Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 Cahier pratique Le VIH/SIDA sur le lieu de travail 26730 S elon les Nations Unies, 60 millions de à travers leur personnel, avec des conséquences Département du développement environnemental et social personnes ont été contaminées par le directes sur leurs résultats financiers. Elles subissent VIH/SIDA au cours des deux dernières notamment une augmentation de leurs dépenses décennies et 20 millions en sont mortes dans en matière d'assurance maladie, de frais d'obsèques le même temps. Quatre-vingt-quinze pour et d'allocation de décès, mais aussi de recrutement cent de la population contaminée et de formation en raison du Société financière internationale Groupe de la Banque mondiale vit aujourd'hui dans les pays en « Il est inévitable qu'une personnel perdu à remplacer. développement. Si l'Afrique société qui a des activités Parallèlement, leur chiffre d'affaires continue d'être la région la plus diminue du fait de la hausse des Sommaire : dans le monde en fortement touchée par la taux d'absentéisme et de 2 Coûts et bénéfices pandémie, les taux de développement paiera renouvellement du personnel, de 4 Par où commencer ? contamination dans d'autres pour le sida. La seule la baisse de la productivité et du 7 Passer à l'action régions (en particulier en Europe question est de savoir moral des employés, et de la 9 Programmes d'éducation et de prévention orientale et en Asie) sont en hausse contraction de la clientèle. Alors rapide. L'ONU estime que la quand et combien. » que leurs recettes diminuent, les 11 La SFI contre le sida maladie fera 68 millions de morts entreprises doivent faire face à une 16 Programmes de prise en charge de plus pendant les 20 prochaines - Lee Smith, ancien président augmentation des coûts de leurs et de traitement années à moins que les efforts de de Levi Strauss International activités due à ce que leurs 18 Suivi des performances prévention et de traitement ne fournisseurs, leurs distributeurs et 19 Élargir le champ d'action du secteur privé soient renforcés (Rapport sur le secteur public sont aussi 22 Schéma directeur pour une action VIH/SIDA l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, juillet 2002, affectés, ce qui entraîne le même type de dans l'entreprise ONUSIDA). perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. Parce que le sida tue principalement des adultes Ce présent Cahier pratique est une introduction au jeunes ou dans la force de l'âge au moment où ils problème du VIH/SIDA sur le lieu de travail et sont le plus productifs, ses répercussions s'adresse aux entreprises du secteur privé dans les économiques et sociales sont particulièrement pays en développement. S'inscrivant dans la volonté fortes. Au niveau macroéconomique, un de la SFI de favoriser le développement durable, il phénomène de cette nature touchant la population vise à donner aux sociétés des conseils pratiques et active peut mettre à mal l'économie de pays à leur présenter un ensemble d’options, fondées sur entiers. En réduisant l'offre de main-d'œuvre et les l'expérience des entreprises, pour élaborer et revenus disponibles, le sida affecte les marchés, les mettre en œuvre des programmes de prévention et taux d'épargne, l'investissement et les dépenses de de soins au profit des employés et des consommation. Même s'il est très difficile d'évaluer communautés dans lesquelles ils vivent et l'impact économique du sida, les études semblent travaillent. montrer que, dans certains des pays les plus durement frappés, la croissance du PIB pourrait Beaucoup d'entreprises se trouvent à cet égard en être amputée de 2 % ou plus du fait de l'épidémie. situation d'apprentissage, c'est pourquoi les pratiques sont en constante évolution. Les Au niveau microéconomique, les entreprises vont exemples présentés ici proviennent de sources ressentir les effets du VIH/SIDA le plus visiblement accessibles au public, par exemple de publications Page 1 VIH/SIDA d'organismes ou de sites web de sociétés. La SFI n'a indispensable que l'entreprise comprenne l'étendue pas vérifié la véracité de ces informations ni les de la menace que le VIH/SIDA représente dans la pratiques des entreprises et, dans certains cas, il est région où elle opère, et l'ensemble des coûts directs tout simplement trop tôt pour juger du succès des et indirects associés aux effets de la maladie sur son différents programmes et initiatives. personnel (voir encadré page 3 « Progression des effets du VIH/SIDA sur le personnel et des coûts Parce que le sida tue Coûts et bénéfices associés »). Par exemple, les entreprises ne feront pas nécessairement le rapprochement entre, d'une part, Compte tenu du grand nombre de variables une baisse de productivité, un absentéisme croissant, principalement des impliquées, il est difficile de généraliser sur les le taux de renouvellement du personnel, une coûts et les bénéfices que représente pour les augmentation des frais de recrutement et de adultes jeunes ou entreprises la mise en place de programmes de formation et, d'autre part, une hausse de l'incidence dans la force de l'âge, lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail. Par du VIH. Dans ce type de situation, le plus dangereux au moment où ils exemple, entre une entreprise qui opère dans une peut être de ne rien faire du tout. L'ONUSIDA région ayant un taux de prévalence préexistant évalue à cinq dollars par employé le coût annuel de sont le plus élevé ou dans une ville où l'épidémie est déjà bien la prévention pour une entreprise, alors que les coûts productifs, ses avancée, et une autre installée à un endroit où du sida peuvent être bien supérieurs. l'incidence du VIH est relativement faible mais en répercussions progression, le schéma coûts-bénéfices pourra être Chaque entreprise doit en fait trouver la solution la plus économiques et très différent. La première entreprise privilégiera abordable en fonction de ses besoins spécifiques. Dans peut-être les programmes de soins et de traitement cette optique, des études ont été réalisées pour évaluer sociales sont au profit de ses employés tandis que, pour la les coûts et les bénéfices associés à une action contre le particulièrement seconde, une campagne d'éducation et de VIH/SIDA au sein des entreprises. Des chercheurs du fortes. prévention sera d'un bon rapport coût-efficacité. Center for International Health de l'Université de Boston D'autres variables pourront avoir une incidence sur ont élaboré un modèle de calcul de coûts permettant les coûts, parmi lesquelles la taille de l'entreprise, d'évaluer la valeur actualisée de l’incidence de VIH l'environnement, le secteur d'activités, la marge dans le secteur privé en Afrique australe. L'étude a bénéficiaire, le nombre d'employés qualifiés par montré que les nouvelles contaminations pouvaient rapport à celui d'employés non qualifiés, les coûter entre 0,4 % et 5,9 % des salaires annuels en facteurs de risque, la prévalence du VIH parmi le fonction du niveau de qualification, des prestations personnel, l'existence de programmes ou dispositifs accordées et de la prévalence du VIH dans la région. financés par l'État ou par des Organisations non- Bien que les coûts de traitement varient gouvernementales (ONG), etc. considérablement d'une société à l'autre selon la catégorie de personnel visée et le type de soins offert, Les entreprises elles-mêmes ne se trouvent pas toutes les chercheurs ont conclu que, même dans les au même stade d'implication dans la lutte contre le entreprises où les coûts étaient faibles, les bénéfices VIH/SIDA sur le lieu de travail. Certaines savent associés aux interventions se révélaient supérieurs aux qu'elles ont un problème et prennent des mesures coûts. (« AIDS is Your Business », Harvard Business sur différents fronts pour y remédier. D'autres Review, février 2003; http://www.international- soupçonnent que l’épidémie a un impact sur leurs health.org/AIDS_Economics/Publications.htm) opérations mais ne savent pas par où commencer ou comment s'y prendre. Enfin, d'autres entreprises ne De la même façon, une étude réalisée à sont pas conscientes qu'un problème existe, même l'Université de Californie, San Francisco, s'est servie s'il peut avoir déjà des retentissements négatifs sur d'un modèle économique pour comparer les coûts leurs résultats financiers. Pour évaluer correctement associés au VIH dans de grandes entreprises les coûts et les bénéfices d'une action, il est ougandaises (500 employés et plus) avec le coût Page 2 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 Progression du VIH/SIDA Impact économique Impact économique parmi le personnel des cas individuels de l'ensemble des cas Un employé est contaminé par le Pas de coûts pour l'entreprise à ce stade. Pas de coûts pour l'entreprise à ce stade. virus VIH. Les premiers effets liés au » Augmentation des arrêts maladie et des » Baisse de la productivité générale du VIH/SIDA apparaissent. absences. personnel. » Baisse des performances au travail due à l'état » Augmentation des coûts de main-d'œuvre. de santé de l'employé. » Les primes d'assurance de santé augmentent Les entreprises vont » Augmentation des heures supplémentaires et du fait de la hausse du volume des des rémunérations versées aux prestataires prestations versées. ressentir les effets du » Du personnel médical supplémentaire doit extérieurs pour compenser l'absentéisme. » Augmentation de l'utilisation des dispensaires être recruté dans les dispensaires de VIH/SIDA le plus l'entreprise. ou cliniques de l'entreprise. » Augmentation des prestations versées au titre » Les dirigeants commencent à passer du visiblement à travers temps et dépenser des ressources sur les des assurances de santé. » Les services de ressources humaines passent du problèmes liés au VIH. leur personnel, avec » Des mesures de lutte contre le VIH/SIDA temps à s'occuper du cas de l'employé. sont élaborées et mises en œuvre. des conséquences directes sur leurs L'employé quitte l'entreprise » Versement d'une allocation de décès ou de » Les cotisations salariales et/ou patronales (décès, invalidité ou démission). prestations d'assurance vie. aux caisses de prévoyance augmentent du résultats financiers. » Versement d'une pension à l'employé ou aux fait de la hausse du volume des prestations personnes à sa charge. versées. » D'autres employés s'absentent pour assister aux » La rentabilité des investissements dans la obsèques. formation diminue. » Le décès occasionne des frais d'obsèques. » Le moral, la discipline et la concentration » Les sommes prêtées par l'entreprise à l'employé des autres employés sont perturbés par les ne sont pas recouvrées. décès fréquents de collègues. » Les autres employés sont démoralisés par la perte de leur collègue. La société recrute un nouvel » La société doit supporter des frais de » Le recrutement de nouveaux employés exige employé. recrutement. du personnel et des ressources » Le poste reste vacant jusqu'à ce qu'un nouvel supplémentaires. employé soit recruté. » Les salaires des employés qualifiés (et peut- » Le coût des heures supplémentaires payées être aussi non qualifiés) augmentent en pour compenser le poste vacant augmente. réaction à la pénurie de main-d'œuvre. La société forme le nouvel » La société doit supporter des frais de formation » La formation de nouveaux employés exige employé. préalable à l'emploi (droits de scolarité, etc.). du personnel et des ressources » La société doit supporter des coûts de supplémentaires. formation en cours d’emploi pour amener le nouvel employé au même niveau de compétences que l'ancien. » Un salaire est versé à l'employé pendant sa formation. Le nouvel employé est intégré » Les performances sont faibles tant que le nouvel » Diminution générale du niveau d'expérience, dans l'entreprise. employé n'a pas rattrapé son manque de compétences, de mémoire institutionnelle d’expérience. et de performances du personnel. » Les autres employés passent du temps à le » La productivité unitaire du travail est former sur son poste de travail. perturbée par le renouvellement rapide du personnel. Source : HIV/AIDS in the Commonwealth 2000/01, Londres, éditions Kensington, 2000. The Response of African Businesses to HIV/AIDS, Jonathon Simon, Sydney Rosen, Alan Whiteside, Jeffrey R. Vincent et Donald M. Thea, Final, 2000, page 4. Page 3 VIH/SIDA des actions de prévention, de soins et de traitement c'est souvent le niveau de risque qui détermine ce destinées aux employés. L'étude a conclu que que va faire une entreprise, il est important de même les programmes offrant les traitements les définir avant toute chose l'étendue du problème, plus chers — traitements antirétroviraux — qui sera évidemment très variable selon le type pouvaient être rentables, en particulier compte d'activité, la région où l'entreprise opère, et les tenu des réductions de prix de 85 % accordées par caractéristiques particulières de l'environnement. les sociétés pharmaceutiques aux pays d'Afrique sub-saharienne (voir le bulletin d'information de Déterminer le taux de contamination Le taux de l'UCSF Daybreak du 14 juillet 2000 à la page Pour prendre la mesure du problème, on peut dans contamination du http://www.ucsf.edu/daybreak). un premier temps déterminer le taux de contamination approximatif du personnel de personnel d'une Bien que ces résultats soient seulement des l'entreprise qui, dans la plupart des cas, peut être entreprise peut être exemples, les entreprises doivent procéder à une supposé semblable à celui de la population locale. supposé semblable à évaluation de leur cas en fonction de leur situation Cette donnée de référence est importante non propre, des zones où elles opèrent, de leur niveau seulement pour savoir sur quoi cibler les efforts de celui de la de risque et des ressources et partenaires l'entreprise, mais aussi pour pouvoir suivre et population locale. disponibles. Il est important de noter également mesurer leur impact et impliquer d'autres acteurs que, au-delà des motivations financières et des dans la lutte contre le sida. considérations de gestion du risque, un nombre croissant de sociétés se sentent appelées par un Les données sur le taux de contamination peuvent sens de responsabilité sociale à appuyer des être collectées par différentes voies, mais le programmes et des mesures bénéficiant à la ministère de la santé ou l'agence nationale de lutte communauté dans son ensemble, à cibler les contre le sida constitue généralement un bon point segments les plus vulnérables de la population et à de départ. Des statistiques récentes sur la mortalité aider à sauvegarder la santé des générations futures. dans la population peuvent également renseigner sur la situation. Par où commencer ? Au sein de l'entreprise, on peut constituer une base Avant de se lancer dans un programme, une de référence utile avec des données générales sur entreprise doit au préalable : i) définir la nature du le personnel telles que l'absentéisme, le taux de problème et le niveau de risque de l'entreprise par renouvellement du personnel et les prestations rapport au VIH/SIDA, ii) identifier les initiatives en sociales versées, et avec les chiffres fournis par le cours, les ressources et les parties prenantes dans la dispensaire de l'entreprise (par exemple les taux de zone de présence de l'entreprise, iii) adopter une maladies sexuellement transmissibles — MST — approche collaborative en construisant des parmi les employés, qui indiquent des partenariats, en coordonnant les grandes sphères comportements à risque). Ces informations d'intervention et en fédérant les principaux groupes peuvent être complétées par une évaluation plus intéressés pour construire une stratégie de lutte qualitative, par exemple une enquête réalisée 1 contre le VIH/SIDA. auprès des cadres, des contremaîtres et des employés pour déterminer les perceptions et les Définir le problème attitudes générales vis-à-vis de l'impact de la maladie sur les opérations de l'entreprise, et si le Dans la réalité, un grand nombre d'entreprises personnel se sent menacé. n’évaluent ni l'ampleur de la menace que le VIH/SIDA fait peser sur elles, ni si le risque auquel Identifier les facteurs de risque le personnel est exposé est suffisamment sérieux Pour définir l'ampleur du problème, une entreprise pour justifier une intervention. Dans la mesure où doit analyser ses activités à la lumière des risques Page 4 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 auxquels son personnel est exposé. Il existe un abstraction de la réalité qui est qu'une grande partie certain nombre de facteurs de risque à prendre en du problème et de la solution se trouve en dehors compte concernant la transmission du VIH. des murs de l'entreprise et de ses dispensaires. Certains secteurs peuvent être plus exposés que L'immense majorité des employés contractent la d'autres parce que leurs activités reposent sur des maladie en dehors de leur environnement de employés séparés de leur famille pendant de travail, c'est pourquoi les actions menées pour longues périodes. Cette situation a toujours favorisé empêcher la propagation du VIH/SIDA doivent le développement d'une industrie du sexe et de impliquer de façon plus large les différentes parties comportements à haut risque, comme c'est souvent prenantes de la région. En identifiant les ressources Certains types le cas, entre autres, dans l'extraction minière, la présentes dans la communauté environnante et en d'emploi tendent à construction, le transport routier de longue sachant qui fait quoi, les entreprises peuvent exposer davantage distance, et certaines exploitations agricoles. économiser temps et argent et éviter d’effectuer à D'autres facteurs peuvent augmenter le niveau de nouveau un travail existant. De plus, comme les employés au risque comme, par exemple, la mobilité de la l'action contre le sida n'est pas le métier de base du risque de population, des salaires sensiblement plus élevés secteur privé, les entreprises n'ont pas à faire tout le que dans la population locale et qui peuvent faire travail en interne. Elles peuvent choisir de sous- contamination par le vivre une industrie du sexe, mais aussi des traiter ces services. Les petites entreprises, en VIH/SIDA. environnements ruraux qui, contrairement aux particulier, ont peut-être intérêt à se regrouper et à zones plus urbanisées, bénéficient moins de mettre leurs ressources en commun pour recruter programmes publics de santé, d'éducation et de un intervenant extérieur chargé d'aider à la 2 prévention sur le VIH/SIDA. conception et à la mise en œuvre du programme. Adopter une approche collaborative Intégrer quatre sphères d'intervention D'après différentes expériences vécues par la SFI Lorsqu'une société a établi que les risques existants avec ses clients, il semble efficace pour les ou potentiels auxquels le VIH/SIDA exposait son entreprises d’analyser le problème et de considérer personnel étaient suffisants pour justifier une des interventions potentielles dans quatre grandes intervention, elle ne doit pas chercher à s'attaquer sphères de responsabilité et d’action : les seule au problème. Même si elle peut prendre des opérations, le médical, la gestion et la précautions pour garantir que la maladie ne soit communauté. L'une des raisons pour lesquelles pas transmise sur le lieu de travail, elle ne peut faire cette approche a donné de bons résultats est que Le VIH/SIDA Le VIH est le virus de l'immunodéficience humaine, le virus qui provoque le syndrome d'immunodéficience acquise (sida). Le VIH attaque et détruit lentement le système immunitaire en pénétrant dans les cellules qui commandent et organisent le système et la réponse © ONUSIDA/G. Pirozzi immunitaire de l'organisme, et en détruisant ces cellules. Au bout d'une période d'infection généralement de trois à sept ans, le virus a détruit un nombre suffisant de cellules du système immunitaire pour que le stade d'immunodéficience soit atteint. Le virus peut donc être présent dans le corps pendant plusieurs années avant que des symptômes n'apparaissent. Lorsqu'une personne est atteinte d'immunodéficience, son organisme a du mal à se défendre contre de nombreuses infections et certains cancers, appelés « maladies opportunistes ». Il est possible de suivre le développement et le degré de l'immunodéficience et, bien que les effets de la maladie puissent être atténués par un traitement approprié, il n'existe aucun remède contre le sida une fois qu'une personne a été contaminée par le VIH. Le VIH se transmet d'un individu à l'autre par trois principales voies : i) le contact sexuel, ii) lorsque du sang contaminé passe dans l'organisme (par exemple lors d'une transfusion sanguine ou en cas d'utilisation de matériel non stérilisé), et iii) d'une mère contaminée à son enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement. Page 5 VIH/SIDA Le sida est l’affaire de tous Maximiser les chances de succès en intégrant quatre sphères d'intervention Du fait de la complexité du problème et de l'omniprésence de la maladie, une société qui agit seule peut ne pas parvenir à maîtriser les effets du sida sur son personnel en raison des facteurs externes. L'expérience acquise par la SFI au contact des entreprises dans le cadre de son programme « La SFI contre le sida » montre que les meilleurs résultats sont souvent obtenus par une action coordonnée dans quatre sphères distinctes mais interconnectées : les opérations, le médical, la gestion/direction et la communauté. Chacune de ces sphères recèle des compétences et des ressources particulières qui doivent être repérées et exploitées si l'on veut gagner la bataille du VIH/SIDA dans la zone de présence de l'entreprise. Les entreprises peuvent souvent Opérations : cette sphère réunit des membres des équipes ns Gestion : pour obtenir des résultats satisfaisants, il est essentiel que la direction de opérationnelles de l'entreprise. En plus d'employés de la société, atio l'entreprise soit mobilisée sur le projet. Le comité de gestion peut inclure ér bénéficier d'autres elle peut comprendre des éducateurs recrutés dans le groupe, du p des représentants de la direction et des administrateurs ayant pour O personnel des ressources humaines, et des représentants tâche de promouvoir le programme, d'allouer des ressources budgétaires ressources syndicaux. et en personnel, et d'examiner régulièrement les différentes munauté activités menées. disponibles dans la ca l Co m Le comité des opérations peut di communauté é identifier : i) les risques qu'il voit au niveau du C Communauté : les représentants de ce comité, issus de M travail, ii) les possibilités qui existent de la communauté locale, peuvent comprendre des environnante. promouvoir l'éducation et la prévention sur les personnalités éminentes telles que des chefs de postes de travail, et iii) les besoins spécifiques des on Coordination village, des chefs religieux ou des représentants i employés en termes de services et de programmes d'établissements d'enseignement, ainsi que des st Ge de santé. organismes communautaires, des groupes de femmes et des ONG. Médical : les représentants de la sphère médicale comprennent le personnel soignant de l'entreprise L Les membres de ce comité peuvent servir de lien entre ainsi que des hôpitaux publics, des ONG ou des offices de santé l'entreprise et la communauté, renforçant la communication et la locaux. Le comité peut identifier les tendances sanitaires générales coopération pour combattre le VIH/SIDA. dans la région, classer les problèmes par ordre de priorité et coordonner les services et les programmes médicaux. ces quatre sphères rassemblent les parties personnes utiles auront été identifiées. Cette prenantes des secteurs privé et public ainsi que de structure vise à favoriser le sentiment la société civile en vue d'établir un plan d'action d'appropriation sur les différents projets ou sites, à coordonné et de clarifier les rôles et les définir les rôles dans l'entreprise (dirigeants, responsabilités de chacun. ressources humaines, direction opérationnelle, services médicaux) et à étendre le programme à Les quatre domaines de responsabilité peuvent être l'ensemble de la communauté. formalisés sous la forme de quatre « sphères d'intervention ». Les membres des comités Par exemple, le comité des opérations peut constitués pour chacune de ces quatre sphères vont identifier les possibilités existant au niveau des identifier leurs besoins, leurs principaux problèmes, opérations de l'entreprise en matière d'éducation et leurs capacités, etc., et élaborer progressivement un de prévention du VIH/SIDA. Dans les opérations plan d’action détaillé contre le VIH/SIDA. Les extractives ou de construction, des réunions sur la membres des comités et les mesures à prendre n'ont sécurité du travail sont organisées régulièrement et pas besoin d'être tous choisis immédiatement : dans peuvent être élargies pour inclure au fur et à les deux cas, le processus est évolutif et il est mesure des messages visant à l'éducation et la probable que de nouveaux membres viendront prévention du sida. De même, les attributions du compléter les équipes au fur et à mesure que les comité médical seront axées sur les problèmes de travaux auront avancé et que des actions ou des santé auxquels il est confronté et les solutions qu'il Page 6 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 propose dans son domaine. Par exemple, en cas de travail déjà mis en place. Le partenariat a été forte résurgence de la tuberculose, l'une des instauré par l'entremise du projet « Commercial activités menées par ce comité serait une Market Strategies », financé par l'USAID, qui vise à prévention plus systématique de cette maladie. impliquer davantage le secteur privé dans les Cela déboucherait sur une coopération avec le problèmes de santé de la reproduction au niveau comité de gestion pour affecter des fonds mondial. budgétaires à la prophylaxie de la tuberculose, avec le comité des opérations pour établir des horaires Le programme touchera près de 2 000 employés de travail souples adaptés aux régimes de des plantations de palmiers à huile, leurs familles, Les employés doivent traitement, et avec le comité communautaire pour et les deux communautés vivant autour des comprendre qu'il n'y la sensibilisation et la mobilisation de la population. plantations (estimées à 100 000 personnes). a aucun risque à Unilever fournit les heures de travail, les Les petites entreprises ayant des capacités limitées installations et le transport, tandis que la GSMF : côtoyer un collègue préféreront peut-être s'associer à d'autres i) forme des éducateurs recrutés au sein du groupe, vivant avec le VIH ou entreprises locales ou participer à l'action ii) éduque et informe la communauté sur le d'associations patronales ou de chambres de VIH/SIDA, iii) conçoit du matériel éducatif pour le le sida. commerce locales. personnel d'Unilever, iv) assure la promotion et la distribution de préservatifs, et v) milite pour une Instaurer des partenariats meilleure prise en compte des problèmes du La plupart du temps, les entreprises qui veulent VIH/SIDA (Unilever). s'attaquer au problème du VIH/SIDA sur leur lieu de travail n’ont pas à partir de zéro. Elles peuvent souvent bénéficier d'autres ressources disponibles dans la communauté environnante, notamment des Passer à l’action activités des ONG, des programmes publics mis en Une fois que l'ampleur du problème a été définie et place par les ministères de la santé ou les agences que les principaux partenaires et parties intéressées nationales de lutte contre le sida, et des initiatives ont été identifiés, les entreprises peuvent lancées par d'autres entreprises, associations commencer à s'organiser en interne. Il s'agit à ce patronales ou organismes de santé. Les partenariats stade de définir les intentions et les objectifs peuvent aider les entreprises du secteur privé à propres à la société, de créer un centre de analyser leurs facteurs de risque, à élaborer et coordination interne chargé de coordonner la mettre en œuvre des programmes ciblés, à conception, la mise en œuvre et le suivi du exploiter leurs ressources, à profiter de l'expérience programme, et d'élaborer une politique d'entreprise des autres, et à garantir l'indépendance et la en matière de VIH/SIDA pour guider l'action de la 1 confidentialité des dossiers médicaux des société. employés. Être clair sur les intentions et les objectifs Au Ghana, les employés des plantations Les entreprises qui mettent en place un programme bénéficient d'un partenariat des ONG avec VIH/SIDA sur le lieu de travail le font généralement Unilever pour : i) limiter l'incidence des nouvelles infections Craignant les effets dévastateurs que le VIH/SIDA parmi le personnel et la communauté pourrait avoir sur les employés de ses plantations environnante, et ii) gérer les effets des infections de palmiers à huile, le groupe Unilever s'est associé existantes sur la société, le personnel et la à la « Ghana Social Marketing Foundation » (GSMF) communauté. Dans cette optique, le programme pour renforcer le programme d'action sur le lieu de d'une entreprise peut définir des objectifs dans Page 7 VIH/SIDA © Peter Mwakabwale/World Vision deux domaines : i) changer les comportements et accroître l'utilisation des moyens préventifs, et ii) améliorer la prise en charge médicale et Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDA l'assistance aux personnes affectées par le Principes fondamentaux VIH/SIDA et d'autres maladies infectieuses. Dans Les principes suivants sont inclus dans le Recueil de directives pratiques certains cas, l'entreprise peut vouloir mettre en du Bureau international du travail sur le VIH/SIDA et le monde du avant son civisme en matière de VIH/SIDA. Elle travail. Ces directives n'ont pas de caractère obligatoire et ont pour peut choisir de jouer un rôle moteur dans la Il existe aujourd'hui but d'aider le secteur privé à élaborer des politiques et des lignes directrices en matière de lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail. mobilisation des entreprises, de s'impliquer dans de nombreux Reconnaissance du VIH/SIDA en tant que question liée au une action militante au niveau régional ou national, ou d'appuyer des programmes sociaux, par documents, lieu de travail Le VIH/SIDA est une question liée au lieu de travail, non seulement exemple de prévention de la transmission mère- notamment des parce qu'il touche les travailleurs, mais aussi parce que le lieu de travail peut jouer un rôle vital dans la lutte contre la propagation et les enfant ou d'aide aux orphelins du sida. Quels que codes volontaires et effets de l'épidémie. soient les objectifs d'une entreprise, il est important 2 Non-discrimination de les définir préalablement. des principes Les travailleurs ne devraient pas faire l'objet de discrimination ou de stigmatisation au motif de leur statut VIH, qu'il soit réel ou supposé. directeurs, conçus Créer un centre de coordination interne Égalité entre hommes et femmes pour aider les Une plus grande égalité dans la relation hommes-femmes et Le fait de nommer une personne ou un comité l'amélioration de la situation des femmes sont essentielles pour entreprises à élaborer prévenir la propagation de l'infection par le VIH et permettre aux chargé de coordonner toutes les activités de la femmes de faire face au VIH/SIDA. société en rapport avec le VIH/SIDA responsabilise des politiques en Milieu de travail sain et donne une existence au projet. La ou les matière de VIH/SIDA Le milieu de travail devrait être sain et sûr, et adapté à l'état de santé personnes peuvent être choisies parmi le personnel et aux capacités des travailleurs. sur le lieu de travail. Dialogue social ou recrutées à l'extérieur, mais il est important qu'elles aient autorité sur les activités menées et La coopération, la confiance et le dialogue entre les employeurs, les travailleurs et le gouvernement sont nécessaires au succès des qu'elles disposent d'une ligne de communication politiques et programmes ayant trait au VIH/SIDA. directe avec la direction. Dans certains cas, la Dépistage aux fins de l'emploi constitution d'un comité peut contribuer à améliorer Le dépistage du VIH ne devrait pas être exigé des demandeurs d'emploi la coordination et l'appropriation du problème. Ces ou des personnes occupant un emploi, et aucun test de détection du VIH ne devrait être réalisé sur le lieu de travail, sauf cas prévu dans les personnes peuvent jouer un rôle important en présentes directives. représentant la société dans des forums réunissant Confidentialité plusieurs parties prenantes et en coordonnant la L'accès aux données personnelles liées au statut VIH d'un travailleur représentation de la société dans les quatre sphères 3 devrait être soumis à des règles de confidentialité conformes aux d'intervention (voir encadré page 6). directives pratiques publiées par le BIT. Maintien de la relation d'emploi La contamination par le VIH n'est pas un motif de licenciement. Les Élaborer une politique en matière de VIH/SIDA personnes atteintes par des maladies associées au VIH devraient pouvoir continuer à travailler aussi longtemps qu'elles sont aptes à occuper un Le sujet étant sensible, il est important que le emploi dans des conditions appropriées. personnel et la direction aient une idée claire de la Prévention façon dont la société compte traiter les employés Les partenaires sociaux sont dans une position clé pour favoriser les efforts de prévention par l'information et l'éducation et pour qui sont ou seront contaminés par le VIH/SIDA. encourager les changements d'attitudes et de comportements. Une politique d'entreprise officielle permet Prise en charge et soutien d'informer les employés sur leurs droits et leurs Solidarité, prise en charge et soutien devraient inspirer la réponse de obligations, de formuler l'engagement de la l’entreprise contre le VIH/SIDA. Les travailleurs sont en droit de direction, de clarifier les attentes des deux côtés et, bénéficier de services de santé abordables et des prestations des régimes obligatoires et professionnels. dans certains cas, d'éviter à la société de se trouver Source : www.ilo.org Page 8 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 dans des situations embarrassantes. En plus d'être ensemble. Les messages délivrés peuvent souligner facilement accessible et visible en de nombreux les coûts que l'infection à VIH/SIDA peut endroits, la politique de la société en matière de occasionner pour les individus et leurs familles, VIH/SIDA doit être communiquée aux employés notamment par la réduction des revenus due à une d'une manière qui explique la signification des mauvaise santé, et les conséquences pour les termes utilisés. Le personnel doit être convaincu enfants qui perdent leurs parents. que la société est déterminée à préserver l'intimité des employés et à prendre des mesures Faire passer le message raisonnables pour sauvegarder leur santé. Pour être plus efficace, l'information doit être donnée Pour limiter la dans les langues locales et, dans les régions où le propagation de la Il existe aujourd'hui de nombreux documents, taux d'alphabétisation est faible, les formes de maladie, l'action notamment des codes volontaires et des principes communication non écrites peuvent être privilégiées. directeurs, conçus pour aider les entreprises à De nombreux moyens simples, efficaces et peu menée doit viser bien élaborer des politiques en matière de VIH/SIDA sur coûteux existent pour sensibiliser les employés au au-delà des murs de le lieu de travail. Les principaux éléments d'une problème du VIH/SIDA, par exemple : politique de ce type comprennent généralement l'entreprise. une déclaration de la société affirmant son » Placer des affiches, des panneaux et des engagement dans la lutte contre le VIH/SIDA, le distributeurs de préservatifs dans les lieux de respect de la confidentialité du statut sérologique, et passage. l'instauration de pratiques non discriminatoires vis- » Joindre aux bulletins de paye des messages liés à à-vis des personnes vivant avec le VIH/SIDA. (Pour la prévention, avec des préservatifs. d'autres conseils concernant les politiques sur le lieu » Afficher la politique de la société en matière de de travail, voir les encadrés des pages 8 et 21.) VIH/SIDA dans les langues locales. » Installer une « boîte à questions sur la santé » à la Programmes d’éducation et cantine ou à d'autres endroits commodes afin que les employés puissent soumettre leurs de prévention questions sur la santé et le VIH/SIDA de façon 1 anonyme. » Publier sur des panneaux d'affichage ou des Sensibiliser prospectus des questions/réponses rédigées par le personnel infirmier. Les programmes de sensibilisation comprennent » Utiliser les ressources locales en faisant venir des des actions d'information, d'éducation et de conseillers formés des hôpitaux locaux et en communication destinées à démêler la réalité de la participant aux initiatives des pouvoirs publics et fiction en matière de transmission du VIH, à des ONG, notamment à la Journée mondiale du promouvoir les mesures de prévention et, en sida, le 1er décembre de chaque année. même temps, à briser le tabou lié à la maladie. Les employés doivent comprendre qu'il n'y a aucun Former risque à côtoyer un collègue vivant avec le VIH ou Le lieu de travail est un endroit idéal pour le sida. Les activités de sensibilisation doivent sensibiliser la population car des formations informer les employés sur les risques d’infection et professionnelles de toutes sortes sont organisées les mesures de prévention existantes. Il est dans la plupart des entreprises sous une forme ou également important que les gens comprennent une autre. Les réunions techniques ou toutes les répercussions que l'infection à VIH a sur d'information sur la sécurité ainsi que les leurs parents, leurs amis, leurs rencontres programmes d'accueil des nouveaux employés sont occasionnelles et la communauté dans son une bonne occasion d'éduquer le personnel sur le Page 9 VIH/SIDA sida. Pour être plus efficace, le matériel de Recruter des éducateurs pairs formation peut être adapté au public visé en L'éducation par les pairs est l'une des stratégies les termes de format, de culture, de sexe et de langue. plus couramment employées pour sensibiliser les Séparer les hommes des femmes au moins au populations au problème du VIH/SIDA. Elle début de la formation peut souvent amener des consiste généralement à former et équiper les discussions plus ouvertes et plus productives. membres d'un groupe afin qu'ils suscitent des changements de comportement parmi leurs pairs. Viser au-delà du personnel Un projet coordonné par l'ONUSIDA et plusieurs L'éducation par les Dans la mesure où les employés contaminés ont autres partenaires à la Jamaïque a identifié un pairs est l'une des souvent contracté le virus en dehors de l'entreprise, certain nombre de principes et de caractéristiques de nombreuses sociétés jugent utile et nécessaire influençant la qualité et l'efficacité des programmes stratégies les plus de prolonger leur action d'éducation et de d'éducation par les pairs, à savoir : i) la fourniture couramment sensibilisation au-delà du lieu de travail. Cela peut d'une formation aux éducateurs, ii) leur employées pour impliquer de travailler avec les fournisseurs et les rémunération sous une forme ou une autre, iii) leur sous-traitants ainsi qu'avec les communautés participation à la conception des programmes et sensibiliser les locales dans leurs zones de présence. Les groupes des matériels de formation, et iv) l'interconnexion populations au les plus vulnérables que sont par exemple les du programme éducatif à d'autres services tels que femmes et les jeunes peuvent être ciblés à travers la distribution de préservatifs, les soins médicaux et problème du les écoles locales, les femmes des employés et les les services de conseil et de dépistage volontaire VIH/SIDA. organisations féminines locales, tandis que les (Collection meilleures pratiques, www.unaids.org). 2 groupes à haut risque tels que les ouvriers de chantiers de construction temporaires, les travailleurs migrants, les conducteurs routiers ou les Promouvoir la prévention prostituées peuvent nécessiter des messages de sensibilisation spécifiquement adaptés à leur cas. La sensibilisation et l'éducation vont de pair avec la prévention. Il existe un certain nombre de mesures Briser le tabou lié au sida de prévention d'un bon rapport coût-efficacité que La discrimination sur le lieu de travail renforce le les entreprises peuvent étudier pour amener des rejet dont sont victimes les personnes atteintes par changements de comportement parmi leurs le sida. En même temps, le lieu de travail offre une employés et réduire le risque de transmission. occasion unique de combattre la discrimination et les préjugés sociaux en s'attaquant aux idées reçues Revoir les procédures d'hygiène et en faisant passer le message qu'il ne faut pas et de sécurité du travail avoir peur des personnes vivant avec le VIH. Ces Bien que le VIH ne puisse pas se transmettre sur le actions peuvent encore être renforcées par des lieu de travail par simple contact entre collègues, il politiques et des mesures antidiscriminatoires sur le peut y avoir des inquiétudes en cas d'accident ou lieu de travail démontrant qu'il est possible de vivre de blessure avec saignement survenant sur le lieu et de travailler avec le VIH, souvent pendant de travail. À titre de précaution élémentaire, les plusieurs années. Un autre moyen de battre en entreprises doivent revoir leurs procédures en brèche les idées fausses et de favoriser la vigueur en matière d'hygiène et de sécurité du compréhension et la tolérance consiste à travail ainsi que les fournitures associées, et encourager la création d'un groupe de soutien pour procéder aux changements ou améliorations les employés affectés par le VIH/SIDA ou à nécessaires afin de répondre aux inquiétudes impliquer les personnes vivant avec le VIH/SIDA suscitées par les maladies infectieuses transmises dans des activités de sensibilisation au sein de par le sang. Certaines directives simples (voir l'entreprise. encadré page 12) peuvent être affichées dans les Page 10 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 La SFI contre le sida La SFI s'efforce d’utiliser sa position et sa réputation dans le monde en développement pour attirer l'attention des chefs d'entreprise sur le problème du VIH/SIDA. Nos actions sont regroupées dans le cadre d'un programme institutionnel intitulé « La SFI contre le sida » à travers lequel la SFI mène des actions de sensibilisation et fournit à ses clients les moyens nécessaires pour commencer à limiter la propagation et les effets de la maladie. Par l'entremise de ce programme, nous encourageons nos entreprises clientes à considérer les programmes de lutte contre le VIH/SIDA en termes de gestion du risque et d'investissement. Le programme « La SFI contre le sida » apporte une assistance aux clients de la SFI dans les domaines suivants : » Sensibilisation : nous aidons le secteur privé à comprendre les répercussions du VIH/SIDA sur leurs activités et à apprécier leurs risques. Ce travail peut être réalisé dans le cadre de missions d'évaluation de nouveaux investissements ou pendant la supervision de projets existants. » Aide à l'élaboration de plans d'action VIH/SIDA : nous apportons des services de conseils en fonction de la situation, des besoins et des ressources de chaque entreprise, en se basant sur un éventail international d'expériences et de bonnes pratiques observées dans les entreprises. » Contacts : de nombreuses sociétés peuvent bénéficier des capacités d'organisations et de programmes locaux pour mettre en œuvre leurs programmes. La SFI peut apporter une contribution appréciable en informant ses clients des programmes déjà mis en place par les pouvoirs publics, le secteur privé ou des ONG, en fonction des besoins de l'entreprise et assure ainsi un rôle d’intermédiaire. © IFC Staff Pour plus d’informations, contactez : ifcagainstaids@ifc.org Le cas d'Odebrecht en Angola Dans le cadre de cette coopération, Odebrecht a Corporate Citizenship Facility (CCF) adopté une politique de lutte contre le VIH/SIDA En 2002, la SFI a accordé un prêt de pour toutes ses opérations, dans le monde entier. Conformément à son engagement en faveur du 280 millions de dollars au groupe brésilien de Le programme angolais est le banc d'essai au développement durable, la SFI a créé la construction et d'ingénierie Odebrecht. Un million déploiement de programmes d'éducation, de « Corporate Citizenship Facility » (CCF) dont les de dollars a été réservé pour appuyer la lutte prévention et de soins en matière de VIH/SIDA à financements visent à promouvoir une attitude de contre le VIH/SIDA en Angola, un pays où l'échelle de toute l'entreprise. responsabilité citoyenne dans les entreprises. Ces Odebrecht est déjà présent et où l'incidence du financements apportent un soutien et une sida progresse. assistance aux projets de la SFI démontrant les Aide à la sensibilisation au VIH/SIDA : avantages d'une approche progressiste de la Face aux risques liés au VIH/SIDA pour le Mozal au Mozambique responsabilité sociale et environnementale des personnel et les opérations de construction, entreprises dans des domaines comme le Odebrecht et la SFI ont décidé de lancer un En 2000, la SFI a collaboré pour la seconde fois développement communautaire, le VIH/SIDA, les programme conjoint pour s'attaquer au problème avec la société Mozal Aluminium en finançant pratiques en matière d'emploi et la gestion du VIH/SIDA dans les zones de présence l'extension d'un projet essentiel pour l'économie environnementale. Pour plus de renseignements, d'Odebrecht, tout en contribuant aussi à la lutte du Mozambique, tout en appuyant les actions visitez notre site web à l'adresse : contre l'épidémie dans l'ensemble du pays. Le menées par Mozal en matière de VIH/SIDA. Un http://www.ifc.org/ccf/ programme comprend des composantes accord a été passé entre le « Mozal Community d'éducation, de prévention et de soins ciblées sur Development Trust » (MCDT) et la SFI pour les opérations d'Odebrecht et les communautés apporter une aide à un programme de environnantes dans cinq sites situés en Angola, ce sensibilisation au VIH/SIDA. L’ONG soutenue par qui représente environ 30 000 personnes. Le le MCDT est mozambicaine et se base sur les programme participe également à la stratégie principes du programme de prévention « Total VIH/SIDA globale de l'Angola : i) en mettant Control of the Epidemic », où des agents de largement l'accent sur la santé des femmes et la terrain formés ont des entretiens directs intensifs et prévention de la transmission mère-enfant, et répétés avec les membres de la communauté. ii) en évaluant la fourniture d'un traitement antirétroviral. Page 11 VIH/SIDA dispensaires d'entreprise ou aux postes de premiers Le préservatif féminin s'est également avéré efficace secours dans les ateliers afin de réduire le risque dans certaines situations, dans la mesure où la d'une contamination par le VIH en cas d'accident femme contrôle son utilisation. Toutefois, le sur le lieu de travail. préservatif féminin étant sensiblement plus cher que le préservatif masculin, son coût devrait être Distribuer des préservatifs subventionné. Dans chaque programme de prévention du VIH/SIDA, il est important de prévoir un Proposer des services de conseil Une proportion approvisionnement fiable en préservatifs de bonne et de dépistage volontaire alarmante des qualité, gratuits ou d'un prix abordable. Garantir la Une proportion alarmante des personnes disponibilité de préservatifs sur le lieu de travail contaminées par le VIH dans les pays en personnes permet de vaincre le premier facteur limitant leur développement ne savent pas qu'elles le sont. Un contaminées par le utilisation : la gêne associée à leur achat. Les rapport de l'USAID évalue à 1,8 million le nombre VIH dans les pays en préservatifs peuvent être mis à disposition dans les de personnes contaminées au Zimbabwe, dont dispensaires d'entreprise ou dans des distributeurs 90 % l'ignorent (www.usaid.gov/regions/afr/ développement ne installés dans les toilettes et les salles d'attente des success_stories/zimbabwe.html). Or, connaître son savent pas qu'elles le cliniques. Il est conseillé de distribuer les statut sérologique est essentiel du point de vue du préservatifs gratuitement au début du programme, traitement et du changement de comportement. sont. puis de maintenir au moins un lieu de distribution Les services de conseil et de dépistage volontaire gratuite même si les préservatifs sont ensuite s'avèrent efficaces pour promouvoir la prévention vendus dans des distributeurs automatiques à auprès des séronégatifs et afin de susciter des d'autres endroits. Dans les entreprises utilisant changements de comportement chez les l'éducation par les pairs pour la sensibilisation au séropositifs. VIH/SIDA, les éducateurs peuvent recevoir des préservatifs à distribuer à leurs collègues. Il est absolument capital qu'un service de conseil et support psychologique soit proposé à la fois avant Les règles d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail concernant l'exposition au sang doivent comprendre les instructions suivantes : » Être vigilant en manipulant et en jetant des objets pointus ou coupants, par exemple aiguilles et seringues utilisées dans les cliniques. » Utiliser des seringues à usage unique ou autobloquantes dans les dispensaires et cliniques. » Se laver les mains avant et après les accidents/procédures médicales et cliniques. » Utiliser des accessoires de protection (gants, blouses et masques) pour éviter le contact direct avec du sang ou d'autres fluides corporels. » Veiller à avoir toujours en stock des fournitures appropriées. » Désinfecter comme il convient les instruments et le matériel contaminé. » Manipuler de façon appropriée les déchets contaminés par des fluides corporels ou du sang (tissus souillés ou autres) et les jeter en lieu sûr. » Consigner tout incident impliquant une exposition possible au VIH ou hépatite. » S'assurer que les hôpitaux du secteur équipés pour les transfusions sanguines ont établi des procédures garantissant un approvisionnement en produits sanguins sûrs, comme des banques du sang. » Fournir des modules de prophylaxie post-exposition au personnel soignant et de laboratoire. Basé sur les précautions universelles publiées par les « Centers for Disease Control and Prevention (États-Unis) ». Voir le programme : « Business Responds to AIDS/Labor Responds to AIDS » à l'adresse www.hivatwork.org. Voir également les directives générales en matière d'hygiène et de sécurité (General Health and Safety Guidelines) de la SFI. Page 12 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 et après le test de dépistage. L'entretien préalable dépistage par rapport aux actions générales au test doit viser à informer pleinement le patient d'information sanitaire. L'étude a été menée au de la signification d'un résultat positif comme d'un Kenya, en Tanzanie et à la Trinité. Au départ, tous résultat négatif, tandis que l'entretien postérieur au les participants ont répondu à un questionnaire sur test peut servir à réaffirmer la nécessité d'un leurs habitudes sexuelles et ont été répartis changement de comportement. Compte tenu de aléatoirement dans deux groupes. Le premier l'immense responsabilité que représente cette groupe a reçu des services de conseil et dépistage fonction de conseil, tout programme d'action sur le tandis que le second groupe participait à un lieu de travail qui offre une composante de services programme plus passif avec projection d'une Il existe un certain de conseil et de dépistage volontaire doit d'abord cassette vidéo. Les participants pouvaient poser des nombre de mesures garantir la confidentialité des résultats. Il faut questions après avoir visionné la cassette, puis ils de prévention d'un également qu'un nombre suffisant de conseillers recevaient des préservatifs gratuits. soient formés. Heureusement, les entreprises n'ont bon rapport coût- pas à supporter seules cette charge. Offrir des Tous les participants ont été revus six mois plus tard efficacité que les services de conseil et de dépistage volontaire et invités à remplir un autre questionnaire. Dans le constitue une bonne occasion d'instaurer des groupe ayant reçu des services de conseil et de entreprises peuvent partenariats entre les entreprises et des organismes dépistage volontaire, les rapports avec des adopter pour susciter publics ou des ONG qui offrent parfois déjà ce type partenaires occasionnels avaient baissé de 35 % et de services de façon permanente. 39 % pour les hommes et les femmes, des changements de respectivement. Les participants qui avaient suivi le comportement parmi programme passif d'information sanitaire n'avaient leurs employés et Les services de conseil et de dépistage volontaire diminué leurs rapports avec des partenaires amènent des changements de comportement occasionnels que de 13 % et 17 % pour les hommes réduire le risque de Une étude réalisée par des chercheurs de et les femmes, respectivement. Cette étude montre transmission. l'Université de Californie, San Francisco, démontre à quel point l'association conseil-dépistage est un la supériorité des techniques de conseil et moyen beaucoup plus efficace de sensibiliser aux Réduire les risques de transmission dans les communautés minières L'industrie extractive en Afrique australe repose depuis plus d'un siècle sur un système de main- d'œuvre migrante où les mineurs sont éloignés de leurs familles pendant de longues périodes et vivent dans des foyers réservés aux mineurs sur le site des mines. Cette longue séparation a souvent conduit les mineurs à chercher une distraction dans l'alcool et la fréquentation de prostituées, combinaison qui s'est révélée fatale avec l'apparition de l'épidémie de VIH/SIDA et ©Corbis explique en grande partie pourquoi les travailleurs des mines ont une probabilité d'être séropositifs deux fois et demie plus importante que l'ensemble de la population. Devant les risques associés au caractère migrant de la main-d'œuvre des mines, Lonmin Platinum, une compagnie d'extraction minière sud-africaine, a commencé à héberger ses employés dans des logements familiaux au lieu de foyers collectifs. Ce changement a permis aux mineurs de faire venir leurs femmes et leurs enfants à proximité de leur lieu de travail et d'abaisser considérablement la probabilité que les mineurs fassent appel à des prostituées. Lonmin a dépensé cinq millions de dollars pour construire plus d'un millier de logements familiaux et la construction de 2 000 autres est déjà en projet. Avec plus de 16 000 ouvriers à loger, cette initiative n'est qu'un début mais est toutefois positive. D'après les travaux du Conseil sud-africain de la recherche médicale, ce nouveau mode d'hébergement pourrait permettre de réduire de 40 % la transmission du VIH dans la population minière. Source : Associated press — Nicole Itano ; http://allafrica.com/stories/200209120057.html Page 13 VIH/SIDA risques du VIH/SIDA (http://www.caps.ucsf.edu/ précisément appel aux mêmes mesures : publications/VCTS2C.pdf). abstinence, rapports sexuels avec un seul partenaire non contaminé ou utilisation d'un préservatif. Tout programme de prévention du Prévenir et traiter les MST VIH/SIDA devrait intégrer une composante de Il existe une forte corrélation entre les maladies prévention des MST avant toute chose et de sexuellement transmissibles (MST) et la transmission fourniture d'un traitement approprié aux personnes du VIH. Non seulement la présence de MST souffrant déjà de leurs effets. Les antibiotiques sont Il existe une forte indique un comportement sexuel à haut risque, le moyen le plus couramment prescrit pour traiter corrélation mais les MST augmentent à la fois la susceptibilité les MST. Des kits de traitements de courte durée d'un individu à la contamination par le VIH et la des MST (comprenant des instructions simples pour entre les maladies le diagnostic, des antibiotiques et des préservatifs) probabilité de transmettre le virus pendant un sexuellement rapport sexuel. Même sans l'épidémie de peuvent être conservés en stock dans les transmissibles (MST) VIH/SIDA, les MST sont l'un des problèmes dispensaires des entreprises et les centres de santé sanitaires les plus courants parmi les travailleurs et publics du secteur. et la transmission du représentent un risque de santé publique important VIH. qui doit être pris en compte dans les dispensaires des entreprises ou en collaboration avec les centres Dispensaires mobiles et éducation par les pairs : de santé publics, les ONG et les cliniques mobiles. La mine Harmony Le projet Lesedi, ciblé sur la communauté de la Le traitement des MST offre aussi une excellente mine Harmony et ses environs, en Afrique du Sud, occasion de mener des actions de sensibilisation et est le résultat d'un partenariat entre USAID, Family d'éducation au VIH car la prévention des MST fait Health International et la direction de la mine. Il a Prendre en compte les inégalités entre hommes et femmes pour lutter contre le VIH/SIDA L'inégalité des sexes, notamment le manque d'autonomie financière des femmes, est un facteur important dans la propagation du VIH/SIDA. Les relations sociales et économiques entre hommes et femmes, le rôle du pouvoir dans les relations sexuelles et les différences physiologiques entre hommes et femmes déterminent leurs niveaux de risque respectifs au regard d'une contamination, leurs aptitudes respectives à se protéger efficacement et leurs parts respectives dans la charge du VIH/SIDA. En Afrique subsaharienne, 55 % des personnes contaminées sont des femmes et, dans certains pays africains, les femmes ayant entre 15 et 24 ans ont des taux de prévalence jusqu'à six fois supérieurs à ceux des hommes du même âge (ONUSIDA, 2001). Par conséquent, dans la mesure où les sociétés opèrent dans des lieux de plus en plus diversifiés et recrutent leur main-d'œuvre dans des groupes très larges de population à risque, elles doivent tenir compte des différences de besoins entre hommes et femmes en ce qui concerne les stratégies contre le sida sur le lieu de travail. Pour élaborer une stratégie différenciée, il faut commencer par comprendre les spécificités de chaque sexe en termes de vulnérabilités et de risques. Il s'agit notamment des normes traditionnelles de féminité et de masculinité, des vulnérabilités physiologiques plus importantes chez la femme et la jeune fille, de la culture du silence qui entoure le sexe et les questions sexuelles, des conventions sociales et de l'indulgence tacite dont bénéficient les conduites à risque chez l'homme, en particulier le fait d'avoir de multiples partenaires, et des risques professionnels pour de nombreux hommes (conducteurs routiers, mineurs, travailleurs migrants, etc.). Dans toutes les sociétés et les environnements professionnels, les normes associées aux deux sexes influencent les attitudes vis-à-vis du sexe, de la sexualité, de la fidélité, de la prise de risque, et de l'accès à l'information et aux services liés à la sexualité, tels que les services de planning familial. En intégrant des informations spécifiques à chaque sexe dans les politiques des entreprises en matière de VIH/SIDA, on peut augmenter l'efficacité de leurs programmes de sensibilisation, de prévention et de soins grâce à un meilleur ciblage des actions, favoriser les pratiques non discriminatoires et un accès équitable aux services et prestations disponibles en matière juridique, médicale, d'assurance et d'invalidité, entre autres. On trouvera une importante documentation sur la problématique hommes-femmes dans le contexte du VIH/SIDA à l'adresse http://gender/genaids (Banque mondiale) et http://www.ids.ac.uk/bridge/Bri_bull.html (IDS, Sussex). Page 14 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 consisté à mettre en place des dispensaires mobiles mère avant, pendant ou après la naissance. Ce de consultation contre les maladies vénériennes et processus, appelé « transmission verticale », pose des services d'éducation par les pairs à l'intention un grave problème dans les pays en des femmes vivant dans les communautés proches développement. Heureusement, de nouvelles de la mine. études ont démontré que l'administration d'un traitement antirétroviral de courte durée à la mère Les éducateurs, recrutés au sein de la communauté, et au bébé après la naissance pouvait sensiblement ont joué un rôle vital en orientant les patientes sur les réduire le risque de transmission. Et surtout, ces dispensaires mobiles de traitement des MST. Toutes traitements peuvent coûter moins de cinq dollars. Beaucoup d'enfants les femmes qui sont allées consulter ont bénéficié de contractent le VIH conseils et de tests de dépistage des MST et ont reçu des doses thérapeutiques d'antibiotiques en traitement Prévention de la transmission mère-enfant par leur mère avant, présomptif. Le traitement présomptif, à savoir dans le cadre d'un dispensaire d'entreprise l'administration d'antibiotiques avant même que le Brooke Bond Tanzania (BBT), une société du pendant ou après la patient ne sache s'il est atteint d'une MST est une groupe Unilever, a engagé un programme d'action méthode acceptée pour le traitement des patients à dans son hôpital pour prévenir la transmission de la naissance. risque dans la mesure où les antibiotiques sont maladie entre la mère et l'enfant. Plus de relativement inoffensifs et que le patient risque de 200 femmes enceintes suivies à l'hôpital de propager les MST si les infections ne sont pas jugulées l'entreprise pendant leur grossesse ont été immédiatement. sélectionnées pour participer au programme. En avril 2002, 97 % avaient accepté de participer Au cours des neuf premiers mois du projet, la (c'est-à-dire de se soumettre à un test de dépistage prévalence des MST chez les femmes qui s'étaient du VIH et de recevoir un traitement de névirapine rendues à la consultation antivénérienne a chuté de en cas de séropositivité). Le protocole comprend 70 % à 85 %, les taux de gonorrhée et d'infection à une dose pour la mère et l'enfant et coûte un dollar. chlamydia chez les mineurs locaux ont baissé de Jusqu'ici, BBT a payé les médicaments mais le 43 % et l'incidence des ulcères génitaux a diminué gouvernement tanzanien s'est engagé à couvrir les de 78 %. L'utilisation déclarée du préservatif est coûts de la névirapine dans le cadre de passée de pratiquement zéro à presque 30 % des programmes de prévention verticale (Unilever). rencontres sexuelles commerciales. Une étude coûts-bénéfices a conclu que le projet (dont les frais de fonctionnement s'élèvent à environ 54 000 dollars par an) générait des économies annuelles de près de 540 000 dollars de frais médicaux grâce aux cas de MST évités. À la fin de la première année du projet, la mine Harmony, avec l'appui du ministère sud-africain de la Santé, a pris en charge les coûts d'administration et de mise en œuvre du projet et étendu sa couverture géographique et démographique (« Family Health International: A Leader in the Fight Against HIV/AIDS », Programme d’information international, Département d’État, États-Unis). © Sheryl Watkins/World Vision Prévenir la transmission mère-enfant Beaucoup d'enfants contractent le VIH par leur Page 15 VIH/SIDA Programmes de prise en Dans certains cas, une entreprise peut avoir financièrement intérêt à mettre en place un charge et de traitement programme de traitement et de prévention de la tuberculose. Au-delà des actions de sensibilisation et de prévention, certaines entreprises peuvent choisir Lorsque le traitement a été commencé et que les d'offrir des programmes plus complets de prise en patients ne posent plus de risque de charge médicale, de traitement et de soutien aux contamination, les employés recevant un La tuberculose est employés atteints du VIH/SIDA ou d'autres traitement antituberculeux peuvent être alimentée par maladies opportunistes chez les malades du sida du encouragés à continuer à travailler sous réserve fait de l'affaiblissement de leur système immunitaire qu'ils ne soient pas trop malades ou affaiblis afin l'infection à VIH et (ces maladies peuvent comprendre la tuberculose, que la stratégie DOTS (traitement de brève durée est la cause de décès certaines formes de pneumonie, la septicémie, des sous surveillance directe) puisse être appliquée et la plus fréquente mycoses, des maladies virales et certains cancers). que les patients puissent être suivis de près au En dispensant aux patients atteints du VIH/SIDA dispensaire (c'est-à-dire pesés régulièrement et parmi les personnes des traitements médicamenteux et un suivi examinés pour détecter tout effet secondaire). Pour vivant avec le VIH. médical, on leur permet de travailler et de ces employés, il peut être souhaitable de revoir les maintenir leur qualité de vie le plus longtemps conditions de travail et décider par exemple possible. Les programmes de prise en charge et de d’éviter le travail de nuit pendant trois mois afin de soutien peuvent aussi inclure des services de limiter la fatigue et de garantir que le régime du 2 support psychologique et conseil sur le traitement antituberculeux est correctement suivi. développement des capacités d'adaptation, les difficultés professionnelles et la dépression, et Prise en charge antirétrovirale peuvent mettre les patients en relation avec des 1 réseaux de soutien. Les traitements dits « antirétroviraux » et HAART (« Highly Active Anti-Retroviral Treatment ») ont Traitement de la tuberculose considérablement allongé l'espérance de vie des malades du sida et fait du sida une maladie gérable La tuberculose est l'une des principales infections dans les pays riches. En ce qui concerne les pays opportunistes. Alimentée par l'infection à VIH, elle pauvres, le mieux que ces derniers pouvaient est la cause de décès la plus fréquente parmi les espérer jusqu'à il y a quelques années était de personnes vivant avec le VIH. Le VIH contribue en prévenir les nouveaux cas de VIH/SIDA par des effet à réactiver une tuberculose latente et rend les actions d'éducation et de prévention et par le individus récemment atteints de tuberculose plus traitement des maladies opportunistes. susceptibles de voir la maladie progresser rapidement. Aujourd'hui toutefois, les médicaments contre le VIH/SIDA sont devenus plus largement disponibles La tuberculose active est aussi un problème dans certains de ces pays. Les sociétés préoccupant sur le lieu de travail car elle peut être pharmaceutiques ont reconnu la nécessité de contagieuse si elle n'est pas traitée. Il est toutefois facturer leurs produits moins cher dans les pays en possible d'y remédier par un traitement développement, tandis qu'un assouplissement de la antituberculeux validé. En outre, il est démontré réglementation sur les échanges a permis de qu'un traitement préventif de la tuberculose produire des médicaments antirétroviraux augmente la survie des personnes séropositives génériques. Enfin, des groupes non exposées au risque de tuberculose (par exemple gouvernementaux tels que Médecins sans celles dont le test cutané est positif ou qui vivent Frontières et PharmAccess International se sont dans des régions où la tuberculose est endémique). efforcés de promouvoir l'accès aux traitements Page 16 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 pour les patients vivant dans des environnements thérapies antirétrovirales. En ce qui concerne les pauvres en moyens, en améliorant les programmes de prévention et l'assistance sur site, infrastructures médicales existantes et en aidant à la Heineken reçoit un soutien de GTZ, l’agence fourniture de traitements médicamenteux à un allemande de coopération technique (Heineken coût abordable. International). 3 Le Brésil a mis les thérapies HAART à la disposition de tous les Brésiliens séropositifs, gratuitement. Systèmes de soutien Cette décision a divisé par deux le nombre de Le suivi et le soutien décès du sida depuis 1996 et s'est avérée rentable, Le suivi et le soutien moral sont extrêmement moral sont le coût des traitements évités dépassant celui de la fourniture de HAART (www.economist.com, Article, importants pour les personnes vivant avec le extrêmement VIH/SIDA. Dans cette optique, certaines sociétés « Hope for the Best », 11 juillet 2002). ont pris l'initiative de créer des groupes ou des importants pour les réseaux de soutien afin d'aider les employés et les personnes vivant Depuis peu, un certain nombre de sociétés membres de leur famille séropositifs. Le programme multinationales ont aussi commencé à inclure sud-africain « Mother to Mother-to-be » (les mères avec le VIH/SIDA. HAART dans la couverture médicale assurée à leurs parlent aux futures mères) est un exemple de employés, et beaucoup travaillent en partenariat groupe de soutien donnant des résultats. Dans le avec des organismes spécialisés pour mettre en cadre de ce programme, des femmes séropositives place ces politiques de traitement. ayant participé à un programme de prévention de la transmission mère-enfant conseillent d'autres femmes séropositives qui attendent un enfant Heineken (Communication orale « Mothers to Mothers-to-be : Heineken a d'importantes activités en Afrique et, Peer Counseling, Education and Support for Women comme d'autres sociétés opérant sur le continent, in Pregnancy in Cape Town, South Africa », elle est aujourd'hui affectée par le fait que le 14e Conférence internationale sur le sida, Barcelone, VIH/SIDA soit devenu la première cause de 8 juillet 2002). mortalité chez les jeunes adultes. En juillet 2001, le conseil d'administration d'Heineken, membre du Une autre solution employée par certaines sociétés Groupe PIA (voir page 19), a décidé d'inclure le est la prise en charge à domicile des malades du traitement des personnes séropositives par des sida en phase terminale. Les entreprises qui antirétroviraux spécifiques dans les programmes souhaitent proposer ce type de services peuvent médicaux existant pour les employés. pour cela utiliser leur propre personnel médical qui peut se rendre régulièrement dans la communauté Cela fait maintenant plus de dix ans que Heineken ou former des prestataires de soins à domicile. mène des actions contre le VIH dans ses opérations en Afrique, en mettant l'accent sur la prévention. La décision prise en 2001 marque une évolution avec l'incursion de la société dans la sphère du traitement et de la prise en charge. Le programme de traitement est déployé progressivement et ©Corbis plusieurs sessions de formation ont été organisées pour garantir une démarche de haute qualité. Sur cette action, Heineken collabore avec PharmAccess International, une fondation chargée de la formation, du suivi de l'approvisionnement en médicaments et du contrôle de qualité pour les Page 17 VIH/SIDA Suivi des performances Les indicateurs quantitatifs peuvent inclure des mesures de productivité (taux d'absentéisme, Dans tout programme de lutte contre le VIH/SIDA semaines ou mois supplémentaires gagnés au sur le lieu de travail, il est important d'instaurer un travail pour les employés recevant des soins) ou des suivi des performances qui va permettre à indicateurs de changement de comportement tels l'entreprise de mesurer le chemin parcouru par que l'utilisation des préservatifs, le nombre de rapport aux objectifs annoncés et de pouvoir demandes de services de conseil et de dépistage ensuite choisir entre différentes interventions selon volontaire, le nombre d'éducateurs bénévoles La nature du leur efficacité par rapport à leurs coûts. Pour recrutés dans la communauté, les taux d'incidence VIH/SIDA fait que, obtenir un meilleur suivi, tous les niveaux de la des MST signalées au dispensaire de l'entreprise, chaîne de commande doivent rendre compte de etc. Les indicateurs qualitatifs, par exemple le dans une région à leur action et être responsables devant la direction. moral du personnel, la sensibilisation générale et forte prévalence, les attitudes à l'égard du VIH/SIDA, et la satisfaction aucune entreprise ne L'efficacité des actions peut être mesurée par des procurée par les programmes et les services indicateurs tant quantitatifs que qualitatifs à partir proposés par l'entreprise, peuvent être évalués par sera épargnée. du moment où des données de référence correctes le biais de questionnaires, de groupes de discussion existent ou ont été recueillies au début du et d'entretiens individuels. programme pour permettre des comparaisons. Il est aussi possible de suivre l'évolution des statistiques Ces résultats peuvent ensuite être analysés par du service des ressources humaines et de la rapport aux dépenses pour déterminer le rapport clinique, ce qui constitue une solution peu coût-efficacité global des actions menées par une coûteuse, mais certaines sociétés jugent utile entreprise. À cette fin, beaucoup de sociétés d'élaborer des indicateurs spécifiquement adaptés à trouvent commode de suivre leurs dépenses leurs actions contre le VIH/SIDA. annuelles en créant un centre de coûts réservé à Le sida et le secteur privé en Thaïlande Depuis 1993, la « Thailand Business Coalition on AIDS » (TBCA) travaille avec les entreprises pour « créer des environnements de travail intégrant la dimension sida par l'organisation de séminaires d'éducation et de prévention du VIH/SIDA et par la promotion de politiques appropriées de lutte contre le VIH/SIDA sur le lieu de travail » (TBCA, 2000). En plus de fournir des services à plus de 80 sociétés membres, la TBCA a aidé la création d'organisations affiliées pour le secteur privé en Malaisie, en Afrique du Sud, au Botswana et en Zambie. © Field Staff/World Vision Les sociétés internationales ayant des succursales en Thaïlande ont souvent ouvert la voie. Shell Thailand a ainsi lancé avec l'UNICEF un programme intitulé « Peer Education at the Pump », qui instaure un dispositif d'éducation par les pairs sur le sida au profit de plus de 800 jeunes pompistes de stations-service. American International Assurance, la plus grande société d'assurance vie en Thaïlande, offre une réduction de 10 % sur les primes d'assurance vie aux entreprises ayant mis en place des programmes d'éducation au VIH/SIDA sur le lieu de travail. Les petites et moyennes entreprises (PME) ont également contribué à la sensibilisation et à la mise en place de services. Dans la province de Phayao, le « Business AIDS Network for Development » (BAND) un groupement de petites entreprises, d'organismes publics, d'ONG et d'agences de santé publique aide les jeunes séropositifs ou dont les parents ont le sida par un réseau d'orientation comprenant de la formation technique, des bourses d’étude, un soutien social et des projets générateurs de revenus. Source : « Thailand's Response to AIDS: Building on Success, Confronting the Future », Thailand Social Monitor, Banque mondiale, page 37. Page 18 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 toutes les activités VIH/SIDA et dans lequel sont groupe informel réunissant des sociétés inscrites les affectations budgétaires, les heures de internationales (Barclays, CFAO, Diageo, Heineken, travail du personnel et les contributions en nature Lafarge, MTN, Unilever et Standard Bank) ayant des ou les subventions en fournitures et infrastructures. intérêts en Afrique. Le groupe a été formé dans le but d'améliorer l'environnement des affaires en Afrique par une coopération et un dialogue Élargir le champ d'action constructifs avec les principaux organismes de développement internationaux. Ensemble, ces Dans les pays en du secteur privé sociétés emploient plus de 100 000 personnes et sont susceptibles de toucher une population développement, le La nature du VIH/SIDA fait que, dans une région à beaucoup plus nombreuse à travers les personnes à forte prévalence, aucune entreprise ne sera secteur privé peut charge, les communautés où elles ont des épargnée. Lorsqu'une société s'efforce de réduire le opérations et les opérateurs agissant en amont et devenir un partenaire taux de contamination parmi ses employés, elle a aval de leurs activités. important et légitime intérêt à ce que ses voisins, même ses concurrents, fassent de même. Reconnaissant les avantages Face à l'impact potentiel du VIH/SIDA sur leurs de la lutte contre le potentiels de la coopération, des associations activités en Afrique, le PIA a constitué un groupe de VIH/SIDA. patronales ont commencé partout dans le monde à travail pour identifier les domaines dans lesquels se préoccuper de lutter contre la propagation du l'expérience partagée et l'action conjointe, à la fois VIH/SIDA. En regroupant leurs moyens et en au sein du secteur privé et dans l'ensemble de la analysant en commun leurs succès et leurs échecs, communauté, pouvaient améliorer l'efficacité des les entreprises peuvent élargir énormément leur actions individuelles menées par les entreprises sphère d'influence tout en améliorant l'efficacité de contre le sida. Bien que les politiques suivies par les leurs actions, ce qui est particulièrement important entreprises diffèrent, l'expérience conjuguée des pour les petites entreprises qui, sinon, pourraient membres du groupe de travail du PIA en matière ne pas être en mesure de participer, pour des de prévention, d'assistance sanitaire et de raisons financières ou par manque de ressources traitement pour les personnes atteintes du humaines. VIH/SIDA a débouché sur l'élaboration d'un document de référence commun permettant à la La coopération avec le secteur privé peut aussi direction de suivre la mise en place d'un ouvrir la porte à des alliances constructives avec le programme complet dans l'entreprise. Cette liste de secteur public et la société civile. Le secteur privé contrôle sert de schéma directeur pour la conduite peut élargir son champ d'action par d'autres voies du programme (voir pages 22 and 23). Le PIA en étendant les programmes d'entreprise en créant travaille aussi activement avec le Groupe de la des partenariats avec des associations patronales et Banque mondiale et la Commission européenne industrielles, en contribuant à enrichir la somme pour faire valoir l'importance d'une action des d'informations existante sur les méthodes d’action entreprises face à la menace du VIH/SIDA, aux ou en investissant dans des assurances de santé niveaux international et local (Secrétariat du PIA, privées. Dans les pays en développement, le c/o CS, Bruxelles). secteur privé peut ainsi devenir un partenaire important et légitime de la lutte contre le VIH/SIDA. Le groupe de travail sur le VIH/SIDA du « Private Investors for Africa » (PIA) Le « Private Investors for Africa » (PIA) est un Page 19 VIH/SIDA Huit leçons tirées de l'expérience des entreprises en matière de lutte contre le VIH/SIDA En 2000, l'ONUSIDA, en association avec le Prince of Wales International Business Leaders Forum et la Global Business Coalition on HIV/AIDS, a rassemblé une série de leçons tirées de diverses actions menées par les entreprises pour lutter contre l'épidémie. À partir de là, quelques grands principes ont été établis pour guider les entreprises dans leur façon d'aborder la problématique du VIH/SIDA : 1. S'assurer de la mobilisation de la direction (directeur général, conseil d'administration et directeurs) et de la compréhension du problème à tous les niveaux du personnel, en particulier en justifiant la lutte contre le VIH/SIDA par des arguments économiques. 2. Dépasser le cadre du lieu de travail et traiter les problèmes au sein de la communauté locale pour garantir une Le Programme er réelle efficacité (par exemple en commémorant la Journée mondiale du sida le 1 décembre avec l'ensemble de la communauté). plurinational de lutte 3. Démontrer les coûts et les bénéfices pour l'entreprise et les implications en termes de ressources humaines des initiatives menées contre le VIH/SIDA. contre le VIH/SIDA 4. Adopter une approche consultative avec toutes les parties intéressées afin que les actions soient correctement de la Banque orientées. 5. Mettre en place des partenariats avec d'autres entreprises, ONG, organisations gouvernementales et mondiale est fondé intergouvernementales afin d'apporter les compétences et les connaissances nécessaires sur les problèmes liés au sur des partenariats VIH/SIDA et de permettre l'élargissement des actions. 6. Faire appel à des éducateurs/leaders recrutés dans les groupes ciblés pour diffuser les informations d'éducation et et comprend un de prévention. 7. Utiliser des outils novateurs bon marché pour garantir la durabilité et la reproductibilité des actions. appui au secteur 8. Assurer un suivi permanent et analyser l'efficacité des initiatives prises en matière de VIH/SIDA dans l'optique privé. d'adapter les programmes en conséquence. Source : « The Business Response to HIV/AIDS: Impact and Lessons learned », page 30 ; ONUSIDA, Prince of Wales International Business Leaders Forum et Global Business Coalition on HIV/AIDS. Genève et Londres, 2000. Sources de financement : le Programme plurinational de lutte contre le VIH/SIDA de la Banque mondiale (Le programme MAP) Le Programme plurinational de lutte contre le VIH/SIDA de la Banque mondiale (MAP) appuie la mise en œuvre de stratégies nationales plurisectorielles en matière de VIH/SIDA. Son objectif général est d'étendre rapidement les projets VIH/SIDA existants et d'engager de nouveaux partenaires dans le combat contre l'épidémie. À ce jour, le MAP a affecté un milliard de dollars d'aide aux pays africains. Environ la moitié de cette somme devrait aller aux communautés, aux organisations non gouvernementales et au secteur privé pour leur permettre de mener à bien les actions qu'ils ont choisies. Le MAP est fondé sur des partenariats et comprend un appui au secteur privé. L'utilisation de cet appui doit toutefois être accélérée si l'on veut exploiter tout le potentiel des programmes contre le sida. Dans le secteur privé, les sociétés sont encouragées à concevoir et proposer des actions alignées sur la stratégie nationale et à demander des aides MAP auprès des agences nationales de lutte contre le sida. La Banque mondiale travaille avec le secteur privé dans certains pays pour stimuler la participation des entreprises. Les premières expériences montrent l'importance d'avoir un centre de coordination désigné au sein de la communauté des entreprises, des informations propres au pays pour susciter des actions et un commandement fort pour vaincre les résistances et les préjugés. En octobre 2002, le MAP avait attribué 550 millions de dollars à 16 pays : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Kenya, Madagascar, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, Sénégal et Sierra Leone. Pour savoir comment soumettre un projet de financement ou suggérer des actions prioritaires qui pourraient étendre les actions menées par votre société, contactez l'office national de lutte contre le sida de votre pays ou consultez le site www.worldbank.org/aids. Page 20 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 © Oliver Ryan/IFC Le sida sur le lieu de travail : exemple de déclaration de politique en matière de ressources humaines La discrimination sur NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ s'engage à traiter le VIH/SIDA comme les autres maladies et handicaps potentiellement mortels dans le cadre de nos politiques et de nos régimes d'assurance sociale là où ils s'appliquent. NOM DE le lieu de travail VOTRE SOCIÉTÉ ne pratique aucune discrimination à l'encontre d'une personne qualifiée, en termes de candidature à un emploi, de recrutement, d'avancement, de renvoi, de rémunération, de formation ou d'autres conditions ou renforce le rejet dont privilèges d'emploi. sont victimes les NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ reconnaît qu'un employé atteint du VIH/SIDA ou d'une autre maladie potentiellement mortelle peut souhaiter poursuivre toutes les activités compatibles avec sa maladie, y compris son travail. NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ apportera un soutien aux employés médicalement aptes à occuper leur emploi et adaptera de personnes vivant façon raisonnable leurs conditions de travail. Le dossier médical des employés est personnel et sera maintenu confidentiel. avec le sida. Tout en étant disposée à accueillir des employés atteints de maladies ou de handicaps potentiellement mortels, NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ reconnaît son obligation de fournir un environnement de travail sans danger à tous ses employés. NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ est soucieuse de répondre aux préoccupations des collègues de travail et accordera une place importante à l'éducation des employés. Nous continuerons à nous tenir informés le mieux possible sur le VIH/SIDA et communiquerons régulièrement ces informations à notre personnel. » Les personnes atteintes du VIH/SIDA ont accès aux » NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ informera ses employés mêmes droits, prestations et opportunités que les de ses politiques et pratiques dans des termes simples, personnes atteintes d'une autre maladie grave ou clairs et dénués d'ambiguïté. potentiellement mortelle. » NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ fournira à ses employés » Les pratiques en matière d'emploi sont conformes aux des informations confidentielles, exactes et à jour sur législations et réglementations locales et/ou aux la réduction du risque dans leurs vies personnelles. pratiques de la société mère si elles sont plus » NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ préservera la favorables, le cas échéant. confidentialité des dossiers d'assurance maladie des » Les pratiques en matière d'emploi sont basées sur la employés. preuve scientifique et épidémiologique que les » Pour éviter des perturbations dans le travail et le rejet personnes atteintes du VIH/SIDA ne posent pas de d'un employé atteint du VIH/SIDA par ses collègues, risque de transmission du virus à leurs collègues par NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ mènera des actions de simples contacts sur le lieu de travail. d'éducation à l'intention de tous ses employés avant » La direction soutient sans équivoque les pratiques non que ce type d'incident ne se produise. discriminatoires en matière d'emploi et les » NOM DE VOTRE SOCIÉTÉ n'exige pas de test de programmes d'éducation ou l'information sur le sida. dépistage du VIH dans le cadre des examens médicaux préalables à l'embauche ou pratiqués sur le lieu de travail. Si vous avez des questions ou des interrogations concernant cette politique, veuillez contacter le directeur des ressources humaines et de l'administration. Cette politique est adaptée depuis les exemples élaborés par la Fondation Allan Vincent Smith basée à Hamilton (Bermudes). Il conviendra d'adapter votre politique en fonction des besoins de l'environnement de votre société, mais le sens de chaque point ne devra pas être modifié. Source : « The HIV/AIDS crisis: How are Businesses Responding? » Document de travail préparé pour l'assemblée plénière sur le VIH/SIDA, Forum AGOA, Washington, 30 octobre 2001 (USAID). Page 21 VIH/SIDA Schéma directeur pour une action VIH/SIDA dans l'entreprise Sensibilisation, éducation et prévention Composante du Description Situation Progression programme Politique en matière Déclaration « publique » dans laquelle la société affirme son engagement vis-à- Projet de politique rédigé 1 de VIH/SIDA vis du VIH/SIDA, communiquée en interne et aux tiers. Officiellement adoptée 2 Diffusée activement et réexaminée si besoin 3 Outils de Affiches, panonceaux, insignes, communiqués sur les panneaux d'affichage, 1 à 5 de ces outils en place 1 sensibilisation discussions, cassettes vidéo, théâtre, radio, télévision, concours (d'affiches par 6 à 8 de ces outils en place 2 exemple), manifestations parrainées, messages avec les fiches de paye, articles Entretenus et mis à jour 3 dans le journal de l'entreprise, « boîte à questions sur la santé ». Modules de L'éducation au VIH/SIDA est intégrée à la formation de l'entreprise (par Module pour les employés 1 formation exemple : recrutement, accueil des nouveaux employés, éducation sanitaire, Plus un module pour le personnel 2 réunions sur la sécurité, module pour le personnel d'encadrement). d’encadrement Formations en place 3 Ciblage et prise en Les groupes vulnérables (femmes et jeunes) et à haut risque (conducteurs Identification des groupes 1 charge des groupes routiers, travailleurs migrants) doivent faire l'objet de programmes d'éducation Programmes en place pour ces groupes 2 vulnérables et à haut et de prévention spécifiques. Plus de 50 % formés ou absence avérée de groupes 3 risque vulnérables/à haut risque Groupes de L'engagement d'un dialogue est une étape importante dans le processus Meneurs de discussion identifiés 1 discussion sur le lieu éducatif et des occasions doivent être créées (avec la participation des Discussion clairement programmée 2 de travail syndicats) sur le lieu de travail. Séances de discussion une fois par mois 3 Éducation par les Un dialogue avec des personnes informées est essentiel pour faire comprendre Constitution d'un groupe 1 pairs comment le VIH se propage et l'impact qu'il peut avoir sur les individus. Le Formation des éducateurs 2 ratio devrait être de 1 éducateur pour 50 employés. Éducation par les pairs en place 3 Implication des Impliquer les personnes vivant avec le VIH/SIDA est un moyen efficace de Personnes séropositives invitées à des actions 1 personnes vivant renforcer le processus éducatif, en particulier si elles représentent la d'éducation avec le VIH/SIDA communauté environnante. Personnes séropositives dans les séances de discussion 2 Personnes séropositives recrutées comme éducateurs 3 Distribution de La distribution de préservatifs (masculins et féminins) joue un rôle essentiel Distribués dans les dispensaires 1 préservatifs dans l'éducation et la prévention. Ils doivent être gratuits (ou vendus à prix Accès par distributeurs automatiques payants 2 réduit) et accessibles facilement. Accès gratuit 3 Conseillers La présence de conseillers formés est une condition préalable pour assurer un Au moins un conseiller formé disponible 1 VIH/SIDA formés appui approprié aux personnes affectées par le VIH/SIDA et pour mettre sur Tout le personnel soignant est formé 2 pied des services de conseil et de dépistage volontaire du VIH. Les conseillers Une formation continue des conseillers existe 3 doivent être accessibles dans l'entreprise mais des conseillers extérieurs peuvent aussi être invités pour compléter le personnel de la société. Services de conseil L’accès facile à des services confidentiels et sûrs de conseil et de dépistage du Services disponibles 1 et dépistage VIH, intégrés aux actions menées par l'entreprise (par exemple : actions de Services disponibles et activement encouragés 2 volontaire du VIH communication, examens médicaux, prévention). Le test est effectué dans le Services utilisés par plus de 50 % des employés et 3 dispensaire de l'entreprise ou à l'extérieur. étendus à la communauté Prévention de la Beaucoup d'enfants contractent le VIH par leur mère avant, pendant ou après Proposé aux employées 1 transmission la naissance. La société peut mettre en place ou appuyer un programme de Proposé aussi aux conjointes des employés 2 verticale (mère- prévention utilisant des services de dépistage volontaire et des médicaments 80 % des grossesses couvertes 3 enfant) antirétroviraux pour la mère et l'enfant afin d'investir dans la nouvelle génération. Page 22 Cahier pratique | Juillet 2003 | Numéro 2 Traitement et prise en charge Composante du Description Situation Progression programme VIH, hygiène et Adoption par l'entreprise et mise en pratique d'une procédure à suivre en cas Projet de procédure rédigé 1 sécurité du travail d'exposition au sang ou à d'autres fluides corporels sur le lieu de travail afin Officiellement adoptée 2 d'éviter la transmission accidentelle du VIH à l'intérieur de l'entreprise. Appliquée 3 Formation du Une formation permanente sur le VIH/SIDA et les maladies infectieuses est Quelques personnes formées 1 personnel soignant assurée au personnel soignant et de laboratoire de l'entreprise. Tout le personnel soignant a suivi une formation 2 Formation continue 3 Programme L'apparition du sida peut être sensiblement retardée par la prise de Conseils en nutrition disponibles 1 nutritionnel suppléments nutritionnels appropriés favorisant une bonne santé générale et la Programme ciblé sur les employés affectés 2 résistance de l'organisme aux maladies opportunistes. Distribution de suppléments gratuits 3 Maladies Les effets d'un affaiblissement du système immunitaire avec l'apparition du Projet de protocole de traitement rédigé 1 opportunistes, sida peuvent être prévenus ou atténués par la prophylaxie et/ou le traitement Traitement disponible pour certaines maladies 2 tuberculose, MST médicamenteux d'autres maladies et par une réaction rapide lorsqu'elles Traitement et prophylaxie disponibles 3 surviennent. Traitement La société envisage et met en place un traitement avec le personnel médical Étude de faisabilité 1 antirétroviral ou en s'associant à d'autres organismes ayant l'expérience de ce type de Proposé à certains employés à titre d'essai 2 traitement, afin que la thérapie antirétrovirale (HAART) soit intégrée à la Proposé à tous les employés 3 couverture médicale du VIH pour les employés et éventuellement les personnes à leur charge. Soins à domicile Les malades du sida en phase terminale requièrent une prise en charge Soins à domicile en préparation 1 particulière, en centre de soins palliatifs ou à domicile, afin d'aider les Proposés à plus de 20 % des malades en phase terminale 2 personnes qui s'en occupent. Proposés à plus de 50 % des malades en phase terminale 3 Suivi et valorisation du programme Suivi des Des indicateurs sont utilisés pour suivre les résultats, motiver le personnel, fixer Méthode d'évaluation identifiée 1 performances des objectifs et évaluer les performances. Les informations qualitatives Données qualitatives utilisées pour mesurer l'efficacité 2 comprennent le niveau général de sensibilisation au VIH/SIDA, mesuré par des du programme questionnaires ou des études des connaissances, attitudes, pratiques et Données qualitatives et quantitatives utilisées pour 3 comportements (KAPB). Les informations quantitatives comprennent des mesurer l'efficacité et ajustements mesures de productivité, l'absentéisme évité, l'emploi des préservatifs, les requêtes de dépistage volontaire... Promotion auprès des Les partenaires commerciaux peuvent être encouragés à évaluer leurs risques Diffusion d'informations sur le programme 1 clients, fournisseurs et et avoir leurs propres programmes. Il est possible, par exemple, d’adopter un Réunions de sensibilisation/éducation communes 2 autres partenaires système d’accréditation des fournisseurs qui appliquent les principes établis. Système d'agrément pour les principaux fournisseurs 3 commerciaux Commémoration de la La Journée mondiale du sida est une occasion unique, chaque année, de Commémoration 1 Journée mondiale du dépasser le cadre du lieu de travail et de mettre en avant le programme de Activités ouvertes aux familles des employés et à la 2 er sida le 1 décembre l'entreprise. communauté Activités aussi ouvertes aux fournisseurs/prestataires de 3 services Copyright UN, 2002 Ce schéma directeur contient une liste d'actions pouvant être mises en place dans le secteur privé. Les colonnes « Situation » et « Progression » permettent aux entreprises de se fixer des objectifs et d'évaluer leurs progrès. Source : Unilever, Groupe de travail du PIA sur le VIH/SIDA et « La SFI contre le sida ». Page 23 Remerciements Références utiles Ces recueils de bonnes pratiques sont disponibles à l'adresse http://publications.worldbank.org/ecommerce « Le VIH/SIDA sur le lieu de travail » est le Workplace HIV/AIDS Programs: An Action deuxième d'une série de Cahiers pratiques Guide for Managers, publié par Family rédigés par le Département du Health International (FHI). FHI travaille développement environnemental et social avec des entreprises sur la prévention et la (CES) de la Société financière DOING BETTER BUSINESS THROUGH gestion du VIH/SIDA dans plus de 60 pays. internationale afin de favoriser EFFECTIVE PUBLIC CONSULTATION: http://www.fhi.org l'apprentissage et le partage de bonnes A GOOD PRACTICE MANUAL pratiques parmi les clients de la SFI et dans Un ouvrage qui fournit une aide pratique aux ONUSIDA (www.unaids.org) est le l'ensemble du secteur privé. Il a été réalisé clients de la SFI et au secteur privé pour Programme commun des Nations Unies sur le en partenariat avec le programme « La SFI planifier et mettre en œuvre des consultations VIH/SIDA auquel participent plusieurs contre le sida » qui apporte une assistance publiques. Le manuel propose des conseils agences des Nations Unies, le BIT, l'OMS et la aux clients de la SFI par des actions de sur la façon de gérer les attentes Banque mondiale. Le site web propose des sensibilisation sur les risques que des communautés locales, publications et des liens, notamment un guide représente l’épidémie pour le secteur privé d'adapter la consultation à un récent à l'intention des employeurs, rédigé en et par la fourniture d’outils, de conseils et contexte de secteur privé et coopération avec par l'Organisation d'encourager la consultation entre les internationale des employeurs. de contacts pour établir des programmes sociétés et les acteurs locaux pendant http://www.ioe-emp.org d’action. Sabine Durier est la toute la durée d'un projet. Coordinatrice de ce programme. 74 pages | © 1999 SFI | Le projet POLICY de Futures Group ISBN 0-8213-4312-4 | USD 25,00 International maintient à jour une base de Ce Cahier pratique a été rédigé sous les auspices du Groupe de développement de données des politiques en matière de (existe en français sous le titre : AMÉLIORER VIH/SIDA incluant la plupart des politiques CES par une équipe dirigée par Debra LES PROJETS ET LEURS RÉSULTATS PAR LA Sequeira et comprenant Sabine Durier, nationales connues en matière de VIH/SIDA. CONSULTATION ET L'INFORMATION DU Pour avoir des informations sur la politique Harry Pastuszek et Diana Baird. La PUBLIC : GUIDE OPÉRATIONNEL) maquette et la mise en page sont de menée par les pouvoirs publics contre le Vanessa Manuel assistée de Maria VIH/SIDA dans la zone de présence de votre INVESTING IN PEOPLE: SUSTAINING Gallegos. La présente version française a entreprise, consultez le site web suivant : COMMUNITIES THROUGH IMPROVED été éditée par Sabine Durier et Vlasios http://209.27.118.7 BUSINESS PRACTICE Tigkarakis. Un ouvrage destiné aux clients de la SFI et au secteur privé, qui fait office de guide de référence pour mettre en place des programmes efficaces de développement La Global Health Initiative du Forum communautaire. Il présente également trois études de cas approfondies montrant économique mondial a une page web Remerciements à Imoni Akpofure, William différentes manières de développer des communautés de façon innovante et performante « Business Tools » qui présente des études de Bulmer, Merunisha Ahmid, Desmond Dodd et pas seulement à titre accessoire. cas et des exemples des bonnes pratiques et Claire Medina, de la SFI, pour leurs 90 pages | © 2000 SFI | ISBN 0-8213-4891-4 | USD 25,00 dans les entreprises, ainsi qu'un répertoire de contributions pendant les différentes contacts. phases de la rédaction. Ce Cahier pratique HANDBOOK FOR PREPARING A RESETTLEMENT ACTION PLAN Http://www.weforum.org a également bénéficié d'une période de consultation publique durant laquelle des Un recueil de bonnes pratiques destiné aux clients de la SFI et aux sociétés du secteur privé afin de les aider à élaborer et mettre en œuvre des plans de réinstallation. Ce guide La Global Business Coalition on observations utiles ont été formulées par se fonde sur l'expérience de réinstallation collective acquise par le personnel de la SFI à HIV/AIDS a compilé une page web de liens des personnes extérieures, à savoir : Steven l'occasion d'investissements de la SFI ayant donné lieu à l'application de la politique du vers des ressources externes ayant rapport Phillips (ExxonMobil), Gina Dallabetta, Bill Groupe de la Banque mondiale en matière de réinstallation involontaire. Il conduit le avec le lieu de travail. Rau et Steve Taravella (Family Health lecteur pas à pas tout au long de la procédure de planification de la réinstallation et http://www.businessfightsaids.org International), Keith Hansen, Kate Kuper, comprend des outils pratiques tels que listes de contrôle, modèles de questionnaires et Elizabeth Ashbourne et Waafas Ofosu- schémas de suivi. Le Corporate Council on Africa, un Amaah (Banque mondiale), Barbara Addy 100 pages | © 2002 SFI | ISBN 0-8213-5153-2 | USD 25,00 consortium de sociétés basées aux États-Unis (Deloitte), Tim Meinke et Mary Jordan et opérant en Afrique, a publié un rapport de (USAID), Julian Stanning (Unilever), GOOD PRACTICE NOTE: Addressing Child Labor in the Workplace and son groupe de travail sur le VIH/SIDA qui Stefaan van der Borght (Heineken), Abigail Supply Chain (juin 2002) présente des études de cas et des bonnes Jones et Alisdair Gray (Secrétariat du PIA Premier d'une nouvelle série de publications du CES, ce Cahier pratique offre un point de pratiques en matière d'élaboration et de mise c/o CS), Stephen Davis (ConGo Group) et vue unique du secteur privé sur les formes nocives du travail des enfants. Il vise à partager en œuvre de programmes d'action. Sydney Rosen (Université de Boston). les apprentissages et les expériences des entreprises en donnant aux sociétés un ensemble http://www.africacncl.org de bonnes pratiques élémentaires que d'autres entreprises ont appliquées avec succès Les photographies des pages 8, 15 et 18 pour gérer les risques associés au travail des enfants sur leurs propres sites et sur ceux de L'Asia Business Coalition on AIDS sont reproduites avec l'aimable autorisation leurs distributeurs et fournisseurs. propose des pratiques, des études de cas et de World Vision. Copyright 2001 World des contacts utiles avec des ONG et le Vision, Inc. Tous droits réservés. Pour plus d'informations ou pour obtenir l'une de ces publications, appelez le secteur privé dans un grand nombre de pays 1-888-5116598. 202-458-5000, envoyez une télécopie au 202-522-1500 ou un courrier d'Asie. électronique à infoshop@worldbank.org. http://www.abconaids.org Avertissement Le but de cette série de Cahiers pratiques est de partager des informations sur la manière dont les entreprises du secteur privé abordent un certain nombre de questions environnementales et sociales. Le présent Cahier pratique donne des indications et des exemples de méthodes employées avec succès par les entreprises pour s'attaquer aux problèmes du VIH/SIDA sur le lieu de travail. La SFI n'a pas financé les projets des sociétés mentionnés dans le présent Cahier pratique. Certaines des informations qui y figurent proviennent de sources accessibles au public, par exemple de sites web de sociétés. La SFI n'a pas contrôlé la véracité de ces informations, ni les pratiques des entreprises. La publication de ce Cahier pratique ne signifie pas que la SFI exigera des projets qu'elle finance et qu'ils comportent un volet de lutte contre le VIH/SIDA ou qu'ils intègrent une partie ou la totalité des actions décrites dans ce Cahier pratique. Au contraire, toute question relative à un projet financé par la SFI sera étudiée et traitée en fonction des circonstances propres au projet. Imprimé sur papier recyclé Page 24