77425 Mettre fin à la guerre, construire la paix La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains Yvan Conoir 2013 Banque internationale pour la reconstruction et le développement/Banque mondiale 1818 H Street NW Washington DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Web : www.worldbank.org, www.tdrp.net Tous droits réservés Cette étude a été produite dans le cadre du Programme transitionnel de démobilisation et réintégration (TDRP). Les observations, interprétations et conclusions présentées ici sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessaire- ment les vues du Conseil des administrateurs de la Banque mondiale ni des pays que ceux-ci représentent, ou bien les vues des bailleurs du TDRP. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données citées dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent rapport n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières. Couverture : Duina Reyes Programme transitionnel de démobilisation et réintégration Mettre fin à la guerre, construire la paix La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains Mai 2012 Yvan Conoir Table des matières Liste des acronymes...............................................................................1 Résumé analytique................................................................................ 3 1 Un programme de DDR ancré dans une dynamique régionale complexe........................................................................... 4 2 En RDC, la démobilisation marche de pair avec la réforme du secteur de la sécurité................................................................... 9 2.1 Deux phases distinctes de démobilisation............................................................... 9 2.2 Démobilisation et réforme du secteur de la sécurité. .............................................10 3 Réinsertion socio-économique des ex-combattants démobilisés en RDC........................................................................15 3.1 Filet de sécurité transitionnel..................................................................................15 3.2 Réintégration socio-économique au sein du PNDDR : du mode individuel au mode associatif ..................................................................................16 3.3 Réintégration sociale et communautaire . ..............................................................18 4 Assistance aux groupes vulnérables................................................21 4.1 Femmes associées aux forces et groupes armés.....................................................21 4.2 Blessés de guerre et handicapés démobilisés du PNDDR.....................................22 4.3 Enfants associés aux forces et groupes armés (EAFGA). ......................................24 5 Pertinence, efficacité et impact du PNDDR . ................................28 Annexes. ...............................................................................................30 Annexe I. Carte de la RDC (Nations Unies, 2011)........................................................31 Annexe II. Bibliographie...............................................................................................32 Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains iii Liste des tableaux Tableau 1. Bilan de la démobilisation à l’issue de la première phase du PNDDR (2004-2007)...................................................................................................... 10 Tableau 2. Nouveaux objectifs de démobilisation du PNDDR - Phase de Relance (2008-2009)....................................................................................................... 12 Tableau 3. Réalisations de la composante désarmement et démobilisation – Phase de relance (2009) . ............................................................................................... 13 Tableau 4. Représentation proportionnelle des FARDC et groupes armées démobilisés (2009) . ....................................................................................................... 13 Tableau 5. Données consolidées du PNDDR en matière de démobilisation (26 septembre 2011) ....................................................................................................... 14 Tableau 6. Répartition des effectifs encadrés en mode individuel pour l’année 2010.................................................................................................................... 18 Tableau 7. Projets spéciaux pour femmes démobilisées développés par CARITAS Congo............................................................................................................22 Tableau 8. Nombre de blessés de guerre à démobiliser dans la phase de « relance » . ....................................................................................................................23 Tableau 9. Bilan des appuis octroyés aux blessés de guerre (de Kinshasa) (2010).......24 Tableau 10. Statistiques EAFGA en date du 25 décembre 2007....................................27 Tableau 11. Dépenses du PNDDR par composante. ....................................................29 Liste des graphiques Graphique 1. Vue d’ensemble du MDRP (2009). ........................................................... 6 Graphique 2. Approche intégrée du PNDDR................................................................ 7 Graphique 3. Gouvernance du processus du PNDDR en République démocratique du Congo............................................................................. 8 Graphique 4. Brassage et recyclage durant la phase de transition – 15 Brigades intégrées (2006)..........................................................................................12 Graphique 5. L’agriculture l’élevage et la pêche remporte l’adhésion de la majorité des démobilisés...............................................................................................16 Graphique 6. Implications et engagements positifs des autorités locales vis-à-vis du PNDDR et des démobilisés. .........................................................................................19 Graphique 7. Deux tiers des communautés locales ont appuyé le processus d’intégration...................................................................................................................20 Graphique 8. Motivations principales à la démobilisation des femmes (ex-FARDC, RDC).........................................................................................................22 Graphique 9. Répartition géographique des blessés et invalides de guerre sur le territoire national de la République démocratique du Congo (2007). ................25 Graphique 10. Schéma sommaire du milieu de vie des enfants, selon le Cadre opérationnel du DDR enfants. ......................................................................................26 iv Liste des acronymes ADF Forces démocratiques alliées AGR Activités génératrices de revenus BAfD Banque africaine de développement BIT Bureau international du travail BUNADER Bureau national de démobilisation et réintégration CARITAS Organisme de développement de l’Église catholique CBR Centre de brassage et recyclage CCOC Centre de coordination des opérations conjointes CELPAY Système de paiement aux démobilisés (Compagnie privée) CIAT Comité international d’accompagnement de la transition CI-DDR Comité interministériel de DDR CNDP Congrès national pour la défense du peuple CONADER Commission nationale de désarmement et réinsertion CRHP Centre de réhabilitation pour les handicapés physiques CTO Centre transitoire d’orientation DDR Désarmement, démobilisation et réintégration DDRRR Désarmement, démobilisation, rapatriation, réinstallation et réintégration EAFGA Enfant associé aux forces et groupes armés EMI Équipe mobile intégrée EUSEC European Security FAD Fond africain de développement FAFGA Femme associée aux forces et groupes armés FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FARDC Forces armées de la République démocratique du Congo FNI Front des nationalistes et intégrationistes HDW Human Dignity in the World HIMO Haute intensité de main-d’œuvre Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 1 IDA Association internationale de développement INPP Institut national de préparation professionnelle INS Institut national statistique IVO Identification, vérification et orientation LRA Armée de résistance du seigneur MDNDAC Ministère de la Défense nationale et des anciens combattants MDRP Programme multi-pays de démobilisation et de réintégration MLC Mouvement de libération congolais MONUC Mission des Nations unies en République démocratique du Congo MONUSCO Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo OCHA Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies ONG Organisation non gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies PNDDR Programme national pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion PNUD Programme des Nations Unies pour le développement RCD-Goma Rally for Congolese Democracy–Goma RDC République démocratique du Congo RFE Rapport de fin d’exécution SMI Structure militaire d’intégration SSR Système de suivi de la réinsertion STAREC Programme de stabilisation et reconstruction TDRP Programme transitionnel de démobilisation et réintégration UE-PNDDR Unité d’exécution du Programme national de DDR UNICEF Organisation des Nations Unies pour l’enfance UPDF Ugandan People’s Defense Force USD Dollar des États-Unis d’Amérique 2 Résumé analytique L e Programme national de désarmement, démobilisation et réintégration (PNDDR) de la République démocratique du Congo (RDC) a duré sept ans (2004 – 2011) et a bénéficié de l’appui et du financement de la Banque mondiale. Une phase CONADER, une « Phase de relance » (2008-2010), puis une « Phase d’extension »(2010- sept. 2011). Au printemps 2003, les autorités congolaises estimaient le total des combattants en armes à 330 000 et l’effectif additionnelle, initiée en 2011, appuyée cette fois par à démobiliser à 150 000, dont 30 000 enfants associés la Banque africaine de développement (BAfD) est aux forces et groupes armés (EAFGA). Au moment de toujours en cours. Les ambitions du PNDDR étaient dresser l’évaluation du programme financé par la Banque de : i) désarmer tous les combattants souhaitant mondiale, on estimait à près de 90 000 le nombre de accéder au statut de « démobilisé » ; ii) démobiliser ceux réinsérés économiquement et socialement, sur un total remplissant les conditions pour « permettre le retour à la estimé de 208 000 effectifs traités. Parmi ces derniers, vie civile des ex-combattants à travers un processus de plus de 66 000 ont opté pour l’intégration au sein des réduction des effectifs des forces ou groupes armés », forces armées, et plus de 33 000 étaient des EAFGA et iii) réinsérer les démobilisés « dans les pratiques réunifiés avec leurs familles puis réintégrés. La réinser- sociales et économiques de la communauté de son tion économique des démobilisés enregistrés dans le choix, dans des conditions et opportunités similaires à programme a été effective pour quatre personnes sur celles des autres membres de la communauté »1. cinq. À la fin du programme, les partenaires ont décidé d’appuyer la création, la certification et le renforce- Pour ce faire, le gouvernement de la RDC a suc- ment d’associations économiques de démobilisés. Ce cessivement mis en place une Commission nation- processus constitue un modèle de réintégration tant ale (CONADER, 2003), le PNDDR (2004), puis économique que sociale et pourrait servir de modèle à créé une nouvelle Unité d’exécution du PNDDR de futurs processus de réinsertion et réintégration, en (UE-PNDDR, 2007). Ce programme s’est déroulé RDC ou dans d’autres pays. en trois phases distinctes, chacune capitalisant sur les acquis et les erreurs de la précédente. Aux premières Enfin, même si la réalité n’a pas été à la hauteur des années couvertes par le programme régional du MDRP résultats attendus en ce qui concerne le nombre de (Programme multi-pays de démobilisation et de réin- femmes démobilisées, des blessés et des handicapés tégration, 2004-2008), ont succédé, après la fin de la de guerre démobilisés, le PNDDR peut s’enorgueillir d’avoir réussi à traiter un nombre significatif d’enfants associés aux forces et groupes armés par le biais de 1   Programme national de désarmement, démobilisation et projets spéciaux signés avec différents partenaires réintégration, pp. 22-27. d’exécution. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 3 1 Un programme de DDR ancré dans une dynamique régionale complexe L a République démocratique du Congo a été traversée par une série de guerres successives, la première de 1996 à 1998, suivie par ce qu’il est convenu d’appeler la « Première guerre mondiale » africaine où pas moins de sept pays participèrent pour assurer la paix et la stabilité. Les différentes composantes de forces armées organisées en RDC comprenaient4 : ¡¡ Des forces armées régulières étrangères : jusqu’à pendant des années à un conflit ouvert sur le territoire dix États voisins disposaient de soldats réguliers de la RDC. Le conflit est estimé avoir coûté entre trois sur le territoire de la RDC ; et cinq millions de vies2. Les Accords de cessez-le-feu ¡¡ Des groupes armés étrangers : un certain nombre de Lusaka, signés en juillet 1999 mirent un terme au de groupes armés ont cherché refuge en RDC, conflit. Suite à la signature de l’Accord global et in- à l’instar des Forces démocratiques de libération clusif 3 de 2002, un gouvernement de transition est du Rwanda, de l’Armée de résistance du seigneur formé fin 2003, comprenant un président, M. Joseph (LRA), des Forces nationales de libération Kabila et quatre vice-présidents nommés. Cet Accord, (Burundi) et de l’Ugandan Allies Defense Forces le Dialogue inter-Congolais, ainsi que la mise en place (Ouganda) ; de la mission de maintien de la paix des Nations Unies, la MONUC, donnèrent lieu au retour d’une progressive ¡¡ Des forces armées congolaises : l’armée nationale et relative sécurité, laquelle permit la tenue le 30 juillet (Forces armées congolaises), et les forces signataires de l’Accord Global, ce qui comprend 2006 des premières élections multipartites libres depuis le RCD-Goma, MLC, RCD-ML et un certain l’indépendance de 1960. Après deux tours, M. Kabila nombre de forces Maï Maï ; fut élu à la Présidence en novembre 2006. De nouvelles élections eurent lieu au mois de novembre 2011, cher- ¡¡ Des groupes armés irréguliers congolais : milices chant à consolider le processus démocratique en RDC locales comme les forces Maï Maï ainsi que d’autres et à contribuer au retour progressif d’une paix et d’un groupes armés qui ont émergé particulièrement développement durable dans le pays. dans l’est du Congo comme les FPI, FNI et le CNDP. Dès le début du processus de construction de la paix au début des années 2000, les parties congolaises signa- Dans le cadre de l’Accord global inclusif et des traités taires des accords de paix et les partenaires internatio- subséquents, les parties au conflit ont adopté une naux ont continué de faire face à un énorme problème approche à plusieurs niveaux pour engager la démilita- risation progressive des quelques 300 000 hommes en armes présents en RDC. Le cadre normatif et interna- 2   Lire à ce sujet, http://www.mdrp.org/PDFs/MDRP_DRC_ tional en appui à ce processus est expliqué ci-après5 : FS_0309_Fn.pdf L’ONG IRC (International Rescue Committee) estime ce chiffre à 5,4 millions depuis 1998, voir http://www.rescue.org/special- reports/special-report-congo-y 4   Rapport de fin d’exécution (RFE) 2168, op. cité, para 2. 3   http://www.congonline.com/DI/documents/Accord_global_et_ inclusif_de_Pretoria_17122002_signed.htm 5   RFE 2168, op. cité, para 3. 4 ¡¡ Forces armées étrangères régulières : depuis les le plus important de la sous-région d’Afrique centrale et Accords de Lusaka en juillet 1999 jusqu’à l’Accord des Grands Lacs. Il a bénéficié d’un appui important de de Pretoria conclu entre le Rwanda et la RDC en la Banque mondiale et d’un grand nombre de bailleurs juillet 2002, et l’Accord de Luanda entre l’Ouganda de fonds et partenaires internationaux pour lesquels la et la RDC en septembre 2002, ces forces étrangères fin des hostilités, le désarmement, la démobilisation, et la ont progressivement quitté le territoire de la RDC réintégration sociale et économique des ex-combattants en 2004, sous la supervision du Mécanisme de constituaient un enjeu de sécurité et de consolidation de vérification par une tierce partie (Afrique du Sud) la paix majeurs, tant au niveau national qu’international. et de la Mission des Nations Unies en République Le PNDDR en RDC a ainsi occupé une place de choix démocratique du Congo (MONUC) ; au sein du Programme multi-pays de démobilisation et de réintégration (MDRP), programme régional ¡¡ Groupes armés étrangers : aucun accord con- de la Banque mondiale visant à faciliter le désarme- traignant ne fut jamais signé et ces derniers sont ment, la démobilisation et la réintégration de près de restés la responsabilité de la MONUC pendant 350 000 ex-combattants dans la région élargie des une décennie dans le cadre de son programme Grands Lacs africains. Au total, sept pays de la Région DDRRR (désarmement, démobilisation, rapatri- des Grands Lacs, impliqués dans un conflit régional ement, réinstallation et réintégration), processus ancré en République démocratique du Congo pendant facilité par le rapprochement entre la RDC et le les années 90 et au début des années 2000 participèrent Rwanda en 2008 ; au programme : Angola, Burundi, République centrafricaine, République du Congo, République ¡¡ Forces armées congolaises : ce groupe, signa- démocratique du Congo, Rwanda et Ouganda. Plus de taire de l’Accord global, et comptant plus de 40 partenaires nationaux et internationaux partici- 150 000 combattants, fut l’une des cibles du Pro- pèrent à la gestion du MDRP durant sa période de gramme national pour le désarmement, la démo- fonctionnement (2002 à 2009), grâce à un financement bilisation et la réintégration (PNDDR), financé par dépassant les 500 millions de dollars obtenus auprès la Banque mondiale et les bailleurs de fonds parte- des bailleurs de fonds (13 bailleurs contribuèrent à naires, ainsi que de la MONUC, dont le mandat a un fonds fiduciaire à bailleurs multiples) et de l’IDA été élargi pour inclure la démobilisation des com- (Association internationale de développement)6. Au battants congolais (Résolution des Nations Unies total, 279 263 combattants furent démobilisés par le No 1493) ; biais des programmes nationaux et projets spéciaux appuyés par le MDRP, soit 78 % du nombre de ¡¡ Groupes armés irréguliers congolais : ces derniers combattants initialement prévu pour l’ensemble des ont vu leur cas traités sur une base ad hoc dans programmes des pays7. le cadre d’accords de paix locaux. Les accords de paix de Dar Es Salam en 2003 ont développé De manière générale, l’objectif du Programme le cadre pour la cessation des hostilités en Ituri, national de désarmement, démobilisation et réinsertion avec l’appui du gouvernement et du PNUD, de (PNDDR) en RDC fut de contribuer à la consolidation l’USAID ainsi que de la Banque mondiale. D’autres de la paix et à la promotion de la stabilité économique et accords subséquents, y compris ceux de Goma en au développement durable dans le pays et dans la région 2008 et 2009, ont pris en compte le CNDP et les des Grands Lacs8. groupes locaux Maï Maï, lesquels ont été essentiel- Pour parvenir à cet objectif global, les objectifs lement intégrés au sein de l’armée nationale, les spécifiques du programme sont entre autres : Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). 6   Pour plus d’informations sur le Programme multi-pays de Tout au long de ces années de guerre, le PNDDR, fruit démobilisation et réintégration, voir le Rapport final du MDRP, 2010 à des accords de cessez-le-feu comme de l’Accord global http://www.mdrp.org/PDFs/MDRP_Final_Report_fn.pdf inclusif de 2002, s’est imposé en République démocra- 7   Ibidem, p. 23. tique du Congo comme un acteur incontournable du 8   Pour une lecture plus approfondie et exhaustive des arcanes du conflit comme de la résolution du conflit congolais, nous invitons le retour à la vie civile de milliers d’hommes, de femmes lecteur à consulter les paragraphes 1 à 13 du Programme national de DDR et d’enfants, ainsi que comme le programme de DDR (PNDDR). Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 5 Graphique 1. Vue d’ensemble du MDRP (2009)9 Mars 2009 73 % Démobilisation 379 875 77 % Bénéficiaire Réinsertion 318 991 Cible d’origine 60 % Réintégration 366 227 ¡¡ La démobilisation et la réinsertion de 150 000 ex- dans le cadre de la phase de réinsertion socio- combattants environ dont 30 000 enfants dans le économique : i) une assistance immédiate/ tissu social et économique du pays ; 9 intérimaire – appelé aussi « filet de sécurité de transition » ; ii) une assistance à la réinsertion ¡¡ La promotion de la réallocation des dépenses du socio-économique dans les communautés qui Gouvernement du secteur militaire aux secteurs combine une série variée de services d’appui. social et économique. À terme, les impacts recherchés par la mise en œuvre Les composantes du programme étaient au nombre de du Programme étaient : i) la stabilisation politique trois10: et sécuritaire dans le pays et la région par le biais du désarmement et de la démilitarisation de la société ; ¡¡ Le désarmement : acte de remise volontaire ii) le développement des capacités des personnes d’armement par le combattant à l’autorité militaire démobilisées pour une auto prise en charge sociale et compétente. économique et iii) la réduction de la pauvreté comme ¡¡ La démobilisation : acte administratif spécifique résultat de la reprise des échanges économiques et en vertu duquel le combattant change son statut commerciaux et l’incorporation d’une nouvelle force de militaire en celui de civil. de travail (les démobilisés) dans la production et l’économie. ¡¡ La réinsertion : processus par lequel le démobilisé s’insère dans les pratiques sociales et économiques Au début du processus de DDR, Les structures de de la communauté de son choix dans des gouvernance internes de la RDC ont imprimé leur conditions et opportunités similaires à celles marque sur la première Commission nationale de des autres membres de la communauté. Deux DDR créée (CONADER, décembre 2003 – juillet volets d’assistance sont prévus par le PNDDR 2007), celle-ci étant représentative du processus politique national de transition (Accord global et inclusif). Ainsi, chacune des cinq directions de la 9 http://www.mdrp.org/French/fn_prog.htm CONADER était représentative des cinq acteurs et 10   Ces définitions du MDRP sont différentes – et antérieures - de courants politiques à la tête du pays : Présidence de celles qui ont été adoptées par les Nations Unies sur le DDR en 2005. la République et quatre vice-présidences, ou encore 6 Graphique 2. Approche intégrée du PNDDR11, 12 CIDDR PNUD • politique de DDR • supervision PNDDR • coordination DDR/RSS CONADER CCOC SMI Banque mondiale TRONC COMMUN 25 centres d’orientation • Regroupement Aucun sauf quelques • Sensibilisation partenaires (Angola, • Identification Afrique du Sud, Belgique) • Orientation Banque mondiale LIBRE CHOIX CBR RÉINSERTION FARDC le système du « Un plus Quatre ». Cette construction dynamique du DDR en RDC, son approche « intégrée », politique a été l’un des facteurs de ralentissement et à savoir que l’approche, la stratégie et les résultats d’inertie de la première instance responsable du DDR attendus du DDR sont conditionnés par la réforme du en RDC, la CONADER. Aussi, du début jusqu’à la secteur de défense et sécurité en RDC ainsi que par la fin du processus, il importe de relever le rôle crucial redynamisation des communautés locales dans le cadre joué par le Ministère de la Défense nationale et des de la lutte contre la pauvreté. Le programme repose anciens combattants (MDNDAC), premier responsable sur le principe d’un « tronc commun » entre la démobi- de l’atteinte des résultats de l’ensemble du processus. 1112 lisation et l’intégration et la restructuration de l’armée, Dernier élément important pour comprendre la principalement en ce qui concerne la sensibilisation, le regroupement des effectifs et l’identification. 11   CONOIR, Yvan et VERNA, Gérard, « DDR – Désarmer, La structure du Centre de coordination des opé- Démobiliser et Réintégrer – Enjeux globaux, Défis humains », Presses de rations conjointes (CCOC) a permis de coordonner les l’Université Laval, 2006, p. 227. objectifs de la composante DDR/RSS, en réunissant 12   CBR – Centre de Brassage et Recyclage – Brassage : « opération qui consiste à mélanger les éléments issues des unités FARDC non encore au sein d’une enceinte de concertation les représentants brassées, des différents groupes armées et des mouvements politico- de l’État-major général, le Ministère de la Défense militaires, de manière à constituer des nouvelles unités homogènes » ; Recyclage : « activité qui consiste à donner une formation militaire nationale et des anciens combattants, l’EUSEC, la élémentaire et/ou complémentaire aux candidats à l’intégration après MONUC ainsi que la Structure militaire d’intégration brassage, en vue de leur inculquer les vertus militaires des FARDC », Commission technique mixte Paix et Sécurité, octobre 2008. (SMI). Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 7 Graphique 3. Gouvernance du processus du PNDDR en République démocratique du Congo13 CIDDR Comité de suivi CONADER SMI MONUC CCOC EMG FARDC EUSEC MDNDAC 13 Représentant des bailleurs Autres organismes et du CIAT (Banque (Unicef, PNUD, mondiale/MDRP, OCHA, BIT...) ambassades) 13   Source : Structure militaire d’intégration (SMI). 8 2 En RDC, la démobilisation marche de pair avec la réforme du secteur de la sécurité 2.1 Deux phases distinctes 150 000 devaient être démobilisés et réinsérés dans la vie civile dont 30 000 enfants. De manière générale, les de démobilisation opérations relatives au désarmement14 se déroulaient Le désarmement représente l’inspection, la collecte dans des centres de regroupement pour les combattants et l’élimination des armes légères, munitions, engins de catégorie 115 et dans les points de désarmement pour explosifs et armes lourdes aux mains des combattants. les combattants de catégories 2, 3 et 416, 17. Dans le cadre du PNDDR, le processus était supervisé par le Centre de coordination des opérations conjointes Dans la pratique, les activités du désarmement se (CCOC) qui désignait une opération de désarmement sont déroulées en deux phases : i) la phase du pré- composée de membres de la SMI, de la CONADER désarmement pour l’identification et la mise en place des et de la MONUC. En 2004, on prévoyait le désarme- structures d’accueil des combattants, la sensibilisation ment de 330 000 combattants de différentes forces, et la communication, le déploiement d’une équipe mouvements et groupes armés. Parmi ces derniers, mixte de désarmement, la sécurisation et le contrôle des combattants dans les centres de regroupement ou points de désarmement, et ii) le suivie de la phase du désarmement qui comprend l’enregistrement Critères de démobilisation pour les combattants des combattants et des armes/munitions, la remise faisant partie des groupes armés non administrés d’un certificat de désarmement/fiche de contrôle, le par les FARDC rassemblement des armes neutralisées et des munitions -- Faire la preuve de l’appartenance à un mouvement remises par les candidats combattants. ou un groupe armé ; La CONADER avait engagé des agences spécialisées -- Identification physique du combattant et de son commandement militaire ; pour sensibiliser à la fois les bénéficiaires potentiels -- Présenter une arme individuelle en état de et les communautés de retour sur le contenu et les fonctionnement et des munitions, ou avoir accès à une arme collective, selon les ratios établis par région, ou avoir été désarmé dans le cadre d’un 14   GRIP, Le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des combattants en RDC. Consulté le 29 septembre 2011. (En ligne) programme intérimaire et détenir un Certificat de http://www.grip.org/bdg/g1054.html désarmement ; 15  Ces derniers sont ceux dont les mouvements sont signataires de -- Être reconnu comme combattant par l’Équipe l’accord de cessez-le-feu de Lusaka (ex-Gouvernement, RCD-Goma, MLC, d’enregistrement et de vérification ; RCD-ML, RCD-N) et de l’Accord global et inclusif (Maï- Maï).  -- Aptitude à employer un fusil d’assaut et éventuelle- 16   Les combattants de la catégorie 2 sont ceux qui appartiennent aux ment d’autres types d’armes ; mouvements signataires des Accords de Dar-es-Salaam du 16 mai 2003 -- Aptitudes et compétences de base militaire ; (PUSIC, UPC, FNI/FRPI, FAPC, FPDC) alors que la catégorie 3 est constituée de combattants non signataires de différents accords, et enfin, -- Appartenance et connaissance de la structure du les combattants et groupes isolés et les combattants congolais à l’extérieur commandement. de la RDC forment la catégorie 4.  17   Programme national, para 90 et suivants ; GRIP, ibidem.  Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 9 Tableau 1. Bilan de la démobilisation à l’issue de la première phase du PNDDR (2004-2007) Objectifs Prévisions Réalisations Pourcentage Effectifs à traiter 300 000 18 191 254 19 63,75 % Effectifs à démobiliser 120 000 105 509 20 87,92 % EAFGA 30 000 27 908 93,02 % Centres d’orientation 22 18 82 % Démobilisés installés physiquement 21 105 509 88 019 83,42 % Contribution à la formation de la nouvelle armée 18 brigades à constituer 15 brigades constituées 83 % Partenaires 100 % -- Identification Bio-ID Bio-ID -- Paiement filets de sécurité Celpay Celpay Effectifs réinsérés (2006/2007) 22 120 000 53 172 44 % Nombre de projets de réinsertion 1819202122 33 projets implications du PNDDR pour mieux gérer leurs attentes terme duquel leur est reconnue ou non la qualité d’ex- et assurer leur participation au programme23. combattant. Les ex-combattants sont alors orientés vers l’intégration dans les Forces armées de RDC (FARDC) Au total, le PNDDR a présenté 118 458 armes collectées ou vers la démobilisation et la réinsertion dans la vie dans le cadre des opérations de désarmement. À la fin civile. de l’opération de désarmement, la structure militaire d’intégration se charge de transférer les combattants Les efforts déployés, qui ont appuyé la plus grande vers les centres d’orientation gérés par le PNDDR où partie du processus de démobilisation durant les sept ils doivent choisir entre la démobilisation et l’intégration années du programme, sont essentiellement imputables dans l’armée. À ce stade, contrairement aux combattants à la CONADER. adultes qui rejoignent les centres d’orientation pour les formalités de démobilisation ou d’intégration, les À la fin de l’année 2007, on estimait le nombre de per- enfants associés aux forces et groupes armés sont sonnes traitées par le processus de démobilisation à retirés aussitôt qu’ils sont identifiés et dès lors que les 191 25424. Une fois soustrait les EAFGA, un peu plus agences de protection de l’enfance sont prêtes à engager des deux tiers des adultes (105 059 soit 64,5 %) choisis- le processus de leur encadrement. saient la démobilisation, le reste préférant l’intégration au sein de l’armée nationale. À la fin 2007, plus de Après le désarmement, les combattants transférés au 50 % des démobilisés étaient concentrés dans l’est du sein d’un centre d’orientation passent par le processus pays et en Province orientale25. d’identification, de vérification et d’orientation (IVO) au 2.2 Démobilisation et réforme du secteur de la sécurité 18   La projection initiale du gouvernement de 330 000 fut par après réduite à 300 000. La démobilisation comprenait la mise en œuvre de centres 19   « Situation évolutive du PNDDR en chiffres, Identification au de démobilisation vers lesquels étaient transportés 26 septembre 2011 », Département du MIS, PNDDR. 20   Ibidem. 21   S’entend d’un démobilisé qui est enregistré auprès d’un bureau 24  « Situation évolutive du PNDDR en chiffres, Identification au provincial du PNDDR. 26 septembre 2011 », Département du MIS, PNDDR.  22   Rapport annuel 2010, op. cité. 25   Rapport global d’exécution du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR), 012/CG/06, 23   RFE 2168, op.cité, para 11. décembre 2007, p. 19. 10 les ex-combattants (ceux-ci étaient équipés pour les dernière sur la base des leçons apprises de la Phase I. Non groupes vulnérables : mise en place d’installations obstant ces problèmes, la phase de démobilisation et de séparées pour les femmes et les enfants, fourniture de réinsertion fut globalement considérée satisfaisante27. soins aux enfants et efforts axés sur les membres des familles). Chaque individu passait un examen médical, Le Programme a donc enregistré en Phase I une forte incluant un test de dépistage du VIH/sida volontaire. propension à la démobilisation, ce qui a eu pour effet de Une attention particulière était portée aux femmes et fortement retarder la formation de nouvelles brigades aux enfants. L’on procédait aussi à la vérification du intégrées, faute d’un nombre suffisant de candidats à statut d’éligibilité de l’ex-combattant, à l’octroi de cartes l’intégration dans l’armée. À certaines occasions, la d’identité, à la collecte de données socio-économiques de propension à la démobilisation a représenté la quasi- base et à une orientation préliminaire à la démobilisation totalité des combattants, particulièrement pour des sur le retour à la vie civile ainsi qu’aux étapes prochaines groupes Maï Maï. Initialement, la relative désaffection du processus de réintégration. Les ex-combattants se de la part des anciens militaires des FARDC à démobi- voyaient donner par la suite une allocation de transport liser, tout comme l’engouement des anciens membres pour leur permettre de se rendre jusqu’au lieu de retour des groupes armés de démobiliser a conditionné le fait de leur choix ainsi qu’une allocation transitoire de que les FARDC n’ont été en mesure de ne constituer subsistance26. que 15 des 18 Brigades prévues, pour un effectif total de 49 012 militaires enrôlés28. Ceci a partiellement ralenti Les opérations gérées dans le cadre du processus de l’un des objectifs du PNDDR qui était de « doter la démobilisation prévoyaient : i) le déploiement et la République d’une armée viable garante de la stabilité et coordination d’équipes de démobilisation mobiles ; de la sécurité sur l’ensemble du territoire29 » tout comme ii) la coordination des opérations avec la MONUC et d’assurer qu’« au cours de l’année 2006, l’ensemble le principal mécanisme de coordination, la Structure des Forces armées de la République démocratique du militaire d’intégration (SMI) ; iii) la coordination du Congo aura été recensé et intégré30 » transport des ex-combattants ; et iv) la coordination avec Bio-ID Technologies (cartes d’identification) et Celpay La disparition de la CONADER, en 2007, a été suivie (structure de paiement pour les ex-combattants). Les par la création d’une nouvelle unité beaucoup plus kits de réinsertion étaient adaptés au contexte local : au légère, l’Unité d’exécution du PNDDR, laquelle put lieu d’un kit de 110 dollars (60 dollars pour le transport et sut travailler – et atteindre de meilleurs résultats – et 50 dollars comme paiement de réinsertion) et d’un de bonne intelligence avec un nombre restreint de sac d’une valeur de 30 dollars, les ex-combattants partenaires opérationnels31 : l’appui à la réintégration démobilisés reçurent 140 dollars en liquide. Le nombre fut rendu possible par le biais de 12 agences de mise des paiements dus aux ex-combattants fut révisé pour en œuvre, contre 42 du temps de la CONADER32. prendre en compte les difficultés liées au transport et aux La nouvelle unité d’exécution du PNDDR était à longues distances que devaient franchir les bénéficiaires. Après avoir initialement prévu d’offrir 25 dollars par mois sur 12 mois, le PNDDR a diminué la fréquence à 27   RFE 2168, op. cité, para 27. six paiements voire moins. Il y eut des retards au cours de 28   Rapport de la SMI, période du 22 août au 30 décembre 2006. Les effectifs « brassés » sont respectivement de Ex-gouvernement (20 718), la première Phase (2004-2007), entre la démobilisation Ex-RCD (10 852), Ex-MLC (7 491), Maï-Maï (4 674), RCD/KML (2 985), et le lancement des activités de réintégration. Les délais GP-Ituri (838), GP-Masunzu (75), Ex-Tigre (232), Ex-FAZ (426), pour un total de 49 012 éléments. Cette désaffection provient aussi de l’absence dans l’octroi des appuis à la réintégration auraient pu de facto de solde (ce qui changea après l’introduction d’un système de être la source de troubles parmi les démobilisés, mais le paiement de la part de l’EUSEC) et particulièrement de la composition des éléments à intégrer : les groupes armés locaux, en opposition aux membres personnel de la CONADER est intervenu pour assurer réguliers de l’armée, montrent une tendance prononcée à ne pas quitter leur aux bénéficiaires que le programme leur verserait ce qui zone d’opération (et leurs foyers). leur était du. La plupart de ces problèmes furent résolus 29   PNDDR, para. 37. durant la deuxième Phase (2008-2011), en grande 30   « Plan stratégique national pour l’intégration des forces armées », partie suite aux modifications introduites pendant cette Ministère de la défense nationale, démobilisation et anciens combattants, Kinshasa, août 2005. 31   Évaluation finale indépendante, PNDDR, septembre 2011, pp. 108-113. 26   RFE 2168, op. cité, para 11. 32   RFE 2168, Banque mondiale, mars 2012. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 11 Graphique 4. Brassage et recyclage durant la phase de Tableau 2. Nouveaux objectifs de démobilisation du transition – 15 Brigades intégrées (2006) PNDDR - Phase de Relance (2008-2009) Groupes « brassés » au sein Objectifs Objectifs de la relance Au départ réajustés des FARDC (2006) Effectifs à traiter 98 703 combattants GP-Masunzu 0% FARDC 79 103 combattants GP-ITURI 2% Ex-Tigre Groupes armés 19 600 combattants 10 000 1% Objectifs intermé- 19 250 combattants RCD/KML Ex-FAZ diaires (avril 2009) 6% 1% Maï Maï 10 % Ex-Gouvernement Effectifs à démobiliser 35 700 démobilisés 43 % FARDC 23 000 démobilisés Ex-MLC 5 000 15 % Groupes armés 12 700 démobilisés EAFGA à libérer 3 000 3 000 Ex-RCD 22 % Blessés de guerre à 10 000 démobilisés démobiliser 1 000 l’opposé de ce que fut la CONADER. Regroupant un nombre restreint de professionnels reconnus pour leur Dans le courant de l’année 2009, le processus de démo- compréhension des enjeux techniques et institutionnels bilisation est, pour reprendre une expression militaire, du processus de DDR en RDC, elle fit preuve d’une « monté en puissance ». Le nombre d’équipes mobiles plus grande efficacité et efficience que la CONADER, intégrées (EMI) est passé de cinq à 14 et les opérations grand « éléphant blanc » peu flexible et difficilement d’identification ont dépassé les objectifs révisés que opérationnel33. s’était fixés la nouvelle UE-PNDDR. Au lancement de la seconde phase de programmation Aussi, par rapport aux objectifs réajustés en Phase II, du PNDDR, la nouvelle Unité d’exécution a procédé les résultats des opérations de désarmement et dé- au démarrage des opérations de la Phase de « Relance » mobilisation ont finalement dépassé les prévisions : (2008-2009) en initiant une nouvelle phase de démobili- 142 % pour les effectifs traités et 119 % pour les sation le 27 avril 2009, au camp Kokolo, à Kinshasa. La effectifs démobilisés. La nature de cette seconde Phase I du PNDDR avait connu d’importants retards démobilisation était par contre très différente de la et ratés avec la mise en place et la gestion des centres première phase, le nombre d’effectifs finaux traités par d’orientation où étaient regroupés les ex-combattants, groupe montrant, à l’encontre de la Phase I, la prédo- constat qui justifia la mise en place d’équipes mobiles minance des FARDC dans le traitement de la Phase II intégrées UE-PNDDR-SMI, plus légères et plus réac- de démobilisation. Les statistiques laissent clairement tives. Les effectifs à démobiliser furent revus à la baisse suite à une nouvelle approche de traitement de la situ- apparaître que l’option de la démobilisation est restée ation sécuritaire de l’Est de la part du gouvernement très majoritaire dans les rangs des effectifs des groupes de la RDC, prévoyant une intégration accélérée de armés alors qu’elle ne représente que le tiers de l’option groupes armés. Aussi un certain nombre de décisions choisie par les FARDC (soit deux fois moins que dans stratégiques ont-elles fortement réorienté à la baisse les le cadre de la Phase I). objectifs du programme. Ce renversement de tendance s’explique par le fait qu’une plus grande attention avait été portée sur les FARDC en cette seconde phase de relance de la dé- 33   Voir en particulier, Y. Conoir, « David and Goliath – How Goliath’s mobilisation que pendant la Phase I. Il n’est pas failures generated David’s successes », Consolidating Peace after Conflict: the Future of DDR Conference, Banque mondiale, 24 janvier 2012 at exclu non plus qu’un certain nombre de soldats des http://www.tdrp.net/Newsletter/eNewsletter_Feb2012.html FARDC n’aient pas souhaité perdre un certain nombre 12 Tableau 3. Réalisations de la composante désarmement et démobilisation – Phase de relance (2009) 34 Effectifs Objectifs réajustés Réalisations Nombre de femmes / BG Taux de réalisation Traités 10 000 14 196 1 046 femmes (7,4 %) 142 % Intégrés 5 000 8 236 538 femmes (6,5 %) 164 % Démobilisés 5 000 5 960 508 femmes (8,5 %) 119 % EAFGA libérés 3 000 2 513 83 % (25 % du groupe BG Intégrés 0 413 des BG) (75 % du groupe BG démobilisés 1 000 1 239 des BG) Nombre d’EMI 8 14 175 % 2 partenaires 2 partenaires Partenaires d’exécution Bio-ID Bio-ID Identification 100 % Technologies Technologies Paiements filets de sécurité Celpay Celpay Bénéficiaires filet de 5 000 5 707 sécurité (USD 140) Tableau 4. Représentation proportionnelle des FARDC et groupes armées démobilisés (2009) 35 Effectif traité Effectifs intégrés % Effectifs démobilisés % FARDC 12 762 8 155 63,9 4 607 36,09 Groupes armés 1 434 81 5,64 1 353 94,35 Total 14 196 8 236 58 5 960 42 % des Groupes armés 11 1 23 de bénéfices, droits ou avantages matériels dont ils le faible taux de démobilisation des soldats blessés ou pouvaient profiter au sein des FARDC, à l’inverse handicapés au sein des FARDC36. d’une « plongée dans l’inconnu » une fois rendus à la 34 35 vie civile. L’option de démobilisation n’était pas toujours Aussi, à la fin de 2011, le bilan des activités d’intégration offerte dans le contexte d’un processus d’intégration au sein des FARDC et de démobilisation au sein du accéléré. Un phénomène similaire semble expliquer PNDDR se présentait de la façon suivante : 34   Rapport de la mise en œuvre de la composante « Désarmement et 36   Une part du problème du manque de mobilisation des blessés de démobilisation », Phase de Relance du PNDDR, 15/ 12/2009, p.5. guerre tirerait ses origines à la fois d’un cadre législatif insuffisant, en sus des rivalités existantes au niveau de l’administration centrale pour la prise 35   Évaluation finale indépendante, PNDDR, septembre 2011, p. 25. en charge de ce groupe particulier. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 13 Tableau 5. Données consolidées du PNDDR en matière de démobilisation (26 septembre 2011) 37 SITUATION ÉVOLUTIVE DU PNDDR EN CHIFFRES IDENTIFICATION AU 26 SEPTEMBRE 2011 Nbre Total Total EAFGA Intégration PNDDR d’armes Intégration EAFGA PNDDR traités traités (Cumul.) (Cumul.) (Cumul.) récupérées cumul 2004 151 3 177 2 435 5 763 3 177 151 2 435 5 763 2005 25 857 11 01339 43 402 80 272 14 190 26 008 45 837 86 035 2006 104 324 32 561 13 483 57 384 103 428 27 673 58 569 103 221 189 463 2007 8 215 1 838 2 061 27 888 58 577 105 059 191 524 2008 0 10 0 10 27 898 58 577 105 059 191 534 2009 14 224 8 236 3 135 5 862 17 233 31 033 66 813 110 921 208 767 2010 131 1 627 132 760 31 660 66 814 111 053 209 527 2011 0 0 78 0 78 31 738 66 814 111 053 209 605 La décision politique et militaire d’arrêter le proces- mondiale, avec un total de 111 053 personnes40 démo- sus de démobilisation en RDC à la fin 2009 a conduit bilisées sur une prévision initiale de 125 000 adultes certains opérateurs, sous l’égide de la MONUSCO, à 37 ex-combattants. Quelques 45 387 personnes avaient continuer des activités de DDR (de groupes résiduels) été démobilisées pendant les 14 premiers mois et dans le cadre du programme STAREC38 à l’est 102 014 à la fin de la seconde année, soit plus que du pays. prévu initialement. 5 994 ex-combattants supplémen- taires furent démobilisés pendant la Phase II ainsi que De manière générale, le processus de démobilisation 31 738 EAFGA sortis des rangs : 118 459 personnes a été jugé « hautement satisfaisant » par la Banque 39 furent démobilisées au total41. 37   Ibidem, p.27. 38   Le STAREC est le « Programme de stabilisation et de reconstruction des zones sortant des conflits armés ». Il dispose de trois 40   Dans son rapport final (No ICR2168), la Banque mondiale fait état composantes fondamentales, une composante sécuritaire, une composante de 109 846 combattants démobilisés. Les chiffres cités dans cet article sont humanitaire et sociale, et une composante de relance économique, ceux présentés par le Département du MIS de l’UE-PNDDR dans le cadre http://www.starec.cd/ de l’Évaluation finale du PNDDR (26/11/2011). 39   Les données des enfants ont été mises à jour par l’UNICEF. 41   ICR 2168, op. cité, para 59. 14 3 Réinsertion socio-économique des ex-combattants démobilisés en RDC A vec l’assistance technique, matérielle, finan- joué par ces associations en matière de reconstruction cière et institutionnelle du programme, le du capital social et économique, facilitant de la sorte la démobilisé cherchera à améliorer sa situation réintégration sur deux fronts concomitants42. de vulnérabilité sociale et assurer son auto suffisance À la sortie des centres d’orientation les combattants économique. Pour assurer cette dernière, la réinsertion démobilisés étaient appuyés pour une période limitée s’est réalisée en deux phases, la première consistant en suite à leur retour à la vie civile. Cette aide compre- l’octroi d’un filet de sécurité, la seconde comprenant nait un kit de biens de base et la première partie de une assistance à la réinsertion socio-économique au l’allocation transitoire de subsistance pour appuyer l’ex- sein des communautés. combattant et sa famille jusqu’à qu’ils puissent s’inscrire Le PNDDR avait établi plusieurs bureaux provinciaux dans le programme de réintégration de leur zone de dans le cadre de la réintégration, se rapprochant ainsi retour. Une seconde et une troisième allocations leur des anciens combattants. Ces bureaux avaient la capacité étaient octroyées une fois l’ex-combattant enregistré dans de réagir rapidement aux problèmes et de contrôler sa zone de réintégration et après qu’il ait commencé à des situations potentiellement volatiles. Leur présence participer aux activités du programme43. était importante pour les communautés d’accueil qui sentaient que le gouvernement était directement engagé 3.1 Filet de sécurité transitionnel dans ce processus. En Phase II, l’appui à la réintégration Le filet de sécurité transitionnel proposé par le fut octroyé par le biais de 12 agences de mise en œuvre, PNDDR se décompose en deux volets. Une première comparativement aux 42 engagées par la CONADER, tranche d’indemnités transitoires de subsistance ce qui permit une coordination et une mise en œuvre (140 dollars) permet au démobilisé de rentrer chez plus étroite. Au travers de chacune des phases, les lui et d’initier son retour à la vie civile. La seconde relations de travail entre ces agences et les personnes partie, ou « grand filet de sécurité », d’un montant de sur le terrain renforcèrent le travail des ONG locales. 300 dollars, a pour objectif, en douze tranches mensuelles, À chacune des phases, des critiques furent émises sur d’appuyer l’intéressé dans sa survie quotidienne. la taille du kit de réintégration, la durée de l’assistance offerte, et les activités de suivi et évaluation. Mais ces Un audit technique réalisé à l’été 2010 auprès d’un reproches n’étaient guère différents de ceux exprimés échantillon représentatif de 4 580 démobilisés (soit durant la période du MDRP, et le kit alloué en RDC 4,9 % de la population totale estimée en 201044) a était relativement identique à celui que l’on pouvait retrouver ailleurs. Le changement le plus comparable en matière de réintégration prit place dans le cadre de la 42   ICR 2168, op. cité, para 28. Phase II quand les ex-combattants furent encouragés à 43   ICR 2168, op. cité, para 11. rejoindre des associations à caractère économique. Plus 44   Au mois de février 2010, la population estimée des ex-combattants de 800 associations bénéficièrent d’un appui sous une résidant sur le territoire national de la République démocratique du Congo s’élevait à 96 322 personnes – Rapport de l’étude technique sur l’utilisation forme ou une autre et les recherches entreprises pour du filet de sécurité par les ex-combattants, réalisée par M. Séraphin Ngondo analyser le phénomène ont démontré le rôle positif a Pitshadenge, Kinshasa, août 2010. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 15 révélé que 83 % des ex-combattants enquêtés avaient La réintégration socio-économique s’est révélée plus perçu la totalité du filet de sécurité proposé par le complexe que prévue. Le fait que la CONADER ait programme, soit 440 dollars. Seuls 17 % n’ont perçu souffert de graves problèmes de gouvernance interne, que le petit filet de 140 dollars45. Si l’on prend en compte conduisant à sa fermeture en 2007, a fait que le proces- la somme des problèmes inhérents au versement des sus a été scindé en deux. À la fin 2007, la CONADER filets de sécurité en RDC (absence de réseaux bancaires, avait approuvé le financement de 42 projets de réin- identification des bénéficiaires et communication tégration économique concernant quelques 68 457 ex- avec ces derniers, etc.) cette proportion peut sembler combattants (sur un total de 105 50949). Il appert que satisfaisante. dans le cadre de ces projets, l’agriculture, l’élevage et Dans le cadre de la Phase I, on estime à 86,7 % le la pêche remportaient l’adhésion de la majorité des dé- nombre d’ex-combattants qui ont reçu leur allocation mobilisés, loin devant les projets à haute intensité de transitoire de subsistance. Ce chiffre est monté à 100 % main-d’œuvre (HIMO) ou les projets de formation à en Phase II, une fois les systèmes rendus complètement l’emploi. opérationnels. Un total de 107 974 ex-combattants À l’issue de la première phase de réintégration démobilisés par le projet ont reçu des allocations de économique, la première enquête réalisée auprès réinsertion46. des bénéficiaires du programme, sur la base d’un Les ex-combattants démobilisés ont utilisé différem- échantillon réduit de démobilisés révélait50 que « les ment ce filet de sécurité47. Ainsi, plus de la moitié démobilisés étaient bien accueillis dans la communauté (54,16 %) des dépenses effectuées représentent des (95 %), avaient de bons rapports avec les autorités dépenses à caractère social (mariage, soins de santé, frais locales (95 %) et étaient inclus dans les activités sociales scolaires, subsides aux besoins de la famille, dépenses de de la communauté (79 %) », ceci semblant indiquer survie), avec une emphase particulière sur les dépenses « une excellente intégration sur le plan social51 ». Sur le de santé et d’éducation (33,22 %), ceci de manière plan économique52 , « 68 % des démobilisés situés hors 53 quasiment identique d’une région à l’autre du pays. En ordre de priorité, les dépenses à caractère social de l’ex- Graphique 5. L’agriculture l’élevage et la pêche remporte combattant sont suivies par des acquisitions de biens l’adhésion de la majorité des démobilisés53 durables (parcelle, équipement à usage commercial, équipement à usage personnel) 26,90 % ; puis de fonds HIMO de démarrage ou de roulement d’une affaire commer- 3% ciale (fonds de commerce, renforcement du capital commercial) à hauteur de 14,35 %, avant de penser à des activités de loisirs et divertissements (4,59 %). AGRIPEL 41 % AGR 3.2 Réintégration socio-économique 39 % au sein du PNDDR : du mode individuel au mode associatif La réintégration socio-économique des ex-combattants Formation à prenait diverses formes : formation à des métiers l'emploi générateurs de revenus de nature agricole ou autre, 17 % apprentissage d’un métier, conseils au démarrage de petites entreprises et appui au capital de lancement, éducation et bourses pour mineurs48. 49   Voir Tableau 1 – Bilan de la démobilisation (2004-2007). 50   Total de 364 démobilisés sur sept provinces de la RDC, Sondage sur la réinsertion des ex-combattants, République démocratique du Congo, 45   Rapport sur l’Audit technique sur l’utilisation du filet de sécurité par janvier-mai 2007, conduit par le MDRP avec l’appui de la CONADER, les ex-combattants, Kinshasa, Août 2010, p. 5. pp. 3, 9 et 10. 46   ICR2168, op.cité, para 59. 51   Ibidem. 47   Audit technique (2010), op.cité, pp. 46-49. 52   Ibidem. 48   ICR 2168, op. cité, para 11. 53   Ibidem, p.20. 16 Ituri parvenaient à subvenir à leurs besoins (35 % en filières de réinsertion, à l’affluence des démobilisés dans Ituri) ». Sur l’ensemble des sept provinces concernées, certaines filières, à l’insuffisance d’offres de formation 75 % des démobilisés en moyenne parvenait à subvenir pour les métiers choisis par les démobilisés ou, plus à leurs besoins essentiels. Aussi, 39 % estimaient avoir simplement, au fait que les choix initiaux ne tenaient un revenu supérieur à leur communauté de réinsertion pas toujours compte des opportunités réelles des et 71 % participaient à la vie économique de leur milieux de réinsertion. Ceci conduisait à de multiples communauté, 65 % constatant une évolution de leurs changements lors de l’orientation finale. Que ce soit au revenus. De plus, 62 % utilisaient leur « filet de sécurité » niveau des politiques ou des activités menées au plan afin de démarrer une activité. Une évaluation plus local, il a souvent été difficile de couvrir l’ensemble récente54 relève que « près de 50 % des ex-combattants des bénéficiaires et donc d’assurer un appui technique ont amélioré leurs conditions de vie depuis qu’ils ont suffisant dans le cadre des opérations sur le terrain. Il été démobilisés, le reste s’étant intégré au sein de leurs s’est aussi avéré difficile de poursuivre l’exécution du communautés au même niveau que leurs pairs ». projet de manière régulière et systématique pendant la période couverte par ce dernier en raison de problèmes Parmi les points forts de la réintégration économique logistiques, de lenteurs administratives et/ou du retard des démobilisés en RDC, les agences d’exécution du avec lequel les allocations financières ont été octroyées. programme relevaient que les démobilisés confirmaient à peu près 80 % de leurs options initiales. La disponibilité À la fin du cycle de vie du projet de réintégration sur des centres de formation locaux a permis d’investir dans base individuelle, le modèle de réinsertion écono- l’expérience et la formation de groupes spécifiques et mique avait montré ses limites et l’ensemble des acteurs parfois difficiles que constituent les ex-combattants. du PNDDR se sont aperçus que les démobilisés qui Ces derniers ont pu bénéficier d’un suivi professionnel s’en tiraient le mieux économiquement étaient ceux qui et technique jugé adéquat, même si son inscription s’étaient regroupés en association avec des membres des dans la durée fut parfois problématique. L’existence de communautés locales. La dernière phase de l’appui de kits dans la plupart des provinces capables de répondre la Banque mondiale au PNDDR a donc été d’appuyer aux besoins des démobilisés a renforcé leur installation « la réinsertion durable à travers le renforcement des locale. capacités humaines, techniques et matérielles des À l’issue de la phase de relance (2008-2010), les six démobilisés, leur organisation en associations de partenaires d’exécution du PNDDR avaient réussi à producteurs ainsi que la prise en compte des membres encadrer la quasi-totalité des démobilisés individuels des communautés d’accueil56 ». restant à réinsérer, soit 95 % des démobilisés prévus Les objectifs du PNDDR en relation avec le dans les conventions signées avec ses six partenaires. développement de la réinsertion économique en mode Au total, on estime que 75 % des hommes et 6 % des associatif ont donc été de57 : femmes ex-combattants ont été réintégrés au sein de leurs communautés et étaient engagés dans des activi- ¡¡ Structurer les démobilisés et membres des tés économiques productives (ou scolaires) quatre ans communautés en association pérennes de après avoir reçus leur paiement final. Aussi 80,7 % des producteurs ; démobilisés ont bénéficié d’une assistance à la réinté- gration55. ¡¡ Renforcer la qualité des bénéfices octroyés aux as- sociations par : Les principales faiblesses et facteurs de résistance à une bonne réintégration socio-économique individuelle 1. La formation aux métiers : qualité de la for- relevaient d’une faible capacité professionnelle de la mation, durée, adéquation entre la formation plupart des démobilisés. Cela tenait entre autres aux et les compétences ; 2. Le kit professionnel : standard commun de 54   Bouvy, PNDDR – Rapport d’évaluation des bénéficiaires du PNDDR – perceptions communautaires sur le retour et la réinsertion des anciens combattants,, in ICR 2168, op.cité, para 56. 56   Ibidem. 55   ICR2168, op.quoted, para 60. 57   Rapport annuel 2010, p. 8. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 17 Tableau 6. Répartition des effectifs encadrés en mode individuel pour l’année 2010 Effectifs prévus Taux Démobilisés encadrés Filière de réinsertion conventions/avenants d’encadrement Fonds Fonds IDA Total IDA Total fiduciaire fiduciaire Formation à l’emploi, CARITAS 7 000 6 180 13 180 5 385 6 180 11 565 88 % AGRIPEL Formation à l’emploi, ADEKOR 0 500 500 0 500 500 100 % AGR INPP 0 3 790 3 790 0 3 790 3 790 100 % Formation à l’emploi FAO 0 7 100 7 100 7 106 7 106 100 % AGRIPEL Formation à l’emploi, BIT 0 6 667 6 667 0 6 667 6 667 100 % AGR HDW 0 0 0 0 0 0 0 AGRIPEL Total 7 000 24 237 31 237 5 385 24 243 29 628 95 % kit, solidité, fonctionnalité, période de distri- démobilisation et de réintégration (TDRP)58 a mis bution ; en valeur le rôle positif joué par ces associations en termes de reconstruction du capital social, ainsi que 3. Un suivi de proximité : suivi personnalisé, du capital économique, facilitant à la fois réintégration documentation du suivi, appui à la mise en économique et sociale. De manière générale, la place du micro projet ; réintégration économique a été complétée avec succès 4. Un accompagnement technique : qualité, de pour la grande majorité des ex-combattants59. l’encadrement durée plus longue de l’accom- Aussi, les antennes de liaison du PNDDR ont remarqué pagnement ; un niveau d’implication et d’engagement positifs des 5. Un renforcement des capacités techniques, autorités locales vis-à-vis du PNDDR et des démobilisés, humaines, matérielles des agences d’exécution parmi lesquels la facilitation de l’accès à la terre se révèle et de leurs sous-traitants pour un appui comme l’un des plus importants. efficace et durable des associations et leur accès aux intrants. 3.3 Réintégration sociale Pour l’année 2010, ceci a représenté l’encadrement et et communautaire le renforcement de 709 associations de producteurs Des activités particulières de réintégration sociale ont regroupant démobilisés et membres des commu- été entreprises au sein de la plupart des communautés nautés locales, l’intégration de 10 714 démobilisés et d’accueil des ex-combattants, essentiellement par le biais 1 192 membres des communautés locales intégrés dans des associations de producteurs bénéficiant d’un renforcement collectif des capacités et enfin un 58   Lemasle, Natacha (2011), « Les associations de combattants accompagnement de proximité assuré sur une période démobilisés en République démocratique du Congo : dynamiques locales et synergies internes - Avantage et limites d’une approche collective de la variant de quelques semaines à quelques mois. À la fin du réintégration », Programme transitionnel de démobilisation et réintégration projet, ceci a représenté 821 associations. Une recherche (Le TDRP a fait suite au MDRP), www.tdrp.net. empirique menée par le Programme transitionnel de 59   Bouvy (2001), PNDDR, op.cité. 18 Graphique 6. Implications et engagements positifs des semble avoir provoqué, au moment des faits, un senti- autorités locales vis-à-vis du PNDDR et des démobilisés ment de peur généralisée au sein des communautés : près (Impressions des antennes de liaison du PNDDR)60 de la moitié (42 %)63 des civils ont avoué avoir ressenti de la peur au moment des retours des ex-combattants, Aide dans l'identi cation des de manière plus prononcée chez les hommes que chez démobilisés les femmes. La peur exprimée par les civils était es- Accessibilité à l'emploi des 7% sentiellement due à des craintes liées à l’agressivité des ex-combattants 7% Facilite l'accès démobilisés dans leur comportement et leur mentalité aux terres (68 % des répondants), mais aussi aux craintes de recru- 29 % descence de l’insécurité et de la criminalité (vols à mains Sécurité pendant la mise en œuvre armés), dans 32 % des cas. La stigmatisation des démo- 21 % bilisés se remarque par ailleurs beaucoup plus sur les hommes que sur les femmes ou les enfants : 40 % des Sensibilisation des communautés répondants pensent que les ex-combattants (hommes) Perception positive 14 % sont différents. Ce taux tombe à 25 % lorsqu’il s’agit et appropriation du des femmes et des enfants. Parmi les répondants qui programme 22 % affirment que les démobilisés ont eu un comporte- ment différent, 30 % stigmatisent les tracasseries et les vols commis par les démobilisés, 20 % dénoncent les de programmes communautaires de base promouvant bagarres, les injures ou les disputes que provoquent les la réconciliation et le renforcement de la cohésion démobilisés tandis que 20 % insistent sur leur caractère sociale. 60 conflictuel. Sur une base plus limitée, des programmes spéciaux De manière générale, le degré de tolérance et de ont aussi été mis en œuvre au profit des femmes, des considération envers les démobilisés de la part des handicapés et des ex-combattants atteints de maladies autres membres de la communauté est relativement chroniques, ou encore des enfants associés aux forces bon et positif. On constate par exemple que 80 % et groupes armés (réunification familiale, activités- des répondants estiment que la communauté tolère conseil, attention psychosociale, accès à l’éducation ou sans difficultés les démobilisés, 70 % des personnes à la formation au sein des communautés et octroi de enquêtées estiment que les démobilisés font désormais capital ou de conseils techniques). Un certain nombre partie intégrante de la communauté ou encore que de projets spéciaux ont été mis de l’avant pour s’occuper seul un quart des répondants civils pensent que les des groupes vulnérables et faciliter leur réintégration : démobilisés sont plus fortement impliqués dans un fond fiduciaire sur la violence basée sur le genre, des activités criminelles que les autres membres de un fonds d’action sociale et des projets d’appuis aux la communauté (contre 36 % qui pensent qu’ils y personnes atteintes par le VIH/sida61. sont au contraire moins impliqués). Ils sont encore 70 % à reconnaître la participation des démobilisés aux Les recherches qualitatives menées au niveau local62 travaux communautaires. Alors que cela est souvent tendent à démontrer que le retour des ex-combattants décrié comme un motif de jalousie, 80 % des répondants affirment qu’il n’y a pas de mécontentement vis-à-vis des démobilisés quant à l’assistance que ces derniers 60   Le graphique a été construit sur la base des réponses des antennes ont pu recevoir de la part des ONG partenaires du de liaison locales du PNDDR à la question sur les « Actions particulières PNDDR64. engagées au niveau local de la part des partenaires de mise en œuvre du projet, ou autres acteurs de la société civile/politique », Évaluation finale indépendante, op. cité, p.103. Les deux tiers des répondants estiment que la présence 61   ICR 2168, op. cité, para 11. 62   En 2011, l’Institut national de la statistique de la RDC a collecté les impressions de 3 625 ex-combattants et 722 membres des communautés 63   Rapport d’évaluation des bénéficiaires du PNDDR – Perceptions à travers les différentes provinces du pays, ce qui en fait la plus grande communautaires sur le retour et la réinsertion des anciens combattants, enquête de terrain jamais réalisée auprès des ex-combattants. L’analyse des septembre 2011, p. 5. données recueillies a été réalisée par des analystes du IDL Group recruté par l’UE-PNDDR. 64   Ibidem, p. 11. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 19 Graphique 7. Deux tiers des communautés locales ont appuyé le processus d’intégration65 8% Bonne appropriation par les communautés locales du processus de réintégration (cohabitation paci que) 25 % Intégration plus au moins réussie 67 % Di cultés importantes dans le processus d'intégration des démobilisés dans la communauté constitue un Par contre, malgré des perceptions relativement positives facteur positif. On reconnait en premier lieu leur dans l’ensemble, les rencontres et relations entre civils participation aux travaux communautaires (30 % et démobilisés demeurent particulièrement rares, signe des répondants), l’apport de nouvelles expériences clair d’une méconnaissance des démobilisés de la part des et compétences (28 %), leur capacité de protection autres civils ainsi que de l’indifférence qu’ils éprouvent et leur rôle dans l’établissement d’une paix durable à l’égard de ces personnes au passé particulier. Ainsi, (20 %), leur dynamisme et leur courage (12 %) et 80 % des personnes interrogées affirment n’avoir enfin leur capacité d’intégration (10 %). jamais eu l’occasion de rencontrer ou de s’entretenir de manière approfondie avec des démobilisés. Seul 10 % des répondants affirment avoir eu l’occasion de 65   Données recueillies auprès des antennes locales du PNDDR, Questionnaire d’évaluation (2011), Évaluation finale indépendante, op. cité, rencontrer fréquemment les démobilisés et enfin 10 % p.113. déclare avoir eu peu de rencontres avec ces derniers. 20 4 Assistance aux groupes vulnérables 4.1 Femmes associées aux forces Une stratégie relative à la question de genre avait été mise en œuvre par la CONADER, intégrant cette et groupes armés dernière dans tous les aspects de la démobilisation La question du genre se devait d’être abordée de façon et de la réintégration. Il y avait des espaces et des transversale dans le programme. Si le programme kits distincts au sein des camps de démobilisation de réinsertion a intégré quatre démobilisés sur cinq et d’orientation. Au vu de leur faible effectif, il n’y enregistrés, ce ratio est plus faible lorsque l’on regarde eut pas d’activités propres aux femmes, mais elles spécifiquement les femmes. Seules un peu plus de bénéficiaient de tous les avantages du projet. En trois ex-combattantes sur cinq (67 %) ont pu bénéfi- décembre 2007, le MDRP a lancé le Programme cier d’un des projets de réinsertion du programme. de paix et d’accès à l’égalité (LEAP – Learning for Enfin, seulement un quart a pu se prévaloir du Equality, Access and Peace Program) qui a fourni une programme spécifique d’appui aux ex-combattantes assistance technique importante au projet permettant : mis sur pied par le PNDDR dans sa phase de relance66. a) une plus grande compréhension et conscience de Le PNDRR ciblait toute personne combattante, la vulnérabilité parmi les ex-combattants et l’offre pouvant se prévaloir de la nationalité congolaise, d’une plus grande assistance aux plus vulnérables et étant porteuse d’armes ou possédant un certificat b) le développement d’un plan d’action sur le genre. En de désarmement et pouvant faire la preuve de son Phase II, un document de stratégie fut développé dans appartenance à un groupe ou une force armée le cadre d’une initiative conjointe avec les différentes reconnue par le gouvernement. Les femmes dé- parties prenantes appelé « Les Femmes associées aux mobilisées devaient, par conséquent, être des por- forces et groupes armés ». Une provision budgétaire teuses d’armes. On pourrait donc définir la femme fut dégagée pour un maximum de 10 000 bénéficiaires. ex-combattante comme étant celle qui a agi en tant Le Projet LEAP, mis en œuvre par CARITAS, a que combattante dans les groupes ou forces armés, financé six projets d’assistance au profit des femmes qui a été recrutée, qui a été dotée d’une arme et qui a ex-combattantes. De manière générale, la plupart des occupé une fonction particulière. Cette définition a en femmes ont décidé de demeurer au sein de l’armée grande partie exclu toutes les femmes qui, pour une ou simplement de réintégrer leurs communautés, sans raison ou une autre, n’auraient pas figuré sur les listes montrer un grand intérêt aux possibilités offertes par le officielles des groupes ou forces armés et qui auraient projet, ce qui conduisit à une réallocation de fonds67. fait partie des forces ou groupes armés au titre de per- La phase de relance aurait été une occasion, à beaucoup sonnels de soutien, administratif ou de service. d’égards manquée, de repenser le volet Genre dans le PNDDR. Durant la première phase, 3 478 femmes ex-combattantes ont été démobilisé es, soit 3 % du 66   Selon la base de données du PNDDR. Nombre de femmes nombre total des ex-combattants. Parmi ces dernière démobilisées enregistrées : 3 382 ; Nombre de femmes ex-combattantes bénéficiaires d’au moins un appui du PNDDR : 2 280 ; Nombre de femmes bénéficiaires du programme d’appui spécifique aux femmes ex- combattantes : 860. 67   ICR2168, op. cité, para 31. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 21 Tableau 7. Projets spéciaux pour femmes démobilisées développés par CARITAS Congo Nombre total de Nombre total Nombre total bénéficiaires ayant SITE de femmes à de femmes Filières d’appui reçu kits individuels appuyer appuyées et appuis collectifs Agriculture, élevage, boulangerie, savonnerie, Kalemie 200 200 200 couture, coiffure Kinshasa 150 185 185 Agriculture, couture Boma 150 4 4 Agriculture Agriculture, élevage, pâtisserie, restauration, fabrica- Bukavu 100 90 90 tion de panier Élevage, restauration, pâtisserie, fabrication de Uvira 50 47 47 panier, agriculture Boulangerie, coupe couture, restauration, coiffure Bunia 200 200 200 esthétique, pâtisserie, fabrication de jus Kisangani 150 150 150 Agriculture, élevage, boulangerie TOTAL 1 000 876 876 Source : Caritas Congo, au 1er septembre 2011. Au final, le processus de démobilisation de la phase de Graphique 8. Motivations principales à la démobilisation des femmes (ex-FARDC, RDC) relance (Phase II) n’a enregistré que 1 046 femmes ayant choisi de participer au programme de réintégration Reprise des dans l’armée ou de réintégration socio-économique du études 4% Di cultés de la PNDDR. État de santé vie militaire 12 % 32 % L’adoption de programmes d’appui spécifiques aux femmes ex-combattantes a par ailleurs démontré qu’une stratégie ciblée, mettant l’accent sur la mise en œuvre de Âge (plus de 50 ans) projets spéciaux, permettait une meilleure intégration 16 % économique de ces dernières. 4.2 Blessés de guerre et handicapés démobilisés du PNDDR Pauvreté Dès ses débuts, la Commission nationale de désarmement 36 % et réinsertion (CONADER) a développé une synergie avec le Fond d’action sociale, qui devait prendre soin des 1 520 ont bénéficié d’une assistance à la réintégration68. ex-combattants handicapés. La Commission ne disposait Les objectifs de la phase de relance étaient d’assurer que pas d’un programme spécial à cet effet. En 2007, elle « 10 000 FAFGA aient reçu des appuis spécifiques69 ». organisa un atelier pour catégoriser physiquement et mentalement les ex-combattants démobilisés. Quand le projet du Fond d’action sociale prit fin, la CONADER 68   ICR2168, op. cité, para 62 eut à concevoir un projet spécial pour les handicapés, 69   Cadre de résultats de la Phase de relance, Extrant P7.3. Par contre, même si la grande majorité des handicapés ne se présenta le Plan d’action 2008 – 2009 n’enregistre aucune activité en son chapitre 8 qui devrait définir « la mise en place d’une stratégie nationale des pas. L’un des problèmes sous-jacents venait du manque FAFGA ». de clarification de la part des autorités législatives sur le 22 régime de compensation et du manque de transfert de Tableau 8. Nombre de blessés de guerre à démobiliser responsabilités de la Défense aux Affaires sociales. De dans la phase de « relance »74 surcroît, être handicapé au sein de la société congolaise est source de stigmatisation. Cette attitude diminue si la Objectifs Objectifs de la relance Au départ personne handicapée se présente en uniforme70. réajustés Effectif à traiter 98 703 combattants 10 000 Aux débuts du PNDDR (2006), on estimait à 9 000 le nombre de personnes invalides et handicapées Effectif à démobiliser 35 700 démobilisés 5 000 devant bénéficier d’un appui spécialisé. Parmi ces dernières, 2 221 furent identifiées comme handicapées Blessés de guerre à 10 000 démobilisés 1 000 alors que 262 ont été traitées (soit 3 % du total démobiliser estimé)71 et reçu une assistance à la réintégration quand 347 ont bénéficié d’une assistance médicale. Un total de 4 377 personnes furent enregistrées dont un petit groupe Définitions conceptuelles utilisées par le PNDDR (347 soit 7,9 %) reçu une réhabilitation psychosociale, de -- Blessé de guerre : tout adulte démobilisé ou EAFGA l’accompagnement et une formation professionnelle72. qui porte des lésions traumatiques (plaies ou frac- La nouvelle stratégie du PNDDR à l’égard de ces différ- tures) consécutives à sa participation aux forces entes catégories de population s’organise autour de : armées. -- Porteur d’handicap : tout démobilisé porteur de ¡¡ La sensibilisation – envers les blessés de guerre, la séquelles de ses lésions traumatiques consécutives hiérarchie militaire et les dépendants ; à sa participation aux hostilités. Ce sont des lésions ou des séquelles qui conduisent à des déficiences et ¡¡ La démobilisation – déploiement de l’IVO pour la incapacités physiques, sensorielles ou mentales qui délivrance de la carte de démobilisé ; limitent les chances de réinsertion de ces groupes et qui justifient leur vulnérabilité par rapport aux ¡¡ L’identification par la Commission médico- autres démobilisés. sociale – identification par les IVO dans le cadre -- Malades chroniques : la catégorie des maladies chro- de la relance, rattrapage des démobilisés de la niques (tuberculose, lèpre, maladie du sommeil et première phase dans le cadre de « missions ciblées » ; VIH/sida) n’est pas prise en charge par la présente stratégie. confirmation du diagnostic, évaluation des défi- ciences, définition du traitement, triage et orien- tation des démobilisés blessés de guerre vers les ¡¡ La rééducation physique pendant trois mois centres de prise en charge pour une intervention maximum ; de caractère ponctuel (la prise en charge financière varie de 700 à 1 000 dollars per capita) ; 73 ¡¡ L’ octroi de prothèses et chaises roulantes suivant le besoin ; ¡¡ La référence vers la structure médicale se fait en partenariat avec l’ONG sélectionnée par ¡¡ L’ accompagnement psychosocial. l’UE-PNDDR chargée de la prise en compte médicale et psychologique. L’attention portée par le PNDDR aux blessés de guerre et aux handicapés est restée insuffisante en ce qui Les services offerts à un démobilisé ou un EAFGA concerne aussi bien le nombre de personnes touchées blessé de guerre ou porteur d’handicap sont : que la couverture géographique des efforts. ¡¡ La réparation chirurgicale ; En 2009, un Atelier national recommandait au gou- vernement de « créer une structure de prise en charge 74 spécifique aux invalides de guerre démobilisés75 » 70   ICR2168, op. cité, para 32. 71   Rapport UE-PNDDR, janvier-juin 2009. 72   Évaluation finale indépendante, op. cité, pp. 93-99. 74   Source : Frère Musawa, Directeur CRHP. 73   Rapport semestriel UE-PNDDR, juillet 2009, [N° 03/ADM/ 75   Atelier d’assistance aux blessés de guerre, 17-18juillet 2009, RDC/09], p.3. UE-PNDDR, Cassioppee, Kinshasa. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 23 Tableau 9. Bilan des appuis octroyés aux blessés de guerre (de Kinshasa) (2010) Adultes EAFGA Sous Nombre Activités total % Hommes Femmes Filles Garçons prévu cumulé Consultations de la 199 5 0 0 204 600 34 commission médicale Consultations au centre de 105 rééducation pour handicapés 5 0 0 110 600 19 (113 pour 201174) physiques Physiothérapie 24 0 0 0 24 Assistance prothétique 9 0 0 0 9 Assistance orthopédique 6 0 0 0 6 Procédures chirurgicales 19 0 0 0 19 Accompagnement 0 0 0 0 0 psychologique Références à d’autres 67 3 0 0 70 structures spécialisées Autre assistance 36 2 0 0 38 TOTAL 166 pour que ladite structure « effectue le suivi continu de démobilisés handicapés pressentis à l’échelle du ter- des invalides de guerre qui lui sont référés ». En 2011, ritoire national. cependant, le PNDDR, et le Gouvernement congolais, n’avaient toujours pas établi la cartographie des popula- 4.3 Enfants associés aux forces tions ciblées ni effectué d’analyse poussée des besoins et groupes armés (EAFGA) de la population blessée et handicapée à la suite des conflits ayant ravagé le pays. Un facteur peut expliquer Avant le début de la démobilisation adulte, certaines la faiblesse des chiffres observés. Les personnes inter- initiatives visant à sortir les enfants des forces et des rogées, qui avaient choisi de rester dans l’armée, ont groupes armés ont été entreprises, dès 2001, avec expliqué qu’elles n’étaient guère incitées à démobiliser l’ancêtre de la CONADER, le Bureau national de parce qu’elles n’auraient dans ce cas pas droit à une démobilisation et réintégration (BUNADER) ou pension alors que les FARDC pourraient à terme en d’autres agences spécialisées. Le BUNADER et bénéficier76. l’armée congolaise facilitaient les contacts avec les instances militaires supérieures, de façon à autoriser Au final, une seule convention sera signée en 200977 de telles démobilisations. L’UNICEF a joué aussi un pour l’octroi de soins médicaux et de réhabilita- rôle dans la sortie d’enfants associés aux forces et aux tion, laquelle ne porte plus que sur environ 600 ex- groupes armés (EAFGA) depuis le début de 2003 et combattants blessés de guerre à Kinshasa. Le bilan s’est vue mandatée par le PNUD78 en tant qu’agence demeure donc très faible eu égard à l’ampleur des cas de direction du programme DDR pour enfants en 76   ICR 2168, op. cité, para 62. 78   Avant la création du PNDDR et de la CONADER, le PNUD avaient initié un certain nombre d’activités d’appui au DDR en compagnie 77   Évaluation finale indépendante, p.99. du gouvernement de transition. 24 devaient alors se changer et retirer leurs vêtements Graphique 9. Répartition géographique des blessés et associés à leur vie militaire. On leur remettait un kit invalides de guerre sur le territoire national de la République démocratique du Congo (2007)78 d’entrée (premier d’une série de trois kits) comprenant différents vêtements, biens d’usage quotidiens (tasse, cuillère, bol, etc.) et produits d’hygiènes (savon, Dispersion géographie des invalides de guerre du dentifrice, brosse à dent, etc.). PNDDR (2007) Le Programme alimentaire mondial appuyait Province Orientale généralement les CTO avec une aide alimentaire destinée 9% aux EAFGA. Une évaluation médicale et une évaluation Nord Kivu sociale étaient alors entreprises, et des entretiens et 26 % Sud Kivu sessions d’écoute devaient être systématiquement 12 % Bandundu 1% organisés durant le séjour des enfants dans le centre. Maniema Bas Congo L’évaluation sociale permettait de documenter l’origine 1% 4% de l’enfant et d’obtenir les informations nécessaires Equateur Kinshasa 14 % pour entamer les recherches familiales. Plusieurs enfants 24 % n’ont pas fait confiance au processus et ont altéré les Katanga Kasai Occidental informations concernant le lieu où pouvait se trouver 8% 0% leur famille. Un certain nombre de recherches familiales Kasai Oriental a donc été retardé jusqu’à ce que l’enfant livre des 1% informations plus exactes ou précises sur sa famille81. Selon les normes internationales et le Cadre opéra- tionnel du DDR enfant, le séjour d’un enfant au sein collaboration avec le gouvernement transitoire. Un d’un CTO ne doit pas dépasser trois mois. Or, en plan d’aménagement a été développé pour mettre raison de la complexité des recherches familiales et de en place des centre d’orientation à travers le pays qui l’insécurité prévalant dans certaines des zones de réuni- seraient le point d’entrée au sein du programme DDR. fication, plusieurs enfants sont restés dans les CTO bien Les Principes du Cap ont alors été enchâssés dans le au-delà de cette durée. À leur sortie du centre ou de la cadre opérationnel intérimaire, notamment la défini- famille d’accueil transitoire82, avant d’être réunifiés, les tion élargie d’un EAFGA 80. Une fois la démobilisa- enfants recevaient un kit de sortie (deuxième kit) com- tion des combattants adultes entamée, chaque centre prenant de l’équipement léger pour l’installation, de la d’orientation dans le pays a été doté d’un espace enfants nourriture, une aide au transport et des vêtements83. où travaillait une agence de la protection de l’enfant. Durant la Phase I du Programme, entre 2004 et 2006, Dans cet espace, les agences procédaient à la certification la réinsertion socio-économique des enfants faisait de l’enfant à l’aide du formulaire d’identification, ainsi partie des obligations stipulées dans les conventions qu’à la sensibilisation au programme et aux étapes à signées avec les six partenaires des projets spéciaux. venir. Les agences avaient pour mot d’ordre de procéder Or, des retards importants ont eu lieu dans le démar- rapidement pour réduire au maximum la durée du passage rage des initiatives de réinsertion. Plusieurs agences ont de l’enfant au sein de la structure de démobilisation. dû précipiter l’organisation d’activités génératrices de Une fois arrivé au centre transitoire d’orientation revenus, puisqu’elles étaient relativement plus faciles (CTO), les enfants fraîchement démobilisés devaient et rapides à mettre en place, bien que ces activités ne être informés à nouveau des prochaines étapes. On leur convenaient pas toujours aux enfants réinsérés, car ils présentait alors les membres du personnel et les agences de protection de l’enfant qui y travaillaient. Les enfants 81   Évaluation finale indépendante, op. cité, p. 68. 79   Ibidem. 82   L’option de placement en famille d’accueil transitoire prévalait surtout dans des situations où n’existaient pas des CTO à proximité. 80   Voir les Principes du Cap sur la prévention du recrutement d’enfants dans les forces armées, la démobilisation et la réinsertion sociale 83   Programme national de désarmement, démobilisation et des enfants soldats en Afrique, http://www.aidh.org/DE/Images/1997- réintégration des ex-combattants, Manuel d’exécution du programme, Princi-Cap.pdf version révisée de juillet 2008, 36 pages. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 25 Graphique 10. Schéma sommaire du milieu de vie des enfants, selon le Cadre opérationnel du DDR enfants Réunification avec la famille peut: se faire directement pour les enfants sortis d’une force ou d’un groupe armé à proximite de leur famille et en contact régulier avec leur famille Sortie d’un enfant des Prise en charge Passage en milieu de forces ou dans un milieu vie alternatif (maximun de groupes armés de vie transitoire - CTO 12 mois pour clôturer le ou FAT avec centre de dossier de recherche jour (maximun 3 mois) familiale) Service de recherche et de réunification familiale Suivi individuel de l’enfant dans son milieu de vie par l’agence de protection de l’enfance et/ou la communauté n’avaient parfois aucune formation de base ou qu’ils habituels des acteurs.84» étaient analphabètes et ne savaient compter. Parmi les EAFGA, 2 448 enfants (dont 483 filles) ont La situation a été quelque peu corrigée durant la Phase été appuyés principalement dans le cadre de leur réin- de relance (Phase II), avec davantage d’attention portée sertion scolaire. Les 5 171 autres enfants réintégrés ont et de ressources consacrées aux efforts de réinsertion reçu une formation professionnelle ou ont été appuyés dans une activité génératrice de revenus85. L’UNICEF socio-économique. Entre janvier 2009 et juin 2011, signale à cet effet qu’il « apparaît clairement une pré- l’UNICEF et ses partenaires ont appuyé la réinsertion férence vers les activités génératrices de revenus, jus- socio-économique de 7 619 enfants sortis des forces et tifiée du point de vue des enfants, par 1) le penchant groupes armés, soit 2 011 filles et 5 608 garçons. En juin à vouloir rapidement toucher les espèces découlant 2011, l’UNICEF affirmait que « ces chiffres pris globale- des activités exercées ce qui se prête aisément lorsque ment démontrent clairement que les activités réalisées l’on exerce une activité génératrice des revenus ; 2) les ont permis d’atteindre 95 % des objectifs initialement besoins immédiats qu’ils se doivent de satisfaire grâce prévue dans la convention signées entre l’UNICEF et l’UE-PNDDR relatif à l’appui à la réinsertion de 84   UNICEF République démocratique du Congo, « Rapport final, 8 000 enfants. Et, que les 27 % des filles qui ont bé- Projet pour la prévention du recrutement, l’encadrement transitoire et la néficié des appuis à la réintégration contre 73 % des réinsertion socio-économique des enfants impliqués dans les conflits armés en République démocratique du Congo », PBA: SC/2009/0446, juin 2011, garçons sont totalement encourageants et représentent 20 pages. un dépassement des efforts et standards fréquents ou 85   Base de données du PNDDR. 26 Tableau 10. Statistiques EAFGA86 en date du 25 décembre 200787 Nombre total d’enfants Nombre total d’enfants bénéficiant du programme de réinsertion Provinces certifiés et réunifiés Scolarisé ou en cours Réinsérés économiquement et en (EAFGA) de scolarisation cours de réinsertion économique Bandundu 150 1 6 Bas Congo 537 5 2 Équateur 3 247 210 1 642 Kasaï Oriental 488 86 208 Kasaï Occidental 262 4 28 Katanga 2 355 163 628 Kinshasa 170 148 Sud Kivu 4 980 312 1 133 Nord Kivu 6 736 2 078 2 329 Maniema 2 221 872 1 529 Province Orientale 9 448 2 335 3 009 Total Partiel 6 066 10 662 TOTAL 30 594 16 728 au pouvoir que procure l’argent maintenant que l’armée se retrouvent dans l’impossibilité d’assurer le suivi des et ses symboles de pouvoir n’existent plus ; 3) la décep- 86 enfants qui sont déplacés avec leurs familles à la suite tion de certaines agences de protection de l’enfant qui des conflits et de l’insécurité. Les enfants vivant dans l’incertitude refusent (peut être avec raison) toute pos- 87 sibilité d’envisager autrement la réintégration.88 » 86   Enfant associé à une force ou à un groupe armé. Voir les Principes de Paris pour de plus amples informations sur la définition d’un EAFGA. Les Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées et 87   Rapport CONADER, Final, 2007, Chapitre EAFGA. aux groupes armés (les Principes de Paris) de 2007 http://www.unicef.org/ french/protection/files/ParisPrincipesFrench310107.pdf 88   Ibidem. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 27 5 Pertinence, efficacité et impact du PNDDR L e Programme national de DDR initialement prévu pour trois ans, a été prorogé de quatre ans et a de manière globale rempli ses objectifs malgré un contexte politique, sécuritaire et opérationnel souvent des plus contraignants. La réussi à consolider et valider les données relatives à ces derniers. Le PNDDR a connu un changement radical de gouvernance entre le régime de la CONADER et la démobilisation a atteint une grande partie de ses création de l’UE-PNDDR. Sans revenir sur les causes objectifs, même si la décision officielle d’arrêter le profondes de la restructuration de la gouvernance processus national de démobilisation en 2009 par le du PNDDR, force est de constater que le passage Gouvernement peut être sujette à caution au regard d’une lourde superstructure à une petite structure du nombre des démobilisations ayant toujours cours légère et technique a influencé la méthodologie dans l’est de la RDC en 2011-2012. Pendant la Phase I d’accompagnement et de suivi-évaluation des du Programme (CONADER), le processus de réinser- antennes de liaison du projet, sans qu’il leur ait été tion a souffert d’aléas politiques et organisationnels accordé plus d’autorité et de moyens pour assurer divers même si différents changements métho- leurs fonctions de manière optimale. L’insuffisance des dologiques (passage d’une réinsertion de mode activités de sensibilisation-information dans une grande individuel au mode associatif) ont permis de consolider partie du pays a affecté le déroulement du programme durablement la réinsertion économique et sociale à maints endroits. de la plupart des démobilisés. Dans l’ensemble, les agences d’exécution sélectionnées, appuyées Le PNDDR a réussi pour l’essentiel à travailler avec et supervisées par le projet ont atteint la majorité des partenaires disposant d’une envergure et d’une de leurs objectifs, particulièrement dans le secteur stratégie nationales, lesquels ont fait preuve d’initiative de la réinsertion économique et sociale, malgré les et de dynamisme pour adapter une stratégie axée sur contraintes logistiques, temporelles, géographiques la réinsertion individuelle des démobilisés en une et financières importantes auxquelles elles ont dû stratégie d’appui à la réinsertion en mode associatif faire face. ou coopératif. La transformation méthodologique et programmatique du mode de réinsertion individuel au La réhabilitation physique et sociale des blessés et mode associatif a élevé considérablement le niveau de handicapés de guerre est elle aussi restée marginale par satisfaction des bénéficiaires du projet. Il devrait servir rapport aux objectifs initiaux, et a été confinée à la seule de modèle pour de futurs programmes de DDR aussi capitale nationale. Il en fut de même, particulièrement bien en République démocratique du Congo que dans en Phase I, pour l’attention portée aux femmes démo- d’autres pays. bilisées, tant pour la démobilisation que la réinsertion. Enfin, les objectifs liés à la recherche, l’identification, Au vu de ses objectifs initiaux, le PNDDR a définitive- la réunification et la réintégration des EAFGA en Ré- ment eu un impact sur la consolidation de la paix en publique démocratique du Congo ont été globalement RDC, tant par le nombre des effectifs traités, d’armes atteints, même si le PNDDR n’a pas complètement collectées, de personnes démobilisées et retournant vers 28 Tableau 11. Dépenses du PNDDR par composante89 PHASE I PHASE II TOTAL Activités Dépenses % Dépenses % Dépenses % Démobilisation 67,5 36,1 % 2,1 4,4 % 69,6 29,6 % Réinsertion 43,8 23,5 % 2,6 5,4 % 46,4 19,8 % Réintégration 21,1 11,3 % 26,3 54,7 % 47,4 20,2 % Groupes spéciaux 2,3 1,2 % 6,5 13,5 % 8,8 3,8 % Gestion du programme 52,1 27,9 % 10,6 22,0 % 62,7 26,7 % TOTAL 186,8 100,0 % 48,1 100,0 % 234,9 100,0 % leurs communautés d’origine pour reprendre leurs acti- et devrait pouvoir servir de leçon pour de futurs vités économiques et sociales que du nombre d’EAFGA processus de réinsertion-réintégration, tant en RDC sortis des groupes armés. Par ses travaux, le PNDDR que dans d’autres pays. a contribué à ce que les élections de 2006 aient pu se tenir sans entraves et que la très grande majorité des dé- Le PNDDR, qui a participé à l’atteinte des objectifs de mobilisés n’envisage plus le recours aux armes comme « consolidation de la paix, de réconciliation nationale moyen d’imposer leur politique. et de reconstruction socio-économique du pays » a pu réaliser ces objectifs en partenariat avec d’autres parties En conclusion, le Programme national de DDR en prenantes, nationales et internationales, qui ont partici- République démocratique du Congo a traité près de pé à la sécurité et au redressement de la situation poli- 210 000 combattants, et conduit à la démobilisation plus tique, économique et sociale en RDC tout au long des de 111 000 ex-combattants, tout en permettant à plus années 2000. Cependant, son bilan général globalement de 31 000 enfants associés aux forces et groupes armés satisfaisant ne doit pas faire oublier qu’un nombre im- (EAFGA) de sortir des rangs militaires pour retrouver portant de membres de groupes vulnérables (femmes une vie familiale et sociale normale. Le PNDDR a démobilisés, blessés et handicapés de guerre, EAFGA, aussi permis à 89 000 démobilisés de se réinsérer voire autres « démobilisés » à venir) pourraient encore économiquement dans leur communauté d’accueil avoir, dans les années à venir, besoin d’une assistance ou d’origine (soit quatre cinquième des démobilisés particulière pour leur réhabilitation physique, psy- enregistrés par le Programme). L’appui à la création, chologique ou matérielle.89 la titularisation et au renforcement d’associations économiques de démobilisés constitue un modèle de réintégration tant économique que sociale du PNDDR 89   ICR2168, op. cité, Table A.1.2, Annexe I, p.27. Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 29 Annexes Annexe I. Carte de la RDC (Nations Unies, 2011) 10°E 15°E 25°E 30°E RÉPUBLI QUE CE NTRA FRICA INE SOUDAN Vers 5°N Ubang Vers Bangasso 5°N Vers i Kembe Bangui Vers Zongo Gbadolite BAS-UELE Juba Bondo Faradje NORD-UBANGI Uele Libenge Gemena Businga HAUT-UELE Titule RÉP. DÉM. Buta Isiro Watsa Kibal i DU CONGO SUD- Aketi Vers Imese UBANGI Akula Lisala Pakwach Bumba ORIENTALE Wamba MONGALA C Mongbwalu Bunia O UG A NDA angui Aruwimi ITURI on Banalia go n ga Bongandanga Lac a Lulo O ub TSHOPO Bafwasende mb Basankusu Albert EQUATEUR Yangambi Beni itu É Q U AT E U R Kisangani Butembo Mont Margherita s. M Wanie Rakula (5,110 m) 0° Mbandaka Boende 0° Mt CONGO Tsh uap NORD- Lac GABON a Lubutu Edouard Lac Lo KIVU Lua TS H UA PA L m m Bikoro Ikela i a lab om NORD- uil Victoria a ela L ak Lowa a Ul KIVU Goma Vers Ruhengeri Inongo i Lac Kivu nd Betamba Congo Yumbi i Vers MAI-NDOMBE Kalima Bukavu Kibuye RWANDA Kutu Kindu SUD- Buna KIVU KINSHASA Bandundu Lukenie Lodja Uvira Vers KINSHASA Kasa i MANIEMA SUD- Bujumbura uru SANKURU Kama BURUNDI BANDUNDU Mangai Sank MANIEMA KIVU Ilebo KINSHASA Bulungu KASAI- Malela Lusambo Kasongo Kenge K W I LU KASA� Lulimba 5°S CABINDA BAS-CONGO ORIENTAL 5°S Kikwit Idiofa (ANGOLA) Vers KO N G O C E N T R A L Mbanza-Ngungu Luebo LO MAMI Kongolo a TANZA NIE Pointe- Boma KASAI- Kananga g Kw Noire Mbuji- Luku Kalemie Lac KASA�- Mayi ilu OCÉ AN Matadi Vers Feshi OCCIDENTAL Kabinda Kabalo Tanganyika ATLANTIQUE Damba Tshikapa Ka sa ORIENTAL TANGANYIKA KWANGO LULUA Kw i Moba ang Mwene-Ditu i Manono am RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE o Lom KATANGA Luv ua DU CONGO Kapanga H AU T- LO M A MI a Pweto b Kamina Lueo m VILLES ET VILLAGES PRINCIPAUX itu Lulua Lu CHEFS-LIEUX DE PROVINCE* ANGOLA L Lac .M Kilwa Mweru u ts lua Sandoa ra CAPITALE M Lubudi HAUT- 10°S RIVIÈRES LUALABA KATANGA ROUTES PRINCIPALES Kolwezi Vers 0 100 200 300 400 Kilometers Dilolo Likasi Luwingu ZAMBIE CHEMINS DE FER Vers Lac Lu Lucano lab Malawi a a LIMITES DE PROVINCES** 0 100 200 Miles Lubumbashi I M A L AW FRONTIÈRES INTERNATIONALES Cette carte a été préparée par le département de cartographie de la IBRD 38631 Banque mondiale. Les frontières, les couleurs, les dénominations et *La création des 26 nouvelles provinces a été approuvée lors de la ratification de la Constitution en 2005, et prendra toute autre information gurant sur la présente carte n'impliquent de la part du Groupe de la Banque mondiale aucun jugement quant au ZAMB IE Vers Sakania MAI 2011 effet en février 2009. Les 11 capitales provinciales, encerclées de vert, garderont leur statut, avec lʼexception de statut juridique d'un territoire quelconque et ne signi ent nullement Kitwe Bandundu. Les futures capitales de province sont celles avec encerclées de blanc. que le Groupe reconnaît ou accepte ces frontières. **Les frontières des 11 provinces existantes ainsi que leurs noms sont en vert foncé; les futures en vert clair. 25°E 30°E Mettre fin à la guerre, construire la paix - La contribution du programme national de DDR en RDC à la paix dans la région des Grands Lacs africains 31 Annexe II. Bibliographie Banque mondiale 2011). 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