FEBRUARY 2019 LSMS-ISA COUNTRY BRIEF MALI Enquête Agricole de Conjoncture Intégrée 2017/2018 LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE LA PRATIQUE DE L’ÉLEVAGE AU MALI En 2017/2018, la Cellule de Planification et de Statis- laille est de 70 pourcents, c’est surtout dans le milieu tique du Secteur Développement Rural (CPS/SDR) du rural que l’on rencontre cette pratique. La taille et les ac- Mali avec l’appui de l’équipe d’Étude sur la Mesure des tivités pratiquées par les ménages dans les zones rurales Niveaux de Vie (LSMS) de la Banque Mondiale, dans le favorisent l’élevage des bovins, et ceci peut expliquer le cadre du projet LSMS-ISA financé par l’USAID, a mené fait que 70 pourcents des ménages dans les zones rurales une enquête agricole intégrée aux conditions de vie des élèvent en moyenne 6 animaux, comparé à 25 pourcents ménages (EAC-I) au Mali. Cette enquête s’est faite en des ménages qui élèvent en moyenne 2 animaux dans les deux visites: Une première visite de Septembre à No - zones urbaines. vembre 2017, et une deuxième de Décembre 2017 à Fé - vrier 2018. L’EACI 2017/2018 comprend deux versions Raisons de la pratique de l’élevage de questionnaire: une version légère administrée à 8398 L’élevage au Mali est pratiqué essentiellement pour générer ménages et une version lourde comprenant des informa- un revenu pour le ménage. Les données indiquent que 80 tions supplémentaires clés pour le calcul des revenus. pourcents des ménages déclarent la vente comme étant une Cette dernière version a été administrée à un échantillon des deux premières raisons pour laquelle ils pratiquent l’éle- réduit de 3818 ménages1. vage, tandis qu’environ 60 pourcents déclarent pratiquer l’élevage pour produire de la viande, du lait à des fins de Ce document est une note qui donne une vue d’en- consommation. En outre, les ménages utilisent les animaux semble sur les caractéristiques de la pratique de l’élevage pour plusieurs autres motifs. Par exemple, 76 pourcents au Mali, en décrivant la composition des cheptels, les de ménages utilisent les animaux pour le travail agricole ou principales raisons de l’élevage, la pratique de l’abattage domestique, et 56 pourcents les utilisent pour les fêtes ou et de la vente des animaux dans les régions du pays, et les autres activités traditionnelles. Finalement, 28 pourcents ressources mobilisées pour la santé des animaux. des ménages répondent avoir vendu une partie de leur éle- Espèces possédées vage pour faire face à la baisse des revenus agricoles. L’élevage au Mali est pratiqué par 63 pourcents des ménages et est l’activité agricole prépondérante dans le milieu urbain. Figure 1 – Principales raisons de la pratique de l’élevage Selon l’EACI 2017/2018, environ 12 pourcents des ménages vivant en ville et qui pratiquent des activités agricoles ont du cheptel destiné à la vente ou à l’autoconsommation, tandis que seulement 6 pourcents des ménages qui vivent en milieu urbain cultivent la terre. Les espèces les plus communément trouvées dans les ménages éleveurs maliens sont les petits ruminants (moutons, chèvres). Environ 80 pourcents des ménages pratiquants l’élevage possèdent des ovins ou des caprins, et élèvent en moyenne 6.5 animaux par exploitation (en- viron 7 dans les areas rurales et environ 5 dans les zones urbaines). Bien que le taux de ménages qui élèvent la vo - Tableau 1 – Possession des animaux pour les ménages éleveurs, par milieu Mali Rural Urbain Abattage et commercialisation Petits ruminants (%) 81.6 81.7 80.5 Même si l’une des raisons principales de l’élevage est de Petits ruminants (nb) 6.5 6.7 4.7 générer un revenu aux ménages éleveurs, ces derniers Grands ruminants (%) 67.2 70.3 24.9 habituellement ne vendent pas leurs animaux en entier, Grands ruminants (nb) 6.1 6.4 2.0 mais vendent plutôt les produits dérivés. Ainsi, pour la catégorie des bovins, seulement 5.8 pourcents des mé - Volailles (%) 72.5 73.7 56.9 nages éleveurs ont vendu des bovins. Pareillement pour Volailles (nb) 13.6 13.7 12.1 la volaille qui est la catégorie la plus vendue, seulement Autre (%) 69.2 73.4 12.9 15.3 pourcents des ménages éleveurs de volailles en ont Autre (nb) 1.3 1.3 0.2 vendu en entier. Seules les régions du Nord observent une vente d’ovins plus fréquente que celle des volailles. Notes : % : Pourcentage des ménages éleveurs qui ont des animaux. nb : Nombre des animaux pour les ménages éleveurs L’abattage des animaux est majoritairement destiné à la vente ou la consommation domestique. Cet abattage 1 Les deux échantillons (lourd et léger) permettent d’obtenir des estimations est plus fréquent dans les régions de Gao, Mopti et Kou- représentatives au niveau national. Tableau 2 – Vente des animaux     Mali Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tombouctou Gao Bamako Ménages ayant vendu* (%) 5.8 4.4 7.3 5.7 4.7 8.1 6.7 1.1 3.3 Bovins Animaux vendus** (nb) 2.9 4.7 1.8 4.7 2.8 2.0 3.9 1.9 1.0 Ménages ayant vendu (%) 11.5 3.6 12.5 10.5 8.3 14.8 35.6 15.2 6.13 Ovins Animaux vendus 2.8 2.9 3.0 2.5 1.9 3.0 3.7 2.6 3.7 Ménages ayant vendu (%) 7.0 3.7 9.1 4.8 10.5 5.8 10.0 3.5 3.3 Caprins Animaux vendus 2.8 3.8 2.7 2.9 2.0 3.6 3.6 3.7 1.0 Ménages ayant vendu (%) 15.3 8.2 19.9 17.7 19.5 12.6 9.8 9.02 8.3 Volailles Animaux vendus 8.4 13.9 9.5 10.1 7.4 6.1 4.3 3.1 9.2 Notes : * Pourcentage des ménages éleveurs qui vendent des animaux. ** Nombre des animaux vendus par les ménages qui vendent des animaux likoro respectivement. Parmi les ruminants, les animaux les plus dues parmi les ménages éleveurs. Selon le Tableau 3, moins de 20 abattus sont les ovins, suivi des caprins. Encore, cela confirme pourcents des ménages vaccinent ou déparasitent leurs animaux que les bovins représentent un atout productif dans les exploi- et seulement 6.2 pourcents des ménages eleveurs administrent tations agricoles et donc ils sont rarement abattus. Enfin, on ob - des traitements curatifs. On outre, il est important de noter serve que la production de peau et de cuir est très fréquente que les traitements pour la santé des animaux sont adoptés de dans les régions de Gao et Bamako. façon inégales entre les espèces. Parmi toutes les espèces dis- ponibles, les volailles ont le taux de couverture de vaccination, Pratiques et dépenses pour la santé des animaux déparasitassions et traitement curatif les plus élevés, tandis que La pratique de l’élevage nécessite la mobilisation de ressources les grands ruminants, qui exigent les ressources et dépenses les pour la vaccination, le déparasitage et le traitement curatif plus élevées, ne sont pas toujours traités de manière adéquate. des animaux. Ces traitements sont importants pour les bêtes En conséquence, bien que le rôle de la préservation de la san- puisqu’ils préviennent certaines maladies et maintiennent le té animale soit reconnu par les éleveurs maliens, les ressources cheptel en bonne santé afin d’en dégager une plus-value. Cepen- mis à contribution ne sont pas encore suffisantes pour couvrir dant, on remarque que ces pratiques ne sont pas assez répan- toutes les espèces de façon égale et satisfaisante. Figure 2 – Ménages éleveurs qui abattent des animaux 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% i s o o u ti u ao o al ye op or ss go to ak M G uc ik Ka ka M m Sé ul bo Ba Si Ko m To Abattages - Tous animaux Abattages - Bovins Abattages - Ovins Abattages - Caprins Production Peau et Cuir Tableau 3 – Pratiques et dépenses pour la santé des animaux Total Grands ruminants Petits ruminants Équins Volailles Vaccinations (%) 19.2 8.4 10.9 16.4 21.5 Déparasitages (%) 16.6 8.8 10.1 13.8 18.6 Traitements curatifs (%) 6.2 3.1 5.4 3.2 7.3 Vaccination/déparasitage (FCFA) 4,490 9,073 3,189 4,689 4,454 Traitements curatifs (FCFA) 3,492 4,520 2,419 3,822 3,578 SURVEYS.WORLDBANK.ORG/LSMS