Document de L'Association internationale pour le développement Agissant en qualité d'Administrateur du Fonds intérimaire spécial C/-NC>Z/-ML/ Rapport n° 16256-MLI RAPPORT D'ÉVALUATION RÉPUBLIQUE DU MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE 29 avril 1997 Agriculture Groupe III Département-pays 15 Région Afrique TAUX DE CHANGE Monnaie = franc CFA (FCFA) 1,00 dollar = 517 francs CFA POIDS ET MESURES Système métrique EXERCICE FINANCIER 1er janvier - 31 décembre SIGLES ET ABRÉVIATIONS APCAM Assemblée permanente des chambres d'agriculture du Mali APROFA Agence pour la promotion des filières agricoles CAM Chambre d'agriculture du Mali IER Institut d'économie rurale MDRE Ministère du Développement rural et de l'Environnement ON Office du Niger ONG Organisation non gouvernementale PAVCOPA Projet d'appui à la valorisation et à la commercialisation des produits agricoles PNRA Programme national de recherche agricole PNVA Projet national de vulgarisation agricole PPIV Petits périmètres irrigués villageois PSPHR Projet de santé, population et hydraulique rurale Vice-président: Jean-Louis Sarbib, AFR Directeur-pays: Hasan Tuluy, AFC 15 Responsable sectoriel Jean-Paul Chausse, AFTA3 Chef de l'équipe du projet: Anne Mossige, AFTA3 RÉPUBLIQUE DU MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE TABLE DES MATIÈRES Descriptif sommaire du crédit et du projet..................................................................... i q 1. GÉNÉRALITÉS.......................................................................................................... i A. Développem ent économ ique.....................................................................................1 B. Le secteur agricole................................................................................................ 2 C. Le sous-secteur de l'irrigation............................................................................... 3 D. Les opérations de prêt antérieures et leurs enseignements................................... 7 E. Justification de la participation de l'IDA .............................................................. 8 2. LE PROJET ........................................................................................................... 9 A. Objectifs du projet .................................................................................................. 9 B. Brève description du projet.................................................................................... 9 C. Description détaillée des composantes .....................................................................11 Appui à l'organisme d'exécution ............................................................................11 Services d'appui technique et de gestion et activités de form ation.........................11 Services juridiques et études techniques ............................................................ 13 Tests d'équipem ents d'irrigation........................................................................ 13 Renforcement des capacités ............................................................................... 14 Suivi et atténuation de l'impact sur l'environnem ent.......................................... 14 Suivi du cadre incitatif ......................................................................................... 14 D. Coûts et financem ent du projet .......................................................................... 15 E. Impact sur le budget de l'État............................................................................. 16 F. Passation des m archés......................................................................................... 16 G. Rétrocession et adm inistration des fonds.......................................................... 20 H. Décaissements ..................................................................................................... 20 I. Com ptabilité, audit et contrôle financier ............................................................ 21 3. ORGANISATION ET GESTION DU PROJET................................................. 22 A. Zones du projet................................................................................................... 22 B. Organisation du projet......................................................................................... 23 C. Exécution du projet ............................................................................................. 24 Accords de coopération.................................................................................... 25 Procédures de program mation et de budgétisation ............................................ 25 D. Rapports, suivi, supervision et évaluation .......................................................... 26 4. AVANTAGES ET RISQUES .................................................................................28 A . A vantages................................................................................................................28 B . R isques ....................................................................................................................2 8 C . Analyse économ ique .......................................................................................... 29 D . Viabilité à long term e du projet .......................................................................... 30 5. IMPACT ENVIRONNEMENTAL ........................................................................30 A . C ontexte ..................................................................................................................30 B . Analyse environnem entale .................................................................................. 31 C. Mesures d'atténuation de l'impact sur l'environnement ....................................31 6. POINTS D'ACCORD ET RECOMMANDATIONS ...........................................32 TABLEAUX Tableau 2.1 Récapitulatif des coûts du projet............................................................. 16 Tableau 2.2 : Résumé des dispositions de passation des marchés envisagées................18 Tableau 2.3 Affectation et décaissement du crédit et Fonds intérimaire spécial...... 21 ANNEXES Annexe 1 : Coûts du projet Annexe 2: Indicateurs de suivi Annexe 3 : Plan détaillé de passation des marchés Annexe 4: Analyse environnementale - Résumé Annexe 5 : Fiches de poste des nouveaux techniciens Annexe 6: Dispositions d'exécution Annexe 7: Recouvrement des coûts : estimation de la contribution des bénéficiaires aux activités du projet Annexe 8: Crédit agricole et intermédiation financière rurale Annexe 9: Régime foncier Annexe 10 : Cadre institutionnel Annexe 11 : Documents figurant dans les dossiers du projet CARTE: N° IBRD 28717 Le présent rapport repose sur les conclusions d'une mission d'évaluation de la Banque qui s'est rendue au Mali en octobre 1994 sous la direction d'Alassane Sow (AFTA2). Le projet a été réévalué en avril 1996 par une équipe de la Banque comprenant Anne Mossige (chef de mission), Mohamed Ben-Senia (AFTA3) et Agadiou Dama (AFMML). Le présent rapport a été établi par Anne Mossige et le traitement de texte assuré par Alexandra Goffin. Les anciens évaluateurs experts étaient Ashok Subramanian (AGRPW) et Victoria Kwakwa (EAI CO). L'évaluateur-expert actuel est Turto Turtiainen (AFTA3). Jean-Paul Chausse est le responsable sectoriel de l'opération et lasan Tuluy est le directeur des opérations pour le Mali. RÉPUBLIQUE DU MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE RAPPORT D'ÉVALUATION Descriptif sommaire du crédit et du projet Emprunteur: République du Mali Agence d'exécution: Agence pour la promotion des filières agricoles (APROFA) Bénéficiaires: Petits irrigants (hommes et femmes), groupements de producteurs, et entités privées et publiques, y compris les institutions financières intervenant dans la petite irrigation privée et le ministère du Développement rural et de l'Environnement Impact sur la pauvreté Programme d'interventions ciblées Montant du crédit: 3 millions de DTS (4,2 millions de dollars) Conditions : Conditions habituelles de l'IDA, remboursement en 40 ans Commission d'engagement 0,5 % sur les montants non décaissés du crédit, à compter de soixante jours après la signature, moins tout éventuel abattement Conditions de rétrocession Le produit du Crédit du Fonds intérimaire spécial sera rétrocédé sous forme de don à l'APROFA Taux de rentabilité Le projet est essentiellement une opération d'assistance économique: technique visant à lever les principaux obstacles au développement de la petite irrigation privée. Les efforts de renforcement des capacités dans le sous-secteur entrepris dans le cadre du projet devraient inciter et aider les agriculteurs à effectuer des investissements productifs dans l'irrigation à petite échelle et permettre un surcroît d'investissements privés dans ce sous-secteur. Le renforcement des capacités du personnel des banques en matière d'évaluation de projets de petits équipements d'irrigation privée et des capacités des agriculteurs en matière d'élaboration de plans d'investissement adéquats devrait permettre d'améliorer les relations entre le il secteur financier et celui de la petite irrigation privée. Les taux de rentabilité économique des investissements productifs dans la petite irrigation ont été calculés. Généralement élevés, ils vont de 32 % pour l'aménagement de nouveaux périmètres rizicoles de dimension moyenne dans la région de Mopti jusqu'à 116 % pour la réhabilitation des jardins maraîchers familiaux. iii COÛTS ESTIMATIFS ET PLAN DE FINANCEMENT (millions de dollars) COÛTS DU PROJET Catégorie Monnaie Devises Total % des % en nationale coûts de devises base A. Véhicules 0,01 0,11 0,12 3 90 B. Matériel 0,05 0,40 0,45 11 88 C. Formation 0,63 0,26 0,89 21 29 D. Consultants 0,97 0,48 1,45 34 33 E. Charges d'exploitation additionnelles 0,51 0,04 0,55 13 8 F. Refinancement de l'avance PPF 0,13 0,62 0,75 18 83 Total des coûts de base 2,30 1,91 4,21 100 45 Provisions pour aléas financiers 0,17 0,07 0,24 6 29 Provisions pour aléas techniques 0,12 0,10 0,22 5 46 Coût total du projet 2,59 2,08 4,67 111 45 PLAN DE FINANCEMENT Plan de financement (millions de dollars) Monnaie nationale Devises Total IDA 2,12 2,08 4,20 Bénéficiaires 0,47 0,00 0,47 Total 2,59 2,08 4,67 DÉCAISSEMENTS ESTIMATIFS DE L'IDA Exercice de l'IDA 1998 1999 2000 2001 2002 Annuels 1,0 0,9 1,0 1,0 0,3 Cumulés 1,0 1,9 2,9 3,9 4,2 y4 RÉPUBLIQUE DU MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE 1. GÉNÉRALITÉS A. Développement économique 1.1 Économie. Le Mali, dont le revenu par habitant était estimé à 250 dollars en 1996, est l'un des pays les plus pauvres du monde. Peu de Maliens ont accès aux services sociaux essentiels, notamment l'éducation, les soins de santé de base, l'eau potable et l'assainissement. Depuis la fin des années 80, le Mali a mis en oeuvre toute une série de réformes économiques et institutionnelles dans le cadre de son programme d'ajustement structurel. Les prix et la commercialisation sur le marché intérieur ont été entièrement libéralisés et la plupart des distorsions qui affectaient les échanges ont été éliminées par une réduction substantielle du degré de protection et par la rationalisation et la simplification de la structure tarifaire. Plusieurs entreprises étatiques ont été liquidées ou privatisées et celles qui demeurent dans le secteur public font l'objet d'une restructuration destinée à améliorer leurs résultats. L'impact du programme de réformes se remarque surtout dans l'amélioration de la gestion macroéconomique. Le déficit budgétaire et le déficit de la balance extérieure ont diminué, tandis que l'inflation a été maîtrisée. Toutefois, l'impact sur la croissance est resté modeste jusqu'en 1994, ce qui s'explique dans une large mesure par la surévaluation du franc CFA (FCFA). 1.2 Résultats macroéconomiques. La dévaluation de janvier 1994 a fortement amélioré les perspectives de croissance future. En 1996, l'économie a connu une expansion de 4 % en valeur réelle, le déficit budgétaire global est tombé à 8 % du produit intérieur brut (PIB), contre 13,7 % en 1994 et 10,5 % en 1995, et le déficit des transactions courantes est passé de 18,2 % du PIB en 1994 à 14,6 % en 1996. L'inflation, qui s'élevait à 24,8 % en 1994, a été ramenée, selon les estimations, à 7,0 % en 1996, si bien que la dépréciation réelle du taux de change et l'amélioration qui s'en est suivie de la compétitivité de la production intérieure ont eu un caractère durable. Cette amélioration de la compétitivité a eu un effet à l'exportation très favorable, en particulier dans les secteurs du coton, de l'or, de l'élevage et des produits maraîchers. Les industries textile et agro-alimentaire connaissent également un regain de croissance. En 1995, les taux de croissance réelle s'établissaient à 19,8 % pour les cultures d'exportation, y compris le coton et les produits maraîchers ; 11,9 % pour les cultures vivrières ; 3 % pour l'élevage ; 10 % pour l'extraction minière (or); et 6,4 % pour l'industrie manufacturière et l'artisanat. Selon les projections, le taux de croissance réelle atteindra en moyenne 5 % par an à moyen terme, ce qui permettra au revenu par habitant de progresser d'au moins 1,5 %. Ce taux de croissance devra être complété par des mesures visant à faire profiter les pauvres de la croissance, car le Gouvernement s'est fixé pour objectif de nettement réduire la pauvreté. Il conviendra en particulier de prendre des mesures pour améliorer l'accès aux services 2 d'éducation et de santé, de soutenir les activités génératrices de revenu et d'améliorer les infrastructures urbaines et rurales essentielles. B. Le secteur agricole 1.3 Généralités. L'agriculture, y compris l'élevage, qui fournit environ 50 % du PIB, emploie plus de 80 % de la population active et assure les trois quarts des recettes d'exportation, restera l'élément moteur de l'économie malienne. Les principales cultures, le mil, le sorgho et le maïs, sont produites par 90 % des agriculteurs et représentent environ 25 % du PIB. Ces cultures étant essentiellement destinées à la consommation familiale, la part de la production commercialisée n'atteint que 20 %. La principale culture de rapport, le coton, fournit 50 % des recettes d'exportation. Le coton est cultivé dans le sud du pays, et sa transformation et sa commercialisation sont assurées par la Compagnie malienne de développement des textiles. En deuxième position à l'exportation, l'élevage représente 30 % des recettes d'exportation et joue un rôle important dans tous les systèmes de production agricole. Les cultures irriguées sont le riz, la canne à sucre, les légumes, les fruits, le sorgho et le blé. La culture prédominante est le riz, dont la production intérieure assurait environ 80 % des besoins nationaux en 1996. 1.4 Effets de la dévaluation de 1994. Cette dévaluation du franc CFA a eu des effets bénéfiques substantiels pour le secteur agricole. Elle a accru la compétitivité de produits tels que le coton, le riz et le bétail. La dévaluation a permis au coton malien de devenir compétitif sur le marché international. La production de coton est passée de 240 000 tonnes en 1993/94 à 405 000 tonnes en 1995/96 et devrait atteindre 450 000 tonnes en 1996/97. Le Mali est aujourd'hui le premier producteur de coton d'Afrique subsaharienne. Le riz local peut désormais soutenir la concurrence des importations asiatiques et le Mali devrait parvenir à l'autosuffisance en riz d'ici quatre à cinq ans. Les exportations de bétail, notamment vers les pays de la sous- région, ont connu une expansion significative, remplaçant les importations de l'Union européenne et d'Amérique du Sud. La dévaluation a également amélioré la rentabilité de la production, de la transformation et de la commercialisation de fruits et de légumes tels que la mangue et l'oignon. 1.5 Principales contraintes. Les principales contraintes affectant le secteur agricole sont: a) une croissance démographique forte qui exerce une pression excessive sur les terres, entraînant une baisse de fertilité des sols ; b) la dégradation des ressources naturelles et l'irrégularité de la pluviométrie, qui a baissé au cours des 20 dernières années ; c) l'insuffisance des infrastructures rurales pour l'approvisionnement en intrants et l'expédition de la production agricole ; d) les quantités limitées d'engrais appliquées, qui se situent à 0,8 kg/ha contre une moyenne de 5,3 kg/ha en Afrique subsaharienne ; e) le faible taux d'alphabétisation des adultes, qui exerce un impact négatif sur la productivité globale du secteur ; f) la faiblesse des institutions étatiques ; et g) les difficultés d'accès au crédit, en particulier pour les femmes. 1.6 Dépenses publiques. Pendant la période allant de 1987 à 1992, les dépenses publiques consacrées à l'agriculture ont diminué d'environ 8,5 % en valeur réelle. Toutefois, au cours de la même période, le secteur a absorbé le plus gros des dépenses de services économiques et a reçu en moyenne quelque 28 milliards de francs CFA par an, soit 40 % du total des dépenses 3 d'investissement. Le budget de l'État n'a fourni que 20 à 25 % de ces fonds, le reste venant de financements extérieurs et de contributions du secteur privé et du secteur parapublic. 1.7 La stratégie du Gouvernement. Le Gouvernement a entrepris d'affiner et de mettre en oeuvre sa stratégie de développement agricole en étroite collaboration avec les bailleurs de fonds, et notamment avec la Banque. Le plan de développement rural de l'État, adopté en 1992, a pour principaux objectifs les suivants : a) accroître l'efficacité des activités de développement à l'échelon local par la décentralisation des services publics d'appui ; b) transformer une agriculture caractérisée par de faibles apports d'intrants et de faibles niveaux de production grâce à l'amélioration des services de vulgarisation et de recherche agricoles ; c) assurer une formation appropriée aux organisations paysannes, qui sont appelées à jouer un rôle moteur dans l'identification et l'exécution d'activités collectives afin qu'être en mesure d'assumer une part croissante des activités autrefois à la charge du secteur public ; d) poursuivre le désengagement de l'État des activités commerciales et promouvoir l'initiative et l'intervention du secteur privé dans ces activités ; et e) investir en priorité dans des programmes socio-économiques de développement rural dans le cadre de la stratégie globale de développement du Mali, en mettant l'accent sur la gestion durable des ressources naturelles, les infrastructures rurales, la compétitivité des produits maliens, le renforcement des capacités, le crédit rural et l'appui aux groupes vulnérables. En outre, le Gouvernement a promulgué en 1993 un plan d'action visant à recentrer les activités du Ministère du développement rural et de l'environnement (MDRE) sur les services de développement rural de base et il est en train de formuler des programmes opératio:Inels en vue de mener à bien ce plan d'action. Le secteur de l'éducation, avec l'appui du Prêt à l'ajustement sectoriel de l'éducation et du Programme d'enseignement professionnel financés par l'IDA, s'attaque au problème de l'analphabétisme. C. Le sous-secteur de l'irrigation 1.8 Généralités. Le Mali est le pays du Sahel qui offre le meilleur potentiel pour l'irrigation. D'après les estimations, les ressources en eau disponibles permettraient d'irriguer 560 000 ha, mais des contraintes d'ordre technique et économique font obstacle à l'exploitation de ce potentie. À l'heure actuelle, sur les quelque 216 000 ha irrigués, les grands périmètres d'État en occupent 90 % et les petits périmètres villageois ou privés n'en couvrent que 10 %. La culture prédominante, le riz, s'étend sur plus de 70 % des terres irriguées, essentiellement dans les grands périmètres irrigués financés par l'État, les périmètres villageois et les bas-fonds. Le reste des terres irriguées porte principalement du sorgho, de la canne à sucre, du blé, des fruits et des légumes. En moyenne, la production annuelle en culture irriguée atteint 0,6 million de tonnes. On compte au Mali cinq types de systèmes de production en agriculture irriguée, qui se distinguent par la nature de l'approvisionnement en eau, le degré de maîtrise de l'eau, le degré d'intensification de la production et les cultures produites : a) les grands périmètres à irrigation de surface avec maîtrise totale de l'eau, qui constituent 30 % des superficies irriguées ; b) les plaines d'inondation où est pratiquée une agriculture de décrue, 60 % ; c) les périmètres irrigués villageois, 4 % ; d) les petits et moyens périmètres privés, 4 % ; e) les bas-fonds irrigués traditionnels, 2 % ; et f) les oasis, qui représentent une part marginale des terres irriguées. 4 1.9 Le développement des grands périmètres irrigués était considéré auparavant comme la responsabilité des organismes publics, tandis que l'appui à la petite irrigation était négligé. Seules les opérations d'irrigation officielles, conçues et gérées par des organisations de développement rural (ODR) telles que l'Office du Niger (ON), l'Opération riz Ségou et l'Opération riz Mopti, ont bénéficié de l'assistance technique et financière de l'État. Cependant, les opérations dirigées par l'État ont donné des résultats non satisfaisants. Il a été difficile de dégager les ressources budgétaires nécessaires pour couvrir les dépenses d'exploitation et d'entretien des périmètres irrigués ; quant aux producteurs, ils n'ont pas cherché à participer activement à l'entretien des périmètres. Bien que de récents changements dans le secteur aient abouti à l'augmentation de la participation de producteurs aux frais, l'État continue à prendre en charge les coûts d'investissement et d'entretien des canaux primaires. 1.10 Le développement des petits périmètre irrigués. L'expansion de la petite irrigation privée financée sur les seules ressources des producteurs ou en combinaison avec des prêts de banques commerciales, s'est ralentie ces dernières années. La rentabilité de ces aménagements, particulièrement dans le cas des cultures maraîchères, est amoindrie par : a) l'utilisation d'une technologie rudimentaire et la conception et la gestion inefficaces des aménagements ; b) l'accès limité des producteurs aux services d'appui technique et de gestion ; c) leur accès marginal au crédit ; d) une diversification insuffisante et des déficiences au niveau de la commercialisation, du stockage et de la manutention de la production; e) le faible taux d'alphabétisation des adultes ; f) la rareté de la reconnaissance officielle des droits fonciers ; et g) le nombre réduit de consultants et bureaux d'études privés possédant les compétences techniques requises. 1.11 Dimension socio-économique. Les principaux résultats de deux grandes enquêtes réalisées pendant la préparation du projet sont les suivants : • La région de Bamako-Koulikoro regroupe 76 % des activités d'irrigation privée du pays. • La superficie moyenne des exploitations irriguées est estimée à 2,4 ha, 3,0 ha, 5,0 ha et 10,0 ha respectivement dans le District de Bamako et les régions de Ségou, Koulikoro et Mopti. • La superficie des exploitations est très variable à l'intérieur des régions ou du District. Elle va de 0,25 ha à 7,0 ha dans le District de Bamako. La superficie irriguée est généralement inférieure à 0,5 ha. • La majorité des exploitations sont gérées par des particuliers. Seules 8 % des exploitations irriguées de la région de Koulikoro sont gérées collectivement, mais cette proportion passe à 21 % dans la région de Mopti et 23 % dans celle de Ségou. • Les cultures pluviales sont principalement les céréales (mil, sorgho, maïs et riz) et les cultures irriguées sont dominées par les légumes (tomates, oignons et choux-fleurs). • Seuls 15 % de la population active sont alphabétisés, soit 20 % des hommes et 7 '' des femmes. • L'accès des producteurs aux services d'appui technique et de gestion est limité. Quelque 70 % des agriculteurs de la région de Koulikoro disent ne pas avoir accès à ces services. • La plupart des producteurs ont recours à des techniques d'irrigation primitives. La majorité des exploitants qui ont un jardin potager (superficie irriguée moyenne de 0,5 ha) emploient 5 des techniques très rudimentaires, c'est-à-dire qu'ils vont chercher l'eau au moyen de seaux à des puits peu profonds, dans les cours d'eau ou les lacs. Seuls quelque 9 % des agriculteurs possèdent des motopompes. Ce sont essentiellement des propriétaires de petites fermes familiales (de un à quatre hectares irrigués) ou d'exploitations commerciales moyennes (de quatre à dix ha irrigués). Les autres combinent les deux méthodes. Le matériel d'irrigation est souvent vétuste, mal entretenu et sous-utilisé. Il est également fréquent que les installations soient composées d'éléments hétéroclites. L'ampleur des investissements réalisés dans les petites et moyennes exploitations est remarquable. En valeur nominale, les investissements moyens à l'hectare ont été estimés dans l'une des enquêtes à 0,9 million de francs CFA dans le District de Bamako, 1,2 million de francs CFA dans la région de Koulikoro, 0,4 million de francs CFA dans la région de Mopti et 2,2 millions de francs CFA dans la région de Ségou. Les aménagements ont été financés principalement sur les propres ressources des producteurs : leur part dans le total des investissements va de 63 % dans la région de Koulikoro à 96 % dans la région de Mopti. La part du crédit dans le total des investissements va de 5 % dans la région de Mopti à 32 % dans la région de Koulikoro. • L'accès à la terre semble reposer essentiellement sur des systèmes fonciers informels. Ainsi, la proportion des terres « appartenant » aux exploitants ou qui leur est « prêtée » selon les modalités du système coutumier va de 64 % dans le District de Bamako à 88 % dans la région de Mopti. Il n'existe de titres fonciers que pour 5 % des terres irriguées de la région de Koulikoro et 16 % de celles du District de Bamako. 1.12 L'enquête débouche donc sur les conclusions suivantes : a) le secteur privé malien est disposé à investir dans l'irrigation privée à petite échelle ; b) il existe des solutions aux difficultés techniques et aux problèmes de gestion rencontrés par les producteurs mais les services publics ne sont pas en mesure de fournir certains de ces services (aspects techniques et de gestion de la petite irrigation), et ont négligé ce sous-secteur jusqu'à présent dans les domaines de la recherche et de la vulgarisation ; d) étant donné la spécificité et la diversité de l'irrigation privée, celle-ci doit recevoir un appui à la fois du secteur public (services de vulgarisation et de recherche) et du secteur privé (techniciens, spécialistes de la gestion, consultants juridiques et institutions financières). L'État doit jouer un rôle de catalyseur. Cela implique le maintien d'un cadre incitatif et l'expérimentation de modalités organisationnelles et institutionnelles visant à mettre les consultants et bureaux d'études privés à même d'apporter l'assistance technique requise aux producteurs investissant dans la petite irrigation et le personnel des institutions financières mieux à même d'évaluer les projets d'investissement dans l'irrigation. Ce sont ces considérations qui forment la base du projet envisagé. 1.13 La stratégie du Gouvernement dans le sous-secteur de l'irrigation comprend les grands objectifs suivants : a) axer les investissements publics sur la réhabilitation sélective des grands périmètres irrigués existants ; b) fournir des services de vulgarisation et de recherche efficaces aux exploitants ; c) mettre en place des mécanismes permettant d'accroître la participation des producteurs à la réhabilitation et à l'entretien des périmètres irrigués d'État ; et d) stimuler les investissements privés dans la petite irrigation en mettant les producteurs mieux à même d'identifier les investissements rentables et d'en assurer l'exploitation et la gestion. 6 1.14 Le crédit. Les agriculteurs maliens n'ont qu'un accès marginal au crédit pour financer des investissements productifs dans le secteur de l'irrigation (voir annexe 8 pour plus de précisions sur le crédit à l'agriculture et l'intermédiation financière rurale). Deux obstacles importants continuent d'empêcher une véritable expansion du crédit institutionnel en faveur de l'irrigation. Premièrement, le système bancaire malien manque de compétences pour l'évaluation des projets d'investissement dans l'irrigation. La Banque nationale de développement agricole (BNDA) et les autres institutions financières locales ont eu jusqu'à présent recours aux ODR pour l'allocation et la gestion des crédits agricoles. Elles n'ont ainsi guère été incitées à se doter de leurs propres capacités pour l'évaluation technique des demandes de prêt devant financer des investissements dans l'irrigation. Deuxièmement, les producteurs manquent de compétences pour préparer des plans d'investissement adéquats et les résultats d'une enquête détaillée effectuée auprès des agriculteurs qui pratiquent l'irrigation indiquent que les producteurs ne sont guère aptes à identifier des investissements financièrement viables. 1.15 Le régime foncier. Moins de 3 % des exploitants ont transformé les droits d'usufruit traditionnels en titres de propriétés officiels en bonne et due forme garantissant l'usufruit d'une terre pour 99 ans à un particulier ou à un groupe (voir annexe 9 pour de plus amples détails sur la législation foncière malienne). Il y a à cela trois raisons principales : a) le public est mal informé des différentes démarches à accomplir pour la régularisation des droits fonciers, ce qui se traduit par des coûts de transaction élevés ; b) l'obtention d'un titre foncier est perçue comme une opération difficile et coûteuse ; c) les producteurs apprécient mal en quoi un titre foncier est plus avantageux que les droits d'usage traditionnels, non seulement parce que les investissements réalisés dans les exploitations sont souvent trop limités pour justifier le coût de la régularisation , mais aussi parce que les titres fonciers sont rarement reconnus par les communautés locales. Néanmoins, la demande de titres fonciers est en augmentation chez les petits irrigants des zones périurbaines où les terres disponibles se raréfient. Dans ces zones, il arrive de plus en plus que des producteurs dépourvus de titre foncier voient leurs terres transformées en chantiers de construction à usage public ou privé. Les femmes ont en principe les mêmes droits d'accès à la terre que les hommes et le « Code domanial et foncier » interdit toute discrimination basée sur le sexe pour l'attribution des terrains. Toutefois, certains aspects des démarches à accomplir jouent contre les femmes. Par exemple, beaucoup de ménages dirigés par une femme n'ont pas les informations sur l'état-civil de la famille nécessaires pour faire une demande de titre foncier. De plus, la terre appartient généralement à la famille de l'époux, de sorte que les femmes qui deviennent veuves perdent souvent le droit d'usage des terres qu'elles cultivaient. De manière générale, les femmes pratiquant l'agriculture irriguée sont moins au fait que les hommes des avantages résultant de la régularisation des droits fonciers, et elles sont également moins bien informées de la procédure à suivre pour obtenir un titre foncier. Les campagnes d'information sur le régime foncier qui doivent être menées dans le cadre du projet envisagé s'adresseront tout particulièrement aux femmes pratiquant l'agriculture irriguée. 1.16 Les marchés. Le sous-développement des circuits de commercialisation empêche d'exploiter pleinement les potentialités de production. Pourtant, l'enquête sur la consommation des ménages menée au Mali en 1992 a montré que la demande de fruits et légumes atteignait un niveau surprenant, notamment dans les zones urbaines. Par ailleurs, il ressort des études de 7 marché que de nombreux produits agricoles maliens, tels que les mangues et les haricots verts, sont très demandés sur les marchés européens. 1.17 Le cadre institutionnel. Le cadre institutionnel du sous-secteur est caractérisé par : a) des institutions publiques qui concentrent leurs activités sur les grands périmètres irrigués et d'autres sous-secteurs ; b) un secteur privé faible manquant d'expérience ; c) des organisations de producteurs faibles, manquant d'expérience opérationnelle ; d) des ONG et des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux qui s'occupent surtout du développement de petits périmètres collectifs, tels que les petits périmètres irrigués villageois (PPIV) ou les activités maraîchères pour les groupes féminins locaux (voir annexe 10 pour de plus amples détails sur le cadre institutionnel). D. Les opérations de prêt antérieures et leurs enseignements 1.18 Les principaux enseignements des projets financés par la Banque et par les autres bailleurs de fonds dans le secteur agricole au Mali, dont on a pleinement tenu compte dans la conception du projet envisagé, sont les suivants : a) les producteurs s'intéressent aux technologies améliorées rentables, et ils sont prêts à investir du temps et des ressources pour les adopter. Particulièrement éloquents à cet égard sont les taux remarquables d'adoption des techniques de repiquage du riz et la diffusion de l'utilisation de la fumure organique au cours des dernières années ; b) les producteurs ou groupements de producteurs ont la capacité et la volonté d'assumer un rôle actif dans la gestion et la conception des activités de développement rural. Depuis quelques années, les petits périmètres irrigués privés se sont multipliés en l'absence de toute aide technique ou institutionnelle de la part de l'État. En outre, dans le cadre du Projet de consolidation des associations paysannes (PCAP) dans la région de Mopti, les groupements de producteurs ont manifesté une volonté grandissante de prendre des initiatives importantes pour mettre en oeuvre les activités du projet ; et c) lorsque leur gestion est centralisée, les projets componant des activités commerciales tendent à perdre de vue les contraintes et les priorités des producteurs. L'expérience du Projet de développement de la région de Mopti (Cr. 1597-MLI) met clairement en évidence : i) que les unités de gestion centralisée du projet étaient gênées par la lourdeur et l'inefficacité des procédures administratives et par la faiblesse des capacités de gestion ; ii) que ces unités étaient mal placées pour faire face à la complexité et à l'extrême spécificité des conditions locales ; et iii) que les communautés locales et les entités du secteur privé n'avaient pas été suffisamment associées à la planification et à l'exécution du projet 1.19 En outre, la Banque a aujourd'hui une plus grande expérience des petits périmètres irrigués en Afrique. Le Projet de petite irrigation de Mauritanie (Cr. 1571-MAU) était plutôt déterminé par l'offre. En effet, les sites d'irrigation, l'organisation et les systèmes de culture avaient été présélectionnés lors de l'évaluation et le Gouvernement avait pris l'initiative de les proposer aux producteurs, sans les consulter ni sur le choix des sites ni sur l'agencement des périmètres. Ainsi, les producteurs n'étaient pas suffisamment motivés et considéraient les activités et investissements du projet comme la propriété de l'État mauritanien. 8 E. Justification de la participation de l'IDA 1.20 Le projet s'inscrit dans le droit fil de la Stratégie d'aide-pays du Groupe de la Banque mondiale au Mali examinée par le Conseil des Administrateurs le ler décembre 1994 qui prévoit de promouvoir à la fois le développement de l'agriculture et celui du secteur privé. Ce document appuie la stratégie de développement rural du Gouvernement et met l'accent sur le renforcement des capacités locales et la responsabilisation des parties prenantes, en les aidant à se mettre d'accord sur des objectifs prioritaires dans les domaines clés suivants : a) achèvement du programme de libéralisation du commerce et des marchés ; b) renforcement des capacités des communautés et organisations paysannes locales les mettant en mesure de gérer leurs affaires/actifs et de devenir des partenaires dynamiques associés à la prestation de services publics ; c) recentrage des faibles ressources publiques sur les services et investissements de première nécessité (prise de décisions, aménagement du territoire, y compris entretien des équipements d'irrigation, recherche adaptative, vulgarisation et éducation) ; et d) création de capacités locales qui puissent assurer le suivi de l'évolution de la situation dans le secteur agricole. 1.21 Le projet vise à lever plusieurs des principales contraintes qui pèsent sur le sous-secteur, à savoir: a) l'utilisation d'une technologie rudimentaire et la conception et la gestion inefficace des aménagements ; b) l'accès limité des producteurs aux services d'appui technique et de gestion ; c) leur accès marginal au crédit ; d) la rareté de la reconnaissance officielle des droits fonciers ; et e) le nombre réduit de consultants et bureaux d'études privés possédant les compétences techniques requises. En outre, la mise en place de services de soutien en faveur d'activités spécialisées de culture irriguée complétera les efforts entrepris dans le cadre du Projet national de vulgarisation agricole (PNVA, Cr. 2235-MLI) et du Programme national de recherche agricole (PNRA, Cr. 2557-MLI), ainsi que dans le cadre des volets vulgarisation et recherche agricoles du Programme d'appui au secteur rural, qui est en préparation, pour identifier les contraintes qui pèsent le plus sur les agriculteurs, faire connaître les techniques améliorées disponibles et mener dans les exploitations d'autres expériences adaptées aux besoins des irrigants. Les services du projet coopéreront étroitement avec les techniciens de ces institutions et feront appel à eux dans leurs domaines de spécialisation respectifs. 1.22 Le projet complétera également le nouveau Projet d'appui à la valorisation et à la commercialisation des produits agricoles (PAVCOPA, Cr. 2737-MLI), qui vise à lever les principales contraintes sectorielles qui pèsent sur les investissements privés dans la commercialisation et le traitement des produits agricoles, et porte essentiellement sur le renforcement des capacités professionnelles et sur le transfert de savoir-faire aux agents du secteur privé, tels que les entreprises de commercialisation et de traitement des produits agricoles et les entrepreneurs. Avec le soutien de l'Opération de prêt à l'ajustement structurel et du Projet d'assistance au secteur privé (Cr. 2432-MLI) financé par l'IDA, les deux projets formeront un élément essentiel du Programme en faveur du secteur privé. Le fait qu'ils seront gérés conjointement par un organisme privé, l'Agence pour la promotion des filières agricoles (APROFA), qui représente des organisations de producteurs ruraux, facilitera la diffusion, parmi les producteurs, des informations sur les contraintes et opportunités en matière de commercialisation et, parmi les commerçants et ceux qui transforment les produits agricoles, des 9 informations sur les contraintes et opportunités en matière de production. Les liens entre les producteurs de fruits et légumes, les commerçants éventuels et les agents de l'agro-industrie s'en trouveront renforcés. En outre, le partage des coûts des différents services entre le projet et les bénéficiaires permettra de juger de l'adéquation et de la qualité des services, et de déterminer dans quelle mesure les producteurs sont disposés à les payer. 2. LE PROJET A. Objectifs du projet 2.1 L'objectif global de développement du projet consiste à induire une amélioration et une expansion des investissements dans la petite irrigation par des activités de renforcement des capacités, de façon à contribuer à la diversification des investissements sur l'exploitation, à l'accroissement de la productivité et à la sécurité alimentaire. Il s'agit d'un projet de recherche- développement et de renforcement des capacités, qui doit permettre d'améliorer les compétences techniques des institutions privées appelées à appuyer et à financer des investissements dans la petite irrigation. L'objectif à moyen terme de cette opération pilote est de fournir aux petits irrigants davantage de services d'appui technique et de gestion , pour les mettre mieux à même : a) d'identifier les investissements en matériel et infrastructures d'irrigation qui offrent le meilleur rapport coût-efficacité ; b) d'exploiter et d'entretenir ces équipements ; c) d'établir des demandes de prêt pour les soumettre à des institutions financières et d'obtenir des crédits pour des investissements dans l'irrigation ; d) d'améliorer la sécurité de leurs actifs, y compris de leurs droits fLnciers ; et e) de développer leurs capacités (de producteurs indépendants et de groupements de producteurs) en matière de gestion organisationnelle et financière et de gestion de microentreprises. En outre, le projet doit, par des actions de formation, renforcer : a) les compétences des institutions financières en matière d'évaluation des projets d'investissement dans l'irrigation ; et b) les performances techniques des consultants indépendants et des bureaux d'études intervenant dans le sous-secteur. Les investissements sur l'exploitation, induits par les environ 400 ha et à l'aménagement de quelque 600 ha de nouveaux périmètres irrigués. Cette opération de petite irrigation comporte l'aménagement de bas-fonds, de périmètres irrigués individuels dans des zones urbaines, de systèmes de pompage villageois, ainsi que la réhabilitation de périmètres existants. Les activités du projet seront fonction de la demande et, puisqu'il s'agit d'une opération pilote, elles seront limitées à certaines zones géographiques choisies parmi celles où la petite irrigation est la plus développée (voir par. 3.1 pour plus de détails sur les zones du projet). La réussite du projet sera mesurée par la disposition des bénéficiaires à payer une part accrue du coût des services et par la capacité du secteur privé à assurer ces services. B. Brève description du projet 2.2 Le projet est une opération pilote d'une durée de quatre ans, qui couvrira le District de Bamako et certaines parties des régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso et Mopti. La zone d'application du projet sera couverte progressivement, en commençant par le District de Bamako et les régions de Koulikoro, Ségou et Sikasso durant les deux premières années. Si les résultats 10 sont jugés positifs lors de l'examen à mi-parcours qui doit avoir lieu à la fin de la deuxième année, les activités du projet seront étendues à certaines parties de la région de Mopti. 2.3 Le projet sera ciblé principalement sur les producteurs (hommes et femmes) de trois types d'exploitation se différenciant par la superficie aménagée pour l'irrigation: a) jardins maraîchers familiaux (moins de 0,5 ha) ; b) petites exploitations (entre 1 et 5 ha) ; et c) moyennes ou grandes exploitations (5 ha ou plus) et groupements de producteurs organisés autour de petits périmètres irrigués villageois (PPIV, entre 2 et 15 ha). Les jardins maraîchers familiaux sont spécialisés dans la production de légumes dans toutes les zones, tandis que les petites et moyennes exploitations produisent des légumes et des fruits dans les régions de Bamako, Koulikoro, Sikasso et Ségou, et du riz et des fruits dans la région de Mopti. On prévoit que les jardins maraîchers familiaux tireront surtout avantage des sessions de formation organisées par le projet (notamment des ateliers de familiarisation à l'utilisation des pompes et autres équipements d'irrigation) et d'un meilleur accès à des services de vulgarisation plus efficaces. Les petites exploitations familiales et les exploitations commerciales de dimension intermédiaire profiteront plus particulièrement des services d'appui technique, juridique et de gestion fournis par le projet, et de l'amélioration de l'accès au crédit qui en résultera. Quant aux groupements de producteurs, ils tireront avantage de la plupart des activités ciblées sur les irrigants. Tout au long de l'exécution du projet, l'APROFA assurera un suivi étroit pour déterminer dans quelle mesure les différentes catégories de bénéficiaires (à savoir les femmes, les groupements de producteurs, et les petits exploitants plutôt que les exploitants commerciaux) profitent des diverses interventions du projet. En outre, des mesures spécifiques seront prises pour que les femmes pratiquant l'agriculture irriguée (à titre individuel et dans le cadre de groupements féminins) bénéficient effectivement du projet. 2.4 Le projet comprendra sept composantes: a) Appui à l'organisme d'exécution, pour renforcer ses capacités institutionnelles et techniques au service de la stratégie gouvernementale de développement de la petite irrigation. b) Services d'appui technique et de gestion et activités de formation, visant à : i) mettre les petits irrigants mieux à même d'exploiter et d'entretenir des équipements d'irrigation et d'identifier les investissements dans la petite irrigation qui offrent le meilleur rapport coût- efficacité ; ii) mettre les producteurs et les entités privées du secteur de l'irrigation mieux à même de préparer des plans d'investissement appropriés ; et iii) améliorer les compétences des institutions financières en matière d'évaluation technique des investissements dans le sous- secteur. c) Services juridiques et études techniques, visant à permettre d'officialiser les droits fonciers des irrigants privés et de créer des groupements de producteurs officiellement reconnus, et à entreprendre des études techniques en vue du développement de l'irrigation. d) Tests d'équipements d'irrigation, afin d'identifier et de diffuser du matériel adapté aux besoins des petits irrigants. l aIl e) Renforcement des capacités, pour améliorer les capacités institutionnelles et financières des organisations de producteurs et des irrigants privés indépendants. f) Suivi et atténuation de l'impact sur l'environnement, en vue d'évaluer les effets environnementaux des activités du projet et de mettre en place les moyens de protéger : a) les producteurs contre les maladies hydriques ; et b) les exploitations irriguées contre la dégradation des sols. g) Enquêtes et études socio-économiques ayant pour objet de suivre les incitations offertes au développement de l'irrigation privée et l'impact du projet en termes de développement, et évaluations périodiques habituelles de la Banque auprès des bénéficiaires. C. Description détaillée des composantes Appui à l'organisme d'exécution (0,5 million de dollars, soit 11 % des coûts de base) 2.5 L'organisme d'exécution du projet, l'APROFA, sera le principal responsable de l'exécution de l'ensemble des activités du projet et, à ce titre, se chargera, en tant que maître d'ouvrage délégué, des programmes d'assistance et des services destinés aux producteurs, aux institutions financières et aux agents du secteur privé engagés dans des opérations d'irrigation privées. Ces services, qui sont décrits aux paragraphes 2.6-2.12, seront fournis de trois manières : a) directement et exclusivement par le personnel de l'APROFA; b) par le personnel de l'APROFA en collaboration avec des institutions assurant actuellement un transfert de technologies et de connaissances, telles que le PNVA et l'Institut d'économie rurale (IER), et/ou par sous-traitance à des consultants ou bureaux d'études privés, la préférence étant accordée aux consultants et bureaux d'études locaux ; ou c) exclusivement par sous-traitance à des consultants ou bureaux d'études privés (voir également par. 3.6). Cette composante financera le recrutement de techniciens supplémentaires pour le siège de l'APROFA à Bamako (un spécialiste senior des questioris d'irrigation chargé de coordonner les activités d'irrigation et un agro-économiste pour l'Unité Je suivi et d'évaluation). Elle financera également l'ensemble du personnel administratif du nouveau bureau régional de l'APROFA pour Bamako/Koulikoro. L'Unité de coordination assurera la coordination, la supervision et l'encadrement des activités des bureaux régionaux. Services d'appui technique et de gestion et activités de formation (1,1 million de dollars, soit 26 % des coûts de base) 2.6 Fourniture de services d'appui technique et de gestion aux producteurs. Dans le cadre de cette composante, les producteurs recevront une assistance technique en vue de : i) l'exploitation et de l'entretien de leur équipement d'irrigation ; et de ii) la sélection des plans d'investissement les plus économiques qu'ils financeront sur leurs propres ressources et/ou à l'aide de crédits accordés par des institutions financières. Le nombre des consultations assurées dans le cadre du projet est estimé à 500 dans le domaine de la gestion et à 300 pour les conseils techniques. À la demande des producteurs, des techniciens visiteront leurs champs pour évaluer la nature et la 12 conception des équipements existants et formuler des recommandations en vue d'en améliorer la gestion ; selon le cas, ils détermineront également les nouveaux investissements indispensables. En outre, le projet organisera une cinquantaine de sessions de formation technique à l'intention de producteurs indépendants et de groupements de producteurs, sept sessions de formation de mécaniciens et deux sessions de formation pour des bureaux d'études. Des mesures seront prises pour que les femmes pratiquant l'agriculture irriguée (à titre individuel et dans le cadre de groupements féminins) soient effectivement ciblées par le projet et pour qu'elles participent aux différentes actions de formation. L'assistance technique et la formation seront assurées : i) par les techniciens des bureaux régionaux de l'APROFA, à savoir l'ingénieur spécialisé en irrigation devant être financé par le projet, l'agro-économiste et l'agronome financés par le projet PAVCOPA ; et ii) par sous-traitance à des consultants et bureaux d'études privés. D'autre part, le projet collaborera étroitement avec le PNVA et le PNRA. Les spécialistes de l'horticulture recrutés dans le cadre du PNVA travailleront en coopération étroite avec les techniciens du présent projet et seront chargés, en liaison avec le PNRA, d'identifier les principales contraintes des producteurs, de diffuser les techniques améliorées disponibles et de mener d'autres essais sur le terrain répondant aux besoins des producteurs de fruits et légumes. En outre, l'ingénieur de l'APROFA spécialiste de l'irrigation participera aux réunions mensuelles du PNVA dans les régions couvertes par le projet, et le directeur de l'APROFA participera régulièrement aux réunions des comités de coordination régionaux du PNVA et aux activités de supervision sur le terrain du PNVA. Le projet financera les salaires des techniciens de l'irrigation de l'APROFA, les véhicules et le matériel, les dépenses de fonctionnement liées à la fourniture de services par l'APROFA, ainsi que les services de consultants. Les salaires et dépenses de fonctionnement liés à la fourniture de services par le PNVA et le PNRA seront financés par ces deux projets, puisque ces activités feront partie intégrante de leurs programmes de travail annuels. Les coûts des diverses consultations et sessions de formation seront couverts en partie par les fonds du projet et en partie par les contributions des bénéficiaires (voir par. 2.15 pour plus de détails et annexe 8 pour la définition des critères d'éligibilité). 2.7 Assistance pour l'établissement des dossiers de prêt et l'évaluation technique des demandes de prêt. Ce volet inclut une assistance : i) aux producteurs indépendants, groupements de producteurs, consultants et bureaux d'études privés intervenant dans le secteur de l'irrigation pour l'évaluation des investissements et la préparation des demandes de prêt devant être soumises à des institutions financières ; et ii) au personnel des institutions financières pour l'évaluation technique des demandes de prêt en vue d'investissements dans l'irrigation. Les activités de formation seront confiées à des spécialistes recrutés localement ou à l'échelon international pour des missions périodiques de courte durée. Sur les quatre années du projet, on prévoit qu'il apportera une aide à la préparation de quelque 330 plans d'investissement. dont 250 pourront donner lieu à des demandes de prêt que l'APROFA soumettra aux institutions financières, qui devraient en approuver environ 200. Le montant moyen des prêts est estimé à 4,6 millions de francs CFA, et l'apport personnel à 1,1 million de francs CFA (soit 20 % du coût total de l'investissement), tandis que le volume total des investissements devrait atteindre 1,15 milliard de francs CFA. L'APROFA financera le recrutement des spécialistes et leurs activités, y compris l'organisation des sessions de formation et l'établissement des systèmes de suivi. Les coûts additionnels liés aux sessions de formation seront couverts en partie par les fonds du projet et en partie par les contributions des bénéficiaires (par. 2.15). 13 Services juridiques et études techniques (0,4 million de dollars, soit 10 % des coûts de base) 2.8 Services juridiques et administratifs. Des services seront fournis aux producteurs pour officialiser leurs droits fonciers et créer des groupements de producteurs légalement reconnus. Le projet assurera: i) la diffusion d'informations aux producteurs concernant le coût des démarches légales et administratives requises ; et ii) à la demande des producteurs, le recrutement de juristes et notaires privés locaux sur contrats de courte durée pour mener à bien les démarches légales et administratives nécessaires. Il est prévu que le projet aide 70 groupements de producteurs à obtenir un statut légal, assure 450 consultations juridiques sur les droits fonciers et on estime que, sur 200 demandes de titre foncier, 160 seront octroyées. Les campagnes d'information sur les droils fonciers cibleront spécifiquement les femmes pratiquant l'irrigation et des sessions de formation seront organisées spécialement à l'intention des agricultrices et groupements féminins. Le projet financera les coûts de la diffusion d'informations sur les démarches légales et administratives, qui sera assurée par le juriste de l'APROFA financé par le projet PAVCOPA et par son adjoint dont les services seront financés par le présent projet. Les honoraires des juristes et notaires locaux seront réglés en partie par les bénéficiaires et en partie au moyen des fonds du projet (par. 2.15). 2.9 Études techniques. Il s'agira d'études en vue du développement de l'irrigation. Elles ne seront sans doute pas nécessaires pour les petits périmètres de moins de 10 hectares, mais le seront pour les aménagements de plus grande dimension tels que les petits périmètres irrigués villageois (PPIV). À la demande des producteurs, le projet recrutera des consultants auprès d'organismes maliens privés et/ou d'ONG locales pour exécuter ces études. Le coût de celles-ci sera couvert en partie par les fonds du projet et en partie par les contributions des bénéficiaires (par. 2.1 5). Tests d'équipements d'irrigation (0,7 million de dollars, soit 17 % des coûts de base) 2.10 Bon nombre de dispositifs d'irrigation, tels que les pompes à eau plus efficaces ou des techniques améliorées faisant appel à des systèmes d'irrigation au goutte à goutte, n'ont pas encore été testés au Mali. Le projet effectuera des tests sur le terrain dans des exploitations sélectionnées, en collaboration étroite avec les producteurs. Lorsque du matériel rentable aura été identifié, le projet préparera, pour diffusion auprès des producteurs, une documentation détaillée sur le prix de ce matériel rendu à destination, les fournisseurs, et le mode de fonctionnement et d'entretien. Cette composante doit également renforcer les capacités locales par l'organisation d'ateliers techniques à l'intention du personnel de l'APROFA et du personnel de la Direction nationale du génie rural, et en apportant une aide à la vulgarisation des innovations technologiques identifiées dans le cadre du projet. Des spécialistes ont été recrutés sur contrats de courte durée pour formuler, avant le démarrage du projet, des propositions concernant la liste des équipements à tester. Les essais d'équipements seront sous-traités à des consultants et bureaux d'études. La diffusion des technologies testées sera faite en collaboration avec le PNVA. Le projet financera les honoraires des consultants et le coût des tests. 14 Renforcement des capacités (0,2 million de dollars, soit 4 % des coûts de base) 2.11 Le projet recrutera des consultants locaux pour assurer la formation des producieurs et des organisations de producteurs dans le sous-secteur (pratiquant une agriculture irriguée à petite échelle), dans des domaines tels que la gestion organisationnelle, la gestion de microentreprises et la gestion financière (comptabilité et tenue de livres). Cette formation visera à développer les capacités institutionnelles et financières des organisations de producteurs et des irrigants privés. On veillera expressément à associer les groupements féminins à ces actions de formation. On prévoit l'organisation d'une soixantaine de sessions de formation pendant la période de mise en oeuvre du projet et un total de 900 participants. Ces services et sessions de formation seront financés en partie par les fonds du projet et en partie par les bénéficiaires (par. 2.15). Suivi et atténuation de l'impact environnemental (0,2 million de dollars, soit 4 % des coûts de base) 2.12 Dans l'analyse environnementale du projet (par. 5.2), il est recommandé de prendre des mesures pour empêcher la dégradation des sols et le développement des maladies hydriques. En ce qui concerne la dégradation des sols, le projet opérera en liaison étroite avec l'étude régionale en cours de réalisation à l'Office du Niger par une équipe internationale placée sous la direction de l'IER. Dans le cadre des dispositions contractuelles devant être conclues entre le projet et l'IER (convention-cadre APROFA-IER), la direction de l'étude régionale établira un petit site de suivi dans la zone du projet. En ce qui concerne les maladies hydriques, le ministère de la Santé et des consultants locaux ont déjà mené une étude diagnostique des maladies liées à l'irrigation dans les zones du projet. Ce diagnostic a permis l'élaboration d'un plan de mise en oeuvre de mesures curatives et préventives. Le personnel du projet sera chargé d'informer les bénéficiaires de l'impact sanitaire potentiel du projet et de la possibilité de se procurer les médicaments appropriés dans les centres sanitaires locaux du Projet de santé, population et hydraulique rurale (PSPHR). Le PSPHR mettra en place un programme de théâtre itinérant pour informer les bénéficiaires des mesures préventives appropriées. Le projet financera le coût du site de suivi de la dégradation des sols ainsi que le coût des mesures de prévention et de lutte contre les maladies hydriques. Le plan d'atténuation de l'impact environnemental a été examiné en détail et convenu pendant les négociations. Le projet opérera également en liaison étroite avec le Comité national chargé de l'élaboration du Plan national d'action environnementale et le personnel du projet recevra une formation environnementale pendant la période de mise en oeuvre du projet. En outre, le projet financera l'étude de mesures relatives à l'utilisation des eaux souterraines en vue de la formulation de recommandations pour le Code de l'eau du Mali. Suivi du cadre incitatif (0,4 million de dollars, soit 9 % des coûts de base) 2.13 Des consultants seront engagés pour évaluer, par des enquêtes et études, les incitations offertes au développement de l'irrigation privée et suivre l'impact du projet sur le développement. Ceux-ci réaliseront par exemple des études sur le niveau de taxation du matériel 15 importé et sur l'approvisionnement en intrants agricoles et en pièces détachées, des études de marché, des enquêtes auprès des producteurs, des études sur les mesures à prendre pour répondre aux besoins spécifiques des agricultrices en matière de développement de l'irrigation, et procéderont à des évaluations périodiques auprès des bénéficiaires tout au long de la mise en oeuvre du projet. D. Coûts et financement du projet 2.14 Coûts du projet. Le coût total du projet, hors taxes et droits d'importation, mais provisions pour aléas financiers et techniques et remboursement des avances du Mécanisme de l'IDA pour la préparation du projet (PPF) compris, est estimé à la contre-valeur de 4,7 millions de dollars, dont 2,1 millions de dollars en devises. Les coûts de base sont estimés à 4,2 millions de dollars aux prix d'avril 1996. Les provisions pour aléas financiers représentent 7 % des coûts de base, dans l'hypothèse d'un taux d'inflation intérieure de 7,0 % en 1996, 4 % en 1997 et 2,5 % les années suivantes', et d'un taux d'inflation internationale de 2,6 % en 1996, 1,7 % en 2 1997, 2,2 % en 1998, 2,6 % en 1999 et 2,8 % en l'an 2000 . La récapitulation des coûts du projet figure au tableau 2.1. Leur ventilation par composante et par année est donnée à l'annexe 1. 2.15 Financement du projet. Le projet sera financé par un crédit de l'IDA (Fonds intérimaire spécial), d'une contre-valeur de 4,2 millions de dollars, qui couvrira approximativement 90 % du coût total du projet et la totalité de ses coûts en devises, hors taxes et droits. Le financement de l'IDA couvrira : les véhicules, le matériel, les consultants locaux et internationaux recrutés dans le cadre du projet et les coûts de fonctionnement additionnels. Les contributions des bénéficiaires représenteront approximativement la contre-valeur de 0,5 million de dollars (soit 10 % du total des coûts du projet). La participation des bénéficiaires au financement des services d'appui est cruciale pour que les services fournis par le projet répondent bien aux besoins des petits irrigants, et elle est indispensable pour qu'un bon nombre des activités du projet puissent être poursuivies après la clôture de celui-ci. L'APROFA mettra en place un système de recouvrement des coûts jugé acceptable par l'IDA. Le coût de la plupart des services de consultants et des activités de formation sera couvert en partie par les fonds du projet et en partie par les contributions des bénéficiaires. Les producteurs indépendants et les groupements de producteurs effectueront un versement initial représentant 25 % du montant des honoraires des services techniques et juridiques assurés par des consultants, juristes et notaires, et verseront un forfait de 5 000 francs CFA par jour pour les consultations techniques des agents de l'APROFA qui se rendront dans les exploitaÀions. Les banques, institutions financières, consultants individuels et bureaux d'études paieront 50 % des coûts additionnels liés aux activités de formation, tandis que les artisans paieront 25 % de ces coûts (on se reportera à l'annexe 7 pour plus de détails sur les contributions des bénéficiaires). L'adéquation des modalités de financement locales et des contributions locales des bénéficiaires fera l'objet d'un suivi attentif et sera évaluée lors de l'examen à mi- parcours. Il est prévu que les bénéficiaires paient une part accrue du coût des services après Projet de document cadre de politique économique de février 1997. 2 PO n° 6.50, annexe B, novembre 1996. 16 l'examen à mi-parcours. Un projet de système de recouvrement des coûts a été préparé durant la mission de réévaluation et a été convenu pendant les négociations. (Voir annexe 7 pour plus de détails). Tableau 2.1 : Récapitulatif des coûts du projet MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE (dévaluation prise en compte dans les coûts de base) Récapitulatif des coûts des composantes du projet (millions de francs CFA) (milliers de USD) % du total des Monnaie Monnaie coûts nationale Devises Total nationale Devises Total devises de base 1. Appui à l'agence d'exécution 208 53 262 379 97 476 20 1l 2. Services techniques et gestionnels et 416 183 599 757 332 1 089 31 26 formation 3. Études techniques et services 240 - 240 437 - 437 - 10 juridiques 4. Tests d'équipements d'irrigation 68 323 391 123 587 710 83 17 5. Renforcement des capacités 75 20 95 137 36 172 21 4 6. Suivi et atténuation de l'impact environnemental 49 51 100 89 93 183 51 4 7. Suivi du cadre incitatif 140 78 218 254 142 396 36 9 8. Refinancement de l'avance PPF 71 342 412 128 622 750 83 18 Total des COÛTS DE BASE 1 267 1 05 2317 2304 1 909 4213 45 100 Provisions pour aléas techniques 65 57 122 119 103 222 46 5 Provisions pour aléas financiers 92 38 130 167 69 236 29. 6 Total des COÛTS DU PROJET I 424 1 145 2569 2590 2081 4671 45 Il I E. Impact sur le budget de l'État 2.16 Ce projet n'impliquera aucun financement de contrepartie. Les mesures de recouvrement qui seront appliquées pendant la période du projet font qu'il n'aura pas d'impact direct sur le budget de l'État. Les bénéficiaires devraient prendre en charge approximativement 10 % du total des coûts. Le niveau de leur contribution sera réévalué lors de l'examen à mi-parcours. F. Passation des marchés 2.17 Le Code des marchés malien, révisé en 1995 en consultation avec la Banque, est généralement satisfaisant. Les documents du crédit n'auront à prévoir aucune exemption, autorisation ou licence spéciale pour les appels d'offres internationaux (AOI), car le Mali laisse les procédures de la Banque prévaloir sur toute réglementation ou pratique locale contraire. Aucun appel d'offres international n'est prévu pour le présent projet. Toutefois, au cas où un 17 marché de fournitures atteindrait un montant supérieur à 150 000 dollars, il devrait être passé par voie d'AOI conformément aux Directives de la Banque pour la passation des marchés financés par les prêts de la BIRD et les crédits de l'IDA (janvier 1995). 2.18 Il sera procédé aux appels d'offres nationaux (AON) selon des méthodes jugées acceptables par l'IDA, prévoyant notamment: a) que les candidats disposeront d'un délai suffisant pour soumettre leurs offres (quatre semaines pour les marchés d'un montant supérieur à la contre-valeur de 20 000 dollars) ; b) que les critères de présélection des candidats et d'évaluation des offres seront clairement spécifiés ; c) qu'aucune marge de préférence ne sera accordée aux entrepreneurs ou fabricants du pays ; d) que les sociétés étrangères répondant aux critères de provenance ne seront pas exclues ; e) que les marchés devront stipuler la constitution d'une garantie d'un montant suffisant pour protéger l'Emprunteur en cas de rupture du contrat (sans distinction ou exception) ; f) qu'avant la publication du premier avis d'appel d'offres, le projet de dossier d'appel d'offres type sera soumis à l'examen et à l'approbation de l'IDA; et g) que le marché sera attribué au candidat dont l'offre aura été évaluée la moins-disante. 2.19 Le crédit destiné au projet sera financé sur les ressources du Fonds intérimaire spécial. Conformément aux directives régissant la passation des marchés financés par le Fonds intérimaire spécial, la liste des pays dont les entreprises ne seront pas admises à soumissionner sera établie au moment des négociations et intégrée à l'accord de crédit. À ce stade, on prévoit que cette liste comprendra les pays suivants : Bahamas, Bahreïn, Barbade, Brunéi Darussalam, Chypre, Émirats arabes unis, États-Unis, Israël, Oman, Qatar et Singapour. 18 2.20 Le tableau 2.2 ci-dessous récapitule les éléments du projet, leurs coûts estimatifs et les modalités envisagées pour la passation des marchés. Tableau 2.2 : Résumé des dispositions de passation des marchés envisagéesi (en millions de dollars, provisions pour imprévus comprises, hors taxes et droits) Catégorie de dépenses Méthode de passation des marchés Coût total AOI AON Autres méthodes 1. Véhicules 0,1 0,1 (0,1) (0,1) 2. Matériel d'irrigation et de bureau 0,4 0,1 0,5 (0,36) (0,09) (0,45) 3. Services de consultants, études et 2,3 2,3 audits (2,0) (2,0) 4. Formation (formateurs, fournitures 1,1 1,1 etlocaux) (1,0) (1,0) 5. Coûts de fonctionnement 0,7 0,7 additionnels (0,65) (0,65) Total 0,1 4,6 4,7 Financement IDA (0,1) (4,1) (4,2) 2.21 Les fournitures financées par l'IDA (pour un montant total de 0,6 million de dollars) seront des véhicules, du matériel et des fournitures de bureau, ainsi que de l'équipement d'irrigation. Les achats porteront sur des montants limités et seront espacés dans le temps ; la valeur de chaque marché sera normalement inférieure à 150 000 dollars. Les marchés de véhicules seront passés par voie d'AON et les entreprises étrangères intéressées satisfaisant aux critères de provenance seront autorisées à soumissionner. Les marchés de matériel de bureau, d'un montant inférieur à 30 000 dollars chacun, à hauteur d'un montant global de 100 000 dollars, feront l'objet de consultations de fournisseurs à l'échelon local et international. S'agissant du matériel d'irrigation qu'il est prévu de tester dans le cadre de la composante tests d'équipements d'irrigation, les marchés seront généralement d'un montant modeste et le nombre de fournisseurs susceptibles de soumissionner sera limité. Avant le démarrage du projet, l'APROFA lancera un AON pour la passation d'un « marché de clientèle » aux termes duquel le candidat retenu s'engagera à maintenir ses prix unitaires pendant une période allant jusqu'à trois ans (ainsi que l'autorise le Code national des marchés), avec une clause de révision des prix à la fin de la deuxième année. 2.22 Les services de consultants, études et activités de formation financés par l'IDA (pour un montant total de 2,0 millions de dollars) incluent des services directement liés aux opérations de l'APROFA (audits, études, formation et appui technique aux bénéficiaires, etc.), qui seront Les chiffres entre parenthèses indiquent les montants financés par l'IDA. 19 sous-traités par l'APROFA à des consultants individuels, à des bureaux d'études ou à des ONG. La plupart de ces services seront de courte durée. Ces contrats de sous-traitance seront passés en conformité avec les Directives pour l'emploi de consultants par les Emprunteurs de la Banque mondiale et par la Banque mondiale en tant qu'organisme d'exécution (août 1996). Ils comprendront un certain nombre de contrats devant contribuer à l'exécution des composantes suivantes du projet : a) services d'appui technique et gestionnel et activités de formation ; b) tests d'équipements d'irrigation; c) études techniques et services juridiques; d) renforcement des capacités des groupements de producteurs ; e) mesures d'atténuation de l'impact environnemental ; et f) suivi du cadre incitatif et études. Le Manuel de procédure de l'APROFA spécifie que l'Agence aidera les bénéficiaires à sélectionner : a) des consultants individuels sur la base d'un fichier de consultants, en procédant à la comparaison d'au moins trois curriculum vitae ; et b) des bureaux d'études, s'il y a lieu, sur la base de procédures d'appel à la concurrence jugées acceptables par l'IDA. Dans l'un et l'autre cas, et pour chaque mission, l'APROFA sélectionnera les consultants individuels ou demandera leurs propositions aux bureaux d'études sur la base d'une liste restreinte établie à partir du fichier de consultants tenu par ses services. Ce fichier sera actualisé deux fois par an, en vue d'y ajouter de nouveaux noms et d'en exclure les consultants jugés non satisfaisants. L'APROFA dispose déjà d'une série de Termes de Référence types et d'une lettre d'invitation type qui ont été examinées et approuvées par l'IDA. 2.23 Examen par l'IDA. Les marchés ci-après devront faire l'objet d'un examen préalable par l'IDA : a) les marchés de fournitures d'un montant supérieur à la contre-valeur de 100 000 dollars ; b) les contrats avec des bureaux d'études d'un montant supérieur à la contre- valeur de 100 000 dollars; et c) les contrats avec des consultants individuels d'un montant supérieur à 50 000 dollars. La dispense d'examen préalable des contrats de consultants ne s'appliquera pas toutefois aux termes de référence desdits contrats, aux cas où l'Emprunteur s'adresse directement à un bureau d'études donné, aux missions jugées critiques par l'IDA, ni aux avenants ayant pour effet de porter la valeur du contrat à plus de 100 000 dollars pour les bureaux d'études et de 50 000 dollars pour les consultants individuels. Tous les contrats de formation seront considérés comme des contrats de consultants et seront subordonnés à l'examen préalable susmentionné. L'APROFA établira pour son personnel des plans de formation annuels qui sercnt soumis à l'IDA pour examen. La part des marchés ou contrats assujettis à l'examen préalable de l'IDA sera d'environ 85 % pour les marchés de fournitures et de 20 % pour les contrats de consultation et de formation financés par l'IDA. Les pièces justificatives des contrats d'un montant inférieur aux seuils susmentionnés devront être tenues à la disposition des auditeurs et du personnel de la Banque chargé de la supervision en vue d'examens a posteriori. 2.24 Préparation à la passation des marchés et dispositions de passation des marchés. Les dossiers d'appel d'offres pour le matériel d'irrigation, le fichier de consultants et les détails du programme de formation de la première année du projet devront être préparés avant l'entrée en vigueur du crédit. La passation des marchés sera dirigée et exécutée par l'APROFA. Le Manuel de procédure de l'APROFA a été élaboré pendant la préparation du Projet d'appui à la valorisation des produits agricoles et le personnel de l'Agence a acquis suffisamment d'expérience et fait la preuve de ses capacités en matière de passation de marchés pendant la mise en oeuvre de ce projet. Le détail des modalités de passation des marchés et un plan de passation des principaux marchés sont présentés à l'annexe 3. Un plan de passation des marchés 20 plus détaillé a été examiné et convenu pendant les négociations ; il sera intégré au Plan d'exécution du projet qui doit être finalisé préalablement à l'entrée en vigueur du crédit. Il a été convenu pendant les négociations, que le projet utiliserait les dossiers types d'appel d'offres de la Banque pour les marchés de fournitures et de travaux de civil, les contrats types (à rémunération forfaitaire ou basée sur le temps passé) et une lettre d'invitation type pour les contrats de services de consultants d'un montant important. Il a également été convenu pendant les négociations que, pour les marchés à prix fixe, l'avis d'appel d'offres comporterait une clause de révision des prix au cas où l'attribution du marché serait reportée à une date postérieure à l'expiration de la période de validité des offres spécifiée dans le dossier d'appel d'offres. G. Rétrocession et administration des fonds 2.25 L'État rétrocédera le crédit du Fonds intérimaire spécial à l'APROFA sous forme de don. Cette rétrocession fera partie des dispositions de la convention conclue entre l'État et l'APROFA (par. 3.2), aux termes de laquelle la gestion du projet sera confiée à l'APROFA. Cette dernière devra conclure un accord de projet avec l'IDA. H. Décaissements 2.26 Le crédit du Fonds intérimaire spécial sera décaissé en quatre ans, sur la base des catégories figurant au tableau 2.3. Les décaissements seront effectués sur présentation de toutes les pièces justificatives requises. L'Emprunteur sera autorisé à soumettre des demandes de retrait sur présentation de Relevés de dépenses pour les marchés de fournitures et les contrats avec des bureaux d'études d'un montant inférieur à la contre-valeur de 100 000 dollars et pour les contrats avec des consultants individuels d'un montant inférieur à la contre-valeur de 50 000 dollars. 2.27 Compte spécial. Afin de faciliter les décaissements et d'assurer la disponibilité de fonds à tout moment pour les besoins du projet, l'État ouvrira auprès d'une banque commerciale et conservera pendant toute la durée du projet, à des conditions jugées satisfaisantes par l'IDA, un compte spécial qui sera géré par l'Unité de coordination de l'APROFA. Le compte spécial sera libellé en francs CFA et le montant autorisé sera de 120 000 000 de francs CFA (soit à peu près la contre-valeur de 200 000 dollars), montant représentant environ quatre mois de dépenses. Dès l'entrée en vigueur du crédit, à la demande de l'Emprunteur, l'IDA versera sur ce compte un dépôt initial de 60 000 000 de francs CFA (contre-valeur d'environ 100 000 dollars). Lorsque l'avancement du projet et les décaissements le justifieront, le compte spécial sera reconstitué à concurrence du montant autorisé de 120 000 000 de francs CFA. L'IDA réapprovisionnera le compte lorsqu'elle aura reçu des pièces justifiant à sa satisfaction les dépenses autorisées effectuées. Les demandes de reconstitution seront soumises mensuellement à l'IDA. Chaque demande de reconstitution devra être accompagnée, en tant que de besoin, des pièces justificatives requises, d'un relevé de compte récent à jour et d'un état de rapprochement bancaire. Des demandes de paiement direct pourront être présentées pour le règlement des contrats d'un montant supérieur à la contre-valeur de 50 000 dollars, s'il s'agit des consultants individuels, et à la contre-valeur de 100 000 dollars s'il s'agit de bureaux d'études, ainsi que pour le règlement des marchés de fournitures d'un montant supérieur à la contre-valeur de 100 000 Dollars. 21 Tableau 2.3 : Affectation et décaissement du crédit du Fonds intérimaire spécial Catégorie Montant affecté % des dépenses (USD millions) 1. Véhicules et matériel 0,55 100 % des dépenses en devises et 90 % des dépenses en monnaie nationale 2. Consultants, études et formation 2,00 1001 3. Coûts de fonctionnement 0,50 100 additionnels 0,75 100 4. Refiriancement de l'avance PPF 0,40 5. Non affecté Total 4,20 I. Comptabilité, audit et contrôle financier 2.28 Le directeur de l'APROFA assumera la responsabilité d'ensemble de la comptabilité, de l'audit et des rapports. Il/elle soumettra à l'IDA : a) des rapports semestriels sur l'avancement de l'exécut.on du projet ; b) des états financiers semestriels des dépenses du projet ; et c) le programme d'activité et les budgets pour l'année suivante. L'APROFA ouvrira un compte du projet destiné à recevoir les règlements d'honoraires et contributions des bénéficiaires. Ce compte sera utilisé pour régler la part des montants des contrats non financée par l'IDA. Le système comptable existant de l'APROFA, qui fonctionne actuellement de manière satisfaisante, a été modifié pour l'adapter à l'élargissement du mandat de l'Agence consécutif à l'opération envisagée. Les comptes du projet, y compris le Compte spécial, seront vérifiés chaque semestre par des auditeurs indépendants jugés acceptables par l'IDA, en même temps que tous les décaissements effectués sur présentation de relevés de dépenses et le respect des procédures de passation des marchés. Les auditeurs effectueront simultanément la vérification des comptes du présent projet et du PAVCOPA. Les termes de référence de l'auditeur ont été modifiés de manière à y inclure l'audit simultané des deux projets. Les rapports d'audit semestriels des deux projets, incluant la lettre de recommandation et les propositions d'amélioration du contrôle interne, seront soumis à l'IDA au plus tard quatre mois après la fin de chaque exercice; des assurances à cet effet ont été obtenues du Gouvernement pendant les négociations. Les contrats d'audit pourront être reconduits pendant un maximum de trois ans si la performance de l'auditeur est jugée satisfaisante. 100 % du montant payé par l'APROFA, qui peut représenter de 75 à 100 % des montants des contrats de consultants, selon la formule de partage des coûts avec les bénéficiaires 22 3. ORGANISATION ET GESTION DU PROJET A. Zones du projet 3.1 En raison de la nature pilote du projet, les activités prévues seront concentrées dans les zones offrant le meilleur potentiel de développement de l'irrigation. Les critères suivants ont été appliqués pour choisir ces zones : a) proximité de ressources en eau faciles à mobiliser; b) potentiel d'investissements privés ; c) existence de services d'appui tels que vulgarisation et recherche, ou facilité d'accès à la zone d'agents de ces services ; et d) caractère relativement satisfaisant des infrastructures routières et des débouchés. Ces critères ont amené le Gouvernement à sélectionner quatre zones géographiques sur lesquelles les activités pilotes seront ciblées, à savoir: des parties de la région de Koulikoro, y compris le District de Bamako, et des parties des régions de Mopti, Ségou et Sikasso. a) Région de Koulikoro. Dans cette région, les activités du projet couvriront les cercles de Kati et de Koulikoro, ainsi que le District de Bamako. Depuis plusieurs années, les petits périmètres irrigués privés se sont multipliés spontanément, à l'initiative le plus souvent d'individus mais parfois aussi de groupements. L'eau est amenée à l'aide de pompes ou manuellement. Un grand nombre de ces périmètres sont situés aux abords des agglomérations, le long du fleuve Niger. On y cultive principalement des fruits et des légumes. Plus loin au sud de Bamako se trouvent de nombreux bas-fonds pouvant être aménagés pour la production de céréales. b) Région de Mopti. Les activités du projet se limiteront aux cercles de Mopti et de Djenné, auxquels le personnel du projet est assuré d'avoir accès tout au long de l'année. Dans cette région, la culture de décrue représente la principale forme d'irrigation. Mais du fait de l'impact négatif des sécheresses sur ce système d'irrigation, les petits périmètres irrigués villageois (PPIV) et d'autres périmètres de dimension plus réduites aménagés par des groupes de quelques producteurs ont pris de l'importance. On y cultive essentiellement le riz, mais les possibilités de diverses productions de fruits et de légumes sont bonnes. A l'heure actuelle, cette région importe des fruits et légumes de Sikasso, à quelque 500 km de là. c) Région de Ségou. Les activités du projet couvriront les cercles de Ségou, San et Bla. Les bénéficiaires potentiels du projet sont les agriculteurs installés le long de la rivière Bani et en dehors des périmètres de l'Office du Niger et de l'Opération riz Ségou. On trouve dans cette région des PPIV et des petits périmètres aménagés par des particuliers. Les cultures pratiquées sont le riz, les fruits et les légumes. d) Région de Sikasso. Dans cette région, les activités du projet couvriront les cercles de Sikasso, Koutiala, Bougoni et Kadiolo. Les périmètres de la région comprennent les bas-fonds traditionnels, les PPIV et les petits périmètres aménagés par des particuliers. Les cultures sont le riz, les fruits et les légumes (notamment des pommes de terre destinées à l'exportation). 23 B. Organisation du projet 3.2 Le Gouvernement malien a décidé de déléguer la responsabilité de l'exécution de ce projet à l'APROFA. Le Gouvernement assurera la supervision globale du projet par l'intermédiaire du MDRE. Le présent projet et le PAVCOPA devant être exécutés conjointement, il sera nécessaire d'amender la convention entre l'APROFA et l'État. Ces amendements ont été finalisés pendant la mission de réévaluation et ont fait l'objet d'un accord pendant les négociations. L'entrée en vigueur du crédit est subordonnée à la signature de la convention amendée. Les fonds du crédit du Fonds intérimaire spécial seront rétrocédés à l'APROFA conformément à cette convention entre l'APROFA et l'État. 3.3 L'APROFA a été créée en 1995 par la Chambre d'agriculture du Mali (CAM) pour mettre en oeuvre le PAVCOPA. La CAM, qui était encore récemment une institution semi- publique relevant du MDRE, a vu son statut et sa structure profondément transformés. Il existe huit CAN4 régionales composées des représentants élus de la population rurale. Elles ont un mandat général, qui consiste à promouvoir les initiatives du secteur privé, à soutenir les organisations professionnelles et les associations de producteurs et à représenter les intérêts du secteur rural. La coordination des politiques et des programmes et l'appui aux CAM régionales sont assurés par l'Assemblée permanente des Chambres régionales d'agriculture du Mali (APCAM). Les CAM régionales sont encore des institutions relativement inexpérimentées, mais elles sont en passe d'acquérir une expérience concrète du fait de leur participation à la mise en oeuvre du PAVCOPA, qui leur assure également assistance technique et formation (ateliers et voyages d'étude). Elles sont appelées à jouer un rôle plus important dans la prestation de certains services d'appui essentiels aux producteurs et entrepreneurs privés des secteurs agricole et agroindistriel. 3.4 Le comité consultatif de l'APROFA, qui réunit des représentants du secteur privé et des organismes gouvernementaux dont les activités complètent ou renforcent les activités de l'APROFA, a un rôle purement consultatif vis-à-vis de l'agence d'exécution. Pendant les négociations, il a été convenu de la nouvelle composition du comité consultatif. Le PAVCOPA finance e personnel en poste à l'APROFA, qui comprend: a) au sein de l'Unité de coordination de Bamako, le directeur de l'agence, le coordonnateur technique des activités du PAVCOPA, un spécialiste de l'évaluation et du suivi, un juriste, des agents administratifs et du personnel d'appui ; et b) au sein de chaque bureau régional, un agro-économiste ou un spécialiste de l'agro- industrie qui dirige le bureau, un agronome, et des agents administratifs et du personnel d'appui. Afin que l'APROFA puisse véritablement faire face à l'élargissement de son mandat à la mise en oeuvre du projet de promotion de l'irrigation privée envisagé, il lui faudra recruter du personnel supplémentaire pour exécuter les activités de ce projet. Le crédit financera les services des nouveaux agents suivants : a) un spécialiste confirmé de l'irrigation chargé de coordonner les activités d'irrigation ; un assistant juridique et un agro-économiste pour l'Unité de coordination ; b) un ingénieur du génie rural spécialisé en irrigation pour chacun des bureaux régionaux de Ségou et de Sikasso ; et c) des techniciens et du personnel administratif tant pour les activités de valorisation des produits agricoles que pour celles d'irrigation au sein du nouveau bureau régional, qui couvrira les cercles de Koulikoro et de Kati dans la région de Koulikoro, ainsi que 24 le District de Bamako. Après l'examen à mi-parcours, un ingénieur du génie rural spécialisé en irrigation sera recruté pour le bureau régional qu'il est prévu d'établir à Mopti. La totalité du personnel technique de l'APROFA essentiel à la promotion de l'irrigation privée a été choisie. 3.5 L'APROFA jouira d'une entière autonomie pour la gestion du projet. Outre le Directeur de l'APROFA et le coordonnateur des activités d'irrigation du projet affecté à l'Unité de coordination de Bamako, le personnel technique et administratif actuel de l'APROFA sera également mis à contribution. Dans les bureaux régionaux, les ingénieurs du génie rural spécialisés en irrigation travailleront en étroite collaboration avec les agro-économistes financés dans le cadre du PAVCOPA, et partageront leurs bureaux. Beaucoup des agents actuels de l'APROFA assumeront de nouvelles responsabilités qui seront spécifiées dans le Manuel de procédure modifié de l'APROFA. Les modifications à apporter au Mànuel de procédure ont été convenues pendant les négociations. C. Exécution du projet 3.6 En tant qu'agent d'exécution du projet, l'APROFA sera responsable au premier chef de l'exécution de toutes les activités du projet. Elle s'acquittera de cette responsabilité en vertu de la convention passée avec l'État pour l'exécution de programmes d'assistance et la prestation de services aux producteurs locaux, institutions financières et agents ou intervenants du secteur privé concernés par les opérations d'irrigation privées. Les services aux producteurs et groupes de producteurs, au personnel des institutions financières et aux consultants et bureaux d'études privés du secteur de l'irrigation seront assurés a) directement et exclusivement par le personnel de l'APROFA et comprendront : i) la gestion d'ensemble du projet, y compris passation des marchés et gestion des contrats ; ii) le recrutement de tout le personnel nécessaire à la mise en oeuvre du projet, y compris les consultants ; iii) la coordination des activités du projet ; iv) la coordination des activités qui seront menées par et avec d'autres institutions, telles que le PNVA, le PSPHR et l'IER ; v) le maintien de relations avec les ministères et services techniques d'encadrement, les ONG, d'autres entités impliquées dans la promotion de la petite irrigation et d'autres initiatives des bailleurs de fonds pour le sous-secteur ; et vi) le suivi et l'évaluation au jour le jour ; ou b) par l'APROFA en coopération avec des organismes publics existants, tels que le PNVA et le PNRA, et/ou par sous-traitance à des bureaux d'études et comprendront: i) les services techniques et gestionnels et la formation ; ii) les services juridiques et les études techniques ; iii) les tests des équipements d'irrigation ; et iv) certaines parties de la composante environnementale ; ou c) exclusivement par sous-traitance à des consultants individuels et à des bureaux d'études, et comprendront i): les études techniques pour le développement de l'irrigation ; ii) la formation à la constitution des dossiers de prêts et à l'évaluation des demandes de prêt ; iii) les études et enquêtes environnementales et les études destinées à 25 évaluer le cadre incitatif; et iv) les évaluations des bénéficiaires et les études liées à lévaluation à mi-parcours et à l'évaluation finale. 3.7 L'APROFA dispose déjà de règles et procédures de gestion très strictes, analogues à celles qui sont appliquées dans le cadre des projets menés par l'Agence d'exécution de travaux d'intérêt public pour l'emploi (AGETIPE) dans la région sahélienne. Un atelier de lancement du projet se tiendra lorsque les principaux cadres auront été engagés et avant l'entrée en vigueur du crédit. Accords de coopération 3.8 L'APROFA a d'ores et déjà passé des conventions-cadres avec l'IER, la Compagnie malienne de développement des textiles et sa direction régionale de Sikasso, l'ON et le PNVA. Ces conventions définissent les rôles et les responsabilités respectifs de ces organismes dans l'exécution du projet. Ces accords formels ont été modifiés compte tenu du nouveau mandat de l'APROFA. Les amendements aux conventions-cadres avec les services publics ont été convenus avec l'IDA lors des négociations. Ces conventions-cadres modifiées ont été signées par toutes les parties concernées. En particulier, le coordonnateur des activités d'irrigation du projet entretiendra des contacts suivis avec le PNVA et l'IER et rencontrera périodiquement leurs représentants pour faire le point sur la performance des agents de vulgarisation et sur la disponitilité de résultats de recherche et de thèmes de vulgarisation utiles à l'agriculture irriguée. Au besoin, il/elle interviendra auprès du MDRE/PNVA afin que les agents de vulgarisation les plus spézialisés et les mieux formés soient mis à disposition pour travailler avec les irrigants. Si leur compétence n'est pas suffisante, ils devront recevoir un complément de formation ou être remplacés par des techniciens plus qualifiés. En outre, une fois par an, l'APROFA, l'IER et le PNVA se réuniront pour dresser le bilan de leur collaboration, et éventuellement prendre des mesures correctives en conséquence. Les services de l'État tels que le PNVA et 'IER financeront les salaires et les frais généraux de ceux de leurs agents qui participent aux activités de petite irrigation. Au cas où des études particulières seraient effectuées par un organisme public, leur coût sera financé sur les fonds du projet. Procédures de programmation et de budgétisation 3.9 Par l'intermédiaire de ses antennes régionales, l'APROFA établira, pour chaque composante du projet, un budget annuel accompagné d'un programme d'activité. L'APROFA soumettra ensuite un budget et un programme d'activités annuels consolidés au comité consultatif, APCAM compris. Après avis du comité et le 30 septembre de chaque année au plus tard, le budget et le programme de travail annuels seront transmis au MDRE. Sauf objection de la part du MDRE dans les trente (30) jours suivant la réception de la version révisée, le budget et le programme de travail seront communiqués à l'IDA pour avis de non-objection. L'IDA devra donner son avis de non-objection au plus tard le 15 décembre de chaque année. Chaque bureau régional exécutera son programme annuel avec les fonds transférés sur son compte régional par l'APROFA. Le budget et le programme d'activités de la première année du projet, ainsi que des budgets et programmes de travail estimatifs pour les trois années suivantes ont été préparés et jugés satisfaisants. 26 D. Rapports, suivi, supervision et évaluation 3.10 Le suivi et l'évaluation, qui sont des éléments importants de cette opération pilote, porteront sur: a) l'efficacité des services fournis aux producteurs par l'APROFA, par d'autres institutions, par les consultants individuels ou les bureaux d'études ; b) la pérennité des services après la clôture du crédit ; c) le profit tiré par les femmes irrigantes et d'autres catégories de bénéficiaires, telles que les petits exploitants par rapport aux exploitants commerciaux, des différentes interventions menées dans le cadre du projet ; d) l'impact du projet en termes d'amélioration de l'accès des irrigants au crédit en vue d'investissements dans l'irrigation et en termes d'amélioration de la performance de ces investissements sur le plan technique et sur celui de la gestion ; e) la rentabilité de ces investissements ; f) l'impact du projet sur la production irriguée et sur la création d'emplois et la formation de revenu ; g) la contribution du projet à la formalisation des droits fonciers et à la création de groupements de producteurs légalement enregistrés ; h) l'impact du projet sur le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles des groupements de producteurs ; i) l'impact du projet sur le renforcement des capacités des banques locales en matière d'évaluation des projets d'investissement dans la petite irrigation privée ; j) l'impact environnemental des interventions menées dans le cadre du projet, y compris l'impact sur la santé publique ; et k) la mise en oeuvre du système de recouvrement des coûts. La responsabilité du suivi et de l'évaluation des activités du projet incombera au directeur de l'APROFA et au spécialiste du suivi et de l'évaluation. L'IDA et le MDRE seront chargés d'assurer la bonne supervision du projet. Afin de faciliter les activités de suivi, un plan détaillé des rapports semestriels, incluant les indicateurs de performance précis qui ont été établis, a été convenu pendant les négociations. 3.11 Les antennes régionales et l'APROFA procéderont périodiquement à la collecte et à l'analyse de données sur les indicateurs de performance (on trouvera à l'annexe 2 des renseignements détaillés sur les indicateurs de performance envisagés) afin d'évaluer les progrès accomplis et d'identifier les problèmes susceptibles d'entraver la réalisation des objectifs du projet. Sur la base de ces rapports et de visites périodiques sur le terrain effectuées par le personnel de l'Unité de suivi et d'évaluation, le Directeur de l'APROFA préparera un rapport semestriel consolidé sur l'avancement du projet et le soumettra au MDRE, au comité consultatif et à l'IDA. L'APCAM, l'IDA et le MDRE se réuniront au moins deux fois par an pour examiner les rapports semestriels sur l'avancement du projet et les rapports d'évaluation annuels, et pour procéder à des échanges de vues sur le déroulement du projet, la gestion de l'APROFA et le respect par elle-même des procédures opérationnelles spécifiées dans le contrat programme avec l'État et dans le Manuel de procédure de l'APROFA. 3.12 Pour permettre à l'IDA et au Gouvernement d'effectuer les audits techniques de l'exécution du projet de manière satisfaisante, des consultants effectueront, en collaboration avec le spécialiste du suivi et de l'évaluation de l'APROFA, des enquêtes annuelles auprès des bénéficiaires et recueilleront et analyseront chaque année des données sur les indicateurs de performance pour évaluer l'avancement des objectifs du projet et pour identifier les problèmes sérieux qui en affecteraient éventuellement la mise en oeuvre. 27 3.13 À la fin de la deuxième année d'exécution du projet, le Gouvernement et l'IDA entreprendront conjointement un examen à mi-parcours complet et détaillé des résultats de l'exécution, pour établir en particulier dans quelle mesure le projet exerce l'impact attendu en matière de développement. Cet examen permettra de vérifier, à la lumière de l'expérience acquise, si les hypothèses sur -lesquelles repose la conception du projet demeurent valables et de formuler des recommandations éventuelles en vue d'affiner les différentes approches de la prestation de services et en vue de modifier certaines des caractéristiques du projet. Il sera impératif: de déterminer qui sont les bénéficiaires réels de chaque activité du projet, d'examiner le système de recouvrement des coûts et l'adéquation des modalités de financement local, d'évaluer le renforcement des capacités des exploitants et des entités privées et publiques actives dans le sous-secteur et d'évaluer les mesures prises pour assurer la pérennité du projet, notamment le relèvement de la contribution des bénéficiaires. Compte tenu de l'expérience de l'exécution, l'examen à mi-parcours débouchera sur des recommandations concernant un éventuel projet relais. Il comprendra également : a) une évaluation critique de la mise en oeuvre de la composante équipements d'irrigation, indiquant notamment : i) le taux de diffusion des technologies essayées, l'adoption des technologies nouvelles, le nombre de bénéficiaires femmes et le nombre d'artisans formés à la fabrication et à la réparation du matériel d'irrigation manuelle ; et ii) s'il y a lieu de modifier la contribution financière des bénéficiaires au règlement des services de consultants en fonction de leurs capacités contributives ; b) une évaluation des services techniques, gestionnels et juridiques qui ont été rendus, y compris de l'approche adoptée pour fournir les services et de l'impact du projet sur l'accès des exploitants au crédit pour les investissements dans l'irrigation et sur le nombre de titres fonciers en bonne et due forme obtenus et le nombre de groupes de producteurs légalement enregistrés ; c) une évaluation critique de la composante suivi environnemental et atténuation des effets sur l'environnement ; d) une evaluation de la performance de l'APROFA, et en particulier de l'efficacité de la prestation des services aux bénéficiaires; et d) une évaluation de la performance des consultants et des organismes publics participants. Pendant les négociations, le Gouvernement a donné l'assurance : a) que l'examen à mi-parcours aurait lieu avant le 31 décembre 1999 et que le Gouvernement et l'IDA envisageraient que cet examen se fasse conjointement avec celui du PAVCOPA: b) que le Gouvernement soumettrait à l'IDA, au plus tard quatre semaines avant l'examen à mi-parcours, un rapport évaluant les activités du projet ; et c) que, dans les trois mois suivant l'examen à mi-parcours, les recommandations convenues seraient mises en oeuvre conformément à un plan d'action arrêté d'un commun accord. 3.14 L'APROFA soumettra un rapport sur l'achèvement du projet au plus tard six mois après la date de clôture du crédit. 28 4. AVANTAGES ET RISQUES A. Avantages 4.1 Les principaux avantages du projet seront : a) de renforcer les capacités techniques, institutionnelles et financières des groupements de producteurs et des exploitants indépendants du sous-secteur ; b) de montrer, grâce aux activités pilotes, comment sélectionner, gérer et fournir les services et techniques les plus rentables aux petits exploitants de cultures irriguées ; c) de développer les capacités des banques maliennes dans le domaine de l'évaluation des projets d'investissement dans l'irrigation ; d) de renforcer les capacités techniques des organismes privés et publics intervenant dans le sous-secteur ; et e) de développer les investissements d'irrigation sur les petites exploitations et d'en accroître l'efficacité, en particulier dans le cas des productions spécialisées de fruits et de légumes, qui devraient résulter des efforts de développement des capacités déployés dans le cadre du projet. Le succès de cette entreprise ouvrira la voie à un accroissement des investissements privés dans la production irriguée à petite échelle, et il contribuera à la diversification des investissements des producteurs dans le développement agricole ainsi qu'à la sécurité alimentaire. Grâce à la formation qui sera donnée au personnel des institutions financières, le projet jettera les bases d'un système de crédit en faveur de la production irriguée qui sera plus viable. Par l'amélioration des résultats financiers des investissements dans des petits périmètres sélectionnés, le projet éveillera l'intérêt de producteurs susceptibles d'investir dans l'irrigation. Les bénéficiaires du projet seront pour la plupart des petits exploitants, femmes et hommes, désireux d'investir dans la petite irrigation ou ayant déjà réalisé des investissements et soucieux d'en améliorer la rentabilité. L'impact du projet sur ces agriculteurs se traduira par une répartition plus efficace des ressources et par un accroissement de la productivité et des revenus des exploitations. Les catégories d'interventions ciblées sont l'Accroissement de la productivité et la Réduction de la pauvreté. B. Risques 4.2 L'un des principaux risques est que les investisseurs, à savoir notamment les agriculteurs traditionnels, les commerçants, les fonctionnaires et les employés du secteur privé, ne désirent pas investir dans la petite irrigation et que les institutions financières se refusent à accorder des prêts à moyen terme pour des investissements dans ce sous-secteur. Les précautions suivantes ont été prises pour minimiser ce risque : a) développement de la capacité du personnel des banques maliennes à évaluer les projets d'investissement dans l'irrigation et de la capacité des producteurs à préparer des plans d'investissement valables ; et b) renforcement des institutions de micro-financement qui s'adressent aux petits exploitants ruraux dans le cadre du futur Programme d'appui au secteur financier du Mali. Si l'APROFA exerce une mauvaise gestion, n'assure pas bien le suivi des activités du projet ou ne fait pas bon usage de l'autonomie dont elle jouira dans la supervision de l'exécution du projet, il se pourrait aussi que le projet ne fournisse pas aux agriculteurs les services appropriés. Ce risque sera minimisé par : a) la mise en place de règles et procédures de gestion rigoureuses ; b) un suivi strict des résultats de la gestion, une supervision technique intensive et une évaluation régulière de la réaction des bénéficiaires ; et c) la mise en oeuvre progressive du projet et l'organisation en temps opportun d'un examen à mi- 29 parcours permettant de modifier au besoin la conception et les procédures d'exécution du projet. Le risque de voir le Gouvernement revenir sur sa politique actuelle en faveur du secteur privé est relativement mince, car cette politique a de plus en plus de partisans au Mali, et la Banque et le FMI entretiennent avec le Gouvernement un dialogue qui s'appuie sur un document-cadre de politique économique d'ores et déjà rédigé et qui devrait encore se trouver renforcé dans le cadre de la stratégie d'aide de la Banque au Mali. C. Analyse économique 4.3 Le projet est une opération d'assistance technique visant à lever les principaux obstacles au développement de la petite irrigation privée. Les efforts de renforcement des capacités du sous-secteur prévus par le projet devraient inciter et aider les agriculteurs à effectuer des investissements productifs dans l'irrigation et à améliorer leurs techniques d'irrigation et de culture. Le renforcement des capacités du personnel des banques maliennes en matière d'évaluation de projets d'investissement dans la petite irrigation et de la capacité des producteurs à élaborer des plans d'investissement adéquats devrait permettre d'améliorer les liens entre le secteur financier et l'irrigation privée. 4.4 Les investissements à l'exploitation induits par les efforts d'assistance technique du projet devraient entraîner la réhabilitation d'approximativement 400 ha et l'aménagement de quelque 600 ha de nouveaux périmètres irrigués. L'accroissement de la production de légumes et fruits consommés localement (tomate, oignon, banane, etc.) pourra être aisément absorbé par les marchés urbains de chacune des zones du projet. Les pommes de terre et les haricots verts (petits pois dans la région de Sikasso) peuvent être soit exportés, soit vendus sur les marchés locaux, et le surplus de riz, modeste au regard de la production et de la consommation nationales, peut aussi être absorbé facilement par les marchés locaux et par la consommation des ménages. 4.5 Les investissements qui devraient découler des interventions du projet exerceront également des effets positifs sur la balance commerciale du Mali qui enregistrera, la sixième année suivant l'achèvement du projet, un gain de 890 millions de francs CFA, dû pour environ 790 millions de francs CFA à l'accroissement des exportations et pour 98 millions de francs CFA à la substitution de produits locaux aux importations, et ce malgré un accroissement de quelque 360 millions de francs CFA des dépenses en devises résultant de l'importation d'équipements et d'intrants modernes. Les interventions du projet et les investissements induits dans le sous- secteur permettront également une création d'emplois ruraux de l'ordre de 600 000 personnes- jours, équivalant à quelque 2 400 emplois permanents. Les bénéficiaires en seront pour les trois quarts la main-d'oeuvre familiale, et pour le reste des salariés. En outre, la commercialisation des produits, du matériel agricole et des intrants et l'augmentation de la demande d'autres services (construction, services financiers, réparations, entretien, etc.) aura des effets indirects sur l'emploi. 4.6 Le taux de rentabilité économique des investissements à l'exploitation et de l'amélioration des systèmes de production et des méthodes culturales a été calculé. Généralement élevé, il va de 32 % pour l'aménagement de nouveaux périmètres rizicoles de taille moyenne dans la région de Mopti jusqu'à 116 % pour la réhabilitation des jardins maraîchers familiaux. 30 Pour un même type d'exploitation, le taux de rentabilité économique est plus élevé pour la réhabilitation que pour de nouveaux aménagements. Il est plus élevé également pour le maraîchage que pour la riziculture, et pour les petites exploitations que pour les grandes. La marge brute d'autofinancement et la valeur actuelle nette, elles aussi substantiellement améliorées, suivent le même schéma. D'après le peu d'informations disponibles sur les revenus des ménages potentiellement bénéficiaires, les revenus des plus petits producteurs (< 1,5 ha) et des propriétaires de jardins potagers familiaux se situeraient en dessous ou légèrement au-dessus du seuil de pauvreté absolue de 100 000 francs CFA par habitant. Les interventions du projet se traduiront par une augmentation significative de leurs revenus, qui placera la quasi-totalité d'entre eux nettement au-dessus du seuil de pauvreté. L'augmentation du revenu net par habitant consécutive aux activités induites par le projet sera d'environ 100 000 francs CFA pour les propriétaires de jardins potagers familiaux. Elle se situera entre 165 000 et près de 600 000 francs CFA pour les petits exploitants et entre 300 000 et plus de 540 000 francs CFA pour les exploitants moyens. Ces augmentations des revenus de tous les types d'exploitations représentent globalement un accroissement de plus de 100 %. D. Viabilité à long terme du projet 4.7 Le projet est conçu comme une opération d'investissement pilote dans la recherche- développement et le renforcement des capacités. Il devrait permettre aux organismes des secteurs privé et public d'être mieux à même de gérer et fournir les services et techniques les plus efficaces par rapport au coût essentiel au développement du secteur de la petite irrigation et permettre en même temps l'augmentation du volume des investissements privés dans le sous- secteur . La participation aux frais des bénéficiaires augmentera progressivement après l'examen à mi-parcours afin d'assurer la viabilité financière à long terme du projet. Une opération relais, destinée à renforcer les résultats du projet et à en étendre la portée géographique, sera peut-être nécessaire. 5. IMPACT ENVIRONNEMENTAL A. Contexte 5.1 Les volumes d'eau qui seront prélevés dans le cadre du projet sont modestes par rapport aux ressources disponibles, et les différents périmètres couverts par le projet sont de petite dimension et disséminés dans douze zones éloignées les unes des autres. Le projet axera son action sur cinq régions situées dans le centre et le sud-est du Mali, à savoir : les rives du Niger et du Bani près de Bamako, Koulikoro, Mopti et San ; une zone proche de Ségou, hors du périmètre public de l'ON; et quatre cercles de la région de Sikasso. Le projet s'approvisionnera en eau principalement dans le Niger et le Bani ; il n'aura que peu recours aux ressources souterraines qui sont limitées et situées dans la roche profonde. Les quelque 600 ha de nouveaux périmètres qui seront aménagés dans le cadre du projet consommeront environ 500 1/s, soit moins de 0,5 % du débit d'étiage des cours d'eau. Dans la partie du bassin du Niger qui est située en territoire malien, la FAO a estimé que les terres irrigables représentent approximativement 560 000 ha; dont 78 000 ha environ sont actuellement irrigués. Par conséquent, la pénurie d'eau ne constitue pas un obstacle majeur au développement de l'irrigation au Mali. Les eaux souterraines seront 31 principalement utilisées dans les régions de Bamako/Koulikoro et de Sikasso, où une évaluation des aquifères est en cours grâce à une avance PPF. Cette évaluation permettra de déterminer la quantité maximale d'eau qui pourrait être prélevée. B. Analyse environnementale 5.2 Une équipe de spécialistes maliens de l'environnement a effectué, avec l'aide du Programme de coopération FAO/Banque mondiale, une évaluation environnementale (EE) de la catégorie B. Un résumé de cette analyse est présenté à l'annexe 4. L'EE fait une place considérable à l'étude des réactions des populations concernées aux opérations d'irrigation. Des consultations approfondies ont eu lieu avec les ONG opérant dans les zones du projet. Il a ainsi été possible d'identifier les effets positifs et négatifs dans chaque zone d'intervention du projet et de définir des mesures pour remédier aux seconds. L'équipe a recensé l'ensemble des problèmes relatifs à l'irrigation dans le centre et le sud-est du Mali et a élaboré des critères et directives en vue de l'évaluation environnementale ultérieure de périmètres précis. L'analyse a permis d'établir que, compte tenu des ressources existantes en terres et en eau et du vif intérêt manifesté par les populations locales, les effets positifs de l'irrigation l'emportaient de loin sur ses effets négatifs. Les effets positifs comprennent l'augmentation de la production et de la sécurité alimentaire, la diversification de la production et de l'alimentation, le développement de la pêche, le desserrement de la pression exercée sur les terres non irriguées et la diminution de l'exode rural. Il existe toutefois des effets négatifs dont il faudra tenir compte lors de l'aménagement des périmètres irrigués. Les deux effets négatifs susceptibles de survenir le plus souvent dans les zones d'intervention du projet sont la dégradation du couvert végétal et les maladies hydriques. Les autres effets négatifs varient selon le type de périmètre. La dégradation de la végétation constitue une menace pour les périmètres villageois et les sites périurbains. En outre, les sols risquent de se dégrader sous l'effet de la salinisation dans la plupart des zones arides du Mali, et notamment aux alentours des périmètres de l'ON. Les maladies hydriques, à savoir surtout le paludisme et la bilharziose, sont particulièrement à craindre dans les zones voisines de périmètres existants comme ceux de l'Office du Niger, où l'on ne prend pas de mesures préventives. Les activités financées par le projet se limitant à la formation, l'assistance technique et la démonstration en station de technologies améliorées, le projet n'exercera guère d'effets négatifs sur la qualité de l'eau ou sur les caractéristiques biologiques de la faune et de la flore. Le projet ne comprenant pas de composante de production végétale et les applications de pesticid,es devant être négligeables, il ne sera pas nécessaire de prendre des mesures spéciales concernant l'utilisation des pesticides dans les jardins potagers et les vergers. D'ailleurs, les producteurs maliens de fruits et de légumes n'utilisent que de faibles quantités de pesticides et d'engrais, de sorte que ceux-ci ne représentent qu'une menace minimale pour l'environnement. En outre, l'analyse environnementale a permis de recenser tous les problèmes environnementaux actuellement rencontrés par d'autres organisations dans les zones du projet, ainsi que les mesures mises en oeuvre dans certains cas par ces organisations pour y remédier. Le plan d'atténuation de l'impact du projet sur l'environnement se fonde sur l'ensemble de cette expérience. 32 C. Mesures d'atténuation de l'impact sur l'environnement 5.3 Le plan d'atténuation de l'impact environnemental comprend des mesures techniques, institutionnelles et législatives. Les interventions techniques consistent à appliquer des mesures de conservation pour prévenir et maîtrisersla dégradation et la salinisation des sols, à entreprendre des actions de reboisement et font une large place aux campagnes d'information et aux mesures curatives pour sensibiliser les populations aux risques sanitaires dont s'accompagne l'irrigation. Les mesures de lutte contre les maladies hydriques et la dégradation des sols ont été formulées respectivement par le PSPHR et par l'IER. 5.4 S'agissant des mesures sanitaires préventives, le personnel du projet sera chargé d'informer les bénéficiaires de l'impact sanitaire possible du projet et de leur faire savoir que les médicaments nécessaires sont disponibles dans les centres sanitaires locaux du PSPHR. Ce dernier devra assurer aux bénéficiaires du projet une formation aux mesures préventives, au moyen de groupes théâtraux itinérants. 5.5 En ce qui concerne la dégradation des sols, le projet opérera en liaison étroite avec une étude régionale en cours dans la zone de l'ON, où un site de suivi a été établi pour mesurer le degré de dégradation du sol. En vertu de la Convention-cadre qui doit être passée entre le projet APROFA et l'IER, la direction de l'étude régionale établira un site de suivi similaire, mais plus petit, dans la zone du projet. 5.6 L'Unité de suivi et d'évaluation de l'APROFA assurera le suivi environnemental des interventions du projet en se servant des indicateurs de suivi élaborés dans le cadre de l'analyse environnementale et présentés à l'annexe 4. L'APROFA opérera en liaison étroite avec le Comité national chargé de la préparation du PNAE et son personnel recevra une formation aux mesures d'atténuation de l'impact environnemental. Le projet financera également une étude sur les mesures législatives relatives à l'utilisation des eaux souterraines en vue de la formulation de recommandations pour le Code de l'eau du Mali. De plus, le Gouvernement a porté le projet à la connaissance de l'Autorité du bassin du Niger, conformément aux accords internationaux en vigueur entre les pays riverains. Le plan d'atténuation de l'impact du projet sur l'environnement a été examiné en détail et convenu pendant les négociations. Il a été officiellement adopté par le Gouvernement. 6. POINTS D'ACCORD ET RECOMMANDATIONS 6.1 Pendant les négociations, il a été convenu des points suivants: a) un système de recouvrement des coûts, définissant avec précision la contribution financière des bénéficiaires au coût des services d'appui fournis par le projet, y compris les catégories de dépenses et les modalités de décaissement (par. 2.15), serait appliqué; 33 b) la passation de tous les marchés financés par le crédit de l'IDA se ferait conformément aux directives de la Banque relatives à la passation des marchés et à l'emploi des consultants (par. 2.24) ; c) les comptes du projet, y compris le Compte Spécial, seraient vérifiés chaque semestre par des auditeurs indépendants jugés acceptables par l'IDA, de même que tous les décaissements effectués sur présentation de relevés de dépenses (par. 2.28) ; d) le Gouvernement soumettrait à l'IDA, quatre mois au plus tard après la fin de chaque exercice, les rapports d'audit semestriels incluant une opinion distincte des auditeurs et des propositions d'amélioration du contrôle interne (par. 2.28); e) le Manuel de procédure de l'APROFA et la Convention entre l'APROFA et le Gouvernement seraient modifiés et la composition du comité consultatif serait changée (par. 3.2, 3.4 et 3.5); f) de descriptions de poste pour tous les cadres devant être engagés au titre du projet (par. 3.5); g) des amendements à apporter aux Conventions-cadre entre l'APROFA et les organismes publics (par. 3.8) ; h) d'indicateurs de performance précis et du plan des rapports semestriels sur l'avancement de l'exécution du projet (par. 3.10) ; i) que l'examen à mi-parcours du projet serait entrepris au plus tard le 31 décembre 1999 ; que quatre semaines au plus tard avant cet examen, le Gouvernement présenterait à l'IDA un rapport évaluant les progrès réalisés dans le cadre du projet ; que quatre semaines après l'exa,nen à mi-parcours, les recommandations seraient appliquées conformément au plan d'action qui aurait été arrêté (par. 3.13) ; et j) du plan d'atténuation de l'impact du projet sur l'environnement (par. 5.6). 6.2 L'entrée en vigueur du Crédit sera subordonnée à la signature de la Convention entre l'APROFA et le Gouvernement, telle qu'amendée (par. 3.2). 6.4 Recommandation. Sous réserve des assurances et conditions susmentionnées, le projet envisagé justifie l'octroi au Gouvernement malien d'un crédit de l'IDA d'un montant équivalant à 4,2 millions de dollars, d'une durée de 40 ans, aux conditions habituelles. I , 屆 - MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE Récapitulatif des coûts du projet par composante (en milliers de francs CFA) (USD) % % total Monnaie Monnaie en coûts nationale Devises Total nationale Devises Total devises de base 1. Bureau de gestion du projet 208,367.4 53,264.3 261,631.7 378,849.9 96,844.2 475,694.0 20 11 2. Services techniques et gestionnels et formation 416,329.4 182,833.0 599,162.3 756,962.5 332,423.6 1,089,386.1 31 26 3. Expérimentation d'équipement d'irrigation 67,757.8 322,915.0 390,672.8 123,196.0 587,118.2 710,314.2 83 17 4. Études techniques et services juridiques 240,350.0 240,350.0 437,000.0 - 437,0000 - 10 5. Renforcement des capacités des groupements de producteurs 75,240.0 19,666.0 94,9060 136,800.0 35,756.3 172,556.3 21 4 6. Mesures d'atténuation de l'impact environnemental 49,158.0 51.368.1 100,526 1 89,378.2 93.396.5 182,774.7 51 4 7. Suivi du cadre incitatif 139,507.5 78,117.6 217,625.1 253,650.0 142,031.9 395,681.9 36 9 8. Refinancement de l'avance PPF 70,560.0 341,957.4 412,517.4 128,290.9 621,740.8 750,031.7 83 18 Total des COÛTS DE BASE 1,267,270.1 1,050,121.3 2,317,391.4 2,304,127.5 1,909.311.5 4,213,439.0 45 100 Provisions pour aléas techniques 65,422.5 56,571.6 121,9941 118,950-1 102,857.4 221,807.5 46 5 Provisions pour aléas financiers 91,724.9 37,836ý8 129,561.7 166,772.5 68,794.1 235,566.6 29 6 Total des COÛTS DU PROJET 1,424,417.6 1,144,529.6 2,568,947.2 2,589,850.1 2,080,963.0 4,670,813.1 45 fil (D X (D (D MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE Récapitulatif des coûts du projet par type de dépense (en milliers de francs CFA) (USD) % % total Monnaie Monnaie en coûts nationale Devises Total nationale Devises Total devises de base I. Charges d'investissement A. Véhicules 6,366.2 59,902.9 66,269.1 11,574.9 108,914.4 120,489.2 90 3 B. Ordinateurs/équipement de bureau 5,470.6 8,579.2 14,049.8 9,946.5 15,598.6 25,545.1 61 1 C. Équipement d'irrigation 22,613.8 212,785.7 235,399.5 41,116.0 386,883.0 427,999.0 90 10 D. Autres équipements (mobilier, ...) - - - - - - - - E. Services de consultants et études 534,978.5 261,029.0 796,007.5 972,688.2 474,598.3 1,447,286.4 33 34 F. Formation 346,399.7 141,165.5 487,565.3 629,817.7 256,664.6 886,482.3 29 21 G. Avance PPF 70,560.0 341,957.4 412,517.4 128,290.9 621,740.8 750,031.7 83 18 Total des charges d'investissement 986,388.8 1,025,419.8 2,011,808.6 1,793,434.1 1,864,399.7 3,657.833.8 51 87 Il. Charges récurrentes A. Personnel 199.386.0 - 199,386.0 362,520.0 - 362,520.0 - 9 B. Exploitation et entretien des véhicules 9,682.9 22,756.8 32,439.7 17,605.4 41,375.9 58,981.3 70 1 C. Entretien de l'équipement de bureau - - - - - - - - D. Frais de Mission 70,224.0 - 70,224.0 127,680.0 - 127,680.0 - 3 E. Charges et entretien des bâtiments 1,045.0 1,092.6 2,137.6 1,900.0 1,986.5 3,886.5 51 - F. Fournitures de bureau 543.4 852.2 1,395.6 988.0 1,549.4 2,537.4 61 - G. Loyer des bureaux ___- - - - - - Total des charges récurrentes 280,881.3 24,701.5 305,582.9 510,693.4 44,911.8 555,605.2 8 13 Total des COÛTS DE BASE 1,267,270.1 1,050,121.3 2,317,391.4 2,304,127.5 1,909,311.5 4,213,439.0 45 100 Provision pour aléas techniques 65,422.5 56,571.6 121,994.1 118,950.1 102,857.4 221,807.5 46 5 Provisions pour aléas financiers 91,724.9 37,836.8 129,561.7 166,772.5 68,794.1 235,566.6 29 6 Total des COÛTS DU PROJET 1,424,417.6 1,144,529.6 2,568,947.2 2,589,850.1 2,080,963.0 4,670,813.1 45 111 0> (D (0 >< (D (D MAL PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE Dépenses par composante - Totaux, provisions pour aléas incluses (USD) Services Études Renforcement Mesures Bureau techniques Expérimentation techniques des capacités d'atténuation Suivi de gestion et gestionnels d'équipement et services des groupements de l'impact du cadre Refinancement du projet et formation d'irrigation juridiques de producteurs environnemental Incitatif de l'avance PPF Total i. Charges d'investissement A. Véhicules 45,216.7 90,433.3 - - - - 135.650.0 B. Ordinateurs/équipement de bureau 3,971.6 24,904.8 - - - 28,876.4 C. Équipement d'imigation - - 498,490.5 - - - - - 498,490.5 O. Autre équipement (mobilier, ...) - - - - - - - - - E. Services de consultants et études 61,265.1 155,839.1 315,077.7 443,418.7 - 202,443.9 434,806.0 - 1,612,850.7 F. Formation - 841,261 0 - - 203,752.1 - - - 1,045,013.1 G. Avance PPF - - - - - - 750,031.7 750,031.7 Total des charges d'investissement 110,453.3 1.112.4383 813,568.2 443,4187 203,752.1 202,443.9 434,806.0 750,031.7 4,070,912.3 Il. Charges récurrentes A Personnel 341,5736 - - 49,147.3 - - - - 390,720.9 B. Exploitation et entretien des véhicules 20,317.4 43,923.1 - 64,2405 C. Entretien de l'équipement de bureau - - - - - - - D. Frais de mission 39,317.8 98,294.6 - - - - - - 137,612.4 E. Charges et entretien des bâtiments 4,354.5 - - - - - - - 4,354.5 F. Fournitures de bureau 1,829.3 1,143.3 - - - - - - 2,972.5 G. Loyer des bureaux - - - - - Total des charges récurrentes 407,392.5 143,361.0 - 49,147.3 - - - - 599,9008 Total des COÙTS DU PROJET 517,845.9 1,255.799 3 813,5682 492,5660 203.752.1 202,443.9 434.806.0 750,031.7 4,670,813.1 Impôts - - - - - Montant en devises 108,0773 380,929.1 671,9339 - 41.566.0 102,547.8 154,168.0 621,740.8 2,080,963.0 -0 zs ta CD MALI PROJET PILOTE DE PROMOTION DE L'IRRIGATION PRIVÉE Coûts des composantes par an - Totaux, provisions pour aléas incluses (USD) Totaux, provisions pour aléas incluses 2001 2002 2003 2004 Total 1. Bureau de gestion du projet 161,935.6 115,719.2 118,596.6 121,594.4 517,845.9 2. Services techniques et gestionnels et formation 486,924.0 238,173.9 261,470.7 269,230.7 1,255,799.3 3. Expérimentation d'équipement d'irrigation 196,515.8 200,622.4 205,475.9 210,954.2 813,568.2 4. Études techniques et services juridiques 111,051.5 119,943.0 131,650.9 129,920.7 492,566.0 5. Renforcement des capacités des groupements de producteurs 49,036.6 50,303.5 51,551.0 52,860.9 203,752.1 6. Mesures d'atténuation de l'impact environnemental 96,613.0 34,409.8 35,252.3 36,168.8 202,443.9 7. Suivi du cadre incitatif 303,228.7 42,780.3 43,837.1 44,959.9 434,806.0 8. Refinancement de l'avance PPF 750,031.7 - - - 750,031.7 Total des COÛTS DU PROJET 2,155,336.9 801,952.0 847,834.5 865,689.6 4,670,813.1 Me cr (0 >< 38 Anniexe 2 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée INDICATEURS DE SUIVI Indicateurs Responsable . 1re 2e 3e 4 - Total année année année année 1) Nombre de consultations à des irrigants Consultations juridiques APROFA/ Juristes 100 100 125 125 450 Consultations en gestion APROFA/Consultants 100 100 150 150 500 Consultations techniques APROFA/Consultants 75 75 75 75 300 Études de faisabilité APROFA/Consultants 75 100 125 100 400 2)Aide juridique Demandes de litres fonciers APROFA/ Services 50 50 50 50 200 (titre provisoire/foncier) techniques et prestataires Titres délivrés 40 40 40 40 160 Constitution de groupements de APROFA/Juristes 10 15 20 25 70 producteurs légalement enregistrés 3) Nombre de prêts traités Demandes de :rêts APROFA/Consultants 70 100 80 80 330 Demandes présentées aux APROFA/Consultants 50 75 60 60 245 institutions financières Prêts approuves par les Institutions financières 40 60 50 50 200 institutions financières Montant total de prêt (en millions Institutions financières 100 150 125 125 500 de francs CFA) Apport personnel Irrigants 25 37.5 31.25 31.25· 125 (en millions de francs CFA) Recouvrement des prêts Institutions financières - montan. estimatif 100% 100% 100% 100% 100% - montan: effectif N/D. N/D. N/D. N/D. 95/98 % 4) Formation A. Gestionfinancière et APROFA/Consuitants organisationnclle Sessions 15 15 15 15 60 Jours 60 60 60 60 240 Participants (producteurs) 225 225 225 225 900 B. Formation du personnel des APROFA/Consultants institutions financières Sessions 4 4 8 8 24 Jours 15 15 30 30 90 Participants (personnel des 6 12 18 institutions financières) 39 Annfexe 2 Page 2 C. Exploitation et entretien Formation dispensée aux irrigants Sessions APROFA/ 15 15 10 10 50 Consultants Jours 60 60 40 40 200 Participants 225 225 150 150 750 Mécaniciens APROFA/ Consultants1- Sessions 2 3 1 1 7 Jours 1 2 1 1 5 Participants 20 36 16 16 88 Personnel des bureaux d'étude AP ROF A/ Consultants Sessions 112 Jours 20 20 40 Participants 15 15 30 5) Tests - Equipements d'irrigation APROFA/IER/ Consultants Dispositifs mécaniques et éoliens 4 1 5 Réseaux de distribution d'eau - Aspersion étude 3 2 5 - Goutte à goutte étude 3 2 5 Superficie équipée (ha) APROFA/ 50 50 100 Consultants / IER/PNVA 6) Superficie couverte par le Projet (ha) - Aménagée APROFA 150 150 150 150 600 - Réhabilitée APROFA 100 100 100 100 400 Total APROFA 250 250 250 250 1000 Total, exploitée APROFA 250 500 750 1000 1000 7) Investissements irrigants Nouveaux aménagements (en millions de 300 300 300 300 1.200 francs CFA) - 2 millions de francs CFA/ha Périmètres réhabilités (en millions de .100 100 100 100 400 francs CFA) -1 million de francs CFA/ha Total 400 400 400 400 1.600 8) Intensité de culture (%) Maraîchage/autres cultures PNVA/CMDT/ON 200 % 200 % 200 % 200 % 200 % Arboriculture PNVA/CMDT/ON 100% 100% 100 % 100% 100% Rentabilité des investissements DNA/PNVA/ n.c. n.c. n.c. n.c. n.c. CMDT/ON 40 Annexe 3 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée PLAN DÉTAILLÉ DE PASSATION DES MARCHÉS Catégorie de dépenses Méthode de passation des PPF Année Année Année Année Coût marchés 1 2 3 4 total AOI AON Autres 1. Véhicules 0,1 0,1 0,1 (0,1) (0,1) (0.1) 2. Équipement 0,4 0,1 0,12 0,12 0,12 0,12 0,5 d'irrigation et de (0,36) (0,09) (0,11 (0,11) (0,11) (0,11) (0,45) bureau 3. Services de 2,3 0,7 0,35 0,35 0,45 0,45 2,3 consultants, études et (2,0) (0,7) (0,30) (0,30) (0,35) (0,35) (2,0) audits 4. Formation 1,1 0,25 0,20 0,30 0,30 1,1 (formateurs, matériel et (1,0) (0,25) (0,15) (0,25) (0,25) (1,0) locaux) 5. Charges ce 0,7 0,1 0,10 0,10 0,20 0,20 0,7 fonctionnement (0,65) (0,1) (0,09) (0,07) (0,18) (0,18) (0,65) additionnelle s Total 0,1 4,6 0,8 0,92 0,82 1,07 1,07 4,67 Financé par 'IDA (0,1) (4,1) (0,8) (0,85) (0,75) (0,89) (0,89) (4,2) Les chiffres entre parenthèses indiquent les montants financés par l'IDA s 4 41 Annexe 4 Page 1 Mali Projet pilote de promotion de l'irrigation privée ANALYSE ENVIRONNEMENTALE - RÉSUMÉ Description du projet 1. Le Gouvernement du Mali souhaite développer le secteur agricole du pays en encourageant l'irrigation privée. L'opération conçue pour concrétiser cet objectif relève de deux ministères : le ministère du Développement rural et de l'Environnement et le ministère de la Promotion de l'initiative privée. En 1991, Un « Comité de pilotage » gouvernemental a été créé pour élaborer des propositions précises et préparer le projet. 2. Le projet vise, grâce à des actions de renforcement des capacités, à améliorer les investissements dans la petite irrigation, et susciter leur expansion. Il s'agit d'une opération pilote d'une durée de quatre ans qui traitera des principaux aspects des problèmes auxquels est actuellement confronté le secteur de l'irrigation privée, à savoir : 1) étude de faisabilité technique, financière, et environnementale des nouveaux projets, 2) formation des agriculteurs pratiquant l'irrigation, 3) essai de nouveaux équipements d'irrigation, 4) appui à la formulation et à l'application de la réglementation environnementale. L'exécution du projet sera confiée à un organisme privé, l'Agence pour la promotion des filières agricoles (APROFA). 3. L'action du projet sera centrée sur cinq zones du centre du pays : les rives des fleuves Niger et Bani, près de Bamako, Mopti, et San, et une zone proche de Ségou située en dehors des périmètre d'irrigation de l'Office de Niger (ON), et quatre cercles de la région de Sikasso. Il s'agit d'un opération de petite irrigation qui porte sur l'aménagement de bas-fonds, sur les terres irriguées par des particuliers en zone urbaine, sur des périmètres villageois d'irrigation par pompage, des périmètres villageois utilisant l'eau de l'ON et sur la réhabilitation de périmètres existants. Contexte (le l'Analyse environnementale 4. La législation du Mali n'exige pas actuellement d'évaluation environnementale formelle, mais réaliser une analyse environnementale correspond au souci des autorités de promouvoir une utilisation durable des ressources qui constituent la base de l'économie nationale. L'Analyse environnementale du Projet de promotion de l'irrigation privée envisagé a donc été conduite de manière parfaitemnt conforme aux Directives d'évaluation environnementale de la Banque, en particulier la DO 4.01 et son annexe C : Plan d'atténuationdes effets d'un projet sur l'environnement. 5. Deux opérations importantes sont en cours au Mali pour améliorer la gestion de la base de ressources du pays : un Programme national de lutte contre la désertification, et un Programme de gestion des ressources naturelles, reposant sur les communautés, financé par la Banque mondiale. Ces programmes sont axés sur la culture en sec et le pâturage, ce qui rend d'autant plus pertinent le présent projet, qui, axé sur l'irrigation, les complète. 42 Aniexe 4 Page 2 6. L'analyse environnementale est celle d'un projet de Catégorie B. Les volumes d'eau qu'on prévoit d'utiliser dans le cadre du projet sont modestes par rapport aux ressources disponibles et la superficie de chaque périmètre (exploitants privés tirant parti des équipements que fournira le projet) est faible et les périmètres dispersés sur une vaste zone. L'impact négatif global sur l'environnement devrait se situer dans une fourchette allant de mineur à modéré. 7. L'analyse environnementale a été menée par une équipe spécialisée malienne, avec un certain appui de spécialistes étrangers. Des séances de cadrage ont été organisées avec les organismes publics, les parties intéressées à l'irrigation et des interlocuteurs qui n'avaient jamais été consultés sur les questions d'irrigation, comme les organismes de santé publique. L'analyse a fait une place considérable à l'étude des réactions de la population affectée par l'expansion de l'irrigation, notamment des femmes concernées. Des consultations approfondies ont été organisées avec les ONG des zones du projet. 8. Au stade actuel, la localisation précise des périmètres qui bénéficieront du projet n'a pas encore été décidée, bien que quatre grandes zones du centre du Mali aient été retenues. C'est pourquoi l'Analyse environnementale a adopté une optique régionale, identifiant les effets négatifs et positifs de manière générale, c'est-à-dire par zone du projet, et définissant de même des mesures d'atténuation assez générales. On a ainsi recensé toutes les questions qui se posent en rapport avec l'irrigation dans la région centrale du Mali et fourni des directives et critères en vue d'une l'évaluation environnementale future de chaque périmètre, facilitant ainsi les évaluations détaillées à venir. Plans d'atténuation des effets sur l'environnement 9. L'Analyse a permis d'établir que, compte tenu des ressources en terres et en eau existantes et du vif intérêt manifesté par la population locale, les effets positifs de l'irrigation l'emportaient de loin sur ses effets négatifs. Les effets positifs comprennent l'augmentation de la production et de la sécurité alimentaires, la diversification de la production et de l'alimentation, le développement de la pêche, le desserrement de la pression exercée sur les terres non irriguées et la diminution de l'exode rural. Les femmes ont unanimement exprimé un intérêt considérable pour l'irrigation, surtout de cultures de légumes et autres cultures maraîchères ; elles apprécient les avantages financiers qui peuvent découler de l'irrigation et sont sensibles à l'amélioration de la nutrition. 10. Il existe toutefois des effets négatifs, dont il faudra tenir compte lors de l'aménagement des différents périmètres irrigués. Les effets négatifs varient selon le type de périmètre. La dégradation des sols (salinisation, érosion) s'est avérée un facteur important s'agissant de l'aménagement des bas fonds, et aux alentours des périmètres de l'ON, tandis que la dégradation de la végétation constitue davantage une menace pour les périmètres villageois et les sites périurbains. Les maladies hydriques sont particulièrement à craindre en dehors des périmètres existants comme ceux de l'Office du Niger, où l'on ne prend aujourd'hui aucune mesure préventive. Les deux effets négatifs susceptibles de survenir le plus souvent dans les quatre zones d'intervention du projet sont les maladies hydriques et la dégradation du couvert végétal. 43 Aniexe 4 Page 3 11. L'Analyse environnementale a dressé un inventaire exhaustif de tous les problèmes environnementaux actuellement rencontrés par d'autres organisations dans la zone du projet qui ont été indiqués par les ONG et certaines organisations de bailleurs de fonds, et a répertorié les mesures mises en oeuvre, dans certains cas, par ces organisations pour y remédier. Cette expérience a été évaluée, utilisée et intégrée à la présente analyse. 12. Les mesures d'atténuation de l'impact environnemental sont des mesures techniques, institutionnelles et législatives. Les interventions techniques consistent à appliquer des méthodes classiques de prévention et de maîtrise de l'érosion et de la salinisation des sols, à exploiter davantage les ressou:rces d'eau souterraine pour alimenter les villages en eau potable, à entreprendre des actions de reboisement en liaison avec l'irrigation et à faire une large place aux campagnes d'information pour sensibiliser davantage les populations aux risques sanitaires dont s'accompagne l'irrigation. Pour chacune des huit catégories de mesures d'atténuation de l'impact environnemental, et pour beaucoup de mesures proprement dites, les organisations précisément responsables de l'exécution sont indiquées. Dans de nombreux cas, il s'agit de l'agence d'exécution, l'APROFA elle-même, aidée d'organismes publics ou de consultants privés. 13. L'un des principaux soucis, lorsqu'on développe l'irrigation, c'est la quasi certitude de voir augmenter l'incidence des maladies hydriques. Il n'y a actuellement aucun lien institutionnel entre l'irrigation et la santé publique préventive. Les autorités sanitaires sont habituellement notifiées lorsque les problèmes sanitaires ont atteint une ampleur galopante dans les zones irriguées ; elles sont alors acculées à prendre des mesures ad hoc coûteuses. Il est évident qu'il faut associer les autorités sanitaires aux premiers stades de la planification des opérations d'irrigation pour que des mesures appropriées puissent être prises en temps voulu. Il est recommandé que le Projet santé, population et hydraulique rurale qu'appuie la Banque mondiale soit quelque peu reciblé, et prévoie des actions précises de médecine préventive dans les périmètres irrigués. 14. Le plan de suivi défini dans le cadre de l'Analyse prévoit toute une gamme d'indicateurs environnementaux pour le développement de l'irrigation dans le centre du Mali. Ils feront aussi fonction de liste de points à vérifier en vue de la conception de programmes précis de suivi environnemental des périmètres irrigués qui seront retenus dans le cadre du projet. La liste traduit le souci d'un suivi et de consultations de la population qui soit continus, pendant et après l'aménagement/réhabilitation des périmètres irrigués. 4 ro..m mj o \0 o - O N I - - -l2 .O 1 0i ÿ- - C D, m2. D, Ce - e. e .D e, o es , 0 -:- : oe 0·· e o. C) 0 ~- ~ - wA . C. 1 0D D 0o 0 - CD c-, s.m - o ® 0 9 , C, .CD. l, - -+ -D CN V o o ao ON - 0 -. - < , -.e << 0 - 0 - 0 - . Z o B9- o e o fl ~ 9 0 ~ 0• 0 - e Y o. Þ C -- *- < D -CD V. r_ - o C0 ® ~~o - o CD, CD V) D 0 0 CD o~C 0¶ < ~ 0- CD CD , -- ( , -1 CD CDe cl. -, = CD-- < - = V CD 0ety V) CDV)C El 0 D' n "U~ - W l) CD 0- CD CD. CL C .( wD CX e) 0 W 0-l CD CD V) n, n s 4 - s - 49 Aniexe 7 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée Estimation de la contribution financière des bénéficiaires aux activités du projet Activités Bénéficiaires Estimation Contribution totale (Francs CFA) Assistance technique et gestionnelle Consultations en gestion irrigants 5 000 x 2 jours 5 000 000 x 500 consult. Consultations techniques irrigants 5 000 x 2 jours 3 000 000 x 300 Études de faisabilité irrigants 250 000 x 25 000 000 25 % x 400 Assistance juridique Titres fonciers irrigants 146 500 x 200 29 300 000 Titre provisoire (2,5 ha en moy.) Suivi des demandes irrigants 50 000 x 200 2 500 000 x 25 % Titre foncier irrigants 200 000 x 2,5 80 000 000 x 160 Groupements de producteurs groupes de 50 000 x 70 8 750 000 officiellement reconnus producteurs x 2,5 Actions (le formation Capacités financières, irrigants gratuit gratuit organisat,onnelles, et gestionnelles des producteurs Crédit institutions 40 000 x 15 x 10800000 financières 6 x 6 x 50 % Renforcement des capacités bureaux 40 000 x 30 x 12 000 000 d'études 20 x 50 % Exploitation et entretien mécaniciens 1 100 000 Contribution totale 169 575 000 USD 400 000* * La contribution financière demandée aux bénéficiaires sera augmentée après l'examen à mi- parcours et devrait atteindre un total de 470 000 dollars. Dispositif de recouvrement des coûts - proposition Contribution des bénéficiaires aux coûts des appuis - Barème proposé Nature des Prestations Spécifications Prestataires Montants (i) Projet Bénéficiaires A. Prestataires externes: 1. Sécurisationfoncière a) Terrain attribué par l'État Lettre d'attribution par dossier Service foncier cercle 5 0000 Néant 5 000 Titre provisoire par dossier 100000 Néant 10000 b) Propriété traditionnelle Titre provisoire par dossier DNGR/DRCT/DNU 20 000 Néant 20 000 Certificat administratif par dossier Service foncier cercle 12 500 Néant 12 500 Publication par dossier l'Essor il 000 Néant Il 000 Cahier des charges par dossier Service de domaine 3 000 Néant 3 000 L. Travaux topographiques C 0,1-5 ha Topographe agréé 100 000 Néant 100 000 5 ha Topographe agréé 140 000 Néant 140 000 10 lia Topographe agréé 190 000 Néant 190 000 Titre Provisoire (montant total) 0,1-5 lia 146 500 Titre provisoire (montant total) 5 lia 186 500 Titre provisoire (montant total) 10 ha 236 500 (75 000) selon c) Suivi des dossiers par lot Topographe agréé contrat 75 % 25 % (50 000/dossier) d) Dossier - Titre foncier par lia Service foncier cercle 200 000/ha Néant 200 000/lia 2. Autres appuis juridiques Constitution des GIE par lot Notaires 50 000 FCFA 75 % 25 % par dossier/GIE 3. Appuis Techniques Étude faisabilité & financière 100 000/lia B Études, ONG selon contrat 75 % 25 % Évaluation bancaire Banques 2,5 % invest Néant 100 % >i (Appuis à la mise en place) " B Études, ONG, Fournisseur selon contrat 75 % 25 % (Suivi) B Études, ONG selon contrat 75 % 25 % Système de gestion B Études, ONG, consultants selon contrat 75 % 25 % Formation à la carte aux a) irrigants B Études, ONG, etc. selon contrat 75 % 25 %* b) institutions financières B Études, ONG, etc. selon contrat 50 % 50 %* c) services techniques B Études, ONG, etc. selon contrat 100% d) autres prestataires de services (B Études, B Études, ONG, etc. 50 % 50 %* mécaniciens) B. Prestations Directes APROFA 1. Guides 1-10 pages 500 + 10 pages 1000 2. Appuis individuels Diagnostic/l' visite APROFA 20 000 15 000 5 000 Étude faisabilité & financière Banque 20 000/jour 15 000/jour 5 000/jour Évaluation bancaire APROFA 2,5 % invest Néant 100 % Appuis à la mise en place APROFA 20 000/jour 15 000/jour 5 000/jour Suivi APROFA 20 000/jour 15 000/jour 5 000/jour Système dc gestion APROFA 20 000/jour 15 000/jour 5 000/jour Formation à la carte APROFA p m 1 000 3. Appuis polyvalents Stands de foires Séminaires Notes i) Tarifs connus des prestations externes ou coût estimé du service fourni par l'agence *pourcentages des coûts marginaux, (y compris les déplacements, hébergements, nourriture et autres) (o > wx -.4 h a l' 52 Annexe-8 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée CRÉDIT AGRICOLE ET INTERMÉDIATION FINANCIÈRE RURALE 1. Les agriculteurs maliens n'ont guère eu jusqu'ici accès au crédit pour financer des investissements productifs dans l'irrigation. Le crédit agricole est à 98 % un crédit de campagne servant à financer les intrants et la commercialisation des récoltes. Les ODR et les projets de développement jouent un rôle de premier plan dans l'allocation et la gestion du crédit structuré, et servent souvent d'intermédiaires aux banques locales. Le secteur du crédit informel (prêteurs et opérations d'épargne et de crédit communautaire) est mal connu, mais semble se limiter au crédit à la consommation. Plusieurs initiatives visant à encourager des opérations d'épargne et de crédit communautaire ont reçu l'appui des bailleurs de fonds et organisations non-gouvernementales. Les trois grands réseaux existants sont : i) les Coopératives d'Épargne et de Crédit, qui comptent 95 établissements ; ii) les Caisses Villageoises d'Épargne et de Crédit Autogérées, qui comptent plus de 100 établissements ; et iii) les Caisses de Crédit, qui comptent plus de 266 établissements. Au total, en 1995, les plus de 500 établissements de microfinancement opérant au Mali représentaient 78 000 membres, environ 1,6 milliards de francs CFA d'épargne et un encours de crédit de 2,9 milliards de francs CFA (soit l'équivalent de 0,5 % et de 2 %, respectivement, des dépôts et du volume de crédit du système financier structuré). Toutefois, dans la plupart des cas, les coûts par prêt sont élevés en raison du montant habituellement modeste des prêts. Aussi, la plupart des réseaux d'épargne et de crédit communautaire n'offrent pas de possibilité de financement d'investissements productifs en raison des taux d'intérêt élevés qu'ils facturent et faute d'avoir généré des ressources suffisantes à cette fin. 2. Le système bancaire malien est de dimension assez réduite, puisqu'il compte six banques commerciales et quelques établissements financiers. Il couvre mal le secteur rural, les banques ne comptant qu'un total de douze succursales en dehors de la capitale et ne s'intéressant pas, en général, au crédit rural, et à l'irrigation en particulier. Toutefois, les banques, et surtout la Banque nationale de développement agricole (BNDA), ont récemment décidé d'intervenir beaucoup plus activement dans le financement de l'irrigation privée. Et ce, pour deux raisons, la première étant que le recouvrement du crédit de campagne dispensé par l'intermédiaire des ODR s'est heurté à des difficultés majeures, par exemple, auprès de l'ON depuis 1992/93 ; en second lieu, la post évaluation par la BNDA de ses programmes antérieurs de crédit à moyen-long terme à l'irrigation a révélé que leur échec était dû à la médiocrité de leur conception et de leur gestion, ainsi qu'aux insuffisances de l'évaluation technique des projets d'irrigation. Cette post évaluation a en particulier tiré des enseignements précieux d'un programme de crédit financé par la BNDA au milieu des années 80. Ce programme avait fourni la contre-valeur d'un million de dollars de crédit à des jeunes diplômés et des fonctionnaires en retraite, sans exiger aucune garantie ni apport personnel. Il n'y avait pratiquement pas eu d'analyse pertinente de la faisabilité technique des projets proposés, alors que les bénéficiaires n'avaient pas ou peu d'expérience de l'agriculture irriguée. Par ailleurs, l'absence de titres fonciers pleinement garantis s'est avérée un problème majeur. Les résultats du programme on été désastreux, avec un taux d'impayés sur les prêts dépassant 90 %. La BNDA a publié de nouveaux critères de crédit draconiens pour décourager les emprunteurs peu sérieux. Son programme de prêt prévoit l'octroi de crédits à moyen et à long terme pour des investissements à des groupes de producteurs, sous réserve d'un apport personnel des bénéficiaires d'un montant de 20 %, dont un quart en espèces. Des garanties sont demandées aux emprunteurs (logements ou véhicules). Actuellement les taux d'intérêt imputés par la BNDA sont compris entre 11 et 14 %. 53 Annexe- 8 Page 2 3. Deux facteurs importants continuent de faire obstacle à un développement massif du crédit structuré en faveur d'investissements dans l'irrigation. Premièrement, le système bancaire malien manque de personnel compétent pour évaluer les projets d'investissement dans l'irrigation. La BNDA et les autres institutions financières locales ayant eu recours aux ODR pour allouer et gérer le crédit agricole, elles n'ont guère été incitées à développer des capacités internes d'évaluation technique des demandes de prêt pour l'irrigation. Deuxièmement, les agriculteurs ne sont guère à même de préparer des propositions d'investissement judicieuses. Ainsi, si l'on prend le cas d'un projet de promotion de la petite entreprise dans les zones urbaines, financé par les États-Unis, sur 17 000 projets proposés par des entrepreneurs privés, lors de l'évaluation finale, le bureau du projet a jugé que seuls 705 (5 %) étaient viables. Les résultats d'une enquête approfondie menée auprès d'irrigants pendant la préparation du projet laissent aussi à penser que les producteurs ne sont guère à même d'identifier des investissements financièrement viables. 54 Annexe 9 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée RÉGIME FONCIER 1. La législation malienne sur le régime foncier a été adoptée en 1986 dans le cadre du Code domanial et foncier, dont l'une des caractéristiques importantes est de reconnaître les droits coutumiers. Les exploitants traditionnels des terres disposent d'un droit d'usufruit de « leurs » terres, et la gestion des terres au niveau communautaire relève du chef de village. Le projet de gestion des ressources naturelles (Cr. 2370-MLI), se fondant sur cette législation, vise à mettre les communautés locales mieux à même de gérer les terres communales. Autre caractéristique importante, cette législation garantit aux individus ou aux groupes l'usage de la terre pendant 99 ans. Cela peut être officialisé par la délivrance de titres fonciers. Toutefois, moins de 3 % des exploitants des terres rurales disposent de droits fonciers attestés par des actes en bonne et due forme. Il y a trois explications à cela : a) le grand public connaît mal les différentes étapes de la formalisation des droits fonciers, d'où des coûts de transaction élevés ; b) il est considéré comme difficile et couteux d'obtenir le titre foncier ; c) les agriculteurs n'attachent pas un grand prix aux droits fonciers formels par rapport aux droits d'usufruit traditionnels, non seulement parce que les investissements à la ferme sont souvent trop limités pour justifier le coût de l'obtention du titre formel, mais aussi parce qu'il est fréquent que le titre foncier ne soit pas reconnu par la communauté locale. Toutefois, la demande de titres augmente chez les petits irrigants des zones périurLaines où la pénurie de terrains fait de plus en plus problème. Les agriculteurs qui sont dépourvus de titre fonciers dans ces zones, sont de plus en plus nombreux à voir leur terre deveni- un site de construction à usage public ou privé. 2. Le Code domanial et foncier prévoit la transformation des droits d'usufruit en titres fonciers à caractère parfaitement officiel. Le processus comporte quatre étapes. Premièrement., une demande est présentée au chef de village qui vérifie que personne d'autre n'a de droit d'usufiuit sur la terre en cause. Deuxièmement, le requérant présente sa demande au Commandant de Cercle, avec une carte localisant la terre ; une enquête officielle est menée pour confirmer qu'il n'existe pas d'autres droits sur les terres. Troisièmement, les limites de la terre sont bîlisées, et une concession rurale attribuée au requérant, assortie d'une liste d'obligations précises relatives à l'aménagement de la terre. Quatrièmement, une fois les obligations stipulées par l'accord d'aménagement remplies, le titre foncier officiel garantit au requérant le droit d'exploiter la terre pendant 99 ans. Tant que la terre a le statut de concession rurale, le requérant règle un impôt annuel de 1 250 francs CFA par ha. Il doit verser 200 000 francs CFA d'impôt supplémentaire par ha lorsqu'il transforme la concession en propriété privée. La Loi de décentralisation ratifiée en 1996 renforce le contrôle local sur les ressources communautaires. 3. Les principaux textes législatifs du Mali ne font généralement pas de distinction sur la base du sexe. En principe, les femmes ont accès à la terre au même titre que les hommes, et le Code domanial et foncier interdit clairement toute discrimination dans l'attribution des terres qui serait fondée sur le sexe. Il n'en demeure pas moins que certains aspects de l'application de la loi entraînent une discrimination. Ainsi, de nombreux ménages ayant à leur tête une femme ne possèdent pas les transcriptions d'actes familiaux nécessaires pour demander une terre. En outre, la terre appartenant généralement à la famille du mari en cas de veuvage, beaucoup de femmes pratiquant l'irrigation perdent le droit d'usufruit de la terre qu'elles exploitaient. En général, les agricultrices pratiquant l'irrigation sont moins au courant que les hommes des avantages liés à la possession de droits fonciers officiels, et sont aussi moins informées des démarches à faire pour obtenir des titres fonciers officiels. ----加 55 Annexe 1,0 Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée CADRE INSTITUTIONNEL Plusieurs grandes institutions publiques jouent un rôle direct dans le développement de l'irrigation au Mali. Cependant, leurs fonctions visent principalement les périmètres d'irrigation publics et les activités relatives à la petite irrigation privée ne compient pas parmi leurs priorités. En outre, le secteur privé est encore fragile et n'a guère d'expérience pratique du sous-secteur. Par exemple, il n'existe encore qu'un petit nombre de bureaux de consultants privés possédant une expertise adéquate de l'irrigation privée. Les ONG et les bailleurs de fonds internationaux actifs dans le sous-secteur tendent à privilégier les programmes communaux et s'intéressent rarement à la mise en placede périmètres d'irrigation gérés par le secteur privé. 1. Groupements de producteurs ruraux et institutions publiques et privées 1.1 Le rôle dévolu à la Direction régionale du génie rural (DNGR) du MDRE a sensiblement évolué. Alors qu'autrefois, elle était responsable sur le plan technique de la supenision du développement de l'irrigation publique dans l'ensemble du pays et contri-mait directement à la préparation des études techniques, son rôle est aujourd'hui plus général et consiste à guider, suivre et superviser les activités d'irrigation publique. À l'heun- actuelle, sa performance souffre des faiblesses de sa gestion. Elle a acquis une grande, expérience des études techniques, de même que du suivi et de la supervision des travaux et ses spécialistes de l'irrigation sont les plus compétents du pays. Un grand nombre de ses meilleurs ingénieurs préparent, à titre de consultants privés, les études techniques préalables à la réalisation de projets d'irrigation. 1.2 Le PNVA a une longue expérience de la fourniture de services de vulgartisation aux petits paysans des sous-secteurs autres que celui de l'irrigation privée, comme l'élevage et les cultures en sec. En 1996, il a recruté des spécialistes de l'horticulture pour la région de Koulikoro et le District de Bamako. Après le démarrage du projet proposé, il en eni,agera aussi pour les « cercles » couverts par le nouveau projet. Ces spécialistes travailleront en étroite collaboration avec le personnel technique du projet et, en collaboration avec le Programme national de recherche agricole, ils chercheront à identifier les principales contraintes auxquelles se heurtent les producteurs, à faire connaître les techniques disponibles et à diffuser des techniques améliorées, et à réaliser d'autres expériences à la ferme adaptées aux besoins des producteurs de fruits et de légumes. La participation de l'Institut d'économie rurale (IER) dans le sous-secteur s'est limitée à un petit nombre d'études socio-économiques sur l'irrigation. 56 Annexe 10 Page 2 1.3 Trois ministères interviennent dans le secteur de l'eau et de l'assainissement. Le ministère des Mines, de l'Énergie et de l'Hydraulique est chargé de la coordination et de la planification des études sectorielles sur les ressources en eau, du rassemblement de données et de la supervision des projets par l'intermédiaire de la Direction nationale de l'hydraulique et de l'énergie, (DNHE). Le ministère de la Santé publique intervient par l'entremise de ses directions de l'hygiène et de l'assainissement. Le ministère du Développement rural et de l'Environnement est le principal utilisateur d'eau du fait des institutions qui dépendent de lui, comme les ODR actifs dans les secteurs de l'irrigation et de l'élevage. 1.4 En ce qui concerne les ODR, le rôle de l'Office du Niger se limite à la vulgarisation et à l'aménagement, la réhabilitation et l'entretien de l'infrastructure de ses programmes rizicoles. L'ORM et l'ORS ont surtout exécuté des travaux d'hydraulique pour améliorer la maîtrise de l'eau dans les rizières, bien que l'ORM ait aussi aménagé quelques petits périmètres d'irrigation villageois (PPIV) dans la région de Mopti du delta du Niger. 1.5 Il y a peu de temps encore la Chambre d'agriculture du Mali (CAM) était une institution semi-publique placée sous la tutelle du MDRE. Son statut et ses structures ont maintenant été profondément modifiés. Il existe huit CAM régionales qui sont composées de représentants élus de la population rurale et qui ont pour plus large mandat de promouvoir l'initiative privée, de soutenir les organisations professionnelles et les groupements de producteurs et de représenter les intérêts du secteur rural. L'Assemblée permanente des chambres d'agriculture du Mali (APCAM) est chargée de la coordination des politiques et des programmes et d'apporter un appui aux CAM régionales. En 1995, elle a créé l'Agence pour la promotion des filières agricoles (APROFA) qui exécute actuellement le PAVCOPA et sera à l'avenir chargée de réaliser le projet proposé. Les CAM régionales sont encore relativement inexpérimentées, mais leur participation à l'exécution du PAVCOPA contribue à élargir leur expérience pratique, grâce à l'assistance technique et aux actions de formation, ateliers et voyages d'études, dont elles bénéficient à ce titre). A l'avenir, elles devraient jouer un rôle plus important en fournissant certains services-clé à l'appui des entrepreneurs et producteurs privés du secteur de l'agriculture et de la transformation des produits agricoles. 1.6 En général, les groupements de producteurs ruraux sont encore relativement fragiles et n'ont guère d'expérience opérationnelle. Le gouvernement donne aujourd'hui la priorité à la promotion et au renforcement de ces institutions de proximité pour qu'elles puissent à l'avenir jouer un rôle-clé dans les activités agricoles en tant que points de contact pour les services de vulgarisation et responsables locaux de la gestion de l'approvisionnement en intrants, de la commercialisation des récoltes et du crédit. Les groupements de producteurs destinés à l'approvisionnement en intrants et/ou à la commercialisation des produits - coopératives, pré-coopératives et autres types de groupements - ont proliféré jusque vers le milieu des années 80. Cependant leur création relevait le plus souvent d'initiatives publiques et leurs opérations recevaient l'appui de 57 Annexe ro Page 3 l'administration et/ou des projets de développement. En outre, dans le cadre de sa politique de désengagement, le gouvernement a cessé d'intervenir directement et laisse à ces groupements une plus grande autonomie. Sous l'effet de cette diminution de l'aide directe, beaucoup de groupements fragiles ont cessé de fonctionner. La législation malienne prévoit la création de petits groupements d'intérêts économiques (GIE) rassemblant généralement moins de 10 personnes qui mettent leurs ressources en commun à l'appui d'activités de développement. Les activités des GIE tendent à être plus nettement orientées vers le marché que celles des associations villageoises et leurs membres sont conjointement responsables du remboursement des crédits contractés par tel ou tel d'entre eux. À la différence de la plupart des « Associations villageoises » et « Tons villageois » traditionnels, dont les activités ont habituellement un caractère communautaire et social, les groupements de producteurs ruraux et les GIE peuvent jouer un rôle-clé par leur participation à la fourniture des services de vulgarisation, à l'approvisionnement en intrants, à la commercialisation des produits et à l'obtention et au remboursement de crédits. 1.7 Il n'existe qu'un petit nombre de bureaux de consultants privés disposant de l'expertise voulue pour la préparation d'études techniques en vue du développement de l'irrigation. Cette situation tient peut-être à ce que ce type de services n'est guère demandé puisque la grande majorité des investissements privés dans l'irrigation sont réalisés de façon informelle sans étude de faisabilité. Il est nécessaire de renforcer leurs capacités techniques et de sensibiliser les producteurs à l'opportunité de réaliser des études de faisabilité pour guider leurs décisions d'investissement. 2. ONG et bailleurs de fonds internationaux 2.1 Il existe environ 200 ONG au Mali, dont 60 % d'origine extérieure. Bien qu'environ un tiers des ONG soient actives dans le secteur de l'irrigation, leurs activités visenm. principalement la réalisation de petits programmes communaux, comme les petits périrrètres irrigués villageois (PPIV) ou des activités de maraîchage pour les associations fémir.ines locales, et il est rare qu'elles participent à des opérations d'irrigation privée. D'u., manière générale, les ONG suivent une approche intégrée, depuis la conception du proje1 jusqu'à son exécution, mais avec une forte participation des agriculteurs et des activités de formation. Cela leur permet de maintenir d'étroites relations avec les bénéficiaires et fait d'elles d'utiles partenaires pour les activités qui exigent une forte implication des bénéficiaires. Cependant, les ONG sont souvent tributaires de l'aide financière des bailleurs de fonds, dont le volume peut fluctuer, et leurs programmes, généralement d'une envergure limitée, sont peu souvent coordonnés les uns avec les autres. En outre, dans bien des cas, leur personnel ne dispose pas des compétences techniques voulues et la conception de leurs projets tend à reposer sur des études trop rudimentaires, ce qui est à l'origine de performances techniques par trop médiocres. 58 Annexe 10 Page 4 2.2 Plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux contribuent au financement du développement de l'irrigation au Mali et, comme les ONG, ils s'intéressent principalement aux programmes gérés à l'échelon communautaire. Depuis le début des années 80, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) finance la mise en place de périmètres cotonniers communaux dans le cadre de l'Opération Haute-vallée (OHV). Actuellement, elle finance des activités de formation à l'intention des coopératives de l'OHV dans les domaines du crédit, de l'approvisionnement en intrants et de la commercialisation. En outre, elle finance depuis 1995 la diffusion de petites pompes à pédale peu coûteuses. Cette activité comprend des campagnes d'information et de commercialisation et la formation d'artisans locaux à la production et à l'entretien. Ce type de pompes devient de plus en plus populaire parmi les petits irrigants du Mali. Le Fonds européen de développement (FED) finance un projet de petite irrigation dans la région de Mopti du delta du Niger, qui inclut la construction de PPIV et des activités de formation dans plusieurs domaines : alphabétisation fonctionnelle, gestion financière, exploitation et entretien de l'infrastructure et du matériel. Dans la région de Gao au nord du Mali, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) finance la construction et l'entretien de petits périmètres rizicoles gérés par les communautés. 2.3 La Coopération française finance un projet périurbain qui comprend une nouvelle composante à l'appui de la petite irrigation privée. L'objectif est d'aider les irrigants privés à préparer des plans d'investissement pour qu'ils puissent obtenir des crédits, en particulier pour des activités de maraîchage. La portée de cette composante, et les interventions engagées à ce titre, restent jusqu'à présent assez limitées. Aucun membre du personnel n'est spécialisé dans l'irrigation. Un an après le démarrage de l'exécution du projet, 25 demandes de prêt en vue d'investissements dans l'irrigation ont été étudiées et la BNDA en a approuvé moins de dix. La composante irrigation s'achèvera en 1997 et, par la suite, le projet ne financera plus que la composante élevage qui vise le développement de production de fourrages et des activités d'embouche. 59 Annexe Il Page 1 Mali Projet pilote de Promotion de l'irrigation privée DOCUMENTS FIGURANT DANS LES DOSSIERS DU PROJET: 1. Lettre de politique de développement du gouvernement pour le sous-secteur. 2. Analyse économique. 3. Manuel de procédure de l'APROFA, ainsi que les amendements qui lui ont été apportés. 4. Plan d'exécution détaillé et calendrier de supervision. 5. Documents de travail, études : - Étude technico-économique des exploitations irriguées privées dans le district de Bamako et la région de Koulikoro, 1996 - Étude diagnostique de la situation pédologique des terres irriguées de la région de Koulikoro et du district de Bamako, 1994 - Étude diagnostique de la situation sanitaire dans les zones du projet irrigation privée, 1994 - Note sur la simplification de l'accélération des mécanismes de sécurisation foncière et de reconnaissance juridique des structures collectives de production, 1994 Mécanismes de formalisation de l'accès à la terre et obtention de statut juridique pour les Groupements de producteurs, 1994 - Étude des moyens d'exhaure - Étude d'identification des sites. 1993 - Production et exportation de la mangue et du haricot vert du Mali - Diagnostic de la situation actuelle de l'irrigation privée, 1992 - Volet crédit agricole de l'étude des contraintes et des potentialités de l'irrigation privée, 1991. II 引一 ;中 ,d-