Findings - Africa Region 38037 N° 130 Novembre 2006 Tanzanie : Projet de gestion des bassins fluviaux et d’amélioration de la petite irrigation L’aptitude de la Tanzanie à gérer les rares ressources en eau est devenue un problème national au début et au milieu des années 1990. Les nouvelles opportunités dans le domaine de l’agriculture, ainsi que la demande plus forte d’eau d’irrigation et d’énergie hydraulique, s’ajoutant à une longue saison sèche et à plusieurs années de pluviométrie inférieure à la moyenne, ont contribué à la rareté de l’eau et à des conflits, tandis que le manque d’information sur la quantité et la qualité de l’eau, ainsi qu’un cadre inadéquat pour s’attaquer aux problèmes intersectoriels ont sévèrement entravé une gestion durable des ressources en eau. La Tanzanie a délimité 9 bassins fluviaux pour l’administration des ressources en eau. Le Rufiji est le plus grand bassin, couvrant 177.000 kilomètres carrés, soit 18% de la Tanzanie continentale. L’irrigation et l’énergie hydraulique représentent 99% de tous les captages dans les bassins du Rufiji et du Pangani, avec l’énergie hydraulique située en aval des zones irriguées et des points de captage d’eau urbaine. Le crédit IDA d’un équivalent de 26,3 millions de dollars US a été utilisé pour exécuter le projet (1996-2004) dont les objectifs étaient : (i) renforcer la capacité du gouvernement de gérer les ressources en eau et de s’attaquer aux problèmes environnementaux au niveau national, ainsi que dans les bassins fluviaux du Rufiji et du Pangani ; (ii) améliorer l’efficacité de l’irrigation de projets de petite irrigation traditionnelle choisis dans ces 2 bassins. Parmi les composantes du projet figuraient la gestion des bassins fluviaux et l’amélioration de la petite irrigation. Impact sur le terrain q Le projet a réexaminé la politique, ainsi que le cadre institutionnel et juridique, et a jeté les fondements du renforcement de la gestion nationale des ressources en eau et des bassins. La nouvelle politique nationale, approuvée par le gouvernement en juillet 2002, intègre les principes d’utilisation multisectorielle ; traite l’eau comme un bien social, économique et environnemental ; justifie le financement de la gestion des ressources en eau par l’application de frais d’utilisation de l’eau ; et encourage l’autonomie au niveau des bassins. q L’efficacité de l’irrigation a plus que doublé au niveau de tous les projets. L’efficacité moyenne est passée de 8% à 19% en saison humide, et de 11% à 27% en saison sèche. q Cinq mille trois cent dix-sept familles ont bénéficié d’installations améliorées d’irrigation et de drainage grâce à 15 programmes exécutés dans http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob130f.htm (1 of 3)09/07/2007 3:43:23 PM Findings - Africa Region les 2 bassins fluviaux, couvrant une superficie totale de 5.059 ha. q Les rendements et la production totale de riz ont augmenté dans les programmes réhabilités par le projet des deux bassins – le rendement moyen a plus que doublé, passant de 1,98 t/ha à 5,27 t/ha dans les programmes situés dans le bassin du Pangani et de 1,46 t/ha à 4,06 t/ha dans les programmes situés dans le bassin du Rufiji. Les rendements moyens de maïs ont passé de 1,06 t/ha à 4,86 t/ha dans les programmes du Pangani, et de 1,08 t/ha à 3,34 t/ha dans les programmes du Rufiji. q Les revenus agricoles annuels des ménages des agriculteurs opérant dans les programmes d’irrigation réhabilités par le projet ont passé d’environ 425 $ à 1.500 $ dans le Pangani et de 340 $ à 1.100 $ dans le Rufiji (prix enregistrés en juin 2004). q Avec ces gains plus élevés, les agriculteurs ont pu satisfaire la plupart de leurs besoins. De nombreux agriculteurs sont maintenant capables de payer les frais de scolarité de leurs enfants et de se procurer de meilleurs soins de santé. Les agriculteurs ont également aidé à améliorer les installations agricoles. Une enquête d’assistance technique relative aux ressources environnementales de chaque programme a révélé que les agriculteurs se sont construit de meilleurs maisons, ont acheté des bicyclettes et des intrants agricoles, et un certain nombre d’entre eux se sont lancé dans les affaires. q Mille six cent soixante-quatorze agriculteurs (1.052 hommes et 622 femmes – plus de 100 agriculteurs par programme) ont été formés à la gestion de l’eau du programme, aux techniques de production agricole, à l’industrie agricole, à la gestion financière et aux techniques de leadership. Les agriculteurs ont signalé que la formation à la technologie agricole et à la gestion de l’eau a contribué considérablement à améliorer les rendements. Le rapport hommes-femmes participant aux organisations d’irrigation était de 75 pour 25 dans le bassin du Pangani et de 65 pour35 dans le bassin du Rufiji. Les agriculteurs ont demandé que la formation se poursuive après la fermeture du projet car elle les a aidés à adopter de nouvelles technologies et à obtenir des rendements plus élevés. q Cinq équipes pluridisciplinaires du Ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire / Ministère de l’eau et du développement de l’élevage ont été formées pour appuyer les programmes, et 10 équipes de facilitation du captage dans les districts, une pour chaque district, ont été formées pour remplacer éventuellement les équipes pluridisciplinaires. q Les agriculteurs ont été autorisés à gérer et à entretenir leurs propres systèmes, grâce à la création et à l’enregistrement de 19 organisations (11 comme sociétés coopératives d’irrigateurs et 8 comme associations d’irrigateurs). On a collecté des frais d’utilisation de l’eau se chiffrant à 58.800 $ pour Pangani et 52.600 $ pour Rufiji (hormis les redevances de TANESCO). q Les offices des eaux de bassin (OEB) et les conseils des eaux de bassin (CEB) ont sensiblement amélioré les capacités des OEB de planifier, d’allouer, d’opérer et de gérer les ressources en eau dans les 2 bassins, et dans certains cas, de résoudre les conflits d’allocation d’eau. Les OEB collaborent également avec les DCFT pour régler les litiges, examiner les nouvelles demandes d’eau et évaluer les incidences sur l’environnement. q Quarante trois stations hydrométriques et onze stations météorologiques dans le bassin du Rufiji, ainsi que 28 stations hydrométriques et 8 stations météorologiques dans le bassin du Pangani ont été réhabilitées. q Grâce à une meilleure efficacité d’utilisation de l’eau, les utilisateurs de l’eau d’aval ont bénéficié du rétablissement des débits de base dans plusieurs zones. q D’autres projets de petite irrigation utilisent les procédures participatives de planification, de conception et de mise en œuvre établies par le projet. Les associations d’utilisateurs d’eau et/ou les groupes d’utilisateurs se forment sur la base de la demande – ces groupes jouent un rôle important dans la gestion des ressources en eau au niveau local et de captage. Cinquante et un groupes locaux d’utilisateurs d’eau et deux organisations faîtières pilotes de sous-captage ont été mis en place, en collaboration avec les offices des eaux de bassin et les conseils de district. L’unité chargée de l’environnement, créée au sein du Ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, aide à évaluer l’impact d’autres programmes de développement agricole sur l’environnement. Leçons apprises q L’agriculture irriguée est l’extracteur d’eau le plus grand et le moins efficace, et se situe en amont de tous les autres utilisateurs. L’agriculture, dans de nombreux bassins fluviaux est l’unique activité économique et une source potentielle de revenus pour financer la gestion intégrée de http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob130f.htm (2 of 3)09/07/2007 3:43:23 PM Findings - Africa Region l’eau. Le projet a montré qu’il est possible d’accroître en même temps la productivité agricole et l’efficacité de l’irrigation. Le fait de considérer le développement de l’irrigation dans l’optique du bassin fluvial et de la pluralité des intervenants permet d’inclure la gestion intégrée des ressources en eau dans le programme d’un secteur connu pour la forte et inefficace utilisation qu’il fait de l’eau. En même temps, la gestion intégrée durable des ressources en eau nécessite la participation des agriculteurs intéressés, qui constituent le plus grand groupe d’acteurs dans le bassin. q Les réformes politiques et institutionnelles, et la transformation des organisations des eaux de bassin en organisations responsables, transparentes, financièrement autonomes et indépendantes sont lentes et difficiles, mais nécessaires pour améliorer la gestion des ressources et réduire ainsi la pauvreté. q Les investissements limités mais ciblés dans l’amélioration des infrastructures d’irrigation et de drainage peuvent constituer un bon encouragement en matière d’accroissement de la productivité comme une « carotte » pour encourager les agriculteurs à réduire le gaspillage de l’eau et à penser aux besoins en eau des autres utilisateurs. q Un investissement d’environ 2.000 $ par hectare pour améliorer les projets de petite irrigation, à l’aide de méthodes participatives, associé à de bons conseils sur l’agriculture, peut donner lieu à une amélioration mesurable du bien-être des petits agriculteurs et à des taux de rendement acceptables. Cet Infobrief est extrait du Rapport d'achèvement de l'exécution n° 30929. Pour plus d'informations, envoyez un email à : IJsbrand H. de Jong: Idejong@worldbank.org. http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob130f.htm (3 of 3)09/07/2007 3:43:23 PM