97780 Viet Nam : Troisième projet de transport rural April 14, 2011 Rendre les femmes autonomes et assurer un meilleur entretien des routes dans les zones rurales du Viet Nam Vue d'ensemble Un projet de la Banque mondiale au Viet Nam a financé une assistance aux femmes issues d'une minorité ethnique pour effectuer l'entretien de routes rurales. C'était un moyen de développer l'emploi des femmes dans des zones pauvres et isolées mais aussi de trouver une solution à la fois efficace et rentable pour entretenir des routes rurales souvent laissées à l'abandon. Défi MULTIMÉDIA (a) Depuis dix ans, les progrès économiques du Viet Nam sont impressionnants : le produit intérieur brut (PIB) a augmenté en moyenne de 7,5 %. Cette bonne performance a permis de réaliser de gros investissements dans le réseau routier. En 2002, les dépenses consacrées au secteur des transports ressortaient à 4,5 % du PIB, dont 90 % pour les routes. Mais le développement rapide du réseau routier — notamment en milieu rural — a entraîné de nouveaux défis, liés à la pérennité des installations. VOIR AUSSI Viet Nam : le microcrédit aide à sortir les Le Troisième projet de transport rural de la femmes de la pauvreté Banque mondiale a été conçu pour aider le Viet Nam à mettre en place un programme national cohérent et durable de routes rurales, qui prévoit notamment + de résultats d'optimiser la planification, la programmation, la budgétisation et les processus de passation de marchés en vue à la fois d'améliorer les routes rurales et l'entretien au 13 470 niveau provincial. L'une des difficultés immédiates était liée au sous- kilomètres de routes ont été financement chronique de l'entretien. Sans compter qu'il est entretenus souvent difficile d'inciter des entrepreneurs locaux à effectuer un entretien de routine des routes rurales dans les zones reculées. De nombreuses opérations ne sont tout simplement pas rentables pour ces entreprises, situées loin de ces zones et dont les projets sont habituellement moins importants. 1 533 femmes ont été formées à la gestion du transport en zones rurales Parallèlement, de nombreuses femmes pauvres vivant dans ces zones recherchent un emploi. Leurs tâches agricoles sont saisonnières et elles sont souvent désœuvrées pendant une grande partie de l'année. LIENS CONNEXES (a) Mettre les infrastructures au Démarche service des femmes et des hommes (PDF) Le Troisième projet de transport rural de la Banque mondiale Portail de la Banque mondiale a identifié les chaînons manquants qui ont empêché bon sur le genre nombre de communautés rurales du Viet Nam d'être associées au développement remarquable de ce pays. Le Plan d'action pour la parité projet a fait de l'entretien des routes et de la gestion des hommes-femmes infrastructures locales sa priorité, avant le lancement de Parité hommes-femmes en Asie nouveaux chantiers de construction. Il a identifié les de l'Est et dans le Pacifique obstacles gênant l'accès à des réseaux routiers plus Portail de la Banque mondiale accessibles, dont le manque d'incitation des administrations sur l'énergie locales à entretenir de manière régulière les routes rurales Portail de la Banque mondiale dans les zones reculées. D'où une dégradation du réseau là pour le Viet Nam où les populations attendent désespérément de pouvoir accéder plus facilement aux biens, aux services et aux réseaux sociaux. Au cours d'échanges avec la population, dans tout le pays, l'équipe du projet a découvert que de nombreuses femmes issues des minorités ethniques étaient prêtes à participer activement à l'entretien des routes locales. L'équipe a obtenu des fonds du Plan d'action de la Banque mondiale pour l'égalité entre les sexes, créé en 2007 afin de développer les opportunités économiques pour les femmes. Elle a lancé un projet pilote dans quatre communes du district de Bach Ha, dans la province de Lao Cai. Des femmes originaires de la minorité ethnique locale ont été formées à des méthodes de génie civil et de construction de routes. Celles qui avaient la responsabilité de tronçons bien spécifiques à proximité de leur communauté ont obtenu un emploi officiel. L'Union provinciale des femmes (PWU) de Lao Cai a assumé la responsabilité de l'exécution du projet, forte de ses liens profonds avec la communauté et de sa bonne réputation au niveau du district, de la commune et des villages. PWU a géré et supervisé le recrutement de femmes dans les villages de Ban Lien, Nam Mon, Nam Tri et Hoang Thu Pho. C'est elle aussi qui a fourni la formation et les équipements. Résultats Au total, 13 470 kilomètres de routes ont été entretenus et 1 533 femmes issues de la minorité ethnique des quatre communes ont été formées au métier de gestionnaires du transport rural. Elles sont encore plus nombreuses à attendre d'avoir la même chance. Après la formation, les femmes ont été embauchées comme ouvrières d'entretien des routes par PWU, pour un salaire par jour et par personne d'environ 100 000 dongs vietnamiens (VND) pour chaque tronçon de route achevé. Pour garantir la qualité du travail, le bureau de la gestion urbaine et des infrastructures du district de Bac Ha a supervisé les travaux, aidé par des inspecteurs de la communauté et les conseils techniques du personnel du département des transports de la province. Entre dix et 30 femmes sont responsables de l'entretien d'un à deux kilomètres d'une route pendant trois mois. Chaque personne participant à l'entretien journalier du tronçon se voit garantir le versement de 100 000 VND. Les consultations avec les parties prenantes menées par l'équipe du projet ont également permis d'identifier plusieurs avantages spécifiques de cette initiative : l'entretien des routes est mieux géré par les populations locales qui sont évidemment incitées à les améliorer et à limiter la corruption ; les fonds du projet bénéficient directement aux communautés et aux femmes des zones rurales plutôt que de financer les loisirs (alcool et jeu, notamment) ; la sensibilisation accrue des communautés locales à l'importance de l'entretien des routes engendre la confiance et la responsabilité entre les villages et favorise la coopération ; les femmes ont acquis davantage de poids dans les prises de décisions communautaires et jouent un rôle plus visible dans la gestion des affaires familiales, du fait de leur pouvoir économique accru et de leur nouveau statut social ; la participation des femmes à l'entretien des routes renforce la cohésion sociale entre les membres des unions locales de femmes et les habitants des quartiers, ce qui resserre la coopération mutuelle et développe le capital social des zones rurales. Témoignages Les femmes aiment faire ce travail. Elles se battent pour l'obtenir. Elles estiment que l'entretien des routes les rend plus agréables et mieux adaptées au transport des marchandises nécessaires pour développer l'économie du ménage. À cette période de l'année, il pleut souvent et c'est donc un bon moment pour entretenir les routes. Phung Pha Sui, une stagiaire issue d'une minorité ethnique Pour ce qui est de l'efficacité, je crois que c'est la première fois que les femmes se mettent à réaliser que l'entretien est nécessaire pour aller d'un endroit à un autre et bénéficie aux communautés où elles résident. Tran Thi Khanh, vice-présidente de l'Union des femmes de Lao Cai Contribution de la Banque mondiale Contribution de l'IDA : 106,3 millions de dollars Financement du Plan d'action de la Banque mondiale pour la parité hommes-femmes : 35 000 dollars Perspectives La Banque mondiale a donné un coup de fouet aux activités d'entretien en signant un contrat supplémentaire de 30 000 dollars avec PWU en janvier 2011. Ces fonds servent à former des femmes des minorités ethniques des villages et des hameaux de Bac Ha, dans la province de Lao Cai, pour effectuer entre janvier et juin 2011 des travaux d'entretien de routine sur les accès à chaque village et les routes reliant les différents villages. En outre, l'équipe de projet de la Banque mondiale a intégré la question de l'égalité entre les sexes dans les supports de formation et les matières enseignées dans six établissements professionnels, dans le cadre du volet « Renforcement des capacités » du projet. Après la clôture de ce Troisième projet de transport rural, la Banque mondiale espère que le gouvernement vietnamien adoptera un certain nombre des enseignements retirés de cette expérience et promouvra la participation des populations issues des minorités ethniques en général et des femmes en particulier dans les futurs projets de développement routier. (a) indique une page en anglais.