1,6 -120 -71 45,2 91,7 1,1 1,6 El Salvador 1 004 2 322 221 410 5,7 4,4 2,5 59 70 2.1 5,2 0.5 0,9 Émirats arabes unis 8 576 28 454 8 222 11 567 7,5 3,6 -995 -388 36,3 68,3 34,8 27,8 Equateur 4 209 6 343 529 553 2,6 2,3 2,2 -156 -231 13,4 22,6 1,7 2,0 Espagne 68 583 103 491 1 834 2 639 3,2 3,6 3,5 ~? 70 200,0 231,6 5,3 5,9 Estonie 5 126 3 454 0,8 39 16,4 11,1 Etats-Unis 1 801 406 2 078 265 7 928 7 905 1,3 2,1 2,6 14 20 4 515,3 5 468.6 19,9 20,8 Ethiopie 624 1 178 17 21 4,9 7,4 91 87 1.8 3,5 0,0 0,1 Fédérarion de Russie 764 349 604 461 5 499 4 079 -3,0 0,5 0,5 2 -54 1 818,0 12,3 Finlande 25 022 28 670 5 235 5 613 1,5 2,9 3,3 72 55 54,9 51,0 11,5 10,0 France 190 109 241 322 3 528 4 150 2,1 4,1 4,3 75 47 482,7 340,1 9,0 5,8 Gabon 831 644 1 203 587 -4,3 5,1 7,9 -994 -2 804 4,8 3,5 6,9 3,2 Géorgie 4 474 1 850 882 342 -3,3 -5 74 7,7 1,4 Ghana 1 303 1 564 121 92 2,7 3,6 4,6 57 66 2,4 4,0 0,2 0,2 Grèce 15 960 23 698 1 655 2 266 3,2 3,3 2,8 77 62 51,7 76,3 5,4 7,3 Guaremala 1 443 2 191 209 206 3,6 5,0 4,4 84 73 4,5 7,2 0,6 0,7 Guinée 356 422 80 64 1,3 6.7 89 86 0,9 1,1 0,2 0,2 Guinée-Bissau 31 40 38 37 2,1 3,9 5,8 100 100 0,1 0,2 0,2 0,2 Haïti 241 357 45 50 0,1 6,8 3,3 92 91 0,8 0,6 0,1 0,1 Honduras 636 1 401 174 236 5,1 5,6 3,8 89 83 2,1 3,9 0,6 0,7 Hongrie 28 556 25 103 2 667 2 454 -1,1.) 0,8 1,0 49 47 82,5 55,9 7,7 5,5 Inde 93 897 241 291 137 260 6,5 1,9 1,7 21 18 347,3 908,7 0,5 1,0 Indonésie 25 904 85 785 175 442 8,9 2,0 1,6 -266 -97 94,6 296,1 0,6 1,5 Irlande 8 484 11 461 2 495 3 196 2.2 3,1 4,4 78 69 25,2 32,2 7,4 9,0 Israël 8 607 16 650 2 219 3 003 5,0 3,4 3,5 98 97 21.1 46,3 5,4 8,4 Italie 138 629 161 360 2 456 2 821 1,4 4,8 5,4 86 82 371,9 410,0 6,6 7,2 Jamaïque 2 164 3 003 1 015 1 191 2,7 1,3 1,2 100 100 8,4 9,1 4,0 3,6 Japon 346 567 497 231 2 968 3 964 2,8 5,5 6,1 88 80 907,4 1 126,8 7,8 9,0 Jordanie 1 713 4 323 785 1 031 5,2 2,7 1,9 100 96 4,7 13,3 2,2 3,2 Kazakhstan 76 799 55 432 5 153 3 337 -3,1 0,3 0 -16 221,5 13,3 Kenya 1 991 2 907 120 109 3,5 3,1 3,4 95 82 6,2 6,7 0,4 0,3 Lesotho Lettonie 566 3 702 222 1 471 22,9 12,1 1,3 54 91 9,3 3,7 Liban 2 376 4 486 791 1 120 3,2 0,0 1,3 97 98 6,2 13,3 2,1 3,3 Lituanie 11 353 8 510 3 326 2 291 -3,2 0,8 98 61 14,8 4,0 Macédoine, ERY de 2 572 I 308 37 Madagascar 391 484 45 36 1,6 6,9 5,8 90 83 1,6 1,1 0,2 0,1 Malaisie 9 522 33 252 692 1655 9.8 2,4 1,9 -58 -88 28,0 106,6 2,0 5,3 Malawi 334 374 S4 38 1,6 3,1 3,8 70 59 0,7 0,7 0,1 0,1 Mali 164 207 25 21 1,7 10,8 12,1 87 80 0,4 0,5 0.1 0,0 Maroc 4 518 8 253 233 311 4,4 3,4 2,8 86 95 15,9 29,3 0,8 1,1 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sonr comparables . Les chiffres en italique se rapportenr à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 231 ENVIRONNEMENT PIB par unité de Importations Consommation d'énergie commerciale consommation nettes Milliers Kg Taux de d'énergie d'énergie Émissions de gaz carbonique de tonnes d'équivalent croissance USD en % de la Totales Par d'équivalent pétrole annuel de 1987 consommation Millions habitant pétrole Dar habitant moyen (%) le ko commerciale de tonnes Tonnes Économie 1980 1995 1980 1995 1980-95 1980 1995 1980 1995 1980 1995 1980 1995 Maurice 339 435 351 388 2,6 3,7 6,6 94 92 0,6 1,5 0,6 1,3 Mauritanie 214 231 138 102 0,5 3,8 5,0 1(10 100 0,6 3,1 0,4 1,3 Mexique 98 904 133 371 1486 1456 2,2 1,3 1,3 -51 -51 255,0 357,8 3,8 3,9 Moldova, Rép. de 4 177 963 99 10,8 2,5 Mongolie 1943 2 576 1 168 1 045 1,8 38 15 6,8 8,5 4,1 3,4 Mozambique 1 123 662 93 38 -1,6 1.2 3.4 -15 76 3,2 1,0 0,3 0,1 Namibie Népal 174 700 12 33 9,3 12,6 6,4 91 86 0,5 1,5 0,0 0.1 Nicaragua 696 1 159 248 265 3,4 5,5 3,1 94 74 2,0 2,7 0,7 0,6 Niger 210 330 38 37 2,0 12,1 7,5 93 83 0,6 1,1 0,1 0,1 Nigeria 9 879 18 393 139 165 3,4 2,6 1,9 -968 -468 68,1 90,7 1,0 0,8 Norvège 18 819 23 715 4 600 5 439 1,8 3,9 4,7 -196 -669 90,4 72,5 22,1 16,6 Nouvelle-Zélande 9 190 15 409 2 952 4 290 3,9 3,3 2,7 39 19 17,6 27,4 5,6 7,6 Oman 1 010 4 013 917 1 880 9,2 3,9 3,1 -1361 -1 031 5,9 11,4 5,3 5,3 Ouganda 320 430 25 22 2,8 24,8 52 57 0,6 1,0 0,1 0,1 Ouzbékistan 4 821 46 543 302 2 043 11,6 0,3 4 -6 98,9 4,3 Pakistan 11451 31 536 139 243 7,0 1,9 1,6 39 41 31,6 85,4 0,4 0,7 Panama 1419 1783 725 678 1,6 3,3 3,9 94 89 3,5 6,9 1,8 2,6 Papouasie-Nouvelle-Guinée 705 1 000 228 232 2,4 3,9 4,6 89 -150 1,8 2,5 0,6 0,6 Paraguay 544 1 487 173 308 7,1 6,0 3.4 89 -141 1,5 3,8 0,5 0,8 Pays-Bas 65 000 73 292 4 594 4 741 1,4 3,0 3,7 -11 10 152,6 135,9 10,8 8,8 Pérou 8 233 10 035 476 421 0,6 0,7 0,7 -36 16 23,5 30,6 1,4 1 3 Philippines 13 357 21 542 276 307 3,6 2,5 2,0 -9 72 36,5 61,2 0,8 0,9 Pologne 124 557 94 472 3 501 2 448 -2,0 0,5 0,7 3 0 456,2 338,0 12,8 8,8 Portugal 10 291 19 245 1 054 1 939 4.6 3,5 2,7 86 90 27,1 51,9 2,8 5,2 République arabe syrienne 5 343 14 121 614 1 001 5,9 1,9 1,3 -78 -143 19,3 46,0 2,2 3,3 République centrafricaine 59 94 26 29 2,6 18,2 13,6 71 74 0,1 0,2 0.0 0,1 RDPlao 107 184 33 40 2,6 9,6 -121 -20 0,2 0,3 0.1 0,1 République dominicaine 2211 3 801 388 486 4,3 2,1 1,9 98 96 6,4 11,8 1,1 1,5 République kirghize 1938 2315 534 513 5,0 0,5 -13 41 5,5 1,2 République slovaque 20 646 17 447 4 142 3 272 -1,3 0,9 84 72 38,0 7,1 République tchèque 45 766 39 013 4 473 3 776 -1,2 0,8 13 22 112,0 10,8 Roumanie 63 751 44 026 2 872 1 941 -2,9 0,5 0,7 19 32 191,8 121,1 8,6 5,3 Royaume-Uni 201 168 221911 3 571 3 786 1,0 2,8 3,5 2 -15 585,1 542,1 10,4 9,3 Rwanda 190 211 37 33 -0,7 9,2 6,3 85 78 0,3 0,5 0,1 0.1 Sénégal 875 866 158 104 -0,3 4,2 6,1 100 95 2,8 3,1 0,5 0,4 Sierra Leone 310 326 96 72 0,5 2,7 2,2 100 100 0,6 0,4 0,2 0,1 Singapour 6 049 21389 2 651 7 162 10,0 2,3 2,0 100 100 30,1 63,7 13,2 21,3 Slovénie 4 269 5 583 2 245 2 806 0,7 62 54 11,7 5,9 Sri Lanka 1 411 2 469 96 136 2,7 3,4 3,8 91 84 3,4 5,9 0,2 0,3 Suède 40 984 50 658 4 932 5 736 1,3 3,4 3,4 61 38 71,4 44,6 8,6 5,0 Suisse 20 814 25 142 3 294 3 571 1,7 7,4 7,5 66 56 40,9 38,9 6,5 5,5 Tadjikistan 1650 3 283 416 563 8,9 0,5 -20 60 3,7 0,6 Tanzanie 1023 947 55 32 0,8 92 86 1,9 2,4 0,1 0,1 Tchad 93 101 21 16 0,6 6,2 10,7 100 100 0,2 0,1 0,0 0,0 Thaïlande 12 093 52 125 259 878 11,1 2,8 2,1 96 63 40,1 175,0 0,9 2,9 Togo 195 185 75 45 0,9 6,4 7,1 99 100 0,6 0,7 0,2 0,2 Trinité-et-Tobago 3 860 6 925 3 567 5 381 4,0 1,5 0,7 -240 -88 16,7 17,1 15,4 13,3 Tunisie 3 083 5 314 483 591 4,0 2,4 2,4 -99 14 9,4 15,3 1,5 1,7 Turkménistan 7 948 13 737 2 778 3 047 -6,9 -1 -137 28,3 6,3 Turquie 31 314 62 187 704 1 009 4,9 1,9 1,8 45 58 "6,3 165,9 1,7 2,7 Ukraine 97 893 161 586 1 956 3 136 2,1 0,2 -12 50 438,2 8,5 Uruguay 2 206 2 035 757 639 0,7 3,4 4,4 89 77 5,8 5,4 2,0 1,7 Venezuela 35 011 47 140 2 354 2 158 1,7 1,3 1.2 -280 -298 89,6 180,2 6,0 8,3 Viet Nam 4 024 7 694 75 104 4,1 7,8 32 -79 16,8 31,7 0,3 0,4 Yémen, Rép. du 1364 2 933 160 192 5,3 100 -493 1,2 0,1 Zambie 1 685 1 302 294 145 -2,1 1,3 1.7 32 31 3,5 2,4 0,6 0 3 Zimbabwe 2 797 4 673 399 424 4,4 1,6 1,4 28 24 9,6 9,7 1,4 0,9 Toutes économies 6 325 980 r :3 244 5161 1 456 w 1 474 w 3,2 w 2,2 w 2,4 w Ow Ow 13 585,7 22 700,2 t 3,4 w 4,0 w Economies à revenu faible 182 583 388 774 133 198 6,2 2,4 1,9 -36 -20 560,6 1 334,4 0,4 0,7 Économies à revenu intermédiaire 2 335 343 3 175 039 1064 1 139 5,5 1,0 1,0 -39 -37 4 252,9 10 231,4 2,2 3,7 Tranche inférieure 1 695 439 2 296 701 953 1 030 7,5 0,8 0,8 -14 -23 2 513,1 7 733,7 1,6 3,5 Tranche supérieure 639 904 876 338 1 536 1 579 2,1 1,7 1,5 -103 -74 1 739,8 2 497,7 4,3 4,5 Economies à revenu faible/ intermédiaire 2 517 926 3 563 813 705 751 5,6 1,1 1,1 -38 -35 4 813,5 11565,9 1,5 2,5 Afrique subsaharienne 93 323 136 236 248 238 2,0 2,1 1,9 -118 -113 350,5 477,1 0,9 0,8 Amérique latine et Caraïbes 319 888 463 321 893 969 2,7 2,2 2,0 -26 -39 850,5 1 219,8 2,4 2,6 Asie de l'Esr et Pacifique 514 939 1 082 697 391 65? 5,3 0,9 -12 -8 1 832,7 4 140,0 1.4 2,5 Asie du Sud 110 649 286 730 123 231 6,6 2,0 1,7 23 21 392,4 1 024,1 0,4 0.8 Europe et Asie centrale 1 336 389 1 279 103 3 340 2 712 8,8 0,6 8 -10 886,9 3 722,0 7,9 MoyavOrient et Afrique du N. 142 738 315 726 822 1 178 5,2 3,3 1,8 -591 -240 500,5 982,9 2,9 3,9 Économies à revenu élevé 3 808 064 4 680 703 4 808 5 118 1,7 2,9 3,3 27 24 8772,1 11134,4 12,0 12,5 2 3 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 11. Croissance de l'économie Taux de croissance annuel moyen (%) Produit Déflateur Valeur ajoutée, Valeur ajoutée, Valeur ajoutée, Exportations de biens Investissement intérieur brut implicite du PIB agriculture industrie services et de!;ervices intérieur brut Économie 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1990-97 Afrique du Sud 1,2 1,5 14,9 10,1 2,9 2,5 0,0 0,8 2,3 1,8 1,9 5,2 13,0 Albanie 1,5 1,8 -0,4 58,1 1,9 8,2 2,1 -11,0 -0,4 7.2 41.8 Algérie 2,8 0,8 8,1 23,6 4.6 2,3 2,3 0,2 3,8 0,3 4,1 2,7 -4,4 Allemagne' 2,2 2,5 1,7 1,2 2,9 Angola 3,7 0,7 5,9 1 058,9 0.5 -5,7 6.4 5,1 2,2 -3,0 13,3 5,6 8,4 Arabie Saoudite -1,2 1,7 -4,9 0,8 13,4 -2,3 -1,2 Argentine -0,3 4,5 389,0 13,0 0,9 1,0 -0,9 4.6 0,0 5,0 3,7 9,1 10,9 Arménie 3,3 -21,2 1,4 860,5 -3,9 -0.6 5,1 -28,7 4,6 -19.7 -17,7 Australie 3,4 3,7 7,2 1,2 3,3 -1,2 2,9 22 3.7 4.6 6.9 7,6 5.2 Autriche 2,2 1,6 3,3 2,9 1,1 -1.1 1,9 1.3 2,4 2,0 4,9 3,7 2,3 Azerbaïdjan -15,1 447,8 Bangladesh 4,3 4,5 9,5 4,7 2,7 1,7 4,9 6,8 5,7 5,8 7,7 15,7 13,4 Bélarus -6,5 564,8 -9.8 -10,0 -5,6 -17.1 Belgique 1,9 1.2 4,4 2,8 2,0 3,3 4,6 4,5 -0.7 Bénin 3,2 4,5 1,1 10,6 5,1 5,1 1,3 4.1 2,4 4,1 -3,1 3,3 2,3 Bolivie -0,2 3,8 333,1 10,9 5.2 6,1 5,8 Brésil 2,8 3,1 284,5 475,2 2,8 3,9 2,0 2,5 3,6 3,7 7,5 6,0 4,0 Bulgarie 4,0 -3.5 1,8 79,8 -2,1 -3.3 5,2 -4,9 4,8 -0,6 -3,5 0,6 -15.4 Burkina Faso 3,7 3,3 3,3 7,0 3,1 4,1 3,7 L9 4,7 2,7 -0,4 -2,4 3,2 Burundi 4,4 -3." 4,4 15,4 3,1 -2,8 4,5 -8,0 5,4 -3,0 3,4 -3,2 -10,4 Cambodge h.l 37,9 2,1 11.3 8,4 Cameroun 3,3 0,1 5,6 6,2 2,1 3,2 5,9 -3,8 2,6 0,5 5,9 4,7 -1,7 Canada 3,4 2,1 4,4 1,4 1,5 0,7 2,9 1,8 6,0 9,4 1,8 Chili 4,1 7,2 20,9 13,6 5,6 5,5 3.7 6.2 4,2 8,2 7,0 8.6 11.5 Chine 10,2 11,9 5,9 11,6 5,9 4,4 11,1 16,3 13,6 9,5 11,5 15,8 14,1 Hong Kong, Chine 6,9 5,3 7,7 6,7 14,4 11,1 11,1 Colombie 3,7 4,5 2,9 1,2 5,0 2,9 3,1 6,8 7,5 5,5 20.8 Congo, Rép. du 3,6 0,7 0,5 8,9 3,4 0,9 5,2 0,6 2,5 0,5 4,8 6,3 -0,6 Congo, Rép. dém. du 1,6 -6.6 62,9 2 746,5 2,5 3,0 0,9 -15,9 1,2 -17.4 9,6 -8.8 -5.0 Corée, Rép. de 9,5 7,2 6,1 5,3 2,8 2,1 12,1 7,5 9,0 7,8 12,0 15,7 6,3 Costa Rica 3,0 3,7 23,6 18,0 3,1 2,9 2,8 3,5 3,1 4,0 6,1 8,7 0,9 Côte d'Ivoire 0,9 3,0 2,7 9,3 0,3 2,6 4,4 4,2 0,0 2,8 1.') 5,0 14,4 Croatie 218,1 Danemark 2,4 2,3 5,5 1,8 3,1 1,7 2,9 1,9 4,4 3,4 2,4 Egypte, Rép. arabe d' 5,3 3,9 13,7 10,5 2,7 2,9 5,2 4.2 6,6 3,8 5,2 3,8 2,7 El Salvador 0,2 5,8 16,3 10,6 -1,1 1.2 0.1 5,3 0,7 7,5 -3,4 11,6 11.8 Émirats arabes Unis -2,0 3,4 0,7 1,8 9,6 -4,2 3,4 0,0 Equateur 2,0 3,1 4,4 2,7 1,2 4,1 1,8 2,6 5,4 6,6 3,0 Espagne 3,2 1,6 9,3 4,6 -4.8 5,7 10.1 -1.5 Estonie 2,1 -4,3 2,3 92,1 -6.5 -11.6 -1.7 -10.1 Etats-Unis 2,9 2,5 4,2 2,4 4,0 2,8 2,9 4,7 7.0 Ethiopie1, 2,3 4,5 3,6 8,9 1,4 3,0 1,8 4,1 3,1 6,9 2,0 8,6 21,4 Fédération de Russie 2,8 -9,0 2,4 394.0 -8.2 -11,0 -8,4 -13.2 Finlande 3,3 1.1 6,8 1,7 -0,2 0.9 3,3 1,0 2,2 9,3 -5,4 France 2,4 1,3 6,0 1,9 2,0 0,1 1,1 -0.3 3,0 1.6 3.7 3.5 -2.1 Cabon 0,6 2,6 1,9 9,8 1,2 -2,3 1,5 2,7 -0,3 3,3 3,0 4,7 1,2 Géorgie 0,4 -26,2 1,9 2 279.5 Ghana 3,0 4,3 42,1 28,0 1,0 2,7 3,3 4,3 6,4 6,1 2,5 7,1 4,7 Grèce 1,8 1,8 18,0 11,3 -0,1 3.1 1,3 -0,8 7.2 4.6 1,0 Guatemala 0,8 4,1 14,6 12,3 2.3 2,9 2,1 3,9 2.1 4,7 -2,1 7,3 3,9 Guinée 4,1 7,9 4,4 3,0 4,4 2,4 0,3 Guinée-Bissau 4,0 3,8 56,6 45,7 4,7 5,5 2,2 2,7 3,7 1,4 -1,7 14,9 -6,5 Haïti -0,2 -3,8 7,5 23,9 1,2 2,1 -2,9 Honduras 2,7 3,4 5,7 20,4 2,7 3,1 3,3 3,8 2.5 3.8 1.1 2,9 7,9 Hongrie 1,6 -0.4 8,6 22,5 0.6 -5.0 -2.6 1.1 3.6 -3.2 4,0 1.0 8.1 Inde 5,8 5,9 8,0 9.4 3,1 3,0 7,1 7.1 6,7 7.5 5,9 13.7 8,9 Indonésie 6.1 7,5 8,5 8,5 3.4 2,8 6,9 10.2 7,0 7,5 2,9 9,2 10,0 Irlande 3,2 6,5 6,6 1.8 '.).() 11.8 -2,4 Israël 3,5 6,4 101,5 12.2 5,5 9.5 11,5 Italie 2,4 1,1 10,0 4,5 0.1 1.4 4,1 8.1 -2.2 Jamaïque 2,0 0,8 18,6 36.1 0,6 6,7 2,4 -0,2 1,9 0.8 5,4 0.4 4.9 Japon 4,0 1,4 1,7 0,6 1,3 -2,0 4,2 0.2 3,9 2.0 4,5 3.9 0,2 Jordanie 2,6 7,2 4,3 3,9 6,8 -2,8 1,7 10,0 2,1 6.4 5,9 9,3 10,3 Kazakhstan -10,5 604.9 Kenya 4,2 2,0 9,1 15,4 3,3 0,8 3,9 2,0 4,9 3,6 4.3 2,3 3,5 Lesotho 4,3 7,6 13,8 8,0 2,2 4,0 7,1 11.8 5,2 6.0 4,1 9,9 12,7 Lettonie 3,4 -10,7 0,0 112,0 2.3 -13.0 4,3 -20,2 3,0 -2,0 -32.0 Liban 78,2 8,3 1,6 27,7 Lituanie -4,5 139,9 Macédoine, ERY de 149,4 Madagascar 1.1 0,8 17,1 23,6 2,5 1,7 0,9 1,1 0,3 1,0 -1,7 4,0 -0,9 Malaisie 5,2 8,7 1,7 4,4 3,8 1,9 7,2 11,2 4,2 8,6 10,9 14,0 15,1 Malawi 2,3 3,6 14,4 33,3 2.0 4,7 2,9 1,9 3,5 2,7 2,5 3,3 -7.9 Mali 2,9 3,3 3,6 10,0 3,3 3,4 4,3 7,0 2,1 1.8 5,2 6,4 6,3 Maroc 4,2 2,0 7,1 3,7 6,7 -0,7 3,0 2,1 4,2 2,9 6,8 6.4 -0,1 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 3 3 Taux de croissance annuel moyen (%) Produit Deflateur Valeur ajoutée, Valeur ajoutée, Valeur ajoutée, Exportations de biens Investissement intérieur brut implicite du PIB agriculture industrie services et de services intérieur brut Économie 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1980-90 1990-97 1990-97 Maurice 6,2 5,1 9,5 6,2 2,9 0,3 10,3 5,5 5,4 6.3 10.4 5,5 0,4 Mauritanie 1,7 4,3 8,4 5,7 1,7 5,0 4,9 3,7 0,4 4,0 3,6 0,1 4,0 Mexique 1,1 1,8 71,5 18,5 0,8 1,2 1,1 1,8 1,2 1.9 7,0 9,8 0,1 Moldova, Rép. de 307.7 Mongolie 4.9 -0,6 -1,6 89,3 0.6 7,6 6,0 -5,1 5,5 -2,1 Mozambique 1,7 6,9 38,3 44,2 5.5 4,6 -5,2 2,3 13,6 10,4 0,7 9,3 3,6 Namibie 1,3 4,1 13,2 9,7 0,0 4,3 1,1 2,9 -0,2 4,2 1,2 4,4 4,1 Népal 4,6 5,0 11,1 9,6 4,0 2,2 6,0 7,7 4,8 6,6 5,6 24,1 5.2 Nicaragua -2,6 5,7 -5,8 8,7 2,1 -4,8 -1,6 2,0 -7,8 10,6 9,8 Niger 0,1 1,5 1,9 7,2 1,7 2,3 -1.7 1,3 -0,3 0,9 -2,9 -0,8 3,0 Nigeria 1,6 2,7 16,7 35,1 3,3 2,6 -1,1 0.5 3,8 4,8 -0,3 3,6 0,7 Norvège 2,8 3,9 5,6 1,9 -0,2 4,4 3,3 5,2 2,7 2.8 5,2 5,4 Nouvelle-Zélande 1,7 3,2 10,8 1,8 3,9 0,9 1,1 3,8 1,8 3,4 4,0 &2 8,1 Oman 8,3 6,0 -3,6 -2,9 7,9 10,3 6.0 Ouganda 3.1 7,2 113,8 17,5 2.3 3,8 6,0 13,0 3,0 8,5 2,3 16,7 9,9 Ouzbékistan -3.5 546.5 -1,8 -6,0 -2,3 -7,6 Pakistan 6,3 4,4 6,7 11,4 4,3 3,8 7,3 5,5 6,8 5,0 8,1 4,4 3,8 Panama 0,5 4,8 1,9 2,8 2,5 2,2 -1,3 7,9 0,6 4,5 0,4 0,1 15.0 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1,9 7,6 5,3 6,9 1,8 4,8 1,9 13,6 2,0 4,0 3,3 9,8 3,7 Paraguay 2,5 3,1 24,4 16,1 3,6 2,9 -0,3 2,4 3,4 3,5 11,5 7,8 3,8 Pays-Bas 2,3 2,3 1,6 2,0 3,4 3,7 1,6 1,2 2,6 2,3 4,5 4,2 -0,5 Pérou -0,3 6,0 5,6 65 5,8 -1,7 9.1 12,9 Philippines 1,0 3,3 14,9 8,7 Ï.0 1,9 -0,9 3,7 2,8 3,7 3,5 11,5 5,8 Pologne 1,8 3.9 53,8 29,5 -0,7 -1,6 -1,3 4,7 2,8 3,0 4,5 11,5 8,7 Portugal 2,9 1,7 18,1 6,3 8,6 6,0 République arabe syrienne 1,5 6,9 15,3 8,7 -0,6 6,6 0,4 3,6 République centrafricaine 1,4 1.2 7,9 5,9 1,6 1.5 1,4 0,1 1,1 0,7 -1,2 0,6 -0,9 RDPlao 3,7 6,7 37,5 12,2 République dominicaine 3,0 5,0 21,6 11,4 0,4 3,9 3.6 5.6 3,5 5,0 Ï.5 9,1 8,6 République kirghize -12.3 256,2 République slovaque 2,0 0,4 1,8 12,7 1,6 1,9 2,0 -",2 0,8 6,4 14,1 -1,0 République tchèque 1,7 -1,0 1.5 17,7 0,9 Roumanie 0,5 0.0 IS 124,5 -0,4 -2.1 -2,8 -7,5 Royaume-Uni 3,2 1,9 5,7 3,1 3,9 5.3 Rwanda 2,5 -6,3 4,0 20,4 0,5 -5,8 2,5 -11,2 5,5 -6,9 3,4 -15,3 10,6 Sénégal 3,1 2,4 6,5 6,9 3,3 2,2 4,1 3,7 2,8 2,1 3,8 1,0 6,9 Sierra Leone 0,6 -33 64,0 37,7 3,1 -1,5 1.7 -6.4 -2,7 -3,9 0.2 -18,4 -12,8 Singapour 6,6 M 2,2 2,9 -6,2 1,8 5.4 9,1 7,5 8,4 10,8 13,3 9,8 Slovénie 32,1 Sri Lanka 4,2 4,9 11,0 9,9 2,2 1,5 4,6 6,5 4,7 6,1 6,8 8,4 6,4 Suède 2,3 0,9 7,4 2,6 1,5 -1.9 2,8 -0,7 4,3 7,8 Suisse 2,2 -0,1 3,7 2,3 3,4 1,8 Tadjikistan -16,4 394,3 Tanzanie' 24,9 Tchad 3,8 1,8 2,9 7,3 2,3 5,4 8,1 0,0 7,6 -0,5 6,5 3,7 Thaïlande 7,6 7,5 3,9 5,0 4,0 3,6 9,9 10,3 7,3 7,9 14,0 12,8 10,3 Togo 1,6 2,2 4,9 8,6 5,2 14,7 1,1 2,0 -0,3 -20,6 0,1 1,3 -4,4 Triniré-er-Tobago -2,5 1,5 2,4 6,3 -5,8 1.7 -5,5 1,3 -3,3 1,1 8,9 -4,9 9,0 Tunisie 3,3 4,8 7,4 4,6 2,8 -0,1 3,1 4,3 3,6 5.2 5,6 5,0 1,7 Turkménistan -9,6 / 074,2 Turquie 5,3 3,6 45,2 78,2 1,3 1,2 7,8 4,6 4,4 3,7 16,9 10,9 4,0 Ukraine -13,6 800.5 Uruguay 0,4 3,7 0,1 4,4 -0,2 0,4 0,9 5,6 4,3 5.9 6,0 Venezuela 1,1 1,9 19,3 46,7 3,0 1,1 1,6 3,1 0,5 1,0 2,8 53 2,8 Vier Nam 4,6 8,6 210,8 19,9 4,3 5,2 Yémen, Rép. du 26,3 Zambie 0,8 -0,5 42,2 75,2 3,6 0,8 1.0 -2,6 0,1 1,1 -3,4 -1,9 2,6 Zimbabwe 3,4 2.0 11,6 22,6 3,1 3,8 3,2 -0,8 3,0 2,7 4,3 10,5 5,8 Toutes économies 3,1 w 2,3 w 2,8 w 1,8 w 3,3 w 1,6 w 3,3 w 2,3 w 5,2 w 7.0 w Économies à revenu faible 43 4,2 2,6 3.5 5,3 5,1 5,0 5,6 3,3 7,8 7,8 Économies à revenu intermédiaire 2,8 2,5 3,5 23 3,2 4,8 7a Tranche inférieure 3,7 22 2,8 Tranche supérieure 1,7 2,9 2,4 1,6 1,2 3,0 2,0 3,5 6,0 8,9 5.9 Economies à revenu faible/intermédiaire 3.0 2,8 3.2 2,9 4,3 3,5 4.9 7a Afrique subsaharienne 1,7 2,1 1.7 4,6 1,1 1,4 2,4 2,4 2,2 4,7 7,2 Amérique latine et Caraïbes 1,8 3,3 1.9 2,6 1.5 2,8 2,0 3,8 5,3 7,3 5,9 Asie de l'Est et Pacifique 7,8 9,9 4,7 3,8 8,9 14,5 8,9 8,4 8,8 13,5 12,7 Asie du Sud 5,7 5,7 3,2 2,9 6,9 6,9 6,6 7,1 6,4 12,4 8,6 Europe et Asie centrale 2,9 -5,4 Moyen-Orient et Afrique du N. 0,4 2,6 4,6 3.2 1,3 1,1 Economies à revenu élevé 3J2 2,1 2,2 0,8 3,2 0,7 3,3 1.9 5,1 6.7 a. Les chiffres antérieurs à 1990 se réfèrent à la République fédérale d'Allemagne avant l'unification, b. Les données antérieures à 1992 couvrent l'Erythrée, c. Les données ne couvrent que la partie continentale de la Tanzanie. 2 3 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 12. Structure de la production Produit intérieur brut Valeu r ajoutée en pourcentage du PIB Millions de dollars Agriculture Industrie Secteur manufacturier Services Économie 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 Afrique du Sud 78 744 129 094 7 5 50 39 23 24 43 57 Albanie 2 276 34 55 45 21 21 23 Algérie 42 345 45 997 10 12 54 51 9 9 36 37 Allemagne 2 100 110 1 24 Angola 7 396 7 68 6 25 Arabie Saoudite 156 487 125 266 1 81 5 18 Argentine 76 962 322 730 6 6 41 31 29 52 63 Arménie 1401 18 44 58 35 25 25 20 Australie 160 109 391 045 5 4 36 28 19 15 58 68 Autriche 78 539 206 239 4 2 36 31 25 20 60 68 Azerbaïdjan 4 399 22 18 18 60 Bangladesh 12 950 32 838 50 30 16 17 11 9 34 53 Bélarus 22 462 16 41 35 43 Belgique 118915 264 400 2 1 2 : 19 Bénin 1 405 2 137 35 38 12 14 8 8 52 48 Bolivie 2 500 8 108 13 27 3 60 Brésil 234 526 786 466 11 14 44 36 33 23 45 50 Bulgarie 20 040 9 484 14 10 54 33 32 57 Burkina Faso 1 709 2 441 33 35 22 25 16 19 45 40 Burundi 920 / 137 62 58 13 18 7 18 25 24 Cambodge 3 095 50 15 5 35 Cameroun 6 741 9 115 29 41 23 20 9 10 48 39 Canada 263 193 603 085 Chili 27 572 74292 7 37 21 55 Chine 201 688 825 020 30 20 49 51 41 40 21 29 Hong Kong, Chine 28 495 171 401 1 0 32 15 24 7 67 84 Colombie 33 397 85202 19 16 32 20 23 16 49 64 Congo, Rép. du 1706 2 298 12 10 47 57 7 6 42 33 Congo, Rép. dém. du 14 922 6904 25 64 33 13 14 5 42 23 Corée, Rép. de 62 803 442 543 15 6 40 43 28 26 45 51 Costa Rica 4815 9 350 18 15 27 24 19 17 55 61 Côte d'Ivoire 10 175 10 251 26 27 20 21 13 18 54 51 Croatie 19 081 12 25 20 62 Danemark 66 322 161 107 Egypte, Rép. arabe d' 22 913 75 482 18 16 37 32 12 25 45 53 El Salvador 3 574 10 416 38 13 22 27 16 21 40 60 Émirats arabes unis 29 629 45 147 1 77 4 22 Equateur 11 733 18 887 12 12 38 37 18 22 50 5Î Espagne 211 542 531 419 3 Estonie 4 617 7 28 16 65 Etats-Unis 2 709 000 7 745 705 3 33 22 64 Ethiopie' 5 179 6 330 56 56 12 7 a 32 37 Fédération de Russie 440 562 9 7 54 39 37 54 Finlande 51 306 116 170 France 664 595 1 396 540 4 2 34 26 24 19 62 71 Gabon 4 279 5 435 7 7 60 52 5 5 33 42 Géorgie 3 028 24 35 36 35 28 20 40 29 Ghana 4 445 6 762 58 47 12 17 8 9 30 36 Grèce 48 613 119 111 Guatemala 7 879 17 784 24 19 14 57 Guinée 3 998 26 36 5 38 Guinée-Bissau 11ï 265 42 54 19 11 7 39 35 Haïti 1462 2 360 42 14 44 Honduras 2 566 4 490 24 20 24 28 15 16 52 52 Hongrie 22 163 44 845 7 32 24 61 Inde 172 321 359 812 38 27 26 30 18 19 36 43 Indonésie 78 013 214 593 24 16 42 42 13 25 34 41 Irlande 20 080 72 037 Israël 22 598 9 / 9 6 5 Italie 449 913 1 145 370 6 3 28 21 Jamaïque 2 652 4 051 8 8 38 36 17 17 54 55 Japon 1 059 254 4 201 636 4 2 42 38 29 25 54 60 Jordanie 3 962 7 927 8 5 28 30 13 16 64 65 Kazakhstan 21 039 13 30 6 57 Kenya 7 265 9 899 33 29 21 17 13 11 47 54 Lesotho 369 950 24 14 29 41 7 16 47 45 Lettonie 5 024 12 9 51 33 46 22 37 58 Liban 14 962 12 27 17 61 Lituanie 9 265 13 32 20 55 Macédoine, ERY de 2 061 11 25 64 Madagascar 4 042 3 552 30 32 16 13 12 54 55 Malaisie 24 488 97 523 22 13 38 46 21 34 40 41 Malawi 1 238 2 424 44 36 23 18 14 14 34 46 Mali 1 686 2 532 48 49 13 17 7 7 38 34 Maroc 18 821 33 258 18 20 31 31 17 17 51 49 Maurice 1 132 4 151 12 10 26 32 15 23 (.2 58 Mauritanie 709 1 068 30 25 26 29 10 44 46 Mexique 223 505 334 766 8 5 33 26 22 20 59 68 Moldova, Rép. de 1 803 50 23 8 27 Mongolie 862 15 31 33 35 52 34 Note : Les Notes techniques ndiquent ce que ecouvrent les chiffres et dans quelle mesure ilssont comparables. Les chiffres en ira ique se rapportent à des années autres que GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 3 5 ECONOMIE Produit intérieur brut Valeur ajoutée en pourcentage du PIB Millions de dollars Agriculture Industrie Secteur manufacturier Services Économie 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 Mozambique 2 028 1 944 37 39 35 23 27 38 Namibie 2 172 3 453 24 14 39 34 9 12 37 52 Népal 1 946 4 899 62 43 12 22 4 10 26 35 Nicaragua 2 144 1971 23 34 31 22 26 16 45 44 Niger 2 508 1 858 43 38 23 18 4 7 34 44 Nigeria 64 202 36 540 21 45 46 24 8 8 34 32 Norvège 63 419 153 403 4 2 35 30 15 12 61 68 Nouvelle-Zélande 22 395 64 999 11 31 22 58 Oman 5 989 13 438 3 69 1 28 Ouganda 1 245 6 555 72 44 4 17 4 8 23 39 Ouzbékistan 23 857 26 27 8 47 Pakistan 23 690 64 360 30 26 25 25 16 17 46 50 Panama 3 810 8244 10 8 21 18 12 9 69 73 Papouasie-Nouvelle-Guinée 2 548 5165 33 26 27 40 10 8 40 33 Paraguay 4 579 10 180 29 23 27 22 16 14 44 55 Pays-Bas 171 861 360 472 3 3 32 27 18 18 64 70 Pérou 20 661 62 431 10 7 42 37 20 23 48 56 Philippines 32 500 83 125 25 20 39 32 26 22 36 48 Pologne 57 068 135 659 6 39 55 Portugal 28 729 97 357 République arabe syrienne 13 062 17115 20 23 56 République centrafricaine 797 954 40 54 20 18 7 9 40 28 RPD lao 1 753 52 21 15 28 République dominicaine 6 631 14 936 20 13 28 32 15 17 52 55 République kirghize 1754 52 19 8 29 République slovaque 19 565 5 31 64 République tchèque 29 123 54 890 7 63 30 Roumanie 35 204 21 40 39 Royaume-Uni 537 383 1 271 710 Rwanda 1 163 1 771 50 39 23 24 17 18 27 37 Sénégal 3 016 4 542 16 18 21 18 13 12 63 63 Sierra Leone 1 199 940 33 44 21 24 5 6 47 32 Singapour 11 718 96 319 1 0 38 36 29 26 61 64 Slovénie 17 905 5 38 28 57 Sri Lanka 4 024 15 128 28 22 30 26 18 17 43 52 Suède 125 557 227 751 Suisse 102 719 293 400 Tadjikistan 1990 Tanzanie1' 6 707 48 21 7 31 Tchad 1 033 1 603 45 39 9 15 12 46 46 Thaïlande 32 354 157 263 23 // 29 40 22 29 48 50 Togo 1 136 1279 27 40 25 22 8 9 48 38 Trinité-et-Tobago 6 236 5 894 2 2 60 43 9 8 38 55 Tunisie 8 742 19 069 14 14 31 28 12 18 55 58 Turkménistan 4399 Turquie 68 790 181 464 26 17 22 28 14 18 51 55 Ukraine 44 007 13 39 48 Uruguay 10 132 18 180 14 9 34 26 26 18 53 65 Venezuela 69 256 67316 5 4 46 47 16 18 49 49 Vier Nam 24 893 27 31 42 Yémen, Rép. du 5 442 18 49 11 34 Zambie 3 884 4 051 14 16 41 41 18 30 44 43 Zimbabwe 6 679 8 512 16 28 29 32 22 19 55 41 Toutes économies 10 674 160 t 28 157 0121 7 w .. w 38 w .. w 24 w .. w 55 w .. w Économies à revenu faible 448 604 717238 35 31 26 27 15 16 38 42 Économies à revenu intermédiaire 2 579 064 5186786 15 12 45 38 40 50 Tranche inférieure 2 658 209 18 14 45 40 37 46 Tranche supérieure 1 188 996 2 503 695 9 10 46 34 23 45 56 Économies à revenu faible/intermédiaire 3 017 430 5 909 683 18 16 42 36 22 40 48 Afrique subsaharienne 267 180 320 252 22 25 36 30 14 16 42 45 Amérique latine et Caraïbes 786 542 / 875 869 10 10 40 33 27 21 50 57 Asie de l'Est et Pacifique 410 579 1 572 402 28 19 44 45 32 33 28 36 Asie du Sud 219 283 483 896 38 27 25 28 17 18 37 44 Europe et Asie centrale 1 091 827 11 36 53 Moyen-Orient et Afrique du Nord 460 257 48 40 Économies à revenu élevé 7 816 706 22 321973 36 24 61 a. Les données antérieures à 1992 couvrent l'Erythrée, b. Les données ne couvrent que la partie continentale de la Tanzanie. 2 3 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 13. Structure de la demande Pourcentage du PIB Consommation Consommation des Investissement Epargne Exportations de Solde des privée administrations publiques intérieur brut intérieure brute biens et de services ressources Économie 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 Afrique du Sud 50 62 13 21 28 16 36 17 36 28 8 1 Albanie 56 94 9 13 35 21 35 -7 23 13 0 -27 Algérie 43 54 14 10 39 27 43 36 34 33 4 9 Allemagne 57 20 23 23 24 / Angola 5 43 24 53 74 29 Arabie Saoudite 22 42 16 26 22 20 62 32 71 42 41 12 Argentine 76 82 a a 25 19 24 18 5 9 -1 -1 Arménie 47 115 16 13 29 10 37 -28 24 9 -38 Australie 59 61 18 18 25 21 24 21 16 21 -2 0 Autriche 55 56 18 20 2') 25 27 24 36 39 -2 -1 Azerbaïdjan 83 8 28 10 19 -19 Bangladesh 02 77 6 14 15 17 2 10 6 16 -13 -8 Bélarus .. 59 23 25 17 44 -7 Belgique 63 62 18 15 22 18 19 23 62 73 -3 5 Bénin 96 80 9 10 15 18 -5 10 23 25 -20 -8 Bolivie 100 75 0 14 0 18 0 11 0 19 0 -7 Brésil 70 66 9 16 23 20 21 18 9 6 -2 -2 Bulgarie 55 71 (> 12 34 14 39 17 36 65 5 3 Burkina Faso 95 78 10 12 17 25 -6 9 10 13 -23 -16 Burundi 91 91 9 10 14 5 -1 0 9 8 -14 -5 Cambodge 87 8 21 5 26 -16 Cameroun 70 71 10 8 21 10 20 14 27 27 -1 4 Canada 55 60 19 20 24 18 25 21 28 38 2 2 Chili 71 65 12 9 21 28 17 26 23 27 -4 -2 Chine 51 49 15 11 35 35 35 40 6 20 0 5 Hong Kong, Chine 60 61 6 9 35 34 34 31 90 132 -1 -4 Colombie 70 72 10 10 19 21 20 17 16 17 1 -3 Congo, Rép. du 47 46 18 19 36 26 36 35 60 77 0 9 Congo, Rép. déni, du 82 88 8 4 10 6 10 8 16 35 0 2 Corée, Rép. de 64 55 12 11 32 35 24 34 34 38 -7 -1 Costa Rica 66 64 18 13 27 24 16 23 26 46 -10 -1 Côte d'Ivoire 63 66 17 12 27 16 20 23 35 47 -6 7 Croatie 66 30 15 3 42 -11 Danemark 56 54 27 25 19 17 17 21 33 34 -1 4 Egypte, Rép. arabe d' 69 78 16 10 28 18 15 12 31 21 -12 -b El Salvador 72 87 14 9 13 16 14 3 34 21 1 -12 Emirats arabes unis 17 11 28 72 78 43 Equateur 60 64 15 14 26 18 26 11 25 32 0 4 Espagne 66 62 13 17 23 21 21 21 16 24 -2 0 Estonie 61 25 27 14 73 -13 États-Unis 64 68 17 16 20 18 19 16 10 11 -1 -2 Ethiopie1* 83 79 14 12 9 20 3 10 11 16 -6 -11 Fédération de Russie 62 63 15 /; 11 22 22 25 23 0 3 Finlande 54 53 18 22 19 16 28 25 33 38 -1 8 France 59 60 18 19 24 18 23 21 22 23 -1 2 Gabon 26 48 13 11 28 21 61 Al 65 59 33 21 Géorgie 56 100 13 7 29 4 31 -7 17 2 -11 Ghana 84 82 11 10 6 16 5 7 8 25 -1 -9 Grèce 71 12 14 24 18 16 16 -6 -10 Guatemala 79 84 8 5 16 14 13 11 22 18 -3 -4 Guinée 80 8 14 12 21 -2 Guinée-Bissau 73 89 28 7 28 19 -1 4 13 23 -29 -15 Haïti 82 10 9 17 8 22 8 -9 -20 Honduras 70 63 13 15 25 32 17 22 36 37 -8 -II) Hongrie 61 64 10 10 31 27 29 26 39 39 -2 -/ Inde 73 68 lu 10 21 25 17 22 7 12 A -3 Indonésie 51 63 11 7 24 31 38 31 34 28 14 -1 Irlande 55 19 15 15 30 48 75 -13 15 Israël 50 58 39 29 22 24 11 13 40 29 -11 -10 Italie 61 61 15 16 27 18 24 22 22 28 -3 4 Jamaïque 64 71 20 16 16 27 16 14 51 55 0 -13 Japon 59 60 10 10 32 29 31 30 14 9 -1 1 Jordanie 79 67 29 11 37 33 -8 11 40 49 -44 -11 Kazakhstan 68 12 23 20 31 -3 Kenya 62 70 20 17 29 19 18 13 28 32 -11 -6 Lesotho 133 85 26 17 43 86 -59 -2 20 25 -102 -91 Lettonie 59 70 8 20 26 19 33 10 46 7 -9 Liban 101 16 27 -17 10 -43 Lituanie 70 18 21 11 52 -10 Macédoine, ERY de 72 18 17 10 41 -7 Madagascar 89 88 12 7 15 12 -1 5 13 11 -16 -8 Malaisie 51 45 17 11 30 43 33 44 58 90 3 1 Malawi 70 79 19 16 25 13 11 5 25 25 -14 -7 Mali 92 74 10 12 16 26 -2 14 16 24 -18 -11 Maroc 68 68 18 16 24 21 14 16 17 25 -10 -5 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 3 7 ECONOM Pourcentage du PIB Consommation Consommation des Investissement Epargne Exportations de Solde des privée administrations publiques intérieur brut intérieure brute biens et deservices ressources Économie 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 1980 1997 Maurice 75 68 14 9 21 26 10 22 51 61 -10 -4 Mauritanie 68 74 25 13 36 19 7 13 37 47 -29 -6 Mexique 65 66" 10 10 27 21 25 23 11 22 -2 2 Moldova, Rép. de 66 20 28 14 52 -14 Mongolie 44 64 29 16 63 22 27 20 21 44 36 -2 Mozambique 103 63 21 15 0 45 -14 23 21 26 -24 -23 Namibie 44 54 17 31 29 20 39 9 76 49 10 -11 Népal 82 83 7 9 18 22 11 8 12 24 -7 -14 Nicaragua 82 84 20 13 17 28 -2 3 24 41 -19 -25 Niger 75 85 10 13 28 10 15 2 25 16 -14 -8 Nigeria 56 65 12 11 21 18 31 24 29 15 10 5 Norvège 50 19 21 25 31 43 41 6 9 Nouvelle-Zélande 62 63 18 14 21 22 20 23 30 30 -1 1 Oman 28 25 22 47 63 25 Ouganda 82 11 10 15 8 19 11 -7 -7 Ouzbékistan 66 25 16 9 31 -7 Pakistan 83 73 10 12 18 19 7 14 12 17 -12 -4 Panama 45 53 18 15 28 29 38 32 98 94 9 3 Papouasie-Nouvelle-Gui née 61 36 24 24 25 27 15 40 43 57 -10 13 Paraguay 76 67 6 13 32 23 18 20 15 11 -13 -2 Pays-Bas 61 60 17 14 22 19 22 26 51 53 0 6 Pérou 57 68 11 11 29 25 32 21 22 13 3 -4 Philippines 67 72 9 13 29 25 24 16 24 46 -5 -9 Pologne 67 64 9 18 26 11 23 18 28 26 -3 -4 Portugal 13 18 33' 25 25 33 -13 -7 République arabe syrienne 67 23 28 10 18 -17 République centrafricaine 94 84 15 9 7 9 -9 7 25 21 -16 -2 RDPlao 31 12 23 -19 République dominicaine 77 70 8 12 25 23 15 18 19 27 -10 -5 République kîrghize 87 17 19 -4 31 23 République slovaque 49 24 38 27 57 -11 République tchèque 51 22 31 35 27 55 S Roumanie 60 70 5 11 40 25 35 19 35 27 -5 -7 Royaume-Uni 59 22 21 17 19 27 28 2 -1 Rwanda 83 90 12 9 16 19 4 0 14 6 -12 -19 Sénégal 78 77 22 10 15 19 0 13 28 33 -16 -5 Sierra Leone 79 W 21 11 17 9 0 -10 28 12 -17 19 Singapour 53 39 10 9 46 37 38 51 215 187 -9 14 Slovénie 57 20 23 22 55 -/ Sri Lanka 80 11 9 11 34 27 11 18 32 33 -23 -9 Suède 51 52 29 26 21 15 19 22 29 40 -2 7 Suisse 14 15 27' 36 36 -3 4 Tadjikistan 71 11 17 18 114 1 Tanzanie11 83 13 21 3 22 -15 Tchad 100 92 4 7 3 19 -9 1 17 17 -12 -18 Thaïlande 65 55 12 10 29 41 23 35 24 39 -6 -6 Togo 54 78 22 11 28 15 23 11 51 34 -5 A Trinité-et-Tobago 46 59 12 12 31 16 42 29 50 53 11 14 Tunisie 62 61 14 16 29 24 24 23 40 42 -5 -1 Turkménistan Turquie 77 71 12 12 18 24 11 18 5 22 -7 -6 Ukraine 58 22 23 20 46 -2 Uruguay 76 76 12 13 17 12 12 11 15 18 -6 -2 Venezuela 55 66 12 5 26 17 33 30 29 37 7 13 Viet Nam 77 7 27 14 46 -13 Yémen, Rép. du 73 18 11 9 46 -13 Zambie 55 81 26 10 23 15 19 9 41 30 -4 6 Zimbabwe 68 60 19 21 17 25 14 19 23 37 -3 -6 Toutes économies 61 w 63 w 15 w ; 5 w 24 w 22 w 24 w 22 w 19 w 21-K 1 w Iw Economies à revenu faible 73 71 II 11 20 22 16 18 13 19 -5 -4 Économies à revenu intermédiaire 58 62 13 13 27 25 28 25 22 26 1 0 Tranche inférieure 58 60 15 13 29 27 28 27 27 Tranche supérieure 59 64 12 14 25 22 29 21 25 23 5 -1 Economies à revenu faible/intermédiaire 61 63 13 13 26 25 26 24 20 25 0 -1 Afrique subsaharienne 63 65 14 17 13 18 23 18 30 28 2 0 Amérique latine et Caraïbes 67 67 10 12 24 20 23 20 15 17 -2 1 Asie de l'Est et Pacifique 53 53 14 10 32 34 }} 36 16 28 1 3 Asie du Sud 75 69 9 11 21 24 15 20 8 13 -6 4 Europe et Asie centrale 64 64 13 15 25 23 23 21 31 Moyen-Orient et Afrique du Nord 46 55 18 17 29 26 36 28 35 28 7 1 Économies à revenu élevé 61 63 16 16 24 21 23 21 19 20 0 0 a. On ne dispose pas de chiffres distincts pour la consommation des administrations publiques, qui est donc incluse dans la consommation privée, b. Les données antérieures à 1992 couvrent l'Erythrée, c. Y compris les écarts statistiques, d. Les données ne couvrent que la partie continentale de la Tanzanie. 2 3 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 14. Finances de l'administration centrale Pourcentage du PIB Pourcentage des dépenses t( taies' Recettes fiscales Recettes non Dépenses Dépenses Excédent/ Biens Serv ces courantes fiscales courantes courantes en capital Déficit global' et services sociaux* Économie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 Afrique du Sud 20,5 26,0 3,0 1,7 19,2 30,9 3,0 3,0 -2,3 -5,9 46,6 26,9 Albanie 16,6 4,5 25,5 5.5 -9,0 26,3 33.0 Algérie Allemagne 29,4 2,0 32,1 1,5 -2,1 34,4 31,7 69,4 Angola Arabie Saoudite Argentine 10,4 11,9 5,2 1,0 18,2 13,4 0,0 1,1 -2,6 -1,1 57,1 22,4 28,6 65,1 Arménie Australie 19,6 23,1 2,2 2,4 21,2 26,6 1,5 0,9 -1,5 -1,0 21,7 22A 46,7 55,9 Auttiche 31,3 33,1 2,6 3,1 33,3 39,1 3,3 3,1 -3,3 -5,2 26,2 24,7 71,6 70,0 Azerbaïdjan Bangladesh 7,7 3,6 2,5 17.3 Bélarus Belgique 41,4 43,2 1,9 1,4 46,3 46.8 4,3 2,5 -8,1 -3.9 22,6 18.6 61,3 Bénin Bolivie 14,4 2,5 17,9 4,9 -2,3 35,8 40,8 Brésil 17,8 19,7 4,8 6,1 18,6 32.3 ï,6 0,8 -2,4 -6.7 20,0 13,3 40,0 40,5 Bulgarie 25,1 8,5 48,5 1,3 -16,0 19,3 25,3 Burkina Faso 10,4 1,2 9,9 2,3 0,2 66,6 28,9 Burundi 13,2 11,2 0,8 2,2 13.1 15,8 10,9 6,1 -3,9 -6,5 39,3 46,7 25,3 Cambodge Cameroun 15.0 9,4 1,3 3,6 10,6 11.6 5,2 1.1 0,5 0.2 55,0 53.0 25,6 21.2 Canada 16,2 18,5 2,5 2,4 21,0 0,3 -3,5 -3.7 21,8 45,6 48,6 Chili 25,6 18,3 6,4 3,3 25,3 16,2 2,7 3,3 5,4 2,1 41,2 28,8 59,1 66,7 Chine 5,2 0,4 -1.7 1,9 Hong Kong, Chine Colombie 10,3 13,6 1,7 2,7 9,2 4,1 -1,8 36,2 44,3 Congo, Rép. du 27,0 8,3 21,8 17.7 -5,2 Congo, Rép. dém. du 8,3 4,5 1,1 0,4 9,9 7.4 2,4 0.2 -0,8 0,0 65,1 94,5 22,1 1,6 Corée, Rép. de 15,5 18,6 2,2 2,7 14,8 14,4 2,4 4,2 -2,2 0,1 45,1 26,7 25,8 3-i.i) Costa Rica 16,8 23,5 1,0 3,2 19,9 27,7 5,2 2,9 -7,4 -3,9 52,4 47,1 62,6 59,7 Côte d'Ivoire 21,1 1,7 22,7 9,0 -10,8 Croatie 42,9 2,6 41,2 5,5 -0,5 51,9 61,4 Danemark 31,3 35,3 4,1 5,3 36,6 41,9 2,8 1.5 -2,7 -2.0 21,6 19,0 57,1 54,9 Egypte, Rép. arabe d' 28,9 22,6 16,6 14,3 36,5 30,2 9.0 7.1 -6,4 0,3 38,4 31,5 25,8 32,2 El Salvador 11,1 11,6 0,5 0,4 14,3 11,2 2.X 2,2 -5,7 -0,5 49,7 50,8 34,2 36,6 Émirats arabes unis 0,0 0,6 0,2 1.8 11,2 11,3 0,9 0,5 2,1 0,2 80,5 86,6 23,6 29.8 Equateur 12,2 13,9 0,5 1,8 11,9 12,4 2,3 3,3 -1,4 11,0 28,3 46.9 43,9 Espagne 22,2 28,9 1,9 23 23,7 36,2 3,0 2,0 -4,2 -7,2 40,0 16,4 69,1 49,5 Estonie 30,9 2,3 30,7 2,7 -0,2 44,7 56,0 Etats-Unis 18,5 19,3 1,7 1,5 20,7 21,6 1,3 0,7 -2,8 -1,6 29,5 22,3 50,8 53,1 Ethiopie 12.81 3,5e 16.31 3,y -3.1' 85,2' 19,5J Fédération de Russie 17,4 1.1 26.5 1,3 -4,4 39.8 Finlande 25,1 27,9 2,1 4,9 25,2 40,6 3,0 2,1 -2,2 -9,8 21,5 17,0 53,4 56.6 France 36,7 38,8 2,9 2,6 37,4 44,7 2,1 2,0 -0,1 -5,4 30,5 24,0 70,2 Gabon 23,6 11,9 6,1 Géorgie Ghana 6,4 0,5 9,8 1.1 -4,2 48,2 35,8 Grèce 22,6 19,7 2,7 2,3 24,7 29,1 4,6 4,5 -4,1 -13,8 44,6 28,8 51,5 35.4 Guatemala 8,7 7,7 0,7 0.7 7,0 6,6 5,1 2,3 -3,4 -0,7 49,7 51.8 31,6 39.3 Guinée Guinée-Bissau Haïti 9,3 1,3 13,9 3,5 -4,7 81.5 Honduras 13,6 0,9 Hongrie 44,9 8,6 48,7 7.5 -2,8 19,5 26.9 Inde 9,8 10,3 1,9 3,4 11,7 14,5 1,6 1,7 -6,5 -5,1 28,7 23,2 Indonésie 20,2 14,7 1,0 2,3 11,7 8,7 10,4 6,0 -2,2 1,2 25,2 30,0 12,6 39,0 Irlande 30,9 34,7 3,9 1,9 40,4 36,8 4,6 3,5 -12,5 -2,0 18,8 18.0 52,8 58.0 Israël 43,3 33,4 7,1 5,1 67,4 40,9 2,8 3,9 -15,6 -4,7 50,0 33,0 27,8 54,5 Italie 29,3 40,7 2,5 3,0 39,1 47,9 2,2 2,7 -10,8 -7,2 17,7 17,4 50,7 Jamaïque 27,9 1,2 -15.5 Japon 11,0 0,6 14,8 3,6 -7,0 12,9 Jordanie [4,0 21,0 4,0 7.6 29,2 25.5 12,1 6,1 -9,3 1,1 42,6 61,6 25,9 41.1 Kazakhstan Kenya 19,1 20,2 2,8 2.3 19,4 22,9 5,9 5,5 -4,5 -3.3 56,8 50.5 32,6 Lesotho 29,5 4,8 Lettonie 25,5 4,9 30,2 Ï.4 -1,6 35,5 63,4 Liban 11,6 5,2 26,8 5,7 -/5,6" 29,2 19,4 Lituanie 22,0 0,8 23,4 2,0 -3,7 42,5 50,6 Macédoine, ERY de Madagascar 12,9 8,4 0,3 0,2 10,5 6,8 -1,3 25,3 22,7 Malaisie 23,4 20,1 2,8 4,9 18.6 17,8 9,9 4,2 -6,0 2,0 38,0 44,9 30,4 42,5 Malawi 16,6 2,5 18,0 16,6 -15,9 37,1 16,1 Mali 9,2 0,8 18,8 1,8 -4,5 46,2 21,8 Maroc 20,4 23,9 2,9 4,7 22,8 26,2 10,3 7,2 -9,7 -4.4 46,9 48,7 27,2 26,9 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 3 9 Pourcentage du PIB Pourcentage des dépenses totales' Recettes fiscales Recettes non Dépenses Dépenses Excédent/ Biens Services courantes fiscales courantes courantes en capital Déficit global' et services sociaux* Economie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 Maurice 18,4 16,2 2,4 2,4 22,7 18,7 4,6 3,6 -10,3 -4,0 41,7 47,0 46,5 48,3 Mauritanie Mexique 13,9 12,8 1,1 2,5 10,7 14.0 5,0 1.9 -3,0 -0,5 31,8 26,1 44,3 50,2 Moldova, Rép. de Mongolie 18,7 5,3 17,5 4,0 -6,6 35,8 32,8 Mozambique Namibie Népal 6,6 8,8 1,3 2,0 -3,0 -4,5 15,5 Nicaragua 20,3 23,9 2,4 1.5 24,9 22,3 5,7 10,9 -6,8 -0,6 60,0 30.0 33,5 46,8 Niger 12,3 2,2 9,5 9,1 -4,8 30,3 25,9 Nigeria Norvège 33,8 32,4 3.5 8,8 32,5 37.1 2,0 1,9 -1,7 1,6 20,4 19,9 41,9 49,8 Nouvelle-Zélande 30,7 32,8 3,5 2,9 35,9 31,5 2,4 0,8 -6,7 5,2 29,0 49,0 61,0 69,3 Oman 10,7 8,6 27,5 22,3 30,3 32,0 S.2 4,4 0,4 -5,0 71,1 75,5 9,6 33,3 Ouganda 3,1 0,1 5,4 0,8 -3,1 24,2 Ouzbékistan Pakistan 13,3 15,3 2,9 4,1 14,5 19,1 3,1 4,1 -5,7 -4,8 47,4 43,2 Panama 18,6 17,2 6,7 8,9 24,9 21,9 5,5 2,8 -5,2 2,9 49,8 54,4 39,8 69,0 Papouasie-Nouvelle-Guinée 20,5 18,9 2,4 3.1 29,2 26,1 5,2 3,3 -1,9 -4,1 57,7 48,2 27,8 30,7 Paraguay 9,8 0,9 7,5 2,4 0,3 60,9 35,7 Pays-Bas 44,2 42,6 5,3 2,9 48,3 46,6 4,6 1,9 -4,6 -2,3 15,6 15,5 64,2 63,9 Pérou 15,8 14,0 1,3 2,1 15,0 13,8 4,4 2,7 -2,4 2,4 44,7 37,5 Philippines 12,5 16,8 1.5 1,7 9,9 15,2 3,5 2,8 -1,4 0,3 60,4 45.6 24,1 26,0 Pologne 36,1 3,6 40,4 1,8 -2,2 25,2 69,6 Portugal 24,1 32,1 1,9 3,4 28,7 38,8 4,4 5,3 -8,5 -5,5 33,8 39,3 48,4 République arabe syrienne 10,5 19,2 16,3 4,5 30,3 15,9 17,9 9,8 -9,7 -1,8 17,6 17,4 République centrafricaine 15,0 1,5 20,7 1,3 -3,5 67,0 29,1 RDPlao République dominicaine 11,1 14,7 3,2 1,5 11,7 9,0 5,2 6,5 -2,6 0,8 49,9 38,2 35,7 41,6 République kirghize République slovaque République tchèque 34,1 1,8 33,3 4,1 0,0 15,4 54,4 Roumanie 10,1 24,1 35,2 33 29,7 27,6 15,0 3,4 0,5 ^ , 0 11,4 33,2 18,9 47,7 Royaume-Uni 30,6 33,7 4,6 2,8 36,4 39.9 1,8 2,1 -4,6 -5.3 31,6 29.6 45,8 51,7 Rwanda 11,0 1,8 9,4 5,0 -1,7 57,5 Sénégal 20,7 1,5 21,2 1,9 0,9 72,1 37,3 Sierra Leone 13,6 7,7 1,5 0,4 19,7 11,1 5,0 3,7 -11,8 -5,8 35,1 Singapout 17,5 16,2 7,9 9,7 15,6 12.3 4,5 3.6 2,1 14.3 57,5 59,4 29,2 39,7 Slovénie Sri Lanka 19,1 16,9 1.1 2,1 24,7 22,2 16,7 5,2 -18,3 -7,8 31,2 3(.,o 24,3 33,4 Suède 30,1 37,2 4,9 4,9 37,6 45,2 1,8 1,2 -8,1 -3,2 17,4 13.6 63,9 60,5 Suisse 18,1 21,5 1,4 1,7 18,7 25.4 1,4 1,1 -0,2 -1,0 27,5 29,6 64,4 71,7 Tadjikistan Tanzanie 51,7 21,8 Tchad Thaïlande 13,2 16,9 1,2 1,6 14,5 10,3 4,4 5,8 -4,9 2,3 55,0 55,5 29,0 38,1 Togo 27,0 4,3 23,7 8,9 -2,0 52,3 40.0 Trinité-et-Tobago 36,1 24,2 7,1 4.0 18,8 26,2 12,1 3.0 7,4 0,2 34,2 50,9 33,2 45.2 Tunisie 23,9 25,0 6,9 4,8 22,2 26,0 9,4 6,7 -2,8 -3,2 42,1 38,5 37,6 47,4 Turkménistan Turquie 14,3 15,2 3,7 3,1 15,5 24,6 5,9 2,2 -3,1 -8,3 46,5 32,6 23,8 19,0 Ukraine Uruguay 21,0 29,2 1,2 2.1 20,1 31,3 1,7 1,8 0,0 -1,6 47,6 29,4 62,3 76,1 Venezuela 18,9 14,5 3,4 6,1 14,7 15,7 4,0 2,4 0,0 1,0 50,2 20,0 Viet Nam Yémen, Rép. du 9.9 10,0 21,9 2,8 -5,5 66,6 26,3 Zambie 23,1 16,7 1,8 1,4 33,2 13,9 4,0 6,9 -18,5 0,7 54,6 44,8 20,7 34,1 Zimbabwe 15,4 3,9 26,5 1,4 -8,8 55,5 28,6 a. Couvre les dons. b. Couvre les prêts moins les remboursements. c. Education, santé, sécurité sociale, aide sociale, logements et équipements collectifs, d. Y compris l'Erythrée. 2 4 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 15. Compte destransactions courantes de la balance des paiements et réserves internationales Millions de dollars Biens et services Transferts Solde Réserves DpwAnii courants des transactions internationales Exportations Importations net nets courantes brutes Économie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1997 Afrique du Sud 28 627 33 309 22 073 32 716 -3 285 -2 552 239 -74 3 508 -2 033 7 924 5 957 Albanie 378 373 371 1 111 4 72 6 559 16 -107 342 Algérie 14 128 13 960 12311 -1 869 301 249 7 062 9 668 Allemagne1 224 224 604 077 225 599 576 283 914 -4 469 -12 858 -36 397 -13 319 -13 072 104 768 105 208 Angola 3 167 3 017 -735 245 -340 Arabie Saoudite 106 765 60 221 55 793 47 407 526 3214 -9 995 -15813 41 503 215 26 096 8 684 Argentine 9 897 27 031 13 182 27 910 -1 512 -3 591 23 334 -4 774 -4 136 9 298 22 405 Arménie 368 888 44 185 -291 239 Australie 25 755 78 805 27 070 79 568 -2 695 -15 199 -425 105 -4 435 -15 857 6 369 17 542 Autriche 26 650 91 614 29 921 94 418 -528 -202 -66 -984 -3 865 -3 990 17 729 21 982 Azerbaïdjan 757 1 443 -60 80 -666 466 Bangladesh 885 4 508 2 545 7 614 14 -6 -844 -1 637 332 1 609 Bélarus 6 017 6 922 -65 62 -909 394 Belgiqueh 70 498 190 732 74 259 179 072 61 6 944 -1 231 -4 217 -4 931 14 387 27 998 20 637 Bénin 226 405 421 477 8 -41 151 149 -36 36 15 256 Bolivie 1 030 1 380 136 1 752 -146 -188 13 287 -319 -272 554 1 362 Btésil 21 869 52 641 27 826 63 293 -7 018 -11 105 144 3 62/ -12 831 -18 136 6 879 51 679 Bulgarie 9 302 6824 7 995 6540 -412 -472 953 -56 2 549 Burkina Faso 210 272 577 483 -3 -29 322 255 -49 15 75 348 Burundi 129 277 -9 151 -6 105 118 Cambodge 806 1 294 -45 235 -298 299 Cameroun 1792 2 158 1 829 1 822 -628 -583 -564 -175 207 1 Canada 74 973 234 311 70 399 211 509 -10 764 -20 311 95 318 -6 095 2 808 15 480 18 696 Chili 5 968 18 709 7 052 20 086 -1 000 -2 016 113 472 -1 971 -2 921 4 123 17 839 Chine* 23 637 171 678 18 900 154 127 451 -12 437 486 2 129 5 674 7 243 10 102 146 683 Hong Kong, Chine 92 919 Colombie 5 328 14 518 5 454 16 878 -245 -2 925 165 532 -206 -4 754 6 476 9 614 Congo, Rép. du 1 021 1 584 1 025 2 133 -162 -455 -1 -30 -167 -1 034 93 60 Congo, Rép. dém. du 1658 2 001 1905 -496 150 -593 380 83 Corée, Rép. de 21 924 155 109 l'ib&l 175 763 -2 102 -2 526 592 119 -5 273 -23 061 3 096 20 497 Costa Rica 1 195 3 790 1 661 3 901 -212 -186 15 154 -664 -143 197 1 261 Côte d'Ivoire 3 577 5 110 4 145 4 017 -553 -915 -706 -381 -1 826 -203 4<> 636 Croatie 8 008 10 194 -45 779 -1 452 2 690 Danemark 21 989 67 237 21 727 58 198 -1 977 -4 609 -161 -1 565 -1875 2 865 4 352 19 590 Egypte, Rép. arabe d' 6 246 15 245 9 157 18951 -318 539 -438 499 2 484 19 405 El Salvadot 1 214 2 049 1 170 3 673 -62 -87 52 1 389 34 -322 382 1446 Émirats atabes unis 2 350 8 354 Equateur 2 887 5 750 2 946 4 621 -613 -1 308 30 290 -642 111 1 254 2 210 Espagne 32 140 146 404 38 004 141 304 -1 362 -5 928 1 646 2 584 -5 580 1 756 20 514 72 924 Estonie 2 896 3 421 2 100 -423 760 Etats-Unis 271 800 848 664 290 730 956 004 29 580 -897 -8 500 -40 489 2 150 -148 726 171 360 134 880 Ethiopie' 569 783 782 1 647 7 -44 -126 -461 262 502 Fédétation de Russie 102 449 86 001 -5 213 164 Il 399 17 727 Finlande 16 802 47 844 17 307 38 228 -783 -3 732 -114 -I 098 -1 403 4 787 2 452 8 884 France 153 197 365 375 155 915 334 186 2 680 -2 704 -4 170 -7 924 -4 208 20 561 75 621 54 651 Gabon 2 409 2 916 1 475 1 848 -426 -770 -124 -198 384 100 115 283 Géorgie 479 798 87 190 -216 Ghana 1 210 1 728 I 178 2 393 -83 -140 81 482 30 -324 329 930 Grèce 8 122 15 238 11 145 25 633 -273 -2 181 1 087 8 022 -2 209 -4 554 3 616 13 656 Guatemala 1 731 2 796 1 960 3 540 -44 -230 110 523 -163 -452 753 1 172 Guinée 761 948 -93 102 -177 122 Guinée-Bissau 17 24 75 80 -S -15 -14 46 -80 -26 12 Haïti 306 192 481 782 -14 -10 89 463 -101 -138 27 83 Honduras 942 I 635 1 128 1 852 -152 -226 22 243 -317 -201 159 586 Hongrie 10302 16 933 10 944 18 099 -/ 103 -1 434 -1682 -1 678 8 509 Inde 1 1 265 42 690 17 378 54 505 356 -4 369 -2 897 -4 601 12 008 28 383 Indonésie 23 797 51 160 21540 53 244 -3 073 -5 778 250 619 -566 -7 023 6 800 17 499 Irlande 9 610 54 066 12 044 46 566 -902 -8 279 1 204 2 184 -2 132 1 406 3 071 6 635 Israël 8 668 28 292 11 511 38 729 -757 -2 845 2 729 6 226 -871 -7 057 4 052 20 003 Italie 97 298 320 752 110 265 257 467 1 278 -14 967 1 101 -7 280 -10 587 41 040 62 453 75 043 Jamaïque 1 363 3 180 1 408 3 640 -212 -320 121 535 -136 -245 105 683 Japon 146 980 468 002 156 970 446 679 770 53 553 -1 530 -8 993 -10 750 65 884 38 878 227 018 Jordanie 1 181 3 663 2 417 5 420 36 -301 281 -226 1 742 2 365 Kazakhstan 6 966 7 546 -222 50 -752 2 225 Kenya 2 007 3 027 2 846 3 441 -194 -221 157 561 -876 -74 539 603 Lesotho 90 181 475 874 266 330 175 471 56 108 50 572 Lettonie 2 613 3 028 41 93 -280 776 Liban 1413 7 596 290 2 550 -3 343 7 030 8 654 Lituanie 4211 4 986 -91 144 -723 1 064 Macédoine, ERY de 1 302 1 773 -30 -288 280 Madagascar 516 803 1 075 1 002 -44 -163 47 210 -556 -153 9 282 Malaisie 14 098 83 322 13 526 86595 -836 -4236 -2 148 -266 -7362 5 759 21 100 Malawi 313 385 487 873 -149 -86 63 124 -260 -450 76 166 Mali 263 387 520 746 -17 -36 150 231 -124 -164 26 420 Maroc 3 233 9 246 5 207 10 980 -562 -1 309 1 130 2 4 1 6 -1 407 -621 814 4 194 * Données pour Taïwan (Chine) 21 495 131 722 22 361 122 275 48 3 240 -95 -1 660 -913 11 027 4 063 87 444 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 241 Millions de dollars Biens et services Transferts Solde Réserves Rpupnu COlifantç des transactions internationales Exportations Importations net 1têts courantes brutes Économie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1997 Maurice 574 2 701 690 2 767 -23 -40 22 123 -117 17 113 721 Mauritanie 253 504 449 510 -27 -48 90 76 -133 22 147 204 Mexique 22 622 106 900 27 601 100 288 -6 277 -13 067 834 4 531 -10 422 -1 923 4 175 28 855 Moldova, Rép. de 964 1306 55 73 -214 366 Mongolie 475 508 1272 521 -11 -25 0 -808 39 201 Mozambique 399 411 844 1055 22 -140 56 339 -367 -445 517 Namibie 1 591 1 868 97 263 84 251 Népal 224 1 003 365 1 653 13 -3 -93 -569 272 627 Nicaragua 495 807 907 1 299 -124 -300 124 275 -411 -435 75 382 Niger 617 321 956 457 -33 -47 97 31 -276 -152 133 57 Nigeria 27 071 14 743 20 014 9 836 -I 304 -2 639 -576 824 5 178 3 092 10 605 4 334 Norvège 27 264 63 866 23 749 49 495 -1 922 -1 638 -515 -1488 1 079 11 246 6 746 23 742 Nouvelle-Zélande 6 403 18 876 6 934 18712 -538 -4 665 96 553 -973 -3 948 365 4 450 Oman 3 757 7 352 2 298 5 423 -257 -536 -260 -1659 942 -265 704 1634 Ouganda 329 726 441 1 601 -7 -46 -121 -502 3 633 Ouzbékistan 4 161 5 175 -69 8 -1 075 Pakistan 2 958 10 317 5 709 15 174 -281 -1 956 -869 -4 208 1 570 1 790 Panama 3 422 7 426 3 394 7 530 -397 -108 40 152 -329 -60 117 1 150 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1 029 2 966 1322 2 260 -179 -465 184 72 -289 313 457 381 Paraguay 701 3 936 1 314 4 951 -4 306 39 -618 -668 783 796 Pays-Bas 90 380 225 473 91622 199 932 1 535 6 376 -1 148 -6 658 -855 25 258 37 501 32 759 Pérou 4 631 7 268 3 970 9 947 -909 -1 575 147 647 -101 -3 607 2 806 11 322 Philippines 7 235 26 795 9 166 33 317 -420 3 662 447 880 -1 904 -1980 3 983 8 717 Pologne 16 061 37 390 17 842 41 273 -2 357 -1 075 721 1 694 -3 417 -3 264 575 20 662 Portugal 6 674 33 764 10 136 41 729 -608 -352 3 006 6 826 -1 064 -1 491 13 893 20 369 République arabe syrienne 2 477 6 131 4 531 6 071 785 -399 1 520 624 251 285 828 République centrafricaine 201 179 327 244 3 -23 81 63 -43 -25 62 179 RDPlao 427 787 -4 82 -283 148 République dominicaine 1 271 6 095 1919 6 689 -277 -596 205 1 080 -720 -110 279 396 République kirghize 548 950 -80 78 -404 170 République slovaque 10 889 13 134 -47 201 -2 090 3 604 République tchèque 29 874 33 834 -722 384 -4 299 10 032 Roumanie 12 087 9 648 13 730 12 503 -777 -309 0 593 -2 420 -2 571 2 512 4 676 Royaume-Uni 146 072 340 232 134 200 348 888 -418 13 163 -4 592 -7 396 6 862 -2 889 31792 37 636 Rwanda 165 86 319 363 2 -13 104 291 -48 1 187 153 Sénégal 807 1550 1 215 1821 -98 -168 120 382 -386 -58 25 394 Sierra Leone 275 128 471 206 -22 -21 53 26 -165 -73 31 50 Singapour 24 285 156 052 25 312 142 461 -429 1 702 -106 -1 010 -1 563 14 283 6 570 71 300 Slovénie 10 497 10 674 155 62 39 3 310 Sri Lanka 1 293 4 861 2 197 6 074 -26 -203 274 764 -655 -653 283 2 038 Suède 38 151 101 620 39 878 84 809 -1 380 -8 303 -1 224 -2 616 ^1331 5 892 7 001 12 169 Suisse 48 595 121 738 51 843 109 064 4 186 11 597 -1 140 -3 801 -201 20 470 64 847 63 157 Tadjikistan 772 808 -68 20 -84 Tanzanie "48 1 372 1 384 2 167 -14 -55 129 437 -521 -413 20 622 Tchad 71 190 79 411 -4 -7 24 191 12 -38 12 136 Thaïlande 7 939 71 416 9 996 83 482 -229 -3 385 210 760 -2 076 -14 692 3 029 26 916 Togo 550 402 691 444 -40 -45 86 30 -95 -57 85 123 Trinité-et-Tobago 3 139 2 799 2 434 2 110 -306 -390 -42 -4 357 294 2 812 723 Tunisie 3 262 8 151 3 766 8 582 -259 -965 410 860 -353 -536 700 2 043 Turkménistan 1 691 1 532 4 43 Turquie 3 621 45 354 8 082 48 331 -1 118 -2 920 2 171 4447 -3 408 -1450 3 304 19 788 Ukraine 20 346 21 468 -573 509 -1 186 2 358 Uruguay 1 526 3 799 2 144 3 962 -100 -206 9 74 -709 -296 2 402 2 070 Venezuela 19 968 25 258 15 130 14 837 329 -1735 -439 138 4 728 8 824 13 385 17 735 Viet Nam 9 695 12 870 -505 1 045 -2 636 1 990 Yémen, Rép. du 2 409 3 044 -617 -70 1 038 Zambie 1609 1 296 1765 -205 -155 -516 206 239 Zimbabwe 1610 2 344 1730 2 515 -61 -294 31 40 -149 -425 420 383 Toutes économies 2 400 5971 6 689 0401 2 405 4281 6 522 540 t Économies à revenu faible 70 570 134 512 101615 183 203 Économies à revenu intermédiaire 650 #/ 1 473 612 584 098 1 509 671 Tranche inférieure Tranche supérieure 300 440 561 371 246740 579 815 Économies à revenu faible/intermédiaire 633124 1612 603 671734 1 677 129 Afrique subsaharienne 89 966 83 985 83 985 100 832 Amérique latine et Caraïbes 121 191 320 894 142 086 318 469 Asie de l'Est et Pacifique 77284 447 383 85129 422216 Asie du Sud 17450 65 583 29 271 85 500 Europe et Asie centrale Moyen-Orient et Afrique du N. 205 272 169488 148 981 160504 Économies à revenu élevé 1 "29 293 5 091 134 1 775 216 4 936249 a. Les données antérieures à 1990 se réfèrent à la République fédérale d'Allemagne avant l'unification, b. Y compris le Luxembourg, c. Les données antérieures à 1992 cou vrent l'Erythrée. 2 4 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 16. Finances du secteur privé Investissement privé Capitalisation Nombre de sociétés Marge d'intérêt Crédit intérieur % formation brute boursière intérieures cotées Points de du secteur bancaire de capital fixe intérieure Millions de dollars en bourse pourcentage % du PIB Économie 1980 1996 1990 1997 1990 1996 1990 1997 1990 1997 Afrique du Sud 50,8 137 540 232 069 732 626" 2,1 4,6 102,5 77,0 Albanie 2,1 7,2 44,8 Algérie 67,4 74,8 74,7 42,4 Allemagne 355 073 670 997 413 681 4,5 6,4 110,0 136,7 Angola .... 68,9 Arabie Saoudite 40 961 69 58,8 37,9 Argentine 85,8 3 268 59 252 179 147 2,3 32,4 27.3 Arménie ,,.... 33,6 7 10 28,0 62,2 9,1 Australie ,, 107 611 311 988 1 089 1 135 6,8 104,0 87,9 Autriche .. 11 476 33 953 97 106 123,0 130,8 Azerbaïdjan ,, 57,2 11.1 Bangladesh 58,9 62,5 321 4551 134 186 4,0 5,9 32,5 40,2 Bélarus 32,0 17,7 Belgiqu 65 449 119 831 182 139 6,9 4,2 74,4 153,9 Bénin 61,7 9,0 22,3 7,5 Bolivie 51,3 41,9 114 10 18,0 35,4 30,6 54,5 Brésil 89,7 86,2 16 354 255 478 581 551 87,4 43,8 Bulgarie 85,9 85,0 .. 7 15 9,9 48,3 118,6 119,1 Burkina Faso 57,9 9,0 13,7 13,1 Burundi 8,1 15,7 24,4 20,5 Cambodge 68,6 10,4 7,5 Cameroun 77,8 95,5 11,0 10,5 31,0 16,3 Canada 241 920 486268 1 144 1 265 1,3 1,4 86,6 101,9 Chili 72,2 80,0 13 645 72 046 215 291 8,5 3,7 72,8 59,4 Chine 43,4 47,0 2 028 206366 14 540 0,7 3,0 90,0 102,6 Hong Kong, Chine 85,1 86,8 83 397 449381 284 561 3,3 3.5 132,1 168,0 Colombie 58,3 47,8 1 416 19 530 80 189 8,8 10,1 36,2 45,5 Congo, Rép. du 91,4 11,0 10,5 29,1 16,9 Congo, Rép. dém. du 42,4 25,3 1,6 Corée, Rép. de 76,2 76,0 110 594 41 881 669 760 0,0 1,1 65,3 86,0 Cosra Rica 61,3 75,1 311 782 82 114 11,4 9.5 29,8 38,1 Côte d'Ivoire 53,2 69,1 549 914 23 31 9,0 44,6 28,7 Croatie 59,6 581 61 501,0 11.2 46,4 Danemark 39 063 71 688 258 Til 6,2 5.1 65,1 58,7 Égypre, Rép. arabe d' 30,1 59,1 1 765 20 830 573 646 7,0 4,0 107.1 86,8 El Salvador 44,8 78,0 450 49 3,2 4,2 32,1 41,5 Émirats arabes unis 35,2 48,6 Equateur 59,7 78,3 69 1 946 65 42 -6,0 14,9 17,2 35,5 Espagne 111 404 242 779 427 357 5,3 2,1 108,9 105,9 Esronie 80,2 13,6 65,0 30,1 États-Unis 3 059 434 8 484 433 6 599 8 479 114,3 137,6 Ethiopie 63,9 3,6 4,5 67,3 45,1 Fédération de Russie 91,1 244 128 207 13 73 29,8 0,0 Finlande 22 721 63 078 73 71 4,1 3,3 84,4 63,7 France 314 384 591 123 578 686 6,0 2,8 106,3 102,1 Gabon 80,1 72,0 11,0 10,5 20,1 15.8 Géorgie .. 73,7 Ghana 26,3 76 1492 13 21 13,2 26.8 Grèce 15 228 34164 145 224 8,1 8,8 103,8 84,0 Guatemala 63,8 81,3 168 9 5,1 13,4 17,4 19,5 Guinée 57,7 0,2 4,0 5,5 6,7 Guinée-Bissau 32,5 13,1 4,5 43,5 7,4 Haïti 27,6 10,3 32,9 31,7 Honduras 62,1 62,7 40 338 26 111 8,3 10,8 40,9 29,3 Hongrie 505 14 975 21 45 4,1 6,5 82,8 49,2 Inde 55,5 66,1 38 567 128 466 6 200 8 800 54,7 49,3 Indonésie 60,5 8 081 29 105 125 253 3,3 1,8 45,5 54,3 Irlande 12 243 76 5,0 6,1 58,0 84,4 Israël 3 324 45 268 216 655 12,0 5,6 100,9 79,4 Italie 148 766 258 160 220 244 7,3 4,9 90,8 95,0 Jamaïque 911 1 887 44 46 6,6 22,4 34,7 33,5 Japon 2 917 679 3 088 850 53 3,4 2,1 267,4 295,8 Jordanie 51,4 77,1 2 001 5 446 105 98 3,3 3,5 118,1 74,4 Kazakhstan 98,8 7,9 Kenya 54,7 44,5 453 / 846 54 56 5,1 13,5 52,7 55,2 Lesotho 36,8 7,4 6,2 30,1 -25,3 Lettonie 89,3 148 34 9,3 13,0 Liban 71,8 23,0 6,9 132,8 122,4 Lituanie 86,3 900 460 6,5 12,1 Macédoine, ERY de 9,8 35,2 Madagascar 42,5 5,3 15.6 26,3 13,8 Malaisie 62,6 69,8 48 611 93 608 282 621 1,3 1,8 77,9 166,6 Malawi 21,4 84,3 8.9 19,0 20,6 10.7 Mali 54,4 9,0 13,4 12,0 Maroc 44,0 57,8 966 12 177 71 47 0,5 60,1 60,3 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS D U DÉVELOPPEMENT DANS LE M O N D E 2 4 3 ETATS ET MARCHES Investissement privé Capitalisation Nombre de sociétés Marge cintérêt Crédit intérieur % formation brute boursière intérieures cotées Points de du secteur bancaire de capital fixe intérieure Millions de dollars en bourse pourcentage % du PIB Économie 1980 1996 1990 1997 1990 1996 1990 1997 1990 1997 Maurice 64,0 64,8 268 1676 13 40 5,4 9,8 45,1 72,5 Mauritanie 68,3 5,0 54,8 8,0 Mexique 57,0 79,1 32 725 156 595 199 193 42,5 40,5 Moldova, Rép. de 78,5 9,8 62,9 21,9 Mongolie 36,9 68,7 10,2 Mozambique 27,0 65,3 29,5 5,0 Namibie 42,0 62,2 21 473 3 12 10,6 7,5 19,2 52,7 Népal 60,2 67,8 208 90 28,9 35,8 Nicaragua 38,6 12,5 8,6 206,5 148,6 Niger 50,6 9,0 16,1 10,1 Nigeria 62,5 1 372 3 646 131 183 5,5 6,7 23,7 15.8 Norvège 26 130 57423 112 158 4,6 2,3 89,5 74,7 Nouvelle-Zélande .. 8 835 38 288 171 158 4,3 4,0 74,3 89,6 Oman 34,1 945 2 673 55 143 1.4 2,4 16,6 29,2 Ouganda 63,9 7,4 9,6 17,7 6,1 Ouzbékistan 128 4 Pakistan 36,1 52,5 2 850 10 966 487 782 50,8 49,9 Panama 83,8 226 831 13 16 3,6 3,6 52,7 74,5 Papouasie-Nouvelle-Guinée 58,6 85,8 6,8 3,1 35,8 28,1 Paraguay 85,1 83,4 383 60 8,1 14,0 14,9 25,5 Pays-Bas ,, 119 825 378 721 260 217 8,5 3,0 107,4 124,6 Pérou 75,6 82,9 812 17 586 294 231 2 330,0 15,0 16,2 17,7 Philippines 69,0 81,1 5 927 31 361 153 216 4,6 6,1 26,8 83,4 Pologne 81,9 144 12 135 9 83 462,3 6,1 19,5 35,3 Portugal 9,201 38 954 181 158 7,8 4,6 73,6 99,7 République arabe syrienne 36,1 56,6 République centrafricaine 46,5 41,8 11,0 10,5 12,9 10,0 RDPlao 2,5 11,0 5,1 16,2 République dominicaine 68,4 66,5 15,3 7,6 31,3 31,2 République kirghize 87,5 27 9,8 26,2 République slovaque 1 826 816 5,3 60,0 République tchèque 12 786 1 588 5,5 78,5 Roumanie 73,8 61 17 79,7 9,6 Royaume-Uni 848 866 1 740246 2 433 2,3 3,0 122,9 131,0 Rwanda 70,0 6,3 17,0 13,1 Sénégal 62,1 70,3 9,0 33,7 22,0 Sierra Leone 64,4 12,0 18,1 26,3 52,3 Singapour 75,6 34 308 150215 150 223 2,7 2,9 74,0 84,6 Slovénie 26,7 663 24 21 180,0 8,1 36,9 36,0 Sri Lanka 77,4 917 2 096 175 23 S -6,4 -2,2 43,2 32,2 Suède 97 929 247217 258 229 6,8 4,5 145,6 67,9 Suisse 160 044 402 104 182 213 -0,9 3,5 179,0 183,4 Tadjikistan Tanzanie 21,4 39,2 14,2 Tchad 1.8 35,8 11,0 10,5 11,0 9,8 Thaïlande 68,1 77,6 23 896 23 538 214 454 2,1 3,1 90,8 124,3 Togo 28,3 78,2 9,0 21,3 24,3 Trinité-et-Tobago 88,0 696 1 405 30 23 6,9 8,4 58,5 59,2 Tunisie 46,9 51,0 533 4263 13 30 62,5 67,2 Turkménistan 1.7 Turquie 81,4 19 065 61 090 110 229 26,0 34,4 Ukraine 30,9 83,3 14,9 Uruguay 6-7,9 71,1 38 266' 36 18 76,2 52,0 60,7 39,8 Venezuela 51,5 31,5 8 361 14 581 76 0,4 4,4 37,4 19,9 Viet Nam 76,3 5,3 15,9 22,3 Yémen, Rép. du 67,6 62,0 28,9 Zambie 48,7 229 5 9,4 12,2 64,5 42,6 Zimbabwe 77,1 90,4 2 395 1 969 57 64 2,9 12,6 41,7 61,3 Toutes économies .. w 68,1 w 9 399 355 s 20 177 662 s 29 189 s 42 404 s 125,7 w 139,1 w Economies à revenu faible 53,9 65,0 46 507 56 860 7 086 10 375 47,0 42,1 Économies à revenu intermédiaire 60,5 67,1 329 021 1 669 545 4 370 9 649 65,6 55,7 Tranche inférieure 55,5 62,4 47 225 569 132 1 848 4110 69,9 65,6 Tranche supérieure 80,6 281 796 1 100 413 2 522 5 539 62,6 44,9 Économies à revenu faible/intermédiaire 59,5 66,8 375 528 1 725 742 11 456 20 024 62,6 54,0 Afrique subsaharienne 64,8 142 577 257 364 1 011 1 056 58,6 82,5 Amérique latine et Caraïbes 70,6 80,2 78 506 481 799 1748 2 191 62,3 35,7 Asie de l'Est et Pacifique 50,5 56,9 86 515 692 427 774 2 084 76,5 88,3 Asie du Sud 54,4 64,4 42 655 139 879 6 996 10 102 52,4 48,3 Europe et Asie centrale 84,5 19 065 103 563 110 3 428 31,9 Moyen-Orient et Afrique du Nord 6 210 51 373 817 1 184 69,6 70,2 Économies à revenu élevé 9 023 827 18 451920 17 733 22 359 138,8 157,8 2 4 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 17. Rôle des administrations publiques dans l'économie Taux d'imposition marginal supérieur Subventions et autres Valeur ajoutée par Dépenses Notation Notation Personnes physiques transferts courants entreprises d'État militaires de de crédit* Sur revenu % dépenses totales % du PIB %du PIB risque Institutions! % au-delà de Sociétés ICRG Investor (USDI % Economie 1985 1996 1985-90 1990-95 1985 1995 Juin 1998 Mars 1998 1997 1997 1997 Afrique du Sud 31 46 14,9 3,8 2,2 72,0 46,5 45 21 440 35 Albanie 48 5,3 1,1 53,3 11,1 Algérie 2,5 3,2 59,3 25,1 Allemagne 55 57 83,8 92,3 53 77 406 30 Angola 19,9 3,0 45,3 12,5 Arabie Saoudite 22,7 13,5 73,5 55,4 0 45 Argentine 59 60 2,7 ï,3 3,8 1,7 74,3 41,6 33 120 000 33 Arménie 0,9 Australie 63 68 2,7 2,5 79,3 73,7 47 39 582 36 Autriche 58 59 1,3 0,9 85,8 87,4 50 63 903 34 Azerbaïdjan 2,8 40 1 757 32 Bangladesh 3,1 3,4 ï,7 1,7 66,5 27,2 Bélarus 0,8 61,8 12,9 Belgique 56 59 2,8 3,1 1,7 81,8 82,0 55 75 507 39 Bénin 2,2 1,2 17,3 Bolivie 2~ 34 13,9 13,8 3,3 2,3 70,0 26,5 13 25 Brésil 42 44 7,6 8,0 0,8 1,7 67,8 38,7 25 20 789 15 Bulgarie 36 14,1 2,8 65,3 22,9 40 2 630 36 Burkina Faso 9 1,9 2,9 60,5 20,1 Burundi 12 7,3 3,0 4,4 Cambodge 3,1 Cameroun 14 13 18,0 1,9 1,9 61,3 18,5 60 14 313 39 Canada 60 2,2 1,7 83,3 83,1 29 43 178 38 Chili 51 52 14,4 8,1 3,8 79,5 63,2 45 6 588 15 Chine 4,9 2,3 74,0 57,6 45 12 051 30 Hong Kong, Chine 78,3 17 Colombie 48 7.0 1,6 2,6 55,3 46,9 35 49 934 35 Congo, Rép. du 15,1 4,0 2,9 45.8 45 Congo, Rép. dém. du 2 1.2 0,3 45,8 Corée, Rép. de 38 48 10,3 5,0 3,4 67,8 40 94 764 28 Costa Rica 33 23 8,1 0,7 0,6 76,5 35,8 25 24 559 30 Côte d'Ivoire 10 4 489 35 Croatie 34 10,5 36,0 35 4 675 Danemark 57 64 2,3 1,8 87,5 83,4 60 34 Egypte, Rép. arabe d' 31 24 12,8 5,7 70,8 32 14 749 40 El Salvador 11 22 1,8 5,7 1,1 76,3 29,0 30 22 857 25 Émirats arabes unis 8 9 6,7 4,8 78,5 61,4 Equateur 9 10,2 2,8 3,7 61,8 26,7 25 61 861 20 Espagne y 66 2,4 1,6 79,0 77,3 56 79 896 35 Estonie 46 1,1 38,9 26 26 Etats-Unis 49 59 1,1 6,1 3,8 81,8 92,6 40 271 050 35 Ethiopie 7 6,7 2,2 64,5 17,5 Fédération de Russie 50 11,4 63,8 35 8 587 35 Finlande 67 67 1,7 2,0 88,0 77,9 38 65 352 28 France 63 64 11,2 4,0 3,1 80,5 89,3 33 Gabon y 2,8 2,6 69,3 24,7 55 40 Géorgie 2,4 10,6 Ghana 10 8,5 1,0 1,4 63,0 31,4 35 9 173 35 Grèce 35 20 11,5 7,0 5,5 77,3 53,7 45 68 820 40 Guatemala 14 12 1,9 1,6 1,3 72,0 27,0 30 30 002 3(1 Guinée 1,5 61,5 16,4 Guinée-Bissau 5 2,9 2,8 44,0 Haïti ,, 1,5 2,9 52,5 12,7 Honduras 5,5 3,5 1,4 65,8 19,8 40 196 382 H Hongrie 69 7,2 1,5 77,0 52,2 42 6 6 1 4 18 Inde 44 38 13.4 13,4 3,5 2,4 63,8 46,5 40 3 359 40 Indonésie 24 21 14,5 2,4 1,8 41,5 49,9 30 20 982 30 Irlande 57 1,7 1,3 86,8 78,0 48 15 732 36 Israël m 33 45 20,3 9,6 69,5 52,5 50 57 730 36 Italie 57 56 2,2 1,8 83,3 76,6 M 196 005 37 Jamaïque 1 0,9 0,8 74,8 30,1 25 1 449 33 Japon 52 1,0 1,0 79,5 90,8 50 258 398 38 Jordanie 14 in 15,5 7 J 73,8 35,5 Kazakhstan 0,9 40 30 Kenya 18 5 11,(, 2,3 2,3 60,5 26,7 35 374 35 Lesotho 5 5,3 1,9 Lettonie 55 0,9 34,0 25 25 Liban 21 3,7 55,8 32,5 Lituanie 46 0,5 33 29 Macédoine, ERY de 3,3 Madagascar 8 1,9 0,9 64,5 Malaisie 13 24 3,8 3,0 70,0 64,5 30 58 893 30 Malawi 7 4,3 2,0 1,6 64,3 20,1 38 2 763 38 Mali 8 2,9 1,8 64,8 16,7 Maroc 15 12 16,8 6,0 4,3 71,5 41,5 44 6 814 35 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 4 5 ETATS ET MARCHES Taux d'imposition marginal supérieur Subventions et autres Valeur ajoutée par Dépenses Notation Notation Personnes physiques transferts courants entreprises d'État militaires de de crédit* Sur revenu % dépenses totales % du PIB % du PIB risque Institutional % au-delà de Sociétés ICRG Investor (USD) % Économie 1985 1996 1985-90 1990-95 1985 1995 Juin 1998 Mars, 1998 1997 1997 1997 Maurice Ï4 25 1,9 0,2 0,4 51,8 30 2 764 35 Mauritanie 6,9 3,2 Mexique 21 43 6,7 4,9 0,7 1,0 68,5 45,2 35 21 173 34 Moldova, Rép. de 2,1 Mongolie 42 8,3 2,4 67,3 Mozambique 9,9 5,4 57,5 16,1 Namibie 29 2,1 78,8 35 17152 35 Népal 1,1 0,9 25,5 Nicaragua Ll 25 17,4 2,2 53,8 13,5 30 20 202 30 Niger 5,1 0,8 1,2 54,5 Nigeria 9 1,5 0,8 58,3 15,2 25 754 30 Norvège 68 69 3,1 2,7 93,3 87,3 28 Nouvelle-Zélande il 37 2,0 1,3 79,3 73,4 33 21 848 33 Oman 6 6 24,4 16,7 76,0 53,2 0 50 Ouganda 2,0 2,3 63,8 21,2 30 4 800 30 Ouzbékistan 3,8 Pakistan 5 15 6,2 6,1 55,5 27,5 35 7 485 46 Panama 7 27 8,2 2,0 1,4 73,3 34,9 30 200 000 30 Papouasie- Nouvelle-Guinée 6 32 1,5 1,4 68,5 33,2 35 14 900 25 Paraguay 23 4,8 4,5 1,1 1,4 68,5 32,8 0 30 Pays-Bas 69 71 3,0 2,1 87,0 90,5 60 55 730 36 Pérou l 33 6,4 5,7 6,7 1,7 65,8 33,5 30 49 923 30 Philippines 7 17 2,3 2,2 1,4 1,5 67,0 43,3 35 19 016 35 Pologne 75 61 10,2 2,3 82,0 51,9 44 14 542 40 Portugal 45 37 15,1 2,9 2.6 84,5 72,7 40 39 247 40 République arabe syrienne 21,8 7,2 69,0 République centraficaine 4,1 ".. 1,8 RDPlao 7,4 4.2 République dominicaine 7 12 1,2 1,4 73,3 République kirghize 0,7 République slovaque 3,0 76,8 42 33 861 République tchèque 71 2,3 78,0 40 27 660 39 Roumanie 27 51 6,9 2,5 62,0 34,5 60 3 600 38 Royaume-Uni '>5 56 3,4 ".. 5,1 3,0 83,0 40 44 692 33 Rwanda 1,7 5,2 Sénégal 6,9 2,8 1,6 64,5 21,6 50 24 141 Sierra Leone 5 31 0,8 6,1 36,3 5,7 Singapour 0 12 5,9 4,7 90,0 82,9 28 285 836 26 Slovénie 1.5 55,5 Sri Lanka 6 22 2,9 4,6 62.8 33,6 35 5 293 35 Suède 64 71 3,0 2,8 83,8 77,1 30 30 326 28 Suisse 63 2,4 1,6 88,3 92,6 13 460 382 46 Tadjikistan 3,7 Tanzanie 22 12,9 3,8 1,8 60,3 19,3 35 14 075 35 Tchad 2 2,0 3,1 Thaïlande 8 7 4,2 2,5 62,3 52,3 37 158 479 30 Togo 1 2,6 2,3 60,8 17,4 Trinité-et-Tobago 21 9,1 1,7 78,3 35 8 103 35 Tunisie 29 29 3,6 2,0 73,5 48,0 Turkménistan 1,7 Turquie 41 47 6,5 5,1 4,6 4,0 49,0 37,8 55 14 877 25 Ukraine 2,9 67,0 20,5 Uruguay 43 61 5,0 2,9 2,4 73,0 44,6 0 30 Venezuela 31 43 22,3 2,1 1,1 67,3 36,1 34 34 Viet Nam 19,4 2,6 63,5 32,7 50 6 278 25 Yémen, Rép. du 7 66,5 Zambie 15 32.2 2,8 61,8 17,5 30 1 376 35 Zimbabwe 37 10,8 11,3 5,7 4,0 57,0 33,6 40 5,597 38 Toutes économies 28 m .. m 5,2 w 2,8 w 68,5 m 35,8 m Economies à revenu faible 60,8 Économies à revenu intermédiaire 23 28 70,0 37,0 Tranche inférieure J 9 23 68,5 33,6 Tranche supérieure 36 42 73,3 45,9 Economies à revenu faible/ intermédiaire 65,1 32,0 Afrique subsaharienne 61,1 18,9 Amérique latine et Caraïbes 26 70,0 33,5 Asie de l'Esc et Pacifique 18 67,2 49,9 Asie du Sud 26 63,3 27,5 Europe et Asie centrale Moyen-Orient et Afrique du N. 13 71,2 41,5 Economies à revenu élevé 55 59 83,2 82,0 a. Ces informations qui sont protégées par copyright sont présentées avec l'autorisation d'Institutional Investor, Inc, 488 Madison Avenue, New York, N.Y. 10022. 2 4 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 18. Électricité et transports Electricité Transports Marchandises Marchandises Nombre Consommation Pertes de transport Routes transportées transportées par rail de passagers, par habitant et distribution revêtues par route Tk par USD millions services aériens Kwh % production % total Millions de tk de PIB (PPA) Milliers Économie 1980 1995 1980 1995 1990 1996 1990 1996 1990 1996 1996 Afrique du Sud 3 263 3 874 8 6 30 42 443 958 336265 7 183 Albanie 1 083 623 4 51 30 3 29 Algérie 265 513 11 17 67 69 20 000 23 531 17681 3 494 Allemagne 5 005 5 527 4 5 99 99 288 200 294 160 39 068 40 118 Angola 67 60 25 28 25 25 867 2 187 207 Arabie Saoudite 1 356 3 906 9 9 41 43 4 653 4384 11 706 Argentine 1 170 1 519 13 18 29 29 35 012 7 779 Arménie 2 729 811 10 39 99 100 18 358 Australie 5 393 8 033 10 7 35 39 91 400 128 000 81 987 30 075 Autriche 4 371 5 800 6 6 100 100 64 400 89 822 79 531 4 7 1 9 Azerbaïdjan 2 440 1 806 14 23 153 111 11 459 1 233 Bangladesh 16 57 35 32 7 7 7 927 1 252 Bélarus 2 455 2 451 9 15 66" 70 350 1 253 634 619 342 596 Belgique 4 402 6 752 5 5 428 46 734 32 214 5 174 Bénin 36 43 20 50 20 20 75 Bolivie 226 356 10 12 4 6 35 721 1 783 Brésil 977 1610 12 17 10 9 313 229 384 000 51 447 50 730 22 004 Bulgarie 3 349 3415 10 13 92 92 806 39 333 884 202 772 718 Burkina Faso 17 16 138 Burundi 18 7 9 Cambodge 8 8 Cameroun 166 196 0 4 11 13 33 076 33 723 362 Canada 12 329 15 147 9 5 35 149 300 182 000 433 360 266190 22 856 Chili 877 1 698 12 10 14 14 15418 6 096 3 622 Chine 253 637 8 7 335 810 463 000 600 269 360 383 51 770 Hong Kong, Chine 2 167 4 850 11 15 100 100 14 Colombie 572 948 16 21 12 12 2 376 8 342 Congo, Rép. du 94 207 1 0 10 10 129 821 54 139 253 Congo, Rép. dém. du 147 132 8 3 33 997 4387 Corée, Rép. de 841 3 606 6 5 72 76 410 40 675 24 665 33 003 Costa Rica 860 1 348 0 8 15 17 918 Côte d'Ivoire 192 159 7 4 9 10 15 597 13 484 179 Croarie 2 074 19 80 82 4 4 192 652 103 711 727 Danemark 4 245 5 975 7 6 100 10(1 19 129 14 713 5 892 Egypte, Rép. arabe d" 380 896 13 72 78 24 060 27 908 4 282 El Salvador 295 507 13 13 14 20 5 4 273 1 800 Émirats arabes unis 5 623 7 752 7 94 100 4 063 Equateur 361 600 14 21 13 13 44 978 54 300 1 873 Espagne 2 401 3 594 9 10 74 99 589 22 505 15 998 27 759 Estonie 3 433 3 022 5 20 52 53 11 522 628 540 949 149 Etats-Unis 8 914 Il 571 9 7 58 61 360 925 365 655 571 072 Ethiopie 16 22 8 3 15 15 2 466 743 Fédération de Russie 4 706 4 172 8 10 74 79 68 000 18 000 2 760 928 / 790 023 22 117 Finlande 7 779 12 785 6 2 61 64 374 100 727 70 489 5 597 France 3 881 5 892 7 6 100 1 275 50 320 39 290 40 300 Gabon 618 737 1 10 8 8 42 898 61 672 431 Géorgie 1 910 1 057 16 25 94 94 460 7 205 Ghana 426 318 3 4 20 24 6 122 197 Grèce 2 064 3 259 7 7 92 92 177 201 6418 1 913 6 396 Guatemala 209 264 10 13 25 2K 300 Guinée 15 17 36 Guinée-Bissau 8 10 21 Haïti 41 32 26 53 22 24 Honduras 219 333 14 28 21 20 498 Hongrie 2 335 2 682 12 14 50 43 39 247 156 103 268 1 563 Inde 130 339 18 18 50 248 766 177267 13 255 Indonésie 44 263 19 12 46 46 8 541 6843 16 173 Irlande 2 528 4 139 10 9 94 94 14 213 9 3 1 4 7 677 Israël 2 826 4 836 5 4 100 100 16 539 11 827 3 695 Italie 2 831 4 163 9 7 100 100 20 922 18 432 25 838 Jamaïque 482 2 049 17 11 64 71 1 388 Japon 4 395 6 937 4 4 69 74 11 937 8 896 95 914 Jotdanie 387 1 139 19 8 100 100 80 377 47815 1 299 Kazakhstan 3 106 0 15 55 81 2 236 803 4 930 610 568 Kenya 93 123 16 16 13 l-i 79 482 46448 ~ 9 Lesotho 18 IX 17 Lettonie 2664 1 789 26 32 13 38 30 1 214 852 1 115 793 407 Liban 789 1224 10 13 95 95 775 Lituanie 2 715 1 711 12 15 82 88 296" 89 991 207 491 829 214 Macédoine, ERY de 2 443 12 59 64 6 3 287 Madagascar 15 12 542 Malaisie 630 1953 9 10 70 75 11 915 6867 15 118 Malawi 17 19 14 556 10 172 153 Mali 11 12 52 037 75 Maroc 223 407 10 4 49 50 40 390 54 671 72 647 55334 2 301 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années auttes que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 4 7 ETATS ET MARCHES Electricité Transports Marchandises Marchandises Nombre Consommation Pertes de transport Routes transportées transportées par rail de passagers, par habitant et distribution revêtues par route Tk par USD millions services aériens Kwh % production % total Millions de tk de PIB (PPAI Milliers Économie 1980 1995 1980 1995 1990 996 1990 1996 1990 1996 1996 Maurice 93 93 718 Mauritanie ,, 11 11 235 Mexique 859 1305 11 14 35 37 64 903 52 983 14 678 Moldova, Rép. de 1495 1517 8 18 87 67 41 190 Mongolie 10 8 39 2 1 132 960 662 Mozambique 370 67 0 5 17 19 230 163 Namibie 11 12 294 413 131387 237 Népal 13 39 29 26 38 42 755 Nicaragua 315 272 14 28 11 10 51 Niger 29 8 75 Nigeria 68 85 36 32 30 19 597 3 231 1 221 Norvège 18 289 23 892 9 7 69 72 244 12 727 Nouvelle-Zélande 6 269 8 504 11 9 57 58 51 139 9 597 Oman 663 2 891 4 21 30 1 620 Ouganda 13 661 12 829 100 Ouzbékistan 2 085 1 731 9 10 79 87 1 566 Pakistan 125 304 29 23 54 57 41 402 25 084 5 375 Panama 826 1 089 13 19 32 34 689 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3 4 970 Paraguay 232 683 0 1 9 10 213 Pays-Bas 4 057 5 374 4 4 88 90 12 850 9816 Pérou 503 525 13 21 10 10 8 023 5176 2 328 Philippines 353 337 2 16 7 263 Pologne 2 470 2 324 10 13 62 65 1 640 464 040 290 148 1 806 Portugal 1 469 2 857 12 11 86 130 369 14010 13 832 4 806 République arabe syrienne 354 698 18 72 23 49 114 29 013 599 République centrafricaine 75 RDPlao 24 14 125 République dominicaine 433 588 21 25 45 49 30 République kirghize 1 556 1 666 6 28 90 91 330 110 488 République slovaque 3 817 4 075 99 98 83 571 34 745 298 678 63 République tchèque 3 595 4 654 100 100 686 196 511 1 394 Roumanie 2 434 1603 11 51 51 616044 515 789 230 933 913 Royaume-Uni 4 160 5 081 7 100 1(1(1 ; 689 17 286 11 465 Rwanda 9 9 Sénégal 97 91 10 27 29 51 761 30 617 155 Sierra Leone 11 11 15 Singapour 2 412 6 018 5 97 97 11 841 Slovénie 4 089 4 710 8 72 82 5 186105 115 975 393 Sri Lanka 96 208 15 32 40 2 990 3 020 5 834 4 027 1 171 Suède 10 216 14 096 9 6 71 76 128 234 103 765 9 879 Suisse 5 579 6916 7 6 401 000 410 000 10 468 Tadjikistan 2 217 2 367 7 12 72 83 594 Tanzanie 50 52 4 13 37 4 224 Tchad 1 1 93 Thaïlande 279 1 199 10 8 55 98 14 804 14 078 Togo 21 32 75 Triniré-et-Tobago 1 584 2 817 0 10 46 51 897 Tunisie 379 661 12 10 76 79 59 563 53 910 1 371 Turkménistan 1 720 1 109 12 10 74 81 523 Turquie 439 1 057 12 16 25 65 800 135 781 30 633 17619 8 464 Ukraine 3 598 2 785 8 10 94 95 2 078 990 1 254 540 2 208 646 910955 1 151 Uruguay 977 1574 15 19 74 90 12 076 18 789 504 Venezuela 2 067 2 518 12 21 36 39 4 487 Viet Nam 50 146 18 22 24 25 16279 20223 2 505 Yémen, Rép. du 59 99 0 26 9 8 Zambie 1016 574 7 11 17 18 72 889 60312 Zimbabwe 990 738 14 7 14 47 280 908 200217 654 Toutes économies 1 590 w 1 978 w 39 i 46 i 388 670 s Économies à faible revenu 156 269 15 15 17 34 930 Economies à revenu intermédiaire 919 1 183 10 14 51 51 274 253 Tranche inférieure 811 991 10 15 51 53 164 113 Tranche supérieure 1376 1 962 10 13 51 51 110 140 Economies à revenu faible/intermédiaire 638 824 11 15 29 30 309 184 Afrique subsaharienne 444 437 15 13 17 17 15 658 Amérique latine et Caraïbes 859 1 298 12 17 22 26 76 532 Asie de l'Est et Pacifique 243 575 10 13 17 12 110 432 Asie du Sud 116 300 20 19 38 42 22 305 Europe et Asie centrale 3 189 2 798 8 12 77 82 47 754 Moyen-Orient et Afrique du N. 485 1 122 10 15 67 54 36 896 Economies àrevenuélevé 5557 7 748 7 6 85 92 1 079 486 2 4 8 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 19. Communication, information, science et technologie Scientifiques Export.de Hôtes et ingénieurs technologie Pour 1 000 habitants Internet R-D de pointe Lignes de Pour 10 000 Par million % export. Nombre demandes téléphone Téléphones Ordinateurs habitants d'habitants produits brevets déposées" Quotidiens Radios Télévisions principales portables personnels manuf. 1995 Économie 1994 1996 1996 1996 1996 1996 Juillet 1997 1981-95 1996 Résidents Non- résidents Afrique du Sud 33 179 123 100 22 37,7 30,67 5 549 5 501 Albanie 54 179 173 19 l 0,32 1 564 Algérie 46 68 44 0 3,4 0,01 15 28 114 Allemagne 317 493 538 71 233,2 106,68 3 016 25 51 948 84 667 Angola 11 58 51 5 0 0,02 Arabie Saoudite 54 263 106 10 37,2 0.15 28 718 Argentine 138 347 174 16 24,6 5,32 350 17 Arménie 23 216 154 0 0,88 15 570 Australie 258 666 519 208 311,3 382,44 2 477 39 9 325 28 156 Autriche 472 345 493 466 74 148,0 108,25 I 604 24 2 419 63 707 Azerbaïdjan 28 212 85 2 0,11 221 31 Bangladesh 6 48 7 3 0 0,00 70 156 Bélarus 187 322 292 208 1 0,44 3 300 626 16 625 Belgique 321 464 465 47 167,3 84,64 1 814 1 464 52 187 Bénin 2 1461 73 6 0 0,02 177 Bolivie 69 202 47 4 0,69 250 41 17 106 Brésil 45 222 289 96 16 18,4 4,20 165 18 2 757 23 040 Bulgarie 350 361 313 3 295,2 6,65 4 240 370 16 953 Burkina Faso 0 32 6 3 0 0,04 Burundi 3 82 2 2 0 0,01 32 1 Cambodge 121 9 1 2 0,01 Cameroun 4 326 75 5 0 0,05 3 Canada 189 709 602 114 192,5 228,05 2 322 24 3 039 40 565 Chili 100 280 156 23 45,1 13,12 364 18 181 1 535 Chine 23 161 252 45 6 3,0 0,21 537 21 10 066 31 707 Hong Kong, Chine 719 388 547 216 150,5 74,84 27 23 1 938 Colombie 64 188 118 13 23,3 1,81 39 21 141 1 093 Congo, Rép. du 8 318 8 8 0,02 461 12 Congo, Rép. dém. du 3 102 41 1 0 0,00 3 15 Corée, Rép. de 404 1 208 326 430 70 131,7 28,77 2 636 39 59 249 37 308 Costa Rica 99 220 155 14 12,14 539 14 Côte d'Ivoire 7 60 9 1 1,4 0,17 Croatie 575 251 309 14 20.9 14,08 1 977 17 265 335 Danemark 365 533 618 250 304,1 259,73 2 647 25 2 257 59 810 Egypte, Rép. arabe d' 64 126 50 0 5,8 0,31 458 9 El Salvador 50 250 56 3 0,34 19 17 3 64 Émirats arabes unis 161 276 302 79 65,5 7,66 Equateur 72 148 73 5 3,9 0,90 169 11 8 270 Espagne 104 1 273 509 392 33 94,2 31.00 1 098 17 2 329 68 922 Estonie 242 449 299 47 6,7 45,35 3 296 19 16 14 751 États-Unis 228 806 640 165 362,4 442,11 3 732 44 127 476 107 964 Ethiopie 2 206 4 3 0,00 Fédération de Russie 267 341 386 175 2 23,7 5,51 4 358 17 611 23 746 Finlande 473 1 386 605 549 292 182,1 653,61 3 675 23 2 533 20 192 France 237 598 564 42 150,7 49,86 2 537 31 16 140 73 626 Gabon 16 76 32 6 6,3 0.00 189 32 Géorgie 474 105 0 0,55 288 15 660 Ghana 18 41 4 1 1,2 0,15 42 Grèce 156 442 509 53 33.4 18,76 774 13 452 44 697 Guatemala 23 122 31 4 2,8 0,79 99 15 5 57 Guinée 100 8 2 0 0,3 0,00 264 Guinée-Bissau 6 40 7 0.09 Haïti 6 60 5 8 0.00 Honduras 44 108 80 31 0 0,94 3 7 40 Hongrie 228 444 261 46 44,1 33,29 1 15" 19 1 117 19 770 Inde 105 64 15 0 1,5 0,05 151 10 1 545 5 021 Indonésie 20 232 21 3 4,8 0,54 181 18 Irlande 170 469 395 82 145,0 90,89 1 871 62 927 44 660 Israël 281 303 446 184 117,6 104,79 4 826 30 1 266 3 159 Italie 105 436 440 112 92,3 36,91 1 303 15 1 625 63 330 Jamaïque 66 792 326 142 22 4,6 1,36 8 67 7 54 Japon 576 700 489 214 128,0 75,80 5 677 39 335 061 53 896 Jordanie 48 325 175 60 3 7,2 0,38 106 26 Kazakhstan 275 118 0 0,70 1 031 16 368 Kenya 13 19 8 0 1,6 0,16 28 "28 Lesotho 7 77 13 9 1 0,08 8 2 608 Lettonie 228 598 298 11 7,9 21,03 1 165 16 210 16 140 Liban 172 355 149 65 24,3 2,72 67 Lituanie 136 583 376 268 14 6,5 7,46 1 278 23 106 15 882 Macédoine, ERY de 21 170 170 0 2,15 1 258 100 3 084 Madagascar 4 214 24 3 0 0,03 22 3 21 15 802 Malaisie 124 228 183 "4 42,8 19,30 87 67 141 3911 Malawi 2 902 4 0 0,00 3 5 28 868 Mali 4 168 11 2 0 0,03 Maroc 13 145 45 2 1,7 0,32 24 89 292 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 4 9 ETATS ET MARCHES Scientifiques Export.de Hôtes et ingénieurs technologie Pour 1 000 habitants Internet R-D de pointe Lignes de Pour 10 000 Par million % export. Nombre demandes téléphone Téléphones Ordinateurs habitants d'habitants produits brevets déposées* Quotidiens Radios Télévisions principales portables personnels manuf. 995 Économie 1994 1996 1996 1996 1996 1996 Juillet 1997 1981-95 1996 Résidents Non- résidents Maurice 68 219 162 18 31,9 1,84 361 1 3 4 Mauritanie 0 188 82 4 5,3 0,00 Mexique 113 193 95 11 29,0 3,72 95 32 436 23 233 Moldova, Rép. de 24 216 307 140 0 2,6 0,39 9 271 15 606 Mongolie 88 78 63 39 0 0,07 2 130 15 847 Mozambique 5 46 3 3 0,8 0,02 5 Namibie 102 29 54 4 12,7 2,16 Népal 8 57 4 5 0,07 22 b 3 5 Nicaragua 30 170 26 1 1,60 214 40 35 Niger 1 61 23 2 0,04 Nigeria 18 55 4 0 4,1 0,00 15 Norvège 607 569 555 287 273.0 474,63 3 434 24 1 278 20 398 Nouvelle-Zélande 297 517 499 138 266,1 424,34 1 778 11 1 418 19 230 Oman 30 394 591 86 6 10,9 0,00 8 Ouganda 2 123 26 2 0 0,5 0,01 20 840 Ouzbékistan 7 190 76 0 0,06 1 760 1 039 15 873 Pakistan 21 24 18 0 1,2 0,07 54 3 21 678 Panama 62 229 122 1,44 16 62 Papouasie-Nouvelle-Guinée 15 4 11 1 0,18 Paraguay 42 144 36 7 0,47 4 Pays-Bas 334 495 543 52 232,0 219,01 2 656 42 4 460 59 279 Pérou 86 142 60 8 5,9 2,63 273 11 Philippines 65 168 125 25 13 9,3 0,59 90 62 Pologne 141 533 418 169 6 36,2 11,22 1 083 11 2 598 19 491 Porrugal 41 367 375 67 60,5 18,26 599 12 96 58 605 République arabe syrienne 18 91 82 1,4 0,00 43 12 République centrafricaine 1 93 5 3 0 0,02 55 0 RPDIao 3 134 m 6 1 1,1 0,00 République dominicaine 34 84 83 8 0,03 19 République kirghize 11 238 75 0,23 24 119 15 599 République slovaque 256 953 384 232 5 186,1 20,47 1 922 16 273 17 659 République tchèque 219 406 273 19 53,2 47,66 1285 14 628 19 382 Roumanie 297 226 140 1 5,3 2,66 1382 7 1 811 16 856 Royaume-Uni 351 612 528 122 192,6 149,06 2 417 40 25 355 90 399 Rwanda 0 76 3 0,01 12 Sénégal 6 38 11 0 7,2 0,31 342 55 Sierra Leone 2 17 4 0.00 5 Singapour 364 361 513 141 216,8 196,30 2 512 71 10 11 871 Slovénie 185 375 333 20 47.8 85,66 2 998 16 318 16 267 Sri Lanka 25 195 82 14 4 3,3 0,33 173 3 76 15 944 Suède 483 476 682 282 214,9 321,48 3 714 31 6 396 64 165 Suisse 409 493 640 93 408,5 207,98 5 116 64 626 Tadjikistan 13 196 279 42 0 0,00 33 15 598 Tanzanie 8 398 16 3 0 0,02 Tchad 0 620 2 1 0,00 Thaïlande 48 204 167 70 28 16,7 2,11 173 36 Togo 2 381 14 6 0,01 Trinité-et-Tobago 135 318 168 11 19,2 3,24 240 33 24 15 515 Tunisie 46 176 156 64 1 6,7 0,02 388 10 31 115 Turkménistan 163 74 0,00 8 420 Turquie 44 309 224 13 13,8 3,60 209 8 206 1 506 Ukraine 118 341 181 1 5,6 2,09 6 761 4 806 17 548 Uruguay 237 305 209 25 22,0 3,18 10 Venezuela 215 180 117 35 21,1 2,06 208 14 Viet Nam 8 180 16 1 3,3 0,00 334 23 16 959 Yémen, Rép. du 17 45 278 13 1 0,00 0 Zambie 8 130 80 9 0 0,27 4 90 Zimbabwe 18 29 15 6,7 0,24 5 56 177 Toutes économies 98 w .. w 211 w 133 w 28 w 50,0 w 34,75 w Économies à revenu faible 12 47 11 0 0,06 Economies à revenu intermédiaire 62 T51 78 8 12.1 2,38 Tranche inférieure 54 186 246 62 5 8,2 0,87 Tranche supérieure 96 255 140 19 27,7 8,44 Economies à revenu faible/intermédiaire 49 163 177 52 5 8,7 1,53 Afrique subsaharienne 11 43 14 2,03 Amérique latine er Caraïbes 83 217 102 14 23,2 3,48 Asie de l'Est et Pacifique 28 160 228 41 7 4,5 0,57 Asie du Sud 119 53 14 0 1,5 0,06 Eutope et Asie centrale 171 353 185 5 17,1 6,53 Moyen-Orient et Afrique du Noid 38 145 65 3 17,5 0,23 Economies à revenu élevé 303 611 540 131 224,0 203,46 a. En 1995, des demandes de brevet ont également été déposées auprès de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (27 par des résidents et 15 819 par des non- résidents), de l'Organisation régionale de la propriété industrielle de l'Afrique (4 par des résidents et 15 032 par des non-résidents) et de l'Office européen des brevets (35 390 par des résidents et 42 869 par des non-résidents). Informations fournies par l'OMPI. Le Bureau international de l'OMPI n'assume aucunement la responsabilité de la trans formation des données fournies en vue de leur présentation dans ce tableau. 2 5 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Tableau 20. Échanges internationaux Exportations de marchandises Importations de marchandises Part des Termes de Produits manuf. Produits manuf. échanges l'echar gedes Millions de dollars en % du total Millions de dollars en % du total dans le PIB marché ndises, (%) net 1937=100 Economie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 Afrique du Sud' 25 539 18 132 18 49 18551 26 861 62 72 64 52 108,8 117,0 Albanie 296" 1 283* 46 52 Algérie 15 624 12 609b 0 4 10 524 8 372* 72 65 65 56 Allemagne' 191 647 511 728 85 87 185 922 443 043 52 71 46 85,9 Angola 1 902 4 472" 13 873 2 039* 73 118 Arabie Saoudite 109 113 58 177* 1 29 957 27 764* 82 79 101 72 Argentine 8 019 23 810 23 30 10 539 23 762 77 87 12 19 Arménie 290* 862* 86 Australie 21 279 53 252 22 30 19 870 60 897 75 86 34 42 122,6 102,5 Autriche 17 478 57 822 83 88 24 415 67 142 69 82 74 78 Azerbaïdjan 618b 1255* 62 Bangladesh 740 3 297" 68 1 980 6 898* 58 24 38 148,4 Bélarus 5 122b 6 778* 96 Belgique11 63 967 168 010 69 77 71 192 157 860 58 73 127 140 Bénin 49 255' 3 302 869* 62 66 57 Bolivie 1 036 1 087 3 16 655 1 601 78 83 38 47 Brésil 20 132 47 164 37 54 24 949 53 736 41 71 20 15 96,0 Bulgarie 10 372 4 5431' 9 650 4 313* 66 127 Burkina Faso 90 216b 11 358 783' 64 43 41 119,9 Burundi 129 37" 4 106 125' 61 32 19 Camabdge 15 300" 64 108 1 647' 26 69 Cameroun 1 321 1758 4 8 1 538 1 204 78 67 54 32 Canada 63 105 199 071 48 63 57 707 170 265 72 82 55 73 113,3 101,7 Chili 4 584 14 979 9 15 5 123 16 810 60 78 50 55 595,3 Chine* 18 136 151 047 84 19 501 138 833 79 13 40 Hong Kong, Chine' 19 703 180 744 91 92 22 027 198 543 75 88 181 285 100,7 100,2 Colombie 3 945 10 976 20 34 4 663 13 863 69 78 32 37 123,8 89,7 Congo, Rép. du 955 1 833* 7 2 418 1 590' 65 71 12(1 1 64 Congo, Rép. dém. du 2 507 1 465* 6 1 117 1 331* 75 33 68 Corée, Rép. de 17 446 124 404 90 92 22 228 144 724 43 67 74 69 84,7 89,5 Costa Rica 1 032 2 882 28 24 1 596 3 871 68 77 63 91 101,9 Côte d'Ivoire 2 979 4 996* 5 2 552 2 909* 68 76 83 133,2 Croatie 4 512 72 7 788 69 95 Danemark 16 407 48 868 55 59 19 315 43 093 57 n \ 66 63 90,8 101,0 Egypte, Rép. arabe d' 3 046 3 534 11 32 4 860 13 020 59 60 73 46 £1 Salvador 720 1 023 35 41 976 2 670 61 66 67 54 Émirats arabes unis 21 618 28 096* 8 098 30 374' 74 112 139 Equateur 2 481 4 762 3 9 2 215 3 733 87 81 51 57 Espagne 20 827 101 417 72 78 33 901 122 842 38 72 34 47 92,2 114,7 Estonie 2 074 68 3 196 72 15» Etats-Unis 212 887 575 477 66 78 250 280 814 888 50 78 21 24 88,8 101,2 Ethiopie' 424 494* 0 721 1 492* 64 27 41 Fédération de Russie 81 438* 43 318* 42 Finlande 14 140 40 520 70 83 15 632 30 853 56 73 67 68 86,2 France 110 865 283 318 73 79 134 328 274 088 54 76 44 45 90.0 105,2 Gabon 2 189 3 146 5 2 674 898 78 75 96 96 Géorgie 261* 884* 44 Ghana 942 1 684* 1 129 3 219' 59 18 65 Grèce 5 142 9 558* 47 ï 50 10 531 26 881' 60 71 39 43 97,8 Guatemala 1 486 2 031 24 31 1 559 3 146 65 68 47 40 Guinée 374 774* 1 299 810* 62 41 Guinée-Bissau 11 56* 8 55 107' 69 52 42 Haïti 376 180* 63 536 865' 62 52 35 Honduras 813 845 12 31 1 009 1 922 72 69 80 100 Hongrie 8 677 13 138 65 68 9 212 16 207 62 73 80 79 112,2 Inde 7511 32 325* 59 74 13819 36 055' 39 54 17 27 71,5 Indonésie 21 909 49 727 2 51 10 834 42 925 65 71 54 51 Irlande 8 473 45 565 54 82 11 133 35 750 66 77 108 134 93,0 90,6 Israël 5 540 20 504 82 91 8 023 29 796 57 82 91 69 95,0 109,3 Italie 77 640 250 718 84 89 98 119 202 908 45 68 47 51 85,1 108,7 Jamaïque 942 1 347 63 69 1 178 2 916 39 65 102 123 Japon 129 542 410481 95 95 139 892 347 496 19 55 28 17 65,5 Jordanie 402 1 466* 34 49 2 394 4 293' 61 61 124 125 98,4 120,5 Kazakhstan 6 230* 4 261' 65 Kenya 1 313 2 203* 12 2 590 3 480' 56 67 70 144,3 109,6 Lesotho 142 136 Lettonie 1 443 2 319 62 102 Liban 930 1 153' 58 3 132 7 560' 63 69 Lituanie 3 356 60 4 559 61 115 Macédoine, ERY de 1 119' 1 941* 86 Madagascar 387 616' 6 14 676 671' 73 65 43 42 Malaisie 12 939 78 151 19 76 10 735 76 082 67 85 113 183 131,9 Malawi 269 501' 6 7 440 687' 75 73 64 49 118,0 Mali 235 288' 1 491 1 159' 45 49 56 Maroc 2 403 4 742 24 50 4 182 8 254 47 57 45 55 103,4 77,2 * Données pour Taïwan, Chine 19 837 115 646 19 791 101 338 78,0 98,7 Note : Les Notes techniques ndiq uent ce qje recouvrent es chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique st rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 251 RELATIONS INTERNATIONALES Exportations de marchandises Importations de marchandises Part des Termes de Produits manuf. Produits manuf. échanges l'échangedes Millions de dollars en % du total Millions de dollars en % du total dans le PIB marchandises, (%l net 19«=100 Économie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1980 1996 Maurice 420 1 699 27 68 619 2 255 54 71 113 126 69,7 Mauritanie 255 574" 0 287 616" 52 104 115 Mexique 15 442 95 199 12 78 19 591 97 630 75 80 24 42 Moldova, Rép. de 1 104" 23 1 522" 42 118 Mongolie 424 10 451 65 78 89 Mozamaique 511 226 18 17 550 783 70 62 66 84 Namibie 143 107 Népal 94 358" 30 99 226 664" 73 47 30 60 Nicaragua 414 653 14 34 882 1 076 63 71 68 106 87,9 Niger 580 79" 2 608 567" 55 63 37 Nigeria 25 057 15 610h 0 13 408 6 433" 76 49 28 Norvège 18 481 48 922 32 23 16 952 34 290 67 80 80 72 122,8 103,1 Nouvelle-Zélande 5 262 13 789 20 29 5 515 14 716 65 83 62 59 95,9 105,6 Oman 3 748 6 395" 3 14 1732 4 610" 66 70 100 89 Ouganda 465 568b 1 417 725" 65 45 34 Ouzbékistan 2 671'' 4 761" 69 Pakistan 2 588 9 266 48 84 5 350 11 812 54 57 37 37 95,2 88,1 Panama 353 558 9 20 1447 2 778 58 71 187 185 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1 133 2 554" 3 958 1 866" 61 97 101 Paraguay 310 1 043 12 17 615 3 107 60 67 44 46 Pays-Bas 73 871 177 228 50 63 76 889 160 700 53 72 103 100 96,9 102,3 Pérou 3 266 5 226 17 16 2 573 7 947 73 71 42 29 Philippines 5 751 20 328 21 84 8 295 34 663 48 78 52 94 103,9 Pologne 16 997 24 387 61 74 19 089 37 092 51 75 59 49 95,5 Portugal 4 629 23 184 70 86 9 293 33 979 52 74 63 74 République arabe syrienne 2 108 3 980b 7 4 124 6 399" 55 54 214,9 97,0 République centrafricaine 111 115 26 43 80 180 75 61 66 41 RDPlao 9 334" 34 85 642" 56 65 République dominicaine 704 3 893' 24 77 1 426 6 300" 54 48 63 République kirghize 507 38 838 48 86 République slovaque 8 824 68 10 924 61 126 République tchèque 21 882 84 27 709 79 117 Roumanie 12 230 8 084 77 13 201 11 435 65 75 60 Royaume-Uni 114 422 259 039 71 82 117 632 283 682 61 80 52 58 105,3 102,9 Rwanda 138 168' 0 155 385" 72 41 28 Sénégal 477 655" 15 50 1 038 1672" 48 53 72 67 81,7 Sierra Leone 302 214" 40 268 334" 71 73 43 Singapour 19 375 124 794 47 84 24 003 131 083 54 83 440 356 109,0 89,4 Slovénie 8 309 90 9 412 77 111 Sri Lanka 1 043 4 097" 19 73 2 035 5 028" 52 75 87 79 93,8 109,4 Suède 30 788 82 704 78 80 33 426 63 970 62 79 61 73 91,4 103,5 Suisse 29 471 80 756 90 94 36 148 79 192 71 85 76 68 79,3 Tadjikistan 770' 668" 228 Tanzanie 528 828" 14 1 211 1 642' 63 58 Tchad 72 125" 15 37 217' 72 5fj 65 72 Thaïlande 6 369 55 789' 25 73 9 450 73 289' 51 81 54 83 116,5 Togo 335 363' 11 550 1 032' 59 107 69 Triniré-et-Toaago 4 077 2 456 5 39 3 178 2 204 49 62 89 95 195,6 Tunisie 2 234 5 517 36 80 3 509 7 681 58 75 86 86 104,3 Turkménistan 1693" 1313' Turquie 2 910 23 045 27 74 7 573 42 733 43 69 17 49 Ukraine 16 040" 24 042' 93 Uruguay 1059 2 391 38 36 1652 3 322 56 74 36 38 Venezuela 19 293 22 633 2 12 10 669 8 902 79 77 51 61 215,2 148,9 Viet Nam 123 7 016" 14 618 13 910" 55 97 Yémen, Rép. du 23 4 538" 47 1 1 853 3 443" 63 59 91 Zamaie 1 330 1 020" 16 1 100 1 106" 71 87 84 Zimbabwe 433 2 094 36 30 193 2 808 73 73 56 82 Toutes économies 1 875 309 t 5 398 2241 65 w 78 w 2 004 9071 5 555 2001 54 w 75 w 39 w 43 w Economies à revenu faible 27 57 30 42 Économies à revenu intermédiaire 43 52 Tranche inférieure 55 Tranche supérieure 219 035 494 404 23 57 194 621 517 056 63 76 46 47 Economies à revenu faible/intermédiaire 40 52 Afrique suasaharienne 59 56 Amérique latine et Caraïaes 102 403 261 905 19 45 110 273 315 627 63 76 32 33 Asie de l'Est et Pacifique 371 815 75 395 405 78 32 58 Asie du Sud 12 464 50 819 53 76 62 294 55 21 30 Europe et Asie centrale 64 Moyen-Orient et Afrique du N. 100 712 70 63 54 Economies à revenu élevé 1 333 696 4 048 665 73 81 1 488 876 4 145 913 52 75 38 40 Données relatives à la South African Customs Union, qui regroupe l'Afrique du Sud, le Botswana, le Lesorho et la Namibie, b. Données tirées de la publication du FMI, Direction ofTrade Statistics. c. Les données antérieures à 1990 portent sur la République fédérale d'Allemagne avant l'unification, d. Y compris le Luxembourg, e. Y com pris les réexportations, f. Les données antérieures à 1992 couvrent l'Erythrée. 2 5 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1 9 9 8 - 1 9 9 9 Tableau 21. Aide et flux financiers Dette extérieure Millions de dollars Totale Valeur actuelle Aide publique au développerlient Flux nets de capitaux privés Investissement direct étranger Millions de dollars % du PNB Dollars/habitant %du PNB Économie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1996 1991 1996 1991 1996 Aftique du Sud 1 417 136 0 23 590 18 0 10 0 0,3 Albanie 31 92 0 90 781 32 99 68 29 8,1 Algérie -442 -72 349 4 19 365 33 259 71 13 11 1 0,7 Allemagne 2 532 -3 183 Angola 237 753 -335 300 10 612 310 29 49 10 15,8 Arabie Saoudite 3 1 0 0,0 Argentine -203 14 417 1 836 4 285 27 157 93 841 31 9 8 0 0,1 Arménie 18 18 552 27 1 78 0 18,2 Australie 6 517 6 321 Aurriche 653 3 826 Azerbaïdjan 601 601 435 10 0 14 0 3,0 Bangladesh 70 92 3 15 4 230 16 083 30 17 10 8 3,9 Bélarus 7 18 1 071 4 18 7 1 0,4 Belgique Bénin 1 2 1 2 424 1 594 57' 55 52 15 13,5 Bolivie 3 571 27 527 2 702 5 174 57' 76 112 10 13,3 Brésil 562 28 384 989 9 889 71 520 179 047 26 1 3 0 0,1 Bulgarie -42 300 4 115 9 819 89 37 20 3 1,9 Burkina Faso 0 0 0 0 330 1 294 31" 46 39 15 16,5 Burundi -5 0 1 1 166 1 127 47 46 32 22 18,1 Cambodge 0 290 0 294 2 111 54 10 44 6 14,5 Cameroun -125 -28 -113 35 2 588 9 515 106 44 30 4 4,9 Canada 7 581 6 398 Chili 2 098 6 803 590 4 091 12 081 27 411 48 9 14 0 0,3 Chine 8 107 50 100 3 487 40 180 4 504 128 817 17 2 2 1 0,3 Hong Kong, Chine 6 2 0 0,0 Colombie 345 7 739 «10 3 322 6 941 28 859 40 4 7 0 0,3 Congo, Rép. du -100 -7 0 8 1 526 5 240 260 57 159 6 22,9 Congo, Rép. dém. du -24 2 -12 2 4 770 12 826 127 12 4 6 2,8 Corée, Rép. de 788 2 325 1 -3 0 0,0 Costa Rica 23 387 163 410 2 744 3 454 37 56 -2 3 -0,1 Côte d'Ivoife 57 160 48 21 7 462 19 713 171' 51 67 7 9,9 Croatie 915 349 4 634 24 0 28 0 0,7 Danemark 1 132 773 Egypte, Rép. arabe d' 698 1 434 734 636 19 131 31 407 35 94 37 14 3,3 El Salvador 8 48 2 25 911 2 894 26 57 55 6 3,1 Emirats atabes unis -3 3 » 0,0 Equateur 183 816 126 447 5 997 14 491 78 23 22 2 1,5 Espagne 13 984 6 396 Estonie 191 150 405 9 10 42 0 1,4 Etats-Unis 47 918 76 955 Ethiopie -45 -205 12 5 824 10 077 149 21 15 21 14,3 Fédération de Russie 5 604 7 454 0 2 479 4 476 124 785 25 4 0 S 0,0 Finlande 812 1 118 France 13 813 21 972 Gabon 103 -114 74 -65 1 514 4 213 86 145 112 3 2,6 Géorgie 40 40 1 356 26 0 59 0 7,1 Ghana -5 477 15 120 1 398 6 202 56' 58 37 14 10,5 Grèce Guatemala 44 5 48 77 1 166 3 785 23 21 20 2 1,4 Guinée -1 41 18 24 1 133 3 240 61 64 44 14 7,8 Guinée-Bissau 2 1 2 1 140 937 248 118 164 48 67,5 Haïti 8 4 8 4 303 897 20 28 51 6 14,4 Honduras 77 65 44 75 1 472 4 453 92 58 60 11 9,2 Hongrie -308 1 618 0 1 982 9 764 26 958 62 61 18 2 0,4 Inde 1 873 6 404 162 2 587 20 581 89 827 22 3 2 1 0,6 Indonésie 3 219 18 030 1 093 7 960 20 938 129 033 64 10 6 2 0,5 Irlande 627 2 456 Israël 101 2 110 353 389 3 0,4 Italie 6411 3 523 Jamaïque 92 191 138 175 1 913 4 041 92 67 24 5 1,4 Japon 1 777 200 Jordanie 254 -119 38 16 1 971 8 118 110 260 119 24 7,2 Kazakhstan 615 310 2 920 14 7 8 0 0,6 Kenya 124 -104 57 13 3 383 6 893 64 38 22 12 6,8 Lesotho 17 38 17 28 72 654 33 69 53 13 8,7 Lettonie 331 328 472 9 1 32 0 1,6 Liban 12 740 6 80 510 3 996 33 36 57 3 1,8 Lituanie 469 152 1 286 16 1 24 0 1,2 Macédoine, ERY de 8 8 1 659 74 0 53 0 5,3 Madagascar 7 5 22 10 1 249 4 175 97 38 27 18 9,1 Malaisic 769 12 096 2 333 4 500 6 611 39 777 52 16 -22 1 -0,5 Malawi 2 -3 0 1 831 2 3 1 2 76' 60 50 25 23,2 Mali -8 23 -7 23 727 3 020 56' 53 51 19 19,4 Maroc 337 388 165 311 9 247 21 767 61 50 24 5 1,8 Note : Les Notes techniques indiquent ce que recouvrent les chiffres et dans quelle mesure ils sont comparables. Les chiffres en italique se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. GRANDS INDICATEURS D U DÉVELOPPEMENT DANS LE M O N D E 2 5 3 RELATIONS INTERNATIONALES Dette extérieure Millions de dollars Totale Valeur actuelle Aide publique au développerlient Flux nets de capitaux privés Investissement direct étranger Millions de dollars % du PNB Dollars/habitant %du PNB Economie 1980 1996 1980 1996 1980 1996 1996 1991 1996 1991 1996 Maurice 85 112 41 37 467 1 818 45 63 17 2 0,5 Mauritanie 6 25 7 5 843 2 363 157 107 117 21 26,4 Mexique 8 240 23 647 2 634 7 619 57 378 157 125 44 3 3 0 0,1 Moldova, Rép. de 115 41 834 39 0 9 0 2,1 Mongolie 16 -15 0 5 0 524 36 31 81 24 21,3 Mozambique 35 23 9 29 49 5 842 411' 74 51 84 59,8 Namibie 133 119 7 5,7 Népal -9 9 6 19 205 2 413 26 24 18 12 8,9 Nicaragua 21 41 0 45 2 189 5 929 322' 217 212 (A 57,1 Niger 9 -24 -1 0 863 1 557 45' 48 28 16 13,2 Nigeria 467 706 588 1 391 8 921 31407 114 3 2 1 0,6 Norvège 1 003 3 960 Nouvelle-Zélande 1 735 280 Oman -259 69 141 67 V» 3 415 31 9 28 0 0,6 Ouganda 16 114 0 121 689 3 674 32a 39 35 20 11,3 Ouzbékistan 431 55 2319 9 0 4 0 0,4 Pakistan 182 1 936 244 690 9 931 29 901 39 12 7 3 1,4 Panama 127 301 132 238 2 975 6 990 80 42 33 2 1,1 Papouasie-Nouvelle-Guinée 204 414 155 225 719 2 359 37 101 87 11 8,0 Paraguay 67 202 76 220 954 2 141 22 34 20 2 1,0 Pays-Bas 12 343 7 824 Pérou 59 5 854 41 3 581 9 386 29 176 43 28 17 2 0,7 Philippines 639 4 600 530 1 408 17 417 41 214 51 16 12 2 1,0 Pologne 71 5 333 89 4 498 8 894 40 895 31 0 22 3 0,6 Portugal 2 610 618 République arabe syrienne 18 77 71 89 3 552 21 420 120 30 16 3 1,4 République centrafricaine 0 5 1 5 195 928 51 58 50 13 16,1 RDPlao 6 104 6 104 350 2 263 45 35 72 14 18,2 République dominicaine 130 366 133 394 2 002 4310 33 9 13 1 0,8 République kirghize 46 46 789 37 0 51 0 13,9 République slovaque 278 1 265 0 281 670 7 704 41 22 26 1 0,7 République tchèque 876 4 894 207 1435 20 094 42 22 12 1 0,2 Roumanie 4 1 814 0 263 9 762 8 291 23 14 10 1 0,6 Royaume-Uni 32 427 32 346 Rwanda 6 1 8 1 190 1 034 47 51 100 19 51,2 Sénégal 42 34 57 45 1 473 3 663 53 85 68 12 11,6 Sierra Leone 36 5 32 5 469 1 167 78 26 42 15 21,2 Singapour 5 575 9 440 3 4 0 0,0 Slovénie 1 219 186 4 031 21 0 41 0 0,4 Sri Lanka 54 123 43 120 1 84 1 7 995 41 52 27 10 3,6 Suède 1 982 5 492 Suisse 4 961 3512 Tadjikistan 16 16 707 24 0 19 0 5,6 Tanzanie 5 143 0 150 2 452 7412 114 41 29 25 15,6 Tchad -1 18 0 18 284 997 51 46 46 15 26,9 Thaïlande 4 498 13 517 2 444 2 336 8 297 90 823 56 13 14 1 0,5 Togo 0 0 0 0 1 049 1463 80 56 39 13 12,0 Trinité-et-Tobago -69 343 109 320 829 2 242 46 -1 13 0 0,3 Tunisie -122 697 76 320 3 526 9 886 53 43 14 3 0,7 Turkménistan 355 108 825 18 0 5 0 0,5 Turquie 1 782 5 635 684 722 19 131 79 789 47 28 4 1 0,1 Ukraine 395 350 9 335 18 7 7 0 0,9 Uruguay -192 499 0 169 1 660 5 899 33 17 16 1 0,3 Venezuela -126 4 244 451 1 833 29 344 35 344 51 2 2 0 0,1 Viet Nam 16 2 061 16 1 500 6 26 764 123 4 12 2 4,0 Yémen, Rép. du 30 100 -131 100 1 684 6 356 88 22 17 6 4,9 Zambie 1 94 33 203 58 3 261 7 1 1 3 161 110 67 30 18,6 Zimbabwe 85 42 -12 63 786 5 005 67 39 33 5,2 Toutes économies1, .. s .. s 191 595 s 314 696 s .. 5 .. s 15 w 1 3 » 1,4'v l,Ow Economies à revenu faible 3 053 15 328 1 502 9 433 119 328 435 070 14 12 4,7 3,5 Économies à revenu intermédiaire 37 843 230 398 22 185 109 341 483 994 1 656 327 11 8 0,8 0,4 Tranche inférieure 189 872 863 959 10 8 1,2 0,7 Tranche supérieure 294 122 792 367 14 7 0,4 0,2 Économies à revenu faible/intermédiaire 41 881 245 725 23 687 118 774 603 321 2 091397 14 11 1,5 0.9 Afrique subsaharienne 195 4 376 834 3 271 84 148 227 163 33 26 6,3 5,3 Amérique latine et Caraïbes 12 601 95 569 8 188 38 015 257 263 656 388 13 17 0,5 0,5 Asie de l'Est et Pacifique 18 443 101 272 10 347 58 681 64 600 477 219 5 5 1,0 0,6 Asie du Sud 2 173 8 743 464 3 439 38 015 152 098 7 4 2,3 1,1 Europe et Asie centrale 7 787 33 786 1 097 14 755 75 503 366 141 19 17 0,8 0,6 Moyen-Orient et Afrique du Nord 646 1 979 2 757 614 83 793 212 389 43 19 2,4 1,3 Economies à revenu élevé 167 908 195 922 Données produites par l'analyse de la capacité d'endettement soutenable entreprise dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Les estimations de la valeur actuelle de la dette de ces pays ne couvrent que la dette publique et à garantie publique, et les chiffres relatifs aux exportations excluent les envois de fonds des tra vailleurs. b. Aide non ventilée par pays ou région. Note : La somme des montants indiqués pour les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire peut ne pas correspondre aux totaux par région parce que certains mon tants n'ont pas été alloués. 2 5 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1 9 9 8 - 1 9 9 9 Tableau 1a. Indicateurs de base pour les autres économies Produit national PNB Estimations PPA Taux brut (PNB) par habitant du PNB' d'analpha- Emissions Population Superficie Densité de Taux de Taux de Espérance bétisme de dioxyde Milliers Milliers population croissance croissance dévie des adultes de carbone d'habitants de knV Nombre Millions annuel annuel Millions Par à la % de la pop. Milliers d'habitants de moyen moyen de habitant naissance âgée de 16 de au km' dollars (%) Dollars (%) dollars (dollars) Années ans et plus tonnes Economie 1997 1995 1997 1997- 1996-97 1997' 1996-97 1997 1997 1996 1995 1995 Afghanistan 24 844 652,1 38 45 69 1 238 Andorre 71 0,2 160 Antigua-et-Barbuda 66 0.4 151 489 1.9 7 380 1,0 578 8 720 75 Antilles néerlandaises 204 0.8 250 76 Aruba 80 0,2 421 1 181 16 640 Bahamas 28') 10,0 29 3 288 11 830 73 2 1 707 Bahreïn 619 0,7 897 4 514 7 820 73 15 14 832 Barbade 265 0,4 616 1 741 6 590 76 3 824 Belize 228 22,8 10 625 1.6 2 740 -1,0 939 4 110 75 414 Bermudes 62 0,1 1 242 2 128 34 950 75 Bhoutan 736 47,0 16 296 5,7 400 2,8 53 58 238 Bosnie-Herzégovine 51,0 1 843 Botswana 1 510 566,7 3 4 922 7,8 3 260 5,7 12 413 8 220 51 30 2 242 Brunéi 295 5,3 56 7 151 25 090 75 12 8 233 Cap-Vert 399 4,0 99 436 23,0 1 090 19,9 1 191' 2 980 66 28 114 Chypre 747 9,2 81 10 839 14 930 77 5 177 Cisjordanie et Gaza .," 68 Comores 518 2,2 232 208 -0,4 400 -2,9 825' 1 590' 59 43 66 Corée, Rép. dém. de 22 773 120,4 189 ..« 63 256 986 Cuba 11 091 109,8 101 ..« 76 4 29 067 Djibouti 636 23,2 27 ..« 50 54 370 Dominique 74 0,8 99 232 3,1 3 120 332 4 470 74 Erythrée 3 827 101,0 38 801 210 55 Fidji 815 18,3 45 2 009 ï,0 2 470 -0,5 3 290 4 040 72 8 737 Gambie 1 180 10,0 118 409 5,2 350 2,2 1 581 1 340 53 61 216 Grenade 99 0,3 290 296 2,7 3 000 2,9 440 4 450 Groenland 58 341,7 0 68 Guadeloupe 426 1,7 252 75 Guam 155 0,6 282 74 Guinée équatoriaie 421 28,1 15 444 106,6 1 050 101,4 1 516 3 600 50 132 Guyana 848 196,9 4 677 4,9 800 3,8 2 445 2 890 64 934 Guyane française 153 88,2 2 872 île de Man 72 0,6 120 îles Anglo-Normandes 148 78 îles Caïmans $5 0,3 130 îles Féroé 47 1.4 30 îles Mariannes du Nord 63 0,5 110 îles Marshall 57 0,2 290 108 770 îles Salomon 401 28,0 14 362 1,5 900 -1,5 943' 2 350' 161 îles Vierges (EU) 97 0,3 286 Iran, Rép. isl. d' 60 973 1 622,0 38 113 506 3,2 1 780 1,2 352 628 5 530 70 28 263 760 Iraq 21 970 437,4 50 62 42 99 001 Islande 272 100,3 3 7 513 4,9 27 580 6 127 22 500 79 1 803 Kiribati 83 0,7 114 76 1,7 910 -0,5 60 Koweït 1 637 17,8 92 35 152 22 110 38 577 24 270 77 48 720 Libéria 2 894 96,3 30 49 62 319 Libye 5 292 1 759,5 3 68 24 39 403 Liechtenstein 31 0,2 190 Luxembourg 422 2,6 160 18 837 45 330 14 319 34 460 77 9 263 Macao 471 0,0 23 555 77 1 231 Maldives 262 0,3 874 301 6,0 1 150 3,3 3 230 64 183 Malte 376 0,3 1 174 3 203 8 630 77 1 726 Martinique 388 1,1 366 77 2 037 Mayotte 108 0,3 340 Micronésie, États fédérés de 111 0^7 160 220 I 980 66 Monaco 32 0,0 16 840 Myanmar 46 680 657,6 71 60 17 7 031 Nouvelle-Calédonie 202 18,6 10 74 1 715 Palaos 17 0,5 40 Polynésie française 225 3,7 61 72 Porto Rico 3 792 8,9 428 25 380 7 0 1 0 75 15 535 Qatar 675 11,0 61 7 429 11 570 72 29 019 Réunion 673 2,5 269 75 1 554 Saint-Kitts-et-Nevis 41 0,4 113 252 6,0 6 160 6,1 315 7 730 70 Saint-Vincent-et-les Grenadines 112 0,4 288 281 5,0 2 500 4,3 486 4 320 73 Sainte-Lucie 159 0,6 261 576 3,5 3 620 2,7 801 5 030 70 Samoa 173 2,8 61 199 4,0 1 150 3.1 69 132 Samoa américaines 60 0,2 298 d Sâo Tomé-et-Ptincipe 138 1,0 144 38 -2,8 270 -5,1 64 25 77 Seychcllcs 78 0,5 1 73 537 2,4 6 880 0,6 71 21 Somalie 10 130 627,3 16 49 11 Soudan 27 861 2 376,0 12 7 801 6,4 280 4,2 54 54 3 499 Suriname 437 156,0 3 544 5,6 I 240 4,3 1 197 2 740 71 7 2 151 Swaziland 952 17,2 55 1 369 2,6 1 440 -0,2 3 393 3 560 57 23 454 Tonga 98 0,7 136 179 0,0 1 830 -0,4 72 Vanuatu 177 12,2 15 233 3,0 1 310 0,4 536' 3 020' 64 62 Yougoslavie, RF de (Serb./Mont.) 10 614 102,0 104 72 33 035 a. Chiffres calculés par la mérhode de YAtlas de la Banque mondiale, b. Parité de pouvoir d'achat ; voir les Notes techniques, c Eg I ou inférieur à 785 dollars (considéré comme faible revenu), d. De 3 126 à 9 655 dollars (considéré comme revenu intermédiaire, tranche supérieure), e. Égal ou supérieur à 9 656 doit 3 (considéré comme revenu élevé), f Chiffre estimé par régression ; les aurres chiffres sont extrapolés à partir des esrimations les plus récentes du Projet de comparaison internationale. ;. De 786 à 3 125 dollars (considéré comme revenu inrermédiaire, tranche inférieure). Notes techniques L ES NOTES TECHNIQUES examinent les sources et des données, aussi ces indicateurs doivent-ils être interprétés méthodes utilisées pour compiler les 148 indicateurs avec soin. De nombreux facteurs influent sur la disponibilité, inclus dans les Grands indicateurs du développement la comparabilité et la fiabilité des données ; les systèmes sta dans le monde en 1998. Les notes sont organisées dans tistiques de beaucoup d'économies en développement pré l'ordre dans lequel les indicateurs apparaissent dans les sentent encore des lacunes ; les méthodes, les pratiques et les tableaux. définitions statistiques, ainsi que la couverture des données, varient largement d'un pays à l'autre ; et les comparaisons Sources entre pays et entre périodes posent toujours des problèmes Les données incluses dans les Grands indicateurs du déve techniques et tJléoriques complexes qu'il est impossible de loppement dans le monde sont tirées de World Development résoudre parfaitement. Pour toutes ces raisons, si les données Indicators 1998. Les révisions des données communiquées proviennent des sources considérées comme les plus fiables, après la date-butoir de publication de cette édition ont tou elles doivent néanmoins être prises comme des indicateurs tefois été incluses dans la mesure du possible et les estima des tendances et des principales différences entre les diverses tions du produit national brut pour 1997 qui viennent d'être économies, plutôt que comme des instruments permettant de publiées sont incluses dans le tableau 1. quantifier précisément ces différences. De plus, les bureaux La Banque mondiale produit les indicateurs publiés dans statistiques nationaux révisent en général leurs séries chrono World Development Indicators au moyen de données de logiques, notamment pour les années les plus récentes, de sources diverses. Les données relatives à la dette extérieure sorte que les chiffres publiés dans différentes éditions d'une sont directement communiquées à la Banque mondiale par même publication de la Banque mondiale n'ont pas toujours ses pays membres en développement au moyen du Système été établis à la même époque. Il est donc recommandé au lec de notification de la dette. Les autres données proviennent teur de ne pas comparer les chiffres d'éditions différentes. essentiellement des Nations Unies et de ses institutions spé Celui-ci trouvera des séries de données cohérentes sur le CD- cialisées, du Fonds monétaire international (FMI) et des rap ROM de World Development Indicators 1998. ports communiqués par les pays à la Banque mondiale. Les estimations des services de la Banque servent également à Ratios et taux de croissance tenir les données plus à jour et à en améliorer la fiabilité. Les tableaux des World Development Indicators présentent Pour la plupart des pays, les estimations relatives à la comp généralement les données sous forme de ratios et de taux de tabilité nationale sont obtenues auprès des gouvernements croissance de manière à en faciliter le repérage. Les valeurs membres par le biais des missions économiques de la Banque initiales figurent dans le CD-ROM de World Development mondiale et sont, dans certains cas, alignées par les services Indicators 1998. Sauf indication contraire, les taux de crois de cette institution sur les définitions et les concepts appli sance ont été calculés par la méthode des moindres carrés cables à l'échelle internationale. La plupart des données (voir la section « Méthodes statistiques » ci-après). Étant sociales provenant de sources nationales sont extraites des donné que cette méthode tient compte de toutes les obser dossiers administratifs notmaux, d'enquêtes spéciales ou de vations sur une période, les taux de croissance qui en résul recensements périodiques. La bibliographie qui figure après tent reflètent des tendances générales qui ne sont pas les présentes notes techniques indique les principales sources indûment influencées par des valeurs exceptionnelles. Pour internationales utilisées. faire abstraction des effets de l'inflation, les taux de crois sance sont calculés au moyen d'indicateurs économiques en Cohérence et fiabilité des données prix constants. Les données en italique se rapportent à Un gros effort de normalisation des données a été fait ; il d'autres années ou à d'autres périodes que celles indiquées en est toutefois impossible d'assurer une parfaite comparabilité tête de colonne dans une fourchette allant jusqu'à deux ans 2 5 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 avant ou après la période ou l'année considérée pour les indi moins les deux tiers de l'ensemble du groupe, tel qu'il est cateurs économiques, et jusqu'à trois ans avant ou après défini pour l'année de référence, c'est-à-dire 1987. Tant que ladite année ou période pour les indicateurs sociaux, ces der cette condition est remplie, les pays qui n'ont pas commu nières données tendant à être recueillies moins régulièrement niqué de données sont supposés avoir évolué de la même et à changer de manière moins radicale sur de courtes manière que l'échantillon constitué par le groupe ayant périodes. fourni des estimations. Le lecteur ne doit pas perdre de vue que les chiffres récapitulatifs sont des estimations des indi Séries en prix constants cateurs représentatifs pour chaque rubrique, et que l'on ne Afin de faciliter les comparaisons internationales et de peut déduire quoi que ce soit de significatif sur le compor tenir compte des effets associés aux modifications des prix tement de tel ou tel pays à partir des indicateurs de groupe. relatifs intersectoriels des agrégats des comptes nationaux, En outre, le processus de pondération peut faire apparaître les données en prix constants pour la plupart des économies des différences entre la somme des totaux par sous-groupe ont été scindées en trois périodes, ramenées à l'année de et les totaux généraux. base de la période correspondante puis raccordées en séries, de manière que les données relatives à chacune des années Tableau 1. Taille de l'économie de ces trois périodes soient exprimées aux prix de 1987. Les estimations de la population sont basées sur la défi L'année de base est 1970 pour les données de 1960 à 1975, nition de la population telle qu'elle se présente, à savoir 1980 pour les années 1976 à 1982, et 1987 pour l'année tous les résidents d'une économie, quel que soit leur statut 1983 et les suivantes. juridique ou leur citoyenneté, à l'exclusion des réfugiés qui Dans le cadre de la procédure d'enchaînement, on ne se sont pas installés définitivement dans le pays d'ac ramène séparément les composantes par branche d'activité cueil, ces derniers étant généralemenr considérés comme du produit intérieur brut (PIB) à l'année de base et on appartenant à la population de leur pays d'origine. Les additionne les résultats obtenus pour calculer le PIB. Cette indicateurs sont des estimations en milieu d'année (voir la opération fait parfois apparaître un écart entre le PIB en note technique du tableau 3). prix constants par branche d'activité et le PIB en prix La superficie des terres est la superficie totale d'un pays, constants par catégorie de dépense. Ces écarts de transla non compris la superficie couverte par les eaux intérieures, les tion sont incorporés à la rubrique Consommation privée, voies navigables côtières et les eaux littorales territoriales. etc., car on considère que l'estimation du PIB par branche La densité de population est égale au rapport entre le d'activité est plus fiable que l'estimation du PIB par caté nombre d'habitants en milieu d'année et la superficie des gorie de dépense. Abstraction faite de cette opération de terres. Cet indicateur est calculé à partir des données les translation, la valeur ajoutée du secteur des services incor plus récentes disponibles. pore en outre l'écart statistique indiqué dans les données Le produit national brut (PNB) est la somme de la valeur d'origine. ajoutée brute par l'ensemble des producteurs résidents, majo rée des taxes (minorée des subventions) qui ne sont pas Chiffres récapitulatifs incluses dans l'évaluation du produit, et des montants nets de Les chiffres récapitulatifs par région et catégorie de revenu, revenu primaire (rémunérations des employés et revenu de la indiqués à la fin de la plupart des tableaux, sont calculés par propriété) versés par des non-résidents. Les données en mon simple addition lorsque les données communiquées pour une naies nationales sont converties en dollars des Etats-Unis variable sont exprimées en valeur absolue. Les taux de crois courants par la méthode utilisée pour l'Atlas de la Banque sance globaux et les ratios sont généralement des moyennes mondiale (voir la section « Méthodes statistiques » ci-après). pondérées. Pour les indicateurs sociaux, les données récapitu Le taux de croissance annuel moyen du PNB est calculé à latives sont pondérées par la population ou des sous-groupes partir des données en prix constants du PNB exprimé en de la population, sauf celles sur la mortalité infantile qui sont unité de monnaie nationale. Le PNB par habitant est égal au pondérées par le nombre de naissances. Le lecteur est invité à PNB divisé par le nombre d'habitants en milieu d'année et se reporter aux notes relatives aux indicateurs en question pour est converti en dollars courants des États-Unis par la de plus amples informations. méthode de l'Atlas. Le taux de croissance annuel moyen du Lorsque les chiffres récapitulatifs portent sur un grand PNB par habitant est calculé à partir des données en prix nombre d'années, les calculs sont fondés sur un ensemble constants du PNB exprimé en unité de monnaie nationale. uniforme de pays de sorte que la composition du groupe ne Pour calculer le PNB sur la base de la parité de pouvoir se modifie pas d'une année sur l'autre. Les indicateurs de d'achat (PPA), on a converti le PNB en dollars des États- groupe ne sont calculés que si les pays pour lesquels on dis Unis en utilisant comme facteur de conversion la parité du pose de statistiques pour une année donnée représentent au pouvoir d'achat (PPA). Le dollar produit par cette opération GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 257 a le même pouvoir d'achat par rapport au PNB d'un pays réduction de la pauvreté et la distribution du revenu ou de la que par rapport au PIB des Etats-Unis et, pour cette raison, consommation, mesurée par un indice comme celui de Gini, est parfois qualifié de dollar international. est complexe. Toutefois, Ravaillon (1997) a déterminé que le Le PNB, qui est l'indicateur le plus général du revenu taux de réduction de la pauvreté était directement propor national, est égal au montant total de la valeur ajoutée par des tionnel au taux de croissance de la consommation privée sources nationales et étrangères revenant aux résidents de ajusté en fonction de la distribution. l'économie. Il représente la somme du produit intérieur brut La prévalence de la malnutrition juvénile mesure le et des montants nets du revenu primaire versés par des non- pourcentage d'enfants de moins de cinq ans dont le rapport résidents. La Banque mondiale classe les pays en fonction de poids/âge est au moins deux écarts-types en dessous de la leur PNB par habitant en dollars des États-Unis à des fins médiane de la population de référence, c'est-à-dire d'enfants analytiques et pour déterminer leur éligibilité à emprunter. vivant aux États-Unis et jugés être bien nourris. Le rapport Elle suit la méthode de conversion de l'Atlas pour convertir les poids/âge est un indicateur synthétique construit à partir du chiffres du PNB communiqués en monnaie nationale en rapport poids/taille (insuffisance pondérale) et du rapport valeurs exprimées en dollars des États-Unis. La méthode en taille/âge (insuffisance staturale). Les estimations de la mal question utilise une moyenne sur trois ans pour lisser les effets nutrition juvénile ont été calculées à partir des données sur le des fluctuations temporaires de taux de change (voir la section rapport poids/âge produites par les enquêtes nationales. « Méthodes statistiques » ci-après pour plus de détails). Il Le taux de mortalité des moins de cinq ans est égal à la importe ici de noter que les taux de croissance sont calculés en probabilité qu'un enfant né l'année considérée mourra avant prix constants et en unités de monnaie nationale et non à par d'atteindre l'âge de cinq ans, si l'on applique les taux de mor tir des estimations obtenues par la méthode de l'Atlas. talité par âge à la période considérée. Cette probabilité est Les taux de change nominaux ne reflétant pas toujours les représentée par le nombre de décès pour 1 000. différences entre les prix relatifs sur les marchés internatio L'espérance de vie à la naissance indique le nombre d'an naux, le tableau 1 indique également les chiffres du PNB nées que vivrait un nouveau-né si les tendances de la morta convertis en dollars internationaux sur la base des taux de lité observées à la date de sa naissance restaient inchangées change de la PPA. Ces derniers permettent de comparer les tout au long de son existence. niveaux des prix réels dans plusieurs pays, de la même Les données sur la mortalité par âge, telles que les taux de manière que les indices des prix conventionnels permettent mortalité infantile et juvénile ou l'espérance de vie à la nais de comparer les valeurs réelles à différentes périodes. Les fac sance, sont probablement les meilleurs indicateurs de l'état teurs de conversion PPA utilisés ici ont été établis sur la base de santé d'une communauté à la période considérée, et sont des dernières enquêtes sur les prix réalisées par le Projet de souvent utilisées pour décrire en termes synthétiques le bien- comparaison internationale (PCI), auquel collaborent la être ou la qualité de la vie de la population. Les principales Banque mondiale et les commissions économiques régio sources des données sur la mortalité sont les bureaux de l'état nales des Nations Unies. Cette série d'enquêtes, achevée en civil des pays ou les estimations effectuées directement ou 1996, a porté sur 118 pays et utilise 1993 pour année de réfé indirectement sur la base d'enquêtes par sondage ou de rence. Les estimations relatives aux pays qui n'ont pas été recensements. En effet, les bureaux d'état civil ayant des sys couverts par l'enquête ont été calculées à partir de modèles tèmes de déclaration des données relativement complets sont statistiques au moyen de données disponibles. assez rares, et il est nécessaire d'effectuer des estimations à partir des informations obtenues dans le cadre d'enquêtes par Tableau 2. Qualité de la vie sondage ou calculées par des méthodes d'estimations indi La croissance de la consommation privée par habitant rectes à partir des données produites par les déclarations est égale au rapport entre la variation annuelle moyenne de d'état civil, des recensements ou des enquêtes. Les estima la consommation privée et le nombre d'habitants en milieu tions indirectes sont basées sur les données actuarielles d'année. (Voir la définition de la consommation privée don regroupées sous forme de tables de vie qui peuvent ne pas née dans la note technique du tableau 12.) Le taux de crois être représentatives de la population considérée. L'espérance sance ajusté sur la base de la distribution est égale au produit de vie à la naissance et les taux de mortalité par âge sont géné de 1 moins le coefficient de Gini (voir la note technique du ralement des estimations basées sur les données les plus tableau 5) et du taux de croissance annuel de la consomma récentes produites par des recensements ou des enquêtes ; se tion privée. On observe généralement une augmentation de reporter au tableau du Profil des données originales de World la consommation privée par habitant lorsque la pauvreté Development Indicators 1998 (Banque mondiale, 1998b). diminue, mais, si la distribution du revenu ou de la consom Le taux d'analphabétisme des adultes est la proportion mation est très inégale, il se peut que les pauvres ne soient pas des personnes âgées de 15 ans et plus ne sachant pas lire en concernés par cet accroissement. La relation entre le taux de le comprenant, ni écrire intelligiblement, un texte court et 258 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 simple sur leur vie quotidienne. Il est difficile de définir et La population appartenant à la tranche d'âge 15-64 ans de mesurer l'alphabétisme. La définition retenue ici se inclus constitue le groupe d'âge formant l'essentiel de la fonde sur le concept d'alphabétisme fonctionnel, c'est-à- population active, abstraction faite des enfants. Dans beau dire la possibilité pour une personne d'exploiter utilement coup de pays en développement, toutefois, de nombreux ses connaissances en lecture et en écriture dans le contexte enfants âgés de moins de 15 ans travaillent à temps plein ou de la société dans laquelle elle vit. Pour mesurer le taux d'al partiel et, dans certains pays à revenu élevé, nombre de tra phabétisme sur la base de cette définition, il faut établir des vailleurs ne partent pas à la retraite à l'âge de 65 ans. mesures à partir de recensements ou d'enquêtes par son La population active totale se compose des personnes qui dage dans des conditions bien définies. En pratique, de satisfont à la définition de la population dite active de nombreux pays estiment le nombre d'adultes analphabètes l'Organisation internationale du travail, à savoir l'ensemble à partir des déclarations mêmes des intéressés ou d'estima des personnes qui fournissent leur travail en vue de la pro tions du nombre de personnes ayant achevé leur scolarité. duction de biens et de services pendant une période de temps Il importe de ce fait d'interpréter avec prudence les compa déterminée. Elle inclut les personnes employées ainsi que raisons des chiffres relatifs à des pays différents et, pour un celles qui sont au chômage. Bien que les méthodes suivies par même pays, les chiffres relatifs à des périodes différentes. les divers pays puissent différer à certains égards, la popula La population urbaine est la population des zones consi tion active comprend en général les forces armées et les dérées comme urbaines dans chaque pays. demandeurs d'un premier emploi, mais exclut les femmes au L'accès à des services d'assainissement en zones urbaines foyer, tous ceux qui s'occupent d'autrui, à titre bénévole, et indique le pourcentage de la population urbaine qui a accès les personnes travaillant dans le secteur informel. Les don à des installations municipales ou privées d'évacuation des nées sur la population active sont compilées par le BIT à par excréments, telles que cabinets d'aisance, latrines à chasse tir des informations produites par les recensements et les d'eau manuelle, fosses septiques, toilettes communales et enquêtes auprès de ce groupe de population. Malgré les autres dispositifs. efforts déployés par le BIT pour encourager l'utilisation de normes internationales, les définitions, méthodes de collecte Tableau 3. Population et population active des données, classifications et tabulations pouvant différer, La population totale comprend tous les résidents d'une les données sur la population active ne sont pas totalement économie, quel que soit leur statut juridique ou leur comparables d'un pays à l'autre et, parfois, au sein d'un citoyenneté, à l'exclusion des réfugiés qui ne se sont pas ins même pays. Pour estimer les chiffres indiqués au tableau 3, tallés définitivement dans le pays d'accueil, qui sont géné on a multiplié les estimations de la population active de la ralement considérés comme appartenant à la population de Banque mondiale par les taux d'activité par sexe tirés de la leur pays d'origine. Les indicateurs sont des estimations en base des données du BIT de manière à former des séries com milieu d'année. Les estimations de la population sont géné patibles avec lesdites estimations. Cette procédure produit ralement établies à partir des recensements nationaux, mais parfois des estimations qui diffèrent quelque peu de celles qui les estimations effectuées avant et après ces recensements sont publiées dans YAnnuaire des statistiques du travail du sont le résultat d'interpolations ou de projections basées sur BIT. des modèles démographiques. Les chiffres obtenus peuvent Le taux de croissance annuel moyen de la population comporter des erreurs ou être sous-estimés même dans les active est calculé par la méthode des points extrêmes du pays à revenu élevé ; dans les pays en développement, les modèle de croissance exponentiel (voir la section « Méthodes erreurs peuvent être importantes en raison des difficultés de statistiques »). transport et de communication et de l'insuffisance des res La proportion de femmes dans la population active sources nécessaires à la réalisation d'un recensement indique la mesure dans laquelle les femmes participent à la exhaustif. Il est, par ailleurs, difficile de comparer les indi vie économique. Les estimations sont tirées de la base des cateurs de la population établis pour différents pays parce données du BIT. Il n'est pas possible de comparer les chiffres que les bureaux statistiques nationaux et autres organismes relatifs à différents pays car, dans un grand nombre de qui rassemblent des données utilisent différents concepts, régions, les femmes participent aux travaux de la ferme ou à définitions, procédures de collecte des données et méthodes d'autres entreprises familiales sans être rémunérées, et les cri d'estimation. Les données du tableau 3 proviennent des tères employés pour déterminer la mesure dans laquelle elles bureaux statistiques nationaux ou de la Division de la doivent être incluses dans la population active diffèrent d'un population des Nations Unies. pays à un autre. Le taux de croissance annuel moyen de la population est La proportion d'enfants âgés de 10 à 14 ans dans la le taux de variation exponentiel sur la période (voir la section population active est le pourcentage d'individus appartenant « Méthodes statistiques »). à ce groupe d'âge qui participe à la vie économique. Il est dif- GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 5 9 ficile d'établir des estimations fiables du nombre d'enfants chiffre est représentatif des seuils de pauvreté dans les pays à qui travaillent. De nombreux pays interdisent le travail des faible revenu. En effet, les facteurs de conversion de la PPA enfants ou nient son existence, de sorte qu'il n'est pas déclaré prennent en compte les prix intérieurs des biens et services ou pris en compte dans les enquêtes ou enregistré dans les qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux. Ils sont statistiques officielles. Les données existantes ne décrivent en toutefois conçus pour permettre de comparer non pas la pau outre pas totalement la réalité parce qu'elles ne couvrent pas vreté dans le monde, mais les agrégats des comptes nationaux les enfants qui participent à des activités agricoles ou ména des différents pays. Il n'est donc pas certain qu'un seuil de gères avec leur famille. pauvreté international mesure le même degré de privation ou de besoin dans tous les pays. Tableau 4. Pauvreté La comparaison des indicateurs de pauvreté au sein d'un L'année de l'enquête est l'année durant laquelle les don même pays peut également poser des difficultés. Par nées utilisées ont été collectées. exemple, le coût des denrées alimentaires de première néces La population rurale en dessous du seuil de pauvreté sité et, plus généralement, le coût de la vie sont souvent plus est le pourcentage de la population rurale vivant en dessous élevés en zones urbaines qu'en zones rurales. La valeur nomi du seuil de pauvreté rural. La population urbaine en des- nale du seuil de pauvreté urbain devrait donc être plus élevé sous du seuil de pauvreté est le pourcentage de la popula que celle du seuil de pauvreté rural. Or, il n'est pas toujours tion urbaine vivant en dessous du seuil de pauvreté urbain. évident que, en pratique, la différence entre ces deux seuils La population en dessous du seuil de pauvreté national est reflète bien la différence entre le coût de la vie en zones le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil urbaines et en zones rurales. Dans certains pays, la valeur de pauvreté national. Les estimations à l'échelle du pays réelle du seuil de pauvreté retenu pour les zones urbaines est sont basées sur des estimations effectuées à partir d'en plus élevée que celle du seuil de pauvreté rural, ce qui quêtes auprès de sous-groupes de ménages et pondérées par implique que, à ce niveau, les pauvres peuvent acheter davan le nombre d'habitants. tage de biens de consommation. Parfois, l'écart est tellement Le pourcentage de la population ayant moins de 1 dol- important qu'il faut en déduire que l'incidence de la pauvreté lar par jour pour subsister et le pourcentage de la popula- est plus forte dans les villes que dans les campagnes, ce qui tion ayant moins de 2 dollars par jour pour subsister sont les n'est pas le cas lorsque les chiffres ne sont ajustés qu'en fonc pourcentages de la population vivant à ces niveaux de tion du coût de la vie. consommation ou de revenu aux prix de 1985, ajustés sur la L'évaluation des conditions de vie des ménages pose base de la parité des pouvoirs d'achat. d'autres problèmes : faut-il, par exemple, choisir le revenu ou L'écart de pauvreté pour la population ayant moins de la consommation comme indicateur de bien-être ? Il est 1 dollar par jour pour subsister et l'écart de pauvreté pour généralement plus difficile de mesurer le revenu de manière la population ayant moins de 2 dollars par jour pour sub précise, et la consommation a un rapport plus direct avec le sister sont les écarts moyens entre le seuil de pauvreté et le concept de niveau de vie ; le revenu peut en outre se modi niveau de revenu ou de consommation effectif de tous les fier sur une certaine période sans que le niveau de vie ne ménages pauvres, exprimé en pourcentage du seuil de pau change. Toutefois, lorsque l'on ne dispose pas de données sur vreté. Cet indicateur mesure l'intensité ainsi que la préva la consommation, il faut utiliser les données sur le revenu. lence de la pauvreté. D'autres difficultés tiennent au fait que les questionnaires La comparaison des données sur la pauvreté pour diffé présentés aux ménages dans le cadre des enquêtes peuvent rents pays pose des problèmes aussi bien conceptuels que être très différents d'une enquête à une autre, ne serait ce pratiques. La pauvreté est définie de manières diverses selon qu'en ce qui concerne le nombre de catégories de biens de les pays et il est difficile d'effectuer des comparaisons cohé consommation qu'ils identifient. La qualité des enquêtes est rentes entre les données de pays qui ont les mêmes défini en outre inégale, et il peut être difficile de comparer les résul tions. Le pouvoir d'achat aux seuils de pauvreté nationaux est tats d'enquêtes similaires. généralement plus grand dans les pays riches qui retiennent Certains autres éléments rendent les comparaisons diffi des normes plus généreuses que les pays pauvres. ciles entre pays ayant atteint des niveaux de développement On établit des seuils de pauvreté internationaux pour ten différents, tels que l'importance relative de la consommation ter de maintenir la valeur réelle du seuil de pauvreté à un de biens non marchands. La valeur de marché locale de la niveau constant d'un pays à un autre. La norme de 1 dollar consommation en nature (y compris la consommation par par jour, aux prix mondiaux de 1985 et ajustée en monnaie un ménage de sa propre production, qui est particulièrement nationale par le biais du facteur de conversion de la PPA, a importante dans les économies rurales en développement) été retenue dans le Rapport sur le développement dans le devrait être prise en compte dans l'évaluation des dépenses monde, 1990 : La pauvreté (Banque mondiale, 1990) car ce totales de consommation. Il importe, de même, d'inclure 260 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 dans le revenu le bénéfice imputé au titre de la production de tant les pourcentages cumulés du revenu par rapport aux biens non marchands. Or, ce n'est pas toujours ce qui se pourcentages cumulés des bénéficiaires, en partant de l'indi passe en pratique, bien que cette omission ne constitue plus vidu ou du ménage le plus pauvre. Le coefficient de Gini un problème aussi important qu'il ne l'était pour les enquêtes mesure l'aire située entre la courbe de Lorenz et la médiale, réalisées antérieurement aux années 80. La plupart des don droite théorique représentant une situation d'égalité parfaite, nées incorporent maintenant des évaluations de l'autocon- et est exprimé en pourcentage de l'aire totale située en des sommation des ménages et des revenus correspondants. Les sous de la médiale. Tel qu'il est défini ici, le coefficient de méthodes d'évaluation diffèrent toutefois, certaines enquêtes Gini décrit une situation d'égalité totale lorsqu'il est égal à utilisant le prix en vigueur sur le marché le plus proche tan zéro, tandis qu'un coefficient de 100 % indique une situa dis que d'autres retiennent le prix de vente moyen à la ferme. tion d'inégalité totale (en ce sens que le montant total du Les indicateurs de la pauvreté internationaux portés dans revenu ou de la consommation revient à une seule personne le tableau 4 sont basés sur les estimations PPA les plus ou à un seul ménage). récentes tirées de la dernière version des Penn World Tables Le pourcentage du revenu ou de la consommation est la (National Bureau of Economie Research 1997). Il importe part qui revient à chaque quintile ou décile de la population toutefois de noter que toute révision du facteur de conver classé par niveau de revenu ou de consommation. La somme sion PPA d'un pays ayant pour effet d'incorporer de des pourcentages par quintile peut ne pas être égale à 100 meilleurs indices des prix peut entraîner une modification parce que les données ont été arrondies. radicale des seuils de pauvreté exprimés en monnaie natio Les séries de données sur les revenus ou la consommation nale. des individus ou des ménages sont tirées d'enquêtes repré On a utilisé dans la mesure du possible la consommation sentatives menées auprès des ménages à l'échelon national et comme indicateur de bien-être pour déterminer les individus renvoient à diverses années de la période 1985-96. Les notes qui sont pauvres. Lorsque seul le revenu des ménages était de renvoi portées près de l'année de l'enquête indiquent si le disponible, on a ajusté le revenu moyen en fonction soit classement est effectué en fonction du revenu ou de la d'une estimation de la consommation moyenne basée sur les consommation. Les distributions sont établies sur la base des résultats d'une enquête (si possible), soit d'une estimation centiles de population et non des ménages, qui ont été clas basée sur les données relatives à la consommation des sés par niveau de revenu ou de dépenses par personne. comptes nationaux. Cette procédure ne permet cependant Lorsqu'elles étaient disponibles, on a utilisé les données effec d'ajuster que la moyenne ; il n'est pas possible d'effectuer des tivement recueillies lors de l'enquête auprès des ménages corrections pour prendre en compte l'écart observé entre la pour calculer directement le pourcentage des revenus (ou des consommation et le revenu au niveau des courbes (de répar dépenses de consommation) correspondant aux différents tition du revenu) de Lorenz. quintiles ; sinon, ce pourcentage a été estimé sur la base des Les courbes des distributions empiriques de Lorenz sont meilleurs groupes de données disponibles. tracées à partir de données pondérées par la taille du ménage, Les indicateurs de répartition ont été ajustés en fonction et sont donc établies par centile de population et non par de la taille des ménages, et sont donc une mesure plus cohé ménage. Dans tous les cas, les indicateurs de la pauvreté ont rente du revenu ou de la consommation par habitant. Aucun été calculés à partir de données tirées de sources primaires ajustement n'a été effectué au titre des écarts entre le coût de (tableaux ou données relatives aux ménages) et non des esti la vie dans des régions différentes d'un même pays, parce que mations disponibles. Pour produire des estimations effec les données nécessaires à ces calculs ne sont généralement pas tuées à partir des tableaux, il faut procéder par interpolation : disponibles. Pour plus de détails sur les données et méthodes on a retenu ici la méthode des courbes de Lorenz avec des d'estimation employées pour les économies à faible revenu et fonctions flexibles, celle-ci ayant donné de bons résultats à revenu intermédiaire, voir Ravallion et Chen, 1996. dans le passé. Parce que les méthodes employées pour effectuer les enquêtes auprès des ménages sur lesquelles se fondent ces Tableau 5. Répartition du revenu données et que les informations collectées diffèrent, les indi ou de la consommation cateurs de répartition ne sont pas parfaitement comparables L'année de l'enquête est l'année pendant laquelle les don entre pays. Bien que ces problèmes aillent s'atténuant à nées de base ont été recouvrées. mesure que les méthodes d'enquête s'améliorent et sont nor Le coefficient de Gini indique la mesure dans laquelle la malisées, il demeure impossible d'effectuer des comparaisons répartition des revenus (ou, dans certains cas, des dépenses de rigoureuses. Dans le cas des économies à revenu élevé, la dis consommation) observée pour les individus ou les ménages tribution des revenus et les indices de Gini ont été directe d'un pays s'écarte d'une distribution parfaitement uniforme. ment établis à partir de la banque de données internationale La courbe de Lorenz est décrite par tous les points représen de la Luxembourg Income Study (Luxembourg Income GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 261 Study 1997). La méthode d'estimation retenue ici est compa maires d'information sur les populations d'âge scolaire et tible avec celle employée pour les pays en développement. qui sous-enregistrent fréquemment les effectifs (surtout Il convient de noter certains éléments qui rendent les com pour les jeunes enfants). paraisons difficiles. Premièrement, diverses enquêtes utilisent Le pourcentage de la cohorte atteignant la quatrième le revenu et d'autres les dépenses de consommation comme année d'enseignement est le pourcentage des enfants ayant indicateur du niveau de vie. En général, la répartition du commencé leur scolarité primaire en 1980 et en 1991, res revenu est plus inégale que celle de la consommation. Les pectivement, et entrés en quatrième année du primaire en définitions du revenu utilisées dans les enquêtes sont en outre 1983 et 1994. Parce que l'on ne dispose pas de données sur habituellement très différentes de la définition économique la scolarité de chaque élève, on estime le nombre d'élèves du revenu (à savoir le niveau de consommation maximum qui passe d'une classe à la suivante au moyen des données compatible avec le maintien au même niveau de la capacité de sur les taux moyens de promotion, de redoublement et production). Il s'ensuit que les dépenses de consommation d'abandon. Les autres flux associés aux nouveaux inscrits, sont généralement une bien meilleure mesure du niveau de aux élèves qui reprennent leurs études, qui sautent une vie, en particulier dans les pays en développement. classe, qui migrent ou changent d'établissement pendant Deuxièmement, les ménages diffèrent tant par le nombre de l'année scolaire ne sont pas pris en compte. Cette procé leurs membres que par la répartition du revenu entre ces der dure, qualifiée de méthode de la cohorte reconstituée, niers. Les membres du ménage n'ont pas tous le même âge ni repose sur trois hypothèses simplificatrices : les individus les mêmes besoins de consommation. Les différences qui exis qui ont abandonné leurs études ne les reprennent jamais, tent à ces égards entre les pays peuvent biaiser les comparai les taux de promotion, de redoublement et d'abandon res sons des distributions. tent constants sur l'ensemble de la période pendant laquelle la cohorte est inscrite à l'école ; et ces taux sont les mêmes Tableau 6. Éducation pour tous les élèves inscrits dans une même année d'ensei Les dépenses publiques au titre d'éducation représen gnement, qu'ils aient ou non précédemment redoublé une tent le pourcentage du PNB affecté au financement, d'une classe. part, des dépenses publiques consacrées à l'enseignement Le nombre d'années de scolarisation escompté est le public et, d'autre part, des subventions à l'enseignement nombre moyen d'années de scolarité traditionnelle qu'un privé aux niveaux d'enseignement primaire, secondaire et enfant est censé avoir, y compris les années d'études uni universitaire. Elles peuvent ne pas comprendre les dépenses versitaires et les années redoublées. Il peut aussi être consi concernant les écoles confessionnelles, qui jouent un rôle déré comme un indicateur de l'ensemble des ressources important dans de nombreux pays en développement. Les éducatives, mesurées en nombre d'années de scolarité, dont données relatives à certains pays et certaines années se rap un enfant aura besoin sur toute sa période scolarisée. portent uniquement aux dépenses du ministère de l'éduca Les données sur l'éducation sont compilées par tion au niveau de l'administration centrale et n'incluent l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la donc pas les dépenses d'éducation d'autres ministères et ser science et la culture (UNESCO) à partir des résultats offi vices de l'administration centrale, des administrations ciels d'enquêtes et de rapports communiqués par les auto locales et autres entités. rités nationales de chaque pays. Le champ d'application, la Le taux net d'inscription est le nombre d'enfants en âge définition et les méthodes de collecte des données pouvant de poursuivre leur scolarité (tel qu'il est défini par le sys varier d'un pays à un autre et dans le temps, il importe d'in tème de l'enseignement dans les différents pays) inscrits à terpréter avec prudence les données sur l'éducation. l'école primaire ou secondaire, en pourcentage du nombre d'enfants en âge de poursuivre leur scolarité à ce niveau. Les Tableau 7. Santé données sur le nombre d'inscrits proviennent d'enquêtes Les dépenses publiques de santé recouvrent les dépenses réalisées chaque année, en général au début de l'année sco de fonctionnement et d'équipement portées aux budgets de laire. Ils ne représentent pas le nombre d'enfants effective l'administration centrale et des administrations locales, les ment scolarisés et n'incluent pas les abandons en cours emprunts et dons extérieurs (y compris les dons d'institu d'année. Il est difficile de comparer les taux d'inscription tions internationales et d'organisations non gouvernemen d'un pays à un autre en raison d'erreurs, inadvertantes ou tales) et les caisses sociales (ou obligatoires) d'assurance non, concernant l'âge des individus ainsi que d'erreurs maladie. Peu de pays en développement étant dotés de intervenant dans l'estimation des effectifs d'âge scolaire. Les comptes sanitaires nationaux, il est difficile de compiler des structures de la population par tranche d'âge et par sexe estimations des dépenses publiques de santé dans les pays où sont établies à partir des données produites par les recense les États et les administrations provinciales ou locales contri ments ou les dossiers de l'état civil, qui sont les sources pri buent au financement des services de santé. Ces données ne 2 6 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sont en effet pas communiquées de manière régulière et, lors fécondité pour cet âge. Les valeurs indiquées proviennent des qu'elles le sont, elles sont fréquemment de piètre qualité. registres nationaux de l'état-civil ou, en leur absence, de Certains pays considèrent que les services de santé sont des recensements ou d'enquête par sondage. Lorsque les recense services sociaux, et ne les incluent donc pas dans les dépenses ments et les enquêtes sont de date récente, les estimations du secteur de la santé. Les chiffres relatifs aux dépenses de sont jugées fiables. Comme pour les autres statistiques démo santé portés au tableau 7 ont été collectés par la Banque graphiques, il est difficile de procéder à des comparaisons mondiale dans le cadre de sa stratégie en matière de santé, internationales en raison des différences qui interviennent au nutrition et population. Aucune estimation n'a été effectuée niveau de la définition des données et des méthodes de col pour les pays dont les données étaient incomplètes. lecte et d'estimation employées. L'accès à une eau salubre indique le pourcentage de la Le taux de mortalité maternelle indique le nombre de population qui n'a pas trop difficilement accès à des quanti décès de femmes liés à la maternité pour 100 000 naissances tés adéquates d'eau salubre (y compris les eaux superficielles vivantes. Il est difficile à déterminer parce que les systèmes traitées ou des eaux non traitées mais non contaminées pro d'informations sanitaires présentent souvent des carences. venant, par exemple, de sources, de puits sanitaires et de Pour pouvoir attribuer un décès à une cause maternelle, il est points d'eau protégés). Cela signifie, pour les zones urbaines, nécessaire d'avoir un certificat de décès établi à cet effet par qu'il existe une fontaine ou une borne publique à moins de un membre du personnel médical compétent sur la base des 200 mètres de chaque logis et, pour les zones rurales, qu'au informations disponibles au moment du décès. Même alors, cun membre du ménage ne doit consacrer une trop grande le diagnostic peut être entaché d'une certaine incertitude s'il partie de la journée à aller chercher de l'eau. On considère n'est pas procédé à une autopsie. Dans beaucoup de pays en qu'il faut normalement 20 litres d'eau, par personne et par développement, la cause du décès est déterminée par des per jour, pour satisfaire aux besoins essentiels de l'organisme, sonnes non qualifiées sur le plan médical et imputée à des assurer l'hygiène de la personne et du milieu. La définition « causes indéterminées ». Les décès maternels ne sont souvent de l'eau salubre évolue au cours des ans. pas déclarés dans les zones rurales. Les données du tableau 7 L'accès aux services d'assainissement indique le pourcen sont des estimations officielles établies à partir des dossiers de tage de la population qui a accès à des installations au moins l'administration, par des méthodes d'estimation indirecte sur adéquates d'évacuation des excréments, qui empêchent que la base de résultats d'enquêtes, ou d'estimations calculées au la population, les animaux et les insectes ne soient exposés à moyen d'un modèle démographique construit par le Fonds des contacts avec ceux-ci. Les installations adéquates vont des des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et latrines à fosse simples mais couvertes aux toilettes à chasse l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans tous les d'eau raccordées au système d'égout. Pour être efficaces, ces cas, les erreurs types des taux de mortalité maternelle sont installations doivent être bien construites et bien entretenues. élevées, de sorte qu'il est particulièrement difficile de suivre Le taux de mortalité infantile exprime le nombre de l'évolution de cet indicateur sur une courte période. décès d'enfants de moins d'un an pour 1 000 naissances vivantes au cours d'une année donnée (voir l'analyse des taux Tableau 8. Utilisation des sols et urbanisation de mortalité par âge présentée dans la note technique du Les terres cultivables recouvrent les terres affectées aux tableau 2). cultures temporaires et aux cultures permanentes, les prai La prévalence de la contraception indique la proportion ries temporaires, les jardins maraîchers ou potagers, et les de femmes qui pratiquent, ou dont le partenaire sexuel pra terres en jachères temporaires. Les cultures permanentes tique, une forme quelconque de contraception. L'emploi de sont les cultures qui ne doivent pas être replantées après contraceptifs se mesure en principe uniquement pour les chaque récolte ; les terres consacrées à ces dernières ne com femmes mariées âgées de 15 à 49 ans. Toutes les formes de prennent toutefois pas les superficies plantées en arbres des contraception sont prises en compte, des méthodes tradi tinés à la production de bois ou de gtumes. Les terres tionnelles inefficaces aux méthodes modernes très perfor irriguées sont les terres sur lesquelles de l'eau est amenée à mantes. Les enquêtes excluent souvent les femmes dessein, et incluent les terres irriguées par ruissellement célibataires, ce qui peut avoir pour effet de biaiser les estima réglé. Les terres arables recouvrent, selon la définition de tions. Les chiffres proviennent essentiellement d'enquêtes l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et démographiques et sanitaires, et d'enquêtes sur la prévalence l'agriculture (FAO), les terres affectées aux cultures tempo de la contraception. raires (les cultures intercalaires ne sont comptées qu'une L'indice syntJiétique de fécondité mesure le nombre fois), les prairies temporaires de fauche ou de pâturage, les d'enfants que mettrait au monde une femme qui vivrait jus jardins maraîchers ou potagers, et les terres en jachères tem qu'à la fin de ses années de procréation en donnant naissance, poraires. Les terres abandonnées dans le cadre d'un système à chaque âge, au nombre d'enfants correspondant au taux de de culture itinérante ne sont pas incluses. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 6 3 Il est difficile de comparer les données sur l'utilisation sont basées sur des données provenant de sources diverses et des sols dans différents pays parce que les définitions, les se rapportant à des années différentes, de sorte que les com méthodes statistiques et la qualité des données collectées ne paraisons entre pays sont sujettes à caution. Ces données sont pas uniformes. Tous les pays n'utilisent pas la même étant en outre collectées par intermittence, elles ne rendent définition de l'utilisation des terres. La FAO, qui est la pas compte des importantes variations que peut accuser le principale organisation responsable de la compilation de total des ressources renouvelables d'une année à l'autre. Elles ces données, ajuste souvent la définition des catégories de ne rendent pas compte non plus des différences qui peuvent terres et révise parfois les données antérieures. Les chiffres exister, au sein d'un même pays, d'une saison ou d'une reflétant les modifications intervenues dans les procédures région à l'autre. Les données portant sur des régions arides et de recouvrement des données ainsi que les changements semi-arides et les petits pays sont considérées comme moins constatés dans l'utilisation des terres, il importe d'interpré fiables que celles qui concernent les zones à climat humide et ter avec prudence les tendances observées. les grands pays. La productivité agricole recouvre la valeur ajoutée par tra Les données relatives aux prélèvements annuels d'eau vailleur agricole et la valeur ajoutée par hectare de terre agri douce se rapportent au volume total des prélèvements, à cole (c'est-à-dire l'ensemble des terres arables, des terres l'exclusion des pertes par évaporation des réservoirs d'eau. agricoles consacrées à des cultures permanentes et les pâtu Les prélèvements incluent aussi ceux des usines de dessale rages permanents) mesurées en dollars constants de 1987. La ment dans les pays où ces usines contribuent pour une large valeut ajoutée agricole inclut la valeur ajoutée par les activités part au prélèvement total. Les données se rapportent à une forestières et la pêche. Il importe donc d'interpréter les statis seule année de la période 1980-96, sauf indication tiques sut la productivité agricole avec prudence. On a retenu contraire. Il importe d'interpréter les données avec pru ici la moyenne sur trois ans des indicateurs de manière à lisser dence lorsque l'on cherche à comparer les prélèvements les fluctuations annuelles des activités agricoles. annuels d'eau douce, car les méthodes de collecte et d'esti L'indice de la production alimentaire couvre les denrées mation peuvent changer. Les prélèvements peuvent excéder alimentaires considérées être comestibles et avoir une valeur les ressources renouvelables totales, lorsque des volumes nutritive. Le café et le thé sont donc exclus de cette catégorie considérables sont ptélevés sur des usines de dessalement et parce que, bien qu'ils soient comestibles, ils n'ont aucune des eaux souterraines non renouvelables, que des ponctions valeur nutritive. importantes sont effectuées sur le débit des cours d'eau en L'indice de la production alimentaire est calculé par la dehors des frontières nationales ou que l'eau est recyclée à FAO, qui obtient des données officielles ou semi-officielles grande échelle. Les prélèvements à des fins agricoles et sur les rendements, les superficies cultivées et le cheptel. industrielles cotrespondent aux quantités totales prélevées Lorsqu'elle ne peut obtenir des données, elle procède par esti pour l'irrigation et l'élevage et les prélèvements directs des mation. L'indice est calculé par la fotmule de Laspeyres, c'est- tinés à des usages industriels (y compris ceux qui servent au à-dire en faisant, pour chaque année, la somme des quantités refroidissement des centrales thermiques). Les prélève produites pour chaque denrée, pondérées par le prix moyen ments pour usages domestiques comprennent l'eau potable, des produits de base sur les marchés mondiaux à l'année de la consommation ou les ventes d'eau des communes, la base. L'indice de la FAO peut différer de ceux établis par consommation des services publics, des établissements d'autres entités en taison des différences qui peuvent exister commerciaux et des ménages. Les données sont estimées au niveau du champ d'application, des pondérations, des pour la période 1987-95 pour la plupart des pays. concepts, des périodes, des méthodes de calcul et de l'emploi L'accès à l'eau salubre indique le pourcentage de la popu des prix mondiaux. lation qui n'a pas trop difficilement accès à des volumes adé quats d'eau potable, soit directement dans leur logis, soit à Tableau 9. Consommation d'eau, déboisement une distance raisonnable de ce dernier. et aires protégées Les données sur l'accès à l'eau salubre sont largement uti Les ressources en eau douce recouvrent les ressources lisées bien qu'elles reposent sur des critères extrêmement sub renouvelables intérieures, y compris le débit, dans le pays jectifs ; les termes tels que « adéquat » et « salubre » peuvent uniquement, des cours d'eau et des eaux soutetraines prove être interprétés de diverses manières par différents pays, bien nant des eaux de pluies. Les ressources en eau douce par que l'OMS en ait fourni une définition officielle. Même dans habitant sont calculées au moyen des estimations de la popu les pays industrialisés, l'eau traitée peut ne pas être potable. Si lation de la Banque mondiale. l'on considère que l'eau tirée d'un réseau d'alimentation com Les données relatives aux ressources en eau douce sont munal est salubre, une fois le raccordement effectué, il n'en basées sur des estimations des apports d'eau aux rivières et de existe pas moins des différences de qualité et de coût (au sens la réalimentation des nappes souterraines. Ces estimations large) qui ne sont pas prises en compte par les données. Il 2 6 4 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 importe donc d'interpréter avec prudence les comparaisons Tableau 10. Consommation d'énergie entre pays. Les variations observées au sein d'un pays peu et émissions vent tenir à une modification des définitions et des évalua La consommation d'énergie commerciale se réfère à la tions. consommation apparente, qui est égale à la production inté Par déboisement annuel, on entend la conversion per rieure plus les importations et les variations de stocks, moins manente de zones forestières (formations naturelles ou non les exportations et la consommation de combustibles utilisés d'arbres) à d'autres usages : culture itinérante, culture per pour des transports maritimes et aériens internationaux. manente, pâturage, peuplement ou aménagement d'infra Les données sur l'énergie sont compilées par l'Agence structures. Les superficies déboisées ne comprennent ni les internationale de l'énergie (AIE) et la Division de statistique zones provisoirement déboisées mais qui seront replantées, des Nations Unies. Les données de l'AIE pour les pays non ni les zones dégradées par la collecte de bois de feu, les membres de l'Organisation de coopération et de développe pluies acides ou des incendies de forêt. Les chiffres négatifs ment économiques (OCDE) sont basées sur les données indiquent une augmentation des superficies boisées. nationales ajustées pour correspondre aux rubriques des Les estimations relatives à la superficie des zones fores questionnaires remplis sur une base annuelle par les pays tières sont tirées de la FAO (1997), qui fournit des infor membres de l'OCDE. Les données de la Division de statis mations sur le couvert forestier pour 1995 et des tique des Nations Unies sont compilées essentiellement à estimations révisées pour 1990. Les statistiques sur le cou partir des réponses aux questionnaires envoyés aux gouver vert forestier dans les pays en développement sont basées nements des différents pays, complétées par les statistiques sur des évaluations nationales préparées à diverses dates et nationales officielles et par des données émanant d'organisa qui, avant d'être présentées, ont dû être rapportées aux tions intergouvernementales. Lorsqu'il n'existe pas de don années de référence 1990 et 1995. Pour procéder à cet ajus nées officielles, la Division de statistique des Nations Unies tement, on a utilisé un modèle de déboisement qui établit prépare des estimations à partir de documents établis par des une corrélation entre la variation du couvert forestier dans spécialistes ou en vente dans le public. Il est difficile de com le temps et certaines variables auxiliaires, telles que la crois parer les statistiques d'un pays à un autre en raison de la sance démographique et la densité de population, le cou diversité des sources employées. vert forestier initial et la zone écologique dans laquelle est La consommation d'énergie commerciale recouvre la située la zone forestière considérée. consommation d'énergie primaire -- avant la transforma Les aires protégées à l'échelon national sont les zones tion de cette dernière en combustibles destinés à divers d'au moins 1 000 hectares totalement ou partiellement pro usages (électricité, produits dérivés du pétrole raffiné, etc.). tégées par les autorités nationales et considérées comme La consommation de bois de feu, d'excréments séchés parcs nationaux, monuments naturels, réserves naturelles, d'animaux et autres combustibles traditionnels n'est pas sanctuaires de protection d'espèces sauvages, paysages ter prise en considération. Tous les chiffres relatifs à la consom restres ou marins protégés, ou réserves scientifiques aux mation d'énergie commerciale, énergie et électricité pri quelles le public a un accès limité. Les données ne maires, sont convertis en équivalent pétrole. Pour convertir comprennent pas les zones protégées par les seules autorités l'électricité nucléaire en équivalent pétrole, on suppose un locales ou provinciales. On base le calcul des superficies rendement thermique théorique de 33 % ; l'électricité totales protégées sur la superficie totale du pays. hydraulique est considérée comme ayant un rendement de Les données sur les aires protégées sont compilées à par 100 %. tir de sources diverses par le Centre mondial de sur Le PIB par unité de consommation d'énergie est le mon veillance de la conservation, qui est une opération tant estimé du produit intérieur brut réel, en dollars (aux prix conjointe du Programme des Nations Unies pour l'envi de 1987), produit par kilogramme d'équivalent pétrole ronnement, le Fonds mondial pour la nature et l'Alliance consommé sous forme d'énergie commerciale. mondiale pour la nature. Comme elles peuvent être fon Les importations nettes d'énergie sont égales à la diffé dées sur des définitions différentes et être communiquées rence entre la consommation et la production d'énergie sous diverses formes, elles se prêtent difficilement à des mesurées en équivalent pétrole. Le signe moins indique que comparaisons entre pays. Elles se rapportent en outre à le pays est un exportateur net. diverses périodes. Le fait qu'une aire soit classée comme Les données sur les émissions de gaz carbonique mesu aire protégée ne signifie pas nécessairement qu'elle est rent les émissions produites par la combustion de combus effectivement protégée. L'ampleur et le nombre des aires tibles fossiles et la fabrication de ciment. Elles comprennent protégées peuvent être sous-estimés dans le cas des petits les émissions de gaz carbonique associées à la consommation pays, où elles peuvent couvrir une superficie inférieure à de combustibles solides ou liquides, de carburants dérivés du 1 000 hectares. gaz et des flambages à la torche à gaz. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 6 5 Le Centre d'analyse des informations sur le gaz carbo Les exportations de biens et de services représentent la nique (Carbon Dioxide Information Analysis Center -- valeur de tous les biens et services marchands fournis au reste CDIAC), qui est parrainé par le ministère de l'énergie des du monde : marchandises, fret, assurances, voyages et autres Etats-Unis, calcule les émissions anthropiques annuelles de services hors facteurs. La valeur des revenus des facteurs et de gaz carbonique. Ces calculs reposent sur les données relatives la propriété (autrefois qualifiés de services, y compris les reve à la consommation de combustibles fossiles, enregistrées nus des facteurs), comme le produit des placements, les inté dans la base des données sur l'énergie dans le monde de la rêts et le revenu du travail, en est exclue. Les transferts sont Division de statistique des Nations Unies et les données rela également exclus du calcul du PIB. tives à la fabrication de ciment de la base des données du L'investissement intérieur brut comprend les dépenses United States Bureau of Mines. Le CDIAC recalcule tous les consacrées à l'accroissement du capital fixe de l'économie, ans l'ensemble des séries chronologiques de 1950 à l'année en plus les variations nettes du niveau des stocks. cours pour inclure les observations les plus récentes et les der L'accroissement du capital fixe recouvre les travaux d'amélio nières révisions apportées à sa base des données. Les estima ration foncière (clôtures, fossés, canaux d'écoulement, etc.) ; tions ne couvrent pas les combustibles utilisés dans le cadre les installations et achats d'outillages et de matériels, et la des transports maritimes et aériens internationaux, car il est construction de bâtiments, de routes, voies ferrées, et autres difficile de ventiler leur consommation entre les différents infrastructures, y compris les établissement commerciaux et pays qui bénéficient de ces transports. industriels, les immeubles de bureaux, les écoles, les hôpitaux et des logements privés. Les stocks comprennent les quanti Tableau 11. Croissance de l'économie tés de marchandises détenues par les entreprises pour faire Le produit intérieur brut est égal à la somme de la valeur face à des fluctuations temporaires ou imprévues des niveaux ajoutée brute, aux prix d'acquisition, par l'ensemble des pro de la production ou des ventes. ducteurs résidents et non résidents de l'économie, majorée Les taux de croissance du PIB sont des moyennes des impôts et minorée des subventions qui ne sont pas annuelles calculées à partir de données en prix constants incluses dans l'évaluation des produits. Il n'est tenu compte exprimées en monnaie nationale. Les taux de croissance par ni de l'amortissement des actifs fabriqués ni de l'épuisement région et par catégorie de revenu sont des valeurs en dollars ou de la dégradation des ressources naturelles. La valeur ajou des États-Unis, obtenues par conversion des chiffres en tée est égale à la production nette d'un secteur qui s'obtient monnaie nationale sur la base du taux de change officiel indi en faisant la somme de tous les produits et en déduisant les qué par le FMI pour l'année indiquée ou, dans certains cas, facteurs de production intermédiaires. L'origine par branche d'un facteur de conversion établi par le Groupe de gestion d'activité de la valeur ajoutée est déterminée sur la base de la des données sur le développement de la Banque mondiale. Classification internationale type, par industrie, de toutes les Les méthodes employées pour calculer les taux de croissance branches d'activité économique (CITI), révision 2. et les facteurs de conversion sont décrites dans la section Le déflateur implicite du PIB mesure les variations du « Méthodes statistiques » ci-après. Pour de plus amples infor niveau des prix de toutes les catégories de demande finale, mations sur le calcul du PIB et de ses composantes secto telles que la consommation des administrations publiques, la rielles, se reporter à la note technique du tableau 12. formation de capital et les échanges internationaux, et la consommation finale du secteur privé, qui est la principale Tableau 12. Structure de la production de ces catégories. Il est calculé en prenant le rapport entre le Les définitions employées pour le PIB et ses compo PIB aux prix courants et le PIB à prix constants. Le déflateur santes à valeur ajoutée (agriculture, industrie, secteur du PIB peut également être calculé de manière explicite par manufacturier et services) sont présentées dans la note tech la formule de l'indice des prix de Laspeyres en prenant les nique du tableau 11. quantités de produits à la période de base comme coefficients Le produit intérieur brut est la somme de la valeur ajou de pondération. tée par tous les producteurs au sein de l'économie. Depuis La valeur ajoutée par l'agriculture est la valeur ajoutée par 1968, aux termes des directives du Système de comptabilité les activités correspondant aux divisions 11-13 de la CITI, y nationale (SCN) des Nations Unies, les estimations du PIB compris la foresterie et la pêche. La valeur ajoutée par l'in- par origine industrielle doivent être évaluées aux prix de base dustrie est la valeur ajoutée par les activités des industries (non compris toutes les taxes indirectes frappant les facteurs extractives (divisions 10-14 de la CITI), du secteur manu de production) ou aux prix à la production (y compris les facturier (divisions 15-37 de la CITI), du bâtiment (division taxes frappant les facteurs de production mais non compris 45 de la CITI) et des secteurs électricité, eau et gaz (divisions les taxes indirectes perçues sur le produit final). Toutefois, 40 et 41 de la CITI). La valeur ajoutée par les services cor certains pays communiquent ces données aux prix d'acquisi respond aux activités des divisions 50 à 96 de la CITI. tion, c'est-à-dire au prix que paie le consommateur final, ce 2 6 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 qui peut avoir des répercussions sur les estimations de la duelles, dont les propriétaires n'ont guère intérêt à répondre répartition des produits. Les chiffres portés dans le tableau aux enquêtes et encore moins à déclarer la totalité de leurs ont été évalués aux prix d'acquisition pour le PIB total, et aux revenus. La situation est encore compliquée par le fait que de prix de base pour les composantes du PIB. nombreuses formes d'activité économique ne sont pas décla La compilation des comptes nationaux soulève plusieurs rées, comme le travail non ou peu rémunéré des femmes ou difficultés qui tiennent, notamment, à la mesure dans des enfants. Pour plus de détails sur les problèmes associés à laquelle les activités économiques sur le marché informel ou l'utilisation des données des comptes nationaux, voir parallèle ne sont pas mesurées. Dans les pays en développe Srinivasan, 1994, et Heston, 1994. ment, une importante proportion de la production agricole n'est pas commercialisée (parce qu'elle est consommée par le Tableau 13. ménage) ou est vendue sans faire l'objet d'une transaction Structure de l'économie : la demande monétaire. Les transactions financières peuvent aussi ne pas La consommation privée représente la valeur, aux prix être enregistrées. Il est fréquemment nécessaire d'estimer la du marché, de tous les biens et services, y compris les biens production agricole de manière indirecte, par diverses de consommation durables (tels qu'automobiles, machines méthodes donnant lieu à l'estimation des facteurs de pro à laver et ordinateurs individuels) achetés ou reçus à titre de duction, des rendements et des superficies cultivées. rémunération en nature par les ménages et les institutions à Dans l'idéal, la production industrielle devrait être but non lucratif. Elle ne comprend pas les achats de loge mesurée dans le cadre de recensements et d'enquêtes auprès ments, mais elle inclut le loyer imputé des logements occu des entreprises effectués à intervalles réguliers. Mais, dans la pés par leurs propriétaires. En pratique, elle peut plupart des pays en développement, ces enquêtes sont peu comprendre tout écart statistique constaté pour l'emploi fréquentes et les informations qu'elles produisent sont rapi des ressources. dement obsolètes, de sorte qu'il faut effectuer de nombreux La consommation privée est souvent estimée par diffé calculs par extrapolation. Le choix de l'unité d'échantillon rence, en déduisant du PIB toutes les autres dépenses nage, à savoir l'entreprise (les réponses pouvant être basées connues. L'agrégat ainsi obtenu peut faire intervenir des sur des comptes financiers) ou l'établissement (les unités de écarts assez importants. La consommation privée peut être production pouvant faire l'objet de comptes distincts) calculée séparément ; dans ce cas, les enquêtes auprès des influe aussi sur la qualité des données. Par ailleurs, la ménages sur lesquels reposent pour une large part les esti majeure partie de la production industrielle émane, non pas mations portent généralement sur une seule année et ont d'entreprises, mais d'opérations non constituées en société une portée limitée. Les estimations deviennent donc rapi ou d'entreprises individuelles qui ne sont pas prises en dement obsolètes et doivent être complétées par des esti compte dans les enquêtes axées sur le secteur formel. Même mations effectuées par des procédures statistiques faisant dans le cas des grandes branches dans lesquelles des intervenir quantités et prix. L'opération est également enquêtes sont probablement plus fréquemment menées, les compliquée par le fait que, dans de nombreux pays en estimations de la valeur ajoutée sont vraisemblablement développement, la différence entre les versements en réduites par l'évasion fiscale, notamment au niveau de la espèces effectués au titre des activités commerciales et ceux taxe de consommation. Le problème s'aggrave lorsque le effectués pour le compte des ménages peut être difficile à secteur industriel d'un pays cesse d'être placée sous le établir. contrôle de l'État pour se restructurer dans le cadre du sec La consommation des administrations publiques com teur privé, car de nouvelles entreprises se créent et un prend toutes les dépenses courantes consacrées à l'achat de nombre croissant d'entreprises préexistantes cesse de com biens et de services (y compris les traitements et salaires) par muniquer leurs résultats. Conformément au SCN, la pro tous les échelons des administrations publiques, mais non duction doit inclure toutes les activités non déclarées ainsi par la plupart des entreprises d'État. Elle comprend aussi la que la valeur des opérations illégales et autres activités non plupart des dépenses au titre de la défense et de la sécurité déclarées, du secteur informel, ou de petite envergure. Il est nationales, dont certaines sont désormais considérées nécessaire de collecter ces données par des moyens autres comme des investissements. que des enquêtes conventionnelles. L'investissement intérieur brut comprend les dépenses Dans les secteurs dominés par d'importantes organisa consacrées à l'accroissement du capital fixe de l'économie, tions ou entreprises, les données sur la production, l'emploi plus les variations nettes du niveau des stocks. Le capital fixe et les rémunérations sont généralement disponibles et rai et les stocks sont définis dans la note technique du tableau sonnablement fiables. Par contre, dans le secteur des services, 11. Conformément aux directives révisées du SCN (1993), il est parfois difficile d'identifier les nombreux individus qui l'investissement intérieur brut comprend également les travaillent pour leur propre compte et les entreprises indivi dépenses d'équipement au titre de la défense qui se rappor- GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 267 tent à des établissements pouvant être utilisés par le public, voyageurs peuvent légalement passer la frontière avec des tels que des écoles ou des hôpitaux, et les dépenses relatives à marchandises, mais le commerce navette peut avoir pour certains types de logements résidentiels privés. Toutes les effet de biaiser encore plus les statistiques commerciales. autres dépenses au titre de la défense sont traitées comme des Le solde des ressources est la différence entre les exporta dépenses de fonctionnement. tions et les importations de biens et de services. Les dépenses d'investissement peuvent être estimées à par tir d'enquêtes directes auprès d'entreprises et de dossiers Tableau 14. administratifs ou par la métiiode des flux de marchandises, Finances de l'administration centrale au moyen de données sur les échanges et les activités de Les recettes fiscales courantes comprennent les encais construction. La qualité des données sur la formation de sements, sans contrepartie et non remboursables, corres capital fixe du secteur public dépend de la qualité du système pondant à des versements obligatoires à l'administration de comptabilité nationale, qui est généralement insuffisante centrale à des fins publiques. Elles comprennent aussi les dans les pays en développement ; les chiffres relatifs à la for intérêts perçus sur les arriérés fiscaux et les pénalités pour mation de capital fixe du secteur privé, et surtout aux défaut ou retard de paiement, et sont indiquées nettes des dépenses d'équipement des petites entreprises non consti remboursements et autres ajustements correctifs. tuées en société, sont habituellement très peu fiables. Les recettes non fiscales courantes comprennent les Les estimations des variations des stocks sont rarement encaissements avec contrepartie et non remboursables cor complètes mais couvrent habituellement les activités ou les respondant à des versements obligatoires à des fins produits les plus importants. Dans certains pays, ces estima publiques, comme les amendes, les droits administratifs ou tions sont obtenues par différence, parallèlement à la les revenus tirés par les administrations publiques des biens consommation privée globale. En application des conven qu'elles possèdent ainsi qu'à des versements volontaires, tions des comptes nationaux, il est nécessaire de procéder à sans contrepartie et non remboursables effectués à des fins des ajustements pour prendre en compte l'appréciation de la publiques par des entités autres que l'administration cen valeur des stocks par suite de l'évolution des prix. Cette opé trale. En sont exclus les sommes provenant de dons et ration n'est pas toujours réalisée en pratique. Dans les éco d'emprunts, les recouvrements de prêts antérieurs des nomies où l'inflation est soutenue, ce facteur peut être administrations, le produit de la vente de biens de capital important. fixe ou de stocks, de terrains ou d'actifs incorporels, ou de L'épargne intérieure brute est le PIB moins la consom dons émanant de sources autres que l'administration cen mation totale. trale et effectués à des fins d'équipement. Les recettes cou Les exportations de biens et de services représentent la rantes englobent toutes les recettes fiscales et non fiscales valeur de tous les biens et services marchands fournis au reste courantes. du monde (y compris les transports, voyages et autres services Les dépenses courantes recouvrent les dépenses avec tels que les communications, les assurances et les services contrepartie effectuées à un titre autre que l'acquisition de financiers). biens d'équipement ou de biens et services devant servir à Les exportations et les importations sont compilées à produire des biens d'équipement, et les dépenses sans partir des statistiques douanières et des données sur la contrepartie effectuées dans un but autre que de permettre balance des paiements émanant des banques centrales. Bien aux bénéficiaires d'acquérir des biens d'équipement, de que les données sur les paiements au titre des exportations dédommager les bénéficiaires des dégâts causés à des biens et des importations fournissent une description relative d'équipement ou de leur destruction, ou d'accroître les ment fiable des transactions internationales, elles peuvent actifs financiers des bénéficiaires. Les dépenses courantes ne ne pas être strictement conformes aux normes d'évaluation couvrent ni les prêts des administrations publiques, ni les ou aux définitions des périodes retenues pour la comptabi remboursements à ces dernières, ni la prise de participa lisation des opérations de la balance des paiements ou, ce tions à des fins d'intérêt général. qui est plus grave, ne pas respecter le critère du transfert de Les dépenses en capital sont les dépenses effectuées en propriété. (Dans les comptes conventionnels de la balance vue d'acquérir des biens d'équipement, des terrains, des actifs des paiements, une transaction est considérée se produire incorporels, des stocks des administrations publiques et des au moment du transfert de propriété et est enregistrée à actifs non financiers non militaires. Elles incluent également cette date). Cette question revêt de plus en plus d'impor les subventions d'équipement. tance du fait de la globalisation des activités industrielles et L'excédent/déficit global est la différence entre, d'une commerciales. Ni les statistiques douanières, ni les comptes pan, les recettes courantes, les recettes en capital et les dons de la balance des paiements ne couvrent les transactions publics reçus et, d'autre part, les dépenses totales et les prêts illégales qui se produisent dans de nombreux pays. Les moins les remboursements. 268 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Les dépenses au titre de biens et services recouvrent l'en diale, 1998b). Comme ces comptes budgétaires ne couvrent semble des paiements effectués au titre de biens et de ser pas toujours la totalité des unités de l'administration cen vices, y compris les traitements et salaires. trale, ils donnent généralement une idée incomplète des acti Les dépenses au titre des services sociaux recouvrent les vités de celle-ci. Un des principaux problèmes tient au fait dépenses au titre de la santé, de l'éducation, du logement, de que les opérations quasi budgétaires de la banque centrale ne la sécurité sociale, de l'aide sociale et des équipements collec sont pas prises en compte. Les pertes encourues par la tifs. Elles recouvrent également les indemnités versées aux banque centrale dans le cadre d'opérations monétaires et de personnes malades et temporairement invalides pour com financements consentis à des taux bonifiés peuvent engen penser leurs pertes de revenu ; les prestations versées aux per drer d'importants déficits quasi budgétaires, de même que les sonnes âgées, aux invalides permanents et aux chômeurs ; les opérations d'autres intermédiaires financiers, tels que les ins allocations familiales et les indemnités de maternité et pour titutions publiques de financement du développement. Les enfants à charge ; et le coût des services d'aide sociale, comme données ne couvrent pas non plus les engagements condi les soins aux personnes âgées, aux invalides et aux enfants. De tionnels des administrations publiques au titre des régimes nombreuses dépenses visant la défense de l'environnement, d'assurance et des plans de retraite par répartition. comme les mesures antipollution, l'alimentation en eau, l'as sainissement et l'enlèvement des ordures ménagères, sont Tableau 15. Compte des transactions incluses dans cette catégorie, sans être mesurées séparément. courantes de la balance des paiements Les données sur les recettes et les dépenses de l'adminis et réserves internationales tration centrale sont collectées par le FMI qui soumet, à cet Les exportations et importations de biens et services effet, des questionnaires aux gouvernements de ses pays recouvrent toutes les transactions donnant lieu au transfert membres, et par l'OCDE. En général, la définition de l'ad de la propriété entre des résidents d'un pays et le reste du ministration centrale exclut les entreprises publiques non monde de marchandises diverses, de produits devant faire financières et les institutions financières publiques (telles que l'objet d'opérations de transformation ou de réparation, d'or la banque centrale). Malgré les efforts déployés par le FMI non monétaire et de services. pour rationaliser et normaliser la collecte des données sur les Le revenu net englobe les rémunérations des salariés ver finances publiques, les statistiques ne sont souvent pas com sées à des non-résidents au titre de travaux effectués pour le plètes, à jour ou comparables. En raison des carences obser compte de résidents du pays considéré et réglés par ces der vées en ce qui concerne la portée des données, il n'est pas niers, et le revenu des investissements (recettes et paiements possible de présenter les informations à un niveau infrana- afférents aux investissements directs, aux investissements de tional, de sorte que les comparaisons entre pays peuvent prê portefeuille, aux autres investissements et aux avoirs de ter à confusion. réserve). Les revenus qui proviennent de l'utilisation de biens Les données sur les dépenses totales de l'administration incorporels sont classés dans les services aux entreprises. centrale telles qu'elles sont présentées dans la publication du Les transferts courants nets correspondent aux transac FMI, Government Finance Statistics Yearbook (FMI, éditions tions dans le cadre desquelles les résidents d'une économie diverses) constituent un indicateur de la consommation des fournissent ou reçoivent des biens, des services, un revenu ou administrations publiques de portée plus limitée que celles des ressources financières sans réciprocité. Tous les transferts qui apparaissent dans les comptes nationaux parce qu'elles ne qui ne peuvent être dits transferts de capital sont des trans comprennent pas les dépenses de consommation des États ferts courants. d'une fédération et des administrations locales. Le concept Le solde des transactions courantes représente la somme retenu par le FMI pour les dépenses de l'administration cen des exportations nettes de biens et de services, du revenu net trale est en revanche plus vaste que la définition des comptes et des transferts courants nets. nationaux parce qu'elle englobe les investissements intérieurs Les réserves internationales brutes comprennent les bruts et les transferts des administrations. avoirs constitués par l'or monétaire, les DTS, la position de Les finances de l'administration centrale peuvent être pré réserve au FMI et les avoirs en devises sous le contrôle des sentées sur une base consolidée ou sous forme de données autorités monétaires. La composante or de ces réserves est budgétaires. Dans la plupart des pays, les données sur les évaluée sur la base du cours de l'or en fin d'année à Londres finances de l'administration centrale sont consolidées en un (589,50 dollars l'once en 1980 et 290,20 dollars l'once en compte unique, mais, dans d'autres, seuls les comptes bud 1997). gétaires de l'administration centrale sont disponibles. Les La balance des paiements comporte deux groupes de pays dont les statistiques sont présentées dans des comptes comptes. Le compte des transactions courantes recouvre les budgétaires sont indiqués dans le Profil des données origi transactions relatives aux biens et services, aux revenus et aux nales des World Development Indicators 1998 (Banque mon transferts courants. Le compte de capital et d'opérations GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 6 9 financières enregistre les transferts de capital, les acquisitions fois qualifié de revenu des facteurs). De nombreux pays conti ou cessions d'actifs non financiers non produits (comme les nuent toutefois d'utiliser des systèmes de collecte des données brevets), et les opérations portant sur des avoirs et engage basés sur les concepts et définitions de la quatrième édition. Si ments financiers. Les réserves internationales brutes sont nécessaire, le FMI convertit les données communiquées dans enregistrées dans une troisième série de comptes, intitulée le cadre des systèmes antérieurs pour les rendre conformes aux position des investissements internationaux, qui comptabi principes retenus dans la cinquième édition (voir le Tableau lise les avoirs et engagements en termes de stocks. du Profil des données originales dans Banque mondiale, La balance des paiements est établie sur la base d'un sys 1998b). Les valeurs de ce tableau sont exprimées en dollars tème d'enregistrement en partie double qui indique tous les des États-Unis convertis aux taux de change officiels. flux de biens et services entre une économie et le reste du monde ; tous les transferts constituant la contrepartie de res Tableau 16. Finances du secteur privé sources réelles ou des créances financières sur le reste du L'investissement privé comprend les dépenses brutes du monde ou détenues par celui-ci sans réciprocité, tels que les secteur privé (y compris les organismes privés sans but lucra dons et subventions ; et toutes les variations des créances de tif) effectuées en vue d'accroître ses immobilisations inté résidents sur des non-résidents ou engagements de résidents rieures. En l'absence d'estimations directes de la formation sur des non-résidents qui résultent de transactions écono brute de capital fixe intérieure du secteur privé, on estime cet miques. Toute transaction donne lieu à deux inscriptions, agrégat en calculant la différence entre l'investissement inté l'une au crédit et l'autre en débit. En principe, le solde net rieur brut total et l'investissement consolidé du secteur doit être égal à zéro, mais, en pratique, il arrive fréquemment public. L'amortissement des actifs n'est pas pris en compte que les comptes ne s'équilibrent pas. Dans ces cas, un mon ici. L'investissement privé étant souvent estimé en faisant la tant égal mais de signe contraire est enregistré, au titre des différence entre deux quantités estimées (l'investissement fixe erreurs et omissions nettes, dans le compte de capital et intérieur et l'investissement consolidé du secteur public), il se d'opérations financières. peut que l'investissement privé soit sous-évalué ou surévalué Des écarts peuvent apparaître dans les comptes de la et que les chiffres obtenus soient erronés à terme. balance des paiements parce que les données proviennent de La capitalisation boursière (également qualifiée de valeur différentes sources et qu'il n'est pas possible de s'assurer du marché) est la somme des capitalisations boursières de qu'elles sont entièrement cohérentes. Les sources utilisées toutes les sociétés cotées sur les bourses nationales ; la capita sont les statistiques douanières, les comptes monétaires du lisation boursière d'une société est le produit du cours de l'ac système bancaire, les statistiques sur la dette extérieure, les tion en fin d'année et du nombre de titres existants pour informations fournies par des entreprises, les enquêtes cette action. En tant qu'indicateur du degré de développe menées pour estimer les transactions relatives aux services, et ment du marché boursier d'un pays, elle présente des les registres des opérations de change. Les différences existant carences conceptuelles et statistiques en raison, notamment, entre les méthodes d'enregistrement, par exemple en ce qui du manque d'exactitude des données communiquées et du concerne les principes de chronologie, la définition des cri manque d'uniformité des normes comptables retenues. tères de résidence et de propriété, et les taux de change utili La rubrique des sociétés intérieures cotées en bourse sés pour évaluer les transactions, contribuent aux erreurs et indique le nombre d'entreprises intérieures constituées en omissions nettes. Il se peut également que des transactions société et cotées en bourse en fin d'année, à l'exception des effectuées en contrebande ou autres types d'opérations illé sociétés d'investissement, des fonds communs de placement gales ou paralégales ne soient pas enregistrées ou le soient de et autres organismes de placement collectif. manière erronée. La marge d'intérêt, également qualifiée de marge d'inter- Les définitions et concepts utilisés sont basés sur le Manuel médiation, est la différence entre le taux d'intérêt perçu par de la balance des paiements, Cinquième édition, du FMI les banques sur leurs prêts à court et à moyen terme au sec (FMI, 1993). Cette édition donne une nouvelle définition teur privé et le taux d'intérêt servi par les banques sur les des transferts de capital dans lesquels elle inclut certaines tran dépôts à vue, à terme ou d'épargne de leur clientèle résidente. sactions auparavant enregistrées dans le compte des transac Les taux d'intérêt devraient indiquer la mesure dans laquelle tions courantes, telles que les remises de dettes, les transferts les institutions financières réagissent à la concurrence et aux de capital des migrants et l'aide extérieure employée pour mesures d'encouragement. La marge d'intérêt peut toutefois financer l'acquisition de biens d'équipement. Le solde du ne pas être une mesure fiable de l'efficacité du système ban compte des transactions courantes reflète donc désormais plus caire dans la mesure où les informations relatives aux taux exactement le produit des transferts courants nets en sus des sont inexactes, les banques ne suivent pas les opérations de transactions sur biens et services (antérieurement qualifiés de tous les membres de leur personnel de direction, et le gou services autres que le revenu des facteurs) et du revenu (autre vernement fixe les taux prêteurs et créditeurs. 2 7 0 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Le crédit intérieur fourni par le secteur bancaire englobe dépenses de recrutement, de formation, de construction et l'ensemble des crédits fournis aux différents secteurs sur une d'acquisition de matériels et fournitures militaires, et des base brute, à l'exception des concours à l'administration cen autres ministères. Les dépenses à caractère civil du ministère trale qui sont enregistrés sur une base nette. Le secteur ban de la Défense ne sont pas couvertes par cette définition. caire comprend les autorités monétaires, les banques Laide militaire est incluse dans les dépenses du pays dona créatrices de monnaie, et les autres institutions bancaires teur. Les achats à crédit de matériels militaires sont enregis pour lesquelles on dispose de données (y compris les institu trés à la date à laquelle la dette correspondante est encourue tions qui n'acceptent pas de dépôts transférables mais et non au moment du paiement. Les données relatives aux contractent des engagements sous forme de dépôts à terme et autres pays couvrent généralement les dépenses du ministère d'épargne). Au nombre de ces autres institutions bancaires de la Défense, mais non les dépenses au titre de l'ordre public figurent les caisses d'épargne et de crédit et les caisse et de la sécurité du territoire, qui sont classées séparément. d'épargne-logement. Les définitions des dépenses militaires varient selon En général, les indicateurs présentés ici ne prennent pas qu'elles incluent la protection civile, les forces supplétives et en compte les activités du secteur informel, qui continue de réserve, les forces de police et paramilitaires, les forces à d'être une importante source de financement dans les éco double usage telles que la police militaire et civile, les dons nomies en développement. militaires en nature, les pensions accordées au personnel militaire, et les cotisations de sécurité sociale versées par des Tableau 17. Rôle des administrations entités des administrations publiques à d'autres entités de ces publiques dans l'économie mêmes administrations publiques. Les données officielles Les subventions et autres transferts courants englobent peuvent ne pas couvrir certaines dépenses militaires, ne pas tous les transferts en compte courant non remboursables et indiquer certains financements parce que ceux-ci ont été sans contrepartie aux entreprises privées et publiques, et le enregistrés dans des comptes extrabudgétaires ou que des coût, pour le public, des déficits d'exploitation, sur la base réserves de change non déclarées ont été utilisées, ou ne pas des encaissements et décaissements, des unités de production couvrir l'aide militaire ou les importations secrètes de maté marchande des administrations au titre de leurs ventes au riel militaire. Les données déclarées sont probablement plus public. complètes pour les dépenses courantes que pour les dépenses Pour estimer la valeur ajoutée par les entreprises publiques, d'équipement. Dans certains cas, il est possible d'estimer de on calcule la différence entre le produit des ventes et le coût des manière plus exacte les dépenses militaires en faisant la facteurs de production intermédiaires, ou la somme de leur somme de la valeur estimée des importations d'armes et des excédent (solde) d'exploitation et des rémunérations versées. dépenses militaires nominales. Cette méthode peut toutefois Les entreprises publiques sont des entités économiques dont les sous-estimer ou surestimer les dépenses d'une année spéci administrations publiques sont propriétaires ou qu'elles fique lorsque le paiement des armes est effectué à une date contrôlent, qui tirent l'essentiel de leurs revenus de leurs ventes autre que celle de leur livraison. de biens et de services. Cette définition recouvre les entreprises Les données du tableau 17 proviennent de l'U.S. Arms commerciales directement gérées par un service des adminis Control and Disarmament Agency (ACDA). La publication trations publiques et dans lesquelles celles-ci détiennent une du FMI, Govemement Finance Statistics Yearbook, est une participation majoritaire, directement ou indirectement par le source primaire de données sur les dépenses au titre de la biais d'autres entreprises publiques. Elle recouvre aussi les défense. Elle se base sur une définition cohérente des entreprises dans lesquelles les administrations publiques détien dépenses au titre de la défense basée sur la classification des nent une participation minoritaire, à condition qu'elles en fonctions des administrations publiques des Nations Unies et détiennent le contrôle par suite de la répartition des actions res sur la définition de l'OTAN. Le FMI s'assure de la cohérence tantes. Elle n'inclut pas les entreprises dont les activités relèvent générale des données relatives aux dépenses au titre de la du secteur public, comme l'éducation, les services de santé, et défense et des autres données macroéconomiques qui lui sont la construction et l'entretien des routes, qui sont financées communiquées, mais ne peut pas toujours vérifier leur exac d'autres manières, généralement à partir des ressources géné titude ou leur couverture. Le champ d'application des don rales des administrations publiques. Les entreprises financières nées relatives aux différents pays dépend en outre du retard étant de nature différente, elles sont généralement exclues de la avec lequel celles-ci sont communiquées ou de leurs carences. couverture des données. La plupart des spécialistes complètent donc les données du Les dépenses militaires des membres de l'Organisation FMI par les évaluations des dépenses militaires réalisées de du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) sont établies sur la manière indépendante par des organismes tels que l'ACDA, base de la définition de l'OTAN, qui couvre les dépenses de l'Institut international de recherches pour la paix de nature militaire du ministère de la Défense, y compris les Stockholm, et l'Institut international d'études stratégiques. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 271 Ces organismes s'appuient toutefois dans une large mesure un taux forfaitaire, auquel cas des surtaxes, déductions et sur les données communiquées par les pouvoirs publics, sur autres facteurs peuvent également intervenir. des estimations confidentielles de services de renseignement de qualité variable, de sources qu'elles ne peuvent ou ne veu Tableau 18. Électricité et transports lent révéler, et des publications des unes et des autres. La consommation d'électricité par habitant mesure la La notation synthétique derisqueICRG est un indice glo production des centrales électriques et des centrales électro- bal tiré du International Country Risk Guide (ICRG). L'ICRG calogènes moins les pertes de distribution et la consomma (PRS Group, 1998) collecte des informations sur 22 éléments tion des centrales en question. Les pertes au niveau du de risque, regroupe ces éléments en trois grandes catégories de transport et de la distribution sont les pertes subies entre la risque (politique, financier et économique), et calcule un indi source d'alimentation et les points de distribution, et entre cateur synthétique dont la valeur est comprise entre 0 et 100. les points de distribution et les lieux de consommation, y Une notation inférieure à 50 indique l'existence d'un risque compris par suite de vols. élevé, tandis qu'une notation supérieure à 80 témoigne d'un Les données sur la production et la consommation d'élec risque très faible. Les notations sont révisées tous les mois. tricité sont collectées auprès des agences nationales par La notation de crédit d'Institutional Investor, qui va de 0 l'Agence internationale de l'énergie, qui les ajuste pour les à 100, indique la probabilité qu'un pays n'honorera pas ses rendre conformes aux définitions internationales. Ces ajuste engagements envers l'étranger ; plus la notation est élevée et ments permettent, par exemple, de prendre en compte les plus cette probabilité est faible. Les notations de crédit des établissements qui, en sus de leur activité principale, produi pays $ Institutional Investor sont basées sur des informations sent de l'électricité en partie ou en totalité pour leur propre fournies par de grandes banques internationales, dont les usage. Dans certains pays, la production d'électricité effec réponses sont pondérées par une formule qui accorde une tuée pour leur propre compte par les ménages ou les petites plus grande importance à celles dont les engagements sont entreprises est importante en raison de l'isolement de ces der géographiquement plus diversifiés et dont les systèmes d'ana niers ou du manque de fiabilité des réseaux d'alimentation lyse sont plus perfectionnés. publics, et les ajustements peuvent ne pas donner une idée Les notations de risque peuvent être très subjectives, et exacte de la production effective. être influencées par des perceptions qui ne reflètent pas tou Bien que l'autoconsommation et les pertes en réseau soient jours la situation effective d'un pays. Ces perceptions subjec ramenées à des valeurs nettes, la consommation d'électricité tives déterminent toutefois le climat dans lequel s'effectuent englobe la consommation des postes auxiliaires, les pertes des les entrées de capitaux privés étrangers et sont donc une réa transformateurs qui sont considérés faire partie intégrante de lité pour les responsables de l'action publique. Les pays aux ces postes et l'électricité produite par les installations de pom quels les agences de notation donnent une notation peu page. Elle couvre l'électricité produite par toutes les sources favorable n'attirent en général pas les flux de capitaux privés d'énergie primaires (charbon, pétrole, gaz, réactions déclarés. Les notations de risques indiquées ici ne sont pas nucléaires, sources hydroélectriques et géothermiques, vent, entérinées par la Banque mondiale et ne sont présentées qu'à marée et combustibles renouvelables) pour lesquelles des don des fins analytiques. nées sont disponibles. Ni les chiffres de la production ni ceux Le taux d'imposition marginal supérieur est le taux le de la consommation n'indiquent le degré de fiabilité de l'ali plus élevé du barème appliqué au revenu imposable des mentation, tels que la fréquence des coupures de courant et personnes physiques et des sociétés. Le tableau indique éga des pannes, et les coefficients d'utilisation. lement le niveau de revenu des personnes physiques à par La rubrique routes revêtues indique le pourcentage des tir duquel le taux d'imposition marginal le plus élevé routes recouvertes d'asphalte ou de matériaux similaires s'applique. employés pour la construction de routes. Celle des marchan- Les systèmes de recouvrement de l'impôt sont souvent dises transportées par route représente le volume des biens complexes, prévoient de nombreuses exceptions, exemp transportés par véhicules routiers, mesuré en millions de tions, pénalités et autres éléments qui influent sur l'incidence tonnes-kilomètres. La colonne marchandises transportées de l'impôt et, partant, les décisions des salariés, des dirigeants par rail fait état du produit du tonnage de marchandises des entrepreneurs, des investisseurs et des consommateurs. transportées et du nombre de kilomètres parcourus par mil La progressivité de l'impôt, telle que l'indique le taux margi lion de dollars de PIB mesuré sur la base de la PPA. Le nal supérieur d'imposition du revenu des personnes phy nombre de passagers, services aériens couvre les passagers siques ou des sociétés, peut avoir un effet important en ce voyageant sur les lignes intérieures et internationales. domaine. Les taux présentés pour les personnes physiques se Les données relatives à la plupart des industries de trans rapportent généralement au revenu du travail. Dans certains port ne se prêtent pas à des comparaisons internationales pays, le taux marginal supérieur est aussi le taux de base ou parce que, contrairement aux statistiques démographiques, 2 7 2 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 aux comptes nationaux et aux statistiques sur le commerce matique qui utilise la technologie cellulaire pour brancher ses international, les données sur l'infrastructure ne sont pas col clients sur le réseau téléphonique public commuté, par mil lectées dans tous les pays sur la même base. Les données sur lier d'habitants. Les données sur les lignes de téléphone prin les routes sont rassemblées par la Fédération routière inter cipales et les téléphones portables sont compilées par l'UIT nationale (FRI) et les données sur les transports aériens par qui envoie chaque année à cet effet des questionnaires aux l'Organisation de l'aviation civile internationale. La FRI se administrations des télécommunications et aux sociétés d'ex procure essentiellement ses données auprès des associations ploitation. Ces données sont complétées par celles des rap nationales de la route ; lorsqu'un pays ne compte aucune ports annuels et des annuaires statistiques préparés par les association de ce type ou que celle-ci ne communique pas ses ministères des Télécommunications, les organismes de régle informations, la FRI contacte d'autres organismes, telles que mentation, les sociétés d'exploitation et les associations de la direction des routes, le ministère des transports ou des tra télécommunications. vaux publics, ou le bureau central de statistique. Les données La colonne ordinateurs personnels indique le nombre compilées sont donc de qualité inégale. estimé des ordinateurs autonomes conçus pour être utilisés par une personne à la fois, par millier d'habitants. LUIT Tableau 19. Communications, information, estime le nombre d'ordinateurs personnels, notamment à science et technologie partir de questionnaires annuels. Dans de nombreux pays, les La rubrique quotidiens indique le nombre d'exemplaires systèmes informatiques sont dans une très large mesure distribués de journaux publiés au moins quatre fois par structurés autour d'unités centrales de traitement, et des mil semaine, par millier d'habitants. Celle des radios représente le liers d'utilisateurs peuvent être branchés sur le même ordina nombre estimé de récepteurs radio utilisés pour la diffusion teur ; dans ce cas, le nombre d'ordinateurs personnels de messages dans le public, par millier d'habitants. Les chiffres sous-estime l'utilisation totale de moyens informatiques. relatifs au nombre de quotidiens en circulation et de récep Dans la colonne hôtes Internet figure le nombre d'ordi teurs radio proviennent d'enquêtes statistiques de nateurs directement reliés au réseau mondial des systèmes l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science informatiques interconnectés pour 10 000 habitants. Les et la culture (UNESCO). Dans certains pays, les définitions, hôtes Internet sont affectés aux pays selon le code de pays de les classifications et les méthodes de dénombrement ne sont l'URL, même si ce code n'indique pas nécessairement si pas totalement conformes aux normes de l'UNESCO. Par l'hôte est situé ou non dans le pays. Tous les hôtes non iden exemple, les données sur la circulation des journaux devraient tifiés par un code de pays sont attribués aux Etats-Unis. Les indiquer le nombre d'exemplaires distribués, mais, dans cer chiffres indiqués sont donc des approximations. Les estima tains cas, elles correspondent au nombre d'exemplaires impri tions du nombre d'hôtes Internet sont établies par Network més. De nombreux pays perçoivent en outre une redevance Wizards (Menlo Park, Californie). radio pour couvrir en partie le coût des émissions publiques, La rubrique scientifiques et ingénieurs R-D donne le ce qui décourage les propriétaires de radio de déclarer les nombre de personnes formées dans un domaine scientifique, postes qu'ils possèdent. Pour cette raison, ainsi que d'autres quel qu'il soit, dont les activités consistent à procéder à des problèmes associés à la collecte des données, les estimations activités de recherche et développement à un niveau de cadre du nombre de journaux et de radios sont d'une fiabilité très (administrateurs compris), par million d'habitants. La plupart variable et doivent être interprétées avec prudence. de ces emplois exigent l'obtention d'un diplôme universitaire. La colonne télévisions indique le nombre estimé des L'UNESCO collecte des données sur les travailleurs scien postes utilisés, par millier d'habitants. Les données provien tifiques et les techniciens et sur les dépenses de R-D dans ses nent de l'Union internationale des télécommunications États membres essentiellement par le biais des réponses four (UIT) qui envoie chaque année des questionnaires aux orga nies par les autorités à des questionnaires et à des enquêtes nismes nationaux de radiodiffusion et de télédiffusion et aux spéciales, mais aussi à partir de rapports et de publications associations qui opèrent dans ce domaine. Certains pays exi officielles, ainsi que d'informations tirées d'autres sources gent que les postes de télévision soient déclarés aux autorités. nationales et internationales. Elle indique soit le nombre de Dans la mesure où les ménages ne déclarent pas tous les télé scientifiques et d'ingénieurs, soit le nombre effectif de per viseurs qu'ils possèdent, le nombre de postes déclarés peut sonnes actives ayant les qualifications requises pour travailler sous-estimer le nombre de postes effectivement possédés. comme scientifiques ou ingénieurs (qu'il s'agisse des per Les lignes de téléphone principales sont les lignes de télé sonnes ayant déjà ou cherchant un emploi de ce type dans phone qui raccordent le matériel d'un abonné au réseau télé une branche d'activité économique quelconque à une cer phonique public commuté. La rubrique téléphones taine date). Les données sur le nombre de personnes effecti portables indique le nombre d'utilisateurs de téléphones por vement employées sont tirées de recensements et sont moins tables abonnés à un service public de téléphonie mobile auto à jour que les indicateurs de la population active. GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 7 3 L'UNESCO complète ces données par des estimations du décrivant une invention et créant une situation en droit dans nombre de personnes qualifiées pour exercer les fonctions de laquelle l'invention brevetée ne peut normalement être scientifiques ou d'ingénieurs en comptant le nombre de per exploitée (fabriquée, utilisée, vendue, importée) que par le sonnes ayant achevé les niveaux d'études 6 et 7 de la CITE titulaire du brevet ou avec son autorisation. La protection (Classification internationale type de l'éducation). Les don accordée aux inventions est d'une durée limitée (générale nées sur les scientifiques et les ingénieurs, qui sont normale ment 20 ans à partir de la date de dépôt de la demande de ment calculées en équivalent de personnes employées à plein délivrance d'un brevet). Les informations sur les demandes temps, ne peuvent prendre en compte les différences consi de délivrance d'un brevet sont présentées séparément pour dérables observées entre les niveaux de qualité de la forma les résidents et les non-résidents. Les données sur les brevets tion et de l'éducation. proviennent de l'Organisation mondiale de la propriété Les exportations de technologies de pointe recouvrent les intellectuelle, selon laquelle, à la fin de 1995, environ 3,7 biens produits par des branches d'activité (définies sur la base millions de brevets étaient en vigueur dans le monde entier. de la classification des branches d'activité des États-Unis) qui comptent parmi les dix plus importantes en termes de Tableau 20. Échanges internationaux dépenses de R-D. Les exportations de produits manufacturés La rubrique exportations de marchandises indique la couvrent les produits indiqués dans la Classification type valeur f.o.b. (franco à bord), en dollars, des marchandises pour le commerce international (CTCI), révision 1, section fournies au reste du monde. Celle des importations de mar- 5-9 (produits chimiques et connexes, articles manufacturés chandises donne la valeur c.i.f. (coût, assurance, fret), en dol classés principalement d'après la matière première, articles lars, des marchandises achetées au reste du monde. Les manufacturés, machines et matériel de transports, articles données relatives aux exportations et aux importations de manufacturés divers, et articles et transactions non classés marchandises correspondent aux produits classés aux sections ailleurs) à l'exclusion de la division 68 (métaux non ferreux). 5 (produits chimiques), 6 (articles manufacturés classés prin Le classement des branches d'activité est basé sur une cipalement d'après la matière première), 7 (machines et maté méthode mise au point par Davis, 1982. Par le biais de tech riel de transport) et 8 (articles manufacturés divers) de la niques fondées sur les échanges interindustriels, Davis a estimé CTCI, à l'exception de la division 68 (métaux non ferreux). l'intensité technologique des branches d'activité des États-Unis La part des échanges dans le PIB est la somme des expor en termes des dépenses de R-D nécessaires pour produire un tations et des importations de biens et services telles qu'elles produit manufacturé spécifique. Cette méthode prend en sont enregistrées dans les comptes nationaux, divisée par le compte les dépenses de R-D directes par producteur final ainsi PIB aux prix du marché. que les dépenses indirectes par fournisseur de biens intermé Les termes de l'échange des marchandises, net, corres diaires utilisés pour produire l'article final. Les branches d'ac pondent au rapport entre l'indice des prix à l'exportation et tivité, organisées sur la base de la Classification des activités l'indice des prix à l'importation correspondant, mesurés par économiques des États-Unis (SIC), sont classées en fonction rapport à l'année de base, c'est-à-dire 1987. de leur intensité technologique et les 10 groupes de la SIC Les termes de l'échange, qui sont un indicateur des prix (codes à trois chiffres) arrivant en tête du classement ont été relatifs des exportations et des importations d'un pays, peu qualifiés de branches d'activités à technologie de pointe. vent être calculés de diverses manières. La plus courante Pour produire une définition des échanges de technolo consiste à considérer les termes de l'échange des marchandises gies de pointe à partir de la classification des branches d'acti sur une base nette, c'est-à-dire le rapport entre l'indice des vité de Davis, Braga et Yeats, 1992, ont exploité la prix à l'exportation et l'indice des prix à l'importation. concordance entre les catégories de la SIC et celles de la Lorsque la valeur de l'indice augmente, cela signifie que les Classification type pour le commerce international (CTCI), exportations du pays rapportent davantage ou que ses impor révision 1, proposée par Hatter, 1985. À cette fin, ils n'ont tations deviennent meilleur marché. considéré que les catégories de la CITI (codes à quatre Les données sur les échanges de marchandises provien chiffres) ayant un coefficient de technologie de pointe supé nent des rapports établis par les services douaniers sur les rieur à 50 %. Au nombre de ces exportations figurent les marchandises qui entrent dans le pays ou des états des tran aéronefs, les équipements bureautiques, les produits pharma sactions financières associés au commerce des marchandises ceutiques, et les instruments scientifiques. Cette méthode enregistrées dans la balance des paiements. Les estimations repose sur l'hypothèse relativement peu réaliste selon laquelle des flux relatifs aux échanges basées sur les statistiques doua l'utilisation des relations interindustrielles et la structure des nières diffèrent fréquemment de celles qui reposent sur les échanges des États-Unis ne biaisent pas la classification. données de la balance des paiements en raison des différences Le nombre de demandes de brevet déposées est le qui existent au niveau des dates d'enregistrement et des défi nombre de documents délivrés par une administration, nitions. Les écarts constatés tiennent aussi au fait que plu- 274 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 sieurs organismes internationaux traitent les données sur les vestisseur, qui permet à l'investisseur de participer effective échanges, et effectuent des corrections au titre des données ment à la gestion de l'entreprise. Il est égal à la somme des flux manquantes ou enregistrées de manière erronée. de participations, des bénéfices réinvestis, des autres flux de La base des données de la Division de statistique des Nations capitaux à long terme et des flux de capitaux à court terme tels Unies sur le commerce des produits de base (COMTRADE) qu'ils sont enregistrés dans la balance des paiements. est la source la plus détaillée de données sur les échanges inter Les données sur l'investissement direct étranger sont nationaux. Le FMI collecte également des statistiques doua basées sur les données de la balance des paiements présentées nières sur les exportations et les importations de marchandises. par le FMI, ainsi que les données communiquées par La valeur des exportations enregistrée est le coût des mar l'OCDE et diverses sources nationales officielles. La défini chandises amenées à la frontière du pays exportateur en vue tion de l'investissement direct étranger retenue dans le de leur expédition à l'étranger, c'est-à-dire la valeur f.o.b. De monde entier est celle qui figure dans la cinquième édition nombreux pays collectent et présentent les données sur les du Manuel de la balance des paiements du FMI (FMI, 1993). échanges en dollars des Etats-Unis. Lorsque les données sont L'OCDE a également publié une définition, formulée en communiquées en monnaie nationale, la Division de statis consultation avec le FMI, Eurostat et les Nations Unies. tique des Nations Unies les convertit en dollars sur la base du Etant donné la multiplicité des sources et les différences qui taux de change officiel moyen pour la période considérée. existent au niveau des définitions et des méthodes de présen La valeur des importations est généralement donnée au tation, il peut exister plus d'une estimation de l'investisse coût des marchandises au moment de leur achat par l'im ment direct étranger pour un pays, et les données peuvent ne portateur majoré du coût de leur transport et de leur assu pas être comparables d'un pays à un autre. rance jusqu'à la frontière du pays importateur c'est-à-dire le Les données sur l'investissement direct étranger ne four coût c.i.f. Les marchandises en transit dans un pays ne sont nissent pas une image complète des investissements étrangers pas comptabilisées. dans une économie. Les données de la balance des paiements Le montant total des exportations et leut pourcentage du sur l'investissement direct étranger ne couvrent pas les capi total ont été estimés par les services de la Banque mondiale à taux levés dans les économies hôtes, qui sont devenus une partir de la base des données du système COMTRADE et, si importante source de financement des projets d'investisse nécessaire, pour le montant total des exportations, au moyen ment dans certains pays en développement. Il est aussi de d'informations supplémentaires tirées de Direction ofTrade plus en plus apparent que les données sur l'investissement Statistics (FMI, éditions diverses). La classification des direct étranger sont de portée limitée parce qu'elles ne cou groupes de produits est basée sur la CTCI, révision 1. La vrent que les flux d'investissement transfrontaliers qui don somme des pourcentages peut ne pas êtte égale à 100 à cause nent lieu à une prise de participation à l'exclusion de ceux des échanges non classés. qui ne donnent pas lieu à une prise de participation comme Les données sur les importations sont tirées des mêmes les flux de biens et services intra-entreprises. Pour une étude sources que celles des exportations. En principe, les exporta détaillée des problèmes associés aux données, voir le volume tions mondiales devraient être égales aux importations mon 1, chapitre 3 des World Debt Tables 1993-94 de la Banque diales, et les expottations d'une économie devraient être mondiale (Banque mondiale, 1993b). égales à la somme des importations du reste du monde en La dette extérieure totale est la dette due à des non-rési provenance de cette économie. On constate toutefois des dents, remboursable en monnaie étrangère, en biens ou en divergences à tous les niveaux en raison des différences qui services. Elle est la somme de la dette publique, de la dette à existent dans les dates d'enregistrement et les définitions. garantie publique, de la dette privée non garantie à long tetme, du recours au crédit du FMI et de la dette à coutt Tableau 21. Aide et flux financiers terme. La dette à coutt terme englobe toutes les obligations Les flux nets de capitaux privés englobent les flux généra ayant une échéance initiale ne dépassant pas un an, ainsi que teurs de dette et les flux non générateurs de dette du secteur les intérêts en arriérés dus au titre de la dette à long tetme. La privé. Les flux générateuts de dette du secteur privé recouvrent valeur actuelle de la dette extérieure est égale à la somme de les prêts des banques commerciales, les crédits obligataires et la dette extérieure à court tetme et de la valeur actualisée de autres ctédits consentis par le secteur privé ; les flux non géné la somme de tous les paiements au titre du service de la dette rateurs de dette du secteur privé correspondent aux investisse à long terme publique, à garantie publique et privée non ments directs étrangers et aux prises de participation. Par garantie sut la dutée des prêts en cours. investissement direct étranger, on entend les enttées nettes de Les données sur la dette extérieure des économies à faible capitaux investis de manière à acquérir un intétêt durable (au revenu et à revenu intermédiaire sont collectées par la moins 10 % des actions donnant droit de vote) dans une Banque mondiale par le biais du Système de notification de entreprise opérant dans une économie autre que celle de l'in la dette. Les services de la Banque mondiale calculent l'en- GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 2 7 5 dettement des pays en développement au moyen des rap à l'aide en pourcentage du PNB sont analysées sur la base des ports soumis par ces pays pour chacun de leurs emprunts à valeurs converties en dollars au taux de change officiel. long terme public ou à garantie publique, ainsi que des infor Les données se rapportent aux dons et prêts bilatéraux des mations sut la dette à court terme collectée par les pays ou pays du CAD, des organisations multilatérales et de certains auprès de créanciers par le biais des systèmes de notification pays arabes, mais ne tiennent pas compte de l'aide accordée de la Banque des tèglements internationaux et de l'OCDE. par les pays bénéficiaires à d'autres pays en développement. Ces données sont complétées par des informations sur les Il s'ensuit que certains pays qui sont des donateurs sur une prêts et crédits effectués par les grandes banques multilaté base nette (comme l'Arabie Saoudite) apparaissent dans le rales, les relevés des prêts des organismes officiels de prêt des tableau en tant que bénéficiaites. principaux pays créanciers, et des estimations des écono Les données ne sont pas ventilées par type d'aide (pro mistes chargés des pays considérés à la Banque mondiale et gramme, projet, ou aide alimentaire ; secours d'urgence ; aide au FMI. Certains pays fournissent en outre des données sur aux opérations de maintien de la paix ou coopération tech la dette privée non garantie. En 1996, 34 pays avaient com nique), bien que ces différentes catégories puissent avoir un muniqué des données de ce type à la Banque mondiale et des impact très différent sur l'économie. Les dépenses de coopé estimations ont été calculées pour 28 autres pays pour les ration technique ne profitent pas toujours directement à quels ce type d'endettement est connu pour être élevé. l'économie bénéficiaire dans la mesure où elles contribuent à La valeur actuelle de la dette extérieure est une évaluation couvrir les coûts encourus au sein de l'économie en question des obligations futures au titre du service de la dette qui peut au titre des rémunérations et avantages accotdés aux experts être considérée par référence à des indicateurs tels que le PNB. techniques et des frais généraux des entreprises qui fournis Pour la calculer, on actualise le service (intérêts et rembourse sent les services techniques. ment du principal) dû au titre de la dette extérieure à long Les données sur l'aide présentées au tableau 21 étant terme sur la durée de vie des prêts en cours. La dette à court basées sur les informations produites par les bailleurs de terme est prise en compte à sa valeur nominale. Les données fonds, elles ne correspondent pas aux chiffres portés par les relatives à la dette sont exprimées en dollars, après avoir été bénéficiaires dans leur balance des paiements, qui excluent converties aux taux de change officiels en vigueur. Le taux d'ac souvent en totalité ou en partie l'assistance technique, et tualisation de la dette à long terme est fonction de la monnaie notamment les paiements directement effectués aux expatriés en laquelle le prêt est remboursé et est basé sur les taux d'inté par les bailleurs de fonds. De même, l'aide sous forme de rêt commerciaux de référence de l'OCDE. Le taux d'actualisa dons en nature n'est pas toujours enregistrée dans les statis tion utilisé pour les prêts de la Banque internationale pour la tiques commerciales ou la balance des paiements. Bien que reconstruction et le développement et les crédits de les estimations de l'APD incluses dans les statistiques de la l'Association internationale de développement, de même que balance des paiements visent à exclure l'aide purement mili pour les obligations envers le FMI, est un taux de référence du taire, la distinction est parfois difficile à faire, et c'est généra DTS. Si le taux d'escompte est supérieur au taux d'intérêt du lement la définition du pays d'origine qui prévaut. prêt, la valeur actuelle sera inférieure à la valeur nominale des futures obligations au titre du service de la dette. Méthodes statistiques L'aide publique au développement (APD) représente les La présente section décrit les méthodes de calcul du taux de décaissements au titre des dons et des prêts (nets des rem croissance par la méthode des moindres carrés, du taux de boursements du principal) accordés à des conditions conces- croissance exponentiel (points extrêmes) et du coefficient de sionnelles par des organismes publics des pays membres du Gini, ainsi que la méthode suivie dans l'Adas de la Banque Comité d'aide au développement (CAD) et de certains pays mondiale pour calculer le facteur de conversion employé pour arabes afin de promouvoir le développement économique et estimer les valeurs du PNB et du PNB par habitant en dollars. le bien-être social dans les pays considérés par le CAD comme étant en développement. Les ptêts comportant un Taux de croissance calculépar la méthode des moindres carrés élément de don supérieur à 25 % sont inclus dans l'APD, de On estime le taux de croissance, t, en déterminant l'équa même que l'assistance et la coopération techniques. L'APD tion d'une droite de régression par la méthode des moindres englobe également les flux d'aide (nets des remboursements) carrés à partit des valeurs logarithmiques de la variable pour des bailleurs de fonds officiels aux économies en transition chacune des années de la période considérée. Cette équation d'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique et à certains de régression revêt la forme suivante : pays en développement et territoires ayant un revenu plus log Xt = a + bt, élevé mais inclus dans la liste par le CAD. Ces flux, qui sont qui est la transformée logarithmique de l'équation du taux de parfois qualifiés d' « aide officielle », sont accordés à des croissance géométrique : conditions similaires à celles de l'APD. Les données relatives Xt=X0(l + r): 2 7 6 RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 1998-1999 Dans ces équations, X est la variable, t représente la La Banque mondiale utilise un programme d'analyse période, a = logXget b = log{\ + r) sont les paramètres que numérique, POVCAL, pour estimer les valeurs du coeffi l'on cherche à estimer. Si b* est l'estimation de b produite cient de Gini ; voir Chen, Datt et Ravallion, 1992. par la méthode des moindres carrés, il suffit, pour obtenir le pourcentage moyen de croissance annuelle, r, de calculer Méthode de l'Atlas de la Banque mondiale [caractéristique de log(b*) - 1], puis de multiplier le résul Le facteur de conversion de l'Atlas pour une année quel tat par 100. conque est la moyenne du taux de change (ou du facteur de Le taux de croissance ainsi calculé est un taux moyen conversion retenu) pour l'année en cause et des taux de représentatif des observations disponibles sur la période change des deux années précédentes, compte tenu de l'écart considérée. Il n'est pas nécessairement égal au taux de crois d'inflation entre le pays concerné et les pays du G-5 sance effectif entre deux périodes données. Si l'on suppose (Allemagne, États-Unis, France, Japon et Royaume-Uni). Le que le modèle de croissance exponentiel est celui qu'il taux d'inflation des pays du G-5 est représenté par les varia convient d'employer avec les données, l'estimation du taux tions des déflateurs du DTS. Cette moyenne sur trois ans de croissance par la métJkode des moindres carrés est conver permet de lisser les fluctuations annuelles des prix et des taux gente et efficace. de change pour chaque pays. On multiplie le PNB du pays par le facteur de conversion de la méthode de l'Atlas, puis on Taux de croissance calculé à partir du modèle exponentiel divise le PNB en dollars ainsi obtenu par le nombre d'habi (points extrêmes) tants au milieu de la plus récente des trois années pour obte Dans le cas de certaines statistiques démographiques, cou nir le PNB par habitant. vrant notamment la population active et la population, le Les formules ci-après décrivent le mode de calcul du fac taux de croissance entre deux dates différentes est calculé au teur de conversion pour l'année t : moyen de l'équation suivante : 1 r=log(pnlpx)l n (_Pj_l ^ss \ ,, 11 e P, t-2 + et_, A.11P,^s$\ + e t dans laquelle pn et p\ sont, respectivement, la dernière et la J,-2 Pt-2 ) yPt-, Pt-i j première observation de la période, n le nombre d'années de la période, et ^l'opérateur du logaridime népérien. et celui du PNB par habitant en dollars pour l'année t : Ce taux de croissance est basé sur un modèle de crois sance exponentiel continue. Pour obtenir un taux de crois Y{=(YtIN)let sance pour des périodes discrètes comparables au taux de où : croissance calculé par la méthode des moindres carrés, il Yt = PNB courant (en monnaie nationale) pour l'année t suffit de prendre la caractéristique du logarithme du taux Pt = déflateur du PNB pour l'année t de croissance calculé et de retrancher la valeur 1 du chiffre et = taux de change annuel moyen (monnaie natio obtenu. nale/dollar) pour l'année t N{ = population au milieu de l'année t Le coefficient de Gini PJ* = déflateur du DTS en dollars pour l'année t. Le coefficient de Gini indique la mesure dans laquelle la répartition du revenu (ou, dans certains cas, des Autresfacteurs de conversion dépenses de consommation) entre les individus ou les La Banque mondiale vérifie systématiquement si les ménages d'une économie diffère d'une répartition corres taux de change officiels sont des facteurs de conversion pondant à une situation d'égalité parfaite. La courbe de adéquats. Elle a recours à un autre facteur de conversion Lorenz joint les points correspondant aux pourcentages lorsque l'écart entre le taux de change officiel et le taux cumulés du revenu total revenant aux différents pourcen effectivement employé dans le cadre des transactions inté tages cumulés du nombre des bénéficiaires, en commen rieures portant sur des devises où le commerce internatio çant par les individus ou les ménages les plus pauvres. Le nal des marchandises est jugé exceptionnellement coefficient de Gini est égal au rapport, en pourcentage, de important ; ce n'est le cas que pour un petit nombre de l'aire située entre la courbe de Lorenz et une droite théo pays (se reporter au tableau de Banque mondiale, 1988b, rique décrivant une situation d'égalité parfaite, à la sur intitulé Profil des données originales). Des facteurs de face du demi-carré situé en dessous de la droite. Ce conversion autres que le taux de change sont utilisés dans coefficient varie entre zéro, qui représente une situation le cadre de la méthode de l'Atlas et, dans certains cas, dans d'égalité parfaite, et 100 %, qui implique une situation Les Grands indicateurs du développement pour une année d'inégalité maximale. déterminée. Bibliographie ACDA (Organisme de contrôle des armements et du désarmement). World Resources 1998-99: A Guide to the Global Environment. New 1997. World Military Expenditures and Arms Transfers 1996. York, N.Y.: Oxford University Press. Washington. Institutional Investor. 1998. New York. (Mars.) Ahmad, Sultan. 1992. « Régression Estimâtes of Per Capita GDP Based Luxembourg Income Study. 1997. LIS Database. on Purchasing Power Parities ». Document de travail de Recherche sur http://Iissy.ceps.lu/index. htm. les politiques n° 956. Banque mondiale, Département de l'économie National Bureau of Economie Research. 1997. 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Classification des économies par revenu et par région, 1998 Afrique subsaharienne Europe et Asie centrale Moyen- Orient et Afrique de Asie Europe de Afrique du Nord l'Est et Asie de l'Est et Groupe Afrique Afrique l'Est et Asie du Asie Reste de Moyen- Afrique de revenu Sous-groupe australe de l'Ouest Pacifique Sud centrale l'Europe Orient du Nord Amérique Angola Bénin Cambodge Afghanistan Albanie Yémen, Haïti Burundi Burkina Faso Mongolie Bangladesh Arménie Rép. du Honduras Co mores Cameroun Myanmar Bhoutan Azerbaïdjan Nicaragua Congo, Rép. Congo, R D P l a o Inde Bosnie- dém. duJ Rép. du Viet Nam Népal Herzégovine Erythrée Côte d'Ivoire Pakistan Moldova Ethiopie Gambie République Kenya Ghana kirghize Lesotho Guinée Tadjikistan Madagascar Guinée- Turkménistan Malawi Bissau Mozambique Libéria Faible revenu Ouganda Mali Rwanda Mauritanie Somalie Niger Soudan Nigeria Tanzanie République Zambie centrafricaine Zimbabwe Sao Tomé-et- Principe Sénégal Sierra Leone Tchad Togo Djibouti Cap-Vert Chine Maldives Bélarus Cisjordanie Algérie Belize Namibie Guinée Corée, Rép. Sri Lanka Bulgarie et Gaza Egypte, Rép. Bolivie Swaziland équatoriale dém. de Fédération Iran, Rép. arabe d' Colombie Fidji de Russie islamique d Maroc Costa Rica îles Marshall Géorgie Iraq Tunisie Cuba Iles Salomon Kazakhstan Jordanie Dominique Indonésie Lettonie Rép. arabe El Salvador Kiribati Lituanie syrienne Equateur Micronésie, Macédoine, Grenade États féd. de ERY de1, Guatemala Tranche Papouasie- Ouzbékistan Guyana inférieure Nouvelle- Roumanie Jamaïque Guinée Ukraine Panama Philippines Yougoslavie, Paraguay Samoa Rép. féd. de Pérou Thaïlande République Tonga dominicaine Vanuatu Saint-Vincenr- Revenu et-les intermédiaire Grenadines Suriname Afrique Gabon Malaisie Croatie île de Man Arabie Libye Antigua-et- du Sud Palaos Estonie Turquie Saoudite Malte Barbuda Botswana Samoa Hongrie Bahreïn Argentine Maurice américaines Pologne Liban Barbade Mayotte République O m a n Brésil Seychelles slovaque Chili République Guadeloupe Tranche tchèque Mexique supérieure Porto Rico Saint-Kitts- et-Nevis Sainte-Lucie Trinité et-Tobago Uruguay Venezuela Total partiel : 157 26 23 22 8 26 3 10 5 34 GRANDS INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE 279 Tableau 1. (suite) Afrique subsaharienne Europe etAsie centrale Moyen-Orient et Afrique de Asie Europe de Afrique du Nord l'Est et Asie de l'Est et Groupe Afrique Afrique l'Est et Asie du Asie Reste de Moyen- Afrique de revenu Sous-groupe australe de l'Ouest Pacifique Sud centrale l'Europe Orient du Nord Amérique Australie Allemagne Canada Corée, Autriche États-Unis Rép. de Belgique Japon Danemark Nouvelle- Espagne Zélande Finlande France Grèce Irlande Membres Islande de l'OCDE Italie Luxembourg Norvège Pays-Bas Portugal Royaume- Uni Revenu Suède élevé Suisse Réunion Brunéi Slovénie Andorre Émirats Antilles Guam Chypre arabes unis néerlandaises Hong Kong, Groenland Israël Aruba Chine11 îles Anglo- Koweït Bahamas îles Normandes Qatar Bermudes Mariannes Iles Féroé Guyane du Nord Liechtenstein française Non-membres Macao Monaco îles Caïmans de l'OCDE Nouvelle- îles Vierges Calédonie (EU) Polynésie Martinique française Singapour Taïwan, Chine Total : 211 27 23 35 8 27 28 14 5 44 a. Ex-Zaïre. b. Ex-république yougoslave de Macédoine. c. République fédérale de Yougoslavie (Serbie/Monténégro). d. Le 1er juillet 1997, Hong Kong a été replacée sous la souveraineté de la Chine. Les groupements établis par la Banque mondiale à des autres économies ont achevé leur développement ou sont fins opérationnelles et pour les besoins de l'analyse repo parvenues à un stade plus avancé. La classification par sent principalement sur le produit national brut (PNB) niveau de revenu ne reflète pas nécessairement le degré de par habitant. Les économies sont réparties en trois catégo développement. ries : économies à faible revenu, économies à revenu inter Ce tableau indique le classement de toutes les économies médiaire (subdivisées en une tranche inférieure et une membres de la Banque mondiale et de toutes les autres éco tranche supérieure) et économies à revenu élevé. On uti nomies comptant plus de 30 000 habitants. Groupe de lise aussi d'autres groupements analytiques, fondés sur revenu : Les économies sont divisées en fonction du PNB l'appartenance géographique, les exportations et le niveau 1997 par habitant calculé selon la méthode de l'Adas de la de la dette extérieure. Banque mondiale. Les groupes sont les suivants : faible Les économies à revenu faible et à revenu intermédiaire revenu (égal ou inférieur à 785 dollars) ; revenu intermé sont parfois appelées économies en développement. diaire, tranche inférieure (compris entre 785 et 3 125 dol L'emploi de cette expression est commode, mais cela ne lars) ; revenu intermédiaire, tranche supérieure (compris veut pas dire que toutes les économies de ce groupe en entre 3 126 et 9 655 dollars) ; revenu élevé (égal ou supé sont au même stade de leur développement, ni que les rieur à 9 655 dollars). Clichés Couverture : grains de riz © Rex Interstock ; femme à l'ordinateur © Still Pictures ; femme au télé phone © Still pictures ; chercheur © Superstock Ltd ; homme au turban © Curt Carnemark/Banque mondiale ; garçon souriant © Still Pictures ; changeur d'argent © Still pictures ; femme tenant une balance © Still Pictures ; diplômée © Robert Harding ; médecin © Robert Harding ; homme au cha peau © Still Pictures. Dos de l'ouvrage : fille souriant © Curt Carnemark/Banque mondiale. Page 17 (de haut en bas) : globe © Steve Bloom/Telegraph Colour Library ; tuyauterie © Robert Harding ; fille écrivant © Superstock Ltd ; chimiste © Superstock Ltd ; carte de circuit imprimé © Hugh Burden/Telegraph Colour Library ; homme portant du foin © Curt Carnemark/Banque mon diale ; fille à l'ordinateur © A. Menashe/ Telegraph Colour Library ; antennes paraboliques © L. Lefkowitz/Telegraph Colour Library ; fille souriant © Superstock Ltd. 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Téléphone : 202-477-1234 Télécopie : 202-477-6391 Télex : MCI 64145 WORLDBANK MCI 248423 WORLDBANK Site Web : http://www.worldbank.org/ Adresse électronique : books@worldbank.org EDITIONS ESKA 12, rue du Quatre-Septembre 75002 Paris - France Tél. : 33 (0) 1 42 86 55 73 Fax : 33 (0) 1 42 60 45 35 BANQUE MONDIALE EDITIONS ESKA 821 5BN 2-86911-789 II 78 0821"340 782869"117891