91958 Egypte : Avoir de bons chiffres est essentiel November 3, 2003 Avec 17 % de sa population qui vit en dessous du seuil national de pauvreté, le gouvernement égyptien est déterminé à améliorer les conditions de vie de ses citoyens les plus pauvres. Cependant, élaborer des stratégies réalistes devient presque impossible lorsque les indicateurs de pauvreté d'un pays sont contestés avec autant d'acharnement. Et sans un consensus sur les chiffres, les autorités égyptiennes ont constaté que les résultats de leurs efforts restaient limités. Pour obtenir les bons chiffres – et mettre en place de nouveaux fondements pour l'assistance aux populations pauvres – le ministère égyptien du Plan s'est associé avec la Banque mondiale pour réaliser la toute première évaluation globale de la pauvreté, qui s'est achevée en juillet 2002. L'étude, qui a fait collaboré les experts de la Banque mondiale et d'éminents universitaires égyptiens, a eu recours à des méthodes innovantes pour calculer les profils du phénomène de la pauvreté à partir d'enquêtes sur les revenus, les dépenses, et la consommation des ménages. Elle prend le relais des analyses antérieures par la prise en compte des problèmes causés par les variations régionales en ce qui concerne les prix ainsi que les variations dans la taille et la composition par âge des ménages. Son constat le plus important est que les disparités géographiques et régionales sont plus profondes que les déterminants traditionnels de pauvreté, comme par exemple le partage entre populations urbaines et rurales. Le rapport a révélé que durant les 5 années de l'étude – de 1996 à 2000 – la pauvreté avait réellement décrut dans les quatre principales villes égyptienne, Le Caire, Alexandrie, Suez et Port Said, tout comme dans la région du delta du Nil. Cependant, elle a progressé dans la région de la haute Egypte. Le gouvernement a donc été amené à miser sur l'amélioration des disparités régionales, notamment par la réalisation d'investissements au profit de la haute Egypte. Autre conclusion importante, le lien direct entre l'éducation et la pauvreté. Plus de 46 % la population pauvre est illettrée et 40 % des personnes démunies ont tout au plus reçu un enseignement de base. Un tel constat vient renforcer la capacité du gouvernement à cibler quelques-unes des dimensions non monétaires de la pauvreté, telles que l'alphabétisation, la mortalité et les soins de santé.