FILE COPY DIFFUSION RESTREINTE Rapport No. AW-17a TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Ce rapport a e'té pr'pare a titre de document interne. Ni la Banaue ni les organismes qui lui sont affiliis n'acceptent aucune responsabilité quant à son exactitude ou son caractère exhaustif. En aucun cas ce rapport ne saurait être publié ou citd comme représentant leurs vues. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT CROISSANCE ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE LA COTE D'IVOIRE (rapport résumé et quatre volumes) VOLUME II DEVELOPPEMENT AGRICOLE 24 juillet 1970 Département Afrique de l'Ouest TAUX DE CONVERSION avant le Il ao*t 1969: 1 dollar EU = 246, 85 francs CFA 1 franc frangais = 50 francs CFA après le 1l aolt 1969: 1 dollar EU = 277, 71 francs CFA 1 franc frangais = 50 francs CFA ABRVIATIONS UTILISEES DANS LE PRESENT RAPPOPT Caisse * Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles BNDA * Banque Nationale pour le Développement Agricole SATMACI * Société d'Assistance Technique pour la Miodernisation Agricole en Côte d'Ivoire SODEPLAM * Société pour le Développement et l'Exploitation du Palmier à Huile SODEFEL * Société pour le Développement des Fruits et LéGumes SODLFC!. Société pour le Développement Forestiei CFDT Compagnie Francaise pour le Développement des Fibres Textiles IFCC Institut Français du Café, du Cacao et autres plantes stimulantes IRHO Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux IRCA Institut de Recherche du Caoutchouc IRCT Institut de Recherches du Coton et des Textiles Exotiques IRAT Institut de Recherches Agronomiques Tropicales et des Cultures Vivrières CTFT Centre Technique Forestier Tropical ORSTOM Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer SMAG Salaire Minimum Agricole Garanti * Sociétés d'Economie Mixte de la Côte d'Ivoire. RENSEIGNEMENTS DE BASE SUR L'AGRICULTURE Superficie 323.837 km2 Superficie approximative des 2 terres à vocation agricole 280.000 km (Superficie cultivée - jachères comprises) environ 70.000 kn2 Population: (évaluation pour 1970) Population totale 5 millions d'habitants Population urbaine 1,5 million d'habitants Population rurale 3,5 millions d'habitants Densité de population 15,5 habitants au kn2 Taux de croissance environ 2,7 pour cent (croissance naturelle 2,2 pour cent; imumigra- tion, 0,5 pour cent) Production agricole 1960 196 1966 1967 1968 (Poisson et bois non compris) à prix constants: 67,9 86,1 93,7 86,7 99,9 Taux de croissance annuelle 5,7/ Produit national brut: (milliards de FCFA) Total 130,5 214,O 232,7 247,3 289,1 Secteur primaire 61,0 84,4 88,1 86,1 99,1 Pourcentage du secteur primaire 47 40 38 35 34 Valeur des exportations agricoles: (bois compris) 36,9 61,h 71,7 73,2 96,h COTE D'IVOIRE 0 KM Korhogoc oDabokoa L ~~seg~e ol S)ó L-11 Sýe~ ~ ~ D KOSU(A, <\~ v~'~ r~ODimbokro D mo oAbengOur0o Ris obv Ignamevo Mabiss cacao ASIDJAN Grond - Lohou Bassom café Sossandra GOLFE DE GUINEE Banane plantain S.n P.dro Banan-s Hauteurs en mètres = moins de 50[Z 50-200 C_3 200-hoo C- plus de hoo JUIN 1970 BIRD- 113R1 -3 TABLE DES 2ATTERES Page RESUME ET CONCLUSIONS i - iv I. VUE D'ENSEMBLE A. La croissance de l'agriculture 1 Le développement de ces dernières années 1 L'agriculture dans l'économie du pays 2 La croissance des différents secteurs agricoles 3 Les importations de produits alimentaires h B. La situation de certaines cultures et de certains produits Café h Cacao 6 Produits forestiers 7 Palmier à huile 9 Noix de coco 10 Coton l Riz 12 Bananes 13 Ananas 14 Elevage 15 Pêches 17 II. LES FACTEURS DU DEVELOPPFIENT AGRICOLE 19 A. L'environnement 19 La géographie 19 Le potentiel agricole et l'utilisation des terres 19 La structure agraire 21 TABLE DES MATIERES (Suite) pge B. Le travail, le capital et les autres inputs 21 La population et l'effectif de travailleurs 21 Les travailleurs salariés 23 Les investissements 23 C. La formation des prix et la commercialisation 25 D. Les services gouvernementaux fournis à l'agriculture 32 Les services administratifs et de vulgarisation 32 La recherche agricole 3h Le crédit 36 L'éducation et la formation 37 Informations sur l'agriculture 38 III. MESURES CONCERNANT LE DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE 42 A. Généralités 42 L'offre des produits alimentaires 43 Distribution des produits alimentaires 45 Problèmes régionaux et politiques régionales 46 B. Objectifs de développement 48 C. Principaux projets de développement 50 Projet de San Pedro et du sud-ouest 50 Kossou 54 D. Propositions concernant la production agricole 57 Café 57 Cacao 57 Exploitation forestière 58 - 5 - TABLE DES MATIERES (Suite) page Palmier à huile 59 Noix de coco 60 Coton 61 Riz 61 Banane 63 Ananas 63 Elevage 64 Caoutchouc 65 IV. PERSPECTIVES CONCERNANT LA PRODUCTION ET PROJECTIONS DES EXPORTATIONS 66 - 6 - ANNEXES ANNEXE I Tableaux Statistiques ANNEXE II Institutions autonomes dont les activités ont un rapport avec l'agriculture ANNEXE III Projections des exportations de produits agricoles et forestiers Ce rapport est fondé sur les résultats de la mission économique, dirigée par M. L. de Azcarate, qui s'est rendue en Côte d'Ivoire en novembre-décembre 1969 et a été rédigé principalement par 1I. R. Bishop et R. Egli du Programme BIRD/FAO. RESU1ißý ET CONCLUSIONS 1. La Cte-d'Ivoire dispose de vastes ressources agricoles qui ne sont encore que faiblement exploitées. La croissance économique rapide de la dernière décennie a été favorisée par des conditions de stabilité économique et politique qui ont encouragé les apports de capitaux et de personnel de direction et d'encadrement étrangers et qui ont amené les agriculteurs ivoiriens à développer les plantations et la production des cultures industrielles et d'exportation. Bien que les industries et les services aient progressé à une cadence rapide, l'agriculture cons- titue encore le fondement de l'économie; 70 pour cent de la population vit dans les zones rurales et, même si l'on peut dire que l'Agriculture ne contribue au PNB que dans une proportion de 34 pour cent, elle fournit 67 pour cent des exportations de marchandises (le bois constituant pour sa part 25 pour cent) et elle assure encore la quasi totalité des besoins alimentaires de base, à l'exception de la viande. Même si le développement économique se poursuit sans relâche, l'importance relative de l'agriculture ne changera guère au cours des cinq années à venir. 2. Le volume de la production agricole a augmenté à un taux annuel moyen de 5 pour cent durant la période 1960-6b; les cultures industrielles et d'exportation arrivent en tête avec un taux de progression de 7 pour cent par an, et la production des cultures vivrières a progressé de 3,5 pour cent, soit à un taux légèrement inférieur à celui de la croissance démographique. Les exportations de café et de cacao ont été très sou- tenues; d'autre part, sur le plan de la concurrence la Côte-d'Ivoire a bénéficié des troubles économiques et politiques du Ghana et du Nigéria, pays oÙ le développement de la production et des exportations a été lent. Lè production de bois, qui s'était stabilisée aux alentours de 2,5 mil- lions de m3 dans les années médianes de la décennie écoulée, a atteint 3,5 millions de m3 en 1968, et la production des pêches, qui avait aug- menté au début des années soixante au fur et à mesure du développement de la flotte, s'est maintenant stabilisée aux alentours de 65.000 tonnes. 3. Les renseignements dont on dispose tendent à indiquer que l'augmentation de la production annuelle moyenne par habitant dans le secteur agricole ivoirien est due à un déplacement de la population agricole vers les zones forestières plus fertiles, où sont pratiquées des cultures commerciales d'une valeur élevée, plutôt qu'à des modi- fications technologiques fondamentales; l'immigration en provenance des pays de savane a également contribué à cette augmentation. 4. La politique agricole du Gouvernement a consisté à encourager la production et la vente de produits agricoles destinés à l'industrie et à l'exportation, et la recherche en vue de l'amélioration des cultures - ii - ainsi que les services de vulgarisation ont été d'excellents instruments de mise en oeuvre de cette politique. Toutefois, le Gouvernement n'a pas de programme général en vue d'augmenter la production des cultures vivrières, dont on pensait qu'elle se développerait grâce au libre jeu des forces du marché. Cette politique de production agricole vivrière semble avoir eu de bons résultats au début des années 1960, mais depuis ces dernières années, il semble que les forces du marché n'ont pas suffi en elles-mêmes à induire un développement suffisant de la production alimentaire. Les renseignements sont assez limités, iais les prix de détail de l'alimqentation ont commencé à monter. sensiblement à partir de 1966, et les statistiques d'importation révèlent que, depuis 1964, la production locale n'est plus en mes-ure de satisfaire la demande de légumes frais, de produits laitiers, de viande et de produits carnés, etc. 5. Pour l'avenir, malgré les efforts considérables en faveur de la diversification de l'agriculture déployés par le Gouvernement, notamment pour la culture du palmiier à huile, les principaux piliers de l'économie resteront le café, le cacao et les bois. En ce qui concerne le cacao, le grand problème est l'incertitude qui caracté- rise la situation du marché mondial, mais les prévisions raisonnables tendent à indiquer qu'aux prix c.ourant', la demande de cacao se dé- veloppera. régulièrement et que la Côte-d'Ivoire sera en ncsure de dé- velopper ses exportations, tout au roins au cours des cinq prochaines années. Pour cé qui est du café, il paraît raisonnable de s'attendre que l'Accord international sur le café sera maintenu et, par conséquent, que l'expansion de la production et des exportations caféières continuera, mais plus lentement que dans le passé. La production des cultures in- dustrielles dans les-zones forestières nécessitera des ressources suffi- sentes en main-d.'oeuvre agricole bon marché. 6. L'avenir de la production forestière n'est guère brillant en raison des implications du taux actuel d'exploitation qui menace la base rnêne des ressources. Trois politiques sont possibles: (a) ou bien continuer à exploiter sans discipline les di- verses ressources et consacrer les recettes tirées de cette exploitation à la promotion du développement économique dans le reste du pays; (b) ou bien faire durer les ressources le plus longtemps possible grâce à une utilisation modérée, et chercher entre-temps à développer l'u- tilisation de certaines essences actuellement considérées comme inuti- lisables; (c) ou encore s'efforcer de développer les ressources exis- tantes grâce à un système de plantations. Quelle que soit la politique ou la combinaison de politiques qui sera retenue, il faudra exercer un contrôle plus efficace sur l'exploitation du secteur forestier. - iii - 7. Le Gouvernement s'est engagé à mener à bien trois grands projets d'investissement - le barrage hydro-électrique du Kossou, la mise en valeur de la région du sud-ouest (projet de San Pedro) et l'expansion continue d'Abidjan. Ayant fait ce choix, le Gouvernement a limité sa liberté d'action à la fois en ce qui concerne le type de projet à promouvoir et le rythme de développement à adopter. 8. L'urbanisation rapide prévue pour la prochaine décennie pose d'importants problèmes agricoles. Il est prévu que la consommation urbaine de produits alimentaires fera plus que tripler dans les dix années à venir. A moins de prévoir un accroissement des importations, cela si- gnifie qu'il faudra augmenter les excédents commercialisables de la production vivrière, ainsi que la productivité de la main-d'oeuvre em- ployée dans les cultures vivrières. Bien que la région nord du pays ait de bonnes possibilités agronomiques qui peuvent lui permettre d'ac- croître la production de céréales destinées à la consommation humaine, aucun système agricole satisfaisant, faisant appel aux techniques modernes, n'a encore été mis au point en ce qui la concerne. Ainsi donc, tant que ce problème n'est pas résolu, la production d'un excédent de produits alimentaires commercialisables destiné à approvisionner les villes, et en particulier Abidjan, continuera à dépendre de la culture dans les zones forestières. Cela implique que l'exode actuel des tra- vailleurs vers les zones forestières devra se poursuivre et peut-être même que le Gouvernement devra faire une place plus grande qu'à l'heure actuelle aux mesures d'encouragement en faveur du développement des cultures vivrières, notamment dans les domaines de la recherche et de la vulgarisation. II faudra également augmenter la capacité du réseau de distribution des produits alimentaires. 9. La nécessité de maintenir le rythme du développement pose de façon particulièrement aigUe la question des priorités régionales. Dans un avenir immédiat, le rythme du développement se maintiendra très pro- bablement, si les activités du secteur agricole se concentrent dans le sud plutôt que dans le nord, et dans le sud-ouest plutôt que dans le sud-est, où il commence à y avoir pénurie de terres non encore occupées. En conséquence, et d'une manière générale, la décision de développer le sud-ouest paraît justifiée du point de vue agricole, mais, à long terme la région nord aura également un rôle important à jouer, étant donné le potentiel qu'elle présente à la fois pour les cultures et pour la produc- tion animale. Toutefois, pour utiliser ce potentiel, il faudra mettre au point un système d'exploitation permettant de remédier aux faiblesses, d'ailleurs interdépendantes, du système actuel caractérisé par la faible productivité et la pénurie de la main-d'oeuvre, la petitesse des exploi- tations, la modicité des excédents commerciaux et le bas niveau du revenu fLnilial. iv 10. Dans la mise en oeuvre de ses politiques, le Gouvernement a eu recours, dans le passé, aux services d'un certain nombre d'organismes semi-autonomes qui s'occupent de cultures bien précises et qui ont été créés pour répondre à des besoins très précis. On en est actuellement arrivé au stade où il y a un risque de confusion et de chevauchement, en particulier au niveau des exploitations, et où des organismes s'efforcent. d'autre part, de maintenir leur autonomie et de suivre une politique par- ticulière ne correspondant pas toujours à l'ensemble des besoins du secteur agricole. Il semble que, pour la bonne mise en oeuvre future de la poli- tique retenue, il faille trouver un moyen de sauvegarder l'efficacité tech- nique incontestable de ces organismes, et en même temps imposer une orien- tation et des mesures de contrôle financier au niveau de l'administration centrale, et une action coordonnée au niveau de l'exploitation. 11. Le Gouvernement a cherché à maintenir les prix au producteur des cultures d'exportation le plus stables possibles ou tout au moins à les isoler largement des fluctuations des cours du marché mondial. Il serait souhaitable qu'à l'avenir la politique des prix agricoles soit fondée sur une meilleure connaissance des conditions de gestion au niveau de l'exploi.- tation individuelle et des effets que les prix ont sur celle-ci. 12. En général, la conclusion du 1apport est que les politiques et les mesures auxquelles le Gouvernement semble s'arrêter dans le domaine agricole sont justifiées dans leur ensemble compte tenu de la situation actuelle, à l'exception peut-être de celles concernant la production a- limentaire et l'exploitation forestière. Quoi qu'il en soit, même avec ces exceptions, on devra s'attendre à des progrès continus dans le secteur agricole: ceux-ci ne seront peut-être pas aussi rapides que ces dernières années, mais resteront quand même très satisfaisants. I. VUE D'ENSEIBLE A. La croissance de l'agriculture Le développement de ces dernières années 1. En Côte-d'Ivoire, l'agriculture (y compris l'activité fores- tière et les pêches) est le secteur économique le plus ipo; tant; elle contribue pour un tiers au PIB et pour 90 pour cent environ aux ex- portations totales. En 1965, plus de 75 pour cent de la population était constituée de ruraux. Au cours des dix dernières années, la production agricole a augmenté de façon remarquable. De 1960 à 1967, la valeur brute de la production de l'agriculture a augmenté, à prix courants, de près de 50 pour cent, ainsi qu'il ressort du tableau suivant. Valeur brute de la production de l'agriculture (en prix courants, en iillions de FCFA) 1960 1965 1966 1967 Total 69.366 100,111 104.413 104.200 dont Tubercules 21.553 29.471 27.582 28.077 Café 13.508 18.757 19.406 13.77ô Bois 6.504 16.709 16.734 19.963 Cacao 7.669 7.0d6 10.664 9.039 Céréales 5.586 7.547 8.193 9.698 Bananes 1.743 2.923 3.293 3,13 Pêches 1.643 2.940 2.885 3.139 Source: Comptes de la Nation 2. Il n'est publié aucun indice officiel de la production agricole, mais lz mission a établi ses propres estimations en uti- lisant des prix constants, ainsi que divers chiffres de la production qui sont publiés. Ces estimations, qui concernent les denrées vivrières, d'une part, et les cultures industrielles et d'exportation d'autre part, sont reproduites dans le tableau suivant: - 2 - Valeur de la production de l'agriculture (1960 = 100) 1960 1965 1966 1967 19668 Total: 100 127 138 l23 147 Production vivrière 100 118 11 124 128 Production indus- trielle et d'ex- portation 100 135 163 133 171 3. Durant la période 1960-68, la production alimentaire a augmenté d'un peu plus de 3,1 pour cent par an. On estime que le taux de croissance générale de la production des cultures industrielles et d'exportation a été d'environ 7 pour cent par an. Le taux combiné a été d'environ 5 pour cent. Pour le bois et les produits des pêches on trouvera ci-après des indices séparés fondés sur des estimations de la production. 1960 1965 1966 1967 1968 Bois 100 253 253 294 337 Pêches 100 133 139 135 133 L'agriculture dans l'économie 4. Le secteur agricole, malgré la croissance à laquelle ont participé tous ses éléments, a vu son importance relative dans l'économie diminuer régulièrement. En 1960, le secteur primaire contribuait au PIB pour environ 47 pour cent; mais, en 1968, cette proportion était tombée à 34 pour cent. Toutefois, le secteur des produits non manufacturés et celui des produits semi transformés ont conservé toute leur importance comme source de devises: en 1965, ils ont contribué pour 94 pour cent aux recettes totales des ex- portations de produits, et, en 1968, cette proportion a été de 92 pour cent. Le produit d'exportation le plus important en valeur est le café, dont les expéditions ont représenté environ 30 milliards de FCFA par an durant la période 1966-68, suivi des bois, avec environ 22 milliards de FCFA, et du cacao, avec environ 15 milliards de .FCFA (1). En volume, les bois viennent e tête avec des exportations de 3 millions de m3 en 1969, puis le café, avec 215.000 tonnes, suivi par les bananes, avec 150.000 tonnes, et le cacao, avec 120.000 tonnes. (1) En 1969 le bois a pris la première place. - 3 - La croissance rapide des secteurs secondaire et tertiaire, no- tamment les transports et la commercialisation, est imputable pour une large part au développement de l'agriculture, mais elle correspond éga- lement à une modification structurelle de l'économie qui ne sera pas sans répercussion dans l'avenir. On pourrait s'attendre que cette évolution des structures, dont l'un des sympt6mes est une urbanisation de plus en plus rapide, entraîne des tensions qui se répercuteraient sur les prix relatifs des produits alimentaires dans les villes. Si les chiffres dont on dispose sont assez rares, il est significatif que l'indice des prix de détail des produits alimentaires figurant dans un budget familial africain ait augmenté de h0 pour cent entre février 1960 et la fin de 1968. Etant donné la rapidité du développement économique, ce taux de croissance est relativement modéré si l'on considère l'ensemble de la période. Toutefois, il est plus rapide que celui des prix agricoles, ainsi qu'on peut le cons- tater dans la comptabilité nationale, ou que celui des autres prix de dé- tail. Même si l'on tient compte des faiblesses de la documentation recueil- lie, cela semble suggérer que l'on est peut-être en présence de difficultés croissantes dans le domaine de la distribution des produits alimentaires ou d'un approvisionneiment plus difficile dans les villes, peut-être même en présence des deux à la fois. La croissznce des différentes brànches agricoles 6. En ce qui concerne les cultures vivrières fondamentales et traditionnelles, comme les ignames, le manioc et la banane plantain, l'accroissement de la production n'est pas bien connu. En général on suppose que la production a augmenté au même taux que la population agricole (c'est-à-dire qu'il ne s'est produit aucun changement de pro- ductivité par habitant). Cela signifierait que l'aptitude à satisfaire les besoins de l'ensemble de la population a diminué, mais les éléments de fait dont on dispose ne sont concluants ni dans un sens ni dans l'autre. Il convient de mentionner tout spécialement le riz, qui a bénéficié d'une vaste campagne promotionnelle et dont la production a plus que doublé entre 1960 et 1968; en comparaison, les autres productions céréalières (mais, mil et sorgho) ont pratiquement stagné. 7. En ce qui concerne les cultures commerciales, les ventes de café ont enregistré des fluctuations considérables, imputables en partie aux conditions naturelles et, en partie, à l'effet des variations de prix. Cependant, la capacité de production fondamentale a certainement augmenté par suite des nouvelles plantations qui ont été estimées de façon offi- cieuse à environ 2 pour cent par an. L'opinion officielle est que cette tendance est actuellement compensée par une baisse de la productivité des caféiers, devenus vieux, et le potentiel productif se sta- bilise de ce fait aux environs de 230.000 tonnes. Les ventes de cacao ont augmenté rapidement elles aussi dans la première partie de la pé- riode considérée, mais le taux d'accroissement a ensuite enregistré un certain ralentissement, et l'opinion officielle est que la capacité de production actuelle avoisine 150.000 tonnes. Dans la dernière partie de la période, la charge du maintien du taux de croissance de l'agricul- ture est revenue pour la plus grande part aux cultures secondaires, COmMe l'ananas, le palmier à huile et le coton dont la production a augmenté rapidement. La production d'ananas et de régimes sélectionnés de palmier à huile a augmenté d'environ 5O pour cent, et celle de coton a presque triplé entre 1966 et 1968 (Tdbleau statistique 3). 8. La production de bois a également enregistré une augmentation rema5quable, passant de 1 million de m3 en 1960 à environ 3,5 millions de m en 1968, pour atteindre un chiffre estimé de 4,5 millions de m3 en 1969 (Tableau statistique 3). La production des pêches a rapidement aug- menté dans les cinq premières années de la décennie, mais elle s'est ensuite stabilisée à environ 65.000 tonnes par an. Les importations de produits alimentaires 9. Bien que la C8te-d'Ivoire soit essentiellement un pays agricole avec un faible revenu par habitant, les importations de produits alimen- taires sont plus élevées que l'on ne pourrait s'y attendre: elles ont atteint un chiffre moyen de plus de 11 milliards de FCFA par an en 1966-68, non compris les animaux vivants qui entrent librement en C8te-d'Ivoire en provenance des pays voisins et qui ne sont pas entièrement comptabilisés dans les statistiques du commerce. Le groupe le plus important en ce qui cobcerne les inportations alimentaires est celui des céréales, qui se sont inscrites pour un montant annuel moyen d'environ 3,6 milliards de FCFA durant les quatre années de la période 1965-1968. Viennent ensuite par rang d'impor- tance les boissons, le sucre et les produits laitiers, avec, chacun, 1,5 milliard de FCFA, et les importations de bétail dont le chiffre estimé est du même ordre. 10. Certaines constatations tendraient à prouver que la tendance est à l'augmentation des importations de produits alimentaires. Après une pé- riode de stabilité raisonnable, tant en volume qu'en valeur, entre 1960 et 1963, ces importations ont manifesté une tendance apparente à augmenter jusqu'en 1966, après quoi on a constaté d'amples fluctuations. Quelle que soit la tendance fondamentale, elle est, de l'avis de la mission, affectée par des facteurs spéciaux. Par exemple, entre 1964 et 1968, la valeur des importations de produits laitiers et d'oeufs a augmenté de 56 pour cent,.la progression étant de 82 pour cent pour la confiserie, de 3h pour cent pour les fruits et légumes frais, de 35 pour cent pour les conserves de fruits et légumes, et de 60 pour cent pour les préparations à base de céréales (Tableau statistique 6). Cette situation traduit en partie l'existence d'ure population européenne importante et croissante, qui réside principalement à Abidjan, et l'augmentation du nombre d'Africains aisés. B. Situation des principales cultures. Café ll. Les premières plantations de café,(produit introduit vers la fin du 19e siècle) étaient aux mains de planteurs européens, mais les superficies totales ne dépassaient pas 30.000 hectares environ vers 1930, et ce.n'cst que lorsauc les agriculteurs africains ont eux-mêmes ent-repris des plantations après la guerre..que cette ,branche d'activité a vraiment- connu un développement. rapide. Il y avait environ 200.000 hectares de café en 1950, 400.000 huctares en- - 5 - viron en 1960, et le chiffre avait atteint environ 600.000 hectares en 1965. De- puis 1965, le taux des plantations est retombé à.un chiffre estimé à 15.000 hec- tares par an. Les pouvoirs publics affirment que la diminution du taux de plantation signifie que l'âge moyen des arbres augmente progressivement et que la productivité naturelle diminue. Pour maintenir cette productivité, le Gouvernement estime que les plantations annuelles devraient être de l'ordre de 30.000 hectares. 12. On peut cultiver le caféier dans toute la zone forestière ainsi que dans les galeries forestières de la zone de savane. On cultive le caféier principalement en association avec le cacao, et les plantations se sont concentrées principalement dans la région du sud-est. Les rensei- gnements recueillis indiquent que ces cultures consistent pour la plus grande part en petites exploitations, et il y aurait de 200.000 à 250.000 petites exploitations de 1 à 5 hectares. En ce qui concerne la taille des exploitations et la distribution des revenus (et cette remarque vaut en réalité en ce qui concerne de nombreuses autres caractéristiques inté- ressant non seulement le café mais l'agriculture en général), il y a une pénurie surprenante de données chiffrées dignes de confiance. La super- ficie totale actuellement consacrée à la culture caféière est estimée officiellement à 665.000 hectares, mais, comme ce calcul se fonde sur les rendements présumés liés aux ventes de café par les planteurs, il est inévitable que le chiffre de la superficie soit entaché d'une marge d'erreur assez importante. Actuellement, les superficies plantées re- présentent peut-être un tiers environ de la superficie totale des terres qui ont une vocation caféière vu les sols et le climat. Cette zone favo- rable à la production caféière n'a cependant pas encore été délimitée de facon précise, et, de toute façon, sauf dans la région du sud-ouest qui n'a pas encore été mise en valeur, une grande partie de cette superficie ne pourrait probablement pas être libérée facilement par les occupants actuels pour étendre les plantations que l'on y entreprenne de nouvelles plantations de caféiers. Jusqu'ici, il n'a été utilisé que du matériel végétal non sélectionné dont la productivité était inévitablement faible et ne pouvait être améliorée de façon substantielle, même avec de meilleures méthodes d'exploitation. Ainsi, une première mesure à prendre pour améliorer les.rende,1ents doit nécessairement consister à introduire des variétés sélec- tionnées de caféiers à meilleur rendement. Actuellement, la main-d'oeuvre constitue pratiquement le seul "inpùt" pour la création et l'entretien des plantations de café. Une famille peut entretenir jusqu'à 2 hectares, i:ais les plantations plus importantes nécessitent de la main-d'oeuvre salariée, notamment pour la cueillette. Après le plantage, l'arbre ne reçoit pra- tiquement aucun soin, les sujets adultes ne sont pas taillés, et les autres "inputs" sont peu nombreux. Dans ces conditions, les rendements sont faibles. de l'ordre de 300 à 400 kg Il l'hectare; la durée de vie économique des sujets est très courte et ne dépasse pas 15 C 25 ans. On estive que la création et l'entretien jusqu'à l'entrée en production de petites plantations néces- citent environ 300 journées de travail par hectare, et l'entretien des plan- tations après l'entrée en production, cueillette coiprise, environ 30 jour- nées par an. Avec un rendement de 400 kgj un hectare assure un revenu brut d'environ 3S.00O FCFI. et un revenu net, non compris le coût de la main-d'ceu- vre d'environ 36.000 FCFA. -.6 -1 13. Les méthodes de traitement du café sont également primitives. Les cerises, une fois séchées, sont décortiquées dans les villages au moyen de petites décortiqueuses. Ce travail est cofiteux et de qualité médiocre. Le triage, qui se fait à la main, est laborieux et peu effi- cace. Les moyens d'emmagasinage sont concentrés à Abidjan; à l'intérieur du pays, ils sont insuffisants. 14. L'une des controverses principales au sujet de la mise en oeuvre du programme caféier du Gouvernement porte sur le point de savoir si, à l'avenir, la culture du café devrait être intensive ou extensive. On ne possède pas suffisamment de renseignements sur l'exploitation et la ges- tion des exploitations caféières pour répondre nettement à cette question. Toutefois, comme on peut penser, sur la base des indications que l'on a, que la culture intensive du café nécessiterait un input de travail plus élevé que les méthodes traditionnelles, et comme la main-d'oeuvre constitue, beaucoup plus que la terre, un facteur de blocage, la mission estime qu'à l'avenir la plus grande part de la production de café ivoirienne sera as- surée par les méthodes traditionnelles. Cacao 15. Le cacao est la plus ancienne spéculation de la Côte-d'Ivoire. Elle s'est développée lentement jusque vers le milieu des années 50, puis la production a augmenté rapidement après l'ouverture du port d'Abidjan. Dès le début, la production cacaoyère était une production de petits plan- teurs, et l'on estime qu'en 1968, il y avait environ 100.000 planteurs de cacao en Côte-d'Ivoire. 16. La culture du cacao s'effectue dans des conditions qui sont, à bien des égards, les mêmes que celles du café, et, le plus souvent, les deux cultures se font en association. Il n'existe aucun recensement des cacaoyères, et les estimations des superficies cultivées varient considé- rablement selon les sources d'information. Les statistiques du Ministère de ltagriculture indiquent qu'il y a environ 350.000 hectares de cacaoyères, alors que la mission de la BIRD qui è procéd' à l'évaluation d'un projet de développement de la production de cacao, a estimé que les cacaoyères recouvraient environ 450.000 hectares. D'autre part, les estimations du tauz de plantation annuelle varient de 10.000 à 16.000 hectares. Ces divergences sont imputables principalement aux variations des estimations des rendement- dont sont déduits les chiffres des superficies plantées. On peut comparer ces chiffres avec l'estimation de la superficie des terres à vocation cacao- yère, qui est de 1,5 million d'hectares; mais les observations faites en ce qui concerne le potentiel de développement des cultures caféières sont va- lables ici, sauf que les arbres déjà plantés réagissent davantage à la qua- lité de l'entretien. 17. Comme pour la production caféière, la main-d'oeuvre représente de loin l'input le plus important pour l'établissement d'une cacaoyère. La création et l'entretien d'une plantation nécessitent le même quantum de travail que le café, soit environ 300 journées de travail par hectare, mais l'entretien des plantations qui sont entrées en production nécessite - 7 - moins de la moitié du nombre de journées par an nécessaires pour l'entretien d'une plantation caféière, soit environ 30 journées. Les coûàts monétaires d'exploitation sont légèrement plus élevés dans le cas du cacao que dans ce- lui du café; ils sont d'environ 3.000 FCFA par hectare, car des travaux de protection phytosanitaires sont indispensables. Le revenu pour un rendement de 400 kg à l'hectare est de l'ordre de 32.000 FCFA. 18. Les caractéristiques de la culture traditionnelle du caféier et du cacaoyer, à savoir le coûat financier extrêmement faible de l'établisse- ment d'une plantation et le faible niveau de l'input de travail pour l'entre- tien des plantations qui produisent, expliquent dans une large mesure le dé- veloppement spontané des petites plantations. 19. Les planteurs de cacao bénéficient d'une assistance technique considérable, renforcée par des crédits. Par exemple, le Gouvernement aide les planteurs, à la condition qu'ils constituent des groupements de 25 personnes ou plus, à acheter des pulvérisateurs et du matériel de pulvé- risation. C'est pourquoi l'on pense que les rendements cacaoyers ont aug- menté progressivement au cours de ces dernières années, passant de 300 à 400 kg par hectare. Ce chiffre est très inférieur à celui que l'on pour- rait réaliser, car 11IFCC estime qu'avec les plantations de cacao actuel- les, et grâce à une amélioration des méthodes d'exploitation et de gestion, on devrait pouvoir atteindre 700 kg à l'hectare; la mission d'évaluation de la Banque estime que les rendements pourraient être portés en moyenne à 600 kg. Produits forestiers 20. Le secteur forestier constitue depuis quelques années l'un des piliers du développement de l'économie ivoirienne. La croissance de la production finale a été extrêmement rapide, de même que le développement des exportations (voir Tableaux Statistiques 5 it 13). De 1960 à 1967, la valeur de la production finale du secteur forestier a passé de 5 à 9 pour cent de la valeur totale du PNB ivoirien et a oscillé entre 15 et 26 pour cent des exportations totales. Au surplus, le secteur forestier a fourni à l'Etat 10 pour cent environ du produit fiscal total1 Il est probable que la production a atteint 4 millions de m3 en 1969, dont 3 millions ont été exportés sous forme de bois ronds. Le reste a été transformé, et l'équivalent de 300.000 m3 a été consommé dans le pays. 21. En 1966, l'épais manteau forestier recouvrait une zone d'environ 8,3 millions d'hectares. On estime que, dans cette zone, le volume du bois sur pied est de l'ordre de 200 m3 à l'hectare, mais la proportion d'essences commerciales est faible et se situe entre 16 et 20 m3 à l'hectare, ce qui représente environ un arbre à l'hectare. Les proportions des diverses ca- tégories de bois utilisables sont indiquées ci-après: Les chiffres cités ont été tirés de "Ressources Forestières et Marché du Bois de la Côte-d'Ivoire". S.0. Reste du pays Total (en millions de m3) Première catégorie 14 27 4l Deuxième catégorie 17 63 80 Troisième catégorie 24 70 94 22. Les bois de la première catégorie, qui ont une valeur plus élevée, sont exploités plus intensément que les autres. En 1966, par exemple, près de 65 pour cent de la production représentait des essences de la première catégorie, alors que 5 pour cent seulement revenait à la troisièmpc a- tégorie. Même dans la première catégorie, les différentes essences sont exploitées de façon très inégale, le sipo ayant représent à lui seul plus de 30 pour cent de la production forestière totale en 1966. Cette exploi- tation sélective intense entraîne un risque imminent d'épuisement de cer- taines essences. En 1968, on a estimé, par exemple, qu'avec les taux d'ex- ploitation pratiqués cette année-là, les stocks d'asamela seraient épuisés en 3 ou 4 ans, et les réserves de sipo, en 8 ans. En dehors de l'exploita- tion commerciale, on estime que, chaque année, 300.000 hectares environ de forêt sont défrichés pour créer des terrains de culture, ce qui fait perdre un million de m3. 23. Dans une certaine mesure, l'activité très intense constatée au cours de ces dernières années est due à des facteurs fortuits dont l'effet combiné a été de faire converger sur la Côte-d'Ivoire la demande des pays européens. Parmi ces facteurs, on peut mentionner la fermeture du Canal de Suez, qui a tendu à améliorer, au plan de la concurrence, la situation de la Côte-d'Ivoire par rapport à celle des producteurs d'Extrême-Orient, la réduction de la production ghanéenne par suite de l'épuisement des res- sources, et les difficultés auxquelles se sont heurtées les opérations com- merciales au Nigeria et en Guinée équatoriale. Même si ces facteurs ne durent pas et s'il y a un certain ralentissement d'activité, il reste à résoudre la question de principe fondamentale de l'épuisement des réserves. 24. L'industrie forestière est presque entièrement aux mains du sec- teur privé. Elle révèle une grande diversité dans les structures de son organisation. Fondamentalement, les forêts sont exploitées en vertu de concessions que le Gouvernement accorde aux compagnies forestières moyen- nant des redevances appropriées. Chaque concession porte sur une super- ficie de 5 km2. La société forestière indique les essences qu'elle désire exploiter. 25. Lorsque les essences mentionnées ont été exploitées, la concession arrive à expiration et peut être reportée sur une autre société. Les acti- vités des sociétés forestières peuvent varier de l'abattage proprement dit ýà l'intégration totale des opérations d'abattage, de transport, de transfor- mation et d'exportation. Bon nombre de compagnies sont intégrées ou sont étroitement associées à des entreprises de transformation en Europe; cela cuscite une difficulté pour le développement des industries nationales de - 9 - transformation. On estime que de 30 à 40 pour cent seulement de la pro- duction de bois d'oeuvre est le Fait de producteurs qui ne sont pas ex- portateurs. En 1966, il y avait 118 entreprises forestières, dont 22 représentaient 15 pour cent de la production; 30 d'entre elles ont abattu entre 10.000 et 15.000 m3 par an, et 66, moins de 10.000 m3. En 1966, il y avait 56 sociétés de tr.nsforiation du bois. 26. Pour effectuer les opérations de reboisceient et pour conseiller le Ministère de l'agriculture en ce qui concerne les problèmes forestiers, il a été créé en 1967 une Société d'Eýtat, la SODEFOR. Cet organisme est financé par le prélèvement d'une taxe de 2 pour cent sur la valeur f.o.b. des grumes exportées, dont on s'attend qu'elles rendent environ 400 millions de FCFA en 1969. Ce montant permet de couvrir les dépenses de fonctioene- ment de la SODEFOR et de reboiser environ 2.000 hectares par an. Les es- sences principales replantées sont le teck et l'acajou. Pour ces deux es- sences, de bonnes techniques de plantage ont été mises au point: on plante le teck dans des peuplements clairs et l'on introduit l'acajou dans les peuplements naturels. Les coûts de plantage sont sensiblement les mêmes pour les deux essences: environ 130.000 FCFA par hectare. Normalement, les arbres atteignent leur maturité au bout de 60 ans dans le cas du teck et de 80 ans dans le cas de l'acajou, et leur rendement est d'environ 300.000 m3 à l'hectare. Le rendement des investissements est faible: on l'estime à 6 pour cent environ pour le teck et à h pour cent environ pour l'acajou. Palmier à huile 27. Jusqu'à la guerre, les palmeraies naturelles étaient la seule source d'huile de palme en C8te-d'Ivoire. Après la guerre, il a été créé quelques plantations industrielles privées, qui sont actuellement en pleine production. La production d'huile est passée de lu.500 tonnes en 1960 à 3 tonnes en 1969. On pense que la production d'huile des palmeraies naturel- les est d'environ 7.000 tonnes. La production de palmistes est passée de 15.000 tonnes en 1960 à 22.500 tonnes en 1968. En général, les conditions pédologiques, climatiques et topographiques conviennent assez bien à la culture du palmier à huile dans des régions assez vastes du sud du pays, bien qu'il soit peu probable que les rendements puissent être aussi éle- vés que les meilleurs rendements de Malaisie. 28. En 1962, le Gouvernement a lancé un important programme de dé- veloppement de la culture du palmier à huile, auquel la BIRD a participé. Ce programme intéressera, en 1970, h2.000 hectares de plantations indus- trielles et 21.000 hectares de petites plantations. Les plantations in- dustrielles, comme les plantations villageoises appliquent les méthodes culturales modernes. Comme la majorité des arbres sont encore jeunes, les rendements maximums n'ont pas encore été atteints, mais aucun pro- blème technique important ne se pose encore. On prévoit que les rende- ments des plantations seront d'environ 16 tonnes de régimes et de 3 à 3,5 tonnes d'huile par hectare, selon l'emplacement et le type de plan- tation. Les grands domaines ont un équipement moderne pour traiter leurs récoltes et celles des petits producteurs. Les plantations villageoises - 10 - sont exploitées selon les méthodes intensives. Eles nécessitent des in- vestissements initiaux élevés, qui sont de l'ordre de 150.000 FCFA par hec- tare, et ne peuvent être établies que s'il est fourni des crédits. Le petit planteur doit fournir 260 journées de travail par hectare pour la création de la plantation et 35 journées par an pour l'entretien avant l'entrée en production. En général, il doit engager des travailleurs salariés pendant la période d'établissement de sa plantation. Les besoins en main-d'oeuvre pour l'entretien et la récolte des plantations qui produisent représentent 60 journées de travail par hectare. Le revenu brut d'un hectare de planta- tion fournissant 12 tonnes de régimes est normalement de 60.000 FCFA. 29. En 1970, la plus grande partie des terres utilisables pour la constitution de grands domaines à l'est du Sassandra aura été utilisée, bien qu'il ne faille pas exclure qu'il y ait encore des possibilités pour l'établissement de petites exploitations. A l'ouest du Sassandra, des expériences sont en cours afin de déterminer l'étendue de la superficie potentielle qui pourrait être utilisée pour le développement de la cul- ture du palmier à huile. En ce qui cancerne les rendements, les travaux entrepris en vue de leur amélioration ont un caractère permanent; ils permettent des améliorations dont la moyenne estimée est d'environ 3 pour cent par an. Cocotier 30. Jusqu'à 1960 environ, il n'existait que de petites plantations villageoises le long du littoral; ces plantations produisaient des noix de coco destinées principalement à la consommation à liétat frais. Après 1960, une amélioration de ces plantations a été entreprise en vue de la production du coprah. Actuellement, il y a environ 7.000 hectares d'an- ciennes plantations villageoises et environ 7.000 hectares de jeunes plan- tations qui ne produisent pas encore. En 1967, un programme de dévelop- pement de la culture du cocotier, conçu sensiblement comme le projet de développement de la culture du palmier à huile, a été entrepris, avec, également, la participation de la BIRD. Ce projet porte sur 4.500 hec- tares de grandes plantations et 3.000 hectares de plantations villageoises. Il sera entièrement réalisé en 1970, ce qui portera la superficie totale de la cocoteraie ivoirienne à 17.000 hectares. Jusqu'ici, il ne s'est posé aucun grand problème de technique ou d'organisation. 31. L'établissement d'une cocoteraie nécessite d'importants inves- tissements initiaux, principalement pour le défrichement; les dépenses sont de l'ordre de 190.000 FCFA par hectare, mais les besoins en main- d'oeuvre sont peu importants: ils représentent 90 journées de travail par hectare pour la création de la plantation et 10 journées par an pour l'entretien avant l'entrée en production. L'entretien des plantations qui produisent, y compris la cueillette et la préparation du coprah, né- cessite 60 journées de travail par an et par hectare. Lorsque les plan- tations commencent à donner, le rendement doit être normalement de 2,7 tonnes de coprah par hectare, et le revenu brut, d'environ 75.000 FCFA. La modicité de l'input de travail nécessité par la culture du cocotier fait que cette activité est intéressante pour les petits exploitants. - il - 32. C'est le long du littoral que l'on trouve les conditions écologi- ques les meilleures pour la culture du cocotier. Des enquêtes en vue de déterminer les zones qui conviendraient à la culture du cocotier se pour- suivent à la fois en dehors de la zone côtière et à l'ouest de la Sassandra, mais on n'en connaît pas encore les résultats finals. Toutefois, selon des estimations préliminaires, on pourrait planter dans la seule zone c6tière de 40.000 à 50.000 hectares, principalement sous la forme de petites coco- teraies. 33. Il est apparu que l'on pourrait améliorer considérablement les rendements, principalement grâce aux engrais et à la génétique. Dans les plantations villageoises établies depuis longtemps, on pourrait porter les rendements de 600 kg de coprah à 1.800 kg à l'hectare, grâce à la fumure minérale - principalement engrais potassiques. D'autre part, les variétés locales améliorées donnent des rendements de 2.500 kg à l'hectare, et il a été récemment créé des variétés hybrides qui donnent 3.200 kg. Grâce à l'irrigation, la production de semences hybrides s'accélère rapidement, et l'on compte qu'à partir de 1971, seules les semences hybrides seront mises en distribution. Coton 34. Jusqu'en 1960, la Côte-d'Ivoire ne produisait qu'une petite quan- tité de coton Mono. En 1960, le coton Allen a été introduit, et la produc- tion a augmenté rapidement et régulièrement pour atteindre 48.000 tonnes de coton graine en 1968. La production de Yono est tombée de 7.000 tonnes en 1960 à 2.500 tonnes en 1969, et l'on prévoit sa disparition complète. 35. L'introduction de l'Allen était destinée à assurer une spécula- tion à la population de la savane, pour lui permettre d'accroître son reven monétaire. A l'appui de cette politique, le Gouvernement a entrepris des efforts importants de recherche et de vulgarisation, qui sont associés à la distribution gratuite d'inputs et à une garantie de prix élevé. Le plan- teur doit dépenser pour sa part 4.800 FCFA par hectare pour l'acquisition de semences et d'engrais, et il lui est fourni gratuitement des pesticides et du matériel d'épandage et de pulvérisation dont la valeur est estimée à 7.400 FCFA par hectare. La main-d'oeuvre nécessaire représente 150 journéus de travail par hectare. Avec des rendements moyens élevés d'environ 900 kL à l'hectare, les recettes brutes avoisinent 30.000 FCFA par hectare, et, après déduction du coût des semences et des engrais, la recette nette, compte non tenu du coat de la main-d'oeuvre, est d'environ 25.000 FCFA. Ce chiffre ne serait que de 17.000 FCFA environ sans la subvention. 36. L'IRCT est chargé d'apporter les améliorations, et des variétés améliorées sont régulièrement mises en circulation. Une caractéristique marquante de la variété 444,2, que l'on plante actuellement, est sa haute teneur en fibre, qui atteint 40 à 41 pour cent. La CFDT est chargée de la production de semences commerciales, de la vulgarisation, de la collecte, du traitement et de la commercialisation du coton. Le service de vulgari- sation, financé par le FED, est gratuit pour les planteurs. Actuelle.nt la CFDT exploite quatre usines d'égrenage d'une capacité de 80.000 tonnes. - 12 - Riz 37. La culture du riz est pratiquée dans toute la Côte-d'Ivcire, aussi bien dans la forêt que dans la savane. La superficie totale des cultures est actuellement d'environ 260.000 hectares. On distingua trois différentes cultures du riz: 1) Riz de plaine - il s'agit d'une culture essentiellement pluviale. 90 pour cent environ de la superficie des rizières produisent du riz de plaine. 2) Riz irrigué - avec maitrise complète de l'eau. Il n'existe pas de grand projet d'irrigation en Côte-d'Ivoire. Toute- fois, dans le sud des zones de savane, les galeries fores- tières peuvent être transformées en rizières irriguées en permanence et avec la maîtrise complète de l'eau l'on arrive à obtenir deux et même trois récoltes de riz par an. Dans le nord des zones de savane on procède de la même façon dans certaines galeries forestières, mais les ressources en eau ne permettent qulune récolte par an. 3) Riz de bzs-fonds - cette culture utilise les eaux d'inonda- tion naturelles, principalement dans les régions d'Odiene et de Boundali. Les cultures du riz irrigué et du riz de b_s-.fonds occu,x,nt environ 10 pour cent des superficies semées et leur production représente environ 20 pour cent du total. 38. Le Gouvernement a entrepris au cours des cinq dernières années une campagne active de promotion de la production rizicole. En général, il a adopté les mêmes moyens qu'en ce qui concerne le coton, combinés avec des mesures de soutien dans le sens d'une utilisation accrue des inputs, et avec un système de prix garanti. 39. Pour obtenir des rendements d'environ 1.800 kg à l'hectare, la culture du riz de plaine doit faire appel . des semences sélectionnées et à engrais dont la valeur avoisine 4.000 FCFA par hectare et qui peuvent être fournis grAce à un système de prêts remboursables consentis aux planteurs qui y participent. Les besoins en main-d'oeuvre sont de l'ordre de 200 journées de travail par hectare. Le revenu brut est de 36.000 FCFA par hectare, ce qui laisse un revenu net d'environ 32.000 FOFA après déduction du coût des semences et des engrais. 40. Le potentiel de développement de la culture du riz irrigué est mal connu. Il n'est pas prévu de grands travaux d'irrigation, bien qu'à cet égard il y en ait été envisagé dans la zone de Kossou. La super- ficie de galeries forestières qui pourraient être transformées économique- ment en rizières n'a pas été évaluée; par ailleurs, le développement de la culture du riz de bas-fonds est récent mais l'on n'en a pas encore une ex- périence suffisante pour pouvoir déterminer si elle est rentable. Quoi - 13 - qu'il en soit, la culture irriguée est une méthode d'exploitation à fort coefficient de main-d'oeuvre qui nécessite de 300 à 400 journées de tra- vail par hectare, ce qui pourrait entraîner pour elle un désavantage re- latif par rapport à la culture du riz de plaine, qui ne demande qu'environ 50 journées. 4i. Le potentiel de développement de la culture du riz de plaine dépend de ses possibilités d'association avec les cultures arbustives, comme le cacao et le café, dans les zones forestières. Lorsque de nou- velles superficies sont plantées en caféiers et en cacaoyers, on peut faire successivement deux ou trois récoltes intercalaires de riz ou autres denrées vivrières jusqu'à ce que les arbres recouvrent complé- tement le sol. Par la suite, on cultive le riz sur des terres défrichées selon un système de rotation avec longue jach7re. Le raccourcissement de la jachère, par exemple lorsque l'on prélève une certaine superficie pour cultiver davantage de caféiers ou de cacaoyers, risque d'entraîner une dégradation du sol, une érosion et un abaissement des rendements en riz. Il est donc probable qu'il existe une possibilité d'accroître la produc- tion de riz suivant au défrichement des terres pour la plantation de café et de cacao. 42. Ce n'est que récemment que l'IRAT a entrepris des recherches sur le riz en C8te-d'Ivoire. En ce qui concerne le riz de plaine, on plante actuellement une variété locale sélectionnée (moreborecan) dont les rendements atteignent de 700 à 800 kg de paddy par hectare avec les méthodes de culture traditionnelles, et 2.000 kg à l'hectare avec les méthodes aréliorées. Sur lEs rives des fluuves inondéus niturellerment, la même variété donne de 1.000 à 1.500 kg à l'hectare selon l'époque des inondations. En ce qui concerne la culture irriguée, on a intro- duit les variétés IRRI, principalement '1IR8. Ces variétés sont cepen- dant réceptives à la Piricularia en Câte-d'Ivoire et ne donnent pas de très bons résultats. 43. La SATMACI assure un service combiné de vulgarisation et de crédit. Si les résultats des travaux de vulgarisation n'ont pas été satisfaisants, il faut dire, cependant, qu'ils ne portent que sur en- viron 30.000 hectares de culture irriguée et de riz de plaine. D'autre part, le système de crédit n'a pas donné de bons résultats en ce qui concerne les remboursements échus. La SAMICI est également chargçe de la transformation et de la commercialisation du riz. Elle exploite quatre rizeries d'une capacité de 70.000 tonnes et applique un sys- tème de prix garanti. Toutefois, comme les riziculteurs préfèrent vendre à des cômmerants du secteui pilivé, qui payent le paddy plus cher que la SAMACI, celle-ci ne reçoit qu'une faible proportion du riz pro- duit, qui est très souvent de qualité médiocre. De ce fait, ses rize- ries travaillent très en-deçà de leur capacité. Bananes 44. La production bananière pour l'exportation a été développée principalement par des planteurs européens, qui, pour des raisons poli- tiques, ont quitté la Guinée et se sont établis en Côte-d'Ivoire. Des - 14 - efforts ont été récemment entrepris afin de promouvoir des petites planta- tions africaines au voisinage des installations de conditionnement exis- tantes, notamment dans le périmètre irrigué autour d'Agneby. Les exporta- tions de bananes ont progressé régulièrement, passant de 130.000 tonnes en 1960 à 184.000 tonnes en 1968. Plus de la moitié de ces exportations sont dms- tinées à la France, où elles bénéficient d'un régime tarifaire préférentiel. 45. Il existe six centres de production de bananes destinées à liex- portation: deux à proximité de la côte, et quatre, dont le plus éloigné est à une centaine de kilomètres du port d'Abidjan, à l'intérieur. Il existe 19 entreprises de conditionnement. Les bananes destinées à l'exportation proviennent de grandes plantations, pour la plupart propriété d'Européens, qui ont leurs propres installations de conditionnement, et de petits plan- teurs africains, qui livrent leur récolte aux établissements de condition- nement. 46. Les conditions naturelles ne sont pas aussi favorables à la pro- duction bananiére en Côte-d'Ivoire qu'en Amérique centrale, par exemple. D'importants inputs d'engrais sont indispensables, et les importants rava- ges causés par les nématodes constituent un sérieux problème. Ces deux caractéristiques, ainsi que la décentralisation de la production, sbnt les principaux facteurs qui expliquent les niveaux élevés des coûts de produc- tion et de conditionnement. Les rendements moyens varient entre 25 et 30 tonnes à l'hectare selon la région. 47. Les petites bananeraies restent peu nombreuses, et il est peu certain que leur nombre s'accroisse. Les coûts de création de ces bana- neraies sont élevés: il faut compter environ 80.000 FCFA par hectare, et les coûts d'exploitation qu'entraînent surtout la lutte contre les ennemis du bananier, l'utilisation des engrais et l'achat de sacs de plastique, sont également lourds, puisqu'ils avoisinent 140.000 FCFA par an. L'input de travail est très élevé: il est de l'ordre de 350 à 450 journées par hec- tare. Bien que le revenu brut avoisine 400.000 FCFA par hectare, le revenu net, compte non tenu du coût de la main-d'oeuvre, ne dépasse pas 180.000 FOFA environ par hectare. 48. L'IFAC est chargé de la recherche bananière et s'attaque princi- palement aux problèmes phytosanitaires. Les services de vulgarisation dont bénéficient les planteurs africains sont fournis par la SODEFEL, Société d'Etat de création récente, qui s'occupe de la promotion de la production des fruits et légumes. Ananas 49. Les principaux centres de production sont situés aux environs d'Ono, sur la c6te, et à Tisate, plus à l'intérieur, Chacun de ces centres a une conserverie; la capacité de ces deux conserveries est de 115.000 tonnes. Une troisième usine est en construction; sa capacité sera de 60.000 à 70.000 tonnes. La production d'ananas est de trois types: 1) ananas cultivó dans les plantations inaustrielles ftablies par les conserveries; 2) autour des conserveries, production artisanale de petites plantations travaillant sous contrat; 3) ananas pour l'exportation à l'état frais. Cette production fait appel à une technique évoluée; elle est principalement le fait de planteurs européens. Un sixième environ de la production totale se situe dans cette catégorie. Les rendements sont généralement élevés - de l'ordre de 75 tonnes à l'hec- tare - et les méthodes de culture sont satisfaisantes. Comme en Côte- d'Ivoire les conditions sont favorables à la culture de l'ananas, et que la superficie actuelle est de moins de 2.000 hectares, il semblerait qu'il y ait des possibilités considérables d'expansion. Elevage 50. On ne peut estimer qu'indirectement l'effectif du cheptel ivoirien. Les efforts les plus systématiques en vue de réunir tous les renseignements existants, qui sont ceux que la SEDES a entrepris en 1968, ont donné des chiffres qui, à certains égards, divergent de ceux du Ministère de la Pro- duction Animale. La SEDES estime comme suit l'effectif du cheptel et la production de viande de la Côte-d'Ivoire: Bovins Ovins et caprins Porcins Volailles Total Effectifs (milliers) 350 1.400 100 6.000 Viande (tonnes) 3.200 4.200 2.000 7.000 16.400 Abats (tonnes) 800 600 200 1.600 Les deux tiers environ de l'effectif de bovins se situent dans la partie nord du pays, où la trypanosomiase n'est pas un problème grave. Dans le reste du pays, on trouve de petits troupeaux de bovins trypano-résistants (N'Dama, Baoulé, Lagunaire), mais des épidémies périodiques de péripneu- monie causent de sévères pertes dans tout le pays. Il semble que la charge potentielle de la zone de savane soit élevée; il pourrait y avoir ultérieu- rement de bonnes possibilités d'augmentation de la production de gros bovins. Le taux actuel des prélèvements, qui est estimé officiellement à 10 pour cent, est faible, par suite essentiellement du niveau médiocre de la zoo- technie. Les éleveurs de bovins confient généralement leurs troupeaux aux Peuls, populations nomades qu'ils paient en lait et autres produits du trou- peau. Durant la saison sèche, les animaux parcourent de longues distances à la recherche de l'eau, et la mortalité est souvent élevée. - 16 - 51. Les ovins et les caprins se distribuent de façon beaucoup plus égale sur l'ensemble du pays; on les trouve partout où il y a des hommes, principalement en très petits troupeaux de 2 ou 3 bêtes. La production avicole moderne semble s'introduire peu à peu; mais en 1967 la production locale d'oeufs de souches à grand rendement n'a été que de 200.000 unités par an. Il n'y a pratiquement aucune industrie porcine moderne, bien que le Ministère ait créé une race à partir de races indigènes. 52. Etant donné la faible importance quantitative de l'élevage natio- nal, la Câte d'Ivoire, pour ses approvisionnements, notamment en viande de boeuf, doit, pour une large part, faire appel aux importations. Production et importations de viande de boeuf 1960 1965 Bovins (milliers de têtes) Production 28 38 Importations 79 115 Actuellement, la proportion de viande de boeuf consommée en Câte-d'Ivoire ne provient du troupeau national que dans la proportion d'un sixième, et le chiffre correspondant en ce qui concerne les viandes ovines et caprines est de la moitié; le solde est importé. Une forte proportion des importa- tions de viande est admise sous la forme d'animaux vivants, ainsi qu'il ressort du tableau suivant: Importations enregistrées d'animaux vivants et de viande 1967 1968 Animaux vivants (milliers) Bovins 123 158 Ovins et caprins 175 249 Viande (tonnes) 683 811 Ces animaux proviennent principalement de la Haute-Volta, du Mali et du Niger et sont importés soit sur pied, soit par train ou par camion. 53. Selon le Hinistère de la Production inimaule, le principal obstacle au développement de l'élevage est l'incidence de la maladie. - 17 - Le problème des maladies est certainement d'une grande importance, mais il ne constitue plus aujourd'hui un obstacle insurmontable au développement de l'élevage bovin. Des espèces trypano-tolérantes, comme la N'Damaet, la BaouIl. peuvent être utilisées dans la zone de savane où la mouche tsé-tsé est un problème et oû des progrès satisfaisants ont été accomplis dans le cadre de programmes régionaux d'éradication de la peste bovine et de la pneumonie, auxquels participe la Côte-d'Ivoire. 54. Pour aussi importants que soient les problèmes des épizooties, la mission estime qu'il y a d'autres contraintes qui sont non moins sérieuses lorsque l'on veut évaluer les possibilités de développement. Ces contraintes peuvent se définir comme suit: a) un tiers environ du pays est recouvert de forêts; b) l'effectif de gros bovins se trouvant actuellement dans le pays est assez limité et, de ce fait, on ne saurait s'attendre qu'à un accroissement en chiffres- absolus relativement faible; c) dans les zones de savane, où les conditions de paissance sont très favorables, il n'a pas encore été trouvé de solution satisfaisante en vue du développement, surtout en ce qui concerne la zootechnie et l'aménagement des pâturages; d) ce qui est particulièrement important, c'est que, même dans les zones- de savane, il n'existe aucune tradition de zootechnie, et la structure institutionnelle de la propriété et de l'exploitation des troupeaux n'est pas propice au déve- loppement. Certains travaux ont été entrepris en vue de résoudre quelques- uns de ces problèmes; c'est ainsi par exemple que l'on a commencé, sur une petite échelle, à créer des ranches, mais aucun de ces problèmes. n'est sus- ceptible de solution rapide, et il est probable que les efforts que les pouvoirs publics entreprendront durant la décennie à venir ne donneront que des résultats modestes. Les services zootechniques paraissent insuffi- samment étoffés, et il semble qu'ils s'intéressant surtout à la lutte contre les épizooties et négligent la zootechnie et l'aménagement des par- cours. La mission a eu l'impression qu'il n'existe pas de plan bien net en vue d'un développement énergique de l'industrie de l'élevage bovin et que les efforts entrepris jusqu'ici se sont faits en ordre trop dispersé pour donner de bons -résultats. Pêches 55. La production finale des pêches au cours des cinq dernières années s'est située à un niveau d'environ 65.000 tonnes par an, dont un chiffre estimé d'environ 5.000 tonnes pour les pêches intérieures. Une estimation très approximative situe le niveau de la production artisanale à environ 20.000 -tonnes, le solde étant le fait de bateaux de pêche com- merciaux modernes opérant en haute mer. La production de poisson a rapi- dement augmenté, passant d'environ 50.000 tonnes à 65.oo0 tonnes entre 1960 et 1965, après quoi elle a eu tendance à se stabiliser. La plus grande partie de .la production est destinée à la consommation intérieure, bien que la Côte d'Ivoire exporte de petites quantités de poisson séché vers le Ghana. Une grande partie du produit des pêches industrielles est consommée dans le pays à l'état frais. L'accroissement de la pro- duction de poisson a coincidé avec l'augmentation du nombre de bateaux de pêche. La loi prévoit l'immatriculation des bateaux de pêche sous pavillon ivoirien, mais en réalité il nyy a qu'une entreprise entière- ment ivoirienne qui possède sept unités. - 10 - 56. Plusieurs compagnies étrangères utilisent les installations du port dIAbidjan pour effectuer leurs transbordements, faire de l'eau et s'ap- provisionner. Toutefois, c'est là essentiellement une activité d'enclave, et le poisson produit - thon principalement - ne pénètre pas dans liécono- mie ivoirienne. Il existe une firme ivoiro-japonaise qui fait des conserves de thon: une partie de sa production est consommée dans le pays et, en 1965, 312 tonnes ont été exportées vers la France. La Côte d'Ivoire a également une industrie naissante de la crevette axée sur l'exportation. Une société ivoirienne a commencé les opérations de pêche l'année dernière, et lion peut s'attendre que cette activité connaîtra un essor rapide. 57. Ce bref examen des caractéristiques principales de l'évolution passée et des virtualités matérielles actuelles tend à indiquer que la Côte d'Ivoire a assez bien réussi à exploiter les possibilités qui s'of- fraient à elle. En se concentrant tout d'abord sur la culture du caféier et du cacaoyer, elle a créé les bases d'une forte impulsion en faveur de son développement, alors que, depuis peu, la diversification par l'intro- duction d'autres cultures, notamment le palmier à huile, commence à donner des résultats. 58. Cependant, il parait évident que le moment est venu d'entreprendre un effort conscient et organisé dans des directions nouvelles. Le frein que la pénurie croissante de terres libres dans la région du sud-est constitue pour le développement de la colonisation et les plantations de cacaoyers et de caféiers, ainsi que pour le développement des cultures vivrières, de même que l'épuisement progressif des ressources forestières, sont autant d'éléments qui indiquent que les trois grands secteurs agri- coles sont arrivés à un tournant et que quelque chose de nouveau doit être entrepris. 59. Le potentiel de production le plus important est situé d'une part dans le sud-ouest, oÙ l'on pourrait reproduire la même structure de développement que dans le sud-est, et d'autre part dans le nord, oû les cultures céréalières et l'élevage restent insuffisamment développés. Il importera pour la Côte d'Ivoire qu'elle tire des possibilités qui s'offrent à elle un aussi bon parti dans l'avenir que dans le passé. Cn s'efforcera, dans le reste de cette étude, de dégager certains des facteurs les plus importants qui doivent lui permettre d'y parvenir. - 19 - II. LES FACTEURS DU DEVT4OPPUqENT AGRICOLE A. LIEVIROMEMqT La géographie 60. La COte d'Ivoire est située dans le Golfe de Guinée et a une c6te qui s'étend d'est en ouest sur 600 km environ; du nord au sud, le territoire a une longueur d'environ 800 km. La moitié environ du pays est recouverte d'une forêt chaude et humide de type guinéen; la tempéra- ture moyenne est de 26 ou 27°C, avec une variation annuelle qui ne dépasse pas 60c. Les pluies, réparties sur deux saisons, de mai à juillet et sep- tembre-octobre, atteignent de 1.400 à 2.000 mm. Le reste du pays est es- sentiellement une zone de savane qui devient de plus en plus sèche lorsque l'on passe du sud au nord; la partie nord est couverte de brousse et d'herbes de savane. Ici encore, la température moyenne est de 260C, mais les variations annuelles atteignent 200C. Les précipitations représentent en moyenne 1.100 mm par an, mais sont concentrées sur une seule saison des pluies qui dure de mai à octobre. 61. D'une manière générale, la topographie de la Câte d'Ivoire est régulière; à partir de la mer, dans le sud du pays, on s'élève graduelle- ment jusqu'à une altitude d'environ 500 m dans le nord. A l'ouest, c'est autour de Man que se trouvent les seules collines dont les sommets s'élè- vent jusqu'à 1.000 m. environ. Les fleuves, le Bandama, le Comoé et la Sassandra, prennent tous leur source dans la zone de savane et descendent vers le sud. Ils constituent une importante voie d'accès à la zone fores- tière. 62. Les sols de la C6te-d'Ivoire vont des sols ferralitiques profonds et fortement lessivés et des ferrisols de la zone forestière aux sols sableux' plus pauvres et moins profonds de la savane. Les sols forestiers réagissent bien à l'application des engrais, mais, lorsqu'on les cultive, le principal problème est le maintien de leur teneur en matière organique. Les sols de la savane ont souvent des accumulations latéritiques (blocs et plaques durcies) juste au-dessous de la surface. Ces accumulations latéritiques ne gênent pas beaucoup les cultures traditionnelles, mais elles rendent très coûteuses et parfois impossibles les cultures mécaniques de la savane, qui ont tendance à tasser les sols, à les rendre mioins pcr,éables et à aggraver l'érosion. Le potentiel agricole et l'utilisation des terres 63. Du point de vue agricole, on peut diviser la C8te-d'Ivoire en deux grandes régions: le sud, o la forêt tropicale constitue la végéta- tion naturelle, et le nord, où domine la savane herbeuse. Il y a, natu- rellement, des zones de transition entre l'une et l'autre. 64. Dans le sud, les conditions sont favorables à l'arboriculture pérenne, ainsi qu'aux cultures vivrières annuelles, comme l'igname, le taro, le manioc et le riz de plaine. Dans le nord, sauf conditions - 20 - spéciales, il n'est pas possible d'entreprendre de cultures pérennes, mais il existe néanmoins un potentiel considérable non seulement pour les cul- tures vivrières comme les ignames, le mals, le sorgho et le mil, mais éga- lement pour des spéculations comme le coton et les arachides. Cependant, au même niveau de technologie dans l'une et l'autre régions, c'est-à-dire la main-d'oeuvre constituant le principal input, l'agriculture assure dans le sud un revenu familial plus élevé que dans le nord. Cela est dû à ce que le revenu par hectare de l'arboriculture pérenne est plus élevé que celui des cultures annuelles, à ce que, dans le sud, une famille agricole peut exploiter une plus grande superficie que dans le nord (voir Tableaux Statistiques 11 et 12). De plus, il faut moins de main-d'oeuvre pour les cul- tures pérennes que pour les cultures annuelles, une fois que les durs et considérables travaux qu'entraihent l'ouverture de la forêt et les instal- lations des plantations pérennes sont terminés. Dans le nord, une famille ne peut pas échapper à la contrainte imposée par la modicité des revenus à l'hectare en exploitant davantage de terres, même lorsqu'elle peut s'en procurer librement, car la main-d'oeuvre est le facteur limitatif. 65. Dans toute la Câte d'Ivoire, le degré d'utilisation des terres est faible. Aussi récemment qu'en 1963, environ un quart seulement des terres à vocation agricole était effectivement cultivé. La production de denrées vivrières - même si l'on inclut les immenses superficies mises en jachère chaque année - n'utilisait que 22 pour cent des terres à vocation agricole, et la totalité des cultures de rapport n'en utilisait elle-même que 6 pour cent. On constate cependant des variations considérables d'une région à l'autre (Tableau Statistique 18), et - rême lorsque le rapport homm,' terre est favorable - il serait risqué de conclure qu'il reste des terres disponibles pour le développement de l'agriculture. 66. Dans le nord, le système actuel d'agriculture permet à une famille de cultiver et d'occuper effectivement environ 2 hectares seulement de terre à culture. Comme la densité générale de la population est faible, cela laissi d'immenses étendues de terre inoccupées, qui pourraient être cultivées si l1Dn mettait au point un système d'agriculture satisfaisant. Le Gouvernement essaie diverses solutions, mais jusqu'ici on n'en entrevoit encore aucune qui puisse être acceptée sans réserve. Ce n'est que dans la zcne considérée comme fort-- ment peuplée qui entoure Korhogo que l'on constate une certaine pression de la population sur la terre, mais, même ici, la densité de la population n'était que de 27 habitants au km2 en 1965. Dans le sud-est, bien que la densité de la population n'ait pas encore atteint le point oÙ il n'y a plus de réserve de terres cultivables, les habitants estiment que ce stade pour- rait être bientôt atteint et, par conséquent, ils sont de moins en moins, disposés à laisser des terres aux nouveaux arrivants. Ainsi donc, le développement des superficies cultivées dépendra inévitablement de la mesure dans laquelle les agriculteurs actuels développeront les superfi- cies qu'ils cultivent. Ce n'est que dans le sud-ouest qu'il y a vraiment de vastes réserves de terres à vocation agricole qui pourraient produire assez facilement. - 21 - La structure agraire 67. Le régime foncier ivoirien semble passer actuellement par une période d'évolution rapide. A l'origine, on trouve le système tradition- nel qui voulait que la terre fût possession commune d'un groupe ethnique, les droits de culture étant octroyés par le chef coutumier; ces droits étaient inaliénables tant que la terre était cultivée. Ce système con- vient admirablement aux cultures de subsistance en régime diagriculture itinérante; il convenait cependant moins à une agriculture sédentarisée et à des cultures permanentes. Toutefois, on a superposé au système tra- ditionnel la répartition des terres par les pouvoirs publics, en vue de créer de grandes plantations, et l'octroi de terres par des chefs coutu- miers à des individus pour la plantation de cultures arbustives pérennes. D'autre part, il s'est produit un certain nombre de modifications, par exemple le développement de petites superficies irriguées avec sécurité de tenure. 68. On constate également un développement spontané du étayage, selon lequel le cultivateur d'un bloc de cultures pérennes s'entend avec ses ouvriers pour les rémunérer en leur donnant une part de la récolte. Lorsque la récolte est médiocre, il est arrivé que les travailleurs acceptent d'être rémunérés par une reconnaissance de droits sur des récoltes ultérieures, et ce système a été poussé à un point tel que, dans certains cas, les travailleurs, par le biais de la part de la récolte à laquelle ils avaient droit, sont pratiquement devenus proprié- taires, évinçant les premiers cultivateurs. Comme bon nombre de travail- leurs salariés sont des immigrants, c'est-à-dire des étrangers, cela a souvent entraîné des tensions sociales. B. LE TRAVAIL, LE CâPITiL ET AUTRES F. CThUES La population et l'effectif de travailleurs 69. En 1965, la population ivoirienne totale était d'environ 14 millions d'habitants, à 5 pour cent près. Ce chiffre comprend environ 700.000 résidents d'origine étrangère, dont 670.000 Africains (principa- lement de la Haute Volta et du Mali) et 30.000 Européens (Français pour la plupart). D'autre part3 il y avait environ 300.000 travailleurs agri- coles étrangers temporaires (y compris leurs familles). ALinsi donc, la population étrangère vivant en Côte-d'Ivoire était d'environ 1 million d'habitants. 70. On estime que la population rurale est d'environ 3 millions d'habitants, la seule grande ville étant Abidjan. Celle-ci a une popu- lation estimée à 330.000 habitants, qui se développe rapidement (1). La majorité des villages des zones rurales ont moins de 500 habitants. Les régions de l1extrême nord-est et de l'extrême sud-ouest sont presque inhabitées. La main-d'oeuvre agricole étrangère temporaire se situe presque exclusivement dans les zones forestières du sud. (1) Estimee à 500.0O0 à fin 1969. - 22 - 71. La population augmente rapidement du fait de la croissance na- turelle et de l'immigration. La croissance naturelle de la populaticn a été estimée comme suit en 1965 (en pourcentages): Population Population rurale urbaine Ensemble Taux de natalité h,9 5,2 4, 9 Taux de mortalité 2,9 2,5 28 Taux de croissance naturelle 2,0 2,7 2,1 72. On peut discerner plusieurs tendances qui affectent simultanément la croissance et la distribution de la population. i) migrations internes d'une zone rurale vers l'autre; ii) migrations des zones rurales vers les grandes villes; iii) migrations en provenance de l'étranger, aboutissant en partie dans les zones agricoles et, en partie, dans les grandes villes. A l'origine, la savane avait une population plus importante et plus dense que la forêt; mais, lorsque la zone forestière a été ouverte par l'exploi- tation des bois et en vue de l'introduction de cultures pérennes, on a vu s'établir un flux continu de migrants. Dans l'ensemble, ces flux, ainsi que l'immigration étrangère à destination des zones rurales, se sont dirigés essentiellement vers les zones forestières du sud-est. En 1965, ces mouvements se sont soldés par un apport net, dans les zones forestières, de 100 000 ruraux ivoiriens et, sur un chiffre de 300 000 immigrants ruraux permanents d'origine étrangère, 200 000 se sont établis dans le sud-est. 73. Ces mouvements de population ont deux implications pour le déve- loppement de l'agriculture. Tout d'abord, l'existence de disponibilités en main-d'oeuvre migrante salariée a été une raison supplémentaire qui a fait que les exploitations de la zone forestière ont pu être de plus grande taille qu'ailleurs. Durant la période d'établissement, elles ont besoin de main-d'oeuvre salariée, mais le calendrier agricole régulier du sud et la valeur élevée des productions permettent à ces exploitations d'utiliser de la main-d'oeuvre salariée de manière continue par la suite. 74. Deuxièmement, l'augmentation générale des revenus et de la production par habitant dans le secteur agricole de la Côte-d'Ivoire au cours de ces dernières années est due moins aux améliorations technolo- giques qu'à des migrations, qui proviennent en partie de l'étranger et qui aboutissent dans les zones forestières relativement plus productives. 75. De toute évidence, la continuation, ou toute autre évolution, de ces mouvements de population sera une caractéristique significative du développement future de l'agriculture ivoirienne. En réalité, le Plan Esquisse prévoit une augmentation de la population rurale permanente des zones forestières de 600 000 personnes (soit environ 35 pour cent) entre 1965 et 1980, plus un autre apport de 140 000 travailleurs temporaires qui se situerait pour la plus grande part dans les zones forestières. Etant donné l'importance de ce facteur pour le développement de l'agriculture et, par conséquent, pour le développement de l'ensemble de l'économie ivoi- rienne, il faut espérer que ces projections pourront st r(aliser. Les travailleurs salariés 76. Une caractéristique de la COte-d'Ivoire par rapport aux pays voisins est l'importance relative des travailleurs salariés. On estime qu'en 1968, l'effectif de travailleurs salariés dans l'agriculture était de 118.000; selon des estimations établies en 1965, cet effectif a fourni environ un septième de l'input total de travail. Un sixième environ était employé dans les grandes plantations, le reste, dans des exploitations familiales. EIviron 70 pour cent de l'effectif de travailleurs salariés sont des immigrants étrangers. 77. Les salaires sont fixés nominalement par le Gouvernement. A compter de juillet 1968, le salaire minimum officiel des travailleurs agricoles a été fixé à 231 FCFA pour une journée de 8 heures dans le cas des,travailleurs agricoles de la deuxième catégorie. Cependant, les plan- tations de café et de cacao sont dispensées de l'obligation d'observer le SMAU. Dans la pratique, les travailleurs sont payés de différentes façons: à la journée, à la tâche, ou sous la forme d'une partie de la r- colte. Les travailleurs mensualisés ne sont en réalité payés qu'une fois l'an, et ce système aboutit progressivement à un système de métayage. Seuls les travailleurs réguliers sont payés selon ces deux méthodes. La paie- ment à la journée ou à la tâche ne concerne que les travailleurs saison- niers, qui sont souvent recrutés dans le voisinage. Les investissements 78. L'investissement public dans l'agriculture ne représentait, jusqu'à une périôde rCcente, qù1une faible proportion de l'investissemont public total, ainsi qu'il ressort du tableau suivant. Investissement public 1960-66 1967/68 1969 1970* (en milliards de FCFA) Secteur agricole 11,6 15,9 7,5 10,3 Total 107,3 53,h 30,7 46,6 Agriculture, en pourcentage du total 11 30 25 22 *Prévisions. - 24 - 79. Pour la première partie de la décennie considérée, il n'y a pas eu de grand projet d'investissement agricole public, le Gouvernement ayant préféré d'autres mesures pour promouvoir la production de l'agriculture. Toutefois, depuis 1967/68, les changements sont sensibles (Tableau Statis- tique 10). . 80. La grosse masse des investissements du secteur public s'est faite au profit de la production végétale et, notamment, pour le développement de la culture du palmier à huile, les superficies plantées ayant passé d'environ 4.000 hectares en 1966 à environ 60.000 hectares en 1969. Entre 1967 et 1970J environ 630 millions de FCFA ont également été investis dans le développement cotonnier, principalement pour l'achat d'égreneuses. Les investissements dans le domaine de l'élevage et des pêches n'ont représenté que 3 pour cent des investissements sectoriels; ils ont permis la création d'un port de pêche, ouvert en 1963, ainsi qu'un agrandissement en cours de réalisation. 81. Selon le Plan Esquisse, les investissements privés dans l'agricul- ture ne représentent qu'un douzième environ de l'investissement dans le sec- teur public. Toutefois, il y a certainement eu dans le passé, dans le sec- teur privé, des investissements plus substantiels en termes réels, et il en sera encore de même dans l'avenir. Par exemple, de 1960 à 1967, les plan- tages annuels moyens ont été de l'ordre de 15.000 à 17.000 hectares dans le cas du café et d'environ 16.000 hectares pour le cacao. Au niveau de la tech- nologie pratiquée, l'investissement a consisté essentiellement en la four- niture du travail des agriculteurs. Comme il faut environ 300 journées par hectare pour créer une plantation de café ou de cacao, l'investissement annuel en plantations nouvelles, évalué au taux actuel du SMAG qui est de 231 FCFA par jour, peut être estimé à environ 2 milliards 400 millions de FCFA. Les dépenses réelles d'investissement en termes monétaires ont été, bien entendu, beaucoup plus faibles en raison de l'utilisation de la main- d'oeuvre familiale et du fait que les planteurs de café et de cacao n'ont pas respecté le SIAG. 82. Par contre, il paraft probable que l'investissement privé dans le secteur des cultures vivrières a été relativement peu important, bien que la production de riz ait été fortement développée. Cet investissement a porté surtout sur le riz de plaine et a consisté en défrichements desti- nés essentiellement à permettre des plantations de café et de cacao. Ainsi l'investissement pour le développement du riz de plaine doit-il être consi- déré comme partie intégrante des investissements faits pour les plantations. Dans le cas du riz irrigué, l'investissement par hectare est plus substan- tiel; il a pour but le défrichement des marais et leur régulation hydrauliqu,. Le coût en est estimé à 100.000 FCFA par hectare, mais il semble que le déve- loppement n'ait porté que sur environ 2.000 hectares par an. 83. La mission a procédé à une évaluation approximative de l'inves- tissement privé dans des cultures non traditionnelles, comme l'hévéa, l'ana- nas et les bananes, qu'elle situe à environ 7 milliards de FCFA pour la pé- riode 1960-67 (dépenses monétaires et frais de main-d'oeuvre). - 25 - 84. L'investissement privé dans le domaine des pêches a revêtu la forme d'une augmentation de la flotte de pêche, qui est passée de 50 unités en 1960 à 70 en 1964, ce qui représente une dépense d'environ 370 millions de FCFA. Depuis lors, l'effectif de la flotte ne s'est pas modifié. En ce qui concerne la pêche artisanale, on compte environ 250 grandes pirogues pour la pêche maritime, environ 300 grandes pirogues pour la pêche lagunaire, et environ 2.300 petites pirogues. Cn peut situer à environ il millions de FCFA la valeur équivalente imputée en capital de ces embarcations. L'inves- tissement privé a également porté sur les entrep6ts frigorifiques, les con- gélateurs, les établissements de fumaison et de matériel de transport. Machines et engrais 85. Il semble que l'investissement en machines agricoles ait été très limité. En 1968, sur un parc de 3.274 tracteurs en C6te d'Ivoire, 280 unités seulement étaient portées comme appartenant à des agriculteurs. (Les statistiques officielles supposent que le parc total de tracteurs correspond au total des importations d'engins'effLctu.es depuis 1956, bien qu'une partie ne soit probablement plus en service). Les années oÙ les importations de tracteurs ont été les plus élevées sont 1964, 1965 et 1966; par la suite, il semble qu'elles aient quelque peu diminué. 86. La consommation d'engrais de toutes sortes est restée assez stable entre 1960 et 1963, les importations se situant légèrement en-deçà de 15.000 tonnes. Par la suite, elle a augmenté à une cadence relativement rapide, les importations atteignant en moyenne 30.000 tonnes en 1967-68. Il n'existe à ce jour aucune fabrique locale d'engrais, bien qu'une usine, ayank une capacité annuelle de 50.000 tonnes d'engrais mélangés fabriqués à partir de matières premières importées, soit actuellement en construction. C. LA FORMATION DES PRIX ET LA COMMERCIALISATION 87. Le Gouvernement intervient activement dans la fixation des pJrix à la production d'un certain nombre de produits commerciaux et industriels - cacao, café, riz, coton, huile de palme, coprah et, moins directement, dans le cas des bananes et de l'ananas. Le principal organisme d'Etat en ce qui concerne la stabilisation des prix est la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles (voir Annexe I)- 88. En ce qui concerne le cacao et le café, cet organisme fixe un seul prix obligatoire à la production au début de chaque campagne et contrôle la commercialisation et les exportations. En novembre 1969, les prix à la pro- duction étaient de 95 FCFA par kg pour le café et de 80 FCFA par kg pour le cacao. Les frais de commercialisation, de transport et autres sont également fixés, ce qui donne des prix taxés f.o.b. supérieurs d'environ 75 FCFA le kg au prix à la production. Ces dernières années, la Caisse de Stabilisation des Prix a réalisé d'importants bénéfices à l'exportation; ces bénéfices ont servi surtout à fournir des réserves liquides à la Caisse de Stabilisation des Prix et à réaliser des projets de développement social et agricole. Il existe égalemunt un systène de fixâtion des prix en ce qui concerne le coton, l'huile du palme, le coprah, et les bananes export, l'ananas export et le riz (An- nL,xc I). - 26 - 89. Les prix de certains produits perçus par les producteurs au cours des dix années écoulées sont les suivants: Café Cacao Coton-graine Paddy Ananasi/ --------------------(FCFi/kg)----------------------- 1960 90 90 - - 1961 75 65 - - - 1962 75 65 33,50 18 - 1963 90 70 33,50 18 - 1964 90 70 33,50 18 - 1965 75 55 33,50 18 - 1966 90 70 33,50 18 6,50 1967 90 70 33,50 20 6,50 1968 90 70 33,50 20 6,50 1969 95 80 35,30 20 n.c. 1/ Ananas export livrés à la conserverie. 90. Depuis l'instauration du programme cotonnier, les prix du coton sont demeurés inchangés sauf différentiel de qualité introduit en 1969(1). La culture du coton est subventionnée par la Caisse, à concurrence de 7.h00 FCFA par hec- tare, sous la forme de fourniture de pesticides et de matériel de pulvérisa- tion. Avec les prix actuels à la production, la valeur c.a.f. port européen du kilogramme de fibre est de lhh FCFA, soit 23,8 cents E.U. la livre an- glaise. En l'absence de subventions, ce prix atteindrait 166 FCFA le kg, soit 27,5 cents E.U. la livre anglaise. 91. En ce qui concerne le riz, les prix sont fixés par le Gouvernemert. aussi bien )our le paddy que pour le riz décortiqué. Le prix du paddy à la production est de 20 FCFA le kg; pour le riz décortiqué, il est de 50 FCFA à la rizerie. Ce prix est presque le double de celui auquel s'effectuent les importations (28 FCFA le kg). 92. En ce qui concerne le palmier à huile, les prix sont de 5 FCFA le kg pour les régimes, et de 28 FCFA le kg pour le coprah. Ces prix sont établis sur la base d'un prix c.a.f. port européen de 160 dollars E.U. la tonne pour l'huile de palme, et de 165 dollars E.U. la tonne pour le coprah. Jusqu'ici, il n'a été exporté que de petites quantités. 93. D'une manière générale, il apparaît que le Gouvernement s'est efforcé de maintenir la stabilité des prix, en pensant, selon les rensei- gnements recueillis par la mission, que cette stabilité était à elle seule un facteur important d'encouragement du développement de la production, en particulier pour les petits exploitants. A part cela, il ne semble (1) Ils ont été relevés à hO FCFA/kg en 1970. - 27 - pas que la politique des prix repose sur une doctrine précise. En ce qui concerne le café et le cacao, lès exploitants sont isoléi des prix mondi-ux. Après la dévaluation partielle de 1969, il y - eu une augmentation de 5 ' 10 pour cent des prix à la production de ces deux produits, mais il semble que la Caisse ne soit guère disposée à répercuter sur les producteurs les amélio- rations récentes des prix mondiaux. Les prix du coton ont été fixés à des niveaux d'incitation, alors que le prix du riz a été fixé sans considération de marché. Les prix de l'huile de palme et du coprah ont été fixés en fonc- tion des estimations des coûts de production, et ils ont été à l'origine taxés à un niveau suffisamment bas pour permettre d'absorber une baisse éventuelle des prix Iondiaux sans modification du prix à la production. 94. Si l'on en juge par les améliorations de production obtenues, cette approche assez sommaire et peu systématique semble avoir créé des conditions de prix et de revenus acceptables dans le secteur des cultures commerciales. Comme lon manque de bonnes statistiques sur la gestion et les revenus des exploitations, il est douteux qu'une autre méthode eût été possible. C'est en ce qui concerne le café et le cacao, pour lesquels il y a une divergence de vues quant aux effets des modifications de prix sur le niveau de la production, que la nécessité d'une amélioration des ren- seignements qui permettront d'étayer une politique des prix est la plus urgente. Le problème se complique du fait que i) la culture de ces deux produits se fait bien souvent en association, de sorte que les décisions des planteurs concernant un produit influent sur la produc- tion de l'autre; ii) la longue période de gestation et les frais élevés d'établissement des plantations, ainsi que les frais, par contre peu im- portants, d'exploitation ont pour conséquence que les effets à court terme et à long terme des mouvements des prix pourraient être différents et même opposés; iii) les variations météorologiques peuvent avoir sur la produc- tion d'importants effets qui ne deviennent apparents qu'une ou deux cam- pagnes plus tard. Il est particulièrement indispensable d'analyser ce problème de façon plus précise, mais ce n'est que récemment que l'on a entrepris de l'étudier, par exemple dans le Plan caféier national. Jusqu'ici, le Gouvernement a agi avec prudence, en faisant évoluer dans le même sens, pour ne pas dire de façon strictement parallèle, les prix du café et du cacao. 95. Le Gouvernement a également été aidé du fait que les revenus qu'une exploitation tire de la production du café et du cacao étaient et demeurent beaucoup plus élevés que les revenus des autres cultures, bien que les prix nationaux soient très inférieurs aux prix mondiaux. 96. En ce qui concerne les cultures vivrières, le Gouvernement dans l'ensemble intervient assez peu, alors que, dans le cas de la viande, une taxe à l'importation tend à encourager les importations d'animaux vivants. Les prix pratiqués pour les bovins sur pied en provenance des pays situés au nord de la Côte-d'Ivoire sont d'environ 100 FCFA par kg, poids vif. Ce chiffre est relativement élevé en comparaison des prix pratiqués sur les marchés mondiaux, mais, de l'avis des fonctionnaires gouvernementaux, il est trop faible pour que la production bovine soit intéressante en C8te-d'Ivoire. - 28 - 97. Il n'est pas à exclure que, dans l'avenir, il faille apporter quelques modifications aux politiques de prix. La disparité croissante entre les prix à la production et les prix à l'exportation du café et du cacao, qui résultent de la dévaluation et de la hausse des prix mondiaux, pourrait avoir pour conséquence que les producteurs exerceront des pres- sions en vue d'obtenir des rajustements en hausse, en particulier si les dépenses encourues pour l'achat d'inputs augmentent avec l'introduction de méthodes d'exploitation plus intensives. En même temps, comme les plan- teurs de café et de cacao sont, dans l'ensemble, les agriculteurs ivoiriens les plus prospères, une augmentation des prix de ces produits serait dif- ficile à justifier sur le plan social. D'autre part, comme le Gouverne- ment peut utiliser une partie des recettes de la Caisse pour financer les activités de développement, il y a pour le Gouvernement un avantage consi- dérable à maintenir ces recettes à un niveau aussi élevé que possible. Mais le problème du prix au producteur pour le café et le cacao mérite d'être at- tentivement réexaminé par le Gouvernement. 9u. D'un autre côté, les politiques gouverneientules de soutien en fa- veur du riz et du coton entraînent des dépenses budgétaires considérables qui sont à mettre en balance avec les objectifs socio-économiques poursuivis, no- tamment l'amélioration des conditions de vie dans le nord. 99. En ce qui concerne les prix de détail de l'alimentation, les interventions gouvernementales sont limitées. Il y a un contrâle nominal des prix de détail, en ce sens que des prix maximum sont fixés pour cer- tains produits alimentaires importants, comme le lait, le pain et la viande. Toutefois, pour autant que la mission ait pu s'en assurer, ces mesures de contrâle des prix ne touchent qu'une très faible proportion des ventes des produits alimentaires (produits d'importation pour la plus grande part), et certains des prix taxés par le Gouvernement n'ont pas changé depuis 1964. 100. Malgré la dévaluation partielle d'août 1969, le Gouvernement a décrété qu'il n'y aurait aucune modification générale des prix ou des marges de commercialisation. Toutefois, des modifications dans les prix taxés par le Gouvernement ont été autorisées à titre exceptionnel; mais, comme les prix pratiqués sur les marchés mondiaux étaient inférieurs aux maxima fixês par le Gouvernement et que les prix taxés avaient fait l'ob- jet de nombreuses dérogations, les changements intervenus ne présentent pas une structure cohérente. 101. Du fait de l'intervention du Gouvernement dans le domaine des prix, il y a des différences considérables entre les systèmes de commer- cialisation des productions végétales du secteur moderne et de celles du secteur traditionnel. En ce qui concerne le café et le cacao, le Gouver- nement, par l'intermédiaire de la Caisse de Stabilisation, est prêt à se porter acheteur auprès des producteurs à un prix déterminé avant la cam- pagne de production. La Caisse se trouve donc dans la situation d'un acheteur monopolistique, mais elle a recours aux services du système de commercialisation qui fonctionnait déjà avant sa création. La Caisse paie les divers agents, négociants, exportateurs et transporteurs, etc. en rémunération de leurs services. Ce système fonctionne assez bien, - 29 - quoique la centralisation à Abidjan des moyens d'entreposage soit par- fois critiquée et que certaines rigidités soient peut-être de nature à entraver le développement, comme l'opposition suscitée par les proposi- tions de la Caisse en vue d'une centralisation du décorticage du café selon des procédés industriels modernes. 102. En ce qui concerne les ananas, les bananes, le palmier à huile, le coprah et le coton, le producteur est lié par contrat à une société qui lui achète sa production et qui se charge de la transformation du produit. Ces dispositions semblent donner d'assez bons résultats; en ce qui concerne le palmier à huile et le coprah, il s'agit de la PALMIVOIRE; pour le coton, de la CFDT; pour les ananas, de la SALCI, et pour les bananes de la SODEFEL. 103. Les prix du paddy sont soutenus par les interventions de la SATMAkCI, qui se tient prête à se porter acquéreur de paddy pour les rize- ries dont elle est propriétaire. Toutefois, la SATMACI n'est pas en po- sition de monopole, et elle est en concurrence avec le négoce privé (les M.oulas) pour les achats, l'usinage et les ventes. Le prix officiel ne tient pas compte de la qualité ni des frais de transport à partir de l'ex- ploitation; il est également inférieur au prix à la production payé par les Dioulas (20 FCFA par kg, contre 25 à 30 FCFA). Il en résulte que les producteurs évitent de vendre à la SATMACI, dans toute la mesure oû ils le peuvent, ce qui signifie que, d'un côté, les rizeries de la SATMACI ne sont pas suffisamment alimentées pour fonctionner de façon rentable et que, d1autre part, la SATMACI est dans l'impossibilité de faire rentrer les échéances dues par les agriculteurs au titre du remboursement des prêts qui leur ont été consentis pour la production de paddy. 104. Les prix de gros du riz en Côte-d'Ivoire sont de l'ordre de 45 à 50 FCFA par kg. Ces prix sont beaucoup plus élevés que le prix mondial auquel le pays peut importer du riz, soit environ 28 FCFA par kg c.i.f. Cependant tout le riz, qu'il soit produit localement ou im- porté, est vendu au prix intérieur mentionné ci-dessus. Le Gouverne- ment perçoit donc une taxe de péréquation à l'importation dont le produit est affecté au programme de développement rizicole. 105. En ce qui concerne les denrées vivrières de base et de produc- tion traditionnelle, on possède peu de renseignements fiables sur le fonc- tionnement du système commercial. D'importantes quantités de denrées ali- mentaires sont acheminées sur Abidjan (la distance à parcourir n'est par- fois pas inférieure à 200 km selon les renseignements recueillis par la mission), mais les services gouvernementaux n'ont pas été en mesure de renseigner la mission sur l'organisation du marché des produits alimen- taires. Par exemple, la mission n'a pas été en mesure d'établir qui fi- nance les opérations, si les moyens de financement sont suffisants, où la propriété change de mains, quelles sont les dispositions en matière de transport, et s'il y a un certain monopole, etc. Aucun travail d'ana- lyse n'a été entrepris pour déterminer si ce système est efficace ou inefficace et s'il pourrait traiter des quantités accrues sans difficulté. - 30 - Toutefois, la mission a eu l'impression qu'il y avait des écarts de prix saisonniers et régionaux considérables; qu'il n'y a pas de marchés de gros convenablement organisés; et que les méthodes de stockage sont primitives et entraînent des gaspillages. Cela tend à suggérer qu'il existe une possi- bilité d'action positive; mais un supplément d'information est nécessaire pour déterminer exactement en quoi une telle action devrait consister. 106. En ce qui concerne la viande et le poisson, le système existant est double. D'un c6té, il y a l'approvisionnement, en poisson frais et en viande fraîche, d'un marché limité de produits très prisés, qui utilise des techniques modernes d'emmagasinage et de transports frigorifiques. La viande provenant d'animaux abattus en dehors du pays est importée par trans- ports frigorifiques (avion ou wagon) et distribuée par une chaîne du froid. Il existe également une chaîne du froid pour le poisson frais débarqué à Abidjan et vendu dans la capitale et à l'intérieur du pays. Les estimations des quantités traitées par ce système sont très variables; pour la viande de boeuf, par exemple, elles vont de 1.500 à 3.000 tonnes par an. 107. Il apparaît qu'ici le développement a suivi l'évolution des besoin Trois compagnies exploitent des entrepôts frigorifiques à Abidjan; d'autre part, la CODAPAG a cinq wagons réfrigérés dont la capacité suffit largement aux besoins. Toutefois, il n'y a pas d'entrepât frigorifique à l'aéroport. La production de glace, qui a rapidement augmenté dans les premières années 60, s'est maintenant stabilisée à un niveau d'environ 70.000 tonnes, dont la moitié est vendue à l'industrie des pêches. On ne voit pas très claire- ment si c'est le manque de capacité de production qui constitue un facteur de blocage pour l'utilisation de quantités plus importantes de glace. 108. Le système traditionnel alimente à la fois le marché des produits à valeur élevée et celui des produits de faible valeur en ce qui concerne la viande, et uniquement le marché des produits de faible valeur en ce qui concerne le poisson. Les négociants (les ioulas du Mali) importent des animaux vivants à pied, par wagon et par camion, et les dirigent sur les marchés du sud. Ce système, bien que primitif, traite d'assez importantes quantités. Le tableau suivant* donne l'importance relative des différentes modalités de transport: Pourcentage importé Types d'animaux à pied par camicn par wagon Bovins 36 4 60 Ovins et caprins 6 4l 53 * Emprunté à l'étude de la SEDES sur les coûts de transport. Juillet 1969. -' 31 - 109. On trouvera ci-après une estimation des coûts relatifs de trans- port* des animaux vivants et de la viande, selon les différents moyens, en pi-ovenance de Ouagadougou: Bovins Ovins et caprins FCFA/kg3Ì Par trainl/ 35 37 Par camioni/ 33 59 Par wagon réfrigérÉ/ 28 31 Par avion réfrigéré/ 55 62 lf Animaux vivants, en équivalent viande. 2f Viande. 3/ Taxes exclues. On ne dispose pas de chiffres fiables comparables en ce qui concerne les transports à pied, mais les experts pensent que, pour les bovins, les coûts se situent entre celui du transport par camion et celui du transport par train. 110. Le Gouvernement travaille à l'établissement d'un programme de construction d'abattoirs industriels, dont les principaux éléments seraient l'agrandissement des abattoirs d'Abidjan et la construction d'un nouvel abat- toir à Bouaké, plus un certain nombre de petites unités, ces dernières étant désignées officiellement "projets sociaux". Toutefois, diaprès les projec- tions à long terme de la consommation de viande en Côte d'Ivoire, il faudra certainement prévoir une capacité d'abattage beaucoup plus élevée. 111. Le système actuel, qui admet les animaux vivants en exemption de droits mais en prélève sur la viande, encourage l'abattage en Côte- d'Ivoire. Les coûts de transport indiqués ci-dessus suggèrent cependant qu'il serait préférable, sur le plan économique, d1importer de la viande plutôt que des animaux vivants. Il serait donc peut-être justifié de pré- voir des installations supplémentaires d'abattage non pas en C6te-d'Ivoire même, mais dans les pays voisins, d'où les animaux sont actuellement importés vivants. 112. La mission n'a pas été en mesure de se procurer de renseignements détaillés en ce qui concerne le poisson mais, comme le commerce qui alimente le marché traditionnel porte principalement sur le poisson séché, il est pro- bable qu'il n'y a pas de problèmes spéciaux. On estime que le niveau de *Voir astérisque page précédente. - 32 - la production artisanale est de l'ordre de 20.000 tonnes par an, alors que l'on estime la quantité de poisson vendu séché ou fumé en 1967 et en 1968 à un peu moins de h0.000 tonnes sur un total inférieur à 70.000 tonnes. D. LES SERVICES GOUVERENTAUX FOURNIS A L'AGRICULTURE Les Services administratifs et de vulgarisation 113. Le r6le très important joué par les organismes semi-autonomes, par opposition à celui du Ministère de l'Agriculture, est une caractéris- tique marquante. En principe, les services gouvernementaux fournis à l'agri- culture relèvent de la compétence du Ministère de 11Agriculture, qui sloc- cupe à la fois d'agriculture et de forêts; du Ministère de la Production Animale qui s'occupe d'élevage et de pêches, et des deux organismes auto- nomes qui s'occupent de l'aménagement du Bandama et du développement du sud-ouest, et qui ont entrepris des réalisations qui auront des répercus- sions majeures sur le développement de l'agriculture. Dans la pratique, le r6le le plus important revient à un certain nombre d'organismes semi- autonomes qui relèvent en principe du Ministère de l'Agriculture, mais qui ont en fait des pouvoirs et des compêtences propres. Ces organismes semi-autonomes s'occupent de cultures particulières, et c'est ainsi que SODEPALM, en association avec PALIVOIRE et PAiUINDUSTRIE, a la responsa- bilité de la production d'huile de palme et du développement de la culture du cocotier; que SODEFEL est chargée du développement de la production de fruits et légumes, et SODEFOR, du développement des plantations forestières, alors que les travaux de vul;arisation concernant le cacao, le café et le riz ont été confiés à la SATACI et que la CFDT, organisme français pour le développement de la culture des fibres, a pour mission de développer les cultures cotonnières; il existe d'ailleurs un certain nombre d'autres orga- nismes de ce genre (voir annexe I). L'importance de ces organismes en com- paraison de celle du MLinistère de l'Agriculture est évident, si l'on consi- dère que la SATUaCI dispose d'environ 2.500 vulgarisateurs, alors que le Ministère n'en a que 35 environ. 11h. Ce système s'est apparemment développé plut6t dans le passé, pour répondre aux besoins immédiats et aux pressions du moment. Il semble que le moment soit venu de procéder à une analyse soignée du système ac- tuel et de déterminer oû il semble devoir conduire. 115. Un avantage très net est la somme d'expérience et de connaissances acquises dans le développement de certaines cultures. L'exemple le plus notable est celui de la SODEPAI, qui, si l'on en juge par les normes générales, a à son crédit de remarquables réussites; mais il faut dire que la SATMACI, en ce qui concerne le cacao, et la CFDT, en ce qui concerne le coton, la suivent de très près. Par contre, il convient de relever un cer- tain nombre de désavantages majeurs et qui pourraient s'aggraver avec le temps. 1) La faiblesse même du Yinistère entraîne une certaine faiblesse dans le contrôle de la politique des organismes en question. Il est difficile de donner des exemples précis, mais il ne fait - 33 - aucun doute que plus l'organisme est puissant et efficace, plus il a tendance à promouvoir et à poursuivre des fins qui peuvent se justifier dans le contexte de ses opérations plutôt que dans l'intérêt du secteur agricole ou celui de l'ensemble du pays. Certaines des difficultés de la SATMACI, par exemple, sont dues à ce qu'elle a souscrit des engage- ments qui dépassent les ressources dont elle dispose, alors que, de son c6té, la SODEPALM encourage des projets de cul- ture de palmier à huile qui vont au-delà du plan de dévelop- pement. 2) Il y a entre ces organismes des chevauchements et des enchevêtrements. Cela affecte les opérations sur deux points: a) les responsabilités techniques sont partagées et mal définies. Par exemple le Gouvernement étudie les possibilités d'un développement de l'élevage par le moyen d'un ranch pilote dans le nord-ouest du pays. A cet effet la SATMACI a passé avec le Ministère de 1 Agriculture un contrat de recherche, mais, comme elle n'a pas compétence en matière de production animale, elle a sous-traité avec le Ministère de la Production Anile pour que celui-ci lui fournisse le personnel approprié. Des dispositions aussi complexes ne sont pas favorables à une exécution efficace du projet. b) Incidence au plan des exploitations. Comme ce sont des organismes différents qui s'occupent des dif- férentes cultures, il arrive qu'un agriculteur ait à s'adres- ser à plusieurs organismes pour se faire conseiller. Il en résulte un gaspillage de personnel et une certaine confusion pour l'agriculteur. 3) Les relations mutuelles entre les différents organismes, et la fiction qui veut qu'ils soient financièrement autonomes et qu'ils fonctionnent grâce à des recettes leur permettant de couvrir leurs dépenses, font gu'il est extrêmement dif- ficile d'évaluer les véritables résultats financiers de bon nombre d'opérations entreprises par le secteur agricole sous l'égide du Gouvernement. Par exemple, la MOTORâGRI opère dans le cadre d'un barème fixe prescrit par le Gouvernement, mais elle est également tenue de concourir pour les appels d'offres sur le marché libre. Elle ne peut obtenir d'adju- dication que si elle accepte des pertes sur ses contrats commerciaux, qui sont compensées par des excédents sur papier sur ses contrats avec les autres départements gou- vernementaux. Pour ajouter à la confusion, les contrats passés avec le Ministère de l'Agriculture comportent un poste pour l'amortissement du matériel, lequel ne donne jamais lieu à paiement puisqu'à l'origine, c'est le Minis- tère de l'Agriculture qui a fourni gratuitement le matériel à la MOTORAGRI. - 3h - 4) Comme le système permet apparemment une solution facile, on constate une tendance à la création d'un nouvel orga- nisme dès qu'un nouveau problème se présente, comme on a pu le constater tout récemment par exemple lorsqu'il a été proposé de confier le développement de la production rizicole à la SODERI, nouvel organisme qui est issu de la SATMACI. Ainsi, le système semble conduire à une pro- lifération rapide de ces organismes. 116. Il est plus facile de diagnostiquer un problème que de suggérer une solution. Idéalement, il faudrait sauvegarder les avantages du présent système, en introduisant de nouvelles caractéristiques qui permettraient d'en limiter les inconvénients, grâce à une politique plus stricte et à des contrôles financiers plus rigoureux, avec réunion des renseignements par l'administration centrale et une meilleure intégration entre les différents organismes, pour ce qui est des opérations sur le terrain et des travaux de vulgarisation. Cela semblerait impliquer pour le moins la nécessité d'un renforcement considérable du Ministère de liAgriculture, à la fois au plan des effectifs et de la compétence du personnel, ainsi qu'un certain méca- nisme de coordination des travaux sur le terrain. Ces suggestions sont tout à fait provisoires, et il semble désirable de se livrer à un examen approfondi de tout le système pour éventuellement proposer des modifica- tions dans l'avenir. 117. Le moment semblerait particulièrement propice pour cet examen général, car le Gouvernement, pour un certain nombre de raisons, a déjà entamé des recherches concernant divers éléments du système. Il semble- rait également qu'il y ait une occasion particulièrement favorable d'expé- rimenter les solutions dans le sud-ouest, où l'intégration des efforts de développement est indispensable, et dans la zone de savane, où les agri- culteurs entreprennent diverses cultures nnuelles en rotation, et ont besoin d'être conseillés non seulement pour chaque culture, mais éga- lement pour l'ensemble de l'exploitation. La recherche agricole 118. La Côte d'Ivoire n'a pas, dans le domaine agricole, de services de recherche et de vulgarisation centralisés. Ces services sont organisés selon une structure sectorielle correspondant aux différentes cultures. Ce système est le résultat des activités des instituts français de recher- che tropicale, établis depuis de nombreuses années dans le pays et qui ont accompli un travail excellent en améliorant et en introduisant des cultures spécifiques. Ainsi qu'il a été mentionné dans une autre partie du présent rapport, des résultats notables ont été obtenus grâce à la mise au point de matériel végétal à haut rendement, comme c'est le cas par exemple pour le palmier à huile, le cocotier, le coton et le café. Ces instituts passent des contrats avec le Gouvernement. Leurs travaux de recherche sont princi- palement axés sur les améliorations phytogénétiques et l'amélioration des méthodes culturales; ils forment également le personnel de vulgarisation nécessaire. Tous ces instituts fournissent au pays un bon service de re- cherche pour un coût relativement modique. Il conviendrait de s'assurer leur coopération pour l'avenir, car il serait très difficile et très coûteux d'obtenir les mêmes services d'un institut national de recherche agricole. Toutefois, à long terme, il importera d'associer étroitement le personnel national aux activités nationales de recherche. On trouvera ci-après la liste des différents organismes de recherche et de vulgarisa- tion, ainsi que les productions dont ils s'occupent. Organisme chargé Organisme chargé de de la vulgarisation Culture la recherche* et du développement* Café IFCC SATMACI (depuis 1968) Cacao IFCC SATACI Palmier à huile et cocotier IRHO SODEPAI4 Hévéa IRCA (organisation privée et SAPH) Bananes IFAC SODEFEL Ananas IFAC SALCI Avocats SOPRODAV SOPRODAV Coton IRTC CFDT Riz IRAT SATMACI Canne à sucre IRAT MaXs et igname IRAT Production animale I-4VT SATMiCI Industrie forestière CTFT SODEFOR Peches ORSTO4 *Cn trouvera sur la page de couverture la liste des organismes dont le sigle figure dans le tableau ci-dessus. Il semble qu'en général la recherche et la vulgarisation soient bien co- ordonnées dans chaque secteur, mais la coordination entre les différents secteurs n'est pas bonne. Cela fait partie du problème général de la structure des services de vulgarisation. - 36 Le crédit 119. Le crédit institutionnel est fourni aux agriculteurs de deux façons: premièrement, produit par produit, par l'intermédiaire d'organismes chargés du développement de la production concernée; deuxièmement, par l'in- termédiaire de la Banque Nationa-;le pour le Développement Aglicole (BNDA), pour l'ensemble de la branche. 120. La BNDA a succédé à la Caisse Nationale de Crédit Agricole, dont les activités ont diu cesser car elle n'assurait qu'un très mauvais recouvrement des dettes et avait commis d'autres irrégularités. Comme la BNDA n'a commencé à opérer qu'en 1968, il est prématuré de tirer des con- clusions définitives sur son efficacité. En principe, la BNDA est habi- litée à consentir des prêts directs aux agriculteurs, prêts de soudure (prêts sur récolte) et prêts de développement, ainsi qu'aux établissements comme les coopératives et aux organismes de développement semi-autonomes. En réalité, la BNDA vient de commencer à octroyer des crédits de souduý e sur une petite échelle. L'avenir de ce type de prêt va dépendre des résultats en matière de recouvrement et de la possibilité de développer l'effectif de techt- niciens de l'agriculture et de personnel extérieuz, qui constitue actuellement un facteur limitatif. En ce qui concerne le soutien aux organismes de dévelop- pement, celui-ci pourrait prendre la forme d'une participation aux projets d' investissement; c'est ainsi que l'on parle de contribuer au financement d'une plantation de palmiers à huile de la SODEPALM, qui aurait une superficie de 4.000 hectares. 121. Parmi les organismes semi-autonomes qui fournissent des crédits pour des cultures déterminées, c'est la SATMACI qui a le plus grand éven- tail d'activités. Elle fournit des crédits aux coopératives de planteurs de cacao, pour leur permettre d'acheter des insecticides et du matériel de pulvérisation, et aux agriculteurs, pour leur permettre d'acheter des se- mences et des engrais. Dans les deux cas, l'octroi de crédit est combiné à un effort de vulgarisation pour apprendre aux producteurs à utiliser ef- ficacement les inputs. La SODEPAL4, en ce qui concerne les cocotiers et les palmiers à huile, fournit des services comme, par exemple, le matériel de défrichement et de culture, ainsi que le matériel végétal, gr9ce à des crédits que les producteurs sont tenus de rembourser au moment de la livrai- son de la récolte. D'autre part, il existe d'autres organismes qui opèrent de façon analogue et qui sont spécialisés dans telle ou telle culture. Tou- tefois, jusqu'à maintenant, il n'y a eu aucun système de crédit caféier. 122. L'efficacité de ce système est très variable. Dans certains cas, par exemple pour le cacao, le coton et le palmier à huile, les recouvrements sont excellents, et, dans l'ensemble, les efforts ont été couronnés de suc- cès, si l'on juge d'après les accroissements de production. Toutefois, en ce qui concerne le riz, les recouvrements ont été peu efficaces, principa- lement du fait que le Gouvernement n'avait pas le contrôle du réseau de commercialisation. Le rapport profond entre le crédit et le développement de la culture est, naturellement, un élément positif, et il semblerait qu'il n'y ait guère d'intérêt à le modifier, à moins que l'on ne reconsidère le r6le des organismes autonomes eux-mêmes. - 37 - L'é ducation e la formation 123. En Côte-d'Ivoire, l'éducation technique dans le domaine de l'agri- culture est assurée à trois niveaux différents: éducation du second degré en vue de la formation de moniteurs agricoles, éducation post-secondaire en vue de la formation d'assistants agricoles et éducation au niveau supérieur pour la formation d'ingénieurs agronomes. 124. Le Collège Technique d'Lgriculture de Bingerville forme les moni- teurs et les assistants, l'Ecole Nationale d'Agriculture d'Abidjan, les ingé- nieurs agronomes. 125. Les élèves qui sortent de l'enseignemaat général primaire sont admis dans l'enseignement secondaire agricole. Le programme d'études prévoit deux années de formation agricole générale et une année de formation spécia- lisée en agriculture, en production animale ou en exploitation forestière. Une cinquantaine d'élèves en moyenne obtiennent leur diplôme chaque année. En 1968, dix élèves ont obtenu leur diplôme d'agriculture, dix en exploitation forestière et 15 en production animale. Les autres ont entrepris des études post-secondaires. 126. Pour l'enseignement agricole post-secondaire, il est exigé la sco- larité primaire et quatre années d'enseignement secondaire. Le programme d'é- tudes comporte trois années de formation agricole générale et deux années de formation spéciale en agriculture, en production animale ou en exploitation forestière. En 1966, 100 élèves ont obtenu leur diplôme. Les deux tiers en- viron étaient ivoiriens, et un tiers était des étrngers provenant de pays voisins. Quarante se sont spécialisés en agriculture, 12 en production ani- male et 6 en exploitation forestière. On projette de transférer cet établis- sement à Bouaké et d'en porter la capacité annuelle à 250 élèves. 127. L'enseignement supérieur agricole, pour lequel le baccalauréat est indispensable, comporte deux années de formation générale et deux années de formation spécialisée en ce qui concerne les ingénieurs des travaux, trois années de formation spécialisée pour les ingénieurs agronomes, et quatre por les ingénieurs ds Eaux et Forêts. Une dizaine de diplômés sortent chL.que année de l'Ecole Nationale d'Agriculture. Ce chiffre paraît extrêmement faible pour un pays dont l'économie dépend essentiellement de la production agricol. Toutefois, les fonctionnaires gouvernementaux estiment que la production actuel- le suffit à satisfaire la demande. Cela est dû à ce que les différents inszi- tuts de recherche du pays forment des agents de vulgarisation pour la mise en oeuvre des programmes spéciaux de développement agricole. Par exemple, l'IRCC forme des agents de vulgarisation pour la mise en ocuvre des programmes de prG- duction de cacao et de café dont l'exécution est confiée à la SATIMACI, et 1' IRHO forme du personnel de vulgarisation pour la réalisation des différents pro- jets de la SODEPALM. Ainsi, la demande de personnel ayant reçu une formation agricole technique est pratiquement limitée aux besoins des Ministères de l'kt griculture et de la Production Animale. 128. En ce qui concerne les ingénieurs agricoles, il y a actuellement 31 Ivoiriens et 116 expatriés qui travaillent en Côte-d'Ivoire. Le Gouvernement se propose de remplacer peu à peu les expatriés par des Ivoiriens, et on es- time qu'en 1975 le pays aura besoin d'environ 300 ingénieurs agricoles. Pour - 38 - satisfaire cette demande, une vingtaine d'ingénieurs pourraient sortir chaque année de l'Ecole Nationale d'Agriculture, le recrutement du com- plément étant alors assuré par appel à des étudiants qui auraient été formés dans des universités étrangères, principalement en Europe. L'information agricole 129. En envisageant la possibilité d'établir des programmes et des politiques de développement agricole qui aient une portée suffisante et qui soient suffisamment réalistes par rapport aux possibilités, il importe de savoir si l'on dispose à cet effet des renseignements nécessaires. Il a été noté à diverses reprises dans le présent rapport qu'il y a de sérieu- ses lacunes en la matière. Ces lacunes concernent principalement les données d'ordre économique, social et statistique, mais il y a êgalement d1autres vides en matière d'information technique qui devront être comblés grâce à une recherche convenablement orientée. a) Données économiques, sociales et statistiques. La situation de la Côte-d'Ivoire à cet égard est quelque peu paradoxale. Dans le passé, un certain nombre d'études ont été réalisées. La mission estime qu'elles sont bien faites et qu'elles fournissent de bons renseignements sur des problèmes limités ou pour des périodes limitées. C'est ainsi, par exemple, qu'en 1962-64 une série d'études régionales a été menée à bien. Elles portaient sur 80 pour cent de l'ensemble du pays et ont fourni des renseignements sur l'utilisation des terres, le régime foncier, la structure des productions végétales, la production animale, la main-d'oeuvre, etc. De même, il existe des études isolées sur des problèmes comme la commercialisation des produits de l'élevage, la commercialisation des produits forestiers et les ressources forestières, etc. Ces études fournissent une masse assez substantielle de renseignements. 130. En msme temps, on constate des lacunes importantes. Un document officiel peut encore exposer ce qui suit en ce qui concerne le café, princi- pale production végétale du pays: "Le secteur de production est mal connu. Les réactions des planteurs aux variations des récoltes ou des prix sont presque ignorées. On se trouve dans un domaine o on a beaucoup plus cons- taté que prévu ..." (Plan caféier national, document présenté à 110IC). Le Ministère de l'Agriculture publie des statistiques annuelles de la produc- tion des différentes cultures, mais il n'y a aucun indice général de la pro- duction. On ne possède que des données numériques dérivées en ce qui concerne les superficies caféieres et cacaoyères (montant des ventes à la Caisse divisé par les rendements estimés) et en ce qui concerne le nombre de planteurs (pour le cacao seulement, les estimations se fondent sur le nombre d'adhérents aux groupes de traitement phyto-sanitaires), et lion ne possède, en ce qui concerne la distribution par taille des parcelles plantées en caféiers et en cacaoyer, que des renseignements issus des enquêtes par sondage pour une année donnée. Pour ce qui est du cheptel, il semble que l'on niait que des renseignements très schématiques sur l'effectif (estimations au jugé et relevés de vaccina- tion); le pourcentage de prélèvements et les chiffres de la production se fondent sur des bases très incertaines et donnent des résultats incohérents d'une année à l'autre. & ce qui concerne les bois, les données fondamen- tales se rapportent aux exportations et aux sciages; la mission a appris sui place qu'il n'y a aucun renseignement sur les abattages, le volume du peuple- ment forestier et le volume inutilisé. Pour l'ensemble du secteur agricole i n'y a eu aucun recensement de la production ou ds uerficie. - 39 - 131. Bien que l'on ait d'assez bons reriseignements sur le coefficient d'input/output des différentes cultures (qui ne se rapportent cependant qu'à la période 1962-64), il n'y a aucun moyen, si ce n'est de façon hypo- thétique, de combiner ces renseignements pour brosser un tableau de l'en- semble de l'exploitation. Les renseignements dont on dispose en Côte- d'Ivoire en ce qui concerne les revenus des agriculteurs et les besoins en main-d'oeuvre, qui sont tous établis par hectare, révèlent vraiment peu de choses sur la situation revenus ou les besoins en main-d'oeuvre pour des unités d'exploitation typiques. En conséquence, il n'y a pas de base solide pour formuler des recommandations de politique générale concernant l'utilisation des terres, la distribution des cultures ou les méthodes de gestion des exploitations, dans le but de maximer la renta- bilité du travail. 132. Une autre lacune importante au plan des renseignements concerne la commercialisation et les prix dans l'important secteur des cultures vivrières. Pour autant que la mission ait pu s'en assurer, on a vrai- ment peu de renseignements sur la façon dont la production des cultures vivrières est commercialisée et sur le processus de formation des prix (degré de monopole, etc., prix au niveau de l'exploitation et au stade du détail, marges de commercialisation et leur ventilation). Il nty a aucun canal qui permette de donner au public des renseignements d'ordre commercial, comme on peut le faire chaque jour à la radio grâce à un programme de mercuriales. 133. On pourrait s'appuyer sur d'autres exemples pour montrer qu'il existe de sérieuses lacunes dans les renseignements dont disposent ceux qui déterminent la politique à suivre; ces lacunes constitueront peut- être un obstacle pour la formulation et la réalisation d'une politique agricole oti-ale et rendront plus difficile l'évaluation de chaque projet. 134. Plus spécialement, des efforts portant sur les points énumérés ci-après pourraient contribuer dans une large mesure à combler ces lacunes. i) Un recensement agricole devrait être effectué, disons, tous les dix ans pour fournir, sur les différentes régions, des renseignements con- cernant la superficie et le rendement de toutes les cultures, l'effectif du cheptel et la distribution par taille des exploitations, les types de matériel agricole existants, ainsi que l'emploi et les conditions d'emploi de la main-d'oeuvre familiale et non familiale. ii) Des renseignements chiffrés concernant la gestion des exploita- tions devraient être réunis régulièrement, avec ventilation par région, ainsi que par type et par taille d'exploitation. L'accent devrait être mis sur le concept de l'exploitation considérée comme unité. Pour com- mencer, on pourrait se concentrer sur l'important secteur où doiinent le café et le cacao. - 40 - iii) Il importe de réunir d'urgence des renseignements sur le système de commercialisation et sur la formation des prix. Les enquêtes entreprises à ce sujet devraient être orientées vers les canaux de distribution, les méthodes de transport, les systèmes de marché, le système de stockage, les opérations de financement, etc. En ce qui concerne les prix, il est indis- pensable dtavoir des renseignements sur les prix à la production et à la consommation, ainsi que sur la composition et l'importance des marges. iv) Il conviendrait de recueillir des renseignements sur le régime foncier actuel, en prévoyant leur mise à jour ultérieure afin de mettre en relief les changements survenus. b) Eiquêtes techniques i) Production végétale 135. Si la recherche agricole technique est satisfaisante en ce qui concerne les principales cultures commerciales, il n'en va pas de même pour les cultures vivrières. L'IRAT, qui est l'institut spécialisé chargé de s'occuper de ces cultures, n'a commencé à travailler en Côte-d'Ivoire qu'en 1967. Le passage prévu de l'agriculture itinérante à 1agriculture sédentarisée dans la zone de savane soulève de nombreux problèmes techni- ques nouveaux qui ne sont pas résolus. 136. Les domaines principaux dans lesquels une recherche intensifiée est nécessaire sont les suivants: Âmélioration culturale en ce qui concerne le riz, plus particulière- ment le riz irrigué, le mais, les arachides, le manioc et les ignames, du point de vue du rendement, de la, résistance à certaines maladies et de la mise au point de variétés à maturation précoce, de façon à ob- tenir dans certaines zones deux récoltes par an. Mise au point de systèmes de rotations satisfaisants pour les diffé- rentes zones écologiques. Utilisation efficace des engrais en relation avec les types de sol et la rotation des cultures. Mise au point et essai de matériel agricole économique et viable, particulièrement instruments à traction animale qui permettraient de triompher des facteurs de blocage saisonniers dus à la pénurie de main-d'oeuvre, et expérimentation d'herbicides, ainsi qu'intro- duction de matériel de transformation. ii) Production animale 137. Dans ce domaine, on a pratiquement fait peu de choses jusqu'ici, et des recherches supplémentaires sont indispensables en ce qui concerne tous les aspects de la production animale. Les principaux problèmes qui se posent sont les suivants: - hi - Lutte contre'les maladies des bovins, des ovins et des caprins. Amélioration du cheptel grâce à une sélection et à une génétique appropriées et, en ce qui concerne les ovins et les caprins, éven- tuellement grâce à l'introduction de races nouvelles. Aménagement et amélioration des pâturages. Etude des pâturages naturels et de leurs possibilités de charge; mise au point de techniques d'ariénagemtent des parcours. Création d'une industrie des porcins et de la volaille, basée sur les disponibilités locales en produits d'alimentation des animaux. c) Bureau central d'information agricole 138. La mission estime que l'état actuel non satisfaisant des renseignements sur l'agriculture est dû en partie à ce qu'il n'existe pas de bureau central chargé de réunir et d'analyser régulid- rement les renseignements utiles concernant l'agriculture, dans son ac- ceptation la plus large, et de préciser les lacunes dans la documenta- tion qui pourraient entraver l'effort de développement. 139. Il serait raisonnable de prévoir que ce bureau fasse partie du Ministère de liAgriculture, oÙ un département des recherches et des études fort jouerait un rdle clé dans la fonction de détermination de la politique générale à suivre, dont nous avons suggéré ci-dessus qu'elle devrait être celle du Ministère. Ce bureau fournirait les renseignements essentiels nécessaires en vue de la formation de la politique générale à suivre dans le domaine de l'agriculture en général, et pour déterminer les lignes d'action appropriées, ainsi que le partage des responsabilités entre les différents organismes autonomes. Ce bureau serait également en mesure dlorienter la recherche et les études dans le sens le plus néces- saire à l'effort de développement. La mission estime qu'il est urgent de créer un tel bureau comme première mesure destinée à permettre au Ministère de s'acquitter de façon efficace du r8le de détermination de la politique générale qui lui revient. III. POLITIQUE DE DEVELOPPEiT AGRICOLE A. Généralités 140. Lorsque l'on étudie les possibilités de développement futur de l'agriculture, il convient de se souvenir d'une hypothèse et d'ýun engagement actuels du Gouvernement. L'hypothèse concerne la politique de 1'Etat à l'égard de la migration intérieure et extérieure. L'importance de ce fac- teur pour le développement de l'agriculture a déjà été signalée. Pour l'évaluation des politiques, il a été présumé que les projections du Plan Esquisse se confirmeront plus ou moins. Sans les limitations qu'implique cette hypothèse, la gamme des possibilités à considérer serait trop grande pour qu'il soit possible de le faire. 141. L'engagement actuel concerne les trois projets de développement en cours de réalisation. Il s'agit du projet de Kossou, du projet de San Pedro et du développement d'Abidjan. En bref, pour ce qui est de l'agri- culture, le projet de Kossou implique une importante opération de Céplacemernt de population et un développement intégré de l'agriculture; celui de San Pedro, un développement substantiel des cultures industrielles pérennes et une opération de colonisation de grande envergure; et le développement d'Abidjan l'extension d'une agriculture urbaine périphérique, telle que jardins maraîchers, élevage d'animaux laitiers ou de volaille sur une grande échelle, ainsi qu'un grand effort pour accroftre la production d'aliments de base tels que le riz. 142. Ces trois projets sont tellement ambitieux par rapport aux ressources de l'Etat qu'il est permis de se demander sérieusement s'il lui est loisible d'entreprendre des actions de développement agricole qui ne s'y rattachent pas à quelque degré. 143. En résumé, le Plan Esquisse envisage des dépenses agricoles d'environ h5 milliards de FCFA de 1971 à 1975 inclus, dont environ 10 milliards de FCFA de dépenses courantes. Sur ce total, quelque 33 milliards doivent être consacrés à des cultures spécifiques dans la zone de la forêt. Ce chiffre est à rapprocher des dépenses effectives d'environ 3 milliards et demi de FCFA par an au cours de la période 1960/68 et d'environ 7 milli'tæd et demi de FCFA en 1969. Les estimations du Plan Esquisse, qui n'étaient que préliminaires, sont sujettes à une importante révision, mais de toute faron elles ne conten3ient pas dE propositions chiffrées düs ptojete relatifs à l'élevage, à la pêche, ou " un développement rural integré. A titre indicatif, selon les estimations très approximatives établies par la mission, les révisions ou la suppression de rubriques qui figurent déjà dans le Plan Esquisse ramèneront les dépenses d'investissement à environ 20 milliards de FCF!i, économie qui sera compensée en partie à concurrence d'environ 18 milliards par des rubriques supplémentaires qui n'y sont pas encore inscrites. Toutefois, quel que soit le niveau que les dépenses atteindront finalement, il est hors de doute que la structure générale sera caractérisée par la place extrêmement importante qui sera faite aux cultures industrielles et commerciales dans la zone de la forêt. - 43 - 14. Pour autant que le café, le cacao et l'exploitation forestiare restent les principaux ressorts du développement et que la zone de la forêt soit le siège de cultures secondaires prometteuses, cette orienta- tion générale est sans doute juste, encore que, on puisse faire des ré- serves de détail quant aux objectifs quantitatifs ou aux moyens adoptés pour y parvenir. La section III D. du rapport contient à ce sujet une analyse détaillée. Entre-temps, il apparaît que, telles qu'elles sont formulées, les mesures envisagées appellent trois questions importantes: Premièrement, comment produire la quantité supplémentaire de produits alimentaires dont a besoin la population urbaine croissante? Deuxième- ment, ces produits alimentaires pourront-ils être convenablement distri- bués? Troisièmement, que faire pour résoudre le problème du Nord? L'offre de produits alimentaires 145. S'agissant de l'accroissement des besoins en produits alimen- taires de production locale entre 1965 et 1980, le Plan Esquisse contient des estimations qui tiennent compte de l'accroissement démographique et de l'évolution de la répartition de la population entre les villes et la brousse. Comme ces estimations concernent la production alimentaire lo- cale, il s'ensuit, comme dans le passé, que celle-ci devra être le fait de la population rurale qui, ainsi que nous l'avons déjà signalé, ira en diminuant par rapport à la population totale; d'où la nécessité d'accroî- tre la production par tête de produits alimentaires locaux par la popula- tion rurale. Le tableau suivant cherche à dégager certaines des implica- tions de cette nécessité; pour des raisons d'uniformité, production et consommation y sont exprimées en calories: 1965 1980 Augmentation % (en milliers7 Population Totale 4.300 6.700 56 Urbaine 98o 2.6h0 170 Rurale 3.320 h.060 22 Production alimentaire locale calories/jour Consommation alimentaire par habitant 2.156 2.232 Millions de calories/jour Consommation alimentaire de la population totale 9.271 14.954 61 de la population urbaine 2.113 5.892 179 de la population rurale 7.158 9.062 26 Calories/jour Production alimentaire totale par habitant rural 2.792 3.683 32 excédent par habitant rural 636 1.451 128 L'accroissement des besoins alimentaires ;mioyïers par habitant no dépend que de l'évolution de la structure urbaine/rurale de la population et ne tient pas compte de l'incidence, sur la consommation alimentaire, de l'augmentation des revenus moyens projetée dans le Plan Esquisse. En outre, une partie du riz qui est actuellement consommé est importée, alors que, selon l'hypothèse du Plan Esquisse, les besoins en riz seront entièrement couverts par la production nationale en 1975. Pour ces deux raisons, le tableau ci-dessus sous-estime probablement l'augmentation de la production alimentaire par habitant qui sera requise de la population rurale. 146. Ainsi que le montre le tableau ci-dessus, l'augmentation de la production alimentaire par habitant qui sera requise de la population rurale est voisine d'un tiers en 15 ans. L'excédent disponible devra augmenter beaucoup plus vite. Alors qu'en 1965 un travailleur rural devait produire environ 30 pour cent de plus que sa propre consommation pour couvrir les besoins de la population urbaine, ce chiffre devra atteindre 65 pour cent en 1980. Bien qu'énorme, cette augmentation ne toucherait pas toutes les cultures alimentaires dans la même mesure. Toujours d'après les estimations du Plan Esquisse, les besoins totaux en céréales s'accroîtraient de près de 90 pour cent, et ceux en féculents de 40 pour cent seulement. Quoi qu'il en soit, le surcroit de production nécessaire serait substantiel, d'autant plus qu'il concer- nerait les produits alimentaires traditionnels qui ont été cultivés principalement à des fins de subsistance et avec de faibles moyens techniques. En outre, il sera difficile de proposer rapidement des solutions, car peu de choses ont été Laites jusqu'à présent en Côte d'Ivoire pour mettre au point des méthodes économiques applicables pour accroître la productivité dans ce secteur. 147. Il est utile de voir de plus près ce qu'implique une aug- mentation aussi importante de la production par habitant. Premièrement, si les agriculteurs et les travailleurs agricoles ne désirent pas fournir davantage de travail qu'aujourd'hui, ou s'il n'y a pas d'évolution technique, ils ne pourront pas cultiver plus de terre par habitant qu'à l'heure actuelle, et les rendements ne s'accroîtront pas non plus. Si les prix à la production augmentent, cette augmentation pouvant résulter de l'urbanisation prévue à condition qu'il n'y ait pas d'im- portation, on peut admettre que les agriculteurs travailleraient da- vantage. Comme nous l'avons vu, il existe déjà certains indices d'augmentation des prix des produits alimentaires dans les villes mais il est probable qu'une partie seulement de cette augmentation est répercutée sur la production étant donné les imperfections des circuits de distribution. 148. En ce qui concerne l'évolution technique, on pourrait certes améliorer la structure de la production agricole et accroître les inputs: engrais, semences, pesticides et machines. Jusqu'ici, peu de choses ont été faites en ce qui concerne les régions forestières; dans la savane, où la mécanisation est indispensable pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre qui fait obstacle à l'utilisation d'autres inputs, aucune méthode ne s'est encore révélée satisfaisante. On en conclut qu'une évolution technique conduisant à de meilleurs rende- ments des cultures vivrières par habitant ne peut se faire que lentement étant donné le rythme actuel du progrès. 149. Deuxièmement, la productivité moyenne de la main-d'oeuvre peut évoluer à la suite des migrations de travailleurs de régions à faible productivité vers des régions à forte productivité. Dès lors que le sud connaît des conditions naturelles en général plus favorables que le nord, la persistance de migrations vers le sud contribuerait à une élévation de la productivité de la main-d'oeuvre. Toutefois, comme il a été mentionné précédemment, la possibilité qu'ont les régions du sud-est de continuer à accueillir des immigrants est de plus en plus limitée. Il est donc d'autant plus urgent d'ouvrir de nouvelles zones du sud-ouest à la colonisation. Distribution des produits alimentaires 150. En raison des augmentations projetées de l'offre et de la demande de produits alimentaires, une expansion des circuits de distri- bution est indispensable. Sur la base 100 en 1965, le volume de l'excédent commercialisable de produits alimentaires sera de 270 en 19C0, ce qui correspond à un taux de croissance d'environ 7 pour cent par an. Dans certaines agglomérations urbaines, par exemple à Abidjan, la croissance requise sera encore plus forte. Les secteurs où l'augmentation de la capacité devra être la plus importante sont pi,obablement les transports à destination et à l'intérieur des villes et les marchés de gros et de détail des produits alimentaires bruts (marchés et magasins) et des produits alimentaires cuisinés (restaurants, cantines). 151. Ce dernier point est peut-être un élément mineur dans l'en- semble de la distribution des produits alimentaires, mais quiconque a vu les conditions qui existent à Abidjan ne peut douter que le circuit actuel devra être beaucoup amélioré pour faire face aux besoins lorsque Abidjan prendra encore de l'extension et sera plus industria- lisé et que davantage de travailleurs viendront chaque jour de plus en plus loin et auront besoin d'établissements de restauration proches de leurs lieux de travail. Si l'on part de l'hypothèse qu'en l980 il n'y aura pas moins de 50.000 employés dans les secteurs secondaire - 46 - et tertiaire, que ces employés auront besoin d'établissements de restauration d'une forme ou d'une autre pour un repas par jour, et que les dépenses initiales d'investissement pour les installations requises représentent 100 dollars par repas par jour, les dépenses totales d'investissement au titre de cet élément mineur seulement s'élèveraient à 5 millions de dollars. Si l'on tient compte des sommes qui devront également être consacrées aux transports, aux infras- tructures commerciales de gros et de détail, une somme assez substan- tielle devra être ajoutée aux investissements requis par le dévelop- pement d'Abidjan. 152. La difficulté provient principalement de ce qu'Abidjan va grandir très vite. En conséquence, il semblerait qu'il faille examiner d'urgence tous les éléments du circuit de distribution des produits alimentaires afin de déterminer les moyens qui seront requis d'après les estimations concernant les dépenses d'investissement et de fonction- nement, le personnel, la structure organique, l'hygiène, etc. et de voir s'il faudra que le Gouvernement prenne des mesures spéciales ou si le secteur privé pourra répondre à lui seul aux besoins. Problèmes régionaux et politiques régionales 153. Le problème des politiques régionales comporte deux asnects. Premièrement, il s'agit de déterminer quelle priorité pourra être accordée au nord dans les affectations de crédits de développement; deuxièmement, il s'agit d'identifier les activités de développement qui y seront possibles du point de vue technique et économique. De toute évidence, ces deux aspects sont interdépendants puisque le dé- veloppement prioritaire du nord dépend dans une certaine mesure des mérites économiques de chaque projet qu'il serait envisagé d'y réaliser. 154. Pour l'heure, le Gouvernement estime qu'il doit donner une certaine priorité au nord. Les opérations concernant le riz et le coton ont été une manifestation de cette politique, et plusieurs projets pilotes y ont été éxécutés afin d'essayer de déterminer la meilleure solution qui serait applicable sur une grande échelle. Le problème n'est pas facile. Comparé avec le sud, le système agricole actuel donne des revenus par habitant qui sont beaucoup plus bas. Des estimations indicatives établies par la mission situent la pro- duction brute par exploitation de la savane à environ 75.000 FCFA par an, contre plus de 200.000 dans les zones témoins d'Abengourou:, région riche en café, cacao et bois (Tableau Statistique 11). Les sols de la savane sont moins fertiles, le climat est moins propice à l'agriculture, l'eau est rare, les possibilités agricoles sont plus limitées, les marchés et les sources d'approvisionnement sont éloignés, la population est clairsemée, l'infrastructure socio-économique est mince, et les entraves sociologiques empêchent l'utilisation rationnelle du bétail et des herbages de la savane. - 47 - 15. En conséquence, la production se compose de produits de valeur moindre, les techniques sont plus arriérées, l'agriculture exige davantage de main-d'oeuvre en pleine saison, et la superficie qu'une famille peut cultiver est souvent plus petite. L'une des solutions choisies pour la région de la savane consiste à regrouper les exploitations autour des villages qui peuvent être pourvus en eau, en électricité, en écoles et en cliniques, facteurs dont on a estimé avec raison qu'ils encourageraient fortement les villageois à de- meurer sur place. En outre, la dimension des exploitations doit être portée de 2-2 1/2 hectares en moyenne à environ 5 hectares par famille. L'agriculture continuera d'y être pratiquée de façon plus ou moins traditionnelle, si ce n'est que le défrichement et certaines cultures s'y feront à l'aide de machines afin de résoudre la pénurie de main-d'oeuvre qui, autrement, apparaîtrait. Ce système a été essayé à titre expérimental à Bouaké. Il est maintenant envisagé d'exécuter un projet de 12.000 hectares à Makano, dans le cadre de la première étape de l'application générale de ce système dans le nord. 156. Ce système a permis non seulement d'accroître la superficie cultivée, mais encore d'élever considérablement les rendements et de porter le revenu agricole net d'une valeur estimée à 57.000 FCFA par famille à 139.500 FCFA. C'est une grande amélioration, surtout en ce qui concerne le revenu monétaire, car, avec le système traditionnel, la quasi totalité de la production est absorbée par l'auto-consom- mation, alors qu'avec le système semi-mécanisé, la production cornmer- cialisée représente environ &0.000 FCFA. Toujours est-il, toutefois, que ce résultat est bien inférieur à ce que l'on pourrait espérer raisonnablement dans le sud, et il n'y est pas tenu compte du coût économique total du projet en termes de dépenses initiales d'investis- sement et de dépenses de fonctionnement assumées par le Gouvernement au titre du soutien de la production cotonnière. 157. Dans le système actuel, le véritable goulot d'étranglement réside dans la main-d'oeuvre. Il ne peut être forcé que par une évo- lution technique. Comme le projet envisagé ne va pas loin dans ce sens, l'augmentation des revenus est limitée. En outre, l'agriculteur continuera de consacrer une grande partie ou la quasi totalité de ses efforts à une agriculture de subsistance. Il est donc improbable, si la politique envisagée est appliquée, que le nord contribuera à résoudre le problème de l'approvisionnement en produits alimentaires dont il est question d'autre part dans le présent rapport. 158. En résumé, la mission n'est pas convaincue que la solution proposée par le Gouvernement soit valable. Doit-on en conclure pour autant que la priorité accordée au nord par le Gouvernement est in- justifiable? Cette question appelle une réponse à long terme et une - 48 - réponse à court terme. A court terme, la mission estime qu'il devrait être possible de trouver des systèmes d'agriculture plus efficaces que ceux proposés par le Gouvernement. Deux solutions de rechange pourraient être envisagées pour camnencer: l'une réside dans l'in- troduction de petites machines à traction animale et dans l'intégration de l'élevage à l'agriculture; l'autre consiste à créer de grandes unités d'exploitation fortement mécanisées pour la culture et l'é- levage. Ces deux solutions offrent la possibilité d'une évolution technique continue et de revenu par habitant beaucoup plus élevé qu'à l'heure actuelle. Toutefois, elles posent toutes deux des problèmes évidents de gestion et, comme la production totale serait plus élevée, elles risquent également de susciter des difficultés de commercialisation. Néanmoins, on peut prévoir qu'à long terme il existera des débouchés beaucoup plus importants pour les céréales produites dans le nord. Il est donc permis de conclure qu'il sera finalement justifié, du point de vue économique, de donner priorité au nord. B. OBJECTIFS DE DEVPPE-ENT 159. Le Plan Esquisse définit les objectifs provisoires de déve- loppement du Gouvernement au milieu de 196e. S'agissant de l'agricul- ture, le meilleur moyen d'en donner un résumé est de les présenter sous forme de tableau. 1960 1965 1970 1975 190 ...............en milliers ............. Population totale 4300 5000 5800 6700 rurale 3320 3550 3770 6060 Hain-d'oeuvre totale 232 343 489 595 agricole 116 173 246 261 en milliards de FCFA PIB total 142 214 317 470 636 Secteur primaire* 63 8h 106 134 13t Exportations totales 47 73 109 160 221 ccnt: Secteur primaire * 40 57 75 85 107 * Note: Selon la définition utilisée par le Plan Esquisse, le secteur primaire s'entend de l'agriculture, de l'élevage, de l'ex- ploitation forestière et de la pêche, à l'exclusion de l'extraction minière et de la transformation des produits agricoles. - 49 - 160. De 1970 à 1980, le secteur primaire devrait croitre au rythme de 4,7 pour cent par an, contre 6 à 8 pour cent pour l'ensemble de l'économie. Les exportations de produits agricoles augmenteraient de 40 pour cent, mais leur part dans les exportations totales dimi- nuerait et tomberait d'un peu moins de 70 pour cent à un peu moins de 50 pour cent. Toutefois, ces chiffres sous-estiment l1'importance future du secteur primaire, étant donné que le Plan Esquisse n'attribue à ce secteur que les exportations de produits agricoles non transfor- més. On estime que les produits agricoles semi-transformés, tels que les huiles végétales, la pâte de cacao et le beurre, le café en poudre, etc., joueront à l'avenir un rôle de plus en plus grand en tant que produits d'exportation, mais ceci est fonction d'une expansion du secteur agricole. 161. En résumé, les taux de croissance annuelle que le Plan Es- quisse envisage aux cours de la décennie sont les suivants (en pourcentage): Cultures d'exportation et cultures industrielles 6 - 6 1/2 Exploitation forestière 2 Production alimentaire 3 Elevage 3 1/3 Pêches 12 au début tombant à 5 1/2 Les objectifs quantitatifs concernant certaines des cultures les plus importantes sont indiqués ci-après: 1960 1965 1970 1975 1980 ............. en milliers de tonnes...... Produits alimentaires Paddy 160 250 395 613 750 Mais 147 180 207 266 329 Ignames 1150 1300 1432 1578 1790 Manioc 450 500 562 635 714 Bananes plantain 490 600 674 760 855 Cultures industrielles et d'exportation Café 136 213 230 265 360 Cacao 85 115 194 262 340 Bananes 85 133 150 175 200 Ananas 20 U 114 14b 175 Latex - 4 12 19 36 Coton - 6 69 117 130 Coprah 2 3 6 15 63 Palmier à huile 58 7h 206 850 1600 Canne à sucre - - - 45o 600 Poisson frais 48 64 93 155 205 ............en ialliers de m3............ ExDloitation forestière Bois r ¯¯~d. 1060 2605 29 0 3300 3CO - 50 - 162. Le Plan Esquisse est en voie de révision, et certains de ses objectifs ont été abandonnés. Par exemple, celui de la produc- tion de café pour 1980 est maintenant (1) de 300.000 tonnes, alors que celui de l'exploitation forestière en 1968 était déjà de 3,5 mil- lions de m . Compte tenu de ces révisions, de ses propres estima- tions concernant le potentiel de production et les possibilités d'execution, et des résultats des projets en cours, la mission estime que les prévisions relatives aux cultures les plus importantes doivent âtre remplacées comme suit: 1975 1980 (enmiiliers de tonnes) Café 230 300 Cacao 210 290 Bananes 200 220 Ananas pour la conserverie 160 200 frais 40 60 Coton fibre 32 40 graine 43 60 Palmier à huile - huile 157 172 palmistes 41 44 Coprah 3 15 36 Bois (milliers de m3) 4000 2000 Se fondant sur ces objectifs et sur ceux d'autres cultures qui ne sont pas indiquées dans ce tableau, la mission estime que la pro- duction agricole globale pourrait augmenter un peu moins vite qu'il n'est prévu dans le Plan Esquisse. C. PRINCIPAUX PROJETS DE DEVELOPPEILNT 163. Les 'objectifs du Plan Esquisse prennent corps sous la forme de procrammes et de projets concernant l'agriculture. Les plus importants d'entre eux, du moins pour ce qui est du coiut, sont le projet du Kossou et le projet du sud-ouest. Certaines cultures font également l'objet d'activités de développement qui, dans certains cas, doivent être incorporées dans ces deux projets principaux. il convient donc de définir tout d'abord ces derniers, puis d'analyser les propositions concernant ces cultures. Projet de San Pedro et du sud-ouest 164. Ce projet, comme son nom l'indique, sera executé dans le sud- ouest du pays, dans le triangle formé par la Sassandra, la frontière (1) Décembre 1969. - 51- - libérienn2 et la mer. Il portera sur une surface totale d'environ 30.000 km à très faible densité de population (environ 2 habitants au km2). En fait, la plupart des gens qui s'y trouvent vivent à la périphérie, dans des villages ou dans de petites villes dont la plus importante est le port de Sassandra. L'arrière-pays est donc prati- quement inhabité, du moins était-ce le cas jusqu'à une date récente. L'ensemble de la région est couvert d'une forêt dense qui constitue la dernière grande réserve de ressources forestières de la Côte d'Ivoire. Toutefois, l'exploitation forestière s'y développe rapi- dement, et il est probable que dans les huit ou dix années à venir, l'ensemble de la région aura été exploité au moins -une fois suivant les méthodes actuelles d'extraction peu intensives. Du point de vue des sols et du climat, la région est analogue au reste du sud de la Côto d'Ivoire avec, peut-être, des précipitations plus fortes; les mêmes types de cultures pérennes et vivrières pourraient y être pratiquées. Toutefois, la topographie y est plus hétérogène et posera peut-être davantage de problèmes qu'ailleurs pour ce qui est de l'agriculture mécanisée ou de plantation. 165. L'expérience montre que l'immigration et la colonisation se font spontanément dès que la région est ouverte. Aussitôt que des routes de pénétration dans la forêt sont construites, des familles commencent à apparaître le long de leur tracé, et, selon le processus habituel, il y a d'abord défrichage grossier, puis culture du riz et d'autres produits alimentaires et enfin culture du café et du cacao. La situation concernant la population et l'utilisation des terres est loin d'être statique. A cet égard, le délai qui reste au Gouvernement pour arrêter des choix est limité. 166. Le projet de San Pedro a été entrepris au début de 1968 à l'emplacement d'un ancien village de pêcheurs comptant 200 habi- tants. Il consiste, dans un premier temps, à construire un nouveau port (quais, brise-lames, travaux de diagage) et 200 k,' de route reliant San Pedro au reste de la Côte d'Ivoire, et à mettre en place l'infrastructure de base pour une ville de 6.000 habitants. Le coûlt total de ces travaux, y compris diverses dépenses complé- mentaires et les dépenses imprévues, est estimé à l'heure actuelle à 11.618 millions de FCFA (42 millions de dollars). Cette première tranche devrait être achevée au début de 1971, mais il est prévu que le premier navire utilisera le port au début de 1970. 167. La seconde tranche, qui devrait démarrer en 1970, comprend deux parties principales: l'une consiste à pousser le développement de la ville et du port, c'est-à-dire à en porter la population a 25.000 habitants, à la doter du téléphone et à l'approvisionner en eau, à construire un aéroport, etc. L'autre consiste à mettre en valeur l'arrière-pays, y compris à multiplier les routes d'accès . Selon les estimations actuelles, les dépenses complémentaires affé- rentes à ces deux opérations s'élèveront à 9.546 millions de FCFA (34 millions de dollars) d'ici à la fïn de 1975. - ->2 - 168. Sur la base des estimations actuelles, la mise en valeur de l'arrière-pays coûterait 5.392 millions de FCFA (19,5 millions de dollars) et comprendrait les projets agricoles suivants: (1) (Dnstetution de cinq· zones de peuplement capables d'accueillir 10-15.000 habitants chacune. (2) Deux projets de plantation d'hévéas sur 20-30.000 hectares. (3) Un projet de plantation de palmiers à huile sur environ 15-20.000 hectares. (h) Un projet de plantation de cocotiers sur 5-10.000 hectares. (5) Mise en valeur de 200.000 hectares de forêt exploités en permanence de façon à alimenter une usine de pâte ou de papier. Ces projets sont -analysés de fagon plus détaillée ailleurs dans le présent document. Qu'il suffise de dire ici que certains d'entre eux sont encore provisoires, alors que, pour diautres, de bonnes études préliminaires ont déjà été effectuées. Toutefois, tous nécessiteront des études additionnelles avant qu'il ne soit pos- sible d'établir des estimations fermes concernant leur coût et leurs avantages, la structure organique, les méthodes de finance- ment et la possibilité de les réaliser. 169. Jusqu'ici, les cinq zones de peuplement ont été déli- mitées et, à certains endroits, des études pédologiques ont été effectuées. Une superficie d'environ 100.000 hectares a été prospectée en vue de la culture éventuelle du palmier à huile ou de l'hévéa; environ 40.000 ont été reconnus comme s'y prêtant. Dans le périmètre de Néro, une prospection détaillée -est en cours sur 10.000 hectares en vue de la plantation d'hévéas. Une étude préliminaire a été effectuée le long du littoral à l'effet de trouver des endroits propices à la culture du cocotier, et une étude détaillée de cette région est envisagée pour 1970-71. L'exploitation des ressources forestières pour l'usine de pâte n'a pour ainsi dire pas encore fait l'objet de travaux préparatoires. 170. Outre ces projets agricoles, il convient de mentionner la mise en exploitation probable d'un gisement de minerai de fer à environ 280 km de San Pedro (1). Cette entreprise nécEssiterait la construction dtun chemin de fer pour exporter le minerai via San Pedro. Ce chemin de fer pourrait avoir une incidence importante sur le développement de ltagriculture dans les régions traversées. (1) Près de Bangolo. 171. Le Gouvernement espère que, d'ici à 1980, le sud-ouest comptera environ 150.000 habitants. Comme le montre le tableau ci- après (établi d'après la dimiension minimum indiquée), ce chiffre correspond assez bien aux besoins estimés en main-dgoeuvre des projets agricoles mentionnés ci-dessus: 1975 1980 Projets Cacao Nombre de travailleurs Colons 9.000 16.000 Palmier à huile Grande plantation, main-d'oeuvre 500 1.250 Colons 350 900 Cocotier Grande plantation, main-d9oeuvre 220 850 Colons 200 700 Hévéa Grande plantation, main-dioeuvre 800 4.800 Sous-total Colons 9.550 17.600 fain-d'oeuvre 1.500 6.900 Total 11.070 24.500 172. Si on part de l'hypothèse que la famille d'un manoeuvre ou d'un colon se compose de cinq personnes, la population rurale s'élèvera A environ 55.000 personnes en 1975 et à 125.000 en 1980, compte non tenu de la population rurale qui s'adonnera principale- ment à des cultures vivrières destinées à l'approvisionnement de San Pedro. 173. Lorsque l'on examine l'ensemble du projet du sud-ouest, deux questions évidentes viennent à l'esprit: est-il justifié du point de vue économique de vouloir mettre en valeur le sud-ouest maintenant ou à un moment donné dans l'avenir? Y a-t-il une raison économique pour laquelle la combinaison particulière des projets choisis devrait être plus favorable que n'importe quelle autre possibilitë? En ce qui concerne la première question, la mission n'a pas procéd6 à une analyse des avantages et des coûts, les éléments nécessaires à cet effet n'étant pas disponibles. Les coûts sont évidents, les avantages éventuels ne peuvent pour l'instant être pergus que vague- ment, et il est certain qu'ils ne peuvent pas encore être quantifiés. Toute- fois, à divers endroits du présent rapport, des raisons substantielles ont été avancées qui permettent de supposer qu'il en découlera des avan- tages réels. Ils sont taus liés à la nécessité de maintenir le rythme de croissance que conférera à l'ensemble de l'économie un secteur agri- cole dynamique, ainsi qu'à la difficulté d'y pourvoir si le développe- ment reste concentré dans le sud-est, en raison de la densité croissante de population et à la longue, de la pénurie relative de terre, ou si le développement est étendu au nord où le potentiel immédiat est beaucoup plus limité. C1est pourquoi la mission estime en général que la décision de mettre en valeur le sud-ouest est juste du point de vue agricole. 174. En ce qui concerne la combinaison des projets, il n'y a aucune raison de penser que cette association forme un ensemble indivisible. La justification de leur exécution dans le sud-ouest ne réside pas dans leur association, mais dans la décision préalable de mettre en valeur cette ré- gion et dans l'existence de terres appropriées. Les superficies visées, les types de cultures qui y seront pratiqués, la structure organique, etc. sont autant de facteurs au sujet desquels les décisions sont prises pour des raisons qui ne sont pas liées ni à chacun de ces projets ni à San Pedro même. Par contre, le développement agricole du sud-ouest est consi- déré par le Gouvernement, à juste titre selon la mission, comme faisant partie intégrante du développement national de l'agriculture, et les orien- tations générales définies pour le sud-ouest sont les mêmes que pour le reste de la région forestière, c'est-à-dire qu'elles consistent principa- lement à créer autant que possible une agriculture convenablement diver- sifiée. Kossou 175. Le projet du Kossou est situé au centre du pays, à proximité de Yamossoukro, au sud-ouest de Bouaké. Il s agit de la construction d'un barrage hydro-électrique sur la rivière Bandama. Le bassin de re- tenue s'étendra sur 174.000 hectares. Le coût du barrage, des instal- lations électriques, des lignes à haute tension, etc., est estimé à environ 29 milliards de FCFA (105 millions de dollars). Le barrage a été mis en chantier au début de 1969; la mise en eau devrait commencer au cours du premier semestre de 1971; selon des estimations, elle prendra quatre ans. 176. Bien que n'ayant pas de composantes agricoles, le projet du Kossou aura sur 11agriculture des incidences importantes qui, sur bien des points, ne sont pas encore parfaitement connues. Pour le moment, deux aspects ressortent à l'évidence, à savoir la perte de production qui résultera de la submersion de terres, et la nécessité de réinstaller quelque 20.000-25.000 familles d'agriculteurs, soit environ 120.000 personnes. Ultérieurement, il se peut qu'il faille mettre davantage 1accent sur d1autres aspects, tels que les possibilités de pêche, une amélioration des conditions dJaccès a certaines zones,la création de réserves et le tourisme. - 55 - 177. On ne connaît pas avec exactitude la perte de production, mais, selon une estimation très approximative, elle serait d1environ 3 milliards de FCFA par an: Hectares en milliards de FCFA Cultures annuelles 35.000 1,7 Cultures pérennes 33.000 1,4 Total 68.600 3,1 Ce total comprend la perte de production de café sur une surface estimée à 25.000 hectares. Une étude actuellement en cours devrait fournir des informations plus exactes sur cet aspect vers 1 milieu de 1970. 178. S'agissant du nombre d'habitants qui seront vraisemblablement touchés, des estimations successives l1ont situé à un niveau toujours plus élevé, mais celui de 120.000 personnes semble être maintenant généralement accepté comme base de planification. Les révisions tiennent compte à la fois diaméliorations successives apportées aux informations fondamentales et des changements réels qu'a subis la situation du fait que des habitants sont revenus dans leurs villages dans le but de faire valoir leurs droits au cas oÙ l'Etat leur accorderait une indemnité. La population qui sera vraisemblablement touchée est ventilée comme suit: Dates auxquelles les habitants devront avoir quitté les lieux milieu de milieu de milieu de 1971 1972 1973 Habitants de villages inondés 22.000 -------- 40.000 -------- Villageois qui perdront des terres ------------60.000----------------- Jusqulici, aucune décision pratique bien définie n'a été prise concernant l'indemnisation et la réinstallation, mais des engagements de principe assez précis ont été donnés selon lesquels personne ne sera lésé par ce projet. 179. Selon le Gouvernement, les habitants de la zone du projet devraient être libres de choisir entre plusieurs solutions selon le mon- tant du dommage subi. Par exemple, toute personne dont la maison et les terres auront été inondées aurait la possibilité de s'installer dans un nouveau village du sud-ouest doté d1une infrastructure complète (école, Cispensaiie, eau, etc.); en outre, elle obtiendrait une maison et des - 56 - terres déjà défrichées pour la culture. L'indemnité monétaire serait inversement proportionnelle à la valeur des prestations en nature de l'Etat. A l'inverse, un agriculteur dont la terre seulement aura été inondée aurait droit uniquement à une nouvelle terre de la même qualité que celle qu'il possédait auparavant et à une compensation pour les cultures pérennes qui auraient été détruites. 180. Etant donné la diversité des solutions envisagées et comme l'on ne sait guère jusqu'ici quelles fractions de la population opteront pour l'une ou l'autre de ces solutions, aucune estimation convenable ne peut encore être établie concernant les dépenses totales de réinstallation. Le chiffre actuellement avancé est de 20 milliards de FCFA, mais il est très possible que cette estimation soit fortement révisée. 181. Certaines observations peuvent être formulées. Premièrement, en raison de pressions politiques, des solutions colteuses seront peut- être adoptées dans des cas où d'autres, bon marché, auraient été techni- quement acceptables. Cette observation vaut pour la norme en matière de logement, pour le défrichage et la préparation des terres agricoles, pour les routes, l'infrastructure des villages, etc. Deuxièmement, si la po- pulation choisit de rester aussi près que possible de ses anciens villages, un problème se posera, car la partie méridionale du Kossou est déjà, du point de vue démographique, l'une des plus denses de la Côte-d'Ivoire. Il se peut fort que les terres inoccupées qui sont disponibles ne soient pas suffisantes pour accueillir les agriculteurs déplacés. Dans ce cas, il sera peut-être nécessaire d'envisager des changements technologiques im- portants afin de porter le revenu par famille d'agriculteurs à des niveaux acceptables, étant donné l'exiguYté de la superficie cultivable. Cet ob- jectif pourrait peut-être être atteint grâce à un projet de développement régional intégré concernant non seulement les personnes déplacées, mais aussi les habitants originaires de l'ensemble de la région bordant le lac naturel, qui représente approximativement 350.000 hectares. Troisièmement, si la population gagne des régions où la productivité est plus élevée, les migrations engendrées par le projet du Kossou peuvent fort bien avoir une incidence bénéfique sur l'agriculture, qui compensera rapidement la perte de production qui résultera directement du projet. La population marquera peut-être une certaine réticence à aller vivre dans des conditions écolo- giques différentes de celles dont elle a l'habitude, mais les migrations précédentes en Côte-d'Ivoire montrent qu'il n'y aurait pas là un grave problème. Certes, si les habitants vont s'installer à Abidjan, le pro- blème du chômage urbain s'en trouvera aggravé sans aucune contribution au développement de l'agriculture. Quoi qu'il en soit, on ne dispose pas encore des informations nécessaires pour évaluer les incidences totales de ce projet sur l'agriculture. - 57 - D. Piopositions concernrnt la production,ric.ole Café 182. En ce qui concerne la production de café, la principale propo- sition du Plan Esquisse consiste à planter chaque année, de 1971 à 1980, des caféiers nouveaux à haut rendement sur environ 20.000 hectares dont 10.000 hectares en culture traditionnelle donnant 700 kg/hectare et 10.000 hectares en culture intensive donnant 2.000 kg/hectare. L'objectif initial de production, qui était de 360.000 tonnes en 1980, a été ramené à 300.000 tonnes (à l'époque de la mission). 183. Ainsi qu'il est indiqué à l'annexe II , la mission estime que ce chiffre est encore un peu trop élevé par rapport aux perspectives d'ex- portation. Toutefois, du point de vue technique, il devrait être possible de l'atteindre. L'IFCC a mis au point des variétés à haut rendement donnant 700 kg par hectare avec des méthodes de culture traditionnelles et 2.000 kg par hectare avec des méthodes améliorées. 184. En vue de la mise en oeuvre de ce projet, des préparatifs consis- tant en la création, par la STTEACI, de pépinières dans les principales zones caféières ont déjà été entrepris. La SATNACI a également été chargée de renforcer le service de vulgarisation du café. Il s'agit principalement de savoir s'il est recommandé, du point de vue économique, d'encourager la culture intensive du café. On ne dispose pas d'informations suffisantes concernant la gestion des plantations de café, en particulier la main- d'oeuvre, pour donner une réponse sûre à cette question. Toutefois, des informations préliminaires donnent à penser que la culture intensive du café exigerait quatre fois plus de main-d'oeuvre par hectare qu'avec des méthodes traditionnelles. Comme la main-d'oeuvre représente le fac- teur limitant la production de café, il est fort possible que l'expansion de la culture intensive s'en trouve limitée. Cacao 185. Le Plan Esquisse propose un objectif de 340.000 tonnes pour 1979/80, contre 194.000 tonnes en 1969/70. Toutefois, la production réelle au cours de cette dernière campagne n'a été que d'environ 150.000 tonnes. L'objectif de production pour 1980 a donc été ramené à 300.000 tonnes (1). Pour ambitieux que soit cet objectif, un bon départ a cepondant été pris avec la mise au point, par l'IFCC, de matériel végétal à haut rendement donnant 1.500 kg par hectare avec des méthodes améliorées et 700 kg par hectare avec des méthodes traditionnelles. La mission estime de ce fait que les rendements moyens passeront de 400 kg par hectare à l'heure actuelle à environ 600 kg par hectare et que cette amélioration, jointe à des plantations nouvelles, portera la production totale à 280- 300.000 tonnes d'ici à 1980. 186. En vue de cet objectif, le programme concernant le cacao s'établit comme suit: (1) Décembre 1969. i) maintien de l'assistance technique dispensée par la SATACI; ii) régénération de 47.000 hectares d'ici à 1975 avec du matériel végétal sélectionné. Dans le cadre de ce programme, un projet a été présenté à la BIRD en vue de la régénération de 58.000 hectares et de la plantation de 18.000 nou- veaux hectares d'ici à 1975. Ce projet a été approuvé'par la BIT:D en mai 1970. 187. Outre le projet ci-dessus, le Gouvernement a établi pour le sud- ouest un projet distinct qui comporte la plantation de cacaoyers sur 48.000 hectares additionnels par les nouveaux colons d'ici à 19JO. La mise en place de ce projet supplémentaire risque de rencontrer des difficultés par suite de l'insuffisance de matériel de plantation, mais il est encore trop tôt pour juger de la possibilité de son exécution. Production forestière 188. Il est difficile de quantifier les propositions que contient le Plan Esquisse en ce qui concerne la production forestière, car elles con- sistent principalement en une régulation ou une orientation des activités du secteur privé. En outre, il ne s'agit que de propositions et, dans la mesure où elles visent à restreindre ou à limiter la production des indus- tries forestières, le Gouvernement risque d'avoir du mal à les adopter. 189. Selon des prévisions que le CTFT a établies en ce qui concerne la demande des principaux clients de la Côte-d'Ivoire, il devrait y avoir, aux prix courants, un marché potentiel se maintenant entre 2,B et 3,2 millions de m3 (marché intérieur non compris). Toutefois, ces chiffres sont bien inférieurs au niveau actuel d'exploitation; aussi la politique de l'Etat comprend-elle les principaux points suivants: i) limitation de l'exploitation de certaines essences à des quantités données par an; ii) exploitation d'autres essences existantes; iii) contrC1e du déboisement; iv) forestation. 190. A en juger d'après l'expérience passée, il est peu probable que des.résultats soient obtenus rapidement en ce qui concerne leS points (i) et (iii). En premier lieu, il faudrait qu'il existe un organisme de contrôle beaucoup plus puissant et plus efficace; or, même dans ce cas, reste à savoir si l Direction des Eaux et Forêts strait disposéc à faire appliquer des mesures de contrôle. En ce qui concerne le point (ii), il existe des possibilités avérées d'utiliser une gamme de bois beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui. Il s'agit en partie d'une question de pro- motion et d'acceptation de la part des consommateurs et, en partie, dlune question de prix relatifs. Comme les essences utilisées à l'heure actuelle se font plus rares, la situation tend à sécréter sa propre solution. - 59 - 191. De l'avis de la mission, il sera difficile au Gouvernement d'im- poser des limitations à l'exploitation forestière. En conséquence, il est probable que les exportations de bois resteront pendant encore 4 à 6 ans au niveau élevé qui est actuellement le leur, puis qu'elles commenceront à di- minuer en raison d'un épuisement des ressources. 192. En ce qui concerne le point (iv), le Plan Esquisse propose un pro- gramme de boisement de 600.000 hectares. Bien que les travaux préparatoires relatifs à ce programme soient déjà assez avancés, les moyens financiers de la SODEFOR, qui le mettrait en oeuvre, sont très limités, et le taux actuel de plantation n'est que de 2.000 hectares par an. Le Gouvernement espère encore obtenir de l'étranger le financement d'un projet portant sur 60.000 hectares. Le rapport relatif à ce projet en analyse convenablement les aspects techniques et économiques. Aux prix en vigueur en 1967, on estime que son coût total pourrait atteindre 7.454 millions de FCFA. Neuf essences diffé- rentes ont été étudiées aux fins des opérations de boisement, et l'on a cons- taté que le taux de rentabilité interne le plus élevé pourrait être obtenu avec le teck (5-6 pour cent) et que d'autres essences, comme l'acajou, l'o- koumé, le sipo, donnaient un taux de rentabilité d'environ h-5 pour cent. Malgré ce taux peu élevé de rentabilité, le Gouvernement estime encore que ce projet est indispensable pour le programme à long terme de mise en valeur des forêts, et il tient beaucoup à son exécution. Palmier à huile 193. Pour le période 1971-1980, le Plan Esquisse proposait initialement un programme d'expansion de la production d'huile de palme comprenant la mise en valeur chaque année de 5000 hectares de plantations industrielles et de 20.000 hectares de plantations villageoises, ce qui aurait porté la superficie totale à 128.000 hectares en 1975 et à 178.000 hectares en 1980. Ces objectifs ont maintenant été ramenés à 96.000 hectares en 1975 et à 136.000 en 1980. Entre 1975 et 1980, l'extension de la superficie proviendra en me Jeure partie de nouvelles plantations villageoises. En outre, ainsi qu'il a été convenu en relation avec un projet de la Banque (No 611-IVC-1969), le Gouvernement prendra l'avis de celle-ci avant d'entreprendre des programmes portant sur plus de 76.000 hectares. 19h. Le projet relatif au palmier à huile, qui est actuellement mis en oeuvre par la SODEPALM, atteindra son objectif concernant les plantations in- dustrielles en 1970, et les plantations villageoises, en 1972. Le financement de h.000 hectares de plantations villageoises n'est pas encore assuré. 195. Tel qu'il est envisagé à l'heure actuelle, le programme de planta- tions industrielles portera sur la majeure partie de la zone située à l'est de la Sassandra, qui a été prospectée et jugée appropriée pour le palmier à huile. Le facteur de limitation réside principalement dans le fait qu'il n'est pas possible de créer de grandes plantations sans déplacer un nombre élevé d'agriculteurs. 196. A supposer qu'il y ait une participation maximum de petits planteurs à proximité des plantations industrielles, la superficie additionnelle qui pourrait être éventuellement utilisée pour la culture du palmier à huile - 60 - pourrait être de l'ordre de 200.000 hectares. A l'ouest de la Sassandra, le Gouvernement se propose de prospecter 20.000 hectares en vue de mettre en oeuvre des projets concernant la création de blocs de plantations et de plantations villageoises dont le financement pourrait être assuré en 1973 ou 1974. Il sera demandé au F.C de financer ces études. L'IlH, a sélectionné de bons plants donnant 15.000 kg de régimes par hectare, et la SODEPALM a l'expérience pratique des grandes plantations industrielles et des plantations villageoises. 197. Du point de vue technique et organique, la mise en oeuvre de ces projets ne pose pas de problème. La principale entrave à de nouvelles plantations à l'avenir ne réside pas dans les possibilités techniques, mais dans la situation du marché mondial. Les perspectives ne sont certainement pas aussi brillantes qu'elles l'étaient il y a quelques années, et une très grande prudence devrait présider à la mise en oeuvre de nouvelles opérations. C'est pour cette raison que les projections initiales du Plan Esquisse ont été rajustées en baisse. Toutefois, quelques modestes plantations peuvent encore être justifiables, par exemple là où des conditions écologiques fa- vorables, de faibles coûts d'opportunité concernant les inputs, en particu- lier la main-d'oeuvre, ou une gestion très efficace permettent de penser que le projet resterait concurrentiel même si les prix sur le marché mondial étaient peu élevés. Cocotier 198. Le Plan Esquisse prévoit que la superficie actuelle sera accrue de 17.000 hectares et atteindra 72.000 hectares d'ici à 1980. Ce programme est très ambitieux, mais les objectifs n'ont pas encore été révisés, étant donné principalement que l'écho qu'a rencontré jusqu'à présent chez les petits planteurs le projet concernant le cocotier, actuellement en cours d'exécution, est favorable et que le cocotier est pratiquement la seule culture qui se prête à un développement agricole le long de la c6te. 199. La SODEPLl prépare actuellement un projet, qui sera prêt en 1970, concernant la mise en culture de 10.000 hectares avec des semences hybrides de cocotier à partir de 1971. Le financement de ce projet n'est pas encore assuré. En outre, le Gouvernement espère que, drici G 1972, un projet sera établi concernant la plantation de 4.000 hectares de cocoteraies dans le sud- ouest. Le principal obstacle à la mise en oeuvre de ces projets tient aux disponibilités en semences hybrides. Bien que 1'IRHO pousse la production de semences en recourant à llirrigation, ce qu'il produira ne permettra de suivre que le rythme de plantation suivant: 1971 500 hectares 1972 800 hectares 1973 2.200 hectares 1974 3.000 hectares 1975 4.000 hectares - 61 - Le programme concernant la culture du cocotier prévoit de ciéer de nouvelles cocoteraies au rythme de 5.000 hectares par an. Maintenant qu'a été prise la décision de n'utiliser que des semences hybrides pour les plantations nouvelles, ce programme devra être retardé. Coton 200. Les conditions écologiques de la savane se prêtent à la culture du coton; les rendements y atteignent 900 kg de coton-graine par hectare, ce qui est élevé si l'on considère que cette culture est le fait de petits planteurs (dimension moyenne des champs: 0,76 ha). Grâce à lintroduction progressive de variétés à rendement plus élevé et grâce à l'amélioration de la lutte contre les parasites, on peut espérer que les rendements moyens atteindront environ 1.000 kg par hectare en 1975. 201. Toutefois, certaines indications donnent à penser que, même avec un soutien très avantageux de 11Etat, les agriculteurs répugnent de plus en plus à pousser encore la production de coton en raison des limitations que celle-ci impose à leurs propres cultures de subsistance. Par exemple, il y a des signes de résistance à l'institution récente de différentiels de prix selon la qualité, du fait du surcroît de travail qu'entraîne le tri qualitatif. De l'avis de la mission, c'est là un facteur qui limitera la rapidité du développement futur de la production cotonnière. 202. Les objectifs fixés par l'Etat pour la production cotonnière sont de 100.000 tonnes de coton-graine en 1975 et de 130.000 tonnes en 1980. La mission les trouve trop élevés. Ils se fondent sur un accrois- sement des surfaces plantées de 10.000 hectares entre 1971 et 1975 et de 5.000 hectares entre 1976 et 1980. I égard à la pénurie de main-d'oeuvre dans la savane, il est plus probable que la superficie plantée augmentera progressivement de 5.000 hectares par an. Il en résulterait une production d'environ 80.000 tonnes de coton-graine en 1975 et de 100.000 tonnes en 1980. Riz 203. Les objectifs concernant la production de riz se fondent sur l'hypothèse qu'en 1975 la production devrait couvrir la demande prévue pour cette période. Les objectifs révisés sont de 550.000 tonnes de paddy en 1975 et de 700.000 tonnes en 1980. Les superficies plantées correspon- dantes s'établiront comme suit: 1975 1980 milliers d'hectares Riz irrigué 33 33 Riz de plaine 300 470 Riz de bas-fonds 12 12 - 62 - 20h. Ainsi qu'il a déjà été mentionné, il n'est pas certain que les superficies prévues pour le riz irrigué soient vraiment disponibles et que la production de riz de bas-fonds se poursuivra. Les insuffisances de la production de riz irrigué ou d'inondation pourraient Être compensées par un accroissement de la production de riz de plaine. Les objectifs semblent en général raisonnables. Un accroissement annuel moindre que celui de ces huit dernières années suffirait pour qu'ils soient atteints. 205. D'autre part, l'IRAT vient seulement d'entreprendre des recherches concernant le riz en Cote-d'Ivoire. Pour le riz de pline, une variété sélectionnée, Morebarecan, provenant de variétés locales, est actuellement cultivée. Son rendement est de 700 à 800 kg de paddy par hectare avec des méthodes de culture traditionnelles, et de 2.000 kg par hectare avec des méthodes intensives. La même variété est plantée sur les bords naturelle- ment inondés de rivières, où elle donne de 1.000 à 1.500 kg par hectare selon lopportunité des inondations. Pour le riz irrigué, les variétés de l'IRRI (Institut international de recherche sur le riz) ont été essayées, mais n'ont pas été jugées adaptées. On peut supposer raisonnablement que de meilleurs résultats seront obtenus après de plus amples recherches. 206. D'autre part, il existe un certain nombre d'entraves. Pour at- teindre ces objectifs, il faudrait que se poursuivent les efforts actuels de vulgarisation qui sont extrêmement coûteux. Il conviendrait de prendre en considération toute possibilité dien réduire le coût. La solution con- siste peut-être à unifier les services de vulgarisation concernant le riz et le coton là od ils font double emploi. 207. La transformation et la commercialisation du riz appelleront également une révision complète. Il semble peu probable que la SATMaCI puisse continuer à travailler à l'avenir dans ce secteur comme dans le passé. Le Gouvernement est conscient de ce problème, et il étudie ac- tuellement des solutions possibles, y compris la création d'un nouvel organisme de développement du riz, la SODE1ITZ (1). La politique des prix du riz devrait également être réexaminée. Le fait que la SATMLCI achète le paddy plus cher que les négociants privés en riz est une des raisons des faibles résultats de ses rizeries et de leur inefficacité. Peut-être la marge entre les prix du paddy et ceux du riz permettrait-elle à la SAT14ACI d'acheter le riz au prix du marché et de disputer aux négociants privés une part plus importante du marché du riz. 208. En outre, si les prix intérieurs du riz ne peuvent pas être alignés sur ceux du marché mondial, la suppression des importations ferait perdre au Gouvernement les recettes qu'il tire du système actuel de péréquation. Sur la base des rapports actuels de prix, pour chaque tonne remplaçant une importation, l'Etat perdrait environ 20.000 FCFi de recettes. 209. Enfin, la demande projetée devrait être étudiée attentivement, compte tenu en particulier de l'élasticité des prix. Si les prix baissent à l'avenir, la demande risque d'être supérieure aux prévisions actuelles. (1) La création de la SODERIZ a été décidée en Mai 1970. - 63 - Banane 210. Les objectifs de production énoncés dans le Plan Esquisse pour 1975 ont déjà été dépassés, mriais les perspectives à long terme concernant l'industrie de la banane en Côte-d'Ivoire sont incertaines. Beaucoup dé- pendra du maintien des prix préférentiels sur le marché français et de la mesure dans laquelle la Côte-d'Ivoire pourra améliorer sa productivité de façon à pouvoir lutter contre la concurrence d'autres pays qui appartiennent à la zone franc, à savoir les Antilles françaises et le Cameroun. 211. A l'heure actuelle, le principal objectif de développement consiste à réduire les coûts de production des bananes d'exportation. Les mesures envisagées pour l'avenir sont les suivantes: (1) Regroupement sur la lagune proche d'Abidjan des bananeraies disséminées sur les marais. (2) Intensification et régionalisation des méthodes de produc- tion, principalement en matière de lutte contre les épiphyties et les parasites. 212. On étudie actuellement la possibilité de trouver, pour la produc- tion de bananes d'exportation à proximité de San Pedro, des conditions meil- leures que près d'Abidjan. Il est envisagé de planter 1.000 hectares de bananiers près de San Pedro dans le cadre du projet de développement concer- iant le sud-ouest. Dans deux ou trois ans, il sera possible de voir si la création d'une industrie de la banane d'exportation dans cette région est justifiée. Ananas 213. Les objectifs initiaux de production du Plan Esquisse ont été révisés en hausse et s'établissent comme suit: 1970 1975 1980 en milliers de tonnes Ananas pour la conserverie 100 160 200 Ananas frais pour l'exportation 1 40 60 Etant donné les perspectives actuelles du marché, ces objectifs semblent raisonnables. La capacité actuelle de conserverie est utilisée en quasi totalité, et la nouvelle usine en voie de construction par une société allemande se_r.ble avoir un débouché assuré pour sa production &n République Fédérale d'Illemagne. Les ananas frais, qui .étaient -naguère exportés sur- tout vers la France, sont égalerient vendus depuis peu à. la épublique Fédérale d'Allemagn( et à l'Italie, dont les marchés sont en expansion rapide. - 64 - Elevage 214. La Plan Esquisse contient les projections suivantes en ce qui concerne la production et la consommation de viande: 1970 1975 1980 (milliers de tonnes) Viande de bovins Consommation 40,0 50,0 80,0 Production 3,7 h,7 5,6 Déficit 36,3 45,5 7h,h Viande d'ovins et de caprins Consommation 14,2 17,0 22,4 Production 6,9 9,2 12,6 Déficit 7,3 7,8 9,8 215. L'existence du déficit qui s'accroît rapidement sur le marché intérieur et l'importance des disponibilités pour l'alimentation du bétail,. à la fois sous forme de pâturages naturels et de sous-produits des graines oléagineuses et des industries de trituration et de mouture, permettent de conclure qu'il vaudrait la peine d'essayer de promouvoir l'industrie ivoi- rienne de l'élevage. Etant donné le déficit prévu de toute l'A.frique occi- dentale en viande, un développement de l'élevage en Côte-d'Ivoire ne nuirait pas à ses partenaires commerciaux actuels (Mali, Haute Volta, Niger). Les propositions de l'Etat concernant ce développemEnt s'articulent en trois points: (1) Création de grands ranches dans la savane; (2) Promotion de l'élevage des bovins chez les petits éleveurs; (3) Elevage de bovins dans les palmeraies. (a) La création de grandes unités d'élevage bovin pourrait donner de bons résultats, car elle permet l'application de techniques avancées en ce qui concerne la lutte contre les maladies et l'aménagement de pâturages; mais il faut trouver suffisamment de terres au potentiel naturel élevé et sans servitudes. Il se peut qu'il soit également difficile de réunir un nombre suffisant d'animaux de qualités pour commencer. L'élevage de la SATMACI à Sipilo donne des résultats satisfaisants sur une petite échelle. A l'heure actuelle, la BDPA, en collaboration avec l'IEM4VT, procède à une étude qui vise à déterminer les endroits les plus propices à la production de bovins. - 65 - (b) La création de petits élevages de bovins est expérimentée par la SATMACI. Des noyaux d'élevage sont formés en donnant aux éleveurs choisis 20 têtes de bovins, étant entendu que ces éleveurs rendront à la SATMACI le même nombre de bovins sur une période de 11 ans environ. Jusqu'ici, les résultats ont été médiocres. Les principaux obstacles sont que l'éle- veur ivoirien ne sait pas élever des bovins, de sorte que la production dans des noyaux si petits nécessite une surveillance très étroite et très coûteuse. Les petits élevages de ce genre n'ont de chance de succès que dans le cadre de programmes de développement agricole intégré, comme c'est le cas actuellement avec le projet pilote de Bouaké, mais les progrès ne peuvent être que lents. (c) La production de bovins dans des palmeraies est, pour la C8te-d'Ivoire, un phénomène nouveau qui est devenu possible grâce à la création récente de grandes plantations de palmiers à huile et de cocotiers. Néanmoins, une plus grande expérience de ce genre d'entreprise est nécessaire avant de voir si elle est réalisable. Un expert de la FAO procède actuellement à une étude à ce sujet en collaboration avec l'IRHO et la SODEPAL4. 216. Etant donné l'important déficit en viande du pays, l'accroisse- ment de production envisagé semble modeste. Toutefois, comme les mesures proposées en vue de développer la production de viande sont encore plus modestes, il est douteux que les objectifs soient atteints. Les conditions écologiques de la savane laissant bien augurer de la production de bovins, la mission estime que les possibilités dans ce domaine devraient être explo- rées avec plus d'énergie. En outre, il serait souhaitable d'accorder plus d'attention aux animaux qui ont un rendement plus rapide, par exemple les volailles et les porcins, ainsi qu'aux propositions de création d'une indus- trie nationale des aliments pour les animaux. Caoutchouc 217. Le développement futur des plantations d'hévéas dépend entièrement et avant tout de la participation de sociétés privées. Les objectifs indiqués dans le plan provisoire de développement se fondent principalement sur l'intérêt que les Sociétés Michelin (France) et Goodyear (Etats-Unis) ont manifesté pour la plantation d'hévéas dans le sud-ouest. Ces sociétés administreraient les plantations et produiraient du caoutchouc selon leurs spécifications. De tels rapports avec l'industrie du caoutchouc devraient assurer des débouchés à la production future de caoutchouc de la Côte-d'Ivoire. 218. Les travaux préparatoires relatifs au projet Michelin, qui porte sur une plantation industrielle de 10.000 hectares, sont bien avancés. Des études détaillées sont en cours dans la zone choisie, près de la rivière Nero, et l'IRCA implante actuellement des pépinières dans le sud-ouest. 219. Le projet Goodyear en est à un stade préliminaire. Il s'agit pour l'instant d'un projet portant sur 13.000 hectares dans la région de Grand Bereby, dont 1.650 hectares pour un bloc industriel et le reste pour de petites plantations. Les plantations s'effectueront au rythme de 2.000 hectares par an. Goodyear dirigerait les opérations de culture, cons- truirait et exploiterait elle-même l'usine de traitement. Les petites - 66 - plantations, qui occupent une place importante dans le projet Goodyear, risquent de poser des problèmes de réalisation; il semble que le Gouver- nement préférerait que la plantation industrielle y tienne une place beaucoup plus grande. On croit savoir que Goodyear a une attitude souple sur ce point. 220. Selon les résultats auxquels les recherches ont abouti jusqu'ici, les conditions naturelles pour la culture de l'hévéa dans le sud-ouest sem- blent très bonnes. On peut donc penser raisonnablement que, convenablement gérés, ces projets permettraient de soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux et que, par conséquent, ils sont économiquement viables. De ce fait, il y a des raisons d'estimer qu'un de ces projets, ou les deux, seront exécutés au cours de la prochaine décennie. IV. PERSPECTIVES CONCERNANT LA PRODUCTION ET PROJECTIONS DES EXPORTATIONS 221. Un certain nombre de conclusions se dégagent de la présente analyse de la situation et des perspectives du secteur agricole en Côte- d'Ivoire. La première, et la plus importante, est que le rythme du déve- loppement de ces quelques dernières années semble devoir se poursuivre avec un certain ralentissement. En ce qui concerne les cultures, les décisions de principe qui ont été prises et los orientations suivies semblent généralement justes, à quelques exceptions près. Les doutes les plus sérieux concernent la politique d'exploitation fores- tiàre et les cultures vivrières. Pour l'exploitation forestière, il est urgent de définir une politique réaliste et de s'efforcer de l'appliquer. Pour les cultures vivrières, il faut analyser les conséquences d'une urba- nisation rapide sur la production et la distribution des produits alimen- taires, et prendre les mesures appropriées. 222. Compte tenu de ces considérations, la mission a essayé d'évaluer l'effet de la croissance de la production agricole sur les exportations. On trouvera le détail de cette évaluation dans l'Annexe II. Les chiffres en sont résumés dans le tableau suivant; - 67 - 1967/68 1975 1980 millions de FCFA Café 30.642 42.730 47.670 Cacao: fèves 16.648 30.960 40.560 pâte 933 933 933 beurre 2.435 2.435 2.435 Palmier à huile: huile 30 4.268 4.382 palmistes 140 1.209 1.250 Coprah 101 319 994 Caoutchouc 595 1.260 1.620 Banane 3.091 4.900 5.390 Ananas: en conserve 2.005 4.536 5.670 frais 526 1.800 2.700 Coton: fibre 1.168 2.144 2.640 graine 154 1.056 1.320 Noix de cola 1.046 1.000 1.000 Agriculture totale 59.71h 99.500 11.856 Bois droeuvre Hypothèse A. grumes 19.664 15.120 12.800 transformé 3.283 6.237 7.695 total 22.947 21.447 20.495 Hypothèse B. grumes 19.664 23.520 4.800 transformé 3.283 6.327 7.695 total 22.947 29.847 12.495 Total: Hypothèse A 82.661 120.947 139.059 Hypothèse B 82.661 129.347 131.059 223. D'après ces chiffres la valeur des exportations de produits agricoles passerait d'environ 60 milliards de FCFA en 1967-68 à 100 mil- liards en 1975 et à 119 milliards en 1980, ce qui représenterait une croissance annuelle moyenne de 7,5 pour cent entre 1967-68 et 1975 et de 3,6 pour cent entre 1975 et 1980. Si lon ajoute les produits fores- tiers aux produits agricoles,l'accroissement de la valeur des exporta- tions change selon les hypothèses formulées ci-dessous: - 6i.. - (a) Si la production de bois d'oeuvre est contr6lée, la valeur des exportations augmentera e un rythme assez régulier et passera de 83 milliards de FCFA en 1967/68 à 121 milliards en 1975 et 139 milliards en 1980. (b) Si la production de bois d'oeuvre n'est pas contrôlée, la valeur des exportations augmentera rapidement et passera de 83 milliards de FCFA en 1967/68 à 129 milliards en 1975, après quoi elle restera à peu près au même niveau et se chiffrera à 131 milliards en 1980. 224. Etant donné que les exportations de bois qui ont été les éléments les plus dynamiques dans la croissance passée des exportations ne pourront pas se développer longtemps au même rythme que dans le passé, la croissance future des exportations totales en sera ralentie. Il n'empêche que malgré cela la croissance future des autres produits agricoles et de l'ensemble de la production et des exportations agricoles, y compris le bois, sera encore rapide et demeurera le moteur principal de la croissance économique globale. ANNEXE 1 INSTITUTIONS AUTONOMES DONT LES ACTIVITES ONT UN RAPPORT AVEC LIAGRICULTURE 1. Le Ministère de 11Agriculture, dcnt relèvent l'agriculture et les forêts, et le Ministère de la Production Animale, dont relèvent l'élevage et les pêches, ont surtout des fonctions administratives. Pour ce qui est de l'action au niveau des exploitations, ils s'en remettent presque entiè- rement à des organismes semi-autonomes dont les activités consistent à éla- borer et à mettre en oeuvre, dans certains secteurs, des programmes de dé- veloppement agricole. Ces organismes, qui sont responsables devant leurs ministères respectifs, travaillent surtout sur la base de conventions (con- trats avec l'Administration). C'est pourquoi les ministères en ques- tion n'ont pour ainsi dire pas de services de vulgarisation ou de recherche dans le domaine agricole. De ce fait, ces fonctions, qui, dans d'autres pays, sont en général exercées par le Ministère de l'.griculture, sont as- surées en Côte-d'Ivoire par des organismes autonomes. Outre la vulgari- sation et la recherche, ces derniers s'occupent parfois de crédit agricole. Les organismes autonomes qui exercent des activités en rapport avec le développement de l'agriculture sont notamment les suivants. Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles. (Caisse) 2. La Caisse, fondée en 1966, a pour principal objectif de stabili- ser les prix des produits agricoles. Dans la pratique, elle limite pour l'instant son champ d'action au café, au cacao et au coton. Outre la fonc- tion principale de stabilisation des prix, la Caisse s'occupe également de l'application des accords internationaux, de l'organisation et du contrôle de la commercialisation et de la transformation dans le pays et de l'amé- lioration de la qualité et de la production. Ele intervient directement dans la commercialisation du café et du cacao. En ce qui concerne l'amé- lioration de la production de cacao, au sujet de laquelle son rôle porte principalement sur la lutte contre les parasites et la régénération, la Caisse est liée par convention à la SATMACI. L'amélioration, le traite- ment et la commercialisation du coton entrent dans le cadre d'un contrat avec la CFDT. 3. Les ressources de la Caisse, qui proviennent de la différence entre son prix d'achat et son prix de vente, ne servent pas seulement pour la stabilisation des prix, mais aussi dans une modeste mesure pour la mise en oeuvre de projets de dévuloppément. Stetutairement, les bé- néfices nets de la Caisse, après déduction des dépenses -courantes de fonctionnement, doivent être répartis comme suit: 60% au Fonds de Stabilisation des Pri.x; 15% au Budget Spécial d'Investissement et Equipement (BSIE), pour des projets de développement économique; 151.au BSIE pour des projets sociaux; 10% à la Banque Nationale pour le Développement Agricole (BNDA) ANNEXE 1 Page 2 h. Les résultats nets des opérations de la Caisse ont été les suivants: déficit de 3.600 millions de FCFA en 1965/66 et excédents de 125 millions en 1966/67, de 3.013 millions en 1967/68 et de h milliards en 1968/69. On prévoit pour 1969/70 un excédent dtenviron 6.500 millions de FCFA dû principalement à la dévaluation et à une augmentation des prix du café et du cacao. 5. Les quantités réelles de produits sur lesquels les activités de la Caisse ont porté s'établissent comme suit: 1965/66 1966/67 1967/68 1968/69 1969/70j (en milliers de tonnes ) Café achats 273 288 131 205 250 exportations 177 165 198 177 - stocks 120 210 113 96 - Cacao achats 113 150 147 144 140 exportations 113 148 145 134 - Coton achats 32 42 27 j/ Estimations. 6. En ce qui concerne l'amélioration de la qualité, l'action de la Caisse a donné des résultats satisfaisants avec le cacao. 94 pour cent du cacao exporté en 1967/68 était de première qualité, contre 72 pour cent en 1964/65. Rien n'a été fait jusqu'à présent pour améliorer la qualité du café, mais la question est à létude. Bancgue Nationale pour le Développement Agricole (BLDA) 7. La BINDA a été fondée en 1968 en remplacement de la Caisse Nationale pour le Crédit Agricole, qui a été fermée principalement en raison de ses très mauvais résultats en matière de recouvrement de créances. La question du passif et de l'actif de la CNCA n'est pas encore réglée; comme la Banque est encore en voie d'organisation, il n'est pas possible de porter un jugement sur ses activités. Le rôle qui lui est attribué consiste à accorder des prêts à long terme allant jusqu'à dix ans, des prêts à moyen terme jusqu'à cinq ans et des prêts à court terme jusqu3à deux ans. Les prêts peuvent être accordés à des organismes d'Etat, à des sociétés privées ou à des particuliers, ainsi qu'aux coopératives agricoles et aux associations d'agriculteurs. ANNEXE 1 Page 3 8. La Banque a un capital de 250 millions de FCFA et la possibilité de contracter des emprunts. Les taux d'intérêt qu'elle pratique sont de 6 pour cent pour les prêts à long terme, de 5,5 pour cent pour les prêts à moyen terme et, selon certaines conditions, de 5,25 à 10 pour cent pour les prêts à court terme. Jusqu'ici, la Banque a financé les opérations de l'organisme semi-autonome SODEPEL, qui s'occupe de l'amélioration des fruits et des légumes, et de la SALCI, société privée chargée du dévelop- pement de l'ananas. Elle a commencé à accorder des prêts à des groupes d'agriculteurs, dont 125 millions de FCFA en 1968 et 185 millions en 1969. Ces prêts ont bénéficié à 285 groupes d'agriculteurs représentant environ 5.000 personnes. Ces prêts, dits "prêts de soudure" sont nécessaires prin- cipalement pour les planteurs de cacao. 9. Jusqu'à présent, les remboursements se sont effectués de façon irrégulière et ne permettent pas de tirer des conclusions. Ces prêts ont pour principale caractéristique la responsabilité collective de tous les membres d'un groupe. Selon les résultats que donneront ces prêts de sou- dure, il est possible que la BNDA envisage d'accorder aux planteurs des prêts de développement à moyen et à long terme. Toutefois, à l'heure actuelle, les prêts à moyen et à long terme sont limités aux organismes autonomes. Elle envisage d'accorder à la SODEPAIM un prêt en vue de la création de petites plantations de palmiers à huile sur 4.000 hectares. 10. Les perspectives futures de la BNDA seront principalement fonc- tion de la décision qui sera prise quant aux modalités d'administration du crédit agricole. Jusqu'ici, la plupart des crédits agricoles accordés aux petits planteurs ont été distribués par l'entremise d'organismes semi- autonomes en relation avec des travaux de vulgarisation au titre de pro- grammes de développement agricole précis. Si le crédit agricole doit à l'avenir être centralisé dans une seule institution, la BNDA aura peut- être un rôle important à jouer, mais, jusqu'ici, elle ne dispose que d'un petit nombre de techniciens agricoles qui ne seraient pas en mesure d'éla- borer des projets importants en matière de crédit agricole. Société d'Assistance Technique pour la Fodernisation ;ricole cn Côted'Ivoire (SATMACI) 11. La SATUCI a été créée en 1958 compte tenu du fait que le Ministère de l'Agriculture n'était pas convenablement équipé pour la mise en oeuvre de programmes de développement agricole. Elle a pour principal objectif de s'occuper de vulgarisation, d'organiser la distribution de fournitures agricoles et d'offrir du crédit. 12. Depuis 1959, la SATHACI est chargée de la mise en oeuvre des opérations suivantes: 1) Programme concernant le cacao (depuis 1959), lutte contre les capsidés et régénération de plantations anciennes; 1 2) Programme concernant le cocotier et le palmier à huile, (depuis 1960); ces activités ont été ensuite transmises à la SODEPALM; ANE 1 Page h 3) Création de ranches (depuis 1962); 4) Programme concernant le riz (depuis 1965); 5) Programme concernant la banane (depuis 1966), récemment repris par la SODEFEL; 6) Programme concernant l'ananas (depuis 1967), aujourd'hui pour- suivi pour une société privée, la SALCI; 7) Programme concernant le café. Ce programme, entrepris en 1969, ne consiste jusqu'à présent qu'en la multiplication et la dis- tribution de matériel végétal amélioré. 13. Bien que sectorielle, l'action de la SAT4ACI vise toujours le développement rural en général. Elle se définit principalement comme suit: 1) Formation de vulgarisateurs; 2) Etudes pédologiques et relevés cadastraux; 3) Vente de fournitures et d'équipement agricoles par l'intermédiaire de ses centres de distribution; 4) Octroi de crédit; 5) Commercialisation de produits agricoles (jusqu'à présent, de riz seulement); 6) Améliorations de routes et création de points d'eau. Pour toutes ces activités, la SATMACI dispose d'un personnel per- manent d'environ 2.500 personnes comprenant surtout des vulgarisateurs; elle emploie de 1.500 à 3.000 travailleurs saisonniers. 14. La SATMACI joue un râle d'avant-garde dans le développement de la production agricole. Dans bien des cas, après avoir pris l'initiative de développer une certaine culture, à un certain stade d'avancement de ses travaux, elle en a confié la suite &* une organisation autonome spécialisée créée à cet effet. Tel a été le cas jusqu'ici en ce qui concerne le palmier à huile, le cocotier, la banane et l'ananas. La création d'un organisme spécialisé dans le riz (SODERIZ) est à l'étude (1). 15. La méthode de travail de la SATZACI consiste, au début de chaque année, à conclure avec le service d'Etat compétent un accord concernant l'exécution d'une opération déterminée de développement. Depuis sa créa- tion en 1959, la SiLIMACI a conclu avec l'Etat quelque 60 accords, dits conventions, dont seul un petit nombre est encore en vigueur à l'heure actuelle. Les principales de ces conventions concernent la production, la commercialisation et le traitement du cacao et du riz, ainsi que lélevage. Il existe également un certain nombre d'autres conventions (1) La décision de créer cet organisme a été prise en mai 1970. ANNEXE 1 Page 5 d'importance secondaire qui portent sur des activités très diverses, telles que l'achat de zébus et de quinine, mais elles ne touchent pas la nature des opérations que la SATMACI effectue. La mission a eu l'impression que la SATMACI faisait preuve, dans ses opérations tech- niques, d'une compétence et d'une efficacité suffisante. Néanmoins, l'organisation et la situation financière de la SATMACI ne sont pas satisfaisantes. 16. Les états financiers ne reflètent pas pleinement la situation de cet organisme en raison des lacunes de son système de comptabilité, des retards apportés à la mise à jour des comptes, et de l'absence totale ou partielle d'évaluation de la valeur d'un certain nombre de postes de l'actif (créances, stocks) qui, dit-on, serait surestimée. Les relevés des opérations de crédit ne sont pas tenus convenablement, et ceux des prêts et des remboursements ne sont qu'approximatifs. De toute évidence, les méthodes de comptabilité ne sont pas satisfaisantes. 17. Les principales caractéristiques de l'activité et de la situa- tion financière de la SAT4ACI sont: opérations non lucratives, peu de fonds propres et des déséquilibres entre les divers éléments de l'actif et du passif. Les pertes indiquées par le bilan provisoire au 31 juillet 1969 s'élèvent à 162 millions de FCFA; les ajustements au titre des cré- ances et des stocks augmenteraient ce montant de façon sensible. En outre, il ne semble pas que le déficit des dépenses de fonctionnement (en particulier au titre du traitement et de la commercialisation du riz) puisse être réduit dans un avenir proche. 18. Les immobilisations et les déficits accumulés ne sont pas couverts par des ressources suffisantes, par exemple par des fonds propres ou des ressources à long terme. Au 31 juillet 1969, le désé- quilibre y afférunt était d'environ 393 millions de FCFA, contre 370 millions au 31 décembre 1968. Les crédits à court terme compensent ce déséquilibre. Par suite de pertes accrues et de retards dans les paie- ments de l'Etat (les formalités administratives à cet égard sont in- croyables), la SATiACI se trouve dans l'obligation de demander à ses banquiers des lignes de crédit de plus en plus importantes et de faire appel à la BNDA pour le réescompte. 19. Les raisons de cette situation sont au nombre de quatre. Pre- mièrement, l'Etat a été très lent à financer les actions que la SaTRACI avait entreprises en application des conventions. Les délais ont été compris entre )4 et 9 mois. De ce fait, la SATMACI a été obligée de recourir à des prêts bancaires à court terme en attendant que i'Etat paie ses dettes. C'est ainsi que, même lorsqu'elle était payée intégralement pour ses pres- tations, la SATMACI encourait une perte. Pourtant, cette perte nfétait pas prise en compte lorsqu'elle avait demandé des prêts bancaires à court terme pour les opérations en question. Deuxièmement, le coûat des opérations a été sous-estimé. Troisièmement, l'intérêt exigé par les banques commerciales pour ce genre de financement à court terme constituait pour la SATMACI des dépenses imprévues qui alourdissaient inutilement ses couts. ANNEXE 1 Page 6 20. La quatrième raison qui cst à l'origine des difficultés de la SATMACI a été l'opération riz. A ce titre, la SATMACI a accordé du cré- dit aux riziculteurs (les remboursements ont été très peu satisfaisants), mais, comme les riziculteurs n'avaient nulle obligation de lui vendre leur production, elle n'avait aucun moyen effectif de récupérer ses prêts. Dans le même temps, la SAMACI a entrepris de gérer un certain nombre de rizeries dont la capacité de production était calculée en fonction de la superficie rizicole à laquelle elle espérait étendre ses activités en matière de vulgarisation et de crédit. En fait, cette superficie n'a jamais atteint le total espéré, et, pour les raisons qui viennent d'être mentionnées, la quantité de riz qui lui a été vendue par les rizicul- teurs a été bien inférieure aux prévisions. Aussi les rizeries ont-elles travaillé à un niveau bien inférieur à leurs capacités et n'ont-elles pas été en mesure de réaliser des bénéfices. 21. Pour qu'il y ait développement efficace des produits dont s'occupe la SATMACI, cette situation très peu satisfaisante ne peut na- turellement continuer longtemps. Il conviendrait de réviser complète- ment l'ensemble des conceptions qui président aux activités de dévelop- pement agricole entreprises en Côte-d'Ivoire. Diverses solutions sont analysées dans le rapport principal. SOciété pour le Dévelopnement du Pal1rier . Huile (SOD*P.' L 22. La SODEP'L est une société'publique qui s'occupe du développement de la prodûction d'huile de palme et de coprah. Elle est chargée de divers projets entrepris depuis 162 en ce qui concerne le palmier à huile et des projets con- cernant le cocotier, comencés en 1967. Ces prögrwames sont en cours d'exé- cuticn; leur première phase devrait être 4chevée à la fin de 1971. 23. La SODEPALM s'occupe directement de plantations industrielles de palmiers à huile et de cocotiers, et elle offre des services aux petits planteurs en matière de vulgarisation et de crédit. Jusqu'ici, aucun problème technique ou financier majeur ne s'est posé. L'une des principales difficultés semble être la collecte des régimes produits par les petits planteurs. Le réseau routier qui dessert actuellement les plantations s'est révélé insuffisant pour une collecte régulière, et son amélioration entra'nera d'importantes dépenses additionnelles imprévues. 24. A l'avenir, la SODEPALM continuera à exploiter les palmeraies à huile et les cocoteraies et étendra les plantations conformément aux objectifs fixés par le Gouvernement. Dans ce cadre, elle étendra les petites plantations situées autour des plantations industrielles exis- tantes, et il est très probable qu'elle créera de nouvelles plantations industrielles dans le sud-ouest. Société pour le Développement des Fruits et des Léguies (0DEFEL) 25. La SODEFEL s'occupe principalement des bananes, des légumes et de divers fruits. Jusqu'ici, elle s'est surtout occupée de vulgari- sation et de l'élaboration d'un programme de développement des fruits 1fY compris PALMIIVOIRE (société de gestion) et PALMINDUSTRIE (propriétaire des usines d'huile de palme), la SODEPALI étant propriétaire des plantations. ANNEXE 1 Page 7 et des légumes. Faute de moyens, ces activités ont eu une ampleur rela- tivement limitée, mais on espère qu'elle s'occupera directement de dévelop- pement, comme la SODEPALM. 26. Le programme de développement sera orienté dans trois sens prin- cipaux; i) amélioration de la production des légumes qui sont déjà cultivés dans le pays, tels que les épinards, les poivrons et l'okra; ii) culture de légumes qui peuvent être produits dans le pays mais qui sont importés pour l'instant, comme la tomate et la laitue; iii) amlioration de la commercia- lisation des fruits et des légumes grâce à l'introduction de variétés appro- priées et à l'amélioration des transports, de la classification par qualité, des emballages et des circuits de distribution. Société pour le Développement Forestier (SODEFOR) 27. La SODEFOR est chargée du programme de reboisement et conseille le inistère de l'Agriculture en matière de forêt. Ses ressources finan- cières proviennent du produit dlune taxe e l'exportation de 2 pour cent, qui est perçue sur la valeur du bois rond exporté et qui représente environ 400 millions de FCFA par an. Ces ressources modestes limitent les activités de la SODEFOR et n'ont permis de reboiser que 2.000 hectares par an ces quelques dernières années. 28. La SODEFOR a établi un projet de reboisement portant sur 60.000 hectares et pour lequel elle s'efforce de trouver des moyens de financement. Dans une large mesure, la SODEFOR ne se développera à l'avenir que si elle trouve de nouvelles sources de financement pour des opérations de boisement, étant donné que, selon les prévisions, les exportations de bois d'oeuvre diminueront, ce qui réduira le produit de la taxe à l'exportation dont dépendent ses activités. MOTORAGRI 29. MOTORAGRI est un organisme autonome qui est chargé principalement de travaux de culture mécanique pour le compte d'agriculteurs. Il offre ses prestations à la fois à des particuliers et à d'autres services d'Etat, tels que la SkMACI ou le Mi,nistère de 1.Agriculture. HOTORAGRI travaille de façon très analogue à la SAT1ACI, c'est-à-dire sur la base de conven- tions conclues avec divers autres organismes. Il est extrêmement diffi- cile de voir si sa gestion est efficace. Comme le coût de ses opérations est entièrement couvert au préalable par la convention, ses opérations ne lui font courir aucun risque de perte. Toutefois, il semble évident que ÏMOTORAGRI aura besoin d'un financement lorsque le moment viendra pour lui ce remplacer son équipement. 30. HOTORAGRI a été créé en mars 1966 et doté par l'Etat de tout l'équipement nécessaire. Depuis lors, il a reçu de l'équipement addi- tionnel, mais n'a pas pourvu lui-même au financement normal du remplace- ment du matériel usagé. Le seul élément quantitatif que la mission a pu se procurer pour mesurer son efficience a été que ses tracteurs passent pour travailler en moyenne environ 1.500 heures par an. Certains indices ANNEXE 1 Page 8 donnent à penser que ses tarifs ne sont pas concurrentiels par rapport à ceux d'autres entrepreneurs. Par exemple, lorsqu'elle a dû procéder à des opérations de déboisement, la SODEPATLM a préféré s'adresser à des entrepreneurs du secteur privé plut8t qu'à NOTORAGRI. 31. A l'heure actuelle, MOTORAGRI dit exécuter 90 pour cent de ses travaux pour les services de l'Etat et 10 pour cent pour le secteur privé. Sur les travaux qu'il effectue pour l'Etat, 30 pour cent entrent dans le cadre d'une convention avec la SATMACI, 20 pour cent sont assurés pour les secteurs pilotes du Service de Vulgarisation du iinistdre de l'Agriculture, et 50 pour cent pour le Service Civique du Ministère de la Défense. 32. MOTORAGRI dispose de 250 tracteurs bien équipés. Les principaux travaux effectués ces quatre dernières années par type d'opération ont été les suivants: 1966 1967 1968 19669/ (hectares) Défrichage 2.600 4.300 5.600 5.5oo Labours profonds 2.500 3.h00 3.500 h.000 Culture 660 2.500 .00 4.500 Hersage 1.000 13.600 11.100 13.000 Semailles - 2.800 3.000 6.300 Pistes (km) 400 880 750 930 accavations (m3) 21.000 30.000 37.000 25.000 Défrichage d'emplacements 8 102 12 - de villages (nombre) 1/ Prévisions Source: NOTORAGRI Instituts de recherche agricole 33. En Côte-d'Ivoire, la recherche agricole est surtout le fait d'instituts français de recherche établis dans le pays. Ces instituts sont à l'origine et fournissent les bases techniques de la plupart des programmes de développement agricole qui sont en voie de réalisation. Ils travaillent en étroite collaboration avec les organismes semi- autonomes compétents auxquels ils dispensent l'assistance technique nécessaire. Jusqu'ici, ils ont fait un excellent travail et peuvent être considérés comme l'un des principaux éléments qui ont permis au pays d'exécuter de vastes programmes de développement agricole. ANNEE 1 Page 9 34. Ces instituts travaillent avec le Gouvernement de la Côte-d"Ivoire dans le cadre d'un contrat aux termes duquel les dépenses courantes de fonc- tionnement sont couvertes moitié par le Gouvernement et moitié par l'assis- tance bilatérale française. Pour les études spéciales, les enquêtes ou les recherches, des dispositions financières sont prises séparément. On trouvera énumérés ci-après les instituts de recherche agricole qui travaillent en CÔte-d'Ivoire et leurs principales activités. Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer (ORSTOM) 35. L'ORSTOa s'occupe principalement de recherche fondamentale dans le domaine technique et dans celui des sciences humaines. Parmi ses prin- cipaux travaux qui présentent un intérêt pour l'agriculture figurent des enquêtes sur les sols et la végétation et des études climatologiques. Dans le domaine des sciences humaines, il a réalisé plusieurs études socio- économiques qui offrent des informations fondamentales, en particulier pour les projets de développement rural prévus pour la savane. En règle générale, 11ORSTOM fournit des informations écologiques et socio-économiques de base. Jusqu'ici, les informations de caractère technique se sont révélées suffi- santes pour l'élaboration de projets de développement agricole, mais il conviendrait que les études sociales et économiques soient intensifiées de façon qu'elles fournissent une meilleure base pour l'élaboration des vastes programmes de développement rural auxquels songe le Gouvernement. 36. Outre ces recherches, l'ORSTON dirige l'Institut Océanographique diAbidjan et effectue des recherches de biologie marine pour le compte du Ministère de la Production Aaimale en vue de l'amélioration de l'industrie de la pêche. Institut Français du Café et du Cacao (IFCC) 37. L'IFCC est chargé de l'amélioration de la culture du cacao, du café et du cola. Il a mis au point un matériel végétal à haut rendement en ce qui concerne le café et le cacao dont il a amélioré les méthodes de culture. Il accorde une assistance technique à la SAMACI en vue de la mise en oeuvre des programmes concernant le café et le cacao pour lesquels il forme les vulgarisateurs nécessaires. Actuellement, l'IFCC effectue, au sujet de la transformation du café, une étuce spéciale qui servira de base technique à un grand projet de réorganisation et d'amélioration de la transformation et de la commercialisation du café (décorticage industriel). Institut de Recherches pour les Huiles et Oléagineux (IRHO) 38. Depuis la fin de la guerre, l'IRHO a commencé à s'occuper en Côte-d'Ivoire d'améliorations du palmier à huile, puis du cocotier. Pour ces deux cultures, il a réussi à mettre au point, avec d'excellents résul- tats, du matériel végétal à haut rendement. Il accorde une assistance technique à la SODEPALM et lui fournit tout le matériel végétal dont elle a besoin pour ses projets en cours de réalisation. En outre, il forme le personnel nécessaire, principalement pour les petites plantations. L'IRHO fait la prospection pour les programmes concernant le cocotier et le pal- mier à huile et s'occupe actuellement de choisir dans le sud-ouest des em- placements appropriés pour ces cultures en vue de la création de nouvelles plantations. ANNEXE 1 Page 10 Institut de Recherche du Caoutchouc (IRCA) 39. L'IRCA est chargé du développement de la production de caoutchouc. Jusqu'ici, il a mis au point du matériel végétal à haut rendement et a dis- pensé une assistance technique aux quelques plantations d'hévéas qui sont établies dans le pays. Ces dernières années, il a prospecté le sud-ouest en vue d'y trouver des emplacements propices à la culture de l'hévéa. Si les vastes projets concernant la culture de l'hévéa dans le sud-ouest sont mis en oeuvre, l'IRCA aura un râle important à jouer, en particulier pour ce qui est du projet Goodyear. Comme ce dernier comprend la création de petites plantations sur de vastes étendues, il est probable que l'IRCA as- surera la formation des vulgarisateurs nécessaires, qui conseilleront et formeront à leur tour les petits planteurs en matière de production de caoutchouc. Institut Français de Recherche Fruitière Outre-ver (IFAC) 40. LtIFAC est chargé de la recherche concernant les fruits tropi- caux. Il a joué un rôle important dans le développement de la banane et de l'ananas en tant que cultures d'exportation. En collaboration avec la SODEFEL, il élabore actuellement un programme de centralisation et de rationalisation de la production de bananes d'exportation. L'IFAC a introduit et amélioré d'autres fruits tropicaux dont les perspectives sont intéressantes. Grâce à ces travaux et aux moyens de transport sa- tisfaisants et réguliers qu'offre le port d'Abidjan, il sera sans doute possible à l'avenir de créer, aux fins d'exportation, d'autres cultures fruitières que celles de la banane et de l'ananas. Les perspectives con- cernant l'avocat et la papaye sont très prometteuses. Institut de Recherches du Coton et des Fibres Ezotiques (IRCT) 4i. Jusqu'ici, l'IRCT s'est occupé principalement du coton. Il exécute un vaste programme de sélection de coton, et il met régulière- ment au point de nouvelles variétés améliorées. Il accorde également une grande attention à la lutte contre les parasites, qui constitue le principal problème technique pour la production de coton en Côte-d'Ivoire. L'IRCT travaille en étroite collaboration avec la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (CFDT), qui est chargée du développe- ment du coton en Côte-d'Ivoire. 42. Pour l'heure, l'IRCT effectue également, au sujet de la pro- duction de kénaf, une étude technique et économique qui devrait fournir les informations de base qui sont nécessaires pour une réorganisation ou une réorientation éventuelle du projet que la Société Ivoirienne Agricole et Industrielle du Kénaf (SIVAK) consacre actuellement à cette fibre et dont les résultats ne sont pas satisfaisants. Institut de Recherches Agronomiques Tropicales et des Cultures Vivrières (IRAT) 43. Aux termes d'un contrat conclu avec le Gouvernement, l'IRAT gère depuis 1967 les stations expérimentales dragriculture de Bouaké, de Ferkés- sédougou,de Han, de Gagnoa; il est le seul institut qui s'occupe de cultures AUNEXE 1 Page Il vivrières annuelles. Jusqu'ici, il a fait porter l'essentiel de ses efforts sur l'amélioration du riz, du mais, de l'igname et du manioc, et il s'oc- cupe en outre de problèmes agronomiques généraux concernant l'agriculture dans la savane. hh. Il est encore trop t8t pour juger de ses réalisations, mais il est hors de doute que ses travaux sont indispensables pour la mise en oeuvre des programmes de développement rural que le Gouvernement a éla- borés pour l'instant en ce qui concerne la savane. L'IRAT participe éga- lement à l'étude de projets relatifs à la production de sucre, pour les- quels des sites provisoires ont été choisis à proximité de Ferkéssédougou et de Bouaflé. Institut d'Elevage et Médecine Vétérinaire Tropicale (IMVT) 45. L'IEffVT est chargé de la recherche en matière de zootechnie et gère à ce titre le Centre de Recherche Zootechnique de Bouaké - Minankro. Il s'occupe principalement des bovins et d'amélioration des pâturages et accorde une assistance technique à la SATMACI pour l'exploitation de deux élevages de bovins. Vu l'ampleur des problèmes que posent tous les aspects de la zootechnie, le programme actuel de travail de cet institut semble trop limité. Un effort beaucoup plus intense sera nécessaire, sur le plan de la recherche, pour accroître et améliorer la production animale en Côte-d'Ivoire. L'IWVT participe actuellement à la réalisation d'une étude qui a pour but d'identifier les emplacements qui se prêtent le mieux à la production de bovins sur une grande échelle, et il est envisagé de créer à Abidjan un laboratoire de parasitologie dont la direction serait assumée par l1IEIVT. Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) h6. Le CTFT est chargé de la recherche dans le secteur forestier. Dans le passé, il a dressé de vastes inventaires forestiers qui ont fourni les informations de base pour lélaboration de la politique forestière de l'Etat. Le Centre a également procédé à des recherches et a mis au point des techniques satisfaisantes de boisement qui sont maintenant appliquées par la SODEFOR. Les travaux qu'il a accomplis en matière de technologie du bois contribuent à l'effort qui est actuellement déployé en vue de pro- mouvoir l'utilisation d'essences pour lesquelles la Côte-d'Ivoire dispose encore de réserves abondantes. 47. Ces cinq dernières années, le CTFT a procédé à des recherches concernant des essences forestières a croissance rapide. Ces recherches fourniront la base technique du projet de production de pâte à papier dont la réalisation est prévue dans le sud-ouest. NNEXE II PROJECTION DES EXPORTATION,S DE PRODUITS AGRICOLES ET FORESTIERS A. Généralités 1. Des projections ont- été faites pour tous les pincipiux produits agricoles et forestiers. Les estimations quantitatives se fondent sur des prévisions relatives à des programmes en voie d'exécution ou dont la réalisation est prévue. Les objectifs de production fixés par lEtat pour la décennie 1971-1980 ont été indiqués dans le Plan Esquisse publié en mai 1968. Ces objectifs font l'objet d'un examen constant, et aucune décision finale n'a encore été prise pour nombre d'entre eux. Les prévi- sions quantitatives indiquées ci-dessous se fondent sur le plan quinquennal du Gouvernement, quand la mission a jugé qu'elles pouvaient être atteintes et qu'elles étaient justifiées du point de vue économique. Afin de per- mettre une comparaison avec la situation actuelle, le volume moyen et la valeur moyenne des exportations pour les années 1967 et 1968 sont indiqués pour chaque produit. 2. Pour 1967 et 1968, les prix ont été extraits des statistiques douanières qui n'indiquent pas toujours le volume et la valeur réels des exportations de chaque produit, certaines exportations, principalement à destination des pays voisins du nord, n'étant pas enregistrées; en outre, pour certains produits, les prix f.o.b. sont supérieurs ou inférieurs à ceux que les statistiques douanières indiquent. Toutefois, il n'est pas possible de corriger ces prix pour chaque produit. Les prix pour 1975 et 1980 se fondent principalement sur les prévisions actuelles de la Banque concernant les marchés mondiaux. 3. Etant donné qu'il existe des plans qui tendent à créer dans un proche avenir une industrie d'huiles végétales, la mission a comparé la valeur des exportations de graines, d'huile et de tourteaux en ce qui concerne les palmistes, le coprah et les graines de coton. La différence étant faible, de l'ordre de 200 millions de FCFA en 1975 et de 300 mil- lions en 1980, les exportations de graines n'ont fait l'objet que d'une hypothèse. 4. Deux hypothèses ont été formulées en ce qui concerne les ex- portations futures de bois d'oeuvre. Le Gouvernement se propose de limiter l'exploitation de ce bois en raison de la diminution des res- sources forestières. Comme il n'est pas évident qu'une telle limitation puisse être imposée, elle a formulé deux prévisions: l'une fondée sur la demande prévue; l'autre, sur la limitation envisagée des quantités abattucs, 5. Le tableau 1 de la présente annexe indique, sous forme résumée, la valeur de la production et des exportations, compte tenu des deux hypothèses susmentionnées.. Il indique en outre la valeur à la production de la production totale de produits agricoles d'exportation, fondée sur les prix au producteur en vigueur en novembre 1969. Pour ce qui est des prévisions de la valeur à la production des cultures d'exportation, les prix sont considérés comme constants. AXE II Page 2 B. Projections par produitsi./ Café 6. Les projections concernant les quantités se fondent sur le pro- gramme de plantation de variétés améliorées de café sur 20.000 hectares par an entre 1971 et 1980. De l'avis de la mission, tout ce café sera cultivé avec des méthodes traditionnelles et donnera 500 kg par hectare la quatrième année et 700 kg par hectare par la suite. Ces cinq dernières années, le taux des replantations a étù de l'ordre de 17.000 hectares par an malgré les limitations imposées en la matière. Ei conséquence, il semble raisonnable de penser que le taux annuel futur des replantations sera de 20.000 hectares. 7. Dans l'avenir comme à l'heure actuelle, le café sera vendu partie sur des marchés contingentés et partie sur des marchés non con- tingentés. Sur la base d'informations provenant de l'OIC, ces ventes ont été projetées comme suit: Destinations 1975 1980 Marchés contingentés2/ 190 215 Marchés non contingentés 30 50 Calculés d'après des prévisions de la Banque, les prix hypothétiques pour les marchés contingentés seraient de 37 cents des Etats-Unis par lb. en 1975 et de 34 cents des Etats-Unis par lb. en 1980 c.a.f. Neu York. Pour les marchés non contingentés, une hypothèse arbitraire donne un prix de 27 cents des Etats-Unis par lb. 8. Les projections de la production, de la consommation et des exportations sont les suivantes: Cafée 1967-68 1597 1980 Production 186 230 300 Consommation locale 5 10 20 Exportations totales 181 220 280 vers les marchés contingentés n.d. 190 215 vers les marchés non contingentés n.d. 30 50 Excédents - - 15 Prix marchés contingentés (FCFA/kg f.o.b.) n.d. 202 188 marchés non contingentés (FCFA/kg f.o.b.) n.d. 145 145 Valeur f.o.b. des exportations 30.642 42.730 47.670 1/ Toutes les quantités sont indiquées en milliers de tonnes métriques et la valeur des e.portations en millions de FCFA. Estimation basée sur des informations obtenues de l'Organisation de l'Accord International sur le Café. ANNEXE II Page 3 Cacao 9. Les prévisions concernant les quantités se fondent sur un pro- gramme gouvernemental qui vise à planter des cacaoyers de variétés amé- liorées sur 10.000 hectares par an de 1971 à 1980 et à régénérer une par- tie des plantations existantes. Outre ce programme, des plantations nou- velles seront créées dans le sud-ouest. Le projet de la Banque concer- nant le cacao, qui est en cours d'évaluation (1), fait partie de ce programme. Comme le taux de plantation a été de l'ordre de 10.000 hectares par an ces cinq dernières années, le programme G long terme semble réalisable. L'uti- lisation de matériel végétal amélioré et la régénérat.on de plantations existantes devraient porter les rendements moyens de 400 kg par hectare à l'heure actuelle à 500 kg par hectare en 1975 et à 600 kg par hectare en 1980. 10. La quantité de fèves de cacao transformées sur place et expor- tées en totalité sous forme de beurre et de pâte de cacao ne devrait pas augmenter, car il n'existe aucun plan prévoyant une expansion future de la capacité de broyage des installations existantes. 11. Les hypothèses de prix se fondent sur la prévision de la Banque, qui est de 30 cents des Etats-Unis par lb. en 1975 (2) et de 27 cents des Etats-Unis par lb. en 1980 c.a.f. Neu York. 12. Les projections de la production et des exportations s'établissent comme suit: Cacao 1967-68 1975 1980 Production 143 210 290 Transformation locale 30 50 30 Exportations de fèves 113 180 260 Prix: fèves, FCFA/kg f.o.b. 196 172 156 Valeur des exportations Fèves 16.648 30.960 40.560 Pte de cacao 933 933 933 Beurre de cacao 2.435 2.435 2.435 Valeur f.o.b. totale des exportations 20.011 34.328 43.928 Produits du palmier à huile 13. Les prévisions concernant les quantités se fondent sur des projets en cours, y compris celui de la Banque, relatif au palmier, qui sera achevé en 1971. Il n'est pas envisagé de procéder à de nouvelles (1) Approuvé en mai 1970. (2) Les dernières prévisions de la Banque sont 25,3 cents/lb pour 1975 et 30 cents/lb comme prix moyen pour les cinq années 1971-75. ANNXE II Page h plantations avant 1974, mais, s'il en est réalisé, elles entreront en production après 1980. Les prévisions comprennent la production des pal- meraies naturelles. A l'heure actuelle, seules de petites quantités d'huile de palme et de palmistes sont exportées, mais ces exportations augmenteront rapidement jusqu'en 1975 et évolueront ensuite à un rythme plus lent jusqu'en 1980. 14. Les prévisions concernant les prix sont celles que la Banque a établies pour le projet susmentionné (voir le rapport TO-603C, annexe B), et elles n'ont pas été modifiées depuis lors. Ces prix sont de 160 dollars des Etats-Unis pour le palmier à huile et de 136 dollars des Etats-Unis pour les palmistes, par tonne c.a.f. port européen. 15. Les prévisions concernant la production, la consommation et les exportations sont les suivantes: Palmier à huile 1967-68 1975 1980 Production 30 157 172 Consommation locale 29,5 47 57 Exportations 0,5 110 115 Prix (FCFA/t. f.o.b.) 60.000 38.800 38.100 Valeur f.o.b. des exportations 30 4.268 4.382 Palmistes Production - exportations 9,4 41 44 Prix (FCFA/t. f.o.b.) 36.200 29.500 28.400 Valeur f.o.b. des exportations 340 1.209 1.250 Noix de coco 16. Les prévisions concernant les quantités se fondent sur des projets en cours, parmi lesquels le projet de la Banque relatif au palmier. De nouvelles plantations sont prévues à partir de 1972, mais elles n'influeront sur la production de coprah qu'après 1980. Les prévisions concernant les prix sont celles que la Banque a établies pour le projet relatif au palmier; elles sont encore valables, à savoir 165 dollars des E'tats-Unis par tonne de coprah c.a.f. port européen. 17. Les prévisions concernant la production et les exportations sont les suivantes: (1) (1) Ces prévisions ont été légèrement revues à la hausse (mai 1970): voir notes au bas du tableau final de l'Annexe Il. P~-ge 5 Coprah 1967-68 1975 1980 Production 7,5 15 36 Consommation locale 4 6 8 Exportations 3,5 9 23 Prix (FCFA/t. f.o.b.) - 35.500 35.500 Valeur f.o.b. des exportations 101 319 994 Caoutchouc 18. Les prévisions relatives aux quantités se fondent sur les plantations existantes, avec un rendement moyen de 1000 kg/ha. Sur un total de 12.500 hectares, 7000 seulement étaient en production en 1968. On peut donc prévoir que toutes ces plantations ne seront pleinement en rapport qu'en 1977-78. Il n'y aura de nouvelles plantations qu'à partir de 1974, et elles n'entreront en production qu'après 19GO. L'hypothèse de prix se fonde sur les prévisions courantes de la Banque, à savoir 16 cents des Etats-Unis par lb. c.a.f. New-York pour 1975 et 1980. 19. Il est prévu que la totalité de la production sera exportée comme suit: Caoutchouc sec 1967-68 .-75 1980 Production = exportations 6,4 14 18 Prix (FCFA/kg f.o.b.) 93 90 90 Valeur f.o.b. des exportations 59 1.260 1.620 Banane 20. Aucun objectif de production n'a été fixé par le Gouvernement en ce qui concerne les bananes d'exportation. Le programme prévoit une concentration et une rationalisation de la production, mais pas d'exten- sion de la superficie plantée. La mission a formulé l'hypothèse arbitraire que la production augmentera d'environ 20 pour cent entre 1971 et 1980. En ce qui concerne les prix, on prévoit que, à l'avenir comme dans le passé, la Côte d'Ivoire continuera de destiner environ la moitié de ses exporta- tions à la France, où elle bénéficie d'un prix préférentiel de 42 FCFA par kg. c.a.f. port français, le reste étant livré sur le marché mondial au prix de 35 FCFA par kg c.a.f. port européen. Ces prix correspondent à un prix f.o.b. moyen de 24,5 FCFA par kg. ;1j2©X1: II Page 6 21. Les prévisions concernant les exportations sont les suivantes: 1967/68 1975 1980 Exportations de bananes 145 200 220 Prix (FCFA/kg f.o.b.) 21,5 24,5 24,5 Valeur des exportations (FCFA) 3.091 4.900 5.390 Ananas 22. Les prévisions concernant les quantités se fondent sur les tendances actuelles des exportations d'ananas frais et en boîte. La C6te-d'Ivoire accroft actuellement d'environ 60 pour cent sa capacité de conserverie; quant aux ananas frais, qui étaient naguère txportés en majorité vers la France, ils bén6ficient de bons débouchés en Répu- blique Fédérale d'Allemagne et en Italie. Au cours des dix prochaines années, les prix devraient rester en moyenne au niveau actuel. 23. Les prévisions concernant les exportations sont les suivantes: Ananas en boîte 1967/68 1975 1980 Exportations 32 72 90 Prix (FCFA/kg f.o.b.) 63 63 63 Valeur f.o.b. des exportations 2.005 4,536 5,670 Ananas frais 1967/68 1975 1980 Exportations 1h ho 60 Prix (FCFA/kg f.o.b.) 4h 45 45 Valeur f.o.b. des exportations 526 1.800 2.700 Coton 24. Le Gouvernement se propose d'accroître sensiblement la produc- tion de coton au cours des dix prochaines années. Il envisage d'accroî- tre la superficie cotonnière d'environ 10.000 hectares par an de 1971 à 1975 et de 5.000 hectares par an de 1976 à 1980. Il en résulterait une production de 100.000 tonnes de graincs de coton e 1975 et de 13J.000 tonnes en 1980. De l'avis de la mission, ces objectifs sont trop ambitieux étant donné principalement que la savane souffre d'une pénurie de main-d'oeuvre qui ne pourrait être palliée qu'en modifiant considérablement les méthodes de culture. Comme il est prévu que ces modifications s'effectueront len- tement, on a supposé que la production de graincs de coton neatteindra que 80.000 tonnes en 1975 et 100.000 tonnes en 1980. ANNEXE II -Page 7 25. Un projet, dont l'élaboration est déjà bien avancée, vise à implanter une nouvelle usine textile qui accroîtra la consommation lo- cale de fibre de 12.000 tonnes par an. 26. Les hypothèses de prix se fondent sur les prévisions de la Banque. Elles sont de 25 cents des Etats-Unis par lb. en 1975 et de 2h cents des Etats-Unis par lb. en 1980 c.a.f. port européen pour le coton-fibre, et de 94 dollars des Etats-Unis par tonne c.a.f. port européen pour les graines de coton. 27. Les prévisions concernant la production, la consommation et les exportations sont les suivantes: Coton-fibre 1967/68 197. 1980 Production l 32 h0 Consommation locale 2 16 18 Exportations 9 16 22 Prix (FCFA/kg f.o.b.) 130 13h 120 Valeur f.o.b. des exportations 1.168 2.lh 2.6h0 Graines de coton 1967/68 1975 1980 Production = exportations 7 h8 60 Prix (FCFA/t. f.o.b.) 22.000 22.000 22.000 Valeur f.o.b. des exportations l5 1.o6 h.320 Bois d'oeuvre 28. En ce qui concerne les prévisions relatives aux quantités, deux hypothèses différentes ont été formulées: l'une fondée sur la politique forestière que le Gouvernement entend suivre; l'autre, sur les prévisions de la demande. Ces deux hypothèses sont les suivantes: (a) les quantités enlevées de grumes sont limitées à environ 3 millions de m3 par an, ce qui permet de maintenir la production de bois d'oeuvre à ce niveau au-delà de 1980; (b) la production de bois d'oeuvre n'est pas limitée. Elle augmentera alors rapidement, comme en 1968 et 1969 (pro- duction estimée de 1969: h millions de m3). Selon les projections de la demande établies par le CTFT en 1967, la production de bois d'oeuvre devrait atteindre 3,6 millions de m3 en 1975. Bien que le niveau actuellement ANNEXE II Page 8 élevé de la demande puisse s'expliquer, dans une cer- taine mesure, par des facteurs politiques, la mission estime que, si elle n'est pas limitée, la production sera de l'ordre de 4 millions de m3 en 1975 et dimi- nuera par la suite en raison de l'épuisement des res- sources. 29. Le prix moyen des grumes d'exportation devrait baisser à l'ave- nir, étant donné que le pourcentage d'essences de faible valeur qui seront exportées sera plus élevé qu'à l'heure actuelle. L'hypothèse arbitraire a été formulée que le prix f.o.b. actuel (1969), qui est d'environ 8.700 FOFA par m3, tombera à 8.400 en 1975 et 8.000 en 1980. 30. La quantité de grumes transformées sur place devrait atteindre 1,2 million de m3 en 1975 selon une prévision du CTFT, et 1,4 million de m3 en 1980, selon les estimations de la mission. 31. Les prévisions qui résultent de ces deux hypothèses concernant les exportations sont les suivantes: Hypothèse (a) 1967/68 1975 1980 Grumes Production (en milliers de m3) 3.248 3.000 3.000 Transformation locale (milliers de m3) 850 1.200 1.400 Exportations (milliers de m3) 2.398 1.800 1.600 Prix (FCFA/m3 f.o.b.) 8.200 8.400 8.000 Valeur f.o.b. des exportations 19.664 15.120 12.800 Bois d'oeuvre transformé Exportations (milliers de m3) 192 370 450 Prix (FCFA/m3 f.o.b.) 17.100 17.100 17.100 Valeur f.o.b. des exporcations 3.283 6.327 7.695 Hypothèse (b) 1967/68 1975 1980 Grumes Production (en milliers de m3) 3.248 4.000 2.000 Transformation locale (milliers de m3) 850 1.200 1.400 Exportations (milliers de m3) 2.398 2.800 600 Prix (FCFA/m3 f.o.b.) 8.200 8.400 8.000 Valeur f.o.b. des exportations 19.664 23.520 4.800 Bois d'oeuvre transformé: comme pour l'hypothèse (a) ANNEXE II Page 9 Noix de cola 32. Le marché d'exportation de la noix de cola, qui a été très stable ces cinq dernières années, devrait rester à son niveau actuel. La C8te- d'Ivoire exporte environ 25.000 tonnes de noix de cola par an, d'une valeur de 1 milliard de FCFA. Autres produits agricoles 33. Les exportations d'autres produits a.gricoles se, sQnt.élevées à moins de 500 millions de FCFA par an en 1967/68. Il n'est pas envisagé d'entreprendre dans les dix années à venir de nouvelles cultures qui don- nent lieu à un volume substantiel d'exportation. Des efforts sont actuel- lement déployés en vue de créer une industrie de l'avocat et de l'huile d'agrumes travaillant pour l'exportation, mais, même si ces spéculations prennent corps, elles ne donneront lieu qu'à un volume d'exportation infé- rieur à 500 millions de FCFA par an d'ici à 1980. PROJCECTIONS DES EXORTATIONS DES PRODUITS AGRICOLES ET FORESTIERS ANEX II Tableau 1 Prix au Production Augmentation Exwetatons Prix FCFA f.o .b. Valeur des exportations producteur Valeur a la production Pr du t Augmentation por o t kg en millions de FCFA FCFA/kg millions de FCFA Culture 1967-68 1975 1980 1967-68 1975-80 1967-68 1975 1980 1967-68 1975 1980 1967-68 1975 1980 1967-68 1975 1980 ou deree 1975 Cafe: marche contingente 186 230 300 4,0 5,5 181 220 280 - 202,- 188,- 30.642 42.730 47.670 95,- 17.670 21.850 28.500 marche libre 145,- 145,- Cacao: feue 143 210 290 5,6 6,7 - 113 180 260 1l6,- 172,- 156,- 16.648 30.960 o.56o 80,- 1.-Uo 16.800 23.200 pate 933 933 933 beurre 2.435 2.435 2.435 Palmier a huile: huile 30 157 172 27,0 4,0 0, 110 115 60,- 38,8 38,1 30 4.268 4.382 5,0 1 5 3.925 4.300, regimes 9,4 41 13,0 1,5 K9,4 41 us 36,2 29,5 28,4 340 1.209 1.25CQ2kg regime Copra 7,5 15 3 / 10,5 19,0 3,5 9 28 - 35,5 35,5 101 319 99i- 28,- 210 420 1.006 Caoutchouc 6,4 14 18 12,0 5,0 6,4 14 18 93,0 90,- 90,- 595 1.260 1.620 65,- 416 910 1.170 Bana-ne 145 200 220 -4,7 2,0 15 200 220 21,5 24,5 24,5 3.091 4.900 5.390 20,- 2.900 4.000 4.400 Ananas: conserve 75 160 200 11,5 4,6 32 72 90 63,- 63,o 63,- 2.005 4.536 5.670 6,50 488 1.300 1.430 frais 14 40 60 16,2 8,5 1 o40 60 u ,- 45,0 45,- 526 1.8o 2.700 30,- 420 1.200 1.800 Coton: fibre 11 32 40 16,5 4,2 9 16 22 130,- 134,- 120,- 1.168 2.1h4 2.640 33,50 904 2.68o 3.350 graine 16,5 48 60 16,5 4,2 7 48 60 22,- 22,- 22,- 154 1.056 1.320 kg coton Noix de cola 60 60 60 - - 25 25 25 36,- 36,- 36,- 1.046 1.000 1.000 g 2,092 2.000 2.000 59-714 99.500 111.564 36.690 55.085 71.158 JTZL PARTIEL - Produits agricoles 59.714 99.500 11.564 36.690 55.085 71.158 Bois d'oeuvre '000 m3 '000 .3 CFAF/m3 Hypothese A B Gz-=e 3.248 3.000 3.000 2.398 1.800 1.600 8.200 8.4oo 8.000 19.664 15.120 12.800 Bois equarri - 192 370 450 17.100 17.100 17.100 3.283 6.327 7.695 MU'AL PARIEL - Bois d'oeuvre 22.947 21.47 20.495 Hroothese B Gr,-,e 2.398 2.800 600 8.200 8.400 8.000 19.664 23.520 4.800 cis ee.arri 192 370 450 17.100 17.100 17.100 3.283 6.327 7.695 TkL PASIEL - Bois d'oeuvre 22.947 29.847 12.495 TOTAL PE 'A' 82.661 120.947 139.059 TAL Hv-POTHESE 'B' 82.661 129.347 131.059 l/ Esti-ation revisee: 50.000 tonnes, compte tenu du prvgramne de plantation, comme explique au paragraphe 199 du rapport principal. i/ Estimation revisee: 42.000 tonnes et 1.500 millions de FCFA TABLEAUX STATISTIQUES 1. Valeur de la production agricole (à l'exclusion du poisson et du bois) 2. Production agricole 3. Superficie et estimations quantitatives concernant certaines cultures 4. Volume de diverses exportations agricoles 5. Valeur de diverses exportations agricoles 6. Valeur des importations de divers produits alimentaires 7. Volume des importations de divers produits alimentaires 8. Prix des produits agricoles à la production 9. Indice des prix des produits alimentaires consommés par les familles africaines, 1960-1969 10. Investissements publics 11. Le nord et le centre-sud: Caractéristiques économiques 1962-1964 12. Le nord et le centre-sud: Distribution des exploitations par dimension 13. Exploitation forestidre 14. Production de poisson et utilisation 15. Valeurs moyennes des principaux produits d'exportation 16. Production et consommation alimentaire intérieure 17. Structure de l'agriculture par région Tableau 1: VALEUR DE LA PRODUCTION AGRICOLE (A LIEXCLUSION DU POISSON ET DU BOIS) A PRIX CCNSTANTS (millions de FCFA) 1960 1965 1966 1967 1968 Paddy 2.880 4.5oo 4.950 6.120 6,570 Mil et sorgho 845 748 764 780 796 Fonio 100 140 140 140 140 Ma£s 1.764 2.160 2.340 2.640 2.724 Igname 16.100 18,200 18.480 18.900 19.474 Manioc 4.o5o 4.500 4.635 4.680 4.824 Banane plantain 4.4lo 5.400 5.535 5.580 5.751 Taro 945 1.120 1.120 1.134 1.169 Patates douces 144 160 160 168 176 Pois de terre 84 91 98 lo5 112 Fruits et légumes 2.50o 3.000 3.000 3.200 3.300 Bovins 364 507 533 598 598 Ovins 483 707 805 753 753 Porcins 180 201 303 381 381 Volailles 775 930 1.085 1.240 1.240 Café 12.330 19,170 23.040 14.130 24.480 Cacao 5.95o 8.o5o 11.410 9.030 9.940 Cola 680 740 800 800 1.000 Exportations de bananes 1.700 2.660 ( ( Consommation de bananes 60 100 (2.0 (3.740 (3.860 Ananas 300 660 915 1.260 1.305 Caoutchouc 260 260 325 390 455 Karité 48 72 72 72 96 Coton (Allen) 2h0 360 880 1.400 Coton (Mono) 189 221 158 95 95 Tabac (artisanal) Tabac (industriel) 140 140 210 140 210 Arachides 480 640 600 600 620 Coprah 56 112 112 168 196 Palmier à huile (palmiers naturels) 7.920 8.415 8.415 8.580 7.755 Palmier à huile (palmiers sélectionnés) 290 0 315 h25 h90 Total 67,867 86.o54 93,660 86.729 99,910 Produits alimentaires (37.464) (44.204) (44.048) (46.419) (48.008) Cultures industrielles et dtexportation (30.403) (41.850) (49.612) (40.310) (51.902) Source: Comptes de la Nation pour les prix Ministère du Plan et diverses autres sources pour les quantités Tableau 2: PRODUCTION AGRICOLE (milliers de tonnes métriques) VOLUME EFFECTIF OBJECTIFS DU PLAN 1960 1965 196 1267 1968 1/ 12 .?/ 212. 2/ 19802 Paddy 160 250 275 340 365 395 613 750 Mil et sorgho 52 46 47 48 49 52 58 65 Fonio 5 7 7 7 7 8 9 10 Mais 147 180 195 220 227 207 266 329 Igname 1.150 1.300 1.320 1.350 1.391 1.432 1.578 1.790 Manioc 450 500 515 520 536 562 635 714 Banane plantain 490 600 615 620 639 674 760 855 Taro 135 160 160 162 167 172 185 200 Patates douces 18 20 20 21 22 22 25 28 Pois de terre 12 13 14 15 16 15 17 20 Fruits et légumes 100 120 124 128 132 160 210 280 Bovins 28 39 41 46 46 30 38 45 Ovins 276 4o4 46o 430 430 600 800 1.100 Porcins ý/ 60 67 / l01 127 127 87 103 127 Volailles 3/ 5 6 7 8 8 8 il 15 Gibier 23 23 23 23 23 18 16 14 Café 137 213 256 157 272 230 265 360 Cacao 85 115 163 129 142 194 262 34o Cola 34 37 40 40 50 40 45 50 Bananes (exportations) 85 133 ( (1, ( 150 175 200 Bananes (autres) 3 5 ( <187 <193 6 7 8 Ananas 20 44 61- 84 87 114 148 175 Caoutchouc 4 4L/ 5 6 7 12 19 36 Karité 2 3 3 3 4 3 3 3 Coton (Allen) 6 9 22 35 69 117 130 Coton (Mono) 6 7 5 3 3 3 1 - Tabac (artisanal) (2 <2 3 2 (3 34 Tabac (industriel) ( ( ( ( ( 1 1 2 Arachides 24 32 30 30 31 39 50 62 Coprah 2 4 4 6 7 6 15 63 Palmier à huile (palmiers naturels) 240 255 255 260 235 264 248 260 Palmier à huile (pal- miers sélectionnés) 58 74 63 85 98 206 850 1,600 Canne à sucre - - - - - - 450 600 Kénaf - - - - - 5 16 20 Sisal - - - - - - 1 2 Avocats - -- 1 2 1/ Estimations établies principalement par la mission. 2/ Prévisions du Plan .ý/ Les chiffres relatifs aux oeufs ou à la viande sont inconnus Ministère de l'agriculture: 92,3 pour la campagne agricole 66-67 m/ Nombre d fanimaux abattus en milliers - = quantités inconnues ou négligeables Source: Comptes de la Nation, Plan Esquisse et diverses autres sources. Tableau 3: SUPERFICIE E' ESTIMATIONS QUANTITATIVES CONCERNANT CERTAINES CULTURES Prévisions l96 1267 19j| pour 1969 PALMIER A HUILE superficie plantée) 24.300 38.500 1/ 50.800 Z/ 60.000 en production ) (ha) 11.100 3/ régimes (milliers de tonnes) 63.400 85.300 97.800 ARACHIDES superficie plantée) - 12.400 h/ 15.400 17.900 en production ) (ha) - 7.100 7.5oo coprah (tonnes) - 4.800 5.200 CAFE production (milliers de tonnes) 256 157 272 CACAO production (milliers de tonnes) 163 129 142 COTON superficie plantée) (ha) 23.600 38.000 48.000 57.000 graines de coton (tonnes) 14.000 25.000 41.700 5/ 51.000 BANANES production (tonnes) - 186.000 192.700 150.000 ANANAS production (tonnes) 6o.8oo 83.700 91.800 _/ CAOUTCHOUC hévéas plantés) 11.600 12.100 12.600 12.700 hévéas saignés) (ha) 5.800 7.000 8.5o0 production (tonnes de caout- 4.900 5.9oo 7.000 chouc) KENAF superficie plantée (ha) 4o 700 fibre (tonnes) L5o 500 TABAC production (tonnes) 2.600 2.200 2.500 SUCRE canne - - sucre RIZ production (milliers de ton- nes de paddy) 275 340 365 Nota: - non disponible Sou!'ces: diverses 1/ Plus "divers", soit 1000 ha. 2/ dont la SODEPALM: 39.487 ha. en 1968 et 48.987 en 1969 Plus "divers", soit 800 ha. Plus blocs industriels privés, environ 1000 ha. Chiffre officiel de la CFDT 6/ Chiffre ajusté par comparaison avec les comptes de la Nation Tableau 4: VOLUME DE DIVERSES EKFORTATIONS AGRICOLES (milliers de tonnes) 1960 1963 196h 196 2 1966 1967 1968 Bananes 72,6 133,4 125,9 128,3 131,7 142,6 147,3 Ananas (frais) 3,0 2,9 4,2 4,6 6,8 10,0 13,7 Ananas (en boîte et jus) 8,0 13,7 18,0 20,7 27,0 32,5 31,8 Café (vert) 148,5 182,1 204,3 185,7 1815, 149,0 214,4 Cacao (fèves) 62,9 99,7 124,3 126,4 124,3 105,2 121,5 Palmistes 16,4 10,4 12,8 14,9 9,4 10,1 8,7 Caoutchouc naturel - 0,4 1,6 2,8 5,5 5,8 7,0 Noix de cola 7,7 9,3 17,3 23,1 28,4 26,3 24,8 Bois <3ouarce: Bulletin mensuel de statistiques et BIRD "]iemorandum on the Economic Situation of the Ivory Coast (juillet 1968)" Tableau 5: VALEUR DE DIVERSES EXORTATIONS AGRICOLES (milliards de francs CFA) 1960 1963 196 l 1_6 166 1967 1968 Bananes 1,3 3,5 3,1 2,8 2,8 3,0 3,1 Ananas (frais) 0,1 0,1 0,2 0,2 0,3 0,4 0,6 Ananas (en boîte et jus) 0,5 0,9 1,2 1,3 1,6 2,0 2,0 Café (vert) 18,8 24,5 31,7 25,9 30,2 25,4 35,9 Cacao (fèves) 8,7 11,3 1h,5 10,9 13,1 13,8 19,4 Palmistes 0,6 0,3 0,3 0,5 0,3 0,3 0,4 Noix de cola 0,4 0,4 0,7 1,0 1,1 1,1 1,0 Caoutchouc naturel - - 0,2 0,3 0,6 0,6 0,6 Bois tropicaux 6,5 12,4 17,9 18,5 186 2;,8 25.8 Exportations agricoles 71,7 73,2 96,4 totales Source: Bulletin mensuel de statistique Tableau 6 : VALEUR DES IPORTATIONS DE DIVERS PRODUITS ALI1ENTAIRES 1960 1964 1965 1966 1967 1968 (milliards de francs CFÂ~)¯ GENRAL Riz 0,9 2,0 2,2 3,1 0,9 1,9 Blé et farine de blé 4 1, 5 1,3 2,3 1,3 1,h Sucre 1,0 1,3 1,3 1,2 1,2 1,h Produits laitiers et à base d'oeufs 0,6 1,0 1,1 1,2 1,h 1,6 Boissons (vin compris) 0,8 1,6 1,6 1,6 1,5 1,8 DETAIL (millions de francs CFA) Confiserie 102 89 84 92 186 ConsDerves de fruits et de légumes 333 353 409 hlO 450 Préparations à base de céréales 197 225 229 245 316 Viandes et poissons conservés 304 316 324 287 375 L4gumes et fruits frais 556 570 671 673 745 Total produits alimentaires, boissons et tabac 10,0 10,3 12,6 9,3 11,3 (milliards de francs CFA) Surce: Bulletin mensuel de statistique et BIRD "Memorandum on the Economic Situation and Prospects, Ivory Coast (juillet 1968)". Tableau 7: VOLUME DES IMPORTATIONS DE DIVERS PRODUITS ALIMENTAIRES (milliers de tonnes) 196 1265 1966 1 1968 Riz 58,1 77,9 83,2 2h.1-1 47,2 B-L9 71,0 63,6 112,8 61,7 64,0 Farine de blé 12,5 0,1 0,1 0,1 0,1 Sucre 23,7 31,1 35,7 32,1 36,8 Produits laitiers et à base d'oeufs 8,1 9,1 10,1 11,5 13,3 Boissons 4o,h 38,4 39,5 33,9 4o,6 So';.rce: Bulletin mensuel de statistique Tableau 8: PRIX DES PRODUITS AGRICOLES A LA PRODUCTION (francs CFA par kg) Comptes de la Nation Plan b 1960 1961 1962 1963 196h 1965 1966 1967 Egguisce. Paddy 18 18 18 18 18 18 18 18 18 Mil 16 16 16 16 16 16 16 16 (16,25 Sorgho 17 17 17 17 17 17 17 17 ( Fonio 20 20 20 20 20 20 20 20 20 Mais 12 12 12 12 12 12 12 12 12 Igname 13 13 13 13 13 1 13 13 1h Manioc 8 8 8 8 8 9 8 8 9 Bananes plantain 8 8 8 8 8 9 8 8 9 Taro 7 7 7 7 7 7 7 7 7 Patates douces 8 8 8 8 8 8 8 8 8 Poïs de terre 7 7 7 7 7 7 7 7 7 Pommes de terre - - 27,5 27,5 27,5 - - - - Bovins FCFA/t,te 13000 15000 13500 13500 13000 13000 n.d. 13000 Ovins " " 1350 1600 175o 1750 175o 175o 1750 Bo:eins s i 2550 3000 3000 3000 3000 3000 " 3000 Volailles FCFA/kg 15o 155 160 155 155 155 155 Plan Esquisse Plan Esquisse (suite) Café 90 Coton (Allen) ho Cacao 70 Coton (Mono) 31,5 Cola 20 Tabac (artisanal) 120 Bananes 20 Tabac (industriel) 70 Ananas: -de conserverie 8 Arachides 20 -frais, locaux 15 Coprah 28 -frais, pour l'ex- Palmier à huile 3,3 portation 30 (naturel) Caoutchouc 65 Palmier à huile 5 Karité 24 (sélectionné) a/ Prix à la production utilis6s dans les Comptes de la Nation bj/ Prix à la production utilisés dans le Plan Esquisse Tableau 9: INDICE DES PRIX DES FRODUITS AIIMENTAIRES CONSOMMES PAR LES FAMILLES AFRICAINES 1/. 1960-1969 Février 1960-100 1960 1961 1962 1963 196 196 1966 1967 1968 1969 j fév. 1o6,5 123,0 118,7 118,3 118,9 122,h 127,6 126,6 134,8 1h0,1 lif 196_7 1968 1969. janvier 130 ,8 121 ,9 140 ,1 février 127,8 137,8 141,8 mars 129,h 128,5 - avril 131,8 131,6 - mai 131,6 13],8 - juin 131,7 130 ,3 - juillet 129,3 132,8 - août 126,0 140,8 - septembre 120,0 142,7 - octobre 118,1 13h,6 - novembre 119,5 139,9 - décembre 123,5 165,0 - 1/ A Abidjan Source: Bulletin mensuel de statistique Tableau 10: INVESTISSEMEifES PUBLICS (millions de FCFA) Prévisions du Plan Chiffres effectifs / 60-66 67-70 -70 60-66 67-68 60-68 1969_/ 1969/ 1970/ I. Agriculture 9.654 3O.750 ho.395 10.399 lh.906 25.305 8.805 6.762 Forêts et sols 790 1.650 2.44o 366 512 878 338 338 Elevage 455 1.600 2.055 548 347 895 539 287 Pêche 20 80 _730 292 122 _1. _53 _18 Développement agricole totaill.lh0 3h-480 45.602 11.605 15.887 27.492 9.835 7.535 10.327 InIIfrastructure économique a/ h2.950 45.450 88.400 514.02 20.479 71.881 20.148 15.480 23.128 III. D5veloppement culturel, 8.150 8.550 16.700 7.298 2.678 9.976 2.200 1.500 4.350 dont éducation agricole 890 1.000 1.890 764 18h 948 214 154 IV. ninfrastructure sanitaire 1.880 5.850 7.730 1.812 2.013 3.825 1.200 575 1.223 V. Infrastructure nociale 3h0 670 1.010 203 186 389 105 165 272 VI. Infrastructure administra- tive 16.710 8.800 25.510 22.243 5.954 28.197 2.013 1.600 2.910 VII. Participation de ltEtat 6.650 7.550 14.000 6.456 3.800 10.256 1.847 1.720 2.247 7III. Etudes et recherches 5.300 h.85o 10.230 5.529 2.178 7.707 2.221 2.175 2-158 TOTAL 93.120 116.000 211.090 107.312 53.359 160.671 39.569 30.750 46.615 .i/ Routes, ponts, ferries, bâtiments, ports et lagunes, aérodromes, eau, électricit' postes et télephones, cherin de fer b/ Comprennent des dépenses qui ne figurent pas dans le Plan. c/ Prévisions i/ Chiffres effectifs prévus Sçni'ce: Document de travail privé. Tableau l: LE NORD ET LE CENTRE-SUD: CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES 1962-196h DENSITE DE COLONISATION AGRICULTURE Population Exloitations Dimension des Produit brut par (habitants/ (Exploitationg/ý exploitations exploitation 1/ km2) km2) (hectare) (milliers de FCFA) NOP.D orhogo 9 0,9 3,25 75 (Korhogo S.3) - - (2,45) (43) Odienné 7 035 - (Odiennè S.1) - - (2,35) (84) CENTRE-SUD Bouaké 24 3,5 2;35 - Daoa 12 1,7 3;25 Man 15 2,1 2,05 Abengourou 13 16 - - (Abengourou S.2) - - (7,25) (202) (Abengourou S.h) - - (7,10) (211) Source: Ministère du Plan et SEDES "Agriculture": Synthèse des études régionales 1962-1964., Fiches Analytiques. Nota 1/ Les productions finales matérielles indiquées dans les Fiches Analytiques ont êté ajustées par la Mission aux prix exploitation imputés dans les Comptes de la Nation de 1968. Les chiffres entre parenthèses portent sur une partie de la région, les autres sur lensemble de la région. Le caractère fragmen- taire de ce tableau montre bien à quel point il est difficile dtutiliser la documentation existante pour une analyse de la gestion des exploitations agricoles. Tableau 12: LE NORD ET LE CENTRE-SUD DISTRIBUTION DES EXPLOITATIONS PAR DIMENSION NORD CENTRE-SUD Korhoio Odienné Abengourou Abengourou 3 1 2 (pourcentage des exploitations selon les différents groupes) Hectare < 1 20,h 21,0 2,0 3,8 1 < 2 36,0 30,8 7,3 2,6 2 < 3 18,1 23,2 16,1 12,7 3 ,h 9,9 12,h 10,1 11,7 4 < 5 6,5 ( 8,0 19,1 (7,5 .< 6 6,0 ( 15,2 10,2 6<7 ( ( ( ( (11,6 ( (10,1 ( 7,7 7 <8 ( (4,l ( ( 8 <9 ( 0,8 ( (11,3 (13,0 9 <10 ( ( ( ( 10 < 12 ( ( h,9 3,8 12 < 16 ( 0,7 (1,0 8,0 5,1 16 < 20 ( ( 3,1 6,5 20 - ( ( 3,9 3,8 Snurce: Ministère de Plan - SEDES Tableau 13: EXPIDITATION FORESTIERE Production Grumes Grumes totale exportées transformées milliers de m3 1960 1030 810 220 62 1090 1030 260 63 1775 1U45 330 64 2270 1860 410 65 2605 1905 700 66 2610 1820 790 67 3025 2175 850 68 3h70 2620 850 69 1/ 4000 3000 1000 1/ Estimations Source: Comptes de la Nation Tableau 14: PRODUCTION DE POISSON ET UTILISATION (milliers de tonnes) 1960 1264 _16 1966 1967 1968 Production Chalutiers 10 13 16,5 14,7 16 17 Sardiniers 19 24 28 27,3 31,8 28 P6che artisanale 19 19 19 20 20 20 Total h8 56 63,5 62 67,8 65 Utilisation Subsistance 8 8 8 8 8 Ventes: poisson frais 6,7 8,7 il 9,7 10,7 " fumé 8,3 9,8 11,1 10,9 12,2 séché 16 19,5 27,6 22,9 26,5 Exportations: poisson séché 9 10 5,8 10 10 Total 48 56 63,5 62 a/ 68 a/ a/ De petites quantités sont également vendues à une entreprise locale de transformation. Nombre de bateaux: 50 70 70 70 70 Source: Comptes de la Nation "Les productions annuelles en Câte-dgIvoire" Ministère de la Production Ainuelle Tableau 15: VALEURM OYENNES DES PRINCIPAUX PRODUITS DtEXPORTATION francs CFA par kg 1955 1960 16, 196. 1966 167 1968 1,. (2-mois17) Café lhl 127 155 139 _1/ 166 170 167 165 Cacao 147 139 117 9h 106 132 160 193 Bois 2/ 7.,4 9,6 11,7 11,8 11,9 11,8 11,9 12,4 Bananes 14,0 17,7 2,8 21,8 21,4 21,4 21,2 21,4 21/ Non compris les exportations irrégulières. Le prix moyen de toutes les exportations, y compris les exportations irrégulières, est de 126 francs CFA par kg. La part des produits forestiers manufacturés est aujourd'hui plus im- portante qutauparavant. Source: Mission de la BIRD, mars 1968: calculs fondés sur les statistiques officielles dtexportation. Tableau 16: PRODUCTION ET CONSOMMATION ALIMEUTAIRE INTERIEURE 19(D5 1980 (milliers d fhabitants) Population urbaine 980 2.640 Population rurale 3.320 4.060 Population totale 4.300 6.700 (cal/hab/jour) Consommation alimentaire 2.156 2.232 1965: Calories totales produites 9.271 millions de calories/jour Calories produites par la population rurale 2.792 calories par habitant/jour Calories consommées par la population urbaine 2.113 millions de calories par jour 1980: Calories totales produites 14.954 millions de calories par jour Calories produites par la population rurale 3.683 calories par habitant/jour Calories consommées par la population urbaine 5.892 millions de calories par jour Evolution en pourcentage 1965-1980 Production de calories par habitant (population rurale) 31,9% Consommation de calories par la population urbaine 178,8% Tableau 17: STRUCTURE DE LqAGRITJLTURE PAR REION Est Centre Centre- Ouest Odienné Korhog ouest Superficie totale km2 47,730 23 -300 51.180 30-780 61 ,46o 33,230 Superficie agricole totale 35.800 10.650 38-380 22-255 27.650 14,950 km2 Superficie productive km2 7,.950 6.460 7,500 3.56o 3-850 3,6oo Superficie cultivée km2 5,672 1,740 2,798 1.333 1,:0L 9,39 Nombre de parcelles 640,000 122,000 266.000 122.000 161.000 111.000 Noibre dtexploitations 78.300 75,000 85,8oo 64,500 31,300 28.700 Population agricole 597-000 518,000 557000 449,000 431.000 263,000 Population agricole active 239.000 217.000 29 .000 187-000 198o000 132 -O Superficie cultivée en piurcentage de la superficie agricole utilisable km2 15,8 16,h 7,3 6,0 4,1 6,3 Nombre d8exploitations par k:n2 1,6 3,5 1,7 2,1 0,5 O,9 Population agricole par kan2 de terres agricoles 16-1/2- 48-1/2 14-1/2 20 15-1/2 17-1/2 Source: Programme de développement du café. Ces chiffres sont probablement tirés du rapport démographique de 1965. Les districts dont il stagit sont ceux qui sont indiqués sur la carte ci-jointe.