F- ANALYSEECONOMIQUE DES PROJETSAGRICOLES Deuxieme edition, revue et augmentee J. PRICE GITTINGER , W b . , , .,.~~~~7- , :S-: _* f, , ,,: 1. A, i :1F+~~~~~~~ _, --. 3..iC..-_ -. /tS- .o*4W aX * ' - _ '. s- SE UNET UNE SERIEDE L'IDE SUR LE DEVLOPPEMENT ECONOMIQUE Analyse economique des projets agricoles UNE SERIE DE L'IDE SUR LE DEVELOPPEMENTECONOMIQUE -c-~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~I " -#~~~~~~A r - ~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 0-K--~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Analyse economique des projets agricoles Deuxieme e'dition, revue et augmentee J. PriceGittinger PUBLIE POUR L'INSTITUT DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA BANQUE MONDIALE Editions Economica PARIS SECOND EDITION, COMPLETELYREVISED AND EXPANDED, COPYRIGHT © 1982 BY THE INTERNATIONAL BANK FOR RECONSTRUCTION AND DEVELOPMENT / THE WORLD BANK 1818 H STREET, N.W., WASHINGTON, D.C. 20433, U.S.A. AlL RIGHTS RESERVED MANUFACTURED IN THE UNITED STATES OF AMERICA Les opinions et les interpretations que l'on trouvera dans de livre n'engagent que l'auteur. On ne peut les attribuer ni a la Banque Mondiale, ni aux organisations qui lui sont affiliees ni a aucune personne agissant en son nom. * Karya ini tersedia pula dalam Bahasa Indonesia dengan judul Analisa Ekonomi Proyek- Proyek Pertanian diterbitkan oleh Penerbit Universitas Indonesia (ln. Salemba Raya 4, Jakarta). * Esta obra tambien ha sido publicada en espanol bajo el titulo Andlisis econ6mico de proyectos agrzcolas,por la Editorial Tecnos (distribuci6n en Espana; Grupo Editorial, S.A., Don Ram6n de la Cruz 67, Madrid 1; distribuci6n en otros paises: GSR Internacional, Villafranca 22, Madrid 28, Espana). * t¢t*tr A09 1f9eS ta IA &Ill ( V *4t Declaration de disponibilite en langue chinoise. - 8 ) Des editions nationaLes en langue anglaise ont 6te publie's par la University of Indonesia Press et par la National Bank for Agriculture and Rural Development, Bombay, Inde. Quelques Tables d'interets composes et d'actualisation (cf. Chapitres 4 et 9, et Annexe B) sont reproduites directement a partir de l'ouvrage de J.P. Gittinger. L'edition francaise, Tables d'interets composeset d'actualisation,1979, ayant conserve les normes anglaises de division decimale, nous esperons que cela ne representera pas un trop grand inconvenient pour les usagers. © Ed. ECONOMICA, 1985 Tous droits de reproduction, de traduction, d'adaptation et d'execution reserves pour tous les pays. Avant-propos ACCELERER LA CROISSANCE ET ACCROITRE L'EFFICACITE des secteurs agricoles et ruraux des pays en developpement doit etre l'un des princi- paux objectifs de la communaute internationale. Des progres plus ra- pides sont indispensables, non seulement pour ameliorer les conditions de vie d'environ 60% de la population mondiale qui vit de l'agriculture, mais aussi pour approvisionner correctement l'ensemble des nations en denrees alimentaires a une epoque ou la population mondiale augmente rapidement et ou la hausse des revenus incite les consommateurs a acheter davantage et a se montrer plus exigeants. A moins que la production des pays en developpement ne progresse regulierement, le systeme mondial de production et de distribution de denrees alimen- taires sera mis a rude epreuve et la malnutrition risque de faire des ravages dans les pays les plus pauvres et les pressions inflationnistes de s'intensifier dans les pays industriels. Ces prochaines annees, I'agriculture et le developpement rural auront la priorite dans les programmes de pret de la Banque mondiale et de I'Association internationale de developpement (IDA). La Banque mon- diale continuera de faire beneficier ses pays membres de ses compe- tences techniques et d'une aide financiere. Elle les aidera a developper leurs reseaux d'irrigation, a fournir des services de vulgarisation plus efficaces, a accroitre leur capacite de stockage de denrees alimentaires, a diffuser les techniques agricoles et a ameliorer la commercialisation et la distribution des produits agricoles. Cette entreprise exigera de grandes quantites de ressources rares - aussi bien humaines que financieres - que ce soit la Banque ou les pays membres qui les fournissent. II nous faut utiliser ces ressources au mieux. Depuis sa creation, la Banque pousse les responsables des projets pour lesquels elle accorde des prets a les preparer avec le plus grand serieux. Elle l'exige meme. Le present ouvrage constitue un instrument de plus qui permet a la Banque de mener a bien le travail entrepris dans le domaine agricole. La Banque partage avec ses pays membres et leurs services techniques et administratifs l'experience et les connaissances qu'elle a acquises, les aidant a prendre des decisions d'investissement judicieuses qui leur permettent d'accroitre les revenus nationaux et d'ameliorer la qualite de la vie des habitants du monde en developpement. Tout investissement dans l'agriculture et le d6veloppement rural influe sur le sort de millions de personnes et il n'est pas de secteur ouiun choix rationnel, fonde sur l'change d'informations, soit plus important. L'Institut de developpement economique (IDE) joue un r6le de pre- mier plan en diffusant les donnees d'experience rassemblees par la Banque. Depuis sa creation en 1954, plus de 10 000 hauts fonctionnaires de pays membres ont suivi ses s6minaires tant au siege, a Washington, D.C., qu'a l'6tranger. L'Institut a aide des dizaines d'organismes du monde entier a introduire dans leurs programmes des cours de gestion 6conomique et d'analyse de projets. La Banque est soucieuse d'accelerer le d6veloppement agricole et rural: c'est pourquoi nous publions cette Analyse e'conomique des projets agricoles,qui repose sur les seminaires de l'IDE. Cet ouvrage presente une methodologie rationnelle d'analyse des projets qui est la synthese des travaux de sp6cialistes agricoles de la Banque et du monde entier. On a veille a ce que les sujets techniques examines puissent etre facile- ment compris par tous ceux qui n'ont pas fait d'etudes poussees en 6conomie. Cet ouvrage pourra &tre utilise par des personnes etudiant seules, ou pour des cours. Nous avons 6t6 heureux de voir que la premiere 6dition avait ete aussi bien accueillie. Depuis sa publication en 1972, ce livre est devenu un ouvrage de reference pour ceux qui planifient les projets agricoles et enseignent l'analyse des projets. Nous esperons que cette edition revi- see, qui porte sur un plus grand nombre de themes et qui est fondee sur des exp6riences plus r6centes, sera encore plus utile. A.W. CLAUSEN Presidentde la Banque mondiale Washington, D.C. Juin 1982 Table des matieres Avant-propos par A. W. Clausen I Preface xiii Pour une bonne utilisation de cet ouvrage xvii PREMIERE PARTIE La notion de projet 1. Les projets: * Fer de Lance)> du de'veloppernetnt 3 Qu'est-ce qu'un projet? 4 Plans et projets 6 Les avantages que pr6sente le ((format de projet ) 8 Limites du format de projet 10 Aspects de la preparation et de l'analyse de projet 14 Aspects techniques 14 Aspects relatifs aux institutions, d l'organisationet d la gestion 15 Aspects sociaux 17 Aspects commerciaux 18 Aspectsfinanciers 19 Aspects economiques 21 Le cycle du projet 24 Identification 25 Preparationet analyse 26 Evaluation 27 Mise en ceuvre 28 Evaluation retrospective 29 vii Viii TABLE DES MATIERES Exactitude de l'analyse des projets agricoles 31 Effets dconomiques 31 Effets sur les revenus des paysans pauvres 32 Experience touchant la mise en cruvre 32 Pourquoi les analyses des projets agricoles se revelent-elles fausses? 34 Problemesse rapportant d la conceptionet d l'execution du projet 34 Problemesresultant d'une mauvaise analyse des projets 41 Les etapes de I'analyse de projet 43 2. Definition des couts et des avantages d'un projet 49 Objectifs, couts et avantages 49 Comparaisons des situations ((sans >> et «avec)> le projet 53 Transferts financiers directs 58 Couits des projets agricoles 60 Biens physiques 60 Travail 60 Terres 61 Provisionspour imprevus 61 Taxes 62 Service de la dette 62 Couts irreversibles 63 Avantages tangibles des projets agricoles 64 Accroissementde la production 64 Amelioration qualitative 65 Changement du moment de la vente 66 Changement du lieu de la vente 66 Modification du produit (tri et transformation) 66 Re'ductiondes coats par la mecanisation 67 Coats de transportreduits 67 Diminution des pertes 67 Avantages tangiblesdirectsd'une autre nature 68 Coats et avantages secondaires 68 Couts et avantages intangibles 71 DEUXIEME PARTIE Aspects financiers de I'analyse des projets 3. Determination des prix des coats et des avantages 75 Les prix traduisent la valeur 75 D6termination des prix du marche 80 Point de premiere vente et prix au producteur 80 Prix des biens interme'diaires 82 Autres problemesde la determinationdes prix du marche 83 Prix d la limite territorialedes projets 85 Pr6visions des prix futurs 86 Modification des prix relatifs 87 Inflation 88 Prix des produits 6chang6s sur lc marche international 89 Prix financiers de paritc a l'exportation et . l'importation 90 4. Analyse de l'investissement agricole 99 Objectifs de l'analyse financierc 100 Definition des incidencesfinancieres 100 Jugement de l'efficacitede l'utilisation des ressources 100 Evaluation des incitations 101 Fourniture d'un plan definancement sain 101 TABLE DES MATIERES ix Coordinationdes contributionsfinancieres 101 Appreciation de la competenceen matiere de gestionfinanciere 102 Pr6paration de l'analyse de l'investissement agricole 102 Elements de I'analyse de l'investissement agricole 110 Convention comptablepour l'analyse de l'investissementagricole 113 Utilisation des ressourcesde l'exploitation 115 Productionagricole 128 Intrants agricoles 137 Budget de l'exploitation 146 Accroissement des avantages nets 160 Budgets par activit6s unitaires 161 Calcul du service de la dette 168 Interet simple 169 Amortissement du principal en versementsegaux 172 Annuites constantes 174 Annuites constantesavec intiret capitalise 179 Diminution de la chargereelledu service de la dette 180 Annexes. Projections concernant les troupeaux 185 Terminologie et definitions 187 Conventions de calcul 187 Coefficients techniques 189 Unitis animales 197 D&terminerla compositiondu troupeaustabilise 199 Comment suivre la croissance du troupeau 204 Emploi de machinesa calculer 209 Budget de l'alimentation animale 209 5. Analysefinanci6re des industries de transformatiotn deproduits agricoles 215 Bilan 218 Compte d'exploitation 222 Etat des sources et emplois des fonds 225 Ratios financiers 229 Ratios de l'efficacite 230 Ratios du benefice 231 Ratios de solvabilite 234 Rentabilit6 financiere 237 6. Incidence des projets stir les recettes et de'penses de l'Etat 243 Compte des recettes et d6pcnscs de l'Etat 245 Comptc dcs devises 250 Recouvremcnt des couts 251 Objectifs dii recouvrementdes couts 252 Determination du niveau des redevances pour l'eau et des taxes sur les avantages 253 Evaluation du recouvrementdes coatset de la rente comptable 255 Affectation des couts communs 263 Principesge5neraux de l'affectationdes coats 263 Mithode des coats separableset des coats communs 264 TROISIEME PARTIE Aspects economiques de I'analyse des projets 7. D&ternination des valeuirs &eonomniques 275 D6termination de la prime ou correction de change 280 Transformation des prix financicrs cn valeurs economiques 284 X TABLE DES MATIERES Etape 1. Ajustement pour prendre en compteles transferts financiers directs 284 Etape 2. Prise en compte des distorsionsde prix des biens donnant lieu 2 des echangesinternationaux 285 Etape 3. Prise en compte des distorsionsde prix des biens qui nefont pas l'objet d'echangesinternationaux 288 Elements qui font indirectementl'objet d'changes internationaux 302 Valeurseconomiquesde parite d l'exportation et a l'importation 307 Indicateurs de politique commerciale apportes par l'analyse des projets 310 Evaluation des couts et des avantages intangibles 317 ((Arbre de d6cision o pour d6terminer les valeurs 6conomiques 322 8. Agregation des comptes des projets 325 Agregation des budgets des exploitations agricoles 325 Autres problemes souleves par l'agregation 328 Annexe. Modele de projet en forme de diagramme 330 Mesures du revenu national 330 Valeur ajoutee 331 MoMle du projet 332 QUATRIEME PARTIE Mesures de la valeur d'un projet 9. Comparaison des coats et des avantages 339 Evaluation de projets sans recours a l'actualisation 340 Classementpar examen sommaired'un projet 341 Delai de recuperation 342 Produit par unite de depense 343 Produit moyen annuel par unite de depense 343 Revenu moyen d'un investissementestime a sa valeur comptable 344 Valeur de I'argent dans le temps 345 Interet 346 Interets composes 346 Valeur actualisee 349 Valeur actualiseed'une serie de rentre'esfutures 351 Calcul de la valeur d'un projet a l'aide de la m6thode de l'actualisation 355 Choix du taux d'actualisation 355 Convention d'actualisationpour l'analyse des projets 356 Calcul des avantages supplementaires nets (cash flow supplementaire) 358 La valeur actualisee nette 361 Taux de rentabilite interne 373 Calcul du taux de rentabilite interne 375 Re&investissement des revenus 383 Possibilitede plusieurs taux de rentabilite interne 383 A quel moment doit-on calculerle taux de rentabilite? 385 Le ratio avantages-couts 387 Le ratio avantages nets-investissement 391 Choix entre plusieurs variantes d'un meme projet 394 Qu'arrive-t-il a l'amortissement? 395 Dur6e de la periode d'un projet 399 Jusqu'oiu pousser les calculs d'actualisation? 401 Comparaison des methodes d'actualisation aboutissant au classement des projets 402 TABLE D)ES MATIERES Xl Annexe. Formules mathematiques des mesures actualis6es de la valeur dc projets 405 10. Evaluation d'un projet par la PnMtzodede I'actualisatiowl 409 Analyse de sensibilit6 (traitement de l'incertitude) 409 Prix 410 Delais d'execution 410 Depassementsde devis 410 Rendements 411 Technique de l'analyse de sensibilitc 415 Valeur de variation 419 Choix cntre divers projets qui s'excluent mutuellement 421 Projets entierementdifferentsles uns des autres 423 Choix entre dijferentesdimensionsd'un projet 425 Choix entre differentscalendriers 427 Choix entre plusieurs techniques(taux d'indifference) 431 Objectifs suppl6inentairesdesprojets afins multiples 436 Provisions pour impr6vus 442 Couts de remplacement 445 Valeur r6siduelle 445 ( Taux de change interne > 447 Calcul des mesures de la valeur des projets en se servant des prix courants 448 Utilisations d'unc calculatrice dans I'analyse des projets 452 Annexes A. Dircctives pour l'elaboration des rapports de pre'paration des pro/ers 461 1. Resum6 et conclusions 462 2. Introduction 462 3. Donn6es g6n6rales 463 3.1 Contexte economiqueactuel 463 3.2 Le secteuragricole 463 3.3 Objectifs de developpementet objectifssociaux 463 3.4 Repartition des revenus et pauvrete 463 3.5 Institutions 464 4. Raison d'&tre du projet 464 5. La zone du projet 464 5.1 Cadre physique 464 5.2 Base &conomique 465 5.3 Aspects sociaux 466 5.4 Infrastructures 467 5.5 In'stitutions 468 6. Le projet 468 6.1 Descriptiondu projet 468 6.2 Caracteristiques de'taillees 469 6.3 Calendrierdu projet et pdriode de d&aissement 470 6.4 Estimation des coats 471 6.5 Financement 472 6.6 Passation des marches 473 6.7 Effet sur l'environnement 473 7. Organisation et gestion 473 7.1 L'administration du credit 474 7.2 Circuits de commercialisation 475 7.3 Approvisionnetnent enfacteurs de production 475 Xii TABLE DES MATIERES 7.4 Reformie agraire 475 7.5 Activites de recherche 475 7.6 V1ulgarisation 475 7.7 Cooperatives 476 7.8 Organisation et participation des agriculteurs 476 8. Production, marches et resultats financiers 476 8.1 Production 476 8.2 Etude des marches 477 8.3 Revenu agricole 477 8.4 Industries de transformation et organismes de commercialisation 477 8.5 Organismes publics ou organismes charges du projet 478 8.6 Recouvrement des coats 478 9. Avantages etjustification 478 9.1 Avantages sociaux 479 9.2 Avantages economiques 480 10. Problemes restant a resoudre 480 11. Annexes 480 B. Tables d'interets composes et d'actualisation d trois decimales 483 Coefficient pour 1 a int&es composes 484 Coefficient pour I par an a interets composes 484 Coefficient de placement 484 Coefficient d'actualisation 485 Coefficient de valeur actuclle pour une annuite donnec 485 Coefficient de recuperation du capital 485 C. Sources d'assistance au niveau institutionnel pour la ion preparation des projets 489 Assistance bilaterale 489 Assistance multilaterale 489 Communaute europeenne 490 Programme des Nations Unies pour le developpement 490 Programmes de cooperation FAO-Banques de developpement 491 La Banque mondiale 492 Consultants 493 Bibliographie 499 Glossaire 513 Preface CET OUVRAGE EST DESTINE a fournir aux responsables des investisse- ments agricoles des pays en developpement des outils d'analyse de qualit6 dont lis puissent se servir pour 6valuer la rentabilite potentielle des projets proposes. Portee et methodologie I1 ne s'adresse pas seulement a un cercle etroit de specialistes de 1'economie agricole, mais a tous ceux qui exercent une responsabilite quelconque dans la mise au point des projets agricoles dont on attend une rentabilite elev6e: agronomes, specialistes de 1'elevage et de l'irriga- tion, etc. C'est a toutes ces personnes que se r6fere le terme d'analyste. Le pr6sent ouvrage donne aux interesses la possibilit6 d'ajouter a leur qualification professionnelle un outil specialis6 polyvalent leur permet- tant d'appliquer, ensemble, leurs connaissances a l'analyse des projets proposes. La theorie economique classique qui est a la base du systeme analyti- que expose ici est simple; elle ne devrait pas rebuter un profane de 1'economie. Pour les non-specialistes, nous aborderons au cours de notre expose les quelques elements de theorie indispensables, et j'ai defini les termes techniques aussi bien dans le corps du texte que dans le glossaire figurant en fin d'ouvrage. De meme, le niveau des math6mati- xiii XiV PREFACE ques ne depasse pas les quatre regles et les notions les plus simples d'algebre. Les calculs que nous rencontrerons sont cependant trop fastidieux pour etre faits a la main, mais il suffira de disposer d'une simple machine a calculer (voir Chapitre 10 ( Utilisations d'une calcula- trice dans l'analyse des projets )). Un ordinateur serait superflu. Le systeme analytique decrit dans cet ouvrage decoule logiquement de la methodologie g6nerale couramment utilisee par la Banque mon- diale dans presque toutes les analyses de projets (Gittinger, Garb et Thieme, 1982). (Les analyses de la Banque mondiale laissent apparaitre, toutefois, quelques variations de detail en fonction du secteur d'activit6 et de la personnalite de l'analyse). Ce systeme est generalement em- ploy6, avec des differences mineures, par la plupart des organismes internationaux concernes par les transferts de capitaux, notamment la Banque africaine de developpement, la Banque asiatique de developpe- ment et la Banque interamericaine de developpement. L'analyse econo- mique y est basee sur les <, c'est-a-dire des prix qui ont des repercussions sur le revenu national au sens large, ce qui, pour chaque projet, permet de determiner celle des solutions proposees qui rapportera le plus sur le plan du revenu national. Les decisions d'inves- tissements portent, chaque annee, sur des millions de dollars. Les nombreuses pages d'analyse economique produites pour etayer des projets d'investissement ne font gen6ralement pas intervenir de notions plus compliqu6es que celles exposees dans les pages qui vont suivre, quoique certains investissements importants puissent necessiter une etude tres poussee pour tenir compte de tous les tenants et aboutissants des diff6rentes phases d'un projet agricole complique. Au cours des dernieres annees, on a propose plusieurs systemes d'analyse qui 6largissent le cadre de la m6thodologie retenu ici pour prendre en consideration non seulement la contribution d'un projet au revenu national mais aussi son impact sur la repartition des revenus et sur l'epargne. Les plus connus sont ceux de Little et Mirrlees (1974), l'Organisation des Nations Unies pour le developpement industriel (ONUDI) (1972a), et Squire et van der Tak (1977). Ces systemes analytiques, qui restent l'objet de discussions approfondies dans les milieux specialises, sont beaucoup plus compliques que celui qui est propose dans cet ouvrage sans qu'il y alt toutefois incompatibilit6. En fait, Squire et van der Tak recommandent la meme methodologie de definition et d'evaluation que nous. Mais, apres avoir d6termine leurs valeurs economiques sur la base des prix d'efficacite, Squire et van der Tak en evaluent l'influence sur la distribution des revenus et sur l'epar- gne. Dans notre systeme, nous nous bornerons a I'analyse des prix d'efficacite. Ensuite ncrus proposerons qu'une decision subjective soit prise pour determiner, parmi les solutions a haut rendement, celle qui a les effets les plus favorables sur la repartition des revenus, 1'epargne et d'autres objectifs d'envergure nationale. I1 est impossible d'adapter directement le systeme que nous pr6conisons ici aux systemes utilises par Little et Mirrlees ou par l'ONUDI, mais l'analyse que nous avons faite ne fait ressortir aucune difference conceptuelle fondamentale, du moins jusqu'au point oui nous l'avons pouss6e. Little et Mirrlees, PREFACE XV comme l'ONUDI, presentent, pour tenir compte des questions de repartition des revenus et d'epargne, des methodes plus poussees qui n'ont pas a figurer dans le syst&me d'analyse classique qui est le n6tre. L'6dition r6vis6e Par rapport a sa premiere edition publiee en 1972, le pr6sent ouvrage 6tudie plus a fond la facon d'aborder les projets et, grace a l'experience acquise ces dernieres annees, offre un proced6 de traitement plus detaille et plus rigoureux de la definition, de la fixation des prix et de l'evalua- tion des couts et des avantages. Le systeme analytique de base demeure cependant le meme. L'6tude des budgets des exploitations agricoles ainsi que d'autres aspects de l'analyse financiere a et6 tres etoffee, ainsi que, a un degre moindre, la methode de comparaison des couts et des avantages. La premiere edition a ete tres utilisee pour l'enseignement de l'analyse des projets a l'Institut de developpement economique (IDE). L'ordre chronologique des matieres enseignees a l'Institut lors des stages sur les projets concernant l'agriculture, le developpement rural, le credit agri- cole, l'elevage et l'irrigation est generalement le meme que dans cet ouvrage. C'est ainsi que le principe d'ensemble du projet est present6 d'abord, suivi par 1'examen des budgets d'exploitation et l'analyse financiere, pour se terminer par l'analyse 6conomique. (On trouvera une description plus detaillee du processus d'analyse des projets et de la facon dont sont organis6s les chapitres du pr6sent ouvrage dans la derniere partie du Chapitre 1, intitulee ". Comme ce processus analytique est r6petitif, on trouve souvent dans les chapitres des renvois aux sections et aux paragraphes appropries d'au- tres chapitres. Estimations L'analyse des projets repose sur de nombreuses hypoth&ses qui, par leur nature meme, sont seulement des approximations. Les r6sultats finals des calculs devraient donc etre arrondis en tenant compte de cette restriction et present6s uniquement sous la forme de chiffres representa- tifs - on parlera, par exemple, de millions ou de milliers d'unites monetaires, de milliers ou de centaines de tonnes ou d'hectares, etc. xvii Xviii POUR UNE BONNE UTILISATION DE CET OUVRAG£ Toutefois, pour rendre les divers points de la methode encore plus sensibles, on a, dans cet ouvrage, pousse de nombreux calculs plus loin que ne l'exigeait cette regle. Ceux-ci ne doivent donc pas etre consi- der6s comme des modeles absolus. (Cette question est 6tudiee dans le paragraphe du Chapitre 9 intitulk <(Jusqu'ofi pousser les calculs d'actua- lisation )>). Forme decimale Dans ce document, la forme decimale est indiquee par une virgule (,). A chaque fois que l'on voudra faire apparaitre une fraction decimale inf6rieure a l'unite, on mettra un zero avant la virgule pour 6viter une erreur de lecture; un quart s'ecrira donc sous la forme decimale 0,25. des nombres Convention d'arrondissement Dans les exemples quantifi6s donn6s dans ce livre, les nombres ont ete arrondis comme suit: 1. Quand on doit supprimer un chiffre inferieur a 5, le chiffre imme- diatement a gauche n'est pas modifie. 2. Quand on doit supprimer un chiffre superieur a 5, le chiffre a gauche est augmente de 1. 3. Quand un chiffre exactementegal a 5 doit etre supprime, le chiffre a gauche n'est pas change s'il est pair; il est augmente de 1 s'il est impair. En application de cette regle, tous les nombres qui ont 6te arrondis en supprimant un chiffre exactement egal a 5 apparaissent toujours sous la forme de nombres pairs. Ainsi, dans la premiere table d'interets composes qui apparait dans le paragraphe intitule interets composes )>au Chapitre 9, les nombres ont &6 arrondis de la facon suivante: 1 050 x 1,05 = 1 102,50 arrondi a 1 102 (regle 3) 1 102 x 1,05 = 1 157,10 arrondi a 1 157 (regle 1) 1 157 x 1,05 = 1 214,85 arrondi a 1 215 (regle 2) Calculs Tout au long du texte, l'analyse des projets est illustree par des equations placees entre parentheses ou entre crochets. On aura aupara- vant explique comment les chiffres de ces equations ont et6 obtenus. La plupart de ces calculs font appel a des notions 6elmentaires d'arithmeti- que. (Par souci de perfection, de nombreux calculs present6s de cette facon sont d'une tres grande simplicite et j'espere que la lecture d'exem- ples aussi evidents n'apparaitra pas trop fastidieuse au lecteur). On trouvera egalement des formules plus elaborees dans les memes pages. POUR UNE BONNE UTILISATION DE CET OUVRAGE Xix Unit6s de mesures et monnales Sauf specification contraire, toutes les mesures sont donnees en sys- teme m6trique - otonne > signifie donc tonne m6trique et non tonne forte (long ton) ou tonne courte (short ton). Les unites de type particu- lier - comme les <(unitesanimales > ou les <- sont definies a la fois dans le texte et dans le glossaire (voir ci-dessous <(documentationde reference >>). Pour bien montrer l'ampleur planetaire des efforts consentis au profit du developpement agricole, les montants qui figurent dans les exemples de comptes des projets sont exprimes dans la monnaie du pays concerne par le projet. Les symboles normalises de ces monnales sont donnes dans le texte et dans les tableaux; on se sert aussi, le cas 6cheant, d". Num6ration Quelques explications sur les conventions de num6ration appliquees dans cet ouvrage peuvent faciliter la lecture des tableaux, des formules mathematiques et des coefficientsd'actualisation a six decimales. Tableaux Dans les tableaux, un zero signifie oneant >> ou un «rrmontant et nul >>, objet >. Dans les Chapitres 4, 5 et 6 et dans les un tiret (-) veut dire «(sans Tableaux 9.7 et 9.8 ouiles comptes financiers sont etudi6s, on a adopte la convention comptable qui consiste a placer les nombres negatifs entre parentheses. Dans les autres tableaux, les nombres negatifs sont affectes du signe moins (-). 11 y a plusieurs sortes de tableaux: les uns font apparaitre les mrthodes de calcul (par exemple les Tableaux 3.3 et 7.2); d'autres representent des <«comptes-types > qui proposent un format pour les comptes du projet, qu'il s'agisse de l'analyse financiere (les tableaux du Chapitre 4) ou de l'analyse 6conomique (les tableaux du Chapitre 7); d'autres encore,plus usuels, recapitulent simplement les donn6es du projet. Dans certains tableaux <« comptes-types >> et pour aider a leur compre- hension, on trouve, apres les lignes d'entrees principales, des renseigne- ments compl6mentaires (par exemple, le taux de rentabilite financiere ou &conomique).Le lecteur devra se souvenir que, pour parvenir aux totaux des tableaux des Chapitres 9 et 10 qui comprennent des entrees couvrant plusieurs ann6es, les montants annuels doivent &tremultiplies par le nombre d'ann6es en cause. Dans les tableaux qui repr6sentent des comptes financiers, le lecteur notera que, dans certains cas, certaines annees interm6diaires ne sont pas mentionn6es (voir, par exemple, le Tableau 5.1). XX POUR UNE BONNE UTIL[SATION DE CET OUVRAGE Pour faciliter les calculs, on a tire des Tables d'intir&ts composeset d'actualisationde Gittinger (1979) les sept tables d'inter&ts composes et d'actualisation qui figurent dans cet ouvrage. Mathematiques Comme on l'a vu plus haut, on s'est servi, dans ce document, d'une numeration arithmetique classique. Pour indiquer une division dans une ligne de chiffres, on a utilis6 de preference le signe (:) plut6t que la barre de fraction (/). Dans le paragraphe du Chapitre 10 intitule , les operations a effectuer sur les touches de la calculatrice electronique d'un modele simple sont indi- quees en caracteres gras. Coefficientsd'actualisationd six dc&imales Lorsqu'on a utilis6 des coefficients d'actualisation a six d6cimales dans le texte ou dans les tableaux, on a laisse un blanc entre la troisieme et la quatrieme d6cimale pour faciliter la lecture. Termes techniques Les termes specialises portant sur les finances, la comptabilite, l'6co- nomie et les projets (ainsi que les quelques sigles et abr6viations utilises dans cet ouvrage) ont et rassembles et definis dans le glossaire (voir ci- dessous, <(documentation de r6f6rence>>).Les plus importants d'entre eux sont aussi, evidemment, definis dans le texte au moment de leur emploi. Pour faciliter l'interpretation du format des comptes du projet, les principales rubriques des tableaux de comptes-types - postes qu'on retrouvera le plus souvent dans la plupart des analyses de projets agricoles - ont et inscrites en italique dans le texte des Chapitres 4, 5, 6 et 8. Documentation de r6f6rence Le lecteur desireux de pousser plus avant l'6tude de l'analyse des projets peut trouver une documentation de reference dans cet ouvrage ou se reporter aux sources indiquees. Annexes Quelques supplements a l'etude de certaines questions figurent en annexe des Chapitres 4, 8 et 9. Les annexes de l'ouvrage fournissent les directives generales a suivre pour la redaction d'un rapport d'analyse de projet agricole (Annexe A); elles offrent des tables resumees d'actualisa- POUR UNE BONNE UTILISATION DE CET OUVRAGE XXi tion pour le calcul des taux d'actualisation courants et les formules permettant de determiner directement les coefficients d'actualisation au moyen d'une calculatrice electronique (Annexe B); elles etudient aussi les differentes sources, bilaterales et multilaterales, d'aide sp6cialis6e pour la preparation de projets agricoles complexes (Annexe C). Bibliographie Dans le texte, les principales sources ont ete mentionnees en donnant le nom de l'auteur et la date de publication de la documentation citee. La liste de ces sources, agrementee de references et d'annotations complementaires, figure dans la bibliographie. Les sources concernant certains tableaux ou figures particuliers ne sont pas mentionnees dans la bibliographie mais sont donnees in exten- so dans la legende de ces tableaux ou de ces figures. Parmi les sources indiquees, certaines ont une diffusion restreinte et ne peuvent etre communiquees au grand public. Je n'aurais pu ecrire cet ouvrage sans recourir a l'experience de l'Institut de developpement economique (IDE) et a celle de son organi- sation mere, la Banque mondiale. Les archives de cette experience sont, pour la plupart, tombees dans le domaine public. On trouvera a la derni&re page du pr6sent livre les renseignements necessaires pour obtenir des publications de l'IDE et de la Banque mondiale. Glossaire Le lecteur appreciera sans doute que le glossaire ait ete enrichi. I1 donne les d6finitions des principaux termes techniques utilises dans cet ouvrage. Comme les specialistes qui redigent les analyses de projet agricole donnent a certains de ces termes une interpretation differente, comme, d'autre part, ces sp6cialistes sont des professionnels dont la curiosite est toujours en eveil - il faut qu'il en soit ainsi -, et comme, enfin, le champ d'action est lui-meme dynamique et changeant, les definitions donn6es ne peuvent etre considerees comme a d6finitives >>; elles refletent simplement l'usage qu'on en a fait dans le pr6sent docu- ment. Exemples de projets Afin d'illustrer la methode d'analyse presentee ici, on s'est servi de donnees tir6es d'op6rations d'investissement relatives a des projets agri- coles r6els r6alis6s avec l'aide de la Banque mondiale ou d'autres orga- nismes internationaux, ou bien finances par des gouvernements. L'a- daptation et l'interpretation de ces donn6es me sont personnelles. Les renseignements concernant les projets ont et utilises dans le seul but d'illustrer les textes, et cette utilisation ne repr6sente ni l'opinion des organismes de financement ni celle des Etats emprunteurs concernant un projet quelconque. PREMIERE PARTIE La Notion de projet I E | - ]KX t0S l,| | - I I R 1 Les projets: ( Fer de lance>> du de'veloppement LES PROJETS CONSTITUENT LE . FER DE LANCE)) DU DEVELOPPE- MENT. De tous les probl&mes que doivent resoudre les responsables du secteur agricole des pays en voie de developpement, la mise en euvre des programmes de developpement est peut-etre le plus difficile. Cela resulte bien souvent de l'insuffisance de preparation des projets. La preparation des projets ne constitue evidemment pas le seul aspect du d6veloppement ou de la planification agricoles. Definir les objectifs nationaux de developpement agricole, d6terminer les secteurs priori- taires ou seront effectu6s les investissements, concevoir une politique efficace des prix et mobiliser les ressources en sont egalement des aspects determinants. Pourtant, pour la plupart des activit6s de deve- loppement agricole, la preparation soigneuse des projets avant l'enga- gement des d6penses, sans etre peut-&tre absolument essentielle, n'en constitue pas moins la meilleure facon de garantir une utilisation renta- ble et efficace des capitaux et accroft la probabilite de realiser ces projets conformement aux plans. Une preparation insuffisante ou trop superfi- cielle des projets se traduit presque inevitablement par un gaspillage partiel ou meme total de fonds, perte qui prend des proportions drama- tiques dans des pays d6ja a court de capitaux. Ci-contre: Scene de labour au Rajasthan (Inde). 3 4 LA NOTION DE PROJET Pourtant, dans la plupart des pays, la preparation et l'analyse des projets sont deux questions encore mal connues. Les administrateurs, meme ceux qui occupent des postes importants en matiere de planifica- tion, ne cessent de sous-estimer le temps et le travail necessaires a la bonne preparation d'un projet. Entierement absorbes par l'eaboration d'une politique ou par celle de plans d'une envergure beaucoup plus grande, ces administrateurs ont fr6quemment tendance a n6gliger cer- tains projets sp6cifiques auxquels il faut consacrer les fonds disponibles et qui constituent des elements d6terminants du developpement. Le resultat, c'est que, trop souvent, des projets sont mal concus, prepares a la hate et en quelque sorte improvis6s sur place. Qu'est-ce ou'un projet? Dans le present ouvrage, nous nous proposons d'examiner la facon de comparer le flux des investissements et des couits de production d'un projet agricole avec celui des avantages que procurera ce projet. L'en- semble des activites qui interviennent dans l'utilisation des ressources en vue de realiser des b6nefices constitue le projet agricole. Si cette definition parait large, ce n'est pas sans raisons. Comme nous le verrons plus loin, ce ()de projet peut contenir diverses possibilites sur le plan agricole. I1 existe une immense diversite d'activites agricoles qu'il peut etre int6ressant de pr6senter sous forme de projet. Pour sa part, la Banque mondiale accorde des prets a une grande variete de projets agricoles, allant de l'irrigation a l'enseignement agricole en passant par l'elevage, le credit agricole, la colonisation rurale, I'arboriculture et la mecanisation, ainsi qu'a des projets multisectoriels de d6veloppement rural comprenant un element principal a caractere agricole. Dans la planification des projets agricoles, la forme doit suivre le contenu analytique. En general, lorsque nous parlons de projets agricoles, nous pensons a un investissement dans lequel les capitaux seront utilises en vue de la cr6ation d'un avoir productif dont nous comptons tirer des avantages pendant une longue periode de temps. Dans certains projets, il s'agit cependant de depenses de fonctionnement ou d'entretien capables de fournir assez rapidement des avantages, generalement au cours de l'an- n6e qui suit. Les techniques expos6es dans le present ouvrage s'appli- quent de la meme facon a l'estimation des rendements qui resultent de l'accroissement des depenses courantes dans les deux sortes de projets. investisse- En fait, en matiere de projets agricoles, la limite entre un <4 ment"> et une << depense d'exploitation)> n'est pas toujours tres nette. Les engrais, les pesticides et autres facteurs du meme genre, sont generale- ment consideres comme autant de depenses d'exploitation, utilisees au cours d'une seule campagne agricole ou, de toutes facons, avant un an. Un barrage, un tracteur, un batiment ou un troupeau de reproducteurs sont generalement consideres comme des investissements qui porteront leurs fruits pendant plusieurs annees. Toutefois, le meme type d'activite LES PROJETS. FER l>E LANCE. DU DEVELOPPEMENT 5 peut etre considere comme une depense de production dans un projet et comme un investissement dans un autre. Repiquer du riz constitue une activite d'exploitation. Planter des hev6as est un investissement. Mais du point de vue de l'agronome et de l'6conomiste, il ne s'agit pas du tout d'activites de type different. Dans les deux cas, de jeunes plants cultives en pepiniere sont plantes a leur place definitive et nous comptons tirer des avantages de cette operation lorsque les plants seront parvenus a maturite. La seule difference reside dans la duree de la periode necessaire a la croissance des plants. Les projets constituent frequemment une partie claire et distincte d'un programme plus vaste et moins bien defini. I1 serait evidemment possible d'analyser 1'ensemble du programme comme un projet unique mais, d'une facon generale, il est preferable d'envisager des projets d'une ampleur restreinte, proche de I'ampleur minimale, economique- ment, techniquement et administrativement r6alisable. De meme, dans la planification des projets, il est gen6ralement preferable d'analyser les additions successives ou les phases distinctes d'activites; de cette facon on peut juger separ6ment de la rentabilite de chacune de ces additions qui sont relativement petites. Si par son ampleur un projet se rapproche d'un programme, il est a craindre que l'importance de la rentabilite de l'un des 6elments ne dissimule le manque de rentabilite d'un autre. C'est ainsi qu'il sera eventuellement preferable d'analyser un programme de colonisation rurale portant sur 100 000 ha comme s'il s'agissait de cinq projets portant chacun sur 20 000 ha, si certaines de ses parties sont tres diff6rentes les unes des autres en ce qui concerne la nature du sol ou le relief. L'analyse de l'ensemble du projet risque de nous dissimuler le fait qu'il serait peu judicieux, d'un point de vue economique, de mettre en valeur une partie des 100 000 ha de cette region, au lieu d'aller s'installer dans une region entierement differente. I1 peut etre parfois pratique, pour des questions de recherche de financement externe ou de planifica- tion des structures administratives, que les planificateurs groupent plu- sieurs projets connexes en un < ensemble )> unique plus vaste. Mais, meme dans ce cas, il peut etre encore pref6rable de s'en tenir, dans un ensemble composite, a une analyse separee de chacun des 6l6ments, plut6t que de les integrer dans une analyse unique de l'ensemble. En g6n6ral, tout ce que nous pouvons dire d'un projet, c'est, encore une fois, qu'il s'agit d'une activit6 qui entrainera une depense d'argent avec 1'espoir d'en tirer des avantages et qu'il semble logique de conside- rer comme un tout en ce qui concerne sa planification, son financement et son execution. C'est le plus petit element operationnel d'un plan ou d'un programme de developpement agricole national que l'on puisse concevoir et mettre en valeur en tant qu'entite distincte. C'est une activite determinee avec un point de depart et un point final precis, visant a atteindre un objectif particulier. Plut6t que simple maillon d'un programme en cours, un projet est generalement unique en son genre, differe sensiblement des investissements pr6c6dents du meme type et probablement differe aussi de ceux qui suivront. II faudra que l'6volu- tion des activites d'investissement et de production de ce projet soit clairement precisee; les avantages qui lui sont sp6cifiques devront pou- 6 LA NOTION D)E PROJET voir &tre identifies et quantifies. Tres souvent dans les projets agricoles, il faudra pouvoir en determiner la valeur. S'il est possible de representer le developpement sous la forme d'une progression multi-dimensionnelle - temporelle, socio-culturelle, fi- nanciere, economique -- chaque projet peut etre considere comme une unite dans le temps et dans l'espace, avec sa propre valeur economique et financiere et son impact social, ce qui en assure la continuite. Un projet, c'est quelque chose que l'on peut delimiter - du moins par la pens6e - et dont nous pouvons dire: < Voici ce que constitue notre projet)>. De meme que l'6volution dans le temps des investissements, de la production et des avantages doit etre etablie, ainsi il conviendra normalement de determiner l'emplacement geographique du projet ou, du moins, de definir une zone de concentration geographique nette. Ce projet sera probablement destine, dans la region choisie, aux besoins d'une clientele sp6cifique que l'on s'efforcera de toucher et dont la structure sociale traditionnelle se trouvera certainement affectee par le projet. Etant donne l'utilite du format de projet dans le processus de deve- loppement, on assimile de plus en plus le projet a une <(tranche tempo- relle)> d'un programme a long terme concernant une region, un pro- duit, ou une fonction comme la vulgarisation agricole. Bien que le debut et la fin de ces projets soient habituellement precises, l'impor- tance de ces notions de commencement et de fin est reduite. Utiliser ainsi le format de projet rend aussi la quantification des avantages plus difficile parce que la realisation de certains de ces avantages peut ere lice A des phases ulterieures du programme qui ne sont pas incluses dans le proj et. Celui-ci disposera frequemment d'une structure administrative et d'une comptabilite partiellement ou totalement independantes, et son financement sera assure par un ensemble de dispositions financieres specifiques. Nous esperons, qu'apres avoir suivi la methodologie que nous presentons ici, le lecteur soumettra egalement ses projets a une analyse de leur rentabilit6 financiere et de leur justification economique. Certains s'inquietent parfois de ne pouvoir obtenir une definition formelle de ce qu'est un <(projet)>. I1 n'y a pas lieu de s'en soucier. Dans la pratique, la definition vient toute seule. Dans l'analyse d'un projet, il est beaucoup plus important d'en saisir certains aspects que d'arriver a donner une definition academique de l'ensemble. Plans et projets Tous les pays en developpement ont, en fait, un plan national qui est elabore de facon systematique et qui vise a accelerer la croissance economique et a atteindre ult6rieurement un certain nombre d'objectifs a caractere social. Les projets constituent des moyens de choix pour clarifier et concr6tiser les investissements et les depenses de developpe- ment pr6vues aux plans. Des plans de developpement solides et bien concus appellent de bons projets, de meme que de bons projets appel- LES PROJETS -FER I)E LAN(E I)U IDEVELOPIIPEMENT 7 lent une planification solide et bien concue. Les deux sont interdepen- dants. Une planification solide et bien concue suppose une quantite impor- tante de renseignements sur les possibilites d'investissement, existantes et potentielles, et sur leurs consequences probables sur la croissance et sur les autres objectifs nationaux. C'est l'analyse des projets qui fournit ces renseignements, et les projets qui sont retenus et qui seront mis en exploitation deviennent alors le moyen d'utiliser des ressources et de creer de nouveaux revenus. Une planification rationnelle implique que l'on connaisse le montant de ce qui peut etre depens6 pour les activites de developpement chaque annee et le type de ressources qu'il faudra degager pour chaque categorie d'investissement. Le choix des projets doit toujours etre fonde, en partie, sur les indicateurs numeriques de la valeur des couits et des avantages. Ces couts et ces avantages peuvent souvent etre mesures par leur 6valuation aux prix du marche - c'est-a-dire les prix auxquels les biens et les services sont effectivement echanges. Malheureusement, les prix du marche constituent parfois des indicateurs fallacieux de l'emploi et de la rentabilite des ressources reelles. Les gouvernements doivent donc prendre en consideration d'autres aspects des investissements possibles pour juger de leur efficacite future. Dans ce domaine, une bonne analyse de projet constitue un apport capital, puisqu'il est possible d'evaluer les propositions d'investissement en fonction de la rarete r6elle des ressources, lorsque les prix du march6 ne peuvent y parvenir. II convient de noter que par prix du marche nous entendons les prix reels auxquels les biens et les services sont echanges dans un systeme d'echanges generalis6 et non l'emplacement oii l'echange a effective- ment lieu. Parler d'un ((marche)> de village ou d'un ((marche)> de gros a une signification 1egerement differente. Cette distinction peut paraitre evidente mais que le prix du marche soit recueilli ou non sur l'un ou I'autre ((march6>> constitue, dans l'analyse des projets, une reelle diffe- rence. Nous reviendrons plus loin sur cette question. Souvent aussi, les projets bien analyses servent a obtenir une aide externe lorsqu'un projet determine, dont on connait les besoins en ressources, le calendrier de versement des prets, et les avantages qu'on espere en retirer, est approuv6 a la fois par les autorit6s nationales et par l'organisme ext6rieur de financement. Mais l'analyse des projets ne doit pas se limiter aux seuls investissements pouvant etre finances par l'aide externe. Plus il existe d'investissements susceptibles d'etre analys6s en tant que projets, plus on a de chance que la totalit6 des ressources destinees au developpement puisse etre r6ellement et efficacement em- ployee. Concentrer une forte proportion des capacites d'analyse a pre- parer des projets pour obtenir une aide externe et, en contrepartie, ne pas planifier du tout les investissements en ressources locales, corres- pond a un gachis des possibilites. Si des projets soigneusement concus et hautement rentables sont neutralis6s par des investissements dont la caract6ristique essentielle est de ne pas etre planifies, leur contribution aux objectifs nationaux s'en trouve consid6rablement affaiblie. 8 LA NOTION DE PROJET Si une planification solide et bien concue demande de bons projets, une bonne analyse et une bonne pr6paration de projets doivent s'ins- crire dans le cadre d'un plan de developpement plus vaste. Les projets font partie d'une strategie globale de developpement associee a une planification de plus grande envergure. En tout etat de cause, les uns et les autres doivent etre compatibles. Les gouvernements sont responsa- bles de la repartition des ressources financieres et administratives dispo- nibles entre de nombreux secteurs d'activites et de nombreux pro- grammes qui sont, a cet egard, concurrentiels. L'analyse des projets peut faciliter cette repartition, mais ne peut, a elle seule, determiner l'6quilibre optimal des objectifs. Dans le cadre de la strategie globale, les analystes doivent identifier les projets potentiels qui servent la politique suivie, les objectifs de production et les domaines prioritaires. De plus, si on veut estimer de facon realiste le deroulement d'un projet, il faut avoir quelque idee des autres activites de developpement a venir et des futures options. L'augmentation du nombre des emplois aura-t- elle pour consequence de rendre la force de travail relativement plus productive et donc plus cofiteuse pour le projet? La fourniture des intrants sera-t-elle assuree en temps utile? Les quotas seront-ils assou- plis? Autorisera-t-on l'augmentation du prix des c6r6ales vivrieres? Int6grer les plans et les projets devient d'autant plus important que la place prise par le projet devient plus grande par rapport a l'ensemble de l'economie. Si le projet doit, par lui-meme, avoir un impact notable sur les ressources disponibles et sur les prix dans l'ensemble de l'economie, il faudra, alors, qu'il soit tres soigneusement planifie en coordination avec d'autres investissements et dans le cadre d'une politique appropri6e s'exercant a l'intrieur du plan national. Plus precis6ment, l'analyste d'un projet ne devrait pas traiter isol&- ment certains des 6elments des projets agricoles. Il serait bon que, pour tous les projets en cours de preparation et d'analyse, on se refere a un ensemble logique d'hypotheses a propos de donnees comme la rarete relative des fonds d'investissement, des devises et de la main-d'euvre. Dans les analyses de tous les projets devraient figurer les memes hy- potheses sur la politique et les objectifs a caractere social de facon a influer sur certaines decisions concernant, par exemple, la localisation du projet, l'importance de l'exploitation a cr6er, l'ampleur des services sociaux a pr6voir, etc. Les avantages que pr6sente le <( format de projet»> Des projets prepares avec soin, dans le cadre de plans de developpe- ment plus vastes, contribuent a evaluer et a amplifier un effort de developpement accru. La structure d'un projet constitue, par elle- meme, un instrument d'analyse. L'avantage qu'il y a a rassembler dans le format de projet les decisions concernant les investissements proposes repose sur la constitution d'un cadre permettant d'analyser la documentation recueillie a partir d'une grande variete de sources. Comme aucun plan ne peut etre meilleur que LES PROJETS: .FER DE LANCE,, DU DEVELOPPEMENT 9 les donnees et les hypotheses portant sur l'avenir et sur lesquelles il est fonde, la r6alit6 de l'analyse depend, pour une large part, des renseigne- ments emanant de sources variees et de l'usage que l'on fait des avis motives de specialistes divers venant d'horizons differents. Le format de projet facilite la collecte et l'organisation de l'information de telle sorte que de nombreuses personnes puissent y participer, c'est-a-dire apporter l'information, definir les hypotheses sur lesquelles elle est fondee et evaluer dans quelle mesure elle est exacte. Le format de projet nous donne une id6e des couts annee par annee et permet ainsi a ceux qui ont la charge de procurer les ressources neces- saires d'6tablir leur propre planning. L'analyse du projet nous apporte quelques renseignements concernant l'incidence d'un investissement propose sur chacune des parties prenantes d'un projet, qu'il s'agisse d'exploitants agricoles, de petites entreprises, d'etablissements d'Etat, ou de la collectivite consideree dans son ensemble. Si nous etudions cette incidence, nous pouvons evaluer le pouvoir d'incitation d'un projet propose et determiner si les exploitants agricoles et d'autres parties prenantes peuvent etre amen6s a participer. Donner a un investissement propose la forme d'un proj et permet de mieux apprecier les problemes administratifs et structurels rencontres. Cela permet 6galement de renforcer les dispositions administratives si elles paraissent faibles, et d'apporter quelques indications sur la sensibi- lit6 de la rentabilite de l'investissement au cas ou se poseraient des problemes de gestion. Une planification minutieuse du projet facilitera cette gestion et permettra de minimiser les difficultes inherentes dans ce domaine. Le format de projet fournit aux gestionnaires et aux planifica- teurs de meilleurs criteres pour suivre et apprecier le deroulement de la mise en ceuvre. Le format de projet encourage l'examen volontaire et systematique de differentes solutions. I1 peut &tre commode de comparer l'impact, sur le revenu national et sur d'autres objectifs, d'un projet propose avec l'incidence d'autres projets dans des secteurs d'activite diff6rents ou dans le meme secteur, ou encore, point tres important, de diverses variantes de ce qui est pratiquement le meme projet. On peut aussi adopter une autre solution, mesurer ce qui se passerait en l'absence de tout projet. Le format de projet presente aussi l'avantage d'aider a limiter le probl&me des donnees. Dans de nombreux pays en developpement, les donnees nationales ne peuvent etre obtenues ou bien elles sont tres serieusement sujettes a caution. I1 est certain qu'un projet doit &tre consid&e dans un contexte national, mais, dans de nombreux cas, on sait parfaitement quelles orientations les efforts de developpement d'un pays devraient prendre, meme en I'absence de chiffres pr6cis. La plupart des pays savent qu'il leur faut accroitre la production alimentaire meme s'ils ne sont pas en mesure de fournir des chiffres fiables sur la produc- tion totale ou sur les derniers taux de croissance. En canalisant la plupart des efforts de developpement vers des projets, le manque de donnees nationales fiables peut etre attenue. Une fois que la zone du projet ou le groupe de parties prenantes ont et determin6s, et que les 10 LA NOTION DE PROJET frontieres theoriques ont ete pr6cisees, les renseignements locaux sur lesquels on basera l'analyse peuvent etre collectes efficacement. I1 est possible alors d'entreprendre des experiences sur le terrain et de se faire une opinion sur les institutions culturelles et sociales susceptibles d'in- fluer sur les choix concernant la conception du projet et son execution plus ou moins rapide. On peut alors investir avec confiance. Etant donn6 les avantages qu'apporte le format de projet a la planifi- cation du developpement, je recommanderais que son usage soit 6tendu a toutes les sortes d'analyses des investissements possibles, meme s'il faut pour cela faire quelques entorses a la forme. Le format de projet convient evidemment fort bien aux projets visant a d6velopper la production qui font l'objet d'investissements bien definis et dont on peut facilement evaluer les couits et les avantages - ce qui est tres souvent le cas dans I'agriculture. Mais de nombreuses formes d'activites susceptibles par ailleurs de faire i'objet de programmes peuvent aussi se concevoir utilement sous forme de projet. C'est le cas des activit6s de credit rural et meme de l'enseignement, de la vulgarisation et de la recherche agricoles bien qu'il soit peut-&re impossible d'en evaluer les avantages. Dans ces cas-la, l'analyse peut etre simplement orientee vers les comparaisons de moindre couit et l'on continuera de beneficier des autres avantages du format de projet. Ceci implique la contribution organis6e d'un grand nombre de sp6cialistes a la preparation et a l'exa- men du projet, une definition precise des objectifs, l'etude systematique des solutions de remplacement, une estimation des couits annee par annee, et la possibilite d'examiner soigneusement les differentes impli- cations sur le plan de la gestion et sur celui des structures. Limites du format de projet Bien que le format de projet comporte de nombreux avantages, il faut interpreter les resultats de l'analyse avec prudence. De toute evi- dence, la qualit6 de I'analyse depend de celle des donn6es dont on se sert et des previsions concernant les cofits et avantages. Ici le principe du ( entre largement en ligne de compte. Les hy- potheses non realistes a propos des rendements, de I'acceptation des agriculteurs, de la r6action des entrepreneurs aux incitations, de la tendance des prix futurs et de l'incidence relative de l'inflation sur ces prix, sur le partage du march6 ou sur la qualite de la gestion, peuvent vider l'analyse de projet de toute sa substance. I1 faut admettre, tout d'abord, que les projets vont prendre place dans une ambiance technique en constante evolution. Pour certains d'entre eux, l'inter&t porte. a l'investissement correspondant peut &tre affecte par la crainte de les voir perim6s sur le plan technique. Heureusement, c'est rarement un probleme important en agriculture, mais ce peut etre le cas dans d'autres secteurs d'activite. Nous assisterons, normalement, a une evolution des circonstances. Nous devons, en consequence, evaluer les risques et les incertitudes qui planent sur un proj et et, la, les techniques d'analyse n'apportent qu'une LES PROJETS <'FER DE LANCEe DU DEVELOPPEMENT Ii aide limitee. II est impossible de quantifier en totalit6 les risques d'un projet. Nous pouvons, toutefois, noter que differentes sortes de projets ou diff6rentes presentations d'un projet sensiblement identique peuvent comporter des potentialit6s de risques differentes. Ces differences joue- ront dans le choix de conception du projet. Nous pouvons aussi tester la sensibilite aux changements de certains elements du projet, 6tudier de quelle facon les avantages seront affectes et decider alors de la probabi- lite de ces changements et si leur impact sur les avantages doit modifier notre intention de poursuivre le projet. Nous pouvons realiser cette ( analyse de sensibilite>>, par exemple, en supposant que les rendements futurs seront inferieurs a nos meilleures estimations et que les prix seront, dans l'avenir, inferieurs aux niveaux que nous avions prevus, dans le meilleur des cas; nous pouvons juger alors du degre de probabi- lite de ces insuffisances et decider si nous desirons continuer. Les analyses de sensibilite simplement basees sur des hypotheses du genre < ou <( tous les avantages sont reduits de 10 pour cent)> sont faciles a realiser, pour peu que l'on dispose d'une machine a calculer, mais elles sont generalement de peu d'utilite. Des tests qui portent sur des changements specifiques et qui peuvent conduire a prendre des decisions au niveau de la conception d'un projet constituent une formule bien superieure. Il existe des tech- niques d'analyse plus classiques en matiere de risques, mais elles ne sont guere appliquees aux projets agricoles. Elles sont toujours basees sur la determination de la probabilit6 de toute une gamme d'hypotheses. Ces techniques sont compliquees et necessitent generalement l'emploi d'une machine a calculer. L'analyse d'un projet constitue ce que les economistes appellent une <(analysepartielle >>. Habituellement, nous supposons que, par rapport a l'ensemble de l'conomie, les proj ets forment un element trop mince pour avoir une incidence significative sur les prix. Toutefois, dans de nombreux cas, un projet propose est relativement important par rap- port a l'economie d'un pays ou, peut-etre, d'une r6gion. Il nous faut, alors, ajuster nos hypotheses en ce qui concerne les prix futurs pour tenir compte de l'impact de ce projet. Au mieux, ces ajustements sont approximatifs et peuvent serieusement limiter l'inter& des mesures de la valeur du projet qui seront etudiees au Chapitre 9. On peut alors faire appel a des procedures d'analyse plus 6laborees que celles etudiees ici; elles se presentent generalement sous la forme de modeles mathemati- ques de programmation. La Banque mondiale, par exemple, s'est servie de ces techniques pour analyser le d6veloppement du bassin de l'Indus en Inde et au Pakistan (Lieftinck, Sadove, et Creyke, 1968). Elles ont ete egalement appliquees a des programmes regionaux de developpe- ment agricole au Mexique (Norton et Solis, 1982) et au Bresil (Kutcher et Scandizzo, 1981), entre autres. Meme dans ces cas-la, cependant, le caractere partiel des hypotheses avancees implique que les resultats soient interpretes avec soin. Plus la difference entre plusieurs solutions de projets est grande, plus il est difficile d'employer des techniques analytiques classiques pour les comparer. Les analyses economiques et financieres etudiees dans le 12 LA NOTION DE PROJET pr6sent ouvrage sont excellentes pour comparer des solutions aussi proches que les deux versions d'un projet d'irrigation, ou meme un projet d'irrigation et un projet de colonisation rurale. Elles sont encore relativement bonnes pour comparer des solutions de projets dont les coats et les avantages peuvent etre raisonnablement bien 6values, comme lorsqu'il s'agit de la comparaison entre un projet d'usine de production de produits alimentaires et un projet d'irrigation. Mais, si nous essayons de comparer des projets dont les avantages peuvent etre assez bien 6values (comme les projets d'accroissement de la production agricole ou de fabrication de mat6riels l6gers) avec des projets dont on ne peut d6terminer la valeur des avantages (comme pour l'enseigne- ment ou l'adduction d'eau a usage domestique en zone rurale), on pourra difficilement se servir des techniques classiques pour choisir la meilleure solution. I1 faut donc, dans ce genre de cas, que l'allocation des fonds entre les diff6rents projets fasse l'objet d'un choix plus subjec- tif et entre dans le cadre d'un plan de d6veloppement global. L'utilit6 du format de projet n'est pas tellement, ici, de faciliter la comparaison entre deux projets, mais, beaucoup plus, de v6rifier que les deux projets ont 6t6 planifi6s de facon a pouvoir etre ex6cut6s de faqon rationnelle. A tout prendre, une analyse de projet est plus utile lorsqu'elle s'appli- que aux activit6s relatives A un investissement unique. Des services courants tels que la police, la protection contre l'incendie, les services de vulgarisation, l'encouragement a l'exportation, et meme l'enseigne- ment sont probablement mieux trait6s en tant qu'e61ments d'un pro- gramme que s'ils faisaient l'objet de projets individuels. La formule projet est sup6rieure lorsqu'il existe un cycle de remun6ration de l'in- vestissement assez clairement 6tabli ainsi qu'une bonne d6finition de la zone g6ographique d'implantation ou du groupe des parties prenantes. Le probleme de principe inherent A une 6valuation bas6e sur le systeme des prix introduit 6galement une limitation de l'emploi du format de projet. Dans un systeme de prix, la valeur relative des articles d6pend de l'importance, elle-meme relative, que chacune des parties prenantes du systeme attachent a la satisfaction qu'elles peuvent retirer de leurs revenus. Elles choisissent entre plusieurs solutions et ainsi les prix des biens et des services s'6quilibrent avec les valeurs attach6es a ces biens et Aces services par tous ceux qui participent au march6. Un tel systeme, toutefois, reproduit la r6partition des revenus parmi ces parti- cipants et, finalement, les valeurs se retrouvent au niveau de la r6parti- tion existante des revenus. L'analyse des projets part du principe que les inegalit6s de la repartition des revenus peuvent etre corrig6es par des mesures appropri6es poursuivies pendant un certain temps. Si ce prin- cipe n'est pas admis, toute la base du systeme d'6valuation de l'analyse des projets (ainsi que la base du systeme de prix sur lequel il repose) est remise en question. Bien qu'il soit n6cessaire d'ins6rer d6lib6r6ment l'analyse des projets dans un cadre social et politique plus vaste, l'incidence d'un projet sur ce cadre ne peut gen6ralement etre evalu6e que subjectivement. Les economistes parlent souvent des «< effets externes») ou des effets an- nexes, comme la cr6ation de techniques et le d6veloppement des capa- LES PROJETS: FER DE LANCE. DU DEVELOPPEMENT 13 cites de gestion, qui sont les sous-produits d'un projet. Certains projets visent d'autres objectifs, au-dela de la seule croissance economique, comme l'integration regionale, la creation d'emplois, ou l'am6lioration des conditions de vie en zone rurale. Moins ces objectifs peuvent etre evalues, moins on peut se servir des techniques classiques d'analyse des projets pour les comparer, quoique le format de projet puisse encore etre utilis6 pour que le plus grand soin soit apport6 a la planification et a son efficacite. En outre, les initiatives gouvernementales en matiere de developpe- ment ne se limitent pas a l'elaboration de projets. Le processus du developpement exige des mesures portant, par exemple, sur une bonne politique des prix, des options tarifaires soigneusement 6laborees, et la participation a des r6unions pour obtenir un plus large acces au marche. Aucune de ces mesures ne peut facilement se concevoir sous forme de proj et. Les projets sont planifies et ex6cutes dans un cadre politique. Et c'est normal, puisque c'est par l'action politique que les societes parviennent a trouver un 6quilibre entre des objectifs nombreux, souvent conflic- tuels. 11est donc inevitable que les relations entre l'analyse d'un projet et le domaine politique suscitent des questions. L'interet o national >) est-il le meme que l'intr&t <(social))? Comment pouvons-nous int6grer cor- rectement dans notre planification et notre analyse de projet des consi- d6rations comme l'integrit6 nationale, l'edification de la nation, ou la defense nationale? Avantager des groupes ou des r6gions defavorisees peut constituer l'un des objectifs, mais les projets oui ces objectifs prennent une grande importance ne sont pas touj ours les plus rentables. Les responsables politiques doivent faire face a toutes sortes de pres- sions, et leurs motivations pour realiser l'equilibre ne conduisent pas forcement aux memes conclusions que celles auxquelles parviendrait un analyste de projet. Tout ceci revient a dire que, meme si les m6thodes analytiques dont nous allons parler peuvent etre d'un grand secours pour decider quel est celui des projets proposes qui fera augmenter le plus rapidement le revenu national, elles ne peuvent pas permettre de prendre effective- ment la decision d'investir dans ce projet. Des facteurs extremement nombreux, autres que quantitatifs ou meme purement economiques, entrent en ligne de compte et il convient d'y &tre tres attentif. Un projet de colonisation et un projet de plantation peuvent presenter des avan- tages economiques a peu pr&s similaires, mais on peut adopter le premier parce qu'il est plus interessant sur le plan de la repartition des revenus. Ou bien I'analyse peut r6veler que le projet de plantation est plus profitable et indiquer aussi a quel degre. L'avantage a caractere social du projet le moins payant doit-il passer avant le revenu futur que le projet le plus payant permet d'escompter? En derniere analyse, toute decision nationale d'investissement doit &tre un acte politique qui re- sulte du meilleur choix decide par ceux qui en ont la responsabilite. Le r6le de l'analyse de projet n'est pas de se substituer a ce choix. C'est, au contraire, de fournir un outil supplementaire (un bon outil, esperons- nous) permettant d'affiner le choix et de reduire les risques d'erreur. 14 LA NOTION DE PROJET Aspects de la pr6paration et de I'analyse de projet Pour concevoir et analyser des projets valables, les responsables doivent prendre en consideration de nombreux aspects qui, reunis, determineront le rapport futur d'un investissement. Tous ces aspects sont interd6pendants, chacun empietant sur l'autre. Un jugement qui affecte l'un d'entre eux affecte aussi tous les autres.Tous les aspects doivent etre etudies et r&etudies aux diff6rentsstades de la planification du projet et du cycle d'execution. L'un des principaux devoirs de l'analyste de projet consiste a interroger sans relache les techniciens specialistes qui participent au plan pour s'assurer que tous les aspects utiles ont ete reellement examin6s et qu'on a tenu compte de leur existence. Nous examinerons la preparation et l'analyse de projet sous six aspects differents: technique, institutionnel-organisationnel-ges- tionnaire, social,commercial, financier, et 6conomique. Ces categories derivent de cellesdont fait etat Ripman (1964),mais toute autre formule de groupement serait egalement utile pour notre etude. Aspectstechniques L'analyse technique concerne la fourniture des intrants et la produc- tion finale des biens et services reels d'un projet. Elle est extremement importante, et le cadre du projet doit etre defini avec une rigueur suffisante pour qu'elle soit complete et precise. On ne peut planifier les autres aspects d'un projet qu'a la lumiere de l'analyse technique, bien que les hypotheses techniques d'un plan de projet soient destineesa &tre reviseesau fur et a mesure de l'examen detaille des autres aspects. Pour faire ce travail, ii est essentiel de disposer d'un bon personnel specialise, provenant, si l'on veut, de bureaux d'ntude ou d'organismes d'aide technique etrangers. Ce personnel sera d'autant plus efficacequ'il aura bien assimile les differents aspects de l'analyse de projet. Mais les techniciens, quelle que soit leur valeur, ne peuvent travailler avec efficacite si on ne leur accorde pas le temps necessaire ou s'ils ne trouvent pas aupres des responsables de la planificationune atmosphere de cooperation sympathique et un contr6le eclaire. L'analyse technique examinera toutes les relations techniques possi- bles qui peuvent exister dans un projet agricole propose. Elle etudiera les sols de la region du projet et examinera s'ils se pretent au developpe- ment agricole. Elle fera l'inventaire des ressources en eau (pour les ressources naturelles, on notera les precipitations et leur repartition; autrement, on examinera les possibilitesd'accroissement de l'irrigation, travaux de drainage associes compris). Elle observera les differentes sortes de cultures et d'animaux d'elevage qui conviennent le mieux a la zone du projet. Elle etudiera les ressources de la production et leur disponibilite, les possibilites et les besoins en matiere de m6canisation, les endemies dues aux parasites et les differentes facons de s'en proteger. Sur ces bases, par exemple, l'analyse technique determinera le rende- ment potentiel dans la zone du projet, les coefficientsde production, les possibilites de repartition des cultures et de r6alisationde polyrecoltes. LES 1'ROJETS , FER DE LANCE D)U DEVELOPPEMENT 15 L'analyse technique s'interessera egalement aux moyens de commercia- lisation et de stockage indispensables a une bonne exploitation du projet, ainsi qu'aux systemes de transformation qui seront necessaires. Avec l'analyse technique, il est possible de d6couvrir dans l'informa- tion des lacunes qui devront etre combl6es avant la planification du projet ou bien dans le tout debut de la periode d'execution (si l'on est autorise a modifier le projet en fonction de l'arrivee de nouveaux renseignements). 11peut etre necessaire de proc6der a 1'etude des sols ou des eaux souterraines, ou a la collecte de donnees hydrologiques. I1 est possible qu'on ait besoin d'etre mieux informe sur les agriculteurs participant au projet, sur leurs methodes d'exploitation traditionnelles et leur organisation sociale, afin d'exercer des choix technologiques rationnels. Des experimentations sur le terrain peuvent se r6veler neces- saires pour verifier sur place les rendements et contr6ler d'autres rensei- gnements. Au fur et a mesure des progres de l'analyse technique, l'analyste du projet doit continuer a s'assurer que le travail technique est effectu6 consciencieusement et qu'il correspond aux besoins, que les estimations et les previsions techniques se rapportent a des conditions objectives, et que les agriculteurs, utilisant la technologie proposee sur leurs propres terres, parviendront aux resultats escompt6s. Aspects relatifs aux institutions, a l'organisation et a la gestion Dans la preparation d'un projet, de tres nombreuses questions gravi- tent autour des aspects relevant des institutions, de l'organisation et de la gestion qui, souvent, se chevauchent. Ces questions prennent une importance certaine dans 1'execution du projet. Un groupe de questions permet de verifier si le cadre institutionnel est approprie.&Les structures socio-culturelles et institutionnelles des beneficiaires du projet doivent &tre etudiees. La conception du projet tient-elle compte des coutumes et de la culture des agriculteurs appeles a participer a ce projet? Le projet comporte-t-il des modifications bru- tales de leurs facons de faire habituelles? Si oui, qu'a-t-on prevu pour les aider a changer d'habitudes? Existe-t-il un dispositif permettant de diffuser les informations necessaires aux agriculteurs et de leur ensei- gner les nouvelles techniques? Modifier les usages est une entreprise qui demande generalement du temps. A-t-on prevu des delais suffisants pour permettre aux exploitants agricoles d'accepter les nouvelles facons de faire, ou bien le projet se montre-t-il excessivement optimiste sur les pourcentages d'acceptation? Pour avoir une chance de succes, un projet doit etre adapte aux structures organiques du pays ou de la r6gion. Quels seront les accords obtenus en matiere de r&gime foncier? Quelle sera la taille preconis6e des exploitations? Si le projet englobe des institutions locales, comment les amener a participer a l'avancement des travaux? Quelles relations l'organisation administrative du projet entretiendra-t-elle avec les orga- nismes existants? Le projet sera-t-il dirige par une autorite specifique? 16 LA NOTION DE PROJET Quelles en seront alors les attaches avec les ministeres de tutelle? Le personnel sera-t-il en mesure de travailler avec les organismes existants ou doit-on craindre des jalousies de pres6ance? I1 arrive trop souvent que l'organisation d'un projet suscite peu a peu l'opposition d'autres organismes. A tout le moins, l'analyste de projet doit s'assurer que de telles frictions seront aussi reduites que possible. I1 est de son ressort de prendre contact avec tous les organismes concernes pour expliquer et discuter l'organisation proposee et s'assurer que les vues des organismes en question sont prises en consid6ration dans toute la mesure du pos- sible. Les propositions d'ordre institutionnel doivent etre etudiees en fonc- tion des possibilites de gestion du projet. L'organisation fait-elle appa- raitre un ordre hierarchique clair? L'exercice de I'autorite est-il correc- tement lie a celui des responsabilites? L'organisation, telle qu'elle est concue, encourage-t-elle la delegation de pouvoirs ou le directeur du projet doit-il traiter directement avec un trop grand nombre de subor- donnes? L'organisation proposee tient-elle assez compte des coutumes et des procedures organisationnelles en usage dans le pays et la region? Ou bien, introduit-elle des changements suffisants pour eliminer des structures habituelles les formes inop6rantes? A-t-on pr6vu les moyens necessaires pour que les cadres de direction et les inspecteurs de l'Etat soient correctement informes, au jour le jour, de la progression du projet? Faut-il prevoir un groupe special pour le contr6le? Quels sont les accords pris en matiere de formation? Le projet dispose-t-il d'une autorit6 suffisante pour tenir sa comptabilite en ordre et effectuer rapi- dement les paiements necessaires? Dans la conception et l'execution correctes d'un projet, les questions de gestion ont une importance capitale. L'analyste doit savoir a quel point le personnel disponible est capable d'assumer l'administration d'activites a grande echelle du secteur public comme un projet d'irriga- tion complique, un service de vulgarisation ou un organisme de cr6dit. Si de telles capacit6s sont rares ou inexistantes, faut-il envisager de reduire la complexit6 de l'organisation du projet? Peut-ere convient-il de consulter l'analyse technique et voir si, dans la conception du projet, il n'est pas possible de reduire les innovations technologiques, en nom- bre ou en complexite. Lorsque les competences en matiere de gestion sont limitees, peut-etre faut-il prevoir la formation du personnel, en particulier celui de niveau interm6diaire. Dans certains cas, il peut &tre necessaire de recourir a des administrateurs etrangers, ce qui risque de soulever d'autres problemes, comme celui de l'acceptation du directeur de projet par le personnel local et le vide, sur le plan experience, laisse par un directeur expatrie lors de son depart du pays. I1 serait souvent pref6rable d'6viter, dans la mesure du possible, de devoir recruter du personnel de gestion expatrie. Dans les projets agricoles, l'analyse devra egalement tenir compte des capacites de gestion des exploitants agricoles qui participeront au pro- jet. Une conception qui exige de ces exploitants des procedes de gestion nouveaux et compliques entraine des cons6quences certaines sur la cadence de l'execution. Si des agriculteurs formes uniquement a la LES PROJETS 'FER DE LANCE. DU DEVELOPPEMENT 17 production des cereales doivent convertir leur exploitation en ferme laitiere, il faut leur donner le temps n6cessaire a l'acquisition de leur nouvelle competence et ne pas tabler, dans la conception du projet, sur une mutation soudaine. II faut prevoir des agents de vulgarisation pour aider ces exploitants a acquerir les techniques appropriees et inclure ce facteur dans la conception organisationnelle et dans les couits adminis- tratifs du projet. Dans notre etude des aspects de la conception du projet qui se rapportent a la gestion et a l'administration, non seulement nous de- vons veiller a ce que ces problemes de gestion et administratifs trouvent finalement une solution, mais aussi a ce qu'une estimation realiste soit donnee du temps n6cessaire pour atteindre cet objectif. La contribution d'un investissement a la creation de nouveaux revenus est tres sensible aux delais de mise en ceuvre d'un projet. Aspects sociaux Nous avons souligne la necessite pour les analystes d'etudier les structures sociales et les habitudes des beneficiaires d'un projet. On attend de plus en plus de ces analystes qu'ils se penchent avec beaucoup d'int6r&t sur les implications sociales touj ours plus importantes des investissements proposes. Nous avons note que certains analystes sug- gerent que soient inclus, dans le cadre de notre analyse classique, des coefficients de ponderation dans la repartition des revenus, de facon a favoriser les projets qui ben6ficient aux groupes a faible revenu. Dans le systeme analytique que nous brossons dans cet ouvrage, ces coefficients ne sont pas integres, et il est donc tout a fait important d'accorder une grande attention a la repartition des revenus au niveau de la conception des projets. D'autres considerations d'ordre social doivent etre aussi soigneuse- ment examinees pour voir si un projet propos6 repond aux objectifs nationaux autant qu'il est possible de le faire. Peut-ere a un degre moindre que la repartition des revenus, la creation d'emplois est un element connexe. De nombreux gouvernements souhaitent favoriser la croissance de certaines regions pour des motifs sociaux et poussent a la r6alisation de projets dans ces regions. L'analyste de projet devra etu- dier avec soin les incidences defavorables qu'un projet peut avoir sur certains groupes et dans certaines r6gions. Dans le passe, l'introduction de varietes de semences et d'engrais a haut rendement, associ6e a la possibilite de disposer facilement de tracteurs, a conduit au d6placement d'exploitants qui n'etaient que locataires et qui sont all6s grossir les rangs des ch6meurs urbains. Le projet peut-il etre concu de maniere a limiter le plus possible de telles consequences, ou etre accompagne de modifications de la politique qui amenent au meme r6sultat? Les chan- gements apportes a la technologie ou aux modes de culture peuvent bouleverser les habitudes de travail des hommes et des femmes. Dans certains cas, l'introduction d'equipement m6canique et de cultures de rapport a prive les femmes du travail qui leur permettait d'elever leurs enfants. De la meme facon, le projet propose aura-t-il une incidence 18 LA NOTION DE PROJET defavorable sur le revenu des femmes qui travaillent et sur celui de leur famille? La qualite de la vie ne doit pas non plus etre absente dans la concep- tion d'un projet. Dans le cas du developpement rural, il est possible de prevoir dans le projet l'am6lioration des services de sante, une meilleure distribution d'eau a usage domestique ou l'accroissement des possibi- lites d'education aux enfants des campagnes. Les analystes devront prendre en consideration les solutions proposees par d'autres projets, ou par les diverses variantes de ce qui est pratiquement le meme projet, lorsque celles-ci militent en faveur de tels objectifs. Les concepteurs ou reviseurs de projets s'attacheront 6galement a etudier l'impact sur le milieu environnant (Wall, 1979; Lee, 1982). Le developpement de l'irrigation peut reduire la peche ou accroitre la bilharziose dans les r6gions ou cette maladie, transmise par un escargot, sevit a l'6tat endemique, et les dechets des ensembles industriels peu- vent polluer l'eau. Il est possible de choisir les sites d'implantation du projet en s'efforcant de pr6server la beaute evidente de certains paysages et les aires d'habitation exceptionnelles de la faune. Il est infiniment preferable de prot6ger le milieu environnant par des mesures ad6quates au stade de la conception d'un proj et que d'engager ulterieurement les depenses necessaires a la readaptation de la technologie ou a la restaura- tion des sols apres la mise en ruvre d'un projet mal concu sur le plan de l'environnement. Aspects commerciaux Les aspects commerciaux d'un projet comportent les dispositions permettant la commercialisation de la production liee au projet et celles prises pour assurer la fourniture des intrants necessaires a la realisation et a l'exploitation de ce proj et. C6te production, il est indispensable d'analyser tres soigneusement les possibilites offertes pour la commercialisation de la production engendree par le projet pour s'assurer qu'il y aura une demande r6elle a un prix remunerateur. Oui ces produits seront-ils vendus? Le marche est-il suffisamment important pour absorber la nouvelle production sans perturber les prix, ou, si ceux-ci doivent etre affectes, dans quelle mesure le seront-ils? Le projet demeurera-t-il viable avec ces nouveaux prix? Que repr6sentera la production du projet par rapport au marche total? Les moyens de manutention correspondant a la nouvelle produc- tion existent-ils? Il conviendrait peut-etre de prevoir dans le projet des moyens de transformation des produits agricoles ou d'envisager un projet a part pour Ia commercialisation et la transformation (Austin, 1981). La production qu'apporte le projet propose est-elle destinee a la consommation interieure ou a l'exportation? Correspond-elle au type et a la qualite de la demande? Quelles dispositions financieres faudra-t-il prendre pour commercialiser la production et que faut-il prevoir a cet effet dans le projet? La production devant etre ecoulee aux prix du marche, peut-ere convient-il de se preoccuper de la politique future du gouvernement en matiere de soutien des prix et de subventions? LES PROJETS .FER DE LANCE. DU DEVELOPPEMENT 19 En ce qui concerne les intrants, ii faut prendre les mesures indispensa- bles pour que les agriculteurs puissent se procurer les engrais, les pesticides, et les semences a haut rendement qui leur seront n6cessaires dans le cadre de la nouvelle technologie ou des nouvelles fac,ons cultu- rales. Les circuits de commercialisation des intrants existent-ils? Ont-ils la capacite necessaire pour fournir les nouveaux intrants en temps utile? Comment le financement des fournisseurs d'intrants et les credits d'a- chat accordes aux exploitants seront-ils assures? Faudra-t-il 6tablir de nouveaux circuits pour le projet ou prendre des dispositions speciales pour ouvrir des circuits de commercialisation aux nouveaux intrants? Les aspects commerciaux d'un projet comprennent 6galement les arrangements pour l'achat de mat6riels et de fournitures. Les proc6- dures d'acquisition sont-elles conclues de facon a eviter les retards anormaux? A-t-on prevu les proc6dures d'appels d'offres permettant de payer les acquisitions a leur juste prix? Qui est charg6 de rediger les sp6cifications des procedures d'acquisition? Enfin, ii nous reste a aborder deux problemes auxquels le pr6sent ouvrage s'interesse tout particuli&rement: les aspects financiers et les aspects 6conomiques de l'analyse des projets. Aspects financiers Les aspects financiers de la preparation et de l'analyse d'un projet concernent essentiellement les cons6quences financieres qu'un projet propose pourrait entrainer pour chacune des diverses parties prenantes. Dans les projets agricoles, ces parties prenantes, ou participantes, sont les exploitants agricoles, les societes privees, les entreprises publiques, les organismes du projet et parfois le Tresor public. Pour chacun d'entre eux, il faut 6tablir des budgets separes, prepares selon les prin- cipes proposes dans les Chapitres 4 a 6. D'apres ces budgets, on peut apprecier l'aspect financier d'un projet sur le plan de l'efficacit6, des motifs, de la capacite d'emprunt, et des avoirs liquides. L'un des principaux objectifs de l'analyse financiere en agriculture est de d6terminer de quelle somme les familles qui participent au projet disposeront pour vivre. L'analyste aura besoin de previsions budg6- taires pour estimer annee par annee les recettes futures brutes et les depenses, y compris les couits associes a la production et le rembourse- ment des echeances des emprunts contractes. I1 pourra alors apprecier ce qui reste pour retribuer la famille pour son travail, son aptitude a la gestion, et le capital qu'elle a investi. La nourriture directement consommee par le foyer peut constituer une partie du revenu, il faut donc en estimer la quantit6 et la valeur. Meme si une famille accroit consi'derablement son revenu ou ses < avantages suppl6mentaires nets > en participant au projet - pour avoir, par exemple, emprunte pour acheter des engrais destines a augmenter la production de riz - son revenu absolu peut demeurer encore si bas que la presque totalit6 de la production suppl6mentaire sera consomm6e sur place. L'analyse finan- ciere doit alors determiner si la famille en question disposera de liqui- dites suffisantes pour rembourser le credit a la production destine aux 20 LA NOTION DE PROJET achats d'engrais. Dans la negative, l'analyste peut etre amene a appre- cier dans quelle mesure il faudra accorder des subventions aux familles disposant de tres faibles revenus. Le budget de l'exploitation servira ensuite de base pour mettre sur pied les conditions des credits a mettre a la disposition des participants. L'analyste devra etablir si les agriculteurs ont besoin de prets pour financer les investissements au niveau de l'exploitation (et, dans l'affir- mative, quelle part de ces investissements l'exploitant doit financer sur ses propres ressources), ou pour faire face a certains cofits de produc- tion, et s'il faut leur fournir un credit saisonnier a court terme, a titre de fonds de roulement, pour financer les intrants et payer la main-d'ceuvre engagee. Dans les projets d'arboriculture fruitiere ou le d6veloppement s'etale sur une longue p6riode, comme pour le palmier a huile et le citrus par exemple, il appartient a l'analyste de juger si les exploitants disposeront d'un revenu suffisant pour vivre jusqu'a ce que les arbres commencent a produire ou bien s'il faut prendre des dispositions finan- cieres speciales pour les aider. Tous ces jugements visent a mettre en place des conditions de cr6dit qui soient assez genereuses pour encoura- ger les exploitants a participer, et suffisamment strictes pour que la collectivite recoive assez rapidement une part des benefices qu'apporte l'accroissement de la production. Ces benefices peuvent, a leur tour, etre utilises pour accelerer la croissance sous forme de prets a d'autres agriculteurs ou de re-investissements dans une autre branche de l'6co- nomie. L'analyse du revenu des exploitations permettra egalement d'evaluer les incitations qui pousseront les agriculteurs a participer au projet. Dans quelle proportion le revenu probable de l'exploitation sera-t-il modifie? Combien de temps faudra-t-il pour cela? Quelles sont les probabilites de voir les prix affectant le revenu des exploitations chan- ger ou fluctuer a un point tel que l'agriculteur refuserait de courir le risque de participer? Quelle serait l'incidence de l'octroi de subventions sur le revenu de l'exploitation, et quels sont les changements de la politique gouvernementale qui pourraient avoir des consequences sur ce revenu? De nouvelles subventions seront-elles necessaires pour inci- ter a la poursuite du projet? Un ensemble de considerations semblables s'applique a l'analyse financiere des societes privees concernees par le projet. Disposeront- elles des capitaux n6cessaires pour developper les moyens qui sont les leurs? Reuniront-elles les fonds de roulement suffisants pour g6rer les stocks de fournitures destinees aux exploitations et les stocks de pro- duits transformes en attente d'etre vendus? Quelle sera la rentabilite du capital investi par ces societes? Cette rentabilite sera-t-elle assez alle- chante? I1faudra aussi proceder a une analyse des aspects financiers de l'admi- nistration du projet. De quels fonds d'investissement le projet aura-t-il besoin et quand? Quelles seront les d6penses d'exploitation du projet, une fois le proj et lanc6? Ces depenses seront-elles couvertes par des allocations budgetaires ou bien le projet produira-t-il des revenus suffi- sants pour couvrir ses depenses administratives? Faudra-t-il apporter LES PROJETS: .'FER DE LANCE, DU DEVELOPPEMENT 21 des changements a la politique gouvernementale pour financer le pro- jet, par exemple, des taxes sur la consommation d'eau pour un nouveau projet d'irrigation? Comment les echelles de salaire du personnel tra- vaillant au projet seront-elles fixees? Comment financera-t-on le rem- placement du materiel? Enfin, il faudra prendre en consideration l'impact fiscal de certains projets. L'accroissement de la production aura-t-il pour resultat de nouvelles et importantes recettes fiscales, peut-etre sous la forme d'une taxe a 1'exportation? Faudra-t-il de nouvelles subventions pour encou- rager les exploitants a participer, et jusqu'a quel niveau devront-elles monter au fur et a mesure de l'execution du projet? Si les coults administratifs du projet ne doivent pas etre couverts a partir des reve- nus, quelle en sera l'incidence dans l'avenir sur le budget de l'Etat? Si l'investissement du projet doit ere financ6 par des subsides ou des prets de l'etranger, alors que les depenses d'exploitation et d'entretien doi- vent etre tir6es des ressources nationales, quelles seront les implications pour le Tresor public? La methodologie du cash flow actualise etudiee aux Chapitres 9 et 10 montre la facon dont cette analyse financiere sera normalement etablie ainsi que les 6l6ments habituels du flux des couits et des avantages. La m6thodologie permet d'estimer la rentabilite du capital social de chacun des participants au projet, public ou priv6. C'est alors qu'il faudra opter pour une politique et savoir si nous voulons affecter cette rentabilite par le truchement de l'imp6t sur le revenu, de prets a des conditions speciales, de subventions sur les prix, ou de tout autre proc6d6 possible dont dispose la collectivite. Aspects economiques Les aspects economiques de l'analyse et de la preparation des projets necessitent que l'on determine si un projet est susceptible de contribuer de facon serieuse au d6veloppement de l'ensemble de l'economie et si sa contribution sera suffisamment importante pour justifier l'emploi des ressources qui lui sont necessaires et qui sont rares. Le point de vue exprime est celui de la collectivit6 prise globalement. L'analyse financiere et l'analyse 6conomique sont ainsi complemen- taires, l'analyse financiere donnant le point de vue des participants individuels et l'analyse economique celui de la collectivit6. Cependant, parce que les memes mesures de cash flow actualise (etudiees au Chapitre 9) sont appliquees dans l'analyse financiere pour estimer la rentabilit6 pour un participant au projet et dans l'analyse economique pour estimer la rentabilite pour la collectivite, il arrive qu'il y ait facilement confusion entre les deux analyses. I1 convient de garder a l'esprit les trois distinctions tres importantes qui existent entre elles. Elles sont resumees ci-apres et feront l'objet ulterieurement d'un exa- men plus detaille. Premierement, dans l'analyse economique, les imp6ts et les subven- tions sont traites comme des transferts financiers. Le nouveau revenu issu d'un projet comprend toutes les taxes que le projet peut supporter 22 LA NOTION DE PROJET au cours de la production et toutes les taxes a la vente que les acheteurs acceptent de payer lorsqu'ils acquierent la production. Ces taxes, qui font partie de 1'ensemble des avantages du projet, sont transferees au gouvernement agissant au nom de la collectivite toute entiere et ne sont pas considerees comme des couits. En revanche, une subvention accor- dee au projet par le gouvernement est un cout pour la collectivite parce que c'est une d6pense de ressources que l'6conomie encourt pour faire fonctionner le projet. Ce genre d'ajustement ne s'impose pas normale- ment dans l'analyse financiere; les taxes sont habituellement traitees comme des coats et les subventions comme des remunerations. Deuxiemement, dans l'analyse financiere, on utilise normalement les prix du march6, qui tiennent compte des taxes et des subventions. C'est de ces prix que l'on tire les donnees dont on se sert dans l'analyse economique. Cependant, dans l'analyse economique, certains prix du march6 peuvent etre modifies de facon a mieux refleter des valeurs sociales ou economiques. Ces prix ajustes sont souvent appeles prix <(de reference)> ou prix <« comptables )), et, dans le systeme analytique preco- nise ici, ce sont des prix d'efficacit6 comme nous l'avons note plus haut. On utilise des projections de prix dans les deux types d'analyse, et l'une comme l'autre se basent en grande partie sur ce qu'on peut qualifier, en fait, de prix a hypoth6tiques )>. Troisiemement, dans l'analyse economique, l'interet du capital n'est jamais separe et deduit de la remuneration brute, car il constitue une part de la rentabilite totale du capital disponible pour la collectivit6 toute entiere et c'est cette rentabilite totale, inter&t compris, que I'ana- lyse economique est chargee d'estimer. Dans l'analyse financiere, l'inte- ret vers6 aux bailleurs de fonds ext6rieurs peut etre retranche afin de calculer le flux des avantages dont peuvent disposer les proprietaires du capital. Toutefois, l'intret impute ou <(pay6 a l'entite dont l'analyse financiere represente le point de vue n'est pas traite comme un coat, parce qu'il constitue une partie de la rentabilite totale du capital social a la constitution duquel l'entite a contribue et, par Ia meme, fait partie de la rentabilite financiere que cette entit6 recoit. Que l'on cherche a mesurer la rentabilit6 economique ou la rentabilite financiere d'un projet, la methodologie de la comparaison des coults et des avantages etudiee aux Chapitres 9 et 10 est la meme. C'est entre ce qui est considee comme un coat et ce qui est considere comme un avantage qu'apparait la diff6rence. I1 nous suffit, pour le moment, de reconnaitre qu'il existe une diff6rence entre l'analyse 6conomique et l'analyse financiere; nous l'etudierons en d6tail plus loin. Les responsables politiques doivent se preoccuper de savoir oui inves- tir les maigres ressources en capital dont ils disposent pour contribuer au mieux a la realisation des objectifs nationaux. C'est toujours vrai, que les ressources engagees soient investies dans l'economie directe- ment par le gouvernement ou par des particuliers. Dans cet ouvrage, les techniques utilisees pour l'analyse economique aident a identifier les projets susceptibles de contribuer le plus a l'augmentation du revenu national. L'analyse economique en gen6ral tient compte de la remune- ration du travail et des autres intrants soit aux prix du marche, soit aux LES PROJETS , FER l)E LANCE,, I)U lDEVEI l'PENMENI 2-3 prix de reference qui, dans le systeme pr6conise ici, se rapprochent le plus des prix d'efficacite ou ( - c'est-a-dire les sommes auxquelles nous devrons renoncer si nous transferons une ressource de son usage actuel au projet. Les avantages nets restants sont alors compares au flux de capital necessaire au projet. On donne alors la premiere place aux projets qui assurent la meilleure rentabilit6 du capital, compte tenu de la totalite des ressources disponibles. Cette approche part du principe que les ressources en capital constituent les limites les plus importantes a une croissance economique plus rapide. Ce que l'approche n'exprime pas formellement en revanche, c'est le fait que c'est le capital seul qui provoque la croissance 6conomique. Tous les facteurs productifs combines dans un projet contribuent a la consti- tution du nouveau revenu ainsi cree, mais les methodes que nous 6tudierons ne s'attachent pas a la question de savoir la part de contribu- tion qui revient a chaque facteur. Nous appliquerons les methodes etudiees dans cet ouvrage a l'analyse economique (mais pas a l'analyse financiere) de facon qu'elle reste neutre par rapport au probleme de la repartition des revenus. Bien que l'analyse economique permette de determiner le montant du flux de revenus cree en sus des cofits du travail et des autres intrants, elle ne precise pas qui, reellement, en beneficie. Une partie des avantages d'un projet provient habituellement de taxes levees dans des buts externes au projet. Une partie est g6neralement rendue disponible pour dedomma- ger les detenteurs du capital (y compris les gouvernements) du pr&t de leur argent. Une partie peut servir a realiser un transfert indirect de revenus, comme ce serait le cas si l'on decidait de faire payer aux exploitants ben6ficiaires d'un projet de colonisation un prix inferieur au cofit total d'etablissement de leur exploitation. L'analyse economique, telle que nous l'etudions ici, reste muette sur cette repartition. Cepen- dant, une fois que l'analyste a decouvert quelles sont les solutions qui seront vraisemblablement les plus remuneratrices au plan economique, il choisira celles qui offrent les meilleures incidences sur la repartition des revenus et sur les autres objectifs sociaux. Si l'analyse economique classique reste neutre a l'egard de la repartition des revenus, la d6cision finale d'investir dans le projet sera documentee et tiendra compte des theses retenues en matiere de repartition des revenus. La pref6rence de nombreux economistes va a des systemes analyti- ques qui integrent de facon explicite des coefficients de ponderation de la repartition des revenus. Ils font observer que le systeme esquisse ici accepte dans sa structure usuelle la repartition des revenus telle qu'elle existe dans la collectivit6 et ne differencie pas les projets en fonction de la qualit6 de leur influence sur la repartition des revenus.Ils affirment qu'il ne suffit pas de choisir subjectivement les projets a partir des seuls criteres de rentabilite. Les systemes utilisant des coefficients de ponde- ration de la repartition des revenus sont, cependant, peu courants et la plupart des decisions d'investissement sont prises conform6ment a la ligne generale recommand6e ici. Meme les economistes qui preferent utiliser des coefficients de ponderation de la repartition des revenus preconisent souvent de limiter leur application a la petite fraction des 24 LA NOTION DE PROJET projets dont on peut penser valablement que la mesure aura une inci- dence sur la decision d'investissement. Les lecteurs qui souhaiteraient se documenter davantage sur les coefficients de ponderation de la reparti- tion des revenus dans l'analyse d'un projet peuvent consulter Little et Mirrlees (1974) et Squire et van der Tak (1977). L'analyse 6conomique d'un projet, telle qu'elle est concue ici, etant muette sur la r6partition des revenus, elle est egalement muette sur les porteurs de capitaux. La valeur d'un capital investi decoule du droit a recevoir le revenu futur engendre par son existence. Etant donne que notre m6thode d'analyse economique ne specifie pas qui, dans l'econo- mie, doit recevoir les revenus engendres par un projet, elle est, par consequent, neutre egalement vis-a-vis de ceux qui detiennent le capi- tal. Les mesures economiques de la valeur d'un projet, calculees d'apres le systeme analytique expose dans cet ouvrage, aident a determiner la solution la meilleure du point de vue de la collectivite lorsque l'accrois- sement du revenu national constitue l'objectif de l'analyse. Dans ce cadre analytique, les projets demeurent valables, que le capital pro- vienne des revenus de l'Etat ou de sources privees, qu'il existe ou non des imp6ts sur les b6n6fices, ou que le projet doive etre exploit6 directement par des organismes publics ou par des particuliers. Par analogie avec la facon dont la question de la r6partition des revenus a ete abord6e, les gouvernements peuvent alors choisir, parmi les projets remunerateurs sur le plan economique, ceux qui conduisent a des reinvestissements plus importants et donc a une croissance plus rapide. Toutefois, certains 6conomistes estiment que la croissance provoquee par l'investissement, et non par le revenu - que celui-ci soit consomme ou investi - constitue au moins une partie de leur objectif normal. Dans ce cas, il n'est pas indifferent de savoir d'ou proviennent les capitaux d'un projet et qui en recoit les b6nefices. Un projet finance par des sources privees et qui consomme la totalite des avantages sera moins valable, economiquement, que celui dont tous les benefices 6choiront a des particuliers qui les reinvestiront en totalit6. L'un comme I'autre auront aussi une valeur differente de celle d'un projet identique dont les avantages vont au gouvernement. Comme dans le cas de la ponderation de la repartition des revenus, les systemes qui ponderent les sources des capitaux ou le reinvestissement des benefices deviennent tres complexes. La encore, le lecteur peut se r6f6rer a Little et Mirrlees (1974) et Squire et van der Tak (1977). Le cycle du projet La maniere dont les projets sont planifies et executes suit, en general, un ordre logique que l'on qualifie souvent de <(cycle du projet >>. Comme pour les aspects de l'analyse des projets, il y a differentes facons - toutes egalement valables - de subdiviser ce cycle. Ici nous allons le decomposer en identification, preparation et analyse, 6valuation, mise LES PROJETS: FER D)ELANCE, DIU DEVELOPPEMENT 25 en ceuvre et evaluation retrospective. L'ordre est tir6 d'un article de Baum (1978). Identification Le premier stade du cycle consiste a decouvrir des projets potentiels. Les suggestions peuvent provenir d'une infinit6 de sources. Elles vien- dront, le plus souvent, de sp6cialistes avertis et de responsables locaux. Dans l'exercice de leur profession technique, les specialistes auront defini de nombreux domaines dans lesquels ils pensent qu'un nouvel investissement serait b6nefique. Les responsables locaux recoivent en general un certain nombre de suggestions pour l'emploi 6ventuel de fonds d'investissement. Les propositions d'extension des programmes existants constituent egalement une source d'idees pour de nouveaux projets. Un programme de developpement des ressources en eau conduira probablement a des suggestions concernant l'irrigation de superficies supplementaires. Un programme de colonisation rurale existant donnera certainement naissance a des recommandations au sujet de nouvelles zones d'installation. Les suggestions concernant de nouveaux projets se font g6neralement jour parce que certains produits agricoles manquent - ou manqueront dans quelques annees si on n'augmente pas la production ou les impor- tations. L'analyse peutt tre fondee sur des connaissances generales ou sur une etude syst6matique des tendances du marche et des statistiques relatives aux importations. De plus, de nombreux pays possedent des banques de developpement creees dans le but d'encourager la croissance de l'industrie nationale. 11 arrive souvent que des societes locales s'adressent a ces banques pour leur proposer des projets de transforma- tion de denr6es alimentaires, projets pour lesquels ils sont a la recherche d'un financement. Cette facon d'aborder la question, projet par projet, peut laisser 6chapper des initiatives potentielles importantes en matiere de develop- pement agricole. La plupart des pays en developpement possedent des plans de developpement etablis avec quelque rigueur et qui donnent les secteurs prioritaires et les zones oiu il serait necessaire d'investir. Ces zones de priorite prises dans leur ensemble sont habituellement trop vagues pour servir par elles-memes de base pour l'investissement, mais elles engendrent des projets specifiques de cultures et d'elevage, de colonisation, d'irrigation, de transformation des denrees alimentaires, d'extension de la production v6getale destinee a l'exportation, etc. D'habitude, au cours de la preparation d'un plan de developpement economique, un certain nombre de suggestions precises concernant des projets proviennent des organismes d'exploitation responsables de l'execution des projets, qu'il suffit simplement d'encourager pour qu'ils en entament la preparation detaillee. Souvent, une 6tude sectorielle independante sur la situation actuelle de l'agriculture permettra de decouvrir quelles sont les initiatives utiles. Ce genre d'6tude pourra ere entreprise avec I'aide d'un organisme international ou d'un organisme d'assistance bilat6rale. Cette enquete 26 LA NOTION DE PROJET sectorielle portera sur 1'6tat actuel de l'agriculture, les besoins du projet en produits agricoles au cours de la prochaine decade, par exemple, et s'interessera aux programmes d'am6lioration de la qualite de la vie rurale. Elle s'occupera aussi de prevoir l'extension des exportations de produits agricoles en etudiant les augmentations potentielles de la pro- duction et les perspectives des possibilites du marche. Elle identifiera les lacunes existant dans les plans et les programmes en cours. Cette enquete fera probablement surgir des suggestions concernant de nou- veaux domaines d'investissement et la priorite relative a accorder aux differentes initiatives. L'enquete pourra meme porter sur l'identifica- tion de projets particuliers, surtout les plus importants, qui meritent considration sur le plan des investissements futurs. On entend parfois dire que l'on manque de proj ets susceptibles d'investissement dans les pays en d6veloppement. On n'est habituelle- ment pas a court de propositions pour des projets qui ont ete definis. Mais on peut se heurter a l'absence de projets prepares de facon suffi- samment detaillee pour que l'on puisse passer a l'execution. Preparation et analyse Une fois que les projets ont et identifies, commence la mise en place d'un mecanisme de preparation et d'analyses progressives plus detail- lees des plans du projet. Ce mecanisme comprend tous les travaux necessaires pour porter le projet au point ou un examen conduit avec rigueur pourra &tre effectue. Si cette evaluation permet de dire qu'il s'agit d'un bon projet, l'execution peut commencer. Au cours de la preparation et de l'analyse des projets, on tiendra compte de chacun des aspects etudi6s plus haut. Normalement, la premiere demarche dans la preparation et l'analyse d'un projet consiste a entreprendre une etude de faisabilite qui fournira assez de renseignements pour decider si l'on peut ou non commencer une planification plus poussee. Le detail de cette etude dependra de la complexit6 du projet et de ce que l'on connait deja de la proposition. Tres souvent il faudra proceder a des etudes de faisabilite successives et de plus en plus d6taillees pour parvenir a definir clairement les objectifs du projet. L'etude de faisabilite devra poser de faqon explicite la ques- tion de savoir s'il serait pr6f6rable de rechercher des solutions de rem- placement pour parvenir aux memes objectifs. Elle permettra aux pla- nificateurs de projets d'eliminer les solutions de rechange non valables. Elle fournira l'occasion d'ajuster le projet au milieu physique et social et de verifier qu'il sera rentable. Meme a ce premier stade, on devrait recourir aux modeles d'analvses financiere et 6conomique etudies dans le present ouvrage. Au fur et a mesure que la planification des projets devient de plus en plus d6taillee, l'investissement en temps et en argent prend de plus en plus d'impor- tance et les espoirs suscites par les inter&ts en cause continuent d'augmenter. I1 est manifestement d6sagreable de ne pouvoir prendre la decision d'accepter ou de refuser un projet pour des raisons economi- ques et financieres qu'a un stade ulterieur du processus de planification. LES PROJETS: . FER DE LANCE,, DU DEVELOPPEMENT 27 Il est de beaucoup preferable que les analyses economiques et finan- cieres entrent t6t dans le processus de planification, de facon que les etudes de faisabilite en integrent les donnees dans le plan du projet. C'est la complexit6 des etudes de faisabilit6 qui d6terminera les besoins en personnel pour les mener a bien. Pour commencer, une seule personne peut 6tablir une estimation pr6liminaire en un temps relative- ment court. Plus tard, il faudra probablement disposer d'une petite equipe ou peut-etre d'experts-conseils venant de l'ext6rieur. Des que les etudes de faisabilite ont montre quel 6tait le projet qui a des chances d'etre valable, la planification et l'analyse detaillees peuvent commencer. A ce moment-la, les solutions de rechange moins por- teuses de promesses auront ete 6liminees, mais meme a ce stade-Ia le projet retenu n'en continuera pas moins a etre red6fini et remodek au fur et a mesure que l'on disposera d'informations plus nombreuses. A ce stade vont commencer les etudes detaillees - les 6tudes pedologi- ques tres pouss6es, les analyses hydrologiques minutieuses, l'examen approfondi des modes de culture, l'estimation mois par mois des be- soins en main-d'ceuvre, les budgets detaill6es des exploitations agri- coles, etc. Ici encore, il faudra tenir compte de tous les aspects de l'analyse notes au paragraphe prec6dent et les relier entre eux de sorte qu'on puisse parvenir a des estimations realistes sur la facon d'executer le projet et sur sa capacite probable en tant que source de revenu. La planification d6taillee prend du temps, souvent un an ou deux, ou meme davantage pour les projets agricoles compliques. Elle peut &tre aussi tres onereuse. Dans l'agriculture, preparer un plan de projet detaille peut couter entre 7% et 10% de l'investissement total du projet. Encore qu'une preparation minutieuse augmente l'efficacite d'un projet et constitue un gage d'execution sans heurts pour l'avenir, ce qui fait que les supplements de temps et d'argent necessaires seront probable- ment plusieurs fois rembourses par la rentabilite accrue de l'investis- sement du projet. Preparees dans la hate, les analyses superficielles deboucheront tres vraisemblablement sur des projets qui ne respecte- ront pas les calendriers prevus, offriront une rentabilite moins bonne, et gaspilleront des ressources rares. Il faut meme planifier la pr6paration pour 6viter des retards et main- tenir les ressources. Il faut tenir compte de la chronologie des etudes speciales et programmer les services des experts-conseils exterieurs pour que, le moment venu, ils n'entrent pas en action avant que leur competence specialisee ne puisse etre utilisee. Le projet peut etre pr& par6 par une equipe de specialistes r6unie a cet effet et a qui l'on a octroye des d6lais et des ressources suffisants. Il peut etre aussi prepare par une societe de consultants ou un organisme d'assistance technique comme le Centre d'investissement de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Evaluation Gen6ralement, apres qu'un projet a ete prepare, il convient d'en effectuer l'examen critique ou d'evaluer, de facon ind6pendante, les 28 LA NOTION DE PROJET resultats obtenus. Ceci fournit l'occasion de revoir chaque aspect du plan du projet pour verifier si la proposition est convenable et saine avant d'engager des sommes importantes. Le processus d'evaluation est base sur le plan du projet, mais peut inclure de nouvelles informations si les specialistes de l'equipe d'evaluation estiment que certaines donnees sont douteuses ou que certaines hypotheses sont defectueuses. Si l'e- quipe d'evaluation conclut que le projet est bien concu, on peut deman- der le feu vert a l'investissement. Par contre, si elle decouvre de graves imperfections, l'analyste peut se trouver dans la necessite de modifier le plan du projet ou d'en concevoir un autre totalement nouveau. Si un projet doit etre finance par un etablissement international de credit comme la Banque mondiale ou par un organisme d'assistance bilaterale, le preteur exterieur demandera certainement une evaluation approfondie meme s'il a eteetroitement associe aux premi&res etapes du cycle du projet. I1 est d'usage, par exemple, que la Banque nationale envoie une mission speciale d'evaluation des projets proposes pour lesquels un des gouvernements membres desire contracter un emprunt. Mise en ceuvre II est 6vident que tout effort de planification et d'analyse d'un proj et vise a ce que ce dernier puisse fonctionner au profit de la collectivite et, de ce fait, la mise en ceuvre devient peut-etre l'etape la plus importante du cycle du projet. Toutefois il est evident, aussi, que les considerations relatives a la mise en aeuvre et a la gestion d'un projet sont beaucoup trop nombreuses pour pouvoir etre toutes abordees ici. Malgre tout, certains aspects de la mise en couvre sont particulierement utiles a la planification et a l'analyse des projets. Le premier de ces aspects, sans aucun doute, c'est que la probabilite de voir un plan execute et rappor- ter les benefices qu'on en attend est d'autant plus grande que ce plan est meilleur et qu'il a ete concu de facon plus r6aliste. Ceci met l'accent, une fois de plus, sur la necessite de porter une attention extreme a chacun des aspects de l'analyse et de la planification des projets. Ensuite, la mise en ceuvre d'un projet doit etre souple. Les circons- tances sont appelees a changer et les directeurs de projet doivent pou- voir reagir intelligemment a ces changements. L'evolution des techni- ques est presque inevitable au fur et a mesure que le projet progresse et que l'on est mieux informe sur les sols, leur reaction aux applications de l'azote, les risques d'inondation, etc. Les modifications de prix peuvent imposer d'autres facons culturales ou l'ajustement des intrants. Des changements dans l'environnement economique ou politique du projet modifieront aussi les conditions de mise en couvre. Plus les differents aspects comporteront d'incertitudes, ou plus un projet apportera d'in- novations originales, plus il est probable que des changements devront intervenir. Meme en cours d'execution, les directeurs de projet seront amenes a remodeler et replanifier certaines parties ou meme la totalite du projet. Toutes les considerations generales que nous avons etudiees et tous les outils analytiques que nous allons voir en detail dans les chapitres suivants doivent etre remis en jeu. La mise en ceuvre est un LES PROJETS: .FER DE LANCE DU DEVELOPPEMENT 29 constant perfectionnement, une suite ininterrompue de lecons acquises par l'exp6rience. C'est, en fait, une sorte de omini-cycle a l'interieur du cycle de projet que nous avons defini. Les analystes de projet divisent en g6neral la phase de mise en ceuvre en trois periodes differentes. La premiere periode est celle de l'investis- sement, quand on engage les principaux moyens d'investissement. Dans les projets agricoles, cette periode s'etend gen6ralement sur trois a cinq annees apres le d6marrage du projet. Si celui-ci doit etre finance a l'aide d'un pret octroye par un organisme exterieur, la periode d'inves- tissement peut coincider avec la duree de decaissement du pret. Puis, au fur et a mesure que la production s'amorce, on dit du projet qu'il se trouve dans la phase de d6veloppement. Ceci prend souvent trois a cinq ans de plus, mais cette periode peut ere prolongee lorsque le projet comprend des troupeaux, de l'arboriculture fruitiere, ou tout autre investissement associe a une longue gestation. La duree de la periode de developpement reflete non seulement les facteurs materiels mais aussi la rapidit6 d'adaptation des agriculteurs aux nouvelles techniques. Lors- que le projet a atteint son plein developpement, la p6riode du meme nom se poursuit pendant toute la vie du projet. Generalement, la dur6e de vie du projet est commandee par celle de son e6lment principal mais, pour des raisons d'ordre pratique, elle depasse rarement 25 a 30 ans. L'analyse financiere et l'analyse economique d'un projet sont liees toutes deux a cette limitation dans le temps. Evaluation retrospective La phase finale du cycle d'un projet est l'evaluation retrospective. C'est alors que l'analyste observe systematiquement toutes les causes de succes ou d'echec de l'experience pour en tirer des lecons pour l'avenir. L'6valuation retrospective ne se limite pas forcement aux projets ter- mines. Elle constitue, en fait, un outil tres important de la gestion des projets en cours et on peut envisager des 6valuations retrospectives en regle a differents moments de la vie d'un projet. On peut aussi proceder une evaluation quand un projet est en difficulte; c'est le premier pas vers une replanification. Elle peut se justifier lorsqu'un e6lment essen- tiel de l'investissement, un barrage par exemple, est d6ja en place et en service alors que l'execution du plan d'utilisation de 1'eau et de l'energie n'est pas encore achevee. Une evaluation retrospective bien faite devrait preceder toute prevision de projet o compl6mentaire >>, c'est-a-dire d6- coulant d'un projet en cours. Enfin, une evaluation r6trospective de- vrait etre entreprise lorsqu'un projet est termine ou lorsqu'il est entr6 dans la phase d'exploitation normale. De nombreuses personnes peuvent travailler a l'6valuation retrospec- tive. La direction du projet procedera a une evaluation continue de son action au fur et a mesure de la poursuite de la mise en ouvre. L'orga- nisme de parrainage - peut-etre le ministere de tutelle, l'organisme de planification ou d'aide exterieure - peut entreprendre cette evaluation. Dans les projets importants comportant des aspects nouveaux, les services administratifs du projet peuvent mettre sur pied un bureau 30 LA NOTION DE PROJET d'evaluation charg6 sp6cialement de contr6ler le deroulement de l' exe- cution et de porter les problemes a I'attention de la direction du projet. Ce bureau comprendra souvent des specialistes de la planification qui lui permettront de jouer un r6le important dans toute operation de replanification qui pourrait paraitre necessaire. Ce bureau d'evaluation peut aussi &tre responsable de la planification des projets complemen- taires. Dans de nombreux cas, la direction du projet ou l'organisme de parrainage d6sirera faire appel a des specialistes exterieurs de l'evalua- tion. Les universit6s sont souvent bien placees pour jouer ce r6le. Mais le responsable de l'evaluation retrospective, quel qu'il soit, voudra lire attentivement les documents qui se rapportent au projet et pouvoir s'entretenir de facon approfondie avec tous ceux qui ont part au projet, qu'ils soient planificateurs, directeurs, personnel d'exploitation, agri- culteurs participants ou residents locaux affect6s par le projet. Le degre de realisation des objectifs d'un projet constitue le principal critere de l'evaluation r6trospective. Ces objectifs doivent toutefois etre aussi passes au crible de la critique et l'enquete doit etablir s'ils ont et convenablement choisis. Les responsables de cette 6valuation devront aussi verifier que les planificateurs et la direction du projet les ont parfaitement assimil6s. 1Iconviendra egalement de v6rifier que le plan du projet est bien situ6 dans la ligne des objectifs indiques. I1 s'agira d'examiner si chacun de ces objectifs a ete correctement pris en consideration et si les provisions necessaires correspondantes apparaissent dans le plan du projet. La technologie proposee convenait-elle? Les dispositions prises dans le domaine des institutions, de l'organisation et de la gestion etaient-elles adaptees? A-t-on correctement tenu compte des aspects commerciaux? Les aspects financiers ont-ils 6t6 soigneusement 6tudi6s sur la base d'hypotheses rationnelles et les implications economiques correctement envisagees? Comment le projet s'est-il comporte dans la pratique par rapport aux differents aspects de I'analyse du projet? L'evaluation retrospective doit etudier la reaction de la direction du projet et des organismes de parrainage aux changements de circons- tances. La direction a-t-elle r6agi assez rapidement a ces modifications? Sa reaction a-t-elle ete soigneusement reflechie et appropri6e? Les struc- tures institutionnelles et organisationnelles du projet permettaient-elles une certaine souplesse dans les reactions? Quels changements pourrait- on apporter aux structures du projet pour que les reactions soient plus rapides et mieux adaptees dans l'avenir. De l'evaluation retrospective on tirera des recommandations soi- gneusement 6tudiees sur la facon d'ameliorer le bien-fonde de chaque aspect de la conception du projet, de sorte que l'on puisse revoir les plans des projets en cours et mieux planifier les projets futurs si celui que l'on evalue est termine. LES l'ROJETS. FER DE LANCE DU DEVELOPPEMENT 31 Exactitude de I'analyse des projets agricoles Les analyses de projets agricoles 6tant destinees a servir de fondement aux d6cisions d'investissement, jusqu'a quel point peut-on tabler sur l'exactitude des pr6visions en matiere de r6sultats du projet? La Banque mondiale contr6le systematiquement les resultats des projets pour lesquels elle accorde des prets et publie chaque ann6e la conclusion de ces enquetes. Ces contr6les sont gen6ralement effectues a la fin de la phase de mise en cuvre du projet. Le dernier rapport, dont le present chapitre s'est fortement inspire, porte sur trente-deux projets agricoles dont les rapports d'evaluation r6trospective ont ete termines en 1980 (Banque mondiale, 1981 a). Ces projets n'ont en aucun cas ete choisis au hasard; les resultats des enquetes confirment les tendances observees precedemment et peuvent etre consideres comme representa- tifs de 1'ensemble des projets agricoles finances par la Banque mondiale. Ces projets avalent trait au cr6dit, a l'irrigation, a l'arboriculture frui- tiere, a l'industrie de la peche, a la production de cultures vivrieres, a l'elevage, au stockage, a la lutte contre la secheresse et a l'assistance technique. Effets economiques Les taux de rentabilit6 economique avaient ete calcul6s a l'epoque de 1'evaluation pour vingt-quatre des projets figurant dans le rapport 1981; ils ont ete reestimes au moment de l'evaluation retrospective. Quant aux huit autres projets, ou bien ils ont ete annules avant d'&tre mis en ceuvre, ou bien ils etaient d'une nature telle - lutte contre la s6cheresse, par exemple - qu'on n'a pas calcule le taux de rentabilite). Les reesti- mations ont ete, 6videmment, effectuees a la fin de la p6riode de mise en cuvre et comprennent donc des previsions valables pour le reste de la vie du projet. Quatorze presentaient des taux de rentabilite se situant a 2 pour cent pres du taux estim6 lors de 1'evaluation ou meme etaient sup6rieurs. Dix autres projets donnaient des taux de rentabilite inf6- rieurs de plus de 2 pour cent aux taux estimes. Sur ces vingt-quatre projets, dix-neuf atteignaient, au moment de l'enquete, un taux de rentabilite egal ou sup6rieur a 10 pour cent, taux minimal acceptable dans la plupart des pays en developpement. Toutefois, le taux de rentabilite, pris isol6ment, peut parfois preter a confusion. Plusieurs projets avaient varie de facon sensible par rapport aux previsions de l'epoque de 1'6valuation, mais ces variations avaient ete neutralisees. Un projet dont le taux de rentabilit6 avait ete juge acceptable dans la reestimation de 1'evaluation retrospective, par exemple, a donne, en fait, une recolte de c6r6ales vivrieres de moitie moindre que celle escompt6e, mais l'augmentation de prix des cereales a compense ce deficit et le taux de rentabilite est reste au niveau oacceptable»>. Pour l'ensemble des projets, la rentabilite reestimee ponderee a ete de 20 pour cent, tout a fait dans la lignee des estimations des annees precedentes. Ce sont les projets de cr6dit qui se sont reveles les meil- 32 LA NOTION DE PROJET leurs: un taux de rentabilite de 26 pour cent en moyenne, les plus faibles depassements de devis, des delais supplementaires plus courts que la moyenne; de plus, ils representaient un progres 6vident pour les agri- culteurs pauvres. Le sous-groupe le plus important, les projets d'irriga- tion, a obtenu un taux de rentabilite moyen de 22 pour cent. Comme l'ont montre les enquetes precedentes, '(les projets d'irrigation de petite taille, od6centralis6s)>, procedant par pompage des eaux souterraines que chaque exploitant utilise selon ses possibilites, ont connu un deve- loppement assez regulier. Ils ont amene une reduction des coats a l'hectare et se sont montres extremement avantageux. En revanche, les projets plus importants, centralises, qui ont donne lieu a des etudes et a une planification d6tailke et qui ont et6 executes par des societes sp6cia- lisees, ont ete assaillis de problemes, realises avec retard et avec de forts depassements de devis; les coats a l'hectare ont ete beaucoup plus 6lev6s et ces projets se sont montres, en definitive, moderement profitables >>. (Banque mondiale, 1980, page 29). Le taux de rentabilite des projets d'arboriculture fruitiere avait ete reestime a 17 pour cent, en concor- dance avec les bons resultats habituellement obtenus pour cette sorte de projets au cours des annees precedentes. Pour les cinq projets dont les taux de rentabilite etaient inacceptables, il faut, en g6neral, en chercher la raison dans l'association d'une technologie inadaptee et d'une gestion mediocre. Effets sur les revenus despaysanspauvres La Banque mondiale a particulierement appr6cie que les enquetes menees sur les resultats des projets qu'elle finance mettent en evidence que les projets agricoles axes sur les petits exploitants et les paysans pauvres marchent aussi bien que les autres projets du secteur. L'enqu&te de 1980 a montre que les projets de developpement rural - ceux particulierement concus pour atteindre un grand nombre de petits agriculteurs et de ruraux pauvres - avalent un taux de rentabilite moyen de 17 pour cent, alors que la moyenne a ete de 20 pour cent pour ont aussi atteint dix toutes les autres categories de projets agricoles. Ces projets ont touche tant d'agricul- teurs, >. (Banque mondiale, 1981a, page 29). 36 LA NOTION DE PROJET INFRASTRUCTURE ET SYSTEMES DE SOUTIEN. Sur les trente-deux projets examines en 1981, on pouvait consid6rer que vingt-huit etaient reli6s a une chaine essentielle de systemes de soutien et d'infrastructure; les maillons de cette chaine s'appelant: recherche adaptee, services de vulgarisation, disponibilit6 du cr6dit, fourniture des intrants et commercialisation de la production. Comme dans la plupart des projets agricoles, la partie essentielle de la cha1ne est constituee par l'introduc- tion d'ensembles techniques. Ces ensembles, ou lots, doivent etre d'a- bord elabor6s et test6s par la recherche, adaptes aux conditions ecologi- ques du projet, et ensuite remis aux agriculteurs par l'intermediaire d'un service de vulgarisation comprenant un personnel qualifie et mo- tiv6 suffisamment nombreux, et capable de fournir en retour les ele- ments d'une recherche ulterieure. Dans la plupart des cas, les exploi- tants ne disposent pas des fonds necessaires pour acheter le lot recom- mande; il faut donc qu'ils puissent obtenir un cr6dit. 11faut organiser la fourniture des intrants, et cela implique, entre autres, l'introduction de vari6tes ameliorees a haut rendement, la fourniture d'animaux de meil- leure race et la mise en service d'entrep6ts bien places oa l'on trouve des engrais, des pesticides et du mat6riel comme les pompes avec leurs pieces de rechange. En outre, la commercialisation des produits agri- coles doit etre organisee de facon telle qu'elle soit attrayante pour les producteurs tout en leur evitant des pertes onereuses. Comme on peut le penser, le contenu et le detail des systemes de soutien et de l'infrastructure varient consid6rablement d'un projet a l'autre. Dans les projets examines, on a trouve que ce sont les systemes de commercialisation qui avaient 6te les mieux etudies (vingt projets sur vingt-huit), venait ensuite le soutien de la recherche (dix-sept projets), puis, a 6galit6, l'organisation du credit et de la vulgarisation (la moitie, environ, des vingt-huit projets). Les systemes d'approvisionnement en intrants avaient et6 les moins bien traites (un tiers des projets). Lors de l'6valuation, on a not6 des lacunes dans l'aspect recherche de soutien de huit des projets. Tous, cependant, comprenaient un el6ment recherche, ou bien des dispositions avaient et6 prises pour parrainer les recherches d'un groupe specialise approprie. Dans six de ces huit pro- jets, les accords de recherche se sont revel6s efficaces. Les deux autres presentaient une recherche specifique d6ficiente bien qu'ils aient inclus un el6ment de recherche dans la conception initiale du projet. L'un des principaux problemes des projets agricoles et de developpe- ment rural consiste a organiser les agriculteurs de facon qu'ils puissent beneficier efficacement des services, notamment dans leur adaptation a la nouvelle technologie. Il est tres difficile d'amener les exploitants agricoles a former des groupes d'auto-assistance, et le bilan des coop&- ratives n'est pas bon. Il n'existe pas de solution facile a ces problemes. L'un des points critiques consiste a reconnaitre, des le stade de la conception du projet, que le petit exploitant n'acceptera pas de courir un risque susceptible de lui 6ter son gagne-pain et qu'une forme quel- conque d'organisation des agriculteurs en groupes d'auto-assistance est indispensable si l'on veut que les services du gouvernement prennent les dispositions economiques qui conviennent. Dans neuf des projets de LES PROJETS: FER DE LANCE DU DEVELOPPEMENT 37 l'enquete de 1981, le bureau du projet prevoyait la fourniture des services de vulgarisation; dans tous les cas, sauf un, on estima que les services nationaux de vulgarisation n'etaient pas adaptes a cette tache. D'une facon g6nerale, ces efforts de vulgarisation ont ete efficaces, bien que, dans deux des projets, ils n'aient pas debouche sur un niveau minimal de resultats. Pour l'un des projets, axe sur la production de c6reales, cette production n'a augment6 que de la moitie de la quantite prevue lors de l'evaluation. Pour un autre, les effets d'une administra- tion mediocre, incapable, entre autres choses, de fournir un service de vulgarisation acceptable, se sont combines 'a ceux d'une conception insuffisante et d'une politique gouvernementale defavorable, et ont abouti a une rentabilite negative. Le credit a constitu6 le moteur principal du developpement pour treize des vingt-huit projets. Il a servi 'a promouvoir un ensemble technique dans huit projets et a financer des depenses d'investissement dans les cinq autres. Sauf dans un cas, le bilan des projets n'a pas necessite l'octroi de credits. Dans un certain nombre de situations, un seul intrant etait fourni au titre du projet, le lot complet etant fourni dans d'autres cas. D'une facon generale, les intrants etaient dispenses par les soins du bureau du projet lorsqu'il s'agissait de plantations dont la production etait entiere- ment contr6lee par le bureau, ou pour lesquelles les petits planteurs recevaient un credit en nature et etaient censes appliquer des methodes de production bien determinees. Dans d'autres projets comportant un el6ment de fourniture d'intrants, les besoins etaient couverts par le secteur priv6. Dans les projets principalement destines a developper la production, l'un des facteurs les plus difficiles a mettre en place ou a modifier concerne l'absence de possibilites de commercialisation. Dans les pro- jets, l'element essentiel de commercialisation etait le suivant: le bureau du projet devait acheter la production des petits fournisseurs. Un projet accordait des credits aux centres de commercialisation et aux coopera- tives pour que ceux-ci puissent consentir, a leur tour, des avances aux agriculteurs pour leur permettre de faire face aux depenses de produc- tion et de la vie courante. Un projet d'industrie de la peche fournissait des moyens de stockage refriger6s pour am6liorer la commercialisation. Sur les vingt-huit projets dont les systemes de soutien et l'infrastructure jouaient un r6le essentiel, le rapport a considere que deux, seulement, avaient ete affectes par le manque de moyens de commercialisation. INCAPACITE D'APPRECIER CORRECTEMENT LE MILIEU SOCIAL EN- VIRONNANT. I1 arrive parfois que les aspects techniques d'un projet aient 6te parfaitement pr6vus mais que les cons6quences sur le plan social n'aient pas et correctement evaluees. Dans un projet d'intensifi- cation de la culture du riz situ6 en Afrique occidentale, on s'est apercu que la progression de cette culture etait, au d6but, beaucoup plus lente que prevue. Une enquete a revel6 que, dans cette region, la culture du riz 6tait effectuee par les femmes, mais que les credits n6cesaires a l'obtention d'intrants plus modernes passaient par des filieres exclusive- 38 LA NOTION DE PROJET ment tenues par des hommes - qui ne voyaient pas pourquoi il etait necessaire d'emprunter pour soulager le travail des femmes. Apres que l'organisme national de cr6dit eut institue des filieres de credit permet- tant de preter directement aux femmes, l'execution du projet s'est notablement acceleree. Dans une zone out la famille 6largie est la tradition, un autre projet africain avait pr6vu une limite aux credits individuels accordes pour l'intensification des cultures. Il en est resulte qu'au lieu que ce soit le chef de famille, responsable de la r6partition des terres a cultiver, qui emprunte au nom de la famille tout entiere, ce sont les cultivateurs qui, a titre individuel, ont du solliciter le cr6dit. Le fait d'emprunter directe- ment, pour leur propre compte, a donn6 a ces cultivateurs la possibilit6 de disposer d'un revenu nouveau et independant. L'analyste du projet n'avait meme pas envisage les consequences - bonnes ou mauvaises - de ce changement apporte dans la structure sociale de la region. (Oli- vares, 1978). PROBLEMES ADMINISTRATIFS. Le rapport consecutif a I'enqu&te de 1981 a renforce les conclusions des rapports precedents en ce qui concerne les structures administratives. L'enqu&te de 1981 a montre que, pour dix des vingt-deux projets termines au profit desquels un effort particulier de renforcement des capacites administratives et tech- niques avait ete consenti, les resultats obtenus atteignaient un niveau eleve; le succes etait seulement partiel pour six autres projets, et les resultats negligeables pour les quatre autres. De meme que dans les annees precedentes, on a trouve que l'aspect institutionnel et les r6sul- tats des projets etaient souvent etroitement li6s. D'une part, les trois projets, parmi ceux examines en 1981, qui ont donne les plus mauvais resultats - tous les trois avec des taux de rentabilit6 negatifs - ont eu en commun une faiblesse de gestion qui n'a pas ete corrigee au cours de l'execution du projet. D'autre part, neuf des meilleurs projets, quant aux resultats, etudies en 1981 ont ete executes par des organismes dont on a note la bonne administration ou qui ont fait des efforts particuliers pour ameliorer l'efficacite de leur organisation administrative au fur et a mesure de l'execution du projet. Dans un cas, au moins, l'effort accom- pli pour accroitre le rendement de l'administration s'est revel6 payant en permettant a l'organe d'execution en cause de surmonter les pro- blemes administratifs et conceptuels initiaux. Les enquetes d'evaluation retrospective anterieures ont amene a la conclusion que ((des organes d'execution de projets specialement crees se trouvaient isoles et avaient une existence pr6caire, qu'ils rencon- traient des difficultes et qu'il valait mieux eviter d'avoir recours a cette solution pour courtcircuter temporairement des institutions deficientes et pour soustraire... les projets a un environnement institutionnel plus vaste. (Banque mondiale, 1981a, page 29). Trouver du personnel est un probleme majeur dans presque tous les projets de d6veloppement. Les difficultes rencontrees peuvent etre d'or- dre institutionnel - par exemple, une politique gouvernementale res- trictive en matiere de salaires, les reglements de la fonction publique, et LES l'ROJETS , FER DE LANCE I)U DEVELOPPEMENT 39 les dispositions concernant l'avancement - ou bien elles peuvent pren- dre la forme d'une penurie de certaines categories de personnel qualifie. Faire appel a des consultants est souvent une solution. Encore qu'il y ait souvent des zizanies entre le personnel local du projet et les consultants venant de l'ext6rieur. Parmi les autres problemes habituels on trouve, en matiere de personnel, l'incompetence, l'insuffisance de la formation, les rotations accekrees, et la mauvaise adaptation d'individus donn6s a un travail deermine Sept des projets examin6s en 1981 ont utilise des comites de coordi- nation pour traiter des questions institutionnelles. Comme dans les enquetes anterieures, cette formule s'est revele moins que satisfaisante. En partant de ces resultats, l'enquete de 1981 a conclu que <( 1) les cormit6s de coordination situes a un niveau eeve etaient, en general, inoperants; 2) que, si une coordination officielle devenait necessaire, il fallait la realiser au niveau administratif ou technique approprie; et 3) qu'un bureau de projet fonctionnant dans un cadre administratif exis- tant pouvait utilement creer des postes specialises dans la coordination administrative>). (Banque mondiale, 1981a, page 30). Les retards apport6s a l'approvisionnement entraine des penuries de materiel, surtout lorsqu'il s'agit de produits provenant de l'etranger. Les retards sont parfois dus a l'imprevision ou a une planification defectueuse et parfois (surtout dans les projets de developpement rural) au fait que les regles d'acquisition sont mal connues. L'importance d'un calendrier des acquisitions doit &tre mise en 6vidence des les premiers stades du cycle du projet et incluse en priorite dans les plans d'ex6cution detailles. Les reglements nationaux de gestion et d'administration sont au moins aussi importants pour la gestion du projet que la qualification des directeurs de projet. Si les procedures administratives locales ou natio- nales sont inadequates, le projet connaitra des retards et, presque tou- jours, une augmentation des cofits. Les problemes que l'on rencontre couramment sont les prises de decision lentes et incommodes, les mauvais systemes d'autorisation de decaissement des fonds du projet, des dispositions organisationnelles defectueuses, une coordination me- diocre entre les diff6rents organismes concernes et, parfois, des struc- tures gouvernementales qui privent le directeur du projet de toute l'autorite voulue. CLIMAT POLITIQUE. Tout projet doit etre execut6 dans un cadre de mesures correspondant a la politique du gouvernement. Si ces mesures ont pour effet de reduire a neant les incitations aux agriculteurs, ou si d'autres obstacles s6rieux viennent entraver le projet, on ne peut esperer que le projet parvienne a des r6sultats satisfaisants. L'importance primordiale des prix a la production qui affectent le revenu du producteur, les niveaux de production et l'efficacite econo- mique, a et6 confirmee par l'enquete de 1981. Les prix ont contribu6 a d6velopper la production en encourageant les exploitants a participer aux projets, a etendre les superficies affectees aux cultures prevues par les projets, a utiliser davantage d'intrants et, de ce fait, a augmenter les 40 LA NOTION DE PROJET rendements. L'enquete de 1981 a analys6 les relations entre les resultats et les prix dans dix-huit projets. Sur treize d'entre eux dont l'execution s'est effectuee dans des conditions de prix favorables, onze ont atteint ou depasse leurs objectifs de production; aucun des cinq projets places dans des conditions de prix d6favorables n'y sont pas parvenus. Les projets mis en ceuvre dans un cadre favorable en matiere de prix ont donne, lors de la reestimation, un taux de rentabilit6 moyen de 22 pour cent, tandis que les projets places, dans ce domaine, dans une ambiance defavorable ont avoisine 10 pour cent. La question des prix a la production a ete etudiee plus en detail dans l'enquete de 1980 (Banque mondiale, 1980). On a pu obtenir des renseignements sur les prix a la production pour vingt-sept projets. Parmi ceux dont les prix a la production ont ete jug6s defavorables, 33 pour cent refletaient les prix peu elev6s du marche mondial contre lesquels les gouvernements ne pouvaient pas grand chose, 25 pour cent avaient enregistre des prix tres en dessous des niveaux des cours mon- diaux a la suite de decisions gouvernementales dans le cadre d'une politique des prix et, pour les 42 pour cent restants, on n'a pas trouve de liens directs entre les prix a la production et ceux du marche mondial. La chute des cours des produits laitiers a touch6 un projet de credit agricole dans un pays d'Afrique du Nord. La production locale se trouvait concurrencee par l'importation a tres bas prix de lait reconsti- tue. L'element ferme laitiere du projet s'est trouve en difficult6 parce que les agriculteurs n'ont pas voulu investir dans des entreprises lai- tieres non competitives. Dans un grand projet d'irrigation en Amerique latine, pres de 70 pour cent de la superficie cultivee du projet avaient et plantes en coton au moment oii le projet a commence, en 1967, parce que les exploitants avaient et6 encourages a le faire par des prix tres eleves et la disponibilit6 du cr6dit. Avec la chute des cours mondiaux, la superficie plant6e en coton est tombee a 40 000 hectares en 1973 et elle est remontee a 62 000 hectares en 1978 lorsque les cours ont repris de la valeur; mais elle est demeuree sensiblement au-dessous des 100 000 hectares prevus lors de l'evaluation. Dans deux projets de l'Est africain, la politique gouvernementale de taxation des producteurs d'arachide et de coton a maintenu les prix a un niveau tres inferieur a celui des prix du marche international, et les superficies consacrees a ces cultures ont ete de 40 a 50 pour cent en dessous des estimations de l'evaluation. Un autre exemple est donne par un projet de production de tabac dans un autre pays de la meme r6gion. Au cours de la periode 1972-78, les prix a la production du tabac dans ce pays ont augmente de 26 pour cent alors que, dans le meme temps, les prix mondiaux progressaient de 75 pour cent et que ceux du mais, culture concurrentielle, montaient de 226 pour cent. La politique gouvernementale de taxation a l'exportation et d'egalisation de la renta- bilit6 moyenne du travail pour toutes les cultures a fait passer la part du prix de vente du tabac trait6 qui revenait aux exploitants producteurs de 66 pour cent en 1965-66 a 37 pour cent en 1977-78. I1 en est resulte une stagnation de la production de tabac, et le projet lui-meme n'est devenu LES PROJETS. ,,FEB DE LANCE DU DEVELOPPEMENT 41 economiquement viable que parce que les exploitants se sont reconver- tis dans la production de mais, beaucoup plus rentable. D'autres projets ont 6t6 affect6s par des prix a la production trop bas, sans que les cours mondiaux y soient pour quelque chose, par exemple: un projet d'agriculture commerciale dans un troisieme pays d'Afrique de l'Est oiu la mauvaise manutention du tabac a entraime la baisse de la qualit6 et des prix; un projet comportant un element de production de l6gumes en Afrique occidentale oiu la direction du projet a limite la production de tomates en retribuant mal les agriculteurs; et un projet d'elevage en Amerique centrale ou le gel des prix du lait a entrain6 la fermeture definitive de la plupart des fermes laitieres specialisees autour de la capitale. Par contre, des prix a la production avantageux - environ 30 pour cent seulement des projets couverts par l'enquete 1980 en ont b6neficie - ont engendre des r6sultats extremement positifs. Dans un projet d'6levage, par exemple, la production de lait avait, en quatre ans, deja atteint la moitie des objectifs du plein developpement prevu au bout de huit ans, en raison, principalement, de la politique des prix du lait par rapport a ceux du bceuf menee par le gouvernement. Un projet coton- nier d'Afrique occidentale a ben6ficie, de la meme facon, de cours mondiaux plus eleves que prevu. Et si les objectifs de production n'ont pas et6 atteints, ceux concernant les revenus l'ont et, et l'on a depasse les pr6visions en ce qui concerne les gains a l'exportation du coton et la rentabilite. De telles experiences, maintes fois repetees, mettent l'accent sur la n6cessite de considerer la politique des prix comme un facteur impor- tant de la conception et de la mise en ceuvre des projets agricoles. Problemesre'sultantd'une mauvaise analyse des projets Lorsqu'une analyse de projet se trompe dans la prevision des r6sultats de l'investissement d'un projet c'est, souvent, tout simplement parce qu'elle a ete mal pr6par6e. Un certain nombre de ces cas ont ete analyses dans une etude effectuee par Olivares (1978) qui a servi de base au pr6sent chapitre. La sous-estimation des couits est un ph6nom&ne courant, soit qu'elle r6sulte d'un optimisme systematique dans l'evaluation des couts ou qu'elle vienne d'une estimation particulierement mediocre du cout de certains composants. Il est arrive parfois qu'un composant indispensa- ble au bon fonctionnement d'un projet ou une activite essentielle n'aient pas figur6 dans l'estimation des couits alors que, dans la meme analyse, ils etaient notes comme indispensables a la bonne execution du projet. En ce qui concerne les projets examines, dans l'estimation des coats (et pas n6cessairement dans les activites du projet ou les activites connexes planifi6es par les techniciens) on trouve le plus souvent, parmi les elements oublies, la vulgarisation agricole destin6e a aider les exploi- tants a adopter de nouvelles pratiques, les programmes de formation des techniciens du projet, les exp6rimentations en matiere d'agronomie et d'6levage, l'infrastructure complementaire comme les marches et les 42 LA NOTION DE PROJET routes et l'augmentation des disponibilites en cr6dits indispensables pour que les exploitants puissent adopter des techniques nouvelles basees sur l'achat d'intrants. Au cours de la preparation des projets, on a souvent fait des previ- sions exag6r6ment optimistes. Dans les projets r6examines, les previ- sions portant sur les superficies a mettre en culture, les rendements, les taux d'accroissement des troupeaux, et sur la production totale dans la zone du projet ont ete frequemment surestimees. Les surestimations les plus communement repandues ont porte sur l'intensite des cultures dans les projets d'irrigation et les taux de velage dans les projets de production de betail. Les analyses se sont souvent montrees trop opti- mistes en ce qui concerne le rythme d'adoption des nouvelles techni- ques culturales dans les terres irriguees, la rapidite avec laquelle les nouvelles superficies seraient trait6es selon les methodes de cultures perfectionnees, et la cadence de l'amelioration due a l'application des nouvelles technologies, compte tenu de l'tat des exploitations. Lorsque les analyses n'ont pas correctement prevu les resultats des projets de culture ou d'elevage dans les zones pluviales, c'est souvent parce qu'on a mal etudi6 la variabilite du climat et, par 1a qu'on a surestime les rendements. L'analyse d'un proj et dans la r6gion du Sahel, en Afrique, n'avait tenu aucun compte de la variabilit6 du climat bien que, dans la meme analyse, on ait note la probabilite d'une ou deux annees de secheresse tous les cinq ou sept ans. La secheresse de 1973-75 paralysa le projet et obligea les planificateurs a re6valuer et a revoir completement la conception du proj et. Pour un proj et d'elevage dans un pays mediterraneen, on avait estime que, pendant toute la duree de vie du projet, le temps serait »,en depit du fait que, dans cette region, aucune annee ne correspond a ce calcul statistique. Dans cette region, chaque annee est presque toujours ou trop seche ou trop plu- vieuse, les pluies arrivent trop t6t ou trop tard, et ainsi de suite. Naturellement, le fait de n'accorder aucun interet a cette variabilite entraina une surestimation de la rentabilite du projet et de l'attrait qu'il pouvait exercer sur les agriculteurs concernes. Les evaluations de projet se montrent g6neralement trop optimistes dans l'etablissement d'un calendrier pour l'execution d'un projet. Les analyses, souvent, ne mesurent pas l'incidence sur la rentabilite des retards apportes a la mise en marche d'un projet - ce qui est generale- ment le cas des projets agricoles - ou, a un stade ulterieur, a 1'execu- tion d'un projet. Dans les projets reexamin6s, on a trouve que le rendement de l'inves- tissement avait 6te parfois surestime parce que l'analyse n'avait pas tenu compte de l'impact dcfavorable de l'investissement sur la production, soit dans la zone du projet, soit ailleurs. Dans un projet situe en Amerique latine, on avait decide d'appliquer un revetement aux princi- paux canaux pour 6viter les fuites d'eau et accroitre la fourniture d'eau sur le terrain. Mais l'analyste avait oublie de prendre en consideration le fait que les zones voisines etaient irriguees par des puits, dont l'eau se renouvelait grace aux fuites qui provenaient des canaux. La diminution de la production de ces zones voisines lorsque le projet a commence a LES PROJETS: , FER DE LANCE,, DU DEVELOPPEMENT 43 fonctionner n'a pas ete deduite des avantages dans l'analyse. Evidem- ment, ceci a conduit a une surestimation des avantages du projet d'irri- gation. On a d6couvert que plusieurs projets d'irrigation en Asie avaient eu pour effet de r6duire les frayeres d'especes de bonne valeur marchande. Le resultat a et6 qu'une grosse part des avantages retires du d6veloppement de l'irrigation a ete contrebalanc6e par une chute de la production de poissons et une reduction des revenus pour des milliers de pecheurs. Les analystes de projet ont souvent fait des erreurs lorsqu'ils ont utilise leurs hypotheses techniques pour prevoir la rentabilite des pro- jets. Dans un cas, on a estime qu'on atteindrait, la premiere annee, 80 pour cent de l'augmentation prevue de la superficie a cultiver en utili- sant une technologie plus performante, et que les 20 pour cent qui restaient seraient mis en culture au cours des quatre ann6es suivantes. Dans un autre cas, on a admis qu'il fallait realiser l'extension de la zone irriguee avant que les constructions de base du reseau d'irrigation soient termin6es. Dans un autre cas encore, l'analyste a juge que les arbres fruitiers seraient en pleine production l'annee meme de leur plantation. On aurait pu eviter ces erreurs manifestes en procedant en cours d'ana- lyse a une double verification avec les techniciens specialistes. Les etapes de I'analyse de projet La preparation d'une analyse de projet n'est absolument pas un processus net et continu, avec des 6tapes bien definies dont chacune succede a l'autre et sur lesquelles on ne revient jamais. En fait, il s'agit d'un phenomene it6ratif, c'est-a-dire que l'analyste doit revenir sans cesse en arriere et ajuster les decisions anterieures en fonction de ce qui a cte decouvert par la suite. En general, on a, au debut, une idee globale de la nature et des objectifs d'un projet propose issu des spheres politi- ques ou de planification. Nous savons, par exemple, qu'on attend de nous que nous preparions un projet d'irrigation dans une zone determi- nee, ou un projet de commercialisation pour reduire les fluctuations des prix saisonniers, ou l'extension d'un programme de colonisation rurale existant. L'etape suivante consiste a examiner soigneusement les rela- tions techniques en cause qui serviront de base a la planification techni- que. Nous commencons alors a estimer les prix de ces besoins techni- ques et Aadvelopper quelques previsions en matiere d'intrants et d'extrants comme base de notre analyse financiere. Ces prix financiers sont alors ajustes pour fournir les valeurs economiques sur lesquelles nous fonderons l'analyse economique et nous jugerons ainsi de la contribution du projet au revenu national. A chaque etape, nous de- vrons tenir compte des aspects relatifs aux institutions, a l'organisation et a la gestion, ainsi que des incidences sur le plan social. Et, bien entendu, a chaque 6tape toujours, il peut arriver que nous ayons besoin de revenir en arriere et de revoir ce qui a et fait precedemment. Le diagramme de la Figure 1-1 decrit schematiquement ce processus. 44 LA NOTION DE PROJET Figure 1-1. Elaboration et analyse des projets agricoles Aspicrsou,hn;iq-u Prcuipttat oti; lIii gehoisot I druii;ui R-,csde,h,,ilC /IMIphlysiq... RCtideionisci-ooffi,wtii de p,.sauti/i,, :ain; CUII{IE irs { eq-e-cx Maoyeiit Sc coiim in,CtiuadonC dcsiotdaep S/iC/nut Sc iCaCCtftiCCtuiio Ntgociariots coniisri alsi/ Sois-nio-s dCiru,noiii- Off-'c d'adii C-sdilio-i dopJOiopa,iC E,tcour:oncti;ii f vlui Aspects sc/atilts nix iosisat/otuts A lorg-n-iiiatio a ] g-si-io Costni,-s CC Cidti-e dxi uploi..i.... Diper d'acq;isiiid- d, -- OivlsUC,ia(OCS Sy C -- di -cn _Plo,dC PIiirficli---rismcC SItur S'aCCcpiatiOi Ori 5 odit efoildo SCi-iC0SCfoCli-niCC Cat// Xp-oid,io i desC oiOSiiii Setiohilli-si die,liaC/oti iOCt (Co-nibuitolit f-itd, -opC. Capatiid aC tesittit dsCiCXpIoiataotl SusiS STCCnCCu 1ondo1;1z cr1 Pe/itiquedi Co;iCCCtioit C- S S di htedal -ad/ii4 -uhitoiiins -oliiqse orgaitiitttiioncoCiiC, i Aspccisiuoc;u;txI 4 Repa-iiio drsiCciCiiC C, Planihcasiondu oiOt Coors oraoansagen fnacrsoo CrmiiuC SC'poip P'aotiiiiott d. pt-C/ Count ii a-sni-gos finiici D&CoiOppCttC--rpihiyoi _ fll,sm plysiquitir ptdu ptpltc IllidrCOiCi sutcipiobii dr CCiiWCCCiCC l'did I, PiC / dis ;xipCoti;ao. IaC/ho) R i1< dsJi/ fiiitte soriql < r Z ) ~~~~~~~~~~~~Pi/'ryCitel Lu/tei2 Cii.. ill.tiiitti to. troiipoo;i. ....... Btgdtesi ite i/C.rliatut;CC Em'. .uluyoituduitiuloCaittSo/'ICeahCtiaiCua/ 11"id"~~~~~~~~- d, b-f(opi '10,1" Co/idorit ttto P/oilss iipe/t .ls . z l _ /llee~~~~~~~~~~~tInioCs Btidsitctooxls olrprittt InM RtfledplsIw.f>vr!s)l .\?ildal. ,l d, ................. ErMis~J................... Asp/its ciOOitttituint STciar hy.teCtiC di tiidit 13'R, efw^f1mpls Solan,ts dipetiiitt/CtiCCa/s P,iS1./ttot1oCouortot/al adeCnatdtts/oa;CtiCC u/(' ts, u/oat;; admiismi litrioti'-us APof- des tlal.it S,r,, Fli . COC..i. r Jstttt .t.... lti<,, [ntvi./l ............. kRpfo"i- oit.. ~~~~ ~ ~~ ~ ~ /uuuiiatiC sy"o", d, ~ ~ ~~~ ~ ~~tiCidtttC Sylb lal /i d,erd,,SZ[Zd eistuite ,utll iar ft itti.t S'.i D(ll ItO))z dipisd rret A>pccrs~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~/i fiicc CC CuNela,oaxzl lipis it Ci dC;tt its CC/Olwillu du PrEr Illcrlhr l rMlfQfanIarioll d Itutuott lalilill?fel~~~~~~aito; ; de p-r I Poitt41jf * drs ilsriixllls Villall.lere { esnuiiliR .ti fosRritu deloiriii Aipuuii i/tot .rtlst;di dfittaiicitus,,l tiC/,li./itoiitd. lii;l u;;s; di pio uir s SxhRCt'Citt Brats Lffctx dsCiotie: a lpotietio icionso Cotdd t lout di Ci itC... itSCCO// P,t 0ttfCiCiCit,i S |A,pct tdttiittittl r S _1pcotipmi,ud 1 r ii dt,C/at/eli | I AipiJirsi/ioitonixliqe(eluit s .pi e | J| CWtsrsalaccoolqz I ip> suivant le terme plus couramment employe (Chapitre 8). On procedera ainsi pour la production agricole suppl6mentaire due au projet (soit en agregeant en fonction du type de modele le nombre total d'exploitations, soit en agregeant la totalite de la superficie attribuee aux differentes cultures dans le projet), pour toutes les entit6s percevant des benefices, et pour les differents organismes d'Etat. L'agregation fournira le total des avan- tages supplementaires nets que la collectivite obtiendra du fait du pro- jet. A partir de la et des budgets precedents, nous pourrons estimer les benefices que les individus et la collectivite tireront de leurs investisse- LES PROJETS: PFERDE LANCE, DU DEVELOPPEMENT 47 ments dans le projet (Chapitres 9 et 10). Naturellement, a chaque etape de cette enumeration, nous voudrons revoir notre travail anterieur et le reviser a la lumiere des analyses posterieures. L'ouvrage se termine par un ensemble de directives generales pour la preparation des analyses de projets de developpement rural et agricole (Annexe A), par deux tables d'actualisation (Annexe B), et un bref examen des sources possibles d'assistance, au niveau institutionnel, pour la pr6paration des projets agricoles (Annexe C). Le lecteur pourra se reporter a une bibliographie annotee et a un glossaire. '~~~~ S WS :e: < -s~~~~~~~~~~~~ 2 Definition des couts et des avantages d'un projet Nous PRATIQUONS L'ANALYSE ECONOMIQUE des projets agricoles pour comparer les couits et les avantages de plusieurs options possibles en vue de d6terminer laquelle est la plus remuneratrice. I1 convient donc, d'abord, de definir les couits et les avantages. De plus, une fois les cofits et les avantages connus, il faudra en apprecier le prix et determi- ner leur valeur economique. Tout ceci, sans doute, coule de source, mais n'en recouvre pas moins souvent des ecueils. Dans ce chapitre, nous verrons quels sont les couts et les avantages que l'on rencontre dans les projets agricoles et comment les definir de maniere logique. Nous 6tudierons au Chapitre 3 comment nous pou- vons obtenir les prix du marche. Au Chapitre 7 - apres les analyses financi&res, objet des Chapitres 4 a 6 - nous passerons a l'analyse 6conomique et nous verrons comment ajuster ces prix du marche pour qu'ils refletent le flux des ressources reelles. Objectifs, cofits et avantages Dans l'analyse des projets, ce sont les objectifs de cette analyse qui nous fournissent les criteres de definition des cofits et des avantages. Ci-cotntre:Ouvrier agricole dans une riziere en Alto Turi (Nord-Est du Bresil). 49 50 LA NOTION DE PROJET Presente sch6matiquement, un coCit est quelque chose qui restreint nos objectifs, un avantage est tout ce qui contribue a leur realisation. L'un des problemes, cependant, de cette vue schematique vient de ce que chacun des participants a un projet poursuit de nombreux objectifs. Pour un exploitant agricole, l'un de ces principaux objectifs est de maximiser ce dont il dispose pour faire vivre sa famille. I1 est bien evident que l'agriculteur est aussi interess6 par d'autres choses. I1 peut, par exemple, desirer envoyer ses enfants a 'ecole, mais alors ceux-ci ne seront plus disponibles a tout moment pour les travaux des champs. I1 peut aussi accorder une valeur au temps qu'il ne passe pas a cultiver: un exploitant n'adopterajamais un systeme de culture, meme tres r6mun&e rateur, qui l'oblige a travailler dix heures par jour, 365 jours par an. Par gout, un agriculteur peut preferer continuer a cultiver une variete traditionnelle de riz pour la consommation familiale, meme si en utili- sant une autre varite6 a plus haut rendement il pouvait augmenter le revenu familial. II peut aussi repugner a courir des risques, et planifier en consequence ses cultures afin de reduire a un niveau acceptable le risque d'echec d'une culture ou celui de dependre entierement du mar- ch6 pour les cer6ales dont il a besoin pour sa consommation familiale. I1 en resulte que, meme s'il a la possibilite d'augmenter a la longue son revenu en faisant pousser du coton au lieu de ble ou de mais, il preferera continuer a cultiver des cereales vivrieres pour pr6venir le risque d'une mauvaise annee pour le coton ou celui de ne pouvoir se procurer les c6r6ales vivrieres sur le march6 qu'a un prix tres 6lev6. Toutes ces consid6rations affectent le choix d'un agriculteur au moment ou il doit decider quel type d'assolement adopter et affectent donc la capacit6 du projet a accroitre les revenus. Et pourtant, du point de vue de l'agricul- teur, toutes ces consid6rations sont raisonnables. Dans le systeme ana- lytique que nous presentons ici, nous essaierons de determiner quels modes de culture nous pensons que l'agriculteur choisira le plus proba- blement, et nous examinerons ensuite l'impact de ce choix sur son revenu additionnel et, par la, sur le nouveau revenu induit par le projet. Pour les entreprises privees ou les soci6tes nationales, l'un des princi- paux objectifs est d'obtenir le revenu net le plus eleve possible, mais elles ne bornent pas leurs espoirs a la simple maximisation des bene- fices. Elles desirent, les unes et les autres, diversifier avant tout leurs activites, pour diminuer les risques. Le proprietaire d'un magasin peut aimer les loisirs, ce qui l'amenera a recruter un gerant pour l'aider, surtout pendant les heures tardives. Cela reduit son revenu - le gerant doit recevoir un salaire -mais c'est un choix sens6. Pour une raison de politique, une compagnie publique d'autobus peut decider d'assurer ses services, meme dans des secteurs peu peuples ou en dehors des heures de pointe et reduire ainsi son revenu net. Dans notre systeme analyti- que, nous allons d'abord chercher a savoir quel type d'exploitation les societes de notre projet vont tres probablement choisir, et faire ensuite nos comptes pour determiner l'incidence qu'aurait ce type d'exploita- tion sur la capacite du projet a accroitre les revenus. L'objectif principal de la collectivite consideree dans son ensemble est d'augmenter le revenu national, mais il est evident qu'il y a beaucoup DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN PROJET 51 d'autres objectifs importants. L'un d'entre eux est la repartition des revenus. Un autre, simplement, est l'augmentation des offres d'emplois- productifs de facon a reduire le ch5mage - ce qui peut etre different de l'idee meme de repartition des revenus. Un autre objectif encore peut ere d'augmenter la part de l'epargne pendant une p6riode donnee de facon a avoir davantage de capitaux a investir, r6aliser une croissance plus rapide et obtenir, par 1l, un revenu accru dans l'avenir. I1 peut y avoir aussi des perspectives plus larges a c6t6 des considerations econo- miques etroites - par exemple, accroitre l'integration r6gionale, 6lever le niveau general de l'education, am6liorer la sante en zones rurales, ou sauvegarder la s6curite nationale. Chacun de ces objectifs peut conduire au choix d'un projet (ou d'une forme de projet) qui ne sera pas force- ment la meilleure solution pour le revenu national tel qu'il a et etroite- ment defini plus haut. Aucun systeme analytique classique pour l'analyse des projets ne pourrait v6ritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun des participants. I1 faut donc exercer un choix. Dans notre systeme analytique, alors, nous prendrons comme criteres de base des objectifs tres simples d'accroissement optimal des revenus, en nous souvenant que nous avons la possibilite d'integrer d'autres objectifs a un stade ulterieur du processus de s6lection du projet. Cette attitude est justifi6e par le fait que, pour la plupart des pays en developpement, I'accroisse- ment du revenu est probablement le but le plus important de tout effort economique individuel, et que l'augmentation du revenu national constitue vraisemblablement l'objectif primordial de toute politique economique nationale. Pour les exploitations agricoles, notre objectif visera a maximiser les avantages supplementaires nets - le revenu supplementaire dont une famille dispose pour vivre du fait de sa participation a notre projet - calcules comme indique au Chapitre 4. Pour une entreprise privee ou une societ6 du secteur public, notre objectif sera de maximiser le revenu suppl6mentaire net, dont nous reparlerons au Chapitre 5. Et pour notre analyse 6conomique, conduite sous l'angle de la collectivite consider6e dans son ensemble, nous prendrons comme objectif la contribution optimale apportee par le projet au revenu national - la valeur de tous les biens et services finals produits au cours d'une periode determin6e, gen6ralement une ann6e. Cet objectif est pratiquement le meme, a l'exception de quelques petites variations mineures et sans importance, que l'objectif de la collectivit6, defini comme la maximisation du pro- duit interieur brut (PIB). I1 parait important de souligner que si nous admettons le revenu apporte a la collectivite par un projet comme critere analytique de base en analyse economique, cela ne diminue en rien la valeur des autres objectifs et ne nous emp&he pas de les prendre en consid6ration. Nous les etudierons simplement comme des decisions separees. Avec notre systeme analytique, nous pouvons juger, parmi les diff6rents projets de rechange ou parmi les differentes formes d'un meme projet, quelle sera la formule qui contribuera le mieux au revenu national. Nous pourrons ainsi recommander aux responsables de la decision d'investissement un projet qui soit potentiellement capable de 52 LA NOTION DE PROJET produire un revenu eleve et qui puisse, aussi, concourir de facon sensi- ble a la r6alisation des autres objectifs sociaux. Par exemple, parmi des projets qui contribuent pareillement, dans l'ensemble, a l'augmentation du revenu, nous pouvons choisir celui qui a l'incidence la plus favorable sur la repartition des revenus, ou celui qui cree le plus d'emplois, ou encore celui qui apporte le plus d'avantages aux habitants d'une region defavorisee. Ainsi, dans le systeme d'analyse economique etudie ici, tout ce qui restreint le revenu national est un coCit, et tout ce qui l'augmente est un avantage. Comme notre objectif est d'augmenter la somme de tous les biens et services finals, tout ce qui reduit directement le total de ces biens et services est 6videmment un cofit, et tout ce qui accroit ce total est un avantage. Mais il faut aussi se rappeler la complexit6 des rouages du systeme economique. Lorsque le projet analyse utilise quelques biens ou services interm6diaires - quelque chose qui sert a produire quelque chose d'autre - nous sommes pris dans une suite d'evene- ments qui vont finalement reduire le total des biens et des services finals disponibles dans un autre secteur de l'economie. D'une part, si au lieu de prendre une orange et de la consommer directement - c'est alors un bien final - nous l'utilisons pour faire un jus d'orange, qui est aussi un bien final, nous reduisons le total disponible des biens et des services finals (c'est-a-dire le revenu national) de la valeur de l'orange mais nous l'augmentons de la valeur du jus d'orange. D'autre part, si nous em- ployons, par exemple, du ciment pour revetir un canal d'irrigation, nous ne reduisons pas directement les biens et les services finals disponi- bles. En revanche, nous diminuons simplement la disponibilite d'un bien intermediaire. Mais l'utilisation du ciment dans le projet d'irriga- tion a pour consequence d'enlever ce ciment a quelque autre usage dans l'economie. Ceci, a son tour, reduit la production d'un autre bien, et cela continue ainsi, tout au long de cette suite d'ev6nements, jusqu'a ce que, finalement, la production des biens et services finals, (le revenu national), s'en trouve diminuee. Ainsi donc l'emploi du ciment dans notre projet est un couit pour l'economie. De combien le revenu natio- nal est-il ampute par cette utilisation? C'est une partie de ce que nous devrons determiner au Chapitre 7 lorsqu'il nous faudra calculer les valeurs economiques. Sur le plan des avantages, nous nous trouvons devant une situation semblable. Revetir un canal augmente la quantite d'eau disponible, ce qui peut accroitre la production de ble, et il en va ainsi au travers de toute une suite d'evenements jusqu ce que la quantite totale de pain soit augment6e. Par le biais de ce mecanisme, notre projet conduit a un accroissement du total des biens et des services finals, ce qui revient a dire qu'il accroit le revenu national. Ici aussi, iA rentre dans le travail d'analyse economique d'estimer le montant de cette augmentation du revenu national rendue disponible pour la so- ciete; c'est-a-dire determiner si, et de combien, les avantages excedent les cofits en termes de revenu national. Si nous gardons a l'esprit cette definition plut6t simple, de ce que sont les couits et avantages, nous eviterons toute une serie de confusions possibles lorsque nous utiliserons les prix de ref6rence pour 6valuer le DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN PROJET 53 flux des ressources, ce que nous 6tudierons au Chapitre 7. Notez qu'en d6finissant notre objectif d'analyse economique par rapport aux changements apportes au revenu national, nous le definis- sons en termes reels. (Les termes reels, par opposition aux termes mon6taires, se referent aux caracteristiques physiques, tangibles, des biens et des services). Dans une large mesure, l'analyse economique, a la difference de l'analyse financiere, consiste a determiner le flux des ressources reelles produit par un investissement plut6t que ses effets monetaires. Cet objectif etant defini, nous pouvons alors dire qu'en analyse financiere notre num6raire - mesure etalon qui sert d'unit6 de compte - est une unite de monnaie, generalement en monnaie nationale, alors qu'en analyse economique, notre numeraire est une unite de revenu national, exprimee elle aussi, habituellement, en monnaie nationale. Nous reviendrons sur ce sujet lorsque nous etudierons la determination des valeurs 6conomiques au Chapitre 7. Dans l'analyse economique nous admettrons que la totalite du finan- cement d'un projet provient de sources nationales et que tous les benefices du projet vont a des residents du pays. (C'est une des raisons pour lesquelles nous definissons notre objectif social en produit inte'rieur brut (PIB) au lieu d'en produit national brut (PNB), pourtant plus connu). Cette convention -presque universellement admise par les analystes de projets - distingue deux aspects du processus: le premier consiste a d6terminer la capacite du projet a produire des revenus, et le second a decider de la facon dont on va le financer. Les termes reels du financement disponible pour un projet donne n'influenceront pas l'eva- luation. Au lieu de cela, nous admettrons que le projet propose consti- tue le meilleur investissement possible, et que nous allons alors chercher a obtenir les meilleures conditions pour son financement. Cette convention donne satisfaction, que le financement soit utilise pour toute une gamme de projets ou meme pour diff6rentes versions sensi- blement semblables d'un meme projet. Le seul cas auquel elle ne soit pas adaptee est celui, assez rare, oui un financement etranger est tres intimement lie a un projet particulier et ouice financement sera perdu si le projet est abandonne. L'analyste peut alors etre amen6 a decider s'il vaut mieux ex6cuter un projet de rendement inferieur avec un finance- ment etranger ou choisir une solution d'un meilleur rapport mais faire son deuil du pret de 1'etranger. Comparaisons des situations avec>> le projet < et << L'analyse d'un projet s'efforce de definir et d'evaluer les couits et les avantages qu'on obtiendra avecle projet propose et de les comparer avec ce que serait la situation sans ce projet. La difference represente les avantages supplementaires nets provenant de l'investissement du projet. Ceci ne revient pas a comparer la situation <(avant ) et <> le projet. En effet, ce type de comparaison ne tient pas compte des 54 LA NOTION DE PROJET changements dans la production qui interviendraient sans le projet et conduit, en cons6quence, a faire des assertions erronees en ce qui concerne les avantages attribuables a l'investissement du projet. Une modification de la production en dehors du projet peut interve- nir dans deux cas. Le plus courant est celui oui la production dans la zone en cause est deja en cours de croissance, meme si cette croissance est lente et qu'elle doive vraisemblablement se poursuivre pendant la vie du projet. L'objectif de ce dernier est d'accelerer la croissance en intensifiant la production. En Syrie, par exemple, a l'poque de 1'eva- luation du premier proj et de developpement de l'elevage, on considerait que la production du cheptel ovin national augmenterait d'environ 1 pour cent par an en I'absence de projet. Ce dernier a ete concu dans le but d'accroitre et de stabiliser la production ovine ainsi que les revenus des proprietaires et 6leveurs semi-nomades en normalisant le ravitaille- ment en nourriture et en am6liorant les services veterinaires. Avec le projet, on pr6voyait que la production du cheptel national augmenterait au rythme de 3 pour cent par an. Dans ce cas, si l'analyste du projet s'6tait contente de comparer la production avant et apres le projet, il aurait port6 par erreur la totalite de l'augmentation du cheptel ovin au credit de l'investissement du projet. En realite, seuls pouvaient etre attribues a l'investissement du projet les 2 pour cent d'augmentation supplementaire venus s'ajouter au I pour cent d'accroissement initial qui serait intervenu de toute facon (Figure 2-1). Figure 2-1. Elevage national de moutons, Premierprojet de developpementdes troupeaux, Syrie. avec * .... projet ec vantage , supplementaire net sans > le projet Annees Un changement dans la production peut aussi se produire sans inter- vention du projet lorsque cette production est menacee de disparaitre sans l'apport d'un nouvel investissement. En Guyane, sur la c6te nord DEFINITION l)ES (loUTS ET DES AVANTA(;ES LD'UNPROJET 5s de l'Amerique du Sud, on cultive le riz et la canne a sucre sur une bande de terrain situe en bordure de mer et dont le sol est un melange d'argile et de limon. La cote 6tant erodee par la mer, le gouvernement de la Guyane, dans le cadre du Projet de defense contre la mer, a construit des digues pour emp&cher l'erosion. L'avantage retire de ce projet n'est pas, ici, d'augmenter la production mais d'en empecher la ruine ainsi que la disparition de terrains a batir. Une simple comparaison avant- apres n'aurait pas permis de definir cet avantage (Figure 2-2). Figure 2-2. Projet de defense contre la mner,Guyanie avec le projet Avantage:F / :-:.:u:ple:eltaire nlet sans le projet Ann6es Dans certains cas, un investissement destine a eviter une perte peut aussi conduire a une augmentation de production, et la, le benefice total vient en partie des pertes evitees et en partie de l'augmentation de la production. Au Pakistan, la salinite de nombreuses terres augmente progressivement par suite d'une irrigation importante et de la satura- tion en eau due pour une part a des fuites des canaux d'irrigation. La capillarite amene l'eau en surface oii elle s'evapore, laissant le sel sur le sol. Si l'on ne fait rien pour arreter ce processus, la production v6getale va tomber. On a projete d'appliquer un revetement a une partie des canaux pour reduire les fuites et permettre un meilleur drainage entre les periodes d'irrigation. Le projet propose, pense-t-on, devrait arr&ter la montee de la salinite, economiser pour un usage profitable les qualites d'eau d'irrigation qui, autrement, est perdue du fait des fuites, et aider les agriculteurs a accroitre leur utilisation d'intrants agricoles modernes. La combinaison ainsi realisee non seulement preserverait des pertes mais conduirait aussi a une augmentation de la production. Ici encore, une simple comparaison avant-apres ne saurait definir l'avantage r6alise en evitant les pertes (Figure 2-3). 56 LA NOTION DE PROJET Figure 2-3. Projet de revetement de canal, Pakistan ncn sails le projet Annees Bien entendu, si on n'attend aucun changement de la production de la zone du projet en l'absence de celui-ci, la distinction entre la comparai- son avant-apres et la comparaison avec-sans devient moins critique. Dans certains projets, les perspectives d'augmentation de la production sans recours a de nouveaux investissements sont extremement faibles. Dans le cadre du projet d'irrigation de Kemubu, dans le nord-est de la Malaisie, on a construit un systeme d'irrigation par pompe, ce qui a permis aux agriculteurs d'obtenir une deuxieme recolte de riz pendant la saison seche. Avant la mise en ceuvre du projet, la majeure partie des terres etait utilisee comme paturages, alors que certaines servaient a la culture du tabac et a d'autres cultures de rapport en utilisant l'humidite residuelle du sol ou de petites pompes. 11 etait peu probable que la production vienne a augmenter en raison des ressources limitees en eau. Le projet est maintenant lance, et l'on fait pousser du riz pendant la saison seche. 11 n'etait naturellement pas question d'imputer comme avantage du projet la valeur totale de la seconde recolte de riz. I1 fallait d6duire la valeur disparue des paturages et de la production des cultures de rapport. Seule la valeur supplementaire pouvait donc etre attribune au nouvel investissement en pompes et en canaux (Figure 2-4). Un autre cas oa il ne peut y avoir aucun changement dans la produc- tion sans le projet est celui, evident, que l'on trouve dans certains projets de colonisation ou, s'ils n'existaient pas, il n'y aurait aucune exploitation economique de la zone. Dans le projet de colonisation des terres d'Alto Turi au nord-est du Bresil, les colons se sont installes en defrichant la foret, en plantant du riz de plateau, et enfin en realisant des paturages pour la production de bovins. A l'epoque de l'installation des colons, la for&t n'etait pas exploitee economiquement et il y avait peu de D)EFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN P'ROJFI 57 Figure 2-4. Projet d'irrigation de Kemubu, Malaisie avec le OD projet .: 3 ! X gsupplementaire g.~ net sans le prOjet Annees chances pour qu'elle le soit avant longtemps si le projet n'avait pas ete realise. Dans ce cas precis, la production sans le projet et la production avant le projet auraient et les memes (Figure 2-5). Figure 2-5. Projet de colonisationdes terresd'Alto Turi, Bresil t-f prVoj < nes Anet nc, .-..-. :.S-.-.-:..supleentaire Annees 58 LA NOTION DE PROJET Transferts financiers directs Certaines entrees dans les comptes financiers representent en realite des deplacements de creances sur biens et services d'une entite de la collectivite a une autre et ne refletent pas de changements du revenu national. C'est ce qu'on appelle des transferts financiers directs, qui sont beaucoup plus faciles a identifier si l'on garde en memoire notre d6fini- tion des cofits et des avantages. Dans l'analyse des projets agricoles on trouve normalement quatre sortes de transferts financiers directs: les imp6ts ou taxes, les subventions, les prets et le service de la dette (paiement des intrets et remboursement du principal). Prenons les imp6ts, par exemple. En analyse financiere, le paiement d'un imp6t ou taxe est evidemment un couit. Lorsqu'un exploitant agricole paie une taxe, son beneficenet diminue. Mais le paiement de la taxe par l'exploitant ne reduit pas le revenu national; plus exactement il transfere un revenu de l'agriculteur a l'Etat et ce revenu pourra etre utilise dans un but social presume etre plus important pour la collecti- vite que l'accroissement de consommation (ou l'investissement) qu'au- rait realise l'exploitant agricole s'il avait garde par devers lui le montant de la taxe. Le paiement des imp6ts ne r6duisantpas le revenu national, il ne constitue donc pas un couitdu point de vue de la collectivit6dans son ensemble. Ainsi, en analyse economique, nous ne traiterons pas le paiement des imp6ts comme un coat dans les comptes de projet. Les impots demeurent une partie du flux d'avantages total du projet qui contribue a l'augmentation du revenu national. Naturellement, quelle que soit la forme prise par l'imp6t, celui-ci demeure un transfert financier- qu'il s'agisse de l'imp6t direct sur les benefices ou d'imp6ts indirects comme l'imp6t sur les transactions, les taxes de consommation, ou un droit sur l'importation d'intrants de production. I1 faut, toutefois, agir avec circonspection. Les imp6ts qui sont traites comme des transferts financiersdirects sont ceux qui repre- sentent le pr6levement d'une partie du benefice net au profit de la societe. Tres souvent, cependant, les droits encaissespar le gouverne- ment pour la fourniture de biens ou la prestation de services peuvent etre appeles taxes. Les droits sur la consommation d'eau, par exemple, peuvent etre consideres comme des taxes par l'agriculteur mais, du point de vue de la collectivite dans son ensemble, il s'agit d'un paiement effectu6 par l'agriculteur au service de l'irrigation en 6change de l'eau fournie. La construction d'un systeme d'irrigation reduisant le revenu national, le deboursement du fermier pour l'eau repr6sente une partie des couits d'exploitation de la culture, exactement comme n'importe quel autre paiement pour l'acquisition d'un intrant de production. D'autres paiements qualifies de taxes peuvent aussi concerner des paie- ments en echange de biens et de servicesrendus plut6t que des transferts au profit de l'Etat. Un droit d'arrimage pay6 dans un port n'est pas une taxe mais un paiement pour prestation de services et ne sera donc pas traite comme le serait une taxe. Suivant que le paiement est effectue en compensation de biens et de services necessaires a la realisation du DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D UN PROJET 59 projet, ou bien qu'il constitue simplement un transfert d'une part quelconque des avantages du projet a la collectivite dans son ensemble pour une utilisation g6n6rale a caractere social, la taxe sera trait6e comme un transfert financier ou un paiement de biens et de services. Les subventions sont tout simplement des transferts financiers directs qui circulent en sens inverse des taxes. Si un exploitant agricole a la possibilite d'acheter des engrais a un prix de subvention, cela diminuera ses couts et augmentera de ce fait ses avantages nets, mais le cout de l'engrais en termes d'utilisation des ressources reelles dans la collectivite demeure le meme. Les ressources qu'il faut employer pour produire l'engrais (ou l'importer de l'etranger) r6duisent le revenu national dis- ponible pour la collectivite. Donc, pour l'analyse economique d'un projet, iI nous faut int6grer le coat total de l'engrais. Ici aussi, peu importe la forme prise par la subvention. Le cas fre- quemment rencontre concerne les subventions qui font baisser le prix de vente des intrants en dessous de ce que serait, sans elles, le prix du march6. Mais une subvention peut aussi servir a augmenter la somme que l'agriculteur recoit pour ce qu'il vend au march6, comme dans le cas des subventions directes payees par l'Etat en plus de ce que l'agricul- teur percoit au marche. I1 existe un moyen plus courant d'obtenir le meme resultat sans recourir a la subvention directe; c'est de maintenir le prix du marche a un niveau superieur a celui qu'il atteindrait normale- ment en percevant, par exemple, un droit sur les produits d'importa- tion concurrentiels ou en interdisant completement leur entr6e. Bien qu'il ne s'agisse pas Ia d'une subvention directe, la diff6rence entre le prix taxe le plus eleve, engendre par ces mesures, et le prix le plus bas qu'on paierait pour les produits concurrentiels importes en l'absence de ces mesures, repr6sente effectivement un transfert indirect du consom- mateur a l'agriculteur. Les operations de credit constituent aussi une autre forme importante de transfert financier direct dans les projets agricoles. Du point de vue de l'exploitant, recevoir un pr&t augmente ses ressources d'exploitation, mais le paiement des interets et les remboursements concernant le principal les diminuent. Du point de vue de l'6conomie, l'optique est differente. Le pre reduit-i1 le revenu national disponible? Non, il transfere simplement le contr6le des ressources du preteur a l'emprun- teur. II peut arriver qu'un exploitant consente un pret a son voisin; l'exploitant preteur ne peut se servir de l'argent du pret pour acheter des engrais, mais 1'emprunteur, lui, le peut. L'utilisation des engrais est, bien entendu, un cofut pour la collectivite puisqu'elle consomme des ressources et reduit ainsi le revenu national. Mais l'opration de pret ne reduit pas, par elle-meme, le revenu national, c'est plut6t un transfert financier direct. La meme chose se produit en sens inverse lorsque le voisin rembourse son emprunt. L'argent qu'il utilise dans ce but ne peut lui servir a acheter des engrais mais le preeur, lui, le peut. Le rembour- sement est donc aussi un transfert financier direct. Certains estiment que le concept de transfert financier est plus facile a comprendre si on l'exprime en termes de flux de ressources reelles. En 60 LA NOTION DE PROJET adoptant ce point de vue pour l'analyse 6conomique, nous constatons qu'une taxe ne represente pas un flux de ressources reelles; elle signifie seulement le transfert d'une cr6ance au flux de ressources reelles. Par exemple, le transfert d'une creance aux ressources r6elles par un consommateur urbain a un exploitant agricole constitue egalement une subvention directe. Les operations de credit suivent la meme ligne de raisonnement. Un pret repr6sente le transfert d'une cr6ance aux res- sources reelles, du preteur a l'emprunteur. Lorsque l'emprunteur paie les int6rets ou rembourse le principal, il transfere en retour la creance aux ressources r6elles du preteur - mais ni le pret ni le remboursement ne constituentjamais, en eux-memes, une utilisation de ressources. Couits des projets agricoles Dans presque toutes les analyses de projet, il est plus facile de definir les cofits (et les valeurs) que les avantages. Dans chaque cas, lorsque nous examinerons les cofits, nous nous demanderons si le point en question r6duit l'avantage net d'une exploitation ou le revenu net d'une entreprise (nos objectifs en analyse financi&re), ou le revenu national (notre objectif en analyse economique). Biens physiques Les biens physiques utilises dans les projets agricoles sont rarement difficiles a d6finir. Pour des produits comme le beton pour les canaux d'irrigation, les engrais et les pesticides destines a augmenter la produc- tion, ou des materiaux pour la construction des maisons d'habitation dans les projets de colonisation rurale, ce n'est pas leur identification qui presente des difficultes, mais les problemes techniques associes a la planification et a la conception qui se posent pour determiner le mo- ment oui ces produits seront necessaires et en quelle quantite. Travail La composante travail des projets agricoles n'est pas g6n6ralement, elle non plus, tres difficile a definir. Du directeur du projet hautement qualifie a l'exploitant entretenant son verger, alors que celui-ci commence a produire, les intrants travail ne posent pas tellement une question de nature. II s'agit de connaitre la quantite requise et le mo- ment auquel ils doivent intervenir. Cependant, le travail peut faire naitre des probl&mes particuliers d'evaluation qui appellent l'utilisation de prix de reference. L'evaluation du travail familial peut aussi parfois creer des confusions. Cette evaluation sera etudiee avec les budgets d'exploitations agricoles au Chapitre 4, et l'ensemble de la question de la valeur du travail non qualifi6 sera trait6 au Chapitre 7. DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN PROJET 61 Terres Dans la meme optique, les terres qui doivent etre utilisees dans un projet agricole ne presentent pas non plus de difficultes d'identification. I1 est generalement facile de determiner oui se situeront les terres neces- saires au projet et combien il en faudra. Mais, ici aussi, des problemes d'evaluation des terres peuvent surgir a cause des conditions tres parti- culieres du march6 qui interviennent lorsque des terrains sont transferes d'un proprietaire a un autre. Ces problmes d'evaluation seront exa- mines en meme temps que les budgets d'exploitation au Chapitre 4 et les valeurs economiques correspondantes seront trait6es au Chapitre 7. Provisionspour imprevus Dans les projets qui mettent en jeu un investissement initial impor- tant en travaux de genie civil, les cofits de construction sont generale- ment estimes en partant d'abord du principe qu'il n'y aura pas de modifications de conception entrainant des changements dans le travail materiel; pas de conditions exceptionnelles comme la rencontre de formations geologiques imprevues; ni d'evenements contraires tels que inondations, glissements de terrain, ou temps exceptionnellement mau- vais. En principe, aussi, dans les estimations des couits d'un projet, on considere qu'il n'y aura, au cours de la p6riode d'investissement, ni modification relative des prix interieurs et des prix internationaux, ni inflation. I1 serait 6videmment peu realiste d'etablir les estimations des couits du projet uniquement en partant de l'hypothese que l'on connait parfaitement tous les elements de la situation et que les prix vont garder une stabilite absolue. Une planification bien concue demande qu'on prevole les contretemps qui peuvent intervenir dans les conditions materielles ou dans les prix, ce qui ajoutera aux couits initiaux. Une provision pour imprevus est donc une composante normale des estima- tions des couits d'un projet. Les provisions pour imprevus sont de deux sortes: les provisions pour impr6vus physiques et celles qui concernent la hausse des prix. Ces dernieres, a leur tour, se repartissent en deux categories: la pre- miere vise a pallier les modifications relatives des prix, la seconde a compenser l'inflation generale. Notre hypoth&se selon laquelle des mo- difications d'ordre materiel et des modifications des prix relatifs se produiront vraisemblablement, justifie l'existence de ces imprevus phy- siques et des imprevus pour hausse des prix tenant compte de l'accrois- sement des prix relatifs, bien qu'il ne nous soit pas possible de prevoir avec certitude a quel point leur influence se fera sentir. L'augmentation de l'utilisation des biens r6els et des services representee par la provision pour imprevus physiques est un colat reel et reduira le total des biens et des services finals qui auraient ete disponibles pour d'autres buts; c'est- a-dire qu'elle diminuera le revenu national, et qu'elle est donc un couit pour la collectivite. De la meme maniere, l'elevation du coat relatif d'un article implique que sa productivite a augmente dans un autre secteur de la collectivite; donc, que sa contribution potentielle au reve- 62 LA NOTION DE PROJET nu national s'est accentuee. On renonce a une valeur accrue en utilisant cet article pour notre projet et, de ce fait, la reduction operee sur le revenu national est plus importante. Les provisions pour imprevus physiques et celles pour hausse des prix qui concernent les modifica- tions relatives des prix sont, alors - si elles ne sont pas attribuees - des couits escomptes du projet et font partie a juste titre des cofits de base lorsque l'on calcule les mesures de la valeur du projet. Cependant, l'inflation gen6rale pose un probleme different. Comme nous le verrons au Chapitre 3 lorsque nous etudierons les prix futurs, dans une analyse de projet le moyen le plus courant pour repondre a l'inflation est de travailler a prix constants, en partant de l'hypothese que tous les prix seront egalement affectes par toute hausse du niveau g6neral des prix. Ceci permet d'effectuer des comparaisons valables entre les differentes formules de projets. Toutefois, si l'on envisage une inflation importante, il faudra constituer une provision dans le plan de financement de facon a prevoir au budget les fonds necessaires pour pallier les effets de l'inflation sur les cofits du projet. La provision pour imprevus liee a l'inflation ne sera cependant pas int6gree aux cou?ts dans les comptes du projet a l'exception du plan de financement. Taxes I1 faut se rappeler que le paiement des taxes, y compris les droits de douanes et droits divers, est normalement traite comme un couit dans l'analyse financiere, mais qu'il est considere comme un transfert finan- cier dans l'analyse economique puisqu'il ne reduit pas le revenu natio- nal. Le montant qui sera deduit pour les taxes dans les comptes finan- ciers constitue, dans les comptes economiques, une partie de l'avantage net suppl6mentaire, et, donc, une partie du nouveau revenu produit par le projet. Service de la dette Le service de la dette - paiement des inter&ts et remboursement du capital - sera aborde de la meme facon. Le paiement des int6rets et le remboursement du capital sont tous deux traites comme des sorties en analyse financiere. Dans l'analyse economique, cependant, on les consi- dere comme des transferts financiers et on ne les porte pas dans les comptes economiques. Le traitement des inter&ts, au cours de la construction, peut provo- quer quelques confusions. Les organismes de pret ajoutent parfois, pendant la construction, la valeur des inter&ts au principal du pret et n'exigent aucun versement d'interets jusqu' ce que le projet commence a fonctionner et que les recettes rentrent. On donne a ce procede le nom de «< capitalisation ») des inter&ts. Le montant, ajoute au principal du fait de la capitalisation des inter&ts pendant la construction, correspond a un pret supplementaire. La capitalisation des interets place en reserve les couits des int6rets, mais lorsque le versement des interets arrivera reelle- DEFINITION D)ES C'OUTS ET D)ES AVANTAGES D'UN l'ROJET 63 ment a ech6ance, ceux-ci seront plus elev6s puisque le montant du pret aura et augmente. Vu sous l'angle de l'analyse economique, le traite- ment a appliquer aux int6rets pendant la construction est evident: il s'agit d'un transfert financier direct comme tous les autres paiements d'interets et il ne devrait pas figurer dans les comptes economiques. I1 arrive souvent que l'interet, en cours de construction, soit simplement ajoute aux charges de capital du projet. Pour trouver la valeur economi- que des charges de capital, il faut soustraire le montant de l'interet pendant la construction des charges de capital et ne pas l'inscrire dans les comptes economiques. En analyse economique, le service de la dette est traite comme un transfert a l'interieur de l'economie, meme si le projet doit etre en fait finance par un pr&t de l'etranger et que le service de la dette soit paye a l'ext6rieur des frontieres nationales. Ceci a cause de la convention qui prevoit que tous les financements d'un projet proviennent de ressources nationales et que tous les revenus de ce projet doivent aller a des r6sidents du pays. Cette convention, dont nous avons deja parle, place sur deux plans diff6rents la decision concernant la qualite du projet et celle qui se rapporte aux moyens de financement. Donc, meme s'il avait 6te prevu qu'un projet soit finance par un pr&t de la Banque mondiale par exemple, le service de la dette de ce pr& n'apparaitrait pas comme un cofit dans les comptes economiques de l'analyse du projet. Coats irreversibles Les cofits irreversibles sont des depenses effectuees anterieurement et sur lesquelles on basera un nouvel investissement propose. Ces couts ne peuvent pas etre evites, meme s'ils r6sultent de decisions fort peu judicieuses. Lorsque nous analysons un investissement propose, nous tenons compte seulement des rendements futurs des coats futurs; les depenses du passe, ou colats irreversibles, n'apparaissent pas dans nos comptes. Dans la pratique, si une somme considerable a deja et depensee pour un projet, les rendements futurs des couits futurs a consentir pour terminer ce projet seront probablement tres attrayants meme si, avec un peu de recul, on admet que le projet n'aurait jamais du voir le jour. Le cas extreme et qui frise le ridicule est celui ou il manque un seul dollar pour terminer un projet, meme mediocre, alors qu'aucun avantage ne pourra en etre retire tant qu'il n'aura pas ete mene a terme. Le (< rende- ment > de cet unique dollar peut parfaitement etre tres eleve et terminer le projet sera une d6cision incontestablement bonne. Mais l'argument selon lequel il faut continuer un projet parce qu'on a deja beaucoup depense pour lui ne constitue pas un critere de decision valable. I1 y a des cas ou il serait bien preferable de stopper un projet en plein milieu de sa mise en ceuvre ou encore de l'amener a une conclusion anticipee de faqon a liberer de futures ressources pour des formules offrant une meilleure rentabilite. Pour evaluer les decisions d'investissement ant6rieures, il est souvent 64 LA NOTION DE PROJET bon d'effectuer les analyses economique et financiere d'un projet ter- mine. Ici, naturellement, l'analyste voudra comparer le rendement de toutes les depenses de la vie passee du projet avec l'ensemble des rendements. Mais cette sorte d'analyse sert uniquement a determiner ce qu'ont rapporte les projets passes, dans l'espoir que les jugements concernant les projets futurs seront plus judicieux. Ceci ne nous aidera pas, sur le moment, a prendre une decision. L'argent depense anterieu- rement a bel et bien disparu; nous n'avons pas a notre disposition de solution qui nous permette de ne pas faire fonctionner un projet termine. Avantages tangibles des projets agricoles Dans les projets agricoles, les avantages tangibles peuvent provenir soit d'une augmentation de la valeur de la production, soit d'une diminution des couits. Les formes particulieres revetues par ces avan- tages, cependant, ne sont pas toujours evidentes et les evaluer peut se reveler tr&s difficile. Accroissementde la production L'avantage le plus fr6quent des projets agricoles est d'augmenter la production. Un projet d'irrigation, en assurant une meilleure gestion de 1'eau, permet aux agriculteurs d'ameliorer les rendements. On plante de jeunes arbres sur des terrains gagnes sur la jungle pour augmenter les superficies consacr6es au palmier a huile. Un projet de credit met a la disposition des agriculteurs des ressources que ceux-ci pourront consa- crer aussi bien a augmenter leurs d6penses d'exploitation pour la pro- duction courante - pour l'achat d'engrais, de semences, ou de pesti- cides- qu'a investir - dans un puits ou une batteuse a moteur. L'avantage qui en resulte est un accroissement de la production de l'exploitation. Dans une forte proportion, le supplement de production engendre par un projet agricole sera commercialise par l'intermediaire de circuits commerciaux. Dans ce cas, il ne sera probablement pas trop difficile de definir les avantages et de trouver un prix de marche, encore que determiner la valeur correcte a utiliser dans l'analyse economique puisse poser un probleme. Dans de nombreux projets agricoles, toutefois, on pourra inclure dans les avantages la production supplementaire consommee par la famille d'exploitants agricoles. C'est le cas, par exemple, des projets de remise en etat du systeme d'irrigation le long de la c6te septentrionale de Java. La production obtenue grace a ces projets et consommee sur place par les exploitants eux-memes a augment6 les avantages nets de I'agriculteur et le revenu national autant que si elle avait ete vendue au march6. Nous pourrions meme imaginer le cas hypothetique de l'ex- ploitant vendant sa production pour la racheter ensuite. La production DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN PROJET 65 autoconsommee, contribuant a nos objectifs au meme titre que la production commercialis6e, fait sans conteste partie des avantages du projet aussi bien dans I'analyse financiere que dans I'analyse economi- que. Si l'on ne tient pas compte de la production auto-consomm6e de l'agriculteur, on tendra a faire apparaitre un rendement relativement e1eve des projets agricoles consacres aux cultures de rapport et ceci peut conduire a un mauvais choix parmi les differentes solutions proposees. Ne pas inclure cette consommation domestique aurait aussi pour conse- quence une sous-estimation de la rentabilit6 des investissements agri- coles par rapport a celle des capitaux investis dans d'autres secteurs de 1'economie. Lorsque, dans un projet, la part des r6coltes autoconsomm6es prend une grande place, l'importance d'une analyse financiere minutieuse s'en trouve augmentee. En pareil cas, il faut non seulement estimer les avantages supplementaires nets - y compris la valeur de la production autoconsommee et l'argent provenant des ventes hors-exploitation - mais aussi evaluer les fonds disponibles pour l'exploitant. De l'analyse des revenus et des couits en especes, on peut d6terminer si les agricul- teurs disposeront des ressources monetaires necessaires pour se procu- rer des intrants agricoles modernes ou faire face a leurs engagements concernant les credits. I1 est possible que, dans un projet, la production autoconsommee augmente suffisamment pour en rendre tres attrayante la rentabilite pour l'economie dans son ensemble, mais que la produc- tion supplementaire a commercialiser soit si infime que les exploitants ne puissent reunir l'argent liquide necessaire pour rembourser leurs emprunts. Amelioration qualitative Dans certains cas, l'avantage d'un projet agricole peut prendre la forme d'une am6lioration de la qualite du produit propose. Par exem- ple, l'analyse d'un projet de developpement de l'elevage en Equateur, destine a accorder des prets aux producteurs de bovins de boucherie, prevoyait que ceux-ci pourraient non seulement augmenter leur pro- duction, mais aussi en ameliorer la qualit6 de sorte que le prix moyen du kilogramme vif de bceuf passerait de 5,20 sucres a 6,40 en termes de valeur constante pendant les douze annees de la p6riode de d6veloppe- ment. (Le symbole pour les sucres equatoriens est S/.). Les prets consentis a des petits proprietaires dans le cadre du projet d'ameliora- tion des petites fermes laitieres du Rajasthan, en Inde, ont pour but d'am6liorer non seulement la production mais aussi la qualit6 de leurs produits. Au lieu de vendre leur lait pour faire du ghee (huile de cuisson tiree du beurre clarifie), les agriculteurs pourront ceder le lait fluide a un prix plus eleve au marche laitier de Jaipur. Comme on le voit, dans ces exemples, on attend le plus souvent des projets agricoles une am6liora- tion a la fois qualitative et quantitative, bien que l'une et l'autre ne soient pas toujours possibles. Attention cependant: on peut facilement surestimer la valeur et l'importance des avantages decoulant de l'am&e lioration de la qualite. 66 LA NOTION DE PROJET Changement du moment de la vente Dans certains projets agricoles, les avantages proviennent de F'am&e lioration des moyens de commercialisation, les produits pouvant ere vendus au moment ou les prix sont les plus favorables. Un projet de stockage de cereales peut permettre d'entreposer ces dernieres au mo- ment de la recolte, lorsque les prix saisonniers atteignent leur valeur minimale, jusqu'a l'6poque de F'ann6e oa les prix augmentent. Les avantages retires de l'investissement dans le stockage sont dus a ce changement de (ivaleur temporelle >. Changementdu lieu de la vente D'autres projets peuvent comprendre des investissements en camions et autres materiels de transport destines a acheminer les produits entre les lieux de production ou les prix sont bas et des marches 6loignes oCu ils sont plus favorables. Par exemple, le projet d'exportation des fruits et des legumes en Turquie incluait des camions et des bateaux pour transporter des produits frais de la Turquie du sud-est vers les de- bouches du March6 commun europeen. Les avantages de ce genre de projets resident dans le changement de la ovaleur de l'emplacement >. Dans la plupart des cas, la valeur accrue due a des projets de commer- cialisation sera partagee entre les agriculteurs et les societ6s de commer- cialisation car le jeu de l'offre et de la demande augmente le prix auquel l'exploitant peut vendre ses produits au moment de la recolte et reduit le pouvoir monopolistique de la societ6 ou de l'organisme de commer- cialisation. De nombreux projets sont structures de facon que les ex- ploitants agricoles recoivent une part plus large des avantages en leur donnant la possibilite de construire des moyens de stockage sur leur exploitation ou de se grouper en cooperatives, mais un projet agricole peut aussi bien prevoir une societe de commercialisation privee ou un organisme d'Etat, auquel cas la plus grosse part des avantages peut aller a d'autres qu'a des agriculteurs. Modificationduproduit (tri et transformation) Les projets qui comprennent des industries de transformation des produits agricoles partent du principe qu'une modification de la forme de ces produits sera une source d'avantages. Les exploitants vendent le paddy aux minotiers qui, a leur tour, vendent du riz poli. L'avantage pour le minotier decoule de la transformation apportee au riz. Les conserveurs font des conserves de fruits; ils transforment ces fruits et permettent a un prix moindre de changer le moment et le lieu de la vente. MWmeune installation de transformation tres simple, comme un atelier de calibrage, donne naissance a un avantage par le truchement d'un changement de la forme du produit qui passe du tout-venant du verger a des fruits tri6s. Dans le projet de commercialisation des pommes de Himachal Pradesh en Inde septentrionale, la valeur des produits des exploitations est augment6e par une operation de selection DEFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES D'UN PROJET 67 qui permet de trier les meilleurs fruits pour les consommer frais et d'utiliser les autres pour faire des concentres de boissons non alcoolises. Cette transformation accroit la valeur totale des pommes. Reduction des coats par la m&anisation L'investissement dans des machines agricoles qui reduit les frais de main-d'ceuvre constitue un exemple classique d'avantage retire de la r6duction des couts dans les projets agricoles. C'est ce qui arrive lors- qu'on elimine le puisage de l'eau par l'homme ou l'animal en construi- sant des puits fores, lorsqu'on remplace le battage a la main par des batteuses a pedale ou, exemple classique, lorsque les tracteurs font le travail des animaux de trait. I1 se peut que la production totale n'augmente pas, mais on obtient un avantage parce qu'on a rogne sur les couts (a condition, naturellement, que le gain ne soit pas annule par l'impossibilite d'utiliser de facon productive, dans un autre secteur, la main-d'couvre deplacee). Coats de transportre'duits La r6duction des couits constitue une source habituelle d'avantages lorsque le transport est en jeu. De meilleures routes principales ou secondaires peuvent r6duire le cofit de l'acheminement des produits entre l'exploitation et le consommateur, l'avantage resultant pouvant etre reparti entre les agriculteurs, les transporteurs et les consomma- teurs. Diminution des pertes Lorsque nous avons parle plus haut de la comparaison des situations <(avec et sans)» dans les analyses de projet, nous avons note que, dans certains cas, ce n'est pas une production accrue qui est a l'origine de l'avantage, mais une diminution des pertes. Ce genre d'avantages n'est jamais evident, mais c'en est un que le test <. Les consequences 6cologiques prejudiciables en sont un exemple courant, souvent illustre par les effets secondaires du d6veloppement de l'irrigation. Un barrage peut r6duire le debit d'une riviere et obliger a un dragage couteux en aval. La mise en service de puits fores peut avoir sur le debit des puits existants des consequences d6favorables. Le developpement de l'irrigation peut re- duire le rendement de la peche ou contribuer au d6veloppement de la bilharziose. Lorsque ces effets externes technologiques sont importants, et qu'il est possible de les definir et de les evaluer, on devrait les traiter comme un coat direct du projet (dans le cas, par exemple, de la r6duction des possibilites de peche) ou bien inclure dans les cofits du projet les depenses engag6es pour les eviter (dans le cas, par exemple, de l'augmentation du dragage ou de l'investissement consenti pour eviter la pollution). On donne parfois a entendre que les investissements du projet peu- vent produire des avantages secondaires par le truchement d'un <( effet multiplicateur >>. On associe generalement le concept de l'effet multipli- cateur a des economies presentant un excedent de capacite de produc- tion. Si cet excedent de capacite existe, un investissement initial pour- rait provoquer un nouvel accroissement de revenus au fur et a mesure que les cycles successifs de depenses reduisent l'exc6dent de capacite. Dans les pays en developpement, toutefois, c'est le manque de capacite qui constitue le cas g6neral. La probabilite d'un excedent de capacit6 produisant des avantages additionnels grace a cet effet multiplicateur est donc faible. De toutes facons, l'effet multiplicateur se justifie surtout si nous etablissons les prix de reference aux couts d'opportunite. Comme le couit d'opportunite de l'utilisation de l'exc6dent de capacite represente seulement le couat des matieres premieres et de la main-d'ceuvre four- nies, seuls les couts variables seront pris en consid6ration dans nos comptes de projet jusqu'a ce que l'excedent de capacite existant soit resorbe. On avance aussi parfois que la perception des avantages du projet par les consommateurs exerce un oeffet multiplicateur sur la consomma- tion »>.Ces effets sont tres difficiles a d6finir et a 6valuer. Quoi qu'il en soit, ils seraient probablement les memes dans les solutions de rechange que l'on pourrait trouver pour l'investissement; les omettre dans l'ana- lyse n'affecterait pas le classement des projets les uns par rapport aux autres. D)EFINITION DES COUTS ET DES AVANTAGES IDUN PROJET 71 Coats et avantages intangibles Dans presque tous les projets agricoles apparaissent des cofits et des avantages qui sont intangibles. C'est le cas, par exemple, de la cr6ation de nouveaux emplois, de l'amelioration de la sante publique et de la diminution de la mortalite infantile grace a la creation de dispensaires ruraux; de l'amelioration de l'alimentation et de la frequence moins elevee des maladies d'origine hydrique a la suite du developpement de I'adduction d'eau dans les campagnes. Ce peut etre aussi le cas de l'int6gration nationale et meme de la d6fense nationale. Ces avantages intangibles sont reels et refletent des valeurs vraies. Elles ne se pretent pas, cependant, a une evaluation. Comment, en effet, calculer la valeur a long terme de la vie d'un enfant que l'on a sauve ou chiffrer le mieux- etre d'une population a qui l'on a 6pargn6 l'apparition d'une maladie aux effets debilitants? Des avantages de cette nature peuvent demander une orientation de l'analyse normale des couts et avantages vers une analyse des moindres couits, une question sur laquelle nous reviendrons lorsque nous etudierons l'evaluation. Etant donne que les avantages intangibles sont un facteur du choix des projets, il est important de les definir soigneusement et, dans toute la mesure du possible, de les quantifier, meme si l'evaluation n'est pas possible. Par exemple, combien d'enfants frequenteront les nouvelles ecoles? Combien de logements beneficieront d'un meilleur systeme d'adduction d'eau? Combien de nouveaux-nes seront sauves par l'augmentation du nom- bre des dispensaires ? Dans la plupart des cas out les avantages intangibles sont issus d'un projet agricole, les couits, eux, sont assez tangibles: cofits de construc- tion des ecoles, salaires des infirmieres employ6es dans les services de sant6 publique, canalisations pour l'adduction d'eau dans les cam- pagnes, etc. Les couits intangibles existent cependant bel et bien dans les projets. De tels couits peuvent se produire si de nouveaux projets brisent la structure traditionnelle de la vie familiale, si le developpement en- traine une pollution accentuee, si l'equilibre ecologique est perturbe, ou si de beaux paysages sont d6figures. Ici encore, bien que l'6valuation soit impossible, les cofits intangibles doivent &tresoigneusement d6finis et, si possible, quantifi6s. Finalement, toute decision concernant un projet devra tenir compte des facteurs intangibles par le truchement d'une 6valuation subjective parce que les couts intangibles peuvent etre appreciables et que les avantages intangibles peuvent apporter une contribution importante a de nombreux objectifs du developpement rural. DEUXIEME PARTIE Aspects financiers de I'analyse des projets >L 0:f f.: : 0 f: p :: f:: X 0 0 0SaDS 000 St:f:0000000;:000002\: 'dS0;0000: C: : :d :000: t0X:ft :00:0;: SX 0 :s::; uS :: : r::rStS0:0:tiL::S:::ff:::0:00$ffft 0 - ru li 3 Determination des prix des couts et des avantages LORSQUE LES COUTS ET LES AVANTAGES ont ete identifies, il faut les chiffrer pour etre en mesure de les comparer. Or, le seul moyen pratique de comparer directement des biens et des services diff6rents consiste a leur attribuer un prix monetaire, ce qui revient a dire que nous devons determiner le juste prix des couts et des avantages que nous prendrons en consid6ration dans notre analyse des projets agri- coles. Les prix traduisent la valeur L'hypoth&se presente derriere toute analyse economique et financiere est que les prix expriment des valeurs - ou peuvent etre ajustes de maniere a les refl6ter. Nous allons etudier dans ce chapitre comment trouver ces prix. Auparavant, toutefois, il nous faut definir deux prin- cipes essentiels de l'analyse de projet: la valeur marginale de la produc- tion et le cout d'opportunite. Prenons le cas d'un exploitant agricole philippin qui utilise des en- grais azot6s pour cultiver son riz. Au cours de la saison 1979-1980, ces Unicainald'irrigation au Soudan. Ci-contre: 75 76 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS engrais lui ont cout6 3,98 pesos philippins (symbole P) par kilogramme d'azote elementaire (N) et il a touche 1,050 peso par kilogramme de paddy vendu. Le Tableau 3.1 montre l'effet produit sur la culture du riz par l'emploi des engrais. Applique en quantite relativement faible, Tableau 3-1. Philippines: consequences sur les cultures de l'emploi d'engrais azotes. Paddy Mais decortique Valeur Valeur marginale marginale Rende- de la Rende- de la Na ment- ' Valeurb production ment Valeurd production (Kg/ha) (Kg/ha) (P) (P) (Kg/ha) (P) (s) 0 3 442 3 614 29,50 2 600 2,688 23,80 10 3 723 3 909 26,10 2 830 2 926 1,70 20 3 971 4 170 260 3 040 3 143 1970 30 4 187 4 396 22,60 3 230 3 340 19,70 40 4370 4588 1920 3400 3516 15,50 50 4 520 4 746 15,80 3 550 3 671 13,40 60 4 637 4 869 12,30 3 680 3 805 13,40 70 4721 4957 8,80 3790 3919 1140 80 4 772 5 011 2,00 3 880 4 012 7,20 90 4 791 5 031 - 00 3 950 4 084 5,20 100 4 777 5 016 4 000 4 136 5,20 110 4 030 4 167 3,10 120 4040 4 177 1,00 130 4030 4 167 1,00 P: pesos philippins. Soturce:Communication personnellede Pedro R.Sandovalde l'Universit6 des Philippines a Los Banos, septembre 1980. les reactions du riz aux engrais azotes sont basdessur Changes in Rice Farminig inSelectedAreas ot'Asia (Modificationsapportees a la culture du riz dans des zones choisies de l'Asie) Manille: InterniationalRice ResearchInstitute, 1978, p. 61. Les chiffres relatifsau mais reposent sur les donnees recueilliesdans les archives de la station experimentalede Los Banos de l'Universite des Philippines. Les prix ont 6t6 fournis par le Bureau de l'economie agricole du Ministere de l'agriculture de la Republique des Philippines. a. Le prix au producteur de l'azote 6lemcntaire(N) etait, en 1979-80,de 3,98 pesos par kg. b. Le prix au producteur du paddv en 1979-80ftait de 1,050 peso par kg. c. La valeur marginale de la production correspond aux recettes supplementairesproveniantdu fait que Ion a augmente d'une unite la quantite utilisee d'un intrait, toutes les autres quantit6s demeurant constantes. Dans cet exemple, la valcur marginale de la production corresponlda l'augnmentation de la valeur dii paddy ou du mais decortique qui resulte de l'addition de 1 kg d'azote elementaire. Notez que, dans ce tableau, les niveaux d'applicationde l'azote sont separds par un intervalle de 10 kg. Donc, la valeur marginale de la production de l'azote 6ldmentaire applique au riz entre lesniveaux 60)et 70 kg est la diff6rencede la valeur de la production entre ces deux niveaux divisee par 10, soit 8,80 pesos [(4 957 - 4 869): 10 = 8,80]. d. Le prix au producteur du maisjaune decortique en 1979-80 etait de 1,034 peso par kg. e. Au-del d'une applicationde 1(1(1 kg d'azote elementaire,la valeur marginalcde la produjction de paddy est negative; les chiffrescorrespondanta des applicationsde cet ordre n'ont donc pas ete portns. l'engrais a un effet considerable sur le rendement du riz. L'utilisation de dix kilogrammes d'azote elementaire par hectare accroit le rendement de 3 442 kilos (production sans engrais) a 3 723 kilos, et la valeur de la recolte de 3 614 a 3 909 pesos, soit une difference de 295 pesos. Ainsi, a DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 77 ce niveau d'application, l'agriculteur a gagn6 29,50 pesos [(3 909 - 3 614) : 10 = 29,50] par kilogramme d'azote employe. Le revenu suppl6mentaire resultant de l'accroissement quantitatif d'un intrant donn6, toutes les autres quantites demeurant constantes, constitue la valeur marginale de la production de cet intrant. Dans le cas qui nous occupe, la valeur marginale de la production d'un kilogramme d'en- grais est de 29,50 pesos. De toute evidence, si l'agriculteur peut acheter des engrais pour 3,98 pesos par kilogramme, et ainsi accroitre la valeur de sa production de 29,50 pesos, il aurait tout inter&t a augmenter la dose. Mais plus on met d'engrais, moins chaque kilogramme supplementaire a d'influence sur la production. Si notre exploitant applique 90 kilos d'engrais a l'hectare au lieu de 80, il augmentera la valeur de sa production de 20 pesos - de 5 011 a 5 031 pesos - et la valeur marginale de production d'un kilogramme d'engrais tombera a seulement 2,00 pesos [(5 031 - 5 011): 10 = 2,00]. Comme il aura dui payer 3,98 pesos par kilogramme, une application aussi intensive n'est evidemment pas rentable. En defini- tive, l'operation n'aurait et payante que jusqu'au niveau d'amende- ment oui la valeur marginale de production devient egale au prix. Pour etre beneficiaire, notre agriculteur philippin ne devrait pas d6passer 80 kilos environ d'azote a l'hectare, parce que, entre 70 et 80 kilos, la valeur marginale de production de chaque kilogramme supplementaire se situe aux alentours de 5,40 pesos et qu'elle tombe a 2,00 pesos entre 80 et 90 kilos. I1 convenait donc que cet exploitant limite la quantit6 d'engrais utilisee au niveau ou la valeur marginale de production de ce dernier atteint celle de son prix de marche. Le prix de march6 constitue donc une estimation de la valeur marginale de production de l'engrais. De toute evidence, aussi, la quantite optimale d'engrais a utiliser change si la relativit6 du prix de l'engrais et de celui du riz vient elle- meme a etre modifiee. Si le prix de l'engrais vient a augmenter par rapport a celui du riz, l'agriculteur reagira en r6duisant la quantite d'engrais, augmentant ainsi la valeur marginale de production de ce dernier (mais reduisant aussi la quantit6 et la valeur totales de la produc- tion) jusqu'a ce que cette valeur marginale redevienne egale au prix du marche. Supposons, par exemple, que le prix de l'engrais double et passe a 8,00 pesos par kilogramme d'azote 6l6mentaire alors que le prix du riz demeure inchange. Le Tableau 3.1 montre alors que l'exploitant devrait reduire la quantite d'engrais de 80 a 70 kilos a l'hectare, parce que, entre 60 et 70 kilos, la valeur marginale de production se situe aux environs de 8,80 pesos et qu'elle n'est que de quelque 5,40 pesos entre 70 et 80 kilos. En realite, du fait des risques et de la limitation des ressources, l'exploitant n'aurait probablement pas utilise les quantites indiqu6es. Nous pouvons considerer qu'il applique une sorte de < coefficient de risque en diminution de ses revenus escomptes. Quoi qu'il en soit, le principe que nous illustrons demeure le meme: l'exploitant agricole fait en sorte que la valeur marginale de production escompte - diminuee du coefficient de risque - 6gale le prix de l'engrais. Si cet agriculteur cultive aussi du mais, pour lequel il aurait requ, en 78 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS 1979-80, 1,034 peso par kilogramme de maYs decortiqu6, il aurait ete rentable pour lui, en l'absence de risque, d'appliquer quelque 100 kilo- grammes d'azote elementaire a l'hectare. En effet, comme l'indique le Tableau 3.1, entre 90 et 100 kilos, la valeur marginale de production d'un kilogramme d'azote applique au mais est de 5,20 pesos, alors qu'entre 100 et 110 kilos cette valeur tombe a 3,10 pesos, en dessous du prix de l'engrais. Supposons maintenant que notre fermier ne dispose que de res- sources limit6es, et qu'il ne puisse obtenir les credits suffisants pour augmenter ses amendements a la fois pour le riz et pour le mais jusqu'au niveau oui la valeur marginale de production 6gale le prix du marche. Supposons encore que cet agriculteur n'ait que 2 hectares, l'un consacre a la culture du riz et l'autre a celle du mais, et qu'il possede juste de quoi acheter 80 kilos d'azote. Comment devrait-il utiliser ces derniers? De- vrait-il amender l'hectare de riz et ne rien faire pour le mays? Dans ce cas, il fournirait des engrais a son champ de riz approximativement jusqu'au niveau de parit6 entre la valeur marginale de production et le prix du march6 des engrais en question. Mais si, au lieu de cela, il d6cide d'utiliser une partie des engrais pour le mais? S'il en transfere 10 kilogrammes a la culture du mais, il reduira la valeur de production de son riz de 54 pesos (de 5 011 a 4 957), soit 5,40 pesos par kilogramme d'engrais passe du riz au mais. Mais il obtiendra en contrepartie environ 238 pesos, resultat des 10 kilogrammes d'engrais appliques au mais puisque, dans ce cas, la valeur marginale de production entre 0 et 10 kilogrammes est de 23,80 pesos par kilo. En d'autres termes, a ces niveaux d'application, chaque kilogramme d'azote transf6r6 fait baisser la valeur de production du riz de 5,40 pesos, mais augmente celle du mais de 23,80 pesos. En langage economique, nous pouvons dire que le cofit d'opportunite de l'engrais enleve au riz au profit du mais est ici de 5,40 pesos. Le cofit d'opportunite, c'est donc l'avantage auquel on renonce lorsqu'on emploie une ressource rare dans un but autre (ici, en appliquant l'engrais au mays) que celui correspondant a la meilleure option (ici, en se servant de l'engrais pour la production du riz). Presentons cela autrement, le couit d'opportunite est constitue par ce que rapporte une ressource dans sa meilleure utilisation de rechange. Quel serait le couit d'opportunite si notre exploitant, en sens inverse, consacrait un des dix kilos d'engrais transferes au maYs? Il abandonnerait 23,80 pesos pour gagner en 6change seulement 5,40 pesos - ce qui ne serait vraiment pas une tres bonne op6ration - et le coat d'opportunit6, sans aucun doute, serait de 23,80 pesos. En raison de la modestie de ses ressources, cet agriculteur aurait avantage a transferer l'engrais du riz au mais jusqu'a ce que la valeur marginale de production de l'engrais applique aux deux cultures soit la meme. Avec ses possibilit6s limitees a 80 kilogrammes d'engrais, s'il transflere 40 kilos au mais, il r6duit la quantite destinee au riz de 80 a 40 kilos et accroit la valeur marginale de production de l'engrais applique au riz de quelque 15 pesos. D'autre part, les 40 kilos retires a la culture du riz et consacr6s a celle du mais reduisent aussi la valeur marginale de production de l'azote applique au mais de 15 pesos environ. Parvenu a DETERMINATION DES PRIX I)ES (COUTS ET D)ES AVANTAGES 79 ce stade, notre agriculteur philippin n'aurait aucun avantage a passer davantage d'engrais d'une culture a l'autre - le cout d'opportunite du transfert de quantites supplementaires d'engrais du riz au mais serait seulement de 15 pesos environ, mais le gain serait egalement de pres de 15 pesos -et il aurait atteint le niveau optimal d'application pour chacune des deux cultures. Il convient toutefois de noter que, si l'exploitant avait pu, de quelque facon, acheter autant d'engrais qu'il le desirait au prix du marche de 3,98 pesos le kilo - peut-&tre a l'aide d'un programme de credit - le prix du marche de l'engrais serait devenu son couit d'opportunite, et (en l'absence d'un coefficient de risque) il aurait porte son amendement a 80 kilos pour le riz et a 100 kilos pour le mais. Maintenant, si au lieu d'observer un exploitant unique, nous conside- rons l'ensemble de l'economie, nous pouvons constater que les m&mes principes sont egalement valables. Dans un march6 <(parfait)) - un marche out la concurrence est vive et ouiles acheteurs et les vendeurs qui connaissent parfaitement le marche sont nombreux - le prix de chaque article economique s'etablit a sa valeur marginale de production, puis- que chaque agriculteur aura d6veloppe l'emploi des engrais jusqu'au niveau oui la valeur marginale de production de ceux-ci egalera leur prix; il en serait de meme pour n'importe quel autre article de l'cono- mie, c'est-a-dire que le prix de chaque bien et service egalerait exacte- ment la valeur du dernier element de cette categorie utilise dans le but de contribuer a la production, ou bien encore, que la valeur d'utilisation d'un article consomme equilibrerait exactement la valeur qu'il pourrait apporter en contribution a une production supplementaire. Si une unite de biens ou de services pouvait produire davantage ou apporter davan- tage de satisfaction dans une activite autre que son usage actuel, on pourrait trouver quelqu'un qui, attire par ces nouvelles possibilites, serait dispose a en payer le prix. Lorsque ce systeme de prix est en , la valeur marginale de la production, le cofit d'opportunite et le prix du marche sont tous egaux. Les ressources sont alors attri- bu6es par le truchement de ce mecanisme des prix de facon que la derniere unite de chaque bien et service dans l'6conomie soit utilisee de la facon la plus productive ou la plus apte a la consommation. Aucun autre transfert de ressources ne pourrait apporter de meilleurs resultats sous l'angle du produit final ou sous celui de la satisfaction. Sans aller plus loin dans la theorie des prix, nous pouvons observer quelques-unes des implications directes de l'hypothese selon laquelle les prix refletent la valeur dans les projets agricoles. Tout d'abord - ce que nul n'ignore - les marches sont imparfaits et ne se presententjamais en complet equilibre. Les prix peuvent donc ne refleter qu'imparfaitement les valeurs. Il n'en reste pas moins que cette theorie, basee sur le modele de marches parfaits, comporte un solide fonds de verite. La meilleure approximation de la < d'un bien ou d'un service qui est assez largement achet6 et vendu est, en general, le prix du marche. Il se trouve dans l'economie quelqu'un qui est d'accord pour payer ce prix. On peut supposer que cette personne a la possibilite d'utiliser cet article pour augmenter sa production d'une 80 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS valeur au moins egale a ce prix, ou bien, qu'elle desire ceder en echange quelque chose d'egale valeur afin de s'offrir la satisfaction de consom- mer l'article en question. I1 s'ensuit que le prix du marche d'un article est donn6 par la meilleure estimation de sa valeur marginale de produc- tion et de son cout d'opportunit6 et ce prix sera le plus souvent le meilleur que l'on puisse utiliser pour evaluer aussi bien un cofit qu'un avantage. En analyse financiere, comme nous l'avons deja note, on se sert touj ours du prix du marche. Par contre, en analyse 6conomique, on peut juger qu'un prix different - un <«prix de r6f6rence> - est un meilleur indicateur de la valeur d'un bien ou d'un service - c'est-a-dire qu'il constitue une estimation plus affinee de son veritable coat d'op- portunite pour l'economie. Rappelons-nous toutefois que si l'analyste utilise en analyse economique des prix differents de ceux du marche, c'est a lui qu'il appartient d'administrer la preuve de leur fiabilite. Determination des prix du marche Une des particularites de l'analyse des projets est de se construire d'abord a partir de l'identification des intrants et des extrants techniques pour un investissement propose. I1 faut, ensuite, 6valuer ces intrants et ces extrants aux prix du marche pour etablir les comptes financiers; puis, enfin, ajuster les prix financiers de sorte qu'ils refletent mieux les valeurs economiques. Ainsi donc, la premiere demarche pour evaluer les couts et les avantages consiste a trouver le prix du marche des intrants et des extrants, une tache souvent ardue pour l'6conomiste. Pour trouver les prix, l'analyste doit pen6trer sur le marche. I1 doit s'informer des prix reels pratiqu6s au cours des dernieres transactions et consulter de nombreuses sources - des agriculteurs, des petits commer§ants, des importateurs ou exportateurs, des agents des services de vulgarisation, des membres des services techniques, et des fonction- naires de l'Etat sp6cialistes et statisticiens des marches. I1 prendra connaissance des statistiques publiques ou privees concernant les prix pratiques aussi bien sur les marches nationaux que sur les marches internationaux. De tout ceci l'analyste tirera des chiffres qui refleteront convenablement le prix courant du marche pour chacun des intrants et des extrants du projet. Point de premiere vente etprix au producteur En analyse de projet, rechercher le prix au opoint de premiere vente) est une bonne methode pour determiner le prix de marche des denrees agricoles produites dans le cadre de notre projet. Si le point de premiere vente se situe sur un march6 assez ouvert a la concurrence, le prix de vente d'une denree sur ce marche repr6sente probablement une estima- tion relativement bonne de sa valeur aussi bien economique que finan- ciere. Si le marche n'est pas suffisamment concurrentiel, en analyse DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 81 6conomique nous pouvons etre amenes a ajuster le prix financier dont nous nous servons pour qu'il reflete mieux le cofit d'opportunite ou une autre valeur economique de la denree en cause. Dans beaucoup de projets agricoles dont l'objectif est d'accroitre la production d'une denree, le meilleur point de premiere vente est, en general, la ferme elle-m&me. Ce que percoit alors l'exploitant, lorsqu'il vend son produit, c'est le <(prix a la sortie de l'exploitation ou prix au producteur o. La valeur augmentee ajout6e au produit, du fait de sa transformation et de sa livraison sur un marche, se presente comme une retribution des services de commercialisation. Cette valeur ajoutee n'est pas attribuee en propre a l'investissement consenti pour produire cette denr6e. Elle provient plut6t du travail et des capitaux engag6s pour faire fonctionner le service de commercialisation. On admet generalement que le point de premiere vente constitue le prix au producteur; meme si ce point se trouve ere le marche d'un village proche de 1'exploitation, l'agriculteur y vend personnellement sa production et toutes les sommes que pourrait entrainer le transport de la denr6e de l'exploita- tion au point de premiere vente lui sont acquises. Mais si, pour ce faire, l'agriculteur est oblige d'acqu6rir du materiel nouveau - par exemple, un char a bcxufs ou un nouveau camion - ce materiel doit alors ere considere comme un coat consenti pour l'acquisition des avantages de commercialisation du projet. Dans les projets qui fournissent des produits a des march6s bien organises, le prix au producteur peut ne pas &tre trop difficile a determi- ner. C'est generalement vrai pour la plupart des cereales vivrieres echangees en quantites importantes sur le territoire national: par exem- ple, le ble dans la plupart des pays du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud, le riz en Asie du Sud et du Sud-Est, et le mais dans la majeure partie de l'Amerique latine. Ce peut etre aussi le cas pour les produits agricoles ou celui qui transforme le produit en est aussi generalement le premier acheteur (par exemple, les fruits frais destines a fabriquer l'huile de palme en Malaisie, et le lait en JamaYque) oa le prix fixe a l'agriculteur est le prix o marchandise percue a l'exploitation ») et oui la societe chargee de la commercialisation va chercher le produit a la ferme. Dans de nombreux cas, cependant, les prix sur un marche raison- nablement ouvert a la concurrence ou dans les archives tenues par les services gouvernementaux de la statistique comprendront des presta- tions de service qu'on ne peut valablement attribuer a l'investissement consenti pour le projet lui-meme. Ceci peut arriver, par exemple, lorsque la seule liste de prix disponible pour un produit est celle du prix de vente de ce produit sur un marche central - comme le prix des cxufs a Madras, celui des melons a T6heran, ou celui des legumes a Bogoti. Dans de pareils cas, l'analyste devra creuser plus profondement pour trouver comment evaluer les services de commercialisation. I1 pourra alors ajuster le prix du marche central pour le ramener au prix a la production. La meilleure facon d'evaluer la production autoconsomm6e est gene- ralement de lui appliquer le prix au producteur. Dans certains cas, il 82 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS peut etre extremement difficile de d6terminer exactement un prix au producteur r6aliste pour un produit essentiellement cultive pour l'auto- consommation parce qu'il n'en apparait que tres peu sur les marches. C'est le cas, par exemple, du manioc et du cocoyam en Afrique. D'aucuns pensent que la veritable valeur du produit est sur-c6t6e si elle est basee sur le prix du marche parce que seule une tres faible propor- tion de ce produit y est effectivement vendue. Par contre, le mcme produit, place dans des situations diff6rentes, peut ne pas etre si difficile a evaluer. Le manioc est vendu en grandes quantites au Nigeria pour faire de la farine de gari et il est couramment echange dans les regions tropicales d'Amerique latine ou aux Caraibes sur les marches locaux. Le prix au producteur peut constituer un mauvais indicateur du vrai cout d'opportunite que nous desirons utiliser dans notre analyse econo- mique. Au Ghana, l'Office de la commercialisation preleve une taxe sur le prix du cacao au profit du developpement. En Thailande, une o prime)> - c'est-a-dire une taxe - percue sur le riz exporte maintient efficacement le prix du riz vendu sur le territoire national tres en dessous de celui qui serait paye sur le marche international. Dans ces cas-la, lorsque le produit est echange, on devrait considerer que sa valeur economique est superieure au prix au producteur reel et qu'il convient de corriger cette distorsion dans l'analyse economique. Dans d'autres cas, c'est juste le contraire qui se produit. Au Mexique, le prix du mais est maintenu a un niveau eleve, ce qui permet un transfert de revenus en faveur des ejidatarios(petits exploitants). En Malaisie, on soutient le prix du riz au-dessus des cours mondiaux pour encourager la production locale et r6duire les importations. Dans ces cas-la, une partie du prix ne reflete pas exactement la valeur economique du produit - son couit s'il pouvait etre importe - mais constitue plut6t un transfert indirect de revenu vers les petits exploitants. La aussi, dans l'analyse economique, la distorsion des prix devra etre corrigee. Prix des biens intermediaires Par le fait meme que nous ayons pris comme base de d6part de 1'6valuation de la production de nos projets le point de premiere vente, nous admettons aussi qu'il convient d'eviter dans notre analyse les prix imputes pour les biens et les services intermediaires. Un bien interme- diaire est un article produit initialement en tant qu'intrant dans la production d'un autre bien. Si un bien intermediaire n'est pas librement echang6 sur un marche ouvert a la concurrence, nous ne pouvons pas esperer obtenir un prix etabli sur la base de toute une gamme de transactions concurrentielles. Le fourrage produit dans une exploitation et utilise ensuite pour nourrir le cheptel laitier de cette meme exploita- tion fournit un exemple de ce produit intermediaire. Si l'accroissement de la production du fourrage constitue un element du projet agricole propose, l'analyste evitera de l'6valuer. Au contraire, il traitera l'ensem- ble de la ferme comme un tout et 6valuera le lait produit a son point de premiere vente ou les veaux vendus comme betail destine a l'engrais- DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 83 sement intensif. Le traitement des produits intermediaires variera d'un projet a l'autre en fonction des differentes structures de commercialisa- tion. Dans certains pays, pour un projet de production d'ceufs, evaluer les poulettes nees dans une entreprise de production pour les ((vendre ensuite a 1'entreprise de production d'ceufs faisant partie de la meme exploitation n'aurait guere de sens. Mais, dans d'autres pays, il se peut qu'il existe un marche tres actif de poulettes, ce qui signifie que nous pouvons esperer trouver un prix raisonnablement comp6titif pour l'a- nalyse economique. Afin d'eviter la plupart des problemes qui peuvent decouler d'une tentative d'attribution de valeur pour les produits inter- mediaires, dans les projets agricoles on base les comptes financiers sur le budget de l'exploitation prise dans son ensemble au lieu d'essayer de travailler sur le budget de chacun des elements qui la composent - c'est-a-dire, dans l'exemple choisi, sur le budget de l'entreprise de production d'coufs dans sa totalite, plut6t que sur celui de l'6l6ment production de poulettes. L'eau d'irrigation est un exemple de bien intermediaire que l'on rencontre fr6quemment dans les projets agricoles. Le d'un systeme d'irrigation - 1'eau - est evidemment destine a la production de denrees agricoles. Le prix paye pour l'eau par les agriculteurs est en general fixe par l'administration, sans que puissejouer la loi du marche. Si l'analyste essayait de separer le systeme d'irrigation de la production que celui-ci rend possible, il se trouverait confronte a une tache presque impossible, celle de determiner la valeur de l'eau d'irrigation. Il n'est donc pas surprenant que les analyses economiques de la plupart des projets d'irrigation prennent pour base du flux d'avantages la valeur des produits agricoles reellement offerts, sur un marche relativement libre, au point de premiere vente. Autres problemesde la determinationdes prix du marche Determiner la valeur de deux intrants majeurs des projets agricoles - la terre et le travail - entraine souvent bien des confusions, en particu- lier lorsque l'analyste passe des comptes financiers du projet a l'analyse 6conomique (que nous verrons au Chapitre 7). Dans les comptes pre- pares pour l'analyse financiere, le traitement des prix de la terre et du travail est sans mystere: on se sert du prix reellement pratique. Ainsi, si les exploitants beneficiaires d'un projet de colonisation rurale doivent verser au service responsable du projet une certaine somme pour la terre qu'ils acquierent, peut-etre au moyen de paiements echelonnes, c'est le prix reel, pour l'annee ou il est effectivenient paye, qui est porte dans les comptes du projet. Dans l'analysefinanciere, nous ne nous demandons 1 d'un bon > prix en termes economiques. De meme, s'il pas s'il s'agit faut acheter des terres pour obtenir le droit de passage des canaux dans un projet d'irrigation, le prix reel a payer sera porte dans les comptes du projet de l'analyse financiere. Ou bien, si le projet comprend des fermiers que l'on aidera, par exemple, a accroitre leur production de ble, lorsque l'analyste 6tablira les comptes financiers de ces fermiers, il 84 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS fera entrer dans les comptes le prix annuel de la location pour son montant effectivement verse ou, si ce locataire paye en nature, la valeur, au prix producteur, du ble remis au proprietaire de la terre. Si les comptes de l'exploitation agricole sont etablis sur une base > comme dans le format propose au Chapitre 4, par exemple dans le cas oui le projet ne comporte qu'un simple changement de la r6partition des cultures (mettons, passer des paturages a la culture irriguee du sorgho), le cofit de la terre (qui est ici un colat d'opportunite) n'a pas besoin d'&tre comptabilise separement vu la facon dont ces comptes sont presentes. Lorsque l'avantage net sans le projet est sous- trait de l'avantage net avec le proj et, on soustrait aussi la contribution de la terre au systeme de culture anterieur, et seule demeure la valeur supplementaire. Evaluer le travail dans les comptes de l'analyse financiere entraine aussi des problemes qui surgissent quand on entreprend d'ajuster les comptes financiers pour leur faire refl6ter les valeurs economiques. Dans l'analyse financiere, l'analyste inscrit les sommes effectivement payees aux ouvriers agricoles, en especes ou en nature, dans les budgets d'exploitation agricole ou dans les comptes de projet. La main-d'ceuvre familiale est trait6e de facon differente. Elle n'est pas enregistr6e comme un couit. Au contraire, les <« de la famille deviennent une partie salaires >> de l'avantage net. Ainsi, si notre projet accroit l'avantage net, il accroit aussi, en fait, le revenu familial ou le o salaire>>du labeur familial. Ici encore, si nous suivons le format propose au Chapitre 4, le travail familial sera automatiquement evalue dans les comptes a son cofut d'opportunit6, et l'avantage supplementaire net refletera toute augmen- tation de ce que la famille peut recevoir en echange de son travail. Dans l'ensemble, le prix des denrees agricoles est sujet a d'impor- tantes variations saisonnieres. Lorsque c'est le cas, on doit decider a quel moment de la variation saisonniere il convient de choisir le prix qui servira a l'analyse. Le prix au producteur en plein milieu de la recolte fournit un bon point de depart. II n'est certainement pas loin du prix le plus bas du cycle des variations. On estime en effet qu'au fur et a mesure que les prix augmentent pendant la duree du cycle, une partie au moins de l'augmentation enregistree decoule non pas de l'activite de production de l'exploitant mais plut6t des services de commercialisa- tion qui interviennent dans le stockage de la recolte en attendant la demande de consommation. Toutefois, les marches etant ce qu'ils sont, un element d'imperfection risque de s'introduire dans la fixation des prix au moment de la r6colte. En effet, la saturation peut devenir telle sur les marches que les negociants fassent tout pour decourager les agriculteurs de proceder a la vente imm6diate de leur production en leur proposant un prix que les negociants eux-memes reconnaissent etre trop bas. Meme dans ce cas, des obligations de remboursement peuvent contraindre les agriculteurs a ne pas attendre pour vendre en depit des prix a la production artificiellement bas qu'on leur propose et qui les penalisent. On peut donc etre amen6 a choisir un prix superieur au prix a la production en pleine recolte, mais on est oblige, dans ce cas, de justifier ce choix. I1 existe un moyen de r6soudre ce probleme, c'est DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 85 d'incorporer un element de cr6dit dans la conception du projet. Ceci permet aux agriculteurs de retirer leur produit du march6 jusqu'a ce que les prix s'inscrivent en hausse par rapport au niveau le plus bas de la saison et, en meme temps, de disposer des ressources suffisantes pour faire face a leurs obligations monetaires et a leurs depenses familiales. L'element de credit peut aussi inclure des credits pour construire des hangars de stockage permettant aux agriculteurs d'entreposer a l'abri leurs produits, jusqu'au moment ou ils auront decide de les mettre sur le marche a un meilleur prix. I1 va sans dire que les prix varient avec la qualite des produits, et decider quel est le prix qui convient pour l'analyse de projet peut amener a prendre des d6cisions en mati&re de qualite. En general, on peut partir de l'hypothese que, par la suite, les agriculteurs fourniront des produits de qualite comparable a celle des r6coltes precedentes, et qu'ils vendront leur production en vrac. Cependant, l'un des objectifs de nombre de projets agricoles consiste a am6liorer la qualite de la production et a en augmenter le volume total. On peut supposer, par exemple, qu'avec l'aide des investissements consentis pour le projet, les exploitants de petites fermes laitieres reussiront a se conformer aux normes d'hygiene du marche du lait liquide et a imposer un prix plus int6ressant, ou que le raccourcissement des delais de livraison emp&che- ra l'inversion de la saccharose dans le sucre de canne, ou encore qu'un meilleur emondage des orangers se traduira par un accroissement de la taille moyenne des fruits que l'agriculteur marocain peut offrir aux acheteurs europeens. Le prix adequat est alors le prix moyen que l'on pense obtenir pour la qualit6 de production pr6vue. En ce qui concerne l'habitat, on se heurte a un probleme de prix particulier. Si l'investissement prevoit la construction de logements, comme dans le cas des projets de colonisation, la valeur locative du logement constitue l'un des avantages attribuables a l'investissement. Mais comme elle est, le plus souvent, une valeur imputee plut6t qu'un prix du marche, il faut prendre quelques pr6cautions pour la determiner. La valeur locative ne devrait pas depasser celle du loyer que paierait une future famille de locataires. Elle ne devrait pas non plus etre sup6rieure a ce qu'une famille pourrait verser pour un logement compa- rable situ6 dans les environs ou dans une autre zone similaire (si la nouvelle implantation se situe dans un lieu 6loigne). I1 faut surtout echapper a la tentation d'adopter comme valeur locative un pourcen- tage arbitraire du coit du logement. Agir autrement serait encourager la construction de logements excessivement luxueux sur la seule justifi- cation d'une valeur locative imput6e artificiellement haute. des projets Prix d la limite territoriale Les prix dont on se sert dans l'analyse des projets agricoles ne sont pas necessairement des prix a la sortie de l'exploitation. On peut aller plus loin que cette idee de prix a la production et parler de prix a la du projet lorsque ce projet comprend un element 86 ASPEC:TS FINANCIERS D)EL'ANALYSE D)ES PROJETS commercialisation ou lorsqu'il s'agit d'un projet exclusivement consa- cre a la commercialisation. Nombreux sont les projets qui comportent un aspect commercialisation, peut-etre parce qu'il n'existe aucun circuit commercial ouvert a la concurrence permettant d'aller sur les lieux de production chercher des articles non transformes au prix au producteur. Dans ce genre de proj et, ce qui est interessant, c'est a la fois le prix au producteur (a partir duquel sont etablies les estimations concernant l'avantage net pour l'exploitant) et le prix auquel le produit transforme est vendu sur le marche (apres avoir 6te manutentionne dans des instal- lations financees par le projet). C'est le cas du projet d'irrigation de Rahad au Soudan, par exemple. Le barrage de Roseires, sur le Nil Bleu, est prevu pour fournir l'eau necessaire a la production du coton qui sera egrene dans de nouveaux ateliers finances par le projet. L'analyste est, bien entendu, concerne par le prix du coton paye aux agriculteurs d'ou il peut tirer une estimation de leurs revenus. Mais ce prix etant fixe par voie administrative, il ne peut etre utilise directement dans l'analyse economique du projet. L'analyste est egalement interesse par le prix du coton egrene parce que c'est le premier produit de notre projet a &tre r6ellement presente a la vente sur un marche raisonnablement ouvert a la concurrence. Ici, le point de premiere vente est f.o.b. (franco a bord) Port-Soudan, et le prix pratique devient la base du flux d'avantages. Previsions des prix futurs L'objet de l'analyse de projet etant de juger les rendements futurs d'investissements futurs, nous sommes, en tant qu'analystes, directe- ment concernes par l'estimation des prix futurs. C'est une question de jugement, non de mecanique.Il n'existe aucun modele mathematique secret qui puisse venir en aide a l'analyste de projet; comme tout un chacun, il doit tenir compte de tous les faits qu'il peut decouvrir, recueillir les avis de ceux qu'il estime, et decider par lui-meme de la conclusion a donner. C'est g6neralement une demarche incertaine. La seule consolation est qu'emettre un jugement reflechi et consciencieux sur les perspectives des prix futurs est preferable a l'absence de j uge- ment et an gaspillage de ressources rares pour des projets incomplete- ment planifies. Nous nous sommes penches sur la facon de trouver les prix du marche et ce sont ces prix courants qui vont nous servir de point de depart. Pour commencer, la meilleure hypothese a propos des prix futurs est qu'ils conserveront leur relativite actuelle, ou peut-&tre qu'ils garderont la relativite moyenne des uns par rapport aux autres qui etait la leur au cours des dernieres annees. Nous devons toutefois envisager que cette relativite puisse se modifier par la suite dans l'avenir et voir comment nous pourrons faire face a une augmentation g6nerale du niveau des prix due a l'inflation. DETERMINATION DES PRIX. DES COUTS ET DES AVANTAGES 87 Modificationsdesprix relatifs Nous devons d'abord nous demander si les prix relatifs changeront. Certains intrants deviendront-ils, au fil des ann6es, plus chers par rapport a d'autres produits? Certains prix vont-ils devenir relativement moins elev6s en raison d'un meilleur approvisionnement? Ce ne sont pas des questions tres faciles, mais on peut toujours tenter d'y repondre. En analyse financiere, un changement des prix relatifs signifie naturel- lement une modification de la structure des prix du march6 a laquelle les producteurs sont confrontes, soit pour les intrants, soit pour les extrants. Ce changement se reflete directement alors dans les comptes financiers du projet. Une hausse du prix relatif des engrais r6duit le benefice supplementaire net - le montant dont dispose la famille pour vivre. I1 s'agit donc evidemment d'un coat pour l'exploitation agricole. Le meme processus de raisonnement peut s'appliquer a l'analyse finan- ciere pour tout autre groupe de participants au projet. Le changement du prix relatif d'un article implique une modification de sa productivite marginale - c'est-a-dire de sa valeur marginale de production - ou bien une fluctuation de la satisfaction qu'il procure quand on le consomme. En analyse economique, oui l'objectif demeure la maximisation du revenu national, le changement du prix relatif d'un article implique de modifier le montant auquel on doit renoncer en utilisant cet article dans le projet plut6t que dans un autre secteur de 1'economie, ce qui change en meme temps la contribution apport6e au revenu national par le produit final de notre projet. Ainsi donc, les modifications des prix relatifs exercent une incidence reelle sur l'objectif du projet et doivent se retrouver dans les comptes du projet au titre de l'annee au cours de laquelle on pense qu'elles se produiront. Les perspectives de changement des prix relatifs interessent plusieurs categories de produits. La plupart des analystes de projets agricoles seraient probablement d'accord pour admettre que le prix relatif des intrants agricoles qui sont gros consommateurs d'energie continuera probablement de monter au cours des prochaines annees comme il l'a fait au cours des precedentes. Les comptes de projet pourront donc, en ce qui concerne les intrants, faire apparaitre une augmentation annuelle, au moins pour la premiere decade approximativement, du fuel utilis6 pour les tracteurs, le transport des recoltes et le s6chage des grains, comme aussi de tous les intrants bases sur des produits petroliers comme les engrais et les pesticides chimiques. Sur le plan production, certaines denrees continueront probablement a manquer au moins par- tiellement et leur prix montera en consequence avec l'augmentation des revenus. On peut penser ici a la viande du mouton a queue grasse d'Iran et, dans ce domaine, a la plupart des produits carnes dans le monde. De combien sera l'augmentation des prix par rapport aux prix des autres produits? C'est certainement une question difficile, mais c'en est une a laquelle l'analyste doit etre confronte. Pour toute une gamme de pro- duits, qui comprend aussi bien les plantes industrielles comme les fibres ou les graines ol6agineuses que les cereales vivri&res et les 1egumes, il faudra porter unjugement, sur la meilleure base possible. 88 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Dans certains pays, au fur et a mesure que le developpement econo- mique progresse pendant la vie d'un projet, les salaires relatifs du travail rural peuvent augmenter. Ceci entraine des consequences non seule- ment sur les salaires presumes de la main-d'ouvre engagee, mais aussi sur l'effet d'incitation produit par un changement donne de l'avantage net, et enfin sur la technologie prise pour base des previsions dans les budgets d'exploitations agricoles et les comptes de projet. Inflation Au cours des dernieres annees, pratiquement tous les pays ont subi l'inflation, et toute 6valuation realiste de l'avenir doit partir du principe qu'elle se poursuivra. La question (a laquelle on ne peut 6chapper) se pose de savoir comment traiter l'inflation dans une analyse de projet. La methode la plus couramment employee consiste a effectuer l'ana- lyse sur la base de prix constants. C'est-a-dire que l'analyste estime que le niveau des prix courants (ou quelque niveau futur de ces prix, par exemple celul de la premiere ann6e de mise en service du projet) se maintiendra. On admet que l'inflation atteindra la plupart des prix de maniere uniforme et que leur valeur relative restera inchangee. A ce point, l'analyste n'a plus qu'a ajuster les previsions de prix sur les changements relatifs anticip6s, et non sur des changements du niveau general des prix. En comparant ces estimations des couts et des avan- tages a un niveau de prix constant, il peut juger de l'incidence du projet sur les revenus des participants et sur sa capacite a produire des revenus pour l'ensemble de la collectivite. Bien que les valeurs absolues (ou monetaires) des coats et des avantages solent incorrectes aussi bien dans l'analyse financiere que dans l'analyse economique, les rapports relatifs demeureront valables, et l'on pourra appliquer directement les mesures de la valeur du projet etudi6es au Chapitre 9. Travailler en prix constants est plus simple et exige moins de calculs que de se servir des prix courants qu'il faut ajuster chaque fois en fonction des modifica- tions anticipees du niveau g6n6ral des prix. On peut parfaitement, cependant, traiter toute l'analyse de projet en prix courants. L'inter&t de cette formule vient de ce que tous les cofits et avantages etudi6s sont des estimations de ce que deviendront les prix reels pour chaque annee du projet. En outre, les estimations concernant les couits d'investissement apparaitront en termes courants pour l'ann6e au cours de laquelle ils sont supposes se produire, et le Ministere des finances pourra ainsi evaluer plus facilement les besoins futurs et pre- voir au budget les sommes n6cessaires au financement du projet prevu. Le defaut de cette formule est qu'elle implique la prevision des taux d'inflation. Pour les articles destines a ere import6s, on peut s'aider du rapport de la Banque mondiale sur les Previsions de prix pour les principaux produits primaires (Price Prospectsfor Major Primary Commo- dities, 1982 a), qui est publie tous les deux ans, avec une remise a jour tous les six mois, et qui comprend une estimation des taux d'inflation dans les pays industrialises. Pour les taux d'inflation propres aux pays DETERMINATION DES PRIX, D)ES COUTS ET DES AVANTAGES 89 en developpement, il faut avoir recours a d'autres sources d'informa- tion, mais le moins que l'on puisse dire est qu'il est difficile d'obtenir une estimation a laquelle on puisse accorder un minimum de confiance. Le simple fait d'exprimer l'analyse en termes courants peut poser des probkmes a l'analyste de projet. En effet, de nombreux gouvernements visent des objectifs qui impliquent une inflation considerablement r6- duite et n'autorisent pas la publication de documents officiels qui ta- blent sur une inflation rapide et continue. L'utilisation simple des prix courants ne pose en elle-meme aucun probleme analytique pour l'analyse des projets, bien qu'elle en rende les calculs plus compliques. Lorsque nous nous penchons sur les mesures de la valeur des projets, nous devons appliquer certains procedes pour abaisser les prix futurs afin de comparer les flux des couits et des avantages futurs en utilisant des termes qui ne soient pas lies a la hausse g6n6rale des prix. Nous illustrerons la m6thodologie employ6e au Chapitre 10, dans la section intitulee <. Meme si l'on aborde I'analyse de projet de facon plus classique en se servant de prix constants, il convient de prevoir un tableau estimatif des incidences budgetaires en termes courants, couvrant au minimum la phase d'investissement.Ce tableau peut &tre inclus dans l'analyse ou faire l'objet d'un document a part. I1 devra donner la liste, etablie en prix courants, des besoins en monnaie nationale et en devises 6tran- geres, et des subventions. Le Ministre des finances sera en mesure de travailler sur des estimations plus valables et on 6vitera ainsi plus facilement les retards dus au manque de previsions budgetaires. Prix des produits 6changes sur le march6 international Pour les produits, intrants ou extrants, qui jouent un r6le important dans le cadre des 6changes internationaux, les analystes de projet ob- tiennent generalement des renseignements sur les prix par les diffe- rentes categories de specialistes qui suivent la tendance des prix et etablissent des pr6visions pour les prix relatifs futurs. On peut trouver aussi de l'aide dans ce domaine aupres des ministeres de l'agriculture ou des finances des nombreux pays qui exportent des quantit6s impor- tantes de produits agricoles. I1 existe aussi un certain nombre d'organismes internationaux et de groupes commerciaux vers lesquels l'analyste peut aussi se tourner. Par exemple, la Banque mondiale publie annuellement des projections sous le titre Previsions de prix pour les principaux produits primaires. L'Or- ganisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) patronne des groupes intergouvernementaux qui publient des rensei- gnements sur les prix du riz; des c6reales (autres que le riz); des agrumes, des fibres (dures et non dures); des graines oleagineuses; des huiles et des graisses; des bananes; du vin et des produits du vin; du the; de la viande; et du cacao. Ces renseignements peuvent &re obtenus 90 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS aupres du secretariat du groupe intergouvernemental concern6 au siege de la FAO a Rome, ou aupres du representant de la FAO dans les differents pays. Plusieurs organisations internationales de produits disposent de ren- seignements detailles sur les prix des produits qui les concernent. Ce sont: le Comit6 international du the, l'Organisation internationale du cacao, le Secretariat international de la laine, l'Organisation internatio- nale du caf6, l'Association internationale des broyeurs de graines, le Groupe d'6tude international du caoutchouc, et l'Organisation sucriere internationale, dont les sieges se trouvent tous a Londres; le Conseil international de l'huile d'olive etabli a Madrid; et le Comite internatio- nal consultatif du coton qui fonctionne a Washington. Certaines nations, a titre individuel, recueillent syst6matiquement les informations concernant la production et les prix des cultures et des produits d'elevage qui les interessent et acceptent souvent de communi- quer ces renseignements gratultement et sans restriction aux analystes des autres pays. Le Departement de l'agriculture des Etats-Unis (c'est probablement l'organisme le plus important) publie des etudes detail- lees sur la plupart des principales cultures echangees sur les march6s internationaux. Les renseignements peuvent etre obtenus aupres des Attaches agricoles des ambassades americaines ou directement aupres du Service de l'agriculture etrangere du D6partement. Le Secr6tariat du Commonwealth a Londres publie des renseignements sur les tendances des prix pour les produits qui int6ressent les nations membres. On peut obtenir aupres de la Banque mondiale une liste d6taillee des << Sources d'information sur les prix mondiaux)> (Woo 1982). Prix financiers de parite a 1'exportation et a l'importation Dans les projets qui produisent des denrees interessantes sur le plan des echanges internationaux, les estimations de prix sont souvent basees sur des previsions etablies en quelque lieu 6loigne, dans un autre pays. L'analyste doit alors calculer le prix qui convient pour l'utiliser dans les comptes du projet, soit a la production, soit a la limite territoriale du projet. Si les prix au producteur ou a la limite territoriale concernant des denrees 6changees sur les march6s internationaux au titre du projet sont deja connus et que les prix, dans le pays concerne, tendent a suivre les prix du march6 mondial, les prix au producteur peuvent etre corriges d'un montant relatif egal, par exemple, a celui de la tendance moyenne envisagee pour les prix relatifs futurs par l'une ou l'autre des organisa- tions internationales. De meme, dans l'analyse financiere, si le prix au producteur est arret6 par decision administrative et qu'on ne soit pas autorise a l'ajuster librement sur les cours mondiaux, le prix a prendre en consideration est celui fixe par l'administration. Cette approximation, cependant, est gen6ralement trop grossiere DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 91 pour l'analyse de projet. La simple correction des prix int6rieurs par l'application du meme montant relatif attribue aux prix 6trangers ne tient pas compte du fait que, dans les echanges de produits de base, les marges commerciales ont tendance a &tremoins souples que les prix des denr6es eux-memes. Dans de nombreux cas egalement, l'estimation de la valeur economique d'un produit echang6 entraine le calcul d'un prix de r6ference base sur les prix internationaux. 11est alors n6cessaire de calculer les prix de parite des exportations et des importations. (Voir Chapitre 7, ). Ceux-ci sont donnes par les prix estimes a la produc- tion ou a la limite territoriale du projet, derives en deduisant des prix c.a.f. (cout, assurance, fret) ou f.o.b. (franco a bord) tous les frais supportes par le produit entre l'exploitation ou les limites territoriales du projet et le point oii le prix c.a.f. ou f.o.b. a ete determin6. Les elements qui servent a cette determination apparaissent dans le Tableau 3.2. fret) Tableau 3-2. Elements du C.A.F. (coat, assurance, et F.O.B. (francoa bord) Objet Eklment C-A.F. Comprend: -le couit f.o.b. au point d'exportation -les depenses de fret au point d'importation - les frais d'assurance - le dechargement du navire au quai du port Exclut: - les droits a l'importation et les subventions -les frais portuaires au port d'entree pour les droits, la manutention, le stockage, les frais d'agents, etc. F. O. B. Comprend: toutes les depenses necessaires pour mettre les marchandises a bord mais toujours au port du pays d'exportation: - frais interieurs de transport et de commercialisation - les frais portuaires locaux, y compris les droits, le stockage, le chargement, la desinfection, les frais d'agents, etc. - les droits de douane et les subventions - le prix limite territoriale du projet - le prix au producteur Source: WilliamA. Ward, ((CalculatingImport and Export Parity Prices>» (Calcul des prix de parite a l'importation et a l'exportation), document pedagogiquede l'Institut de developpement economique, CN-3 (Washington, D.C.: Banque mondiale, 1977), p. 8. 92 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS C'est dans le cas de la production d'une denr6e destin6e a un marche etranger que l'on est le plus souvent amene a calculer un prix de parite a 1'exportation. On en trouve un exemple dans le Tableau 3.3, tire du projet d'irrigation de Rahad, au Soudan. Ce tableau indique les 6le- ments generalises du calcul des prix de parite a l'exportation pr6sentes de facon telle que l'on puisse appliquer la meme methodologie a d'au- tres cas. Comme nous l'avons not6 pr6cedemment, le projet Rahad comporte 1'egrenage du coton. Comme l'egrenage produit des fibres et des graines de coton pour l'exportation, mais aussi du «< scarto >) (sous- produit constitue de fibres tres courtes, impropre a l'exportation et vendu dans le commerce local), l'analyste avait besoin de trois prix. Tableau 3-3. Prix financier de parite'd l'exportation du coton, Projet d'irriga- tion de Rahad, Soudan (Prevision des prix 1980) Valeur par toine Etapes des Etapes appliqueesa coton- calculs l'exemple soudanais fibre Graine Scarto' C.a.f. au point d'importation C.a.f. Liverpool(estimation considereevalablepour tousles ports europeens) $EU 639,33 $EU103,39 Ddduire le dechargementau point d'importation Deduire le fret au point Fret et assurance - 39,63 - 24,73 - d'importation Deduire I'assurance Totalf. o.b. au point F.o.b. Port Soudan $EU599,70 $EU78,66 - d'exportation Convertir les devises Converti au taux de change etrangeresen monnaie officielde £Sd 1,000 = nationaleau taux de SEU 2,872 £Sd208,809 £Sd27,389 - change officiel les droits de douane Taxes i l'exportation Decduire - 17,813 - 1,000 - Ajouter lessubventions (Neant) Deduire les fraisportuaires Cout manutention au port: locaux Coton-fibre: 5,564£Sd/t - 5,564 Graine: 1,510£Sd/t - 1.510 Deduire les fraislocauxde Fret rendu Port Soudan - 6,782 - 6,782 - transport et de com- 6,782£Sd/t mercialisation entre le lieu du projet et le point d'exportation (sinon compris dans les couits du projet) Total prix parite a Prix parite a 1'exportationa l'exportation a la limite l'atelier d'egrenagesur le territorialedu projet site du projet £Sd178,650 £Sd18,097 DETERMINATION DES PRIX, DES COUTS ET DES AVANTAGES 93 Tableau 3-3. (suite) par tonne Valeur Etapesdes d Etapesappliqudes coton- calculs l'exemplesoudanais fibre Graine Scarro' pourtransformation Provisions Transformeren coton-graine du produit si necessaire (&Sd178,650x 0,4 +iSd 18,097x 0,59 71,460 10,677 1,102 +£Sd 110,200 x 0,01)b I I I Deduire les couts locaux de Egrenage, confection des £Sd83,239 stockage, de transport et de balles, et stockage (15,229 commercialisation (si non £Sd/t) - 15,229 compris dans les couitsdu Collecte et transfert interne projet) (1,064 iSd/t) - 1,064 Total prix parite a Prix parite a l'exportation au l'exportation au niveau de niveau de la production la production £Sd66,946 fSd: Livre soudanaise. $EU: dollars E.U. Source: Adapte de la Banque mondiale, Appraisal of the Rahad Irrigation Project (Evaluation du Projet d'irrigation de Rahad), PA-139b (Washington, D.C., 1973; diffusion restreinte), Annexe 16, Tableau 6. Le format du tableau est adapt6 de l'ouvrage de William A. Ward (,Calcul des prix de parite a l'importation et aI 'exportation, p. 9. a. Le scarto est un sous-produit constitue de fibres tres courtes et sales, impropre a l'exporta- tion, qui est vendu localement au prix de 110,2 iSd/tonne m6trique. b. Le coton-graine est transforme en fibres, en graines, et en scarto. On admet comme base qu'une tonne metrique de coton-graine donne 400 kg de fibres, 590 kg de graines, et 10 kg de scarto. Pour les estimations se rapportant aux fibres et aux graines, il a pris pour commencer les previsions pour les prix c.a.f. 1980 a Liverpool en termes courants qui figuraient dans les publications de la Banque mon- diale. De ces prix c.a.f., il a alors deduit le cofit de I'assurance, celui du transport maritime, les droits a l'exportation, le couit de la manutention dans les ports et celui du transport par fer entre I'atelier d'egrenage situe sur l'emplacement du projet et Port Soudan, obtenant ainsi les prix de parite a l'exportation a la limite territoriale du projet, soit 178,650 livres soudanaises par tonne pour les fibres et 18,097 livres pour les graines (le symbole de la livre soudanaise est £ Sd). Le prix pour le scarto, non exporte, a ete bas6 sur le prix interieur habituel. Pour illustrer encore mieux notre propos, nous pouvons poursuivre en calculant le prix de parite a l'exportation du produit pris a la produc- tion, quoique dans l'exemple du projet Rahad, ce calcul n'ait pas et fait, le prix au producteur ayant et fix6 par voie administrative. On trouvera les chiffres correspondants a ce calcul a la partie du Tableau 3.3 qui commence a <( prix de parite a l'exportation a la limite territoriale du projet>). Ceci souleve un autre probleme: les trois produits de l'egre- 94 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS nage - fibres, graines et scarto - doivent etre transformes en leur 6quivalent coton-graine, puisque c'est sous cette forme que le produit est vendu par l'agriculteur. Il existe de nombreux cas ou il faut prati- quer ce genre de transformation, par exemple pour l'usinage du riz ou le decorticage des arachides. Pour le projet Rahad, on a calcule un prix pondere de 83,239 livres soudanaises pour le coton-graine sur la base d'un egrenage donnant 40% de fibres, 59% de graines, et 1% de scarto. De ce prix ponder6 on a d6duit les frais d'6grenage, de mise en balles et de stockage ainsi que le coutt pour la collecte et le transport du coton entre l'exploitation et l'atelier d'egrenage. On arrive ainsi a un prix de parite a l'exportation du produit pris a l'exploitation de 66,946 livres soudanaises. On calcule le prix de parit6 a l'importation en suivant des voies parallees. Ici le point delicat est celui du prix auquel une marchandise pouvant etre substituee au produit d'importation peut etre vendue sur le territoire national si elle doit concurrencer l'importation. Le Tableau 3.4 en fournit un exemple a propos de la production de maYsau Nigeria. Ce meme exemple est present6 a la Figure 3.1 sous forme de dia- gramme. Ce pays est importateur net de mais, et le projet vise a produire cette denree pour la consommation interieure afin de rempla- cer le maYsimporte. Partons du prix f.o.b. au point d'exportation - ici les ports americains du Golfe du Mexique - prix derive des estimations concernant les produits et publiees par la Banque mondiale. Ajoutons le fret et l'assurance pour obtenir le prix c.a.f. a Lagos ou a Apapa, les deux ports nigerians concernes. Puis ajoutons les differents droits de douane et les subventions (dans le cas qui nous occupe, il n'y en a pas) et ajoutons les frais portuaires locaux pour redevances diverses, d6sinfec- tion, manutention, etc., ainsi que le cout du transport jusqu'a l'empla- cement du marche local interesse. Le resultat obtenu constitue le prix de gros du maYsimporte. C'est ce prix de gros sur le marche interieur qui est au centre de nos calculs. L'autre solution pour resoudre le probeme de production vise par le projet ne consiste pas a importer le mais et a le transporter jusqu'a la zone du projet mais plut6t a l'importer et a le commercialiser directement sur le marche interieur. Le prix que l'ex- ploitant peut esperer obtenir, en l'absence de tarifs douaniers, de sub- ventions, ou d'interdiction d'importer, est donc le prix de gros diminue du cofit du transport de son mais au marche. Si le projet comprend des moyens de traitement, le prix , p. 10. a. Prevision de la Banque mondiale, Prire Prospectsfor Major Primary Commodities Perspectives de prix des principaux produits de base), 814/76 (Washington, D.C., 1976), Anexe 1, p. 12. 96 ASI'ECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS symbole du naira nigerian est N). C'est le prix maximal que I'agricul- teur peut esperer obtenir de ses produits, toujours en l'absence de droits de douane, de subventions, ou d'interdiction d'importer. Figure 3-1. Diagramme de calculdes prix de parite' d l'importation du mais precoce, Projetsde developpementagricoledu Centre, Nigeria (Previsionsde prix 1985en termes constants 1976) PRIX DE GROS SUR LE MARCHE INTERIEUR Transport au marche interieur + N 18 Frais portuaires + N22 |N 14 Commercialisanon priniaire locaux (Prix converti au taux de change officiel de N = 1,62 SEU) | N 18 Transport entre le marche du projet et le marche concerne C.A.F. LAGOS OU N91 APAPA SEU 147 Fret et - N9 Pertes dues au stockage assurance + SEU31 F.O.B. PORTS DES E.U. DU GOLFE PRIX DE PARITE A L'IMPORTATION DU MEXIQUE AU NIVEAU DE LA PRODUCTION N = naira nigerians SEU = dollars des E.U. Source: meme que Tableau 3-4 t~~~ ~~ ?t jlj 4 Analyse de l'investissement agricole UNE FOIS QUE LES PRIX DU MARCHE ONT ETE DETERMINES pour les dans le flux des couts et des avantages, ces rensel- articles qui entrent gnements devront etre integres dans des comptes <«types>> afin de commencer a determiner l'incidence d'un projet propose sur les exploi- tants agricoles, sur les entreprises publiques et privees, et sur les orga- nismes de l'Etat qui participent a la mise en ceuvre. Ces comptes sont au centre de l'analyse financiere des projets agricoles. Ils sont toujours bases sur les prix du march6. Nous aborderons, bien sfur, les principaux elements de l'analyse financiere, mais nous devons r6aliser qu'on pourrait en parler encore plus longuement. Le degre de complexite de l'analyse financiere d'un projet donne depend de la complexit6 de ce m&me projet. La plupart des projets agricoles feront probablement appel a une projection financiere basee sur au moins un plan type d'exploitation adapte aux agriculteurs qui veulent participer a ces projets. Ce plan type (ou modele) d'exploi- tation projette l'utilisation des ressources et le flux des revenus pour un groupe d'exploitations simnilairesparticipant au projet. Les projections financieres concernant les entreprises publiques et privees ainsi que les (i-otr-e: W1)part auLX chatilps (Paraguay). 99 100 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS organismes du projet peuvent etre de nature tout a fait sommaire dans un projet dont l'organisation est simple. Mais, lorsque plusieurs so- cietes ou organismes differents sont concernes, ou lorsque le projet pose des problemes financiers particuliers, l'analyse peut devenir beaucoup plus complexe. Nous allons exposer dans ce chapitre et dans les chapi- tres 5 et 6 les grandes lignes des principaux comptes necessaires et proposer des formats types. Ils permettront a l'analyste de poursuivre son etude dans la perspective rassurante d'une analyse financiere vala- ble. Pour des projets plus elabores, en particulier pour ceux qui concer- nent des entreprises publiques ou priv6es presentant des situations financieres particulieres ou des cofits et des recettes specialis6s, il faudra que l'analyste sorte du cadre etudie ici. Les analystes de projets agricoles peuvent souhaiter trouver une aide plus technique aupres de comptables ou d'analystes financiers de la meme facon qu'ils se tourneraient vers des techniciens de l'agronomie ou de l'elevage pour faire appel aux comp6tences qui sont les leurs. Cependant, beaucoup de comptables et d'analystes financiers ne sont pas familiarises avec les methodologies propres a I'analyse des projets agricoles ou avec les besoins analytiques specifiques des aspects financiers de ces projets. Meme les analystes financiers et les comptables pourront donc, le cas ech6ant, trouver dans 1'etude qui va suivre des e1lments susceptibles de les aider a repondre a une demande d'assistance. Objectifs de I'analyse financiere Dans l'analyse des projets agricoles, les besoins de l'analyse financiere font apparaitre six objectifs principaux. Definition des incidencesfinancieres L'objectif le plus important est de definir les incidences financieres du projet sur les agriculteurs, les entreprises publiques et privees, les organismes d'exploitation de l'Etat, et sur tout element susceptible de participer au projet. Cette definition s'appuie sur l'analyse du statut financier courant de chaque participant et sur une projection de ses resultats financiers futurs une fois le projet en fonctionnement. I1 faut, pour cette analyse, des projections financieres detaillees. Jugement de P'efficacitede l'utilisation des ressources La rentabilit6 d'ensemble du projet et le remboursement des prets consentis aux entreprises individuelles sont de precieux indicateurs de 1'efficacite de l'utilisation des ressources. En matiere de gestion, tout particulierement, la rentabilite d'ensemble est un element important parce que les chefs d'entreprises sont confrontes dans leur action a la structure des prix du march6. L'analyse de l'investissement agricole et l'analyse des ratios financiers fournissent les moyens de cette 6tude. Les ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 101 analystes de projet et les autres personnes concernees par les decisions ou les mesures se rapportant a la croissance economique et a la politique de developpement nationales devront aller au-dela de l'analyse finan- cire - tablie aux prix du marche - et juger par eux-memes de l'impact des ressources r6elles du projet sur l'economie prise dans son ensemble - sujet que nous examinerons au Chapitre 7, oui nous ver- rons comment determiner les valeurs 6conomiques. Evaluation des incitations L'un des objectifs essentiels de l'analyse financiere est de s'assurer que les agriculteurs, les chefs d'entreprises et les propri6taires (y compris les gouvernements) auront des raisons suffisantes de s'interesser au projet. Les familles d'exploitants recevront-elles un revenu supplementaire assez important pour compenser l'effort et le risque accrus qu'elles auront consentis? La rentabilit6 du capital investi et des ressources empruntees sera-t-elle suffisante pour justifier la fourniture par le sec- teur prive des capitaux necessaires au projet? Dans le cas des societes semi-publiques, le gain permettra-t-il de maintenir la capacite d'autofi- nancement et de realiser les objectifs financiers que la collectivite leur a fix6s ? Fournitured'un plan definancementsain Un autre objectif principal de l'analyse financiere est de mettre sur pied un plan prevoyant la situation financiere et l'origine des fonds pour les differents participants aussi bien que pour le projet lui-meme. Le plan financier permet de determiner le montant et le calendrier de l'investissement provenant des agriculteurs et de fixer les conditions et les modalites de remboursement du credit accorde pour soutenir cet investissement. 11fournit aussi la base de l'evaluation des plans d'inves- tissement et des capacites de remboursement de la dette des societes publiques et privees participant au proj et. Enfin, pour l'ensemble du projet, c'est sur le plan financier que l'on se fonde pour etablir le montant et le calendrier du financement externe - qu'il provienne du Tr6sor public ou de sources internationales - et pour d6terminer la rapidite de remboursement des ressources emprunt6es. Cette derniere 6valuation doit tenir compte des consequences estimees de l'inflation, a la fois sur les coats et sur les recettes. Coordinationdes contributionsfinancieres Le plan financier sert de plaque tournante pour la coordination des contributions financieres versees par les differents participants d'un projet. Cette coordination s'opere sur la base d'une projection finan- ci®lobale du projet pris dans son ensemble. Elle devra repondre a un certain nombre de questions; par exemple, si aux ressources qui pro- viennent du Tresor public ou de l'organisme international correspon- 102 ASPECTS FINANCIERS D)E L'ANALYSE D)ES PROJETS dent une capacite d'investissement des agriculteurs, une disponibilite des fonds necessaires a l'investissement et aux depenses d'exploitation, ainsi qu'un calendrier des depenses pour les investissements (par exem- ple, routes d'acces ou structures d'irrigation) et pour les fonds de roulement indispensables a la constitution des stocks dans les industries de transformation, etc. Appreciationde la competence en matieredegestionfinanciere Sur la base d'une projection de la structure des comptes financiers, en particulier pour les entreprises et les organismes du projet plus impor- tants, l'analyste peut juger de la complexite de la gestion financiere d'un projet et de l'aptitude des dirigeants a executer le projet. A partir de 1i, l'analyste peut estimer les changements qu'il peut etre necessaire d'ap- porter a l'administration et a la gestion du projet, si l'on veut que celui- ci se deroule conformement au programme prevu, et il peut aussi dire a quelle formation sp6cialis6e il serait peut-etre souhaitable de recourir. Pr6paration de I'analyse de l'investissement agricole Dans un projet agricole, l'analyse financiere, comme l'analyse econo- mique, part generalement de plusieurs analyses d'investissements agri- coles types bases sur le budget d'exploitations modeles. Ces budgets agricoles modeles comparent les situations ) telles qu'on les prevoit pour la duree de vie du projet. Ils permettent a l'analyste de se faire une idee juste sur les avantages probables que peuvent retirer les agriculteurs d'un projet agricole et sur la valeur des incitations qu'on leur propose pour les amener a participer. L'analyse des investissements agricoles constitue le theme de ce cha- pitre. Cette analyse ressemble, et on les confond parfois, aux analyses de gestion des exploitations effectu6es par les economistes specialises en agriculture, analyses qu'il faut distinguer de l'analyse du revenu agri- cole et de l'analyse des sources et emplois des fonds. Les differences sont resumees au Tableau 4-1. On se sert gen6ralement de l'analyse du revenu agricole pour evaluer les resultats d'une exploitation pendant une annee donnee, le but a atteindre etant d'aider a l'amelioration de sa gestion. On utilise les prix courants et on inclut une provision pour l'amortissement afin de tenir compte de la part d'investissement a long terme en capital qui a ete consommee au cours de l'annee consideree. On yjoint aussi les articles non financiers comme la production autoconsommee et les paiements en nature. On exclut toutefois les d6penses et les revenus hors-exploita- tion, car l'analyse n'a pour but que d'evaluer les resultats de l'exploita- tion seule. L'analyse donne une estimation de la rentabilit6 du capital investi et du travail de l'agriculteur, et ceci peut alors &tre compare avec d'autres types d'assolement ou avec des possibilites hors-exploitation. Tableau 4-1. Differencesentre les analysesdu revenu agricole,duflux des sourceset emplois desfonds, et de l'investissementagricole Objet Analyse du revenu agricole Analyse duflux des sources Analyse de l'investis- et etnploisdesfotnds sement agricole' Objectif general Vrifier les resultats courants de Verifier ]es liquidites de Verifier l'attraction exercee par l'exploitation l'exploitant l'investissement supplementaire Periode normalement Annees Periode de remboursement des Duree de vie utile de l'investissement analysee prets Prix utilises Prix courants Prix courants Prix constants Traitement du capital Amortissement annuel Achats et ventes au comptant Investissement initial, valeur residuelle Revenus hors- Exelus Partie monetaire incluse Elements financiers et non-financiers > z exploitation , inclus > Production auto- Incluse Exclue Incluse consommee r Criteres de resultats Rendement du capital et de la Tresorerie disponible pour la Rentabilit6 des ressources main-d'oeuvre engages dans famille de l'agriculteur supplementaires etigag6es l'exploitation Valeur temporelle Non actualisee Non actualisee Actualis6e Indicateurs de resultats Benefice en pourcentage de la Exc6dent ou deficit de tresorerie Valeur nette actualisee, taux de valeur nette, revenu familial rentabilite interne, ratio avantages-couits, ratio avantages 'A nets-investissement, augmentation des avantages nets. rn Source:Schaefer-Kehliert (1980). a. Analyse avantages-couts des investissements agricoles. 104 ASPECTS FINANCIERS DE LANALYSE DES PROJETS L'analyse des sources et emplois des fonds sert a determiner, dans l'analyse de la situation d'un exploitant sur le plan credit, la part qui concerne les liquidites. Seuls les articles financiers entrent dans cette analyse, y compris l'achat et la vente de biens d'6quipement. Les d6penses et les revenus financiers hors-exploitation sont inclus, mais non la production autoconsommee. L'analyse fait apparaitre les liqui- dites dont dispose la famille pendant une periode donnee. L'analyse de l'investissement agricole, par contre, sert a d6terminer l'attraction exercee par un projet propose sur les agriculteurs et les autres participants, y compris l'ensemble de la collectivit6. Elle pr6voit l'impact sur le revenu agricole d'un investissement donne et estime la rentabilite du capital engage. Elle suit les principes de l'analyse du cash flow actualise (etudies en detail aux Chapitres 9 et 10). L'analyse de l'investissement agricole est projetee sur toute la dur6e utile de l'inves- tissement. Cet investissement apparait au debut de la projection sous sa forme initiale et sous celle d'une valeur residuelle a la fin. L'analyse est generalement exprimee en prix constants, meme si, le cas echeant, on doit tenir compte de l'inflation. Elle comprend le revenu hors-exploita- tion. Bien que nous utilisions le terme << cash flow o, des e6lments non financiers entrent dans la projection, y compris la production autocon- sommee et les paiements et recettes en nature. (Le terme cash flow a ete applique initialement aux investissements industriels dans lesquels des elements non financiers apparaissent plus rarement). Quelques ele- ments de l'analyse des sources et emplois des fonds sont generalement incorpor6s dans l'analyse de l'investissement agricole pour permettre a l'analyste d'evaluer les liquidites de l'agriculteur et l'usage qu'il fait du credit qui lui est accorde. Ceux qui desireraient aller plus loin dans l'analyse du revenu agricole ou celle des sources et emplois des fonds lies a l'analyse d'un projet peuvent se rapporter a des ouvrages classi- ques sur la gestion agricole, par exemple, l'ouvrage de Harsh, Connor et Schwab (1981) et celui de Kay (1981). Ceux qui souhaiteraient se pencher plus en detail sur l'application des budgets des exploitations agricoles dans les analyses de proj.et peuvent consulter Brown (1979). Dans la quasi-totalite des projets agricoles, il faut prevoir l'analyse d'investissements agricoles types, comprenant le budget des exploita- tions. Bien que l'on puisse citer des analyses de projet ou ce budget n'apparait pas, on admet de plus en plus qu'il est extremement souhai- table, sinon essentiel, qu'il fasse partie de l'analyse generale d'un projet. On peut calculer le flux d'avantages d'un projet agricole en se conten- tant de multiplier la superficie totale a planter par le rendement es- compte, l'ensemble 6tant traite avant tout comme une exploitation non .differenciee. Une telle facon de proceder peut cacher des renseigne- ments essentiels sur les incidences du projet sur les agriculteurs et dissimuler des hypotheses sous-jacentes peu realistes. Meme lorsque le projet concerne uniquement une entreprise du secteur public, il faudra vraisemblablement etablir un budget d'exploitation agricole pour veri- fier si les modes de culture envisages sont realisables et si l'entreprise est viable au plan financier. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 105 Le but de la preparation des analyses d'investissement agricole pour un projet n'est pas de prendre un seul modele d'exploitation dans la zone du projet. II est, au contraire, de choisir des types d'exploitations representatifs, susceptibles de participer au projet, et d'observer l'im- pact que celul-ci provoquerait. Ces analyses d'investissement agricole portent normalement sur la dur6e de vie du projet, souvent 20 a 25 ans, et non pas sur une seule annee. L'analyste devra etudier les systemes de culture, et peut-ere en etablir le diagramme; definir le travail qui sera demande aux agriculteurs participants, et preparer eventuellement un budget de travail faisant apparaitre, mois par mois, les besoins et les possibilit6s du travail familial. I1 devra apprecier la production et les intrants; et, pour finir, il lui faudra elaborer un budget d'exploitation agricole detaille qui permettra de comprendre et d'evaluer l'impact du projet sur les agriculteurs participants. A partir de Ia, I'analyste pourra prejuger des incidences financi&res du projet propos6 sur des exploita- tions types la fois pour connaitre la valeur des incitations a la participation et pour determiner si les r6sultats s'accordent avec la politique nationale en matiere de revenu minimal des agriculteurs parti- cipants. Tlest bien evident que les analyses d'investissement et les budgets des exploitations agricoles peuvent concerner des fermes de toutes tailles. Si ce chapitre s'int6resse particulierement aux problemes de l'analyse pour les petites exploitations, c'est que beaucoup, sinon la majeure partie, des projets agricoles qui concernent les pays en developpement s'adres- sent generalement a des petits exploitants dont les familles consomment une grande partie de la nourriture produite. Les grosses plantations ou exploitations commerciales, cependant, qu'elles appartiennent au secteur public ou au secteur prive, s'apparen- tent beaucoup plus a des entreprises industrielles qu'a des petites exploi- tations familiales. I1 est certainement plus logique d'6tablir les previ- sions comptables de ces grosses entreprises agricoles sous la forme classique qui est adoptee pour les industries de transformation des produits agricoles et qui est 6tudiee au Chapitre 5. En ce qui concerne les petites exploitations, l'analyste se preoccupera particulierement des incidences du projet sur le revenu total des familles d'agriculteurs. La petite exploitation, consideree a la fois sous l'angle de l'entite familiale et sous celui de 1'entreprise commerciale, doit etre clairement comprise et appreciee. Ces aspects ne sont pas les memes d'une collectivite a l'autre, et l'analyste du projet doit, soit avoir une connaissance suffisante de la collectivite pour anticiper les reactions des agriculteurs, soit ere conseill6 par des gens qui la connaissent bien. I1 faut pr6juger de l'attitude de la famille en reponse a des propositions de modes de culture qui impliquent davantage de jours de travail, a des formules qui augmentent la production commerciale et reduisent les cultures vivrieres au-dessous du niveau des besoins du foyer, a des reformes de structures qui modifient les responsabilit6s des hommes et des femmes dans leur travail, et a une organisation qui fait courir a la famille un risque important sur le plan des d6bouches. Les agriculteurs 106 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS reagissent aux prix, certes; les travaux de recherche approfondis dans ce domaine le confirment largement (Krishna, 1967). Mais le milieu dans lequel ces agriculteurs vivent et les risques qu'ils courent sont propres a leur etat et les analystes de projet doivent tenir compte de cet environ- nement lorsqu'ils prevoient les analyses des structures d'investissement agricole. En s'appuyant sur cette comprehension du milieu culturel environ- nant, l'analyste preparera ses analyses d'investissement agricole de fa- con aussi r6aliste que possible, afin de determiner ce que les familles peuvent gagner en particpant au projet. La projection doit se fonder sur un ensemble specifique d'innovations technologiques. I1 convient d'ap- pr6cier avec realisme le degre d'efficacite de la nouvelle technologie proposee sur les petites exploitations et de verifier que les hypotheses dans ce domaine refletent bien les conditions reelles des exploitations et non pas celles d'une station experimentale. L'analyste doit formuler un jugement sur la rapidit6 avec laquelle les agriculteurs accepteront d'a- dopter les nouvelles pratiques. L'analyse d'investissement devrait confirmer si l'adoption d'une nouvelle technologie est reellement vala- ble sur le plan financier, parce que les agriculteurs ne repondent aux incitations financieres que s'il est vraiment remun6rateur pour eux de le faire. I1 faut que l'analyste determine l'importance du credit qui encou- ragera les agriculteurs a adopter les nouvelles pratiques. Il lui faut aussi 6valuer les risques d'une nouvelle technologie et dans quelle mesure le revenu agricole variera avec le projet. L'analyste v6rifiera egalement 1'effet du risque sur le revenu familial en calculant ce qui arrivera si les rendements tombent en dessous des resultats escomptes ou si les prix sont inf6rieurs a ceux que l'on a prevus, et il effectuera d'autres tests de sensibilite du meme genre. Au moyen de ces tests, il deviendra alors possible d'etablir une marge de securite autour du plan agricole en prevision des mauvaises annees. Dans les projets agricoles, les budgets etudi6s portent generalement sur la totalit6 de 1'exploitation. Cependant, on peut aussi se servir de techniques budgetaires partielles lorsque le changement apport6 a l'or- ganisation de l'exploitation est mineur. Dans ce cas, on considere le cout marginal (y compris le coat d'opportunit6) de l'addition d'une activit6 de production et on le compare a l'accroissement marginal des avantages introduit par la nouvelle activit6. Ces budgets partiels consti- tuent un outil efficace qui aide a trouver la meilleure combinaison d'activites de production. Brown (1979) etudie leur emploi de facon assez d6taillee. Toutefois, dans la plupart des projets, nous prevoyons plut6t des changements assez importants 6taks sur une periode de temps elle-meme assez longue et, dans ce cas, il est pref6rable d'etablir les previsions sur le budget de l'ensemble des exploitations. Nous pouvons ainsi evaluer au mieux l'impact total du projet sur le revenu familial. L'analyste de projet fondera son analyse de l'investissement agricole sur des renseignements provenant de nombreuses sources. Il devra beaucoup compter sur ses collegues sp6cialistes pour savoir quelles seraient, pour un projet propose, les meilleures formes d'elevage ou les ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 107 meilleurs emblavements, l'importance previsible de la production, le type d'intrants a prevoir, et le prix des produits. L'analyste de projet s'efforcera tout particulierement de juger du realisme des estimations fournies par les specialistes de l'agronomie et de l'e1evage qu'il consulte. Des hypotheses chimeriques concernant les rendements, le niveau des intrants, le pourcentage des agriculteurs disposes a participer et, partant de la, des avantages de 1'ensemble du projet rendront sans effet la meilleure des analyses de projet. L'analyste voudra certainement se rendre sur le site du projet propos6 et voir des exploitations du type de celles a inclure dans le projet. Rien ne saurait remplacer l'information de premiere main dans ce genre de choses. Les agriculteurs eux-memes constituent une source essentielle d'in- formation dans tous les projets agricoles. Un analyste ne peut juger valablement du realisme de son analyse concernant l'investissement agricole qu'en s'entretenant avec les exploitants. II d6sirera parler avec eux des emblavements actuels, de leurs besoins en main-d'ceuvre et en intrants. I1 voudra connaitre les prix du march6 que les agriculteurs recoivent et paient reellement. 11 s'efforcera de se faire une idee du niveau d'acceptation possible des exploitants si le projet vient a etre mis en ceuvre. 11arrive souvent que, dans la zone du projet ou sur un site comparable, certains agriculteurs mettent d6ja en pratique une nouvelle technologie qui leur a ete proposee. I1est indispensable de consulter ces agriculteurs pour enregistrer les resultats de leur experience. L'analyste doit connaitre les rendements exacts obtenus grace a ces nouvelles techniques, les intrants qui leur sont reellement necessaires et, d'une facon generale, leur avis sur la nouvelle technologie et les nouveaux types d'assolement propos6s par le projet. L'analyste voudra aussi s'informer des besoins en main-d'ceuvre auxquels ces agriculteurs ont ct confront6s en appliquant cette nouvelle technologie. L'entretien avec les agriculteurs est tout un art et on ne peut faire ici que quelques remarques a ce propos. L'analyste de projet recueillera gen6ralement des renseignements contradictoires, mais, sur l'ensemble des entretiens, il pourra se faire une id6e de ce qui est possible, a la fois sur le plan technologique et sur le plan financier. Ces entretiens doivent avoir lieu sur le terrain et non dans un bureau. L'analyste devra connai- tre les unit6s de mesures locales et ne pas esperer que tout ce qu'on lui dira sera parfaitement net et mesurable en unites-etalon. I1 sera proba- blement preferable que l'analyste ou un membre de son equipe conduise seul les entrevues ou, en tous cas, avec le moins de participants possible. I1 est essentiel de creer, des le depart, une bonne ambiance afin que les agriculteurs ne soient pas intimides par l'analyste et qu'ils soient sfirs que les renseignements qu'ils donneront ne seront pas utilises contre eux sur le plan fiscal. Un questionnaire pr6cis peut etre utile, surtout s'il appartient aux membres de l'6quipe d'obtenir un nombre de renseigne- ments important, mais ce questionnaire doit avoir ete prealablement mis a 1'epreuve sur le terrain. I1 peut &tre preferable pour l'analyste ou pour ses assistants de ne remplir le questionnaire qu'apres l'entretien, une fois que les participants se sont separ6s. Dans tous les cas, et 108 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS pr6alablement a l'entretien, l'analyste doit avoir une conscience claire des renseignements qui lui sont necessaires, peut-etre sous forme d'une liste de questions pour ne pas en omettre d'essentielles. Les questions posees aux agriculteurs doivent etre aussi specifiques que possible. La plupart des renseignements collect6s doivent etre bases sur une exp6- rience reelle, si possible sur la derniere saison de cultures. Autant que faire se peut, il convient d'eviter les questions se rapportant a des situations hypoth6tiques. Cependant, la nature meme de l'information recherch6e a propos d'un projet amenera n6cessairement des questions du genre o qu'arriverait-il si ? >>. Pour ce qui est des modes de culture, l'analyste se fie generalement aux jugements des specialistes de I'agronomie et de l'elevage qui travail- lent avec lui. Ces jugements s'appuient sur la connaissance qu'ont ces specialistes de tout ce qui concerne l'agriculture dans la zone, sur les resultats des travaux de recherche et des projets pilotes - etablis peut- etre tout sp6cialement dans le cadre de la preparation du projet - et sur leur connaissance des agriculteurs qui doivent participer au projet. Dans la plupart des cas, des techniciens experimentes peuvent proposer des solutions objectives proches des possibilites optimales, mais on peut parfois avoir recours a une methodologie plus classique en se servant de la programmation lineaire pour optimiser les modes de culture. On a applique cette formule dans la pr6paration des analyses de projets agricoles, mals elle n'est utilisee de facon reguliere ni par les organismes de planification nationaux ni par les 6tablissements de cr6dit. La pro- grammation lin6aire est une methodologie compliqu6e qui requiert sur les relations intersectorielles des donnees plus pr6cises qu'une simple preparation de budget et impose, dans la pratique, de se servir d'ordina- teurs. L'emploi de la programmation lin6aire dans l'analyse des projets agricoles est serieusement limite sur le plan methodologique: il y a les problemes de risques, de traditions et de culture des agriculteurs, et tous les el6ments qui peuvent varier d'un endroit a l'autre dans une meme exploitation comme la nature des sols, la disponibilit6 de l'eau, etc. Malgre tout, si un analyste doit pr6parer un projet situ6 dans une zone oui les donnees sont insuffisantes pour lui permettre de proposer, seul, tel ou tel type de culture, ou s'il se trouve en face de structures tres complexes, il peut desirer faire appel a des specialistes de la program- mation lineaire. Dans ce cas, la preparation du projet prend, en partie, le caract&re d'un effort de recherche. De nombreux etablissements superieurs d'enseignement agricole comptent, parmi leur personnel, des sp6cialistes de ce genre parce que cette methodologie est largement utilisee dans les travaux de recherche sur la gestion des exploitations. En general, une demi-douzaine environ d'analyses d'investissements agricoles modeles suffit; mais il faut se garder de toute generalisation dans ce domaine. Le nombre d'analyses d'exploitations types depend entierement de la complexite du projet. L'analyste desirera sans doute une analyse d'investissement agricole modele pour chaque cat6gorie importante de terrains, selon la nature du col et les ressources en eau dans la zone du projet, et pour chaque difference majeure dans la taille des proprietes. De m&me, evidemment, chacune des principales facons ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 109 culturales ou activites d'6levage fera l'objet d'une analyse d'investisse- ment agricole s6paree. I1 faut se souvenir que nous sommes a la recher- che de renseignements sur l'incidence du proj et et non d'un modele quelconque, pris au hasard et rigoureusement etabli. En fait, le nombre de budgets agricoles prepares pour chaque analyse de projet donne constitue un compromis entre la complexite du projet propose et le personnel dont on dispose pour pr6parer les analyses d'investissement. Chaque analyse d'investissement agricole devra ere le resultat de consultations tres pouss6es avec les techniciens specialistes et d'entre- tiens approfondis avec les agriculteurs. II est tout aussi impossible de donner des indications generales sur le nombre des budgets d'exploita- tions types que sur le nombre des entretiens avec les exploitants qui seront necessaires. La preparation soignee d'un projet complexe peut demander vingt-cinq ou cinquante entretiens, ou meme davantage, pour recueillir les renseignements indispensables a chaque analyse. Par contre, un projet plus simple, employant une technologie mieux connue, peut ne n6cessiter qu'une demi-douzaine a une douzaine d'en- tretiens pour chaque budget d'exploitation agricole type. Le nombre d'agriculteurs rencontre par un groupe charge de l'evaluation d'un projet propose sera probablement inferieur a celui qu'il a fallu contacter dans le cadre de la preparation initiale. Chaque situation devra &tre jugee intrinsequement en fonction de la confiance que l'analyste doit accorder a l'analyse du projet, de la complexite de celui-ci, de la bonne connaissance qu'on peut avoir de la technologie, et du personnel dont on dispose pour la pr6paration du projet. On peut appliquer les memes considerations au niveau des d6tails que doit atteindre une analyse d'investissement agricole. Celle-ci a pour but d'am6liorer la prise de decision en ce qui concerne un projet. C'est, par n6cessit6, une abstraction. Nous somme contraints a cette impr6cision par le simple fait que nous devons prevoir des evenements futurs, mais aussi parce que la question se pose de savoirjusqu'ou il faut aller dans le detail. Dans chaque analyse d'investissement agricole, il arrive un mo- ment ou aller plus loin dans la complication ou dans la recherche du detail ajoute une contribution si marginale a la decision d'investisse- ment que, pour l'analyste, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Ce moment varne d'un projet a l'autre en fonction des circonstances qui affectent le projet lui-meme ainsi que le processus de prise de decision. On peut aisement concevoir un ensemble d'analyses d'investissement agricole type si detaillees et comportant des budgets differents si nom- breux que, tres rapidement, 1'ensemble se trouverait noye sous les details. En raison du fait que le personnel dont on dispose est limite et que les donnees de base sont de nature approximative, il est preferable de restreindre le nombre des modeles aussi bien que le volume des details au strict minimum compatible avec une vision claire des points principaux du projet. L'analyste de projet doit aussi s'attacher a trouver quelle est la meil- leure facon de presenter son information pour que ceux qui sont charges de verifier son travail et de prendre des decisions puissent travailler efficacement et obtenir les renseignements dont ils ont besoin. 110 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Les elements principaux retenus et le volume des details, etc., varieront d'un projet a l'autre. Certaines donnees qui ont et6 presentees separ& ment dans des tableaux destines a illustrer le present chapitre auraient peut-etre interet a &re regroupees de facon differente pour un projet determine. Dans de nombreux rapports de projets, il suffit de disposer d'un r6sum6 succinct des informations g6nerales et d'un budget d'ex- ploitation detaille. On peut ajouter d'autres tableaux plus d6tailles en annexe ou dans un fascicule d'informations g6nerales publi6 en quantit6 limitee pour le seul usage des personnes interessees par le projet. On peut meme reunir ces renseignements supplementaires dans un dossier s6pare qui pourra ere communique a tous ceux qui se montreront reellement interess6s. (Dans le rapport sur le Paraguay cit6 comme exemple dans le pr6sent chapitre, l'analyste a presente son analyse d'investissement agricole sous la forme de quatre tableaux places en annexe et il a rassemble les renseignements justificatifs dans un dossier separe). Ce que nous allons presenter ici est un format type qui comprend les caracteristiques qui offrent gen6ralement le plus d'int6ret dans l'analyse d'un projet agricole. Ce format type fait appel a une terminologie qui peut g6neralement etre comprise aussi bien par les specialistes de la gestion agricole que par les comptables. A l'aide du format, il appar- tiendra a l'analyste de d6terminer pour chaque projet dont il est respon- sable le volume de details necessaire pour etayer son analyse et la meilleure facon de les presenter afin de faciliter les d6cisions concernant le projet en question. Elements de I'analyse de l'investissement agricole Les principaux elements de l'analyse des investissements agricoles sont indiqu6s dans le present paragraphe et leur liste est donn6e au Tableau 4-2. Un graphique des flux apparai1t dans la Figure 4-1. La preparation de l'analyse n'implique pas que tous les elements doivent y figurer. La maniere de les presenter varne d'un projet a l'autre selon les cas. Un exemple tire du Projet de d6veloppement de l'agriculture et de l'elevage au Paraguay permettra de mieux eclairer les principaux 616- ments d'une analyse d'investissement agricole. (Le Tableau 4-2 recapi- tule ces elements et les tableaux qui les illustrent). Le projet vise a augmenter la production agricole, la productivite et le revenu de quel- que 940 exploitations d'elevage et environ 3 000 exploitations mixtes, pour la plupart de petite taille, par le jeu d'investissements au niveau de l'exploitation soutenue par le credit, l'assistance technique, la construc- tion de routes secondaires, et F'am6lioration du marche. L'exemple couvre la majeure partie des aspects importants rencontres au cours de la preparation de l'analyse de l'investissement agricole, mais il est evident qu'un seul exemple ne peut illustrer toutes les possibilites. Chaque analyste s'attachera donc a assortir sa propre analyse d'exem- ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE ill ples et de tableaux ad6quats. Comme dans tous les comptes, les objec- tifs vis6s en d6terminent le contenu et le format. agricole Tableau 4-2. Principaux elements de I'analyse de l'inivestissetnent Tableau ElMiewt d'illustration Utilisation des ressources dc 1'exploitation Utilisationi des terres 4-4 (Calendrier d'utilisation des terres) (Figure 4-2) Utilisation de la main-d'cruvre Besoins en main-d'ucuvre a l'hcctare par an pour la misc en culture et par type de culture 4-5 lkdpartition de la main-d'oeuvre par type de cultture. par mois et par hectare 4-6 (Diagramme d'utilisation de la main-d'acuvre) (Figure 4-3) Besoins en maini-d'ruvre par type de culture et par meos 4-7 Main-d'ceuvre engag6e par type de culture et par mois 4-8 Travail hors-exploitation Non illustre Produictionide 1'exploitationi Culture et paturages Rendement et capacite de charge 4-9 IProduction des cultures et des paturages 4-1() Elevage Projection du troupeau 4-27 Composition du troupeau, achats et ventes 4-11 Productivite du troupeau 4-28 PIriode d'alimentation et rationjournaliere 4-29 Besoins en aliments pour animaux et production 4-3t) Rendement par animal Non illustre Evaluation Prix au producteur 4-12 Valeur de la production Cultures Elevage 4 Valour residuelle supplementaire 4-14 Initrants agricoles Investissement Materiel 4-15 Elonent devises 6trang3res Noni illustre Valour de l'investissement 4-15 Depenses d'exploitation Cultures Elevage 4-16 Fonds de roulement supplementaires 4-17 Budget de l'exploitation Sans projet 4-18 Avec projet Avantages nets avant financement 4-19 Service de la dette 4-24 Avantages nets apres financement Situation de tresorerie } 4-19 112 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS U; e--~ -~t ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 113 Convention comptablepour l 'analysede l 'investissementagricole L'analyse de l'investissement agricole suivant les principes du cash flow actualise, il est commode d'adopter une convention comptable compatible avec ces memes principes. (Cette convention a et baptis6e <> par Schaefer-Kehnert (1980) qui en a defini l'emploi). Le processus d'actualisation utilise dans le cash flow actualise admet implicitement que chaque transaction tombe a la fin de l'exercice comptable. Il est souhaitable que I'analyse de l'investissement agricole suive la meme voie; ce qui se passe sans difficulte si l'on admet que l'investissement initial se situe a la fin de la premiere annee du projet, quelle que soit la duree de sa mise en place - annee complte ou quelques semaines. La deuxieme annee du projet constitue, alors, le premier exercice comptable au cours duquel se produisent les augmen- tations des cofits d'exploitation et des avantages supplementaires. De cette facon, la ligne de demarcation entre la fin de la periode d'investis- sement initiale et le commencement des op6rations de production sup- plementaire coincide exactement avec la date de passage de la premiere a la seconde ann6e du projet. (Certains analystes arrivent a des resultats comparables en considerant que l'investissement se produit au cours de l'annee zero, mais cette formule cree des problemes lorsque l'on totalise les cash flows). Si l'on admet que preparer un plan d'exploitation agricole, effectuer un pr&t, construire ou acheter des elements d'inves- tissement, et acquerir de nouveaux intrants peut prendre de plusieurs mois a un an au moins, il n'est pas illogique de consacrer la premiere ann6e a l'investissement. La raison fondamentale n'est d'ailleurs pas d'ordre mat6riel, il s'agit simplement de se plier a la convention comptable. Si l'on considere que toutes les transactions arrivent a 6cheance en fin d'exercice, nous devons tenir compte du fait qu'il nous faut disposer des fonds n6cessaires aux depenses d'exploitation au debut de la saison de mise en culture. On y parvient en incorporant dans l'analyse une entree pour des fonds de roulement supplementaires a la fin de l'annee prece- dente. Le montant de ces fonds depend du systeme d'exploitation retenu pour l'analyse. Si la production porte sur une monoculture annuelle, il faudra disposer de la quasi-totalite des fonds d'exploitation au d6but de la campagne agricole. Par contre, si deux cultures se succedent, seuls les fonds d'exploitation correspondant a la premi&re recolte doivent etre disponibles au debut de la campagne, puisqu'il y aura une recolte en cours d'annee qui fournira les sommes n6cessaires a l'achat d'intrants avant la recolte de la seconde culture. II suffit donc de degager la moitie des sommes prevues pour les depenses d'exploitation au debut de l'annee. Les fonds de roulement supplementaires (en augmentation ou en diminution) necessaires au debut de l'annee seront comptabilises a la fin de l'annee pr6c&iantcelle ou[ ils seront depenses pour la production. Le Tableau 4-3 recommande un ensemble d'ajuste- ments portant sur les depenses d'exploitation supplementaires en vue d'obtenir des fonds de roulement supplementaires. Introduire un flux de fonds de roulement supplementaires traduit l'utilisation d'une res- 114 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS source reelle. Au moment de l'engagement d'un investissement, les intrants a court terme comme les semences, les engrais, les aliments pour animaux, etc., doivent etre en place. Leur remplacement est assur6 par le produit des ventes de la recolte ou de l'elevage au cours de l'ann6e, et ces intrants sont a nouveau disponibles pour la production l'ann6e suivante. Si les operations debordent l'annee en cours, il faut augmenter les stocks d'intrants a la production, ce qui se traduit par une nouvelle inscription de fonds de roulement suppl6mentaires. Comme ceux-ci font l'objet d'une inscription s6paree, on pourra facilement les ajouter a l'investissement total dans la preparation du budget de l'ex- ploitation agricole, ce qui evitera de les oublier par inadvertance. A la fin du projet, les fonds de roulement annuels sont additionn6s alg6bri- quement et sortis du projet en tant que valeur residuelle. Ceci permet d'inclure dans les comptes les fonds de roulement supplementaires sans les comptabiliser deux fois. Tableau 4-3. Fonds de roulement supplementairesen pourcentage des depensesd'exploitation supplementaires Objet Pourcetntage Arboricu]ture fruitiere (amaturation lente, une recolte par an) 10( Cultures annuelles Unie recolte 80 - 100 Deux recoltes 40 - 60 Mise en culture continue et entreprises d'6levage a production permanente 20 - 40 Source:Schaefer-Kehnert (1980). L'une des consequences pratiques de cette convention comptable est que les avantages et les depenses d'exploitation de la premiere ann6e demeurent gen6ralement les memes que si le projet n'existait pas. Dans certains cas, le nouvel investissement peut entrainer une augmentation des depenses d'exploitation au cours de la premiere annee, meme si la production n'est pas affect6e avant la seconde annee. II peut aussi arriver en realite que les d6penses d'exploitation et la production baissent en meme temps comme cela se produit parfois lorsque la construction de canaux d'irrigation interrompt le cycle des cultures. Cependant, pour simplifier l'etablissement du budget de l'exploitation dans l'analyse de l'itivestissement agricole, on considere generalement que la lib6ration des fonds de roulement n'est pas une cons6quence de l'investissement. Sinon, il faudrait disposer a la fois de donnees sans projet et de donnees concernant une annee < pr6paratoire * ou annee 1 du projet pour respec- ter la regle qui veut que les fonds de roulement soient proportionnels a l'augmentation ou a la diminution des depenses d'exploitation de l'an- n6e suivante. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 115 Inscrire s6parement les fonds de roulement dans les comptes permet d'evaluer plus facilement l'importance des credits a court terme dont l'agriculteur aura besoin. 11 faudra aussi determiner si celui-ci pourra financer des fonds de roulement accrus avec le fruit de son epargne personnelle, ou bien s'il faudra avoir recours, en tout ou en partie, a l'octroi d'un pret a court terme qui pourra alors etre incorpore au chapitre financement du budget de l'exploitation. La convention comptable que nous utilisons ici n'est pas tellement dissemblable de celle qu'emploient la plupart des analystes de projet. La difference essentielle reside dans le fait que nous reservons toute la premiere annee pour l'investissement et que nous partons du principe que sa rnise en place s'effectue a la fin de l'annee. II est plus frequent d'inclure l'investissement dans la premiere annee et d'admettre qu'il prendra place en de'but d'ann6e, meme si le processus d'actualisation est etabli sur la base de l'investissement en fin d'annee. On estime alors que la production augmente pendant la premiere ann6e; cette hypothese entraine une surestimation du taux de rentabilite du capital utilise. Elle conduit aussi a une surestimation importante du revenu de l'exploitant au cours des premieres ann6es du projet et, de 1, a une sous-estimation de ses besoins en matiere de cr6dit a court et a long terme. L'autre difference entre la convention comptable adoptee ici et celle la plus communement utilisee par les analystes de projets releve seulement du souci de prendre tout en compte. II est plus facile d'omettre ou de sous- estimer par inadvertance les fonds de roulement si ceux-ci ne sont pas inclus dans la convention. Celle-ci ne touche pas a l'annee agricole et facilite ainsi les previsions techniques de base. Utilisation des ressourcesde l'exploitation Lorsque les agronomes, les specialistes de l'eevage et autres techni- ciens ont determine les elements du systeme d'exploitation propose pour une ferme type, l'analyste peut commencer a preparer l'analyse de l'investissement agricole. UTILISATION DES TERRES. Le premier stade consiste a d6terminer a quoi serviront les terres de l'exploitation. En ce qui concerne le projet du Paraguay, cette utilisation apparait au Tableau 4-4. I1 convient de noter que l'ann6e agricole commence en juillet pour se terminer en juin de l'ann6e civile suivante, ce schema faisant intervenir l'interruption annuelle pendant l'hiver paraguayen, qui est la saison oui les cultures sont les moins nombreuses. L'exploitation totalise 20 hectares. Elle est divisee en superficie cultive&e,pdturages, forets, et parcelles bdties. (Dans le texte de tout ce chapitre, les cat6gories g6nerales les plus courantes dans les schemas apparaitront en italique lorsqu'elles seront mentionnees pour la premiere fois. On tiendra compte de ces categories dans chaque analyse d'investissement agricole. Le cadre analytique g6neral s'appli- que a tous les tableaux mais, pour certains d'entre eux, les categories mentionnees appartiennent en propre au projet analyse). 116 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE D)ES PROJETS Tableau 4-4. Utilisation des terres, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet de deueloppement de l'agriculture et de l'elevage modele IV, Paraguay (hectarcs) Avec projet Genresd'utilisation et Sans de culturea projet Annee 1 2 3 4 5 6-20 Superficie cultiv6e Mais5b 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 Maniocb 1,0 1,0 1,0 1,0 0,5 0,5 0,5 Feves 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,0 Coton 2,0 2,0 2,0 2,0 2,2 2,5 3,0 Soja 0,0 0,0 1,0 1,0 2,2 2,5 3,0 Tournesolc 0,0 0,0 2,0 2,0 2,2 2.5 3.0 Total superficie cultiv6ed 4,0 4,0 7,0 7,0 8,1 9,0 10,0 Total terres cultivablesd 4,0 4,0 5,0 5,0 5,9 6,5 7,0 Intensite de mise en culturec 1,0 1.0 1,4 1,4 1.4 1,4 1,4 Paturages Naturels 10,5 7,0 3,5 0,0 0,0 0,0 0,0 Ame]iores 0,0 3,5 7,0 10,5 10,5 10,5 10,5 Total paturages 10,5 10,5 10,5 10,5 10,5 10,5 10,5 Forfts 5,0 5,0 4,0 4,0 3,1 2,5 2,0 Superficie batie 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 SuperfTcie totale 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 20,0 Source: Adapt6 de la Banque mondiale, Staff Appraisal Report: Paraguay- Livestock anidAgricultural Developmenit Project (Rapport d'evaluation des services de la Banque: Paraguay - Projct de developpement de ]'agriculture et de 1'61evage), 2272-PA (Washington, ).C. 1979; diffusion restreinte), Annexe 1, Tableau 17. a. Exploit6es par une famille de six personnes avec une capacit6 de travail de 70 hommes-jour par mois. L'homme-jour est Ic temps (g6n6ralement huit heures) qu'une personne consacrc par jour au travail. b. Le mais et le manioc sont des cultures intercalaires. c. Cultivc en doublc culture aprcs Ic coton ou lc soja. La superficie indiquc est la superficic plant6c dans l'ann6e specifi6e. d. Ne comprend pas les superficics plant6ces on doublc culture, dans ce cas il s'agit de ccllcs plantces en tournesol. c. Lintensit: de misc en culture est obtenuc on divisant la supcrficie totale cultiv6e par lc total des terres cultivables. En conformite avec notre convention comptable, l'utilisation des terres ne sera pas modifi6e au cours de la premiere annee, sauf en ce qui concerne l'amelioration des paturages qui fait partie de l'investissement. La seconde ann6e, on verra apparaitre la totalit6 des superficies cultivees et des terres de culture. En effet, au cours de cette annee, le systeme de culture propose prevoit l'introduction du tournesol en seconde culture, apres le coton ou le soja (selon l'annee). La superficie cultiv6e au total repr6sente l'ensemble des terres effectivement mises en culture, tandis que les terres de culture repr6sentent la superficie cultivable. En divisant ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 117 le total des superficies cultivees par celui des terres de culture, on obtient l'intensite de mise en culture. Pour la seconde annee par exemple, l'intensite de mise en culture est 1,4 (7,0: 5,0 = 1,4). De nombreux analystes prefierent formuler l'intensite de mise en culture en pourcen- tage, ce qui nous am&nerait a 140%. L'intensite est un moyen de v6rification de la factibilit6 du mode de culture propose. I1 faut s'entou- rer de precautions avant d'accepter une exploitation type qui presente une intensit6 de mise en culture tres elevee ou sensiblement differente de celles qui existent dans la meme zone; les agriculteurs peuvent fort bien avoir d'excellentes raisons de ne pas faire monter l'intensit6. Beaucoup d'analystes aiment a confectionner des diagrammes de culture (comme celui que l'on peut voir a la Figure 4-2) qu'il convient de subdiviser pour que soit notee chaque parcelle de l'exploitation. On les etablit, en general, seulement lorsqu'on a atteint le plein d6velop- pement. Le diagramme indique la superficie pr6vue pour chaque type d'utilisation des terres et pour chaque culture. Dans le cas de l'exemple, il porte sur deux ann6es et fait apparaitre que le calendrier saisonnier de la rotation coton-tournesol-soja concerne une parcelle la premiere an- nec, et une autre parcelle l'ann6e suivante. En regardant de haut en bas, Figure 4-2. Calentdrier d'utilisation des terrespour les annees 6-20 du projet. Exploitation mixte de 20 lhectares, Projet de developpemnentde I'agricultureet de l'eevage, Paraguay 20 19 . Fort 6 198 (2,0 ha) 6 17 - 16- 15 - 14 -PNturages 13 animliores 5 ° 12 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~(10,5 ha) o II _ I(, a t 10 _ 9 - Tournesol Tournesol 8 (3.() ha) (3,0 ha) Z 7 6 - Soya Cotoll Ters 4 5- / / (3.0 ha) (3,0 ha) Tcrres 43_~ /Coron / Tourneso/ Soya (7,0 ha) 2 (3,0 ha) (3,0 ha) (3,0 ha) / I Mais et maniaioc(1.0 ha) Superficic 2 0 OJTAISIOINIDIJFMAAIMI JM J - (0,5 bAS!INDJtieAII h) Mois' ha = hectares Sotirce:TabClau 4-4. a. L'ann6c agricole durc dc juillct ijuiin. 118 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS nous pouvons etre surs, a tout moment, que le systeme de culture prevu ne d6passe pas en superficie les possibilites de l'exploitation. Dans le sens horizontal, nous pouvons determiner, pour chaque culture, quand il faut planter et s'il y aura suffisamment de superficie disponible a la saison propice. Les traits a gauche et a droite des cases qui montrent les surfaces a planter pour chaque culture sont inclines pour tenir compte, dans chaque cas, de l'epoque de plantation et de celle des recoltes. Ce diagramme peut servir aussi a verifier si l'on disposera d'assez de temps entre les cultures pour pr6parer le terrain. UTILISATION DE LA MAIN-D'CEUVRE. Le second aspect de l'emploi des ressources de l'exploitation est l'utilisation de la main-d'ceuvre. Pour savoir quels sont les besoins de l'exploitation dans ce domaine, il nous faut calculer quelle est la main-d'ceuvre necessaire pour cultiver un hectare de chaque type de culture pour chaque annee du projet. I1 est Tableau 4-5. Besoins en main-d'ceuvre d l'hectare par an pour la mise en culture et par type de culture, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (Hommes-jour) A vecprojet Type dernlture Satis et operanioni projer Annzce 1 2 3 4 5 6 7-20 Cultures Mais Pr6paration des terres et plantation 22 22 11 11 11 11 11 11 Binage' 9 9 2 2 2 2 2 2 RWcolte 28 28 28 31 31 33 33 36 Total 59 59 41 44 44 46 46 49 Manioc Pr6paration des terres et plantation 14 14 10 10 10 10 10 10 Binage' 27 27 15 15 15 15 15 15 R6ecolte 19 19 19 21 21 23 23 25 Total 60 60 44 46 46 48 48 50 FRves Preparation des terreset plantation 24 24 19 19 19 19 19 19 Binage 10 10 4 4 4 4 4 4 R&eolte 20 20 20 22 22 22 22 22 Total 54 54 43 45 45 45 45 45 Coton Nettoyage 1 18 8 8 8 8 8 8 Labourage f18 3 3 3 3 3 3 Hersage (2 fois) 2 2 2 2 2 2 Ensemencement 4 4 1 1 1 1 1 1 Eclaircissage 6 6 6 6 6 6 6 6 Binage (3 fois) 30 30 3 3 3 3 3 3 Pulv6risation (5 fois) 10 10 10 10 10 10 10 10 RPcolte 37 37 43 43 46 46 49 49 S6chage, emballage et commercialisation 4 4 4 4 4 4 4 4 Total 109 109 80 80 83 83 86 86 ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 119 Tableau 4-5. (suite) Avec projet Type de culture Sans et opdratiotn projet Annee 1 2 3 4 5 6 7-20 Soja Nettoyage - - 8 8 8 8 8 8 Labourage - - 3 3 3 3 3 3 Hersage (2 fois) - - 2 2 2 2 2 2 Ensemencement - - 1 1 1 1 1 1 Eclaircissage - - 6 6 6 6 6 6 Binage (2 fois) - - 2 2 2 2 2 2 Pulverisation (2 fois) - - 4 4 4 4 4 4 R6colte - - 18 18 20 20 22 22 Transport - - 3 3 3 3 4 4 Total _ _ 47 47 49 49 52 52 Tournesol Nettoyage 6 6 6 6 6 6 Labourage 3 3 3 3 3 3 Hersage (2 fois) 2 2 2 2 2 2 Ensemnencement I I I I I Eclaircissage 6 6 6 6 6 6 Binagc (2 fois) - _ 6 6 6 6 6 6 Pulverisation (2 fois) 2 2 2 2 2 2 R6coltc 4 4 4 4 4 4 SRchago, emballage - - 13 14 14 15 15 15 et commercialisation - - 4 4 4 5 5 5 Total - - 41 42 42 44 44 44 I>aturage Ameliore Cl6ture - 7 7 7 0 0 0 0 Ensemencement - 2 2 2 0 0 0 0 Entretien - - 3 3 3 3 3 3 Note: Pour la superficie des diff6rentes cultures, voir le Tableau 4-4. Souirce:Adapt6 de A.O. Ballantyne, Paraguiay - Small FarinerCredit Component, Livestock anid Agricultural Developrnit Project (Paraguay - Eernent cr6dit aux petits exploitants, projet de developpement de l'agriculture et de l'elevage), document de travail en archives. Banque mondiale (Washington, D.C., 1978; diffusion restreinte). a. Le ma-is et le inanioc sont des cultures intercalaires. 11s'ensuit que. pendant la periode de croissance de ces deux vegetaux, le temps pr6vu pour le binage pour ces deux cultures a une valeur quclquc pcu arbitraire. preferable d'avoir ces chiffres sous deux formes, par operation (ou mise en culture) et par mois. Le Tableau 4-5 montre les besoins pour 1 hectare par an, par op6ration et par culture dans 1'exemple du projet paraguayen. Ces besoins comprennent la main-d'ceuvre necessaire non seulement a la production des differentes cultures mais aussi celle qu'il faut pour les paturages. L'unit6 de travail est i'homme-jour; c'est-a-dire le temps que consacre une personne au travail durant un jour (generale- ment huit heures). Les besoins concernant les cultures tombent rapide- ment entre la premiere et la seconde annee a cause de l'introduction des animaux de trait. Pour les paturages, la main-d'euvre necessaire pour cl6turer et ensemencer apparait de la premiere a la troisieme ann6e incluse. Dans 1'exemple du Paraguay, il est prevu de confier les autres 120 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS activites qu'implique la realisation des paturages a une entreprise et elles ne demanderont donc aucun travail a l'exploitant. Toutefois, si l'on pr6voit d'autres travaux d'amelioration comme, par exemple, l'obliga- tion pour les agriculteurs de creuser leurs propres canaux tertiaires dans un projet d'irrigation, il faudra inclure ces travaux dans les besoins en main-d'ceuvre. Tableau 4-6. Repartition de la main d'cwuvrepar type de culture et par mois, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (Hommes-jour a 1'hectare) Type de culture Juil. Aoat Sept. Oct. Nov. Dec.janv. Fev. MarsA vril Maijuin Total Mais a Sans projet, annee 1 14 8 0 5 4 28 0 0 0 0 0 0 59 Annee 2 9 2 0 1 1 28 0 0 0 0 0 0 41 Annees 3-4 9 2 0 1 1 31 0 0 0 0 0 0 44 Ann6es 5-6 9 2 0 1 1 33 0 0 0 0 0 0 46 Annees 7-20 9 2 0 1 1 36 0 0 0 0 0 0 49 Manioc a Sans projet, annee I 0 0 14 3 3 3 4 3 5 3 3 19 60 Annee 2 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 19 44 Annees 3-4 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 21 46 Annes 5-6 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 23 48 Annces 7-20 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 25 50 feves Sans projet, annee 0 0 0 0 24 5 5 20 0 0 0 0 54 Annee 2 0 0 0 0 19 2 2 20 0 0 0 0 43 Annee 3-5 0 0 0 0 19 2 2 22 0 0 0 0 45 Coton Sans projet, annee I 0 0 8 14 8 19 19 7 20 14 0 0 109 Annees 2-3 0 0 8 6 8 6 5 8 25 14 0 0 80 Annees 4-5 0 0 8 6 8 6 5 8 27 15 0 0 83 Annees 6-20 0 0 8 6 8 6 5 9 28 16 0 0 86 Soja Annees2-3 0 0 0 0 13 8 3 2 10 8 3 0 47 Annees 4-5 0 0 0 0 13 8 3 2 10 10 3 0 49 Annecs 6-20 0 0 0 0 13 8 3 2 1111 4 0 52 Tournesolb Annee 2 2 9 3 13 4 0 0 0 0 0 6 4 41 Annees 3-4 2 9 3 14 4 0 0 0 0 0 6 4 42 Annees 5-20 2 9 3 15 5 0 0 0 0 0 6 4 44 Piturages ameliores Cl6ture 2 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 7 Ensemoencement 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 2 Entretien 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 1 3 Notes: Meme que le Tableau 4-5. Souirce:Meme que le Tableau 4-5. a. Voir notc au Tableau 4-5. b. Les besoins Clnmain d'cjuvre pour la culture du tournesol s'appliquent pour Y'annee d'ense- mencement. Donc. les besoimis en main-d'ceuvre de la seconde annee correspondent aux platnta- tions de mai de cette nrnme ann6e et a une r6ecolteen octobre de la troisiemc ann&e. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 121 Le decompte mensuel des besoins totaux en main-d'ceuvre a l'hectare et par culture est indique au Tableau 4-6. Ce decompte mensuel est tres important parce que nous devons non seulement determiner les besoins annuels totaux de l'exploitation mais aussi leur chronologie afin de pouvoir calculer si la main-d'ceuvre familiale sera suffisante ou s'il faut engager du personnel et en quelle quantite. Bien que certains analystes de la gestion agricole decomptent les besoins par semaine ou par quin- zaine, une repartition mensuelle suffit aux besoins de l'analyse de proj et. Dans une exploitation mixte, 1'elevage demande aussi du travail. On peut le calculer en determinant le temps qu'il faut consacrer a chaque unite animale. Une unit6 animale est la mesure des besoins alimentaires d'une certaine categorie d'animaux. (Nous l'6tudierons en detail dans l'annexe de ce chapitre). Le nombre total d'unites animales par an est donne au Tableau 4-11. Ce nombre se refere au troupeau de bovins qui pourrait exister dans 100 exploitations modeles afin d'eviter le pro- bleme de divisibilite qui surgit quand on prevoit l'augmentation d'un cheptel important dans une petite exploitation. Ainsi, pour calculer les unit6s animales d'une exploitation, le total mentionne au Tableau 4-11 doit ere divise par 100. (Nous reviendrons plus loin sur cette conven- tion lorsque nous etudierons la composition du troupeau). Dans l'exemple du Paraguay, on admet que chaque unit6 animale demande 5 minutes au moins de soins par jour et que ce besoin est constant a longueur de mois et d'annee. Les besoins en main-d'ceuvre sont calcules sur la base du nombre d'unites animales au debut de l'annee. Se servir des unites animales plut6t qu'etudier chaque cat6gorie d'animal separe- ment pour estimer les besoins en main-d'ceuvre n'est pas une solution irr6aliste et simplifie grandement les calculs. Dans la convention que nous preconisons ici, par exemple, les chiffres, a la cl6ture de l'exercice, ne comprennent pas les genisses de deux a trois ans, ni les bouvillons vendus en cours d'annee et ages, ici, de trois a quatre ans. A l'ouverture de l'exercice, en revanche, les veaux ne sont pas comptabilis6s. En realite, les chiffres d'ouverture et de cl6ture tendent a s'6quilibrer, puisque les genisses seront transfer6es au troupeau des reproducteurs tout au long de l'annee, tandis que, au cours de la meme periode, les genisses en excedent et les bouvillons seront vendus et que les veaux naitront. Rechercher une estimation plus pr6cise conduirait seulement a un r6sultat superficiel car les possibilites d'erreur en matiere de besoin journalier en main-d'ceuvre depassent de beaucoup les gains potentiels de precision. Apres avoir determine les besoins mensuels en main-d'ceuvre pour chaque culture ou pour chaque unite animale, nous pouvons mainte- nant calculer ces besoins pour l'exploitation modele. Dans l'exemple paraguayen, ils figurent dans le Tableau 4-7. On y trouve les besoins en main-d'ceuvre pour chaque culture et pour chaque ann6e du projet. Le total mensuel et la part fournie par la main-d'ceuvre familiale et par la main-d'ceuvre engag&e y sont indiqu6s. Dans l'exemple donne, on est parti du principe que la taille de l'exploitation type demandait 70 Tableau 4-7. Besoins en main-d'oeuvrepar type de culture et par mois, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay z (Hommes-jour) m Ann&e, type de culture ou activite Unite Juil. Aoat Sept. Oct. Nov. Dee. Jativ. Fev. Mars Avril Mai Juitn Total > z Sans projet Mais 0,5 ha 7 4 0 2 2 14 0 0 0 0 0 0 29 Manioc 1,( ha 0 0 14 3 3 3 4 3 5 3 3 19 60 Feves 0,5 ha 0 0 0 0 12 2 2 10 0 0 0 0 26 Coton 2,0 ha 0 0 16 28 16 38 38 14 40 28 0 0 218 & Elevage' 13,6 u.a. 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 48 Total 11 8 34 37 37 61 48 31 49 35 7 23 381 Main-d'ceuvre familialeb 11 8 34 37 37 61 48 31 49 35 7 23 381 Main-d'cruvre engagee 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Annee 1 Mais 0,5 ha 7 4 0 2 2 14 0 0 0 0 0 0 29 Manioc 1,0 ha 0 0 14 3 3 3 4 3 5 3 3 19 60 Feves 0,5 ha 0 0 0 0 12 2 2 10 0 0 0 0 26 Coton 2,0 ha 0 0 16 28 16 38 38 14 40 28 0 0 218 Elevage 13,6 u.a. 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 48 Paturages arneliorcs Cl6tureetensemencement 3.5 ha 7 18 0 0 7 0 0 0 0 0 0 0 32 Total 18 26 34 37 44 61 48 31 49 35 7 23 413 Main-d'ceuvre farnilialeb 18 26 34 37 44 61 48 31 49 35 7 23 413 Main-d'ccLIvrc engag6e 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Ann6e 2 Ma-is 0,5 ha 4 1 0 0 0 14 0 0 0 0 0 0 19 Manioc 1,0 ha 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 19 44 Feves 0,5 ha 0 0 0 0 10 1 1 10 0 0 0 0 22 Coton 2,0 ha 0 0 16 12 16 12 10 16 50 28 0 0 160 Soja 1,0 ha 0 0 0 0 13 8 3 2 10 8 3 0 47 Tournesol' 2,0 ha 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 12 8 20 Elevage 17,2 u.a. 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 60 Paturages ameliorcs C]6tureet ensemencernent 3,5 ha 7 18 0 0 7 0 0 0 0 0 0 0 32 Entretiend 3,5 ha 0 0 0 0 0 0 0 4 0 0 4 4 12 Total 16 24 31 19 53 41 21 39 67 43 26 36 416 Main-d'ceuvre familiale 16 24 31 19 53 41 21 39 67 43 26 36 416 Main-d'ceuvre cngagee 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Annee 3 Mais 0,5 ha 4 1 0 0 0 16 0 0 0 0 0 0 21 Manioc 1,0 ha 0 0 10 2 2 1 2 2 2 2 2 21 46 Feves 0,5 ha 0 0 0 0 10 1 1 11 0 0 0 0 23 Coton 2,0 ha 0 0 16 12 16 12 10 16 50 28 0 0 160 Soja 1,0 ha 0 0 0 0 13 8 3 2 10 8 3 0 47 Tourncsol 2,0 ha 4 18 6 26 8 0 0 0 0 0 12 8 82 Elevage 19,9 u.a. 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 72 Paturages ameliores Z C16turcetensemencement 3,5 ha 7 18 0 0 7 0 0 0 0 0 0 0 32 Entretien 7,0 ha 0 0 0 0 0 0 0 7 0 0 7 7 21 Total 21 43 38 46 62 44 22 44 68 44 30 42 504 Main-d'ceuvre familiale 21 43 38 46 62 44 22 44 68 44 30 42 504 Main-d'uvre engag6e 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 > (voir pages suivantes) Tableau 4-7. (suite) Annee, type de culture ou activite Unite Juil. Aovt Sept. Oct. Nov. Dec. Janv. Fev. Mars Avril Mai Juin Total Annee 4 z Mais 0,5 ha 4 1 0 0 0 16 0 0 0 0 0 0 21 z Manioc 0,5 ha 0 0 5 1 1 0 1 1 1 1 1 10 22 FRves 0,5 ha 0 0 0 0 10 1 1 11 0 0 0 0 23 Coton 2,2 ha 0 0 18 13 18 13 11 18 59 33 0 0 183 Soja 2,2 ha 0 0 0 0 29 18 7 4 22 22 7 0 109 z Tourmesol 2,2 ha 4 18 6 28 8 0 0 0 0 0 13 9 86 Elevage 22,7 u.a. 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 84 P5turages amcliorcs Entretictn 10,5 ha 0 0 0 0 0 0 0 10 0 0 10 10 30 Total 15 26 36 49 73 55 27 51 89 63 38 36 558 ,0 Main-d'ecuvre familiale 15 26 36 49 70 55 27 51 70 63 38 36 536 Main-d'ccuvre engagee 0 0 0 0 3 0 0 0 19 0 0 0 22 Ann6e 5 Mais 0,5 ha 4 1 0 0 0 16 0 0 0 0 0 0 21 Manioc 0,5 ha 0 0 5 1 1 0 1 1 1 1 1 12 24 Feves 0,5 ha 0 0 0 0 10 1 1 11 0 0 0 0 23 Coton 2,5 ha 0 0 20 15 20 15 12 20 68 38 0 0 208 Soja 2,5 ha 0 0 0 0 32 20 8 5 25 25 8 0 123 Tournesol 2,5 ha 4 20 7 31 9 0 0 0 0 0 15 10 96 Elevage 24,6 u.a. 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 96 Paturages am6lior6s Entretien 10,5 ha 0 0 0 0 0 0 0 10 0 0 10 10 30 Total 16 29 40 55 80 60 30 55 102 72 42 40 621 Main-d'onuvrc familiale 16 29 40 55 70 60 30 55 70 70 42 40 577 Main-d'oruvre engag6e 0 0 0 0 10 0 0 0 32 2 0 0 44 Annee 6 Mais 0,5 ha 4 1 0 0 0 16 0 0 0 0 0 0 21 Manioc 0,5 ha 0 0 5 1 1 0 1 1 1 1 1 12 24 Coton 3,0 ha 0 0 24 18 24 18 15 27 84 48 0 0 258 Soja 3,0 ha 0 0 0 0 39 24 9 6 33 33 12 0 156 Tournesol 3,0 ha 5 22 8 38 12 0 0 0 0 0 18 12 115 Elevage 25,1 u,a. 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 96 Paturages amcliores Entretien 10,5 ha 0 0 0 0 0 0 0 10 0 0 10 10 30 Total 17 31 45 65 84 66 33 52 126 90 49 42 700 Main-d'ceuvre familiale 17 31 45 65 70 66 33 52 70 70 49 42 610 Main-d'cruvre engag6e 0 0 0 0 14 0 0 0 56 20 0 0 90 Annees 7-20 Mais 0,5 ha 4 1 0 0 0 18 0 0 0 0 0 0 23 Manioc 0,5 ha 0 0 5 1 1 0 1 1 1 1 1 12 24 Coton 3,0 ha 0 0 24 18 24 18 15 27 84 48 0 0 258 Soja 3,0 ha 0 0 0 0 39 24 9 6 33 33 12 0 156 z Tournesol 3,0 ha 6 27 9 45 15 0 0 0 0 0 18 12 132 Elevage 25,0 u.a. 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 96 Paturagcs ameliores Entretien 10,5 ha 0 0 0 0 0 0 0 10 0 0 10 10 30 Total 18 36 46 72 87 68 33 52 126 90 49 42 719 Main-d'ceuvre familiale 18 36 46 70 70 68 33 52 70 70 49 42 624 Main-dc'cuvre engagee 0 0 0 2 17 0 0 0 56 20 0 0 95 ha: hectares; U.A.: unites animales. b. Sur la base d'un travail familial de 70 jours de travail par mois. z Source: CalculI a partir des donnees des Tableaux 4-4 et 4-6. c. La superficie consacr6e au tournesol et les besoins en main-d'ceuvre connexes a. Sur la base de 5 minutes par jour et par unit6 animale, 8 heures par jour et 30 s'appliquent pour l'annee d'ensemencemcnt. Donc, la superficie suppos6e plantee jours par mois. Les besoins en main-d'ceuvre sont fond6s sur les unites animales au dans les cinq premiers mois de )a cinquieme ann6e du projet concerne les 2,2 n debut de l'ann6e (comme indiqu6 au Tableau 4-11) divisees par 100 pour avoir les hectares plantes en mai de la quatrieme ann6e du projet. besoins en main-d'ceuvre par exploitation. Voir dans le texte le paragraphe (<(Pro- d. Chiffrc calcule sur la base de paturages ameliores au cours des annces prece- duction agricole. Elevage )) qui etudie cette convention. dentes comme le montre le Tableau 4-4. 11est donc bas6 sur 3,5 hectares pour la deuxiemc annee et sur 7,0 hectares pour la troisieme ann6e. 126 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS journees de travail par mois et que tout besoin suppl6mentaire devait etre couvert par de la main-d'ceuvre engagee. C'est une hypothese tres syst6matique, bien entendu. Non seulement la capacite de travail des familles vare - meme pour des exploitations de taille et de sytemes de culture comparables - mais cette main-d'ceuvre familiale fournit gene- ralement des journ6es de travail plus longues en periode de pointe et se repose davantage pendant la morte-saison. Etant donne la grande marge d'erreur des estimations des besoins en main-d'ceuvre en gene- ral, I'approximation ci-dessus suffit aux exigences de l'analyse de l'in- vestissement agricole. Le Tableau 4-7 montre que, dans l'exemple paraguayen, il faudra avoir recours a la main-d'cauvre salariee a partir de la quatrieme ann6e. Des la septieme annee, au mois de mars, c'est-a- dire au moment oui le travail est le plus intense, pres de 44% de la main- d'ceuvre totale n6cessaire pour le coton et le soja devra etre engag6e. Lorsque, comme dans cet exemple, le budget travail fait apparaitre la necessite d'un recours a une main-d'cuvre salariee, l'analyste de projet doit verifier soigneusement s'il existe des ressources disponibles dans ce domaine dans la zone du projet. Grouper les besoins en main-d'aeuvre engagee pour l'ensemble du projet constitue l'un des avantages reels de l'incorporation du budget travail dans l'analyse de l'investissement agricole car l'analyste doit alors considerer le bien-fonde du systeme de culture qui est propose a la lumiere d'une estimation raisonnable des possibilites de la zone du projet en matiere de main-d'auvre engagee. Enoncer qu'il faut trouver 56 hommesj our de plus pour le mois de mars est une chose; que cette main-d'ceuvre soit disponible pour l'en- semble d'un projet en est une autre. L'avenir peut demontrer qu'une facon culturale proposee n'est pas realiste, si elle exige une main- d'ouvre engagee supplementaire; il faudra alors se tourner vers un autre type de culture moins gourmand en personnel. En outre, si le projet demande une main-d'ceuvre engagee supplementaire qui soit importante par rapport aux possibilites de la region, ceci peut entrainer des consequences en ce qui concerne les sources d'oii cette main- d'ceuvre peut provenir et, de ce fait, sur le couit d'opportunite de la main-d'ceuvre engagee. La aussi, il faudra veiller a cet aspect des choses lorsque nous estimerons la valeur economique du travail (voir Chapitre 7). Certains analystes se servent d'un diagramme d'utilisation de la main-d'ceuvre comme celui de la Figure 4-3. Ce diagramme est norma- lement prevu pour une situation de plein developpement. La repr6sen- tation graphique montre de facon tres nette le probleme des periodes de pointe. Apres avoir determine le chiffre total de la main-d'oeuvre engagee, il convient de proceder a la repartition entre les diff6rentes activites afin d'inclure les frais correspondants dans la categorie convenable des de- penses d'exploitation. C'est ce qu'on voit au Tableau 4-8. Dans l'exem- ple du Paraguay, cette repartition est proportionnelle au total du travail necessaire pour chaque culture de rapport et pour chacun des mois pendant lequel il faudra recourir a la main-d'ceuvre engagee. Dans ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 127 Figure 4-3. Diagramtmed'utilisation de la rnain-d'a?uvrepour les annees 7-20 du projet, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet paraguayen 130 120- 110 100 90 80 - Maiin-d'ceuvrc o0 familialc 2 70 - A--------- 'r 60- 50- 40- 30j- Juil Ao&tSept.Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Mai Juin Mois Culture Total za Coton 0 0 24 18 24 18 15 27 84 48 0 0 258 5 Soja 0 0 0 0 39 24 9 6 33 33 12 0 156 M Tourncsol 6 27 9 45 15 0 0 0 0 0 18 12 132 Q Mais 4 1 0 0 0 18 0 0 0 0 0 0 23 7 Manioc 0 0 5 1 1 0 1 1 1 1 1 12 24 Pq Entretien de paturages amnliores 0 0 0 0 0 0 0 10 0 0 10 10 30 M Elevage 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 96 Total 18 36 46 72 87 68 33 52 126 90 49 42 719 Main-d'ceuvrefamniliale18 36 46 70 70 68 33 52 70 70 49 42 624 Main-d'ceuvreengag6e 0 0 0 2 17 0 0 0 56 20 0 0 95 Source: Tableau 4-7. d'autres circonstances, une repartition aussi systematique ne convien- drait pas. Dans de nombreuses regions, certaines operations culturales sont r6alis6es par la main-d'ceuvre engagee et non par la main-d'aeuvre familiale, meme Si celle-ci est disponible. Par exemple, en Asie du Sud- Est, le repiquage du riz est tres souvent effectue uniquement par la main-d'ccuvre engagee et le seul apport familial est celui du chef de famille qui supervise le travail. I1 faut donc que le total de la main- 128 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS d'cruvre engagee et sa r6partition par culture soient etroitement lies, l'un et l'autre, aux pratiques culturales des agriculteurs de la zone du proj et. Tableau 4-8. Main-d'ceuvre engag&epar type de culture et par mois, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (Hommes-jour) Aunsise et type de cuirtie' Juil. Ao(it Sept. Oct. \Nov. De'c. jantv. Fev. Mars Avril Mai Juit, Total Annee 4 Coton 0 0 0 0 1 0 0 0 14 0 0 0 15 Soja 0 0 0 0 2 0 0 0 5 0 0 0 7 Total 0 0 0 0 3 0 0 0 19 0 0 0 22 Annee 5 Coton 0 0 0 0 3 0 0 0 23 1 0 0 27 Soja 0 0 0 0 5 0 0 0 9 1 0 0 15 Tournesol 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 1 Total 0 0 0 0 9b 0 0 0 32 2 0 0 43 b Annec 6 Coton 0 0 0 0 4 0 0 0 40 12 0 0 56 Soja 0 0 0 0 7 0 0 0 16 8 0 0 31 Tournesol 0 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0 0 2 Total 0 0 0 0 13b 0 0 0 56 20 0 0 89b Ann6es 7-2(0 Coton 0 0 0 1 5 0 0 0 40 12 0 0 58 Soja 0 0 0 0 8 0 0 0 16 8 0 0 32 Tournesol 0 0 0 1 3 0 0 0 0 0 0 0 4 Total 0 0 0 2 16 b 0 0 0 56 20 0 0 94 Souirce: Calcul6 a partir des donnces du Tableau 4-7. a. Le chifFre dolnn6 pour la main-d'wuuvrc engag6c au profit des culturcs dc rapport - cotol, soja et tournesol - est proportionnel aux besoinis totaux en main-d'oeuvre de ces culturcs pour Ic mois consid6r6. Ainsi, cn novembrc de la quatriemuc ann6c par cxcmiplc, oni deiimanidc 55 jouLrs dc travail pour Ics cultures de rapport dont 3 doivcnt provenir de la imiain-d'ccuvrc crigagc. l)ix-huit jours de travail sonit n6cessaircs pour Ic coton. Pour d6tcrminner la nlain-d'lruvrc engag& neces- sairc la culturc du coton, on niultiplic la part du total de la main-d'ouvre de1mand6c potur Ics cultures de rapport qui s'appliquc au coton par Ic total des besoins cenmaill-d'ocuvrc cngag&c pouLr le mois, cc qui donne pour r6sultat 1 jour de travail 118 : (18+29+8) x 3 = 1]. b. Ne correspond pas au total du Tableau 4-7, les chiffrcs ayanit c6t arronldis. Production agricole Apres avoir defini l'utilisation des terres et les ressources en main- d'ceuvre pour l'exploitation modele, I'analyste doit prevoir la produc- tion agricole. L'analyse de l'investissement pour les cultures et les paturages est etudiee dans le present paragraphe et les resultats de 1'evaluation (aussi bien ceux de la production agricole que ceux de la valeur residuelle supplementaire de l'exploitation) y sont pris en compte. CULTURES ET PATURAGES. Pour les cultures et les pdturages, le rende- ment et la capacit6 de charge sont expos6s sous forme de tableau ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 129 (Tableau 4-9). Les rendements apparaissent seulement pour les cultures et les paturages compris dans les systemes de culture de l'annee conside- ree. Ainsi, on ne trouve pas de rendement sans projet pour le soja, alors que pour le tournesol, qui sera plante apres le coton au cours de la deuxieme ann6e, le rendement apparait seulement a partir de la troi- sieme annee puisque la premiere recolte a lieu cette annee-la. En multipliant la production a l'hectare par le nombre d'hectares de chaque culture et des paturages du modele d'utilisation des terres figurant au Tableau 4-4, nous obtenons la production des cultures et des patu- rages du Tableau 4-10. La encore, etant donne que le tournesol est plante au cours de la deuxieme annee mais recolte pour la premiere fois la troisieme annee, la production provenant de la premiere plantation de 1,8 tonne apparait en troisieme annee; de meme, les resultats de la production du tournesol plante au cours d'une annee n'apparaitront que l'ann6e suivante. Comme on suppose que toute la nourriture destinee au betail dont la production est prevue dans l'exploitation modele du projet du Paraguay provient des paturages, on n'a pas soustrait, dans le Tableau 4-10, de cultures pour l'alimentation animale. Cependant, si le systeme de pro- duction d'une exploitation type venait a inclure l'utilisation de cultures ou de sous-produits de cultures pour l'alimentation animale, le Tableau 4-10 devrait etre modifie en consequence. La production totale de cultures devrait alors apparaitre et indiquer egalement les sous-produits de cultures s'ils doivent servir pour les animaux ou s'ils ont une valeur de vente. De ce total on deduirait la consommation animale calculee d'apres des estimations des besoins en nourriture animale et de la production comme celles que l'on peut voir au Tableau 4-30. On obtiendrait alors la productioni nette disponible pour la vente et la consommation domestique. Tableau 4-9. Rendement et capacite de charge, Exploitation tnixte de 20 hectares, Projet du Paraguay A'vec projet Sails Produit prejet Ansnie 1 2 3 4 5 6 7-20 Cultures (Toinies par hectare) Mais 1,1 1,1 1,1 1,2 1,2 1,3 1,3 1,4 Manioc 18,0 18,0 18,0 20,0 20,0 22,0 22,0 24,0 Fevcs 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0 - - Cotoln 1,3 1,3 1,5 1,5 1,6 1,6 1,7 1,7 Soja - - 1,4 1,4 1,6 1,6 1,8 1,8 Tournesol - - - 0.9 1,0 1,1 1,2 1,2 PNturages (Unites animales par hectare) Piturages iaturels 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 1,2 Paturages arn6lor6s - 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 Source: Meme que pour Tableau 4-4. 130 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-10. Production des cultures et des pdturages, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (tonnes) Avec projet Sanis Produit prqjet Anniie 1 2 3 4 5 6 7-20 Cultures Production totale Mais 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7 Manioc 18.0 18,0 18,0 20,0 10,0 11,0 11.0 12,0 Rves 0.4 0,4 0.4 0,5 0,5 0,5 - - Coton 2,6 2,6 3,0 3,0 3,5 4,0 5,1 5,1 Soja - 1.4 1.4 3,5 4,0 5.4 5,4 Tournesol_ 1.8 2,0 2. 3.0 3,6 Consonimaaon nourriture animaleb Mais Manioc Soj a Tournesol Production nette disponible pour la vente ou l'auto- consommation Mais 0.6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,7 Manioc 18.0 18,0 18,0 20,0 10,0 11,0 11.0 12,0 Feves 0,4 0,4 0.4 0,5 0.5 0,5 - - Coton 2,6 2,6 3,0 3,0 3.5 4,0 5,1 5,1 Soja - - 1,4 1,4 3,5 4,0 5,4 5,4 Tournesol - - - 1,8 2,0 2,4 3,0 3,6 Paturage Capacite de charge (Unitesanimales) 12,6 17,2 21,7 26.2 26,2 26,2 26.2 26,2 Source: Calcule a partir des donnees des Tableaux 4-4 et 4-9. a. La recolte du toL]rnesol a lieu lannee qui suit sa plantation. Ainsi, la production est niullc la seconde annee et atteint 1,8 tonne la troisieme. Ce dernier chiffre est obtenu en multiplianit lcs 2,0 hectares plant6s la deuxieme ann6e par le rendemnent 'alhectare obtenu la troisieme annee, 0,9. (2,0 x 0,9 = 1,8). b. Si lactivite d'elevage est importante et qu'elle utilise pour ta nourriture des animaux des produits des cultures de l'exploitation, les montants scront estimes a l'aide d'un tableaui de la production et des besoins en nourriture animale comme le Tableau 4-30 et seront calcul6s a l'aide du present tableau. Celui-ci sera elargi afin de comprendre les sous-produits des cultures qui servent dans l'alimentation animale. Comme nous l'avons indique, I'utilisation des produits des cultures pour la nourriture des animaux sera deduite de la production totale et le resultat obtcnu donnera la production nette disponible pour la vente ou l'autoconsommation. ELEVAGE. La composition des troupeaux, les achats et les ventes sont donn6s au Tableau 4-11. Prevoir la composition du troupeau (gros et menu betail), les achats et les ventes dans l'analyse d'un investissement agricole comprenant de l'elevage, introduit des proc6des de calcul qui peuvent devenir extremement compliques. Les projections concernant les troupeaux servent a prevoir l'utilisa- tion future des installations, des paturages, ou de l'alimentation animale en appliquant des coefficients techniques comme ceux que l'on peut voir ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 131 au bas du Tableau 4-11 et qui permettent de suivre l'evolution du troupeau en importance et en composition. Pour les projections concernant les animaux de basse-cour, l'alimen- tation du betail en etable, ou les parcs d'engraissement, on admet g6neralement qu'il est possible d'acheter suffisamment de jeunes ani- maux au cours d'une ann6e donn6e pour en porter le nombre au niveau des possibilites en nourriture ou a celui de la capacite de production proposee. Brown (1979, pp. 76-85) donne une m6thodologie pour la production des ceufs et des poulets a r6tir. En ce qui concerne les porcs, les previsions sont realisees en appliquant les coefficients techniques, mais comme la periode de gestation est courte, la projection est simpli- fi6e et ne souleve pas de problemes. Pour le plus gros betail - il s'agit generalement des animaux de paturage comme les ovins ou les bovins destines a la production de lait ou de viande de boucherie - la projection peut faire appel a des calculs tres complexes. L'analyste de projet s'en remet souvent, dans ce do- maine, au sp6cialiste de l'elevage et incorpore purement et implement les projections de celui-ci dans son analyse de l'investissemer.t agricole. Mais les techniciens n'ont pas toujours eux-memes connaissance des details des procedes de calcul - et particulierement de la fason de les rendre compatibles avec la convention comptable adopt6e ici pour l'analyse de l'investissement agricole. C'est pourquoi le calcul de la projection concernant les troupeaux de l'exemple paraguayen est etudie tres en detail dans l'annexe du present chapitre (oui l'on peut aussi trouver la d6finition des termes particuliers a l'elevage). Cette metho- dologie peut etre adaptee, comme ici, avec des modifications mineures, a la projection concernant le cheptel laitier. 11n'est pas necessaire de faire apparaitre le detail des projections dans le corps principal de la plupart des rapports de projet; un r6sume suffit, comme dans le cas paraguayen (Tableau 4-11), les details etant report6s en annexe ou classes au dossier du projet. La projection de la composition du troupeau pour une petite exploi- tation, lorsqu'il est pr6vu d'y produire du gros b6tail, pose des pro- bl&mes difficiles de divisibilite. Comme nous l'avons note plus haut, les projections concernant les troupeaux composes surtout d'animaux nourris sur les paturages sont basees sur les possibilit6s estimees en matiere de nourriture. Les coefficients techniques, comme les taux de mortalite et de velage, sont souvent directement influenc6s par la quan- tit6 de nourriture disponible, mais dans la production du betail, les changements ne sont pas immediats. L'augmentation, par exemple, des possibilites en nourriture au cours d'une saison accroitra le taux de velage et diminuera la mortalit6 des veaux seulement au cours de la salson suivante. Les coefficients projet6s sont appliqu6s au troupeau a l'origine du projet. Le resultat commence a apparaitre sous la rubrique composition du troupeau au debut de la deuxieme annee. Il arrive souvent que les coefficients projetes indiquant la composition du troupeau et son im- portance g6nerale ne changent pas suffisamment vite pour tenir compte de l'augmentation de la quantit6 disponible de nourriture. Pour r6sou- 132 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-11. Composition du troupeau, achatset ventes, 100 exploitations mixtes de 20 hectares,Projet du Paraguay (t&tes) Avec projet Sans Objet projet Annee 1 2 3 4 5 6 7-20 Composition du troupeau au deibut de l'annee Taureaux 100 100 100 100 100 100 100 100 Vaches en production 500 500 655 800 800 800 800 800 Genisses 1-2 ans 157 157 157 221 294 285 285 285 Genisses 2-3 ans 152 152 152 152 217 288 279 279 Bouvillons 1-2 ans 157 157 157 221 294 285 285 285 Bouvillons 2-3 ans 152 152 152 152 217 288 279 279 Jeunesboeufs34ans 147 147 147 147 149 213 282 273 Bceufs de travail - 0 200 200 200 200 200 200 Total 1 365 1 365 1 720 1993 2 271 2 459 2 510 2 501 Unites animales 1 365 1 365 1 720 1 993 2 271 2 459 2 510 2 501 Capacite de charge au debutdel'annee' 1 260 1 260 1 720 2 170 2 620 2 620 2 620 2 620 Achats Taureaux 18 33 20 20 20 20 20 20 Genisses 2-3 ans 0 91 131 2 0 0 0 0 Bouvillons 1-2 ans 0 0 0 0 0 0 0 0 Bceufs de travail 0 200 38 36 36 36 36 36 Total 18 324 189 58 56 56 56 56 Ventes (y cotnpris abattages) Taureaux abattus 15 30 17 18 18 18 18 18 Vaches abattues 60 60 98 120 112 112 112 112 Genisses abattues 8 8 15 15 22 29 28 28 Genisses en excedent 2-3 ans 64 0 0 0 63 125 117 117 Bouvillons 1-2 ans 0 0 0 0 0 0 0 0 Jeunes bcufs 3-4ans 143 143 143 144 146 209 276 268 Bceufs de travail abattus - 0 32 32 32 32 32 32 Total 290 241 305 329 393 525 583 575 Productivite du troupeau (pour cent) 20 23 Coefficients techniques (pour eent) Taux de vclage 70 70 75C 80' 75 75 75 75 Mortalite des veaux 10 10 10 8 5 5 5 5 Mortalite des animaux adultes 3 3 3 2 2 2 2 2 Taux d'abattagc (taureaux) 15 30 17 18 18 18 18 18 Taux d'abattage (vaches) 12 12 15 15 14 14 14 14 Taux d'abattage (genisses) 5 5 10 10 10 10 10 10 Taux d'abattage (beufs de travail) - 0 16 16 16 16 16 16 Nombre de taureaux/femelles - - _ _ _ _ _ en production d Capacite de charge (parhectare;findel'ann6e)3 1,2 1,6 2,1 2,5 2,5 2,5 2,5 2.5 Source: Meme que pour le Tableau 4-4 (Annexe 1, Tableau 18). Voir calculs dans le Tableau 4-27. a. Exprime en unites animales. La capacite de charge au debut de l'annee est obtenue en multipliant le nombre d'unites animales par exploitation a la fin de l'annee pr6cedente (donnd au Tableau 4-10) par les 100 exploitations du modele adopte. La capacitc de charge a I'hectare a la fin de F'annee s'obtient en divisant le nombre d'unites animalcs par exploitation par les 10,5 hectares de paturages de chaque exploitation; c'est donc une moyenne pond6rne des paturages naturcls et des paturages ameliores. (Voir la suite des notes d la page suivante) ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 133 dre ce probleme, on peut acheter des genisses pleines pour accroitre l'e61ment reproducteur du troupeau ou acquerir des bovins destines a l'engraissement intensifjusqu'au moment ouile troupeau pourra utiliser les ressources en fourrage. Cette utilisation des coefficients techniques, pour les grosses exploi- tations ou fermes d'6levage comptant des troupeaux egaux ou supe- rieurs a 100 betes, pose peu de problemes d'interpr6tation. Pour les petites exploitations, par contre, l'application des coefficients techni- ques amene souvent a compter des ( fractions d'animaux >. Dans le cas du Paraguay cite en exemple, il est prevu que l'exploitation, lorsqu'elle atteindra son plein d6veloppement entre la septieme et la vingtieme annre, comptera 8 vaches reproductrices. Le chiffre prevu de mortalite adulte etant de 2%, devons-nous porter dans nos comptes la perte de 0,16 vache par an (8 x 0,02 = 0,16)? Devant ce non-sens, les analystes de projet ont cherch6 des moyens de surmonter le probleme de divisibi- lite. Certains ont tout simplement decid6 d'ignorer les coefficients techniques, comme la mortalite, qui obligent a calculer des fractions minimes d'animaux. Cette omission aboutit toutefois a fausser de facon importante I'analyse de l'investissement pour une exploitation type. Pour eviter cet inconvenient, d'autres analystes ont imagine des sys- temes qui retiennent les fractions d'animaux jusqu'a ce qu'elles consti- tuent un animal entier, qui est alors pris en compte. Dans l'exemple du Paraguay, le taux de veage a plein developpement est de 75%. Ceci donne un total de naissances de six petits, dont on peut prevoir que la moitie sera compos6e de femelles. Le taux de mortalite des veaux etant de 5%, on obtient un chiffre de 2,8 a ajouter l'annee suivante a la rubrique <(genisses de 1 a 2 ans)> [8 x 0,75: 2 - (8 x 0,75: 2 x 0,05) = 2,8]. Sur ces 2,8 on en gardera alors 2 et l'on reportera 0,8 a l'ann6e d'apres qui verra apparaitre le chiffre de 3,6 (0,8 + 2,8 = 3,6) dont on gardera 3 et l'on reportera 0,6 et ainsi de suite. Parfois pour traiter le probleme de la mortalite, on peut inclure des hypotheses de probabilite plus classiques. Ces systemes deviennent tres compliques et finalement ne sont pas tres satisfaisants pour la projection des petits troupeaux. Il existe une autre maniere d'aborder ce probleme et elle est de plus en plus utilis6e. C'est celle que nous avons adopt6e ici et que nous recommandons. Elle consiste a effectuer la projection pour un certain nombre d'exploitations, mettons 100, ce qui reduit ou eli- mine le probleme de divisibilite. On evalue alors les achats et les ventes b. La productivite du troupeau est la somme du taux d'ecoulement et du taux de croissance de cc troupeau. Les valeurs indiqu6es ne concernent qulli troupeau stabilise. c. Repr6sente la moyenuie pond6r&e entre le taux de v&lage des vaches en production du troupeau existant qui est de 7() pour cent, et celui des genisses achetees pleines, qui est proche de 1()( pour cent. d. Notez que, dans cc projet, on prevoit uin chiffre minimal d'un taureau par exploitation, soit un minimum de 100 taureatlx pour 100 fermes. Normalement, Ie nombre de taureaux pour cclet femelles en production serait de trois ou quatre pour toutes les ann6es. 134 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS et on porte dans l'analyse de l'investissement agricole uniquement les valeurs qui correspondent a une seule exploitation type. Ceci revient a dire qu'en moyenne les achats et les ventes d'une exploitation atteindront un certain niveau. C'est une convention qui n'est pas non plus absolu- ment satisfaisante. Elle ne precise pas, par exemple, le nombre reel d'animaux de l'exploitation a un moment donn6. Elle a cependant le merite reel d'etre plus simple que les autres - meme si elle demeure assez compliqu6e - et fausse plut6t moins les resultats. Les concepteurs de projet peuvent desirer introduire un systeme d'assurance qui protege les participants au projet, par exemple de la perte d'un taureau. Ici, en effet, les valeurs portees dans l'analyse de l'investissement agricole d'une seule exploitation pour l'achat d'un taureau comprennent la prime d'assurance qui garantit le rembourse- ment au cas oui le taureau viendrait a disparaitre. On rencontre ce type d'assurance dans les pays en developpement, mais il peut donner nais- sance a des abus et a des problemes administratifs difficiles; et, souvent, il n'est pas tres efficace. Dans l'exemple du Paraguay r6sume au Tableau 4-11, la composition du troupeau pour chaque cat6gorie principale d'animaux est donnee sans projet et pour chaque annee du projet. (Le tableau est tire des chiffres fournis par les tables reproduites au Tableau 4-27). 11convient de noter que l'analyste a admis que chaque exploitation possederait un taureau, ce qui fait que le nombre total est de 100, beaucoup plus qu'il n'en faudrait si l'analyse concernait en fait un seul troupeau plut6t que 100 petites exploitations. I1faut noter aussi l'achat d'animaux de trait a la fin de la premiere ann6e. On admet egalement que chaque exploitation achetera deux bceufs de travail. On trouve dans le tableau le nombre total d'unites animales du troupeau que, par souci de commodite, on compare avec celui de la capacitede charge. Comme on le voit dans l'annexe de ce chapitre, le nombre des vaches reproductrices a et arrondi a un multiple egal au nombre d'exploitations du modele, de sorte que chaque exploitation possede cinq vaches reproductrices sans le projet et que ce chiffre est port6 a huit avec le projet a plein develop- pement. On constate que le total des unit6s animales n'est pas tres proche de celui de la capacit6 de charge. Les estimations concernant la capacite de charge etant, toutefois, approximatives, on peut probable- ment accepter un surpeuplement allant jusqu'a 10%. Puis l'analyse de l'investissement traite des achatspour chaque catego- rie d'animaux. Ces achats forment la base des depenses d'investis- sement et d'exploitation de l'61lment elevage de l'exploitation mixte de 20 hectares. Les ventes sont l'6l6ment fondamental des recettes de l'ex- ploitation. La productiviteW du troupeau figure aussi sur le tableau. C'est une mesure d'efficacit6 du troupeau. Elle donne le nombre de betes vendues auquel on ajoute le nombre de betes suppl6mentaires par rapport au nombre des betes existantes au d6but de l'annee. Seuls les chiffres concernant un troupeau ostabilis6)> sans le projet et avec le projet a plein developpement apparaissent. La dynamique de la crois- sance du troupeau tend a fausser le calcul pendant la periode ou la taille du cheptel augmente. (Le detail de ce calcul est donne au Tableau 4-28.) ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 135 Enfin, on voit apparaitre les coefficientstechniquesapplicables au trou- peau. Ces coefficients sont des parametres essentiels de la croissance du troupeau; 'is constituent des indicateurs de l'efficacite de la gestion et des pr6cautions sanitaires, ainsi que de la disponibilite des ressources alimentaires pour les animaux. Lorsque les concentres alimentaires atteignent une certaine impor- tance dans le systeme de production de l'exploitation, il peut etre interessant de prevoir les besoins alimentaires qu'implique l'existence d'un 6l6ment 6levage. (Voir pour illustrer ce sujet, 1'exemple donne aux Tableaux 4-29 et 4-30 joints a l'annexe du present chapitre a l'appui de l'etude sur les projections relatives au troupeau). Il est parfois souhaitable de donner le rendement par animal lorsque le systeme d'6valuation est base, par exemple, sur le nombre de kilo- grammes. Dans l'exemple du Paraguay, les prix sont 6tablis en partant du nombre d'animaux sans consideration de poids; le rendement par animal n'est donc pas necessaire et ne figure pas dans l'exemple. EVALUATION.Pour commencer l'6valuation de la production d'une exploitation, on trouvera au Tableau 4-12 la liste des prix au producteur concernant les articles qui entrent dans l'analyse de l'investissement agricole. (Le symbole du guaranis paraguayen est ;.) Si un prix au producteur apparait sur un seul tableau de l'analyse d'investissement, il ne figurera pas necessairement dans la liste ci-dessus mais on le trouvera dans le tableau approprie. Il en est ainsi, par exemple, des prix pour l'am6lioration des terres qui figurent sur le tableau consacr6 a l'investis- sement (4-15) et non sur la liste des prix au producteur. Certains de ces derniers ont ete collectes et projetes par l'analyste de projet sur la base des observations recueillies sur le terrain. Les autres prix ont aussi ete collectes sur place mais les pr6visions ont et etablies a partir des projections de la Banque mondiale. Les prix et leur calcul ont ete 6tudies en detail au Chapitre 3. La table des valeurs de production de l'exploitation est donnee au Tableau 4-13. Pour les cultures, cette valeur est d6terminee en multi- pliant la production du Tableau 4-10 par le prix par tonne indique au Tableau 4-12. En ce qui concerne l'elevage, la valeur s'obtient en multi- pliant le chiffre des ventes du Tableau 4-11 par le prix par tete donne au Tableau 4-12. Le produit est alors divise par 100 pour ramener a la valeur par exploitation, conformement a la convention recommand6e pour eviter le probleme de divisibilit6. VALEUR RESIDUELLE SUPPLEMENTAIRE. Pendant la derniere ann6e de l'analyse de l'investissement agricole, la valeur residuelle ou termi- nale supplementaire de l'exploitation est incorporee aux recettes du budget de l'exploitation et <>de l'investissement du projet. Ceci parce qu'il peut arriver que l'utilite de l'investissement ne soit pas entierement epuisee au cours de la periode du projet. Notez qu'il s'agit seulement de la valeur suppMmentaireet non de la valeur totale. Dans certains cas, il n'y a pas de difference entre les deux; une construction, par exemple, peut constituer une valeur entierement sup- 136 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-12. Prix au producteur, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (en milliers de ;) Ann6eedu prejet Objet' 1 2 3-5 6-20 Travail dans lexploitation (parjour de travail) 0,3 0,3 0.3 0,3 Cultures (par tonne) Mais 12,0 12,0 12,0 12,0 Manioc 3,0 3,0 3,0 3,0 Feves 28,0 28,0 28,0 28,0 Coton 44,4 45,1 45,1 44,9 Soja 23,6 20,9 26,2 28,9 Tournesol 20,0 20,0 20,0 20,0 Elevage (par tete) Taureaux 30,0 30,0 32,4 33,6 Taureaux abattus 23,0 23,0 24,8 25,8 Vaches en production 18,7 18,7 20,2 20,9 Vaches abattues 17,0 17,0 18,4 19,0 Genisses 1-2 ans 12.5 12,5 13,5 14,0 Genisses 2-3 ans 18.7 18.7 20.2 20,9 Genisses abattues 2-3 ans 17,0 17,0 18,4 19,0 Bouvillons 1-2 ans 12,5 12,5 13,5 14,0 Bouvillons 2-3 ans 18,7 18,7 20,2 20,9 Jeunes bceufs 3-4 ans 23,0 23,0 24,8 25,8 Bccufs de travail 35,0 35,0 37,8 39,2 Bcrufs de travail abattus 23,0 23.0 24,8 25,8 Z: guaranis paraguayen. Sotrce: Merme que pour le Tableau 4-4. a. Les prix pour le mais, le soja et ]'e1evage sont ajustes en fonction des previsions de change- ment des prix reels etablies par la Division des projections concernant les produits de base et les exportations de la Banque mondiale. Les autres prix sont suppos6s constants en termes r6cls. plementaire. Par contre, en ce qui concerne les terres, l'elevage et les fonds de roulement, certaines valeurs peuvent avoir existe au d6but du projet et seule la valeur r6siduelle supplementaire peut, a juste titre, etre attribuee a l'investissement du projet. Cette valeur r6siduelle suppl6- mentaire n'6tant inscrite dans les comptes de l'analyse de l'investis- sement agricole qu'au cours de la derniere annee, elle ne joue qu'un r6le relativement minime dans le processus d'actualisation. De ce fait, on peut accepter dans l'analyse du projet des estimations assez larges des valeurs residuelles. On distingue trois sortes de valeurs residuelles. La premiere est la valeur de recuperation des biens de capital qui, a la fin du projet, ont et6 largement consommes et ne presentent plus, generalement, qu'une valeur de rebut, ou bien qui approchent du terme de leur duree normale d'existence. Une construction, qu'il s'agisse ou non d'immeubles, ou des machines comme une pompe d'irrigation ou un tracteur en sont des exemples classiques. Les fonds de roulement constituent une seconde sorte de valeur residuelle. On en tient compte automatiquement dans la ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 137 convention que nous avons adoptee pour l'analyse de l'investissement agricole. La troisieme categorie de valeur residuelle est celle des articles qui conservent une capacite de vie utile importante a la fin du projet et dont la valeur peut m&me avoir augmente grace a l'investissement du projet; par exemple, uil troupeau de bovins ou des terres avec les ameliorations qui leur ont et6 apportees. Ces trois sortes de valeurs residuelles apparaissent dans le Tableau 4-14 de l'exemple paraguayen. Dans un projet d'am6lioration des terres comme celui-ci, la valeur supplementaire des terres devrait normale- ment etre portee bien que, dans ce cas, I'analyste alt decid6 de ne pas l'inclure en raison du fait que le site du projet se trouve dans une zone frontiere et de la faible activite du marche des terrains. Dans des r6gions un peu plus denses sur le plan population, lorsqu'un projet comprend des travaux d'amenagement des terres comme l'amelioration du sys- teme d'irrigation et de drainage, la valeur supplementaire des terres peut &tre tres importante. Il faut tenir compte aussi de la valeur r6siduel- le supplementaire des constructions. Dans l'exemple du Paraguay, la construction est entierement supplementaire, si bien qu'on la calcule simplement en pourcentage de la valeur initiale, ici 10%. On estime que la valeur residuelle du mat&riel est negligeable, bien que ce ne soit pas n6cessairement le cas pour d'autres projets. Puis l'analyste 6tudie la valeur suppl6mentaire du troupeau. Dans ce cas, il convient de distin- guer entre la valeur residuelle totale du troupeau et la valeur supple- mentaire. Il existait, bien suir, un troupeau de betail au debut du projet, et seule la valeur augmentee du troupeau a la fin du projet peut donc &tre attribuee en propre a l'investissement du projet. I1 s'ensuit que les animaux de chaque categorie sont evalues au d6but et a la fin du projet, et que seule la difference - ou l'accroissement - est a reporter en tant que valeur r6siduelle supplementaire. Il y a, enfin, lesfonds de roulement suppl6mentaires. Le lecteur se souviendra que, dans l'etude de la convention comptable pour l'analyse de l'investissement agricole, nous nous sommes penches avec beaucoup d'int6ret sur l'estimation ann6e par ann6e des fonds de roulement supplementaires. Une fois cette estimation faite, il suffit, pour obtenir le total des fonds de roulement supplementaires, d'aj outer alg6briquement - c'est-a-dire ajouter les augmentations et retrancher les diminutions - les fonds de roulement supplementaires annuels. Cette operation effectuee, on a la valeur r6si- duelle suppl6mentaire pour la derniere annee. Intrants agricoles Apres les estimations concernant la production, on peut preparer l'estimation des intrants necessaires. Les intrants comprennent l'inves- tissement, les d6penses d'exploitation et les fonds de roulement supple- mentaires du projet. INVESTISSEMENT. L'investissement est un element vital du projet. Celui envisage pour l'exploitation type du Paraguay est donne au Tableau 4-15. Il est bon d'y faire figurer le type d'unit6 employe et le Tableau 4-13. Valeur de la production,Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay (en milliers de >) Sans projet Avec projet m Objet Annre 1 2 3-5 6-20 1 2 3 4 5 6 7-20 z Cultures' Z Mais 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 7,2 84 m Malioc 54,0 54,0 54,0 54,0 54,0 54,0 60,0 30,0 33,0 33,0 36,0 Feves 11,2 11,2 11,2 11,2 11,2 11,2 14,0 14,0 14,0 - - Coton 115,4 117.3 117,3 116,7 115,4 135,3 135,3 157,8 180,4 229,0 229,0 z Soja - - - - - 29,3 36,7 91,7 104,8 156,1 156,1 > Tournesol - - _ _ - - 36,0 40,0 48,0 60,0 72,0 Total 187,8 189,7 189,7 189,1 187,8 237.0 289.2 340,7 387,4 485,3 501,5 Elevage b Taureaux abattus 3,4 3,4 3,7 3,9 6,9 3,9 4,5 4,5 4,5 4,6 4,6 S Vachesabattues 10,2 10,2 11,0 11,4 10,2 16,7 22,1 20,6 20.6 21,3 21.3 H G6nisses abattues 1.4 1,4 1,5 1,5 1,4 2,6 2,8 4,0 5,3 5.3 5,3 Genisses Cenexcedent 12,0 12,0 12,9 13,4 0 0 0 12,7 25,2 24,5 24,5 Jeunies bceufs 3-4 ans 32,9 32,9 35,5 36,9 32,9 32,9 35,7 36,2 51,8 71,2 69,1 Bocufs dc travail abattus - - - - - 7,4 7,9 7,9 7,9 8,3 8,3 Total 59,9 59,9 64,6 67,1 51,4 63,5 73,0 85,9 115,3 135,2 133,1 Valeur totale de la production 247,7 249,6 254,3 256,2 239,2 300,5 362,2 426,6 502,7 620,5 634,6 Source: Calcule a partir des donn6es des Tableaux 4-10, 4-11 et 4-12. b. Les ventes du Tableau 4-11 multipli6es par le prix par tete du Tableau 4-12 a. Production du Tableau 4-10 multipliee par le prix a la tonne du Tableau 4-12. divise par 100 pour obtenir la valeur par exploitation. Voir dans le texte 1'6tude Pour la deuxieme anncc sans projet, par exemple, la valeur du coton est celle de la consacree a cette convenition. productiors sans projet du Tableau 4-10 multipli6 par le prix en deuxieme am6ecdti Tableau 4-12. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 139 cout a l'unite; on peut tr&s bien, si on le juge utile, ne pas mentionner dans le tableau des prix au producteur les articles qui figurent seulement sur le tableau de l'investissement. Comme dans cette pr6sentation, on peut incorporer le total des investissements physiques dans le tableau des couts d'investissement. I1 est possible que, dans d'autres cas, il faille utiliser un tableau a part. Bien que ceci n'apparaisse pas dans l'exemple paragnayen, il est souvent souhaitable de ne pas oublier l'6lement devises 6trangeres du cout de l'investissement. La question des devises pent constituer une contrainte majeure, et ii est important qu'un projet agricole prevoie en detail les devises etrangeres necessaires au projet. Tableau 4-14. Valeur residuelle supplhmentaire, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du paraguay (en milliers de 0) Valeur Au dehut A la ttin Supple- Objet du projet do projet mentaire Terres a a Constructionsh 0 18,0 18,0 Materiel' 0 0 0 Elevage j Taureaux 30,0 33,6 Vaches en production 93.5 167,2 Genisses I1-2 ans 19.6 39.9 Genisses 2-3 aiis 28.4 58.3 Bouvillonis 1-2 ans 19,6 39,9 Bouvillons 2-3 ans 28,4 58.3 Jeunes bceufs 3-4 ans 33,8 70,4 Bceufde travail - 78.4 Total 253,3 546.0 292,7 Fonds de roulement' - - 119,9 Total 430,6 Source: Calcul6 dapres les autres tableaux comme indique. a. Dans 1'exemple paraguayen., I'analyste a choisi de ne pas inclure une valeur suppl6nientaire pour l'amelioration des terres dans son d6compte de la valeur residuelle. Dans la pratique, cette valeur est g6n6ralement int6gr6e si l'amelioration des terres est tres senlsible. 0 b. On prend pour valeur residuelle des coustructions i (% du total des investissemeists dasss la construction donne au Tableau 4-15. c. On estime que la valeur residuelle du mat6riel est ndgligeable. Seul le materiel achete anl titre du projet a 6t6 pris en compte. Celui qui existait dans 1'exploitation avant le projet ne 1'a pas 6t6. d. La valeur de l'dlevage au d6but du projet est calculee a partir de la composition du troupeanL au debut de l'annee (Tableau 4-1l) que I'on multiplie par les prix de l'annee 1 du Tableau 4-12. La valeur de l'elevage A la fin du projet est donnee par la composition du troupeau pour l'ann5e 20 (Tableau 4-11) multipliee par les prix de Y'ann6e 20 du Tableau 4-12. e. Tires du Tableau 4-17. Dans 1'exemple paraguayen, l'investissemnt est divise en quatre cat&- gories importantes, celles que l'on trouve en general dans tous les projets agricoles: I'am6nagement des terres, les constructions, le mate&riel,et lYlevage. Dans chaque cat6gorie, on voit apparaitre les principaux arti- 140 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-15 Investissement, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (en milliers de 0) Auisiee du projet Cout Objeta uilitaire 1 2 3 Total Amelioration des terres (par hcctare) I)6frichemcnt des forets, coupc et brolagcb 15,0 52,5 52,5 52,5 157,5 Enl&vernent des souches 20,0 100,0 0 40,0 140,0 Realisation des p5turages 1,0 3,5 3,5 3,5 10,5 Total 156,0 56,0 96,0 308,0 Construction (par unit6) Entrep6ts 40,0 40,0 0 0 40.0 Puits' 50,0 50,0 0 0 50,0 Fil de cl6ture (pour I ha) 8.6 30,1 30,1 30,1 90,3 Total 120.1 30,1 30,1 180,3 Materiel (par unite) Charrue 18,0 18,0 0 0 18,0 Herse a disques 65,0 65,0 0 0 65,0 Senoir 30,0 30,0 0 0 30,0 Bineuse 17,0 17,0 0 0 17,0 Char a boeuf 50,0 50,0 0 0 50.0 Pulv6risateur 11,0 11,0 0 0 11.0 Outillage a mzain 15,0 15,0 0 0 15,0 Total partiel 206.0 0 0 206,0 Moins: matcriel existant' ( 50,0) 0 0 ( 50,0) Total 156,0 0 0 156,0 Elevage- (par tete) G6nisses 2-3 ans" - 17,0 24,5 0.4 41,9 Taureaux 30,0 4,5 0 0 4,5 Bocufs de travail 35,0 70.0 0 0 70,0 Total 91,5 24,5 04 1164 Total de l'investisscnient 523.6 110,6 126.5 760,7 Les nornbres entre parentheses sollt des nombres negatifs. Source: Meme que Tableau 4-4 (Annexe 1, Tableau 16). a. La main-d'ceuvre familiale est evaluee a son cout d'opportunite. Voir l'tude du budget d'exploitationi. Le tionobre dejours de travail necessaires est donne au Tableau 4-7. b. Le dcfrichement est assure par une enitreprise. On admet que la foret sera defrichcc pour rnaliser des patuirages am6lior6s au rythme donn6 pour la r6alisation de plturages arntliorns sUppl]mentaires dans le Tableau 4-4. c. L'cnrvlment des souches est effectue par une entreprise. En partant de l'utilisationi des terres donn6e au Tableau 4-4, on admet que, la prenierc ann6e, oni enl6vera les souches d'une superficie dc citnq hectares. (Quatre hectares de terres cultivables existantes plus un autre hectare qui sera 6 clutiv la secondc annee.) Les deux hectares qui restent seront d6souches au cours de la troisi&me ann6e. d. Seul ]'achat d'unic vari6t d'herbe coloniale (Pasiicim nmaximutmn) est compris dans le cofit de realisation des paturages. c. Un puits ouvert de 20) m&tres a 2 50)( guaranis lc metrc. f. StLirles materiels snuni6r6s, ot admet que l'exploitant eni possede d6jI un certain nombre pour une valcur dc 50 (W)( guLaraniis (ezntre parentheses). g. La valcur pour uric scule exploitation est obtenue a partir des achats du Tableau 4-11 multipli6s par les prix du Tableau 4-12 et divises par 1()0. Se rapporter au texte pour lI,ldc de cette conivenitiozn. Le renmplaccmcnit tiornal des pertes (mort ct abattage) est considere cotirmc un cofit d'exploitation. ANALYSE D)E LINVESTISSEMENE AGRICOLL 141 cles, ainsi que l'investissement qui les concerne, annee par annee. On v trouve egalement l'investissemnt total, par an et pour l'ensemble. Il est bon de noter la facon dont l'analyse a traite dans son modele les materiels trouv6s dans les exploitations du projet. Il a etabli la liste des materiels necessaires et l'a chiffree a 206 000 guaranis paraguayens, puis il a estime que le materiel existant repr6sentait, en moyenne, une somme de 50 000 guaranis, qu'il a deduite du nombre precedent. En ce qui concerne l'elevage, on a admis que les achats de genisses et les abattages qui d6passent le nombre normalement prevu sans le projet constituent un investissement. On a donc incorpore dans les tables d'investissement les genisses achetees et les taureaux abattus en plus de ceux figurant a la premiere annee. Les bcoufs de travail acquis au cours de l'annee n° 1 sont evidemment des investissements. Entre la deuxieme et la vingtieme annee, les achats de bceufs sont destines au remplacement d'animaux morts ou abattus; ils sont donc consideres comme des depenses d'exploitation. On obtient le montant de l'inves- tissement pour l'elevage en multipliant le nombre d'animaux indique au Tableau 4-11 par les prix du Tableau 4-12, et l'on divise ce produit par 100 pour obtenir le montant par exploitation. Ceci est conforme a la convention recommandee dans l'etude de la composition du troupeau, achats et ventes. (Il vaut mieux traiter les ventes de betes remplacees, dans le cas par exemple des vaches indigenes que l'on vend pour y substituer des vaches selectionnees, comme des < investissements nega- tifs> et non comme des avantages). Dans la disposition des couits d'investissement, il convient de faire une place pour toutes les depenses de main-d'ceuvre engag6e pour les besoins de l'investissement. Ce n'est pas le cas dans l'exemple para- guayen oui l'on presume que le defrichement et l'enlevement des souches sont effectues par des entreprises. Rien n'est prevu pour le travail familial consacre a l'investissement parce que la famille d'exploi- tants agricoles est le beneficiaire de l'avantage supplementaire net qui apparait dans le budget de l'exploitation. La remuneration familiale est donc constituee par le flux de revenus net. La faire apparaitre dans les couits d'investissement reviendrait a la comptabiliser deux fois. Il convient de noter, toutefois, que dans l'exemple paraguayen, la famille contribue de quelque facon a l'investissement. La realisation des c16- h. Tous les achats de g6nisses sont consid6r6s comnie des investissenleoits. Les prix soolt tir6s do Tableau 4-12. i. Tout ce qui depasse le chiffre des pertes. dues a la mort naturelle des bftes, et des abattages en l'absence de projet pour les taureaux au coors de la premiere ann6e est consid6ir- conslie se rapportatnt aux ilovestissements. Pour le troupeau de 10)( exploitatioos. Ic Tableau 4-27 moiitre que 33 taureaux de remplacenient serooit achetes la premiere ann6c. Stir cc nomnbre, trois soolt destin6s 3i remplacer les pertes dues a la mortalite et 15 repr6sentent les aniniaux abattus suiivant Lll tauix habituel pour une p6riode sans projet. Les 15 taureaux supplementaires abattus la premniere ann6e ressortissent a l'investissement. Leur valeur est divisee par 100 pour donner la valeur par exploitation, soit 4 500 guaranis {1(33 - 3 - 15) x 30 0l0: :100) = 4 500)( j. Lcs achats conicerinant Ies bcoufs de travail effectu6s pendant la preiriire aonoe sooit considcSres comme des investissements. Tableau 4-16. Depenses d'exploitation, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (en milliers de ¢) sea/er Sails A vcc p,- jet (olit ( Prodiiitetr opaatio' I'lletare Ai. 1-2 3-5 6-20 1 2 3 4 5 6 7-20 Maisc 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Maifioclt 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 FHves 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 C(otonr > Main-d'rTWUvre engag6c' - 0 0 0 0 0 0 4,5 8,1 16,8 17,4 Z Scmlelicese 0,8 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1,6 1.8 2,0 2,4 2,4 I'csticides" 4,6 9,2 9,2 9,2 9,2 9,2 9,2 10,1 11,5 13,8 13,8 Totalcoton 10,8 10.8 10,8 10,8 10,8 10,8 16,4 21,6 33,0 33,6 V Soja Main-d'rtivrc engag6c' - - - - - 0 0 2,1 4,5 9,3 9,6 Sciriilces" 2,8 - - - - 2,8 2,8 6,2 7,0 8,4 8,4 Ilesticides' 1,5 - - - - 1,5 1,5 3.3 3,8 4,5 4,5 Enigrais" 8,0 - - - - 8,0 8,0 17,6 20,0 24,0 24,0 Battagce - - - - - 2,8 2,8 7,0 8,0 10,8 10,8 Total soja - - - - 15,1 15,1 36,2 43.3 57,0 57,3 'I ourlesol Mairr-d'o.uvrc cngag&e' - - - - 0 0 0 0,3 0,6 1,2 Sciicincc" 0,6 - - - - 1,2 1,2 1,3 1,5 1,8 1,8 IPesticides" 1,2 - - - - 2,4 2 2,6 3.0 3,6 3,6 Battage' - - - - - 0 3,6 4,0 4,8 6,0 7,2 Total totirircsol - - - - 3,6 7,2 7,9 9,6 12,0 13,8 Total CUltuircs 10,8 10,8 10,8 10,8 29,5 33,1 60,5 74,5 102,0 104,7 Elevage Mineraux, vaccins, etc. - 6,8 6,8 6,8 6.8 8,6 10,0 11,4 12,3 12,6 12,5 Eustretien des paturages arndliores 1,0 - - - 0 3.5 7,0 10,5 10,5 10,5 10,5 Achats de remiiplacemtentt Taureaux' - 5,4 5,8 6,0 5,4 6,0 6,5 6,5 6,5 6,7 6,7 Bcuifs de travall - - - - 0 13,3 13,6 13,6 13,6 14,1 14.1 I otal clevage 12,2 12,6 12.8 12,2 314 37,1 42,0 42,9 43,9 43.8 Materiel Exploitation etceitretien t - 25 2,5 2,5 2,5 103 103 103 10,3 10,3 10,3 Total rnatcriel 2,5 2,5 2,5 2,5 10,3 10,3 10,3 10,3 10,3 10,3 1iotal des ddpenses d'exploitation 25,5 25,9 26,1 25,5 71,2 80,5 112,8 127,7 156.2 158.8 Sourtc: Calculd d'aprcs les donndes fournies par lcs aUtrcs tableaux, commec note. i. Sont aussi consideres comme depenses d'exploitation les pertes normales dues a la mortalite et l'abattage ((sans projetn> des taureaux la premiere annde. Pour le a. La main-d'atuvre familialc est dvaluc a soni cout d'opportunitd; voir I'tude troupeau de 100 fermes, le Tableau 4-27 montre que 33 taureaux de remplacement du budget de le'xploitation. Le noosibrc d'honinaes-jour decessaires apparait an scront achet6s la premiere annoec Sur ce nombre, trois remplacent des pertes dues a T1-ableaui4-7 la mortalite et 15 des animaux abattus suivant un taux habituel pour une pdriode b. En supposant qie la productioni nledeniande aucune ddpcose Cen esp&ces. sans projet. Ces 18 animaux peuvent tous etre considdrcs comme des ddpenses z c. Tire du Tableau 4-8 ct multiplidpar 300 guaranis par jour comme lIc I ontrc IC d'exploitation. Leur valeur est divisde par 100 pour doinner la valeur par exploita- r Tablcau 4-12. Eni cc qui coniceruic Ic tourniesol, Ic Tablcau 4-8 prdvoit la main- tion, soit 5 400 guaranis (18 x 30 000 100 = 5 400). Le remplacement des 15 r d'oauvre corresponcdant aux besoiis indiquds an Tablcau 4-7 pour l'andeCde planita- taureaux supplementaires abattus la premiere annee est considdrd comme un inves- tion. Voir Ic retnvoi c dui Tablcau 4-7. tissement. De la deuxieme annec a la vingtieme annde tous les taureaux achetds r d. 1)'apr6s les supcrficics dorunes au Tableau 4-4 multiplices par Ic coOt unlitaire seront des taureaux de remplacement et leur achat ressortira aux ddpenses d'exploi- Z indiqud. Les couits des sCeisOllces ct dcs pesticidcs pour Ic touriiesol se refecrent a tation. larnec de planitation. j. L'achat des boufs de travail destinds a remplacer les pertes dues a la mortalitd , e Iirn des productionis du Tableau 4-10 multiplhdes par Unl co6t dc battage dc et l'abattage de la deuxidme a la vingtieme anndc est considerd comme ddpense ' 2 000 guarainis par tonnc. d'cxploitation. Les bceufs de travail achetds la premidre anode sont des depenses r f. A 500 guaranis lunit6 aninalc, multiplie par les besoins ell pature diu trouipeau d'investissement. exprinids cn urnitdsanimilalcs dans Ic Tableau 4-11 Cenddbut d'annde, et divis6 par 100 k. Le cout du matdriel, de son exploitation et de son entretien est dvalud a 5% du pour obtenir la valcur potur uinicsettlc exploitation, coOt d'investissement a partir dc l'annee suivant celle de l'acquisition. On adoset p g. Entreticen calcuif sur la base des paitrages amdliords r6daisds an couirs des que, sans projet, la valeur du matdriel de l'exploitationest de 50 000 guaranis et quc r anodCs prdcddentes, cooimiiciisdlqud au Tableau 4-4. la depense annuellc relative a ce matdriel, a son exploitation et a son etntretien est de h. Tirds des achats doi Tableau 4-11 mtultiplids par les prix dLI Tableau 4-12 ct 2 500 guaranis (50 000 x 0,05 = 2 500). Avec le projet, s'ajoute a cette ddpcnse divisds par 100 potur avoir Ia valcLr par cxploitation Sc rdfdrcr aultextc pour l'itudc l'entretien du materiel achetd la premiere annoe, soit une valeur de 156 000 guara- de cettc convcntion. Lc reosplaceiicieot niormiial des pertes par ddcds ct par abattage nis, comme indiqud au Tableau 4-15, cc qui donne un total de 10 300 guaranis , cst considdr6 conitilse itincout d'cxploitation. [2 500 + (156 000 x 0,05) = 10 300]. 144 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS tures et des paturages, par exemple, est a la charge de la main-d'ceuvre familiale. Les besoins en main-d'zouvre familiale pour l'investissement apparaissent dans les tables concernant les besoins en main-d'ceuvre qui figurent dans les Tableaux 4-6 et 4-7. DEPENSES D'EXPLOITATION. Dans l'exemple de la ferme modde paraguayenne, les d6penses d'exploitation pour les cultures, I'elevage et le materiel sont indiquees au Tableau 4-16. (On a pref6re le terme < a celui de (coats ) d'exploitation, plus employe, parce qu'il entre dans ce dernier un element d'amortissement qui n'existe pas lorsque l'analyse de l'investissement agricole s'effectue conformement aux principes de l'analyse de cash flow actualise). Bien que les depenses unitaires par hectare soient donnees dans le tableau, on aurait pu, a la place, les calculer a partir des prix au producteur du Tableau 4-12 sur la base d'un prix unitaire, les quantites n6cessaires par hectare etant indi- qu6es dans le tableau des depenses d'exploitation. Cela aurait 6te moins pratique mais plus revelateur. En matiere d'elevage, le remplacement des pertes dues a la mort naturelle des betes et le remplacement des animaux abattus en l'absence de projet sont consideres comme des depenses d'exploitation. Comme pour les coats d'investissement, on les calcule en multipliant les achats du Tableau 4-11 par les prix au producteur du Tableau 4-12 et en divisant le produit par 100 pour obtenir une valeur par exploitation. Les depenses d'exploitation concernant les mineraux, les vaccins, etc. sont bas6es sur le nombre d'unit6s animales au debut de l'annee. Les couits de l'entretien des paturages sont estimes sur la base des paturages ame- liores a la fin de l'annee precedente. Les depenses d'exploitation et d'entretien des materiels sont evaluees a 5% du couit d'investissement initial a partir de l'annee qui suit celle d'acquisition. Pour certains materiels, comme les pompes, on incor- pore souvent ces d6penses aux depenses d'exploitation des cultures au profit desquelles ils sont utilises. Quand ce n'est pas le cas, comme dans cet exemple, il faut les faire apparaitre separement. Aucune evaluation directe du travail familial ou des terres n'est comprise dans les depenses d'exploitation. Ces evaluations apparaissent a leur cofit d'opportunite dans les travaux preparatoires lors de la conception du budget de l'exploitation. (Le cofit d'opportunite a ete defini au Chapitre 3, au paragraphe < Les prix refletent la valeur))). Nous reviendrons sur les moyens de realiser cette op6ration apres avoir 6tudie le budget de l'exploitation. FONDS DE ROULEMENT SUPPLEMENTAIRES. Les fonds de roulement supplhmentaires concerriant le projet paraguayen apparaissent au Tableau 4-17. Comme nous l'avons vu au cours de notre etude de la convention comptable adopt6e pour l'analyse de l'investissement agricole et au Tableau 4-3, les fonds de roulement supplementaires sont calcules a partir des informations concernant les depensestotales d'exploitation por- tees au Tableau 4-16 en prenant un pourcentage des depenses d'exploita- tion supplementaires pour l'annee suivante. Pour simplifier les calculs, on ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 145 a suppos6 que l'exploitation type paraguayenne pratique principale- ment des cultures qui donnent lieu a une seule recolte par an. D'apres le Tableau 4-3, nous observons que les fonds de roulement supplemen- taires calcules en pourcentage des depenses d'exploitation supplemen- taires se situent entre 80 a 100% de celles-ci. Les fonds de roulement necessaires peuvent alors etre pris au milieu de la fourchette, c'est-a-dire qu'ils representent 90% des depenses d'exploitation supplementaires de l'annee suivante. Au cours de la deuxieme annee, par exemple, les depenses d'exploitation supplementaires se montent a 45 700 guaranis (71 200 - 25 500 = 45 700) et les fonds de roulement supplementaires pour la premiere ann6e, qui representent 90% des d6penses d'exploita- tion suppl6mentaires de l'ann6e suivante, s'elevent donc a 41 100 guara- nis (45 700 x 0,9 = 41 100). Cette simplification entraine une estima- tion quelque peu exager6e des fonds de roulement n6cessaires. Il faut noter qu'en totalisant les fonds de roulement supplementaires de toutes les annees on obtient les 119 900 guaranis des fonds de roulement supplementaires residuels indiques au Tableau 4-14. Tableau 4-17. Fonds de roulement supplementaires, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (en milliers de ¢) Anneedu Projet Objet 1 2 3 4 5 6 7 8-20 Total Total depenses d'exploitation' 25,5 71,2 80,5 112,8 127,7 156,2 158,8 158,8 - Depensesd'exploitation supplementaires - 45,7 9.3 32,3 14,9 28,5 2,6 0 133,3 Fonds de roulement suppl6mentairesb 41.1 8.4 29,1 13.4 25,6 2,3 0 0 119,9 Source:Calcule a partir des donnees des Tableaux 4-3 et 4-16. a. Tire du Tableau4-16. b. Calculessur la base de 90(%des depensesd'exploitation supplementairesde l'ann6e suivante. Pour la premiere ann6e, par exemple. ces fonds s'elbvent a 41 100 guaranis [(71 000 - 25 200) x 0,9 = 41 100]. Le calcul des fonds de roulement comme un pourcentagedes depensessupplemen- taircs d'exploitation est recommande et c'est ainsi qu'il est donne au Tableau 4-3. Pour simplifier cette methode de calcul,on admet que l'exploitation type pratique essentiellementdes cultures qui donnent lieu a une seule recolte par an, rneme s'il y a une seconderecolte de tournesol et si l'on fait de 1'e1evage. Accepter cette hypothese conduit a surestimer quelque peu les besoins en fonds de roulement supp]6mentaires. Si nous avions desire une estimation plus precise des fonds de roule- ment supplementaires, nous aurions pu calculer le montant necessaire pour chaque categorie de depenses d'exploitation telles qu'elles appa- raissent au Tableau 4-16. En ce qui concerne les cultures, nous aurions pu tirer du Tableau 4-3 les memes estimations a 9 0% que celles que nous avons adoptees lorsque nous avons simplifi6 les calculs. Si nous prenons la cinquieme annee par exemple, les fonds de roulement sup- plementaires pour les cultures auraient 6t6 de 24 800 guaranis [(102 000 146 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS - 74 500) x 0,9 = 24 800]. Pour l'elevage, nous aurions pu accepter 30% - le Tableau 4-3 recommandant une fourchette de 20 a 40%. Les fonds de roulement «sans projet)) augmentant aussi pendant la vie du projet, le calcul des fonds de roulement supplementaires est un peu plus complique pour l'elevage que pour les cultures. Il faut soustraire les depenses d'exploitation supplementaires <«sans projet)) des depenses d'exploitation supplementaires «avec projet)). I1 s'agit d'un ajustement mineur qu'on aurait pu n6gliger. En reprenant l'exemple de la c'- qui&me annee, les fonds de roulement supplementaires a prevoir pour l'elevage auraient ete de 200 guaranis {[(43 900 - 42 900) - (12 800 - 12 600)] x 0,3 = 200}. Nous aurions pris pour le mat6riel toutes les depenses d'exploitation supplementaires qui, toutefois, n'augmentent pas entre la cinquieme et la sixieme annee et sont par consequent egales a zero (10 300 - 10 300 = 0). Si l'on fait le total des fonds de roulement supplementaires des trois categories, nous atteignons, pour l'exploita- tion et pour la cinquieme annee, un montant des fonds de roulement supplementaires egal a 25 000 guaranis (24 800 + 200 + 0 = 25 000). On peut comparer ce resultat avec l'estimation de 25 600 guaranis pour les fonds de roulement supplementaires que nous avait donnee notre methode simplifiee au Tableau 4-17 pour la cinquieme annee. Budget de l'exploitation L'analyste connait maintenant l'utilisation des ressources, la produc- tion et les intrants de l'exploitation type. II va pouvoir s'attaquer au budget de l'exploitation. Preparer le budget d'une exploitation, c'est fondamentalement re- chercher une estimation des avantages supplementaires nets qui resul- tent, pour l'exploitation, de l'existence du projet. L'interet que rev&t une presentation claire des avantages suppl6mentaires nets constitue la raison principale de l'adoption du format particulier que nous utilisons ici et qu'illustre le budget de l'exploitation du projet paraguayen decrit dans les Tableaux 4-18 a 4-20. L'analyste calcule d'abord l'avantage net sans le projet comme on peut le voir au Tableau 4-18. Le format general du budget de l'exploita- tion type apparait dans le budget <«avec projet)> du Tableau 4-19. Si nous prenons les entrees de l'exploitation annee par annee et que nous en soustrayons les sorties, nous obtenons leflux d'avantages nets avant finan- cement. Celui-ci nous donne ce que gagnera l'exploitation sans tenir compte du financement. Il comprend la valeur de la production des cultures et de l'elevage vendue hors de l'exploitation et la valeur de la production autoconsommee. Puis, nous soustrairons les avantages nets <«sans projet)> (Tableau 4-18) pour obtenir les avantages supplemen- taires nets avant financement. Dans de nombreux projets, les avantages supplementaires nets <(sans projet >>sont censes demeurer constants tout au long de la vie du projet, et l'on place une colonne «sans projet > avant les colonnes reservees aux ann6es du projet. Ce montant constant «< sans projet > est alors soustrait des avantages nets avant financement de ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 147 Tableau 4-18. Budget de l'exploitation sans projet, Exploitation mixte de 20 hectares, Projet du Paraguay (en milliers de 0) Annseedu Projet Objet 1 2 3-5 6-20 Entrees Valeur brute de production' 247,7 249,6 254.3 256,2 Total 247,7 249,6 254,3 256,2 Sorties Depenses d'exploitationb 25,5 25,5 25,9 26,1 Autres d6penses Taxe sur les ventes de b6tailc 2,3 2,3 2,3 2,3 Total 27,8 27,8 28,2 28,4 Avantages nets avant financementJ 219,9 221,8 226,1 227,8 Source: Calculc d'aprcs les donnecs des autres tableaux. comme note. a. Tiree du Tableau 4-13. b. Tirees du Tableau 4-16. c. On paie une taxe de 800 guaranis par animal vendu. Le montant est obtenu en multipliant Ic total des ventes du Tableau 4-11 par la taxe, et en divisant le resultat par 100 pour avoir Ic montant par exploitation. d. II n'est pas pr6vu de financement sans le projet. chaque ann6e du projet de facon a obtenir les avantages suppl6mentaires nets avant financement. Dans l'exemple paraguayen, les avantages nets avant financement changent au cours de la vie du projet et l'approche ci-dessus ne peut donc pas servir. On a calcule, a la place et s6par6ment, les avantages nets avant financement (voir Tableau 4-18). Le chiffre trouve a ete integre dans le budget d'exploitation <(avec projet>> du Tableau 4-19. Il est a noter que, dans les premieres annees du budget d'exploitation o avec projet>>, les avantages suppl6mentaires nets avant financement sont g6neralement n6gatifs pendant la mise en place de l'investissement. Plus tard, lorsque le flux sera devenu positif, ils serviront a mesurer la production additionnelle de l'exploitation qui resulte du projet. Le flux des avantages supplementaires nets avant financement est le cash flow tel qu'il est defini au Chapitre 9. Apres actualisation, 6galement 6tudiee au Chapitre 9, il servira de base au calcul de la valeur actuelle nette de toutes les ressources engage'es, du taux de rentabilite financiere de toutes les ressources engagees ou du ratio avantages nets-investissement de toutes les ressources engage'es. Les calculs de la valeur d'un projet a partir de toutes les ressources engagees, que ces ressources proviennent de l'ex- ploitant lui-meme ou d'un organisme de credit servent souvent a appre- cier la viabilite financiere de l'exploitation. Les analystes qui ont une formation comptable portent un int6ret tout particulier a cette m6thode. 00 Tableau 4-19. Budget de l'exploitation, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay (en milliers de t,) Annee du projet 'n Objet 1 2 3 4 5 6 7 8-11 12 13 14-19 20 z Entr~es z Valeur brute de productionix Ctolturcs 187,8 237,0 289,2 340,7 387,4 485,3 501,5 501,5 501,5 501,5 501,5 501,5 0 Elevage 51.4 63,5 73,0 85,9 115,3 135,2 133,1 133,1 133,1 133,1 133,1 133,1 lcvcvnu hors-cxploitatioi - - - - - - - - - - - Z Valeur r6siduelle suppl6mentaire- - - - - - - - - - 430,6 Total entr6es 239,2 300,5 362,2 426,6 502,7 620,5 634,6 634,6 634,6 634,6 634,6 1 065,2 r Sorties Investissementc 523,6 110,6 126,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Fondsderoulementsuppl6mcntairesd 41,1 8,4 29,1 13,4 25,6 2,3 0 0 0 0 0 0 D&pensesd'exploitationc 25,5 71,2 80.5 112,8 127,7 156,2 158,8 158,8 158,8 158,8 158,8 158,8 Autres depenses Taxessurlesventesdeb6tail' 1,9 2,4 2,6 3,1 4,2 4,7 4,6 4,6 4,6 4,6 4,6 4,6 Total sorties 592,1 192,6 238,7 129,3 157,5 163,2 163,4 163,4 163,4 163,4 163,4 163,4 Avantages nets avantfinancement Total (352,9) 107,9 123,5 297,3 345,2 457,3 471,2 471,2 471,2 471,2 471,2 901,8 Sans projetO 219,9 221,8 226,1 226,1 226,1 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 Suppl6nicritaircs (572,8) (113,9) (102,6) 71,2 119,1 229,5 243.4 243,4 243,4 243,4 243,4 674,0 Financenent h Perception des pres 508,2 107,1 140,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Servicedeladette - 66,1 80,0 98,2 98,2 159,2 172,1 188,9 61,8 35,0 0 0 Financementnet 508,2 41,0 60,0 ( 98,2) ( 98.2) (159,2) (172,1) (188,9) ( 61,8) ( 35,0) 0 0 Avantages nets aprisfinancement Total 155,3 148,9 183,5 199,1 247,0 298,1 299,1 282,3 409,4 436,2 471,2 901,8 Sansprojet 5 219,9 221,8 226,1 226,1 226,1 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 Supplkmenltaires ( 64,6) ( 72.9) ( 42,6) ( 27,0) 20,9 70.3 71,3 54,5 181,6 208,4 243,4 674,0 Situation de tresorerie Avantagesnetsaprcs 155,3 148,9 183,5 199,1 247,0 298,1 299,1 282,3 409,4 436,2 471,2 901,8 financement Moiins:Production autocollsomm6e' 50,0 50,0 50,0 50,0 50,0 40,2 44,4 44,4 44,4 44,4 44,4 44,4 Exe6dent (deficit) de tr6sorerie 105,3 98,9 133,5 149.1 197,0 257,9 254,7 237,9 365,0 391,8 426,8 857.4 Valeur nette actualis&ed 12 pour cetttde toutes les ressourcesengage&s= 416 OOOJ. Taux derentabilitefinanciere de toutes les ressources engagees = 18 pour cent' Ratio avantages nets-investissetnent3 12pour cent detoutes les ressources engag&es= 1 091,6¢: 675,4¢ = I ,62J Taux de rentabilitefinancieredes ressources de lexploitation = 26 pour cenitk Auigmentationdes avantagesnets = 385,0¢: 1 686,40 x 100 = 23 pour cent' Source: Calcul6 a partir des donnees des autrcs tableaux, comme not6. tissement dc quatre ans pcnidanit lequel l'interet sera payc. Lc pret percu chaque a. Tir6 du Tableau 4-13. annee est traitc commiieuIIe transactioni scparce. Ainsi, pour Ic pret pcrcu 2 la fin de z b. Tire du TableauL4-14. la premiere annee, le diffcrc d'amortissensent s'6tend de la deuxiine a la cinquicalic > c. Tire du Tableau 4-15. annee et le principal du pret est amorti de la sixinmc a la onzilnic annlec. Le taux d. Tire du Tableau 4-17. d'interet est dc 13%. Voir les d6tails des calculs au Tablcau 4-24. e. Tire du Tableau 4-16. D)ans le cas oiu existerait une main-d'cruvre engagec i. En partaint du prinicipe quc, de la precnilrc a la cinqui&me annc, la faiiiillc pay6e en nature qui ne soit pas comprise dans le tableau des depenses d'exploitation, consommile la totalite dcs r&coltes dc mais et de feves ct oinie partic dc celle du Z cette main-d'ceuvre apparaitrait dans les depenses d'exploitation sur UlnC lignle manioc. A partir de la sixicmc annec, on suppose que la Ca hmillc coinsomm11era Ia separee. totalitc do mais et do imianioc. f. Une taxe de 800 guaranis est percuc par animal vendu. On en calcule le j. CalctljI sur la base des avantages supplmerntaires ncts avanit fiuianicemiiecnt. Voir montant en rnUltiplihAnt lC ventes au Tableau 4-11 par la taxe, et orn divisc ensuite Ic Chapitre 91 pour les d6tails coniccrnant la mlthodologic dcs cakluls. par 100 pour obtenir Ic montant par exploitation. k. CalculI sur la base des avantagcs suppllniesntaircs niets aprls finaniccimcnit. H g. Tire du Tableau 4-18. 11 n'est pr6vu aucuni financement sans projet. 1. L'augmiienitationides avantages niets est la valcur actualis6c des avantages SLp- h. L'exploitant percoit Uonpret de la Banque nationale de d6veloppernent para- pl6mentaires nets apres financernenit avec projet divis&e par la valeur actualisce des r) guayenne egal 3 90% des couts d'inivestissement et a 90% des fonds de roulemelst avantages supplementaires nets apres financement sanis projet exprimee en) termes ° supplementaires pendant la periode d'investisscment, c'est-a-dire de la premiere 2 la de pourcentage. Voir dans le texte l'etude de cette mesure; et au Chapitre 9 les troisieme annee do projct. Le pret est accorde pour dix ans avec un differe d'amor- details de la methodologie des calculs de la valeur actualisee. 150 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Si nous eliminons les transferts financiers et que nous evaluons les inscriptions aux prix d'efficacite comme on le voit au Chapitre 7, les avantages supplementaires nets avant financement representent la contribution supplementaire au revenu national. Agreges au niveau du projet, is deviennent la base du flux d'avantages du projet et du calcul de la valeur actualisee nette du projet,de son taux de rentabilite econo- mique ou du ratio avantages nets-investissement du projet - c'est-a- dire la remun6ration apport6e par le projet a l'ensemble de l'6conomie. Ensuite, si nous observons le financement dont peut beneficier le projet, apres avoir tenu compte de la perception des prets et du service de la dette, y compris le paiement des interets et le remboursement du princi- pal, qui donnent ensemble lefinancement net, nous obtenons les avantages nets apresfinancement. C'est aussi ce que l'on appelle les avantages nets de la famille d'exploitants agricoles, puisqu'ils correspondent a ce dont cette famille disposera pour vivre pendant un an. On considere donc que l'objectif d'une famille d'agriculteurs est de maximiser les avan- tages nets apres financement; et c'est ainsi qu'on le definit constamment parmi les objectifs exposes au Chapitre 2. C'est une estimation extre- mement importante parce que, sans aucun doute, elle affecte directe- ment le desir de la famille d'exploitants agricoles de participer au projet. La diff6rence entre ce que recevrait la famille sans le projet et les avantages nets apres financement constitue les avantages supple'mentaires nets apres financement. C'est le gain additionnel de la famille exclusive- ment dui au projet et qui vient s'ajouter a ce qu'auraient ete les avantages sans le projet. On notera que, comme dans l'exemple paraguayen, les avantages suppl6mentaires nets sont generalement negatifs pendant les premieres annees si l'agriculteur est oblige d'investir une partie de ses propres ressources pour participer au projet. Les avantages suppl6men- taires nets (ou les avantages supplementaires nets d'une famille d'ex- ploitants agricoles) constituent, en fait, l'incitation directe a la participa- tion. C'est le cash flow vu du c6te de l'agriculteur, tel qu'il est d6fini au Chapitre 9. Actualis6, il donnera le taux de rentabilite financiere des ressources de l'agriculteur, si ce dernier a investi une partie de son propre capital dans le projet. Si l'on actualise les avantages nets apres finance- ment et qu'on divise le resultat par le chiffre des avantages nets actua- lises apres financement sans le projet, on obtient l'augmentation des avantages nets; c'est une mesure de la valeur de l'incitation de l'agricul- teur qui est etudiee plus en detail dans le paragraphe consacre a cette question, plus loin, dans ce meme chapitre. Faire apparaitre a part les operations relatives au financement dans le budget de l'exploitation, comme c'est le cas dans l'exemple para-. guayen, est extremement pratique. En effet, nous pouvons nous concentrer sur ce que l'exploitation produira au moment ou nous arriverons aux avantages supplementaires nets avant financement. Ceci nous donne une estimation directe de l'importance de l'investissement total necessaire, toutes origines confondues, pour l'exploitation type. Les avantages supplementaires nets avant financement sont ainsi direc- tement calcules et cela facilite le calcul de la rentabilite financiere de l'ensemble des ressources engag6es. Ce format nous fournit directe- ANALYSE l)E L'INVESTISSEMENT AGRI(:OLE 151 ment une base pour l'agr6gation et constitue aussi le point de depart de l'analyse economique que nous etudierons au Chapitre 7. Grouper les operations relatives au financement est egalement avantageux lorsqu'un element credit entre dans le projet, comme c'est tres souvent le cas, parce que les operations concernant le credit apparaissent ainsi a part. Le calendrier de la perception des prets, celui du service de la dette, et le financement net peuvent &re determines facilement par simple obser- vation. De cette facon, l'examen des avantages supplementaires nets apres financement nous permet d'evaluer le montant des credits dont l'exploitant aura besoin pour participer et d'estimer quand il pourra les rembourser. Les avantages suppl6mentaires nets apres financement etant maintenant determines, il suffit simplement de les actualiser pour obtenir le taux de rentabilitefinanciere des ressources de l'agriculteur. Leflux des entr&esdu Tableau 4-19 comprend en premier lieu la valeur brute de production tiree directement du Tableau 4-13. Cette premiere ligne correspond seulement a la production utilisable hors de l'exploita- tion ou pour les besoins familiaux. Toute production employee comme produit intermediaire dans l'exploitation, en particulier, la nourriture animale produite et utilisee sur place, est exclue. Il est a noter que la valeur brute de production comprend toute la production consommee au foyer et ne correspond donc pas aux ventes brutes. Dans l'exemple paraguayen, la famille consomme la majeure partie de la production de mais, de manioc et de feves, comme cela apparait au dernier paragraphe du budget de l'exploitation. Si nous omettons d'inclure la production autoconsommee dans la valeur brute de production, nous sous-estime- rons l'attraction exerc6e par le projet sur l'agriculteur. De plus, lorsque nous reexaminerons le budget pour tenir compte des valeurs economi- ques, nous sous-6valuerons egalement la veritable contribution du pro- jet au revenu national. En consequence, le taux de rentabilite des projets dont une part importante de la production est autoconsommee paraitra moins attirante que celui se rapportant a des projets dont la production est en majeure partie vendue. Nous aboutirons, ainsi, a p6naliser de nombreux projets qui offrent justement le plus d'avantages aux agricul- teurs les plus defavorises. I1 est important d'inscrire dans le budget tout revenu hors-exploitation que pourrait recevoir l'agriculteur. C'est pourquoi une ligne pour me- moire lul a 6te reserv6e dans le Tableau 4-19, meme s'il n'existe pas de revenu hors-exploitation dans l'exemple paraguayen. Comme nous le verrons en detail dans la section suivante, inclure le revenu hors- exploitation dans le budget nous permet d'evaluer automatiquement le travail familial a son couit d'opportunite. Ceci nous evite d'avoir a imputer s6par6ment un salaire convenable pour la main-d'ceuvre fami- liale. Deux autres elements pourraient etre int6gr6s dans le flux des entrees meme si ce n'est pas le cas dans l'exemple paraguayen. Le premier concerne les dons requs directement par l'agriculteur. Les subventions qui font baisser le couit d'un intrant ou qui font augmenter le prix qu'il recoit de sa production ne seront pas inscrites a ce niveau, bien que l'agriculteur en beneficie. Par contre, on en tiendra compte en portant le 152 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES lPROJETS prix du marche subventionn6 dans la comptabilit&. Ulterieurement, dans l'analyse 6conomique, il faudra reevaluer les articles correspon- dants pour englober la subvention. Le second element qui n'apparait pas dans l'exemple paraguayen est la valeur locative des batimentsde l'exploitation. Dans la plupart des projets, on ne prevoit pas d'investissement pour les batiments et la valeur locative demeure inchangee avec ou sans projet. En cons6quence, la valeur locative n'a pas d'influence sur les avantages supplementaires nets et, en general, on l'omet. Par contre, si les couits du projet comprennent des batiments, comme ce peut etre le cas dans un projet de colonisation, la valeur locative de ces constructions est un avantage dont on doit tenir compte. Le plus souvent, la valeur locative fera l'objet d'une imputation et - comme pour toutes les valeurs imputees -il faudra la determiner avec beaucoup de soin. La derniere ligne du flux des entrees du Tableau 4-19 concerne la valeur residuelle supplementaire qui, dans l'exemple paraguayen, est tir6e du Tableau 4-14. Parmi les elements du flux de sortie des fonds, le premier est l'inves- tissement a la ferme. II faut noter qu'il s'agit ici du total de l'investisse- ment a la ferme, et non pas seulement de la part que l'agriculteur est susceptible de prelever sur ses propres ressources. L'investissement personnel de l'agriculteur a la fin de l'annee apparaitra comme un avantage supplementaire net ne'gatif apres financement au bas du tableau. Dans la plupart des analyses des investissements agricoles, les princi- paux 6lements de l'investissement seront portes en detail dans un ta- bleau auxiliaire comme le Tableau 4-15, car l'accent est tres souvent mis sur tel ou tel investissement a la ferme. Dans les projets oii l'investisse- ment principal se situe hors-exploitation, comme c'est souvent le cas dans les projets d'irrigation, il peut tres bien n'y avoir aucun investisse- ment important a la ferme. Viennent ensuite les fonds de roulement supple'mentaires qui ont 6te chiffres au Tableau 4-17. Comme nous l'avons vu plus haut dans ce chapitre lorsque nous avons 6tudie la convention comptable, les fonds de roulement supplementaires sont calcules a peu pres proportionnel- lement aux augmentations ou aux diminutions des depenses d'exploita- tion de l'annee suivante. Cette facon de faire traduit le desir, bien 1egitime, de disposer en debut de saison d'assez de fonds pour financer les intrants necessaires a la production des cultures et de l'6levage. Nous trouvons ensuite les de'penses d'exploitation (voir Tableau 4-16). Si la main-d'couvre engagee payee en espece n'a pas et portee au Tableau 4-16 (certains analystes preferent la traiter comme une liste de d6penses mon6taires), il faut l'inclure separement dans les depenses d'exploitation. En dernier, figurent les autres sorties. Le budget de l'exploitation paraguayenne type n'en comprend qu'une: la taxe sur les ventes de betail. Une taxe fonciere pourrait aussi trouver place sous la meme rubrique, de meme que les frais generaux, un prelevement sur la plus- value ou des frais de reconstitution de capital pour un projet d'irriga- tion. L'imp6t sur le revenu ne doit pas normalement apparaitre ici, ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 153 d'abord parce qu'il est rare qu'un petit agriculteur y soit astreint et que, de toute facon, on considere g6neralement que l'imp6t sur le revenu frappe l'agriculteur en tant qu'individu et non pas son exploitation. (Au contraire, un imp6t sur les benefices des soci6tes serait, le cas echeant, inscrit dans cette rubrique comme nous le verrons au Chapitre 5 en etudiant les comptes des industries de transformation des produits agricoles). Les imp6ts indirects, comme les taxes sur les ventes ou les droits de douane sur les articles importes sont generalement integr6s au prix des intrants. Cette formule marche bien pour l'analyse financiere mais peut soulever des complications lors de l'estimation des valeurs economiques. La diff6rence entre le total des entrees et le total des sorties donne les avantages nets avantfinancement. Le paragraphe du Tableau 4-19 consacre au financement commence par une projection des prets que l'agriculteur est susceptible d'obtenir s'il participe au projet. Ces prets sont generalement repartis en prets a court, moyen ou long terme. Dans l'exemple du Paraguay, seuls des prets a moyen terme doivent etre consentis. Ils figurent dans les comptes au titre de l'annee au cours de laquelle il est prevu de les verser. Vient ensuite le service de la dette - le paiement des inter&ts et le remboursement du principal. Lui aussi est generalement subdivise en fonction des ech6ances. L'interet et le remboursement du principal sont souvent regroupes, mais il arrive qu'ils soient portes separ6ment dans les comptes. La facon de calculer le paiement des int6rets et le rembour- sement du principal est etudi6e en detail dans le paragraphe < calcul du service de la dette>>que vous trouverez plus loin dans ce chapitre. On soustrait le service de la dette du montant des prets percus pour obtenir le Jinancement net dont il est precise s'il est positif ou negatif. Dans l'exemple paraguayen, de la premiere a la troisieme annee, le montant des prets percus est sup6rieur au service de la dette; le finance- ment net est donc positif. Mais de la quatrieme a la treizieme annee, c'est le contraire et le financement net est donc negatif. Ajoute ou soustrait, selon le cas, aux avantages nets avant finance- ment, le financement net donne les avantages nets apresfinancement, que l'on appelle aussi avantages nets de la famille d'exploitants agricoles. Comme nous l'avons deja note, c'est le montant des ressources dont la famille dispose pour vivre avec le projet et c'est un element tres impor- tant pour l'appreciation des effets d'incitation du projet. C'est probable- ment apres avoir estime ce montant que la plupart des agriculteurs decident de participer ou non a un projet, mais il est certain qu'ils realisent cette estimation en employant des methodes plus empiriques. Si nous soustrayons les avantages nets apres financement sans le projet des avantages nets apres financement pour chacune des annees du projet, nous parvenons aux avantages supplementaires nets apresfinance- ment ou avantages supplementaires nets de la famille d'agriculteurs. Il s'agit des memes avantages supplementaires nets ou cash flow qui sont definis au Chapitre 9. lusrepresentent, sans les distinguer, la reconstitu- tion du capital investi par l'agriculteur et la rentabilite de ce capital. Actualises, ils donnent le taux de rentabilite financiere des ressources de l'exploitant. Les avantages supplementaires nets apres financement 154 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS nous apportent une autre base sur laquelle fonder notre jugement sur la valeur des incitations. Ce genre de revenu supplementaire serait-il de nature a decider un agriculteur a accepter l'augmentation des risques et des efforts inherents a sa participation au projet? La production autoconsommee etant comprise dans le budget de l'exploitation, il est souhaitable que, si l'on prevoit qu'une forte pro- portion de la production sera consommee par le foyer de I'agriculteur, l'on puisse la faire apparaitre dans la situation de tr6sorerie,de facon a determiner si l'exploitant disposera des ressources monetaires dont il a besoin pour acheter des intrants modernes et faire face a ses obligations concernant le credit. (C'est ici que l'analyse des sources et emplois des fonds recoupe, sous certains aspects, l'analyse des investissements agri- coles). Un moyen d'y parvenir consiste a calculer un budget monetaire separe comme le propose Brown (1979, pp. 25-30). Une autre formule est donn6e au bas du Tableau 4-19. On a ajoute la une ligne pour soustraire la valeur de la productionautoconsommee des avantagesnets apres financement. La difference c'est l'exce'dent (ou deficit) de tresorerie.Si c'est un d6ficit, celui-ci doit etre comble par l'epargne familiale ou par d'autres sources si l'on ne veut pas que l'agriculteur prenne du retard dans son plan d'investissement ou bien cesse d'honorer ses obligations de credit. Sinon, on peut ajuster le montant du credit a court terme consenti ou modifier les conditions du credit a long terme pour eviter le deficit de tresorerie. Le budget d'exploitation etudie au Tableau 4-19 part du principe que la charge reelle du service de la dette continuera de peser tant que durera le pret perqu par I'agriculteur. Comme dans la plupart des pays, le projet du Paraguay comporte des conditions de pret aux agriculteurs qui impliquent un remboursement en valeur nominale - c'est-a-dire en termes mon6taires. Le taux d'int6ret est fixe a un niveau donne et le montant nominal du remboursement en principal fait l'objet d'un ac- cord. Si, cependant, le pays connait une inflation qui reduise a terme la valeur reelle de la monnaie, les agriculteurs dont les paiements du service de la dette sont fixes en termes monetaires voient diminuer la charge reelle du service de la dette qui pese sur eux. Certains pays s'efforcent de traiter ce probleme en indexant les prets, c'est-a-dire que l'on fait varier le montant nominal paye par l'agriculteur de facon que la charge r6elle du service de la dette demeure la meme. Mais la plupart des pays ne le font pas. Dans l'hypothese d'une periode d'inflation au Paraguay, le budget de l'exploitation constituerait un indicateur de revenu et du pouvoir d'inci- tation bien plus realiste s'il refl6tait la diminution de la charge reelle du service de la dette. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est difficile de prevoir les futurs taux d'inflation (et ceci peut amener l'analyste qui depend d'un organisme public a se heurter a des complications sur le plan politique si un gouvernement a adopte un programme resolument anti-inflationniste). L'experience passee peut donner quelques indica- tions sur ce que peut &trel'inflation future. En 1977, l'indice des prix de gros au Paraguay a augmente de 8% et ce chiffre pourrait etre accept6 comme prevision pour l'inflation future. Si nous admettons une infla- ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 155 tion constante de 8% pendant la duree du pr&t, on calculera le service de la dette chaque ann6e en le divisant par 1 plus le taux d'inflation exprim6 en termes d6cimaux pour refl6ter l'abaissement de la charge r6elle. Le budget de l'exploitation dans l'exemple paraguayen est rema- ni6 pour int6grer cette hypothese (voir Tableau 4-20). Ce tableau pr6- voit que la valeur reelle des pr&ts percus demeure la meme pendant la deuxieme et la troisi&me anne - ce qui veut dire que leur valeur nominale augmentera du montant de l'inflation. C'est peut-etre une hypoth&se qui manque de r6alisme dans de nombreux pays. Dans ces conditions, non seulement le service de la dette mais aussi la valeur r6elle des prets percus pourraient etre r6duits du montant de l'inflation et l'agriculteur se trouverait dans l'obligation d'investir de plus en plus de ses propres ressources pour maintenir le calendrier de son pro- gramme d'investissement. (La facon dont on calcule les pr&ts percus et le service de la dette est expos6e en d6tail au paragraphe ()et au Tableau 4-26 ci-dessous). Le budget remani6 de l'exploitation qui figure au Tableau 4-20 commence avec les avantages nets avant financement, qui sont les memes qu'au Tableau 4-19 puisque celui-ci est exprime en termes constants et que les prix relatifs sont corrects. (Le lecteur se souviendra qu'on avait fait varier les prix du Tableau 4-12 qui constituaient l'une des bases du Tableau 4-19, pour tenir compte des changements des valeurs relatives). Comme tous les prix des Tableaux 4-19 et 4-20 ont gard6 la meme relation les uns par rapport aux autres, ou bien ont et6 modifi6s pour refleter les modifications de leurs rapports, les tableaux sont, en fait, exprimes en termes de la valeur du guarani au cours de la premiere ann6e du projet. Les conditions du pret consenti a l'agriculteur par la Banque nationale paraguayenne de d6veloppement sont les memes que celles indiqu6es au Tableau 4-19 et sont exprim6es en termes nominaux. Le Tableau 4-20 inclut l'hypothese d'une diminution de la charge r6elle du service de la dette. Une comparaison entre les lignes du service de la dette des Tableaux 4-19 et 4-20 montre les effets de cette diminution. II en va de meme d'une comparaison entre les lignes des avantages supplementaires nets apr&s financement. Remanier le budget de l'exploitation pour refleter le baisse de la charge r6elle montre que le rendement r6el des propres ressources de l'agriculteur passerait des 26% estim6s au Tableau 4-19 a 34%. L'indice des avantages nets (etudies plus loin dans ce chapitre) passerait de 23 a 35%. Ces deux augmentations, 6videmment, refletent la diminution de la charge r6elle du service de la dette. I1 est certain qu'il est plus r6aliste d'arranger le budget de l'exploita- tion de maniere a tenir compte de la baisse de la charge r6elle du service de la dette en p6riode d'inflation que de pr6voir une charge constante. Cela amene aussi probablement a une meilleure estimation de l'attrac- tion reelle exerc6e par le projet sur les agriculteurs, car la plupart d'entre eux ont quelques notions sur les incidences de l'inflation sur les valeurs nominales. Sauf pour les calculs additionnels necessaires Ala projection du budget de l'exploitation, cette faqon d'aborder la question ne cr6e pas de complications analytiques. Les agr6gations de projets peuvent ON z r) z Tableau 4-20. Budget de l'exploitation dans l'hypothese d'une diminution de la charge reelle du service de la dette, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay Ann6eduprojet Ohjet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14-19 20 Avantagesnetsavant (359,2) 107,9 123,5 297,3 345,2 457,3 471,2 471,2 471,2 471,2 471,2 471,2 471,2 471,2 901,8 finanicernietit Financement b Finacemetiobe pcs 508,2 107,1 140.0 0 0 ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° Perceptiondes prts' - 61,2 69,6 81,3 75,2 111,1 111,6 114.9 106,3 98,4 91,1 29,8 16,2 0 0 Financemela det 508,2 45,9 70,4 ( 81,3) ( 75,2) (111,1) (111,6) (114,9) (106,3) ( 98,4) ( 91,1) ( 29,8) ( 16,2) 0 0 Avantages nets apres financement Total 149,0 153,8 193,9 216,0 270,0 346,2 359,6 356,3 364,9 372,8 380,1 441,4 455,0 471,2 901,8 Sans projet' 219,9 221,8 226,1 226,1 226,1 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 227,8 Supplementaires ( 70,9) ( 68,0) ( 32,2) ( 10,1) 43,9 118,4 131,8 128,5 137,1 145,0 152,3 213,6 227,2 243,4 674,0 Situation de tresorerie Avantagcs ncts apres financement 149,0 153,8 193,9 216.0 270,0 346,2 359,6 356,3 364,9 372,8 380,1 441,4 455,0 471,2 901,8 Moins: production autoconsomme&' 50,0 50,0 50,0 50,0 50,0 40,2 44,4 44A4 44,4 44,4 44,4 44,4 44,4 44,4 44,4 Exe6dent (deficit) de 99.0 103,8 143,9 166,0 220,0 306,0 315,2 311,9 320,5 328,4 335,7 397,0 410,6 426,8 857,4 tr6sorcric Valeurnette actualiseed 12 pour cent de toutes les ressources engagcSes = 416 000(d engagqefs Taux de rentabiliteflnanciire de toutes les ressources = 18 pour centd Ratio avantagesnets-investissementd 12 pour cent de toutes les ressourcesengag&es = 1 091,60: 675,40 = 1,62" Taux de rentabiliWfinanciere des ressourees de 1exploitation = 34 pour centC Augmentation des avantagesnets = (595,8¢ : 1 686,40 x 100) = 35 pour centf Source: Calcule a partir des donnees des autres tableaux, comnie note. c. Les d6tails de ces calculs figurent datis un paragraphe ult6ricur du meme a. Tir6 du Tableau 4-19. chapitre qui traite dii ( calcul du service de la dette et dans le Tablcau 4-26. b. Les clauses et conditions du finiancement sont supposces etre les memes quc d. Calcul6 sur la base des avantages supplnrientaires nets avant financenent. > celles du Tableau 4-19, renvoi h. On suppose egalement qu'il y aura un taux (Noter qu'il s'agit dc la meme valeur qiue dans le Tableau 4-19.) Le d6tail de la > d'inflation constant de 8 pour cent pendant la dur6e des prets. Le tableau est chiffre mnthodologie des calculs est donne au Chapitre 9. en termes reels en guaranis constants de la premiere ann6c du projet, (excepte pour e. Calcuk sur la base des avantages supplementaircs niets apres financeinent. - les termes nominiaux de la perception des prets). Le service de la dette etant fix6 en f. L'augmentation des avantages nets cst la valeur actualisee des avantages sup- termes nominaux (mon6taires), la charge r6elle diminue chaque ann6e du montant pl6cnentaires nets aprcs financement avec projet divisee par la valeur actualis6e des z de l'inflation. La perception des pr6ts est donnee en termes r6els et le montanit avantages nets apres financernent sans projet exprinm6een pourcentage. Se rapporter < nominal des prets percus pour la seconde et la troisieme ann6e est augmentc du au texte pour l'etude de cette mesure; voir au Chapitre 9 les details de la m6thodo- < montant de linflation. logic du calcul de la valcur actualis6e. z Cl 01 158 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS etre simplement basees sur les budgets des exploitations qui prevoient une diminution de la charge r6elle du service de la dette, tout comme ils le seraient si le budget prevoyait que la charge du service de la dette va rester constante et que le pret va etre indexe. Bien entendu, le fait de tenir compte d'une baisse de la charge reelle du service de la dette ne changerait pas le taux de rentabilit6 economique d'un projet, puisque cette charge est basee sur les avantages nets avant financement evalues en termes economiques (voir Chapitre 7). COUT DE LA MAIN-D'cEUVRE FAMILIALE. L'un des problemes cou- rants de conception auquel on se heurte quand on prepare des analyses d'investissement agricole est de savoir comment determiner le coat de la main-d'ceuvre familiale. Le principe general, comme dans la plupart des questions d'evaluation, veut que l'on 6value la main-d'ceuvre fami- liale a son couit d'opportunit6; c'est-a-dire les avantages auxquels la famille doit renoncer pour participer au projet. Ceci se fait tres simple- ment et plus ou moins automatiquement si l'on suit le format des budgets d'exploitations recommande ici. Cette methode presente l'avantage pratique consid6rable de ne pas necessiter une estimation directe de la main-d'ceuvre familiale. Mieux, le cout de la main-d'ceuvre familiale est base sur ce que la famille pourrait gagner dans l'hypothese de la solution la plus remuneratrice en dehors du projet. Pour ce faire, le budget de l'exploitation doit opposer la situation avec projet a celle sans projet et le revenu provenant du travail familial en dehors de l'exploitation doit etre inclus dans le budget - tout au moins s'il doit y avoir une modification quelconque du montant des sommes gagnees hors-exploitation. Le couit de la main- d'ceuvre familiale necessaire pour adopter le systeme de culture retenu par le projet represente, alors, le revenu de la main-d'cuvre dans la situation sans projet qui doit etre abandonnee. S'il faut reduire le nombre de journ6es de travail hors-exploitation pour que la famille d'exploitants agricoles puisse participer au projet, le cofit de la main- d'ceuvre familiale supplementaire est, dans cette limite, le montant des salaires percus hors-exploitation. Si le systeme de culture prevu dans la situation avec projet implique le transfert de la main-d'cruvre familiale d'une activite de production a une autre dans 1'exploitation, le cofit de la main-d'ceuvre transfer6e represente implicitement le revenu que la main-d'ceuvre recevrait dans l'activite sans projet et auquel elle re- nonce. Enfin, si le systeme de culture prevu dans la situation avec projet necessite un supplement de main-d'ceuvre familiale par rapport a la situation sans projet, comme c'est le cas dans h'exemple paraguayen, ce supplement de main-d'ceuvre est implicitement evalue a un cout d'op- portunite egal a zero, puisque l'utilisation de cette main-d'ceuvre pour le mode de culture retenu par le projet n'entraine pas un abandon de revenu. On suppose, en effet, que la famille aurait travaille davantage de jours dans l'annee dans la situation sans projet s'il y avait eu des possibilites convenables de travail additionnel au sein ou en dehors de l'exploitation. On estime que tout travail supplementaire que le sys- teme de culture prevu dans le projet impose par rapport aux facons ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 159 culturales pratiquees dans la situation sans projet, plus le travail hors- exploitation, est pris sur des loisirs qui n'etaient pas recherches et auxquels on renonce. (Plus tard, lorsque l'analyste passera des prix financiers aux valeurs economiques, les gains hors-exploitation seront evalues au taux appropri6 des salaires de reference). Si, en effet, la famille ne desire pas renoncer a ses loisirs pour le gain qu'elle pourrait retirer d'un travail agricole suppl6mentaire en partici- pant au projet, c'est que les systemes de culture proposes sont peu r6alistes et qu'ils doivent ere chang6s. Pareille situation pourrait facile- ment se pr6senter. Dans de nombreuses collectivit6s, la periode qui suit la recolte est une p6riode de r6jouissances familiales. Des modes de culture qui exigeraient une main-d'ceuvre familiale importante a ce moment-l, seraient, selon toute vraisemblance, inacceptables pour l'exploitant. Nous estimons, en effet, que la famille 6value ses loisirs a )ou f avec»>,sans inscrire separement le loyer, serait le moyen le plus simple de tenir compte du cofit d'opportunite des terres. Si la terre doit etre achetee, le prix d'achat devra apparaitre comme un couit dans les comptes financiers. Ici aussi, lorsque nous passerons aux prix d'efficacite pour l'analyse 6conomique, le coat d'opportunit6 sera retenu comme valeur economique. Comme precedemment, oppo- ser simplement les situations avec et sans projet dans les comptes 6conomiques constitue souvent la meilleure approche du probleme et donne une evaluation correcte de la terre a son cout d'opportunite. On peut toutefois aborder les comptes economiques de differentes facons; c'est une question sur laquelle nous reviendrons au Chapitre 7, dans le paragraphe intitul6 «(Etape 3. Prise en compte des distorsions de prix des biens qui ne font pas l'objet d'echanges internationaux>s. Accroissement des avantages nets I1 convient de souligner que si, dans les budgets des exploitations agricoles exposes dans le present chapitre, on a mis quelque peu l'accent sur la determination de la valeur actuelle nette actualisee, du taux de rentabilit6 financiere, et du ratio avantages nets-investissement des ressources de l'agriculteur, ces mesures de la valeur d'un projet n'ont pas, en realite, une tres grande importance pour l'agriculteur en ques- tion. Le montant reel du revenu additionnel que les exploitants s'atten- dent a toucher est beaucoup plus crucial. I1 est probablement juste de dire que, pour la plupart des petits agriculteurs, le concept de rende- ment du capital ne joue presque aucun role dans leur d6cision. En fait, dans de nombreux budgets d'exploitations agricoles, le taux de rentabi- lite financiere est une mesure qui est presque denuee de signification. Par exemple, dans le Troisieme projet de credit agricole du Kenya - Modele II, petit exploitant dans exploitation de la zone B - le taux de ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 161 rentabilit6 financiere des ressources en capital propres a l'agriculteur est extremement elev6. II en est ainsi parce qu'on se propose de preter a l'exploitant la majeure partie du coilt de l'investissement supplemen- taire destine a une nouvelle laiterie, et que le rendement supplementaire de cette nouvelle entreprise a partir de la deuxieme ann6e sera suffisant pour rendre positifs les avantages suppl6mentaires nets apres finance- ment. De cette facon, l'exploitant n'a pas a consacrer beaucoup de ses propres ressources en capital pour participer au projet, bien qu'il doive quand meme supporter la plus grosse part des risques. Malgre ce taux de rentabilite eleve, le montant absolu de son revenu est faible puisque sa contribution en capital est faible 6galement. En realite, le total des avantages supplementaires nets apres financement ou avantages supple- mentaires nets d'une famille d'agriculteurs n'est pas non plus tr&s grand. C'est pourquoi personne ne se preoccupe beaucoup de ce taux de rentabilit6 qui parait exceptionnellement eleve et que le fermier recoit en recompense de l'engagement de ses propres ressources en capital dans le projet. Les agriculteurs sont probablement beaucoup plus soucieux de leurs avantages supplementaires nets apres financement, et il convient donc de disposer d'une mesure permettant de les decrire succintement. Shae- fer-Kehnert proposent dans ce but l'accroissement des avantages nets (1980). C'est la valeur actualisee des avantages supplementaires nets apres financement avec projet, divis6e par la valeur actualis6e des avan- tages nets apres financement sans projet et exprim6e en termes de pourcentage. (Le procede de determination de la valeur actualis6e est etudi6 au Chapitre 9). Dans le budget de l'exploitation type para- guayenne donne au Tableau 4-19, par exemple, pour un taux d'actuali- sation de 12%, la valeur actualisee des avantages supplementaires nets apres financement avec projet est de 385 000 guaranis et la valeur actuelle des avantages nets sans projet est de 1 686 400 guaranis. L'ac- croissement des avantages nets est donc de 23% {(385 000: 1 686 400) x 100 = 23}. Cet accroissement peut etre consider6 comme la moyenne ponderee de l'augmentation supplementaire de revenus qui reviendra a l'agriculteur pendant toute la vie du proj'et s'il accepte d'y participer. L'accroissement des avantages nets fournit une base permettant de determiner si le revenu suppl6mentaire sera suffisant pour engager l'agriculteur a participer au projet et de comparer facilement l'attrait relatif exerce par des solutions de rechange. Budgets par activites unitaires Nous avons etudie tres en detail la preparation de budgets globaux d'exploitations pour l'analyse de l'investissement agricole. C'est, g6ne- ralement, la meilleure facon d'aborder analytiquement l'analyse des projets agricoles. Une autre formule, cependant, consiste a preparer un ((budget par activites unitaires)); c'est-a-dire un budget qui ne s'applique qu'a une activit6 d'investissement determin6e - par exemple, un hec- 162 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS tare d'arbres fruitiers ou une unit6 de production de poulets a r6tir. Cette approche est liee l'elaboration des budgets (>et <(sans)>projet. Tous les cofits d'opportunite doivent donc &tre estimes directement pour obtenir l'avantage suppl6mentaire net et il faut etre tres attentif a leur estimation correcte. Sur le plan conceptuel, bien entendu, si les coats d'opportunite ont ete correctement etablis, l'avantage supplementaire net estime sera le meme, que ce soit pour l'agriculteur pris individuellement ou pour la collectivite consider6e dans son ensemble, et qu'il s'agisse d'un budget global ou d'un budget par activites unitaires. Cependant, il en va tout a fait differemment dans la pratique. Aussi bien le couit d'opportunite de la terre qui sera utilis6e pour la nouvelle culture ou pour un nouvel elevage que le couit du travail familial doivent &treimput6s plut6t que calcules a partir des prix du march6 en vigueur. II est difficile d'effectuer correctement ces esti- mations. Elles sont souvent entachees d'erreur et donnent des resultats differents de ceux que l'on obtiendrait si l'on utilisait un budget global pour l'exploitation agricole. (On peut egalement appliquer en totalite la methode du budget opartiel»>6labor6e par des specialistes de la gestion agricole pour estimer le coat d'opportunite des terres et du travail, mais, en pratique, cette methode est rarement utilisee compltement dans l'analyse des projets agnrcoles). On peut illustrer un budget par activites unitaires a l'aide d'un exemple tir6 du Projet indien des noix de cajou. Ce projet est destine a aider au financement d'un programme de production de noix de cajou (ou anacardes) dans quatre etats de l'Inde. C'est un projet a mettre en ceuvre par de petits propri6taires et qui porte sur une superficie de 35 000 hectares. L'analyste du projet a choisi le budget par activit6s unitaires parce que, en Inde, les anacardiers sont, le plus souvent, exploites par de petits proprietaires sous la forme de bosquets peu importants, de haies, ou d'arbres plantes dans des arriere-cours. Preparer des budgets globaux d'exploitations types couvrant une gamme raisonnable de combinaisons possibles des superficies des exploitations et des activites de production de noix de cajou aurait necessite de recourir a un grand nombre d'exemples. On a prefere preparer six budgets par activit6s unitaires portant, chacun, sur un hectare de plantation nouvelle et deux 164 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES P'ROJETS budgets de meme type portant sur la regeneration de plantations exis- tantes. On a ensuite multiplie I'avantage supplementaire net de chaque budget par la surface prevue au projet pour chaque operation et l'on a obtenu la contribution de chaque petit proprietaire aux avantages to- taux du projet resultant de l'augmentation de la production de noix de caj ou. Les renseignements fondamentaux concernant le projet indien sont donn6s au Tableau 4-21. On y trouve la valeur de productionet les depenses d'investissementet d'exploitation. (Le symbole pour la roupie indienne est Rs.). Dans le budget qu'a prepare l'analyste, on n'a pas diff6rencie d6penses d'investissement et depenses d'exploitation. Les unes et les autres ont simplement etequalifiees de cofits de <(production o, ce qui, sur le plan theorique, est correct. Toutefois, pour etablir un parallele entre cette presentation et celle du budget global de l'exploitation, etabli pour le Paraguay et etudie precedemment dans ce meme chapitre, nous noterons que toutes les depenses effectuees avant que les arbres ne commencent a rapporter sont considerees, assez arbitrairement, comme depenses d'investissement, tandis que celles qui se produisent lorsque les arbres ont commence a rapporter sont traitees comme des depenses d'exploitation. L'avantage de cette formule est qu'elle rend le calcul des fonds de roulement supplementaires n6cessaires analytiquement commode. Dans le resume reproduit ici, les details des quantites et des prix unitaires des materiaux dont on a besoin, et qui figuraient dans l'analyse de projet originale, ont ete omis pour gagner de la place. Les renseignements fondamentaux mettent en evidence quelques-uns des problemes lies A l'emploi de la formule de budget par activites uni- taires. L'analyste a effectivement inclus tous les coats d'opportunite dans les depenses d'investissement et d'exploitation. Les couts d'opportunite des terres et ceux du travail ont ete estimes directement. Dans le projet indien de production de noix de cajou, on part de l'hypothese que les arbres sont plantes sur des terres qui ne seraient pas utilisables autre- ment sur le plan economique; il est donc possible d'assurer valablement que le cout d'opportunite de ces terres est egal a zero. Il peut arriver, cependant, que le colat d'opportunite des terres soit positif, et il convient de tenir compte des remarques que nous avons faites plus haut dans le paragraphe intitule <( Budget de l'exploitation ), en ce qui concerne l'estimation de ces couts d'opportunite des terres. Il peut etre judicieux, par exemple, d'utiliser le loyer pour estimer la contribution fonciere Ala valeur de la production sacrifiee lorsqu'on entreprend une activite nouvelle. Dans d'autres cas encore, on peut prendre 1egitime- ment le prix d'achat des terres comme couit d'opportunit6 de celles-ci, meme si le prix d'achat constitue, en general, une estimation de pietre valeur. Ce peut etre le cas, par exemple, dans un projet d'engraissement du betail, ou la superficie en cause est faible, et ou le cofit d'opportunite des terres est mineur compare aux couts de l'ensemble. Dans ce cas, l'emploi du prix d'achat ne peut conduire A des erreurs importantes dans la decision d'investissement. Enfin, dans d'autres circonstances, il peut paraitre necessaire d'estimer directement la contribution des terres a la production sacrifiee, en affectant, par exemple, les coats residuels ANALYSE DE L[NVESTISSEMENT AC,RICOLE 165 apres avoir deduit tous les autres couts de la valeur de production des terres. Ce pourrait etre le cas si l'on prevoit que les exploitants vont transferer certaines terres qu'ils cultivent deja a d'autres activites. Les renseignements fondamentaux soulignent encore un autre pro- bleme dans l'1aboration des budgets par activites unitaires. La main- d'ceuvre repr6sente une proportion elevee des depenses d'exploitation, g6neralement de l'ordre de la moitie. Le salairejournalier a et 6value a 8 roupies et ce salaire a ete fixe comme prix de reference dans l'analyse economique a 7 0% du taux du marche pour tenir compte du ch6mage rural, ainsi que nous le verrons au Chapitre 7. Mais, etant donne que les plantations seront r6alisees sur des surfaces tres petites, et m&me dans des arriere-cours, il est vraisemblable que la majeure partie du travail sera le fait des membres de la famille. De plus, il est vraisemblable que ce travail sera effectue a moments perdus, lorsque les membres de la famille ne trouvent pas d'emplois productifs disponibles, soit sur leurs terres, soit ailleurs, contre retribution. De cette facon, le couit d'oppor- tunite pour la famille peut etre proche de zero et l'avantage supplemen- taire net proportionnellement plus grand, ce qui rend le projet d'autant plus attrayant pour l'exploitant et r6duit les besoins en credits. De meme, lorsque l'on convertit les prix financiers en valeurs economiques comme nous l'etudierons au Chapitre 7, si la majeure partie du travail est assuree par la famille a moments perdus, alors la valeur economique du travail peut aussi etre proche de zero - et l'attraction economique exercee sur l'element petit proprietaire du projet en sera rendue encore plus grande du point de vue de l'6conomie prise dans son ensemble. Le budget par activit6s unitaires est donne au Tableau 4-22. Son format est le meme que celui adopte pour le budget d'ensemble de l'exploita- tion. On soustrait des entrees(y compris les subventions pour la planta- tion) les sorties pour obtenir les avantagessupplementairesnets avantfinan- cement. Ce qui donne, une fois actualises, la valeur actualisee nette, le taux de rentabilite financiere ou le ratio avantages nets-investissement pour toutes les ressources engagees. Si l'on transforme les prix finan- ciers en valeurs economiques et que l'on omette les transferts financiers (voir Chapitre 7), on obtient les avantages supplementaires nets en termes economiques. Ils peuvent etre alors agreges en les multipliant par le nombre d'unites prevues au projet et donnent alors le total des avantages supplementaires nets apportes au projet par la production a la ferme. Passons aufinancement; les encaissements de prets moins le service de la dette donnent lefinancement net. Les clauses et conditions des prets sont indiquees dans les notes du tableau. (La facon dont le service de la dette a ete calcule est exposee en detail, plus loin dans ce chapitre, dans le paragraphe qui traite du calcul de la dette en utilisant la methode des o annuites constantes avec interets capitalises x)). Le calcul est rendu plus complique par le fait que les interets sont capitalises pendant la periode d'investissement. De meme, le taux d'interet du pret est de 10,5 %, et beaucoup de tables d'actualisation ne comportent pas les coefficients correspondant a des taux d'interet fractionnaires eleves. Ces coefficients peuvent, le cas echeant, etre facilement calcules a l'aide d'une simple > Tableau 4-22. Budgetparactivits unitaires, Modee de plantation Projetindiende production d'l hectare, de noix de cajou > (Rs) IT, Annrie du projet = Objet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11-13 14-39 40 Entrees Valeur brute de production' 0 0 0 205 630 1 720 2 640 3 220 3 840 4 410 4 590 4 590 4 590 Subvention b 300 300 300 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Valeur r4siduelle supplentairaci Cd p n taio h cta n - - 163 Total 300 300 300 205 630 1 720 2 640 3 220 3 840 4 410 4 590 4 590 5 753 Sorties Investissement' 1 140 808 986 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Fonds de roulement suppl6mentairesd - - 890 97 32 48 32 32 32 0 0 0 0 D6penses d'exploitation' - - - 890 987 1 019 1 067 1 099 1 131 1 163 1 163 1 163 1 163 Autres sorties 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total 1 140 808 1 876 987 1 019 1 067 1 099 1 131 1 163 1 163 1 163 1 163 1 163 Avantages supplementaires nets avant financement ( 840) ( 508) (1576) ( 782) ( 389) 653 1 541 2 089 2 677 3 247 3 427 3 427 4 590 Financement' Perception des pruts 783 468 1 482 733 338 0 0 0 0 0 0 Service de la dette 0 0 0 0 0 499 499 1 108 1 108 1 108 1 108 - Financernent nct 783 468 1 482 733 338 ( 499) ( 499) (I 108) (1 108) (I 108) (I 108) Avantagcs suppl6mentaires nets apres financement ( 57) ( 40) ( 94) ( 49) ( 51) 154 1 042 981 1 569 2 139 2 319 3 427 4 590 = 9 324 Rs' Valeur nette actualiseed 12 pour cent de toutes les ressourcesengag&es Taux de rentabiliteflnancierede toutes les ressources engagees= 29 pour cent' Ratio avantages nets-investissementd 12 pour cent de toutes les ressourcesengagees= 12 318: 2 994 = 4,11 f t Taux de rentabiliteflnancieredes ressources propresde l'exploitant = > 50 pour cent Source: MWmeque pour le Tableau 4-21. ploitation, diminu6s du montant de la subvention percue et diminues aussi de la a. Tire du Tableau 4-21. valcur brute de production les ann6ecsou les avantages nets avant financemelt sont b. Les petits exploitants qui participent recoivent soit une subvention de 25 pour negatifs. Pour la quatri&mc annee, par exemple, le montant du pr6t s'dleve a 95 pour cent des fonds de roulemcnt suppl6mentaires, plus les depenscs d'exploitation, > cent du cout de la nouvelle planitation, soit 900 Rs par hectare, la subvention allou6c correspondant a la somme la momns elevee. moms la valeur brute de production ([0,95(97 + 890)]-m205 = 733). Les prets sont > c. La valeur residuelle supplementaire est entirement constituee par les fonds de accordes pour douze ans, avec un differe d'amortissensent de six anis comrmencant < roulement. On admet que les arbres n'ont pas dc valcur r6siduelle a la fin du projet. avec l'annee qui succMe a colle du premier prt. Jest-a-dire que Ic remboursement 2 dc tous les prets commence la huitiemc ann6e apres la fin du differe d'amortisse- r d. Les fonds de roulement suppl6mentaircs sont calcul6s cn partant de l'hy- pothese que toutes les d6penses d'exploitation devraient etre utilisees comme base ment de six ans, de la seconde a la septieme anne. L'int&ret est capitalis6 pendant la 2 de calcul. Pour chaque ann6c, 100 pour cent des ddpenses d'exploitation supple- periode de decaissement; Finteret seul est paye au cours des ann6es 6 et 7; et mentaires sont prises comme indique au Tableau 4-3. On admet donc implicite- I'amortissement du service de la dette se fait en annuit6s constantes de l'ann6c 8 a - ment que les couits de la main-d'otuvre representent une estimation precise du coot F'annee 13. Voir le paragraphe ocalcul du service de la dette) et le Tableau 4-25 pour m d'opportunite de la main-d'cmuvre familiale utilis6e. Sur cc point, se reporter au des explications sur le procedd de calcul. i texte. f. Calcul6 sur la base des avantages nets suppl6mentaires avant financensent. Les e. Les petits exploitants qui participent au projet peuvent emprunter 95 pour cent details concernant la mbthode de calcul figurent au Chapitre 9. > g. Calcule sur la base des avanitages nets supplementaires apres finiancement. c de l'investissement, des fonds de roulement supplementaires, et des ddpenscs d'cx- cC- 168 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS calculatrice a main (comme on peut le voir au Chapitre 10 o Utilisations d'une calculatrice dans l'analyse des projets >). Ces estimations des credits soulevent encore une fois le probleme de l'evaluation des cofuts d'op- portunite. Le montant du cr6dit est calcule en partant du principe que l'exploitant paiera 8 roupies par jour pour la totalite de la main-d'ceuvre engagee. Mais si on utilisait la main-d'ciuvre familiale dont le cofit d'opportunite est inf6rieur, peut-etre meme 6gal a z6ro, l'exploitant ne se trouverait pas oblige de demander autant de cr6dit pour entreprendre une nouvelle activite. Et si le credit etait accorde sur les bases du budget par unite d'activite, le pr&t pourrait etre plus important qu'il n'est necessaire, et il en r6sulterait un <>coulage* important. Un organisme de cr6dit peut eviter ce probleme si son personnel effectue une analyse separ6e pour chaque emprunteur, bas6e sur les coats r6els que celui-ci supporte, plut6t que d'appliquer une methode empirique 6laboree a partir du budget par activites unitaires. Nous arrivons, enfin, a la ligne relative aux avantages supplmentaires nets apresfinancement. Actualises, ils donnent le taux de rentabiliteWfinan- ciere des ressourcespropres de l'exploitant, sous reserve que l'exploitant ait investi son propre capital dans le projet et que tous les coats aient ete correctement estimes. Calcul du service de la dette De nombreux budgets d'exploitations comportent un 6elment credit, et il convient donc que l'analyste calcule le montant du service de la dette. Dans ce paragraphe, nous allons voir rapidement comment cal- culer le montant des inter&ts dus et celui de l'amortissement du princi- pal dans quatre cas differents de conditions de pret. Nous verrons egalement comment tenir compte de la baisse de la charge r6elle du service de la dette s'il y a inflation. Comme c'est l'usage pour les budgets d'exploitations de la plupart des analyses de proj et, nos chiffres seront arrondis au nombre entier le plus proche dans l'unite monetaire choisie, ou nous utiliserons toute autre formule d'arrondissement convenable. Les organismes de credit se serviront, naturellement, des unites mon6taires habituellement utilisees dans les transactions commerciales: cents, paise, nguawa, ou autres. Dans les exemples que nous citons, lorsque la duree du pr&t est egale ou superieure a un an, nous suivrons la convention comptable adopt6e et nous admettrons que les credits doivent etre verses a la fin d'une annee du projet et que le service de la dette commence a courir au debut de l'ann6e suivante. II arrive souvent, toutefois, que l'analyste choisisse un versement des prets au debut de l'exercice comptable et un paiement du service de la dette en fin d'exercice. Comme nous l'avons deja signal, cette formule conduit a une anomalie. En effet, pour un pret egal ou superieur a un an, le versement du pr&t et le premier paiement d'interets, et meme peut-etre le premier remboursement du principal, apparaissent dans les comptes de la meme annee du projet. Cette ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 169 methode peut aussi conduire a sous-estimer le montant du credit a court terme dont l'agriculteur aura besoin et a surevaluer le taux de rentabilite financi&re qui le concerne. Inte'retsimple La modalite de pr&t la plus facile a calculer est, bien entendu, l'int6ret simple commun, comme celui que l'on associe aux prets a court terme consentis pour couvrir des d6penses saisonnieres. Dans le Troisieme projet de credit agricole du Kenya, par exemple, l'exploitant recoit la premiere annee un pr&t de 1 374 shillings kenyens (symbole K Sh.) qu'il doit rembourser au bout de 12 mois a 11% d'int6ret. Le montant de l'int6ret est donc de (1 374 x 0,11) = 151 shillings. L'agriculteur kenyen devra verser en tout 1 525 shillings (1 374 + 151= 1 525), c'est- a-dire le montant du principal du pret, plus l'inter&t. Si, comme c'est souvent le cas dans la preparation des budgets des exploitations agri- coles, nous nous preoccupons seulement du montant total, et qu'il soit donc inutile d'inscrire separement le principal et les interes, la methode la plus simple consiste a calculer ce montant total d'un seul coup en multipliant le montant du principal par 1, plus le taux d'interet exprime en termes decimaux (1 374 x 1,11 = 1 525), soit 1 525 shillings, montant du total a rembourser. Les credits a court terme sont souvent consentis pour une dur6e inf6rieure a une annee complte. Dans le projet de developpement rural du Ceara dans le nord-est du Br6sil, par exemple, l'exploitant agricole doit recevoir un pret a court terme de 3056 cruceiros (symbole Cr $.) assorti d'un interet annuel de 7%. Il doit rembourser ce pret au bout de six mois et ne doit donc payer des interets que pour cette periode, soit six douziemes, ou la moitie du montant annuel. L'analyste a simple- ment divise par deux ce montant annuel et il a obtenu 107 cruceiros (3 056 x 0,07: 2 = 107), ce qui porte le remboursement total, interets plus principal, a 3 163 cruceiros (3 056 + 107 = 3 163). Sur le plan du calcul, il aurait ete plus simple d'effectuer I'operation en une seule fois en divisant le taux d'inter&t exprime en termes decimaux par 2, puis d'ajouter 1 et multiplier ensuite le resultat par le montant du principal {3 056 x [1 + (0,07: 2)] = 3 163}. Un taux d'inter&t fractionnaire ne pose evidemment aucun probkme dans ces calculs, parce qu'on ne se sert pas des tables d'actualisation. Au Maroc, par exemple, les agriculteurs qui participent au projet d'irriga- tion Doukkala II beneficient d'un credit a court terme par le truchement de l'Office r6gional marocain de developpement agricole a un taux d'interet de 9,5%. Dans le budget d'exploitation redige pour l'analyse du projet, on prevoit que l'exploitant d'une ferme de quatre hectares recevra un pret a court terme de 4 395 dirhams (symbole DH) a rembourser en six mois. Cet exploitant aura donc a verser en principal et interets 4 604 dirhams {4 395 x [1 + (0,095: 2)] = 4 604}. z z Tableau 4-21. Valeur de production, investissement,et depensesd'exploitation, Modee de plantation d'l hectare,Projet de productionde noix de cajou, *lrmentpetits exploitants, Karnataka, Inde Annee du projet > z Objet 1 2 .3 4 5 6 7 8 9 10 11-40 Valeurde production Rendernent (kg/ha) 0 0 0 50 150 400 600 700 800 900 900 Prixa (1ls/kg) - 4,1 4,2 4,3 4,4 4,6 4,8 4,9 5,1 1 Valeur brute de production (Rs) 0 0 0 205 630 1 720 2640 3220 3840 4410 4590 H d'exploitationh Investissementet depenses Terres Rente (cout d'opportunit6) (Rs)' 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total terres (Rs) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Main-d'oeuvrc (jours de travail) lD6frichement et am6nagement 70 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Preparation des trous 15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Plantation desjeuunes plants 6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Construction de petites digues en 0 25 25 0 0 0 0 0 0 0 0 arc de cercle Sarclage autour des plantations 0 2( 15 0 0 0 0 0 0 0 0 Comblemenitdestrous 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Entretien des digues 0 0 0 4 5 5 5 5 5 5 5 Paillage, sarclage, arrosage 10 0 10 20 15 12 10 10 10 10 10 Application d'engrais 4 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 Protection des plants 2 2 4 5 9 10 10 10 10 10 10 Recolte 0 0 0 3 10 16 24 28 32 36 36 Divers 3 3 3 3 5 5 5 5 5 5 5 Totalmain-d'couvre 110 56 62 40 49 53 59 63 67 71 71 Salaires (Rs/jour) 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 Coat de la main-d'ceuvre (Rs) 880 448 496 320 392 424 472 504 536 568 568 Fournitures d (Rs) Fourniture de plants 50 10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Engrais 150 250 350 400 400 400 400 400 400 400 400 Protection des plants 40 80 120 150 175 175 175 175 175 175 175 Divers 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 Total fournitures 260 360 490 570 595 595 595 595 595 595 595 Total investissement 1 140 808 986 0 0 0 0 0 0 0 0 Total d6penses d'exploitation 0 0 0 890 987 1 019 1 067 1 099 1 131 1 163 1 163 > z Rs: roupies indiennes; kg: kilogrammes. b. L'analyste du projet n'a pas etabli de distinction entre l'investissement et les Source: Adapt6 de la Banque Mondiale; <,Inde, Projet de production de noix de depenses d'exploitation. II a pref6r6 les traiter ensemble comme des coats de m cajou, rapport d'evaluation des services de la banque)) 2437-IN (Washington, D.C., production. On considere que les coOts des trois premieres annees, avant que les 1980; diffusion restreinte), Annexe 4, Tableau 1. arbres ne rapportent, sont des investissements et que ceux des annees 4 a 40 sont des d6penses d'exploitation. Z a. Bas6 sur la projection du prix f.o.b. ajuste pour donner la valeur de parite a c. On suppose que les arbres sont plant6s sur des terres qui ne seraient pas l'exportation au niveau de la production. Les details qui figurent dans le rapport utilisables autrement sur le plan 6conomique. original concernant le projet - et dont cet exemple est tire- ne sont pas reproduits d. Les details des coefficients d'application et des prix qui figurent dans le ici. rapport original ne sont pas reproduits ici. z r0 D 172 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Amortissement du principal en versementsegaux Lorsque la duree des prets est superieure a un an, l'int6r&t doit etre paye sur toutes les sommes restant dues et le mode de remboursement du principal doit etre determine. La formule la plus simple est d'admet- tre que le principal sera amorti par annuites constantes, et que l'interet sera paye sur les sommes restant dues. Le premier remboursement, dans les prets a long terme, est souvent retarde pendant plusieurs annees pour permettre a l'agriculteur de developper sa production avant de rembourser les sommes qu'il a emprunt6es. Ce < diff6r6 d'amortisse- ment)> commence au moment oui le pret est consenti et dure un an ou davantage. Ainsi, un differe d'amortissement de quatre ans concernant un pret recu a la fin de la premiere annee du projet signifie que le delai d'amortissement courra de la seconde a la cinquieme annee et que le premier remboursement du principal devra s'effectuer a la fin de la sixieme annee du projet. (Si on n'applique pas la convention comptable que nous preconisons dans l'analyse de l'investissement agricole et que l'on considere que le pret a ete consenti au debut de l'annee du projet, le differe d'amortissement s'etendra sur les quatre premieres annees du projet et le premier remboursement du principal sera verse a la fin de la cinquieme annee). L'interet sur les sommes restant dues est generale- ment paye pendant le differe d'amortissement, bien qu'il puisse etre remis ou encore capitalise comme on va le voir ci-dessous. Nous pouvons suivre le calcul du service de la dette d'un pret dont le principal doit etre amorti en versements egaux et les interets payes sur les sommes restant dues dans l'exemple fourni par le Projet de credit agricole du Honduras et expos6 au Tableau 4-23. Cet exemple porte sur une unite d'engraissement de bceufs de 50 hectares. Les calculs du budget effectues sur la base de notre convention comptable pour I'ana- lyse des projets agricoles apparaissent dans la premiere partie du ta- bleau. L'agriculteur doit recevoir un pret total de 12 699 lempiras honduriens (symbole L.) verse en trois fois au cours des trois premieres ann6es du projet. Pour le premier versement, on lui accorde un differe d'amortissement de trois ans, deux ans de differe pour le second verse- ment et un an pour le troisieme. Il doit donc rembourser son emprunt au cours d'une periode de trois ans s'6tendant de la cinquieme a la septieme annee du projet. L'amortissement du principal doit se faire en trois versements egaux de 4 233 lempiras (12 699 :3 = 4 233). (Dans le projet reel l'analyste a choisi de modifier legerement les rembourse- ments en principal pour arrondir la balance du pret). Le taux d'interet est de 11% par an. L'interet pay6 au cours de la troisieme annee, par exemple, est calcule sur la base du pret de 3 123 lempiras requ a la fin de la deuxieme ann6e, plus le pret de 7 767 lempiras requ a la fin de la premiere annee et encore en vigueur, soit un total en principal de 10 890 lempiras sur lequel l'interet doit etre pay6. Celui qui est dfi est de 1 198 lempiras [(7 767 + 3 123) X 0,11 = 1 198]. Apres chaque rembourse- ment en principal, seul l'interet sur les sommes restant dues est a payer. Nous partons du principe que le remboursement du pret s'effectue en fin d'annee. Il en decoule que l'interet doit etre pay6 sur le montant total ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 173 de la partie du principal restant due a la fin de l'annee precedente. Ainsi, au cours de la quatrieme annee, il faudra payer l'inter&t sur la totalite du pr&t requ (12 699 lempiras), ce qui represente 1 397 lempiras (12 699 x 0,11 = 1 397). Pendant la cinquieme annee, I'agriculteur rembourse 4 233 lempiras et le montant des sommes restant dues a la fin de cette annee est de 8 466 lempiras (12 699 - 4 233 = 8 466). Cependant, on admet que le remboursement en principal se situe a la fin de l'annee, de sorte que l'interet doit &tre paye pour l'annee entiere sur les sommes restant dues a la fin de l'annee precedente (12 699 lempiras), soit un autre versement d'int6r&ts de 1 397 lempiras. Pour la sixieme annee le Tableau 4-23. Calcul du service de la dette dans l'hypothese d'un amortis- sement du principal en versementsegaux, Unit' d'engraissementde bovins, Projet de crdit agricole,Honduras (L Honduriens) Annee du projet Objet 1 2 3 4 5 6 7 Perception des prers debutant au cours de la premiere annee, service de la dette debutant la seconde annee Perception des pr&s et solde Perception des prets 7 767 3 123 1 809 0 0 0 0 Solde restant du en fin c'exercicc 7 767 10 890 12 699 12 699 8 466 4,233 0 Service de la dette Interet -- 854 1 198 1 397 1 397 931 466 Amortissement du principal - - - - 4 233 4 233 4 233 Total - 854 1 198 1 397 5 630 5 164 4 699 Financement net 7 767 2 269 611 (1 397) (5 630) (5 164) (4 699) Taux de rentabilite interne duflux definancement net = I1o% Perception des prets dMbutant au cours de la premiere annee, service de la dette debutant la premiere annee Perception des pr&ts et solde Perception des prets 7 767 3 123 1 809 0 0 0 - Solde restant du en fin d'exercice 7 767 10 890 12 699 8 466 4 233 0 - Service de la dette Intere 854 1 198 1 397 1 397 931 466 - Amortissement du principal - - - 4 233 4 233 4 233 - Total 854 1 198 1 397 5 630 5 164 4 699 - Financement net 6913 1 925 412 ( 5630) (5 164) (4699) - Taux de rentabiliteWinterne duflux definanicement net = 15% L: Lempiras honduriens. Source: Adapte de la Banque Mondiale, Appraisal of an Agricultural Credit Project-Honduras, 1044a-HO (Washington D.C., 1976: diffusion restreinte), Annexe 4, Tableau 7. Voir dans le texte comment les chiffres de ce tableau ont ete obtenus. a. Les details sur la methode de calcul figurent au Chapitre 9. 174 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS montant des sommes restant dues a la fin de l'annee precedente a ete reduit des 4 233 lempiras rembours6s a la fin de la cinquieme annee, et l'int6ret est donc calcule sur ce qui reste a rembourser (8 466 lempiras), ce qui represente 931 lempiras (8 466 x 0,11 = 931). Dans la seconde partie du Tableau 4-23, on reprend l'exemple hon- durien en prenant pour base que le pr&t a et effectue au debut de l'exercice comptable et que le premier versement d'interets doit avoir lieu a la fin du meme exercice. Les calculs demeurent identiques; seuls varient les chiffres annuels. Au debut de la premiere annee, on percoit un pret de 7 767 lempiras et l'interet est paye sur cette somme en fin d'annee. Le paiement d'une somme de 854 lempiras (7 767 x 0,11 = 854) au titre des int6rets apparait donc la premiere annee. Le differe d'amortissement de trois ans du premier pret commence l'annee du versement du pr&t; il s'etend donc de la premiere a la troisieme annee du projet. Le remboursement du principal commence la quatri&me ann6e avec un paiement de 4 233 lempiras. Les int6rets sont aussi pay6s a la fin de la quatrieme annee pour les sommes restant dues au cours de cette annee, c'est-a-dire 12 699 lempiras, somme qui apparait a la fin de la troisieme ann6e. Ces int6rets se montent donc a 1 397 lempiras (12 699 x 0,11 = 1 397). I1est a noter que le fait de percevoir le pret au debut de l'annee a simplement pour effet d'avancer chaque paiement d'interet et remboursement de 1'emprunt d'une annee comptable. C'est a ce moment qu'apparait l'un des avantages de notre conven- tion comptable pour l'analyse de l'investissement agricole. Si nous actualisons le flux du financement net lors de l'etablissement du budget d'exploitation en partant du principe que le pr&t sera verse au debut de l'exercice comptable, nous trouvons un taux de rentabilit6 interne de 15%, alors que nous savons pertinemment qu'il devrait etre de 11% puisque le taux d'inter&t du pret est de 11%. (Le taux de rentabilite interne est la rentabilite moyenne pond6ree de toutes les ressources encore engagees. La m6thode de calcul est 6tudiee au paragraphe consa- cre a cette question dans le Chapitre 9). L'erreur vient de l'hypothese d'un pret consenti au debut de la premiere annee et d'un premier versement des interets a la fin de la premiere annee. Par contre, si le budget d'exploitation est etabli selon notre convention comptable, qui suppose que le pret est verse a la fin de l'annee comptable et que le versement des interets a lieu a la fin de l'exercice suivant, le taux de rendement interne du flux de financement net est exactement de 11%, ce que nous savons exact en fonction de l'hypothese retenue pour les conditions du pr&t. Annuites constantes Habituellement, les agriculteurs preferent payer le meme montant chaque annee pour un pret a long terme plut6t que d'avoir a payer des sommes diff6rentes comme c'est le cas lorsque le remboursement du principal s'effectue par annuites egales. Il est donc courant, dans la plupart des transactions a long terme, de prendre des dispositions pour ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 175 que le service de la dette soit paye en une suite de versements annuels egaux, que l'on appelle aussi v paiements niveles >> ou . Nous pouvons illustrer la facon de calculer ces annuites constantes en nous referant au budget d'exploitation type pour le Paraguay du Ta- bleau 4-19, dont le financement est calcuk au Tableau 4-24. Dans le cadre de ce proj et, l'agriculteur recoit un pr&t de la Banque nationale de developpement egal a 90% des d6penses d'investissement et a 90% des fonds de roulement supplementaires au cours de la periode d'investis- sement, c'est-a-dire de la premrire a la troisieme annee incluse du projet. Le pret est accorde pour une duree de 10 ans avec un differe d'amortissement de quatre ans pendant lequel les inter&ts sont pay6s. Le pret est amorti en six annuites egales. Le versement annuel du pr&t est trait6 comme une transaction s6paree. Ainsi, pour le pr&t requ a la fin de la premrire annee, le differe d'amortissement s'etend de la deuxieme a la cinquieme annee et le pret lui-meme est amorti de la sixieme a la onzieme annee. Le taux d'interet est de 13%. Pendant les quatre annees oii l'amortissement est differe, l'interet est calcule a 13% des sommes restant dues a la fin de l'annee precedente. Pour le pret de la premrire ann6e de 508 200 guaranis, par exemple, l'inter&t dfi a la fin de la deuxieme annee s'eleve a 66 100 guaranis (508 200 x 0,13 = 66 100). Une fois la p6riode de differe d'amortis- sement passee, le principal doit etre rembourse en meme temps que les interets sur les sommes restant dues en six versements 6gaux. Pour calculer le montant de chacun, il nous faudra connaitre le coefficient de recuperation du capital pour 13% et six ans. On se sert habituellement pour cela d'un jeu de tables courantes comme les Tables d'interets compos6s et d'actualisation (Gittinger, 1979). Cependant, s'il s'agit d'un taux d'int6ret fractionnaire, on peut avoir des difficultes a trouver un jeu de tables qui donne le coefficient de recuperation du capital pour un taux fractionnaire specifique, bien que beaucoup de tables fournissent les coefficients pour les taux fractionnaires les plus courants. En cas de difficultes a se procurer la table qui convient, on peut aisement calculer ce coefficient en se servant d'une simple calculatrice de poche. (On trouvera la methode de calcul au dernier paragraphe du Chapitre 10, >). Consultons l'ouvrage de Gittinger (1979); a la page prevue pour un taux d'interet de 13%, (nous reproduisons ci-apres, dans notre table d'interets composes et d'actualisation n° 1, la partie de la page qui nous int6resse) il suffit de chercher de haut en bas dans la colonne des coefficients de recuperation du capital celui qui correspond a la sixieme ann6e. Ce coefficient est 0,250153. Multiplions maintenant simplement le montant des sommes restant dues (508 200 guaranis) sur le pret de la premrire annee a la fin du diff6re d'amortissement (cinquieme annee) par le coefficient de r6cuperation du capital pour obtenir le montant du remboursement annuel, soit 127 100 guaranis (508 200 x 0,250153 = 127 100). z > C) hi Tableau 4-24. Calcul du service de la dette dans l'hypothese de versements annuels constants, Z Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay (en milliers de ,) Annteedu projet Objet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 I1 12 13 Investissement et fonds de roulemenit' Investissemnent 523,6 110,6 126,5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Fonds de roulenient suppl6rmentaires 41,1 8,4 29,1 13,4 25,6 2,3 0 0 0 0 0 0 0 Total 564,7 119,0 155,6 13,4 25,6 2,3 0 0 0 0 0 0 0 Perception des prets ct solde Perceptioni des pr&s 508,2 107,1 140,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Solde restanit du a la fin de I'ann6e Pretpremi&reann6e 508,2 508,2 508,2 508,2 508,2 447,2 378,2 300.3 212,2 112,7 0o' Pr&tdUxi&me ann6_c- 107,1 107,1 107,1 107,1 107,1 94,2 79,6 63,1 44,5 23,5 0O' Pr6t troisi&me ann6e - - 140,0 140,0 140,0 140,0 140,0 123,2 104,2 82,7 58,5 31,1 0j' Total 508,2 615,3 755,3 755,3 755,3 694,3 612,4 503,1 379,5 239,9 82,0 31,1 0 Service de la dette Pret premiere ann6e Int6rk - 66,1 66,1 66,1 66,1 66,1 58,1 49,2 39,0 27,6 14,7 Aniortissernent du principal - 0 0 0 0 61,0 69,0 77,9 88,1 99,5 112,4 Total partiel - 66,1 66,1 66,1 66,1 127,1 127,1 127,1 127,1 127,1 127,1 Pret deuxieme annde Int6r&t - - 13,9 13,9 13,9 13,9 13,9 12,2 10,3 8.2 5,8 3,1 Amortissementduprincipal - - 0 0 0 0 12,9 14,6 16,5 18,6 21,0 23,7 Totalpartiel - - 13,9 13,9 13,9 13,9 26,8 26,8 26,8 26,8 26,8 26,8 Pret troisienmcarm6e lnt6r&t - - - 18,2 18,2 18,2 18,2 18,2 16,0 13,5 10,8 7.6 4,0 Amnortissemnent du principal _ - - 0 0 0 0 16,8 19,0 21,5 24,2 27,4 31,0 Total partiel - - - 18,2 18,2 18,2 18,2 35,0 35,0 35,0 35,0 35,0 35,0 Total - 66,1 80,0 98,2 98,2 159,2 172,1 188,9 188,9 188,9 188,9 61,8 35,0 Financement net 508,2 41,0 60.0 ( 98,2) ( 98,2) (159,2) (172,1) (188,9) (188.9) (188.9) (188,9) (61,8) (35,0) 2 Source: Calcule d'apres le Tableau 4-19. Voir dans le texte les explications sur Ie b. Le total des remboursements du principal n'est pas exactenent dgal au total > proc6dd de calcul. des pr-ts percus en raison de l'arrondissement. Le solde restant do est, toutefois, a. Tirds du Tableau 4-19. consid6rd 6gal a z6ro. z z 'H 178 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS TABLES D'INTERETS COMPOSES ET D'ACTUALISATION 13% 1. Coefficient de recup6ration du capital, inte're^t TAUX 13% COEFFICIENT DE RECUPERATION DU CAPITAL Paiement annuel qui permettra de rembourser un emprunt de 1 dollar en X annees a interts composes sur le solde impaye Ann6e 1.130 000 1 .599 484 2 .423 522 3 .336 194 4 .284 315 5 250 153 6 .226 111 7 .208 387 8 .194 869 9 .184 290 10 .175 841 11 .168 986 12 Source: Gittinger (1979), p. 27. Chaque remboursement annuel contient en proportions variables une part d'interets et une part de principal. A premiere vue, nous ne pouvons pas distinguer la partie qui se rapporte aux int6rets de celle qui concerne le capital. Ces parties peuvent naturellement &tre calculees et l'une des methodes pour le faire apparait au Tableau 4-24. L'interet a payer sur les sommes restant dues est soustrait du remboursement annuel et ce qui reste est considere comme le remboursement du principal. Ainsi, pour la sixieme ann6e, l'intert du pr&t de la premiere annee est de 66 100 guaranis et le remboursement du principal est de 61 000 guaranis (127 100 - 66 100 = 61 000). En soustrayant ce rem- boursement des sommes restant dues sur ce pret a la fin de la cinquieme annee (508 200 guaranis), on voit, qu'a la fin de la sixieme annee, le montant des sommes restant dues n'est plus que de 447 200 guaranis (508 200 - 61 000 = 447 200). Maintenant, l'agriculteur doit payer, la septieme annee, un interet de 58 100 guaranis sur ces sommes restant dues (447 200 x 0,13 = 58 100). Le remboursement annuel pour cette septieme annee reste evidemment 6gal a 127 100 guaranis. Donc, lors- que nous soustrayons le paiement des int6rets de ce remboursement annuel, nous obtenons un remboursement du principal de 69 000 gua- ranis (127 100 - 58 100 = 69 000), ce qui ramene le montant des sommes restant dues a la fin de la septieme annee a 378 200 guaranis ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 179 Tableau 4-25. Service de la dette dans l'hypothese de versements annuels constantsavec interetcapitalise',Modee de plantation d'1 hectare,Projet indien de productionde noix de cajou (Rs) Annee Montant Coefficient d'interets Principal et int6ret du du composes dus a la fin de la projet pret 10,5% cinquiemeanrme 1 783 1,490 902 1 167 2 468 1,349 233 631 3 1 482 1,221 025 1 810 4 733 1,105 000 810 5 338 1,000 000 338 Total 3 804 4 756 Interet pendant la sixiemeet la septieme annee= 4 756 Rs x 0,105 = 499 Versements annuels combines desinte&etset de l'amortissement du principal de la huitiemed la treizieme annee: 4 756 x 0,232982= 1 108 Meme que pour le Tableau4-21. Voir dans le texte les explicationssur le mode de calcul. Source: (447 200 - 69 000 = 378 200). Le meme processus se poursuit jusqu'a la fin de la p6riode de pret (onzieme annee). Dans ce cas, le total des prets verses est inferieur de 300 guaranis au total reel, les chiffres ayant ete arrondis. Calculer les interts et l'amortissement du capital annee par annee comme nous l'avons fait ici est g6neralement inutile; il suffit simplement de calculer les remboursements annuels egaux en se servant du coefficient de recuperation du capital. avec interetcapitalise Annuite'sconstantes Dans certains prets, le pr&teur accepte de les inter&ts dus pendant la periode de differe d'amortissement. Ceci signifie que l'em- prunteur n'a a payer aucun inter&t pendant cette periode et que les interets dus seront, en effet, ajout6s au principal du pr&t (d'oiu le terme ((capitaliser>>).Donc, lorsque debute l'amortissement du principal, le montant emprunte plus les interets ajout6s pendant la periode de differe d'amortissement sont rembourses en une suite de versements egaux. Nous pouvons montrer comment calculer le paiement des inter&ts et le remboursement du capital en nous servant d'un exemple tire du Projet indien de production de noix de cajou (etudie plus haut dans le cadre des budgets par activit6s unitaires). Le calcul du credit concernant ce projet est expose au Tableau 4-25. Un exploitant agricole doit recevoir un pret de 3 804 roupies, verse en cinq ans, pour faire une plantation d'anacardiens. Les modalit6s du pret portent sur un pret de 12 ans a 10,5% d'interet avec un differe d'amortissement de six ans. Les interets dus au cours de la periode de versement du pret - de la premiere a la cinquieme annee - sont ajoutes au principal, c'est-a-dire capitalises. Les interets sur le montant capitalise doivent etre payes au 180 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS cours de la sixieme et de la septieme annee. Le remboursement du principal plus les inter&ts capitalis6s doit s'effectuer en six versements annuels 6gaux, a partir de la fin de la huitieme annee et jusqu'a la fin de la treizieme annee. Pour chacune des annees de la periode de versement du pr&t, le montant du versement est mutiplie, pour ce qui reste a courir de la p6riode de versements, par le coefficient pour 1 a inter&ts composes, afin d'obtenir le montant du principal et des interets dus pour ce versement annuel a l'issue de cette meme periode. On peut trouver ce coefficient d'interets composes dans Gittinger (1979) ou dans tout autre ouvrage similaire. On peut le calculer aussi en se servant d'une simple calculatrice de poche (voir Chapitre 10 <(Utilisationsd'une calculatricedans l'analyse des projets»)). Pour le pr&tverse la premiere annee, par exem- ple, le montant des sommes dues en principal et en interets capitalises a la fin de la cinquieme annee est calcule en multipliant le montant du pr&t requ, 783 roupies, par 1,490902, qui est le coefficient pour 1 a int6r&ts composes a 10,5% d'inter&t pour le nombre d'annees qui s'ecoulera entre le moment oui le pr&t a ete vers6 et la fin de la cinquieme annee - ici, quatre ans. Le resultat se monte a un total dfi de 1 167 roupies (783 x 1,490902 = 1 167). Le montant du principal et celui des inter&ts dus sur chaque versement de pret a la fin de la cinquieme annee sont alors ajoutes pour determiner le montant total du, en principal et int6rets a l'issue de cette cinquieme annee. L'interet sur ces inter&ts capitalises est paye au cours des sixieme et septieme annees et se monte a 499 roupies (4 756 x 0,105 = 499). Pour calculer la somme a verser annuellement pour payer les intrets dus et rembourser le principal en six paiements egaux, on prend la valeur totale de 4 756 roupies (ce qui reste a rem- bourser sur le pret a l'issue de la cinquieme annee, y compris les interets capitalises) et on la multiplie par 0,232982 (le coefficient de r6cuperation du capital pour six ans a 10,5% d'inter&t). Le total obtenu 1 108 roupies (4 756 x 0,232982 = 1 108) represente le montant de chaque rembour- sement annuel. (Le coefficient de recuperation du capital pour 6 ans a 10,5% d'inter&t a et calcule en prenant la r6ciproque du coefficient de valeur actuelle pour une annuite pour 6 ans a 10,5%. Voir au Chapitre 10, le paragraphe oui l'on 6tudie comment r6aliser ces calculs au moyen d'une simple calculatrice. Diminution de la chargereMe1le du servicede la dette Jusqu'ici, les exemples de calcul du service de la dette ont suppose que ce dernier restait constant en termes r6els. Encore que, dans la plupart des pays, les conditions des pr&s consentis aux agriculteurs stipulent des remboursements en termes nominaux - c'est-a-dire mo- netaires. On fixe l'inter&t a un certain taux et le montant nominal de l'amortissement du principal fait l'objet d'un accord. En cas d'inflation - ce qui reduirait la valeur r6elle de la monnaie dans le temps - la charge reelle du service de la dette qui pese sur les agriculteurs diminue- ANALYSE DE L'INVESTISSEMEN f AGRICOLE 181 rait pendant toute la duree de validit6 du pr&. Si un exploitant agricole accepte une suite de remboursements annuels d6termines pour amortir son emprunt, la charge r6elle de ces remboursements se r6duit dans la mesure oui la valeur de la monnale flechit. (Certains pays indexent les prets si bien que le montant nominal que paie l'agriculteur augmente avec l'inflation de facon que la charge reelle demeure constante). Nous avons vu que, dans I'analyse des projets, on traite habituel- lement l'inflation en supposant que tous les prix varient dans la meme proportion. Donc, ou bien les prix relatifs demeurent les memes, ou bien l'analyste modifie le prix qu'il pratique pour refl6ter le changement de la valeur relative. Nos calculs sont alors effectues en prix constants. Cette convention convient generalement a l'analyse de l'investissement agricole sauf dans un cas important: l'amortissement du credit en termes mon6taires fixes. En periode d'inflation, si notre budget d'ex- ploitation fait apparaitre un montant 6gal du service de la dette chaque ann6e, c'est parce que, en fait, nous supposons que le pret est indexe et que sa charge reelle demeure la meme relativement aux autres prix, mais il arrive souvent que ce soit le contraire - l'inflation fait augmen- ter les prix nominaux que paie l'agriculteur pour l'achat et la vente des biens et des services, mais le montant nominal de la charge de la dette demeure le meme. La charge reelle flechit donc, et si nos comptes de projet sont exprimes en termes constants, le service de la dette devrait etre r6duit pour refleter la variation de la valeur du paiement du service de la dette par rapport aux autres prix. Jusqu'ici, dans l'analyse des projets, de tels ajustements ont et plut6t rares, mais la permanence d'une inflation 6levee dans de nombreux pays laisse a penser que cette formule pourrait devenir plus courante. Pour illustrer le budget d'exploitation dans l'lhypothese d'une dimi- nution de la charge reelle du service de la dette, nous pouvons nous reporter au Tableau 4-20, lui-meme base sur le budget d'exploitation du projet paraguayen expos6 au Tableau 4-19. Le service de la dette, dans cette hypothese, est calcuk sur la base d'amortissements a annuites constantes au Tableau 4-26. On a suppose que, pendant la p6riode de financement, il y aura une inflation permanente de 8%. Les clauses et conditions du financement sont les memes que celles utilisees dans l'exemple de l'amortissement par annuit6s constantes du Tableau 4-24: pret pour 10 ans a 13% d'interet avec un diff6re d'amortissement de quatre ans durant lequel les interets seront payes et, ensuite, un paie- ment en six annuites constantes des interets et de l'amortissement du principal. Les prets percus, en termes reels, sont tires du tableau 4-24. Ils sont, en realite, exprimes en termes constants de la premiere annee du projet et en guaranis. On a suppos6 que l'agriculteur poursuivra le pro- gramme d'investissement reel qui est etabli en termes constants dans le budget d'exploitation du Tableau 4-18, de sorte que, en termes nomi- naux, les prets de la deuxieme et de la troisieme annee augmentent du montant de l'inflation. Pour calculer les montants nominaux, on multi- plie la valeur reelle par le coefficient d'interets composes pour le nom- bre d'annees intervenant apres la premiere annee du projet qui est Tableau 4-26. Calcul du service de la dette dans l'hypothese de versementsannuels constantset d'une diminution de la chargerielle du servicede la dette, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay (en milliers de ¢) Annee du prijet Objet 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Perception des prets Z Termes reelsa 508,2 107,1 140,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 n Tcrmes nominaux 508,2 115,7 163,3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 C Service de la dette Termes nominaux Pr6t premiere annee - 66,1 66,1 66,1 66,1 127,1 127,1 127,1 127,1 127,1 127,1 - - z Pretdeuxyimeannee - - 15,0 15,0 15,0 15,0 28,9 28,9 28,9 28,9 28,9 28,9 - Pret troisieme ann6e - - - 21,2 21,2 21,2 21,2 40,8 40,8 40,8 40,8 40,8 40,8 Total - 66,1 81,1 102,3 102,3 163,3 177,2 196,8 196,8 196,8 196,8 69,7 40,8 w Financement net 508,2 49,6 82,2 (102,3) (102,3) (163,3) (177,2) (196,8) (196,8) (196,8) (196,8) (69,7) (40,8) ' Termes reels b Pretpremiereannee - 61,2 56,7c 52,5c 48,6 86,5 80,1 74,2 68,7 63,6 58,9 - - Pretdeuxiemeann6e - - 12,9 11,9 11,01 10,2 18,2 16,9 15,6 14.4' 13,3c 12,3c - Pr6ttroisi6meannee - - - 16,9 15,6 14,4 13,3c 23,8 22,0c 20,4 18,9 17,5 16,2 Total - 61,2 69.6 81,3 75.2 111,1 111,6 114,9 106,3 98,4 91,1 29,8 16,2 Financementnet 508,2 45,9 70,4 ( 81,3) ( 75,2) (111,1) (111,6) (114,9) (106,3) ( 98,4) ( 91,1) (29,8) (16,2) Source: Calcule a partir des Tableaux 4-19 et 4-24. Voir dans le texte les explica- par l'int6ret a 13 pour cent et divise ensoite par le coefficient d'int6rets composes tions sur le mode de calcul. pour deux ans, 1,166, poor obtenir un paiement d'intert de 12 9000 (115 700 x a. Tire du Tableau 4-24. 0,13: 1,166 = 12 900). Pour le premier versemenit annuel combinant le paiement b. Calcule en divisant chaque chiffre porte sur la ligne par 1,08, sauf pour Ic des int6r6ts et l'amortissement du capital se rapportant au pret de la deuxieme premier versement des interets et pour Ic prcmier versement aoluel combinant le annee, le montant nonminal du pret, 115 700q, est mnultiplie par le coefficient de paiement des int6rets et l'amortissement du principal. Ces exceptions sollt determi- recup6ration du capital pour six ans a 13 pour cent, soit 0,250153 et divise ensuiite nees en multipliant le montant nominal du pret par le taux d'interet ou le coefficient par le coefficient d'int6rets composes pour six atis, 1,587; on obtienatull paiement de de recuperation du capital et en divisant ensuite par le coefficient d'interets 18 2000 (115 700 x 0,250 153: 1,587 = 18 200). composes a 8 poor cent (ou 1,08") pooir le nombre d'ann6es qui restent apres la c. Calcule comnmcindique dans la notc b; les chiffres ayant et&arrondis, le calcul premiere annee du projet. Ainsi, pour le premier paiement des interes concernant introduit une legere erreur. Le calcul direct effectue selon les formules du texte le pret de la seconde ann6e, le montant nominal du pret de 115 7000 est multiplie donne un r6sultat legerement different. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOIE 183 consideree comme annee de base pour les calculs. (Le coefficient pour 1 a int6rets composes peut etre tire des tables de Gittinger (1979) ou de tout autre document du meme ordre). On obtiendra le montant nomi- nal du pret de la seconde ann6e en multipliant sa valeur reelle (107 100 guaranis) par 1,080000 [coefficient d'interets composes a 8% (le taux d'inflation prevu) pour un an]; on obtient ainsi un total de 115 700 guaranis (107 100 x 1,080000 = 115 700). Pour le montant nominal du pret de la troisieme ann6e, on multipliera sa valeur reelle (140 000 guaranis) par 1,166400 (coefficient d'intrets compos6s pour deux ans) et l'on obtiendra ainsi 163 300 guaranis (140 000 x 1,166400 = 163 300). Pour les calculs comme celui-ci ou l'on utilise le coefficient pour 1 a interets composes, on peut se servir de multiplications ou de divisions repetees (140 000 x 1,08 x 1,08 = 163 300). Si l'on dispose d'une calculatrice permettant de calculer directement les puissances, la valeur nominale du pret de la troisieme annee peut etre obtenue simple- ment en elevant un plus le montant de l'inflation, c'est-a-dire ici 1,08, a une puissance 6gale au nombre d'ann6es intervenues apres la date de base (140 000 x 1,082 = 163 300). Le calcul du service de la dette en termes nominaux permet de comparer les chiffres nominaux du Tableau 4-24 a ceux en termes reels qui apparaissent un peu plus loin au Tableau 4-26. Dans ce dernier tableau, le service nominal de la dette est calcul6 de la meme maniere que les evaluations qui sont faites au Tableau 4-24 mais il est base sur le montant nominal des prets percus. Ainsi, pour le pret de la deuxieme annee, les interets nominaux pendant la periode de differe d'amortis- sement seraient de 115 700 (valeur nominale en guaranis du pr&t percu) fois le taux d'interet de 13%, soit un paiement d'interets de 15 000 guaranis (115 700 x 0,13 = 15 000). Les paiements par annuites constantes seraient de 115 700 (valeur nominale du pret percu) fois 0,250153 (coefficient de recuperation du capital pour six ans a 13%), ce qui donne un total de 28 900 guaranis (115 700 x 0,250153 = 28 900). Pour obtenir le service de la dette en termes r6els, il faut r6duire les montants nominaux de l'inflation subie depuis la date de versement du pret. Pour cela, il faut diviser le montant nominal par le coefficient d'interets composes pour le nombre d'annees en cause. En ce qui concerne le pret de la premiere annee, l'agriculteur a percu 508 200 guaranis et le paiement nominal dui la fin de la deuxieme ann6e a 13% est de 66 100 guaranis (508 200 x 0,13 = 66 100). Comme l'inflation a ete estimee a 8 %, la charge reelle diminue entre le moment de la perception du pret a la fin de la premiere annee et celui du premier paiement des interets a la fin de la deuxieme annee; cette reduction fait que la charge reelle du premier paiement d'interets en termes de la premiere annee du projet et en guaranis s'eleve a 61 200 guaranis seulement (66 100: 1,08 = 61 200). Pour la troisieme annee, l'interet en termes reels est encore diminue du montant de l'inflation et n'est plus que de 56 700 guaranis (61 200: 1,08 = 56 700). Pour les quatrieme et cinquieme annees, on calcule l'interet de la meme maniere. L'amortissement du principal ajoute aux interets sur les sommes restant dues commence la sixieme annee. On determine les versements 184 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS en annuites constantes que l'agriculteur aura a effectuer de la sixieme a la onzieme annee en multipliant le montant du pret percu, 508 200 guaranis, par le coefficient de recuperation du capital pour 6 ans a 13%, 0,250153. Le resultat donne un paiement nominal de 127 100 guaranis (508 200 x 0,250153 = 127 100). Ces chiffres etant exprimes en termes nominaux, la charge reelle est reduite par cinq annees d'inflation entre la fin de la premiere annee, date de la perception du pret, et la fin de la sixieme annee, 6poque du premier paiement des interets et du rembour- sement du principal en annuites constantes. On calcule cette reduction en divisant le paiement nominal de 127 100 guaranis par le coefficient pour 1 a 8% a inter&ts compos6s pour cinq ans, et l'on obtient la charge reelle du paiement a la fin de la sixieme annee, soit 86 500 guaranis (127 100: 1,469328 86 500). Pour la septieme annee, la charge reelle est de nouveau reduite du montant de l'inflation et se monte a 80 100 guaranis (86 500 : 1,08 = 80 100). Et l'on continue ainsi pendant toute la duree du pret. En ce qui concerne le pr&t de la deuxieme annee, le service de la dette est touj ours calcul6 sur la base de la valeur nominale du pret percu, soit 115 700 guaranis. L'int6ret nominal dui pendant la periode de differe d'amortissement de quatre ans au taux de 13% est donc de 15 000 guaranis (115 700 x 0,13 = 15 000). Ce paiement ne doit toutefois etre effectue que dans la troisieme annee, soit deux ans apres lFann6e de base de la valeur constante qui a ete fix6e, en guaranis, a la premiere annee du proj et. De ce fait, il faut reduire la valeur nominale du paiement d'inter&t du montant de l'inflation au cours des deuxieme et troisieme annees en divisant cette valeur par le coefficient d'interets composes pour deux ans. On obtient ainsi la valeur r6elle a la fin de la troisieme annee, soit 12 900 guaranis (15 000 : 1,166400 = 12 900). On peut calculer la valeur reelle du paiement d'interet de la quatrieme annee en divisant le paiement d'int6rft de la troisieme annee par un plus le taux d'inflation en termes decimaux, ce qui donne 11 900 guaranis (12 900 1,08 = 11 900). La valeur nominale des annuites constantes payees de la septieme a la douzieme annee s'obtient en multipliant la valeur nomi- nale, 115 700 guaranis, par le coefficient de recuperation du capital pour six ans a 13%, 0,250153, ce qui donne un total de 28 900 guaranis. Comme ce montant doit etre verse a la fin de la septieme annee du projet, soit six ans apres l'annee de base, on le divise par le coefficient d'int6rets compos6s pour six ans et l'on obtient la valeur reelle, 18 20() guaranis (115 700 x 0,250153 : 1,586874 = 18 200). On calcule la charge reelle du paiement suivant, dans la huitieme annee, en divisant le paiement de la septieme annee, soit 18 200 guaranis, par 1,08, ce qui donne 16 900 guaranis (18 200: 1,08 = 16 900), et ainsi de suite jusqu'a la fin de la validite du pr&t. On peut determiner plus rapidement et plus surement la charge reelle de chaque paiement en se servant d'une formule algebrique au lieu du systeme a repetition que nous venons d'exposer. Pendant la periode de differe d'amortissement, l'interet peut etre calculI comme suit: ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 185 1 Rm _ L(1 + fJ r (1 +±flj I La charge reelle des annuites constantes combinant le paiement des interets et l'amortissement du principal peut etre obtenue par la formule: R L(1 +f)n- 1 F (1 +±f)1 oui, dans les deux equations: Rm = charge reelle du service de la dette pour m'm' annee du proj et pendant la periode de differe d'amortissement. R"* = charge reelle du service de la dette pour la m`mc ann6e du projet pendant la periode de versement d'annuites constantes combinant le paiement des int6r&ts et l'amortis- sement du capital. n = annee du projet au cours de laquelle le pret est percu. m = annee du projet au cours de laquelle le service de la dette est effectue. L = valeur reelle du pr&t rec,u. F = coefficient de recuperation du capital. r = taux de l'interet du pr&t. f = taux d'inflation. Si l'on ne dispose pas d'une calculatrice qui donne directement les puissances, on peut se servir du coefficient d'inter&ts composes au taux et pour le nombre d'annees qui conviennent a la place des expressions (1 + f)"- t et (1 + f)f" . I1 ne nous a pas ete possible de fournir des exemples de toutes les conditions possibles de pret dans ce paragraphe, mais on peut calculer facilement le service de la dette de la plupart des autres conditions de pr&t a partir des exemples donnes. Annexes. Projections concernant les troupeaux Dans I'analyse des projets agricoles qui comportent une composante elevage, la projection du nombre d'animaux du troupeau constitue un element fondamental. Pour les petits animaux comme les volailles dont l'intervalle entre deux generations tient dans un m&me exercice compta- ble, on calcule habituellement les projections en estimant le nombre d'animaux que l'on peut entretenir, compte tenu des possibilites en nourriture et des installations dont on dispose. C'est ce qu'on fait aussi couramment pour les porcs. Pour les animaux plus gros, qui ne par- viennent pas a l'age adulte au cours d'un meme exercice, comme les bovins (cheptel de boucherie ou laitier), les ovins et les caprins, on etablit generalement les projections sur un accroissement du cheptel qui 186 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS reflete le nombre d'animaux en production, celui des naissances, la mortalite et les ventes. Une projection type apparait au-Tableau 4-27; elle est bas6e sur l'exemple paraguayen et elle est compatible avec la convention comptable que nous avons preconisee pour les budgets des exploitations agricoles dans ce livre. Un calcul de la productivite d'un troupeau est donne au Tableau 4-28. On attribue alors un prix au nombre d'animaux pr6vu - que ce nombre ait et6 estime directement ou par le biais d'une methode de projection plus elabor6e - et l'on incorpore cette valeur au budget de l'exploitation comme nous l'avons vu dans l'exemple du Paraguay. [Cette annexe doit beaucoup aux travaux effectues specialement par Meyn, Gittinger, et Schaefer- Kehnert (1980) et Schaefer-Kehnert (1981a)]. Nous avons not6 dans les pages du present chapitre (voir le para- graphe intitule <(Production agricole - Elevage)>) que la projection concernant le troupeau avait pour but d'appliquer a un troupeau de base des coefficients techniques qui constituent des estimations des am6liora- tions que les investissements dans le cadre du projet peuvent apporter en matiere de gestion, d'etat zoosanitaire et d'alimentation. La projec- tion permet d'estimer les besoins futurs du troupeau en aliments, les moyens de manutention, les investissements ainsi que la productivit6. Le developpement du troupeau se poursuit jusqu'a ce qu'il ait atteint, par le jeu de l'accroissement naturel, des achats et de ventes reduites, le niveau qui lui permet d'utiliser au mieux les ressources existantes. Nous avons aussi attire l'attention, dans ce meme paragraphe, sur le fait qu'il y avait un probleme de divisibilite a resoudre (faut-il compter des «< fractions d'animaux >> ?) dans le cas des petites exploitations 6levant des bovins de laiterie ou de boucherie (et cela est vraijusqu'a un certain point pour les moutons et les chevres). La meilleure methode pour y parvenir consiste a prendre un groupe d'exploitations - souvent 100- et a projeter le troupeau de l'ensemble des fermes du groupe. On peut alors arrondir les calculs de projections au nombre entier d'animaux le plus proche. Ceci evite d'avoir a calculer des fractions d'animaux, ce qui arrive lorsqu'on applique les coefficients techniques au nombre d'animaux d'un petit troupeau. Les chiffres d'achats et de ventes du groupe de 100 exploitations sont alors divis6s par 100 et inscrits dans le budget d'exploitation individuel. Ceci, en effet, est fonde sur le prin- cipe que les achats et les ventes d'une exploitation, en moyenne, se situent a un niveau determine. Cette convention n'est pas absolument satisfaisante, mais elle est tout de meme superieure a la projection sur la base de probabilite ou sur le report de fractions d'animaux jusqu'a ce que l'on arrive a un animal entier. Les projections concernant les troupeaux dependent de jugements portes sur le niveau des possibilites en nourriture, l'amelioration de la gestion, etc. Ceux qui en sont charges ont g6neralement des connais- sances 6tendues en matiere de production animale. C'est pourquoi la plupart des analystes de projets agricoles font appel a des specialistes de l'elevage, de la meme facon qu'ils sollicitent l'aide d'autres specialistes agricoles pour le rendement des cultures ou les coats des travaux d'irrigation, par exemple. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 187 Nous prendrons l'exemple paraguayen que nous avons utilise dans ce chapitre pour illustrer la methodologie de la projection concernant les troupeaux. II s'agit d'une exploitation mixte de 20 hectares consacree a la production de bcoufs de boucherie, mais qui pourrait, avec quelques petites modifications, &treadaptee a un cheptel laitier ou, avec quelques changements suppl6mentaires, a l'elevage des moutons et des chevres. Terminologieet definitions Les specialistes de l'elevage utilisent un vocabulaire specifique auquel tous les analystes de projets agricoles peuvent ne pas etre habitues. Chez les bovins, une vache en production est, bien entendu, la femelle adulte qui a deja donne naissance a un veau; le mile est un taureau. On appelle veau, dans ces projections, le jeune animal age d'un an au plus. Les genisses sont de jeunes femelles plus ag6es que les veaux mais dont l'age reste quand meme inferieur a un niveau fixe (ici, trois ans), et qui n'ont pas encore vel6. Le mile castr6 est un bcruf. Les animaux de rebut (ou de r6forme) sont ceux que l'on elimine du troupeau parce qu'ils ne satisfont pas aux normes requises. La capacite de charge est la capacite nourriciere d'un paturage; elle est g6neralement donnee en termes d'unites animales, mesures normalisees d'alimentation animale. En exprimant la capacit6 de charge en unit6s animales, on obtient par une mesure unique les besoins en paturage du troupeau. Normalement, l'animal standard, ou unite animale, c'est une vache de taille moyenne sur la superficie de reference. Conventions de calcul Pour rendre les calculs concernant la projection des troupeaux moins compliques et leur permettre de s'integrer dans la convention compta- ble utilisee dans le reste de l'analyse de l'investissement agricole, on a adopte un ensemble de conventions simplificatrices. Les analystes ap- pliquent des conventions quelque peu diff6rentes dans le d6tail, mais celles que nous allons etudier et dont on s'est servi dans les Tableaux 4-11 et 4-27 constituent d'assez bons modles. Ils ont le merite d'etre logiques et de bien se preter aux calculs effectues avec une simple calculatrice de poche. Tous les calculs sont arrondis au nombre entier d'animaux le plus proche. Pour les besoins de l'analyse, c'est en fin d'exercice comptable que l'on evalue le cheptel ainsi que les achats et les ventes d'animaux. La mortalite des animaux adultes est calculee d'apres le nombre d'animaux presents au debut de l'annee. Pour les veaux, la mortalite est deduite du nombre de veaux nes dans l'annee. Les transferts internes des jeunes animaux s'effectuent en reportant leur nombre en fin d'annee dans la categorie d'age immediatement superieure au d6but de l'annee suivante. Les genisses de deux-trois ans sont ajoutees au nombre des vaches en production a la fin de l'annee, la somme representant le nombre des vaches en production en fin de periode pour cette ann6e-la. Pour les 188 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS taureaux et les bceufs de travail, les chiffres de la fin de l'annee prece- dente sont repris au debut de l'ann6e suivante. On a admis qu'il y avait un taureau par exploitation dans l'exemple du Paraguay, soit 100 tau- reaux par groupe de 100 fermes. Normalement, cependant, le nombre de taureaux necessaires devrait etre fonction du nombre de vaches en production dans le troupeau en debut d'annee. Les taureaux supple- mentaires necessaires, y compris ceux correspondant aux genisses ache- tees et incorporees au troupeau, sont censes avoir ete achetes a la fin de l'ann6e. On compte habituellement trois a quatre taureaux pour 100 vaches en production. On obtient le chiffre des naissances des veaux en multipliant le total des vaches en production en debut d'annee par la moitie du taux de velage. Pour les besoins de la projection, les veaux males et femelles sont decompt6s a part. Ceci permet de leur appliquer des coefficients techniques differents, le cas 6cheant, selon les circons- tances (comme pour la mortalite en Afrique de l'Est, par exemple) ou dans l'hypothese oui miles et femelles seraient traites diff6remment (comme dans le cas du cheptel laitier ou les veaux males peuvent etre vendus peu apres leur naissance). Les taux d'abattage sont appliques en fonction du nombre d'animaux en d6but d'annee. Les calculs, en matiere de projection de troupeaux, pouvant devenir tres compliques, il est necessaire de pouvoir disposer de bonnes grilles de calcul. Vous en trouverez un modele qui utilise les donnees de l'exemple paraguayen au Tableau 4-27. Ce modele peut &tre assez facilement adapte aux conditions et hypotheses de projets differents. Les variations d'un projet a l'autre sont telles qu'une grille normalis6e ne servirait a rien. En pratiquant ces adaptations, il faut cependant garder present a l'esprit un certain nombre de principes de sorte que la grille demeure compatible avec la convention comptable recommand6e pour les budgets des exploitations agricoles. La premiere annee est reservee a l'investissement (qui peut s'etaler sur plus d'un an). La production de la premiere annee peut etre reduite par l'investissement - dans le cas, par exemple, du labourage d'une prairie pour ameliorer un paturage. La production supplementaire ne commence pas avant le debut de la deuxieme annee; elle peut ne d6buter que plus tard si l'investissement dure plus longtemps. Toutes les operations d'achat et de vente, aussi bien que les transferts d'animaux a une autre cat6gorie, sont effectuees a la fin de chaque annee. C'est ainsi que les achats qui font partie de l'investissement ont lieu a la fin de la premiere annee. Les premieres ventes issues de la production supplementaire ne peuvent avoir lieu avant la fin de la deuxieme annee. Les genisses retenues pour devenir des vaches en production sont transferees a la fin de chaque annee. Pour eviter, autant que possible dans ces grilles, les possibilites d'erreurs, on a place les coefficients techniques entre crochets, et les elements de l'estimation provisoire du cheptel en fin d'exercice ont et encadres. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 189 Coefficientsteclhniques La projection concernant les troupeaux s'etablit en appliquant les coefficients techniques au troupeau initial jusqu'a ce que celui-ci arrive a la taille out toute la nourriture supplementaire qui doit etre degagee est consommee, ou bien qu'il atteigne quelque autre limite fixee a l'avance comme, par exemple, lorsque les possibilites de manutention sont utilis6es au maximum, etc. Les coefficients techniques proviennent de l'observation sur le terrain et des statistiques collectees par les services de l'Etat au cours de la preparation du projet. Dans l'exemple paraguayen, on a d6termine les coefficients techni- ques sans projet comme on peut le voir dans la derniere partie du Tableau 4-27. Ces coefficients sont generalement ameliores au cours de la vie du projet et traduisent les hypotheses de l'analyste sur l'impact de l'investissement et de I'amelioration de la gestion de I'agriculteur sur le nombre des animaux. Dans une projection, toutefois, il convient d'ac- corder une attention particuliere aux faits biologiques sous-jacents. Admettons, par exemple, que 30% des taureaux d'un troupeau soient remplaces par des animaux de meilleure race a la fin de la premiere annee. Supposons, en outre, que l'age du premier velage pour les genisses se situe entre trois et quatre ans. L'effet de l'introduction des taureaux de meilleure race ne pourra se faire sentir avant la cinquieme annee. A ce moment-la, 30% des jeunes bcoufs de trois a quatre ans auront pris du poids et 30% des genisses qui ont vel6 donneront du lait. II arrive trop souvent que l'on neglige ces aspects du probleme et il en resulte des projections trop optimistes qu'on ne peut pas ensuite tra- duire dans les faits sur le terrain. TAUX DE VELAGE. Le taux de velage est le pourcentage de vaches en production qui mettent bas un veau vivant au cours de l'annee. Ce taux s'applique au nombre de vaches en production du troupeau au debut de l'annee. Dans la grille modele, on a calcul6 separement le nombre des veaux miles et femelles en divisant par deux le taux de velage. Dans l'exemple paraguayen on a estime que le taux de velage passerait de 70% au debut du proj et a 75% du fait de l'amelioration de la gestion. Le taux de velage de 80% au cours de la troisieme annee provient de l'achat de genisses pleines, ce qui augmente le taux de v&lage. Pour les trou- peaux nourris sur pre, il n'est pas rare de constater des taux de velage de 50% et meme moins dans les regions qui subissent une seule mais longue saison seche par an alors que l'on arrive a 90% pour les trou- peaux bien geres des regions qui ont un potentiel eleve. MORTALITE D)ES VEAUX. C'est le pourcentage de veaux nes dans l'annee et qui n'ont pas survecu jusqu'a la fin de l'annee. Le taux de mortalit6 s'applique au nombre de veaux nes dans l'annee. Dans 1'exemple paraguayen, on a suppose que l'am6lioration de la gestion reduira cette mortalite de 10% sans le projet a 5% avant la quatrieme annee du projet. La mortalite, qui atteint pres de 40% pour les trou- peaux de bovins qui vivent dans des conditions climatiques et nutrition- 190 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-27. Grille de calculde la projectiondu troupeau, 100 exploitations mixtes de 20 hectares,Projet du Paraguay (tetes de betail) Sans developpement Ann6e de developpement Troupeaustabilis6 Troupeau de Objet d 1000 vaches 1000fermes 1 2 3 Taureaux reproducteurs Catcgories d'animaux Debutd'annee 100 100 100 100 100 - pertes[%- _ 3 [ 3] -- 3 [3] . 3 [ 3] - 3 [ 3 ] - 2 [2] - abattage[%[b -15 [15 -- 5 [15 -- 30 [30] - -17 [17 ] -- 18 [18] + achatspour le troupeauexistant +- 18 +- 8 +- 33 +- 20 +- 20 Total partiel [%]' |=--- [-] |=- - [-] 90 9- [-] |=- |[- ] | l-PJ [-i + achatspour g6nissesachetees + 0 + 0 + 0 + -- 0 0+ Fin d'annee = 100 = 100 100 = 100 °100 Vachesen production Debut d'annee 1000 00 500 - 655 800 -pertes [%- -- 30 t 3] -- 15 i 3] -- IS [ 3] - 20 [ 3 1 -- 16 [ 2] -abattage [%]d - 120 [12] - 60 [12] - 60 [12] - 98 [15 ] - 120 [15] Total partiel =_9 |= 4251 |= 425| |= S37| | 64 + transfertde genisses + 150 + 75 + 230 + 263 + 136 Fin d'annee -1000 = 500 = 655 800 800 Veauxfemelles Naissances[%]' 350 [35] i75 [35] 375 [35] 246 [37,5] 320 [40] - pertes [O]f 35 [10] i8 [10] - 18 [10] - 25 [10 ] 26 [ 8] Fin d'annee |=---3-1 F=5.1577 |= S71 |= 221| F= 2C94 Genisses1-2 ans Dlbut d'ann&e 315 157 157 157 221 - pertes[%]' -- 9 [ 3] --- [ 3] -- 5 [ 3] --- [3 ] - 4 [ 2] Fin d'annee F=6 3206| |= 1521 |7 1521 F- Genisses2-3 ans Debut d'annee 306 - 2 152 152 152 - pertes [9] -- 9 [ 3] - 5 [ 3] - 5 [ 3] - [ 3 ] - 3 [ 2] -abattage [%] -- 5 [ 5] - 8 [ 5] - 8 [ 5] - -5 [10 ] -- 5 [10] Total partiel =2 =- 9 =9 -13-9 |= 321 |=- 134l -ventes - 132 - 64 - 0 - 0 - 0 +achats +- 0 + 0 + 9i + 13 + 2 Transferta la =- 50 = 75 = 230 - 263 136 categorie*vaches Veauxmiles Naissance[%- 350 [35] -- 5 [35] i75 [35] 624 [37,5]- 320 [40] - pertes[%] -- 5 [10] -- i8 [10] - 8 [10] - 25 [10 ] -- 26 [ 8] Fin d'annee |= --3-5 | i5 | |= 357 |= 22 1 F= 9 ans Bouvillons 1-2 Debut d'annee 315 157 157 157 221 - pertes [%]' -- 9 [ 3] -- 5 3] -- 5 [ 3] -- 5 [3 1 -- 4 [2] Total partiel = 0-61 |= 521 |= i521 |= 1572 7 + achats 0 + 0 + 0 + 0 0 ° Find'anne = 306 152 152 = 152 = 217 ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 191 Annee de developpement Plein developpement Troupeau stabilisi 4 5 6 annees 7-20 a 1000 vaches Categoriesd'animaux 100 100 100 100 100 - 2 [2 ] _ 2 2] - 2 [2] - 2] - 2 [2] - 2 [ 2] [18 ] - [1 ] -- 18 ] [8 ] -- 18 8 - 8 [18 20 + 20 + 20+ 20 + 20 o [ -] -1--0 [ ] - - --00 [m - --------- - - [ -1 [- + o + o + -+ o + _ + _ = 00 100 100 = 0 100 = 100 800 800 800 800 1000 -------1 1] [2 6 2 6 2 ] 2] - 16 2] - 20 [ ] - 112 [14 ] - 12 [14 ] [14 ] [14 ] -- 12 [14 ] - [14 6772, --------- F --- ~~~~~F=I1 -672 = 6772 I F - ---- 6721 l= --.. 840= 8 2+ 18 128 + 128 ---- + 128 + 160 -800 800 800 - 800 =1000o -300 [37.5] .. 9 [37,5] 300 [37,5] [37,5] 300 [37,5] 5 [37,5] - 5 [5 ]- 5 i [5 ] . [5] -- [5]- -li 5]--19 []5 I= 2 1 28 1--- 2E - 1 1 1= 285 1= 35 294 s 285 2s 28 356 -- 6 [2] -26 [2] -- 6 [2] - - [2] -- 6 [2] -27 [2] 288 F= = 27-1 F= 791 F= 3=9 217 288 279 279 349 -- 4 [2 ] - - 6 [2] -- 6 [2] - - [2] -- 6 [2] -- 7 [2] - 22 [10 ] -- 29 [10 ] -- 28 [10 ] - - [10 ] -28 [10 ] -- 35 [10 F=--,9 F=- 2-= - 24=5 = - 307P .-..... 63 - -11--- I7 -47 + o + o +- + + 0 + - - 128 = 128 = 128 = = 128 1-60 300 [37,5] APP [37,5] 300 [37,5] [37,5] .. 00 [37,5] .7s [37,51 t = 2s l 1=-2ssil 1=-Si51 1= [ = | 28s5 =.35 294 285 28s 285 s6 -- 6 [2] -- 6 [ --2 ] 6[2]2] -2] -- 7 [2] =288 1 = 791 -2 F=-2791 F==- 349 + 00 +-P + 4 o0 - - 288 = 279 279 279 349 (Voir pages suivantes) 192 ASI'ECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE D)ES PROJETS Tableau 4-27 (suite) Sansdeveloppemente Anneede developpeneilt Trozipeau srabilisc 7Trouipeau de Objet a 1000vaclrcs 1000fermnes 1 2 3 Categories d'animnaux Botivillons 2-3 anis l)Debr c'ann& 306 152 152 152 152 - pertes I%I - 9 [3] 5 [3] 5 [3] - 3 [2] Fin d'annde |= 297| = 147 |= 1471 F= 147, |= i491 jeiines bnL&fs 3-4 ans De6but d'ann6e 297 147 147 147 147 t - per es 1%' --- 9 [ 3] - 4 [ 3] --- 4 [ 3] -. [ 3] 3 3 [2] Vointcs = 288 = 143 = 143 = 143 = 144 BCL'fs de travail 1)but d'annie- 0 0 200 200 - perrts [| o] --- [ 3]- 0 [ 3] - 0 [ 3] - 6 [ 3 ]- 4 [ 2] - abattage [%j'" - - [_] - 0 [-] -- - [] 0 - 32 [16] - 32 [16] + acliats potor Ic troupeau existaint + - + 0 +-- 200 + 38 + 36 Fin d'ann| = = 2001 |= 200 1 200 Totaux conceruanit le troupeau Total trouipeaoL l)Dbut d"alillec 72639 1 365 1 5365 1 720 1_993 Estimationiprovisoir| 277 | 1429 1 629| 1 8621 2 cli fii de plriode ---- Excideont (&dficit) - 169 ( 91) ( - ( -35i) Ventes coonpensarrices G,6nisses 2-3 alis - 132 - 64 - 0 - - 0 - 0 Achats conipeosateoLrs Geinisses2-3 ans + 0 + 0 + 91 + 131 + 2 Taureaux pour ces genisses + - + 0 + 0 + 0 ± 0 Bouvillotis I-2 ans + ° + 0 +- 0 + 0 + 0 Chiffre reel en fin de periode =2 639 = 1 365 = 1 720 = 1 993 = 2 271 Capacitr de charge (fill dalc)' 1_260 1_720 2 170 2 620 Categorie daniimaux Composition du trooipeau (debut d'annee) Taureaux 100 100 100 100 Vaches enl productio - 500 500 655 800 G6nsisses 1-2 ails 157 157 157 221 G6nisses 2-3 a1is 152 152 152 152 Bouvillonis 1-2 anis -7 ----- - 15 i7-- 17 221 Bouvillonis 2-3 aits 152 152 152 152 jeioics bo-ufs 3-4 siis 147 147 147 147 BLcutsde travail --------- ------- 90 200 200 Total (uinrirs aisimalcs) i 365 1-365 720 1 993 Capacire de charge (debut d'ann2e)' 1260 1 260 1 720 2 170 Achats Taureaux 18 33 20 20 Ge;risses 2-3 alSs 0 91 1 2 Bouvillons 1-2 ails 0 0 0 0 Boufs de travail 0 200 38 36 Total 18 324 189 58 ANALYSE l>E L'NVESTISSEMENT AGRICOLE 193 Arw6e de dMt'eloppement Plein dal&eloppement stabilise Trouipeaii 4 5 6 annMes 7-20 a 1000 vaches Categoriesd'aiimnaux 217 217 288 279 279 349 .. 4 2 -] -- 6 [2] 2 [--6 ] - [ 2 ] - 2 ] -- 7 [2 =--- 173=2=8-2M 2: 3 2 3 1= 3421 149 213 282 273 342 --- 3 2] - 4- [2] [62 ] -- 2 ] -- 5 [2 . [2 ] - 146 = 209 = 276 = = 268 = 335 200 200 -200 200 200 4 [2 ] 4 [2 4[2][] - - 22] -4[ ] .-.. 2 [16 [ ] - -- 32[16 ] - -32 [16 ] -- [16 ] -- 32 [16 ] --- 2 [16 + + -+ 36 36 + = ~~~~~ - 2-00~1 --- FI ------ 20-01 FI -------- 2-0-01 F 1= I ---------- 2-001 F= 0 2-0 Totatux concerf?atit le troupeacu 2_271 2_459 2510 2501 3052 F- 25-221 1 F -2 63Sl|5 F2-6-181 -218 F3-19-9 ---- --- I - ---- --- I ------ ( 98) 15 (-2) (-2) -.. 3 - 125 - 117 - -- 117---4 + --- 0 0 ---- 0----- ---------- ---- +- ---- +-0 + 0 + 0 + +-0 + 0 + 0 - +---0 + - + + o +- =2 459 =2510 =2501 = =2 501 =3052 2620 2620 2 620 2_620 Croissancedu troupeati --- 0 -- 1-00 1io------- --- 100----- 800 800 800 800 294 285 285 285 217 288 279 279 294 285 285 285 17 - 288 279 279 49 213 282 273 200 200 200 200 2 271 2 459 2 510- 2 ---- 2620 2 620 2620 2620 20 20 20 20 0 0 -- - - - -- - -- - -0- -- 36 36 36 36 56 56 56 56 (Voir pages suivantes) 194 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 4-27 (suite) Sans developpement Annee de developpement Troupeaustabilise Troupeaude Objet d 1000 vaches 100fermes 1 2 3 du troupeau Croissance Ventes 1 7I abattus Taureaux -- 60 30 17 l Vaches abattues 60------- 60~ -- 9 - 2 Genissesabattues ----- 8 8IS I S Genissesen exc6dent 2-3ans ,6,4 0 0 0 Bouvillons1-2ans 0 0 0 -- 0---° Jeunesbceufs3-4 ans 143 !43 - 144 Bceufs abattus de travail - 0 32 32 Total 290 241 305 329 techniques Coefficients (pourcentage) Taux de velage 70 70 75J 80i Mortalitedesveaux 10 10 10 8 Mortalitedesadultes 3 3 3 2 Tauxd'abattage,taureaux 15 30 17 18 Tauxd'abattage, vaches 12 12 15 15 Tauxd'abattage, genisses 5 5 10 10 Tauxd'abattage, bceufs de travail - 0 16 16 Nombrede tau- reaux/femelles _- - - en productionk Capacitede charge (parhectare, 1,2 1,6 2,1 2,5 fin d'annee)' sansdeveloppement de charge capacite de zone 1 260 - 100 1 160 sansdeveloppement - besoinsen pdturepour un troupeau - 100 2 539 457 d 1 000 vaches+ nombreautres stabilise animauxcorrespondants Note: Les crochetsindiquent des coefficients techniques; les parenthesesindiquent des nombres negatifs; on a encadreles elements de l'estimationprovisoiredu nombre d'animauxen fm de periode.L'analyste a laisseen blanc la colonne juste avant les colonnes sous la rubrique parce qu'il ne sait pas a l'avance le nombre exact d'annees necessairespour atteindre le plein developpement. La grille de calcul doit comprendre un nombre assez grand de colonnes sous la rubrique >dans le cadre du projet. Determiner la composition du troupeau stabilise Avant de passer aux calculs concernant le troupeau lui-meme, il convient de noter plusieurs regles fondamentales. En chiffrant notre projection, nous arrondirons le nombre de vaches en production - dans la situation sans le projet et dans celle oiu le projet atteint son plein d6veloppement - un multiple du nombre d'exploitations du modele. On peut alors travailler sur une exploitation qui possede un nombre entier de vaches en production. De cette faqon, en partant du Tableau 4-27, nous pouvons dire que l'exploitation mixte de 20 hectares aurait cinq vaches en production sans le projet, chiffre qui passerait a huit lorsque le projet serait en plein developpement. De meme, au fur et a mesure que la production du troupeau augmenterait, nous ne laisse- rions pas le nombre de vaches en production depasser, quelle que soit l'annee, le nombre prevu a plein d6veloppement. Ainsi, a la fin de la deuxieme ann6e, qui est aussi le d6but de la troisieme ann6e, on ne permet pas au total des vaches en production de depasser 800 - chiffre du plein developpement - meme s'il restait une certaine capacite de charge disponible. En definitive, en suivant l'exemple paraguayen, nous nous conformerons a l'hypothese de l'analyste selon laquelle il n'y avait pas de bouvillons d'embouche - bouvillons achetes a l'exterieur du troupeau et destines a etre engraisses et vendus - disponibles. Toutefois, dans d'autres projections concernant les bovins a viande, on pourrait acheter des bouvillons d'embouche pour utiliser toute capacite de charge laissee disponible. Pour commencer notre projection concernant les troupeaux, il faut preparer une grille de calcul analogue a celle que l'on trouve au Tableau 4-27 et y porter les coefficients techniques appropries entre crochets. En appliquant cette formule, on risque moins d'employer des coefficients errones. Il faut remarquer que certains chiffres sont encadres; ce pro- ced6 facilite aussi le calcul et il faudrait y penser au moment de preparer les grilles. Comme on ne sait pas a l'avance combien d'ann6es exacte- rnent il faudra pour que le troupeau atteigne un nombre stable a plein developpement, il convient de ne pas lesiner sur le nombre de colonnes dans la grille, meme s'il doit rester, en fin de calcul, des colonnes inutilis6es (comme la derniere qui apparait sous la rubrique < au Tableau 4-27). Lorsqu'il s'agit de preparer la croissance du troupeau, la premiere etape consiste a determiner l'importance du troupeau < stabilis6)>, d'a- 200 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES I'ROIETS bord sans le projet, puis au moment oui celui-ci est en plein develop- pement. Tout d'abord, il nous faut etablir ce que serait un troupeau stabilise sur la base de 1 000 vaches en production et le nombre d'unites animales qu'un tel troupeau consommerait. Nous pourrons, ensuite, comparer la consommation de ce troupeau de 1 000 vaches a la capacite de charge de 100 exploitations et ajuster l'effectif du troupeau en fonc- tion de cette capacite. (Dans certains cas, le troupeau ne sera pas stabilise au debut du projet; on appliquera alors les coefficients techni- ques provenant de l'observation sur le terrain au troupeau de 1 000 vaches du d6but du projet). Nous parvenons a cette determination en suivant les calculs prevus pour le troupeau stabilise a plein developpement. Commencons par la derniere colonne de la grille de calcul de la projection du troupeau qui figure au Tableau 4-27. Nous obtenons le chiffre des pertes et des abattages pour 100 taureaux en multipliant le nombre d'animaux en d6but de periode par le coefficient technique approprie (les coefficients apparaissent au bas du tableau et on les retrouve entre les crochets). Pour 100 taureaux, la mortalite est de 2% et le taux d'abbatage de 1 8 %. 11restera donc 80 taureaux apres application des coefficients [100 - (100 x 0,02) - (100 x 0,18) = 80]. Pour ramener le nombre total des taureaux au nombre de tetes du cheptel en debut de periode (100), il faut alors acheter 20 taureaux (100 - 80 = 20). Ce chiffre de 100 taureaux est alors inscrit dans la case du total partiel. Le troupeau 6tant stable, on n'achetera pas de g6nisses et le chiffre d'animaux en fin de periode (100) peut &tre inscrit directement (si le modele n'etait pas pr6vu pour de petits exploitants mais pour un vaste troupeau s'elevant a 1 000 vaches, le nombre de taureaux en debut et en fin de periode serait determine en multipliant le nombre des vaches en production au debut de l'annee par la proportion taureaux/vaches en production). Passons aux vaches en production; nous soustrayons le nombre des pertes (20) et celui des abbatages (140) du nombre de vaches en debut de periode (1 000). Nous obtenons ainsi les 840 vaches en production inscrites dans la case du total partiel [1 000 - (1 000 x 0,02) - (1 000 x 0,14) = 840]. Ceci signifie que nous aurons a transferer 160 g6nisses au troupeau de vaches en production a la fin de l'annee pour ramener le nombre d'animaux en fin d'exercice a 1 000 (1 000 - 840 = 160). Continuons par les veaux femelles. Nous multiplions les 1 000 vaches du troupeau au debut de l'annee par 37,5%, ce qui represente la moitie du taux de velage de 75% (75: 2 = 37,5), et nous obtenons les 375 naissances (1 000 x 0,375 = 375). Multiplions maintenant ce chiffre par le taux de mortalite des veaux (5%) pour obtenir les pertes en veaux femelles; nous trouvons 19. Soustrayons ce chiffre de 375 et nous trouvons le nombre d'animaux en fin de periode, soit 356 [375 - (375 x 0,05) = 356]. Nous inscrivons les 356 veaux femelles que compte le troupeau en fin de p6riode dans la rubrique des g6nisses de 1 a 2 ans en debut de periode; nous multiplions 356 par le taux de mortalite des adultes (2%) et en soustrayant le r6sultat du chiffre que l'on avait en debut de periode (356), nous obtenons 349 genisses, [356 - (356 x 0,02) = 349]. ANALYSE D)EL'INVESTISSEMENT AGRICOLE 201 C'est ce nombre (349 genisses de 1 a 2 ans en fin de periode) que nous inscrivons pour les genisses de 2 a 3 ans en debut de periode, nous multiplions ce nombre par le taux de mortalite des animaux adultes (2%) et par le taux d'abattage des genisses (10%). Le resultat est alors soustrait du nombre d'animaux que l'on comptait en debut de periode et l'on obtient un total de genisses de 2 a 3 ans de 307 [349 - (349 x 0,02) - (349 x 0,10) = 307]. Nous inscrivons les 160 genisses de fin d'annee qui sont a transferer pour ramener notre chiffre de vaches en production a la fin de la p6riode a 1 000 (comme nous l'avons calcule en haut de la colonne); nous soustrayons ces 160 du total des genisses de 2 a 3 ans (307), et ainsi nous obtenons le chiffre des ventes qui porte sur 147 animaux (307 - 160 = 147). Pour les veaux miles, nous multiplions le nombre initial de 1 000 vaches du troupeau au debut de l'annee par 37,5% - qui represente la moiti6 du taux de velage de 75% (75: 2 = 37,5) - pour obtenir les 375 naissances (1 000 x 0,375 = 375). En appliquant le taux de mortalite (5%), on a le chiffre des pertes, soit 19 veaux, (375 x 0,05 = 19). qui est soustrait du nombre des naissances, ce qui donne le nombre d'animaux en fin de periode, soit 356, (375 - 19 = 356). Le nombre de veaux en fin de periode est egal au nombre des bouvillons de 1 a 2 ans en debut de periode, dont 2% disparaissent du fait de la mortalite, ce qui laisse en fin de compte un total de 349, [356 - (356 x 0,02) = 349]. Ce nombre de 349 bouvillons de 1 a 2 ans en fin de periode est repris pour les bouvillons de 2 a 3 ans en debut de periode. Il est, a son tour, r6duit de 2% (taux de mortalite des adultes), ce qui donne un total de 342 animaux en fin de periode [349 - (349 x 0,02) = 342]. Le nombre des jeunes bceufs de 3 a 4 ans en debut de periode est egal a ce dernier chiffre. Il est egalement diminue de 2%, toujours en appli- quant le taux de mortalite des adultes. Il reste 335 jeunes bceufs de 3 a 4 ans qui sont vendus [342 - (342 x 0,02) = 335]. Dans l'exemple paraguayen, nous savons que le nombre des bccufs de travail en fin de periode sera de 200. Nous inscrivons ce chiffre en debut de p6riode. Nous le multiplions par le taux de mortalitc des adultes (2%) et par le taux d'abattage (16%) pour obtenir le nombre des boufs de travail qui seront retires du troupeau. Dans ce cas, ce nombre est de 36; il faudra donc acheter 36 bcufs de travail pour en avoir a nouveau 200 en fin de periode [(200 x 0,02) + (200 x 0,16) = 36; 200 - 36 + 36 = 200]. Passons maintenant au total g6neral du troupeau; en additionnant le nombre d'animaux que l'on avait pour chaque categorie en debut de periode, (rappelez-vous que les veaux ne figurent pas dans le cheptel au d6part - ils naissent en cours d'annee) nous obtenons 3 052 tees. En ajoutant tous les nombres qui sont encadres, nous trouvons en fin de periode le chiffre provisoire de 3 199 tees. La difference est 147, ce qui correspond au nombre de genisses vendues. Nous pouvons donc ins- crire ce chiffre dans la rubrique ventes compensatrices pour ramener le cheptel reel a 3 052 animaux en fin de periode. 202 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Le nombre d'unites animales que le troupeau stabilise a 1 000 vaches consommera est estime en prenant le nombre d'animaux adultes, qui, tres commodement, est aussi le nombre d'animaux en debut de pe- riode, c'est-a-dire 3 052. En partant de la production des paturages donnee au Tableau 4-10, nous savons, qu'a plein developpement, chaque exploitation aura une capacit6 de charge de 26,2 unites animales et la capacit6 totale de charge pour 100 fermes sera de 2 620 unites animales. Maintenant, pour obte- nir le nombre de vaches en production qu'il faudrait avoir dans un troupeau stabilise qui consomme 2 620 unites animales, nous determi- nons simplement le rapport entre la capacite de charge disponible et le nombre d'unites animales necessaires pour le troupeau qui s'eleve a 1 000 vaches et nous appliquons ce coefficient au chiffre 1 000 pour obtenir le nombre de vaches en production d'un troupeau stabilise a plein developpement qui consommera 2 620 unites animales. Il faut se rappeler que le troupeau stabilise a 1 000 vaches et le troupeau ayant atteint son developpement complet comprennent tous deux 100 tau- reaux et 200 bceufs de travail; nous devons donc soustraire la consom- mation de ces animaux avant de calculer le coefficient. Nous obtenons maintenant notre coefficient tel que nous le voyons calcuk au bas du Tableau 4-27, et nous trouvons 0,843 [(2 620 - 100 - 200): (3 052 - 100 - 200) = 0,843]. En multipliant l'effectif du troupeau de 1 000 vaches par ce coefficient, nous obtenons 843 vaches en production (1 000 x 0,843 = 843). La plupart des analystes pr6fereront arrondir ce chiffre au multiple le plus proche du nombre d'exploitations du modele afin d'eviter le report de fractions d'animaux au niveau de l'exploitation individuelle, a condition que cet arrondissement ne fasse pas passer le nombre d'unites animales au-dela d'une limite de ± 10% de la capacite de charge. Dans l'exemple paraguayen, nous aurons ainsi 800 vaches en production. Maintenant, afin de determiner la composition du troupeau stabilise lorsque celui-ci aura atteint son complet developpement, nous partons donc du chiffre de 800 vaches en production et nous menons nos calculs comme nous l'avons fait pour le troupeau qui s'eleve a 1 000 vaches. Le resultat, qui apparait au Tableau 4-27, nous donne un effectif total du troupeau de 2 501 tetes, a chaque debut d'annee, avec une consom- mation globale de 2 501 unites animales donnee par notre calcul abrege. On constate un deficit des besoins de 5%, donc tout a fait dans les limites de ± 10% tol6rees dans la pratique. La meme proc6dure permettrait de calculer la composition sans deve- loppement, et nous aurions ainsi la composition du troupeau stabilise pour 100 exploitations au debut du projet et lorsqu'il a atteint son complet developpement. L'etape suivante consiste a calculer la crois- sance du troupeau stabilise entre la periode avant projet et celle du plein developpement. On peut aussi determiner la composition d'un troupeau stabilis6 en suivant les memes principes, mais plus rapidement en utilisant le calcul algebrique. On peut etablir une formule dont l'inconnue est le nombre de vaches en production, puisque c'est a partir de ce nombre que l'on ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 203 d6duit celui de toutes les autres categories d'animaux (sauf les taureaux et les bceufs de travail). On n'incorpore dans la formule que les catego- ries d'animaux qui apparaissent en d6but d'annee, c'est-a-dire les vaches en production, les animaux de 1-2 ans, ceux de 2-3 ans, ainsi que les jeunes bceufs de 3-4 ans, les taureaux et les bcrufs de travail. (Bien entendu, tous les veaux seraient devenus des animaux de 1-2 ans au debut de l'ann6e). Dans la plupart des cas, le nombre des taureaux serait facteur de celul des vaches en production mais, dans l'exemple para- guayen, ce nombre est fixe a 100. De meme le nombre des bceufs de travail est fixe a 200. La formule se presenterait alors de la facon suivante: Vachesen production Animaux de 1-2 ans Animaux de 2-3 ans x + (0,75)(0,95)x + (0,75)(0,95)(0,98)x Bceufs de Jeunes bceufs3-4 ans Taureaux travail + (0,75)(0,5)(0,95)(0,98)(0,98)x + 100 + 200 Capacite de charge = 2 620 Dans cette formule, x est le nombre inconnu des vaches en production. Le premier element de chaque expression oui l'inconnue apparait est le taux de velage. Pour les jeunes bcufs de 3-4 ans, l'el6ment suivant correspond a la moitie des veaux nes qui appartiennent au sexe mile. Les autres elements representent le taux de survie, c'est-a-dire l'unite moins le taux de mortalite pour chaque annee d'age. Pour les jeunes bceufs de 3-4 ans, par exemple, le taux de survie des veaux au cours de la premiere annee est de 0,95 (1 - 0,05), et il est de 0,98 (1 - 0,02) pour les deuxieme et troisieme annees. Le nombre des taureaux et des bceufs de travail est fixe; nous pouvons donc inscrire le nombre de tetes du troupeau en debut d'annee. La capacite de charge est, evidemment, celle d'une exploitation mixte de 20 hectares a plein developpement multi- plie par 100. La solution de la formule donne 843 vaches en production - exactement le nombre obtenu precedemment par la methode des coefficients. Arrondi a 800 animaux, ce resultat apparait sur la grille au total partiel des vaches en production (Tableau 4-27). La composition du troupeau stabilise ayant atteint son plein d6veloppement est alors calculee en appliquant les coefficients techniques comme nous I'avons 6tudie. Si le troupeau cessait d'&tre stable au cours de l'application de cette methode, c'est qu'une erreur se serait glissee dans 1'elaboration ou dans la solution de la formule. (Si differentes cat6gories d'animaux se voyaient attribuer un poids, par opposition avec le calcul abrege qui affecte une unite animale a chaque bete adulte, il faudrait alors multi- plier chaque expression de la formule par le coefficient de ponderation des unites animales approprie). 204 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS du troupeau Comment suivre la croissance Apres avoir determine la composition du troupeau stabilise, au debut du projet et au moment oui il a atteint son complet d6veloppement, nous pouvons suivre la croissance du troupeau entre ces deux limites. Pour cela, nous pouvons continuer de nous servir de la grille de calcul modele du Tableau 4-27. Transferons, d'abord, sur les lignes qui ont ete laissees en blanc dans la premiere ann6e tous les chiffres correspon- dant au nombre d'animaux que compterait en fin de periode le troupeau stabilise sans projet. Le nombre des taureaux en fin de periode du troupeau stabilise de 100 exploitations sans le projet (soit 100) est repris pour chiffrer les taureaux de la premi&re annee; le nombre de vaches en production en fin de periode (soit 500) est repris pour chiffrer les vaches en production de la premiere ann6e; les 157 veaux femelles deviennent le troupeau initial des genisses de 1-2 ans; les 147 bouvillons de 2-3 ans en fin de periode deviennent les jeunes bceufs de 3-4 ans en d6but de periode, et ainsi de suite. Nous suivons ensuite les effets de l'application des differents coefficients techniques sur le troupeau comme nous l'a- vons fait prec6demment pour determiner la composition du troupeau stabilis6 en taureaux, vaches en production, genisses, bouvillons et bceufs de travail. Pour les genisses de 2-3 ans, nous tenons compte seulement de la case du total partiel de ces animaux, car les achats et les ventes qui les concernent sont des transactions compensatrices. Si nous voulions fixer le nombre des taureaux sur la base de la proportion taureaux/vaches en production, nous nous preoccuperions seulement de la case du total partiel des taureaux. Comme le nombre de ces derniers est fixe a un nombre tres sup6rieur a cette proportion dans l'exemple paraguayen, ce total partiel devient directement le chiffre du troupeau en fin de periode. De meme si le programme de croissance du troupeau prevoyait l'achat et la vente de bouvillons d'embouche, nous tiendrions seulement compte de la case du total partiel de ces animaux. Dans l'exemple paraguayen, puisqu'il n'y a ni achat ni vente de cette cat6gorie, le nombre total partiel obtenu pour chaque annee devient le nombre des animaux en fin de periode. En premiere annee, on achetera 200 bceufs de travail et on les ajoutera au troupeau de 100 exploitations, ils apparaissent donc en tant qu'achats. Comme on suppose que tous les achats sont effectues a la fin de l'ann6e, il n'y a ni pertes ni abattage, et l'on retrouve les 200 bceufs en fin d'ann6e; ces pertes et abattages commenceront a figurer a partir de la deuxieme annee. Ensuite, nous totalisons le nombre des animaux en debut de periode, (sans compter naturellement les veaux), ce qui nous donne 1 365 ani- maux que nous inscrivons au total general du troupeau. Puis, nous ajoutons tous les nombres qui sont encadres et nous obtenons en fin de p6riode le chiffre provisoire de 1 629 tetes. Si nous comparons avec la capacite de charge en fin d'annee, c'est-a-dire 1 720 unites animales, nous nous apercevons qu'il manque 91 unites animales. Cela nous permet d'acheter 91 genisses de 2-3 ans pour porter le chiffre r6el, en fin de periode, a 1 720 animaux adultes, ce qui correspond exactement a la capacite de charge. Nous pouvons alors inscrire les 91 genisses en tant ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 205 qu'achats et completer la colonne en calculant le transfert a la rubrique <(vachesx) de 230 animaux. Nous pouvons completer maintenant la recapitulation de notre trou- peau pour la premiere annee en totalisant le nombre d'animaux de chaque categorie en debut de periode, les achats et les ventes, et en notant la capacite de charge. Cette procedure est r6p6t6e chaque ann6e jusqu'a ce que le troupeau ait atteint la composition prevue au stade du plein developpement. Dans l'exemple paraguayen, ce stade est atteint au cours de la septieme annee. Il faut noter 1'effet de l'application de la regle qui ne permet pas de d6passer le nombre des vaches en production prevu au stade de plein d6veloppement, c'est-a-dire 800. Il en decoule qu'apres la troisieme annee il n'y a plus d'achat de genisses de 2-3 ans et que les excedents en b&tes de cette categorie sont vendus a partir de la quatrieme annee. Nous pouvons, a titre d'exemple, observer en detail les calculs rela- tifs a la troisieme annee. Le nombre des taureaux en debut de p6riode est de 100 (soit le meme nombre qu'a la fin de la deuxieme annee). Enlevons les 2% du taux de mortalit6 et les 18% du taux d'abattage, il reste 80 taureaux et il faut en acheter 20 pour ramener le total a 100, ce qui donne alors, directement, le nombre d'animaux en fin de periode [100 - (100 x 0,02) - (100 x 0,18) + 20 = 100]. En debut de periode on compte 800 vaches en production. C'est un chiffre qui a ete atteint au cours de la deuxieme annee et que notre regle nous interdit de depasser. Apres deduction de la mortalite (2%) et de l'abattage (15%), on inscrit dans la case du total partiel 664 [800 - (800 x 0,02) - (800 x 0,15) = 664]. Pour retrouver le chiffre de 800, il faut transferer 136 g6nisses (800 - 664 = 136). Trois cent vingt veaux femelles sont nes. On a obtenu ce chiffre en multipliant la moitie du taux de veage (80%) par le nombre de vaches en production en debut de periode (800 x 0,80: 2 = 320). Sur ce nombre 8% meurent, ce qui laisse en fin de compte 294 veaux [320 - (320 x 0,08) = 294]. Le nombre des genisses de un a deux ans en d6but de periode (221) est egal au nombre des veaux femelles a la fin de l'annee 2. Compte tenu du taux de mortalit6 de 2%, il en reste 217 en fin de periode [221 - (221 x 0,02) = 217]. Le nombre des genisses de deux a trois ans en d6but de periode est egal au nombre des genisses de un a deux ans a la fin de l'annee 2. La mortalite est de 2%, soit 3 animaux, et on elimine 10%, soit 15 animaux, ce qui laisse un total de 134 g6nisses [152 - (152 x 0,02) - (152 x 0,10) = 134]. Nous laissons de c6te les achats et les ventes de genisses pour le moment, mais nous y reviendrons lorsque nous aurons examine les transactions de compensation. Les 320 naissances de veaux males s'obtiennent en multipliant le nombre de vaches en production en debut de periode (800) par la moitie du taux de velage (80%) soit (800 x 0,8: 2 = 320). Le taux de mortalite Tableau 4-28. Calcul de la productivite du troupeau, 100 exploitations mixtes de 20 hectares,Projet du Paraguay > (Uuite animales)f Annee de developpement z Sans Plein developpemnent z Objet developpement 1 2 3 4 5 6 (annee 7- 20) _) Cheptel en debut de p6riode' 1 365 1 365 1 520 1 793 2 071 2 259 2 310 2 310 Ecoulement Ventes' 290 241 273 297 361 493 551 543 z + autoconsommation b + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 -achats' - 18 - 124 - 151 - 22 - 20 - 20 - 20 - 20 Total 272 117 122 275 341 473 531 523 r Taux(%) 20 9 8 15 16 21 23 23 Croissance du troupeau rn Cheptel debut ann6e suivantea 1 365 1,520 1 793 2 071 2 259 2,310 2 310 2 310 Croissance 0 155 273 278 188 51 0 0 Taux (%) 0 11 18 16 9 2 0 0 Productivit6 du troupeau' Taux (%) 20 20 26 31 25 23 23 23 Source: Calcule d'apres le Tableau 4-24. au budget individuel de l'exploitatiori type. Lorsque la structLre des conlptes a. On n'a pas mcntionne les bccufs de travail pour donner onle meilleure estima- permet d'enregistrer l'autoconsommation separeincnt, il fauLtinclure celle-ci dans tion du troupeau de bceufs. les calculs de productivite. b. Dans l'exemple paraguayen, on n'a pas tenu compte de l'autoconsommation c. Somme du taux d'6coulement et do taux de croissance du troopeau. parce qulele calcul est effectue pooir 100 exploitations et que les valeors sont portees ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 207 des veaux etant de 8%, il en reste en fin de compte 294 [320 - (320 x 0,08) = 294]. On reduit de 2% le nombre des bouvillons de un a deux ans en debut de periode (221, soit le nombre des veaux males a la fin de l'annee 2) pour tenir compte de la mortalite, ce qui donne un total de 217 bouvil- Ions. Le nombre en fin de periode sera identique, puisque nous avons suppose qu'il n'y aurait pas de bouvillons de un a deux ans a acheter dans le cadre d'une transaction de compensation [221 - (221 x 0,02) 217]. De meme, on reduit de 2% (taux de mortalite des animaux adultes) le nombre des bouvillons de deux a trois ans en debut de periode (152, soit le nombre des bouvillons de un a deux ans a la fin de l'annee 2), ce qui donne 149 bouvillons de deux a trois ans [152 - (152 x 0,02) = 1491. Le nombre de jeunes bceufs de trois a quatre ans en debut de periode (147) est egal au nombre de bouvillons de deux a trois ans a la fin de la deuxieme annee. Compte tenu du taux de mortalite de 2%, il reste 144 jeunes bceufs de trois a quatre ans destines a la vente [147 - (147 x 0,02) = 144]. Au debut, le nombre des bcoufs de travail est de 200. La mortalite en fait disparaitre 2% (4), et 16% (32) sont 6limines, ce qui laisse un total de 164 bceufs de travail. Il faut donc en acheter 36 pour en avoir a nouveau 200 en fin de periode (200 - 4 - 32 + 35 = 200). Si l'on passe au total gen6ral, le troupeau compte 1 993 tees en debut de periode, soit le meme nombre qu'a la fin de l'annee 2. Les calculs termin6s, nous trouvons en fin de periode le chiffre provisoire de 2 269 t&tes. Etant donne qu'a la fin de l'annee 3, nous avons une capacite de charge de 2 620 t&tes, il manque 351 animaux. Cela signifie qu'avec les paturages dont nous disposons, nous pouvons acheter et nourrir 351 bovins. Toutefois, il nous suffit d'acheter deux genisses pour obtenir le total de 136 genisses dont nous avons besoin pour atteindre le maxi- mum autorise de 800 vaches en production; nous inscrirons donc 136 dans la rubrique genisses de deux a trois ans a transf6rer dans la categorie des vaches en production. Comme nous ne pouvons pas acheter de bouvillons d'embouche pour utiliser l'exces de capacite de charge, le nombre d'animaux en fin de p6riode correspondant au total general du troupeau, soit 2 271, reste tres en dessous des 2 620 unites animales de la capacite de charge. Il nous est maintenant possible de transferer le resultat de nos calculs sur le tableau r6capitulatif. Lorsque nous avons termine les calculs realises a l'aide de la grille, nous portons les resultats globaux se rapportant a la composition du troupeau, aux achats et aux ventes dans le Tableau recapitulatif 4-11. La composition du troupeau en debut d'annee, les achats, les ventes, y compris les abattages, et les coefficients techniques sont transferes de la grille au tableau. Il n'est pas necessaire de donner les d6tails des calculs dans un rapport de projet. Par contre, les grilles de calcul peuvent &tre tenues a la disposition de quiconque voudrait verifier les calculs. Il est pratique de pouvoir disposer d'une mesure recapitulative de la productivite du troupeau; c'est ce que nous offre le Tableau 4-28. Il fait la somme du taux d'ecoulement et du taux de croissance. Il montre que Tableau 4-29. Perioded'alimentation et rationjournaliere, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay Ration journaliere > Nombre Patee Concentre Tuber- Paille Four- Periode d'alimentation Nombre dejours Lait Tourne- poussinsl de pro- culesde de ragede 7 Categories d'animaux d'alimen- entier Mais Soja sol poulets teines manioc mais soja Z d'animaux de a Jours tation (1) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg) (kg) z mn Bovins Vaches laitieres ler Mai 30 Sept 152 8 1 216 - 1,0 10 - - - - 5,0 3,0 a Veaux, elevage lere periode' - - 84 3 252 3,0 D Veaux, elevage 2&me p6riode b - - 160 3 480 - 0,5 0,5 - - - - - 1,0 > Bouvillons - Gdnisses - - - - -- - - Taureaux ler Mai 30 Sept 152 1 1,0 B&ufs de travail ler Sept. 30 Nov 152 - 1,0 - _ _ _ 6,0 3,0 a 90 2 180 - 1,0 1,0 _ _ _ _ 6,0 3,0 > Porcs Truies seches mh - - 100 5 500 - 0,5 0,5 0,5 - -- 3,0 - - Truies nourrices - - 265 5 1 325 - 2,0 1,0 0,5 - - 2,0 Verrats lerJanv. 31 Dec 365 1 365 - 1,0 0,5 0,5 - - 3,0 Porcelets' - - 56 72 4,032 - 0,3 0,2 - - o,1 - Porcs a l'engraissage - - 150 70 10 500 - 0,5 0,5 - - 0,5 6,0 Volaille Poussinsd - - 56 20 1120 - - - - 0,036 - - Poulets d - - 112 20 2 240 - - - - 0,080 - Pondeuses' lerJanv. 31 Dec 365 20 7 300 - 0.06 - - - 0,06 Source: Calcuk a partir des hypotheses etablies d'apres les Tableaux 4-4, 4-10 et b. Periode d'elevage au concentre de 160jours debutant apres trois semaines. 4-11. c. Priode d'elvage au concentre de 56 jours ddbutant apres quatre jours. a. Periode d'elevage au lait de douze semaines; les dates varient selon les indivi- d. Periode d'elevage de 24 semaines, consommation par tete de 2 kilogrammes dus. Trois litres par jour de lait entier durant les douze premieres semaines. de patee pour poussins et 9 kilogrammes de patee pour poulets. e. Ration pr6paree sur place. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 209 la productivite passe de 20% sans proj et a 23% avec le proj et. Ces deux chiffres sont transfer6s au Tableau 4-11 ou se trouvent r6capitules les calculs concernant la composition du troupeau, les achats et les ventes. Les chiffres provisoires qui se rapportent a la periode de developpement sont donnes au Tableau 4-28, mais ils peuvent preter a confusion en raison des distorsions dues a la dynamique de croissance du troupeau, et il vaut mieux ne pas les introduire dans le tableau r6capitulatif. Emploi de machinesd calculer Les calculs des projections concernant les troupeaux deviennent, c'est 6vident, tres compliques et fastidieux. Ils se pretent facilement aux erreurs arithm6tiques. C'est pourquoi certains analystes ont cherch6 a se faire aider par des machines. Espadas (1977) a realise un programme destine a une calculatrice programmable et il existe plusieurs pro- grammes pour ordinateur, comme celui de Powers (1975), par exem- ple. L'utilisation de machines dans la projection des troupeaux offre non seulement l'avantage d'une pr6cision plus grande, mais permet egalement d'effectuer facilement des analyses de sensibilite en chan- geant les hypotheses de base et les coefficients techniques, ce qui, dans la pratique, n'est jamais r6alise lorsque les analystes sont limites au calcul manuel. Budget de l'alimentationanimale Dans les projets ou la principale ressource d'alimentation est consti- tuee par les paturages - comme dans le Projet de d6veloppement agricole et de l'elevage du Paraguay que nous avons suivi tout au long de ce chapitre - on regle convenablement les questions de production et de besoins en aliments pour animaux en estimant la capacite de charge. On en deduit le total g6n6ral des unites animales que l'on pourra tirer du paturage, en gardant toujours a l'esprit la fragilite de ces estimations. Cependant, dans les projets ou l'on prevoit un elevage a production beaucoup plus intensive - comme pour les volailles, les porcs, le cheptel laitier, et les bceufs en parc d'engraissement - il convient de prevoir un budget d'alimentation animale plus pr6cis pour chaque type d'exploitation. On comparera ainsi les besoins alimentaires a la production de la ferme et on estimera les quantit6s que l'agriculteur devra acheter ou vendre. I1 faut aussi estimer les besoins en aliments et la production pour determiner les changements a apporter au systeme de production de l'exploitation afin de produire suffisamment de nour- riture ou afin d'utiliser les excedents. 11 faut tres bien connaitre les questions d'6levage pour calculer ces estimations, et l'analyste de projet pourra desirer s'adresser a des specialistes de l'elevage dans sa prepara- tion des estimations de fourniture et d'utilisation des aliments pour animaux. On peut illustrer la preparation des estimations concernant les be- soins et la production des aliments destines aux animaux en adaptant l'exemple paraguayen. Nous travaillerons seulement sur la periode de Tableau 4-30. Besoins en alimrents pour animaux en production, Exploitation mixte de 20 hectares,Projet du Paraguay (tonnes) Pdtee Concentre Tuber- Paille Fourrage L.ait Tfl,urm- Poussitis/ de pro- ciules de de de > Objet etitier Mais Soja sol Poulets t6ines manioc tnai:s soja ml Besoins en aliienits pour aniiiaux B6tail Vaches laitieres - 1.22 1,22 - - 6,08 3,65 z Veaux, 6levage 1lre p6riode (litre) 756 - - - - Veaux, delvage2ime p6riode - 0,24 0,24 - - - - 0,48 Bouvilloiis - - - Gcnisscs _ - _ Tauireaux - 0,15 0,15 - - - - 0,91 0,46 > Bcoufs de travail - 0,18 0,18 - - - - 1,08 0,54 IPorcs Trmies seches - 0,25 0,25 0,25 - 1,50 - - 'I'ruies nourrices - 2,65 1,32 0,66 - - 2,65 - - Verrats - 0.36 0,18 0,18 - - 1,10 - - ml IPorcelets - 1,21 0,81 - - 0,40 - - - H Porcs a 1'euigraissage - 5,25 5,25 - - 5,25 63,00 - - Volaille Poussinls - - 0,04 - - - - Poulets -1 0 8 ° Pondeuses - 0,44 - - -- 0,44 Total besoins 756 11,95 9,60 1,09 0,22 6,09 68,25 8,07 5,13 Production de l'exploitation enalinents pour animaux' - 0,70 5,40 3,60 - - 12,00 1,00" 5.40' Achats et ventes d'aliments pour animaux Exc6dents a vendre - - 2,51 _ (),27 QUanti6s it aclieter - 11,25 4,2l0 (),22 t ,09 56,25 7,07 Source: calcule a partir des donn6&sdes 'I'ableaux 4-1(0 et 4-29. b. Production a i'hectare de 2 tonnes de paille de mais a partir de 0,5 hectare a. D'apres le 'I'ableau 4-10. c. Productiorl a 1'hectare de 1,8 tonne de soja a partir de 3,0 hectares. ANALYSE DE L'INVESTISSEMENT AGRICOLE 211 plein developpement, c'est-a-dire de la septieme a la vingtieme annee. Il convient toutefois de noter que ces estimations n'etaient pas prevues dans l'analyse initiale du projet puisqu'on avait admis que la nourriture animale serait essentiellement fournie par les paturages. En conse- quence, notre exemple des besoins et de la production d'aliments pour animaux ne correspond que partiellement aux autres exemples que nous donnons dans ce chapitre; ces derniers sont etroitement 1ies entre eux et sont directement tires du projet paraguayen. PERIODE D'ALIMENTATION ET RATION JOURNALIERE. Pour prepa- rer les estimations concernant les besoins et la production de l'alimenta- tion animale, nous pouvons commencer par estimer la periode d'ali- mentation et la ration journaliere pour chaque cat6gorie d'animaux 6leves a la ferme, comme on peut le voir au Tableau 4-29. Par souci de clarte, nous pouvons admettre que l'exploitation mixte de 20 hectares de l'exemple paraguayen produira des bovins a viande et des vaches laitieres, des porcs, et de la volaille (ce qui, naturellement, n'etait pas le cas dans le projet d'oui nous tirons notre exemple). On inscrit chaque cat6gorie d'e1evage qui, dans l'exploitation, recoit un suppl6ment de nourriture en plus de la pature pendant toute F'annee ou une partie seulement. Pour que l'exemple soit complet, on y fait apparaitre les bouvillons et les genisses qui sont exclusivement nourris dans les her- bages. On inscrit aussi la periode d'alimentation pendant laquelle cha- que categorie doit recevoir un complement d'alimentation pour que la ration reste constante, en meme temps que le nombre d'animaux de chaque categorie. Lorsqu'il faut prevoir deux types differents de ration pour une cat6gorie - et c'est le cas des veaux - ces deux types de ration font l'objet d'une inscription separee. En multipliant le nombre de jours pendant lesquels chaque animal doit &tre nourri par le nombre d'animaux, on obtient le nombre de pour les Anglais). Sous fonds propres peuvent aussi figurer d'autres types de provisions qui ne rentrent pas dans les definitions des fonds propres et des r6serves. 222 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Compte d'exploitation Le compte d'exploitation est un compte rendu financier qui resume les recettes et depenses d'une entreprise au cours d'un exercice compta- ble. C'est donc un etat qui rend compte des resultats de l'activite de l'entreprise pendant l'exercice. Le r6sultat net ou benefice est ce qui reste apres que les depenses de production des marchandises et des services ont 6t6 d6duites de la vente de ces memes marchandises et services. En d'autres termes, Resultat ou Benefice = Recettes - De penses. Ainsi, dans l'exemple du Nyanza Sud, au Tableau 5-2, le resultat est le produit des ventes, diminu6 du total des depenses. Les recettesdans la plupart des entreprises de transformation provien- nent de la vente de marchandises et de services - dans l'exemple du Nyanza Sud, il s'agit du sucre et de la melasse. Les ventes sont indi- qu6es nettes des rabais, des marchandises retournees, et nettes des taxes de transaction. Le poste depensesd'exploitation en num&raire detaille toutes les d6penses en argent engagees pour la production. Parmi ces depenses, il faut noter tout particulierement les depenses de main-d'ceuvre (qui, dans 1'exem- ple du Nyanza Sud, sont incluses dans les frais variables de la sucrerie) et les depenses de matieres premieres, en l'espece surtout la canne a sucre achetee aux planteurs exterieurs. En retranchant des recettes ces cofits engag6s pour la production des marchandises vendues, on obtient le resultat brut ou benefice brut. Viennent ensuite les depensesde commercialisation, generaleset adminis- tratives. En font partie une serie de frais gen6raux dont, dans l'exemple du Nyanza Sud, l'administration generale, la formation, la rwcherche et les honoraires qui seront dus a la firme qui assurera la marche de la sucrerie. A cette categorie, on ajoute souvent, sous un poste distinct, les frais d'entretien. Nous passons ensuite au re'sultatsd'exploitation avant amortissement. C'est l'avantage net ou cash flow que 1'entreprise tire de ses activites. Si l'etat est elabore sur une base differentielle, c'est I'avantage suppl6men- taire net. (II ne s'agit pas de l'avantage supplementaire net ou cash flow pour l'entreprise dans son ensemble pendant chaque ann6e de la vie utile du projet puisqu'il faut deduire le cofit de l'investissement a reprendre sur l'etat des sources et emplois des fonds dont nous parlerons plus loin. Ce poste de depenses est appele amortissement dans le compte d'exploi- tation. Voir, dans le dernier paragraphe de ce chapitre, la rubrique orentabilite financiere >). Le resultat d'exploitation est aussi appele par- fois o autofinancement >>. Ce resultat d'exploitation devient le premier poste de 1'etat des sources et emplois des fonds et sert aussi de base pour le transfert des avantages nets de 1'entreprise aux comptes sommaires du projet dont est tiree la rentabilite 6conomique estimee du projet. Toutefois, auparavant, tous les elements des recettes, - frais mon&- taires de gestion, ventes, depenses g6nerales et administratives - qui constituent un transfert financier direct ou qui ont une valeur economi- que differente de leur prix de marche doivent etre omis ou modifies par les methodes d6crites au Chapitre 7. ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 223 Apparait ensuite dans la liste le poste des depenses d'exploitation autres qu'en num&raire dont l'element principal est l'amortissement. En compta- bilite, on appelle amortissement l'operation qui consiste a affecter une partie du couit initial d'un actif immobilise a chaque exercice comptable de facon que la valeur de cet actif soit progressivement ramenee a zero pendant sa dur6e de vie utile. 11 peut etre tenu compte de la valeur de revente de l'actif - la valeur r6siduelle - a la fin de sa vie utile pour l'entreprise. La methode d'amortissement la plus courante est celle de <('amortissement lineaire >> qui attribue a chaque exercice une part egale de la valeur du bien. Par contre, d'autres methodes dites acc6l6rees repartissent l'amortissement par parts degressives. Sous le poste consi- dere, prennent place d'autres depenses, principalement la d6perdition progressive de valeur d'actifs intangibles comme les redevances et les brevets. Apres deduction des depenses d'exploitation autres qu'en numeraire, on obtient le resultat ou benefice d'exploitation, encore appele benefice avant intret et avant imp6t. On retranche ensuite les revenus et depenses autres que d'exploitation. Si, comme dans l'exemple du Nyanza Sud, l'entreprise encaisse des inte- res, il est commode de faire figurer ici cette operation sous le terme interets encaisses pour grouper toutes les operations donnant lieu a paie- ment d'inter&ts au meme endroit du compte d'exploitation. Les interets encaiss6s seront presentes comme une <« d6pense negative x). Dans la plupart des entreprises, l'un des elements les plus importants du poste revenus et depenses autres que d'exploitation sera les interets payes. On fait figurer aussi, sous le meme poste, les droits et impositions indirectes, a moins qu'il en soit tenu compte ailleurs. Par exemple, il peut &tre commode d'inclure les droits dans les depenses. Dans 1'exemple du Nyanza Sud, les droits sur l'outillage importe ont ete inclus dans le prix d'achat de cet outillage si bien qu'il n'y avait pas a les faire figurer separement. I1 est loisible aussi de ne pas reserver une place a part aux impositions indirectes. Dans l'exemple du Nyanza Sud, nous avons remarque que les taxes de transaction ont ete, comme il est courant, deduites avant de chiffrer les recettes de vente. En effet, l'entreprise, quand elle encaisse une taxe de transaction, agit simplement pour le compte de l'Etat, et le montant de cette taxe n'a pas sa place dans le compte d'exploitation. Dans l'exemple du Nyanza Sud, l'imp6t sur la consommation portant sur la melasse n'a pas et pr6sente a part, il a et, comme il convient, incorpore aux depenses. Les imp6ts indirects qui pourraient etre mis en 6vidence seraient eventuellement les imp6ts sur les concessions et une taxe sur la valeur ajout6e - taxe proportionnelle a la valeur qui s'ajoute a un produit a chacune des etapes de son traitement et de sa manutention jusqu'a la vente finale. Enfin, les subventions. 11se peut qu'elles ne figurent pas en cet endroit du compte d'exploitation. Elles peuvent e&re introduites ailleurs (par exemple dans le prix qu'une entreprise paie un intrant subventionne) ou encore pre- sentees en recette (comme dans le cas de paiements pour encourager les exportations). 224 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 5-3. Bilan des beneflcesnon distribues, capaciteinstalleede 90 000 tonnes, Societesucrieredu Nyanza Sud, Kenya (Milliers de KSh, prix constants 1977). Annee du projet Objet 1 9 10 11 Resultat net (benefice) (9 728) 52 714 53 890 42 486 Dividendes - - - - Augmentation des rcserves non distribuees (9 728) 52 714 53 890 42 486 Reserves non distribuees cumul6es (9 728) (43 355) 10 535 53 021 Source: Comme le Tableau 5-2. Nous en arrivons au re'sultatou benefice avant impot dont, en retran- net apres imp6t. C'est ce chant l'imp6t direct, on tire le resultat ou be'nefice qui revient aux proprietaires de l'entreprise et qui peut ou bien leur ere distribu6 ou bien etre reinvesti dans l'entreprise. Il faut que les etats financiers soient li6s a tous les autres comptes. Comme l'expriment les comptables, les comptes doivent etre n arti- cules »>. Nous avons deja note que le resultat d'exploitation avant amortis- sement dans le compte d'exploitation devient le premier el6ment de 1'etat des sources et emplois des fonds. Le compte d'exploitation sert aussi de passerelle entre les bilans successifs. Le resultat net, apres paiement du dividende aux actionnaires, est inscrit au bilan comme <> (ou <(gains non distribu6s.>) et vient ainsi augmenter les fonds propres. Pour retracer cette operation, il faudrait 6tablir un compte de reconciliation de ces reserves faisant ressortir, s'il y a lieu, la distribution des dividendes avant l'inscription dans le bilan des recettes non distribuees comme fonds propres. Dans l'exemple du Nyanza Sud, on a admis que, pendant les 16 ans pour lesquels les comptes avaient ete projetes, l'entreprise conserverait integralement le resultat sans rien distribuer. L'examen des colonnes de l'annee 9 et de l'ann6e 10 des Tableaux 5-1 et 5-2 nous permet de voir comment s'articulent le bilan et le compte d'exploitation. Le b6nefice net de l'annee 10 dans le Tableau 5-2 s'eleve a 53 890 milliers de Ksh. Si on ajoute cette somme aux reserves non distribuees a la fin de l'ann6e 9, telles qu'elles figurent au Tableau 5-1 des bilans, soit -43 355 milliers de Ksh, on obtient, pour l'annee 10, 10 535 milliers de Ksh de reserves non distribuees (-43 355 + 53 890 = 10 535). Le Tableau 5-3 fait apparaitre les re- serves non distribuees previsionnelles de l'exemple du Nyanza Sud. Lorsque l'entite exploitante appartient a l'Etat et conserve toutes les reserves de 1'entreprise, les comptes de reconciliation ne sont pas chose courante. ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 225 Etat des sources et emplois des fonds Cet etat montre le mouvement des investissements au cours de la vie utile du projet. C'est un instrument de mesure du flux total des res- sources financieresentrant et sortant de l'entreprise pendant un exercice comptable, et aussi de projection de ce flux dans l'avenir. II porte en anglais divers noms: Sources and Applications of Funds Statement, Funds Statement, Statement of Change in Working Capital et, parfois, simplement Cash Flow car le flux des fonds (Flow) se traduit a la fin de l'analyse par des changements dans l'etat des liquidites. Toutefois, ici l'expression Cash Flow a un tout autre sens que dans les analyses de projets ou elle exprime la rentabilite des ressources que le projet utilise. Les sources les plus courantes sont indiquees dans la premiere partie du Tableau 5-4. La premiere est le poste re'sultat d'exploitation avant amortis- sement. Quand les comptes sont tenus selon le modele que nous don- nons ici, ce resultat peut etre repris directement du compte d'exploita- tion ainsi qu'il a ete fait dans l'exemple du Nyanza Sud. Toutefois, il arrive souvent que ce resultat ne fasse pas l'objet d'un poste distinct et qu'il faille le calculer en ajoutant au resultat d'exploitation (ou b6nefice) l'amortissement et les charges diverses autres qu'en numeraire. Au resultat avant amortissement on ajoute l'augmentation des fonds propres, les prets longs re,us et le mouvement des pr&ts courts. Dans l'exem- ple du Nyanza Sud, les fonds propres et les pr&ts ont diverses prove- nances. Le Gouvernement kenyen en fournit une partie qu'il se procure a son tour par un pr& de la Banque mondiale; une autre partie est fournie par un groupe priv6. I.-s prets a long terme proviennent de divers organismes internationaux de financement et des credits-fournis- seurs. Les capitaux dont elle dispose sont tels que l'entreprise n'a pas besoin de prets courts dans les annees que nous avons choisies comme exemple, mais beaucoup d'autres entreprises agro-industrielles en au- raient besoin pour entretenir les stocks de matieres premieres achetees au moment de la recolte et les produits transform6s appeles 'a tre vendus dans l'annee. Les fonds qui viennent ensuite sont les interets encaisses qui, dans le cas du Nyanza Sud, proviennent de prets courts consentis a des planteurs exterieurs. Viennent apr&s le mouvement des comptes de crMditeurset autres exigibilites d court terme (non compris la partie exigible des prets longs re,us). Une entreprise pourrait se procurer une partie de ses fonds en augmen- tant les achats payables a terme qu'elle realise aupres de ses fournisseurs ou en retardant le paiement de ses achats. Si elle r6duit ses achats a terme ou les delais de paiement d'une ann6e sur l'autre, il s'ensuivra une diminution de ses comptes de creanciers et une r6duction de ses dispo- nibilites. Comme il est courant pour une entreprise de chercher a se developper en augmentant ses comptes de creanciers dans le dessein d'6largir le champ de ses op6rations dans le cadre du projet, on trouvera habituellement dans l'etat des sources et emplois des fonds une augmentation des comptes de crediteurs. Toutefois, s'il s'agit d'une diminution, il est beaucoup plus commode de la faire figurer o negative- ment)> dans les sources que d'ouvrir une rubrique separee dans les 226 ASPECTS FiNANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS emplois. Pour certains projets agricoles, on peut envisager que l'entre- prise de transformation des produits travaille a perte pour augmenter le revenu des agriculteurs. Dans cette hypothese, l'entreprise peut compter percevoir une subvention directe, qui figurera dans l'etat des sources des fonds. Parmi les principales utilisations des fonds (deuxieme partie du Ta- bleau 5-4) qui figurent dans les etats des sources et emplois des fonds Tableau 5-4. Etat des sourceset emplois desfonds, capaciteinstallee de 90 000 tonnes, Societe sucrieredu Nyanza Sud (Milliers de KSh, prix constants de 1977) Annee du projet Objet 1 9 10 11 Sources Resultats d'exploitation avant amortissement ( 2 281) 108 007 117 078 131 041 Augmentation des fonds propres Etat 54 150 - - - Groupe Mehta 2 850 - Augmentation totale des fonds propres 57 000 - Prets longs recus Banque mondiale - - - - Cr6dits-fournisseurs 32 700 - - - Banque europ6enne d'investissement 33 400 - - - Exim Bank 7 900 - - - Banque de d6veloppement de l'Afrique de l'Est 6 070 - - - Total prets longs requs 80 070 - - - Mouvement des prets courts - 19 000) - - Total mouvement des prets courts ( 19 000) - - Int6rets encaiss6s 4 245 4 770 5 048 Mouvement des comptes de cr6diteurs et autres exigibilites a court terme (non compris la part exigible a moins d'un an des prets longs requs) Subventions Total Sources 134 789 93 252 121 848 136 089 Emnplois Mouvement des immobilisations brutes' 118 986 22 445 10 628 IS 064 Remboursement de prets longs Banque mondiale - 6 563 6 563 6 563 Cr6dits-fournisseurs - 13 431 13 431 13 381 Banqueeurop6enned'investissement - 10 956 10 956 10 956 Exim Bank - - - - Banque africaine de d6veloppement de l'Afrique de l'Est - 2 846 2 846 2 846 Total remboursement de prets longs - 33 796 33 796 33 746 ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 227 Tableau 5-4. (suite) Annee du projet Objet 1 9 10 11 Paiements d'interet sur pr&ts longs Banque mondiale - 11 370 10 681 9 992 Credits-fournisseurs - 3 482 2 411 1 607 Banque europeenne d'investissement 2 004 3 946 3 289 2 632 Exim Bank 711 - - - Banque africaine de developpement de l'Afrique de lEst 668 940 627 314 Paiements d'interet sur prets courts - - Total paiements d'interet 3 383 19 738 17 008 14 545 Commissions d'engagement de pr&s Banque mondiale 984 - - Exim Bank 69 - - Banque africaine de developpement de l'Afrique de l'Est 139 - - Total commissions d'engagement de pr&s 1 192 - - - Total service de la dette 4 575 53 534 50 804 48 291 Mouvement des stocks Canne a sucre sur pied 3 428 ( 827) ( 1 365) ( 2 007) Autres stocksb 1 525 - - - Total mouvement des stocks 4 953 ( 827) ( 1 365) ( 2 007) Mouvement des exigibilites 2 952 2 295 845 424 Variation d'autres elements d'actif a court terme non compris la liquidite - - - - Imp6ts directs payes - - 8 618 34 761 Dividendes payes - - - Correction pour emplois non repris Total emplois 131 466 77 447 69 530 99 533 Fh4x tier Excedent (deficit) courant 3 323 15 805 52 318 36 556 Liquidit: en caisse - 1 436 17 241 69 559 Excedent (deficit) cumule 3 323 17 241 69 559 106 115 Source: Comme le Tableau 5-1, (Annexe 20, Tableau 13). a. Y compris l'investissemenit dans Ia sucrerie, la culture, la gestion, le logement et la recherche intcrcssant la societe. b. Y conipris picces d6tach6es, outillage et materiels d'exploitation. d'un projet qui comprend l'extension d'une entreprise, on trouvera vraisemblablement le poste augmentation (diminution) du capital immobi- lise brut, ou figure l'investissement en capital immobilis6 annee par annee. Dans l'exemple du Nyanza Sud, cet investissement concerne surtout l'augmentation de la capacite industrielle. Une entreprise peut aussi reduire ses valeurs immobilisees en les vendant. Si cette op6ration depasse le montant des achats de meme type, il vaut mieux faire figurer le resultat net dans le poste «(emplois negatifs >) plut6t que de le faire apparaitre sous une rubrique speciale. Dans les etats previsionnels des sources et emplois d'une entreprise incluse dans un projet agricole, il est un poste important qu'on a toutes les chances de trouver, remboursement de prets longs. (On se rappelle que 228 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS parmi les sources se trouve le mouvement des prets courts. Comme ce poste est donne net, il n'est pas besoin d'introduire dans les emplois un poste de remboursement de pr&ts courts). Sous remboursement de prets longs, seul est vise le remboursement du principal. Les paiements des interets sur prets longs et les paiements des int&rets sur prets courts sont comptabilises separement. (Dans l'exemple du Nyanza Sud, l'analyste a admis que le remboursement des prets courts, pr6sente comme une diminution des pr&ts courts dans les sources, serait realis6 tout au debut de l'exercice comptable si bien qu'il n'y a pas eu d'inter&ts courts a faire figurer pour l'annee 9). Une entreprise qui, comme la Societ6 sucriere du Nyanza Sud, emprunte pour s'agrandir peut avoir a payer des commissions pour des engagements de prets qui lui sont consentis mais qui ne sont pas encore debours6s. Le poste mouvement des stocks indique la variation des stocks en entrep6t. Comme la plupart des comptes previsionnels concernent des entreprises en expansion, il est vraisemblable qu'il s'agira d'une pro- gression des stocks, c'est pourquoi le poste est inscrit dans les emplois des fonds. II arrive pourtant parfois que les stocks diminuent. Au lieu d'introduire un poste de plus dans les sources, il est commode de presenter la diminution comme un . Dans l'exemple du Nyanza Sud, le stock le plus important est la canne a sucre sur pied de la plantation principale. Comme le Tableau 5-4 le montre, ce stock diminue effectivement de l'annee 9 a l'annee 11 - il figure donc dans l'6tat avec le signe negatif. Vient ensuite le mouvement des exigibilite6s. Une entreprise qui s'etend consentira vraisemblablement des credits a un nombre croissant de clients si bien que ses exigibilit6s augmenteront. Mais, si elle parvient a raccourcir le delai moyen entre livraisons et paiements ou se montre moins genereuse en credits, ses exigibilit6s pourront diminuer dans l'annee et figurer comme un <(emploi n6gatif»>. La variation d'autres 8elmentsd'actif d courtterme non comprisla liquiditW comptabilise le mouve- ment des avoirs exigibles a court terme tels que traites, certificats de d6p6t ou bons du Tresor. Le poste imp6ts directspayes se passe d'explication; il peut y avoir des dividendespayes par l'entreprise a ses actionnaires. Enfin, un dernier poste, correction pour emplois non repris correspond a des emplois qui pour une raison ou une autre n'ont pas leur place sous l'une des rubriques qui prec&dent. Tous les elements importants consti- tuant ce poste devront etre expliques dans des notes a la suite de l'etat. I1 reste leflux net dont le premier 6elment est l'excdent courantou le deficit courant. En lui ajoutant la liquidite en caisse, on obtient l'excedent cumule'ou le deficit cumule. Si la comptabilit6 previsionnelle indique un deficit cumul - une insuffisance de liquidit - des mesures sont a prendre pour assainir l'entreprise au cours de la periode. I1pourra falloir reduire les dividendes que l'on envisageait de verser, prevoir de nou- veaux emprunts ou une augmentation des fonds propres ou chercher a se procurer autrement les liquidites necessaires. Des etats pr6visionnels des sources et des emplois permettent a l'analyste de s'assurer que les moyens financiers a la disposition de ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 229 l'entreprise suffiront a realiser le programme d'investissement - y compris I'augmentation des stocks et autres fonds de roulement ainsi que toutes les depenses d'exploitation en num6raire - et a faire face a la charge des inter&ts et du principal de tous les emprunts en cours. En 6tablissant les previsions de sources et emplois annee par annee, il devient possible de surveiller la chronologie des apports de fonds de toutes provenances pour s'assurer qu'ils seront disponibles quand le besoin se fera sentir. Les organismes dispensateurs de credit peuvent determiner le flux total des fonds provenant de l'exploitation avant service de la dette pour savoir dans quelle mesure le service de la dette sera assur6. Les proprietaires examineront le flux previsionnel apr&s service de la dette pour se rendre compte de ce que sera la rentabilite de leur participation. Pour les bailleurs de fonds prives qui se demandent s'ils vont ou non participer au projet, les fonds degag6s apres service de la dette et les dividendes previsionnels seront d'importants 6l6ments de decision. Ratios financiers A partir des 6tats financiers previsionnels pour 1'entreprise, l'analyste financier peut calculer des ratios financiers qui lui permettront de se faire une idee de l'effic-cite et de la solvabilite de l'entreprise et de sa rentabilit6 dans les secteurs vitaux. Nous passerons en revue quelques uns des ratios les plus significatifs mais il en est beaucoup d'autres dont les analystes financiers se servent et qui sont particulierement utiles pour certaines categories d'entreprises. Pour chacun des ratios dont nous nous occuperons, nous resumons le mode de calcul dans le Ta- bleau 5-5; on y trouvera aussi deux exemples chiffres, d'apres les comptes de la Soci6te sucriere du Nyanza Sud pour les annees 10 et 11 reproduits aux Tableaux 5-1, 5-2 et 5-4. D'une facon generale, il n'est pas possible d'indiquer la fourchette a l'interieur de laquelle un ratio financier doit se situer. L'analyste devra, en revanche, se demander, vu la cat6gorie d'entreprise dont il etablit les comptes previsionnels, si le ratio indique une situation acceptable ou non. Pour mieux s'informer sur le mode d'utilisation des ratios finan- ciers, I'analyste de projets peut, s'il le d6sire, se reporter a un manuel classique de comptabilit6 ou a Upper (1979) a qui nous faisons de larges emprunts pour les presents developpements. Les ratios presentes ici sont tous calcul6s a partir des chiffres de fin d'ann6e. L'analyse se trouve ainsi orientee sur les derniers mois d'ex- ploitation mais habituellement cela ne pose aucun probleme dans la mesure oui l'on reste clair et coherent. Si les activites d'une entreprise sont tres saisonnieres, comme c'est souvent le cas dans les projets agricoles, le calcul des ratios en fin d'annee pourrait bien &tre trompeur. En pareil cas, l'analyste tiendra peut-etre a examiner la courbe des fluctuations saisonnieres pendant l'exercice et a se demander si la varia- tion saisonniere aura des incidences sur 1'efficacite, la rentabilite et la solvabilite de 1'entreprise envisagee. 230 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Ratios de l'efficacite' Le premier groupe de ratios (premiere partie du Tableau 5-5) permet a l'analyste de se faire une idee de l'efficacite de 1'entreprise envisagee. 11 permet de mesurer la maniere dont l'actif est employ6 et les depenses maitrisees. La cadencede rotation des stocks mesure le nombre de fois oiu l'entreprise reconstitue ses stocks dans l'ann6e et indique la quantite de stocks n6cessaire pour correspondre a un niveau de ventes donn6. Il y a plusieurs fac,ons de calculer ce ratio. Dans le cas dont il s'agit, le coat des biens vendus est divis6 par le stock. Dans l'exemple du Tableau 5-5 concernant le Nyanza Sud, pour l'ann6e 10, cela fait 3,94 reconstitu- tions dans l'annee. Dans les agro-industries, ce ratio est peut-etre plut6t faible comparativement a celui de beaucoup d'industries manufactu- rieres et cela a cause du caractere essentiellement saisonnier de la trans- formation des produits agricoles. On peut aussi rapporter la cadence de rotation des stocks a la duree moyenne pendant laquelle les stocks restent entreposes. Dans l'exemple du Nyanza Sud, il y a environ 93 jours de stocks 'a la fin de l'annee 10. Ce chiffre s'obtient en divisant les 365 jours de l'annee par la rotation (365: 3,94 = 93). On peut aussi 6noncer ce resultat en mois - l'entreprise dispose d'environ 3 mois de stocks - en divisant les 12 mois par la rotation (12 : 3,94 = 3). Quand la rotation est lente, cela peut signifier que, tres chargee de stocks, la soci6te eprouve des difficultes a vendre, ce qui tendrait a montrer que la direction ne gere pas ses stocks comme il conviendrait. Toutefois, une rotation lente peut aussi signifier qu'il faut s'assurer des stocks abon- dants pour etre assure de tenir le rythme de production. Une rotation lente signifie aussi que des fonds importants << ne travaillent pas )>. Une rotation acc6ler6e peut signifier que l'entreprise est capable de recuperer rapidement son investissement et que la demande de ses produits est satisfaisante. Quand la rotation est beaucoup plus rapide que la moyenne dans la branche d'activite consid6r6e, cela peut signifier que l'entreprise gere ses stocks de facon tr&s efficace ou bien qu'elle est a court de fonds de roulement et n'a pas les moyens d'entretenir un stock suffisant et donc qu'elle pourra se trouver contrainte de laisser passer des occasions de vendre. Le ratio de l'exploitation s'obtient en divisant les depenses d'exploita- tion par les recettes. Dans l'exemple du Nyanza Sud, pour F'annre 10, il atteint 71%. Le ratio de i'exploitation est un indicateur de l'aptitude de la direction a maitriser les co uts d'exploitation, d6penses administra- tives comprises. Ce ratio est des plus utiles pour comparer soit l'activite d'une meme entreprise d'annee en annee, soit des entreprises compara- bles. Une augmentation du ratio peut signifier que le cofit des matieres premieres augmente, que la direction eprouve des difficultes a maitriser les depenses de salaires, qu'il y a du gaspillage dans les op6rations de production ou encore, si les ventes declinent, que les depenses n'ont pas et reduites a proportion. Cela peut signifier aussi que la concurrence est importante et qu'il est indispensable de reduire les prix de vente. Quand on ne sait pas avec certitude si l'augmentation du ratio est due a ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 231 la montee des couts ou a la baisse des prix de vente, on peut habituel- lement trouver une solution en divisant les depenses d'exploitation par le nombre unitaire des ventes de la societe (par exemple, dans l'exemple qui nous occupe, le nombre de tonnes de sucre raffine vendues). En general, plus les immobilisations sont elevees par rapport au volume des ventes, plus le ratio de l'exploitation sera bas. Une soci6te qui a des immobilisations importantes doit pouvoir les r6cuperer avec un cash flow fort, ce qui n'est generalement possible qu'avec un ratio de l'ex- ploitation faible. Si son ratio de l'exploitation est fort, au voisinage de 90%, par exemple, une entreprise peut eprouver des difficultes a d6ga- ger une rentabilite convenable. Si le ratio est anormalement bas, a 50% par exemple, il est vraisemblable que certains couts ont et omis ou sous-estimes. Ratios du benefice La solidit6 financiere durable d'une entreprise depend des fonds qu'elle peut produire pour les reinvestir et s'agrandir et de son aptitude a procurer une rentabilite convenable a ses investissements. Nous considererons trois ratios (seconde partie du Tableau 5-5) qui peuvent servir a apprecier le b6nefice net - rendement des ventes, rendement des fonds propres et rendement de I'actif. A cause de leur importance pour l'analyse des projets et de leur difficulte de calcul particuliere, nous renverrons a la section suivante l'examen de trois autres mesures du benefice - le rendement du total des ressources engagees, le rendement des fonds propres avant l'imp6t direct et le rendement des fonds pro- pres apres imp6t. Les ratios du b6nefice sont calcules annee par annee et peuvent &tre chiffres dans les etats previsionnels de l'entreprise. On aura ainsi une idee de leur evolution pendant la vie du projet. Si une societe est dispens6e d'imp6t dans les premieres annees, il est indispensable d'eva- luer ses comptes jusqu' la fin de la periode de dispense pour determiner l'effet complet de l'imp6t. Le rendement des ventes montre la marge que l'entreprise prend sur ses ventes. On le calcule en divisant le b6nefice net par les recettes. Dans 1'exemple du Nyanza Sud, le resultat des ventes de l'annee 10 est 21%. Plus le rendement des ventes - donc la marge - est faible, plus le volume des ventes doit &tre important si l'on veut tirer un rendement convenable de l'investissement. Le ratio en question est des plus utiles pour comparer des societes d'un meme secteur ou d'une meme branche ou pour analyser les resultats d'operations du passe et les comparer a des resultats previsionnels en vue d'extensions futures. Les comparaisons de secteur a secteur risquent d'avoir peu de valeur a cause des dif- ferences profondes de structure. L'un des ratios les plus importants est le rendement des fonds pro- pres. Il s'obtient en divisant le benefice net (apres imp6t) par les fonds propres. Dans l'exemple du Nyanza Sud, ce ratio est de 26% pour l'annee 10. On s'en sert souvent parce qu'il est l'un des principaux C) Tableau 5-5. Ratios financiers, capacit6install6ede 90 000 tonnes, Societesucrieredu Nyanza Sud. z Annee du projet z 01 Ratio 10 11 Ratios d'efficacit> Rotation des stocks => z Cout des biens vendus 122 981 3 130 347 = -< Stock 24 181 + 7 000 22 174 + 7 000 0 Ratio de l'exploitation(0) = o D6penses d'exploitation 179 485 100 = 71 189 477 x 100 = 69- Recettes 254 231 276 221 Ratios du benefice Rendement des ventes (%) = Ben6fice net 53 890 x 100 = 21 42 486 x 100 = 15 Recettes 254 231 276 221 Rendement des fonds propres (%) Benefice net 53 890 x 100 = 26 42 486 x 100 = 17 Fonds propres 207 035 249 521 Rendement de l'actif (%) = 86744 Resultat d'exploitation 74 746 x 100 = 20 87 x 100 = 22 Actif 379 321 388 061 Ratios de solvabilite Ratio de liquidit6g 148 787 183 879 > Actif reaisab1e = 4,41 = 9,03 Exigibilites 33 746 20 363 z Ratio dettes-fonds propres => Exigibilites a long terme 138 540 0,40 118 177 0,32 Exigibilitesalong 138540 + 207035 118 177 + 249521 terme + Fonds propres et Fonds propres 207 035 = 0,60 249 521 0,68 Exigibilite a long 138 540 + 207 035 118 177 + 249 521 c terme + Fonds propres d'ot Ratio dettes-fonds propres = 40:60 32:68 Ratio de couverture du service de la dette = > Be6nfice net + Amortissement 53 890 + 24 172 42 486 + 24 172 z + Interets paves 0ave5 + 18 160 + 17 008 ______________- - + 20 125 + 14 545 ~~2,23 2,10 2 1 x Intert paye + remboursement 17 008 + 33 796 14 545 + 33 746 des prets longs > 0 z Source: Tableaux 5-1, 5-2 et 5-4.m C) c; C C: C) 234 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS criteres qui guident les proprietaires dans leurs decisions d'investis- sement. Si l'entreprise doit faire partie du secteur prive, on peut aussi utiliser ce ratio pour mesurer ce qui est de nature a motiver les proprie- taires individuels. I1 est essentiel au succes de l'entreprise que son actif soit capable de productivit6. Un des meilleurs moyens d'apprecier cette productivite est de determiner le rendement de l'actif qui est le resultat d'exploitation divise par l'actif, et qui, dans l'exemple du Nyanza Sud, est de 20% pour l'annee 10. Le rendement de l'actif est le ratio financier le plus proche du rendement de l'ensemble des ressources engagees sur lequel nous reviendrons dans la prochaine section. Grosso modo, a partir du moment oui l'entreprise a atteint sa capacite de croisiere, le rendement de l'actif devrait depasser le cout du capital tel qu'il est mesure, par exemple, par le taux des pr&ts bancaires a l'industrie - a condition qu'il n'existe pas de bonifications d'interets. Les entreprises du secteur public devraient normalement pouvoir aussi obtenir un rendement de cet ordre, sinon il serait evident qu'il y aurait de meilleurs emplois pour les fonds publics dans d'autres entreprises. Ratios de solvabiiteW Ces ratios (derniere partie du Tableau 5-5) permettent d'apprecier le degre de risque financier avant d'entreprendre la realisation d'un projet. Ils servent aussi de base a l'analyste pour estimer le financement qui sera necessaire et les conditions dont il faudra l'assortir. Certaines entre- prises, surtout dans le secteur prive, tentent de financer leurs projets avec le plus d'endettement possible en vue d'assurer a leur part des fonds propres le rendement maximal. I1 y a l un danger, surtout dans un domaine d'activit6 fragile ou dans une economie exposee a des variations cycliques. Une entreprise devrait &tre financee de facon a pouvoir survivre a des circonstances d6favorables sans mesures d'exception. Le ratio de liquiditeWgenirales'obtient en divisant l'actif realisable par les exigibilites a court terme. Dans l'exemple du Nyanza Sud, ce ratio pour l'annee 10 est 4,41. Du point de vue de l'organisme preteur, ce ratio donne une idee de la marge de reduction de l'actif r6alisable qu'une entreprise peut admettre avant que n'apparaissent des difficult6s a tenir les engagements de l'annee. Dans l'exemple du Nyanza Sud, l'ann6e 10 - meme si son actif realisable ne vaut que le quart de sa valeur comptable - la sucrerie pourrait encore payer ses creanciers sur cet actif. On se tient parfois a cette regle empirique que le ratio de liquidite g6nerale doit etre egal a deux environ. Comme toutes les regles empiri- ques, il faut se servir de ce chiffre avec prudence. Si la rotation des stocks est rapide et que les exigibilites peuvent etre encaissees facile- ment, il est permis d'avoir un ratio de liquidite generale plus bas. Si le ratio se rapproche de un, l'entreprise se trouvera dans une situation potentiellement fragile. Un ratio faible peut signifier que l'entreprise est ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 235 sous-capitalisee et qu'il faut envisager de renforcer son capital en augmentant soit ses fonds propres, soit sa dette a long terme. Avec un ratio de liquidite g6nerale faible, l'entreprise devra vivoter au jour le jour, c'est-a-dire qu'il pourra lui falloir prendre des mesures anti- economiques. Elle risque de devoir vendre ses produits a vil prix pour pouvoir se faire payer en argent frais ou manquer des ventes parce que des concurrents peuvent offrir des conditions de cr6dit meilleures. Elle pourra ne pas avoir assez de stocks pour faire face aux ventes. Quant a ses stocks de matieres premieres, ils risquent d'etre si reduits que la production en sera ralentie. L'entreprise pourra etre obligee d'acheter cher a des importateurs de petites quantites au lieu de negocier directe- ment des lots importants moins chers avec des fournisseurs 6trangers. Enfin, elle pourra etre forcee d'acheter A cr6dit au lieu de profiter de rabais pour paiement imm6diat. Enfin, avec un ratio de liquidite g6ne- rale trop faible, une entreprise pourra etre forc6e de retarder des me- sures preventives d'entretien, ce qui alourdira ses depenses ult6rieures. Le ratio d'endettement est un ratio financier important pour les orga- nismes de credit. On peut dire des fonds propres d'une entreprise qu'ils sont comme un ocoussin>> qui sert A amortir les pertes initiales ou A affronter les mauvaises annees. Comme aux dettes sont attaches un taux d'int6r&t fixe et un remboursement du principal d'un montant d6ter- mine, un exces d'endettement peut charger une societe d'engagements qu'elle ne pourra pas honorer si les conditions sont d6favorables. (On mesure mieux le <« coussin >» par le ratio de couverture du service de la dette dont il sera question plus loin). Le ratio d'endettement s'obtient en divisant d'abord les exigibilites a long terme par la somme que constituent ces memes exigibilit6s a long terme et les fonds propres, ce qui donne la proportion que les exigibi- lites a long terme representent par rapport au total endettement plus fonds propres, puis en divisant les fonds propres par la somme que constituent les exigibilites A long terme et les fonds propres, ce qui donne la proportion que les fonds propres repr6sentent par rapport au total exigibilit6s Along terme plus fonds propres. On rapproche ensuite les deux r6sultats sous la forme d'un ratio. Dans l'exemple du Nyanza Sud pour l'annee 10, les exigibilites a long terme divis6es par la somme exigibilit6s a long terme plus fonds propres donnent 0,40 et les fonds propres divises par la somme exigibilites a long terme plus fonds propres donnent 0,60. Le ratio d'endettement est donc 40 A 60. Ce qui revient a dire que la capitalisation totale de l'entreprise est constituee a 40% de dettes et a 60% de fonds propres. I1 n'y a pas de bonne regle empirique pour le ratio d'endettement. Dans les entreprises recentes, il serait souhaitable que les fonds propres excedent l'endettement, mais dans beaucoup de pays en developpement les capitaux peuvent &tre rares et une regle aussi conservatrice peut ne pas etre logique, vu les objectifs nationaux. S'il s'agit d'une entreprise du secteur public et qu'une part importante de la dette soit detenue par des organismes du secteur public, le ratio d'endettement peut perdre un peu de son impor- tance car on presume que si la societe rencontre des temps difficiles, il lui sera possible de renegocier une partie de la dette dont sont crediteurs 236 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS les organismes publics. Dans les projets agricoles, les entreprises auront probablement besoin de fonds propres solides car elles transforment ou vendent des produits dont les cours peuvent varier beaucoup et qui sont exposes a des al6as dus au climat ou a une chute de la production vegetale ou animale. Le ratio de solvabilite le plus general est le ratio de couverturedu service de la dette qui s'obtient en divisant le total resultat net + amortissement + interets payes par le total interts payes + remboursement des pr&ts longs. Dans l'exemple du Nyanza Sud pour l'annee 10, le ratio de couverture du service de la dette est 2,23. Le ratio de couverture du service de la dette pourrait aussi etre calcuk avant imp6t. Dans ce cas, il n'y a qu'a diviser le resultat avant amortis- sement par la somme interet + remboursement des pr&ts longs. Dans l'exemple du Nyanza Sud pour l'annee 10, on obtiendrait (l'op6ration n'est pas faite dans le Tableau 5-5) [117 078: (17 008 + 33 796) = 2,30]. Les analystes financiers qui calculent le ratio apres impot font valoir que l'imp6t est un aspect des activites commerciales et industrielles auquel on ne peut pas se soustraire. Mais ceux qui preferent faire le calcul avant imp6t font observer que la couverture du service de la dette doit etre percue comme I'aptitude des r6sultats avant amortissement a honorer les engagements financiers avant que des diminutions telles que I'amor- tissement et d'autres charges non financieres n'interviennent pour r6- duire les profits imposables. Le point de vue de l'analyste ne sera pas le rneme selon que la societ6 fait partie du secteur public ou du secteur priv6. Ici encore, il est difficile de fixer une regle empirique pour le ratio de couverture du service de la dette. On peut dire que dans l'exemple du Nyanza Sud, au cours de 1'ann6e 10, le total resultat net + amortisse- ment + interets payes pourrait diminuer de moitie sans que l'entreprise cesse de pouvoir tenir ses engagements financiers. L'analyste devra considerer chacun des 6lements constituant le ratio et se demander quelle est la probabilite de variation du montant previsionnel de chaque 61lment. Si, dans un compte previsionnel, le ratio de couverture du service de la dette a tendance a decroitre, on peut se trouver en presence d'une expansion par trop ambitieuse. Si le meme ratio se revele dura- blement faible, ce peut &tre l'indication qu'il faudrait envisager de modifier les conditions des credits obtenus et allonger la periode de remboursement. Une interpretation du seul ratio de couverture du service de la dette peut etre trompeuse. Une entreprise florissante doit remplir bien d'au- tres exigences en plus de celle de faire face aux engagements de service de la dette. Il faut proceder a une analyse complte des sources et des emplois des fonds. La seule vraie garantie que la dette sera servie est fournie par l'ensemble des fonds subsistant apres que toutes les exi- gences d'entretien et d'amelioration des operations courantes et de l'expansion methodique auront 6te satisfaites. ANALYSE FINANCIERE DES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION DE PRODUITS AGRICOLES 237 Rentabilit6 financiere La rentabilitefinancierepresente une tres grande importance pour l'analyse trois variantesqui ne diffe- des projets.Nous en examinerons rent que par le point de depart du calcul:la rentabilitefinancierede l'ensemble des ressources engagees, la rentabilite financiere des fonds propres et la rentabilite financiere des fonds propres apres imp6t. Les calculs du taux de rentabilite se fondent sur un flux d'avantages supplementaires nets, le << Cash Flow > dont on parle a propos des mesures actualis6es des flux financiers de la valeur d'un projet - la valeur actualis6e nette, le taux de rentabilit6 interne ou le ratio avan- tages nets-investissement. (Nous traiterons tous ces points en d6tail dans les Chapitres 9 et 10). Pour le moment, il ne s'agit que de l'obtention des avantages suppl6mentaires nets. On trouvera au Chapi- tre 9 un expose de l'actualisation et des mesures pour lesquelles on se sert des flux d'avantages supplementaires nets. Pour le calcul de la rentabilite, il nous faut d6terminer les entrees et sorties de fonds effectives annuelles du projet et les inclure dans les avantages supplementaires nets. On omettra les recettes et depenses autres qu'en numeraire (non financi&res) (sauf pour les articles en nature comme ceux que nous avons etudies dans le cadre des budgets des exploitations agricoles au Chapitre 4). L'annee ou un investissement est realise, les avantages nets annuels sont reduits d'autant, et quand une recette est encaiss6e, elle apparait aussi la meme annee. Comme nous preparons des comptes pr6visionnels tout au long de la vie du projet, il n'est pas utile de tenir compte de l'amortissement (qui dans la plupart des comptabilites est le principal poste de d6penses autres qu'en nume- raire) pour exprimer annuellement le capital consomme pendant l'annee. A partir des comptes d'exploitation previsionnels et des etats des sources et emplois que nous avons presentes, on peut determiner le flux d'avantages suppl6mentaires nets dont on a besoin pour calculer le taux de rentabilite financiere. Le cadre analytique gen6ral est donne au Tableau 5-6 avec des exemples chiffr6s tires des comptes du projet sucrier du Nyanza Sud que nous avons present6s dans les Tableaux 5-2 et 5-4. Tous les postes pertinents sont repris au Tableau 5-6 pour que la demonstration soit complete, meme ceux qui sont sans utilite pour l'exemple du Nyanza Sud. Les postes se suivent dans l'ordre oiu on les trouve d'abord dans les comptes d'exploitation, ensuite dans les etats de sources et emplois. Normalement, on n'indique que le taux de rentabi- lite. Si le tableau lui-meme devait servir dans un rapport de projet, il pourrait etre souhaitable de grouper les postes de facon plus logique. Le premier taux de rentabilite que nous determinerons est celui de l'ensemble des ressourcesengageesqui mesure la viabilite financi&re d'une entreprise; il s'obtient a partir des avantages supplementairesnets avant financement. Dans l'exemple du Nyanza Sud, le taux de rentabilite de l'ensemble des ressources engagees, si le projet doit avoir 30 ans de vie, est 14%. Si tous les e6lments qui interviennent dans la determination 238 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS des avantages supplementaires nets avant financement sont reevalues pour rendre compte des valeurs economiques (comme nous l'6tudie- rons au Chapitre 7) et que les transferts financiers sont elimin6s, les avantages supplementaires nets avant financement servent de base pour ajouter les avantages economiques nets de 1'entreprise et les inscrire dans les comptes 6conomiques du projet. Pour obtenir les avantages supplementaires nets avant financement, on calcule d'abord le total des entrees que l'on obtient en additionnant les recettes et les subventions directes donn6es par les comptes d'exploitation. Les deux premiers postes des sorties sont les depenses d'exploitation en nume'raire et les depenses de commercialisation, ge'nerales et administratives, egalement tirees des comptes d'exploitation. (Arrives 1a, s'il n'y avait pas de subventions directes, nous aurions le resultat avant amortissement de sorte qu'une autre facon de calculer le taux de rentabilite financiere consisterait a partir du resultat avant amortissement, d'y ajouter les subventions directes, s'il y en a, et de retrancher les autres postes des sorties pertinents). Toujours dans les sorties nous ajoutons les droits et impositions indirectes tels qu'ils figurent dans les comptes d'exploitation et.nous ajoutons ou retranchons, selon le cas, le mouvement des immobili- sations brutes et le mouvement des stocks tels qu'ils se presentent dans les 6tats de sources et emplois. On obtient ainsi le total des sorties. Par diff6rence entre les entrees totales et les sorties totales, on obtient les avantages nets totaux avantfinancement. En retranchant le benefice net que l'on obtiendrait sans le projet (qui, dans l'exemple du Nyanza Sud, est Tableau 5-6. Avantages suppletmentaires nets, capacite installee de 90 000 tonnes, Socie'te sucriere du Nyanza Sud, (Milliers de KSh, prix constants 1977) Avec projet Sans Poste projet 1 9 10 11 Entrees Recettes - - 236 572 254 231 276 221 Subventions - - - - - Total entr6es - - 236 572 254 231 276 221 Sorties Depenses d'exploitation en numeraire - - 114 728 122 981 130 347 D6penses de commercialisation, g6n6rales et administratives - 2 281 13 837 14 172 14 833 Resultat avant amortissement - [( 2 281) 108 007 117 078 131 041] Droits et impositions indirectes - - - - Mouvement des immobilisations brutes - 118 986 22 445 10 628 18 064 Mouvements des stocks - 4 953 ( 827) ( 1 365) ( 2 007) Totalsorties - 126220 150 183 146416 161 237 Avantages nets avant financement Totaux - (126 220) 86 389 107 815 114 984 Suppl6mentaires - (126 220) 86 389 107 815 114 984 ANALYSE FINANCIERE D)ES INDUSTRIES DE TRANSFORMATION 1)E PROI)UITS AGRICOLES 239 Tableau 5-6. (suite) Avec projet Sanis Postc projet 1 9 10 11 Financement Prets longs recus - 80 070 - - Augmentation (diminution)des pr6ts courts - - (19 000) - - Inter&ts encaiss6s - - 4 245 4 770 5 048 Augmentation(diminution)des comptes cr6diteurs et autrcs oxigibilits a court terme Remboursemenits de pr&tslongs - - ( 33 796) ( 33 796) ( 33 746) Int6rdtsvers6s - (3 383) ( 19738) ( 17008) ( 14 545) Fraisd'engagement de pr&ts - ( 1 192) - - Diminution (augmentation) des effetsa recevoir - ( 2 952) ( 2 295) ( 845) ( 424) Diminution (augmentation) d'autres elementsde I'actif 3 court terme non comprisencaisse - - - - - Financemont net - 72 543 ( 70 584) ( 46 879) ( 43 667) Avantagesnets apresfinancement Totaux - ( 53 677) 15 805 60 936 71 317 Suppl6mentaires - ( 53 677) 15 805 60 936 71 317 Imp6ts directs Imp6tsdirectspayes _ - - 8 618 34 761 Avantagesncts apresfinancement ct imp6ts Totaux - ( 53 677) 15 805 52 318 36 556 Supplementaires - ( 53 677) 15 805 52 318 36 556 Rentabilittfnanci?re des ressourees engqages:14% a RentabilitfinaneiJre desfoendspropres avant iinp6t direct: 16h Rentahilitefinaneidredesfoendspropresapres ibnp6t: 13 Source:Tablcaux 5-2 et 5-4. a. CalcuIl a partir des avantages supplimentaires nets avant financenent. Voir d6talls sotr la mcthode de calcul au Chapitre 9. b. Calcule a partir des avantagessupplementairesnets apres financement. c. Calcule a partir des avantagessupplimentaircsnets aprcs financemcntet impot. nul), on arrive finalement aux avantages suppl6mentaires nets avant financement. Le taux de rentabilitt desfonds propres avant impot direct est une indica- tion pr6cieuse pour les bailleurs de fonds priv6s eventuels. II est 6gale- ment utile de consid6rer si l'entreprise doit etre un 6tablissement public fina'ncierement responsable qui doit d6montrer qu'elle emploie a bon escient les ressources mises a sa disposition. La rentabilit6 des fonds propres avant imp6t direct aidera l'analyste de projets A se prononcer sur l'attrait de l'entreprise envisag6e pour les investisseurs 6ventuels et A d6terminer si le plan de financement procurera des super-ben6fices non m6rit6s. Elle pourra aussi aider A d6cider s'il est justifi6 d'accorder des dispenses temporaires d'imp6t ou d'autres exemptions. Dans l'exemple du Nyanza Sud, le taux de rentabilit6 des capitaux propres avant imp6t 240 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS direct est 16%. Pour le determiner, iI nous faut calculer les avantages supplMmentaires nets apresfinancement. A cette fin, nous retranchons ou ajoutons les el6ments du financement qui ressortent de l'etat des sources et emplois, en indiquant le signe dont le montant obtenu doit etre affect6. On notera que parmi ces elements sont inclus les comptes de crediteurs et les effets d recevoir. Comme une diminution des effets a recevoir accroit les fonds dont l'entreprise dispose, ce sont les diminu- tions que l'on ajoute pour obtenir le financement net. L'intitule de ces postes est l'inverse de celui de l'6tat des sources et emplois pour bien marquer qu'il faut ajouter les diminutions et soustraire les augmenta- tions. La somme algebrique donne le financement net qui, si on le retranche des avantages nets avant financement, permet d'arriver aux avantages nets totaux apresfinancement. En retranchant les avantages nets apres financement de la colonne < (qui sont nuls en l'occurence), on arrive aux avantages supplementaires nets apres finan- cement. Enfin, a partir des avantages supplementairesnets apresfinancement et apres imp6t, il est possible de d6terminer la rentabilitedesfonds propres apres imp6t. Dans l'exemple du Nyanza Sud, le taux est 13%. Pour determiner les avantages supplementaires nets apr&s financement et apres imp6t, nous retranchons l'imp6t direct des avantages nets apres financement et nous en retirons le montant de la colonne > (qui est nul, ici). On obtient ainsi le flux qui reviendra aux proprietaires des fonds propres lorsque l'entreprise se sera acquittee de ses obligations fiscales. Bien entendu, c'est ce flux qui int6resse le plus les bailleurs de fonds de sorte que la rentabilite des capitaux propres apres imp6t est un 6lement d'appreciation important pour determiner les incitations a investir dans une entreprise. fr _ ; 4 N,1 > ' "" " " 8_ f / 6 Incidence des projets sur les recettes et depenses de l'Etat LA REALISATION DE PROJETS AGRICOLES a d'6videntes repercus- sions sur les recettes et les d6penses de 1'Etat. Le montant et le calendrier des recettes supplementaires procurees a l'Etat par un projet et l'inci- dence du projet sur les depenses publiques doivent &tre 6tudiees pour permettre au gouvernement de programmer l'investissement et de veil- ler a ce qu'il y ait assez de ressources pour faire face aux d6penses de fonctionnement. En d6terminant ce que sera le flux de devises 6tran- g&res engendr6 par le projet, l'analyste pourra aussi estimer les cons6- quences du projet sur la balance des paiements. II devra 6galement 6valuer la part des coats et celle des avantages nouveaux que le gouver- nement recouvrera sur les beneficiaires du projet. I1 peut &tre int6ressant aussi de determiner comment les cofits pourront se r6partir equitable- ment entre les divers groupes qui profiteront du projet. L'analyse des recettes et des d6penses publiques permet essentiel- lement de savoir si le projet produira assez d'argent pour que 1'Etat se rembourse des ressources que le projet consommera. D'un point de vue financier, elle doit traiter l'Etat comme une entite distincte et se preoc- cuper essentiellement des entrees et des sorties budgetaires et extra- Pr6parationdu sol danis uine rizi&rc aniS6n6gahl Ci-con-'e: 243 244 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS budgetaires pour prevoir le montant des fonds publics n6cessaires au projet, ainsi que le calendrier. Cette analyse permet une etude attentive des ressources etatiques dont tel projet a besoin non seulement pour les investissements initiaux mais aussi pour ses depenses ordinaires. On n'accorde pas toujours assez d'attention aux depenses ordinaires ou de fonctionnement, et on s'aperc,oit ensuite que la rigueur budg6taire peut reduire a la portion congrue les ressources allouees au projet, limiter enorm6ment l'efficacite du projet, conduire a des gaspillages et decevoir les exploitants agricoles et les autres participants dans leurs esperances. Il est courant dans un projet agricole que les obligations financieres des usagers ou les imp6ts sur les avantages frappant les beneficiaires ne suffisent pas pour reconstituer le capital investi et payer l'integralite des d6penses d'exploitation et d'entretien. Ce peut etre le cas, par exemple, pour un projet d'irrigation si les redevances pour l'eau sont inferieures aux engagements de l'Etat pour rembourser le capital et faire fonction- ner le reseau ou encore si un programme visant a l'augmentation de la production ne prevoit aucun dedommagement pour les services de vulgarisation. II arrive que d'autres recettes procurees par le projet suffisent a indemniser l'Etat de ses debours. Ce peut etre le cas pour un projet qui augmente la production agricole destin6e a l'exportation et appelee a supporter une taxe d'exportation. Pourtant dans bien des cas, ni les taxes ni la fiscalite directe ne preleveront une part suffisante des benefices du projet pour rembourser integralement l'Etat. En pareil cas, le solde devra provenir d'impositions sur d'autres secteurs de l'econo- mie ou de l'inflation. Le probleme de savoir si l'on doit proceder de la sorte est de nature politique. On peut fort bien admettre que les agriculteurs pauvres ont droit, a la faveur d'un projet agricole, a cer- tains transferts de revenu. L'analyse conduit non pas a dire que les beneficiaires doivent payer de quoi couvrir entierement tous les frais d'equipement et de fonctionnement du proj et mais a dire que les inci- dences fiscales doivent etre identifiees de facon qu'une decision quant au remboursement des d6penses supportees par l'Etat puisse etre prise en connaissance de cause. Les difficultes d'origine budgetaire font que, meme s'agissant de projets dont tout le cofit ne sera pas recupere par des perceptions sur les beneficiaires, il pourra souvent etre decide de mettre a la charge des beneficiaires des paiements suffisants pour payer les depenses ordinaires de fonctionnement. Ainsi le projet ne dependra plus de dotations bud- getaires annuelles exposees a des r6ductions soudaines mettant en dan- ger l'execution du projet. Bien entendu, l'interet qu'il faut accorder a la pr6vision des depenses ordinaires a venir depasse de beaucoup le cadre de l'analyse d'un projet isol6. Un projet quel qu'il soit - sauf s'il est considerable par rapport au budget de l'Etat - n'impose pas une charge vraiment lourde pour les depenses ordinaires. Mais ajout6s les uns aux autres, les investis- sements pour le d6veloppement peuvent fort bien entrainer des de- penses ordinaires importantes pour l'Etat. Selon une regle empirique generale, dans les pays en developpement les equipements entrainent souvent des depenses de fonctionnement de 10 a 15% de leur valeur et, INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L ETAT 245 de plus, comme les programmes de beaucoup de pays en developpe- ment s'orientent de plus en plus vers des projets dont les recettes ne suffisent pas a couvrir les depenses de fonctionnement de l'Etat, ces depenses ont tendance a s'amplifier rapidement. Cet etat de chose fait qu'il est devenu courant de sous-estimer le poids des depenses de fonctionnement. Les 6l6ments des flux qui determinent les recettes et les d6penses publiques varient de projet a projet et ne sont pas tous evidents. On peut toutefois les grouper en un compte de l'Etat evalue aux prix du marche. Les entrees de ce compte comprendront les paiements mis a la charge des b6n6ficiaires des projets, les recettes fiscales nouvelles r6sul- tant des investissements dans le projet, le service de la dette pour les prets consentis a des participants et les excedents ou les benefices r6alises sur les ventes de biens ou sur les services fournis, enfin le montant des emprunts 6trangers destines a aider au financement du projet. Du c6te des d6penses figureront les mises de fonds initiales dans le projet, y compris les capitaux destines a des ouvrages tels que les barrages ou les routes; les prets a des participants; les participations dans une industrie de transformation; les d6penses ordinaires du projet quelle qu'en soit la nature, fonctionnement et entretien, administration gen6rale, etc.; enfin, le service de la dette y compris les commissions d'engagement des prets etrangers conclus pour soutenir le projet. L'a- nalyse retiendra dans les depenses de l'Etat les couts apparentes au projet necessaires pour en assurer la bonne marche. I1 pourra s'agir en l'occurence de routes nouvelles ou d'autres ouvrages d'infrastructure. Bien que ces cofits ne soient pas touj ours sous la responsabilite des dirigeants du projet, ce sont des depenses entramnees par le projet qui auraient leur place dans la comptabilite du projet au moment oui elles sont totalis6es, comme on l'explique au Chapitre 8. Beaucoup de projets agricoles auront une incidence sur la balance des paiements si bien qu'il peut etre souhaitable d'analyser separement les effets du projet sur les flux de devises en ouvrant a cet effet un compte Devises. Pour l'analyse de l'incidence d'un projet sur les recettes et les de- penses de l'Etat, nous nous appuierons sur un exemple tire du Projet sucrier du Nyanza Sud, celui-la meme dont nous nous sommes servis dans le precedent chapitre pour l'analyse financiere des industries de transformation de produits agricoles. Comme precedemment, les ru- briques generales que l'on peut s'attendre a retrouver dans la plupart de ces analyses seront ecrites en italique. Compte des recettes et depenses de l'Etat Le compte de l'Etat pour le Projet sucrier du Nyanza Sud fait l'objet du Tableau 6-1. Un choix pr6liminaire s'impose entre prix constants et prix courants. Pour les plans financiers du Tresor et des autres administrations de 246 ASIPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 6-1. Conpte des recettes et depenses de l'Etat, Projet sucrier dii Nyanza Sud, Kenya (Milliers de KSh) Annee du projet Oejet 1 2 6 7 16 Entrres lar@ts rc~us Bauique mondiale 19 480 35 280 - - - Banique africaine de developpemnent 3 540 13 710 Total pr&es regus 23 020 48 990 Impots Sucre: imp6t sur la consommation b - - 63 771 79 043 127 260 Melasse: impdt sur la consommnationb - _ 142 176 277 Impot direct sur la socifte' - - - - 54 853 Autres droits et taxes' 15 462 27 625 15 675 13 775 17069 Arrerages percus Ilaienent des interets - 270 13437 12748 6547 Frais d'engagement des prets 984 965 - - - Remboursement du principal - - 6 563 6 563 6 563 Dividendes' c - - - 63 691 Total entrees 39 466 77 850 99 588 112 305 276 260 Sorties Fonds propres de la societe 54 150 71 250 - - Prets a la soci6td' - 2 570 - - - Finiancement de la Kenya Sugar Authority et formation- 1 828 5555 5563 5726 545I L)on a l'Institut national derecherchesucri&reh 297 3 393 2 371 2 470 2 371 Construction et entretien de routes' 4 430 17 294 4 996 4 996 4 996 Total partiel 60 705 100 062 12 930 13 192 12 818 Arrerages payes Int6r&t Banque mondiale 1 751 4 930 49 750 48 505 37 300 Banque africaine de developpement 283 1 380 3 287 2 922 Frais d'engagement des prets Banque mondiale 1 411 1 145 - - Banque africaine de developpement 316 213 - - Remboursement du principal Banque mondiale - - 13 833 13 833 13 833 Banque africaine de ddveloppenoent - - 4 565 4 565 - Totalservicedeladettepayde 3761 7668 71 435 69825 51 133 Total sorties 64 466 107 730 84 365 83 017 63 951 Recettes et de,penses nettes Excddent (ddficit) courant (25 000) ( 29 880) 15 223 29 288 212 309 Exeddent (ddficit) cumule (25 000) ( 54 880) (13 582) 15 706 1 313 167 KSh = Shillings kdnycns ,N;ote: En prix courants pour les annoes I a 5 (1977-81); en prix constants de lannde 5 (1981) par la suite. Les parenthdses indiquent des nombres ndgatifs. Souirce: D'apres la Banque mondiale, Kenya: Appraisal .ffthe South Nyanza Sugar Project (Evalua- tion du projet sucrier du Nyanza Sud), 1418-KE (Washington, D.C., 1977, diffusion restreinte), Annexe 20, Tableau 17. a. On a adnis que les crddits des fournisseurs allemands et indiens et que les prets de la Banque ouropdenne d'invcstissenoent, de la Banque de ddveloppenment de l'Afrique de l'Est et de la Exim Baink sooit versds directemient a la Socidtd sanis passer par l'Etat. b. L'impdt sur la consommation est en prix constants de 1976 chiffrd a 1 000 KSh par tonuie pour le sucre et a 6 KSh par tonne pour la mdlasse pour les anodes I a 5; il a dti ramend en prix INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 247 l'Etat, une comptabilite en prix courants est de beaucoup preferable, meme s'il faut pour cela 6valuer a l'avance le taux d'inflation future interne et mondiale. [Une prevision de l'inflation mondiale a ete faite pour les biens d'equipement dans Price Prospects for Major Primary Commodities (Banque mondiale, 1982a)]. Toutefois une projection de l'inflation est difficile, dans le meilleur des cas, et elle est d'une utilite illusoire si elle est faite pour plus de quelques annees. C'est pourquoi dans l'exemple du Nyanza Sud, l'analyste a choisi un sage compromis: il a fait sa projection en prix courants les cinq premieres annees de la phase d'investissement du projet, pendant la construction de la sucrerie. Ensuite, a partir de l'ann6e 6, il a continue la projection en prix constants de l'ann6e 5. Il a 6vite ainsi de projeter l'inflation sur une longue periode. (La methode employee ne conviendrait pas si les de- penses et les recettes de l'Etat doivent etre actualisees comme il est dit au Chapitre 9). L'analyste a aussi inclus dans son compte, apres l'ann6e 5, une colonne Total pour les cinq premieres annees qui n'a pas ete reproduite dans le Tableau 6-1. Le compte de l'Etat a et6 projet6 pour 16 annees, ce qui suffit pour suivre l'effet de toutes les operations financieres sauf le remboursement du pret de la Banque mondiale. Ce compte est partag6 entre les Entrees et les Sorties. Dans les entrees figurent d'abord les prets re(us de l'exterieur pour soutenir le projet. Dans le cas du projet du Nyanza Sud, le Gouvernement du Kenya a requ pour le projet des pr&ts de la Banque mondiale et de la Banque africaine de d6veloppement. D'autres prets ont et6 faits par des fournis- seurs et d'autres organismes internationaux preeurs qui ont traite di- rectement avec la Societe sucriere du Nyanza Sud. Comme ces opera- tions ont eu lieu sans passer par le gouvernement, elles n'apparaissent pas dans le compte de l'Etat. Viennent ensuite les Imp6ts. Le projet du Nyanza Sud doit procurer des rentrees fiscales nouvelles qui seront le produit des imp6ts sur la consommation percus sur le sucre et sur la mrlasse, de l'imp6t sur les benefices de la Soci6te et d'autres taxes courants par application du facteur 32,2% en l'annee 4 (1980) et du facteur 41,4% en l'annee 5 (1981) et dans les annees suivantes. c. En prix constants de 1976 ramenes en prix constants de l'annee 5 (1981) par application du facteur 41,4%. d. Y compris les droits d'importation sur les materiaux, les machines, les vehicules et l'equipc- ment, les imp6ts indirects sur les biens d'6quipement et ordinaires; l'imp6t sur les traitements du personnel. En prix constants de 1976 ramenes en prix constants de l'armn6e 5 (1981) par application du facteur 41,4%. e. On a admis que les dividendes a verser par la Soci&e a l'Etat seront egaux a 95% des b6nefices nets apres imp6t de la Societe exprimes en prix constants de l'annee 5 (1981). £ La marge admise des pres a la Soci&e est 1,5%. g. Y compris le cout supplementaire pour la Kenya Sugar Authority resultant du projet et le cout de la formation et de la participation aux conferences non inclus dans les comptes de la Societ6. h. Cout supplementaire resultant du projet a la charge de l'lnstitut national de recherche sucriere. i. Y compris le cout des voies n6cessaires pour le projet qui ne sont pas sur le domaine de la Societe. 248 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 6-2. Mouvements en devises, Projet sucrier du Nyanza Sud, Kenya (Milliers de KSh) Anneie du projet Objet 1 2 6 7 16 Entrees Prets recus Credit fournisseurs-Allemagne 17 200 27 400 - - - Credit fournisseurs-Inde 15 500 24 750 - - - Banque mondiale 19480 35 280 - - Banque europeenned'investissement 33 400 53 200 - - - Banque africainede developpement 3 540 13 710 - - - Banque de developpementde l'Afrique de l'Est 6 070 9 670 - - - Exim Bank 7 900 10 380 - - Total prets requs 103 090 174 390 - - - Contre-valeuren devisesde la production sucriere' - - 248 501 308 009 495 000 Exportations de melasse b - - 8 261 10 235 16 114 Totalentrees 103090 174390 256762 318244 511 114 Sorties Elment devises Agriculture 15 674 15 096 30 304 51 132 45 522 Sucrerie 68 832 107 162 51 982 14 275 19 325 Direction et administration 2 251 2 814 5 442 5 311 5442 Construction et entretien de routes 3532 13 676 3 612 3 612 3 612 Logements et avantages sociaux 4 223 4 735 - - Recherche 655 2 470 1 622 2 469 1 622 Formation 120 294 648 648 648 Kenya Sugar Authority 617 1 825 1 634 1 814 1572 Honoraires de direction - - 2 410 3 240 6 940 Total element devises 95 904 148 072 97 654 82 501 84 683 Arrerages Interet Credit fournisseurs-Allemagne - - 3 509 2 946 - Credit fournisseurs-Inde - - 3 190 2 678 - Banque mondiale 1 751 4 930 49 750 48 505 37 300 Banque europeenne d'investissement 2 004 5 196 5 917 5 260 Banque africaine de developpement 283 1 380 3 287 2 922 - Banque de developpement de l'Afrique de l'Est 668 1 732 1 879 1 566 - Exim Bank 771 1 645 780 388 - Total arrerages 5477 14883 68312 64265 37300 Frais d'engagement de pr&ts Banque mondiale 1 411 1 145 - - - Banque africaine de developpement 316 213 - - - Exim Bank 69 17 - - - Total frais d'engagement des prets 1 796 1 375 _ - - Remboursement du principal Credit fournisseurs-Allemagne - - 7 050 7 050 - Credit fournisseurs-Inde - - 6 381 6 381 - Banque mondiale - - 13 833 13 833 13 833 Banque europeenne d'investissement - - 10 956 10 956 - Banque africaine de d6veloppement - - 4 565 4 565 - Banque de developpement de l'Afrique de l'Est - - 2 846 2 846 Exim Bank - - 4 354 4 354 - Total remboursement du principal - - 49 985 49 985 13 833 Total sorties 103 177 164 330 215 951 196 751 135 816 INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 249 Tableau 6-2. (suite) Annee du projet Objet 1 2 6 7 16 Solde net, devises Excedent (deficit) courant ( 87) 10 060 40 811 121 493 375 298 Exe6dent (deficit) cumule ( 87) 9 973 258 251 379 744 3 080 980 Note: En prix courants pour les 5 premieres annees (1977-1981); ensuite en prix constants de F'annee 5 (1981). Source: Comme le Tableau 6-1. a. D'apres 1'elment devises du prix de substitution importe de 3 897 KSh/tonne en prix constants de mars 1977 porte, pour tenir compte de l'inflation, a 5 152 KSh/tonne en F'annee 4 et a 5 510 KSh/tonne a partir de F'annre 5. b. D'apres le prix des melasses de 463 KSh/tonne fo.b. Mombasa en F'annee 4 et de 495 KSh/tonne a partir de 'anne&5. diverses dont les droits d'importation sur les materiaux, les machines, les vehicules et l'equipement, les imp6ts indirects sur les biens d'6quipe- ment et ordinaires, et l'imp6t sur les traitements du personnel. Ensuite viennent les arrerages servis par la Societe sucriere pour le pret qu'elle a recu de l'Etat, ventil6s entre Inte'rets, Frais d'engagement des prets et Remboursement du principal. Enfin vient le transfert du b6nefice de la Soci6t6 a l'Etat qui tient lieu de Dividendes. Habituellement, il est convenu que la Societe r6investit une part de ce benefice pour s'agran- dir. S'il y avait eu des paiements dont des utilisateurs auraient eu a s'acquitter, 'is auraient ete inclus dans les entrees. Dans les sorties, la premiere rubrique concerne la part des fonds propres de la Soci6te sucriere qui provient de l'Etat. Puis viennent les pr&tsa la socit&. Ce sont 1a, en effet, des depenses en capital prelevees sur le budget de l'Etat pour permettre a la Soci&e d'assurer l'exploita- tion. I1 y a aussi deux autres postes des sorties qui correspondent en premier a des fonds accordes par l'Etat a la Kenya Sugar Authority (Office du sucre du Kenya) pour la formation dont la Societe n'est pas directement responsable (il s'agit entre autres de l'enseignement univer- sitaire requ a l'etranger en matiere de gestion des entreprises et de technologie du sucre et de la participation a des s6minaires et conven- tions internationaux) et en second, d'un don accorde a l'Institut national de recherche sucriere pour le remboursement des depenses suppl6men- taires r6sultant du projet. Puis vient la rubrique construction de routes qui concerne des depenses pour le projet que l'Etat paie directement et qui ne passent pas par la soci&e. Ensuite viennent les arrerages payes qui sont a la charge de l'Etat du fait de l'existence du projet. Y sont compris l'Interet, les Frais d'engage- ment des prets et le Remboursementdu principal qui doivent revenir a la Banque mondiale et a la Banque africaine de developpement. 250 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS La difference entre les entrees et les sorties donne un solde courant en excedent ou en deficit. Dans le cas du Nyanza Sud, il s'agit d'un deficit jusqu'a l'annee 3 et d'un excedent ensuite. Le solde cumule indique le temps qu'il faudra a l'Etat pour recuperer les depenses nettes qu'il a consenties pour le projet en valeur non actualis6e - six ans pour celui du Nyanza Sud. Bien entendu, il se peut dans d'autres cas que le solde courant comme le solde cumule demeurent negatifs pendant toute la duree de vie du projet. Compte des devises Les flux des devises occasionnes par le projet du Nyanza Sud sont presentes au Tableau 6-2. Comme dans le cas du compte de l'Etat, il est a se demander s'il faut chiffrer ces mouvements en monnaie constante ou en monnaie cou- rante. Comme il I'a fait pour le compte de l'Etat, l'analyste a d6crit en monnaie courante les mouvements de devises des cinq annees formant la phase de realisation du projet et pendant lesquelles la sucrerie serait construite et, par la suite, a partir de l'annee 6, il s'en est tenu aux prix constants de l'anne 5. Comme nous I'avons d6ja vu, cette m6thode a procure au Ministere des finances et a d'autres offices de planification un etat previsionnel des effets du projet sur les flux de devises dans les premieres annees de son execution tout en evitant de faire une projec- tion a long terme de l'inflation. L'analyste ici aussi a etabli ses calculs sur 16 ans ce qui suffit pour suivre toutes les op6rations financieres sauf le remboursement du pr&t de la Banque. On etablit le flux des devises par diff6rence entre les entreies et les sorties pour aboutir au solde en devises net. Dans les entrees figurent en premiere ligne les prets recus pour aider au projet. II faut noter que les credits fournisseurs et les prets concedes par divers organismes interna- tionaux ont et requs directement par la Societe sucriere du Nyanza Sud si bien qu'ils n'apparaissaient pas dans le compte des recettes et depenses de l'Etat que nous avons examine prec6demment mais qu'ils figurent dans le compte des mouvements en devises. Vient ensuite la contre- valeur en devises de la production sucriere. I1 s'agit 1a de devises epargn6es parce qu'il devient possible de remplacer le sucre irmporte par du sucre produit localement. Le dernier poste concerne les devises que rapportent les exportations de melasse. Dans les sorties de devises figure l'element devises de diverses opera- tions d'execution du projet, dont les 6quipements et materiels achetes a 1'etranger et les honoraires de direction. L'autre e6lment important des sorties de devises est constitue par les arre'ragespayes pour les prets de l'etranger, qui comprennent l'int'ret, les frais d'engagement de tous les prets, et le remboursement du principal aux fournisseurs de l'6quipement et aux organismes internationaux preteurs. La diff6rence entre le total des sorties et le total des entrees donne le solde en devises net qui apparaitra en solde courant -t en solde cumuli, exceden- taire ou deficitaire. A cause, en partie, des sources de financement INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 251 disponibles dans ce cas d'espece, les effets du projet du Nyanza Sud sur les flux de devises sont positives tous les ans sauf la premiere annee. Recouvrement des cofits Lorsqu'un projet est concu dans le but d'augmenter le revenu indivi- duel des exploitants, l'Etat qui l'envisage cherche a evaluer la part des depenses nationales consenties qui pourra etre recouvr6e sur les benefi- ciaires du projet. Seule une politique nationale appropriee de recouvre- ment des couits peut permettre aux etats de r6cuperer une part des d6penses effectu6es pour un projet afin de l'investir dans d'autres pro- jets qui ben6ficieront a d'autres groupes sociaux. Dans la mesure ou les coats ne sont pas recouvr6s, une certaine partie des avantages percus par les b6n6ficiaires represente, en fait, une subvention payee par des mem- bres de la communaut6 qui, eux, ne participent en rien aux avantages du projet. La formulation d'une politique de recouvrement des coats fait appa- raitre deux questions importantes: d'un c6te, la part des couits d'un projet qu'il faut recouvrer; de I'autre, la part des avantages individuels recus (et ces derniers peuvent d6passer largement les couts) qui est a recouvrer par le biais de l'imp6t direct ou d'une taxation indirecte du genre de l'imp6t sur l'augmentation des recettes. I1est evident toutefois qu'il n'appartient pas a l'analyste de projet de prendre une decision dans ce domaine. De plus, les tentatives pour determiner la part des d6penses de l'Etat et celle des avantages individuels qui seraient recouvr6es selon la solution adoptee debouchent tres rapidement sur des difficultes prati- ques importantes. 11faut, en effet, estimer des valeurs, et il s'agit souvent de valeurs imputees, et creuser encore plus certaines theories economi- ques. C'est pourquoi, en definitive, les calculs de recouvrement des couts ont, necessairement, plus une valeur d'indication qu'une valeur de precision. Toutefois, les estimations basees sur des principes econo- miques sains peuvent grandement faciliter la comprehension des pro- blemes et ameliorer l'efficacit6 et l'equite des mesures prises sur le plan politique. Sous certains angles, le recouvrement des couts a peu de choses a voir avec le calcul lui-meme. De nombreux pays ont, a cet egard, une politique bien d6finie dans le domaine, par exemple, du paiement ou de la taxation de l'eau utilisee, et ce sont des mesures qu'il est politique- ment difficile de changer au pied lev6. D'autres consid6rations sont liees au projet lui-meme. Le recouvrement des couts s'effectuera vraisembla- blement dans de meilleures conditions dans le cas d'un projet qui offre aux exploitants agricoles un service assure, que dans celui d'un projet dont les agriculteurs pensent que le service propos6 est mediocre et peu suir et que, jusqu'a un certain point, le jeu n'en vaut pas la chandelle. En d6finitive, les options en matiere de recouvrement des cofits ne peuvent etre qu'un acte politique qui ne peut etre separ6 d'un cadre sectoriel et social plus large. II faut aborder le recouvrement des couts 252 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS avec souplesse et admettre qu'une mesure, excellente a un moment et en un lieu donnes, peut ne pas etre aussi bonne si les conditions sont diff6rentes. Les problemes de recouvrement des colats dans les projets agricoles prennent une acuit6 particuliere dans les projets d'irrigation parce qu'il s'agit souvent d'entreprises tres onereuses qui apportent aux agricul- teurs beneficiaires un accroissement de revenus proportionnellement important. C'est pourquoi l'etude du recouvrement est centr6e autour de projets relatifs aux ressources en eau et que les exemples dont nous allons nous servir dans ce chapitre pour illustrer les m6thodes de calcul sont tir6s d'un proj et d'irrigation en Inde. L'argumentation portera necessairement ici sur des generalites; on peut trouver des renseigne- ments plus d6taill6s dans Irrigation Water Charges, Benefit Taxes and Cost Recovery Policies (Banque mondiale, 1982b). Objectifsdu recouvrement des coats Le recouvrement des coats vise trois objectifs principaux: 1) 1'effica- cite economique, 2) la repartition des revenus, et 3) 1'epargne des fonds publics. L'EFFICACITE ECONOMIQUE. Ce premier objectif concerne le niveau et la structure des prix a imputer - dans les projets d'irrigation, le prix de l'eau. II s'agit de minimiser le gaspillage et de distribuer l'eau de la facon la plus adequate afin de maximiser les avantages nets du projet pour l'economie. Pour y parvenir, le meilleur moyen serait de pratiquer un prix 6gal a la contribution apportee par 1'eau a l'augmentation de la production -un oprix d'efficacit6e>. C'est un ideal jamais, ou tres rarement, atteint. I1 implique que 1'eau soit vendue sur la base d'un contr6le volumetrique, ce qui est difficile a realiser dans la pratique, et que la contribution de 1'eau a la production soit evalu6e. Mais, meme un prix nominal, fonde peut-etre sur un systeme de mesure acceptable, a d6faut d'etre parfait, pourrait inciter les usagers a lutter, au moins partiellement, contre le gaspillage manifeste et l'arrosage excessif qui se produisent lorsque les agriculteurs considerent l'eau comme un produit gratuit. Cela aurait comme autre avantage de diminuer les problemes de drainage et de salinite. Meme s'il 6tait possible de faire payer aux exploitants le prix optimal du point de vue economique, ceci risquerait d'aller a l'encontre des autres objectifs de repartition des revenus et d'epargne des fonds et des investissements publics. I1 faut donc trouver d'autres criteres pour calculer des charges qui aient une incidence equitable sur les revenus tires du projet et qui permettent aussi d'en recouvrer convenablement les coats. II faut egalement que les beneficiaires potentiels puissent supporter ces charges sans pour autant perdre leur d6sir de participer au projet. Certains couts et avantages peuvent souvent etre recouvres par l'ensemble des imp6ts existants, taxes a l'exportation et imp6t sur le revenu par exemple. Mais cette m6thode n'est pas adaptee aux condi- tions specifiques du projet envisage et elle est rarement satisfaisante du INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 253 point de vue de la repartition des revenus et de l'epargne publique. De plus, drainer une grande partie des avantages et recuperer des sommes superieures aux couits d'un projet par le biais d'une imposition g6n6rale touche 6galement ceux qui ne ben6ficient pas directement du projet. II faut donc que toute mesure de recouvrement des couits et des avantages qui s'ajoute a la tarification de l'eau et aux imp6ts existants soit selective et n'atteigne, dans toute la mesure du possible, que les beneficiaires du projet. Ces mesures sont generalement appelees < taxes sur les avan- tages >>. Elles rev&tent, le plus souvent, la forme d'un prelevement sur la plus-value des terres irriguees qui peut varier selon les cultures. REPARTITION DES REVENUS. Ce second objectif vise a asseoir equi- tablement les charges en accord avec la politique nationale de reparti- tion des revenus. On peut souhaiter imposer les petits exploitants proportionnellement moins que les gros dans un meme projet. Dans ce cas, les taxes specifiquement prevues pour prelever une part des avan- tages d'un projet doivent tenir compte des diff6rences de revenu et de la capacit6 de paiement des beneficiaires. Les taxes sur les avantages doivent prendre en consideration les montants tres divers des avantages nets qu'un projet apporte a des exploitations sensiblement de la meme taille ou qui pr6sentent des caracteristiques semblables. La mise en place de la taxation ne doit pas negliger des facteurs comme les obstacles a la motivation, l'evasion fiscale et le cofit du recouvrement. Dans les projets d'irrigation, seules, en pratique, les mesures de repartition des revenus les plus generales sont appliquees. Par exemple, on peut fixer le maximum de la superficie qu'une meme famille peut irriguer, et au minimum, on s'efforce de faire en sorte que les petits agriculteurs ne versent pas une part proportionnellement plus grande de leurs avan- tages que les gros proprintaires. EPARGNE DES FONDS PUBLICS. En matiere la de developpement, plupart des pays en developpement sont a court de moyens financiers. L'Etat peut donc souhaiter recouvrer plus de ressources que le prix d'efficacite n'en pourrait rapporter (ce qui, de toutes facons, est prati- quement impossible) ou recouvrer seulement le cofit du projet en laissant de cote les avantages nets. Ceci aurait pour consequence non seulement de rendre le projet autosuffisant sur le plan financier, mais permettrait egalement a l'Etat d'entreprendre d'autres projets de deve- loppement rural qui b6n6ficieraient a d'autres membres de la collecti- vite. Mais il se peut que les agriculteurs qui participent au projet soient pauvres. Recouvrer plus que le cout du projet peut donc etre mal avise, et il peut etre souhaitable que le recouvrement soit inferieur aux couts. pour l'eau et des taxes sur les Determinationdu niveau des redevances avantages Comme nous l'avons deja vu, le niveau auquel on peut fixer les redevances pour l'eau et les taxes sur les avantages depend de considera- tions tres diverses. 11convient, tout d'abord, d'estimer grosso modo les 254 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS avantages nets percus par les differents participants. Puis il faut mettre sur pied un systeme de redevances et de taxes qui draine une proportion acceptable des avantages issus du projet tout en respectant les criteres d'efficacite, de r6partition des revenus et d'equit6. Le niveau des rede- vances et des taxes doit tenir compte des pr6levements operes par ailleurs, des inconvenients politiques qu'il peut y avoir a etablir des redevances d'un montant different dans la zone du projet, du frein a l'incitation que constitue la taxation sur les avantages, et des problemes administratifs li6s au recouvrement des taxes. Les taxes sur les avan- tages doivent etre concues de maniere a minimiser les effets defavora- bles que ces taxes peuvent entrainer sur les decisions de production et de consommation des agriculteurs et des autres parties prenantes de l'eco- nomie. On peut, dans certains cas, par exemple, recouvrer les cofits en vendant des intrants agricoles aux beneficiaires du projet a des prix superieurs a ceux payes par d'autres. On peut acheter la production de ces b6n6ficiaires a des prix inferieurs a ceux pratiqu6s ailleurs - c'est-a- dire instituer une marge commerciale monopolistique. Ce genre de taxes discriminatoires peut conduire a une mauvaise d6cision de l'ex- ploitant dans le choix des cultures, mais il peut etre impossible de les eviter compl&tement. Une vente volum6trique acceptable sous une forme ou sous une autre par les agriculteurs et des prelevements sur les plus-values propres au projet constituent generalement des solutions preferables. Selon son etendue et sa forme, le recouvrement des couits affecte directement la tresorerie de l'exploitant, l'organisation du projet et generalement plus d'un organisme d'Etat. I1 peut aussi affecter la contribution qu'apporte un projet d'irrigation a l'augmentation du revenu national. Si les plans de recouvrement font peser une charge trop lourde sur les exploitants, ceux-ci peuvent se trouver insuffisam- ment encourages a participer a fond au projet et la production escomp- t6e peut ne pas etre atteinte. En revanche, si les niveaux de recouvre- ment sont plac6s trop bas, il est possible que la direction du projet ne dispose que d'un budget d'exploitation et d'entretien insuffisant - qu'il soit finance par les redevances pour l'eau payees par les agriculteurs ou par une subvention de l'Etat - et donc que la fourniture d'eau aux exploitants soit deficiente et peu sure, ce dont, ici aussi, la production peut patir. Le total des avantages issus du projet fixe la limite th6orique supe- rieure des recettes qui peuvent provenir des redevances pour l'eau et des taxes sur les avantages, mais le montant reel recouvre sera generalement inferieur - et meme tres inf6rieur - a cette limite. Ceci vient simple- ment du fait qu'il faut tenir compte des erreurs de mesures et du desir de voir augmenter le revenu des exploitants les plus defavorises. La limite inferieure des redevances a recouvrer ne peut etre fix6e arbitrairement. De nombreux gouvernements suivent, a cet egard, une regle empiri- que. Ils s'efforcent de situer le niveau des redevances et des taxes de facon a couvrir au moins les couts d'exploitation et d'entretien. Ceci a pour but d'6viter d'en prelever l'integralite sur les recettes courantes de l'Etat. C'est aussi un moyen de rendre moins probables les problemes INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEIPENSES DE L ETAT 255 de retard de l'allocation des fonds d'exploitation et d'entretien en cas de restrictions budgetaires. 11 y a encore un autre avantage. Lorsqu'un systeme prevoit que les fonds d'exploitation et d'entretien proviennent des beneficiaires du projet, et que ces beneficiaires ont une influence certaine sur le fonctionnement de ce systeme (par l'intermediaire, sou- vent, d'une association locale regroupant les exploitants interesses), celui-ci est, en general, tres bien gere et entretenu. L'experience tiree des projets ant6rieurs de la Banque mondiale laisse a penser qu'un recouvrement des coats excede rarement 30 a 35 pour cent du revenu mon6taire net. Une fois 6tablies, les charges de recouvrement des cofits - qu'il s'agisse des redevances pour l'eau ou des taxes sur les avantages - doivent etre index6es de facon a s'adapter a l'evolution des couits et a l'inflation. Les agriculteurs ayant probablement besoin de plusieurs saisons pour apprendre a se servir convenablement de l'eau lorsqu'il s'agit d'un nouveau projet, il serait utile de prevoir un diff6re de paiement au cours duquel les redevances pour l'eau et les taxes sur les avantages seraient progressivement mises en place. des coatset de la rente comptable Evaluation du recouvrement Pour faciliter l'6valuation du recouvrement des cofits, on se sert habituellement de deux mesures. La premiere est le taux de recouvre- ment des couits engages qui donne une idee de la part des fonds publics depenses pour un projet qui sera recuperee directement sur les benefi- ciaires et au moyen de taxes recouvr6es hors exploitation. La seconde est le taux de recouvrement de la rente comptable qui indique la proportion des avantages totaux qui sera recouvree sur les beneficiaires et en faisant appel a d'autres sources. Ces rapports sont purement descriptifs - ils completent mais ne remplacent pas une analyse des propositions relatives aux redevances pour l'eau, car elles concernent l'efficacit6, la repartition des revenus, l'epargne publique, ainsi que certains facteurs comme l'absence de motivation due aux imp6ts, le coat du recouvrement des taxes, des consid6rations sectorielles plus vastes et les implications politiques de toute taxe ou imp6t. Ces deux indices dependent, en outre, de plusieurs valeurs qu'il est impossible de determiner avec precision; leur utilisation comme base de d6cision doit donc etre consideree avec une extreme prudence. TAUX DE RECOUVREMENT DES COUTS. C'est la premiere mesure de recouvrement des couits. Elle se calcule ainsi, sur la base des prix constants du marche: Valeur actualisee des redevances suppl6mentaires pour l'eau + valeur actualisee des taxes supplementaires sur les avantages Valeur actualisee des depenses supplementaires du secteur public Le taux d'actualisation qui s'applique est le couit d'opportunite econo- mique du capital. 256 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 6-3. Taux de recouvrement total des coats, Plan d'irrigation de Bhima, Projet d'irrigation MaharashtraII, Inde (Rs par hectare, prix constants 1979) Objet Motitafir Valeur actualisee des cofits d'investissement par hectare du operimetre irrigable,> cultivable net' Infrastructure d'irrigation 18 550 Travaux connexes 1 850 Total 20 400 Equivalent financier annuel par hectare du . perimetre irrigable cultivable net Infrastructure d'irrigationb 1 871 Travaux connexes' 301 Exploitation et entretien 100 Total 2 272 Recouvrement des cofts compte tenu des charges existantes Direct Charges supplementaires pour l'eau 258 Taxes supplementaires sur les avantagesd 306 Recettes indirectes' 95 Total 659 Total taux de recouvrement des cofits (%) f 29 Rs Roupies indiennes. Source: Adapte de la Banque mondiale: ( India, Staff Appraisal Report, Maharashtra Irrigation 11 Project) ( (Inde, Rapport d'evaluation des services de la Banque, projet d'irrigation Maharashtra II) Vol. 1, rapport principal, 2529a-IN (Washington, DC, 1979, diffusion restreinte), pp. 83-84. a. La methode de calcul de la valeur actualisee figure au Chapitre 9. b. Lannuite de recouvrement pendant 50 ans i un taux d'int&r&t de 10%. On le calcule en multipliant la valeur actualisee des colts d'investissement de l'infrastructure d'irrigation par le coefficient de recuperation du capital pour 50 ans a 10%, qui est de 0,100859. On obtient ainsi 1 871 Rs (18 550 x 0,100859 = 1 871). c. Lannuite de recouvrement pendant 10 ans a un taux d'interet de 10%. On le calcule en multipliant la valeur actualisec des cofits d'investissement des travaux connexes par le coefficient de recuperation du capital pour 10 ans a 10%, qui est de 0,162745; on obtient ainsi 301 Rs (1 850 x 0,162745 = 301). d. Les taxes supplementaires sur les avantages comprennent une taxe de recouvrement des coats d'investissement des travaux connexes, qui se monte a 301 Rs par hectare (voir note c ci-dessus) et un prclevement sur les benefices agricoles supplementaires de 5 Rs par hectare, soit un total de 306 Rs (301 + 5 = 306). e. Le recouvrement des coflts indirects represente environ 40 Rs par hectare de taxe d'achat sur la canne a sucre et 55 Rs de taxe a la vente des graines oleagineuses et du coton, soit 95 Rs par hectare (40 + 55 = 95). f Total du recouvrement des coats compte tenu des charges existantes divise par l'quivalent financier annuel par hectare du perimrtre irrigable net multiplie par 100 (659 : 2 272 x 100 = 29). Un exemple de calcul du taux de recouvrement des cofits est donne au Tableau 6-3, tire du Projet d'irrigation Maharashtra II en Inde. Le premier element est une estimation de la valeur actualisee des coatsd'inves- tissement par hectare du <(perimetre irrigable> cultivable net - c'est la superficie qui peut etre irriguee par une installation d'irrigation donnee. Cette estimation est basee sur les memes donnees que celles qui sont utilisees dans d'autres parties de l'analyse du projet. On determine ensuite l'equivalent financier annuel par hectare du p6rimetre irrigable INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 257 cultivable net. On calcule la valeur des biens d'equipement - ici l'infrastructure d'irrigation et les travaux connexes - en multipliant la valeur actualis6e des cofits d'investissement par le coefficient de recupe- ration du capital pour la periode et le taux d'actualisation qui convien- nent. [Pour les coefficients de recup6ration du capital, voir Gittinger (1979) ou un jeu semblable de tables d'interets compos6s et d'actualisa- tion]. Dans cet exemple de Maharashtra, on a estim6 que l'infrastruc- ture d'irrigation durerait cinquante ans, et le cout d'opportunite du capital retenu a 6te fix6 a 10 pour cent. On a donc applique a la valeur actualisee de l'infrastructure d'irrigation le facteur de reconstitution du capital pour cinquante ans a 10 pour cent, soit 0,100859. On a admis que les travaux connexes n'auraient qu'une dur6e de vie de dix ans; on leur a donc applique le coefficient de recuperation du capital pour dix ans a 10 pour cent, soit 0,162745. Les depensesd'exploitation et d'entretien sont, bien entendu, des d6penses annuelles, on peut donc les inscrire directement. On calcule ensuite le recouvrementdes coats en partant du principe que les charges existantes se maintiendront. Le projet Maha- rashtra est un exemple typique de nombreux projets d'irrigation parce qu'une partie du recouvrement des cofits proviendra directement des redevances pour l'eau et d'une taxe sur les avantages, et qu'une autre partie sera r6cuperee indirectement sous la forme d'un imp6t sur la consommation percu sur la production supplementaire de canne a sucre et de recettes egalement suppl6mentaires percues sur la vente du coton et des graines oleagineuses. Le taux de recouvrement du coat total est donc, tout simplement, le recouvrement du coat total divise par l'equivalent financier annuel total et multipli6 par 100, ce qui, dans cet exemple, donne 29 pour cent (659: 2 272 x 100 = 29). Certaines variations peuvent etre calcul6es en fonction des renseigne- ments necessaires a l'etablissement des redevances de recouvrement des couits et des taxes sur les avantages. Dans le cas du projet Maharashtra, par exemple, le Tableau 6-3 illustre le calcul du taux de recouvrement du cout total qui couvre a la fois le recouvrement direct par les rede- vances pour l'eau et les taxes sur les avantages et le recouvrement indirect par les imp6ts sur la consommation et les taxes sur les ventes. Une autre formule consisterait a calculer le recouvrement direct des cofits, c'est-a-dire les sommes recup6rees directement sur les exploi- tants eux-memes. Dans notre exemple, les redevances directement liees a la consommation d'eau et les taxes sur les avantages se montent a 564 roupies par hectare (258 + 306 = 564), qui, divisees par l'equivalent financier annuel total de 2 272 roupies et multipliees par 100 donnent un taux de recouvrement direct des colats de 25 pour cent (564: 2 272 x 100 = 25). (Rs est le symbole de la roupie indienne). Le taux de recouvrement des cofits, sous ses formes diverses, peut alors servir de base aux conclusions concernant la politique de recou- vrement des cofits. On peut alors tester les effets des differents niveaux de redevances pour l'eau et de taxes sur les avantages jusqu'a ce qu'une decision intervienne qui fixe ces niveaux, compte tenu d'autres conside- rations nationales comme l'equite et le montant des sommes recouvr6es par ailleurs dans le pays. 258 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS TAUX DE RECOUVREMENT DE LA RENTE COMPTABLE. C'est la seconde mesure de recouvrement des couits. Elle est fondee sur des projections des budgets d'exploitations semblables a celles utilisees au Chapitre 4 avec cette difference importante que ces projections-ci comprennent des valeurs imputees pour la main-d'ceuvre, la gestion, le rendement du capital, et le risque. Dans les calculs qui suivent, on se servira du taux de recouvrement de la rente comptable pour les b6nefi- ciaires pour estimer la part des avantages recus par les beneficiaires du projet qui sera recuperee par l'Etat. Ce taux se calcule comme suit: Recettes supplementaires sur la vente de 1'eau + taxes sur les avantages supplementaires Rente economique supplementaire afferente aux beneficiaires du projet Le taux de recouvrement de la rente comptable etant g6neralement calcule pour permettre de juger du montant des redevances pour 1'eau et des taxes sur les avantages, il n'est pas actualise. Au contraire, il est prevu pour un an, lorsque le projet a atteint son plein developpement. 11 est base sur les prix du marche. On peut, au sens g6n6ral du terme, estimer que ce taux s'appuie sur la < capacite de l'exploitant a rembourser>). Toutefois, on se sert du concept plus classique de <(rente economique ) pour le calculer. La rente economique, c'est le solde excedentaire dont les beneficiaires d'un projet disposent apres que leur motivation pour l'achat des intrants materiels, leur travail, leur esprit d'entreprise et leur acceptation des risques aient et r6muneres. La rente economique fait penser au concept plus courant de la o rente consideree comme le paiement pour l'utilisa- tion d'un bien d'6quipement, mais elle en differe, en fait, notablement et ne doit pas etre confondue avec lui. Pour calculer la rente 6conomique afferente a un beneficiaire, dans le cas d'un projet d'irrigation, on part de la valeur brute supplementaire de la production agricole dont on deduit tous les paiements suppl6men- taires en especes, l'amortissement supplementaire des actifs de l'exploi- tation, la valeur imputee du travail familial et de la gestion, le rende- ment du capital supplementaire consenti par la famille, les imp6ts generaux supplementaires et les provisions pour les risques et les incer- titudes suppl6mentaires. On ne d6duit ni les redevances supplemen- taires.pour l'eau ni les taxes supplementaires sur les avantages. Onjuge immediatement de la difficulte d'estimer la rente economique; cette estimation doit donc etre assortie d'une large marge d'erreur. Les differentes valeurs non monetaires et la valeur imput6e des co uts ne peuvent ere determinees avec precision; il faut donc inevitablement s'en remettre largement au bon sens. I1 est cependant necessaire de recourir a des estimations de cette sorte pour juger si on reussit a recouvrir une part suffisante des avantages percus par les agriculteurs du fait du projet parce qu'il faudra de toutes facons tenir compte de ces memes 61lments, quel que soit le mode de calcul des avantages. INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 259 Un modele de calcul du taux de recouvrement de la rente comptable figure au Tableau 6-4, tire du projet d'irrigation de Maharashtra que nous avons deja pris comme exemple plus haut. On commence par calculer la valeur brute de la productionde l'exploitation au prix au producteur sans taxes sur les ventes. Les ventes, sans le projet, representent la moitie de cette valeur mais, au fur et a mesure que le revenu familial progresse, la proportion des ventes augmente rapidement. On deduit de la valeur brute de la production les coats de production en num&raire, ce qui donne les avantages nets. Ceci concorde avec la definition des avantages nets que nous avons donn6e au Chapitre 4 et qui est illustree par les Ta- bleaux 4-18 et 4-19, sauf en ce qui concerne les revenus hors-exploita- tion que la famille pourrait percevoir. Le revenu monetairenet est obtenu en soustrayant les couts de production en numeraire des ventes. On pourra le comparer plus tard avec les redevances suppl6mentaires pour l'eau et les taxes suppl6mentaires sur les avantages, quelles qu'elles soient. On deduit ensuite tout un ensemble de valeurs imputees. La premiere concerne I'amortissement.Le taux de recouvrement de la rente comptable etant calcule sur un an, a plein d6veloppement, l'amortissement doit ctre deduit comme un couit. Puis l'on soustrait l'estimation de la valeur imnputeedu travail familial. C'est l'estimation du salaire qu'il faudrait payer pour inciter la famille a exploiter sa ferme. On suggere, en pratique, que l'analyste prenne, pour ce faire, la moyenne ponderee des salaires du march6 saisonnier. On estime ensuite la valeur impute des servicesde gestion. C'est une estimation tr&s difficile a realiser et, genera- lement, l'analyste en fixe arbitrairement le montant, soit habituellement 5 a 10 pour cent du chiffre des avantages nets. Dans le proj et de Maharashtra, l'analyste a choisi de prendre 10 pour cent des avantages nets diminu6s de la valeur imputee du travail familial et de la dotation pour risques et incertitudes. Le rendementimpute'du capitalpropre est une estimation basee sur la valeur supplementaire nette des actifs finances grace aux economies personnelles de l'exploitant, et doit refl6ter le rendement que le fermier aurait tire de ces fonds s'ils avaient ete places ailleurs. Ce poste n'apparait pas dans l'ensemble du projet de Maha- rashtra parce que la famille ne disposait que d'actifs materiels relative- ment peu importants. Toutefois d'autres analystes auraient pu, au moins, imputer un rendement du capital familial investi dans les terres. La valeur imputee suivante a deduire est les provisions pour risques et incertitudes.Elle est extremement difficile a definir sur le plan th6orique et il est notoirement malais6 de l'estimer de facon suire. La aussi, la plupart des economistes de projet se servent d'une regle empirique - l'une des plus courantes consiste a porter 10 pour cent de la valeur brute de la production de l'exploitation a la premi&re ligne du tableau. Dans le projet de Maharashtra, l'approche de l'analyste a et beaucoup plus 6laboree. Il a base son estimation sur l'ecart-type de la production agricole dans la zone du projet et sur un facteur estime qui traduit l'aversion de l'exploitant pour le risque. (Les d6tails de ce calcul sont 260 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 6-4. Taux de recouvrementde la rente comptable, plein develop- pement, exploitation de 5 hectares, sols legers, Plan de Bhima, Projet de Maharashtra, Inde (Rs, prix constants 1979) Montant sans avec suppM- Objet projet projet mentaire Valeurbrute de la production de lexploitation au prix au producteursans taxe a la vente 7 500 33 380 25 880 Ventes 3 750 28 380 24 630 CoGtsde productionen numeraire' (2 690) (11 690) ( 9 000) Valeurbrute moinscoutsde production en especesegaleavantagesnets 4 810 21 690 16 880 Ventesmoinscouits de productionen numeraire egalerevenu monetairenet 1 060 16 690 15 630 Avantagesnets moins Amortissementb 0 0 0 Valeur imput6edu travailfamilial ( 720) ( 1 350) ( 630) Valeurimpute desservicesde gestionc ( 70) ( 1 030) ( 960) Rendementimpute du capitalpropre d 0 0 0 Provisionspour risques et incertitudes' (3 380) (10 010) ( 6 630) Imp6ts g6n6rauxf 0 0 0 Egalerenteeconomique (exc6dents) 640 9 300 8 660 Rente economique en pourcentagedesavantages netsg 13 43 51 Redevances supplementairespour 1'eauh - - 1 290 Taxes supplementaires sur lesavantages' - 1 530 Total des chargesdirecteset destaxes sur lesavantagessuppl6mentaires - 2 820 Taux de recouvrementde la rentecomptable _ - 33 Source:Meme que pour le Tableau 6-3. a. Peut comprendreune certaine r6muneration en nature du travail. b. On n'a pas prevu d'amortissement parce que l'exploitant ne possede que peu de biens materiels en dehors de sa terre. c. Valeur imputee des servicesde gestion 6quivalanta 10% des avantagesnets moins la valeur imputee du travail familialet les provisions pour risques et incertitudes, arrondie a la dizaine de roupies la plus proche. Dans la situationavec projet, cette valeur se monte a 1 030 Rs arrondis a la dizaine la plus proche (0,1 [21 690 - 1 350 + 10 010] = 1 033). d. Pas de provisions pr6vues pour le rendement du capitalinvesti par l'exploitant, toujours en raison du peu de biens materiels qu'il possede. e. Certaines etudes du comportement de l'agriculteur montrent que l'on peut aborder simple- ment le probleme de I'aversion de l'exploitant pour le risque. Les provisions pour risques et incertitudes sont estim6essur la base du coefficientde variation de la valeur brute de la production de l'exploitation - 1'ecart-type divise par la moyenne - et sur la mesure de l'aversion de l'agriculteur pour le risque. La formule est RA = EV x n x v ou RA est la dotation pour risques, EV la valeur imputee, v le coefficientde variation et n un facteur exprimant l'aversion de l'exploitant pour le risque. Les etudes montrent que le choix de l'agriculteur en matiere de r6partition des cultures et de production peut ere predit pour des valeurs de n comprises entre I et 2 et que n decroit lorsque la taille de l'exploitation augmente. Dans cette analyse,on a suppose que n = 1,5 pour les exploitations de 5 hectares.Pour la zone du projet, le coefficientde variation du rendementbrut pour des terres non irrigu6esest, en gros, de 30% de la valeur moyenne. On a admis que dans la situation avec projet, les rendements bruts varieraient dans la limite de 20% du rendement net. Les resultats ont et arrondis a la dizainela plus proche. Dans cet esprit, on a estime les provisions pour risques et incertitudes, dans la INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 261 donnes dans la note e du Tableau 6-4). La plupart des analystes ont certainement quelque id6e de la variabilite de la production agricole dans la zone du projet dont ils preparent l'analyse; ils peuvent meme arriver a une estimation un peu plus classique comme l'6cart-type. Ceci peut leur donner une base d'estimation pour les provisions pour risques et incertitudes, mais cette base devra etre modifiee profondement en fonction du jugement que l'analyste porte sur le degre d'exactitude de l'estimation de la variabilite et sur la facult6 d'acceptation du risque des agriculteurs de la zone du projet. Le dernier poste des valeurs imputees est une estimation des imp6ts generaux qui frappent l'exploitant. Ce terme couvre les taxes qui ne sont pas propres au projet, a la diff6rence des imp6ts sur les benefices. Les imp6ts generaux peuvent comprendre, par exemple, l'impot sur le revenu ou un impot foncier portant sur des recettes qui ne sont pas liees au projet ou aux ameliorations apportees par les investissements du projet. Apres deduction de toutes ces valeurs, ce qui reste est une estimation de la rente &onomique (excedent) afferente a l'exploitant. I1 s'agit donc bien la, comme nous l'avons defini plus haut, de l'estimation du solde excedentaire dont l'agriculteur dispose apres que sa motivation pour l'achat des intrants materiels, son travail, son esprit d'entreprise et son acceptation des risques - toutes qualites indispensables a l'exploitation de la propriet6 - aient 6te remuneres. Au poste suivant figure la rente economiqueen pourcentagedes avantagesnets qui, dans ce cas, se monte a 51 pour cent (8 660: 16 880 x 100 = 51). Puis, nous trouvons le chiffre propose pour les redevancessupplemen- tairespour l'eau et les taxes supplementairessur les avantages que doit payer 1'exploitant. En divisant le total de ces deux postes par la rente econo- mique, nous obtenons le taux de recouvrementde la rente comptable. C'est une estimation de la part de l'exc6dent percu par l'exploitant qui sera reprise par l'Etat, independamment de ce qui est considere comme necessaire pour inciter cet exploitant a participer au projet. Dans l'exemple du projet de Maharashtra, ce recouvrement se monte a 33 pour cent de la rente economique [(1 290 + 1 530): 8 660 x 100 = 33]. Cette 6tude a permis de mettre en lumiere les nombreux elements de l'estimation qui, dans le meilleur des cas, ne peut etre qu'approxima- situation avec projet, a 10010 Rs arrondis a la dizainela plus proche (33 380 x 1,5 x 0,2) = 10 014). f. Aucun imp6t general n'a ete prevu. g. Rente economique divisee par les avantages nets multiplies par 100. Pour les avantages supplementairesnets, elle se monte a 51%. (8 660: 16 880 x 100 = 51). h. Les redevances suppl6mentairesdirectes pour l'eau sont de 258 Rs par hectare de terre cultivablenet, soit 1 290 Rs pour l'exploitationde 5 hectares (258 x 5 = 1 290). i. Lestaxes supplementairessur les avantagescomprennentune taxe de 301 Rs par hectarepour recouvrer les coits d'investissement des travaux connexes et un prelevement sur les benefices agricolessupplementairesde 5 Rs par hectare, soit 1 530 Rs pour l'exploitationde 5 hectares [(301 + 5) x 5 = 1 530]. j. Redevancessupplementairespour l'eau plus les taxes supplementairessur les avantages. k. Total des charges directes supplementaireset des taxes sur les avantages divise par la rente economique et multiplie par 100 (2 820 : 8 660 x 100 = 33). 262 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSF DES PROJETS tive. 11s'ensuit que le taux de recouvrement de la rente comptable, bien que tres utile dans l'elaboration d'une politique de recouvrement, doit etre manipule avec pr6caution. Comme pour le taux de recouvrement des coats, il existe des va- riantes du taux de recouvrement de la rente d'un projet qui permettent d'aborder d'autres questions. Une de ces variantes, assez courante, consiste a estimer le taux de recouvrement de la rente comptable pour le projet (et non plus pour le b6n6ficiaire, comme le montre le Tableau 6-4). Pour ce faire, il faut estimer la rente du projet. On se sert essentiel- lement des memes elements que ci-dessus, a ceci pres que le concept des taxes supplementaires sur les avantages est elargi et comprend non seulement les taxes sur les avantages recouvrees directement sur les exploitants, mais egalement les taxes qui proviennent de la production supplementaire due au projet mais qui sont recouvrees hors exploita- tion. Pour le projet de Maharashtra, ceci inclut l'imp6t indirect sur la canne a sucre et les taxes sur les ventes de coton et de graines oleagi- neuses. Dans d'autres cas, on pourrait y int6grer une taxe a 1'exporta- tion ou bien l'augmentation nette de la marge des offices de commercia- lisation (techniquement, la marge commerciale monopolistique) issue de la manutention de la production supplementaire en provenance de la zone du projet. On calcule, en general, l'estimation de la rente du projet pour chaque modele principal d'exploitation et on agrege les resultats au niveau du projet. Etant donn6 que les taxes sur les avantages supple- mentaires comprennent les taxes et les marges commerciales appliquees hors exploitation, le taux de recouvrement de la rente du projet sera plus eleve que la moyenne ponderee de la rente 6conomique du benefi- ciaire percue par l'exploitant. Dans le cas du projet de Maharashtra, par exemple, le taux de recouvrement de la rente pour l'exploitation mo- dele, objet de l'analyse du Tableau 6-4, passe de 33 a 40 pour cent pour le plan Bhima pris dans son ensemble (y compris pour les exploitations types autres que celles pr6sent6es au Tableau 6-4) parce que les taxes additionnelles sont incluses. Une autre variante consiste a calculer le taux de recouvrement de la rente pour les beneficiaires ou pour le projet mais en l'actualisant. Ceci permet d'estimer, en se fondant sur la valeur actualisee, la part des avantages qui est recuperee par l'Etat. Du point de vue de l'Etat, c'est une formule utile, mais elle ne peut servir de base convenable a la determination du niveau des redevances pour l'eau et des taxes sur les avantages lorsque le projet a atteint son plein developpement. En ce qui concerne la position des pouvoirs publics, on peut alors tester diffe- rentes hypotheses concernant le niveau de ces redevances et de ces charges jusqu'a ce que l'on parvienne a un taux de recouvrement de la rente considere comme equitable, compte tenu du revenu des exploi- tants dans le projet et des charges qui pesent sur eux par ailleurs. INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 263 Affectation des coats communs Lorsqu'un projet r6pond a des fins multiples, I'Etat qui l'envisage se demande comment il convient d'en faire supporter les couts par les divers b6n6ficiaires. La complication vient de ce que, dans un projet de ce type, iI y a des coats communs dont l'attribution a telle ou telle fin n'est pas evidente. I1 est une technique qui sert souvent pour la reparti- tion des cofits communs surtout dans les projets polyvalents d'amena- gement de cours d'eau mais qui n'est aucunement reservee a ces projets et qui peut etre appelee < methode des couits separables et des couits communs >>. Nous traiterons de l'affectation des couts communs en nous servant des prix du march6 et en la considerant comme un probleme financier, car c'est, de beaucoup, la technique la plus couramment pratiquee. Toutefois, la technique que nous allons d6crire peut aussi s'appliquer a l'analyse economique et, dans certains cas, c'est ce qui se revele le plus approprie. Pour l'affectation des couts communs du programme de d6veloppement du fleuve S6negal que nous retiendrons comme exem- ple, nous considererons les prix des produits agricoles non pas comme etant les prix officiels effectivement payes aux exploitants a l'int6rieur du pays mais comme les cours du marche mondial, ce qui est deja s'ecarter quelque peu de l'analyse financiere stricte pour se rapprocher des valeurs economiques et de l'emploi de prix de reference. La raison en est que l'objectif principal de I'analyse est de d6terminer une juste repartition des cofits entre les nations participantes et non pas de fixer equitablement des charges financieres a prelever sur les exploitants ben6ficiaires. de l'affectationdes coats PrincipesgMne4aux II y a en la matiere plusieurs principes ou directives qui justifient la methode des couits separables. En regle generale, I'objectif vise par un projet ne doit jamais etre tel que ses cofuts depassent les avantages escomptes ni qu'il profite d'avan- tages correspondant a un autre objectif. Ainsi les frais pour l'eau d'irri- gation ne doivent pas exceder la contribution que cette eau apporte comme avantage. De meme, nous estimons en g6neral qu'aucun objec- tif ne doit etre subventionne par un autre: dans la plupart des cas, les usagers de 1'6lectricite ne doivent pas etre soumis a un bareme cher afin qu'il soit possible, en contrepartie, de distribuer l'eau d'irrigation a bon marche aux agriculteurs. Tous les coats correspondant a un objectif precis doivent etre inte- gralement imputes a cet objectif. Le cofit des canaux doit etre integrale- ment imput6 a l'irrigation et le cofit des lignes de transmission a la fourniture d'energie. Ces << cofits separables> sont le minimum que l'on puisse mettre a la charge des interess6s pour chaque objectif recherche. Si le cofit seul des canaux excede les avantages a attendre de 1'eau d'irrigation, il est clair que le projet ne devra pas comprendre une composante irrigation. 264 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS D'autre part, il ne faut jamais affecter a un objectif quel qu'il soit des colats exc6dant ceux qui seraient engages si le m&me objectif etait satisfait par la solution de rechange a fin unique la plus 6conomique. Cette solution de rechange determine le cofit maximal qu'il est permis d'engager pour la realisation d'un objectif considere. Ainsi il n'est pas equitable d'affecter a la composante energie d'un projet polyvalent de developpement des eaux un coat plus eleve qu'a la centrale thermique qui, dans la solution de rechange, pourrait assurer une fourniture egale de courant electrique; il n'est pas equitable non plus de mettre a la charge de la composante irrigation une d6pense sup6rieure au cofit d'un systeme de pompage dans la version d'un projet a objectif unique. et des coatscommuns Methode des coatsse'parables Comme exemple de l'application de cette m6thode, nous pouvons prendre l'affectation des couits du Programme d'amenagement du fleuve Senegal chiffr6e dans le Tableau 6-5. Trois Etats ouest-africains, le Mali, la Mauritanie et le S6negal, ont cr6e l'OMUS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sen6gal), qui a 6te charg6e de conce- voir et de mettre en ceuvre un proj et polyvalent. Ce proj et, dont l'affectation des cou3ts communs est prise ici comme exemple, se composerait du barrage a objectifs multiples de Manantali, qui, construit sur un grand affluent du Senegal, le Bafing, regulariserait le debit du fleuve; du barrage de Diama pres de l'embouchure du fleuve pour empecher la remont6e des eaux salkes de l'ocean; d'une centrale 6lectrique sur le barrage de Manantali avec son reseau de distribution; d'ameliorations de la navigabilite du Sen6gal qui permettraient de des- servir le Mali toute l'ann6e. Les avantages du projet sont: 1) l'augmen- tation des productions agricoles grace a une recolte supplementaire en saison seche et a une meilleure regularisation des eaux en saison hu- mide, 2) la fourniture d'6nergie, et 3) un abaissement des frais de transport rendu possible par l'am6lioration de la navigation (d'apres Riley, et al., 1978). Reprenons l'analyse ligne a ligne. La partie 1 du Tableau 6-5 reunit les informations essentiellessur le projet dont nous aurons besoin pour repartir les couits. La partie techni- que des informations est a fournir par les ingenieurs et par les autres techniciens, les cofits et avantages seront estim6s par les collaborateurs techniques des economistes. Nous commencons par les coats du projet a affecter (ligne 1.1). I1 s'agit des cofits totaux du projet dans son ensemble qu'il faudra repartir entre les trois objectifs vises. En font partie le cofit de construction (ligne 1.1. 1) exprime en valeur actualisee au debut du projet et le coat annuel de l'exploitation et de 1'entretien (E&E), ligne 1.1.2) n6cessaire pour mettre en aeuvre le projet. Les avantages annuels du projet pour chacun des objectifs sont chiffres et totalises (ligne 1.2). Dans le cas du fleuve Senegal, on est parti de l'hypothese que l'on pouvait chiffrer les avantages en energie 6lectrique INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L ETAT 265 au prix oui cette energie pourrait etre vendue. Toutefois, dans la plupart des cas, on consid6rerait que ces avantages sont egaux au couit annuel de la fourniture d'une meme quantite d'electricite par la version du projet a objectif unique la plus 6conomique - en admettant toujours que les usagers paieraient l'6lectricite au prix de cette fourniture. On a donc simplifi6 pour 6viter d'avoir a 6valuer l'6lectricit6. Cela implique que les avantages reels de l'energie electrique - quels qu'ils puissent &tre - excedent le cout de la variante du projet a objectif unique. On en vient ainsi a admettre, comme l'analyse technique le ferait dans tous les cas, que le maximum que l'on puisse mettre a la charge des usagers du courant electrique est 6gal aux avantages du projet a objectif unique le plus economique. Viennent ensuite les couts alternatifs pour chaque objectif (ligne 1.3), au titre de la construction en valeur actualis6e (ligne 1.3.1) et au titre des frais d'exploitation et d'entretien annuels (lignes 1.3.2). Ainsi qu'on l'a dit, on appelle cout alternatif le coat du projet a objectif unique le plus economique qui pourrait procurer l'un ou l'autre des avantages du projet polyvalent. Une solution de rechange n'est pas necessairement implant6e sur le meme site qu'un projet polyvalent, mais elle doit etre capable de procurer ses avantages avant tout dans la meme zone geogra- phique que le projet polyvalent. La solution de rechange peut aussi differer entierement du projet polyvalent; ce serait le cas si, pour remplacer un projet polyvalent d'am6nagement d'un cours d'eau, on pensait a deux autres options consistant en un systeme d'irrigation par pompage et en une centrale thermique. 11 se peut evidemment que le prix de la formule a objectif unique la plus economique excede les avantages que cette formule procurerait; la solution de rechange la plus 6conomique peut ne pas se justifier en tant que projet s6pare. Puis viennent les coats separables (ligne 1.4) pour chaque objectif, ventiles en couit de construction en valeur actualisee (ligne 1.4.1) et en coats d'exploitation et d'entretien annuels (ligne 1.4.2). On entend par cofits separables les depenses qui seraient evitables si l'on excluait du projet un de ses objectifs. Il se peut qu'on ne puisse preciser nettement dans les coats communs la somme qui correspond a un objectif specifi- que. En chiffrant les coats s6parables, il faut, pour eviter de privil6gier un objectif plut6t qu'un autre, traiter chaque objectif comme s'il s'agis- sait de la derniere addition faite a un projet repondant a tous les autres objectifs. Dans de nombreux projets, les chiffres annuels comme ceux des cofits d'exploitation et d'entretien et des avantages annuels de l'exemple du Senegal ne seront pas constants pendant toute la vie du projet. En pareille occurence, on inscrirait a la place la valeur actualisee du cout ou des avantages car c'est ce qui est vise dans l'affectation des cofits communs qui constitue la partie 2 du Tableau 6-5. C'est en effet de cette facon que Riley et ses co-auteurs (1978) traitent les couts d'exploitation et d'entretien et les avantages annuels dans le rapport dont cet exemple est tire. Le coefficient d'actualisation (ligne 1.5) est soit le cout de financement du proj'et si la construction se fait a partir des fonds d'emprunt, soit le 266 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS Tableau 6-5. Affectation des coats communs, programme d'amenagementdufleuve Senegal, Afrique de l'Ouest (Millions de francs CFA) Objectifs Irriga- Navi- Poste et objet tion Energie gation Total de base 1. Renseigenements 1.1. Couitsdu projet a affecter 1.1.1 Construction (valeuractualisee) 41 464 1.1.2 Couts annuelsE & E' 449 1.2. Avantagesannuelsduprojet 25707 14035 21 820 61652 1.3. CoOtsalternatifs 1.3.1 Construction (valeuractualisee) 16 120 5 233 23 980 45 333 1.3.2 CoultsannuelsE&E 152 3060 223 3435 1.4. Couitsseparables 1.4.1 Construction(valeuractualisee) 5494 5424 7867 18785 1.4.2 Couts annuelsE &E 55 109 75 239 1.5. Taux d'actualisation: 10% 1.6. Duree de viedu projet: 30 ans 1.7. Periode de construction: 9 ans 1.8. Coefficientde conversiondes couitsou des avantagesannuelsen valeuractualis6e (valeur actualiseed'un facteurd'annuit6): Coefficientde valeur actuellepour une annuite pour 30 ansa 10% 9,426914 Moins coefficientde valeur actuellepour une annuite pour 9 ans a 10% -5,759024 Egale coefficientde valeur actuellepour une annuitede 10 a 30 ansa 10% 3,667890 1.9. Coefficientde conversion de la valeur actualiseedes coits et des avantagesen couts annuels (coefficientde r6cup6rationdu capital): Coefficient de recuperation inverse du du capital de 10 a 30 ans = coefficient = 3,667890 = 0,272636 a 10% de valeur actualis6e 2. Affectation des coatscommuns (Toutes les valeurssont actualiseessauf la ventilation en pourcentage) 2.1. Couts a affecter 2.1.1 Construction (1.1.1) 41 464 2.1.2E&E[(.1.12) x 3,667890] 1 647 Total [(2.1.1)+ (2.1.2)] 43 111 2.2. Avantages[(1.2) x 3,667 890] 94 290 51 479 80 033 225 802 2.3. CoOtsalternatifs 2.3.1 Construction (1.3.1) 16 120 5 233 23 980 45 333 2.3.2 E & E [(1.3.2) x 3,667 890] 558 11 224 818 12 600 Total [(2.3.1)+ (2.3.2)] 16 678 16 457 24 798 57 933 2.4. Depensesjustifiables [le chiffrele moins eleve(2.2)ou de (2.3)] 16 678 16 457 24 798 57 933 2.5. Couts separables 2.5.1 Construction (1.4.1) 5 494 5 424 7 867 18 785 2.5.2 E & E [(1.4.2) x 3,667 890] 202 400 275 877 Total [(2.5.1)+ (2.5.2)] 5 696 5 824 8 142 19 662 2.6. Autres depensesjustifiables [(2.4) - (2.5)] 10 982 10 633 16 656 38 271 2.7. Affectationen pourcentagede (2.6) 28 70 27 78 43 52 100 00 INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 267 Tableau 6-5 (suite) Objectlfs Irriga- I\avi- Poste et objet tiotn Enerq'ie gation Total 2.8. Autres couts communs [total des postes indiques comme affectes selon (2.7)] 2.8.1 Autres coCitsde construction [(2.1.1) - (2.5.1)] 6 509 6 300 9 870 22 679 2.8.2 Autres E & E [(2.1.2) -(2.5.2)] 221 214 335 770 Total [(2.8.1) + (2.8.2)] 6 730 6 514 10 205 23 449 2.9. Couits affectes totaux 2.9.1 Coat de construction [(2.5.1) + (2.8.1)] 12 003 11 724 17 737 41 464 2.9.2 E & E [(2.5.2) + (2.8.2)] 423 614 610 1 647 Total [(2.9.1) + (2.9.2)] 12 426 12 338 18 347 43 111 3. Couts antnuels 3.1. Coats annuels 3.1.1 Construction [(2.9. 1) x 0,272 636] 3 272 3 196 4 836 11 304" 3.1.2 E & E [(2.9.2) x 0,272 636] 115 167 166 448" Total [(3.1.1) + (3.1.2)] 3 387" 3 363" 5 002 1 1 752" Franc CFA = unite mon6taire de la Communaute financiere africaine. Source: 1D'apr&s Riley, et al. (1978). a. E & E: Exploitation et entretien. b. Les chiffres etant arrondis, les couts annuels ne sont pas exactement cgaux au cout affect6 multiplie par le coefficicnt de reconstitution du capital. taux des prets gouvernementaux si le projet doit etre finance sur dota- tions budgetaires. La duree de vie du projet (ligne 1.6) et la dur6e de la periode de construction (ligne 1.7) font partie des donnees techniques fournies par les concep- teurs. Toutefois, il n'est guere interessant de poursuivre l'analyse sur une periode tres prolongee a cause de la tres faible valeur actualisee des biens dont on suppose qu'ils existeront dans un avenir lointain. Dans le projet du Senegal, par exemple, les installations dureront tres probable- ment beaucoup plus que les 30 ann6es retenues pour l'analyse mais si on prolongeait la p6riode, l'affectation des couits communs n'en serait guere modifiee. Enfin on etablit les coefficients servant a passer des valeurs annuelles aux valeurs actualisees. Le coefficient de conversion des coats ou avantages annuels eni leurs equivalents actualises (le coefficient de valeur actuelle pour une annuite donnee; ligne 1.8) est calcul6 au taux d'actualisation indi- que. (La methode de calcul du coefficient de valeur actuelle pour une annuite pour une periode commenc,ant a un moment donne de I'avenir est exposee au Chapitre 9, paragraphe <(Valeur de I'argent dans le temps. Valeur actualisee d'une serie de rentrees futures>). Le coefficient de recuperation du capital pour convertir les valeurs actualis&esdes coats ou 268 ASPECTS FINANCIERS DE L'ANALYSE DES PROJETS avantages en coats annuels pour une periode commencant a un moment donn6 de l'avenir (ligne 1.9) ne peut pas etre obtenu directement a partir des coefficients de recuperation du capital donnes dans les tables cou- rantes par un calcul semblable a celui du coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 donnee. Toutefois, on peut eviter cet 6cueil en profi- tant de ce que le coefficient de r6cuperation du capital pour une periode donnee est egal a l'inverse du coefficient de valeur actuelle pour une annuite pour la meme periode. Par cette demarche, nous trouvons que le coefficient de recuperation du capital de l'annee 10 a l'annee 30, a 10%, est 0,272636 (1: 3,667890 = 0,272636). La partie 2 du Tableau 6-5 donne le calcul de l'affectation des coats communs. On notera que toutes les valeurs (sauf la ventilation en pour- centage) ont 6te actualisees. Les coatsa affecter(ligne 2.1) sont les cofits totaux du projet ventiles en couits de construction a leur valeur actualisee (ligne 2.1.1) repris de la ligne 1.1.1 et en couts d'exploitation et d'entretien a leur valeur actuali- see (ligne 2.1.2) calcules a partir des 449 millions de francs CFA inscrits a la ligne 1.1.2 et multipli6s par le coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 donn6e de l'annee 10 a l'annee 30, ce qui donne 1 647 millions de francs CFA (449 x 3,667890 = 1 647). (On sait que CFA est le sigle de la monnaie de la Communaute financiere africaine). Ce sont ces cofits qu'il faudra repartir entre les divers objectifs. Les avantages (ligne 2.2) sont les avantages annuels de la ligne 1.2 multipli6s par le coefficient d'actualisation pour une annuite pour la p6riode qui va de l'annee 10 a l'annee 30. Ainsi, la valeur actualisee du flux des avantages de l'irrigation au cours de la vie du projet atteint 94 290 millions de francs CFA (25 707 x 3,667890 = 94 290). Les coats alternatifs (ligne 2.3) sont les coats totaux des variantes de projets a objectif unique les plus economiques donnant les memes avantages que les 6lements correspondants du projet polyvalent. Ces couats sont repris de la partie 1 du tableau. Les cofits alternatifs de construction(ligne 2.3.1) sont repris de la ligne 1.3.1, les cofits alternatifs d'exploitation et d'entretien (ligne 2.3.2) sont repris des cofits d'exploi- tation et d'entretien annuels de la ligne 1.3.2 que l'on a actualises en utilisant le coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 donnee. Les depenses justifiables pour chaque objectif (ligne 2.4) sont, soit les avantages de la ligne 2.2, soit l'ensemble des couits alternatifs de la ligne 2.3; on choisit le chiffre le moins 6lev6. Leur total est qualifie de d6penses justifiables totales; il est inscrit a la colonne pas tout a fait avec ceux de l'6nergie. Dans le Tableau 6-5, le cout annuel total (ligne 3.1) est indique comme la somme des cofits de construction annuels et des coats d'exploitation et d'entretien annuels. Les coats de constructionannuels (ligne 3.1.1) et les coats d'exploitation et d'entretien annuels (ligne 3.1.2) peuvent etre determines separement comme on l'a explique plus haut. On obtient ainsi pour l'irrigation un cofit de construction annuel de 3 272 millions de francs CFA (12 003 x 0,272636 = 3 272) et des couits d'exploitation et d'entretien annuels de 115 millions de francs CFA (423 x 0,272636 = 115). La charge annuelle qu'il serait equitable d'imputer aux usagers de l'eau d'irrigation procu- r6e par le projet serait ainsi de 3 387 millions de francs CFA, dont 3 272 millions affectes a la construction et 115 millions A l'exploitation et l'entretien (3 272 + 115 = 3 387). S'il s'averait que les gouvernements prennent l'investissement initial a leur charge, les agriculteurs n'ayant a assurer que le fonctionnement et l'entretien n'auraient a payer que les 115 millions de francs CFA representant les depenses d'exploitation et d'entretien annuelles. (Dans le projet du Senegal, il y aurait d'autres frais pour amener l'eau du fleuve jusqu'aux champs, mais ces frais ne font pas partie du cout du projet lui-meme). Il faut remarquer que la methode des coats separables et des coats communs calcules en se servant des prix du marche ne fait qu'indiquer quelle serait la charge financiere 6quitable, sur la base du seul critere du montant des coats et des avantages pour chaque objectif. Ce que les beneficiaires seront effectivement invites Apayer depend d'autres consi- derations fort nombreuses, comme nous l'avons vu dans les para- graphes precedents sur le recouvrement des cofits. Parfois, par exem- ple, le couit en capital pour l'irrigation sera pris en charge par le Tresor et sera paye sur le budget general mais les agriculteurs seront taxes suffisamment pour que les coats d'exploitation et d'entretien soient recouvres. Il se peut aussi que le prix d'autres services ne soit pas rigoureusement conforme a ce que la methode indique comme equita- ble. Souvent, par exemple, il n'est rien percu pour les avantages resul- INCIDENCE DES PROJETS SUR LES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT 271 tant de la lutte contre les inondations, laquelle est imputee sur le budget general. Il est par ailleurs vraisemblable que les usagers de F'energie seront taxes au tarif normal pour la region que le projet polyvalent dessert et non au tarif d6termine par le couit annuel de la composante energie du projet. Nous venons de passer en revue les principaux 6l6ments de l'affecta- tion des couits communs. Pour approfondir la question, on pourra consulter le rapport que Riley et ses co-auteurs (1978) ont etabli et dont l'exemple du fleuve Senegal a ete extrait. On y trouvera des variantes de la methode de repartition exposee ici et d'interessants commentaires sur la facon d'evaluer les avantages et de repartir les cofuts 6quitablement entre pays. On trouvera une discussion plus complete de l'affectation des cofuts communs dans James et Lee (1970). Loughlin (1977) propose, dans un souci de plus grande equite, une modification de la m6thode Couts separables-cofits communs en ponderant les montants relatifs des couts separables affectes a chaque objectif. TROISIEME PARTIE Aspects economiques de I'analyse des proj ets - - ; vS ; s r- *- z S 8 8 / /;s m-t*! SL**+ # s *-*-4**# \ e yE//_ if, :0g\::'teNECE^ ^:;0f: f \ -S| | S)0t - - f oskig0 g 0 S f#fff - jiXSX R 7 (: AS-: :;):0a:SSS:00;ESE-' 0 ;07 i;Q;;0::fx fti< Lt0::s Nt0: f:ft0^ fiddsf C- ;;000:feCty;i--N:Stor X0 M000-00 :-l :Xso^; 002<{0'tt;- '0D0f-\S70^ - 0t;;r' S?)000-s ;;f;->0;j;;f<000;0; w:;:; s ' '. e' i' t v 00; X 0 0 % ; 0 ' 0 ' f ;< _ Q 0 7< :;'SC0d,f' tS - t: f-Xy'-;t; ffF00:t a? f;fXf }gStS :_ 7 Determination des valeurs economiques UNE FOIS QUE LES ELEMENTS FINANCIERS des cofits et avantages ont et6 d6termines et inscrits dans les comptes du projet, l'analyste peut alors estimer la valeur 6conomique d'un projet envisage pour l'ensem- ble du pays oui il sera mis en ouvre. On commence par les e6lments financiers et on procede aux ajustements necessaires pour que ces ele- ments refletent mieux la valeur reelle que revetent pour l'ensemble de la collectivite les intrants et les extrants. Quand on ajuste le prix du marche de tout bien ou service pour qu'il reflete mieux le coat social d'opportunite, (la valeur d'un bien ou d'un service dans sa meilleure utilisation de rechange), la nouvelle valeur que nous attribuons au prix d'un service devient son oprix de r6f6rence)> (parfois appele oprix comptable»>). Au sens le plus etroit du terme, un prix de r6ference correspond a tout prix qui n'est pas un prix du marche, mais habituellement, il faut egalement entendre par prix de reference une estimation de la valeur economique du bien ou du service en question, qui a peut-etre ete ponder6e pour tenir compte des objec- tifs en matiere de distribution du revenu et d'epargne. Ci-cotntre:Un vulgarisateur soupese un poulet (Nigeria). 275 276 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS On se souvient qu'au Chapitre 2, aux fins de l'analyse des projets, nous avions retenu que l'objectif de la ferme 6tait de maximiser l'avan- tage net suppl6mentaire de la famille d'exploitants agricoles, que l'ob- jectif de l'entreprise 6tait de maximiser son revenu net supplementaire et celui de la collectivit6 de maximiser la contribution du projet au revenu national - A savoir, pour un meme pays, la valeur de tous les biens finals produits au cours d'une p6riode donnee et de toutes les prestations de services fournis au cours de la meme p6riode. Ces objec- tifs et l'analyse destinee a v6rifier leur r6alisation ont 6t6 6tudi6s en terme financiers pour les exploitations agricoles et pour les firmes industrielles et commerciales, mais l'analyse 6conomique d'un projet va bien au-delA de l'aspect financier. Poursuivant notre d6marche de faqon un peu plus rigoureuse, on peut dire qu'en analyse financi&re, l'unit6 de compte ou > que l'on utilise couramment comme etalon est la variation du revenu r6el de l'entit6 qui fait l'objet de l'analyse, 6valu6e en prix du march6 int6rieur et g6n6ralement exprim6e en monnaie nationale. Mais en analyse 6conomique, 6tant donn6 que les prix du march6 ne refl&tent pas toujours les valeurs de rarete, notre unit6 de compte devient la variation du revenu national net reel 6valu6e au cofit d'opportunite. Comme on le verra par la suite, une m6thode consiste a exprimer ces valeurs 6conomiques en monnaie nationale et utilise un prix de r6f6rence en devises; le prix de r6f6rence accroit la valeur des biens qui font l'objet d'6changes de mani&re a obtenir la correction de change r6sultant des distorsions imputables a la taxation des 6changes. UJne autre m6thode couramment utilis6e quantifie le cout d'opportunit6 de la variation du revenu national r6el en monnaie nationale apr&s conversion des devises au taux de change officiel et applique un facteur de conversion au cofit d'opportunite des biens qui ne font pas l'objet d'6changes exprime en monnaie nationale. Le facteur de conversion r6duit la valeur de ces biens par rapport aux biens qui font l'objet d'6changes, ce qui permet de prendre en compte la correction de change. Avant d'examiner de facon plus detaillee l'ajustement des comptes financiers pour qu'ils refleent mieux les valeurs 6conomiques, il convient de souligner une importante consid6ration d'ordre pratique. Nombre des ajustements que nous examinerons dans les pages qui suivent peuvent devenir trds complexes. Tous les aspects de la m6thode ne pourront s'appliquer Atous les projets agricoles, pas plus que tous les aspects ne revetent la meme importance dans les projets auxquels ils s'appliquent. La complexit6 de certains calculs et l'importance relative de quelques retouches remettent en memoire la raison d'etre d'une analyse 6conomique de projet, a savoir, am6liorer la decision d'investis- sement. Certains ajustements modifieront tres sensiblement l'attrait economique d'un projet envisage. D'autres ajustements seront de moindre importance et aucun ajustement raisonnable ne modifiera la decision d'investissement. Ce qu'il nous faut faire ici, c'est adopter une m6thode comptable - la doctrine de la mat6rialite. L'analyste doit centrer son attention sur les ajustements des comptes financiers qui peuvent modifier la d6cision d'investir dans le projet 6tudi6. II doit se DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 277 contenter de resultats approximatifs ou laisser de c6te les ajustements sans importance qui ne modifieront pas la decision d'investir. I1importe de trouver un equilibre harmonieux entre 1'6l6gance analytique et l'exe- cution de la tache. Dans ce chapitre, nous ajusterons les prix financiers des biens tangi- bles aux valeurs 6conomiques en trois etapes successives: 1) ajustement pour tenir compte des transferts financiers directs; 2) ajustement pour prendre en compte les distorsions de prix dans le cas des biens qui font l'objet d'echanges internationaux; et 3) ajustement pour tenir compte des distorsions de prix dans le cas des biens qui ne font pas l'objet d'echanges internationaux. Prealablement, toutefois, nous allons exa- miner le probl&me de la d6termination de la correction de change appropriee. Puis, apres les ajustements, nous r6sumerons les principaux points dans un ) qui permet de calculer les valeurs 6conomiques. La serie d'ajustements successifs des comptes financiers nous permet- tra d'obtenir un ensemble de comptes 6conomiques dans lesquels toutes les valeurs sont exprimees en , c'est-a-dire des prix qui traduisent l'utilisation de ressources reelles ou la satisfaction de la consommation et qui sont ajustes pour eliminer les transferts directs et indirects. Ces valeurs correspondent aux prix du marche si les estima- tions de la valeur 6conomique sont bonnes ou aux prix de ref6rence si les prix du marche ont dfi etre ajustes pour tenir compte des distorsions de prix. Quand on ajuste les prix financiers pour qu'ils refletent mieux les valeurs economiques, dans la plupart des cas, on retiendra comme critere le cofit d'opportunite du bien ou du service en question. On utilisera le cofit d'opportunite pour calculer la valeur de tous les intrants et extrants qui sont des produits interm6diaires utilis6s dans la produc- tion d'un autre bien ou service. La notion de couit d'opportunit6 ne s'applique cependant pas dans le cas de certains produits ou services finals, etant donne que c'est la valeur au stade de la consommation qui fixe la valeur economique, et non pas la valeur d'une autre utilisation. Dans ces cas-l, on adoptera ce qu'on appelle le critere de la (< disposi- tion a payer des consommateurs> (egalement appele > mais il convient d'admettre que la prime est en fait une prime sur les biens echanges; le change en soi n'a pas de valeur intrinseque. La prime sur les biens echanges est une prime sur <(le panier)> specifique de biens donnant lieu a des 6changes interna- tionaux impliques par la structure actuelle et projetee des echanges. Il va de soi que les futures structures des echanges pourraient modifier la composition exacte de ce o paniern> de produits et par consequent la prime varierait; pour estimer ces variations, il faut connaitre certaines elasticit6s - c'est-a-dire la facon dont la demande et la fourniture des biens et des services changent quand les prix varient - qu'il n'est generalement pas possible d'obtenir. Quand il connait ces elasticit6s, un economiste qui a requ une bonne formation peut presenter 5al'analyste du projet une estimation plus exacte de la correction de change prevue. Si les articles qui donnent lieu a des echanges internationaux sont incorpores dans l'analyse du projet a une valeur 6conomique obtenue seulement en multipliant le prix a la frontiere par le taux de change officiel sans ajuster la prime de change, les articles importes paraitront trop bon marche et les biens produits dans le pays trop chers, ce qui encouragera le surinvestissement dans des projets faisant entrer des produits importes. Par exemple, si des moissonneuses-batteuses parais- sent bon march6 parce qu'on ne prevoit pas de correction de change pour les biens donnant lieu a des 6changes internationaux, il est possible que les moissonneuses-batteuses importees remplacent la main-d'ceu- vre locale qui avait l'habitude de moissonner, meme si la main-d'cruvre en question n'a pas d'autre possibilite d'emploi. Il existe deux methodes equivalentes pour incorporer la correction de change dans notre analyse economique. La premiere consiste a multi- plier le taux de change officiel par la prime de change, ce qui donne un taux de change de r6ference (il est a noter que cette facon de calculer le taux de change de reference convient pour l'analyse de la rentabilite des projets et a donc une definition par valeur discrete. D'autres definitions peuvent etre utilisees pour le taux de change de reference selon l'utilisa- tion que l'on en fera. Bacha et Taylor (1972) examinent un certain nombre de ces variantes). On utilise ensuite le taux de change de r6ference pour convertir le prix en devises des biens donnant lieu a des echanges internationaux en prix en monnaie nationale. Si on utilise le taux de change de reference, les prix des biens faisant l'objet d'echanges sont relativement plus chers en monnaie nationale puisque la correction de change vient s'y ajouter (une formulation arithmetique de rechange consiste a convertir le prix en devises en monnaie nationale au taux de change officiel et a multiplier le resultat obtenu par l'unite augmentee de la correction de change exprim6e sous forme de nombre decimal). La methode du taux de change de r6ference a ete utilisee dans la plupart des projets de la Banque mondiale out l'on procede a des ajustements pour tenir compte de la correction de change pour les biens donnant lieu a des 6changes internationaux et elle est egalement utilisee dans les Direc- tives de l'ONUDI (1972a). Une autre methode, de plus en plus prisee, pour prendre en compte la correction de change dans le cas des biens qui peuvent faire l'objet 282 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS d'echanges internationaux consiste a reduire les valeurs en monnaie nationale des biens qui ne font pas l'objet d'6changes d'un montant suffisant pour refl6ter la prime en question. Cette methode est parfois appelee methode du ofacteur ou coefficient de conversion>. Dans sa forme la plus simple, fondee sur les prix economiques directs, on obtient un seul facteur de conversion - le << coefficient de conversion de Squire et van der Tak - en rapportant la valeur de toutes les importa- tions et exportations chiffrees a la frontiere a leur valeur exprimee en monnaie nationale (Squire et van der Tak, 1977, p. 98). Sous cette forme, le facteur de conversion standard ressemble de tres pres a notre taux de change de reference, et en fait, le facteur de conversion standard peut etre obtenu en divisant le taux de change officiel par le taux de change de reference ou encore en prenant l'inverse de un plus la prime ou correction de change exprimee sous forme de nombre d6cimal. Les prix du marche ou prix de r6ference des biens ne donnant pas lieu a des 6changes internationaux sont alors multipli6s par ce facteur de conver- sion standard et on les reduit ainsi a la valeur 6conomique adequate. Little et Mirrlees de meme que Squire et van der Tak ont tous adopte la methode du coefficient de conversion. En outre, les deux equipes d'auteurs recommandent d'obtenir des coefficients de conversion sp6ci- fiques pour des groupes particuliers de produits, qui prennent en compte toute difference entre les prix du marche et les couits d'opportu- nite et tiennent compte aussi de la prime de change sur les biens cchanges. Par consequent, leurs facteurs de conversion specifiques peu- vent toujours etre appliques directement aux prix du marche interieur. Les auteurs recommandent en outre que leurs facteurs de conversion soient calcul6s en termes de prix pour la collectivite par l'inclusion de coefficients de ponderation. Dans le systeme d'evaluation que nous appliquons ici, tous les ele- ments sont calcul6s aux prix d'efficacite sans faire entrer en jeu la pond6ration (la question du choix des projets pour atteindre les objec- tifs de distribution 6tant consideree comme une decision qui sera prise plus tard). Comme c'est le cas dans notre analyse, on peut renoncer envisager les facteurs de conversion ponderes par Little et Mirrlees ainsi que par Squire et van der Tak et nous pouvons centrer notre discussion sur le coefficient de conversion standard de Squire et van der Tak dans la mesure oi il se rattache aux prix d'efficacite. La relation entre le taux de change officiel (TCO), la prime de change (PC), le taux de change de r6f6rence (TCR) et le coefficient de conver- sion standard (CCS) est sans doute plus facile a comprendre si on la formule ainsi: TCO x (1 + PC) = TCR et CCS de sorte que, comme le notent Squire et van der Tak (1977, p. 98): TCR = TCO et CCS = TCO CCS TCR DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 283 On peut illustrer ces relations a l'aide d'un exemple tire du Projet d'ensembles techniques 6l6mentaires mis en cruvre en Ethiopie. Au moment oui ce projet a ete evalu6, le specialiste de l'analyse des projets savait que le taux de change officiel de la monnale ethiopienne, qui etait de 2,07 dollars ethiopiens pour un dollar, ne refletait pas une prime de change d'au moins 10%. (Depuis l'evaluation de ce projet, le dollar 6thiopien (Eth$) a 6te remplace par le birr). Par cons6quent, l'analyste a multiplie le taux de change officiel par 1 augment6 d'une correction de change de 10% afin d'obtenir un taux de change de r6f6rence de 2,28 dollars 6thiopiens pour un dollar (2,07 x 1,1 = 2,28), taux qui a ete arrondi a 2,30 dollars 6thiopiens pour un dollar. Le taux de change de r6ference a ensuite ete applique dans les comptes du projet a tous les elements echanges, augmentant ainsi leur valeur relative. Si la monnaie nationale vaut plus par unite mon6taire que le taux de change, les calculs sont quelque peu diff6rents. A l'epoque de l'6valua- tion du Projet de plantation industrielle et de petites exploitations de palmier a huile dans l'Etat des Rivieres au Nigeria), le taux officiel etait de 1 naira = 1,54 dollar. Un taux de change de reference de 1 naira = 1,27 dollar a et6 donne aux analystes du projet a des fins d'evaluation economique. Si, toutefois, ils avaient ete simplement inform6s que la prime de change 6tait de 21%, ils auraient pu determiner le taux de change de reference en divisant la valeur de la monnaie nationale en dollar par 1 plus la prime exprim6e en nombre decimal (1,54: 1,21 = 1,27). Il va de soi que l'application d'un taux de change de reference aux 61kments du Projet d'ensembles techniques e6lmentaires en Ethiopie qui font l'objet d'6changes internationaux a eu pour effet de diminuer de 10% le prix des biens non echanges par rapport aux biens 6chang6s dans les comptes economiques par opposition aux comptes financiers. A present, au lieu d'accroitre la valeur relative des biens faisant l'objet d'echanges internationaux, nous pourrions r6duire la valeur de tous les biens non 6changes qui apparaissent dans les comptes financiers, de a ce que dans les comptes economiques leur prix relatif soit '&anire abaisse de 10%. Pour y parvenir, nous calculons le facteur de conver- sion standard qui est egal a 1 divise par 1 plus la prime de change exprimee sous forme de nombre decimal. Dans ce cas, on obtient un facteur de 0,909 (1 : 1,1 = 0,909). Pour obtenir les valeurs 6conomiques, nous multiplierons ensuite tous les prix financiers des biens qui ne font pas l'objet d'6changes internationaux par ce facteur, quand nous esti- mons que ces prix du marche sont de bonnes estimations du couit d'opportunite ou de la valeur 6conomique en se fondant sur le critere de la disposition a payer des consommateurs. En ce qui concerne les elements qui ne font pas l'objet d'6changes comme les taux salariaux de la main-d'ceuvre non qualifiee pour lesquels on a considere que le prix du marche surestimait les valeurs 6conomiques, nous d6terminerons tout d'abord une bonne estimation de la valeur economique en monnaie nationale et nous la multiplierons ensuite par le facteur de conversion standard. Les prix financiers des elements negocies, qu'il s'agisse d'im- portations ou d'exportations, resteraient inchanges dans les comptes 284 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS economiques, sauf que tout transfert financier figurant dans ces comptes serait elimine. Pour obtenir toutes les valeurs dans la meme monnaie, nous convertirons tous les prix en devises en prix interieurs sur la base du taux de change officiel. Quand nous determinerons ensuite les m6thodes de calcul de la valeur du projet, sujet que nous examinerons au Chapitre 9, nous constaterons que la valeur absolue de la valeur actualisee nette varle selon que nous utilisons le taux de change de r6ference ou la methode du facteur de conversion, mais que les valeurs relatives actualisees de differents projets analys6s en utilisant la meme methode ne varieront pas. Quelle que soit la methode utilis6e, le taux de rentabilite interne, le ratio avantages-cofits et le ratio avantages nets-investissement ne va- rient pas. (Si on utilise un certain nombre de facteurs de conversion d6sagreges de pr6ference a un facteur de conversion standard, les eva- luations de la valeur d'un projet peuvent donner des resultats differents. Par cons6quent, dans le cas de projets qui sont a la limite de l'acceptabi- lit6, l'utilisation de facteurs de conversion sp6cifiques de pref6rence a un facteur de conversion standard ou a un taux de change de ref6rence peut aboutir a une decision differente d'acceptation ou de rejet mais il est vraisemblable que ces cas seront peu fr6quents). Transformation des prix financiers en valeurs economiques Voyons maintenant les ajustements a effectuer pour transformer les prix financiers en valeurs economiques. Nous procederons en trois etapes: 1) prise en compte des transferts financiers directs, 2) prise en compte des distorsions de prix des biens qui font l'objet d'6changes internationaux et 3) prise en compte des distorsions de prix des biens qui ne font pas l'objet d'echanges internationaux. I1 conviendra de noter, a cette occasion, qu'en ce qui concerne les biens que nous avons qualifies ( (les articles produits localement qui utilisent en forte proportion des intrants echanges, tels que des tracteurs assembl6s sur place ou des constructions employant des mat&- riaux import6s) les deuxieme et troisieme etapes doivent etre effectuees en meme temps. Etape 1. Ajustement pour prendre en compte les transfertsfinanciers directs La premiere etape de la transformation des prix financiers en valeurs 6conomiques consiste a eliminer les transferts financiers directs. (Voir Chapitre 2). I1 s'agit de paiements qui ne representent pas d'utilisation de ressources reelles mais seulement des transferts de droits a des ressources r6elles d'une personne de la communaute a une autre. Dans les projets agricoles, les transferts financiers les plus courants sont les taxes ou les imp6ts, les subventions directes et les transactions de credit, notamment les pr&ts, les recettes, le remboursement du principal et les DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 285 paiements d'intr&ts. Les effets a payer et les effets a recevoir sont deux transactions de credit qui peuvent echapper a I'attention des analystes. Tous ces elements devraient &re pr6alablement e1imines des comptes financiers quand nous les ajustons pour refleter les valeurs economi- ques. De nombreuses subventions qui revetent une grande importance dans le secteur agricole ne sont pas versees sous forme de paiements directs mais par le jeu de m6canismes qui modifient les prix du march6. Ces subventions ne sont donc pas des subventions directes consid6rees comme des transferts financiers directs mais plut6t des subventions indirectes. Le prix financier d'un produit dont le prix a ete modifie par le jeu d'une subvention indirecte est converti en valeur economique en appliquant les m6thodes pr6sent6es ci-apres a l'Etape 2 dans le cas des biens qui font l'objet d'6changes et a l'Etape 3 en ce qui concerne les biens qui ne font pas l'objet d'echanges. Etape 2. Prise en compte des distorsions de prix des biens donnant lieu a des internationaux e&changes La deuxieme etape de la transformation des prix financiers en valeurs economiques consiste a operer des ajustements pour prendre en compte les distorsions des prix du marche des biens faisant l'objet d'6changes. S'ils sont exportes, les biens negoci6s pr6sentent un prix f.o.b. > couit interieur de production ou bien ils peuvent etre exportes par le jeu de l'intervention des pou- voirs publics en utilisant des subventions a l'exportation, etc. S'ils sont import6s, les biens negocies presentent un cout interieur de la production > prix c.a.f. Theoriquement, de meme qu'en pratique habituellement, les prix des biens n6gocies posent moins de probkmes dans l'analyse 6conomique que la valeur des biens qui ne sont pas negocies. Notre evaluation commencera par la determination du <«prix a la fronti&re»>. Pour les importations, ce prix sera normalement le prix c.a.f. et pour les expor- tations, le prix f.o.b. On ajuste ensuite le prix a la frontiere pour tenir compte des frais int6rieurs de transport et de commercialisation entre le point d'entree ou de sortie et le site du projet afin d'obtenir le prix d'efficacit6 qui sera utilise dans les comptes du projet (voir plus loin le paragraphe sur les <(Valeurs 6conomiques de parite a l'exportation et a l'importation o). Si notre projet produit quelque chose qui peut etre utilis6 a la place de biens imports -c'est-a-dire s'il produit un o bien de remplacement des importations >) - la valeur sociale de cette op6ration represente l'economie de devises r6alisee en utilisant le produit interieur evalue au prix a la frontiere, dans ce cas, le prix c.a.f. Par contre, si notre projet utilise des biens que l'on aurait peut-etre exportes sinon - c'est-a-dire s'il utilise des ((exportations d6tournees de la consommation int6rieure )> 286 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS - alors le coat social d'opportunit6 de ces produits est 6gal a la perte de devises encourue sur les exportations detourn6es de la consommation interieure evaluees au prix a la frontiere, cette fois le prix f.o.b. Si nous utilisons les facteurs de conversion pour prendre en compte la prime de change, la valeur economique d'un bien faisant l'objet d'e- changes internationaux sera obtenue en convertissant le prix en devises en son equivalent en monnaie nationale, sur la base du taux de change officiel. Si on utilise le taux de change de reference pour prendre en compte la prime de change, la valeur economique d'un bien echang6 sera obtenue en convertissant le prix en devises en son equivalent en monnale natio- nale au moyen du taux de change de reference. Pour illustrer la facon dont ces calculs sont effectues, nous pouvons prendre un bien import6, par exemple une moissonneuse-batteuse dont le prix c.a.f. est de 45 000 dollars. Dans les comptes financiers, nous convertirons ce montant en monnaie nationale sur la base du taux de change officiel de, disons, 10 roupies = 1 dollar, soit un prix c.a.f. en monnaie nationale equivalent a 450 000 roupies (45 000 x 10 = 450 000). Un droit d'entree de 10% par exemple serait ajoute a ce prix, soit 45 000 roupies (450 000 x 0,10 = 45 000), ce qui porterait le prix de la moissonneuse-batteuse dans nos comptes financiers a 495 000 roupies (450 000 + 45 000 = 495 000). (Il conviendrait egalement d'a- jouter le cout du transport de la machine jusqu'au site du projet; voir plus loin le paragraphe <(Valeurs 6conomiques de parite a l'exportation et a l'importation x'). Dans nos comptes economiques, si nous utilisons la methode du facteur de conversion pour prendre en compte la prime de change, nous inscrivons dans les comptes le prix c.a.f. de la machine exprime en monnaie nationale sur la base du taux de change officiel, soit 450 000 roupies (45 000 x 10 = 450 000). Le droit d'entree n'entre- rait pas en consideration puisque nous avons affaire dans ce cas a un transfert financier. Cependant, si nous utilisons le taux de change de reference pour prendre en compte la prime de change, nous augmente- rons le prix des biens importes pour qu'ils refletent la prime en ques- tion. Supposons que la prime de change soit de 20%, notre taux de change de r6ference passe donc a 12 roupies = 1 dollar (10 x 1,2 = 12). A present, le prix de la moissonneuse-batteuse qui est de 495 000 roupies dans nos comptes financiers passe de 540 000 roupies dans nos comptes 6conomiques (45 000 x 12 = 540 000). Nous pourrions parve- nir naturellement a un resultat identique en multipliant le prix financier exprime en monnaie nationale (deduction faite des transferts financiers) par 1 plus la prime de change (450 000 x 1,2 540 000). Notre calcul a evidemment pour effet de rendre les biens importes plus chers dans notre analyse economique. Inversement, la meme logique s'applique aux exportations. La tonne de c6reales qui cofite 176 dollars f.o.b. au port de sortie sera inscrite dans nos comptes financiers en convertissant le prix en devises en monnaie nationale sur la base du taux de change officiel, ce qui donne un prix de 1 760 roupies (176 x 10 = 1 760), en supposant qu'il n'y ait pas de subvention a l'exportation. La meme valeur en roupies serait DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 287 port6e dans nos comptes 6conomiques si nous utilisions la methode du facteur de conversion afin de tenir compte de la prime de change. Si nous utilisons la methode du taux de change de reference pour prendre en compte la prime de change, nous multiplierons le prix en devises des c6reales a la frontiere par le taux de change de reference au lieu du taux de change officiel afin de calculer la valeur economique en monnaie nationale. Cette op6ration augmente la valeur relative des cereales dont la tonne vaudra desormais 2 112 roupies (176 x 12 = 2 112). Nous pourrions obtenir naturellement le meme resultat en multipliant le prix financier interieur par 1 plus la prime de change exprim6e sous forme de nombre d6cimal (1 760 x 1,2 = 2 112). A present, la tonne de cereales, comme d'autres biens exportes, est evaluee a son cofit d'opportunite et son prix apparait relativement beaucoup plus eleve. La valeur des exportations detournees de la consommation int6rieure et des produits de substitution aux importations est 6tablie en suivant le meme type de raisonnement, sauf que pour les exportations detournees de la consommation int6rieure, nous prendrons le prix f.o.b. comme base de calcul de la valeur et vice versa le prix c.a.f. en ce qui concerne les produits de remplacement d'importation. Revenant aux exemples des pr6cedents paragraphes, si nous prenons l'exemple d'un pays exportateur de moissonneuses-batteuses qui renonce a les exporter pour les utiliser dans un projet national, le cofit d'opportunite sera fonde sur le prix f.o.b. au lieu du prix c.a.f. que nous avons suppose pour les moissonneuses-batteuses importees. De meme, si les cereales produites devaient remplacer des importations, nous fonderions leur valeur sur le prix c.a.f. des cereales plut6t que sur le prix f.o.b. que nous avons suppose dans le cas des exportations. En pratique, les valeurs de la plupart des biens faisant l'objet d'e- changes sont determinees sur la base du prix a la frontiere comme nous l'avons deja fait et ensuite en soustrayant de ce prix ou en y ajoutant les frais interieurs de manutention afin d'obtenir une valeur 6conomique a la production ou dans la zone du projet - la valeur economique de parite a l'exportation ou a l'importation (voir plus loin le paragraphe <(Valeurs economiques de parite a 1'exportation et a l'importation)>). De meme, de nombreux biens produits localement ont une forte compo- sante d'e1ements importes et peuvent etre consideres indirectement comme des biens importes (voir plus loin le paragraphe <). Pour determiner soit les valeurs de parite, soit les valeurs de biens qui font indirectement l'objet d'echanges, il faut etablir separement non seulement la valeur de l'element donnant lieu a des echanges internationaux mais aussi celle de 1'element qui ne fait pas l'objet d'echanges, si bien que nous differerons l'examen detaille de ces valeurs tant que nous n'aurons pas abord6 1'evaluation des biens non echanges. 288 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS Etape 3. Prise en comptedes distorsionsde prix des biens qui nefont pas l'objet d'echangesinternationaux La troisi&me 6tape de la transformation des prix financiers en valeurs economiques consiste a operer des ajustements pour prendre en compte les distorsions des prix du marche des biens qui ne font pas l'objet d'6changes. Les biens qui ne font pas l'objet d'echanges sont ceux pour lesquels le prix c.a.f. > coat interieur de la production > prix f.o.b. ou ceux qui ne sont pas echanges en raison de l'intervention des pou- voirs publics (interdiction d'importer, fixation de quotas, etc.). Souvent, les biens qui ne sont pas echanges sont des biens encom- brants comme la paille ou les briques qui, par leur nature meme, sont en gen6ral produits a meilleur compte dans le pays que s'ils etaient im- portes et dont le prix a l'exportation est inferieur au coat de production interieur. Dans d'autres cas, il s'agit de denrees extremement peris- sables comme les legumes frais ou le lait liquide qui doivent etre consommes directement sur place. G6neralement, ces biens sont pro- duits en situation de concurrence relative - ils sont le fait de nombreux exploitants agricoles ou de quelques producteurs industriels pour les- quels l'acces au marche est relativement facile et les prix ne peuvent donc augmenter au-dela d'un certain seuil sans que de nouveaux concurrents fassent leur apparition. Si nous utilisons la m6thode du taux de change de ref6rence pour prendre en compte la prime de change, et si le prix du march6 d'un bien qui ne fait pas l'objet d'6changes internationaux est une bonne estima- tion du couit d'opportunit6 ou s'il est bas6 sur le critere de la disposition a payer des consommateurs, nous accepterons le prix du marche direc- tement comme valeur economique. Sinon, nous ajusterons le prix du marche pour eliminer les distorsions de prix au moyen des methodes pr6sentees dans la presente section et nous utiliserons ensuite l'estima- tion du coat d'opportunit6 que l'on aura obtenue comme prix de r6ference qui sera inscrit dans les comptes economiques. Si nous utilisons la methode du facteur de conversion pour prendre en compte la prime de change, une etape supplementaire est necessaire. Tous les prix des biens qui ne font pas l'objet d'echanges sont reduits en les multipliant par le facteur de conversion adequat. Quand on retient la disposition a payer des consommateurs comme critere ou quand le prix du marche est cense etre une bonne estimation du cofit d'opportunite, le prix du marche est accepte comme base pour 6tablir la valeur et on le reduit ensuite en le multipliant par le facteur de conversion afin d'obte- nir la valeur economique. Si, toutefois, nous nous servons du facteur de conversion standard, et que le prix du marche doive etre ajuste de maniere a obtenir une meilleure estimation du cofit d'opportunite, il faudra multiplier a son tour le coat d'opportunite par le facteur de conversion standard. (Si des facteurs de conversion specifiques ont ete mis au point, comme le suggerent dans leurs syst&mes Little et Mirrlees d'une part, et Squire et van der Tak d'autre part, ces facteurs incorpo- DETERIMINATION DES VALEURS ECONOMIQJUES 289 rent alors les ajustements prenant en compte les distorsions des prix des biens non echanges, les cofits d'opportunite et la ponderation, de sorte qu'il suffit de multiplier le prix du marche par le facteur de conversion specifique pour obtenir la valeur 6conomique). Que l'on utilise un taux de change de reference ou un facteur de conversion standard pour prendre en compte la prime de change, les aj ustements auxquels nous procedons pour corriger les distorsions des prix du marche des biens non 6chang6s sont essentiellement les memes; seule l'operation qui consiste a multiplier le prix du march6 ou le couit d'opportunit6 par le facteur de conversion standard est differente. Comme nous l'avons deja dit ici, iI est plus facile d'ajuster les prix des biens 6changes a leur valeur economique que ceux des biens non echanges. Les paragraphes qui suivent traitent de quelques unes des difficultes qui surgissent lorsqu'on determine la valeur economique des divers biens non 6changes. LES PRIX DU MARCHE COMME ESTIMATIONS DE LA VALEUR ECO- NOMIQUE. Comme on l'a note au Chapitre 3, dans un marche oii la concurrence est parfaite, le couit d'opportunite d'un bien serait son prix et ce prix serait, pareillement, egal a la valeur marginale de production de ce bien. Si on achete ou vend un bien ne faisant pas l'objet d'echanges internationaux dans un marche relativement concurrentiel, le prix du marche reflete la disposition a payer des consommateurs et repr6sente habituellement la meilleure estimation d'un cofit d'opportunite. La plupart des projets agricoles devraient permettre de faire face a une demande croissante de nourriture ou de fibres et leur production est peu importante par rapport a la production agricole globale du pays. Si tel est le cas, nous pouvons g6n6ralement accepter directement le prix du marche comme notre estimation de la valeur economique d'un bien qui ne fait pas l'objet d'6changes. De meme, si nous etablissons la valeur d'un intrant de projet qui est fabriqu6 dans le pays par une industrie en amont qui opere pratiquement a pleine capacite, nous pouvons genera- lement accepter le prix du marche comme valeur economique. Dans certains cas, plus frequents dans les projets industriels et ceux de transports que dans les projets agricoles, la production du projet est importante par rapport au marche. La production du projet peut, alors, entrainer une baisse des prix. Toutefois, la valeur economique de la nouvelle production, malgre la baisse des prix, n'a pas diminue pour les personnes qui utilisent le produit depuis longtemps; pour ces gens-la, elle reste ce qu'elle etait avant la mise en cmuvre du projet. Par contre, pour les nouveaux utilisateurs, la production du projet ne vaut pas ce que valait l'ancien prix du produit; sinon, le prix ne serait pas tombe. Dans ces conditions, la valeur economique de la production nouvelle n'est ni l'ancien prix ni le nouveau; on l'estime plut6t au moyen d'une moyenne ponderee des anciennes et nouvelles valeurs. En termes d'6co- nomie, la valeur totale de la production nouvelle est mesur6e par l'espace supplementaire couvert par la courbe de la demande a mesure que la production du projet augmente, et la valeur marginale applicable a chaque nouvel acheteur est mesuree par la courbe de la demande au 290 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS moment out il entre sur le marche. Le probleme tient a ce qu'on connait rarement le profil exact de la courbe de la demande. Par consequent, quand ils ont affaire a un projet dont la production est importante par rapport au marche, la plupart des 6conomistes specialistes des projets adoptent une methode approximative simplificatrice - ils supposent que la courbe de la demande est lineaire et inclinee vers le bas a 45°. Puis ils prennent la nouvelle estimation de la valeur moyenne utilisee ou du cout d'opportunit6 - donc, de la valeur economique - qui sera la moyenne du prix sans le projet et le prix inferieur si le projet est execut6. I1 arrive qu'un projet envisage ne puisse faire face a la nouvelle demande mais remplace d'autres biens et services sur le marche. Une fois encore, cette situation caracterise davantage les projets industriels ou les projets de transports que les projets agricoles. Dans ces cas-la, si les comptes du projet sont etablis sur la base de tests <« avec et sans »> le projet, la valeur economique des flux d'avantages supplementaires nets ne refleterait que l'epargne induite par le nouveau projet en comparai- son avec l'ancien projet. II en est ainsi car un des cofits du nouveau projet serait la perte des avantages que representait l'ancienne produc- tion et l'un de ses avantages serait la suppression des couts que represen- tait l'ancienne production. Ce cas pourrait se prodaire, par exemple, si on proposait de remplacer une usine alimentaire inefficace par une usine plus moderne et plus efficace, ou si une liaison ferroviaire dont les d6penses d'exploitation sont elevees etait remplacee par un systeme de transport par autobus et camions qui emprunteraient le reseau routier existant. Parfois, cependant, il est question d'executer un projet de construction d'une usine appelee a remplacer la production actuelle et l'analyste ne parvient pas a identifier la situation <(avec et sans»> le projet. I1 6tablit au contraire la valeur de la production de la nouvelle usine comme si elle repondait a la nouvelle demande et oublie de comptabiliser parmi les coats du projet l'avantage que procurait la production de la vieille usine qui disparaitra. Si le projet n'est pas prepare en appliquant la methode <(avec et sans >>,le specialiste de l'analyse ne doit donc considerer comme avantage brut que la valeur economique des ressources 6conomisees par le remplacement de la vieille usine, non pas la valeur economique de la production de la nouvelle usine. Notons que la production de certains biens qui ne font pas l'objet d'6changes peut necessiter l'emploi d'importantes quantites de matieres premieres importees. Nous examinerons ce probleme dans la section consacr6e aux biens indirectement 6chang6s. Ces biens pourraient in- clure des machines assembl6es dans le pays avec des composants im- portes, ou l'e1ectricite qui, en gen6ral, ne fait pas l'objet d'6changes mais dont la production peut exiger l'importation de mat6riel et de combustibles qui font l'objet d'echanges internationaux. L'assurance est un element ne faisant pas l'objet d'echanges qui peut parfois preter a confusion. A premiere vue, l'assurance pourrait ressem- bler a un transfert financier et, par cons6quent, elle ne serait pas incluse dans les comptes economiques d'un projet. Cependant, on peut consi- DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 291 derer l'assurance comme une espece de partage du risque de perte economique reelle. Ce serait le cas, par exemple, de l'assurance incen- die, si les batiments du projet etaient regroup6s avec beaucoup d'autres batiments de la collectivite. En cas d'incendie, on fait face a un cout economique reel. Les ressources utilisees pour remplacer un batiment incendi6, ou la production perdue parce qu'un batiment est d6truit, reduisent le montant des produits et des services finals sur lesquels la collectivite peut compter et provoquent donc une diminution reelle du revenu national. Par consequent, dans la mesure ou le couit de l'assu- rance represente un partage de risque, il represente un partage propor- tionnel du cofit 6conomique reel et devrait etre inclus dans les comptes economiques. La prime d'assurance est normalement fonction de la probabilite de perte reelle et de la valeur du bien assur6. Bien que l'on puisse fr6quemment accepter le prix du marche comme une bonne estimation de la valeur economique d'un element qui ne fait pas l'objet d'6changes internationaux, dans de nombreux cas, pour une raison ou une autre d'ordre institutionnel, le prix du march6 peut ere sensiblement different du cout social d'opportunite de 1'e1ement en question. Deux de ces 6elments revetent une grande importance dans la plupart des projets agricoles: la terre et la main-d'ouvre. EVALUATION DE LA TERRE. Le cofit d'opportunite de la terre est la valeur nette de la production a laquelle on renonce quand on passe de l'utilisation de la terre sans le projet a l'utilisation de cette terre avec le projet. Le cas le plus simple est celui de terres dont l'utilisation change mais dont le contr6le de la gestion ne change pas, soit parce qu'un propri&- taire-exploitant cultive la terre, soit parce que le meme fermier continue l'exploiter. Cela arrive souvent quand un projet agricole a pour objet d'encourager simplement les exploitants agricoles a adopter une tech- nologie leur permettant de produire davantage. Si l'analyste a fait en sorte que les comptes financiers fassent ressortir les budgets des exploi- tations et les comptes du projet avec et sans le projet comme on l'a propose au Chapitre 4, l'avantage supplementaire net (c'est-a-dire le cash-flow suppl6mentaire) du projet tiendra donc compte de la valeur nette de la production perdue en raison de la nouvelle utilisation des terres, a condition que les prix financiers aient et convertis en valeurs economiques et que les comptes aient et agreges comme indiqu6 au Chapitre 8. Prenons, par exemple, le projet d'irrigation de Kemubu (Malaisie) ou les eaux d'irrigation ont permis de transformer l'utilisa- tion des terres en saison seche, les paturages relativement peu productifs cedant la place a une seconde r6colte de paddy. La contribution des terres a la valeur des paturages - et par consequent, leur cout d'oppor- tunite - sera prise en compte de facon adequate quand la valeur du gain de poids du betail eleve sur les paturages sans le projet est d6duite de la valeur du paddy produit sur les memes terres dans le cadre du projet. La conversion des prix financiers du projet en valeurs economiques - c'est-a-dire la transformation de la valeur marchande du gain de poids des animaux eleves sur les paturages et du prix du marche du paddy en 292 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS 6quivalents economiques s'ils different des prix du marche - revalue automatiquement le cout d'opportunite du changement d'utilisation de la terre quand on convertit les prix financiers en valeurs economiques. Dans d'autres cas, toutefois, l'achat de terres ou le droit d'utiliser des terres representent un coat qui doit figurer dans les comptes financiers. Cela pose des problemes, etant donn6 que dans de nombreux pays, les terres agricoles sont rarement vendues et quand une vente intervient, des considerations de securite de l'investissement et de prestige peuvent porter le prix des terres a un niveau tres sup6rieur a ce qu'on pourrait raisonnablement attendre en termes de contribution a la production agricole. Dans ces cas-la, nous ne pourrons accepter le prix d'achat des terres sur le marche comme une bonne estimation du cout d'opportu- nite economique des terres et il nous faudra rechercher une autre m6thode. Tres souvent, la solution sera de prendre la valeur locative des terres. Dans un certain nombre de pays, bien que les terres soient rarement vendues, le marche des locations est assez developpe et competitif. I1 va de soi que c'est le cas des pays oiu le pourcentage des cultivateurs qui louent leurs terres est elev6; mais cela peut-etre le cas 6galement de pays ou predominent les exploitations agricoles occupees par leurs proprietaires. Les exploitants ages peuvent ne pas vouloir cultiver la totalite de leurs terres et seront disposes a louer un champ a un jeune agriculteur d'une ferme voisine; les veuves peuvent ne pas vouloir exploiter elles-memes leurs terres; ou un exploitant malade peut souhaiter louer une partie de ses terres pour une campagne en attendant qu'il guerisse. Quand un tel marche des locations existe, il donne sans doute une assez bonne indication de la valeur nette de la production de la terre et par cons6quent du cofit d'opportunit6 si I'utilisation de la terre change. II est peu vraisemblable qu'un fermier paie une prime de prestige ou de securite de l'investissement et il ne paiera donc pas un loyer plus cher que ce qu'il espere retirer de la culture a laquelle il compte se livrer sur les terres en location. Cette valeur locative peut donc &tre inscrite sous forme de cout annee par annee dans les comptes financiers du projet. Ou encore, on peut la capitaliser en divisant le loyer par un taux d'int6ret adequat exprime sous forme de nombre decimal - la valeur capitalis6e sera alors inscrite dans les comptes financiers du projet (1ere annee). Le taux d'inter&t adequat serait en fait le taux de rentabilit6 6conomique (comme on le verra au Chapitre 9), mais cela peut impliquer toute une serie de calculs. Certains analystes preferent utiliser le cout d'opportunite du capital - qui est 6galement examine au Chapitre 9. Si ce taux est de 12% par exemple, et que la valeur locative soit alors de 525 roupies l'hectare, la valeur en capital d'un hectare serait donc de 4 375 roupies (525: 0,12 = 4 375). Si nous utilisions la methode du facteur de conversion pour prendre en compte la prime de change, cette valeur capitalis6e serait a son tour multipliee par un facteur de conversion. Si ce facteur de conversion standard 6tait, par exemple, de 0,909, la valeur economique de la terre serait donc de 3 977 roupies (4 375 x 0,909 = 3 977). A la fin de la duree de vie du projet, la meme valeur de la terre serait portee au cr6dit du projet sous forme de valeur residuelle. DETERMINATIONDES VALEURSECONOMIQUES 293 On ne pourra toutefois 6viter le cas oui ni le prix d'achat ni la valeur locative ne sont une bonne estimation, et il nous faudra donc estimer directement la production potentielle des terres. Cette estimation di- recte n'est pas difficile si des terres non cultivees sont utilisees pour un projet de peuplement. Dans le cas des projets finances par la Banque mondiale et mis en ceuvre dans le bassin de l'Amazone a Alto Bene au Bresil et dans la r6gion de Caqueta en Colombie, la production des terres sans le projet n'aurait eu en fait aucune valeur economique, et la valeur nette de la production perdue aurait et6 egale a z6ro. On n'aurait donc inscrit aucune valeur pour les terres dans les comptes economi- ques du projet. Si les beneficiaires du projet de peuplement etaient tenus de verser au gouvernement un prix d'achat sous forme de somme globale, ou de versements echelonnes, les budgets des exploitants agri- coles etablis aux prix du march6 dans l'analyse financiere devraient classer ces paiements comme des cofits. Lors de la conversion de ces budgets d'exploitation en valeurs economiques, toutefois, le couit des terres ne serait pas inscrit, etant donne que la transformation des terres en friche en terres agricoles ne se traduit pas par une diminution du revenu national. (11va de soi que le couit du defrichage des terres devra apparaitre quelque part dans les couits du projet). Ce ne sera pas aussi simple dans d'autres cas. L'analyse devra alors estimer directement la valeur nette de la production sacrifi6e pour faire entrer les terres dans le projet. Une m6thode directe consiste a prendre la valeur brute de la production des terres aux prix du marche et d'en deduire tous les cofits de production - y compris le cofit de la main- d'ouvre recrut6e et de la main-d'ceuvre familiale ainsi que l'inter& sur le capital engag6, en utilisant 1a encore les prix du marche. L'analyste peut considerer le montant residuel comme la contribution des terres a la production et l'inscrire comme couit d'opportunite des terres en termes financiers. Cet ensemble de valeurs peut ensuite etre transform6 en termes economiques en utilisant la valeur economique de chaque intrant et extrant. Pour ceux qui ont l'habitude de cette technique, I'ajustement d'une fonction de production donne une estimation de la contribution des terres a la valeur de la production beaucoup plus precise que la m6thode directe decrite ici et serait une formule pr6f&- rable. EVALUATION DE LA MAIN-D'CEUVRE. Dans nombre de pays en de- veloppement, les taux de salaire ne traduisent pas exactement le cofit d'opportunite du transfert de la main-d'ceuvre de l'occupation qui 6tait la sienne sans le projet a l'occupation qui sera la sienne si le projet est execute. Le prix de la main-d'ceuvre en situation de concurrence parfaite, comme les autres prix dans cette situation impossible a trouver, serait d6termine par sa valeur marginale de production. Autrement dit, le salaire serait 6gal a la valeur du profit suppl6mentaire qu'un travailleur suppl6mentaire pourrait produire. L'exploitant agricole aurait int&& et engager un travailleur supplementaire - pour les moissons, par exem- ple - tant que cet ouvrier supplementaire accroit la production totale 294 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS d'une valeur sup6rieure au salaire que lui verse l'exploitant agricole. Meme dans les communautes ouila main-d'ceuvre est abondante, il y a sans doute des periodes d'activit6 intense comme a l'epoque des semailles et des recoltes ou la plupart des ouvriers agricoles peuvent trouver un emploi. La r6muneration versee dans ces moments-la a la main-d'ceuvre rurale est sans doute une assez bonne estimation de son cofit d'opportunite et de sa valeur marginale de production et, par cons6quent, nous pourrions accepter cette remuneration comme la valeur 6conomique de la main-d'ceuvre rurale. Le probleme est, natutellement, que dans de nombreux pays a forte densite de population, en dehors des p6riodes d'activit6 intense, l'em- bauche d'un ouvrier supplementaire ne peut pas ajouter grand-chose a la production totale - a l'extreme limite, rien du tout meme. S'il y a un exc6dent d'ouvriers agricoles, il se peut qu'il n'y ait pas beaucoup, voire meme pas du tout, de possibilites de les utiliser en dehors des periodes d'activite intense. Pour les sp6cialistes, on peut dire que la valeur marginale de production de cette main-d'ceuvre - le revenu national supplementaire qu'elle procure - est tres voisin de z6ro. Comme la valeur marginale de production de la main-d'cruvre est egalement le couit d'opportunite de la main-d'ceuvre dans les comptes economiques, nous pouvons encore dire que si nous retirons un ouvrier agricole de la communaute ou il produit tres peu ou rien et l'affectons a un projet agricole oui sa production aura une certaine valeur, nous n'avons pas a renoncer a grand-chose pour affecter cette main-d'ceuvre a la nouvelle production. Dans ce cas, nous pouvons considerer le cout de l'ouvrier agricole comme tres faible - certains economistes diraient qu'il est meme egal a zero. En suivant ce raisonnement, la valeur du cout de la main-d'ceuvre qu'il convient d'inscrire dans notre compte 6conomique (mais non dans le compte financier) serait tr&s faible - sans doute seulement une fraction du salaire actuel. Si le cofit d'opportunite de la main-d'couvre utilisee dans un projet agricole est correctement fixe a un tres faible montant, il est alors probable que le taux de rentabilite du projet paraitra tres favorable compare, par exemple, a celui d'une variante de projet qui serait capitalistique et utiliserait des tracteurs economisant la main-d'c!uvre ou ferait appel, pour assurer les r6coltes, a des machines agricoles importees qui cofitent tr&s cher. I1 est a noter que la validite de ce raisonnement n'est pas modifi6e par le fait que la main-d'ceuvre agricole recoit en realit6 une remuneration tres superieure a son cofit d'opportunit6. La main-d'ceuvre familiale offre un exemple courant de <4 remuneration>> versee, meme si peu de travail productif est accompli a la marge. Les grands enfants et l'6pouse de l'exploitant agricole auront droit a une part du revenu familial meme si la ferme familiale est trop petite pour leur permettre d'exercer une activite productive. Dans ce cas, si le fils aine trouvait un emploi productif ailleurs, la production totale de la ferme pourrait diminuer tres l6gerement ou meme pas du tout. Cependant, parce que ce fils aine a droit a une part du revenu familial global, il n'accepterait un nouvel emploi loin de la ferme de ses parents que si on lui offrait un salaire superieur a la part qui lui revient a la ferme - et ce salaire pourrait etre DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 295 bien superieur a ce que serait sa valeur marginale de production et a la reduction de la production de la ferme qui se produirait s'il quittait sa famille. Les salaires agricoles peuvent etre superieurs a la valeur marginale de production en raison de la notion traditionnelle de salaire <(adequat* ou des pressions sociales qui s'exercent sur les exploitants agricoles les mieux nantis de la communaute pour qu'ils partagent leurs richesses avec leurs voisins moins aises. Dans certaines regions de Java, par exemple, la coutume interdit aux exploitants agricoles, meme s'ils ont peu de terres, de recolter eux-m&mes leur riz. Ils confient cette tache a des ouvriers qui ne possedent pas de terres, meme si l'exploitant agri- cole a parfaitement le temps de recolter son riz. La communaute consi- dere cette pratique comme le moyen de donner au moins quelque chose aux ouvriers agricoles les plus pauvres. Malheureusement, les pressions economiques de plus en plus fortes qui s'exercent sur les petits exploi- tants et la croissance continue de la population font que cette tradition est en train de se perdre. Pratiquement tous les economistes conviennent aujourd'hui que la valeur marginale de production de la main-d'oeuvre agricole sur une base annuelle est sup6rieure a zero dans le monde entier, de sorte que, dans chaque projet, notre cofit d'opportunit6 de la main-d'ceuvre, du moins a une saison ou une autre sera positif - meme s'il peut &tre encore tres faible. [On trouvera un examen plus d6taille de la valeur marginale de production de la main-d'ceuvre agricole dans McDiarmid (1977) et dans Barnum et Squire (1979).] Pour commencer notre examen de la methode a suivre pour determi- ner en fait la valeur economique de l'emploi, nous pouvons prendre le cas le plus simple. Generalement, on considere que la main-d'ceuvre qualifi6e dans les pays en d6veloppement est insuffisante et qu'elle serait tres vraisemblablement employee a plein temps meme sans l'execution du projet. Par cons6quent, les salaires verses a des m6caniciens, des contre-maitres ou des maitres d'auvre sont generalement censes repre- senter la veritable valeur marginale de production de ces travailleurs, et ces salaires sont portes, aux prix du marche, dans les comptes economi- ques. Notre raisonnement est que si ces travailleurs qualifi6s font si cruellement defaut qu'ils peuvent pr6tendre gagner plus que les salaires habituellement verses, alors quelqu'un au sein de la collectivite serait dispose a payer plus cher, et le travailleur qualifie irait donc la oui il pourrait gagner ce salaire plus eleve, 6tablissant par consequent un nouvel 6quilibre. Cette convention qui veut que l'on retienne les sa- laires en vigueur sur le marche comme de bonnes estimations de la valeur 6conomique peut sensiblement sous-estimer la main-d'ceuvre qualifi6e ou les competences en matiere de gestion des fonctionnaires d'un grade eleve comme les sp6cialistes de la vulgarisation agricole et les directeurs de projets - ou meme les analystes de projets! Comme nous examinons le coat d'opportunit6 de la main-d' cuvre et la facon de l'estimer, nous pouvons noter egalement que si nous etablis- sons les comptes financiers de maniere a ce qu'ils fassent ressortir correctement les sc6narios avec le projet et sans le projet, le couit 296 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS d'opportunite de l'emploi familial sera alors etabli de facon adequate en termes financiers. Supposons qu'en saison seche et sans le projet, un exploitant agricole de la c6te septentrionale deJava ait 6te pratiquement dans l'impossibilite de trouver un emploi remunere. Avec 1'execution du projet d'irrigation de Jatiluhur, il est maintenant en mesure de produire une seconde recolte de riz et son benefice net augmente par consequent. Quand on soustrait son benefice net sans le projet (qui correspondrait pour l'essentiel uniquement a ce que la famille peut tirer d'une seule recolte de riz en saison des pluies) du b6nefice net avec le projet (qui englobera les gains tires des deux recoltes), l'avantage sup- plementaire net indiquera correctement la remuneration du travail a laquelle la famille a du renoncer en saison seche (essentiellement nulle) pour participer au projet et produire une deuxieme r6colte de riz. La transformation des prix financiers en valeurs economiques dans le budget des exploitations agricoles convertit 6galement de facon auto- matique le coat d'opportunit6 de l'emploi familial en valeurs 6conomi- ques. Pour que les budgets des exploitants agricoles que nous etablissons donnent les memes resultats, nous ne devons pas oublier d'inclure dans nos comptes toute remuneration reque en dehors de la ferme. Suppo- sons que l'exploitant agricole qui habite la c6te septentrionale de Java se rende a Jakarta et trouve un emploi dans le batiment pendant la saison seche, comme le font de nombreux exploitants dans la meme situation. L'avantage net sans le projet sera donc augment6 du montant des gains que l'exploitant aura requ en dehors de la ferme. A present, s'il desire utiliser l'eau du projet d'irrigation de Jatiluhur pour produire une deuxieme recolte de riz, il doit renoncer aux gains qu'il aurait pu obtenir dans le batiment pendant la saison seche. Quand on retranche l'avantage net sans le projet de l'avantage net avec le projet qui comprend le rendement de deux recoltes de riz, on trouve un avantage net supplementaire plus faible et la difference represente le montant du cout d'opportunit6 de l'emploi sur le marche du travail - c'est-a-dire le montant des gains dans le batiment auxquels l'exploitant doit renoncer. On peut ensuite transformer ces comptes financiers en valeurs 6cono- miques en re6valuant les elements adequats au moyen de leurs prix de reference. Ce faisant, nous devons toutefois ne pas perdre de vue que le prix de reference sera le taux salarial de reference des gains dans le secteur du batiment auxquels l'exploitant agricole a dfi renoncer. Nous pouvons a pr6sent en venir a l'estimation de ce taux salarial de refe- rence. Dans la plupart des 6tudes sur la valeur marginale de production de la main-d'couvre - et par consequent, de son couit d'opportunit6 6cono- mique - la norme retenue est la productivite de l'ouvrier agricole marginal. Ceci est vrai non seulement pour les projets agricoles mais egalement pour les projets dans d'autres secteurs, etant donne qu'on suppose qu'un accroissement des effectifs employ6s dans le secteur manufacturier, par exemple, tendra a reduire les effectifs des ouvriers agricoles sans emploi. Ceci reste vrai meme si ce sont les ouvriers des zones urbaines qui abandonnent le metier qu'ils exercent en ville pour DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 297 aller travailler dans une usine ou des emplois sont crees, 6tant donne qu'on suppose que les emplois qu'ils abandonnent seront ensuite exerces par des ouvriers venant du secteur agricole. Pr6sentee sous cette forme, notre estimation du taux salarial de r6ference doit a pr6sent porter sur les moyens d'estimer la valeur marginale de production de l'emploi agricole sans le projet. Nous pouvons commencer par noter que dans la plupart des communautes agricoles, il y a generalement une saison ou, pratiquement, quiconque cherche du travail peut en trouver. MWme les travailleurs des zones urbaines qui n'ont pas d'emploi peuvent retourner dans leur village natal au moment des grands travaux pour aider leurs familles ou se faire embaucher dans une ferme. C'est ce qui se produit aJava a l'epoque des recoltes et cela peut arriver egalement quand le repiquage du riz bat son plein dans d'autres regions rizicoles. On peut donc raisonnablement supposer que ce marche de l'emploi en saison haute est relativement concurrentiel, que la main-d'cruvre est relativement difficile a trouver a cette epoque et que le salaire quotidien a cette epoque est un bon indicateur de la valeur marginale de la production journaliere de la main-d'ceuvre recrutee. Si on admet ce principe, une bonne estimation du salaire annuel de ref6rence de la main-d'ceuvre agricole est le nombre de jours de 1'ann6e ou la majorite de la main-d'ceuvre agricole peut esperer &tre employee, multipli6 par le taux de salaire quotidien requ dans ces moments-la, et r6duit, si besoin est, par un facteur de conversion. Si le salaire quotidien d'un ouvrier agricole est de 7,50 roupies au moment des recoltes et si, a l'epoque des recoltes et des autres saisons d'activit6 intense, la plupart de la population active agricole peut trouver un emploi pendant 90 jours, alors le salaire annuel de reference de cet ouvrier agricole pourrait ere de 675 roupies si nous utilisons la methode du taux de change de ref6rence pour prendre en compte la prime de change (7,50 x 90 = 675) ou 614 roupies si nous utilisons la methode du facteur de conversion et si le facteur est egal a 0,909 (7,50 x 90 x 0,909 = 614). Si nous voulions a present embaucher un ouvrier agricole qui travaillerait dans notre projet 250 jours par an, 1'ensemble de la communaute ne perdrait en termes de production - c'est-a-dire de coust d'opportunite - que 675 roupies si nous employons la m6thode du taux de change de reference et 614 roupies avec celle du facteur de conversion. Ce cofit d'opportunite represente la valeur economique de la remuneration annuelle de cet ouvrier sans le projet. Notons que nous devons a coup su'r nous attendre a payer un salaire tres superieur a celui-ci et nos comptes financiers aux prix du marche afficheront donc un cofit tres different pour l'ouvrier agricole en question. Il est possible, par exemple, que cet ouvrier s'attende a etre paye 7,50 roupies par jour, les 250 jours de l'ann6e ou il travaille, soit une r6muneration annuelle de 1 875 roupies (7,50 x 250 = 1 875). Plus vraisemblablement, ii serait dispos6 a travailler pour un salaire quotidien plut6t inferieur en dehors de la saison des recoltes, par exemple pour 5 roupies par jour. Ainsi, son salaire annuel pourrait etre davantage de l'ordre de 675 roupies pour 90 jours et 5 roupies par jour pour les 160 jours qui restent, soit un salaire 298 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS annuel total de 1 475 roupies (7,50 x 90) + (5 x 160 = 1 475). Il est evident que l'analyste du projet devra estimer le salaire de reference de la main-d'ceuvre engagee sur la meilleure base possible, tout comme pour toute autre estimation de prix a laquelle il procede. Naturellement, dans de nombreux projets agricoles, la main-d'ceuvre n'est pas engagee sur une base annuelle. Au contraire, l'emploi rev&t un caractere tres saisonnier et nous devons envisager a quelle saison parti- culiere la main-d'cruvre sera embauch6e. Si la nouvelle structure des r6coltes requiert des travaux en saison d'activit6 intense, nous devrons alors considerer que le salaire agricole en vigueur en saison d'activite intense est sans doute une bonne estimation de la valeur marginale de production et nous ne pourrions justifier l'utilisation d'un salaire infe- rieur comme base du taux salarial de reference, meme si le ch6mage peut etre tres 6lev6 pendant la saison morte. C'est ainsi qu'en Egypte, la rotation habituelle des recoltes veut que le riz et le coton soient recoltes en octobre. Si nous devions proposer un projet incorporant ces deux cultures, - ou une autre culture exigeant l'embauche de main-d'ceuvre a cette periode - les ouvriers toucheraient le salaire en vigueur [en 1975, ce salaire etait d'environ 0,30 livre 6gyptienne par jour (symbole ES)]. Etant donne que m&me dans un pays tres peuple comme l'Egypte, la majorite de la main-d'ceuvre agricole peut trouver un emploi en periode d'activit6 intense, l'utilisation d'un taux salarial de reference obtenu a partir d'un salaire de base inferieur au salaire en vigueur dans le pays serait injustifiee. Mais supposons que le projet en question pr6voit la culture du maYs qui est seme en mai, epoque ou les autres travaux agricoles sont peu nombreux, et qui est recolte en aouit avant la saison d'activite intense oui le riz et le coton sont recolt6s. On pourrait alors constater que, a la marge, de nombreux ouvriers agricoles sont soit sans travail, soit peu actifs a cette saison et que les attirer vers la culture du mais pourrait aboutir a un cout d'opportunite tres inferieur au salaire en vigueur - bien que sans doute superieur Az6ro. Par consequent, nous pourrions estimer que, A cette saison, la possibilite de travailler seule- ment deux ou trois jours par semaine en moyenne, conjuguee a des emplois d'une productivite relativement faible, justifierait l'adoption d'un taux salarial de reference fonde sur la moitie du taux salarial en vigueur. Autrement dit, pour 1975, on prendrait l'equivalent de 0,15 livre egyptienne si nous utilisons la methode du taux de change de reference (0,30: 2 = 0,15), ou 0,14 si nous nous servons de la m6thode du facteur de conversion et si le facteur de conversion est egal a 0,909 (0,30: 2 x 0,909 = 0,14), quand bien meme notre budget d'exploita- tion agricole etabli aux prix du marche continuerait Aindiquer un salaire de 0,30 livre 6gyptienne pour la main-d'ceuvre embauchee. Toutes ces considerations devront &treadaptees a la situation particu- 1iere d'un projet donne. C'est ainsi qu'en Inde, on pourrait s'attendre a ce que le taux salarial de reference de la main-d'ceuvre agricole soit assez nettement inferieur, a l'echelon national, au taux de salaire en vigueur. Mais, l'utilisation d'un taux salarial de reference pour l'ensemble d'un pays dans des projets specifiques pourrait amener a sous-estimer le cout d'opportunite reel de la main-d'couvre travaillant dans un projet. En DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 299 saison d'activite intense au Punjab, par exemple, pratiquement tous les ouvriers agricoles sont occupes a plein temps, mais, dans l'Etat voisin de Haryana, la main-d'aeuvre marginale du secteur agricole n'est pas pleinement utilisee. S'il est vrai que nombre de ces ouvriers agricoles quittent l'Etat d'Haryana pour se rendre au Punjab en qu&te d'un emploi en saison d'activite intense, ils ne sont pas assez nombreux pour satisfaire totalement la demande d'emploi. L'utilisation d'un taux sala- rial de reference tres faible pour la main-d'ceuvre d'un projet execute au Punjab pourrait ne pas etre justifiee, etant donne qu'en saison d'activite intense, le projet serait oblig6, par des incitations financieres appro- priees, de dissuader la main-d'aeuvre de s'embaucher pour participer aux recoltes. Par consequent, bien que le taux salarial de reference puisse ne pas etre aussi eleve que le salaire paye aux ouvriers qui participent aux recoltes - encore qu'il pourrait l'etre - i ne serait pas non plus aussi bas que la situation dans l'Etat voisin d'Haryana pourrait l'indiquer. Cet expos6 sur la facon d'evaluer la main-d'ceuvre est valable, que celle-ci percoive un salaire monetaire ou qu'elle soit remuneree en nature. Notre discussion a mis en evidence que c'est le couit d'opportu- nit6 qui determine la valeur du travail dans le systeme d'analyse econo- mique que nous avons adopte. La valeur de la remuneration effective- ment versee a la main-d'ceuvre - en argent ou en nature - n'est pas en jeu; si nous fixons un prix de reference pour la main-d'aeuvre, nous admettons d6ja que le salaire que recoit la main-d'otuvre est different de l'avantage auquel on renonce du fait de l'utilisation de cette main- d'ceuvre dans le projet plut6t que dans la meilleure solution de rechange sans le projet. C'est le coCit d'opportunite de cette main-d'ocuvre, non pas la forme de paiement, qui en d6termine la valeur economique. Par cons6quent, dans la determination de la valeur economique de la main- d'euvre, il est sans importance que le travail soit remun&e en especes ou en nature - en cereales, par exemple, meme si les cereales peuvent faire l'objet d'echanges et meme s'il fallait fixer un prix de r6f6rence pour 6valuer ces cereales. CAPACITE EXCEDENTAIRE. Dans certains projets, un intrant de fa- brication locale peut provenir d'une usine qui n'utilise pas toute sa capacite de production. Dans ce cas, le couit d'opportunite de l'utilisa- tion de l'intrant en question dans un nouveau projet ne represente que le cout marginal variable de la production de l'intrant et il n'est pas n6cessaire de prendre en compte le cout de l'usine sous forme de capitaux immobilises. Si l'industrie nationale du ciment n'utilise pas toute sa capacit6 de production et si on envisage d'utiliser un revete- ment de ciment pour les canaux d'irrigation, le cout du ciment neces- saire pour l'operation ne serait alors que le cout variable marginal de la production du ciment. Ce cout serait inferieur au cout moyen de la production de ciment qui prendrait en compte dans une certaine mesure les couits fixes de production. Des situations de ce genre se rencontrent plus frequemment dans les projets industriels que dans les projets agricoles. Quand elles se produi- 300 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS sent, elles peuvent cependant avoir une influence sur le calendrier des projets. Le revetement d'un canal peut constituer un projet tout a fait attrayant s'il commence en temps utile, alors que l'industrie dispose d'excedents de production de ciment. I1 devient une entreprise moins seduisante plus tard, lorsque la demande a rejoint la capacite de produc- tion. La fourniture de ciment pour le revetement du canal n6cessite alors, lorsque la production reprend, la construction d'une nouvelle cimenterie. A ce moment-h, de nouvelles depenses, fixes et variables, seront introduites, et l'analyste incorporera dans son calcul du coat du ciment tous les frais, fixes et variables, plus l'estimation d'un ben6fice > qui peuvent etre ensuite utilises a plusieurs reprises, bien qu'en pratique, on le fasse rarement. Au contraire, quand on applique la methode du taux de change de reference, les biens que ne font pas l'objet d'echanges internationaux sont ventiles en elements echanges et en 6elments non 6chang6s et chacun est 6value separement. L'utilisation d'un facteur de conversion specifique peut etre illustree en se reportant a nouveau au Tableau 7-1. Supposons que nous envisagions un certain nombre de projets dans lesquels les tracteurs joueraient un role impor- tant et que nous voulions obtenir un facteur de conversion specifique pour les services fournis par les tracteurs. Une fois que nous avons obtenu le facteur de conversion, nous pourrions multiplier le prix du march6 int6rieur des biens de chaque projet par le m&me facteur de conversion specifique afin d'obtenir les differentes valeurs economi- ques. Au Tableau 7-1, dans la colonne qui illustre l'utilisation du facteur de conversion standard, nous avons une valeur de 90 roupies pour la composante import6e des services fournis par les tracteurs, montant qui Tableau 7-1. Emploi comparedu taux de changede reference et dufacteurde conversionstandard Valeiir ecoiewnique (Rs)" Eli utilisatit Eniutilisant > Valctr financicrc' Ic taux de lefacteur changec de dc Oniversion Ob et Rs S EU riyrenice stanidard' Remarques 0 Entr6es 0 Valeur brute du b16 Produit 6chang6 produit 1 750 175 2 100 1 750 Total 1 750 175 2 100 1 750 Sorties r Main-d'ocuvre noin sp6cialis6c Produit non 6change z (Taux de salaire de r6f6rencc= 50% salaires du march6) 600 w 60 300 250 Engrais import6 200 20 240 200 Produit echang6 Service des tracteurs Produit indirectement 6lement imnporte75% 90 9 108 90 cchang6 120 12 1 138 115 cl16metnt national 25% 30 3 30 25 Total 920 92 678 565 Avantages ncts 830 83 1 422 1185 Ratio entr6es/sorties 1,90 1,90 3,10 3,10 Rs = Roupies indiennes; $EU = dollar E.U. par I plus le pourcentage de la prime de change exprime en termes decimaux, soit 12 a. On estime que le taux de chanige officiel est de 10 Rs =I SEU. Les prix Rs (10 x 1,2 = 12); donc 12 Rs - 1 $EU. Les prix en devises sont convertis en finariciers sont convertis en partant de ce taux. monnaie nationale cenmultipliant le prix en devises par 12 Rs. b. La prime de chanigc est estimne ctre de 2 )%. (Conirnc dans la note a, Ic taux d. Lc facteur de conversion standar-d est l'inverse dce1 plus la primc de chanige officiel adniis est 10 Rs = I 5EU. exprimce en termes d6cinsaux, soit 0,833 (1: 1,2 = 0,833). Les prix en devises sont c. Le tauix de change de r6f6rence est le taux de chanigc officiel de 10 Rs multiplie convertis eni valcurs decimales au taux de chanigc officiel. Les prix en n enle nationale sorit multiplies par le facteur dc conversion standard de 0,833. DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 307 a ete converti au taux de change officiel. La composante locale a 6t6 multipliee par le facteur de conversion standard, ce qui donne une valeur 6conomique de 25 roupies. Si nous acceptons ce chiffre comme une bonne estimation de la valeur de la composante locale, en ajoutant ensuite les deux montants, nous obtenons une valeur 6conomique de 115 roupies pour les services procures par les tracteurs. Si nous divisons cette valeur economique par le prix int6rieur, nous obtenons un facteur de conversion sp6cifique de 0,958 (115: 120 = 0,958). Dorenavant, nous pouvons nous contenter de multiplier le prix du march6 des services fournis par les tracteurs par le facteur de conversion standard afin d'obtenir directement la valeur economique. Valeurs &conomiquesde parite d l'exportation et d l'importation Pour determiner la valeur economique d'un bien qui fait l'objet d'6changes soit a la production soit a la limite territoriale du projet, nous devrons determiner sa valeur 6conomique de parite a l'exportation ou a l'importation. On calcule ces valeurs en ajoutant aux prix c.a.f. (cout, assurance, fret) ou f.o.b. (franco a bord) (convertis en valeurs economiques) l'ensemble des charges specifiques (egalement converties en valeurs economiques) qui entrent en jeu entre l'exploitation ou la zone du projet et le point d'application du prix c.a.f. ou f.o.b. La methode gen6rale de calcul des prix de parite a l'exportation et a l'importation a ete examinee au Chapitre 3. Quand ces prix financiers sont ajust6s de facon a obtenir leurs equivalents economiques, les biens echanges et ceux qui ne font pas l'objet d'echanges sur le marche international doivent etre evalues en meme temps. Les methodes appliquees pour calculer les valeurs de parite a 1'expor- tation et a l'importation sont paralleles. II n'est donc pas necessaire de les presenter toutes les deux; nous nous contenterons plut6t de choisir comme exemple le calcul du prix de parite a l'importation, etant donne que ce calcul est souvent un peu plus complique. Nous pouvons revenir a notre exemple de moissonneuse-batteuse importee que nous avons utilise plus haut afin d'illustrer l'6tablissement de la valeur 6conomique d'un bien qui fait l'objet d'echanges. Dans nos comptes financiers, le prix c.a.f. de 45 000 dollars avait ete converti en monnaie nationale en utilisant le taux de change officiel de 10 roupies pour un dollar auquel nous ajouterons, par exemple, un droit de 10%, 1 500 roupies pour frais interieurs de manutention et de commercialisa- tion et 2 250 roupies pour frais de transport interieurjusqu' la zone du projet, ce qui fait que le prix de parite a l'importation au niveau de l'exploitation s'61lve a 498 750 roupies [(45 000 x 10) + (45 000 X 10 X 0,10) + 1 500 + 2 250 = 498 750]. Pour obtenir la valeur 6conomique de parite a l'importation au ni- veau de la production ou a la limite territoriale du projet, si nous utilisions la methode du taux de change de reference pour prendre en compte la prime de change, nous effectuerions les memes calculs, sauf que nous utiliserions le taux de change de referenceet laisserionsde c6te 308 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS le droit d'entree qui est un transfert financier. Dans notre exemple de calcul de la valeur des biens echanges, nous avons suppose que la prime de change pour la moissonneuse-batteuse importee etait de 20% et, par cons6quent, que le taux de change de r6ference 6tait de 12 roupies pour 1 dollar (10 x 1,2 = 12). A present, pour obtenir la valeur de parite a l'importation de la moissonneuse-batteuse, nous convertirions le prix c.a.f. en un montant equivalent en monnale nationale sur la base du taux de change de ref6rence, negligerions le droit d'entree et ajouterions alors la valeur des biens locaux ne faisant pas l'objet d'echanges. Pour simplifier les choses, nous supposerons que le couit global du transport de la machine jusqu'a la zone du projet reflete uniquement les biens ne faisant pas l'objet d'6changes, ce qui risquerait de ne pas etre acceptable si, par exemple, les frais de transport avaient une composante <(carbu- rants >>elevee. Nous arrivons alors a une valeur economique de parite a l'importation de 543 750 roupies [(45 000 x 12) + 1 500 + 2 250 = 543 750]. Si nous utilisons la methode du facteur de conversion pour tenir compte de la prime de change, le montant en devises serait converti en son equivalent en monnale nationale dans nos comptes economiques sur la base du taux de change officiel, et chaque element ne faisant pas l'objet d'echanges serait reduit par le facteur de conversion. Si on se rappelle que le facteur de conversion standard correspond a un divise par un plus la prime de change exprimee sous forme de nombre decimal, nous obtenons un facteur de conversion standard de 0,833 (1:1,2 = 0,833). A present, pour obtenir la valeur economique de parite a l'importation a la sortie de l'exploitation ou a la limite territoriale du projet de la moissonneuse-batteuse, nous convertirons tous les couits en devises en monnaie nationale sur la base du taux de change officiel et reduirons tous les prix des elements ne faisant pas l'objet d'6changes internationaux en appliquant le facteur de conversion standard. Une fois de plus, nous supposerons que les frais de transport sont en majeure partie constitues par des elements qui ne font pas l'objet d'echanges. Comme avant, nous negligerons le droit d'entree car il repr6sente un transfert financier. Le prix economique de parit6 a l'importation de- vient donc 6gal a 453 124 roupies [(45 000 x 10) + (1 500 x 0,833) + (2 250 x 0,833) = 453 124]. Dans certains cas, la valeur en monnaie nationale d'un bien import6 rendu dans la zone du projet sera connue de meme que le taux du droit d'entree et les frais de transport du point d'entree dans le pays jusqu'au site du projet. Dans ce cas, pour d6terminer la valeur economique, il est n6cessaire de calculer le prix c.a.f., de retrancher le droit d'entr6e et de prendre en compte les frais de transport dans le pays. En prenant les valeurs de l'exemple pr6cedent, nous pouvons savoir par exemple qu'une moissonneuse-batteuse livr6e dans la zone du projet cofite 498 750 roupies, que le droit d'entree sur ce type de machine est de 1 0% et que les frais interieurs de transport et de manutention depuis le point d'entr6e jusqu'a la zone du projet se montent a 3 750 roupies. Nous savons que le taux de change officiel est de 10 roupies pour I dollar et que la prime de change est de 20%, si bien que le taux de change de DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 309 r6ference serait de 12 roupies pour un dollar (10 x 1,2 12) et que le facteur de conversion standard serait de 0,833 (1: 1,2 0,833). Nous deduisons les frais de transport afin d'obtenir une valeur financiere de 495 000 roupies au point d'entr6e, montant qui inclut le prix c.a.f. et le droit d'entree (498 750 - 3 750 = 495 000). Pour 6liminer le droit d'entr6e, nous divisons ce montant par 1 plus le pourcentage du droit d'entree exprime sous forme de nombre decimal de maniere a obtenir 450 000 roupies (495 000: 1,1 = 450 000). Ce montant represente la valeur c.a.f. de la moissonneuse-batteuse au taux de change officiel. Nous pouvons alors diviser par le taux de change officiel afin d'obtenir la valeur c.a.f. exprimee en devises, soit 45 000 dollars (450 000: 10 = 45 000). Si nous utilisons la m6thode du taux de change de ref6rence pour prendre en compte la prime de change, nous pouvons obtenir notre valeur economique c.a.f. en multipliant le montant en devises par le taux de change de reference qui est de 12 roupies pour 1 dollar, ce qui nous donne une valeur de 540 000 roupies (45 000 x 12 = 540 000). Puis, pour obtenir la valeur economique dans la zone du projet, nous ajouterions les frais de transport du point d'entree jusqu'a la zone du projet, ce qui donnerait pour la moissonneuse-batteuse a la ferme ou dans la zone du projet une valeur economique de parite a l'importation de 543 750 roupies (540 000 + 3 750 = 543 750). Si nous utilisons la m6thode du facteur de conversion pour tenir compte de la prime de change, la valeur economique de la moissonneuse-batteuse au port d'entree serait le prix c.a.f. en devises converti au taux de change officiel, soit un montant de 450 000 roupies (45 000 x 10 = 450 000). Pour obtenir la valeur economique de parite a l'importation a la sortie de l'exploitation ou a la limite territoriale du projet, nous ajouterions a ce montant c.a.f. les frais de transport et de manutention depuis le point d'entr6e, reduit par le facteur de conversion standard, afin d'obtenir une valeur economique de parite a l'importation de 453 124 roupies [450 000 + (3 750 x 0,833) = 453 124]. II est evident qu'en analyse 6conomique, pour obtenir les valeurs economiques de parit6 a l'importation et a l'exportation, nous devons laisser de c6te les transferts financiers, tenir compte de la prime de change et utiliser les prix de reference des biens et services interieurs dont les prix ne permettent pas d'obtenir de facon precise le cofit d'opportunite. Les memes exemples de projets concernant le Soudan et le Nigeria que nous avons utilises au Chapitre 3 (Tableaux 3-3 et 3-4) dans le cadre de l'examen des prix de parit6 a l'importation et a l'expor- tation sont repris aux Tableaux 7-2 et 7-3. Les valeurs economiques de parite sont obtenues en utilisant la methode du taux de change de reference et celle du facteur de conversion afin de tenir compte de la prime de change. 310 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES l'ROJETS Indicateurs de politique commerciale apportes par I'analyse des projets Jusqu'ici, nous avons examine un systeme analytique qui permet d'estimer la contribution d'un projet envisage au revenu national dans le cadre d'une politique que le specialiste de l'analyse des projets consi- dere comme devant prevaloir pendant la duree de vie du projet. Nous avons suppose que le specialiste de l'analyse des projets a tres peu d'influence sur les decisions en matiere de politique commerciale, situa- tion courante en ce qui concerne l'agriculture dans la plupart des pays. Toutefois, on s'interroge souvent sur les effets qu'une eventuelle reo- rientation de la politique commerciale pourrait avoir sur un projet envisage et l'on se demande si l'on doit pr6coniser des changements de politique. Malheureusement, quand on evalue l'incidence sur un projet de mesures qui leveraient l'interdiction d'importer ou d'exporter telle ou telle marchandise ou qui, au contraire, institueraient une telle inter- diction, les problemes analytiques deviennent tres complexes et l'ana- lyse d'un seul projet est d'une utilite limitee. Ces limitations tiennent a la nature fragmentaire de l'analyse des projets et a l'hypothese selon laquelle l'investissement dans le cadre du projet ne modifie pas sensible- ment les relations de prix dans l'ensemble de 1'economie. En matiere de politique commerciale, il se presente souvent deux cas importants qui amenent les specialistes de l'analyse des projets a se poser bien des questions. Dans le premier cas, un contingent d'importa- tion ou un droit d'entree prohibitif emp&he l'entree dans le pays d'un facteur de production cle - par exemple les engrais - ce qui oblige les exploitants agricoles a utiliser une solution de rechange locale plus coateuse et reduit donc enormement la contribution du projet au reve- nu national. Dans le second cas, un contingent d'importation institue pour les produits qui concurrencent la production du projet permet a l'investissement du projet d'apporter une importante contribution au revenu national, meme si le cout de production par unite de production du projet est plus eleve que le coat des produits importes concurrents. Quand le coat interieur d'un important facteur de production entrant dans un projet est superieur au prix pratique sur le marche mondial en raison d'un contingentement des importations ou d'un droit d'entr6e prohibitif, la contribution potentielle de l'investissement envisage au revenu national sera reduite par le droit d'entree ou le contingentement. Etant donne la politique commerciale en vigueur, l'analyse du projet sera un indicateur precis de la valeur du projet. Prenons par exemple les en- grais. Si le cout de la production d'engrais dans un pays est eleve, cela signifie que la production d'engrais utilise un montant important de ressources nationales peu abondantes par rapport a ce qui serait neces- saire pour produire un autre produit qui pourrait etre exporte afin d'obtenir les devises dont on a besoin pour acheter ces engrais a un fournisseur 6tranger. Mais si l'engrais de fabrication nationale doit etre, en fait, utilise pour faire progresser le projet, l'engrais absorbera alors de nombreuses ressources nationales pour que la production agricole du DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 311 (w I I I Is G~~~- _ O-o f -S -0 -oD V4- 4- S- ~ J0 _ ~~ ~ ~ ~ ON 5N O ON ON 5-C, - 2~~~~4 - > T >o 04 _04 C;A k - u D v' v 4- _ _ N. ' ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ 4 00 o~~~~~~z- - _~~~~~~~~~~~~~~~~~~ X ~ ~ ~ 40 X~ ~~ , 0 4-4 x ~ ~ O Y~~~~~~ Ev 44 &oT -v- - . -< 4 312 ASPECTS ECONOMIIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS - .t~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ I _ cc _0 ° N r O en cc N; - a =n ^ en a- . ac - cc > 5 c a - Cc _ C N N _ - o * *-o -_ - .- aa Didtiiri Ics charges portuaires CoCit dr la ollallaltctitioia daris locales Ics ports: Fibrc: 5,564 £Sd par toiar:; 5,058 ((raier: 1 511)I(d par toiric - 1 373 lXditirr co6ts locaus dr [Frctj lsqoi a tort Sotidaoi a traisport et dc 6,782 6Sd par toier - 6,165 - 6,165 corn tatercialisation,Clatre IC projet t Ile point d'cxportatiiiii (ci ces coSts tie sont pas pr6vus daits Ics co6ts doLprojet) Ont olbtiewi:valctir de partS a Valetir dc paritt a l'exportatior i l'cxportatioi lairiitc Ia l'atelicr d'dgrrieagc sur Ic sitc territorialc c(10 projct du projet fSdl 97,586 £Sdl9,851 PJtiisiwtnsport iran.fsfintait I Tranasforimercilcoton-graitte 79,034 1 1,712 1 002 dii prodtiii si tn6cessaire ((Sd 197,586 x (141 ± (Sd 19.581 x (159 m - fSd 110,2(1) £Sd91,748 x ),90)(9 x (,ttl)' DMiiire- co;Stslocatix dc Egrcnage, confectioe des balles et stockage, de tranisport ct stockage (15,229 8Sd par de cornitasercialisatioo tonnse) - 13,843 z (SI ces cofits iiC slnt pas itclitis dlats IhS coSits doLpiojct) < ti s Collecte et transfcrts trterin (1,064 (Sd par tOtIIC) - 0,967 C; 0 litimt valctir dr paritc a obtt Valcur de pariti i le'xportatioti aci l'expornatiortart ttireaii de niveau de la prodiectiona £Sd76,938 t la prodrICtIOll C fSd li=vrcssotiuidlaiiisc, b. P'our faciliter la coeipr6henisioin, on a adiiis uoie prinac de chaiigr de 1)%/ I)De Smiccc Adapte tic Ia IBliiC tttol,idialc < Appraisal of the t,iiad Irigatioti Project cc fait, la valcitr cii dollars de la livre soudatnaiscqtii est, au taux officicl de changc, dc C (F r,ilitaiiiii diu PIr0jct l)-rrigatiioii dI Raliad) I'A-13')L (Wishligtit, I) C- 1973: 1 (Sd = 2,872 SEU est di,is&e par 1, 1, cc qLt doiairi in taux dr chatigc dc rTf6rri-cC diffusioti restreitic). Aniiixe 1t, Tableau fi. Lc foriuiat dti tableau est adapt6 dc cxtiit .1I (Sd - 2,611 SEU (2,872: 1,1 = 2,611), alors quc Ic factctir dc coiicrsio Ilouvragc dc William A Wanrd. .Catlautitig limport aiid Export Parity Prices stanidard cst de I divisf par I plus la pritito dr chatigc, sout 0,909 (I 11 - 1,909) (Calcuil dcx pri lie partS i l'nitmportatioi t t i l'cxportaitioi) d,wtcuiteitt d'Sniidc dc D)a-ts Ic rapport d6altiautioi qUi cst i l'origitic dc cr tableau, ot ii'a pas provtu dc l'lntitit dc dcvckoppciiieit uiomiiiqtic, CN-3 (Wahiigton, 1D (' Ikanquleetoit- pritiic dr chaige. dsal.c 19)77),p) . c Lc cotot-graitne ext tra,usforintu ci fibres eta graitirs ct cit scarto. Oe part de I", s. rtii tsNt 11 siiispr-..idiiti coi po.S de filhrcs trecs citvete sales, qitl tic Ihypoilbese q'tier roiie de cototi-grattic doiii 40t0t kg ds fibrcs, 591X kg de graalirs cit-s,titit pasa lsp'rxpartitio. 11 -t localCIteit .11 prtx de I 1(1.21KI mciidii (Sd la tontic et 11 kg sic xcarti 314 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS projet puisse etre atteinte, et la contribution du projet au revenu natio- nal sera donc inf6rieure a ce qu'elle aurait pu etre s'il avait et6 possible d'acheter des engrais etrangers. Si le contingentement ou le droit d'en- tree prohibitif qui frappe le facteur de production 6tait supprim6, l'in- vestissement dans le cadre du projet serait alors tr&s different. Toute- fois, une modification de la politique commerciale aura des r6percus- Tableau 7-3. Valeur &onomique de parite d l'importation du mais precoce, Projet de de'veloppement agricole du Centre, Nigeria (Pr6visions de prix 1985 en termes constants 1976) Erapes appliqu6es d Etapes des calcuts l'exemple nigerian Valeur d la tonne Avec emploi du taux de change de reftrence f.o.b. au point d'exportation F.o.b. Etats-Unis, ports du Golfe du Mexique Ajouter le fret au point d'importation - maisjaune n' 2 EU en vrac' $EU 1 16 Ajouter le dechargement au point Fret et assurance 31 d'importation (Compris dans les estimations de fret) Ajouter assurance On obtient: c. a. f au point C. a. f. Lagos ou Apapa $EU 147 d'importation Convertir les devises etrang&res en Converti au taux de change de monnaie nationale au taux de reference I = 1,47 SEUb *100 change de reference Ajouter les charges portuaires locales Frais portuasres et de debarquement 22 Ajouter les couts locaux des transports (y compris cout des sacs) et de commercialisation au Transport (sur une base de moyenne 10 marche concerne de 350 km)' On obtient: valeur du marche Prix de gros N 132 Provisions pour transjormation (si necessaire) (Pas necessaire) Deduire les couts de transport et de Commercialisation de base (comprend commercialisation au marche le regroupement, le cout des sacs concerne et les marges intermediaires) _ 12 Transport (sur une base de 350 km en moyenne)' - 10 Deduire les couts locaux de stockage, Pertes dues au stockage (10% du poids de transport et de lors de la recolte) - 9 commercialisation (si non compris dans les coOts du projet) On obtient: valeur de paritS a Valeur de paritS l'importation au niveau *101 l'importation au niveau de la de la production production Avec emploi des coefficients de conversion F.o.b. au point d'exportation F.o.b. Etats-Unis, ports du Golfe du Mexique - mais jaune n° 2 EU en vrac' $EU 1 16 Ajouter fret au point d'importation Fret et assurance 31 Ajouter dechargement au point d'importation (inclus dans les estimations de fret) Ajouter assurance On obtient: c.a.f au point C.a.f. Lagos ou Apapa $EU147 d'importation Convertir les devises Strangeres converti au taux do change officiel en monnaie nationale au taux 1N = 1,62 $EUb *91 de change officiel DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 315 Tableau 7-3 (suite) Etapes appliqueesd Etapes des calculs l'exemple nigerian Valeurd la tonne Convertir les produits non Converti en se servant du coefficient echanges en leur valeur de conversion standard de 0 ,9 0 9 b nationale equivalente en se servant des coefficients de conversion Ajouter ]es frais portuaires locaux Frais portuaires et de debarquement (y compris le couit des sacs = 22 N) 20 Ajouter couits locaux de transport et de Transport (sur une base de 350 km en la commercialisation au marche moyenne , N 10)' 9 concerne On obtient: valeur du marche Prix de gros 'N'120 Provisionspour transformation du produit (si necessaire) (pas necessaire) Deduire les cou3tsde transport et de Commercialisation de base commercialisation au marche (comprend le regroupement, concerne le couit des sacs et les marges intermediaires, 12 N)' - II Transport (sur une base de 350 km en moyenne, 1ON)' - 9 13duire les couts locaux de stockage, Pertes dues au stockage (10% du poids - 8 de transport et do lors de la recolte) commercialisation (si non compris dans les couts du projet) On obtient: valeur de parite a limportation au niveau de la Valeur de parite a l'importation au niveau production de la production =Pi92 N = naira nigerians Source: Adapt6 de la Banque mondiale - Supplementary Annexes to Central Agriculture Dcvelop- ment Projects (Annexes suppl6nicntaires aux projets do d6vcloppement agricole du Centre), 1370 UNI (Washington, D.C., 1976. diffusion restreinte) Supplement 11, Annexe 2, Tableau 4. Le format du tableau est adapte de l'ouvrage de William A. Ward. uCalcul des prix de parite a l'importation et a l'cxportation >, p. 10. a. Prevision do la Banque inondiale tirec de -Price Prospects for Major Primary Commodities > (Perspective des prix des principaux produits de basc), (1976, Annexe 1, p. 12, voir Banque mondiale 1982 a). b. Pour faciliter la compr6hcnsion, on a admis une prime de change de 10%. Do ce fait, la valcur en dollars du naira au taux de change officiel de I N = 1,62 SEU est divisec par 1,1. ce qui donne un taux do change de r6f6rence cstim a I IN = 1,47 SEU (1,62: 1,1 = 1,47), alors quo le factcur do conversion standard est do I divis6 par I plus la prime de change, soit 0,909 (1 : 1,1 = 0,9(9). I)ans Ic rapport d'6valuation qui est a l'origine de ce tableau, on n'a pas prevu do prime de change. c. On a retenu des prix de reference pour Ic transport et la commercialisation de base parce que, dans l'analyse financiere, les salaires du marche ont surevalu6 le coct d'opportunite do la main- d'ceuvre non sp6cilis6e. La valeur attribuee est celle du cout d'opportunite en naira (avant application du facteur de conversion standard). sions qui depasseront largement le domaine du projet, et ces repercus- sions toucheront aussi bien les objectifs economiques que les objectifs non economiques. Une modification de la politique commerciale peut entrainer de nombreuses modifications des autres prix dans l'economie du pays en question ainsi que du prix des engrais utilises dans des fermes en dehors du projet et, pour etre valable, une analyse de l'inves- 316 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS tissement devra &tre effectuee avec les nouvelles relations de prix et en incorporant les fermes situ6es en dehors de la zone du projet. Predire ces modifications pourrait &tre tres difficile si la politique commerciale etait sensiblement modifi6e. Au mieux, le specialiste de l'analyse des projets pourrait recommencer son analyse en utilisant un prix c.a.f. pour l'engrais et en estimant tres approximativement quels change- ments pourraient se produire dans le reste de l'6conomie, tant dans le secteur agricole que dans les autres secteurs. I1 pourrait ensuite se tourner vers les responsables de la politique commerciale et leur dire que son analyse du projet indique qu'il est necessaire d'envisager tres s6rieusement la suppression du contingentement des engrais. I1 convient toutefois de noter que l'analyse de projet n'est qu'un indicateur et non pas un critere de d6cision; la r66valuation de la politique commerciale exige infiniment plus qu'une simple analyse de projet. L'autre cas important ou la modification d'un contingentement pose des problemes tres difficiles au specialiste de l'analyse des projets est celui du contingentement d'importations susceptibles de concurrencer la production d'un projet envisage. Si les importations sont interdites, la production d'un projet se vendra mieux dans un marche protege, et un projet qui, autrement, pourrait ne pas etre tres attrayant, peut a present apporter une contribution suffisante au revenu national pour justifier son ex6cution. Ici encore, si la politique commercialene doit pas subir de modifications,on obtient ainsi un indicateur precis de la contribu- tion du projet au revenu national. Mais si le couit interieur par unite de production - par exemple, des pommes - calcule en utilisant les prix de r6f6rence est superieur au cofit c.a.f. des pommes importees, cela indique alors qu'il serait plus rentable pour l'ensemble de l'economie de produire autre chose, d'exporter cet autre produit pour obtenir des devises et d'utiliser ensuite ces devises pour importer des pommes. Dans ces conditions, le specialiste de l'analyse des projets peut souhaiter recommencer son analyse en utilisant un prix de parite a l'importation et peut-etre en ajustant egalement quelques-unes des relations de prix dans le sens qui, a son avis, pourrait etre indiqu6 en cas de modification de la politique commerciale. II se peut qu'il constate qu'avec ces prix, la production interieure ne contribuera pas de maniere suffisante au reve- nu national pour justifier l'investissement necessaire. I1 se pourrait 6galement qu'il veuille determiner le couit en ressources interieures du produit de substitution aux importations, selon la methode exposee au Chapitre 10 qui est consacre a cette question; nous verrons que le coat de l'economie d'une unit6 de devises resultant de la production de pommes dans le pays du projet est superieur a la valeur en devises obtenue avec le taux de change de reference. L'analyse a maintenant signale qu'il serait peut-etre opportun de reviser la politique commer- ciale mais ce n'est la qu'une indication. L'analyse de ce seul projet ne donne pas de critere de decision parfait. La modification de la politique commerciale aura de nombreux autres effets qui d6passeront largement le domaine du projet. DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 317 Evaluation des coats et des avantages intangibles La methodologie que nous avons presentee pour convertir les prix financiers en valeurs economiques est celle qui convient le mieux quand on a affaire a des couts et des avantages reels. Quand des coCits ou des avantages intangibles entrent dans 1'examen des investissements, leur evaluation pose des problemes delicats. Le probleme des e16ments intangibles s'est souvent pose dans nos discussions pr6cedentes sur l'identification des couits et des avantages et sur leur evaluation. Au nombre de ces 6elments intangibles il faut compter toute une serie de preoccupations, depuis les preoccupations 6conomiques comme la distribution du revenu, le nombre de creations d'emplois ou le developpement regional jusqu'aux preoccupations na- tionales telles que F'integration nationale ou la securite nationale en passant par les preoccupations ayant trait a 1'environnement et qui peuvent etre a la fois d'ordre ecologique et esth6tique comme les avantages sur le plan des loisirs ou la pr6servation d'ecosystemes pro- pres a la production ou de panoramas renommes pour leur beaute. [Lee (1982) montre quelles sont les considerations ecologiques qu'il faut avoir presentes a l'esprit quand on concoit des projets agricoles dans les regions tropicales.] Le probleme du traitement des elements intangibles se pose le plus souvent quand on examine les avantages d'un projet. Nombre de projets de developpement sont mis en cruvre avant tout afin d'obtenir des avantages intangibles. Les plus courants sont, entre autres, les projets d'education, les projets d'adduction d'eau et les projets relatifs a la sante. Les avantages intangibles ne representent pas, habituellement, le principal souci des projets agricoles bien que nombre d'entre eux, ax6s sur le developpement rural, comprennent une composante educa- tion ou adduction d'eau, par exemple, dont on peut esperer tirer des avantages intangibles. Qu'on ait affaire a des projets agricoles ou a des projets d'un autre ordre, ces avantages, que tout le monde juge pre- cieux, n'en sont pas moins presque impossibles a 6valuer de facon satisfaisante en termes monetaires. Les cofits de ces projets, par contre, sont generalement assez reels et les considerations relatives a l'6valua- tion financiere et economique que nous avons examinees plus haut s'appliquent clairement. Toutefois, les couts intangibles ne sont pas rares et l'exp6rience prouve que, comme pour les avantages, il est tout aussi difficile de les faire entrer dans un systeme d'evaluation. Les couits sont souvent sim- plement l'inverse des avantages recherches: l'analphabetisme, les mala- dies, le ch6mage ou la perte d'un panorama c6lbre ou d'un milieu environnant propre a la production. Certains types de coats dans un projet agricole, bien que reels, sont tres difficiles a quantifier et a evaluer. On pourrait mentionner l'envasement, les terres rendues incul- tivables par leur saturation en eau, la salinisation ou l'6rosion des sols. On ne devrait pas ignorer ces couits et, dans les cas ou ils peuvent etre importants, ils devraient etre traites dans l'analyse de projet de la meme facon que les elements intangibles. 318 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS Quand on examine des projets oa les avantages ou cofits intangibles sont importants, le sp6cialiste de l'analyse des projets doit au moins chercher a les identifier: vies sauvees, emplois crees, type d'enseigne- ment, region a developper, emplacement d'un parc, ecosysteme ou type de site a preserver. Tres souvent, le sp6cialiste de l'analyse des projets peut egalement quantifier les elements intangibles: le nombre de vies sauvees, le nom- bre de creations d'emplois, le nombre d'etudiants qui seront inscrits, le nombre de personnes qui devraient utiliser un parc. Une quantification comme celle-ci, meme simple, aide souvent beaucoup a prendre une decision d'investissement. Les economistes ont tente a maintes reprises de trouver les moyens d'6valuer les e6lments intangibles et de les amener ainsi dans le champ de leur systeme d'evaluation. Les avantages de l'instruction ont et6 evalu6s en comparant la r6mun6ration d'un homme instruit et celle d'une personne qui n'a pas d'instruction. Les avantages en matiere de sante et d'hygiene ont ete evalues en termes de nombre d'heures de travail qui ne sont plus perdues du fait que les gens sont moins souvent malades. Les avantages en matiere de nutrition ont 6te evalues en termes de productivite accrue. Les projets de population ont et6 evalues en attribuant une valeur aux naissances evitees. Bien que les travaux dans ces domaines se poursuivent - en particulier en ce qui concerne les effets sur l'environnement - peu d'analyses de projet dans les pays en d6veloppement tentent actuellement d'utiliser ces methodes pour evaluer les couits et avantages intangibles. Tout d'abord, ces tentatives en general sous-estiment largement la valeur de ces elements. La valeur de l'instruction represente bien plus que la simple augmentation du revenu - iI suffit pour cela d'interroger n'importe quel mollah, moine ou pretre. Une bonne sante est un bienfait tres superieur au simple fait de pouvoir travailler davantage. Une bonne nutrition est souhaitable pour bien d'autres raisons qu'une productivite accrue. En outre, les methodes utilisees pour etablir la valeur des 6lements intangibles s'ave- rent trop peu fiables et pretent a controverse. Enfin, elles peuvent poser un probleme d'ordre moral - de nombreux partisans des programmes de planification demographique appuient ces programmes sur des considerations qui depassent largement le calcul des avantages et des coats. De nos jours, dans l'analyse des projets telle qu'elle se pratique dans les pays en d6veloppement, la seule m6thode utilis6e dans une certaine mesure pour evaluer les elements intangibles consiste a determiner la combinaison de rechange la moins on6reuse en cofits reels actualis6esqui offrirait essentiellement les memes avantages intangibles. Cette methode est souvent appelee > ou oeffica- cite en fonction du couit >. (Pour une application de cette methode aux projets d'assainissement, voir Kalbermatten, Julius et Gunnerson, 1982, Chapitre 3). Si les memes avantages en matiere d'education peuvent etre obtenus avec des ecoles centralis6es qui permettent de realiser des economies d'echelle mais qui exigent des autobus ou bien avec des ecoles plus petites mais plus cofiteuses oii les eleves pourront se rendre a DETERMINATION DES VALEURS ECONOMiQUES 319 pied, quelle est la moins chere des deux solutions? Les memes avan- tages en matiere de sante peuvent-ils etre obtenus a moindre cocit par la construction seulement de quelques grands h6pitaux ou bien d'un plus grand nombre de dispensaires oui travaillerait un personnel param6di- cal? Ou par la construction d'un systeme de tout-a-l'egouit de pref&- rence a l'installation d'equipements sanitaires familiaux peu onereux qui dispenseraient de construire des egoiuts? Le meme nombre de vies peut- il etre sauve a moindre couit par l'achat de tous les droits de propri&e dans une plaine ou des inondations se produisent regulierement et par l'eviction des habitants plut6t que par la construction de digues et de levees? Si on songe a deux sites pour un parc qui offriraient tous les deux les memes avantages en matiere de loisirs - l'un qui necessiterait peut-etre l'achat d'entrep6ts et l'autre qui exigerait d'importants tra- vaux de remblayage et de protection contre les inondations le long d'un fleuve - quelle serait la solution la moins cofiteuse? Une fois que la solution la moins couteuse a ete identifiee et que son couit a ete calcuk, alors on est davantage en mesure de decider subjectivement si cela vaut la peine d'entreprendre tel ou tel projet. II est interessant de noter que les projets d'energie electrique sont normalement analyses en utilisant la methode du moindre couit. G6ne- ralement, on estime que la valeur marginale de production de l'electri- cite est fortement sous-estim6e par le tarif reglementaire en vigueur et, en tout etat de cause, une grande partie de l'electricite est utilisee pour 6clairer les foyers, et il est tres difficile d'evaluer cette consommation. En pratique, la plupart des projets d'6nergie electrique comparent sim- plement divers moyens de produire la meme quantite d'energie: des centrales thermiques par rapport a un barrage hydro-electrique, un important generateur occasionnant des couts de transmission eleves et plusieurs annees de capacite non utilisee par rapport a une s6rie de centrales plus petites implantees a proximite des centres d'oui emane la demande d'electricite. Uine variante de la methode du moindre coCitpeut etre utilisee pour regler la question des elements intangibles dans des projets polyvalents. On d6duit du cout global du projet tous les cofits qui peuvent ere directement attribu6s a des avantages reels - la suppression des degats causes par les inondations, l'irrigation, la navigation, etc. On compare ces cofits avec les avantages qui y sont lies afin de determiner si cela vaut vraiment la peine d'aller de l'avant avec le projet - est-ce que la suppression des degats causes par les inondations justifie les cofits directs qui devront etre supportes? Enfin, les cofits residuels du projet sont compares avec les avantages residuels intangibles. Le nombre de vies sauv6es par le projet justifie-t-il les couts r6siduels qui devront etre supportes? (Une methode de repartition des couits residuels a ete pre- sentee dans une section consacree a l'affectation des couits communs au Chapitre 6). Les probkmes que pose 1'evaluation des elements intangibles sont plus courants et plus difficiles a resoudre dans les secteurs autres que le secteur de l'agriculture. Dans les projets agricoles, la majeure partie des avantages sont reels et peuvent etre evalues. On peut comparer directe- 320 DES PROJETS ASPECTSECONOMIQUESDE L'ANALYSE pour determiner Figure 7-1a. Arbre de decision ques: les valeurse'conomi principalese'tapes trnfrfnni (suite figure 7- lb) .~~~~~~ml . hag_5 (suite figure 7-1c) _ I utilisation _ de ressources ea iunetr _en reelle ure (susuitefg 7-1dj i;;;;g iet dntanibe I l evalue| |m~~~~~~~~~~~~Iaispas Source: Adapte de William A. Ward, .EconomicValuation Decision Tree,>,mat6riel pedagogi- que de l'lnstitut de developpement economique, CN-61 (Washington,D.C. Banque mondiale, 1978) . pour determiner Figure 7-lb. Arbre de decision les valeurseconomiques: financiers directs transferts a paiement destination ouL HL _en provenance de l'Etat , ra sfer, finaw.ir (suite du schema 7-1a) |transaction deL du jriiipa. DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 321 les valeurs economiques: pour deXterminer Figure 7-1c. Arbre de de6cision biens echange's le projet aver da l'importation dv | intrants ;; < | ~~~~~~~prix deparite II , de ~ ~~~~~~~~~ ~~produit ~ pri depar o1 _ ~~~~~~~~~~~~remplacerment dles px eprt du (suite imporfations a l'importation 5cWema 7-la),toTduL L4 projet I |prixde parit exportatlonsd1'xpotaio ques: Figure 7-1d. Arbre de de'ision pour de'erminer les valeurs e'conomi biens non echanges coatd'opportunite: I. loyer 2. prixd'achat terre 3. estimation directe nonproduts aree vg occulepeoet sas surlamarche _~~~~~~~~~andcur valeur marginaleI Intratnts oyee sous-empl dela main -d'ceuvre| rdu projet | qui |, 'industrie _sans le projet utiliseesans | le projet approvisionnele | projettourme a pnixdu marche Ieliments pin iaact desintrants non FBiens l |||localment 4 ~~~pro'duits | qui 'industrie ||cv cotmrgnld agnld Iechanges 1 | approvistonnele t| l rddo i l et a unecapacite l I p~~~~~roj 6 intrants de's t| t ~~~rempace | excedentaire |f eooisd (suite du | 'urs [|ressources d'une | schema 7-1a)i ienssurle |autre production| uproduction f grand projetpar prixsans gdu projet I, rapportau marche; I nxae 2~~~~~e tomben prixll 2 | demane | 1l petitprojet aumarche; | Lzrapport par ri p du n vmrh .rh | lesprix nesont | sans le projet pasaftectes Source: Adapte de William A. Ward, ((EconomicValuation Decision Tree,), materiel pedagogi- que de l'lnstitut de developpement economique, CN-61 (Washington,D.C. Banque mondiale, 1978). 322 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS ment les couts et les avantages afin de choisir la solution la plus rentable. Cependant, plusieurs problemes se posent souvent dans les projets agricoles en ce qui concerne les avantages incorporels. Par exemple, on considere parfois que la vulgarisation agricole apporte un avantage intangible aux exploitants agricoles qui recoivent une meil- leure instruction. En general, il est preferable de traiter ce genre de d6penses qui peut donner naissance a des avantages intangibles - ou du moins les depenses supplementaires consacrees a ces entreprises - comme necessaires dans un projet si on veut obtenir la totalite des avantages reels recherches. Si un projet de production laitiere exige d'aider les exploitants a ameliorer leurs pratiques sanitaires, alors les agents de vulgarisation qui leur serviront d'instructeurs seront essen- tiels au succes du projet et le fruit de leurs efforts sera un avantage reel, a savoir davantage de lait de meilleure qualite. Dans les projets de developpement rural, souvent certaines compo- santes sont a peine utiles a la r6alisation des principaux objectifs de production et procurent generalement des avantages intangibles. Ce sera le cas lorsque des ecoles de villages, des travaux d'adduction d'eau, des dispensaires ruraux ou meme des travaux de recherche agricole sont inclus dans un projet. Si ces 6l6ments sont relativement peu importants par rapport au coat total d'un projet, comme c'est souvent le cas, alors on peut ne pas pr&ter attention a la question de l'evaluation des avan- tages. Toutefois, si ces elements constituent une part importante du cofit total du projet, ils devraient sans doute ere traites separement sur la base du moindre cout. C'est cette methode qui a 6te adoptee dans l'analyse du projet d'infrastructure rurale en Cor6e dont les compo- santes irrigation, routes de desserte et parcelles communales de bois de chauffage ont 6te analysees en comparant leurs coats reels et leurs avantages reels mais dont les composantes adduction d'eau et 6lectrifi- cation des villages ont chacune ete traitees separement sur la base du moindre couit. Enfin, quand un projet envisage a une production qui est enti&rement intangible, la methode du moindre cout est adequate. Ce serait proba- blement le cas de projets agricoles qui supposent des investissements majeurs dans les domaines suivants: vulgarisation, enseignement agri- cole, adduction d'eau dans les campagnes, amelioration de la sante rurale ou travaux de recherche. Arbre de decision >> (< pour determiner les valeurs economiques On trouvera aux Sch6mas 7-la a 7-ld un <(arbre de d6cision>> per- mettant de determiner les valeurs economiques. Ces sch6mas couvrent la plupart des problemes poses par l'6valuation economique dans les projets agricoles. On prend un bien a evaluer et l'on suit son parcours d'option en option en fonction de la nature du bien, jusqu'au bout de DETERMINATION DES VALEURS ECONOMIQUES 323 l'arbre oii l'on trouve une suggestion sur la facon d'6valuer le bien en cause. Pour illustrer cette methode, suivons quelques e6lments courants d'un projet agricole, par exemple, les engrais a utiliser dans un projet d'irrigation destine a la production de coton. Ces engrais sont reels; ils mettent en jeu des ressources r6elles; ils sont 6changes sur le marche international; ils constituent un intrant du projet, et si ce dernier n'exis- tait pas, is seraient importes. Ils sont donc evalues a leur prix de parite a l'importation. Prenons maintenant la main-d'couvre agricole qui sera utilis6e pour epandre les engrais. Elle est reelle; elle met en jeu des ressources r6elles; elle ne fait pas l'objet d'6changes; c'est un intrant du projet; ce n'est pas un produit; c'est une main-d'ceuvre, qui serait sous- employee en l'absence de projet. On I'6value donc par la valeur margi- nale de production dans son emploi sans le projet. I1 est a noter que la main-d'oeuvre est presentee comme un bien reel, ce qui peut entrainer une certaine confusion si l'on se sert de l'arbre). Prenons encore la taxe sur ces engrais. Elle est reelle; c'est un transfert financier direct; c'est un versement effectue par l'Etat, ou qui est fait a l'Etat, et c'est un imp6t. Elle ne figure donc pas dans les comptes economiques du projet. Prenons, pour terminer, le coton produit par le projet. C'est un bien r6el, qui met en jeu des ressources reelles et qui est echang6; c'est un produit du projet, et il sera exporte. 11est donc evalu6 au prix de parite a 1'exportation. lru - - S: 8 Agregationdes comptes desprojets POUR ESTIMER LA CONTRIBUTION qu'un projet apporte au revenu national, l'analyste recalcule d'abord les comptes financiers - budgets des exploitations agricoles, comptes des industries de transformation et budgets des services officiels de l'Etat - en remplacant les prix finan- ciers par les valeurs economiques. Ensuite, il fait le total de ces valeurs pour obtenir les avantages 6conomiques supplementaires nets auxquels on donne couramment le nom de Cash Flow. Agregation des budgets des exploitations agricoles Les avantages et les couts realises sur chacune des exploitations par la mise en ceuvre d'un projet agricole sont totalises pour l'ensemble du projet. Dans les projets agricoles, les analystes opereront le plus souvent sur des budgets globaux d'exploitation agricole. Ils se demanderont combien d'exploitations de chaque modele auront leur place dans le Ci-conitre:Brulage du chaume dans un champ de mil avant le labour au Ghana. 325 326 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS projet et determineront 1'echelonnement des participations dans le pro- jet. Ensuite chaque budget d'exploitation type sera converti en valeur 6conomique et totalise en multipliant separement les avantages et les couits de chaque modele par le nombre d'exploitations de facon a obtenir les chiffres recapitulatifs des avantages et des coats de l'ensem- ble du projet. Une autre demarche consiste a convertir en valeurs economiques les budgets globaux des exploitations types puis simplement a multiplier les avantages supplementaires nets avant financement de l'exploitation type par le nombre d'exploitations du meme type, a additionner les resultats de tous les types d'exploitations, de facon a aboutir, ainsi, 'a la somme des avantages suppl6mentaires nets de toutes les exploitations du projet. Si les budgets des exploitations ont et6 determines par exploitations completes, selon la methode exposee au Chapitre 4, cette operation de consolidation n'offre pas de difficulte. D'autres analystes opereront F'agregation a partir des budgets de recolte par activites unitaires comme ceux dont il est question au Chapitre 4. I1 s'agit d'estimer la superficie totale de chaque culture et de d6terminer l'echelonnement. On ramene ensuite les avantages et les cofits des budgets de culture a leur valeur economique, on les addi- tionne separ6ment et on les inclut dans le compte recapitulatif du projet. Quelle est la meilleure de ces deux d6marches, celle qui passe par les budgets de r6colte par activites unitaires ou celle qui passe par les budgets d'exploitation globaux? Elles ont toutes deux leur raison d'etre et un meme analyste pourra se servir de l'une ou de l'autre selon les circonstances. La m6thode des budgets de r6colte par activites unitaires convient specialement quand le projet est centre sur une culture particu- lire qu'il suffira d'ajouter sur les exploitations existantes sans reorgani- sation majeure. C'est par exemple la methode suivie dans le Projet de plantation industrielle et de petites exploitations de palmier a huile dans l'Etat des Rivieres au Nig6ria. Le budget type des petites exploitations correspondait a un modele d'un hectare et on a fait la consolidation en multipliant le budget de base par les 10 000 hectares que le projet invitait les petits exploitants a planter. Ensuite les cofits et les avantages ont ete agr6ges separement dans un compte recapitulatif economique. Les budgets de recolte par activites unitaires posent un probleme du fait qu'ils sont rarement etablis sur la base <(avec et sans >>; en general, on se borne a les elaborer sur une base differentielle a partir de l'annee 1 du projet. II suit de la que le cofit d'opportunit6 de la terre et le cout de la main-d'ceuvre familiale doivent etre estim6s directement. Si, toute- fois, on se sert des budgets d'exploitation globaux, le procede «avec et sans >> evalue correctement et d'emblee le cofit d'opportunite de la terre et de la main-d'ceuvre, comme on l'a note au Chapitre 4. Les budgets globaux d'exploitation donnent une image bien meil- leure de l'impact d'un proj et envisage sur le revenu familial des exploi- tants participants et donnent ainsi une id6e bien meilleure de ce que devront etre les incitations et les considerations touchant la conception des projets, comme par exemple l'echelonnement dans le temps du service de la dette. Bien entendu, les budgets d'exploitation globaux AGREGATION DES COMPTES DES PROJETS 327 peuvent servir meme lorsque le projet porte essentiellement sur une recolte particuliere; ils sont aussi de premiere importance s'il doit y avoir une reorganisation consid6rable de l'exploitation ou lorsque de nouvelles exploitations doivent etre creees. Lorsqu'on se sert des budgets globaux d'exploitation, il se pose un probleme parce que ces budgets peuvent deboucher, soit sur des unites de dimensions mal choisies, soit sur des superficies qui atteignent un chiffre total bizarre. Si le projet prevoit une superficie de 10 000 ha et que l'exploitation type soit de 6 ha, il faut inclure 1 667 agriculteurs dans le projet; c'est un chiffre curieux qui peut donner l'illusion de la rigueur. Mais si le nombre des exploitants qui participent au projet est arrondi a 1 700, l'exploitation type n'a plus que 5,88 ha, exactitude tout aussi illusoire. Si, par contre, nous retenons 1 700 agriculteurs avec des propri6t6s de 6 ha chacun, il en resulte une superficie d'ensemble pour le projet de 10 200 ha, chiffre encore surprenant. De telles anomalies ne sont pas faciles a eviter. Dans la pratique, le plus courant est d'arrondir le nombre des exploitations et la dimension des propri6tes et, pour la superficie, de retenir le chiffre resultant de ces 61lments, meme si on arrive a un total quelque peu inM6gant. Des analystes se sont servi a la fois des budgets par activites unitaires et des budgets globaux d'exploitation pour une seule et meme aire d'operation. Ils se servent de la methode par activites unitaires pour estimer le flux des avantages suppl6mentaires nets. Ensuite ils calculent une s6rie de budgets d'exploitation globaux pour verifier l'impact du projet sur certains types d'agriculteurs qui se situent non pas dans la moyenne mais aux extremes. Quelles seront les incidences pour un tres petit agriculteur qui participerait au projet? Lorsqu'on les pratique, les tests de sensibilit6 montrent-ils que les agriculteurs les plus petits cou- rent des risques disproportionnes? Dans l'affirmative, il peut en resulter des consequences pour la participation des petits exploitants et pour la conception du projet. Et si de grands agriculteurs participent, b6neficie- ront-ils d'avantages inesperes? Les budgets d'exploitation globaux se pretent bien a l'analyse de ces questions; en se servant de ces budgets complets en meme temps que des budgets par activit6s unitaires, I'ana- lyste evite de s'occuper exclusivement des exploitations moyennes; il 6vite aussi les anomalies dans les dimensions des exploitations types ou dans les superficies totales qui se produisent lorsqu'on retient comme base de consolidation les budgets d'exploitation globaux. En general, mis a part le probleme de la correspondance entre l'ex- ploitation type et les superficies totales, les budgets d'exploitation glo- baux sont preferables pour preparer les analyses des projets agricoles. La raison en est que ces budgets mettent en valeur la famille d'exploi- tants agricoles et l'ensemble de ses revenus et qu'ils evitent le probleme de l'estimation directe du coult d'opportunit6 pour la terre et pour la main-d'ceuvre. Quelle que soit la demarche adopt6e pour effectuer la consolidation, l'analyste devra tenir compte de l'echelonnement dans le temps de la participation au projet. Les agriculteurs peuvent ne pas etre tous prets a participer a un projet d&s la premiere ann6e et on peut ajouter aussi que 328 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS 1'administration du projet n'est sans doute pas prete d&s la premiere ann6e a s'occuper de tous les agriculteurs appeles A participer finale- ment. Il faudra appr6cier le degr6 d'empressement des agriculteurs et le nombre des exploitants dont 1'administration du projet pourra s'occu- per efficacement. Par exemple, dans le Projet concernant les zones expos6es A la s6cheresse en Inde, on pensait que 225 000 agriculteurs seraient atteints en 7 ans, selon un 6chelonnement qui devait permettre a 5% d'entre eux de participer la premi&re ann6e, 7 ,5 % la deuxieme annee, 12,5% la troisieme ann6e et ainsi de suite. Un 6chelonnement aussi prolong6 est toutefois exceptionnel et la plupart des projets visent a toucher la totalite des agriculteurs en 3 ou 4 ans. Autres probl&mes souleves par l'agregation Pour les budgets des agro-industries la d6marche est semblable a celle qui est suivie pour les budgets des exploitations agricoles. On traduit d'abord les prix financiers en valeurs 6conomiques. Habituellement les avantages et les coats sont ensuite report6s separ6ment dans un compte r6capitulatif du projet. Une autre solution consiste a reporter les avan- tages supplementaires nets avant financement. Enfin les avantages nets de divers services officiels sont totalis6s et report6s dans le compte recapitulatif. Comme les d6penses de ces services exc&dent normalement les recettes, la d6pense nette apparait habituellement dans le compte r6capitulatif comme un cout administra- tif du projet ou sous une autre rubrique du meme genre. Mais si un droit doit ere mis A la charge de l'usager, comme ce peut etre le cas pour les redevances pour l'eau et les taxes sur les avantages dans un projet d'irrigation, l'administration du projet peut effectivement dispo- ser d'un excedent qui alors apparaitra comme un avantage du projet ou plus couramment peut-etre comme un o cout n6gatifn>sous la rubrique des cofuts r6capitulatifs. Le Tableau 8-1, 6tabli d'apr&s le Projet de d6veloppement agricole de la haute r6gion du Ghana, est un compte r6capitulatif dont la pr6senta- tion g6n6rale est tres usuelle. Comme dans les chapitres prec6dents, les categories g6n6rales de postes figurant dans le compte apparaissent en italique dans le texte. L'analyste a pr6fer6 op6rer entierement sur une avec et sans s>. Le tableau est base diff6rentielle au lieu de retenir la base << divis6 en entrees supplementaires et sorties suppl6mentaires. La diffe- rence entre les deux constitue les avantagessupplementairesnets ou Cash Flow. La valeur supplementaire de la production obtenue par le projet constitue les entr6es. Les composantes a partir desquelles ont 6t6 conso- lid6s les avantages de production 6taient des budgets de r6coltes par activit6s unitaires pour plusieurs types de cultures et a l'hectare. Les budgets par activites unitaires ont 6t6 convertis en valeurs economiques et multipli6s par le nombre d'hectares que l'on esp&re inclure dans le projet, selon un echelonnement dans le temps convenable. Pour les AGREGATION DES COMPTES DES PROJETS 329 Tableau 8-1. Mesures e'conomiques de la valeur des projets Projet de developpementagricolede la haute region, Ghana (Milliers de ¢) Aniise du projet Rubrique 1 2 3 10-20 Entrees Avantages supplementaires, cultures 1 829 7071 14217 36822 Avantages supplementaires, elevage 763 1 065 2 542 9 482 Total entrees 2592 8 136 16759 46304 Sorties CoOt dc production sur l'exploitatiun Moyens de production supplementaires, cultures 2 635 5 836 9 464 18 724 Moyens de production supplementaires, elevage 299 477 385 234 Total coutala ferme 2934 6313 9849 18958 Coat d'administration du projet et de transformation Production vegetale Batiments 4 709 3 476 1 895 0 Ateliers, vehicules et equipement 6 249 1 505 240 383 Traitements et indemnites 1 487 1 730 1 840 482 Fonctionnement des ateliers et vehicules 446 1 254 1 335 967 Administration generale 65 ( 43) 25 0 Imprevus 648 396 267 92 Cout total d'administration et de traitements, cultures 13 604 8 318 5 602 1 924 Production animale Batiments 942 662 0 0 Ateliers, vehicules et equipement 245 65 0 57 Traitements et indemnit6s 264 275 275 215 Fonctionnement des ateliers et vehicules 71 82 82 82 Imprevus 76 54 18 18 Cout total d'administration et de traitement, elevage 1 598 1 138 375 372 Total sorties 18 136 15 769 15 826 21 254 Avantages supplementaires nets (cash- flow) (15 544) 7 633) 933 25 050 du capital = 85 274ga Valeur nette actualiseed 12% du coaitd'opportunWits Taux de rentabiliteeconomique= 40%/ d 12% du cout d'opportunite Ratio avantages nets-investissemenit duicapital = 104 759 ¢/19 485 ¢ = 5,38' ¢ = cedis ghaneens Source: D'apres << Appraisal of Upper Region Agricultural Development Project Ghana, (Evalua- tion du Projet de developpement agricole de la haute region, Ghana), 1061a-GH (Washington, D.C.,Banque mondiale. 1976, diffusion restreinte), Annexe 11, Tableau 18. a. Calcul6 d'apres les avantages supplementaires nets (cash flow). Voir la methode de calcul au Chapitre 9. 330 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS productions ayant besoin de transformation, comme le coton et l'ara- chide, la valeur 6conomique retenue est la valeur economique de parite l'exportation a la limite territoriale du projet, puisque le coat de la transformation est inclus dans les sorties. Pour les avantages de l'ele- vage, les comptes de base des exploitations ont et les budgets globaux d'exploitations types pour les centres d'elevage a creer. L'analyste s'est donc servi, selon les besoins, des deux demarches d'agregation pour un seul et meme projet - l'activite unitaire pour les recoltes et le budget global de l'exploitation pour les centres d'elevage. Dans les sorties, le premier 6lement est le coat de production sur l'exploitation pour les cultures et pour l'elevage, obtenu par une methode parallele a celle qui a ete d6crite pour les avantages. S'y ajoutent le coat d'administration du projet et le couit de transformation, lui aussi decompose en production animale et production vegetale. L'analyste a pris le parti de reporter les diverses categories de cofits pour chacune des unit6s a creer en vertu du programme. I1a ouvert ainsi une rubrique pour les batiments, une autre pour le coat de fonctionnement des ateliers, des vehicules et de l'equipement, une troisieme pour les traitements et indemnites. I1 aurait pu, si cela avait 6te plus commode pour lui, detailler les couits par type d'unite administrative, par exemple en mentionnant l'Unite de direction du Projet pour la Haute Region, qu'il aurait pu 6ventuellement ventiler entre les grandes sous-unit6s - Societ6 ghaneenne de radiodiffusion, Societe de services agricoles, Agricultural Development Bank (Banque de developpement agricole), Conseil de mise en valeur du coton, etc. En soustrayant les sorties des entrees, on obtient les avantages sup- plementaires nets ou Cash Flow pour l'ensemble du projet. Comme on peut s'y attendre, les avantages sont negatifs dans les premieres annees du projet et deviennent positifs ensuite. Apres quoi on actualisera ce flux comme il est dit au Chapitre 9 pour obtenir la valeur actualiseenette, le taux de rentabiliteeconomiqueet le ratio avantagesnets-investissementpour 1'ensemble du projet. (Le symbole du cedis ghaneen est ¢). Le diagramme pour l'agr6gation des comptes economiques des pro- jets est represent6 a la Figure 8-1. Annexe. Modele de projet en forme de diagramme I1 est peut-etre plus facile de representer par un modele simple de projet en forme de diagramme certaines des relations qui existent entre les budgets des exploitations, les comptes des agro-industries, les bud- gets des services officiels et la contribution qu'un projet apporte au revenu national. (Ce modele a ete mis au point initialement par George B. Baldwin, de la Banque mondiale). Mesuresdu revenu national I1 est courant de mesurer le revenu national soit par le produit interieur brut (PIB), soit par le produit national brut (PNB). La majeure AGREGATION DES COMPTES DES PROJETS 331 Figure 8-1. Agregation des comptes des projets ANALYSE FINANCIERE ANALYSE ECONOMIQUE (prix des marches) (Valeurs cconomiques) Budg?ets Bugt pour exploita- I | _| porepot-1_ ._ Budgets pour exploitatiotis types - tions types ou budgets 2- loitatis tyes de re&oltepar activites 3- o b -detsAdditionner (nchelornes n_ Cot vertir actlteiv_s unitaires gation) commeil convient) les prix do (echelonnes La t marche en commeil convient) desavantages valeurs s aatae economiques supple- Budtlets pour Transferts mentaires Avantages agro-industries 2 _ directs Budgets pour nets supple- (etchelonnes 3 Articles qv _ (echelonnes = (Separement) tnets commiet con i) vient) n- font loblethang comme 1i conivient) Les avantages d'tchangesdupoe du projet internationaux totaux Articles quiine font pas l'objet Buidgets des daechantges services 1- itternationaux - Budgets des_p puis officiels 2- - services officiels _ les coats t (dchelotin es 3 (&e helonnecs - totaux comnie il n_i - comme il convient) - convient) partie des plans nationaux definissent l'objectif economique du deve- loppement par la croissance de l'une ou l'autre de ces mesures. On entend par produit interieur brut la valeur de la production brute de biens et services produits dans le pays, diminuee de la valeur des biens et services interm6diaires - c'est-a-dire les biens et services utilises pour produire d'autres biens et d'autres services. Le produit national brut ressemble au produit interieur brut, a ceci pres qu'il comprend les revenus gagnes a l'etranger et qu'il exclut les revenus transf6res hors du pays par des etrangers. Le produit int6rieur brut peut se mesurer de trois facons qui sont toutes equivalentes et donnent le meme resultat: 1) valeur des depenses pour les biens et les services finals produits (plus une provision pour la production. autoconsomm6e) moins les importations; 2) somme de tous les paiements de revenus des facteurs, y compris une provision pour la consommation de capital et (pour la mesure des prix du marche) de toutes les impositions indirectes diminuees des subventions; enfin 3) somme de la valeur ajout& de toutes les unit6s de production. Si la premiere m6thode est la plus courante parce que les chiffres sont particulierement accessibles, la troisieme est pour nous la plus interes- sante parce que c'est par l'intermediaire de la valeur ajoutee que nous relions la theorie de l'analyse du projet a la theorie du revenu national. Valeur ajout~e La valeur ajoutee d'une entreprise est le prix du marche des biens et services produits, diminue du cofit des materiaux et services achetes a 332 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS d'autres -la difference entre la production brute et la valeur de la consommation intermediaire. La valeur ajoutee peut etre brute ou nette. Si elle est brute, elle comprend le paiement des imp6ts, inter&ts, loyers, profits, provisions pour amortissement et la remuneration de la direction et des autres employ6s, charges sociales comprises. La valeur ajout6e nette ne comprend pas l'amortissement. Pour l'objectif qui nous occupe ici, nous nous int6ressons a la valeur ajoutee brute parce que c'est l'addition des valeurs ajoutees brutes de toutes les operations productives de l'economie qui donne le produit interieur brut. Modele deprojet En partant de l'idee que le revenu national est la somme des valeurs ajoutees de toutes les operations productives (y compris bien entendu les projets) nous pouvons tracer un modele de projet en forme de schema ou de diagramme. (Les presentations que nous donnerons de ce modele sont directement applicables au critere du taux de rentabilit6 economique dont il est question au Chapitre 9. Avec des modifications mineures, le modele est aussi applicable au critere de la valeur actualis6e nette, du ratio avantages-couits ou avantages nets-investissement.) A la Figure 8-2 un projet est represente sous sa forme la plus simple; il s'agit d'un modele general faisant apparaitre le flux des ressources reelles. On voit que la diff6rence entre la valeur des moyens de produc- tion externes et la valeur de la production finale est la valeur ajoutee cre6e par le projet. Comment le projet cree-t-il cette valeur ajoutee? Evidemment, a partir de ses ressources internes propres. I1 est commode de classer ces ressources internes en deux grandes categories: main-d'ceuvre et capital comme on le voit a la Figure 8-2. Dans cette figure, une fleche repre- sente le flux de la production d'un projet - par exemple le riz obtenu par un nouveau programme d'irrigation. Les lignes en pointille du rectangle indiquent les limites territoriales du projet. La production totale se compose des contributions au flux de production engendrees directement par les moyens de production externes (par exemple en- grais, pesticides, etc.) et de la contribution des moyens internes du projet lui-meme en main-d'ceuvre et en capital. La valeur ajoutee est la quantite du flux de l'ensemble de la production que l'on peut attribuer exclusivement a la contribution des moyens internes en main-d'ceuvre et en capital. Jusqu'ici nous avons park des flux des ressources < r6elles >>. Autre- ment dit, il s'est agi de riz ou de noix de coco ou de bl ou de bovins (ou encore en sortant des limites de l'agriculture, d'automobiles, d'essence ou de services de distribution). Dans la direction inverse, circule le flux des valeurs - argent effecti- vement paye pour chacun des biens ou services reels ou valeur de ces biens et services exprimee en prix de reference si les prix du marche ne refltent pas une estimation suffisante du cofit d'opportunit6. Le projet recoit les paiements de ses clients et paie a ses fournisseurs les moyens AGREGATION DES COMPTES DES PROJETS 333 Figure 8-2. Modde gtinral d'un projet: Flux des ressources reelles r ---------- I I ~~~PROJET FACTEURS DE PRODUCTION ONE EXTERNES PRODUCTION | Fateursde produc- t production finale. in1ternes ///// l Valcur ajoutec MWain-d'ceuvre Capital /////// L------------- _ Limites territoriales du projet. Contribution des facteurs de produc- tion externes 'a la production finale. 7 Contribution des facteurs de produc- tion internes a la production finale. de production externes qu'il utilise. Ce qui reste est disponible pour r6mun6rer les facteurs de production internes. Cette structure plus compliquee est repr6sent6e a la Figure 8-3, mod&le gen6ral de projet faisant ressortir les flux de la valeur 6conomique. Dans la Figure 8-3, a l'interieur du rectangle bord6 par les tirets qui tracent les < du projet - nous representons les flux de valeurs qui sont la r6mun6ration des facteurs de production internes. I1 faut noter que la valeur ajout6e est identique au total de la r6mun6ration des facteurs de production internes. Bien entendu, la valeur ajoutee est la diff6rence entre la valeur ajout6e des biens et services procures par des fournisseurs ext6rieurs et la valeur de ce qui est fourni aux consomma- teurs par le projet, augmentee de la valeur de la production invendue, y compris la production autoconsomm6e. A son tour, la valeur ajout6e est divis6e entre r6mun6ration de la main-d'ceuvre et r6mun6ration du capital. Les paiements salariaux embrassent tous les types de r6mun6ration pour toutes les cat6gories de main-d'ceuvre - salaires, traitements, primes, paiements en nature, production autoconsomm6e, honoraires de consultants et cotisations a la s6curite sociale. 334 ASPECTS ECONOMIQUES DE L'ANALYSE DES PROJETS Figure 8-3. Modee general d'un projet: Flux de la valeur economique r-…----------- RESTE DE L'ECONOMIE PROJET IPaiernent aux ~r ~I' foLirnisseurs des aceer \ extrfneursminsue- des facteurs// t valeur de Is ~ ~~~~~~~~ton R6rriun6ration~ de : production X /i Valcur ajout&c bruite I .fain-d'oeuvre:///// | Salaires et traitement¢t///// primes, paiemnents en iiature,production>. Le Tableau 9-1 montre les quatre projets d'irrigation par pompage imagines comme variantes possibles. Classementd la suite d'un examen sommaired'un projet Dans certains cas, le seul examen du coult d'investissement (depenses en capital) et de la du flux de la valeur nette de la production supplementaire peut d6terminer, s'il le faut, le choix entre tel ou tel projet. (La forme d'un flux de valeurs se refere a la periode a laquelle ces valeurs apparaissent. Cette expression est tiree de la representation graphique des valeurs en fonction du temps dont on peut voir un 342 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET exemple au bas du Tableau 9-12). En general, il en est ainsi dans deux cas: 1) deux projets necessitant un meme investissement donnent pen- dant un certain temps une production supplementaire d'une meme valeur nette mais l'un de ces projets reste plus longtemps rentable que I'autre; (dans les exemples du Tableau 9-1, nous choisirons le projet II de preference au projet I); 2) dans d'autres cas, pour un investissement identique, la production totale supplementaire de la m&me valeur nette peut &tre la meme, mais dans une premiere periode la production de l'un depasse celle de l'autre. (On peut alors dire, dans le Tableau 9-1, que le projet IV est meilleur que le projet III. Un simple examen sommaire, cependant, ne permet pas de dire si le projet IV est prefera- ble au projet II - l'analyse doit alors etre poussee plus loin). Dans de nombreux cas, des projets peuvent etre etudies et rejetes a la suite d'un examen sommaire. Il en est clairement ainsi lorsqu'un inves- tissement en irrigation est plus couiteux qu'une autre variante mais n'est pas plus rentable. La plupart des gens ne prendraient meme pas en consideration une telle analyse de projets pour proceder a un choix; ils se contenteraient de rechercher le moyen le moins cou3teuxpour obtenir un certain resultat. Delai de r6cup6ration Le delai de r6cuperation est la dur6e necessaire, depuis le debut du projet, pour que le flux de la valeur nette de la production supplemen- taire soit egal au capital investi. Les delais de recuperation pour les quatre solutions imaginaires d'irrigation par pompage sont indiques au Tableau 9-2. Le delai de r6cuperation est un moyen courant mais assez rudimen- taire de choisir entre plusieurs investissements dans des entreprises, surtout si elles presentent de gros risques. On s'en sert peu, toutefois, dans les projets agricoles. En tant que critere de la valeur de l'investissement, le delai de r6cuperation a deux defauts non negligeables. D'abord, il ne donne pas d'informations sur les gains apres l'expiration du delai de recuperation. Le projet I et le projet II ont un meme d6lai de recup6ration, soit trois ans, mais l'examen sommaire nous a appris que le projet II restera payant la troisieme annee, ce qui n'est pas le cas du projet I. Le delai de recuperation est donc un critere insuffisant pour choisir entre ces deux solutions dont nous savons par l'examen sommaire que l'une est meil- leure que l'autre. Le deuxieme defaut du delai de recup6ration, en tant que critere de la valeur de l'investissement, est qu'il ne prend pas suffisamment en consid6ration l'6chelonnement dans le temps des recettes. Imaginons de modifier les projets III et IV de facon que le capital investi soit pour chacun de 42 000 dollars. L'un et l'autre ont un delai de r6cup6ration de quatre ans; ils sont a 6galit6 dans l'ordre de pr6ference des solutions de rechange pour l'investissement. Cependant l'examen sommaire nous a montre que le projet IV est meilleur que le III parce qu'il donnera une COMI'ARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 343 plus forte part de ses r6sultats plus t6t. C'est evidemment souhaitable et benefique, car plus des avantages sont obtenus t6t, plus vite ils peuvent etre r6investis (ou consommes). Produitpar unite de depense On classe parfois les projets d'apres la recette par unite de depense, c'est-a-dire en divisant le total de la valeur nette de la production supplementaire par l'investissement total, ainsi que le Tableau 9-3 le montre. En utilisant ce critere, on constate que les projets I et II ont ete classes convenablement. Mais les projets III et IV occupent le meme rang, alors que nous savons a la suite d'un examen sommaire que notre choix se porterait sur le projet IV parce que les resultats sont recueillis plus t6t. Dans ce cas egalement, le critere s> ne tient pas compte de la temporalite; l'argent a recevoir plus tard semble peser aussi lourd que l'argent disponible immediatement. Tableau 9-2. Delai de recuperation, quatre projets imaginaires d'irrigation par pompage Delai de r&uperation Classe- Projet (Annees) ment I 3,0 1 ii 3,0 1 III 3,5 4 IV 3,1 3 Tableau 9-3. Produit par unite de depense, quatreprojets imaginaires d'irrigationpar pompage (Milliers d'unites monetaires) Valeur nette Coit supplementaire totale de la Produit production par unite Classe- Projet Capital investi supplementaire de depense ment 30000 30 000 1,00 4 ii 30000 34 100 1,14 3 III 30 000 42 000 1,40 1 IV 30000 42 000 1.40 1 Produit moyen annuelpar unite de depense Cet autre crit&re du choix de l'investissement est etroitement lie au precedent. Pour le calculer, on divise d'abord le total de la valeur nette de la production supplementaire par le nombre d'annees au cours desquelles la valeur sera r6alisee et le produit annuel moyen ainsi obtenu 344 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Tableau 9-4. Produit annuel moyen par unite de deipense, quatre projets imaginaires d'irrigation par pompage (Milliers d'unites monetaires) Coat Produit supplnentaire Valeur nette Valeur nette maoyen de la moyenne de la annuel Capital production production par unite Projet in vesti suppl&nentaire suppleinentaire de depense Classenetit 30 000 30 000 15 000 0,50 1 30000 34 100 11367 0,38 4 30 000 42 000 14 000 0.47 2 IV 30 000 42 000 14 000 0.47 2 est ensuite divise par la depense en capital initiale. Le Tableau 9-4 en fournit l'illustration. Ce critere de l'investissement presente un defaut majeur. I1 ne tient pas compte de la duree de la periode pendant laquelle les avantages sont obtenus, et il accorde donc automatiquement un prejuge nettement favorable aux investissements rapidement deprecies dont le produit est substantiel. En effet, le projet I apparait bien meilleur que le projet 11, bien que nous sachions a la suite d'un examen sommaire que notre choix se porterait sur le projet 11. De meme, ce critere ne permet pas de choisir entre les projets III et IV, quoique l'examen sommaire ait montre la aussi que le projet IV est superieur car les avantages qu'il procure sont obtenus plus rapidement. En fait, ce critere est trompeur: il donne l'illusion de tenir compte de la temporalite parce que son titre comporte I'adj ectif <« annuel n. Revenu moyen d'un investissement estime d sa valeur comptable Cette derniere methode de mesure non actualisee de la valeur d'un investissement consiste a rechercher le ratio, exprime en pourcentage, entre le revenu moyen et la valeur comptable de l'actif (c'est-a-dire la valeur de l'actif apres soustraction de l'amortissement). Ce ratio est utile et il est couramment utilis6 pour evaluer les r6sultats d'une entre- prise. Son r6le comme mesure des resultats 6tant bien connu, il est parfois employe aussi comme critere d'investissement. Pour les besoins de la demonstration, nous supposerons que nos projets d'irrigation sont amortis lineairement, ce qui permet de calculer la valeur comptable moyenne en divisant l'investissement par deux. C'est ce qui a 6te fait au Tableau 9-5. Bien que cette methode classe correctement les projets I et II, elle ne permet pas de classer les projets III et IV, car elle ne tient pas suffisam- ment compte de l'echelonnement dans le temps du flux des avantages. Si l'on examine ces diverses methodes d'appreciation de la valeur des investissements, on voit qu'elles presentent toutes un meme defaut. Elles ne tiennent pas suffisamment compte de l'6chelonnement dans le COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 345 Tableau 9-5. Revenu moyen estime a sa valeur comptable, quatre projets imaginairesd'irrigationpar pompage (Milliers d'unit6s mon6taires) Valeur netue Revenu moyen Revenu moyen moyenne de la (Produit en valeur production Amnortis- moins Valeur comptable suppMmentaire sement amortis- comptable (Pour- Classe- Projet (produit) annuel sement) moyenne centage) ment 1 15000 15000 0 15000 0 4 11 367 10000 1 367 15 000 9 3 14 000 10 000 4 000 15 000 27 1 IV 14000 10000 4000 15000 27 1 temps des avantages. L'examen sommaire n'offrait aucun moyen de choisir entre les projets II et IV. D'ailleurs, un tel examen deviendrait impossible si les projets etaient beaucoup plus complexes que ces exem- ples simplifies a l'extreme. En ce qui concerne les autres methodes, elles achoppent toutes sur la question de la temporalite. Valeur de I'argent dans le temps * oMas vale pajaro en mano que cien vo- lando.)) Ce proverbe, reflet de la sagesse populaire a travers les siecles, est toujours valable: une valeur donnee aujourd'hui est superieure . la meme valeur demain et un rapport rapide vaut mieux qu'un rapport lointain. Nous pouvons nous servir de ces principes pour surmonter les faiblesses des mesures qui ne font pas appel a l'actualisation et que nous avons etudi6es, et ajouter a notre evaluation, par le jeu de l'actualisa- tion, la dimension temporelle qui lui manque. L'actualisation, c'est essentiellement une technique permettant de ole flux des couts et le flux des avantages futurs a leur <(valeur actualis6e >. Nous pouvons alors etudier la difference entre ces valeurs actualisees (la valeur actuali- see nette), determiner le taux d'actualisation qu'il faudra appliquer pour que la valeur actualisee nette soit egale a zero (mesure de la capacite de rapport d'un projet connue sous le nom de taux de rentabilit6 interne), calculer un ratio des valeurs actualisees du flux des couits et du flux des avantages (le ratio avantages-couits), ou comparer la valeur actualis6e des avantages nets a la valeur actualisee de l'investissement (le ratio avantages nets-investissement). A premiere vue, la technique d'actuali- sation peut sembler compliquee et abstraite; en fait, elle ne 1'est pas. 346 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Interit Si nous pretons de l'argent, nous pouvons normalement compter recevoir un interet pour l'usage qu'en fera l'emprunteur. C'est ainsi que les banques, les cooperatives ou les mutuelles de cr6dit versent des inter&s sur les d6pots d'6pargne. Le taux d'int6ret varie d'une epoque a l'autre; il varie aussi avec l'inflation anticipee et avec le risque que l'argent emprunt6 ne soit pas rembourse a temps ou ne soit pas rem- bourse du tout. Quoi qu'il en soit, le principe de la remuneration des prets est universellement connu et il est simple. Les economistes justifient generalement l'interet de deux facons, encore que bien d'autres explications solent parfois avancees. L'explica- tion la plus simple est que, si nous pr&tons de l'argent a autrui, nous remettons a plus tard la possibilite de nous procurer un plaisir immediat grace a cet argent. De ce fait, nous avons droit a une recompense, et cette recompense est l'inter&. Une autre explication, assez proche de la pr6c6dente mais sensiblement meilleure, est que l'interet est 1ie a l'aban- don d'un revenu actuel. Si un agriculteur prete de l'argent a son voisin, il abandonne la possibilite d'utiliser cet argent a une fin productive, telle que l'epandage d'une plus grande quantite d'engrais sur ses terres. De son c6te, ledit voisin acquiert la possibilite d'utiliser I'argent pour telle ou telle fin productive, par exemple pour augmenter les quantites d'engrais qu'il epand. tl est tout a fait normal que le pr&teur recoive une compensation pour le revenu auquel il a renonc6, et que l'emprunteur paie une certaine somme pour acquerir le droit de se servir de l'argent du preteur. Interets composes Considerons le cas d'un emprunt de 1 000 dollars jama;quains (sym- bole SJ) effectue pour un an le 31 decembre au taux d'int6r&t courant de 5% l'an. Le 31 decembre suivant, l'emprunteur devra 50 dollars jamai- quains d'interets (1 000 X 0,05 = 50). Comme il devra aussi rembour- ser le capital, il sera dans l'obligation de payer, au total, 1 050 dollars jamaiquains (1 000 + 50 = 1 050). (Comme nous l'avons observe au Chapitre 4 a propos du service de la dette, il est plus facile, pour estimer les interets, de calculer le total du principal et de l'intr&et un moment donn6 en multipliant le montant du principal par l'unite plus le taux d'interet exprime sous forme d6cimale. L'unit6 repr6sente alors le rem- boursement du principal et la partie decimale du taux d'inter&t repre- sente le paiement de l'interet. Dans ce cas, le calcul du remboursement total donnera 1 000 x 1,05 = 1 050). Si l'emprunteur veut garder cet argent deux ans, il devra payer 5% pour l'emploi de l'argent pendant la premiere annee, et 5% de plus pour l'argent garde pendant la seconde annee. De plus, il devra evidemment verser des interets sur l'argent qu'il aurait paye a la fin de la premiere ann6e - c'est-a-dire qu'il doit payer un interet < compose6. Ainsi: COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 347 Montant en Unite plus Montant en debut d'annee taux fin d'anne'e Anne'e ($J) d'inte'ret ($J) 1990 1 000 1991 1000 x 1,05 = 1 050 1992 1050 x 1,05 = 1 102 1993 1102 x 1,05 1157 1994 1 157 k 1,05 = 1 215 1995 1215 x 1,05 = 1 276 II convient de mentionner ici deux conventions comptables. Selon la premiere, I'intert est genealement exprime sur une base annuelle. Si nous disons qu'un pret est a 5%, cela veut donc dire 5% par an. Parfois, l'inteet est calcule mensuellement ou trimestriellement ou meme de facon continue mais, dans l'analyse des projets, on admet en general que l'unite de temps consideree est l'annee. La deuxieme convention comptable veut que l'argent soit emprunte en fin de periode (par exemple le 31 decembre 1990 a minuit - ce qui 6quivaut naturellement a zero heure le ler janvier 1991), et qu'il soit rendu le dernier jour de la p6riode (par exemple le 31 decembre 1995). Une autre convention tres repandue est utilisee dans ce livre sans cependant etre admise aussi universellement que les conventions rela- tives a la periode durant laquelle l'interet est paye ou a la date des operations. Selon cette convention, to represente le moment present (ou le jour precedant immediatement le debut du projet) et la fin de la premiere ann6e sera designee par la lettre tl, de sorte que l'argent 6tant prete aujourd'hui, c'est-a-dire en to, F'inter&t sera payable a la fin de la premiere annee, en t1 . (Cela donnera lieu plus tard a quelques diffi- cultes, lorsque nous parlerons de l'investissement, mais pour le mo- ment cela est suffisamment clair). Prenons une autre serie d'exemples et supposons que nous pretions 817 dollars jamaYquains pour cinq ans, annees de projet (to a t5) a 8%. Annee Montant du pret Unite plus Montant da du Annee en debut d'annee taux enfin d'annee projet civile (SJ) d'interet ($J) r,, 817 t, 1991 817 x 1,08 = 882 t2 11992 882 x 1,08 = 953 t% 1993 953 x 1,08 = 1 029 t, 1994 1029 x 1,08 = 1111 1, 1995 1 111 x 1,08 = 1200 Par cons6quent, si nous pretons 817 dollars jamaiquains pour cinq ans au taux d'interet compose annuel de 8%, la somme totale a rem- bourser a la fin de la cinquieme annee sera 1 200 dollars jamaiquains. En pratique, il est fastidieux de calculer l'interet compose ainsi que nous l'avons fait. On utilise normalement une « table d'interets composes »> pour simplifier les calculs. Un volume de tables pratique a consulter a ete publie, sous le titre Compounding and Discounting Tables 348 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET for Project Evaluation (Gittinger 1973) et traduit en 1979 = Tables d'inte- rets composes et d'actualisation. Il en existe egalement bien d'autres tout aussi commodes. Le calcul de l'intert compose peut etre fait aussi a l'aide d'une simple calculatrice electronique ainsi que nous l'expliquons au Chapitre 10 dans le paragraphe < Utilisations d'une calculatrice dans l'analyse des projets ). Afin de noter comment on se sert d'une table d'interets composes, prenons dans le volume precite la table correspondant a 8 % dont la partie qui nous interesse est reproduite ci-apres. Nous admettons, pour notre d6monstration, que chaque ligne correspond a une annee; elle pourrait cependant etre interpretee comme se referant a n'importe quelle autre p6riode. Le titre de chaque colonne indique son contenu. Dans notre exemple, la colonne qui nous interesse est la premiere colonne de la page de gauche intitulee << Coefficient d'interets composes - Ce qu'il advient d'un montant initial place a int6rets composes >. On lui donne souvent le nom de facteur d'interets composes. Si nous voulons savoir combien nous devrons recevoir en pretant 817 dollars jamaiquains pendant cinq ans a 8%, nous regardons dans cette colonne, en face de la cinquieme periode, et nous trouvons le coefficient d'inte- rets composes. Ce coefficient, arrondi a la troisieme decimale, est 1,469. TABLED'INTERETSCOMPOSESET D'ACTUALISATION 2. Coefficienztpour 1 a interets composes, 1, inte'rt 8% TAUX 8% COEFFICIENT D'INTERETS COMPOSES Ce qu'il advient d'un montant initial place a Annee interets composes 1 1,080 000 2 1,166 400 3 1,259 712 4 1,360 489 5 6 1,586 874 7 1,713 824 8 1,850 930 9 1,999 005 10 2,158 925 11 2,331 639 12 2,518 170 13 2,719 624 14 2,937 194 15 13,172 169 16 3,425 943 17 3,700 018 Source: Gittinger (1979), p. 16. COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 349 Pour trouver la somme due, on multiplie le montant initial du pret par le coefficient d'int6rets composes correspondant au nombre appro- prie d'annees: 817 $J x 1,469 = 1 200 $J. Dans la majorite des projets, des coefficients a trois decimales donne- ront un resultat suffisamment precis, 6tant donn6 le degre de precision des informations de base. On notera que, dans les tables, les coefficients d'int&ets composes et d'actualisation sont etablis pour le dernier jour de la periode a laquelle ils se rapportent. Le titre (< period ) d'une colonne de year)> (annee) ou << la table vise reellement la « fin de l'ann6ee) ou la << fin de la periode >>. Il n'y a pas de doute, l'emploi d'une table fait gagner beaucoup de temps. Si par exemple, on veut preter les memes 817 dollars jamai- quains a 8% d'interet pendant quinze ans, on trouve tres rapidement le montant du ~a la fin de cette periode: 817 $J x 3,172 = 2 592 $J. actualis~e 1Valeur Abordons maintenant une question un peu differente. Si un emprun- teur promet de payer 1 200 dollars jama;quains au bout de cinq annees, le taux d'interet 6tant 8%, combien cette promesse vaut-elle pour nous aujourd'hui? En d'autres termes, quelle est la valeur actualis6e de 1 200 dollars jamaiquains disponibles cinq ans plus tard dans le cas ou le taux d'interet est 8% ? Pour le savoir, on doit diviser par 1,08 le montant da chaque annee: Annee Montant Unite' plus Montant du enfin d'annee taux en debut d'ann&e projet Annie ($J) d'interett (SI) t5 1995 1 200 1,08 = 1111 t., 1994 1111 1,08 = 1 029 t3 1993 1029 1,08 = 953 i2 11992 953 1,08 = 882 t, 1991 882 1,08 817 t o 1990 817 La valeur actualisee de l'engagement de verser 1 200 dollars jamai- quains dans cinq ans est 817 dollars jamaiquains. On remarquera que le calcul que nous venons d'effectuer si laborieu- sement est exactement l'inverse du calcul fait precedemment pour l'intret compose. Nous nous etions demande alors quelle serait la somme a rembourser dans cinq ans si 817 dollars jama;quains etaient pretes aujourd'hui au taux d'interets compos6s de 8%. Nous avions alors trouve que la somme due serait 1 200 dollars jamaiquains. En retournant la question, nous nous sommes demande quelle serait la valeur actualis6e de 1 200 dollars jamaiquains payes dans cinq ans en supposant un taux d'interet de 8%, et nous avons calcule que cette valeur serait 817 dollars jamaiquains. Cette recherche de la valeur actualis6e d'un montant futur est l'actua- lisation (<(discounting>)). Le taux d'interet employe dans ce processus 350 MESURES DE LA VALEUR D UN PROJET est le (>. La seule distinction entre taux d'int6ret et taux d'actualisation tient au point de vue adopte: le taux d'interet suppose que l'on regarde du present vers l'avenir, alors que le taux d'actualisation se refere a l'op6ration inverse qui va de l'avenir vers le present. Ici aussi, il est fastidieux de faire le calcul que nous avons fait. On a normalement recours a une ( table d'actualisation > ou encore on se sert d'une calculatrice 6lectronique comme on le dira au Chapitre 10 (para- graphe <>(Une annuite est un montant payable annuellement ou a intervalles r6guliers). Cette colonne indique la valeur actualisee d'un flux de rentrees annuelles d'une unite chacune. On trouve la m&me serie arrondie a trois decimales dans la table resumee d'actualisation des coefficients annuels, (table des interets compos6s et d'actualisation n° 7); elle figure dans l'Annexe B et nous l'avons en partie reproduite dans la table des inter&ts composes et d'actualisation n° 5. La valeur actuelle pour une annuit6 donnee n'est pas autre chose que le total partiel courant des coefficients d'actualisa- tion. C'est ainsi que, la premiere annee, le coefficient de valeur actuelle pour une annuite donnee et le coefficient d'actualisation pour 15% sont tous les deux 0,870. La deuxieme ann6e, toutefois, le coefficient d'ac- tualisation devient 0,756. Si la rentree a et la meme la premiere et la deuxieme ann6e, la valeur actualisee du flux de rentr6es des deux annees est egale au montant annuel multipli6 par la somme des deux coeffi- cients d'actualisation, soit 0,870 + 0,756 = 1,626. Si nous cherchons maintenant dans la table des int6rets composes et d'actualisation n° 5 la valeur actualis6e des rentrees de deux ans a 15%, nous trouvons ce chiffre de 1,626, ce qui dispense d'additionner entre eux les chiffres de la colonne des coefficients d'actualisation. COMPARAISON DES COUTS ET lDES AVANTAGES 353 TABLE D'INTERETS COMPOSES ET D'ACTUALISATION 5. Valeur actualisee d'une annuite donn6e, pour divers taux d'interet COEFFICIENT DE VALEUR ACTUELLE POURUNEANNUITE DONNEE Valeur a l'instantpresent d'un montant de 1 requ ou paye annuellement pendant X ann6es Annee 1% 3% 5% 6% 8% 10% 12% 14% 15% 16% 18% 1 .990 .971 .952 .943 .926 .909 .893 .877 870 862 .847 2 1 970 1.913 1.859 1 833 1 783 1.736 1.690 1.647 1 626 1.605 1.566 3 2.941 2.829 2.723 2.673 2 577 2.487 2.402 2.322 2 283 2 246 2.174 4 3.902 3 717 3.546 3.465 3.312 3 170 3 037 2.914 2.855 2.798 2 690 5 4.853 4.580 4.329 4 212 3.993 3.791 3 605 3.433 3.352 3.274 3.127 6 5.795 5.417 5 076 4 917 4.623 4.355 4.111 3.889 3.784 3.685 3.498 7 6.728 6 230 5.786 5.582 5.206 4.868 4 564 4.288 4 160 4.039 3.812 8 7.652 7 020 6.463 6.210 5 747 5.335 4.968 4.639 4.487 4 344 4 078 9 8.566 7.786 7 108 6.802 6.247 5.759 5.328 4.946 4.772 4 607 4.303 10 9.471 8.530 7.722 7.360 6.710 6.145 5.650 5.216 5.019 4.833 4.494 11 10 368 9.253 8.306 7.887 7.139 6.495 5.938 5.453 5.234 5.029 4.656 12 11.255 9.954 8863 8.384 7.536 6.814 6.194 5.660 5.421 5 197 4793 13 12.134 10.635 9.394 8.853 7.904 7.103 6.424 5.842 5.583 5.342 4.910 14 13.004 11 296 9.899 9.295 82 7.367 6 628 6.002 5.724 5.468 5.008 15 13865 11938 10.380 9.712 8.559 7.606 6.811 6.142 5.847 5.575 5092 Source: Gittinger (1979), p. 104., On peut donner un autre exemple. Quelle est la valeur actualis6e de 12 869 pesos philippins (P) a recevoir chaque annee pendant quatorze ans si le taux d'actualisation est 8% ? En se reportant a la table des 8% des Tables d'interets composes et d'actualisation ou a la colonne des 8% de la table des interes composes et d'actualisation n° 5, on trouve pour la quatorzieme annee le coefficient 8,244. En multipliant les deux chiffres l'un par l'autre, on obtient 12 869 P x 8,244 = 106 092 P de sorte que la valeur actualis6e de 12 869 e a recevoir chaque annee pendant quatorze ans au taux d'actualisation de 8% est 106 092 P. Autrement dit, si le taux d'interet courant est 8%, nous pouvons nous permettre d'investir 106 092 P dans une entreprise qui nous rapporterait un revenu annuel de 12 869 P pendant chacune des 14 annees. Il est evident que bien des investissements ne rapportent pas des Ia premiere annee. C'est le cas des palmiers a huile qui ne produisent que vers la cinquieme annee et dont la production reste commercialement profitable ensuite pendant environ vingt ans. II est evident que nous ne sommes alors interesses que par la valeur actualisee d'un flux de revenus commencant la cinquieme annee et maintenu jusqu'a la vingt-qua- trieme. Afin d'illustrer la maniere de determiner cette valeur actualisee, re- prenons l'exemple precedent en ringgats malaisiens. Supposons qu'au lieu de rapporter chaque annee 6 438 SM de la premiere a la neuvieme annee, l'investissement rapporterait 6 438 $M a partir de la cinquieme annee seulement et ce jusqu'a la neuvieme ann6e (t5 a t 9 ). Quelle serait la valeur actualisee de ce flux de revenus, en supposant toujours le meme taux d'actualisation, soit 15% ? 354 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Ann6ee Montant Coefficient Valeur du Annie d recevoir d'actualisation actualis6e projet civile (SM) d 15% (SM) t5 1995 6 438 x 0,497 = 3 200 t, 1996 6 438 x 0,432 = 2 781 t7 1997 6 438 x 0,376 2 421 t8 1998 6 438 x 0,327 = 2 105 t9 1999 6 438 x 0,284 = 1 828 Total 32 190 1,916 12 335 Un flux de revenu de 6 438 SM a recevoir de la cinquieme a la neuvieme annee au taux d'actualisation de 15% correspond donc a une valeur actualisee de 12 335 SM aujourd'hui. On peut remarquer que la valeur actualis6e de ce meme flux de revenus aurait pu etre calculee en multipliant le revenu annuel, 6 438 $M, par la somme des coefficients d'actualisation de la cinquieme a la neuvieme ann6e: 6 438 $M x 1,916 = 12 335 $M. S'il s'agit de cinq ans seulement, il est assez simple d'additionner les coefficients d'actualisation, mais pour des periodes plus longues, on peut avoir recours a une methode plus rapide et tout simplement retrancher du coefficient d'actualisation correspondant a toute la pe- riode le coefficient de la p6riode qui precede le moment ou le revenu apparait. Si l'on se reporte a la table des 15% des Tables d'intere^ts composes et d'actualisation et a la colonne du coefficient de valeur actuelle pour une annuite donnee, ou si l'on regarde la Table n° 5 des interets compos6s et d'actualisation, ou encore si l'on consulte dans l'Annexe B la table resumee des coefficients d'actualisation, nous pouvons faire le calcul suivant: Coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 pendant neuf ans, a 15% 4,772 Moinis: coefficient de valeur actuelle pour une annuite pendant quatre ans, a 15% -2,855 = Coefficient de valeur actuelle pour une annuite de la cinquieme a la neuvieme annee, a 15% 1,917 En suivant cette methode, on s'ecarte d'un millieme du resultat vrai en raison de l'arrondissement des chiffres. Il ne faut pas oublier que si ce sont les annees 5 a 9 qui nous interessent, on retranche le chiffre obtenu pour la quatrieme anne'e et non pour la cinqui&me du chiffre obtenu pour la neuvieme annee. Nous voulons en effet un coefficient qui represente les annees 5 a 9, ces deux annees-la comprises. Si pour ce calcul, on additionne toujours les coefficients d'actualisa- tion, on se contr6le soi-meme en s'assurant qu'on a correctement utilise les coefficients sans faire d'erreur de calcul ou encore sans se tromper dans le nombre d'annees. Cette somme des coefficients d'actualisation sera egale a la valeur actualis6e du coefficient correspondant au nombre d'annees intervenant dans le calcul. Il est rare que les erreurs faites en arrondissant excedent 0,001. COMPARAISON [)ES COUTS ET DES AVANTAGES 355 Calcul de la valeur d'un projet a I'aide de la m6thode de 1'actualisation La technique de l'actualisation nous permet de d6terminer s'il faut ou non accepter de faire passer au stade de l'execution des projets dont le deroulement dans le temps est tres vari6 - c'est-a-dire dont l'echelon- nement des cofits et des avantages est different d'un projet a l'autre - et dont la duree elle-meme varie. La meilleure facon d'y parvenir est de soustraire annee par annee les couts des avantages pour obtenir le flux des avantages supplementaires nets - appele aussi cash flow - et d'actuaiiser ensuite ce cash flow. Par cette methode on obtient l'une des trois mesures de cash flow actualise: la valeur actualisee nette, le taux de rentabilite interne, ou le ratio avantages nets-investissement. 11existe une autre mesure de la valeur actualisee des projets. Elle consiste a calculer separement la valeur actualisee des flux des couits et des avan- tages et de diviser ensuite la valeur actualisee du flux des avantages par la valeur actualisee du flux des coats pour obtenir le ratio avantages- coats. Comme les flux des avantages et des couits sont actualises, le ratio avantages-couts constitue une mesure actualis6e de la valeur des projets. Mais comme les flux des avantages et des coats sont actualises separement plut6t que retranch6s l'un de l'autre annee par annee, le ratio avantages-couts n'est pas une technique de cashflow. Choix du taux d'actualisation Si nous voulons pouvoir utiliser les mesures actualisees de la valeur d'un projet, nous devons decider du taux d'actualisation a appliquer au calcul de la valeur actualisee nette, du ratio avantages-couits, et du ratio avantages nets-investissement, au moins pour la d6finition du taux au- dessous duquel on ferait chuter le taux de rentabilite interne de maniere inacceptable - c'est ce qu'on appelle <«leseuil d'admissibilit6)>. Dans I'analyse financiere, le taux d'actualisation ou taux limite de rentabilite est habituellement le couit marginal de l'argent pour l'exploi- tation ou 1'entreprise pour laquelle l'analyse est effectu6e. C'est souvent le taux auquel l'entreprise peut emprunter de l'argent. Si le capital supplementaire a obtenir est un melange de fonds propres et de capitaux empruntes, le taux d'actualisation devra etre pondere de facon a tenir compte de la rentabilit6 necessaire pour attirer aussi bien les fonds propres que les capitaux empruntes [(Fonds propres x rentabilit6 neces- saire pour attirer les fonds propres: capital total) + (capital emprunte X taux d'emprunt: capital total) = taux d'actualisation]. Dans l'analyse economique, lorsqu'on se sert des prix d'efficacite, on a le choix entre deux taux, et un troisieme est m&me parfois propos6. 11 est probable que le meilleur taux d'actualisation ou taux limite de rentabilite soit <« le cout d'opportunite du capital >. C'est le taux resul- tant de l'utilisation de la totalite du capital dans 1'6conomie si tous les investissements possibles qui rapportent tel b6n6fice (ou davantage) sont r6alises. S'il est parfaitement etabli, ce taux reflete le choix fait par 356 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET l'ensemble de la communaute entre un rapport actuel et un rapport futur et, en partant de la, le montant du revenu total que la commu- naut6 desire epargner. Excellent en theorie, il est d'une application pratique difficile. Personne ne sait, en effet, ce qui est exactement le colat d'opportunit6 du capital. Dans la plupart des pays en develop- pement, on pense qu'il se situe entre 8 et 15% en termes r6els. On choisit couramment 12%, et c'est ce taux que nous utiliserons dans les exemples de ce chapitre. Le second taux que l'on peut choisir dans I'analyse 6conomique est le taux d'emprunt que l'Etat doit payer pour financer le projet. C'est la formule la plus frequemment employee lorsqu'un pays souhaite em- prunter a l'ext6rieur pour financer des projets d'investissement. Elle presente cependant un inconvenient: le choix des projets ne s'appuie pas, dans ce cas, sur la seule base de la contribution relative des projets au revenu national mais il est influence par les aspects purement finan- ciers du moment. Il est bon que le choix et le financement des projets ne soient pas lies; il est souhaitable que le meilleur choix s'effectue en fonction des ressources disponibles et de la capacite de mettre ensuite en route les projets et qu'on obtienne alors un financement exterieur aux meilleures conditions possibles. On propose parfois un troisieme taux, le taux de rentabilite sociale. On suppose que I'actualisation attach6e aux futurs rendements est diff&- rent lorsqu'il s'agit de l'ensemble de la communaut6 ou de parties prenantes individuelles. On estime que, g6neralement, la communaute dispose d'un horizon temporel plus etendu, et que le taux d'actualisa- tion peut donc ere plus faible. Ceci implique que le taux d'actualisation des projets de l'Etat soit different (normalement inf6rieur) de celui appliqu6 aux projets des particuliers. Il en r6sulte quelques problmes epineux aussi bien en theorie qu'en pratique. La diff6rence entre le taux de rentabilite sociale et le couit d'opportunit6 du capital vient de ce que ce dernier est calcuk d'apres les activites d'investissement aussi bien publiques que privees et qu'il accorde la meme valeur aux rendements futurs resultant de ces deux types d'activit6. [Lorsqu'on utilise la ponderation sociale, deux autres taux d'actuali- sation deviennent importants, le taux d'int6ret comptable et le taux d'intere de la consommation. Comme le systeme analytique etudie ici ne s'appuie que sur les prix d'efficacit6, ces deux taux ne nous int6res- sent pas. Ils sont trait6s dans Little et Mirrlees (1974) et Squire et van der Tak (1977).] Il convient de noter que les taux d'inter&t financiers, comme les taux d'emprunt des Etats ou les taux d'emprunt pr6ferentiels, sont en gene- ral trop bas pour justifier leur utilisation dans l'analyse economique des projets. En realite, lorsque le taux d'inflation est eleve, ces taux peuvent meme ere negatifs en termes reels. Convention d'actualisation pour l'analyse des projets Dans l'analyse des projets de la Banque mondiale, les colats et les avantages sont actualises en commencant au debut de la premiere ann6e < OMPARAISON llES COUTS ET DES AVANTAGES 357 Tableau 9-6. Actualisation compareedes annees 1 et 2 du projet (Unites mon6taires) Actualisation de l'annee 1 Actualisation de V'annje2 Periode Coefficient Valeur Periode Coefficient Valeur Annee dui d'acteiali- d'aCetUalisation actualis&e d'actuali- d acetualisation actualisae projer Montant sationi 12% 12% sation 12% 12% 1 1,09 1 0.893 0,97 0 1,000 1,09 2 4,83 2 0,797 3,85 1 0,893 4,31 3 5,68 3 0.712 4,04 2 0,797 4,53 4 4,50 4 0,636 2,86 3 0.712 3,20 5 1,99 5 0,567 1,13 4 0,636 1,27 6 0,67 6 0,507 0,34 5 0,567 0,38 7 0,97 7 0.452 0,44 6 0,507 0,49 8 1,30 8 0,404 0,53 7 0,452 0,59 9 1,62 9 0,361 0,58 8 0,404 0,65 10-30 1,95' 10-30 2 ,7 2 7 b 5,32 9-29 3,054C 5,96 Total 63,60 8,056 20,06 9,022 22,47 a. Montant annuel pour les ann6es 10 a 30 inclus. Pour obtenir le total de la colonne il faut inscrire ce montant 21 fois. b. Coefficient de valeur actuelle pour une annuite donn6e pour les ann6es 10 a 30 incluses. Voir la m6thode de calcul au paragraphe <.Valeur actualisee d'une serie de rentr6es futures">. c. Coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 donn6e pour les annees 9 a 29 incluses. Voir la methode de calcul au paragraphe (< Valeur actualisee d'une serie de rentr6es futures,). du projet, et c'est cette convention qui sera appliqu&e dans cet ouvrage. Certains organismes internationaux et beaucoup de firmes privees font seulement debuter l'actualisation a la seconde annee du projet. Ils jugent que l'investissement doit etre effectue avant la fin de la premiere ann6e; comment peut-on alors dire qu'il devrait etre actualise - c'est-a-dire que la valeur actualisee au cours de la premiere annee est inferieure a la valeur nominale effective? Les raisons de I'adoption de la convention appliquee ici sont quelque peu arbitraires. Tout d'abord, il est commode de commencer l'actualisation des la premiere annee pour faire coincider les ann6es du projet avec les periodes d'actualisation - c'est-a-dire que l'annee 1 du projet est actualisee en se servant du facteur pour la premiere periode, etc. Aussi longtemps que cette convention comptable est appliquee de maniere coherente, elle n'introduira ni deformation ni erreurs importantes dans l'analyse des projets evalues au moyen des mesures actualis6es de la valeur des projets. Deuxiemement, les coats sont, en pratique, payes dans le courant de chaque annee et pas seulement au premier janvier. Pour en tenir compte sur une base quasiment journaliere (ou meme sur une base trimestrielle), il faudrait recourir a des moyens compliques que la recherche d'une precision supplementaire ne justifie pas. Nous pouvons illustrer les effets des autres conventions en examinant le flux des couts actualis6s expose au Tableau 9-6. (I1convient de noter que le facteur pour la periode d'actualisation 0 a n'importe quel taux d'actualisation est 1 - en d'autres termes, l'annee 0 n'est pas actualis6e). Nous pouvons voir que porter ia premiere application de l'actualisation de la premiere a la seconde ann6e a pour resultat d'augmenter la somme 358 MESURESDE LA VALEUR D'UN PROJET des flux de valeurs actualisees dans la proportion du facteur d'actualisa- tion, dans ce cas, 12% [(22,47 - 20,06): (20,06 x 100) = 12]. Calcul des avantages supplementaires nets (cash flow suppl6mentaire) Tout projet consider6 donne lieu a un flux d'avantages bruts dont on doit reduire les depenses en capital et les couts de production - couts du mat6riel, des engrais, des insecticides, de la main-d'ceuvre engagee, de la direction de l'entreprise, des consultants, etc. Le solde (qui a des chances d'&re negatif au cours des premieres annees du projet) permet d'abord de recuperer le capital investi dans ce projet, c'est la reconstitu- tion du capital et ensuite de remunerer l'argent ainsi investi, c'est la rentabilitedu capital. Ce solde, c'est le flux des avantages nets. Si on en deduit les avantages nets obtenus sans le projet, il reste le flux des avantages supplementaires nets. On appelle g6neralement Cash Flow ces flux parce que, initialement, I'actualisation de la valeur des projets interessait les entreprises et qu'on distinguait les avantages nets du benefice vrai, en partie par ce fait qu'on ne deduisait rien des >, comment la methode du Cash Flow actualise tient compte automatiquement de la reconstitu- tion du capital pour determiner la valeur d'un projet et comment elle 6limine ainsi l'obligation d'introduire un amortissement annee par annee). COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 359 L'interet du capital fourni par l'entite pour le compte de laquelle nous faisons l'analyse n'est pas d6duit parce que le resultat d'une analyse du Cash Flow actualise est en realite ce qu'il faut reserver pour assurer a l'entit6 une rentabilit6. Si nous calculons la valeur actualis6e nette, nous d6terminons ce qui restera apres avoir accorde a l'entit6 un taux de rentabilite donne de son capital - ou, si vous pr6ferez, son interet au capital. Quand nous calculons un taux de rentabilit6 interne, il s'agit du taux de rentabilit6 du capital de l'entite ou en quelque sorte de l'interet de ce capital. (Plus precisement c'est la rentabilite moyenne ponder6e du capital de l'entite pendant la duree de vie du projet). Lorsque nous calculons le ratio avantages nets-investissement, nous comparons la valeur actualis6e des avantages que nous esperons retirer et la valeur actualisee de l'investissement. L'inter&t n'est donc pas un coat dans le calcul du Cash Flow. Au contraire, il repr6sente le b6neftce que nous prevoyons quand nous actualisons pour obtenir la valeur actualis6e nette ou le ratio avantages nets-investissement; et, dans le cas du taux de rentabilite interne, c'est bien la reponsea nos calculs. Il y a deux diff6rences importantes dans la facon dont on obtient les avantages suppl6mentaires nets suivant que l'on fait une analyse econo- mique ou une analyse financiere. La premiere difference est que dans I'analyse economique, les imp6ts sont des transferts financiers a P'inte- rieur d'une meme collectivite et non des paiements de ressources consommees dans la production (voir Chapitre 7). Pour cette raison, lorsqu'on calcule le flux des avantages supplementaires nets pour servir de base au calcul de la productivit6 du capital, on ne retranche pas l'imp6t comme s'il 6tait un cofit. Pour l'6conomie dans son ensemble, l'imp6t est un <«avantage>>dont dispose la collectivite pour l'usage des capitaux qu'elle a investis dans le projet, et il pourra etre utilise de la facon que la collectivite jugera la meilleure. En revanche, dans l'analyse financiere, les taxes et autres impositions indirectes sont un cofit que l'entite doit acquitter avant d'arriver au montant disponible pour reconstituer son capital et se d6dommager de l'usure de ce capital (c'est-a-dire aux avantages supplementaires nets ou Cash Flow supplementaire). Par suite, les droits et autres impositions indirectes qui sont un cout comme toute autre d6pense doivent etre retranch6s pour aboutir aux avantages nets avant financement. Ce flux devient ensuite la remun6ration de toutes les ressources engag6es dans le projet aux prix du march6 sans qu'il soit tenu compte du financement ou de l'imp6t direct. La deuxieme difference importante dans le calcul des avantages sup- plementaires nets de l'analyse economique par contraste avec l'analyse financiere est que, dans cette derniere, nous devons generalement pren- dre en compte les capitaux exterieurs empruntes par l'entite qui execute le projet - que cette entite soit un agriculteur, une entreprise indus- trielle ou commerciale ou les actionnaires d'une societ6 consid6r6e comme une personne morale. Dans l'analyse financiere, lorsque les capitaux empruntes sont requs, il est normal de les porter en comptabi- lit6 comme une sorte <« d'avantages»> ou comme un <(couit n6gatif>>. Ensuite, lorsque s'effectue un remboursement en principal ou un paie- 360 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET ment d'int&et au fournisseur de capitaux exterieurs, ce versement est deduit du rendement brut comme un coat pour le calcul des avantages suppl6mentaires nets ou Cash Flow supplementaire apres financement. Ce flux devient ainsi la remuneration des capitaux propres de l'entit6 (ses fonds propres) apres financement. On trouvera des exemples dans les Tableaux 4-19 et 5-6. La question du financement ne se pose pas dans l'analyse economique parce qu'il est admis que toutes les res- sources employ6es dans le projet appartiennent a des membres de la collectivit6 si bien qu'il n'y a pas de fournisseurs de capitaux (oexte- rieurs>>. Nous pouvons remarquer aussi que, si l'entite doit payer des imp6ts directs, il faut deduire ces imp6ts pour aboutir aux avantages supple- mentaires nets apres financement et imp6t; ces avantages constituent la remuneration des capitaux propres de l'entite apres financement et imp6t. 11pourra arriver que l'analyste souhaite 6tudier la rentabilit6 pour la collectivit6 d'un projet fonde sur des capitaux etrangers empruntes. Dans ce cas, l'analyse economique d6crite ici sera un indicateur valable de la valeur du projet et fournira le classement correct des projets s'il est permis d'utiliser l'argent emprunte a l'exterieur pour n'importe lequel des nombreux projets qui sont proposes (ou du moins si le preteur a accepte de fournir une certaine somme d'argent a condition que les depenses effectuees par l'emprunteur concernent un projet particulier choisi d'un commun accord parmi les nombreuses variantes propo- sees). Mais, si un fournisseur de fonds etrangers n'est dispose a pr&ter que pour un projet determine qu'il a specifie par avance, alors l'analyste peut vouloir determiner la rentabilit6 des capitaux propres de la collecti- vite du fait de sa participation au projet. Il peut, a cet effet, traiter la collectivit6 comme une sorte de personne morale dont les citoyens sont les actionnaires et d6terminer les avantages nets apres financement a partir desquels il pourra calculer la rentabilite des caplitaux propres de la collectivite. Bien que le flux des avantages suppl6mentaires nets calcule pour l'analyse du projet soit appel6 conventionnellement Cash Flow, ce flux peut comprendre des e6lments qui ne sont pas du <» (c'est-a-dire de l'argent). Dans l'analyse economique des projets agricoles, les plus importants de ces 6elments sont la valeur de la production autoconsom- mee et celle des salaires en nature. Ces el6ments peuvent exister, par exemple, dans un projet de colonisation dans lequel on etablit sur de petites proprietes des ouvriers agricoles en ch6mage. L'un des coats a supporter peut consister en salaires payes en nature. De plus, du fait que les colons peuvent d6sormais gagner largement leur vie, leur revenu est nettement superieur au cofit d'opportunite de leur travail. S'il en est ainsi, la valeur de la production autoconsommee qui excede le couit d'opportunite de leur travail represente non pas un cofit de production mais un avantage supplementaire utilisable pour r6munerer le capital et elle est a inclure dans le Cash Flow. (LIen est ainsi, meme lorsque la famille du colon consomme int6gralement sa production (l'analyse 6conomique basee sur les prix d'efficacite n'indique pas a qui revien- COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 361 dront effectivement les avantages supplementaires nets. Ce point a ete traite plus en detail dans les Chapitres 1 et 7). II est bon de repeter que si, comme on l'a indique plus haut, on retranche des avantages des premieres ann6es d'un projet les cofits et notamment le coat d'investissement, on obtient vraisemblablement un chiffre negatif- autrement dit le coat d'investissement et le couit initial de fonctionnement exc6deront les avantages. On aura alors un flux des avantages supplementaires nets negatif (un Cash Flow supplementaire negatif). Il faut un peu de temps pour s'habituer a l'expression conven- tionnelle <«avantages negatifs)> mais il n'y a pas de confusion a craindre. La Figure 9-1 et les exemples donnes dans les Tableaux 9-7 et 9-8 (le Tableau 9-8 fait apparaitre a part les comptes d'exploitation pour les imp6ts directs qui figurent au Tableau 9-7) devraient eclairer davantage la facon de calculer le Cash Flow supplementaire. Le lecteur peut aussi souhaiter revoir les developpements sur la maniere de calculer les avantages suppl6mentaires nets a partir des budgets d'exploitations agricoles (Chapitre 4) et des comptes des agro-industries (Chapitre 5). La valeur actualisee nette La mesure la plus simple et la plus directe du Cash Flow actualise d'un projet est sa valeur actualis6e nette (VAN). ll s'agit simplement de la valeur actualis6e du flux des avantages supplementaires nets ou Cash Flow suppl6mentaire. (Une definition mathematique plus classique figure en annexe de ce chapitre). La valeur actualis6e nette peut aussi se calculer en faisant la difference entre la valeur actualisee du flux des avantages et la valeur actualisee du flux des coats, cofits et avantages etant definis comme nous l'avons fait dans la section prec6dente lors du calcul des avantages supplementaires nets. Cette formule fait appel a des calculs un peu plus pousses, toutefois. La valeur actualisee nette peut etre interpr6tee comme la valeur actualis6e du flux des revenus produit par un investissement. En analyse financiere, c'est la valeur actualisee du flux des revenus qui echoit a l'entite ou a l'individu au nom duquel l'analyse est effectu6e - par exemple, la famille d'exploitants agricoles ou 1'entreprise de transfor- mation. En analyse economique, c'est la valeur actualisee du revenu national suppl6mentaire engendre par l'investissement. Pour calculer la valeur actualis6e, il faut d6terminer le taux d'actuali- sation approprie selon les regles enoncees dans la section precedente (voir le paragraphe oChoix du taux d'actualisation x). On peut illustrer le calcul de la valeur actualis6e nette en se ref6rant aux couits et aux avantages du Projet d'am6lioration des reseaux d'irri- gation de la region d'Ilocos aux Philippines qui sont resumes dans les Tableaux 9-9 et 9-10. U'ai legerement modifie les chiffres afin de les arrondir). Une serie d'ameliorations doit etre apportee a plusieurs systemes d'irrigation de la region d'Ilocos dans la partie septentrionale de l'Ile de Lucon. On doit y consacrer un investissement 6quivalant a 18,09 mil- Figure 9-1. EMments des avantages nets Du point de vue de l'analyscfinanciere (Tous Ies prix indiques sont des prix do rnarche, taxes et subventions comprises) Bienisd'6quipemenitet coflstructionIs Frais imionetaires de foinctionaeliien m ctC pour des produits vendtis otr coiisoiiiiesr Enigrais Ventes anlcomptanit > Electricit6 ( (nettesdes taxes .d ~~~~~~~~~FouirnitLires d'entrctien I Avaiitages nets avaiit finaniceinient < Salaires la venite) SC&Urit6 (r6mun6eration de C sociale Venitesatcrdit (nettes des _ SalairesCinnature toutes les ressouirces . engag6esy comnpris la dc l producioe) Prix a l'pCnses de Prix de la productiou n conimiercialisationi recotistitution dii capital et la rentabilit6 Subvenions ge6n6raleset doicapital) adsiniistratives Traitenients Hnriaires Avantages nietsapr&s Hooraires des eonsultants financemenit Asstiratice (r6mun6rationsdu capital propre dc Mouvements des stocks Finaiieiciseit net Maftifrespremi6res captita (fopids Prets rqcus (+) propres) avafnt Produits fiinis Service de la dette impots dire) ts, y Droits et autres taxes Rembourseimienit compris la indirectes t du o = reconstitution du priicipal (-) capital propre de Interets (-) _n'etit6 (fooids Effets a recevoir (+) propres) et la Coniptes cr6diteurs () rentabilit6 du capital propre de l'entit6 (fonds propres avant tmpflts) Avantages nets apres finianicement et imposition (rrm6nratioIi du capital propre dc I'entit6 (fonds I Impots I_ indirects J propres) apres financement et impositioni, y compris la reconstitution du capital propre de F'entit6(fonds propres) et la rentabilite du capital propre de l'entite (fonds propres) apres impots 0 z Du point de vsie de econofnique lanailyse (Quelques valcurs peuvent etre exprimees en prix de reference) Biens d'equipement et constructioss nets Avantages net lMpenses de fonction- (remtssn6rationde 5 iiemieiit pour lesI nement poor ics ~~~~~~~~~~~~~~~~~~toutes les ressources> Valeur de la production produits vcndus engagees par la > vendue ou consommes, y .commonaut, Z Valcur de la production y compris les sa- compris la >1 autoconsommee p laires en nature I)cpcnscs dc commer-caileta reconstitution du v 6 cialisation, g - rentabiliet do neralcs et adrni- capital) ilistratives capital) Mouvemnenitsdes stocks Tableau 9-7. Calcul des avantages supplementairesnets (Unites monetaires) Compte financier Compte iconomiquea Avec emploi taux de changede reference Avec emploifacteurde conversion standard C: Avec projet Avec projet Avec projet w Sans Sans Sans Objet projet Annie I Annee x Annie z projet Annie I Annie x Annie z projet Annee I Annie x Annie z Valeur de la productioi b Entrees (avantagesbruts) Recettes cC Ventes au comptant I 000 1 000 3 000 3 000 1 200 1 200 3 600 3 600 1 000 1 000 3 000 3 000 Ventes a credit 100 100 300 300 120 120 360 360 100 100 300 300 d Production autoconsoinm6e 200 200 300 300 240 240 360 360 200 200 300 300 z Gains hors-exploitationd 200 0 0 0 100 0 0 0 83 0 0 0 o Subvcntionsb 50 50 125 125 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Total entr6es 1 550 1 350 3 725 3 725 1 660 1 560 4 320 4 320 1 383 1 300 3 600 3 600 D6penses de fonctionnement au comptan t Sorties (coGtsbruts) Articles et services autres que niain-d'ceuvre Engrais 9 50 100 300 300 60 120 360 360 50 100 300 300 Electricite' 50 50 100 100 56 56 112 112 47 47 93 93 Fournitures d'entretien' i200 300 550 550 220 330 605 605 183 275 504 504 Rmuneration de la main-d'ceuvre (non compris la main-d'ceuvre a la charge des propri6taires de l'entit6) Salairesi 100 150 200 200 50 75 100 100 42 62 83 83 S&urit6socialek 15 22 30 30 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Paiementsennature' 25 40 60 60 12 20 30 30 10 17 25 25 Depenses de commercialisation, generales et administratives Traitements 10 20 20 20 10 20 20 20 8 17 17 17 Prines 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Honoraires de consultants et commission de 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 services Assurances 10 15 15 15 10 15 15 15 8 12 12 12 Formation et recherche 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Droits et impositions indirectes"' 0 100 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Augmentation (diminution) des actifs immobilises bruts Biensd'6quipement' 0 2000 0 ( 180) 0 2400 0 ( 216) 0 2000 0 ( 180) Am6lioration du site' 0 100 0 0 0 100 0 0 0 83 0 0 Mouvements des stocks Mati&res premiarcsP 0 100 100 ( 200) 0 120 120 ( 240) 0 100 100 ( 200) Articles finis P 0 250 300 ( 550) 0 300 360 ( 660) 0 250 300 ( 550) Total sorties 460 3 247 1 675 345 418 3 556 1 722 126 348 2 963 1 434 104 A vantages nets avant financement Totaux 1090 ( 897) 2 050 3 380 1 242 (I 996) 2 598 4 194 1 035 ( 663) 2166 3 496 Supplementaires - (2 987) 960 2 290 - (3 238) 1 356 2 952 - (2 698) 1131 2 461 Financement Prts longs requs 0 1 000 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Augmentationi (diminution) des prets courts 0 0 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx n Intdretsencaisses 0 0 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Augmentation (diminution) des comptes crediteurs > et autres exigibles a court terme 0 60 60 ( 120) xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx > Remboursernentde pr&slongs q 0 0 ( 46) 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Intrdts verss 9 0 0 ( 115) 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx 2z Fraisd'cngagementdeprets 0 0 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx m Mouvements des effets a recevoir 0 ( 10) ( 10) 20 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx a Mouvements d'autres actifs courts excepte au a comptant 0 0 0 0 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx x,H Financement net 0 1 050 ( 111) ( 100) xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Avantages nets apressfinancement Totaux 1090 ( 847) 1939 3280 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx > Suppl6mentaires - (I 937) 849 2 190 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx z Imp6ts directs Imp6tsdirectsr 286 77 758 804 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx ' Avantages nets apresfinancement et imp6ts Totaux 804 ( 924) 1 181 2476 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx Suppl6mentaires - ( 728) 377 1 672 xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxx xxxx (Pour les renvois voir pages suivantes) 366 MESURES DE LA VALEUR DUN PROJET Note: Leschiffres de ce tableau ont valeur d'exemple et ne correspondentl aucune entit6 reelle. Ils sont censesetre exprimes en monnaie locale.L'annee I est la premiere anneedu projet, l'annee x est la premiere annee complte de fonctionnement, l'annee z est la derniere annee du projet. Le projet correspond aux donnees gen6rales du Tableau 5-6, que l'on pourra consulter aussi. La convention comptable qui consiste i placer les nombres negatifs entre parentheses a &e adoptee ici et dans le Tableau 9-8. a. Pour la discussion des principes de l'evaluation economique, voir Chapitre 7. La prime de change admise est de 20%. Par suite, lorsqu'on se sert du taux de change de reference pour obtenir les valeurs economiques, le prix financier de tous les produits echanges est multiplie par I plus la prime de change expnmee en termes dcimaux, soit 1,2 (1+0,2=1,2). Lorsqu'on se sert du facteur de conversion pour obtenir les valeurs economiques, le prix financier de tous les produits non echanges est multiplie par le facteur de conversion standard de 0,833 (1: 1,2=0,833). b. Toutes les sorties sont consid6rees comme s'appliquant a des produits echanges. c. Ces ventes sont donnees nettes des escomptes ou rabais, des articles retournes et des taxes de transaction. Les ventes 3 credit sont traitees comme des ressources reelles, etant donne qu'il est admis que Ia production a et consommee. d. Les gains hors-exploitation sont inclus afin de prendre correctement en compte les avantages qui auraient ete percus hors exploitation et auxquels on renonce pour participer au projet. Bien que cette rubrique soit specialement applicable a la comptabilite des exploitations agricoles, on pourrait prevoir une rubrique analogue pour de petites entreprises: en pareil cas les traitements ne concer- neraient que les employes engages. Dans le compte economique, il est admis que le revenu hors- exploitation provient d'une main-d' cuvre non qualifiee fournie par la famille et qu'il a ainsi meme valeur que la main-d'ceuvre agricole engagee par 1'exploitation agricole; il est chiffr6 en prix de reference, a la moitie de la valeur des salaires du marche (voir note 1). e. 11 s'agit de subventions directes. Lorsque des subventions indirectes ont une influence sur le prix du marche des produits, les prix financiers sont ajustes aux valeurs economiques en utilisant, selon le cas, la procedure d'evaluation des produits echanges ou celle des produits non echanges. f. Les postes marques xxx sont compris dans le calcul des avantages financiers suppl6mentaires nets (cash flow supplementaire), mais ils ne le sont pas dans le calcul des avantages economiques suppl6mentaires nets. g. Les engrais sont consideres comme faisant integralement partie des produits echanges, quoique leur application constitue, sans aucun doute, une depense pour produits non echanges. h. Pour l'electricite, on admet que 60 pour cent de la valeur proviennent de produits echang6s comme le carburant et les generateurs, et que 40 pour cent ont pour origine des produits non echanges comme la main-d'cruvre et les materiaux de construction fournis localement. De ce fait, lorsqu'on se sert du taux de change de r6ference, 60 pour cent de la valeur de l'electricite sont traites comme produits 6changes et multiplies par I plus la prime de change expnmee en termes decimaux, et 40 pour cent de cette valeur sont consideres comme produits non echanges et sont portes sans modification dans les comptes economiques pour obtenir la valeur economique de l'electricite, soit 56, dans la situation sans projet [1+0,2=1,2; (50x0,6x1,2) + (50X0,4) = 56]. De meme, lorsqu'on se sert du coefficient de conversion, 60 pour cent de la valeur de l'electricite sont traites comme produits echanges et sont portes, tels quels, dans les comptes economiques, les 40 pour cent restant etant consideres comme des produits non echanges. 11faut multiplier ces 40 pour cent par le facteur de conversion standard de I divise par I plus la prime de change exprimee en termes decimaux pour obtenir la valeur economique de l'electricite, soit 47, dans la situation sans projet [1: 1+0,2 = 0,833; (50X0,6)+ (50x0,4x0,833) = 47]. i. Les fournitures d'entretien sont consider&s comme echangees pour une moiti6 et non echangees pour l'autre moitie. On suit une mdthode d'evaluation paralkle a celle utilisee pour l'electricite (voir note h). Ainsi, si l'on se sert du taux de change de r6f6rence, la valeur economique dans la situation sans projet est 220 [(200X0,5x1,2) + (200X0,5) = 220]. Lorsqu'on utilise le coefficient de conversion, la valeur economique, dans la situation sans projet est 183 [(200X0,5) + (200X0,5X0,833) = 183]. Pour faciliter les choses, on considere que les fournitures d'entretien sont uniquement des depenses de fonctionnement au comptant, quoique, dans la pratique, quel- ques unes d'entre elles seraient aussi incluses dans les depenses de commercialisation, generales et administratives. j. On admet que le salaire de reference est la moiti6 de celui du marche. Donc, lorsqu'on emploie le taux de change de reference, le salaire du marche utilise dans l'analyse financiere est multiplie par 0,5 pour obtenir le salaire economique de 50 dans la situation sans projet (100X0,5 = 50). Lorsqu'on se sert du facteur de conversion, le salaire du marche utilise dans l'analyse financiere est d'abord multiplie par 0,5, puis multiplie par le facteur de conversion standard pour obtenir le salaire economique de 42 dans la situation sans projet(l00X0,5X833 = 42). k. La securite sociale est consideree comme un transfert financier direct et ne figure pas dans les comptes economiques. (:OMPARAISON D)ES C'OUTS ET l>ES AVANTAGES 367 Tableau 9-8. Comptes d'exploitation pour les imp6ts directs figurant au Tableau 9-7 (Unites monctaires) Avec le projet Sanis le _ prO/Ct AnFc 1 Ann&e X Z Anutsec Recettes-ventes 1 100 1 100 3 300 3 300 Total recettes 1 100 1 100 3 300 3 300 Depenscs de fonctionnernent au comptant 415 622 1 180 1 180 Depenses de commercialisation, g6n6rales et administratives 20 35 35 35 DLpenses de fonctionnenaent autres qu'au comptant Amortissement' - 200 200 200 Total d6penscs de fonctionnement 435 857 1 415 1 415 Dcpcnses et recettes autres que de fonctionnement Int6rCts verses 0 0 115 0 Droits et imp6ts indirects 0 100 0 0 Subventions ( 50) ( 50) ( 125) ( 125) Total depenses autres que de fonctionnement et d'entretien ( 50) 50 ( 10) ( 125) B&n&fice avant impots directs 715 193 1 895 2010 Imp6ts directs 286 77 758 804 Benefice net apres imp6ts 429 116 1 137 1 206 Nlote: Les imp6ts directs sonit estirnCs a 4(0pour cent du ben6fice avant impot. Le cadre ci-dessus suit l'exemple du Tableau 5-2. a. L'anortissement cst ctalc sLiruiie basc lineaire de dix ans et il ne porte que sur iin investisse- ment de 2 (1)() U.M I. Comme les paiements en nature sont une forme de depenses de main-d'ceuvre, il faut les chiffrer en prix de reference pour faire ressortir le cofit d'opportunite de la main-d'ceuvre, ce qui revient a chiffrer en prix de reference les paiements en nature de la meme facon que les salaires en argent, dans le cas present 3 la moitie du salaire financier. Comme c'est le cout d'opportunite qui determine le taux de salaire de reference, la methode d'evaluation des paiements en nature restera identique, meme si les paiements en nature sont faits en une marchandise commercialisable comme des cereales pour l'alimentation humaine. m. II faut se rappeler que les ventes sont donnees nettes de la taxe de transaction. S'il en etait autrement, iAy aurait un poste pour les taxes de transaction dans le compte financier, mais comme il s'agirait d'un transfert direct, ce poste n'aurait pas sa place dans le compte economique. Dans les comptes financiers, les biens d'equipenment sont souvent donnes droits inclus. Lorsqu'il en est ainsi, il faudra deduire ces droits avant de calculer la valeur economique et ne pas les introduire comme poste separe dans les comptes economiques. n. On admet que les biens d'equipement sont nets de droits (ces droits font l'objet d'un poste separe) et qu'ils se composent entierement d'articles donnant lieu a des echanges internationaux bien que le cout d'installation comprenne certainement des depenses d'articles ne donnant pas lieu a des echanges. Dans lannee z, les chiffres negatifs portes pour les biens d'equipement representent la valeur residuelle. o. Oni admet que ces postes comprennent uniquement des elements ne donnant pas lieu a transaction sur le marche international. p. On admet que ces postes comprennent entierement des elements donnant lieu a transaction sur le marche international. q. Les paiements pour le service de la dette sont calcules pour la deuxieme annee d'un pret de 1 000 unites sur 12 ans a 12% d'interet en admettant des versements constants de 161 unites par an. r. On admet que l'imp6t direct se calcule a hauteur de 40% par an du benefice avant imp6t. Le compte d'exploitation type donne ci-apres au Tableau 9-8 suit le cadre du Tableau 5-2. L'amortis- sement est reparti lineairement sur dix ans et ne porte que sur un investissement de 2 000 unites. bruts de la Tableau 9-9. Calcul de la valeur actualiseenette en soustrayant la valeur actualiseedes coats supple'mentaires valeur actualis&ede la productionsupplementaire, Projet d'am,ioration des reseaux d'irrigationde Ilocos, Philippines (Millions de EU) Codts suppl6mentaires > Coefficient Valeur Valeur de la Coefficient Valeur F-onctionnement d'actuali- actua- production d'actuali- actua- m Capitaux et Produc- Cofits sation lisee supple'mentaire sation lis6ee C: Annee investis entretien tion bruts 12% 12% (avantagesbruts) 12% 12% c z I1,09 0 0 1,09 0,893 0,97 0 0,893 0 2 4,83 0 0 4,83 0,797 3,85 0 0.797 0 3 5,68 0 0 5.68 0,712 4,04 0 0,712 0 4 4,50 0 0 4,50 0,636 2,86 0 0,636 0 5 1,99 0 0 1,99 0,567 1,13 0 0,567 0 6 0 0.34 0,33 0.67 0,507 0,34 1,67 0,507 0,85 7 0 0,34 0,63 0,97 0,452 0,44 3,34 0,452 1,51 8 0 0.34 0,96 1,30 0.404 0,53 5,00 0,404 2,02 9 0 0,34 1,28 1,62 0,361 0,58 6,68 0,361 2,41 10-30 0 0,34a 1,61a 1,95' 2,727" 5,32 8,38~' 2,727" 22,85 Total 18,09 8,50 37,01 63,60 8,056 20,06 192,67 8,056 29,64 nette d 12 pour cent Valeur actualis&e = 29,64 $EU - 20,06 $EU = + 9,58 $EU SEU: dollars des Etats-Unis. a. Montant annuel pour les annees 10 3 30 comprises. Pour parvenir au total, ce Source: D'apres le document de la Banque mondiale ((Philippines, 6valuation du montant doit figurer 21 fois. projet I d'amelioration de reseaux d'irrigation nationauxo), 1488 a (Washington, b. Coefficient de valeur actuelle pour une antuit6 donn6ecpour les annees 10 3 30 D.C. 1977; diffusion restreinte), Annexe 20, Tableaux 2 et 6). comprises. Voir Ic paragraphe oValeur actualis6e d'une s6rie de rentrees futures>> pour la m6thode de calcul utilisee. COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 369 lions de dollars des Etats-Unis pour une periode de cinq ans. Apres cela, les cofits annuels d'exploitation et d'entretien doivent s'elever a une somme equivalente a 0,34 million de dollars EU. Les avantages consistent en une augmentation de la production vegetale. Nous allons effectuer l'analyse de ce projet sur la base d'une duree de vie de 30 ans. (Il y a peu de raisons de prolonger cette duree; nous reviendrons sur ce point au paragraphe (Duree de la periode d'un projet>>). Dans le Tableau 9-9, la valeur actualisee de la production supplemen- taire (flux des avantages bruts) au taux de 12% est de 29,64 millions de dollars EU. De meme, la valeur actualisee du flux des coats bruts au taux de 12% est de 20,06 millions de dollars EU. La difference entre les deux, soit 9,58 millions de dollars EU, est la valeur actualisee nette au taux de 12% (29,64 - 20,06 = 9,58). Deux points sont a noter en ce qui concerne la disposition des Tableaux 9-9 et 9-10 et le mode de calcul. A la ligne 10-30 ans, aux colonnes cofits et avantages non actualis6s, on trouve un montant annuel. Pour obtenir le total gen6ral non actualise, ce montant annuel doit etre inscrit pour chacune des annees 10-30 ans, soit 21 fois. Par contre, a la meme ligne 10-30 ans, le chiffre de la valeur actualisee n'est pas un montant annuel. C'est, plus exactement, la valeur totale actuali- see du flux pour l'ensemble de la periode de vingt et un ans. Cette disposition adoptee pour les tableaux est valable pour les Chapitres 9 et 10. Il convient de noter egalement qu'on ne peut pas obtenir la valeur actualisee en multipliant le total des facteurs d'actualisation par le total du flux des coats ou des avantages. Dans le flux des couts bruts du Tableau 9-9, par exemple, la valeur actualisee de 20,06 millions de dollars EU ne peut etre obtenue en multipliant le total non actualise des couits bruts, 63,60 millions de dollars EU, par le total des facteurs d'actualisation, 8,056 (63,60 x 8,056 = 20,06). Il faut proceder, h, annee par annee. Inclure le total des facteurs d'actualisation dans les tableaux a uniquement une valeur de contr6le interne. L'analyste sait qu'il a correctement determine ces facteurs si ceux-ci augmentent le coefficient de valeur actuelle pour une annuit6 donnee a la derniere annee du projet. Bien que l'on puisse calculer la valeur actualisee nette en retranchant la valeur actualis6e totale du flux des avantages de la valeur actualis6e totale du flux des couits, il est plus facile et plus courant de la calculer en actualisant le flux des avantages supplementaires nets (ou Cash Flow suppl6mentaire). Le Tableau 9-10 montre a partir de l'exemple de l'irrigation aux Philippines la maniere de proceder. Le couit supplemen- taire brut pour chaque ann6e est soustrait de la valeur de la production supplementaire afin d'obtenir les avantages supplementaires nets ou Cash Flow. Ainsi, pour l'annee 1, le couit supplementaire brut est de 1,09 million de dollars EU et il n'y a pas de production supplementaire, les avantages suppl6mentaires nets ou Cash Flow sont donc de -1,09 million de dollars EU (0 - 1,09 = -1,09). Prenons un autre exemple: pour l'annee 7, le couit supplementaire brut est de 0,97 million de dollars EU et la valeur de la production supplementaire se monte a 3,34 millions de dollars EU; les avantages suppl6mentaires nets ou Cash Tableau 9-10. Calcul de la valeur actualisee nets (Cashflow), duflux des avantagessupplementaires nette par l'actualisation Projet Ilocos (Millions de SEU) Coats supplementairesdu prqjet Production Avantages Coefficient Valeur supplhmentaire supple'nentaires d'actuali- actua- C Capitaux Fonctionnemnent Produc- Coats (avantages nets sation lis~e Annee investis et entretien tion bruts bruts) (cashflow) 12% 12% C 1 1,09 0 0 1,09 0 - 1,09 0,893 - 0,97 2 4,83 0 0 4,83 0 - 4,83 0,797 - 3,85 3 5,68 0 0 5,68 0 - 5.68 0,712 - 4,04 4 4,50 0 0 4,50 0 - 4,50 0,636 - 2,86 5 1.99 0 0 1,99 0 - 1,99 0,567 - 1,13 6 0 0,34 0,33 0,67 1,67 + 1,00 0,507 + 0,51 7 0 0,34 0,63 0,97 3,34 + 2,37 0,452 + 1,07 8 0 0,34 0,96 1,30 5,00 + 3,70 0,404 + 1,49 9 0 0,34 1,28 1,62 6,68 + 5.06 0,361 + 1,83 10-30 0 0,34a 1,61d 1,95d 8,38a + 6,43 2 ,7 2 7 b + 17,53 Total 18,09 8,50 37,01 63,60 192,67 + 129,07 8,056 + 9,58 Valeur actualisce nette d 12% + 9,58 SEU ± Source. Comme pour le Tableau 9-9. b. Coefficienlt dc valeur actuelle pour une annuite donn6e pour les annees 10 30 a. Montant annuel pour les ann6es 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, cc comprises. Voir rn6thode de calcul au paragraphe <( Valeur actualisee d'une s6rie de montant doit figurer 21 fois. rentrees futures,>. COIMPARAISON D)ES COUTS ET DES AVANTAGES 371 Flow atteignent donc +2,37 millions de dollars EU (3,34 - 0,97 = 2,37). Si l'on ajoute les valeurs actualisees du flux des avantages supple- mentaires nets ou Cash Flow, on obtient une valeur de +9,58 millions de dollars EU. C'est exactement le chiffre que nous avons recueilli en soustrayant la valeur actualisee du cout supplementaire brut de la valeur actualisee de la production suppl6mentaire dans le Tableau 9-10. Calcu- ler d'abord les avantages suppl6mentaires nets ou Cash Flow, puis les actualiser, reste cependant la methode de calcul la plus simple. Les mesures de Cash Flow actualise comme la valeur actualisee nette, le taux de rentabilite interne, ou le ratio avantages nets-investissement offrent cette commodite considerable que la transformation en valeurs nettes peut se produire a n'importe quel stade du calcul. Pour obtenir les avantages supplementaires nets, l'analyste peut retrancher les couts bruts des avantages bruts, le cout d'investissement des avantages nets ou suivre toute autre m6thode de calcul repondant aux besoins de l'analyse, a la seule condition qu'il n'y ait pas de double comptabilisa- tion. Par contre, pour le ratio avantages-couts, que nous verrons plus loin dans ce chapitre, la maniere dont les coults et les avantages sont ramenes a une valeur nette apporte une difference dans la valeur du ratio. (Dans le paragraphe consacre au ratio avantages-couts, nous trouverons une application numerique de ce fait). Supposons, par exemple, que nous nous trouvions en presence d'une valeur actualisee nette negative. Dans ce cas, au taux d'actualisation admis, la valeur actualisee du flux des avantages serait inferieure a la valeur actualisee du flux des coats - ce qui ne permet pas de recuperer l'investissement. I1 serait alors pref6rable de placer l'argent dans une banque au taux d'interet admis (ou, plus vraisemblablement de le placer dans un meilleur projet) plutot que de l'investir dans le projet analyse. Le critere de selection classique des projets sur la base de leur valeur actualisee nette amene a accepter tous les projets independants dont la valeur nette est nulle ou positive apres actualisation au cout d'opportu- nite du capital. (Les projets independants sont ceux qui ne s'excluent pas les uns les autres; des projets qui s'excluent les uns les autres sont d'une nature telle que la mise en ceuvre de l'un d'entre eux exclut obligatoirement l'existence d'un autre projet). 11 est evident qu'un des problemes de cette methode est que le critere de selection ne pourra s'appliquer que si le cout d'opportunite du capital est connu de maniere relativement satisfaisante. Comme le critere de la valeur actualisee nette est une mesure non pas relative mais absolue, il ne permet pas de classer les divers projets independants qui seraient acceptables les uns par rapport aux autres. Un petit projet tres seduisant peut avoir une valeur actualisee nette moindre qu'un grand projet qui ne serait acceptable qu'a la limite. Le fait est sans importance pourvu que les deux projets aient une valeur actualisee nette positive, que la capacite et les ressources administratives soient suffi- santes pour les realiser tous les deux et qu'ils ne s'excluent pas mutuel- lement. Selon notre critere de selection, nous devrions les realiser tous les deux car il y aura suffisamment d'argent si le cout d'opportunite du capital a et correctement estim6. L'incapacite de les entreprendre tous Tableau 9-11. Calcul du taux de rentabilite interne, Projet Ilocos (Millions de SEU) Coats supplementairesdu projet Coefficient Production Avantages Valeur d'actuali- Valeur ajoutee Vateur supplemen- actua- > Capitaux 1Fonctionnement Coats sation actualisee (avantages actuelle taires nets lisde > Annee investis et entretien Production bruts 18% 18% bruts) 18% (cast flow) 18% (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (II) zC I 1,09 0 0 1,09 0.847 0,92 0 0 1,09 --0,92 2 4,83 0 0 4,83 0,718 3,47 0 0 4,83 3,47 o 3 5,68 0 0 5,68 0,609 3,46 0 0 -- 5,68 3,46 4 4,50 0 0 4,50 0,516 2,32 0 0 - 4,50 -2,32 5 1,99 0 0 1,99 0,437 0,87 0 0 - 1,99 -0,87 6 0 0,34 0,33 0,67 0,370 0,25 1,67 0,62 + 1,00 + 0,37 7 0 0,34 0,63 0,97 0,314 0,30 3,34 1,05 + 2,37 +0,74 8 0 0,34 0,96 1,30 0,266 0,35 5,00 1,33 + 3,70 i 0,98 9 0 0,34 1,28 1,62 0,225 0,36 6,68 1,50 + 5,06 + 1,14 10-30 0 0,34' 1,61" 1,95" 1,214"' 2,37 8,38, 10,17 + 6,43 +±7,81 Totaf 18,09 8,50 37,01 63,60 5,516 14,67 192,67 14,67 + 129,07 0 Valeur actualiseenette d 18% = $EU 14,67 - $EU 14,67 = $EU 0 Taux de rentabiliteinterne = 18% Source: Comme pour le Tableau 9-9. b. Coefficient de valcur actuclie pour une annuit6 donn6e pour les ann6es 10 3 30 a. Montant annuel pour les ann6es 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, ce comprises. Voir m6thode de calcul au paragraphe (4 Valeur actualis6e d'une s6rie de montant doit figurer 21 fois. rentr6es futures COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 373 les deux par manque de fonds ou de ressources administratives signifie- rait que le cofit d'opportunite du capital a ete estime trop bas. La bonne formule, dans ce cas, consiste a elever l'estimation jusqu'a ce que le choix ne porte plus que sur des projets dont la valeur actualisee nette est nulle ou positive et pour lesquels , en fait, on dispose juste de fonds suffisants pour les investissements. La valeur actualisee nette constitue egalement le critere de selection prfe6re pour choisir entre des projets qui s'excluent mutuellement, parce que l'application du taux de rentabilite interne a ce genre de projets peut etre source d'erreur (voir Chapitre 10, paragraphe ) (Merrett et Sykes, 1963, p. 38). Le taux de rentabilite interne est une mesure tres utile de la valeur des projets. C'est lui que la Banque mondiale emploie pratiquement pour toutes ses analyses economiques et financieres de projets; la plupart des autres etablissements financiers internationaux font de meme. En vue d'eviter une confusion entre l'emploi du taux de rentabilite interne pour l'analyse financiere et l'emploi de ce meme taux pour l'analyse economique, nous introduirons une terminologie distincte. Lorsque le taux de rentabilite interne servira a l'analyse financiere, nous l'appelerons < Taux de rentabilite financiere o et lorsqu'il servira a l'ana- lyse economique, nous l'appelerons < Taux de rentabilite 6conomique. >> Toutefois, lorsque nous aurons a considerer la methodologie, nous dirons seulement o Taux de rentabilite interne. »> Pour montrer comment le taux de rentabilit6 interne se calcule, nous pouvons reprendre l'exemple du Projet d'am6lioration des r6seaux d'irrigation de la region d'Ilocos aux Philippines dont nous avons tire au Tableau 9-10 les avantages supplementaires nets (ou Cash Flow supplementaire). Cette fois-ci cependant, au lieu d'actualiser a 12 %, nous actualiserons a 18% comme a la colonne 11 du Tableau 9-11. En choisissant le taux d'actualisation de 18%, nous avons ramene la valeur actualis6e nette du projet a zero. Autrement dit, au taux d'actualisation de 18%, ce projet s'equilibre exactement: il permettra de reconstituer tout le capital et les couits de fonctionnement depenses pour lui et, en meme temps, il procurera 1 8 % pour l'emploi de notre argent. 374 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Nous placant d'un autre point de vue encore, nous pourrions nous demander quel taux d'int&r&tce projet rapportera, autrement dit, quelle sera la capacite de gain de l'argent investi dans ce projet? Cette capacite de gain est le taux de rentabilite interne. Dans la mesure de la valeur des projets par le taux de rentabilite interne, le critere de selection classique consiste a accepter tous les projets independants qui pr6sentent un taux de rentabilite interne egal ou sup6rieur au cofit d'opportunite du capital. Attention cependant! Dans le cas de projets incompatibles, la compa- raison directe des taux de rentabilite interne peut conduire a un choix errone dans l'investissement. On peut eviter ce danger en se servant du critere de la valeur actualisee nette ou en actualisant les diff6rences de cash flow des divers projets (voir Chapitre 10, paragraphe 50 >50 1 10 0 12 21 28 34 40 50 >50 20 7 16 23 28 34 38 47 >50 5 - 0 10 19 25 30 40 49 2 10 0 11 18 24 29 34 42 48 20 6 14 20 25 29 33 40 46 5 - 0 9 15 21 25 33 40 3 10 0 10 16 21 26 29 36 41 20 6 13 18 23 26 29 35 40 5 - 0 7 13 18 22 28 34 4 10 0 9 15 19 23 26 31 36 20 6 12 17 21 24 26 31 35 5 - 0 7 12 16 19 25 29 5 10 0 8 13 17 21 23 28 32 20 5 12 16 19 22 24 28 31 Ce tableau suppose des flux + 60- d'avantages supplementaires nets + 4 normalises presentant le profil de + 40 temporalite general ci-contre. + 20- DE-20-| 4-4 Source: D'apres Schaefer-Kehnert (1979). supplementaires nets negatifs totaux donnait 0,33, nous devons inter- poler ces avantages entre 1 6 % et 19%. Comme 0,33 est egal aux trois dixiemes de l'intervalle entre 0,3 et 0,4, nous devons retenir trois dixi&mes de l'intervalle entre 16% et 19%, soit environ 0,9%, ce qui donne pour le taux de rentabilite interne une estimation initiale de 16 ,9 %, chiffre que nous arrondissons au nombre entier le plus proche, soit 17%. (Nous agissons ainsi parce que nous voulons nous servir de cette estimation pour calculer notre taux d'actualisation initial et que, le plus souvent, les tables d'actualisation ne comportent pas de taux exprimes sous forme decimale). Tableau 9-13. Calcul du taux de rentabiliteinterne montrant l'interpolation, Projet Ilocos (Millions de X EU) Couts supplementairesdu projet Production Avantages Coefficient Valeur Coefficient Valeur supplhmentaire supplementaires d'actuali- actua- d'actuali- actua- n Capitaux Fonctionnement coats (avantages nets sation lise5e sation lis&e Annee investis et entretien Production bruts bruts) (cashflow) 16% 16% 20% 20%0> 01 I 1,09 0 0 1,09 0 - 1,09 0,862 - 0,94 0,833 -0.91 _ 2 4,83 0 0 4,83 0 - 4,83 0,743 - 3,59 0,694 - 3.35 z 3 5,68 0 0 5,68 0 - 5,68 0,641 - 3,64 0,579 3,29 0 4 4,50 0 0 4,50 0 - 4,50 0,552 - 2,48 0,482 -2,17 5 1.99 0 0 1,99 0 - 1,99 0,476 - 0,95 0,402 -0,80 6 0 0,34 0,33 0,67 1,67 + 1,00 0,410 + 0,41 0,335 +0,34 7 0 0,34 0,63 0,97 3,34 + 2,37 0,354 + 0,84 0,279 + 0,66 - 8 0 0,34 0,96 1,30 5,00 + 3,70 0,305 + ,1 3 0,233 + 0,86 0 9 0 0,34 1,28 1,62 6,68 + 5,06 0,263 + 1,33 0,194 + 0,98 > 10-30 0 0,34' 1,61" 1,95" 8,38' + 6,43" 1,570" + 10,10 0,948" + 6,10 > Total 18,09 8,50 37,01 63,60 192,67 + 129,07 6,176 + 2,21 4,979 - 1,58 Tauxderentabiliulnterne (Rentabilitc'cconorniqiueinterne) 16 + 4[2.21 - (2.21 + 1.58)] = 16 + 4(2,21 - 3.79) - 16 + 4(0.58) - 18.32 = 18% / Source: Comme pour le Tableau 9-9. b. Coefficient de valeur actuelle pour une annuite donnee pour les annees 10 a 30 a. Montant annuel pour les annees 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, ce comprises. Voir methode de calcul au paragraphe o(Valeur actualisee d'une seric de montant doit figurer 21 fois. rentrees futures. a - 378 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET I1 est caracteristique, cet exemple le confirme, que notre estimation initiale du taux de rentabilite interne sera quelque peu erron6e et, cet exemple mis a part, aucun pourcentage arrondi ne ramenera le flux d'avantages supplementaires nets (Cash Flow) a zero exactement. Nous aurons a trouver le pourcentage d'actualisation arrondi qui est un peu trop faible et celui qui est un peu trop fort, puis nous devrons interpoler entre les deux pour trouver le taux de rentabilite interne. Nous pouvons proceder comme il est indique au Tableau 9-13. Nous utilisons notre estimafion initiale du taux de rentabilite interne pour determiner la valeur actualisee du flux des avantages supplementaires nets. Si nous utilisions une table d'actualisation detaillee comme les Tables d'interets composes et d'actualisation (Gittinger, 1979), nous etabli- rions notre taux initial d'actualisation a 17%. Si au contraire nous preferons utiliser les tables resumees a trois chiffres de l'Annexe B, il nous faudra choisir notre actualisation initiale entre 16% et 18% puis- qu'il n'y a pas de colonne pour 17%. Notre estimation initiale etait 16,9%, ce qui est plus pres de 16% que de 18%, nous choisissons donc notre actualisation initiale a t6%. En l'occurrence, nous constatons que la valeur actualisee a 16% est de +2,21 millions de dollars EU. Lorsque la valeur actualisee du flux des avantages suppl6mentaires nets est positive, nous savons qu'a ce taux d'actualisation la valeur actualisee des avantages du projet est superieure a la valeur actualis6e des coats. Le projet pourrait donner un taux d'intr&t plus eeve tout en permettant de reconstituer les ressources investies. Par suite, nous savons que 16% est une estimation trop faible du taux de rentabilite interne de ce projet. Nous avons maintenant besoin d'une autre estimation du taux de rentabilite interne qui soit par exces. Dans la pratique, il vaut mieux ne jamais interpoler entre des pourcentages distants de plus de cinq points, car des intervalles superieurs peuvent facilement amener a une erreur. Cinq points additionnels nous donneraient une estimation du taux de rentabiiite interne de 21%. Comme les tables de l'Annexe n'ont pas prevu 21%, si nous voulons calculer d'apres ces tables, nous devons necessairement choisir soit 20%, soit 22%. Si nous actualisons a 20%, nous obtenons une valeur actualis6e du flux d'avantages supplemen- taires nets de -1,58 millions de dollars. Nous savons que si la valeur actualisee du flux des avantages supplementaires nets est n6gative, la valeur actualisee du flux des couits a ce meme taux d6passe celle du flux des avantages. Le projet ne peut pas a la fois assurer un taux d'int6ret aussi eleve et reconstituer les ressources investies. Oui, precisement, se situe le taux de rentabilite interne vrai? Nous pourrions le degager en retrecissant successivement nos limites jusqu'a ce que nous ayons trouve un taux d'actualisation tel que la somme soit 6gale a z6ro. Mais, pour ce faire, il faudrait une serie de calculs r6pet6s et de coefficients d'actualisation fractionnaires pour lesquels il n'existe pas de tables. Des lors, nous recourons a l'interpolation pour estimer la valeur vraie (nous l'avons deja dit, interpoler c'est simplement trouver la valeur intercalaire entre deux taux d'actualisation prealablement choi- sis. De nombreux lecteurs ont peut-etre appris a interpoler dans leurs COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 379 cours secondaires de trigonometrie; la methode decrite ici est exacte- ment la meme). Pour rechercher par interpolation la valeur du taux de rentabilite interne entre taux d'actualisation dont l'un est trop eleve et l'autre trop faible, on procede ainsi: Valeur actualisee des avantages supplementaires nets (Cash Flow) au taux Taux Taux Difference d'actualisation le plus faible de = d'actualisation + entre les deux Somme des valeurs rentabilite le plus taux Stmme des flux interne faible d'actualisation actualnsaesdes flux d'avantages supplementaires nets (Cash Flow), aux deux taux d'actualisation, sans tenir compte des signes On a appliqu6 cette regle aux calculs presentes dans le bas du Tableau 9-13. Le taux d'actualisation le plus faible est 16%. La diff6rence entre les deux taux, soit 16% et 20%, est 4%. La valeur actualis6e du Cash Flow au taux le plus faible de 16% est 2,21 millions de dollars; la valeur actualisee au taux le plus eleve est de -1,58 million de dollars EU. La somme des valeurs actualisees des flux aux deux taux d'actualisation, sans tenir compte des signes, s'eleve a 3,79 millions de dollars (2,21 + 1,58 = 3,79). D'oi: Taux de rentabilit6 interne = 16 + 4( 2'2) 16 + 4(0,58) = 18,32 18% Comme on l'a dit, il est preferable de ne pas essayer d'interpoler lorsque la distance entre les pourcentages exc&de 5 points. Le taux de rentabilite economique ou financier doit toujours etre arrondi a l'unite de pourcentage la plus voisine, car 6tant previsionnelles, les donnees de base ne justifient jamals une precision plus grande. L'interpolation entre des taux d'actualisation qui entourent le taux de rentabilite interne vrai conduit touj ours a surestimer quelque peu ce taux. Ceci tient au fait que notre technique d'interpolation lin6aire suppose que, lorsque l'on passe d'un taux d'actualisation a un autre, le taux de rentabilite interne change en ligne droite. En fait, la valeur vraie du taux de rentabilite interne est une fonction curvilineaire concave, comme le montre la Figure 9-2. L'erreur introduite par cette interpola- tion est en general petite; elle disparait lorsqu'on arrondit le resultat a l'unite de pourcentage la plus voisine. 11 demeure, cependant, qu'il faudra touj ours v6rifier le nombre auquel on arrive. I1est tres facile de le faire puisque l'erreur d'interpolation diminue au fur et a mesure que l'on approche d'un des deux taux d'actualisation entre lesquels on interpole. Une methode de verification qui epargne des calculs compli- 380 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Figure 9-2. Erreur d'interpolation, Projet d'irrigation dejatiluhur, Indonesie - 1,50 + 1.45 + ±1,00 valeur estime par interpo ise 0 C -0,12 - -0.51 15% 160/m 170/r r 18% 19Op 20% Taux d'actualisation Rp -Roupies indon6siennes. Source: D'apr&s le documentde laBanque mondiale, Irrigation o Djatiluhur Project, >oPa-37 (Washington, D.C.,1970, diffusion restreinte), p. 26 etAnnexe10,p. 1. Depuis la parution de ce rapport, Djatiluhur s'crit d'sormais jatiluhur, d la suited'unereformede s'orthographe. quls consiste a se servir du taux de rentabilite interne qui vient d'&re estim6 par interpolation pour actualiser une fois de plus le flux des avantages supplementaires nets. On pourra alors interpoler entre le taux de rentabilit6 interne d6ja estim6 et le plus bas des taux d'actualisa- tion utilis6s pr6c6dernment. On peut suivre cette d6marche dans le Tableau 9-14 (Proj'et d'irrigation de jatiluhur en Indon6sie). L'interpo- lation entre 15% et 20% donne un taux de rentabilit6 interne estirn6 de 19%. L'actualisation ~ 19% du flux des avantages suppl6mentaires nets donne une valeur actualis6e negative 6gale a -0,21 milliard de roupies (Rp). En interpolant a nouveau entre 15% et 19%, on trouve 18,48% que l'on doit arrondir a l'unite de pourcentage la plus proche, soit 1 8 %. Puisque nous savons que l'interpolation n'introduit qu'une tres faible erreur a ce stade, mais qu'elle surestime neanmoins 1egerement le taux de rentabilite vrai et, de plus, puisque nous avons arrondi a l'unite de pourcentage inferieure pour tenir compte de l'erreur, nous pouvons nous en tenir la sans crainte. Dans le Tableau 9-14 cependant, a titre d'illustration, on a proc6de a une v6rification supplementaire en inter- polant entre 18% et 1 9 %. A 18% la valeur actualisee est positive alors qu'a 19% elle est negative. Le taux de rentabilitc interne arrondi a l'unite la plus proche doit donc etre l'un ou l'autre de ces deux taux. Puisque la valeur interpolee entre 18% et 19% est 19,36% et que nous la Tableau 9-14. Calcul du taux de rentabiliteinterne illustrant l'interpolation, Projet dejatiluhur, Indonesie (Milliards de Rp) Coef- Coef- Coef- Coej- Avantage ficient Valeur ficient Valeur ficient Valeur ficient Valeur Coats Avantages suppIlmen- d'actua- actua- d'actua- actua- d'actua- actua- d'actua- actua- suppl- supplemen- taires nets lisation lisee lisation lis&e lisation lisee lisation lisee Annee mentaires tairesa (cashflow) 15% 15% 18% 18% 19% 19% 20% 20% 1 0.5 - 0,5 0,870 - 0,44 0,847 - 0,42 0,840 - ,042 0,833 - 0,42 0 2 2,1 0,4 - 1,7 0,756 - 1,29 0,718 -1,22 0,706 - 1,20 0,694 - 1,18 > 3 3,7 0,7 - 3,0 0,658 - 1,97 0,609 - 1,83 0,593 - 1,78 0,579 - 1,74 4 3,7 1,3 - 2,4 0,572 - 1,37 0,516 - 1,24 0,499 - 1,20 0,482 - 1,16 5 2,0 1,9 - 0,1 0,497 - 0,05 0,437 - 0,04 0,419 - 0,04 0,402 - 0,04 Z 6 0,5 2.2 + 1,7 0,432 +0,73 0,370 +0,63 0.352 +0,60 0.335 +0,57 7-30 0,5b 2,6b + 2,1 b 2,782c + 5,84 2,019' + 4,24 1,825' + 3,83 1,653 + 3,47 n Total 24,5 68,9 +44,4 6,567 + 1,45 5,516 +0,12 5,234 -0,21 4,978 -0,50 0 Tauxderentabilitointerneen interpolantentre15% et20%: 15 + 5(1,45 1,95) = 15 + 5(0.74) = 15 + 3,70 = 18,70 = 19% Tauxderentabiliteinterneen interpolantentre15% et 19%: 15 + 4(1.45 1,66) = 15 + 4(0,87) = 15 + 3,48 = 18,48 = 18% & Tauxderentabiliteinternieen interpolantentre18% et 19%: 18 + (0,12 0,33) = 18 + 0,36 = 18,36 = 18% Rp: Roupies indonesiennes. b. Montant annuel pour Ics ann6es 7 a 30 comprises. Pour aboutir au total de la z Source: MWme que pour le Tableau 9-9. colonne, ce montant doit figurer 24 fois. > a. Suppose que seule la maitrise de 1'eau est amelior6e, sans augmentation de c. Coefficient de valeur actuelle pour une annuitu donnee pendant les ann6es 7 a 1'emploi de facteurs de production modernes. 30 comprises. Voir m6thodc de calcul au paragraphe oValeur actualis6c d'une serie de rentr6es futures.,) 382 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET savons legerement au-dessus du taux vrai, nous pouvons dire, sans hesitation, que le taux de rentabilite interne arrondi a l'unite de pour- centage la plus proche doit necessairement &tre 18%. Reinvestissementdes revenus On reproche souvent a la methode du taux de rentabilite interne d'etre fondee sur l'hypothese implicite que tous les revenus du projet seront r6investis au taux de rentabilite interne. Il n'en est pas ainsi en fait. Au contraire, comme nous l'avons not6, le taux de rentabilite interne est correctement defini comme etant (Mer- rett et Sykes, 1963, p. 38). Les revenus preleves sur un projet pourront etre reinvestis a n'importe quel autre taux ou consommes sans pour autant affecter le taux de rendement interne du projet. Dans certains cas, la critique sur l'investissement porte sur des projets de duree differente. Entre deux projets, l'un prevu pour 10 ans et qui rapporterait 40%, et l'autre prevu pour 20 ans avec un rendement de 20%, lequel est pr6ferable? La comparaison directe ferait apparaitre que c'est la formule qui offre le plus haut rendement pour la periode la plus courte. Mais si l'on suppose qu'il n'y aura pas de projet a haut rende- ment dans lequel reinvestir les fonds engendres par le projet de plus courte dur6e, il serait alors possible que la rentabilite etalee sur 20 ans soit maximisee en investissant dans le projet a plus faible rendement mais a plus longue duree. Dans ce cas, la d6cision d'investissement repose sur les hypotheses de l'analyste en ce qui concerne les possibilites du projet a 10 ans de distance. La decision d'investir pourrait etre commandee par la determination de la valeur actualisee nette ou le taux de rentabilite interne des couits et des benefices escompt6s pour l'ensem- ble des 20 ann6es, par exemple, un projet de vingt ans contre deux projets de dix ans. Possibilitede plusieurs taux de rentabiliteinterne Dans certains cas - extremement rares en agriculture - il peut y avoir plusieurs taux d'actualisation tels que la valeur du flux d'avan- tages nets actualis6s (Cash Flow) soit 6gale a zero. Cette possibilite a donne lieu a de nombreuses critiques (g6neralement exagerees) du taux de rentabilite interne en tant que mesure actualisee de la valeur des projets. (Aucun probleme de ce genre n'existe avec les autres mesures de la valeur des projets 6tudiees dans ce chapitre). Il faut tout un concours de circonstances pour qu'il y ait plus d'une seule solution pour determiner le taux de rentabilite interne; ilfaut qu'a la suite d'une periode durant laquelle les Cash Flows positifs ont ete suffisamment importants pour que la valeur actualis6e cumulee jus- qu'alors soit positive, les Cash Flows deviennent n6gatifs en sorte que la valeur actualisee en to du Cash Flow d'une annee ulterieure (calcule comme d'habitude) soit n6gative. Dans ce cas, il peut y avoir - mais COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 383 pas necessairement - plus d'un seul taux d'actualisation pour ramener a zero la valeur actualisee du Cash Flow. On rencontre parfois dans les projets agricoles des Cash Flows ou avantages supplementaires nets qui sont negatifs certaines ann6es. Ils peuvent apparaitre, par exemple, lorsque les pompes d'un reseau d'irri- gation doivent etre remplacees, ou, dans un projet de culture, au d6but de la p6riode de plantation. D'habitude cependant, il faudra que les Cash Flows negatifs apparaissant tardivement dans la vie du projet soient suffisamment importants pour qu'il y ait plusieurs solutions. Il n'y aura presque jamais pluralite de solutions si les Cash Flows sont negatifs pendant une annee seulement ou dans la derniere ou les deux dernieres annees du projet. Ce type de situation ou des Cash Flows negatifs importants apparais- sent apres la p6riode d'investissement initial du projet est rare en agri- culture, mais peut se rencontrer dans des projets concernant les res- sources naturelles. Pour montrer comment il peut exister un grand nombre de solutions, nous emprunterons un exemple de ce genre de projets a Grant et Ireson [1964, pp. 509-510]. Supposons que l'on offre a baill une societe petroliere un groupe de puits dont les r6serves primaires sont proches de l'epuisement. La condition principale du marche est que la societe p6troliere soit prete a injecter de l'eau dans le r6servoir afin de rendre possible une r6cuperation secondaire lorsque les reserves primaires seront epuisees. Le bailleur doit recevoir une rede- vance uniforme pour tout le petrole produit, que celui-ci provienne de reserves primaires ou secondaires. Aucun paiement immediat n'est exige de la societe petroliere. La societe estime qu'elle realisera 50 000 dollars EU chaque annee pendant cinq ans avant que les reserves primaires ne solent epuisees. Elle devra depenser ensuite 800 000 dollars pour le projet d'injection d'eau - il s'agit la d'un Cash Flow negatif important. Une fois le projet termine, la soci6t6 recueillera 100 000 dollars par an pendant les quinze annees suivantes. Le calcul du taux de rentabilit6 interne est presente dans le Tableau 9-15. Du point de vue de l'analyse des projets agricoles, il ne s'agit que d'un cas d'ecole sans importance pratique. En fait, dans la realite, je n'ai jamais rencontre d'exemple de ce type dans des projets agricoles. Si le lecteur en trouve un, je lui serais reconnaissant de m'en faire part. Si un tel cas se pr6sente dans un projet agricole, le probleme analytique pourra etre resolu, soit par la methode du rendement prolonge, soit par la methode du taux d'interet auxiliaire. Ces methodes sont 6tudiees par Merrett et Sykes (1963, pp. 158-165) et Grant et Ireson (1970, pp. 546- 565). A quel moment doit-on calculer le taux de rentabilitW? Les calculs du taux de rentabilite interne peuvent se faire a n'importe quel moment; on obtiendra le meme taux quel que soit l'instant choisi. Dans nos exemples, nous avons toujours calculI a partir de to vers le futur car le calcul est ainsi plus simple. Mais si l'on prenait la fin du projet par exemple, on pourrait augmenter toutes les valeurs du flux Co Tableau 9-15. Calcul du taux de rentabilite interne dans le cas d'une pluralihM de solutions, Projet d'exploitation peroliere (Milliers de $ EU) hi c Avantages Coef- Coef- Coef- Coef- q supple- ficient Valeur ficient Valeur ficient Valeur ficient Valeur c mentaires d'artua- actua- d'actua- actua- d'aetua- actua- d'actua- actua- hi nets lisation listee lisation lisee lisation lis&e lisation Iis6e 0 Annee (cash-flow) 20% 20% 25% 25% 40% 40% 45% 45% 1-4 + 50 2,589 + 129 2,362 + 118 1,849 + 92 1,720 + 86 5 -750 0,402 -302 0,328 -246 0,186 - 140 0,156 - 117 6-20 + 100 1,879 + 188 1,265 + 126 0.462 + 46 0,345 + 34 Total + 950 4,870 + 15 3,955 - 2 2,497 - 2 2,221 + 3 Source: Grant et Ireson (1964, p. 509). COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 385 des avantages supplementaires nets (Cash Flow) en les multipliant par des coefficients d'inter&ts composes, et trouver un taux tel que le flux soit 6gal a zero. Si nous choisissions comme to un moment a mi-chemin de la vie du projet, nous pourrions accroitre par des coefficients d'int6- rets composes toutes les valeurs precedant l'instant choisi (de t 5 a t 1 par exemple) et r6duire toutes les valeurs (de t+l a t+1 4 par exemple) en utilisant des coefficients d'actualisation. Une fois encore, nous recher- cherions un taux d'interet tel que le flux des avantages supplementaires nets en to soit egal a zero. Le ratio avantages-couts I1 existe une troisieme mesure actualisee de la valeur d'un projet, c'est le ration avantages-coats que l'on obtient en divisant le flux de la valeur actualisee des avantages par celui de la valeur actualis6e des couits. (On trouvera une definition mathematique plus classique dans l'annexe de ce chapitre). Je voudrais ajouter que les economistes utilisent l'expression <(ratio avantages-cofits>> d'une mani&re assez floue. La moitie du temps, ils parlent de <(ratio cofits-avantages>>. Ici, toutefois, je n'emploierai que l'expression <> pour bien marquer l'op6ration a faire, c'est-a-dire la division des avantages par les couts. Le ratio avantages-cofits n'est pas une pratique courante dans les pays en developpement parce que sa valeur se modifie lorsqu'on passe aux valeurs nettes des couits et des avantages. (Nous verrons plus loin dans ce chapitre l'explication de ce phenomene). Le ratio avantages-couits a etela premiere mesure actualisee de la valeur des projets a etre connue et utilis6e. On l'emploie couramment aux Etats-Unis dans les projets d'approvisionnement en eau, bien qu'il soit de plus en plus remplace par une variante du critere de la valeur actualisee nette. Il est connu de nombreux economistes des pays en developpement qui ont etudie aux Etats-Unis ou qui se sont familiaris6s avec les m6thodes americaines. A partir du moment ou les mesures actualis6es de la valeur des projets ont commence a se repandre dans les pays en developpement, on s'est de plus en plus et de mieux en mieux servi des mesures de cash flow actualise pour calculer la valeur actualis6e nette et le taux de rentabilite interne, et on les a appliquees a l'investissement priv6. Ces mesures ne changent pas, quelle que soit la convention employee pour la transfor- mation en valeurs nettes, elles sont plus faciles a utiliser et ont ete,de ce fait, adoptees par les specialistes du developpement economique. Revenons au projet d'amelioration des reseaux d'irrigation de la region d'Ilocos aux Philippines analyse dans les Tableaux 9-9 a 9-11 pour voir comment on calcule le ratio avantages-couits. Dans le Tableau 9-16, on compare les avantages bruts aux cofits bruts. La valeur actuali- see du flux des coats supplementaires bruts a 12% s'el&ve a 20,06 millions de dollars EU, tandis que la valeur actualisee de la valeur de la production supplementaire ou flux des avantages bruts est de 29,64 millions. En divisant la valeur actualisee du flux des avantages bruts par 00 par comparaisondes avantages bruts et des coats bruts, Tableau 9-16. Calcul du ratio avantages-coats Projet Ilocos (Millions de $ EU) C: Codts supplementairesdu projet Valeur Coefficient de la Coefficient m Exploitation d'actua- Valeur production d'actua- Valeur > Capitaux et Coats Tisation actualisee supplenentaire lisation actualisee > Anne investis entretien Production Bruts 12% 12% (avantages bruts) 12% 12% 11,09 0 0 1,09 0,893 0,97 0 0,893 0e C: 2 4,83 0 0 4,83 0,797 3,85 0 0,797 0 Z 3 5,68 0 0 5,68 0,712 4,04 0 0,712 0 4 4,50 0 0 4.50 0,636 2,86 0 0,636 0 5 1,99 0 0 1,99 0,567 1,13 0 0,567 0 6 0 0,34 0,33 0,67 0,507 0,34 1,67 0,507 0,85 7 0 0,34 0,63 0,97 0,452 0,44 3,34 0,452 1,51 8 0 0,34 0,96 1,30 0,404 0,53 5,00 0,404 2,02 9 0 0,34 1,28 1,62 0,361 0,58 6,68 0,361 2,41 10-30 0 0,34" 1,61 1,95" 2,727l' 5,32 8,38' 2,727" 22,85 Total 18,09 8,50 37,01 63,60 8,056 20,06 192,67 8,056 29,64 Ratio avantages-co0ts d 12 pour cent = 29,64 $ EU: 20,06 S EU = 1,48 Valeur actualiseenette d 12 pour cent = 29,64 $ EU-20,06 S EU = +9,58 $ EU Source: Meme que pour Tableau 9-9. b. Coefficient de valcur actuelle pour une annuite pour les ann6es 10 a 30 a. Montant antnuel pour les ann6es 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, ce Valeur actualis6e d'unie serie de comprises. Voir m6thode de calcul au paragraphe <, montant doit figurer 21 fois. rentr6es futures. , COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 387 celle du flux des coats bruts, on obtient le ratio avantages-couts, soit 1,48 (29,64: 20,06 = 1,48). Le ratio avantages-cofits obtenu est-il inferieur a l'unite? Nous nous trouverions dans un cas oii, au taux d'actualisation admis, la valeur actualisee du flux des avantages serait moindre que celle du flux des couts si bien que l'investissement ne serait pas reconstitue. Il faut remarquer que la valeur absolue du ratio avantages-couits varie avec le taux d'interet choisi. Plus le taux d'int6ret est eleve, plus le ratio avantages-cofits que l'on obtient est petit. Si le taux d'int6r&t est suffi- samment eleve, le ratio avantages-couits devient inferieur a l'unit6. Le critere de selection classique pour la mesure de la valeur d'un projet par le ratio avantages-cofits consiste a accepter tous les projets independants qui pr6sentent un ratio avantages-couits egal ou sup6rieur a un lorsque les flux des avantages et des couits sont actualises au couit d'opportunite du capital. Dans le cas de projets incompatibles, le ratio avantages-coats peut fausser le choix des investissements. On peut tres facilement eviter cet ecueil si l'on utilise le critere de la valeur actualis6e nette pour les projets de ce type. Un des atouts du ratio avantages-couts vient de ce qu'on peut l'utili- ser directement pour voir jusqu'ou peuvent monter les coats sans rendre le projet ininteressant sur le plan economique. Par exemple, si nous examinons attentivement le Tableau 9-16, nous pouvons affirmer a la suite d'un examen sommaire que les couits pourraient monter de 48% avant que le ratio avantages-couits ne devienne inf6rieur a l'unite. En travaillant un peu sur les chiffres - c'est-a-dire en prenant l'inverse du ratio avantages-couts et en le soustrayant de un - on peut voir que les avantages pourraient chuter de 32% avant que le ratio ne soit ramen6 a l'unit6 [1 - (1: 1,48) = 0,32; 29,64 - (29,64 x 0,32) = 20,16; 20,16: 20,06 = 1,00]. C'est, en fait, un moyen rapide d'estimer deux >.(Une valeur de variation, c'est le montant de la variation que peut supporter un element d'un projet avant que ce dernier ne se transforme en investissement inacceptable - voir le paragraphe consa- cre a cette question au Chapitre 10). Dans la pratique, on pr6fere generalement ne pas calculer le ratio avantages-couits a partir des avantages et des cofits bruts, et on compare, a la place, la valeur actualisee des avantages nets avec la valeur actualisee des cofits d'investissement et des cofits d'exploitation et d'en- tretien. C'est conforme a la m6thode suivie par l'administration ameri- caine. Plus exactement, on calcule le ratio en prenant la valeur actualis6e des avantages bruts moins les couits »et on les compare ensuite avec la valeur actualis6e du ocoOt 6conomique du projet>>. On appelle coats associes << la valeur des biens et des services en sus de ceux qui, compris dans les couits du projet, ont ete engages afin de rendre disponibles, pour l'emploi ou pour la vente, les premiers produits ou services du projet>>.Le couit economique des projets, c'est . Par couit induit, l'on entend les < du projet. Le Tableau 9-17 montre comment le ratio avantages- 00 Tableau 9-17. Calcul du ratio avantages-coats par comparaisondes avantages nets et de l'investissement, K plus coats d'exploitation et entretien, Projet Ilocos (Millions de $ EU) Codts suppl6mentairesdu projet Valeur de la produc- > Coefficient Valeur tion sup- Valeur Coefficient < Exploitation d'actua- actua- ple'ientaire Coat nette de la d'actua- Valeur Capitaux et lisation lise'e (avantages production production lisation actualis'e c Annete investis entretien Total 12% 12% bruts) supplementaire supple'mentaire 12% 12% C~ I 1,09 0 1,09 0,893 0,97 0 0 0 0,893 0 z 2 4,83 0 4,83 0,797 3,85 0 0 0 0,797 0 ,g 3 5,68 0 5,68 0,712 4,04 0 0 0 0,712 0 4 4,50 0 4,50 0,636 2,86 0 0 0 0,636 0 5 1,99 0 1,99 0,567 1,13 0 0 0 0,567 0 6 0 0,34 0,34 0.507 0,17 1,67 0,33 1,34 0,507 0,68 7 0 0,34 0,34 0,452 0,15 3.34 0,63 2,71 0.452 1,22 8 0 0,34 0,34 0,404 0.14 5,00 0,96 4,04 0,404 1,63 9 0 0,34 0,34 0,361 0,12 6,68 1,28 5,40 0,361 1,95 10-30 0 0,34' 0,34A 2 ,7 2 7 h 0,93a 8.38' 1,61- 6,77a 2 ,7 2 7 b 18,46 Total 18,09 8,50 26,59 8.056 14,36 192,67 37,01 155,66 8,056 23,94 Ratio avantages-codts d 12 pour cent 23,94 $ EU: 14,36 $ EU = 1,67 Valeuractualiseenette d 12 pour cent = 23,94 S EU-14,36 S EU = +9,58 $ EU. Source: MWmeque pour le Tableau 9-9. b. Coefficient de valeur actuelle pour une annuite pour les annees 10 a 30 a. Montant annuel pour les ann6es 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, ce comprises. Voir methode de calcul au paragraphe "(Valeur actualis6e d'une serie de montant doit figurer 21 fois. rentr&s futures. >> COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 389 coats peut se calculer suivant cette convention. (On a admis qu'il n'y avait pas d'effets induits). On notera que le ratio avantages-cofits cal- cule sur donnees nettes est plus fort que le ratio obtenu en comparant les cofits bruts aux avantages bruts. [On peut trouver les termes ci-dessus ainsi que de plus amples details sur les methodes utilisees par l'adminis- tration am6ricaine dans <(Procedures for Evaluation of National Econo- mic Development Benefits and Costs in Water Resources Planning)) (U.S. Government, 1979)]. Nous pouvons nous servir des Tableaux 9-16 et 9-17 pour illustrer le point dont nous avons parle plus haut et qui concerne l'int6ret des mesures de cash flow actualise par rapport a la convention de transfor- mation en valeurs nettes. Lorsque nous avons modifie cette convention, et que nous sommes passes de la comparaison des avantages bruts avec les coats bruts du Tableau 9-16 a la comparaison des avantages nets avec les cofuts d'investissement plus ceux d'exploitation et d'entretien du Tableau 9-17, nous avons trouve que le ratio avantages-coults avait augment6 de 1,48 a 1,67. Par contre, la valeur actualisee nette n'avait pas boug6 lorsqu'on a modifie la convention de transformation en prix nets. Cette valeur est restee, dans les deux cas, a 9,58 millions de dollars EU. En pratique, les projets dont les ratios sont les plus forts sont souvent consideres comme preferables (toutes choses egales par ailleurs), mais un classement d'apres le ratio avantages-cofits peut conduire a un choix d'investissement errone. Le ratio avantages-cofits d6favorise les projets dont les rendements bruts et les couits bruts sont relativement eleves, meme s'il est demontre que ces montants procurent une capacite de production de richesses sup6rieure a celle d'autres solutions dont le ratio avantages-couts serait meilleur. McKean (1958, pp. 107-116) expose ce point et l'illustre par des exemples. Meme si les conventions appliquees pour calculer les cofuts nets et les avantages nets ont pu differer selon les projets, peu importe, mais on exigera pour accepter les projets d'un meme groupe qu'ils repondent au crit&re rigoureux du ratio avantages-cofits, autrement dit que tous aient des ratios avantages-cofits egaux a l'unite ou superieurs. Neanmoins, une convention differente de calcul des montants nets peut changer le ratio, comme on l'a vu aux Tableaux 9-16 et 9-17 en appliquant successivement deux conventions au meme projet. L'observation per- met de confirmer ces points. Si la valeur actualisee du flux des avan- tages excede la valeur actualisee du flux des cofits, le ratio avantages- cofits sera evidemment superieur a l'unite. Toutefois, si l'on deplace un 6elment des cofits du denominateur et qu'on le retranche du numerateur - comme nous l'avons fait quand nous n'avons pas 6limine le cout de production du flux des cofits bruts mais que nous l'avons soustrait du flux des avantages bruts - on modifie le ratio (et peut-&tre le classe- ment d'un projet par rapport aux autres variantes), bien que ce ratio reste evidemment superieur a lunite. Si donc on se sert du ratio avantages-cofuts comme critere pour l'evaluation des projets d'un pays, il est souhaitable que tous les ana- lystes s'en tiennent a une meme convention pour le calcul des valeurs 390 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET nettes. Ce faisant, ils att6nueront beaucoup le risque de donner des indications trompeuses si les decideurs classent les projets d'apres leur ratio - c'est generalement ce qu'ils font, malgre les r6serves que l'on peut formuler sur un critere de choix purement formel. Le ratio avantages nets-investissement Nous avons d6ja note qu'aucune des trois mesures actualisees de la valeur des projets que nous avons 6tudi6es jusqu'ici ne permettait de classer les projets avec certitude. A chaque fois, la regle classique de selection est d'accepter tous les projets qui r6pondent au critere - une valeur actualis6e nette egale ou sup6rieure a zero au co-at d'opportunit6 du capital, un taux de rentabilit6 egal ou superieur au coat d'opportu- nit6 du capital, ou un ratio avantages-couits egal ou superieur a l'unite au cofit d'opportunit6 du capital. Mais, dans de nombreux cas, il est commode de disposer d'une mesure fiable de classement qui permette de d6terminer l'ordre dans lequel les projets devraient ere mis en couvre. Cela est souvent n6cessaire en pratique. Les d6cideurs deman- dent fr6quemment un classement, et le besoin s'en fait sentir, par exemple, lorsque le budget en capital n'est pas suffisant pour executer a la fois tous les projets envisages. Si l'on pouvait classer les projets, on pourrait n'entreprendre que les projets qui arrivent en t&te dans la hierarchie des besoins. Un critere adequat et tres commode de classement des projets inde- pendants (c'est-a-dire les projets qui ne s'excluent pas mutuellement) est le ratio avantages nets-investissement (aussi appek ratio N/K), car il est toujours fiable sauf dans des cas extremes. C'est, tres simplement, le r6sultat de la division de la valeur actualis6e des avantages nets par la valeur actualis6e de l'investissement. C'est une sorte de ratio avantages- coults. (Une d6finition mathematique plus precise figure en annexe de ce chapitre). Jusqu'a present, le ratio avantages nets-investissement n'est utilise que rarement en analyse de projets, tout simplement peut- etre parce que l'habitude est prise de classer les projets a I'aide du taux de rentabilit6 interne ou du ratio avantages-couits. Au fur et a mesure que l'on se rend mieux compte des limites des trois autres mesures actualisees de la valeur des projets, il est probable que le ratio avantages nets-investissement connaitra une audience plus large, sous cette forme ou sous une forme proche. Si les avantages supplementaires nets, ou cash flow, ont 6t6 calcules, il est facile de determiner le ratio avantages nets-investissement d'un projet. II en est ainsi parce qu'on peut considerer que les avantages nets sont la valeur actualisee nette du flux des avantages supplementaires nets pendant les annees du projet a partir du moment ou ce flux est devenu positif, et que l'on peut aussi admettre que l'investissement est la valeur actualisee du flux des avantages suppl6mentaires nets lorsque ce flux est negatif. I1 suffit donc, pour calculer cette mesure, de diviser la somme des valeurs actualisees apres que le flux des avantages supple- mentaires nets soit devenu positif par la somme des valeurs actualisees COMPARAISONDES COUTS ET DES AVANTAGES 391 des avantages suppl6mentaires nets negatifs pendant les premieres an- n6es du projet. Notre etude du ratio avantages nets-investissement sera surtout ax6e sur ses applications. Une 6tude plus complte et plus classique peut ere trouvee dans Helmers (1979, pp. 99-117). Pour illustrer notre calcul de ce ratio, revenons a l'exemple dont nous nous sommes servis pour les trois autres mesures actualis6es de la valeur des projets, celui du projet d'irrigation de la r6gion d'Ilocos, aux Philippines. Le calcul apparait au Tableau 9-18. La valeur actualis6e du flux des avantages supplementaires nets a 12% apres que ce flux soit devenu positif est de 22,43 millions de dollars EU (0,51 + 1,07 + 1,49 + 1,83 + 17,53 = 22,43). Cela donne donc la valeur actualisee des avantages nets. La valeur actualisee des avantages supplementaires nets negatifs a 12% pendant les premieres annees du projet - donc la valeur actualis6e de l'investissement - est de 12,85 millions de dollars EU (0,97 + 3,85 + 4,04 + 2,86 + 1,13 = 12,85). Nous pouvons ne pas tenir compte des signes negatifs puisque le ratio avantages nets-investisse- ment est une expression positive. Il est ici egal a 1,75 (22,43: 12,85 = 1,75). Habituellement, le flux des avantages supplementaires nets d'un pro- jet est negatif pendant les premieres annees de ce projet et devient ensuite positif pour chaque annee jusqu'a la fin de la vie du projet. C'est le cas, par exemple, dans le projet d'irrigation philippin qui figure au Tableau 9-18. Il pourrait arriver, cependant, que l'investissement dans le projet, une annee ult6rieure, soit suffisamment important pour que les avantages supplementaires nets deviennent, cette aim6e-la, n6gatifs. Par exemple, dans un projet d'irrigation, cela serait possible l'ann6e oui il faut remplacer les pompes. Ceci n'affecte pas le calcul du ratio avantages nets-investissement. Les avantages nets resteront la valeur actualisee du flux des avantages supplpmentaires nets apres que le flux est devenu positif, et les avantages supplementaires nets negatifs qui surviennent plus tard sont simplement int6gres dans la valeur actualis6e du flux des avantages - en ramenant ce dernier, 6videmment, a un niveau inferieur a celui qui aurait ete le sien autrement. La raison qui nous pousse a calculer le ratio avantages nets-investissement de cette maniere est que nous souhaitons disposer d'une mesure d'investisse- ment qui permette de choisir des projets sur la base de la rentabilite de l'investissement pendant les phases initiales du proj et. L'arrivee fortuite d'avantages supplementaires nets negatifs plus tard dans la vie du projet n'augmente pas le capital n6cessaire a la periode d'investissement du projet. Pour la mesure actualisee de la valeur du projet par le ratio avantages nets-investissement, le critere de selection classique consiste a accepter tous les projets qui presentent un ratio avantages nets-investissement egal ou sup6rieur a un lorsqu'ils sont actualises au cout d'opportunite du capital - en choisissant d'abord ceux qui ont le ratio le plus 6leve et, en ordre decroissant, jusqu'a ce que les fonds d'investissement dont on peut disposer soient 6puis6s. Tableau 9-18. Calcul du ratio avantagesnets-investissement(N/K), Projet Ilocos (Millions de $ EU) Co6ts supplemnentaires du prqjet Valeur de la Avantages production supplemen- Coefficient C supplenentaire taires nets d'actuali- Valeur Capitatux Exploitation Coats (avantages (cash sation actualisee Anittie investis et entretien Production Bruts bruts) flow) 12% 12% > 1 1,09 0 0 1,09 0 - 1,09 0,893 - 0.97 2 4,83 0 C: 0 4,83 0 - 4,83 0,797 - 3,85 a 3 5,68 0 0 5.68 0 - 5,68 0,712 - 4,04 4 4,50 0 0 4,50 0 - 4,50 0,636 - 2,86 Z 5 1.99 0 0 1,99 0 - 1,99 0,567 - ,13 6 0 0,34 0,33 0,67 1,67 + 1,00 0,507 + 0,51 a 7 0 0,34 0,63 0,97 3,34 + 2,37 0,452 + 1,07 8 0 0,34 0,96 1,30 5,00 + 3,70 0,404 t 1,49 9 0 0,34 1,28 1,62 6,68 + 5,06 0,361 + 1,83 10-30 0 0,34' 1,61 1,95' 8,38a + 6.43 2 ,7 2 7 b + 17,53 Total 18,09 8,50 37,01 63,60 192.67 + 129,07 8,056 + 9,58 Valeur actualisee des avantagesnetsd 12 pour cent Ratio N/K a 12 pour cent = Valearactualisdedes itnvestisse,nents a 12 pour cent Valeuractualiseedes avantagessupplementaires nets positifsd 12 pour cent Valeuractualiseedes avantagessuppidmentaires nets negatfs d 12 pour cent 0,51 $EU + 1,07 $EU + 1,49 $EU + 1,83 $EU + 17,53 $EU 22,43 $EU 0,97 $EU + 3,85 SEU + 4,04 $EU + 2,86 $EU + 1,13 $EU 12,85 $EU Source: Meme que pour le Tableau 9-9. b. Coefficient de valeur actuelle pour une annuite pour les ann6es 10 3 30 a. Montant annuel pour les annees 10 a 30 comprises. Pour parvenir au total, ce conmprises. Voir methode de calcul au paragraphe oValeur actualisee d'une s6ric de montant doit figurer 21 fois. rentrees futures. > COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAC,ES 393 Choisir des projets independants dans l'ordre de leur ratio avantages nets-investissement maximise la rentabilite par unite de l'investis- sement disponible; ceci, a son tour, maximise la valeur nette actualis6e du groupe de projets retenus, et ainsi maximise le flux des revenus, ce qui constitue l'objectif du programme d'investissement d'un projet. Il faut toutefois garder present a l'esprit que le classement des projets d'apres le ratio avantages nets-investissement a certaines limites. D'a- bord, et c'est le plus important, on ne peut se servir de ce ratio pour classer des projets incompatibles que si les ratio avantages nets-investis- sement de tous les projets dans le programme d'investissement sont connus. Comme dans la pratique l'analyse est soit impossible, soit tres compliquee, il vaut mieux choisir parmi les projets incompatibles en se basant sur le critere de la valeur actualisee nette. Ensuite, 11peut y avoir des cas oii le ratio avantages nets-investissement peut conduire a des d6cisions d'investissement malencontreuses, mais le fait est si excep- tionnel qu'on peut ne pas en tenir compte lorsqu'il s'agit de decision d'investissement pour un projet reel. Enfin, le ratio avantages nets- investissement n'est pas valable si l'on entreprend ce que l'on appelle une optimisation dynamique - optimisation dans le temps de l'inves- tissement du projet. L'optimisation dynamique implique, toutefois, la connaissance de l'ensemble des contraintes budgetaires futures et des possibilites d'investissement, et ce n'est donc pas une methodologie pratique a appliquer dans les decisions d'investissement relatives a des projets reels. Le ratio avantages nets-investissement est tres commode pour les decisions d'investissement concernant des projets effectifs. On peut s'en servir pour classer les projets dans le cas ou, pour une raison ou pour une autre, il n'y a pas suffisamment de fonds disponibles pour entre- prendre tous les projets. Il repond ainsi a l'attente fr6quente des deci- deurs qui souhaitent que les projets solent class6s dans l'ordre de leur mise en ceuvre eventuelle. On peut l'utiliser de facon adequate lorsque les renseignements sur tous les projets et toutes les periodes sont incom- plets; lorsqu'on sait que l'ampleur des contraintes budgetaires variera dans l'avenir; et quand il est tres difficile ou tres coiuteux d'envisager de changer la conception du projet au cours des periodes futures - par exemple, la hauteur d'un barrage - toutes conditions qui rendent impossible l'optimisation dynamique. De la meme maniere qu'avec le ratio avantages-cofits, on peut se servir du ratio avantages nets-investissement pour estimer rapidement le plafond des cofits d'investissement a ne pas d6passer si l'on veut que le projet reste attrayant au plan economique. Au Tableau 9-18, par exemple, nous pouvons voir par examen sommaire que les couits d'in- vestissement pourraient s'elever de 75% avant que le ratio avantages nets-investissement ne descende a l'unit6 [(22,43 - 18,25): 12,85 x 100 = 75; 22,43 : (12,85 x 1,75) = 1,00]. En prenant l'inverse du ratio avantages nets-investissement et en le retranchant de 1, nous pouvons voir rapidement que les avantages nets pourraient chuter de pres de 430%avant que le ratio ne descende a l'unit {[1 - (1: 1,75)] x 100 = 43; [22,43 - (22,43 x 0,43)]: 12,85 = 0,99}. Nous disposons donc d'un 394 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET autre moyen rapide d'estimer deux valeurs de variation, ce dont nous reparlerons au prochain chapitre. Choix entre plusieurs variantes d'un meme projet Pour montrer comment on peut utiliser les mesures actualisees de la valeur des projets pour faciliter le choix entre plusieurs solutions de projets, revenons aux quatre hypoth&ses d'investissement dans des pompes d'irrigation que nous avons pr6sentees au debut de ce chapitre et qui ont servi dans le Tableau 9-1 a illustrer les mesures actualis6es de la valeur des projets. Dans l'analyse du Tableau 9-19, nous avons calcule, avec un taux d'actualisation de 12%, la valeur actualisee nette, le taux de rentabilite interne, le ratio avantages-cofits et le ratio avan- tages nets-investissement. I1 est evident qu'avec un taux d'actualisation de 12% nous rejeterions les projets I et II. Nous n'accepterions le projet II que si le taux d'actualisation 6tait, au plus, 6gal a 8 %, c'est-a-dire s'il avait une valeur actualisee nette 6gale ou superieure a z6ro, un taux de rentabilit6 interne egal ou sup6rieur au taux limite, et un ratio avantages nets-investis- sement egal ou superieur a l'unite. Avec ce meme taux d'actualisation de 12%, nous accepterions les deux projets III et IV puisque tous les deux presentent une valeur actualisee nette positive, un taux de rentabi- lite interne superieur au taux limite et des ratios avantages-couits et avantages nets-investissement superieurs a l'unit6. Cependant, si nos fonds d'investissement etaient limites a quelque 30 millions d'unites monetaires (et que nous laissions de c6te tout probleme de cash flow au cours de la deuxieme annee), nous aurions a choisir entre les projets III et IV. Nous pouvons constater, en augmentant le taux d'actualisation, que notre choix peut se faire sans ambiguite. En effet, en portant le taux d'actualisation a 15%, nous pourrions accepter seulement le projet IV, qui aurait une valeur actualis6e nette positive et un taux de rentabilite interne juste au-dessus du taux limite. Comme nous aurions utilise alors tous nos fonds d'investissement, notre critere de choix serait tout a fait 6vident. Plus simplement encore, nous pourrions choisir le projet IV parce que, a un taux d'actualisation de 12%, c'est le projet qui presente le ratio avantages nets-investissement le plus eleve. (En raison des chiffres tres simplifies que nous avons employ6s dans notre exem- ple, la valeur actualisee nette, le taux de rentabilite interne et le ratio avantages-cofuts donnent un ordre de classement des projets semblable a celui que fourniraient le ratio avantages nets-investissement et le critere classique de selection qui consiste a augmenter le taux d'actualisation. Ce n'est qu'une coincidence. A un taux d'actualisation donne, quel qu'il soit, nous ne pouvons pas nous fier a la valeur actualisee nette, ou au taux de rentabilite interne, ou au ratio avantages-cofits comme mesures de classement. Tout ce que nous savons, c'est que nous pouvons accepter tous les projets qui r6pondent aux criteres de s6lection de ces trois mesures. Le ratio avantages nets-investissement est, parmi toutes COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 395 les mesures que nous avons etudiees, la seule qui puisse etre utilisee avec confiance pour classer directement les projets). Qu'arrive-t-il a I'amortissement? Nous pouvons maintenant examiner une question qui trouble parfois ceux qui cherchent a utiliser l'actualisation pour l'evaluation des projets. En calculant le flux des couts pour aboutir a l'actualisation des projets, nous n'avons pas considere l'amortissement comme un cout. Quand nous avons park du flux d'avantages supplementaires nets (Cash Flow), nous avons remarque qu'il comprend, sans les distinguer, a la fois la reconstitution du capital y compris l'amortissement, et les revenus payes pour 1'emploi du capital tels que dividendes, benefices, etc. qui constituent le rendement du capital. Nous n'avons pas deduit l'aamortissement en tant que cofit. L'amortissement n'apparait pas dans les couts bruts conduisant au ratio avantages-couts. Et cependant, la valeur actualisee nette permet de dire si un projet peut rapporter plus qu'un certain revenu, le taux de rentabilite interne mesure la producti- vite financiere d'un projet, c'est-a-dire le rendement du capital, et le ratio avantages nets-investissement indique si les avantages nets du projet seront superieurs a l'investissement pour un montant donne de rendement du capital. La question est de savoir ce qui est arrive a I'amortissement. La facon la plus simple de montrer ce qui est arrive a l'amortissement dans les mesures actualisees de la valeur d'un projet consiste a calculer sur un exemple imaginaire la valeur actualisee nette, le taux de rentabi- lite interne, le ratio avantages-coats et le ratio avantages nets-investis- sement. Dans le cas presente au Tableau 9-20, il s'agit d'un projet qui ne perd pas vraiment d'argent mais qui n'en gagne pas non plus. En d'autres termes, sa valeur actualisee nette pour un taux d'actualisation de zero ainsi que son taux de rentabilite interne sont nuls, son ratio avantages-couits au taux d'inter&t de z6ro est exactement egal a l'unite, et son ratio avantages nets-investissement a un taux d'actualisation de zero est aussi egal a l'unite. Ce qui importe ici est de savoir si nous avons recupere notre argent. La r6ponse est evidemrment affirmative. Nous avons depense 1 200 000 unites monetaires au cours des cinq annees du projet; a la fin de la cinquieme annee, nous avons requ en retour exactement la meme somme. Nous n'avons donc pas perdu de capital et nous avons recupere tous les autres coats. Nous n'avons cependant rien gagne. Le taux de rentabilite interne et la valeur actualis6e nette sont tout simplement nuls, et les ratios avan- tages-couits et avantages nets-investissement ont da &tre calcules a un taux d'inter& nul pour etre egaux a l'unite. En consequence, le capital est reconstitue (c'est-a-dire que l'on cou- vre la totalite de l'amortissement) quand la valeur actualisee nette, pour Tableau 9-19. Classementde quatreprojets hypothUtiques d'irrigationpar potnpaged'apres le ratio avantages nets-investissement(N/K) (Milliers d'unit6s mnon6taires) Valeur de la production Avantages Coefficient Calcul de supplementaire supplenrentaires d'actua- Valeur la valeur C Coats (avantages nets lisation actualisee actuelle au taux de Clas- Annee bruts bruts) (cashflow) 12% 12% rentabiliteinterne semnent Coefficicelt Valcur < d'actualisatioin actualis6c >I 0% 0% C, Projet I 5, 1 30 000 - - 30 000 0,893 - 26 790 1,000 - 30 000 d 2 5 000 20 000 + 15 000 0,797 + 11 955 1,000 + 15 000 Z 3 5 000 20 000 + 15 000 0,712 + 10 680 1,000 + 15 000 4 - - - - - - - 5, Total 40 000 40 000 0 2,402 - 4 155 3,000 0 Valeuiractualisie nette d 12% = -4 155 000 Taux de rentabilitiS interne = 0% Ratio avantages-codts d 12% = 0,88a Ratio N/K d 12 pour cent = 22 635 26 790 = 0,84 Coefficient Valcur d'actualisation actualis6e 8% 8% Projet 11 1 30 000 - - 30 000 0,893 -26 790 0,926 - 27 780 2 5 000 20 000 + 15 000 0,797 + 11 955 0,857 + 12 855 3 3 5000 20000 +15000 0,712 +10680 0,794 +11 910 4 5 000 9 100 + 4 100 0,636 + 2 608 0,735 + 3 014 Total 45 000 49 100 + 4 100 3,038 - 1 547 3,312 - I nette ci 12% = Valeur actiualisee 1 547 000 Taux de rentabilitc i1terne = 8% Ratio avantages-coats d 12% = 0,96a Ratio N/K d 12 pour cent = 25 243 : 26 790 0,94 Coefficient Valeur d'actualisation actualis6e 14% 14% Projet III 1 30000 - -30000 0,893 -26790 0,877 -26310 2 5000 7000 + 2 000 0,797 + 1 594 0,769 + 1 538 3 5 000 19 000 + 14 000 0,712 + 9 968 0,675 + 9 450 4 5 000 31 000 +26 000 0,636 + 16 536 0,592 + 15 392 Total 45 000 57 000 + 12 000 3,038 + 1 308 2,913 + 70 Valeuractualiseenette d 12% = 1 308 000 Taux de rentahibiteliterme = 14% Ratio avantages-coats a 12% = 1,03' n Ratio N/K d 12 pour cetnt= 28 098 26 790 = 1,05 0 Coefficient Valeur > d'actualisation actualis6c > 16% 16% Projet IV 1 30 000 - - 30 000 0,893 - 26 790 0,862 - 25 860 2 5 000 7000 + 2000 0,797 + 1 594 0,743 + 1 486 3 5 000 31 000 +26 000 0,712 + 18 512 0,641 + 16 666 c 4 5 000 19 000 + 14 000 0,636 + 8 904 0,552 + 7 728 Total 45 000 57 000 + 12 000 3,038 + 2 220 2,798 + 20 H Valeur actualiseenette a 12% = 2 220 000 Taux de rentahilite ititerne = 16%/ Ratio avantages-co(its d 12% = 1,06' 2 Ratio N/K d 12 pour cent = 29010 26 790 = 1,08 > Source: Tableatu 9-1. a. Lc calcul do ratio avatitages-coitPs ne'estpas donn6 dans cc tablcau. c- Tableau 9-20. Traitement de l'amortissementdans les mesuresactualiseesde la valeur des projets (Milliers d'unites monetaires) > Codts supplementaires Valeurde la Avantages c production supplemen- supplenentaire taires Coefficient Valeur c Capitaux Covts (avantages nets d'actualisation actualisee Z Annee investis Production Bruts bruts) (cashflow) 0% 0% I 1000 0 1 000 0 -- I 000 1,000 - I 000 2 - 50 50 300 + 250 1,000 + 250 3 - 50 50 300 + 250 1,000 - 250 4 - 50 50 300 + 250 1 OO + 250 5 - 50 50 300 + 250 1,000 + 250 Total I 000 200 1 200 1 200 0 5,000 0 Valeuractualiseenette d Opour cent 0 Taux de rentahilite' interne 0% Ratio avantages-coatsd 0 pour cetit = 1 200 1 200 1,00 Ratio N/Ka0pour cent = 1 000 I 000 1,00 COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 399 un taux d'actualisation de zero, est 6gale ou sup6rieure a z6ro, quand la rentabilit6 interne est 6gale ou superieure a zero et quand les ratios avantages-coats ou avantages nets-investissement sont egaux a l'unite pour un taux d'interet nul ou positif. II n'est donc pas necessaire pour l'analyse des projets de consid6rer l'amortissement comme un <>. Les ratios avantages-couts et avantages nets-investissement sont, en gen6ral, arrondis au centieme le plus voisin. Si le calcul aboutit a un ratio avantages-cofits ou avantages nets-investissement de 1,434, le resultat doit etre donne comme egal a 1,43. Pour ce degre de precision, il suffit d'utiliser des coefficients d'actua- lisation a trois decimales. Cela etant, on peut se servir, en toute confiance et de facon pratique, des tables resumees de l'Annexe B pour d6terminer les mesures de la valeur des projets et pour la plupart des autres calculs. Lorsque l'analyste mentionne des op6rations d'actualisation dans un rapport sur un projet, il ne lui est pas necessaire d'indiquer les calculs en detail dans 1'expose sommaire (ces details peuvent etre inclus dans une annexe au rapport). Il suffit d'indiquer dans le texte principal et au bas des tableaux resumes la valeur actualisee nette, le taux de rentabilit6 economique ou financiere, le ratio avantages-coats ou le ratio avantages nets-investissement. Si l'analyste indique clairement comment il a obte- nu le Cash Flow ou les coats et avantages bruts, les lecteurs au courant des techniques d'analyse comprendront comment les calculs d'actuali- sation ont et effectues. Si l'analyste presente les r6sultats d'une analyse financiere pour faire ressortir un taux de rentabilite financiere, le point de vue adopte doit etre clairement specifi6. L'intitul6 doit se lire «( taux de rentabilite finan- ciere du total des ressources engagees >, (< taux de rentabilite financiere des fonds propres avant imp6ts directs )>, o taux de rentabilite financiere des ressources de l'exploitant)> ou contenir une precision du meme ordre. Comparaison des m6thodes d'actualisation aboutissant au classement des projets On peut clairement definir ainsi l'interdependance des quatre me- sures actualis6es de la valeur des projets: le taux de rentabilite interne, c'est le taux d'actualisation qui rend la valeur actualisee nette du projet exactement 6gale a zero et les ratios avantages-cofits et avantages nets- investissement egaux a l'unite. COMPARAISON DES COUTS ET DES AVANTAGES 403 Si l'on prend le cout d'opportunite du capital comme taux d'actuali- sation ou seuil d'admissibilite, les quatres valeurs actualisees de projets pris dans une liste des projets possibles indiqueront exactement le m&me groupe de projets a realiser. Toutefois, comme nous l'avons vu plus haut, les projets s'excluant mutuellement devront subir d'autres tests si l'on se sert, comme criteres, du taux de rentabilite interne, du ratio avantages-cofits ou du ratio avantages nets-investissement. En ce qui concerne la valeur actualis6e nette, le taux de rentabilite interne et le ratio avantages-cofits, le critere classique consiste a accepter tous les projets conformes aux tests - c'est-a-dire qui presentent une valeur actualis6e nette positive au cofit d'opportunite du capital, un taux de rentabilit6 interne sup6rieur au couit d'opportunite du capital, ou un ratio avantages-couits 6gal ou superieur a 1 au coat d'opportunite du capital. En ce qui concerne le ratio avantages nets-investissement, le critere classique est d'accepter les projets actualis6s au couit d'opportu- nite du capital dans un certain ordre, en commencant par les projets qui ont la valeur de ratio la plus haute et en descendant jusqu'a ce que tous les fonds d'investissement aient ete 6puises. La mesure actualis6e que choisira I'analyste dependra des habitudes en usage dans le pays out il travaille ou des pr6ferences de l'organisme financier qui sera contacte pour accorder un pret pour le projet. De nombreux analystes de projets preferent se servir du critere de la valeur actualisee nette a cause de sa simplicit6 et de sa clarte; il permet de choisir parmi des projets qui s'excluent mutuellement sans ambiguite. Lorsqu'on leur oppose la necessite d'6tablir une estimation raisonnable du cofit d'opportunite du capital avant de pouvoir calculer la valeur actualisee nette, les analystes considerent que cet argument ne constitue pas un obstacle valable a l'emploi de cette mesure et ils le repoussent donc. Ils pretendent que, de toutes facons, une nation devra ne pas reculer devant cette tache. Certains analystes preferent le critere du taux de rentabilite interne parce qu'il est plus facile a comprendre par ceux qui n'ont pas l'habitude des mesures actualisees. Le taux de rentabilite interne peut &tre facilement defini comme le taux maximal d'interet qu'un projet pourrait payer si toutes les ressources etaient empruntees, et donc comme une mesure de la rentabilite des ressources engagees dans le projet. La Banque mondiale a tendance a se servir principale- ment du taux de rentabilit6 interne comme mesure actualisee car il evite d'etablir une comparaison 6troite entre les couts d'opportunite du capi- tal des differentes nations membres ou de fixer un couit d'opportunite du capital valable pour le monde entier. Le ratio avantages nets-inves- tissement fournit le moyen de classer entre eux les projets independants (non incompatibles). Comme nous l'avons vu plus haut, le critere avantages-couits est rarement utilise dans les pays en developpement. Dans l'analyse de presque tous les projets reels, on elabore generale- ment le projet et l'on fournit la meilleure estimation des resultats exprim6s dans l'une des mesures actualisees. Alors, si le projet presente une valeur actualisee nette egale ou superieure a zero, un taux de rentabilit6 interne egal ou sup6rieur au taux limite, ou un ratio avan- tages-couts ou un ratio avantages nets-investissement 6gal ou superieur Tableau 9-22. Comparaison entre les diffe'rentes mesuresde la valeur des projets Valeur actualis&e nette Taux de rentabilite interne Ratio avantages-coats Ratio avantages nets-inves- m Objet (VAN) (TRI) (A/C) tissement (N/K) Critere de Acccptc tous Ics projets Accepte tous les projets Accepte tous les projets Accepte tous les projets independants decision independants dont la VAN est independants dont le TRI est independants dont le ratio dont le ratio N/K est superieur ou egal a egale ou superieure a zero 6gal ou sup6rieur an coCit A/C est egal ou superieur a 1 lorsqu'ils sont actualises au coCit lorsqu'ils sont actualises au d'opportunite du capital. lorsqu'ils sonit actualis6s au d'opportunite du capital dans l'ordre de h cout d'opportunite du capital coat d'opportunit6 du capital la valeur du ratio jusqu'a ce que tous ]es (voir <> que les projets d'utilisation des eaux souter- raines a grande echelle, qui comportent un element construction impor- tant dont la mise en place doit etre terminee avant que le moindre filet d'eau n'ait coule, sont les projets qui presentent les plus fort depas- sements de devis parmi les principaux types de projets que la Banque mondiale aide a financer. L'une des caracteristiques de ces projets est d'etre tres sensible aux depassements de devis. Les projets agricoles sont probablement moins sensibles aux couts de production qui intervien- nent a une epoque plus avancee de la vie du projet, bien que, dans ce cas-la egalement, le depassement des couts de production puisse rendre beaucoup moins attrayant un projet excellent par ailleurs. Un test qui montre qu'un projet est tres sensible aux d6passements de devis attire l'attention des d6cideurs en mati&re d'investissement sur l'importance qu'il y a a obtenir des estimations de couits fermes avant de prendre parti d6finitivement, meme s'il faut pour cela retarder le d6but de l'ex6cution du projet. Si un projet est particulierement sensible aux depassements de cofits, c'est aussi un signal d'alarme pour le directeur du projet et pour tous ceux auxquels il pr6sente ses conclusions, a savoir qu'il est necessaire de contenir les coats si l'on veut que le projet apporte la contribution escompt6e a l'augmentation du revenu national. Rendements L'analyste peut souhaiter, lors de l'examen d'un projet, effectuer un test de sensibilit6 aux erreurs d'estimation des rendements. On note, en effet, pour les projets agricoles, une tendance a l'optimisme quant aux rendements potentiels, en particulier lorsqu'on envisage de nouveaux types de cultures et que les renseignements agronomiques sur lesquels -4 Tableau 10.1 Analyse de sensibilite, Projet d'irrigation de jatiluhur, Indonesie: resultat le plus probable C (Milliards de Rp) Avantages Coefficient Coefficient Coalts Avatitages supplenen- d'actua- Valeur Coefficient Valeur d'actua- Valeur > supplh- snppl6- taires nets lisation actialis6e d'actualisation actualis&e lisation actualis6e > Ann,se inentaircs mentaires;' (cashflow) 12% 12% 20% 20% 25% 25% c 1 0,5 - - 0,5 0,893 -0,45 0.833 -0,42 0,800 - 0,40 2 2,1 0,4 1,7 0,797 - 1,35 0,694 1,18 0,640 - 1,09 z 3 3,7 0,8 2,9 0,712 -2,06 0,579 1,68 0,512 - 1,48 4 3,7 1,4 - 2,3 0,636 + 1,46 0,482 1,1 1 0,410 0,94 5 2,0 2,1 + 0,1 0,567 +0,06 0,402 +0,04 0,328 +0,03 H 6 0,5 2,5 + 2,0 0,507 + 1,01 0,335 +0,67 0.262 +0,52 7-30 0,5b 2,91 + 2,4" 3,944 +9,47 1,653 +3,97 1,044 + 2,51 Total 24,5 76,8 +52,3 8,056 +8,14 4,978 +0,29 3,996 -0,85 Valeuractualiseenettea 12 pour cent = + 8,14 Rp Taux derentabilitec &onomique= 20 + 5 (0,29: 1,14) = 20 + 5 (0,25) = 21% Ratio avantages nets-investissement a 12 pour cent = 12 Rp : 3,86 Rp = 3,11 Rp roupies indonesiennes. a. On suppose que les am6liorations porteront uniquement sur F'amenagement Source: D'apres le document de la Banque mondiale < 4 4,8 1.4 - 3,4 0,636 - 2,16 0,572 - .94 0,482 - 1,64 5 2,6 2,1 - 0,5 0,567 -0,28 0,497 -0,25 0,402 -0,20 6 0,6 2,5 + 1.9 0,507 + 0,96 0,432 + 0,82 0,335 + 0,64 7-30 0.6 2,9 + 2,3 3,944 + 9,07 2,782 + 6,40 1.653 + 3,80 ° Total 30,5 76,8 +46,3 8,056 +2,37 6,567 +0,14 4,978 - 1,82 Valeur actualiseenette d 12 pour cent = + 2,37 Rp Taux de rentabilite economique = 15 + 5 (0,14: 1,96) = 15 + 5 (0,07) = 15% > Ratio avantages nets-investissement d 12 pour cent = 10,03 Rp: 7,66 Rp = 1,31 c Source: D'apres le document de la Banque mondiale ((Djatiluhur Irrigation Pro- a. On suppose que les am6liorations porteront uniquement sur 1'amrnagement D ject - Indonesia)), PA-37 Washington, D.C., 1970; diffusion restreinte), p. 26 et des ressources en eau sans etre accompagn6es d'une utilisation accrue de facteurs de O 0 Annexe 10, p. 1. Depuis la publication de ce rapport, Djatiluhur s'6crit desormais production modernes. Z Jatiluhur, a la suite d'une r6forme de l'orthographe. Tableau 10-3. Analyse de sensibilite, Projet de jatiluhur: hypothse d'une baisse de 10 pour cent du prix du riz (Milliards de Rp) r Avantages Coefflcient Co(etffient Coefficient Coits Avantages supplemen- d'actua- Valeur d'actua- Valeur d'actua- Valeur c supple- supple- tairesnets lisation actualisee lisation actualise lisation actualisie Anne ,nenitaires tnentairesa (cashflow) 12% 12% 15% 15% 19%b 19% c 1 0,5 - - 0,5 0,893 -0,45 0,870 - 0,44 0,840 - 0,42 , 2 2,1 0,4 - 1.7 0,797 - 1,35 0,756 - 1,29 0,706 - 1,20 3 3,7 0,7 - 3,0 0,712 -2,14 0,658 - 1,97 0,593 - 1,78 4 3,7 1,3 - 2,4 0,636 - 1,53 0,572 - 1,37 0,499 - 1,20 5 2,0 1,9 - 0,1 0,567 -0.06 0,497 -0,05 0,419 -0,04 6 0,5 2,2 + 1,7 0,507 + 0,86 0,432 + 0,73 0,352 + 0,60 7-30 0,5 2,6 + 2,1 3,944 + 8,28 2,782 + 5,84 1.825 + 3,83 Total 24,5 68,9 + 44,4 8,056 + 3,61 6,567 + 1,45 5,234 - 0,21 Valeur actualiseenette d 12 pour cent = + 3,61 Rp Taux de rentabilitM&conomique = 15 + 4 (1,45: 1,66) = 15 + 4 (0,87) 18% Ratio avantagesnets-investissementd 12 pour cent = 9,14 Rp: 5,53 Rp = 1,65 Source: D'apres le document de la Banque mondiale "(Djatiluhur Irrigation Pro- a. On suppose que Ics ameliorations porteront uniquement sur Fam6nagement ject - Indonesiao>, PA-37 (Washington, D.C., 1970); diffusion restreinte), p. 26 et des ressources en eau sans 6tre accompagn6es d'une utilisation accrue de facteurs de Annexe 10, p. 1. Depuis la publication de ce rapport, Djatiluhur s'ecrit desormais production modernes. Jatiluhur, 3 la suite d'une r6forme de l'orthographe. b. Pour I'etude de l'intervalle d'interpolation, voir le paragraphe intitule choix du taux d'actualisation)>, dans le Chapitre 9. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 415 on s'appuie ont un caractere essentiellement exp6rimental. Un test visant a determiner dans quelle mesure la valeur actualisee nette, les taux de rentabilite economique et financiere et le ratio avantages nets- investissement du projet sont sensibles a une baisse des rendements ne fournit pas seulement des renseignements utiles a la prise de decision d'executer ou non le projet; il met egalement en evidence la n6cessite d'assurer de bons services de vulgarisation agricole si l'on veut que le projet atteigne le taux de rentabilite que l'on est raisonnablement en droit d'esp6rer. Techniquede I'analyse de sensibiiteW La technique de l'analyse de sensibilite ne presente pas de difficultes; il s'agit simplement de refaire les calculs relatifs a la mesure de la valeur du projet en utilisant successivement les nouvelles estimations de l'un ou l'autre des 6elments du cofit ou de la rentabilit6. A titre d'illustra- tion, on se referera aux Tableaux 10-1 a 10-3 concernant le Projet d'irrigation de Jatiluhur, en Indonesie. On a calcule, dans ce cas, le resultat le plus probable du projet (Tableau 10-1), et celui-ci a ete alors soumis a un test de sensibilite portant sur un depassement des couits de 30% (Tableau 10-2), et une baisse du prix du riz de 10% (Tableau 10-3). Dans ces tableaux, comme dans ceux du meme genre que nous avons utilises prec6demment, on a suivi une convention qui etablit le montant annuel pour chaque ann6e quand ce montant reste constant pendant plusieurs annees. Ainsi, dans le Tableau 10-1, pour atteindre un avan- tage supplementaire net total de 52,3 milliards de roupies indon6siennes (Rp), le montant annuel de 2,4 milliards de roupies doit etre inscrit 24 fois [-0,5-1,7-2,9-2,3+0,1+2,0+24(2,4)=52,3]. Il faut noter ce qu'il est advenu des avantages potentiels engendres par un projet dans le cadre du test de sensibilite. Sur la base d'un depassement des cofits de 30% (Tableau 10-2), la valeur actualis6e nette, dans l'hypothese d'un cout d'opportunite du capital de 12%, a chut6 de 71%, passant de 8,14 milliards de roupies indonesiennes a 2,37 milliards [(8,14-2,37): 8,14 x 100 = 71]; le taux de rentabilit6 econo- mique a perdu 29% et est passe de 21 a 15% [(21-15): 21 x 100 = 29]; et le ratio avantages nets-investissement, toujours dans F'hypothese d'un couit d'opportunite du capital de 12%, a et6 affect6, en baisse, d'un facteur de 2,37(3,11: 1,31 = 2,37). Sur la base d'une baisse du prix du riz de 10% (Tableau 10-3), la valeur actualisee nette a chut6 de 56%, c'est-a-dire de 8,14 a 3,61 milliards de roupies indonesiennes [(8,14 - 3,61): 8,14 x 100 = 56]; le taux de rentabilite interne a baiss6 de 14%, passant de 21 a 18% [(21-18): 21 x 100 = 14]; et le ratio avantages nets-investissement a diminue de moitie [3,11-1,65) : 3,11 = 0,47]. Devant ces r6sultats eventuels, l'autorite (quelle qu'elle soit) chargee de prendre la decision concernant le projet peut se demander si, compte tenu de ce que sera probablement les depassements des couits (ou la baisse des prix), il est valable de courir le risque d'une chute aussi importante de la valeur du projet. du coton, Kenya, resultat le plus probable Tableau 10-4. Valeurs de variation, Projet de traitement et de commercialisation 4 (Milliers de ShK) Avantages Coefficient Coefficient Coefficient Couts Avantages supple'men- d'actua- Valeur d'actua- Valeur d'actua- Valeur 31 supple- supple- taires nets lisation actualisee lisation actualisee lisation actualisdc c Annee nentaires mentaires (cashflow) 12% 12% 20% 20% 25% 25% 1982 93 004 5 761 - 87 243 0,893 - 77 908 0,833 -72 673 0,800 -69 794 1983 101 140 22 833 - 78 307 0,797 - 62411 0,694 -54345 0,640 -50 116 1984 98 049 46 177 - 51 872 0,712 - 36 933 0,579 -30 034 0,512 -26 558 1985 56 135 71 119 + 14 984 0,636 + 9 530 0,482 + 7 222 0,410 + 6 143 > 1986 25385 80385 + 55000 0,567 + 31 185 0,402 +22 110 0,328 +18040 q C: 1987 31 804 91 348 + 59 544 0.507 + 30 189 0,335 + 19 947 0,262 + 15 601 z 1988 24 308 94 178 + 69 870 0,452 + 31 581 0,279 + 19 494 0,210 + 14 673 1989 24 032 96 915 + 72 883 0,404 + 29 445 0,233 + 16 982 0,168 + 12 244 0 1990 23 962 98 097 + 74 135 0,361 + 26 763 0,194 + 14 382 0,134 + 9 934 1991 21 314 98 097 + 76 783 0,322 + 24 724 0,162 + 12 439 0,107 + 8 216 1992 26 145 98097 + 71 952 0,287 + 20650 0,135 + 9714 0,086 + 6 188 1993 22,476 98 097 + 75 621 0,257 + 19 435 0,112 + 8 470 0,069 + 5 218 1994 23 289 98 097 + 74 808 0,229 + 17 131 0,093 + 6 957 0,055 + 4 114 1995 24 641 98 097 + 73 456 0,205 + 15 058 0,078 + 5 730 0,044 + 3 232 1996 18 797 98 097 + 79 300 0,183 + 14 512 0,065 + 5 155 0,035 + 2 776 1997 26 164 98 097 + 71 933 0,163 + 11 725 0,054 + 3 884 0,028 + 2 014 1998 23 622 98 097 + 74 475 0,146 + 10 873 0,045 + 3 351 0,023 + 1 713 1999 24 641 98 097 + 73 456 0,130 + 9 549 0,038 + 2 791 0,018 + 1 322 2000 22 124 98 097 + 75 973 0,116 + 8 813 0,031 + 2 355 0,014 + 1 064 2001 19 Q30 98 097 + 79 067 0,104 + 8 223 0,026 + 2 056 0,012 + 949 Total 730062 1 685880 +955 818 7,471 +142 134 4,870 + 5987 3,955 -33027 nette d 12 pour cent = + 142 134 ShK Valeur actualis&e Taux de rentabilitc e'eonomique= 20 + 5 (5 987: 5 987 + 33 027) = 20 + 5(0,15) = 21% Ratio avantagesnets-investissement= 319 386: 177 252 = 1,80 ShK: Shillings kenyens. de la Banque concernant le projet de traitement et de commercialisation du coton Source: D'apres le document de la Banque mondiale oKenya, Cotton Processing du Kenya, 3355-KE (Washington, D.C., 1981, diffusion restreinte) pp. 50 et 62. and Marketing Project, Staff Appraisal Reports (Rapport d'evaluation des services EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 417 Plus les rendements escomptes sont elev6s, plus le projet est sensible. La sensibilit6 se revele aussi plus forte pour les 6venements qui se produisent dans les premieres annees du projet que pour les develop- pements plus tardifs - consequence directe de la valeur temporelle de la monnale. Ainsi, de facon generale, les projets sont plus sensibles aux depassements de coats qui se produisent t6t dans la vie du projet qu'aux augmentations de prix qui interviennent plus tard. Habituellement, aussi, la modification d'un taux donne apportee a un 6l6ment important de coat ou de rendement apportera un changement plus que propor- tionnel aux mesures de la valeur d'un projet. Par exemple, dans le Projet dejatiluhur, Tableaux 10-1 a 10-3, une baisse de 10% du prix du riz a r6duit la valeur actualis6e nette de 56%, le taux de rentabilite economique de 14%, et le ratio avantages nets-investissement de 50%. On ne peut 6tablir aucune regle generale a propos de ces relations. Chaque analyse de sensibilit6 doit etre entreprise separement pour juger de l'influence d'un changement sur les hypoth&ses concernant la valeur du projet; ensuite, il faudra estimer le degre de probabilite de ce changement. Les repercussions de l'analyse de sensibilite ne sont pas importantes seulement sur le plan de la decision d'investissement; elles le sont egalement pour la gestion du projet. Supposons un instant qu'un projet se montre particulierement sensible aux retards. Si les principaux deci- deurs sont conscients de l'ampleur de cette sensibilite et de l'importance des sommes que les retards coateront aux finances publiques en occa- sions perdues de creer des richesses, ils seront peut-etre prets a r6duire les oformalit6s administratives)>; ils voudront s'assurer qu'aucun delai injustifi6 ne sera introduit dans l'Ftablissement du financement et des autres besoins du projet et que l'on trouvera un esprit de cooperation diligent aupres des organismes qui doivent soutenir le projet. On peut aussi decider qu'en raison de l'importance probable des retards - quelle que soit la valeur du directeur du projet - il vaut mieux reconsiderer le projet de facon a en rendre la gestion plus aisee et a permettre de surseoir a certains cofits, si cela est necessaire, pour rendre le projet moins sensible aux retards. On peut souhaiter appliquer cette formule, meme au prix d'une certaine reduction generale de la valeur actualis6e nette, du taux de rentabilite ou du ratio avantages nets-investissement engendr6e par cette nouvelle conception du projet. L'analyse de sensibilit6 est un moyen simple (mais dans bien des cas largement suffisant) d'aborder le probl&me du risque et de l'incertitude inherents a l'analyse des projets. Reutlinger (1970) et Pouliquen (1970) proposent une technique de l'analyse du risque beaucoup plus complexe qui utilise la theorie des possibilites et suppose les services d'un ordina- teur. Cette methode est en g6n6ral appelee <(analyse de probabilit6)). Quant aux techniques que l'on vient d'examiner, notamment les tests par analyse de sensibilite, elles sont le plus souvent appelees << analyses du resultat le plus probable)). Tableau 10-5. Valeurs de variation, Projet du coton au Kenya: hypothese d'un deficit des avantages (Milliers de ShK) Hypothese: deficit de 25% Hypothese: deficit de 30% Hypothese: deficit de 27% 00 Avantages Avantages Avantages Avantages supplemneti- Valeur Avantages suppidmnen- Valeur Avantages supplemen- Valeur supple- taires nets actualisee suppli- taires nets actualis& supple- tairesnets actualisce c Exerrice mentairesa (cashflow)b 12% mentaires' (cashflow)b 12% mentairesa (cashflow)' 12% 1982 4 321 - 88 683 -79 194 4 033 - 88 971 -79 451 4 206 - 88 798 -79 297 1983 17 125 - 84 015 - 66 960 15 983 - 85 157 - 67 870 16 668 - 84 472 - 67 324 1984 34 633 - 63 416 -45 152 32 324 - 65 725 -46 796 33 709 - 64 340 -45 810 1985 53 339 - 2 796 - 1778 49 783 - 6 352 - 4 040 51 917 - 4 218 - 2 683 c 1986 60 289 + 34 904 + 19 791 56 270 + 30 885 + 17 512 58 681 + 33 296 + 18 879 1987 68 511 + 36 707 + 18 610 63 944 + 32 140 + 16 295 66 684 + 34 880 + 17 684 1988 70634 + 46326 +20939 65925 + 41617 +18 811 68750 + 44442 +20088 1989 72 686 + 48 654 + 19 656 67 841 + 43 809 + 17 699 70 748 + 46 716 + 18 873 to 1990 73573 + 49611 +17910 68668 + 44706 +16 139 71611 + 47649 +17201 1991 73 573 + 52 259 + 16 827 68 668 + 47 354 + 15 248 71 611 + 50 297 + 16 196 1992 73573 + 47428 +13612 68668 + 42523 +12204 71611 + 45466 +13049 1993 73573 + 51097 +13 132 68668 + 46 192 +11 871 71611 + 49 135 +12628 1994 73573 + 50284 +11515 68668 + 45379 +10392 71611 + 48322 +11066 1995 73 573 + 48 932 + 10 031 68 668 + 44 027 + 9 026 71 611 + 46 970 + 9 629 1996 73 573 + 54 776 + 10 024 68 668 + 49 871 + 9 126 71 611 + 52 814 + 9 665 1997 73 573 + 47 409 + 7 728 68 668 + 42 504 + 6 928 71 611 + 45 447 + 7 408 1998 73573 + 49951 + 7293 68668 + 45046 + 6577 71611 + 47989 + 7006 1999 73573 + 48932 + 6361 68668 + 44027 + 5724 71611 + 46970 + 6106 2000 73 573 + 51 449 + 5 968 68 668 + 46 544 + 5 399 71 611 + 49 487 + 5 740 2001 73 573 + 54 543 + 5 672 68 668 + 49 638 + 5 162 71 611 + 52 581 + 5 468 Total 1 264 414 +534 352 + 11 985 1 180 119 +450 057 - 14 044 1 230 695 +500 633 + 1 572 Baisse proportionnellecorrespondant d une valeur actualis&e nette egale d 12% du coat d'opportunits'duscapital = 25 + 5 [11 985: (11 985 + 14 044)] = 25 + 5 (0,46) = 27% Source: D'apres le document de la Banque mondiale < Kenya, Cotton Processing a. Avantages supplementaires les plus probables exposes au Tableau 10-4, r6- and Marketing Project, Staff Appraisal Report)> (Rapport d'evaluation des services duits dans la proportion voulue. de la Banque concernant le projet de traitement et de commnercialisation do coton b. Couts suppldmentaires les plus probables du Tableau 10-4 moins les avantages du Kenya, 3355-KE (Washington, D.C., 1981, diffusion restreinte) pp. 50 et 62. supplementaires de ce tableau-ci. c. L'etude de la m6thode d'interpolation se trouve au paragraphe oCalcul du taux de rentabilite 6conomique )>au Chapitre 9. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 419 Valeur de variation Il existe une autre forme d'analyse de sensibilite appelee <« valeur de variation)>. Dans la forme la plus simple, nous choisissons l'ampleur du changement que nous voulons apporter a un el6ment important de l'analyse du projet, et nous determinons ensuite les consequences de cette modification sur la valeur d'attraction du projet. Par contre, lorsque nous calculons la valeur de variation, nous cherchons jusqu'a quel point cet element pourra changer dans une direction d6favorable avant que le projet ne passe en dessous du niveau minimal d'acceptabi- lit6 indique par l'une des mesures de la valeur du projet. Il appartient alors a ceux qui sont charges de decider s'il faut ou non continuer le projet de se demander quelle est la probabilit6 d'une variation de cette amplitude. Nous pouvons illustrer le calcul de la valeur de variation en prenant pour exemple le Projet de traitement et de commercialisation du coton au Kenya. Ce projet est destine a l'am6lioration des op6rations d'achat et de transport du coton-graine et au perfectionnement des moyens d'egrenage. A l'epoque de l'analyse, le couit d'opportunite du capital au Kenya etait estim6 a 12%. L'estimation du r6sultat le plus probable, exposee au Tableau 10-4, montre que le projet aurait une valeur actualisee nette de + 142 134 shillings kenyens (symbole ShK) pour un coult d'opportunite du capital de 12%, un taux de rentabilite 6conomique de 21%, et un ratio avan- tages nets-investissement de 1,80 au cout d'opportunite du capital. L'un des tests de la valeur de variation effectue par l'analyste visait a determiner dans quelle proportion l'on pourrait r6duire les avantages avant que la valeur actualisee nette ne tombe a zero, ce niveau zero, bien entendu, correspondant a un taux de rentabilite economique a 12% exactement et a un ratio avantages nets-investissement exactement egal a 1. Le calcul est expose au Tableau 10-5. L'analyste a determine la valeur actualisee nette dans l'hypothese de differents niveaux de chute des avantages. Pour une baisse de 25%, la valeur actualis6e nette a un cout d'opportunite du capital de 12% atteint + 11 985 shillings ke- nyens. Mais pour une baisse de 30%, la valeur actualisee devient negative, - 14 044 ShK. Pour trouver la baisse correspondant a une valeur actualisee nette exactement egale a zero, l'analyste a interpol6 entre les deux valeurs actualisees nettes precedentes en procedant comme 'i I'avait fait pour determiner le taux de rentabilite interne (voir le paragraphe <(Calcul du taux de rentabilite interne »>au Chapitre 9). Le calcul figure au bas du Tableau 10-5. 11montre que la valeur actualis6e nette est egale a zero pour 27% de baisse, chiffre arrondi au plus proche nombre entier de pourcentage. Pour verifier, on recalcule la valeur actualisee nette dans l'hypothese d'une baisse de 27%, et l'on trouve + 1 572 shillings kenyens, pas tout a fait z6ro en raison de l'arrondisse- ment du pourcentage. L'analyste a donc pu noter qu'il <>. Choix entre divers projets qui s'excluent mutuellement Tres souvent dans la conception des projets, et pas si rarement qu'on pourrait le supposer dans l'6valuation retrospective de projets complets, l'analyste est amene a choisir parmi des projets qui s'excluent mutuel- lement - options ou projets complets qui font que, par leur nature meme, le choix de l'un provoque l'eimination de l'autre. Ceci peut s'appliquer a un developpement de l'irrigation en surface oppose a une irrigation par puits, a un d6veloppement fluvial en amont plut6t qu'en aval, au choix entre divers emplacements pour des installations qui concernent un meme marche limite. Ceci peut aussi se produire au niveau de la conception s'il faut choisir entre differentes echelles pour des projets dont la realisation, a une echelle donnee, empeche la mise en ceuvre d'un projet similaire mais d'une autre ampleur, entre differents echelonnements dans le temps de ce qui est essentiellement un meme projet, entre differentes conceptions des elements d'un projet, ou entre les divers objectifs d'un projet polyvalent. La necessite de comparer entre elles les options de conception qui s'excluent mutuellement constitue l'une des principales raisons d'effectuer l'analyse economique t6t dans le cycle du projet. La mesure actualisee de la valeur d'un projet qui a la pr6ference en matiere de choix parmi des projets ou des options qui s'excluent mu- tuellement est la valeur actualis6e nette. La comparaison directe des taux de rentabilite interne, des ratios avantages-cofits, ou des ratios avantages nets-investissement peut conduire a des decisions d'investis- sement mal fondees. Il en est ainsi parce que la mise en ceuvre d'un projet restreint, a haut rendement, peut empecher la creation de ri- chesses plus abondantes par le truchement d'un projet de rechange moderement r6munerateur mais plus vaste. Il arrive parfois que deux projets, juges tout d'abord comme s'excluant mutuellement, puissent etre consideres comme des phases successives de developpement. Si un petit projet peut etre progressivement etendu 422 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET pour devenir une solution de rechange plus importante, iAn'y a pas de probleme d'analyse. L'ex6cution d'une premiere phase modeste n'inter- dit pas celle d'une seconde phase plus importante du meme projet. Les deux phases pourront etre entreprises, chacune d'elle 6tant jugee par l'une ou l'autre des mesures de la valeur du projet. Si la valeur actualisee nette reste le critere pr6fere pour choisir entre des solutions s'excluant mutuellement, il est possible d'agir sur le taux de rentabilite interne pour pouvoir exercer ce choix. Le ratio avantages nets-investissement ne peut servir a classer des projets s'excluant mu- tuellement que si les ratios de tous les projets dans le programme d'investissement sont connus; ce n'est donc pas une mesure pratique dans le cas present. Pour choisir entre deux solutions qui s'excluent l'une l'autre par le taux de rentabilite interne, on soustrait annee par annee le cash flow de la solution la plus petite du cash flow de la solution la plus importante. Ce flux de differences est alors actualise pour fournir le taux de rentabi- lite interne du flux. C'est le taux de rentabilit6 financiere ou 6conomi- que des ressources additionnelles n6cessaires pour mettre en ceuvre la solution importante plutot que la solution modeste. (Les etudiants en 6conomie auront reconnu que nous obtenons, en realite, le rendement marginal pour le coat marginal engage). On verra ci-dessous l'illustra- tion de la facon d'appliquer cette methode. Lorsque plusieurs solutions s'excluant mutuellement existent, nous pouvons choisir la meilleure directement en nous servant de la valeur actualisee nette de chacune de ces solutions. Par contre, l'actualisation des differences entre les cash flows des solutions ne peut servir qu'a choisir entre deux possibilites. Si l'on veut utiliser le critere du taux de rentabilite interne, lorsqu'il y a plus de deux solutions, on peut y parvenir en determinant le taux de rentabilite du flux des differences entre deux possibilites, quelles qu'elles soient. Si ce taux est au-dessus du taux limite de rentabilit6, il faut choisir le projet le plus important; s'il est inferieur a ce seuil, il faut prendre le projet le plus modeste. Le procede est repete en opposant le projet selectionne a une des solutions restantes, et ainsi de suite, comme dans une sorte de joute eliminatoire, jusqu'a ce que toutes les solutions aient et testees et la meilleure identifi6e. Nous examinerons ci-apres cinq exemples de projets qui s'excluent mutuellement: 1. La situation la plus fr6quente est celle de projets totalement diff&- rents qui s'excluent mutuellement: par exemple, lorsqu'il s'agit de choisir entre un projet d'irrigation restreint qui monopolise un certain site et un projet plus important qui utilise le meme site. 2. Nous considererons la taille du projet comme une des raisons qui font que deux projets s'excluent mutuellement, et nous verrons qu'un projet important et la version plus restreinte du meme projet sont deux solutions qui s'excluent mutuellement. 3. Comme troisieme exemple, nous prendrons le cas particulier de l'etablissement d'un calendrier, lorsque l'on veut savoir s'il est EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 423 pr6ferable de commencer un projet dans l'imm6diat ou plus tard. En effet, differer un projet ou l'entreprendre sans delai represente une alternative dont les deux termes s'excluent mutuellement. 4. Un autre cas particulier est celui de techniques qui s'excluent, le choix de l'une d'elles signifiant l'abandon de l'autre. 5. Enfin, le dernier est celui des objectifs supplementaires vises par un projet polyvalent; un projet d'amenagement du bassin d'un cours d'eau qui est prevu pour lutter contre les inondations et fournir de l'energie hydro-6lectrique et qui comprend un objectif supplementaire, l'irrigation, et le meme projet sans cet objectif supplementaire sont des variantes qui s'excluent mutuellement les uns desautres Projetsentierementdiffe'rents En matiere de projets agricoles, il faut parfois faire un choix entre deux projets possibles qui s'excluent mutuellement et qui sont entiere- ment diff6rents, l'un, de dimension restreinte, ayant un rendement 61ev6, l'autre plus important, mais a rendement faible. Pour un site donn6, on peut avoir le choix entre un petit projet d'irrigation limite aux terres les meilleures et utilisant des installations assez sommaires, et un projet beaucoup plus vaste qui porte sur une zone plus etendue et qui necessite des travaux de genie civil plus coateux et plus complexes. Si le projet restreint est retenu, il monopolisera le site, de sorte que le projet plus vaste ne pourra pas etre realise. Lorsqu'on se trouve en pr6sence de projets de cette nature, qui s'excluent mutuellement, on peut choisir entre eux en selectionnant le projet qui presente la plus grande valeur nette actualisee apres actualisation a un couit d'opportunite du capital convenable. Les Tableaux 10-7 a 10-9 montrent le mode de calcul, ils montrent aussi pourquoi le fait de se fier a une comparaison directe des taux de rentabilit6 interne ou des ratios avantages nets-investissement peut conduire a des decisions erronees en matiere d'investissement. Au Tableau 10-7, nous avons un systeme d'irrigation de petite taille, tres r6munerateur, d'un cofit de 500 000 unites monetaires pour l'annee 1 du projet et qui monopolise le site disponible. Pour un cout d'opportunit6 du capital de 12%, il presente une valeur nette actualisee de 441 200 unites mon6taires. Une variante de ce projet, d'une plus grande am- pleur et couitant 2 500 000 unites monetaires au cours des ann6es 1 et 2 du projet figure au Tableau 10-8. Ce projet plus important a une valeur nette actualisee de 683 100 unites monetaires pour un cofit d'opportu- nite du capital de 12%; sur la base du critere de la valeur nette actuali- see, c'est celui-ci que nous choisirions. Si nous preferons le systeme d'irrigation plus restreint, nous renoncons a une valeur actualis6e nette de 241 900 unites mon6taires dont la collectivite aurait pu ben6ficier (683 100 - 441 200 = 241 900). Il convient de se rappeler que, si le cofit d'opportunite du capital a 6t6 correctement fixe, nous pourrions mettre en euvre tous les projets presentant une valeur actualisee nette positive a ce couit d'opportunite. Bien que cette facon de proceder necessite une estimation acceptable du couit d'opportunite du capital, si cette condi- C! Tableau 10-7. Mesures de la valeur du projet dans le cas d'une variante de projet d'irrigation d petite echelle (Milliers d'unit6s mon6taires) Avantages C Coefficient YuppliFmen- Coefficient Coefficient d'actuali- Valeur Valeur tairesnets Valeur d'actuali- Valeur d'actuali- Valeur coats sation actualisee Avantages actualisee (Cash actualisee sation actualisee sation actualise e Annie bruts 12% d 12% bruts d 12% flow) d 12% 25% d 25% 30% d 30% o 1 500,0 0,893 446,5 - - - 500,0 - 446,5 0,800 - 400,0 0,769 - 384,5 2 5,0 0,797 4,0 140,0 111,6 + 135,0 + 107,6 0,640 + 86,4 0,592 + 79,9 3 5,0 0,712 3,6 140,0 99,7 + 135,0 + 96.1 0,512 + 69,1 0,455 + 61,4 4 5,0 0,636 3,2 140,0 89,0 + 135,0 + 85,9 0,410 + 55,4 0,350 + 47,2 5 5,0 0,567 2,8 140,0 79,4 + 135,0 + 76,5 0,328 + 44,3 0,269 + 36,3 6-20 5,0 3,864 19,3 140,0 541,0 + 135,0 + 521,6 1,265 + 170,8 0,880 + 118,8 Total 595,0 7,469 479,4 2 660,0 920,7 +2 065,0 +441,2 3,955 + 26,0 3,315 - 40,9 nette d 12% Valeur actualise4e +441,2 Taux de rentabiliteeiconomique25 + 5(26,0 66,9) = 25 + 5(0,39) = 27% Ratio avantagesnets-investissement= 887,7 446,5 = 1,99 EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 425 tion est realisee, la methode nous indique facilement et sans ambiguite celle des solutions s'excluant mutuellement qu'il faut retenir. Mais si nous comparons les taux de rentabilite interne des deux projets, nous trouvons, pour le plus petit, un taux de 27%, et, pour le plus grand, un taux de 16%. Sur cette base, nous choisirions le plus petit projet. Nous obtiendrions un resultat semblable si nous nous servions du ratio avantages nets-investissement pour effectuer notre choix entre ces deux projets qui s'excluent l'un l'autre. Le plus petit projet serait choisi parce qu'il a le plus grand ratio, 1,99 - pour un ratio de 1,32 seulement pour le projet plus important. Mais nous avons observe, lors de notre etude de l'application de la regle de la valeur actualisee nette, que ce choix serait une erreur car il negligerait l'apport supplementaire de richesses que le plus grand projet pourrait creer. En utilisant le critere du taux de rentabilite interne, nous pouvons eviter cette erreur en actualisant les differences entre les cash flows des deux projets comme on le voit au Tableau 10-9. Nous y trouvons que le taux de rentabilite interne du flux des differences est de 14%. En d'autres termes, si nous elargissons notre projet en passant de la solution mo- deste a la solution plus importante, la rentabilite de notre investisse- ment supplementaire est de 1 4 %. Le critere de choix, alors, est de savoir si la rentabilite de notre investissement supplementaire se situe au-dessus du seuil d'admissibilite. C'est le cas puisque ce dernier, dans notre exemple, est evalue a 12%; nous choisirons donc le grand projet. Choix entre diffe'rentes dimensions d'un projet On peut parfois, pour un meme projet, avoir le choix entre une version restreinte et une autre plus importante. Un tel cas s'est presente pour un projet sylvicole au Bresil. La version restreinte consistait simplement en abattage de grumes suivi de l'exportation de bois non equarri. Elle pr6sentait une valeur nette actualisee positive, un taux de rentabilite 6conomique tout a fait eleve et un ratio avantages nets- investissement interessant. Une version un peu plus importante comprenait une scierie. Cette version offrait une valeur nette actualis6e plus forte que la precedente, mais son taux de rentabilite economique et son ratio avantages nets-investissement etaient plus faibles. Nous pou- vons considerer que les deux versions s'excluaient mutuellement. Si nous appliquions le critere de la valeur actualisee nette, nous choisirions avec justesse la version la plus importante. Il faut noter, toutefois, que si nous nous etions servis directement des criteres du taux de rentabilite 6conomique et du ratio avantages nets-investissement, nous aurions et6 amenes a une decision erronee en matiere d'investis- sement. Ici, le site n'est pas monopolise par l'execution du plus petit des deux projets, ce qui laisse la possibilit6 d'entreprendre le projet restreint et d'en d6cider ensuite l'elargissement. Dans ces conditions, on effectue l'analyse sans chercher a opposer la version restreinte a la version plus importante, comme si les deux projets s'excluaient mutuellement, mais Tableau 10-8. Mesures de la valeur du projet dans le cas d'une variante de projet d'irrigation d grande ehelle (Milliers d'unites mon6taires) Avantages < Coefficieit sulpple6nen- Coefficienit Coefficietit d'actiali- Valeur Valeur tairesniets Valeur d'actuali- Valeur d'actuali- Valeur 1 C(orits sation actualise&cAvantafes actiialisie (Cashi actualis( e sation actualisee sation actualisie Annee bruts 12% a 12% bruts a 12% flow0) d 12% 15% d 15% 20% d 20% c I 1 500,0 0,893 1 339,5 - - - 1 500,0 - 1 339,5 0,870 - 1 305,0 0,833 - 1 249,5 10 2 1 000,0 0,797 797,0 - - - 1 000,0 - 797,0 0,756 - 756,0 0',694 - 694,0 3 100,0 0,712 71,2 350,0 249,2 + 250,0 + 178,0 0,658 + 164,5 0,579 + 144,8 4 100,0 0,636 63,6 450,0 286,2 + 350,0 + 222,6 0,572 + 200,2 0,482 + 168,7 5 100,0 0,567 56,7 550,0 311,8 + 450,0 + 255,2 0,497 + 223,6 0,402 + 180,9 6-20 100,0 3,864 386,4 660,0 2,550,2 + 560,0 + 2 163,8 2,907 + 1.627,9 1,879 + 1 052,2 Total 4 300,0 7,469 2 714,4 11 250,0 3 397,4 +6 950,0 + 683,1 6,26p + 155,2 4,869 - 396,9 nette d 12% = +683,1 Valeur actualis&e 7aux de rentabilite &eonomique 15 + 5(155,2: 552,1) = 15 + 5(0,28) = 16% Ratio avantages nets-investissement= 2 819,6 :2 136,5 = 1,32 EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 427 en considerant la version restreinte comme la premiere etape d'une version en deux phases. D'apres le critere de la valeur actualisee nette, nous savons d6ja que la version restreinte, c'est-a-dire la phase 1, a une valeur actualisee nette positive et, donc, nous l'accepterons. Si nous testons maintenant les investissements supplementaires qui sont n6ces- saires pour atteindre la version la plus importante, c'est-a-dire la phase 2, nous trouverons que celle-ci presente egalement une valeur actualis6e nette positive, et nous l'accepterons donc aussi. Si nous voulions nous servir du taux de rentabilite interne, le taux de rentabilit6 6conomique de la seconde phase serait celui de la difference entre les flux des avantages supplementaires nets des deux versions. De meme, le ratio avantages nets-investissement de la phase 2 du projet serait celui de la difference entre les flux des avantages suppl6mentaires nets des deux versions. Separer un projet en deux phases est la facon la plus directe et la plus simple d'aborder le probleme. Elle nous permet d'appliquer la mesure de la valeur du projet que nous desirons sans autres manipula- tions. Bien entendu, si l'on dispose de moyens suffisants et des services administratifs necessaires, on peut tres bien executer simultanement deux etapes d'un projet - et meme plus. Grace a une analyse ou chaque 6tape est etudi6e separement, on pourra savoir directement quelle di- mension on peut donner au projet avant d'atteindre le stade ouisa valeur actualisee nette devient negative, son taux de rentabilite 6conomique passe en-dessous du seuil d'admissibilite, ou son ratio avantages nets- investissement devient inf6rieur a celui d'une solution de rechange. Choix entre differentscalendriers La decision d'entreprendre un projet sans delai ou d'en retarder 1'execution constitue un aspect particulier du choix entre des projets qui s'excluent mutuellement. Du point de vue de l'analyse, on peut consi- derer un meme projet, selon qu'il est mis en ceuvre immediatement ou dans un avenir plus ou moins lointain, comme deux projets differents, s'excluant mutuellement. I1n'est avantageux de differer un projet que dans les cas oii le flux des avantages potentiels ou des couits est ind6pendant de la date de mise en route. Generalement il n'en est pas ainsi pour les projets agricoles, pour lesquels on admet au contraire que les couits et les avantages apparai- tront un certain temps apres le demarrage. Si celui-ci est differe, les couts et les avantages seront retardes d'autant. Toutefois, la determination du moment de d6marrage le plus oppor- tun peut se poser dans le cas de certains projets agricoles qu impliquent la construction d'une usine pour la transformation de produits agri- coles. Prenons l'exemple de l'introduction de la betterave sucriere dans une nouvelle r6gion: on connait approximativement le rythme maxi- mal auquel on peut etendre les superficies betteravieres, compte tenu des exigences de la vulgarisation agricole, des delais necessaires pour que les cultivateurs adoptent les nouvelles facon culturales, etc. On peut d6cider ou bien d'exp6dier les betteraves sur une autre region pour le 42 NJ 00 Tableau 10-9. Mesures de la valeur du projet dans le cas de variantes de projets d'irrigation, differencesentre les diversessolutions (Milliers d'unit6s monetaires) > Cash flouw Cash flou Coefficient Coefficient c de la variante de la variante Diffrrences d'actuali- Valeur d'actuali- Valeur 0 la plus la plus entre les sation actualisee sation actualisee Annete importante restreinte cashflows 12% d 12% 15% d 15% Z I - 1 500,0 - 500,0 1 000,0 0,893 - 893,0 0,870 - 870,0 -0 2 - I 000,0 + 135,0 1 135,0 0,797 - 904,6 0,756 - 858,1 3 + 250,0 + 135,0 + 115,0 0,712 + 81,9 0,658 + 75,7 4 350,0 + 135,0 + 215,0 0,636 + 136,7 0,572 + 123,0 5 + 450,0 + 135,0 + 315,0 0,567 + 178,6 0,497 + 156,6 6-20 560,0 f 135,0 + 425,0 3,864 + 1 642,2 2,907 +i1 235,5 Total +6950,0 +2 065.0 +4 885,0 7,469 + 241,8 6,260 - 137,3 Valeur actualise nette d 12 pour cent des differences entre lesflux des avantagessupplementairesnets = +241,8 Taux de rentabilitW &onomiquedes diffdrencesentre lesflux des avantages supplementairesnets = 12 + 3(241,8: 379,1) = 12 + 3(0,64) = 14% EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 429 raffinage - ce qui entrainerait des frais de transport et une diminution de la teneur en saccharose a cause de la degradation naturelle du produit de base - ou bien de construire une usine d'une dimension rentable minimale. En pareil cas, l'etablissement d'un calendrier s'impose. Les avantages potentiels du projet sont sans rapport avec les delais n6ces- saires pour que la raffinerie ait atteint la capacite prevue puisque en fait, ils dependent du rythme auquel les cultivateurs augmenteront leur production de betteraves. Pendant les premieres annees du projet, il sera peut-&tre trop cher de raffiner sur place; en revanche le moment viendra ou, compte tenu des 6conomies r6alisables sur les frais de transport et la diminution de la teneur en saccharose, il sera plus rentable de construire l'usine. Le probleme revient a determiner a quel moment iI sera le plus rentable de commencer les travaux. I1 existe deux methodes qui sont g6neralement utilisees pour d6termi- ner quel est le meilleur moment pour demarrer un projet. La plus simple et probablement la plus repandue, est celle de la ((rentabilite de la premiere ann6e)>. Cette methode part implicitement de l'hypothese que, lorsque les avantages auront commence a etre percus, ils ne pour- ront qu'augmenter ou demeurer constants; or cela ne presente pas de difficulte majeure car cette situation est celle qui se verifie le plus couramment dans toutes les categories de projets. On divise le flux des avantages nets de la premiere annee ou il est positif par le total du flux des avantages nets des annees ou il est n6gatif. Le r6sultat, exprime en pourcentage, constitue la rentabilite de la premi&re annee. Le moment optimal pour faire debuter le projet est la premiere annee out le flux des avantages nets d'un projet commence la meme annee presente une rentabilite d6passant le coat d'opportunit6 du capital. Si l'on fait demar- rer le projet plus t6t, il ne parviendra pas, tout au moins la premiere annee, a rapporter le cout d'opportunite du capital si bien qu'il vaudrait mieux retarder la realisation et utiliser les fonds ailleurs. Si le projet debute plus tard, on aura laisse passer une chance que l'investissement initial rapporte le cout d'opportunite du capital. La deuxieme methode de recherche du moment pr6ferentiel, un peu plus difficile que la prec6dente mais la plus facile a interpreter, consiste a calculer la valeur actualisee nette du projet en choisissant, comme hypothese de d6part, des annees differentes et en actualisant au cout d'opportunite du capital. (Dans tous les calculs des diverses valeurs nettes actualisees possibles, on prendra la meme ann6e - ann6e t0 - comme point de depart). Le projet devra demarrer l'ann6e oui la valeur actualisee nette sera la plus grande. Avant, le fait de differer le projet augmentera sa valeur nette actualis6e au cout d'opportunite du capital donn6; apres, la valeur nette actualisee sera inferieure au niveau requis. Un exemple tout a fait courant de la necessite de fixer un calendrier optimal se rencontre dans les projets routiers ou se pose le probleme de l'accroissement du trafic. Pour illustrer notre propos, on a applique les methodes servant a determiner le meilleur calendrier au Projet de route de desserte au Kenya (voir Tableau 10-10). On estime que le cout de construction de la route, reparti par moitie sur deux annees, s'elvera a 760 000 livres kenyennes (iK; depuis l'poque de cette analyse, le 430 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Kenya a abandonn6 la livre kenyenne (£K) pour le shilling (ShK). On suppose que la duree de vie economique de la route sera de 30 ans. Ce projet ne pouvait pas &tre entame avant 1970. Une fois la route termi- nee, une periode de deux ans s'6coule pendant laquelle la circulation se developpe rapidement, a mesure que les usagers d6couvrent l'existence de la nouvelle route. A l'issue de cette periode, ce sont les conditions economiques generales de la region qui determinent le volume du trafic, qui, on suppose, augmente de 9% par an jusqu'en 1991 puis demeure constant pour le reste de la duree de vie economique du projet. Les flux d'avantages nets (Cash Flows) supplementaires au Tableau 10-10 sont fondes sur le flux des avantages calcul6 d'apres les estimations de trafic. Ces estimations ont ete 6tablies sur la base d'une croissance sur 20 ans, dans l'hypothese oa la route serait commenc6e en 1970. On verra que, meme en admettant que le trafic continue d'augmenter apres 1991, le moment optimal de d6marrage ne change pas). Si le flux des avantages dure moins de trente ans, on suppose qu'il subsistera une valeur residuelle calcul6e pour un amortissement lineaire. On a retenu 12% comme coat d'opportunite du capital. Comme exemple de la methode de la rentabilit6 de la premiere annee, nous considererons l'effet d'un d6marrage de la construction de la route en 1973. Le flux des avantages nets, la premi&re annee ou il est positif, atteint 79 700 £K, ce qui ne represente que 10% du couit d'investis- sement (admis comme etant la somme des montants n6gatifs des va- leurs actualisees nettes) ce qui indique que ce serait trop t6t pour commencer le projet [79 700: (380 000 + 380 000) X 100 = 10]. Si nous faisons le meme test pour 1974, le flux des avantages nets, la premiere annee ou la valeur actualisee nette est positive, atteint 86 400 £K, ce qui n'est que 11% de l'investissement, si bien qu'il est encore trop t6t pour commencer [86 400: (380 000 + 380 000) x 100 = 11]. Mais si nous faisons le test pour 1975, le flux des avantages nets, la premiere ann6e ou il est positif, atteint 94 500 £K, et la rentabilit6 de la premiere ann6e devient 12% [94 500: (380 000 + 380 000) x 100 = 12]. Comme 12% est le couit d'opportunite du capital retenu, la methode de la rentabilite de la premiere annee indique que 1975 est l'annee optimale de demar- rage du projet. Afin de d6terminer l'ann6e optimale de d6marrage d'un projet par la methode de la valeur actualis6e nette, on a calcule les valeurs actualisees nettes de la route, pour toutes les ann6es de demarrage de 1970 a 1977, en utilisant 1969 comme origine des temps t0 (donc 1970 = tl). La valeur actualis6e nette est maximale a 300,6 livres kenyennes si l'on retarde le projet de cinq ans pour commencer les travaux en 1975. C'est donc la variante optimale quant au moment du demarrage. Le resultat est le meme que celui obtenu par la m6thode de la rentabilite de la premiere annee. Que l'on entame les travaux avant 1975 ou apres, on obtiendra une valeur actualis6e nette moindre. On notera , dans cet exemple de route de desserte au Kenya compor- tant plusieurs possibilites de calendrier qui s'excluent mutuellement, qu'une d6cision d'investissement uniquement fond6e sur un calcul de rentabilite economique simple conduirait a un choix errone. Si l'on fait EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 431 demarrer le projet en 1970, on peut obtenir de l'ensemble du projet une rentabilite economique globale de 15%. Puisque ce taux est largement superieur au couit d'opportunite du capital, on pourrait estimer, a premiere vue, qu'il est justifi6 de realiser le projet. Mais nous savons, d'apres notre test de rentabilite de la premiere annee, que la rentabilite du capital investi n'est que de 8% la premiere annee oui les avantages deviennent positifs, et qu'il vaudrait mieux, alors, retarder l'investis- sement. Si l'on adopte 1975 comme -annee optimale de demarrage, le projet aura une rentabilite economique de 19%. Si l'on retarde encore davantage le proj et, on sait que la valeur actualisee au couit d'opportu- nite du capital diminuera; cependant, il convient de noter que seule la rentabilite economique de l'ensemble du projet continuera de croitre, ce qui pourrait induire en erreur un analyste inattentif ou malavise. On peut se servir du critere du taux de rentabilite interne pour indiquer le calendrier optimal en actualisant les differences entre les cash flows pour chacune des annees successives jusqu'a ce que le taux de rentabilite interne du cash flow supplementaire vienne juste egaler le cofit d'opportunite du capital. C'est, toutefois, un calcul complique, plus difficile a interpr6ter que la methode de la rentabilite de la premiere annee ou celle de la valeur actualis6e nette. Dans l'exemple du proj et routier au Kenya, le ratio avantages nets- investissement indique tout de suite aussi le calendrier optimal, mais comme on ne peut s'y fier pour choisir entre des projets s'excluant mutuellement, il est difficile de conseiller de l'utiliser pour fixer le meilleur calendrier. Choix entreplusieurs techniques(taux d'indifference) Au moment de la conception d'un projet, si nous avons le choix entre deux techniques valables pour arriver au meme resultat, nous nous trouvons en presence d'un exemple de solutions qui s'excluent mutuel- lement puisque le choix de l'une des techniques entraine le rejet de l'autre. La formule que nous choisirons sera celle qui pr6sente la valeur actualisee nette la plus faible, mais, si le coat total non actualis6 des diverses solutions est different et que ces variantes presentent des as- pects temporels eux-m&mes differents, la solution que nous choisirons peut aussi dependre du couat d'opportunite du capital. Supposons que nous ayons a choisir entre deux systemes de stockage de cer6ales, - l'un qui utilise des silos et une manutention en vrac (le moins cher en termes non actualises), et l'autre qui met en ceuvre des entrep6ts et des procedes d'ensachage. Le syst&me de manutention en vrac comporte un investissement initial eleve sous forme de silos, mais ne demande qu'un faible entretien. L'autre solution (entrepots et ensa- chage) est d'un cofit de construction plus reduit mais necessite des frais annuels d'entretien couiteux. Si le taux d'actualisation est faible, le systeme silos, avec son cout initial 61ev6 et ses depenses d'entretien faibles, presente la valeur actualisee nette la plus basse - et serait donc pr6fere. En revanche, si le taux d'actualisation est eleve, c'est le systeme entrepots-ensachage, avec son cofit initial faible et ses depenses de Tableau 10-10. De'termination optimal, Troisiemeprojet de pret routier, voie de desserten° 10, Kenya d'un calendrier C: (Milliers de Sk) Avantages supplementairesnets dans P'hypotheseov les travaux commencenten: Ann6c 1970 1971 /972 1973 1974 1975 1976 1977 1970 - 380,0 - - 1971 - 380,0 - 380,0 - - - -C 1972 + 61,0 -380,0 -380,0 - - 1973 + 69,1 + 67,0 - 380,0 380,0 - - -- 1974 + 77,7 + 75,3 + 73,0 -380,0 - 380,0 - - - 1975 + 84,7 + 84,7 + 82,7 + 79,7 - 380,0 - 380,0 - -- 1976 + 92,3 + 92,3 + 92,3 + 89,7 + 86.4 -380,0 -380,0 - 1977 + 100,6 + 100,6 + 100,6 + 100,6 + 97,8 + 94,5 -380,0 - 380,0 1978 + 109,7 + 109,7 + 109,7 + 109,7 + 109,7 + 106,9 + 102,6 -380,0 1979 +119,6 +119,6 +119,6 +119,6 +119,6 +119,6 +116,0 +111,8 1980 + 130,3 + 130,3 + 130,3 + 130,3 + 130,3 + 130,3 + 130,3 + 126,4 1981 + 142,0 + 142,0 + 142,0 + 142,0 + 142,0 + 142,0 + 142,0 + 142,0 1982 + 154,8 + 154,8 + 154,8 + 154,8 + 154,8 + 154,8 + 154,8 + 154,8 1983 + 168,8 + 168,8 + 168,8 + 168,8 + 168,8 + 168,8 + 168,8 + 168,8 1984 + 183,9 + 183,9 + 183,9 + 183,9 + 183,9 X 183,9 + 183,9 + 183,9 1985 +200,5 +200,5 +200,5 +200,5 +200,5 +200,5 +200,5 +200,5 1986 +218,5 +218,5 +218,5 +218,5 +218,5 +218,5 +218,5 +218,5 1987 +238,2 +238,2 +238,2 +238,2 +238,2 +238,2 +238,2 +238,2 1988 +259,7 +259,7 +259,7 +259,7 +259,7 +259,7 +259,7 +259,7 1989 +283,0 +283,0 +283,0 +283,0 +283,0 +283.0 +283,0 +283.0 1990 +308,5 +308,5 +308,5 +308,5 +308,5 +308,5 +308,5 +308,5 1991- 2000 + 336,3 + 336,3 + 336,3 + 336,3 + 336,3 + 336,3 + 336.3 + 336,3 2001 +336,3 +361,6a +3 8 6 9 b +412,21 +437,5d +462,8~ +488,1 + 5 1 3 ,4 g Valeur actualis6e > C a12% +238,9 +262,2 +279,1 +290,8 +297,6 +300,6 +299,6 +295,4 Rentabilite 0 de la Z premi&re c annee (%) 8 9 10 10 11 12 14 15 Taux de ° rentabilit6 economique (%) 15 16 16 17 18 19 20 21 Ratio > avantages nets- 0 investissement 1,31 1,35 1,37 1,38 1,39 1,40 1,39 1,39 r5 Source: Dapres la Banque Mondiale, Appraisal of a Third Highway Project, Kenya c. Y compris valeur residuelle de 75 900 iK. PTR-24a (Washington, D.C., 1969). Depuis cette analyse, hunite mon6taire du d. Y compris valeur r6siduelle de 101 200 £K. > Kenya est devenue le Shilling (ShK). e. Y compris valeur residuelle de 126 50() K. c a. Y conipris valeur r6siduelle de 25 300 livres k6nyennes (£K) f. Y compris valeur residuclle de 151 800 £K. > b. Y compris valeur r6siduelle de 5) 600 £K. g. Y compris valeur residuelle de 177100,£K. > 0 z 434 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET fonctionnement 6lev6es, qui a la valeur actualis6e nette la plus basse. Lorsque l'actualisation atteint un certain taux, les deux solutions ont la meme valeur actualis6e nette si bien que, du point de vue economique, on pourra choisir indifferemment l'une ou l'autre. Ce taux d'actualisa- tion est appele (ttaux d'indiff6rence (ou taux d'6galisation des valeurs actuelleso>); on peut le d6terminer, soit par actualisation des diff6rences entre les flux de couts, soit graphiquement. Si le coat du capital ou le seuil d'admissibilit6 est inf6rieur a ce taux d'indifference, on optera pour la solution qui exige l'investissement initial le plus 6lev6 mais qui occasionne les depenses futures les plus faibles. S'il lui est sup6rieur, on preferera la solution technique dont le coOt initial est le plus faible, m&me si les d6penses de fonctionnement exig6es par la suite sont plus 6lev6es. On peut citer A titre d'exemple un projet sylvicole en Tunisie dont l'analyse est pr6sent6e dans les Tableaux 10-11 A 10-13 ainsi que dans la Figure 10. On envisage de d6fricher une zone de maquis (vegetation touffue et dense, typique des r6gions mediterran6ennes) a raison de 400 hectares par an pendant 5 ans, afin de pr6parer les sols pour un reboise- ment. On a le choix entre deux techniques: ou bien d6fricher le terrain a la main pour un coat annuel de 47 850 dollars, r6parti r6gulierement pendant 5 ans, soit un coOt global non actualis6 de 239 250 dollars (Tableau 10-11), ou bien acheter des tracteurs et du materiel en vue de d6fricher m6caniquement pour un coOt total non actualis6 moindre, soit 215 008 dollars (Tableau 10-12). La solution du defrichage mecanique exige un investissement initial important de 90 700 dollars, par la suite cependant, les cofuts des travaux et d'entretien ne s'eleveront plus qu'a environ 25 000 dollars par an. Pour faire un choix judicieux entre ces deux solutions, il est n6ces- saire de tenir compte de la valeur de l'argent dans le temps. Pour un taux d'actualisation de 10%, c'est la solution du d6frichage mecanique qui est la moins coflteuse et qui a la valeur actualis6e la plus faible. Tableau 10-11. Choix entre deux solutions de defrichage, manuelle et meca- nique, en Tunisie: solution manuelle (SEU) Vale/r Valerur Amiuie Autres Coats actualisee actualisee du projet Salaires' coutsa globaiux a 10% a 15% 1 44 050 3 800 47 850 2 44 050 3 800 47 850 3 44 050 3 800 47 850 181 399 160 393 4 44 050 3 800 47 850 5 44050 3800 47 850 Total 220 250 19 000 239 250 181 399 160 393 S EU: dollars des Etats-Unis. Source: Renseignements communiqu6s personinellement par M. Hans Warvinge, Swedish Inter- national Dcvclopmcnt Authority (D6cembre 1971). a. Toutes valeurs au prix du marche. EVALUATION lYUN l'R)OJET PAR LA METIliODE DE L'ACTUALISATION 435 mianuelleet meca- Tableau 10-12. Choix entre deux solutions de de'frichage, nique, en Tunisie: solution mecanique ($ EU) Travaux Valcs*r Valcur Antie do (Coeit eot ii6ts actuahis,Je acttraliisii dv projet ,natjriel` cetret'n' gleobauIx a 10(% a 15O/% 1 90700"' 21586 112 286 102 068 97 689 2 0 25 134 25 134 20761 19001 3 0 25 134 25 134 18876 16 538 4 0 26 227 26 227 17 913 15 002 5 0 26 227 26 227 16 287 13 035 Total 90 700 124 308 215 008 175 905 161 265 Source: Renseignements communiqu6s personnellement par M. Hans Warvinge, Swedish Inter- national Development Authoritv (Dccembre 1971). a. Toutes valeurs au prix du march6. b. Tracteur et debroussailleur c.a.f. Tunis, taxes comprises. Cependant, a un taux de 15%, c'est la solution du defrichage manuel qui a la valeur actualisee la plus faible et qui, par cons6quent, coute moins cher. On retranche ann6e par annee le flux des couits pour la solution non actualisee la moins chere - ici le defrichage mecanique - du flux des cofits de la solution non actualisee la plus chere - le defrichage manuel. On determine ensuite le taux d'actualisation pour lequel le flux des differences entre les flux de couits est nul: on trouve ainsi le taux auquel les valeurs actualisees des deux solutions sont egales (d'oui l'expression : 9 223b 310 + 87 0,361 + 31 0,094 + 8 0,067 + 6 10-15 0 310 + 310 1,483 + 460 0,249 4 77 0,160 + 50 - 16 223b 310 + 87 0,163 + 14 0,015 + 1 0,008 + I 17-22 0 310 + 310 0,671 + 208 0,040 + 12 0,019 + 6 23 223"' 310 + 87 0,074 + 6 0,002 0 0,001 0 24 0 310 + 310 0,066 + 20 0,002 + 1 0,001 0 25 0 469 + 469 0,059 + 28 0,001 0 0,001 0 Total 1 361 7 134 +5 773 7,845 + 1 075 3,328 + 21 2,855 - 64 Valeur actualiseenette d 12 pour cent = + 1 075 Rs Taux de rentabilitefinanciere= 30 +5[21 (21+64)] = 30 + 5(0,25) = 31% Ratio avantagesnets-investissement= 1 672 Rs: 597 Rs = 2,80 Rs: Roupies indiennes. a. Les avantages supplementaires sont chiffr6s a partir des budgets d'cxploita- Source: D'apres le document s.Report on Lift Project in Sangli District, Maharas- tion. Les d6penses d'exploitation et d'cntrcticn du systeme sont recouvr6es sur les htra (Rapport sur le projet d'irrigation par 6elvation dans le district de Sangli, exploitants et sont d6duites de la production brute en tant que couts de productioni. Maharashtra), section 18 de Selected Agricultural Project Reports (Pune, Maharashtra: b. Remplacement des pompes. College of Agricultural B3anking, 1978); pp. 373-92. c. Comprend 159 000 Rs de valeur rcsiduielle pour les pompes; les travaux de g6rnie civil sont supposes rsc pas avoir de valeur rcsiduelle. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 445 Couts de remplacement De nombreux projets agricoles exigent des investissements dont les durees de vie sont differentes. C'est le cas par exemple d'un systeme d'irrigation par pompage, pour lequel on pr6voit que les travaux de terrassement et de maconnerie dureront de 25 a 50 ans mais dont les pompes elles-memes peuvent ne durer que de 7 a 15 ans. En preparant l'analyse, on devra tenir compte du cofit de remplacement des pompes pendant la duree de vie du projet. La maniere de traiter les cofits de remplacement est simple; on les inscrit dans l'analyse du projet a la colonne du capital, a hauteur de l'annee correspondante. Puis, dans l'analyse de la valeur actualisee nette, du taux de rentabilite interne et du ratio avantages nets-investis- sement, ils sont d6compt6s nets pour le calcul du Cash Flow. Le Cash Flow de l'annee en question pourra ainsi devenir n6gatif, ce qui, dans le cas des projets agricoles, n'entrainera que rarement des difficultes d'analyse (voir paragraphe > au Chapitre 9). Le Tableau 10-17 donne un exemple de la maniere de traiter les couits de remplacement. II s'agit d'un projet d'irrigation par pompage pour le district de Sangli, Etat de Maharashtra, dans l'ouest de l'Inde. Le projet prevoit d'utiliser le fleuve Krishna pour pomper l'eau qui servira a alimenter trois villages. Il permettrait aux agriculteurs de faire pousser du sorgho hybride, du b16 et de la canne a sucre en plus de leurs cultures pluviales traditionnelles. Il faudrait deux ans pour mettre en place le projet. On peut estimer que les travaux de g6nie civil associes aux pompes dureront au moins 25 ans apres le debut de l'exploitation, mais qu'il faudra remplacer les pompes tous les sept ans. Dans la colonne investissement du Tableau 10-17, on a prevu 223 000 roupies pour le remplacement des pompes dans les annees 9, 16 et 23 du projet. Celui-ci prevoit donc le remplacement des pompes en l'incluant purement et simplement dans les depenses d'investissement pour l'annee au cours de laquelle ce remplacement est envisag6. (Vous noterez qu'il existe une valeur qui tient compte du dernier cycle, non acheve, de la vie des pompes a la vingt-cinquieme annee; nous y reviendrons dans le prochain paragraphe). Dans l'exemple indien (comme c'est, en general, le cas) le couit d'investissement pour le remplacement des pompes n'est pas assez important pour rendre le cash flow n6gatif les ann6es ofi les nouvelles pompes doivent ere installees; il est donc impossible qu'il y ait plus d'une seule solution lorsqu'on calcule le taux de rentabilite interne. Valeur residuelle Dans bien des cas on peut raisonnablement esperer que, le projet arrivant a son terme, il subsistera une valeur residuelle (ou terminale), autrement dit que l'investissement n'aura pas et6 totalement < consomme >>pendant la dur6e du projet et qu'il restera un . On traite ce probleme en consid6rant la valeur residuelle de tout investissement (par exemple un barrage ou une plantation d'arbres) comme un avantage revenant au projet pendant la derniere annee cou- verte par l'analyse. On trouvera un exemple de valeur residuelle dans l'analyse du projet indien d'irrigation par pompage exposee au Tableau 10-17 et que nous avons etudiee au paragraphe precedent (< Cofits de remplacement >)). Dans ce projet, les pompes sont remplacees tous les sept ans. Le dernier remplacement avant la fin de la vie du projet (25 ans) se produit lors de la 23eme annee. A la fin du projet, la pompe, prevue pour durer 7 ans, n'aura alors 6te utilisee que 2 ans. On ne peut pas, valablement, imputer la valeur des cinq annees de vie restantes aux cofits d'investissement du projet et, au contraire, ce dernier devrait en etre credite la derniere annee du projet. C'est pourquoi, dans cet exemple, l'analyste a ajoute un montant egal aux cinq septiemes des 223 000 roupies imputees aux couits d'investissement de la vingt-troisieme annee au poste des avan- tages suppl6mentaires de la vingt-cinquieme annee, soit 159 000 rou- pies [(7 - 2): 7 x 223 000 = 159 000]. Dans 1'ensemble, les valeurs residuelles ne modifieront profond& ment la valeur actualisee nette, le taux de rentabilit6, ou le ratio avan- tages nets-investissement que si la p6riode couverte par l'analyse est courte, ou si la valeur de l'investissement est relativement importante par rapport a la valeur du flux des avantages. Ce peut etre le cas, par exemple, d'un projet d'elevage qui laisse une valeur residuelle tres importante sous la forme d'un troupeau. Toutefois, dans le cas des projets agricoles a r6aliser sur 25 ans environ, la valeur residuelle ne pourra changer la valeur actualisee nette, ou le ratio avantages nets- investissement que dans une tres faible proportion, et ne modifiera pas de plus d'un point en pourcentage le taux de rentabilit6, et ce, pour des raisons identiques a celles qui ont ete notees lors de l'examen de la dur6e des projets. En effet, eu 6gard a la productivite financiere des types de projet dont il est question, la valeur actualisee des avantages futurs (et a fortiori le montant actualise de la valeur residuelle) est particulierement faible. En pratique, ces projets sont donc quasiment insensibles aux erreurs d'estimation de la valeur residuelle. Pour un proj et d'une dur6e de 25 ans, il suffit d'une estimation assez sommaire. On constatera au Tableau 10-17 qu'aucune erreur dans l'estimation de la valeur de recu- peration ne peut avoir pratiquement de r6percussion notable sur les mesures de la valeur du projet. En integrant les valeurs residuelles a I'analyse du projet, on d6sarmera les critiques et les tentatives qui visent a disqualifier un projet a faible investissement initial au profit d'un projet a investissement initial eleve en arguant du fait que l'analyste n'a pas tenu compte de la valeur residuelle. Cela peut avoir de l'importance lors de l'examen de projets d'irrigation ou d'elevage pour lesquels l'attention et l'inter& des techniciens sont souvent diriges essentiel- lement vers les problemes lies aux d6penses d'equipement necessaires pour construire le barrage ou creer un troupeau de reproducteurs. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 447 <(Taux de change interne)) Dans les pays qui ont des problemes de balance des paiements et oui le remplacement des importations ou bien la promotion des exportations sont des objectifs importants, il est utile d'estimer ce qu'il en coatera, en monnale nationale, pour amasser une unit6 d'une monnaie 6trangere grace a un projet d'investissement. Cette question peut se poser, par exemple, lors de l'elaboration d'un projet de plantation de palmiers visant a developper les exportations d'huile vegetale ou a eviter les importations, ou encore au moment de l'evaluation d'une usine d'en- grais destinee dans l'avenir a r6duire ou a eviter l'accroissement des importations. 11ne suffit pas de gagner ou d'6conomiser des devises: il faut se faire une idee du couit de l'operation et decider si ce coat est trop eleve ou non. En exprimant le cout du gain ou de l'economie d'une unite de devise en taux de change interne, on peut effectuer une compa- raison directe avec le taux de change officiel et les divers prix de reference des devises, comparaison qui servira de base a l'evaluation du projet. II existe plusieurs facons d'estimer le otaux de change interne >> et les probl&mes theoriques a resoudre sont multiples. Ils ont ete examines en detail par Bruno (1967) dont le nom est si etroitement lie a toutes ces questions qu'on designe souvent par l'expression Test de Bruno ce calcul du ( taux de change interne)). Une methode directe d'estimation du taux de change interne est presentee aux Tableaux 10-18 et 10-19. Cette methode peut etre utilis6e pour la plupart des projets. Ses principales faiblesses r6sident dans le fait que, souvent, certains cofits en monnaie nationale, ou cofits o(locaux»> incorporent des importations (par exemple les importations consom- mees par les travailleurs), et aussi dans le probleme que pose une analyse fragmentaire et qui est commun a toutes les evaluations de projet par actualisation. Ses principaux merites sont sa simplicite et la facilite avec laquelle on peut interpreter ses r6sultats. Pour calculer le taux de change interne par cette methode, il est indispensable de connai- tre les quatre e6lments suivants: 1) la valeur en devises du bien a produire; 2) le couit en devises engage pour produire ce bien; (il s'agit en l'occurence du coat en devises d'articles tels que les produits energe- tiques importes, les matieres premieres importees, etc.); 3) le couit en monnale nationale du bien produit; enfin 4) le cofit d'opportunite du capital. On compare la valeur actualisee (en fonction du couit d'oppor- tunit6 du capital) des avantages nets en devises a la valeur actualisee du cofit de realisation de cette 6conomie en monnaie nationale. Le rapport entre les deux valeurs actualis6es exprime le taux de change interne et peut etre directement compare au taux de change officiel ou a differents taux de change de r6ference. La <, AID-I)LC/P-851 (Washington D).C., 1969),Annexes 4A et 4B. a. Comprend, le cas 6cheant, les diff6rencesen cofits ou en epargne telles que les devises pour l'assurance, les 6conomiesen monnaie nationalerealis6esdans les circuits de distribution en evitant les frais portuaireset en implantant les points de production a proximit6 des lieux d'utilisation, etc. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 449 Tableau 10-19. Calcul du taux de changeinterne Projet indien d'engrais: elment monnaie nationale (Millions de Rs) Coefficient Coats Coats Autres coats d'actuali- Valeur d'investis- de coats ou suppklnen- sation actualis6e Annee seenent production eipargfic' taires 12% 12% 1970 107 - - 107 0.893 96 1971 172 - - 172 0,797 137 1972 56 - - 56 0,712 40 1973 24 38 - 62 0,636 39 1974 - 81 - 81 0,567 46 1975 - 90 - 90 0,507 46 1976 - 109 - 109 0,452 49 1977 - 109 - 109 0.404 44 1978 - 109 - 109 0.361 39 1979-84 - 108 - 108 1,483 160 Total 359 1 184 - 1 543 6,812 696 Valeuractualiseedu coat en mnonnaie nationaledes economiesrealiseesen devises Rs696. SS78-8,92 Taux de changeinterne = =Rs9 US7 8U9 Valeur actualiseedes oTnomies nettes en devises Source: Adapt6 du document de l'U.S. Agency for International Development (USAID) du gouvernment des Etats-Unis, (India, IFFCO Fertilizer Project Proposal and Recommendations for the Review of the Development Loan Committeeo, AID-DLC/P-851 (Washington D.C., 1969), Annexes 4A et 4B. a. Comprend, le cas 6cheant, les differences en couits ou en epargne telles que les devises pour l'assurancc, les 6conomies en monnaie nationale r6alisees dans les circuits de distribution en evitant les frais portuaires et en implantant les points de production a proximit6 des lieux d'utilisation, etc. b. Tire du Tableau 10-18. lit6 reelle du projet lorsqu'il se penche sur l'analyse financiere, et a ses incidences reelles, non monetaires, lorsqu'il se tourne vers l'analyse 6conomique. II admet donc couramment que l'inflation g6nerale a le meme effet relatif a la fois sur les couts et sur les avantages, ce qui l'amene a travailler en prix constants. On peut, bien entendu, analyser les projets en prix courants. Dans ce cas-lA, l'inflation generale ne modifierait pas le choix des projets a condition que ceux-ci soient tous analyses en partant des memes hy- potheses. Autrement dit, le meme groupe de projets serait accepte, que I'analyse soit conduite en prix constants ou en prix courants. L'utilisa- tion de prix constants permet toutefois d'aborder l'analyse de fai;on plus simple parce qu'elle evite d'avoir a estimer un taux d'inflation et qu'elle simplifie les calculs. Si, pour mesurer la valeur d'un projet, nous utilisons la valeur actualisee nette, celle-ci sera differente selon que nous travaillons en prix courants ou en prix constants (et aussi selon que nous nous servons d'un taux de change de reference ou d'un coefficient de conversion pour tenir compte de la prime de change). Si notre estimation du couit d'opportunite du capital est correcte pour cette analyse, nous choisirons 44, Tableau 10-20. Calcul du taux de rentabiliteinterne en utilisant les prix courants, Projet d'ameliorationdes r6seaux d'irrigation d'Ilocos, Philippines (Millions deS EU) Avantages Avantages suppl6men- Coefficient suppltmen- h taires nets Coefficienit pour I d taires nets Coefficient Coefficient (Cashflow) d'actuali- Valeur int&ents (Cash flow) d'actuali- Valeur d'actuali- Valeur en prix sation actualisie composes en prix sation aetualis&e sation actualis6e Annee eonstants' 18% 18% a 6% courants b 25% 25% 30% 30% I - 1,09 0,847 -0,92 1,060 - 1,16 0,800 - 0,93 0,769 - 0,89 2 - 4,83 0,718 -3,47 1,124 - 5,43 0,640 -3,48 0,592 -3,21 3 - 5,68 0,609 -3,46 1,191 - 6,76 0,512 -3,46 0,455 -3,08 4 - 4,50 0,516 -2,32 1,262 - 5,68 0,410 -2,33 0,350 - 1,99 5 - 1,99 0,437 -0,87 1,338 - 2,66 0,328 - 0,87 0,269 - 0,72 6 f 1,00 0,370 + 0,37 1,419 + 1,42 0,262 + 0,37 0,207 + 0,29 7 + 2,37 0,314 +0,74 1,504 + 3,56 0,210 +0,75 0,159 +0,57 8 + 3,70 0,266 +0,98 1,594 + 5,90 0,168 +0,99 0,123 +0,73 9 + 5,06 0,225 + 1,14 1,689 + 8,55 0,134 + 1,15 0,094 +0,80 10 + 6,43 0,191 + 1,23 1,791 + 11,52 0,107 + 1,23 0,073 +0,84 11 + 6,43 0,162 + 1,04 1,898 + 12,20 0,086 + 1.05 0,056 +0,68 12 + 6,43 0,137 + 0,88 2,012 + 12,94 0,069 + 0,89 0,043 + 0,56 13 + 6,43 0,116 +0,75 2,133 + 13,72 0,055 +0,75 0,033 +0,45 14 -+ 6,43 0,099 +0,64 2,261 + 14,54 0,044 +0,64 0,025 +0,36 15 + 6,43 0,084 + 0,54 2,397 + 15,41 0,035 + 0,54 0,020 + 0,31 16 + 6,43 0,071 + 0,46 2,540 + 16,33 0,028 + 0,46 0,015 + 0,24 17 + 6,43 0,060 i-0,39 2,693 + !7,32 0,023 +0,40 0,012 +0,21 18 + 6,43 0,051 +0,33 2,854 + 18,35 0,018 +0,33 0,009 +0,17 19 + 6,43 0,043 +0,28 3,026 + 19,46 0,014 +0,27 0,007 +0,14 20 + 6,43 0.037 +0,24 3,207 + 20,62 0,012 +0,25 0,005 +0,10 21 + 6,43 0,031 + 0,20 3,400 + 21,86 0,009 + 0,20 0,004 + 0,09 22 + 6,43 0,026 +0,17 3,604 + 23,17 0,007 +0,16 0,003 +0,07 < 23 t 6,43 0,022 +0,14 3,820 + 24,56 0,006 +0,15 0,002 +0,05 24 + 6,43 0,019 +0,12 4,049 + 26,04 0,005 +0,13 0,002 +0,05 25 + 6,43 0,016 +0,10 4,292 + 27,60 0,004 +0,11 0,001 +0,03 0 26 + 6,43 0,014 +0,09 4,549 + 29,25 0,003 +0,09 0,001 +0,03 z 27 + 6,43 0.011 +0,07 4,822 + 31,01 0,002 +0,06 0,001 +0,03 d 28 + 6,43 0,010 +0,06 5,112 + 32,87 0,002 +0.07 0,001 +0,03 29 + 6,43 0,008 + 0,05 5,418 + 34,84 0,002 + 0,07 0,000 +0 30 + 6,43 0,007 + 0,05 5,743 + 36,93 0,001 + 0,04 0,000 +0 Total + 129,07 5,517 +0,02 +458,28 3,996 +0,08 3,331 -3,06 > Taux de rentabiliteinterne (Rentabilite economique)en prix courants= 25 + 5(0,08: 3,16) = 25,13% = 25% Taux de rentabilite interne (Rentabilite'economique)en prix constants= 1,2513: 1,06 = 1,1805 = 18% Source: D'apres la Banque mondiale, Philippines - Appraisal of the National a. Voir Tableau 9-12. C Irrigation Systems Improvement Project: 1, 1488a (Washington D.C., 1977; diffusion b. On a admis un taux d'inflation de 6 pour cent. restreinte), Annexe 20, Tableaux 2 et 6. C, C C- 01 452 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET touj ours le meme groupe de projet a mettre en cruvre. Le colat d'oppor- tunite du capital sera cependant plus eleve si l'on tient compte de l'inflation. Si nous utilisons la valeur actualisee nette, nous pouvons admettre un taux different d'inflation pour chaque annee si cela facilite notre analyse. I1 n'est pas facile de comparer la valeur actualisee nette a prix courants et la valeur actualisee nette a prix constants; il faut renouveler le calcul de la valeur actualis6e pour chaque flux de valeurs, et les memes hypotheses doivent servir de base pour tous les projets analyses. On peut raisonner de la meme facon pour le ratio avantages nets-investissement. La valeur du ratio change si les hypotheses concer- nant l'inflation sont elles-memes modifiees, et il n'existe pas de moyen permettant de comparer facilement ce ratio a prix courants et a prix constants. En revanche, dans l'hypothese d'un taux d'inflation generale uni- forme, on peut aisement transformer un taux de rentabilite interne en prix courants en taux de rentabilite interne en prix constants en divisant 1 plus le taux de rentabilit6 interne en prix courants, exprime sous forme decimale, par 1 plus le taux d'inflation, exprime lui aussi sous forme decimale. C'est ce que montre le Tableau 10-20 qui utilise les chiffres du proj et d'irrigation d'Ilocos aux Philippines donn6s au Ta- bleau 9-11. Pour des prix constants, le taux de rentabilite 6conomique est 18%. Si nous supposons une inflation uniforme de 6% pendant toute la duree de vie du projet, nous pouvons calculer les avantages nets supplementaires (Cash Flow) en prix courants pour une annee quelcon- que en multipliant le Cash Flow en prix constants de ladite ann6e par le coefficient approprie pour 1 a interets composes a 6%. Le calcul de la rentabilit6 interne du flux des avantages supplementaires nets (Cash Flow) qui en resulte donnera 25%. En divisant ce resultat (exprime aussi par l'unit6 plus le taux de rentabilite interne d6cimalise) par le taux d'inflation admis (exprime lui aussi par l'unite plus le taux d'inflation decimalise), nous obtenons 1,18, soit la rentabilit6 conomique de 18% que nous avions aussi trouvee en utilisant les prix constants (1,25 + 1,06 = 1,18). Utilisations d'une calculatrice dans I'analyse des projets Nous avons deja fait remarquer que les calculs pour l'analyse du projet sont par trop lassants pour etre faits manuellement. Toutefois, une calculatrice 6lectronique meme des plus simples, comme on en trouve pratiquement dans tous les pays, suffit pour presque tous les calculs dont il est besoin pour cette analyse, et c'est de cet instrument essentiel que les services nationaux du plan et les etablissements interna- tionaux de prets se servent. Malheureusement beaucoup d'analystes de projets ne profitent pas pleinement de la souplesse que les calculatrices, meme simples, leur offrent. Dans cette section, nous indiquerons quelques-uns des emplois d'une calculatrice. A cet effet, nous nous servirons d'une calculatrice peu EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 453 cofiteuse et vendue couramment (voir photographie), mais comme les modeles de calculatrices varient legerement, vous aurez probablement a transposer les exemples que nous donnons ici. La calculatrice a laquelle nous faisons allusion est a huit decimales qui, sur la photographie, apparaissent dans la fenetre d'affichage; elle execute les quatre opera- tions, addition, soustraction, multiplication et division. Elle a une m6moire accessible, c'est-a-dire que l'on peut introduire ou soustraire des 6l6ments de cette memoire ou encore retablir une m6moire. Elle peut multiplier ou diviser plusieurs fois par une constante et executer des calculs en chaine. (Bien que les petites calculatrices g6neralement disponibles soient tres suffisamment exactes, les deux dernieres deci- males (si on les utilise toutes) r6sultant de multiplications ou de divi- sions ne peuvent pas etre acceptees en toute confiance. Toutes les decimales reproduites ici-meme sont correctes parce qu'elles ont ete verifiees a l'aide d'un equipement plus raffine; lorsque vous reprendrez ces exemples sur votre calculatrice, il pourra arriver que la derniere decimale, ou les deux dernieres, ne correspondent pas a celles qui vous sont donnees ici. Dans ces exemples, les chiffres imprimes normalement en caracteres romains sont introduits dans la calculatrice comme on l'a indique. Les chiffres imprimes en italique ressortiront automatiquement et n'ont pas besoin d'etre introduits. Un signe arithm6tique ou autre en carac- tire gras indique que l'on doit appuyer sur la touche dans l'ordre indique. Ainsi le chiffre 2 indique un nombre a introduire et le signe + indique qu'il faut appuyer sur la touche <« plus »>. Les autres indications sont M+ quand il faut ajouter a la memoire, M- quand il faut sous- traire de la m6moire, R-CM pour reproduire la memoire si l'on appuie sur la touche une fois, et pour effacer la m6moire si l'on appuie deux fois. La touche ON/C permet de mettre en route la machine et d'effacer l'affichage. Nous pouvons presenter rapidement et simplement les calculs arithmetiques et les calculs en chaine. Rappelez-vous l'exemple du calcul de la valeur 6conomique d'un tracteur, Chapitre 7, au paragraphe intitule <(Ajustement des prix financiers aux valeurs economiques- articles indirectement echang6s )>.Nous avons considere les divers cal- culs necessaires pour passer d'un prix du marche a une valeur economi- que. On nous a dit qu'un tracteur couitant 65 000 Rs se composait d'elements fabriques dans le pays a concurrence de 30% et d'elements importes pour 70%. Il y avait un tarif douanier de 15%, de sorte que, pour 6liminer l'effet de ce tarif, il fallait diviser l'elment import6 par 1,15. Nous avons voulu donner un prix de ref6rence a l'e61ment im- porte en utilisant un taux de change de reference de 12 Rs pour un dollar au lieu de retenirle taux de change officiel de 10 Rs pour un dollar, ce qui signifie que nous avons majore le prix interieur de l'element im- porte d'une prime de change de 20%, soit si on decimalise, de 1,2. Nous avons execute les calculs les uns apr&sles autres mais nous aurions pu les combiner en une seule operation en chaine: 454 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET R-CM R-CM 65 000 x 0,3 M+19 500 65 000 x 0,7: 1,15 X 1,2 M+ 47 478 R-CM 66 978 total qui 6videmment est celui que nous avons obtenu en ajoutant les unes aux autres les op6rations isolees que nous avions faites. La calculatrice simple presente cette grande commodit6 qu'elle sert a verifier rapidement les tableaux de budgets. Le budget d'exploitation agricole du Paraguay, Tableau 4-19, pendant la quatrieme annee don- nait en entrees totales 426 000 0 et en sorties totales 129 300 0, soit un avantage net avant financement de 297 300 0. On a retranch6 98 200 0 pour le service de la dette et l'on a obtenu l'avantage net apres financement, soit 199 100 0. On peut verifier rapidement ces montants en enregistrant successivement les entrees et les sorties dans la calculatrice. R-CM R-CM 340,7 + 85,9 M+ 426,6 13,4 + 112,8 + 3,1 M- 129,3 R-CM 297,3 ON/C - 98,2 M+ - 98,2 R-CM 199,1 L'emploi d'une constante est commode en pr6sence d'un certain nombre de valeurs que nous souhaitons modifier dans une meme proportion. Dans la calculatrice que nous utilisons pour notre exemple, on rappelle cette constante apres multiplication et division en introdui- sant un nouveau nombre et en appuyant sur le bouton =, mais sur beaucoup de calculatrices la constante est rappel6e en appuyant deux arithmetique ») avant d'appuyer sur le bouton _. On fois sur le bouton «( trouvera au Tableau 7-1 un cas oui l'emploi d'une constante est commode. Il s'agit de convertir toutes les valeurs dollars en equivalents roupies au moyen d'un taux de change de r6ference. Solt les valeurs en dollars de $EU 175, SEU 20 et $EU 9 et le taux de change 12 Rs = 1 dollar EU; nous avons: R-CM R-CM 12 x 175 = 2 100 20 = 240 9 = 108 Avec une calculatrice meme simple qui permet l'emploi d'une constante, on peut calculer facilement des coefficients pour des analyses financieres ou pour l'actualisation. Supposez que nous voulions trouver le coefficient pour 1 a 14% a inter&ts compos6s, a la fin de cinq annees; nous aurions: 1,14 x 1 = = = = = 1,925 414 6. Nous pouvons verifier ce resultat en contr6lant dans un jeu courant de tables comme par exemple les Tables d'int&ets composeset d'actualisation (Gittinger, 1979). Il est a noter qu'en posant le calcul comme nous l'avons indique, on appuie sur la touche = autant de fois que le nombre d'annees indique; c'est-a-dire, dans l'exemple, 5 fois. EVALUATION D'UN PROJET PAR LA METHODE DE L'ACTUALISATION 455 Il est tout aussi facile de calculer les coefficients d'actualisation. Sachant que le coefficient d'actualisation est egal a l'inverse du coeffi- cient pour 1 a int6r&ts compos6s, nous pourrions obtenir le coefficient d'ac- tualisation pour 14% pendant cinq ans en divisant l'unite par 1,925 415, soit 0,519 369. Nous pourrions aussi obtenir ce meme resultat plus directement en nous servant de notre calculatrice pour diviser l'unite a plusieurs reprises par l'unite plus le taux d'actualisation pour obtenir le coefficient d'actualisation pour 14 pour cent pendant cinq ans: 1,14: - = = = = 0,519 368 7. Ici encore, nous pouvons verifier ce r6sultat en consultant les tables ou, a la troisi&me decimale pres, la table n° 6 des coefficients d'actualisation en Annexe B. Comme le coefficient de valeur actuelle pour une annuite est le sous- total courant des coefficients d'actualisation, nous pouvons l'obtenir en additionnant entre eux tous les coefficients d'actualisation a mesure que nous les calculons. Sur la calculatrice la moins chere, il peut y avoir une m6moire, ce qui rend l'op6ration tres facile. Avec une calculatrice un peu plus compliqu6e, dotee d'une memoire consultable dans laquelle le signe M+ fait apparaitre la constante, le calcul est egalement simple. Toutefois, sur la calculatrice que nous utilisons a titre d'exemple, il faut un peu plus de manipulations. Supposez que nous voulions obtenir le coefficient de valeur actuelle pour une annuite a 14% pendant cinq ans, nous aurions: R-CM R-CM 1,14: = M+ = M+ = M+ -M+ = M+ R-CM 3,433 081 0. Enfin, nous pouvons calculer facilement le coefficient de r6cup6ra- tion du capital en nous rappelant qu'il est egal a l'inverse du coefficient de valeur actuelle pour une annuite. Comme nous avons deja obtenu ce coefficient pour 14% pendant cinq ans, nous pouvons simplement diviser l'unite par 3,433 081, ce qui donne 0,291 284. Nous pourrions du reste obtenir ce meme resultat directement: R-CM R-CM 1,14: = Mt - M+- = M+ = Mi- = M- R-CM: =0,291 283 5. Pour l'analyse des projets, la facilite avec laquelle nous pouvons calculer des coefficients d'actualisation a l'aide d'une calculatrice simple prend tout son int6r&t lorsque le taux d'actualisation a utiliser s'exprime par une fraction. Certaines tables d'actualisation courantes (dont les Tables d'int&ets composeset d'actualisationde Gittinger, 1979) n'ont pas d'intervalles fractionnaires; quant a celles qui en ont, generalement cela n'existe pas pour les taux d'interet eleves. N6anmoins, a l'aide d'une calculatrice simple, nous pouvons facilement calculer par nous-memes nos coefficients si par exemple nous cherchons a calculer une valeur actualisee a un taux d'actualisation fractionnaire. 456 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET Dans les projets agricoles, on se sert notamment de la calculatrice pour obtenir des coefficients lorsqu'on calcule le service de la dette pour des budgets d'exploitations agricoles dont les conditions de credit s'ex- priment par des taux d'intert fractionnaires. Dans le Projet indien de production de noix de cajou dont nous nous sommes servis pour illustrer les budgets par activit6s unitaires, Chapitre 4, Tableaux 4-22 et 4-25, nous voyons que les agriculteurs peuvent emprunter a 10,5% d'interet pour financer la plantation d'anacardiers et amortir leur dette en six annuites constantes. Pour connaitre le paiement annuel pour les annees 8 a 13, nous avons besoin du coefficient de recuperation du capital a 10,5% pendant six ans. Il n'y a guere de chance que llous puissions trouver ce coefficient dans une table d'actualisation courante mais nous pouvons, sans difficulte, l'obtenir directement sur notre calculatrice: R-CM R-CM 1,105: = M+ = M+ = M+ = M+ = M+ R-CM: = 0,232 981 9. En l'absence d'une table d'actualisation avec fractions, nous ne pouvoils pas verifier notre resultat directement, mais nous pouvons nous assurer qu'il est d'un ordre de grandeur correct en le comparant au coefficient de recuperation du capital pendant 6 ans a 10% et 11%. A 10%, on obtient 0,229 607; a 11%, on obtient 0,236 377. Notre coefficient de recuperation du capital se situe a peu pres a mi-chemin entre ces deux valeurs (pas exactement, bien entendu) de sorte que nous pouvons avoir l'assurance qu'il est a peu pres exact. Ensuite, nous pouvons multiplier le principal du pre (y compris les interets capitalises), soit 4 756 Rs, par notre coefficient, c'est-a-dire 0,232 981 9, pour obtenir le paiement an- nuel qui sera 1 108 roupies (4 756 x 0,232 981 9 = 1 108). Ceci est aussi le montant du service de la dette pour les annees 8 a 13 qui apparait dans les Tableaux 4-22 et 4-25. Les divers coefficients servant dans l'analyse d'un projet peuvent aussi etre tres facilement calcules directement si l'on possede une calcu- latrice qui calcule les puissances. (Ce n'est pas le cas de la calculatrice, tres simple, dont nous nous sommes servis a titre d'exemple). Habituel- lement cette fonction est indiqu6e par une touche marquee xy ou portant un signe semblable. Si nous reprenons l'exemple du projet de credit indien mentionn6 plus haut, nous pouvons montrer comment on peut calculer directement le coefficient de recuperation du capital pour 10,5% pendant 6 ans. La formule de ce coefficient donnee en Annexe B est: i(l + iq' (1 + i)" - 1 Pour la commodite, nous commencerons par calculer le denomina- teur et nous l'enregistrerons dans la memoire. Il est commode aussi de commencer les calculs en determinant la valeur de (1 + i)', puis de retrancher l'unite. EVALUATION D'UN PROIET PAR LA METHODE DE L ACTUALISATION 457 R-CM R-CM 1 + 0,105 = 1,105 1,105 xy6 = 1,820 428 7 1,820 428 7 - 1 = 0,820 428 7 M+ Nous pouvons maintenant calculer le numerateur. Comme nous savons par le calcul precedent que la valeur de (1 + i)n est 1,820 428 7, nous pouvons commencer par cette valeur et la multiplier par i, soit 0,105; nous obtenons: 1,820 427 8 X 0,105 = 0,191 145 0. Ensuite, nous pouvons diviser ce dernier resultat, soit 0,191 145 0, par 0,820 428 7 qui a ete enregistre dans la memoire, et nous obtenons notre coefficient de recup6ration du capital: 0,191 145 0: R-CM 0,820 428 7 = 0,232 981 9. coefficient qui est le meme que celui que nous avions calcule a l'aide de la calculatrice beaucoup plus simple qui n'avait pas de touche xy. Des calculatrices plus elaborees que celle dont il vient d'etre question ici peuvent aussi servir dans l'analyse des projets. Il existe des calcula- trices a usage professionnel qui calculent la valeur actualis6e ou meme directement la rentabilite interne a partir d'une serie de nombres qui y sont introduits. Les calculatrices programmables a action manuelle avec cartes magn6tiques ont beaucoup d'applications possibles. Dans les projets agricoles, on peut s'en servir pour calculer les budgets des exploitations agricoles et - ce qui est tres commode -les previsions concerlnant les troupeaux (Espadas, 1977). Les previsions concernant un troupeau, dont le calcul peut demander 8 heures a un specialiste bien entraine s'il se sert d'une calculatrice simple, peuvent etre executees en une ou deux heures avec une calculatrice programmable a cartes. Les consequences pour l'analyse de sensibilite sont evidentes. Dans l'analyse des projets agricoles, l'emploi d'ordinateurs, par rap- port a celui des calculatrices, est encore tres limite, bien que l'emploi de mini-ordinateurs se repande rapidement et que des programmes d'ana- lyses de projets agricoles soient mis au point par la Banque mondiale et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture. Une application tres connue des grands ordinateurs est de chercher a optimiser les systemes de culture selon une programmation lineaire (voir Norton et Solis, 1982), mais cette application est restee, le plus souvent, limitee aux efforts de recherche et n'est pas devenue courante pour 1'evaluation de projets a realiser. Il existe des programmes pour les previsions concer- nant les troupeaux. La Banque interamericaine de developpement a publie un programme destine a l'evaluation des projets de develop- pement agricole (Westley, 1981). L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture a mis au point un programrne pour I'analyse des projets qui convient aux petits ordinateurs. Un programme recemment cree par la Banque mondiale, le Computerized Project Analysis Support System, dont le sigle est COMPASS, est a la disposition des analystes de projets qui ont acces a des ordinateurs de plus grande capacite. Ce programme peut pr6parer des budgets types d'exploitations agricoles, produire des 458 MESURES DE LA VALEUR D'UN PROJET tables de couits, effectuer l'analyse financiere d'entreprises non agri- coles, et preparer des tables specifiques pour chaque analyse de projet. On peut ensuite agreger tous ces elements pour determiner le cash flow du projet, calculer les mesures de la valeur du projet, et effectuer des analyses de sensibilite. Les grands ordinateurs sont tres commodes pour <+::00:! ;) ji,Wati; 2lteSil -i, i; llm Annexe A Directives pour l'elaboration des rapports de preparation des projets LES D)IRECTIVES GENERALES exposees dans cette annexe visent a don- ner une idee d'ensemble de la portee et du contenu des rapports de preparation ou d'evaluation des proj ets agricoles ou de developpement rural. La plupart de ces projets se pretent a une presentation plus ou moins normalisee. Le plan g6neral donne dans ce document peut servir de point de depart. Il permet d'etablir un rapport qui, etaye par des tableaux et des annexes, fournira de facon succincte les informations necessaires pour juger de la valeur d'un projet sans s'encombrer de details inutiles et sans interet. Ces directives sont fond6es sur l'experience acquise en la matiere par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et I'agriculture (FAO), la Banque mondiale et d'autres institutions internationales de pret. Elles sont tirees, souvent textuellement, de documents publies par le Centre d'investissement de la FAO a l'intention des analystes de projets dans les pays en developpement et de ses propres specialistes (FAO, 1975 et 1977). Par ailleurs, ce centre a elabore une serie de directives particulieres pour certains types de projets; elles peuvent etre obtenues sur demande. La Banque interam6ricaine de developpement (1978) a, de son cot6, etabli tout un jeu de directives pour une vaste gamme de projets agricoles. Ci-c(owrc:La r&coltc dLI irlais au Gtuatcmiiala. 462 ANNEXES I1 va de soi que la teneur d'un rapport d'evaluation de projet est plus importante que sa presentation. II est egalement 6vident que, selon la nature du projet, les differentes sections d'un rapport demandent a etre plus ou moins d6velopp6es. Le schema indique dans le pr6sent docu- ment devra &tre remanie en fonction du type et de la complexite du projet present6. D'une part, ces directives generales couvrent beaucoup plus de points qu'il n'est n6cessaire sauf pour les projets les plus complexes, et une question peut etre reprise dans plusieurs sections. D'un autre c6t6, des elements indispensables a la compr6hension de plusieurs types de projets agricoles sont pass6s sous silence. Ceci est particulierement vrai des projets dont une partie notable est ax6e sur la commercialisation et la transformation, les industries rurales ou les routes en zone rurale. 11conviendra d'eliminer les elements des direc- tives qui ne sont pas essentiels a la compr6hension du projet pr6sente, et d'inclure en revanche d'autres e1lments indispensables pour permettre au lecteur de se faire une opinion sur ce projet. Les elements utiles seront trait6s en une meme section du rapport pour eviter les redites superflues. En regle generale, le corps du rapport devrait comprendre environ 25 pages dactylographi6es en simple interligne pour un projet agricole simple, et ne pas depasser 50 pages pour un projet de developpement rural complexe. I1 devrait &tre accompagne d'une serie d'annexes, ras- semblees eventuellement en un document separe qui fera l'objet d'un tirage restreint. Les grilles de travail, les hypotheses d6tailkes, etc., peuvent etre archivees dans un m&me dossier, conserve dans un lieu central ou toute personne int6ressee pourra venir le consulter. Dans la mesure du possible, le rapport lui-m&me devrait presenter le projet de facon comprehensible pour un non initie, les documents techniques, y compris les cartes, les graphiques et les tableaux detailles figurant en annexe, ou dans le dossier d'archives. Les principaux elements d'un rapport de preparation ou d'evaluation de projet sont decrits ci-apres dans l'ordre ouiils se presentent normale- ment. 1. Resum6 et conclusions Cette partie du rapport, d'une page ou deux en general, a pour objet principal de degager brievement les elements essentiels du projet. I1 doit porter sur les points suivants: raison d'&tre du projet, priorite, objet, localisation et taille, b6neficiaires, composantes principales, periode d'investissement, couits, organisation, resultats 6conomiques et finan- ciers, et principaux problemes. 2. Introduction Ce chapitre, qui n'est pas technique, decrit habituellement les dif- ferentes etapes de la preparation du projet. On peut indiquer quelle est RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 463 l'origine de la conception du projet: plan de d6veloppement national, 6tude sectorielle ou mission d'identification du projet. Mentionner eventuellement les organismes gouvernementaux et autres institutions qui ont participe a la mise au point du projet ainsi que toute assistance ext6rieure reque a ce titre. Preciser quels sont les responsables de 1'ela- boration du projet et du rapport et indiquer le temps qu'a demande ce travail. Aucun de ces renseignements n'a besoin d'etre tres detaille. 3. Donnees generales Dans toute la mesure du possible, les documents de base doivent etre annexes au rapport. Toutefois, si ce chapitre est bien pense et bien con'u, il permettra de d6gager le cadre general du projet et d'apprehen- der sa logique dans une perspective economique et sociale plus vaste. II importe de selectionner avec un soin tres particulier les informations a inclure dans ce chapitre. La seule regle generale a suivre est qu'il doit y avoir une correlation evidente entre ces informations et le contenu des autres sections du rapport. Dans ce chapitre, plus que dans les autres, on a souvent tendance a s'ecarter du sujet. 3.1 Contexte economique actuel Donner des indications sur le revenu par habitant, la dependance du pays a l'egard de certaines importations et exportations, les problemes de balance des paiements, etc. La section ne doit porter que sur les aspects de l'evolution economique recente qui ont une incidence sur le projet, et sur les autres options qui ont et etudiees. 3.2 Le secteur agricole Decrire les principales caracteristiques du secteur agricole, et notam- ment les contraintes freinant le developpement general du secteur ainsi que les sous-secteurs concernes par le projet. 3.3 Objectifs de developpement et objectifs sociaux Indiquer les objectifs de d6veloppement et les objectifs sociaux tels qu'ils sont enonc6s dans les plans nationaux et les declarations officiel- les. Enumerer les principaux 6l6ments de la strat6gie nationale de d6ve- loppement agricole et mentionner les grandes orientations de la politi- que du gouvernement, notamment dans des domaines tels que les subventions en matiere de prix et de taux d'inter&, 1'approvision- nement en facteurs de production, les objectifs vises en ce qui concerne le revenu des populations rurales, l1equilibre regional, etc. 3.4 Repartitiori des reventis etpauvrete Si le projet est concqu pour venir en aide a un groupe determine des populations pauvres du milieu rural, il conviendrait d'inclure dans le 464 ANNEXES chapitre sur les donnees generales une etude sur la repartition des revenus et sur la pauvrete. Les informations donnees doivent permettre de degager les principaux elements servant a justifier la priorite accor- dee, dans le cadre du projet, a une region ou une action donnees. Outre les renseignements sur la repartition nationale des revenus, il convien- drait d'apporter des precisions permettant de situer ces donn6es dans un contexte regional ou social. 3.5 Institutions Decrire les institutions chargees du developpement et du financement dans les secteurs concernes par le projet, telles que le ministere de l'agriculture, la banque de developpement agricole, I'office de develop- pement de 1'6levage, etc. 4. Raison d'etre du projet Ce chapitre doit apporter des arguments probants pour justifier la priorite donnee au projet sur les autres options. A partir des donnees g6n6rales du chapitre precedent, il doit pr6senter une analyse exhaustive des possibilites de d6veloppement offertes par les secteurs concernes, ainsi que les contraintes dont il faut tenir compte. I1 convient egalement d'expliquer les motifs qui ont dict6 le choix de la strategie de develop- pement adoptee dans le cadre du projet, et d'exposer les facteurs d'ordre technique, social et economique qui ont amene a choisir ce projet particulier, de preference a d'autres solutions possibles. C'est a ce point du rapport qu'il serait peut-etre le plus logique de preciser I'ampleur du projet envisage en exposant les raisons de la decision prise a cet egard. Enfin, il conviendrait d'analyser ici les risques du projet ainsi que les mesures prises lors de sa mise au point et les mesures prevues dans le cadre de son execution pour minimiser ces risques. 5. La zone du projet L'objet de ce chapitre et des details donn6s dans les annexes et les cartes fournies a I'appui est de decrire la situation de la zone du projet et d'indiquer le cadre physique, agricole, social, economique, institution- nel et juridique dans lequel s'inscrira le projet. L'analyse generale pre- sentee sur la strat6gie de developpement agricole et la conception du projet doit maintenant porter essentiellement sur les possibilites de d6veloppement ainsi que sur les contraintes de la region concern6e dans tous les domaines decrits ci-apres. 5.1 Cadrephysique On donnera une description des principales caracteristiques geogra- phiques et topographiques de la r6gion concernee par rapport a celles de RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 465 l'ensemble du pays. Le principal objectif est de demontrer que le climat et les sols se pretent aux activites envisagees en matiere d'agriculture et d'6levage. 5.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE. Situer la zone du projet dans le pays, et delimiter cette zone de facon plus precise (divisions administra- tives ou autres criteres). La zone du projet peut correspondre, par exemple, a une province, a un district, a un bassin hydrographique, a la zone d'influence d'un barrage, ou plusieurs de ces divisions. Un projet de r6generation de I'arboriculture peut porter sur certains grands do- maines ou certaines plantations. D'autres projets ne concerneront que les agriculteurs qui se consacrent a des cultures determinees mais qui sont parfois disperses sur une grande region. 5.1.2 CLIMAT. Donner des indications sur les precipitations (volume mensuel et annuel, intensite et variations), les temperatures, l'hygrom6- trie, 1'evapotranspiration, etc. Les statistiques disponibles et les details plus techniques peuvent etre recapitules en annexe. Pour un projet de culture pluviale, l'objectif est de montrer que le volume et la repartition des precipitations conviennent aux cultures envisagees. S'il s'agit de projets d'irrigation, le relev6 des pr6cipitations servira a justifier l'eva- luation des besoins en eau en fonction des saisons. 5.1.3 GEOLOGIE, SOLS ET TOPOGRAPHIE. Les informations donnees dans cette section doivent permettre de justifier les jugements portes sur la zone du projet a divers egards: potentiel agricole, possibilites d'irri- gation, besoins de drainage, etc. I1 conviendra de determiner l'6chelle des cartes de classification des sols et des terrains a inclure dans le rapport. La preparation d'un projet necessite des cartes detaillees; dans les annexes du rapport d'evaluation ou de preparation du projet, il suffira parfois de faire reference aux cartes d6taill6es d6tenues en ar- chives et de presenter une carte sommaire a petite 6chelle. 5.1.4 RESSOURCES EN EAU. Donner des precisions sur les ressources en eau superficielles et souterraines dans la mesure oui ce facteur influe sur les decisions prises dans le cadre du projet. Habituellement, ces indications sont n6cessaires pour les questions d'irrigation et de drai- nage, mais elles peuvent l'etre aussi pour assurer l'approvisionnement en eau domestique. 5.2 Base economique Cette section doit couvrir les principales caracteristiques 6conomi- ques de la region du projet. On peut etre amene a empieter sur certains des aspects sociaux traites a la section suivante (5.3). I1 va de soi qu'il convient d'eviter les redites. 5.2.1 RESSOURCES DE L'AGRICULTURE ET DE L'ELEVAGE. Decrire brievement les ressources de l'agriculture et de l'elevage de la region, et 466 ANNEXES donner des chiffres de production pour les plus importantes d'entre elles. On peut indiquer l'importance de ces secteurs dans l'economie de la region, la proportion de la population qui se livre a ces activites, les superficies concern6es par les principales cultures ou l'6levage, leur volume de production, et faire une estimation approximative de la valeur des produits. Donner des precisions sur les tendances recentes de la production, et faire ressortir l'importance relative du secteur vise par le projet. 5.2.2 UTILISATION DES TERRES, SYSTEMES D'EXPLOITATION, ET REPARTITION DES CULTURES. Donner des precisions sur l'utilisation presente des terres, et notamment sur le regime foncier, la taille des exploitations, les systemes de culture, les varietes culturales, les races representees dans le cheptel, le rendement des cultures et la production de l'6levage, ainsi que sur les facteurs de production. On peut presenter une grande partie de ces donnees sous forme de tableau dans les annexes avec simplement un commentaire dans le corps du rapport. I1 peut etre utile de decrire brievement les methodes culturales et la nature des techniques utilisees pour les principaux systemes d'exploitation. Pour donner une id&e du potentiel de production, on peut faire etat des resultats obtenus dans les stations pilotes de la region et des rendements enregistres par les agriculteurs qui ont essaye le systeme propose. I1 importe de decrire avec clarte les contraintes inherentes a la region et notamment les facteurs tels que les coutumes sociales, le regime fon- cier, l'insuffisance des moyens techniques, le manque de services de vulgarisation, qui empechent peut-etre les agriculteurs d'atteindre un niveau de production acceptable. 5.2.3 APPROVISIONNEMENT EN FACTEURS DE PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES PRODUITS. Donner une breve description des circuits d'approvisionnement en facteurs de production et des methodes de commercialisation de la production agricole. Analyser et evaluer l'incidence de la politique adoptee par le gouvernement en matiere de soutien des prix, subventions aux facteurs de production, taxation des produits, etc. 5.2.4 AUTRES ACTIVITES ECONOMIQUES. I1 peut y avoir dans la r6gion d'autres activit6s 6conomiques, telles que la sylviculture, la p&che, l'artisanat rural, et les industries de transformation, qui sont importantes pour la comprehension du projet. S'il existe des statistiques ce sujet, preciser eventuellement le nombre de familles qui ont des activites secondaires, en donnant une indication au moins approxima- tive de l'importance de ces activites dans l'economie rurale. 5.3 Aspects sociaux Les caracteristiques sociales de la zone du projet doivent etre decrites sous des rubriques appropri6es. Dans bien des cas, les points abordes le RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 467 seront egalement dans d'autres sections, et il convient de d6cider dans quelle partie seront traites certains sujets pour eviter les redites. 5.3.1 REGIME FONCIER ET TAILLEDES EXPLOITATIONS.Si le re- gime foncier constitue un facteur particulierement important pour un projet donne, ou si on envisage de le r6former, il peut etre plus indique d'inclure cette question dans l'analyse des aspects sociaux que dans celle de l'utilisation des terres (5.2.2). Donner des precisions sur le pourcen- tage des cultivateurs proprietaires de leur terre, des cultivateurs loca- taires, et de ceux qui ne disposent pas de terre. Indiquer, le cas echeant, le lien existant entre la taille des exploitations et le mode de faire-valoir. Mentionner tout changement du r6gime foncier qui resulte soit d'une reforme agraire soit d'une colonisation des terres. 5.3.2 POPULATION ET MIGRATION. On peut donner des statistiques illustrant des elements tels que la densite de la population au kilometre carre, la pression exercee par la population sur les zones cultivees, les quotients de population a charge et les taux d'alphab6tisation. I1 peut etre utile de definir la notion de population rurale, surtout si les villes de la zone du projet sont plut6t de grosses bourgades rurales que de petits centres urbains. Si les migrations sont importantes, d6crire les flux migratoires annuels ou saisonniers et les quantifier dans la mesure du possible. Dans les cas oui l'exode rural constitue un probleme reel, analyser son ampleur et sa portee. L'etude de l'offre de main-d'ceuvre peut se reveler importante si les systemes de culture dependent de la main-d'ceuvre engagee. 11peut etre utile d'analyser le sous-emploi et le ch6mage dans la zone du projet ou dans les zones avoisinantes, ainsi que les variations saisonnieres enregistrees a cet egard. La question du niveau des revenus a deja ete abordee, mais on peut donner, dans ce chapitre, des renseignements plus detailles a ce sujet sur la zone du projet et fournir des pr6cisions sur d'autres indicateurs du niveau de vie tels que le logement, la sante et la nutrition. Une projection portant sur la population de la zone du projet pendant la duree de l'existence de celui-ci peut etre incluse en meme temps qu'une etude des incidences de ces elements sur le projet. 5.3.3 SERVICES SOCIAUX. Si cette question est importante pour comprendre le projet et les raisons qui ont motiv6 sa selection, on peut y consacrer une section qui traitera, entre autres, des ecoles primaires et secondaires, des dispensaires et autres installations. On peut egalement donner des indications sur les principales maladies dans la zone du projet et les possibilites de lutte contre ces maladies. II convient de preciser quels sont les services qui fonctionnent bien, et ceux qui ont besoin d'etre ameliores. 5.4 Infrastructure L'importance donnee a cette section dependra de la nature meme du projet. Certains projets portent uniquement sur la mise en place des 468 ANNEXES infrastructures rurales; il va de soi que, dans ce cas, cette question devra faire l'objet d'une analyse tres detaillee. II peut etre utile de chiffrer le kilometrage total des routes du projet, les tonnages transportes annuel- lement, 1'evolution recente du trafic, etc. Donner des precisions sur l'importance de l'infrastructure pour la commercialisation de la produc- tion du projet et l'approvisionnement en facteurs de production. Don- ner 6ventuellement une description succincte des services d'eau et d'e- lectricite dans la r6gion, et chiffrer le nombre des familles desservies par les divers equipements d'infrastructure. Les programmes d'ameliora- tion en cours peuvent etre evalu6s brievement. 5.5 Institutions Cette section, qui complete I'analyse des institutions nationales pre- sentees dans la partie (3) du rapport et qui traite des odonnees gene- rales o>,doit d6crire les activites locales des organismes nationaux ou des institutions specialisees, telles que les organismes locaux de develop- pement, qui operent dans la r6gion du projet. I1 s'agit essentiellement de fournir les elements de base qui permettront d'apprecier les proposi- tions relatives a l'organisation et a la gestion du projet pr6sentees dans un chapitre ulterieur. I1 importe de preciser quels sont les rouages institutionnels qui fonctionnent de facon satisfaisante et quels sont ceux qui devront ere renforces dans le cadre du projet. 6. Le projet Le tableau g6neral des facteurs positifs et negatifs dont il faut tenir compte etant brosse, il convient de definir et de d&crire en detail, dans le present chapitre et dans les annexes fournies a l'appui de celui-ci, les objectifs du projet et le programme des operations, leur calendrier et leur cout, ainsi que le plan de financement et les dispositions relatives a la passation des marches. Comme toujours, l'importance relative des elements indiques ci-apres variera en fonction de la nature du projet, et certains points qui ne sont pas mentionnes dans ce document peuvent se reveler essentiels a la comprehension d'un projet donne. Ce chapitre devra donc etre adapte en fonction du projet pr6sente. 6. 1 Description du projet Donner un bref aperqu general du projet: objectifs, situation geogra- phique, ampleur, composantes et autres caract6ristiques importantes. I1 s'agit simplement de donner une idee gen6rale du projet, qui sera decrit en detail dans les sections suivantes. Trois ou quatre paragraphes de- vraient suffire. RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 469 de'taillees 6.2 Caracteristiques L'objectif est de d6crire methodiquement, volet par volet, les opera- tions envisagees et autres elements que comporte le projet. L'expose devrait etre axe sur les aspects techniques du programme d'action qu'il conviendra de d6crire de facon suffisamment detaillee pour preciser la nature, la portee et le couit des diverses mesures envisagees. Le cas 6ch6ant, il devra etre 6tay6 par des annexes. L'analyse des couts sera presentee dans une section a part (6.4), et les modalit6s de mise en ceuvre des mesures seront d6crites dans la partie relative a l'organisation et la gestion (7), mais il peut etre utile de recourir a des renvois. 6.2.1 TRAVAUX ET INSTALLATIONS GENERALES. Decrire notam- ment les ouvrages d'irrigation, l'infrastructure generale lorsqu'il s'agit de projets de colonisation des terres, les routes d'acces, les installations de vulgarisation et l'infrastructure sociale (approvisionnement en eau des villages, centres de sante, 6coles et electrification rurale). Si les travaux de construction sont confies a un organisme de developpement, inclure eventuellement une liste de l'equipement necessaire a l'execu- tion du projet. De meme, on pourra etablir une liste de l'equipement necessaire au fonctionnement et a l'entretien des ouvrages du projet. 6.2.2 INVESTISSEMENTS DANS LES EXPLOITATIONS. L'analyse por- tera ici sur des travaux tels que les cl6tures, les ouvrages d'irrigation et de drainage des exploitations, le defrichement et le nivellement des terres, la mise en valeur des paturages, etc. Ces travaux se caract6risent par le fait qu'ils sont habituellement executes par les agriculteurs ou a leurs frais dans leurs propres exploitations, des dispositions etant prises dans le cadre du projet pour fournir le credit necessaire et parfois assurer la bonne execution des travaux a effectuer. Le mieux est de presenter des budgets d'exploitation representatifs des types d'exploitation pre- vus (agriculture et 6levage). Les budgets d'exploitation sont 6galement importants pour l'analyse des revenus agricoles (8.3) et pour d'autres sections du rapport; tout comme pour 1'etude des revenus agricoles (8.3), il est souhaitable de pr6senter une analyse exhaustive qui aura probablement sa place dans une annexe. 6.2.3 BATIMENTS ET MATERIEL AGRICOLES. Seront decrits ici les pompes d'irrigation, le materiel de pulverisation, les installations de stockage des exploitations, les tracteurs, les etables, et toute la gamme de batiments et de materiel de ce genre qui sont generalement mis a la disposition des agriculteurs par le jeu du credit. 6.2.4 PROGRAMME DE CREDIT. Si le projet comprend un pro- gramme de credit, il peut etre utile d'analyser ici ce programme. On precisera le montant total des credits a octroyer, - montant qui sera determine a partir des budgets globaux d'exploitation - ainsi que les conditions dont seront assortis les credits. Si le projet est en grande partie axe sur l'octroi de credits, il suffira de donner ici des indications 470 ANNEXES sur le volume global des credits necessaires, I'analyse detailke du pro- gramme pouvant etre reportee a la section consacr6e a I'administration du credit (7.1) et dans des annexes. 6.2.5 INSTALLATIONS DE TRANSFORMATION ET DE COMMERCIA- LISATION. Les installations de transformation et de commercialisation necessaires a l'execution du projet peuvent etre decrites dans cette section. Si les installations de transformation occupent une place impor- tante dans le programme d'action envisage, on pourra se limiter ici a une description generale, I'analyse detailke 6tant pr6sentee, selon le cas, dans l'une des sections suivantes: circuits de commercialisation (7-2), etude des march6s (8-2), ou etude des industries de transformation et organismes de commercialisation (8-4). De meme que pour les budgets d'exploitations agricoles ou pour I'analyse d6tailke d'un organisme de credit, il peut etre souhaitable de presenter, dans une annexe distincte, les comptes detaillks des entreprises de transformation et de commer- cialisation ainsi qu'une etude exhaustive de divers problmes qui se posent, notamment en matiere d'organisation. 6.2.6 SERVICES D'APPUI. Decrire les services d'appui particuliers qui feront partie du projet. Les services de vulgarisation sont particuliere- ment importants. Mentionner, le cas echeant, le nombre d'agents sup- plementaires a prevoir, leur niveau de qualification et les possibilites de recrutement, ainsi que les besoins a pourvoir en matiere de transports, de mat6riel de bureau et de logements. Si le projet comporte des elements de formation du personnel ou des agriculteurs, indiquer les institutions du pays auxquelles on pourra faire appel ainsi que les installations necessaires (salles de classe et dortoirs, par exemple). 6.2.7 SERVICES SOCIAUX. Tout service social prevu dans le cadre du projet doit etre decrit dans ce chapitre. Certains projets comportent un important programme de sante et de lutte contre les maladies. II convient de decrire le programme d'action pr6vu et d'indiquer, le cas ccheant, le nombre d'agents a recruter ou d'installations a construire. Si l'6ducation est un element du projet, decrire les ecoles a creer et indi- quer le nombre d'6leves prevu, ainsi que le nombre des enseignants necessaires. Analyser, si besoin est, les installations d'approvision- nement en eau domestique et donner le nombre des menages concernes. 6.3 Calendrier du projet et periode de decaissement Donner le calendrier detaille des operations envisagees, notamment en ce qui concerne les travaux et les installations generales, les investis- sements dans les exploitations, les installations de transformation et de commercialisation, les equipements auxiliaires et les services sociaux. Ces donnees serviront a justifier l'echelonnement des d6penses et celles des retraits de fonds des pr&ts envisages pour l'execution du projet. RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 471 Garder a l'esprit que, dans la plupart des cas, les decaissements et l'ex6cution des projets agricoles portent sur une periode de trois a cinq ans. Pour quelques projets, tels que les projets d'arboriculture, il faudra prevoir une periode d'execution et de decaissement plus longue. Il sera eventuellement utile d'adjoindre, a l'appui de cette section, une annexe comportant des graphiques detailles (diagramme du chemin critique, par exemple) pour donner le d6tail des activites du projet et preciser celles qui ne pourraient etre differees sans retarder l'ensemble du projet. [Pour plus de details sur le diagramme du chemin critique, voir Mulva- ney (1969)]. 6.4 Estimationdes coAts On n'insistera jamais trop sur l'importance d'estimations exactes des couits. C'est un element cle pour determiner si le projet est financiere- ment et economiquement viable et egalement pour en planifier le financement. L'analyse des cofits globaux doit figurer dans le corps du rapport avec un tableau r6capitulatif; la ventilation detaillee de ces cofits pourra etre presentee en annexe. Il existe plusieurs facons de grouper les cofits mais il est classique d'etablir une distinction entre les depenses d'investissement et les depenses de fonctionnement. II faut aussi separer l'element en monnaie nationale de l'element en devises. Ce dernier comprend les depenses relatives aux biens et services directement et indirectement importes. Il s'agit de couts financiers, et non de couits economiques, chiffres en prix constants, et ils doivent etre evalues aux prix du march6. Les droits de douane et les autres imp6ts doivent 6galement figurer ici, mais leur montant dolt etre pr6cise separement, au moins dans les annexes. Les cofits aux prix courants doivent figurer dans le plan de financement (6-5-4). 6.4.1 DEPENSES D'INVESTISSEMENT. Les postes sous lesquels ces depenses sont regroupees et analysees dans le corps du rapport doivent de pref6rence correspondre au plan adopte pour la description des divers bl1ments du projet. Le cofit des travaux de genie civil dolt etre evalue en fonction des prix unitaires et des quantites. Le cas ech6ant, indiquer separement le colat du materiel finance au titre du projet a des fins de construction ou de fonctionnement et d'entretien. On calculera le couit des travaux de mise en valeur des exploitations en totalisant les donnees des budgets d'exploitations types. Dans bien des cas, seuls les 6elments a financer par le biais du credit ou le volume global du credit necessaire seront indiques dans cette section. Toutefois, pour passer des budgets d'exploitation aux couits economiques du projet, il sera neces- saire d'integrer la totalite des couits supplementaires supportes par les agriculteurs. Si la realisation du projet implique l'acquisition de terres a titre onereux, cette depense doit etre incluse dans les couits d'investis- sement. Si les terres sont fournies gratuitement par l'Etat, elles n'entre- ront pas dans les couits du projet, mais il conviendrait de tenir compte de leur couit d'opportunite dans l'analyse economique. 472 ANNEXES 6.4.2 DEPENSES DE FONCTIONNEMENT. Les depenses de fonction- nement qu'implique l'execution du projet devront etre analys6es dans cette section ou dans la section consacr6e au financement (6-5). Dans la majorit6 des cas, ces depenses se limitent au budget de l'organe d'execu- tion du projet. 6.4.3 PROVISIONS POUR IMPREVUS. Dans la plupart des cas, l'esti- mation des couits comprend une provision pour imprevus en g6neral de l'ordre de 10 ou 15%. La provision pour hausse des prix est indiqu&e dans la section relative au financement (6-5) ou dans la section relative au budget de l'organe d'execution de l'Etat ou de la direction du projet (8-5). 6.5 Financement Il est important d'6tablir le plan de financement du projet pour que le gouvernement ait une ide pr6cise des cr6dits budgetaires a pr6voir dans l'immediat et a plus long terme. Ce plan peut ere recapitule sous forme de tableau dans le corps du rapport, les explications detaillees etant present6es dans les annexes ou meme dans des documents separ6s. Dans certains cas, il faut attendre que les negociations avec les organismes de financement exterieurs soient terminees pour pouvoir achever la mise au point du plan de financement; mais il est toujours possible de faire figurer dans le rapport de preparation au moins le montant des princi- pales contributions en signalant que certaines sources de financement restent a determiner. Certains elements du plan de financement decou- leront directement de l'elaboration du projet. Par exemple, lorsqu'on met au point un programme de cr6dit, il faut decider quel sera le montant du versement initial des agriculteurs et le taux d'interet appli- cable aux pr&ts qui leur seront consentis. De meme, l'estimation du couit en devises du projet determine en general le pourcentage maxi- mum du couit total qui sera finance par l'exterieur. 6.5.1 COUTS D'INVESTISSEMENT. Les credits necessaires pour cha- que annee du projet pendant la phase d'investissement (ou phase de decaissement lorsqu'on fait appel a une source de financement exte- rieure) doivent etre chiffres par grandes categories de depenses et ven- tils pour faire apparaitre les cofits en monnaie nationale et en devises. Indiquer si possible le pourcentage du cofit total qui sera finance par des ressources interieures et celui qui sera pris en charge par l'exterieur. 6.5.2 RECETTES FISCALES. Si le projet doit engendrer d'importantes recettes fiscales, (tel pourrait etre le cas d'un projet visant a augmenter la production d'une culture frappee d'une taxe a l'exportation), il im- porte de preciser dans le temps le montant de ces recettes. 6.5.3 COUTS DE FONCTIONNEMENT. Etablir des projections pour 6valuer les depenses necessaires au fonctionnement du projet une fois que la phase d'investissement sera achevee et que l'aide financiere RAPPORTS DE PREIPARATION DES PROJETS 473 exterieure aura pris fin, afin de determiner le montant des depenses qui restera a la charge du Tresor pour continuer a assurer l'administration du projet. Ces projections doivent tenir compte de donnees figurant dans la section relative au budget de l'organe d'execution du projet (8-5) et dans la section relative au recouvrement des couits (8-6). On pourra indiquer egalement le montant net des couits a prendre en charge, compte tenu de l'augmentation eventuelle des recettes fiscales. 6.5.4 COUTS AUX PRIX COURANTS. Comme les couits du projet sont habituellement chiffres en prix constants, le plan de financement doit comprendre une estimation des coats d'investissement et de fonc- tionnement aux prix courants, une fois que le projet aura d6marr6. Cette evaluation servira de base a l'affectation des credits budgetaires pendant l'execution du projet. Cependant, comme cette evaluation peut impliquer une prise de position politique delicate au sujet des taux d'inflation futurs, il sera eventuellement preferable de traiter cette partie du plan de financement dans un rapport distinct adresse au Ministere des finances. 6.6 Passation des marches Preciser les dispositions particulieres arretees pour la passation des march6s. Si l'on envisage de faire appel au concours d'une institution internationale de pre, ii sera 6ventuellement necessaire de mentionner les procedures particulieres qui regissent la passation des marches. 6.7 Effet sur 1'environnement On se preoccupe de plus en plus des effets que peuvent avoir sur l'environnement les projets envisages, et les responsables voudront s'assurer que les questions d'ordre ecologique ont ete dament 6tudiees et que des mesures ont et6 prises pour minimiser les nuisances eventuelles. S'il y a lieu de penser que les effets du projet sur l'environnement seront importants, la question devra etre traitee de facon exhaustive dans une annexe; dans le cas contraire, un bref paragraphe explicatif suffira. 7. Organisation et gestion Ce chapitre donne en g6n6ral des indications sur l'entite ou le groupe d'entites qui sera responsable des divers aspects de l'execution et du fonctionnement du projet, et sur la facon dont cette entite ou ce groupe d'entites s'acquittera de ses taches. I1 convient de prouver que les organes d'execution sont dot6s de pouvoirs, de personnel, de materiel et de cr6dits suffisants. Montrer 6galement que les dispositions neces- saires ont 6te prises pour assurer la coordination entre les differents groupes administratifs responsables des diverses activites du projet, et 474 ANNEXES au sein de ces groupes. Le cas echeant, mentionner les points faibles et indiquer de facon pr6cise les changements et ameliorations a introduire. 11 convient de donner des d6tails sur le statut juridique, les attribu- tions et les pouvoirs, l'organisation interne, le personnel, etc. de chaque groupe administratif. S'il ne s'agit pas d'un departement ministeriel, il peut etre souhaitable de donner des precisions sur les statuts et le conseil d'administration, le mode de designation des administrateurs, et toute disposition particuliere concernant le budget de cette entit6. Si l'ex6cution du projet depend de plusieurs organismes, on pr6cisera les dispositions prises pour assurer la coordination entre ces orga- nismes, leur representation au sein des conseils, la cr6ation de comites conjoints, et l'utilisation conjointe des installations locales. I1 convient d'indiquer si la direction de l'organe d'execution est a meme de decider des mesures a prendre, d'approuver les depenses importantes, et de designer les cadres responsables de la gestion quoti- dienne du projet. Donner des pr&cisions sur le nombre et le calibre du personnel du projet et indiquer si leurs fonctions leur permettront de consacrer assez de temps a la gestion du projet. Les qualifications et l'experience des principaux cadres de gestion peuvent etre decrites dans une annexe ou dans un document separe Indiquer egalement s'il sera n6cessaire et possible de recruter des cadres techniques. Mentionner les dispositions de recrutement et de formation. Signaler toute disposition a prendre concernant les sp6cialistes expa- tries et donner des d6tails sur les qualifications demandees. Pour les projets particulierement axes sur un domaine ou un autre, il faudra analyser les imperatifs qu'implique, sur les plans de l'organisa- tion et de la gestion, la nature des activites envisagees. On en trouvera plusieurs exemples dans les sections suivantes. Dans certains cas, il conviendra de presenter une analyse detaillee dans les annexes. 7.1 L'administration du credit Si le credit est un facteur important du projet, ou si le projet est fondamentalement un projet de credit agricole, il faudra etudier de pres les services administratifs et la situation financiere de l'organisme de credit. Un expose succinct dans le corps du rapport devrait suffire, mais il peut etre utile de presenter une analyse tres detaill6e dans les annexes. Celle-ci doit comprendre des projections des comptes de l'organisme de credit ainsi qu'une 6tude approfondie de la situation de cet organisme sur le plan des arrieres de remboursement des prets et des defauts de paiement des int6rets 6chus. Les autres points dont il faudra tenir compte sont les suivants: statut juridique, structure du capital, pou- voirs et fonctions, direction, gestion, del6gation de pouvoirs, organisa- tion interne, personnel, comptabilite et contr6le, v6rification des comptes, politique de gestion, conditions dont sont assortis les pr&ts, garanties exigees et analyse critique de ces garanties compte tenu du groupe-cible du projet, procedures d'evaluation des pr&ts, et d6cais- sements. 11importe 6galement d'indiquer si l'organisme est en mesure RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 475 d'agir de facon efficace et rapide dans la region du projet. Mentionner les dispositions prises pour am6liorer l'organisation administrative et assurer la formation du personnel. 7.2 Circuits de commercialisation Decrire et evaluer les circuits de commercialisation de la production agricole dans les secteurs public et priv6. Recenser en particulier les rigidites et les points faibles du systeme; si besoin est, emettre des recommandations pour remedier a la situation. Si la commercialisation est ull element important du projet, il peut etre souhaitable d'etudier, dans une annexe, les institutions chargees de la commercialisation et les propositions emises pour ameliorer leur efficacite. Cette section doit avoir un rapport avec celle qui traite des repercussions financieres du projet sur les industries de transformation et les organismes de commercialisation (8-4). 7.3 Approvisionnement enfacteursde production Indiquer quelle est l'entite chargee de l'approvisionnement en fac- i:eurs de production et l'organisation adopt6e pour assurer cet approvi- sionnement; mentionner, le cas echeant, les mesures envisagees pour am6liorer le systeme. Si les problemes de main-d'aeuvre n'ont pas et ctudies dans la section relative a la population et a la migration (5-3-2), iApeut etre opportun de les traiter ici. 7.4 Reformeagraire Si le projet implique une modification du regime foncier ou de la repartition des terres, decrire et 6valuer l'organisme charge de ces questions. Analyser les lois agraires, les problemes cadastraux, les modes de faire-valoir, et - s'il s'agit d'un projet de colonisation - la taille des exploitations et les criteres de selection des colons. I1 convient d'accorder une attention r6guliere au calendrier et a la mise en ceuvre des mesures de reforme agraire. 7.5 Activite'sde recherche Si le projet implique de nouvelles activites de recherche ou des essais suppl6mentaires sur le terrain, il convient d'etudier les dispositions prises a cet egard, notamment en ce qui concerne le personnel. Le cas echeant, preciser les qualifications et les responsabilites des chercheurs expatries a recruter. Indiquer les mesures envisag6es en matiere de formation du personnel. 7.6 Vulgarisation Analyser les dispositions prises pour assurer la diffusion des nou- velles techniques de production aupres des agriculteurs de la zone du 476 ANNEXES projet. Decrire et justifier les besoins en materiel et les installations si ce point n'a deja et6 traite dans la section relative aux services d'appui (6-2-6). Decrire le programme de formation du personnel, en particu- lier le programme prevu pour les agents de terrain. 7.7 Coop&atives Si la participation des cooperatives est prevue, analyser la legislation applicable, l'organisation, la structure et le fonctionnement des coope- ratives et des organismes charges de leur promotion ou de leur adminis- tration. Decrire les mesures envisag6es pour developper les coopera- tives dans la zone du projet, et notamment les dispositions relatives a la formation du personnel. 7.8 Organisation et participation des agriculteurs D6crire toute autre mesure visant a encourager la participation des agriculteurs au proj et, instituer des associations d'agriculteurs et assurer de bonnes relations entre ces derniers et l'administration du projet, et indiquer l'entit6 qui en assumera la responsabilite. 8. Production, marches et resultats financiers A ce point du rapport, le lecteur dispose deja d'un bon nombre d'6lements d'information sur le cadre national du projet et les raisons qui ont motiv6 sa selection; le projet lui-m&me, et notamment ses aspects techniques et le couit de sa r6alisation; et enfin, sur la facon dont on envisage de l'executer. On insistera desormais sur la viabilite econo- mique et financiere du projet. Le rapport doit montrer que les resultats du programme d'action envisage sont suffisamment attrayants sur le plan financier pour inciter assez d'agriculteurs a y participer. S'il s'agit d'industries de transformation ou d'organismes de commercialisation, le rapport doit prouver que leur participation au projet est financiere- ment viable et rentable. 8.1 Production Le principal avantage d'un projet d'agriculture ou de developpement rural est en general d'accroitre la production des exploitations agricoles concernees. Dans la plupart des cas, c'est l'objectif fondamental du projet, et les resultats materiels escomptes ressortent des modeles d'ex- ploitation. Les actions entreprises dans le cadre du projet peuvent amener l'introduction de cultures nouvelles d'une valeur superieure aux cultures traditionnelles; mais, le plus souvent, elles visent a accroitre les rendements des cultures existantes ou a intensifier la production ani- male. En tout etat de cause, les hypotheses concernant les rendements agricoles ou la production animale - o avec)> et <(sans)> le projet - RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 477 doivent etre solidement etayees par les donnees pr6sentees en annexe. Ce qu'il faut mettre en evidence, c'est l'augmentation globale de la production que l'on peut attendre. 11faut, a cet egard, tenir compte de facteurs tels que le nombre des exploitations visees par le projet, 1'6che- lonnement de la participation des exploitants et l'augmentation des rendements moyens a mesure que les agriculteurs adoptent de meil- leures techniques ou que les nouvelles plantations arboricoles arrivent a maturite. On peut donner en annexe un tableau montrant la progres- sion globale des resultats au cours de la periode de montee en produc- tion du projet. 8.2 Etude des marches Demontrer qu'il existe des debouches satisfaisants pour la production du projet. Le marche doit etre suffisamment important pour pouvoir absorber la production du projet envisag6. Si le projet est d'une am- pleur telle qu'il aura une influence sensible sur le marche, il y aura sans doute lieu d'analyser la question de fac,on assez detaillee dans une annexe, en ne mentionnant que les points saillants dans le corps du rapport. S'il s'agit d'un produit destine a l'exportation, il conviendra d'examiner les conditions particulieres du marche (clauses preferentiel- les, contrats a long terme, preferences de qualite). La politique des prix a l'interieur doit &tre analysee de facon exhaustive, soit dans le corps du rapport, soit dans une annexe speciale, si elle doit etre longuement debattue ou sensiblement modifiee pour 1'ex&cution du projet. On donnera egalement une indication du prix des produits faisant l'objet d'echanges internationaux, en recapitulant le resultat des calculs de parite des prix a l'importation et a 1'exportation; ces calculs seront detailles dans les tableaux et dans l'analyse pr6sentes en annexe. 8.3 Retwetuagricole On demontrera l'incidence du projet sur le revenu agricole en pr6sen- tant des budgets d'exploitations agricoles tels que ceux qui sont decrits au Chapitre 4. Etant donne que ces budgets sont indispensables a l'etude de tout proj et agricole ou de developpement rural et qu'il faudra egalement y faire r6ference lors de l'etude des investissements dans les exploitations (6-2-2) et dans d'autres sections, il est important d'en donner une analyse exhaustive. Le mieux sera sans doute d'y consacrer une annexe. L'analyse devra comprendre des budgets d'exploitation indiquant les entrees et les sorties pour chacun des principaux modeles d'exploitation du proj et, les besoins de financement, et le benefice net supplementaire que chaque famille d'agriculteurs peut esperer. et organismes 8.4 Industriesde transformation de commercialisation 11peut &re n6cessaire d'analyser l'impact financier du projet sur les industries de transformation et les organismes de commercialisation 478 ANNEXES s'ils font partie du projet. Cette question peut etre traitee succinctement dans le corps du rapport; on presentera en annexe les projections detaillees des bilans, des comptes d'exploitation, des ressources et em- plois des fonds et de l'augmentation du cash flow, conformement au schema indiqu6 au Chapitre 5. 8.5 Organismes publics ou organismes charges du projet Dans certains cas, et en particulier lorsque le projet doit etre gere par une entite speciale dotee d'une grande autonomie, il peut etre necessaire d'analyser les finances de l'organisme de gestion. Cette analyse portera sur les recettes et les depenses prevues de la direction du projet, ainsi que sur l'aide budgetaire necessaire. Elle devra etre liee a la section relative au recouvrement des couts (8-6). Des details complementaires peuvent etre donnes en annexe, suivant le schema indiqu6 au Chapi- tre 6. Eviter de repeter les informations figurant dans la section sur le financement (6-5). Dans certains cas, il peut etre souhaitable de centrali- ser ici toutes les donnees relatives au plan de financement et d'y faire simplement reference dans la section sur le financement. Quoi qu'il en soit, si un expose tres detaillk s'impose, il peut etre utile de regrouper toutes les informations dans une annexe a laquelle les deux sections renverront le lecteur. 8.6 Recouvrement des coaits I1peut etre opportun, a ce stade du rapport, de decrire les dispositions prises pour recouvrer aupres des b6n6ficiaires une partie des couits du projet. (En principe, cette section ne traite pas du recouvrement des prets, qui est etudie dans les sections relatives au credit). En cas de besoin, faire reference a la section sur le financement (6-5). Dans la plupart des cas, le plan de financement prevoit que les agriculteurs doivent prendre en charge une partie des premiers investissements que representent les travaux effectues dans les exploitations. C'est surtout pour les projets d'irrigation que se pose le probleme de recouvrement des couts, car il s'agit de determiner dans quelle mesure les agriculteurs devront supporter les depenses de fonctionnement et d'entretien des installations. Peuvent entrer en jeu des elements tels que la politique du gouvernement concernant la repartition des revenus, ou meme le prix des c6r6ales alimentaires, et les dispositions financieres adopt6es pour d'autres projets d'irrigation. 9. Avantages etjustification Ce chapitre est d'une importance capitale. Toutes les informations etudiees dans les chapitres precedents sont rassemblees pour determiner si, tout compte fait, le projet doit etre r6alise. RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 479 9.1 Avantages sociaux Un projet presente normalement un certain nombre d'avantages qui d6bordent le cadre des consid6rations 6conomiques ou financieres. On pourra consacrer une section a l'etude g6n6rale des effets du projet sur la production alimentaire, le remplacement des importations, les recettes en devises, etc. Si les principaux avantages du projet sont d'ordre social (augmentation du revenu des agriculteurs les plus pauvres, par exem- ple), cette section n'en a que plus d'importance, et il faudra eventuel- lement exposer tel ou tel avantage important dans des sections dis- tinctes comme indiqu6 ci-apres. Comme ces questions ont 6te etudi6es dans des sections pr6c6dentes, ii conviendra de veiller a r6duire les redites; un bref expos6 r6capitulatif suffira sans doute. 9.1.1 REPARTITION DES REVENUS. Indiquer la mesure dans laquelle le projet permettra d'am6liorer le revenu des groupes les plus pauvres de la population rurale. I1 importe d'indiquer l'am6lioration relative enregistree par rapport a d'autres groupes du pays. 9.1.2 EMPLOI. Evaluer dans quelle mesure le projet permettra de r6duire le sous-emploi et le ch6mage. Cette 6valuation peut etre chiffr6e en termes d'annees de travail cr66es par le projet, une distinction 6tant etablie entre les emplois permanents et les emplois li6s a la phase d'investissement et de construction. Eventuellement, comparer le nom- bre d'emplois cre6s et l'augmentation pr6vue de la population active dans la zone du projet. 9.1.3 ACCES A LA PROPRIETE FONCIERE. Si le projet comprend un el6ment de colonisation des terres ou de reforme agraire, indiquer la r6partition des droits de propri&e fonci&reavant et apres le projet. 9.1.4 MIGRATION INTERNE. Dans les pays ou l'exode rural est un probl&me serieux, il peut etre utile d'indiquer l'incidence possible du projet dans ce domaine. I1sera sans doute difficile de donner des chiffres precis. 9.1.5 NUTRITION ET SANTE. Si le projet est situe dans une region ou les problemes de nutrition et de sante sont importants, ou s'il concerne des groupes qui souffrent de maladies de carence ou autres, on indique- ra les resultats escompt6s dans ces domaines. Dans certains cas, l'ame- lioration attendue sur le plan de la nutrition peut etre mesur6e en fonction de la ration quotidienne en calories ou en prot6ines. 9.1.6 AUTRES INDICATEURS DE LA QUALITE DE LA VIE. Certains projets peuvent avoir une incidence notable sur la qualite de la vie des populations rurales grace aux mesures prises pour am6liorer l'acces A l'eau potable, a l'lectricite, aux 6coles, etc. Donner des pr6cisions chiffr6es a ce sujet. 480 ANNEXES 9.2 Avantages economiques Enfin, ii convient d'6valuer l'interet que pr6sente le projet sur le plan 6conomique. Determiner la valeur, les couts et les avantages conform&- ment aux directives donnees au Chapitre 7, calculer leur valeur globale comme indique au Chapitre 8, et les 6valuer a l'aide d'un ou de plu- sieurs indicateurs de la valeur du projet comme indique au Chapitre 9. L'un des objectifs de cette section est de montrer, par une analyse de sensibilite (cf. Chapitre 10), les r6percussions qu'auraient differentes hypotheses d'efficacite et de prix sur le taux de rentabilite 6conomique du projet. 10. Problemes restant a resoudre Dans la quasi-totalite des cas, il restera des questions a r6gler apres que le rapport de pr6paration aura et6 6tabli. Ces questions peuvent concerner la justification du projet, l'incidence de la politique adopt6e par les pouvoirs publics sur le projet, la gestion et d'autres problemes de personnel, et les dispositions relatives au financement du projet. Les probkmes les plus importants doivent etre exposes de facon explicite de facon a attirer l'attention des responsables concernes. 1 1. Annexes Les annexes du rapport de preparation contiennent des informations detaillees qui permettent de prouver le bien-fonde du projet. Alors que le corps du rapport doit &tre redige de facon a &tre compris par un non initie, les annexes s'adressent en g6neral essentiellement a des specia- listes et elles doivent contenir les donnees techniques dont ils ont besoin. Elles seront en toute probabilite constituees en grande partie de tableaux, de cartes, de schemas, de graphiques, de diagrammes et de photographies. Leur contenu variera largement selon la nature et la complexite du projet. Elles se pr6sentent generalement dans l'ordre dans lequel elles sont mentionnees dans le corps du rapport. Elles sont souvent publiees s6parement et leur tirage est fonction du nombre des specialistes et des organismes directement concernes. Les annexes peu- vent comprendre entre autres: des informations detaillees sur le cadre general du projet (3); des etudes, des enquetes, des travaux de labora- toires, et des analyses et interpretations de donnees a l'appui du chapitre consacre a la zone du projet (5); des etudes, des plans, des estimations et des calendriers a l'appui du chapitre consacr6 au projet (6); des recom- mandations d6taillees a l'appui du chapitre sur l'organisation et la gestion (7); des budgets d'exploitations agricoles, des projections de comptes d'entreprise, une evaluation des debouches possibles et d'au- tres informations a l'appui du chapitre sur la production, les marches et RAPPORTS DE PREPARATION DES PROJETS 481 les resultats financiers (8); et des analyses concernant notamment les prix de reference et les hypotheses relatives a la prime de change a l'appui du chapitre sur les avantages et la justification du projet (9). -d ? Annexe B compose's Tables d'inte're^ts et d'actualisation a trois de'cimales POUR LA PLUPART DES CALCULS relatifs a la valeur actualisee d'un projet, les tables d'interets compos6s a trois decimales (tirees de Gittin- ger, 1979) presentees a la fin de cette annexe sont suffisantes. Elles permettent, en general, d'6valuer le taux de rentabilite interne a 1% pres, la valeur nette actualisee a trois d6cimales pres, ainsi que le ratio avantages-cofits et le ratio avantages nets-investissement au 1/100 de point - c'est-a-dire avec autant de precision que le justifient les don- nees aff6rentes aux projets agricoles (cf. Chapitre 9, paragraphe ). 11peut egalement arriver que le coat d'opportunit6 du capital qui doit servir a determiner la valeur nette actualisee, le ratio avantages-couits ou le ratio avantages nets-investissement ne figure pas dans les tables. Il faudra alors recourir a des tables plus d6taill6es, ou calculer directement les coefficients. Il existe un certain nombre de tables detaill6es et adequates. On les trouve, par exemple, dans Gittinger (1979). On peut calculer le coeffi- Ci-copitre:La cueillette des dattes eniTuinisie. 484 ANNEXES cient d'actualisation, le coefficient de valeur actuelle pour une annuite donnee et le coefficient de recup6ration du capital a l'aide de n'importe quelle calculatrice peu couiteuse ayant des fonctions < memoirex' et < Valeur a l'instant present d'un montant de 1 a une date future z Ann6e 1% 3% 5% 6% 8% 10% 12% 14% 15% 16% 18% 20% 22% 24% 25% 26% 28% 30% 35% 40% 45% 50% Ann6e 1 990 971 952 943 926 909 893 877 870 862 847 833 820 .806 800 794 781 769 741 714 690 667 1 2 980 943 907 890 857 826 797 769 756 .743 718 694 672 650 640 630 .610 592 549 510 .476 444 2 3 971 915 864 840 794 751 712 675 658 641 609 579 551 524 512 500 477 455 406 .364 328 296 3 4 961 888 823 792 735 683 636 592 572 552 516 482 451 423 .410 397 373 350 .301 260 226 198 4 5 951 863 784 747 681 621 567 519 497 476 437 402 370 341 328 315 291 269 223 186 156 132 5 6 942 837 746 705 630 564 507 456 432 410 370 335 303 275 262 250 227 207 165 133 108 .088 6 7 933 813 711 665 583 513 452 400 376 354 314 279 249 222 210 198 178 .159 122 095 074 059 7 8 923 789 677 627 540 467 404 351 327 305 266 233 204 179 168 157 .139 .123 091 068 051 .039 a 9 914 766 .645 592 500 424 361 308 284 263 225 .194 167 144 134 .125 .108 094 067 048 035 .026 9 10 905 744 614 558 463 386 322 270 .247 227 191 .162 137 116 107 .099 .085 073 050 .035 024 017 10 11 896 722 .585 .527 429 350 287 237 215 195 162 135 112 094 086 079 066 056 037 .025 017 012 11 12 887 701 557 497 397 319 257 208 187 168 137 112 092 076 .069 .062 052 043 027 .018 012 008 12 13 879 681 .530 469 368 290 229 182 .163 145 116 093 075 .061 055 050 040 033 020 .013 008 005 13 14 870 661 505 442 340 263 205 160 141 125 099 078 .062 049 044 039 032 025 .015 009 006 003 14 15 861 642 481 417 315 .239 183 140 123 108 084 065 051 040 035 031 .025 .020 011 006 004 002 15 16 853 623 .458 .394 292 218 163 123 107 093 071 054 042 032 .028 025 .019 015 008 .005 003 002 16 17 .844 .605 436 371 270 198 146 108 093 .080 060 045 034 026 .023 020 .015 012 006 .003 002 001 17 18 836 .587 416 350 250 180 130 095 081 069 051 038 028 .021 018 016 012 009 .005 002 001 001 18 19 828 570 396 331 232 164 116 083 070 060 .043 031 023 .017 .014 012 009 .007 .003 002 001 .000 19 20 820 554 377 312 215 149 104 073 061 .051 037 026 .019 014 012 010 .007 .005 002 001 .001 .000 20 21 811 538 359 294 199 .135 .093 .064 053 044 031 022 015 .011 009 .008 .006 004 002 .001 000 000 21 22 803 522 342 .278 184 123 .083 056 046 038 026 018 013 .009 .007 .006 004 003 .001 .001 000 000 22 23 795 507 326 262 170 112 .074 049 040 033 022 015 010 007 006 005 003 .002 001 000 000 .000 23 24 .788 492 310 247 158 102 066 043 035 028 019 013 .008 006 005 004 003 .002 001 000 000 000 24 25 .780 478 295 .233 146 092 059 038 030 024 016 010 .007 .005 004 003 002 001 001 000 000 000 25 26 772 464 281 220 135 084 053 033 026 021. 014 .009 006 004 003 002 002 001 000 000 000 000 26 27 764 450 268 207 125 076 047 029 023 018 .011 007 005 003 002 002 .001 001 000 .000 .000 000 27 28 757 437 255 .196 116 069 042 026 020 016 010 006 004 002 .002 002 001 001 000 .000 000 000 28 29 749 424 243 185 .107 063 037 022 017 014 008 005 003 002 .002 .001 001 000 000 .000 000 000 29 30 742 412 231 174 099 .057 033 020 015 012 007 004 003 002 .001 001 001 .000 .000 000 000 000 30 35 706 355 181 130 068 036 .019 .010 008 006 003 002 001 001 000 000 000 .000 000 000 000 000 35 40 672 307 142 097 046 022 011 005 004 003 001 .001 000 000 000 000 000 000 000 000 .000 000 40 45 639 264 111 073 031 014 .006 003 002 .001 001 000 000 000 000 000 .00 000 000 000 000 000 45 ° 608 228 087 054 021 009 .003 001 001 001 000 000 000 000 000 .000 000 000 000 000 000 000 so Source: (Gitti11ger (1979), pp. 102-103. TABLES D INTERETS COMPOSES ET D'ACTUALISATION 7. Table d trois decimales des coefficietits de valeur actuelle pour une annuitW donude pour divers taux d'iuit6rdt COEFFICIENT DE VALEUR ACTUELLE POUR UNE ANNUITE DONNEE Valeur i l'instant present d'un montant de 1 requ ou pay6 annuellement pendant X annees Ann6e 1% 3% 5% 6% 8% 10% 12% 14% 15% 16% 18% 20% 22% 24% 25% 26% 28% 30% 35% 40% 45% 50% Annee > 1 990 971 .952 .943 .926 909 .893 .877 870 .862 .847 .833 820 .806 800 794 .781 .769 .741 714 690 667 1 2 1.970 1.913 1.859 1 833 1 783 1 736 1 690 1 647 1 626 1 605 1 566 1.528 1492 1457 1 440 1 424 1 392 1361 1.289 1.224 1.165 1 111 2 3 2.941 2.829 2.723 2 673 2 577 2 487 2 402 2 322 2 283 2 246 2 1/4 2.106 2 042 1981 1 952 1 923 1868 1 816 1.696 1.589 1.493 1 407 3 Z 4 3.902 3 717 3.546 3 465 3 312 3 170 3 037 2 914 2 855 2 798 2 690 2 589 2.494 2 404 2 362 2 320 2 241 2 166 1.997 1.849 1.720 1 605 4 H 5 4.853 4.580 4.329 4.212 3993 3 791 3605 3433 3352 3274 3 127 2.991 2 864 2745 2689 2635 2532 2436 2.220 2.035 1876 1.737 5 h1 6 5795 5,417 5,076 4917 4623 4355 4111 3889 3784 3685 3498 3326 3167 3020 2.951 2885 2759 2643 2385 2168 1.983 1824 6 7 6 728 6 230 5.786 5 582 5 206 4 868 4 564 4 288 4 160 4 039 3 812 3609 3416 3242 3.161 3083 2.937 2802 2508 2.263 2.057 1883 7 8 7 652 7 020 6.463 6.210 5 747 5 335 4 968 4 639 4 487 4 344 4 078 3 837 3 619 3421 3 329 3 241 3.076 2 925 2.598 2.331 2.108 1 922 8 9 8.566 7.786 7.108 6.802 6 247 5 759 5 328 4 946 4 772 4 607 4 303 4 031 3 786 3 566 3 463 3 366 3 184 3.019 2.665 2 379 2.144 1 948 9 0 10 9471 8.530 7.722 7.360 6710 6145 5650 5216 5019 4833 4494 4192 3923 3682 3571 3465 3269 3092 2.715 2.414 2.168 1965 10 g 11 10 368 9,253 8.306 7.887 7 139 6.495 5 938 5 453 5 234 5 029 4 656 4 327 4.035 3 776 3 656 3 543 3 335 3 147 2 752 2.438 2.185 1 977 11 12 11255 9,954 8.863 8.384 7536 6814 6194 5660 5421 5197 4793 4.439 4.127 3851 3.725 3606 3387 3190 2779 2.456 2.196 1985 12 13 12.134 10635 9,394 8853 7904 7103 6.424 5842 5583 5342 4910 4533 4203 3912 3780 3.656 3427 3223 2799 2469 2.204 1990 13 14 13.004 11296 9.899 9,295 8244 7367 6628 6002 5.724 5468 5008 4611 4265 3962 3824 3.695 3459 3249 2814 2.478 2.210 1993 14 51 15 13,865 11.938 10 380 9 712 8 559 7 606 6 811 6 142 5 847 5 575 5 092 4 675 4 315 4 001 3 859 3 726 3 483 3 268 2.825 2,484 2.214 1995 15 H 16 14 718 12 561 10,838 10 106 8 851 7 824 6 974 6 265 5 954 5 668 5 162 4.730 4 357 4 033 3 887 3 751 3 503 3 283 2 834 2 489 2.216 1997 16 _ 17 15.562 13.166 11274 10477 9122 8022 7120 6373 6047 5749 5222 4775 4.391 4059 3910 3771 3518 3295 2840 2.492 2218 1.998 17 18 16.398 13 754 11,690 10 828 9 372 8 201 7 250 6 467 6 128 5 818 5 273 4 812 4 419 4.080 3 928 3 786 3 529 3 304 2 844 2 494 2.219 1.999 18 H 19 17 226 14 324 12 085 11 158 9 604 8 365 7 366 6 550 6 198 5 877 5 316 4 843 4.442 4 097 3.942 3.799 3 539 3 311 2 848 2 496 2.220 1 999 19 C 20 18.046 14.877 12.462 11.470 9 818 8 514 7 469 6 623 6 259 5 929 5 353 4870 4460 4110 3954 3808 3546 3316 2850 2.497 2.221 1999 20 21 18.857 15415 12.821 11764 10017 8649 7562 6687 6.312 5.973 5.384 4891 4476 4121 3963 3.816 3551 3.320 2.852 2.498 2.221 2 000 21 22 19.660 15937 13.163 12042 10201 8772 7645 6743 6359 6011 5410 4909 4488 4130 3970 3822 3556 3.323 2.853 2.498 2.222 2000 22 1 23 20.456 16 444 13.489 12 303 10 371 8 883 7 718 6 792 6 399 6 044 5 432 4 925 4 499 4137 3 976 3 827 3 559 3.325 2 854 2.499 2.222 2,000 23 24 21 243 16 936 13.799 12 550 10 529 8 985 7 784 6 835 6 434 6 073 5 451 4 937 4 507 4 143 3 981 3 831 3.562 3 327 2 855 2.499 2.222 2 ooo 24 25 22.023 17.413 14.094 12 783 10675 9077 7843 6873 6464 6097 5467 4948 4.514 4147 3985 3834 3564 3329 2856 2.499 2.222 2000 25 > 26 22795 17877 14375 13003 10810 9161 7896 6.906 6491 6118 5480 4956 4.520 4151 3988 3837 3566 3330 2856 2500 2.222 2.000 26 H 27 23560 18327 14,643 13211 10935 9237 7943 6935 6514 6.136 5.492 4964 4524 4.154 3.990 3839 3567 3331 2856 2.500 2.222 2ooo 27 28 24.316 18.764 14.898 13 406 1 1051 9 307 7 984 6 961 6 534 6 152 5 502 4 970 4 528 4 157 3.992 3 840 3 568 3 331 2 857 2.500 2 222 2 000 28 _ 29 25.066 19 188 15 141 13 591 11 158 9 370 8 022 6 983 6 551 6.166 5 510 4 975 4 531 4 159 3 994 3 841 3.569 3 332 2 857 2.500 2.222 2 000 29 30 25.808 19.600 15.372 13 765 11 258 9 427 8 055 7 003 6 566 6 177 5 517 4 979 4 534 4 160 3 995 3 842 3 569 3.332 2.857 2.500 2.222 2.000 30 35 29409 21.487 16,374 14498 11655 9644 8176 7070 6617 6215 5539 4992 4541 4164 3998 3845 3571 3333 2857 2500 2,222 2.000 35 - 40 32835 23115 17,159 15046 11925 9779 8244 7105 6642 6233 5548 4997 4544 4.166 3.999 3846 3571 3333 2857 2.500 2222 2.000 40 > 45 36 095 24.519 17 774 15 456 12 108 9 863 8 283 7 123 6.654 6 242 5 552 4 999 4 545 4 166 4 000 3 846 3 571 3 333 2 857 2.500 2 222 2.000 45 50 39 196 25.730 18.256 15 762 12 233 9 915 8 304 7 133 6 661 6 246 5 554 4 999 4 545 4.167 4 000 3 846 3 571 3 333 2 857 2 500 2.222 2.000 so SOu/rce: Gittinger (1979) pp. 104-105. v , fRIW" IV~~~~~~ ,- ~~~ , Annexe C Sources d'assistance au niveau institutionnel pour la preparation des projets POUR OBTENIR L'ASSISTANCE en vue de la preparation de D'EXPERTS projets agricoles complexes, bien des gouvernements tiendront sans doute a s'adresser a telle ou telle organisation internationale d'assistance bilaterale ou multilat6rale, ou a recourir aux services d'une firme priv6e de consultants. Cette aide est negociee directement avec les organismes, les gouvernements et les consultants interesses. Assistance bilaterale Certains gouvernements sont specialement interesses a aider les pays en developpement a preparer des projets. On peut se procurer des renseignements sur cette forme d'assistance bilat6rale aupres des ambas- sades ou des bureaux equivalents des pays donateurs potentiels. Assistance multilat6rale En plus des formules d'assistance entre deux pays, un gouvernement peut signer des accords d'aide a la preparation des projets avec un certain nombre d'organismes internationaux. Ci-conrec:La culture des patates douLcesi la lJanaique. 490 ANNEXES Communaute europeenne La Communaute europeenne fournit une aide financiere et une assis- tance technique par le truchement du Fonds europeen pour le develop- pement a soixante et un pays en developpement signataires de la Convention de Lome et a quelque vingt-sept autres pays avec lesquels la Communaute a conclu des accords particuliers. 11appartient aux pays beneficiaires de preparer les projets pour lesquels ils sollicitent une aide, mais la Communaute peut financer des etudes, ou une assistance techni- que, pour cette preparation. Pour plus amples renseignements a ce sujet, on peut s'adresser a la del6gation de la Communaute europeenne dans les pays qui ont signe la Convention de Lom6 et dans sept pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ou a la Direction generale pour le developpement de la Commission de la Communaute euro- peenne a Bruxelles. Cette commission a publi6 deux documents d'o- rientation, L'instruction des projets agricolesproductifs: Analyse economique et calculde rentabilite(1980a) et Manuel pour l'elaborationet l'instructiondes dossiersdes projets (1980b). Programmedes Nations Uniespour le developpement Dans le cadre des Nations Unies, la principale source d'assistance technique, y compris l'aide pour la preparation de projets, est le Pro- gramme des Nations Unies pour le developpement (PNUD). Le PNUD finance des etudes de preinvestissement comprenant l'inven- taire des ressources naturelles et des meilleurs moyens de mettre ces ressources en valeur; l'analyse de certains secteurs de l'economie natio- nale, dont le secteur agricole, afin de formuler des programmes coor- donn6s d'investissement ou de definir des priorites; des etudes de justification de projets d'investissement. Ses activites s'exercent egale- ment dans le domaine de la recherche appliquee, de la formation profes- sionnelle, de 1'enseignement technique, etc. En r&gle generale, le PNUD ne realise pas lui-meme les etudes du pr6investissement qu'il finance. I1 s'adresse, a cet effet, a des organes d'execution: le Bureau de cooperation technique des Nations Unies, les organisations specialisees de l'ONU, la Banque mondiale, les banques regionales de developpement et, a l'occasion, d'autres institutions. Dans le domaine agricole, c'est normalement la FAO qui remplit le r6le d'organe d'execution. La Banque mondiale a parfois joue ce r6le, generalement dans le cas de projets de cr6dits pour lesquels elle est specialement qualifi6e. Chaque pays en d6veloppement souhaitant profiter de l'assistance du PNUD conclut avec lui un <(Programme national >>qui definit les secteurs ou activites auxquels l'assistance servira et qui evalue les moyens financiers necessaires. Ce programme pourra etre modifie par le pays concerne en consultation avec le PNUD a mesure que devien- dront disponibles pour chaque activite de nouveaux renseignements sur la justification, les priorites, le contenu, le calendrier d'ex6cution et les ressources necessaires. La majeure partie des activites entreprises avec ASSISTANCE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL POUR LA PREPARATION DES PROJETS 491 I'assistance du PNUD doivent pouvoir compter sur des contributions gouvernementales en nature ou en monnale locale. Lorsqu'il a ete convenu qu'une assistance pour l'elaboration d'un projet determine sera incluse dans le Programme national, un accord tripartite est passe entre le pays beneficiaire de l'assistance, le PNUD et l'organe d'ex6cution. Cet accord precise les dispositions concernant la r6alisation, les d6tails des rapports a preparer, les mesures concernant l'interruption et la fin du projet, enfin les details des contributions financieres du PNUD et du pays concerne. On peut se procurer d'autres renseignements sur I'assistance possible pour la preparation des projets en s'adressant au Representant perma- nent du PNUD qui est present dans la plupart des pays en develop- pement. Cet agent pourra aussi communiquer des exemples d'un grand nombre d'etudes de preinvestissement ou de faisabilit6 qui serviront d'exemples a ceux qui envisagent des travaux semblables. Programmes de cooperation FAO-Banques de d6veloppement L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a cre6 un Centre d'investissement comprenant une equipe d'experts polyvalents dont la specialite est la definition de projets d'in- vestissement. Ce Centre aide a identifier et a preparer des proj ets agricoles en cooperation etroite avec la Banque mondiale, la Banque interamericaine de developpement, la Banque asiatique de develop- pement, la Banque africaine de developpement, le Fonds international pour le developpement agricole et plusieurs Fonds arabes. I1 execute aussi des programmes de cooperation avec des banques nationales et des etablissements de financement dans des pays en developpement, dans le cadre des Programmes FAO-Banque. Ce Centre d'investissement est particulierement utile car il peut faire ben6ficier les pays qui s'adressent a lui de l'experience qu'il a acquise a l'occasion de l'etude de projets similaires, realises dans d'autres pays et dans des conditions comparables, et de sa connaissance des regles specifiques des organismes de pres. Le Centre d'investissement contri- bue habituellement a l'identification et a la preparation des projets au cours de deux phases distinctes. La premi&re phase consiste en un examen preliminaire du projet, visant a se faire une opinion rapide des activites qu'il y aurait lieu d'inclure ou de ne pas inclure, a 6valuer les renseignements disponibles et ceux qu'il y aurait lieu d'obtenir pour proceder a une analyse valable, a identifier les problemes relatifs a l'administration et a l'organisation, et a verifier, qu'au sein du pro- gramme general de developpement du pays interesse, le projet presente un caractere suffisamment urgent. Une mission d'identification passe en general trois semaines dans ce pays. Si le gouvernement d6sire alors une assistance plus complte, le Centre peut mettre a sa disposition des specialistes pour l'aider a la preparation du projet. A ce stade, les techniciens participent a la preparation d'analyses critiques d6taillees des donn6es et hypotheses techniques, economiques et financieres. Les specialistes du Centre aident a rassembler les renseignements qui servi- 492 ANNEXES ront a l'analyse economique et financiere du projet et a sa preparation en vue de sa presentation a l'organisme de financement. Les d6lais neces- saires a la preparation d'un projet dependent 6videmment de sa complexite, et le Centre pourra envoyer plusieurs missions pour la preparation du projet en particulier si les donnees disponibles pr6sen- tent d'importantes lacunes. Lorsqu'un pays desire obtenir l'assistance prevue dans ces pro- grammes de cooperation entre la FAO et les banques de d6velop- pement, la methode la plus simple consiste a s'adresser directement a la FAO ou a la banque appropriee. I1 peut adresser soit une demande officielle au Directeur general de la FAO, par le canal du Representant de la FAO dans le pays, soit une demande officieuse au Directeur du Centre d'investissement de la FAO, directement ou par un membre du personnel de la FAO ou d'une banque de developpement. Cette de- mande peut se faire par lettre, ou oralement, a l'occasion par exemple de la visite dans le pays d'un representant de l'organisme interesse, d'une assemblee annuelle de la Banque, d'une Conference de la FAO, etc. I1 n'y a pas de calendrier fixe pour 1'examen et l'approbation des demandes d'assistance. Cependant, en raison de la nature de ce genre d'activite, d'assez longs delais s'6coulent generalement entre la premiere lettre ou la premiere conversation et la date oii le projet est suffisam- ment avance pour que les travaux puissent debuter. II est donc impor- tant de prendre les premiers contacts aussi t6t que possible, et de donner toutes pr6cisions sur le projet propose. Dans le cas des programmes de cooperation entre la FAO et les banques de developpement, la majeure partie du colat du projet est couverte habituellement par les institutions internationales; dans cer- tains cas, toutefois, le gouvernement interesse peut etre prie de se charger des transports locaux et d'autres services du meme genre. La Banque mondiale Dans certains cas, la Banque mondiale peut fournir une assistance pour l'identification et la preparation d'un projet. Les missions economiques de la Banque mondiale, ses missions d'etudes sectorielles, ses missions operationnelles et ses missions resi- dentes peuvent signaler a l'attention des autorites de tel ou tel pays des projets qui semblent offrir de bonnes perspectives de rentabilit6. A l'occasion de leurs travaux relatifs a des projets d6termines, les missions de supervision de projets effectu6es par le personnel de la Banque peuvent d6finir des etapes complementaires pour les projets en cours ou des projets similaires en vue d'un investissement eventuel. Une fois qu'elle a identifie les projets qui meritent d'etre examines, la Banque mondiale peut, dans certains cas, preter son assistance pour leur preparation. (I1 doit etre entendu que l'assistance que prete la Banque sous une forme quelconque pour la preparation d'un projet ne signifie aucunement que le Groupe de la Banque s'engage a financer le projet qui resultera de cette 6tude.) La Banque pourra donner des conseils ASSISTANCE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL POUR LA PREPARATION DES PROJETS 493 relatifs a la pr6paration des etudes de justification - en precisant les renseignements qu'il y aura lieu de recueillir (frequemment en elaborant des questionnaires), en definissant les etudes n6cessaires pour obtenir ces renseignements, en etablissant l'importance et l'ordre d'urgence a accorder aux divers aspects des etudes et en donnant des conseils sur la facon d'organiser, presenter et 6ventuellement financer ces etudes. A mesure que l'etude de justification progresse, la Banque peut aider le pays interesse a s'assurer qu'elle se deroule dans la direction voulue et couvre tous les aspects necessaires. Cette assistance peut aller de visites occasionnelles de membres du personnel de la Banque a la participation officielle de ces derniers dans des comites de direction. Parfois la Banque mondiale finance aussi des etudes preparatoires de projets conduites soit par des administrations officielles, soit par des firmes priv6es de consultants. Le financement que la Banque procure pour un projet peut inclure des fonds pour la preparation des phases ulterieures ou d'autres projets apparentes. Dans quelques cas oiu il etait besoin d'6tudes et de travaux preparatoires pour une longue serie de projets possibles, un pret separ6 pour l'assistance technique a ete accorde. Les pays membres de la Banque mondiale peuvent quelquefois faire appel au Mecanisme de la preparation des projets de la Banque mon- diale pour financer les preparatifs de projets qu'il est prevu de presenter a la Banque pour qu'elle les finance. Cette assistance n'est fournie que si d'autres solutions pour financer la pr6paration ou bien ne sont pas disponibles, ou bien exigeraient des demarches administratives exces- sives. Les fonds avances selon cet arrangement seront rembourses sur les montants du pret ou du don, s'il y a eu pr&t ou don, ou bien par paiements 6chelonnes sur cinq ans, si le projet n'est pas finance par la Banque mondiale. Normalement cette formule n'est accord6e qu'aux pays pauvres, en attendant qu'un pr&t ou un don 6ventuel leur permette de rembourser l'argent avance, lorsque l'on a toutes raisons de penser qu'ils seraient incapables de financer le travail sur leurs propres res- sources. Les fonds pourront servir a procurer un soutien suppl6men- taire au groupe responsable de la preparation du projet ou encore a financer les travaux qui viendront combler obligatoirement les lacunes dans cette preparation avant que la Banque ne puisse evaluer le projet. Parmi les omissions que ces fonds pourraient servir a reparer, il y a les insuffisances de l'analyse economique et des etudes de marche, l'ab- sence de systeme de surveillance, le besoin d'informations plus compltes sur le regime foncier dans la zone du projet, ou des repercus- sions imprevues du projet sur l'environnement qui appellent une etude complementaire. Consultants Beaucoup de gouvernements entendent s'assurer pour la preparation des projets le concours de consultants individuels ou bien de firmes 494 ANNEXES d'experts-conseils. Parfois, l'assistance qu'ils ont en vue ne concernera qu'un aspect particulier de la preparation du projet; d'autres fois, il s'agira de la totalite de la preparation. L'Organisation des Nations Unies pour le developpement industriel (ONUDI) a publie un ouvrage tres utile, le *Manuel relatif d l'emploi de consultantsdans les pays en voie de d6veloppement>) (1972b). On y trouve beaucoup de suggestions utiles sur la facon de choisir les consultants, de fixer leurs attributions et d'utiliser leur collaboration specialement dans le cas de firmes de consultants. Pour sa part, la Banque mondiale (1981c) a 6labore une brochure specifiant sa conception de l'emploi des consultants et plus pr6cisement de l'emploi de consultants par les gouvernements a l'occasion de projets finances par la Banque, et la Banque interamericaine de developpement a fait de meme (1981). Les ralsons pour lesquelles un gouvernement pourra souhaiter s'a- dresser a des consultants sont multiples. Beaucoup d'administrations officielles sont deja surchargees de travail et le temps leur manque pour se consacrer elles-memes a la preparation d'un projet. Une aide exte- rieure peut &tre engagee qui s'appliquera integralement a la preparation du projet en respectant des delais determines. Les competences requises ou les savoir-faire specialises peuvent faire d6faut dans le pays. Un probleme peut surgir qui requiert l'attention de specialistes, mais qui vraisemblablement ne se reposera pas - si bien qu'il ne vaut pas la peine de former des experts locaux pour la region. Meme lorsque la preparation generale d'un proj et doit etre assuree par un service officiel de l'Etat, il peut y avoir des elements techniques speciaux pour lesquels le recours a des experts venus de l'exterieur est souhaitable - par exemple, une analyse des sols pour un projet d'irrigation, une analyse de marche pour une variete cultivee pour l'exportation ou des expe- riences chimiques sur des especes d'arbres qui pourraient etre plantees pour en extraire de la pate a papier. 11se peut que les consultants aient a leur disposition des solutions nouvelles ou plus a la page. On peut aussi faire appel a des consultants pour fournir une opinion ext6rieure impar- tiale ou un deuxieme avis independant. Pour recruter des consultants on peut s'adresser a des sources di- verses. Souvent un consultant independant ou une entreprise particu- liere auront fait le meme travail precedemment et un gouvernement pourra souhaiter s'assurer a nouveau leurs services. Les consultants locaux ou les firmes d'experts de la region peuvent etre deja bien connus. Les consultants individuels peuvent provenir d'universites lo- cales. Le Manuel de l'ONUDI mentionn6 plus haut contient une liste d'associations professionnelles qui donneront des suggestions sur les consultants possibles. Les missions diplomatiques peuvent souvent communiquer des listes de consultants de leur pays. La Banque mon- diale tient ajour des listes de particuliers et de bureaux d'etudes qui ont fait des offres de services mais elle n'a pas de liste de consultants <. Les frais de services de consultants pour preparer un projet agricole representent rarement plus de 5 a 10% du couit du projet. Ainsi que le Manuel de l'ONUDI le note, une economie de 10% par exemple sur des honoraires de consultants ne represente que 1% du cout du projet. Mais de mauvais services de consultants et des travaux de genie civil mal faits peuvent entrainer des depassements bien plus conside- rables (ONUDI, 1972b, ibid.). VI~~~~~~~~~~~~ Bibliographie Adler, Hans A. 1971. Economic Appraisal of Transport Projects: A Manual with Case Studies. Bloomington: Indiana University Press. Manuel d'initiation, avec exemples de cas, centr6 sur les projets dc trans- ports (projets routiers en zones rurales entre autres). Austin, James E. 1982. L'Analyse des projets agro-industriels. Traduction fran- caise. Paris: Economica. Analyse trcs utile dcs 6l6ments qui servent a elaborcr des projets pour les industries qui utilisent dcs matieres premi&res agricoles. L'accent cst mis davantage sur la conception des projets que sur des consid6rations 6troites d'ordre m6thodologique. Bacha, Edmar et Lance Taylor. 1962. <(Foreign Exchange Shadow Prices: A Critical Review of Current Theories. )) Dans Benefit Cost Analysis 1971, sous la direction de Arnold C. Harberger et alii, pp. 29-59. Chicago: Aldine- Atherton. Etude exhaustive et classique de la th6oric des prix de ref6rence en devises. Bannock, G., R.E. Baxter et R. Rees. 1972. The Penguin Dictionary of Econo- mics. Harmondsworth, Royaume-Uni: Penguin Books. Ouvrage de r6ference classique pour la terminologie 6conomique. Banque interamericaine de developpement (BID). 1978. <(Guidelines for the Preparation of Loan Applicationss). Washington, D.C. Directives nombreuses et d6taillees pour les projets agricoles, englobant le Ci-couitre:Paysannetransportant du riz au Bangladesh. 499 500 BIBLIOGRAPHIE credit agricole, la sylviculture, le developpement rural integre, la recherche et la vulgarisation, I'agro-industrie, le developpement de l'6levage, la commercialisation des produits agricoles, enfin l'irrigation. Pour le mo- ment, la plupart des directives ne sont disponibles qu'en espagnol. Banque interam6ricaine de developpement (BID). 1981. Use of Consulting Firms by the IDB and Its Borrowers. Washington, D.C. Cette brochure indique les principes et les regles qui pr6sident a la selection, a l'emploi et au contr6le des consultants independants et des bureaux d'tetudes auxquels la Banque interam6ricaine de developpement et ses em- prunteurs font appel. Banque mondiale. 1978, 1980 et 1981 a. Annual Review of Project Performance Audit Results. Washington, D.C. Ce bilan, publie annuellement, analyse les points forts et les points faibles d'un certain nombre de projets de la Banque mondiale pour lesquels le decaissement des prets s'acheve au cours de l'annee qui fait l'objet du rapport. Banque mondiale. 1981 b. Handbook on Monitoring and Evaluation of Agricultural and Rural Development Projects.Washington, D.C. Examen des m6thodes permettant la supervision et l'evaluation retrospec- tive des projets, et discussion des problemes sp6cifiques que l'on est suscep- tible de rencontrer dans la collecte et l1'valuation des donnees. Banque mondiale. 1981 c. Directives pour 1'emploide consultantspar les emprun- teurs de la Banque mondiale et par la Banque mondialeen tant qu'agenced'execu- tion. Washington, D.C. Cette brochure indique les principes et les regles qui president a la selection, a l'emploi et au contr6le des consultants independants et des bureaux d'etudes auxquels la Banque mondiale et ses emprunteurs font appel. Banque mondiale. 1982 a. Price ProspectsforMajor Primary Commodities. Report n° 814/82. Washington, D.C. Projections pratiques des prix des principaux produits primaires qui interes- sent les pays en developpement. Publi6es tous les deux ans, les annees paires. Une mise a jour a lieu tous les six mois. Documents qui font autorite. Irrigation Water Charges, Benefit Taxes, and Cost Banque mondiale. 1982 b. <4 Recovery Policies.)) CN-88. Washington, D.C.: Institut de developpement 6conomique, Banque mondiale. Analyse des concepts a la base des procedures utilis6es par la Banque mondiale pour estimer les taux de recouvrement des coits engag6s et de la rente comptable. Barnum, Howard N., et Lyn Squire. 1979. A Model of an Agricultural House- hold: Theory and Evidence. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Examen tres detaill6 des aspects economiques de l'offre de la main-d'ouvre rurale dans les pays en developpement. Baum, Warren C. 1978. ((Le Cycle des projets >. Finances et Developpement, vol. 15, n° 4 (decembre), pp. 10-17. Disponible egalement aupres de la Banque mondiale sous forme de brochure (1982). Mise a jour d'un article precedent ou le o(cycle des projets>) est erige en concept dans l'economie du d6veloppement. BIBLIOGRAPHIlE 501 Benjamin, McDonald P. 1981. The Making of an Agricultural Project: Principles and Case Studies. Londres: Longman. Etude du processus d'identification et de pr6paration des projets agricoles. Bergmann, Helimuth et Jean-Marc Boussard. 1976. Guide de PYvaluation econo- mnique des projets d'irrigation. Version revis6e. Paris: Organisation de coope- ration et de d6veloppement 6conomiques (OCDE). Cet ouvrage, entierement consacr6 aux projets d'irrigation, s'int6resse tout particulihrement aux donn6es n6cessaires . l'evaluation des projets. La m6thode analytique qui est propos6e par Ies auteurs differe quclque peu de la methode qui est expos6e dans le present ouvrage, mais il n'y a pas incompatibilit6. On y trouve un jeu interessant de tableaux laiss6s en blanc et destines a pr6senter Ies resultats de l'analyse. Tous ceux qui s'occupent de projets d'irrigation auront int6r&t a consulter cc livre. Bierman, Harold Jr., et Seymour Smidt. 1980. The Capital Budgeting Decision. 5e ed. New York: Macmillan. Bonne introduction a l'analyse des investissements. Cet ouvrage concerne les secteurs technique et industriel plut6t que le secteur agricole. Bigg, W.W., et R.E.G. Perrins. 1971. Spicer and Pegler's Bookkeeping and Accounting. 17e 6d. revis6e. Londres: English Language Book Society et H.F.L. (Editeurs) Ltd. Initiation a la comptabilite. Traite classique de niveau universitaire. Brown, David W., William F. Litwiller, et Frank Fender. 1974. Mwanuial for Agricultural Capital Project Analysis. Washington, D.C.: U.S. Department of Agriculture, Economic Research Service. D6finit les 6tapes a suivre pour 6laborer et presenter un projet agricole. Ce manuel peut servir de compl6ment au present ouvrage. Brown, Maxwell L. 1979. Farm Budgets: From Farm Income Analysis to Agricul- tural Project Analysis. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Ouvrage de base qui 6tudie en detail la preparation des budgets d'exploita- tions agricoles destines aux analyses des projets agricoles. Le revenu agri- cole, Ies budgets partiels, les modeles d'exploitation, les projections concer- nant les troupeaux et l'agregation figurent parmi les concepts qui sont etudies. Bruce, Colin M.F. 1976. Social Cost-Benefit Analysis: A Guidefor Country and Project Economists to the Derivation and Application of Economic and Social Accounting Prices. World Bank Staff Working Paper n° 239. Washington D.C. Explique le calcul des parametres nationaux utilises pour l'estimation de la comptabilit6 de r6partition selon la m6thodologie de Squire et van der Tak (1977). On y trouvera un ensemble tres utile de grilles de travail et des exemples de leur application en Thailande. Bruce, Colin M.E. 1980. ((The Stages of Project Planning - An Introduction to Project Planning)>. CN-301. Washington, D.C.: Institut de develop- pement economique (IDE), Banque mondiale. Grace a l'analyse de la nature de la planification, le lecteur est initie aux concepts qui entrent dans les diff6rentes etapes de la planification des projets et aux buts recherches. Etudie la signification et l'importance de ces diffe- rentes etapes, et souligne la necessite qu'il y a a accepter un systeme de planification des projets avec les composantes politiques, institutionnelles et m6thodologiques de nature a assurer un systeme efficace. 502 BIBLIOGRAPHIIE Bruno, Michael. 1967. ((The Optimal Selection of Export-Promoting and Import-Substituting Projects. >>Dans Planning the External Sector: Techni- ques, Problems, and Policies. Rapport sur le Premier s6minaire inter-r6gional sur la Planification du dbveloppement, Ankara, Turquie, 6-17 septembre 1965, pp. 88-135. ST/TAO/SER. c/91. New York: Nations Unies. Expose succinct mais complet des problemes theoriques et pratiques relatifs au calcul du taux de change interne. Carnemark, Curt, Jaime Biderman et David Bovet. 1976. The Economic Analy- sis of Rural Road Projects. World Bank Staff Working Paper n° 421. Washington, D.C. Examen des methodes analytiques recommandees pour les projets de routes rurales ou la circulation est peu importante. Souligne l'interd6pendance qui existe entre les transports et les systdmes de production agricole en milieu rural. Selon les auteurs, I'analyse doit porter essentiellement sur les meca- nismes qui permettent que les economies rdalistes dans le cout des trans- ports se traduisent par un accroissement de la production et du revenu agricoles. Carruthers, Ian et Colin Clark. 1981. The Economics of Irrigation. Liverpool: Liverpool University Press. Porte essentiellement sur l'irrigation. Documentation abondante sur les aspects economiques, financiers et techniques ainsi que sur les aspects relatifs aux institutions, a l'organisation et A la gestion des projets d'irriga- tion. Commission des Communaut6s europeennes. 1980 a. L'instruction des projets agricoles productifs: analyse 6conomique et calcul de rentabilite. VIII/701/76 Rev. 4. Bruxelles. Bref examen de l'analyse economique et financiere; s'interesse tout particu- lierement aux oprincipes de base qu'il faut suivre pour l'analyse 6cono- mique et financiere des projets agricoles soumis a la Commission pour le financement>. Comprend une etude de cas qui pourra servir de moddle pour l'elaboration des projets. Commission des Communautes europeennes. 1980 b. Manuel pour l'elaboration et l'instruction des dossiers des projets. VIII/527/79 -EN. Bruxelles. On y trouvera des indications pour l'elaboration de projets concernant l'agriculture en general, 1'elevage, les routes rurales, les industries rurales, la sante rurale, l'education rurale, les trames d'accueil, les abattoirs, I'approvi- sionnement en eau potable, et l'assainissement. Delp, Peter, et alii. 1977. ((Systems Tools for Project Planningo>. Blooming- ton: Indiana University, International Development Institute, Program of Advanced Studies in Institution Building and Technical Assistance Metho- dology. Expos6 de toute une gamme d'instruments pour la planification et l'analyse des projets. Comprend aussi de nombreux instruments auxquels on peut avoir utilement recours lorsque l'on se trouve en pr6sence d'une quantifica- tion difficile. Eckstein, Otto. 1958. Water Resource Development: The Economics of Project Evaluation. Cambridge, Mass.: Harvard University Press. Etude theorique des probldmes soulev6s par l'analyse des projets. Ouvrage classique dans le domaine concerne, mais ardu (s'adresse a des sp6cialistes de l'conomie). BIBLIOGRAPHIE 503 Espadas, Orlando T. 1977. Bloomington: Indiana University, International Development Institute, Program of Advanced Studies in Institution Building and Techni- cal Assistance Methodology. Presentation detaillee d'un systeme permettant de planifier et de preparer des projets agricoles. Kutcher, Gary P., et Pasquale L. Scandizzo. 1981. The Agricultural Economy of Northeast Brazil. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. BIBLIOGRAPHIE 505 Exemple d'un modele mathematique de programmation applique a la plani- fication dans le secteur agricole. Lee, James A., auteur et coordinateur. 1982. The Environment, Public Health, and Human Ecology: Considerations for Economic Development. Washington, D.C.: Banque mondiale. Examine comment identifier et mesurer les incidences possibles des projets agricoles et autres projets de developpement sur l'environnement et la sant6; suggere egalement comment eviter ou attenuer les incidences indesi- rables grace a une conception et a une pr6paration adequate des projets. Lieftinck, Pieter, A. Robert Sadove, et Thomas C. Creyke. 1968. Water and Power Resources of West Pakistan. 3 vols. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Exemple d'un modele mathematique de programmation applique a la plani- fication dans le secteur agricole. Little, I.M.D., et J.A. Mirrles. 1974. Project Appraisal and Planning for Deve- loping Countries. New York: Basic Books. Cet ouvrage, qui traite de l'analyse des projets, contient un grand nombre d'id6es f6condes et fait autorite. S'adresse aux specialistes en economie. Loughlin, James C. 1977. o The Efficiency and Equity of Cost Allocation Methods for Multipurpose Water Projects>> Water Resources Research, vol. 13, n° 1 (fevrier), pp. 8-14. Propose, dans un souci de plus grande equite, une modification de la m-thode des couts separables et des coats communs pour l'affectation des cofits en ponderant les montants rclatifs des couits separables affectes a chaque objectif. McDiarmid, Orville John. 1977. Unskilled Laborfor Development: Its Economic Cost. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Examcn detaille des concepts de la valcur economique de la main-d'ccuvre et application de ccs concepts a l'cconomie de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. McKean, Ronald N. 1958. Efficiency in Government thtrough Systems Analysis with Emphasis on Water Resources Development. Ncw York: Wiley. Classique dans le domaine conccrne. Les problcmes sont claircment exposes. Recommande l'utilisation du taux de rentabilit6 interne plut6t que l'emploi du ratio avantages-couts. Mears, Leon A. 1969. Economic Project Evaluation with Philippine Cases. 2 vols. Quezon City: University of the Philippines Press. Ouvrage de base, avec des 6tudes de cas destin6es a l'enseignement aux Philippines - Convient donc parfaitement a de nombreux pays dc l'Asie du Sud et du Sud-Est. Merrett, A.J., et Allen Sykes. 1973. The Finance and Analysis of Capital Projects. Edition revisee. Londres: Longman. Excellent manuel, tres complet, sur les techniques de l'analyse des projets; l'accent est mis sur les applications possibles pour les entreprises privees. Remarquable, en particulier, sur les problemes de methodologie. Meyn, Klaus, J. Price Gittinger et Walter Schaefer-Kehnert. 1980. <« Herd Projection Exercise. Paraguay: Livestock and Agricultural Development Project. )>, AE-1124-P. Washington, D.C.: Institut de devcloppement eco- nomique, Banquc mondiale. Document qui recommande une methode standardisee pour la pr6paration des projections concernant les troupeaux; a titre d'exemplc, on trouvera le 506 BtBLIOGRAPHIE Projet paraguayen de developpement de l'agriculture et dc l'elevage qui a 6t6 repris au chapitre 4 du present ouvrage. Misham, E.J. 1971. «(The Postwar Literature on Externalities. <>Journal of Economic Literature, vol. 9, n° 1 (mars), pp. 1-28. Expose succinct et tres technique de tout ce qui a ete 6crit sur les effets secondaires; s'int6resse avant tout aux avantages des projets vus par rapport aux entreprises individuelles plutot que par rapport a la collectivit6 en general. Mishra, S. N., et John Beyer. 1976. Cost-Benefit Analysis: A Case Study of the Ratnagiri FisheriesProject. Delhi: Hindustan Publishing Corp. Application int6ressante de l'analyse avantages-couits a un projet de pcche- ries. Mulvaney, John. 1969. Analysis Bar Charting: A Simplifed Critical Path Ana- lysis Technique. Bethesda, Md.: Management Planning and Control Sys- tems, Inc. (5825 Rockmere Drive, Md. 20817, U.S.A.). Excellente introduction a la technique d'analyse du chemin critique. Utilise le «(diagramme d'enchainement des activit6s >>, m6thode qui consiste a enca- drer les activit6s et a les relier par des flches; cette m6thode est plus accessible que les techniques conventionnelles qui se servent de fleches pour indiquer les activites. Niswonger, C. Rollin, et Philip E. Fess. 1977. Accounting Principles. 12e ed. Cincinnati, Ohio: South-Western. Manuel tres complet de comptabilite qui suit les conventions americaines. Norton, Roger D., et Leopoldo Solis M. 1982. The Book of CHAC: Program- ming Studies for Mexican Agriculture. Baltimore, Md.: Johns Hopkins Uni- versity Press. Exemple d'un modele mathematique de programmation applique a la plani- fication dans le secteur agricole. Olivares, Jose. 1978. <«Evaluaci6n retrospectiva de proyectos agricolaso> (Re- trospective evaluation of agricultural projects). Washington, D.C.: Banque mondiale. Diffusion restreinte. Examen de l'experience acquise par la Banque mondiale dans le domaine des projets agricoles, et discussion des raisons qui font que certains projets ne repondent pas aux attentes. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), FAO/World Bank Cooperative Programme. 1975. Guidelinesfor the Prepa- ration of Feasibility Studies: Rural Development Projects.Rome. Voir ouvrage suivant. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), FAO/World Bank Cooperative Programme, Investment Centre. 1977. Guidelinesfor the Preparationof Agricultural Investment Projects.Rome. Ces deux documents font partie d'une s6rie de directives mises au point par le Centre d'investissement de la FAO pour l'elaboration de differents types de projets agricoles. Organisation des Nations Unies pour le developpement industriel (ONUDI). 1972 a. Directives pour l'evaluation des projets. Ouvrage prepare par Partha Dasgupta et alii. New York: Nations Unies. Propose une m6thodologie pour l'analyse des projets. II comprend des elements qui ont trait a un calcul des prix de r6ference plus systematique. Il BIBLIOGRAPHIE 507 traite aussi des coefficients de pond6ration. Cet ouvrage, ainsi que celui de Little et Mirrlecs (1974) ont considerablement influence toutes les recher- ches r6centes relatives a la methodologie de l'analyse des projets. Organisation des Nations Unies pour le developpement industriel (ONUDI). 1972 b. Manual on the Use of Consultants in Developing Countries. New York: Nations Unies. Manuel complet mais concis d'un interet pratique immediat pour les admi- nistrateurs qui travaillent dans les pays en developpement. Packard, Philip C. 1974. Project Appraisalfor Development Administration. The Hague: Mouton. Etude de la m6thodologic utilisee pour l'analyse des projets en prenant pour exemples des projets agro-industriels 6labores dans les pays en develop- pement. Pouliquen, Louis Y. 1972. L'appreciation du risque dans l'e'valuation des projets. Traduction francaise. Paris: Dunod. Applique, essentiellement, aux problemes que posent les projets de trans- port et de services publics, des techniques classiques de l'analyse des risques qui supposent l'utilisation d'un ordinateur pour les calculs. Etudie les pro- blemes que posent les techniques qui conviennent a l'application de l'ana- lyse des risques. Powers, Terry A. 1975. HERDSIM Simulation Model: User Manual. Docu- ments sur l'analyse des projets. N° 2. Washington, D.C.: Banque intera- mericaine de developpement (BID). Pr6sentation et examen d'un programme sur ordinateur destin6 aux projec- tions concernant les troupeaux de bovins a viande. Prest, A.R., et R. Turvey. 1966. oCost-Benefit Analysis: A Survey.)) Dans Surveys of Economic Theory, vol. 3, Resource Allocation, sous la direction de the American Economics Associations et the Royal Economic Society, pp. 155-207. New York: St. Martin's. Passe en revue l'ensemble des problemes relatifs aux mesures de la valeur d'un projet. C'est la meilleure etude, a consulter en premier, pour s'initier serieusement a cette question. Reutlinger, Shlomo. 1970. Techniques for Project Appraisal under Uncertainty. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Etude complexe du probleme de l'incertitude. L'utilisation d'un ordinateur est indispensable. Utile lorsque des investissements tres importants sont en jeu, et que l'on peut disposer pour l'analyse d'un personnel adequat et hautement qualifie. Riley, J. Paul, et alii. 1978. o Cost Allocation Alternatives for the Senegal River Development Program.)> Water Resource Planning Series n° UWRL/P- 78/06. Logan: Utah State University, Utah Water Research Laboratory. Bonne etude des problemes relatifs a l'affectation des couts communs ainsi que des methodologies appliquees a un projet international en Afrique Occidentale. Ripman, Hugh. 1964. «< Evaluation des projets >»Finance et De'veloppement, vol. 1, n° 3 (decembre), pp. 178-83. La premiere publication qui a pr6sente de facon syst6matique les aspects de l'analyse de projet. Ruthenberg, Hans. 1977. «(A Framework for the Planning and Evaluation of Agricultural Development Projects.)> Nairobi: Ministry of Agriculture, Planning Division. (Disponible en allemand sous le titre Ein Rahmen zur 508 BIBLIOGRAPHIE Planung und Beurteilung landwirschaftlicher Entwicklungs-projeckte.2. Auflage. Frankfurt: DLG-Verlag.). Manuel tres complet qui privil6gie tout particulierement la preparation des projets. Etude egalement des techniques analytiques. Sassone, Peter G., et William A. Schaffer. 1978. Cost-Benefit Analysis: A Handbook. New York: Academic. Cet ouvrage, ecrit pour les non-economistes et qui s'adresse plut6t aux lecteurs des pays developpes qu'a ceux des pays en developpement, expose clairement les elements de l'analyse des avantages et des co6ts. Aucun secteur en particulier n'est privilegie. Bonne bibliographie qui, toutefois, n'est pas annotee. Schaefer-Kehnert, Walter. 1978. pour l'analyse de l'investissement agricole, et analyse les fonds de roulement supplementaires consid6res comme un pourcentage des depenses d'exploitation supplementaires. Schaefer-Kehnert, Walter. 1980. «Methodology of Farm Investment Ana- lysis ). Zeitschriftfur Auslandische Landwirtschaft [Quarterly Journal of Inter- national Agriculture], vol. 19, n° 2 (avril-juin), pp. 105-21; n° 3 (juil.- septembre), pp. 250-67. Fait la distinction entre, d'une part, l'analyse de l'investissement agricole (analyse des b6nefices et des couts des investissements sur l'exploitation) et d'autre part, l'analyse du revenu agricole et l'analyse des sources et emplois des fonds. On y trouve aussi un expos6 des procedures comptables neces- saires a un ajustement temporel de l'talement des couits et des avantages. Etude egalement de l'inflation, des criteres d'evaluation, et des methodes d'evaluation des incitations a investir des petits exploitants agricoles. Schaefer-Kehnert, Walter. 1981 a. <. AE-1097-P. Washington, D.C.: Institut de d6veloppement econo- mique (IDE), Banque mondiale. Manuel d'initiation aux projections concernant les troupeaux. S'adresse aux personnes qui travaillent seules. Compatible avec la convention comptable qui est recommandee dans le present ouvrage pour les budgets agricoles. Schaefer-Kehmert, Walter. 1981 b. «(How to Start an Internal Rate of Return Calculation. <) CN-30. Washington, D.C.: Institut de d6veloppement eco- nomique (IDE), Banque mondiale. Examine les moyens d'evaluer facilement le taux de rentabilite interne afin d'6viter de trop nombreux tatonnements et donc d'allonger les calculs. Scott, M.FG., J.D. MacArthur, et D.M.G. Newbery. 1976. ProjectAppraisal in Practice. Londres: Heinemann. Application de la methodologie proposee par Little et Mirrlees (1974) a un certain nombre de projets au Kenya. Haut niveau. Shanner, W.W. 1979. Project Planningfor Developing Economies. New York: Praeger. Manuel general elabore a partir de documents pr6pares pour des cours en faculte, et consacre a la methodologie de l'analyse des avantages et des couits. On y trouvera une analyse d'un projet d'irrigation supplementaire hypothetique. BIBLIOGRAPHIE 509 Sloan, Harold S., et Arnold J. Zurcher. 1970. Dictionary of Economics. 5e 6d. New York: Barnes & Noble. Ouvrage de r6ference classique pour la terminologie economique. Squire, Lyn et Herman G. van der Tak. 1977. Reimpression 1981. Analyse economiquedes projets. Traduction francaise. Paris: Economica. Methodologic destin6e a l'analyse des projets et 6labor6e par deux 6cono- mistes de la Banque mondiale a partir de la m6thodologie propos6e dans l'ouvrage de Little et Mirrlees (1974) et dans les Directives pour Pevaluation des projets (ONUDI. 1972 a). Les auteurs recommandent «une estimation et une application des prix de ref6rence plus systematiques et coherentes # que ne le pratiquait autrefois la Banque mondiale. Ils recommandent egalement que Federal Register, vol. 44, n° 242 (14 decembre), pp. 72892-976. Ce document, a l'usage des services administratifs am6ricains, definit les couits et les ben6fices et pr6cise comment les utiliser pour l'6valuation des projets concernant les ressources hydrauliques. Upper, Jack L., ed. 1979. <«Financefor Project Analysis)). Washington, D.C.: Institut de developpement 6conomique (IDE). Banque mondiale. Collection de documents pedagogiques centres sur l'analyse financiere des entreprises industrielles. van der Tak, Herman G. 1969. The Economic Choice between Hydroelectric and Thermal Power Developments. Baltimore, Md.: Johns Hopkins University Press. Examen des methodologies utilisees pour determiner le choix entre plu- sieurs solutions techniques qui comportent des echelonnements dans le temps tres differents pour les investissements et les d6penses de fonction- nement. Wall, Albert. 1979. Environment and Development. Washington, D.C.: Banquc mondiale. Etudie les rapports entre les investissements consentis pour un projet et les problemes relatifs a l'environnement et a la sante. Ward, William A. 1976. «Adjusting for Over-Valued Local Currency: Sha- dow Exchange Rates and Conversion Factors.)) CN-28. Washington, D.C.: Institut de developpement economique (IDE), Banque mondiale. A l'usage des analystes de projet qui doivent d6terminer par eux-memes les taux de change de reference ou les coefficients de conversion, lorsqu'ils ne disposent pas des estimations faites par le bureau central de planification. Watertson, Albert, Wayne Weiss, et John L. Wilson. 1976. Managing Planned Agricultural Development. Washington, D.C.: Government Affairs Institute. L'objectif de ce manuel est de pr6senter des documents de base aux respon- sables de la preparation de projets agricoles. Westley, Glenn D. 1981. FARMSIM Users Guide: A Modelfor the Appraisal of Farm Development Projects. Papers on Project Analysis n° 12. Washington, D.C.: Banque interamericaine de developpement (BID). Presentation et discussion d'un programme sur ordinateur elabore pour l'evaluation des projets de developpement agricole. 510 BIBLIOGRAPHIE Woo, 3.J. 1982. ( Sources of Information on World Prices. >> CN-26. Washing- ton, D.C.: Institut de d6veloppement economique (IDE), Banque mon- diale. Liste detaillee des sources d'information sur les prix du march6 mondial aux fins de l'analyse des projets. ? <-.<, Z~~~~~~~~~~' 1'"~~ x '''''' _0 Glossaire LES TERMES SPECIALISES les plus frequemment employ6s dans 1'ana- lyse des produits agricoles sont definis dans ce glossaire conform6ment a l'usage qui en a ete fait dans le present ouvrage. Ces definitions, inscrites en caracteres italiques, suivent imm6diatement les termes du glossaire auxquels elles se rapportent. Les mots ou expressions qui sont definis dans le glossaire et que l'on retrouve dans une autre definition ou dans une ref6rence apparaissent en petites capitales. Actif. Biens ou creances quepossedent un les marques defabrique, qui n'ontpas individu ou une entreprise. L'actif d'existence materielle mais qui r montantfutur. La valeur actuelle englobe des postes comme les brevets et s'obtient en multipliant le montant Ci-contre: Repiquage du riz au Sri Lanka. 514 GLOSSAIRE futur par l'expression 1: (1+i)" dans methodesprincipales de calcul de laquelle i = le TAUX D'ACTUALISATION l'amfortissement: I'amortissement (TAUX D'INTERET) et n = I'annee. On & lineaire >> qui attribue d chaque trouvegeneralement cette expression exercice une part egale de la valeur du 5 dans les tables d'int6rits composeset bien et l'amortissement oacc5l r&e> qui d'actualisation sous laforme d'un affecte une part plus importante du COEFFICIENT D'ACTUALISATION. Le concept coat original aux prem ieresperiodes d'ensemble de l'actualisationfigure comptables et unepartplusfaible aux parfoissous l'appellation de VALEUR suivantes. Dans L'ANALYSEDECASH FLOW DE L'ARGENT DANS LE TEMPS ACTUALISE, I'amortissement n'est pas Agregation. Procedequi consiste, dans traite comme un coat. Au contraire, le L-ANALYSE DES PROJETS. a totaliser les coat d'un actif apparait dans les coatset les avantages concernant comptes de l'annee au cours de laquelle toutes les entites qui participent aun il est engage et les AVANTAGES dans PROJETdefa,on d etablirdes comptes ceux de l'anneeou ils sont realises. recapitulatifs d'oa l'on pourra tirer Comme tout ceci se produit pendant la une MESURE DE LA VALEUR D'UN PROJET. Le duree de vie du PROJET, il n 'estpas resultat de la consolidationexprime necessaired'envisager une provision souvent les AVANTAGES NETS pour l'amortissement pour mettre en supplementaires, ou le cashflow d'un evidence la part de la valeur de l'actif projet. qui disparait au coursd'une ann&e Ajustement temporel. S'applique d donnee. une convention comptable dans Analyse du cash flow actualise. laquelle l'analyse de l'investissement Analyse baseesur les COUTS et les ne porte, la premiere annee, que sur AVAN'IAGES (voir AVANTAGES NETS) L'INVESTISSEMENT, les AVANTAGES supplementaires nets qui constituent le supplementaires n'apparaissant qu'au cashflow supplementaire. Elle permet coursde la secondeannee et des annees de mesurer la valeur actualis&e nette ulterieures (Schaefer-Kehnert, 1978). du projet en donnant, par exemple, la On s'en sert, dans L'ANALYSEDE VALEUR NETTEACT'UALISEE. le l'AUX )E L'INVESTISSEMENT AGRICOLE, pour rendre RENI'ABILITE INTERNE OU le RATIO' celle-ci compatibleavec les hypotheses AVANTAGES NETS-INVESTISSEMEN'T. de L'ANALYSE DE CASH FLOW ACTUALISE. Analyse coat-efficacit& C'est une Amortissement financier d'un pret. techniqued'EVALUAT'ION et de controle Remboursement progressif ou passage continu des programmes dont on se sert parprofits etpertes d'un montant surtout dans les PROGRAMMEset PROJETFS initial. L'AMORTISSEMENT TECHNIQUE d caractere social, dans les secteurs constitue uneforme differente concernant la sante, la population, la d'amortissement. Le COEFFICIENTDE nutrition ou des activites connexes ou RECUPERATION DU CAPITAL comporte un l'on ne peut pas raisonnablement 'lementINTERET et un elment mesurer les AVANTAG;ESen l'ERMES amortissement. MONETAIRES. On peut aussi l'utiliser Amortissement (technique). C'est la pour choisir entre plusieurs diminution escompteede la valeur technologiesproposees pour un projet. d'un ACTIF avec le temps, caus&e par L'analyse coat-efficacites'emploie l'usure physique ou la vetuste. En sous deuxformes: 1) la methode des comptabilite, I'amortissement se a effets constants ), qui se sert de calcule en affectant une partie du COUT I'analyse du moindre-coatpour initial d'un actif immobilise d chaque determiner la solution de moindre-coat EXERCICECOMPTABLE, de sorte que sa permettant d'aboutir a un niveau valeursoitprogressivement rameneed etabli d'avantages, y comprisles parprofitset pertes>) zero (a(passee avantages et 2) la INTANGIBLES; au cours de la *.vie utile >)estimee de methode du a coat-constant) qui cet actif. On peut prevoir une recette calcule le coat par unite d'avantages, pour l'entreprise correspondanta la ou le a ratio coat-efficacite); ellepart valeur estimee de revente de cette du principe que l'on dispose des immobilisation d lafin de sa vie utile moyens de quantifier les avantages (VALEUR RESIDUELLE). II existe deux (sans que cesoit necessairementpar un GLOSSAIRE 515 prix monetaire ou une valeur Analyse de la situation d'une economique). Dans lesprojets de exploitation qui sert d determiner population, on se sert de mesures l'attractionexercee par une quantitatives comme oannees-couple proposition d'INVESTISSEMENT de protectiono, par exemple, pour supplementaire. L 'investissement quantifier les resultats d'un projet agricolejoue sur toute la duree utile de plut6t que de leur affecter une valeur l'investissement; il est donc actualise. monetaire. Parmi les dfferentes L'analyses'exprime enprix solutions possiblespour mener d bien CONSTANT, s 'interesseau CAPITAL en un projet, celle qui estpreferee faisant apparaitre l'investissement minimisegeneralement la mesure de la initial dans les ecrituresde l'annee au VALEUR ACI'UALISEE du coat par unitd ou coursde laquelle on prevoit de bien maximise la mesure de la valeur l'engageret sa VALEUR RESIDUELLE d la actualiseedes unites produites par fin de laperiode analysee. L'analyse unite monetaire. L'ACTUALISATION comprend les REVENUS agricoles s'effectue normalement au COUT' monetaires et non mon6tairesainsi que D'OPPORTUNITE DU CAPITALOU au SEUIL la production autoconsommee. Le D'ADMISSIBILITE. Si,dans un projet, critered'application d'appreciation des l'analyse coat-efficaciteest utilisee resultats est la rentabilite des pour exercerun ciloix entre plusieurs ressources supplementaires engagees technologiespossiblesafin de telle que lafont apparaitre la VALEUR ddcermniner le moyen le plus efficace, ACTUALISEE NETTE, le TAUX DE RENTABILITE par rapport asotncoat, defaire INTERNE, le RATIO AVANTACES NETS- produire d ceprojet des biens INVESTISSEMENT, le RATIO AVANTAGES- intermediaires, otnsesert, leplus COUTSOU iVAUGMENTATION DES souvent, de la methode des ejfets AVANTAGES NETS Voir aussi constantsappelee * analyse de INVESTISSEMENT moindre-coat La solution qui a la Analyse marginale. C'est l'analyse du preference est cellequi presente la changement intervenu dans une valeur actualisee la plusfaible et cette variable a la suite de lafaible preferencepeut changer lorsqu'on modification d'une autre variable. Un applique differents taux d'INTERETpOur exemple d'application est la VALEUR &tablir la valeur actualisee. Le taux MARGINALE DE PRODUCTION qui indique d'interet pour lequel la valeur I'ampleur du changementprovoque actualisee de deux solutions differentes dans la PRODUCTION-par exemple le est la mime (et, de cefait, I'analyste riz - par la petite modification d'un peut choisirindifferemment entre l'une INTRANT-par exemple l'engrais - ou l'autre solution sur la base des les autres intrants demeurant coats) est connu sous le nom de TAUX constants. L'analyse marginale est un 1INDJFFERENCE. l1 n'est pas possible concept important que l'on retrouve d d'obtenir une MESURE DE LA VALEUR D'UN la base de la plupart des ANALYSES PROJETpar l'analyse coat-efficacitW, car ECONOMIQUES L'aspect ( marginal), celle-ci ne contient aucune referencea ici, recouvre lefaible changement qni la valeur de la production du projet affecte la totalite de certainsintrants pour les usagers. ou extrants. Analyse cconomique. Analyse Analyse partielle. Analyse qui part du effectueesur la base des valeurs principe que seuls certainsdes economiques. En reglegenerale, elements analyses vont changeralors l'analyse economique tie tient pas que tous les anttresdemneureront en compte des TRANSFERTS FINANCIERS (y I etat. Si l'on s'en tient aux principes, compris les operations de credit) et I'ANALYSE ECONOMIQUE est une analyse evalue tous les articlesd leur VALEUR partielleparce qu'on admet que seuls IDUSAGE Ol d leur COUT D'OPPORTUNITE les elements du PROJET vont evoluer pour la collectivite (c'est sou vent le alors que l'ensemble des structures prix-frontiere pour les articlesQUI economiquesrestera inchange. FONT L'OBJET D'ECHANGES INTERNA- Lorsque cette hypothese de principe TIONAUX). doit etre abandonn&e (par exemple, Analyse de l'investissement agricole. lorsqu'un projet exerce, par son 516 GLOSSAIRE existence menme,un effet sur les PRix commeprevu. C'est utnmoyen de financiers ou les VALEURS ECONOMIQUES traiter l'incertitude qui pese sur les exterieurs), des problemes conceptuels evenements et les valeursfuturs. se posent sur la valeur de l'analyse. L'analyse de sensibilite s'effectue en Analyse de projet. Systene analytique faisant varier un element ou une qui compare les COUTSet les AVANTACES combinaisond'elements et en pour determiner si un PROJETpropose, determinant ensuite les consequences compte tenu des solutions de rechange, de cette modification sur les resultats, fait suffisamment progresserles le plus souvent sur la MESURE IE LA objectifs vises par I'entite au nom de VALEUR IYUN PROJETI. En ANALYSE DES laquelle l'analyse est effectu&e pour PROJETrS agricoles,I'analyse de justifier sa mise en Izuvre. sensibilite devrait etre la regle, auf Analyse du revenu agricole. Analyse moins pour la plupart d'entre eux, et de la situation d'une exploitation en porter au minimum sur les vue de vrifier ses resultatscourants. consequences pour la rentabi[itW du Elle porte, en gineral, sur une periode capital des changementsqui peuvent d'une ann6e (et n'est donc pas intervenir dans les PRIX.les delais actualisee), utilise lesprix COURANTS. d'exdcution, les DEPASSEMENTSde devis comprend une allocation annuelle et les RENDEMENTS. 11 n'est pas u pour 'MRISMN,exclut ncessaire defaire porter les tests de nAMORTISSEMENTe les sensibilite sur l 'impact d 'une revenus hors-exploitation et englobe sensibin sur uimpa srdeun a la PRODUCTION AUTOCONSOMMEE. Les modificaton sur une mesurede la criteresqui permettent dejuger les valeur du projet. On peut, par resultats sont la rentabili du CAPITAL exemple, se servir de ces testspour et la main-d'ceuvre engageesur determiner l'effet d'un retard dans la l'exploitation quifigurent dans les perception des AVANTAGESsurla benefices sous laforme d'un situation de tresorerie d'un agriculteur pourcentage de la valeur nette et du qu i a emprunte pour acheterune REVENufamilial. Ne pas confondre pompe d'irrigation. II existe une autre avec 1 ANALYSE DES SOURCES ETEMPLOIS forme d'analyse de sensibilit qui DES FONDS DE et I'ANALYSE DES FONDS et I 'ANALYSE DE consiste d calculer la VALEURDE 'INVESTISSEMENT AGRICOLE. \VARIATION. Comparer avec I 'ANALYSE DE Analyse de risque. Technique RISQUE. analytique dans laquelle on calcule Analvse des sources et emplois des d'abord la probabilite de survenance fonds. Analyse des ENTrREES et des des risquespour tous les elements SORTIES en numeraire d 'une entreprise. determinants d'un PROJET. A l'aide En ce qui concerneles exploitations d'un ordinateur, on procedeensuite d agricoles,c'est une analyse des des calculs repetes de la VALEURDU LIQUIDITEsde l'agriculteur. Elle porte PROJET, chaquerisque entrant dans les en genral sur laperiode de calculs successifsselon la probabilite de remboursementd'un prit, n'est pas son apparition. Le resultat est actualisee,s'exprime en prix presente le plus souvent sous laforme COURANTS.s'interesse au CAPITAL en d'une courbede probabilite cumulative incluant les achats et les ventes en traciesur ungraphique dont l'axe numerairesde biensd'equipement; vertical montre la probabilite qu'a une elle comprendegalement la part mesurede la valeur du projet de financiere des revenus HORS- tomber au-dessousd'une valeur EXPLOITA'I'ION mais non la PRODUCTION donnee et dont l'axe horizontal donne AUTOCONSOMMEE. Le criterede resultat, les chiffresde la valeur du projet. On ce sont les liquidites dont dispose la lui donne parfois le nom * d'analyse de famille de l'agriculteur telles qu 'elles probabilicda. Voir Reutlinger (1970) apparaissent d l'examen des excedents et Pouliquen (1970). ou des deficitsfinanciers. Ne pas Analyse de sensibilite. Technique confondreavec I'ANALYSE DU REVL NU d'analyse destinee a tester AGRICOLE et I'ANALYSE DE systematiquement ce qu'il adviendra L'INVESTISSEMENITAGRICOLE. Ons'en sert de la rentabilit6du capital investi dans pour developper et evaluer le PLANUE un PROJETSi tout ne se d6roule pas FINANCEMENTd'une exploitation GLOSSAIRE 517 agricole oti de toute autre entreprise. ECONOMIQUE Les avantages Annuitcs. Montant verse ou recu INTANGIBLES tiepeuvent pas etre annuellement oti a d'autres intervalles integres dans le cadre des avantages et riguliers pour une periode de temps des couts, menme si leur valeur est determinee. Voir amortissement d reconnue; ils doivent donc etre traites, ANNUlI ES(:ONSTANIES soitparsujet, soit indirectement, Annuit6s constantes. Montant dii souvent par le mnoyen d'une ANALYSE COUF-REFFICACITE emprunt SERVICE DE LA DE rI E lorsqu 'un est rembourse sous laforne d'une suite Avantage brut. C'est la PRODIUCTION de versenments egaux dans lesquels la supplementaire resultant d'un PROJET part respective du principal et des Avantages d6rives. Forme d'AVANTA(GES interets varie. On calcule les annuites indirects dont beneficient les acheteurs constantes en multipliant le principal d'extrants d'un projet, extrants qui par Ic COEFFICIENTIDE RECUPERA ION D)U sont eux-memes des produits CAPIIAL On leurdonntie attssi le niom de INTERMEDIAIRES C'est la VALEURAJOUTEE, ) ou aux acheteurs d'extrants augmnentent le RkEVENUNATIONAL de la du projet utilises comme biens collectivite. Lorsque ces avantages INTlERMEDIAIRES (On les appelle alors peuvent etre evalues, I 'augmentation INDUITS EN AVAL., OU AVANTAGES I est calculee soit aux PRIX Du MARC(HE * integres en aval j). Ils constituent dans I 'ANALYSE FINANC(IERZE, soit en une solution de rechange aux PRIx 1)E VALEUR ECONOMIQUE dans I ANALYSE REFERENCE Ilsfont, en general, I 'objet 518 GLOSSAIRE d'une definition plus affinee que les autres decaissementsfinanciers. Si on avantages secondaires. On s'en sert ACTUALISEI'avantage supplementaire surtout dans les programmes de net avantfinancement, on obtient une ressources en eau aux Etats- Unis. mesure de la valeur du projet par Avantage induit en amont. C'est une rapport d toutes les ressources fornne d'avantage MULTIPLICATEURqui engagees. Actualiser l'avantage r6sulte de lafornnule de multiplication supplementaire net apresfinancement keynesienne appliquee aux depenses donne une mesure de la valeur du d'exploitation. On considere projet par rapport aux ressources gen&alement que les avantages induits financieres de 1'entite, c'est-a-dire ses font double emploi avec les AVANTAGES FONDS PROPRES. Voir AVANTAGE, COUT1, d'un PROJET et c'est pourquoi ott ne les avantage supplementaire net. utilisepas couramment. Avantages nets de la famille Avantage net. En ANALYSEDE PROJET, c'est d'exploitant agricole. Ce sont les le montant de ce qui reste apres qu 'on AVANTAGES NETS dont beneficie la ait retranche la totalite des sorties de la famille d'un agriculteur. Les totalite des entres. L'avantage net *.avantages supplementaires nets de la peut etre negatcf C'est aussi le cash famille d'exploitant agricole ) sont les flow net. L'avantage suppicmentaire avantages supplementaires nets. net est I'augmentation de l'avantage Avantage secondaire induit. C'est une net due au PROJET en comparaison de ce sorte d'AVANTAGE INDIRECT dont que serait la situation en l'absence de beneficient lesfourn isseurs d'INTRANIS projet. C'est le cashflow d'un projet. 11 englobe la VALEUR supplementaire. L'avantage AJOUTEE directe et indirecte au REVENU supplementaire net est habituellement NATIONAL creee par les depenses negatifau cours des premieres annees d'INVESTISSEMENI et de FONCTIONNEMENT d'un projet. L'avantage d'un PROJET. Uneformule equivalente suppWmentaire net constitue la base consiste a utiliser un PRIX de REFERENCE du calcul des MESURES DE LAVALEUR D'UN pour un intrant de projet dont on a PROJET, dont les plus importantes sont ajust le COUT D'OPPORTUNITE dans les les mesures actualisees de la VALEUR estimations de la valeur ajoutee directe ACTUALISEE NETTE. le TAUX DERENTABILITE et indirecte. On. 'estime parfois en se INTERNE et le RATIO AVANTAGES NETS- servant d'uneforme specialisee de INVESTISSEMENT Dans le calcul de ces multiplicateur d'intrant-extrant. Voir mesures (qui porte le nom d'ANALYSE DE AVANTAGE DERIVE. CASH FLOW ACTUAUSE). Ies COUTS sont Avec et sans. Expression qui se rapporte inscrits au titre de V'annee au cours de aux situations avec et sans un projet laquelle ils surviennent et les propos6. En ANALYSE DEPROJET, Ia AVANTAGESfigurent dans les comptes de comparaison appropriee est celle qui l'annee oiu ils sont realises. II en oppose I'AVANTAGE NETavec le projet et resulte qu'aucun AMORTISSEMENTn'est l'avantage net sans leprojet. II nefaut deduit avant que l'a vantage pas confondre cette comparaison avec supplementaire net n'ait ete calcule. celle d'?. avant et apres ) parce que, Lorsqu'on etablit les comptes du projet meme sans le projet, I'avantage net pour l'ANALYSE FINANCIERE, on peut dans la zone de projet peut changer. degager de l'avantage net et de I'avantage supplementaire net: 1) l'(>. 11se traduit par commencentles remboursements,le l'expression 1: (1+i)n dans laquelle principal d rembourserse composedu i = le taux D'INTERET (TAUX montant de 1'emprunt auquel s'ajoute D'ACTUALISATION) et ni = le nombre l'interet capitalise. d'annees. C'est l'inverse du Charge reelle du service de la dette. COEFFICIENT POUR I A INTERETS COMPOSES. C'est le rapport entre la chargedu Les tables d'inter2ts composeset SERVICE DELADETTEet le total de tous les d'actualisation suffisent, engeneral, autresfrais payes par l'emprunteur. pour obtenir le coefficient Dans j'ANALYSEDUREVENUAGRICOLE, le d'actualisation. Celui-cipermet de BUDGET DE L'EXPLOITATION est calcule, le determiner la valeur actuelle d'un plus souvent, en supposant que le montant recouvreou paye d une date service de la dette resteCONSTANTen future. On donnegeneralement le termes REELS. Encoreque, dans la nom d'actualisation au procede utilise plupart despays, les conditions des pour trouver la valeur actuelle d'une pr&tsconsentis aux agriculteurs valeurfuture. Comme le coefficient stipulent des remboursementsen d'actualisation est l'inverse du TERMEsnominaux, c'est-d-dire coeffient pour 1 d interets composes, MONETAIRES. Onfixe l'INTERETd un il n'estpas rared'entendre des certain taux et le montant nominal de expressions du genre de: * actualise d l'amortissement du PRINCIPALfait un taux d'int&et de 14 pour cents . l'objet d'un accord.En casd'INFLATION Voir annexe B. - ce qui reduirait la valeur reelle de Coefficient pour 1 a interets la monnaie dans le temps - la charge composes. C'est ceque devient un reelledu service de la dette qui pese sur montant initial de 1 lorsqu'on lui les agriculteursdiminuerait pendant applique des interets composes. On toute la dur&e de validite du pret. Pour l'appelle egalement >. representepar 1'expression[(l + i)" - traduit par 1'expression 1]: i ou i = le taux d'inter2t et n = le [i(l+i)/] :[(l+i)" - 1] oil i = le nombre d'annees. C'est l'inverse du taux d'inter2t et n = le nombre COEFFICIENT D'AMORTISSEMENT. On le d'ann&es. Le coefficientde trouvegeneralement dans les tables recuperationdu capital est l'inverse du d'inter2ts composeset coefficient de valeur actuellepour une d'amortissement. Cefacteurpermet, annuite donnee. On le trouve, en pour un montant constant deposed la general, dans un recueilde tables fin de chaqueann&e,de calculer d'int&ets composeset d'actualisation. I'augmentation de la valeur de ce II permet de calculerles montant a lafin d'une p&iode definie AMORTISSEMENTS A ANNUITES CONSTANTES avec un taux d'int&r2t donne. Voir necessairesau remboursement annexe B. (amortissementfinancier) d'un pr2t au Coefficient de placement. Montant du coursd'uneperiode donnee d un taux versement annuel exige pour atteindre d'int6r&tdctermine. Le paiement total l'unite lors d'une annee donnee. 11se est une combinaison variable de traduit par l'expression i :[(1 + i)'- du PRINCIPAL remboursement 1] ou i = le taux d'inter2t et n = le (amortissementfinancier) et de nombre d'annees. C'est l'inverse du versement des interets. Voir annexe B. COEFFICIENT POUR I PAR AN PLACE A Coefficient de valeur actuelle pour INTERETS COMPOSES. On le tire une annuite donnee. Combienune habituellement des tables d'interets somme de I re,ue ou payee chaque composeset d'actualisation. Ce anne vaut-elle aujourd'hui? On lui coefficientpermet de calculerl'annuitd donne aussi le nom de * valeur constante a pr6voir chaqueann&epour actualiseede 1 par an)) et de l'investir d int&ets composesdefa,on a coefficientd'actualisation d'un flux a obtenir une somme predeterminee d de revenu a. II se traduit par un moment donne. On l'utilise l'expression [(l+i)n - l]:[i(l+i),] principalement pour etablir combien ou i = le taux d'INTERET et n = le l'on doit verser a unfonds si l'on veut nombre d'anndes. Le coefficientde avoir recuperele montant d'un valeur actuelle pour une annuite INVESTISSEMENT a lafin de la vie utile de donn&e est l'inverse du FACTEUR DE celui-ci. Ilfaut cependant noterqu'il RECUPERATION DU CAPITAL.On le trouve s'agit Id d'une regle d'AMORTISSEMENT g.n.ralement dans les tables d'int6rts tres mncanistequi peut se reveler compose's et d'actualisation. C'est un contraireaux bonnes reglesdegestion coefficient qui permet de determiner la dans de nombreuses circonstances. Voir Voir annexe B. . annexe B ~~~~~VALEUR ACTUALISEE d'un montant CONSTANTpaye ou recu chaque annee Coefficient de ponderation pendant une certainepriode de temps (Repartition des revenus). d venir. Son emploi est immediat et Importance relative attachee aux facile si on l'utilise dans le cadre d'un diffe'rentsgroupesde REVENUSparmi les FLUX monetaire constant de la premiere beneficiairesd'un PROJET. Les revenus annee d une annee quelconque d'un percuspar l'un ou l'autre de ces projet (prenons 11 ans, par exemple). groupes sont ajustdspar la On peut aussi s'en servirpour calculer ponderation de sorte que la MESURE la valeur actualise'eque represente, finale de la VALEUR D'UN PROJETfavorise aujourd'hui, unflux constant d'argent lesgroupes auxquels on donne le plus qui prend son origine d une epoque d'importance. Voir Squire et van der autre que la premiere annee du projet Tak (1977). Comparer avec la et se poursuit dans le tempsjusqu'd PONDERATION D'EPARGNE. une autre ann6e -par exemple, de la Coefficient de recuperation du septieme d la quinzieme ann&. Le capital. Versement annuel en calcul, dans ce cas, est un peu plus remboursementd'un pr2t de 1 unite' complique. Voir l'annexe B et le titre monetaire en x ann&es avec INTERETS du paragraphe * valeur actualis&e 522 GLOSSAIRE d'une serie de rentreesfutures n au pour laquelle onfait abstractionde chapitre9. Voir aussi VALEUR DE l'ensemble des effets de l'inflation DANSLETEMPS. L'ARGENT generale desprix. Un *aprix Coefficient de variation. Mesure de constant ) est un prix ramene d sa dispersion d'une distribution de valeur REELLE au moyen d'un * indice frequences. Obtenue en divisant des prix)) convenable (c'est un la MOYENNE L'ECART-TYPEpar document d'ensemble quifait et en multipliant ARITHMETIQUE le apparaitre les changements intervenus resultatpar 100. dans ungroupe deprix par rapport d Commission d'engagement. une p6riode ou d une base donnees). Commission payee par un emprunteur Le terme * constant >)peut s'appliquer . A . . d son preteur au cours de la periode qui . ~~~~~~~~soit sE R d un PRIXDEMARCHE5Oit d un PRIX RINCE. MARCo E avec ue tRme s'etend entre l'approbation d'un pret et DEREFERENCE. A compareravec le terme son decaissement. Cette commission * courant)). Voir CHARGEREELLE DU vised rembourser le preteurpour le DE LADETTE. SERVICE couTassocie au versement du pret d la Courant. Se rapporte d une valeur, le demande. Elle prend habituellement plus sou vent un prix, qui integre les laforme d'un pourcentagedu montant effets de l'inflationgenerale desprix. du pret approuve, pourcentage qui C'est aussi la qualification d'une reste tres inferieur au taux d'INTERET valeur ou d'un prix d'une periode applique au pret des qu 'il a ete verse. passee tels qu 'ils ont ete observes d Comptabilite de caisse. Methode l'epoque. C'est encoreune valeur ou d'enregistrement des operations un prixfuturs tels qu 'on lesprevoit d comptablesuniquement lorsqu'il s'agit ce moment-Id. Comparer avec de recettesou de depenses de caisse. A *(constant >. Dans les ouvrages distinguer de la COMPTABILITE traitant d'economie, on precise, D'EXERCICE. lorsque c'est le cas, que les prix sont Comptabilite d'exercice. Methode constants; en l'absencede cette d'enregistrement des transactions pr6cision, on admet que les prix sont comptablesquifait apparaitre les toujours en termes courants. Voir recettesdes etatsfinanciers pour la GENERALE. RATIODELIQUIDITE periode au coursde laquelle les recettes Court terme. Qualifce une periode ont etepercues ou realiseeset qui relativement courte, souvent un an ou montre egalement les depenses moins. En economie, c'est une periode effectu6esau cours de la meme periode, trop courtepour amortir completement que les transactionsde caisse et remplacer les usines et les materiels. correspondantes se soient produites Comparer avec long terme et moyen avant ou aprescetteperiode. Ne pas terme. confondre avec la COMPTABILITE DE Cofut. Dans I 'ANALYSE DES PROJETS. tout CAISSE. bien ou service dont l'usage par le Comptes de crediteur. Sommes dues PROJETfreine Ia raisation de I'objectif par une entreprise d unfournisseur de poursuivi par l'entite du point de vue biens ou de servicesachete6s d credit. de laquelle l'analyse est effectu&e. Compte d'exploitation. Compte-rendu Dans le systeme analytique expose financier qui resume les recetteset les dans cet ouvrage, les coiits depenses d'une entreprise au cours represententdes biens et des services d'un EXERCICECOMPTABLE. C'est donc qui reduisent le REVENUdes exploitants un etat qui rend compte des resultats de agricolesou des entreprisesou bien P'activit de l'entreprise pendant restreignent le REVENU NATIONAL de la 1'exercice. Le resultat net ou beInfice collectivite. Lorsqu'il estpossible est cequi reste apres que les depenses d'evaluer un coat, on lefait aux PRIX de production des marchandiseset des DUMARCHE dans I'ANALYSE FINANCIERE et services ont ete deduites de la vente de d une VALEUR ECONOMIQUE dans ces mimes marchandiseset services. I'ANALYSEECONOMIQUE. Les cofits En d'autres termes, Resultat (ou INTANGIBLESne peuvent etre integres Benefice) = Recettes - Depenses. dans le cadredes avantages et des Constant. Ce qualficatf s'applique d coats, meme si leur importanceest une valeur, le plus souvent un PRIX. reconnue; ils doivent donc etre traites, GLOSSAIRE 523 soit par sujet, soit indirectement, agriculteur qui cultive d lafois du riz souvent par le moyen d'une ANALYSE et du mais, mais qui utilise la totalite COUT-EFFICACITE. Les > des engrais dont il dispose au profit du sont des coats qui interviennent d une riz. Si, au lieu de cela, il transferait periode quelconque au debut ou unepartie des engrais au ma is, il anterieurement au debut d'un projet et reduirait ainsi quelque peu la valeur deviennent la base de l'evaluation de sa production de riz, mais il retrospective ulterieure des effets du pourrait realiser ungain beaucoup projet. plus eleve par I 'accroissement de sa CoCit associe. Valeur des biens et des production de mais. La valeur de la services en sus de ceux qui, compris production de riz ainsi sacrifide dans les COUTs du projet, ont ete constituerait le cout d'opportunite de engages afin de rendre disponibles, l'engrais utilise au profit de la pour 1'emploi ou pour la vente, les production de mais. Dans cet premiers produits ou services du exemple, le coat d'opportunite PROJET C'est utneformule utilisee par correspond donc d la VALEUR MARGINALE I'administration aux Etats- Unis pour DE PRODUCTION de l'engrais dans sa le calcul du RATIO AVANTAGES-COUTsaux meilleure utilisation de rechange. PRIX DU MARCHE Dans un marche ((parfait >>-un Coats communs. En ANALYSE DES marche ou la concurrence est vive et ou~ PROJETS, ce sont les COUTS qui dans un les acheteurs et les vendeurs qui projet POLYVALENT, s'appliquent 3 connaissentparfaitement le marche plusieurs objectifs; par exemple, pour sont nombreux - le PRIX DU MARCHE de un barrage quifournit d lafois chaque article s'etablit d sa valeur l'irrigation, l'energie electrique et la marginale de production et, de cette maitrise des eaux. L'affectation des fa,on, leprix du marche, le coat couts communs peut se calculer en se d'opportunite et la valeur marginale servant de la methode des C-OUTS de la production sont tous egaux. SEPARABLES ETCOU'I'S COMMUNS.L Dans toute entreprise, I'AVANTAGE NET. CoOit induit. Effet adverse non campens aoubenefice, atteindra son niveau m pa la. constadveruction compense Caust maximal lorsque l'utilisation d'un c1usexparitatonstruction PROJETCest uINTRANTsera calculee defacon telle que l'.ploitatiln d'u PRaJET. .Cestrun sa valeur marginale de production soit procndd utilse par l'adminlst ratIOn egale d son coat d'opportunite. Dans AVANAraeS-COUTsaux PRIX DU MARCHE. l'valuation r6trospectivedesprojets et pour I'ANALYSE FINANCIERE. le coat Couts irrcversibles. Depenses d'opportunite d'un intrant achete est efJectuees anterieurement qui ne toujours son prix de marche. vEnt etre peuvent pALEUR recuperees UEtrE sousforme de reuperes NESTuSfrME Cependant, en ANALYSEECONOMIQUE, le VALEUR RESIDUELLEd'un INVESTISSEMENT coatd'opportunite d'un intrant acquis precedent. Un coat irrdversible n'est est toujours soit sa valeur marginale de pas un COUTD'OPPORTUNITEet n'est production dans sa meilleure donc pas compris dans les coats lors de utilisation de rechange sans projet l'analyse d'un PROJET Ou d'une autre dans le cas des biens et des services forme d'investissement; seule est prise INTERMEDIAIRES,sOit sa VALEUR DLUSAGE en consideration la rentabilitefuture (mesuree par LA DISPOSITION A PAYER) des coats a venir. En economie, les dans le cas des biens et des services coats irrdversibles sont assimil6s 3 des FINALS Etant donne que le prix est egal fraisfixes dans les ddcisions d COURT a la valeur marginale de production 'IERME dans un marcheparfait, si, en analyse Cout marginal. C'est le CQUT' economique, un intrant est achete dans supplementaire total qui decoule de la un marche raisonnablement PRODUCTION d'une unite additionnelle concurrentiel, son prix constitue au d'extrant. Voir ANALYSEMARGINALE moins une estimation premiire de sa Cout d'opportunite. L 'AVANTAGEperdu valeur marginale de production et, par dufait de l'utilisation d'une ressource Id-meme, de son coat d'opportunit6. rare dans un but different de sa Toutefois si, pour des raisons meilleure utilisation de rechange. d'imperfection du marche ou pour Supposons, par exemple, le cas d'un d'autres considerations, leprix de 524 GLOSSAIRE marche d'un intrant n'est pas tres Cultures multiples. Formule qui proche de sa valeur marginale de consiste dfaire pousser plus d'une production dans sa meilleure variete de culture, la meme annee, sur utilisation de rechange sans projet, la une meme superficie. valeur marginale de production est Cycle du projet. C'est la suite des alors estimee directement et cette phases analytiques que traverse u estimation devient le PRIX DE REFERENCE projet. Dans cet ouvrage, il de l'article. Le concept du coat represente: P'identfication, la d'opportuniteforme la pierre preparation et l'analyse, I'EVALUATION. angulaire de l'ANALYsEDESPROJETsetil l'execution et l'evaluation est au centre de l'evaluation des retrospective. (Voir Baum, 1978). intrants des projets. Voir aussi COUT On propose de nombreuses variantes D'OPPORTUNITE DC CAPITAL. de cette division du cycle de projet. CoQt d'opportunit6 du capital. C'est le COUT D'OPPORTUNITE de l'utilisation de ressources d'INVESTISSEMENTdansun PROJETplUtot que dans sa meilleure Decomposition. En ANALYSE utilisation de rechange. On l'exprime ECONOMIQUE.procede qui consiste a habituellement sous laforme d'un trier les differents elements taux d'INTERET. C'est aussi la reduction constituants d'une valeur. Par des AVANTAGES en l'absence de projet- exemple, determiner la valeur des mais dans le cadre de ses objectifs - parties echangees et non echangees qui resulte de l'utilisation de CAPITAL d'un article QUI FAITINDIRECTEMENT dans ce projet. Dans la pratique, le LUOBJETD'ECHANGESINTERNATIONAUX coat d'opportunice du capital est un D&flation. C'est lefait d'ajnster les prix 1 calcul de la moyenne pond& rde du la COURANTSaUXpriX CONSTAN1S5 COUTd'obtention des capitaux de formule arithmetique (division) est la dJffdrentes sources pour un projet momue po ur 'CTAisATION l donne. En ANALYSE FINANCIERE,c'est le meme que pour I'ACTUALISATION codatmoyen pond&re pour l'entreprise Ddlai de recuperation. non MESURE ou pour l'exploitation agricole du actualis&e de la VALEUR D'UNPROJET. capital social (voir FONDS PROPRES) et du C'est le temps qu'ilfaut, depuis le capital emprunte aux sources debut d'un projet, pour que le FLUX de susceptibles de lesfournir. En ANALYSE valeur nette (non actualise) de la ECONOMIQUE. c'est habituellement le production supplementaire devienne cout moyen pondere du coat du capital egal au CAPITAL (non actualise) INVES1'1. pour l'ensemble de l'economie ou, Depassement. Fait de depasser les coats parfois, pour le secteur public. Le coat estimes ou inscrits au budget. d'opportunite du capitalfournit le Depenses de commercialisation, taux d'actualisation des avantages et generales et administratives. des coats dans le calcul de la VALEUR Element du COMPTED'EXPLOITATIONqui ACTUALISEE NETTE,du RATIOAVANTAGES rassemble certainsfraisgeneraux lies NETS-INVESTISSEMENToUdu RATIO aux coats de commercialisation et AVANTAGES-COUTS. II represente aussi le d'administration d'une entreprise. SEUIL D'ADMISSIBILITEde L'ANALYSE DES Comparer avec DEPENSES PROJETS et, par consequent, le TAUX D'EXPLOITATION. minimal acceptable de RENTABILITE Depenses d'exploitation. Les INTERNE. On dispose de differentes ddpenses, autres que lefinancement, methodes deformulation et de calcul ndcessaires d l'exercice des activites du coat d'opportunite economique du normales de l'entreprise. Les capital. Les difficultes inh&rentes a son DEPENSES DECOMMERCIALISATION. calcul sont la principale raison de GENERALESet ADMINISTRATIVES ne sont l'utilisation tres rdpandue du taux de normalement pas considerees comme rentabilite interne pour la MESUREDELA des depenses d'exploitation mais VALEUR DESPROJETS. comme des depenses separdes dans les Credit fournisseur. Conditions de comptes de laformation du REVENU. paiements offertes par un vendeur Depenses de production. Elles pour l'achat de ses biens ou services. constituent un COUT, lid a l'activite de GLOSSAIRE 525 du PRODUCTION projet, qui est recup&re Dans I'ANALYSE DES PROJETS, la des que la production est vendue ou principale distorsionest celle consommee. C'est un cout variable qui introduite par les droits de douane sur couvre, entre autres, les salaires et les les activites commercialesqui engrais. permettent de pratiquer sur le marche Diagramme du chemin critique. Ce national desprix superieurs aux PRIX- diagramme montre les dfferentes FRONTIERE (en tenant compte du coat phases d'activites dans le but de des transferts internes). faciliter la planification et Dividende. REVENU distribue aux l'etablissement d'un calendrier.II actionnairesd'une entreprise. montre quelles sont les activites qui Don. Versement effectueau profit d'un doivent avoir ete menees d bien avant individu sans compensationde biens que d'autres ne commencent; il ou de servicesen retour. En ANALYSE indique celles qui ne peuvent subir de DESPROJETS. c'estgen&ralement un retard sans que le PROJET tout entier ne montant verse par un organisme de s'en trouve lui-meme retarde. On lui l'Etat d unepersonne ou d une societe donne aussi le nom de a methode du afin defavoriser une activit specifique chemin critique>, de a technique comme la participation d un PROJETOU d'evaluation et d'examen des d la realisationd'un INVESTISSEMENT. programmes)) et d'* analyse de Un don est un TRANSFERT FINANCIER. r6seau)a. Voir Mulvaney (1969). Droits. Imp6t percu sur un produit Differe d'amortissement. Dans les importe. op&rations de credit, c'est une p&riode pendant laquelle un emprunteur n'a pas d rembourserle PRINCIPAL et meme, parfois les INTERETS (selon les conditions du pret, 1'emprunteurpeut Eau souterraine. Eau qui se trouve au- etre, ou non, oblige de payer l'int&ret, dessousde la surface du sol et qui qui peut etre CAPITALISE pendant la alimente lespuits et les sources. periode de differe d'amortissement). Ecart-type. Mesure de dispersion d'une Le diff&r6 d'amortissement commence distribution defr6quences. On au moment du versement du pret et se l'obtient en extrayant la racine carrde poursuit pendant un an (ou toute autre de la MOYENNE ARITHMETIQUE des carre's duree de IVEXERCICE COMPTABLE) OUplus. de la deviation de chacune des Ainsi, un dijfer&d'amortissement de frequences de la categoriea partir de la quatre ans pour un pret recud lafin de moyenne arithm d ae la otique la premiere annee du projet signifle distribution defrt quences. qse cediffra d'amortissement Effet externe. Dans I'ANALYSE DES cinquieme annee du projet et que le PROJETS. 1'effetexterne est un effet du .me du projet cinqui et que le ann.e au PROJET mais ressentien dehors du premier remboursementdu principal projet et non comprisdans devra etre effectue d lafin de la ltablissement de la valeur du projet. sixieme annee. I'unefab ongtnderale, les pconomistes 1Diminution des pertes. II s'agit des consid'rent qu'il y a effte externe pertes qui, en l'absence de PROJET.se lorsque laproduction ou la seraientproduites mais que la consommation d'un bien ou d'un realisation du projet permet d'eviter. service par une unite economique Uneperte evitee est un AVANTAGE que exerce une influence directesur le l'on peut attribuer au projet. bien-tre desproducteurs ou des Disposition a payer des consom- consommateursdans une autre unite. mateurs. La somme qu'un L'effet externe peut etre soit consommateurest dispose apayer pour technologiquesoit pecuniaire. On un bien ou un servicefinal. C'est une peut citer comme exemples d'effets estimation de la VALEUR D'USAGE. externes technologiquesl'envasement Distorsion. Situation dans laquelle le en aval provoque par l'ouverture d'un PRIX DU MARCHE d'un article differe du projet de colonisation des terres ou PRIXqu'il rapporteraits'il n'y avait encorelaformation de travailleurs pas de restrictionsadministratives. d'un projet susceptibles, par la suite, 526 GLOSSAIRE d 'tre employes par d'autres. de PROJEI S AVANTAGES INTANGIBLES L 'analyse de projet s'efforce Valable seulement dans POLYVALENTS. generalement d'integrer les effets le cas ou la solution de rechangeaurait externes technologiques, ete adopteesi le PROJETn 'avait pas particnlierement les codts, dans les existe. Par exemple, le coat auquel on comptes du projet et de lesfaire ainsi renonced'un puits d'eau potable peut passer de la rubrique * effets externes a tres bien servir comme valeur de a celledesCOUTS et AVANTAGES. 11serait substitution pour l'amelioration du possible, par exemple, de calculerles reseaud'eau potable quifait partie depenses supplementaires de dragage d'un projet de reservoirpolyvalent. du port consecutivesd l'augmentation Cetteformule est surtout utilisee aux de 1'envasement et de les imputer au Etats- Unis dans les projets portant sur projet d'occupation des terres. Les les ressourcesen eau. effets externes p'cuniaires se Etat des sources et emploi des fonds. produisent lorsque leprojet affecte les C'est un etatfinancier quipermet de PRIX verses ou re,us par d'autres d mesurer leflux total des ressources 1'exterieur du projet - par exemple si financieres entrant et sortant de d'autres utilisateurs d'engrais doivent 1'entreprisependantun EXERCICE payer les engraisplus cheren raison de COMPTABLE. 11 est connu sous divers I'accroissementde la demande noms: < etat des changementsde la emanant des agriculteursdu projet. positionfinanciere >, a*tatdesfonds Les effets externes pecuniairesne (ou duflux desfonds) a, *.etat des figurentgeneralement ni dans sourceset applications desfonds >, I'ANALYSE FINANCIERE ni dans I'ANALYSE a etat des changementsdesFONI)SDE ECONOMIQUE desprojets. ROULEMENT.oU,parfois, *.cashflow a Effet de levier. Emploi d'un CAPITAL (qui n'a pas ici le mime sens que emprunte pour augmenter la lorsqu'on s'en sert dans le cadrede rentabilite des FONDS PROPRES. Appeld I'ANALYSE DE CASH FLOW actualise). parfois apouvoir multiplicateura). Etude de factibilite (ou de faisabilit6). Effets a recevoir. Sommes dues d une Etude menee sur un PROJET propose entreprisepar ses clients pour l'achat d pour savoir si la proposition est creditde biens ou de services. suffisamment attrayante pourjustcfier Entrecs. Tous les versements, les biens unepreparation plus poussee. Elle et les servicespresentant une certaine comporte, en principe, peu de details, valeur qui sont recus ou produits par mais le nombre de cesdetails varie une entreprise et qui accroissent ses largement d'une dtude defactibilite d AVANTAGES NETS. Dans le calculd'un une autre. BUDGET DEXPLOITATION dans le cadre Evaluation. Analyse d'un INVESTISSEMENT d'une ANALYSEDE LINVESTISSEMENT propose qui permet de determinerses AGRICOLE. la PRODUCTION merites et son acceptabiliteenfonction AUTOCONSOMMEE et LE REVENU HORS- des criteres de decision retenus. EXPLOITATION sont compris dans les entrees. A distinguer des SORTIES. Evapotranspiration. Perte de teneur en Equivalent annuel. FLUXOUSERIE de eau du sol due, a lafois, a montants egaux verses ou re,us 1'6vaporationet la transpiration des annuellement pendant une periode plantes qni y poussent. telle qu'en l'ACTUALISANT aun taux Exe~s de capacite. Capacite, pour une d'INTERET approprie, cette serie entreprise, d'augmenter le nombre des presentera une VALEUR ACTUALISEE articlesprodu its sansfraisfixes donnee. On l'obtient en multipliant la supplementaires. On peut alors valeur initiale par le COEFFI-IENTDE considererque le coat e'conomique de la RECUPERATION DU CAPITAL pour le taux PRODUCTION est egal au coat variable d'interet et la periode qui conviennent. qu'il est necessairede consentirpour la *.Annualiser>),c'est trouver production. L'exces de capacitese l'equivalent annuel d'une valeur. rencontreplus souvent dans lesprojets Etablissement de la valeur des cotits industriels que dans lesprojets alternatifs. Technique de placement agnicoles. de valeurs monetaires dans les Exercice comptable. Intervalle de CLOSSAIRE 527 temps qui separe deux ecritures ponmpes d'irrigation, etc. cons6cutives enicomptabilit. Dans Final. En matiere de biens et de services, I'ANALYSE D)ES PROJEIS, 1'exercice il s'agit de ceux qui sotnt cedes au comptable estgdneralement d'un an, dernier acqureur pour etre consommns mais toute autre duree pourrait etre onpur ouetre ajout stocksodu r eaux choisie. p CAPITALfixe -et non comntte INTRANTS Exigibilit6s. II s'agit des creances que destines d etre transformes par quelque detiennent les creanciers sur les ACTIFS autre activite de production. Le total de l'entreprise; en d'autres termes, ce des biens et servicesfinals constitue le sont les dettes actives de l'entreprise. PNB. Les biensfinals ont transite par Les exigibilites a est alors reserve aux UNITE DEDEPENSE et le REVENUMOYEN prets de duree superieure a dix ans, D'UN INVESTISSEMENT ESTIME A SA VALEUR consentis souvent pourfaciliter I'achat Les COMPTABLE. mesures actualis&esde de terrespar les agriculteurs. A la valeur desprojets englobent, distiPtguer de 0 COURTTERME E). toujours dans cet ouvrage: la VALEUR 532 GLOSSAIRE ACTUALISEE NETTE (I 'ANX,le TAUX DE d'une source a autonome ))- telle que le RATIO RENTABILITE INTERNE (TRI), INVESTISSEMENT prive, Etat, monde (ratio A/c) et le RATIO AVANTAGES-COUTS exterieur (via lesexportations) - AVANTAGES NETS-INVESTISSEMENT (ratio augmente d'une unite. La somme N/K). totalc de toutes les consommations Methode des couts separables et des additionnelles induites par la depense coats communs Methode de initiale excedegeneralement le repartition des COUTSCOMMUNS d 'un montant de la depense initiale elle- PROJETPOLYVALENT entre les differentes neume.La mesure quantitative de cette categoriesde beneficiaires.On impute consommation additionnelle par aux differentes categoriesla totalite de rapport a l'augmentation initiale des chacundes coatsseparablesque l'on depensesd'investissement constitue le peut leur attribuerdufait de leur multiplicateur. On peut obtenirpar participation au projet polyvalent et calculde nombreusesvariantes de l'on partage ensuite les coatscommuns multiplicateur. On ne l'utiliseguere du projet en proportion de ses dans l'ANALYSE DESPROJETS parce qu'il AVANTAGES restants. Voir le est difficile d'eviter de comptabiliser paragraphe sur la a repartitiondes deuxfois les AVANTAGES. Les PRIX DE coats communsa)dans le chapitre 6. REFERENCE qui integrent les Monopolistique. Dans le cadred'un changementsindirects de la VALEUIZ marche, caractered'une situation dans AJOUTEE soigneusement reperes laquelle un acheteur ou un vendeur introduisent 1'effetmultiplicateur tout (ou un petit nombre d'entre eux) se en evitant la double comptabilisation; trouve en mesure de peser c'estpourquoi de nombreux analystes materiellement sur les PRIXDUMARCHE. de projet les utilisent. On dit que la MARGECOMMERCIALE est monopolistique lorsquela difference qui existe entre le prix paye par un commercantpour t'acquisition de biens Nantissement. Bien donne engage par et de serviceset le prix auquel il les un emprunteurpourgarantir tes revend est superieure a ce que cette du preteur. int&rets margeserait si le marche dtait constitue de plusieurs acheteurset Negatif(ve). En parlant des COUTSOU vendeurs, tous bien informes, dans des AVANTA(ES,qualif catif qui se une atmosphereproche de la rapporte a une valeur quifait partie concurrence parfaite. Le marche du FLUXDESCOUTSou duFLUXDES monopolistique est uneforme de mais qui AVANTAG.ES. est affectee d'un concurrence imparfaite. Lorsque le signe contraireau signegeneral de ce marche comprendplusieurs acheteurs flux. Au coursdespremieres annees et vendeurs mais que leur nombre de la vie d'un PROJET, par exemple, le reste, cependant, relativement limite, flux des AVANTAGES NETS les economistesle qual(fientparfois supplementaires, ou cashflow, est d'oligopolistique. generalement negatif, si bien que Moyenne arithm6tique. La valeur chacunedespremieres entrees, peu totale des ecrituresd'une serie divisee nombreuses, est un avantage, ou cash par le nombre d'inscriptions. La flow, negatif- qui constitue, par le nombre d'inscriptions. La evidemment, un coat. Dans un moyenne. COMPTED'EXPLOITATION, parmi les Moyen terme. Dans lesprojets de credit revenus et les depenses hors- agricole, qualifJegeneralement les exploitation, on peut compter les prets qui s'etendent sur une periode de INTERETS encaissescomme une entree deux a cinq ans. Voir LONGTERME, negative, enfait un coat negatif- qui COURTTERME. est, bien entendu, un avantage pour Multiplicateur. En macro-economie, t'entreprise. Ces anomalies augmentation proportionnelle du apparentes ou ces termes qui REVENUNATIONAL (sousforme de paraissent contradictoires ont une consommation de biens et de services raisond'etreparce qu'il est commode finals) qui survient a chaquefois degrouper les entr&es par categorieet qu'une nouvelle de'penseprovenant en une seule place dans I'ANALYSEDE GLOSSAIRE 533 POJEI. C'est ainsi qu'il est tres Paiement en nature. Paiement effectue pratique de se servir d'unflux des -generalement en remuneration d'un avantages supplementaires nets travail ou d'un droit de culture - sous comme base de calcul du TAUX DE laforme de marchandises ou de RENTABILI1'E IN1'ERNE. mime si des coats services plutot qu'en especes. se trouvent inclus dans ce qu'on Parite. En ANALYSEDES PROJETS, un PRIX de appelle leflux des avantages, de parite ou une VALEUR ECONOMIQUE de mime qu 'il est avantageux de pouvoir parite, c'est le prix ou la valeur d'un rassembler en une seule place du INTRANT de projet base sur un PRIX- compte de pertes et profits aussi bien FRONTIERE et ajuste en tenant compte les interets recus que les interets payes. des depenses intervenues entre la Nombre-indice. Le nombre-indice est frontiere et leSLIMITESTERRITORIALES du un rapport qui sert a mesurer projet. I'ampleur d'un agregat economique en Paturage amnliore. Paturage dont on a tonction de celle d'un agregat augmente le RENDEMENTpar un comparable a un moment et en un lieu ensemble de mesures comme la differents. On appelle *.base ) le point plantation d'especes d'herbe a meilleur de reference. Sur le plan temporel, la rendement ou de legumineuses, ou *periode de base o est habituellement bien en pratiquant le chaulage. une annee determin6e, peut-etre une annee que l'on considWre Peimerre irrigable. Superficie qui peut caracteristique. La valeur de I'agregat etre irriguee par un ensemble defini de au cours de la p&iode de base estfixee travaux d'irrigation. a i00, de sorte que le nombre-indice Priode d'investissement. Dans le pour Iannee objet de la mesure cadre d'un PROJET, c'est la periode au (appelee * annee courantev) donnera cours de laquelle les principaux immediatement le changement en INVESTISSEMENT'Ssont engages. Dans les pourcentage entre la periode de base et projets agricoles, cette periode s'etend l'annee courante. On peut utiliser les souvent sur trois d cinq ans. nombres-indices pour montrer Periode de montee en production. Ievolution en pourcentage d'agregats Dans le cadre d'un PROJET, periode qui homogbnes tels que la quattiteglobale suit la PERIODEDINVESTISSEMENT lorsque d'un seul produit de consommation ou la production croft pour atteindre le la valeur totale de la production ou des rendement optimal (ou PLEIN depenses. Le r6le principal des DEVELOPPEMENT). Dans lesprojets nombres-indices reste la mesure des agricoles, cette periode dure souivent de changements intervenus dans les trois d quatre ans et elle peut etre ensembles ou dans les moyennes pour meme plus longue si le projet des elements qu'on ne peut ajouter comprend des troupeaux de bovins, de directement d'une maniere I'arboriculture ou d'autres significative. La methode qcuel'on INVESTISSEMENTSqui impliquent une utilise pour donnerplus de sens reel longuegestation. aux indicateurs de lc,volution Plan de financement. Dans l'analyse moyenne consiste apondaerer les des projets, il s'agit du budget d'un changements en pourcentage de chaque appara'tre les projet quifait.penses produit de consommation enfonction COURANTEs en regard des comptes de son importance relative. Dans le exposes en termes CONSTANTS utilises cas ou unz a indice de quantite>> est dans la plupart des analyses. On se utilis6, par exemple, on se sert des PRIx pour mesurer l'importance relative des ert an definancement pouae modifications de quantite de differents le Ministere desfinances, d prvoir le produits. Lorsqu 'il s'agit d'a indice de emnitant des fance, pdv pri,> les coefficients de ponderation montant, annee par anniee des prix)), lescoefficents dep6. . .sommes dont le projet aura besoin. sont bases sur les quantit.s achet6es. C'est aussi le plan de toutes les sources Numeraire. Mesure courante utilis& definancement a utiliser pour leprojet comme unite de compte. En ANALYSE IDE (le budget national, les emprunts d PROJEr, c'est l'unite qui mesure P'etranger, les investissemnents en l'objectif en cours de maximnisation. FONDS PROPRES, etc.). 534 GLOSSAIRE Plan type d'exploitation. Modee ou une certaine partie de l'AVANTAGE prototype de BUDGETD'EXPLOITATION apportepar le PROJETdont ils ont AGRICOLE a caracteristique a sur lequel beneficie. Cette taxe est souvent on se base pour agregerles COUTSet les calculeepar rapport d la superficie des AVANTAGES dans un PROJETagricoleet terres. pour porter unjugement de valeursur Prime ou correction de change. Le d'autres aspects du projet tels que TAUXDECHANGE OFFICIELaccentue, dans l'effet d'incitation sur les agriculteurs, une certaineproportion, la valeur lafactibilite, le taux d'acceptationet REELLE de la monnaie nationale ou des les LIQUIDITES. biens et des services QUI NE FONT PAS Plein developpement. En parlant d'un L'OBJET D'ECHANGES INTERNATIONAUX par PROJET, de sa vie qui c'est l'e6pisode rapport aux biens et services QUIFONT succede aux PERIODES D'INVESTISSEMENT L'OBJET DECHANGES.Cette proportion, et de DEVELOPPEMENT. lorsquesa exprimeegeneralement en production atteint un regime maximal pourcentage, constitue laprime ou defaconpermanente. correctionde change. Dans l'ANALYSE Point de premiere vente. C'est DESPROJETS, c'estgene'ralementle ratio l'endroit oii s'effectue lapremiere des prix nationaux divise par les PRIX- operation de vente concernantun FRONTIERE. Utilisee pour dterminer le produit. Si le point de premiere vente TAUX DE CHANGE DE REFERENCE et le se situe sur un marcheassez ouvert a FACTEUR DE CONVERSION STANDARD dans la concurrence,le PRIX de vente d'une I'ANALYSE ECONOMIQUE, elle est denree representeprobablement une habituellement baseesur le calculde bonne estimation de sa VALEUR droitsd'entrde moyens ponderes dans ECONOMIQUE. En utilisant un prix tire lesquels laprime egale le taux du droit du prix pratiqueF au point de premiere d'entree (TARIF)moyen pondere. On vente, I'analyste evitera d'avoir obtient le taux de change de reference recoursa une valeur IMPUTEE. en multipliant 1 plus la prime de Pond6ration d'6pargne. C'est changesousforme decimale par le l'importance relative que l'on accorde taux de changeofficiel. En analyse a l'utilisation des AVANTAGES d'un d'efficacite'economique,lefacteur de PROJET au profit de l1'epargne plutot conversion standardest l'inverse de 1 qRuETan profit de la pars nematutn t plus la prime de change. La prime de qu 'd celni de Ia consommation. L'epargne estgeneralement consideree change constitue une sorted'o indice commne l'objectif leplus valable. Le desprixa) dans lequel le *panier de montant des avantages epargnesest march.a vane enfonction de modfie par la ponderation d'eipargne l'utilisation que l'on veutfaire de de sorte que la MESURFfinale de la l'indice. Lesfacteurs de converston VALEUR DUN PROJETfavorise sp&fiques sont des indices similaires d'entre eux qui conduisenta naeais is sont d6finis de mani&repIns et van der laplusforte. Voir Sqsuire limitativepourtraiterdespaniersde Tak (1977). A compareravec le marcheplus restreints; on les applique COEFFICIENT DE PONDERATION (de la c des pr ojets. repartition des revenus). economique desprojets. Mathematiquement parlant, lefacteur Porte de l'exploitation. II s'agit des de conversion standard est la moyenne limites territorialesde l'exploitation. ponderee de tous lesfacteurs de Le PRIX au producteur, c'est le prix conversionspecfiques. Lefacteur de qu 'un agriculteur recoitpour ses conversionstandard et le taux de produits ou paye pour ses INTRANTSa changede referenceintegrent doncplus la sortie de son exploitation, c'est-a- d'estimationsglobales des effets de la dire un prix qui ne comprendpas le DISTORSION des 1changes sur leprojet transport a un marcheni aucunfrais qne ne lefont lesfacteurs de de commercialisation. C'est une conversionspecifiques ou les mesures formule que l'on applique plus detaill&esd'application des taux de commune'mentaux extrants. changede refrrence. Dons I'analyse Prelevement sur la plus-value. IMPOT desprojets, la prime de change est preleve sur les beneficiairesdu projet uniquement axee sur l'element dans le but de recouvrersur ceux-ci a 6change) despaiements GLOSSAIRE 535 internationaux. Dans d'autres contre Utnautre bien ou service (coinmne applications, elle pourrait etre dans le PAIEMENT EN NATURE) OUcontre differemment definie defacon d de l'argent (et, dans ce cas, c'est un engloberegalement d'autres prix financier). Le prix de marche paiements. Voir aussi PRIX EFFICACIIE, peut s'appliquer a toute transaction articlesQUIF(NIINI)IIRE('IEMENIL'OBJET effectuee quel qu'en soit le lieu, donc DC HANGES INTERNATIONAUX, NOMBRE- pas necessairement un village ou un INIDICE marche degros. Ale pas confondreavec Principal. Le montant d'uulpret. PRIXDEREFERENCE Prix. Montant (habituellement sous Prix de reference. Valeur que l'on forme monetaire) qui doit etre verse donne, en ANALYSE ECONOMIQUE. 3 un pour I'acquisitiond'un bietnou d'un COUT OU a un AVANTAGE d'un PROJET service. Dans cet ouvrage, le prix se lorsquel'on considereque le PRIX DU refere, en general, an PRIXDU MARCHE MARCHE constitue une estimation ou a un prix financier, etudij en mediocrede sa VALEUR ECONONIIQUE On analysefinanciere et a ne pas en_faitgMndralement le synonyine du confondreavec la VALEUIRECONO.MIQUI /prix comptableO. Du point de vue qu'on utilise pour les somnmes etudiees technique, le prix de refdrence en ANALYSE ECONOMIQUE Voir VALEUR implique un PRIX derive d'un modele ECONOMIQUE. PIilX DU MARCHE. PARITE, mathematique complexe (de la PRIX DE REFERENCE. PROGRAMMATION LINEAIRE. par exemple) Prix d'efficacite. C'est, dans l'ANALYSE alors que leprix comptable signifie ECONOMIQUE, la VALEUR ECONOMIQUE qui seulemetntque le prix n'est pas un reflete le COUI DaOPPORI UNITEOU prix de marche. Dans l'usage courant, VALEUR DCUSAGEd'un bien ou d'un cette distinction a pratiquement service utilise ou produit par un disparu et le prix de referenceest projet. Ce peut etre un PRIXDEMARCHE generalement admis dans les deux cas. ou un PRIXDEREFERENCE On se sert des Dans le present ouvrage, on se sert des prix d'efficacitedans I'analyse prix de referencepour estimer les PRIX eonom ique l orsque lD'objectf vise est DEFFICACITE. Pour les biens et les la maximisation du REVENU NATIONAL servicesFINALS,le pnx de referenceest (objectif adoptepar le present la VALEURD USAGE Pour les biens et les ouvrage).C'estpourquoi p 'analyse servicesINTERMEDIAIRES. le prix de economique effectu avec u desprix referenceest le COUT D'OPPORTUNirE, d'eictmiqe; parfois avpeldes effectuparf d'efJicacic est appel6e pric'est-ai-dire l'avantage sacrifze *.analysed'efficacitd.e Lorsque lorsqu'on utilise une ressourcerare l'objectif du projet n'est pas la pour un objectifau lieu de la consacrer maximisation du revenu national a la meilleure solution de rechange. (comme cepeut etre le cas dans les Par definition, le coat d'opportunite analyses qui integrent officielletnent des biens et des services intermediaires des objectifs de REPARTITION DES IREVENUS est egal 3 la VALEURMARGINALEDE ou d'epargne), on peut adapterle prix PRFODUCTlON qui representela valeur de 5 d'efficacite etifaisantjouer un la PRODUCTION supple mentairecrdee COEFFICIENT DE PIONDERATION approprie. par I'addition d'utueunite d'INTRANT variable. Le * taux de salairede Prix f.o.b. (franco a bord). Leprix rdfdrenceD est le prix de reference du d 'un produit exporte charg6sur le rfrne>etl rxd 6&ned su prtu cautrg srde dunt produit travail. On le determinegeneralement bateau ou sur un autre mayen de par estimation de la valeur marginale n en assurera transport qe de production du travail. Le *taux de l'acheminement versaacheteur changede reference est le prix de etranger. Comparer avec C.A.F. referencedes DEVI-ESETRANCERES; il Prix-frontierc. Prix unitaire d'un bien reflZtela PRIMEOU CORRECTION DE echangea lafrontiere d'un pays. Pour CHANGE. Le taux de changede les exportations, c'est le prix F ( B.; referencecorrespondau TAUXDE pour les importations, c'est le prix CHANGE OFFICIELmultiplie par I plus la C.A F Voir PRIX. Comparer avec le prix prime de changeexprinlee en termes au producteur. decimaux. Lorsqu'on se sert du Prix de marche. I'RIXauquel un bien oU FACTEUR DE CONVERSION pour tenir un service est reellementechange compte des distorsionsde change, otn 536 GLOSSAIRE multiplie d'abordle cofit d'opportunite sphcifiques. Un programmepeut etre ou valeur d'usage par lefacteur de constitue d'unitesforme's de projets conversion (souvent lefacteur de divers d differentesepoques. conversion standard)pour obtenir la Projection concernant les troupeaux. VALEUR ECONOMIQUE utilisee dans Prevision annee par annee du nombre l'ANALYSE£CONOMIQUE. Voir PRIX et de la categoriedes animaux d'un D'EFFICACITE. troupeau ou d'un autregroupement. Prix de renonciation. PRIX minimal Projet. Dans cet ouvrage, un projet qu'une personne consentpour la impliquegeneralement une activite cession d'un bien ou d'un service. Ce d'investissement dont on depense les prix, souvent applique a la main- ressources-COUTS-pour creerdes d'a?uvre, est celui du salaire minimal biens de capital qui produiront des qu'un individu est pret d accepteren AVANTAGES pendant une longue periode echangede ses services. et qui conduit logiquement a une Production. Bien ou serviceproduit par planiffcation, unfinancement et une une activite. En ANALYSE DESPROJETS, mise en ceuvreunitaires. Un projet est c'est la production du PROJET. une ceuvrespecfique, avec un debut, Production autoconsomm&e. Biens et unefin et des objectfs qui lui sont servicesproduits dans une exploitation propres. C'est le plus petit element et consommeepar lafamille operationnel prepare et execute en tant d'exploitant agricole. La valeur de la qu 'entite distincte d'un plan ou production autoconsommeeestprise en PROGRAMME national. II est compte dans le calcul desAVANTAGES gen&ralementunique en cesens qu'il NETS supplementaires aussi bien dans ne constitue pas un morceaud'un I'ANALYSEFINANCIERE que dans I'ANALYSE programme en cours, bien qu'il puisse ECONOMIQUE. Ellefigure au nombre des occuperune >. TAUX DERENTABILITE ECONOMIQUE. TAUX On peut le determinergraphiquement DE RENTABILITE FINANCIERE, TAUX DE en tra,ant point par point la valeur RENTABILITEINTERNE. actualisee des deux solutions a Taux de rentabilite economique. differents taux d'actualisation. On C'est leTAUXDERENTABILITEINTERNE peut aussi le calculer en trouvant le calculi sur la base des VALEURS TAUXDERENTABILITEINTERNE de la ECONOMIQUES. C'est aussi le taux de diffirence, annee par annee, entre le rentabilite interne dans l'ANALYSE cash flow de la solution qui offre le ECONOMIQUE.Voir TAUX DE RENTABILITSE COUT non actualise le plus eleve et INTERNE. Voir aussiTAUX DE celui de laformule dont le couitnon RENTABILI'E. actualisd est le plus faible. Taux de rentabiht6 financi&re. C'est le Taux de mortahte. En matiere TAUX DE RENTABILITEINTERNF calculeen d'elevage, le rapport entre le nombre se servant des valeursfinancieres. des animaux qui existent au debut C'est egalement le taux de rentabilite d'une periode de temps et le nombre de interne utilise dans l'ANALYSE ceux qui meurent au cours de cette FINANCIERE. Voir aussi TAUX DE periode. S'exprimegeneralement en RENTABILITE INTERNE, TAUX IDE pourcentage. RENTABILITE 544 GLOSSAIRE Taux de rentabilite interne. MESURE sousforme d&imale. C'est, en actualisee de la VALEUR D'UN PROJET. general, unpourcentage. C'est le TAUXD'ACTUALISATION calcule Termes monetaires. C'est le prix defacon que la VALEUR ACTUALISEE des monetaire des biens et des services. A AVANTAGES supplementaires NETS, OU distinguer des termes REELS qui se cashflow supplementaire, soit egale d rapportent aux caracteristiques zero. C'est aussi l'INTERET maximal physiques, TANGIBLES, des biens et des qu'un PRO]ET puisse rapporter, compte services. tenu des ressources engagees, si le Transfert financier. Paiement effectue projet doit permettre de recuperer sans aucune contrepartie en biens ou l'INVESTISSEMENT et les DEPENSES en services (excepte, peut-etre, le D'EXPLOITATION et rester encore en service lie d 1'execution du transfert dquilibre. C'est encore le >, periode de duree ECONOMIQUE. un critere qui attribue souventplus longue, pendant laquelle comme VALEUR ECONOMIQUE aux biens un actif immobilise peut continuer de et servicesfinals la somme que fonctionner en depit de son l'acheteur est dispose d verser, c'est-d- vieillissement acquis, de sa mauvaise dire la DISPOSITION A PAYER DES utilisation, du prix eleve de son CONSOMMATEURS. A distinguer du entretien ou dufait qu 'il soit perime. critere applique aux biens et services Vulgarisation (agricole). C'est un INTERMEDIAIRESdont la valeur service dont la mission est d'informer economique correspond d la VALEUR les exploitants agricoles de toutes les MARGINALEDE PRODUCTION lorsque ce nouvelles possibilites dans le domaine bien ou service sert d produire un autre de l'agriculture, qu'il s'agisse de bien ou service. La valeur d'usage technologies, de techniques, de comme la valeur marginale de methodes, de changement de PRIx. etc. J. PRICE GITTINGER est charge de coordonner la preparation du materiel pedagogique, les publications et les confdirences concernant l'analyse des projets au sein de l'Institut de D6veloppement Economi- que (IDE) de la Banque Mondiale. Toute la gamme des publications de la Banque Mondiale figure dans le catalogue des publications: Catalog of World Bank Publications. La brochure intitulee World Bank Research Program: Abstracts of Current Studies dresse un tableau du programme de recherche en cours. On peut se procurer la derniere edition de ces brochures a Publications Unit, World Bank, 1818 H Street, N.W., Washington, D.C. 20433, U.S.A. et au Service des Publications, Banque Mondiale, 66, Avenue d'1ena, 75116 Paris, France. Le materiel pedagogique et les publications de l'IDE figurent, avec des annotations, dans EDI Catalog of Training Materials; l'edition la plus recente est disponible aupres du Training Materials and Publications Unit, EDI, World Bank, 1818 H Street, N. W., Washington, D. C. 20433, U. S. A. On peut se procurer gratuite- ment ces trois brochures qui sont mises a jour chaque annee. Composepar Economica, 49, rue Hericart, 75015 PARIS Imprime en France. - JOUVE, 18, rue Saint-Denis,75001 PARIS N' 15131. D6p6tIegai: Novembre1985 Autres ouvrages de la Banque Mondiale publies par Economica Analyse des Projets agro-industriels James E. Austin Une agro-industrie est une entreprise qui transforme des matieres pre- mieres agricoles, qu'elles proviennent de la culture du sol, de l'arbori- culture ou de l'elevage. Les principales activites d'une entreprise agro- industrielle - la commercialisation, les achats et la transformation - font l'objet d'une presentation detaillee. Des listes de contrble resu- ment les questions fondamentales qu'un analyste doit se poser lorsqu'il evalue la planification d'un projet dans ces trois domaines. Une annexe illustre les cofits caracteristiques de differentes technologies de trans- formation des produits alimentaires. L'ouvrage comporte enfin une bibliographie detaillee, organisee par theme. Analyse Economique des Projets Lyn Squire et Herman G. van der Tak Nombreux sont les progr6s realises ces dernieres ann&es dans la littera- ture theorique relative a I'evaluation des projets de developpement. Sur cette base de depart, les auteurs du present ouvrage recommandent une estimation et une application des prix de reference plus systematiques et plus coherentes que dans l'analyse de projets telle qu'elle s'est prati- quee jusqu'a present. SWcartant encore davantage de la methodologie traditionnelle, MM. Squire et Van der Tak preconisent et decrivent des techniques de calcul du taux de rentabilite qui tiennent explicitement compte de l'incidence du projet sur la repartition du revenu dans le pays, tant entre investis- sement et consommation qu'entre riches et pauvres. Lyn Squire est economiste au Departement de l'economie du develop- pement de la Banque Mondiale. Herman G. Van der Tak est Directeur des Services consultatifs de la Banque Mondiale. Publie pour la Banque Mondiale par ECON OMICA ISBN 2-7178-1040-4 49, rue Hricart, 75015 PARIS 150 F Couverture: dessin par Joyce C. Eisen, photos par Edwin Huffman.