91743 La lutte contre le VIH/SIDA au Tchad July 1, 2002 Tout comme dans d'autres régions d'Afrique, au Tchad, la pandémie du SIDA a conduit le gouvernement à réévaluer les priorités nationales en matière de santé, et plus particulièrement à se concentrer sur les difficultés qu'affrontent les femmes tchadiennes, qui ont souffert depuis longtemps d'un manque d'accès à l'éducation et à des soins de santé appropriés. Environ trois quarts des femmes tchadiennes âgées de 15 à 49 ans n'ont pas été scolarisées, 80 % se sont mariées durant leur adolescence, et plus de la moitié ont eu leur premier enfant avant d'atteindre 18 ans. L'utilisation de moyens contraceptifs modernes est quasiment inexistante. Seule une femme tchadienne sur 4 bénéficie de l'assistance d'un agent de santé qualifié lors de l'accouchement, et ainsi, la mortalité maternelle au Tchad, estimée à 827 pour 100 000 naissances vivantes, se classe parmi les plus élevées du monde. Pour relever ces défis, le gouvernement du Tchad, avec le concours de bailleurs de fonds extérieurs, a élaboré une stratégie nationale de la santé, et un plan national stratégique de lutte contre le SIDA. Pour soutenir ces programmes, la Banque mondiale a fourni 41,5 millions au gouvernement dans le cadre d'un projet d'appui au secteur de la santé, et 24,6 millions de dollars pour un projet population et lutte contre le SIDA. Un premier projet population et lutte contre le SIDA, qui a débuté en 1995, a aidé le gouvernement dans la mise en place d'un plan multisectoriel de prévention du SIDA et a formé plus de 40 organisations non gouvernementales locales à l'élaboration et à la gestion de projets. Ce second projet, qui s'appuie sur les résultats du précédent, prend actuellement en charge des initiatives de limitation de la population et de prévention du SIDA au niveau communautaire. La connaissance des méthodes de contraception modernes, de l'existence du SIDA, et des modes de transmission du VIH, est en nette amélioration. Plus de 300 000 préservatifs sont actuellement vendus chaque mois, soit environ 15 % de plus par rapport aux prévisions faites lors du démarrage du projet.