Évolutions récentes MAROC Après être tombé à 1,2 % en 2016, le taux de croissance du PIB réel est remonté à 4 % en 2017 grâce à la forte augmentation de la production agricole. La production de céréales a été supérieure à la moyenne, ce qui a permis au secteur agricole d’afficher de solides résultats et un taux La banque centrale marocaine a de croissance de 15,1 %. Le PIB non finalement adopté la réforme visant à agricole n’a toutefois augmenté que assouplir le régime de change, en laissant d’environ 2,8 %. Ce sont les activités la monnaie fluctuer dans une bande plus extractives qui ont, après l’agriculture, le large de ± 2,5 %, contre 0,3 % auparavant. plus contribué à la croissance, par suite de Elle a tardé à procéder à cette réforme, qui la reprise de la production de phosphates. a été mise en place au milieu de Le taux d’inflation est resté faible (0,7 %). janvier 2018 et non pas en juillet dernier Le chômage continue de s’accroître, et est comme prévu, mais les autorités semblent passé de 9,9 % à 10,2 % en 2017 ; il résolues à la poursuivre. Deux raisons continue de toucher plus particulièrement les jeunes (26,5 %), les personnes instruites pourraient expliquer cette évolution : (17,9 %) et les femmes (14,7 %), ce qui premièrement, la capacité d’absorption de La croissance économique a repris en montre que l’économie n’a pas les chocs par l’économie est limitée, 2017 malgré la léthargie persistante de capacités nécessaires pour générer une notamment du fait de l’étroitesse de croissance inclusive. Les estimations l’espace budgétaire actuellement l’activité non agricole, ce qui signifie que internationales de la pauvreté au Maroc disponible, et l’assouplissement du taux la production continue de dépendre de devraient être disponibles en juin 2018. de change facilitera la situation ; l’agriculture non irriguée. Le déficit Selon les résultats établis sur la base du deuxièmement, les incertitudes budgétaire a été ramené à 3,5 % du PIB seuil de pauvreté national, la pauvreté a caractérisant l’évolution économique fortement reculé entre 2001 et 2014 pour grâce à la poursuite d’une politique des mondiale posent d’importants risques tomber de 15,3 % en 2001 à 8,9 % en 2007 finances publiques prudente. Le déficit du puis à 4,8 % en 2014. extérieurs, qui exigent aussi une plus compte courant du Maroc a diminué, grande capacité d’ajustement. Bien que la réforme puisse accroître la vulnérabilité à mais son déficit commercial s’est creusé des hausses des prix des biens importés, par suite du niveau élevé des prix de les avantages qu’elle procurera en l’énergie. Le chômage reste important, en améliorant la compétitivité et en réduisant particulier pour les jeunes malgré les la vulnérabilité à d’autres formes de chocs améliorations observées au niveau de la économiques compenseront largement le création d’emplois. À moyen terme, le coût des changements apportés. La Maroc devra notamment s’employer à réforme permettra de surcroît au Maroc développer la classe moyenne et à d’être mieux placé pour obtenir une ligne de crédit modulable du FMI. dynamiser le secteur privé. GRAPHIQUE 1 Maroc / double déficit marocain Sources : Ministère de l’Économie et des Finances, estimations des services de la Source : Haut-Commissariat au Plan Banque mondiale MPO 1 Apr 18 perspectives continuent de dépendre de la poursuite du rééquilibrage des finances Perspectives publiques, de la souplesse de la gestion du régime de change et de la mise en œuvre de réformes structurelles dans des Selon les projections, le taux de croissance domaines essentiels comme l’éducation et du PIB n’atteindra que 3 % en 2018. La le marché du travail pour réduire le production céréalière retombera à son chômage, en particulier chez les jeunes, niveau moyen et le taux de croissance du améliorer le cadre de l’activité PIB non agricole demeurera de l’ordre de économique et renforcer le capital humain 3 % en l’absence de réformes structurelles de manière à assurer une croissance plus plus décisives. rapide et inclusive. Le déficit budgétaire s’établira à 3,3 % du PIB en 2018, dans le droit fil de l’engagement pris par l’État de ramener ce dernier à 3 % du PIB d’ici 2019-2021 et la Risques et défis dette publique à 60 % du PIB d’ici 2021. Pour atteindre cet objectif, il conviendrait que les autorités procèdent à une réforme fiscale généralisée, en prenant notamment des mesures pour réduire les exemptions fiscales, abaisser les taux d’imposition des sociétés et renforcer le recouvrement des contributions fiscales des personnes travaillant pour leur propre compte et des membres des professions libérales, et qu’elles améliorent la gestion des investissements publics. Compte tenu de ce rééquilibrage des finances publiques et des projections des cours du pétrole, le déficit du compte des transactions courantes devrait demeurer inférieur à 4,5 % du PIB en 2018. Les perspectives économiques du Maroc devraient s’améliorer à moyen terme à condition que les autorités demeurent déterminer à poursuivre des réformes approfondies et générales. Ces (Variation annuelle en pourcentage sauf TABLEAU 2 Maroc /indicateurs des perspectives de la pauvreté globale indication contraire) MPO 2 Apr 18