79774 LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE -1 Remerciements Madame Henriette DAGRI-DIABATE, Grande chancelière de l’Ordre national, présidente des Consultations sur le genre en Côte d’Ivoire ; Madame Anne-Désirée OULOTO, Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant ; Madame FADIKA Sara Sako, Première vice-présidente de l’Assemblée nationale ; Madame Fatima MA�GA, ancienne Directrice pays, Onu Femmes; Bureau Côte d’Ivoire ; Les Préfets des régions de Gbêkê, du Tonkpi, Poro, Gontoungo, Sanwi, Bafing et de San Pedro ; Les Maires des régions de Gbêkê, du Tonkpi, Poro, Gontoungo, Sanwi, Bafing et de San Pedro ; Les Directeurs régionaux et départementaux des régions et villes visitées ; Les Organisations féminines des régions et villes visitées ; L’Institut National de la Statistique (INS) ; La Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) La Fédération Ivoirienne des Petites et Moyennes Entreprises (FIPME) ; Le Centre de Promotion de l’Investissement en Côte d’Ivoire (CEPICI) ; La Chaire Unesco « Eau, Femmes et Pouvoir de décisions », Abidjan Le Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales (CIRES) Sous la direction de M. Madani M. Tall (Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Bénin, Togo et le Burkina Faso). Consultante principale et auteur du rapport : Mme Agnès A. Kraidy Avec les précieux conseils de MM. Emmanuel N. Noubissié (Représentant résident de la Banque mondiale en Algérie) Taleb Ould Sid’Ahmed (Chargé de communication, chef du projet) et Jean Noël A. Gogoua (Economiste principal, Bureau de la Banque mondiale, Abidjan) ; le soutien de Mme Fatima Maïga, (ancienne Directrice pays de Onu Femmes). Les consultations sur le genre en Côte d’Ivoire ont bénéficié de la collaboration de Mmes Marie-Chantal Attobra et Kouamé Julie Nyamien Messou, Mlles Léontine Sidjé et Bintou Fofana ; MM. Robert Yungu, Azedine Ouerghi, Mariko Phanse, Alexis Kacou, Kouakou Kouassi, Kouamé Kouadio, Ouattara Ningou Jérôme et Dah Sié. 2 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Sigles et Abréviations INS : Institut National de la Statistique CEDEF  : Convention pour l’Elimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes PND : Plan National de Développement MICS 2006 : Enquête nationale à indicateurs multiples 2006 EDSCI- III : Enquête démographique de la santé 2012 ENV 2008 : Enquête niveau de vie 2008 CEPICI : Centre de Promotion de l’Investissement en Côte d’Ivoire CEI : Commission Electorale Indépendante COCOFCI : Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire FAFCI : Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire PPU : Programme Présidentiel d’Urgence AFJCI : Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement VBG : Violences Basées sur le Genre LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE -3 Table de matières Résumé..................................................................................................................................... 4 I - Contexte et justification....................................................................................................... 6 II - Méthodologie...................................................................................................................... 8 II. 1 - Ateliers................................................................................................................. 10 II. 2 - Supports .............................................................................................................. 10 II. 3 - Les participants.................................................................................................... 10 III - Analyse de la situation de la femme en Côte d’Ivoire. ..................................................... 12 III.1 - Bref aperçu de la problématique du genre en Côte d’Ivoire.................................. 12 III.2 - Dispositions constitutionnelles et juridiques......................................................... 13 III.3 - Quelques avancées.............................................................................................. 14 IV- La Banque mondiale.......................................................................................................... 16 IV.1- Vue d’ensemble..................................................................................................... 16 IV.2- Rapport au genre................................................................................................... 17 V. Contexte et objectifs des consultations.............................................................................. 18 VI - Quelques données sur la situation de la femme en Côte d’Ivoire..................................... 20 VI.1 Quelques données de terrain. ................................................................................. 20 VI.2- Les résultats des consultations............................................................................... 22 VI.2-a Les réalités partagées................................................................................ 22 VI.2-b Les tendances en abrégé selon les thématiques........................................ 22 VII. Les recommandations des consultations.......................................................................... 25 Les cibles bénéficiaires.................................................................................................... 26 Conclusion.............................................................................................................................. 27 VIII - Les recommandations de la consultante........................................................................ 28 IX - Les recommandations de l’atelier de restitution............................................................... 30 Annexes.................................................................................................................................. 32 Les Régions et villes choisies......................................................................................... 32 La liste des participants par atelier et par sous-commission. ........................................... 33 Les allocutions au lancement des consultations sur le genre ......................................... 45 4 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Résumé analytique E n Afrique, les femmes subissent des en matière d’indicateur sexo-spécifique du pratiques discriminatoires qui les développement humain (ISDH). Le pays maintiennent dans une situation de a pourtant ratifié plusieurs conventions vulnérabilité. Leur faible accès à la propriété internationales et régionales proclamant foncière, dans un continent où la majorité de la l’égalité en dignité et en droit de tous les population vit de l’agriculture, réduit leur accès citoyens. S’il existe presqu’une égalité de droit au crédit et leurs capacités à entreprendre des entre les hommes et les femmes, il n’est pas activités économiques durables permettant de accordé de place dans la mise en œuvre des générer des revenus. Elles ne détiennent que politiques nationales d’intérêt à la question du 18% des concessions agricoles et ne sont pas genre et de l’autonomisation de la femme. mieux loties dans les administrations. Face à ces réalités qui pourraient constituer un En Côte d’Ivoire, la femme reste toujours frein à l’ambition des autorités ivoiriennes, de marginalisée. Avec un statut de plus en faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à plus fragilisé aujourd’hui par la situation l’horizon 2020, la Banque mondiale a décidé sociopolitique. Les données de l’Institut de se mettre à l’écoute des préoccupations de National de la Statistique mettent en exergue toutes les catégories de femmes, afin de mener leur extrême pauvreté  : 75% des femmes des actions plus efficaces en leur faveur. rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’égalité entre les hommes et les femmes Et elles sont souvent privées des services étant la pierre angulaire du développement sociaux de base. durable. Certains facteurs socioculturels perpétuent Les consultations de la Banque mondiale sur le des traditions préjudiciables aux filles et aux genre en Côte d’Ivoire ont donné l’opportunité femmes. à des femmes de Côte d’Ivoire, qu’elles Malgré la mise en place de structures en soient   des zones urbaines ou rurales, de charge de la promotion et de la protection des s’exprimer sur les préoccupations spécifiques droits de la femme (Direction de l’égalité et à leur environnement. Des ateliers ont été de la promotion du genre en 2006, Comité organisés dans huit régions et villes autour de national de lutte contre les violences faites quatre thèmes : aux femmes et aux enfants), la Côte d’Ivoire - Tradition, modernité, le choc culturel  : les est à la 136ème place de l’indice d’inégalité repères de la femme ivoirienne ; de genre selon le classement du PNUD 2011 - Espace public, espace politique, espace LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE -5 social : le leadership de la femme ivoirienne ; - du respect de la Constitution qui consacre - Espace économique  : le pari de la femme l’égalité de tous sans distinction de sexe, entrepreneur ; d’ethnie et de religion ; - Violences faites aux femmes  : à quand le - de la reconnaissance et du respect des droits triomphe du droit ? de la femme (droit à l’instruction, droit à Durant sept mois, une équipe du bureau de l’information,  droit à la santé…) ; la Banque mondiale a sillonné les régions du - de l’application des lois et textes contre les pays qui ont été choisies à l’issue de l’atelier discriminations et violences basées sur le d’Abidjan. Près de quatre cent femmes et genre ; hommes, ont pris part aux ateliers organisés à - de la pleine et entière participation des Bouaké, Korhogo, Man, Aboisso, Bondoukou, femmes à la vie politique, sociale, économique, Touba, San Pedro (après celui qui s’est tenu culturelle du pays ; dans la capitale économique ivoirienne). - de la mise en place d’un cadre institutionnel Les échanges croisés et les réflexions sur l’égalité de genre ; partagées ont donné lieu à des propositions - du respect et de la valorisation du rôle de et des recommandations fort utiles pour la reproductrice de la femme; formulation de politiques publiques bien - de la valorisation de l’image de la femme ; ciblées afin de réduire les disparités de genre. - de la promotion et de la valorisation des Il s’agit entre autres : coutumes et traditions… 6 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE I - Contexte et justification Données générales sur la Côte d’Ivoire Située en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire s’étend sur une superficie de 322 462 Km², avec une population estimée, en 2011 à 22,6 millions d’habitants dont près de 50 % de femmes. L’Etat ivoirien s’est engagé dans son texte fondamental voté en août 2000 à assurer à tous les citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi. Malgré les dispositions constitutionnelles qui consacrent l’égalité entre tous les citoyens, les inégalités de genre persistent à plusieurs niveaux. Les ressources et facteurs de production sont inégalement répartis. Les femmes ne sont pas mieux loties dans les administrations et leur faible accès à la propriété foncière réduit leur capacité à entreprendre des activités économiques durables. Malgré les efforts concertés des organisations nationales et internationales, les femmes sont victimes d’inégalités de droit et de fait dans tous les domaines d’activité. Cette situation est de nature à créer un déséquilibre dans l’évolution de la société ivoirienne. Les crises sociopolitiques (1999, 2002) et la crise postélectorale (2011) ont exacerbé la problématique de l’égalité entre les hommes et les femmes, aggravant ainsi la vulnérabilité des femmes. A l’instar de nombreux pays du continent, le taux de représentativité de 30% de femmes recommandé par La Conférence mondiale des femmes, tenue à Beijing en 1995, et la parité prônée par la Déclaration solennelle des Chefs d’Etat de l’Union africaine sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, en 2004, ne sont pas encore respectés en Côte d’Ivoire. Ce sont ces constats qui ont incité certaines institutions internationales, dont la Banque mondiale, à penser leurs politiques LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE -7 de développement en tenant compte de ces s’exprimer sur les préoccupations spécifiques disparités entre les hommes et les femmes. à leur environnement. Ces consultations ont La Banque mondiale a entrepris d’intégrer, donné lieu à des ateliers participatifs dans huit systématiquement, les questions d’égalité régions du pays. des genres dans ses activités. Prolongeant son engagement, dans le cas spécifique de la Côte d’Ivoire, l’Institution a décidé de se Résultats attendus mettre à l’écoute des préoccupations de toutes Les principaux éléments de blocage à les catégories de femmes, afin de mener des la pleine implication des femmes dans actions plus efficaces en leur faveur. tous les domaines sont identifiés par les C’est l’objet des consultations sur le genre en participants aux différents ateliers ; Côte d’Ivoire qui ont donné l’opportunité à Des réponses concrètes en termes de toutes les femmes de Côte d’Ivoire, qu’elles propositions et de recommandations sont soient   des zones urbaines ou rurales, de disponibles. 8 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE II - Méthodologie Le présent rapport est essentiellement basé sur une démarche méthodologique participative, qui avait pour objectif principal de récolter des données de première main et engager des consultations directes avec des femmes et des hommes pour la formulation d’une « Tout ce que vous feuille de route. faites pour moi sans Durant sept mois, des ateliers ont été organisés sur le plan national moi, vous le faites et local (Abidjan et dans des villes de l’intérieur du pays ; au total contre moi » huit régions furent visitées) par une consultante et un membre de Mahatma Gandhi l’équipe du bureau de la Banque mondiale à Abidjan, chef dudit projet. Le processus consultatif, articulé autour d’ateliers, a conduit l’équipe de la Banque mondiale à travers sept (07) régions proposées à l’issue de la rencontre nationale d’Abidjan (District d’Abidjan), première rencontre et point de départ des consultations, qui avait réuni 32 femmes leaders et 01 homme dans la capitale politique ivoirienne, le 28 novembre 2012. Les choix des régions ont été opérés sur la base d’arguments qui, pour la plupart, renvoient à: - La situation particulière des zones (peu développées et loin des lieux de prise de décisions) ; - La difficile situation sociale et économique de la jeune fille et de la femme (faible niveau de scolarisation de la petite fille, niveau d’analphabétisme élevé chez la femme, difficile accès à la terre et au crédit) ; - Le non respect des droits de la femme ; - Des pratiques en violation des lois… Sans oublier que ces régions sont, comme bien d’autres du pays, encore soumises à des pratiques discriminatoires au détriment des femmes qui subissent des violences de divers LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE -9 ordres (excision et autres formes de violences physiques, lévirat…). Pratiques interdites par la loi et pourtant pas toujours sanctionnées. L’organisation d’ateliers dans ces régions a permis la prise en compte de la majorité des aires géographiques et culturelles de la Côte d’Ivoire : - le District d’Abidjan (Sud) ; - la Région de Gbêkê (Centre) ; - la Région du Poro (Nord) ; - la Région du Gontougo (Est) - la Région du Sanwi (Sud) ; - la Région du Tonkpi (Ouest) ; - la Région du Bafing (Nord-Ouest) ; - la Région de San Pedro (Sud-Ouest). Côte d’Ivoire 10 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE II. 1 - Ateliers l’égalité des chances, l’équité et le genre ; - la Stratégie de la pleine participation des Chaque atelier a été organisé selon l’ossature femmes ; suivante : - le Livre blanc (Ministère de la Famille, de la - une cérémonie d’ouverture solennelle Femme et de l’Enfant, mars 2012) présidée par les autorités administratives, - la Déclaration solennelle de la Côte d’Ivoire notamment le Préfet de région ou son sur l’Egalité des chances, l’équité et le genre. représentant, le maire de la commune ou son représentant. Avec des invités de marque, dont II. 3 - Les participants les chefs religieux et traditionnels. Un ancrage institutionnel qui témoigne de l’engagement Au nombre de 376, les participants, des femmes des autorités ivoiriennes pour la réduction des de différents niveaux d’instruction - dont inégalités entre les femmes et les hommes ; certaines faiblement alphabétisées - notamment - une communication introductive  par la des présidentes ou membres d’organisations consultante-projet pour planter le décor, poser professionnelles et/ou membres d’associations les problématiques et situer les attentes de intervenant dans divers domaines d’activités l’atelier ; (promotion et défense des droits de la - des travaux en sous-commissions; femme  ; lutte contre le Vih Sida  ; formation - une séance de restitution et de validation des et renforcement des capacités en montage de conclusions des travaux et des propositions, projets et gestion  ; lutte contre les violences soutenue par des échanges et des débats. faites aux femmes ; agriculture ; commerce ; Les groupes de travail ont été composés autour élevage  ; artisanat  ; promotion des cultures des quatre thèmes. Avec des participants qui et traditions…) et des hommes, en général ont tous inscrit leurs démarches dans un cadre des directeurs régionaux de l’administration, de travail qui leur était proposé. des chefs traditionnels et religieux, des En effet, pour assurer une harmonisation des représentants des autorités administratives données, les participants ont travaillé sur décentralisées (voir liste des participants) le même canevas, avec la même approche ont été conviés aux ateliers par rapport à la pratique. Ils devaient, après leurs analyses et représentativité de leurs structures  ; leurs réflexions, renseigner des colonnes de tableaux domaines d’intervention  ; leur implication en donnant un contenu à ces chapitres : dans la lutte contre les disparités entre - actions proposées ; femmes et hommes ; leurs connaissances des - résultats attendus ; coutumes, traditions et pratiques culturelles ; - mesures clés; leur maîtrise des sujets touchant à la situation - cibles de la femme et leurs expertises. Des chefs traditionnels et des responsables II. 2 - Supports religieux (chefs de terre, porte-parole de chefs, imams, prêtres et pasteurs) ont aussi pris part Le principe des consultations était clairement aux travaux dans les sous-commissions. précisé : faire des propositions concrètes par La diversité des participants a permis de susciter rapport aux thèmes soumis à réflexion. Ce qui de vrais regards croisés sur les problèmes qui n’empêchait pas les participants de faire une étaient au cœur des débats. Ce qui a inspiré revue rapide de quelques documents cadres des propositions qui tiennent compte à la fois portant sur le sujet, entre autres : des attentes des femmes, de la perception des - le Plan National de Développement (2012- hommes et aussi des approches et réalités 2015) ; traditionnelles, culturelles et religieuses. - la Stratégie nationale contre les violences En intégrant l’exigence d’impliquer les hommes basées sur le genre ; dans la valorisation et la défense des droits - le Plan d’action de la 1325  (ONU); de la femme, l’option avait été prise après - le Document de politique nationale sur l’atelier d’Abidjan d’en inviter à participer LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 11 aux ateliers afin, d’une part, d’amorcer une thèmes. L’enjeu pour la Banque mondiale démarche genre dans la quête de solutions étant d’avoir un panorama des attentes des aux problèmes des femmes qui touchent à femmes et aussi des propositions qui, mises en l’équilibre de la communauté ; et d’autre part, œuvre, pourraient lever de nombreux freins à de créer une synergie entres les composantes l’autonomisation économique, l’affirmation de la société. Les rencontres organisées dans politique et le leadership de la femme, et les différentes régions ont donc rassemblé près assurer ainsi son implication pleine et entière d’un tiers de participants hommes pour deux dans la vie de la communauté et dans la tiers de femmes. société. C’est avec une réelle implication que tous les A la différence de récentes études réalisées participants ont pris part aux ateliers. Leur sur le genre en Côte d’Ivoire, les consultations présence traduisait leur volonté de voir la ont été menées dans plusieurs régions (08)  ; société ivoirienne évoluer vers plus d’équité sur un temps plus long (novembre 2012 à mai dans la reconnaissance et la défense des droits 2013)  ; à travers des cadres participatifs qui des citoyens, sans distinction de sexe. Tous ont rassemblés des femmes, instruites ou non, ont adhéré à l’enjeu de ces consultations qui et des hommes. Elles ont permis une prise en ouvrent les portes d’une approche concrète compte des différentes aires géographiques et de la réduction des inégalités entre femmes culturelles (Nord, Sud, Centre, Sud-Ouest, Est, et hommes. Ouest), ce qui donne une vue panoramique Nourrie par une approche participative, la des attentes des femmes et une meilleure méthodologie permet de proposer des solutions appréciation de leurs besoins. pertinentes aux problèmes posés à travers les 12 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE III - Analyse de la situation de la femme en Côte d’Ivoire III.1 - Bref aperçu de la problématique du genre en Côte d’Ivoire La Déclaration solennelle de la Côte d’Ivoire sur l’Egalité des chances, l’équité et le genre faite en 2007 par les autorités ivoiriennes, qui s’engageaient à faire élaborer une politique nationale de l’égalité des chances, de l’équité et de genre applicable dans les politiques, les programmes et les projets de développement concernant tous les secteurs de la vie publique est, pour l’heure, restée lettre morte. Le document de politique nationale sur l’égalité des chances, l’équité et le genre rédigé en 2009 par la Direction de l’égalité et de la promotion du genre du Ministère de la Famille, de la femme et de l’enfant vient rappeler la nécessaire prise en compte de la dimension genre à tous les niveaux du processus de développement de la Côte d’Ivoire. Selon les statistiques du Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, 36% des femmes en Côte d’Ivoire sont victimes de violences physiques et psychologiques, y compris l’excision. Avec des niveaux particulièrement élevés dans la partie nord du pays. Pourtant, la loi n° 98/757 du 23 décembre 1988 réprime certaines formes de violence à l’égard des femmes. La lutte contre les violences basées sur le genre est prise en compte par le législateur. La volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de mettre en place des structures en charge de promotion et de protection des droits de la femme est affirmée. D’où la création d’une Direction chargée de l’égalité et de la promotion LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 13 Proportions de femmes excisées et de femmes victimes de violences physiques, sexuelles et émotionnelles INDICATEUR NIVEAU SOURCE Proportion de femmes excisées 38% EDSCI-III Proportion de filles de moins de 15 ans ayant subit l’infibulation (ablation 14% EDSCI-III du clitoris et des grandes et petites lèvres, avec suture du sexe de la femme) Proportion des femmes en union ou en rupture d’union victimes de 25% EDSCI-III violences physiques Proportion des femmes en union ou en rupture d’union victimes de 6% EDSCI-III violences sexuelles Proportion des femmes en union ou en rupture d’union victimes de 19% EDSCI-III violences émotionnelles Ensemble CIV 38 Akan 2 Krou 19 Mande du Nord 67 Mande du Sud 51 Voltaique/Gur 64 Enquête démographique et de santé 2012. Source INS du genre, le 28 décembre 2006 et d’un Comité III. 2- Dispositions constitutionnelles national de lutte contre les violences faites aux et juridiques femmes et aux enfants. Mais dans les faits, il n’est pas encore accordé suffisamment d’intérêt La Constitution ivoirienne du 1er août 2000 à la question du genre et de l’autonomisation consacre le principe d’égalité entre homme et des femmes. Les statistiques continuent de femme. En effet, elle établit que tous les êtres faire ressortir l’écart énorme qui subsiste entre naissent libres et égaux devant la loi, jouissent les lois et la situation réelle des femmes. Des des droits inaliénables que sont le droit à la inégalités économiques et sociales subsistent vie, à la liberté, à l’épanouissement de leur encore entre les hommes et les femmes. Dans personnalité et au respect de leur dignité. les administrations et dans les espaces de En son Titre Premier, la Constitution ivoirienne prise de décisions (Gouvernement, Assemblée énonce la sacralité de la personne humaine, nationale), les femmes sont largement sous interdit et puni toute forme de torture et de représentées. violence, les mutilations et toutes les formes Malgré tous ses engagements constitutionnels, d’avilissement de l’être humain. juridiques et politiques, la Côte d’Ivoire Au regard de cet texte fondateur, la Côte n’arrive pas à être en accord avec les impératifs d’Ivoire affirme son parti pris pour une société de l’égalisation des chances. Beaucoup reste à ivoirienne juste, équitable, démocratique, faire pour que l’égalité entre hommes et femmes dans laquelle chaque citoyen, quelque soit son devienne une réalité, constate l’Association sexe, ses origines, est assurée de la protection des femmes juristes de Côte d’Ivoire. de ses libertés fondamentales et de ses droits. 14 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE La Côte d’Ivoire est devenue Etat-membre du et fiscal, avec la modification en 2012 de 04 CEDEF en 1995 (Convention pour l’élimination articles de la loi sur le mariage. Les articles 58, de toutes les formes de discrimination contre 59, 60 et 67 nouveaux consacrent la gestion les femmes adoptée par l’Assemblée Générale conjointe (mari et femme) du ménage. La des Nations Unies en 1979). notion de chef de famille est abandonnée. La Côte d’Ivoire a ratifié plusieurs conventions Article 58 nouveau  : la famille est gérée internationales et régionales proclamant conjointement par les époux dans l’intérêt du l’égalité en dignité et en droit de tous les êtres ménage et des enfants. Ils assurent ensemble la humains (la Déclaration Universelle des Droits direction morale et matérielle de la famille ; de l’Homme, la Convention sur les Droits Article 59 nouveau  : les époux contribuent de l’Enfant, la Charte Africaine des Droits aux charges du mariage à proportion de leurs de l’Homme et des Peuples et le protocole facultés respectives ; de Maputo). Ces conventions exigent des Article 60 nouveau : le domicile de la famille Etats signataires l’élimination de textes de est choisi d’un commun accord par les lois discriminatoires et l’harmonisation de époux ; leurs textes nationaux avec les conventions Article 67  : chacun des époux a le droit internationales. d’exercer la profession de son choix, à moins qu’il ne soit judiciairement établi que III.3 - Quelques avancées l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la famille. Ces dernières années, des actes majeurs Les nouvelles dispositions juridiques réduisent posés traduisent la volonté du Gouvernement les inégalités entre les époux et, comme ivoirien de faire bouger des lignes vers une l’analyse l’AFJCI, elles influent aussi sur le statut amélioration du statut de la femme. juridique et fiscal de la femme, notamment au - La réforme de la loi sur le mariage ;  niveau du mode de calcul de l’impôt général - Le Plan National de Développement 2012- sur le revenu (IGR) 2015; En effet, au regard des nouvelles dispositions - Le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte légales, l’homme ne sera plus le seul d’Ivoire ; bénéficiaire des abattements applicables sur - Le Compendium des compétences le revenu avant imposition, tant en ce qui féminines. concerne la situation matrimoniale que les charges familiales. La nouvelle loi sur le mariage Le statut de la femme va connaître une amélioration de taille, sur les plans juridique LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 15 Le Plan National de Développement Le Fonds d’appui aux femmes de Côte 2012-2015 d’Ivoire En septembre 2011, le Gouvernement, sous Afin d’aider les femmes à sortir des enclaves la coordination du Ministère d’Etat, Ministère de la pauvreté, un fonds doté d’un montant du Plan et du Développement, avec l’appui du de démarrage de 1 Milliard de Francs CFA, Système des Nations Unies, des partenaires entièrement financé sur le Programme techniques et financiers et de la société civile, Présidentiel d’Urgence a été mis en place en lançait le processus de formulation du Plan 2012. Le FAFCI, Fonds d’appui aux femmes National de Développement pour la période de Côte d’Ivoire, a pour objectif principal 2012-2015. Le PND qui a pour objectif de permettre aux femmes d’accéder à des principal de faire de la Côte d’Ivoire un pays ressources financières à coût réduit en vue de émergent à l’horizon 2020, comme le projette créer ou de renforcer des activités génératrices le Président de la République, S.E. Monsieur de revenus. Alassane Ouattara, a défini cinq résultats majeurs : Le Compendium des Compétences 1 - une société sécurisée dans laquelle la féminines bonne gouvernance est assurée ; En 2011, le Compendium des Compétences 2 - la création accrue de richesses nationales, féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI), une soutenue dont les fruits sont répartis dans initiative du Président de la République prenait l’équité ; forme. Le Compendium est un instrument pour 3 - les populations, en particulier les femmes, le renforcement de la visibilité, la participation les enfants et autres groupes vulnérables qui et le leadership des femmes dans la gestion ont accès aux services sociaux de base dans des affaires publiques et privées. l’équité ; Le Compendium qui a pour cheville ouvrière 4 - un environnement sain et un cadre de vie la Chaire Unesco «Eau, Femmes et Pouvoir de adéquat pour la population ; décisions» a bénéficié du soutien technique et 5 - le repositionnement de la Côte d’Ivoire sur financier de Onu Femmes. Le Compendium la scène régionale et internationale. réalisera l’Annuaire des compétences féminines ivoiriennes de Côte d’Ivoire et de la diaspora. 16 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE IV- Banque mondiale  IV.1- Vue d’ensemble Dans le cadre de son appui à la sortie de crise en Côte d’Ivoire, la Banque mondiale a financé entre 2008 et février 2013 un portefeuille d’une dizaine de projets pour un montant d’environ 900 milliards de F CFA. Au 30 avril 2013, l’institution a financé 9 projets pour un montant de 536 millions USD, ce qui représente 50% de l’Aide Publique au Développement. Il est bien de noter que l’ensemble de ces engagements a été accordé sous forme de DONS. Ces montants ont permis de contribuer à la restauration des services sociaux de base, d’aider au processus de sortie de crise, de mettre en place d’importantes réformes, comme celle ayant permis aux paysans de la filière café-cacao d’avoir 60% du prix CAF et l’effacement de la quasi-totalité de la dette ivoirienne dans le cadre de l’initiative PPTE. LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 17 Cependant, l’impact de cet engagement serait prendre des mesures correctives pour lutter amoindri si la prise en compte de populations contre les inégalités qui persistent entre les vulnérables et marginalisées n’est pas effective, genres  ». En guise de recommandations, le tant dans les programmes du Gouvernement Rapport identifie 4 domaines dans lesquels des que ceux financés par ses partenaires au actions devront être menées en priorité : développement. Les femmes sont ainsi 1 - les disparités entre les dotations en capital identifiées comme un groupe particulièrement humain des hommes et des femmes - plus vulnérable aux chocs sociaux, économiques et précisément le surcroît de mortalité féminine politiques. et l’éducation. 2 - les disparités dans l’accès aux opportunités IV.2- Rapport au genre économiques et les écarts entre les niveaux de rémunération et de productivité. En 2012, la Banque mondiale a publié le 3 - les différences de capacité de se faire Rapport sur le développement dans le monde : entendre et d’agir au sein de la société. Égalité des genres et développement dont 4 - la perpétuation des disparités entre les le message dominant est que «  la nature des hommes et les femmes d’une génération à la progrès et la persistance des efforts dans le suivante. domaine de l’égalité entre les hommes et les femmes sont importantes, aussi bien en ce Sur la base d’investigations très fouillées, le qui concerne les résultats du développement rapport note, en substance, que  dans aucun que la formulation des politiques ». Toutefois, des domaines sus-mentionnés l’augmentation le rapport note que « le développement des revenus ne permet vraiment de réduire les économique ne suffit pas, à lui seul, à réduire disparités entre les hommes et les femmes. La toutes les disparités entre les hommes et les solution ? Des politiques bien ciblées pouvant femmes  » et qu’il était donc « essentiel de avoir un impact réel. 18 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE V. Contexte et objectifs des consultations Dans la droite ligne de sa politique en faveur de la sortie de crise et la réduction de la pauvreté, le bureau de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire a engagé en juillet 2012 un grand débat sur la question du genre pour identifier les contraintes liées aux inégalités qui empêchent les femmes d’accéder aux mêmes droits que les hommes. En partenariat avec Onu Femmes, une rencontre avec une quarantaine de femmes leaders, sous le parrainage de la Grande Chancelière de l’Ordre national de la République, a permis de dégager des pistes de réflexion en vue d’une consultation élargie aux autres femmes de l’intérieur du pays. Les participants à cette rencontre avaient demandé à la Banque mondiale d’adapter ses interventions pour mieux traiter et intégrer les questions du genre dans ses programmes. Plus spécifiquement, l’idée retenue était de mener des consultations au niveau national en donnant la parole directement aux femmes (en priorité), mais aussi aux hommes pour cerner 4 grandes thématiques et dégager des propositions concrètes. En somme, établir une photographie des problématiques les plus LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 19 contraignantes et proposer une feuille de route socioculturelles ne constituent pas un frein à qui puisse servir d’abord pour les opérations une plus grande implication des femmes dans de la Banque mondiale et, ensuite, pour le la vie économique, sociale et politique du pays. dialogue pays et le plaidoyer. Comment et quoi faire pour renforcer le rôle Ainsi, de novembre 2012 à mai 2013, des de la femme en tant qu’actrice économique, ateliers ont été organisés dans huit régions de sociale et politique. la Côte d’Ivoire, avec trois cent soixante-seize Ce rapport est l’aboutissement de ce processus participants (376) autour de quatre thèmes : déclenché par la Banque mondiale dans le - Tradition, modernité, le choc culturel  : les cadre de la mise en place de son programme repères de la femme ivoirienne ; de renforcement du rôle de la femme dans la - Espace public, espace politique, espace société ivoirienne. Il rend compte de manière social : le leadership de la femme ivoirienne ; synthétique des propositions des différentes - Espace économique  : le pari de la femme consultations qui ont été organisées, tant sur le entrepreneur ; plan national que régional. - Violences faites aux femmes  : à quand le triomphe du droit ? Conçues dans une approche participative et Les participants aux différents ateliers avaient décentralisées, ces consultations ont ainsi pour mission de proposer des actions concrètes permis de récolter des données factuelles et pour lutter contre les inégalités persistantes sur contextuelles sur les quatre (04) thèmes retenus les questions du genre. Comment faire et que pour les ateliers, ainsi que des propositions qui, faire pour que les progrès notables réalisés sur converties en actions, devraient aider à la mise le plan réglementaire, législatif et normatif en en place d’un plan d’actions. Il s’agit et il faut matière d’égalité des sexes et d’autonomisation le souligner, d’une étude qui a le mérite d’avoir des femmes soient traduits en changements donné directement la parole à des centaines qualitatifs proportionnellement au poids et de femmes ivoiriennes, toutes catégories à la contribution indéniable des femmes au socioprofessionnelles confondues, pour tracer progrès de la Côte d’Ivoire. elles-mêmes une feuille de route basée sur leur Comment et quoi faire pour que les propre vécu quotidien. traditions, les us et coutumes, les pratiques 20 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE VI - Quelques données sur la situation de la femme en Côte d’Ivoire VI.1 Quelques données de terrain Les conseillers municipaux / candidatures Candidatures Pourcentages La situation des femmes en Côte d’Ivoire est conseillers marquée par leur sous-représentativité aux Hommes 16455 81,36% postes de responsabilité dans l’administration. Femmes 3771 18,64% Elles sont très minoritaires aux postes électifs, alors même qu’elles étaient près de 52% Les conseillers municipaux / élus d’électrices inscrites sur les listes électorales Elus Pourcentages de 2010. Le taux de scolarisation de la petite fille reste Hommes 4991 85,03% inférieur à celui du petit garçon. Quelques Femmes 879 14,97% données recueillies auprès de structures telles que l’INS, la CEI, le CEPICI témoignent de ces Les régionales : conseils régionaux réalités. Les têtes de liste / candidatures Les régionales et les municipales de 2013 Candidatures Les candidatures et une partie des résultats des présidents de Pourcentages élections régionales et municipales de 2013 Conseils régionaux sont assez instructives et appellent à une prise Hommes 82 97,62 % de conscience de la part des hommes certes, Femmes 02 2, 38% mais surtout des femmes. Les conseillers régionaux / candidatures Les municipales : conseils municipaux  Candidatures conseillers Pourcentages Les têtes de listes/ candidatures régionaux Candidatures Hommes 2579 86,86 % Pourcentages Têtes de liste Femmes 390 13,14% Hommes 630 94% Femmes 39 5,92 % Les conseillers régionaux / élus Elus Conseillers Pourcentages régionaux Hommes 1025 88,67% Femmes 131 11,33% LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 21 Gouvernement, Assemblée nationale… Nombre de Nombre Institutions et organisations Nombre total de membres femmes d’hommes Gouvernement 29 ministres 05 (17%) 24 Assemblée nationale 255 députés 25 (10%) 230 Conseil Economique et Social 120 conseillers 20 (17%) 100 Services diplomatiques 47 chefs de missions diplomatiques 06 (13%) 41 Femmes entrepreneurs font partie des dirigeants et/ou des associés de D’après des données du Guichet unique du 66 autres. Centre de promotion de l’investissement en Entreprises Côte d’Ivoire (CEPICI), de janvier à mai 2013, Période Hommes Femmes créées sur 800 entreprises tous genres confondus Janvier-mai 133 enregistrées, 133 d’entre elles appartiennent à 880 747 2013 (15%) des femmes (entreprises individuelles) et elles Données comparatives du niveau d’instruction Evolution des effectifs par ordre d’enseignement selon le genre   1998/1999 1999/2000 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2010/2011 2011-2012 Enseignement 2 669 1 910 820 1 943 101 2 046 861 2 113 836 1 478 093 1 624 349 1 661 901 2 111 975 2 179 801 2 356 240 2 383 359 2 675 447 primaire 215 Garçons 1 097 474 1 113 280 1 162 300 1 199 136 822 659 901 672 918 665 1 180 924 1 217 616 1 317 104 1 317 988 1 456 231 1 475 357 Filles 813 346 829 821 884 561 914 700 655 434 722 677 743 236 931 051 962 185 1 039 136 1 065 371 1 212 984 1 200 090 Proportion de 42,6% 42,7% 43,2% 43,3% 44,3% 44,5% 44,7% 44,1% 44,1% 44,1% 44,7% 45,4% 44,9% filles Enseignement 428 505 445 195 470 279 500 301 331 865 430 666 483 390 570 253 600 018 635 801 652 039 690 918 734 722 secondaire 1 Garçons 277 265 282 060 298 770 316 920 206 336 237 263 301 867 352 773 378 983 398 995 399 632 416 189 448 180 Filles 151 240 163 135 171 509 183 381 125 529 193 403 181 523 217 480 221 035 236 806 252 407 274 729 286 542 Proportion 35,3% 36,6% 36,5% 36,7% 37,8% 44,9% 37,6% 38,1% 36,8% 37,2% 38,7% 39,8% 39,0% de filles Enseignement 137 345 154 520 169 181 182 160 130 214 165 664 176 762 192 957 207 632 221 732 277 567 309 014 337 661 secondaire 2 Garçons 94 843 105 682 116 101 123 914 86 576 109 494 113 461 121 497 138 624 142 069 176 021 191 704 226 233 Filles 42 502 48 838 53 080 58 246 43 638 56 170 63 301 71 460 69 008 79 663 101 546 117 310 111 428 Proportion 30,9% 31,6% 31,4% 32,0% 33,5% 33,9% 35,8% 37,0% 33,2% 35,9% 36,6% 38,0% 33,0% de filles Evolution des taux brut de scolarisation par ordre d’enseignement selon le genre 1998 / 1999 / 2000 / 2001 / 2002 / 2003 / 2004 / 2005 / 2006 / 2007 / 2008 / 2009 / 2010 / 2011 /   1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Enseignement 71,7% 71,3% 74,0% 76,0% 53,3% 59,5% 59,6% 74,0% 74,3% 77,9% 76,2% 76,2% 82,7% 83,6% primaire Garçons 79,8% 79,1% 81,5% 83,8% 57,9% 64,9% 65,0% 81,9% 82,5% 86,6% 82,6% 82,1% 88,5% 90,5% Filles 63,1% 62,9% 66,0% 67,7% 48,5% 54,0% 54,1% 65,9% 66,1% 69,0% 69,4% 70,1% 76,7% 76,3% Enseignement 29,6% 29,5% 29,8% 30,2% 19,1% 23,9% 26,3% 30,3% 32,4% 34,8% 35,9% 36,1% 36,7% 33,0% secondaire 1 Garçons 37,6% 36,6% 36,9% 37,2% 23,1% 25,6% 31,8% 36,9% 39,8% 42,6% 43,2% 42,6% 43,3% 39,4% Filles 21,3% 22,0% 22,4% 22,8% 14,9% 22,1% 20,4% 23,2% 24,7% 26,5% 28,4% 29,2% 29,7% 26,3% Enseignement 13,3% 14,7% 15,9% 16,9% 11,8% 14,6% 14,9% 15,2% 16,5% 16,1% 22,5% 24,0% 24,0% 20,1% secondaire 2 Garçons 18,8% 20,4% 21,9% 22,7% 15,4% 18,7% 18,5% 18,9% 20,5% 20,1% 27,9% 29,7% 29,2% 24,6% Filles 8,4% 9,5% 10,0% 10,7% 7,8% 9,6% 10,3% 10,6% 11,5% 11,3% 16,1% 17,3% 17,9% 14,9% Source : Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique (MENET). Décembre 2012 22 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Eléments comparatifs du niveau d’alphabétisation INDICATEUR NIVEAU SOURCE Taux d’achevement du cycle primaire (filles) 15,0% MICS 2006 Taux d’achevement du cycle primaire ( garçons) 18,0% MICS 2006 Taux d’achevement du cycle primaire (total) 17,0% MICS 2006 Taux d’alphabétisation des 15-24 ans (femmes) 36,81% ENV 2008 Taux d’alphabétisation des 15-24 ans (hommes) 56,09% ENV 2008 Taux d’alphabétisation des 15-24 ans (total) 46,52% ENV 2008 ENV : Enquête niveau de vie 2008. Source INS Nombre de femmes propriétaires (foncier et habitation) INDICATEUR NIVEAU SOURCE Proportion des femmes possédant des terres 29,00% EDSCI-III Proportion des femmes possédant une maison 25,00% EDSCI-III Nous aurions pu poursuivre cette approche discriminations et violences basées sur le comparative dans de nombreux domaines, genre ; mais les bases de données sont si éparses qu’il - leur pleine et entière participation à la vie est parfois difficile de les collecter et les mettre politique, sociale, économique, culturelle du ensemble pour en sortir des éléments fiables. pays ; Nous avons bien conscience qu’il faut aussi - le respect et la valorisation de leur rôle de tenir compte de certaines réalités, notamment reproductrice ; faire la différence entre les postes électifs et les - la prise en compte du genre dans les politiques postes nominatifs. et programmes de développement; Mais ces chiffres démontrent bien la faible - la valorisation de leur image ; présence des femmes dans divers domaines. - une meilleure connaissance des coutumes et traditions… VI.2- Les résultats des consultations VI.2-b Les tendances en abrégé selon les VI.2-a Les réalités partagées thématiques Nous avons constaté que malgré les diversités Tradition, modernité, le choc culturel : les des lieux (huit aires géographiques du pays), repères de la femme ivoirienne de cultures, de traditions et de pratiques De façon générale, dans l’interprétation de religieuses, les propositions faites à l’issue cette thématique, les participants, tant au des ateliers partagent des traits essentiels niveau national que régional, ont admis qu’il communs. Les femmes ivoiriennes, qu’elles ne fallait pas, de prime abord, établir une soient de l’Est, de l’Ouest, du Sud, du Centre, contradiction automatique entre tradition et du Sud-Ouest ou du Nord ont des attentes modernité. Pour eux, il importe, au contraire, de similaires, à quelques nuances près : faire connaître, de promouvoir et de valoriser - respect de la Constitution qui consacre certaines traditions, les faire connaître comme l’égalité de tous sans distinction de sexe, lieu d’enracinement et d’affirmation culturelle d’ethnie et de religion ; et sociale. Ce qui ne les empêche pas de - reconnaissance et respect de leurs droits stigmatiser ce qu’ils considèrent comme des et libertés (droit à l’instruction, droit à avatars de pratiques culturelles, traditionnelles l’information,  droit à la santé…) ; et de certaines croyances, entre autres : - l’application des lois et textes contre les - la non-acceptation des femmes dans l’espace public ; LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 23 - le mariage précoce de la jeune fille ; un petit peu moins de 52% de femmes sur la - le mariage forcé de la jeune fille; liste électorale. Et les femmes rurales ont aussi - le non-accès de la femme à la terre comme massivement voté. Mais le poids électoral des propriétaire foncière ; femmes n’a pas été transformé en pouvoir - la non-instruction de la petite fille ; politique. Les taux de participation de femmes - l’exclusion de la femme de l’héritage candidates aux différents scrutins qui suivront familial ; sont parlants. Pour les législatives de 2012, - les mutilations génitales des femmes ; seulement 124 candidatures féminines sur - le lévirat, etc. 1885 postulants à l’hémicycle. Me Françoise Il faut donc agir sur les contraintes Kaudjis-Offoumou, auteur de Femme, genre et socioculturelles en influant sur ces résistances pouvoir de décision en Afrique, résume cette qui demeurent encore importantes. réalité en ces termes  : «  l’électorat féminin aujourd’hui de 70% permet de déterminer la mesure de la participation massive des Résultats attendus femmes. Par contre, des chiffres mettent en 1 - Une meilleure connaissance du statut de exergue leur infime position d’élues et leur la femme dans les traditions en vue d’une faible représentation au Gouvernement ». perception positive à son égard ; Pour de nombreux participants, il faut mettre 2 - La femme est propriétaire foncière et est en place un système qui contraindrait, à la financièrement indépendante ; fois l’Etat et les partis politiques, à assurer 3 - La femme est considérée comme un la promotion des femmes dans les instances membre à part entière de la société  : elle de décisions et dans les espaces de prise de bénéficie de ses pleins droits ; décision. 4 - La femme est responsabilisée et impliquée dans les prises de décision qui se font de manière collégiale ; Résultats attendus 5 - La femme est libre de choisir son 1 - Les femmes sont suffisamment conjoint et sa religion : mariage forcé et/ou représentées dans les directoires des précoce interdit ; administrations et des partis politiques ; 6 - Toutes les pratiques discriminatoires 2 - La loi d’urgence sur la parité systématique, sont abandonnées ; homme-femme, (30% minimum) dans la 7 - La scolarisation de la petite fille vie politique et aux postes de responsabilité et l’alphabétisation de la femme sont dans les administrations est votée ; assurées. 3 - L’école devient obligatoire pour la petite fille : le taux de femmes instruites a Espace public, espace politique, espace augmenté ; social : le leadership de la femme ivoirienne 4 - La promotion du genre dans l’entreprise Pour les participants, l’un des éléments à privée est aussi assurée ; prendre en compte dans la non-affirmation 5 - Tous les services au bénéfice de la femme du leadership de la femme dans l’espace sont décentralisés ; public, c’est la difficulté qu’elle a à s’exprimer 6 - Le taux de déscolarisation de la jeune lorsqu’elle se retrouve hors de la sphère privée. fille est sensiblement réduit ; Il semble évident pour les participants que le 7 - L’alphabétisation de la femme est niveau d’instruction pèse beaucoup dans la assurée ; confiance que la femme a ou pas en elle. 8 - Le rôle de procréation de la femme est Les femmes sont présentes dans les partis valorisé et soutenu par la mise en place politiques au sein desquels elles sont de systèmes qui lui allègent les pesanteurs nombreuses à militer. Elles ont toujours joué liées à la maternité (construction de crèches un rôle déterminant dans les élections et la et de garderies dans les entreprises et les présidentielle de 2010 confirme cette assertion : marchés) 24 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Espace économique  : le pari de la femme Violences faites aux femmes  : à quand le entrepreneur triomphe du droit ? Pour la Côte d’Ivoire, pays agricole, la Les femmes sont victimes de diverses formes première richesse des populations est la terre. de violences  : viol, excision, infibulation… Or, Le régime du foncier coutumier soumet la Dans certaines familles, dès le bas-âge, la femme à des discriminations qui lui rendent petite fille subie des mutilations dont les difficile, voire impossible, la possession de conséquences sur sa vie de femme sont concessions agricoles. Les femmes, dans la indescriptibles et indicibles. Il convient de majorité des cas, notamment celles des zones noter que fort heureusement, ces traditions ne rurales, sont obligées de négocier des parcelles sont pas pratiquées dans toutes les régions de de terre auprès de leur famille d’origine ou la Côte d’Ivoire. de leur époux pour la culture de produits Les femmes sont parfois humiliées et battues vivriers. Les cultures qui peuvent leur assurer par leurs époux et/ou conjoints. Parce que mal la pérennité de leurs gains et leur garantir une informées et souvent peu ou pas instruites, autonomisation ne sont accessibles qu’à une les femmes ignorent leurs droits et n’arrivent infime minorité. toujours pas à se défendre. Très peu d’entre Autre réalité qui contrarie les possibilités elles portent plainte contre leurs agresseurs. Le d’autonomisation financière des femmes, règne de l’impunité favorise la résurgence des surtout celles qui veulent entreprendre  : agressions de tous ordres contre les femmes et le difficile accès aux informations et aux les cas de viol sont nombreux. opportunités d’affaires. Le Gouvernement ivoirien a amendé le code Le difficile accès aux crédits est l’un des freins civil et mis en place un arsenal juridique qui les plus évoqués par les femmes elles-mêmes, protège la femme. Mais modifier les textes qu’elles soient du monde rural ou des zones de lois n’aura été qu’une étape. Il faut un urbaines. changement de comportement, le respect et l’application de la loi n° 98-757 du 23 décembre 1998. Résultats attendus 1 - Les femmes ont la possibilité d’achat de terres pour la production agricole Résultats attendus pérenne ; 1 - Les femmes connaissent les lois et leurs 2 - Les femmes ont accès au crédit droits ; d’investissement ; 2 - Les hommes et la communauté sont 3 - Les femmes ont accès aux opportunités sensibilisés à la connaissance et au respect d’affaires et à l’information ; des droits de la femme ; 4 - Les femmes sont soutenues et 3 - Les auteurs de violation des droits de la accompagnées dans l’accès au femme sont punis en application de la loi ; financement ; 4 - Les pesanteurs socioculturelles et 5 - Les femmes sont formées à les stéréotypes basés sur le genre sont l’entreprenariat, au management (droit, dissipés ; fiscalité, passation des marchés publics) 5 - Le nombre de filles scolarisées augmente 6 - Les femmes ont accès au matériel agricole de manière exponentielle ; pour la modernisation de l’agriculture et la 6 - La volonté politique pour l’application transformation de leurs productions ; des lois contre les violences basées sur le 7 - Un circuit de commercialisation des genre est affirmée ; produits vivriers est organisé ; 7 - Les violences basées sur le genre sont 8 - Un fonds qui atteint 3 milliards au bout éradiquées. de 02 ans et 05 milliards au bout de cinq ans est mis en place. LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 25 VII. Les recommandations des consultations Tradition, modernité Espace public, espace politique, le choc culturel : les repères espace social : le leadership de la de la femme ivoirienne femme ivoirienne Actions proposées Actions proposées 1 - Vulgariser les cultures, valeurs et 1 - Créer des centres de formation traditions en relation avec le statut de la et d’alphabétisation fonctionnels de femme ; proximité (avec organisation de 2 - Eduquer toute la communauté à la caravanes d’information et de formation citoyenneté, au genre et à la paix ; saisonnières) ; 3 - Créer un centre de formation au 2 - Créer des centres de formation au développement de la personnalité pour la leadership ; femme ; 3 - Scolariser et maintenir les filles à l’école 4 - Appuyer les réformes législatives, par des mesures incitatives (primes, bourses appliquer effectivement les lois sur l’égalité institutionnelles, prises en charge, prix et voter celle sur la parité; d’excellence…); 5 - Alphabétiser la femme adulte ; 4 - Construire des lycées de jeunes filles et 6 - Vulgariser les droits de la femme et des internats ; lutter contre les stéréotypes sexistes et 5 - Mettre en place des bases de données discriminatoires ; des femmes compétentes dans les partis 7 - Créer des guichets uniques pour politiques, les administrations, le secteur l’accès des femmes à la propriété privé, les organisations et institutions foncière (inventorier toutes les jachères de internationales…, et les rendre publiques ; l’Etat pour les redistribuer aux femmes et 6 - Lutter contre les préjugés ; prévoir des mesures d’accompagnement 7 - Susciter la prise d’initiative chez la pour la mise en valeur des terres). femme. Mesures clés Mesures clés 1 - Vote d’une loi sur la parité homme-femme 1 - Organisation de débats, de campagnes dans tous les domaines conformément à la de sensibilisation, d’ateliers de formation ; Constitution ; de plaidoyers et réalisation de films 2 - Soumission du financement des partis d’information sur les méfaits des violences politiques au taux de présence des femmes basées sur le genre (VBG) et les pratiques dans les instances de décisions desdits partis, discriminatoires, ainsi que le danger que aux postes clés et sur les listes électorales. représentent certaines croyances qui prolongent les inégalités de genre ; 2 - Utilisation des médias comme canaux d’éducation et de formation de la population à la connaissance des valeurs promues par les traditions et valorisation des statuts et du rôle de la femme dans la société. 26 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Espace économique : Violences faites aux femmes : le pari de la femme entrepreneur à quand le triomphe du droit ? Actions proposées Actions proposées 1 - Sensibiliser sur l’égalité d’accès à la 1 - Construire des centres d’accueil et terre ; des cliniques juridiques pour les femmes 2 - Organiser des sessions de formation victimes de violences ; et/ou des séminaires sur les activités 2 - Instaurer la gratuité de la délivrance entrepreneuriales des femmes ; du certificat médical aux femmes victimes 3 - Instaurer une politique prenant en de violences  et encourager les victimes à compte le genre à l’Institut national ivoirien porter plainte contre leurs agresseurs; de l’entreprenariat (INIE) ; 3 - Contraindre les agresseurs à prendre 4 - Créer un centre de conseils, d’information leurs victimes en charge ; et de formation de la femme entrepreneur ; 4 - Instaurer l’enseignement des méthodes 5 - Créer une structure pour contraceptives  dans les écoles et dans les l’accompagnement, l’information, la centres de santé; formation et l’encadrement des femmes du 5 - Sensibiliser les guides religieux et monde rural ; les leaders traditionnels sur les dangers 6 - Doter les structures financières d’un et l’illégalité des violences basées sur le fonds d’aide en faveur des femmes genre et les inconvénients des règlements entrepreneurs ; à l’amiable des actes qui tombent sous le 7 - Mettre en place un guichet unique pour la coup de la loi. femme micro-entrepreneur et entrepreneur. Mesures clés Mesures clés 1 - Création au sein des tribunaux de comités 1 - Construction d’un centre de formation sur les violences basées sur le genre dirigés et de perfectionnement à l’entrepreneuriat par des magistrats femmes ; féminin ; 2- Application des lois et textes réglementaires 2 - Mise en place de moyens de transport et (notamment la loi n° 98/757 du 23 décembre de chaînes de distribution des produits ; 1988 portant répression de certaines formes 3 - Création d’une banque d’investissement de violence à l’égard des femmes). pour la femme entrepreneur. Les cibles bénéficiaires - La petite fille ; - la jeune fille ; - la femme. LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 27 Conclusion L ’égalité étant la pierre angulaire de toute société qui se veut démocratique, elle exige des efforts pour lutter contre les inégalités de droit et de fait. Le Gouvernement ivoirien reconnaît que les femmes ont une place essentielle dans la société, du fait de leur contribution au processus de croissance et de développement de la Côte d’Ivoire. Des efforts ont été réalisés en termes de cadre politique, institutionnel et « La société juridique pour le respect de l’égalité entre les hommes humaine ressemble à un oiseau avec et les femmes. Des engagements en faveur de l’égalité ses deux ailes : de genre pour la prise en compte de la situation sociale, l’une masculine et économique et politique des femmes sont annoncés, mais l’autre féminine. Il les limites du cadre juridique pour l’équité de genre et la ne peut voler que faible harmonisation de la législation nationale avec les si les deux ailes instruments internationaux, les discriminations à l’égard sont développées de des femmes et le droit coutumier souvent défavorable aux manière égale ». femmes freinent leur mise en œuvre. Confucius Ces consultations furent pour la Banque mondiale une occasion de susciter des rencontres et de stimuler la réflexion sur l’essentielle problématique du genre. Au bout du compte, elles sont une initiative collective dont les recommandations seront portées par le gouvernement ivoirien, la société civile et les organisations et associations féminines, accompagnées dans leurs mise en oeuvre par la Banque mondiale et les partenaires au développement. 28 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE VIII - Les Recommandations de la consultante Une analyse de toutes les propositions Femmes leaders de Côte d’Ivoire planchent sur récoltées à l’issue des consultations induit ces l’idée d’un tel outil. L’Observatoire fait partie recommandations stratégiques et pratiques : des éléments clés de la politique nationale genre proposée par le Ministère de la Famille, Au plan stratégique de la Femme et de l’Enfant. Au Gouvernement  Instaurer une approche décentralisée et Mise en œuvre des lois existantes et communautaire genre dans la mise en œuvre renforcement du cadre institutionnel : soutenir de la politique de décentralisation l’application de l’arsenal juridique existant par une volonté politique systématique. Aux Parlementaires Mise en place de commissions sur le genre Mise en oeuvre d’une planification et d’une et l’équité ; budgétisation sensibles au genre. A la Banque mondiale Création d’un Observatoire du Genre et de Se doter de ressources humaines suffisantes l’Equité qui aura pour missions, entre autres, et institutionnelles pour l’intégration de : systématique du genre dans les programmes réaliser l’audit genre et l’analyse selon de la Banque mondiale et de ses partenaires le genre des politiques, stratégies et plan nationaux; d’actions sectoriels existants ; Appui au renforcement des capacités des veiller à la prise en compte du genre comme décideurs et des acteurs en genre ; outil d’analyse, de diagnostic, d’orientation qui Formalisation des cadres de réflexion par des permet de mieux aborder le développement formations sur les violences basées sur le genre de manière équitable ; en direction des décideurs et des acteurs ; veiller à l’application des lois et conventions Des structures telles que le Cerap et la votées et signées pour le respect de l’égalité Chaire Unesco « Eau, Femmes et Pouvoir de entre les femmes et les hommes ; décisions » pourraient être sollicitées. donner des indicateurs sur le respect du genre… Au niveau pratique  : mise en place de Le Rwanda est doté d’un tel instrument. Ce qui programmes opérationnels  permet à ce pays d’intégrer les particularités sexo-spécifiques dans sa politique de Au Gouvernement et à ses partenaires au développement. Les résultats font de ce pays développement une référence en matière de développement équitable. Pour l’application des lois En Côte d’Ivoire, le Ministère de la Solidarité, Renforcer les capacités du personnel de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, la judiciaire pour une meilleure maîtrise Convention de la société civile, la Coalition des des instruments nationaux, régionaux et LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 29 internationaux sur les droits de la femme ; place des actions en dupliquant les meilleurs Renforcer les capacités des membres du modèles existants. pouvoir législatif sur les droits de la femme Onu Femmes, avec le soutien de l’Union européenne, avait mis en œuvre un projet Pour l’affirmation du leadership féminin : intégré multidimensionnel  : assistance Renforcer la visibilité des femmes ; juridique, accompagnement psychologique et Renforcer les capacités en leadership des aide médical aux victimes de violences. femmes par la formation ; L’Association des Femmes juristes de Côte Assurer la mise en réseau des femmes. d’Ivoire (AfjCI)  ; la Plate-forme des femmes A ce niveau, le Compendium des compétences pour gagner et la Chaire Unesco «  Eau, féminines est un programme de valorisation Femmes et Pouvoir de décisions  » ont des compétences féminines qui mériterait des cliniques juridiques et des centres de d’être soutenu. prévention et d’assistance des femmes victimes de violences. L’AIDF (Association Ivoirienne Pour l’autonomisation de la femme pour la Défense des Droits de la Femme) a une entrepreneur : expertise reconnue dans ce domaine. Renforcer le pouvoir économique des femmes par l’accompagnement du Gouvernement avec Aux Parlementaires la mise en place d’un environnement favorable Faire un audit des blocages des lois votées et d’un système approprié et efficace pour un afin d’évaluer les efforts de l’Exécutif dans leur meilleur accès des femmes au financement ; application ; Mettre en place un fonds pour le Travailler à faire appliquer les lois développement de l’entrepreneuriat féminin. existantes. Par ailleurs, ce fonds pourra permettre de régler les problèmes d’accès à la terre et Pour la mise en oeuvre des recommandations répondre ainsi à l’une des attentes des femmes Mettre en place un comité de suivi qui du monde rural. participera à la transformation de ces propositions en actions pertinentes et en Pour la lutte contre les violences basées sur programmes, et veillera à l’exécution du plan le genre : d’action qui sera finalisé. Appliquer les meilleures pratiques : mettre en 30 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE IX - Les recommandations de l’atelier de restitution Le 18 juin 2013, en présence de Madame le Thème II/ Espace public, espace politique, Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la espace social : le leadership de la femme Femme et de l’Enfant, représentant le Premier ivoirienne (voir P.25) Ministre ; Madame la première Vice-présidente - En conformité avec la Constitution, faire de l’Assemblée nationale ; de la représentante voter une loi sur la parité ; de la Grande Chancelière de l’Ordre national - Construire la Maison de la femme ; et de plus d’une centaine de femmes de toutes - Faire le toilettage des lois et textes existants les composantes de la société et d’hommes, et harmoniser les instruments nationaux et les recommandations et les résultats des régionaux ; consultations ont été rendus publics. - Mettre les médias publics au service de Après leur présentation, ils ont été enrichis par l’information, la formation et l’éducation des ces apports. populations à la citoyenneté. Thème I/ Tradition, modernité, le choc Thème III/ Espace économique : le pari de la culturel : les repères de la femme ivoirienne femme entrepreneur (Voir P. 26) (voir P. 25) - Mettre en place un fonds d’appui pour les - Mettre en exergue la dynamique tradition- femmes. modernité ; -Soutenir les femmes du milieu rural dans la - Mettre en lumière les femmes vivant en modernisation de l’agriculture (équipement, milieu rural. puis conservation et transformation des produits) LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 31 Thème IV : Violences faites aux femmes : à préjudiciables à la santé de la femme ; quand le triomphe du droit ? (Voir P. 26) Passer de la parole aux actes et faire appliquer - Impliquer les médecins légistes dans les toutes les lois au nom du droit de la femme à enquêtes pour viols et autres violences la vie. sexuelles ; Pour le développement équitable de la - Renforcer les capacités des agents de l’Etat Côte d’Ivoire, les femmes demandent une (magistrats, médecins et police) pour une implication à tous les niveaux du pouvoir meilleure maîtrise de l’approche genre et des politique. instruments nationaux et internationaux sur Les femmes s’invitent à plus de solidarité les droits de la femme ; entre elles. Elles se sont en outre engagées à - Organiser des activités d’information, de jouer leur partition dans la concrétisation des sensibilisation et de vulgarisation des pratiques recommandations des consultations. 32 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Annexes Les Régions et villes choisies Toutes ces régions, comme tant d’autres, sont encore marquées par des pratiques culturelles qui fragilisent gravement la situation des femmes. Région du Gbéké / Centre (après dix (10) ans de crise, cette zone a du mal à retrouver son souffle économique. Les femmes y sont plus que jamais confrontées à la pauvreté) Lieu de l’atelier : Bouaké  Villes et villages associés : Botro, Bodokro, et Brobo Région de San Pedro / Sud-Ouest (une zone de grande production de produits de rente/ les populations et surtout les femmes vivent en marge du développement. Avec un important taux d’analphabétisme) Lieu de l’atelier : San Pedro Villes et villages associés: Tabou, Grand-Béréby Région du Tonkpi / Ouest (cette zone est de loin la région la plus affectée en raison de nombreux facteurs dont sa proximité avec le Libéria, pays qui a connu une violente guerre civile) Lieu de l’atelier : Man Villes et villages associés : Duékoué, Danané et Biankouma. Région du Poro / Nord (cette zone est restée en marge des grands pôles de décisions administratives, avec des traditions pesantes pour les femmes) Lieu de l’atelier : Korhogo Villes et villages associés : Napié, M’Bengué, Sirasso… Région du Bafing / Nord (le poids des traditions maintient la femme dans une situation de dépendance vis-à-vis de certaines pratiques et des hommes) Lieu de l’atelier : Touba Villes et villages associés : Koro, Ouaninou, Fougnesso Région de Gontougo / Est (cette zone est longtemps restée en marge des programmes nationaux de développement. Elle est devenue pourvoyeuse de jeunes filles de maison) Lieu de l’atelier : Bondoukou Villes et villages associés : Tanda, Koun-Fao Région du Sud Comoé / Sud (l’agriculture intensive – les produits de rente – a réduit la portion des terres cultivables pour les femmes. ) Lieu de l’atelier : Aboisso Villes et villages associés : Bonoua, Adiaké et Tiapoum LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 33 La liste des participants par atelier et par sous-commission SOUS-COMMISSION I : Tradition, modernité, le choc culturel : les repères de la femme ivoirienne Abidjan, le 28 novembre 2012 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Kindo Assandoi Marie-Laure Fondation terre d’Espérance/ présidente Mme Sylla Awa Journaliste-consultante Mme Touré Diabaté Tenin Refmaci /présidente Mme Diabaté J.M. Chantal Point focal cellule Genre Ministère de la Communication Honorable De Mel Yacé Laurette Député Mme Kassi Assovié Maria Cécile Juriste- chef d’entreprise Bouaké, le 25 janvier 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS M. Kouassi Kouman Lidho, section Bouaké / président Mme Singuin Jeanne Epse. Koffi Association Yewouka Yehoun/ présidente Mme Nogodjouma Kanaté Association des Femmes Forgerons de Bouaké/ présidente Mme Koné Affouchata Association des femmes Forgerons/ secrétaire générale Mme Kabran Florence Association AGCP/ trésorière générale Mme Touré Nakaeu UFCG (Union des femmes commerçantes du Gbêkê)/ présidente M. Coulibaly Salifou UCB (Union des commerçants de Bouaké) / président Mme Allangba Brou Catherine RFUGD / présidente M. Konaté Lassine Association Yekouwa Yehoun /président adjoint M. Maméry Coulibaly Membag / Commissaire M. Touré Moussa SYCOVABCI / président-adjoint Nanan Arman Julien Chefferie traditionnelle de la région de Gbêkê Mme Traoré Maminata Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê (UFCG) / membre Mme Dao Alima UFCG / membre Mme M’Bera Ahou Angèle UFCG / membre Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement Technique / M. Boua Kouassi Pascal Directeur régional M. Kouadio Ahoutou Mathieu Ministère de la Culture et de la Francophonie / Directeur régional Nanan Kouadio Kouassi Félix Chefferie traditionnelle de la région de Gbêkê Nanan Kouadio Kouassi Gustave Chefferie traditionnelle de la région de Gbêkê Mme Konaté Fatoumata UFCG (Union des femmes commerçantes du Gbêkê)/ membre Mme Kamagaté Nagnaré UFCG / membre Mme Konaté Karidja UFCG / membre Mme Mariam Koné UFCG / membre 34 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Korhogo, le 19 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme  Coulibaly Jeanne Epse. Sékongo UVICOSA / Présidente du Conseil d’administration M. Yéo Nontonwa UVICOSA / Encadreur Mme Haïdara Marthe Association Kparatchogo / Secrétaire générale Mme Fatima Coulibaly Association Kparatchogo / présidente Mme Coulibaly Mahoua Association Kparatchogo / trésorière générale M. Ira Bruno Institut National de Statistiques / Directeur régional Mme Doukouré Fatoumata Femmes Suinté de Korhogo / présidente M. Soro Nafara Asslociation Binkadi / membre M. Coulibaly Zié Conseil général de Korhogo / vice- président Mme Coulibaly Sita Association Binkadi / membre d’honneur M. Nguessan Michel Ministère de l’Agriculture / Directeur régional Mme Coulibaly Mariam Association Kparatchogo / secrétaire Mme Mariam Bamba Association Wobin / membre déléguée Mme Tuo Tiémogo Association Wobin / présidente Man, le 25 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Douon née Fatoumata Tia REFADEM / présidente Mme Gueu O. Eugénie Association des Femmes Kouadi / coordinatrice Mme Kamandé Djédjéa Julie AWOMBA / présidente Mme Kessé Zolé Delphine Association des Femmes Dan / présidente M. Dan Kouiné André Porte-parole des Chefs coutumiers du Tonpki Mme Péhé Rosine Association Anitani / présidente Imam Koné Aboubacar Cosim du Tonkpi / coordonnateur M. Gooré Bi Mathias Ministère de la Culture et de la Francophonie / Directeur régional M. Kouakou Konan Conseil général de Man / Directeur de la promotion humaine M. Kouassi Yao Cyrin Mairie de Man / Chef du service socioculturel Mme. Dessan Minkapeu Bertine ONG Wakanou / présidente Mme. Sahi Gisèle ONG Wakanou / vice- présidente Aboisso, le 20 mars 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS El Hadj Sanogo Amed Cosim / Imam El Hadj Sanfo Yacouba Cosim / Imam Mme Yao Aya Philomène Infas- Aboisso / enseignante Mme Gbagbo Jeannette Radio Paix du Sanwi / animatrice-productrice M. Amoi Aka Ernest Chef de terre à Aboisso Ministère de la Solidarité, de la famille de la femme et de l’enfant / éducatrice- Mme N’Cho Mélanie M. Directrice régionale Mme Essoua Félicité Association Mamboué / présidente Mme Koffi Ama Marie Solange AFDYL / Conseillère communautaire M. Koffi Kouamé Anader / Chef de zone Mme Ekponon Colombe Association Yeyokun / présidente LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 35 Père Kambou Jean Paroisse Sacrés Stigmates / Curé M. Ettien Bosco UJCA / Secrétaire général M. Silué Lacina Ministère des Ressources Animales et Halieutiques / Directeur régional Bondoukou, le 12 avril 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Kouassi Ama Sewa Jacqueline Association Koridjo/ présidente Mme Ouattara Adissa Usofeb/ présidente Mme Betche Alimata Onuci/ assistante à l’information publique M. Sié Kobenan Ex-président de l’ex-Conseil général Père Fidèle Adayé Yao K. Eglise catholique/ Prêtre Mme Kossia, épse Koffi Appia Association Kamidié/ membre M. Amara Timité Syndicat des transporteurs / président Mme Diomandé, épse Koffi Appia Femme au foyer Mme Kouakou Chantal Association Bâtio/ présidente Touba, le 9 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS M. Dion Petronille Amicale des pasteurs de Touba / président M. Fofana Isaac Société civile M. Bamba Mancona Manfin Association Kodiani de Foungbesso/ secrétaire général M. Diomandé Allanh Association Kodiani de Foungbesso/ président Mme Fofana Monfla Association de femmes de Borotou / représentante M. Ounsougan Delphin Mission catholique de Touba/ Prêtre Mme Bouys Marcelle Association des hévéaculteurs/ présidente Mme Fadiga Massandjé Agent de bureau Mme Touré Maténé Agent de bureau M. Fadiga Youssouph Représentant du chef du village M. N’Zi Yao Benjamin Enseignant Mme Fadiga Masse TP L’Anaya/ vice-présidente San Pedro, le 29 Mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme N’Gatta Aya Nicole Association ATR/ présidente Mme Olloi Hortense Association Badjiami/ secrétaire générale Mme Ayé Victoire Désirée Association Femmes Winin, secrétaire générale Mme Hié Doua Yolande Association des Femmes de Grand Béréby – AFGB)/ présidente M. Bayéré D. Albert Cpd-Go/ vice-président Mme Kouamé Affoué Adèle Femmes Soyons Unies/ présidente Direction régionale de l’Education nationale et de l’Enseignement Mme Abadjina née Edi Adjoua technique/ Chef Service RH Mme Kalé Philomène Association Woponougbé/ présidente M. Coulibaly Nana Diarrassouba Direction régionale des Affaires sociales/ Directeur régional M. Dosso Mourlaye L’Expression/ journaliste- correspondant régional Mme Assouman Micheline Femmes Soyons Unies/ trésorière 36 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE SOUS-COMMISSION II  Espace public, espace politique, espace social : le leadership de la femme ivoirienne Abidjan, le 28 novembre 2012 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Dr. Ekra Eliane MDE / Business school/ Formatrice Me Dadié-Sangaret Lynda Coalition des Femmes Leader de Côte d’Ivoire / Secrétaire générale Mme N’Da Kouassi Anne-Marie FAO Mme Hudson Fenouil Marie Josée Fédération des chercheurs de Côte d’Ivoire/ past présidente Mme Tanoh Florence Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique /Craef- CI Mme Gnazebo Josiane Wanep-CI/ membre Honorable Aké Camille épse. Akoun Député Honorable Kayo Siahi Clarisse Député Honorable Joséphine Koné épse Fany Député Bouaké, le 25 janvier 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme. Kouamé Aya Félicité Association Yéboyékoun- Botro / présidente M. Hamadou Bamba Rassemblement des Jeunes Républicains / président régional Mme Coulibaly Marie-Thérèse Association des Coiffeuses et esthéticiennes / secrétaire Mme Koffi Aya Christine Association Yéboyékoun / membre M. Mahamadou Touré Mairie de Bouaké/ directeur des affaires socioculturelles Mme Zingué A. Suzanne Association des coiffeuses et esthéticiennes / membre Mme Kouassi Marie- Josée Association des Coiffeuses et Esthéticiennes / Membre Mme Kouassi Amoin Léontine Association des femmes Ahaly, Afa, Brobo / présidente Mme Trazié Isabelle Préfecture / attaché administratif Mme Kra Kossia Isabelle Association des coiffeuses et esthéticiennes / membre Mme Aïdara Préfecture / attaché administratif M. Konan Brou Félix Association des planteurs de manioc/ président Mme Yéboué Aline Association des coiffeuses et esthéticiennes / coiffeuse Mme Yao Ahoue Elise Association des coiffeuses et esthéticiennes / Coiffeuse Korhogo, le 19 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS M. Yéo Piébé Association des Commerçant- FENACCI / secrétaire Administratif Mme Cissé Korotoum Association Euro Cosmétiques / présidente Dr. Coulibaly Lacina Anader / directeur régional Dr. Samouka Touré MEMPD / directeur régional Mme Traoré Massiata jardinière Mme Assita Traoré commerçante Mme Ouattara B. Madeleine jardinière Mme Soro Natogoma jardinière LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 37 Mme Coulibaly Fatoumata Association des femmes artisanes / présidente Mme Soro Martine UCOVISA Sinématiali / présidente Mme  Konaté Fanta Segnenidenin / présidente M. Tuo Piériguedenin Paul Conseil Général / assistant du Secrétaire général Man, le 25 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Badouel Jeannette Ong Métissage / présidente Mme Gueu Jacqueline Association Dela /présidente Mme Sigui Goué Lou Antoinette Ong Bethanie / présidente fondatrice Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement M. N’Gba Tiémoko Technique / directeur régional Mme Yadé Gué Jacqueline Société civile / enseignante Mme Yao Lucie Pélagie Institution de formation de l’éducation féminine / directrice Mme Capet Dagba Irène Ong Sainte Philomène de l’Espérance / présidente fondatrice M. Gogbeu Ken Ong Béthanie / chargé du genre Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de M. Djenon Paulin Mathurin l’Enfant /directeur régional Mme Ségnon, née Tia Suzanne Ong PFA / présidente Aboisso, le 20 mars 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Assibonan- Kokola C. Juliette Anader / chef Unité centrale genre et développement M. Yatché Touré Lycée Moderne d’Aboisso / proviseur Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des affaires Sociales et de Mme Kadja N’Zoré Emilienne la Formation Professionnelle /directrice départementale Mme Touré Sy Savané Cafop Aboisso / directrice M. Zamblé Bi Tra Narcisse Mutuelle des Institeurs / président Mme Zagbé P. Margueritte Ong Afdyl / présidente Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement M. Haoulé Zirimba Jacques technique /directeur régional Mme Bouadi Bomo Colette Membre de l’Association Unissons Nous / commerçante M. Koffi N’Da Ernest Affaires Sociales / Directeur Régional Mme Attaï Philomène Agence ivoirienne de presse / journaliste M. Coulibaly Yardjouma Inza Ong Yeleh Africa / secrétaire Général Bondoukou, le 12 avril 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Kobena Akoua Aline Femmes leaders/ présidente Mme Angui Kossia D. Hélène Association Kanwori/ présidente M. Ouattara Bema Mahama Chambre des métiers/ secrétaire général exécutif Mme Amon Hélène Chambre des métiers / présidente Mme Adjoumani Yaoua Edwige A.I.B.1/ responsable sport Mme N’Da Louise A.I.B.1 / secrétaire adjointe M. Yatté Archimède Hervé Mairie/ coordonateur municipal de sécurité M. François Richard Bachelard Mairie/ secrétaire général 38 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Touba, le 9 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Dosso Sita Ex- Député/ exploitante agricole M. Da Justin Direction régionale des sports et loisirs / directeur régional Mme Bamba Masséré Association Betaka/ présidente M. Dosso Mamadou Agence ivoirienne de presse/ correspondant M. Ezoua Mallan Simplice Direction départementale des sports et loisirs / éducateur Mme Fadiga Aïcha Association des personnes handicapées du Bafing/ vice-présidente M. Bamba Mankoueny Coopérative Signansi de Bakandesso/secrétaire Mme Bamba Matoma Coopérative Signansi de Bakandesso/ vice-présidente Mme Aïssata Coulibaly Coopérative Signasi de Bankandesso/ trésorière Mme Diomandé Madjali Association Sababougnouma/ présidente Mme Bamba Nani CAC/ présidente Mme Koné Massaty L’ANAYA/ présidente Mme Soumahoro Fanta Association Binguema de Peleton/ présidente Mme Diomandé Mayola Association Binguema de Ganwé/ présidente Mme Bamba Matôgôma Coopérative Signansi de Bakandesso / présidente Mme Soumahoro Bintou Association Binguema de Ganwé/ vice-présidente Mme Bamba Mankoueny Coopérative Signansi de Bakandesso / secrétaire générale San Pedro, le 29 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS M. Kouakou Kouakou Augustin Ong Calao Espoir/ secrétaire général national Mme Yeboua Ama Adoubiac Association des femmes du Zanzan, Kan Wori/ présidente Mme Diguiny Angéline Association des Femmes Winnin/ présidente Mme Aminata M’Baye Association Sœurs unies/ secrétaire générale Mme Digbeu Béatrice Association Afalac/ secrétaire générale Mme Konaté Djeneba Baguira Ong Espace Magique/ présidente M. A.Dadge Notre Voie/ journaliste- correspondant régional M. Tokpa Muller Radio Bêbe/ DP/ chef d’antenne Mme Koné Salimata Ofaci, Dale Wale/ vice-présidente Mme Djama Stella Ong Calao Espoir/ membre du secrétariat projet femme LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 39 SOUS COMMISSION III : Espace économique : le pari de la femme entrepreneur Abidjan, le 28 novembre 2012 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Mariam Dao- Gabala Coalition des Femmes Leaders de Côte d’Ivoire / présidente Société Nouvelle de Presse et d’Edition de Côte d’Ivoire SNPECI Mme Beugré Michelle / conseillère en gestion auprès du Conseil d’administration Mme Désirée Djomand Association des Femmes AFIP+ / présidente Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire - CgeCI/ Mme Massogbé Touré Diabaté membre Mme Yvonne Irié-Lou COCOPROVI/ présidente Entrepreneur - Confédération Générale des Entreprises Mme Cissé Assatou de Côte d’Ivoire- CgeCI/ membre Honorable Nassalou Diaby Député Honorable Fadiga Adjaratou Député Honorable Oulaï Z. Madeleine Député Bouaké, le 25 janvier 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Miézan née Coulibaly Karidiatou Union des Femmes Leaders- CI, UFLED- CI /présidente Mme Konan Akissi Juliette Ivoire Buro Services / Directrice Mme Brou Georgette Union des Associations féminines UAF / présidente Mme Kouakou Cécile Union des Associations féminines UAF / secrétaire Mme N’Guessan Ahou Elisabeth FADERAV / première vice-présidente Mme Ouattara Aoua FADERAV / présidente Mme Windé Chimène AFUD / Présidente Mme Ouattara Fatoumata Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ secrétaire Adjointe Mme Sidibé Fatoumata Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ membre Mme Namizata Kamagaté Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ membre Mme M’Bra Boka Elisabeth Association Eboita/ membre Mme Koné Fissamié Awa Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ secrétaire Générale Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ commissaire aux Mme Saganogo Fatoumata comptes Mme Youzan Youjiya Ong Limanya International / collaboratrice de la fondatrice Mme Camara Fanta Association Yêrêdêmê / vice-présidente Mme Soro née Guindo Naminata OFED / présidente Mme Yao Kouassi Akissi Agnès Association des Femmes Ahaly, Brobo, Afa/ présidente Mme N’Guessan Marceline Association Ehoumien / trésorière générale M. Djamala Koffi Edmond PDCI-Rda /permanent Korhogo, le 19 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS M. Kouakou K. Léopold OCPV / chef d’antenne régionale M. Kouadio N’Dri Ministère de l’industrie / directeur général 40 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Ministère d’Etat, Ministère de l’emploi, des affaires sociales et de la M. Atta Ebe Constant formation professionnelle / directeur régional Mme Koné Sali Association des couturières/ présidente M. Koffi Appolinaire Ministère des Eaux et Forêts / directeur régional de la SODEFOR Mme Cissé Fanta épse. Koné Mutuelle MDCK / présidente Mme Awa Coulibaly épse. Koulibali Coopérative Kolotcholo Wodème, culture du coton / PCA Mme Soro Valérie Tiépé ARK / directrice M. Nibé coulibaly Notable Mme Soro N’Nan Commerçante Mme Yéo Fanta Tiawa Coopérative Chongagnigui / gérante Mme  Mariam Yéo Groupement Tchérégnimin / secrétaire Mme Yéo Ténin Groupement Tchérégnimin / trésorière Mme Konaté Adizetou Commerçante Man, le 25 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Guei Clémentine Ong Agban Yegousseu / présidente fondatrice Mme Diomandé Henriette Association Femmes Unies du Tonkpi / présidente Mme Gba Dominique UFPL , Biankouma / Présidente fondatrice Mme Yoro Geneviève Association MADEF, Facobly / présidente fondatrice Mme Mahan Marthe Association MADEF, Facobly / secrétaire générale Mme Dosso Noëlle Association Zran-Fan /présidente M. Ousmane Coulibaly IEP- Man, Chef de circonscription Mme Potea Jeanne Association des Femmes Grossistes / secrétaire Mme Bahan Tialé Groupement KOADO / présidente Mme Gouagnon Kouélé Jeanne Association Kwado, zélé / trésorière Mme Traoré Gininban Association Yérélon / présidente M. Téhua Tanoh Koffi Ministère du tourisme / directeur régional M. Sokouri Guy Bertrand Anader, Man / chef de Zone Mme N’Dri Affoué Rita Anader Man Mme Joséphine Koffi Ong La Pépinière /responsable Mme Judith Oulaï Déléguée ISF-CI/ directrice générale Mme Dji Solange Groupement Anoukessou / présidente Mme Bakayoko Salimata Groupement Binkadi / vice- présidente Mme Traoré Djénébou Association Meyerelo / présidente Aboisso, le 20 mars 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Justine Adjobi coiffeuse Mme N’Guessan Yampoui Angèle Association MUFFED / planteur Mme Kadjo N’Dah Association Unissons nous / commerçante M. Aka N’Goroma Association COFECOVA / commerçant Mme Sanhou Véronique Membre de l’Association UFFSEDOS / secrétaire Mme Yaméogo Marie-Rosine Association Bourkiné / présidente Mme Dingui Adèle Mutuelle Financière des Femmes de Bonoua- MEFFED / trésorière LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 41 M. Coulibaly Sounkalo Pierre SLS- Sud Comoé / directeur régional Ministère du Commerce de l’Artisanat et des PME/ directeur M. Nguessan Sylvanus régional Mme Kabran Ama Anader Bondoukou, le 12 avril 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Ouattara Bonilmedjo Edith Association Bissata/ présidente Mme Kouadio Adja Marie Association Fangata/ présidente Mme Koffi Aman Hélène Association Binkeleman / présidente Mme Aliman Ouattara Association Afeqz/ présidente Mme Kouassi Kossia Chantal Association Kassoumtri / trésorière Mme Ouattara Adjara Association Kammidié / présidente Mme Kouamé Akoua Fokouo Association Kassomtri / présidente M. N’Dri Yao Venance Anader/ chef de Zone M. Gnagbo Christophe Ong Soleil Levant –éducation/ président Dren Enseignement technique/ chargé de l’enseignement M. Yao Edmond Aka professionnel Touba, le 09 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Massandjé Sanogo Coopérative Terre Bénie/ présidente Mme Bamba Bindou A.F.D / Présidente Mme Zrampé Ivonne Association Bawouenkoi / présidente Mme Goh Bernadette Fenacovici / présidente locale Dr Touré Sanata Pharmacienne Direction départementale agriculture Touba / directeur M. Touré Youssouf départemental Mme Koné Djeuebe épse Bamba Lamine Exploitante agricole Mme KonanAkissi Elisabeth Association Gnamien Oukahé / présidente Dr. Traoré Amadou Direction régionale ressources animales et halieutiques / directeur régional M. Madou Diomandé A.P.H.B / Secrétaire Mme Koné Mariam Association des femmes Dan / présidente M. Adéi Thomas Direction régionale agriculture / directeur régional M.Touré Sadia Bleuh Auguste Direction régionale du Ministère de l’Agriculture / Sce OPA San Pedro, le 29 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Brou Marie Louise Ong Caloa-Espoir/secrétariat Projet Femme M. Firmin Yobouet Direction régionale du Tourisme/ chef de Service Mme Tchan Lou Kié Lucie Alid/présidente Mme Miessan Abe Bernadette Chambre de Métiers/présidente Hygiène Mme Nean Kouyéba Clarisse Association Cassava/trésorière Mme Yao Lou Epse Trazié Marie-Thérèse Association Patcheva Ucopagora/ présidente Mme Koffi Brou Association Aprosam/directrice exécutive 42 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Mme Angaté Yvette Yvette couture/couturière Mme N’Dri Akissi Clarisse Soyons Unis /membre Ucas/ Ucopagora/ responsable programme femme/ vice- Mme Vaha Christelle présidente SOUS-COMMISSIONS IV : Violences faites aux femmes : à quand le triomphe du droit ? Abidjan, le 28 novembre 2012 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Binaté Fatoumata Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire/ membre Association Ivoirienne pour la Défense des Droits de la Femme AIDF / Mme Magali Biaka membre M. Cissé Abdoulaye Fondation Djigui / membre Me Kouao-Sombo Viviane Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire, AFJP/ présidente Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation CDVR, AID- Afrique / Me Kaudjhis-Offomou Françoise vice-présidente Mme Kouakou Corinne Ong Playdoo-CI/ membre Réseau Africain des Femmes Ministres et Parlementaires, REFAMP-CI/ Mme Constance Yaï membre Bouaké, le 25 janvier 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Kouamé Ahou Ondilonne Ong Téré / vice-présidente M. Karim Dembélé Forum des confessions religieuses / secrétaire général Mme Zongo Sibri Suzanne Association Femmes face au Sida / présidente Mme Fadiga Karidja Association FEE / chargée du suivi évaluation Mme Sirima Justine Ong Grefeag / présidente Direction régionale du Ministère de la solidarité, de la Famille, de la M. Kouakou Kouamé Alain Femme et de l’enfant / éducateur spécialisé M. Koné Al’Hassane Fenaccf / secrétaire général Mme Kouakou N’Dri Valérie Ong Sominou / présidente Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê/ secrétaire à Mme Bamba Mariam l’organisation Mme Sidibé Bintou Commerçante Mme Yan Ong Femmes debout pour le progrès en Côte d’Ivoire, FDPCI Ong Femmes debout pour le progrès en Côte d’Ivoire, FDPCI / 2e Mme Colomb Hubertine Colomb vice-présidente Mme Koffi Aya Monique Association Aheka / présidente Mme Drominé Monique Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê / couturière, membre Mme Sama Mariam Union des Femmes Commerçantes du Gbêkê / membre LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 43 Korhogo, le 19 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Melèdje Yeblé Nathalie Préfecture de Korhogo / Attaché administratif Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant/ M. Bonbré Adolphe directeur régional M. Koné Zoumana Fondation Djingui/ Iges Psychiatrie Mme Coulibaly Salimata Nanga Ong Yéti / présidente Mme Coulibaly Ahoua Groupement Chigata de Natio / présidente Mme  Salimata O. Seydou Ong Le grenier / présidente Mme Soro Madjouma Ong Wobé Wognon / présidente Mme Ouattara Nahoua Ong Wobé Wognon / vice-présidente Mme Coulibaly Nahoua Association Binkadi Sinistré / présidente Mme Soro Yéfanpinin MUDEFKA /membre Mme Silué Bertine Association Binkadi Sinistré / membre Mme Ouattara Assiata Association Lagnon / membre Mme Coulibaly Fanta Association Chigata de Natio / présidente Mme Soro Awa Association Chigata de Natio / vice- présidente M. Soro Sinaly MUDEFKA / membre Man, le 25 février 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Nanga Louise Complexe socioéducatif, Man / directrice M. Bleu Jacques Institut National de Statistique / directeur régional M. Camara Kinanya Alain Gendarmerie Man / commandant de compagnie Mme Oudoh Brigitte GFM 3 / Responsable enfant Mme Mah Elisabeth Coalition des femmes Leaders - Duékoué / présidente Mme Minata Ouédraogo Coalition des femmes leaders - Duékoué / secrétaire générale Mme Bamba Angélina Ong ADFP / membre Mme Sadia Sylvie Ong ODAFEM / secrétaire Mme Ty Ouli Fatoumata Ong Pfa/ membre, conseillère communautaire M. Niangoran Stanislas Ong ODAFEM / coordonnateur M. Tiémoko Kamara Association des Chefs Traditionnels du Tonkpi / secrétaire général M. Assemian Jean-Jacques Gendarmerie de Man / Adjoint au commandant de compagnie Aboisso, le 20 mars 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Gnahoa Epse Dago Véronique Association AFVA / présidente Mme Tisséhoué Jeanne Association EPEM / présidente Mme Koffi Bernadette Association Mamboué / secrétaire Mme Gnamian Mangni Association N’Nabié / présidente Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant / M. Kadjo Parfait directeur régional Mme Fatou Fofana Association EPEM / secrétaire générale Mme Anoh Ahou Sylvie Radio Bia Fm / animatrice Mme Edjaké Brigitte Radio Bia Fm / administration 44 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Commandant Kassamba Aboubacar Ministère des Eaux et Forêts /directeur départemental Bondoukou, le 12 avril 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Kossounou Affoua Honorine, épse Moustapha Fagefeg / conseillère pédagogique Mme Scinin, épse Kouman Fagefeg / coiffeuse Mlle Yah Lou Marie Prisca Association des institutrices de Bondoukou 2 / membre M. Asré Joseph Direction régionale………………./ directeur régional M. N’Guessan Yao Direction régionale de la santé/ directeur régional Direction régionale des Affaires sociales / chargé de la M. Kouakou Kouamé planification M. Tayero Teka Police/ Préfet de Police adjoint Mme Ouattara, épse Alao Moudji A.I.B.2/ présidente Touba, le 09 Mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Afoussata Konaté Organisation des femmes actives de Côté d’Ivoire / présidente section Touba Mme Doumbia Mahoua Association des femmes de Kamasseba / présidente M. Diomandé Moussa Président des jeunes Mme Bamba Mahoua A.F.D/ vice-présidente M. Koné Mambo Association Layano / secrétaire général Mme Singa Pascaline Kolia/ présidente M. Gouet Gompou Aimé Ong Touba Care/ Secrétaire général Mme Ziamba Béatrice AJAP / présidente M. Gueassemon Ernest Association des Wè de Touba / président M. Lassinan Sylla Ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique/directeur régional Mme Fadiga Massandjé Association des personnes handicapées du Bafing/ présidente San Pedro, le 29 mai 2013 NOMS ET PRENOMS ORGANISATIONS / FONCTIONS Mme Brou Angeline Association de développement pour le bien être des jeunes filles/présidente Mme Poliba Kondé Béatrice ONG Batouéry Gnessoa Boané/ présidente Dr Doumbia Ismaïla Direction Régionale de la Santé /chef service Sanitaire et hygiène publique Direction Régionale de la Solidarité Famille, femme et enfant/ directeur M. Kouamé Kouadio Issoufou régionale Mme Konaté Bintou Madoukou ONG Aipes/présidente Mme Minata Djéné ONG Sœurs Unies/présidente Mme Bénié Bomo Valérie Anader/assistance sociale M. Koffi Raymond Mocam-Sida/directeur exécutif LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 45 Les allocutions au lancement des consultations sur le genre le 28 novembre 2012, à Abidjan Monsieur Madani M. Tall, Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Bénin, Togo et Burkina Faso Madame la représentante de la Grande Chancelière de l’Ordre national, (marraine de ce cycle de consultations depuis le 1er débat sur le genre que nous avons organisé en juillet dernier) Madame la 1ère Vice-présidente de l’Assemblée nationale Madame la Directrice-Pays d’Onu Femmes, Mes très chères sœurs et amies Honorables invités, Mesdames et Messieurs Je voudrais tout d’abord vous exprimer ma joie de vous retrouver dans ce même cadre où nous nous sommes séparés en juillet dernier sur un engagement : Celui de nous revoir pour poursuivre la réflexion sur les enjeux majeurs de la parité en Côte d’Ivoire et la manière dont la Banque mondiale pourrait mieux intégrer ces enjeux dans ses projets et programmes. L’atelier qui nous réunit est donc une suite logique de notre engagement commun et je voudrais à cet effet, adresser ma sincère gratitude à Mme la Grande Chancelière de l’Ordre National, dont le parrainage est ferment d’encouragement et surtout d’obligation de résultats. Comme l’indique les Termes de référence du présent atelier, ce qui est attendu de nous est la production d’une Feuille de Route qui va désormais guider notre cheminement tout en spécifiant les actions qui doivent être menées en vue de faire de cette initiative un véritable creuset d’où sortiront des solutions concrètes à certains maux qui minent l’épanouissement de la Femme en Côte d’Ivoire. Sans vouloir anticiper sur certaines de vos recommandations, je tiens à réaffirmer mon engagement à soutenir les consultations qui devraient commencer très bientôt dans des villes de l’intérieur du pays afin de prendre en compte les aspirations légitimes des femmes dont le quotidien est lié aux réalités du terroir. Ces femmes-là qui représentent la Côte d’Ivoire profonde ont non seulement des choses à dire, mais également et surtout des choses à nous apprendre. Je vous exhorte donc à élaborer un calendrier réaliste de ces consultations aux termes desquelles nous allons finaliser notre plan d’action en ayant ainsi pris en compte les principales préoccupations de la Femme ivoirienne. Je ne saurais ne pas remercier une fois de plus, ma jeune sœur Fatima Maïga dont l’implication personnelle renforce à la fois les dimensions techniques et institutionnelles de ce projet. Avant de clore mon propos, je voudrais vous transmettre les salutations de M. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale qui, lors de son séjour en Côte d’Ivoire en septembre dernier, a rencontré une douzaine d’entre vous et en a gardé un agréable souvenir. Mes chères sœurs, Je ne vais pas être long au risque d’avoir des allures de CHEF en face de la gent féminine, ce qui fait mauvais genre en Côte d’Ivoire. Je vous remercie 46 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Message de la Grande Chancelière de l’Ordre national, Professeur Henriette Dagri Diabaté, à l’ouverture des consultations sur le genre en Côte d’Ivoire lu par Mme Emilienne Anikpo, Consultante Honorable, Madame la 1ère Vice-présidente de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Excellence Mesdames les Ministres ; Honorables Députés ; Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque mondiale ; Distingués membres du Groupe de travail, en vos rangs, grades et qualités, Nous voudrions commencer par présenter les excuses et les regrets de la Grande Chancelière, Professeur Henriette Dagri Diabaté qui, en raison de son absence du pays, ne peut prendre part à cette importante cérémonie relative au genre en Côte d’Ivoire. C’est un sujet qui, comme vous pouvez le deviner, est très haut placé dans l’échelle des valeurs qui est la sienne. Elle nous a alors confié le court message que nous nous ferons le devoir de vous lire. Vous imaginez, là encore, la délicatesse et la difficulté de la tâche qui est la mienne, eu égard à la haute stature du Professeur Henriette Dagri Diabaté, première femme Grande Chancelière de l’Ordre national. Une personnalité au sujet de laquelle nous sommes à court d’adjectifs suffisamment élogieux pour la caractériser. Mesdames et Messieurs, Le présent message vise principalement à revisiter avec vous quelques idées puis, à reconnaître les efforts déployés et enfin à encourager les différents acteurs ici présents à poursuivre la lutte pour l’élimination des obstacles qui empêchent les femmes de participer pleinement et efficacement à la construction nationale et au développement. C’est bien en ces termes que se justifie la tenue de ces consultations sur le genre en Côte d’Ivoire. Mesdames et Messieurs, Sous la pression du phénomène de globalisation des économies, des sociétés et des cultures et mus par l’ambition des Ivoiriens et des Ivoiriennes de sortir de la pauvreté et d’être un pays émergent à l’horizon 2020, la levée des obstacles à la pleine participation des femmes au développement apparaît de ce fait comme une véritable urgence à gérer. Et pourtant, la réduction des inégalités hommes-femmes a toujours été en Côte d’Ivoire une préoccupation des dirigeants de premier rang. Le premier acte de cette nature a été posé par Félix Houphouët-Boigny, alors Député à la Constituante française, en 1946, lorsqu’ après une entente avec l’administration coloniale de l’époque, il décida d’envoyer en France, pour y poursuivre des études secondaires et supérieures 150 jeunes Ivoiriens, il prît soin d’y inclure 10 jeunes filles sur les 150. Ce fut ce qu’on appela ‘’l’Aventure 46’’. Puis, en 1947, suivra, en France, un plus gros contingent de jeunes filles. L’inclusion des jeunes filles répondait à un souci d’équité. Pour l’époque c’était un acte presque révolutionnaire. Le dernier acte en date est bien la loi portant sur «la co- gestion du foyer par l’homme et la femme», présentée par le Gouvernement du Président Alassane Ouattara et votée par l’Assemblée nationale, ce même mois de novembre 2012. Dans l’intervalle, plusieurs dispositions de natures diverses ont été prises pour la protection des femmes, d’autres encore restent à prendre, mais force est de constater que tous les effets bénéfiques pour la vie des femmes ne se déploient pas, du moins, se déploient à un rythme plus lent que souhaité. Par ailleurs, le message que nous renvoie le travail des institutions nationales, des ONG, des institutions internationales comme la Banque mondiale, depuis 1975 (année internationale de la Femme), 1995 (Conférence de Beijing) et 2004 (Déclaration des chefs d’Etat de l’Union africaine) est le suivant : les problèmes et défis du genre dans le développement durable sont assez bien connus, les stratégies de parade le sont également. LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 47 De plus, en référence au dernier Livre blanc sur les femmes en Côte d’Ivoire, adressé par le Ministère de la Femme, la Famille et l’Enfant au Chef de l’Etat, en mars 2012, on y trouve déclinés des axes stratégiques tels que la formation du capital humain au féminin ; la réduction drastique de la mortalité maternelle ; l’augmentation massive de l’accessibilité aux facteurs de production des richesses ; le renforcement du rôle et de l’influence des femmes dans le foyer et dans la société, etc. Il est donc louable que la Banque mondiale, bien qu’ayant analysé, de façon fort intéressante ces stratégies dans son Rapport 2012, s’attelle à les préciser davantage à travers ces consultations afin de mieux coller aux spécificités des territoires de la Côte d’Ivoire. L’objectif d’une telle démarche étant bien évidemment d’augmenter les chances de réussite des différents projets qui découleront de la phase opérationnelle. Cependant, il paraît à ce stade, que l’accent devra être mis, au cours de ces consultations sur l’identification de facteurs d’accélération ou facteurs de succès de l’ensemble du processus. En d’autres termes, quoi faire pour augmenter le volume et le rythme des changements devant intervenir pour améliorer la vie des femmes et réduire ainsi les inégalités. Un premier élément de réponse serait la nécessité d’effectivement mobiliser et rendre disponibles des ressources colossales pour répondre aux problèmes colossaux que sont ceux du développement «équitable». Une deuxième modalité consisterait à tirer profit du transfert de compétence de l’Etat aux collectivités locales pour transférer les politiques publiques de réduction des inégalités au niveau local. Comme vous le savez, l’échelle locale est une échelle d’initiatives et d’actions, c’est aussi un espace où l’on apprécie mieux les intérêts et les jeux des acteurs sociaux. On peut parler ici du nécessaire renforcement du partenariat public – civil. C’est le lieu de reconnaître le précieux travail que les ONG et associations, du reste bien représentées dans cette salle, déploient pour initier des actions ou accompagner efficacement la mise en œuvre des programmes gouvernementaux en faveur des femmes. Une troisième modalité qui n’est rien d’autre qu’une capacité à innover, à sortir les femmes de «l’indigénat», entendre : fonctions et espaces traditionnels, pour les faire évoluer dans des espaces et secteurs nouveaux. En d’autres termes, il faut oser bouger les frontières si nécessaires. Pour ne prendre qu’un seul exemple, celui des femmes rurales. Elles ne devraient plus être enfermées exclusivement dans le vivrier. Elles doivent également intégrer des secteurs porteurs d’avenir comme l’élevage laitier, l’hévea- culture, l’aviculture, etc. Et cela suivant des dispositifs innovants. Des pionnières sont à l’œuvre dans ces secteurs. C’est peut-être à ce prix que l’on pourra assister, un jour, à un retour conséquent des jeunes générations à la terre. Enfin, soutenir le plaidoyer pour le renforcement de la présence des femmes là où les décisions se prennent apparaît comme un élément structurant de l’avenir, un élément de motivation des jeunes générations de femmes. Je saisis cette occasion pour rappeler la nomination par le Chef de l’Etat du Dr Kouamé Akissi, première femme, au rang de Général de Brigade de l’Armée ivoirienne. Hommage soit donc rendu au Chef de l’Etat pour cet acte et pour tous les autres et surtout pour sa haute idée sur le rôle des femmes dans la Nation. Hommage soit également rendu au Président de l’Assemblée nationale pour la nomination de plusieurs parlementaires femmes à des postes importants et de responsabilité au sein de l’hémicycle. Hommage soit rendu aux femmes élues, aux femmes leaders connues et moins connues pour leur contribution active à l’avancement de la cause des femmes. Pour terminer, il convient de rappeler à tous que le chemin qui reste à parcourir sur la voie de la réduction des inégalités afin d’atteindre le développement équitable est encore long. Nous avons besoin d’une Côte d’Ivoire en paix et réconciliée pour réussir, cela est à notre portée. Mesdames et Messieurs, C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouvertes les consultations sur le genre en Côte d’Ivoire. Merci pour votre attention. 48 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Madame Fadika Sara Sako Première Vice-présidente de l’Assemblée nationale - Madame la représentante de la Grande Chancelière de l’Ordre national, -Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque mondiale, -Madame la Directrice pays de Onu Femmes, -Mesdames et messieurs les Députés, -Distingués membres des Organisations internationales, -Honorables invités, La Banque mondiale, organisation financière internationale, prééminente dans le domaine de l’aide aux pays en développement, institution déterminante dans le redémarrage de l’économie ivoirienne post-crise, nous laisse à analyser aujourd’hui, par le canal de l’atelier attenant aux consultations sur le genre en Côte d’Ivoire, qu’elle a très tôt pressenti qu’en Afrique, l’un des obstacles majeurs au développement réside dans la permanence des pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes, dans la persistance des inégalités hommes/femmes. Sous l’égide du Directeur des Opérations M. Madani M. Tall, personnalité bien connue de l’ensemble des Ivoiriens, la Banque mondiale s’inscrit dans l’assertion que l’économie est consubstantielle au social, au culturel, et au politique. Que les distorsions, les fractures liées au genre appellent des solutions concrètes, émanant des différents acteurs et actrices clés, en lice. A ce titre, nous lui adressons nos chaleureux remerciements, ainsi qu’à l’ensemble de ce riche parterre d’éminents invités. Les femmes portent l’Afrique, elles sont le socle sur lequel s’enchâssent nos nations ; elles sont porteuses de vie, vectrices de développement, détentrices de valeurs. Mais aussi antinomique que cela puisse paraître, le rôle de la femme, terreau du dynamisme de nos villages et de nos cités urbaines, est sans cesse occulté, mis en filigrane, relégué à la lisière. En initiant cet atelier, la Banque mondiale, au-delà de la prise en compte des entraves liées au statut de la femme en général, et de la femme ivoirienne en particulier, entend s’approprier la question du développement au travers du prisme des inégalités hommes/femmes. La présence ici de décideurs, d’hommes et de femmes de terrain ou de réseaux, induira des esquisses de solutions concrètes et pérennes afin que l’atelier d’Abidjan préfigure d’avancées notables pour l’avenir. Pour la femme rurale et pour la femme en milieu urbain. Les thématiques afférentes à : 1-Tradition, modernité, le choc culturel : les repères de la femme ivoirienne ; 2-Espace public, espace politique, espace social : le leadership de la femme ivoirienne ; 3-Espace économique : le pari de la femme entrepreneur; 4-Violences contre la femme : à quand le triomphe du droit ? Englobent les différentes problématiques inhérentes au statut de la femme africaine en général et de l’Ivoirienne en particulier. En effet, le cadre socio culturel est le canevas révélateur des discriminations liées à la condition de la femme. Le rapide passage des sociétés patriarcales africaines aux sociétés modernes actuelles où s’agrègent des valeurs extérieures ambivalentes impose à l’Africaine la quête des repères. Au plan de la participation des femmes au processus décisionnel en matière de politique, publique et sociale, les inégalités, les disparités sont immenses. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, alors même qu’elle est cinquantenaire, que les femmes représentent plus de 50% de la population, que les universités, les écoles prestigieuses forment des élites féminines de LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 49 haut niveau, leur emprise reste faible au niveau de la haute administration ivoirienne. Au plan politique, les ratios hommes/femmes sont parlants. Femmes maires 4,56%, députés 10,31%, ministres 14%, présidentes de Conseils généraux 1%. Certes des avancées notables existent, mais elles demeurent infimes, face à l’immensité de la tâche. Les partis politiques dont les composantes féminines participent à leur dynamisme, doivent s’impliquer fortement. Le Parlement, représentant du peuple, oint du mandat du peuple souverain, doit s’approprier la question du genre, au cours de la présente législature, afin que graduellement, nous arrivions au quota de 30%, pour par la suite, à l’instar de pays précurseurs comme le Rwanda, et le Sénégal, franchir le cap de la parité. Nous veillerons à ce qu’il ne s’agisse point de parité ou de quota formel ou folklorique, mais que cela repose sur du concret. L’espace économique formel, jusque-là caractérisé par une forte masculinisation, occulte les trésors d’ingéniosité déployés par l’Africaine dans l’informel, aux fins de subvenir au quotidien des familles. Passer de l’informel au formel, entreprendre, entrer dans les arcanes du circuit économique, emprunter le chemin jalonné d’embûches de l’accès au crédit, s’autonomiser financièrement, renforcer ses capacités, faire naître, croître, développer son entreprise, combattre les préjugés, tels vont être les défis majeurs de la femme entrepreneur en Afrique. Outre les nombreux espaces où elle doit s’affirmer, vaines seront ses conquêtes, si la femme demeure victime de violences permanentes. Si le droit ne sanctionne pas sévèrement, par le canal de lois répressives, toutes les formes de violences à l’encontre des femmes. A l’instar des conventions internationales ratifiées par la Côte d’Ivoire et des textes de lois spécifiques à la question. Cette répression doit s’axer sur une énonciation claire, une stadisation précise des infractions. Un libellé circonscrit de la loi, où interprétations diverses ou exégèses fallacieuses n’auront pas cours. Le rayonnement de la femme, la prise en compte de la cause de la femme, pour être effectifs, à partir de cet instant, ne doivent plus se cantonner à une espèce de théâtralisation du genre, mais ainsi que le vise cet atelier, s’ancrer sur des actions concrètes et pérennes, visant à mettre en lumière, tous les obstacles cachés ou révélés, de manière à impulser la place et le rôle de la femme dans notre société. Certes en cela le rôle de la Banque mondiale, la portée de ses actions, ses moyens, seront déterminants. Mais la réécriture du rôle de la Femme africaine, de la Femme ivoirienne, nous appartient à toutes et à tous. L’Histoire des femmes africaines, des femmes ivoiriennes est en marche, il nous incombe d’en accélérer la trajectoire. 50 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Madame Fatima Maïga, Directrice pays d’Onu Femmes Madame la représentante de la Grande Chancelière de l’Ordre national ; Madame la première Vice-présidente de l’Assemblée nationale ; Mesdames les Députés ; Mesdames les Ministres ; Madame la représentante du Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant ; Monsieur le Directeur des Opérations de la Banque mondiale ; Mesdames les représentantes de la société civile et du secteur privé, chers invités, en vos rangs et qualités respectifs, C’est à la fois un honneur et un plaisir pour moi de prononcer ce mot, en guise d’introduction aux travaux de l’atelier qui nous réunit aujourd’hui afin de réfléchir sur les voies et moyens pour une meilleure prise en compte des enjeux liés à l’Egalité des sexes (ES)/ au genre dans les programmes de développement national – un atelier de réflexion certes, mais dont l’objectif principal est de nous guider à l’action concrète et aux résultats mesurables. En un mot, il s’agit pour nous de Savoir pour Faire plus et mieux. Cependant, vous conviendrez avec moi que si dans la langue de Molière, ces deux choses sont liées avec une facilité déconcertante par un trait d’union, dans la réalité, elles ne vont pas souvent de pair. Nous devons ainsi reconnaître, que trop souvent, les acteurs du développement que nous sommes, avons SU sans Faire et dans de nombreuses autres circonstances, avons Fait sans Savoir. Pour ce qui est de Savoir par exemple, ce sont des centaines de milliards de FCFCA qui sont investies à produire des données : ici, en Côte d’Ivoire, l’Enquête sur le Niveau de Vie des ménages de 2008 a coûté environ 800 millions de FCFA tandis que le Recensement général de la population et de l’habitat en cours est chiffré à 12 milliards. Plus récemment, les consultations régionales organisées en début d’année afin de renseigner le PND 2012-2015 ont coûté environ 25 millions, sans tenir compte du coût des nombreux documents de planification, études et recherches déjà disponibles qui ont également servi de référence au PND. Parmi ceux-ci, je peux notamment citer les documents cadrés en matière d’ES dont la politique nationale pour l’Egalité des chances, l’équité et le genre ; le Plan d’action nationale pour la mise en œuvre de la résolution du Conseil de Sécurité 1325, la Stratégie nationale contre les VBG (Violences basées sur le genre), qui sont les fruits de processus de collecte de données et de réflexion, à l’instar même si, dans une envergure bien moindre, de celle que nous menons aujourd’hui. Mais si j’évoque l’ampleur des moyens financiers, humains, techniques et logistiques employés à produire des données et à les analyser ou information stratégique comme nous l’appelons dans le Système des Nations Unies (SNU), ce n’est pas pour remettre en question la pertinence de l’exercice qui nous réunit ici. Tout au contraire, il s’agit là d’un simple rappel, que pour atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés, il n’est ni nécessaire, ni indiqué de réinventer la roue, mais qu’au contraire la réunion d’aujourd’hui n’aura de sens et d’efficacité que dans la mesure où : - elle s’inscrit résolument dans le prolongement des réflexions déjà menées ; - elle se base sur des données les plus solides et inclusives possibles et si, - elle tient compte des objectifs, stratégies et résultats fixés dans des documents cadre de référence, notamment le PND 2012-2015. Je voudrais, si vous le permettez, vous rassurer donc que nous disposons déjà de données essentielles pour nourrir notre réflexion sur les 04 thèmes de l’atelier, à savoir : 1-Tradition, modernité, le choc culturel : les repères de la femme ivoirienne ; 2-Espace public, espace politique, espace social : le leadership de la femme ivoirienne ; 3-Espace économique : le pari de la femme entrepreneur 4-Violences contre la femme : à quand le triomphe du droit ? LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE - 51 Nous savons par exemple, pour le thème 1, en consultant la Charte du Mandé qui est dans votre kit des participants, et en se référant à certaines analyses de Cheick Anta Diop, que Tradition et Modernité ne sont ni antinomiques, ni incompatibles en matière d’émancipation des femmes. Aux membres de cette commission de défier les idées reçues et de dégager des pistes d’orientation, des repères pour nous permettre de parler et d’agir selon une perspective africaine décomplexée et enracinée dans ce qu’il y a de plus avant-gardiste, humaniste et visionnaire dans nos valeurs et traditions. Pour le thème 2, nous savons entre autres choses que la Côte d’Ivoire se classe au 33ème rang du continent africain en matière de représentation, avec 11 % de femmes à l’Assemblée nationale (et de 18% dans le nouveau Gouvernement). Mais grâce à la Stratégie pour la pleine participation des femmes, au Plan d’action de la RCS 1325, également dans vos kits, nous disposons également d’orientations claires et réalistes sur comment faire pour accélérer le changement : notamment à travers des réformes législatives, y compris par la mise en place de quota et la révision du code électoral ; l’identification et la valorisation des compétences féminines ; la formation des femmes candidates ; etc. Aux membres de cette commission de faire un inventaire analytique des contraintes et des opportunités afin de nous orienter vers les principales actions à même de constituer un levier qui permettra aux filles et femmes de Côte d’Ivoire, à l’instar de leurs sœurs rwandaises par exemple, d’être représentées à égalité dans les sphères de pouvoir et de décision comme l’Assemblée nationale. Pour le thème 3, le PND nous indique que l’agriculture fait partie des principaux pôles de croissance pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Cela tombe bien puisque qui dit agriculture, dit femmes du milieu rural. Selon une étude menée par Onu Femmes à partir de l’Env de 2008, 75% de femmes en milieu rural vivent sous le seuil de pauvreté contre 20% en milieu urbain. Nous attendons donc des membres de cette sous-commission qu’elles nous parlent des interventions à prioriser pour sortir les femmes, notamment celles en milieu rural, de la pauvreté en créant de la valeur ajoutée, de la richesse. Ce faisant, elles devront sûrement réfléchir et proposer des axes d’intervention pour améliorer l’accès des femmes aux facteurs de production, la terre y compris, dans un contexte où cette question délicate fait l’objet d’un traitement généralement sourd et aveugle aux enjeux liés au genre. Pour le quatrième et dernier thème, nous devons considérer, comme le dit Mme Bachelet que le temps de l’indifférence et des excuses est passé. La stratégie nationale de lutte contre les VBG qui vient juste d’être finalisée par le Ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (MSFFE) avec la participation active des OSC dont nombreuses sont représentées ici, est l’un des documents de planification les plus aboutis, qui fait une excellente analyse situationnelle des violences faites aux femmes et liste les principaux acteurs et actions en matière de prévention et de prise en charge pour les cinq années à venir. Je pense véritablement que les membres de cette sous- commission sont particulièrement nanties et qu’elles n’auront aucun mal à prioriser les interventions et stratégies sur la base de l’existant, en mettant l’accent sur l’accès à la justice, aux services juridiques et médicaux gratuits, à la formation des agents des Services de santé. Je finis mes propos en vous remerciant chères participantes d’avoir accepté de mettre votre expertise (et votre précieux temps) au service de l’égalité entre les hommes et les femmes pour une plus grande justice sociale et un développement harmonieux et durable de ce pays que nous aimons tous, la Côte d’Ivoire. A M. Madani Tall, Directeur des Opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, j’exprime ma profonde gratitude pour son sens de l’engagement et les actes posés qui nous permettent d’espérer sur le soutien continu de la Banque mondiale afin de traduire les fruits de nos réflexions en un programme 2012-2013 en soutien au Gouvernement de Côte d’Ivoire. Je réitère ici toute la volonté de Onu Femmes à mettre les moyens dont elle dispose pour soutenir une action conjointe, concertée et synergique pour soutenir l’agenda du genre. Je vous remercie de votre attention. 52 - LES CONSULTATIONS DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE GENRE EN CôTE D’IVOIRE Notes de référence - Constitution du 1er août 2000. - Ministère d’Etat, Ministère du Plan, le Plan National de Développement ( PND, 2012-2015). - Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Affaires sociales, La Stratégie nationale contre les violences basées sur le genre (2012). - Direction de l’égalité et de la promotion du genre, Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Affaires sociales, Plan national d’action pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité (2008 – 2012). - Direction de l’égalité et de la promotion du genre, Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Affaires sociales, Le Document de politique nationale sur l’égalité des chances, l’équité et le genre, 2009. - Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Affaires sociales, Le Livre blanc, mars 2012. - Président de la République, Déclaration solennelle de la Côte d’Ivoire sur l’Egalité des chances, l’équité et le genre, 2007. - Rapport sur le développement dans le monde: Egalité des genres et développement, Banque mondiale, 2012 - Françoise Kaudjhis-Offoumou: Femme, genre et pouvoir en Afrique. Ed. NEI-CEDA, 2011.