90753 Investment Climate l World Bank Group Nuts & Bolts Technical Guidance for Reform Implementation Title Here Dialogue Public-Privé pour des Secteurs Spécifiques: L’Industrie Agroalimentaire World Bank Group Un dialogue public-privé (DPP) est un mécanisme de collaboration catégorie de consommateurs disposant d’un revenu discrétionnaire pour des structuré visant à rassembler tous les acteurs pertinents, de manière produits alimentaires nécessite des équilibrée et inclusive, afin d’évaluer, de hiérarchiser et de produire investissements privés substantiels sur des résultats durables. Un DPP spécifique à un secteur fournit une l’ensemble des chaînes de valeur, des efforts de recherche et développement, réponse intégrée aux facteurs limitant la croissance du secteur et de bonnes pratiques agricoles et accélère le rythme des réformes. Il peut se révéler particulièrement post-récoltes, une productivité, une utile pour améliorer la compétitivité et fournir une plateforme de traçabilité et des capacités de stockage, des systèmes logistiques adaptés, ainsi grande valeur pour une collaboration sur l’ensemble de la chaîne que des compétences de gestion et d’approvisionnement et entre gouvernements, entreprises et de commercialisation. Dans le même communautés. Un DPP spécifique à un secteur peut aussi être mis temps, le secteur public doit s’assurer que l’environnement est favorable à en œuvre au niveau infranational ou régional. la création de nouvelles entreprises agroalimentaires et à l’expansion de celles qui existent déjà, par les moyens suivants: Le rôle de l’industrie plus importante de la population. • En fournissant des services de agroalimentaire dans le L’agriculture et l’agroalimentaire en vulgarisation bien conçus. développement Afrique subsaharienne représentaient 313 milliards d’USD en 2010, un chiffre • En se dotant de règlementations Le Groupe de la Banque mondiale qui devrait augmenter pour atteindre 1 en matière de sécurité alimentaire s’efforce d’aider le secteur privé 000 milliards d’ici 20302. La demande conformes aux meilleurs pratiques et à traiter la demande alimentaire à long terme de produits alimentaires aux normes mondiales. mondiale croissante de manière sera alimentée par une population durable sur le plan environnemental • En finançant une recherche axée sur mondiale devant atteindre les neuf les besoins de l’industrie. et inclusive sur le plan social, afin que milliards d’habitants d’ici 2050, couplée l’industrie agroalimentaire puisse, au à une augmentation substantielle de la • En proposant des mécanismes qui fil du temps, contribuer de manière consommation de protéines animales améliorent l’accès au financement significative à la réduction de la due à la croissance des revenus et de la des petites et moyennes entreprises pauvreté. Dans de nombreux pays demande de produits biocombustibles. (PME). en développement, l’agriculture et • En mettant en place des politiques l’agroalimentaire1 constituent une Accéder aux marchés et répondre qui facilitent l’adoption de normes importante source d’emplois, de aux exigences applicables aux produits. revenus et d’investissements, tout en La demande de produits agricoles • En garantissant un environnement contribuant à la sécurité alimentaire. à forte valeur ajoutée dans les pays juridique favorable aux marchés des Le secteur agricole représente souvent développés et émergents devrait intrants et extrants. plus de la moitié du produit intérieur augmenter dans les années à venir. Mais brut et emploie une proportion encore répondre aux besoins de cette nouvelle Public-Private Dialogue (PPD) for Agribusiness 1 Se procurer les intrants L’amélioration de l’accès à des intrants de qualité Key Issues for Investments in Agribusiness et compétitifs est essentielle pour augmenter la Malgré les bonnes perspectives commerciales associées productivité et répondre aux exigences du marché des aux produits alimentaires, un certain nombre de facteurs consommateurs finaux. Dans les pays en développement, sous-jacents continueront à exercer une pression sur l’approvisionnement du secteur agricole en semences, l’industrie agroalimentaire, à savoir: engrais, pesticides, matériel d’irrigation, et machines • La disponibilité de la terre et de l’eau pour les cultures. est souvent limité par des questions d’ordre juridique et règlementaire obsolètes et lourdes, ainsi que par des • La volatilité des cours des denrées alimentaires. monopoles. En conséquence, très peu d’agriculteurs sont • La hausse des coûts de l’énergie et des intrants en mesure de proposer des produits agricoles répondant agricoles. aux exigences de qualité, de quantité et de prix définies par les marchés locaux ou internationaux, par les entreprises de • Des normes de sécurité alimentaire, sociale et transformation des produits alimentaires et les détaillants. environnementale strictes et des exigences de Au niveau de la post-récolte, le problème de l’obtention de certification. produits agricoles de qualité dans des quantités données • L’impact du changement climatique sur la situation constitue une menace pour les entreprises de transformation climatique. et les exportateurs, et les difficultés rencontrées pour Dans le même temps, les entreprises agroalimentaires acheter des intrants, tels que les conditionnement et additifs des pays en développement sont confrontées à un alimentaires, remettent souvent en question la viabilité de ce large éventail de problèmes opérationnels, structurels secteur. et politiques qui ont un effet défavorable sur le climat d’investissement et le développement économique Infrastructures et investissements local. L’adoption d’une stratégie qui catalyse l’industrie L’accès aux infrastructures physiques, telles que les agroalimentaire traitera du développement des activités ports, les entrepôts, les laboratoires et les technologies post-récolte ainsi qu’au niveau de la production, de la de la communication, joue un rôle crucial pour relier les nécessité de passer à une agriculture commerciale et de agriculteurs, les entreprises de transformation, les négociants la nécessité d’incorporer les PME aux chaînes de valeurs et les consommateurs finaux, en abaissant le coût des locales et internationales. affaires et en envoyant des signaux positifs aux investisseurs D’autres points pouvant être traités par des mécanismes nationaux et étrangers. Les infrastructures logistiques et de DPP sont notamment l’accès aux marchés, les intrants de stockage, telles que les routes principales, rurales et nécessaires à la production et la transformation, les secondaires, ainsi que les voies ferrées, les entrepôts et goulots d’étranglements infrastructurels et les besoins l’entreposage frigorifique, sont essentielles pour déplacer financiers des opérateurs de la chaîne de valeur. les marchandises et préserver leur qualité, tandis que les technologies de l’information et de la communication fournissent aux agriculteurs et PME une vaste palette d’informations essentielles. Bien qu’il soit couramment de stockage) et de capitaliser sur la demande croissante en admis que les gouvernements devraient construire et entretenir produits alimentaires. Les banques et autres établissements ces infrastructures publiques essentielles, des contraintes financiers des pays en développement considèrent souvent le budgétaires et des écarts par rapport aux besoins de l’industrie risque associé à ce secteur trop élevé et sont donc réticents à limitent souvent l’appétence des investisseurs du secteur privé. étendre l’offre de crédit au secteur de l’agroalimentaire ; cette absence d’antécédents de prêts solides pénalise la croissance Répondre aux besoins financiers des acteurs de du secteur et dissuade les opérateurs d’adopter des mesures l’agroalimentaire durables et inclusives. Lorsqu’il est possible d’emprunter, c’est à un coût élevé, entravant ainsi la compétitivité globale des Le financement est un catalyseur important du développement producteurs et des entreprises agroalimentaires. de l’industrie agroalimentaire. L’accès aux capitaux affecte la capacité des opérateurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur Les perceptions qu’ont les banques d’un risque élevé sont dues à se procurer les intrants nécessaires (tels que les semences, les à divers facteurs, tels que: produits agrochimiques et les machines agricoles) permettant • Les particularités du secteur (risques liés au climat et au prix, de développer une base de production compétitive, de réaliser modèles de production, et interventions publiques). les investissements requis (tels que l’acquisition de matériel de transformation ou de transport et la construction d’espace • L’absence de cadre juridique et règlementaire favorable au financement de l’industrie agroalimentaire. 2 Investment Climate l World Bank Group • Les problèmes associés aux mauvaises pratiques de le dialogue, non seulement pour générer un consensus sur production et post-récolte qui affectent la qualité et la une vision sectorielle commune, mais aussi pour favoriser disponibilité du produit. un accord sur les principales contraintes pénalisant les opérateurs du secteur privé et la façon dont elles seront • L’absence de garanties suffisantes ou de comptabilité éliminées grâce aux réformes et interventions politiques. transparente de la part des agriculteurs. Le dialogue doit dans un premier temps se concentrer • L’incertitude quant au rendement des investissements. sur quelques questions transversales, de préférence sur • L’absence de compétences commerciales chez les les chaînes de valeur qui présentent de solides avantages propriétaires de PME. compétitifs et de bonnes possibilités de croissance du marché. Traiter toutes les questions et produits d’un seul • Les défis associés aux droits de propriété. coup peut mettre en péril la réalisation de toutes réformes complexes ou celles traitant de goulots d’étranglement Les principes clés d’une implication efficace spécifiques. Traiter les défis les plus pressants permettra d’un DPP dans l’agroalimentaire une utilisation optimale du soutien technique et financier disponible, montrant ainsi les impacts positifs d’une mise Une approche uniformisée au DPP ne fonctionne pas. Il en œuvre réussie et générant une dynamique en faveur n’existe pas de format idéal fonctionnant pour tous les types d’autres réformes. de dynamiques, protagonistes, et problèmes à traiter. Il est nécessaire de savoir s’adapter et d’être flexible lorsque l’on En utilisant l’approche de la chaîne de valeur, un cadre clé suit les principes clés dans un secteur particulier. Les principes permettant de comprendre comment un produit passe d’un suivants doivent être considérés comme des mécanismes producteur à un client ou consommateur est essentiel pour de DPP qui sont développés pour soutenir des réformes qui comprendre la gouvernance et la performance du secteur traitent des lacunes dans la chaîne de valeur de l’industrie de l’agroalimentaire. Une telle approche est utile pour agroalimentaire. Le DPP peut contribuer à lier la production comprendre les relations d’entreprise à entreprise actuelles agricole aux activités de transformation et de distribution ou possibles, le mécanisme permettant d’améliorer alimentaires sur l’ensemble de la chaîne de valeur (voir la figure l’efficacité et les moyens permettant aux entreprises 1). d’augmenter la valeur et d’en ajouter. Des opportunités qu’une plateforme de DPP permettrait. FiguRe 1: LA CHAÎNE DE VALEUR DE L’AGROALIMENTAIRE Intrants Production Transformation Distribution • Entreprises de matériel • Production agricole • Transformation, • Marchés agricole fabrication de produits • Supermarchés • Entreprises de services alimentaires • Consommateurs (recherche, finance) • Entreprises de semences Exemple concret : Les intrants agricoles au Honduras 1. Hiérarchiser les problèmes. Le DPP dans l’agroalimentaire mobilise des petits aux grands opérateurs, ainsi que les Au Honduras, l’agroalimentaire représente environ 13 législateurs et acteurs directement impliqués dans les pour cent du produit intérieur brut et plus des deux-tiers secteurs agroalimentaires, tels que les céréales, le bétail et de la totalité des exportations. Cependant, les principaux les produits horticoles. Chaque plateforme de DPP favorise intrants agricoles tels que les pesticides et engrais coûtent plus chers que dans les pays voisins et leur variété et Public-Private Dialogue (PPD) for Agribusiness 3 Qui sont les acteurs pertinents du secteur de l’agroalimentaire? Une intervention de DPP peut permettre de favoriser le dialogue, la collaboration et la communication parmi et entre les acteurs suivants de l’écosystème de l’agroalimentaire. Ceci contribuera à surmonter les problèmes clés identifiés, à promouvoir les investissements et à entamer d’autres réformes. Le gouvernement. Le gouvernement a un rôle à jouer dans l’organisation du secteur en définissant ses politiques, fixant les normes et assurant l’inspection et le contrôle. Il est aussi tenu de s’assurer que la politique relative à l’agroalimentaire bénéficie au pays, crée des emplois, réduit la pauvreté et attire des investisseurs. Le gouvernement est tenu de règlementer le secteur, ce qui peut être réalisé de plusieurs manières: • Le secteur de l’agroalimentaire peut être règlementé par l’intermédiaire d’une association interprofessionnelle, entièrement constituée d’acteurs du secteur privé (dans le cas de l’industrie de l’arachide au Sénégal) ; • Il peut être règlementé par le biais d’un Conseil comptant des représentants du secteur public et du secteur privé. Par exemple, au Kenya, l’industrie du café est règlementée par le Coffee Board (Conseil du café) et la loi sur le café, qui stipule que le café doit être vendu lors d’enchères hebdomadaires et exige que les entreprises dans chaque domaine d’activité soient agréées. Le DPP offre au gouvernement une approche systématique pour mieux coordonner ses mesures concernant le secteur de l’agroalimentaire, qui peuvent concerner de nombreuses entités publiques telles que les ministères de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie. Les bailleurs. Les bailleurs jouent un rôle essentiel dans l’agroalimentaire en aidant les pays à suivre un processus de réformes, en construisant des routes et des infrastructures, en fournissant du matériel aux producteurs et en renforçant les capacités. Cependant, les bailleurs peuvent être perçus comme ayant un agenda visant à imposer leurs points de vue au secteur et à défendre les intérêts de leurs propres pays. Une plateforme de DPP est essentielle pour s’assurer que la gestion du secteur implique toutes les parties prenantes. Les producteurs. Les producteurs font le produit ou le produit de base dans sa phase brute. Ils peuvent s’organiser en coopératives ou sous d’autres formes afin de renforcer leurs activités dans l’agriculture sous contrat ou des joint-venture avec des firmes internationales (par exemple, au Ghana, Olam International est dans le secteur de la noix de cajou ; Unilever est dans le secteur de la noix de palme). Dans l’idéal, les producteurs peuvent se procurer des intrants (tels que des semences de bonne qualité) et bénéficier de formations, et ils disposent de garanties pour la vente de leurs produits (ce qui est le cas dans de nombreux exemples d’agriculture sous contrat dans des pays africains). Les producteurs occupent une place essentielle dans la chaîne de valeur, car la productivité du secteur dépend de la qualité de leurs intrants et de leur équipement. Une plateforme de DPP est importante pour les inciter à mieux s’organiser et à jouer un rôle clé dans le secteur. Les négociants. Les négociants peuvent être des acheteurs de petites quantités qu’ils vendent aux exportateurs ou des grossistes travaillant avec des exportateurs de produits bruts. Les négociants vendent aussi aux entreprises de transformation au niveau national ou international. Les négociants travaillent parfois de manière informelle dans certains pays. Lorsqu’ils vendent à l’étranger, leur principale préoccupation concerne les exigences des marchés internationaux en termes de qualité et de traçabilité. Ils font aussi office de détaillants ou de grossistes de produits alimentaires transformés. Les entreprises de transformation et les distributeurs. Il peut s’agir de PME nationales ou de firmes internationales ayant des partenaires dans le pays hôte. La plupart des pays africains sont confrontés au défi de la transformation du produit à l’intérieur du pays. Une fois le produit transformé, les distributeurs, détaillants ou grossistes amènent le produit sur le marché. Dans certains cas, des liens et partenariats entre entreprises de transformation, distributeurs et détaillants sont utilisés pour répondre aux exigences de la chaîne de valeur et des marchés extérieurs. Les consommateurs. Ce sont des acteurs importants, car ils créent la demande et donc déterminent la taille du marché. Les producteurs, entreprises de transformation et exportateurs adaptent leurs offres et prestations pour satisfaire le pouvoir d’achat, les goûts et les exigences des consommateurs. Les consommateurs des pays développés se préoccupent de plus en plus de l’origine de leurs denrées alimentaires, de la façon dont le produit de base a été produit, de savoir si le produit est certifié ou non, et de savoir si le vendeur respecte les droits humains lorsqu’il amène le produit sur le marché. 4 Investment Climate l World Bank Group Les organisations non gouvernementales et de la société civile. Il s’agit d’acteurs clés organisant généralement les agriculteurs et renforçant les capacités de chaque exploitation agricole. Ils peuvent s’opposer énergiquement aux politiques agroalimentaires et doivent donc être activement impliqués en tant que parties prenantes lorsque des politiques et projets agroalimentaires sont introduits. Les médias. Les médias peuvent apporter leur soutien en facilitant la communication entre parties prenantes et en rendant l’agroalimentaire plus visible. Mais les médias peuvent aussi alimenter les perceptions négatives sur le secteur. Il est essentiel d’impliquer activement les médias au dialogue, afin que les principaux organes de presse puissent comprendre le sujet et rendre compte précisément de ce qu’est le secteur et de son rôle dans le plan gouvernemental pour la croissance et le développement. qualité sont limitées, ce qui affecte la compétitivité au matière de gestion du secteur. Dans de nombreux pays, niveau international, la rentabilité et la productivité du les acteurs du secteur privé des chaînes de valeur de secteur. Les règlementations passées visant à assurer l’agroalimentaire sont organisés sous forme d’associations une utilisation sans risque des engrais et pesticides ont interprofessionnelles, constituées de représentants des bénéficié à certains fournisseurs, et des procédures organisations professionnelles dans la production, la d’enregistrement lourdes ont retardé la commercialisation transformation et le négoce et officiellement reconnues par de produits potentiellement meilleurs. Avec le soutien la loi. du groupe de la Banque mondiale, le Secrétariat à l’Agriculture et à l’Élevage du Honduras a introduit des Exemple concret : L’industrie de l’arachide au Sénégal réformes qui renforcent la concurrence sur le marché des L’industrie de l’arachide au Sénégal est essentiellement intrants agricoles. On estime que 35 000 agriculteurs ont gérée par une association interprofessionnelle. L’association bénéficié d’une gamme plus vaste d’engrais et de produits a pour mission de défendre les intérêts communs de de protection des cultures (400 nouveaux produits ont été ses membres, de déterminer le prix de l’arachide sur la enregistrés l’année dernière) et de prix de certains produits base d’indicateurs et des cours du marché mondial, afin chimiques moindres (jusqu’à neuf pour cent inférieurs). d’assurer l’amélioration de la productivité et de faciliter les négociations entre ses membres. Le gouvernement est Exemple concret : L’industrie de la noix de cajou en tenu de définir, de contrôler et de suivre les politiques et Côte d’Ivoire règlementations. Le secteur de la noix de cajou du pays est confronté à de nombreux problèmes qui ont été identifiés et classés Exemple concret : La structure du Rwanda pour la en fonction de leur impact et des principaux objectifs du gouvernance du l’horticulture projet. Cet exercice a permis de mettre à jour les principales Dans un effort visant à diversifier davantage les priorités du projet, notamment: exportations, le gouvernement rwandaise a déclaré l’horticulture l’une des ses premières priorités. Bien que • Un volume croissant de noix de cajou brutes transformées l’industrie offre des opportunités considérables en termes dans le pays, passant de 5 à 20 pour cent, et attirant de d’exportation, elle ne réalisait pas tout son potentiel. Une nouvelles entreprises de transformation. intervention significative et une coordination de la part • L’établissement d’un système de récépissés d’entrepôt des secteurs privé comme public étaient indispensables soutenu par la législation et un organisme de pour libérer ce potentiel. Le gouvernement a mis en règlementation spécialisé d’ici fin 2015. place une équipe de travail sur l’horticulture pour définir La plateforme de DPP aidera à traiter ces points. le cadre juridique établissant l’Autorité rwandaise de développement de l’horticulture et rédiger son business 2. Analyser la gouvernance et la performance du plan. L’Autorité rwandaise de développement de secteur. La gouvernance contribuera à identifier les types l’horticulture a été fusionnée avec d’autres autorités pour de relations entre les acteurs de la chaîne de valeur et à devenir le Conseil national des exportations agricoles du vérifier s’ils se communiquent des informations pertinentes Rwanda, qui supervise, facilite et forme les opérateurs et opportunes3. Une analyse de la gouvernance du secteur privés et coopératives impliqués dans la production aidera à façonner la manière dont le DPP sera organisé. agricole et d’élevage destinée à l’exportation. De plus, Dans l’agroalimentaire, le gouvernement tend à partager l’Organisation interprofessionnelle horticole du Rwanda, la responsabilité avec des acteurs du secteur privé en une organisation privée indépendante, fait office Public-Private Dialogue (PPD) for Agribusiness 5 d’instrument visant à mobiliser tous les efforts publics et pays ont accusé le gouvernement de prendre et de vendre privés en faveur du développement du secteur horticole. les terres communautaires ; ils estiment également que d’autres politiques portent préjudice aux agriculteurs 3. Créer des liens. La chaîne de valeur dans l’agroalimentaire locaux. Au Brésil, des organisations non gouvernementales fonctionne bien lorsque ses parties prenantes coopèrent de conservation ont accusé le secteur d’appliquer pour le bien commun. Cependant, ceci peut s’avérer des pratiques qui ne sont pas durables sur le plan difficile dans des secteurs caractérisés par un leadership, environnemental dans l’agroalimentaire en Amazonie, qui des informations et une taille insuffisants. Les mécanismes ont résulté sur la dégradation de la biodiversité de la forêt. de DPP peuvent aider les parties prenantes, même les Ces organisations ont également qualifié l’agroalimentaire fournisseurs de produits ou prestataires de services dans les forêts tropicales du Brésil et de l’Asie du Sud-Est concurrents, à développer une confiance et à renforcer d’activités réalisées à l’encontre des droits des populations la collaboration en travaillant pour des objectifs plus autochtones. Une communication transparente et vastes propres à l’industrie, qui bénéficient à tous ses stratégique est nécessaire pour dissiper ces conceptions acteurs. Créer des liens et constituer des alliances, telles erronées. que les associations de producteurs, sont deux actions essentielles « pour établir et adopter des engagements Conclusion et pour faciliter la collaboration requise pour accéder aux ressources, favoriser la création de capacités mutuelles chez Le DPP offre aux parties prenantes l’opportunité d’identifier les les parties et poser les bases pour des solutions innovantes problèmes et de proposer des solutions dans un cadre sûr et afin de produire les résultats qui seraient difficiles à structuré, et il contribue à traiter et surmonter les problèmes atteindre isolément »4. Les liens peuvent être imposés de bonne gouvernance et de communication entre les acteurs par les exigences en termes de sécurité alimentaire et de privés et publics. Il s’agit d’un outil ainsi que d’un processus contrôle de la qualité à respecter pour accéder à certains qui renforce la transparence, l’obligation de rendre compte marchés. Le DPP peut contribuer à faciliter des alliances et la durabilité autour des réformes et autres issues qui, en dans lesquelles des compagnies internationales et locales définitive, amélioreront le climat d’investissement, stimuleront travaillent avec des agriculteurs, des coopératives ou la croissance et créeront des emplois. ceux qui se situent au niveau des cultures pour contrôler Les réformes proposées, étayées par des mécanismes de suivi, le processus de production du produit de base. Dans ce visent non seulement à réduire les coûts et les risques liés au cas, les compagnies peuvent signer des contrats avec les fait de faire des affaires dans le secteur de l’agroalimentaire, agriculteurs pour la livraison de leurs denrées alimentaires mais aussi à tirer parti des investissements privés dans les sur le marché. composantes de la chaîne de valeur en amont, en aval et Exemple concret : Le négoce de la mangue au Malawi transversales. Ceci permet de s’assurer que toute intervention prend en compte les aspects de durabilité environnementale Malawi Mangoes est une start-up qui vise à devenir la et sociale. Le DPP joue également un rôle unique en tant que première installation de transformation du fruit à grande plateforme d’innovation et d’apprentissage, dans laquelle de échelle du pays en capitalisant sur l’insuffisance d’offre nouvelles idées et des opportunités de type gagnant-gagnant de pulpe de fruit au niveau mondial. Une plantation de sont partagées par tous les protagonistes. bananes fournira l’approvisionnement en bananes brutes, mais la totalité de l’approvisionnement en mangues proviendra des accords d’agriculture sous contrat que la firme a conclus avec des agriculteurs locaux. Les volumes d’approvisionnement sont essentiels et ce système, avec toutes les compétences et le soutien nécessaires, garantira l’approvisionnement. Malawi Mangoes devrait commencer le négoce de mangues officiel du pays, en mettant à la disposition des agriculteurs les meilleures techniques de greffage qui soient, une formation, des agents de terrain et les dispositions nécessaires en termes de transport.5 4. Développer de bonnes communications. Les organisations de la société civile et les citoyens ont des opinions négatives sur l’agroalimentaire, car ils associent le secteur à l’accaparement des terres. Des manifestants contre les investisseurs dans l’agroalimentaire dans certains 6 Investment Climate l World Bank Group Analyse et note préparées par Birima Fall, David Ivanovic, et Steve Utterwulghe (Département du climat d’investissement, Groupe de la Banque mondiale). Les constatations et opinions publiées sont celles des auteurs et ne doivent pas être attribuées à IFC, la Banque mondiale, l’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI), ni toute autre organisation affiliée. De même, aucune des conclusions ne représente une politique officielle de la Banque mondiale ou de ses administrateurs exécutifs ou des pays qu’ils représentent. Le Département du climat d’investissement du Groupe de la Banque mondiale aide les gouvernement à mettre en œuvre des réformes visant à améliorer leurs environnements de l’entreprise et à encourager et retenir les investissements, favorisant ainsi le développement de marchés compétitifs, la croissance et la création d’emplois. Le Groupe de la Banque mondiale (IFC, la Banque mondiale, et l’AMGI) et plus de 15 partenaires donateurs travaillant par l’intermédiaire de la plateforme multi-bailleurs FIAS fournissent le financement. Notes 1 Dans cette note, l’agroalimentaire fait référence aux activités commerciales associés à la fourniture d’intrants, la production, la post-récole et la trans- formation et à la commercialisation et distribution. 2 Banque mondiale, Croissance de l’Afrique : libérer le potentiel du secteur agroalimentaire (2013). 3 Tiré de : J. E. Austin Associates, Using Value Chain approaches in Agribusi- ness and Agriculture in Sub-Saharan Africa (2007), préparé pour la Banque mondiale. 4 Formation en gestion d’entreprises associatives en l’agroalimentaire : Mod- ule 2 - Principes et organisations des entreprises associatives, FAO (2009). 5 Tiré de : The Practitioner Hub for Business Innovation Facility, Inside Inclusive Business Issue n° 6, juin 2013. Le Practitioner Hub a été développé par le Business Innovation Facility and Innovations against Poverty afin de fournir un espace aux professionnels permettant de se mettre en relation, de part- ager des expériences et de découvrir de nouvelles idées pour contribuer à la croissance inclusive de leurs activités. Public-Private Dialogue (PPD) for Agribusiness 7 Contact Steve Utterwulghe l Global Lead, Public-Private Dialogue l Investment Climate Email: sutterwulghe@ifc.org TEL: 1-202-473-3203 www.wbginvestmentclimate.org 8 Investment Climate l World Bank Group