Report No: AUS10070 Republic of Burundi Burundi Rapid Assessment with Focus on Flood Risk Management Analyse des facteurs de risques, évaluation des dommages et propositions pour un relèvement et une reconstruction durables Evaluation rapide conjointe suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura April 14, 2014 GSURR AFRICA Standard Disclaimer: This volume is a product of the staff of the International Bank for Reconstruction and Development/ The World Bank. The findings, interpretations, and conclusions expressed in this paper do not necessarily reflect the views of the Executive Directors of The World Bank or the governments they represent. The World Bank does not guarantee the accuracy of the data included in this work. The boundaries, colors, denominations, and other information shown on any map in this work do not imply any judgment on the part of The World Bank concerning the legal status of any territory or the endorsement or acceptance of such boundaries. Copyright Statement: The material in this publication is copyrighted. Copying and/or transmitting portions or all of this work without permission may be a violation of applicable law. The International Bank for Reconstruction and Development/ The World Bank encourages dissemination of its work and will normally grant permission to reproduce portions of the work promptly. For permission to photocopy or reprint any part of this work, please send a request with complete information to the Copyright Clearance Center, Inc., 222 Rosewood Drive, Danvers, MA 01923, USA, telephone 978-750-8400, fax 978-750-4470, http://www.copyright.com/. 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(page de couverture) Vue satellite en date du 14 février 2014 (image Pléiades © CNES 2013) traitée par UNITAR/UNOSAT et photo du 6 mars 2014, montrant les effets de la crue rapide au niveau du quartier de Gatunguru, Commune de Kinama Suite à la mission d’évaluation des dommages du 3 au 14 mars 2014, le gouvernement du Burundi avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a développé ce rapport en trois sections : 1. « Analyse des facteurs de risques et caractérisation de l’événement », 2. « Evaluation des dommages causés aux infrastructures économiques et sociales » et enfin 3. « Priorités pour un relèvement et une reconstruction résilients ». Neuf groupes de travail, listés en page 2 du résumé exécutif, ont contribué au développement de ce rapport, imprimé à Washington, DC, USA, le 14 avril 2014. Crédits photo :  Joachim Kagari, Régie de production et de distribution d’eau et d’électricité (REGIDESO)  Mehdi Bouhlel, secrétariat technique du Projet de Développement du Secteur Routier (PDSR)  Francois Nkurunziza, secrétariat technique du Projet de Travaux Publics et de Création d’Emplois (PTPCE)  Dieudonné Buyoya, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)  Jean-Baptiste Migraine, Banque mondiale Cartes développées par l’IGEBU (sur fond topographique IGN 1982) et le Bureau d’étude CIRA ( sur fond Google, dans le cadre de l’Etude sur la collecte des eaux pluviales). Images satellites Pléiades © CNES 2013 (traitée par UNITAR/UNOSAT) et DigitalGlobe (via GoogleEarth). Clause de non-responsabilité: Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant dans ce rapport n'impliquent aucun jugement sur le statut juridique d'un territoire, ni la reconnaissance de l'acceptation de ces frontières. La mission d’évaluation rapide et le développement du rapport, tous deux coordonnés par la Plateforme Nationale de Prévention des Risques et de Gestion des Catastrophes (PNPRGC), ont été soutenu financièrement par les Nations Unies, la Banque mondiale et le Programme ACP-UE de Prévention des Risques liés aux Catastrophes Naturelles (ACP-EU NDRR), une initiative du Groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), financée par l’Union européenne (UE) et gérée par la Facilité mondiale pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR). Programme ACP-UE de Prévention des Risques liés aux Catastrophes Naturelles une initiative du Groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, financée par l’Union européenne et gérée par la GFDRR p. ii Avant-Propos p. iii p. iv Sigles et abréviations CIGRC Commission Interministérielle pour la Gestion des Risques et des Catastrophes FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture GFDRR Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement - Global Facility for Disaster Reduction and Recovery GIZ Agence allemande de coopération internationale IGEBU Institut Géographique du Burundi INDS Infrastructure Nationale de Données Spatiales OIM Organisation Internationale pour les Migrations (IOM) ONG Organisation Non Gouvernementale PAM Programme Alimentaire Mondial (WFP) PDSR Projet de Développement du Secteur Routier PFNPRGC Plateforme Nationale de Prévention des Risques et de Gestion des Catastrophes PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP) PTPCE Projet de Travaux Publics et de Création d’Emplois SIG Système d’Information Géographique UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance UNOSAT Programme opérationnel pour les applications satellitaires de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) p. v Table des matières Avant-Propos ........................................................................................................................... iii Résumé exécutif ........................................................................................................................ 2 Executive Summary ................................................................................................................. 9 1. Analyse des facteurs de risques et caractérisation de l’événement ............................. 16 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques ...................................... 18 1.1.1. Pluies et saturation des sols (liée aux pluies tombées dans les jours précédents) ............................................................................................................ 18 1.1.2. Ruissellement, érosion, effondrement et débordements de cours d’eau ............... 21 1.1.2.1. La taille du bassin versant et la distance entre les précipitations et les enjeux ............................................................................................................ 21 1.1.2.2. La topographie et la pente ............................................................................ 21 1.1.2.3. La profondeur, l’état et le type de sols .......................................................... 22 1.1.2.4. Le couvert végétal ......................................................................................... 23 1.1.2.5. L’inadéquation de l’assainissement des eaux pluviales dans les zones urbanisées ..................................................................................................... 24 1.1.2.6. Le ravinement, lié notamment au niveau du lac Tanganyika........................ 26 1.1.3. Aléa sismique........................................................................................................ 29 1.1.4. Glissements de terrain et/ou obstruction temporaire du lit des rivières................ 29 1.2. Analyse de l’exposition ................................................................................................ 32 1.2.1. Commune de Buterere .......................................................................................... 32 1.2.2. Commune d’Isale .................................................................................................. 34 1.2.3. Commune de Kamenge......................................................................................... 35 1.2.4. Commune de Kinama ........................................................................................... 37 1.2.5. Commune de Mutimbuzi ...................................................................................... 39 1.3. Analyse de la vulnérabilité des infrastructures ............................................................ 40 1.3.1. Réseau routier (routes et ponts) ............................................................................ 40 1.3.2. Infrastructures scolaires ........................................................................................ 42 1.3.3. Marchés................................................................................................................. 43 1.3.4. Réseau d’adduction en eau potable....................................................................... 43 1.3.5. Réseau de collecte des eaux pluviales .................................................................. 44 1.3.6. Réseau de collecte des eaux usées ........................................................................ 44 1.3.7. Réseau électrique .................................................................................................. 44 1.3.8. Centres de santé .................................................................................................... 44 2. Evaluation des dommages causés aux infrastructures économiques et sociales ........ 45 2.1. Réseau routier (routes et ponts).................................................................................... 47 2.1.1. Destructions au niveau de la RN1 et la rivière Gasenyi et en aval ....................... 47 2.1.2. Eboulement des talus de déblais ........................................................................... 49 2.1.3. Effondrement côté remblai ................................................................................... 50 p. vi 2.1.4. Obstruction ou destruction des buses et autres ouvrages d’assainissement ou de drainage ....................................................................................................... 51 2.1.5. Ouvrages d’art (ponts) .......................................................................................... 51 2.2. Infrastructures scolaires ................................................................................................ 53 2.3. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués ............................................................ 55 2.4. Marchés ........................................................................................................................ 56 2.5. Réseau d’adduction en eau potable .............................................................................. 57 2.6. Réseau électrique .......................................................................................................... 60 2.7. Réseau de collecte des eaux usées ................................................................................ 61 2.8. Centres de santé ............................................................................................................ 62 2.9. Réseau de collecte des eaux pluviales .......................................................................... 62 3. Priorités pour un relèvement et une reconstruction résilients ..................................... 63 3.1. Transports routiers ........................................................................................................ 65 3.1.1. Soutènements et reconstruction des rives de chaussée ......................................... 69 3.1.2. Drainage souterrain par éperons ........................................................................... 70 3.1.3. Traitement des ravinements (RN1 PK6+400 à PK8+200).................................... 71 3.1.4. Reconstruction d’ouvrages hydrauliques .............................................................. 72 3.1.5. Autres mesures de protection ................................................................................ 73 3.1.6. Mesures de long terme .......................................................................................... 73 3.2. Réseaux d’assainissement............................................................................................. 75 3.2.1. Réseau de collecte des eaux pluviales................................................................... 75 3.2.2. Réseau de collecte des eaux usées ........................................................................ 77 3.3. Réseau d’adduction en eau potable .............................................................................. 78 3.4. Marchés ........................................................................................................................ 79 3.5. Réseau électrique .......................................................................................................... 80 3.6. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués ............................................................ 80 3.7. Infrastructures scolaires ................................................................................................ 81 3.8. Infrastructures de santé ................................................................................................. 82 3.9. Gestion durable des terres et de l’eau ........................................................................... 83 3.10. Gestion des risques de catastrophes.............................................................................. 84 3.10.1. Suivi des phénomènes dangereux, prévision et alerte........................................... 85 3.10.2. Développement d’une cartographie des zones à risques ....................................... 86 3.10.3. Mise en place et équipement des brigades de riverains pour le suivi des points critiques (notamment en matière de drainage) ........................................... 88 3.10.4. Prise en compte des risques dans le schéma directeur d’urbanisme, le schéma directeur d’assainissement pluvial, l’activité minière et les plans de développement locaux ...................................................................................... 88 3.10.5. Rendre opérationnelle l’école de protection civile ............................................... 89 Références................................................................................................................................ 90 p. vii Table des illustrations Illustration 1. (page de couverture) Vue satellite en date du 14 février 2014 (image Pléiades © CNES 2013) traitée par UNITAR/UNOSAT et photo du 6 mars 2014, montrant les effets de la crue rapide au niveau du quartier de Gatunguru, Commune de Kinama .............................................................................................................................. ii Illustration 2. Image DigitalGlobe du 18 juillet 2011 montrant l’exploitation des carrières dans le lit de la rivière Gasenyi .................................................................................................16 Illustration 3. Etendue des phénomènes hydrométéorologiques (crue rapide et inondations) observés lors de la catastrophe .........................................................................................18 Illustration 4. Distribution journalière entre le 1er et le 10 février 2014 au niveau des six pluviomètres couvrant le territoire national ......................................................................19 Illustration 5. Précipitations enregistrées au niveau des six pluviomètres de l’IGEBU au cours du mois de février 2014, comparées à la moyenne sur 30 ans. .........................................19 Illustration 6. Distribution des pluies entre le 1er et le 10 février 2014 ...................................................20 Illustration 7. Moyennes des précipitations et températures au Burundi entre 1972 et 1998 ..................20 Illustration 8. Cinq bassins versants ont contribué aux inondations aux alentours de Bujumbura, en plus de la rivière Gasenyi ayant engendré un phénomène de crue rapide ................................................................................................................................21 Illustration 9. Profil en long du Mirwa vers l’Imbo (au bord du lac) ......................................................22 Illustration 10. L’escarpement et la quasi-absence de couvert végétal expose le sol à l’érosion. .............22 Illustration 11. Zones présentant un déficit d’assainissement pluvial (en orange) ; les flèches rouges pointent vers les zones ayant été particulièrement affectées par les inondations (Source : Etude sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales) ...............24 Illustration 12. Evolution de la surface urbanisée de Bujumbura depuis 1907 et tendances actuelles de l’urbanisation (source : Schéma directeur d’aménagement urbain) ..............25 Illustration 13. Le large collecteur de Kibonangoma (à gauche) se déverse dans dans un canal non maçonné (au centre) et l’exutoire étroit de la 22 ème avenue (à droite) .......................26 Illustration 14. Schémas directeurs d’assainissement et d’urbanisation (2012 et 2013) ...........................26 Illustration 15. Ravin de Kamessa en périphérie de la ville (à gauche) ; proximité des écoulements de la Nyabagere et des habitations (à droite) ...............................................27 Illustration 16. Ecoulements torrentiels et divagations naturelles des rivières Nyakabugu, Cari, Nyabagere dans la plaine de l’Imbo (Source : Etude sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales) .......................................................................................27 Illustration 17. Evolution du niveau du lac Tanganyika entre 1950 et 2005 (source : IGEBU- PAM : Modèles SIG sur les risques d’inondations de la ville de Bujumbura) ................28 Illustration 18. Zone potentiellement inondable pour un niveau de 776 m (source : IGEBU- PAM : Modèles SIG sur les risques d’inondations de la ville de Bujumbura) ................28 Illustration 19. Localisation (en rouge) des glissements de terrain objets de l’étude Nigibira & al. « La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : Cas de Bujumbura » (septembre 2013) – projection sur la carte IGN 1982 .................................29 Illustration 20. Série d’images satellites DigitalGlobe de 2007 à 2013 montrant l’évolution du site d’exploitation de la carrière et l’obstruction du lit de la rivière Gasenyi ...................30 Illustration 21. Le tracé en bleu est l’enregistrement, au GPS, du centre du nouveau lit de la rivière Gasenyi. Les photos 1 et 2 montrent les traces d’une retenue temporaire. La photo 3 le versant de la colline, totalement déstructuré, qui continue à s’affaisser..........................................................................................................................31 Illustration 22. Image satellite montrant la crue rapide en aval de la RN1 au niveau du quartier de Gatunguru ....................................................................................................................31 Illustration 23. Limites des communes de Buterere, Isale, Kamenge, Kinama, et Mutimbuzi, les plus impactées par la catastrophe .....................................................................................32 p. viii Illustration 24. Occupation des sols de la commune de Buterere ............................................................. 33 Illustration 25. Infrastructures économiques et sociales de Buterere........................................................ 34 Illustration 26. Carte des potentialités économiques à Kamengé ............................................................. 35 Illustration 27. Réseau de collecte des eaux pluviales de Kamenge ......................................................... 36 Illustration 28. Occupation des sols de la commune de Kinama .............................................................. 37 Illustration 29. Réseau de collecte des eaux pluviales de la commune de Kinama .................................. 38 Illustration 30. Ouvrage obstrué sur la route nationale 1 (à 8,2 km de Bujumbura) ................................. 45 Illustration 31. Aperçu des dommages aux infrastructures ....................................................................... 46 Illustration 32. Localisation des dommages sur les routes RN1, RN4, RN5, et RN9 ............................... 47 Illustration 33. Erosion au niveau de la RN1 au passage de l’ouvrage Gasenyi ....................................... 48 Illustration 34. Erosion le long de la RN1 en aval de l’ouvrage Gasenyi ................................................. 48 Illustration 35. Eboulement des talus de déblai ayant provoqué l’effondrement de la chaussée sur la RN1 au PK11+500 (Muberure) .............................................................................. 49 Illustration 36. Effondrement du remblai de la RN1 au PK20+500 ......................................................... 50 Illustration 37. Effondrement d'une partie du remblai et de l'accotement de la plate-forme routière sur la RN1 au PK11+500 dans la commune de Muberure .................................. 51 Illustration 38. Pont Gikoma sur la RN9 (PK6+700) ............................................................................... 52 Illustration 39. Six salles de classe endommagées et recouvertes de boues à l’école Gasenyi III (à gauche) ; L’école de Kamenge II est totalement hors d’usage (à dr oite) ..................... 53 Illustration 40. Marché de Kamengé le 10 février 2014 ........................................................................... 56 Illustration 41. Captage raviné de la source de Gatunguru et bâtiment de l’aérateur en cascades endommagé ...................................................................................................................... 57 Illustration 42. Canal d’amenée d’eau brute affaissé sur la rive gauche de la rivière Ntahangwa ............ 58 Illustration 43. Réparations provisoires sur conduites DN 300 A (à gauche) et DN 700 F (à droite) - pont du Peuple Murundi ..................................................................................... 58 Illustration 44. Réparation provisoire sur conduite DN 200 F (à gauche) au point de passage de la Nyabagere au pont de Kamenge ................................................................................... 59 Illustration 45. Ligne électrique moyenne tension tombée au niveau du chantier du site présidentiel le long de la RN1 .......................................................................................... 60 Illustration 46. Sédimentation à la jonction des rivières Nyabagere et Kinyankonge au niveau du site de la station d’épuration des eaux usées de Buterere ................................................. 61 Illustration 47. Travaux de remise en état du canal d’amenée d’eau vers l’usine d’eau potable de Ntahangwa ....................................................................................................................... 63 Illustration 48. Investissements pour un relèvement et une reconstruction résilients ............................... 64 Illustration 49. Murs poids en gabions ..................................................................................................... 69 Illustration 50. Gabions en terre armée (Terramesh) ................................................................................ 70 Illustration 51. Drainage souterrain par éperon ........................................................................................ 71 Illustration 52. Traitement des ravinements ............................................................................................. 72 Illustration 53. Propositions d’aménagement pour l’ouvrage RN1 au niveau de la rivière Gasenyi ............................................................................................................................ 72 Illustration 54. Propositions d’aménagement pour l’ouvrage RN1 au niveau de la rivière Gikoma ............................................................................................................................. 73 Illustration 55. Propositions à court, moyen et long terme pour la réhabilitation et le développement du réseau routier ..................................................................................... 74 Illustration 56. Interventions préconisées pour améliorer le drainage ...................................................... 76 Illustration 57. Contribution des différentes pratiques de gestion durable des terres à l’adaptation aux changements climatiques et à la gestion des risques de catastrophes ...................................................................................................................... 84 p. ix Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Résumé exécutif I. Contexte Une pluie importante s'est abattue sur Bujumbura et ses environs dans la nuit du 9 au 10 février 2014 (jusqu’à 80 mm de précipitations enregistrés entre 20h et 23h30 le 9 février). Ces précipitations ont engendré des ruissellements importants sur les pentes voisines, des glissements de terrain et la rupture d’une retenue spontanée sur la rivière Gasenyi, en amont d’un quartier populaire non viabilisé (Gatunguru), dans lequel la plupart des victimes résidaient. Les pluies ont par ailleurs provoqué le débordement des rivières Gikoma et Nyabagere et inondé la plaine en bordure du lac Tanganyika. Les communes de Buterere, Isale, Kamenge, Kinama et Mutimbuzi ont subi plus de 80% des dommages. Près de 1 000 habitations se sont effondrées, un grand marché a été emporté, 20 000 personnes se sont retrouvées sans abri, et 77 morts ont été recensées. En termes d'infrastructures, l'événement a endommagé les routes, les ponts, les réseaux d’adduction en eau potable et d'électricité ainsi que deux marchés. II. Objectif de l’évaluation et méthodologie Objectif L’objectif de cette évaluation est de déterminer les facteurs de risques, les dommages et les activités permettant de contribuer à la réhabilitation, à la reconstruction et à la sauvegarde des infrastructures. Ce rapport accorde une importance particulière aux secteurs de l’urbanisme, de l’eau et de l’assainissement et des transports routiers ; le système des Nations Unies s’est focalisé sur les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture ; l’Union européenne a apporté des contributions dans les secteurs du transport routier et du développement rural. Ce rapport est en trois parties : (i) analyse de l’aléa, de l’exposition et de la vulnérabilité des infrastructures et identification des facteurs de risque sous-jacents, (ii) évaluation quantitative des dommages pour chaque secteur, et description des principaux problèmes qui en découlent pour l’économie et la population, (iii) proposition, avec un ordre de priorité, des activités de relèvement, de reconstruction et de gestion des risques de catastrophes afin de réduire les impacts lors de la survenue d’événements comparables dans le futur. Coordination des activités et partage des connaissances Les agences et programmes des Nations Unies (PNUD, UNICEF, PAM, FAO, OIM), l’Union européenne, la Banque Africaine de Développement, la Croix-Rouge Burundaise et la Banque mondiale ont collaboré étroitement pour appuyer le gouvernement dans le développement de cette évaluation. La participation de la Banque mondiale était appuyée financièrement par le Programme ACP-EU de Prévention des Risques liés aux Catastrophes Naturelles, une initiative du Groupe des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique financée par l’Union p. 2 Résumé exécutif européenne et mise en œuvre par la GFDRR. Lors d’une réunion de concertation le 4 mars, les services techniques du gouvernement et les partenaires techniques et financiers ont mis en place un comité technique et des groupes de travail avec un partage des responsabilités pour la coordination des différentes sections de l’analyse : Tâches Point focal chargé de la coordination de la Partenaire tâche Coordination du Président de la Plateforme Nationale pour la Banque mondiale (Jean-Baptiste Migraine, rapport Prévention des Risques et de Gestion des jmigraine@worldbank.org) Catastrophes (Edouard Nibigira, 78 650 448, nibigiraed@yahoo.fr) Caractérisation de Ministère de l'eau, de l'environnement, de Banque mondiale (Jean-Baptiste Migraine, l’événement et des l'aménagement du territoire et de l'urbanisme jmigraine@worldbank.org) risques sous-jacents (Godefroid Nshimirimana, IGEBU, 77 746 828, nshimigode@yahoo.fr) Eau et REGIDESO (Sindayigaya Leonidas, 78 150 401, Banque mondiale (Oumar Diallo, assainissement sindleonidas@yahoo.fr) odiallo@worldbank.org) Directeur-Général des infrastructures hydraulique et de l’assainissement (Tita Nionz, 78 244 408 / 79 458 884, niyonzt@yahoo.fr) Développement Directeur-Général de l’Urbanisme (Amissi Banque mondiale (Patrice Rakotoniaina, urbain Ntangibingura, 77 094 000, ntangib@yahoo.fr) prakotoniaina@worldbank.org) Projet de Travaux Publics et Gestion Urbaine (Pascal Midende, 79 999 595, pmidende@ptpce@cbinet.net) Transport routier Directeur-Général de l’Office des Routes (Désiré Banque mondiale (Alexandre K. Dossou, Masumbuko, 79 960 490, adossou@worldbank.org) masumbukodesire@gmail.com) Union européenne (Egide Niyogusaba, Projet de développement du secteur routier 77 779 500, egide.niyogusaba@eeas.europa.eu) (Marguerite Rufyikiri, 79 916 086, mrufyikiri@odr-pdsr.bi; Mehdi Bouhlel, 79 943 898, mehdi.bouhlel@studi.com.tn) Infrastructures Point focal enseignement de base (Jean-Marie UNICEF (Matteo Frontini, 79 937 505, scolaires Rurankiriza, 79 961 499, rurajm@yahoo.fr) mfrontini@unicef.org ; Dieudonné Buyoya, Point focal enseignement supérieur (Jean-Marie 79 936 358, dbuyoya@unicef.org) Sabushimike (79 566 653, sabjm2000@yahoo.fr) Infrastructures Cabinet du Ministre de l’agriculture et de FAO (Massimo Giovanola, 78 751 586, agricoles et l’élevage (à confirmer) massimo.giovanola@fao.org ; Prosper périmètres irrigués Ruberintwari, 78 460 639, prosper.ruberintwari@fao.org) PAM (Claude Kakule, 79 984 494, claude.kakule@wfp.org) Union européenne (Olivier Lefay, 79 241 421, olivier.lefay@eeas.europa.eu) Relèvement Directeur-Général de l’Urbanisme (Amissi PNUD (Floribert Kubwayezu, 76 224 333, communautaire Ntangibingura, 77 094 000, ntangib@yahoo.fr) floribertkubwayezu.ppcsrc@gmail.com) OIM (Temerza Tesfai, ttesfai@iom.int) UN-HABITAT (Angela Hakizimana, angela.hakizimana@unhabitat.org ; Cosmas Wambua, cosmas.wambua@unhabitat.org) Infrastructures de Ministère de la santé (Spès Ndayishimiye, OMS (Jérôme Ndaruhutse, 79 178 569, santé 79 931 777, nspes91@yahoo.fr) ndaruhutsej@who.int) Le travail au cours de l’évaluation a favorisé le partage de connaissance et l’organisation des ressources documentaires. Les données techniques sur l'événement, sur les dommages et les recommandations sont toutes intégrées dans une carte libre de droits, projetée sur le fond topographique IGN-IGEBU officiel et disponible à l’adresse p. 3 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura https://www.dropbox.com/s/xe4ta4pvw74y8y6/CarteBujumbura9-10Feb2014.kmz (le fichier de 13 Mo s’ouvre avec GoogleEarth). Toutes les contributions reçues et les connaissances développées par la mission sont disponibles dans le dossier partagé https://www.dropbox.com/sh/rn6qbmm7rpuzlto/vr6WZz30NP. III. Résultats de l’évaluation La combinaison de pluies violentes et de la rupture d’un barrage spontané ont contribué à la catastrophe La caractérisation de l’événement et des risques a pris en considération des enquêtes de terrain, l’analyse d’images satellitaires et les connaissances des experts dans les secteurs du développement urbain, de l’eau, de l'assainissement, des transports, de l’hydrométéorologie, de la gestion durable des terres et de la gestion des risques de catastrophes. La pluviométrie, 80 mm enregistrés entre le 9 et le 10 février 2014, constitue un événement d’une période de retour environ décennale, et n’aurait pas dû causer de dommages importants aux infrastructures. Les principaux facteurs ayant contribué à la catastrophe sont : (i) la concentration de ces précipitations sur une durée réduite (entre 20h et 23h30 le 9 février) et (ii) la création puis rupture d’une retenue temporaire dans la rivière Gasenyi (environ 15 000 m3). La retenue étant liée à l’exploitation des carrières, une période de retour ne peut pas être calculée pour cet événement. Le pays ne dispose pas d’enregistreurs sismiques et il n’est donc pas possible d’écarter totalement la possibilité de la survenue d’un tremblement de terre de très petite amplitude en parallèle de la pluie (les séismes inférieurs à 3 sur l’échelle de Richter ne sont pas détectés par les réseaux internationaux). La rupture brutale de la retenue temporaire est responsable de plus de 50% des dommages et de l’essentiel des victimes. Dans le bassin versant de la rivière Gasenyi, en amont de la RN1, une déstructuration de la colline au niveau du site d’exploitation d’une carrière a bloqué le lit de la rivière. Les camions, empruntant le lit de la rivière pour l’exploitation de la carrière, ont tassé le barrage, lui permettant de stocker un volume important eu égard à la taille réduite du bassin versant (4 km²). Les eaux ont rejoint l’aval sous forme d’une violente lame d’eau charriant de grandes quantités de roches et de terre selon la ligne de plus grande pente (sans suivre le cours de la rivière Gasenyi) et ont surpris la population en pleine nuit dans le quartier de Gatunguru, en rasant le marché et les habitations. La lame d’eau a continué vers l’aval à travers Carama dans la commune de Kinama. Les écoulements importants en provenance d’autres bassins versants (hors Gasenyi) ont contribué l’autre moitié des dommages observés (notamment au niveau du marché de Kamenge, du pont de la Chaussée du Peuple et le long des routes nationales). Dans ces zones, de nombreux facteurs ont contribué à aggraver le risque lié aux ruissellements des eaux pluviales, notamment (i) la dégradation des sols, liée aux pratiques agricoles inadaptées sur des fortes pentes et à une déforestation en amont. Cette dégradation réduit le potentiel d’infiltration des sols et contribue à la concentration rapide des débits depuis les bassins p. 4 Résumé exécutif versants vers les zones urbanisées ou agricoles, (ii) le manque de coordination entre l’urbanisation et l’assainissement, l’inadéquation du dimensionnement du système de collecte des eaux pluviales (Carama) et l’implantation d’habitations et d’infrastructures sociales dans les zones réputées pour leur caractère inondable (Buterere, Gatunguru), et (iii) l’absence d’un système de surveillance et d’alerte, qui aurait pu permettre de repérer le danger lié à la retenue dans le lit de la rivière qui était présent depuis 2008, et évacuer les populations de manière préventive à l’annonce de la forte pluie (la prévision était disponible 24h avant l’événement). Chacun de ces facteurs est influencé par des paramètres historiques, environnementaux, topographiques et sociaux qui sont développés dans ce rapport. Des dommages ciblés menacent le pays d’isolement L’évaluation des dommages causés aux infrastructures économiques et sociales a été menée de manière systématique par les différents groupes de travail, sur la base de l’évaluation du coût de reconstruction à l’identique. Les dommages sont au total de 6,9 milliards FBu1 pour les infrastructures (soit 0,18% du PIB), répartis en :  3,5 milliards FBu pour les routes,  775 millions FBu pour les ponts,  675 millions FBu pour les écoles,  650 millions FBu pour les infrastructures agricoles,  640 millions FBu pour les marchés,  627 millions FBu pour le système d’adduction en eau potable et  80 millions FBu pour le réseau électrique. L’évaluation des dommages aux infrastructures a été menée par les groupes listés au paragraphe 6. Les unités de mise en œuvre des projets Secteur routier (P064876) et Travaux Publics Gestion Urbaine (P112998) ont fortement appuyé ce travail d’évaluation. Au-delà des dommages aux infrastructures, environ 2,5 milliards FBu ont été perdus en termes de récoltes (estimation provisoire par le Ministère en charge de l’agriculture et la FAO). Plus de 3 000 habitations ont été détruites. 1 217 ménages ont trouvé refuge dans les quatre sites de déplacements que sont Buterere, Kamenge, Kinama I et Kinama II (cf Profil des sinistrés par l’OIM en partenariat avec la Croix-Rouge Burundaise) et plus de 2 000 autres ménages se sont déplacé dans des familles d’accueil (l’enregistrement et le profilage des sinistrés dans les familles d’accueil est en train d’être finalisé au moment de l’impression de ce rapport). Il faut noter que cet événement est survenu dans la période dite de ‘petite’ saison de pl uies. La grande saison de pluies a commencé le 10 mars et une érosion des infrastructures fragilisées pourrait entraîner leur destruction complète. De plus, la fermeture de la RN1 au trafic des poids lourds et leur déviation sur les RN 5, 7 et 10 mettent en danger ces routes secondaires. Le pays risque de se retrouver rapidement isolé si des interventions urgentes ne sont pas mises en œuvre. 1 Taux de change utilisé : 1 USD = 1 540 FBu p. 5 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Recommandations pour une réhabilitation et une reconstruction résilientes Avec la perspective d’accélérer la mise en œuvre des politiques, stratégies et plans d’action mis en place par le Gouvernement en matière d’infrastructure et de gestion des risques de catastrophes (Schéma directeur d’urbanisme, Schéma directeur d’assainissement des eaux pluviales, Stratégie nationale de renforcement des capacités en RRC, Plan d’Action National pour l’Adaptation au changement climatique), ce rapport propose des activités classées en trois catégories :  Urgence : activités permettant d’arrêter la progression des dommages ;  Moyen terme : activités permettant la réhabilitation des infrastructures ;  Long-terme : activités permettant d’envisager une reconstruction résiliente. Sur une enveloppe totale de 164 milliards FBu, 134 milliards FBu concernent la réhabilitation ou le développement d’infrastructures et la gestion des risques de catastrophes. Parmi ces 134 milliards FBu, 26 milliards FBu sont considérés comme prioritaires (urgence / moyen terme) pour permettre la réhabilitation des infrastructures avec une approche résiliente. En parallèle, 30 milliards FBu sont recommandés pour la stabilisation des bassins versants aux alentours de Bujumbura. URGENCE MOYEN TERME LONG TERME Transports (i) réhabiliter la RN1 afin d’y (i) réhabiliter les RN1, 3, 5, 7 et Développer une alternative pour routiers rétablir le trafic des poids lourds 10 sur les points critiques ; le trafic des poids lourds : et de soulager les RN5, RN7 et (ii) redimensionner les ouvrages renforcer les 50 premiers km de RN10 qui ne sont pas prévues pour assurer une résilience face la RN7 entre Bujumbura et le pour le trafic des poids lourds et aux événements décennaux ; point de rencontre avec la RN18 risquent un effondrement ; (iii) remettre en état 5 km de sous projet BAD ; ou bitumage (ii) remettre en état les ponts de voies communales à Gatunguru ; des 44 km de la RP 101 la RN1 et le pont Nyabagere sur (iv) rehausser la voie d’accès la RN4 (la structure de RN9-Mutimbuzi pour lui prolongement du dalot est permettre d’assurer sa fonction décrochée). de digue 5,9 milliards FBu 8,5 milliards FBu 80 milliards FBu Assainissement curer en amont de la station (i) renforcer le remblai le long (i) construire un canal de urbain d'épuration à la jonction entre les de la station d’épuration ; dérivation depuis la rivière rivières Nyabagere et (ii) renforcer le canal de la Gasenyi vers la Gikoma ; Kinyankonge pour protéger le rivière Nyabagere et (ii) drainer et canaliser la rivière mur de soutènement de la station Kinyankonge ; (iii) construire un Gikoma aux alentours de la zone d’épuration. canal entre quartiers Carama urbaine de Buterere. viabilisé et non-viabilisé. 5 millions FBu 4,8 milliards FBu 7,8 milliards FBu Adduction en (i) remettre en service l'usine des Sécuriser la traversée d’une Un projet de construction d’une eau potable eaux de Ntahangwa (7% de conduite DN 200 fonte au deuxième usine d’eau sur le lac l’approvisionnement) ; niveau du croisement de la Tanganyika de 40.000 m3/j est (ii) réparer le captage et rivière Nyabegere à Kamenge. en cours de négociation. Le l’aérateur au niveau de la source financement est promis par le de Gatunguru (1%) ; (iii) recaler Gouvernement Hollandais à les conduites DN700 et DN300 concurrence de 80% tandis que au niveau du Pont Chaussée du le Gouvernement Burundais peuple Murundi / rivière devra trouver environ 10 Ntahangwa. millions d’euros. 781 millions FBu 34 millions FBu 20 milliards FBu p. 6 Résumé exécutif URGENCE MOYEN TERME LONG TERME Marchés Remettre en état le marché de Remettre en état le marché de Kamenge Gatunguru 0 (dommages assurés) 850 millions FBu Electricité (i) remplacer les poteaux et la ligne électrique 30 KV de « Gasenyi » sur 2.5 km, acquérir et installer un nouveau transformateur 150 kVA 104 millions FBu Agriculture Remettre en état le mur de Elargir les drains au niveau du soutènement du barrage et périmètre de Mubone l’aqueduc métallique du périmètre irrigué de Murago 650 millions FBu 2,1 milliards FBu Education (i) vidanger les latrines dans 10 (i) remettre en état 14 salles de écoles ; (ii) construire 11 salles classe ; (ii) acquérir 649 bancs- de classe temporaires ; (iii) pupitres ; (iii) construire 6 blocs acheter des kits scolaires et latrines de 6 cabines chacun. hygiéniques. 324 millions FBU 364 millions FBu Santé vidanger les latrines pour remettre en service les centres de santé. 5 millions FBu Gestion Travaux préliminaires de Travaux avancés de stabilisation durable des stabilisation des pentes dans les des pentes dans les bassins terres et de bassins versants amont de versants amont de Bujumbura l’eau dans les Bujumbura (Gasenyi, Gikoma, (25 000 ha) bassins Kidumbugwe, Muzazi, versants amont Nyabagere, Ntahangwa, 25 000 ha) 15 milliards FBu 15 milliards FBu Gestion des mettre en place et tester (i) développer une cartographie (i) proposer et chiffrer des risques opérationnellement un système des zones à risques et un mesures d’atténuation des d’alerte pour le ruissellement et système d’information ; risques sectorielles (transport, les glissement de terrain dans 5 (ii) mettre en place et équiper urbanisme, eaux pluviales, eaux zones exposées2 (Gatunguru, des brigades de riverains pour le usées, zones industrielles, Buterere, Isale, Gitega, Muhuta). suivi des points critiques exploitation des ressources (notamment en matière de naturelles) ; (ii) rendre drainage). opérationnelle l’école de protection civile. 500 millions FBu 1,5 milliard FBu 500 millions FBu TOTAL 8,3 milliards FBu 33 milliards FBu 123 milliards FBu Activités prioritaires : Les activités les plus urgentes sont clairement de protéger les infrastructures éprouvées par la catastrophe pour empêcher leur endommagement supplémentaire, ou leur rupture qui est imminente dans certains cas avec l’érosion liée à la 2 Ce système pourrait se baser sur les orientations développées par la Conférence mondiale sur les systèmes d’alerte (Bonn, 2006 : http://www.unisdr.org/2006/ppew/info-resources/ewc3/checklist/French.pdf) et par le rapport mondial sur les systèmes d’alerte commandité par Koffi Annan (http://www.unisdr.org/2006/ppew/info-resources/ewc3/Global-Survey-of-Early-Warning-Systems.pdf). p. 7 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura saison des pluies. Il conviendra aussi de rétablir durablement la circulation sur la RN1 afin de protéger les routes secondaires contre une usure prématurée. Approche parallèle : Les défis liés au développement urbain, au drainage des eaux, à la gestion durable des terres, ne pourront être résolus qu’avec une approche de long terme. Toutefois des actions de gestion des risques de catastrophes, comme la mise en place de systèmes d’alerte locaux pour prévenir les dommages liés aux glissements de terrain et aux ruissellement ; la cartographie des zones à risque de glissement de terrain ; la création de brigades d’entretien et de surveillance des caniveaux, recommandées à hauteur de 2,5 milliards FBu, sont considérées comme une priorité à mettre en œuvre en parallèle des interventions d’urgence pour tirer les leçons de cette catastrophe et réduire les risques rapidement. Ces activités de gestion des risques complètent adéquatement d’autres projets soutenus par le PNUD et la GIZ, à hauteur de 12 milliards FBu. Recommandations stratégiques : Il existe un besoin urgent d’organiser les connaissances et de clarifier les responsabilités entre les différentes institutions du gouvernement3. La prise en charge des sinistrés a été relativement rapide et efficace, en suivant le plan de contingence qui avait été remis à jour fin 2012. Cependant les services techniques n’ont pas analysé adéquatement cet événement. Les latrines inondées des établissements scolaires et de santé n’ont pas été vidangées et présentent un risque sanitaire. Il est urgent de développer des procédures opérationnelles pour définir le rôle des directions générales et des services techniques en matière de gestion des connaissances4, d’entretien5, de prévention et de relèvement6. Il conviendra, afin de guider l’action de différents secteurs en matière de prévention (aménagement du territoire, agriculture, construction et travaux publics, développement urbain, assainissement, etc.), de développer une information de référence sur les risques, utile aux différents secteurs, et d’assurer une meilleure utilisation des bulletins de prévision météorologique, particulièrement lorsqu’ils anticipent des événements violents. Le gouvernement a mis en place le 6 mars 2014 la plateforme nationale du système d'information géographique dans le cadre de l'Infrastructure Nationale de Données Spatiales (INDSB, voir http://www.presidence.bi/spip.php?article4500). Dans ce contexte, une cartographie des risques interministérielle pourrait constituer un excellent exercice pilote. 3 Une meilleure coordination intersectorielle (entre les différents ministères impliqués), verticale entre le gouvernement, la mairie et les communes d’arrondissement, et horizontale entre les 13 communes composant la municipalité de Bujumbura, constitue un prérequis pour offrir une réponse adéquate et mettre en place des mesures de gestion des risques de catastrophes. 4 A titre d’exemple la Direction-Générale des Infrastructures Hydrauliques et de l’Assainissement et la Direction-Générale de l’Urbanisme ont développé en 2012 et 2013 des schémas directeurs d’urbanisme et d’assainissement des eaux pluviales de manière totalement indépendante. Il a fallu plus d’une semaine à la mission pour obtenir une copie de ces documents, et de nombreux services techniques ont découvert leur existence à cette occasion. 5 L’entretien/maintenance efficace des infrastructures et réseaux existants constitue la première réponse pour réduire l’occurrence des inondations urbaines. L’amélioration des finances de la municipalité de Bujumbura devra ainsi figurer parmi les mesures prioritaires afin de pouvoir lui donner les ressources nécessaires pour faire face à ses responsabilités. 6 Un mois après l’événement, les latrines des écoles et des centres de santé n’ont toujours pas été vidangées. Cela pose un problème de salubrité publique alors que les opérations de vidange coûteraient aux alentours de 1 million de FBu par bloc (moins de 15 millions FBu requis au total). p. 8 Executive Summary Executive Summary I. Context From February 9-10, 2014, Burundi experienced heavy rainfall. More than 80 mm were recorded between 20pm and 23:30pm on February 9th. The rainfall generated intense runoff in the watersheds, together with landslides and the outburst of a small unplanned reservoir on the Gasenyi River. The main road RN1 and the populated unserviced neighborhood of Gatunguru in Kinama, downstream Gasenyi River, were washed away by a violent flash flood, responsible for the majority of the casualties. Rainfall also induced flooding along several rivers including Gikoma and Nyabagere, and resulted in flooding in the plain along Lake Tanganyika. 80% of damages occurred in the municipalities of Buterere, Isale, Kamenge, Kinama and Mutimbuzi. Overall, about 1,000 houses collapsed, a large market has been washed away, 20,000 people were without shelter, and 77 casualties reported. In terms of infrastructures, the event has damaged roads, bridges, water supply, electricity networks as well as two markets. II. Objective of the Evaluation, and Methodology Objective The objective of the evaluation is to determine underlying risk factors, to quantify damages and to identify activities contributing to sustainable rehabilitation and reconstruction of infrastructure. The report focuses primarily on urban planning, water and sanitation and road transport; the United Nations provided inputs on education, health and agriculture. The European Union contributed with regards to road sector and rural development. The report includes three sections: (i) analysis of hazard, exposure and vulnerability of infrastructure and identification of underlying risk factors, (ii) quantitative evaluation of damages in each sector, and qualitative description of how respective damages impact the economy and the population, (iii) proposal for priority activities related to rehabilitation, reconstruction, disaster risk management, in order to reduce impacts on the occurrence of similar events in the future. Task Coordination and Knowledge Sharing Agencies and programs of the United Nations (UNDP, UNICEF, WFP, FAO, IOM), the European Union, the African Development Bank and the World Bank have been working closely to support the government in the development of this rapid assessment. The participation of the World Bank was financially supported by the ACP-EU Natural Disaster Risk Reduction Program, an initiative of the African, Caribbean and Pacific Group of States, funded by the European Union and managed by GFDRR. During a meeting on March 4th, the government technical services and technical and financial partners have established several p. 9 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura working groups under a technical committee and attributed responsibilities for the coordination of the various sections of the analysis: Committee Government Focal Point Partner Focal Point Overall Chariman of the National Platform for Disaster World Bank (Jean-Baptiste Migraine, Coordination Risk Reduction (Edouard Nibigira, 78 650 448, jmigraine@worldbank.org) nibigiraed@yahoo.fr) Event Ministry of Water, Environment, Landuse and World Bank (Jean-Baptiste Migraine, Characterization Urban Planning (Godefroid Nshimirimana , jmigraine@worldbank.org) and Analysis of IGEBU, 77 746 828, nshimigode@yahoo.fr) Underlying Risk Factors Water and REGIDESO (Sindayigaya Leonidas, 78 150 401, World Bank (Oumar Diallo, Sanitation sindleonidas@yahoo.fr) odiallo@worldbank.org) Director-General for Water Infrastructures and Drainage (Tita Nionz, 78 244 408 / 79 458 884, niyonzt@yahoo.fr) Urban Development Director-General for Urban Planning (Amissi World Bank (Patrice Rakotoniaina, Ntangibingura, 77 094 000, ntangib@yahoo.fr) prakotoniaina@worldbank.org) Public Infrastructure and Urban Management Project (Pascal Midende, 79 999 595, pmidende@ptpce@cbinet.net) Transport routier Director-General for Roads (Désiré Masumbuko, Banque mondiale (Alexandre K. Dossou, 79 960 490, masumbukodesire@gmail.com) adossou@worldbank.org) Road Sector Development Project (Marguerite Union européenne (Egide Niyogusaba, 77 779 Rufyikiri, 79 916 086, mrufyikiri@odr-pdsr.bi; 500, egide.niyogusaba@eeas.europa.eu) Mehdi Bouhlel, 79 943 898, mehdi.bouhlel@studi.com.tn) Education Ministry of Education, Focal Point for Basic UNICEF (Matteo Frontini, 79 937 505, Education (Jean-Marie Rurankiriza, 79 961 499, mfrontini@unicef.org ; Dieudonné Buyoya, rurajm@yahoo.fr) 79 936 358, dbuyoya@unicef.org) Ministry of Education, Focal Point for Higher Education (Jean-Marie Sabushimike (79 566 653, sabjm2000@yahoo.fr) Agriculture Ministry of Agriculture and Livestock (Charles FAO (Massimo Giovanola, 78 751 586, Ntunguka, 79 928 188) massimo.giovanola@fao.org ; Prosper Ruberintwari, 78 460 639, prosper.ruberintwari@fao.org) PAM (Claude Kakule, 79 984 494, claude.kakule@wfp.org) Union européenne (Olivier Lefay, 79 241 421, olivier.lefay@eeas.europa.eu) Community Directorate-General for Urban Planning (Amissi PNUD (Floribert Kubwayezu, 76 224 333, recovery Ntangibingura, 77 094 000, ntangib@yahoo.fr) floribertkubwayezu.ppcsrc@gmail.com) OIM (Temerza Tesfai, ttesfai@iom.int) UN-HABITAT (Angela Hakizimana, angela.hakizimana@unhabitat.org ; Cosmas Wambua, cosmas.wambua@unhabitat.org) Health Ministry of Health (Spès Ndayishimiye, WHO (Jérôme Ndaruhutse, 79 178 569, 79 931 777, nspes91@yahoo.fr) ndaruhutsej@who.int) The evaluation process has supported knowledge exchange and management of information resources. Event specifications, damages and recommendations are all referenced on an open- source map, projected on the official IGN-IGEBU topographic background, available from https://www.dropbox.com/s/xe4ta4pvw74y8y6/CarteBujumbura9-10Feb2014.kmz (the 13 Mo file opens with GoogleEarh as a visualization engine). All inputs received and knowledge p. 10 Executive Summary developed by the mission are available from the collaboration folder available from https://www.dropbox.com/sh/rn6qbmm7rpuzlto/vr6WZz30NP. III. Summary of Evaluation’s Findings The Combination of Heavy Rainfall and Lake Outburst Contributed to the Disaster The analysis of the event and related risks utilized field surveys, satellite imagery and knowledge from urban, water, sanitation, transport, hydro-meteorology, sustainable land management and disaster risk management experts. The rainfall, 80 mm during the night from 9-10 February 2014, is an event of a 10-year return period, and should not have caused significant damages to infrastructure. The main factors that contributed to the disaster are: (i) the concentration of the rainfall on a short period of time (between 20pm and 23:30pm on February 9th) and (ii) the creation and later outburst of an involuntary reservoir on the Gasenyi River (about 15,000 cubic meters). The reservoir has been developed in association with the human exploitation of a stone-pit; it is therefore not possible to associate a return period to this event. There are no seismic recorders in the country, and it is therefore not possible to exclude completely the chance of the occurrence of an earthquake of very small amplitude in parallel with the rain (earthquakes below 3 on the Richter scale are not detected by international networks). The outburst of the reservoir created a violent flash flood, responsible for about 50% of damages and most of the casualties. The collapse of the hill at the level of a stone-pit site obstructed the riverbed. Trucks, using the riverbed for quarrying, have compressed the unplanned dam and, as a result, a large volume of water was able to accumulate in the small 4 km² watershed. Important runoffs have dragged large amounts of rock and mud along the line of greatest slope (without following the course of the Gasenyi River) and surprised the population at night in the Gatunguru neighborhood, destroying homes and the market. Floodwater continued downstream through Carama in the commune of Kinama. Large runoffs from other watersheds (other than Gasenyi) have also contributed to about 50% of damages observed (for example on Kamenge market, on ‘Chaussée du Peuple’ bridge and along the national roads). In these areas, many factors have contributed to aggravate the risk, including (i) land degradation, related to inappropriate agricultural practices on steep slopes and deforestation upstream. This reduces the infiltration potential of the soil and contributes to the rapid concentration of flows from watersheds into urban or agricultural areas , (ii) lack of coordination between urban and drainage planning, inadequate design for drainage systems (in Carama) and development of housing and social infrastructures in areas known as risk- prone (Buterere, Gatunguru) , and (iii) absence of a monitoring and early warning system, which could have helped in identifying the danger associated with the lake which was present since 2008, and in evacuating people in the anticipation for the heavy rainfall event (the forecast was available 24 hours before the event). Each of these factors is influenced by p. 11 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura historical, environmental, topographical and social parameters that are further developed in this report. Localized Damages could Lead to the Country’s Isolation The assessment of damage to economic and social infrastructures was systematically conducted by the various working groups, based on the estimated cost of reconstruction as before the disaster. Damages are in total US$4.4 million7 (0.18% of GDP), as follows:  US$2.3 million to roads;  US$500k to bridges;  US$440k to schools;  US$420k to agriculture  US$400k to drinking water supply;  US$410k to markets;  US$50k to electricity. The assessment of damage to infrastructure was conducted by the working groups listed above and strongly supported by implementing units of the Road Sector (P064876) and Public Works and Urban Management (P112998) projects. In addition to damages to infrastructure, about US$1.6 million of crops were lost (provisional estimate by the Ministry in charge of Agriculture and FAO). Moreover, over 3,000 homes were destroyed. 1,217 households have settled in four humanitarian sites namely Buterere Kamenge, Kinama I and Kinama II (see Victims’ profiles by IOM in partnership with the Burundi Red Cross) while over 2,000 other households have moved with host families (registration and profiling of victims in host families is being finalized at the time of printing this report). This event occurred in the so-called 'small' rainy season. The long rainy season began on March 10th and erosion on vulnerable infrastructures could lead to their complete destruction. In addition, the closing of the main road RN1 to heavy trucks traffic does endanger the secondary roads (RN 5, 7 and 10) toward which traffic has been diverted. The country is facing the risk of being isolated quickly if urgent road rehabilitation interventions are not implemented. Recommendations for Sustainable Recovery and Reconstruction Short-, medium and long-term recommendations have been proposed with the objective to increase the country’s resilience and to advance the implementation of strategies set forth by the Government in relation with infrastructure development and disaster risk management (drainage scheme, urban planning document, local development plans, national strategy for disaster risk reduction, national adaptation programme of action). Activities have been classified along three categories: 7 Exchange rate used in this report : 1 USD = 1 540 FBu p. 12 Executive Summary  Emergency: activities to prevent further damage;  Medium term: activities needed to enable infrastructure rehabilitation;  Long term: activities contributing to reconstruction with a sustainable approach. Out of a US$107 million proposed envelope, US$87 million are for infrastructures or disaster risk management activities. Within these, US$17.2 million are considered priority (emergency / medium term) to enable infrastructure rehabilitation together with disaster risk management activities for a “built-back-better� resilient approach. In addition, US$20 million are recommended for sustainable land management to stabilize watersheds and slopes around Bujumbura. EMERGENCY MEDIUM TERM LONG TERM Road (i) rehabilitate RN1 in order to (i) rehabilitate critical points Develop an alternative for heavy Transportation restore truck traffic and relieve on RN1, 3, 5, 7 and 10 ; (ii) traffic: strengthen50 km on RN7 RN5, N7 and N10 which are not resize structures to ensure between Bujumbura and the designed for heavy vehicle and resilience to 10-y return period meeting point with the RN18 may collapse, (ii) rehabilitate RN1 events ; (iii) rehabilitate local (under AfDB project) or bridges and RN4 Nyabagere roads in Gatunguru; asphalting 44 km of RP 101. bridge (extension of structure is (iv) enhance the RN9- unhooked). Mutimbuzi road-dike US$3.8 million US$5.5 million US$52 million Urban drainage Perform a cleaning upstream of (i) strengthen the embankment (i) build a channel from Gasenyi the waste water treatment plant at along the wastewater treatment River towards Gikoma River ; (ii) the junction of the rivers and plant ; (ii) strengthen drain and channel Gikoma river Nyabagere and Kinyankonge to Nyabagere and Kinyankonge around the urban area of Buterere. protect the retaining wall of the river channels ; (iii) build a treatment plant. channel along Carama neiborhood. US$3k US$3.1 million US$5 million Drinking water (i) bring Ntahangwa water plant Secure the DN200 cast iron A project to build a second water supply back to service (6,000 m3/d); (ii) pipe over Nyabagere River at factory on Lake Tanganyika repair the Gatunguru spring Kamenge market. (40,000 m3/d) is under uptake and aerator (1,400 m3/d); negotiation. 80% of the funding is (iii) readjust DN700 and DN300 pledged by the Dutch pipes at the Chaussée du peuple Government, while the Murundi / rivière Ntahangwa Government of Burundi is bridge. seeking about 10 million euros. US$500k US$22k US$13 million Markets Rehabilitate Kamenge market. Rebuild Gatunguru market. 0 (damages are insured) US$550k Electricity (i) replace the 30 KV "Gasenyi" power line poles on 2.5 km, (ii) purchase and install a new 150 kVA transformer US$68k Agriculture Rehabilitate the dam and the Enlarge drains in Mubone metal aqueduct in the Murago irrigated scheme irrigated scheme. US$420k US$1.4 million Education (i) clean latrines in 10 schools, (ii) (i) rehabilitate 14 classrooms, build 11 temporary classrooms (ii) acquire 649 bench-desks, (iii) purchase education and and (iii) construct 6 blocks of 6 hygiene kits. latrines each. US$210k US$236k p. 13 Evaluation rapide suite à la catastrophe des 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Health Clean latrines. US$3k Sustainable land Preliminary slope stabilization Advanced slope stabilization and water works in watersheds upstream works upstream of Bujumbura management of Bujumbura (Gasenyi (25,000 ha) Gikoma, Kidumbugwe, Muzazi, Nyabagere, Ntahangwa :25 000 ha) US$10 million US$10 million Disaster risk Develop and test operationally an (i) develop a disaster risk map (i) propose and evaluate sectoral management early warning system for runoff and information system, (ii) disaster risk management and landslide in 5 hazard-prone establish and equip brigades of activities (transportation, urban areas8 (Gatunguru, Buterere, volunteers to monitor critical development, drainage, sanitation, Isaiah, Gitega, Muhuta). hotspots (particularly for industrial activities, natural monitoring drainage capacity). resources management) ; (ii) operationalize the civil protection school. US$320k $975k $325k TOTAL US$5.4 million US$21.5 million US$80 million Priority Activities: The most urgent activities are clearly protect infrastructure weakened by the disaster, to prevent further damage or collapse, which is imminent in some cases with erosion due to the rainy season. It will also be necessary to restore traffic on the RN1 in a sustainable manner to protect roads against premature degradation. Parallel Processing of Activities: The challenges related to urban development, drainage, sustainable land management, will require a longer term approach. However, crosscutting disaster risk management activities, like landslide hotspot mapping, riverbed surveillance and early warning systems, drainage management teams, in the amount of US$1.5 million, would be needed to be implemented in parallel to emergency activities, in order to learn from the disaster and quickly reduce risks. These disaster risk management activities are complemented by a US$8 million disaster risk management pipeline supported by UNDP and GIZ. Strategic recommendations: Knowledge management capacity should be strengthened rapidly, and sharing of responsibilities among ministries and government agencies would require updated operational procedures9. Humanitarian support was relatively quick and efficient, in line with the contingency plan updated late 2012. However, technical services have not adequately analyzed this event. Flooded latrines in education and health infrastructures have not been pumped out and did present a risk for health. It is urgent to develop operational procedures to define the role of Ministries, Directorates and technical services for knowledge management10, maintenance11, prevention and rehabilitation12. It will 8 This system could be based upon guidelines developed by the World Conference on Early Warning Systems (Bonn, 2006: http://www.unisdr.org/2006/ppew/info-resources/ewc3/checklist/English.pdf) and the Global Survey of Early Warning Systems sponsored by Koffi Annan (http://www.unisdr.org/2006/ppew/info- resources/ewc3/Global-Survey-of-Early-Warning-Systems.pdf). 9 Improved coordination between the various ministries and with the 13 municipalities of Bujumbura, is a prerequisite to provide an adequate response and manage crosscutting risks with a long-term approach. 10 For example the Directorate-General for Water and Sanitation and the Directorate-General for Urban Development created in 2012 and 2013 urban development and rainwater drainage schemes following p. 14 Executive Summary be necessary to develop baseline information on risks, useful for various sectors, and to ensure better use of weather forecasts, especially when severe events are anticipated; and to guide the contribution of various sectors in prevention (planning, agriculture, public works, urban development, sanitation, etc.). The Government has setup on March 6th, 2014 a national Geographical Information System platform under the umbrella of the National Geospatial Data Infrastructure (INDSB, see http://www.presidence.bi/spip.php?article4500). In this context, a risk mapping exercise could constitute an excellent exercise to pilot crosscutting approaches to data management and collaboration. completely independent approaches. It took more than a week to the mission to obtain a copy of these documents, and many technical services have discovered the existence of these documents. 11 Effective operation and maintenance of existing drainage infrastructure and networks is the first step to reduce the occurrence and severity of urban floods. Improved financial management in the Municipality of Bujumbura should be considered a priority towards meeting its responsibilities. 12 A month after the event, latrines in schools and health centers had not been pumped-out. This creates a public health issue, while the cost of such operation is less than US$1,000 per block (less than US$10,000 required in total). p. 15 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 1. Analyse des facteurs de risques et caractérisation de l’événement Illustration 2. Image DigitalGlobe du 18 juillet 2011 montrant l’exploitation des carrières dans le lit de la rivière Gasenyi Section 1/3 du rapport de la mission d’évaluation p. 16 Une caractérisation et compréhension de cet évènement et du risque lié à l’occurrence d’un événement similaire dans le futur s’avère essentielle afin de préconiser des actions de relèvement et de reconstruction résilients. Cette section du rapport fournit un état des lieux le plus précis possible, sur la base des données disponibles au moment de la mission, organisé en trois parties : a) Description des aléas à l’origine des dommages : pluie, ruissellement, coulées de boues, glissements de terrain, crues rapides ; b) Éléments exposés (enjeux) à ces aléas dans les différentes communes ; c) Vulnérabilité de ces éléments pour chaque secteur. Parmi les facteurs de risque (intensité ou fréquence des aléas, exposition, vulnérabilité), certains sont naturels et ne peuvent pas être influencés (exemples : topographie, pluviométrie, géologie) et d’autres résultent directement d’une influence humaine (exemples : constructions dans les zones inondables, modifications des pentes pour la construction des routes, manque d’entretien et de nettoyage des collecteurs, etc.). Cette section identifie les activités humaines et leurs influences positives ou négatives, afin de servir de base pour l’identification d’actions de relèvement et de reconstruction cohérentes. p. 17 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques Les alentours de Bujumbura ont été touchés par différents phénomènes, dont une des origines communes est la pluie intense qui a touché la région autour du 9 février, mais qui s’expliquent chacun par une succession spécifique d’événements. Notamment il est possible de distinguer une zone spécifique, le long de la rivière Gasenyi, touchée par un phénomène de crue rapide, et d’autres zones ayant été inondées par un débordement plus lent des rivières. zone de “crue rapide� zones d’inondation liées à un mauvais drainage Illustration 3. Etendue des phénomènes hydrométéorologiques (crue rapide et inondations) observés lors de la catastrophe 1.1.1. Pluies et saturation des sols (liée aux pluies tombées dans les jours précédents) Le pays est équipé de six stations qui fournissent une couverture adéquate des six régions climatologiques. Bujumbura connaît 2 saisons sèches chaque année, et enregistre des précipitations moyennes annuelles de 861mm. En 2014, Bujumbura a reçu des précipitations importantes, notamment 32 mm le 4 février, 80 mm dans la soirée du 9 février, un total de 122 mm entre le 1er et le 10 février, et de 153 mm sur l’ensemble du mois de février. La pluviométrie journalière de 80 mm dans la nuit du 9 au 10 février 2014 constitue un événement de période de retour environ décennale (Pj10=87mm). Une pluie décennale ne devrait causer que peu de dommages aux infrastructures. Toutefois, la pluviométrie de 80 mm a été très concentrée dans le temps, entre 20h et 23h30, et cet événement météorologique dépasse donc la période de retour décennale. p. 18 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques Distribution Journaliere du 1er au 10Fevrier 2014 sur le Burundi 90 80 70 60 Quantites de Pluie 50 40 30 20 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Dates BUJA GISOZI MUSASA NYANZA LAC KARUSI MUYINGA Illustration 4. Distribution journalière entre le 1er et le 10 février 2014 au niveau des six pluviomètres couvrant le territoire national Ces pluies au cours du mois de février 2014 ont été clairement supérieures à la moyenne, notamment au niveau de Bujumbura (153 mm comparés à une moyenne de 100 mm) et de Karuzi (245 mm comparés à une moyenne de 120 mm). En moyenne sur les trente dernières années c’est habituellement la zone de Gisozi qui reçoit le maximum de précipitations (175 mm). Illustration 5. Précipitations enregistrées au niveau des six pluviomètres de l’IGEBU au cours du mois de février 2014, comparées à la moyenne sur 30 ans. p. 19 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura La répartition de ces pluies sur le territoire montre que Bujumbura est dans la zone ayant reçu le maximum de précipitations, avec plus de 120 mm sur dix jours. Bujumbura Illustration 6. Distribution des pluies entre le 1er et le 10 février 2014 Davantage d’informations sur la pluviométrie sont disponibles au niveau du site de l’Institut Géographique du Burundi (IGEBU) http://www.igebu.gov.bi ainsi que dans un document d’analyse des données pluviométriques préparée par l’IGEBU pour cette mission, https://www.dropbox.com/s/v7rrtnuqft3xsd0/IGEBU- AnalyseDonneesMeteoF%C3%A9vrier2014.docx. Exceptionnelles pour un mois de février, les précipitations sont toutefois proches des événements habituellement observés au mois de mars (234 mm par mois en moyenne) et novembre (245 mm). Illustration 7. Moyennes des précipitations et températures au Burundi entre 1972 et 1998 p. 20 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques 1.1.2. Ruissellement, érosion, effondrement et débordements de cours d’eau La proportion des précipitations contribuant au ruissellement est influencée par différents paramètres notamment : 1.1.2.1. La taille du bassin versant et la distance entre les précipitations et les enjeux L’encaissement des vallées des cours d’eaux et la longueur de versants influe beaucoup sur la vitesse d’écoulement et le volume de matériaux transportés. Aux alentours de Bujumbura, six bassins versants ont principalement contribué aux inondations : Gikoma, Kinyankonge, Muzazi, Ntahangwa et Nyabagere. Le bassin versant de la Gasenyi, avec une taille de 4 km² en amont de la RN1, est le plus petit de tous. C’est aussi celui qui a contribué à la majorité des dommages liés à cette catastrophe. Illustration 8. Cinq bassins versants ont contribué aux inondations aux alentours de Bujumbura, en plus de la rivière Gasenyi ayant engendré un phénomène de crue rapide 1.1.2.2. La topographie et la pente Le profil en long du Mirwa vers l’Imbo est convexe, la pente est plus forte vers le haut (Mirwa) et faible vers l’aval (Imbo). La ville de Bujumbura est située sur la rive est du lac Tanganyika, dans la vallée du rift africain. Cette situation lui confère une topographie aux pentes abruptes avec des écoulements torrentiels, depuis les hautes montagnes qui forment la crête Congo-Nil et qui hébergent les sources des quatre grandes rivières qui traversent la ville d'est en ouest ; puis aux pentes très faibles dans la plaine avec des divagations naturelles des cours d’eau et des écoulements insuffisants. p. 21 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 9. Profil en long du Mirwa vers l’Imbo (au bord du lac) 1.1.2.3. La profondeur, l’état et le type de sols Dans leur partie amont (Mirwa), les bassins versants des alentours de Bujumbura ont un sol profond constitué de ferrisol humifère limoneux, rouges. Ces sols sont fertiles mais ne doivent être cultives qu’avec de très grandes précautions car l’érosion y est intense et leur pouvoir de rétention de l’eau très élevé provoque souvent des glissements de terrains. De plus le niveau de dégradation de ces sols est accentué par la forme convexe du profil en long (illustration 9). Plus proche de la zone urbanisée, deux phénomènes se combinent : d’une part la mise en valeur excessive associée aux pentes fortes conduit à une érosion intense, avec donc une perte d’épaisseur et de fertilité des sols ; d’autre part à l’approche de la plaine dans l’Imbo, les bas- fonds ont des sols constitués par des vertisols. Ces sols ont une couleur noire et proviennent de l’association entre les argiles et la matière organique. Ils se développent naturellement dans les zones mal drainées, et renforcent l’imperméabilité. En saison des pluies, l’eau apportée par les averses s’infiltre peu lentement et s’évapore en grande partie au lieu de rejoindre les réserves du sol. Le drainage est très insuffisant et le potentiel d’infiltration très faible, d’où un risque d’inondation important. Illustration 10. L’escarpement et la quasi-absence de couvert végétal expose le sol à l’érosion. p. 22 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques 1.1.2.4. Le couvert végétal La végétation est essentiellement formée d’une savane boisée très ouverte, mais l’extension des espaces de culture réduit progressivement leur espace. Le couvert forestier primaire n’existe plus. La surexploitation des terres et les pratiques agricoles inadéquates augmente l’érosion des sols, contribue aux inondations des terres de la plaine et créent des ravins aux alentours de Bujumbura. Faute d’un couvert végétal adéquat dans les bassins versants des principaux cours d’eau qui traversent la ville de Bujumbura, les écoulements des eaux pluviales pendant la saison de fortes précipitations entraînent des glissements de terrains et des éboulements. L’érosion est aussi reconnue comme une menace de pollution des rivières et du lac Tanganyika qui a des conséquences néfastes sur la qualité de l’eau et les écosystèmes aquatiques. L’agriculture se fait sans tenir compte des pentes, avec souvent un labour dans l’axe de la pente qui favorise énormément l’érosion. La période qui suit immédiatement le labour est de ce fait très érosive, avec un sol déstructuré et exposé. En parallèle les plantations fixatrices sont très rares. Les zones non irriguées en amont de Bujumbura sont cultivées sur deux saisons pluvieuses sur les mêmes sols, sans jachère. La surexploitation des terres, et l’exposition des sols sans couvert végétale pendant une longue période de l’année, l’expose à l’érosion et à la dégradation. Les forêts naturelles et les boisements artificiels sont presque inexistants, de même l’agroforesterie n’est pas développée. On trouve quelques plantes agro forestières : manguiers, avocatiers avec une très faible densité. Le développement de l’agroforesterie pourrait répondre aux besoins non seulement en bois de chauffe, mais aussi aider la culture des haricots volubiles qui nécessitent des tuteurs pour se développer. Le maintien d’un maximum de couverture boisée et/ou cultures pérennes s’avèrent indispensable au contrôle hydrologique du bassin versant. Le constat est que la dégradation des sols est atténuée dans les rares zones du bassin versant où ont été plantés les bananiers, les palmiers à huile et les arbres agro-forestiers. p. 23 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 1.1.2.5. L’inadéquation de l’assainissement des eaux pluviales dans les zones urbanisées Carama “non viabilisé� Buhinyuza Marché de Kamengé Zone habitée inondable de Buterere Pont “chaussée du peuple� Illustration 11. Zones présentant un déficit d’assainissement pluvial (en orange) ; les flèches rouges pointent vers les zones ayant été particulièrement affectées par les inondations (Source : Etude sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales) Les zones les plus impactées par les inondations de février 2014 sont clairement celles qui avaient été identifiée dans sur la carte ci-dessus comme présentant un déficit en matière d’assainissement pluvial. Ce sont notamment le quartier Carama Est (« non viabilisé »), la commune de Buterere, et le long de la rivière Nyabagere dans la commune de Kamengé. En réalité certaines de ces zones ont été « urbanisées » sans avoir été viabilisées au préalable. L’urbanisation augmente considérablement les volumes de ruissellement tout en les concentrant. p. 24 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques Illustration 12. Evolution de la surface urbanisée de Bujumbura depuis 1907 et tendances actuelles de l’urbanisation (source : Schéma directeur d’aménagement urbain) L’augmentation de la surface urbanisée conduit à surcharger parfois catastrophiquement les réseaux situés à l’aval (quand ils existent) ou directement à noyer des zones qui n’étaient pas prévues pour recevoir ces débits. De nombreux ouvrages de collecte des eaux pluviales ont été dimensionnés par rapport aux conditions d’il y a 20 à 30 ans, et ne sont pas adaptés aux ruissellements actuels. Enfin, selon les témoignages, la rivière Gasenyi a été déviée de son cours originel afin de permettre la culture du riz, avant le début de l’urbanisation de la zone. Les habitations et le marché ont occupé des espaces anciennement utilisés pour l’agriculture sans que la rivière n’ait été replacée dans son cours original. A titre d’exemple, certains collecteurs larges se déversent dans des exutoires de dimension plus réduite, ce qui entraine invariablement des débordements, comme au niveau du collecteur de Kibonangoma qui se termine brutalement au niveau de la 22ème avenue à Carama. p. 25 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 13. Le large collecteur de Kibonangoma (à gauche) se déverse dans dans un canal non maçonné (au centre) et l’exutoire étroit de la 22ème avenue (à droite) De plus, la Direction-Générale des Infrastructures Hydrauliques et de l’Assainissement ainsi que la Direction-Générale de l’Urbanisme ont développé en 2012 et 2013 des schémas directeurs d’urbanisme et d’assainissement des eaux pluviales de manière totalement indépendante. L’urbanisation se développe donc jusqu’à présent sans tenir compte des possibilités de collecte et de drainage des eaux pluviales, et réciproquement le réseau de collecte sans tenir compte des tendances en matière d’urbanisme. Illustration 14. Schémas directeurs d’assainissement et d’urbanisation (2012 et 2013) 1.1.2.6. Le ravinement, lié notamment au niveau du lac Tanganyika L’augmentation des vitesses d’écoulement et des débits joue un rôle très important dans les dynamiques d’érosion. Une cause est le déboisement et le manque de couverture végétale de l’ensemble des bassins versants, y compris et surtout dans les collines, qui conduisent à une augmentation très importante des débits initiaux. Un autre facteur à prendre en compte est le niveau du lac Tanganyika, qui influence directement l’équilibre du profil des rivières par un phénomène d’érosion régressive, à partir du lac et dans toute la « plaine de divagation ». Ces deux facteurs combinés permettent d’expliquer l’approfondissement progressif des lits mineurs en aval et par conséquent leur élargissement, menaçant souvent les habitations et les infrastructures. p. 26 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques Illustration 15. Ravin de Kamessa en périphérie de la ville (à gauche) ; proximité des écoulements de la Nyabagere et des habitations (à droite) En effet les cours d'eau qui traversent Bujumbura ont un écoulement dit « torrentiel » en amont, et « fluvial » quand la pente se réduit. Un écoulement torrentiel est influencé uniquement par les contraintes qui se posent à l’écoulement ; par contre, l’écoulement fluvial est caractérisé par des divagations, des phénomènes d’érosion régressive, et influencé par l’ensemble des aménagements en aval et par la hauteur de l’exutoire, qui est soit directement le niveau du lac (Mutimbuzi, Ntahangwa, Muha, Kanyosha, Kirungwe), soit indirectement le niveau de la rivière qui elle-même est influencée par le niveau du lac (la Nyabagere se jette dans la Kinyankonge, la Mpimba se jette dans la Muha). Illustration 16. Ecoulements torrentiels et divagations naturelles des rivières Nyakabugu, Cari, Nyabagere dans la plaine de l’Imbo (Source : Etude sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales) Les évolutions du système orographique aux alentours de Bujumbura méritent certainement une étude spécifique. p. 27 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 17. Evolution du niveau du lac Tanganyika entre 1950 et 2005 (source : IGEBU-PAM : Modèles SIG sur les risques d’inondations de la ville de Bujumbura) Cette étude pourrait entre autres clarifier le rôle du lac Tanganyika, qui présente d’une part un risque en matière d’inondation, avec potentiellement 1 310 grands bâtiments et 958 petits bâtiments inondés pour un niveau de 776m (enregistré en 1964 et présentant une période d’environ 50 ans) ; et d’autre part un risque en matière d’érosion, qui peut tout à fait être maîtrisé à condition d’équiper convenablement les exutoires des rivières. Illustration 18. Zone potentiellement inondable pour un niveau de 776 m (source : IGEBU-PAM : Modèles SIG sur les risques d’inondations de la ville de Bujumbura) p. 28 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques 1.1.3. Aléa sismique Le pays ne dispose pas d’enregistreurs sismiques et il n’est donc pas possible d’écarter totalement la possibilité de la survenue d’un tremblement de terre de très petite amplitude en parallèle de la pluie (les séismes inférieurs à 3 sur l’échelle de Richter ne sont pas détectés par les réseaux internationaux). L’étude de Nigibira & al. « La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : Cas de Bujumbura » montre que 93% des glissements de terrain dans la zone sont déclenchés par des conditions hydro-météorologiques plutôt que sismiques. De plus aucun signe d’activité sismique n’a été relevé sur le terrain ni ressentie par les personnes interrogées au cours de la nuit du 9 au 10 février. Cette piste n’est donc pas privilégiée. 1.1.4. Glissements de terrain et/ou obstruction temporaire du lit des rivières L’étude de Nigibira & al. « La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : Cas de Bujumbura » montre que la nature géologique ainsi que les aspects morphologiques et topographiques influencent de façon claire la répartition et la concentration des glissements de terrain et éboulements. Le contexte structural et tectonique régional fait que les massifs sont intensément faillés et fracturés. A cela s’ajoute le facteur climatique qui accélère les processus d’altération et d’érosion et le remodelage géomorphologique. La majorité des glissements de terrain objet de l’étude (68 sur 89) ont lieu à proximité immédiate du lit des rivières, ce qui indique d’une part que les rivières contribuent – avec le creusement continuel de leur lit dans ces roches tendres - le risque de glissement de terrain ; et d’autre part que plus des trois quarts des glissements menacent d’obstruer le lit des rivières et de créer des retenues temporaires. Ces retenues peuvent céder brutalement et générer des ruissellements sous forme de crue rapide, à fort potentiel destructeur. Illustration 19. Localisation (en rouge) des glissements de terrain objets de l’étude Nigibira & al. « La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : Cas de Bujumbura » (septembre 2013) – projection sur la carte IGN 1982 p. 29 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Ces phénomènes d’obstruction temporaire et de crue rapide ne sont pas uniquement associés aux glissements de terrain d’origine naturelle. Un tel phénomène a été observé le 9 février 2014 au niveau de la rivière Gasenyi, à environ 800m en amont de la RN1 (voir emplacement au niveau de l’illustration 8). D’une part les habitants, le chef de colline et son conseiller ont pu confirmer la présence d’une retenue depuis l’année 2008, qui a cédé dans la nuit du 9 au 10 février. D’autre part une série de photos satellites de 2007, 2008, 2011 et 2013 ainsi que les photos prises dans le lit de la rivière le 9 mars ont permis de confirmer cette hypothèse. En 2007, avant l'exploitation de la carrière, le lit En 2008, en cours d’exploitation, les camions ont de la rivière est bien prononcé (en sombre). La aménagé un accès vers le lit de la rivière pour zone claire est le site d’exploitation. acheminer les pierres vers la RN1 à 800m en aval. Cette zone aménagée bloque le lit de la rivière. Cette image de 2011 montre au moins cinq En 2013, une petite retenue était déjà visible. camions simultanément dans le lit de la rivière Illustration 20. Série d’images satellites DigitalGlobe de 2007 à 2013 montrant l’évolution du site d’exploitation de la carrière et l’obstruction du lit de la rivière Gasenyi Dans ce cas, l’obstruction n’est pas le fait d’un simple glissement de terrain, mais d’une déstructuration complète d’un versant de la colline, qui s’est affaissé dans le lit de la rivière. En complément de ce phénomène, le passage des camions a tassé la retenue et lui a ainsi permis d’augmenter sa capacité de stockage. Il semble qu’un volume d’eau d’environ 15 000 m3 ai pu être retenu temporairement à ce niveau. p. 30 1.1. Analyse des paramètres hydrométéorologiques et physiques Le lit de la rivière lors de la visite de terrain du 9 mars est décalé d’environ 200m par rapport au lit originel, comme le montre le tracé du nouveau lit de la rivière superposé sur l’image satellite de 2011 ci-dessous. De plus le lit présente des marques nettes de la présence temporaire d’un lac de retenue, et d’une ouverture soudaine, avec une érosion importantes des berges et un charriage de blocs solides tel qu’illustré sur les photos. Illustration 21. Le tracé en bleu est l’enregistrement, au GPS, du centre du nouveau lit de la rivière Gasenyi. Les photos 1 et 2 montrent les traces d’une retenue temporaire. La photo 3 le versant de la colline, totalement déstructuré, qui continue à s’affaisser. Cette configuration explique les dégâts observés en aval de la carrière dans le bassin versant de la rivière Gasenyi, notamment au niveau de la RN1 au PK8+200 et dans le quartier de Gatunguru. La crue rapide a permis le charriage des pierres et moellons sur une distance de plus de 2 km. L’image du 14 février traitée par UNOSAT ci-dessous montre bien la dynamique associée à ce phénomène. Illustration 22. Image satellite montrant la crue rapide en aval de la RN1 au niveau du quartier de Gatunguru p. 31 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 1.2. Analyse de l’exposition L’analyse se concentre sur les cinq communes les plus impactées au cours de la catastrophe : Mutimbuzi, Isale (à l’extérieur de la municipalité de Bujumbura), Buterere, Kamengé et Kinama (à l’intérieur). Ces cinq zones ont subi plus de 81% des dommages recensés. La partie amont (à l’est) de Kinama a été impactée par la crue rapide en provenance de la Gasenyi. Mutimbuzi Kinama Buterere Kamengé Isale (Isale-Mugaruro) Illustration 23. Limites des communes de Buterere, Isale, Kamenge, Kinama, et Mutimbuzi, les plus impactées par la catastrophe Ces différentes communes présentent un certain nombre de contraintes partagées avec la municipalité de Bujumbura, notamment dans ces différents types de zones :  les fortes pentes des collines à l'est (7 5000 ha) ;  les zones inondables, au bord du lac et dans la partie nord (1 400 ha) ;  les zones de protection des berges des rivières et des bords du lac (zones tampons) : 1.2.1. Commune de Buterere La commune de Buterere avait, en 2010, une population de 30 478 habitants. Elle est totalement dépourvue de réseau d'évacuation d'eaux pluviales. Il n’y a pas de vie commerciale visible, ni de marché. Les ordures ménagères ainsi que les eaux usées sont jetées dans les parcelles et sont emportées par les eaux des pluies qui inondent les quartiers. La décharge publique de toute la ville de Bujumbura et la station d’épuration des eaux usées sont toutes situées dans cette commune, située dans un environnement complexe dont l'assainissement p. 32 1.2. Analyse de l’exposition doit être intégré à une réflexion plus globale mettant en jeu des intérêts souvent contradictoires (intérêts agricoles, besoins d'urbanisation, activités économiques liées à la proximité de l'aéroport, contraintes topographiques et hydrologiques/hydrauliques). Illustration 24. Occupation des sols de la commune de Buterere Aucune activité commerciale de grande envergure n’est connue, ni aucune activité industrielle ou touristique. Les infrastructures présentes sur la commune sont :  un bâtiment administratif abritant le bureau de l’administrateur communal, le secrétariat, le service d’Etat civil et le bureau de la police judiciaire ;  sur le même site, le bâtiment qui abrite le tribunal de résidence, un centre pour jeunes public et la cité des jeunes Don Bosco ;  trois écoles primaires publiques (Buterere I, Buterere II, Mubone), deux privées (Ajeca, Mutualité), le lycée municipal public de Buterere, et 3 écoles secondaires privées (Kiyange, Centre Islamique Educatif de l’Avenir, Section technique de l’AJECA) ;  un centre de santé public, avec un équipement suffisant, et des structures sanitaires privées (CESABU, La VIE) ;  sur une population de 30478 personnes, 1912 seulement sont alimentés dont 239 abonnés à la REGIDESO et 882 par 18 bornes fontaines publiques fonctionnelles ;  en 2010, 50 personnes avaient un compteur électrique REGIDESO (le reste de la population a recourt à des sources d’énergies traditionnelles comme le bois, la braise; le pétrole et la bougie) ; p. 33 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura  une seule route asphaltée (dénuée de canalisation) relie la route nationale Bujumbura - Cibitoke à la route nationale Bujumbura – Bubanza ; les autres voies sont 9 routes en terre inter quartiers qui nécessitent une réhabilitation ;  le réseau de téléphones fixes de l’ONATEL n’est pas disponible. Illustration 25. Infrastructures économiques et sociales de Buterere La plupart de ces infrastructures sont exposées au risque d’inondation, ainsi que la plupart des périmètres agricoles et/ou irrigués qui sont le moyen de subsistance pour la population. Plus d’informations sont disponibles au niveau du Plan Communal de Développement Communautaire de Buterere et de la monographie associée. 1.2.2. Commune d’Isale Isale a une superficie de 166,5km² et est subdivisée en quatre zones, seize collines et 61 sous- collines. Sa population qui avoisinait 85 000 personnes à la fin de l’an 2008 est répartie en 17 106 ménages. La densité est de 510 hab/km². La commune d’Isale est une des communes de la région naturelle de Mirwa, surplombant la ville de Bujumbura. Deux grandes rivières Ntahangwa et Muhunguzi passent par la commune et beaucoup d’autres petits cours d’eau et sources d’eau potable sont présents (373 sources). L’agriculture est l’activité principale de la population : haricot, bananier, pomme de terre, patate douce, manioc, café et palmier à huile. L’élevage est aussi développé, avec peu de gros bétail (241têtes) mais davantage de caprins (2959 têtes), ovins (178 têtes), porcins (1246), et animaux de basse court (environ 35 000) et de l’apiculture. p. 34 1.2. Analyse de l’exposition Les infrastructures sont :  le bureau communal vétuste ;  les infrastructures des services techniques : 4 CDS et 1 tribunal de résidence  5 écoles secondaires et 25 écoles primaires. Les glissements de terrain sont à l’origine de nombreuses destructions comme ça a été le cas dans la colline de Kibuye (environ 6000 habitants). Cette colline aurait connu à elle seule 3 glissements de terrain d’une importante ampleur. La population a évacué la zone après le premier glissement de terrain et a ainsi limité des pertes humaines lors des 2 glissements suivants. Plus d’informations sont disponibles au niveau du Plan Communal de Développement Communautaire d’Isale. 1.2.3. Commune de Kamenge La population de la commune de Kamenge est de 50 188 habitants, La commune est dans le périmètre urbain de la capitale et ne possède pas d’espaces réservés aux activités agricoles. Quelques paysans se déplacent dans les localités avoisinantes pour y cultiver certains produits vivriers comme le riz, la patate douce, le manioc, le maïs, dont la production est principalement réservée à l’autoconsommation. C’est le commerce et l’artisanat qui constituent la source de revenu principale de la population, avec aussi de nombreux services comme le transport urbain (bus, camions, taxi-moto, taxi-vélo), salons de coiffure, salles de projection cinématographique. Illustration 26. Carte des potentialités économiques à Kamengé Les infrastructures incluent : p. 35 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura  Un bureau communal, sur le même site qu’un centre pour jeunes et un tribunal de résidence ;  Le marché de Kamenge ;  Les écoles publiques Kamenge I et Kamenge II, le lycée Municipal Kamenge, et l’EP Mirango I ;  Un centre de santé communautaire ;  Les routes dont deux goudronnées, le boulevard de l’unité et la RN1, qui sont les principales artères de la commune, les autres étant constituées d’avenues ou de rues pour permettre la circulation à l’intérieur des différents quartiers ;  26 bornes fontaines publiques réparties dans tous les quartiers ;  Un réseau électrique et téléphonique dans 6 quartiers. Ce sont les infrastructures le long de la rivière Nyabagere, insuffisamment canalisée, qui sont les plus exposées au risque d’inondation. On compte notamment 5 écoles, quelques moulins et le marché, qui a été réhabilité récemment par le projet PTPCE et dont plusieurs rangées de stands ont été emportés lors de la crue dans la nuit du 9 au 10 février. Dans la commune de Kamenge, il y a globalement 0.37 m de caniveau pour chaque mètre de voirie. C'est une commune totalement urbanisée. Le réseau d'eaux pluviales de la commune est insuffisant et a besoin d'être complété pour assurer une évacuation efficace des eaux de ruissellement. Des travaux de réhabilitation (curage, reprofilage et/ou recalibrage) sont également à prévoir pour une mise à niveau du réseau existant. Illustration 27. Réseau de collecte des eaux pluviales de Kamenge p. 36 1.2. Analyse de l’exposition La surface de la commune de Kamenge a fortement réduit suite au morcèlement de 1999, qui a séparé l’ex-Commune de Kamenge en deux parties dont l’actuelle commune de Gihosha. Cela s’est traduit par la perte d’importantes infrastructures socio-économiques. Plus d’informations sont disponibles au niveau du Plan Communal de Développement Communautaire de Kamenge et de la monographie associée. 1.2.4. Commune de Kinama Kinama, dans la plaine de l’Imbo, est traversée par les rivières Gasenyi, Kidumburwe et Kinyankonge. La commune est séparée entre une zone viabilisée, à l’ouest, et une zone non viabilisée à l’est (Gatunguru et Gasenyi). Selon les estimations, la population de cette commune a connu une augmentation de 49776 habitants en 2008 à 61145 habitants en 2013. Avec une superficie de 56 km2, la densité de population serait ainsi passée de 889 à 1092 habitants au km² en 5 ans. La population des quartiers non viabilisés Gatunguru et Gasenyi est estimée en 2013 est de 3 858 habitants. Du fait d’investissements insuffisants, les infrastructures d’hygiène et d’assainissement sont restées également insuffisantes par rapport aux besoins de la population. Gatunguru Illustration 28. Occupation des sols de la commune de Kinama Les autorités estiment que 700 ménages y auraient perdu leurs maisons du fait des torrents de boue et de moellons charriés par la rivière Gasenyi qui a quitté son lit. Détruit à près de 90%, le marché principal de Gatunguru se reconstruit lentement, et les commerçants utilisent exactement les mêmes matériaux (essentiellement du bois) faute de moyens financiers et d’appuis conseils / techniques. p. 37 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura La commune de Kinama compte 81.4 km de voies contre 48.3 km de réseau d'eaux pluviales, soit un taux théorique d'équipement de 59%. L'analyse de la distribution spatiale du réseau d'eaux pluviales existant montre qu'il est concentré dans la partie urbanisée de la commune, qui représente environ 50 % de la superficie totale de Kinama. Une bonne moitié de la commune est totalement dépourvue de caniveaux (parties Est, Ouest et Nord). Illustration 29. Réseau de collecte des eaux pluviales de la commune de Kinama Les infrastructures dans la commune de Kinama incluent :  Un tribunal de résidence ;  Etablissements scolaires : 5 écoles primaires publiques Kinama I, Kinama II, Kinama III, Kinama IV et Gasenyi III ; et 8 privées ECOSA, Ecole du Béthel, La science, St Jacques, Don Joseph, Shaloom, St Basile, St Placide ; et 2 établissements secondaires publics : Lycée Ste Famille Kinama et du Lycée municipal de Kinama ;  12 centres de santé, tous privés dont un seul agrée ;  Un centre d’enseignement des métiers ;  Un grand marché, des minis marchés à Bukirasazi I, Carama, Kanga et Ngozi, ainsi que 61 restaurants, 37 bistrots, 191 boutiques, 57 salons de coiffure, 2 boulangeries, 34 ateliers de soudure, 7 ateliers de réparation électronique, etc. ;  418 parcelles raccordées à l’eau potable et 1229 ménages sont abonnés à l’électricité. Les quartiers Bukirasazi I, Bukirasazi II, Buhinyuza et Kanga n’ont jamais fait objet de viabilisation. Seule une route intérieure reliant Kamenge à la RN9 via Kinama est asphaltée, et les rues pavées totalisent un linéaire de 800 mètres (avenues Busoni 500m et Buyengero 300m). Certaines rue dans les quartiers Bukirasazi I, Bukirasazi II, Buhinyuza et Kanga ainsi p. 38 1.2. Analyse de l’exposition qu’une partie des quartiers Carama (Cardito) et Bubanza (de la 23ème à la 25ème avenue), ont été tracées par la population sans respect des normes techniques alors qu’une partie du quartier Carama (Carama-ECOSAT) a été viabilisée mais avec des caniveaux de dimensions insuffisantes. L’assainissement à Kinama est largement sous-dimensionné, une partie du territoire est considéré comme fortement exposé à des risques d’inondation. Plus d’informations sont disponibles au niveau du Plan Communal de Développement Communautaire de Kinama. 1.2.5. Commune de Mutimbuzi La commune est traversée par trois cours d’eau, dont deux ont un caractère torrentiel au niveau des Mirwa (Rusizi, Muzazi), tandis que la Gikoma arrive depuis la commune d’Isale avec un régime fluvial. La Muzazi et la Gikoma après leurs confluence forment la Mutimbuzi qui rejoint le lac en traversant le bas-fond. La population est de 69037 habitants en 2008 (314 hab/ km2). Les zones de Maramvya, Rukaramu et Gatumba montrent de forte concentrations humaines et une activité commerciale développée surtout pour les articles de première nécessité (alimentaire). La majorité de la population subvient à ses besoins avec des cultures vivrières (riz, maïs, haricot, patate douce, arachide, banane manioc), et possède en parallèle quelques cultures de rente (café robusta, palmier à huile, coton) ou maraîchères (tomates, aubergines, mangues, avocats) ou de fleurs. L’élevage y occupe une place non moins négligeable, avec une spécialisation (l’agriculteur de Mutimbuzi n’est pas aussi éleveur). L’élevage moderne est développé, avec Sobel, Avicom, Nkunzimana Stany, et autres. On y pratique également l’élevage des caprins, ovins, des porcins, des poules, des lapins et des abeilles. Les activités qui se rencontrent dans la Commune sont principalement : menuiserie, briqueterie, pêche, couture, cordonnerie, soudure. Les sous-sols exploités surtout pour l’extraction des pierres, moellons, sables et graviers dans les rivières Murago et Muzazi et Gikoma. La Commune Mutimbuzi dispose des infrastructures suivantes :  un bureau communal ;  le tribunal de résidence ;  un bloc servant de bureau de l’agronome communal, le vétérinaire communal, l’officier de police judiciaire ;  les bureaux des zones de Rubirizi, de Maramvya, de Rukaramu et de Gatumba ;  4 centres de santé publics ;  5 centres de santé privés ;  7 pharmacies privées ; p. 39 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura  2 lycées communaux, 1 lycée sous convention, 2 collèges communaux, 4 écoles secondaires privées, 15 écoles primaires publiques, 5 écoles privées maternelles et primaires et est traversée par quatre routes nationales à savoir RN1, RN4, RN5 et RN 9. Plus d’informations sont disponibles au niveau du Plan Communal de Développement Communautaire de Mutimbuzi. 1.3. Analyse de la vulnérabilité des infrastructures 1.3.1. Réseau routier (routes et ponts) Les principaux facteurs contribuant à la vulnérabilité du réseau routier sont :  la pente raide des talus ;  l’abondance des précipitations et des écoulements d’eau ;  la nature de la roche formant les talus et son état dégradée et l’épaisseur importante de la couche d’altération ;  les cultures vivrières et l’exploitation des carrières mettant à nue et rendant les sols vulnérables pour les éboulements des talus de déblais ;  l’absence ou au mauvais fonctionnement du système de drainage en haut des talus (fossés de crête non fonctionnels) ;  les pentes élevées des fossés longitudinaux canalisant les eaux de ruissellement en pied des talus sur des distances trop importantes (effets néfastes observés au moindre dysfonctionnement de ces fossés) ;  le sous-dimensionnement des ouvrages hydrauliques et leur mauvais état structurel et fonctionnel, quand ils existent ;  l’entretien limité des aménagements routiers. La route nationale 1 (RN1) est caractérisée par un relief particulièrement escarpé avec des dénivellations importantes. Dans sa première partie, elle traverse la plaine de l’Imbo à l’allure rectiligne, pour monter à 900 m d’altitude. Les cinq premiers km présentent une forte dégradation environnementale, surtout au niveau des carrières qui fournissent la ville en matériaux de construction. La deuxième partie correspond à la zone qui relie la dépression de l’lmbo à la crête du Congo-Nil (2200-2600m). Les déformations de la chaussée ne sont pas fréquentes et sont généralement des tassements localisés dus à une instabilité du talus naturel et à un mauvais drainage de la chaussée qui a causé déjà la destruction de deux passages hydrauliques après les pluies de l’année 1995. Jusqu’à la ville Bugarama, située à 35 km de la capitale, la route traverse des zones instables où le talus naturel risque de subir des glissements importants qui provoqueraient la coupure totale de la route. Il s’agit précisément p. 40 1.3. Analyse de la vulnérabilité des infrastructures du talus situé au PK19,8, d’environ 100 m de longueur, dont le pied est érodé par la rivière Muhunguzi. La route nationale n°3 se trouve au pied du versant occidental de la crête Congo-Nil, qui présente une chute brutale de la montagne sur la plaine de l’Imbo. Un réseau très dense de rivières torrentielles y est développé. Avec cette morphologie, les eaux de ruissellement s’écoulent avec une grande vitesse et charrient une grande quantité de matière solide. Si on ajoute à cela, la déforestation intense et la nature du sol (argileux avec des blocs de granite), le coefficient de ruissellement augmente, la quantité des matériaux transportés par les écoulements se multiplient et les gros blocs sont transportés par les écoulements torrentiels. Devant cette situation, les ouvrages hydrauliques réalisés sur la route se trouvent incapables de transiter la quantité d’eau arrivant avec une quantité de charriage importante, qui les bouche. Ainsi, les eaux de ruissellement débordent fréquemment la route menaçant sa pérennité. Malgré les interventions par le remplacement des anciennes buses par d’autres de dimensions plus grandes, le problème d’évacuation des eaux est toujours présent. La route nationale n°4 relie la ville de Bujumbura à la frontière avec la République Démocratique du Congo. Cette route se trouve le long du lac Tanganyika et toutes les rivières qui se jettent dans le lac en provenance du versant nord –ouest de la ville traversent cette route. Comme la destination finale de ces eaux est le lac Tanganyika, toute pluviométrie exceptionnelle engendre des dégâts collatéraux sur certains ouvrages hydrauliques qui sont parfois sous dimensionnés, notamment le dalot situé sur la rivière Kinankonge, en début d'itinéraire (PK 4.9). La RN7, quant à elle, traverse dans ses premiers 30 km une région montagneuse très accidentée et comporte de nombreux ouvrages de drainage et de soutènement. Les abords de la route subissent une forte pression humaine particulièrement sur les sols qui sont cultivés dans le sens de la pente. Les eaux de ruissellement sont permanentes à cause de la pluviométrie très élevée qui atteint les 2300 mm. Ce facteur de ruissellement constitue un agent important de dégradation de la chaussée et de ses abords. L’érosion hydrique provoque des éboulements localisés, des glissements, des affaissements, des éboulements et des arrachements du revêtement engendrant à long terme des nids de poule et des glissements de talus naturels. La route nationale n° 9 se trouve au pied du versant des montagnes qui surplombe la ville de Bujumbura dans sa partie Nord –Ouest. Elle relie la ville de Bujumbura au chef-lieu de la province Bubanza. Avec cette morphologie, les eaux de ruissellement s’écoulent à partir des hauteurs surplombant la ville arrivant à cette route avec une grande vitesse et une quantité considérable d’eau et des produits charriés de toute nature (arbustes, blocs rocheux, etc.). Conséquemment, les ouvrages hydrauliques réalisés sur la route contiennent difficilement la quantité d’eau arrivant avec une quantité de charriage importante, qui les bouche. Ainsi, les eaux de ruissellement ont tendance à déborder ou créent des forts ravinements en aval des ouvrages hydrauliques et mettent en péril leur pérennité. Il y a lieu de distinguer deux sections sur la RN9, la première entre Bujumbura et Bubanza et la deuxième entre Bubanza et p. 41 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura la RN10 (NDORA). Cette dernière section, très accidentée est en cours de construction. Quant à la première section, c'est une route de plaine. La route nationale 10, qui relie la ville Rugombo située sur la RN5 à la ville de Kyanza située sur la RN1, traverse transversalement les formations de la crête Congo-Nil. Elle passe à travers un paysage dominé par les collines. La cote maximale atteinte est de l’ordre de 2275m. Le long de la route, les talus sont formés par une couche d’altération pouvant atteindre 5m d’épaisseur et une roche mère constituée essentiellement de schistes, de micaschiste, de kaolinite, de schiste gréseuse, de mica blanc (muscovite) et des intercalations de quartz. La couche superficielle d’altération provoque souvent les glissements lorsqu’elle se trouve en état de saturation. En regard du processus d’altération très important vu les conditions climatiques favorables (pluviométrie intense, climat chaud, etc.) jumelé avec une pente aussi favorable, les schistes par leur structure feuilletée subissent souvent des altérations intenses jusqu’à la dislocation. La stratégie d’entretien jusqu’ici mise en œuvre au niveau de la gestion du patrimoine routier national apparaît inadéquate au regard de l’état général de fatigue des couches de chaussée des différentes routes du réseau. Les opérations d’entretien actuellement limitées surtout à des interventions de petites et moyennes entreprises pour des travaux de curage et de nettoyage des fossés et des éboulis n’intègrent pas des actions directes sur les couches de chaussée et/ou les ouvrages. Cette absence d’interventions sur les couches portantes, loin d’être une conséquence des limites objectives de capacités techniques, matérielles ou financières des petites et moyennes entreprises, dénote plutôt une insuffisance dans la planification et le mode de priorisation des travaux d’entretien au niveau de l’Office des Routes qui ne dispose pas actuellement d’instruments et d’outils fiables pour la gestion du réseau et la programmation des travaux d’entretien. Les insuffisances ainsi relevées dans le système ne permettent pas non plus d’optimiser l’utilisation des ressources mobilisables dans le secteur par défaut de garantir l’indispensable corrélation à assurer entre l’entretien courant et périodique et la réhabilitation et/ou la modernisation du réseau routier. 1.3.2. Infrastructures scolaires L’état physique des infrastructures scolaires même réparées reste potentiellement exposé à la précarité liée à leur position géographique à proximité des cours d’eau ou à leur situation en plein quartier populaire sans clôture ou à l’insuffisance de leurs normes de construction. Des actions de réhabilitation ou de correction à court terme qui seront envisagées n’auront d’effets durables que si les collines surplombant la ville sont aménagées de manière à favoriser l’infiltration au sol des eaux pluviales. Ces actions devraient nécessairement être complétées par d’autres visant le maintien des cours d’eau dans leurs lits. Elles s’accompagneraient d’une sensibilisation de la population au sens et à l’intérêt des infrastructures communautaires et de l’érection des clôtures pour limiter leur utilisation abusive ou désordonnée par les non destinataires en temps de vacances. Les prochaines constructions scolaires telles que préconisées dans le Plan Sectoriel de Développement de l’Education et de la Formation 2012-2014, devraient être assujetties aux normes standards de p. 42 1.3. Analyse de la vulnérabilité des infrastructures l’école amie de l’enfant pour venir à bout d’autres aléas comme les vents violents identifiés dans le plan de contingence pour une meilleure durabilité. 1.3.3. Marchés Les principaux facteurs contribuant à la vulnérabilité des marchés sont :  Fréquence insuffisante d’évacuation des déchets en lien avec moyens limités des entreprises œuvrant dans le domaine, entraînant des problèmes d’hygiène ;  Surpopulation des marchés suite à la démographie galopante des villes, entraînant des problèmes d’occupation de l’espace et de sécurité ;  Aménagement des kiosques en bois dans les marchés pour la conservation des marchandises, constructions très vulnérables du point de vue de la sécurité, voire même d’incendie ;  Inexistence d’un réseau collectif d’évacuation des eaux usées provoquant un remplissage rapide des systèmes de fosses septiques et puits perdus traditionnels. 1.3.4. Réseau d’adduction en eau potable Les principaux facteurs contribuant à la vulnérabilité des réseaux d’adduction d’eau potable concernent :  le non-respect des zones de protection des ouvrages de captage ou d’adduction ;  la faible protection des infrastructures au niveau de la traversée des cours d’eau ;  et la proximité des zones sujettes effondrements ou glissements de terrain dans les bassins versants de certains cours d’eau traversant Bujumbura, comme c’est le cas notamment au niveau de la rivière Ntahangwa. L’exemple de la destruction de l’ouvrage de captage de la source de Gatunguru par la lame d’eau issue de la rivière Gasenyi est une illustration qui prouve que la REGIDESO devrait s’atteler à appliquer les bonnes pratiques en matière de protection des sources d’eau de la capitale. Cette protection des sources d’eau doit s’adosser sur deux principes de base :  la délimitation d’une zone de protection éloignée des sources, non aedificandi mais qui favorise la plantation d’arbres pour régénérer le couvert végétal afin de freiner l’érosion hydrique ;  et la délimitation d’une zone de protection rapprochée (mur de clôture) des sources. Concernant la traversée des cours d’eau, il s’agit de revisiter les ouvrages d’art supportant les canalisations de façon à les consolider pour leur permettre de résister à des crues d’une période de retour d’au moins décennale et en assurant une maintenance périodique des structures de base des ouvrages pour réparer à temps les avaries constatées. Pour ce qui est des effondrements et des glissements de terrain dans les bassins versants des cours d’eau, il s’agit d’une problématique globale qui concerne toutes les infrastructures et qui p. 43 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura nécessite une approche holistique dans le cadre d’une politique d’aménagement et de gestion des bassins versants des rivières traversant la ville de Bujumbura. 1.3.5. Réseau de collecte des eaux pluviales Le réseau ne présente pas de vulnérabilité particulière, mais son dimensionnement et développement inapproprié au regard de l’urbanisation rend vulnérable certains quartiers, comme indiqué dans la section 1.1.2..5 (« L’inadéquation de l’assainissement des eaux pluvial dans les zones urbanisées »). Il s’agit dans le cas d’espèce d’appliquer les recommandations de l’Etude sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales de 2012 en mettant l’accent sur les actions prioritaires identifiées selon une planification à court, moyen et long terme. L’autre circonstance contribuant à la vulnérabilité est le manque de moyens du service technique municipal (SETEMU) pour prendre en charge les opérations d’entretien et de maintenance (préventif et curatif) des infrastructures de collecte des eaux pluviales. 1.3.6. Réseau de collecte des eaux usées 90% de la population a accès à un assainissement de type autonome. Le réseau de collecte des eaux usées est peu développé et n’a pas montré de signes de faiblesse lors de l’événement. La station d’épuration présente des signes de faiblesse au niveau des remblais des bassins, qui n’ont pas été végétalisés avec des espèces végétales adéquates. 1.3.7. Réseau électrique Selon les informations recueillies auprès de la REGIDESO, le réseau électrique de la ville a bien résisté à l’intempérie, et ne présente pas de vulnérabilités particulières. Les dommages sur la ligne 30 KV dans le quartier Gasenyi sont liés à l’érosion hydrique de la base des poteaux électriques consécutive à la submersion de la RN1, et non à un sous- dimensionnement des infrastructures. 1.3.8. Centres de santé Les centres de santé n’ont pas présenté de vulnérabilités particulières face à l’événement du 9- 10 février et ont continué à fonctionner correctement. p. 44 2. Evaluation des dommages causés aux infrastructures économiques et sociales Illustration 30. Ouvrage obstrué sur la route nationale 1 (à 8,2 km de Bujumbura) Section 2/3 du rapport de la mission d’évaluation p. 45 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura L’évaluation des dommages aux infrastructures a été menée par les groupes listés au paragraphe 6 du résumé exécutif, en estimant le coût de reconstruction à l’identique. La reconstruction à l’identique était rarement considérée comme une hypothèse viable, ainsi ces estimations de dommages ont une précision allant de 20 à 30% selon les secteurs. Les dommages sont au total de 6,9 milliards FBu pour les infrastructures (soit 0,18% du PIB), répartis en :  3,4 milliards FBu pour les routes,  775 millions FBu pour les ponts,  675 millions FBu pour les écoles,  650 millions FBu pour les infrastructures agricoles,  640 millions FBu pour les marchés,  627 millions FBu pour le système d’adduction en eau potable et  80 millions FBu pour le réseau électrique. La carte ci-dessous fourni un aperçu de l’ensemble des dommages répertoriés ; le détail au niveau des différents secteurs est indiqué dans les pages suivantes. : zone de “crue rapide� 3,4 milliards FBu routes; 775 millions FBu ponts; 675m FBu écoles; 650m FBu agriculture; 627m FBu adduction eau potable; 640m FBu marchés; 80m FBu réseau électrique. 50% 50% inondation crue rapide Illustration 31. Aperçu des dommages aux infrastructures Au-delà des dommages aux infrastructures, environ 2,5 milliards FBu ont été perdus en termes de récoltes (une estimation est en cours au niveau de la FAO), et environ 1000 ménages ont perdu leur habitation (une estimation est menée par le PNUD et l’OIM). Les unités de mise en œuvre des projets Secteur routier (P064876) et Travaux Publics Gestion Urbaine (P112998) ont fortement appuyé ce travail d’évaluation. p. 46 2.1. Dommages au réseau routier (routes et ponts) 2.1. Réseau routier (routes et ponts) L’évaluation sur le volet infrastructures routières a capitalisé sur le travail déjà en cours au niveau du Projet de Développement du Secteur Routier (PDSR) et relatif à l’évaluation des dommages causés par les inondations aux infrastructures routières, notamment aux routes nationales (RN) 1, 3, 7 et 10, sur lesquels des travaux de traitement de points critiques étaient en cours. Ces dommages sont présentés en cinq catégories : (i) les dommages sur la zone de crue rapide, au niveau de l’ouvrage de franchissement de la Gasenyi ainsi que sur les 2 km à l’approche de l’ouvrage sur la RN1 ayant subi des phénomènes de ravinement importants et au niveau des voies communales à Gatunguru; (ii) des éboulements ou phénomènes de glissement côté déblai, entraînant des ruissellements sur la chaussée suite à l’obturation du drainage longitudinale, avec des dégradations variables de la chaussée et souvent des effondrements de rive côté remblai ; (iii) des érosions ou glissements côté remblais, emportant des parties entières de chaussée, souvent liés à l’agressivité des écoulements des cours d’eau en contrebas et aux infiltrations d’eau souterraine sous la plateforme routière; (iv) l’obturation ou la destruction des ouvrages d’assainissement et de drainage, essentiellement liés au charriage par les écoulements de matériaux divers constitués parfois de blocs rocheux ou glissements localisés des berges des talwegs, et ; (v) des dommages aux ouvrages d’art (ponts). La carte ci-dessous présente la localisation des dommages observés au niveau du réseau routier. Illustration 32. Localisation des dommages sur les routes RN1, RN4, RN5, et RN9 2.1.1. Destructions au niveau de la RN1 et la rivière Gasenyi et en aval La crue rapide au niveau de la rivière Gasenyi a entraîné des dommages très importants non seulement au niveau de l’ouvrage de franchissement de la RN1, mais aussi le long de la route p. 47 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura sur une distance de plus de 2 km. La majeure partie du ruissellement est passée au-dessus de la route et a rejoint le lit de la rivière ; mais une autre partie a emprunté et longé la route selon la pente longitudinale, provoquant des ravinements longitudinaux particuliers du PK6+400 au PK8+200 de la RN1 de part et d’autre de la chaussée. Le creusement allait jusqu’à trois mètres de profondeur à certains endroits, et la chaussée s’est ainsi retrouvée « suspendue », dépourvue d’accotements, avec un risque d’effondrement immédiat. La circulation des poids lourds sur la RN1 est interrompue par mesure conservatoire depuis l’événement. AVANT APRES Illustration 33. Erosion au niveau de la RN1 au passage de l’ouvrage Gasenyi Illustration 34. Erosion le long de la RN1 en aval de l’ouvrage Gasenyi Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : RN1 - PK6+400 Ravinement profond des fossés de drainage de au PK8+200 - longitudinal sur cette section avec effondrement d'une 750 000 000 FBu Gasenyi partie des accotements. Obturation et endommagement des trois buses arches et RN1 - PK8+200 - des aménagements aval ; Ravinement du remblai de la 330 000 000 FBu ouvrage Gasenyi plateforme routière. Voies Le ruissellement en nappe accompagné de boues et communales de 1 050 000 000 FBu pierres a entièrement détruit environ 5000 m de voies. Gatunguru TOTAL 2,13 milliards FBu p. 48 2.1. Dommages au réseau routier (routes et ponts) 2.1.2. Eboulement des talus de déblais L’éboulement et le glissement des talus de déblai dévie les ruissellements des fossés longitudinaux, en pied des déblais, et oriente ainsi les eaux vers le côté remblai engendrant des glissements des rives des chaussées au niveau des sections les plus vulnérables où le sol est de nature érodable. Illustration 35. Eboulement des talus de déblai ayant provoqué l’effondrement de la chaussée sur la RN1 au PK11+500 (Muberure) Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : Trois glissement avec effondrement d'une partie du RN1 - PK11+500 remblai et de l'accotement de la plate-forme routière ; 140 000 000 FBu - Muberure Ravinement à l'aval des deux buses métalliques avec mise à nu de la descente en béton armé à l'aval, RN1 - PK18 - Glissement du remblai de la plate-forme sur une hauteur 85 000 000 FBu Gasozo de 10 m. RN3 - PK29 - Important glissement du talus de déblai sur une hauteur 280 000 000 FBu Kijerijeri - Muruta de 20 m ayant occasionné la coupure de la route. Glissement d'une partie du remblai de la plate-forme RN10 - PK113 - routière. La dégradation a atteint la structure de 45 000 000 FBu Muruta l'accotement. Boulevard de Ravinement des berges à l'amont et à l'aval menaçant les 35 000 000 FBu l'Unité - Kamenge constructions aux alentours. TOTAL 585 millions FBu p. 49 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 2.1.3. Effondrement côté remblai Illustration 36. Effondrement du remblai de la RN1 au PK20+500 L’effondrement des remblais est le plus souvent lié à l’érosion provoquée par les cours d’eau en contrebas de la plateforme mais également aux infiltrations d’eau souterraines fragilisant les rives et le sol support de la chaussée. Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : Affaissement de la chaussée avec infiltrations d'eau RN1 - PK16 - souterraine sous la plate-forme routière ; Glissement 80 000 000 FBu Gasozo d'une partie du remblai de la plate-forme routière. RN1 - PK20+500 Important glissement du remblai de la plate-forme généré 60 000 000 FBu - Gasozo par l'écoulement longeant la route. Glissement du remblai de la plate-forme routière avec RN1 - PK17+350 effondrement d'une partie de l'accotement et de la demi- 55 000 000 FBu - Gasozo chaussée à cause des infiltrations des eaux souterraines. RN7 - PK18+300 Glissement côté remblai de la plate-forme routière 60 000 000 FBu - Nyabiraba longeant l'écoulement en pied de remblai. RN10 - PK62+500 Effondrement du remblai contigu de la buse métallique 25 000 000 FBu - Bukinanyana avec effondrement d'une partie de la chaussée. TOTAL 280 millions FBu p. 50 2.1. Dommages au réseau routier (routes et ponts) 2.1.4. Obstruction ou destruction des buses et autres ouvrages d’assainissement ou de drainage Ces phénomènes sont souvent liés à l’obturation des débouchés hydrauliques de certains ouvrages ainsi qu’à l’absence de dispositif de protection à l’aval engendrant des ravinements côté remblai. Illustration 37. Effondrement d'une partie du remblai et de l'accotement de la plate- forme routière sur la RN1 au PK11+500 dans la commune de Muberure Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : Ravinement aval important à la sortie du dalot au RN1 - PK4+200 - PK4+200 ayant engendré l'effondrement de la majeur Ouvrage sur la 140 000 000 FBu partie des protections aval avec fragilisation des berges Nyabagere particulièrement le talus soutenant une église Ravinement à l'aval de la buse métallique avec RN1 - PK12+250 démolition d'une partie de la tête aval et glissement d'une 45 000 000 FBu - Muberure partie du remblai contigu à l'ouvrage RN1 - PK13+100 Ravinement à l'aval de l'ouvrage hydraulique avec 90 000 000 FBu - Muberure démolition de la tête et des protections en Gabions Glissement de la chaussée avec effondrement de RN1 - PK14+100 l'accotement et de la demi-chaussée; Ravinement à l'aval 75 000 000 FBu - Muberure de l'ouvrage hydraulique avec décrochement de la tête et du caniveau de remblai RN10 - PK114 - Ravine à l'aval de l'ouvrage de décharge menaçant la 55 000 000 FBu Muruta plate-forme routière. TOTAL 405 millions FBu 2.1.5. Ouvrages d’art (ponts) Les dégradations au niveau des ouvrages d’art concernent essentiellement la démolition partielle de certains éléments structurels des aménagements amont et aval existants au niveau de certains ponts mais également la fragilisation du remblai contigu aux culées des ouvrages d’art provoquée par la déviation des écoulements du lit naturel des cours d’eau. p. 51 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 38. Pont Gikoma sur la RN9 (PK6+700) Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : Décrochement important de l'ancien pont et dégradation de la structure de jonction entre le nouvel ouvrage d'art et RN1 - PK1+200 - l'ancien ; Affouillement à l'aval de l'ouvrage d'art avec 50 000 000 FBu Pont PP Murundi fragilisation des talus des berges de l'écoulement particulièrement ceux juxtaposant les culées. Glissement sur 150 m du remblai de la plate-forme RN1 - PK10+500 routière ; Démolition partielle du radier et de la tête aval 260 000 000 FBu - Pont Gikoma de l'ouvrage en voûte Effondrement du remblai contigu à l'ouvrage hydraulique RN4 - PK1+000 - et de la demi-chaussée ; Décrochement de la structure de 105 000 000 FBu Pont Nyabagere prolongement du dalot existant Erosion progressive du lit amont de l'écoulement ayant RN9 - PK6+700 - provoqué la déviation des eaux du lit naturel et le 120 000 000 FBu Pont Gikoma débordement des eaux sur la chaussée ; Fissuration des protections en maçonnerie à l'aval de l'ouvrage d'art. Erosion progressive du lit amont de l'écoulement ayant RN9 - PK8+900 - provoqué la déviation des eaux du lit naturel ; 45 000 000 FBu Pont Murago Fragilisation du remblai de l'ouvrage d'art et des culées côté amont. RN9 - PK11 - Démolition d'une partie de la chute aval de l'ouvrage d'art 85 000 000 FBu Pont Muzazi à cause de l'agressivité des eaux. Boulevard du 1er Ensablement de l'ouvrage d'art avec réduction du tirant Novembre - Pont d'eau ayant engendré la dégradation des berges de 25 000 000 FBu Ntahangwa l'écoulement. Boulevard du 28 Décrochement d'une partie de la chute à l'aval de Novembre - Pont l'ouvrage d'art avec fragilisation des talus des berges de 85 000 000 FBu de la République l'écoulement. sur la Ntahangwa TOTAL 775 millions FBu p. 52 2.2. Dommages aux infrastructures scolaires 2.2. Infrastructures scolaires C’est au total 14 salles de classe et 6 latrines qui ont été impactées par la catastrophe ; certains des 12 639 élèves affectés (6 655 filles et 5 984 garçons) ont pu rejoindre des infrastructures voisines pour continuer leur scolarité, alors que d’autres attendent avec impatience la réhabilitation – même partielle – des infrastructures. A titre d’exemple, les élèves de l’école Kamenge II, complètement hors d’usage suite à l’événement, ont été redirigés vers les écoles Mirango I, Ngagara, Kamenge III, et le lycée Municipal, avec leurs enseignants. L’école Mirango I n’a pas été endommagée, mais les latrines sont dans un état déplorable à cause de l’afflux d’élèves en provenance des écoles sinistrées. Illustration 39. Six salles de classe endommagées et recouvertes de boues à l’école Gasenyi III (à gauche) ; L’école de Kamenge II est totalement hors d’usage (à droite) Les dommages aux infrastructures scolaires sont listés dans le tableau ci-dessous : Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion Bushaka Pas encore visitée 823 680 FBu Cour intérieure inondée et Buterere I OUI OUI NON 4 122 080 FBu latrines pleines Cour intérieure inondée et Buterere II OUI OUI NON 4 122 080 FBu latrines pleines Bwumba Pas encore visitée 823 680 FBu Cibitoke I NON NON NON Pas de dégâts signalés 7 080 800 FBu Toiture endommagée pour 3 salles de classe ; nécessite EP Gasenyi OUI OUI NON une réhabilitation ainsi que la 78 389 520 FBu (Mutimbuzi) protection des fondations et revêtement du pavement moins EP Kinama 10 cm à salles de classe endomagées, de 50 NON 50 204 960 FBu III 50 cm Cour intérieure inondée cm p. 53 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion 6 salles de classe inondées moins 10 cm à par de l'eau, boue et détritus Gasenyi III de 50 NON 69 427 840 FBu 50 cm de bois, cour intérieure cm boueuse moins Gishingano de 50 OUI NON Pas encore visitée 823 680 FBu cm 11 salles de classe inutilisables ainsi que tous plus plus de les blocs latrines et la cour Kamemge II NON 376 608 360 FBu d'1 m 50 cm intérieure, l'école est à reconstruire ou réhabiliter avec des gros moyens 5 salles de classe inondées moins 10 cm à par de l'eau, boue et détritus Kinama IV de 50 NON 47 828 960 FBu 50 cm de bois, cour intérieure cm boueuse Kinyovu I Pas encore visitée 823 680 FBu Kinyovu II Pas encore visitée 823 680 FBu Latrines inondées et a Muberure I OUI NON reconstruire selon les 14 667 680 FBu standards et normes requis Latrines inondées et a Muberure II OUI NON reconstruire selon les 14 667 680 FBu standards et normes requis Cour intérieure et latrines Mutakura NON NON NON inondées avec un bloc 1 080 800 FBu latrines bouché et inutilisable 2 salles de classes inondées Nyabagere I NON NON NON 1 080 800 FBu avec de la boue Pas de dégâts liés aux Nyarukere I NON NON 823 680 FBu inondations Nyarukere Pas de dégâts liés aux NON NON 823 680 FBu II inondations Sagara Pas encore visitée 823 680 FBu TOTAL 676 millions FBu p. 54 2.3. Dommages aux infrastructures agricoles et périmètres irrigués 2.3. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués Seul un périmètre irrigué rizicole au niveau de la rivière Murago a été recensé comme ayant subi des dommages, au niveau du barrage, des anneaux d’irrigation et du hangar de stockage : Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion Rubirizi - Périmètre Barrage et anneaux irrigué sur la OUI d'irrigation, hangars de 650 000 000 FBu rivière stockage Murago TOTAL 650 millions FBu Au-delà des dommages aux infrastructures, environ 2,5 milliards FBu ont été perdus en termes de récoltes, petit bétail et arbres fruitiers (une estimation est en cours par la FAO et le Ministère de l’Agriculture). Le détail des dommages, pertes et réponses proposées est disponible dans la présentation « Dommages causés au secteur agricole par les pluies diluviennes », dont le tableau ci-dessous a été extrait. Commune Ménages Cultures détruites et perte de bétail Superficies impactés endommagées (Ha) Isare 4 125 Patate douce, Manioc, Palmier à huile, Haricot; Banane, 325 Plants fruitiers; Petit élevage (porcs, chèvres, poules). Mutimbuzi (Gatunguru) 2 550 Riz, Pépinières de plants fruitiers; Cultures maraichères; 1650 Rubirizi Haricot, Manioc, bananier; Germoir de riz ; Petit élevage (porcs, chèvres, poules); Buterere, Kinama et 2 105 Cultures maraîchères ; Patates douces ; Manioc. 270 Kamenge Muhuta 3034 Bananier, manioc, patate douce, caféier, pomme de terre, 360 cultures maraîchères, arbres fruitiers Cankuzo 1367 Haricot, maïs, manioc, patate douce, bananier, caféier, 1367 ananas Karuzi Haricot, bananier, manioc, patate douce, maïs, caféier, 2094 sorgho, etc. Mwaro 1954 Haricot, Patate douce, Manioc, bananes, pomme de terre, 822 Prune de Japon, etc. Ruyigi 5054 Haricot, Maïs, Pomme de terre, Arachide, Manioc, Sorgho 1821 Total 20 189 8 709 p. 55 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 2.4. Marchés Illustration 40. Marché de Kamengé le 10 février 2014 Les dommages correspondant aux marchés sont listés dans le tableau ci-dessous : Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion La zone a été inondée. Les stocks ont été emportés, les deux premières rangées de stands le long de la rivière moins Marché 10 cm à (une cinquantaine) ont été de 50 NON 100 000 000 FBu Kamenge 50 cm détruites. Les dommages cm s'élèvent à environ 100 million FBu (estimation IBUTIP), et l'assureur a été saisi pour couvrir les dégâts. L'ensemble du marché a été rasé par un écoulement d'eau Marché plus plus de NON et de pierre, environ une 540 000 000 FBu Gatunguru d'1 m 50 cm centaine de stands ont été détruits. TOTAL 640 millions FBu p. 56 2.5. Dommages au réseau d’adduction en eau potable 2.5. Réseau d’adduction en eau potable Le système d’alimentation en eau de la ville de Bujumbura repose sur une production d’eau potable assurée par deux usines de traitement d’eau et de trois captages d’eau de source. La production moyenne journalière s’élève à 110.000 m3/j dont 100.000 m3/j fournis par l’usine du lac, 6.000 m3/j par l’usine captant l’eau de la rivière Ntahangwa et 4.000 m3/j issues des captages de sources d’eau. Cette production couvre partiellement les besoins en eau de la ville estimés en moyenne à 150.000 m3/j. La gestion des installations de production et de distribution d’eau potable de la capitale et des principales villes du pays est du ressort de la société publique REGIDESO qui assure également la gestion du secteur de l’électricité au niveau national. Après investigations, on constate que les dommages occasionnés par les intempéries du 9 au 10 février 2014 à Bujumbura sur le réseau d’adduction en eau potable sont relativement limités. Globalement le réseau de la ville a résisté à la catastrophe sauf à certains points névralgiques du réseau où des effondrements de terrains dus à l’érosion hydrique ont occasionné quelques casses ou déboitements de conduites principales, vite maitrisés par la régie des eaux. La perte de production résultant de ces dommages au moment de la visite de terrain effectuée le 6 mars 2014, est estimée à 7% environ. Les points les plus affectés du système de production d’eau concernent la destruction du captage de la source de Gatunguru (1.400 m3/j) par les ravinements et l’affaissement d’un canal d’amenée d’eau brute de l’usine de traitement des eaux de Ntahangwa (6.000 m3/j) du à l’effondrement d’un talus proche du lit de la rivière. Illustration 41. Captage raviné de la source de Gatunguru et bâtiment de l’aérateur en cascades endommagé p. 57 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 42. Canal d’amenée d’eau brute affaissé sur la rive gauche de la rivière Ntahangwa Les avaries les plus sérieuses sur le réseau de distribution d’eau se situent au droit du pont du peuple Murundi franchissant la rivière Ntahangwa. En aval, l’exutoire d’un caniveau est détruit et les piliers de la passerelle de la canalisation DN 700 fonte sont effondrés dans le lit de la rivière. En amont, l'ancien pont qui abrite la canalisation DN 300 acier et des fourreaux de câbles électriques s'est affaissé entraînant la rupture de la canalisation et une fragilité des câbles. Une solution provisoire a été mise en œuvre par la REGIDESO pour réparer les conduites d’eau et sauver l’ouvrage métallique. Illustration 43. Réparations provisoires sur conduites DN 300 A (à gauche) et DN 700 F (à droite) - pont du Peuple Murundi Une avarie a été également signalée sur une conduite DN 200 en fonte à un point de passage sur la rivière Nyabagere en amont du pont de Kamenge. La conduite emportée par le torrent pendant l’intempérie a fait l’objet d’une réparation provisoire qui devra être consolidée par la suite par l’expropriation d’une concession empiétant la conduite. p. 58 2.5. Dommages au réseau d’adduction en eau potable Illustration 44. Réparation provisoire sur conduite DN 200 F (à gauche) au point de passage de la Nyabagere au pont de Kamenge Les dommages correspondant au réseau d’adduction en eau potable sont listés dans le tableau ci-dessous : Canal d'amenée Le canal d'aménée maçonné sur une distance de 800m y d'eau brute vers compris le le dessableur , la chambre de mise en charge 498,498,400 FBU l'usine des eaux de d'eau brute se sont effondrés suite au glissement de Ntahangwa terrain. Source d'eau de Captage raviné de la source de Gatunguru et bâtiment de 38,000,000 FBU Gatanguru l’aérateur en cascades endommagé. En aval: piliers de la passerelle de la canalisation DN700 Pont Chaussée du fonte effondrés dans le lit; en amont : l'ancien pont, qui peuple Murundi / abrite la canalisation DN300 et des fourreaux de câbles 64,000,000 FBU rivière Ntahangwa électrique, s'est affaissé entraînant la rupture de la canalisation et une fragilité des câbles. Conduite Nyabagere DN200 Conduite Nyabagere en fonte ductile DN200 emportée 26,500,000 FBU en amont du pont par le torrent puis provisoirement réparée. de Kamenge TOTAL 627 millions FBu p. 59 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 2.6. Réseau électrique Selon les informations recueillies auprès de la REGIDESO les dommages sur le réseau électrique sont relativement limités. Seule une portion de ligne électrique moyenne tension (30 kV) s’est effondrée, sur une distance d’environ 4 km. Ces dégâts ont été causés par l’érosion hydrique de la base des poteaux électriques consécutive à la submersion de la RN1. Illustration 45. Ligne électrique moyenne tension tombée au niveau du chantier du site présidentiel le long de la RN1 Les dommages correspondant à cette catégorie sont listés dans le tableau ci-dessous : Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion Ligne électrique Ligne endommagée sur quatre plus electrique OUI NON kilomètre, certains poteaux 80 250 000 FBu d'1 m Gasenyi emportés et transformateur de 150 KVA mis hors usage. p. 60 2.7. Dommages au réseau de collecte des eaux usées 2.7. Réseau de collecte des eaux usées Les informations recueillies auprès des services techniques municipaux (SETEMU) n’ont pas fait état de dommages particuliers sur le réseau collectif des eaux usées de la ville. Il faut dire que ce réseau n’est pas très développé, 90% de la ville étant sous assainissement autonome (fosses septiques). Certaines de ces fosses ont par contre débordé, entraînant des pollutions et des problèmes de santé publique. Au niveau de la station d’épuration à Buterere, un phénomène de sédimentation à la confluence des rivières Nyabagere et Kinyankonge a entrainé une diversion de l’écoulement qui met actuellement en danger le mur de soutènement de la station au niveau de l’aqueduc. Il n’y a pas de dommage à proprement parlé à ce stade, mais un curage doit être effectué pour éviter un endommagement de ce mur de soutènement. écoulement naturel Illustration 46. Sédimentation à la jonction des rivières Nyabagere et Kinyankonge au niveau du site de la station d’épuration des eaux usées de Buterere Seule cette sédimentation est considérée comme un « dommage ». Inon- Dénomi- Glisse Montant des da- Dépôts Nature des dommages nation -ment dommages tion Une sédimentation en amont de la station d'épuration à la jonction entre les rivières Station Nyabagere et Kinyankonge a plus de d'épuration NON NON créé une diversion des 5 000 000 FBu 50 cm des eaux écoulements et met en danger le mur de soutènement de la station au niveau de l'ouvrage. p. 61 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 2.8. Centres de santé Les centres de santé n’ont pas subi de dommages, mis à part certaines latrines qui ont été inondées. 2.9. Réseau de collecte des eaux pluviales Le réseau de drainage des eaux pluviales a été visité par la mission lors de la sortie du 6 mars 2014 notamment dans les quartiers nord de la ville qui ont été fortement touchés par les inondations. Un certain nombre de collecteurs et exutoires ont été bouchés par les sables, boues et matières solides charriées par les inondations. Toutefois ceci n’est pas considéré comme un dommage aux infrastructures. p. 62 3. Priorités pour un relèvement et une reconstruction résilients Illustration 47. Travaux de remise en état du canal d’amenée d’eau vers l’usine d’eau potable de Ntahangwa Section 3/3 du rapport d’évaluation p. 63 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Avec la perspective d’accélérer la mise en œuvre des politiques, stratégies et plans d’action mis en place par le Gouvernement en matière d’infrastructure et de gestion des risques de catastrophes (Schéma directeur d’urbanisme, Schéma directeur d’assainissement des eaux pluviales, Stratégie nationale de renforcement des capacités en RRC, Plan d’Action National pour l’Adaptation au changement climatique), ce rapport propose des activités classées en trois catégories :  Urgence : activités permettant d’arrêter la progression des dommages ;  Moyen terme : activités permettant la réhabilitation des infrastructures ;  Long-terme : activités permettant d’envisager une reconstruction résiliente. Sur une enveloppe totale de 162 milliards FBu, 132 milliards FBu concernent la réhabilitation ou le développement d’infrastructures et la gestion des risques de catastrophes. Parmi ces 132 milliards FBu, 24 milliards FBu sont considérés comme prioritaires (urgence / moyen terme) pour permettre la réhabilitation des infrastructures avec une approche résiliente. En parallèle, 30 milliards FBu sont recommandés pour la stabilisation des bassins versants aux alentours de Bujumbura. Les principaux investissements structurels proposés sont présentés sur la carte ci-dessous : 94 milliards FBu Gestion durable des terres rehausser la voie d’accès transports routiers (stabilisation des pentes) RN9-Mutimbuzi (digue) 21 milliards FBu adduction eau potable Canaliser la Gasenyi 12 milliards FBu Améliorer le drainage vers la Gikoma drainage eaux pluviales le long de la Gikoma 850 millions FBu Améliorer le marchés drainage urbain 688 millions FBu Rehabiliter les marchés à Carama éducation de Kamenge & Gatunguru 650 millions FBu agriculture 104 millions FBu Réparer la Canaliser la Nyabagere électricité ligne électrique & la Kinyankonge 5 milions FBu santé + suivi des débits, 30 milliards FBu cartographie des risques gestion durable des & systèmes d’alerte terres 2,5 milliards FBu + réparations et Rehabiliter RN1, 3, 5, 7 and 10 gestion des risques de développements catastrophes eau potable Renforcer RN7 Illustration 48. Investissements pour un relèvement et une reconstruction résilients p. 64 3.1. Transports routiers 3.1. Transports routiers Des actions conservatoires ont été immédiatement engagées pour faire face aux impératifs du maintien de la circulation empruntant normalement la RN1 (dégagement et nettoyage de chaussée et ouvrages d’assainissement, déviation du trafic de la RN1 sur les axes RN7 et 10, mesures d’urgence sur la RN1, etc.). Les besoins de reconstruction intégrant une meilleure résilience de ces infrastructures sont évalués à environ 14,4 milliards de FBU, dont près de 50% pour les travaux de la seule RN1. Ces besoins intègrent le redimensionnement des ouvrages et l’amélioration de leur protection et de celle de certaines zones de remblai. Il convient toutefois, de noter qu’avec la situation particulière des travaux à réaliser sur la RN1 et l’état de fatigue des routes RN7 et 10, supportant actuellement la déviation du trafic en provenance de cette route, les travaux de reprise sur la section critique des vingt premiers kilomètres sur la RN1 revêtent un caractère extrêmement urgents pour permettre la réouverture immédiate de cette route afin d’éviter des ruptures au niveau des RN7 et 10 bloquant du coup la circulation sur ce corridor avec toutes les conséquences économiques qui en découleraient. Les travaux urgents ainsi répertoriés, qui comprendraient, notamment, les 12 points critiques identifiés sur la RN1 sont évalués à environ 5,9 milliards FBu (environ 3,9 millions USD) et devraient faire objet d’une attention toute particulière, avant la saison des pluies pour éviter que l’effondrement des RN7 et 10 ne viennent compliquer davantage la situation sur la RN1. Au-delà de ces premières estimations, il faudra noter que l’amélioration de la résilience des reconstructions à effectuer sur les routes devrait intégrer la prise de mesures transversales pour une gestion proactive des bassins versants et de certains talus dont la stabilité conditionnerait, dans une large mesure, la pérennité des investissements à consentir. Chacune des solutions préconisées devrait commencer par l’élimination des sources principales ayant provoqué les phénomènes, ainsi que l’atténuation des facteurs aggravants. Aussi, il ne s’agit pas d’interventions de type Aménagement, dont les critères de conception devraient intégrer des facteurs plus exigeants adaptés à une catégorie de route et une durée de vie plus importante. La proposition des solutions aux différents points d’urgence a pris en compte les principaux éléments suivants :  contrainte de maintien de la circulation sur la RN1 ;  délais de réalisation des travaux en veillant à l’intégration des parties de travaux déjà engagées, quand elles sont adaptées ;  capacité des entreprises et leur technicité pour la mise en œuvre des solutions préconisées ;  utilisation de matériaux locaux ou disponibles sur le marché local, évitant des délais importants d’importation ;  utilisation des postes de travaux prévus dans le cadre du marché en cours comme base d’évaluation. p. 65 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Le détail des interventions préconisées est indiqué dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Protection des berges de l’écoulement à RN1 - PK1+200 l’amont et à l’aval de l’ouvrage d’art ; - Pont PP Moyen terme 170 000 000 FBu Revêtement et renforcement du remblai Murundi contigu aux culées du pont. Recalibrage et protection des berges de RN1 - PK4+200 l’écoulement à l’amont et à l’aval de - Ouvrage sur la Moyen terme 370 000 000 FBu l’ouvrage hydraulique ; Revêtement en Nyabagere perré maçonné des têtes amont et aval. RN1 - PK6+400 Reconstruction du remblai, des fossés et au PK8+200 - Urgence des accotements de part et d’autre de la 1 786 606 962 FBu Gasenyi chaussée. RN1 - PK6+400 Construction d’ouvrages de décharges et au PK8+200 - Moyen terme 315 000 000 FBu aménagements d’exutoires. Gasenyi Démolition et remplacement de l’ouvrage RN1 - PK8+200 existant par un dalot de dimension - ouvrage Urgence 1 150 000 000 FBu 3x(4x2,5m) et mise en place d’une Gasenyi descente à l’aval. Protections des berges, aménagements de RN1 - PK8+200 seuils à l’amont, plantations et mesures - ouvrage Moyen terme 405 000 000 FBu conservation des sols et de l’eau, Gasenyi dispositifs de sécurisation. RN1 - Reconstruction de la chaussée et mise en PK10+500 - Urgence place de dispositif de soutènement en terre 420 000 000 FBu Pont Gikoma armée. RN1 - Reprise des têtes de l’ouvrage existant, PK10+500 - Moyen terme construction d’aménagement à l’aval et de 235 000 000 FBu Pont Gikoma seuils d’entretien des charriages amont. Démolition et remplacement de l’ouvrage RN1 - existant par un dalot 2x2 ; Reconstruction PK11+500 - Urgence 345 000 000 FBu de la chaussée et mise en place de Muberure dispositif de soutènement côté remblai. RN1 - Stabilisation des flancs de la colline à PK11+500 - Moyen terme l’amont par le curage des éboulements, la 140 000 000 FBu Muberure plantation d'arbres et sa végétalisation. RN1 - Reconstruction des dispositifs de PK12+250 - Urgence protection à l’aval et renforcement du 140 000 000 FBu Muberure remblai contigu à l’ouvrage. RN1 - Végétalisation des talus de déblai et PK12+250 - Moyen terme 85 000 000 FBu reconstruction des fossés. Muberure Démolition et remplacement de l’ouvrage RN1 - existant ; Reconstruction de la chaussée et PK13+100 - Urgence 330 000 000 FBu mise en place de dispositif de soutènement Muberure côté remblai. p. 66 3.1. Transports routiers Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Démolition et remplacement de l’ouvrage RN1 - existant ; Reconstruction de la chaussée et PK14+100 - Urgence 130 000 000 FBu mise en place de dispositif de soutènement Muberure côté remblai. Mesures de Conservation Eau et Sol de RN1 - stabilisation des flancs des collines à PK14+100 - Moyen terme l’amont de l’écoulement ; Aménagement 85 000 000 FBu Muberure d’un fossé de crête en tête des talus de déblais. Aménagements de dispositifs de drainage par éperons ; Reconstruction de la RN1 - PK16 - Urgence plateforme routière ; Construction d’un 430 000 000 FBu Gasozo ouvrage de décharge et de fossés longitudinaux. Aménagements de dispositifs de drainage RN1 - par éperons ; Reconstruction de la PK17+350 - Urgence 320 000 000 FBu plateforme routière ; Construction d’un Gasozo mur de soutènement côté remblai. RN1 - Reconstruction de la buse existante et PK17+350 - Moyen terme 100 000 000 FBu aménagement de protection à l'aval. Gasozo Construction d’un mur de soutènement RN1 - PK18 - Urgence côté remblai ; Reconstruction de la demi- 150 000 000 FBu Gasozo chaussée. Construction d’un fossé de crête au niveau RN1 - PK18 - Moyen terme du talus de déblai ; Végétalisation et 210 000 000 FBu Gasozo stabilisation du talus. Construction d’un mur de soutènement en pied des remblais ; Reconstitution des RN1 - remblais et protection des talus en PK20+500 - Urgence 190 000 000 FBu maçonnerie ; Reconstruction de la Gasozo plateforme routière et dispositifs de drainage. Modification du lit de l’écoulement en vue RN1 - d’atténuer l’effet sur le pied du talus PK20+500 - Moyen terme 40 000 000 FBu routier ; Réalisation de travaux de curage Gasozo du lit de l’écoulement. RN3 - PK29 - Curage des matériaux glissés et Kijerijeri - Moyen terme terrassement du talus ; Construction d’un 715 000 000 FBu Muhuta mur de soutènement côté déblai. RN4 - PK1+000 Démolition et remplacement de l’ouvrage - Pont Urgence existant ; Construction de protection amont 490 000 000 FBu Nyabagere et aval des berges de l’écoulement. RN5 - PK4+500 Curage du lit de la rivière ; Construction de - Pont Moyen terme protection amont des berges de 130 000 000 FBu Mutimbuzi l’écoulement. p. 67 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Construction d’un mur de soutènement en RN7 - pied des remblais ; Reconstruction de la PK18+300 - Moyen terme 160 000 000 FBu plateforme routière et dispositifs de Nyabiraba drainage. Curage du lit de la rivière ; Construction de RN9 - PK6+700 Moyen terme protections à l’amont et à l’aval des berges 430 000 000 FBu - Pont Gikoma de l’écoulement. Construction de protection à l’aval de RN9 - PK8+900 Moyen terme l’ouvrage d’art ; Renforcement du remblai 280 000 000 FBu - Pont Murago contigu à l’ouvrage. Reconstruction de la chute aval de RN9 - PK11 - Moyen terme l’ouvrage d’art ; Aménagement de 350 000 000 FBu Pont Muzazi protection des berges à l’amont et à l’aval. RN10 - Remplacement de la buse existante ; PK62+500 - Moyen terme 120 000 000 FBu Reconstruction de la plateforme routière. Bukinanyana Reconstruction du remblai à l’aval de RN10 - PK113 - Moyen terme l’ouvrage hydraulique ; Construction d’un 340 000 000 FBu Muruta mur de soutènement côté remblai. Construction d’un mur de soutènement en RN10 - PK114 - terre armé du remblai de la plateforme ; Moyen terme 280 000 000 FBu Muruta Reconstruction de la demi-chaussée ; Prolongement du caniveau de remblai. Boulevard du Curage du lit de l’écoulement ; 1er Novembre - Moyen terme Construction de protection amont et aval 220 000 000 FBu Pont des berges. Ntahangwa Boulevard du 28 Novembre - Reconstruction de la chute aval de Pont de la Moyen terme l’ouvrage d’art ; Aménagement de 420 000 000 FBu République sur protection des berges à l’amont et à l’aval. la Ntahangwa Construction de protection des berges à Boulevard de l’amont et à l’aval de l’ouvrage l'Unité - Moyen terme 250 000 000 FBu hydraulique ; Revêtement des têtes de Kamenge l’ouvrage en perré maçonné. Construction d'une piste surélevée (en moyenne de 1 m) afin d'assurer sa praticabilité en toutes saisons dans cette Piste RN9 - Moyen terme zone humide et sa fonction de digue de 1 125 000 000 FBu Mutimbuzi protection pour la commune de Buterere en aval. Longueur 4.5 km, largeur utile 6m, base de 9m, surélévation de 1m. Voies Remise en état des voies avec protection communales de Moyen terme après traitement des problèmes d'érosion et 1 500 000 000 FBu Gatunguru de canalisation de la Gasenyi. p. 68 3.1. Transports routiers Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Développer des alternatives à la Renforcement de la RN7 entre Bujumbura RN1 pour Long terme et le point de rencontre avec la RN18 sous 80 000 000 000 FBu pouvoir dévier projet avec financement BAD. le trafic en cas de dérangement TOTAL URGENCE 5,9 milliards FBu TOTAL MOYEN TERME 8,5 milliards FBu TOTAL LONG TERME 80 milliards FBu TOTAL 94,4 milliards FBu 3.1.1. Soutènements et reconstruction des rives de chaussée La reconstruction nécessite souvent la mise en œuvre de soutènements de la plateforme en remblai. Le choix du type de dispositif à adopter dépend de plusieurs facteurs dont la configuration du terrain, souvent avec une topographie contraignante, les conditions géotechniques des sols d’assise, la possibilité de maintien de la circulation provisoire. Le choix s’est orienté vers la solution de murs en gabions disponibles sur le marché local, économiques et facilement réalisables par les entreprises locales. Les murs gabions proposés peuvent être :  Murs poids en gabions Illustration 49. Murs poids en gabions Ils sont proposés pour maintenir le talus de remblais de la plateforme projetée et d'éviter la retombée du talus sur une hauteur importante, jusqu'à rencontrer le terrain naturel. Ils seront réalisés à une hauteur de 2 à 5 mètres au niveau d’une assise stable à créer au niveau du p. 69 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura terrain naturel. La plateforme existante devrait être taillée en redans permettant un bon ancrage des nouveaux remblais par rapport aux sols de la plateforme en place, réduisant ainsi les risques de nouveaux glissements. Le talus de remblai est à revêtir en maçonnerie de moellons en vue de rendre l’ensemble de la zone étanche par rapport aux eaux de ruissellements. Cette solution a été proposée pour sept points critiques ayant subi des effondrements et éboulements des bords de la chaussée du côté des remblais.  Gabions en terre armée (Terramesh) Cette technique est plus adaptée en zones avec des assises de moindre portance et pour des emprises réduites en terrain accidenté notamment en hauts ravins. Généralement plus économique, plus légère et auto-stabilisante, cette technique consiste en une construction de murs gabions en cascade, ancrés dans un remblai qui est à monter par couches successives de 25cm, compactés au-dessus de nappes des treillis métalliques des gabions étalés en prolongement des éléments des gabions. Un soin particulier doit être donné à l’attache et à la couture des treillis des éléments de gabions, à la réalisation des remblais sélectionnés par couches successives de 25cm compactés à 95% de l’OPM. Illustration 50. Gabions en terre armée (Terramesh) Cette solution a été proposée pour trois points critiques ayant subi des effondrements et éboulements des bords de la chaussée du côté des remblais, avec des contraintes d’emprise réduite et/ou d’assises instables, sur la RN1. 3.1.2. Drainage souterrain par éperons Cette solution est proposée au niveau des points d’urgence où des infiltrations souterraines ont provoqué des déformations importantes de la plateforme routière, généralement accompagnées de glissements des rives en remblai. p. 70 3.1. Transports routiers Le principe consiste en : (i) l'excavation des sols d’assise ayant glissé et dont la stabilité se trouve fragilisée ; (ii) le captage amont des eaux souterraines par la construction d’éperons longitudinaux constitués de matériaux concassés 20/40 avec un tube PVC perforé d’évacuation des eaux et une enveloppe en géotextile de protection contre la contamination et l’infiltration des fines ; (iii) l’aménagement d’éperons transversaux (tous les 7m) avec la même technique que les éperons longitudinaux. Ils permettront l’évacuation des eaux d’infiltration du côté aval et le captage d’éventuelles remontées sous la chaussée ; (iv) le blocage en pied du côté aval par des murs en gabions poids ; (v) la reconstitution de la plateforme excavée par des matériaux de remblais sélectionnés ; (vi) la reconstruction de la chaussée et ses dépendances et du système de drainage des eaux superficielles. Illustration 51. Drainage souterrain par éperon Cette solution a été proposée pour deux points critiques ayant subi des dégradations en raison des infiltrations souterraines. 3.1.3. Traitement des ravinements (RN1 PK6+400 à PK8+200) Les profonds ravinements de part et d’autre de la chaussée, certes provoqués par une lame d’eau exceptionnelle provenant de l’écoulement du PK8+200, risquent de se répéter si la solution d’aménagement et de réparation n’est pas correctement réalisée. Les travaux de remblaiement effectués après les inondations sont mal réalisés, sans compactage, sans traitement des ravines… La solution normative recommandée consiste en : (i) décaissements en redans des ravines et réglage des parois et des fonds des fouilles ; (ii) remblaiement des fouilles et compactage en couches successives de 25 à 30cm ; (iii) construction de fossés trapézoïdaux en maçonnerie y compris dispositions de brise vitesse ; (iv) réglage des talus de déblais ; (v) reconstitution et revêtement des accotements. Il est également recommandé la mise en place d’un drain longitudinal en fond de fouille, ainsi que la création d’au moins deux ouvrages de décharge sur la descente qui se trouve trop longue par rapport à la capacité des fossés longitudinaux. La réalisation de fossés de crête est également souhaitable. p. 71 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 52. Traitement des ravinements 3.1.4. Reconstruction d’ouvrages hydrauliques Certains ouvrages hydrauliques existants ont subi des dégâts importants et ont été dans plusieurs cas parmi les sources du problème, soit en raison de leur état fonctionnel ou en raison de leur sous dimensionnement. Les ouvrages à reconstruire sont de type dalots simples ou multiples en béton armé dont le choix des dimensions est adopté en fonction des débits du projet en utilisant les dimensions prévus par le marché des travaux. Un dispositif amont de protection contre l’arrivée des blocs est prévu en vue de faciliter l’entretien périodique par le curage des blocs. Illustration 53. Propositions d’aménagement pour l’ouvrage RN1 au niveau de la rivière Gasenyi Les autres ouvrages hydrauliques prévus au niveau des autres points sont des dalots 1,5 x 1,5m ou 2x2m, ils ont été agrandis en vue de tenir compte des débits des bassins correspondants. Ils sont prévus aux PU1-5 ; PU1-7 et PU1-9. p. 72 3.1. Transports routiers Illustration 54. Propositions d’aménagement pour l’ouvrage RN1 au niveau de la rivière Gikoma Par ailleurs, l’ouvrage existant au PU1-3 au PK10+500 présente une capacité hydraulique insuffisante, nécessitant sa reconstruction par un ouvrage d’art permettant à la fois de transiter les débits de ruissellements et les gros blocs rocheux charriés. Il s’agit ici de travaux qui dépassent le type d’interventions urgentes de réparation, mais qu’il faut considérer dans le cadre du projet d’élargissement de la RN1, actuellement en cours d’étude. 3.1.5. Autres mesures de protection Outres les aménagements principaux présentés ci-avant, il y’a lieu de considérer diverses autres mesures nécessaires et importantes pour la pérennité des aménagements, il s’agit notamment :  Stabilisation des talus des déblais, dont les éboulements provoquent l’obturation des fossés longitudinaux et l’évacuation des eaux du côté des ravins, ce qui fragilise la stabilité en rive et provoque les éboulements et les effondrements des chaussées ;  Création de buses de décharge, des fossés longitudinaux dont les longueurs dépassent généralement la capacité en termes de débit et de vitesse. Ceci fait qu’en cas de dysfonctionnement des fossés, les ruissellements provoquent plus facilement des dégâts de type éboulements ;  Reconstruction du système de collecte des ruissellements de la plateforme par la reconstruction des fossés en maçonnerie du côté des déblais et l’aménagement de bordures du côté des hauts remblais ;  L’aménagement de descentes d’eau à l’aval des ouvrages hydrauliques et d’ouvrages de collecte en pied permettant de limiter les phénomènes d’érosion. 3.1.6. Mesures de long terme En dépit des travaux d’urgence à mener sur les infrastructures routières afin d’une part préserver les acquis dans le secteur du transport routier et d’autre part assurer la sécurité des p. 73 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura usagers toutes catégories confondues, il est important de programmer et de réaliser des mesures d’accompagnement qui permettrait d’atténuer les facteurs aggravants ayant générés les dégâts constatés suite aux inondations du 9 février 2014. A ce titre, il faut compter : (i) le traitement des bassins versants et des talus longeant les axes routiers par le reboisement et la végétalisation afin d’atténuer le phénomène d’érosion ; (ii) un contrôle des exploitations de carrières et d’extraction de matériaux dans le lit des écoulements ; (iii) un contrôle des exploitations agricoles situées dans domaine routier et fragilisant la structure des talus. Ces travaux sont mentionnés et évalués au niveau de la rubrique « 3.9 Gestion durable des terres ». URGENCE ET MOYEN TERME : RN1, 3, 4, 5, 7, 9, 10 Coût : 7,2 milliards FBu URGENCE ET MOYEN TERME : Voies communales Coût : 3,5 milliards FBu URGENCE ET MOYEN TERME : RN1 au niveau de la Gasenyi Coût : 3,7 milliards FBu LONG TERME : Renforcement de la RN7 ; Alternative à la RN1 sur la section la plus critique Distance: 40 km Coût : 80 milliards FBu Illustration 55. Propositions à court, moyen et long terme pour la réhabilitation et le développement du réseau routier De plus, il conviendra de développer une certaine alternative à la RN1 sur la section la plus critique qui pourrait être: (i) le renforcement des 50km premiers de la RN7 pour un coût d'environ 80 milliards FBu, ou; (ii) le bitumage des 44 km de la RP 101 qui offre aussi une alternative de déviation, pour environ 70 milliards FBu. Le tableau de synthèse reprend le montant le plus élevé des deux alternatives. p. 74 3.2.1. Réseau de collecte des eaux pluviales 3.2. Réseaux d’assainissement 3.2.1. Réseau de collecte des eaux pluviales Certains quartiers ne sont pas équipés de canaux de drainage et là où ils existent, leur fonctionnement a été fortement compromis par le transport solide charrié (sable, pierres, autres déchets) au moment des pluies. Les services techniques municipaux (SETEMU) parties prenantes de la visite de terrain ont confirmé le défaut d’entretien préventif des canaux par manque de ressources financières. La politique actuelle du sous-secteur du drainage des eaux pluviales se caractérise par une faible implication de l’État au niveau institutionnel, au niveau de l’organisation des acteurs et au niveau du financement des infrastructures. En effet, le SETEMU, relevant de la Mairie de Bujumbura et du Ministère de l’intérieur, est la seule structure officielle en charge de ce volet. Il est responsable (conformément au décret n;°100/162 du 12 Juillet 1983) de la planification, des études, de la maîtrise d’ouvrage des projets et programmes d’assainissement pluvial, de l’entretien et de la maintenance des infrastructures, de même que de la mobilisation des financements. Or, le SETEMU lui-même est subventionné par l’État et depuis quelques années, il ne reçoit plus de dotation financière de l’État pour l’entretien des émissaires. Il a, par conséquent, pratiquement arrêté ses activités d’entretien et de maintenance des caniveaux. L’analyse de cette catastrophe montre qu’au-delà de l’équipement de la ville en collecteurs d’eaux pluviales, il y aussi urgence à régler les problèmes liés aux schémas d’aménagement et de gestion des principaux cours d’eau qui traversent la ville. Il s’agit en fait de mieux organiser les activités humaines dans les terroirs en amont notamment dans les collines pour limiter les dégradations sur l’environnement au niveau des différents bassins versants, le creusement des ravins dont certains présentent des risques directs pour les installations, mais aussi d’équiper les cours d’eau d’ouvrages adéquats pour réguler l’écoulement des eaux et par conséquent limiter les inondations. Un certain nombre d’actions sont été préconisées, directement en lien avec les dommages observés lors de la catastrophe, illustrées sur la carte ci-dessous et détaillées dans le tableau. Elles viennent compléter les mesures proposées dans l’Etude sur la collecte des eaux pluviales, pour un montant de 21 milliards de FBu, considérées comme nécessaires pour palier aux principales insuffisances du réseau de collecte des eaux pluviales. p. 75 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura MOYEN TERME : Rehaussement de la piste RN9- Mutimbuzi faisant office de digue (coût pris en compte au volet routes) LONG TERME : Canalisation de la rivière Gikoma aux alentours de Buterere Coût : 6 milliards FBu LONG TERME : Canalisation de la rivière Gasenyi vers la Gikoma Coût : 1,75 milliards FBu MOYEN TERME : Système d’alerte et stabilisation des pentes de 5 bassins versants (coût pris en compte volets GRC et GDT) MOYEN TERME : Canal entre quartiers Carama viabilisé et non-viabilisé Coût : 1 milliard FBu MOYEN TERME : Canalisation de la rivière Nyabagere et Kinyankonge Coût : 3,75 milliards FBu Illustration 56. Interventions préconisées pour améliorer le drainage Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Canal trapézoïdal de 2,5m de profondeur, bétonné dans le fond (10 cm de béton armé x 2,5m de largeur) et maçonné sur les Canalisation de bords, le long de la Nyabagere, en la rivière Moyen terme communes de Kamenge/ Cibitoke/ 3 750 000 000 FBu Nyabagere et Ngagara au-dessus de la RN1 (commune Kinyankonge Gihosha) + passages sous route RN9 + le long de la Kinyankonge depuis le quartier 9 jusqu'au lac. Linéaire : 7,5 km. Prolongement du canal entre quartiers Canal entre Carama viabilisé et non-viabilisé et quartiers redimensionnement de l'exutoire pour Carama Moyen terme 1 000 000 000 FBu permettre l'évacuation des eaux depuis le viabilisé et non- nouveau canal principal vers la RN9 puis viabilisé le long de la RN9 Amélioration du drainage de la rivière Gikoma aux alentours de la zone urbaine Drainage de la de Buterere : canal trapézoïdal de 2,5m de rivière Gikoma profondeur, bétonné dans le fond (10 cm aux alentours de Long terme de béton armé x 2,5m de largeur) et 6 000 000 000 FBu la zone urbaine maçonné sur les bords, afin de protéger de Buterere Buterere contre les inondations et d'améliorer les rendements agricoles dans cette zone humide. p. 76 3.2.1. Réseau de collecte des eaux pluviales Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Canalisation de la rivière Gasenyi depuis l'amont des quartiers Carama 1 et 2 jusqu’à l’exutoire après la RN9 ; 2,5 km de Canalisation de collecteur bétonné + passage sous route la rivière Long terme 1 750 000 000 FBu RN9. Canal trapézoïdal avec un fond de 15 Gasenyi cm de béton armé, une hauteur moyenne de 2,5 m (avec remblai côté aval) et 3 m de large au niveau du fond. Station Curage en amont de la station d'épuration d'épuration des Urgence 5 000 000 FBu pour rétablir un bon écoulement. eaux Station Renforcement du mur de soutènement par d'épuration des Moyen terme 50 000 000 FBu des gabions ou des maçonneries. eaux TOTAL URGENCE 5 millions FBu TOTAL MOYEN TERME 4,8 milliards FBu TOTAL LONG TERME 7,8 milliards FBu TOTAL 12,6 milliards FBu 3.2.2. Réseau de collecte des eaux usées La station d’épuration de la ville d’une capacité de 40.000 m3/j est actuellement sous -utilisée, elle fonctionne à moins de 50% de sa capacité nominale. Dans les quartiers inondés, notamment à Carama (commune de Kinama), la nappe phréatique étant très proche, certaines fosses ont débordé posant un sérieux problème sanitaire avec le mélange des eaux usées et des eaux pluviales. La solution à ce problème réside dans l’extension du réseau de collecte des eaux usées aux quartiers non encore équipés. Par ailleurs les deux bras de rivières Gikoma et Kinyankonge se rencontrent à proximité de la station d'épuration. On y observe un phénomène de sédimentation entrainant une diversion de l’écoulement qui met en danger le mur de soutènement de la station au niveau de l'ouvrage de franchissement vers les bassins de lagunage. Pour une meilleure protection des installations contre les inondations, un renforcement du mur de soutènement est préconisé sur 50 m environ afin de contenir les flots en cas de débordement des rivières. Cette activité protègera la station d’épuration mais est une activité consistant à l’amélioration des écoulements d es eaux pluviales ; son coût est donc reflété ci-dessus dans la section 3.2.1. Réseau de collecte des eaux pluviales. p. 77 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 3.3. Réseau d’adduction en eau potable Les actions identifiées pour le réseau d’adduction d’eau potable sont principalement de deux ordres :  les actions visant à rétablir la situation d’avant catastrophe par une reconstruction résiliente des dommages enregistrés. Ce sont les opérations à réaliser dans la phase d’urgence et à moyen terme ;  les actions à long terme visant à satisfaire de manière durable les besoins en eau de la ville par la construction d’une nouvelle usine des eaux sur le lac Tanganyika d’une capacité de 40.000 m3/j. Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Canal d'amenée Barrage en maçonnerie ; terrassement et d'eau brute vers maçonnerie du canal section 1,5 m² sur 800 Urgence 648 047 920 FBu l'usine des eaux m ; pose d'une conduite en fonte sur 600 m de Ntahangwa ; équipement (prise d'eau, vannes, etc.) Source d'eau de Réparation du captage et consolidation de Urgence 49 400 000 FBu Gatanguru l'aérateur Pont Chaussée du peuple Enrochement des piliers de soutien de la Murundi / Urgence passerelle ; recalage de la conduite DN700 83 200 000 FBu rivière ; fourniture et pose des conduites DN300. Ntahangwa Conduite Expropriation du bâtiment au niveau du Nyabagere côté sud du canal ; élargissement du canal ; DN200 en Moyen terme 34 450 000 FBu fourniture et pose d'une conduite en fonte amont du pont ductile DN200 sur une longueur de 20 m. de Kamenge Un projet de construction d’une deuxième usine d’eau sur le lac Tanganyika de 40.000 m3/j est en cours de négociation. Nouvelle usine Le financement est promis par le Long terme 20 020 000 000 FBu des eaux Gouvernement Hollandais à concurrence de 80% tandis que le Gouvernement Burundais devra trouver environ 10 millions d’euros. TOTAL URGENCE 781 millions FBu TOTAL MOYEN TERME 34 millions FBu TOTAL LONG TERME 20 milliards FBu TOTAL 20,8 milliards FBu p. 78 3.6. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués 3.4. Marchés Les marchés jouent un rôle primordial dans le développement économique du Burundi. Comme pour les autres infrastructures, les marchés n’ont pas été épargnés par la catastrophe qui s’est abattue dans les quartiers Nord de la ville de Bujumbura durant la nuit du 09 au 10 Février 2014. En effet, le marché de Gatunguru a été totalement dévasté par cette crue si bien que tous les kiosques y érigés (au nombre de 1 700) ont été totalement emportés, car ce marché se situe dans le prolongement direct de la rivière Gasenyi qui a dévié de son lit principal pour emprunter un alignement droit. Selon les estimations effectuées sur base des enquêtes réalisées, le coût de reconstruction de ces kiosques est estimé à 850 millions FBu, à raison de 500.000 FBu la pièce. Tous ces kiosques appartenaient à des particuliers qui s’étaient procuré un espace pour le commerce dans ce marché et qui avaient consenti des sacrifices énormes pour cet investissement. Quant aux travaux de nettoyage des matériaux de charriage, ils ont été effectués par la population elle-même lors des travaux communautaires. Pour ce qui concerne le marché de Kamenge en cours de construction sur financement de la Banque mondiale, il a également été touché par le débordement de la rivière Nyabagere. Un mur de soutènement des berges de cette rivière construit le long de ce marché a été partiellement endommagé, et des dépôts de boue ont eu lieu à l’intérieur de ce marché. Toutefois, comme les travaux étaient encore sous garantie, l’entrepreneur en charge de la construction de ce marché a pris contact avec la maison d’assurance pour supporter les réparations et les négociations se poursuivent positivement. Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Marché Remise en état d'une cinquantaine de Urgence dommages assurés Kamenge stands le long de la rivière. Marché Moyen terme Remise en état du marché. 850 000 000 FBu Gatunguru TOTAL MOYEN TERME 850 millions FBu L’augmentation de la résilience de ces marchés demande des interventions pour la protection contre les inondations, la collecte des eaux pluviales, la collecte des eaux usées, l’amélioration ou la restauration des infrastructures de communication et la gestion des risques de catastrophes, qui sont chiffrées au niveau des autres sections de ce rapport. p. 79 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 3.5. Réseau électrique Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Remplacement des poteaux ; fourniture et Ligne electrique Urgence installation d'un nouveau transformateur ; 104 325 000 FBu Gasenyi tirage de la ligne sur 2.5 km. TOTAL URGENCE 104 millions FBu 3.6. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués Le détail des interventions préconisées au niveau des infrastructures agricoles est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Remettre en état le barrage, les anneaux Périmètre Urgence d'irrigation et les hangars de stockage du 550 000 000 FBu irrigué de périmètre irrigué de Murago. Rubirizi Reconstruction de l’aqueduc métallique sur Urgence 100 000 000 Fbu la Gikoma Périmètre Elargissement des drains Bukirasazi et irrigué de Moyen terme Kinyankonge, et revêtement de ces drains 2 100 000 000 FBu Mubone par du moellon au mortier de ciment TOTAL URGENCE 650 millions FBu TOTAL MOYEN TERME 2,1 milliards FBu TOTAL 2,75 milliards FBu D’autre part, des ressources sont recherchées par le gouvernement pour un appui d’urgence (environ 150 000 FBu par ménage pour 11 814 ménages) et un programme de réhabilitation des périmètres agricoles (3 millions FBu par hectare), soit un total de 2 milliards FBu. Enfin certains travaux de drainage des eaux, mentionnés dans la section « 3.2.1 Assainissement des eaux pluviales », et travaux sur les ouvrages d’art, mentionnés dans la section « 3.1. Transport routier », contribueront à augmenter la résilience du secteur agricole, notamment au niveau des périmètres de Rubirizi, Mubone, Maramvya and Bugoma. Ces travaux concernent :  Protection de la culée du pont Gikoma par des murs de soutènement en moellon avec mortier de ciment, et murs de protection par gabionnage dans le prolongement du pont sur une distance de 20 m (des deux côtés) ; p. 80 3.6. Infrastructures agricoles et périmètres irrigués  Dragage de la rivière Gikoma, amélioration de sa dynamique d’écoulement et de ses digues ;  Amélioration de la dynamique d’écoulement de la rivière Mutimbuzi et de ses digues ;  Dérivation de la rivière Gasenyi vers la Gikoma ;  Réfection de la piste-digue Mutimbuzi-Marmvya. 3.7. Infrastructures scolaires Suite à la visite des infrastructure, il a été convenu que le Ministère de l’Enseignement de Base et Secondaire, de l'Enseignement des Métiers, de la Formation Professionnelle et de l'Alphabétisation envoie un lettre au Comité Interministériel d’Urgence et aux services municipaux pour demander (i) la remise en état des salles de classe affectées surtout à Kamenge II, (ii) le dégagement de la route qui mené vers l’EP Gasenyi (Mutimbuzi) ; (iii) de fournir les tôles pour réhabilitation de la toiture de l’EP Gasenyi pour 3 salles de classe. En parallèle, l’UNICEF et le Ministère ont mobilisé les Scouts, la population, la Croix -Rouge Burundais, des ONGs et les services municipaux pour désinfecter et nettoyer les salles de classe là où c’est possible ; et l’UNICEF a augmenté la distribution des kits scolaires. Le détail correspondant aux descriptions utilisées dans le tableau ci-dessous sont disponibles dans le fichier https://www.dropbox.com/s/ph89emknkfl2h51/Donn%C3%A9es- Education.xlsx. Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Vidange des latrines et assister les enfants Buterere I Urgence 4 122 080 FBu affectés en fournitures scolaires Vidange des latrines et assister les enfants Buterere II Urgence 4 122 080 FBu affectés en fournitures scolaires Cibitoke I Urgence Pas d'action 7 080 800 FBu Mutakura Urgence Vidange des latrines 1 080 800 FBu Vidanger et desinfecter l'ecole et les Nyabagere I Urgence 1 080 800 FBu latrines Vidange des latrines, distribution des kits Kinama IV Urgence 33 932 960 FBu scolaires Kinama IV Moyen terme Construction d'1 bloc latrine de 6 cabines 13 896 000 FBu Vidange des latrines, distribution des kits Gasenyi III Urgence 55 531 840 FBu scolaires Gasenyi III Urgence Construction d'1 bloc latrine de 6 cabines 13 896 000 FBu Construction de 11 salles de classe Kamemge II Urgence 263 896 360 FBu temporaire, distribution des kits scolaires p. 81 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Construction de 11 salles de classe en dur, Kamemge II Moyen terme construction de 2 blocs latrines de 6 112 712 000 FBu cabines chacune. EP Gasenyi Distribution des kits scolaires, Vidange des Urgence 32 069 520 FBu (Mutimbuzi) latrines EP Gasenyi Moyen terme Construction de 3 salles de classe 46 320 000 FBu (Mutimbuzi) EP Kinama III Urgence Distribution des kits scolaires 3 884 960 FBu EP Kinama III Moyen terme Construction de 3 salles de classe 46 320 000 FBu Bwumba Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Gishingano Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Kinyovu I Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Kinyovu II Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Muberure I Urgence Distribution des kits scolaires 771 680 FBu Muberure I Moyen terme Construction d'un bloc latrine de 6 cabines 13 896 000 FBu Bushaka Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Muberure II Urgence Distribution des kits scolaires 771 680 FBu Muberure II Urgence Construction d'un bloc latrine de 6 cabines 13 896 000 FBu Nyarukere I Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Nyarukere II Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu Sagara Urgence Distribution des kits scolaires 823 680 FBu TOTAL URGENCE 324 millions FBu TOTAL MOYEN TERME 364 millions FBu TOTAL 688 millions FBu 3.8. Infrastructures de santé Les centres de santé n’ont pas subi de dommages directs, mais la cour de trois d’entre eux ont été inondées, ce qui a provoqué la mise hors d’usage de cinq blocs de latrines. Il est recommandé de procéder d’urgence à la vidange des latrines, pour un montan t de 1 million FBu par bloc soit un budget total de 5 millions FBu. Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Centres de santé Urgence Nettoyage de 5 blocs de latrines 5 000 000 FBu TOTAL URGENCE 5 millions FBu p. 82 3.9 Gestion durable des terres et de l’eau 3.9. Gestion durable des terres et de l’eau Au Burundi, l’utilisation des terres tient peu compte de leur aptitude et de leur fragilité. Les pratiques agricoles traditionnelles sont souvent inappropriées, et la surexploitation des terres et un défis majeur dans le contexte de l’explosion démographique. Aux alentours de Bujumbura, la pression anthropique impose de mettre en œuvre, dès maintenant, les aménagements de gestion durable des terres et de l’eau nécessaires pour limiter les impacts d'une ville qui va doubler sa population et sa surface urbanisée dans les 15 prochaines années. Afin de protéger les alentours de Bujumbura contre les risques de ravinement, de glissement de terrain, de coulée de boue et afin de réduire progressivement les ruissellements, il est proposé de procéder dans un premier temps à des travaux préliminaires de stabilisation des pentes dans les bassins versants amont de Bujumbura (Gasenyi, Gikoma, Kidumbugwe, Muzazi, Nyabagere, Ntahangwa, 25 000 ha), pour une enveloppe de 15 milliards FBu ; puis, après environ 18 mois de mise en œuvre, de procéder à des travaux plus avancés de stabilisation des pentes, sur les mêmes 25 000 ha, pour 15 milliards FBu à nouveau. Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Dans les bassins versants amont de Bujumbura présentant des risques de glissement de terrain (Bujumbura (Gasenyi Travaux Gikoma, Kidumbugwe, Muzazi, initiaux de Moyen terme Nyabagere, Ntahangwa : 25 000 ha) : 15 000 000 000 FBu stabilisation des plantation d'éclats de souches d'herbes pentes fixatrices, d’arbustes fourragers (Leucaena, Calliandra) et d'arbres agroforestiers (Grévilléa, Cedrella, Moesopsis). Travaux de Dans les mêmes bassins versants : mesures stabilisation avancées de gestion durable des terres et Long terme 15 000 000 000 FBu renforcée des stabilisation des pentes avec une approche pentes de long-terme. TOTAL MOYEN TERME 15 milliards FBu TOTAL LONG TERME 15milliards FBu TOTAL 30 milliards FBu Les différentes mesures possibles sont présentées dans l’ouvrage La pratique de la gestion durable des terres et incluent : (i) la gestion intégrée de la fertilité des sols ; (ii) l’agriculture de conservation ; (iii) la collecte des eaux de pluie ; (iv) la gestion de l’irrigation à petite échelle ; (v) les barrières en travers de la pente ; (vi) l’agroforesterie ; (vii) la gestion intégrée de l’agriculture et de l’élevage ; (viii) la gestion des parcours pastoraux et (ix) la gestion durable des forêts. p. 83 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Illustration 57. Contribution des différentes pratiques de gestion durable des terres à l’adaptation aux changements climatiques et à la gestion des risques de catastrophes 3.10. Gestion des risques de catastrophes Le détail des interventions préconisées est dans le tableau ci-dessous : Valeur de Dénomination reconstruction - localisation Temporalité Description des travaux préconisés résiliente (FBu) Gatunguru, Mettre en place et tester Buterere, Isale, opérationnellement un système d’alerte et Urgence 500 000 000 FBu Gitega et de réponse dans les zones à risque de Muhuta glissement de terrain. Développer une cartographie des zones à Carte nationale Moyen terme 750 000 000 FBu risques et un système d’information Mettre en place et équiper des brigades de riverains pour le suivi des points critiques Brigades Moyen terme (notamment en matière de drainage), en 750 000 000 FBu communautaires commençant par les communes équipées d'un système d'alerte Rendre opérationnelle l’école de protection Ecole de Long terme civile avec une formation en prévention et 250 000 000 FBu protection civile en gestion des catastrophes Prendre en Proposer et chiffrer des mesures compte les d’atténuation des risques sectorielles facteurs de Long terme (transport, urbanisme, eaux pluviales, eaux 250 000 000 FBu risques au usées, zones industrielles, exploitation des niveau sectoriel ressources naturelles) TOTAL URGENCE 500 millions FBu TOTAL MOYEN TERME 1,5 milliards FBu TOTAL LONG TERME 500 millions FBu TOTAL 2,5 milliards FBu p. 84 3.10. Gestion des risques de catastrophes 3.10.1. Suivi des phénomènes dangereux, prévision et alerte L’objectif est de renforcer l’utilisation des prévisions et des connaissances disponibles au niveau de l’IGEBU et des autres services afin de sauver des vies et de réduire l’impact des événements hydro-météorologiques extrêmes sur l’économie et la société. Un système d’alerte devrait permettre d’informer les populations et les pouvoirs publics en cas de phénomène naturel dangereux, et d’activer les plans de prévention, anticipation ou de secours adéquats. Cela requiert de faibles investissements matériels, mais des investissements humains et institutionnels importants pour mettre en place des procédures opérationnelles adaptées à tous les contextes, et surtout les moins prévisibles. Ce système d’information fournirait une aide à la décision en permettant aux institutions participantes et au public un accès aux informations – développées par les institutions gouvernementales – suivantes13 :  Prévision des phénomènes dangereux (glissements de terrain, fermeture temporaire du lit des rivières, sécheresses, inondations par débordement ou ruissellement, feux de brousses, tempêtes) ;  Cartes et bulletins d’alerte identifiant clairement les risques liés à ces phénomènes, avec des références à des événements comparables survenus dans le passé ;  Points focaux chargés de la diffusion des informations, la préparation (contingence) et la réponse d’urgence ;  Conseils de conduite à tenir et de préparation à l’urgence ;  Coordination institutionnelle, retours d’expérience. Etant donné la faiblesse des connexions internet au niveau de certaines institutions, il est proposé de mettre en place un système d’information et d’alerte s’affranchissant autant q ue possible des contraintes liées à la bande passante. Ceci peut se faire par un téléchargement (mode « push ») des informations sur les disques-dur des ordinateurs des utilisateurs, dès que la connexion est disponible. L’ensemble des services d’alerte restent ainsi disponibles à tout moment, avec ou sans connexion à internet, et les données se mettent à jour progressivement lorsque la connexion le permet. Les livrables proposés à travers cette activité incluent : 1. Système d’information (mise en place des comptes utilisateurs et des dossiers partagés au niveau des institutions membres, affichage de couches d’informations provenant de serveurs WMS et développées dans le cadre de l’activité « cartographie des risques » présentée ci-dessous, intégration automatique des données au sein d’un SGBDR hébergé dans le « cloud », etc.) dans lequel sont organisées, analysées et traitées l'ensemble des données ; 13 Les ressources suivantes exposent les principes permettant de développer les capacités d’alerte nationales :  http://www.unisdr.org/2006/ppew/info-resources/ewc3/checklist/French.pdf  http://www.wmo.int/pages/prog/drr/projects/Thematic/MHEWS/MHEWS_en.html#goodpractices  http://www.gfdrr.org/sites/gfdrr.org/files/Implementing_Early_Warning_Systems.pdf p. 85 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura 2. Outil de consultation et de mise à jour "offline" (pour les institutions ayant une responsabilité par rapport à l’alerte) : constitution des caches de données adaptés permettant une consultation en l’absence de connexion internet ; 3. Outil de consultation GoogleEarth & internet (pour le public) ; 4. Développement d’applications dédiées Android et Apple (pour les institutions et pour le public) ; 5. Développement d’un canevas de procédures opérationnelles (à adapter pour chaque institution) définissant les responsabilités de chacune dans les phases de prévention, de veille/suivi et de vigilance/alerte. Dans ce contexte la responsabilité de lancer une alerte doit être coordonnée avec la mise en œuvre de la réponse adéquate ; 6. Formations pour l’ensemble des institutions permettant une utilisation cohérente du système ; 7. Simulation pour tester l’opérationnalité du système ; 8. Manuel d’utilisation pour la consultation et la mise à jour des informations , cohérentes par rapport aux procédures opérationnelles. Il est proposé de considérer ces développement de manière progressive, sur plusieurs années, avec la prise en charge dans une première phase de l’alerte aux populations les plus vulnérables au niveau des sites présentant des risques d’effondrement, de glissement de terrain ou de rupture de retenues collinaires (artificielles ou spontanées). Un budget de 500 million FBu est proposé pour cette première phase, qui devrait démarrer dès que possible pour éviter de voir un événement similaire à celui du 9-10 février se reproduire. 3.10.2. Développement d’une cartographie des zones à risques Le plan d’action pour le renforcement des capacités nationales pour la réduction des risques préconise le développement et la mise à jour régulière d’une cartographie des zones à risques. Avec l’objectif de fournir une information de qualité sur les impacts historiques et futurs liés aux aléas naturels, la mission préconise que cette cartographie combine la modélisation physique, avec une approche probabiliste (type CAPRA), et la cartographie des points critiques basée sur le retour d’expérience (base de donnée type Desinventar). En effet les informations empiriques (sur les événements passés) sont essentielles pour calibrer les modèles ; par ailleurs seuls les modèles permettent d’anticiper les risques sur la base de scénarios de conservation des sols, de développement urbain, de développement quelque soit le secteur ou de changement climatique. Cette connaissance des risques ne pourra se développer que dans la durée, avec un travail en phases. Il est ainsi recommandé de commencer à prendre en compte les aléas glissements de terrain et inondations dans les zones les plus touchées. Certains travaux existent et pourront dans un premier temps être rassemblés, afin d’exploiter progressivement les connaissances disponibles et de les développer. Une première phase du projet pourrait ainsi développer les produits suivants : p. 86 3.10. Gestion des risques de catastrophes 1. Base de données géoréférencée, historique et dynamique sur les aléas et leurs impacts. La base de données des impacts pourra être développée suivant la méthodologie "Desinventar" et intégrée au système d’information. A l’issue de cet exercice, les données disponibles au sein des différentes administrations, certaines principalement axées sur les aléas et les autres sur les impacts, pourront être croisées (un identifiant unique sera attribué à chaque événement) ; 2. Fonds cartographiques regroupés sous un référentiel géographique commun ou développés selon les besoins (occupation des sols, relief, découpages administratifs, zones de compétence / influence des différents membres de la plateforme, etc.) ; 3. Cartographie et analyse des aléas (zonage, période de retour pour différentes intensités, métadonnées incluant les dates des événements passés et les paramètres physiques permettant de les caractériser) pour les glissements de terrain, les pluies violentes, les inondations de rivières, les inondations rapides en zone rurale, le ruissellement urbain, les débordements de barrages/digues, les vents violents, les sécheresses agronomiques ; 4. Cartographie des principaux éléments / zones vulnérables (zones peuplées ou exploitées, ouvrages et infrastructures vulnérables, avec classification préliminaire de la vulnérabilité) pour chaque aléa ; 5. Cartographie des bonnes pratiques en matière de prévention ou de préparation à l’urgence avec accès à une banque de données permettant d’illustrer ces bonnes pratiques ; 6. Cartographie des principaux éléments présentant un intérêt dans la réponse d’urgence (moyens de transport, sites d’hébergement potentiels, points d’eau, réserves de carburant, de vivres, de produits pharmaceutiques, etc.) ; 7. Atlas des risques présentant les impacts potentiels des différents aléas sur les secteurs de l’économie et de la société (actuels et projections pour le futur sur la base de différents scénarios démographiques, économiques et climatiques) ; 8. Formations et atelier pour l’ensemble des institutions contribuant à la prévention et à gestion des catastrophes. Le développement de ces produits pourrait être une activité conjointe de la Plateforme Nationale de Prévention des Risques et de Gestion des Catastrophes et la Plateforme Nationale du Systèmes d’Information Géographique, mise en place le 6 mars 2014 dans le cadre de l'Infrastructure Nationale de Données Spatiales (INDSB, voir http://www.presidence.bi/spip.php?article4500). En effet la cartographie des risques est un exercice multisectoriel et suppose une collaboration institutionnelle étroite. Le coût estimé pour cette activité est de 1 milliard FBu réparti de la manière suivante :  Première année : Mise en place de la base de données des impacts (Desinventar), du service cartographique dédié (type GeoNode / SIERA), recueil des couches d’informations disponibles, identification des zones requérant un suivi particulier par rapport aux risques de glissement de terrain et d’inondation ; p. 87 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura  Deuxième année : Mise en place d’une ébauche de modélisation des risques (CAPRA) avec une approche multisectorielle et multirisque ; Comparaison des sorties du modèle avec les impacts historiques ;  Troisième année : Développement d’un atlas dynamique des risques permettant une projection sur la base de différents scénarios (politiques publiques, urbanisme, gestion de l’eau, pratiques de gestion durable des terres, changement climatique, etc.). 3.10.3. Mise en place et équipement des brigades de riverains pour le suivi des points critiques (notamment en matière de drainage) L’objectif de ces brigades de riverain serait d’assurer un suivi de l’entretien des can iveaux. Leur rôle devrait être défini avec les riverains, mais pourrait aller de la simple observation et notification, au nettoyage périodique des caniveaux (particulièrement quand l’IGEBU prévoit des fortes pluies, ou avant l’installation d’une saison pluvieuse). Les riverains tirent des bénéfices directs à travers leur implication collective, notamment en termes de protection de leurs habitations contre les inondations, de circulation de l’information (prévisions météorologiques), de formations, et de structuration sociale. Un projet pourrait apporter le matériel requis pour mener à bien ces travaux (charrettes, de pelles, de piques, de brouettes, de râteaux, de fourches, de sacs, de gants, de bottes et de tenues appropriées, selon les besoins). Ces brigades bénéficieraient d’un accompagnement pour optimiser les ressources matérielles et humaines disponibles. Il pourrait être mis en place un partenariat dans le cadre du recyclage des ordures, dont certaines peuvent être mises en valeur par compostage. De plus, ces brigades pourraient aussi jouer un rôle dans les décisions d’investissements de la Commune, d’une part en permettant la remontée d’information sur les défaillances au niveau des services appropriés, et d’autre part en réglant en priorité les déficiences en matière d’assainissement dans les quartiers qui assurent une utilisation, un suivi et un entretien convenable. L’accompagnement proposé pour la mise en place de ces brigades à Bujumbura est de 500 millions de FBu, pour une durée de 3 ans. 3.10.4. Prise en compte des risques dans le schéma directeur d’urbanisme, le schéma directeur d’assainissement pluvial, l’activité minière et les plans de développement locaux Dès le début du processus de développement de l’information sur les risques (cartographie des risques), il est proposé d’impliquer les techniciens spécialisés dans l’évaluation des risques, ayant une bonne connaissance des facteurs de risques sous-jacents, avec des experts et décideurs de différents secteurs, afin de travailler sur des scénarios d’investissement manière concertée. La gestion des risques de catastrophes peut présenter des coûts supplémentaires, mais peut aussi être source d’opportunités et permettre d’identifier des solutions innovantes pour rendre les investissements, notamment en matière d’infrastructures, viables et durables. p. 88 3.10. Gestion des risques de catastrophes Une approche possible pour la prise en compte des risques est l’évaluation environnementale stratégique, qui permet d’identifier non seulement l’impact des risques sur une activité mais aussi l’impact d’une activité sur les risques. Le travail sur différents scénarios permet d’optimiser les potentialités tout en réduisant les risques. Cette manière d’appréhender les risques permet aux décideurs de considérer les opportunités sur le long terme liées aux mesures de prévention. Le document « Outils d'intégration de la réduction des risques de catastrophes » donne des exemples et propose des approches en matière d’intégration des considérations concernant les risques de catastrophes dans les évaluations environnementales. La prise en compte des risques dans les secteurs de l’urbanisme, de l’assainissement, de l’exploitation minière est d’autant plus une priorité qu’elle permettra l’atteinte des objectifs de la Vision Burundi 2025, qui prévoie une augmentation progressive de l’urbanisation au cours des 10 prochaines années pour atteindre 40% sous l’effet combiné d’une politique volontariste d’urbanisation et de diversification économique qui prendra appui notamment sur le développement du secteur tertiaire et des exploitations minières. Dans un premier temps, il est proposé de soutenir l’assistance technique nécessaire à la prise en compte des risques dans les projets d’investissements dans les secteurs des transport, de l’urbanisme, de l’assainissement, et de l’exploitation des ressources naturelles, avec une enveloppe pour 3 ans de 250 millions FBu. 3.10.5. Rendre opérationnelle l’école de protection civile L’Ecole Supérieure de la Protection Civile a été mise en place, mais la formation n’a pas encore démarrée. Le gouvernement français a assuré des formations professionnelles des cadres de la Protection Civile, notamment pour les secouristes et les pompiers, ainsi que l’organisation des exercices de simulation pour la réponse aux situations de crise. Un projet de l’Union européenne centré sur le renforcement des capacités de la Protection Civile est en train d’être préparé. La proposition est de compléter cet appui avec des composantes spécifiques à la prévention, au retour d’expérience, à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme, avec une enveloppe pour 3 ans de 250 millions FBu.. p. 89 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Références Dossier partagé contenant l’ensemble des documents produits et références utilisées par la mission (documents, cartes, vidéos, photos, etc.) https://www.dropbox.com/sh/rn6qbmm7rpuzlto/vr6WZz30NP Aide-mémoire de la mission du 4 au 14 mars 2014 https://www.dropbox.com/s/ztiasaiibnxlx43/AideM%C3%A9moire.pdf Tableur Excel présentant des tableaux croisés dommages et des recommandations pour un relèvement et une reconstruction résilients https://www.dropbox.com/s/u6jks2jn27cwv0x/Donn%C3%A9es+Crois% C3%A9es.xlsx Carte au format GoogleEarth présentant l’ensemble des dommages et des recommandations pour un relèvement et une reconstruction résilients https://www.dropbox.com/s/xe4ta4pvw74y8y6/CarteBujumbura9- 10Feb2014.kmz Document d’analyse des données pluviométriques préparée par l’IGEBU pour cette mission https://www.dropbox.com/s/v7rrtnuqft3xsd0/IGEBU- AnalyseDonneesMeteoF%C3%A9vrier2014.docx Evaluation des dommages et recommandations concernant le secteur routier (préparé par le ST-PDSR, avec une présentation) https://www.dropbox.com/s/yrtb4oo6rr14exw/PDSR-STUDI- EvaluationDommagesRN1.pdf p. 90 Références Evaluation des dommages et recommandations concernant les infrastructures urbaines (préparé par le ST-PTPCE) https://www.dropbox.com/s/yi1gs7wwjoffqu3/PTPCE- CARAMAetGATUNGURU.docx Profil des sites d’accueil des sinistrés et de suivi des déplacements (aperçu, Buterere, Kamenge, Kinama I, Kinama II – préparé par l’OIM et la Croix-Rouge Burundaise) https://www.dropbox.com/sh/q43w6aink5bra9p/AnUUEll27a Présentation des dommages dans le secteur de l’éducation https://www.dropbox.com/s/rtkf9peyhk00qjd/Presentation-Education.pptx Présentation des dommages dans le secteur agricole https://www.dropbox.com/s/fzotooji9du9mub/Presentation_Agriculture.p ptx Recommandations de la Plateforme Nationale de Prévention des Risques et de Gestion des Catastrophes (PNPRGC) à l’atelier de restitution du 13 mars 2014 https://www.dropbox.com/s/2cufc5od1as6jkm/Presentation- RecommandationsPlateforme.pptx Contrat Ville – Etat pour Bujumbura https://www.dropbox.com/s/u5qqzyqispb768v/Contrat_Ville-Etat- Bujumbura.docx et rapports complémentaires dans le dossier https://www.dropbox.com/sh/6xfh53x2ro0pplv/Kh7sDoKQTJ Schéma directeur d’aménagement urbain https://www.dropbox.com/s/i2rcr9zl1pw4j41/SchemaDirecteurAmenage mentUrbain_Rapport3_Scenarios.docx et rapports complémentaires dans le dossier https://www.dropbox.com/sh/6xfh53x2ro0pplv/Kh7sDoKQTJ p. 91 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Etude sur la collecte des eaux pluviales https://www.dropbox.com/s/dsdqvg52p1o70h7/EtudeCollecteEvacuation EauxPluviales_Vol1.pdf et rapports complémentaires dans le dossier https://www.dropbox.com/sh/6xfh53x2ro0pplv/Kh7sDoKQTJ Schéma directeur d’assainissement des eaux usées https://www.dropbox.com/s/b9h7qdrq0rcfk8f/PlanDirecteurAssainisseme ntEauxUsees-01Resume.pdf et rapports complémentaires dans le dossier https://www.dropbox.com/sh/6xfh53x2ro0pplv/Kh7sDoKQTJ Plan Communal de Développement Communautaire de Buterere http://www.mairiebujumbura.gov.bi/download/buterere/pcdc_buterere.pdf Plan Communal de Développement Communautaire d’Isale https://www.dropbox.com/s/sn85zglclxwavwg/PCDC_Isale.docx Plan Communal de Développement Communautaire de Mutimbuzi https://www.dropbox.com/s/vjqh3t601yr1yjp/PCDC_Mutimbuzi.docx Plan Communal de Développement Communautaire de Kamengé https://www.dropbox.com/s/9nnsg4uo0qb8agx/PCDC_Kamenge.docx p. 92 Références Plan Communal de Développement Communautaire de Kinama http://www.mairiebujumbura.gov.bi/download/kinama/pcdc_kinama.pdf Vision Burundi 2025 http://www.presidence.bi/IMG/pdf/Vision_Burundi_2025_complete_FR.p df Nibigira & al : La vallée du rift est-africain face aux risques gravitaires : Cas de Bujumbura (Burundi) http://isterre.fr/docrestreint.api/7607/75f1bef8f598ac8c5402e7f6106583ed 234a1213/pdf/nibigira.pdf Plan d’action pour le renforcement des capacités nationales pour la réduction des risques, la préparation et la réponse aux urgences au Burundi 2013-2016 https://www.dropbox.com/s/xokdqaawwy54q1r/Plateforme- PlanActionNationalRRC2013-2016.docx Institut Géographique du Burundi (IGEBU) http://www.igebu.gov.bi Modèles SIG sur les risques d’inondations de la ville de Bujumbura https://www.dropbox.com/s/q3xu9po7razqiay/IGEBU-PAM- RisquesInondationsBujumbura.pptx Annonce du lancement de la plateforme nationale du Système d’Information Géographique http://www.presidence.bi/spip.php?article4500 p. 93 Mission d’évaluation suite à la catastrophe du 9-10 février 2014 aux alentours de Bujumbura Document provisoire de Stratégie Nationale Prévention des Risques et de Gestion des Catastrophes https://www.dropbox.com/s/oqdfll8mi4w6k9t/Plateforme- StrategieNationale.docx Plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques “PANA� http://unfccc.int/resource/docs/napa/bdi01f.pdf Plan de contingence national de gestion des urgences http://www.spcns- burundi.net/images/plan%20de%20contingence%20nationale%20de%20g estion%20des%20urgences.pdf La pratique de la gestion durable des terres http://knowledgebase.terrafrica.org/fileadmin/user_upload/terrafrica/docs/ topic_page/SLM_in_Practice_French.pdf Outils d'intégration de la réduction des risques de catastrophes http://www.preventionweb.net/files/1066_toolsformainstreamingDRRfr1. pdf Développement de systèmes d’alerte précoce : une liste de contrôle http://www.unisdr.org/2006/ppew/info- resources/ewc3/checklist/French.pdf p. 94 Plateforme Nationale de prévention des risques et de Ministère des Finances gestion des catastrophes Banque mondiale Av. de la Révolution DG de la Protection Civile Av. de l’Aviation Bujumbura, Burundi Bujumbura, Burundi Bujumbura, Burundi +257 22 222 775 +257 22 274 047 +257 22 206 200 finances@finances.gov.bi nibigiraed@yahoo.fr mnzeyimana@worldbank.org