BANQUE MONDIAZLE/=IVDJ/AIDE ISZATERALE dm q t9'A4FRu(4'~pî P' g6< ld#plv,7ji ESMAP Banque Mondiale/PNUD/Aide Bilatérale Programme d'assistance à la gestion du secteur de l'énergie Energie Domestique Options et politique Conférence des pays d'Afrique francophone Dakar, Sénégal 23-27 janvier 1989 Responsable de la conférence Carolyn Tager Coordinatrice de la conférence Joséphine Arpaillange Préparée par Joséphine Arpaillange Carolyn Tager Secrétariat et traduction Hélène Talon Sophie Warlop Secrétariat Yeshimebet Gonfa Janine Litdeford Linda Wallcer-Adigwe Graphiques et publication Carol Hafey Directrice de production Jean Becherer Couverture dessinée par Elizabeth Feigelman Pour plus d'information sur le programme ou pour obtenir des copies de certains rapports ESMAP, prière de contacter Robert J. Saunders, Chef Division stratégies, gestion et énergétiques Département de l'industrie et de l'énergie Banque mondiale 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433 U.S.A. ESMAP f1< w PROGRAMME D'ASSISTANCE A LA GESTION DU SECTEUR DE L'ENERGIE [ ] CONFERENCE DES PAYS D'AFRIQUE FRANCOPHONE Dakar, Sénégal 23-27 janvier 1989 DE BAS EN HAUT, DE GAUCHE A DROITE Mlle Diaby M. Barandao Mme Adabra M. Gale M. Konda Mme Bwashishima Mme Fail Mlle Arpaillange Mme Raniriharison M. Badarou M. Tandia (Côte d'ivoire) (Togo) (Togo) (Côte d'lvoire) (PNUD) (Burondi) (Sénégal) (ESMAP) (Madagascar) (Bénin) (Mahi) M. Coulibaly Mme Kabore M. Cisse Mme Fredriksen M. Jorez (Man.itanie) (Buekina Faso) (Sénégal) (NORAD, Norvège) (ABF, Frarce) 2EME RANGEE Mme Guindo M. Goumandakoye M. Nkutchet Observateur M. Nzimasse M. Ngbo M. Badila Observateur M. Agala M. Thiam M. Sanou Mme Diallo (Mai) (CILSS, B.rira Fano) (Caorno> (Rép.bLiq,e (Républi4e (Mzire) (Tchad) (Sénégai) (Barbna Faso) (Gaire) Centrafricaine) Centrafricaine) M .Diallo M. Adamou M. Floor M. Madon Mme de Sa Nogueira-Radwan M. Silva (Guinte) (Cosores) (ESMAP) (F-ooce) (Cap Ver) (Cap Ver) 3EME RANGEE M. Sinzimkayo Mme Tager M. Leitmann Mme Rabearivelo M. van der Plas M. Kambale M. Celestin M. Maman M. Yaya-Oye Observateur (Baurodit (ESMAP) (ESMAP) (Madagascar) (ESMAP) (Zaire) (Haiti) (Niger) (Bénin) M. Kanoute M. Ferguson M. Charif M. Nsabimana M. Mutungirehe M. Thiam M. Fortes Mme Wagner M. Aw Mme d'Erneville M. Bibissi M. Fouta (Sénégal) (PoyvB.B) (Cton) (Rwandd) (Rtc-da) (Boanq- Modiale) (Cap Vn) (GTZ.Allteagtn) (M a.ntanie) (Sénégal) (Cango) (Niger) M. Koumou M. Laban Mme Steverlynck M. Masse M. Sarr (Congo) (pys-Bat) (DGIS, Pay-B.as) (FAC, Fronce) (Sénégal) TABLE DES MATIERES Préface L Résumé 1 Options et Politiques 1 Liste des Participants 6 IL Objectifs de la Conférence et politique 9 La Banque Mondiale et L'Energie Domestique - Bocar Madani Thiam 9 ESMAP: Programme d'Assistance à la Gestion du Secteur de L'Energie - Willem Floor 14 m. Allocution 25 Discours d'Ouverture 25 Bocar Madani Thiam 25 Salif N'Diaye 27 François-Marie Patorni 29 Son Excellance M. Mulder 31 Aka Anam 32 Simon Konda 33 Motion de Remerciements 34 Marcel Nsabimana 34 Bocar Madani Thiam 35 IV. Recommandations du Groupe de Travail 39 La Femme dans la Politique Energétique 39 La Gestion Forestière et la Participation Villageoise 44 Les Energies de Substitution 47 Programme de Foyers Améliorés (FA) 50 Perspective Pour ESMAP 52 V. Etudes de Cas 57 La Femme dans la Politique Energétique 57 La Participation de la Femme dans la Politique Energétique - Jacqueline Ki-Zerbo 57 Sénégal: Associations Féminines et Politique Energétique - Annette Mbaye D'Erneville 68 La Gestion Forestière et la Participation Villageoise 71 Rwanda: Gestion Forestière et Participation Villageoise - Isaie Mutungirehe 71 La Gestion Forestière et la Participation Villageoise - Peter Laban 80 Les Energies de Substitution 92 Sénégal: Approvisionnement et de Promotion du Gaz Butane - Saloum Cisse 92 Energies de Substitution: Problèmes et Choix - Eric Ferguson 104 Le Rôle de Secteur Privé dans l'Approvisionnement et la Promotion du Gaz Butane Etudes de Cas: Haiti - Guy Celestin 126 Programme de Foyers Améliorés (FA) 137 La Promotion des Foyers Améliorés au Burkina Faso - Marguerite Kabore 137 La Promotion des Foyers Améliorés au Burundi - Perpetue Bwashishima 151 La Politique de Commercialisation des Foyers Améliorés - Gérard Madon 162 Le Programme Régional de promotion des Foyers Améliorés du CILSS - Mounkaila Goumandakoye 167 PREFACE Le Programme d'Assistance à la Gestion du Secteur énergétique s'occupe des questions institutionnelles, de l'Energie (ESMAP) est le résultat d'une initiative inter- financières et de politique du secteur de l'énergie, y compris nationale de coopération en vue d'améliorer un large élaborer des stratégies sectorielles, faciliterladistribution de éventail d'activités analytiques, opérationnelles et de l'énergie, améliorer l'utilisation fiale de l'énergie, définir planification dans les secteurs de l'énergie des pays en voie des programmes d'investissement et renforcer les de développement. Ce programme a été lancé conjointe- entreprises du secteur. L'Unité Energie Domestique ment en 1983 par la Banque Mondiale et le Programme des s'occupe plus particulièrement des questions techniques, Nations Unies pour le Développement en tant que économiques, fuiancières, institutionnelles et sociales liées programnme annexe au Programme d'Evaluation du Secteur à l'utilisation de l'énergie et à l'approvisionnement des de l'Energie adopté trois ans plutôt. Le Programme a ménages urbains et ruraux à faibles revenus ainsi que des bénéficié de l'appui d'autres agences des Nations Unies et a industries du secteur rural. L'Unité Energie Domestique se reçu une aide bilatérale d'un certain nombre de pays dont consacre aux ressources en combustible tant traditionnel que l'Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Fin- moderne ainsi que des ressources en énergie renouvelable. lande, la France, l'Islande, l'Irlande, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède, la L'un des nombreux services rendus par l'ESMAP est Suisse, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d'Amérique, de parrainer des conférences et séminaires régionaux sur des thèmes spécifiques de la maîtrise de l'énergie et de l'énergie Actuellement, l'ESMAP mène des activités depré-in- domestique. Ces réunions offrent des opportunités vitales vestissements liées au secteur de l'énergie dans plus de pour l'échange d'information et servent également de forum 50 pays et fournit des conseils institutionnels et de politique de formation. La Conférence des pays d'Afrique fran- énergétique aux responsables des pays en voie de cophone surl'EnergieDomestiqueestladeuxièmeinitiative développement. Le Programme a également pour objectif de l'Unité Energie Domestique dans ce domaine et elle sera de faire progresser et de renforcer l'impact des ressources suivie de séminaires en Amérique centrale et en Amérique bilatérales et multilatérales ainsi que des investissements du du Sud, aux Caraibes et dans les régions du Pacifique. secteur privé consacrés au secteur de l'énergie. Les con- clusions et recommandations recueillies des activités in- Le présent document résume les travaux de la dividuelles par pays du programme ESMAP fournissent aux Conférence des pays d'Afrique francophone sur l'Energie gouvernements, bailleurs de fonds et investisseurs potentiels Domestique . La première partie présente les discours les informations nécessaires pour identifier des projets d'ouverture prononcés par les représentants des agences de énergétiques valables et pour en accélérer la préparation et financement et autres organismes ayant parrainé la la mise en application. La politique etle travail de recherche conférence. La deuxième partie présente un résumé des de 1'ESMAP dans l'analyse des tendances et problèmes de principales questions soulevées lors des sessions pléniaires certains sous-secteurs de l'énergie dans divers pays, con- et des ateliers de travail et est suivie du texte complet des stituent un instrument important pour souligner les présentations effectuées par les experts nationaux ainsi que problèmes critiques et proposer des solutions pour y des délibérations des goupes de travail. Laquatrièmepartie remédier. présente les perspectives de l'ESMAP sur les résultats de la conférence et la dernière partie fournit la liste des par- Les activités de l'ESMAP sont réparties en deux ticipants et observateurs. unités: I'Unité Maîtrise de l'énergie et Stratégie I. RESUME OPTIONS ET POLITIQUES Le Programme conjoint PNUD/Banque mondiale d'- bilatérales telles que la DGIS (Pays-Bas), la NORAD Assistance à la Gestion du Secteur de l'Energie (ESMAP) a (Norvège), la GIZ (République Fédérale d'Allemagne), le organiséladeuxièmed'une série de conférences surle thème Ministère de la Coopération (France), le PNUD/New York, options et politiques dans le secteur de l'énergie domestique l'UNIFEM (Fonds de Développement des Nations Unies à Dakar, Sénégal, du 23 au 27 janvier 1989. Trente sept pour laFemme), leCILSS (ComitéPermanentInter-Etats de délégués de dix-neuf pays d'Afrique francophone et d'Haïti lutte contre la sécheresse au Sahel), la FAO (Organisation ont participé à la conférence. Financée par les gouverne- des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), la ments des Pays-Bas et de la Suède, la conférence a mis en CEE-Sénégal (Communauté Economique Européenne) et présence les pays du continent africain bienpourvus en forêts ENDA-Tiers Monde (Environnement et Développement du natrelles et ceux qui sont confrontés à un couvert forestier Tiers Monde - Programme Energie). Des représentants des épuisé et à la perspective de sérieux dommages à sociétés tourbières du Sénégal et du Burundi ont également l'environnement. La conférence a également été l'occasion participé à la rencontre, soulignant ainsi le réel intérêt de réunir les pays bénéficiant de programmes ESMAP et exprimé par plusieurs délégués pour l'exploitation de com- ceux qui ne collaborent pas encore avec 1'ESMAP dans le bustibles nationaux disponibles en tant qu'alternative aux domaine de l'énergie domestique. substituts importés. L'objectif principal de la conférence était de créer un Son Excellence Monsieur R.G. Mulder, Ambassadeur forum trans-africain d'échange d'idées et d'expériences sur des Pays-Bas au Sénégal, a ouvert la conférence conjointe- trois aspects importants liés au secteur de l'énergie domes- ment avec Messieurs Tidiane Ndiaye, Directeur de Cabinet tique: les programmes de foyers améliorés et les options et du Ministère de l'Industrie et de l'Aftisanat; Salif N'Diaye, politiques pour l'avenir; la gestion des ressources forestières Représentant Résident du PNUD et François-Marie Patorni, par les villageois locaux; et les alternatives de substitution Représentant Résident de la Banque mondiale. Au cours de de combustible techniquement envisageables et abordables. la semaine, Monsieur Willem Floor a fait une présentation Le second objectif de la conférence était de permettre aux du programme de l'ESMAP; Monsieur Eric Ferguson (Con- délégués nationaux et à l'ESMAP de collaborer afin sultant) s'est entretenu des principaux aspects liés à la sub- d'aboutir à une meilleure compréhension des problèmes stitution de combustibles et à l'évaluation des coûts; et auxquels chacun des pays participants doit faire face en Monsieur Peter Laban (Consultant) a présenté une synthèse matière d'énergie domestique et d'étudier les solutions de la gestion des ressources forestières naturelles par les éventuelles. Le troisième objectif de la conférence était de villageois locaux. Monsieur F. Sagna, Ministre de 1'- fournir à l'ESMAP les instruments nécessaires pour mieux Industrie et du Développement Artisanal du Sénégal, a pris aborder les conditions nationales locales par le biais la parole lors de la session de clôture de la conférence d'informations fournies par les pays membres de l'ESMAP conjointement avec les représentants résidents du PNUD et ainsi que par l'expérience des pays non-membres. de la Banque mondiale et Monsieur Bocar Madani Thiam (Banque mondiale). Monsieur Marcel Nsabimana (Rwan- En collaboration avec l'équipe de l'ESMAP et les da) a prononcé un discours au nom des participants à la délégations nationales, 20 observateurs de diverses agences conférence lors des cérémonies de clôture. internationales et d'organisations non-gouvernementales (ONG) ont participé aux discussions et aux débats. Ces MonsieurBocarMadaniThiam,Conseilleràl'énergie observateurs regroupaient des représentants d'agences au Département Technique du Bureau Régional pour 1'- = Afrique de la Banque mondiale, représentait Monsieur An- phénomène plus familier. Cette présentation a été renforcée thony Churchill, Directeur du Département Industrie et par une analyse de Monsieur Peter Laban (Consultant) sur Energie de la Banque mondiale. Monsieur Bocar Madani les principales options qu'offie l'expérience partagée par Thiam a présidé la semaine de conférence avec l'aide de tous le pays dans l'aménagement des ressources locales. divers délégués choisis panni les participants; délégués qui Cette analyse a mis l'accent sur l'irmortance économique et à leur tour présidaient des sessions spécifiques et orientaient écologique à protéger les ressources forestières et a fait les discussions. Ces délégués étaient Monsieur Saloum partager les conclusions des quelques expériences de gestion Cisse, Ministère de l'Industrie et du Développement Ar- des ressources naturelles qui ont déjà été entreprises. tisanal, Sénégal; Monsieur Louis Bibissi, Conseiller au Cabinet du Président, Congo-Brazzaville; Madame Finalement, Monsieur Saloum Cisse du Sénégal a Fatoumata Guindo, Laboratoire d'Energie Solaire, Mali; et exposé l'expérience de son pays en ce qui concerne les Monsieur Mohamed Adamou, Ministère du Plan, lIes Com- combustibles de substitution et en particulier le gaz butane ores. (GPL). Ce programme a souligné l'acceptation par le public du gaz butane en tant que combustible de substitution pour Conformément à l'approche élaborée par 1'ESMAP le charbon de bois, tout en relevant certains obstacles à une pour identifier et analyser les politiques et options du secteur plus vaste pénétration du gaz butane comme énergie alter- de l'énergie domestique, plusieurs caractéristiques de la native. Parmi ces obstacles on peut citer la disponibilité et conférence avaient été conçues pour s'appuyer sur les le coût de l'équipement, l'attachement aux traditions et résultats et informations recueillis lors de la première habitudes de cuisson ainsi que le fait que le charbon de bois conférence qui s'est tenue à Harare, Zimbabwe, en février est toujours vendu au dessous de son prix économique. 1988. La caractéristique principale, qui a contribué à la Monsieur Guy Celestin d'Haxti a exposé et décrit une initia- réalisation d'une semaine de discussions variées et animées, tive du secteur privé (Shell-Haïti) qui tend à promouvoir a été la participation intensive des délégués dans toutes les l'utilisation du gaz butane comme altemative au charbon de phases de la conférence, l'augmentation du nombre de bois par le biais de la commercialisation de l'équipement de déléguées féminines qui estpassédedeux àHarareàdixpour cuisson. Monsieur Eric Fergutson (Consultant) a fait une Dakar, l'introduction du thème du rôle des femmes dans la présentation générale sur les aspects de la politique des prix politique énergétique, la programmation et l'application de et de la substitution inter-combustibles dans les pays d'- l'agenda de la conférence et l'illustration d'études de cas Afrique sub-saharienne. présentés par des experts et praticiens des divers pays par- ticipants, afin d'assurer l'intérêt des discussions et des Madame Jacqueline Ki-Zerbo d'UNIFEM/Dakar a débats. abordé la question du rôle des femmes dans le secteur de l'énergie du point de vue de l'aide communautaire interna- Mesdames Perpetue Bwashishima du Burundi et Mar- tionale, et a décrit les nombreuses possibilités qui doivent guerite Kabore du Burkina Faso ont présenté des études de être envisagées pour alléger le travail des femmes et cas sur leurs programmes nationaux defoyers amdliorés, la améliorer leurs chances de croissance économique et de première en soulignant la dépendance au secteur privé pour développement. Elle a aussi souligné la nécessité pour les la réalisation des objectifs de politique nationale tandis que agences internationales de coordoner leurs actions afin de dans le second cas le programme est principalement pris en maximaliser l'utilisation des ressources limitées et a charge par le secteur public. Les difficultés reconnues pour demandé une participation plus soutenue des femmes dans atteindre les objectifs quantitatifs et pour réduire les pres- toutes les phases des programrnes consacrés à l'énergie sions exercées surles ressources naturelles en bois ontamené domestique. Madame MBaye D'Erneville, Présidente de la les deux programmes à examiner de plus près leur Fédération Sénégalaise des Femmes, s'est entretenue de expérience respective et à modifier et ajuster ces program- l'importance à intégrer les femames à tous les aspects de mes en conséquence. Monsieur Isaie Mutungirehe du planification et de politique énergétique et a parlé des initia- Rwanda a exposé l'approche de son pays vis-à-vis de la tives locales de la Fédération afin d'organiser et d'informer gestion des ressources naturelles par des groupements les femmes sénégalaises sur les avantages qu'elles-mêmes locaux, suivant laquelle la privatisation des terres est et leurs familles pourront retirer d'un programme de considérée comme étant un instrument critique pour assurer préversation de l'environnement. la disponibilité du combustible local et préserver l'environnement. La grande confiance que place le Rwanda Vers le milieu de la semaine, les délégués ainsi que les dans la gestion des ressources forestières par les observateurs intéressés se sont retrouvés en groupes de communautés locales et la résolution de ce pays de renforcer travail plus restreints afin de discuter les options qui avaient encore davantage cette option stratégique nationale a été soulevées lorus es discussions pléniaires ainsi que cer- provoqué un échange de vues très vivant entre délégués pour tains points qu'ils jugeaient d'intéêet pour la session finale qin§ez56¢>nce comminence avec de planification doit mettre l'accent sur l'allocation maxi- l'immixion dans la gestion quotidienne desacivis, ou pire male des ressources du point de vue national compte tenu encore, lorsque le pouvoir public ne fait pas face à ses des coûts et avantages. La planification par un organisme obligations, par exemple, quand il e& s'acquitte as de ses commercial est de peu d'importance pour l'économie na- factures aux compagnies d'électricité. tionale si les prix du marché reflètent les coûts économiques. Cependant, si tel n'est pas le cas, des distorsions dans les prix On a trop souvent pu constater que la confusion qui peuvent mener à des décisions d'investissements du secteur règne entre les trois fonctions dcrits promi enment mène prix qui risquent d'entrer en conflit avec les objectifs à des conflits d'intérêts, à des comlromis en matière de nationaux de coûts minima. De ce fait, l'agence gouver- prises de décision, à des politiques énergétiques nementale de planification joue un rôle important de inappropriées et surtout cette conftksion erietoutemotiva- modérateur ente la planification gouvernementale au tion aux personnes concernées. De plus, elle réduit niveau macro-économique et la planification au niveau des l'efficacité globale d'une institution etpi s pariculièrement entreprises. L'agence gouvernementale devrait prendre ces de la direction lorsque son autorité est êbmn]ée. Cette con- distorsions en considération lors de l'élaboration des plans fusion réduit enfim l'aptitude du pouv'or pubbc i respon- de développement du secteur de l'énergie. Plus le niveau des sabiliser les organismes d'exécution e.à les sanctionner pour distorsions est grand, comme par exemple dans le cas des exécution inefficace etpour échec à aueinde les objectifs de performance assignés. VI. Conclusion Læ crise de l'énergie est malheureusement toujours des politiques énergétiques appropriées et sur un cadre in- très réelle en dépit de la baisse des prix pétroliers. Si nous stitutionnel adéquat assurant, ente autres, une incitation vouions que cette crise disparaisse nous devons développer suffisante pour atteindre plus d'effcacité dans la solution du des politiques énergétiques, des plans de développement et problème énergétique en Afrique. des institutions qui diffèrent de celles du passé et qui seront en mesure de relever les défis multiples et changeants du L'ESMAP et la Banque sont diàé oldbles et désireux problème énergétique. Certains pays sesontdéjàengagés sur d'aider les gouvernements à évoluer dans ce sens. Les cette voie, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour réussir, délibérations que nous aurons tout au long de la semaine il y a lieu de reposer l'analyse et l'action sur une base de aurontpourrésultat,jel'espère, de nous guiderdans labonne données valables, sur une meilleure compréhension des direction et de permettre une meilleure compréhension de ce causes du problème, sur une solide expertise technique, sur qui doit être accompli. 13 ESMAP: PROGRAMME D'ASSISTANCE A LA GESTION DU SECTEUR DE L'ENERGIE Willem Floor Planificateur de l'Energie Principal ESMAP L Introduction Ainsi que vous le savez cette conférence a été 1980. A l'origine le programme d'évaluation a été conçu en organisée par l'ESMAP, et j'aimerais saisir cette occasion vue de défmir, d'analyser et de proposer des plans d'actions pour vous donner quelques renseignements d'ordre général pour répondre aux très sérieux problèmes énergétiques des sur notre structure. Bien que la plupart d'entre vous ont déjà pays en voie de développement Par voie de conséquence été en contact ou travaillent actuellement avec des cadres de directe, l'ESMAP a été élaboré pour servir de mécanisme de l'ESMAP, il se peut toutefois que vous ne soyez pas pré-investissement, en partie pour contribuer à l'application entièrement au courant du vaste champ d'activités auxquel- des mesures recommandées lors des évaluations du secteur les l'ESMAP a participé jusqu'à présent et quel type de l'énergie. d'assistance il peut mettre à votre disposition. Il y a égalementparmi vous aujourd'hui des représentants de pays Actuellement, 1'ESMAP assure, entre autres, des où l'ESMAP n'est pas encore intervenu et qui souhaiteraient activités de pré-investissements liées au secteur de l'énergie peut être en savoir plus sur ce que 1'ESMAP représente, fait dans plus de 50 pays et fournit des conseils institutionnels et ou pourrait faire avec eux. de politique énergétique aux responsables des pays en voie de développement Ce programme fait partie intégrante de Le Programme d'Assistance à la Gestion du Secteur l'entraide internationale qui vise à fournir une assistance de l'Energie, mieux connu sous son acronyme anglais technique dans le domaine énergétique aux pays en voie de ESMAP, a été lancé conjointement en 1983 par la Banque développement. Il a pour objectif de compléter, de faire mondiale et le Programme des Nations Unies pour le progresser et de renforcer l'impact des ressources bilatérales Développement (PNUD), en tant que programme annexe au et multilatérales et des investissements du secteur privé qui Programme d'Evaluation du Secteur de l'Energie adopté en sont déjà consacrés au secteur de l'énergie. II. Programme de Travail de 1'ESMAP Etant donné la nature des problèmes auxquels les pays financement de la production, de la distribution et de en voie de développement ont à faire face actuellement, le l'utilisation finale d'énergie. programme de l'ESMAP est orienté sur quatre secteurs spécifiques. Ces secteurs particulièrement difficiles, (b) L'incertitude en ce qui concerne le niveau et le taux analysés plus en détail dans leRapport Annuel de l'ESMAP, de croissance future des activités économiques et sont les suivants: l'influence de facteurs extérieurs tels que les prix inter- nationaux de l'énergie. Pour remédier à cette situation (a) Une dette extérieure très élevée et une activité il faut élaborer des stratégies énergétiques bien- économique en crise. Pour remédier à cette situation il fondées, solides et flexibles. faut parvenir à une plus grande efficacité d'ensemble et accorder une attention toute particulière aux mesures (c) Une pauvreté croissante, en particulier dans les pays d'encouragement structurelles afin d'obtenir une meil- aux revenus les plus faibles. Cette situation doit être leure efficacité de laplanification, des opérations et du redressée par des initiatives énergétiques spécifiques visant les ménages à faibles revenus et en accordant 14 unc atl,ention paculière à l'interaction qui existe entre particulièrement des sous-secteurs de l'énergie domestique, lemm_s et l'énergie. de l'énergie rurale et des énergies renouvelables. Les deux unités collaborent bien entendu lorsque leurs objectifs vont - MP q rineuiètudecroissantevis-à-visdeladégradation de pair, comme par exemple dans le cas d'études de, ', mv!ronnement, résultant en partie de laproduction stratégiques. d gm- et de son utilisation. Cette situation exige que des siratégies spécifiques soient élaborées afm de Afm de vous donner une meilleure idée de ce que pr,itgr ou de régénérer l'environnement ainsi que la représente en pratique le programme de travail que je viens Àsze .e considération des implications écologiques d'esquisser, je me permettrai de vous décrire brièvement poizr l'ensem9ble des travaux de l'ESMAP. quelques activités du ressort de l'ESMAP. Pour plus de détails à ce sujetje vous suggère de consulter notre Rapport Drs de la détennination des sphères d'activités du Annuel. prog .aie ESMAP, il a été convenu que chaque secteur d'aic :k tvrait aborder la question de la maîtrise de Stratégie énergétique l'énergi,e et de son uilisation rationnelle en tenant compte En plus de la préparation de projets, l'ESMAP aide les d'au moins deux des facteurs que je viens d'évoquer, c.à.d. à re leuratitudep rode Meideles la dette7 1'incertitude économique, la pauvreté et pays à renforcer leurs aptitudes à formuler de meilleures l'en Žizrnn..en;. De plus, chaque activité devrait répondre stratégies énergétiques et à mobiliser les ressources aux uzorése des pays en voie de développement Les sec- nécessaires àleur mise en oeuvre. Ces activités comprennent teurs .isés devraient donc tre ceux qui n'ont pas été abordés le soutien aux réformes institutionnelles et de politique tant de manîire adéquate par d'autres groupes ou agences et au niveau institutionnel que sectoriel. Elles aideront aussi à dc i-alent se situer dans des domaines où l'ESMAP offre de la préparation de 'programmes" intégrés d'investissements rédls avantages. et d'assistance technique et à la présentation de ceux-ci aux réunions des bailleurs de fonds. Enfin, ces activités peuvent i ES13MA? a défini six domaines d'activités qui également prendre la forme d'une assistance à l'analyse de entreiài csteïrent dans son champ d'action. Il s'agit: problèmes énergétiques spécifiques tels que l'évaluation des mérites relatifs des options de substitution et des stratégies (a) de steagies énergétiques; d'offre d'énergie domestique. ,`' de la maîtrise et de l'utilisation rationnelle de Rationalisation de la production des centrale F'energie; électriques () du soutien aux institutions grâce à l'assistance Plusieurs pays, particulièrement les pays à faible techrique; revenus qui dépendent largement de la production thermi- que, se trouvent confrontés à de lourdes pertes d'énergie (d) d'études pilotes et de pré-investissements; dans leurs installations de production d'électricité et dans leurs réseaux de transmission et de distribution. Peu a été domaines d'experdsdef o 'ESMAP; et entrepris pour remédier à la situation du fait que la plupart des centrales électriques n'ont pas suffisamment (d;ie l'enseignement à tirer des analyses comparatives d'ingénieurs ou de personnel technique qualifié pour effectuées entre divers pays sur les problèmes s'occuper de ce problème et parce que le personnel existant énergétiques spécifiques devant être résolus, et de la est trop occupé par les problèmes de l'exploitation publication. des résultats. journalière pour pouvoir consacrer une plus grande attention à la rationalisation de la production. Cette activité de E SMP répond à ces problèmes par le biais de ces l'ESMAP analyse les causes des insuffisances, définit des deux nmiîs, l'unité Maitrise de l'énergie et Stratégie solutions pratiques et prépare des projets qui peuvent être énergétique et l'unité Energie Domestique. Bien que les fimancés et mis en oeuvre relativement vite et facilement La problèmes statégiques soient communs aux deux unités, période d'amortissement de ces projets est habituellement chaque ureit à un rayon d' action quelque peu différent. Dans de moins de deux ans. les grandes lignes disons que l'unité Maîtrise de l'énergie et S reg$z énergétique oriente plus spécialement ses activités vers le secteur de l'électricité et le secteur industriel tandis que 1i9unit$ Energie Domestique s'occupe plus 15 développement, il sera diffcile de résoudre les problèmes Rationalisatio de l'utilisation de l'énergie dans le énergétiques auxquels ces pays sont confrontés. Ainsi, le secteur industriel soutien institutionnel et politique a été une composante Les travaux dans ce domaine aident les pays à essentielle du programme de l'ESMAP. Etant donné que développer età mettreen oeuvre des programmes de maîtrise d'autres agences se sont déjà intéressées àces aspects etqu'il de l'énergie pouvant aboutir à de substantielles économies. s'agit d'un domaine très vaste, l'ESMAP se concentre plutôt Une des principales préoccupations de l'ESMAP a été le sur des activités où il possède des avantages évidents et où secteur industriel qui est fréquemment l'un des plus impor- il peut agir comme catalyseur. tants utilisateurs d'énergie moderne dans les pays en voie de L'ESMAP assiste également les pays à obtenir des développement et également un des secteurs ou un petit financements de la communauté des bailleurs de fonds. Bien nombre de gros consommateurs représente la quasi totalité que les Rapports d'évaluation ont souvent été ulisés comme de la consommation globale. Un exemple type de ce genre documents de travail aux réunions consultatives parrainées d'engagements se retrouve au Sénégal où l'ESMAP est en par la Banque mondiale et aux tables rondes organisées par train d'assister le Gouvemement dans son programme de le PNUD sur les pays en voie de développement, l'ESMAP conservation de l'énergie en procédant à des évaluations a également participé à la préparation de documents bien auprès des 18 principaux utilisateurs industriels. D'autres plus détaillés pour de telles réunions, comme ce fut le cas travaux du même genre sont soit en cours soit en préparation pour le Burundi et le Sénégal. au Ghana,.... En réponse aux demandes d'assistance pour améliorer Un autre centre d'intérêt de l'ESMAP est celui des leurs contrats de distribution des produits pétroliers, industries rurales, qui sont tout à la fois de grands et souvent l'ES1AP a aidé plusieurs gouvernements à examiner le bon inefficaces utilisateurs de combustibles traditionnels et fonctionnement des dispositifs contractuels en matière modernes. Dans ces industries - qui comprenent le traite- d'approvisionnement et de distribution des produits ment agricole (tel que le séchage du thé ou du tabac), la pprovisiementiet de altemations odus fabrication de briques, le sciage du bois, etc .. - le coût de pétroliers et à identifier des altematives moins onéreuses. l'énergie peut être réduit non seulement par une meilleure Les activités de pré-investissements représentent un utilisation des équipements et procédés existants mais aussi autre secteur important du programme ESMAP et con- par l'utilisation de résidus (p.ex., coques de café, bagasse stituent un domaine où l'assistance est souvent recherchée. etc..). On trouve des exemples de ce type d'étude en Côte l existe en fait plusieurs projets énergétiques valables dont d'Ivoire et au Ghana. Des travaux pour rationaliser l'énergie la mise en oeuvre est entravée par l'absence d'études de utilisée dans l'industrie rurale sont également en cours en faisabilité impartiales et bien préparées; et il est à noter que Ethiopie, en Indonésie, en Chine, au Kenya, au Malawi, en ce domaine intéresse tout particulièrement les bailleurs de Mauritanie et en Ouganda. fonds et les investisseurs potentiels. Un grand nombre de Les foyers améliorés peuvent aussi contribuer à rapports a été publié à ce sujet allant du sous-secteur de réduires foyemaresubstaméliorésellelaonsmausicontreboisuer l'électricité à l'utlisation de la photopile dans le secteur des réduire de manière substantielle la consommation de bois de soins de santé. Comme il zressort du Rapport Annuel feu, bien qu'il s'agisse d'un domaine où l'aide au plusieurs de ces projets sont déjà au stade de la mise en développement n'a eu que peu de succès par le passé. oeure L'approche adoptée par l'ESMAP se concentre sur le oeuvre. développement des réseaux commerciaux existants de La formation est également indispensable afin production et de commercialisation de foyers, généralement d'assurer la viabilité à long terme du développement du situés dans les villes. Quatre projets de foyers améliorés sont secteur de l'énergie. Les institutions sectorielles doivent actuellement mis en oeuvre au Burundi, en Ethiopie, au pouvoir être en mesure de formuler des stratégies, de mettre Niger et au Rwanda; projets dont nous vous reparlerons plus en oeuvre, de contrôler, d'évaluer et de réviser des projets. en détail. D'autres réalisations dans ce secteur comprennent La création d'institutions s'inscrit tout naturellement dans la fabrication plus rationnelle de charbon de bois, la maîtrise cette optique tant au niveau sectoriel qu'opérationnel. de l'énergie par l'ulisation de meilleurs appareils électriques L'ESMAP désire inclure la formation dans son programme grâce, entreautres,àl'étiquettage des appareils etau contrôle d'activités afin de répondre aux impératifs de la gestion de des prix. l'énergie qui n'ont pas été pris en considération par d'autres agences. L'ESMAP a aussi l'intention de développer des Soutien aux institutions activités autonomes de formation tels que des ateliers de En l'absence d'un potentiel effectif de mise en oeuvre travail et des études de cas en faisant usage des techniques et d" n cadre politique approprié dans les pays en voie de avancées d'enseignement et d'équipement. Certaimns stages 16 de formation se tiennent à l'échelle régionale. Des certains problèmes majeurs pourront être porté à l'attention séminaires de formation et de rencontres se sont également des experts en matière d'énergie et des dirigeants étrangers tenus avec succès l'an dernier à Abidjan et à Harare; le à l'ESMAP. Quelques uns de ces articles peuvent déjà être premier sur le thème de la maîtrise de l'énergie; le second obtenus au cours de cette conférence. Je citerai notamment sur le thème de l'énergie domestique. D'autres conférences le Manuel de l'Energie Domestique, l'Etude sur l'Eclairage du même genre sont planifiées où, comme c'est le cas Domestique et 1l'inpact des prix pétroliers sur les tech- aujourd'hui, ont déjà été organisées. nologies renouvelables. Les autres documents qui sortiront bientôt couvriront des sujets tels que: la taxation du bois et En plus de la formation, il existe aussi un besoin réel les redevances d'exploitation, les enquêtes sur la consom- pour la recherche appliquée et les activités de soutien afm de mation d'énergie domestique, les options de substitution de parvenir à une meilleure compréhension des problèmes de combustibles par le kérozène, les directives concernant les base du développement énergétique ainsi que pour options institutionnelles et de contrôle du secteur de développer les instruments analytiques et les méthodologies l'électricité et les directives en matière de gestion et de requises à cet égard. L'ESMAP a l'intention de publier une facturation des services d'utilité publique. Ceci pour ne citer série d'articles traitant des conclusions méthodologiques et que quelques uns des tièmes qui seront abordés. opérationnelles qui se dégagent de ses travaux. Ces docu- ments constitueront une filière additionnelle grâce à laquelle HIL Les femmes et l'énergie De plus en plus on reconnaît l'importance du rôle de féminins, recrutés localement et intemationalement, ainsi la femme dans l'approvisionnement, l'utilisation et la ges- que le personnel d'organisations féminines locales ont tion de l'énergie. Par conséquent, 1'ESMAP examine étroitement collaboré à la conception et à l'exécution de également les problèmes énergétiques affectant les femmes, projets de l'ESMAP. Quelques unes d'entre elles sont là où le problème se pose et suivant le niveau de d'ailleurs présentes parmi nous. Les réalisations obtenues préoccupation de l'activité concernée. Etant donné l'intérêt grâce à l'intervention des femmes dans des activités du que présente le consommateur et les combustibles domesti- secteur de l'énergie domestique démontrent que leur par- que et traditionnel pour l'unité Energie Domestique, celle-ci ticipation s'inscrit dans le cadre d'une identification correcte a forcément collaboré avec un certain nombre de femmes et de groupe-cible et de leur portée potentielle. De tels faits l'expériencequ'elleenaretiréanonseulementétébénéfique n'ont toutefois pas été assez reconnus jusqu'à présent mais mais a également ouvert la voie à des opportunités de par- nous comptons bien dorénavant remédier à une telle situa- ticipation plus approfondie des femmes dans d'autres tion. programmes du secteur de l'énergie. Des consultants IV. L'engagement en Afrique sub-saharienne Lamajoritédesactivitésréaliséesàcejourouencours de fonds, y compris la Banque mondiale et les agences des de réalisation, soit 68% de l'ensemble des engagements de Nations Unies, concentre de plus en plus ses efforts sur la l'ESMAP, sont concentrées sur 20 pays d'Afrique sub- crise économique aficaine. saharienne. La rison d'une telle concentration est le besoin pressant d'aide pour l'élaboration de stratégies énergétiques L'Afrique sub-saharienne continuera à être au centre et pour la formulation de projets dans ces pays ainsi que le des préoccupations de 1'ESMAP dans les années à venir car haut niveau de réceptivité tant des projets d'évaluation que c'est dans cette région du monde que l'objectif primordial deceuxduprogrammeESMAP. C'estégalementen Afrique du programme est le plus concret - c'est à dire accélérer et sub-saharienne que la valeur du programme ESMAPaété la placer sur une base plus rationnelle le flux des ressources plus évidente. La plupart des projets formulés par l'ESMAP extérieures afm de faciliter le passage de l'Afrique d'une ère ont été pris en charge par des financements de l'IDA (As- de faible utilisation de l'énergie à bas rendement à une ère sociation Internationale de développement) et/ou par des au cours de laquelle le rendement optimal des ressources financements bilatéraux et multilatéraux des bailleurs de limitées sera devenu un facteur critique du processus de fonds. De plus, la communauté internationale des bailleurs développement dans son ensemble. 17 V. Gestion et dotation en effectifs La Banque mondiale est l'agence d'exécution de d'organisations bilatérales et multilatérales dans le but l'ESMAP; elle pourvoit aussi au support budgétaire, à la d'exécuter des tâches spécifiqtues. supervision technique etauxcoûts administratifs. Le person- nel est composé d'un vivier d'expertise technique, Il est également important de noter que les pays économique, financière et de gestion des secteurs publics et récipiendaires contribuent à des degrés divers à la privés. L'ESMAP bénéficie des connaissances préparation et à la mise en oeuvre des projets et, en règle opéationnelles et de l'expertise dont la Banque mondiale général, participent activement aux niveaux les plus hauts à est dotée dans divers aspects énergétiques. Le cas échéant la la formulation et à la discussion des problèmes stratégiques Banque elle-même s'adjoint l'expérience de chargés de et de politique de même qu'à l'examen des analyses et programmes et de responsables de la planification recommandations. énergétique, de consultants ou d'experts venant VI. Conditions de financement et d'assistance Le financement de l'ESMAP provient de quatre sour- Rapport Annuel de l'ESMAIP contient des informations ces principales: le siège social du PNUD, les chiffres in- détaillées sur le type d'assistance que le programme met à dicatifs de planification (CIP) du PNUD, les contributions la disposition de chaque pays. Ce rapport et d'autres rapports bilatérales des bailleurs de fonds et la Banque mondiale de l'ESMAP traitant de situations spécifiques à vos pays elle-même. Cette année le PNUD et la Banque mondiale ont respectifs sont actuellement disponibles au bureau des pub- augmenté leurs contributions qui représentent environ 30% lications de la conférence. Tous les membres de l'équipe, et du total annuel des engagements estimés à 15 millions de moi-même, sommes à votre disposition tout au long de la dollars EU pour 1989. Etant donné que les contributions de conférence pour vous fournir tout complément l'ESMAP se font à titre gracieux, l'aide fournie par d'information que vous pourriez souhaiter obtenir concer- 1'ESMAP est gratuite pour les pays qui en bénéficient Le nant le programme ESMAP. VII. Conclusion L'étendue de l'assistance à apporter aux pays comme la conférence d'aujourd'hui sontimportantes et d'un concernés en vue de surmonter les contraintes du apport précieux pour l'ESMAP dans la mesure où elles développement économique et social résultant de leurs fournissent des directives concernant la pertinence de nos problèmes énergétiques est considérable. La Banque mon- calendriers stratégiques et de nos programmes de travail diale, le PNUD et les 15 bailleurs de fonds qui financent futurs. Vos suggestions pour rendre l'ESMAP plus respon- conjointement l'ESMAP persistent à croire que ce sable, plus efficace et, par dessus tout plus utile, sont donc programme peut jouer un rôle important. Des réunions les bienvenues. 18 Fonds reçus, par bailleur Année civile 1987a Quatre premiers mois de l'année civile 1988a Bameur Montant Bailleur Montant de fonds US$ de fonds US$ Banque mondiale 2.250.000* Banque mondiale 1.000.000* Programmes interrégionaux du PNUD 1.000.000* Programmes interrégionaux du PNUD 1.120.000* Royaume-Uni 711.000 Pays-Bas 2.399.631 Suède 483.156 Programmes par pays du PNUD (total) 1.858.552 Pays-Bas 353.208 Canada 1.095.151 Danemark 292.000 Suède 833.008 BNUS 174.959 Suisse 653.334 Canada 164.344 Norvège 652879459 TotalUS$ 4.298.667 Belgique 424.365 Japon 100.000 Total US$ 11.830.579 *Y cnps contributions ennatun. 'Les montants énumérés correspondent aux fonds reçus directement des bailleurs de fonds ou obtenus par rintenmédiaire du PNUD pendant l'année civile 1987 et les quatre premiers mois de l'année civile 1988. Cette liste ne tient pas compte des fonds versés au cours des années civiles précédentes et qui sont toujours utilisés, ni des contributions engagées, mais non reçues pour cette année ou pour les années à venir. Toutefois, une partie de la somme totale corespondant aux progmmes par pays du PNUD peut rendre compte d'un report en 1987 de fonds non utilisés antérieurement. En outre, certains des montants indiqués, bien qu'ils aient été reçus en 1987, peuvent aussi correspondre à des engagements por 1988, ou peuvent être utilisés en 1988 ou plus tard. 19~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Unité maîtrise de l'énergie et stratégie énergétique Activités en cours Coût Pays Activité (en milliers de dollars) Activités de projets Stratégie énergétique Angola Evaluation du secteur énergétique 563 Brésil Options énergétiques pour Carajas 300 EGL (régional, Afrique) Etude du secteur énergétique 130 Fquateur Stratégie énergétique Guatemala Evaluation du secteur énergétique 310 Mali Evaluation du secteur énergétique 265 République dominicaine Evaluation du secteur énergétique 265 Rwanda Stratégie énergétique 210 Thaïlande Etude sur la lignite 350 Tunisie Substitution de combustibles 190 Zambie Stratégie énergétique 250 3.223 Assistance technique/institutionnelle Bolivie A.T. à la planification du secteur énergétique 290 Colombie A.T. à la planification de l'énergétique 80 Colombie Système de gestion infonnatisée I Secteur de l'électricité 145 Congo Développement du secteur de l'électricité 300 Guinée-Bissau Restructuration des systèmes électriques 64 Honduras Gestion de l'approvisiornement en pétrole 125 International Formation en rapport avec l'énergie en Italie 200 International Dimctives - gestion des consommateurs d'eau et d'électricité 50 Mozambique Electricité en tant qu'énergie domestique 165 Régional, Afrique Etude SADCC TAU 150 Zimbabwe A.T. à la gestion du pétrole 358 Zimbabwe Gestion du secteur de l'électricité 385 2.312 Rendements énergétiques de l'électricité Indonésie Modernisation des centrales diesel 767 Maroc Etude de l'électricité 180 Ouganda Rendement de l'électricité 90 Zambie Rendement de l'électricité 200 1.237 Maitrise de l'énergie dans l'industrie et les autres secteurs Sénégal Economies d'énergie dans l'industrie 459 Syrie Rendement énergétique, dans ciment 183 Syrie Rendement énergétique, dans engrais 160 802 Total 7.574 Dépenses prévues pour la période juille 1988 - juin 1989, sur un coût total de 3.659.000 dollars. 20 Activités prévues Pays Activité Coût (en milliers de dollars) Activités de projets Stratégie énergétique Buundi Mise à jour de l'évaluation du secteur énergétique 200 Colombie Substitution de combustibles 200 Nigéria Stratégie énergétique 660 République centrafricaine Evaluation du secteur énergétique 290 Uruguay Evaluation du secteur énergétique 300 Zimbabwe Stratégie énergétique 300 1.950 Assistance technique/institutionnelle Argentine A.T. au sous-secteur de l'électricité 250 Burkina Faso Gestion de l'offre de pétrole 80 Comores Système d'information sur l'énergie 122 Costa Rica Investissements dans le sous-secteur de l'électricité 100 Côte d'Ivoire A.T. au sous-secteur de l'électricité 75o b Pidji Options d'investissement pour l'électricité 155 Gabon Développement du gaz naturel 800 Jamaïque Système d'information de gestion, Phase I 320 Maroc Financernent du développement de l'énergie 200 Maurice Tarifs d'électricité/charge du réseau 130 Régional. Afrique Approvisionnement en pétrole et commercialisation, Phase I 300 Régional, Amérique centrale Conférence sur l'électticité 200 Régional, Amérique centrale A.T. au sous-secteur de l'électricité 800 RégionaL Caraibes Conférence sur l'électricité 193 Swaziland Planification de l'énergie 200 Swaziland Développement du sous-secteur de l'électricité 200 Zaïre Institutions du sous-secteur del'électricité 200 Zaire Réseaux électriques isolés 200 Zaire Comunercialisation de l'électricité 200 5.400 Rendement énergétique de l'électricité Burundi Distribution de l'électricité 200 Congo Rendement de l'électricité 250 Malawi A.T. à la rentabilisation de l'électricité 300 Siera Leone Rendement de l'électricité 184 Zaïre Rendement du réseau électrique de Kinshasa 300 1.234 Rendement énergétique dans l'industrie et les autres secteurs Ghana Econosmies d'énergie dans l'industrie II 450 Indonésie Industrie des briques et tuiles Il 475 Jamaïque Codes de construction, Phase Il 300 Jamaique Normes et dénominations, Phase Il 315 d Tanzanie Econonies d'énergie dans l'industrie 3008 1.840 Activités de soutien Intemational Options institutionnelles, régletnentaires et financières pour le secteur de l'électricité 100 Intemational Options, contraintes et stratégies pour améliorer le rendement d'utilisation finale de l'énergie 100 200 Total 10.624 PEngagenent pour les 12 premiers mois pour la phase préparatoire d'un projet d'un coût total d'environ 3.000.000 de dollars. Engagements prévus d'ici juillet 1989 sur un projet d'un coût total de 880.000 dollars. dNe tient pas compte de l'acquisition de dispositifs de contrôle d'appareils et de services liés à la mise en place d'une campagne publicitaire qui ,orneraient le coût total de l'activité à 1240.000 dollars. Engagements prévus d'ici juilet 1989 sur un projet d'un coût total de 493.000 dollars. 21 Unité énergie domestique l Activités en cours Pays Activités Coût (en milliers de dollars) Activités de projets Energie domestique Etudes de stratégie Botswana Etude de stratégie, énergie domestique 365 Burkina Faso Stratégie, énergie domestique urbaine 727 Cap-Vert Etude de stratégie, énergie domestique 292 Indonésie Etude de stratégie, énergie domestique urbaine 346 Maroc Etude de stratégie, énergie domestique 400 Mauritanie Etude de stratégie, énergie domestique 175 Pakistan Evaluation du sous-secteuT de l'énergie domestique 65 Sénégal Stratégie de l'énergie domestique 320 Turisie Maîtrise énergétique en milieu résidentiel et tertiaire 200 Yemen, République arabe Etude de commercialisation des combustibles domestiques 407 Zambie Etude de stratégie, énergie domestique 487 Etudes de pré-investissement Sri Lanka Utilisation des coques de noix de coco à des fins énergétiques 150 Ghanu Foyers améliorés à charbon de bois 147 Activités pilotes Rwanda Foyers améliorés à charbon de bois 634 4.715 Energie rurale Etudes de stratégie Chine Evaluations rurales sur l'ensemble du pays 327 Etudes de pré-investissement Costa Rica Etude sur l'utilisation des résidus forestiers 83 Tanzanie Efficacité du traitement du tabac 152 Zimbabwe Etude sur l'utilisation du charbon de bois 143 Formation Zimbabwe Atelier de formation pour l'énergie rurale 105 810 Offre de combustibles traditionnels Etudes de pré-investissement Afrique subsaharienne Etablissement d'une carte de classification des ressources en biomasse 185 Chine Préinvestissement dans le domaine du bois de feu 279 Ghana Production de charbon de bois 148 Jamaïque Production de charbon de bois 111 Tanzanie Etude de faisabilité pour le bois de feu en région périurbaine Il 252 Tanzanie Télédétection, Phases I et Il 452 1.427 Energies de substitution Etudes de pré-investissement Indonésie Etude de préinvestissement sur des gazogènes 138 Pakistan Etude de marché sur l'énergie photovoltaïque 45 183 Activités de soutien Conférences Afrique Conférence sur l'énergie domestique dans les pays francophones 230 Documents de travail Stratégie ESMAP sur les fenunes et l'énergie 70 300 Total 7A435 22 Activités prévues Pays Activité Coût (en milliers de dollars) Activités de projets Energie domestique Etudes de stratégie Bolivie Etude de stratégie, énergie dotnestique 385 Guinée Etude de stratégie, énergie donestique 491 Hiti Etude de stratégie, énergie domestique 410 Mali Etude de stratégie, énergie domestique 460 Mozambique Etude de stratégie, énergie domestique 300 République centrafricaine Etude de stratégie, énergie domestique 405 Sienra Leone Etude de stratégie, énergie domnestique 436 Tchad Etude de stratégie, énergie domestique 450 Etudes de pré-investissement Jamnaïque Foyers atnéliorés 250 3.587 Energie rurale Etudes de stratégie Chine Etude de suivi sur l'énergie rurale 400 Inde Etude sur l'énergie rrale 500 Paklistn Etude de suivi sur l'énergie nrale 200 Philippines Etude de stratégie, énergie rurale 400 Etudes de pré-investissement Fidji Etude sur l'utilisation de la bagasse 150 Honduras Utilisation des résidus de l'industrie du bois 160 Inde Cogénération de bagasse 275 Jamaïque Utilisation de la bagasse 200 Formation Afrique de l'Est et du Sud Elaboration de programmes de formation, énergie 200 Zimbabwe Fonnation dans le secteur de l'énergie rurale, Phase II 200 2.685 Offre de combustibles traditionnels Etudes de pré-investissement Ethiopie Etude de faisabilité sur le bois de feu 350 Guinée-Bissau Production/utilisation du charbon de bois 150 Energies de substitution Etudes de pré-investissement Burundi Carborisation de la tourbe 266 Inde Développement des éoliennes 282 Inde Minicentrales hydro-électriques basées sur l'irrigation 220 Intemational Investissements pour minicentrales hydro-électiques privées 383 Yémen, République arabe Evaluation de l'énergie photovoltaïque 350 1.501 Activités de soutien Conférences Amérique centraileCraibes/ Conférence sur l'énergie domestique Amérique latine 200 Evaluation technologique 100 Recherche en matlére de politiques 200 Documents de travail 60 560 Total 8.833 23 Organigramme PNUD BrU 1~~~~~~~~~~MNL LE' i PREMIER PREMIER PREMIER PREMIER VICE-PRESIDENT VICE-PRESIDENT VICE-PRESIDENT VICE-PRESIDENT POLITIQUES RELATIONS FINANCBS OPERATIONS PLANIFlCATIO N ET EXTERIEURES ET REbCIIERCHIE ADMUOSTRATION AGRICULTURE ET INFRASTRUCTURE ANTHONY POPULATION ET DEVELOPFEMENT E-NVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT CIRECTELL RESSOURCES RURAL URBAIN INDUSTRI HUMAINES ENERGIE ROBERT SAUNDERS DEVELOPPEMENT CHEF DE DIVISION DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL DIVISION ESMAP ENERGeIIQUB MCEECHNIECHEF JAMES ZIA KALIM DEUUNnE ~~MULLAN CHEF DE RELATIONS AVEC COMPTABILITE ET STRATEGIE ET L'UNSTE LES BAILLEURS FINANCES ENERIIE DE FONDS ENERGETIQUES DOMESTIQUE STRATEGIE ENERGIE DOMESTIQUE ENERGETIQUE LES FEMMES ET L'ENERGIE GESTION SECTORIELLE ENERGIE RURALE RATIONALISATION DE LA COMBUSTIBLES CONSOMMATION FINALE TRADITIONNELS RATIONALISATION DE ENERGIES DE L'APPROVISIONNEMENT SEBSTITUTION FORMATION FORMATION RECHERCHE EVALUATION TECHNOLOGIQUE RECHERCHiE 24 III. ALLOCUTION DISCOURS D'OUVERTURE Bocar Madani Thiam Conseiller Principal pour l'Industrie et L'Energie Région Afrique, Banque Mondiale Monsieur Le Directeur de Cabinet du Ministre du pose des questions complexes auxquelles il est vital de Développement industriel et de l'artisanat, trouver des solutions. Notre conférence nous permettra de Messieurs les Représentants Résidents du PNUD et de la passer en revue ces questions afin qu'ensemble, sur la base Banque Mondiale, de nos expériences, nous puissions nous enrichir Monsieur L'Ambassadeur des Pays-Bas, réciproquement et qu'à la fin de cette conférence nous Messieurs les Représentants des bailleurs de fonds puissions nous entendre sur les réponses les plus appropriées bilatéraux, à ces questions et, particulièrement, sur les moyens, les Mesdames et Messieurs les Conférenciers, conditions nécessaires permettant un approvisionnement Mesdames, Messieurs, régulier et adéquat d'énergie, à usage domestique, à des prix c-ompatibles avec le pouvoir d'achat des ménages. C'est à la fois un plaisir et un honneur que, aux noms de la Banque Mondiale et du PNUD, mes collègues, tous les Les questions que pose le sous-secteur de l'énergie organisateurs de cette conférence et moi-même souhaitons domestique sont en effet multiples. C'est surtout la question la bienvenue à tous. Nous remercions tous ceux qui n'ont de la démographie, alors que l'économie nationale est ménagé aucun effort pour permettre la tenue de cette ren- presque paralysée par la récession mondiale, le problème de contre et particulièrement Monsieur le Ministre Sagna, la dette et la sécheresse; ce sont les questions des Représentant du Gouvernement sénégalais, ainsi que ses agglomérations urbaines à population galopante, du monde collaborateurs de la direction de l'énergie. Nos remercie- rural et du rôle de la femme; ce sont les questions des effets ments vont également à tous les conférenciers qui ont bien supposés ou réels de la crise du pétrole; ce sont les questions voulu se soustraire à leurs responsabilités vitales et faire le du bois de feu, du charbon de bois, et des énergies de déplacement pour venir échanger, partager leurs expériences substitution; ce sont les questions de conservation de professionnelles. l'énergie du rendement énergétique et de gestion de la demande d'énergie; ce sont les questions de production de Vos responsabilités sont en effet vitales puisqu'elles bois, d'environnement à protéger, de coûts et prix concernent l'énergie des ménages urbains et ruraux, économiques; ce sont les questions institutionnelles et or- l'énergie néessaire pour se nourrir, pour se chauffer, pour ganisationnelles, de planification, des rôles respectifs des s'éclairer, en somme, pour que les citoyens puissent vivre et pouvoirs publics déterminant la politique énergétique, des contribuer au développement économique, social et culturel agences para-publiques et du privé; ce sont les questions de la nation. L'approvisionnement en énergie des ménages d'assistance technique, de formation, des rôles respectifs des africains, comme ceux des pays du Tiers Monde en général, bailleurs de fonds multilatéraux, bilatéraux et de 1'ESMAP. 25 Ce sont toutes ces questions, et bien d'autres que les qu'une décennie non seulement au niveau du continent conférenciers voudront bien soulever, qui seront l'objet de africain, mais à travers le monde entier. Notre détermination nos proccupations tout au long de cette semaine que durera à réussir sera à la mesure de la complexité de toutes les la conférence. Nous les identifierons et les analyserons questions posées par le sous-secteur de l'énergie domesti- ensemble, et puiserons dans les expériences des uns et des que. autres pour tenter de leur apporter des réponses. Il pourrait paraître prétentieux de penser pouvoir en une semaine iden- Je vous remercie pour votre attention. tifier toutes les questions et leur trouver les solutions qui sont recherchées avec plus ou moins de succès depuis bien plus 26 Salif N'Diaye Représentant Résident du PNUD Dakar, Sénégal Monsieur le Président, évaluations de l'environnement ont déjà été entreprises. Mesdames et Messieurs, Nous croyons quant à nous, qu'avec ESMAP, nous dis- posons d'un instrument crédible ayant fait ses preuves. De Au nom du Programme des Nations Unies pour le par ses activités dans les domaines de la maîtrise de Développement, je voudrais vous souhaiter à tous la bien- l'utilisation de l'énergie, des économies d'énergie et d'une venue, à la conférence des pays d'Afrique francophone sur meilleure gestion de la biomasse, ESMAP se place au coeur l'Energie domestique. des initiatives en cours pour promouvoir un développement viable à long terme. Il est évident que les problèmes liés au Le programme d'Assistance à la geston du secteur de coùt de l'énergie ne constituent qu'un aspect de la plus vaste l'énergie, plus connu sous le sile anglais ESMAP, est un question de la gestion des ressources naturelles. De ce point programme conjoint entre le PNUD et la Banque Mondiale. de vue, et en particulier pour les populations démunies des Ce Programme a vu le jour en 1983 pour servir de milieux ruraux et urbains, le problème de l'énergie mécanisme d'assistance complémentaire aux pays en voie mile davant uns, le vie de morgi de développement ayant déjà fait l'objet d'évaluations du svassmile davantage à une question de vie ou de mort qui secterdelénerge soslesauspies dProgrmmeBnque va bien au-delà des fluctuatons des prix du pétrole sur le secteurdel'énergie sous lesauspices duProgrammeBanque marché intemational. Ainsi, les initiatives prises en vue de MlondialelPNUD. Dès l'origine il a été reconnu que les promouvoir l'autosuffisance alimentaire en Afrique sub- ressources dont le PNUD et la Banque pourraient disposer saharienne n'auraient pas de sens si elles ne pour la mise en application du Programme ESMAP ne s'accompagnaient de mesures tendant à préserver les res- seraient pas suffisantes pour faire face aux multiples deman- sompagnaiennementet à pperver leres des d'assistance reçues au titre de ce Programme. En sources et l'environnement et à développer des alternves conséquence, le PNUD et la Banque Mondiale ont fait appel gouh qes ples pourales qesoion. à la communauté intemationale des bailleurs de fonds pour couches les plus vulnérables de la populon. co-parrainer le Programme. Pratiquement tous les membres Ce qui précède nous amène tout naturellement au de la communauté des bailleurs de fonds ont répondu avec thème de cette importante conférence dont les travaux seront enthousiasme àcet appel. Cette solidarité adonné naissance suivis avec énormément d'intérêt par le PNUD. Il vous à une collaboration sans précédent, entre le PNUD, la Ban- appartiendra, ainsi qu'à nos collègues de la Banque Mon- que Mondiale, un groupe important de bailleurs de fonds et diale de préciser et de développer les principaux thèmes un grand nombre de pays en voie de développement. Ainsi, devant être discutés en cette occasion. J'aimerais toutefois alors qu'ESMAP a démarré avec un programme qui, en soumettre à votre réflexion quelques points d'intérêt par- 1984, ne touchait qu'une dizaine de pays avec un budget ticulier pour le PNUD. annuel de près de 3 millions de dollars, ce programme compte actuellement des projets dans plus de la moitié des En premier lieu, et avant tout, nous espérons que lors pays en voie de développement avec un budget annuel de de vos discussions il sera rendu compte du rôle vital joué par près de 17 millions de dollars. De ce financement, quelques les femmes dans toute décision prise au niveau des ménages 13 millions de dollars proviennent annuellement de la concernant l'utilisation de différentes sources d'énergie. communauté des bailleurs de fonds sous forme de participa- Dans la plupart des pays, les femmes apparaissent, dans ce tion aux coùts, conjointement avec le PNUD ou la Banque contexte, comme les véritables chefs de famille dans la Mondiale, le solde provenant des ressources propres de la grande majorité des ménages. De ce fait, lors de Banque et du Programme Inter-régional du PNUD. l'élaboration d'une stratégie énergétique domestique, que ce soit à l'échelle nationale ou locale, les femmes devraient être Comme vous le savez, la dégradation de consultéesaussisouventquepossibleavantl'adoptiond'une l'environnement et l'épuisement des ressources naturelles stratégie spécifique. A cet effet, le PNUD et la Banque ont dont dépend toute forme de développement à long terme entrepris la formulation d'une stratégie sur "l'énergie et les constituent une source d'inquiétude pour tous. Des femmes", stratégie qui devrait servir de ligne directice dans conférences internationales sont organisées en vue de dis- les travaux futurs d'ESMAP; nous pensons que les cuter de ces questions et d'y apporter des solutions. Des délibérations de la présente conférence seront d'une grande plans d'action sont établis et, dans certains cas, des 27 importance dans l'élaboration de cette stratégie. Le PNUD la mise en place éventuelle d'un réseau de spécialistes en s'est par ailleurs associé avec l"'Institut international de énergie domestique en Afrique sub-saharienne. recherche et de formation pour la promotion de la femme", ainsi qu'avec une organisation non-gouvernementale, la Il est évident que les problèmes qui seront abordés lors 'volunteers in Technical Assistance - V1TA", dont le siège de cette conférence couvrent de vastes domaines et qu'il y se trouve à Washington, pour développer dans certains pays aurait beaucoup à gagner dans un échange permanent d'Afrique des stratégies sur "l'énergie et les femmes". d'expérience dans ce secteur sur la base de ce que l'on qualifie de coopération technique entre pays en voie de En second lieu, nous espérons également que développement (TCDC). De même, en plus de la contribu- l'importante contribution que peuvent apporter les ONGs tion que le Programme Inter-régional du PNUD continuera internationales et nationales dans l'élaboration et la mise en à apporter au programme d'ESMAP, nous espérons, qu'à application de stratégies en matière d'énergie domestique l'avenir, une plus grande intégration des activités d'ESMAP sera dûment reconnue. En fait, et tout particulièrement en se fera à l'échelle individuelle de chaque pays dans le cadre Afrique sub-saharienne, les ONGs, grâce à leur accessibilité des programmes nationaux du PNUD, comme cela estprévu aux vues et opinions émises par les communautés locales, au Sénégal. A cet égard, nous vous encourageons à prendre ont souvent été à l'avant-garde des initiatives visant à contact avec les autorités gcouvernementales de vos pays résoudre les problèmes énergétiques les plus pressants, entre respectifs et, par leur intermédiaire, avec les Représentants autres, par la conception et la vulgarisation des foyers Résidents du PNUD pour examiner les possibilités de finan- améliorés. Le PNUD a cré récemment auprès de son siège cement d'activités liées à ESMAP dans le cadre des à New York une division spéciale pour les ONGs et, dans le programmes nationaux. Cette articulation entre Programme cas de l'Afrique, nous avons commencé à développer une inter-régional etProgrammes nationaux permettrait sans nul étroite collaboration avec les ONGs sur les projets et doute de capitaliser et de développer l'important effort programmes communs. entrepris dans le cadre d'ESMAP. Finalement, nous airnerions que les représentants Je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion réunis ici réfléchissent aux différentes actions de suivi qui de m'adresser à vous et vous souhaite plein succès dans vos pourraient résulter de cette conférence comme par exemple importantes délibérations. 28 François-Marie Patorni Représentant Résident de la Banque Mondiale Dakar, Sénégal Mr. le Représentant du PNUD, tion des combustibles modernes sont généralement Mr. l'Ambassadeur des Pays-Bas, inadéquats. Messrs les Représentants des Bailleurs de Fonds Bilatéraux, Un autre facteur contribuant à l'aggravation du Mesdames, Messieurs, problème du bois de feu est la croissance de la population. La population totale d'Afrique sub-saharienne doublera Au cours des années 1990 les pays d'Afrique sub- probablement au cours des 25 années à venir alors que la saharienne devront faire face à deux problèmes majeurs: population urbaine, elle, doublera chaque décennie. Pour la d'abord, la disparition des forêts, causée par une demande majorité des pays consommateurs de charbon de bois, ce croissante en bois (bois de feu et charbon de bois) comme facteur est encore aggravé parce qu'un consommateur de source d'énergie, et ensuite une dépendance croissante à charbon de bois utilise deux fois plus d'énergie qu'un con- l'égard des produits pétroliers importés, pour alimenter prin- sommateur rural de bois. Si les ménages urbains continuent cipalement les secteurs modernes avec ce que cela comporte à consommer des combustibles ligneux à la même cadence, comme conséquences sur la balance des paiements et la la demande urbaine en bois de feu pourra représenter, d'ici sécurité nationale. la fin du siècle, plus des trois-quart de l'utilisation globale de bois de feu dans la plupart des pays de sub-sahara. Je voudrais aujourd'hui dire quelques mots sur la problématique du bois de feu et du charbon de bois. Malgré C'est pourquoi la part des combustibles ligneux dans les différences entre les pays d'Afrique (et entre régions d'un la demande d'énergie domestique se maintiendra à un niveau même pays) on retrouve dans le secteur de l'énergie de élevé, en dépit de l'urbanisation ou de l'augmentation des chaque pays des facteurs communs. Tout d'abord, une revenus: en effet, une amélioration de ces facteurs n'entraîne grande partie de l'utilisation totale d'énergie est consacrée qu'un changement graduel dans le type de combustible aux besoins des secteurs domestique et traditionnel. Dans les utilisé. Quelles sont les alternatives ? Une des solutions pays à faibles revenus, plus des trois-quart de l'énergie est prometteuses est l'emploi du gaz butane. Cependant, au consommée par les ménages et les industries traditionnelles. Sénégal, par exemple, au lieu d'assister à un glissement vers Deuxièmement, la plupart des ménages de l'Afrique sub- le gaz butane ou le pétrole, on constate que l'utilisation du saharienne utilisent l'énergie principalement pour faire la charbon de bois augmente. La même tendance est observée cuisine. L'utilisation de l'énergie à d'autres fins enMauritanie,bienque,àNouakchott,plusdelamoitiédes n'augmentera qu'à mesure que les revenus des ménages ménages utilisent du gaz butane. Cependant, dans augmenteront eux aussi. Enfm, la façon dont la demande l'ensemble, le gaz butane reste un combustible marginal: il d'énergie est satisfaite en Afrique sub-saharienne constitue ne représente qu'un pour cent de l'énergie primaire utilisée. un problème majeur. Plus de 90 % de la demande d'énergie Le Cap-vert est le seul pays du sub-sahara où une véritable domestique est assurée par le bois dans pratiquement tous transition en matière d'énergie a eu lieu, tout d'abord au les pays de la région. Les autres combustibles traditionnels cours des années 1960 par le passage du bois de feu au tels que les déchets agricoles et animaux sont de peu kérozène et, après 1985, par le passage du kérozène au gaz d'importance, bien qu'en progression. butane. Au Cap-Vert, ce dernier représente actuellement plus de 40 % de l'utilisation d'énergie domestique. Ce Pourquoi cette prédominance des combustibles lig- développement est dû au fait que l'ensemble de la population neux pour les besoins énergétiques du secteur domestique ? peut se procurer le gaz butane facilement et La réponse est claire. D'abord, la plupart des utilisateurs de économiquement. bois de feu sont pauvres et n'ont pas l'argent leur permettant de choisir leur combustible; d'autre part les prix des com- En ce qui concerne l'approvisionnement en bois de bustibles ligneux sont peu élevés par rapport à ceux des feu, un problème majeur est posé: au cours de la prochaine autres combustibles, de même, les appareils de cuisson basés décennie la demande en bois de feu dans la plupart des pays sur le bois ne sont pas chers (par ex. le foyer traditionnel à sub-sahariens excédera leur potentiel de production si charbon de bois) voire gratuits (par ex. le foyer traditionnel aucune action n'est entreprise d'ici là. Le déficit qui en à trois pierres); et finalement les réseaux de commercialisa- résultera ira en grandissant et amplifiera les problèmes 29 écologique, agricoleetécomomique de larégion. Des actions du Niger. Cependant, il est vraisemblable que dans les amnées en ce sens ont été entreprises mais le reboisement n'a pas à venir le prix du bois subira une forte augmentation, ce qui suffi et n'a même pas réussi à stabiliser le patrimoine fores- entraînera un problème social considérable, puisque les tier. La consommation du bois de feu dépasse déjà beaucoup familles urbaines à faibles revenus consacrent déjà une la production naturelle dans bien des régions. La raison grande part de ces revenus à l'achat du combustible. principale de l'exploitation anarchique du couvert forestier naturel, mis à partle défrichement agricole, est le manque de L'énergie domestique soulève une série de problèmes mesures d'encouragement à la gestion des forêts existantes. complexes, mais dont l'ampleur risque rapidement de Pour les mêmes raisons, la diffusion des foyers améliorés à devenir catastrophique. Ces problèmes doivent être résolus charbon de bois n'a pas été couronnée de succès. en tenant compte des particularités de l'environnement ur- bain et de l'environnement rural, ainsi que des différences Le demande croissante de bois de feu jointe à la entre régions d'un même pays. L'élaboration de stratégies diminution des réserves de bois a, dans plusieurs régions, efficaces concernant l'énergie domestique, et leur mise en contribué à la détérioration du couvert naturel. La destruction oeuvre est critique pour lutter contre la dégradation de des sols a dans certains cas pris l'ampleur d'une calamité l'environnement naturelle. Pour finir, permettez-moi de me répéter: il n'existe pas Devant cette réduction des ressources, on peut se de recette magique pour résoudre le problème. En effet, la demander quel est l'impact sur les prix ? Paradoxalement, diversité des régions, la complexité des problèmes et le la situation actuelle n'a pas encore donné lieu àune augmen- manque de données de base n'offrent pas de solutions tation des prix du bois. En fait, nous observons que la simples. Il est donc important pour les gouvernements et les population urbaine est rarement consciente du problème. Le responsables de la planification énergétique tels que vous- marché fournit au consommateur un approvisionnement même ici présent, de diagnostiquer clairement la nature et stable de bois de feu à bas prix; prix qui sont l'urgence du problème pour chaque pays et pour chaque considérablement plus bas que leur coût social, car les taxes région. Une définition nette des divers facteurs, sociologi- sur le bois et le charbon de bois sont généralement insig- ques, économiques, politiques et écologiques uniques à cha- nifiantes et rarement collectées. En dépit d'augmentations que région, permettra de définir les politiques et les interven- mineures du prix du bois et du charbon de bois, en termes tions qui doivent être entreprises. constants les prix ont même baissé. Ceci explique en partie pourquoi les foyers améliorés ne sont pas parvenus à Jevousremercie. s'implanter sur les marchés potentiels, à l'exception peut être 30 Son Excellence M. Mulder Ambassadeur des Pays Bas auprès du Sénégal Monsieur le Directeur de Cabinet, moins longues, donç non seulement une économie de res- Messieurs les Représentants de la Banque Mondiale, du sources combustibles, mais aussi, une économie d'énergie PNUD, et de temps pour les femmes. Mesdames, Messieurs, Au Mali, les Pays-Bas fmancent une étude Banque Au cours de la Conférence, il sera question de Mondiale-ESMAP, sur la stratégie de l'énergie domestique l'énergie domestique: options et politique. qui sera bientôt réalisée. Egalement vrai au Niger et au Burkina-Faso où l'on trouve des projets via ESMAP. J'aimerais faire quelques considérations, formuler quelques soucis. Les études stratégiques de l'énergie domestique, plutôt un processus qu'un plan, devraient être caractérisées La consommation de bois au Sahel est de 30 % plus par un transfert de savoir-faire et une mobilisation des élevée que la production de bois. C'est pour cela que ressources humaines locales. On pense ici à la dynamique l'économie des ressources d'énergie s'impose de façon ur- de l'esprit féminin qui a utilisé et protégé, pendant des gente. siècles, l'énergie disons "de la marmite", où se retrouve toute Dans le programme de la coopération internationale la famille, chaque jour. pour la région du Sahel, la restauration et le maintien de Un fondement institutionnalisé de ces études l'équilibre écologique est, pour les Pays-Bas, un des trois stratégiques - c'est-à-dire ancré dans les institutions des pays secteurs prioriLtair. concemés - doit maximaliser les chances de succès; ainsi la Les Pays-bas essaient de contribuer à la lutte contre la politique sociale et macro-économique - la balance des prix désertification à travers 16 projets (bilatéraux et et du rendement. multilatéraux) dans le ressort de cette Ambassade: le Essentielle pourune contribution des étrangers, disons Sénégal, le MaNl, la Mauritanie, le Cap-Vert et la Guinée- des amis, est la mesure dans laquelle les pays-hôtes sont Bissau, pour une enveloppe globale, jusqu'à maintenant, disposés à s'organiser. d'environ 40 millions de dollars. Il s'agit notamment des projets de reboisement villageois, des activités des foyers On voit encore que des intérêts établis - marchands, améliorés, de l'énergie altemative etc... commerçants, de bois de chauffage et de charbon de bois, soutenus par des intérêts ailleurs, déterminent le sort du L'évaluation de tous ces projets a démontré qu'un des patrimoine forestier. Quand ce cas se présente, je ne peux critères cruciaux de réussite, est la participation effective des que conseiller que nous, étrangers, devons nous incliner et femmes dans la conception et la réalisation du projet. partir. Dans le projet "Bois de village" à Segou au Mal, pour Aux Gouvernements, aux peuples amis, je voudrais donner un exemple, la composante la mieux réussie, est le dire: travaillons ensemble pour un monde meilleur, pour nos programme des foyers améliorés, encadré par des agents enfants et petits enfants. forestiers et des animatrices rurales motivées et réalisé par des femmes villageoises qui commencent à sentir les Merci de votre attention, je souhaite un grand succès conséquences de leurs efforts pour le projet : moins de à cette conférence. combustible à ramasser chaque semaine, à des distances 31 Aka Anam FAO, Dakar Mesdames, Messieurs, conséquence, il est préférable d'accorder l'attention nécessaire aux différents aspects des organisations effi- Au nom de la FAO, nous exprimons notre satisfaction cientes de producteur d'une part et de la répartition des pour l'invitation à la Conférence et, nous exprimons revenus d'autre part. également l'intérêt de la FAO d'y participer compte tenu de la responsabilité majeure de l'Organisation et l'importance Les approches innovatrices pour stimuler la participa- de ses programmes d'assistance en matière forestière en tion des populations à la gestion et à l'exploitation des foréts particulier dans les domaines: existantes et aux actions agroforestières (en cours) montrent un chemin prometteur à la fois sous l'angle de l'efficacité - de l'offre et de la demande du bois énergie avec la économique et de la rentabilith des investissements et sous participation des populations rurales, celui de l'impact social et de la formation de revenus pour - des foyers améliorés, leur dissémination, la politi- les plus démunis. que à suivre en la matière et l'option à prendre, Un autre point important est la substitution du com- bustible ligneux/énergie renouvelable locale/par des dérivés vidlage, et du pétrole non renouvelables importés et polluants - qui doit être donc envisagée avec prudence et seulement en absence - de la substitution des combustibles ligneux par les des autres alternatives. Pour cela il est préférable d'organiser dérives du pétrole. Ie transfert du bois/ou du charbon depuis les centres d'approvisionnements regionaux même plus distants et les Dans ce contexte, il est essentiel d'aborder la autres combustibles de substitution doivent être réservées problématique énergétique rurale de façon non isolée mais aux situations gravement déficitaires et dans ce cas, il faut comme une partie intégrante de la problématique du éviter de subventionner leur distribution. diéveloppement. En conclusion, les solutions au problème de l'énergie Ce qui suppose une bonne appréhension du fonction- domestique/bois de feu suppose une stratégie intégrant nement des systèmes de production, des structures socio- l'encouragement de la participation rurale à la protec- économiques et, dans le cas de l'énergie-bois, des autres tion/gestion/production des foréts, la diffusion massive des biens et services fournis par l'arbre et la végétation arbres dans les systèmes agro-sylvo-pastoraux, forestière. l'organisation, le transfert et la distribution intrarégionaux et la promotion des mesures d'économie des combustibles y De même, il est évident que l'offre et la demande compris les foyers améliorés. d'énergie en milieu rual sont difficilement séparables et les actions se renforcent mutuellement lorsqu'elles sont Cette stratégie est indissociable de lapolitique etde la intégrées dans un même programme. stratégie forestiége et doit être intégrée dans la stratégie d'ensemble du développement rural. Par ailleurs, il ne faut pas dissocier l'énergie urbaine et l'énergie rurale car la demande urbaine monétarisée con- La planification devra tenir compte du fait que les stitue une opportunité économique majeure pour stimuler la situations socio-économiques se modifient et entraînent une production rurale à condition que les revenus engendrés dynamique des systèmes énergétiques. Seule l'étude et la parviennent en proportion suffisante au producteur. compréhension des situations locales et leur dynamique propre permettant une planification efficace des actions à Les problèmes de prix et de distribution méritentaussi entreprendre qui devront faire intervenir les priorités et les une attention particulière car les hausses de prix choix des populations concernées. inconsidérées risquent de stimuler une surexploitation. En 32 Simon Konda Département de la coopération technique O.N.U., New York Madame la Présidente, naturelles et énergétiques et de l'infrstmcture économique et le second pour les projets traitant de problèmes de popula- Je vous remercie d'avoir bien voulu m'accorder la tin parole. Je serai bref, compte tenu du temps qui nous fait défaut. Procédure d'intervention: d'une manière générale, le Dasls.oliselonéc, jGouvernement bénéficiaire, formule une demande de Dans les couloirs de la conférence, j'ai été contacté coprtnavclDCDdemieedmieeta par un certain nombre de participants qui désiraient coopération avec le DCID, détermine le domaine et la connaître davantage les activités du Département de la natur du projet qu'il veut confier au département pour coopération technique pour le développement de 1'- exécution. Le département envoie un conseiller technique Organisation des Nations Unies que je représente en tant qui visite lepays, et en étroitecollaboration avec les autorités qu'observateur. L'intérêt des participants pour le travail du gouvernementales évalue la demande eten étudie les aspects département m'a amené à solliciter la parole pour présenter techniques et financiers. Sur la base de ses conclusions et le DCID;àlafindelaséancedece matin,je serai disponible, recommandations, et toujours en étroite collaboration avec encore une fois dans les couloirs, à fournir aux paricipants les autorités du pays, un document de projet est préparé, tout complément d'information nécessaire et répondre à soumis au Siège du DCTD à New York par l'entremise du leurs questions. bureau du PNUD dans le pays concerné. Après avoir été LeDCD est l'organe opérationneldesNationsUnies commenté par le DCTD, le document de projet est établi sous sa fonne définitive, soumis à l'approbation du PNUD chargé de l'exécution des projets dansslesipas en voexde à New York et signé par les trois parties concemées: le développemeio nt. les desu eteures estilséoùrg'exine PNUD en tant que bailleur de fonds, le Gouvernement en son action sont les ressources naturelles et l'énergie d'une tatqebnfcir,tleD1)ntntu'gt pr,.e 'nm cued éeopmn cnmqee tant que bénéficiaire, et le DCTD en tant qu'agent social d'autre partu d'exécution. Le projet peut alors démarrer par l'envoi des social d'autre pact. experts, consultants, équipements etc... Dans le cadre de certains projet en cours d'exécution, Séminaire organisé par le DCTD à Quito, Equateur le département offre des bourses de perfectionnement à L département compte organser un cours de formation en l'étranger, et organise des séminaires et conférences décembre 1989, destiné aux responsables chargés du secteur similaires à celle à laquelle nous participons depuis quelques énergétique dans les pays en voie de développement. Le Jours, cours sera d'une durée de cinq jours et se tiendra à Quito. Y Le volume annuel moyen des interventions du assisteront, des représentants d'Afrique, d'Asie et département se situe autour de 150 millions de dollars d'Amérique latine. L'objectif du cours est de permettre aux américains, dont près de la moitié est consacré à l'Afrique. responsables chargés du secteur énergétique dans leur pays, Pour l'année 1988 qui vient à peine de s'achever, le montant de se familiariser avec les systèmes d'information, les tech- des services fournis par le département aux pays en voie de niques de constitution des banques des données bilans développement s'est élevé à 140 millions de dollars. énergétiques et le traitement électronique de l'information, etc... Sources definancemen.t le PNUD et le FNUAP finan- cent le gros des activités et projets exécutés par le DCID. Le premier pour les projets dans le domaine des ressources 33 MOTION DE REMERCIEMENTS Marcel Nsabimana Représentant des Participants Excellence Monsieur le Ministre du Développement in- Nous adressons nos sincères remerciements à Madame dustriel et de l'artisanat, Joséphine Arpaillange. Son dévouement sans égal, sa Messieurs les Représentants Résidents du PNUD et de la maîtrise de toutes les situations, y compris, j'insiste, de celles Banque Mondiale, qui, de prime abord, semblaient perdues, nous aura permis de Messieurs et Mesdames les représentants des bailleurs de couler des jours paisibles en attendant le retour au bercail. fonds, Monsieur le Conseiller principal (au département In- Nous adressons un clin d'oeil à notre compatriote dustrie et Energie de la Banque Mondiale), Bocar Madani Thiam. Toutes ces années passées de l'autre Madame la Coordinatrice de cette Conférence, côte du fleuve n'auront pas émoussé son sens aigu de Mesdames et Messieurs, l'analyse. Ses précieux conseils nous seront toujours d'un Distingués invités, grand secours. Ceux qui sont venus des Caraibes, Toute l'équipe d'ESMAP, devrais-je dire toute des îles de l'Océan Indien, l'équipe à la PAGE pour parler fançais, s'est devouée sans De la Côte africaine, compter. Bravo à vous tous, consultants, conférenciers qui et ceux qui sont venus de l'Afrique profonde, n'avez ménage aucun effort poUr nous faire profiter de votre riche expérience. joignent leur voix à la mienne pour exprimer à votre excellence, Monsieur le Ministre, toute leur gratitute. Vous Et les bailleurs de fonds, me direz-vous ? avez tenu, malgré les lourdes responsabilités qui sont les vôtres, à honorer de votre présence, les cérémonies de clôture Cette conférence des pays d'Afrique francophone sur de la présente conférence témoignant ainsi, une fois de plus, l'énergie domestique n'aurait pas pu se tenir sans leur de l'intérêt que le gouvernement et le peuple sénégalais généreuse intervention. Il est bien connu que l'argent est le attachent à la réussite de ces travaux. nerf de la guerre. Les participants à cette conférence auront été sensibles Je ne vous ai pas oubliés, chers camarades! à l'accueil fraternel et authentiquement africain dont ils ont . été l'accueü meletrarrivéeentiquementagnifiquevilledeDakar.Nous venons de vivre une semaine d'intense activité. été l'objet dès leur arrivée en cette mnagnifique ville de Dakar. Puissent nos efforts conduire à une amélioration, petite soit- Nous gardons un excellent souvenir de cette terre elle, des conditions de vie de nos grand-mères, de nos d'accueil et, sans aucun doute, c'est son climat chaleureux mamans, de nos soeurs et de nos frères qui luttent chaquejour, qui aura permis à nos assises d'enregistrer tous les succès et et de jour en jour plus durement, pour obtenir le combustible d'emporter dans nos pays, là-bas, des idées nouvelles qui source d'énergie domestique dont nous avons tous besoin. guideront, j'en suis sûr, nos actions à venir. Excellence Monsieur le Ministre, Mesdames, Si nos travaux ont été aussi fructueux, nous le devons Messieurs, à l'organisation sans failles de cette conférence, nous le Je vous remercie. devons à Madame Carolyn Tager qui, par sa connaissance parfaite du terrain, a sû prévenir toutes sortes de désagrements, incontourmables en pareilles circonstances. 34 Bocar Madani Thiam Conseiller Principal pour l'Industrie et l'Energie Région Afrique, Banque Mondiale Monsieur le Ministre du Développement industriel et de mieux aux besoins et à vos attentes dans le domaine de l'Artisanat, l'énergie domestique. Messieurs les représentants résidents du PNUD et de la Banque Mondiale, Permettez-moi de vous dire que j'ai le sentiment que Messieurs les représentants des bailleurs de fonds ces objectifs ont été largement atteints et même dépassés. Les bilatéraux et multilatéraux, exposés, les débats ont été de qualité, ouverts, sincères, Mesdames, Messieurs les Conférenciers, riches, constructifs. Parfois, ils n'ont pas manqué d'humour.. J'ai moi-même, et mes collègues aussij'en suis sûr, beaucoup Je tiens d'abord à vous remercier pour votre participa- appris. Je vous en félicite et vous en remercie également. tion à cette conférence. Vous étiez nombreux: 37 représentants venant de 19 pays d'Afrique et d'Haiti, des Je suis convaincu qu'à vous aussi ces débats ont représentants des bailleurs de fonds et de divers organismes beaucoup apporté, que de retour dans vos pays respectifs ils locaux et internationaux. Au total, nous étions près de 70 vous seront utiles dans votre travail et que les liens qui se sont participants. tissés entre nous tous dureront et contribueront à renforcer notre collaboration. Cette conférence est la deuxième qu'ESMAP organise sur le sujet énergie domestique. La première, en 1988 au Comme vous le savez, les séances plénières et les Zimbabwe, était destinée aux pays anglophones d'Afrique, groupes de travail ont été organisés autour de quatre grands celle-ci vous a réuni vous, francophones, ici à Dakar. A cet thèmes: la participation de la femme dans la politique égard, je tiens à remercier le gouvernement du Sénégal et énergétique, la gestion forestière et la participation vil- particulièrement Monsieur Famara Sagna, Ministre du lageoise, les énergies de substitution et la promotion des Développement industriel et de l'artisanat, non seulement foyers améliorés. Chacun de ces thèmes a été introduit par pour sa contribution personnelle et celle de ses collaborateurs des exposés et des études de cas et je suis sûr que vous vous du Ministère du Développement Industriel et de l'Artisanat joignez à moi pour remercier encore les conférenciers pour (MDIA) à la préparation de la conférence, mais aussi pour leurs contributrions. avoir bien voulu présider la séance de clôture de cette Je vais tenter d'abord de présenter brièvement les conférence. J astne br epéetrblvmn e points essentiels qui ressortent des débats en séance plénière. Je me permettrai de vous rappeler quels en étaient les Tellement de réflexions intéressantes ont été émises que vous principaux objectifs. Il y en avait trois. m'excuserez d'avance si j'en oublie. Le premier, sans aucun doute le plus important, était de En mat2 Efficacité (en % de chaleur utilisée) <10 10-30 >30 Economies (en terme de % du combustible utilisé par rapport aux trois pierres <10 1040 >40 61 On peut d' autant plus douter de la véracité du premier Touba-Bogo pour la réussite de leur reboisement com- tableau que certains observateurs ont pu remarqué dans le munautaire. Sahel que: "le fait de porter l'attention de la ménagère sur la Au Tchad, les services forestiers ont découvert et nécessité d'économiser le bois et de l'initier à,des techniques apprécié les dispositions particulières en matière de création de conduites du feu serait en soit générateur d'économie de et d'entretien des pépinières. La patience, l'assiduité et la bois et de gain de rendement thermique qui ne devrait donc délicatesse que requiert l'élevage des jeunes plants existent que peu aux caractéristiques intrinsèques des foyers chez les femmes dans toutes les régions du monde. Ces améiorés. Pour terminer avec le caractère tout à fait relatif qualités devraient être exploitées pour la lutte contre la de la vérité en matière de foyers améliorés, jetons un coup . . p d'oeil sur cet autre tableau qu'illustre les rendements des désertification et pour la création d'emplois pour les fem- foyers domestiques au Mali . mes. Foyers traditionnels: 10 à 14 % L'enthousiasme et l'endurance dont elles font preuve Foyers fixes en banco: 15 à 22 % pour la restauration des sols et la réhabilitation du couvert Foyers/Deuxième génération: 30% végétal dans certains pays sahéliens doivent être Rapporté aux normes de l'Amérique Latine, les foyers récompensés, non seulement par des encouragements et des fixes en banco seraient des foyers moyens susceptibles décorations, mais aussi et surtout par l'appropriation des d'économiser 10 à 30o de combustible. Sans compter tous fruits de leur travail. les autres avantages tels que la stabilité, la protection contre La réussite du reboisement dans les conditions elimati- les brûlures, et la conservation de la chaleur. ques et socio-économiques qui sont les nôtres ne tient pas Notons enfîn qu'entre l'utilisation du bois de feu seulement à la mobilisation et à la prise de conscience des prédatrice de l'environnement et celle des énergies conven- femmes, elle tient aussi à la recherche de solutions adéquates tionnelles coûteuses, il existe plusieurs solutions auproblèmedel'eauetàl'épineusequestiondelapropriété intermédiaires comme l'utilisation des sous-produits de cul- foncière, du mode d'allocation du terroir villageois et du tures et celle des sous-produits de scieries et d'industries de domaine national. sucre et de papier, ainsi que la récupération des déchets. La dynamique des substitutions inter-énergétiques est Economie d'énergie: rôle des femmes un processus plutôt lent, mais l'expérience du Sénégal en ce qui concerne la diffusion du gaz-butane auprès des ménages En nous limitant seulement au problème majeur qu'est révèle qu'on peut accélérer ce processus par des politiques celui des foyers améliorés pour l'utilisation rationnelle du appropriées qui tiennent aussi bien au prix de vente du combustible ligneux, on peut noter que les groupements de carburant et des équipements, qu'aux réseaux de distribu- femmes ont été sollicités dès l'origine pour la diffusion des tion. foyers améliorés. Mais si beaucoup a été fait en aval des projets, c'est-à-dire au niveau de la diffusion, les femmes Le rôle des femmes dans la réalisation des objec- n'ont été que faiblement associées en amont des projets, tifs de développement énergétique c'est-à-dire pour la conception et la maîtrise de la tech- nologie. Des investigations réalisées par diverses institutions Reboisement Communautaire: rôle des groupements dont le CILSS IENDA TIERS MONDE, 21 l'Association féminins Bois de Feu, e le CERER (Centre d'Etudes et de Recherche sur les Energies Renouvelables (Sénégal)) ont montré que les foyers améliorés ne sont pas d'une technologie aussi Plusieurs mvesatigtons dont celles réalisées tout réem u S arent s . . simple que l'on pense, et que des erreurs de conception tant rual africain, les groupements de fecmes sont les seuls à du point de vue de la résistance des matériaux que celui de rural~~~~~~~~~~~~~~~ afian e rueet efme otlssusà interconnexion, ses conduites de fumée et de chaleur don- pouvoir dépasser aussi bien les conflits de clans que les nlireu i ses pervers justifiat da cheurtains problèmes de gestion et d'organisation. Si les projets de lndnt des .fets amélirs". " reboisement reposent de plus en plus sur la mobilisation des l'abandon des foyers "dits amélorés". femmes, c'est bien à la suite de cette prise de conscience. Réduire les femmes à la condition de simples utilisatrices de foyers améliorés, c'est aller à contre-courant Sans prétendreoépserlqlstde toutesmles réalisaetons du développement en niant leur savoir-faire traditionnel et en ce domaine, retenons quelques exemples récents et très leur capacité de dire, mieux que n'importe quel chercheur en significatifs: "l'opération une femme un arbre" lancée par I aoratoire, la p i orité qu'e avantages et le Milnistre du Développement Social du Sénégal; la décorationistrle Chef Développementa So Sénégala;s des femreaux inconvénients des différents équipements qui leur sont décoration par le Chef de l'Etat Sénégalais des femmes de proposés. 62 Aucun matraquage publicitaire ne saurait amener les bois, ainsi que la façon de les reconditionner en vue d'une femmes à adopter des foyers qui ne répondent pas à leurs utilisation pratique par les femmes. besoins et à leurs priorités. La réussite de toute politique d'économie d'énergie depend, en définitive, de l'adhésion Constitution d'une base de données socio-énergétiques: massive et active des femmes; les décideurs politiques et les rôle des femmes pour la collecte des statistiques de bailleurs de fonds devraient le savoir et en tenir compte. base du secteur ménage Energie de substitution au bois, diffusion des En ce qui concerne la consommation d'énergie domes- technologies alternatives: rôle des femmes tique les femmes sont les principales sources d'information car peu de ménages utilisent l'électricité et le gaz dont les Le bilan énergétique de la plupart des pays africains factures seraient payées par les hommes. révèle la prépondérance du bois dans les usages domestiques Avec la pénurie du combustible ligneux quelques chefs et la faible croissance de l'utilisation de ses substituts. Les de ménage soucieux de maîtriser les dépenses familiales dans groupements féminins ont. joué un rôle déterinant pour la ce domaine commencent à acheter et à apporter du bois à la sensib-isation et la vulgarisation de l'usage du gaz butane au maison soit à bicyclette, soit en voiture. Mais dans la grande Sénégal, des sciures en Guinée Bissau et de la tourbe dans majorité des cas l'achat du bois en milieu urbain fait partie certaines parts de L'Afrique Equatoriale. L'utilisation de des dépenses quotidiennes effectuées par la ménagère tandis chaque forme d'énergie offre des avantages et des qu'en milieu rural, ce sont les femmes qui peuvent dire inconvénients que seuls les femmes sont en mesure combien de kilomètres elles parcourent chaque jour ou cha- d'apprécier par rapport à leur budget, et à leurs habitudes. Les que semaine pour satisfaire les besoins en combustible. groupements féminins peuvent être aussi bien un moteur qu'un frein pour la diffusion des énergies de substitution au Ce sont encore les femmes qui peuvent, avec précision bois et des technologies alternatives. donner la liste de toutes les activités domestiques consom- matrices d'énergie. En Afrique les statistiques ne sont que L'nismesMnetionaux pourMaPent, assoion avectypo e des ofaiblement désagrégées, alors que la maîtrise du système ganismes nationaux pourraient, selon une typologie de é,nergétique nécessite l'élaboration de statistiques fines sur régions d'Afrique qui reste à identifier, évaluer les ressources ,tou ue secesd ité économ iques aileur locales~~~~~~~~ sucpilsdêr.aoiéscmesbttta tous les secteurs d'activtés économiques. Ici commne ailleurs, l'habitude de s'adresser uniquement au chef de ménage com- promet la qualité et la fiabilité des informations recueillies. Ill. La Contribution des Femmes à la Définition des Politiques, à la Conception, à la Mise en Oeuvre et au Suivi des Actions Prioritaires Le processus de planification énergétique est en dernier Au niveau de l'utilisation réelle et de l'entretien des ressort la façon dont les différents acteurs sont associés pour équipements les femmes peuvent jouer un rôle majeur cor- la conception, la mise en oeuvre et le suivi des actions visant respondant aux bénéfices qu'elles tirent de ces équipements. le développement énergétique. Chaque acteur s'identifie par Pour jouer ce rôle majeur, elles ont besoin d'être rapport à un secteur économique donné. A cet égard la femme représentées en quantité et en qualité dans les instances est la première concerée pour tout ce qui a trait aux secteurs locales, régionales et nationales de prise de décisions que sont domestique et informel. Les asssociations féminines peuvent les comités locaux, régionaux et nationaux de et doiventjouer un rôle dans la définition et la mise en oeuvre développement. On peut se réjouir du fait que, de plus en plus, des politiques concernant les missions de suivi des projets prêtent une attention (a) la gestion du patrimoine foncier et la foresterie particulière à une représentation féminine valable. C'est par rurale, exemple le cas de la mission de lancement du projet "Dif- ..) l'utilisation rationnelle des combustibles ligneux, fusion de foyers améliorés à Kayes" (Mali) qui, constate que les trois membres du Comité local consultatif sur les foyers (c) la substitution de nouvelles sources d'énergie au améliorés ne comptaient qu'une seule femme, a souligné la bois, et sous-représentation des utilisatrices et a recommandé que la (d) la promotion des énergies nouvelles et renouvel- Secrétaire Régionale de l'Union des Femmes soit renforcée ables. par les Présidentes des Sous-Sections "pour une diffusion plus 63 large des consignes dans les quartiers". Mais les femmes ne elles peuvent utiliser leur présence autrement! sont pas obligées de se limiter à la diffusion des consignes et IV. Les Problèmes Rencontrés par les Femmes pour la Gestion des Ouvrages Energétiques Communautaires Si le niveau d'alphabétisation est cité comme prin- Les conflits de compétences avec les hommes cipale contrainte, l'on sait qu'il existe bon nombre de moyens d'information et de formation, comme les disposi- Pour tout ce qui conceme les décisions de répartition tives, les films documentaires, les émissions en langues des tâches, de répartition des revenus, les femmes subissent. locales, les séries de rencontres, les séminaires, et les ateliers, D'une façon générale, le choix des projets et des pour informer et former les femmes. équipements dont la fmalité est l'allègement des travaux des Malheureusement le poids de la tradition et la femmes est le fait des hommes. Certes en Afrique tradition- mentalité de ceux qui financent et conçoivent les projets nelle, pour des raisons de pudeur culturelle, l'homme s'élève constituent des obstacles difficiles à contourner. C'est pour- enporteparoledesfemmes;maisdenosjoursencorefaut-il quoi l'on constate que dans certains projets de qu'il soit à même d'apprécier correctement leurs développementruralintégrédontlamaind'oeuvreestà80% préférences. féminine les cours d'alphabétisation sont réservés aux hom- Sans pour autant remettre en cause les équilibres mes. C'est aussi pourquoi l'étude de planification de sociaux, il est souhaitable pour la réussite des projets l'énergie au Nla ne prévoit que la fommation des cadres féminins que les hommes prennent du recul par rapport à précisée comme suit l'organisation, par rapport à la gestion de la trésorerie et par (a) au niveau des cadres supérieurs: développement des rapport à la réparttion des revenus. connaissances et la pratique relative à la gestion financière et administrative; et L'accès à Ilinformation et à la formation (b) au niveau des cadres moyens et des techniciens: approfondissement et pratique des connaisances Hormis les contraintes culturelles dont on sait qu'elles spécialisées. limitent sévèrement la curiosité des femmes et leur disponibilité pour faire des études longues, ce qui manque et Il n'est donc pas étonnant que lorsqu'une femme qui qui aurait pu être assuré ce sont les infrastructures pour des pense naivement que les cadres ont besoin de partenaires apprentissages de courtes durées, ainsi que des filières de sociaux pose à un ingénieur la question de savoir quel rôle diffusion de l'information correspondant aux les femmes peuventjouer dans la planification énergétique, pioccupations des femmes. la première réaction du cadre soit une réaction de surprise suivie de l'aveu que voici: "La question mérite réflexion". V. Conclusions et Recommandations L'UNIFEM est un fonds qui appuie les efforts de tion alimentaire, l'approvisionnement en eau et com- développement entrepris par les femmes pauvres des pays bustible, les services de santé, les petites entreprises, la en développement. Créé en 1978 par l'Assemblée Générale, gestion et la planification; et il s'est tout d'abord appelé Fonds de contributions volon- (b) veiler à ce qu'i soit tenu compte tant des besoins taires pour la décennie des Nations Unies pour la femme. des femmes que de ceux des hommes lorsqu'une assis- Rebaptisé Fonds de développement des Nations Unies pour tance est fourie sur une grande échelle aux pays en la femme (UNFEM) en 1986, c'est un organisme autonome développement - en participant à la programmation qui travaille en association avec le Programme des Nations ainsi qu'à la conception, au suivi et à l'évaluation des Unies pour le Développement (PINUD). projets. L'UNIFEM a deux objectifs principaux: En vue de l'amélioration des conditions de vie des (a) fournir un appui financier et technique aux femmes femmes des pays en voie de développement et en vue notam- travaillant dans le secteur coopératif, dans la produc- ment de la substitution de technologies appropriées à la force 64 musculaire des femmes et de l'accroissement de la productivité de leurs activités génératrices de revenus Recommandation No. 1: Coopération 1'UNIFEM s'est engagé depuis 1980 dans des projets de Direction de l'énergie/UNIFEM forestierie communautaire (Kenya notamment) et de promo- tion d'équipements de cuisine améliorés (surtout dans les Celle-ci existe déjàau niveau deplusieursprogrammes pays du Sahel). Cet engagement a permis à l'UNIFEM ESMAP nationaux (Niger, Mauritanie entre autres). Elle a d'accumuler une expérience qu'il est prêt à partager avec été renforcée par la préparation de la présente Conférence et tous les intervenants dans le domaine de l'énergie domesu- devrait se développer au niveau du suivi des travaux deDakar que. C'est pourquoi 1'UNIFEM est heureux de participer à notamment dans un certain nombre de pays tels que: le la conférence PNUD/Banque Mondiale aux côtés de l'Unité Bénin, le Burkina Faso, le Rwanda, le Sénégal, et le Tan- énergiedomestiquerécemment mise en place en 1986 au sein zanie. du Programme ESMAP. En clair l'UNIFEM devrait être étroitement associé A partir de 1984, l'UNIFEM a participé à un certain aux activités ESMAP au même titre que le BIT, l'UNSO, le nombre de Tables Rondes de Bailleurs de Fonds, de missions FENU et le DCTD des Nations Unies, notamment lors de la deprogrammationparpaysduPNUD(Gambie,Togo,Niger, revue annuelle du Programme ESMAP décidée par la Tchad) et de missions de programmation plurisectorielle réunion de Paris (Janvier 1986) avec la Banque Mondiale (Gambie) et le BIT (Nigéria). Ce faisant l'UNIFEM a développé une expertise disponible pour les pays en voie de développement, les donateurs et les Recommandation No. 2: Prise en compte des organisations intemationales qui désirent intégrer les fem- femmes dans les processus de la planification de mes dans le processus global du développement. I'énergie Lors de la Réunion Consultative tenue à Paris en Au sein de la Banque Mondiale, l'amélioration des Janvier 1986 sur le Programme d'Assistance à la gestion du méthodologies de planification de l'énergie relève de la secteur de l'énergie (ESMAP) il est apparu que les prin- responsabilité de l'Unité "Efficacité énergétique et cipales tendances qui ont marqué les deux programmes Stratégies". ESMAP et UNIFEM devraient veiller ensemble depuis leur mise en place, se présentaient comme suit à ce que des méthodologies adéquates soient développées (a) activités plus sélectives et orientation vers les pour la saisie des besoins et des priorités des femmes lors de stratégies en matière d'évaluation des ressources la planification de l'énergie, tout en évitant de confiner les tnergétiques, besoins des femmes dans le sous-secteur de l'énergie domes- tique. (b) meilleure utilisation de l'expertise locale, (c) développement des activités de formation, Recommandation No. 3: Information et formation (d) plus grande attention accordée à la préparation des projets en aval des activités de préfaisabiité, Le renforcement du rôle des femmes dans le processus (e) plus grande utilisation des fonds PNUD/CIP pour le de planification et de mise en oeuvre des politiques, financement des investissements ESMAP, et stratégies, programmes et projets de secteur énergétique requiert d'intenses activités d'information et de formation à (fl priorité accordée aux problèmes d'énergie rurale plser nieax tant dans les stratégies énergétiques que dans les études plusieurs niveaux. de préfaisabilité. A. Banque Mondiale C'est sur la base du rôle primordial des femmes, démontré dans les pages précèdentes, et dans la mouvance (a) Au niveau de la Division de l'Energie/Banque Mon- aussi bien des tendances ci-dessus mentionnées et des diale, le rapport ESMAP (Avril1987) se targue d'avoir priorités du programme PNUD/ESMAP, que nous rassemblé sous le même toît une équipe unique de proposons un certain nombre de recommandations pour professionnels de l'énergie qualifiés et expérimentés. l'intégration des besoins et la contribution des femmes dans Sa gamme de l'expertise disponible va de compétence le développement du secteur de l'énergie. en matière de technique, économique, financière et managériale. Ici comme au Mali la compétence requise semble se limiter à la capacité à concevoir et à gérer des plans et programmes économiquement et fmancièrement viables. Aucune mention n'est faite des 65 conditions socio-culturelles quand lesplans etprogram- programmes et projets de recherche/développement et mes seront mis en oeuvre. ESMAP devrait peut-être de diffusion des équipements individuels et com- revoir la structure de ses équipes de professionnels pour munautaires. aller au-delà de la conception et de la gestion (e) Des mécanismes d'informations devraient être économique et financière. ESMAP gagnerait à inter- crées, maintenus et développés pour la circulation de roger son ordinateur sur la désagrégation par sexe de l'information à l'intérieur et entre des pays sur les sesprofessionnels, consultantspermanents etoccasion- innovations technologiques et les conditions de leur nels recrutés à Washington et dans les pays donateurs dissémination rapide. En mettant en place le Projet et récipiendaires.dismntoraieEnmtateplclePjt Régional Foyers Améliorés et son bulletin trimestriel (b) Lors du briefing des missions ESMAP allant sur le "Flammes" en place au CILSS les pays du Sahel ont terrain un temps suffisant devrait être accordé à la joué un rôle de pionnier au début des années 1980 avec sensibilisation du rôle des populations en général etdes leconcoursdel'UNIFEM. Ilestregrettablede constater femmes dans la réussite des plans, stratégies et qu'au moment où les pays d'Asie et d'Amérique met- programmes d'énergie domestique. Le rapport de la tenten place un tel systèmed'échanges et d'information présente conférence de Dakar devrait faire partie des le réseau Sahélien est démantelé et réduit au silence. documents de travail remis à chaque membre de la mission. C. Pays donateurs organisations internationales et (c) Le plan des rapports ESMAP devrait être révisé de ONG manière à faire ressortir le rôle des femmes et l'impact des projets sur les femmes. L'intérêt grandissant de la communauté internationale pour l'intégration de la femme au développementdevraitêtre (d) Le bulletin trimestriel "suivi des activités ESMAP" reflété dans les décisions relatives: rédigé à l'intention des donateurs devraient permettre à ceux-ci d'être informés des ressources directement ou (a) aux critères de sélection des programmes et projets; indirectement utihisées en faveur des femmes. (b) à l'attribution de ressources suffisantes pour l'information et la formation des cadres parmi les B. Dans les pays en voie de développement populations (et donc les femmes) participant aux programmes et projets dont la rentabilité économique (a) Le programme de formation des cadres (ingénieurs, et l'impact social dépendent en définitive de la économistes, gestionnaires) devrait accorder une place disponibilité des ressources humaines nationales plus importante à la contribution des partenaires qualifiées et motivées; et sociaux (communautés villageoises, associations de (c) au renforcement de la coopération entre les femmes et de jeunes) dans la conception, la mise en mécanismes d'Intégration de la Femme au oeuvre et l'évaluation des programmes d'énergie à Développement (IFD) opérant dans les pays du Nord et usage domestique. du Sud. Les programmes et les projets co-financés sur (b) les jeunes filles et les femmes devraient être le CIP/PNUD devraient accorder une plus grande atten- encouragées à entreprendre des études secondaires et tion aux activités d'information et de formation des universitairesenSciences, techniqueetmathématiques, femmes en vue de leur participation plus importante et et plus particulièrement dans le secteur de l'énergie. plus efficace au développement du secteur énergétique. (c) Les activités de formation prévues dans le cadre des programmes et projets du secteur énergie devraient D. Recommandation générale à l'attention des accorder une attention suffisante à la contribution des donateurs, des pays bénéficiares, du PNUD et de la femmes et à l'impact des programmes et projets sur les femmes. La mise en place d'un éventuel Sous-programme (d) les instruments et les institutions de planification ESMAP "Femmes et Energie" devrait se faire selon une énergétique (questionnaires d'enquête, fiches de stratégie évitant toute marginalisation des femmes et garan- projets, comités locaux, régionaux et nationaux de tissant l'intégration harmonieuse de leurs besoins et de leurs développement) devraient être conçus de manière à priorités dans les programmes et projets développés au assurer la saisie correcte et la prise en compte adéquate niveau national. des besoins et priorités des femmes tant au niveau de l'analyse de la situation que de la formulation des 66 REFERENCES 1. "Magazine de la Fermme" - Revue AMINA No. 223 7(1). Filière bois et charbon de bois au Sénégal A.T.Thiam, Novembre 1988. ENDA TIERS MONDE - 1984 2. "Les Sources Nouvelles et renouvelables d'énergie": un 7(2). Prix et circuits de distribution du bois et du charbon de choix pour les femmes, un défi pour l'avenir, INTRAW: nouvel- bois dans les pays du CIILSS - A.T. Thiam - 1986 les: femmes et développement No. 10 -1988. 8. Bois de feu infornation No. 5 - 9 - 18. 3. Linking energy with survival OIT - 1988. 9. Rôle des femmes dans la lutte contre la désertification Xle 4. L'éne.gie: Pour les activités économiques des femmes, IN- quinzaine nationale de la femme. Journée d'étude, des 24 et 25 TRAW - No. 10 - 1988. mars 1987 - (Comité National de la femme - Sénégal). 5. "Environnement socio-économique et socio-culturel pour 10. Dynamique urbaine d'une société en greppe - E.S. - l'aménagement de la Forêt classée de Daboo-Sénégal". A. SALL Dione/ENDA Tiers Monde 1987. (PNUD 1988). 11. Linking Energy with Survival: a guide to energy environ- 6(1). Amélioration des foyers à bois au Sahel - CILSS - 1983, ment and rural women's work - OIT - 1987. (bulletin de liaison des équipes nationales.) 12. Quelle Afrique en l'an 2000: Rapport préliminaire du 6(2). L'amélioration des foyers pour l'utilisation du bois de feu: Séminaire des directeurs de la Planification sur "Planification possibilités et impacts au Sahel. J. Ki-Zerbo. Guido de Lepeleire économique et prospective social en Afrique - Dakar du 24 Jan- - doc - CILSS/FAO - Mai 1979. vier au février 1980. Sérninaire OUA/IIES (Organisation de l'Unité Africaine/Institut International d'études sociales - 6(3). Improved Stoves: Women's Needs and Expectation by J. Genève.) Ki-Zerbo, Vita 1987 13. Etude de Planification de l'Energie au Mali (TRANS 6(4). Women and technologies by J. Ki-Zerbo Women farmers ENERG, 1983). in Africa-Rural development in Mali and the Sahel edited by Lucy B. Creevey, Syracuse university press, 1986. 14. Evaluation du projet "Bois de Village, Ségou (Mali/Pays Bas). 67 Sénégal: Associations Féminines et Politique Energétique Annette Mbaye D'Erneville, Présidente nationale de la FAFS La participation des mouvements de femmes aux ac- filaos qui protègent autant les habitations que les jardins et tions de développement n'est plus à démontrer au Sénégal. les champs de l'envahissement des sables. Le rôle des associations féminines s'affirme de plus en plus Mais l'action la plus spécifiquement liée à la politique comme un élément moteur dans tout processus de change- énergétique nationale des associati.n féminines est leur ment des mentalités et d'acquisitions d'habitudes nouvelles investissement total à la recherche de nouveaux types de susceptibles de promouvoir l'économie de notre pays. fourneaux domestiques pouvant faire économiser, d'une C'est en mars 1979 que la Fédération des Associations manière sensible, l'énergie nécessaire aux besoins des famil- Féminines du Sénégal (FAFS) a lancé le slogan: "Une les pour la cuisson des aliments et les usages multiples du feu femme, un arbre" au cours de la Journée de la Femme dans la maison (thé rituel, encens, chauffer de l'eau etc ... ) Sénégalaise célébrée le 25 mars de chaque année (devenue Madame Jacqueline Ki-Zerbo est la pionnière depuis 1980 - sous l'action de Madame Maïmouna Kane, africaine dans les recherches et la mise au point de la fabrica- alors secrétaire dEtat à la Condition Féminine - la semaine, tion de ces fourneaux. Elle a été une des premières à de la femme et ensuite la quinzaine nationale de la Femme). s'intéresser à l'information et à l'éducation des futures Avec l'appui des femmes qui ont présidé aux destinées usagères de ce nouveau matériel à travers le Continent du Ministère du Développement Social, ce slogan est devenu africain. un mot d'ordre d'action concrète qui concerne toutes les Au Sénégal, les débuts d'utilisation des fourneaux femmes sénégalaises, entraînant à leur suite les hommes et améliorés furent très hésitants, car, à mon avis, la campagne les jeunes dans la lutte nationale contre la désertification et de sensibilisation des populations urbaines s'est faite assez pour le reboisement. C'est de ces deux concepts qu'est née timidemenk Les recherches ont été pendant trop longtemps la volonté gouvernementale d'abord, populaire ensuite de le seul fait des spécialistes et de quelques femmes leaders. présrver le patrimoine forestier en diminuant, de plus en Des émissions radiophoniques et des productions plus, l'utlisaton de charbon de bois par, d'une part une télévisuelles trop rares, ont parfois informé le public de réglementation sévère des coupes d'arbres par les services l'existence de ces foureaux améliorés (BAN AK SUUF, compétents de l'Etat et d'autre part une prise de conscience SAKKANAL utlisant le charbon ou nopale ou bilibanekh à des populatons de la nécessité de trouver des substituts au charon e bis pur es esons éergtiqes ds fmile. gaz butane) sans mener une véritable action convaincante charbn dpouvant changer la manière de faire des femmes sénégalaise Il a été prouvé que "60% du bois utilisé dans les pays celles-ci habituées à "leur" fourneau malgache dont elles ont en développement servent à faire la cuisine et que, au fur et du mal à se séparer même si on leur dit que leur consomma- à mesure que les prix du bois augmentent les femmes des tion de charbon pourrait être réduite de plus de la moitié, ont zones urbaines sont, elles aussi, secouées par la crise et le mis du temps pour adopter les nouveaux fourneaux. combustible (bois ou charbons de bois) représente une part Pour vaincre 1eurs réticeices - occasionnées par la de plus en plus importante de leur budget déjà bien précaire". méfiance ariwstrale devant toute nouveauté qui n'est pas Partant de ces constatations, les responsables des as- justifiée par un besoin immédiat et surtout par l'ignorance sociations féminines du Sénégal - membres ou non-membres des exigences de l'économie d'énergie - les responsables de de la FAFS - ont intégré dans leurs programmes d'activités la FAFS ont décidé de tout reprendre par le début C'est ainsi un volet spécifique concernant les stratégies pour économiser que des séminaires et des causeries ont été organisées, en l'énergie et les ressources dans tous les domaines (combus- langue nationale, pour expliquer les phénomènes de tible, électricité, eau, alimentation etc ... ). Leur participation détérioration de l'environnement, d'où la nécessité de aux campagnes nationales de reboisement s'est ressentie ménager les arbres et surtout de reboiser. Ceci en insistant dans les résultats positifs d'organisation des pépinières par sur les chances de survie des populations liées au cycle les groupements de promotion féminine du Ministère du végétation-pluie - bien être. Dans un deuxième temps, il a Développement social, le nombre croissant des bois de vil- fallu mettre les femmes devant leurs responsabilités dans lage dans les zones qui, il y a àpeine quelques années, étaient cette régénérescence de notre patrimoine forestier etrecenser semi-désertiques et les brise-vents constitués, en général, des avec elles les actions immédiates à mener sur le terrain, 68 chacune dans sapropre sphère. Ce n'est qu'en troisième lieu se rencontrer lors des réunions et d'échanger leurs idées et que la question a été portée sur les possibilités d'économie leurs impressions. d'énergie qui sont l'aboutissement normal de toutes les ob- Le second avantage de compter sur les associations servations faites précédemment. C'est à cette phase que les féminines pour le changement d'attitudes des populations fourneaux améliorés ont été présentés et leur utilisation visà-vs de len channement suttturlapromotaons disctéesoustou sesaspcts.Actelleent aprs l péroée vis-à-vis de l'environnement et surtout pour la promotion des d'expérentation la c ommeci. Al e ertains o ur- foyers améliorés se trouve dans le fait que ces regroupements neaxpentfation,veaucmmerégionparlesrtigntsf se faisant par affinités - anciennes élèves de telle ou telle des cellules FAFS. institution, associations professionnelles (secrétaires, sages femmes, monitrices d'économie familiale, infirmières, jour- Ce processus en tOis phases est permanent. Chaque nalistes, chefs d'entreprises, couturières etc.) etc... il est année un programme de sensibilisation est établi pour certain que tous les domaines socio-culturels seront touchés. toucher le maximum de femmes, membres ou non de la C'est ainsi que des actions ont été menées dans des sphères FAFS, afin de les faire participer aux efforts des autorités spécifiques surtout en milieu urbain, telles les hôpitaux, les locales et régionales pour la lutte continue contre l'avancée écoles, les marchés, les centres de formation de jeunes filles, du désert et pour le mouvement général de reboisement tant les foyers d'éducation etc. tant pour la concrétisation du dans les concessions privées que dans les espaces de la slogan "une femme, un arbre" par des séances collectives de Communauté. Comme chacun le sait, au Sénégal on vit reboisement que pour des démonstrations d'utilisation des encore sous le signe de la famille élargie (surtout en milieu foyers améliorés "Sakkanal" et des stages de fabrication du rial) malgré les tendances très nettes de réduction de cette ban ak suuf". famille à "sa plus simple expression" soit le père, la mère, les Des pets ont été élaborés après la tenue du remier enfants et un ou deux domestiques (famille nucléaire qui s prend souche de plus en plus dans les villes), Il s'agit donc. séminaire organisé avec l'appui financier du NCNW (Con- de motiver les futures actrices de la campagne d'information seil National des Femmes noires américaines) et les conseils *an moulignant lesimp trtnces de leurcrôleadans cettefchainetqui du Ministère de la Protection de la Nature. Certains sont très en soulignant l'importance de leur rôle dans cette chaine qui avancés quant à leur réalisation (Pambal), d'autres sont relie les départements ministériels ùitéressés - Protection de amorcées (niacouhab) mais quelques uns sont encore en la nature, Développement rural, Développement industriel et artisanal, Développement Social, Recherche Scientifique - négociaton (les écoles). les techniciens, les artisans, les populations rurales et ur- En collaboration avec la SODIDA (Société de Gestion baines dont les femmes doivent être privilégiées étant les de la zone industrielle de Dakar) qui expérimente la fabrica- gestionnaires de budgets familiaux et les utilisatrices des tion d'un fourneau et d'un four améliorés à consommation fourneaux (taditionnels ou améliorés). extrêmement réduite de combustible (charbon de bois) ven- Dans cette première phase, les femmes elles-mêmes dus à des prix homologués abordables, la FAFS a entrepris prennent la parole pour expliquer ce qu'elles ont réellement dans toutes les régions où elle a des cellules (sauf Louga) la paisi des messarolespourexpliquer qu'elles recoi font dcréqel t promotion systématique - commercialisation et information laisi des messages , donnent, leursdpontsideques sur - des SAKKANAL. Mettant à contribution la plupart des la dnéeusion de ces messages, donnent leurs pornts de vue sur responsables de ses 162 associations fédérées, la FAFS a la nécessité dereboiser etsurtout sur l'opportunité de changer éaésrpuiusmi avnedu o e200fuse étalé sur plusieurs mois la vente d'un lot de 2.000 fours et de matériel de cuisson. Souvent elles posent des questions foureaux qu'elle a pris en compte avec un bénéfice de 200 sur les raisons véritables de la présence des nouveaux four- frs CFA par four ou fourneau. neaux sur le marché, craignant toujours que l'intérêt mercan- tile de tel ou tel commercant, de tel ou tel artisan soità la base Il faut reconnaître que sans le travail préalable fait de ces propositions. Il est donc très important pour la FAFS pendant le séminaire et les séances de sensibilisation, cette - et cela dès le début de notre action - de mettre en exergue opération aurait été malaisée, car il fallait trouver les argu- l'intérêt de la famille (économie financière sur la "dépense" ments solides, convaincants pour amener les femmes à ac- quotidienne), de la communauté (bois de village préservé des cepter une dépense supplémentaire en changeant de four- coupes anarchiques) et partant une répercussion positive à neaux. Les essais faits avec le nouveau matériel ayant donné long terme sur l'Economie Nationale. entière satisfaction - rapidité de la cuisson, économie du Pour la communication, les associations féminines combustible - les femmes, surtout en milieu urbain, ont très Pourla cmmumatln, ls asocltlon fémmes viteadopté le SAKKANAL. Le modèle "four" aquandinême sont très adaptées car elles regroupent en leur sein un grand pvus de succèsLquemle "fourneau" simplepuisqu'étant àusages nombre de femmes représentant toutes les couches de la plus (grille gâteaux simplep four tmnt la population, avec des sensibilités différentes puisque multiples (grilades, gâteaux, rotis avec le four fermé et la d.e.es de .iomais cuisson ordinaire des aliments avec le fourneau qui peut recevoir des marmites de plusieurs dimensions) le seul partageant le même idéal et ayant des occasions multiples de problème qui se pose étant celui des casseroles ou des poêles dont l'usage n'a pas été prévu par le fabricant). 69 L'usage du BAN AK SUUF - fourneau fixe fabriqué permettrait de faire rapidement une économie substantielle avec de l'argile, de la terre et parfois du ciment est en combustible ligneux. Les vulgarisateurs -dontles associa- presqu'exclusivement réservé aux femmes du milieu rural ou tions féminines doivent redoubler d'efforts afin que ces semi-urbain vivant dans des concessions individuelles ou foyers soient mieux connus et persuadés davantage les coUlectives et utilisant le bois mort ou le bois de chauffe. La utilisatrices. corvée de bois est l'une des trois exigences prioritaires qui Les médias doivent prendre en compte ces objectifs font de la femme rurale un être corvéable à merci, les deux nationaux et en faire un large écho par des campagnes de autres étant le pilage des céréales (mil ou mais) et le pwsge sensibilisation et d'information. Les responsables des as- de l'eau. Lorsque les spécialistes du développement recher- sociations féminines sont décidées à initier des émissions chent des procédés d'allégement des travaux de la femme radiophoniques et télévisuelles à partir du mois de mars 1989 rurle c'est srut à ces trois contraintes quotidiennes qu'ils pour la promotion des foyers améliorés et 1'utlisation du gaz s*attaquent. butane dans des productions audiovisuelles comprenant Dans les projets de la FAFS, les responsables des aussi d'autres thèmes tels le problème des enfants dans larue, associations féminines prennent comme objectifs les questions de population, la création des petites et moyen- l'élimination de ces contraintes en proposant des puits ou un nes entreprises par les femmes, l'hygiène et assainissement forage, un moulin à mil et l'installation d'un fourneau BAN des quartiers dans les villes etc. AK SUUF. Il faut reconnaître que dans l'état actuel de nos Il est très important que les femmes soient informées, activités la fabrication du fourneau BAN AK SUUF est . . . enor , l'ta exéimna dan no IA(ete sensibilisées et éduquées sur les questions relatives à la décaone fol'étateérimaoneta d'iniiatons à li aCenos protection de la nature et de l'environnement. A leur tour, elles doivent contribuer à la diffusion de l'Information, à la effots doivent poer, en 1989 et en 1990, sur lavulgarisation sensibilisation des populations et à l'éducation de leurs en- des techniques de fabrication de ces fourneaux par les as- fants en les ininitant dès le plus jeune âge aux problmes sociatons des régions, des départements et des arrondisse- écologiques. C'est à cela que les associations féminines du ments. Nous sollicitons l'appui du ministre de la Protection Sénégal veulent parvenir d'abord par des concertations à de la Nature et des techniciens du CERER. Une importante différents mveaux, ensuite par des contacts et des actions sur rencontre est prévue pour le mois d'avril prochain à Diourbel pour le lancement de l'opération "L'ENERGIE, C'EST le terrain avec les bénéficiaires des différents projets et enfin NoTrle AFance"en qui seopratcentrée srLENEspRomE dEST par une analyse objective des résultats pour une meilleure NOTRE AFFAIRE' qui sera cenftrée sur les problèmes des cniuto elato ee, - . . , .................continuation de l'action à mener. femmes en milieux semi-urbain et rural et sur l'utilisation du gaz butane dans nos cuisines. Les difficultés majeures sont dues au fait que les faut noter que cdans les villes les miénagères utilisent responsables des associations féminines font toutes du de plus en plslsfunaxàgz îbénévolat, obligées qu'elles sont de gagner leur vie par un depuxseplus lourneaux àlgaz (cisini ac,tréhads autre travail rémunéré. Le temps leur fait souvent défaut pour fourneaux SpéciaUx nopale ou blibanekh) mais l'action des cnrtsrlusitnin ueéue vcrglrt el associations féminines ne s'est pas encore portée sur ce ou telle action entrepnlse. Les femmes non salariées, matériel de cuisson qui certes a de très grands avantages mais memee ceaoc entr és nom mais dont les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses et elsrenne le relais le maniement est très délicat lorsque les conditions d'installation ne sont pas adéquates. Un autre handicap est celui des finances. Les associa- La participation des associations féminines à la politi- tions féminines ne sont pas subventionnées et comptent sur que d'économie de l'énergie, bien qu.effective, est encoe .les cotisations des membres et les recettes des manifestations que d'économie de l'énergie, bien qu'effective, est encore timide et se fait d'une manière discontinue, par coups. Elle pour mener des activités socio-culturelles au bénéfice des devrait être mieux organisée et suivre un plan régulier, populations. Cette précarité de leur situation est génante dans L'opération "une femme, u arbre", si elleafocalisé le volet Economie de l'Energie qui nous préoccupe et qui L'opération "une femme, un arbre", si elle a focalisé. . .- l'attention, et créé une certaine dynamique surtout dans les exige un investissement temps-argent important. Pour une capitales régionales, a manqué de suivi et n'a pas donné les organisation rationnelle et efficace la bonne volonté ne suffit résultats escomptés. pas toujours. En conclusion, les associations féminines au Sénégal Reprise et bien dirigée elle pourrait être la base d'une asumn ler repnaiié. l ror ieumi le action nationale significative dans cette option d'économie assumnent leurs responsabilités àleur propre nveau mais elles tion ntie. attachent du prix à jouer un rôle déterminant dans toutes les d'énergie. actions à portée nationale particulièrement dans celles dont La diffusion des foyers améliorés (fourneaux les femmes sont les premières bénéficiaires. L'économie métalliques et BAN AK SUUF) à une plus grande échelle d'énergie domestique est une priorité dans ces actions. 70 LA GESTION FORESTIERE ET LA PARTICIPATION VILLAGEOISE Rwanda: Gestion Forestière et Participation Villageoise Isaie Mutungirehe Directeur général des Forêts Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et des Forêts L. Introduction Le Rwanda est un petit pays de montagnes et de deprélèvement Lesmoyensinternesrestentpourtantlimités. plateaux, au coeur de l'Afrique, enclavé, l'un des pays les C'est la raison pour laquelle le Rwanda fera toujours appel plus pauvres en voie de développement. La population, aux apports extérieurs pour la mise en oeuvre de cette politi- presqu'exclusivementrurale etne vivant que de l'agriculture, que. est estimée à 6.000.000 d'habitants sur une superficie de 2630 Kr . soi un.est epue20hbtnsK 2. La superficie totale boisée effectivement productive, estimée maximale, sera de quelques 540.000 ha dont plus de Le secteur forestier est de loin le principal fournisseur la moitié sera constituée d'arborisation (agroforesterie) d'énergie pour l'économie du pays puisqu'il assure la four- (tableau Il en annexe). Cette superficie pourra répondre aux niture d'environ de 95% de l'énergie consommée auRwanda besoins de la population, et ce de manière soutenue, à trois (Tableau I en annexe). La plus grande partie est consommée conditions: sous forme de bois de feu pour la consommation domestique (a) Qu'i y ait intensification dans la gestion de ces en miieu rul, ou de charbon de bois. La consommation boisements de manière à atteindre un accroissement annuelle en bois de feu des ménages est estimée à 4.471.600 3 m3 par an soit 91,3% de la consommation annuelle totale de annuel qui soit supérieur à 12 m hanan et éviter que bois. Pour satisfaire cette demande, l'inventaire des boise- , . ments existants montre que nous vivons une situation de détriment de la production agricole; déficit, lequel déficitestpartiellementcompensé en entamant (b) Qu'il y ait une sage utilisation du bois en invitant le capital forestier. la population rurale à utiliser rationnellement le bois C'est pour pallier cette situation difficile qu'une cam de feu et en améliorant les techniques de carbonisation pagne de reboisement a été intensifiée depuis 1976 grâce et d'utilisation du charbon; et notamment à l'institutionalisation de la Journée Nationale de (c) Qu'il y ait une promotion des substituts du bois l'Arbre la même année. La population est le principal acteur (papyrus, tourbe, etc.) surtout dans le milieu urbain et bénéficiaire de cette campagne de reboisement pour satis- pour compléter les quelques 18.000 tonnes faire d'abord les besoins en bois de chauffe. La population consommées actuellement. est impliquée dans la production des plants au niveau des La production du charbon pour les milieux urbains doit pépinières (remplissage de sachets, réparation des stores, provenir des plantations étatiques ou semi-étatiques surtout arrosage). La plantation sur collùie se fait soit sous forme dans les blocs créés en lisière des forêts naturelles comme individuelle soit sous forme individuelle groupée. En plus de ceinture de protection de ces massifs naturels. chercher à satisfaire les besoins en énergie domestique, ces plantations sont importantes pour la conservation des sols, ce Il importe que les méthodes utlisées dans la production qui est prérequis pour une production agricole. des plants forestiers, dans la gestion des boisements tiennent compte de l'objectif d'amélioration des conditions Le sevc foete apot so.pu asl eto écologiques surtout dans ce pays de montagnes. Ceci dans de ces pépmières et doit surtout aider la population à mieux gérersesboisementsnotammentencequiconcer elerythme l'intérêt du peuple rwandais et des pays africains qui tirent 71 une partie de leur réseau hydrographique dans les massifs forestiers du Rwanda (fleuve Zafre et fleuve du Nil). II. Les Grandes Orientations de la Politique Forestière et la Stratégie pour sa Mise en Oeuvre à la création et au développement de petites et moyen- Les grandes orientations de la politique forestière nes entreprises dans les secteurs forestiers et du bois); (e) Développement des procédés d'utilisation Afin de satisfaire les besoins de la population rwan- économique de la biomasse ligneuse comme source daise en produits forestiers, dont 91,3% en bois de feu, et de d'énergie (déchets ligneux, charbon de bois, foyers réhabiliter l'équilibre écologique du pays, la politique améliorés etc.); forestière sera axée sur 3 thèmes qui se complètent (f) Développement de la formation des cadres et (a) la constitution et la conservation à long terme d'un entrepreneurs forestiers nécessaires aux différents patrimoine forestier écologiquement équilibré sur niveaux delafilièreforestière(secteurpublicetprivé); l'ensemble du pays; et (b) l'augmentation de la production forestière; et (g) Développement de la recherche appliquée pour (c) une meilleure utilisation et valorisation de la résoudre les problèmes d'installation et de gestion des production forestière. boisements, de conservation et de gestion des forêts naturelles, d'agroforesterie et d'utilisation rationnelle Cette politique se concrétisera par des actions dont les des bois. grandes lignes seront (a) Introduction d'un système de conservation et de Les Ressources forestières gestion soutenue du patrimoine forestier existant, par l'application de mesures techniques et institutionnel- Les forêts naturelles les adéquates; Le Rwanda dispose d'une superficie de 436.200 ha de (b) Extension des reboisements en fonction des forêts naturelles dont 141.200 haàl'ouestdu pays constituées disponibilités en terres à vocation forestière (im- de Parc National de l'Akagera et du domaine de chasse de propres à l'agriculture et l'élevage); forêts de savanes arborées. 60.000 ha de savanes arborées (c) Développement de l'utilisation intégrée des hors parc sont en voie d'aménagement en vue d'assurer leur végétaux ligneux dans l'économie agricole et pas- conservation. torale (agroforestrie et sylvopastoralisme); La politique nationale est de conserver ces massifs qui (d) Développement cohérent de l'économie forestière jouent un rôle écologique important et constituent un et du bois par la mise sur pied d'actions visant à réservoir de diversité biologique. Le caractère dynamique de promouvoir la filière de l'exploitation forestière et de cette conservation permet de produire du bois grâce à l'utilisation des produits forestiers (participation du l'aménagement notamment aux plantations tampons et aux secteurprivé à toutes les étapes de lafilière par l'appui travaux d'enrichissement à l'intérieur de ces massifs. SUPERFICIE BOISEE NATURELLE Superficie total parcs nationaux protégé hors parc Forêts naturelles de montagnes 141.200 15.000 126.200 Parc et de galéries 295.000 250.000 45.000 Surface forêts naturelles 436.200 265.000 171.200 72 Gestion des forêts naturelles de Crête Zaïre-Nil et Part des communautés villageoises dans la gestion leur contribution à l'énergie domestique en bois de de ces massifs: feu ou charbon de bois Les communautés villageoises participent à la gestion Le plan d'action pour la conservation et de ces massifs par le biais du système taungya. Ce système l'aménagement des massifs de la Crête Zare-Nil a été adopté consiste à permettre gratuitement aux agriculteurs de faire par le Gouvernement Rwandais en 1984; ce plan indique: des cultures vivrières dans les jeunes plantations forestières. (a) la quantité de boisements artificiels tampons à Le système taungya permet aux paysans d'obtenir des créer au tourde ces massifs); productions intéressantes pour compléter les récoltes ob- au tour de ces massifs); tenues sur leurs parcelles familiales, etpermetaux encadreurs (b) les parties à laisser en réserve intégrales; et forestiers de dépenser moins d'argent pour l'entretien des (c) les zones à soumettre à un aménagement différé. plantations. Pour la mise en oeuvre de ce plan, les massifs de la Le climat de travail très sain entre les paysans et les Crête Zaïre-Nil ont été subdivisés en sept unités de gestion techniciens reste à l'actif du système taungya . et six d'entre elles ont déjà eu des fmancements (La a) Les mêmes communautés profitent des bois Coopération Suisse, la Banque Mondiale). provenant soit des chantiers dégagés en vue de les Les premières plantations ont enregistré actuellement reboiser, des produits d'éclaircies ou d'élagages pour près de 6150 ha autour de Nyungwe, 2800 ha autour de se chauffer, Gishwati, 700 ha autour de Mukura, ce qui fait une superficie (b) Il faut également signaler que les travaux dans ces de 9.550 ha sur les 15.000 ha prévus en bordure des forêts. massifs forestiers procurent de l'emploi à un grand nombre de paysans soit dans le cadre des reboise- Production du bois de feu et charbon de bois ments, de la construction des pistes ou du gardien- nage; (a) Vu le caractère classique et uni de ces peuple- ments, ils sont bien indiqués pour produire plus de (c) Signalons enfm qu'en cas d'incendie dans ces 70% des 18.000 tonnes de charbon de bois forêts naturelles ou dans ces plantations tampons, le consommés dans les milieux urbains au Rwanda par Rwanda ne compte que sur cette population pour an. éteindre ces incendies. (b) La production du charbon se fait actuellement Il s'agit là d'un devoir civique. grâce aux produits des premières éclaircies, des élagages, ainsi que des produits ligneux naturels Gestion des forêts naturelles de l'Est du pays récupérés sur les chantiers de reboisement. (savanes arborées) dans la production du bois de feu et du charbon de bois (c) La production du bois de feu consommé à l'état brut et provenant de ces massifs reste faible car ces Jusqu'en 1986, la quasi totalité du charbon de bois régions sont très peu peuplées et le transport du bois consommé dans la ville de Kigali, soit 16.000 tonnes/an, de feu vers les milieux urbains coûterait cher car les provenait des massifs de l'Est du pays. Cette quantité était distances sont longues et les pistes mauvaises. obtenue en coupant annuellement plus de 1.500 ha dans la région. La production de charbon combinée avec la pression équipe de charbonniers bien forets. La meule en terre de la population en quête de nouvelles terres, avec les incen- équipelde charbonnies b fa meule de ter dies saisoniers des pasteurs de la région a fait que cette région semble donner plus de rendementule de Casa cance de nature à conditions écologiques fragiles était menacée. semble donner plusmee rendtemen soditi15-20 C'est la raison pour laquelle la production du charbon dans 7-8% avec la meule en terre traditionnelle. ces régions est temporairement suspendue en attendant la (e) Pour l'avenir, la production du charbon de bois se réhabilitation de ces massifs (60.000 ha hors du Parc de fera sur la base des produits d'élagages, d'éclaircies l'Akagera et du domaine de chasse). et des robus non directement utilisables par des unités La production du bois de feu et du charbon de bois se moyennes de transformation du bois à installer dans fera dans un contexte de mise en oeuvre du plan d'action pour la région. la conservation et l'aménagement de ces massifs 2. Ce plan devra comprendre: 73 (a) des zones mises en défens dans lesquelles on consommation en bois de feu des institutions telles que les prélevera du bois pour le charbon; prisons, les écoles, et les usines théicoles. (b) des zones sylvopastorales dans lesquelles en Le permis de coupe pour de faibles quantités dans ces diminuant le couvert forestier, on produit du charbon; plantations est accordé par le Ministère de l'Agriculture, de d lzerorio o cl'Elevage et des Forêts aux privés qui en font la demande par (c)o dasoles zones aoreboiers la forme écrit. Pour les grandes quantités, le permis n'est accordé possibilité deproduction du bois de feu et du charbon qu'après le passage des requérants au service des adjudica- deos bois tions (prix intéressants). La totalité des recettes vont au trésor public et, à partir de 1989, ces recettes iront au Fonds Fores- Plantations artificielles tier National. La production de charbon de bois dans cette forêt L'histoire des reboisements à grande échelle au Rwan- commence à se développer grâce aux charbonniers formés da date de 1934. Déjà à cette période la rarité du bois mais toujours dans la zone indiquée par le service forestier commençait à se faire sentiren milieu rural. Quelques 20.000 national. Actuellement le charbon provient en grande part ha ont été reboisés, surtout en Eucalyptus, par les caisses des dans les zones de la Crête Zaïre-Nil dans les préfectures de chefferies sous la supervision de l'administration belge (le Kibuye et Gikongoro. Rwanda était sous tutelle de la Belgique). Ces plantations étaient à l'origine domaniale mais une grande partie d'elles Dans une proche avenir, à partir de 1989, le Gouver- furet cncèées ux ommnesaprès l'indépendance du nement Rwandais compte concéder une grande partie de ces fuRnt concédées aux communes boisements domaniaux aux communes et aux groupements et associations privées moyennant un contrat de gestion sur Même si l'effort de reboisement n'avait pas disparu les une période de 10 - 30 ans. Cette concession permettra à campagnes de reboisement ne furent intensifiées qu'en 1976 l'état, le service forestier national de ne garder qu'une faible avec l'institutionnalisation de la Joumée de l'Arbre par le partie des forêts et surtout de ne garder que les forêts à faible Chef de l'Etat. Depuis lors chaque année près de 15.000 ha rendement qui n'ont qu'une valeur de protection des sols. Le sont reboisées dans le pays, soit par l'Etat grace à ses fonds contrat de gestion précisera les modalités d'acquisition du propres ou à des projets forestiers financés par les donateurs, boisement. Le service forestier national détient donc le soit par les communes grâce à l'Umuganda (travaux com- fichier de ces boisements, assure leur entretien et leur gar- munautaires ou par les appuis extérieurs, soit par la popula- diennage et livre les permis de coupe dans ces boisements. tion elle-même, grâce notamment aux pépinières rurales (2.000 pép.) reparties à raison d'une pépinière par secteur Un programme de réhabilitation de vieux peuplements (5.000 habitantsépinière). Ce réseau complet de pépinières est en cours, à raison de 2000 ha/an, car le rendement de ces fut atteint en 1983 car l'année 1983 était dédiée à l'arbre au peuplements avait fortement baissé et ils constituaient un Rwanda. facteur d'aggravation de l'érosion surtout sous les vieux Eucalyptus. Ainsi au Rwanda nous dénombrions en 1985: - 35.200 ha de forêts domaniales Gestion des boisements communaux - 44.600 ha de forêts communales Les communes rwandaises, entités administratives, détiennent un couvert forestier inportant de 44.600 ha, avant occupait ( 9 f1.000 ha). la conclusion des contrats de gestion des boisements domaniaux qui augmentera les massifs forestiers com- Ces plantations artificielles constituent la principale munaux en plus de l'effort de relboisement qui se poursuit. source de combustible (bois de feu et charbon de bois) pour La gestion actuelle des boisements communaux est la population rwandaise. assurée par les communes elles-mêmes (gardiennage, entretien, plantation). La population intervient dans ces boisements dans le cadre des travaux communautaires Les boisements étatiques sont distribués à travers le (Umuganda) pour les soins sylvicoles. Les recettes provenant pays. Ils sont de toutes tailles à commencer par le boisement des forêts communales sont appelées à croître. Le permis de de 1,5 ha créés en 1934 et non concédé à la commune coupe est de nouveau livré par le Ministère de l'Agriculture, jusqu'au bloc de 3000 ha créé dans le cadre d'un appui de l'Elevage et des Forêts. Le service Forestier National ne extérieur. Ces boisements fournissent la grande part de la donne qu'un appui à la production des plants, et un appui à 74 l'acquisition du matériel pour l'entretien des plantations. La nouvelle loi forestière indique que tout en laissant Pour le moment la totalité des recettes provenant des forêts la libre jouissance des produits forestiers récoltés dans son communales va dans les caisses des communes mais à partir boisement, ceci ne sera valable que pour les besoins stricts de 1989, 10% de ces recettes iront au Fonds Forestier Nation- en bois de la famille; pour les grands propriétaires des boise- aL ments (2 ha) il devra y avoir un plan de gestion et ne prélever Chaque commune est actuellement en train d'élaborer qu'en fonction des dispositions de ce plan, la coupe pour les son propre plan forestier communal 3. Le plan forestier besoins familiaux sera libre mais dépasser ce taux sur toutes son propre plan forestier communal .iLeiqulannforestier les recettes provenant de ces forêts on aura 10% en faveur du Fonds Forestier National. (a) la superficie actuellement boisée sur son térnitoire Il ne s'agit pas de décourager la population mais plutôt (étatique, communal ou privé); de veiller à ce que les coupes anarchiques n'aillent pas à (b) la superficie encore disponible à reboiser sous l'encontre du rendement soutenu et des principes de conser- forme classique ou sous l'aspect agroforesterie; vation des sols. Cette disposition permettra également au service forestier, grâce aux 10% prélevé, d'appuyer d'autres (c) les moyens humains et financiers pour assurer les pié o-atse osmns travaux en fonction du calendrier et; (d) les résultats à moyen et long terme de cette Boisements individuels groupés opération (commune déficitaire ou excédentaire en produits forestiers). Même si l'habitat au Rwanda est dispersé, la politique nationale de distribution les collines dénudées aux paysans a Gestion des boisements privés favorisé la création des boisements individuels groupés dans le pays. Les parcelles àreboiser sont réparties en fonction des Les boisements et arborisation privés sont de loin, la demandes mais le demandeur doit s'engager à: principale source de combustible sous forme de bois de feu pour les ménages, en milieu rural. 91,3% du bois consommé a planter sa superfice avec les essences convenues au Rwanda sont utilisés par les ménages sous forme de bois avec le service forestier local; et de feu. La politique nationale évite d'inciter cette population (b) assurer les entretiens réguliers en fonction des à s'habituer à l'utilisation du charbon car il s'agirait de exigences du site et de l'espèce pour éviter qu'une n'utiliser qu'un bien de luxe (10% de rendement à la car- parcelle soit la source de destruction des autres par- bonisation) dans un pays où le bois fait défaut. celles (rongeurs). La superficie des boisements privés (+ arborisation) Ce type de plantation a permis de reboiser plusieurs couvre 149.000 ha, il sera encore possible d'atteindre collines dans le pays, soit par les paysans, les écoliers, les l'équivalent de 150.000 ha supplémentaires grâce notam- groupements et/ou diverses associations. La gestion de ces ment aux pratiques agroforestières, ce qui est très important boisements ainsi que les obligations envers l'Etat lors des au Rwanda. Les autorités administratives locales ont l'ordre travaux d'aménagement et de coupe restent les mêmes que de distribuer gratuitement les collines dénudées à la popula- pour les boisements individuels, à part que ce type de boise- tion pour créer leurs propres boisements, la population est ment permet au service forestier de mieux dispenser ses invitée à planter les arbres et arbustes agroforestiers sur les appuis et conseils. parcelles agricoles familiales 4. Ainsi nous avons trois types de boisements privés: Les boisements des institutions (a) les boisements individuels + arborisation; Ce type de boisement est réalisé par les paroisses, les (b) les boisements individuels groupés;et offices para-étatique, etc. Ces boisements sont généralement créés dans l'objectif de satisfaire leurs besoins propres en bois de feu, mais leur impact sur le milieu est très positif. Gestion des boisements individuels Ainsi chaque unité théicole en s'installant doit d'abord créér les plantations forestières qui seront indispensables au Chaque chef d'exploitation doit avoir un petit boise- flétrissage des feuilles de théier à l'usine. Chaque école ment ou à défaut un taux d'arborisation sur sa parcelle secondaire, chaque camp militaire, doit dans la mesure des agricole. Actuellement les prélèvements sont libres pour les disponibilités des terrains à reboiser créer son propre boise- besoins familiaux. ment. Le service forestier n'intervenant que pour donner des conseils techniques et appui en inputs (semences). 75 "reboisement" ou la composante "Entretien des boisements" Politique de production de plants 4 meilleures communes par préfecture (10 préfectures), soit 40 communes sont primées. Le même concours est organisé Pour la création des boisements communaux et des simultanément entre les privés du pays, les 10 meilleurs boisements privés, il existe un réseau complet de pépinières propriétaires de boisements par préfecture, soit 100 privés, forestières (plus 2000 pépinières) à raison d'une pépinièrie sont primés 5. par secteur administratif ( 5000 habitants). La production annuelle de ces pépinières est de 30.000 à 40.000 plants par Concours chanson et mass media pépinière réparties en 60% des essences agroforestières, 30-35% des essences forestières, 5-10% des essences La radio diffuse mieux les informations quant au bien- fruitières. Ces pourcentages varient en fonction du désir des fait de l'arbre et de la forêt. Le service forestier a un bureau paysans. d'animation et de documentation forestière. C'est ce bureau qui est chargé de: Système de production en vigueur (a) assurer les émissions régulières à la radio; Leservice forestierlocal ou leprojetdedéveloppement (b) coordonner les concours reboisement et les con- local fournit les semences, et les arrosoirs. La population cours chansons (solistes, groupes d'adultes ou construit la pépinière, remplit les sachets et assure l'arrosage d'écoliers); etle gardiennage et la distribution est faite entre la population qui y a travaillé en fonction des sachets que chacun a entretenu. (d) publier des fiches techniques sur la foresterie; Le serviceforestierlocal ou leprojet de développement (e) former et recycler des cadres et agents forestiers. fournit la semence et les sachets, paye un journalier payé par le service forestier, la population est invitée à faire 1'- Formation et recyclage des cadres Umuganda dans la pépinière (travaux communautaires). La distribution des plants se fait gratuitement sur base des in- Le service forestier national est encore embryonnaire scriptions. 25 ingénieurs forestiers et 50 techniciens forestiers sont en fonction. Deux institutions de formation forestière de niveau fait-momennant pun pe casu entionné mals fave destceluinqse A2 sont maintenant opérationnelles au Rwanda tandis que la afait l'Umugandaet au prix denproduction pour celui quin'a formation des ingénieurs forestiers continue à se faire à pas fait d'Umuganda. Let prie producti pu cl qint a l'extérieur du pays jusqu'à la création prochaine d'une option pas fatt dUmugandan Les recettes provenant de la vente des de foresterie au sein de la Faculté d'Agronomie à l'Université plants au niveau des secteurs vont sur un compte commun Nationale du Rwanda. spécial qui permettra de mieux assurer l'entretien des forêts dans la commune tandis que les recettes provenant de la vente La formation des moniteurs forestiers, agents directe- des plants en ville vont au Fonds Forestier National. ment opérationnels au niveau du secteur se fait dans le pays par le biais des séances périodiques organisées à leur inten- Sensibilisation de la population à l'action reboise- tion. ment et à la gestion des forêts Le recyclage des cadres techniques est obligatoire pour rester informé sur l'évolution dans le métier. C'est ce même La Journée Nationale de l'Arbre instituée au Rwanda bureau d'animation qui est chargé de programmer les depuis 1976 et célébrée chaque année est une puissante séances. Les cadres forestiers rwandais doivent également incitation pourla population rwandaise à l'action de reboise- tenir compte de la spécificité du pays et savoir placer les ment et à l'entretien des boisements. thèmes forestiers dans un contexte du développement rural Depuis 1980, il y a tous les deux ans un concours etparticulièrement de l'agriculture et de l'élevage. L'anmexe reboisement entre les communes du pays soit pour l'action montre l'état des besoins en cadres forestiers pour le secteur public (administration, recherche et l'enseignement) et privé. IIL Contexte Economique et Financier de la Gestion des Ressources Forestières Le Rwanda consent annuellement quelques 6 millions développement tandis que 4,5 millions proviennent des ap- de dollars E.U. en faveur du secteur forestier 1,5 millions puis extérieurs sous formne de subvention et/ou de crédits proviennent du budget ordinaire de l'Etat et du budget de remboursables. 57% de ces apports extérieurs sontdes crédits 76 remboursables. C'est la raison pour laquelle la notion de car les sites à reboiser au Rwanda sont des terrains impropres rentabilité de ces opérations ne doit pas être oubliée. Mais la à l'agriculture et à l'élevage. Il est donc clair que souvent rentabilité ne doit pas tenir la production du bois comme 40% de la plantation constitue souvent une zone de protection unique critère. Cinq points ne devront pas échapper à quicon- et non nécessairement de production. que aborderait l'aspect de rentabilité. Au Rwanda nous queaboisonsro l'asprdctin du rabois, pur lwaconsr von La production vivrière produite dans ces plantations desoisols caur le production du pays s, pourlaconse iou grâce au système taungya doit également être rappelée. Ceci des sols car le Rwanda est un pays de montagnes, nous sudebositstsrdspnesfbl. reboisons pour mieux conserver nos forêts naturelles et nous sur des bons sites et sur des pentes faibles. ne reboisons en principe que sur des terrains impropres à l'agriculture et de l'élevage et souvent avec espoir de res- Aspects économiques et financiers (des boisements taurer les sols. Les coûts d'installation de ces boisements sont rela- Aspects économiques et financiers (en bordure des tivement moins élevés par rapport aux boisements forêts naturelles) domaniaux car les plants sont produits avec l'appui de la Même si les plantations tampons ont déjà un taux de population, souvent le creusement, lors de la plantation, est rentabilitééconomique élevé (l5%). Le gouvernementcon- fait par la population. Le coût d'installation est estimé à sent des efforts pour financer la conservation pure ce qui 60.000 Frw/ha mais souvent les techniques culturales sent ~ ~ . de efot pou fiane lacnevto.uecu utilisées (non améliorées) ne sont pas en faveur d'une produc- ramène le taux de rentabilité de l'opération souvent inférieure à 15%. Les coûts d'installation du boisement sont estimées à tbon optimale du site. 60.000 Frw/ha 6 et quand on y met les pistes, les frais du personnel national et coopérant souvent l'hectare revient Aspects économiques et rinanciers (des plantations entre 120-150.00 Frw. Il va s'en dire que toutes les privées) spéculations tendant à optimaliser et rentabiliser l'utilisation La rentabilité économique de petites plantations du bois seront de nature à permettre la rentabilité de ces forestières privées a été toujours reconnue sans toujours plantations. toutefois la préciser de tant plus que les coûts d'installation L'appui du système taungya ne devrait pas être sous de ces plantations ne sont pas toujours faciles à préciser. estimé. En guise d'exemple même si l'on sait que le plant forestier produit dans une pépinière rurale a coûté entre 5-6 Aspects économiques et financiers (boisements Frw, il n'est pas facile de calculer le coût d'installation de 20 étatiques) eucalyptus qu'un paysan aura plantés à la fin d'une journée Les plantations étatiques au niveau des communes sont après avoir terminé ses travaux dans la parcelle agricole. généralement installées grâce aux appuis extérieurs avec des La Banque mondiale s'est penchée sur la question dans taux de rentabilité économique théoriques situés entre 15- le cadre de l'agro-foresterie et cette institution préconcise un 20% avec des coûts d'installation oscillants entre 120- taux de rentabilité qui serait entre 20-30% (communication 150.000FRW/ha. Ce taux derentabilitéestsouvent théorique Banque mondiale au COFO/FAO/1988). IV. Perspectives d'Avenir Pour la Gestion des Plantations La coupe de bois pour la carbonisation ou les divers Gestion des forêts étatiques usages devra se faire par les entrepreneurs privés sous la supervision du service forestier local selon la possibilité Les possibilités d'extension de ces plantations devien- (forestière) par préfecture. nent de plus en plus limitées. On dénombre un maximum de Les recettes provenant de la vente de bois iront au 80.000 ha qui peuvent encore être reboisés. Fonds Forestier National qui, à son tour, sera chargé de L'état devra favoriser la conclusion des contrats de remplacer le boisement coupé. gestion avec les communes et les différents opérateurs L'état assurera toujours la conservation des massifs économiques (groupements et associations). Cette opération forestiers naturels ainsi que les boisements étatiques qui débute en 1989. Ainsi l'état n'aura qu'à gérer les forêts n'auront pas été concédés. naturelles et une faible quantité des forêts arificielles surtout des zones à faible potentiel de production. 77 tenaires privés (sous forme de groupement) qui Gestion des forêts communales demanderaient d'acquérir certains boisements domaniaux, la superficie forestière privée au Rwanda sera au minimum de La gestion de ces forêts sera du ressort de la commune 300.000 ha sur les 540.000 ha de bois effectivement produc- par le biais du service forestier communal, ceci dans le strict tif. respect de la loi forestière. L'état devra consentir des efforts pour soutenir ce Les programmes de reboisement vont se poursuivre patrimoine en vue d'aider les paysans à pouvoir produire du pour les zones communales non encore reboisées (max bois pour leurs besoins, surtout en bois de chauffage en 20.000 ha) mais l'effort se concentrera beaucoup plus sur le appuyant le réseau de pépinières, et en donnant des conseils programme d'entretien des plantations communales créées dans la gestion des boisements. Les pépinières devront étre par elles-mêmes ou concédées par l'état. gérées par les entrepreneurs privés mais l'état devra dis- ponibiliser les semences et outils dans les différents magasins Le plan forestier communal indiquera lapart du budget privés et à défaut au niveau des services forestiers locaux. à consentir annuellement pour les entretiens; le même lan L'élaboration des plans d'aménagement des forêts fera une projection des recettes (cubage) à espérer annuelle- L'élabora de lans dumseme des mais ment dans ce type de boisement. privées se fera avec le concours du service forestier mais il faudra veiller à ce que le martelage se fasse bien pour ne pas Lors de la coupe, 10% des recettes provenant des forêts irriter la population surtout quand il faudra demander les 10% communales seront versés sur le compte du Fonds Forestier des recettes provenant des forêts privées. National. Il y a donc urgence de bien asseoir le système de martelage et lecircuit bancaire de perception de ces fonds. L'état ou la commune devra vérifier si toutes les régions ont été servies de la même façon en pépinières; ceci L'octroi des permis de coupe sera décentralisé mais pour déterminer les zones qui auraient besoin d'un appui toujours dans le contexte de la possibilité (forestière) au supplémentaire en production des plants. L'état devra niveau communal. recouvrir au Fonds Forestier National pour ces travaux; sinon, faire appel à l'appui extérieur mais sous forme de fonds Gestion des forêts privées non remboursables. La population rwandaise se chauffe au bois rond, il Le domaine forestier privé existe et sera de loin le plus n'est pas question de l'habituer à consommer le charbon de important fournisseur du bois de feu à la population rwan- bois. Les petits propriétaires de forêts auront donc à satisfaire daise. Nous comptons actuellement près de 149.000 ha de d'abord leurs besoins tandis que les grands propriétaires (ha) forêts et arborisations privées et il est prévu de réaliser encore pourront vendre leurs bois pour les fins de sciage ou de l'équivalent de 150.000 ha sous forme d'arborisation chez les carbonisation. paysans. Ainsi dans l'hypothèse qu'il y aura certains par- V. Conclusion Le Rwanda a actuellement un problème pour satisfaire La grande superficie des boisements sera détenue par les besoins en bois de chauffage et des divers usages (plus de les privés; il est important de maintenir un climat de consult- 20000.000 m3 de déficit) de sa population. ation avec cette population dans le cadre de la recherche- La stratégie prise de reboiser toutes les collines développement pour éviter qu'il y ait un mouvement de . etd'intégrerl'arbre dans lepessusdeproduction destruction de ces boisements. Pour cela ül est nécessaire de dénudées ~~~~~~~~~~~~fournir des prix intéressants par m3d bois, de disponibiliser agricole pourra fortement dissiper ce défîcit si trois condi- fom - de pri inéesnsprm ebos edsoiiie agriole pourra fosertementr dssiper ce déficit si trois cond- les semences ou outils forestiers, mais enpassant toujours par tions sont observer l'ntaiv rve l'initiative privée. (a) intensifier la production forestière car les Les boisements communaux et étatiques devront possibilités d'extension sont limitées; également retenir l'attention du service forestier. Pour les (b) favoriser les substituts du bois (1,5% par an); et boisements étatiques il sera question de conserver les massifs forestiers naturels ainsi que les boisements arificiels qui (c) favoriser le planning familial pour baisser le taux n'uotpsééccds.L.biemtsomnaxt n'auront pas été concédés. Les boisements communaux et d'accroissement delapopulation (qui estactuellement étatiques produiront prioritirement le bois de sciage, de de 3,7%). charbon de bois et bois de feu pDur les populations urbaines, 78 le surplus des grands boisements privés permettra de ce type si la politique nationale, en reboisant, vise et la production et de spéculation également. la protection des sols. L'état rwandais consent plus de 6 millions de dollars L'approche agro-forestière chez le paysan et le prin- E.U. annuellement pour le secteur forestier. Comme les cipe de baser la production forestière rwandaise surtout sur trois-quarts de ce budget proviennent de l'extérieur, il est le privé constitue un atout important pour la pérennité et la urgent de rendre opérationnel le Fonds Forestier National viabilité du secteur pour autant que les mesures pour la maintien des opérations. Il a été également noté que d'accompagnement soient prises pour démontrer à ce privé 57% des appuis extérieurs sont constitués par des crédits que l'arbre constitue une spéculation aussi importante car lié remboursables; il est important que ce pourcentage baisse àses préoccupations quotidiennes d'abord avant de dépendre surtout pour des zones à faible potentiel de production même ensuite de la fluctuation des prix sur le marché international. REFERENCES Le système taungya n'est autorisé que sur des zones à pentes 4 Signalons tout de suite que la terre au Rwanda appartient à moyennes pour éviter les problèmes d'érosion et le bénéficiaire de la l'Etat et que les différentes familles utilisent la terre en qualité parcelle s'engage à ne pas déraciner les plants forestiers mis en place. d'usufruit. 211 y a actuellement des autorisations très restreintes de coupe 5 Les prix sont distribuàs sous forme de meubles, de foyers de bois et de carbornisationdans une à deux unités de production laitière améliorés, etc. C'est au niveau des concours des privés que nous intensive è l'Estdu pays pour le bois coupé lors de l'aménagement des mettons les boisements des écoles, et de groupements inscrits au paturages. concours. 3 Ce plan forestier communal est une clarification du plan 6Frw = Franc rwandais forestier decennal a l'echelle nationale (1987-1997) qui ne donne que les grands objectifs dans les divers sous-secteurs du domaine forestier. 79 La Gestion Forestière et la Participation Villageoise Peter Laban Consultant L Introduction A l'autre extreme, il y a les situations où le bois de feu L'importance du bois-énergie se fait sentir comme déficitaire, bien que ce manque de bois soit rarement exprimé comme un problème prioritaire. Dans Les pays sahéliens sont confrontés à une crise ces situations, le couvert végétal ligneux est déjà très énergétique importante. Cette crise se fait surtout sentir en dégradé et éloigné des villages; les feux de brousse sont milieu urbain et en milieu rural, dans les zones écologiques devenus très rares; le terroir villageois est cultivé pour une ayant une pluviométrie annuelle moyenne inférieure à 600 partie importante ou abandonné définitivement pour les nmn. cultures. Le paysan est préoccupé surtout par des urgences En milieu urbain, même dans les grands centres de survie: l'eau et l'alimentation sont de loin ses premiers commeDakar,lamajoritédelapopulation(80à90%)utilise problèmes, effacant un autre problème qui est le charbon de bois ou du bois de feu et doit consacrer une l'approvisionnement en bois. Ce dernier est sous la partie importante (souvent plus de 20%) du budget du responsabilité des femmes et donc constitue surtout un ménage. Les quelques efforts entrepris pour substituer ce problème pour elles. Ces situations existent dans les zones combustible ligneux par d'autres conbustibles n'ont eu que septentrionales des pays sahéliens et dans les zones peu de succès. Les contraintes pour leur introduction sont densément peuplées comme le bassin arachidien au Sénégal multiples: inadaptation des cuisinières aux habitudes et le nord du plateau Mossi au Burkina Faso. culinaires; frais élevés des investissements initiaux; Il est évident qu'entre ces deux extrèmes existe une accessibilité quotidienne difficile à ces combustibles; politi- multitude de situations intermédiaires, chacune avec ses que des prix; etc. Ce sujet, comme celui d'une meilleure spécificités. Il est important ici de noter que le manque de utilisation du bois de feu par la dissémination des foyers bois est un exemple typique d'un problème de rareté qui améliorés, sera élaboré dans d'autres contributions au cours n'est que relative. Un manque éventuel, au début peu per- de cette conférence. ceptible, devient, seulement très progressivement, plus En milieu rural, les besoins énergétiques sont unique- évident. Cette évolution est si lente que les gens adaptent ment satisfaits par le bois de feu. Il est nécessaire de distin- leurs habitudes et emploi du temps. Ils ne la percoivent pas guer deux situations bien différentes, afin d'éclaircir une comme un problème important jusqu'à ce que ce manque certaine confusion qui existe à ce niveau. Il y a la situation soit devenu une pénurie. Il est alors trop tard pour y remédier. où le bois ne manque pas, où le couvert végétal ligneux se Gestion forestière et/ou importation des énergies de trouve à une distance raisonable et permet de satisfaire les substitution besoins énergétiques locaux. Cette situation est caractérisée par l'existence des jachères encore peu dégradées, par la Le bois-énergie joue donc encore un rôle primordial possibilité pour le paysan de défricher pour installer de pourlasatsfactiondesbesinsénergétiquesdespopulations nouveaux champs, par la pratique régulière de feux de laesatsfac tiond soins énergtiqes de pois bnouse. n efet, anscett sitatio ilestpobabe qu la sahéliennes. L'exploitation, souvent irationnelle, dubois de brousse. En effet, dans cette situation il est probable que la feu et/ou du charbon de bois, notamment pour les besoins quantité de bois détruite pour l'extension agricole ou par les urbains, dépasse dans la plupart des cas la capacité de feux est plus importante que le bois prélevé pour la cuisine, régénération des ressources forestières (surexploitation) et et le paysan et même la paysanne ne ressentiront pas un contribue ainsi à la dégradation du couvert végétal, au manque de bois. En général, cette situation est prédominante déboisement et à long terme à une dégrdation irréveble dans les parties méridioes (soudaniennes ou soudano- guinéennes) des pays sahéliens, ou là où la densité de la des ressources naturelles de ces pays. Néanmois, ces population est encore faible (moinsde 20 habitants/kn2) Ce mêmes ressources forestières ont le potentiel réel, notam- ment dans les parties sud, cle continuer à contribuer à sont d'ailleurs de ces zones que provient, en grande pate, lapprovisionnement en combustibles. Des choix politiques le bois-énergie pour la consommation urbaine. 80 et des mesures sont, dans beaucoup de domaines (prix, sabiisation de ceux qui sont intéressés dans l'exploitation organisation de la commercialisation des différentes sources de celles-ci. Or, jusqu' à maintenant l'exploitation forestière d'énergie, institutions, gestion et exploitation rationnelle et dans beaucoup de pays est caractérisée par une soutenue des ressources forestières, textes juridiques, etc.) déresponsabilisation. Il est fort probable qu'un rôle nécessaires, afin de trouver un juste équilibre entre une beaucoup plus important doit être donné à l'organisation exploitation rationnelle et soutenue des ressources paysanne. Une participation plus directe des paysans, visant forestières renouvelables du pays d'une part, et une impor- une plus grande responsabilisation, pourrait contribuer àune tation limitée (coûtant des devises) des combustibles de gestion et à une exploitation soutenue du bois, tout en tenant substitution d'autre part. compte de la fragilité de l'environnement. Cet exposé tente Ueepoesoutenue, qui de contribuer à la réflexion sur les voies et moyens pour Une exploitation forestière rationnelle et suee,q arriver à une telle gestion villageoise. a le souci de la sauvegarde de l'environnement, passe par une bonne gestion des ressources forestières et une respon- II. Analyse des Contraintes à la Gestion des Ressources Forestières Afin de mieux comprendre le contexte du sujet, il est L'utilisation traditionelle du terroir villageois, sous la nécessaire d'analyser les contraintes auxquelles une gestion responsabilitié d'un chef de terre, issu des familles fon- encore peu développée des ressources forestières est datrices, ne favorise pas une exploitation individualisée (par confrontée. Il a déjà été dit que cette gestion est caractérisée un groupement ou un individu) des ressources forestières (la par une déresponsabilisation au niveau de la plupart des brousse), qui d'ailleurs n'ont pas un statut de propriété bien partenaires intéressés: défini. De l'autre côté, l'influence déclinante de ces struc- tures traditionnelles ouvre la porte à des situations conflic- Les exploitants dits "agréés" tuelles entre les intérêts individuels et ceux de la collectivité, et entre les différents groupes d'intérêts dans le même vil- Les exploitants dits 'agréés' (c.à.d. les charretiers, les lage. Le résultat est souvent une situation indécise, qui transporteurs/commercants de bois, les coopératives empèche de nouvelles initiatives. En plus, les textes juridi- d'exploitation forestière, etc.), sont tous ceux qui ont obtenu, ques ne sont pas adaptés à une gestion et une exploitation d'une façon régulière ou non, une autorisation du service forestière par les villageois eux-mêmes. Les codes forestiers, forestier (permis de coupe, de transport, etc.). Dans la plupart souvent inchangés depuis l'époque coloniale, exigent même des cas ces exploitants interviennent dans des terroirs vil- encore une autorisation pour la coupe d'un arbre planté par lageois qui ne sont pas les leurs. Ils ne ressentiront aucune le paysan lui-même! Les droits et devoirs stipulés par ces responsabilité en ce qui concerne l'avenir des parcelles codes incitent peu les villageois à gérer et à exploiter de exploitées; et la gestion de cette ressource forestière ne les façon durable une forêt villageoise. Les éventuelles réformes intéresse nullement. En plus, le service forestier ne leur agraires qui pourraient encourager de telles entreprises ne impose aucune obligation dans ce sens. Ils n'ont donc pas sont pas appliquées. Les structures actuelles de prix d'intérêt à veiller à ce que l'exploitation se fasse d'une façon favorisent essentiellement les tanspoeurs et les commer- soutenue sans compromettre une exploitation future, et sans cants, qui bénéficent souvent des marqes importantes (40 à dégrader irréversiblement l'aire coupée. Leur principal souci 60% au Burkina Faso; 46% au Niger,). est d'approvisionner les marchés urbains à moindre coût. Bref, le paysan vit encore dans une grande insécurité Les villageois quant aux bénéfices d'une exploitation (et donc une gestion) forestière et même quant à l'usuft des arbres protégés ou Il s'agit notamment des villageois qui habitent un plantés par lui-même. terroir où existent des ressources forestières. Ces villageois Par aüleurs, il fautreconnaître que les préoccupations seront en théorie les premiers intéressés par une bonne des villageois sont autrescqueola sauvegardedes boiscnatls gestion des ressources de leur terroir. Néanmoins, par la ,de lleoisont es querla sauvegr debs naturl ou de l'environnement en général. Ils vivent dans un souci pratique des services forestiers, accordant des autoisations quotidien de survie, ou' l'alimentation, l'eau, la santé, etc. d'exploitation aux charretiers ou autres exploitants sont de loin plus importants. Ils hésiteront donc à consacrer 'étrangers', les villageois sont que peu impliqués dans cette du temps et de la main d'oeuvre aux activités forestières, exploitation et les bénéfices obtenus. Par conséquent, ils se surtout s'ils sont peu assurés des bénéfices imméats. sentent peu responsabilisés pour veiller au bon entretien, à la protection et à la gestion de leurs ressources forestières. 81 ces forestières. En effet, les commerçants de bois réussissent Les services forestiers encore toujours à approvisionner les villes en bois-énergie à un prix qui ne reflète pas sa valeur économique, pour ne pas Des changements profonds sont apparus récemment parler de sa valeur écologique. Les prix actuels ne tiennent dans le comportement des agents foestiers, qui sont appelés pas compte des frais de gestion et de remplacement; ils ne à devenir des agents de développement rural plutôt que des tiennent pas compte non plus des effets négatifs du agents verbalisateurs. Malgré cela, les populations rurales déboisement sur l'environnement. En outre, les structures de perçoivent souvent encore le caractère répressif de ces prix ne sont pas équilibrées, laissant trop de marge aux agents, ce qui n'aide pas à créer une ambiance de confiance transporteurs/commerçants, sans aucune valorisation de la mutuelle. En outre, les moyens humains et matériels sont très production de bois. Une telle valorisation pounrait favoriser insuffisants pour pouvoir superviser et contrôler une ex- les investissements à faire par les paysans dans le reboise- ploitation forestière rationnelle sur tout le territoire du pays. ment et dans la gestion des ressources forestières. Enfin, les Ceci semble d'ailleurs une utopie, au cas ou' cette gestion et taxes forestières, sources de revenu de l'état à utiliser exploitation devraient s'effectuer en régie. Enfin, le cadre également pour l'investissement dans le domaine forestier, juridique et administratif est souvent peu adéquat pour per- sont souvent réduites à seulement quelques pourcents. En mettre une créativité donnant plus de responsabiitiés aux résumé, les prix du bois sont déterminés sur les marchés initiatives locales (codes forestiers, réformes agraires, or- urbains et les transporteurs/commerçants ne sont ganisation de l'exploitation et de la commercialisation, etc.). évidemment pas concernés par des considérations purement Il n'est guère étonnant que, dans une telle situation, ces économiques ou écologiques. Pour eux le bois est encore agents soient peu motivés et responsabilisés devant ces toujours un bien gratuit et une augmentation éventuelle des tâches énornes. frais de transport, due aux distances plus longues, est facile- Par ailleurs, les services forestiers n'ontencore quepeu ment compensée par une main d'oeuvre moins chère: le bois de connaissances sur les aspects sylvicoles d'une gestion et sera exploité jusqu'au dernier arbre. d'une exploitation des ressources forestières. Notamment, la recherche en ce qui concerne le potentiel de régénération et Les autorités politiques de croissance de la végétation naturelle ligneuse, a été forte- Les autoritiés poltiques ont un rôle décisif à jouer. On ment négligée, déjà depuis l'époque coloniale. Il n'y a que a vu ci-dessus qu'un nombre important de contraintes est lié très récemment que des essais ont été entrepris dans ce .... très rcemmet quedes esais nt ét entrpns dns ce au cadre juridique et administratif du pays: les textes juridi- domaine. Notons surtout les essais de coupe en taillis au a arJnlu tamltal upy:lstxe uii domaine. Faso,tinssurtoutallés ens1 iscutés cupeetais Peu d ques (codes forestiers, réformes agraires), la politique des Burkina Faso, instalés en 1983. discutés ci-après. Peu de prix de bois, la politique énergétique, l'organisation in- travail a été fait également pour mieux appréhender lepoten- stitutionnelle, la structure de la commercialisation, etc. Ce tiel général d'une forêt par une analyse des données , q pédologiques, d'inventaire forestier et de faune, de la n'est que très récemment que lon a pris conscience du fait capacité de chrg porl.éaledsdnésso que les problèmes de la désertification et du manque de capaceté de charge pour le bptarl et des donnes socilo- bois-énergie ne se résolvent pas seulement par des program- économiques et culturelles par rapport aux villages mes de reboisement (bois de village ou à grande échelle). Le concernés et aux possibilitiés de commercialisation, rôle important que la végétation naturelle a à jouer, et donc La population urbaine la nécessité d'organiser sa gestion dans des meilleures con- ditions vient d'être perçu par les autorités politiques. Cette Comme il a déjà été remarqué, la population urbaine nouvelle conscience doit encore être traduite en nouvelles dépend presque entièrement pour ses besoins énergétiques approches et réglementations, mesures et décisions du bois de feu ou du charbon de bois exploités en milieu rural. appropriées. il est évident qu'elle espère réduire au maximum sa dépense En outre, ces mêmes autoritiés ont à faire avec des pour le bon-énergies. Jusqu'à maintenant le bois-énergie sensibilitités politiques, comme par exemple le souci de n'est pas vraiment perçu en milieu urbain comme déficient, contenir les prix du boi-énergie à un niveau abordable en les prix réels n'ayant quasiment pas augmenté depuis les dix milieu urbain, ou les interêts particuliers des groupes de dernières années. Même, si le taux de déboisement est alar- pression (e.g. exploitants de charbon, etc.). mant. Ceci signifie que l'exploitation forestière est plutôt fonction de la demande urbaine que du potentiel des ressour- 82 IIL Possibilités d'une Participation Villageoise à la Gestion des Ressources Forestières (d) Assurer des bénéfices immédiats, par exemple: Approche et philosophie de la foresterie villageoise - faire installer des points d'eau pour la création de pépinières villageoises et pour Une participation villageoise à la gestion des ressour- les autres usages; encourager d'autres ces forestières s'inscrit dans le cadre plus général de activités associées à l'utilisation de l'eau l'approche de la foresterie villageoise. Il est donc opportun aux environs de cette pépinière, ici de donner une défmition de la foresterie villagoise et de - stimuler la vente des plants produits en rappeler les fils conducteurs de son approche. pépinière villageoise et arrêter, sinon Au Sahel, le concept de "Foresterie Villageoise" pour- diminuer la distribution gratuite des plants, rait être défini comme suit et "Toute activité qui touche de près ou de loin - attribuer une partie des recettes issues de l'intégration des arbres, leur utilisation et leur place, l'exploitation forestière aux organisations en milieu rural, en excluant les opérations réalisées en villageoises; et mieux valoriser les autres régie par les services forestiers." produits forestiers. (e) Assurer une fornation rapprochée des villageois La forestede villageoise implique une contrbution au qui leur permette de maîtriser les techniques syl- développement rural et une participation active des popula- vicoles nécessaires, par des structures adéquates de tions qui les amène vers une autonomie pour l'aménagement sensibilisation, de formation et de vulgarisation. de leur terroir. Les différentes activités se trouvent au car- refour de la toresterie et de la production agricole/élevage et ( -) Solliciter l'appui politique notamment pour: contribuent à améliorer la productivité des ressources - donner la plus grande proité aux adapta- naturelles en sauvegardant un équilibre écologique. A titre tions nécessaires des textes juridiques pour d'exemple et sans vouloir être exhaustif, la foresterie vil- garantir les droits des villageois à l'usufruit lageoise peut concerner des activités de reboisement collectif deleursactivitésforestières, ou individuel, associées ou non à des travaux de conservation - prendre des mesures en ce qui concerne le des sols, l'installation de pépinières etjardinspolyvalents, la niveau et la structure des prix du bois qui mise en place de brise-vent et de haies vives ou, également doivent refléter les coûts d'aménagement et la protection, l'entretien et la gestion de la végétation de remplacement forestier, qui doivent en- naturelle.2 courager des investissements dans le secteur Les fils conducteurs et laphiosophie, qui sontà labase forestier, mais qui doivent également tenir de l'approche de la foresterie villageoise, peuvent être compte des budgets des ménages urbains, et résumés ainsi: - informerpartous les moyens ces villageois de leurs droits et intérets (campagne politi- (a) Viser à une auto-promotion, à une plus grande que, radio-rurale, et, vulgarisation-sen- autonomie des villageois et donc à une indépendance sibilisation). accrue des structures d'appui; cela doit se traduire par (g) Autres éléments-clé - des activités à qui sont pérennes à long - éviter les fausses incitations (vivres PAM, terme; subventions en argent, et dans un moindre - l'utilisation des ressources locales, et mesure des intrants gratuits), - des activités qui sont intégrées à leur vie - associer au maximum les femmes aux quotidienne. activités de foresterie villageoise; en effet, (b) Tenircompte sérieusementdesbesoinsprioritaires les groupements féminins dynamiques, des villageois. Cela veut dire qu'il faut y répondre par soudés et très solidaires peuvent souvent un appui léger si vraiment nécessaire (puits, être des facteurs de réussite, et maraîchage, arbres fruitiers), qui permette d'y as- - intégrer des actions collectives aux socier des activités forestières. activités individuelles; ceci est notamment (c) Viser à une participation active des populations à important pour la gestion des ressources tous les niveaux: conception, décision, planification, naturelles qui sont d'un intérêt commun. exécution, exploitation, répartition des bénéfices et évaluation. 83 - le degré de responsabilité des gens dans la gestion Différents systèmes de foresterie villageoise des arbres ou de la terre. Sous le concept général de foresterie villageoise nous En utilisant ces deux facteurs, la clé suivante (adaptée pouvons distinguer divers systèmes. Une telle distinction de Wiersum, 1987) peut être proposée. Elle distingue 16 nécessite l'utilisationdecritères qui peuvent être arbitraires. systèmes différents de forestetie villageoise (tableau 1). En Néanmoins une telle classification pourrait améliorer notre complément, une autre distinction peut être faite en tenant compréhension. L'accès aux terres et aux arbres par les compte du produit de ces systèmes: groupe-cibles est crucial pour qu'un programme de (a) foresterie villageoise pour la production commer- foresterie villageoise réussisse. Une distinction pertinente ciale (souvent à un niveau élevé d'intrants), et entre différents systèmes de foresterie villageoise pourrait donc être basée sur les deux facteurs suivants: (b) foresterie villageoise pour l'autoconsommation - le degré de pourvois ou de contrôle des gens sur la (pe d'intrants). terre, et Tableau 1: SYSTEMES DE FORESTERIE VILLAGEOISE Contrôle/Propriété de la terre ou des arbres Communal Familial Individuel Etat Responsabilité Communale 1 2 3 4 sur la gestion Familiale 5 6 7 8 des arbres élargie Individuelle 9 10 11 12 Etat 13 14 15 16 Quelques exemples adaptés à la situation existante dans les pays sahéliens: Cas Exemple 1,2 gestion d'une forêt villageoise (domaine protégé) par un groupement villageois dars le terroir villageois (sur des terres appartenant àune famille-élargie) 2 bois de village collectif sur des terres appartenant à une famille-élargie 4 concession de gestion et d'exploitation donnée à un groupement villageois à l'interérieur d'une forêt classée 6 bois familial sur des terres familiales 2,10 jardin polyvalent sur terres familiales avec responsabilité collective pour l'ensemble du jardin, mais responsabilité individualisée pour les planches maraichères, les arbres fruitiers et les arbres dans la haie vive ou brise-vent 10,11 mini-pépinière pour la production et la vente des plants 11 protection de Kadd dans un champ privé 1 1 haie vive ou brise-vent autour d'un champ privé 16 exploitation d'une parcelle d'une forêt classée par des villageois sous la supervision du service forestier dégradatiorn; câle peut être améliorée aussi grâce aux inves- Considérations spéciales tissements temporaires ou permanents. Cependant, les possibilitiés de maintenir ou d'améliorer cette capacité de Activité de long terme charge dépendront essentiellement des facteurs socio- économiques qui permettent oa non au paysan de soutenir à Des activités doivent étre entreprises dans la perspec- long terme ces investissements nécessaires (par exemple, tive qu'elles peuvent être menées à long terme. Ainsi, elles l'investissement humain nécessaire pour entretenir des devront contribuer à maintemr ou à améliorer la productivité travaux anti-érosifs ou pour protéger et gérer une forêt des ressources naturelles sur une base soutenue. Le niveau villageoise, etc.). Il est donc très important pour réussir un d'une production possible est indiqué par la capacité de programme de foresterie villageoise de connaître la capacité charge supportable pour l'environnement pour cette produc- de charge initiale et les moyens disponibles du paysan pour tion. Cette capacité de charge n'est pas fixe dans le temps. la maintenir ou l'améliorer (temps, main d'oeuvre, terres, et Elle peut diminuer par des processus d'épuisement et de ressources financières). 84 intérêts sont rarement considérés de même importance par Intérêts collectifs versus intérêts individuels les divers groupes d'intérêt à l'intérieur et à l'extérieur d'une communauté villageoise donnée. Par conséquent, ces der- La foresterie villageoise peut concemer des activités niers percevront la responsabilité pour la gestion de ces limitées à l'échelle individuelle (voir Tableau, 1 cas 11), ressources communes d'une façon différente et souvent toutefois, pour bien d'autres activités, il y a des intérêts conflictuelle. familiaux ou même communaux en jeu qui dépassent l'intérêt individuel. En Afrique de l'Ouest, les structures Cependant, beaucoup de programmes de foresterie traditionnelles responsables ("chefs des terres") de la gestion villageoise ont, entre autre, comme objectif de contribuer à des terres appartenant à l'ensemble des familles fondatrices la sauvegarde de l'environnement et à une meilleure gestion d'un village ont perdu beaucoup de leur influence. Dans le des ressources forestières. Il semble donc important de bien processus en cours d'individualisation de la propriété des analyser les besoins et intérêts des différents groupes-cibles terres nous pouvons dire, d'une façon très générale, que cette afm de les faire coïncider le plus possible. responsabilité de gestion relève maintenant plutôt des chefs des différentes familles-élargies ou même des ménages Modalités techniques de gestion de la végétation individualisés. En fait, on ne devrait pas parler de propriété naturelle mais des droits d'utilisation des terres; droits traditionnels Encore très peu de recherches ont été faites sur qui toutefois se transforment actuellement de plus en plus en l'aménagement et l'exploitation des fonnations forestiéres propriété. Ces intérêts familiaux interferent, souvent d'une naturelles des zones sahélo-soudaniennes. Très peu de façon complexe avec les activités forestières ils favorisent données sont donc disponibles pour proposer des modèles rarement les activités d'un individu, ce dernier n'étant pas techniques. Les effets des différents modes d'exploitation assuré qu'il puisse tirer les bénéfices de ses efforts; pour les (coupe en taillis, en taillis sous futaie, à blanc, sélective, etc.) mêmes raisons, ils ne favorisent pas non plus les activités sont mal connus. Aucune information n'existe sur les collectives engageant des membres de familles différentes. potentialités de la régénération naturelle, sur les courbes de Cette situation, notamment dans la partie cultivée du croissance et donc sur les révolutions à prévoir entre deux terroir villageois, aura probablement tendance à favoriser: coupes. Pour des raisons de prudence, on s'en tient encore, en attendant des données de recherche, à une période de (a) despactivités forestièresquirelèvent stitement de révolution entre 15 et 20 ans, en faisant de préférence des la responsabilité d'un paysan et de son propre coupes en taillis sous fausse futaie, et en préservant les gros ménage, afn d'éviter les conflits d'intérêts cités ci- arbres ou les arbres d'une valeur spécifique. dlessus (tableau 1, cas 11), et Au Burkina Faso, des parcelles d'essais de coupe en (b) des activités collectives, notamment des groupe- taillis ont été installées en 1983 dans différentes zones ments bien structurés, à la condition que les droits, les écologiques.3 Une première coupe à blanc d'un quart des eénéfices et les obligations soient bien déterminés, sous-parcelles sera effectuée fm 1988, afm de déterminer un comme c est souvent le cas pour les Jardins tarif de cubage en vue d'estimer la production annuelle et polyvalents ou les bois collectifsdes groupementsde totale (cinq ans) de chaque taillis. Cette opération sera femmes ou de jeunes (tableau 1, cas 2, et 2,10). répétée quand les taillis auront dix, quinze et vingt ans. Dans la partie non-cultivée (la brousse) d'un terroir Pendant les premières quatre années des mensurations villageois la situation est probablement encore plus par espèce (80 placeaux de 100 m2) sont faites sur le nombre compliquée, parce que plus floue; les différents droits de rejets par souche (et diamètre de souche), sur les hauteurs d'utilisation (terres et arbres) étant moins clairement définis, moyennes et dominantes et sur la mortalité. Les tableaux entre les familles. Cette complexité est devenue encore plus suivants donnent un aperçu sommaire des résultats, après grande du fait que formellement toutes les terres sont traitement statistique. Un essai "date de coupe" a été effectué déclarées propriété l'état. L'état peut accorder des droits également en 1983-84 (mai, sept-oct, décembre et mars). Les d'utilisation deces terres à condition que l'utilisateur prenne différences de croissance et de mortalité entre ces quatre des mesures pour améliorer la productivité. La brousse est dates ne sont pas suffisamment nettes pour tirer des con- souvent considérée comme un bien collectif, c.à.d. un bien clusions affirmatives. Néanmoins, des suggestions d'état ou d'un village. Sa bonne gestion devrait donç en provisoires peuvent être faites selon les conditions théorie, être dans l'intérêt de ces collectivités. Ces intérêts écologiques: sont de tout ordre: bois de feu et de construction, fourrage, faune, fruits, plantes médicinales, miel etc., sans oublier les (a) domaine sud-soudanien: coupe d'octobre à mars, valeurs spirituelles et les bénéfices moins tangibles comme essentiellement pour être en avance sur la repousse l'ombrage, la protection des sols, l'environnement vert et le du tapis herbacé. niveau général de production des terres. Ces différents 85 (b) domaine nord-soudanien: coupe d'octobre à mai. (c) domaine sub-sahélien. coupe d'avril à juin. IV. Quelques Expériences en Gestion Forestière avec Participation Villageoise Dans plusieurs pays Sahéliens quelques activités ont probablement une certaine évolution, afin que ces groupe- été entreprises, et tentent d'associer les villageois à la gestion ments trouvent une structure d'organisation adéquate, il con- des ressources forestières naturelles. La plupart d'entre elles vient ici de faire quelques observations sommaires à ce sujet se trouvent encore dans une phase conceptuelle ou ne sont (a) Dans le cadre du plan d'aménagement de la Forêt que très récentes. Il est donc trop tôt pour tirer des con- Classée de Yabo, des habitants des deux villages clusions. Presque toutes peuvent être considérées comme un riverains ont créé des groupements d'exploitation de des systèmes de foresterie villageoise suivants les cas 1, 2,4 D études * 7 ou~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~~~~~~~~~os 1es (tablaues économiques sur la rentabilité des ou 16 (tableau 1). différents modes de gestion et sur les possibilités de Burkina Faso commercialisation des produits vers Ouagadougou ont démontré que la coupe en taillis simple de la Le service forestier a entrepris en 1983 un programme végétation naturelle par une coopérative villageoise d'aménagement des forêts classées avec un appui de la (sous supervision du service forestier), commer- coopération néerlandaise dans le cadre du projet bois de cialisation inclus, était la plus intéressante (taux de Villages et Reconstitution de la Végétation. Cet rentabilité interne (TRI) de moins 4%; valeur aménagement prévoit une participation active des vilages actualisée nette (V.A.N.) à 5% de moins 7.900 riverains. Mis àpartles essais de coupe en taillis, mentionnés FCFA/ha). Elle a été comparée au même type plus haut, ce programme comprenait la délimitation et la d'exploitation mais en régie et transport du produit cartographie des forêts, les différentes études socio- assuré par le service forestierjusqu'à Ouagadougou à économiques (vilages riverains et possibilités de commer- 70 km de la Forêt Classée (TRI de moins 2.5%; cialisation des produits) et techniques (typologie de la V.A.N. à 5% de moins 26400 FCFA/ha). Les calculs végétation, inventaire forestier, prospection pédologique, et ne tiennent pas compte des taxes; le prix du bois études sur la capacité de charge de la forêt pour le bétail) et (sortie forêt) était fixé à 1.610 FCFA/stère. Les coûts l'analyse et l'évaluation des terres (FAO) a été adaptée aux incluent les frais généraux et d'aménagement (over- spécificités de l'aménagement forestier dans les pays du head costs). Les deux groupements étaient limités à Sahel.4 Cette méthode a été appliquée à la Forêt Classée de 20 et 25 personnes. Les travaux concernent surtout la Yabo (Province du Sanmatenga), pour laquelle un plan ramassage de bois mort, qui est une activité connue d'aménagement a maintenant été déterminé. traditionnellement. Avant de se lancer dans une ex- ploitation plus compliquée, elle permet de mettre au En 1985, le Gouvernement du Burkina Faso a entrepris point et de tester la solidité du groupement. Une une restructuration importante de l'exploitation forestière et attention spéciale, toutefois doit être donnée à de la commercialisation du bois de feu. Les transporteurs l'association desfemmes, qui sontfacilementexclues, étaient obligés de s'organiser (les moyens de transport dès qu'il s'agit d'activités d'intérêtcommercial. Cette devaient être peints en zébré blanc-vert) et les structures des activité forestière était censidérée par les villageois prix étaient revues, donnant plus de bénéfices aux comme une occupation secondaire. Néanmoins, ils la débiteurs/exploitants de bois (pour un transporteur, le prix reconnaissent comme un gain d'appoint intéressant d'achat d'une stère de bois est fixé à 1.610 FCFA; les taxes environ 10.000FCFA/personne/mois. En un mois, les forestières ont été relevées de 40 FCFA/stère en 1980 à 300 deux groupements ont vendu au total environ 500 FCFA/stère en 1985; le prix de vente par les grossis- stères qui représentent un chiffre d'affaire d'environ tes/ansporteurs est fixé à 3.675 FCFA/stëre. Ces mesures 800.000 FCFA sur lesquelles l'état a reçu environ prévoient également un rôle plus important pour des or- 150.000 FCFA de redevances. En plus de 300 ganisations villageoises dans la gestion et l'exploitation des FCFA/stère pour le permis de coupe, 300 FCFA/stère ressources forestières. Ainsi, doivent être créés au niveau sont prélevés pour la caisse commune. Ces revenus villageois des groupements ou coopératives d'exploitation servent aux activités sociales (construction de bar- de bois. Ces groupements peuvent avoir des concessions rages, d'une école ou d'un poste de santé) ou pour dans les chantiers d'exploitation forestière d'intérêt public payer des manoeuvres pour le reboisement si le ou dans les forêts classées; ils seront intéressés également groupement n'est pas en mesure de le faire lui-même. dans la gestion/exploitation des forêts villageoises. A l'heure actuelle certains de ces groupements sont opérationnels. Bien (b) Au niveau de la Forêt Classée de Tiogo (Province que cette expérience soit très récente et nécessite encore du Sanguié) les services forestiers ont encouragé la 86 l'approvisionnement de la ville de Koudougou,8 FAO, encore très peu d'activités sont entreprises visant une quelque six habitants d'un village de pêcheurs ont véritable participation des populations rmales à la gestion et effectivement formé un tel groupement. L'exemple est à l'exploitation des bois naturels. Néanmoins, le projet de intéressantparce qu'il illustre bien le risque de monop- Koulikoro a fait des propositions pour une stratégie olisationparquelques individus d'une activité qui con- d'approche afin d'associer des villages riverains àla gestion cerne l'exploitation des ressources qui sont la propriété des deux massifs forestiers (Woro et Dialakoro, total 15.710 et l'intérêt collectif (villageois ou état). En effet, les ha) et d'entreprendre avec eux des activités forestières dans membres du groupement ont exclu les autres villageois leurs propres terroirs. Pour ceci des coopératives ou pré- de cette activité, parce que "c'était eux qui ont pris en coopératives sont proposées pour l'organisation des premier les risques." Leur intérêt s'explique large- paysans.10 L'approche proposée tient compte de beaucoup ment: Le bois est vendu au grossiste/transporteur à de contraintes et considérations évoquées ici. Cependant, 1.610 FCFA/stère au lieu de 200 FCFA/stère dans le comme dans les autres pays, peu d'attention est donnée au passé! Ils ont 1.116 FCFA/stère de frais (taxe/permis point sensible des éventuelles interactions et conflits de coupe: 300 FCFA; caisse commune; 200 FCFA; d'intérêts entre ces coopératives à venir et des autres main d'oeuvre pour la coupe du bois et le chargement habitants de la zone d'intervention. La commercialisation d'un camion de 15 stères: 665 FCFA). Les revenus des produits et la rentabilité des opérations dans le cadre du nets sont donc 75 FCFA/stère (soit 455 divisé par 6) projet mentionné ci-dessus, situé à 140 km de Bamako ou 1.125 FCFA/Camion de 15 stères. Les premiers pourraient se montrer difficiles. mois leus gains étaient utilisés pour réaliser des plan- tations d'arbres (I ha/an), rendues obligatoires par le Niger service forestier. Au Sahel, c'est probablement au Niger qu'un premier (c) En fait, la création de ce type de groupement est projet de gestion d'une forêt classée avec participation vil- surtout promue pour organiser l'approvisionnement lageoise a été mis en application. Il s'agit de la Forêt Classée des centres urbains. La plupart d'entre eux se trouvent de Guesselbodi à 25 km de Niamey. dans des villages le long des grands axes routiers. Ainsi, d'autres groupements ont été créés autour de la Le Projet d'Aménagement de la forêt classée de Gues- Forêt Classée de Nakabé (Province du Sammatenga) et selbodi, commencé en 1981 avec un appui de l'USAID, est de Bissiga (Province d'Oubritenga) sur l'axe Kaya- essentiellement un projet de recherche appliquée. Après Ouagadougou et de la Forêt Classée de Nazimon deux ans d'études, un premier plan d'aménagement était mis (Province de Sissili) sur l'axe Leo-Ouagadougou. Des en place. La recherche et puis les activités du plan réprésentants de onze de ces groupements ont reçu une d'aménagement étaient orientées sur la conservation/res- formation de bûcheron/responsable de la gestion de la tauration des sols et la gestion/exploitation des essences forêt de six semaines dans le cadre du projet FAO locales. La population riveraine a participé dès le début aux "Aménagement et exploitation des forêts pour le discussions concernant l'utilisation antérieure et actuele de ravitaillement de Ouagadougou en bois de feu." la forêt, les changements dans la forêt pendant les demières trente années et les priorités et préférences pour son utlisa- Jusqu' à aujourd'hui, la plupart de ces activités con- tion à l'avenir. Puis, elle a été étroitement associée à la mise cernent l'exploitation forestière en domaine classé. Encore en place du plan d'arnénagement. Pendant les premières très peu d'initiatives ont été prises pour les encourager en années, cette association fonctionnait sous la forme de domaine protégé. Pourtant, le service forestier au Burkina recrutement rémunéré d'ouvriers dans les vilages riverains. Faso prévoit la création et la gestion des forêts viUageoises Cette association a évolué vers la création en 1986-1987 de dans le cadre des projets Bois de Vilages en cours (finance- la Coopérative Forestière de Guesselbodi. Cette coopérative ment Suisse et Pays Bas). Elles sont situées sur le terroir est formnée par neuf villages, chacun répresenté par cinq villageois, elles auront leur propre statut et bénéficieront personnes. Les quarante-cinq réprésentants constituent d'un aménagement spécial, convenu avec le village l'assemblée général delacoopérative. Ellea signé un contrat concerné. Le concept de ces forêts villageoises et les avec le Gouvemement du Niger qui l'autorise à exploiter la méthodes d'approche pour leur localisation, délimitation, forêt à condition de respecter les directives du plan protection et exploitation ainsi que pour la responsabilisation d'aménagement. Le rôle du service forestier est de diriger le des villageois ont été élaborés récemment.9 Ils n'ont encore programme de restauration et de conservation des sols et eu que quelques applications, d'une façon expérimentale. d'appuyer la coopérative pour déterminer une politique d'exploitation qui soit écologiquement valable, enfin le ser- Mali vice forestier veillera à ce que cette politique soit respectée. A part le Projet d'Aménagement Forestier et Reboise- Il est intéressant de faire des observations sur quelques ment Villageois de Koulikoro, exécuté avec l'appui de la aspects techniques de l'expérience de Guesselbodi: 87 (a) La forêt a été divisée en dix parcelles de 500 ha, (a) Des périmètres d'aménagement de la forêt chacune à traiter dans des rotations de 10 ans. Il a été naturelle seront détermninés. Pourchaquepérimètre un estimé que cette période était suffisante pour la plan simple d'aménagement, d'exploitation et de régénération après une coupe en taillis des espèces protection sera élaboré. Les groupes ou individus principales (Combretum nigricans, Combretum responsables de la gestion d'une parcelle acquerront micranthum et Guiera éasnAgalensis). Le type de un droit de propriété sur cette parcelle et leurs végétation était une savanne arbustive dégradée. La produits. Des communautés locales seront respon- forêt est sur-pâturée et il y a beaucoup de sols nus. sables de la mise en place du plan d'aménagement, (b) L'exploitation forestière pouvait être rentabilisée qui sera évaluée annuellement par le service forestier. grace à la faible distance de Guesselbodi de Niamey (b) Le bois exploité ainsi sera commercialisé à travers (25 km) et à un prix relativement élevé de 4.2000 des marchés ruraux de bois de feu à créer seulement FCFA/stère (une stère équivalent à 225 kg). La coupe dans des zones 4 de haut potentiel de production. Les est permise en fonction de la densité de la végétation, transporteurs ne pourront acheter du bois que sur ces de la topographie et de la susceptibilitié du site à marchés. Ils devront acheter un permis de transport à l'érosion. il s'agit d'une coupe en taillis des arbres 2 FCFA/kg, à présenter au poste de contrôle à l'entrée ayant un diamètre d'au moins 4 cm. d'un centre urbain. En plus, l'entrée du bois dans la ville est conditionnée par une taxe sur le bois de feu, (c) Le pâturage par des animauxes rgreusem qui a été récmment augmentée jusqu'eà 1,4 FCFA/kg exclu pendant les premiers trois ans après la coup (ou approximativement 315 FCFAastère). Seuls les Cependnt, de permi sont endus ux gen pourtransprteurs motorisés seront autorisés à transporter couper du foin ou ramasser des autres produits secon- daires. La parcelle est réouverte au pâturage en fonc- le bois de ces marchés aux centres urbains. Les char- tion de la capacité de charge de la parcelle. Un rettes auraient leur rôle àjouer pour approvisionner le systède lamcapcté descarg de la relle. Un marché rural. Les quantités vendues dans les marchés ces mesures par des éleveurs. ruraux seront limitées par des quotas, déterminés en fonction de la demande urbaine et de la capacité de (d) Des recherches appliquées sur la conservation des production soutenue des zones d'approvisionnement. sols ont démontré l'intérêt du "mulching" en laissant (c) Il est estimé que ce système de commercialisation des tiges et brindilles par terre après une coupe et de taxation peut être contrôlé plus facilement et d'exploitation. Peu coûteux le "mulch" attire les ter- mites qui favorisent une amélioration de la structure permettre un SUIVi plus eicace. physique du sol. Plus 60% de la surface traitée ainsi Sénégal a connu une régénération naturelle des espèces lig- neuses. La Sénégal a une certaine expérience en ce qui con- (e) La construction de diguettes en pierres ou enterre, cerne l'organisation plus formelle des exploitants et effective mais chères (environ 140.000 FCFA/ha) a transporteurs privés de bois et de charbon de bois. La grande été abandonnée au profit de la construction de micro- majorité de ces exploitants/transporteurs, organisés en bassins en forme de V, espacés de 8m en aval des coopératives d'exploitation forestière sont allochtones aux arbres plantés. Le taux de réussite (50% sous 233 mm terroirs villageois ou' ils ont obtenu des permis de coupe. Les de pluviométrie!) est encourageant et confirme des contraintes liées à une telle exploitation sont indiquées plus essais semblables à Kaya, Burkina Faso avec les haut dans cet article. Encore peu d'actions ont concrétement demi-lunes. Leur coût d'installation revenait à 9.100 été entreprises pour associer les villageois eux-mêmes à ces FCFA/hal12 activités. Deux projets d'aménagement des forêts classées sont en cours, et prévoient une association directe des i est encore trop tôt, après un ou deux ans de fonction- populations riveraines: Le projet d'Aménagement et mise nement de la coopérative pour tirer des conclusions. en valeur de la Forêt Classée de Dabo, appuyé par la FAO Toutefois, entre autre sur la base des premiers résultats de danslaMoyenneCasamance,dcincau suddu pays etleprojet Guesselbodi, le Gouvemement du Niger a proposé en 1987, Bois de Villages et Aménagement des Forêts Classées de sur financement de la Banque Mondiale, de mettre en place Gonakié de Podor, appuyé par la Coopération Néerlandaise, un programme d'approvisionnement en bois de feu des à l'extrême nord du pays (vall.ée du Fleuve). Le premier centres urbains dans leurs zones périphériques allant jusqu' projet a finalisé les études nécessaires pour l'élaboration à 100km.13 Ce programme doit promouvoir la gestion des d'un plan d'aménagementet devrait entrer sous peu dans une ressources forestières par les populations locales. Afin de phase d'exécution où des villages riverains joueront une part réussir ce programme les élément-clés suivants sont importante dans la gestion, l'exploitation et même la trans- proposés: 88 formation (scierie) des produits. Le deuxième projet est sur la régéneration naturelle du Gonakié dans les zones encore dans une phase d'étude et de recherche, notamment inondables. V. Conclusions et Recommandations (c) afin d'encourager le paysan à faire des investisse- Potentiel pour satisfaire les besoins nationaux en ments dans ce domaine, il est primordial que des énergie mesures adéquates soient prises par les autorités politiques et appliquées par les structures gouver- La gestion des ressources forestières ne concerne pas nementales, seulement les forêts naturelles. Néanmoins, il faut reconnaître que laplupartdes activités deplantation d'arbres (d) une politique équilibrée en matière d'énergie ne pourront contribuer que faiblement à la couverture des domestique, qui tienne compte aussi bien de la besoins en bois-énergie en dehors de leur cadre local de nécessité de faire adapter la demande au potentiel de production. Les produits des arbres plantés dans les terroirs production. Dans cette politique l'augmentation des villageois (bois de villages et systèmes agro-forestiers) rendements énergétiques du bois-énergie (meilleure seront destinés surtout à l'auto-consommation ou à une carbonisation et diffusion des foyers améliorés àbois commercialisation locale. Le type de produit (bois de ser- et à charbon de bois) et une certaine substitution par vice, fruits, pharmacopé et non bois de feu), le caractère d'autres combustibles (sans gonfler excessivement dispersé de la production et les infrastructures de commer- leurs importations) sera indispensable, et cialisation peu développées en sont les principales raisons. (e) une amélioration très importante des connaissan- Ceci n'enlève rien à l'importance de ce type d'activité, pour ces sur les potentialités de ces ressources forestières: améliorer la production agricole, pour satisfaire les besoins localisation, capacités de production, modes de ges- locaux et pour protéger l'environnement. Les plantations tion et d'exploitation, et aspects économiques et effectuées à grande échelle, également, ne semblent pas être fmanciers. une solution valable. Leurs frais élevés d'installation, d'entretien et de gestion nécessitent une valorisation des Mesures politiques nécessaires pour soutenir une produits, orientée dans la plupart des cas vers le bois de gestion villageoise des ressources forestières service. En effet, on peut estimer, que la plus grande partie du Sans ces mesures, l'option d'une gestion de l'offre du bois-énergie (probablement plus de 90lpu) est issue de la bois-énergie avec la participation villageoise n'est pas en- végétation naturelle. A condition qu'un certain nombre de visageable. Si le paysan ne perçoit pas un intérêt conditionssoientremplies,lesressourcesforestièresnaturel- onomique, et s'il n'a pas la garantie qu'il pourra les, qui sontd'ailleurs renouvelables et encore bien existan- bénéficier à court et à long terme de ses efforts, il ne tes, peuvent continuer àjouer, et même à long terme, un rôle s'aventurera pas dans une telle activité. Io est donc important dans le secteur de l'énergie et donc dans nécessaires de prendre de nouvelles mesures ou de modifier l'économie des pays sahéliens. celles en vigueur dans les domaines suivants: La principale condition est que ces ressources soient (a) la garantie formelle des droits concernant gérées et exploitées d'une façon soutenue, en tenant compte 1'utrisation des ressources forestières et les bénéfices de leur capacité de régénération et de production. Il sera très des actvités forestières par les textes juridiques nécessaire pour ceci de prendre des dispositions afin que les (code forestier, réforme agraire, etc.), conditions suivantes soient remplies: (b) la protection par les autorités des structures vil- (a) une nouvelle responsabilisation des paysans pour lageoises contre la monopolisation d'une telle qu'ils entreprennent l'aménagement et l'exploitation activité par des "étrangers" ou des habitants du même soutenue des ressources forestières de leur terroir village, villageois, (c) la détermination d'un niveau adéquat des prix (b) une correspondance entre les intérêts collectifs aussi bien pour le producteur que le consommateur. (d'un village et de l'état) et les interêts parciculiers Les prix de bois pour le producteur paysan doivent (d'ounpvilgement, deo'état) et lesintérêts) paurticulier être suffisammentélevés pourl'inciteràdépenser son bgroupemgent,n copéative,iet iommunddu) pour nes temps, sa main d'oeuvre et ses ressources financières ressources forestières, dans cette entreprise. Les prix pour le consommateur doivent tenir compte des faibles budgets de la plupart des ménages urbains, 89 (d) la restructuration des prix et de la fiscalité (f) le développement d'un système adéquat de sen- fmancière devrait être notamment en faveur du prix sibilisation, formation et vulgarisation afm de donner au producteur et des taxes forestières. l'appui technique et organisationnel aux structures L'augmentation de ces deux éléments aurait pour but villageoises pour entreprendre des activités de ges- essentiel de favoriser l'investissement dans le secteur tion forestière, et forestier. La création d'un Fonds Forestier pourrait (g) l'orientation de la recherche et de l'inventaire contribuer à atteindre ccebbut, forestier sur les ressources forestières naturelles, (e) le développement et l'application d'un système notamment pour la production de bois-énergie. efficace de contrôle des prix et des taxes, VI. Conclusion L'approche de la foresterie villageoise peut être une attention particulière, et à juste titre, a été consacrée aux considérée comme une stratégie nouvelle, développée problèmes des prix, des taxes forestières, des droits depuis seulement une dizaine d'années. Cette foresterie vil- d'usufruit et de l'organisation de la commercialisation. Très lageoise a, jusqu'à maintenant, surtout favorisé des actions peu d'attention, et à tort, est encore donné aux problèmes de plantation. Ce n'est que depuis peu que plus d'attention sociaux qui peuvent surgir, et surviennent déjà, en milieu est donnée à la gestion organisée de la végétation naturelle. villageois. Les modèles de gestion proposés, aussi simples Encore teés peu de modèles techniques fructueux ont été qu'ils puissent être, sont nouveaux et demandent de nouvel- développés pour intégrer cette gestion dans la vie vil- les formes d'organisation villageoise. En plus, en donnant lageoise. des droits spécifiques à quelques individus ou groupements, Les contraintes d'une telle gestion, qui ont été ils interfèrent d'une façon assez radicale avec les concep- Les ontrunte d ue tele gstlo, qu ontété tions villageoises en ce qui concerne l'utilisation de la discutées dans cet article, sont multiples. Encore très peu de btiose solutions valables sont proposées pour y rémédier. Bien que, se. notamment au Niger et au BurkinaFaso, quelques pas soient L'attribution de ces droits, sans un consensus et sans faits pour instaurer des mesures qui encouragent une adhésion de l'ensemble du village concerné, peut avoir l'association des populations rurales àla gestion des ressour- des effets négatifs sur la responsabilité collective des ces forestières, beaucoup reste encore à faire. Les décrets et communautés villageoises pour la gestion générale de leur des décisions politiques ne suffisent pas; ils doivent aussi terroir et par conséquent sur la poursuite des activités à long être applicables et appliqués, tout en tenant compte des terme. Les quelques expériences faites en ce domaine au moyens de contrôle qui sont limités. Burkina Faso laissent apparaltre les premiers signes de ten- sion entre les nouveaux exploitants et les autres villageois. E3nfin,le point délicat et probablement le plus difficile Il sera donc né,cessaire d'examiner avec beaucoup de à résoudre mérite d'être souligné ici. Dans la réflexion et les prudenc l écution den linerventions. propositions récentes faites au sujet de la gestion vilageoise, REFERENCES Estimations provenant des rapports d'activité du 7De Wit, 1986. programme BanqueMondiale/PNUD/AIDEBilatérale (ESMAP), 8 Kaboré et ai 1987. 1986. 9 Kaboré et ai 1987. 2 DAFR, 1984; Fall et al, 1988. 10Pakan 1987, 1987. 4 Kaboré et Rennes, 1987. I Heermans, 1987. Comparé et al, 1983. 12 Heernans, 1987. 'ESMAP, 1988. 13 Banque Mondiale, 1987. 6 Kaboré et al, 1987. 90 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BanqueMondiale,1987-RepubicofNiger.EnergyProject; Kaboré, C., Renes, G.JB., 1987 - Point sur les essais coupe Staff Appraisal Report No. 6746-NIR. Westem Africa Projects en taillis et date de coupe à Yabo, Bissiga, Sa et Toumouss'ni, Department; Energy Division, Washington. quatre années après l'installation. 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Pendant cette période le marché d'abord le fait des expatriés et de certains sénégalais ayant traditionnel se stabilise au niveau de 3.900 T/an. des revenus permettant d'acquérir une cuisinière à gaz. Le A partir de 1983, un nouveau modèle de fourneau gaz butane est alors distibué sous l'emballage de 12,5 kg dit (Nopalé 6 kg) arnve sur le marché. La consommation du -tr *tionnel'. traditionnel se maintient au niveau de 3.900 T/an avec une Au début des années 1970, le marché traditionnel a baisse de 32% à 24% entre 1983 et 1986. normalementetrégulièrementprogressé avec l'extension de (c) Pendant la période 1985-1986, du fait du renverse- la consommation des expatriés aux sénégalais aisés. Devant ment des tendances du cours du baril de pétrole et du la déforestation catastophique, les pouvoirs publics ont dollar EU, le gaz butane n'est plus réellement décidé en 1974 de vulgariser la consommation de butane subventionné; le Gouvermement ayant décidé de ne pas dans les familes sénégalaises en remplacement du charbon répercuter la chute des cours pétroliers aux consom- de bois (campagne de butanisation). L'objectif initial de mateurs. cette politique était de réduire la consommation de charbon On constate que le nouveau modèle Nopalé a pris une de bois de 50% des grandes agglomérations du pays. part du marché du Blip Banekh; dans l'ensemble le gaz La campagne de butanisation a connu de 1974 à 1987 populaire a légèrement progressé 68% en 1983, 76% en quatre périodes caractéristiques soustendues par des 1986. décisions politiques incitatives: (d) Depuis la mise en place des nouvelles structures de (a) En juillet 1974 débute lacampagnedebutanisation: prix au lerjuillet 1987 (prise en compte des coûts réels Le modèle mis en place est le fourneau Blip Banekh d'importation et subvention de 120 FCFA/kg sur avec un réservoircamping gaz de 2,7 kg.L'équipement l'énergie) la vente des bouteilles de 2,7 et 6 kg s'est (réservoir et matériel de fourneau) est exonéré de tout accrue de façon spectaculaire. droit d'entrée. Le gaz par contre, n'est pas si,-'ioductionde titescapacités deboutees subvmntionné;. de gaz (1974 Blip Banekh 2,7 kg; 1983 Nopalé 6 kg) à des Ce qui justifie la progression de la consommation de prix accessibles aux sénégalais de revenus moyens a permis 6% en 1974 à 15% en 1975 par rapport à la consommation de développer la consommation de gaz butane au Sénégal de globale. Le marché traditionnel passe de 94% à 85%. 1974 à 1987 comme indiquée dans les tableaux 1 et 2. (b) A partir de 1976, le Gouvernement du Sénégal se Les sources d'approvisionnement lance dans une politique importante de subvention du gaz butane en petites bouteilles. Les équipements ne La raffinerie de la SAR sont plus exonérés. Construite au début des années 1960, la raffinerie de Jusqu'en 1979, le gaz populaire a considérablement la Société Africaine de Raffinage (SAR) approvisionne en progressé, durant tout cette période, passant de 25% à 57% produitpétrolier depuis 1964 le marché sénégalais etcertains par rapport à la consommation globale du fait de la subven- pays voisins. Sa capacité de production a été portée en 1983 tion appliquée en 1976. à 1,2 millions de T pour un marché actuel d'environ 850.000 Malgré cette politique incitative, on verra s'appliquer tonnes. 92 EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DOMESTIQUE DE GAZ BUTANE ENTRE 1974 ET 1987 Tableau 1 Gaz"populaire" Répartition ventes gaz populaire Ventes Gaz "traditionnel" (Blip Banekh globales (12,5 et 38 kg) + Nopale) Blip (2,7 kg) Nopale (6 kg) Année (tonnes) (tonnes) (No) (tonnes) (%) (tonnes) (Ns) (tonnes) (%) 1974 2753 2575 94% 178 6% 178 100% 1975 3412 2914 85% 498 15% 498 100% 1976 3962 2981 75% 981 25% 981 100% 1977 5015 3152 63% 1863 37% 1863 100% 1978 6578 3488 53% 3090 47% 3090 100% 1979 9120 3958 43% 5162 57% 5162 100% 1980 9880 3946 40% 5934 60% 5934 100% 1981 9874 3907 40% 5967 60% 5967 100% 1982 11019 3995 36% 7024 64% 7024 100% 1983 12374 3982 32% 8392 68% 7990 95% 402 5% 1984 13221 3925 30% 9296 70% 7982 86% 1314 14% 1985 14635 3847 26% 10788 74% 7858 73% 2930 27% 1986 14392 3450 24% 10942 76% 7659 70% 3283 30% 1987 16520 3510 21% 13010 79% 8936 69% 4074 31% 1988* 17180 2763 - 14417 - 9483 - 4934 - Nota: les conditionnements de 38 kg sont en majeure partie utlisés par les colectivités (immeubles, etc.) *Total des ventes cumulées sur les 9 premiers mois de l'année 1988 Tableau 2 Progression annuelle des ventes Hausse des prix Ventes Gaz Gaz Blip Nopale Recharges Gaz Année globales traditionnel populaire (2,7 kg) (6 kg) 12,5 kg populaire 1975 24% 13% 180%o 180% 1976 16% 2% 97% 97% 1977 27% 6% 90% 90% 1978 31% 11% 66% 66% -12% -7% 1979 39% 13% 67% 67% 1980 8% 0% 15% 15% 23% 1981 0% -1% 1% 1% 16% 63% 1982 12% 2% 18% 18% 25% 1983 12% 0% 19% 14% 9% 8% 1984 7% -1% 11% 0% 227% 12% 13% 1985 11% -2% 16% -2% 123% 21% 74% 1986 -2% -10% 1% -3% 12% 1987 15% 2% 19% 17% 24% -14% -39% Sorce: Division des Hydrocarbures/Direcion des Mines et de la Géologie/MDIA Galiaf, Société Sénégalaise des Gaz (SENGAZ), Iran- sen-Shell 93 Evolution de la Consommation du Gaz Butane au Senegal 20 -__- * 15 . 10 o A _ L LL ŽZ i -.. 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 - Ventes lotales 12.5 kg Total Gaz Populaire - 2J7 kg 6 kg Le processus de raffinage génère du gaz butane et la circonscription de Dakar. SAR a une capacité actuelle de production de ce combustible Pour favoriser la pénétration du gaz butane à de l'ordre de 9.000 tonnes par an. Un système plus perfor- l'intérieur du pays, un centre de remplissage secondaire niat de récupération du gaz est en cours d'installation et vient d'être également ouvert dans la ville de Kaolack et devrait être opérationnel début 1990. La capacité locale de production sera alors portée entre 12.000 et 14.000 tonnes plusieurs autresprojets sontàl' étudedansles viledeThiès, par an. Cette quantité sera encore inférieure àla demande du Ziguinchor, Saint-Louis et Tambacounda. marché qui s'établissait à plus de 19.000 tonnes en 1986 Le GPL est distribué sous forne de bouteilles de 38; (16.000 tonnes pour le Sénégal, le reste étant exporté vers 12,5; 6 et 2,7 kg (poids plein). La capacité de mise en les pays limitrophes). bouteilles actuelle s'élève à 12-15.000 tonnes par an pour La raffinerie ne produit donc que de quoi couvrir la les bouteilles de 12,5 et 6 kg et de 24-42.000 tonnes pour les moitié de la demande et la SAR est dans l'obligation bouteilles de 2,7kg. Ladistribution estassuréepar 3 sociétés d'importer le reste. L'augmentation prévue de laproduction privées de la manière suivante: devrait permettre de ramener les importations à une cadence (a) les bouteiles de 12,5 kg et Nopalé (6 kg) sont de 4.000 à 6000 tonnes par an, si la consommation restait à remplies par GALIAF et distribuées par SENGAZ son niveau actuel. (46% du marché); Le stockage et la distribution (b) lRANSEN SHELL (ex SENEGALAP) remplie et distribue les Blp Banekh (52% du marché); et Les instalations de la SAR disposent d'une capacité (c) le reste du marché de 12,5 kg étant approvisionné de stockage de 1.600 tonnes sur son site de Mbao situé à par MOBIL. proximité de Dakar. Les distributeurs livrent aux grossistes, aux détaillants Ce centre comporte une capacité propre de stockage et à quelques gros clients. L'approvisionnement de la région de 700 tonnes. Depuis 1985, d'importants investissements de Dakar est efficace et fiable. Dans les autres villes, il ont été réalisés par les sociétés de la place: dépend de la capacité d'organisation des grossistes et des détaillants. Le réseau de distribution consiste à environ 70 (a) laSociétélIRANSEN SHELL aconstrumtson propre centre de remplissage à Dakar, qui dispose d'une grossistes qui assurent entre 85 et 90% de ce commerce. La sphcre de stockage de 1.100 tonnes; et vente au détail est réalisée par des chaines de magasins, de marché en plein air et des magasins de quartier, il y'a environ (b) GALIAF a entrepris un accroissement de 400 ton- 1.000 points de vente dans le pays; principalement dans les nes de sa capacité de stockage qui atteint ainsi 1.100 zones urbaines. Environ 100 stations d'essence vendent tonnes. La capacité globale de stockage sera donc également du GPL; elles représentent à peu près 15% des portée, à court terme à 3.800 tonnes; ventes de SENGAZ et une proportion non négligeable des L'ensemble de ces installations est implanté dans la ventes de IRANSEN SHELL. 94 kg), étaient vendus de 30 à 50% moins cher que celui Les prix du gaz butane au contsommateur de 12,5 kg. Depuis 1985, l'écart à été ramené à environ Depuis le lancement de la campagne de butanisation 20 à 25%; en 1974, le Gouvernment a mis en place une politique des (b) les prix ont été régulièrement en hausse depuis prix visant à favoriser la pénétration de ce combustible 1987, avec cependant deux fortes hausses en 1981 et auprès des couches moyennes de la population. Cette politi- 1985; que, qui comprend une stabilisation du prix par le biais de (c) ils ont ainsi été augmentés d'un facteur 2 et 3 entre subvention est présentée plus loin. Le tableau 3 ci-après 1974 et 1986 respectivement pour les emballages de 12,5 kg présente l'évolution des prix de vente au détail du gaz entre et de 2,7 kg et d'un facteur 2 entre 1983 et 1986 pour celui 1974 et 1987, suivant les différents conditionnements dis- de 6 kg; et ponibles sur le marché: bouteilles de 12,5 kg; 6 kg; et 2,7 kg. d (d) la nouvelle structure de prix adoptée enjuillet 1987 Il montre que: a ramené le prix du gaz butane aux consommateurs à son (a) jusqu'en 1985, les conditionnements de 2,7 kg et niveau de l'année 1984. 6kg (mieux adaptés au contexte local que celui de 12,5 Tableau 3: EVOLUTION DES PRIX AUX CONSOMMATEURS DU GAZ BUTANE DE 1974 À1987 Bouteille 12,5 kg Bouteille 6 kg (Nopale) Bouteille 2,7 kg (Blip Banekh) Périodes Prix recharge Prix au kg Prix recharge Prix au kg Prix recharge Prix au kg mois/année GE F CFA FCFA F CFA F CFA F CFA F CFA 1974 1 365 109 160 59 1978 1 197 96 150 56 1980 1 476 118 2/1981 1 582 127 230 85 4/1981 1 631 130 8/1981 1 710 137 1982 2 135 171 3/1983 " " 620 130 8/1983 2 318 185 670 112 265 98 2/1984 2 443 195 670 112 300 111 8/1984 2 600 208 700 117 300 lll 6/1985 3 153 252 1183 197 522 193 7/1986 3 153 252 1183 197 522 193 7/1987 2 700 216 725 120,8 325 120,4 La structure est basée sur le prix de vente du GPL La structure des prix du gaz butane ex-SAR, y compris les droits, la taxe sur le pétrole brut et la Pour accélérer la pénétration du GPL en tant que TVA, plus les marges de la Caisse de Péréquation des substitutau charbon debois, leGouvemementamenédepuis Hydrocarbures au titre de la stabilisation des prix qui con- 1974 une politique des prix administrée pour le butane. Le siste à taxer les produits blancs (essence super) au profit GPL a été altemativement subvenntionné et taxé selon la d'une subvention accordée au gaz butane. politique gouvernementale, la performance de la raffinerie Depuis que la campagne de butanisation a été lancée et le prix international du pétrole. Il y a trois différentes Depuis que capndbtstion a été lancée structures des prix: une pour les bouteilles de 2,7 kg, une en 194 cet cotibto a t éaie rslaten bucuteilles dep6rkg,x e une pour les grandilles cyu 2 . 'ue subvention du GPLjusqu'en 1985. Le prix ex-SAR appliqué et une pour les grands cyhndres; en 1985 et prorogé dans la structure des prix de juillet 1986 la plus petite taille recevant la subvention la plus importante . c . . c . . . ~~ne correspondait pas aux coûts réels d'importation qui ont suivant le principe que cette taille est la plus popumre parmi baissé au cours de cette période. Par exemple, en avril 1987, les ménages. La structure des prix est établie légalement par le prix CIF-Dakar du GPL s'établissait entre 70.000 et décret présidentiel, recommandé conjointement par le 75.000 FCFA/tonne tandis que le prix ex-SAR s'élevait à Ministere du Commerce et le Ministère du Développement 165.250 FCFA/tonne. Cette différence était supérieure à la Industriel et de l'Artisanat. subvention; ainsi, au cours de cette période, le GPL était une 95 source de revenu pour le Trésor Public à hauteur Depuis le ler juillet 1987, de nouvelles structures des d'environ 37.000 FCFA/tonne pour les bouteilles de 6 kg. prix sont entrées en vigueur, elles sont indiquées dans le tableau 4 ci-après. Tableau 4: STRUCTURES DES PRIX DU GPL - JUILLET 1987. taille de bouteille Composante de coût 2,7 kg 6 kg 12,5 kg (FCFA/TONNE) Prix ex-SAR, hors taxes 77.208 77.208 77.208 Fret et marges a/ 89.265 91.894 106.618 Taxe à la valeur ajoutée 15.859 16.129 18.921 Fonds de Stabilisation (subvention) -61.902 -64.398 13.152 Prix de vente au détail 120.430 120.833 215.899 Prix de vente (FCFA/KG) 120,4 120,8 215,9 Taxe nette (subvention) (46,0) (48,3) 32,1 en % du prix au détail (38%o) (40%) 15% Prix hors taxe (FCFA/KG) 166,5 169,1 183,8 a/Y compris la marge des grossistes et détaillants. La structure de prix promulguée en juillet 1987, comprend subvention de 40% pour les bouteilles de 6 kg et une taxe une subvention de 38% pour les bouteilles de 2,7 kg, une de 15% sur les cylindres de 12,5 kg. 1H. Principaux Résultats Acquis par la Campagne de Butanisation La butanisation a-t-elle été un succès? Justifie-t-elle Or, la politique d'équipement des ménages est les subventions importantes dont le gaz a été l'objet les jusqu'ici déconnectée de celle des prix de l'énergie. Le années passées? Mérite-t-elle d'être poursuivie et au prix Gouvernement a bien conscience que des politiques de quel effort? C'est ce que nous chercherons à cerner dans cohérentes de prix de l'énergie peuvent être inopérantes si ce chapitre. elles ne s'appuient pas sur une politique adéquate de promo- L'équipement des ménages tion des équipements correspondants. Concernant la promotion des équipements, des Les taux d'équipement progrès relatifs à l'adaptation cles équipements aux formes Les taux d'équipement font du réchaud à gaz le de marmites ont été réalisés. Cependant il reste à trouver des premier appareil ménager des familles urbaines matériaux dont l'acquisition par la ménagère sera moins sénégalaises, devant la télévision, et le réfrigérateur. Les coûteuse. réchauds sont donc entrés massivement dans la vie Le gaz butane reste le seul produit dans l'immédiat quotidienne des ménages urbains, comme un équipement de qui peut se substituer au charbon de bois. Toutes les autres base, un des éléments indispensables du confort domestique. formes de substitution ne peuvent intervenir avant un délai de 3 ans (tourbe locale). Le temps gagné dans le domaine de Le parc d'équipement la substitution sera extrêmement précieux pour la Sur le plan énergétique l'usage du gaz est moins sauvegarde des formations forestières. coûteux que celui du charbon de bois. Le recours Aujourd'hui plus de la moitié des ménages des 5 plus systématique au gaz est cependant confronté au problème grandes villes du Sénégal sont équipés en gaz. A pardr des de l'équipement. Une comparaison valable ne saurait être chiffres de population d'une part, des ventes de gaz d'autre menée entre le gaz et le charbon au seul vu des prix de part, on peut estimer le nombre de ménages équipés de l'énergie vendue sur le marché. Elle suppose une prise en l'ordre de: compte du couple énergie-équipement. 96 - 120.000 ménages dans les 5 viles principales du rendement moyen de 58%. Sénégal, dont Sénégal, dontwe~ à Dakar, La consommation de gaz butane Il y a deux catégories d'utilisateurs du GPL domesti- - 30.000 ménages dans les 4 autres villes; et que au Sénégal: - environ 30.000 ménages hors de ces 5 centres: (a) ceux qui cuisent les aliments avec du butane et Péninsule du Cap-Vert, et centres secondaires. l'utilisent comme combustible principal, le plus Il y aurait ainsi au total de l'ordre de 150.000 ménages souvent en tant que substitut pour le charbon de bois; équipés, et près de 1,5 millions de personnes bénéficiant du et service du gaz, soit un quart de la population totale du (b) ceux qui utilisent le GPL comme combustible Sénégal. d'appoint, le plus souvent avec du charbon de bois et En tenne de quantité d'équipements vendus, le succès parfois du bois de feu. de la butanisation est donc incontestable. Seulement un quart des ménages dakarois utilisent le gaz quotidiennement pour la cuisine. La proportion est plus Le profil des ménages équipés faible dans les autres villes où moins de 10 % des familles L'analyse des caractéristiques des ménages dakarois cuisinent au gaz. Au total, on estime que, des 150.000 possédant un équipement gaz donne les résultats suivants: familles urbaines sénégalaises disposant de réchauds à gaz, un quart cuisine les repas quotidiens au gaz tandis que les (a) les ménages disposant d'une cuisinière quatre fours autres l'utilisent comme une source d'énergie d'appoint. ont un profil marqué en terme de richesse et de 'modernité urbaine" pour les situer dans l'éventail des Les résultats d'une enquête réente indiquent que les quartiers de Dakar, ils sont proches des quartiers aisés familles qui cuisinent principalement au GPL en consom- de fonctionnaires ou d'expatriés; et ment 22 cg par/personne et par an et que celles qui l'utilisent (b) par contre les possesseurs de Blip Banekh et de comme combustible auxiliaire en brûlent 5,5 kg parpersonne Nopalé (ils ne diffèrent pratiquement pas) sont et par an. représentatifs des ménages moyens: niveau de vie Ainsi, pour les cinq villes principales, la consomma- moyen et modernité moyenne. tion a été estimée à un peu plus de 11.000 tonnes de GPL en En outre à Dakar comme dans les autres villes, parmi 1986, représentantplus de deux-tiers des ventes danslepays, les ménages qui n'utilisent pas le gaz, tout le monde ou le reste allant aux centres secondaires et aux consommateurs presque le connait. On ne peut donc pas (ou plus) parlé de commerciaux. Il estimportant de noterqueDakarreprésente marché élitaire pour le gaz au Sénégal: le gaz populaire 80% de la consommation urbaine de GPL. mérite bien son nom, dans la mesure où il a su pénétrer Le GPL est donc particulièrement important dans la l'ensemble des couches sociales urbaines. capitale, où un quart des ménages l'utilisent comme com- Rendements Energétiques bustible principal, mais il domine moins d'un dixième du marché dans les autres villes. Avec cela, la consommation Le rendement du Blip Banekh varie entre 33% (puis- nationale de GPL n'a jamais dépassé 15.000 tonnes et n'a eu sance minimum) et 44% (puissance maximum), tandis que qu'un impact minime de réduction de la consommation de celui du Nopalé s'établit entre 18% (puissance minimum) et charbon de bois. Ainsi, au niveau national, l'introduction du 26% (puissance maximum). Cependant, des tests limités gaz butane a permis d'économiser seulement de l'ordre de réalisés par le Groupe de Recherche et d'Echanges Tech- 17.000 tonnes de bois par an, et ceci après treize années de nologiques (GREI) français en août 1987 indiquent un promotion et de subventions. (voir l'évolution au graphique rendement allantde 30 à 46%, surlabasedetrois essais. Ces du tableau 5). rendements sont quelque peu faibles par rapport aux petits réchauds à GPL que l'on peut trouver en Europe qui ont un 97 Tableau 5: EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DES COMBUSTIBLES DOMESTIQUES DANS LA REGION DE DAKAR (1000 Tonnes> 200 150 - 100 50 o r--t~~~~-r O __L=r==t :-:-1-., L . . J _ 1972 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 -- Gaz -- Bois chauffe -a- Charbon de bois (*) Vente de gaz pour l'ensemble du Sénégal Les principales contraintes liées à saconsommation peuvent Consommation énergétique de la ville de Dakar se résumer de la façon suivante: En supposant que 80% du gaz commercialisé au (a) d'une manière générale la force de l'habitude, la Sénégal soit consommé par la région de Dakar, la part des résistance au changement et à l'innovation technologi- différents combustibles dans le bilan énergétique peut que restent l'entrave majeure à l'introduction du gaz s'établir de la façon suivante: qui entraine nécessairement un nouveau type de com- Charbon de bois 80% portement et une nouvelle mentalité des utilisateurs, Bois de chauffe 11% notamment dans la gestion des budgets des ménages; Gaz butane 9% (b) les autres raisons de la limitation de la pénétration du gaz sont aussi la peur plus ou moins justifiée de ce Les limites liées à la pénétration du gaz combustible dans l'esprit des ménages liée aux risques d'explosions, d'incendie ou d'asphyxie. Les dernières enquêtes de consommation permettent L'introduction du gaz dans les habitudes de consom- d'évaluer à environ 60% le nombre de ménages utilisant le mation demande également toute une campagne gaz dans l'agglomération de Dakar. d'éducation, d'information et de formation des Parmi les consommateurs actuels 4% seulement utilisateurs; déclarent l'utiliser exclusivement. Cet effectif correspond (c) le manque de disponibilité monétaire de la plupart en général aux couches sociales les plus aisées et au milieu des ménages constitue également un élément limitatif européen expatrié détenant une cuisinière à gaz (bouteille de important pour l'acquisition initiale du fourneau et le 12,5 kg), le reste 1'utilnt en association avec d'autres renouvellement de la recharge alors que le charbon de combustibles (cbarbon de bois principalement). bois peut être acheté en petite quantité quotidienne- Dans cette derière catégorie d'utilisateurs, le gaz sert (d) les habitudes culinaires traditionnelles sénégalaises essentiellement à la préparation du petit déjeuner et du thé, qui demandent des temps de cuisson et de mijotage très les repas principaux continuant à être préparés au charbon long doivent de même être prises en compte. L'idée de bois. que le gaz cuit moins bien le riz et lui donne un goût Le gaz est surtout adopté pour des motifs d'ordre fade est fortement ancrée: "un bon tiéboudiène doit pratique. les raisons essentielles avancées par les ménagères être cuit au charbon de bois"; et sont sa rapidité et sa propreté. (e) les prix du gaz actuellement pratiqués aux consom- mateurs pour le renouvellement des bouteilles et Malgré cette pénétration notable, dans les ménages de l'achat d'un fourneau complet Nopalé ou Blip Banekh l'agglomération dakaroise, on peut dire que la substitution de l'ordre de 10.000 FCFA face à la modicité du prix du gaz au charbon de bois reste très faible dans l'ensemble. 98 Tableau 6: PART DES IMlPORTATIONS DANS L'APPROVISIONNEMENT EN GAZ BUTANE Années Production Importation Marché Int. Exportation 1971 5.205,1 510 2.269,6 3.419,1 1972 4.056,7 - 2.807 1.335,3 1973 3.308,4 - 2.535 877,4 1974 2.434,7 814 2.926 254,6 1975 4.314,5 676,4 4.130 873,7 1976 5.638,9 674,7 5.177,9 1.096,2 1977 8.098,1 - 5.985,1 3.285,5 1978 7,533,4 1.477,5 7.400,1 1.293,8 1979 8.615,4 1.454 9.644,9 639,1 1980 7.472,1 3.986,6 10.842,6 635,4 1981 6.220,8 5.976 11.090,6 715 1982 3.425 9.729 12.608 904 1983 1.735 13.923 13.646 1.639 1984 1.960 14.674 14.216 2.253 1985 1.327 16.657 15.93 12.892 1986 3.033 15.977 15.85 12.925 Source: SAR, GALIAF et SENGAZ. du charbon de bois et du foyer malgache entravant la structure actuelle des prix ne permet pas de ren- toute politique efficace de substitution. tabiliser les investissements correspondants. Les contraintes d'approvisionnement Impact de la campagne de butanisation sur la Les contraintes d'approvisionnement qui pèsent sur le déforestation gaz butane sont de trois ordres: L'impact de la butanisation sur la consommation de (a) la capacité de production de la SAR, compte tenu charbon de bois et à terme sur le déboisement, est l'élément de l'amélioration delarécupération du gaz butane dans clé pour juger du succès de cette intervention subventionnée. le processus de raffinage, ne représentera début 1988 Les résultats de l'enquête sur l'énergie des ménages ont que le 2/3 de la demande intérieure. Dans la mesure où menéà laconclusion que les familles utilisantleGPL comme la capacité de production de produits pétroliers raffinés combustible d'appoint consomment la même quantité de dépasse largement le marché intérieur depuis 1983, en charbon de bois que les familles qui utilisent seulement du cas de croissance de la consommation, le recours aux charbon de bois (environ 300 grammes de charbon de bois importations occupera une place de plus en plus impor- par personne et par jour à Dakar). Pour ces ménages, le gaz tante pour assurer la couverture du marché; est un combustible supplémentaire plutôt qu' un combustible (b) à cette limitation technique de la capacité de de substitution. production, s'ajoutent des contraintes économiques Les familles qui font la cuisine au gaz mais utilisent qui, par le passé, ont amené la SAR à limiter saproduc- tout de même du charbon de bois, en consomment environ tion et augmenter ses importations de produits raffmés 170 grammes par tête et parjour, soit plus de la moitié de la comme le montre le tableau ci-après; et quantité consommée par ceux qui cuisment principalement (c) actuellement, seules les régions de Dakar et de au charbon debois. Cette persistance de la consommation de Kaolack sont équipées en infrastructures de stockage charbondeboispeutêtreexpliquéeparlefaitqui'ilestutilisé et de remplissage, ce qui rend très coûteuse la distribu- pour des usages spécifiques (repassage, thé, encens) et pour tion du gaz vers les autres villes du pays. Les projets des plats spéciaux (cuisine traditionnelle, plats grillés). d'installation de nouveaux dépôts et centres remplis- Ainsi le GPL n'est qu'un substitut partiel pour le charbon seurs dans les provinces existent mais sont actuelle- Ainsi, leG naget qu' ubstut partie urs le ment gelés par les distributeurs privés, qui estiment que de bois dans les ménages qui utisentplusieurs types de 99 combustibles.Ainsi, au bilan énergétique des ménages des 5 que 2,4% du niveau national (voir tableau 7 ci-joint). plus grandes villes du pays, le gaz n'a représenté en 1986 Tableau 7: BILAN ENERGETIQUE DES MENAGES (5 VILLES)(% EN 1986) Charbon de bois ItI.Mise en Place d'une Politique des Prix des Combustibles Domestiques La définition d'une politique des prix des combus- (b>)cette situation rend également pratiquement impos- tibles domestiques doit être soulignée comme une des con- sible toute opération de substitution par d'autres com- ditions majeures à la mise en oeuvre des actions élaborées bustibles nationaux ou importés, sans avoir à recourir par le Gouvernement pour lutter contre la déforestation et la à d'importantes subventions. Le cas du gaz butane est désertification qui menace le pays. à ce sujet révélateur. Pour redresser la tendance actuelle de la consomma- Pour pouvoir favoriser des actions de transfert vers tion des grandes agglomérations, essentiellement axée sur le d'autres combustibles et d'économie d'énergie, il est donc chaton e bos, ett nouell poiiiqe dvrase bsersur nécessaire d'augmenter progressivement le prix du charbon la vérité des prix pour rapprocher progressivement les coûts debiaucnomtrpurapohrsnpixàl atesdsdifférents combustibles ménagers de leurs coût valeur du bois servant à sa fabrication. Cette augmentation éctuelsqdesrélporanti. des prix aux consommateurs passerait par un relèvement économiques réels pour la nation.progressif des taxes forestière,s. Tant que la redevance En effet, malgré une politique importante de subven- forestière n'aura pas été réajustée, le charbon de bois gardera tions accordées au gaz depuis plus de 10 ans, la campagne un avantage compétitif décisif par rapport aux autres com- de butanisation n 'a pas permis une réduction significative de bustibles. la consommation de charbon de bois dans les grandes(aEnef, iesxpottsortesacutntbn agglomérations.(aEnef, e xltatfoetescqietbn une redevance, elle est minime et son niveau actuel ne La principale raison de cette situation doit être reflète pas du tout le coût de l'effort que la collectivité recherchée dans la formation du prix du charbon de bois. La nationale devrait consentir pour assurer la pérennité du structure actuelle du prix du charbon de bois est constituée patrimoine forestier, essentiellement par les coûts de production, de transport, de (b) l'inadéquation des redevances forestières actuelles marge de commercialisation et de redevance forestière. La par rapport à la valeur économique du bois sur pied, ne redevance forestière est de loin inférieure à la valeur du bois permet pas également au Fonds National Forestier sur pied servant à la fabrication du charbon: (FNE7) de financer les programmes significatifs. L'augmentation proposée des redevances forestières (a) ce niveau de prix relativement bas n'incite pas les devrait pouvoir permettre de générer des recettes suf- consommateurs à faire des économies d'énergies et à fisantes pour l'auto-financement de projets forestiers éviter le gaspillage, par l'utilisation des foyers d'envergure aussi bien au niveau de la gestion de la métalliques améliorés; et ressource par l'aménagement de la forêt naturelle, 100 qu'au niveau des nouveaux périmètres de reboisement sommateurs, seront en partie largement compensées par les à mettre en oeuvre; et économies de combustibles engendrées par l'utilisation des (c) enfin, le fait de pouvoir donner une valeur foyers métalliques améliorés, dont le Gouvernement doit économiqueauboissurpied,devraitpouvoirpermettre assurer une diffusion massive à grande échelle. d'apporter une incitation décisive à la plantation des Pour un ménage qui utiiserait un foyer amélioré lui arbres par les populations. Il encouragerait également pour un énagdequi u e untfoyer aéloéu la participation active des responsables des procurantune économe de 30%de combustible, ceshausses collectivités locales et communautés rurales à la ges- successives seront en partie compensées. Elles seront tion rationnelle du patrimoine ligneux, conformément ramenées, par rapport au prix actuel de vente du charbon de à l'esprit du nouveau code forestier en cours de bois à une augmentation de 5% par an des dépenses préparation. familiales de combustible. Tout en stimulant les économies de combustibles, la La contrainte sociale mise en place de cette nouvelle politique doit rester cepen- Le prix du charbon de bois doit donc progressivement dantàun niveau de prix acceptable pour les consommateurs, augmenter si l'on veut assurer le renouvellement des res- et notamment pour les couches sociales les plus sources en bois et la préservation du patrimoine forestier. défavorisées. Mais dans quelles proportions cette augmentation peut-elle Mesures prises par le Gouvernement aller, compte tenu de la charge importante que représente L'effort dé.idé récemment en juin 1987 par le déjà le prix du charbon de bois à son niveau actuel dans le L'effort décidé récemment en juin 1987 par le budget des familles les plus défavorisées? Gouvernement du Sénégal de porter la redevance forestière sur le charbon de bois de 2,5 FCFAlkg à 5 FCFA/kg, Du fait de la taille des familles sénégalaises qui com- constitue un premier pas important dans ce sens. Cette prennent en moyenne près de 8 à 10 personnes, l'achat de hausse sera applicable à la prochaine campagne forestière; charbon de bois même à son prix actuel pèse lourdement elle portera le prix de vente réel du charbon de bois à Dakar dans le budget des ménages. ll représente pour une famille entre 55 et 70 FCFAfkg. Une évolution de ces redevances moyenne une dépense de 35.000 à 55.000 FCFA par an; on devrait suivre pourfaire imprimer auprix de charbon du bois peutainsi estimerentre 5 à 10% lapartdubudgetde lagrande les hausses voulues. majorité des familles de l'agglomération dakaroise réservée L'évolution proposée pour laaredevance forestière est à l'achat du charbon de bois pour la cuisson des aliments. L'évolution proposée pour la redevance forestière est Cette proportion peut atteindre 15% pour les couches so- d'atteindre la moitié de la valeur économique du bois sur pied en 1990 (20 FCFA/kg), puis de s'aligner sur sa valeur ciales les plus défavorisées. économique à moyen terme en 1995 (20 FCFA/kg). La fixation du prix du charbon de bois, produit de consommation courante, est donc incontestablement un acte Les recettes forestières pourraient ainsi être "sensible" et doit être traitée comme telle avec précaution. augmentées très sensiblement soit plus de 10 fois les recettes actuelles (500 millions de FCFA/an) dès 1995. Par ailleurs, un réajustement trop brutal des redevan- L'évolution progressive des prix aux consommateurs ces forestières sur le prix de vente du charbon de bois, sans proposés pvour le chrbonde bois pnxrait donlasuivanteurs un renforcement des moyens de contrôle des Services des proposés pour le charbon de bois serait donc la suivante: Eaux et Forêts, risquerait par ailleurs de développer les Court terme Moyen terme prélèvements incontrôlés de bois en milieu rural du fait de 60 FCFA/kg 80 FCFA/kg l'exercice des droits d'usage et de ramassage des popula- 11 est important à ce sujet, de souligner que les aug- tions. mentations proposées du prix du charbon de bois aux con- IV. Perspectives de Développement des Energies de Substitution Les trois combustibles principaux de remplacement tourbe n'a pas encore été complètement étudié et mis au pour le charbon de bois et le bois utilisés par les familles point en tant que combustible de substitution pour les citadines sont le GPL, le kérosène et le charbon de tourbe. ménages, mais son potentiel est important. Chaque source d'énergie a des caractéristiques différentes Bien que le pourcentage du marché des ménages que et requiert une méthode de promotion différente. Le GPL est le butane a réussi à conquérir soit relativement faible, le GPL un combustible de cuisine bien accepté qui n'est pas utilisé est un combustible de substitution intéressant pour les con- à son plein potentiel Le pétrole lampant est déjà utilisé par sommateurs urbains parce que: les ménages pour l'éclairage mais il ne s'est pas encore imposé en tant que combustible de cuisine. Le charbon de 101 (a) les études de préférence des consommateurs Parmi les options possibles d'utilisation future en menées, montrent que son image est en général très dehors des cas déjà cités, il y a la cuisson des aliments. Le positive parmi les ménages qui le perçoivent comme pétrole lampant est largement utilisé, à cet effet, dans un combustible de cuisine rapide, facile d'emploi, et d'autres pays mais très peu au Sénégal. Son développement propre; futur pourrait viser les villes de petites tailles et le milieu (b) les réchauds à gaz équipent un nombre significatif rnual où l'utilisation du gaz coûterait très cher. de familles urbaines et sont utilisés de préférence pour D'unpointde vue fincier, l'appui du Gouvernement ceramnes uulsaons fmales; aux sociétés distribuant des équipements de cuisine (c) son utilisation accrue en tant que combustible nouveaux ou améliorés peut être réalisé au moyen de cer- d'appoint aréussi à combattre l'image qu'il avait d'être taines incitations, y compris: dangereux; et (a) l'accès à des prêts à des taux préférentiels pour les (d) d'après les réponses des consommateurs, sonprix sociétés désirant importer des réchauds à gaz et à ainsi que le coût des réchauds à gaz (surtout le Nopalé pétrole lus efficaces et renouveler leur arc en et le Blip Banekh) ne sont pas perçus comme étant un réciplus efficacit (bouveler leu 6 en obstacle à son utilisation. récipients de petite capacité (bouteilles de 2,7 ou 6kg); (b) une réduction des taxes d'importation (exemption Etant donné ce degré élevé d'acceptabilité, les objec- des droits de douane pour les réchauds ou les pièces qui tifs principaux de la promotion du gaz en tant que combus- ne peuvent pas être fabriqués localement dans le court- tible de substitution sont d'accreître son rôle de combustible terme) et des taxes sur la fabrication des réchauds et principal (substitut) plutôt que d'appoint, ou de complément, des bouteilles; au charbon debois, et de s'assurer qu'il n'y apas d'obstacles, (c) le pré-financement de la première cargaison par exemple le stockage, le transport ou les ventes, à sa d'importation et de la première fabrication de distribution dans les viles autres que Dakar. nouveaux réchauds, etla participation au risquepris par Si la tendance actuelle continue, de plus en plus de les distributeurs privés au cours de la phase initiale ménages seront équipés de réchauds à gaz et une proportion d'introduction des nouveaux produits sur le marché; plus importantedefamiles utilisera lebutane pour la cuisine. (d) un réaménagementdes marges des distributeurs, sur Plus spécifiquement, d'ici 1998, 280.000 familles devraient la base de la vérité des prix, devrait par ailleurs être être équipés de réchauds à gaz. Quelques 145.000 familles envisagé pour favoriser l'implantation des centres de feront régulièrement la cuisine au gaz (contre 40.000 actuel- remplissage et stockage secondaires dans les régions; lement), soit un tiers des ménages urbains (contre 18% (e) les nouvelles structures du prix du gaz devront actuellement). Ceci se traduit par la moitié des familles à également refléter, non seulement l'application de la Dakar, en moyenne une famille sur cinq dans les villes vérité des prix à la sortie ex-raffinerie de la SAR, mais régionales et une proportion plus faible dans les zones ur- aussi la suppression définitive de la subvention baines secondaires. accordée par la Caisse de péréquation des hydrocar- bures; et La butanisation dans les zones rurales resterait, par contre, faible du fait de l'absence de circuits réguliers de (f) des mesures incitatives pour l'acquisition initiale distribution, des difficultés de manutention, la chèreté du des équipements (fourneau, support, brûleur et matériel d'équipement et des coûts de umsport conu-aire- première recharge) devront être mises en place par un matériel d'équipement etadesucoûtspdeétransportlcontraire- système de ligne de crédit aux consommateurs. ment au pétrole. Ces mesures doivent être intégrées dans une politique Le pétrolelampant constitue également un substitut à générale de tarification des combustibles résidentiels et la consommation du charbon de bois dans le secteur domes- étalés selon un calendrier soigtleusement établi. tique. Pour ce qui est de la promaotion auprès du publiç un Il est particulièrement utilisé dans ce milieu pour effort de marketing est nécessaire pour informer les consom- l'éclairage et l'aplumage ducharbondebois. La consomma- mateurs et les détaillants sur ces nouveaux produits. De deon du pétrole a tendance à baisser du fait de la pénétration véritables campagnes de publicité, surtout à la télévision et de plus en plus grande de l'électricité et les énergies nouvel- à la radio, sont nécessaires. La Direction de l'Energie a déjà les, même dans les milieux ruraux les plus reculés. Cette lancé plusieurs efforts sur le thème des économies d'énergie. tendance à la régression de la consommation du pétrole Maintenant au lieu d'une approche générale, il faut une s'accentuerait avec la venue de l'hydroélectricité dont les approche ciblée visant les distributeurs de chaque combus- lignes de transport pourraient permettre l'électrification tible et fourneau. Des programmes de sensibilisation dev- d'autres localités villageoises traversées où le pétrole est raient également être lancés au travers des nombreux actuellement utilisé. groupes non-gouvernementaux. 102 Sur la base des conditions du marché international par les nouvelles taxes forestières qui devraient excéder ce actuel les augmentations de prix prévues pour le charbon de montant entre 1991 et 1992. bois permettraient d'éliminer la subvention au GPL. Pour Pour le charbon de tourbe, l'implantation d'une unité poursuivre la promotion du GPL de façon abordable, le pilote en 1989, une capacité de 6.000 T/an, permettrait à la Gouverement devra éviter de taxer les pettes bouteiles (de fois de vérifier la technique de briquettage adaptée et 2,7 à 6 kg). L'élimination graduelle de la subvention l'acceptabilité du produit surle marché nationalpendantune coûterait 520 millions de FCFA la première année et anne. l'élimination de laTVAsurlebutanereprésenteraituneperte de 370 millions de FCFA par an. Pour le kérosène, en faisant En conclusion, les données détaillées du présent rap- l'hypothèse que les réchauds ne seront pas sur le marché port ont pu être rassemblées grâce à la contribution ines- avant 1990, une réduction des deux-tiers de la taxe nette timable de la Banque mondiale à la réalisation de l'étude sur résulterait en un prix net à la pompe d'environ 90 FCFA/litre la "Stratégie pour l'énergie domestique" en 1987 sur finan- représentant une perte annuelle de revenu pour le Gouver- cement ESMAP. nement d'un milliard de FCFA au niveau actuel de consom- Q mationdl4.0003.Ains,lemanueàgagerfisclcauséQu'elle SOlt smcèrement remeiciée et attentive à la mation de 14.000 m3. Ainsi, le manque à gagner fiscal causé mise en application des recommandations issues de cette par un réajustement des prix pétroliers atteindra 1,9 milliards importnte étti.de de FCFA par an à partir de 1990. D'un point de vue macro- économique, cette perte pourrait être facilement compensée Lutte Contre la Désertification- Programme de Butanisation de la Communauté Economique Européenne (Art. 113 de Lomé III) La Commission des Communautés Européennes a mateurs urbains sur le patrimoine forestier. Différentes ac- approuvé, le 15.12.1988 sur les ressouces du 6ème Fonds tions sont prévues: Européen de Développement, le programme régional de - Information, sensibilisation de la population urbaine "promotion de l'utilisation de gaz butane dans les pays et promotion du gaz; sahéliens." - Constitution d'un stock suffisant de réservoirs à gaz; Les 8 pays sahiéliens concernés sont: le Burkina-Faso, laGambie, laGuinéeBissau, le Mali, laMauritanie, leNiger, - Aides à la production nationale de supports de mar- le Sénégal et le Tchad. mites; Le montant total de ce programme est de 8.260.000 - Acquisition de wagons citernes (pour le transport du Ecus (2.9 milliards de F.CFA) au titre des aides non rem- gaz en direction des pays sahéliens enclavés); boursables. - Appui technique et financier aux instances d'exécution du programme. La coordination et le suivi de ce programme seront assurés par le CILSS (Comité Inter-Etats de Lutte contre la En faisant passer la consommation du gaz dans les Sécheresse au Sahel). L'objectif est de favoriser la promo- pays sahéliens de 27.000 t en 1987 (17.000 t au Sénégal) à tion de l'utilisation du gaz butane dans les pays sahéliens, 92.000 t en 1995 (60.000 t au Sénégal), le progranmme aura comme combustible de substitution au bois et au charbon de permis d'économiser 673.000 t de bois (450.000 t au bois, afm de soulager la pression de la demande des consom- Sénégal). 103 Energies de Substitution: Problèmes et Choix Eric Ferguson Consultant L Introduction Beaucoup de pays de l'Afrique francophone sont (c) la situation économique: revenus, développement menacés par la dégradation écologique, voire la agricole et industriel, commerce extérieure, balance désertification, et la coupe du bois pour la cuisine familiale des payements, y contribue. Cette désertification menace la survie même de (d) énergie: combustibles utilisés, ressources certains pays, et, par ces conséquences internationales, con- étroles ou bus stitue un danger grave pour toute la région; la destruction pétrolères ou autres rapide des forêts denses tropicales étend cette menace même (e) écologie : climat, terres, végétation, potentiel aux pays côtiers. La lutte contre la désertification est une agricole et forestier toute première priorité poltique. Réduire la consommation de bois par l'utillsaton des combustibles de substitution, premièrement les combustibles fossiles, peut aider à assurer (g) les orientations politiques la survie écologique. Chacun de ces facteurs est important pour les choix de Le but de cette note est de contribuer à établr des la direction de développement, et donc pour la stratégie stratégies pour cette substitution. Comme la partie d'énergie domestique. Il faut traiter chaque pays comme un dominante du bois et du charbon de bois va vers la cuisine cas unique. milile, ces stratégies s'adresseront en premier lieu à cette Cette note ne peut pas discuter les cas de pays cuisine famliale. spécifiques; cela revient aux responsables nationaux. il ex- iste une littérature abondante sur la problématique de Approche l'énergie domestique et du développement de ces pays. Notre espoir est d'aider ces responsables à comprendre Seuls les pays Africains eux-même peuvent résoudre l'importance relative des phénomènes en question, de les leurs problèmes. La fonction de l'aide internationale - y aider à structurer l'information et la réflexion, et de provo- compris de cette conférence - ne peut être que de soutenir quer des idées. En plus, cette note peut servir de "check-list" ces efforts, et d'essayer d'apporter aux responsables (sans doute encore incomplet). Nous essayons de couvrir la africains les informations et moyens dont ils ont besoin. plupart des situations, mais il y aura toujours des cas par- Entre les pays représentés à cette conférence il y a des ticuliers et des exceptions à chacune de nos affirmations. grandes différences, par exemple: Cette note ne donne aucune solution ou recommanda- (a) la population : croissance, densité, urbanisation, tion explicite, mais veut aider les responsables à élaborerdes éducation, solutions dans leur situations spécifiques. (b) les structures sociales, culturelles, religieuses, les L'auteur espère que le dialogue avec des responsables (ab)tles s ntuires, africains et d'autres spécialistes à la conférence de Dakar habitudes alimentaires, conduira à un enrichissement mutuel et à un texte amélioré. 104 II. Diagnose Relation avec la problèmatique générale du directe pour le bien-être de la population. L'énergie n'est développement importante que comme facteur auxiliaire qui peut freiner ou faciliter ces autres efforts, ou comme facteur qui consomme Une SED, et à plus forte raison une politique de des devises étrangères. substitution de combustibles, n'a de sens que dans le cadre Les projets de développement comportant des volets de la politique générale de développement. Il existe deux "Energie" (y compris l'énergie domestique et l'énergie de motifs pour faire une SED. substitution) peuvent se trouver dans n'importe quel secteur de l'économie nationale, avoir n'importe quelle taille, forme La SED dans le cadre de la "Survie écologique" ou approche; les situations différentes sont innombrables. Chaque projet aura ses priorités de répartition des moyens Dans les pays dont l'avenir écologique est en danger, restreints (fonds, personnel, devises, ... ) entre les aspects ce fait devrait avoir une importance décisive sur toute la "Energie" et les autres volets; l'énergie n'a plus une place politique nationale, car quel sens peut avoir un spéciale. "développement" si la survie nationale n'est pas assurée ? Dans la plupart des SED on verra la coexistence des Sauvegarder et rétablir l'équilibre écologique est la priorité deux motifs, mais sur le plan conceptuel il faut maintenir une domninante et exige une gamme d'actions coordonnées dans distinction nette, car les actions se distinguent par les critères beaucoup de secteurs. Une SED qui diminue la consomma- d'évaluation, etparleurplace dans lahiérarchiedespriorités tion de bois de feu peut y contribuer, et devenir ainsi un nationales. Dans cette note le motif "développement" joue élément essentiel de la politique nationale. Hélas, nous un rôle secondaire, car le nombre de cas à distinguer est trop savons que les stratégies de développement donnent souvent grand et leur importance individuelle trop faible. trop d'attention aux problèmes urgents à court terme et négligent la stratégie de survie écologique. Dans les chapitres suivants nous porterons une atten- tion dominante au motif "Survie Ecologique", car c'est là La lutte contre la désertification, et donc les parties que la substitution peut jouer un rôle crucial pour l'avenir "Survie Ecologique" de la SED, ont une optique temporelle national. très longue. La croissance des arbres et la destruction écologique se déroulent sur des décennies: rétablir une La démographie écologie détruite se compte plutôt en siècles. Cette stratégies devront comporter beaucoup On nepeutpas parlerde rétablir l'équilibreécologique d'actions et investissements indispensables dans l'optique sans évoquer la démographie. Tout système écologique du long terme, mais qui ne satisfont pas les critères impose une certaine limite à la population humaine qui peut économiques habituels des "taux de rendement inteme" ou y vivre. Nous savons donc déjà que le taux actuel de crois- "taux d'intérêt". Les critères à employer sont beaucoup plus sance de 2% à 3% par an ne se maintiendra pas. En effet, il proches de ceux que tout homme utilise dans sa vie privée. conduirait à multiplier lapopulationpar7 à20 chaque siècle. En faisant des choix pour assurer la survie écologique Ceci est manifestement impossible. Nous savons donc que nationale, il faut donc remplacer les critères économiques le taux de croissance de la population va baisser fortement habituels par des critères à l'échelle humaine comme: "que et que cela aura lieu pendant la vie des enfants d'aujourd'hui. nos petits-enfants aient une vieillesse heureuse, sans crainte Naissances et mortalité seront de nouveau en équilibre, pour l'avenir de ceux qu'ils aiment". comme elles ont été pendant presque toute l'histoire humaine. Ce que nous ne savons pas, c'est quand cet La SED dans le cadre "Développement" équilibre s'établira et par quelle cause. Or, il n'y a que cinq La SED dans le cadre "Développement" possibilités: Là où la survie écologique n'est pas le motif central, (a) par une réduction du nombre des naissances, le but d'une SED sera d'augmenter le niveau de vie ou le conduisant à un équilibre avec la mortalité naturelle, bien-être de (certaines parties de) la population ou qui grace à des progrès médicaux est beaucoup plus d'améliorer la situation économique. Alors la SED n'a plus faible qu'autrefois, une place centrale dans la politique nationale. L'effort de (b) par des épidémies à grande mortalité, développement vise l'agriculture, la santé, l'emploi, l'enseignement, l'industrie, etc. tous d'une importance (c) par la famine, 105 (d) par des guerres meurtrières, s'attaquer à ceux-ci: diminuer la consommation de bois de (e) par l'émigration - mais vers où? feu ne sera qu'une action supplémentaire. p ?Mais souvent l'observation sur le terrain ou l'analyse Il n'est pas du ressort de cette note de poursuivre cetteMasouetlberansrleerinul'aye analynes pais du presort des cette noteibdeitporsur cette prospective montrent que la coupe du bois est un danger. Par analyse, mais la première des cinq possibilités est la seule exmlonpéit qui n'implique pas des souffrances extrêmes et traumatiques exemple on prévoit: pour la population. (a) la croissance naturelle de la population, Il faut espérer que cette stabilisation de la population (b) une immigration de personnes d'une autre région, ne se fait pas trop tard, car un excès de pression démographique peut causer des dégâts écologiques graves (c) la coupe accrue du bois pour usage urbain, et irréversibles qui contraignent la population à diminuer en (d) la coupe accrue pour le charbon de bois. dessous du pouvoir porteur du système écologique actuel. Les dangers causés par la coupe du bois seront toujours Aucune stratégie énergétique n'a de sens que si elle localisés. On peut avoir une crise grave sans pénurie, par estinséréedansunepolitiquegénéralededéveloppementqui exemple s'il y a une pléthore d'arbres morts et pas de tient compte de façon adéquate des réalités démographiques. régénération. On peut avoir une pénurie urbaine et périurbaine sans menace à l'échelle nationale. Seule des La lutte contre la désertification connaissances précises permettront d'identifier quel problème il faut attaquer à quel endroit et à quelle échelle de Avant de se lancer dans une lutte pour économiser le temps. bois de feu par substitution ou par d'autres moyens, il faut il n'est pas étonnant que, sur le plan politique, le être sûr que l'équilibre écologique est menacé et que la nombre et l'intensité de beaucoup de problèmes urgents ont consommation du bois de feu y contribue. Il faut éviter aussi tendance à repousser à l'arrière plan des études sur ces bien de gaspiller des efforts dans des situations sans gravité menaces "possibles" à long terme. Le résultat est que ces que d'agir trop tard dans des situations dangereuses. prévisions écologiques font souvent défaut. Comme conséquence, beaucoup de programmes de développement Un équilibre écologique menacé? portent une attention trop faible à l'avenir écologique. Analyser les menaces cle la désertification et en par- Constater si la désertification est menaçante n'est pas ticulier connaître et prévoir le rôle de la consommation de simple, car le processus avance lentement, et on peut bois est une précondition essentielle pour toute stratégie de dépasser le point critique de "non-retour" sans s'en aper- substitution. cevoir. L'observation du passé donne des indications: dis- parition du couvert forestier, baisse de la nappe phréatique, Rétablir l'équilibre du bois etc. Souvent la réponse est claire. Une analyse plus exacte des dangers de désertification Rétablir l'équilibre veut dire plus de disponibilité est très difficile. Elle doit se baser sur des données et/ou moins de consommation. Augmenter les disponibilités démographiques, agricoles, climatologiques, écologiques, peut se faire par: économiques et autres. Souvent les données manquent, les (a) une meilleure gestion des forêts et arbres naturels, méthodes d'évaluation sont imparfaites et l'expertise inter- disciplinaire fait défaut. On peut plus facilement surestimer (b) augmenter l'accessibilité du bois des régions le problème - si on se trouve par hasard sur la branche éloignées, descendante de quelque longue fluctuation naturelle - que (c) utiliser des déchets agricoles et autres ressources, sous-estimer une rupture fondamentale de l'équilibre écologique dont les résultats ne sont pas encore visibles. (d) plantation d'arbres, (privée, villageoise, in- dustrielle...) Y a-t-il un Problème de Bois ? Réduire la consommation peut se faire par: Si la désertification est menaçante, la coupe du bois de (a) utilisation des Foyers Améliorés, feu n'y contribue pas nécessairement. Les causes principales (b) changement des habitudes de cuisine, surtout le peuvent être le défrichement agricole, les feux de brousse ou maniement du feu, le surpaturage et le paturage aérien. Dans ces cas, il faut (c) faire moins de charbon de bois, 106 (d) substitution d'autres sources d'énergie, l'arbre poussait tout seul, sans intervention humaine. Mais quand la densité de population augmente, le jour vient où cette méthode de "cueüllette" nefonctionneplus,etàl'avenir Le choix pour les énergies de substitution n'est qu'une seul subsistera l'arbre planté et soigné. des options qui se pr Ce rapprochement conceptuel entre la production alimentaire et du bois de feu est instructif. Par exemple, en Une Base Institutionnelle production alimentaire Ce chapitre ne sert qu'à souligner le dilemme entre (a) personne ne pense à recolter le produit sans études et actions. rémunérer le propriétaire du terrain, Trop étudier donne une perte de temps irrecupérable. (b) personne ne trouve normal que seulement une Mais agir sans toucher le fond d'un problème est une perte partie infme du prix de vente au détail revienne au d'argent et encore plus une perte de ressources humaines et producteur, de motivation, et un générateur d'options manquées. (c) personne ne proposera qu'un service de l'Etat Pourquoi les pays africains ne donnent-ils pas à la fasse de projets d'exploitation en régie propre, en réflexion interdisciplinaire sur le long terme une assise in- embauchant les villageois comme manoeuvres, stitudonnelle, au niveau national et international, permettant comme font les services forestiers. d'y consacrer une attention adéquate et soutenue par des Il n'y a aucune raison économique pour laquelle l'on personnes compétentes ? ne pourrait concevoir un système de production analogue au Si on ne le fait pas, ce travail fondamental ne sera pas système agricole. Le bois d'arbre ou des arbustes doit fait, car toutes les personnes compétentes auront d'autres pouvoir devenirunproduit agricole comme tout autre. Il faut tAaches importantes, et chacun sait que "L'urgent déplace surtout un changement des attitudes, car là où tout cul- toujours l'importante. tivateur sait que c'est par son travail qu'il obtient sa récolte, il s'attend à ce que les arbres poussent tout seuls et soient Bois de feu et charbon de bois j dispo Faire de l'arbre un produit de culture agricole n'est pas Dans la question de l'équilibre entre la consommation seulement une question de logique économique; il faut aussi et la disponibilité de bois, un peu élaboré dans l'annexe l, une véritable réorientation de l'attitude culturelle envers deux aspects méritent une discussion icin l'arbre et l'environnement. Assurer cette transition est un délément essentiel de toute SED. Production de bois La désertification périurbaine Nulle part le bois sur pied n'est payé au producteur. Du point de vue macro-économique c'est logique. Tant qu'il Un équilibre global des disponibilités et consomma- y a des endroits où le bucheron peut trouver du bois gratuit, eons de bois ne suffit pas; l faut aussi l'équalibre en tout il n'en achètera pas, et le paysan ne peut pas demander un endroit et dans le temps. Dans les vies, la demande de prix. Sans rémunération pour ses efforts, aucun paysan ne combustible est concentrée, et les marchands de bois ou de sera motivé à planter des arbres ou à bien exploiter la charbon de bois s'approvisionnent au plus près. Il se crée végétation naturelle. Le couvert végétal peut donc autour de chaque ville un périmètre de rayon croissant où on disparaître sans que quiconque s'y oppose. Quand les effets coupe le bois, l'intérieur du périmètre étant déboisé (sauf les néfastes deviennent sensibles au village, c'est trop tard, car arbres fruitiers, etc.) l'extérieur n'étant pas exploité. De cette les arbres prennent trop longtemps à pousser. Le prix du bois façon la désertification peut avancer sans limite, même si le sur pied ne donne aucune indication de la pénurie; il ne potentiel de production de cet anneau déboisé est monte que trop tard, quand la pénurie est passée en crise entièrement suffisant pour satisfaire tous les besoins de la aigOe. ville et ses environs. Cette gratuité du bois est contraire à la logique et à la Les villes sont ainsi une source grave de dégradation tradition valable pour tout autre produit agricole. Comme écologique. Comme elles grandissent vite, elles ont tendance eux, l'arbre occupe du terrain, et fait un produit utile. La à passer au charbon de bois, et sont plus accessibles que les différence est que l'arbre prend beaucoup d'années à murir, zones rurales, elles sont un lieu de priorité pour tout effort alors quelesautresproduits agricoles sontplantés et récoltés d'introduction de combustibles de substitution. Mais, tout année par année. Une autre différence fut qu'autrefois en insistant sur les villes, premier lieu d'action, mais une 107 SED ne doit pas oublier les zones rurales, qui aussi sont Dans certaines ville le prix du charbon de bois est souvent menacées. excessif: jusqu'au double ou plus des frais de coupe, trans- formation et transport. Le supplément revient aux cartels des Charbon de Bois transporteurs qui manipulent le prix à leur profit. Le marché de combustibles n'est donc point "ouvert', malgré le grand Le passage du Bois de Feu au charbon de bois accélère nombre de fournisseurs et acheteurs. On a vu la même chose beaucoup la déforestation, caron double ou triple la consom- dans le marché de bois. Nous pouvons en tirer plusieurs mation de bois, même si on utilise des Foyers Améliorés, conclusions: comme illustré dans l'annexe 2. (a) le prix artificiellement élevé aide à promouvoir Pourquoi alors cette transition, que l'on voit dans le l'économie de combusûible, mais au grand détriment Sahel quand l'anneau de déforestation autour d'un centre des masses pares qui lepayent beaucouptropcher urbain dépasse environ une centaine de kilomètres? La et au bénéfice de transporteurs riches. raison est simple. Le bois sur pied est coupé sans aucune (b) les transporteurs ont de très grands intérêts à rémunération au propriétaire du terrain. Le prix du combus- maintenir la situation, et par évidence un grand tible en ville est composé uniquement des frais de coupe, pouvoirpolitique, collecte, carbonisation et transport. Les frais de transport du charbon de bois sont plus faibles, car il a une valeur calorifi- (c) si on essaye de faire concurrence au charbon de que plus élevée. Le charbon de bois devient moins cher à la bois par un combustible de substitution, ces grossistes ménagère dès que l'économie du transport compense les pourront beaucoup baisser leur prix sans faire des frais de carbonisation. Le fait que 60 à 80 % de l'énergie soit pertes. perdus ne joue pas. Voir les calculs schématiques dans l'annexe 1. III. La Substitution: Options et Contraintes Combustibles de substitution Kérosène et GPL il n'y a que quelques sources d'énergie qui peuvent Marché mondial et prix avoir un rôle important dans le bilan national d'énergie domestique et donc dans la SED. On peut les appeler les Même si toute la cuisine familiale de l'Ouest Africain sources majeures. Ce sont: se faisait aux produits pétroliers, ce ne serait que moins de (a) le bois, charbon de bois et les déchets agricoles, 0.5 % de la consommation mondiale d'énergie fossile. Le marché mondial pourra donc toujours fournir cette énergie, (b) le kérosène et le gaz "GPL" et la consommation de la cuisine africaine n'aura pas et, en moindre mesure d'influence visible sur les prix mondiaux. (c) la tourbe et charbon de tourbe Sur le marché mondial, les prix FOB du GPL et du kérosène sont les mêmes à quelques 20 % près: le GPL au (d) le charbon minéral et le coke. Moyen Orient est actuellement autour de 120 $ la tonne. Le Nous résumons ici quelques ordres de grandeur et fret varie beaucoup selon les chargements et la régularité, relations de base sur ces sources. Pour les données quantita- surtout pour le GPL. A présent le kérosène livré CAF dans tives précises, qui varient entre pays et fluctuent dans le un port africain est autour de 200 $ la tonne, mais pour des temps, nous renvoyons à la littératre. petits chargements (dont il ne sera pas question dans un approvisionnement massif) le prix peut atteindre le double. Les autres sources mineures d'énergie peuvent être Les prix FOB suivent en gros le prix du pétrole brut, importantes dans le processus de développement, mais res- Les prtem ent en gr le prix et le brs tent sans effet marqué sur le bilan national d'énergie comes- qui est fortement influencé par les cartels et les facteurs tique. Nous renvoyons à l'annexe 3. politiques. Actuellement, ces prix sont bas. Prévoir leur évolution est difficile, mais l'opinion générale est que ces prix ne baisseront pas davantage; ils peuvent manifester des fluctuations fortes etrapides, et même doubler ou tripler d'ici 10 ou 20 ans. 108 Dans tous les pays dont nous parlons, les ménages dominent dans la consommation nationale d'énergie. Pour Le GPL une utilisation domestique à grande échelle la seule source possible est donc le marché mondial, sauf si le pays est Nom et composition producteur de pétrole. Le kérosène et le GPL obtenus à bon marché comme sous-produit des raffineries locales Le "GPL" (Gaz Pétroliers Liquéfiés) est le nom cor- (d'ailleurs à partr de brut importé d) ne poura êre qu'une rect pour ce qu'on appelle communément "le butane". C'est source d'appoint, un mélange de butane (C4HlO) et de propane (C3H8), avec des traces d'autres hydrocarbures. La composition du GPL Utilisation n'est pas uniforme, mais toutes les variétés de GPL sont très semblables comme combustible. Sur le marché mondial, les A présent, le kérosène et le GPL sont disponibles dans raffineries vendent souvent un GPL de 15-25 % de propane tous les pays, le kérosènejusque dans les villages. Mais sauf et de 85 - 75 % de butane. Le GPL capté aux puits de au Cap Vert ces combustibles n'ont nulle part vraiment production de gaz naturel ou de pétrole peut atteindre 80 % pénétré sur le marché de la cuisine. Même au Sénégal, où 60 de propane. La pression est alors plus haute, et exige des % des familles urbaines sont équipées, le GPL précautions à l'usage. (subventionné) reste un produit des classes aisées, et ne représente que 3% de la consommation des villes. Le La distribution en vrac kérosène sert partout à l'éclairage et l'allumage du charbon, mais rarement à la cuisine. Si on veut réaliser une substitu- tion massive, il faudra des approches beaucoup plus ef- Pour les grandes villes côtières, le GPL seratransvasé ficaces. Les expériences passées nous montrent les directement au port dans les entrepôts des installations méthodes qui ne fonctionnent pas. d'embouteillage. Pour l'intérieur du pays, le transport devra se faire par camion à citeme à pression. Le prix de transport doit couvrir les frais de l'équipement spécialisé (camions, Le kérosène installations de remplissage et de réception) et les frais de fonctionnement. Selon la situation spécifique, ces prix Approvisionnement et distribution peuvent se situer autour de 0.2 - 0.4 $/tonne-km. Loin des côtes les frais de transport peuvent donc doubler les prix L'importation, le transport en vrac et la distribution du CAF au porL Parfois le transport par chemin de fer peut être kérosène peuvent se faire par les équipements de réception moins cher mais la sécurité d'approvisionnement doit être et de stockage qui servent déjà à l'essence et au gasoil. Le assurée. Pour les quantités dont nous parlions, le transport transport en vrac coûte environ la moitié de celui du GPL, par pipeline est hors de question. disons 0.1 - 0.2 $ par tonne-km. Au détail, il n'y a pas de bouteilles lourdes à transporter dans les deux sens. On a donc Le conditionnement une base excellente pour la distribution future; le système de distribution pourra facilement grandir au fur et à mesure de Le GPL est vendu au détail dans des bouteilles de 2.75, l'augmentation de la consommation. Le maniement facile 6.0, 12.5 et 38 kg. Ces bouteilles sont disponibles sur le fait que les fr-ais de distribution au détail seont toujours bien marché mondial; le prix d'une bouteille de 12,5 kg se situe inférieurs à ceux du GPL. autour de 15 $ plus frêt. Les Foyers Les frais de mise enbouteille deGPLcomportentdeux parties: Deux grands groupes de foyers existent pour le - le coût des bouteilles et leur entretien et amortisse- kérosène: les foyers à pression (type Primus) et les foyers à ment, les salaires et les coûts accessoires de remplis- mèche. A son grand regret, l'auteur ne connait aucun foyer sage. Les circonstances spécifiques (comme la taille qui soit satisfaisant pour la cuisine familiale africaine. Il faut de bouteilles utilisées) sont importantes, mais un hélas conclure que pour le moment on ne peut pas chiffre autour de 80 $ la tonne n'est pas promouvoir lekérosène. Dans l'annexe 4, nous donnons une déraisonnable, et l'on ne doit pas s'attendre a des ébauche de "cahier de charges" qu'un bon foyer devrait écarts considérables entre pays. satisfaire. - les frais d'amortissement de l'installation de stock- Trouver ou développer des bons foyers est une action age et de remplissage. Ces frais peuvent varier priotaire. énormement. Certaines installations servent 23 109 heures sur 24, plus de 300 jours par an: d'autres pendant des marchands. Le GPL exige un management compétent moins de 1000 heures par an. Les investissements par unité avec les moyens d'action appropriés. de capacité varient de plus d'un facteur 2. Les régimes La pression du GPL augmente avec la teneur en fuianciers exigent parfois que le GPL supportetous les fi-ais, propane. Les bouteilles et les détendeurs faits pour le GPL à parfois on donne des subventions. Dans les cas 20%depropanepeuventprésenterdesdangerspourleGPL défavorables, ces frais peuvent dépasser le prix CAF: dans riche enpropane. L choix de léquipementdoit tenircompte, le cas favorables la marge peut devenir insensible, dès la première commande, de la possibilité d'un change- ment futur du GPL. Le transport en bouteilles et les marges commerciales Ensemble des coûts La plupart des bouteilles pèsent un peu plus que le GPL qu'elles contiennent. Pour chaque kg de GPL livré au con- . G sommateur, il faut donc transporter environ 3,5 kg, car les LeoGPL exig une inrstutu splcopxque a l botilsdivn*eore au rmlssae Le frai deX kérosène. Nous résumons ces éléments spécifilques au GPL, dont les frtais retombent sur le consommateur ou sur d'autres transport seront ceux des marchandises ordinaires. Les mar- épaules: ges commerciales des grossistes et détaillants peuvent se situer autour de 10 à 20 % de la valeur. Au total ces frais - le frêt maritime plus élevé (bateaux-citernes GPL), seront entre deux et trois fois ceux du kérosène. - le système d'approvisionnement et stockage au port d'arrivée, Les Foyers - les camions-citernes "GPL" pour le transporten vraç La ménagère devra acheter la bouteille ou payer la - l'installation de mise en bouteilles et son fonction- consigne. Des bons foyers sont disponibles; ils se divisent en nement, deux groupes. Les foyers à basse pression sont raccordés à - les bouteilles et leur entretien et amortissement, un détendeur. On en connait des modèles simples, et aussi des cuisinières modernes de type européen. Ils sont le plus - le transport de poids stupplémentaire, souvent utilisés avec les cylindres de 12,5 kg et plus. Les brûleurs haute pression se vissent directement sur les petites - la sécurté, bouteilles, souvent de 3 ou 6kg. Pour les grandes casseroles, - les citernes de clients qui achètent en vrac. on trouve des supports convenables. Le choix entre GPL et Kérosène Sécurité Dans le tableau ci-dessous, on voit que le kérosène est Le GPL est plus dangereux que les autres combus- supérieur au GPL sous pratiquement tous les aspects, sauf tibles. Une surveillance efficace du système de remplissage que des bons foyers au kérosène ne sont pas disponibles en et d'entretien des bouteilles et du circuit commercial Afrique occidentale. Il faut rapidement résoudre ce s'imposent, ainsi qu'une formation adéquate du personnel et problème, pour ensuite pouvoir promouvoir le kérosène qui, dans une optique stratégique, reste le combustible de choix. 110 Tableau: COMPARAISON DES COMBUSTIBLES KEROSENE ET GPL Kérosène GPL Prix du marché mondial même prix (à 10-20% près) Transport par mer pétroliers courants disponibilité bateaux-citeme spéciaux, facile disponibilité restreinte, frêt plus élevé Flexibilité d'approvisionnement Plus grande: infrastructure faible: infrastructure technique polyvalente rigide (centre de remplissage très cher) Stockage et manutention Comme l'essence (technique établie), installations spéciales; formation stations-service existent spéciale du personnel Transport par train ou camion comme l'essence, gas-oil (équipement citernes sous pression plus cher, polyvalent) moins flexible, problèmes de monopoles Quantité vendue au détail aussi peu que le client désire par bouteille entière Manutention au détail et en famille fractionnement dans tout récipient bouteille-pression chère remplie du client; entonnoir par le centre de distribution Mesure de quantité au détail volume ou pesée (vérifiable par client) pesée, deéuire tare (pas vérifiable: fraudes ?) Vente au marché par les commerçants comme le charbon de bois difficile (investissements, formation, sécurité Dangers (commerce, famille) moins que l'essence fuites visibles fuites non visibles; danger d'explosion Formation et information essentielles: ménages et commerçants le même Foyer foyer complet, à mèche ou pression brûleur qui se visse sur la bouteille; parfois déteudeur. Commodité, confort acceptable (parfois odeurs) très grands) Si on sait en plus que: Une autre option est la carbonisation. Le charbon de - les ménagères ont tendance à acheter le combustible tourbe brûle à peu près comme le charbon de bois, si la teneur -~ ~ ~ ~ ~ ~ ~~~~~~~e cenre n'estre ont tenac de Sahte fabrication i com par très petites quantités, même si c'est nettement en cendres n'est pas trop grnde. Sa fabrication, qui com- plus cher, porte l'extraction, le lavage pour éliminer au maximum les cendres, et la carbonisation, doit se faire à l'échelle in- - les familles ont des difficultés à faire des investis- dustrielle. Comme dans toute carbonisation, entre 60% et sements, 80% de l'énergie se perd, et le taux de cendres augmente en - le commerce des combustibles est très "atomisé", proportion. - les frais d'amortissement du centre de remplissage Cette option est applicable mais chère. grèvent lourdement le prix du GPL, si on les compte 1l existe une meilleure option. On brûle la tourbe dans pleinement les foyers industriels (industrie alimentaire, ciment, brique, llest clair que pour la grande majorité de la population etc.). On écomomise ainsi des combustibles fossiles, donc le kérosene est à préférer, à conditeon que le problème de de devises, que l'on affecte à la cuisine domestique. Les l'absence d'un bon foyer soit résolu Le GPL restera le dépenses sont moindres, et les pertes de carbonisation sont l'absencle d'unebon foyher aisoitréesolu..LeGP éliminées. L'annexe 3 donne des détails. combutible des couches aises. Sauf dans des cas spéciaux, l'option industrielle sera La Tourbe toujours à préférer à l'utilisation domestique de la tourbe brute ou carbonisée. Certains pays, comme le Sénégal et la Mauritanie, ont beaucoup de tourbe, mais hélas avec une forte teneur en Le Charbon Minier et ses dérivés cendres, de 10% jusqu'au triple. Son utilisation directe dans la cuisine familiale est à déconseiller. La tourbe est difficile Peu de pays africains ont des ressources de charbon à allumer, etbrûle mal avec beaucoup de fumée désagréable. minier. Ouvrir une mine ne se justifie que s'il y a des On imagine mal que les femmes l'acceptent. applications industrielles; c'est exclue pour la cuisine 111 domestique seule. Le charbon minier existe sous beaucoup Sauf dans des cas spéciaux, le charbon minier ne sera de formes, avant des propriétés très différentes. pas utilisable comme combustible de cuisine. La plupart ne conviennent pas aux usages domesti- ques. L'anthracite brûle bien dans un foyer clos, d'où les Comparaison de dépenses: foyers et combustibles formes multiples de poêles et de cuisinières utilisés en Europe. Il s'allume et brûle difficilement, avec de la fumée, Par le tableau ci-dessous nous voulons faire com- dans un feu ouverL On peutconvertir certaines autres formes prendre les ordres de grandeur des dépenses de combustible de charbon en coke, qui est presque du charbon pur, la et des investissements pour la cuisine familiale dans des conversion doit se faire dans des grandes installations in- cas-type de différentes options de combustible. L'annexe 5 dustrielles. Même dans les pays qui ont des mines de char- explique l'origine des chiffres estimées. bon, il ne sera pas facile de produire un combustible de Quandonétudheunesituonspécifique,ilfautrefaie cuisine acceptable. L'importation de charbon minier ne produits ces calculs avec des données plus exactes. Beaucoup de présente aucun avantage par rapport à celle des produits données ont déjà été réunies par la Banque Mondiale et pétroliers. d'autres auteurs dans divers rapports et publications. Tableau: ORDRE DE GRANDEUR DES PRIX ET CONSOMMATIONS DANS LA CUISINE DOMESTIQUE URBAINE unité Bois Charbon de Bois Kérosène GPL Combustible Prix au détail n.t .$/tonne 20-70 100-250 250-400 400-600 Consommation p. personne kg/an 300-1000 100-200 60-120 60-120 Dépenses par 5 personnes $/an 75-150* 50-250 75-240 120-360 Prix des foyers "traditionnel" $ 0 1-4 - - "moderne" ou "amélioré"** $ 3-8 6-10 10-20 30-50 Pour le Bois et le Charbon de Bois nous voyons que La femme décide le prix d'un FA est négligeable devant les dépenses annuel- les de combustibles: un FA qui donne 30% d'économie se Pour que la substitution réussisse, il faut que ces rembourse souvent en moins de 2 mois. combustibles nouveaux soient choisis par la masse de famil- Pour le Kérosène, le prix des foyers est faible devant les de faibles revenus, qui sont aussi celles qui ont des le coût annuel des combustibles, même si les foyers étaient revenus fluctuants et incertains. Autrement on ne touche pas deux fois plus chers. à la consommation dominante du bois de charbon de bois. Pour le GPL l'investissement comprend le brûleur Il faut donc d'abord apprendre comment les femmes mais aussi l'achat ou la consigne d'une ou deux bouteilles. elles-mêmes (et surtout les pauvres) aperçoivent leurs La combinaison est nettement plus chère que les foyers au propres besoins et contraintes. La seule façon est de le leur kérosène, mais reste en dessous de la consommation an- demander, par enquète ou conversations. nuelle. Mais on peut s'attendre à ce que les points suivants On voit que le prix du combustible est beaucoup plus apparaissent: important que celui de l'équipemenL Sauf pour le GPL, où (a) Les foyers doivent me permettre de cuisiner les les familles pauvres auront des difficultés à acheter une plats normalement consommés, dans les récipients bouteille avec brûleur, l'achat d'un foyer présente une queje possède déjà et si possible sans changement de charge acceptable pour le budget familial. Mais l'accès au goût. crédit reste important, car toute famille peut rencontrer un problème sérieux de liquidités au moment même de l'achat. (b) Les foyers doivent ne pas présenter des dangers plus grands que la cuisine actuelle, et je dois en être convaincu. 112 (c) Avant d'acheter je dois être convaincu que c'est Mais ne croyez pas trop à ces affirmations ... il faut un bon choix: La publicité seule ne me suffit pas. demander aux femmes elles-mêmes. Pour que la pénétration (d) Il faut aussi convaincre mon mari, car autrement des combustibles ait lieu, il faut que toutes les conditions (d) tlpae? nécessaires soient satisfaites simultanément. Leprix du com- comment le payer? bustible n'en est qu'un seul, et probablement même pas le (e) L'entretien ne doit pas poser des problèmes; plus important. L'introduction effective des substituts sur le l'argent me manque pour faire des réparations marché des masses ne peut se limiter àune politique deprix; imprévues. c'est tout le processus de désirs et prises de décision dans les (f) Je suis habituée au foyer gratuit (3 pierres) ou bon familles que l'on doit adresser. Et comme i y a des grandes marché (foyer malgache). Un prix plus élevé n'est différences entre personnes, il faut en tenir compte: chaque acceptable que si j'yretrouve mon profit, mais il n'est famille aura ses propres désirs etchoisira sespropres options. pas facile de payer en une fois une somme plus grande Il n'y aura pas de solutions uniformes. qu'actuellement. Il ne faut pas conclure que les femmes n'acceptent pas g) Je fais de l'pargne (par xemplepardstontines), les innovations. On n'a qu'à voir la rapidité de la transition (g)mJefais d'aieaul'épa d'autre es besoinsurgentnles), du bois au charbon de bois, l'adoption quasi-universelle ces mais j'ai beaucoup d'autres besoins urgents: le foyer foreuMagcs(neiovtnacenet au~~~~~ k.osn ou G. 'uad roiéqese fourneaux Malgaches (une innovation ancienne et avaunkérnes sout GPLs éviden'au de ririé qe i es spontanée), les marmites en aluminium (coûteuses, eton les paye 1), l'éclairage au kérosène, et tous ces autres signes (h) Je ne pourrai accepter un crédit que si l'accès est d'adaptation aux circonstances changeantes. C'est la même facile. adaptation que montrent les hommes adeptes des motocyclettes, ou les artisans forgerons qui savent trans- (i) Je dois acheter tous mes combustibles au Jour le mooylte,ulsaranfrgosqisvntms )jois, cachr toun' s mesecombustibles auhjour le former les épaves de produits européens en produits autoch- jour, car Je n'ai pas assez d'argent pour acheter un , gros lot, même si c'est nettement moins cher. tones d'innovation récente. Un dialogue actif avec les femmes, pour que leurs menter. opimons puissent mieux orienter le travail, est indispensable à la réussite. IV. Voies d'Action Stratégique (a) "Le Tout Bois": pas de substitution. Stratégie des énergies domestiques (SED) (b) "Substitution Temporaire": les combutibles de substitution servent à faire le pont pendant que l'on Dans ce chapitre nous partons de la situation où rétablir l'autosuffisance en bois de feu. l'analyse a démontré que la coupe du bois de feu menace(ra) " . . " la survie écologique. Pour les raisons données au chapitre 2, (c) Substitution Permanente": les combustibles de notre attention se concentre sur une SED basée sur ce motif subtitine rcen écologique. Notre attention se dirigera uniquement vers la en permanence. cuisine domestique; dans l'annexe 8 nous expliquons pour- Dans les deux derniers cas, il faut aussi choisir le(s) quoi nous omettons ici l'usage artisanal du bois de feu. combustible(s). Il existe trois voies pour faire baisser la consommation Avant d'aborder, dans les deux chapitres suivants, la domestique de bois et de charbon de bois; ici notre attention discussion des statégies de substitution, nous devons traiter se porte à la dernière: les thèmes suivants relatifs à la stratégie générale. (a) augmenter la production ou le rendement de con- version (Annexe 7) Conditions préalables (b) réduire la consommation: les Foyers Améliorés et Mener une SED à une réussite est un travail de longue les meitleurs habitudes culinaires (Annexe 8), haleine: il faut changer le comportement des personnes et (c) la substitution (cette section). des structures économique et institutionnelle. Il faut que la SED puisse disposer des hommes, institutions, devises et Quelle formne doit alors prendre la SED, et quelle rôle fonds nationaux nécessaires. Cela exige un soutien politique jouera la substitution de combustibles? Trois grandes Op- au plus haut niveau. Si ce niveau n'accorde pas une priorité tions sont possibles: 113 suffisante à la SED, il sera peut être plus efficace voie de développement seront touchés par une pénurie aigLite d'entreprendre des actions de moindre envergure, et de devises. d'essayer entre temps de créer cette priorité. L'avenir incertain du développement national Envergure et calendrier Pour le développement de chaque pays, on peut im- La désertification est un processus dynamique, qui aginer deux scénarios extrêmes: avance à une allure croissante. Pour l'enrayer, il faut prendre " . . " des mesures d'une envergure suffisante, et les appliquer à (a) coptisste: développement satlsfaisant, ouver- temps. ~~~~~~~~~~~~~~~ture croissante de l'économie vers le marché mondial, temps. possibilités d'exporter et d'importerà des prix raison- Si on agit trop peu ou trop tard pour atteindre un nouvel nables, équilibre le déclin n'est pas enrayé, et on fnit par tout perdre (b) "pessimiste": niveau de vie en baisse, impossible quand même. C'est littéralement jeter les efforts et l'argent de payer des importations essentielles, économie qui dans le sable.X se retrécit et se referme. Economiser ou tergiverser peut être fatal: si les Personne ne désire ce deuxième scénario, mais cela moyens sont limités, mieux vaut abandonner les mieux que P er. l'on ne peutpas sauver, et concentrer l'effort là où l'équilibre peut arrver. écologique peut se rétablir. Une Stratégie de Substitution signifie que le pays va Ceci dit, c'est extraordinairement difficile de importer des produits pétroliers comme article de consom- déterminer le minimum d'efforts requis et les chances de mation, sans faire davantage de produits d'exportation comme contrepartie, car le combustible domestique est une succès. qume les meilleures approximéthoes.npurot- consommation et non un entrant de production. Dans le scénario pessimiste, celapeutcréerdes problèmes insolubles Toutefois, les pays de l'Afrique pourraient essayer de de balance de payements. stimuler le développement de méthodes d'analyse pour ce Une stratégie de Substitution signifie aussi que la lutte problème. contre la désertification dépendra de la disponibilité de devises. Cela signifie que le scénario pessimiste Risques stratégiques de la substitution s'accompagne d'une accélération subite de la désertification à cause de la reprise de la coupe du bois. Une SED se place dans le cadre du développement national qui dépend de bien des facteurs externes, comme: Les risques de montée des prix mondiaux du pétrole (a) l'évolution de l'économie mondiale (b) l'évolution de l'économie nationale Après les flambées de 1973 et 1979, les prix de pétrole sont descendus à des niveaux moyens. Ceci facilite la sub- (c) les prix des produits pétroliers stitution. Mais ces prix dépendent des forces politiques et (d) l'aide au développement économiques. Il n'est pas inconvenable que les prix remon- tent au triple de leur valeur actuelle, comme ils peuvent (avec (e) les aléas naturels. une faible probabilité) baisser davantage. Pour les pays africains une telle montée des prix des combustibles domes- Tous ses facteurs présentent des risques accrus Si le tiques peut poser des graves problèmes de balance de paye- pays Importe son combustible de cuisine. Il faut mns sérieusementpeser ces risques avant de lancer une campagne ments. de substitution. Les incertitudes de l'aide au développement L'évolution de l'économie mondiale Pour beaucoup de pays africains l'aide au Aucunecrieexme n'a perturbé l'écomonie mon- développement est une des souries les plus importantes de dile dans les dernières décennes. Une tele cris est im- devises. Cette aide n'est pas sûre. Si elle diminue à cause de diale dansles dernièrpossdcies. Unelle tele produise lest ps e changements politiques, les pays important leur combus- probable, mais non impossible. Si elle se produit, les pays en tibles auront des grandes difficultés. 114 V. Conclusion En cas de pénurie de devises, un pays qui dépend de de charbon de bois donne l'avantage que l'on n'en crée pas l'importation de produits pétroliers pour se nourrir (sans des habitudes et infrastructures qui rendront difficile le cuisine, pas de nourriture cuite) sera beaucoup plus retour au bois. vulnérable que celui qui est autosuffisant. Comme il peut être difficile de revenir aux combustibles ligneux, et on ne peut Avantages: pas se passer de faire la cuisine, se sont d'autres importations (a) la dépendance des ressources en devises est tem- qui souffriront, et par cela tout le développement. En faisant poraire, la SED il faut bien peser ces risques avant de lancer une (b) on peut rétablir l'équilibre écologique sans une stmatégie de substitution, pression excessive sur la production, Trois lignes d'options des combustibles domestiques (c) revenus (à terme) pour les paysans Difficultés: Chacune des trois options introduites ci-dessus mérite (a) deux transitions, quelques mots d'explication. Pour chacun nous avons indiqué quelques-uns des avantages et difficultés prévus. (b) deux actions simultanées (substitution, reboise- ment) Le "Tout Bois" La "Substitution Permanente" Cette option de maintenir le bois comme combustible n'est pas partout irréaliste. Le pouvoir producteur de bien Remplacerleboisetlecharbondeboisenpermanence des lieux est mal utilisé. Par exemple, contre toute attente, la par un autre combustible; le choix se limite en pratique au Mauritanie semble avoir d'assez grandes potentialités de kérosène et au GPL. C'est cette option qui est le sujet redevenir autosuffisante en bois de feu. Cette option signifie principal aux chapitres suivants. reboisement, rendre le bois accessible, soigner les peuple- ments, diminuer ou interdire la carbonisation, introduire des Avantages: Foyers Améliorés. (a) combustibles propres et commodes Avantages: (b) pression sur l'environnement définitivement (a) sécurité stratégique par cette autosuffisance, réduits (b) revenus pour les paysans, Dfficultés: (c) devises disponibles pour importations importan- (a) Vulnérabilité permanente, tes. (b) concurrence pour les devises, Difficultés: (c) investissements d'infrastructure. (a) il faut des grands efforts de toute la population; manque de cadres, d'institutions et de volonté politi- Composante "Bois" de la SED que, Presque toute SED devra comporter un volet "Produc- (b) peut revenir plus cher, tion de Bois". La population rurale s'accroit, et partout où la (c) on peut manquer de temps pour arrêter la désertification est une menacelacoupedubois parlesruraux désertification. y contribue. Cette note ne peut pas le traiter en détail, mais certaines mesures dans cette direction se trouvent dans La "Substitution Temporaire" l'annexe 6. Pour faciliter la transition vers un avenir à long terme Stratégie de substitution "Tout Bois", on peut envisager une importation temporaire de combustibles, disons pour une dizaine d'années, et en Aucun combustible de substitution n'est encore même temps s'efforcer de rétablir l'autosuffîsance en bois. installé dans un des pays de la région, dans le sens d'être un Parmi les combustibles possibles, l'importation de bois ou combustible de masse. Partout on trouve le kérosène, mais 115 pas pour la cuisine. Partout on trouve le GPL, mais comme suffisants qui s'équipent eux-mêmes et achètent le combus- combustible des riches. Il faut pratiquement commencer à tible. zé*. On ne doit considérer des programmes ruraux de substitution que quand la substitution en ville a été une Quels combustibles? réussite claire. Le kérosène et le GPL sont les seuls combustibles qui Le dilemme fondamental conviennent à la substitution permanente. Si les problèmes du foyer au kérosène sont résolus, le kérosène sera le plus L'urgence primaire d'une. SED provient du motif"sur- souvent préf'ère au GPL. vie Ecologique". Mais les femmes s'intéressent à leur propre Pour la substitution à plus petite échelle, motivé par condition (fumée, travail dur, ... ), et non pas à l'écologie. Une l'amélioration du niveau de vie ou le confort, presque tous SED veut qu'elles changent leurs habitudes. Pourquoi le les substituts sont candidats. Il faut étudier chaque cas sur feraient-elles ? Il faut trouver des arguments qui sont con- ses mérites. Des conclusions générales sont impossibles. vaincants pour elles, et la pénurie de bois à long terme n'en est pas un. Commencer en zone urbaine On ne peut pas éviter de "vendre" les projets SED aux femmes par d'autres arguments que la "survie écologique" Pour la première introduction de combustibles de sub- qui en est le motif principal. stitution dans un pays, les villes sont prioritaires pour bien des raisons: Exécuter un programme des énergies de substitution (a) les familles sont habituées à acheter leur combus- tible, Ce chapitre essaye de traiter tous les points qui sont (b) le bois et le charbon de bois sontplus chers qu'en importants pour la conception et l'implémentation d'un zone busale, programme de substitution du bois et charbon de bois en zone urbaine. Son but est de fournir des idées. Ce n'est pas (c) l'approvisionnement en combustible de substitu- une recette à suivre. tion sera le moins difficile et le moins cher, (d) un système de distribution de kérosène peut se Les moyens limités greffer sur la distribution des carburants et sur les marchands de charbon de bois, Dans tout pays en voie de développement, les tâches (e) il est plus facile de cïéer l'infrastructure à accomplir dépassent les moyens. Il faut donc compter avec: d'approvisionnement et d'assurer la sécurité (surtout (a) un manque de cadres compétents en technique et important pour le GPL), en management, (f) les changements sont acceptés plus facilement (b) un manque de personnel d'exécution compétent, qu'aux villages, (c) un manque de moyens financiers, nationaux et (g) la publicité et l'information du public sont plus internationaux, simples, (d) une administration rigide et peu coordonnée. (h) l'anneau de déforestation péri-urbaine est un fac- En me temps, si le programme ne capte pas teur important de la désertification, l'attention et l'imagination, il n'aura pas assez de résultats (i) dans beaucoup de villes, le combustible de sub- visibles, et faute de succès qui rende enthousiaste le tout stitution remplacera surtout le charbon de bois, s'effritera. faisant ainsi une plus grande économie de bois que Le programme doit viser une économie maximum des s'il remplacait du bois de feu. moyens mais aussi avoir une envergure suffisante. La majeure partie de la population est rurale, et s'accroit encore. La substitution en ville n'elimine pas le Mener un processus dynamique danger de désertification d'origine rurale. Les mesures appropriées seront en premier lieu plantation d'arbres. Introduire un nouveau combustible est un processus. Utilisation de déchets, Foyers Améliorés, etc. On verra aussi Il faut que toutes les conditions soient satisfaites, surtout la substitution spontanée: les ruraux qui disposent de revenus pour les femmes: un seul point important non satisfait, et tout 116 leprogramme échoue. On nepeutpas toutprévoiretplanifier Au contraire, il s'agit d'un intérêt commun. L'Etat peut d'avance. Un programme "mis sur les rails et suivant son choisir comme rôle de faciliter, recommander, stimuler, horaire prévu" est presque sur d'échouer. soutenir et éduquer. Et si, par exemple, des monopoles L'évaluationcontinue du programme, surtout pour les menacent le bien-être public, la création d'une entreprise aspects sociologiques, et l'adaptation continue des actions autonome d'Etat, opérant en libre concurrence, peut sont indispensables. améliorer la situation sans ingérence administrative dans le circuit privé. Tout dépend des personnes. Pour réussir il faut un responsable dynamique et compétent, qui s'identifie au Elements de Stratégie programme, sait motiver le personne, bien gérer les moyens, et qui a les pouvoirs nécessaires pour faire ces adaptations La stratégie de substitution comprendra au moins les quand elles s'imposent. éléments: Contraindre ou stimuler ? (a) introduire le kérosène ou le GPL, (b) la fabrication locale des foyers, L'expérience montre que la contrainte ne fonctionne pas. Elle crée des conflits entre l'Etat et le public dont on (c) dialogue et communication, cherche la coopération, ouvre le chemin à la fraude, et (d) formation de cadres et institutions, conduit à une implémentation onéreuse. Donnons quelques (e) évaluation extérieure. exemples de l'expérience sahélienne: La réglementation, par permis, du transport de bois et Ils sont traités dans les paragraphes suivants. de charbon de bois: les transporteurs font des bénéfices monopolistes démesurés. Combustibles de substitution Les taxes de coupe et transport de charbon de bois: La mise en route du réseau de kérosène ou GPL (a) des taxes incomplètement perçues comporte une série d'éléments. (b) une pression politique importante pour ne pas les augmenter L'approvisionnement (c) une lourde charge pour les services Il faut organiser les achats, l'importation et le stock- La fixation des prix de combustibles en gros et au age. Pour la sécurité d'approvisionnement, il est souhaitable détail: d'avoir plusieurs sources. (a) des prix qui ne s'adaptent pas aux réalités à cause L'Etat peut assurer lui-même cette tâche. On peut de la rigidité administrative, aussi le laisser à plusieurs entreprises privées. L'Etat se chargeant d'en établir les conditions et d'exercer le contrôle. (b) des marges parfois trop hautes: bénéfices exces- 1 est alors plus facile: sifs et une forte pression politique agit pour maintenir la situation, (a) d'éviter les inefficacités notoires de tout (c) des marges parfois trop faibles: les commercants monopole, perdent leur motivation et le marché subit des (b) de ne pas placer l'Etat dans une position de pénuries et ne se développe pas, participant et d'arbitre en même temps. (d) l'absence de concurrence qui décourage la recher- Il faut aussi un certain équipement au niveau national: che de structures plus efficaces, assez peu pour le kérosène (comme un port pétrolier, la réception), davantage (stockage, centre d'embouteillage, (e) une lourde charge pour les services de contrôle et transports en vrac) pour le GPL. Les institutions avec leurs de répression, attributions et pouvoirs sont à choisir avec soin, car une fois (f) la non-observation: par exemple à Dakar (1984) le établies elles développent leurs propres intérêts, et des chan- 'kilo" de charbon de bois vendu au prix officiel pesait gements deviennent très difficiles. 600 g! Il existe un alternatif. Dans ce domaine, il n'y a aucune La question du prix est centrale raison fondamentale d'un conflit entre l'Etat et les citoyens. (a) Le poit de départ est le prix interational 117 (b) Taxer rend la pénétration plus difficile, est donc (e) autres groupes sociaux existants. contre-productif Des crédits roulants et d'autres facilités peuvent aider (c) subventionner le combustible est difficile, car si à rendre les foyers accessibles à toutes. tout le monde en consomme, qui va-t-on taxer pour Evidemment, personne n'excluera des foyers payer les subventions? A moins de taxer le secteur subventionnés dans le cadr d'une action de promoton. modeme de l'économie et les salaires des classes aisées. Questions frontalières (d) subventionner les bouteilles de GPL est peu souhaitable, car cela provoque des fuites vers Si les prix ne s'écartent pas trop des prix inter- l'étranger nationaux, il n'y a aucune raison de ne pas accepter et même (e) la péréquation, pour ne pas devoir répercuter tous favoriser le libre passage du combustible aux frontières. On les changements des prix internationaux sur le marché évite ainsi un travail administratif et répressif, et augmente intérieur, peut souvent se justifier. la concurrence au bien de la population. Il est impossible d'empêclher que les bouteilles de GPL La distribution passent les frontières. Cela peut poser des graves problèmes de sécurité, si les pas de vis et clapets ne correspondent pas, I1 faut établir le réseau de distribution: personnel, et le public essaye d'attacher les brûleurs ou détendeurs équipement et organisation. Pour le kérosène c'est plus erronés. facile, car on peut se baser sur le réseau actuel de kérosène pou l'caiae et on pets,evrd.'ifatutre Une standardisation des bouteilles de GPL de pays pour l'éclairage, et on peut se servir de l'infrastrucmm des avec frontière commune est très souhaitable. Le mieux serait stations-service. Pour le GPL, le réseau sera souvent ae rnlr omn s rssuatbe emexsri nouveau, une standardisation pour toute l'Afrique Occidentale. Si on veut le réaliser, il faut agir tout de suite. Le réseau devra atteindre tous les quartiers, et être d'accès facile pour toute ménagère. Il est souhaitable de le Production locale de foyers joindre aux réseaux de distribution existants. Le mieux est de coopérer avec les commercants existants de bois et de Quand la dissémination réussit, le marché national de charbon de bois. foyers (kérosène ou GPL) sera considérable, et on aura Les entreprises privées sont souvent très capables de besoin.de bien des modèles différents pour satisfaire chaque remplir cette fonction, l'Etat se chargeant de créer les condi- usager. Une production nationale sera souvent souhaitable; tions d'un sain développement du réseau. Il peut intervenir on peut penser aux artisans ou à la petite industrie. I1 est à en cas de nécessité par exemple en créant une entreprise recommander de ne pas avoir un trop faible nombre de autonome d'Etat qui participe en concurrence avec le secteur fournisseurs, car une défaillance ou leur comportement mo- privé. nopoliste pourrait mettre en péril tout le programme. La production artisanale - si techniquement possible - a donc L'équipement de la famille beaucoup d'avantages. Nous n'élaborons pas les détails, car c'est surtout une question de la promotion artisanale et Pour le kérosène, toute famille aura besoin d'un ou industrielle. plusieurs foyers. Comme démontré, des subventions systématiques ne sont pas requises. Par contre il faudra Dialogue et communication probablement assurer des crédits à l'achat. Ceci est particulièrement vrai pour les bouteilles de GPL. Pour ces Beaucoup de bonnes innovations se sont répandues sommes faibles et des familles pauvres, le circuit officiel des dans la région sans aucune intervention ou publicité (voir la banques est inadapté. Il faudra se lier au système étendu de fin du chapitre 6). Si la solution est bonne, elle arrive à se petit crédit qui existe partout, le stimuler et le renforcer. Les répandre toute seule. institutions ou personnes porteurs peuvent être les: Naturellement la bonne publicité peut aider la (a) commerçants de combustibles, dissémination, mais elle n'est pas à sens unique. Ce n'est pas lapropagande qui "donne labonne solution aux ménagères". (b) associations des femmes, Cela conduit à l'échec. Il faut être à l'écoute permanente. (c) associations de quartier, Entendre les besoins, les désirs, les difficultés; les com- (d) dispensaires de soins maternels, prendre et les prendre au sérieux. Il faut partir d'une con- 118 fiance en la sagesse des femmes. Si une certaine action ne subvention sont totalementjustifiés pour les 'cofits initiaux' marche pas, il y a de bonnes raisons. du système d'approvisionnement et les réseaux de distribu- Il faut un dialogue, une communication permanente, tion et pour les autres coûts d'exécution du programme. On qui permette de constamment réorienter les actions pour peut penser à, assurer le succès du projet. Il faut trouver les chemins pour (a) l'infrastructure initiale, ce dialogue. Les associations des femmes, les écoles, les centres de maternité, les monitrices pour toutes sortes (b)lesinstallationsderemplissageauGPL, d'activités de quartier, peuvent tous y contribuer. (c) les fonds de roulement des crédits àla consomma- tion ou des crédits aux artisans, Formation de cadres et institutions (d) la formation, Des personnes compétentes et institutions efficaces (e) le dialogue, suivi et évaluation. sont essentielles pour la réussite d'une SED. Les terrains à couvrr sont entre autres: Evaluation extérieure (a) la stratégie à long terme, Un aspect qui devrait avoir sa place dans tout (b) la politique énergétique, programme de développement, mais fait souvent défaut, est (c) la technique: foyers, fabrication, sécurité, l'évaluation extérieure. Elle doit avoir lieu non seulement à la fin mais aussi - pour un programme de longue haleine (d) la formation et communication, comme la substitution - à divers moments intermédiaires. (e) l'évaluation et le suivi. Elle couvre plusieurs thèmes distincts mais liés: On ne va pas essayer de rattacher la formation de (a) Est-ce que le programme a été exécuté selon les cadres et la mise en place d'institutions dans tous ces terrains Termes de Référence? uniquement au seul programme d'énergies de substitution, (b) Quels sont les résultats que le programme a ob- mais il serait une perte de ne pas en profiter pour renforcer tenu, et est-ce que ce sont les résultats escomptés au au moins un de ces secteurs. Il ne faut pas seulement penser début? aux services d'Etat, les pays ont un grand besoin de consult- ants compétents (par exemple pour écrire des notes comme (c) Quelles modficlations faut-il apporter aux termes celle-ci) et un programme de substitution devraitpromouvoir de référence pour la bonne poursuite du programme? leur renforcement (d) De quelle façon les Termes de Référence ont-ils été établis originalement, et peut-on identifier des Subventions? erreurs de procédure, des "oublis" ou autres défauts dont on peut tirer profit pour l'avenir ? La subvention des combustibles, foyers et bouteilles a des désavantages décrits. Mais le soutien extérieur et la 219 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Household Energy in West Africa: issues and Options Commission des Communautés Européennes, Direction W. Floor, World Bank, Household Energy Division, à paraitre Générale du Développement, par Birch & Krogope, Consult- autonne ing Engineers, Vrum, Denmark, juillet 1988 Review of Household Energy Issues in Africa. Draft Les différents "Energy Assessments" faits pourplusieurs Working Paper, may 1987. Energy Policy and Advisory pays par le programme ESMAP (PNUD/Banque Mondiale) Division, Energy Departnent, World Bank. Les différentes "Stratégies d'Energie Domestique" Programme Régional de Promotion de l'utilisation du faites pour plusieurs pays par le programme ESMAP de la Gaz Butane dans les pays du CILSS comme combustible de Banque Mondiale Substitution au Charbon de bois et au Bois de Chauffe, pour la Annexe 1: Mesurer la consommation et la Production du Bois La consommation Les disponibilités en bois Beaucoup d'enquêtes de consommation, tenues dans les Déterminer ces disponibilités est beaucoup plus dif- années passées dans beaucoup de pays, nous donnent une assez ficile, car il faut savoir pour chaque lieu: bonne idée de la consommation de bois de feu, et c'est partout la consommation domestique qui est dominante. La quantité (a) quel bois est accessible, de nourriture que consomme l'adulte varie très peu; pour satisfaire ses besoins énergétiques (8 à 10 MJ parjour) chacun (b) combien il y a de bois sur pied, consomme l'équivalent de 0,5 è 0,6 kg de céréales (matière sèche) par jour. La consommation du combustible de cuisine (c) quelle en est la productivité annuelle. dépend des habitudes alimentaires et des techniques de cuis- Partout en Afrique aride, on en sait très peu. son. Avec les technologies de l'Afrique, la consommation est L'accessibilité ne reçoit qu'une attention superficielle. Les de 250 à 1000 kg de bois par an, ou l'équivalent en d'autres L'accessinvene restit conement surtout les Les co4mbustibles. Les grandes familles, et ceux qui vivent dans quelques inventaires forestiers concernent surtout les arbres, les régions de pénurie sont les plus économes. alors que toute végétation ligneuse peut servir de combustible. Il n'est pas trop difficile (quoique onéreux) d'inventorier la Si on cherche ce chiffre dans un cas concret ou de telles matière ligneuse sur pied et sa distribution, mais des mesures données manquent, on peut faire une estimation de la consom- de productivité sont rares et peu fiables. Rares sont les inven- mation, disons à un facteur 1,5 près, en observant les techni- taires qui évaluent aussi bien la production réelle (des forma- ques culinaires udlisées. Vu la grande incertitude sur les tions actuelles) que potentielle (avec bonne gestion). disponibilités en bois, il sera rare qu'il faudra une précision Longtemps encore, l'incertitude sur les ressources sera meilleure, nécessitant une enquète souvent onéreuse. beaucoup plus grande que celle sur la consommation. Annexe 2: Comparaison du Bois et du Charbon de Bois Le tableau suivant sert à illustrer sous forme transportcoûte30$/tonne,p.ex. 150lkmà0,2$/tonne,km. schématique comment une certaine quantité de chaleur utile de cuisine peut être founxie par le Bois ou le charbon de bois, et (b) La valeur calorifique dubois est 18 MJ/g, contre 30 comment le prix de transport et le prix d'achat de bois sur pied pour le charbon de bois. influent sur le prix fmal. Les chiffres sont fictifs mais pas inréalistes: les valeurs réelles différent beaucoup entre pays et (c) Les foyers au bois ont un rendement de 16% contre régions. Chaque lecteur pourra refaire ce calcul avec des 25% pour le charbon de bois. valeurs plus précises. Nous avons beaucoup simplifié pour Les trois cas d'approvisionnement en combustible sont: mieux présenter l'essentiel de l'argumentation. le bois de feu; le charbon de bois avec taux de conversion de Les hypothèses du cas calculé sont: 15% (en poids) (cas charbon de bois 1); le charbon de bois, avec taux de conversion de 25%o (en poids) (cas charbon de (a) Le bois est coupé à une distance de la ville ou le bois 2). 120 COMPARAISON DU BOIS ET DU CHARBON DE BOIS Unité de bois charbon charbon mesure deboisl debois2 Energie utile dans la marmite GI 1,00 1,00 1,00 Fraction de l'énergie du combustible effectivement reçue par la mamiite 16 25 25 Contenu en énergie du combustible utilisé GI 6,25 4,00 4,00 Valeur calorifique du combustible GI/tonne 18 30 30 Masse de combustible (=masse transportée) tonne 0,35 0,13 0,13 Coût de transport $ 10 4 4 Frais de carbonisation à 30/45$/tonne charbon de bois $ -- 4 6 Coût total (bois sur pied gratuit) $ 10 8 10 Taux de conversion (poids) du bois au charbon de bois % (100) 15 25 Masse de bois coupé tonne 0,35 0,89 0,53 Valeur (de remplacement) du bois $/tonne 30 30 30 Coût de remplacement $ 10 27 16 Coût total si le bois est payé $ 20 35 24 On voit que: (c) tant que le bois sur pied est gratuit, le producteur du charbon de bois n'est point motivé à faire des dépenses (a) si lebois surpiedn'estpas payé, la cuisine au charbon pour augmenter son taux de conversion, mais ceci vaut de bois est moins chère que celle au bois, la peine quand le bois se paye, (b) si le producteur du bois est rémunéré, le prix du (d) même avec un bon taux de conversion, le charbon de charbon de bois augmente beaucoup plus que le bois, et bois est moins économe en bois que l'utlisation directe le bois redevient compétitif, du bois. Annexe 3: Les Autres Sources d'Energie Cette annexe fait état de quelques "sources mineures" et Dans la deuxième option, la tourbe brute est brulée dans options "ligneuses". Aucune d'entre elles ne pourra servir à les foyers industriels (industrie alimentaire, ciment, briques, réduire de façon stratégique la consommation de bois pour la etc). Il faut adapter ces foyers, mais alors on peut brûler la cuisson domestique. tourbe à forte teneur de cendres, sans problèmes d'allumage et de fumée. La totalité de la chaleur de combustion est utilisée. Comparons les deux options d'utilisation de tourbe pour On économise ainsi des combustibles fossiles importés. A leur la cuisine familiale. place on peut alors acheter des combustibles pour la cuisine La fabrication de charbon de tourbe pour usage familial domestique. comporte trois étapes, qui ne peuvent se faire que dans des Les avantages sont: installations industrielles: (a) le lavage peut être moins intense ou même omis, car (a) l'extraction, il suffit que le foyer industriel accepte la tourbe brute, (b) un lavage très efficace pour éliminer la plupart des (b) les pertes de carbonisation sont évitées: on retrouve cendres. Pendant la carbonisation le taux de cendres presque la totalité de l'énergie de la tourbe en économies augmente beaucoup car plus de 75% de la biomasse de produits pétroliers, disparait. (c) le rendement d'utilisation de kérosène ou GPL dans (c) La carbonisation. Pendant la carbonisation les pertes la cuisine domestique est plus élevé que celui du charbon d'énergie sont entre 60 et 80 %. On ne peut les récupérer de tourbe. que si les gaz produits pendant la carbonisation sont brûlés dans une installadon industrielle. Ceci est plus Cette option est avantageuse pour les ménages: compliqué qu'un foyer industriel brûlant la tourbe sans faire le charbon de tourbe. (a) un combustible beaucoup plus agréable que le char- bon de tourbe, Cette option est faisable mais chère, comme plusieurs études l'ont montré. 121 (b) on évite l'introduction d'un combustible impossible que cette technologie ait jamais un impact visible supplémentaire dans les marchés de détail et le circuit sur la consommation de bois. familial, avec les complications (p.ex. Foyers Adaptés) Importation de bois ou de charbon de bols que cela implique. A première vue c'est une option attrayante: importer du On gagne du point de vue économique: charbon de bois des régions africaines excédentaires en bois vers les régions démunies, et elle a été maintes fois proposée. (a) on obtient entre trois et cinq fois l'énergie domestique Le cas le plus favorable est naturellement l'approvisionnement utilisable pour la même quantité de tourbe, de Dakar, une ville cotière grancle consommatrice de charbon de bois. Toutes les études qui ont été faites pour ce cas ont (b) frais réduits, car la carbonisation et souvent le lavage montré que le prix du charbon de bois livré en ville serait ne sont plus nécessaires, environ le double du prix actuel, et qu'il reviendrait plus cher que l'imnortation de combustibles fossibles. Même si cette (c) les seuls frais supplémentaires sont les adaptations des option n'est pas à exclure catégoriquement, il est peu probable foyers industriels; elles seront moins chères si on les fait qu'elle pourra jamais avoir un imnpact sur la stratégie nationale lors de leur construction, et non comme modification d'énergie de quelque pays africain. ultérieure, L'importation de bois, plus difficile à manier et charger (d) le total des frais d'investissement et de fonctiomne- en bateau, avec un plus faible pcuvoir calorifique par kg, sera ment seront plus faibles, et cela pour davantage d'énergie encore moins avantageuse que celle du charbon de bois. Sauf utile. dans des cas spéciaux, c'est une option qui a peu de chances L'option industrielle sera toujours à préférer, sauf si de succès. aucune industrie ne reste à convertir. L'utilisation domestique Utilisation de déchets agricoles de la tourbe carbonisée est à déconseiller, sauf dans des cas spéciaux. Dans les déchets agricoles, il faut distinguer deux cas: Electricité (a) Déchets des industries de produits agricoles, (comme les gousses d'arachide), sont diponibles en quantité La cuisson électrique est réservée aux classes riches. Si régulière et qualité connue dans un endroit toujours près on produit l'électricité à partir de combustibles fossiles, on en d'un centre d'habitation. Très souvent, ces déchets se consomme nettement plus que si on utilise ces combustibles prêtentbienaubriquetage,etsontuncombustibleaccept- directement pour la cuisine, et en plus le système électrique able. On peut aussi en e,rvisager la carbonisation, qui exige des très grands investissements pour la production, la peut même se faire presque sans pertes énergétiques si on distribution et la consommation. utilise une comue et l'industrie utilise les gaz de car- Dans la région il y a peu d'électricité hydroélectrique. bonisation pour ses propres besoins énergétiques. La production coûte peu, mais les investissements sont grands. Hélas leur quantité est toujours comparable à la masse Le prix exclut tout usage pour la cuisine populaire. des produits agricoles passant par l'usine. Or, la consomma- La consommation d'électricité pour la cuisine est tion nationale de bois de cuisine est plusieurs fois la consom- souventpLusde foisla consommation d esetrct poutres apparuis es. mation nationale de nourriture humaine. Sauf dans le cas très souvent plus de 10 fois la consommation des autres appareils. exceptionnel d'un pays exportant une quantité de produits Les réseaux faits pour l éclairage sont trop faibles pour ces alimentaires dépassant sa propre consormation de nourriture, puissanuces. Si une ville électrifiée veut passer à la cuisine les déchets d'usine n'aurontpasd'influencenotable sur lebilan électrique, il faut refaire tout le réseau. national d'énergie de cuisine. ll faut donc ranger ces déchets L'électricité solaire, par cellules photovoltaïques, est dans la catégorie des ressources mnineures. Pourtant, c'est une une option qui est encore exclue pour la cuisine à cause du coût option à ne pas négliger, car on peut trouver des cas où on des cellules, et du coût des batteries de stockage. Pour le obtient de très bons rendements économlques et financiers. moment leur utilisation se restreint à des applications Chaque cas doit être étudié sur ses propres mérites. particulières où le prix ne joue pas un rôle prépondérant. (b) Déchets qui restent sur le terrain après la récolte sont Néanmoins, il est possible que cette option devienne plus comparables en quantité à la nourriture consommée dans attrayante dans l'avenir, mais il faudra attendre au moins le pays, et c'est donc une ressource majeure, qui en quelques décennies avant que cette technique entre en concur- principe pourrait satisfaire une partie importante de la rence avec l'électricité provenant des centrales à carburant consommation nationale. Dans des pays ou le bois fait fossile. Une autre technique, l'hydrogène produit par presque totalement défait, comme certains pays d'Asie l'électrolyse de l'eau par électricité photovoltaïque, se trouve on voit effectivement que la population rurale utilise ces dans une situation pareille. déchets comme un combustible dominant. Certains Culsson solaire déchets, comme les tiges de mil, sont déjà commercialisés dans le Sahel, et d'autres commne les Beaucoup de recherches ont été consacrées à cette op- bouses des animaux sont largement utilisés, mais il reste tion, mais aucune solution n'a encore atteint un état de des déchets non valorisés. développement qui permette d'en envisager une application massive. Il se peut que le chauffe-eau solaire ou la cuisson Pourtant, dans l'Afrique actuelle il est difficile de solaire trouvent des applications isolées, mais il faut ranger trouver un moyen de profiter de ces déchets dans une SED. cette technique carrément dans la catégorie des ressources Leur ramassage (saisonnier) et premier conditionnement ne mineures, et regarder chaque cas sur ses propres mérites. Il est 122 peuvent se faire qu'au niveau villageois, ou certains déchets tible comu et accepté, et utiliseront les déchets pour leur propre ont déjà une utilisation dans le système agricole. Il faudrait cuisine. aussi prévoir le stockage, transport et marketing, en concur- rence avec le bois et le charbon de bois. Tant qu'il n'y a pas Il faut conclure que ce combustible est une ressource qui une pénurie de bois qui se fasse ressentir au niveau villageois, est disponible aux ruraux comme solution de nécessité, et qu'il on ne sera pas motivé pour utiliser des déchets. Si le bois se peut aider à libérer une quantité de bois pour le marché com- faitrare,celasignifiequelesvillageoispourrontvendredubois mercial. Il semble improbable que l'on verra jamais ces aux commercants. Il semble beaucoup plus probable que les déchets conmne source importante d'énergie dans les milieux villageois vendront alors le bois ramassé, qui est un combus- urbains. Annexe 4: Cahier de Charges pour Foyers au Kérosène Actuellement, aucun foyer au kérosène qui est adapté à (m) indication claire quand le kérosène est épuisé, la cuisine Sahélienne n'est disponible. Les foyers à pression que l'on trouve sur le marché sont peu stables, et ne supportent (n) remplissage facile, même au chaud, pas bien la contamination (inévitable) du kérosène: l'orifice a tendance à se boucher. Les foyers à mèche ont tous un (o) assise stable sur le sable ou une surface irrégulière, mécanisme de réglage de puissance qui a tendance à se bloquer, et les mèches ont tendance à se carboniser. (p) la marmite doit se caler solidement, surtout si on doit remuer fortement comme pour le to, Comme l'absence d'un bon foyer est l'entrave dominante à l'utilisation massive du kérosène, il est urgent (q) des simples instructions d'emploi, d'en trouver ou développer un bon modèle. Cette note donne une liste des conditions qu'un tel foyer (ou jeu de foyers de (r) des erreurs de maniement ne doivent pas provoquer ditnensions différentes) devrait satisfaire. J'ai essayé de tout des dangers, couvrir, mais il est probable que des lacunes subsistent. Les exigences sont dures, et il est probable qu'aucun foyer ne (s) durée deqvie de plussées en usage quotidien; pourra les satisfaire toutes. On pourra alors utiliser cette liste comme "check-list" d'évaluation des différents modèles. La Entretien et Réparation liste peut aussi servir d'exemple pour les foyers pour d'autres combustibles. (a) entretien simple par la ménagère, même dans les conditions défavorables de la famille Sahélienne, Utilisation et Performance (b) doit supporter le débordement de mets sans dom- (a) au choix un foyer à pression ou à mèche (ont chacun mages ni besoin de réparation, leurs avantages), (c) les parties mouvantes doivent se déplacer sans peine, (-b) s'adapte auxmarmites sphériques détaillées àl6, sans au chaud et au froid, mûme si sales et mal entretenues: besoin d'adaptation précise à la taille de la marmite. les ajustages ne se dérèglent pas, Utdlisable avec les mannites à fond plat, l (c) de préférence utilsable pour des poêles à rotir ou frire (d) tolère le sable et la poussière, au dehors et dans le (c) e péférnceutilsabe pur ds pêlesà rtir u firekérosène, (d) facile à allumer, même au vent, de préférence sans (e) tolère le mauvais traitement (bosses, casse) ou la autres combustibles, non-utilisation (saletés et rouille), (e) puissance suffisante pour la cuisson dans les grandes (1) les composantes qui se consomment (comme des marmites, mèches) durent longtemps; de préférence la propriétaire (f) faible consommation spécifique à grande puissance, peut les remplacer, même par vent moyen, (g) pas de pilces amovibles ou auxiliaires qui peuvent se (g) faible consommation au mijotage, perdre, (h) contrôle facile de la puissance, rapport de puissances stocker et remplacer, de 4 ou davantage, s (V la flamme ne s'éteint pas à faible puissance, même au (i) pièces détachées composées de matériaux ou pièces (i)ul courants (p. ex. bagues d'étanchéité de pompes de type vent, voiture, mèches courants), ( surface extérieure nulle part chaude (brûlures, en- (j) entretien à faire par un vendeur sans entrainement ou fants), outils spéciaux; pas d'ajustements précis, (k) on peut placer et enlever les marmites sans se brûler, (k) échangeabilité des pièces entre modèles et tailles; pas (1) bone combustion, pas de CO, fumée ou odeurs, depossibilité de confondre des pièces qui seressemblent, 123 (1) pas de possibilité d'assemblage erroné. (d) pas de techniques qui exigent une longue formation ou des outils spéciaux, Fabricationr (a) autant que possible fabrication locale dans un ou (e) utilise des matériaux locaux ou couramment dis- plusieurs pays Sahéliens, ponibles; (b) si possible fabrication par les artisans locaux du (fg importer seulement les pièces spéciales, comme secteur infonnel, gicleurs ou mèches; (c) un prix ne dépassant pas trois fois celui du "foyer (g) si le produit provient du marché international, au malgache", moins deux sources d'approvisionnement. Annexe 5: Notes pour le Tableau 5.2: Ordre de Grandeur des Prix et Consommation dans la Cuisine Domestique Urbaine Les chiffres sont estimés à partir de différentes publica- (4-6$), le Mai Sauki Nigérien (3-4$) et le Noflie Gambien (8$) tions, et représentent uniquement les ordres de grandeur. f ne (1$=300 FCFA). La majeure partie de ces prix est la matière faut pas s'en servir pour des analyses. premijère. Pour les comparaisons nous avons supposé qu'une Le charbon de Bois. Le Foyer traditionnel (qui fut aussi famille possède un foyer par cinq persormes. une innovation au début du siècle !) est le "Foyer Malgache". Le "FA" typique est le Sakkanal Sénégalais. Comme les foyers "modernes" et "améliorés" ont des durées de vie de plus de 2 ans, les frais annuels représentés par Le GPL. Les foyers bon marché sont des brûleurs ces foyers sont moins que la moitié de ces chiffres montés sur la bouteille. Leur prix est plus faible que celui des foyers au kérosène, mais il faut acheter (ou payer la consigne Le Bois. Ces chiffres tiennent compte du fait que les pour) la bouteille. Libre à l'utilisateur, le prix d'une bouteille ménagères sont plus économes quand les prix sont hauts. Le de 6 kg peut être de 20 è 40 $. La combinaison est donc foyertraditionnel est le "3-pierres" gratuiL Quelques exemples nettement plus chère que les foyers au kérosène, mais même si des Foyers Améliorés métalliques sont les Ouaga Métallique on atteint 50$, c'est moins que la consommation annuelle. Annexe 6: Augmenter la Production de Combustibles Ligneux Une autre présentation à la conférence traite cette ques- Les prix sur pied ne monteront que si ce bois est rare. tion. Ici nous ne donnons que quelques suggestions sur Seul l'Etat peut l'assurer. On peut, par exemple, limiter les l'approche que l'on peut choisir. zones de coupe en accord avec les villageois, et vendre le droit Redrlppuatolcaedes arbres de coupe aux enchères. Ainsi on doit pouvoir étaler la coupe Rendre la population locale responsable des arbres dans les anneaux périurbains. Il faut rétablir l'équilibre écologique. Dans des pays si étendus, seuls les ruraux eux-mêmes peuvent effectivement Dans cette situadon, le ra .assage comme combustible servir de garde-forêts, combattre les feux et les animaux des déchets agricoles se développera divaguants, planter et soigner les arbres. Ils ne seront motivés Ces changements peuvent renchérir les combustibles que si des classes pauvres en vile. C'est un problème, mais il faut se (a) le bois sur pied n'est plus gratuit, mais se pays, et en rappeler que: plus que si, (a) les marges des commerçants sont parfois excessives; (b) ces revenus de vente de bois reviennent au village, renchérir le bois sur pied n'entraine pas nécessairement non à l'Etat. des prix plus hauts en ville Alors le bois devient un produit de rente; les soins et la (b) il y a des gens encore plus pauvres en zone rurale. plantation de bois peuvent devenir rentables. Renchérir le bois sur pied améliore donc la distribution nationale des revenus et peut aider à freiner l'exode rural Cette approche signifie un changement profond dans les (c) le maintien du couvert forestier est vital. Aucun pays relations entre l'Etat et les villages. Au lieu d'être celui qui ne pourra se permettre de consommer son capital. Y interdit et texte, l'Etat devient celui qui aide et qui prend meture le prix correct est le, seul moyen. comme tâche de renforcer le pouvoir de négociation des vil- lages envers les marchands de bios. Les villages qui vendent L'amélioration du rendement de carbonisation se fera à des prix trop bas se désavantagent eux-mêmes:, il faut les spontanément si le bois sur pied se renchérit. Les techniques éduquer, ne pas les punir. sont connues et deviennent alors rentables. Des subventions et taxes sont superflues (il est mieux de faire monter les prix au village), mais si on taxe, taxer le bois, non le charbon de 124 bois. En même temps le charbon de bois devient moins attrayant qu'à présent (voir annexe2). Annexe 7: Foyers Améliorés et Habitudes Culinaires Ces sujets ne font pas partie du thème central de cette Habitudes culinaires note, mais peu pas les omettre. Dans toute SED il faut leur donner une attention beaucoup plus grande que nous ne Les teclniques culinaires sont transmises de mnère en pouvons le faire ici. fille (dans les classes pauvres dont nous parlons on n'a pas de bonnes). L'économie de combustible est un aspect que les Foyers Améliorés (FA) mères ne pourront pas enseigner, car elles ne le font pas Il n'est point besoin d'en répéter ici l'utilité. Au mieux elles-mêmes. Par exemple, le mijotage à petit feu est mai on économise 50% du bois ou du charbon de bois, on atteint connu: la plupart des femmes croit qu'il faut faire bouillir foert souvent 20 ou 30 %. L'investissement se repaye en quelques Mais toutes les observations des femmes montrent aussi de très mois. Economiser par un FA est nettement moins cher grandes différences individuelles. qu'augmenter la production. Si on pouvait attendre plusieurs générations, les Mais introduire les FAne peut se fairequ'une seulefois. habitudes économiques s'établiraient spontanément, mais Avec une population qui augmente de 2% ou 3% par an, et la nous sommes pressés, et une action planifiée s'impose. Il faut pénétration profonde de FA qui requiert sûrement une dizaine alors prendre le problème dans sa totalité, car la cuisine d'années, le mieux qu'onpuisse espérer est que les FApermet- économique exigera sans doute de (petites) adaptations des tent de maintenir la consommation de bois constante pendant recettes. cette décennie, à la place de l'augmentation prévue. Les FA llnefautpas oublier laboiteisolantedite"norvégienne', seuls ne suf firont donc pas. qui en principe permet de très grandes économies pour des Encore n'a-t-on vu nulle part une diffusion spontanée de plats à cuisson longue. FA, sauf des Foyers Malgaches au début du siècle. Les raisons ne sont pas encore comprises. Annexe 8: Usages Non-Domestiques du Bois et Charbon de Bois Jusqu'à 20% des comnbustibles ligneux sont utilisés par seront acceptables que si elles améliorent l'ensemble du les métiers traditionnels, comme les forgerons, les dolotièrs, travail, tel que l'artisan le voit. On ne peut donc pas etc. Cette consommation n'est pas un facteur stratégique dans l'approcher à travers une étroite optique "Energies", mais on la consommation de bois mais il sera souvent utile d'essayer doit s'occuper de toute son entreprise. de le dininuer, surtout si les autres actions d'économie ont du Chaque technologie est différente, et il faut tenir compte succès et leur part relatif augmente. des circonstances spéciales de chaque cas. n faut que des Ces usagers professionnels disposent toujours de personnes qualifiées consacrent des efforts considérables à moyensfimancierspourlesfraiscourantset(peut-êtreàéchelle chaque profession. Même si les résultats sont bons, le travail modeste) à l'investissement. Si la transition à un combustible dépense sera démesuré avec l'économie de bois obtenu. 1I faut de substitution est rentable,ils trouveront souvent les moyens. conclure que: Leur comportemnent sera beaucoup plus régi par la logique que 'introduction de combustibles de substitution da celui des ménagères.Lmtoutodecmutbedessiuonas l'artisanat ne fera que rarement partie d'une SED basée sur les Dans aucun de ces métiers les dépenses pour le combus- motifs "Survie écologique". tible ne sont la dépense dominante. Des modifications ne ABREVIATIONS UTILISEES GPL Gaz Pétroliers Liquefiés (aussi dit "butane") GJ Gigajoule = 10 9 joule MJ Mégajoule = 10 6 joule SED Stratégie d'énergie Domestique $ $ E.U. (au taux de 300 FCFA) 125 Le Rôle du Secteur Privé dans l'Approvisionnement et la Promotion du Gaz Butane Etude de Cas: Haiti Guy Celestin Directeur Commercial Shell-Haïti Permettez-nous de remercier l'Institut de Lac de Péligre et des systèmes d'irrigation, rareté d'eau Développement Economique pour l'invitation de participer généralisée dans les villes comme dans les campagnes, aux travaux de la "Conférence des Pays d'Afrique Fran- exode rural, inondations et glissements de terrain etc..., cophone sur l'Energie Domestique: Options et Politique" . . qu'i orans en colbrto ave le "atmetd Les participants au colloque sur le reboisement, tenu quil organise en collaboration avec le Département de 1'- au local de la Faculté d'Agronomie et de Médecine Industrie et del'Energie delaBanqueMondiale dans le cadre Vétérinaire du 21 au 23 avril 1987, déclarent le pays en du programme conjoint PNUD/Banque Mondiale d'- ETAT D'URGENCE en ce qui concerne la dégradation de Assistance à la Gestion du secteur de l'Energie. En acceptant l'environnement et s'engagent. à entreprendre les démarhes cette invitation, nous avons voulu partager notre expérience nécessaires pour que cet ETAT D'URGENCE soit reconnu avec vous et profiter de la vôtre. officiellement par qui de droit. Nous sommes chargés de vous présenter une étude de Fait à Damien, le 23 avnl 1987. cas: Haïti, afin de mieux faire ressortir 'Le rôle du secteur privé dans l'approvisionnement et la promotion du Gaz Les raison invoquées par les participants àce colloque Butane". Avant de vous présenter le projet Shell-HaIti. Nous pour rédiger cette déclaration, vont nous permettre de vous pensons qu'une description sommaire de l'environnement donner une description sommaire de l'Environnement haitien et qu'un résumé de la politique nationale de l'énergie Haltien. vous permettront de mieux appréhender les raisons qui ont porté Shell-Haiti à entreprendre le projet en question. Niveau actuel de la dégradation de l'environnement Description sommaire de l'environnement Le niveau actuel de la dégradation de l'environnement peut être apprécié à travers les différents points suivants: Le Centre de Recherche et de Documentation Agricole (CRDA) du Ministère de l'Agriculture des Res- Ressources en forêts sources Naturelles et du Développement Rural a organisé à la Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire du 21 Les ressources en forfts s'épuisent. Elles sont passées au 23 avril 1987 un colloque sur l'Environnement, des de 18% de la superficie du pays en 1950 à 3 % en 1986. représentants de tous les secteurs publics et privés y par- Aujourd'hui, les dernières réserves de la Forêt des Pins et du ticipaient. Shell-Haiti était présent et notre représentant a Pic Macaya sont menacées de disparition immédiate.. signé la déclaration conjointe et nous citons Déclaration conjointe Ressources en sols Il est également admis que sous nos climats les pertes Considérant que la dégradation accélérée de de sol, considérées comme normales dans un écosystème en l'environnement peut entraîner à court-terme la état d'équilibre, ne dépassent pas 1i1 TMha/an. Ce qui déserfication généralisée du pays jusqu'à mettre l'intégrité explique pourquoi la catastrophe a commencé dans cette de la nation en péril. région avec l'inondation de l'année 1986 qui a causé la perte Considérant que les symptômes de cette dégradation économique de 2000 ha. de terres arables. écologique sont déjà manifestes, savoir, Sédimentation du 126 (a) Shell-Haiti finance le reboisement de la région de Ressources en eau Bainet depuis 1982. L'indice de tornilidsprni(b) Shell-Haiti a donné son accord pour le reboise- L'indice de torrentialité des principales rivières de la ment d'un petit village de Potiers appelé "Aux Pins". République (Artibonite, Limbe, Grande-Rivière du Nord, Cavaillon, Grand'Anse) augmente en moyenne de I à 5. Les (c) Depuis les sept demières années, les calendriers ruisseaux, eux-mêmes tarissent tout bonnement dans Shell sont, non seulement porteurs de message en- n'importe quelle partie du territoire. Le débit des sources qui courageant les Haïtiens à planter des arbres, mais alimentent nos principales viles en eau potable baisse de servent encore de véhicules de distribution de semen- façon inquiétante. ces ou sont porteurs de bons qui permettent de réclamer des plantules d'arbres fruitiers dans nos Ressources halieutiques et côtières différentes stations de service. Avec 1535 km de côtes (y compris les îles adjacentes), La politique nationale d'énergie Haiti a un plateau continental ne dépassant guère 1 mille de largeur sauf dans certains points au Sud du pays. Les prises Si nous jetons un bref coup d'oeil sur l'inventaire des annuelles sont estimées à 5000 tonnes environ contre 14000 Sources Nationales d'Energie, nous pourrons avancer sans provenant de l'importation, ce qui donne une consommation crainte d'être démenti qu'il n'existe pas une Politique Na- annuelle per capita de 1,8 kg, l'une des plus faibles du tionale d'Energiebien définie. Eneffet, les sources d'énergie monde. Le potentiel exploitable est estimé à 25000 tonnes en Haïti sont les suivantes: mais, au rythme actuel de la sédimentation côtière, nos eaux Bois 74% marines proches sont devenues moins poissonneuses et Bagasse 6% moins hospitalières pour les espèces migratrices très rent- Hydro-Electricité 3% ables comme les crustacés et les coraux. Pétrole 15% Faune et flore Charbon Minera 12% Ces chiffres qui sont fournis par le Ministère de 1'- La liste des princialesecesaimalesAgriculture, des Ressources Naturelles et du La oistde desparincipale espèces animales et végétale Développement Rural (MANRNDR) montrent clairement en voie de disparition (52 espèces animales et 57 espèces végétales) a été établie par le Ministère de l'Agriculture, des que 83% - Bois, Bagasse et Hydro-Electricité - sont des .Ressources Naturelles et du Développement Rural il y a sources d'Energie renouvelables. Nous pensons que l'Etat quelques années. L'exploitation inconsidérée de nos Haïtien devrait prendre des mesures adéquates et soutenues quselqes annéstière.a L'exprovoquélotadestion incosdéée dée n afin que le renouvellement de ces sources d'Energie soient réserves forestières a provoqué la destruction d'une série de asre tqelevrneetsi rtg nmm niches écologiques où serenconhraientencore des spécimens tes. d'espèces végétales ou animales uniques dans les Caraibes temps. et parfois au monde. Cependant nous devons admettre que des efforts -non concertés- ont été faits, et de la part du secteur publiç et de Ressources humaines la part du secteur privé: (a) Constitution de la République d'Haïti de 1987- Au cours des 50 dernières années, la population du articles 259,258; pays est passée en revanche de quelque 2 à 5 millions (b) Colloque sur le reboisement - Avril 1987; d'habitants. Shell-Hauine se contente pas seulement de participer (c) Mesures d'incitation pour la conversion des à des colloques, mais apporte effectivement sa modeste brûleurs des petites et moyennes entreprises à des contribution au reboisement du pays par des actions combust9blesautresquelebois.C.PN.A.P.-octobre ponctuelles: 1 (d) Loi du 12 octobre 1987 réglementant l'utilisation du bois. 127 L. Le Projet Shell-Haiti Shell-Haïti décida d'entreprendre le projet de Le projet présenté ici par Shell-Haïti s'attaque à une généraliser l'utilisation du Gaz en Haiti après la visite d'un seule des causes du déboisement, la consommation domes- représentant de la SKAARUP OL CORPORATION, M. tique de charbon de bois. Pedro Vidal Pinheiro, qui était chargé par le Gouvernement Cette consommation, qui représente à peu près un Haitien durant l'année 1986 de faire une étude de LPG pour Cquième de la consommation de bois de feu est estimée Haïti. Une des conclusions de son rapport était la suivante: pour l aagglommmation de boince à est 135imée * pour l'agglomération de Port-au-Prince à environ 135,500 Durant notre séjour en Haiti, nous avons rencontré le tonnes métriques de charbon. Si l'on estime qu'un arbre personnel administratif de la Shell-Haïti et discuté des adulte pesant environ 2 tonnes produit 10 sacs de 40 kgs de activités du marché du LPG dans la zone Caraibe. La Shell- charbon, cette consommation équivaut à environ 340 mil- Haïti a exprimé son intérêt à entrer dans le marché du LPG liers d'arbres. en Haïti. Nous croyons qu'une telle entrée créerait une L'objectif de Shell-Haïti est de remplacer la moitié de compétition et, conséquemment, le développement du Lbetfehl-ateteepaelmiid compétition~~~~~~~~~, et.osqemn,ledvlpeetd cette consommation par du gaz; de pétrole liquefié (Propane marché et la réduction des coûts unitaires d'importation ette ation par du gaz nes p éei ( puisque la Shell aurait à construire de nouvelles installations et Butane) au cours des dix prochaines années. d'emmagasinage pour permettre au pays de recevoir le produit dans de plus gros cargos, ce qui créerait des prix CAF Enquête de marché plus compétitifs. Nous avons noté qu'il y a assez de place pour le faire à la terminale de la Shell à Port-au-Prince. Nous Une enquête de Marché fut réalisée par la COGESA suggérons que le gouvernement Haitien voit d'un bon oeil (Compagnie associée à Price M'aterhouse) à la démarche de toute mesure que prendrait la Shell pour vendre le LPG en Shell-Haïti en octobre 1987. Haiti et lui fournisse toute l'assistance nécessaire. L'étude a consisté à rechercher l'opinion du consom- mateur actuel de charbon de bois sur l'utilisation d'une Objectif source d'énergie autre que celui-ci pour la cuisson des aliments, et à déterminer son comportement, advenant la A l'heure actuelle, la déforestation et la destruction de miseen marché d'un produit substitut. En particulier, l'étude l'environnement en Haiti se poursuivent à un rythme élevé. a recherché: Les chiffres qui illustrent cette situation sont connus (a) à déterminer la perception du consommateur des de tous mais n'en conservent pas moins leur caractère avantages économiques et pratiques de chacune des dramatique: sources d'énergie possibles; (a) 50 millions d'arbres coupés chaque année pour (b) le degré de motivation à abandonner l'utilisation seulement 20 millions de plantés, dont moins de la du charbon de bois, résultant des pressions sociales moitié survivent, qui s'exercent actuellement; (b) 6,000 hectares de terres sont perdus chaque année (c) à identifier qui est le décideur en matière de à l'érosion. A ce rythme, il reste entre 16 et 20 ans conversion ou d'achat de matériel utilisé pour la avant qu'Haïti ne devienne le premier pays "sahélisé" cuisson des aliments; de l'hémisphère occidental. (d) la cause des réticences à l'utilisation d'une autre (c) 80% de la consommation énergétique du pays est source d'énergie et les éléments qui sont percus représenté par le bois et le charbon de bois. comme étant dangereux; Pour prévenir un tel désastre irréversible, il faudrait (e) la capacité fmancière etle désirà assurer seul, sans entre autre: assistance, la conversion au gaz propane. (a) réduire au maximum la coupe des arbres, Maintenant, nous allons lire pour vous le sommaire (b) intensifierde façon exemplaire l'effort dereboise- exécutif et les conclusions de l'enquête de Marché. ment, (c) gérer pour les conserver les ressources forestières du pays. 128 Indépendamment de toute considération économique, Sommaire exécutif et conclusions le gaz propane devrait être le mode de cuisson le plus répandu en HaXti en raison principalement de la propreté de Le sondage d'opinion qui fut conduit aupres de 160 la rapidité de cuisson. personnes de la région de Port-au-Prince a révélé que la Le propane est perçu par les répondants comme étant presque totalité des gens interviewés utilisent le charbon de le troisième des combustibles derrière le charbon de bois et bois comme principal combustible pour la cuisson des ali- l'électricité et en raison de la crainte qu'en ont les gens, des ments (154 répondants). investissements nécessaires et des coûts d'opérations qui 98 des personnes interviewées n'utilisent que le char- sont perçus comme étant élevés. bon de bois, alors que 4 personnes ne l'utilisent pas du tout. Sur le plan pratique, la cuisson électrique est acces- L'utilisation du charbon de bois, dans une grande sible à peu de gens en Haiti, vu le coût élevé du kilowatt, à proportion des cas, remonte à plus de 5 années. moins qu'il y ait branchement ilégal. 56 répondants utilisent à l'occasion d'autres combus- Le tableau figurant sur la page opposée résume les tibles tels: le kérosène, le gaz propane et l'électricité. opinions exprimées par les répondants. Les personnes interrogées qui disposent d'un second La perception du propane qu'ont les répondants peut appareil, en plus du réchaud au charbon de bois ou du se résumer ainsi: potager, déclarent utiliser cet appareil moins souvent en .rapidité de cuisson raison des coûts d'opération plus élevés, et d'une plus . investissement élevé grande difficulté d'opération. propreté Dans la majorité des cas, c'est la femme de la maison . coût d'opération élevé qui utilise le ou les appareil(s) de cuisson. C'est également . efficacité (odeur) elle qui s'occupe du réapprovisionnement en combustible . danger d'utilisation risque de pénurie qui a lieu lorsque les stocks sont épuisés ou sur le point de des approvisionnements l'être. Les répondants, dans une proportion de 84,2 %, ont L'achat de combustible se fait dans un endroit précis déclaré qu'ils considéreraient se convertir au gaz propane si et les raisons qui motivent ce choix sont la proximité, le prix un réchaud leur était offert entre $12.00 et $15.00. offert, l'habitude et les possibilités de crédit. Le prix moyen de la bonbonne que les répondants ont La moitié des répondants ont déclaré avoir déjà songé suggéré devrait se situer entre $1.00 et $5.00 et le coût à changer de combustible; la rapidité de cuisson et la d'utilisation hebdomadaire ne devrait pas excéder $2.99. propreté du nouveau combustible sont les deux raisons Lorsqu'on mentionne que l'ensemble (bonbonne vide principales qui furent invoquées. et réchaud) pourrait être disponible pour un prix global de Très peu de personnes ont déclaré avoir donné suite à $25.00 à $30.00, 67 % de répondants se déclarent prêts à leur intention. C'est la femme qui, dans la majorité des cæ, envisager la conversion. aprisladécisiondenepaschangerdecombustibleenraison Lorsqu'on ajoute comme explication que le coût d'un prix d'achat plus élevé et des coûts de fonctionnement d'utilisation hebdomadaire du gaz propane pourrait être le également plus élevés. même que celui du charbon de bois, la proportion des Le charbon de bois est perçu comme étant le plus répondants qui envisageraient la conversion passe alors à économique des modes de cuisson aussi bien en investisse- près de 85%. ment qu'en coût d'opération. Le charbon de bois est Les résultats du sondage démontrent que les également perçu par les gens interrogés comme étant le plus répondants seraient réceptifs àun nouveau produit, du moins facile à utiliser, le propane étant considéré comme qu'ils seraient prêts à envisager d'en acheter un. dangereux. Le sondage exprime l'opinion et les intentions de 160 Le prix d'achat de l'appareil et le coût d'opération de personnes; sur la base de ce sondage, le nouveau produit la cuisson au gaz ou à l'électricité font du charbon de bois pourrait recevoir un bon accueil. le combustible le plus utilisé en HaXti par opposition au gaz ou à l'électricité. Un test de marché, dans l'une ou l'autre des zones géographiques, permettraient d'évaluer l'action des 129 répondants et des personnes habitant le secteur en fonction Pour une meilleure compréhension de l'enquête de des intentions exprimées. Marché, nous vous communiquons maintenant la méthodologie de l'étude: PERCEPTION DES DIFFERENTS COMBUSTIBLES Economie Moins dangeureux Faible Total à l'usage Propre à l'usage investissement Efficace pondéré Charbon de bois 41.6% 2.5% 47.4% 45.5% 4.0% 28.2% Kéroséne 24.1% 15.0% 20.7% 21.2% 13.4% 18.9% Propane 12.4% 31.1% 6.6% 12.0% 34.6% 19.4% Electricité 3.4% 41.8% 17.1% 3.3% 34.8% 20.1% Sans réponse 18.5% 9.6% 8.0% 18.0% 13.2%1 3.5%o Rang propane 3ème 2Ume 4ème 3ème 2Ume Les pourcentages indiquent le nombre de mentios obtenues par chacun des combustibles, lorsque ceux-ci sont comparés l'un par rapport à l'autre (maximum de 960 mentions). Le total pondéré attache la meême importance aux cinq critères. questionnaire fut administré en créole entre le ler et le 10 Méthodologie de l'étude octobre 1987. Avant d'être administré aux 160 personnes L'étude a essentiellement consisté en des interviews répondantes, le questionnaire fut élaboré par COGESA auprès de 160 consommateurs de la région de Port-au- d'une part, vérifié et complété par Shell-Haiti d'autre part. Prince. Les consommateurs visés à l'origine étaient ceux Le questionnaire fut ensuite testé pour s'assurer de la bonne dont les revenus se situent aux environs de $300.00/mois. A compréhension des questions formulées et finalement, les la demande de Shell, l'échantillon fut élargi pour inclure des dernières corrections y furent apportées. consommateurs dont les revenus se situent entre $150.00 et Les thèmes suivants furent abordés lors de l'étude: $300.00/mois. L'échantillon présente donc les caractéristiques suivantes: (a) Le type d'appareil que les répondants possèdent (a) entre $90.00 et $144.00/mois: 27 personnes à la maison pour la cuisson des aliments; (b) entre $144.00 et$300.00/mois: 42 personnes Quel appareil ils utilisent le plus fréquemment: (i) à quelles fins spécifiques ils utilisent (c) entre $300.00 et $500.00/mois: 27 personnes chacun des appareils en leur possession; Les zones urbaines identifiées comme étant les plus (iü) qui utilise chacun des appareils; propices à l'acceptation de ce nouveau produit étaient: (iii) quel est l'usage exclusif de chacun (a) Delams, d'eux; (iv) pour quelle raison ils utilisent tel ap- (b) Carrefour, pareil plutôt que tel autre; (c) le centre-ville de Port-au-Prince. (b) le combustible utilisé (i) les quantités achetées/utilisées; Afin de s'assurer de la réceptivité des consommateurs, . . une certaine proportion des interviews fut effectuée dans la (ià) le prix moyen payé; zone de Cité Soleil, zone urbaine réputée pour attirer des (iii) le réapprovisionnement (les liv- personnes de toutes conditions dont les revenus sont raisons): inférieurs à l'ensemble de la population haïtienne et, à ce - qui s'en occupe, titre, considérée comme étant une zone marginalisée. Le - le lieu d'achat, 130 - le moment de l'achat, (a) La première constatation fut que la différence de - les motifs de ce comportement. prix entre les trois groupes n'avait que très peu (c) les intentions d'achat des répondants d'influence sur la consommation. (i) les répondants ont-ils déjà songé à (b) La deuxième fut qu'un réchaud ne pouvait pas changer de combustible et, si oui, pour quel- suffire, chaque famille ayant besoin d'au moins deux les raisons et à quelle époque; feux (un pour la friture et l'autre pour mijoter) pour (ii) quel était le combustible substitut; que l'expérience soit totalement indicative. (iii) qui a décidé de changer ou de ne pas A l'issue de six semaines d'expérience, un tiers de la changer le combustible et dans le cas où une consommation initiale de charbon avait été remplacé par le substitution aurait eu lieu, qui a payé pour le gaz sans changement notable dans les habitudes alimentaires nouvel investissement. et sans augmentation des dépenses pour les familles. (d) La perception des répondants des avantages et désavantages de chacun des combustibles: Pourqu'onprogrammed'implantationdecesréchauds (i) les préférences de la population en réussisse, il faut nécessairement inclure un programme général perçues par les répondants et ses d'éducation et d'information afin d'éviter le gaspillage qui raisons, rend le gaz moins économique qu'il ne pourrait l'être. Ainsi, (ü) la perception de la situation actuelle et dans l'expérience en cours, il a été constaté qu'un (es rai) ns, kilogramme de gaz remplacait 3.9 kilogrammes de charbon ses raisons, alors que dans les pays où la population est habituée à (iii) la cause de l'écart entre ce que la l'utilisation du gaz, ce chiffre passe à 7 kilos de charbon pour population préfère et le combustible qu'elle 1 kilo de gaz. utilise, ,iv) la perceptionquontlesrpondantsdesLes renseignements complémentaires collectes pen- (iv)ela perceptiones qu't lesuelré pponnts desdant cette expérience montrent que même à 30 dollars préférable sur les plans conomique, l'ensemble réchaud/bonbonne, aucune des 15 familles propréférdablesr, lnvestpl ens é miqé, impliquées dans l'expérience n'a été en mesure d'acheter le proprété, danger, nvestissement, eficacité réchaud supplémentaire dont elles ont besoin. Ces familles générale . ont indiqué environ 10 dollars com alimitelapu (e) la perception des répondants du nouveau produit comme la la plus qui pourraêtre mis en marché et les intentions d'achat; acceptable. Sheil-HaiXti a donc décidé d'une part de conAtiuer (f) le profil socio-démographique des répondants. Shl,at ocdcd 'n atd otne l'expérience en cours pour accumuler le maximum de ren- seignements statistiques, d'autre part d'effectuer une Expérience sur le terrain expérience sur 20 semaines pour tester le niveau de prix acceptable par le marché en mettant un millier de réchauds A la demande de Shell-Haïti, la compagnie "Develop- en vente à des prix différents sur un échantillon de zones ment Services Association", dirigée par Clarence F. Kooi, témoins. procéda à une expérience sur le terrain destinée à vérifier les résultats de l'enquête. Le réchaud "Blip" Camping Gaz Trois groupes de 5 familles, l'un à Ruelle Alerte, le deuxième à Carrefour et le troisième à Delmas 18 furent Le réchaud "Blip" Camping Gaz est constitué d'une choisis pour cette expérience et leur consommation de char- petite bonbonne de 2.75 kgs d'une trépied calant le réservoir bon étudiée pendant six semaines sur une base journalière. et l'isolant du sol, d'une grille pour permettre de poser la Pour une famille d'une taille moyenne de 6,3 person- chaudière, d'une vasque assurant une meilleure tenue au vent nes, la consommation de charbon enregistrde fut de 464 nécessaire lors de 1'utilisation en plein air, et d'un brûleur, n mes larconsommationne de carbonoenregistre déptde pr puissant (180 gr/heure), protégé contre la corrosion et il est grames par personne et par Jour pour une dépense par robuste. personne et par jour de 0.47 gourdes. Si le public était en mesure d'acheter l'ensemble Ensuite, un réchaud et une bonbonne furent donnés à ",ip au pri qu 'xéineàvnrpreta chacunede ces familles etle gaz vendu2.5 dollars larecharge 'Blip'' au prix que l'expérience à venir permettra de déterminer et pour lesquelles les premières indications de 2.75 kgs au premier groupe, 3 dollars au deuxième groupe seraient de l'ordre de 10 dollars, il devrait être théoriquement et 3.5 dolars au troisième groupe. Les consommations furent possible de convertir 67 % de la population urbaine à la ensuite étudiées pendant une période de six semaines sur une cuisson au gaz Propane/Butane. base journalière. 131 Camping Gaz Intemational, spécialisé dans la produc- (b) habitudes et croyances des consommateurs tion de matériel beaucoup plus simple tout en assurant une traditionnels. Pour changer ces habitudes, il faudra sécurité maximum, s'est donc soucié au début des années mettre en place une campagne efficace d'information 1970 des difficultés que rencontreraient les pays de la zone des avantages du gaz par rapport au charbon et une du Sahel pour lutter contre la désertification galopante campagne d'éducation de l'utilisation du gaz pour en touchant une grande partie de la population africaine. tirer le bénéfice maximum. Le réchaud "Blip" a été spécialement conçu pour la Il est essentiel de démontrer au consommateur que son cuisine du type de celle qui est pratiquée en Haiti avec les investissement dans un réchaud "Blip" lui permet de caractéristiques principales suivantes: bénéficier d'avantages déterminants du gaz par rapport au (a) Souplesse de réglage: L'intensité de la flamme bois et au charbon de bois. passe en une seconde de la grillade à feu vif à la PourcelaShell-Haiti s'engageàmettreenoeuvre,avec cuisson à feu très doux. ses distributeurs locaux, tous les moyens d'information nécessaires sur le territoire de la république pour garantir le (b) Stabilité: la forme et l'épaisseur du support mar-ccé e 'prto mites le rendent capable de porter les récipients les succès de l'opérton. plus lourds. Fabrication et coût du réchaud "Blip" (c) Propreté: le support permet également de faire chauffer les fers à repasser. Le réchaud "Blip" se compose d'éléments dont cer- (d) Economie: en troquant le réchaud rond contre un tains peuvent être avantageusement fabriqués sur place "Blip", la ménagère haitienne, actuellement fort Seuls le brûleur et la bonbonne doivent être importés. préoccupée par le coût de la vie, économisera non Shell-Halti a donc entrepris une étude avec le Centre seulement du temps et de la fatigue, mais aussi surtout Pilote de Fornmation Professionnelle pour aboutir à une de l'argent. Une bonbonne de 2.75 kgs de gaz propane fabrication locale à des conditions de coût aussi basses que vendue 12 gourdes équivaut à 22 kgs de charbon de possible mais tout en suscitant la création d'emplois locaux. bois vendus 22 gourdes. Par le canal d'une petite entreprise créée pour la cir- Le principal problème pour permettre l'accès du gaz constance, il s'est avéré que la fabrication, à condition que au plusrgrand nombre de consommateursest celui duaprixde Shell-Haïti fasse l'avance de trésorerie nécessaire pour la recharge et surtout de l'investissement de base dans le acheter les matériaux en grosses quantités, pouvait matériel d'équipement. s'effectuer à un coût de 7 dollars par unité, non compris bien Le réchaud "Blip" répond parfaitement à ces entendu le brûleur et la bonbonne, définitions: Par ailleurs, au taux actuel du dollar (5.7 FF pour 1 (a) il coûte de dix à vingt fois moins cher qu'une US$), le coût àl'importation avanttaxes seraitde 5.44 dollars cuisinière classique; pour un brûleur et de 14.04 dollars pour la bonbonne. (b) le prix de la recharge est sensiblement inférieur au Le coût réel de l'ensemble "Blip", avant taxe, marge prix des autres recharges sur d'autres bonbonnes; éventuelle et intérêt sur avance de trésorerie serait donc de 26.48 dollars, ce qui est déjà au delà du niveau de prix indiqué (c) l'ensemble réchaud/bonbonne est facile à monter par le groupe témoin de 15 familles. Leprix, quant à lui, pour et à transporter. assurer la rémunération du fonds de roulement et une marge La quantité de gaz (2.7 kgs) contenue dans la bonbonne minimum seri de 30 dollars. "907" a le même pouvoir calorifique en théorie que 4.5 kgs Pour garantir le succès de cette opération, il sera donc de charbon de bois et en pratique, une fois faite l'éducation nécessaire d'une part de détaxer tout le matériel gaz, et du consommateur, que 22 kgs de charbon de bois avec d'autre part de subventionner oit de fimancer partiellement l'avantage de pouvoir augmenter, diminuer ou éteindre la l'ensemble "Blip" pour amener son prix de vente à un niveau flamme à volonté et donc économiser le gaz. acceptable par la majorité des consommateurs à revenus n existe cependant aujourd'hui un certain nombre de modestes. freins au développement et au succès d'une opération de généralisation de cuisine au gaz Propane/Butane: (a) taxes à l'importation du matériel gaz qui amènent son prix à un niveau trop élevé. 132 Inversément, si l'on souhaite une utilisation mobile du Les atouts du réchaud "Blip" réchaud, si l'on ne dispose que d'un espace d'utilisation limité ou de faibles moyens, on recherchera plutôt une petite Le choix d'une bonbonne de gaz parmi les capacités bonbonne. disponibles (6,25 et 100 livres) résulte d'un compromis entre Sa taille compacte, son poids moyen (environ 6 kgs différentsparamètresdontlesprincipauxsontlessuivants: plein) rendent la bonbonne de 2.75 kgs de gaz (a) le pouvoir d'achat du consommateur Propane/Butane très maniable et aisément transportable par un adolescent ou sur le porte-bagage d'une bicyclette. (b) le coût initial de la bonbonne et le prix de l Sa taille et son poids lui permettent aussi d'être utiisé recharge à poste fixe, surtout dans un espace réduit. (c) le poids (d) la capacité Capacité - durée d'utilisation - rotation (e) l'utilisation fîale. Sa capacité (2.75 kgs de butane commercial) prcure L'arbitre final est bien évidemment le consommateur une autonomie d'environ une semaine de cuisson (20 heures quiprend une décisionpragmatique. Dans legenre de marché sur un brûleur de forte puissance). La densité du réseau de considéré (groupes de consommateurs à faible revenus dans distribution permet un taux de rotation élevé. Cela évite au les pays en voie de développement), aucun système n'a eu consommateur d'investir dans une deuxième bonbonne d'impact aussi significatif que celui de la petite bonbonne de grace à la disponibilité immédiate du gaz en bonbonne pleine 2.75 kgs de gaz Propane/Butane. sur les lieux d'echange à proximité. Les avantages du réchaud "BLIP" camping gaz en Réseau de distribution - Coûts de distribution utilisation domestique Distribuée par un réseau dense de détaillants, cette Moyens - Coût initial - coût de la recharge petite bonbonne, aisément transportable rend possible le système d'échange vide/plein en "cash and carry" et permet Les moyens du consommateurreprésentent sa capacité de faire ainsi l'économie d'une distribution à domicile àeffectuerl'investissementinitial de l'ensemble "bonbonne" coûteuse et complexe. Cet échange à "proximité" nécessite + 'recharge" + "réchaud" ainsi qu'à assumer régulièrement bien entendu un réseau de distributeurs qui soit "capillaire". le coût de la recharge. La maniabilité des petites bonbonnes Camping Gaz Des moyens élevés permettent d'investir dans un en- facilite considérablement la manutention tout au long du semble d'une ou plusieurs bonbonnes de grande capacité (13 transport entre le point de vente et le centre remplisseur. Il kgs ou plus) alimentant une cuisinière à gaz puissante (2 ou en résulte une détérioration proportionnellement moindre 3 brûleurs) mais statique. que celle subie par les bonbonnes plus lourdes, limitant les coûts de distribution et d'entretien. Le rapport poids de Des moyens modestes rendent plus abordables l'achat ga *od demtl-rsvii eceu e rne obn d'une petite bonbonne et d'un réchaud simple (1 brûleur) nes, n'a pas d'effet négatif sur les coûts de transport. ainsi que le prix d'une recharge de gaz que l'on obtient en échangeant soi-même sa bonbonne vide contre une pleine Coûts d'entretien et de remplissage (système "cash and carry") chez un proche revendeur. C'est pourquoi Shell-HaYti considère que la vente des Les coûts de remplissage au kdlo de gaz sontplus élevés bonbonnes, le servicede larecharge etlavente des appareils à cause d'une rotation supérieure, mais la standardisation de cuisson sont étroitement liés. permet un remplissage automatique rapide. Utilisation finale statique ou dynamique - taille - Les coûts d'entretien tendent à être supérieurs à ceux poids des autres bonbonnes puisque la rotation est plus élevée pour un même poids de gaz utilisé. Inversément, la maniabilité des Pour des applications statiques (ctusinière à gaz dans petites bonbonnes limite les dégats de manutention, une cuisine), la maniabilité entre peu en ligne de compte, et particulièrement au cours du transport le consommateur disposant de l'espace nécessaire et de moyens élevés préférera les grandes bonbonnes de gaz. 133 semble de cuisson simple, robuste et sur conçu par la Société Exceptionnelle résistance de la bonbonne C.G.I A.D.G. (Application Des Gaz, propriétaire de la marque Camping Gaz International), elle, met à la portée des groupes La bonbonne Camping Gaz Intmiational, dite `907" socio-économiques à faibles revenus un moyen efficace de vendue dans le monde par dizaines de millions cuisson plus économique que le charbon de bois. d'exemplaires, répond aux Nornes Françaises NFA 36211. La maniabilité et la facilité avec laquelle on peut En tôle d'acier BS 1 d'une épaisseur nominale de 2.3 mm transporter sonréservoirpermetla mise en placed'un réseau restant supérieure à 2 mm après emboutissage; il est destiné de distribution dense, économique et pratique, en "cash and à être rempli de butane commercial. La pression d'épreuve carry, à condition de mettre le prix de l'ensemble "réchaud' est de 35 bars. La pression d'éclatement est supérieure à 100 + "bonbonne" à la portée du plus grand nombre de consom- bars. Cette bonbonne est agréée par le service des Mines mateurs. France et les principaux organismes d'agréage européens. Plus de 40 millions de bonbonnes Camping Gaz de D'une large polyvalence d'utilisation, équipée de la 2.75 kgs sont en criculation dans le monde entier. D'après boîte à clapet d'origine inventée par A.D.G., cette bonbonne l'expérience d'A.D.G., les systèmes concurrents basés sur peut approvisionner en plus des brûleurs de réchauds, des des bonbonnes de grande capacité, ont échoué à cause d'un lampes, des appareils à souder, des réfrigérateurs à gaz, etc... investissement inital plus élevé pour le consommateur et du poids de ces bonbonnes rendant leur transport pénible. Conclusion Shell-Hati considère que le réchaud "Blip" est le meilleur compromis entre coût et taille et qu'avec cet en- L. Les Contraintes du Projet crédit pourrait revêtir la forme d'un crédit anonyme, financé Réduction du prix du "Blip" par un organisme de développement et remboursé au moyen d'une surcharge sur la recharge cle gaz jusqu'à rembourse- La premnière mesure à prendre pour assurerrapidement ment du prêt. Tous les acheteurs de recharges contribueraient une large base de consommateurs sera de détaxer la totalité ainsi au remboursement du crédit de façon globale. du matériel gaz, le produit étant lui-même déjà détaxé. Coût d'approvisionnement en gaz Cette détaxe ne constituerait en aucune façon une perte de recettes pour le fisc, car il s'agit d'une activité nouvelle qui vient en remplacement d'une énergie sur laquelle n'est Importabon perçue aucune taxe. A l'heure actuelle, seul un très petit nombre d'haïtiens Par ailleurs, pour assurer une très large diffusion peut se permettre d'utiliser du gaz propane du fait du coût immédiate, il faudra abaisser le prix du "Blip" à un niveau tres élevé du premier investissement: au minimum 250 dol- acceptable pour le grand public, ce niveau pouvant se situer lars pour une cuisinière à gaz, 60 dollars de consigne pour aux alentours de 10 dollars. Il serait donc nécessaire de une bonbonne de 12.5 kgs. En outre, la taille de la bonbonne subventionner ou de financer chaque réchaud d'un montant amène à une dépense également élevée pour le consom- d'environ 20 dollars par unité. mateur moyen haïtien pour échanger une bonbonne pleine Une subvention du "Blip" constituerait vraisemblable- contre une vide, 8.6 dollars dans le meilleur des cas. ment une dépense moins forte par arbre que l'on n'aurait pas Pour ces raisons, le marché est très étroit, de l'ordre de besoin de couper s'il fallait remplacer un arbre ayant servi à 3700 tonnes par an. La compagnie distributrice Tropigaz faire du charbon. importe par voie maritime du gaz fourni par sa maison mère, Si l'on optait pour la solution financement, il faudrait Tropigaz International, en très petites quantités unitaires. Le concevoir une façon originale d'accorder un crédit aux con- frêt est donc un élément trs imporiant du coût d'imporation sommateurs pour l'achat du "Blip". du produit. Compte tenu de la quasi-impossibilité pour des raisons Par exemple, en novembre 1987, pour un coût FOB de administratives de mettre en place un crédit traditionnel, ce 26 centimes le gallon US, le taux de frêt était de 32 centimes. Il est donc évident que pour pouvoir obtenir un prix plus bas 134 à l'importation, il faudrait pouvoir baisser le taux de fret, et par conséquent augmenter la taille des parcelles à Mise en oeuvre du projet l'importation. Potentiellement, le projet présenté par Shell-Haiti Pour la mise en oeuvre du Projet, Shell-Harti et la représente 17 000 tonnes de gaz par an, ce qui fait plus que Société Application des Gaz (A.D.G.) ont signé le 11 février tripler le marché actuel et permet donc d'esperer une 1988 à Paris un protocole d'accord, suite à la décision de réduction sensible des taux de frét par une augnentation des Shell-Haiti de lancer une opération de buanisation en HaXti. parcelles unitaires. Le fournisseur de Shell-Haïti est Shell Les points essentiels de cet accord sont les suivants: Iternational Trading Company qui est présent sur tous les marchésdu globe. Entre autres, SITC entretien d'excellentes (a) Shell-Haïti effectuera les investissements relations commerciales avec Tropigas Intemational et s'est nécessaires pour l'importation, le stockage du gaz, le assuré que le marché haïtien pourrait être approvisionné en remplissage et l'entretien des réservoirs. commun. (b) ADG et Shell-Haïti constitueront en commun une Par ailleurs, les possibilités d'approvisionnement par Société d'Importation etde Distribution danslaquelle la route à partir de la République Dominicaine ont été Shell-Haiti aura une participation d'au moins 51 No examinée et se sontrévélées non concurrentielles par rapport ADG souhaitant, de son côte participer au niveau de au tranport maritime sous sa forme actuelle. 25 % minimum. Il est souhaité par les deux par- tenaires que le pourcentage restant soit offert aux Stockage établissements Nadal, Agent de Camping Gaz Inter- national (C.G.I.) d'ADG. Pour la mise en oeuvre du projet, Shell-Haiti devra (c) ADG et Shell-Haiti s'efforceront d'obtenir de investir dans des installations de réception etde stockage. La Nadal en échange de sa participation à la société, la taille du stockage est un compromis entre le désir d'abaisser mise à disposition de son réseau de distribution. le taux de frét en recevant des parcelles de taille conséquente et la nécessité de maintenir l'investissement initial à un La structure commerciale niveau suffisamment bas pour ne pas compromettre la profitabilité du projet. Une Société Anonyme a été formée au mois de sep- Le choix s'est porté sur deux réservoirs de 40 000 tembre 1988, dénommée "Société de Distribution de Gaz, gallons chacun de capacité totale, c'est-à-dire une capacité S.A." (SODIGAZ). Celle-ci a pour objet principal toutes de stockage de 68 000 gallons. Cette capacité peut ensuite opérations se rapportant à la commercialisation d'énergie à être augmentée au fur et à mesure des besoins par addition usage domestique, etc... de réservoirs supplémentaires. Dans un premier temps, SODIGAZ se chargera ex- Dans ces conditions, l'investissement initial pour le clusivement de la commercialisation des Réchauds et des stockage et les facilités de réception s'élèverait à 3,400,000 Bouteilles, Shell-Haïti, prendre en charge le côté ad- francs français, soit au taux actuel des 5.7 ff/$ environ ministratif de la Société, moyennant compensation. 596,300 dollars. La Société Publi-Gestion a été chargée de préparer le lancement du "Blip" sur le marché. Remplissage L'entretien et le remplissage des bonbonnes "90Participation des pouvoirs publics sera effectué en conformité avec les nornes internationales Le projet Shell-Haiti a reçu tout d'abord un avis de Camping Gaz Intemational et nécessitera un investisse- favorable du côté du Bureau des Approvisionnements des ment initial de 600,000 francs français, soit environ 105,000 Produits Pétroliers (BAPP) du Ministère du Commerce et de dollars. l'Industrie. Il a recommandé au Gouvernement Haïtien de Ce matériel de remplissage pourra par la suite voir sa nous accorder la franchise douanière et l'exonération des capacité augnentée au fur et à mesure des besoins par Droits d'Accise et de la TCA (Taxe sur Chiffre d'Affaires) l'adjonction d'unités supplémentaires. sur tout le matériel que nous aurons à irnporter pour l'emmagasinage et la distribution du gaz, ce qui a été fait. La Banque Centrale a pris sur elle de mettre à notre disposition des devises étrangères s'élevant à $50,000 par 135 mois pour nous permettre de payer les importations que Nous tenons à souligner que l'étude de profitabilité de nécessitent le projet. la "SODIGAZ" a révélé que les profits ne commenceront à Cette contribution substantielle nous a été accordée se réaliser qu'après la troisième année. grace à l'intervention du Ministère de l'Economie et des Fnances. Stade actuel du projet Investissements Comme nous l'avons dit tantôt, l'expérience sur le terrain continue. Les résultats seront connus d'ici la fin du Shell-Haiti a pris sur elle de faire l'investissement mois de février. initial pour le stockage, les facilités de réception, le remplis- Le matériel pour la réception et l'emmagasinage du sage et l'entredien des bouteilles. gaz de même que celui pour le remplissage des bonbonnes La BID a pris l'engagement d'accorder un emprunt de sont à pied d'oeuvre. Les experts de l'A.D.G. sont sur place. Nous esperons être prêts pour le lancement durant le mois de $600,000, remboursable en gourdes - monnaie locale - pour mar 1989. l'importation des bonbonnes et des foyers pour les réchauds. La "CEE" envisage d'accorder une subvention, visant La firme Publi-Gestion, chargée de la promotion esten à propager l'usage du gaz en facilitant l'acquisition des am demetre la derère main auxpréparatifsdelancement. réchauds "Blip" aux familles les plus démunies par Unbudgetde$140,000aétéalloué. l'intermédiaire des ONG (Organismes non Gouvernemen- SODIGAZ procède maintenant au recrutement de son taux). personnel et les dispositions sont déjà prises pour leur entrainement adéquat. AII. Conclusion Ce projet dont nous venons de vous exposer les gran- la plus importante car le jour où elle cessera d'exister - vu la des lignes fait partie des principes de travail de "Royal dégradation continue de l'environnement haitien - les autres Dutch/Shell Group of Companies" dont Shell-HaXti est un sphères de responsabilité n'auront plus leurs raisons d'être. des membres. En effet, quatre sphères de responsabilité ont C'est pourquoi en entreprenant c e projet, Shell-HaYti, pense été identifiées par Sir Peter Baxendell, Président du Comité apporter sa modeste contribution à la survie de la Société des Administateurs Délégués des Compagnies de service, Haitienne où elle pense encore pouvoir évoluer pendant les dans son message de septembre 1984: les actionnaires, les 500 prochaines années. employés,les clients et la société. Cette demière est pour nous 136 PROGRAMME DE FOYERS AMELIORES La Promotion des Foyers Améliorés au Burkina Faso Marguerite Kabore Responsable du programme de sensibilisation et de vulgarisation, Ministère de l'Environnement et du Tourisme L Introduction nécessité étant donné que sur le plan coût et disponibilité, il Situation de l'énergie domestique au Burkina Faso reste le plus accessible. La consommation domestique d'énergie pour la cuis- En milieu rural, le bois de chauffe est obtenu par son des aliments et le chauffage ainsi que pour les activités cueillette de préférence du bois mort lorsque celui-ci est artisanales à domicile repose en quasi-totalité sur encore disponible. Cette collecte revient essentiellement aux l'utilisation de bois de feu, même dans les régions urbaines femmes aidées des enfants et s'effectue le plus souvent dans ou semi-urbaines. En 1983, le bois de feu représentait 96% les jachères naturelles pour les populations avoisinant ces de l'énergie domestique consommée et couvrait environ formations. 64% des besoins nationaux en énergie primaire (Banque Par contre, la commercaisation du bois de feu est Mondiale/PNUD, 1986). surtout pratiquée dans les villes. Le tableau suivant fait Sa consommation n'est pas un choix mais une ressortir l'importance de l'activité commerciale du bois de feu: BOIS DE FEU COMMERCIALISE QUOTIDIENNEMENT AU BURKINA FASO consommation % de la population Quantité de bois moyenne par jour achetant le bois de feu commercialisé Zone x 1000 kg de feu par jour x 1000 kg Rurale 9.607 5,4 519 Semi-urbaine 305 81,0 276 Urbaine dont 1.049 97,0 1.015 Ouagadougou 340 97,0 526 Soure: Madon cité par Parkan (1986). La satisfaction quasi-exclusive des besoins en énergie consommation courante. En effet, la disponibilité des res- domestique par le bois de feu s'inscrit dans un contexte de sources ligneuses dépend de plusieurs facteurs: déforestation inquiétante, qui met en danger l'équilibre (a) l'inaccessibilitié étant donné leur concentration écologique fragile de la plus grande partie du pays. dans les zones méridionales dépourvues d'accès En considérant la production annuelle du couvert appropriée loin des grands centres de consommation; forestier national des jachères forestières et des parcs fores- et tiers estimée à 10,3 millions de m3et la consommation totale (b) le taux d'utilisation locale. qui s'élève à environ 5,1 millions de m3 (soit 0.76 3huJabitant/an), il se dégage un excédent apparent. La considération de ces deux facteurs justifîe la prise en compte d'un potentiel annuel disponible de 3,5 millions Cependant, dans la pratique, les quantités disponibles de m3, créant ainsi un déficit de consommation de l'ordre de de bois de feu s'avèrent nettement inférieures au niveau de 1,6 m million de m3. Le déficit est concentré dans les provin- 137 ces du centre du pays. (Cf Annexes 1 et 2 Bilan de bois de source de fatigue physique et de perte de feu/Province et cante). temps et par conséquent d'alourdissement des conditions de travail des femmes (cf Les conséquences qui découlent de cette situation sont Annexe 3). Les tentatives d'organisation du de plusieurs ordres: transport avec les charrettes restent insuf- (a) La désertification: Les causes déterminées com- fisantes; portent, outre celles liées à l'action de l'homme (ex- (ii) d'autre part, des pratiques défavorables ploitation anarchique du bois, principalement du bois à la restauration du couvert végétal (coupe de feu, feux de brousse, surpâturage, défrichement de buissons, jeunes arbres limitant les anarchique à des fins agricoles), la sécheresse qui sévit possibilités de rejets) et l'utilisation de en Afrique depuis pratiquement 1968. combustible de substitution (bouse de (b) Le poids sur les femmes: La corvée de bois et de vache, tige de mil) ns cessaire à l'eau pour les besoins domestiques incombe pratique- ment aux femmes dans les villages. Il ressort des (c) Dans les centres urbains, le niveau minimum de enquêtes que l'éloignement des zones consommation d'énergies ligneuses engendre des d'approvisionnement en bois, aggravé par une concur- dépenses monétaires d'autant plus lourdes que le rence déloyale entreprise par les hommes dans le cadre revenu est bas. Selon une enquête menée en septembre du commerce du bois entraîne: 1987, le poids des dépenses pour les énergies ligneuses (i) d'unepart, leparcours de longues distan- varie de 2% pour laclasse derevenu mensuel supérieur ces atteignant 5 à 15 km par les femmes à à 150.000 FCFA à 29% pour la classe de revenu la recherche de combustible ligneux. Il est mensuel de moins de 20.000 FCFA. CONSOMMATION D'ENERGIES LIGNEUSES ET REVENU DES MENAGES Classe de revenu Cons. Energies Poids dép. Part cons. mensuel d'un ligneuses énergies ligneuses réalisée No. Classe ménage (g/p/jour) (g/p/jour) sur F.A. 1 -20.000 FCFA 635 29% 12% 2 20.000 à 49.000 696 11% 18% 3 50.000 à 99.000 720 7% 20% 4 100.000 à 149.000 727 4% 18% 5 +150.000 FCFA 654 2% 24% Souroe:Vincent Kabore, Samir Amnous/projet Energie des Ménages Ufbains, ESMAP (PNUD Banque mondiale) (Mai 1988). Comme on le constate, de la catégorie 3 à la catégorie féminine qui représente environ 52% de la population du 1, le poids croissant des dépenses énergétiques est pays, différentes mesures et actions pour limiter les causes accompagnée d'une baisse dans l'utilisation des foyers et effets s'imposent. améliorés dans laconsommation d'énergie. Cela signifie que Stratégie en matière d'énergie domestique pour rendre supportable le poids de la dépense énergétique, les ménagères, à qui incombe la gestion du budget familial La stratégie énergétique nationale vise outre tendent à diminuer le nombre de repas chauds plutôt que de l'allègement de la pression sur les combustibles ligneux et faire recours aux foyers améliorés. l'amélioration des conditions de vie des femmes, l'utilisation à moindre coût des produits pétroliers tant au niveau macro- Les possibilités de substitution sont limitées aux économique qu'à celui des ménages.Le plan quinquennal ménages plus nantis ayant un revenu mensuel de l'ordre de 1986-1990 réaffinne la nécessité de préserver l'équilibre 50.000 àl150.000OFCFA. écologique et de rationaliser la gestion des ressources Face à cette situation qui pèse d'une part sur le forestières dont l'utilisation du bois pour les besoins patrimoine forestier national et d'autre part sur la frange énergétiques. 138 associer l'arbre aux exploitations, les plantations produiront Production et économie du bois-énergie éaeetd os également du bois. D'une manière générale, la politique forestière ac- tuelle au Burkina Faso se traduit d'abord par un engagement Gestion des ressources existantes politique de lutter contre la désertification à travers L'aménagement des forêts classées qui couvrent ac- l'application des trois luttes: 1 tuellement 880.000 ha consiste en leur mise en valeur de (a) lutte contre la coupe anarchique du bois; et sorte qu'elles contribuent à satisfaire les besoins des popula- tions en produits forestiers tout en préservant l'équilibre (b) lutte contre les feux de brousse; écologique. (c) lutte contre la divagation des animaux. L'organisation de l'exploitation forestière: ce Elle est ensuite basée sur deux éléments fondamen- programme qui conceme principalementles forêts protégées taux: a démarré en juillet 1985 en application de la lutte contre la coupe anarchique du bois. Il s'agit d'une part d'organiser les (a) la recherche constante de la participation cons- exploitants forestiers et d'autre part de localiser et délimiter ciente et efficace des populations à travers la sen- les zones de coupe de bois. sibilisation et la formation de celles-ci pour la mise en oeuvre des actions forestières; et Ainsi les exploitants, qui peuvent être des personnes (b) la complémentarité d'une part des actions physiques ou morales, sont répartis en trois catégories: le forestières entre elles (création de nouvelles ressour- débiteur qui coupe ou ramasse le bois ou exploite le charbon ces, réduction de la consommation du bois-énergie et de bois dans sa zone de concession et le vend au grossiste- gestion des ressources existantes) et d'autre part des transporteur, deuxième maillon de la chaîne qui en assure le actions forestières et des autres concourant au transport vers les centres de consommation. Enfm le développement du mode rural (agriculture, élevage, détaillant qui achète le bois de feu et ou le charbon de bois hydraulique notamment). chez le grossiste-transporteur pour les revendre aux consom- Création de nouvelles ressources mateurs. Il s'agit des actions de reboisement: Pour faciliter le contrôle de la circulation des produits forestiers notamment le bois et charbon de bois, les véhicules (a) plantations de type industriel ou semi-industriel qui affectés à leur transport sont peints en bandes alternative- couvrent d'assez grandes superficies et sont réalisées ment blanches et vertes et sont seuls autorisés à transporter grâce à une mécanisation partielle pour la préparation les produits concernés. du sol notamment. Ce type d'intervention qui a démarréen 1973 connaîtaujour-d'huiuncertainralen- Au niveau fiscal, les taxes forestières suivantes sont tissement à cause du coût d'installation élevé (200.000 prélevées par l'Etat: à 300.000 FCFA/ha à la plantation) pour un accroisse- ment annuel généralement faible (1 à 3 m3/ha/an). - permis de coupe (débiteur): 300 FCFA/stère de bois; Environ 17.000 ha de plantation de ce type existent - permis de circulation (transport): 300 FCFA/voyage; aujourd'hui au Burkina Faso. (b) Reboisement villageois: il a démarré en 1978-1979 'permis de dépôt: 1.000 FFA/an. et fait appel aux populations pour réaliser des planta- Le souci de rémunérer les différents intervenants de tions généralement de superficie réduite (0,5 à 2 ha) en l'exploitation forestière à but commercial a entrainé la vue de satisfaire leurs propres besoins en bois. Cepen- hausse du prix du bois. Ainsi pour le ravitaillement de la ville dant la participation des femmes y est très faible. de Ouagadougou en bois et charbon de bois par exemple, la De 1979 à 1984, 1300 villages ont planté environ structure de prix actuellement en vigueur est la suivante: 5.000 ha. Toutefois, aprés les premiers moments -prixcessiongrossiste-transporteur:1.610FCFA/stère d'engouement, on constate que le reboisement villageois suscite quelques appréhensions de la part des populations - prix cession au détaillant 3.675 FCFA/stère peu convaincues de l'appartenance réelle de ces reboise- - prix de vente au consommateur: 120 FCFA/fagot ments aux villageois. En outre, l'intérêt relativement à long terme de reboisement se concilie difficilement avec les Unstèredeboiscontent36à37fagots. besoins immédiats des populations. Aussi, le programme Réduction de la consommation de bois-énergie national de foresterie villageoise a entrepris depuis 1985 la L'utition moyene par habitant des différentes diversification des actions forestières dans lebut derépondre L'utilesation emoy pr abita s arfférenes au miex aux esoinsimmédats de popultions.Une , combustibles domestiques y compris les activités artsanales au mieux aux besoins immédiats des populations. Une place au niveau de la famille se répartit comme suit: de choix est accordée à l'agro-foresterie qui consiste à 139 CONSOMMATION D'ENERGIE PAR PERSONNE Charbon de Bois de feu bois Gaz Electricité Kérozène Zone kg/mois kg/mois kg/mois kw/mois litre/mois Rurale 50,7 - - - Semi-urbaine 39,6 0,3 0,002 0,05 0,6 Urbaine 37,5 1,0 0,02 1,2 0,7 Source: Parkan 1986. Des enquêtes plus récentes menées dans quatre (4) diversifié les sources d'importation pennettant de villes du Burkina Faso (Ouagadougou, Koudougou, réduire de près de 40% les prix à l'importation; Ouahigouya et Bobo-Dioulasso) donnent les consomma- (b) la réduction de 75% depuis 1984 des droits et taxes tions domestiques suivantes par an pour ces quatre villes. du gaz etdes accessoires mais ces taxes nereprésentent Bois et charbon de bois: 221,790 tonnes que 4 à 5% de la structure du prix du gaz. Gaz: 612 tonnes La distribution en ville du gaz butane est assurée par Kérozène: 3.349 tonnes/an les compagnies pétrolières au niveau des stations services. (Source: Projet Energie des Ménages Urbains - Mai 1988.) Selon le rapport de la commission énergie du plan Cesrésultats confirment une fois de plus la partdu bois quinquennal 1986-1990, deux (2) nouveaux modèles de de feu dans la satisfaction énergétique des ménages au foyers à gaz ont été introduits depuis 1985 à Ouagadougou Burkina Faso. et à Bobo-Dioulasso. Il s'agit du "Faitu N'Bora" et du Il est par conséquent logique que des mesures soient "Carena Gril" conçus pour s'adapter aux marmites locales entreprises en vue de réduire la consommation de bois. Ces sphériques en fonte d'aluminium. Ces réchauds compren- mesures sont: la vulgarisation des énergies de substitution et nent une bouteille de 3 kg sur laquelle est vissé un brûleur la diffusion des foyers améliorés à bois. avec robinet: l'ensemble est placé dans une structure de tiges métalliques de section triangulaire. Le Faitou N'Bora est, la vulgarisation du gaz butane de plus, également équipé d'attaches permettant ainsi une Une commission nationale pour la promotion de préparation assez aisée des tô burkinabe. l'utilisation du gaz comme substitut au bois de feu a été mise Au cours de l'année 1986, un autre modèle aétélancé: en place en 1985. Pour atteindre les objectifs du Plan Quin- le réchaud "Rinoogo". Le brûleur importé est placé dans un quennal 1986-1990 et une augmentation de la consommation foyer cylindrique en tôle métalique servant de support à la de 10.000 tonnes en 1986 à 3.500 tonnes en 1990 soit marmite. Le brûleur peut être raccordé à toute bonbonne l'équivalent de 20 à 21.000 tonnes de bois, plusieurs actions munie d'un détendeur à l'aide d'un tuyau souple. sont en cours: L'Institut Burkcinabe de l'Energie (I.B.E.) a mist au (a) diversification des sources d'approvisionnement etLIntutBkia dlEegi(IBE)amsu de la distributiond point et testé un foyer mieux adapté aux habitudes culinaires de la distribution; burkinabe et plus perfornant. Son brûleur de fabrication (b) mise sur le marché de nouveaux réchauds et d'une locale est placé dans un foyer métallique et peut être utilisé gamme plus large de bouteilles de contenances avec les différents types de bouteilles. Testé auprès d'une différentes; et vingtaine de familles, il a été bien accucilli. (c) aménagement des structures de prix afin de rendre Laproduction de ce modèle en série est àl'étude. Ces meilleur marché le gaz et les équipements nécessaires trois modles testés au lcboratoire par s'I.B.E. foul issent à son utilisation, oèe etsa aoaor a '.E orisn les résultats suivants: L'option des Pouvoirs Publics en faveur de l'utilisation du gaz butane s'est traduite par. (a) le maintien depuis 1981 du prix du gaz au détail à Modèle Rendement Thermique 330 FCFA le kg soit 4.125 FCFA la bouteille rechar- geable de 12,5 kg. Ce maintien a souvent nécessité des FaB 56% subventions de la Caisse Cénérale de Péréquation des Ritou ora% Prix (C.GJP.P) avant la création de la Société Nationale Rinoogo 26% Burkinabe (SONABHY) qui a depuis sa création 140 Avant l'opération "Promogaz" en 1985, les bouteilles La possibilité a été offerte aux salariés du secteur public et de 12,5 kg consignées à 3.000 FCFA, sont vendues à présent de certains entreprises d'acquérir l'équipement initial à à 12.900 FCFA et 6.170 FCFA (3 kg). crédit en deux ou trois mensualités. Ainsi, le prix de vente des équipements complets de Plus de 7.000 réchauds ont été vulgarisés essentielle- cuisson au gaz (bouteille + réchaud) se situe entre 14.000 et ment à Ouagadougou entraînant une augmentation du 41.000 FCFA selon les modèles. nombre de familles utilisant le gaz et par conséquent la En matière d'acquis, le rapport de la commission du consommation nationale. plan relève qu'une exposition-vente "Promogaz" a permis Selon les résultats des enquêtes de septembre 1987 de lancer la vulgarisation du gaz butane et de réchauds à gaz. effectuéesparle Projet Energie des Ménages, près de 17.600 CONSOMMATION DE GAZ (Tonnes/an) Année 1983 1984 1985 1986 1987 Consommation 607 580 760 1.044 1.476 Source: Ministère du Commerce et de l'Approvisionnement du Peuple. foyers à gaz seraient utilisés par 12% des ménages à Dans ce cadre, l'I.B.E. conduit actuellement un Ouagadougou, Koudougou, Bobo-Dioulasso et programme de recherche et d'expérimentation sur trois Ouahigouya. prototypes dont deux importés. Le pétrole En conclusion, il est à noter que dans le cadre de la Ce produit est peu demandé parce que les réchauds ne vulgarisation des énergies de substitution, des efforts ont été sont pas adaptés pour la cuisson des repas locaux comme le déployés, mais leur expansion à heus grnde échelle se tô qui exige des foyers stables. L'orientation actuelle des Pouvoirs Publics pour (a) au coût initial des équipements; l'intensification de l'utilisation du kérosène concerne essen- (b) l'inadaptation des équipements aux habitudes tieflement la recherche, la mise au point et la production des culinaires locales; et réchauds adaptés aux habitudes culinaires. (c) l'insécurité surtout pour le gaz. IL. Le Programme National de Diffusion des Foyers Améliorés (c) les risques également de maladies oculaires dues à Historique du programme la fumée; Au Burkina Faso, la cuisson des aliments qui (d) l'instabilité des marmites; etc. représenteprès de 75 à90%b de la consommation domestique Dans le butdeminimiserces inconvénients, des foyers de bois de feu se fait au moyen de foyers "trois pierres" dits "améliorés" ont été initiés en 1979 dans le cadre de traditionnels ouverts ou d'installations similaires. l'exécution du programme de la Mission Forestière Al- Ce type de foyer présente certes des avantages (coût lemande. d'investissement presque nul, facilité d'installation et Toutefois, et en l'absence d'une recherche scientifi- d'adaptation à plusieurs tailles de mannite etc.) et des que appropriée, les types de foyers préconisés étaient des aspects culturels (symbole de la stabilité du foyer dans foyers maçonnés en ciment ou en banco à une ou plusieurs certaines ethnies), mais aussi des inconvénients au titre séries avec cheminée. La stratégie de vulgarisation consistait desquels on citera: au recrutement et à la formation de spécialistes chargés de (a) le rendement thermique extrêmement faible (14%) l'installation des foyers surtout en ville. L'extension dans les entraînant une consommation élevée de bois de feu; vilages s'effectuait par l'initiation de maçons relais chargés de satisfaire par la suite les besoins des populations. Le coût (b) les risques de brûlures pour les ménagères et les subventionné du foyer variait entre 250 et 5.000FCFA selon enfants; 141 le type de matériau, le nombre de marmites, et la localité. Ce système commercial s'exécutait sans un réel programme de Public cible sensibilisation des populations, ni de suivi effectif. Le programme Foyers Améliorés s'adresse en tout Néanmoins, de 1979 à 1982, plusieurs projets et organisa- premier lieu aux femmes qui représentent près de 52% de la tions non gouvernementales (O.N.G) se sont intéressés à ce population et à qui incombent la lourde corvée de bois et la programme dontl'évolution s'est heurtée àdes probèmes de cuisson des aliments ainsi que la préparation de la bière de performance, d'inadaptation des foyers, de mobilisation des mil. populations et de coordination par manque de structures. i concere également les artisas ferblantiers qui Suite à une réflexion organisée en 1982 qui a resitué interviennent dans la production de foyers métalliques. Cette le caractère complémentaire du programme Foyers option répond à un souci d'auto-promotion et de création Améliorés aux autres actions de lutte contre la désertfication d'emplois. Les enfants, surtout la fraction scolarisée sont déjà entreprises, des mesures ont été prises pour la création aussi concernés par la fornation. de structures nationales de coordination et de recherche. Structure d'intervention C'est ainsi qu'en 1982, ont vu le jour: Niveau national (a) le Service Foyers Améliorés (SFA), aujourd'hui, Service de la Sensibilisation et de la Vulgarisation au Le Service Sensibilisation, Vulgarisation de la Direc- sein du Ministère de l'Environnement et du Tourisme tion de la Sensibilisation, Vulgarisation, Formation demeure (ME.T.). Il est chargé du suivi des différentes actions la structure de coordination des différentes actions de vul- depromotion desFoyers Améliorés relevant du M.T. garisation des foyers améliorés exécutées au sein du Il est l'organe d'exécution du Comité Technique Ministère de l'Environnement et du Tourisme. Il joue le rôle Interministériel de Vulgarisation des F.A créé en 1982; d'organe d'exécution du Comité Technique Interministériel et créé pour la mise en oeuvre de la stratégie nationale. (b) I convient de souligner que ces efforts ont permis La recherche - développement est exécutée par dès 1983 la confection d'outils de sensibilisation sur l'I.B.E., un des instituts spécialisés du Centre National de la les F.A. avec le Groupe de Recherche et d'Appui à REcherche intitut Tcialogique s'onal des l'Auto-Promotion Paysanne (GRAAP) et le Centre Recherche Scientifique et Technologique. Il s'occupe des d'Etudes Sociales et Economiques pour l'Afrique de problèmes énergétiques d'une manière générale (énergie l'Ouest (CESAO) et l'évaluation des prototypes exis- solaire, éolienne, biomasse, etc.). tants. Cette évaluation a abouti à la conception de Niveau provincial modèles plus performnants qui ont été recommandés pour la vulgarisation. L'ensemble des activités de diffusion de foyers Cette situation, favorisée par l'avènement du 4 août améliorés est exécuté par les Directions Provinciales de 1983, qui a connu par la suite la création de structures l'Environnement et du Tourisme (DPET) en collaboration populaires, a facilité l'élaboration progressive de stratégies avec la plupart des structures décentralisées des ministères d'intervention et de diffusion spécifiques à chaque et institutions politiques ou O.N.G membres du Comité prototype. Technique Interministériel. Orientations de programme Toutefois, cette collaboration s'avère de moins en moins satisfaisante même avec les partenaires directs tels L'objectif poursuivi par le programme national de que les Centre Régionaux de Promotion Agro-pastorale diffusion des foyers améliorés vise l'équipement de toutes (CRPA) et les Directions Provinciales de la Santé et de les familles burkinabe en foyers performants et leur utilisa- l'Action Sociale (DPSAS). Elle pose le problème général tioneffective. Dans le cadre duplan quinquennal 19861990, d'intégration des actions, surtout en milieu rural. cet objectif se chiffre à plus d'un (1) million de foyers. Personnel Ce programme contribuera également à long terrme à, A tous les niveaux, des agents publics interviennent en (a) reforcer les actions de protection et de régénération nombre très réduit dans l'exécution des actions de du couvert végétal; et développement rural. Dans un premier temps, le souci (b) satisfaire les besoins en énergie domestique des d'intégrer la vulgarisation des foyers aux programmes exis- populations tant urbaine que rurale; tants a motivé la prise en compte de ces agents déjà sur le terrain dans les aspects formation du programme. Mais force (c) améliorer les conditions de vie et de travaÜl des était de constater que les multiples tâches et responsabilités femmes. ne permettaient pas à ces derniers de se consacrer au suivi des activités. 142 Par exemple, le Ministère de l'Environnement et du salairesdescadrestruvailLantàtempspartielouàtempsplein Tourisme compte environ 500 agents forestiers, toute et quelquefois l'infrastructure immobilière; sinon la plupart catégorie confondue. il s'avère pratiquement impossible de des actions sont menées dans le cadre des projets forestiers doter chaque département (le pays en compte 300) d'un surtout qui intègrent, vu la politique forestière, le agent programme d'économie d'énergie dans leurs zones C'est pourquoi dans le cadre de la mise on oeuvre de d'intervention. L'I.B.E. bénéficie également de ces appuis la stratégie de diffusion qui vise l'autonomie des centres mais est particulièrement soutenuparleProjet Spécial Ener- urbains et des communautés rurles, les Pouvoirs Publics ont gie (GTZ). fait recours aux ressources extérieures pour le recrutement La gestion et le suivi de ces projets sont conditionnés de près de 150 animateurs/animatrices pour l'appui à le plus souvent par les exigences de la coopération, qu'elle l'encadrement des femmes. Cette situation entraîne certes soit bilatérale ou multilatérale. Elles concernent en général des charges récurrentes perçues, mais minimisées par rap- le personnel expatrié, les missions d'appui et d'évaluation. port aux objectifs qui seront atteints. Pour la période 1979 à 1988, la situation des projets Assistance technique/financement se présente comme suit: L'exécution du programme se réalise grâce à une contrepartie nationale comportant essentiellement les Date de Date Zones Source de financement démarrage d'expiration d'intervention Observation P.NL.D. 1979 1985(Kadiogo) 1982(Mouhoun, Boulkiemdé Kadiogo, Boulldemdé Projet BDV Suisse 1983 (Yatenga, 1988 Kadiogo, Oubritenga Prolongation Gourma) Yatega, Nahouri, en négociation 1985 (Autres) Gourma, Bazéga, Zoundwéogo, Tapa, Gnagna, Ganzourgou Projet BDV Pays-Bas 1981 1988 Mouhoun, Kossi, Prolongation Bam, Sourou, en négociation Sanmatenga U.N.S.O. Foyers 1984 1988 Kadiogo, Houet, Prolongation Améliorés - Sèude Oubritenga, Poni, en négociation Bougouriba F.A.O/tCP 1986 1987 Ganzourgou U.N.S.O. Bois 1982 1988 Sanguié, Boulkiemdé Prolongation collectifs-Sèude en négociation F.A.O./ITA 1983 1991 Boulgou, Kouritenga .EE.R 1986 Namentenga, Gnagna Sissili Stabilisation du couvert Passoré couvert végétal Canada P.N.U.D./Banque Juillet 1987 Décembre 1988 Ouagadougou, Bobo Mondiale (ESMAP) Koudougou, Ouahigouya 143 Stratégie d'intervention Le programme de vulgarisation La stratégie générale retenue pour atteindre les objec- Exécuté par les structures de vulgarisation (M.E.T., le tifs du programme s'articule autour de deux (2) points Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage (M.A.E.), 1'- essentiels: Action Sociale (A.S.), et ONG), le programme comporte des (a) la recherche-développement pour l'amélioration variantes selon le type de foyers et les moyens humains et des modèles existants et la mise au point de nouveaux financiers disponibles pour l'encadrement. équipements; et Vulgarisation des foyers "trois pierres" améliorés (b) la vulgaristion massive des foyers recommandés (3PA) avec ses composantes: information et sensibilisation L'évolution pour ce programme concerne sans doute de la population, formation technique et pédagogique la cible visée à savoir les femmes. En effet, depuis 1984, des acteurs, le suivi et l'évaluation des activités à tous l'accent est mis sur la formation pédagogique et technique les niveaux. 1acn s l u afralnpdggqee ehiu des agents d'encadrement en vue de les rendre capables de Le programme de recherche-développement sensibiliser, mobiliser, organiser et fonner les femmes à De 1979 jusqu'à la création de I'IBE., la conception l'auto-construction; l'objectif poursuivi étant d'intégrer les des foyers diffusés résultait d'une approche plus intuitive femmes et de les responsabiliser en vue de leur participation que scientifique. Or, en raison de la grande diversité sur le effective aux actions de lutte contre la désertifcation. plan socio-culturel, ethnique, économique et écologique du Sensibilisation des populations BurkinaFaso, la conception, la production etlavulgarisation Pour ariver à un dialogue entre vilageois et agents des foyers améliorés doit être accompagnée par une recher- s ur arnves à unvironnementre bois e agent sur tes problèmes de l'environnement, du bois de chauffe et che sur tous ces paramètres afin de répondre au fur et à les équipements de cuisine, une méthode et un matériel mesure aux problèmes qui surgissent. pédagogique ont été développés en collaboration avec le A cet effet, 1'I.BE. a pour attributions essentielles le GRAAP. test, l'amélioration et la mise au point des prototypes ainsi que leur prévulgarisation. Les activités se sont traduites Cette méthode est basée sur une approche successivement pa pédagogique appelée "révélation" et s'appuie sur la parole. successivement par Pour accompagner la parole, on utilise le visuel. Ainsi le (a) l'évaluation des prototypes existants à travers des service a mis au point avec le GRAAP une recherche "sen- tests d'ébullition d'eau et de cuisine contrôlée afin sibilisation pour une meilleure utilisation du bois de d'estimer les rendements thermiques et l'économie chauffe". Elle est utilisée par les agents lors des séances de réelle de bois; et sensibilisation dans les villages. (b) les tentatives d'amélioration desdits foyers Système de formation (modifications de certains paramètres et des marmites etc.) dont les résultats sont restés insatisfaisants; En raison du caractère intégré de la lutte contre la (c) les travaux de recherche sur les foyers à charbon à désertification, la formation en construction des foyers 3PA grandes dimensions (collectivités) à dolo et sur l'auto- a des rapports étroits avec la formation dans les autres cuiseur; techniques de foresterie villageoise pour laquelle elle con- stitue une action prioritaire devant permettre de mobiliser (d) les travaux d'amélioration du foyer traditionnel les femmes pour les autres actions de sauvegarde de "trois pierres" dont le rendement est de l'ordre de 14%. l'environnement. Actuellement, l'I.B.E. poursuit des actions dans le Le système vulgarisation suit le système de formation domaine~ ~ de:esséevlgro Utl yséed omto domaine de: en cascade avec les niveaux et les acteurs suivants: (a) la mise au point des foyers multi-marmites; Village au sous-secteur: Population, paysan forestier (b) la prévulgarisation des foyers à dolo; et Département: Agents d'encadrement (c) la réactualisation des données avec l'appui du Province: Formateurs provinciaux Projet Energie des Ménages Urbains financé par le PNUD/Banque Mondiale. National: Formateurs nationaux. Il est basé sur la formation des femmes à l'auto-con- struction (cf Annexes 3). Ainsi: 144 (a) les cadres du Service de Sensibilisation et Vul- brève formation. Cette pratique a été abandonnée en 1985 garisation (S.S.V.) et de l'I.B.E. sont chargés de la au profit de la formation des arisans par l'I.B E. et le S.S.V. formation en techniques de sensibilisation et de con- pour la production de deux modèles (Ouaga métalliques et struction des formateurs provinciaux par Burkina mixtes) avec latôle derécupération. Ils utilisentdes l'organisation de sessions nationales ou régionales; gabarits. (b) ces formateurs assurent à leur tour la formation au Les premiers artisans (environ une vingtaine à niveau des départements des animateurs/animatrices Ouagadougou) ont été formés individuellement dans leur qui forment ensuite les déléguées villageoises ou inter- atelier. Par la suite, une session a été organisée pour une viennent directement dans ces villages. quinzaine d'artisans à Bobo-Dioulasso. En 1985, la notion de paysan forestier a été introduite lors de l'auto-évaluation du programme national de En mars 1986, une session nationale s'est tenue à foresterie villageoise afin de mieux garantir l'autonomie des Ouagadougou et a regroupé près de 40 artisans venus des villages. Elle s'est vite concrétisée pour le programme différentes provinces. Un recyclage est intervenu en mars Foyers Améliorés. 1988. Cependant, son application a différé d'une province à Pour la production, l'approvisionnement en matières une autre, d'un village à un autre. De ce fait, on constate les premières (fûts vides) est effectué par le S.S.V. auprés de la démarches suivantes: Société des Huiles Savons du Burkina à Bobo, au prix unitaire dans un premier temps de 1.500 FCFA, et ensuite (a) sensibilisation, formation et suivi des femmes par de 1.000FCFA.Lesfûtssontlivrésauxantisansrésid hthrs l'Agent FA (AFA) en première année, puis la forma- de Bobo au prix unitaire de 2.000 FCFA sous forme de tion et le suivi des paysans forestiers en deuxième crédit. Les dernières négociations avec la société ont ernis année, le recyclage et le suivi les paysans forestiés en g d0 troisème anée de rabattre le prix d'achat du fût à 700 FCFA (Août 1988). Le nombre de foyers produits par fût (180 cm x 80) peut (b) sensibilisation, formation avec ou sans suivi des varier d'une moyenne journalière par artisan atteint deux paysans forestiés la première année et leur recyclage la foyers Burkina mixte, entre trois et cing Ouaga métallique n deuxième année; et 2 et 3. (c) sensibilisation, formation et suivi directs dans les La commercialisation vüllages. Suivi-évaluation des actions Le S.S.V., après discussion avec les artisans, fixe les prix d'achat des foyers au producteur en prenant en compte Les campagnes de diffusion de ce type de foyers sont la capacité de production journalière, le coût des fûts et des annuelles et se déroulent en général d'octobre à juin. accessoires. Il en découle des prix de vente aux consom- Les trois derniers mois connaissent un suivi-appui et mateurs qui intègrent les marges des commerçants reven- une évaluation du programme à tous les niveaux afin de deurs et autres groupes intervenant dans la distribution (cf cerner la qualité des foyers construits et leur utilisation, le Annexe 6). degré de mobilisation et d'organisation pour la poursuite de En réalité, les foyers fabriqués sont livrés pour la l'exécution du programme, les probèmes rencontrés et plupart au S.S.V. (pour le cas de Ouagadougou) ou aux recueillir des données quantitatives. Des auto-évaluations du DPET qui assurent la vente et la distribution dans les points programme national de foresterie villageoise sont de vente créés à cet effet (commerçants, Unions des Fem- organisées chaque année et constituent une étape de bilan mes, Faso Yaar, etc.) et dans les autres provinces. surtout qualitatif du programme F.A. Quelques artisans pratiquent la vente directe, Il faut Vulgarisation des foyers métalliques souligner que la position des services techniques permet un contrôle de qualité et garantit des revenus réguliers aux La diffusion des foyers métalliques améliorés relève ardsans (cf Annexe 7). A cette étape du programme, elle est actuellement du Ministère de l'Environnement et du nécessaire quand bien même elle freine la mise en place du Tourisme qui, par le biais de la Direction de la Sensibilisa- système autonome de production. Sa suppression risque tion, Vulgarisation, Formation et des Directions Provin- d'entraîner un arrêt de la production. ciales de l'Environnement et du Tourisme, organise la production et la commercialisation des foyers. Le S.S.V. accompagne cette commercialisation par l'organisation de campagnes promotionnelles soutenues par La production une politique de subvention des prix à la consommation de Les foyers Ouaga métalliques étaient produits en série l'ordre de 40 à 50%, des tests démonstratifs de cuisine et par des ateliers de soudure avec la tôle neuve etce, après une causerie débats avec les femmes, des annonces publicitaires 145 à la radio et dans les journaux etc. Il s'agit des campagnes (c) réduire le volume de la chambre de combustion. de novembre 1984 en direction des travailleurs et de février- Ces modifications ont permis d'atteindre un rende- mars 1987 dans les secteurs pour la ville de Ouaga et de juin ment thermique de 28% avec une économie debois comprise 1987 à Bobo. Elles ont un impact réel sur le programme. entre 35 et 40% au laboratoire. E1lle a été confirmée par une Expérience de programme ESMAP étude comparative sur le terrain qui a fourni une économie Dans le cadre de l'élaboration de la stratégie moyenne de 39%. énergétique pour les ménages urbains au Burkina Faso, le Ce nouveau foyer présente, outre son rendement projet a appuyé la réalisation de deux campagnes de vul- élevé, la possibilité d'être construit en matériaux locaux garisation en décembre 1987-janvier 1988 à Koudougou et (bouse de vache, paille, et banco), une bonne stabilité, et un en septembre 1988 à Ouahigouya. Il vient de démarrer une coût réduit Il est auto-constructible par le public visé. action test de vente ambulante des foyers métalliques dans Les foyers métalliques (Ouaga métalique et Burkina la ville de Ouagadougou. mixte) Toutes ces actions doivent concourrir à une Ilssontfabriquésavecdelatôlederécupérationoude rationalisation du système de production et de distribution fûts usagés par des artisans tôliers locaux qui reçoivent une des foyers. formation. Ils sont transportables. Les rendements thermi- Diffusion des foyers en céramique ques s'élèvent à 28% (Ouaga métallique) et 29% (Burkina mixte), tandis que l'économie de cuisson atteint 40% pour Depuis 1984, un prototype (foyer tulipe) a été conçu le bois et 45% pour le charbon. Loin d'encourager la con- par un céramiste à Ziniaré (35 km à l'Est de Ouagadougou) sommation du charbon, la conception du Burkina mixte (à avec l'appui des coordonnateurs techniques du CILSS. Son usage de bois et charbon de bois) vise une limitation des optimisation ainsi que l'amélioration des fours se pour pertes occasionnées par les foyers traditionnels auxquels suivent. s'ajoutent les faibles rendementss de carbonisation. L'apparition du foyer "3PA" s'est accompagnée Outre ces deux gammes de foyers à usage domestique d'importantes initiatives prises par les potiers pour sa qui sont largement diffusés, l'I.B.E. dispose d'autres fabrication en argile cuite. Pour renforcer ces initiatives, le prototypes en phase d'amélioration, de mise au point ou en *S.S.V. organise, des sessions d'échanges et de formation à prévulgarisation. Il s'agit du foyer en céramique, des foyers l'intention des potières des différentes provinces. à grandes dimensions en béton ou en banco pour les Diffusion des foyers à dolo collectivités, des foyers multimarmites, et des foyers à gaz La préparation du dolo (bière de mii) représente prs et à pétrole. de 12% de la consommation de bois de la ville de Expériences du projet Energie des Ménages Urbains Ouagadougou. Cette importance a motivé la conception de Les activités de recherche démarrées en septembre foyers améliorés (30 à 35% d'économie de bois) qui sont en 1987 visaient essentiellement l'étude des performances des phase de prévulgarisation. Des sessions de formation sur les foyers utilisant le gaz et le pétrole, les possibilités techniques de construction, d'utilisation et d'entretien de ces d'adaptation ainsi que les chances réelles de fabrication et foyers ont été organisées à l'intention des agents, de maçons les conditions économiques d'utilisation du gaz et du et de dolotières. On note plus d'une cinquantaine pétrole. d'installatons. Par ailleurs, des tests d'ébullition et de cuisine Les acquis du programme contrôlée ont été menés surles foyers àbois, àgaz etàpétrole Sur le plan de la recherche afin de confirmer la classification déjà faite par l'I.B.E., de calculer les chiffres de base pour l'évaluation de la consom- mation d'énergie et faire la comparaison des coût entre les Le foyer 3PA différents foyers. Vu le rendement thermique faible du foyer tradition- Les résultats de ces tests confirment les rendements et nel trois pierres (environ 14%), des tentatives de réduction la place des foyers métalliques, quand bien même on en- des pertes de chaleur par convection et rayonnement ont été registre une légère baisse des rendements d'utilisation par entreprises. Elles ont consisté à: rapport à ceux évalués par l'l.BE. Des changements compris entre les trois pierres; mineurs au niveau des standards de consommation sont (a) boucher les espaces compris entre les trols plerres; intervenus après la réalisation des tests. (b) surélever les parois du foyer, et 146 BOIS ECONOMISE PAR RAPPORT A L'UTILISATION DU FOYER 3 PIERRES TRADITIONNEL (%) Burkina mixte charbon 36% Burkina mixte bois 32% Ouaga métallique 28% Ouaga céramique 27% Trois pierres amélioré 27% Malgache à bois 5% Malgache à charbon 1% Foyer Béton -5% Source: Vincent Kabore, Samir Amous -Mars 1986. Il faut souligner que l'étude sur les coût des différents Toutefois,ilaété constaté que l'information etlaprise types d'énergies et des coûts des foyers a abouti à la con- de conscience ne s'accompagnent pas automatiquement de clusion qu'au prix moyen du bois (23 FCFA le kg à l'acquisition d'un foyer amélioré. Ouagadougou - enquête CILSS 1986), ni le gaz, ni le pétrole En effet, selon l'enquête menée dans le cadre du projet ne sont susceptibles de concurrencer le bois au niveau du Energie des Ménages Urbais, septembre 1987, les foyers coût, même s'i s'agit d'un foyer "trois pierres" traditionnel. 3PA, Ouaga métallique et Burkina mixte sont à un stade de (Cf Annexe 7). diffusion faible (parts de marché respectives: 18%, 6% et Sur le plan de la vulgarisation 3%) par rapport à leur diffusion médiatique (81%, 46% et 36% des gens en ont entendu parler). Le blocage repose en Sensibilisation et mobilisation partie sur des raisons économiques et commerciales mais Depuis 1983, plusieurs actions ont été entreprises dans aussi sur des obstacles psychologiques subjectifs. ce domaine. Il s'agit de l'utilisation des supports médiatiques Dans le cadre de la mobilisation, le programme foyers (radio, télévision, journaux, affichage, etc.) pour la diffusion améliorés a constitué et constitue une étape importante qui des messages et de la tenue des séances d'animation dans les a marqué l'engagement et l'intégration des femmes aux villes et villages. A titre d'exemple, la compagne 1987 a actions de lutte contre la désertification, restéejusqu'alors le enregistré près de 56.000 participants à ces séances. Il est domaine des hommes. Il "ouvre la porte" à une plus grande certain que ces actions contribuent à une meilleure prise de participation de la population féminine aux actions conscience des populations sur la nécessité d'économiser le forestières. blois de chauffe. Bilan quantitatif et qualitatif Les résultats des différentes campagnes de vulgarisa- tion se présentent comme suit: BILAN QUANTITATIF (1980-1987) Année 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987(Partiel) Nombre total de foyers 868 2091 2306 2347 12086 82631 205.000 143.781 Les dernières campagnes ont montré que les foyers, Le saut quantitatif de ces dernières années, bien que surtoutntroispierres" amélioréspouvaientêtrediffusés mas- le bilan soit tres estimatif en raison de l'imperfection du sivement, à un rythme de plus de 150.000 foyers/an. Ce qui système de suivi et de l'évaluation, traduit une certaine n'est pas le cas des foyers métalliques qui ne représentent cohérence entre les modèles, la strategie de diffusion et les qu'à peine 5% des bilans établis (voir Annexe 8). structures techniques et politiques. 147 Cependant, les bilans restent en dessous des objectifs grâce à la réduction de l'action du vent sur la dispersion des annuels fixés dans le plan quinquennal. Le taux de cendres par exemple. La rapidité de la cuisson est également réalisation est d'environ 50%. D'ailleurs, les enquêtes du un aspect positif. Projet Energie des Ménages - septembre 1987, révèlent un Cependant, l'orientation de la fumée favorise le noir- taux d'équipement beaucoup plus bas qui est de l'ordre de cissement des ustensiles de cuisine qui sont pourtant 37% pour les villes de Ouagadougou, Koudougou, nettoyés régulièrement. Selon certaines utilisatrices en Ouahigouya et Bobo. milieu urbain, le gain de temps ou l'économie d'argent Les sessions de formation à l'échelle nationale, restent consacrés à la satisfaction de ces besoins et au régionale, provinciale, départementale, sectorielle et vil- débitage du bois (ls portes des foyers améliorés sontjugées lageoise ont permis d'initier près de 40.000 personnes trop petites). (agents d'encadrement, élèves, paysans forestiers, artisans Le programme foyers arnéliorés au Burkina Faso et potiers) soit aux techniques d'animation, ou de construc- aurait contribué à démystifier le rôle du foyer dans la tion et entretien des foyers. Malgré cet effort, le suivi et la cohésion du foyer conjugal grâce à la sensibilisation et à continuité des actions rencontrent des obstacles. l'asscxiatio des hommes aux actions. Sur le plan qualitatif, l'imperfection de la Impactécologique méthodologie de suivi-évaluation rend difficile la disponibilité de données fiables. Toutefois, les quelques L'exploitation des données de l'évaluation de la cam- suivis et évaluations effectuées font ressortir d'une manière pagne 1984-1985 dans cinq provinces effectuée par 1'I.B.E. générale, pour les foyers 3PA une qualité assez moyenne de a dégagé les possibilités d'économie du bois. Ainsi sur la la construction et des irrégularités dans l'entretien et dans la base des économies de bois mesurées en atelier et dans des reconstruction de ceux détruits. En effet, le pourcentage de familles de Ouagadougou (Août 1985) une estimation de foyers bien construits est de l'ordre de 50 à 60% tandis que l'économie de bois potentielle des foyers 3PA en fonction le taux d'utilisation se situe entre 40 et 80% et est fonction de leurs qualités et défauts a été faite. de la période d'exécution du suivi-évaluation et des agents. Pour chaque province, une extrapolation de L'enquête dans les quatre villes fournit un taux d'utilisation l'économie a été estimée à partir de l'échantillon de foyers de 33% des foyers améliorés comme mesure d'économie de contrôlés; les résultats ont été convertis en quantités de bois bois. économisé sur la base de 6,2 tonies/famille/an. Amélioration des conditions socio-économiques On peut relever que le programme foyers améliorés a contribué à une amélioration du cadre de travail de la cuisine ECONOMIES DE BOIS Nombre de Economie Nbre de Bois Udlisat a/ Foyer en foyers de bois Foyers 3PA économisé Oct.1986 bon état Provinces controlés échant.(%o) Utilisés (%o) (%) Bazèga 188 36 3992 4455 60 57 Sanmatenga 273 33 8822 9024 51 49 Houet 109 34 3307 3483 56 47 Mouhoun 108 36,5 3117 3527 68 63 Kossi 48 43 912 1216 51 60 Totaux 726 353 20148 21705 57,2 55,2 a/L'économie moyenne réalisée est donc de 1,08 tonnes par foyer utilisé. Source: LB.E. 148 Sur la base de ces résultats et si l'on considère tance etpar conséquent, comprometl'objectif de transfertde également qu'un ha de "savane arbustive" fournit environ 10 technologies visé. m3 de bois de chauffe soit 20 stères à 300 kg/stère Par aileurs, la phiosophie du progrmme 3PA étant (A.B.B.F.T. n 173), on parvient à épargner avec cette le transfert réel des compétences et la responsabilisation des économie environ 3618 ha de boisement naturel par an. Ce communautés en vue d'assurer la poursuite du progranme, calcul quoique théorique procure des indications sur des milliers de responsables ont été mobilisées et formées l'impact des F.A. sur la consommation de bois sans la prise avec l'appui de l'Union des Femmes du Burkina (UF.B). en compte de certains aspects telle que la croissance Mais passés les premiers engouements, l'exécution des démographique. tâches qui leur sont dévolues tend à flancher. D'après l'enquête menée en septembre 1987, la con- Financières sommation d'énergies ligneuses annuelle des ménages ur- bains s'élève à 221790 tonnes pour les villes de Cet aspect du programme conceme deux niveaux: Ouagadougou, Koudougou, Ouahigouya et Bobo. La (a) le financement du programme: la lutte contre la quantité d'énergies ligneuses économisée par l'utilisation désertification ne devant se mener en marge d'un des foyers améliorés atteint 15834 tonnes et représente 6,7% programme de réduction de la demande de bois de du volume annuel consommé. chauffe, les différents projets ont été incités à intégrer le volet F.A. C'est ainsi que près de 12 projets ont Les contraintes soutenu ou soutiennent les activités dans 25 provinces Institutionnelles sur 30 que compte le pays. Cette couverture peut être qualifiée de satisfaisante mais les fmancements étant Le programme foyers améliorés, de par ses objectifs presqu'exclusivement extérieurs, le suivi du multiples, fait appel à une concertation permanente entre les programme après leur expiration se pose. structures impliquées. Bien que la collaboration soit assez (b) La production et la commercialisation des foyers bonne entre les différents partenaires au niveau national, il métalliques où le problème fondamental demeure les n'en demeure pas que l'opérationnalité du comité prix. Ils restent trùs élevés pour les consommateurs et interministériel de vulgarisation des foyers comporte des ne procurent pas non plus une marge attractive pour les insuffisances. artisans et les commerçants par rapport à d'autres ar- Techniques ticles fabriqués. Elles se traduisent sur le terrain par une durée de vie Conclusion et perspectives très courte des foyers 3PA liée à la qualité des matériaux et Avec le concours de l'I.B.E. et de différentes initia- à l'insuffisance de la formation: tives, plusieurs modèles de foyers améliorés ont été conçus (a) un problème de confort dans la cuisine due à et recommandés pour la vulgarisation ou sont au stade de la l'absence de possibilités d'évacuation de la fumée. Il prévulgansation. est surtout ressenti en milieu urbain; et Le saut quantitatif dans la vulgarisation des foyers (b) l'inadaptabilité de la plupart des foyers à plusieurs 3PA traduit un succès et une cohérence entre les modèles, la tailles de marmites, aggravant la mauvaise utilisation. stratégie de diffusion, le public et les structures politique, A tous les niveaux, les différents acteurs éprouvent technique et administrative. d'énormes difficultés pour assurer la collecte et Cesuccèsestrendupossiblegrâceàl'assistancetech- l'exploitation des données. Cet état de fait provient de nique et financière dont bénéficie le pays de la part des l'imperfection et de la non maîtrise des techniques et des organisations intemationales et de nombreux pays amis. outils de collecte qui deviennent beaucoup plus complexes avec le système d'auto-construction des foyers 3PA. Toutefois, le développement du programme connaît des contraintes qui sont: la durée de vie courte des foyers Personnel 3PA, l'inadaptabiité des foyers à plusieurs tailles de mar- L'insuffisance du personnel pour le suivi du mites, l'insuffisance deresponsabilisation des communautés programme F.A. se situe à tous les niveaux et dans tous les pour la poursuite du programme, les difficultés de suivi, la domaines (recherche, et vulgarisation). Mais elle est faiblesse des institutions en terme de personnel, beaucoup plus accentuée au M.E.T. (cf II.3.1.). Dans lecadre d'équipement et de budget, les problèmes de production et des principes de la coopération bilatérale ou multilatérale, de commercialisation à grande échelle des foyers les structures bénéficient d'une assistance technique. Cepen- métalliques. dant, la durée de contrat souvent courte ainsi que les insuf- Si le problème de personnel ne peut être résolu du jour fisances d'expériences limitent l'efficacité de cette assis- au lendemain, les axes d'intervention pour une réelle promo- 149 tion des foyers améliorés devrait comporter les actions (c) la création d'une demande potentielle des foyers suivantes: métalliques par une information permanente; (a) une intensification de la sensibilisation en milieu (d) une organisation des producteurs des foyers rural en vue d'une redynamisation des actions par les métalliques; paysannes forestières mais aussi un élargissement à (e) l'intégration de la commercialisation des foyers d'autres actions forestières pouvant concourir à la métalliques aux systèmes et réseaux de distribution, et satisfaction des besoins énergétiques; aux circuits existants; et (b) une mise en application de la méthodologie de suivi (f) la pratique de prix aux consommateurs compatibles et évaluation élaborée en novembre 1987; avec leur niveau de revenu et leur pouvoir d'achat. 150 La Promotion des Foyers Améliorés au Burundi Perpetue Bwashishima Chef Service de l'Energie Ministère de l'Energie et des Mines L Introduction En voulant faire prendre conscience de la crise de bois demande est transformée en charbon de bois et que les de feu, la FAO a publié en 1981, la carte de la situation dans méthodes de carbonisation sont déficientes, le Gouverne- le monde. Le Burundi y figurait en rouge vif. C'est-à-dire ment de la République du burundi a trouvé urgent de cher- que la situation était alarmante. Le Burundi est un petit pays cher voies et moyens pour diminuer le gaspillage d'énergie montagneux et fort escarpé où l'érosion a déjà causé des domestique. Une des actions entreprises est l'introduction dégâts considérables. La superficie est de 27.834 km2 et la des programmes de foyers améliorés. Le programme qui a population est aux environs de 5.000.000 d'habitants. Une plus ou moins réussi est celui dont je vais parler dans les population aussi dense a entrainé une surexploitation du sol lignes qui suivent. Il consiste en une mise sur pied de et une déforestation massive du patrimoine forestier. Or les quelques foyers améliorés, de les vulgariser par les médias ressources énergétiques à base de biomasse représentent et les autres moyens de transmission de message en usage 80% de la demande totale d'énergie. Comme 15% de cette au Burundi. HI. Présentation des Combustibles Utilisés au Burundi D'après un document réalisé le ler mars 1988 sur la l'année 1986 s'est caracatérisée par une consommation politique sectorielle du Ministère de l'Energie et des Mines, énergétique répartie selon le tableau ci-dessous: Pourcentage Par Pourcentage par Coût par 10 KCAL Rapport à Rapport à l'énergie Pour les énergies l'énergie totale Type Energie totale consommée commercialisées commercialisée ÇrEP'" (en FBU) CTEP)]/ Bois de feu 94,13 Produits pétroliers 3,44 6,6 78,89 Charbon de bois 1,51 Electricité 0,55 14 12,61 Tourbe 0,36 8,25 8,25 Gaz 0,01 7,6 0,25 ç TEP: tonne équivalent pétrole. Comme le mentionne le tableau, le bois-énergie vient 10.000 ha de boisements domaniaux en tête du bilan énergétique et c'est de celui-là dont nous 12.000 ha de boisements communaux allons nous occuper car étant le combustible principal; 22.000 ha de boisements anciens Toujours selon le document de mars 1988 les forma- tions naturelles de bois sont estimées à 56.784 ha réparties soit environ 91.814 ha en 41.784 ha de forêts et 15.000 ha de savanes boisées et Les boisements privés semblent difficiles à estimer. galeries forestières. Les boisements des collectivités se Ce sont de microboisements dispersés dans le monde rual répartissent comme suit 151 dont rimportance reste primordiale par rapport aux boise- ments collectifs. Volonté politique d'économiser l'énergie Des données plus anciennes (1984) répartissent les besoins en bois comme suit Sachant que la disponibilitié de l'énergie constitue le Besoins satisfaits pour Bujumbura, la capitale: 175.000 m3 moteur de tout développement d 'un pays, le Gouvernement Besoins satisfaits pour l'intérieur du pays: 4.235.000 m3 s'est fixé les objectifs suivants: Besoins non satisfaits pour l'intérieur du pays: 650.000 m3 Total des besoins: 5.060.000 m3 Mise en valeur et exploitation rationnelle des res- Les centres urbains utilisent le bois transformé en sources énergétiques nationales charbon de bois. Pour la production de charbon, un hectare de bois coûte forf1itairement 27.000 FBU soit 180 dollars Tout en poursuivant la politique de coopération E.U. régionale en participant à des projets énergétiques régionaux, le Burundi cherche à mettre en valeur les ressour- Etant donné que la couverture forestière par rapport à ces naturelles nationales afm d'atteindre un degré plus élevé la superficie du pays est faible, il a été recommandé d'autosuffisance et de sécurité, d'approvisionnement en d'encourager les moyens d'utiliser le bois-énergie de façon énergie. Pour ce faire: efficiente notamment en vulgarisant l'utilisation des "foyers améliorés." Notre projet des foyers arnéliorés est essentiel- (a) Electrification. La presque totalité de l'énergie lement urbain c'est ainsi que notre causerie se limitera aux électrique consommée est d'origine hydraulique. foyers améliorés des centres urbains. Le bois de chauffe brut (b) Bois-énergie. Actuellement au Burundi les sur- est donc essentiellement utilisé par le monde rural. Pour des faces forestières, les savanes boisées et et galeries raisons de commodité (moins de fumée, moins volumineux), forestières couvrent une surface de 148.598 ha. Les les centres urbains utilisent le charbon de bois. surfaces boisées ne couvrent que 5,3 % du territoire (à l'exclusion de la surface des lacs). C'est ainsi que Lesystèmederransformationdeboisencharboncoûte le Gouvernement a décidé d'exploiter d'une façon encore plus cher que consommer le bois brut. En effet d'une rationnelle les superficies acquises et essaie stère (400-500 kg) ne sort qu'un sac de charbon de plus au d'encourager l'utilisation des énergies de substitution moins 60 kg (rapport de 10-12%). Ainsi en 1984, 224.937 notamment l'hydroélectricité, la tourbe, le biogaz etc. tonnes de bois n'ont produit que 23.640 tonnes de charbon. Ce rapport si faible est causé par des méthodes de carbonisa- Energie nouvelle et renouvelable tion déficientes. Le Département des Eaux et Forêts a commencé àaméliorerles méthodes de carbonisation par des (a) Biomasse. D'après une étude réalisée par le techniques plus modernes et plus économiques mais les Bureau d'Etudes TNO sur l'inventaire de labiomasse carbonisateurs ne se fient qu'à leurs vieilles méthodes revalorisable, une quantité très importante de déchets traditionnelles. Le charbon ainsi obtenu est acheminé vers végétaux peut être convertie en énergie utile, soit par les centres urbains, principalement la capitale, où la consom- une thermochimique (gazogènes), soit par voie physi- mation de charbon est de 98,8% (enquête réalisée par le que (densification en briquettes), soit par voie service énergie duprojet DUB en 1987). Ilressort également biochimique (les differéntes installations de produc- de l'enquête précitée que le prix d'un sac (d'environ 45 kg) tion de biogaz), et soit par fermentation alcoolique de charbon est de 750 FBU et qu'un ménage moyen utilise (alcoolcarburant). un sac de charbon par mois soit une consommation (b) Energie solaire. Des recherches dans l'utilisation quotidienne de 25 FBU si l'achat est fait par sac. La plupart des énergies solaires par l'installation de systèmes des ménages n'achètent pas par sac mais par tas qui revien- d'éclairages par panneaux photovoltaiques, pompes nent à 40 FBU par jour soit 50% plus cher. Comme c'est photovoltaiques à eau, chauffage eau solaire, séchoirs généralement ceux qui ne peuvent pas débourser le prix d'un solaires sac en une fois qui achètent par tas, ce sont les plus pauvres (c) Géothermie. Une étude plus approfondie est à quidépensentle pluspourl'achat du charbon. Le SMIG étant faire en vue de déterminer l'opportunité d'utiliser les à 160FBU, cette dépense représente 25% durevenu mensuel eaux thermales comme source d'énergie. rien que pour l'achat du charbon. (d) Tourbe. La tourbe constitue une des solutions pour remplacer progressivement le bois de chauffage et pour la substitution d'une partie du fond consommé par quelques industries. 152 Fourniture d'énergie appropriée pour le Fourniture d'énergie à bon marché pour les développement du milieu rural activitiés industrielles et artisanales (a) Electrification. En milieu rural, l'électrification Cet objectif vise à suivre une politique énergétique d'origine hydrauliqueaété trouvée laplus appropriée. favorable à l'établissement d'activités industrielles et ar- (b) Bois-énergie. Plus de 90% de la population vivent tisanales afm de jouir des effets induits de l'énergie sur le en milieu rural et utilisent essentiellement du bois développement économique. comme énergie thermique pour la cuisson, l'éclairage et le chauffage. Or comme le bois est rare, la couver- Rentabilisation et maintenance des infrastructures ture forestière couvre 5,3% du territoire, la recherche énergétiques en place des énergies de substitution est à encourager. ]IL Programme de Foyers Améliorés dans les centres urbains. L'un et l'autre occasionnent une Programme d'actions pour la diffusion de Foyers déperdition d'énergie considérable. Améliorés dans les pays de la CE.P.G.L. (a) Les 3 pierres. C'est un foyer de campagne (Communauté Economique des Pays des Grands constituté par trois pierres souventplantées dans le sol Lacs: Burundi, Rwanda, Zaire). et inamovibles sauf accident. Pour des cuissons en plein air, les trois pierres sont parfois couchées à L'organisation de la CE.P.G.L. pour l'énergie des même le sol. Ces pierres forment un triangle isocèle Pays des Grands Lacs (EGL) a pour mission d'assurer la permettant trois sorties inégales. C'est par la grande coopération entre Etats membres dans le domaine de base qu'on alimente le feu. Ce foyer présente l'énergie sous toutes ses formes. Or le bois représente 80% beaucoup d'ouvertures et par conséquent engendre de l'énergie consommée ce qui légitime l'introduction dans beaucoup de pertes d'énergie. leurs activités d'un programme "Bois de Feu et Fourneaux (b) Le foyer malgache. Le foyer traditionnel utilisé Améliorés." Pour éviter un double emploi avec les organis- dans les centres urbains du Burundi est en métal. Il mes et les projets de chaque pays, l'EGL devra suivre les coûte entre 120 FBU et 150 FBU soit environ 1 dollar recommandations de la XIVème Assemblée Générale et E.U. Il est composé de quatre parties principales: délimiter son champ d'activité par rapport aux programmes (i) le socle: pièce circulaire obtenue par énergétiques nationaux. Elle devra surtout se concevoir tracage et découpage à l'aide d'un burin. comme un instrumentcommun au service des trois (Burundi, Rwanda, et Zaire) administrations destinés à soutenir et à (ii) le tronc: pièce de forme cylindrique pourvue d'une ouverture sur environ la compléter leurs actions dans les domaines qui peuvent moitié de la surface latérale. bénéficier d'une approche communautaire. (iii) le foyer: tronc de cône renversé pourvu sur sa surface latérale de trous d'environ 16 Programme de Foyers Améliorés au Burundi mm de diamètre. Le Gouvernement de la République du Burundi or- (iv) la grille: pièce épousant la forme du ganise un programme de Foyers Améliorés afîn de réduire la tronc, généralementraleet rivetée sur consommation excessive de charbon de bois. Ce chapitre est patre hute damtronc. Elle comporte environ développé dans les pages qui suivent. 14 trous d'importance inégale. Foyers traditionnels Critiques des foyers traditionnels Description des foyers traditionnels (a) Les trois pierres (i) Le foyer trois pierres est, nous l'avons dit, Au Burundi, le foyer est constitué par trois pierres,toouettenndenegaepre . . ' ~~~~~~trop ouvert et engendre une grande perte support d'une marmite en terre cuite utilisé par les ménages d'énergie: la flamme s'en va au gré du vent ruraux, et le foyer malgache appelé imbabura, est en usage 153 et n'est pas toujours dirigée sous la marmite. (il) Un des grands maux de ce feu est la La première phase pollution. La fumée se propage dans toute la maison salissant tout au passage et surtout La première phase a commencé avec le projet DUB abimantles yeux des membres de la famille. (Développement Urbain de Bujumbura) en 1981. Lors de Cebfeu ouvert a souvent causédes incendies. l'étude de factibilité de ce projet, une étude faite par Mon- Une brindille peut sauter dans la paille, tapis sieur Mbi de la Banque Mondiale révéla à quel point l'achat qui s' enflamme très vite et ne tarde nas à du charbon pesait lourd (30%) sur le budget familial et il fut attaquer le reste de la maison également en décidé d'inclure un volet foyer amélioré dans le document du Projet DUB financé par l'IDA. (b) Le foyer malgache L'objectif de cette première phase était de mettre sur (i) Le foyer malgache consomme beaucoup pied un foyer amélioré pouvant économiser 20% de charbon. de charbon; son rendement est très faible. La Le service énergie du Projet DU adopta le principe de perte d'énergie est due au manqueLesnc nreduPotDUaopalpicpee d'isolation des parois et au manque d'un garder le métal comme matière, première et de conserver la systéme de contrôle de l'arrivé e d'aiu même forme que le foyer malgache afin que les ménages ne soient pas dépaysés par trop de changements. (iü) Ce foyer s'use très vite (3 à 4 mois) à cause de la dilatation que subit la tôle. En Donc, du foyer traditionnel, on supprima les trous sur outre du fait que la grille est rivetée, lorsque la paroi latérale, on introduit le système de double paroi et on elle est usée, on doit remplacer tout le foyer. fabriqua une grille amovible. Des essais de grilles en argile (iii) Le manque de régulation d'air provoque eurent lieu et on essaya de rembourrer le vide entre les parois une consommation très importante de l'eau, par différents isolants: la cendre, l'argille mélangée au sable la forte ébullition engendrant une trop forte etc. Le foyer mis au point économisait 50% en "laboratoire" évaporation. et 34% dans les ménages. (iv) La cendre passe à travers la multitude Plus ou moins 2.000 exemplaires furent achetés. Le des trous et salit les alentours. financement s'épuisa fin 1982 et le projet F.A. fut suspendu. (v) Le foyer malgache est très instable. Des Une enquête sur l'acceptabilitié de ce foyer amélioré révéla enfants quijouent n'arrêtentpas de se brûler bien des critiques: en renversant un foyer et son contenu. (a) le foyer est petit; Ces manquements des foyers traditionnels ont conduit (b) îl ne s'allume pas vite les responsables à chercher des solutions d'où l'introduction (b) il e llumpvt de Programmes de Foyer Améliorés au Burundi. (c) il est lourd; (d) il coûte cher, Foyers améliorés: objectifs (e) il cuit trop lentement. L'objectif principal de mise au point des foyers La deuxième phase améliorés était de trois ordres: (a) contribuer à couper moins d'arbres en mettant sur La deuxième phase commenca fin 1985, mais les pied un foyer amélioré économique; activités proprement dites ne commencèrent qu'en juillet (b) Aider les familles à faibles revenus à économiser 1986. L'objectif était de fabriquer pendant 2 ans 10.000 F.A. un peu d'argent sur la part réservée à l'achat du et les diffuser à 5.000 ménages. Cette opération ainsi menée charbon; et devait permettre une économie de 4.000 tonnes de charbon de bois, soit 40.000 à 60.000 m3 de bois équivalent à 560.000 (c) Aider les artisans à améliorer leur technique et à dollars E.U. augmenter leur revenus monétaires. Historique 'Iypes de foyers mis au point et vulgarisés Le premier prototype mis au point par le Service Energie du projet DUB porta le nom de DUB I et fut vulgarisé deux phases. pendant toute la première phase. Au départ, il coûtait 350 FBU et son prix fut rabattu à 300 FBU plus tard. En 1984, le 154 projet Foyer Amélioré reçu la visite de Mr De Lepeleire, consultant de la Banque Mondiale et financé par le Description des foyers améliorés vulgarisés programme conjoint PNUD/Banque Mondiale d'aide à la gestion du secteur de l'énergie (ESMAP). Le but de savisite Le foyer DUB I était de: (a) Evaluer le travail déjà fait sur les F.A. à charbon Le foyer amélioré, décrit dans les lignes qui suivent, de bois: est le dérivé du foyer traditionnel. La constitution métallique - rassembler les informations disponibles et l'aspect esthétique ont été conservés. Quelques modifica- sur les principaux plats traditionnels et les tions d'ordre technique destinées à améliorer les performan- méthodes de préparation; ces du foyer traditionnel ont été apportées sans toucher à la - rassember*lesdnn d nbles sr lstructure. Le foyer comporte huit pièces assemblées soitpar combusitble; agrafage, soit par rivetage: un socle, un tronc, une paroi externe, un foyer ou paroi interne, une ceinture, une - rassembler les données sur les foyers couronne, une grille et un couvercle. traditionnels et modernes; (a) le socle: c'est une pièce circulaire servant de base - évaluer la capacité de production; au foyer. - envisager des activités promotionnelles et (b) le tronc: il joue le même rôle que celui du foyer des stratégies de commercialisations; et traditionnel. Un élément important a été ajouté au - faire l'organigramme des projets passés et tronc traditionnel c'est la claie amovible. La claie actuels dans le domaine des foyers. amovible est une porte coulissante permettant le réglage de l'entrée d'air. L'ouverture est d'environ 6 (b) Préparer un programme d'action des Foyers cm x 14 cm et l'assemblage se fait par agrafage ou Améliorés. rivetage. Les conclusions du consultant furent entre autres que (c) la paroi externe: c'est un tronc de cône. Après le foyer DUB 1 pouvait être simplifié pour ainsi en réduire tracage et découpage d'une tôle plane, la mise en lamatièrepremière etladurée de fabrication, ce quiréduirait forme s'effectue en martelant progressivement la tôle automatiquement le coût de revienL sur les génératrices. L'assemblage de cette pièce avec le tronc du foyer se fait par rivetage. La petite base Pendant trois semaines, le consultant proposa du cône tronqué a le même diamètre que le tronc du quelques nouveaux prototypes DUB 2 à DUB 5. De retour foyer. La paroi est pourvue de 4 encoches (passage chez lui, il continua à améliorer cette série jusqu'au DUB 9, de l'air chaud) au sommet du tronc. le foyer le plus performanL Une mission composée d'un (d) le foyer ou paroi interne: c'est une chambre de expert en foyers améliorés (Mr. Piet Visser) et d'une socio- combustionenformedetroncdecônemaisdedimen- konomiste (Mme Thérèse Steverlynck) vint dans le projet sion plus réduite que la paroi externe du foyer en août1985. On essaya de lancer leDUB 9 dans les ménages (l'espace entre ces deux parois est d'environ lOmm). mais on rencontra un échec total. D'avis général il était trop Le foyer peut contenir environ 500 gr de charbon de petiL On l'agrandit et le foyer DUB 10 naquiL En réalité le bois. Comme la paroi externe, la paroi interne ne DUB 10 n'était pas plus grand que le précédent; la chambre possède aucun trou. Son assemblage est réalisé de la de combustion resta la même mais l'enveloppe extérieure même manière que la paroi externe. Elle est fixée sur changea et le foyer parut plus grand. Les ménages le une couronne métallique solidaire du foyer par préfèrent à tous les autres. agrafage. C'est donc le dixième prototype (DUB 10) qui fut (e) la ceinture: c'est une bande de tôle d'environ 3 diffusé lors de la deuxième phase. Au début, il coûtit 300 cm de large qui est mise en forme par simple cintrage dffUsét lors denesiaetqiléattochrLepxfu à la main puis en la martelant légèrement à la fînition. FBU et les gens estimaient qu'il était trop cher. Le prix fut Elle est pourvue de six encoches peu profondes qui ramené à 250 FBU toute l'année 1987. Toujours dans le servent à la libération des gaz chauds. Cette ceinture souci de simplifier le foyer afin d'en obtenir un prix proche est fixée au sommet de la paroi interne par rivetage. du foyer traditionnel (150 FBU). On tenta de simplifier de Les casseroles reposent dessus pendant la cuisson. nouveau. C'est ainsi naquirent le DUB 12 et le DUB 13, mis (f) la couronne: c'est une circulaire pourvue de au point par Mr. De Lepeleire, et DUB 14 par Mr. Visser. quatre pattes disposées diamétralement et sert à la fixation du foyer. A l'assemblage, une croix est in- scrite dans la couronne pour assurer la rigidité pen- dant la fixation du foyer sur le tronc du foyer. Cette 155 croix est supprimée par cisaillage après l'assemblage com- est de 10 cm. La partie supérieure est équipée de trois plot du foyer. supports servant d'appui aux petites casseroles et (g) la grille: elle est solidaire de l'ensemble du foyer marquant la limite supérieure du niveau du charbon. (lgille: (elle est solidair, del le du foerp Le charbon de bois ne doit pas recouvrir ces supports sur celui-ci Elle est amovible et repose sur la pour éviter le contact avec le fond des casseroles. couronne. Ceci permet en cas d'usure ie portante, de Muni d'une anse, le panier à charbon après un long la remplacer facilement. Elle est circulaire et com- senice peut en cas de besin être remplacé. porte environ 23 trous d'l cm de diamètre. (c) la grille: elle se place dans la partie inférieure du panier, elle est amovible pour éviter le remplacement Le foyer DUB 10 complet du panier en cas de détérioration après un long usage. Elle est de forme circulaire (12 cm de diamètre) et perforée (autour de 15 trous de 1,2 cm) Lefoyeramélioré DUB 10 estcomposé de cinqpièces pour permettre le passage de l'air et l'écoulement de principales: la cendre. (a) la paroi exteme: c'est un cylindre de 28 cm de (d) les supports: des supports pour la casserole sont diamètre et de 17 cm de hauteur. Elle sert de support prévus, dans le souci d'éviter le contact de la cas- aux différentes parties du foyer. Elle constitute serole avec le charbon. La grande casserole reçoit également la double paroi servant à retenir la chaleur toute la chaleur grâce à de petites ouvertures prévues diminuant ainsi le gaspillage de l'énergie. Sur cette pour laisser passer l'air chaud en léchant la base de paroi se trouvent certaines pièces importantes du la casserole. De ce fait, il y a très peu de déperdition foyer amélioré: la porte, l'anse et les supports mar- d'énergie. Dans le cas d'une petite marmite, il est nites. La porte joue un rôle très important dans la prévu des supports plus rapprochés pour éviter le régulation d'air à admettre dans le foyer. A sa partie gaspillage de l'énergie. supérieure, la paroi externe estégalementpourvue de (e) la porte coulissante: c'est un élément très impor- trois supports servant d'appui aux grandes cas- t ant e: De laoe dépedl serols.Labsedecttepaoiextrnegadelacndretant de l'imbabura amélioré. De la porte dépend la seroles. Labase de cette paroi extene garde la cendre combustion rapide ou lente et l'étouffement. A contrairement à l'Imbabura traditionnel quilarépend l'allumage de l'imbabura amélioré, la porte doit être par terre au gré du venL grande ouverte. Dès que l'élèment sur le feu com- (b) le panier à charbon: il constitue une chambre de mence à bouillir, il est recommandé de fermer selon combustion en forme de tronc de cône renversé dont l'intensité du vent. Si le vent est vraiment fort, on la dimension estplus réduite que laparoi externe. Son ferme complètement la porte, sinon on ouvre à moitié diamètre supérieur est de 19 cm tandis que sa hauteur ou au tiers selon le besoin. IV. Organisation de la Production et Commercialisation stratégie de travail. Eux-même ont fixé les coûts et les prix Organisation de le production des différents imbabura, de la production à la vente (main d'oeuvre, matière première, prix au revendeur, et prix de Les artisans tôliers, fabricants de foyers vente). A cette époque, les tôliers semblaient vouloir former un corps qu'ils appelaient coopérative de tous les tôliers, Les foyers améliorés sont fabriqués par les tôliers incluant non seulement le fabriquants d'imbabura mais Ler s foyersqaméliorési fabriquéntle rs prar. les trs également les fabriquants de seaux et d'autres produits à fetulantiers qut fabrnquent les foyers raditionnels. ces ar- base de tôle. Quatre autres tôliers formaient le comité et un hisans constitutent un monde très mouvant. C'est le secteur d'eux était président de ce comnité des quatre. Le comité informel par excellence où l'artisan vit au jour le jour, devait percevoir du projet une rémunération mensuelle et fabrique des imbabura s'il a de la tôle et fait autre chose s'il devait ête chargé d'encadrer et de forrmer d'autes tôliers. n'en a pas. De même, le prix de ses produits peut varier selon devaût décidé quelcircuit de ormerial tresteral quelatôleaété obtenue gratuitementou si elle aété achetée. même. De petits groupements d'artisans et d'animatrices Le prix change également si l'artisan est "fauché" ou si ül a s'occu peraient de la vente de l'irnbabura amélioré. de l'argent. Un imbabura qui coûte habituellement 150FBU pe peut être cédé à 80 FBU si la famille n'a rien pour dîner. Les tôliers refusèrent de s'occuper de C'estavec eux queleprojetFoyer Améliorétravaille etc'est l'approvisionnement qui devait rester à la charge du projet. grâce à eux que le projet peut réussir ou tomber à l'eau. Au Une période de quatre mois se pasa entre la réunion et le début du projet, une réunion a eu lieu entre le Service début effectif de la fabrication, et lorsqu'elle commenca les Energie et les tôliers, pendant laquelle ils ont tracé une tôliers ne voulaient plus travailler à la pièce. Ils voulaient 156 percevoir une rémunération mensuelle comme les fonction- (c) la distribution de la matière première et naires. Cette formule fût refusée et le payement par pièce l'enlèvement des déchets s'avéraientcompliqué et les d'un DUB 10 livré passa de 100 FBU (leur propositiojn tôliers avaient réfusé de s'en charger. initiale) à 150 FBU. Le président du comité ne se montra On a donc cru bon de tout organiser au sein du projet jamais à l'atelir malgré qu'il fût relancé à plusieurs reprises. et c'était peut être une grande erreur parce que dès que l'on 1l s'installa chez lui engagea deux à trois tôliers et fabriqua voulut réorganiser le retour dans les quartiers les artisans les imbabura traditionnels que les trent-cinq autres tôliers refusèrent. Ils sont habitués à un systeme trop facile: pas de avaient laissés. Ayant le monopole, il se fit beaucoup recherche de matières premières, et pas de souci de vendre. d'argent et rendit les autres jaloux. Les autres tôliers En plus de cela, ils ont un revenu régulier tous les quinze commencèrent à rejoindre leur quartier petit à petit les jours correspondant au nombre de foyers qu'ils ont fabriqué. meilleurs s'en allèrent au regret du projet qui ne pouvait les Ce système de fonctionnariat auquel ils ont pris goût les retenir qu'en leur permettant de mieux gagner leur vie. Pour change contre l'incertitude detrouverdelamatièrepremière. ce faire il falait simplifier le modèle amnélioré afm qu'il De même ils ne se contentent que de fabriquer; vendre c'est prenne moins de matières premières et que le tôlier puisse le problème du projet. en fabriquer plus. Le foyer fut modifié mais pas à la satisfac- tion des artisans. A chaque foyer DUB 10 livré, le tôlier est payé 150 FBU. La matiére première coûte environ 70 FBU et la vente En 1987, une enquête a été menée auprès des tôliers, est à 250 FBU. Le projet a 30 FBU de bénéficie. chez eux, pour faire le point du travail effectué à l'atelier du DUB et sur la suite du foyer amélioré. Trente et un tôliers L'outillage ont répondu au questionnaire et vingt-neuf de ceux-là avaient déjà fabriqué l'imbabura amélioré. Les questions principales concernaient l'âge dans le métier; douze tôliers L'outillage des amnisans consiste en une enclume qui soit 38,7% ont moins de 5 ans de métier, dont un de 6 mois, sert de SUppfrt, un marteau de 500 grammes, un burin et un trois de 2 ans, trois de 3 ans et cinq de 4 ans: 25,8% ont entre compas de fabrication des artisans. 6 et 10 ans de métier tandis que 35,5% ont plus de 10 ans de métier. Le résultat était que plus du tiers étaient bien jeunes La commercialisation dans le métier. fl ne fut pas possible d'assurerlaproduction etla vente L'atelier parle canal habituel des tôliers. La stratégie adoptée pour la commercialisation fût l'ouverture de kiosques de vente dans L'atelier est naturellement un élèment très important quatre marchés les plus importants de Bujumbura et de de laproductiondes foyers améliorés. Celui-ci doitavoirune points de vente dans quelques centres de l'Union des Fem- grande aire de travail à l'abri du soleil et de la pluie. Cet mes Burundaises et des centres de santé. La vente se fit endroit doit également être clôturé et être à l'abri des voleurs également au projet même et par un combi ambulant au afin que les artisans puissent y laisser les foyers inachevés hasard d'une course en ville ou dans les quartiers. Pour les et/ou ce qui sont terminés mais non encore réceptionnés par marchés, quatre vendeuses furent engagées et payées au le magasinier. Un magasin de stockage est également indis- SMIG (140 FBU par jour). pensable pour garder les produits finis, non encore vendus. La sensibilisation La production LIl fut décidé que la sensibilisation devait s'appuyer sur Initialement, la production des foyers améliorés était les institutions existantes suivantes: prévue dans les quartiers où habitent les tôliers. Chacun (a) Le parti et ses mouvements intégrés surtout devait rester chez lui comme pour la fabrication des foyers l'U.F.B. (Union des Femmes Burundaises). Ces deux traditionnels. Ce système futprovisoirement changé à cause organisations sont très décentralisées, du comité de raison diverses: central à la cellule composée de dix maisons. (a) le contrôle delaqualité semblait utopique à travers Des réunions du parti ont lieu une fois par mois et tous les quartiers où habitent les tôliers; beaucoup de gens y participent. Il arrivait qu'au cours des réunions que l'on parle des foyers améliorés. De même (b) l'irrégularité des artisans ne garantissait pas une l'no e emsBrnase raiedsruin a production régulière sans surveillance; et l'Union des Femmes Burundaises organise des réunions par petits groupes de quartiers et les animatrices avaient parfois la parole pour présenter les foyers améliorés. 157 (b) Les centres de santé. Lors des consultations pré et voyant. A la télévision, un sketch d'une femme des quarters postnatales, de même que pendant la consultation de populaires faisant la cuisine fut présenté. nourrissons des démonstrations de cuisson eurent lieu avec nos foyers arméliorés. Le rôle de la sensibilisation (c) Les centres socio-éducatifs: ce sont des centres de formation d'adultes et des jeunes qui n'ont pas pu Un produit nouveau fait peur aux gens. Ils ne savent suivre l'enseignement normal. On y apprend, entre pas vraiment de quoi il s'agit La sensibiisaton sert à expli- autres à faire la cuisine et nos foyers ont été utilisés. pas et d quo l s L senssatio se àoex Des démonstrations publiques furent également quer et à pousser les gens à oser essayer le produit. Le foyer organisées dans les différents marchés et un grand amélioré était un évênement tout à fait nouveau, il fallait nombre de gens venaient s'attrouper autour de nous. expliquer et le faire apprivoiser par les utilisateurs. Il est prouvé que la publicité joue un très grand rôle dans l'achat Le véhicule Combi NISSAN a été peint et couvert de de toute sorte de produit A force d'entendre nos chansons slogans et dessins publicitaires et parfois tournait dans tous les gens ont acheté les foyers. les quartiers faisant de la publicité et de la vente ambulante. g y Le rôle de la participation des femmes dans la vul- La publicité garisation des foyers améliorés Affichage. Des affiches publicitaires de différentes Dans notreprojetFoyers Améliorés, les femmesjouent dimensions furent confectionnnées, de grands pannaux un rôle primordiaL Pour commencer, le service est composé publicitaires furent posés aux différents marchés de la ville, uniquement de femmes. Le seul homme était l'encadreur des tandis que des petites affiches furent collées dans des tôliers et il est parti. Dès l'engagement du personnel, le choix magasins, boucheries et d'autres endroits publics. des femmes était raisonné. Qui dit instrument de cuisine, dit Tshirts. Quelques Tshirts portant un dessin du foyer femme. Nous avons pensé que le personnel féminin parlerait amélioré et des slogans publicitaires furent confectionnés et le même langage que les ménagères, parce que les venus au prix de revient. animatrices sont aussi des ménagères. Nous avons demandé assistanceaux femmes del'U.F.B. pour aiderlavulgarisation Radio et télévision. La publicité à la radio et à la parce que ce sont les premières concernées et nous col- télévision ne dura que trois mois mais eut beaucoup d'effet. laborons également avec le Ministrère de la Promotion Pour la radio, on réalisa des courtes chansons très Féminine. mélodieuses au point que les gens les chantonnaient en nous V. Impact Socio-Ecologique Impact social Manipulation plus aisée Réduire le temps mis pour chercher le combustible Les foyers améliorés mis au point jusqu'à ce jour sont beaucoup plus stables. Ceci concerne spécialement les gens du monde rural qui passent beaucoup de temps à ramasser du bois de chauf- Dangereux pour les enfants fage dans les boisements et ailleurs. Des enfants grimpent sur les arbres afin d'arracher des branches sèches et parfois Il a été mentionné précédemment que le foyer tombent. Même ceux qui ont leur boisement, un foyer traditionnel est instable. Des enfants en jouant ont déjà amélioré leur rendrait service parce qu'un arbre abattu renversé un imbabura attrapant au vol une casserole bouil- durerait longtemps. lante sur les pieds ou ailleurs. Propreté Le foyer traditionnel, nous l'avons dit, est muni de beaucoup de trous par lesquels passent la cendre qui salit partout au fur et à mesure qu'elle tombe. 158 qui sont assis autour. Comme dans beaucoup de maison de Impact écologique campagne le feu ouvert à trois pierres sert également de chauffage et d'éclairage, c'est toute la famille qui est Préservation des forêts concernée. Les foyers améliorés utilisent moins de charbon que Récupération de la ferraille le foyer traditionnel et conbribuent dans une certaine mesure à couper moins d'arbres. Récupération des épaves de véhicules et des fûts usés abandonnés. Le tôlier récupère tout morceau de tôle qui Diminution de la fumée traine et se faisant nettoie l'environnement. Il est connu par tous que la fumée abîme les yeux, non seulement de celui qui manipule le feu mais aussi de ceux VI. Mode de Financement Le financement extérieur couvre les frais Financement extérieur d'équipement, de production de foyers et les frais des con- sultants. Crédit IDA (CR: 1049) Financement du Gouvernement de la République La première phase du projet Foyers Améliorés fut du Burundi financée par l'IDA dans le cadre du Projet de Développement Urbain de Bujumbura (Projet DUB). Le Gouvernement du Burundi a payé les frais du personnel et tous les frais de fonctionnement comme Une partie de la 2ème phase fut financée dans le même entretien du véhicule, carburant, fourniture de bureau, etc. cadre jusque fin 1986. Les bailleurs de fonds devraient inclure dans leur Crédit IDA (CR: 1593) financement les frais du personnel des projets et quelques frais de fonctionnement parce que sans fonds pour le fonctionnement, les projets n'arrivent pas à utiliser le crédit Cqomme la fin du projet DUB était initialement prévue ~ u au 31 décembre 1985 avec possibilité de prolongation d'une année, il fut décidé de continuer les activités en 1987 et 1988 Le cas de notre projet n'est peut être pas unique. avec un financement IDA négocié dans le cadre du projet Comme le programme Foyers Améliorés est encore "énergie du Burundi." (Crédit accordé à la REGIDESO). relativenemt marginalisé comparativement à l'habitat, Penantlesarmes987et98, c'esl'éclairage, l'eau, etc, dès qu'il y avait un problème d'argent Pendant les années 1987 et 1988, c'est le programme pour le fonctionnement au Projet DUB, le Service "Foyers commun PNUD/Banque Mondiale (ESMAP) qui supervise Améliorés" était le premier à en souffrir. Par exemple, le leprojetFoyers Améliorés. Ce programme assure également personnel qui étaitprévu pour le projet n'a été engagé qu'au la coordination financière entre les deux phases (fin 1986 et tierso 1987-88). VI. Evaluation et leçons tirées à économiser un peu d'argent sur le quota réservé au char- Evaluation bon, (2) aider à préserver le patrimoine forestier et (3) aider les artisans à améliorer leur technique et à augmenter leurs Vu sous l'angle économique revenus monétaires. Pour ces deux premiers points, je pense que les Pour commencer considérons les trois objectifs du résultats ne sont pas négligeables. Considérons le calcul départ qui étaient de: (1) aider les ménages à faibles revenus 159 économique réalisé par Mr. van der Plas de la Banque Mondiale: Vu sous l'angle sociologique (a) "Les 9.300 foyers améliorés vendus, ne sont pas utilisés en permanence. Quelques ménages utilisent Le point de vue de la miémagère. L'adoption du foyer plus d'un foyer amélioré ou possèdent à la fois un amélioré fait son petit bonhomme de chemin. L'idée foyer amélioré et un foyer traditionnel. On estime à d'acheter un foyer économique plus performant commence 50% le pourcentage des foyers améliorés utilisés. à germer. Seulement comme dit Jean BONVIN dans une Ceci signifie qu'environ 11% des ménages utilisent étude sur les changements sociaux dans le paysanat burun- les foyers améliorés et cette économie représente dais: 1.290 tonnes de charbon par an. Exprimées en termes de bois non coupé, ces économies représentent "Les choses se décident à d'autres niveaux et ce serait 10.750 tonnes de bois, soit (14.145 m de bois). illusoire d'imaginer que chacun sait ce qu'il veut et ce qu'il (b) Le prix de vente d'un sac de charbon est d'environ doit promouvoir pour son bien être ou son mieux être." 750 FBU ou 12.5 FBU/le kg. Le prix de détail pour Comme la volonté de changement ne vient pas des les clients qui achètent le charbon en petites quantités ménagères le processus sera plus long mais il aboutira. Les est plus élevé et atteint un niveau de 20 FBU/kg soit avantages des différents foyers commencent à avoir rin 60% ou davantage. Les économies en charbon de bois réalisées financièrement s'élèvent à 134.375 dollus du conservatisme inné: 9.300 foyers DUB 10 ont été vendus E.U. etpeuventaller jusqu'à 215.000 dollarsE.U. Les en une année. C'est que les utilisateurs s'y intéressent. économies réalisées en bois, c'est-à dire en bois non- En outre l'enquête d'évaluation de DUB 10 révèle que reboisé, peuvent être aussi élevées que 1.039.400 les utilisateurs sont contents. L'enquête finale d'évaluation dollars E.U. nous donne les raisons pour lesquelles les ménagères aiment Les artisans ont acquis une bonne formation sur le tas DUB 10: économique (35Yo), dure longtemps (26%o), plus etle perfectionnement technique d'au moins quarante tôliers pratique (23%), solide (19%.), etc. ferblantiers a été assuré. Ils ont fabriqué beaucoup de L p de vue des artisans. Les artiss eux aussi nouveaux prototypes, et copier un modèle nouveau ne pose commencent à se faire à l'idée des foyers améliorés. Ils ont pas de problème. encore peur de les fabriquer de leur propre chef parce qu'ils Les artisans ont également augmenté leur revenu ne sont pas encore sûrs de les vendre mais une enquête de monétaire. N'ayant pas le souci de rechercher la matière décembre1987 montre qu'eux aussi préfbrentfabriquerDUB première et de vendre les foyers, ils ont fabriqué beaucoup 10 à tous les autres modèles améliorés. Ils estiment que le de foyers et se sont fait beaucoup d'argent. Ils étaient payé prix de 250 FBU par foyer est trop bon marché et leurs prix à la pièce livrée et fabriquaient le plus possible, et le plus tournent autour de 350 FBU. rapidement possible. Leçons tirées Vu sous l'angle technique Production: Dès le départ du programme Foyers Techniquement parlant, une gamme de bons modèles Améliorés, les artisans ont été trop gâtés. La production des a été mise au point Ces différents modèles sont relativement foyers a été mal organisée dès 1981. Pour la pérennité du performant, environ 40% d'économie lorsque il y a projet il n'aurait jamais fallu les déplacer de leur quartier. beaucoup de vent Commercialisation: La vente aurait dû rester dans les Ces différents prototypes durent tous au moins une mains des tôliers et eux-mêmes auraient dû fixer le prix de année alors que le foyer raditionnel dure trois à quatre mois. vente quoique leur prix semble lrop élevé pour les ménages à faibles revenus. Approvisionnement: La matière qui est actuellement cherchée par le projet aurait dû être à charge des artisans. 160 REFERENCES BIBLIOGRAPIIQUES I.T.D.G (Intermediate Technology Development Rapport d'activité n 042/85. Stratégie en matière de Group) Boiling Point. December 1987 n 14. foyers à charbon de bois améliorés. Programme conjoint PNUDlBanque Mondiale d'Assistance à la gestion du secteur Louvel R. Préparation d'un programme d'action pour la de l'Energie. Août1985. diffusion de foyers améliorés dans les pays de la C.E.P.G.L. Juillet1987. Rapport Final, IIème Phase du Programme foyers Louvel R. Bois de feu et foyemeaux améliorés dans les améliorés, Projet DUR. Déembre 1987. Pays de la C.E.P.G.L. Fascicule n 1,2,3. Septembre 1988. Rapport d'activité: Foyer à charbon de bois améliorés, Rapport d'avancement. Septembre 1988. ProgrammeConjoint Politique sectorielle du Ministère de l'Energie et des PNUD/Banque Mondiale d'Assistance à la gestion du Secteur Mines. République du Burundi. ler Mars 1988. Energie. Rapport de clôture du Programme énergie, Projet DUB. Décembre 1982 161 La Politique de Commercialisation des Foyers Améliorés Gérard Madon Consultant L Introduction Depuis plus de dix ans déjà, de nombreuses tentatives tion mais aussi en termes d'argumentaires, souvent de commercialisation de foyers améliorés à bois ou à char- inappropriés ou insuffisamment élaborés. On a cru en effet bon de bois se sont succédés dans les pays d'Afrique fran- que l'on connaissait bien le consommateur et qu'il suffisait cophone, notamment au Sahel . Le nombre de projets et les de le "sensibiliser" alors qu'il aurait fallu d'abord le comn- financements n'ont cessé de croitre, de même que n'ont prendre pour pouvoir ensuite mieux le déduire mieux cessé de grossir les rangs de ceux qui travaillent dans ce répondre à ses attentes, voire même créer un 'besoin" pour domaine. Bailleurs de fonds, Gouvernements, ONG, experts les foyers améliorés. et chercheurs n'ont guère ménagé leurs efforts. On n'a donc pas su communiquer avec le consom- Pourtant à quelques exceptions prés, les résultats sont mateur, mais ce n'est pas la seule explication. On n'a pas su estés jusqu'à présent bien médiocres, en tous cas tres en non plus impliquer suffisamment ceux qui sont proches de deçà des espérances. La diffusion est en général lente, voire lui, ceux qui fabriquent, ceux qui lui vendent les foyers qu'il inexistante, et rarement autonome. Les foyers diffusés ne utilise aujourd'hui. En effet, les projets, avec pour objectif sont pas toujours bien utilisés. Pour ces raisons, les le contrôle de la qualité et des prix, se sont en général placés économies de bois et de charbon de bois réalisées restent en écran entre le consommateur et les commercants. Ils sont globalement insignifiantes. même allés très souvent jusqu'à se substituer à ces derniers. Cette omniprésence, de la fabrication à la commercialisa- Quelles sont les tion, a surtout créé des goulots d'étranglement et s'est en fait encouragean? traduite par une absence de motivation du secteur privé et Tout d'abord, force est de constater que, d'un projet à par une méfiance généralisée des intéressées. l'autre, les innovations ont essentiellement concerné la tech- nologie des foyers. Les progrès dans ce domaine t été ppEnfi autre cause de difficultés, on a assisté dans la évidents et il ne s'agit pas ici de les minimiser. Par contre, la plupart des pays à un éparpillemeînt des efforts, à un foson- façon~~ d.n il.n t beu tl rdtqilu nement de projets, de la micro-intervention d'ONG au facordé,opeuvnt êtrent rems oencuse. le effeit, qla c to programme national, sans que soient mises en place des desofoyerseavsurtouteétéeoeuvre deute. hniensqu, .onubilé politiques cohérentes qui auraient pu leur servir de cadre et des foyers a surtout été oeuvre de techniciens quli, obnubilés qesi sué acodnto lsatos avant tout par les performances, n'ont pas prêté toute quesoitassuréelacoordiation desactions. l'attention requise aux attentes des futurs utilisateurs. Ainsi, Mais quelles sont alors les précautions à prendre pour les modèles proposés, s'ils pouvaient être techniquement éviter dans l'avenir d'échouer sur les mêmes éceuils ? satisfaisants, n'étaient pas nécessairement suffisamment at- C'est ce que nous allons tenter de voir maintenant, en tractifs pour les consommateurs. précisant que dans ce qui suit nous entendons par foyers De plus, à cette faiblesse en matière de conception améliorés tous les systèmes améliorés de cuisson qu'ils s'est ajoutée une certaine pauvreté des campagnes de dif- fonctionnement au bois, au charbon de bois, au gaz butane fusion, pauvreté en moyens d'intervention etde communica- ou au pétrole lampant. 162 Il. Les Comportements des Consommateurs ville à une autre, etc. les comportements changent. Ils chan- La décision d'achat gent parce que les valeurs, le mode de vie, les habitudes En tout premier lieu, il apparaît nécessaire de rappeler culinaires, le pouvoir d'achat, le contexte en termes de qu'en milieu urbain, les combustibles domestiques comme disponibilité, de distribution et de prix sont eux-aussi chan- les foyers - hormis les trois pierres, bien sûr - s'achètent et geants. qu'en conséquence, le consommateur est avant tout un On voit donc qu'i ne suffitpas de connaître comment acheteur et se comporte comme tel. réagissent ses proches ou ses voisins, ou encore d'avoir Or, il faut se faire une raison, on ne peut pas agir effectué quelques sondages ponctuels de ci de là, pour avoir directement sur la volonté de l'acheteur c'est lui, et lui seul, une vision exhaustive de la situation. Il faut se garder des qui prend ou ne prend pas la décision d'achat et c'est de cette extrapolations: ce que l'on fait, ce que l'on pense dans un décision dontdépend, en fin de compte, laréussite ou l'échec milieu donné n'est représentatif que de ce milieu précis. de la diffusion des foyers améliorés comme c'est le cas pour On ne peut cependant pas prétendre pouvoir n'importe quel autre type de produit mis en vente. appréhender toutes les vaiantes de comportement des con- Toutes les analyses de comportement de consom- sommateurs et ce n'est d'ailleurs pas nécessaire. Ce qui mateurs effectuées à travers le monde ont montré que la importe c'est de s'efforcer de mettre en évidence quelles décision d'achat, si elle fait intervenir un certain nombre de sont les tendances majeures de consommation et ce qui les critères objectifs, fait aussi intervenir des critères plus sub- soutendent, soit, en d'autres termes, de parvenir à identifier jectifs et apparaît souvent comme l'aboutissement d'une des grandes catégories de comportement et les principaux conduite irrationnelle, dont on saisit mal ce qui la con- paramètres qui les déterminent, c'est-à-dire des créneaux de ditionne. marché. Autrement dit, les appréciations des consommateurs Les paramètres intervenant sur les comportements de faites à propos d'un produit qui leur est proposé, peuvent consommateur sont nombreux. Cependant, les travaux apparaître comme globalement positives en termes réalisés jusqu'à présent sur l'énergie domestique ont mis en d'avantagesfinconvénients sans pour autant que cela se avant certains d'entre eux: traduise par un acte d'achat. Il n'y a donc pas de relations (a) richesse et modernité, qui combinent notamment simples et évidentes de cause à effet entre la perception etla pouvoird'achatavecmodedevie,notiondestanding, conduite du consommateur. ces relations sont en général aspiration au changement et capacité d'adaptation à complexes et il faut se garder des conclusions hâtives. ce qui est nouveau; Ainsi, les acheteurs savent très bien dire ce qu'ils (b) ancienneté dans la ville, qui se traduit par la préfèrent et ce qu'ils rejettent, mais il ne suffit pas de dominance d'un comportement marqué par la ville collecter ces informations: ce qui importe c'est d'expliciter ou, au contruaire, la présence encore forte de la tradi- clairement quels sont les liens entre leur perception et l'acte tion rurale; et d'achat. Ce qui importe c'est donc de comprendre le (c) taille de la famille, qui crée des contraintes physi- cheminement qui va de cette perception à la décision, de quesenmatièred'équipementdecuisson,notamment comprendre les motivations du consommateuretd'identifier pour le gaz et le pétrole lampant. les tendances de consommation. Cependant, là encore, il importe d'être prudent car il La multiplicité des comportements est certain que chacun de ces paramètres n'implique pas un Pour parvenir à cette compréhension, des méthodes comportement standard: par exemple, on peut être nouvel- lement arrivé en ville et très moderne, comme on peut être existent et nous en parlerons plus loin. Mais avant cela, un autre fait, qui complique encore les choses, mérite d'êt urbanisé depuis longtemps mais vivre de façon très tradition- souligné: il s'agit de la multiplicité des comportements de nelle. Un ménage riche n'est pas nécessairement enclin à consonimateurs. chercher un système de cuisson plus rapide, plus confort- able, car ce n'est pas le plus souvent la maîtresse de maison En effet, les consommateurs urbains ne constituent qui cuisine et elle ne subit donc pas directement les pasunemassehomogènequi,placédevantunproduitdonné, inconvénients du combustible ou du foyer utilisé. aurait une réaction uniforme. Bien au contraire, d'une Enfin, pour en teminer avec les comportements de catégorie socio-économique à une autre, d'une appartenance consommateur, soulignons que dans un ménage c'est la socio-culturelle à une autre, d'un quartier à un autre, d'une femme qui est, presque toujours, la plus concernée par ce qui 163 touche à la cuisson des repas. Aucun nouveau foyer ou Cependant, si la femme joue le premier rôle, elle ne nouveau combustible, n'aura de chance d'être utilisé prend pas le plus souvent seule la décision lorsqu'il s'agit de régulièrements'il nelui donnepas satisfaction, s'il nerépond changer de combustible ou d'acheter un nouveau foyer. De à ces attentes. C'est donc l'avis de la ménagère qui est tels choix ont en effet des implications financières qui déterminant, c'est lui qu'il importe d'abord de comprendre: dépassent en général les moyens dont elle dispose et qu'elle les investigations à mener devront tenir compte de cette gère seule. Il lui faut dans ce cas consulter son mari et le spécificité. convaincre. L'avis de celui-ci nous importe donc aussi. III. L'Etude du Marché des Combustibles et des Foyers L-es enquêtes de comportement quartier (Medina, quartiers modernes, etc.), la localisation (centre ville, quartiers ou villages périphériques, etc.) et le Des méthodes modernes et efficaces d'analyse des standing de l'habitat (résidentiel, dur, banco, etc.). comportements des consommateurs ont été largement Les Questionnaires développées et sont systématiquement utilisées pour con- cevoir produits et stratégies de vente dans les pays à Les questionnaires à utiliser doivent, eux aussi, tenir économie de marché. compte de la spécificité de chacune des villes. Ils doivent Ces méthodes sont bien sûr applicables et doivent être être conçus pour les ménagères et laisser une large place à appliq.és ax fdes questions ouvertes sur les réactions face aux différents adapptioquées aux éjà foyers amélioés. en pvroposs édici ue combustibles et foyers. Ces questions ouvertes - révélatrices adaptation qui a déjà été mise en oeuvre pour étudier le d'n opno spnaé. ovn epnat osu 's marché des combustibles domestiques et des équipements dpune opêion spontanéte - doîvent cependant, lorsque c'est de cuisson au Niger, au Sénégal et en Mauritanie. Elle possible, être complétées par des questions fedui es sur les comprend deux étapes: des enquêtes de comportement avantages et les inconvénients des produits, destnées à d'abord, suivies et complétées par des tests de marketing. mieux hiérarchiser les réponses et à préciser certains points. Les enquêtes de comportement doivent permettem de Les tests marketing collecter les informations indispensables sur les conditions Une fois les enquêtes traitées, on dispose donc d'une de vie et les modes de consommation des ménages, mais typologie des comportements Énergétiques des ménages elles ne doivent pas s'y limiter. Elles sont surtout destinées pour chacune des villes considérées. Il est alors procédé à à.. des tests de marketing sur des groupe-cibles, identifiés à (a)établirune typologie des comportements partir de la typologie mise en évidence et sélectionnés en (a) établir une reolgl rdnan unchixcotrsttdectéoressts énergétiques en fonction, notamment, des paramètres reprenant un choix contrasté de catégories socio- déterminants cités ci-avant (richesse, modernité, économiques, de classes d'âges et de quartiers. etc.); Les tests de marketing sont destinés à (b) déterminer les tendances de consommation, (a) déterminer les paramètres signifiants des notamment en terme de substitution d'un combus- nouveaux produits (combustibles et foyers) par rap- tible, d'un foyer par un autre et de cohabitation de port aux produits existants, qui permettent notam- plusieurs combustibles ou foyers; et ment d'améliorer les foyers pour les rendre mieux (c) préciser certains points nécessaires à la adaptés aux attentes des utlisatrices, plus attractifs; compréhension des comportements d'acheteurs et (b) pr&ciser les créneaux de marché potentiels de ces des conditions de diffusion des nouveaux produits, . - * * notamment en termes de prix, de gestion du budget prouits et les conditons requises pour les pénétrer; ménager, de modes de distribution et de vente, etc. (c) analyser la sensibilité aux prix des consom- Ces enquêtes sont en général lourdes. Elles doivent en mateurs; et effet reposer sur un échantillon suffisamment représentatif (d)jeter les bases des futures campagnes de diffusion: pour s'assurer que l'on a bien pris en compte la multiplicité arguments publicitaires, stratégies de distribution, ef- des comportements. Il est souhaitable à cet effet de baser fort de promotion etc. l'échantillonnage sur une typologie urbaine, propre à la ville Ces tests consistent d'abord en l'animation de considérée et déterminée par des facteurs tels que le statut démonstrations de cuisine auprès des groupe-cibles d'occupation des sols (régulier ou spontané), l'ancienneté du sélectionnés qui, dans la mesure du possible, ne doivent pas comprendre plus de vingt ài trente ménagères. La démonstration doit être effectuée simultanément avec les 164 différents combustibles et foyers - ceux qui sont tradition- nellement utilisés et ceux dont on envisage l'introduction - Le test d'utilisation afin de faciliter les comparaisons. Pour compléter les réactions ainsi obtenues à vif pen- Pendant la démonstration, les ménagères sont dant la démonstration, ou les ménagères n'ont pu que voir dt. , q les nouveaux foyers proposés - et certains d'entre eux, interdroe séabrémcent.aLe questionnaies euêtisé seulement pour la première fois il est ensuite procède à un portependrped deraintes qestionsr deinqute der capport test d'utilisation qui doit durer au moins une semaine. Les poctement permettant dersu ' errog s arrap foyers sont donc prêtes à des ménagères irées au sort pami l'écantllo intia. Ilse ouruitpardes uesion, atera -es présentes, qui choisissent à la fin de la démonstration tiveinent ouvertes pUiS fermées, sur ce qui a plu et ce qui a leprsns,qicoisntàa dladmsran dépvemeant ohacuver es s fermées,iblesureqiapl et esmodèes qu a celui qu'elles emportent. Les choix effectués sontégalement foyerspruédnts chacun des cormbustiues descussion modèles deix riches d'enseignements: au moment de choisir, la ménagère foyers~ prsné . il se temn pa'n icsso ue est presque placée devant une décision d'achat et son com- de chaque produit pnx psychologique, réaction au pnx réel reme est cev ent révélateur e foi ldué et, finalementprix maximum que la ménagère serait prête à poe parti payer. du prêt écoulé, les foyers sont récupérés et leurs utilisatrices sont à nouveau interrogées. IV. Le Moyen du Secteur Privé le plus souvent voulu leur imposer gammes de fabrication, S'appuyer sur les dynamiques privées prix et modalités de vente. On vient de voir les méthodes qui permettent de mieux connaître consommateurs et marchés, d'améliorer les foyers Travailler avec les forgerons, les commerants, les pourles endr plu attactfs e de eterles asesdes marchands amnbulants est donc impératif, mais cela signifie pour les rendre plus attractifs et de Jeter les bases des secnrtrtrchcerdsolinségiesaceu se concerter et rechercher des solutions négociées avec eux campagnes de diffusion. Essayons de voir maintenant com- en les considérant comme des partenaires à part entière. ment concrètement peuvent s'organiser fabrication, lis. Nous verrons plus loin etplus précisement ce que l'Etatpeut tribution et vente des foyers améliorés. fire dans ce domaine. Pour commencer, un constat s'impose: les foyers Ainsi, les réseaux privés qui produisent et vendent traditionnels sont actuellement fabriqués, distrbués et yen- actuellement les foyers ont un rôle essentiel à jouer, mais ce dus dans des conditions qui semblent donner satisfaction aux ne sont pas les seuls. En effet, s'ils se sont positionnés en - consommateurs. On n'entend pas parler de ruptures d'approvisionnement, il y a des modèles adaptés à tous les quasi-monopole sur le marché traditionnel, d'autres goûts et toutes les bourses, la ménagère peut en générai les opérateurs pourraient venir les concurrencer sur les marchés pseheloamc,aommodes foyers améliorés et cela apparaît même souhaitable, tuvaèer prsqde ez el pouta marché parfoissmameeonrle voire inévitable lorsqu'il s'agit des combustibles de substitu- lui amène Jusque devant sa porte et elle peut les acheter à tion. crédit. Il existe donc dans chaque grande ville tout un réseau Favoriser la concurrence de professionnels, du forgeron qui fabrique les foyers au Favoriser la concurrence présente de nombreux marchand ambulant qui les vend, qui connait bien son avantages: chaque producteur, chaque vendeur se doit marché et a su parfaitement s'y intégrer en diversifiant d'être commercialement plus agressif s'il veut s'en sordr.Iil produits et modes de commercialisation. Ces réseaux ont se doit de rechercher des améliorations pour rendre ses aussi montré, quand l'occasion s'est présentée, qu'ils produits plus attractifs que ceux des autres, il se doit de pouvaient s'adapter à de nouveaux marchés: c'est le cas, par comprimer ses prix pour être moins cher, il se doit d'aller exemple, de certains forgerons au Sénégal qui, seuls, se sont vers l'acheteur potentiel et de lui proposer des fonnules mis à fabriquer des supports de marmites pour réchauds à d'achat aguichantes. La concurrence stimule donc gaz qui concurrencent aujourd'hui ceux produits par l'innovation technique et commerciale et c'est bien de cela l'entreprise accréditée par le distributeur. dont on a besoin pour favoriser la diffusion. Il apparait donc évident que l'on doit s'appuyer sur les De nombreuses solutions concurrentes peuvent être dynamiques privées pour diffuser les foyers améliorés. C'est imaginées. C'est tout particulierement vrai dans le cas des d'ailleurs bien ce que l'on a tenté de faire dans de nombreux réchauds à gaz ou à pétrole lampant. On peut en effet projets,maisons'yestmalprislaplupartdutemps.Eneffet, importer le produit fini, comme on peut en importer les plutôt que de les stimuler, de les associer étroitement à la pièces détachées et assurer l'assemblage sur place. On peut conception des modèles et des stratégies de diffusion, on a aussi fabriquer une partie des composants localement 165 commne on peut envisager une production locale complète et potentiel ne justifiera pas le lancement de série industrielle. cela suivant plusieurs variantes allant de la petite série ar- Mais il est probable que dans tous les cas, on Utouvera tisanale à la série industrielle. toujours plusieurs solutions compétitives. Il importe donc de Certaines de ces solutions ne seront techiquement ou systématiquement les rechercher. S'appuyer sur les dynami- économiquement pas applicables s t ls c : ii ques privées signifie donc aussi dle travailler avec les impor- économiquementeas atelierspaplcabes sntles contextdes:tateurs, les entreprises, les distributeurs de produits pétroliers les ateLiers artisanaux de la place ne disposeront pas des et les b,anques qualifications ou des équipements nécessaires, là le marché ques. V. Le Rôle d'Etat de coordonner les actions en créant un cadre stratégique. La Créer un contexte favorable commercialisation des foyers amnéliorés n'est pas en effet Le secteur privé fabrique, distribue, commercialise et une fin en soi. Elle doit s'inscrire dans une stratégie globale le consommateur décide. Cela ne veutpas dire que l'Etat doit et cohérente à la fois énergétique et forestière, qui permette se cantonner dans un rôle passif. Au contraire, son interven- de prendre en compte l'ensemble des problèmes d'ordre tion est essentielle: c'est à lui de créer un contexte favorable environnemental, social et macre-économique. à la diffusion. Il dispose en cela des moyens que tout Etat Les actions de diffusion des foyers améliorés ne moderne se doit d'utiliser lorsqu'il veut agir sur un secteur doivent donc pas se faire en ordre dispersé. Ainsi, s'l im- de son économie. porte de stimuler les initiatives dans ce domaine, il importe C'est en effet à lui d'animer la recherche de solutions aussi de savoir les orienter et les encadrer, tout en se gardant négociées avec ses partenaires du secteur privé et il a des de ne pas imposer, comme on l'a déjà souligné. atouts pour ce faire. Il peut, lors des négociations, apporter Ce dernier point concerne tout particulièrement les dans la balance: ONG. Celles-ci sont en effet très actives et leur démarche est (a) appui technique pour la mise au point des foyers tout particulièrement adaptée aux interventions touchant la améliorés et de leurs modes de production; fabrication et la dissémination des foyers. Elles savent (b) appui commercial, par le fmancement de cam- travailler avec le secteur informeil, être proches des artisans pagne de publicité et d'enquêtes d'acceptabilité et des ménages. auprès des consommateurs, ainsi que par le suivi des Leur apport peut donc, sans aucun doute, être positif ventes des combustibles et des foyers; mais il présente aussi des risques s'il n'est pas suffisamment (c) appui fmancier en direction des importateurs, des canalisé. Risque de proposer des modèles dont les perfor- fabriquants, des distributeurs et des consommateurs, mances sont douteuses ou qui ne sont pas bien adaptées, avec par le partage des risques en pré-financant les pour conséquence possible une certaine déception des con- premières tranches d'importations, par la mise en sommateurs. Risque aussi de surencadrement des artisans, place de lignes decréditbancaire d'équipement, etc.; qui une fois laissés à eux-mêmes peuvent se sentir et démotivés. Risque enfin de mettre en place des modes de (d) appui réglementaire et fiscal, par l'établissement diffusion qui ne soient pas reproductibles à grande échelle. de mesures douanières, de normes d'agrément des L'Etat aura donc là-aussi un rôle important à jouer, nouveaux produits et de structures de prix incitatives. d'assura une là-ati de ONG o celui d'assurer une réelle coordination des ONG. Coordonner les actions Mais le rôle de l'Etat ne s'arrête pas là; il se doit aussi REFERENCES ICeue contribution s'inspire pnincipalement des travaux réalisés con- Mauritanie (1988), dans le cadre d'ESMAP. jointment avec Michel Matly au Niger (1986), au Sénégal (1987) et en 166 Le Programme Régional de Promotion des Foyers Améliorés du CILSS Mounkaila Goumandakoye Chef Service Ecologie Environnement, CILSS L Introduction Le Sahel, vaste ensemble géographique de 5 343 411 sahéliennes et partant, à l'accélération de la désertification, km2 occupé par un peu plus de 40 millions d'habitants figure la réduction des prélèvements sur les formations connait une crise écologique aigue et généralisée. Cette crise boisées par l'utilisation de moyens de cuisson domestiques est exacerbée par une situation économique défavorable plus performants. (causes tant endogènes qu'exogènes) mais aussi des prati- Les foyers améliorés avaient été ainsi retenus pourêtre ques anthropiques nocives: extension des terres de cultures, testés puis diffusés à grande échelle, en raison de l'économie feux de brousse, broutage excessif, coupe abusive de bois de substantielle qu'ils permettent dans la consonImadIon du chauffe principalement autour des grands centres urbains bois. etc... La période de sécheresse de la fm des années 60 a servi L'objet de la présente communication est de faire de révélteur, mettant à nu le déséquilibre entre les capacités succinctement le point des actions engagées par le CILSS de production/reproduction de nos écosystqmes et les dans le domaine des foyers améliorés dans la sous-région; y cadénces d'exploitation de nos ressources naturelles. La seront développées les orientations du CILSS en la matière, cadénes dexplitaton d nosressurce natrells. ~les méthodologies d'approche mises en oeuvre, les résultats création du Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la oes etc... sécheresse (CILSS) répond à la volonté commune des pays obtenus etc sahéliens à oeuvrer ensemble pour le rétablissement des Pour ce qui se rapporte aux aspects techniques notam- équilibres socio-écologiques rompus et le développement ment de construction, le lecteur voudra bien se référer aux économique véritable de la sous-région. ouvrages spécialisés dont certains sont donnés dans la partie Dans la panoplie des mesures préconisées pour faire bibliographique. face à l'amenuisement des maigres ressources forestières II. Historique - Les Etapes du Programme Foyers Améliorés au Sahel Face à la crise énergétique qui heurtait de plein fouet pertinents de nature à améliorer la situation énergétique des les économies sahéliennes, et préoccupé par la régression pays sahéliens. Plusieurs organismes de coopération accélérée des forês naturelles, le CILSS entreprit en 1978 bilatérale ont alors lancé des projets foyers améliorés au de réaliser une étude pour la prise en compte de l'énergie Burkina Faso, au Niger et au Sénégal particulièrement. En dans la stratégie de développement du Sahel. 1981, grâce à diverses assistances financières (Pays-Bas, Cette étude révélait que l'énergie au Sahel c'est aussi USAID, UNFSTD, France, UNSO ... ) le Projet Régional "Amélioration des foyers à bois au Sahel" démarrait ses et avant tout le bois de chauffe qui entre pour 60 a 95 % environ dans le bilan énergétique. Le bois de chauffe est premières activités. Il s'est donné pour objectifs principaux donc essentiel autant pour les populations rurales que citadines et on ne peut espérer à court ou moyen terme le (a) Sensibiliser les populations sahéliennes au remplacer économiquement à grande échelle par d'autres problème de la désertification; combustibles. (b) répertorier les différents prototypes de foyers Sur la base des conclusions de l'étude précitée, une autres que les 3 pierres existant au Sahel; mission CILSS/FAO fut chargée de formuler des projets 167 (c) identifier des matériaux locaux et des techniques la mise au point de foyers performants faisant l'objet d'une de fabrication les plus appropriées diffusion massive se poursuivent toujours, notamment pour (d) appuyer les Etats sahéliens pour lesfoyersdits'nouveaux"(céramiquesmultimarmites,foyer l'expérimentation et la diffusion des meilleurs BRINI etc ... ). prototypes. A partir de 1987, il était apparu nécessaire de continuer Plutôt qu'un projet, il s'est agi d'un programme qui l'oeuvre engagée en matière de foyers améliorés tout en s'est exécuté en deux étapes: abordant la problématique énergétique sous son angle global. Un organe "énergies domestiques" devrait se sub- - Recherche et expérimentation stituer dès 1988 au projet régional foyers améliorés. Cet - Dissémination massive. organe ne pourra voir le jour qu'en 1989 qui marquera une Vue sous l'angle régional, la 2e étape a véritablement nouvelle étape dans la quête de solutions appropriées à la démarré en 1984 et se poursuit encore. De toute évidence, la crise environnementale et énergétique du Sahel. recherche et l'experimentation qui en lère étape ont permis HL Politique et Stratégie Régionale de Diffusion de Foyers Améliorés La politique de diffusion des foyers améliorés repose saines, un développement économique durable. Cette dif- sur les constats suivants: fusion a été perçue d'abord comme une contribution à (a) La consommation totale du Sahel (Guinée Bissau l'amélioration des conditions de vie de la femme et à la lutte exclue) en bois de chauffe était estimée en 1978 à 16 contre la dégradation du milieu naturel avant de s'isrire millions dem3/an, soit 0,6 m habitant/an. Lapopula- dans la politique énergétique globale (implicite ou explicite) tion sahélienne qui n'était que de 20 milions environ des Etats. Les foyers améliorés participent à ce dernier titre: en 1960 passera a' près de 68 millions en 2005 et (a) De façon générale, à la valorisation des ressources probablementà 80 millions en 2010. Si les tendances énergétiques locales, la sécurisation de duprocessus d'urbanisation se maintiennent jusqu'en l'approvisionnement au ,oindre coût tant pour les 2005,35 % de la population sahélienne vivra dans les fînances publiques que pour le consommateur, centres urbains. Ces données démographiques indi- quent un croît exponentiel de la consommation du (b) En particulier, à la conservation des ressources bois de chauffe avec des conséquences écologiques dendro-énergétiques. et économiques graves, si aucune mesure n'est prise L'opporunité de la diffusion des foyers améliorés pour réduire l'exploitation menée pour le ravitaille- étant admise, i a fallu développer une statégie de diffusion. ment des grands centres urbains est la plus nocive, la atams,1afludvopeunsrtéededfso. plus destructrice. Une équipe régionale a été montée au CILSS chargée d'une part de jouer un rôle de locomotive et de catalyseur, d'autre (b) La majorité des sahéliens, malgré la faiblesse de part, d'assurer la cohérence régionale des activités à leurs revenus et les risques d'épuisement des ressour- entreprendre. Au niveau des Etats, des structures nationales ces ligneuses, consommentpour leur cuisine 3 à 5 fois (généralement connues sous le nom de Comités Nationaux plus d'énergie par habitant que les populations des F A pays riches. Cette différence est due en bonne partie Foyers Améio orés) jouanent le rôle de coordénation et au rendement énergétique très faible des foyers en d'impulsion des actions. La stratégie devrait déboucher à plein air (foyers à 3 pierres). Toutes les mesures terme sur une diffusion massive (au niveau de chaque montrentque3 à8 % seulement de la chaleur produite famille), de foyers améliorés. Elle a nécessité: est utilisée à chauffer effectivement la marmite, le (a) une recherche - développement (étude mécanique reste, soit plus de 90 % est perdu. des matériaux, expérimentation diverses en (c) Une forte substitution avec des énergies importées laboratoires puis tests en conditions normales de peut avoir des effets pernicieux sur la balance des cuisine etc ... ); paiements des Etats et même des conséquences (b) la construction de différents prototypes catastrophiques sur le plan socio-économique en cas (prsnantruntbon dem ent t r ociale- de pénurie de devises. (présentant un bon rendement thermique) sociale- de pénurie de devises, ment et économiquement acceptables; La diffusion des foyers améliorés entre donc dans le (c) la définition d'une méthodologie appropriée de cadre de la politique sahélienne de rétablissement de diffusion en milieu urbain et en milieu rural (selon les l'équilibre socio-écologique garantissant sur des bases conditions spécifiques de chaque pays); 168 (d) des échanges d'expériences inter-états, une cir- (e) un suivi-évaluation devant améliorer la perfor- culation des informations sur les acquis, les résultats mance des actions. des travaux de recherche etc... IV. Programme d'actions et Résultats Obtenus n faudra reconnaitre que les premières actions de (d) A partir des enquêtes diverses effectuées, des diffusion de foyers améliorés ont été engagées dans expériences acquises et des travaux de recherche l'euphoricetdanslaprécipitation.Denombreusesinitiatives basés sur une application effective des principes de (ONG, Agences d'Aide etc ... )ontétédesréussitesmanquées combustion, de transfert et de conservation de en raison de l'improvisation qui les caractérisait. chaleur, certains prototypes ont été abandonnés, d'autres ont connu des modifications et de nouveaux L'action systématique du CILSS en matière de foyers ont été conçus. Le tableau suivant donne la liste des améliorés, celle des CONAFA et des partenaires de modèles actuellement en usage au Sahel. coopération divers ont permis le recentrage nécessaire grâce Diffusion massive de foyers améliorés auquel on a abouti dans l'ensemble sahélien à des résultats somme toute encourageants. (a) En 1984, un séminaire international CILSS/UN- FSSTD s'est tenu a Ouagadougou pour définir une Les différents prototypes de foyers améliorés: méthodologie adaptée de diffusion de foyers (a) Plusieurs prototypes de foyers améliorés inspirés améliorés et fixer les grandes orientations de la de modèles importés (LORENA entre autres) ont été recherche en la matière. expérimentés et même vulgarisés avant d'arriver aux (b) Sur la base d'une évaluation des actions foyers foyers transportables (métalliques et céramiques) et améliorés, le séminaire a retenu pour la diffusion aux foyers 3 pierres améliorés faisant actuellement massive, deux types de foyers améliorés: l'objet d'une diffusion massive. - les foyers transportables (métallique et en (b) On peut considérer que la première initiative céramique) organisée d'utilisation rationnelle du bois par les foyers améliorés au Sahel est partie du village de - les foyers fixes notamment le foyer "3 pierres Nouna au Burkina Faso en Février 1977. Convain- amélioré cues après démonstration de l'utilité des foyers (c) Tenant compte des contraintes identifiées, le améliorés, de nombreuses femmes de ce village s'en premier est recommandé particulièrement pour les sont fait construire plusieurs en banco avec un populations citadines, celles nomades, semi- crépissage en ciment. nomades et itinérantes. Le second est mieux adapté (c) La multiplication des initiatives dans les pays au milieu rural. sahéliens a donné naissance de prime abord aux (d) Par rapport aux autres types de foyers, les deux foyers dits de lère génération. Ils étaient massifs, foyers précités rassemblent les avantages techniques, généralement coûteux, de performance modeste et sociologiques et économiques suivants: nécessitant un entretien constant. Sont de cette génération, les foyers suivants: Les foyers métalliques et céramiques: - Lorena du Mali - Transportables: particulièrement adaptés aux locataires dans les centres urbains (possibilité de - Lorena du Kaya transporter le foyer en changeant de domicile). - Foyer Titao - N'introduisent pas de changements dans les - Foyer "pistolet' 3 trous habitudes culinaires - Foyer Nouna - Moins encombrantes - Ban Ak Suuf - Techniques de construction simples et maîtrisables rapidement par les artisans - Foyer FMIK - Performance satisfaisante - Foyer Kalaban - Allumage, conduite du feu, nettoyage et pose de la - "Ami" sans cheminée marmite aisés - Foyer Banfora - Esthétiquement acceptables 169 - Durables (bien que le type céramique puisse se sur une base bilatérale. Auparavant, des sessions na- casser facilement s'il n'est pas manipulé avec soin) tionales dans tous les Etats membres avaient été - Production artisanale massive possible organisées. (g) Afin de s'assurer d'une bonne qualité des foyers - Coût relativement abordable (narticulièrement pour améliorés produits, un manuel de référence pour la les citadins), construction et l'utilisation des foyers améliorés fut Les foyers 3 pierres améliorés (3 PA) élaboré en 1986. En mëme temps, intervenait une harmonisation des méthodologies de test au En plus de certains avantages cités plus haut, on note laboratoire et sur le terrain. pour les 3PA: -(h) Le périodique sahélien "FLAMME" et les - Construction possible par les utilisateurs à partir de voyages d'études organisés ont permis l'instauration matériaux localement disponibles. d'un flux d'échanges d'expériences et d'informations - Entretien facile. techniques et scientifiques. - Grade stabilité des marmites Résultats obtenus et effets inlduits - Evacuation possible de la fumée (a) Une estimation de la diffusion du foyer amélioré - Moins de risques de brûlures au Sahel réalisée par le CILS S en début 1987 indique pour l'ensemble sous-regional (à l'exception de la - Longue rétention de chaleur Guinée Bissau), le chiffre de 1 030 000 foyers tous eLamthodonmassive s'articule modèles confondus (3PA, métallique et céramique) (e) La méthodologie de diffusion touchant ainsi quelques 7 000 000 de sahéliens et autour des aspects suivants: sahéliennes. - Information sensibilisation à travers des journées de (b) Les statistiques dans ce domaine ne peuvent don- réflexion, des quinzaines de la femme, les journées ner que des indications étant entendu que les de l'arbre et avec le support des médias, des écoles, évaluations ne sont pas régulières dans tous les Etats des associations féminines, des groupements et certaines méthodologies utilisées sont sujettes à coopératifs, en utilisant des sketchs, des séances deetcransmholgisuléssntuetsà doémnration, etc. caution. Le taux d'utilisation effective a été évalué a démonstration, etc. 60 % pour le foyer 3PA et à 80 % pour le foyer - Investigations préliminaires (enquêtes, étude métallique. A eux deux, leBurkina Faso et le Sénégal préalable du milieu portant sur l'organisation sociale, ont diffusé 60 % environ du nombre total des foyers. les combustibles utilisés, les capacités techniques de (c) Cependant, ces chiffres cachent bien une réalité fabrication des foyers, les disponibilités de (c) signdative. Le taux ble n uieprend en matériaux, le contexte d'utilisation éventuelle des Cpupte la population total deu pnétrationtquprend en foyers, c'est-à-dire les types de plats préparés, les résultats ont été plus probants en Gambie où la dif- lieux de préparation, les habitudes culinaires...) fusion a touché près de 50 % de la population. Au - Formation aux techniques de construction Burkina et au Sénégal, ce chiffre oscille autour de 25 - Coordination nationale (Comités Nationaux foyers %. Il est encore relativement bas au Niger et au Mali arnéliorés, équipe régionale de coordination devant (10 % environ). animer les CONAFA constitués en réseau). (d) En Mauritanie, au Tchad et au Cap Vert, il reste - Assistance inter-sahélienne encore très faible. Il faut toutefois indiquer que dans ce dernier pays, il y a une ±Forte substitution du bois - Suivi-évaluation des actions. par du kérozène et du gaz butane. La consommation moyenne de gaz domestique au Cap Vert atteint 170 (f) Pour le démarrage de la diffusion massive, une kg/an/ménage urbain alors qu'au Tchad, il reste politique de subvention a été adoptée jusqu'à ce que inférieur a 1 kg. le foyer soit économiquement viable et compétitif, capable de soutenir avec succès les rigueurs du (e) Les résultats obtenus au regard de la réduction de marché. Somme toute, il est évident que les Etats ne la consommation de bois et partant des prélèvements peuventpas indéfinimentsupporterles charges etl'on sur les formations boisées n'ont pas été estimés. ne doit pas s'attendre à un financement extérieur Somme toute, pour que ce résultat soit significatif, il interminable. En mai 1985 à Saint Louis, au Sénégal, faudrait atteindre un taux assez élevé de pénétration les Directeurs des projets nationaux de diffusion des et d'utilisation effectives des foyers améliorés. FA se sont réunis pour faire le point des efforts (f) La question peut être posée de savoir dans quelle entrepris et baliser les actions futures à travers des mesure les foyers ont contribué à améliorer les con- projets à exécuter qui ont été pour la plupart négociés ditions de vie de la femme. Sur ce point, il faut 170 reconnaitre surtout la réduction du temps de la corvée bois sensibiliser une frange importante de la population aux qui constitue une astreinte fort pénible pour la femme. questions relatives à la protection de l'environnement. (g)Le programme sahélien de foyer amélioré a le (h) Les effets induits des actions de diffusion des mérite d'avoir fait progresser la recherche dans la conception foyers améliorés se traduisent par une amélioration de foyers alliant durabilité, performance, esthétique, de l'emploi et des revenus dans le secteur artisanal. accessibilité (coût), et adaptabilité sociale. Il a aussi réussi à L'impact probable sur certains budgets familiaux ne doit pas être passé sous silence. V. Conclusions et Recommandations Les efforts en matière de diffusion massive de foyers bois) et de fonds (dépenses en bois souvent deux fois améliorés doivent se poursuivre et s'intensifier car leur plus que nécessaire). En mettant excessivement impact n'est significatif qu'à partir du seuil où à notre avis, l'accent sur la lutte contre la désertification, il y a cette diffusion atteint au moins 75% de la population. risque d'occulter les autres facteurs aussi dévastateurs que l'extension anarchique des terres de Au lieu de continuer dans la lancée des projets classi- culture, le surpâturage et les feux de brousse etc... ques de diffusion, il faudra réorienter l'approche et adopter (c) la redynamisation de l'équipe régionale pour as- une démarche qui accélère le processus endogène de surer un rôle de "vases communicants" entre les pays. dissémination. Il faut tout un train de mesures agissant en synergie pour arriver à une diffusion massive effective sus- Une claire définition des politiques énergétique des ceptible de se pérenniser et d'influer favorablement sur la pays est nécessaire et devra se traduire par des plans précis crise de l'environnement et de l'énergie. Nous citons ci-des- à mettre en oeuvre. Actuellement, le combustible ligneux sous quelques unes particulièrement importantes: représente selon les pays, 90 à 98 % de l'énergie domestique consommée et 53 à 93 % de l'énergie primaire. Il ne devra - renforcement des moyens et dispositifs or- donc pas être marginalisé parce que deux des axes fon- ganisationnels de contrôle forestier pour assurer la damentaux des politiques nationales sont la protection des maîtrise de toute la filière bois et charbon de bois; ressources énergétiques nationales et la sécurité - fixation de quotas d'exploitation garantissant un d'approvisionnement à moindre coût. Il va sans dire que les rendement soutenu des forêts; foyers améliorés peuvent contribuer dans une large mesure - relèvement graduel des redevances forestières; à la matérialisation de ces axes. (Ces trois mesures sont nécessaires pour tenir compte Les foyers améliorés ne constituent pas à eux seuls une du fait que tant que les prix pratiqués sont peu compétitifs solution à la crise de l'énergie ou à la détérioration du milieu par rapport aux autres combustibles et très en deça' de la naturel. Ils ne peuvent que constituer une contribution et cela valeur réelle du bois ou du charbon de bois, les consom- dans la mesure où leur diffusion se généralise. Avec la mateurs seront peu enclins à éviter "le gaspillage"). gestion rationnelle des forêts naturelles, l'approvisionnement raisonné des zones déficitaires par les (a) la promotion de petites entreprises de fabrication zones excédentaires, la valorisation des ressources de foyers améliorés de meilleures conception et fini- énergétiques du cru, les foyers améliorés représentent un tion; domaine qui mérite toute l'attention des pouvoirs publics au (b) une sensibilisation mieux ciblée et mettant en risque de fragiliser davantage nos économies et de hâter le exergue le gaspillage d'énergie (90 % de l'énergie du désastre écologique. 171 ABREVIATIONS CILSS: Comnité PermanentInter-Etats de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel. FAO: Food and Agriculture Organisation of the United Nations. ONG: Organisation Non Gouvemrnementale UNFSSTD: United Nations Financing System for Science and Technology Development. UNSO: United Nations Soudano Sahelian Office USAID: United State Agency for International Development. REFERENCES CILSS, 1984 Séminaire International CILSSIUNFSSTD CILSS, 1978 L'énergie dans la stratégie de sur la recherche et les stratégies de disséniination des foyers développement du Sahel. améliorés au Sahel. CILSS, 1984 Huit Sessions Nationales - Burkina Faso, CILSS, 1986 Séminaire Régional CILSS/FRANCE Cap Vert, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad. "Réunion des chercheurs" CILSS, 1986 Manuel de Référence pour la construction CILSS, 1984 Femmes et Foyers améliorés et l'utilisation des foyers améliorés. CILSS, 1985 Séminaire Régional CILSS/UNSO "réunion CILSS, 1981 à 1988 Projet CILSS Foyers Améliorés - des Directeurs". Eléments d'évaluation suggestions CILSS, 1987 Rapport des Journées de réflexion sur la G.DE LEPELEIRE, 1984 Projet CILSS Foyers méthodologie et l'harmonisation des outils du suivi-évaluation Améliorés - Eléments d'évaluation suggestions. du Programmne Foyers Améliorés. René-MASSE, 1983 Quelques réflexions sur la diffusion de foyers ameliorés 172