ut 2020 · Num´ Aoˆ ero 9G L’Impact du COVID-19 Sur Les Entreprises Formelles au en´ S´ egal Pierre Bachas, Anne Brockmeyer, Alipio Ferreira, Bassirou Sarr, Camille Semelet1 S OMMAIRE pr´ edente. En outre, les entreprises accumulent des pertes ec´ Cette note utilise des donn´ ees administratives sur les en- ` 3,9% du PIB, ce qui sugg` ´ quivalentes a e ere que les entreprises treprises pour mesurer les effets directs du confinement sur la devront augmenter consid´ erablement leur endettement pour rentabilit´e des entreprises, l’emploi et les taux de fermeture des survivre. Les entreprises r´ eduiraient de 6,3% leurs masses entreprises. Il s´epare l’´economie en trois secteurs, confront´ es salariales annuelles totales. Les subventions salariales peuvent ` des chocs d’intensit´ a es diff´ enarios erentes, et envisage deux sc´ ne suffiraient pas a` pr´ eserver une part substantielle de la masse de confinement : un qui dure trois mois et qui dure cinq mois. es impact´ salariale dans les secteurs tr` es. ´ value les pertes potentielles des recettes de l’impˆ Il e ot sur les soci´ et´ es, l’augmentation du niveau d’endettement global des Cette note se heurte a ` trois limitations importantes: (i) elle eductions de masse salariale, l’att´ entreprises, les r´ ee poten- n’inclut pas les effets indirects qui op` enu´ erent par le biais des rela- tielle des pertes salariales par des subventions, et le nombres tions commercialles entre entreprises, (ii) elle mod´ elise seule- d’entreprises susceptible de faire faillite. ment un choc de demande et non pas des limitations a ` se pro- curer des mat´ eriaux ou de la main-d’œuvre, (iii) Les entreprises Dans l’ensemble, l’impact sur l’´ economie est grave, avec ne s’adaptent pas a ` la crise (par exemple en changeant de pro- une fortes baisse des recettes fiscales, une augmentation de duits, en vendant en ligne, etc.). Compte tenu de ces limites la dette et des pertes d’emplois. Dans le cadre d’un confine- s´ ev`eres, les chiffres dans ce rapport devraient e ˆ tre consid´ es er´ ment de trois mois, nous estimons que seulement 25% des en- comme des limites inf´ erieures, r´esultant d’effets directs, en treprises restent rentables et que presque toutes les entreprises e ´ quilibre partiel. Des mod` equilibre g´ eles d’´ eral plus com- en´ des secteurs les plus touch´ es enregistrent des pertes. La perte plexes de l’´ economie, avec des relations entre les secteurs et de revenus de l’impˆ ot sur les soci´et´ es importante: en les entreprises, sont n´ es est tr` ecessaires pour e ´ valuer les effets a` plus 2020 il ne collecterait que 67% des revenus de l’ann´ ee fiscale long terme. 1 Pierre Bachas: World Bank Research, pbachas@worldbank.org; Anne Brockmeyer: Institute for Fiscal Studies, University College London and World Bank, abrockmeyer@worldbank.org; Alipio Ferreira: Toulouse School of Economics, alipio.ferreira@tse-fr.eu; Bassirou Sarr: Ministry of Finance, Senegal and Paris School of Economics, basarr@minfinances.sn; Camille Semelet: World Bank Research, csemelet@worldbank.org. Les r´ esultats et conlusions sont celles des auteurs et ne relefl` etent pas les vues de la Banque Mondiale, de ses pays membres ou des pays mention´ es dans cette e´ tude. Nous remercions la Direction G´en´ erale des Impˆ ots et des Domaines S´ en´egal pour le partage des donn´ ees dans cette analyse. Nous sommes e ees utilis´ ´ galement reconnaissants pour les financements rec ¸ us de la Banque Mondiale par le biais du Knowledge of Change Trust Fund et du d´ epartement Fiscal Policy and Sustainable Growth. 1 S IMULATIONS DE CONFINEMENT ET eticentes a sont plus r´ ` r´ eduire leurs masse salariale, car la re- ´ GORISATION DES SECTEURS PAR IMPACT CAT E contractation est coˆuteuse. Nous supposons e ´ galement que La pand´ emie de COVID19 (coronavirus) et les mesures les entreprises ne peuvent pas ajuster leurs coˆ uts fixes. Enfin, de confinement associ´ ees sont en train de causer des dom- nous supposons que les contraintes de cr´ edit empˆ echent les mages consid´ erables aux e ´ conomies du monde entier. emprunts au-del` a des prˆ es pour couvrir les ets existants utilis´ Les entreprises souffrent d’une demande r´ eduite en raison evisibles (c’est-` pertes pr´ a-dire les pertes non li´ees au choc du de restrictions de mouvement, d’une offre de main-d’œuvre confinement). eduite et de contraintes pour l’approvisionnement. La faillite r´ eponse a d’entreprises par ailleurs saines en r´ ` un choc tempo- Nous classons les secteurs en trois cat´ egories de risque - raire implique des coˆuts economiques importants sur le moyen ´ lev´ e e, mod´er´e et faible - en fonction de leur perte de revenus terme. Il est donc important que les gouvernements conc¸ oivent lors du confinement, selon le tableau 1. Dans la cat´ ` egorie a des politiques e´ conomiques d’urgence pour garantir la survie fort impact se trouvent les secteurs qui ne peuvent pas fonc- des entreprises. tionner du tout pendant le confinement et perdent 100% de leurs revenus pendant cette p´ eriode. Il s’agit notamment du Nous pr´ esentons des simulations utilisant les donn´ ees tourisme, des transports, du commerce de d´ etail non essentiel fiscales des entreprises formelles au S´ en´egal (D´ eclarations et des loisirs. Dans les cat´ egories a` risque mod´ e, on trouve er´ IS et TVA). Les simulations montrent des impacts diff´ erents des secteurs qui fonctionnent a ` moiti´e et perdent 50% de leurs en fonction de la la dur´ ee du confinement et du niveau revenus. Il s’agit notamment de l’industrie et de l’´ education. d’expositition au risque de chaque secteur. Dans les Enfin, le secteur a ` faible impact ne perd que 20% de ses sc´enarios simul´ es, les chocs de demande induisent une perte revenus mensuels, dans des secteurs tels que le commerce de de revenus qui d´ eclenche une baisse de la rentabilit´ e et d´ e, la construction et l’agriculture. Na- etail essentiel, la sant´ ´ ventuellement des suppressions d’emplois ou mˆ e eme des fer- turellement, il existe encore un certain degr´ e d’h´ et´erog´ eit´ en´ e de metures d’entreprises. Nous comparons ces simulations a ` une l’exposition au sein des cat´ egories, certains sous-secteurs en- situation de r´ ef´ erence (pr´e-COVID), qui correspond a ` l’ann´ee registrant une augmentation des revenus. Le tableau 2 indique 2019. Notre analyse repose sur quelques hypoth` eses simples le nombre d’entreprises et le poids e ´ conomique de chacun des concernant la structure des revenus et des coˆ uts des entreprises trois secteurs d’impact : le secteur a ` fort impact contient 30% : nous supposons que les entreprises visent a ` r´ esister au choc des entreprises et un quart de la masse salariale, le secteur a ` de mani` ` ce qu’elles puissent augmenter rapidement leur ere a risque mod´ e en contient 17% des entreprises et 30% de la er´ capacit´e de production a ` la fin du confinement. Dans ce monde masse salariale, et le secteur a ` faible impact les 53% restants e, les entreprises peuvent r´ stylis´ eduire leurs coˆuts de mat´ eriels des entreprises et 54% de la masse salariale. proportionnellement a ` la chute de leur chiffre d’affaires, mais Table 1: Groupes de risque et chocs Perte de revenus Groupes Secteurs mensuelle Transport, Tourism & Restauration, Commerce et ´ lev´ Risque e e 100% erales et autres services Distribution (non essentiels), professions lib´ er´ Risque mod´ e ´ nergie, finance, enseignement, automobile BTP, e 50% e et services sociaux, Commerce essentiel (alimentation), agriculture, services de sant´ Risque faible informatique et t´ el´ ecommunications 20% 2 ´ lev´ Table 2: Statistiques pour les secteurs de risque e er´ e, mod´ e et faible eg´ Agr´ es Moyennes ˆ Couts ˆ Couts Salaires % des % des % des Revenu Taux de eriels mat´ fixes Categories Entreprises entreprises revenus salaires Mil.FCFA profit ˆ (% cout (% coutˆ ˆ (% cout total) total) total) ´ lev´ Risque e e 1744 30% 15% 16% 1052 4% 9% 28% 63% er´ Risque mod´ e 986 17% 36% 30% 4533 6% 11% 27% 62% Risque faible 3119 53% 50% 54% 2021 5% 12% 24% 64% E FFETS SUR LE TAUX DE PROFIT DES ENTREPRISES taux de profit non n´ egatif. Nous commenc ¸ ons par simuler des Dans cette section, nous mesurons la part des en- sc´ u les entreprises perdent une part de leurs chiffre enarios o` treprises qui auront besoin du soutien du gouvernement d’affaires, alors que tous les coˆ uts restent constants. Les pour garder un taux de rentabilit´ e positif dans le cadre r´ esultats sont pr´ es dans la figure 1 et montrent que dans esent´ d’un confinement de trois mois et de cinq mois. En sup- les secteurs a` impact e´ lev´ er´ e et mod´ e, la grande majorit´e des posant des contraintes de cr´edit, une indication approxima- entreprises deviennent non rentables mˆ eme dans le sc´enario du tive de la capacit´ ` survivre est d’avoir un e des entreprises a confinement de trois mois. ˆ Figure 1: Taux de profit des entreprises sous un choc de revenus, sans ajustement de couts (a) 100% Perte de revenus (b) 50% Perte de revenus (c) 20% Perte de revenus epartition de la rentabilit´ Note: Ces chiffres montrent la r´ e, au d´ ` 3 ou cinq mois ` une perte de revenus correspondant a epart, et en supposant que les entreprises font face a uts constants. de perte de revenus annuels. Ils montrent les distributions en maintenant tous les coˆ Nous simulons aussi un sc´ enario plus r´ ealiste ou ` les impact. Globalement, seulement 25% (19%) de toutes les en- entreprises ajustent leurs couts ˆ mat´ eriels proportionnelle- treprises restent rentables dans le cadre d’un confinement de ment a ` leur perte de revenus. Les r´ esultats sont affich´es dans trois mois (cinq mois). Nous observons e ´ galement que la dis- la figure 2 : pr` es de 99% des entreprises de la les secteurs a ` tribution devient multimodale pour les entreprises a ` fort im- fort impact sont rentables au d´ ` 12% epart, un chiffre qui chute a pact : alors que les entreprises avec une forte proportion de pour le sc´enario de confinement de trois mois et a ` 8% pour un coˆ eriels et peu de main-d’œuvre ou de capital peuvent uts mat´ confinement de cinq mois. L’impact est moins important dans s’ajuster plus facilement et limiter leurs pertes, les entreprises ` risque mod´ les secteurs a er´ ´ tant donn´ e et faible, e e que le choc avec une faible proportion de coˆuts mat´eriels dans le coˆut total auquel ils sont confront´es est moins grave et que ces secteurs ont peu marge d’ajustement et subissent des pertes plus impor- d´ependent davantage des coˆ uts mat´eriels que le secteur a` fort tantes. 3 ˆ mat´ Figure 2: Taux de profit des entreprises sous un choc de revenus, ajustement de couts eriels (a) 100% Perte de revenus (b) 50% Perte de revenus (c) 20% Perte de revenus E FFETSSUR L’ EMPLOI ET SIMULATIONS DES SUB - qui doivent r´eduire leur masse salariale proportionnellement au VENTIONS SALARIALES choc pour tenter de garder un taux de profit positif. Au mi- Dans cette section, nous e ´ tudions dans quelle mesure eduit quelque lieu de la distribution, une partie des entreprises r´ les employeurs devraient r´ eduire leur masse salariale an- peu la masse salariale (mais moins que proportionnellement nuelle en l’absence de soutien gouvernemental afin de con- au choc) et r´ ealise un profit nul (ou maintient les pertes pro- server un taux de profit positif. Nous continuons de sup- ees avant le choc): l’octroi de subventions salariales mˆ jet´ eme poser que les coˆuts mat´eriels s’ajustent en premier et que les modestes a ` ces entreprises a le potentiel pour sauver des em- eduisent leur masse salariale que si elles sont entreprises ne r´ plois. Globalement, pond´ ee par la masse salariale annuelle er´ toujours non rentable apr` es l’ajustement des coˆ uts mat´eriels. des entreprises, cela entraˆ ınerait une r´eduction de la masse La figure 3 montre les distributions r´ esultantes de la r´ eduction salariale de 6.6% [resp. 12%] de la masse salariale annuelle de la masse salariale annuelle pour un sc´enario de confinement economie formelle pendant le confinement de trois totale de l’´ de trois ou cinq mois. La distribution est bimodale, le premier mois [resp. cinq mois]. La perte de masse salariale est bien sˆ ur pic correspondant a` des entreprises suffisamment rentables au concentr´ ee dans les secteurs a` fort impact qui r´ eduiraient 19% d´epart: elles absorbent le choc et continuent de r´ emun´erer [resp. 36%] de la masse salariale dans le cadre du confinement leurs salari´ es. Le deuxi` eme pic correspond aux entreprises de trois mois [resp. cinq mois]. Figure 3: R´ eduction de la masse salariale apr` ˆ mat´ es un choc de revenus et ajustement des couts eriels (a) 100% Perte de revenus (b) 50% Perte de revenus (c) 20% Perte de revenus 4 Pour contrer ces pertes de salaires et la destruction pour eˆ tre compens´ ee par des subventions salariales et ces en- d’emplois qui pourrait en suivre, le gouvernement envisage treprises sont contraintes de couper l’emploi, mˆ eme pour les de r´eduire les cotisations salariales et pourrait envisager grandes subventions salariales. Pour comprendre cela, notons de subventionner les salaires. La figure 4 montre les pertes que nous supposons que ces entreprises doivent toujours payer salariales globales de chaque secteur fonction de le volume de leurs coˆ uts fixes (par exemple le loyer) et qu’une r´eduction des subvention salariale, mesur´ ee comme la part de la masse salar- coˆuts de main-d’œuvre n’est pas suffisante pour compenser la iale des entreprises pay´ ee par le gouvernement. Dans le cas perte de revenus. Globalement, l’application d’une subvention d’une subvention de z´ ero, la perte de masse salariale corre- salariale de 50% dans tous les secteurs r´ eduirait la perte an- spond aux chiffres mentionn´ ` mesure es ci-dessus. Au fur et a nuelle de masse salariale de 6,3% a ` 5,1% (confinement de trois que la subvention salariale augmente, la perte de masse salar- mois) ou de 12..0% a ` 10,1% (confinement de cinq mois). Il iale diminue, car certaines entreprises reviennent maintenant a` faudrait une subvention substantielle pour e ´ conomiser davan- des b´en´efices nuls (ou a` leurs pertes de r´ erence). L’impact ef´ tage de masse salariale: mˆ eme avec une subvention salariale sur la perte de masse salariale est cependant tr` erent es diff´ de 90%, la perte de masse salariale annuelle ne serait r´ eduite selon les trois secteurs d’impact: d’une part, pour les secteurs qu’`a 4,8% (blocage de trois mois) ou a ` 9,3% (blocage de cinq ` fort impact (figure 3a), la perte de revenus est trop s´ a ere ev` mois). Figure 4: Perte totale de masse salariale en fonction de la subvention salariale (a) 100% Perte de revenus (b) 50% Perte de revenus (c) 20% Perte de revenus Note: Ces chiffres montrent dans quelle mesure une subvention salariale du gouvernement pour la main-d’œuvre retenue peut absorber la perte globale de masse salariale, eajustent leur d´ si le verrouillage dure 3 ou cinq mois. Les entreprises r´ es avoir rec ecision apr` uts mat´ ¸ u une subvention salariale: elles ajustent d’abord leurs coˆ eriels, puis leur masse salariale. On suppose toujours que la masse salariale d´ ` la baisse des revenus et qu’en raison des coˆ ˆ tre plus que proportionnelle a ecroissante ne peut pas e uts de reclassification, les entreprises continuent de payer les salaires tant qu’elles restent rentables. TAUX DE FAILLITES DES ENTREPRISES EN FONCTION tante de 16% en moyenne ne d´ eclare pas cet impˆ ot l’ann´ ee ´ DE LEUR RENTABILIT E suivante, ce que nous classifions comme une faillite. Parmi Dans cette section, nous pr´ edisons le taux de faillite les entreprises non rentables, cette moyenne est de 20%, alors suppl´ementaire des entreprises dans les diff´ erents sc´enarios qu’environ 12% des entreprises avec un taux de profit positif de confinement. Les sectons pr´ ec´edentes nous montrent que disparaˆıssent. Ceci indique un taux exc´ edentaire de fermeture ` la pand´ la chute de chiffre d’affaire due a emie rend de nom- de 8% pour les entreprises non rentables, en moyenne. Nous ´ conomiques breuses entreprises non rentables, avec des pertes e calculons ce taux exc´ edentaire pour les trois groupes de risque importantes. Ceci se produit mˆ eme dans le sc´enario o`u les en- pr´ es pr´ esent´ ec´edemment. Comme nous avons vu, ces trois treprises ajustent leurs coˆ uts. groups sont expos´ es de fac erente aux risques de perte ¸ on diff´ de chiffre d’affaires. Ils ont aussi de taux exc´ edentaires de fer- meture diff´ erents. En effet, les groupes de risque mod´ er´e et ˆ tre rentable augmente sensiblement Le fait de ne pas e ´ lev´ e e pr´ esentent naturellement un taux de fermeture plus e ´ lev´ e, e qu’une entreprise ferme. Nous constatons au la probabilit´ sugg´ erant qu’ils sont des secteurs plus volatiles et sensibles aux S´ egal que parmi les entreprises ayant d´ en´ e l’Impˆ eclar´ ot sur fluctuations de march´ e. Les proportions moyennes de ferme- et´ les Soci´ es dans une ann´ ee donn´ee, une proportion impor- 5 esent´ ture pour chaque groupe est pr´ e dans la figure 5. pertes. La perte de revenus de l’impˆ ot sur les soci´ es est et´ s´ ev`ere, atteignant globalement 48% dans le sc´ enario de choc a` e exc´ Figure 5: Probabilit´ edentaire de faillites en fonction trois mois et 58% dans le sc´ enario de choc a ` cinq mois. Dans du profit les secteurs a` fort impact, presque tous les revenus de l’IS sont perdus. En effet, malgr´ e le caract`ere temporaire du choc, le choc g´ en`ere des pertes importantes qui sont imput´ ees sur les b´ efices r´ en´ es pendant le reste de l’ann´ ealis´ ee. L’augmentation absolue des pertes est de 2,3% du PIB [4,5%] avec le choc de trois mois [choc de cinq mois], ce qui sugg` ere que les en- treprises devront augmenter consid´ erablement leurs emprunts. Les pertes salariales sont e ´ galement importantes, variant entre 8% et 15% de la masse salariale annuelle - les subventions salariales aurons du mal a ` prot´eger l’emplois: une subvention salariale de 50% r´ ` 7% [15 a eduirait les pertes salariales de 8 a ` 14%] dans le sc´ enario de confinement de trois [cinq] mois. L’augmentation du nombre de faillites d’entreprises est mod´ er´ee, tout comme la pertes de production et de masse salariale associ´ ee. L’esimation sugg` ere que 3% des entreprises dans la base de donn´ ` cause e feront faillite a du choc de la pand´ emie. Ce chiffre s’ajoute bien sur aux Nous pr´ edisons 2.9% de faillites d’entreprises entreprises qui feront faillite en temps normal, ce qui au suppl´ementaires suite au confinement de trois mois, ce qui en´ S´ egal semble e ˆ tre un chiffre e ´ lev´ e en moyenne, d’apr` es les ferait passer le taux de faillite moyen de 15 a` environ 18%. eclarations d’IS. Toutefois il s’agit ici probablement d’une d´ Nous signalons n´ ˆ tre sousestim´ eanmoins que ce chiffre peut e e, sous-estimation: nos donn´ ees ne nous permettent pas d’estimer e de fermeture peut varier avec l’intensit´ vu que la probabilit´ e avec pr´ecision la probabilit´ e de fermeture suite a ´ des fortes de la perte. pertes, qui seront probablement subies dans le cadre de cette ´ CONOMIE C HIFFRES TOTAUX ET IMPACTS SUR L’ E crise. L’impact sur l’´ economie globale est s´ ere, avec de ev` fortes baisses de recettes fiscales, une augmentation de Nos estimations signifient que la taille des plans de la dette et des pertes d’emploi. Le tableau 3 r´ esume les sauvetage du gouvernement pour les entreprises et les es pour les sc´ chiffres cl´ enarios de confinement de 3 et cinq travailleurs doit eˆ tre importante. De meme le soutien mois et l’impact global sur l’´economie. Seulement 30% odes budg´etaire des bailleurs et partenaires financiers des pays entreprises restent rentables apr`es le choc, et presque toutes ´ m´ e ergent jouera un role important, pour compenser la perte les entreprises des secteurs fortement touch´es enregistrent des massive de recettes fiscales. 6 ee du confinement, par niveau de risque Table 3: Impacts totaux en fonction de la dur´ ´ lev´ Risque e e er´ Risque mod´ e Risque faible Tous secteurs 3 5 3 5 3 5 3 5 mois mois mois mois mois mois mois mois Proportion initiale d’entrerprises rentables 99.1 99.9 99.3 99.4 Proportion des entrerprises ˆ mat.) rentables (aj. cout 11.5 8.0 21.2 14.1 33.3 26.2 24.8 18.7 Perte de revenus IS (%) 60.1 78.1 52.1 70.4 23.9 35.2 37.4 51.8 Pertes C.A. (% PIB) 1.6 2.8 1.5 2.9 0.8 1.4 3.9 7.2 Aucune subvention salariale 19.4 36.2 6.4 12.5 2.4 4.7 6.3 12.0 Perte masse 50% subvention salariale salariale 18.0 35.1 5.5 11.1 1.2 2.2 5.1 10.1 90% subvention salariale 16.9 32.7 5.3 10.4 1.0 1.8 4.8 9.3 Augmentation de fermetures (%) 2.6 2.9 2 2.8 3.4 3.6 2.9 3.2 ˆ aux Perte C.A. due fermetures (% GDP du groupe) 3.8 4.6 4.9 5.5 5.3 6.1 4.6 5.2 ˆ aux Perte de m. salariale due fermetures (% masse totale) 3.1 4.1 8.4 8.5 4.5 5.3 5.8 6.2 7 A PPENDICE Table 4: Sectors and Impact Categories Secteurs d’activit´ e ´ lev´ Risque e er´ e, mod´ e ou faible A Transport er´ Risque mod´ e B Tourisme, loisirs et restauration ´ lev´ Risque e e C BTP er´ Risque mod´ e D Alimentation, pisciculture et agriculture Risque faible es mini` E Manufacture et activit´ eres er´ Risque mod´ e F Activit´ es li´ ` la sant´ ees a e Risque faible eraux (except´ G Professionnels lib´ e) es sant´ er´ Risque mod´ e H Finance, banques et assurance er´ Risque mod´ e I Energie Risque faible el´ J T´ edias ecomunication, informatique et m´ Risque faible K Services divers ´ lev´ Risque e e etail et distribution L Commerce de d´ ´ lev´ Risque e e O Enseignement et recherche er´ Risque mod´ e P Automobile er´ Risque mod´ e es Q Autres activit´ er´ Risque mod´ e 8 Le tableau ci-dessous contient toutes les entreprises formelles du S´ egal en 2018. Il donne un apperc en´ eristiques ¸ u des caract´ moyennes de ces entreprises. N´ eanmoins, toutes ces entreprises ne d´ ots, en particulier l’IS. Pour les eclarent pas tous les impˆ exercices faits dans ce document, nous avons utilis´ eclarent l’IS, TVA et IR RAS. e les entreprises qui d´ Table 5 % Personnes CA moyen TVA moyen IS moyen Salaire moyen Entreprises Physiques es Employ´ (1000 FCFA) (1000 FCFA) (1000 FCFA) (1000 FCFA) Toutes 19957 48 2393429 287043 14025 1534 506.14 Autres 4371 82 68370 121633 6116 1547 520.56 Transport 629 17 52722 575966 24829 1728 516.28 Tourisme et 796 30 165211 303760 16094 1513 494.52 Restauration BTP 1299 28 202078 383658 21056 1650 433.19 Alimentation 1259 30 95015 545096 21280 2113 332.18 Industrie et 697 27 126130 659872 27931 2194 418.9 mines e Sant´ 1153 77 201546 170204 9160 1468 332.15 eraux Lib´ 3495 23 486296 161932 12372 1059 695.98 Finance 238 4 8407 1229498 23036 2386 1255.01 Energie 260 44 3747 1106894 73560 3037 963.47 Telecom in- 671 22 70526 277280 19452 1366 638.65 form et me- dias Autres 1059 34 233551 179017 8816 980 529.15 services Commerce 3572 62 540449 260293 10534 1584 333.95 et distribu- tion Enseignement 361 26 138213 189551 9362 1026 408.7 et recherche Automobile 97 32 1169 483701 25659 1884 396.99 eclar´ Obs: cette table inclut toutes les entreprises ayant d´ ots suivants en 2018 au S´ e au moins un des impˆ egal: IS, TVA, IR en´ RAS ou CGU. 9 ee 2018, quelques caract´ Le tableau ci-dessous montre, pour l’ann´ en´ eristiques des entreprises au S´ eclar´ egal qui ont d´ e l’IS, TVA et IR RAS. Table 6 Entreprises Taux moyen Taux de profit uts achats/coˆ salaires/coˆuts epenses/ coˆ autres d´ uts avec donn´ees TVA edian m´ m´edian m´ edian m´edian Toutes 3791 12 1.1 23 8 55 Autres 194 12.4 1.4 20.5 9.5 56.4 Transport 223 13.9 1.4 32.4 12.1 48.8 Tourisme et Restauration 158 11.3 .2 47.9 14.3 28.6 BTP 361 13 1.3 38.2 5.6 48.3 Alimentation 369 12.2 1.3 23.1 5.4 64.1 Industrie et mines 262 9.4 .8 39.4 7.5 48.1 e Sant´ 122 4.6 2.3 3 5.8 86 eraux Lib´ 918 12.6 .6 16.7 15.7 52.7 Finance 109 13.1 3.9 0 19.9 74 Energie 91 12.1 .7 44.4 2.4 48.8 Telecom inform et medias 207 17.3 .2 21.7 10 56.8 Autres services 202 14 .5 21.6 11.9 50.2 Commerce et distribution 478 11.6 .8 35.9 3.6 54.5 Enseignement et recherche 65 9.8 1.2 0 12 80.3 Automobile 32 13.5 1.6 51.8 5.5 40.5 Obs: cette table montre la structure de coˆ uts des entreprises ayant d´ eclar´ e l’IS et la TVA. Les achats sont calcul´ ` partir de la d´ es a eclaration de TVA. La eclaration de l’IR RAS. Les coˆ masse salariale vient de la d´ erence entre le chiffre d’affaires et le profit comptable. uts totaux sont la diff´ 10 Table 7 Moyenne Diff. taux Diff choc d’entreprises % fermeture de profit SE CA SE Diff CA SE par an Toutes 7688 16 -3 .4 -10.9 1.2 -735.6 45.7 Autres 386 16 -5.2 1.8 -12.1 5 -1203.6 249.5 Transport 401 14 .6 1.9 -10 5.2 -619.3 225.9 Tourisme et 354 16 -1.3 1.9 -3.3 4.4 -422.7 153.6 Restauration BTP 770 18 -5.5 1.2 -11.7 4.2 -873.8 151 Alimentation 847 18 -2.8 1 -14.8 3.5 -990.8 140.4 Industrie et 487 13 -6.5 1.7 -9.5 4.6 -1691.2 305.1 mines e Sant´ 215 7 -4.5 2.1 -9.4 7.7 -508.3 294.3 eraux Lib´ 1910 16 -2.7 1 -7.6 2.4 -175.6 37.5 Finance 182 9 -8.5 4 -18 8.9 -2492.4 617.6 Energie 102 9 .8 2.8 10.4 15.6 -3164.7 904 Telecom 376 18 -1.8 1.8 -7.6 5.2 -639.3 177.7 inform et medias Autres ser- 411 20 -1.4 1.8 -8.7 5.6 -264.6 87.1 vices Commerce et 1012 17 -.5 .9 -16.6 3.1 -644.5 115 distribution Enseignement 170 16 -6.5 2.1 -.9 5.5 -165.3 95.2 et recherche Automobile 65 18 -.6 3.3 -19.6 10.4 -1050.9 563.1 Obs: les informations contenues dans ce tableau sont extraites des d´ eclarations d’impˆ ots des entreprises au S´en´egal pour les ann´ees 2014 a ` 2017. Le tableau pr´esente le nombre moyen d’entreprises par an, et le pourcentage d’entreprises qui ont ferm´ e. Ceci est mesur´ e par la proportion d’entreprises qui n’a pas d´ e d’impˆ eclar´ ee suivante. Les colonnes de Diff´ ot l’ann´ erences esentent la diff´ pr´ erence entre les moyennes des entreprises qui ont ferm´ ee l’ann´ee suivante et celles qui n’ont pas ferm´ ee, pour les variables taux de profit, choc de CA et chiffre d’affaires (en millions de FCFA). Le choc de CA est calcul´ e comme la variation en pourcentage du CA d’une ann´ ee et celui de l’ann´ ee pr´ec´ edente. Seulement les chocs entre -100% et 100% ont e ´ t´ e pris en compte. Les colonnes SE montrent l’´ ecart type de la difference entre les moyennes. 11 etail des calculs du Tableau 3, par lignes D´ confinement moins (2) valeur absolue de la somme des e par pertes de toutes les entreprises avant le choc, divis´ Chaque ligne inclut les r´esultats pour les secteurs de risque eme ann´ (3) le PIB (devise locale, de la mˆ ee), exprim´e en ´ lev´ e ee, mod´ e et faible, et pour une dur´ er´ ee de confinement de pourcentage. trois ou cinq mois: 5. Perte masse salariale, a ` diff´erents taux de subvention 1. Proportion initiale d’entreprises rentables: (1) nombre salariale: (1) somme de la nouvelle masse salariale de d’entreprises avec un taux de profit positif avant le choc es le confinement, divis´ toutes les entreprises apr` e par (2) de revenu, divis´e par (2) le nombre total d’entreprises, la somme de la masse salariale totale avant le choc, ex- exprim´e en pourcentage. prim´e en pourcentage. 2. Proportion des entrerprises rentables (aj. couts 6. Augmentation de fermetures (%): (1) taux de faillite eriels): (1) nombre d’entreprises avec un taux mat´ es le confinement moins (2) taux de faillite avant le apr` es ajustement des coˆ de profit positif, apr` eriels uts mat´ e par (2), exprim´ choc, divis´ e en pourcentage. proportionel au choc, divis´ e par (2) le nombre total d’entreprises, exprim´ e en pourcentage. 7. Perte C.A. due aux fermetures (% GDP du groupe): (1) Augmentation de fermetures dˆ ue au choc multipli´ e par 3. Perte de revenus IS (%): (1) somme des profits de (2) la masse salariale totale de toutes les entreprises avant toutes les enterprises avant le choc multipli´e par le taux e par (3) le PIB (devise locale, de la mˆ le choc, divis´ eme d’imposition sur les soci´ es moins (2) la somme des et´ ann´ee), exprim´e en pourcentage. profits de toutes les enterprises apr` es le confinement multipli´e par le taux d’imposition sur les soci´ et´ es, divis´ e 8. Perte de m. salariale due aux fermetures (% masse to- par (1) et exprim´ e en pourcentage. tale): (1) Augmentation de fermetures dˆ ue au choc mul- e par (2) la masse salariale totale de toutes les en- tipli´ 4. Pertes du Chiffre d’Affaires (% PIB): (1) valeur absolue e par (3) le PIB (devise lo- treprises avant le choc, divis´ es le de la somme des pertes de toutes les entreprises apr` cale, de la mˆeme ann´ee), exprim´e en pourcentage. 12