Rapport sur le développement dans le monde Banque Mondiale, aoOt 1978 RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE, 1978 Banque Mondiale Washington, D.C. Août 1978 RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE, 1978 TABLE DES MATIERES Pages AVANT-PROPOS ........................ ................. i DEFINITIONS .......................................... ..... iii 1. INTRODUCTION ...... ............ 1 2. L'EXPERIENCE DU DEVELOPPEMENT, 1950-75 ..................... 4 Résultats obtenus par les pays en développement ....... 4 Le climat international ................. ............. 17 Conclusions ... .. ...... . 6. * . ...... ........ * . ...... 25 3. PROBLEMES DE POLITIQUE INTERNATIONALE ...................... 28 La croissance des économies développées .............. 29 Le protectionnisme dans les pays industrialisés ....... 31 Le commerce des produits primaires (à l'exclusion des combustibles) .................... 40 L'énergie : perspectives d'avenir ..................... 43 L'alimentation dans le monde .......e.............. 47 L'accès aux capitaux extérieurs ..................e.. 50 4. PERSPECTIVES DE CROISSANCE ET D'ATTENUATION DE LA PAUVRETE ................................... 55 Projections de croissance pour le moyen terme ......... 56 Incidence qur la pauvreté ..... ........... 73 Mesures visant à atténuer la pauvreté ................. 75 Contrôle des résultats ........e.................... 80 5. PAYS D'ASIE A FAIBLE REVENU ................................ 82 Accélération de la croissance ........................ 84 Productivité et revenu des petits exploitants ......... 90 ErAploi .......... . ................... ..... .......... 94 Foîpulation ........... 0...........................- . . 97 6. AFRIQUi: SUBSAHARIENNE ................. ........... .. 99 Développement agricole ... ...... * .................. 102 Industrialisation .... ......... ........ e .. .. ...... 104 Commerce ........ . . e . . . * . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Population .... .. ..... ... ......... ......... .. 107 Priorités d'une stratégie du développement ............ 110 Aide internationale ... .............................. 114 TABLE DES MATIERES (suite) Pages 7. PRIORITES DU DEVELOPPEMENT DANS LES PAYS A REVENU INTERMEDIAIRE ................................. 116 Politique industrielle et commerciale ................. 117 Agriculture ............. .. ..e... ...a... 127 Répartition des avantages de la croissance ............ 131 8. CONCLUSIONS .................................. 134 ANNEXE :. INDICATEURS DU DEVELOFPEMENT DANS LE MONDE LISTE DES TABLEAUX Pages 1. Pays en développement : Croissance du produit national bru:t par habitant, 1950-75 ....................... 5 2. Pays en développement : Croissance de la production, 1960-75 .... 6 3. Pays en développement t Structure de la production, 1960 et 1975 6 4. Pays en développement : Croissance de l'éducation, 1960-75 ...... 7 5. Pays en développement : Taux de natalité et de mortalité, 1960 et 1975 ................................... 9 6. Pays en développement : Population, 1950-2000 ..4.,............ 10 7. Pays en développement : Population urbaine, 1960-75 ............ 1 8. Pays en développement : Taux d'investissement et d'épargne, 1960 et 1975 ..........................................>..... 12 9. Pays en développement : Dépenses de consommation de l'Etat en pourcentage du produit intérieur brut, 1960-75 ................ 14 10. Espérance de vie et mortalité infantile, 1960 et 1975 ........... 15 11. Pays en développement : Dimension relative, 1960 et 1975 ........ 17 12. Accroîssement des échanges de biens manufacturés des pays industrialisés, par groupes de pays, 1960-75 ............ 19 13. Croissance des exportations de marchandises, 1960-75 ............ 20 14. Pays en développement : Croissance des exportations de biens et de services non facteurs, 1960-75 .......................... 21 15. Nombre de pays en développement dont les exportations d« biens manufacturés dépassent certaines valeurs, 1965-15 ....... 22 16. Pays en développement : Evolution du pouvoir d'achat des exportations, 1960-75 .... .... ........... .... .. .. ... ............... 24 17. Pays industrialisés : Croissance du produit intérieur brut, 1960-85 .......................-. .. . . . . . . ............ 30 18. Produits primaires classés par degré d'instabilité des prix .... 42 19. Production et consommation d'énergie primaire, 1965-85 .......... 44 LISTE DES TABLEAUX (suite) - 2 - Pages 20. Pays en développement : Balance des principaux produits alimentaires, 1975 et 1985 ........ ......... ..... . .......... . 48 21. Emprunts à moyen et à long termes aux conditions du marché, 1970-85 .. .. .. .. . .. .. ................. .............. 51 22. Flux nets d'APD par catégorie de donateurs, 1965-85 ............ 54 23. Croissance du produit intérieur brut, 1960-85 ................... 57 24. Pays en développement : Taux d'investissement et d'épargne, 1975 et 1.985 ... . .. . . .. . .. .............. ........... 58 25. Pays en développement : Croissance des exportations entre 1960 et 1985 ............ 59 26. Part représentée par les exportaLions de biens manufacturés des pays en développemew: sur les marchés des pays industrialisés, 1960-85 ... .................................. 60 27. Pays en développement : Croissance des exportations de biens manufacturés, 1970-85 ...... .......... 61 28. Pays en développement : Besoins de ccpitaux extérieurs, 1970-85 ............................. *... 64 29. Décaissements nets de capitaux à moyen et long termes en faveue des pays en développement, 1970-85 ..................... 66 30. Décaissements nets de capitaux à moyen et long termes en faveur des pays en développement, par catégorie de capitaux et par groupe de revenu, 1970-85 .............................. 68 31. Pays en développement : Ratios du service de la dette, 1970-85 .. 69 32. Autres hypothèses concernant le taux de croissance annuel moyen, 1975-85 .........**.................................... 70 33. Effet sur les pays en développement des différentes hypothèses envisagées à l'échelle mondiale .............................. 72 34. Baisse projetée de la pauvreté absolue, 1975-2000 ............... 74 35. Dépendance de la population à l'égard de l'agriculture dans les pays d'Asie à faible revenu ............................... 82 LISTE DES TABLEAUX (suite) - 3 - Pages 36. Agriculteurs marginaux et ménages sans terres dans les pays d'Asie à faible revenu ................................... 83 37. Croissance des pays d'Asie à faible revenu, 1960-85 ............. 84 38. Indicateurs démographiques dans les pays d'Asie à faible revenu ...... . . .. . .................. ......... 98 39. Afrique subsaharienne : Quelques indicateurs du développement ... 100 40. Pays en développement : Compositi,n des exportations de produits non combustibles, 1975 ............................... 106 41. Indicateurs démographiques dans quelques pays de l'Afrique subsaharienne ...................................... 108 42. Indices de la production alimentaire par habitant, 1966-'70 et,1971-76 .............................. ........ . . 109 43. Taille des marchés industriels et ratios d'importation dans les pays à revenu intermédiaire, 1975 ......................... 117 44. Pays industrialisés : Niveau moyen des droits de douane pour les grandes catégories de produits, y compris les produits bruts, 1973 .................. . . . . . . . . . . . . . . . . 120 45. Pays en développement : Structure des échanges par catégorie de produits, 1975 ............................... .............. 123 46. Structure des échanges de biens manufacturés, par catégorie de produits entre pays en développement, 1975 ................. 124 47. Distribution des exploitations en fonction de leur superficie dans certains pays à revenu intermédiaire ..............-..... 130 Figure 1 : Accès à l'eau potable et aux réseaux d'assainissement Pays en développement, 1975 ............................. 16 AVANT-PROPOS Le Rapport sur le développement dans le monde, 1978, avec son annexe statistique, est le premier de ce que nous espérons être une série de rapporte annuels présentant une évaluation détaillée des grands aspects du développe- ment. Ce premier rapport examine un certain nombre de problèmes fondamentaux auxquels font face les pays en développement, et analyse leurs liens avec les tendances profondes de l'économie internationale. Comme toutes les questions importantes ne sauraient être abordées dans le présent volume, l'étude sera élargie au cours des prochaines années. Pendant le dernier quart de siècle, le monde en développement a connu une évolution sans précédent. Malgré les progrès remarquables qui ont été réalisés, quelque 800 millions d'êtres humains restent relégués dans ce que j'ai appelé la pauvreté absolue : leur condition de vie, caractérisée par la malnutrition, l'analphabétisme, la maladie, la misère, une mortalité infantile élevée et une espérance de vie réduite, échappe à toute définition raisonnable de la dignité humaine. Que la pauvreté absolue sévisse à une telle échelle constitue déjà un douloureux anachronisme. Mais à moins d'une accélération sensible de la croissance économique des pays en développement, la pauvreté absolve atteindra encore à la fin du siècle un niveau inacceptable, du fait de l'accroissement démographique, désormais inévitable. Les deux objectifs inséparables du développement sont donc d'accé- lérer la croissance économique et de réduire la pauvreté. Pour progresser dans cette voie, les pays en développement devront faire un effort immense; effort dont la contrepartie consistera, pour les pays industrialisés, à porter leur aide à un niveau plus réaliste. Il est clair que l'interdépendance de l'économie internationale s'accentue. Cette évolu- tion pourrait et devrait profiter autant aux pays en développement qu'aux pays industrialisés, mais il faudra pour cela procéder à des ajustements de la structure des échanges, qui reflètent le déplacement de l'avantage comparatif. Ce ne sera pas une tache facile. Cependant, négliger la rationali- sation du cadre économique ne pourrait, en définitive, qu'être préjudiciable à tous. Entre-temps, quelles que soient les incertitudes de l'avenir, il ap- partient aux gouvernements d'agir. La situation exige, de leur part, des déci- sions quotidiennes. La qualité de l'information et l'éventail des notions sur lesquelles porteront ces décisions revètent donc une importance capitale. Voilà les raisons qui nous ont amenés à entreprendre la présente analyse. La Banque Mondiale, gràce à la longue expérience qu'elle a acquise dans des pays très divers et à sa participation quotidienne aux problèmes de développement auxquels se heurtent ses Etats membres, se trouve dans une - il - situation privilégiée pour étudier les relations existant entre Les princi- paux éléments du processus de développement. Dans la mesure où ces relations seront mieux comprises, la Banque et chacun de ses Etats membres pourront collaborer avec plus d'efficacité en vue d'accélérer la croissance économique et de réduire les privations intolérables imposées par la pauvreté. Ce premier volume est l'oeuvre de nombreux collègues aussi compé- tents que dévoués. Les jugements qui y sont exprimés ne reflètent pas néces- sairement la position de notre Conseil des Administrateurs, ni des gouverne- ments que ceux-ci représentent. Le présent rapport a été préparé sous la direction de Ernest Stern et rédigé en grande partie par D. C. Rao. Notre institution leur est profondément reconnaissante ainsi qu'à tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce document. Robert S. McNamara - 1ii.- DEFINITIONS Les groupes de pays considérés dans le présent rapport sont définis comme suit Pays en développement, eux-mêmes répartis, d'après leur produit national brut (PNB) par habitant en 1976, en deux catégories - Pays à faible revenu : ceux dont le revenu par habitant est é.gal ou inférieur à 250 dollars EU; - Pays à revenu intermédiaira ceux dont le revenu par habitant est supérieur à 250 dollars EU. Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux : L'Arabie Saoudite, les Enirats arabes unis, le Koweit, la Libye, l'Oman et le Qatar ont été réunis en un groupe distinct. Les autres grands exportateurs de pétrole ont été classés avec les pays en développement. Pays industrialisés :.Il s'agit des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques, à l'exclusion de l'Espagne, de la Grèce, du Portugal et de la Turquie, qui figurent parmi les pays en développement à revenu intermédiaire. ELconomies à planification centrale : (EPC) Albanie, Bulgarie, Cuba, Hongrie, Mongolie, Pologne, République démocratique allemande, République populaire de Chine, République populaire démocratique de Corée, Roumanie, Tchécoslovaquie et URSS. Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) République fédérale d'Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Japon, Luxembourg, Norvège, Nouvelle- Zélande, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Turquie. Comité d'aide au développement de l'OCDE (CAD) : République fédérale d'Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, France, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle- Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et la Commission de la communauté économique européenne. Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Algérie, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Equateur, Gabon, Indonésie, Iran, Irak, Koweit, Libye, Nigéria, Qatar et Venezuela. - iv - L'expression "biens manufacturés" désigne les biens marchands ins- crits aux Sections 5 à 9 (à l'exclusion de la Division 68) de la Classification type pour le commerce international révisée (CTCI) : produits chimiques et produits connexes; fer et acier; articles manufacturés, y compris les textiles et produits à base de cuir, caoutchouc et bois; métaux et minéraux; machines et matériel de transport; appareils et accessoires pour l'industrie du bàti- ment; meubl'_, vetements, chaussures, instruments professionnels scientifiques et de contrô.e; appareils et fournitures de photographie et d'optique, montres et horloges, articles divers non classés ailleurs dars la CTCI. L'expression "produits primaires" désigne les marchandises énumérées aux Sections 0 à 4 de la CTCI : produits alimentaires et animaux vivants; boissons et tabac; matières brutes non comestibles; carburants, y compris le charbon, le pétrole et les produits dérivés du petrole; gaz naturel et gaz ma- nufacturé, énergie électrique; huiles et graisses d'origine animale ou végé- tale, cire; métaux non ferreux de la Division 68 de la CTCI. Chapitre 1 : INTRODUCTION Un regard jeté sur le quart de siècle qui vient de s'écouler permet de constater les énormes progrès accomplis par les pays du tiers monde. Le revenu de la presque totalité d'entre eux a augmenté plus rapidement que leur population et leur revenu par habitant a donc progressé. La croissance écono- mique s'est accompagnée d'un développement rapide des systèmes d'éducation, de progrès de l'alphabétisation, d'une amélioration de la nutrition, et de ,la santé, d'une complexité technologique croissante et de mutations structurelles, notamment un développement de la base industrielle et une urbanisation crois- sante. Les progrès réalisés sur autant de fronts à la fois et l'aptitude gran- dissante des pays en développement à administrer leur économie avec efficacité ne laissent pas d'impressionner. Il reste pourtant beaucoup à faire. Nombre de pays n'ont pas encore accompli le passage à une économie et à une société modernes, et leur crois- sance est entravée par divers éléments d'ordre interne et international. De surcroît, quelque 800 millions d'âmes vivent encore dans un état de pauvreté absolue. Ces masses de marginaux sont dépourvues de nourriture, de logemer:t, d'éducation et de soins médicaux acceptables. Pour beaucoup de ces laissés- pour-compte, le niveau de vie ne s'est guère amélioré, pour certains, il s'est même détérioré. A la frustration que fait naltre l'ampleur de la tache à ac- complir s'ajoute une prise de conscience de plus en plus vive des difficultés auxquelles se heurte la modification des traditions et des structures sociales rigides qui, bien souvent, entravent les efforts déployés pour accélérer la croissance et relever le niveau de vie des pauvres. L'expérýence acquise a permis de dégager un large consensus quant aux objectifs à atteindre. L'effort de développement doit en effet être axé à la fois sur une croissance rapide et sur la réduction du nombre d'êtres humains vivant dans la pauvreté absolue, et ce, dans les plus brefs délais. La plupart des pays en développement se sont fixé, ou se fixent, de tels objectifs dans leurs stratégies du développement; les pays industrialisés, quant à eux, y voient de plus en plus souvent des critères leur permettant de fixer le volumé de leur contribution. Croissance rapide et réduction de la pauvreté sont indissociables. La plupart des indigents sont massés dans les pays pauvres d'Asie et d'Afrique, qui se sont développés relativement lentement. Dans certains pays dont l'éco- nomie progresse plus rapidement, le revenu des couches inférieures de la popu- lation a augmenté de façon notable. A toute stratégie du développement de- vraient être intégrés automatiquement des programmes d'action sociale destinés à améliorer la qualité de la vie des pauvres, mais une telle initiative ne sau- rait aller sans l'accroissement de la productivité et du revenu qui, en retour, augmentera les ressources disponibles et permettra ainsi de relever le niveau de vie. -2- Les pays en développement se heurtent à des obstacles différents par leur envergure et leur nature lorsqu'ils s'efforcent d'accélérer leur progrès économique, et tous n'ont pas les mêmes instruments à leur portée. Ces dif- férences reflètent l'immense diversité de leurs ressources, de leur structure économique, de leurs traditions sociales et politiques et de leur habileté de gestionnaires ainsi que de leurs relations avec l'économie internationale. Pour faire reculer la pauvreté, les pays à faible revenu, dont le revenu par habitant ne dépasse pas 250 dollars, devront avant tout relever la productivité agricole afin d'augmenter le pouvoir d'achat des petits cultiva- teurs et paysans marginaux et de créer des emplois plus rémunérateurs pour les paysans sans terre. Toutefois, les pays à faible revenu d'Asie et de l'Afrique subsaharienne qui s'efforcent de mettre en oeuvre cette stratégie se heurtent à des problèmes différents selon la -,areté plus ou moins grande de la terre, les techniques locales qu'ils sont à même d'utiliser pour accroitre rapidement les rendements, la qualité de l'infrastructure économique, tels les réseaux de transports et télécommunications, d'alimentation en eau et en électricité,. et selon le nombre de techniciens et gestionnaires compétents à tous les niveaux dont ils disposent. Les pays à revenu intermédiaire forment quant à eux un groupe hété- rogène de par leur structure économique, leur évolution passée et leur revenu par habitant. En général, leur croissance économique dépend plus étroitement que celle des pays à faible revenu des échanges et des flux financiers inter- nationaux. Les grandes options qui s'offrent à eux sont liées à la façon dont ils doivent infléchir leur politique industrielle et commerciale face à l'évo- lution de l'environnement intLernational. La lutte contre la pauvreté dans ces pays est moins limitée par la pénurie de ressources que dans les pays à faible revenu; elle exigera néanmoins des efforté- soutenus. Au cours des 25 années écoulée', l'économie internationale a entre- tenu à bien des égards la croissance des pays en développement. L'avance rapide des pays industrialisës a anger,dré une expansion spectaculaire des échanges internationaux. Le dévcloppement du tourisme et des migrat-Dns de main-d'oeuvre, la naissance de trandýerts massifs de capitaux officiels ct, plus récemment, le regain d'activité des marchés financiers internationaux sont venus compléter l'épargne intérieure et fournir les devises indispen- sables à l'exécution des programmes de développement. A mesure que leur économie progressait, les pays du tiers monde ont commencé à constituer un marché important pour les exportations des pays industrialisés, à fournir toute une gamme de biens manufacturés et à emprunter des sommes considérables sur les marchés financiers internationaux. Les orientations économiques et le climat de la croissance dans les pays industrialisés déterminent mainte- nant étroitement les perspectives de progrès de nombreux pays en développe- -ment, phénomène qui se répercute sur les stratégies qu'ils peuvent mettre en oeuvre avec succès. -3- Le présent rapport est destiné à préciser certains liens qui se sont établis entre l'économie internationale et les stratégies internes des pays en développement dans un climat mouvant d'interdépendance et de complexité crois- santes de l'économie mondiale. Il évalue les progrès qui pourront être accom- plis pour accélérer la croissance et atténuer la pauvreté, et expose certains des grands problèmes qui influeront sur ces perspectives de progrès. Son but avoué est de mettre en lumière le r8le que joueront les pays industrialisés et les pays en développement dans la solution de ces problèmes. -4- Chapitre 2 L'EXPERIENCE DU DEVELQPPEMENT, 1950-75 C'est depuis le milieu de ce siècle que la plupart des pays en déve- loppement cherchent de façon systématique à accélérer leur croissance. Un laps de temps de 25 ans est bien court pour que puissent se produire des muta- tions sociales fondamentales et l'expérience de nombreux pays, en particulier ceux d'Afrique qui n'ont accédé à l'indépendance qu'au début des années 60, es, encore plus brève. Toutefois, il est utile d'étudier les problèmes actuels à la lumière de l'expérience du quart de siècle passé.l/ Les résultats sont encourageants sans avoir rien de grisant. Dans les pays en développement, la croissance économique a été beaucoup plus rapide qu'on ne l'espérait au départ et ces pays ont considérablement renforcé les moyens économiques, administratifs et matériels leur permettant de poursuivre leur progression; toutefois, en dépit de ces réussites, quelque 800 millions de personnes du tiers monde vivent encore dans la pauvreté absolue, avec des revenus trop faibles pour leur permettre de s'assurer une nutrition adéquate, et sans accès aux services publics essentiels. Le niveau de vie de nombre d'entre eux ne s'est pas amélioré et, dans les pays dont la croissance écono- mique a été lente, il a même pu se détériorer. Le nombre des pauvres est à lui seul le révélateur implacable de ce qui reste à faire. Résultats obtenus par les pays en développement Croissance et structure économiques Les pays en développement ont progressé de façon spectaculaire au cours des 25 dernières années : leur revenu par habitant s'est accru de près de 3 % par an, et le taux de croissance annuel s'est accéléré, passant de quelque 2 % au cours des années 50 à 3,4 % au cours des années 60. C'est là l/ Il est d'un intérêt spécial d'étudier l'expérience réalisée par un petit nombre de pays dont les stratégies sont axées sur des mesures rigoureuses visant à améliorer le niveau de vie des groupes à faible revenu. La République populaire de Chine et Cuba appartiennent à cette catégorie. Nous n'avGns de leur expérience qu'une connaissance directe très res- treinte, puisque ni l'une ni l'autre ne sont membres de la Banque Mondiale; les statistiques les concernant sont fragmentaires et la docu- mentation qui les intéresse est en général établie à partir de renseigne- ments partiels. Dans de nombreux domaines, les mesures adoptées par ces pays présentent le plus vif intérêt, mais il est encore difficile de dire si elles peuvent être appliquées dans des cadres sociaux ou des sys- tèmes politiques qui n'ont pas encore évolué comme les leurs. Ces pays et d'autres pays à planification centrale ne sont pas compris dans les pays en développement dont il est question dans le présent rapport. une amélioration notable par rapport au passé, et qui contraste avec le peu que l'on sait sur ces pays avant 1950. De surcroit, ce progrès soutient très favorablement la comparaison avec les taux de croissance qu'ont atteints les pays actuellement avancés lorsqu'ils en étaient à leur phase d'industrialisa- tion : le revenu par habitant de la plupart des pays industrialisés occiden- taux a progressé en effet de moins de 2 % par an au cours des 100 années de ce processus, amorcé au milieu du dix-neuvième siècle. Même au Japon, qui est de tous les pays industrialisés celui dont l'essor a été le plus rapide, le taux de croissance à long terme du revenu par habitant serait inférieur à 2,5 % par an. D'importantes différences marquent certes l'évolution des divers pays en développement au cours de cette période. Dans les pays à faible re- venu d'Afrique et d'Asie, où vit la majorité des pauvres, les taux de crois- sance ont été en général plus lents. Dans les pays regroupant la moitié de la population du tiers monde, le revenu par habitant a progressé de moins de 2 % par an. 1. PAYS EN DEVELOPPEMENT CROISSANCE DU PRODUIT NATIONAL BRUT PAR HABITANT, 1950-75 Taux de croissance réel annuel moyen Nombre Pourcentage (pourcentage) de pays de la populatiorLa Inférieur à 0 3 1 0-2 25 48 2-4 33 35 Supérieur à 4 il 15 /a Pourcentage de la population totale des 72 pays en développement étudiés. L'ensemble de ces pays regroupait 88 % de la population totale des pays en développement en 1976. L'accroissement de la production et du revenu entraine en général de profonds changements de la structure économique où l'industrie prend habituel- lement une part croissante de la production totale par rapport à celle du sec- teur agricole, même si ce dernier se développe rapidement. L'industrie est le secteur qui a progressé le plus vite dans pratiquement tous les pays en développement, encore que son rythme de croissance n'ait dépassé 10 % par an que dans un petit nombre d'entre eux. -6 - 2. PAYS EN DEVELOPPEMENT : CROISSANCE DE LA PRODUCTION, 1960-75 (Valeurs médianes, aux prix de 1975) Taux de croissance annuel moyen (pourcentage) Produit intérieur brut Agriculture Industrie Services Pays à faible revenu 3,1 2,1 5,4 3,7 Pays à revenu intermédiaire 6,0 3,5 7,9 6,7 Dans les pays pauvres, à croissante lente, la part de l'agriculture dans la production totale n'a diminué que légèrement et reste importante. Le développement rapide du secteur des services, quânt à lui, est ambigu. Dans les pays industrialisés, ce secteur assure une part importante et croissante de la production, en réponse à l'évolution de la structure de la demande. Dans les pays en développement, l'expansion de ce secteur ne répond qu'en par- tie à la demande et traduit par ailleurs l'incapacité du secteur industriel à absorber totalement une main-d'oeuvre urbaine de plus en plus nombreuse. Les personnes qui ne trouvent pas d'emploi dans l'industrie organisée peuvent se faire un maigre revenu en exerçant des activités à faible productivité ou se procurer un emploi dans un secteur public en expansion. 3. PAYS EN DEVELOPPEMENT : STRUCTURE DE LA PRODUCTION, 1960 ET 1975 (Valeurs médianes, aux prix courants) Répartition du produit intérieur brut (pourcentage) Agriculture Industrie Services 1960 1975 1960 1975 1960 1975 Pays à faible revenu 52 43 12 23 35 45 Pays à revenu intermédiaire 26 15 23 38 46 47 Nute : Le total des parts de l'ensemble des secteurs ne correspond pas à 100 %, les valeurs médianes ayant été calculées séparément pour chaque secteur. -7- L'évolution globale de la composition sectorielle de la production ne traduit pas exactement la nature des mutations qui se sont produites dans l'économie. Cette évolution ne reflète pas, par exemple, les améliorations spectaculaires apportées dans les domaines des transports, des télécommunica- tions et de l'énergie électrique; elle ne dit rien du développement considé- rable de la capacité qu'ont ces pays d'emprunter et d'adapter à leurs besoins des techniques dont l'apport est vital pour le développement et la diversifi- cation de l'appareil productif. Cette é-olution n'exprime pas non plus les progrès des compétences humaines, celles de la main-d'oeuvre industrielle comme des gestionnaires, qui jouent un rôle crucial dans l'essor d'une économie mo- derne. Il est difficile de quantifier ces transformations et, en tout état de cause, les statistiques relatives aux secteurs sociaux sont rares dans les pays en développement. Les indicateurs dont on dispose, tels que les taux d'alpha- bétisation et de scolarisation, ne traduisent que très imparfaitement certaines des mutations qui se sont produites. 4. PAYS EN DEVELOPPEMENT : CROISSANCE DE L'EDUCATION, 1960-75 (Valeurs médianes) Pourcentage de Pourcentage de scolarisation scolarisation des enfants des enfants Taux ayant l'âge de ayant l'Age de d'alphabétisation l'école primaire l'école secondaire des adultes 1960 1975 1960 1975 1960 1974 Pays à faible revenu 30 52 2 8 10 23 Pays à revenu intermédiaire 79 97 12 35 61 63 Source : Indicateurs du développement dans le monde, Tableau 18. La portée des transformations économiques enregistrées ces 25 der- nières années trouve peut-être une meilleure illustration dans le fait que de nombreux pays du tiers monde ont modernisé leur agriculture et accru leur production agricole à un rythme soutenu et que plusieurs d'entre eux sont devenus d'importants producteurs de matériels techniquement complexes (géné- rateurs d'électricité, par exemple). Nombre de ces pays ont d'importantes industries mécaniques et certains sont des concurrents avec lesquels il faut compter dans la réalisation de projets internationaux clés en main. -8- La présence d'importantes institutions modernes, de plus en plus com- plexes, allant des grosses sociétés industrielles aux universités de premier ordre, témoigne de la modernité croissante des économies des pays en développe- ment. Ces institutions, qu'elles soient publiques ou privées, dont la vocation est d'assurer le développement économique, ont proliféré : banques de dévelop- pement industriel, caisses de crédit agricole, organismes de vulgarisation, instituts de formation professionnelle, centres de recherche, banques centrales et organismes de planification économique. Elles ne fonctionnent certes pas toutes de façon satisfaisante et sont encore inexistantes dans de nombreux pays. Elles font plus spécialement défaut dans le domaine de la recherche agricole : peu de pays se sont en effet constitué une capacité suffisante de recherche adaptée aux conditions agro-climatiques locales, sur laquelle repose une croissance soutenue de la productivité agricole. Les pays en développement ont fait la preuve de leur compétence en matière de gestion économique en s'ajustant à une série de bouleversements externes survenus ces dernières années, notamment les amples fluctuations des cours internationaux des produits primaires, la hausse soudaine des prix du pétrole, la récession prolongée dans laquelle sont plongés les pays industria- lisés et les mouvements imprévisibles des taux de change internationaux. En prenant des mesures touchant la structure de la production et les prix inté- rieurs, ainsi que les échanges et les emprunts extérieurs, ces pays ont pu résister à ces bouleversements, maintenir leur rythme de croissance et lutter contre l'inflation. Ceux qui ont appliqué des politiques axées vers l'expor- tation s'en sont en général mieux sortis que les autres. Population Les progrès accomplis par les pays en développement sont d'autant plus impressionnants que leur population s'est accrue à des rythmes encore jamais atteints. De 1950 à 1975, la population du tiers monde a cr0 au rythme de 2,4 % par an, cadence nettement plus rapide que les taux enregistrés dans les pays actuellement avancés au cours de leur phase d'industrialisation - en général 1 % par an environ. - 9 - 5. PAYS EN DEVELOPPEMENT : TAUX DE NATALITE ET DE MORTALITE, 1960 ET 1975 (valeurs médianes) Taux brut de natalité Taux brut de mortalité (pour mille habitants) (pour mille habitants) 1960 1975 1960 1975 Pays à faible revenu 48 47 26 20 Pays à revenu intermédiaire 45 40 17 12 Source : Indicateurs du développement dans le monde, Tableau 15. La croissance de la population des pays en développement au cours des 25 années écoulées illustre la complexité'des interactions qui se produisent entre les diverses composantes du développement. Le déclin de la mortalité, cause première de l'explosion démographique, était lui-méme la conséquence des tout premiers efforts qui ont été déployés pour r,lever le niveau de vie, no- tamment la création de systèmes de santé publiqLe et les campagnes d'éradi- cation massive des grandes épidémies comme le paludisme, la variole et le choléra. Cependant, l'allongement de l'espérance de vie ne s'est pas accompa- gné d'une baisse de la fécondité, et ce, pour diverses raisons. En fait, dans certains pays, l'gmélioration de la santé publique et de la nutrition s'est soldée par un accroissement des taux de natalité, les femmes en mauvaise santé étant moins fécondes. On a pu démontrer qu'une baisse de la fécondité dans les pays en développement était associée au progrès économique, en particulier en Asie de l'Est et dans certaines parties de l'Asie du Sud. Néanmoins, l'indice synthé- tique de féconditéZ/ reste supérieur à 6 dans les pays du tiers monde, alors qu'il n'est que d'environ 2,3 dans les pays industrialisés, ce qui est vuisin du niveau correspondant à une population stationnaire. Même dans des hypo- thèses optimistes sur la rapidité avec laquelle la fécondité baissera dans les pays en développement, la population de ces pays continuera de s'accrottre bien après le début du vingt et unième siècle. On trouvera ci-dessous une estimation de leur population totale en l'an 2000. 2/ Voir la définition de ce terme dans les notes du Tableau 15 des Indicateurs du développement dans le monde. - 10 - 6. PAYS EN DEVELOPPEMENT : POPULATION, 1950-2000 (Milliards) 1950 1975 2000/a Pays à faible revenu 0,7 1,2 2,0 Pays à revenu intermédiaire 0,5 0,9 1,5 /a Les hypothèses ayant servi à l'établissement de ces projections sont indiquées dans les notes du Tableau 16 des Indicateurs du développement dans le monde. En fin de compte, le processus du développement amènera probablement une baisse de la fécondité et ralentira le rythme de croissance de la popula- tion par le jeu de plusieurs forces : l'instruction des femmes et leur entrée sur le marché du travail, le désir des parents de donner une éducation à leurs enfants et, par conséquent, de limiter la dimension de la famille pour pouvoir donner plus à chaque enfant, l'idée que les enfants ont de plus grandes chances de survivre et qu'il n'est donc pas nécessaire d'en avoir autant. Toutefois, en particulier dans les pays les plus démunis, ces forces n'ont pas encore joué suffisamment. L'explosion démographique exige des ressources et entraîne des difficultés telles lorsqu'il s'agit d'accroître les revenus et le nombre d'em- plois, qu'il est indispensable de lancer d'urgence des programmes de planifi- cation familiale efficaces. Or, même si ces programmes ont l'impact recherché, de par le dyna- misme de la structure démographique actuelle, la population continuera à s'accroître pendant plusieurs décennies. De nombreux pays n'ont encore mis au point que des programmes nettement insuffisants et certains d'entre eux, en particulier en Afrique, n'ont pas encore pris conscience de l'ampleur du pro- blème que pose la situEtion démographique pour l'avenir. La population des pays en développement continuera donc à s'accroître pendant les décennies à venir, mais des mesureo efficaces prises dès maintenant permettront de stabi- liser plus vite la population et de réduire le nombre final d'habitants. Urbanisation Le rythme rapide de l'urbanisation est l'une des caractéristiques majeures des 25 dernières années. A mesure que se creusait l'écart entre les possibilités offertes dans les zones urbaines et dans les zones rurales, la population urbaire de la plupart des pays en développement s'est accrue beau- coup plus rapidement que la population totale. Or, cette évolution n'est que - ]1 - partiellement attribuable au développement de l'activité industrielle : bien des options retenues ont en effet vivement encouragé l'expansion de l'activité économique dans les zones urbaines au détriment des zones rurales et ont ainsi incité les populations à se déplacer vers les villes dans l'espoir de trouver des emplois plus rémunérateurs et d'avoir plus facilement accès aux services. Les ruraux ont essaimé vers les zones urbaines qui n'ont pu les absorber tous et, en dépit des investissements massifs consu:rés à l'infrastructure urbaine, les services urbains et les marchés du travail ont été débordés. Dans la plupart des pays en développement, ces tensions se sont tra- duites par la naissance de systèmes urbains à fort contraste, où des Ilots de "modernisme" à haut revenu coexistent avec des bidonvilles et des taudis. La permanence de ces nouveaux quartiers urbains périphériques n'a pas été suffi- samment reconnue et le financement et la gestion des municipalités n'ont pas reçu toute l'attention voulue. Par conséquent, dans ces zones de peuplement, presque rien n'a été fait pour remédier à l'indigence de services essentiels comme les systèmes d'assainissement, ni pour assister cette importante fraction de l'économie urbaine qui englobe les petits métiers et les activités du sec- teur non structuré, caractérisés par leur faible productivité. 7. PAYS EN DEVELOPPEMENT : POPULATION URBAINE, 1960-75 Pourcentage de la population Taux de croissance totale annuel moyen 1960 1975 1960-75 Afrique subsaharienne 14 19 5,0 Afrique du Nord et Moyen-Orient 32 44 5,0 Amérique latine 49 61 4,3 Asie 17 22 4,0 Europe du Sud 40 51 3,2 Source Selected World Demographic Indicators by Countries, 1950-2000 (New York : Nations Unies, 1975). Si les problèmes se détachent nettement, les solutions restent floues. L'urbanisation appelle en effet des investissements massifs dans l'infrastruc- ture alors que d'autres secteurs lui disputent les modestes ressources suscep- tibles d'être investies. - 12 - Investissement et épargne La plupart du temps, les stratégies du développement ont sensible- ment freiné l'expansion des investissements destinés à accélérer la croissance économique. Des efforts ont été déployés pour relever les taux de l'investis- sement intérieur brut gràce à des investissements publics et à des mesures de nature à encourager l'investissement privé, encore que l'importance rela- tive de ces deux catégories ait varié avec la façon dont a été envisagé le rôle du secteur public. 8. PAYS EN DEVELOPPEMENT TAUX D'INVESTISSEMENT ET D'EPARGNE, 1960 ET 1975 (Pourcentage du produit intérieur brut aux prix courants) Pays à revenu Pays à faible revenu intermédiaire 1960 1975 1960 1975 Investissement intérieur brut 14,7 19,1 20,2 26,4 Financé par : Epargne intérieure brute 11,6 15,6 17,8 22,1 Flux net de ressources étrangères 3,1 3,5 2,4 4,3 Note : Flux net de ressources étrangères en pourcentage des investissements 21 18 12 16 Dans l'ensemble, les pays en développement ont réussi à relever leurs taux d'investissement et d'épargne. Dans les pays à revenu intermédiaire, les entrées de capitaux extérieurs ont progressé en pourcentage du produit inté- rieur brut et de l'investissement, et ont ainsi joué un rôle majeur dans le financement des investissements supplémentaires. Les pays à faible revenu, quant à eux, ont augmenté leur épargne intérieure de façon remarquable, mais en 1975 leurs taux d'investissement n'étaient comparables qu'à ceux des pays à revenu intermédiaire 15 ans plus tôt. Cette situation s'explique en par- tie par la diminution du flux de ressources étrangères par rapport au volume des investissements, en conséquence de l'accroissement relativement lent du volume de capitaux assortis de conditions de faveur et de l'accès restreint - 13 - qu'ont ces pays aux sources de capitaux assortis de conditions commerciales, qui se développent rapidement. Les taux d'épargne intérieure de ces pays ont, eux aussi, été inférieurs à ceux qui ont été enregistrés dans les pays à revenu intermédiaire, en raison même du niveau inférieur de leur revenu. L'écart des taux d'investissement, en particulier lorsqu'il est tenu compte de l'amortisse- ment, est certainement un important motif expliquant les rythmes différents de croissance des pays à faible revenu et des pays. à revenu intermédiaire. Ces pays ont par ailleurs opté pour des orientations très différentes, qui ont in- flué sur l'efficacité des investissements. En conséquence, dans certains pays où les taux d'investissement sont voisins, les taux de croissance de la produc- tion divergent nettement. Les problèmes posés par l'augmentation du volume des investissements sont également différents dans chaque pays à faible revenu, mais ils tiennent dans l'ensemble à la pénurie d'entrepreneurs et de gestionnaires compétents et aux difficultés que pose l'accroissement de l'épargne lorsque les revenus sont faibles. Certains pays qui en sont encore au premier stade du développement, en particulier les pays de l'Afrique subsaharienne, ont eu beaucoup de mal à identifier des possibilités d'investissement rentable. Un investissement ne peut être efficace sans la présence d'un groupe d'entrepreneurs dynamiques et d'institutions publiques suffisamment bien pourvues en personnel, ayant pour mission d'identifier et d'exécuter de nombreux projets productifs. Bon nombre de pays ne parviennent que progressivement à ce stade; en fait, susciter la formation d'une classe d'entrepreneurs nationaux et l'édification d'institu- tions publiques appropriées est précisément la première tâche à laquelle ils doivent s'attaquer. L'une des raisons qui freinent l'accroissement des taux d'épargne est que bien des pays persistent à taxer les produits de base, système qui rend l'accroissement des recettes moins sensible au rel.èvement des revenus que la perception d'impÔts sur le revenu et d'une taxe à a valeur ajoutée. Cer- tains pays espéraient que les entreprises publiques dégageraient des excédents susceptibles d'être consacrés aux investissements, mais cet espoir a fréquem- ment été vain, étant donné au premier chef que ces entreprises ont souvent été contraintes d'atteindre d'autres objectifs sociaux, comme la création d'em- plois et le maintien de prix peu élevés pour les principaux produits, et que par ailleurs, elles ne disposaient pas des cadres de gestion à même de les diriger avec efficacité. Il a également été très difficile pour les pouvoirs publics de frei- ner suffisamment la croissance des dépenses de fonctionnement de l'Etat pour augmenter l'épargne publique dans la mesure prévue. Le volume élevé et la croissance capide de la consommation de l'Etat dans les pays les plus démunis illustrent le dilemme qu'ils doivent trancher lorsqu'ils s'efforcent de finan- cer les dépenses urgentes de fonctionnement que leur imposent les espoirs mis en eux, tout en cherchant à accroitre l'épargne pour financer l'augmentation de la production future. On trouvera ci-dessous l'évolution des taux de con- sommation courante de l'Etat par rapport à la production. - 14 - 9. PAYS EN DEVELOPPEMENT : DEPENSES DE CONSOMMATION DE L'ETAT EN POURCENTAGE DU PRODUIT INTERIEUR BRUT, 1960-75 (Aux prix courants) 1960 1970 1975 Pays à faible revenu 8,8 10,4 13,9 Pays à revenu intermédiaire 11,0 12,2 13,1 Ensemble des pays en développement 10,5 11,9 13,2 En 1975, la part du produit intérieur brut que les pays les plus dé- munis affectaient au financement des dépenses de fonctionnement de l'Etat était légèrement supérieure à celle que lui consacraient les pays riches, et nette- ment supérieure à celle que lui avaient réservée ces mêmes pays lorsqu'ils en étaient à un stade comparable de développement. Dans les pays à faible revenu, la part des dépenses de consommation de l'Etat s'est accrue de près de 58 % de 1960 à 1975. Une telle progression s'explique aisément. Les 25 dernières an- nées ont vu le développement spectaculaire du rôle joué par l'Etat dans les pays en développement et les populations attendent de plus en plus des pou- voirs publics, même dans les pays relativement pauvres. Pour répondre à cette attente en fournissant des services de santé et d'éducation, importants pour le développement et indispensables du point de vue politique, il faut que les pouvoirs publics disposent d'un volume important de ressources à répartir'. Les conséquences sur la pauvreté Incontestablement, le développement économique a relevé la qualiý,é de la vie, mais les progrès ont été lents et inégaux. L'amélioration de la nutrition et de la santé a prolongé l'espérance de vie et réduit la mortalité infantile, dont le taux reste toutefois inquiétant (voir Tableau 10). - 15 - 10. ESPERANCE DE VIE ET MORTALITE INFANTILE, 1960 ET 1975 (Valeurs médianes) Espérance de vie à la naissance Mortalité infantile (nombre d'années) (pour mille) 1960 1975 1960 1975 Pays à faible revenu 36 44 142 122 Pays à revenu intermédiaire 49 58 72 46 Pays industrialisés 70 72 25 15 Economies à planification centrale 66 70 Non disponible. Source : Indicateurs du développement dans le monde, Tableau 17. Environ 40 % de la population des pays en développement, soit près de 800 millions d'âmes, vivent encore dans la pauvreté absolue. Ce sont en majorité des ruraux, massés surtout en Asie du Sud et en Indonésie. En Afrique subsaharienne, les pauvres représentent aussi une forte proportion de la popu- lation bien qu'ils soient nettement moins nombreux, l'Afrique étant un conti- nent beaucoup moins peuplé. Outre ces masses vivant dans la pauvreté absolue, de nombreux êtres humains n'ont pas accès aux services publics essentiels, tels centres de santé, eau potable et réseaux d'assainissement. Comme l'indique la Figure 1 c'est le cas d'une grande partie de la population des pays à revenu intermédiaire. Il ressort de l'expérience passée que les couches les plus pauvres de la population ne reçoivent généralement pas leur juste part des fruits de la croissance, du fait essentiellement qu'elles ont moins facilement accès aux actifs productifs qui engendrent un revenu - terre, crédit, éducation et em- plois dans le secteur moderne. Dans les pays les plus démunis, dont le taux de croissance moyen est lent, le revenu et la consommation de la moitié la plus pauvre de la population ont stagné. Pis encore, dans les pays dont la produc- tion agricole s'est accrue plus lentement que la population (certaines régions de l'Asie du Sud et de l'Afrique subsaharienne), les revenus de certaines tranches de la population rurale ont probablement diminué. - 16 - Figure 1. ACCES A L'EAU POTABLE ET AUX RESEAUX D'ASSAINISSEMENT PAYS EN DEVELOPPEMENT, 1975 Eau potable Réseaux d'assainissement Pourcentage de la population Afrique Asie et Europe, Moyen-Orient Amérique subsaharienne Pacifique et Afrique du Nord/a latine /a Dans cette figure, l'Europe comprend l'Espagne, la Grèce, le Portugal, la Turquie et la Yougoslavie. Source : Rapport de statistiques sanitaires mondiales, Volume 29, No 10 (Genève : Organisation mondiale de la santé, 1976). Dans certains pays à croissance rapide, notamment la Républi.que de Chine (Taiwan), la République de Corée et la Yougoslavie, les fruits de la croissance ont été assez équitablement répartis. En effet, ces trois pays ont en commun une caractéristique importante : avant leur phase de croissance rapide, ils disposaient d'un capital varié de compétences humaines et la ré- partition du patrimoine (notamment la terre) y était équitable, que ce soit à l'issue des réformes agraires effectuées en République de Corée et en République de Chine, ou de la transformation profonde des relations de pro- priété, qui a abouti à une collectivisation des biens et à l'autogestion des entreprises, en Yougoslavie. Ces conditions ne sont toutefois pas celles qui caractérisent au départ la plupart des pays en développement. - 17 - Dans l'ensemble, l'expérience acquise donne à penser que la réparti- tion du revenu risque de s'aggraver à mesure que l'économie se développe. Pourtant, même si les disparités de revenu s'accentuent, le revenu des groupes les plus pauvres peut en fait s'élever. En particulier dans le cas des margi- naux, c'est leur revenu plus que leur situation relative dans le echéma de distribution du revenu qui doit mobiliser d'urgence l'attention. Le climat international L'essor qu'a connu l'économie internationale au cours de la majeure partie de la période 1950-75 a stimulé une croissance économique rapide dans de nombreux pays en développement à mesure que les échanges se libéralisaient et que les flux de capitaux s'intensifiaient. Néanmoins, les pays du tiers monde ont encore des économies peu développées comparées à celles des pays industrialisés, et ce, en dépit de l'accroissement sensible de leur part du PNB total depuis 1960. 11. PAYS EN DEVELOPPEMENT : DIMENSION RELATIVE, 1960 ET 1975 Pourcentage des pays en développement Pays en développement Pays industrialisés dans e (milliards) (milliards) tota iza 1960 1975 1960 1975 1960 1975 Population 1,4 2,1 0,6 0,7 70 75 PNB/b 460 1.048 2.075 3.841 18 21 Valeur ajoutée dans l'industrie/b 120 350 745 1.483 14 19 /a Proportion par rapport à l'ensemble des pays en développement et des pays industrialisés. /b Les chiffres sont indiqués en dollars de 1975 et calculés à l'aide des taux de change officiels entre les monnaies nationales, lesquels ne tra- duisent pas toujours exactement les écarts de pouvoir d'achat d'un pays à l'autre. Pour une étude plus approfondie de cette question, voir les notes du Tableau 1 des Indicateurs du développement dans le monde. - 18 - Croissance des échanges mondiaux Après la seconde guerre mondiale, les pays industrialisés sont passés par une phase de reconstruction qui a débouché sur une période prolongée de croissance économýique rapide, atteignant un rythme moyen de 4 % par an de 1950 à 1975. Cette croissance a été particulièrement dynamique (5 % par an en moyenne) au cours des dix années qui ont précédé la hausse du prix du pétrole, en 1973. Cette expansion rapide des économies des pays de l'OCDE conjuguée à la libéralisation continue des échanges internationaux grâce à des séries de négociations placées sous les auspices de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, ont entrainé un essor spectaculaire des échanges mondiaux. Le commerce s'est accru particulièrement rapidement entre pays industrialisés, stimulé par l'intégration régionale des pays d'Europe occi- dentale. Le volume des exportations des pays industrialisés a progressé au rythme de 7 % par an au cours des années 1950 et s'est encore accéléré entre 1960 et 1975 pour atteindre 8,5 % par an. Le volume de leurs importations s'est accru respectivement de 7,5 et de 8,5 % par an. Au cours des 25 années écoulées, les pays en développement sont de- venus un des grands débouchés pour les exportations de biens manufacturés des pays industrialisés. Outre l'expansion des échanges entre pays d'Europe occi- dentale, l'essor des exportations des pays industrialisés est à mettre au compte de l'accroissement de leurs exportations à destination des pays en développement. - 19 - 12, ACCROISSEMENT DES ECHANGES DE BIENS MANUFACTURES DES PAYS INDUSTRIALISES, PAR GROUPES DE PAYS, 1960-75 (Aux prix courants) Part de l'accroissement Part de l'accroissement des importations de des exportations de biens manufacturés biens manufacturés des pays industrialisés des pays industrialisés (pourcentage) (pourcentage) Echanges entre pays d'Europe occidentale 55 38 Echanges entre autres pays industrialisés 34 24 Echanges avec pays en développement 9 29 Echanges avec pays exportateurs de pétrole à excédent de capitaux - 3 Echanges avec économies à planification centrale 2 6 Echanges mondiaux 100 100 - Négligeable. Sources : United Nations Yearbook of International Trade Statistics (New York Nations Unies, Bureau de statistique, 1976); et Manuel de statis- tiques du commerce international et du développement (Genève : Con- férence des Nations Unies sur le commerce et le développement, 1976). Croissance et diversification des exportations des pays en développement En volume, les exportations des pays en développement se sont accrues plus lentement que celles des pays industrialisés au cours des 25 années écou- lées, les taux de croissance variant toutefois largement d'un pays à l'autre. - 20 - 13. CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE MARCHANDISES, 1960-75 (Taux de croissance annuel moyen aux prix de 1975) Total des échanges Pays indus- Pays en mondiaux trialisés développement Denrées alimentaires et boissons 4,1 5,2 2,8 Produits agricoles non alimentaires 4,5 5,6 2,6 Minéraux non com- bustibles et métaux 3,9 3,1 4,8 Combustibles et énergie 6,3 4,2 6,2 Biens manufacturés 8,9 8,8 12,3 Total marchandises 7,1 7,5 5,9 Sources : Banque Mondiale; United Nations Yearbook of International Trade Statistics, 1960, 1976; et Manuel de statistiques du commerce inter- national et du développement, 1976 (op. cit.). L'importance des produits primaires dans les exportations des pays en développement explique que ces dernières se soient accrues plus lentement que celles des pays industrialisés. De 1960 à 1975, les exportations de biens manufacturés, combustibles, minéraux et métaux des pays en développement se sont accrues plus rapidement que celles des pays industrialisés. Toutefois, la croissance des exportations de produits primaires agricoles des pays en dé- veloppement qui constituent l'essentiel des exportations de ces pays dans le commerce mondial a été plus lente que celle des exportations mondiales. Cette situation est attribuable en partie à la lente progression de la demande mon- diale de boissons tropicales et de fibres dures, qui comptent parmi les prin- cipales exportations des pays en développement. Une autre raison importante est toutefois l'attention insuffisante accordée au relèvement de la production agricole. L'accroissement de la population et l'augmentation des revenus ont encourDgé la demande intérieure alors que les stimulants permettant de relever la productivité étaient le plus souvent insuffisants; les exportations des pays en développement n'ont donc pas progressé au même rythme que la-demande mondiale de produits agricoles. - 21 - Ces éléments expliquent également en grande partie les écarts qui apparaissent entre les taux de croissance des exportations des divers pays en développement. Dans les pays à faible revenu, qui sont fortement tributaires des produits primaires, les exportations se sont en général accrues à un rythme inférieur à 5 % par an de 1960 à 1975. A l'opposé, dans les pays dont les ex- portations étaient en grande partie constituées de biens manufacturés et qui ont adopté une politique ne décourageant pas les exportations, la croissance a été beaucoup plus rapide. Dans huit pays, les exportations se sont accrues à un rythme supérieur à 10 % par an. 14. PAYS EN DEVELOPPEMENT : CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET DE SERVICES NON FACTEURS, 1960-75 (Aux prix de 1975) Taux de croissance annuel moyen Nombre de pays Inférieur à 0 3 0 - 5 26 5 -10 30 10 - 15 4 Supérieur à 15 4 L'accroissement en termes réels des exportations des pays en dévelop- pement de 1960 à 1975 est attribuable à raison de 40 % environ au combustible. Les biens manufacturés ont contribué pour plus du tiers à cet accroissement et représentent actuellement environ le quart des exportations totales de mar- chandises de ces pays. Les exportations de biens manufacturés ont progressé rapidement dans un plus grand nombre de pays qu'auparavant, ce qui fait de ce phénomène l'une des caractéristiques les plus marquantes de l'évolution des pays du tiers monde au cours des 25 années écoulées. Il convient de souligner trois traits de la croissance des exporta- tions de biens manufacturés. Premièrement, les pays et territoires exporta- teurs sont relativement peu nombreux, et tous sont industriellement avancés par rapport à la plupart des autres pays en développement. Environ 45 % des exportations proviennent de la République de Corée, de la République de Chine, d'Espagne et de Hong Kong. Si l'on ajoute à cette liste la Yougoslavie, le Brésil, l'Inde, le Mexique, Israël, le Portugal, Singapour et la Grèce, cette - 22 - proportion passe à quelque 80 %. Deuxièmement, l'expansion de ces exporta- tions depuis 1965 est spectaculaire non seulement dans la majorité de ces pays, mais également dans plusieurs autres, par exemple, la Malaisie, la Colombie, la Turquie et la Thaïlande. Troisièmement, un nombre croissant de pays en développement exportent des biens manufacturés. 15. NOMBRE DE PAYS EN DEVELOPPEMENT DONT LES EXPORTATIONS DE BIENS MANUFACTURES DEPASSENT CERTAINES VALEURS, 1965-75 (Aux prix de 1975) Exportations de biens manufacturés supérieures à 1965 1970 1975 2 milliards de dollars 0 2 9 1 milliard de dollars 3 6 12 500 millions de dollars 7 il 15 200 millions de dollars 12 15 25 100 millions de dollars 18 22 40 Note : Le nombre de pays inscrit dans chaque catégorie est cumulatif. C'est ainsi qu'en 1975, les exportations étaient supérieures à 2 milliards de dollars dans neuf pays, à un milliard de dollars dans trois autres pays, ce qui porte le total à douze pays dans cette dernière catégorie. Deux groupes de pays n'ont pas fait preuve du même dynamisme. Cer- tains des plus anciens exportateurs de biens manufacturés, comme l'Inde, ont accru relativement lentement leurs exportations de sorte que leur part dans le total des exportations de biens manufacturés des pays en développement a diminué sensiblement. La politique d'industrialisation de ces pays misait en effet fortement sur le remplacement des importations, ce qui tendait à décou- rager les exportations. Par ailleurs, les secteurs manufacturiers de la plu- part des pays de l'Afrique subsaharienne sont encore embryonnaires et peu com- plexes et les exportations de biens manufacturés de ces pays se sont accrues beaucoup plus lentement que celles des autres pays en développement. -23 - L'essor des exportations de biens manufacturés a aidé de nombreux pays en développement à diversifier la composition de leurs exportations et à devenir ainsi moins tributaires des produits primaires. L'expansion des exportations de biens manufacturés s'est accompagnée d'une diversification plus poussée qui a permis à ces pays d'exporter moins de textiles et plus de v.tements, de matériel électronique et de machines. De surcroît, les pays en développement ont pu diversifier la composition de leurs exportations de pro- duits primaires : en 1960, près de la moitié d'entre eux se procuraient 50 % ou davantage de leurs recettes totales d'exportation par la vente d'un seul produit, alors qu'en 1975, moins de un cinquième d'entre eux se trouvaient dans cette situation. Parallèlement à la croissance du volume de leurs exportations, les pays en développement ont vu évoluer leurs termes de l'échange et diminuer le pouvoir d'achat de biens importés que leur procuraient leurs recettes d'expor- tation../ Les prix des produits agricoles (en particulier les boissons tropi- cales et les matières premières agricoles) ont baissé au cours des années 50 et des premières années 60 par rapport aux prix des exportations de biens manu- facturés des pays industrialisés. Les prix relatifs des produits minéraux et des métaux ont accusé d'amples fluctuations, sans suivre une tendance nette. Le quadruplement des prix du pétrole en 1973 a nettement amélioré les termes de l'échange des pays exportateurs nets de pétrole, mais il les a rendus plus défavorables pour tous les autres pays en développement. L'effet net de l'en- semble de ces facteurs a été la détérioration des termes de l'échange pour de nombreux pays du tiers monde, non seulement au cours des années 50 mais égale- ment au début des années 70. Cette détérioration a touché plus particulière- ment les pays les plus démunis, qui ont vu s'amenuiser encore les avantages qu'ils tiraient de l'expansion des échanges mondiaux. 3/ L'évolution des termes de l'échange est depuis longtemps l'objet de con- troverses et il est largement admis que les généralisations concernant le déclin à long terme des termes de l'échange prenant comme période de base les premières années 50 peuvent être sources d'erreurs, étant donné que pour les pays en développement les termes de l'échange étaient exception- nellement favorables au cours de ces années, en partie grAce à l'essor des exportations de produits de base associé à la guerre de Corée. - 24 - 16. PAYS EN DEVELOPPEMENT : EVOLUTION DU POUVOIR D'ACHAT DES EXPORTATIONS, 1960-75 (Pourcentage annuel) Evolution des termes Croissance de l'échange du pouvoir d'achat Pays à faible revenu -0,2 0,7 Pays à revenu intermédiaire 1,9 7,0 Flux de capitaux Les flux de capitaux allant vers les pays en développement, à des conditions libérales ou aux conditions du marché, ont joué un r8le vital en ce qu'ils ont complété la capacité d'importation et d'investissement de ces pays. Au cours des 25 années passées, presque tous les pays industrialisés ont lancé des programmes d'aide bilatérale tandis que s'accroissait le volume de l'aide assortie de conditions de plus en plus libérales. Les institutions internatio- nales s'intéressant à divers aspects du développement se sont multipliées, de même que les ressources acheminées par cette voie vers les pays du tiers monde. Toutefois, en dépit de ce renforcement des institutions et de l'ex- pansion rapide des flux d'aide au cours des années 50 et au début des années 60, les transferts de ressources assorties de conditions libérales ont été loin d'atteindre les objectifs visés, de répondre aux besoins et de satisfaire la capacité d'utilisation des bénéficiaires. La première Décennie du dévelop- pement des Nations Unies avait pour objectif le transfert de 1 % du PNB des pays industrialisés sous forme d'aide et d'investissements privés. Par la suite, l'objectif assigné aux seuls flux d'aide a été fixé à 0,7 % du PNB. L'Aide publique au développement (APD) des pays membres du Comité d'aide au développement de l'OCDE, modeste au départ, s'est rapidement accrue au cours des années 50, mais pendant la période 1960-75, son taux de croissance réel n'a été que 1,4 % par an. Exprimés en pourcentage du PNB des pays donateurs, les flux d'aide ont été ramenés en 1975 à moins de la moitié de l'objectif de 0,7 %. Les pays les plus démunis, en particulier les grands pays de l'Asie du Sud, sont ceux qui ont le plus souffert de ce freinage. Les prêts internationaux assortis des conditions du marché, de sources publique et privée, ont évolué de façon tout à fait différente. Ils ont augmenté rapidement à la fin des années 60 et ont connu une expansion spectaculaire après 1973, lorsque les excédents des Etats membres de l'OPEP nnt été orientés vers les pays en développement pour maintenir leurs investis- sements et financer les déficits de leur balance des paiements. -25- Les prêts de sources privées aîant progressé beaucoup plus rapide- ment que ceux de sources publiques, la structure des échéances de la dette des pays en développement s'est détériorée. Les prêts de sources privées, consti- tués de prêts à moyen terme en eurodevises, se sont surtout intensifiés pour les pays à revenu intermédiaire. Quant à l'accès des pays en développement au marché international des obligations, il est resté extrêmement limité. L'investissement privé direct dans les pays en développement pro- gresse au taux annuel d'environ 6,5 % en termes réels depuis 1960 et repré- sente une part importante des entrées totales de capitaux pour de nombreux pays. Toutefois, ces investissements ont été essentiellement consacrés aux industries manufacturières des pays à revenu intermédiaire et à l'exploitation des minéraux. Près de la moitié est allée vers les pays d'Amérique latine. Cette catégorie d'investissement a également été un important instrument de transfert de technologie et a permis d'introduire des techniques de gestion plus modernes. Tourisme et envoi de fonds des émigrés L'une des conséquences de la prospérité croissante des pays indus- trialisés est le développement du tourisme et l'émigration temporaire des travailleurs des pays en développement vers les pays plus avancés, ce qui a gonflé sensiblement les envois de fonds en devises. Les recettes tirées du tourisme ont atteint près de 1 % du revenu global des pays en développement en 1975. Pour certains pays, elles constituent une source importante de revenu et de devises puisqu'elles se chiffraient à plus de 3 % du PNB dans 16 pays en 1975, notamment Egypte, Jamaique, Jordanie, Kenya, Mexique, Maroc, Trinité-et-Tobago et Tunisie. Dans plus de 20 pays, elles dépassent 10 % des recettes tirées des exportations de marchandises. Le flux net des envois de fonds des travailleurs émigrés est à peu près du meme ordre de grandeur que les recettes tirées du tourisme. Le volume des fonds reçus par six grands exportateurs de main-d'oeuvre à destination de l'Europe occidentale (Algérie, Grèce, Maroc, Tunisie, Turquie et Yougoslavie) a atteint le montant estimatif de 5 milliards de dollars en 1975, soit l'équi- valent d'un quart des exportations totales de ces pays. Les envois de fonds à destination des pays qui sont les principaux fournisseurs de main-d'oeuvre pour le Moyen-Orient (Egypte, Jordanie, Inde, Pakistan, Syrie, République arabe du Yémen et République démocratique populaire du Yémen) se sont accrus très rapi- dement ces dernières années. Ils avaient déjà atteint 1,5 milliard de dollars en 1975 et devraient passer à 2,8 milliards de dollars en 1976. Conclusions Face à l'explosion démographique, les progrès substantiels accomplis au cours des 25 années écoulées n'ont été ni suffisamment rapides ni suffisam- ment amples pour réduire le nombre de personnes vivant dans la pauvreté abso- lue, et ce, en dépit de l'arcélération de la croissance, de la modernisation - 26 - des économies et du relèvement du niveau de vie. Or, au cours de cette pé- riode, certaines des possibilités immédiates d'accroître la production ont été épuisées. C'est ainsi qu'une partie de la croissance de l'agriculture dans le passé a reposé sur la mise en valeur de terres encore inutilisées et sur l'exploitation des connaissances techniques accumulées en agriculture. De surcroit, mdme si la tendance à la réduction de la fécondité reste favorable, la population des pays en développement atteindra probablement 3,5 milliards d'Ames en l'an 2000, contre 2,1 milliards en 1975. C'est donc au premier chef l'accélération de la croissance des pays à faible revenu - qui par le passé n'a atteint que la moitié de celle des pays à revenu intermédiaire - qui pourra faire reculer la pauvreté. Ces deux groupes de pays devront maintenir de forts niveaux d'épargne et d'investisse- ment. Or, les ressources qui permettent de parer aux problèmes les plus ur- gents de la pauvreté, de la malnutrition et de la maladie, sont plus rares dans les pays à faible revenu, sans cesse acculés à un choix difficile entre les investissements destinés à accroître la capacité de production future et les dépenses consacrées au relèvement immédiat du niveau de vie. L'expérience passée n'est certes pas un guide infaillible pour l'éla- boration des stratégies de développement qui seront adoptées à l'avenir. Les réussites et les échecs se sont produits dans des cadres physiques, des situa- tions initiales et des environnements politiques très différents. Certaines grandes leçons semblent certes se dégager, mais de nombreuses interactions entre croissance et pauvreté, entre accroissement du revenu et de la popula- tion et entre systèmes de stimulants pour les producteurs et augmentation de la production, restent difficiles à saisir. Encore plus incertaines sont la nature possible et la cadence d'évolution des structures sociales et l'inci- dence de cette mutation sur la production et sur sa distribution. Au vu de l'expansion de leur capacité industrielle, les économies des pays en développement ne peuvent plus être considérées comme de simples fournisseurs de produits primaires. L'essor de l'industrie moderne est allé de pair avec une capacité croissante de concevoir et mettre au point des pro- duits. Les pays du tiers monde constituent désormais un important marché pour les exportations des pays industrialisés. La croissance de ce marché a été entretenue par la possibilité offerte aux pays en développement d'emprunter sur les marchés financiers internationaux et leur capacité d'assurer le ser- vice de leur dette dépend des devises qu'ils tireront de leurs exportations, encore destinées pour l'essentiel aux pays industrialisés. Ces relations structurelles sont tout aussi importantes pour leur avenir que les.mutations qui ont transformé leurs économies. L'expansion rapide des échanges internationaux et des flux de capi- taux est une composante essentielle des progrès appréciables réalisés par les pays en développement. Toutefois, tous ces pays n'en ont pas bénéficié égale- ment. Ceux qui ont opté pour le développement de leurs échanges ont pu exploi- ter les occasions favorables qui s'offraient à eux pour accroltre leurs expor- tations et de plus en plus nombreux sont les pays à revenu intermédiaire qui - 27 - ont pu accéder aux marchés financiers internationaux. Les pays les plus dému- nis, en revanche, qui tirent la totalité ou la majeure partie des capitaux nécessaires à leur progrès de l'Aide publique au développement, se heurtent à de graves difficultés face à la croissance très lente de ces transferts de fonds. Le problème, pour l'avenir, consiste à déterminer si le climat inter- national restera aussi favorable au développement qu'au cours des 25 dernières années. Les chapitres qui suivent analysent les perspectives offertes aux pays du tiers monde, à commencer par un examen des grandes options politiques qui conditionnent l'évolution de l'économie mondiale. - 28 - Chapitre 3 : PROBLEMES DE POLITIQUE INTERNATIONALE L'interdépendance qui caractérise l'économie mondiale n'a rien de nouveau - elle n'a fait que croître depuis des décennies, sinon depuis des siècles; mais peut-être n'a-t-on pas encore pleinment compris jusqu'où va cette interdépendance ni jusqu'où elle ira au cours des dix prochaines années. Le déséquilibre mondial entre l'offre et la demande de produits alimentaires ainsi que l'augmentation du prix du pétrole, survenus depuis quelques années, ont mis en lumière certains de ses aspects les plus spectaculaires et per- mettent d'entrevoir, mieux que précédemment, l'importance du maintien de rela- tions stables dans le commerce de ces produits essentiels. L'interdépendance caractérise cependant bien d'autres aspects des relations internationales. Le développement de la capacité industrielle des pays en développe- ment signifie qu- le bouleversement de l'avantage comparatif international qui débuta dans les pays industrialisés intéresse aujourd'hui un nombre croissant de pays en développement. Ce phénomène est loin d'être achevé. Les migra- tions massives de main-d'oeuvre qui se produisent à l'échelon international et le développement du tourisme ont également contribué à resserrer les liens économiques entre pays industrialisés et pays en développement. On a également assisté à un développement spectaculaire des flux de capitaux accordés aux conditions du marché aux pays du tiers monde. Les opérations internationales des grandes banques commerciales - en tant que fournisseurs de capitaux à moyen terme destinés à être investis dans des pays en développement - ont augmenté dans d'énormes proportions. Certains pays en développement, pourtant en retard sur le plan technologique, ont plus de capitaux qu'ils ne peuvent en investir; d'autres, bien que possédant un secteur industriel moderne tris développé, ont des besoins financiers considé- rables, et doivent empruriter sur les marchés internationaux pour financer leurs investissements et leur croissance économique. A l'heure actuelle, tandis que s'apaisent lentement les remous qui ont agité le monde ces dernières années, l'évolution de l'économie internatio- nale est très incertaine. Le présent chapitre examine les problèmes politiques et l'évolution possible de divers aspects de l'économie internationale, dans la mesure où ils affectent les pays en développement. Il examine également les perspectives de croissance économique des pays industrialisés, le dévelop- pement des pressions qui se manifestent dans ces pays en faveur du protection- nisme et leur incidence sur les exportations des pays en développement, les perspectives relatives à l'alimentation et à l'énergie, et l'évolution probable des transferts de capitaux des pays industrialisés aux pays en développement. - 29 - La croissance des économies développées Pays industrialisés Les pays développés ont acheté près des deux tiers des marchandises exportées par les pays en développement en 1975. La demande d'importations des pays industrialisés étant en relation directe avec la croissance de leur revenu, le taux d'expansion de ces économies a une très grande influence sur les exportations et les perspectives de croissance des pays en développement. La profonde instabilité qui caractérise depuis quelques années la croissance et la situation des paiements extérieurs des grands pays industrialisés incite à la prudence quiconque veut établir des projections concernant les perspec- tives de cette croissance. La plupart des observateurs s'accordent pour esti- mer que la croissance économique de ces pays n'atteindra pas, au cours de la prochaine décpnnie, le niveau de 5 % par an auquel elle s'était maintenue pen- dant les années 60 et au début des années 70, en raison des difficultés qu'ils connaitront encore pour gérer la demande globale et combattre les pressions inflationniszes. Lcs difficultés auxquelles se heurte la reprise d'une crois- sance économique rapide sont aggravées par les changements rapides qui carac- térisent lE déséquilibre d- paiements extérieurs. L'absence d'harmonisation entre les objectifs adoptés par divers pays industrialisés pour leur balance des paie;nents semble infléchir leur politique d'ajustement en faveur de la déflation : la plupart des pays déficitaires ont appliqué des mesures défla- tionnistes et, même dans les pays excédentaires, les mesures expansionnistes ont été loin d'être vigoureuses. Bien que les observateurs concluent à des estimations différentes, il semble raisonnable de supposer que la croissance de l'économie des pays industrialisés sera en moyenne de 4,2 % par an de 1975 à 1985. Compte tenu de la lenteur relative de la croissance enregistrée depuis quelques années, cela suppose que la croissance de l'économie japonaise sera d'environ 6 % par an pendant le reste de cette pért-ode, ce qui compensera la lenteur relative de la croissance de l'économie de l'Italie, du Royaume-Uni et de certains autres pays européens. On pense que le taux de croissance des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la France Gera proche du taux moyen. Les taux de croissance ne pourront être inférieurs à ces projections sans qu'il en résulte un chôniage intolé- rable et un écart entre la croissance de la productivité de la main-d'oeuvre d'une part, les salaires d'autre part, qui se traduirait par une augmentation des coûts unitaires de main-d'oeuvre. 17. PAYS INDUSTRIALISES CROISSANCE DU PRODUIT INTERIEUR BRUT, 1960-85 (Taux de croissance annuel moyen, aux prix de 1975) 1960-70 1970-75 1975-85 Amérique du Nord 4,0 2,4 4,3 Japon - Océanie 9,4 5,0 5, 6 Europe de l'Ouest et du Nord 4,7 2,5 3,5 Ensemble des pays industrialisés 4,9 2,8 4,2 Les relations qui existent entre la croissance, l'inflation, les sa- laires et l'équilibre des paiements extérieurs sont influencées par une gamme étendue de mesures, notamment dans les domaines de la monnaie, des revenus et des échanges, dont l'examen déborderait le cadre du présent rapport. Il con- vient toutefois de souligner à quel point la croissance des pays en développe- ment est sensible aux effets d'une tendance qui se manifeste de plus en plus dans les pays développés : la tentation de recourir au protectionnisme pour atténuer l'incidence d'une récession prolongée sur l'emploi. Cette tendance retarde certains ajustements structurels, d'une application difficile, des- quels dépend la reprise d'une expansion rapide. Dans le cas où la tendance au protectionnisme irait s'amplifiant, il est peu probable que l'expansion économique des pays industrialisés puisse atteindre les niveaux mentionnés dans le présent document. La libéralisation des échanges qui caractérisa les années 60 a eu une influence profonde sur le rythme de croissance des pays industrialisés. Cette influence se manifeste de plusieurs façons. Dans l'industrie, elle favorise une division du travail qui entraine une amélioration des compéter-es et un accroissement de la pro- ductivité de la main-d'oeuvre, tout en encourageant le progrès technologique. Elle permet la diffusion à meilleur compte d'articles manufacturés, augmentant ainsi le pouvoir d'achat réel et réduisant les pressions inflationnistes qui freinent la croissance par le biais des mesures monétaires et financières expansionnistes. Elle stimule enfin la croissance dans les pays en développe- ment, élargissant d'autant les débouchés offerts aux exportations des pays industrialisés. - 31 - Economies à planification centrale La croissance des économies à planification centrale (EPC) n'in- fluence guère celle des pays en développement. Les EPC n'ont absorbé que 5 % environ des exportations des pays en développement en 1975, et 40 % environ de ces exportations sont constituées par des produits alimentaires et des bois- sons. Les échanges entre ces deux groupes de pays ne se sont pas développés aussi rapidement qu'entre pays industrialisé3 et pays en développement, et la majeure partie de ces échanges ne concerne qu'un assez petit nombre de four- nisseurs.!/ La contribution nette des EPC à l'assistance en faveur des pays en développement est faible. Pourtant, la performance économique des EPC peut influencer directe- ment et à plusieurs égards les perspectives économiques des pays en développe- ment. Tout d'abord, si les EPC augmentent leurs exportations de biens manufac- turés à destination des pays industrialisés au même rythme que dans le passé, la tendance au protectionnisme risque de s'aggraver en Europe de l'Ouest. La valeur de leurs exportations de biens manufacturés à destination de l'Europe de l'Ouest est passée de 2,3 milliards de dollars en 1970 à 5,5 milliards en 1975 - augmentation plus lente que celle des exportations de biens manufacturés en provenance de pays en développement, mais dans des catégories de produits stratégiques à peu près identiques. Deuxièmement, les pays à planification centrale empruntent depuis quelques années un volume appréciable de capitaux à des conditions commerciales sur le marché des euromonnaies, et l'on s'attend qu'ils continuent de contracter des emprunts importants sur ce marché. Il peut donc en résulter une diminution des capitaux à moyen et à long termes d'origine extérieure disponibles pour les pays en développement. Troisième- ment, les perspectives d'avenir sont extrêmement floues en ce qui concerne la quantité de produits alimentaires et de combustibles qu'ils auront besoin d'importer et l'incidence de ces importations sur les disponibilités et sur les prix internationaux. Le protectionnisme dans les pays industrialisés Evolutio, recente On constate dans les pays industrialisés une nette augmentation du protectionnisme, et de fu',tes pressions s'exercent en faveur de son intensifi- cation. Ces pressions résultent en partie de la faiblesse persistante de la croissance dans ces pays et de la gravité du chomage qu'elle entraine. Elles résultent aussi, en partie, du fait que la croissance des exportations des pays 1/ Seuls huit pays en développement ont envoyé plus de 15 % de leurs exporta- tions dans des EPC en 1976. Ce sont l'Afghanistan, l'Egypte, le Ghana, le Mali, le Pérou, la République arabe du Yémen, la Syrie et la Yougoslavie. -32 - en développement s'est concentrée sur un petit nombre de catégories de pro- duits manufacturés. Les mesures protectionnistes se sont accompagnées de la mise en place d'une gamme étendue de dispositifs tels que les "dispositions harmonieuses de commercialisation" et de nouveaux contingentements, la fixa- tion de prix-planchers pour les importations de certains produits tels que l'acier et les produits agricoles, l'imposition de nouvelles limitations "volontaires" sur les exportations, l'imposition de "droits compensatoires", les obstacles administratifs à l'égard des importations, les subventions ac- cordées aux industries nationales pour maintenir les niveaux de production supérieurs à ce que justifie la demande. Certains proposent l'institution d'un controle sur la répartition des marchés à l'échelon régional ou mondial, et l'extension du protectionnisme à une gamme étendue de produits. Toutes les mesures ci-dessus nuisent aux exportations des pays en développement : les restrictions quantitatives et les accords pour le partage des marchés limitent directement leurs ventes dans les pays industrialisés, et les subventions ac- cordées aux industries faibles ont, indirectement, le même effet. Bien que les exportations des pays en développement aient continué d'augmenter rapidement pendant toute l'année 1977, certaines mesures récemment adoptées, affectant le climat des échanges, ont manifestement pour effet de les contrarier. Ces mesures revêtent deux aspects principaux à l'égard des pays en développement : l'imposition de restrictions de plus en plus graves et la naissance d'un climat qui. incite un nombre grandissant de producteurs à demander une protection qu'ils ont de plus en plus de chances d'obtenir. Il est impossible de prévoir comment, quand et dans quelle mesure les pressions protectionnistes actuelles seront suivies d'effet ou se calmeront, mais la situation actuelle et l'incertitude qui en résulte pour l'avenir des exporta- tions sont très préoccupantes. Les restrictions imposées aux exportations de vêtements et de tex- tiles en provenance de pays en développement sont fondées sur un système de contingents bilatéraux, comprenant un contingent pour chaque groupe de produits textiles en provenance d'un pays exportateur particulier et à destination d'un pays importateur donné, régi à l'échelon international par les règlements et procédures de l'Accord Multi-Fibres (AMF). L'AMF remonte à 1973, et a été ré- cemment prorogé jusqu'en 1981. Ses dispositions visant à protéger les expor- tateurs ont été affaiblies et, depuis quelques années, des contingents plus restrictifs ont été imposés. C'est ainsi que les nouveaux contingents imposés par la Communauté économique européenne ne se bornent pas à limiter la crois- sance des importations mais, en fait, réduisent ces dernières. Pour trois principaux fournisseurs (la République de Chine, la République de Corée et Hong Kong), les contingents imposés pour 1978 sont bien inférieurs au volume des échanges réalisés en 1976 dans plusieurs grandes catégories de produits. Pour tous les exportateurs réellement ou potentiellement importants, les pers- pectives de développement des exportations sont considérablement réduites par des contingents qui ne progressent que lentement par rapport au niveau des échanges passés, généralement à raison de 0,5 à 4 % par an, au lieu des 6 % par an considérés précédemment comme normaux. Les nouveaux accords établissent 33 également des "niveaux de déclenchement" peu élevés, qui reviennent à imposer de nouveaux contingents dont l'effet sera de limiter les possibilités de diver- sification des exportations. De nouvelles mesures de contingentement ayant un effet restrictif ont été également imposées par d'autres pays importateurs tels que l'Australie, le Canada, la Norvège et la Suède. Quant aux Etats-Unis, leurs nouveaux accords bilatéraux prévoient le maintien des contingents de leurs principaux fournisseurs au même niveau en 1978 qu'en 1977. Les impor- tations ont, dans le passé, progressé à un rythme plus rapide que celui qui avait été fixé et ce décalage se poursuivra peut-être à l'avenir; toutefois, les mesures récemment prises sont plus restrictives que les dispositions anté- rieures et dans le secteur des textiles et de l'habillement, elles limiteront la croissance des exportations, non seulement en provenance des principaux ex- portateurs, mais aussi bien des pays en développement plus petits, plus pauvres et moins avancés, où les textiles constituent généralement une fraction impor- tante des exportations de produits manufacturés. Des contingents ont été également imposés sur d'autres catégories de produits intéressant les pays en développement, et l'on peut craindre qu'ils soient suivis par d'autres. Depuis quelques années, les importations de chaus- sures ont fait l'objet de nouvelles restrictions quantitatives de la part de pays tels que l'Australie, le Canada, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Suède, tandis qu'étaient maintenues les restrictions quantitatives exis- tantes, par exemple au Japon. La Communauté économique européenne envisage l'imposition de contingents par tous les pays du Marché commun. La Communauté et les Etats-Unis ont introduit des mesures spéciales destinées à protéger leur sidérurgie, mettant de ce fait en difficulté les pays en développement qui commencent à devenir exportateurs. Les importations de récepteurs de télévi- sion en provenance de la République de Chine et de la République de Corée sont contingentées au Royaume-Uni, et sont menacées du même sort dans d'autres pays, dont les Etats-Unis. Pour ce qui est de l'industrie des constructions navales, dans laquelle les pays en développement deviennent de plus en plus compétitifs, certains iays industrialisés prennent des mesures spéciales afin de soutenir leurs propres entreprises. Les producteurs des pays industrialisés demandent avec de plus en plus d'insistance que soit protégée une gamme étendue de pro- duits divers, allant de ceux de la pétrochimie aux pneus et aux chambres à air de bicyclette. Dans les domaines de l'agriculture et des produits alimen- taires, les obstacles qui freinent le plus gravement la croissance des expor- tations des pays en développement semblent frapper la viande de boeuf, le sucre, les légumes, le tabac et les céréales, ainsi que divers types de con- serves alimentaires. La réduction systématique de ces obstacles demeure l'un des princi- paux points en suspens des négociations multilatérales sur les échanges, et l'un de ceux qui revêt le plus d'importance pour le tiers monde. Outre les restrictions directes, un grand nombre de mesures diverses peuvent avoir un effet discriminatoire sur les exportations des pays en déve- loppement, même lorsque, à l'origine, tel n'avait pas été leur but. On peut citer à titre d'exemple les normes industrielles, les règlements sanitaires, - 34 - les exigences concernant l'emballage des marchandises, les méthodes d'évalua- tion utilisées par les douanes, les procédures administratives d'admission, les règles concernant la passation des marchés de l'Etat et les subventions accordées à la production nationale. La complexité des procédures d'entrée des importations suffit à elle seule à décourager bien des exportateurs des pays en développement, surtout ceux qui sont nouveau venus sur le marché ou qui n'utilisent pas les services de commercialisation de firmes transnatio- nales. La codification des règlements, l'introduction de critères explirites Pour leur application et l'octroi de délais raisonnables permettant aux four- nisseurs étrangers de s'y habituer seraient autant d'éléments souhaitables d'un système d'échanges dont les pays industrialisés profiteraient tout autant que les pays en développement. Les restrictions de plus en plus nombreuses qui entravent les échanges aggravent l'incertitude qui plane sur l'avenir. Dans un climat qui semble favorable à un regain de protectionnisme, il se peut même que les pros- testations qu'émettent les producteurs des pays industrialisés à l'égard du développement des importations dissuadent les bailleurs de fonds d'investir dans des pays en développement. Les pays dont la croissance repose sur le dé- veloppement des exportations ajusteront en baisse les plans d'expansion de leurs industries exportatrices et réduiront les investissements qui leur sont associés; les pays qui ne sont pas encore de grands exportateurs hésiteront davantage à s'engager sur une voie conduisant à long terme à modifier le cadre de leur politique et à encourager la croissance des exportations. Incidences du protectionnisme sur les pays industrialisés Décourageant le développement des échanges, les mesures protection- nistes bouleversent la division de plus en plus nette du travail qui, depuis 25 ans, est l'un des principaux facteurs de la croissance des pays industria- lisés. Retardant les changements structurels, il retarde d'autant le transfert de la main-d'oeuvre des industries traditionnelles où la productivité est faible, telles que les textiles, l'habillement et la chaussure, vers des in- dustries où la productivité est plus élevée, telles que l'industrie mécanique et l'industrie chimique. Dans les pays industrialisés, les coûts de main- d'oeuvre des industries appartenant à ce dernier groupe augmenteront donc plus rapidement que ce ne serait le cas si la main-d'oeuvre était plus mobile, et l'expansion économique s'en ressentira. Les importations provenant de fournisseurs étrangers produisant à bas prix peuvent avoir un effet très bénéfique sur les prix, en réduisant les pressions inflationnistes et en facilitant la régulation de la demande. Par exemple, dans les deux catégories de produits que les Etats-Unis importent en grande partie de pays en développement, les prix ont augmenté beaucoup plus lentement que ceux des autres biens : au cours de la période 1970-76, les prix de gros des vêtements n'ont en effet augmenté que de 26 %, tandis que les autres prix de gros augmentaient de 66 %. Au cours de la même période, le prix du matériel électronique de consommation courante a diminué de 2,5 %. -35- Les restrictions frappant les importations en provenance de pays en développe- ment se traduiront inévitablement par des pressions à la hausse sur les prix dans les pays industrialisés, compliquant ainsi le problème déjà difficile que cause la persistance de l'inflation. Certains prétendent que, pour éviter l'aggravaticn du chômage résul- tant de l'augmentation des importations en provenance des pays en développe- ment, ce n'est pas payer trop cher que d'accepter une réduction de la crois- sance et une accélération de l'inflation. Cette proposition n'est nullement convaincante, et cela pour un certain nombre de raisons. Dans l'ensemble, la gravité du chômage est beaucoup plus fonction du taux de croissance de l'en- semble de l'économie que du volume des importations en provenance de pays en développement. Deuxièmement, les emplois qu'il est possible de préserver en adoptant des mesures protectionnistes à l'encontre des exportations des pays en développement seront perdus dans les industries qui exportent leurs produc- tions vers ces pays. On a souvent tendance à sous-estimer le nombre d'emplois perdus de cette façon, mais il est important et va croissant. Il ressort d'une étude détaillée, effectuée dans la République fédérale d'Allemagne, que dans le cas d'une croissance équilibrée des exportations et des importations, le nombre d'emplois perdus dans les industries auxquelles les importations font concurrence était compensé en totalité par l'augmentation du nombre d'emplois dans les industries exportatrices. En outre, si les recettes d'exportation des pays en développement diminuent, l'incidence de cette diminution sur leur croissance économique et sur leur propension à importer se répercutera sur les pays industrialisée dans lesquels l'emploi en subira les conséquences. Les biens manufacturés constituent, dans les pays en développement, la catégorie de biens dont l'ex- portation vers les pays industrialisés augmente le plus rapidement (en termes réels) et toute restriction apportée à leur croissance affectera l'aptitude des pays en développement à soutenir leur croissance économique et à assurer le service de leur dette. Il ne fait aucun doute que cette situation se tra- duirait par une diminution des exportations des pays industrialisés à destina- tion des pays en développement. On méconnaît trop souvent l'ampleur du marché que les pays en déve- loppement constituent pour les exportations, notamment pour celles des pays in- dustrialisés. Le montant total des exportations des pays industrialisés a été, en 1975, de l'ordre de 550 milliards de dollars, dont un quart pour les pays en développement. Sur le total de leurs exportations de biens manufacturés, 30 % ont été à destination de pays en développement. Pour les Etats-Unis et le Japon, ce pourcentage a été encore plus élevé (34 % et 45 % respectivement). Non seulement ces débouchés ont-ils une grande importance pour les industries de transformation des pays industrialisés, mais encore ont-ils constitué l'un des éléments les plus dynamiques de la demande dans la période de récession que nous venons de traverser, car les pays en développement ont pu maintenir le volume de leurs importations en recourant davantage à l'emprunt. S'ils n'avaient pas pu le faire, les problèmes que pose aux économies développées la régulation de la demande auraient été encore plus difficiles à résoudre. - 36 - L'énorme différence d'ampleur caractérisant les courants d'échanges de biens manufacturés qui se font dans les deux sens mérite enfin d'être sou- lignée : la valeur des exportations des pays industrialisés à destination des pays en développement a été d'environ 123 milliards de dollars en 1975; celle du flux inverse n'a été que de 26 milliards. La tendance protectionniste à limiter les importations en provenance des pays en développement va donc à l'encontre de son propre but, car elle risque de compromettre un courant d'ex- portation beaucoup plus important dans la direction inverse. Ces considérations d'ordre général sont importantes, car elles don- nent une idée des coûts et des avantages nets du protectionnisme pour l'en- semble de l'économie. Elles ne peuvent évidemment pas éliminer les préoccupa- tions que l'on peut éprouver au sujet de certains secteurs de l'économie ou de certaines régions où des ajustements pourront être nécessaires. Pourtant, même à l'échelon sectoriel, l'effet des importations sur l'emploi est faible quand on le compare à celui d'autres facteurs, et notamment à celui de la tech- nologie et de l'évolution de la demande, qui sont les moteurs de l'évolution des structures et de la croissance de l'économie. Il ressort d'un certain nombre d'études que, dans une industrie donnée, le nombre d'emplois perdus du fait de la concurrence des produits importés est généralement beaucoup plus faible que celui des suppressions d'emplois résultant d'une évolution techno- logique qui augmente la productivité de la main-d'oeuvre. Une autre étude ef- fectuée en Allemagne montre que, pour l'ensemble de l'industrie manufacturière et pour la période 1962-1975, l'augmentation de la productivité a déplacé en Allemagne 48 fois plus d'ouvriers que n'en ont déplacé les importations en provenance de pays en développement. Même dans l'industrie du vêtement, où les importations en provenance du tiers monde ont augmenté rapidement tandis que la technologie restait relativement stable, cette proportion a été supé- rieure à trois contre un. A l'exclusion de certains groupes de produits très étroitement défi- nis, l'augmentation des importations en provenance de pays en développement ne représente qu'un très faible pourcentage de l'offre dans les pays importateurs. Même pour le secteur du vêtement, qui a le plus contribué à la croissance des exportations des pays en développement et pour lequel le niveau de pénétration dans les pays industrialisés est déjà élevé, on estime à 7 % seulement, le pourcentage de la consommation aux Etats-Unis de vêtements d'origine imoor- tée en 1976, contre 3 % en 1970. Pour l'ensemble constitué par les textiles et l'habillement, ce pourcentage a été de 4 % aux Etats-Unis en 1974, contre 8 % environ en Allemagne, 6 % au Royaume-Uni, 5 % au Canada, 4 % au Japon et 2 % en France. On voit donc que ces importations n ont qu'une modeste inci- dence sur la structure industrielle des pays importateurs. Leur incidence sur la structure de l'emploi est encore plus faible, du fait que plusieurs indus- tries peuvent faire appel aux mêmes métiers. Aussi faible que puisse être, aux niveaux global et sectoriel, l'incidence nette d'une augmentation des importations sur l'emploi, ce problème risque d'être grave au niveau de l'entreprise pour les produits qui nécessitent une main-d'oeuvre très importante et qui font appel à des technologies stables -37- - autant de facteurs qui avantagent les pays en dévelopement où la main- d'oeuvre est peu coûteuse et d'une compétence modérée. Ce sont les entre- prises qui emploient de la main-d'oeuvre banale et où la productivité n'augmente pas rapidement, qui auront le plus de difficultés à soutenir la concurrence. En raison de la rigidité des salaires, les coûts unitaires de main-d'oeuvre deviennent trop élevés dans ces entreprises pour que leur pro- duction puisse soutenir la concurrence des produits importés, ou même celle d'autres entreprises plus efficaces de la même industrie. Ce sont toutefois des mesures spéciales qui s'imposent en pareil cas pour que le processus d'ajustement puisse s'effectuer sans à-coup, et non pas des mesures protec- tionnistes de caractère général qui font obstacle aux ajustements nécessaires. Les efforts que déploient actuellement les pays industrialisés pour faciliter les ajustements structurels sont trop limités. Actuellement, ils visent souvent à soutenir les industries les plus touchées, au lieu de recycler les travailleurs et de fournir des stimulants économiques visant à encourager le transfert vers d'autres secteurs de la main-d'oeuvre et du capital. Bien rares sont de surcroît les pays où l'on commence à s'intéresser aux ajustements qui seront nécessaires à l'avenir, tandis que continuera d'évoluer l'économie internationale et que se développera l'aptitude des pays en développement à exporter des biens manufacturés. Seule une bonne planification permettra de réduire les frictions in- tenses dont s'accompagne le processus d'ajustement, de faire profiter pleine- ment pays importateurs et pays exportateurs des avantages réciproques des échanges et de lever certaines des incertitudes qui planent sur les plans d'investissement des pays en développement. Si le maintien de la croissance des échanges internationaux profite à tous les pays, il en est de même des pro- grès réalisés dans l'ajustement aux déplacements de l'avantage comparatif à l'échelon international. Il serait souhaitable que les mesures prises par les pays industrialisés pour protéger leurs industries fassent l'objet d'une sur- veillance multilatérale appropriée, visant à prévenir tout recours excessif au protectionnisme, qu'elles permettent une croissance raisonnable des importa- tions concurrentes, et qu'elles s'accompagnent d'une politique visant à recy- cler le capital et la main-d'oeuvre vers d'autres industries que n'affectera pas la concurrence, pour que les mesures de sauvegarde puissent être éliminées en temps opportun. Incidences du protectionnisme sur les pays en développement La mesure dans laquelle la politique protectionniste des pays indus- trialisés affectera la croissance des exportations de biens manufacturés par les pays en développement dépendra en partie de la rigueur avec laquelle seront appliqués les contingents négociés entre les divers pays. Par exemple, alors que l'Accord Multi-Fibres comportait à l'origine des clauses prévoyant que les exportations de produits textiles des pays en développement augmenteraient, en volume, à raison de 6 % par an, la croissance réelle a été bien supérieure à - 38 - ce chiffre jusqu'en 1976. Il est peu probable, pour de multiples raisons, que cette performance se répète : le sentiment protectionniste est devenu plus fort, les accords bilatéraux en vigueur couvrent maintenant une gamme plus étendue de produits et prévoient des taux de croissance moins élevés, et bon nombre de gains que permet le relèvement de la qualité (et du prix) de cer- tains produits ont été déjà utilisés. La rapidité avec laquelle pourront croitre les exportations couvertes par cet accord au cours des dix années à venir dépendra autant de la façon dont seront appliqués les contingents ac- tuels que des mesures qui seront prises lorsque l'accord viendra à expiration. La mesure dans laquelle le protectionnisme qui se manifeste aux Etats-Unis et en Europe est en réalité dirigé contre les produits en provenance du Japon influera profondément sur les exportations des pays en développement. Certains pays du tiers monde suivent l'exemple du Japon, et développent les exportations de leurs industries de main-d'oeuvre, à mesure que ce pays se dé- sintéresse de ces dernières en raison de l'augmentation des charges salariales. L'ampleur du développement de leurs exportations dépendra de la vigueur avec laquelle le Japon poursuivra son recyclage en faveur de l'exportation de pro- duits plus raffinés et de la mesure dans laquelle les pressions protection- nistes seront modérées par l'adoption, au Japon, d'une attitude plus libérale en faveur des importations. Si le développement des exportations d'automo- biles, de matériel électronique perfectionné et de machines-outils se heurte à une forte résistance revêtant la forme de mesures protectionnistes, il est probable que ce pays sera moins tenté d'abandonner la part qui est encore la sienne des exportations des catégories de produits qu'il fabrique actuellement. Le même argument s'applique aux changements d'orientation de pays en dévelop- pement parvenus à des stades différents de raffinement en matière d'industria- lisation. C'est ainsi que la République de Corée et la République de Chine ne pourront réduire leurs exportations de vêtements et de chaussures que lors- qu'elles auront pu développer suffisamment leurs productions d'articles métal- liques et d'appareils électroniques d'usage courant. On ne peut donc affirmer que les mesures protectionnistes visant à freiner la croissance des importations de textiles et de vêtements dans des pays industrialisés n'affectent que les pays qui sont actuellement les princi- paux exportateurs de ces produits. En réalité, ces mesures risquent fort d'affecter au premier chef des pays dont les exportations de biens manufactu- rés commencent à peine à revêtir une certaine importance. La meilleure façon de comprendre les effets directs et indirects du protectionnisme consiste à classer les pays en développement selon la nature de leurs exportations de biens manufacturés. Ces pays peuvent en effet se classer comme suit : - Les trois pi-ncipaux pays d'Extrême-Orient exportateurs de vête- ments et de textiles, la République de Chine, Hong Kong et la République de Corée, qui à eux trois exportent plus d'un tiers des biens manufacturés produits dans les pays en développement, et plus des trois cinquièmes de leurs exportations de vêtements à destina- tion des pays industrialisés. Les textiles représentont encore un pourcentage important de leurs exportations : en 1976, il a été de 44 % pour Hong Kong, de .% pour la République de Corée et de 28 % pour la République de Chine. Toutefois, les biens manufa,turés qu'ils exportent sont déjà très divers, et comprennent une propor- tion de plus en plus forte de produits techniques complexes. L'im- position de restrictions sévères sur leurs exportations de vêtements et de textiles freinera la croissance de ces pays, mais il est pro- bable qu'ils redoubleront d'efforts pour développer leur production de machines-outils et pour diversifier leurs exportations. Le déve- loppement de leur industrie et de leurs ressources humaines est suf- fisamment avancé pour qu'ils parviennent, à long terme, à compenser pour une large part les effets des mesures protectionnistes sur leurs exportations de textiles et de vêtements. Autres pays en développement dont l'industrialisation est relative- ment avancée. Ce sont les pays tels que l'Argentine, le Brésil, la Grèce, l'Inde, Israël, le Mexique, Singapour, l'Espagne et la Yougoslavie, qui exportent une gamme plus étendue de biens manufactu- rés dans des pays industrialisés ou en développement. Les textiles et les vêtements occupent une place moins importante dans leurs ex- portations à destination des pays industrialisés et, dans certains d'entre eux, le climat politique est défavorable à la pleine exploi- tation du potentiel exportateur. C'est pourquoi, indépendamment de son effet direct sur la demande de biens exportés, l'aggravation du protectionnisme dans les pays industrialisés risque de ne pas inciter les pays de ce groupe à promouvoir leurs exportations afin d'amélio- rer leurs perspectives de croissance. - Pays commençant à bien exporter des articles manufacturés (par exemple la Colombie, la Malaisie, le Maroc, le Pakistan, les Philippines, la Thaïlande et la Turquie). Il est probable que les perspectives de croissance de ces pays subiront durement le contrecoup de l'aggrava- tion du protectionnisme dans les secteurs des textiles et des vête- ments. Le système de contingentement appliqué à ces produits est tellement complexe que, ne serait-ce que pour utiliser pleinement les contingents, il faut un dynamisme, une souplesse et des capaci- tés d'adaptation dont bon nombre de ces pays n'ont pas fait preuve jusqu'à présent. Leur situation est en outre fréquemment compli- quée par la réglementation pesante et restrictive qui régit leurs importations. Economies se trouvant à un niveau peu élevé de développement indus- triel, n'exportant qu'un faible volume de biens manufacturés compo- sés principalement de produits agricoles traités. La croissance de leurs exportations de biens manufacturés est surtout limitée par leur faible niveau de développement industriel et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Toutefois, certains de ces pays tels que - 40 le Bangladesh, l'Indonésie et Sri Lanka sont déjà affectés par les contingentements imposés à leurs exportations de produits textiles. Bon nombre d'autres pays appartenant à cette catégorie ont conclu des accords préférentiels avec la Communauté européenne et sont de ce fait moins affectés, mais la plupart d'entre eux sont menacés d'avoir à restreindre leurs exportations de textiles et de vêtements, si les pressions actuelles persistent. L'exposé qui précède s'est attaché aux conséquences de l'aggravation du protectionnisme dans les pays industrialisés, mais les raisons pour les- quelles le protectionnisme porte en lui, à long terme, le germe de sa perte, s'appliquent à la généralité des cas. Mêmes dans les pays en développement, le protectionnisme n'est pas rare. Il peut se justifier pour bon nombre d'entre eux, et notamment pour ceux qui sont encore au stade initial de leur industrialisation; par contre, pour ceux qui sont déjà bien engagés sur la voie du développement, les aspects négatifs de la protection industrielle sur l'efficacité et la croissance deviennent de plus en plus manifestes. Ces pays connaltront eux aussi des problèmes d'ajustement pour augmenter leur compéti- tivité et pour diversifier leurs exportations. En outre, ce sont eux qui ont le plus d'intérêt à éviter l'adoption d'un système d'échanges de plus en plus restrictif. Le maintien des avantages que présente la libéralisation des échanges exige la coopération de tous. Cette coopération serait encore plus efficace si les pays en développement participaient, plus activement que dans le passé, aux négociations commerciales multilatérales et aux efforts visant à éliminer les obstacles qui s'opposent au développement des échanges. Le commerce des produits primaires (à l'exclusion des combustibles) Les produits primaires occupent, dans les échanges des pays en déve- loppement, une place très différente de celle des biens manufacturés. Un tiers environ des exportations de produits primaires (à l'exclusion des combustibles) proviennent de pays en développement, alors que ces derniers n'assurent qu'un dixième environ des exportations de biens manufacturés. Cinquante pour cent environ des exportations de produits primaires (à l'exclusion des combustibles) provenant de pays en développement sont constituées de marchandises que ne pro- duisent pas les pays industrialisés. La part des pays en développement dans le commerce mondial des produits primaires (à l'exclusion des combustibles) est toutefois en voie de diminution. De 68 % en 1960 elle est en effet tombée à 34 % en 1976, tandis que leur part des exportations de biens manufacturés est en voie d'augmentation, étant passée de 14 à 26 % au cours de la même période. En ce qui concerne les produits primaires, le problème de l'accès aux marchés est également différent. Pour les produits primaires non- agricoles, les droits de douane sont peu élevés ou inexistants et, en général, il n'existe pas d'obstacles non tarifaires. Comme on l'a souligné dans la sec- tion précédente, les mesures protectionnistes à l'égard des importations de produits agricoles ne sont pas une nouveauté. Assez rares sont les pays qui - 41 - ont adopté une politique de libre échange pour les produits agricoles comme pour les biens manufacturés et, les années passant, on n'a pas fait grand- chose pour réduire ces obstacles. Ces derniers étant en relation étroite avec la politique des prix pratiquée par les divers pays et avec les programmes de soutien des prix agricoles, on peut s'attendre qu'ils soient les plus diffi- ciles à éliminer. La demande de produits primaires augmente beaucoup moins rapidement que celle de biens manufacturés et, pour certains d'entre eux, la production mondiale dépasse nettement la demande. En général, la demande d'importations de produits primaires émanant des pays industrialisés augmente à peu près au même rythme que le revenu de ces derniers, tandis que la croissance des importations de biens manufacturés est deux fois plus rapide. En raison de la lenteur de la croissance de la demande, de l'importance du protectionnisme à l'encontre des importations agricoles et du fait que les pays en développement assurent déjà une large part des exportations mondiales de produits primaires, il leur est extrêmement difficile d'accroltre leurs exportations de cette catégorie de biens. Mis à part la question de l'accès aux marchés, les principales pré- occupations des pays de production primaire sont les fluctuations des cours des produits de base et des recettes qu'ils tirent de leurs exportations. Le moins ardu, et probablement le plus important de ces problèmes, est celui de la stabilité des recettes. Il est impossible à des pays détenant des réserves de change de faire face individuellement à des fluctuations importantes de leurs recettes d'exportation, et ces fluctuations risquent de bouleverser leurs plans d'investissement et leur croissance économique. C'est pour tenter de résoudre ce problème qu'a été créé le Mécanisme de financement compensa- toire du Fonds Monétaire International et le programme Stabex figurant dans la Convention de Lomé. Bien que d'un volume plus modeste, les fonds prévus par le programme Stabex sont assortis de conditions très favorables, puisqu'ils sont accordés sous forme de dons aux pays les plus pauvres et décaissés rapi- dement. Diverses améliorations ont été apportées à ces mécanismes depuis quelques années, et d'autres améliorations sont à l'étude. Il serait souhai- table d'allonger la liste des produits couverts par ces divers mécanismes et d'instituer des prêts à plus long terme destinés aux ajustements structurels nécessités par les fluctuations à moyen t rme des cours des produits primaires. L'instabilité des cours est un problème commun à tous les produits primaires; il est inhérent à toute situation où l'offre et la demande ne sont pas sensibles aux variations à court terme des prix. Comme l'indique le Ta- bleau 18, des produits constituant un tiers environ des exportations de pro- duits primaires des pays en développement (à l'exclusion des combustibles) sont sujets à des fluctuations pouvant dépasser 10 % d'une année à l'autre. L'instabilité des cours affecte les consommateurs aussi bien que les exporta- teurs. Lorsqu'il s'agit en particulier de produits pour lesquels existent des produits synthétiques de substitution, comme c'est le cas pour le jute, le si- sal, le coton et le caoutchouc, les fluctuations excessives des cours risquent d'inciter les consommateurs à rechercher des produits de substitution, et il en résulte un déclin à long terme de la demande. Si les fluctuations des cours mondiaux influent sur les prix à la production dans le pays exportateur, elles - 42 - risquent de provoquer des cycles coûteux dans le domaine de l'investissement et de l'offre. Les conséquences de cette instabilité sont difficiles à mesu- rer, mais risquent d'être graves pour les pays dans lesquels les exportations de produits primaires jouent un rôle important - et qui ont fréquemment besoin d'importer beaucoup et ont difficilement accès au crédit. 18. PRODUITS PRIMAIRES CLASSES PAR DEGRE D'INSTABILITE DES PRIX Indice d'instabilité/a 0 - 5 5 - 10 10 - 15 Plus de 15 Thé 1,3 Café 6,5 Sucre 13,9 Cuivre 5,0 Bananes 1,2 Coton 4,0 Caoutchouc 3,5 Cacao 2,6 Minerai de fer 3,6 Minerai de Zinc 0,7 Mais 2,3 phosphate 2,6 Farine de Bois d'oeuvre 2,2 Riz 1,6 poisson 0,5 Tabac 1,9 Huile de Copra 0,4 Etain 1,7 palme 1,4 Sisal 0,2 Oranges 1,4 Boeuf 0,7 Farine de soja 0,8 Laine 0,6 Bauxite 0,7 Huile de Minerai de coco 0,5 manganèse 0,6 Huile Blé 0,6 d'arachide 0,4 Graines de sorgho 0,5 Plomb 0,4 Arachide 0,5 Citrons 0,2 Jute 0,2 Total 2,5 27,5 25,8 9,4 Note Les chiffres figurant en regard de chaque produit indiquent la part de ce produit dans le total des exportations de produits primaires (à l'exclusion des combustibles) en 1975. /a Cet indice est fondé sur une moyenne mobile des prix de cinq années, pour la période 1955-76. Il mesure l'écart moyen en pourcentage du prix annuel par rapport à la moyenne mobile de cinq ans. Il ne tient pas compte des fluctuations des prix à court terme. - 43 - Les fluctuations des prix sont cependant difficiles à modérer, coime le démontrent les multiples tentatives visant à la conclusion et à l'applica- tion d'accords entre exportateurs et importateurs. Ce problème fait l'objet d'études attentives et des propositions spécifiques, visant à réduire l'ampli- tude des fluctuations des cours, font actuellement l'objet d'un examen actif de la part de diverses instances internationales. L'éneigie : perspectives d'avenir Depuis l'augmentation du prix du pétrole en 1973, l'énergie constitue un poste important des importations de marchandises des pays en développement et le prix du pétrole aura une profonde influence sur la balance des paiements de ces pays. Le prix futur de l'énergie dépendra au premier chef de l'évolution de l'offre, des efforts déployés par les pays industrialisés et les pays en développement pour développer leur potentiel de production et de l'intensifi- cation des efforts visant à économiser l'énergie dans les pays industrialisés. Les projections figurant dans le Tableau 19 donnent une idée d'ensemble des tendances de la production et de la consommation, dans l'hypothèse où les cours du pétrole resteront inchangés, en termes réels. - 44 - 19. PRODUCTION ET CONSOMMATION D'ENERGIE PRIMAIRE, 1965-85 Millions de barils par jour Taux de croissance Equivalent pétrole annuel moyen (pourcentage) 1975 1965-75 1975-85 Produc- Consom- Produc- Consom- Produc- Consom- tion mation tion mation tion mation Pays en développement /a 24,7 15,4 6,3 7,1 4,9 6,2 (non membres de l'OPEP) (9,1) (13,3) (6,1) (6,9) (8,6) (5,9) Pays industrialisés 45,8 65,8 2,4 3,6 3,2 3,5 Economies à planification centrale 38,0 36,0 5,2 5,2 4,1 4,4 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 13,6 0,5 7,9 10,8 5,4 8,8 Total 122,1 117,7 Note : Dans le présent document, le terme "énergie primaire" recouvre le char- bon et le lignite, le pétrole brut, le gaz naturel et le gaz naturel liquéfié, l'électricité d'origine hydraulique et nucléaire, exprimés en barils par jour d'équivalent pétrole. /a Comme dans le reste du présent rapport, seuls les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à excédent de capitaux sont exclus du groupe des pays en développement. La production et la consommation des autres membres de l'OPEP, l'Algérie, l'Equateur, le Gabon, l'Indonésie, l'Iran, l'Irak, le Nigéria et le Venezuela sont donc comprises dans celles des pays en développement. Parmi les principales caractéristiques de ces tendances, il faut citer l'autonomie de plus en plus marquée des pays d'Europe de l'Ouest (notam- ment en raison de l'augmentation de la production de pétrole en mer du Nord) et l'importance grandissante de l'énergie d'origine nucléaire, qui couvrira probablement près de 6 % de la consommation tûtale d'énergie des pays indus.- trialisés d'ici à 1985. Dans les pays en développement, l'industrialisation s'accompagne d'une augmentation rapide de leur consommation d'énergie. Il est probable que la production d'énergie des pays en développement autres que les pays membres de l'OPEP augmentera plus rapidement qu'elle ne l'a fait depuis quelques an- nées. A cet égard, le potentiel appréciable de production de pétrole de certains pays qui, à l'heure actuelle, n'en exportent pas, mérite d'être souligné. - 45 - L'augmentation des cours du pétrole constitue un puissant stimulant à de nouvelles prospections et à la mise en valeur des ressources nationales de combustible des pays en développement. A supposer que les plans fondés sur les résultats de ces prospections seront exécutés comme prévu, les projections indiquent que la production de produits pétroliers des pays en développement non membres de l'OPEP devrait plus que doubler entre 1976 et 1985, et passer de 3,7 millions à 8,3 millions de barils par jour. *n prévoit en effet une augmentation importante de la production du Bewl, de l'Egypte, de l'Inde et du Mexique, et une augmentation moindre, mais cependant appréciable, dans bien d'autres pays tels que l'Angola, le Congo, la Malaisie, le Pakistan et le Zaire. Trente à quarante pays, qui à l'heure actuelle ne produisent pas de pétrole, ont néanmoins le potentiel d'en produire de façon rentable, et de réduire ainsi leur dépendance à l'égard des importations de combustible.i/ Cependant, la plupart de ces pays sont dépourvus des techniciens et des res- sources financières nécessaires pour mettre ce potentiel en valeur, ou ne savent comment se procurer ces ressources à l'étranger à des conditions qui soient à la fois intéressantes pour les pays fournisseurs et compatibles avec les intérêts et les objectifs des pays bénéficiaires. En dépit de la grande importance qu'ils revêtent sur le plan national, les gisements que possèdent certains de ces pays sont trop petits pour intéresser les compagnies pétro- lières internationales. Nombreux sont les pays tels que l'Indonésie, la Malaisie, le Mexique et les pays de l'Asie du Sud où le potentiel d'augmentation de la production de gaz naturel est important. Son exploitation commerciale nécessitera cepen- dant d'importants investissements, tant en ce qui concerne les installations de traitement que les moyens de transport. La mesure dans laquelle ces pays pourront exploiter ce potentiel dépendra des progrès de la technologie des procédés de substitution et des possibilités d'exportation au cours des dix années à venir. Les plans actuels prévoient une accélération de la croissance de la production de charbon des pays en développement, qui passerait de 1,5 % par an vers la fin des années 60 et le début des années 70, à 5,6 % par an jusqu'en 1985. Les réserves connues de charbon sont concentrées dans un petit nombre de pays. On prévoit que la Colombie, l'Inde, le Mexique, le Mozambique et le Viet Nam augmenteront de façon très substantielle leur production de charbon; certains d'entre eux semblent bien placés pour exporter du charbon de cokerie et de la houille de chaudière. 2/ Dans la plupart des pays en développement importateurs de pétrole on es- time que les coûts de production sont compris entre 3 et 6 dollars le baril, aux prix de 1975. Ce chiffre soutient favorablement la comparai- son avec le prix actuel du pétrole importé et avec les coûts de produc- tion en Alaska et dans la mer du Nord. - 46 - L'exécution des plans visant à développer la production d'électri- cité primaire a été également accélérée, et l'on prévoit actuellement que la capacité de production augmentera au rythme de 10 % par an, contre 8 % par an au début des années 70. Les pays où d'importants projets hydro-électrique& sont en cours de réalisation sont l'Argentine, le Brésil, le Pakistan et la Turquie; d'autres projets sont en cours d'exécutiron en Amérique centrale, en Inde et en Yougoslavie. Le Népal et bon nombre de pays africains ont d'excel- lentes ressources hydro-électriques qui, vu le niveau actuel de la demande nationale, ne pourraient toutefois être exploitées de façon rentable qu'à l'échelon régional. Or, jusqu'à présent, les efforts dans ce sens sont restés insignifiants. Selon les projections, la capacité de production d'énergie d'origine nucléaire devrait augmenter très rapidement, et passer de 1,1 mil- liard de watts d'électricité en 1975, à 16,5 milliards de watts en 1985. La majeure partie de cette expansion aura lieu dans des pays tels que le Brésil, la République de Chine et la République de Corée où les possibilités de pro- duction d'énergie électrique d'origine hydraulique et fossile ne sont pas loin d'être pleinement exploitées. Pour que la production d'énergie des pays en développement corres- ponde aux projections, une action concertée devra être menée sur plusieurs fronts : premièrement, il faudra fournir à ces pays l'assistance technique nécessaire pour qu'ils puissent se doter d'institutions capables de planifier et de mettre à exécution des programmes intégrés de développement de l'énergie; deuxièmement, diverses mesures devront être prises, notamment par les pays en développement, pour que s'établisse un climat favorable aux investissements, de nature à attirer vers le secteur de l'énergie les capitaux et les techni- ciens nationaux et étrangers et à garantir que les investissements se révèlent non seulement rentables mais sûrs; et troisièmement, l'assistance technique et financière des institutions internationales de financement devra faire l'objet d'une relance substantielle, qui aidera les pays intéressés à mobili- ser les capitaux nécessaires auprès de diverses sources publiques et privées. Les caractéristiques particulières de la prospection et de l'exploitation des gisements pétroliers nécessitent une coopération très étroite entre les orga- nismes officiels et privés pour que cet objectif soit atteint. Les années passant, les produits pétroliers et le gaz naturel de- viendront inévitablement plus coûteux, à mesure que la production se déplacera vers de, sites de plus en plus difficiles d'accès. Bien que les estimations relativeas à l'offre et à la demande soient marquées de profondes divergences, les experts s'accordent pour reconnaitre que l'augmentation des coOts de pro- duction et celle de la demande se traduiront par une augmentation du cours du pétrole vers le milieu de la prochaine décennie, à moins que ne soient rapide- ment entrepris des investissements visant à augmenter l'offre mondiale d'éner- gie, comme on l'a indiqué ci-dessus. A long terme, le maintien de l'équilibre entre l'offre et la demande nécessitera une intensification des activités de recherche et de développement d'autres sources d'énergie. Les pays en déve- loppement doivent être assurés d'avoir régulièrement accès aux résultats de ces recherches, pour être en mesure d'en profiter et de participer dès que possible à leur adaptation aux conditions locales. Les recherches entreprises - 47 - à l'échelon international devraient porter sur l'utilisation de sources potentiellement peu coûteuses et abondantes, telles que l'énergie solaire, les bio-gaz, les combustibles provenant des déchets de la foresterie et de l'agriculture, et de sources décentralisées d'énergie telles que moulins à vent et petites unités hydro-électriques qui peuvent convenir tout particu- lièrement aux pays en développement, notamment lorsqu'il s'agira d'améliorer le ravitaillement en énergie des régions rurales. L'alimentation dans le monde Depuis une vingtaine d'années, l'augmentation de la production ali- mentaire des pays en développement n'a pas suivi l'augmentation de la demande résultant de l'accroissement démographique et de la hausse des revenus. Les familles les moins aisées consacrent à leur alimentation une fraction impor- tante de l'augmentation de leur revenu. Ainsi, alors que les pays en dévelop- pement subvenaient presque à leurs besoins alimentaires au cours des années 50, ils importaient déjà de 15 à 20 millions de tonnes d'aliments de base en 1970, dont la moitié sous la forme d'assistance alimentaire. Bien que les dernières années aient été marquées dans les pays pauvres par de bonnes récoltes qui ont permis d'éviter l'apparition de pénuries à l'échelle mondiale, le problème consistant à maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande deviendra sans aucun doute plus aigu au cours des dix prochaines années. A supposer que la production d'aliments de base continuera d'augmen- ter à un taux comparable à celui de l'accroissement démographique, et que la consommation par personne augmentera un peu plus lentement que précédemment, on estime que d'ici à 1985 la production totale des pays en développement sera inférieure à leurs besoins d'environ 45 millions de tonnes. A l'exclusion de l'Amérique latine qui, d'après les projections, devrait dans l'ensemble être légèrement excédentaire, les autres régions en développement auraient besoin d'importer 11 % environ de leur consommation. Les chiffres figurant au Ta- bleau 20 ne sont que des estimations et peuvent comporter une marge d'erreur considérable. En outre, ils ne tiennent pas compte du fait que la production de céréales vivrières peut augmenter plus rapidement. Quoi qu'il en soit, les pays en développement seront presque certainement obligés d'acheter aux pays industrialisés de grandes quantités de céréales vivrières, ce qui ne manquera pas de leur poser de graves problèmes. - 48 - 20. PAYS EN DEVELOPPEMENT : BALANCE DES PRINCIPAUX PRODUITS ALIMENTAIRES, 1975 ET 1985 Déficit en 1955 (estimations) Déficit en 1985 (projections) En millions En pourcentage En millions En pourcentage de tonnes de la consommation de tonnes de la consommation Asie 9 4,5 20 7,2 Afrique du Nord/ Moyen-Orient 10 15,9 15 19,8 Afrique au sud du Sahara 2 3,7 14 16,8 Amérique latine - - -4 -3,7 Ensemble des pays en déve- loppement 21 5,0 45 8,0 Note : Sont considérés comme principaux produits alimentaires, le riz non dé- cortiqué, le blé, le mais, le sorgho, le mil, l'avoine, l'orge, le seigle, les céréales diverses, les plantes à tubercules, les légumi- neuses et les arachides. - Négligeable. Source : Washington, International Food Policy Research Institute, 1977 - Research Report No. 3, p. 44. La première conséquence sera une augmentation du prix relatif des céréales vivrières - aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement. A l'exclusion de quelques-uns de ces derniers, les futurs excédents exportables de céréales vivrières proviendront en majeure partie du Canada et des Etats-Unis. Bien que ces pays aient la possibilité de répondre à la demande, l'augmentation de production qui serait nécessaire ne pourra avoir lieu qu'au prix d'une augmentation des coOts marginaux, qui se reflé- tera dans les prix. L'augmentation du volume et du prix des importations de produits alimentaires provoquera une ponction sur les réserves de change d'un certain nombre de pays en développement. Certains pays où la production de céréales vivrières est déficitaire, tels que la République de Corée, l'Iran et le Mexique, n'éprouveront probablement pas de difficultés à financer les importa- tions dont ils auront besoin. Par contre, dans la plupart des autres pays, et - 49 - notamment dans les pays à faible revenu, l'accroissement de la demande de céréales entraînera de graves pressions sur la balance des paiements. Cette demande, résultant de déficits alimentaires en milieu urbain, devra être sa- tisfaite d'urgence par des prélèvements sur les réserves de change, au même titre que le service de la dette et les importations de biens intermédiaires. Si la production nationale d'aliments ne s'intensifie pas très rapidement, ce qui suppose des modifications radicales de la politique agricole de la plu- part des pays, l'aptitude de ces derniers à importer des biens d'équipement s'en trouvera compromise, et leur croissance économique en pàtira. Mdme s'ils s'efforcent d'accroître leur production, les pays à faible revenu auront be- soin d'une aide alimentaire accrue, ou d'autres formes d'aide libérale destinée à des achats d'aliments. La concentration d'excédents exportables dans un petit nombre de pays contribue à l'instabilité des cours de céréales vivrières, non seulement parce que l'offre globale est sensible aux conditions météorologiques et à la politique suivie par ces pays dans le domaine de la production, mais également parce qu'elle limite les possibilités d'augmenter ou de diminuer rapidement l'offre mondiale, en cas de modification de la demande. L'importance de ce problème vient de ce que certains grands pays, qu'il s'agisse de pays en déve- loppement ou de pays à planification centrale, ont besoin d'importer pour com- penser les fluctuations de leur offre intérieure. La demande d'importations peut varier considérablement d'une année à l'autre, même si ces importations ne représentent qu'une faible fraction de la consommation annuelle des pays concernés. Si elle n'est pas contenue, l'instabilité des prix risque de dé- stabiliser l'offre, contribuant de ce fait aux aléas du marché et à la montée des cours d'un produit primaire essentiel. Les incidences politiques de cet état de choses ont été longuement débattues dans diverses enceintes internationales. On s'accorde à reconnaître la nécessité d'un certain nombre de mesures. Premièrement, les pays en déve- loppement devraient redoubler d'efforts pour augmenter leur production alimen- taire, et bénéficier à cette fin de l'assistance technique et financière de la communauté internationale. Ces efforts revetiront une importance capitale dans les pays à faible revenu, qui sont les moins capables d'acheter des ali- ments à des conditions commerciales, et dans lesquels la malnutrition est étroitement associée à la faiblesse du pouvoir d'achat des milieux les plus pauvres. Deuxièmement, en raison de la probabilité d'un regain d'instabilité sur les marchés internationaux des céréales, les pays en développement de- vraient augmenter leurs stocks régulateurs. Dans les nombreux pays qui mettent à exécution des programmes de subvention des produits alimentaires, les stocks régulateurs nationaux revêtent une importance particulière car ils contribuent à stabiliser le coût de ces programmes. Troisièmement, il conviendrait de constituer un stock international de céréales vivrières, destiné à compléter l'offre en cas de crise. Bien que le principe de la constitution d'un tel stock ait été accepté, de profondes divergences de vues subsistent quant à son importance, sa composition, son em- placement, sa gestion et son financement. Quatrièmement, il importe de mettre - 50 - en place un mécanisme permettant d'intensifier l'envoi aux pays à faible revenu de produits alimentaires à des conditions libérales, afin de leur permettre d'importer les quantités nécessaires. L'existence d'un stock international serait d'une certaine utilité pour ces pays. En période de pénurie mondiale, il faudrqit également que les exportateurs de céréales résistent à la tenta- tion d'accroître leurs ventes à des conditions commerciales, au détriment des ventes à des conditions libérales. En cas de mauvaises récoltes généralisées, les pays à faible revenu sont les moins capables de dégager les devises sup- plémentaires nécessaires pour acheter des céréales aux conditions du marché. L'accès aux capitaux extérieurs Les principales questions concernant les flux à moyen et à long termes, de capitaux à destination des pays en développement sont les incerti- tudes relatives aux taux de croissance des prêts provenant de sources privées, et notamment des banques commerciales, au taux d'expansion des prêts multila- téraux accordés aux conditions du marché, et à la prise des mesures nécessaires pour intensifier le flux des capitaux accordés à des conditions libérales. Capitaux aux conditions du marché Lorsque l'on se fonde sur les hypothèses énoncées au chapitre sui- vant, on estime que le volume des décaissements nets de capitaux extérieurs à moyen et à long termes, accordés aux conditions du marché, dont les pays en développement auront besoin au cours des années à venir, augmenturi à raison de près de 5 % par an, en termes réels, au cours de la période 1975-1985, soit d'environ 12 % par an en valeur absolue, en supposant que le taux annuel d'in- flation sera proche de 7 %. Au cours de la période 1970-75, près de 90 % de l'augmentation des décaissements nets de capitaux de cette nature ont été le fait de sources privées de financement. Même dans l'hypothèse d'une crois- sance équilibrée des flux de capitaux d'origine publique et privée, le montant annuel net des prêts d'origine privée, accordés aux pays en développement, de- vrait augmenter d'environ 12 % par an, en valeur absolue, au cours de la pé- riode 1975-85. Les pays en développement pourraient s'accommoder de ce taux d'expansion, car leur aptitude à assurer le service de leur dette s'améliore d'année en année, mais il n'est nullement certain que les prêts d'origine pri- vée augmenteront aussi rapidement qu'il serait nécessaire. - 51 - 21. EMPRUNTS A MOYEN ET A LONG TERMES AUX CONDITIONS DU MARCHE, 1970-85 (En milliards de dollars courants) Décaissements nets Encours de la dette 1970 1975 1985 1970 1975 1985 De sources privées 4,7 21,7 67,6 17,3 90,6 358,3 APD, multilatérale comprise 1,3 3,4 10,6 13,7 25,7 109,8 Total 6,0 25,1 78,2 31,0 116,3 468,1 Note : Aux prix de 1975 10,0 25,1 40,1 51,4 116,3 239,9 Un taux nominal de croissance de 12 % serait nettement inférieur au taux des dernières années. De 1971 à 1976, le montant net des prêts accordés par les banques commerciales aux pays en développement a augmenté très rapi- dement : on estime que le total net des prêts accordés par des institutions financières privées à des gouvernements et des prêts accordés au secteur privé avec la garantie de l'Etat a augmenté d'environ 50 % par an. Après cette croissance explosive, il semble qu'il y ait eu un certain ralentissement en 1977, mais le taux d'augmentation de l'encours des prêts signalé par les banques est encore élevé. Cette croissance rapide n'est pas allée sans quelques problèmes. Tout d'abord, la grosse majorité des nouveaux prêts a été accordée à une douzaine de pays en développement. Il en est résulté une augmentation abrupte du service de leur dette, et les prêteurs se montrent particulièrement sen- sibles à la situation de ces pays. Des problèmes de dette dans l'un quelconque de ces pays pourraient très facilement avoir des répercussions sur l'attitude des bailleurs de fonds à l'égard de tous les pays en développement. Bien qu'il découle d'un certain nombre d'études qu'il n'y ait pas à craindre que les pays en développement en général soient incapables de faire face au ser- vice de leur dette, tel ou tel pays peut se heurter à des problèmes de liqui- dité pour des raisons qui ne dépendront pas toujours de sa volonté. Le déve- loppement des ressources du Fonds Monétaire International permettrait de faire face plus facilement à des crises de liquidité de ce genre. - 52 - Le deuxième problème est le risque d'instabilité résultant de la croissance rapide - que font prévoir les projections - des décaissements bruts effectués par les banques commerciales. Ce problème découle en grande partie de la durée assez courte des prêts accordés par ces banques; le montant des échéances est de ce fait fort élevé et doit être financé au moyen d'emprunts bruts supplémentaires. C'est ainsi que pour la période 1975-1985, les projec- tions de l'accroissement des décaissements bruts.sont près de trois fois supé- rieures à celles de l'accroissement des décaissements nets. L'amélioration des conditions d'accès aux marchés des obligations à long terme et de l'équi- libre entre les prêts provenant de sources privées et publiques, ainsi que toutes mesures ayant pour effet d'allonger la durée moyenne des prêts, contri- buerait à réduire progressivement l'instabilité de la structure des prêts. La mesure dans laquelle les banques augmenteront leurs prêts aux pays en développement au cours des prochaines années dépendra enfin des capi- taux dont elles disposeront et du maintien d'un climat favorable à la poursuite des opérations de prêts en faveur des pays en développement. Une fraction im- portante des nouveaux prêts accordés depuis quelques années aux pays du tiers monde a été le fait d'un assez petit nombre de banques. Bien plus de la moi- tié de l'encours des prêts octroyés à ces pays a été accordée par une tren- taine de grandes banques. Même si des préoccupations relatives aux ressources en capital incitaient certaines de ces banques à freiner le développement de leurs opérations de prêts, d'autres investisseurs privés, qu'il s'agisse ou non de banques, profiteraient de cette occasion pour augmenter leur part des flux de capitaux à destination du tiers monde. De tout temps, les grandes banques d'affaires américaines ont été les principaux bailleurs de fonds des pays en développement. Depuis quelques années, les banques européennes (notamment les banques allemandes) et japonaises ont considérablement élargi leurs opérations de prêts aux pays en développement, et semblent être en mesure de les élargir beaucoup plus. On a également assisté à un accroissement sensible des ventes d'obligations effectuées sur les marchés internationaux par un petit nombre de pays en développement. La diversification des bailleurs de fonds permettrait aux pays en développement de compter sur un apport plus stable de capitaux à des condi- tions commerciales. Toutefois, la diversification des emprunteurs, imposée par certaines dispositions réglementaires, risque de menacer sérieusement les flux futurs de capitaux en provenance des banques commerciales. A cet égard, la modification des dispositions réglementaires pourrait soulever de graves problèmes. Ce qui est à craindre, c'est que les mesures réglementaires visant à assurer la stabilité des banques des pays industrialisés provoquent involon- tairement des modifications abruptes du montant des capitaux disponibles à tel ou tel pays en développement, déclenchant ainsi une crise du service de la dette que les mesures réglementaires visent précisément à éviter. Les pays en développement ne sont jamais certains de pouvoir con- tracter des emprunts auprès de sources privées, et la durée de ces emprunts est généralement trop courte. Il n'en est donc que plus important d'intensi- fier les flux de capitaux en provenance des institutions financières multila- térales et des organismes publics de crédit à l'exportation. Au cours de la -53- période 1970-7' les flux bruts de capitaux accordés par ces organismes aux conditions du irché ont augmenté à raison de 8,5 ' par an en termes réels. Leur taux futu2 de croissance dépendra de l'augmentation du capital de ces institutions. Des propositions dans ce sens sont en cours d'étude, mais nécessitent des mesures législatives dont le résultat est encore incertain. Aide publique au développement Pour les pays à faible revenu et pour les plus pauvres des pays à revenu intermédiaire, l'aptitude à assurer le service de la dette est encore limitée, et ces pays ont encore besoin d'une Aide publique au développement (APD), assortie de conditions extrêmement libérales. Comme l'indique le Ta- bleau 22, les flux annuels nets d'APD provenant des pays industrialisés membres du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE devraient, d'après les pro- jections, passer de 13,6 milliards de dollars en 1975 à 43,6 milliards de dol- lars en 1985, ce qui correspond à une augmentation en termes réels de 5 % par an. Exprimée en pourcentage du PNB des pays donateurs, cette augmentation est faiole, car ce pourcentage ne passera que de 0,36 à 0,39 A par an au cours de la même période. Toutefois, aussi modeste soit-elle, elle marquera un renver- sement important des tendances précédentes. Il ne sera pas facile d'y parvenir si les trois principaux donateurs - les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne - n'augmentent pas considérablement et sans délai leurs engagements. Or, les déclarations officielles faites dans ces trois pays en faveur d'une intensifi- cation de l'effort d'assistance ne sont pas encore passées dans les faits. - 54 - 22. FLUX NETS D'APD PAR CATEGORIE DE DONATEURS, 1965-85 En milliards de Taux annuel moyen de dollars courants croissance réelle 1965 1975 1985 1965-75 1975-85 Pays membres du CAD de l'OCDE 6,8 13,6 43,6 3,3 5,1 Pays membres de l'OPEP - 5,5 13,2 .. 2,1 Total 6,8 19,1 56,8 6,9 4,3 Note Flux provenant du CAD, en pourcentage du PNB des donateurs 0,34 0,36 0,39 Note : Les flux d'APD mentionnés dans ce tableau comprennent les contributions aux institutions multilatérales et la valeur de l'assistance technique. - Négligeable. Non disponible. Source Indicateurs du Développement dans le Monde, Tableau 12. On assiste depuis quelques années à un phénomène très encourageant, à savoir l'augmentation sensible de l'élément de subvention de l'APD accordée par les pays membres du CAD. Plusieurs de ces pays accordent maintenant aux pays les plus pauvres des dons au lieu de prêts. L'utilité de l'APD pourrait cependant être accrue de bien d'autres façons. La plus importante serait le déliement de l'aide, car près de la moitié de l'assistance provenant des pays du CAD est encore subordonnée à des achats dans le pays donateur. Du fait de l'augmentation du prix des produits pétroliers, certains exportateurs de pétrole sont devenus une source importante d'APD, contribuant plus de 2 % de leur PNB. Les projections des flux en provenance de ces pays indiquent que les décaissements continueront d'augmenter pour atteindre 13,2 milliards de dollars en 1985, contre 5,5 milliards (chiffre estimatif) en 1975, malgré le déclin prévu de l'excédent de la balance des paiements des pays exportateurs de pétrole à excédent de capitaux au cours de la même période. Depuis quelques années, on a pu constater un élargissement de la répartition des flux d'APD en provenance des pays membres de l'DPEP, la pro- portion de l'assistance accordée à des pays non arabes allant grandissant. -55 - Chapitre 4 : PERSPECTIVES DE CROISSANCE ET D'ATTENUATION DE LA PAUVRETE Compte tenu de la très grande incertitude qui entoure la façon dont les problèmes de politique générale abordés dans le chapitre précédent seront résolus, il est périlleux de se risquer à des projections de la croissance économique. Néanmoins, il convient de circonscrire l'examen des problèmes relatifs au développement et la portée des mesures requises; c'est à cet effet, et non pour prédire l'avenir, que nous présentons les projections ci-dessous. Des progrès pourront être réalisés dans les pays en développement à trois conditions. Il faut i) maintenir la croissance des revenus à un taux élevé, ii) modifier le profil actuel de la croissance de façon à augmenter la productivité et les reveinus des groupes de population les plus défavorisés et iii) faciliter l'accès dus pauvres aux services publics essentiels. Une croissance économique rapide est essentielle non seulement pour contrebalancer l'accroissement démographique et fournir des emplois productifs à une population active de plus en plus nombreuse, mais aussi pour accroitre l'épargne, qui alimente les investissements. L'augmentation du taux de crois- sance économique a une importance capitale dans le cadre du processus continu de modernisation, de renforcement des institutions, de développement de l'éducation et de formation de cadres et de techniciens. C'est par ce biais que sont obtenues les ressources nécessaires à l'amélioration du niveau de vie et des services publics. Toutefois, il arrive souvent, dans la plupart des pays, que les pauvres ne bénéficient pas de la croissance. En effet, bon nombre d'entre eux ne sont associés à l'économie de marché organisée que par des liens ténus; ils ont un patrimoine productif insignifiant, une instruction limitée et sont fréquemment en mauvaise santé; en outre, leur capacité d'épargne et d'investis- sement est réduite de par leurs faibles revenus. Le taux d'accroissement démographique étant souvent très élevé parmi les pauvres, leur patrimoine pro- ductif est éparpillé. Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faut donc modifier le schéma actuel de la croissance afin d'augmenter la producti- vité des déshérités; à cette fin, il existe deux possibilités : la première consiste à accroître la productivité de ceux oui ont accès à des actifs pro- ductifs tels que des terres, même s'ils n'en sont que locataires; la seconde à développer les possibilités d'emploi aussi bien dans les régions rurales que dans les régions urbaines, notamment en encourageant l'application de méthodes de production nécessitant une main-d'oeuvre plus abondante. L'impor- tance relative de ces deux méthodes variera selon les pays. Cependant, il faut admettre, dans l'ensemble, que le problème de l'emploi dans les pays en développement n'est pas un chômage à long terme dans le sens habituel de ce mot mais une absence de possibilités d'emploi rémunérateur, de sorte que de longues heures de dur labeur ne sont que peu lucratives. Il ne suffit donc pas d'accélérer la création d'emplois dans le secteur industriel moderne; encore faut-il augmenter la productivité dans les petites entreprises. - 56 - Les pauvres souffrent non seulement de la faiblesse de leurs revenus mais aussi de l'insuffisance d'accès à des services publics essentiels à leur santé et à leur productivité. Bon nombre de ces services (hygiène, adduction d'eau) ne pouvant être achetés avec des fonds privés, toute politique visant à atténuer la pauvreté devra comporter un vaste programme public destiné à élargir l'accès à ces services. Les perspectives en matière de croissance économique font l'objet de la section suivante du présent chapitre. Les projections de croissance du revenu dans divers groupes de pays ont été établies à partir d'un modèle quantitatif mondial, sur la base de diverses hypothèses relatives aux échanges et aux flux de capitaux et compatibles avec l'évaluation de la situation internationale exposée au Chapitre 3. Un modèle aussi global n'est applicable qu'à l'analyse de quelques facteurs influençant fortement la croissanice, tels que l'augmentation de la capacité d'investissement et d'importation. D'autres facteurs importants, tels que l'efficacité avec laquelle les ressources sont utilisées, les mesures institutionnelles visant à stimuler la productivité agricole, et l'interaction de la courbe démographique et des possibilités de croissance, qui ne peuvent être envisagés que d'un point de vue qualitatif dans un contexte économique précis, sont abordés dans les chapitres suivants consacrés aux problèmes et aux perspectives de développement dans les pays à faible revenu d'Asie, d'Afrique subsaharienne et dans les pays à revenu intermédiaire. Après avoir examiné les perspectives de croissance globale, nous avons envisagé les conséquences possibles sur le plan de l'atténuation de la pauvreté, les projections ayant été établies par extrapolation à partir des constatations qui ont été faites sur la relation entre la croissance globale et la répartition des revenus. La dernière partie du chapitre traite de l'application de mesures directes visant à atténuer la malnutrition et à amé- liorer l'accès des pauvres aux services publics essentiels. Projections de croissance pour le moyen terme On trouvera dans le Tableau 23 une comparaison entre les taux de croissance du revenu projetés et les taux de croissance obtenus par le passé. Le taux de croissance global pour l'ensemble des pays en développement devrait rester à peu près stationnaire par rapport à ces dernières années; la croissance des pays à faible revenu devrait s'accélérer. - 57 - 23. CROISSANCE DU PRODUIT INTERIEUR BRUT, 1960-85 (Taux de croissance annuel moyen, aux prix de 1975) 1960-70 1970-75 1975-85 Pays d'Asie à faible revenu 2,4 3,9 5,1 Pays d'Afrique à faible revenu 4,3 2,8 4,1 Pays à revenu intermédiaire 6,3 6,4 5,9 Ensemble des pays en développement 5,5 5,9 5,7 Pays industrialisés 4,9 2,8 4,2 Economies à planification centrale 628 6,4 5,1 L'accélération projetée de la croissance économique dans les pays à faible revenu repose sur l'hypothèse que leur production agricole peut être sensiblement améliorée. Les chances d'une telle accélération et ses effets sur le plan de la politique générale font l'objet des deux prochains chapitres consacrés aux pays d'Asie et d'Afrique subsaharienne à faible revenu. L'avenir s'annonce incertain pour le commerce et les flux de capitaux, ce qui posera de grave problèmes aux pays à revenu intermédiaire et qui devrait freiner la crois- sance de ces pays. Certains grands pays à revenu intermédiaire doivent assurer le service d'une dette volumineuse, à la suite de l'augmentation rapide des emprunts extérieurs qu'ils ont contractés ces dernières années. Il est essen- tiel qu'ils maintiennent un climat de stabilité favorable aux flux de capitaux commerciaux pour éviter de graves problèmes de balance des paiements et unc forte baisse de la croissance économique. Les principaux aspects de la rééva- luation de leur stratégie du développement à laquelle ces pays doivent procéder pour faire face à l'incertitude de la conjoncture internationale sont examinés au Chapitre 7. Epargne et investissements Pour que les taux de croissance projetés soient atteints il faudrait que l'épargne interne soit élevée. Les pays à faible revenu, qui ont besoin d'accroître sensiblement le rythme de leur épargne, devront redoubler d'ef- forts en vue de mobiliser les ressources nationales, ce qui implique une réforme du régime fiscal, une politique des prix plus réaliste pour les produits et - 58 - les services du secteur public, une limitation des dépenses publiques ordi- naires et une stimulation de l'épargne privée. L'aupmentation des investisse- ments dans les pays à faible revenu dépendra de la capacité de ces pays à accroître l'épargne intérieure : on s'attend à une baisse de la contribution faite par les apports nets de capitaux étrangers par rapport aux pourcentages exceptionnellement élevés enregistrés ces dernières années. Les pays à revenu intermédiaire devraient conserver un taux d'épargne élevé; mais ces pays étant dans l'obligation de limiter leurs emprunts extérieurs afin de maintenir le volume de leur dette extérieure à un niveau raisonnable, la part des apports nets de capitaux étrangers diminuera et, de ce fait, leurs investissements devraient progresser plus lentement que leur revenu. 24. PAYS EN DEVELOPPEMENT : TAUX D'INVESTISSEMENT ET D'EPARGNE, 1975 ET 1985 (Pourcentages du produit intérieur brut, aux prix de 1975) Apports nets Investissement Epargne inté- de capitaux intérieur brut rieure brute étrangers 1975 1985 1975 1985 1975 1985 Pays d'Asie à faible revenu 19,2 22,5 16,7 20,5 2,5 2,0 Pays d'Afrique à faible revenu 18,4 19,1 8,4 11,4 10,0 7,7 Pays à revenu intermédiaire 26,4 24,4 22,1 21,8 4,3 2,6 Ensemble des pays en déve- loppement 25,2 24,1 21,0 21,5 4,2 2,6 Exportations Selon les projections, les exportations des pys en développement devraient progresser de la façon indiquée au Tableau 25. Les exportations déterminent au premier chef le montant des devises dont un pays dispose car elles influent à la fois sur les recettes commerciales directes et sur l'accès du pays aux marchés internationaux des capitaux. La croissance des pays à re- venu intermédiaire, qui sont fortement tributaires des capitaux disponibles sur ces marchés, sera donc liée à un accroissement des exportations et essentielle- ment des exportations d'articles manufacturés. Des recettes d'exportation - 59- inférieures aux projections compliqueraient la tâche de ces pays du point de vue de la gestion de la dette et compromettraient leur solvabilité. Il s'en- suivrait une baisse des investissements et un ralentissement de la croissance. 25. PAYS EN DEVELOPPEMENT : CROISSANCE DES EXPORTATIONS ENTRE 1960 ET 1985 (En pourcentages, aux prix de 1975) Augmentation des Taux de Ventilation par exportations: croissance catégorie de ventilation par annuel moyen produits catégorie de produits 1960-75 1975-85 1975 1960-75 1975-85 Aliments et boissons 2,8 3,0 21 13 9 Produits agri- coles non alimentaires 2,6 3,4 6 3 3 Minéraux non combustibles et métaux 4,8 5,8 7 6 6 Combustibles et énergie 6,2 3,4 40 42 18 Articles manu- facturés 12,3 12,2 26 36 64 Total marchandis;s 5,9 6,4 100 100 100 Ces projections de croissance ont été établies sur la base du main- tien du prix du pétrole à son niveau actuel en valeur réelle. Bien que l'on prévoie un fort accroissement de la capacité de production d'énergie de cer- tains pays qui ne sont pas actuellement de grands exportateurs de pétrole, la plus grande partie de la production supplémentaire disponible sera consommée dans le pays producteur. Comme le montre le Tableau 25, les exportationL de - 60 - combustibles en provenance des pays en développement (à l'exclusion des prin- cipaux pays exportateurs de pétrole à excédent de capitaux) devraient pro- gresser beaucoup plus lentement qu'au cours des 15 dernières années. Les exportations de céréales vivrières en provenance des pays en développement devraient progresser moins vite qu'auparavant par suite de la croissance rapide de la demande interne provoquée par l'augmentation de la population et des revenus., Compte tenu des perspectives favorables qu'offrent les marchés du bois, du caoutchouc et de la bauxite, les pays en développement devraient à l'avenir occuper une place plus importante dans le commerce mon- dial des produits primaires autres que les céréales vivrières. Les biens manufacturés qui, d'après les projections, progresseront d'environ 12 % par an, devraient constituer l'élément moteur de la croissance des exportations des pays en développement. Tandis que la part des pays en développement dans le commerce mondial des marchandises restera à peu près la même, leur part des exportations de biens manufacturés devrait s'accroître, passant de 9 % à environ 13 % du total. Les pays industrialisés devraient acquérir une part de plus en plus forte des biens manufacturés qu'ils importent auprès de pays en développement, mais le pourcentage de ces importations par rapport à l'ensemble des biens manufacturés qu'ils consommeront restera extrêmement faible. Si les barrières commerciales restent, pour l'essentiel, telles qu'elles sont maintenant, les exportations de biens manufacturés en provenance des pays en développement devraient augmenter plus lentement qu'entre 1970 et 1975 et représenter une plus petite fraction de la consommation supplémentaire des pays industrialisés, tombant à 2,7 % du marché en 1985. 26. PART REPRESENTEE PAR LES EXPORTATIONS DE BIENS MANUFACTURES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SUR LES MARCHES DES PAYS INDUSTRIALISES, 1960-85 (En pourcentages) Part de la croissance du marché 1960 1970 1975 1985 1960-70 1970-75 1975-85 Part des importations 5,9 5,8 8,9 13,6 5,8 18,6 17,5 Part de la consommation 0,4 0,7 1,2 2,7 1,0 7,1 5,4 - 61 - La croissance des exportations de biens manufacturés et la composi- tion par pays de ces exportations ont évolué d'une façon si dynamique et si im- prévisible au cours des dix dernières années que les chiffres projetés ne peu- vent être considérés que comme des indications. Cependant, il est utile d'examiner les possibilités d'accroltre les exportations dans chaque catégorie de biens manufacturés et d'identifier certains des problèmes qui doivent être surmontés pour tirer parti de ces possibilités. Nous avons commencé par faire des hypothèses sur la croissance des exportations de textiles, de vêtements, de produits chimiques, d'acier et d'articles manufacturés divers; nous avons ensuite examiné les chances d'aboutir au niveau de croissance qui serait néces- saire dans la catégorie qui a le plus progressé par le passé, à savoir celle des machines et du matériel de transport. Si l'on part de l'hypothèse que les contingents actuels continueront d'être appliqués assez strictement jusqu'en 1985, on obtient une augmentation annuelle du volume des exportations de 4 % pour les vêtements et de 3,5 % pour les textiles. Nous avons aussi supposé que la qualité de ces produits serait quelque peu améliorée, de sorte que leur taux d'augmentation annuelle réelle devrait être respectivement de 5,5 % et de 4,5 %. On a appliqué ces taux de croissance aux exportations de 1976, qui étaient supérieures d'environ 30 % à celles de 1975, pour obtenir les taux de croissance projetés des exporta- tions de vêtements et de textiles pour 1975-85 indiqués au Tableau 27. L'augmentation des exportations dans ces catégories pourrait être légèrement supérieure si l'application des contingents imposés aux importations était quelque peu assouplie. 27. PAYS EN DEVELOPPEMENT : CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS MANUFACTURES, 1970-85 (Taux de croissance annuel moyen, aux prix de 1975) 1970-75 1975-85 Vêtements 20,3 8,3 Textiles 17,8 6,2 Produits chimiques 16,5 13,0 Fer et acier 10,7 14,5 Machines et matériel de transport 20,3 17,3 Divers 10,2 10,0 Ensemble des biens manufacturés 14,9 12,2 - 62 - Si les exportations de fer et d'acier, de produits chimiques et d'ar- ticles manufacturés divers augmentent aux taux indiqués dans le Tableau 27, la pénétration des pays en développement sur les marchés des pays industrialisés restera modeste. 1 Pour que soit atteint le taux de 12,2 % par an, qui est le taux de croissance global projeté pour la période 1975-1985, il faudrait que les exportations de machines et de matériel de transport augmentent d'environ 17 % par an, contre 20 % au cours de la période 1970-75. Les machines et le matériel de transport exportés par les pays en développement vers les pays industrialisés se composent, pour plus de 50 %, de matériel électronique, catégorie d'articles qui a progressé d'une façon extra- ordinaire au cours des dernières années pour atteindre, en 1975, une valeur supérieure à 3 milliards de dollars. Ces importations représentaient 14 % du total des importations de matériel électronique et environ 4 % de la con- sommation totale des pays industrialisés. Pour certaines catégories, la péné- tration est beaucoup plus forte, notamment aux Etats-Unis. Environ la moitié des postes de radio et des postes de télévision en noir et blanc achetés aux Etats-Unis proviennent de pays en développement. Ce marché étant pratiquement saturé, les pays en développement ne parviendront à augmenter rapidement leurs exportations dans ce secteur que s'ils sont en mesure de supplanter les produc- teurs des pays industrialisés, notamment au Japon et, à un degré moindre, en Europe. Ces articles électroniques et d'autres tels que matériel de bureau et calculatrices, et notamment les composants électroniques, sont exportés es- sentiellement par des sociétés transnationales. L'évolution des exportations dépendra donc, dans une large mesure, de la politique suivie par ces sociétés en matière de sous-traitance, la législation fiscale des pays industrialisés étant à cet égard un facteur déterminant. Le progrès technique pourrait être également un autre élément structurel important de par son incidence sur l'intensité de la main-d'oeuvre employée pour le montage des articles électro- niques et, partant, sur l'avantage dont les pays en développement jouissent en matière de coût. Compte tenu de ces facteurs, on pourrait hésiter à pro- jeter une forte augmentation des exportations d'articles électroniques en pro- venance de pays en développement; cependant, il s'agit là d'un secteur en pleine expansion où la technique évolue rapidement et où de nouveaux produits apparaissent constamment. On peut penser que les exportations continueront à croitre rapidement, à condition qu'il existe des liens suffisamment solides pour garantir le transfert de technologie et maintenir ouverts les canaux de commercialisation (les sociétés transnationales ayant dans les deux cas un rôle important à jouer). 1/ Il.est impossible de procéder à une estimation documentée des exporta- tions d'articles manufacturés "divers"; cette catégorie se compose d'un large éventai. d'articles dont les chaussures, le contreplaqué, les jouets, les montres et des produits simples en métal et en plastique. - 63 - Le reste du matériel pour la construction mécanique exporté par les pays en développement est extrêmement hétérogène, et une bonne partie, peut- être le tiers, est vendue à d'autres pays en développement. Les pays en développement n'approvisionnent qu'une très faible partie du marché des pays industrialisés : environ 3 % des importations et moins de 1 % de la consomma- tion. Sauf en ce qui concerne la construction navale, les produits de cette catégorie n'ont que peu pénétré sur le marché des pays industrialisés, qui offrent encore de vastes possibilités. Les principaux problèmes qui font obstacle à l'expansion de ces exportations sont d'ordre technique et organi- sationnel. Parmi les facteurs qui contrarient un accroissement rapide des exportations de machines, on peut citer : la grande diversité et complexité des techniques, les relations étroites existant entre l'échelle de fabrication, la qualité du produit et la capacité de commercialiser le produit, l'importance des techniques modernes de gestion, la compétence des ingénieurs et, dans cer- tains cas, la nécessité d'accorder des crédits aux importateurs. Il est diffi- cile d'exporter des machines sans une base industrielle bien développée. De ce fait, au cours de la prochaine décennie, assez peu de pays en développement seront en mesure d'augmenter sensiblement leur volume d'exportation dans ce domaine. Tout bien considéré, l'augmentation des exportations de biens manu- facturés telle qu'elle est projetée semble réalisable, à condition que les pays en développement déploient des efforts considérables pour diversifier produits et débouchés. Si de nouvelles mesures protectionnistes sont prises, il leur sera extrêmement difficile de diversifier suffisamment leur production pour atteindre ces chiffres. Un modeste assouplissement des contingents imposés aux textiles et aux vêtements, ou une légère amélioration de leur application pourrait modifier sensiblement la situation pour les nouveaux pays exportateurs de biens manufacturés. Plus les réglementations commerciales internationales sont restrictives et moins nombreux sont les pays qui sont à même d'exploiter les possibilités de croissance qu'offre encore le marché des biens manufacturés. Apports de capitaux extérieurs Malgré les hypothèses plutôt optimistes formulées à propos du commerce extérieur, et malgré les taux de croissance économique relativement bas projetés pour les pays à revenu intermédiaire, les besoins de capitaux extérieurs des pays en développement devraient augmenter sensiblement. Ces besoins devraient être de 276 milliards de dollars en prix courants en 1985 (141 milliards de dollars en prix de 1975), contre 63 milliards de dollars en 1975, comme l'indique le.,Tableau 28. - 64 - 28. PAYS EN DEVELOPPEMENT : BESOINS DE CAPITAUX EXTERIEURS, 1970-85 (En milliards de dollars courants) 1970 1975 1985 Importations nettes 8 44 103 (Importations de biens et de services non facteurs) (62) (280) (900) Moins : (exportations de biens et de services non facteurs) (55) (236) (797) Intérêt sur prêts à moyen et long termes 3 8 37 Amortissement 6 16 108 Augmentation des réserves -1 -5 28 Total à financer 17 63 276 Revenu net des facteurs de production, à l'exclusion des intérêts sur les prêts à moyen et long termes -4 2 12 Transferts (nets) 3 10 26 Investissements directs et autres (nets) 3 2 30 Prêts à moyen et long termes (bruts) 15 49 208 Sources de financement 17 63 276 Note : Les chiffres étant arrondis, les totaux ne correspondent pas toujours à la somme exacte de leurs éléments. Le taux annuel d'inflation retenu entre 1975 et 1985 est d'environ 7 %. - 65 - Plus de la moitié des nouveaux besoins de financement pour la période 1975-85 a trait au paiement des intérêts ct à l'amortissement, c'est-à-dire au remboursement du principal de la dette extérieure, ce dernier élément reflétant la place de plus en plus importante qu'occupent les capi- taux privés à moyen terme, dont les délais de remboursement n'atteignent même pas la moitié de ceux des prêts publics. Quinze pour cent des nouveaux be- soins de financement iront à la constitution de réserves internationales devant couvrir l'augmentation des importations. La majeure partie des capitaux nécessaires seront encore obtenus par le biais de prêts dont l'échéance est supérieure à un an. Les décaissements nets de prêts à moyen et long termes et de dons officiels devraient augmenter à un taux annuel de 4,6 % en valeur réelle et se chiffrer, en 1985, à 118 mil- liards de dollars en prix courants (61 milliards de dollars en prix de 1975). Il ressort du Tableau 29 que l'augmentation projetée pour chaque catégorie de capitaux est beaucoup plus lente que celle qui a été enregistrée pendant la période 1970-75. - 66 - 29. DECAISSEMENTS NETS DE CAPITAUX A MOYEN ET LONG TERMES EN FAVEUR DES PAYS EN DEVELOPPEMENT, 1970-85 Taux annuel moyen de En milliards de croissance réelle dollars courants (en pourcentages) 1970 1975 1985 1970-75 1975-85 Dons publics 2,1 6,0 18,5 11,5 4,7 Prêts accordés à des conditions de faveur 2,4 7,6 21,7 13,9 3,9 APD bilatérale 2,2 6,3 17,4 11,7 3,5 Prêts multilatéraux 0,2 1,3 4,3 32,0 5,4 Prêts aux conditions du marché 6,0 25,1 78,2 20,0 4,8 Prêts multilatéraux 0,5 2,3 9,4 23,5 7,6 Crédits publics à l'exportation 0,8 1,0 1,2 -5,1 -5,0 Prêts privés 4,7 21,7 67,6 23,0 4,8 Total 10,5 38,8 118,4 17,4 4,6 Note : En prix de 1975 17,4 38,8 60,7 Note : Les chiffres étant arrondis, les totaux ne correspondent pas toujours à la somme exacte de leurs éléments. Les chiffres correspondant aux dons publics et aux prêts accordés à des conditions de faveur ne sont pas comparables à ceux du Tableau 22, qui indique les montants globaux décaissés par groupe de pays donateurs alors que le Tableau 29 donne la ventilatiun des capitaux à moyen et à long termes reçus par les pays en développement. La principale différence tient au fait que le Tableau 22 couvre l'assistance technique et les con- tributions en faveur des institutions multilatérales, capital libéré compris. Ce dernier constitue la base des prêts multilatéraux accordés aux conditions du marché. Les montants indiqués au Tableau 29 qui correspondent aux dons publics et aux prêts à des conditions de faveur n'englobent pas l'assistance technique; ces montants ont été obtenus après soustraction des dons publics en pro- venance de pays en développement et comprennent les prêts à des conditions de faveur décaissés par les institutions multilatérales. - 67 - Le ralentissement projeté de la croissance des prêts privés est d'une importance capitale pour les pays à revenu intermédiaire, qui obtiennent environ les trois quarts de leurs capitaux extérieurs nets à moyen et à long termes sous cette forme et qui absorbent la presque totalité des prêts privés accordés aux pays er développement. Comme le souJgr,e le Chapitre 3, seule une prolongation des échéances de leurs emprun's extérieurs permettra à ces pays de gérer leur dette de manière satisfaisante. A cet égard, une prolon- gation des échéances des prêts bancaires, un meilleur accès au marché des obligations et un accroissement de la part des prêts publics, qui sont accor- dés au taux d'intérêt du marché mais assortis de délais de remboursement beaucoup plus longs, pourraient jouer un rôle important. Les pays à faible revenu comptent, dans une large mesure, sur des dons publics et des prêts accordés à des conditions de faveur; on prévoit que la part de ces catégories de capitaux revenant à ces pays augmentera modérémer (voir Tableau 30). Pour que les décaissements nets projetés soient atteints, il faudrait que les flux bruts de prêts accordés aux pays à faible revenu à des conditions de faveur progressent de 5,2 % par an en valeur réelle pendant la période 1975-85 (de 12,4 % par an en valeur nominale, de sorte qu'ils se chiffreraient à 12,3 milliards de dollars en 1985). - 68 - 30. DECAISSEMENTS NETS DE CAPITAUX A MOYEN ET LONG TERMES EN FAVEUR DES PAYS EN DEVELOPPEMENT, PAR CATEGORIE DE CAPITAUX El PAR GROUPE DE REVENU, 1970-85 (En pourcentages) Pays à faible Pays à revenu Ensemble des pays revenu itermédiaire en développement 1970 1975 19à5 1970 1975 1985 1970 1975 _1985 A. Répartition des capitaux par catégorie Dons publics 38 28 39 13 12 il 20 16 16 Prêts à des conditions de faveur 42 39 52 17 14 il 23 19 18 Prêts aux conditions du marché 15 29 8 71 74 78 57 64 66 Capitaux publics il 1 7 12 il 9 12 9 9 Capitaux privés 4 28 _ i 59 63 68 45 56 57 Total 100 100 100 100 100 100 100 100 100 B. Répartition des capitaux par groupe de revenua/ Dons publics 50 38 42 50 63 58 100 100 100 Prêts à des conditions de faveur 46 43 48 54 56 52 100 100 100 Prêts aux conditions du marché 7 10 2 92 91 98 100 100 100 Capitaux publics 23 3 13 69 100 87 100 100 100 Capitaux privés 2 11 - 98 89 00 100 100 1110 Total 25 21 17 74 79 83 100 0 Note Les chiffres étant arrondis, les totaux ne correspondent pas toujours à la somme exacte de leurs éléments. - Négligeable. a/ La répartition des capitaux accordés à des conditions de faveur par groupe de revenu est très sensible au critère adopté lors de la classification des pays en pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. - 69 - Dans les hypothèses retenues quant au volume des capitaux dont auront besoin les pays en développement et aux conditions auxquelles ces capi- taux seront obtenus, qui ont servi à l'établissement des Tableaux 28 à 30, le service de la dette augmentera, notamment pour les pays à revenu intermédiaire, aussi bien par rapport aux exportations que par rapport au PNB. Les ratios projetés ne sont toutefois pas excessifs et ne devraient pas compliquer la ges- tion de la dette à condition que les exportations augmentent au rythme projeté. Les ratios du service de la dette projetés pourraient être sensiblement abaissés si les délais de remboursement des capitaux privés étaient légèrement prolongés. Par exemple, si l'échéance initiale moyenne des nouveaux prêts privés était portée de cinq à sept ans, le taux du service de la dette des pays à revenu intermédiaire n'équivaudrait en 1985 qu'à 18 % de leurs exportations, au lieu de 22 %. 31. PAYS EN DEVELOPPEMENT : RATIOS DU SERVICE DE LA DETTE, 1970-85 En pourcentage des expor- tations de biens et de En pourcentage du services non facteurs produit national brut 1970 1975 1985 1970 1975 1985 Pays d'Asie à faible revenu' 16,8 12,6 12,6 1,0 1,3 1,4 Pays d'Afrique à faible revenu 4,8 6,7 9,6 1,2 1,5 2,5 Pays à revenu intermédiaire 15,6 11,8 22,0 2,4 2,7 4,8 Ensemble des pays en développement 15,2 11,8 21,0 2,1 2,4 4,3 Note : Service de la dette contractée au titre des prêts à moyen et long termes accordés ou garantis par des sources publiques uniquement. - 70 - Autres éventualités La situation envisagée plus haut tient compte d'un jeu d'hypothèses qui peuvent varier à l'infini. Certaines sont du domaine de la politique in- terne des pays en développement et sont examinées dans les chapitres ultérieurs en fonction du contexte extérieur décrit plus ha' Cependant, afin de démon- trer à quel point les projections relatives a. pays en développement sont sen- sibles aux hypothèses concernant la conjoncture extérieure, nous avons évalué les effets d'un facteur important, à savoir la croissance des pays industria- lisés, en fonction de deux autres éventualités. 32. AUTRES HYPOTHESES CONCERNANT LE TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN, 1975-85 (En pourcentages) Hypothèse Croissance Forte de base faible croissance PIB des pays industrialisés 4,2 3,7 4,7 Commerce mondial 6,4 5,7 7,4 Exportations des pays en développement 6,3 5,4 7,4 Comme l'indique le Tableau 32, le taux de croissance annuel des pays industrialisés devrait être, dans l'une des hypothèses retenues, de 3,7 % contre 4,2 % dans l'hypothèse de base. Malgré les intentions et les efforts des gouvernements, il n'est pas impossible que l'on arrive à un résultat aussi peu souhaitable. Nous n'avons pas voulu envisager d'autres taux de croissance encore plus faibles, non seulement parce que nous avons jugé qu'ils seraient peu vraisemblables mais aussi parce qu'une telle dégra- dation s'accompagnerait d'une modification de la structure des échangesi commerciaux et des autres relations entre les divers pays, qu'il était impos- sible de prévoir dans le cadre de notre analyse. Dans le deuxième cas, nous sommes partis d'un taux de croissance moyen supérieur : 4,7 % par an contre 4,2 %. Il est toutefois improbable qu'un tel taux soit atteint, compte tenu des résultats obtenus en 1976-77 et des estimations pour 1978. Dans le cas d'un ralentissement de la croissance, la progression du commerce mondial diminue proportionnellement à la baisse de la croissance des pays industrialisés, le taux d'augmentation des exportations des pays en - 71 - développement diminuant encore un peu plus. En ce qui concerne les apports de capitaux, on admet que les pays industrialisés consacreront la même part de leur PNB à l'aide assortie de conditions de faveur que dans l'hypothèse initiale, mais du fait de la baisse de leur PNB, le taux de croissance pro- jeté pour l'APD bilatérale pour la période 1975-85 passe de 3,5 % par an à 2,8 % en valeur réelle. Aucune autre hypothèse n'a été envisagée pour les apports de capitaux. Ces modifications auraient essentiellement pour effet une baisse de la croissance économique des pays en développement, les pays à revenu intermédiaire étant les principales victimes de ce ralentissement. Dans le cas d'une croissance supérieure, c'est pratiquement le pro- cessus inverse qui se produit. On part du principe que l'accroissement du commerce mondial est proportionnel à la croissance des pays industrialisés, les exportations des pays en développement augmentant un peu plus rapidement. Ce sont les biens manufacturés qui connaitraient la plus forte expansion. Du fait de l'augmentation plus rapide du revenu dans les pays industrialis&, l'APD disponible augmenterait plus rapidement. Les pays en développement auraient de plus en plus besoin de capitaux, essentiellement pour maintenir leurs réserves à un niveau leur permettant de faire face à l'augmentation des importations. Ces changements ont pour principal effet de faire pro- gresser le taux de croissance des pays en développement, les pays à revenu intermédiaire étant les principaux bénéficiaires de cette situation. - 72 - 33. EFFET SUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT DES DIFFERENTES HYPOTHESES ENVISAGEES A L'ECHELLE MONDIALE Taux de croi3sance annuel moyen 1975-85 Hypothèse Croissance Forte de base faible croissance PIB 57 5.2 6,1 Pays à faible revenu 5,0 4,B 5,1 Pays à revenu intermédiaire 5,9 5,3 6,3 Investissement brut 5,3 4,4 5,7 Pays à faible revenu 6,5 5,8 6,7 Pays à revenu intermédiaire 5,1 4,2 5,6 Importations 5L6 4,8 6,5 Pays à faible revenu 5,7 4,8 6,3 Pays à revenu intermédaire 5,6 4,9 6,5 Les pays à revenu intermédiaire seraient beaucoup plus touchés que les pays à faible revenu, car ils sont plus sensibles à l'évolution du commerce extérieur. Dans l'hypothèse d'une croissance faible, la réduction de leur capacité d'importation ralentit la croissance de leur revenu et provoque une chute de l'épargne et de l'investissement qui dépasse le simple rapport de proportionnalité. De nombreux pays à revenu intermédiaire produisant mainte- nant sur leur territoire la plupart de leurs biens de consommation, ils impor- tent essentiellement des biens d'équipement et des matières premières. Une baisse de cette dernière catégorie d'importations réduit immédiatement la production et l'emploi et ce sont en général les importations de biens d'Aqui- pement, achetés essentiellement aux pays industrialisés, qui sont restreintes pour des raisons de balance des paiements, avec tout ce que cela peut avoir de néfaste pour la croissance future. Il n'y a guère de chances de compenser un ralentissement de la crois- sance des recettes d'exportation par une augmentation des emprunts, ces deux éléments étant sans commune mesure. PLz exemple, une augmentation de 10 % des apports nets de capitaux à moyen et long termes en 1985 ne ferait progresser la capacité d'importation des pays à revenu intermédiaire que de 1 %, alors qu'à une augmentation des exportations de 10 % correspondrait un accroissement des importations de près de 9 %. - 73 - Incidence sur la pauvreté Même si le revenu des pays en développement croit selon l'hypo- thèse de base, la pauvreté absolue constituera encore un problème énorme. Une idée de l'ampleur du problème nous est donnée par les résultats d'un modèle de simulation qui projette la proportion de la population vivant dans la pau- vreté absolue en fonction de diverses hypothèses. Ces projections risquent inévitablement d'être fort éloignées de la réalité, étant donné que l'on connait si peu de choses sur l'interaction des structures économiques et sociales et des politiques de développement, qui engendre des types de croissance économique particuliers, ayant chacun des effets différents pour les pauvres. Cependant, leur intérêt tient à ce qu'elles donnent une indi- cation suffisamment claire des tendances générales. Le modèle tient compte des taux de croissance du PNB projetés pour différents groupes de pays et repose sur l'hypothèse que l'inégalité des reve- nus s'accentuera probablement au cours des premières phases du développement avant de s'atténuer dans les phases finales, ce qui sous-entend que les re- venus des groupes défavorisés de la population progresseront plus lentement que le revenu moyen par habitant pendant la période couverte par les projec- tions. Cette hypothèse peut être étayée par des tests effectués sur la base de comparaisons réalisées à l'échelle nationale entre les mesures évaluant l'égalité des revenus et les revenus moyens dans chaque pays. Il n'existe pas assez d'études sur la façon dont la répartition des revenus évolue dans chaque pays au cours d'une période donnée pour prouver la validité de cette hypothèse, mais les quelques études qui ont été réalisées la justifient. Dans la plupart des pays en développement dont l'économie a progressé modé- rément, la répartition des revenus s'est initialement détériorée, comme l'ont démontré les analyses réalisées à propos du Brésil, du Kenya, du Mexique, des Philippines et de la Turquie. En admettant que les taux de croissance projetés pour la période 1975-85 se maintiennent jusqu'à la fin du siècle, et en supposant la relation envisagée plus haut entre la répartition des revenus et la croissance globale, on obtient, pour l'an 2000, les pourcentages de populations vivant dans un état de pauvreté absolue indiqués au Tableau 34. - 74 - 34. BAISSE PROJETEE DE LA PAUVRETE ABSOLUE, 1975-2000 Résultat simulé en 2000 1975 HyotThèse de base Autre hypothèse Nombr de Nombre de Nombre de personnes personnes personnes vivant vivant vivant dans la dans la dans la Pourcen- pauvreté Pourcen- pauvreté Pourcen- pauvreté tage de absolue tage de absolue tage de absolue la popu- (en mil- la popu- (en mil- la popu- (en mil- lation lions) lation lions) lation lions) Pays à faible revenu 52 630 27 540 13 260 Pays à revenu intermédiaire 16 140 4 60 - - Ensemble des pays en développement 37 770 17 600 7 260 - Négligeable. Compte tenu des hypothèses ci-dessus, la proportion des personnes vivant dans la pauvreté absolue par rapport à la population totale devrait baisser de moitié dans les pays à faible revenu et de 75 % dans les pays à revenu intermédiaire (cf. Tableau 34 : "Hypothèse de base"). Malgré cela, le nombre des pauvres ne baisse que légèrement en raison de l'accroissement de la population. Il s'agit là d'une constatation inquiétante, d'autant plus que les taux d'augmentation du revenu projetés pour les pays à faible revenu sont plutôt optimistes. Le Tableau 34 donne également les chiffres correspondant aux projec- tions réalisées sur la base d'hypothèses plus favorables ("autre hypothèse"). Dans l'hypothèse de base, les 60 % de la population les plus démunis reçoi- vent entre 18 et 25 % des augmentations de revenu; dans l'autre hypothèse, leur part représente jusqu'à 45 %. Il s'agit là du chiffre le plus haut at- teint dans un pays en développement, à l'exception des économies à planifica- tion centrale. Dans ces conditions, la pauvreté absolue pourrait être presque éliminée dans les pays à revenu intermédiaire en l'an 2000 mais affligerait encore 13 % de la population dans les pays à faible revenu à cette époque. Il convient de souligner que les hypothèses retenues dans le deuxième cas sont extrêmement optimistas. - 75 - Compte tenu des obstacles auxquels se heurtent les pays à faible revenu, l'élimination de la pauvreté absolue dans ces pays d'ici à la fin du siècle semble impossible. Il serait plus réaliste de tenter de réduire le pourcentage des pauvres de manière à ce qu'ils représentent en l'an 2000 de 15 à 20 % de la population totale de ces pays, ce qui signifie que près de 400 millions de personnes vivraient encore dans la pauvreté absolue. Cet objectif - pourtant modeste - ne pourra être atteint que si des efforts massifs sont déployés en vue d'accroître 'a productivité et le revenu des pauvres. Mesures visant à atténuer la pauvreté S'il est vrai que l'on pourrait arriver à faire fortement décroître la pauvreté dans les pays à revenu intermédiaire d'ici à la fin du siècle, les pays à faible revenu ne seront pas débarrassés de ce fléau. Il faut amé- liorer le schéma de la croissance dans ces deux groupes de pays. Toutefois, ces améliorations ne peuvent avoir d'effets bénéfiques sensibles que si la croissance elle-même s'accélère, et cela vaut notamment pour les pays à faible revenu, où le nombre de pauvres est tellement énorme. Nous examinerons dans les chapitres ultérieurs consacrés aux problèmes rencontrés par divers groupes de pays des mesures envisagées en vue d'accélérer la croissance gràce à une utilisation efficace des ressources disponibles et de garantir que la crois- sance globale débouche sur une augmentation du revenu des pauvres. Dans la présente section, nous concentrons notre analyse sur les mesures directement à même d'améliorer le niveau de vie des pauvres qui doivent être appliquées en complément de celles qui visent à accroître leurs revenus. Il existe normalement une interaction étroite entre l'augmentation de la productivité et des revenus des individus et l'amélioration de leur niveau de vie grâce à une intervention directe. Le schéma de la croissance influence la strucýture de la production et de la demande, et a une incidence sur la capacité d'investissement d'un pays et sur ses chances de maintenir une croissance globale rapide; il se peut que les pauvres ne puissent tirer tota- lement parti des services publics, même s'ils sont gratuits, sans une augmen- tation de leur revenu; une accélération de la croissance peut faciliter la mo- biliration de ressources nécessaires au développement des services publics; un accès élargi aux services publics, tels que les services de santé et d'en- seignement, peut augmenter la productivité et réduire à long terme les taux de fécondité et l'accroissement démographique, ce qui améliore les chances de voir progresser les revenus par habitant. L'importance de l'interaction entre la croissance du revenu et l'application de mesures visant directement à atténuer la pauvreté est parfaitement illustrée dans le cas de la nutrition. - 76 - Nutrition La carence de protéines et de calories est la forme de malnutrition la plus répandye; elle est en général le résultat d'une absorption insuffisante de calories. 2 Deux questions importantes se posent en ce qui concerne la stratégie à suivre dans la lutte contre la malnutrition : dans quelle mesure une augmentation des revenus peut-elle contribuer à éliminer une malnutrition endémique, et dans quelle mesure des programmes précis visant à remédier à une grave carence nutritive sont-ils nécessaires? Les programmee destinés à accroitre les revenus doivent généralement jouer un rôle important dans l'atténuation de la malnutrition, pour de nom- breuses raisons. Tout d'abord, les pauvres qui sont sous-alimentés dépense- ront, en principe, une grande partie de leur augmentation de revenu pour acheter de la nourriture, de sorte que l'augmentation des revenus pourrait bien être le moyen le plus efficace d'améliorer l'état nutritionnel d'une grande partie de la population. Deuxièmement, l'état nutritionnel des paysans pra- tiquant une agriculture de subsistance - qui constituent une part importante de la population des pays à faible revenu - dépend essentiellement de leur productivité. Troisièmement, l'augmentation des revenus contribuera à amé- liorer la santé et l'éducation, deux éléments qui peuvent optimiser la nutri- tion que l'on peut obtenir pour un montant donné de dépenses. Bien qu'à très long terme l'augmentation des revenus puisse éli- miner la malnutrition dans la plupart des régions, les pays dont une bonne part de la population est sous-alimentée ne peuvent attendre aussi longtemps. On peut en gros diviser en deux groupes les mesures permettant d'améliorer la nutrition des pauvres sans pour autant accroitre leur revenu : les mesures qui font augmenter la consommation alimentaire sans accroltre les dépenses alimentaires des ménages et les mesures qui améliorent la valeur nutritionnelle de régimes alimentaires précis. On peut mentionner comme exemple le plus caractéristique des mesures du premier groupe, l'application d'une politique d'achats publics, l'octroi de subventions budgétaires et le contrôle des prix en vue de réduire le prix de détail des céréales vivrières et de permettre à la population de consommer davantage pour un montant donné de dépenses alimentaires. Ce type de mesures a été appliqué en maintes circonstances, mais les résultats obtenus n'ayant pas été suffisamment évalués, il ne nous est pas possible de nous prononcer 2/ La malnutrition se définit par les rapports entre un ensemble complexe de facteurs, dont la valeur nutritive de la quantité et des catégories d'aliments consommés, le sexe et l'âge des consommateurs, le type de travail exercé dans des conditions climatiques particulières et l'état de santé de la population touchée. - 77 - sur les avantages de ces dispositifs. De telles mesuris sont souvent très coûteuses, mais elles ont eu dans plusieurs pays à feible revenu, notamment en Egypte et à Sri Lanka, des effets spectaculaires sur la nutrition et l'es- pérance de vie. Cette catégorie de mesures présente de nombreux et graves in- convénients : les programmes de distribution se limitent généralement aux zones urbaines, et n'atteignent donc pas la majorité de la population vraiment pauvre dont une bonne partie habite dans les campagnes; ces programmes s'appuient sou- vent sur deux éléments - à savoir des prix d'achat bas et une augmentation des importations - qui peuvent freiner la croissance de l'agriculture nationale et épuiser les réserves de devises du pays; si les achats ne se font pas à bas prix, les programmes exigent souvent de très fortes subventions de l'Etat, qui peuvent dans certains cas représenter jusqu'à 3 % du PNB; en outre, certaines de ces subventions profitent à des ménages qui ne devraient pas en bénéficier car il est difficile, d'un point de vue administratif, de distinguer les ména- ges riches des ménages pauvres, même dans les zones urbaines. Il est parfois possible d'atténuer certains de ces problèmes en n'accordant des subventions que pour les produits alimentaires consommés généralement par les pauvres, par exemple, les céréales secondaires et les brisures de riz ou le riz semi-blanchi. Mais, dans l'ensemble, des considérations d'ordre budgétaire et administratif empêchent dans une large mesure les vastes programmes de subvention à l'ali- mentation d'atteindre effectivement les pauvres. Les programmes d'alimentation en faveur des groupes particulièrement vulnérables - les enfants d'âge préscolaire, les femmes enceintes et les mères qui allaitent - sont prometteurs mais peu d'entre eux ont été mis en oeuvre dans les pays en développement et leur efficacité reste à prouver. Ils posent essentiellement des problèmes d'ordre administratif. Bien qu'il soit relati- vement facile d'atteindre les enfants allant à l'école, les efforts déployés en vue de toucher directement les enfants d'âge préscolaire et les femmes n'ont généralement pas abouti, bien que ces groupes puissent profiter indirectement des programmes d'alimentation scolaires si ces programmes ont pour effet de leur laisser plus à manger dans leur foyer. Il existe un large éventail de mesures qui peuvent accroître la valeur nutritive des dépenses alimentaires. Au nombre des mesures simples, figure l'enrichissement des aliments de consommation courante à l'aide d'élé- ments nutritifs spéciaux : l'adjonction d'iode au sel a provoqué une chute spectaculaire des cas de goitre dans certaines régions de l'Inde; l'enrichis- sement du riz à la thiamine a permis d'éliminer le béri-béri dans une province des Philippines. Parmi la liste des produits fortifiés à la vitamine A figu- rent le lait au Brésil et en Inde, le sucre au Guatemala, le thé, la margarine et les huiles de cuisine dans d'autres pays. L'Inde a mis récemment au point une technique permettant d'ajouter du fer au sel. En dépit de toutes ces qua- lités, le procédé d'enrichissement des aliments présente l'inconvénient de ne pouvoir être appliqué qu'aux aliments dont la préparation est centralisée; en outre, il ne permet pas de réduire la carence de calories. - 7B - La santé publique et l'éducation jouent également un rôle important dans l'amélioration de la nutrition. Les maladies gastro-intestinales, dont souffrent un bon nombre de pauvres, gênent l'absorption d'aliments. La lutte contre ces maladies par le biais de l'amélioration des réseaux d'adduction d'eau et de l'hygiène individuelle, ce qui sous-entend une amélioration de l'éducation, peut contribuer, dans une large mesure, à réduire la malnutrition dans les pays les plus pauvres. Bien qu'il semble que les régimes des pauvres soient souvent remarquablement équilibrés, compte tenu de la modicité de leurs dépenses alimentaires, la situation peut être améliorée si on arrive à faire connaitre aux pauvres les besoins nutritifs des divers membres de la famille, en soulignant, par exemple, les mérites de l'allaitement et l'importance d'in- troduire des aliments complémentaires dans le régime à l'âge approprié. Appren- dre à cette population à surmonter des préjugés tenaces est une entreprise dif- ficile, qui mérite toutefois d'être poursuivie du fait de son importance et des quelques succès qu'elle a déjà connus. Services publics Si la malnutrition peut être vaincue dans une large mesure grâce à une augmentation des revenus personnels, la situation est différente pour l'accès aux services publics essentiels. L'alimentation en eau potable, l'hy- giène, la santé et l'éducation sont du ressort d'organismes publics; les pau- vres pâtissent de l'absence complète cu dp la qualité médiocre de ces services même dans les pays à revenu intermédiaire. Toute stratégie visant à atténuer la pauvreté doit donc viser, dans le cadre d'efforts concertés, à mettre ces services à la portée des pauvres. Dans cette optique, il. convient de rechercher des normes de concep- tion et des techniques qui permettront de fournir ces services sur une large échelle à des coûts unitaires faibles (par exemple, en lançant une vaste cam- pagne d'installation de bornes-fontaines publiques au lieu d'amener l'eau courante eux logements dans quelques régions seulement). Les problèmes d'ad- ministration liés à la mise en place de ces réseaux sont tout aussi importants. Il est, par exemple, maintenant reconnu que le recours à un personnel paramédical plus nombreux, plutôt qu'à des médecins et des infirmières, peut élargir l'accès aux équipements sanitaires, et ce à un coût inférieur. Cepen- dant, l'expérience tend à prouver que plus la formation dispensée et les ins- tallations fournies sont élémentaires, plus l'aptitude de l'administration à superviser et à soutenir l'ensemble du système est importante. Il est possi- ble de former le personnel paramédical de telle manière qu'il puisse identifier les cotégories de problèmes sanitaires dont il peut s'occuper, qu'il puisse dispenLer les soins appropriés dans des délais relativement courts, et qu'il puisse airiger les cas qui dépassent son niveau de compétence vers des per- sonnes qualifiées qui pourront faire un diagnostic et donner les soins néces- saires. Les problèmes tiennent, en fait, à la difficulté pour le personnel paramédical de s'en tenir aux principes qui lui ont été inculqués et de résis- ter aux critiques et aux méthodes traditionnelles des "anciens" et d'autres - 79 - personnes respectées, tout en gagnant et en conservant la confiance de leurs malades. D'autres problèmes administratifs, tout aussi importants et diffi- ciles, se posent au niveau de la supervision, du soutien moral et matériel du personnel paramédical et de la fourniture des fonds, du personnel, de l'équi- pement et du matériel nécessaires pour que les dispensaires et les petits hôpitaux, en particulier ceux qui se trouvent dans lezs zones rurales, puissent être utilisés au mieux. Ces problèmes trouvent leur origine dans une série de facteurs qui vont du refus de vivre en dehors des grandes villes qu'opposent les médecins et d'autres catégories de personnel hautement qualifié dont on a besoin pour la supervision et dans les hôpitaux locaux ou régionaux, à la tentation de consacrer une part excessive du budget santé à un matériel d'une haute technicité et à des services dont bénéficient les grands hôpitaux universi- taires et qui ne contribuent à améliorer les soins médicaux que dans les villes. L'importance de la demande non satisfaite de services médicaux dans les villes a permis aux travailleurs médicaux de trouver un emploi dans les zones urbaines et les tentatives faites en vue de les forcer à aller dans les régions rurales n'ont, dans l'ensemble, pas abouti. Les programmes de perfectionnement du per- sonnel recruté sur place et l'établissement d'un système de promotion ont trop souvent abouti à des abus, le personnel étant plus préoccupé par ses examens et son entrée éventuelle dans une école de médecine que par ses devoirs pro- fessionnels. Habituellement, plus de 50 % du budget santé d'un pays disposant de services de santé de base sont consacrés à l'exploitation d'un ou de plu- sieurs hôpitaux universitaires, et au moins 20 autres pour cent aux hôpitaux régionaux et aux dispensaires équipés de lits. Le gouvernement central ne con- sacre environ que 8 à 10 % de son budget santé aux services de base. Il reste certain, toutefois, qu'en dépit de l'amélioration des techniques, de l'administration et de la conception d'ensemble, il n'est pas possible d'améliorer sensiblement l'accès aux services publics sans une très forte augmentation des dépenses. Les coûts financiers pourraient être réduits si l'on pouvait mobiliser efficacement les ressources locales - comme c'est le cas pour la construction de logements urbains par la méthode "trames d'accueil", divers travaux de génie rural et la construction d'écoles par les collectivités locales. En fait, il se peut que le seul espoir d'atteindre des objectifs même modestes dans les pays les plus pauvres repose sur la participation de la collectivité. L'expérience que nous avons de programmes de participation mis en oeuvre à l'échelle nationale est loin d'être encou- rageante, car ces programmes doivent être dirigés d'une manière efficace sur le plan local et être suffisamment soutenus par les services centraux, conditions qui ne sont pas souvent remplies. Même si cela est réalisable, il n'en reste pas moins qu'une augmentation des dépenses publiques semble être indispensable. Nous ne disposons d'aucune estimation fiable sur le montant des investissements ou des dépenses ordinaires nécessaires au fonction- nement de tels services, mais il semble évident que les besoins seraient de loin supérieurs aux ressources disponibles actuellement, notamment dans les - 80 - pays à faible revenu. Naturellement, cette difficulté pourrait être quelque peu atténuée si les pays industrialisés accroissaient leurs apports d'aide. Cependant, une réorientation des flux d'aide prévus en faveur des programmes de ce genre ferait baisser le montant des ressources disponibles pour d'autres secteurs dont le développement est également essentiel à l'amélioration du sort des pauvres. Contrôle des résultats L'exécution des programmes visant à atténuer la pauvreté est souvent freinée par le manque de ressources, les conflits existant au niveau des in- térêts et des objectifs, les incertitudes planant sur la solution à apporter à ces conflits dans des délais acceptables, des structures administratives trop faibles pour soutenir efficacement une intervention et des services élargis, et le manque de connaissances des effets qu'auraient différentes mesures sur les groupes qui sont censés en bénéficier. En outre, on constate fréquemment un manque de précision dans la définition des objectifs et de réalisme dans l'élaboration des calendriers d'exécution. Cette situation n'est pas inévi- table. Il est plus difficile de spécifier les mesures à prendre pour augmenter le pouvoir d'achat des pauvres des campagnes que de préciser le nombre de vil- lages à alimenter en eau potable pendant chacune des dix prochaines années, mais si l'on veut que de nouveaux progrès soient faits en vue d'atténuer la pauvreté, il est essentiel que les objectifs soient définis de telle sorte que les gouvernements puissent en suivre régulièrement la réalisation. Une grande quantité de ressources et d'énergie peut être gaspillée si les pro- grammes de lutte contre la pauvreté sont exécutés sans objectifs ni plans d'ensemble clairement définis dans une optique opérationnelle. Sans cette précision, il est difficile d'assigner des responsabilités administratives en vue de la mise en oeuvre des programmes, ou d'évaluer l'efficacité relative des différentes méthodes visant à atténuer la pauvreté et il est en outre impossible de tirer quelque enseignement que ce soit de l'expérience acquise. Un premier pas, qui a déjà été franchi par de nombreux pays, con- siste à définir les lacunes et à formuler un programme réaliste visant à amé- liorer la situation. Cet effort pourrait porter dans un premier temps sur l'alimentation en eau potable et sur la fourniture d'installations sanitaires locales avant d'être étendu progressivement à d'autres services publics. Cette phase achevée, on définirait un ensemble d'objectifs en vue de la mise en oeuvre de programmes destinés à accroître le revenu des habitants les plus démunis. Les opéretions de surveillance et d'évaluation occupent une place particulièrement importante dans le cadre des programmes de lutte contre la pauvreté, étant donné que nous ne disposons que de renseignements très limités sur la population vivant dans la pauvreté absolue et sur l'effet de certaines interventions sur les conditions de vie de ces populations. Afin d'être en mesure de suivre l'exécution des programmes et d'en évaluer l'efficacité, - 81 - il faut établir des statistiques nationales suffisamment complètes, sur la base d'enquêtes détaillées réalisées auprès des ménages qui permettront de mesurer l'évolution des revenus, des dépenses et de la consommation en valeur réelle, ainsi que les progrès réalisés en ce qui concerne l'accès aux services publics. Dans le cadre des opérations de contrôlo, il convient aussi d'étudier la façon dont des programmes particuliers sont mis en oeuvre, en vue de déter- miner leur portée réelle parmi la population pauvre. Il y a, dans chaque pays, une multitude d'activités qui valent la peine d'être évaluées. Parmi celles- ci on peut citer les projets de développement rural, les travaux d'irrigation, les institutions de crédit, les travaux de génie civil, la fourniture de repas dans les établissements scolaires, les subventions à l'alimentation, les dis- pensaires, les projets de logement et la formation de main-d'oeuvre. Idéale- ment, les fonds nécessaires à ces opérations d'évaluation devraient être affectés dès le départ au budget des programmes en question et les conclusions des études devraient être largement disséminées, ce qui contribuerait à améliorer l'organisation des efforts ultérieurs. On n'a encore qu'une idée très vague du coût, de l'efficacité et des répercussions sociales des pro- grammes de lutte contre la pauvreté et il faudra de nombreuses années d'expé- rimentation et d'évaluation avant que dr programmes puissent être conçus avec confiance. Il est impératif de définir avec précision les objectifs et la façon de les atteindre, qu'il s'agisse de programmes publics visant à élargir l'accès aux services essentiels, ou, d'une façon plus générale, de l'orientation à donner aux stratégies du développement. Ces stratégies sont l'objet des trois chapitres suivants, qui examinent les priorités et les choix principaux pour différents groupes de pays. 1 - 82 - Chapitre 5 : PAYS D'ASIE A FAIBLE REVENU La population des pays d'Asie à faible revenu représente plus d'un milliard d'êtres humains dont près de la moitié vivent dans un état de pau- vreté absolue. Quatre grands pays - le Bangladesh, l'Inde, l'Indonésie et le Pakistan - abritent à eux seuls les deux tins environ de la population la plus déshéritée du monde. La stagnation des conditions de vie des populations pauvres de l'Asie est en premier lieu imputable à la lenteur de la croissance économique dans ces pays. Dans ces pays à économie essentiellement rurale, le meilleur moyen de soulager la misère est d'accélérer la croissance des revenus agricoles, car la population et les pauvres vivent en majorité dans les zones rurales et leurs revenus sont directement liés au développement du secteur agricole. 35. DEPENDANCE DE LA POPULATION A L'EGARD DE L'AGRICULTURE DANS LES PAYS D'ASIE A FAIBLE REVENU Pourcentage de la Produit agri- population vivant cole en pour- dans les zones centage du rurales, 1975 PIB, 1976 Bangladesh 91 59 Birmanie 78 17 Inde 78 47 Indonésie 81 29 Pakistan 73 32 Viet Nam 83 Non disponible. Source : Indicateurs du développement dans le monde, Tableaux 14 et 3. L'augmentation dps revenus non agricoles dans les zones rurales (provenant de sources telles que les services ruraux et les acti?ités industrielles connexes) dépend également du rythme de la croissance agricole. Ces sources de revenu peuvent être extrêmement importantes pour les populations rurales très pauvres et dépourvues de terres et les paysans qui comptent sur un emploi rémunéré pour se procurer un revenu supplémentaire. D'autre part, la croissance de l'agri- culture est un facteur important de la croissance industrielle : une part con- sidérable de la demande intérieure de produits de consommation industriels dépend de la prospérité agricole, et une proportion considérable de l'activité manufacturière (estimée à 40 % en Inde, par exemple) est fondée sur les produits de base agricoles. -83 - Dans le secteur rural, ce sont les familles qui possèdent et cul- tivent de très faibles superficies ou celles qui ne possèdent aucune terre qui constituent le coeur du problème de la pauvreté. Néanmoins, le sort 36. AGRICULTEURS MARGINAUX ET MENAGES SANS TERRES DANS LES PAYS D'ASIE A FAIBLE REVENU (En pourcentage des ménages ruraux) Bangladesh Inde Indonésie Pakistan 1967/68 1971 1971 1972 Ménages sans terres 31 10 33 34 Exploitant moins de 0,5 ha 22 30 31 3 Exploitant de 0,5 à 1 ha 17 16 /a 4 Total 70 56 64 41 Nombre de ménages (millions) 7 44 13 3 Note : Les chiffres figurant dans le tableau ci-dessus proviennent de différen- tes sources nationales officielles. Ils ne sont donc pas parfaitement comparables et ne sont donnés qu'à titre indicatif. /a Une exploitation marginale en Indonésie est une exploitation de moins de 0,5 ha. des agriculteurs marginaux et des cans-terres ne saurait être isolé de celui du reste de la population vivant dans le secteur agricole et les programmes spécifiques visant à aider ces groupes désavantagés ne peuvent donner de résul- tats si le secteur agricole dans son ensemble ne se développe et n'évolue. Les populations rurales pauvres font partie d'une structure sociale ancienne et bien établie et tout effort visant à améliorer leur productivité qui ne tiendrait aucun compte de cette structure risquerait d'être vain. D'autre part, les programmes essentiels de développement agricole exigent pour la plupart des investissements qui ne peuvent pas être fragmentés, notamment lors qu'il s'agit de projets d'irrigation portant sur les eaux de surface et sur les eaux souterraines. Il est donc évident que les programmes de dévelop- pement agricole doivent être conçus de façon à améliorer la productivité agricole dans l'ensemble du secteur tout en assurant aux petits exploitants l'égalité d'accès aux technologies et aux facteurs de production modernes et en veillant à ce que les possibilités d'emploi qu'offrent ces programmes ne soient pas gâchées par l'utilisation antiéconomique de matériel agricole. - 84 - La section suivante examine les possibilités d'accélérer la crois- sance agricole et les conditions à réunir pour améliorer le dynamisme indus- triel. Elle est suivie de trois sections qui examinent les questions touchant à la répartition des avantages de la croissance, à savoir : amélioration de la productivité et des revenus des petits agriculteurs, particulièrement de ceux qui ne sont pas propriétaires; mesures visant à encourager la création d'em- plois, y compris l'utilisation de programmes de travaux publics; pressions démographiques s'exerçant sur de maigres ressources. Accélération de la croissance Les projections figurant au Chapitre 4 indiquent une augmentation rapide du taux de croissance économique dans les pays d'Asie à faible revenu. Cette accélération est fondée sur une progression substantielle de l'épargne intérieure et surtout sur un doublement de la croissance de l'agriculture. 37. CROISSANCE DES PAYS D'ASIE A FAIBLE REVENU, 1960-85 (Taux de croissance annuel moyen, aux prix de 1975) 1960-70 1970-75 1975-85 Produit intérieur brut 2,4 3,9 5,1 Agriculture 1,4 1,5 3,0 Agriculture La brusque poussée de l'expansion agricole enregistrée dans cer- taines régions d'Asie pendant les années 60 à la suite de l'introduction de variétés de semences à haut rendement, et que l'on a appelée la Révolution verte, semble s'être ralentie et la progression de la production agricole a été assez lente de 1970 à 1975. La plupart des observateurs estiment que ces résultats sont très inférieurs au potentiel qu'offre la région, compte tenu des conditions technologiques et de l'infrastructure en place. En effet, les progrès technologiques remarquables réalisés en matière d'adaptation génétique et de pratiques culturales depuis une vingtaine d'années ont fait naître, pour les petits comme pour les gros agriculteurs, des possibilités en matière de rendements qui ne sont pas encore pleinement exploitées; par ailleurs, il faudrait sans plus tarder poursuivre les recherches en matière de semences pour un plus grand nombrc de cultures. Il serait semble-t-il possible, grâce à des efforts aoncertés visant à éliminer des obstacles qui sont reconnus de tous, d'accélérer la croissance agricole pour lui faire at- teindre, et peut-être même dépasser, le taux de 3 % par an prévu pour la prochaine décennie. 85 - Les sources de cette croissance potentielle de la production agri- cole sont très différentes selon qu'il s'agit de l'Indonésie et de l'Asie du Sud. Dans cette dernière région, l'expansion de la superficie cultivée a presque atteint les limites du possible et tout progrès supplémentaire de la production dépendra donc d'une amélioration des rendements. En Indonésie, 50 % seulement de la superficie cultivable est exploitée à l'heure actuelle. Le problème vient de l'extrême concentration de la population dans une poi- gnée d'îles, alors que les terres, dans les autres Îles, restent sous ex- ploitées : les deux tiers de la population indonésienne vivent dans les Îles de Bali, Java et Madura qui ne représentent que 7 % du territoire. Grâce à ses sols fertiles et à son climat favorable qui permet plusieurs récoltes dans l'année, l'Indonésie enregistre des rendements élevés en riziculture, ce qui permet à ces trois îles de nourrir une population plus dense qu'au Bangladesh; toutefois à mesure que la population augmente, les terres sont fragmentées en parcelles de plus en plus petites : à Java, Bali et Madura, la taille moyenne d'une exploitation n'est que de 0,6 ha et les ménages ruraux doivent dans une large mesure compter sur des revenus non agricoles pour satisfaire leurs besoins élémentaires de consommation. La remise en état des vieux réseaux d'irrigation pourrait p2rmettre d'améliorer les rendements dans le- îles densément peuplées particulièrement pour ce qui est des cultures vivrières telles que le mais, le soja et le ma- nioc, mais c'est la mise en valeur des autres îles qui sera le meilleur moyen d'accélérer la croissance agricole. Les pouvoirs publics encouragent les migrations mais jusqu'à présent les déplacements de populations sont restés très limités, et ne dépassent probablement pas 30.000 familles par an. En Asie du Sud, l'amélioration de pratiques simples de gestion des cultures permettrait d'accroître immédiatement la productivité. Il s'agi- rait tout d'abord d'améliorer la densité de plantation et de ménager entre les plants un espace adéquat, puis d'utiliser des semences de bonne qualité, de les traiter comme il convient, de mieux labourer et sarcler les terres, de préparer avec plus de soin les lits de semences et de mieux aménager les pépi- nières. Toutes ces mesures peuvent accroître considérablement les rendements moyennant uniquement une augmentation de main-d'oeuvre et un meilleur usage de l'information disponible, comme le prouvent de récents essais faits en Inde, qui ont permis d'accroître le rendement de 10 à 30 % sur les terres non ir- riguées et de 25 à 50 % sur les terres irriguas. La rapidité avec laquelle ces résultats peuvent être obtenus dépendra det délais nécessaires à l'amé- lioration des services de vulgarisation agri, ae. Les efforts déployés dans ce sens en Inde, la mise en place de programmes très stricts de visites par les agents de vulgarisation qui ont été libérés de toutes leurs autres tâches ont donné des résultats très encourageants. Il est encore trop tôt pour por- ter un jugement définitif mais il semblerait possible d'améliorer de 1,5 à 2 % par an la production, pendant une di-aine d'années ou davantage sans rien ajouter à l'infrastructure ni aux facteurs de production actuels mais grâce simplement à une meilleure diffusion des connaissances et à une utilisaticn plus intensive de la main-d'oeuvre. - 86 - Il est possible d'améliorer encore les rendements gràce à une uti- lisation plus intensive des ressources limitées en terre si l'on s'efforce d'obtenir plusieurs récoltes par an. Pour cela, il faut avant tout assurer l'approvisionnement en eau. A l'heure actuelle, 10 à 15 % seulement des terres agricoles de l'Inde et du Pakistan donnent plusieurs récoltes par an, et environ'40 % au Bangladesh, contre près de 90 % en République de Chine où le réseau d'irrigation est très développé. Dans les zones irriguées, il faudrait, pour accroître l'intensité des récoltes, améliorer les systèmes de répartition des ressources en eau : les agriculteurs, y compris ceux dont les terres sont en aval, doivent être assurés, avant de décider de leurs programmes de plantations, de recevoir l'eau,à laquelle ils ont droit. Un régime de récoltes multiples engendre une demande de main--d'oeuvre très éle- vée, ce qui entraîne des avantages considérables pour les cultivateurs sous- employés et pour les paysans sans terres qui comptent entièrement sur un salaire pour vivre. Mais il est difficile d'intensifier les cultures au- delà de deux récoltes par an. P:ýur cela, il faut en effet disposer de varié- tés à maturation rapide, gérer les cultures avec soin et de façon scientifique pour que les diverses opérations s'effectuent en temps voulu. Il faut d'autre part joindre à des dispositifs de commercialisation efficaces des réseaux de distribution capables d'assurer que les facteurs de production et les sei,vices sont mis à la disposition de tous, y compris les petits exploitants, en temps opportun. Une augmentation de la productivité au-delà des résultats que permet d'obtenir une simple modification des pratiques culturales exigera la fourni- ture de facteurs de production supplémentaires tels que semences améliorées, engrais et insecticides ainsi qu'une alimentation en eau. Si l'eau est dispo- nible au moment voulu et si l'on accroit l'utilisation de semences à haut rendement et d'engrais, il est possible d'améliorer les rendements des terres irriguées de 20 à 120 % selon la culture dont il s'agit et la variété de se- fiences utilisée. 'Dans la plupart des zones non irriguées le potentiel est beaucoup plus limité, à moins que les chercheurs ne fassent une découverte majeure. Si l'on veut améliorer les rendements et accroître l'utilisation de main-d'oeuvre du secteur agricole, il faudra donc développer l'irrigation et améliorer la gestion des ressources en eau. Il existe dans cette région un énorme potentiel d'irrigation encore inexploité. A l'heure actuelle, environ 25 % des terres agricoles de l'Inde sont irriguées et les ressources en eau connues permettraient de doubler cette superficie. Au PakisLan, l'exploitation du potentiel d'irrigation en est à un stade beaucoup plus avancé, puisque depuis un siècle les eaux de l'Indus et de ses affluents sont utilisées, mais il serait possible d'accroître en- core les superficies irriguées, notamment en développant la mise en valeur des eaux soDuterraines. Au Bangladesh, les ressources en eau sont abondantes mais irrégulières : de longues périodes de sécheresse sont suivies de crues durant lesquelles les eaux torrentielles du Gange, du Brahmapoutre, de la Meghna et de leurs affluents inondent les vastes plaines alluviales - 87 - des deltas. Des travaux- e drainage, de protection contre les inondations et de petits projets d'irrigation sont indispensables pour régulariser l'approvi- sionnement en eau. En Indonésie, la superficie actuellement irriguée pourrait être doublée grâce à la construction de nouveaux systèmes d'irrigation par gravité et à l'aménagement des marécages et des terres découvertes par la marée aux abords de Java. Il serait également possible, à plus long tprme, d'exploi- ter les réseaux étendus d'eaux souterraines. La Birmânie a d'excellentes pos- sibilités de développer rapidement une agriculture à rendements très élevés; on pourrait notamment asséchcr et mettre en valeur de vastes régions de la Basse Birmanie,, où l'on trouve encore près de 250,000 ha de rizières abandonnées. Même dans les régions où des réseaux d'irrigation ont été mis en place, l'utilisation des ressources en eau est souvent inefficace. C'est ainsi qu'en Inde on a identifié une cinquantaine de vastes réseaux d'irri- gation construits au cours des 25 dernières'anhées ou davantage et dont la productivité pourrait être considérablement augmentée grâce à une meil-- leure utilisation des ressources en eau. Citons à titre,d'exemple des fac- teLrs qui entravent l'utiligtion des rèssqurces en eau le réseau d'irriga- tion réalisé au Pakistan il y a cent ans, dans le bassin de l'Indus. Le gaspillage de l'eau et le mauvais entretien des installations sont en grande partie imputables à la hiérarchie qui dicte les relations sociales entre agri- culteurs. Les gros agriculteurs influents obtiennent en général au moment voulu la totalité de l'eau qui leur est attribuée, quel que soit le vûlume total d'eau disponible; de plus cette attribution dépasse très souvent la quantité nécessaire du point de vue d'une utilisation économique sinon du point de vue de l'usager, du fait que la redevance nominale versée par ! consommateur n'est pas fonction des quantités utilisées. Il en résulte un énorme gaspillage d'eau qui entraine un approvisionnement insuffisant et irrégulier d'une grande partie du périmètre irrigué et une réducticn anti- économique de la superficie irriguée. Les agriculteurs les mieux placés, qui sont en général ceux qui exercent la plus grande influence sur l'exploitation et l'entretien du réseau, n'ont guère intérêt à faire entretenir les ca- naux d'irrigation, qui se détériorent donc rapidement, d'autant plus que les crédits budgétaires affectés à l'entretien sont nettement insuffisants et que les dispositions législatives et administratives limitent la respon- sabilité des services locaux d'irrigation en ce qui concerne l'entretien des réseaux de distribution situés en aval du régulateur de prise d'eau. -Selon les estimations, l'efficacité de l'utilisation de l'eau dans la zone d'irri- gation du bassin de l'Indus, au Pakistan, serait de 20 à 25 % inférieure au potentiel. Dans bien des régions, l'efficacité des systèmes d'irrigation est limitée parce que leurs caractéristiques techniques ne sont pas assez modernes et que les terres sont fragmentées en petites parcelles de forme irrégulière. De nombreux réseaux d'irrigation sont anciens ou ne sont pas adaptés à une -88- agriculture -intensive. La mise en place de nouveaux systèmes de conception moderne et la rénovation d'anciens réseaux pourraient accro.tre considéra- blement les disponibilités en eau dans la partie inférieure du périmètre d'irrigation, facilitant la redistribution de l'eau et l'expansion de la superficie irriguée. La fragmentation des parcelles réduit la rentabilité des investis- sements consacrés à l'aménagement de puits instantanés et de pompes. Les technologies nouvelles et à petite échelle, par exemple les forages peu pro- fonds, exigent tout de même un minimum de trois à quatre heétares pour être rentables; or, les exploitations moyennes, pour ne rien dire des "fragments" d'exploitation, n'atteignent pas toujours cette superfiCie. Dans le nord-est de l'Inde, où le potentiel des ressources en eaux souterraines est considé- rable, la taille moyenne des exploitations est inférieure à deux hectares, souvent fragmentés en une demi-douzaine de parcelles. Les possibilités d'amé- nagement des puits instantanés sont donc limitées, à moins que les agricul- teurs ne concluent des accords sur la répartition de l'eau; or, compte tenu du système de hiérarchie sociale en milieu rural, il y a.peu, de chances que des accords satisfaisant les petits agriculteurs comme les établissements de crédit puissent être conclus. En indonésie, l'exploitation moyenne, qui ne dépasse pas un hectare, eet en général fragmentée en trois parcelles. Dans tous les pays, l'accroissement démographique ne fera probablement qu'accentuer cette fragmentation, étant donné les pratiques en vigueur en matière de suc- cession. Des mesures législatives concernant la taille minimum des parcelles pourraient aider à remédier à cette situation. L'un des objectifs de la politique agraire pratiquée depuis plu- sieurs décennies dans les pays d'Asie à faible revenu a été le remembrement des terres fragmentées. Ce dernier facilite une distribution efficace des ressources en eau, mais présente aussi d'autres avantages, par exemple : nivellement et amélioration de la forme des parcelles, réduction de la super- ficie coiâverte par les démarcations entre propriétés, réduction du temps de déplacemnt entre plusieurs parcelles. Il permet en outre de simplifier la planification de l'utilisation des terres. Malheureusement, les opérations de remeribrement ont jusqu'ici été très limitées, et celles qui ont eu lieu oVt généralement été incomplètes et ne se sont pas déroulées conformément à un plan systématique de mise en valeur des terres, des sols et des ressources en eau. Il conviendrait notamment, pour accélérer ce remembrement, de mettre à jour les cadastres en vue d'établir les droits en matière de propriété fon- cière et d'exploitation des terres. C'est là une tache certes difficile pour les terres en fermage, mais qui n'a rien d'impossible lorsque les pouvoirs- publics y participent activement. Malheureusement, ce n'est pas -toujours le cas, car les propriétaires terriens craignent qu'un contrôle strict de l'ap- plication des règlements visant à garantir les droits des fermiers et autres mesures de réforme du système de fermage ne soient un premier pas vers la limitation de la propriété foncière. Pourtant, le remcmbrement des terres offre des avantages aux propriétaires tout comme aux fermiers, car il permet -89- d'accroître la production. Convaincre les deux groupes de ces avantages et obtenir leur appui, est uie tache qui a connu un certain succès dans quelques régions de l'Inue et qui pourrait être entreprise à plus grande échelle en Asie du Sud. Le remembrement des terres serait facilité s'il' faisait partie d'uh ensemble de mesures d'aménagement des ressources pu- bliques en terre et en eau, qui procurerait des emplois àla main-d'oeuvre rurale excédentaire tout en augmentantatla valeur de la terre. Dans les pays d'Asie à faible revenu, il convient de,mettre davan- tage l'accent sur les projets visant à accroître rapidement les revenus agricoles, notamment l'achèvement de vastes travaux d'irrigation entrepris antérieurement, qui permettraient d'approvisionner en eau les exploitations. Il conviendrait d'autre part d'accélérer la réalisation de projets portant sur l'installation de puits instantanés et de pompes.à faible pression, la remise en état des citernes d'eau et l'agrandissement des périmètres irrigués, existants. Ces projets peuvent certes produire des risultats rapides, mais l'accélération du développement dans -es zones exigera également une inten- sification des investissements et une augmentation considérable du personnel technique et administratif qualifié. Or, il est peu probable que cette der- nière condition soit remplie si le financement nécessaire à ces nouveaux investissements n'est pas assuré. Pour soutenir l'élan donné au développe- ment de l'irrigation, il sera en outre indispensable d'inclure dans les pro- grammes actuels des ressources suffisantes pour permettre d'entreprendre les travaux préparatoires à la construction de grands ouvrages nouveaux. Il est peu probable que le développement de l'irrigation atteigne - tant s'en faut - l'ampleur requise, sans une augmentation substantielle de l'aide financière internationale assortie de conditione de faveur et assurée à long terme pour permettre la planification nécessaire. Industrie Ces régions ont bien connu depuis une vingtaine d'années des phases d'industrialisation rapides, mais ces derniers temps la croissance de la pro- duction a été irrégulière et faible dans l'ensemble, et la contribution de l'industrie à l'emploi est restée modeste. Les stratégies d'industrialisation des pays d'Asie à faible revenu se sont toutes caractérisées par un fort pro- tectionnisme contre les importations concurrentes et par un souci d'expan- sion des équipements plutÔt que d'augmentation de l'efficacité et de la compétitivité. D'autre part, les stratégies suivies par divers pays ont été différentes : l'Inde a mis l'accent sur l'indépendance industrielle fondée sur des investissements publics considérables dans l'industrie et sur une plani- fication détaillée de l'intégration industrielle; le Pakistan, jusqu'en 1970, a compté principalement sur l'expansion de l'entreprise privée qu'encoura- geaient d'importants avantages adaptés aux besoins des diverses industries. En dépit de ces divergences, la structure industrielle telle que nous la voyons aujourd'hui se caractérise principalement par des coûts de production élevés et une capacité de production excédentaire. C'est dans la fabrication des - 90 - biens de consommation que les résultats, ces dernières années, ont été les plus médiocres, ce qui s'explique par le fait que la croissance de la demande émanant du secteur agricole a été lente et incertaine et que le secteur industriel n'a pas fait preuve d'un dynamisme soutenu. Il est évident que dans un contexte politique plus favorable, l'in- dustrie peut se développer plus rapidement qu'e:le ne l'a fait jusqu'ici. Certains pays-de cette région sont dotés d'ïnfrastructures bien établies, notamment d'un réseau moderne de services financiers et commerciaux, et pos- sèdent des aptitudes diversifiées dans les secteurs de la science, de-l'ingé- nierie, de la gestion et de l'industrie. Bien d'autres pays en développement dont les revenus sont pÏus élevés n'ont pas7c-es atouts. Si, comme on l'a déjà remarqué, les coûts moyens de production- sont généralement élevés par rapport aux'prix internationaux, par contre, dans la plupart des industries, nombreuses sont les entreprises, publiques aussi bien que privées, qui sont parvenues à des normes d'efficacité élevées. En Inde, et au Pakistan, l'efficacité de certaines entreprises montre qu'une croissance industrielle vigoureuse est possible. Mais ces entreprises ont été dans le passé et continuent d'être freinées par une politique indus- trielle fondée sur de lourds systèmes de conti'ôle et d'octroi des licences. Ces systèmes jouissent, du reste, de l'appui des cercles officiels et de l'in- dustrie privée, l'aversion de cette dernière pour la concurrence, intérieure ou extérieure, venant s'ajouter au désir des autorités, inspirées par des con- sidérations sociales, de restreindre la puissance économique des entreprises les plus efficaces. L'un des problèmes les plus importants auxquels se heurte la planification de la stratégie industrielle concerne les moyens de résoudre le conflit entre de tels objectifs sociaux et les exigences d'un secteur in- dustriel dynamique el efficace, capable de jouer un rôle important dans la création d'emplois et la réduction des prix des bieni 'ndustriels que les con- sommateurs du secteur agricole doivent acheter, et de stimuler ainsi la croissance de la demande intérieure. Productivité et revenu des petits exploitants Le petit exploitant ne peut pas participer pleinement à l'exploita- tion du potentiel d'accroissement de la productivité agricole sans le soutien d'institutions répondant à ses besoins. Il est, par définition, désavantagé sur plusieurs points. Il manque de liquidités et a, moins que d'autres, accès au, crédit institutionnel à moyen terme. Il lui est donc difficile d'entrep,endre 'des investissements sur son exploitation ou d'utiliser des facteurs de production modernes dans la même mesure que de plus gros ex- ploitants. Il est plus vulnérable aux risques et par conséquent plus prudent envers les innovations dont la rentabilité est incertaine et envers les décisions dont le résultat sera affecté par des facteurs aussi aléatoires que le climat. - 91 - En dépit de ces désavantages, l'expérience a montré que lorsqu'il a un accès suffisant aux facteurs., de production de base, le petit agriculteur est capable d'atteindre les rendements enregistrés par de plus gros exploi- tants et souvent même de les dépasser. -En moyenne, le système des poly- récoltes se pratique de façon plus intense sur les petites exploitations que sur les vastes domaines, ce qui est très important lorsque les ressources en terre sont limitées, comme c'est le cas dans cette région. Dans les° zones où des variétés à rendement élevé ont été adoptées, les petits agriculteurs, après quelques hésitations, ont accepté cette innovation, ce qui semblerait indiquer qu!ils ne s'opposent pas aux nouveautés une fois qu'ils sont convain- cus de lez valeur et de leur rentabilité. Il faut donc que les petits agri- culteurs reçoivent un soutien institutionnel vigoureux qui les aide à satis- faire leurs besoins en facteurs de production essentiels tels que l'eau, le crédit et les renseignements concernant les méthodes eulturales modernes. La productivité du petit agriculteur se heurte à de nombreuses dif- ficultés dont la principale concePne peut-être l'approvisionnement en eau. Il ne pourra en cffet tirer parti des variétés de semences sélectionnées (qui donnent lesý meilleurs résultats quand elles s'accompagnent de méthodes de culture fondées sur une utilisation intensive des facteurs de production), augmenter les applications d'engrais ou accroître le nombre de récoltes que dans la mesure où il sera assuré de recevoir de l'eau d'irrigation en temps voulu et en quantité suffisante. Meme lorsqu'une infrastructure générale d'irrigation a été mise en place, le petit agriculteur se trouve désavantagé sur deux fronts. Tout d'abord, et surtout dans le cas de l'irrigation de surface mais également des puits instantanés publics, il sera généralement victime de discrimination en raison même de la taille de son exploitation et du fait que la répartition des approvisionnements en eau, dans les sys- tèmes d'irrigation en surface, obéit habituellement à un certain favoritisme. Nous avons déjà noté que ce problème entraine un gaspillage considérable des ressources en eau'; il a, sur le petit exploitant, des effets directs encore plus graves. En effet, ne sachant pas exactement sur quels volum2s d'eau il peut compter ni quand il recevra la part qui lui est allouée, il hésite à adopter des méthodes culturales reposant sur une irrigation régu- lière et il continue donc d'obtenir des rendements très inférieurs à son potentiel. Une plus grande participation de la communauté aux décisions relatives à l'utilisation de l'eau, appuyée par des services publics d'irri- gation et de vulgarisation, contribue, cela a été prouvé, à assurer une dis- tribution plus équitable et efficace des ressources en eau. On peut ainsi irriguer, avec le même volume d'eau, une superficie plus étendue, grâce à une utilisation plus efficace de l'eau et à un meilleur entretien privé des canaux. En outre, les petits agriculteurs sont désavantagés du fait qu'ils ne disposent pas d'épargne et ne peuvent pas obtenir le crédit à moyen terme qui leur serait nécessaire pour financer le forage de puits et d'autres -92 installations qui leur permettraient de tirer parti du potentiel qu'offre l'irrigation. Ce type de crédit, en raison de son montant élevé et de son échéance relativement longue, ne s'obtient pas aussi facilement que des prÉts de campagne. Le crédit à moyen terme pour l'achat de matériel et l'aménage- ment de l'exploitation doit provenir, pour la plupart, des circuits officiels et des coopératives qui, jusqu'ici, se sont très rarement ipréoccupés des petits agriculteurs et auxquels ceux-ci ont rarement accès. Pour remédie,r à cette situation, il faudrait-non pas subventionner les taux d'intérêt mais plutôt accroitre l'accès des petits agriculteurs au crédit à moyen terme, en évitant les formes institutionnelles qui sont trop bureaucratiques et manquent de souplesse. L'Inde, par exemple, a déployé beau- coup d'effozts dans ce sens et la Société agricole de refinnncement et de dé- veloppement, dont l'aide s'adresse notamment aux petits agriculteu s, offre des services de crédit très étendus. En Indonésie, lies programmes BIMAS et INMAS offrent une aide sous forme de crédits et de facteurs de-production mo- dernes. Malheureusement, ce genre d'institution n'est pas t ès répandu dans d'autres pays d'Asie du Sud. a question de la garantie accessoire constitue; pour les opérations de prêt aux petits agriculteurs, un handicap important du point de vue des établissements de crédit. Si ces derniers exigent des terres en: garantie, le crédit devient beaucoup moins accessible aux petits agrici1.teurs, notamment à ceux qui ne sont pas propriétaires, dont les droits d'occ4ýation et d'exploi- tation sont très rarement enregistrés officiellement et ne sont pas toujours reconnus. Si les institutions de crédit veulent jouer le rôle qui leur re- vient dans la transformation de l'agriculture, il leur faudra innover sans cesse en matière de procédures de garantie et envisager d'autres garanties que les terres; elles pourraient, par exemple, rester en cnntact plus étroit avec les emprunteurs, superviser l'utilisation du crédit et,4ans le cas des prêts à moyen terme, accepter plusieurs récoltes successives con'me sûreté. Les systèmes actuels de transfert de technologie aux petats agricul- teurs sont souvent ccinplexes et inefficaces. Ce problème comporte deux aspects. Tout d'abord, les petits agriculteurs sont en général moins au courant des mé- thodes connues de gestion des cultures ayant pour objet d'améliorer les rende- ments, du fait qu'ils sont moins instruits et que souvent les agents de vul- garisation ne s'en occupent pas. Ces derniers, qui sont mal payés, sont à bien des égards redevables aux plus gros exploitants et par conséquent plus disposés à les satisfaire. Il ne leur rFte que peu de temps à consacrer aux petits agriculteurs qui, de toute façon, ne leur font -s tellement confiance pour ce qui est des méthodes culturales, Cette situation peut certes être corrigée. Fn Inde notamment, des expériences menées à une grande échelle ont démontré qu'il est possible de toucher les petits agriculteurs grâce à une organisation et à des procédures de vulgarisation agricole différentes, en confiant davantage à la communauté la soin de contrôler la régularité et la qualité des services. Ce type d'organisation peut et doit être généralisé si l'on veut toucher les petits agriculteurs dans d'autres régions de l'Asie. -93- Le second aspect du problème de transfert de technologie concerne l'adaptation de la recherche agricole aux problèmes particuliers des petits agriculteurs. La mise au point de variétés à rendement élevé, notamment de cultures sarclées tropicales appropriées à des zones arides, est particuliè- rement utile aux petits agriculteurs, de même que la recherche portant sur les façons. et systèmes cultureaux convenant aux petits exp.loitants qui man- quent de liquide mais disposent d'une main-d'oeuvre abondante. Ceci est par- ticulièrement important pour assurer l'utilisation efficace des ressources en eau et des éléments nutritifs dans les systèmes de polyrécoltes.' Ces re- cherches doivent être faites localement, pour être adaptées au milieu. C'est pourquoi il est indispensable de disposer d'intitutions de recherche très largement disséminées et dotées d'un personnel adéquat, de qui exige des investissements et un soutien supplémentaires. Le fermier .qui n'est pas propriétaire est certes moins enclin à ac- croître sa productivité que s'il possédait les terres qu'il cultive, et cela pour deux raisons. Premièrement, la durée de son fermage étant incertaine, il hésite à entreprendre des investissements qui ne sont pas immédiatement rentables. C'est là une préoccupation bien légitime, comme l'a prouvé derniè- rement l'introduction des technologies de la Révolution verte dans certaines régions de l'Indo et du Pakistan où certains fermiers ont été expulsés et les propriétaires fonciers ont repris leurs terres pour y pratiquer une agricul- ture mécanisée. Deuxièmement, le propriétaire terrien préfère de plus en plus souvent prélever un pourcentage de la récolte plutôt que de percevoir un loyer fixe, et dans ce cas le métayer a moins intérêt à utiliser des fac- teurs de production qu'il doit acheter. Il faut cependant noter que cette deuxième raison perd beaucoup de sa force lorsque le propriétaire prend à sa charge une partie des coûts de ces facteurs de production, comme c'est de plus en plus le cas depuis quelques années. Le système du fermage crée certes des problèmes, dont il ne faut toutefois pas exagérer l'importance lorsqu'il s'agit d'atteindre les objectifs du développement, à savoir l'accélération de la croissance et l'atténuation de la pauvreté. A quelques exceptions près, le système du fermage ne prédomine que dans une faible partie du secteur agricole et la plupart des agriculteurs sont tout aussi susceptibles de donner leur terre en fermage que de prendre du terrain à ferme, de sorte que dans la plus grande partie de cette région, il n'y a pas de différence prononcée entre propriétaire ter,ien et fermier. Au Bangladesh, en Inde et en Indonésie, moins de 6 % des terres agricoles sont cultivées par des fermiers qui ne possèdent pas de terres ni n'en donnent en f>rmage; au Pakistan, où la taille moyenne des exploitations en fermage est beaucoup plus grande, la proportion est d'un peu moins de 30 %. En outre, la superficie des terres en fermage diminue régulièrement depuis une dizaine d'années. Dans les zones où les nouvelles technologies ont été introduites, non seulement la proportion dea terres en fermage diminue, mais encore les rapports entre propriétaires et fermiers évoluent; par exemple, le propriétaire assume sa part du coût des facteurs de production. - 94 - Compte tenu de la manière dont évoluent les rapports entre proprié- taires et fermiers en fonction de la technologie disponible, et des énormes problèmes que pose l'application d'une réforme des droits des fermiers (par exemple la fixation d'un plafond au loyer) les autorités devraient concentrer leurs efforts sur des mesures susceptibles d'entraIner des avantages tangibles et durables pour le fermier. Le meilleur moyen serait par exemple de combiner la création d'un environnement propice,à i ne évolution rapide de la technologie et à une croissance accélérée de la productivité à, des efforts visant à lier plus étroitement la part de la récolte revenant au propriétaire qui est en général de l'ordre de 50 % à sa contribution au coût des facteurs de production, qui pour être très variable rete en général très faible,, La commercialisation et la bstribution sont également peu favora- bles au petit agriculteur, particulièrement lorsqu'il s'agit de ,poduits de- vant être transformée assez rapidement pour éviter qu'ils ne se ggtelt. En général, le petit agriculteur ne possède pas leéaptitudes matérielles ni' fi- nancières nécessaires pour pouvoir garder ces produits, au lieu de les mettre sur le marché, quand l'offre est en période de pointe. Ce sont les commer- çants ou les industriels qui peuvent acheter ces marchandises pendant cette période, qui vont naturellement faire des bénéfices considérables. D'autre part, dans certaines zones, il existe un monopole des achats, ce qui réduit l'aptitude du petit agriculteur à obtenir un,prix rémunérateur. S'il existe des exemples nombreux de cas où les petits agriculteurs se sont unis, l'expér:ience a rarement réussi. Un peut donner comme exemple de réussite le cas d'une coopérative laitièr- d'Anand, en Inde, créée il y a 30 ans, qui a étendu son réseau à plusieurs états et qui est sur le point de devenir un programme national. La coopérative, qui est propriétaire de ses installations d'achat, de traitement et de commercialisation des produits laitiers, assure à ses membres un prix raisonnable pendant toute l'année, car elle dispose des moyens nécessaires pour transformer le lait acheté, quand l'offre est abondante, en poudre et autres produits pouvant se conserver. En combinant le système de la coopérative à l'utilisation de services profession- nels de gestion pour tous les aspects de son fonctionnement, elle réussit à améliorer le revenu des petits agriculteurs et des ouvriers sans terres tout en restant une entreprise rentable. Ces principes de base sont applicables sur une plus grande échelle à d'autres produits et à d'autres pays. Emploi Même lorsqu'ils sont répartis de façon équitable, les gains de productivité enregistrés par les petits agriculteurs ne suffisent pas à cor- riger les problèmes de la pauvreté absolue qui règne dans les pays d'Asie à faible revenu. Une fraction importante des ménages ruraux ne possèdent pas de terres, et ne peuvent donc pas participer directement à ces gains de -95 productivité. En outre, l'amélioration de la pt'oductivité ne suffit pas à elle seule à porter le revenu des agriculteurs cLdtivant des lopins-de terre très modestes au-dessus du niveau de pauvreté. f s ménages doivent compter sur des sources de revenu non agricoles. Toute stratégie visant à atténuer la pauvreté en Asie du Sud devra comporter principalement des mesures permettant d'accroître l'emploi en mi- lieu rural. La totalité du revenu des ménages sans terres et une part impor- tante du revenu de ceux qui disposent de '-ès petites exploitations proviennent d'autres sources que la culture. Plus une exploitation est petite, ,L'us grande est la fraction du revenu total des ménages provenant de sources extérieures, notamment de travaux agricoles dans des exploitations plus importantes, de l'élevage de volailles. de petit bétail ou de vaches laitières, dé la péche, de la foresterie, de l'industrie et de l'artisanat ruraux, des services et des activités de transformation ainsi que des transferts provenant de membres de la famille travaillant en ville. La plupart de ces activités étant soit agricoles, soit êtroitement liées à l'agriculture, il est évident que-pour relever plus vite les revenus qu'elles procurent, il faudra avant tout faire progresser rapidement l'agri- culture. A cet effet, l'accélération de la croissance de la production peut jouer un rôle considérable, même sur les exploitations relativement impor- tantes, à condition que celles-ci ne soient pas excessivement mécanisées. L'expérience tend néanmoins à prouver que la croissance agricole doit dépasser 3 à 4 % par an et que ce rythme doit être soutenu pendant environ dix ans pour que la création d'emplois salariés supplémentaires contribue de façon sensible à la. solution des problèmes du chômage rural en Asie du Sud. Il est donc d'autant plus indiFpensable dacélérer les investissements consacrés à l'agri- culture et notamment à l'irrigation, dans le cadre d'une stratégie visant à insuffler un plus grand dynamisme à l'ensemble du secteur. La croissance de la moyenne et de la grande industrie ne saurait avoir qu'un effet minime sur la situation de l'emploi au cours des dix pro- chaines années, du fait que ce secteur représente moins de 10 % de l'emploi global dans la plupart des pays de cette région. Une croissance plus orien- tée vers une utilisation intensive de main-d'oeuvre pourrait entraîner quel- ques gains. Pour cela, il faudra;-généralement encourager les petites entre- prises qui, prises dans leur ensemble, emploient la majorité des trailleurs industriels et utilisent, pour chaque unité de production, une main-d'oeuvre plus abondante que le&g:-ahdes entreprises. Cependant, les mesures visant à promouvoir la petite entreprise devront être sogneusement conçues si l'on veut éviter de subventionner drs entreprises dont la production exige des capitaux importants ou qui fabriquent des biens ne pouvant être produits rentablement qu'à grande échelle. Il est préférable d'opter pour des mesures qui accordent aux petites entreprises aux mêmes conditions qu'aux grandes le plein accès à des intrants difficiles à obtenir, pour leur permettre de concurrencer ces dernières d'égales à égales, et de leur fournir le soutien - 96 - technique et instittionnel nécessaire dans le domaine du crédit, de la for- mation et de l'information technique. C'est dans un climat de croissance rapide de la demande, dans le sillage du développement agricole et de l'ex- pansion des plus grandes entreprises que les petites entreprises prospèrent le mieux, en fournissant des installations et ervices connexes axés sur une utilisation intensive de main-d'oeuvre. Si l'on ne tient pas suffisamment compte de cette complémentarité et si l'on prête à la petite entreprise un rôle exagéré en la considérant comme le principal instrument de la création d'emplois ou du développement régional, on risque de passer à côté de l'objectif recherché et d'encourager l'inefficacité. Même si la croissance économique était portée à environ 5 % par an, et si les mesures relatives à la productivité du petit agriculteur, qui ont été suggérées dans le présent chapitre étaient rigoureusement appliquées, le chômage restera un problème très grave dans les pays d'Asie à faible re- venu. Il ne s'agit pas tellement du chômage à long terme conventionnel, mais plutôt, d'une absence de possibilités de gains en période creuse. Dans la plupart des pays d'Asie à faible revenu, presque tous les travailleurs ruraux trouvent un emploi quelconque pendant les périodes de pointe de l'agriculture, mais passent le reste de l'année soit dans l'oisiveté, soit à travailler chez eux, soit dans des emplois temporaires. Pqur ces derniers, l'offre de main- d'oeuvre est excédentaire, en certaines s*isons, de sorte que la productivité et le revenu par travailleur sont faibles. L'expansion du système des poly- récoltes, qui permet de modérer les fluctuatiors saisonnières de la demande de main-d'oeuvre, et la croissance industrielle rurale permettraient de ré- duire le chômage, comme le ferait une accélération du développement urbain axé sur une utilisation plus intensive de main-d'oeuvre. Cependant, une grande partie de la population active des campagnes resterait encore trop démunie de travail régulier pour que l'existence soit tDlérable. La créa- tion d'emplois ruraux disponibles pendant Jas mortes saisons constitue donc un élément indispensable de toute stratégie ayant pour objectif prioritaire de réduire la pauvreté. C'est dans ce contexte qu'il convient d'exploiter le potentiel des grands programmes de travaux publics qui sont à même de fournir des emplois dans les zones rurales tout en mettant en place des équipements permettant d'accélérer la croissance économique. Les pays d'Asie à faible revenu ont fréquemment eu recours à ce genre de programmes, mais l'expérience, dans la ýplupart des cas, n'a pas été très encourageante. Ces programmes ont bien er- mis d'augmenter de façon notable les revenus de ceux qui ont ainsi trouvé un emploi et de mettre en place une infrastructure productive (surtout des routes rurales), mais ils se sont heurtés à un certain nombre de problèmes, dont le principal tient au fait qu'ils étaient conçus et exécutés isolément, souvent dans le cadre des secours à des zones sinistrées, au lieu de s'iiscrire dans ine stratégie plus large et continue, visant à améliorer l'équipement des campagnes et à s'attaquer aux racines mêmes du problème du chômage. Ainsi, ces programmes étaient trop modestes pour que leurs effets se fassent sentir 97 - et ils ont prêté le flanc aux pressiorls exercées par l'élite locale (pro- priétaires terriens et entrepreneurs ruraux) qui les ont altérés pour servir leurs propres. intérêts. Malgré ces échecs, l'intérêt manifetsré envers les programmes de travaux publics a été ranimé par un programme innovatif et qui aemble avoir donné de bons résultatà, réalisé dans l'état de Maharashtra, en Inde, qui compte 58 millions d'habitants dont 38 millions de ruraux. Après un démar- rage modeste au début des années 70, le programme a pris de l'expansion pour aboutir à la création de"152 millions de journées de travail en 1977, ce qui correspond à environ un cinquième du chiffre estimatif du chômage rural et du sous-emploi dans cet état. Il est maintenant prévu de porter cette proportion à plus d'un tiers au cours des cinq prochaines années. Le pilogramme repose essentiellement sur l'engagement politique des autorités de l'état de Maharashtra envers la garantie statutaire è tous les ruraux d.'un emploi local, à un salaire minimum. Il met l',ccent sur:aes tra- vaux destinés à améliorer directement la productivité, à savoir irrigation et mise en valeur des terres, le financement étant assuré par la création d'im- pâts urbains, ce qui minimise les conséquences inflationnistes tout en trans- férant des ressources des zones urbaines vers les zones rurales. Le programme s'est bien heurté à quelques problèmes, notamment l'immobilité,de la main- d'oeuvre, et la difficulté de concevoir et d'exécuter des projets productifs aux endroits et aux moments où il faut créer des emplois Le financement du programme a absorbé de 7 à 10 % du budget 91 10 64 Rép. dominicaine 716 164 --2,5 4,0 0 5,0 75 lij 65 Rép. arabe syrienne 1.065 1.986 3,7 10,5 4,2 176 103 154 Commerce de marchandises (on rnlli;ons Taux annuel moyen Termes de de dollars) de croissancem l'échange Expor- Impor- (M) 1970 -100 tations tations Exportations importations 1976 1976 1960-70 1970-76 1960-70 1970-76 1960 1976 66 Pérou 1.365 2.183 2,9 -5,3 3,8 7,4 68 80 67 Tunisle 789 1.529 3,7 2,1 2,4 13,8 101 152 68 Malaisie 5.707 4.245 8,9 4,3 5,6 6,5 115 87 69 Algérie 5.061 5.312 1,3 -2,3 -0,9 19,0 91 308 70 Turquie 1.960 4.993 5,5 1,9 1,6 13,6 .. 82 71 Costa Rica 584 774 9,0 4,0 10,0 1,5 101 97 72 Chili 1.684 2.071 2,3 7,9 4,9 -4,0 63 43 73 Chine, Rép. de 8.156 1.609 23,7 16,2 17,9 12,6 .. 74 Jamaique 633 913 5,6 -4,4 8,2 -3,6 98 106 75 Liban 800 810 14,2 6,2 5,2 -7,7 78 86 76 Mexique 3.298 6,030 3,2 2,9 6,8 5,5 87 91 77 Brésil 10.128 13.622 4,6 10,3 5,0 12,6 90 99 78 Panama 227 838 10,9 3,1 10,5 -3,7 81 72 79 Irak 8.835 3.461 3,7 6,3 1,5 30,2 98 451 80 Uruguay 536 599 2,5 -0,1 -2,8 -1,6 102 82 81 Roumanie 6.138 6.095 .. .. .. ,. 82 Argentine 3.916 3.033 3,3 1,6 0,4 -1,1 100 96 83 Yougoslavie 4.878 7.367 8,1 5,8 9,0 4,7 96 93 84 Portugal 1.820 4.317 10,7 4,7 9,6 3,8 83 96 85 Iran 23.380 12,894 9,3 5,0 11,3 28,3 94 406 86 Hong Kong 8.526 8.882 12,7 8,6 9,2 9,3 .. 106 87 Trinité-et-Tobago 2.213 1,976 2,2 -0,3 3,2 -4,9 92 111 88 Venezuela 9.149 6.023 -0,6 -10,0 4,4 12,5 85 323 89 Grèce 2.543 6,013 10,7 12,3 10,0 2,9 92 83 90 Singapour 6.585 9,070 4,2 14,1 5,9 13,9 .. 102 91 Espagne 8.727 17.463 9,8 11,3 16,3 6,4 93 89 92 Israël 2,310 4.052 10,9 9,0 8,8 5,4 91 88 Paya IndustrIal a 7.6 7.8 8.6 9.5 93 Afrique du Sud 4.776 6.751 5,2 3,7 8,0 -0,8 100 88 94 Irlande 3.313 4.192 5,4 3,4 6,3 0,8 94 106 95 Italie 36,969 43.428 13,4 2,7 9,7 -1,1 104 77 96 Royaume-Uni 46.271 55.986 3,0 0,6 3,2 -1,9 95 83 97 Nouvelle-Zélande 2.795 3.254 2,7 1,2 0,6 4,7 115 90 98 Japon 67.225 64,799 17,2 14,3 13,8 9,5 102 71 99 Autriche 8.507 11.523 9,9 15,8 9,8 15,6 100 95 100 Finlande 6.342 7 393 3,7 4,0 3,7 6,0 98 101 101 Australie 12.868 11.084 7,2 7,8 6,3 5,4 116 e6 102 Pays-Bas 40.167 39.574 10,2 14,6 10,1 10,0 100 91 103 France 55.817 64.404 7,6 11,7 10,3 11,4 93 95 104 Belgique 32.847 35.368 10,7 11,7 10,5 12,1 110 93 105 Allemagne, Rép. féd. 102.032 87,782 12,6 15,1 11,0 13,6 90 101 106 Norvège 7.917 11.109 10,4 13,3 9,1 11,8 91 102 107 Danemark 9,113 12.419 6,2 9,7 6,8 11,9 108 94 108 Canada 38.128 37.910 9,2 3,8 .8,6 9,7 98 111 109 Etats-Unis d'Amérique 113.323 128.872 5,7 5,6 9,7 5,2 93 82 110 Suède 18.440 19.334 7,8 7,3 7,1 8,2 109 102 111 Suisse 14.845 14.774 7,0 15,3 7,2 11,5 91 108 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 7.6 -9.1 11.1 28.3 112 Arable Saoudite 36,119 11.579 7,6 11,8 11,1 45,5 97 432 113 Jamahiriya arabe libyenne 8.438 3.950 60,1 -10,7 15,5 28,3 93 337 114 Koweit 9.843 3,321 5,3 -9,1 10,6 17,6 99 462 Economies à planIficatIon cntral .. 10,4 .. 10.5 115 Chine, Rép, pop. 116 Rép. pop. dém. de Corée 117 Albanie 118 Cuba 0,6 -0,8 5,4 2,4 81 116 119 Mongolie 120 Hongrie 4.934 5,529 .. 13,5 .. 10,5 . 85 121 Bulgarie 5.382 5.626 .. 10,4 .. 12,6 122 URSS 37.169 38.108 .. 7,9 .. 11,3 123 Pologne 11.017 13.867 .. 14,7 .. 19,4 .. 104 124 Tchécoslovaquie 9,035 9,706 ., 6,3 .. 6,4 125 Rép, dém. allemande 10.087 11.290 .. 17,9 .. 8,3 aVoir Notes techniques. Ai Tableau 7: Structure du commerce de marchandises Pourcentage des exporta- Pourcentage des importations tions de marchandises de marchandises Produits Biens Produits primaires manufacturés alimentaires Combustibles Divers 1960 1975 1960 1975 1960& 1975 1960 1975 1960' 1975 Pays à faible revenu 99 94 1 8 17 21 7 10 76 6S 1 Bhoutan 2 Kampuchea démocratique 100 0 10 7 83 3 Rép. dém. pop, lao 4 Ethiopie 100 98 0 2 2 5 10 17 88 78 5 Mali 97 92 3 8 20 5 75 6 Bangladesh 37 63 51 8 . 41 7 Rwanda 97 3 19 8 73 8 Somalie 88 97 12 3 24 .. 4 72 .. 9 Haute-Voilta 100 94 0 6 19 21 5 9 76 70 10 Birmanie 98 97 2 3 14 4 4 82 11 Burundi 12 Tchad 97 100 3 19 12 69 13 Népal 12 14 Bénin 100 100 0 17 .. 10 73 15 Malawi 94 5 .. 16 Zaïre 99 97 1 3 16 17 10 10 74 73 17 Guinée 100 99 0 1 10 .. 8 .. 82 18 Inde . 56 55 44 45 21 26 6 23 73 51 19 Viet Nam 100 0 20 Afghanistan 86 85 14 15 14 7 79 21 Niger 100 91 0 9 24 22 5 13 71 65 22 Lesotho 23 Mozambique 100 96 0 4 13 . 5 82 24 Pakistan 78 45 22 55 22 24 10 18 68 58 25 Rép. Unie de Tanzanie 88 12 12 20 9 il 79 69 26 Haïti 100 66 0 34 29 9 62 27 Madagascar 94 95 6 5 17 6 77 28 Sierra Leone 35 42 65 58 23 12 . 65 29 SriLanka 99 89 1 il 39 50 7 17 54 33 30 Empire centrafricain 98 76 2 24 15 16 9 1 76 83 31 Indonésie 100 99 0 1 23 13 5 5 72 82 32 Kenya 88 87 12 13 12 6 il 28 77 66 33 Ouganda 100 100 0 .. 6 5 8 2 86 93 34 Yémen, Rép. arabe 93 7 45 . . 50 Pays à revtiu intermédiaire 95 82 5 17 16 14 8 14 77 71 35 Togo 97 94 3 6 16 14 6 7 78 79 36 Egypte 90 66 10 34 23 36 il 7 66 57 37 Yémen, Rép. dém. pop. 18 46 36 38 Rép. Unie du Cameroun 96 89 4 11 20 11 8 10 72 79 39 Soudan 100 99 0 1 17 19 8 4 75 77 40 Angola 100 93 0 7 16 6 78 41 Mauritanie 73 96 27 4 5 3 92 42 Nigéria 97 99 3 1 14 10 5 3 81 87 43 Thaïlande 98 77 2 23 10 4 11 22 79 74 44 Bolivie 99 97 1 3 45 Honduras 98 89 2 il 13 13 9 17 78 70 46 Sénégal 97 78 3 22 30 18 5 29 65 53 47 Philippines 93 83 7 17 15 il 10 22 75 67 48 Zambie 99 1 8 14 78 49 Libéria 100 98 0 2 16 14 4 15 80 71 50 El Salvador 94 71 6 29 17 6 77 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 92 8 30 6 64 52 Congo, Rép. pop. 91 88 9 12 18 16 6 8 76 76 53 Maroc 92 87 8 13 27 30 8 il 65 59 54 Rhodésie 55 Ghana 90 98 10 2 19 14 5 17 76 69 56 Côte d'ivoire 99 88 1 12 18 15 6 14 76 71 57 Jordanie 96 80 4 20 32 25 3 il 60 64 58 Colombie 98 79 2 21 8 9 3 1 89 90 59 Guatemala 97 75 3 25 12 .. 10 78 60 Equateur 99 97 1 3 13 .. 3 84 61 Paraguay 100 90 0 10 15 il 74 62 Rép. de Corée 86 18 14 82 10 14 7 19 83 67 63 Nicaragua 98 83 2 17 9 9 10 14 81 77 64 Rép. dominicaine 98 83 2 17 5 .. 10 85 65 Rép. arabe syrienne 81 91 19 9 24 21 8 7 68 72 A20 Pourcentage des exporta- Pourcentage des importations tions de marchandises de marchandises Produits Biens Produits primaires manufacturés alimentaires Combustibles Divers 1960 1975 1960 1975 1960a 1975 19608 1975 1960a 1975 66 Pérou 99 95 1 5 il 3 86 67 Tunisie 90 80 10 20 20 19 9 10 71 71 68 Malaisie 94 82 6 18 18 12 70 69 Algérie 93 98 7 2 23 9 .. 68 70 Turquie 75 64 25 36 7 7 il 18 82 75 71 Costa Rica 95 74 5 26 13 10 6 il 81 79 72 Chili 96 82 4 8 10 10 80 73 Chine. Rép. de 86 14 13 7 30 74 Jamaïque 95 45 5 55 22 20 8 19 70 61 75 Liban 59 53 41 47 16 9 75 76 Mexique 88 48 12 52 4 2 94 77 Brésil 97 73 3 27 14 6 19 26 67 68 78 Panama 100 0 15 7 10 42 75 51 79 Irak 100 100 0 (.) 18 18 1 (.) 81 82 80 Uruguay 83 70 17 30 8 18 74 81 Roumanie 78 59 22 41 82 Argentine 96 75 4 25 3 5 13 13 84 82 83 Yougoslavie 56 28 44 72 il 7 5 12 84 81 84 Portugal 45 29 55 71 15 23 10 15 75 62 85 Iran 97 99 3 1 13 16 1 (.) 86 84 86 Hong Kong 20 3 80 97 27 21 3 6 70 73 87 Trinité-et-Tobago 96 94 4 6 16 10 34 51 50 39 88 Venezuela 100 99 0 1 18 12 1 1 81 87 89 Grèce 91 52 9 48 il 10 8 22 81 68 90 Singapour 74 57 26 43 21 il 15 25 64 64 91 Espagne 78 30 12 70 16 17 22 26 62 57 92 Israël 39 17 61 83 20 16 7 15 73 69 Pays industrialisés 48 24 52 76 17 il 10 17 73 73 93 Afrique du Sud 71 76 29 24 6 4 7 (.) 87 96 94 Irlande 72 54 28 46 18 14 12 14 70 72 95 Italie 27 17 73 83 20 19 14 27 66 54 96 Royaume-Uni 16 17 84 83 36 19 il 18 53 63 97 Nouvelle-Zélande 97 86 3 14 8 7 8 14 84 79 98 Japon il 4 89 96 17 18 17 44 66 38 99 Autriche 48 15 52 85 16 8 10 13 74 79 100 Finlande 53 23 47 77 13 8 10 19 77 73 101 Australie 92 83 8 17 6 5 10 10 84 85 102 Pays-Bas 50 46 50 54 18 16 13 18 69 66 103 France 27 24 73 76 25 13 17 23 58 64 104 Belgique 24 22 76 78 15 13 10 14 75 73 105 Allemagne, Rép. féd. 13 il 87 89 26 16 8 18 66 66 106 Norvège 55 38 45 62 12 7 9 10 79 83 107 Danemark 65 43 35 57 18 10 12 19 70 71 108 Canada 70 53 30 47 12 8 9 12 79 80 109 Etats-Unis d'Amérique 37 31 63 69 24 il 10 27 66 62 110 Suède 39 22 61 78 13 8 14 17 73 75 111 Suisse 10 8 90 92 18 13 8 10 74 77 Expo>rtateurs de pétrole à excédent de capitaux 99 1 112 Arabie Saoudite 100 99 0 1 1Y3 Jamahiriya arabe libyenne 100 100 0 0 13 17 5 2 82 81 114 'Koweit 92 8 17 1 82 Economies à planification centrale 65 47 35 53 il 10 80 115 Chine, Rép. pop. 116 Rép. pop. dém. de Corée - 117 Albanie 94 6 9 13 78 118 Cuba 95 99 5 1 119 Mongojie .,_. 120 Hongrie 44 43 56 57 8 8 12 14 80 78 121 Bulgarie 69 48 31 52 2 6 92 122 URSS 68 77 32 33 12 23 4 4 84 73 123 Pologne 62 47 38 53 13 10 7 10 80 80 124 Tchécoslovaquie 35 34 65 66 26 il 28 13 46 76 125 Rép. dém. allemande 37 35 63 65 . . .. a Dans ces colonnes, les chiffres en italique se rapportent à *année 1961 et non 1960. A21 Tabon S. Destinatn d-s exportations de marchandises (en pourcentage du total) ' , A døstinmtion Pay Pays en Economies å En de déveioppéós développement0 plantilca0on provenance centraleø de 1960 1976 1960 1976 1960 1976 PIv å icMo rovtxu 71 65 25 30 1 I m démocratique 61 28 11 pop. lao 0 32 100 68 0 0 69 65 30 32 1 3 5 al,*93 70 7 13 0 17 49 42 9 a 95 5 (.) 85 19 15 76 0 5 4 72 96 27 0 1 23 28 71 71 6 1 94 3 3 73 65 27 35 0 0 Népa; 31 69 0 98 63 2 28 0 9 85 15 (.) 95 96 5 4 (.) (.) 63 75 19 25 18 0 66 54 2b 33 8 13 48 50 24 31 28 19 74 66 26 14 0 0 31 63 69 37 (,) (.) 60 40 32 55 8 5 T 75 57 24 38 1 5 98 99 0 1 2 0 79 79 20 21 1 0 97 1 3 0 0 76 51 13 38 11 11 5 75 15 24 0 1 54 78 38 21 8 1 79 55 20 44 1 1 63 86 33 10 4 4 ep 46 21 36 46 18 33 m u In i o 81 72 15 24 1 1 74 87 26 12 0 1 26 39 29 17 45 44 86 .. 12 2 u C 93 73 6 19 1 8 59 56 27 34 14 10 64 70 34 29 2 1 89 86 11 14 0 0 95 82 4 17 1 1 47 60 51 38 2 2 60 12 40 0 0 77 85 23 15 0 (.) 89 P3 11 17 0 (.) 94 83 5 12 1 5 1 .9 .0 89 0 10 0 1 79 12 20 0 1 91 7 2 33 72 7 27 0 1 75 66 21 22 4 12 90 73 3 12 7 15 85 76 15 22 0 2 i 10 88 79 11 11 94 79 6 20 (.) 1 94 69 6 30 0 1 60 9 37 0 3 68 39 32 0 0 t 9 78 11 22 0 0 91 13 9 27 (.) (.) ra,! 92 93 8 7 0 0 34 61 42 23 24 16 A22 A destination Pays Pays en Economies à En de développésa développementa planification proveac ___________ _____el_______ centrale& dvenance 1960 1976 1960 1976 1960 1976 66 Pérou 84 63 16 21 () 16 67 Tunisie 77 66 20 30 3 4 68 Malaisie 59 62 35 34 6 4 69 Algérie 92 89 7 9 1 2 70 Turquie 71 73 17 20 12 7 71 Costa Rica 93 72 7 27 0 1 72 Chili 91 64 9 35 (.) 1 73 Chine, Rép. de 56 73 44 27 0 0 74 Jamaïque 96 85 4 14 0 1 75 Liban 24 7 70 88 6 5 76 Mexique 93 78 7 21 () 1 77 Brésil 82 62 12 30 6 8 78 Panama 99 72 1 28 0 (.) 79 Irak 85 56 14 44 1 80 Uruguay 83 52 7 44 10 4 81 Roumanie 20 31 9 25 71 44 82 Argentine 75 47 19 46 6 7 83 Yougoslavie 48 39 19 21 33 40 84 Portugal 57 80 41 16 2 4 85 Iran 70 76 27 24 3 0 86 Hong Kong 55 74 42 25 3 1 87 Trinité-et-Tobago 80 82 20 18 0 (.) 88 Venezuela 62 67 38 33 0 (.) 89 Grèce 65 62 13 28 22 10 90 Singapour 39 49 54 49 7 2 91 Espagne 80 65 17 32 3 3 92 israël 77 75 21 24 2 1 Pays industrialisés 73 71 19 21 4 5 93 Afrique du Sud 71 79 27 21 2 (.) 94 Irlande 96 90 4 9 (-) 1 95 Italie 66 67 28 28 6 5 96 Royaume-Uni 61 67 36 30 3 3 97 Nouvelle-Zélande 92 71 7 23 1 6 98 Japon 46 47 52 46 2 7 99 Autriche 70 65 15 20 15 15 100 Finlande 70 67 il 9 19 24 101 Australie 76 70 19 23 5 7 102 Pays-Bas 79 85 19 13 2 2 103 Fra,ice 53 66 43 29 4 5 104 Belgique 79 84 17 14 4 2 105 Allemagne, Rép. féd. 71 71 24 23 5 6 106 Norvège 81 82 14 15 5 3 107 Danemark 83 82 13 15 4 3 108 Canada 91 88 8 9 1 3 109 Etats-Unis d'Amérique 62 58 37 39 1 3 110 Suède 80 76 15 18 5 6 111 Suisse 73 68 23 27 4 5 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 75 72 25 28 0 (. 112 Arable Saoudite 75 72 25 28 0 0 113 Jamahiriya arabe libyenne 67 82 26 18 7 (.) 114 Koweït 91 59 9 41 0 (.) Economies à planification centrale 18 .. 7 . 72 . 115 Chine, Rép. pop. 15 . 24 . 61 . 116 Rép. pop. dém, de Corée .. 117 Albanie 1. 1 . 98 118 Cuba 72 .. 9 .. 19 119 Mongolie 120 Hongrie 23 6 . 71 121 Bulgarie 13 . 3 84 122 URSS 18 .. 7 75 123 Pologne 30 .. 7 ..63 124 Tchécoslovaquie 17 il 72 125 Rép. dém, allemande 20 4 . , 76 aVoir dans les notes techniques la composition de ces groupr- , pays. A23 Tableau 9: Balance des paiements et coefficient du service de la dette Balance des transac- Versements d'in- Service de la dette, tions courantes avant térêts au titre en pourcentage:8 paiement des Intérêts de la dette des ex- au titre de la dette publique portations publique extérieure extérieure du de biens et (en millions de dollars) (en millions de dollars) PNB de services 1970 1976 1970 1976 1970 1976 1970 1976 Pays à faible revenu 1,0 1,1 4,6 7,2 1 Bhoutan 2 Kampuchea démocratique 3 Rép. dém, pop. lao 4 Ethiopie -25 -22 6 il 1,2 0,9 11,3 6,3 5 Mali -2 -32 (.) 9 0,4 0,5 1,8 3,2 6 Bangladesh -231 29 .. 1,3 .. 13,4 7 Rwanda .. 16 (.) () 1,3 0,6 8 Somalie -69 . . .. .. 2,0 3,0 9 Haute-Volta 9 -40 (.) 0,6 0,7 3,9 4,8 10 Birmanie -61 -22 3 8 1,0 1,0 16,1 16,3 11 Burundi (.) 1 0,2 0,6 . 12 Tchad 2 -3 (.) 2 1,0 1,4 3,5 4,8 13 Népal . 39 () 1 0,3 0,1 . 2,3 14 Bénin 1 -21 (.) 1 0,7 1,7 2,2 4,9 15 Malawi -32 -71 3 6 1,8 1,9 7,0 7,2 16 Zaire -54 -544 9 35 2,2 1,6 4,6 12,9 17 Guinée 3,6 16,7 3,8 6,1 . . 18 Inde -186 1.063 189 253 0,9 0,9 22,0 12,0 19 Viet Nam .. . . 20 Afghanistan 64 .. 2,1 1,1 25,2 7,3 21 Niger 1 -8 1 2 0,9 0,9 3,8 7,3 22 Lesotho . . ..) (.) 0,5 0,2 . . 23 Mozambique 24 Pakistan -591 -634 76 129 1,9 2,0 23,6 18,2 25 Rép. Unie de Tanzanie -29 10 6 13 1,3 1,1 5,0 4,3 26 Haîti . -14 (.) (.) 1,0 1,2 7,7 8,2 27 Madagascar . .. 2 5 0,8 0,7 3,5 28 Sierra Leone -13 -59 3 4 3,0 3,7 10,0 8,3 29 Sri Lanka -47 17 12 23 1,7 4,1 9,6 20,1 30 Empire centrafricain .. 9 (.) 2 0,9 1,8 3,2 7,2 31 Indonésie -289 -932 21 354 0,9 2,3 6,6 7,1 32 Kenya -38 -61 il 23 1,2 1,4 3,7 3,6 33 Ouganda 24 -45 4 2 0,6 0,2 2,5 1,6 34 Yémen, Rép. arabe . 297 .. ... Pays à revenu intermédiaire 1,4 2,0 7,5 8,0 35 Togo 4 -61 1 4 0,9 2,0 2,9 9,9 36 Egypte -116 -730 38 77 4,1 6,0 28,7 17,6 37 Yémen, Rép. dém. pop. . . . , (.) 4. (.) .. .. 38 Rép. Unie du Cameroun -26 -83 4 19 0,9 1,8 3,1 6,0 39 Soudan -30 -110 12 55 1,2 2,6 10,3 16,7 40 Angola 41 Mauritanie -12 -52 () 3 1,5 14,7 3,2 33,2 42 Nigéria -348 -311 20 39 0,7 0,9 4,1 2,3 43 Thailande -234 -426 16 44 0,6 0,6 3,3 2,4 44 Bolivie -15 -83 6 35 2,7 4,3 10,9 16,4 45 Honduras -61 -94 3 15 0,8 2,5 2,8 6,3 46 Sénégal -15 -37 1 18 0,7 2,1 2,4 5,7 47 Philippines 2 -1.019 26 87 1,5 1,3 7,6 6,6 48 Zambie 131 -571 23 52 3,2 2,4 5,4 8,9 49 Libéria 6 6 5,5 2,7 ._.. 50 El Salvador 12 34 4 12 0,9 1,7 3,6 4,2 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée .. .. 1 19 (.) 2,2 52 Congo, Rép. pop. .. -218 3 6 3,2 2,3 .. 5,3 53 Maroc -101 -1.308 23 89 1,8 2,5 7,7 12,6 54 Rhodésie . .. 4 2 0,6 0,2 . . . 55 Ghana -56 -72 12 17 1,1 0,5 4,9 4,6 56 Côte d'ivoire -26 -139 12 66 2,7 4,0 6,7 9,1 57 Jordanie 18 90 2 8 0,7 1,8 3,6 2,8 58 Colombie -250 477 43 125 1,7 1,8 11,6 9,4 59 Guatemala -2 -193 6 13 1,4 0,4 7,4 1,8 60 Equateur -106 24 7 25 1,5 1,7 9,0 5,8 61 Paraguay -14 -87 3 7 1,7 1,1 11,1 8,7 62 Rép, de Corée -546 33 77 345 3,7 3,8 22,0 8,9 63 Nicaragua -33 -22 7 44 3,0 4,6 10,4 12,2 64 Rép. dominicaine -121 -36 4 12 1,1 1,4 6,4 7,5 65 Rép. arabe syrienne -64 -746 6 27 2,1 1,7 11,0 7,9 A24 Balance des transac- Versements d'in- Service de la dette, tions courantes avant térêts au titre en pourcentage:* paiement des intérêts de la dette des ex- au titre de la dette publique portations publique extérieure extérieure du de biens et (en millions de dollars) (en millions de dollars) PNB de services 1970 1976 1970 1976 1970 1976 1970 1976 66 Pérou 248 -1.012 46 178 2,8 3,5 13,6 21,6 67 Tunisie -36 -147 17 41 4,4 2,4 17,1 6,8 68 Malaisie 33 -126 21 120 1,3 2,2 3,0 4,3 69 Algérie -116 -542 10 341 0,9 5,7 3,2 14,1 70 Turquie --28 -1.785 42 114 1,3 0,7 21,4 11,2 71 Costa Rica -67 -178 7 28 2,9 3,0 9,7 9,4 72 Chili -13 252 78 209 2,8 8,4 18,9 32,9 73 Chine, Rép. de 24 538 23 145 1,4 1,9 4,5 3,5 74 Jamaïque -145 -248 8 54 1,3 4,5 2,9 11,1 75 Liban .. 1 2 0,2 . 0,5 . 76 Mexique -851 -2.413 217 1.070 2,1 3,1 23,6 32,3 77 Brésil -438 677 124 734 1,0 1,3 14,1 14,8 78 Panama .. -134 7 60 3,0 4,2 7,7 8,1 79 Irak 110 298 9 13 0,9 0,4 2,2 0,9 80 Uruguay -29 -17 16 57 2,6 5,7 21,5 29,2 81 Roumanie 106 .. .. 122 82 Argentine -39 869 120 258 1,9 O, 21,4 18,3 83 Yougoslavie -276 -915 72 141 1,7 1,4 8,2 5,5 84 Portugal .. -1,185 28 41 1,3 0,7 27,2 5,1 85 Iran -423 5.396 84 332 3,0 1,5 12,2 4,3 86 Hong Kong .. .. .. 2 0,1 87 Trinité-et-Tobago .. .. 6 10 1,5 3,0 2,0 2,6 88 Venezuela -17 1.580 41 122 0,8 1,3 2,9 3,9 89 Grèce -364 -906 41 177 1,0 2,2 10,1 11,2 90 Singapour -566 -841 6 35 0,6 1,3 0,6 0,8 91 Espagne 151 -4.169 72 267 0,5 0,5 3,6 3,6 92 Israel -560 -835 13 196 0,7 4,0 2,6 12,1 Pays industrialisésa 93 Afrique du Sud -1,215 -1.965 94 Irlande -183 -66 95 Italie 762 -2.846 96 Royaume-Uni 1.760 -2.502 97 Nouvelle-Zélande 36 -542 98 Japon 1.970 3691 99 Autriche -22 -1.505 100 Finlande -239 -1.168 101 Australie -854 -1.397 102 Pays-Bas -522 2.367 103 France -152 -6.034 104 Belgique 715 -301 105 Allemagne, Rép, féd. 848 3.384 106 Norvège -242 -3.729 107 Danemark -544 -1.904 108 Canada 1.077 -4.361 109 Etats-Unis d'Amérique 2.357 3.477 110 Suède -266 -1.966 111 Suisse 70 3.500 Exportateurs de pétrole - à excédent de capitaux 112 Arable Saoudite 71 13.629 113 Jamahiriya arabe libyenne 645 1.698 114 Koweït Economies à pianifcation centralea 115 Chine, Rép. pop. 116 Rép, pop. dém. de Corée 117 Albanie 118 Cuba 119 Mongolie 120 Hongrie 121 Bulgarie 122 URSS 123 Pologne 124 Tchécoslovaquie 125 Rép. dém, allemande aVoir notes techniques. A25 Tableau 10: Flux de capitaux extérieurs Capitaux à moyen et à long terme Investisse- empruntés ou garantis par l'Etat ment direct (en millions de dollars) privé net Entrées Remboursement Entrées (en millions brutes du principal nettes de dollars) 1970 1976 1970 1976 1970 1976 1970 1976 Pays à faible revenu 1 Bhoutan 2 Kampuchea démocratique 3 Rép. dém. pop. lao 4 Ethiopie 27 73 15 14 12 59 4 4 5 Mali 21 39 1 3 20 36 3 6 Bangladesh 347 .. 36 311 7 Rwanda (.) 14 (.) (.) (.) 14 (-) 4 8 Somalie 4 56 1 2 3 54 5 2 9 Haute-Volta 2 25 2 3 (.) 22 (.) 10 Birmanie 16 61 18 25 -2 36 11 Burundi 1 4 (.) 2 1 2 12 Tchad 6 26 2 5 4 21 1 27 13 Népal 1 12 2 1 --1 11 14 Bénin 2 31 1 6 1 25 7 15 Malawi 38 36 3 7 35 29 9 16 Zaïre 32 329 30 14 2 315 42 17 Guinée 110 661 10 37 102 642 .18 Inde 890 1.329, 307 502 583 827 6 19 Viet Nam .. .. .. .. .. -1 20 Afghanistan 35 119 14 18 21 101 . 21 Niger 16 12 2 4 14 8 1 22 Lesotho (.) 2 (.) () (.) 2 . 23 Mozambique 24 Pakistan 481 883 114 140 367 743 23 8 25 Rép. Unie de Tanzanie 50 117 10 15 40 102 26 Haïti 4 40 4 il (.) 29 3 5 27 Madagascar il 20 5 9 6 il 20 28 Sierra Leone 8 24 10 17 -2 7 8 29 Sri Lanka 61 190 25 104 36 86 () 30 Empire centrafricain 10 23 2 5 8 18 1 4 31 Indonésie 379 2.366 57 435 322 1.931 83 32 Kenya 30 204 7 20 23 184 14 42 33 Ouganda 26 31 4 3 22 28 4 -7 34 Yémen, Rép, arabe .. . .. .. .. Pays à revenu intermédiaire 35 Togo 5 62 2 9 3 53 1 36 Egypte 302 1.418 247 552 55 866 . 42 37 Yémen, Rép, dém. pop. 1 118 .. . . 38 Rép. Unie du Cameroun 28 193 4 22 24 171 16 31 39 Soudan 39 389 21 63 18 326 40 Angola 41 Mauritanie 4 158 3 65 1 93 -1 50 42 Nigéria 61 65 36 211 25 -146 205 387 43 Thaïlande 55 242 23 43 32 199 43 79 44 Bolivie 54 288 17 70 37 218 -76 12 45 Honduras 29 84 3 13 26 71 8 8 46 Sénégal 19 70 5 24 14 46 5 47 Philippines 123 890 76 136 47 754 -29 127 48 Zambie 335 270 31 45 304 225 -297 49 Libéria 7 34 11 14 -4 20 .. . 50 El Salvador 8 91 6 23 2 68 4 10 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 50 34 0 7 50 27 . 52 Congo, Rép. pop. 30 53 6 10 24 43 53 Maroc 163 707 36 128 127 579 20 38 54 Rhodésie .. .. 5 6 . .. .. . 55 Ghana 40 47 12 23 28 24 68 13 56 Côte d'ivoire 76 355 27 109 49 246 31 50 57 Jordanie 16 145 3 20 13 125 7 58 Colombie 235 250 75 150 160 100 39 49 59 Guatemala 37 58 20 6 17 52 29 96 60 Equateur 42 239 16 56 26 183 89 80 61 Paraguay 15 59 7 12 8 47 4 -32 62 Rép. de Corée 462 1.701 235 495 227 1.206 38 173 63 Nicaragua 43 76 16 33 27 43 15 12 64 Rép. dominicaine 42 118 12 42 30 76 72 65 Rép. arabe syrienne 60 392 30 82 30 310 .. .. A26 Capitaux à moyen et à long terme Investisse- empruntés ou garantis par l'Etat ment direct (en millions de dollars) privé net Entrées Remboursement Entrées (en millions brutes du principal nettes de dollars) 1970 1976 1970 1976 1970 1976 1970 1976 66 Pérou 168 886 122 202 46 684 -70 170 67 Tunisie 82 365 44 69 38 296 16 68 Malaisie 44 445 32 118 12 327 94 69 Algérie 292 1.938 33 433 259 1.505 45 70 Turquie 321 511 129 154 192 357 58 28 71 Costa Rica 30 156 21 40 9t 116 26 55 72 Chili 397 428 163 548 234 -120 -79 -5 73 Chine, Rép. de 154 755 54 174 100 581 61 69 74 Jamaïque 15 196 8 51 7 145 161 -1 75 Liban 12 .. 2 6 10 -6 17 76 Mexique 782 5.506 475 1.217 307 4,289 323 689 77 Brésil 992 4.126 316 924 676 3.202 131 1.009 78 Panama 67 362 24 38 43 324 33 79 Irak 63 47 18 48 45 -1 24 80 Uruguay 37 218 47 148 -10 70 81 Roumanie 82 Argentine 489 1.908 341 590 148 1.318 11 83 Yougoslavie 180 538 168 364 12 174 84 Portugal 20 236 62 93 -42 143 55 85 Iran 914 1.118 235 655 679 463 25 86 Hong Kong .. 44 1 2 -1 42 87 Trinité-et-Tobago 8 11 6 62 2 -51 83 82 88 Venezuela 224 1.041 42 287 182 754 -23 -828 89 Grèce 164 256 61 310 103 -54 50 10 90 Singapour 49 189 5 39 44 150 93 722 91 Espagne 268 1.533 123 255 145 1.278 179 165 92 Israël 410 1.240 25 337 385 903 39 35 Pays industrialisésa 93 Afrique du Sud 318 -95 94 Irlande 32 95 Italie 496 -60 96 Royaume-Uni -460 -2.026 97 Nouvelle-Zélande 22 179 98 Japon -261 -1,786 99 Autriche 84 50 100 Finlande -34 27 101 Australie 787 784 102 Pays-Bas 19 -645 103 France 249 -391 104 Belgique 162 473 105 Allemagne, Rép. féd. -278 -927 106 Norvège 32 185 107 Danemark 75 92 108 Canada 566 -965 109 Etats-Unis d'Amérique -6.125 -7.335 110 Suède -105 -495 111 Suisse Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 112 Arabie Saoudite .. .. .. .. .. . 20 -401 113 Jamahiriya arabe libyenne .. .. .. .. .. .. 139 -523 114 Koweït .. Economies à planification centrales 115 Chine, Rép. pop. 116 Rép. pop. dém, de Corée 117 Albanie 118 Cuba 119 Mongolie 120 Hongrie 121 Bulgarie 122 URSS 123 Pologne 124 Tchécoslovaquie 125 Rép. dém. allemande aVoir notes techniques. A27 Tableau 11: Dette publique extérieure et réserves internationales Encours de la dette publique extérieure Réserves internationales brutes (en millions En pourcentage (en millions En mois de dollars) du PNB de dollars) d'importations 1970 1976 1970 1976 1970 1£76 1976 Pays à faible revenu 14,2 20,9 2,4 1 Bhoutan 2 Kampuchea démocratique 3 Rép. dém. pop. iao 4 Ethiopie 169 431 9,5 14,9 71 306 7,5 5 Mali 236 376 87,7 49,5 1 7 0,4 6 Bangladesh 1.943 .. 39,0 .. 289 3,6 7 Rwanda 2 35 0,8 8,1 8 64 4,7 8 Somalie 77 277 41,0 70,9 21 85 4,6 9 Haute-Volta 21 84 6,3 12,4 36 71 3,2 10 Birmanie 102 321 4,7 9,7 94 126 6,1 il Burundi 7 24 2,9 5,1 15 49 12 Tchad 32 94 11,9 19,7 2 23 1,3 13 Népai 3 44 0,3 3,2 97 135 9,0 14 Bénin 41 95 17,2 23,2 16 19 1,0 15 Malawi 121 258 37,7 37,5 29 26 2,4 16 Zaïre 309 2,002 17,3 63,8 186 105 0,4 17 Guinée 320 872 85,8 99,1 18 Inde 7.935 12.392 14,8 14,6 1.006 3.074 2,6 19 Viet Nam 240 . .. 241 20 Afghanistan 529 911 58,5 37,2 47 169 7,0 21 Niger 36 112 9,8 16,1 19 83 2,4 22 Lesotho 8 15 8,1 8,5 23 Mozambique 24 Pakistan 3.060 5.968 30,5 45,1 190 532 2,2 25 Rép. Unie de Tanzanie 237 914 18,5 35,7 65 112 2,0 26 Haiti 40 92 10,0 9,5 4 28 1,5 27 Madagascar 94 181 10,9 10,2 37 42 28 Sierra Leone 59 159 14,2 27,7 39 25 1, 29 Sri Lanka 311 682 14,6 22,1 43 92 1,6 30 Empire centrafricain 20 79 9,4 18,7 1 19 1,6 31 Indonésie 2.505 10.141 27,8 29,1 160 1.499 0,9 32 Kenya 284 688 18,5 22,2 220 276 2,6 33 Ouganda 125 212 9,6 6,8 57 34 Yémen, Rép, arabe .. 274 .. .. .. 720 14,9 Pays à revenu intermédiaire 13,2 17,0 2,6 35 Togo 40 167 15,3 28,5 35 67 1,7 36 Egypte 1.639 5.043 23,7 48,1 167 339 0,8 37 Yémen, Rép, dém. pop. 1 226 0,3 48,8 59 82 38 Rép. Unie du Cameroun 131 529 13,1 23,3 81 44 0,7 39 Soudan 293 1,268 11,0 27,4 22 24 0,3 40 Angola 41 Mauritanie 27 354 15,6 76,7 82 2,6 42 Nigeria 494 954 6,6 3,3 222 5.203 5,6 43 Thaïlande 322 822 4,9 5,2 906 1.893 5,5 44 Bolivie 477 1.000 54,9 41,4 46 168 2,6 45 Honduras 90 335 13,0 29,1 20 131 2,7 46 Sénégal 103 336 12,3 17,0 22 25 0,5 47 Philippines 635 2.126 9,5 12,3 251 1.640 4,1 48 Zambie 548 1.184 32,0 53,7 514 100 1,3 49 Libéria 156 191 49,2 25,7 . . 17 50 El Salvador 88 272 8,6 12,9 63 205 2,9 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 61 289 10,4 23,3 . 202 52 Congo, Rép. pop. 128 405 46,6 56,5 9 12 0,3 53 Maroc 713 2.131 21,4 24,6 140 491 1,6 54 Rhodésie 227 156 15,4 4,5 55 Ghana 486 594 22,4 7,5 58 104 1,3 56 Côte d'ivoire 256 1.183 18,2 27,2 119 77 0,5 57 Jordanie 120 447 19,2 28,7 256 491 4,5 58 Colombie 1,250 2.449 18,1 15,6 206 1.158 5,2 59 Guatemala 106 212 5,7 5,0 78 511 5,0 60 Equateur 209 639 13,3 13,0 83 515 4,3 61 Paraguay 98 222 16,7 13,1 18 158 5,9 62 Rép. de Corée 1.904 6.690 22,8 26,7 610 2.961 3,5 63 Nicaragua 146 642 19,4 37,8 49 147 2,5 64 Rép. dominicaine 215 528 14,7 14,1 32 127 2,0 65 Rép. arabe syrienne 232 968 13,7 15,2 55 361 1,7 A28 Encours de la dette publique extérieure Réserves internationales brutes (en millions En pourçentge (en 6illions En mois de dollars) du PNB de dollars) d'importtions 1970 1976 1970 1976 1970 1976 197 66 Pérou 898 3.379 14,8 31,3 336 330 1,3 67 Tunisie 524 1,356 37,3 30,3 60 371 2,6 68 Malaisie 364 1,619 9,2 12,1 664 2,472 6,8 69 Algérie 937 5,853 20,6 37,4 339 1.987 3,0 70 Turquie 1.841 3.569 14,4 8,8 431 1,123 2,3 71 Costa Rica 134 534 13,8 24,0 16 98 1,3 72 Chili 2.066 3.527 24,0 39,1 389 460 24 73 Chine, Rép, de 609 2.236 10,8 13,0 622 1,607 2,2 74 Jamaïque 129 855 10,3 36,6 139 32 0,3 75 Liban 64 40 4,2 .. 386 1,677 76 Mexique 3.228 15,547 9,8 20,8 744 1,253 1,4 77 Brésil 3,680 14,852 8,0 11,7 1.187 6.541 4,5 78 Panama 193 1,091 18,9 46,9 17 79 Irak 274 391 8,8 2,4 462 4.601 5,2 80 Uruguay 267 688 11,0 19,0 175 315 4,b 81 Roumanie .. . 82 Argentine 1,872 4.255 7,5 4,6 673 1.608 4,8 83 Yougoslavie 1,199 2,488 8,5 6,8 140 2.049 1,2 84 Portugal 473 875 7,1 5,4 1,504 1.302 3,2 85 Iran 2.167 4.271 20,6 6,5 208 8.833 6,2 86 Hong Kong 2 62 0,1 0,7 87 Trinité-et-Tobago 78 99 9,7 4,1 43 1.014 4,9 88 Venezqelg 729 2,970 ,7 9,4 1.021 î,575 11,6 89 Grèce 905 2,377 8,9 10,4 310 925 1,9 90 Singapour 141 687 7, 11, 1012 3,364 4,1 91 Espagnp 1,209 4.761 3,3 4,6 1,917 5.214 3:2 92 Israël 2.274 6.l28 41,2 51,1 449 1.373 2,1 Pays induotriallés 1,6 93 Afrique du Sud 1,012 940 0.9 94 Irlande 697 1,37 4,2 95 Italle 5352 654 1,6 96 Royaume-Uni 2,527 4,230 Q,7 97 Nouvelle-Zélande 26 492 1,& 98 Japon 4,840 16,§05 2,6 99 Autriche 1,761 4,410 3, 100 Finlande 40 496 0,7 101 Australle 1,E93 3,170 2,4 102 Pays-Bas 3,241 7,387 1,9 103 France 4,90 9.728 , 104 Belgique 2,47 5,20e 1,7 105 Allemagne, Rép, féd, 1J.610 54,801 3,7 106 Norvège 813 2.229 1, 107 Danemark 484 915 0,7 109 Canada 4,79 5,843 1,4 109 Etats-Unis d'Amérique 14,487 18.320 1,4 110 Suède 761 2,491 12 111 Suisse 5.132 12,993 6 Exportatsurs de pétrole à excédent de çqpltuç 112 Arable Saqudlte .. .. .&, 62 27.025 14,7 113 Jamçhiriya arabe libyenne .. , , .. .. 1.590 3,20 5,4 114 Koweït 203 1,929 gornomies à plinificatlon çontrilo 115 Chine, Rép, pop, 11 Rép. pop, dém, de Corée 117 Albanie 118 Cuba 119 Mongolie 120 Hongrie 121 Bulgarle 122 URSS 123 Pologne 124 Tçhecgqovaqule 125 Rép. dém, allemand_ A Voir note§ t@chnlqus, A29 Tableau 12: Aide publique au développement émanant des pays membres de l'OCDE' 1960 1965 1970 1971 1972 En millions de dollars 95. Italie 77 60 147 183 102 96. Royaume-Uni 407 472 447 562 609 97. Nouvelle-Zélande .. .. 14 17 21 98. Japon 105 244 458 511 611 99. Autriche .. 10 11 12 18 100. Finlande .. 2 7 13 20 101, Australie 59 119 202 202 267 102. Pays-Bas 35 70 196 216 307 103. France 823 752 971 1.075 1.320 104. Belgique 101 102 120 146 193 105. Allemagne, Rép. féd. 223 456 599 734 808 106. Norvège 5 11 37 42 63 107. Danemark 5 13 59 74 96 108 Canada 75 96 346 391 492 109. Etats-Unis d'Amérique 2.702 3.418 3.050 3.324 3.349 110. Suède 7 38 117 159 198 111, Suisse 4 12 30 28 65 TOTAL 4.628 5.875 6.811 7.689 8.539 En pourcentage du PNB des pays donateurs 95, Italie 0,22 0,10 0,16 0,18 0,09 96. Royaume-Uni 0,56 0,47 0,37 0,41 0,39 97. Nouvelle-Zélande .. ., 0,23 0,23 0,25 98. Japon 0,24 0,27 0,23 0,23 0,21 99. Autriche .. 0,11 0,07 0,07 0,09 100. Finlande . 0,02 0,07 0,12 0,15 101. Australie 0,38 0,53 0,59 0,53 0,59 102. Pays-Bas 0,31 0,36 0,61 0,58 0,67 103. France 1,38 0,76 0,66 0,66 0,67 104. Belgique 0,88 0,60 0,46 0,50 0,55 105. Allemagne, Rép. féd. 0,31 0,40 0,32 0,34 0,31 106, Norvège 0,11 0,16 0,32 0,33 0,43 107. Danemark 0,09 0,13 0,38 0,43 0,45 108, Canada 0,19 0,19 0,42 0,42 0,47 109. Etats-Unis d'Amérique 0,53 0,49 0,31 0,32 0,29 110. Suède 0,05 0,19 0,38 0,44 0,48 111. Suisse 0,04 0,09 0,15 0,12 0,21 Résumé APD (en milliards de dollars, prix courants) 4,6 5,9 6,8 7,7 8,5 APD en pourcentage du PNB 0,52 0,44 0,34 0,35 0,33 APD (en milliards de dollars, prix constants de 1977) 12,2 14,1 14,4 15,5 15,8 PNB (en billions de dollars, prix courants) 0,9 1,3 2,0 2,2 2,6 Déflateur de l'APDb 0,38 0,42 0,47 0,50 0,54 aL'aide publique au développement émanant des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a atteint au total 5,5 milliards de dollars en 1975 et 5,2 milliards de dollars en 1976. Voir notes techniques. bVoir notes ter:.niques. A30 Estimations 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 19N0 En millonc de dollars 192 216 182 226 234 237 248 271 603 717 863 835 907 949 1.073 1.194 29 39 66 53 53 67 81 92 1,011 1.126 1148 1.105 1,421 2.092 2.530 3.029 40 59 64 48 118 98 110 13 28 38 48 51 49 63 73 90 286 430 507 385 429 505 582 669 322 436 604 720 899 1.167 1.338 1.509 1.461 1.616 2.091 2.146 2.394 2.665 3,002 3.374 235 271 378 340 369 507 644 749 1,102 1.433 1,689 1.384 1.386 1.883 2.092 2,313 87 131 184 218 295 406 464 538 132 168 205 214 255 328 386 430 515 713 880 887 994 1,341 1.582 1.818 2.968 3.439 4.007 4,334 4,123 5.492 6.171 86m 275 402 566 608 782 909 1.047 1.162 65 68 104 112 94 104 123 141 9,361 11.302 13.586 13,66 14,802 18,813 21.546 24.407 En pourontage du PND des pays donateure 0,14 0,14 0,11 0,13 0,12 0,11 0,10 0,10 0,34 0,37 0,37 0,38 0,37 0,37 0,38 0,38 0,27 0,31 0,52 0,43 0,37 0,45 0,48 0,49 0,25 0,25 0,23 0,20 0,21 0,27 0,29 0,30 0,15 0,18 0,17 0,12 0,24 0,18 0,18 0,19 0,16 0,17 0,18 0,18 0,17 0,17 0,18 0,20 0,44 '0,55 0,60 0,42 0,45 0,47 0,48 0,49 0,54 0,63 0,75 0,82 0,85 1,00 1,02 1,03 0,57 0,59 0,62 0,62 0,63 0,62 0,62 0,63 0,51 0,51 0,59 0,51 0,46 0,64 0,65 0,67 0,32 0,37 0,40 0,31 0,27 0,32 0,32 0,31 0,43 0,57 0,66 0,71 0,82 0,96 0,97 0,98 0,48 0,55 0,58 0,56 0,60 0,67 0,70 0,70 0,43 0,50 0,54 0,46 0,51 0,61 0,64 0,66 0,23 0,24 0,26 0,25 0,22 0,26 0,26 0,26 0,56 0,72 0,82 0,82 1,00 0,97 1,00 1,00 0,16 0,14 0,19 0,19 0,15 0,16 0,17 0,17 9,4 11,3 13,6 13,7 14,8 18,8 21,5 24,4 0,30 0,33 0,36 0,33 0,32 0,35 0,36 0,37 14,3 14,2 15,1 14.8 14,8 17,4 18,6 19,7 3,1 3,4 3,8 4,1 4,6 5,3 5,9 6,6 0,66 0,80 0,90 0,93 1,00 1,08 1,16 1,24 A31 Tableau 13: Accroissement de la population et de la population active Taux annuel moyen d'accroissement (%) Population Population Population totale urbaine active 1960-70 1970-75 1960-70 1970-75 1960-70 1970-75 Pays à faible revenu 2,4 2,4 5,4 5,5 1,9 2,0 1 Bhoutan 2,3 2,3 4,3 4,6 1,8 2,0 2 Kampuchea démocratique 2,7 2,8 9,5 6,1 2,1 2,4 3 Rép, dém. pop. lao 2,4 2,5 5,0 4,9 1,4 1,6 4 Ethople 2,0 2,6 6,1 5,6 2,0 2,0 5 Mall 2,1 2,5 4,2 4,6 1,9 2,0 6 Bangladesh 2,8 2,0 4,8 3,8 2,4 1,6 7 Rwanda 3,6 2,3 7,3 7,7 2,5 2,5 8 Somalle 2,4 2,4 6,0 4,7 1,6 2,7 9 Haute-Volta 2,1 2,3 5,1 5,2 1,7 1,8 10 Birmanle 2,2 2,2 3,8 4,8 1,2 1,6 11 Burundi 2,0 2,1 6,7 6,1 1,1 1,7 12 Tchad 1,7 2,1 7,5 6,3 1,3 1,5 13 Népal 2,1 2,1 4,0 5,6 1,8 2,1 14 Bénin 2,7 2,7 7,3 6,6 2,0 2,0 15 Malawi 2,6 2,3 4,8 5,3 1,8 1,9 16 Zaïre 2,7 2,7 4,0 6,4 2,2 1,9 17 Guinée 2,8 2,8 7,5 6,6 1,7 1,7 18 Inde 2,3 2,1 3,5 3,8 1,7 2,0 19 Viet Nam 2,8 2,6 4,3 4,6 1,1 1,6 20 Afghanistan 2,2 2,2 5,2 5,4 1,9 2,1 21 Niger 2,7 2,7 6,9 5,4 2,5 2,5 22 Lesotho 2,2 2,2 8,3 6,7 1,5 1,4 23 Mozambique 1,9 2,4 6,4 6,1 1,9 1,5 24 PakIstan 2,8 3,0 2,9 5,3 1,9 2,6 25 Rép, Unie de Tanzanie 3,0 2,7 5,6 7,5 2,3 2,4 26 Haïti 1,6 1,6 3,8 3,6 0,6 1'4 27 Madagascar 2,6 3,1 5,5 6,0 2,3 2,3 28 Sierra Leone 2,2 2,5 3,8 4,4 1,6 1,8 29 Sri Lanka 2,4 1,7 4,5 4,3 2,1 2,5 30 Empire centrafricain 2,2 2,2 7,0 5,8 1,7 1,8 31 Indonésie 2,2 2,4 4,4 4,7 2,2 2,2 32 Kenya 3,1 3,5 6,3 6,3 3,2 2,6 33 Ouganda 2,7 3,3 1,1 6,8 2,4 2,4 34 Yémen, Rép. arabe 2,3 1,9 9,0 8,0 2,3 2,4 Pays à revenu intermédialre 2,7 2,7 4,8 4,5 2,3 2,7 35 Togo 2,7 2,6 5,4 5,0 2,6 2,1 36 Egypte 2,6 2,2 4,3 3,9 2,2 2,5 37 Yémen, Rép, dém, pop. 3,4 2,7 5,5 5,4 2,3 2,3 38 Rép. Unie du Cameroun 2,1 1,9 6,2 5,2 1,3 1,4 39 Soudan 2,2 2,1 6,2 i5 2,6 2,7 40 Angola 1,3 0,1 5,8 i,2 1,7 2,0 41 Mauritanie 1,8 2,7 5,5 ,0 1,8 1,8 42 Nigéria 2,5 2,5 4,8 7,0 1,8 2,1 43 Thaïlande 3,1 2,9 4,8 5,3 2,1 2,9 44 Bolivie 2,6 2,7 4,1 A,0 2,1 2,4 45 Honduras 2,7 2,7 4,7 4,5 2,8 3,0 46 Sénégal 2,6 2,7 4,0 4,1 1,8 1,7 47 Philippines 3,0 2,8 4,3 4,8 2,3 2,7 48 Zambie 2,9 2,9 8,7 6,8 2,4 2,4 49 Libéria 3,3 3,3 6,1 5,8 1,3 1,5 50 El Salvador 3,5 3,1 3,5 3,9 2,9 3,3 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 2,3 2,6 12,9 10,1 1,8 1,9 52 Congo, Rép. pop. 2,6 2,2 5,0 4,5 1,7 2,0 53 Maroc 2,4 2,4 4,2 5,1 1,7 2,8 54 Rhodésie 3,3 3,5 5,2 5,9 3,3 2,7 55 Ghana 2,6 2,7 4,6 5,5 1,8 2,1 56 Côte d'ivoire 3,4 4,2 7,3 6,5 1,9 1,9 57 Jordanie 3,3 3,2 5,1 4,9 2,7 2,9 58 Colombie 2,9 2,8 5,4 4,9 3,0 3,2 59 Guatemala 3,2 3,2 3,5 4,0 2,6 2,9 60 Equateur 3,3 3,5 4,3 3,9 3,1 3,2 61 Paraguay 2,6 2,7 3,0 3,7 2,4 3,0 62 Rép. de Corée 2,6 1,8 6,2 4,9 2,9 2,9 63 Nicaragua 2,9 3,3 4,1 4,5 2,6 3,2 64 Rép. dominicaine 2,9 2,9 6,3 5,5 2,6 3,1 65 Rép, arabe syrienne 3,7 3,3 4,8 4,2 2,6 2,6 Taux annuel moyen d'accroissement (%) Population Population Population totale urbaine active 1960-70 1970-75 1960-70 1970-75 1960-70 1970-75 66 Pérou 2,9 2,9 4,3 4,2 2,1 3,0 67 Tunisle 2,1 2,3 4,9 4,2 0,7 2,3 68 Malaisie 2,9 2,7 3,6 4,7 2,7 3,2 69 Algérie 3,2 3,2 6,6 5,7 1,2 2,8 70 Turquie 2,5 2,5 5,2 4,2 1,2 1,8 71 Costa Rica 3,5 2,5 4,6 3,8 3,5 3,8 72 Chili 2,1 1,8 3,7 2,7 1,4 2,5 73 Chine, Rép. de 3,1 2,0 5,6 5,6 4,2 5,0 74 Jamaïque 1,7 1,8 4,7 3,8 0,5 1,1 75 Liban 2,5 3,0 7,4 5,4 2,1 3,0 76 Mexique 3,4 3,5 5,0 4,6 2,8 3,3 77 Brésil 2,9 2,9 5,0 4,5 2,8 2,9 78 Panama 3,1 3.1 4,8 4,2 3,3 2,7 79 Irak 3,2 3,3 6,3 5,0 2,9 3,0 80 Uruguay 0,6 0,4 1,9 1,7 0,8 1,0 81 Roumanie 1,0 0,9 2,9 2,8 0,8 0,6 82 Argentine 1,4 1,3 2,3 2,0 1,3 1,2 83 Yougoslavie 1,0 0,9 3,4 2,9 1,0 1,3 84 Portugal 0,1 0,8 1,5 1,7 0,6 0,2 85 Iran 2,9 2,8 5,0 4,7 2,5 2,6 86 Hong Kong 2,5 1,9 3,1 1,7 3,2 2,9 87 Trinité-et-Tobago 2,1 1,1 2,2 1,9 1,1 2,4 88 Venezuela 3,4 3,1 4,9 3,9 2,4 3,7 89 Grèce 0,6 0,7 2,7 1,7 0,1 0,1 90 Singapour 2,3 1,7 4,7 2,5 2,8 3,2 91 Espagne 1,1 1,0 2,6 1,9 0,2 1,0 92 Israël 3,3 3,3 4,0 3,4 3,5 2,8 Pays industrialisés 1,0 0,8 i ;1 1,8 1,0 1,0 93 Afrique du Sud 3,1 2,6 3,3 3,7 3,5 2,6 94 Irlande 0,4 1,2 1,8 2,3 0,1 1,3 95 Italie 0,7 0,8 1,5 1,3 0,1 0,6 96 Royaume-Uni 0,6 0,2 0,4 0,5 0,6 0,3 97 Nouvelle-Zélande 1,7 1,8 2,5 1,9 2,2 1,9 98 Japon 1,0 1,4 2,4 2,3 1,9 1,4 99 Autriche 0,5 0,4 0,9 0,8 -0,6 0,7 100 Finlande 0,4 0,5 3,3 1,9 0,5 0,9 101 Australie 2,0 1,5 2,5 2,2 2,6 2,1 102 Pays-Bas 1,3 0,9 1,6 1,2 1,6 1,2 103 France 1,0 0,8 2,6 1,8 0,6 1,3 104 Belgique 0,6 0,3 1,1 1,0 0,3 0,8 105 Allemagne, Rép, féd. 1,0 0,2 1,4 0,8 0,5 0,9 106 Norvège 0,8 0,7 2,1 2,0 0,5 0,7 107 Danemark 0,8 0,5 1,5 1,0 1,1 0,6 108 Canada 1,8 1,4 2,8 2,0 2,6 2,1 109 Etats-Unis d'Amérique 1,2 0,8 1,8 1,5 1,8 1,7 110 Suède 0,7 0,4 1,9 1,2 1,0 0,5 111 Suisse 1,3 0,8 2,3 1,9 2,0 1,0 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 4,0 4,2 0,6 6,3 3,4 2,4 112 Arabie Saoudite 1,7 2,4 6,6 6,3 2,3 2,4 113 Jamahiriya arabe libyenne 4,0 4,2 5,8 5.0 3,4 2,4 114 Koweït 9,7 6,2 13,0 8,2 7,7 4,7 Economies à planification centrale 1,2 0,9 3,2 2,8 0,9 1,5 115 Chine, Rép. pop. 1,6 1,7 3,2 3,3 1,4 1,5 116 Rép, pop, dérn de Corée 2,8 2,7 5,8 5,1 2,3 3,0 117 Albanie 2,8 2,4 3,8 4,9 2,2 2,8 118 Cuba 2,1 1,8 3,5 2,9 0,9 1,8 119 Mongolie 2,8 3,0 ,3 5,4 2,1 2,4 120 Hongrie 0,3 0,4 1,6 1,5 0,5 0,8 121 Bulgarie 0,7 0,5 4,1 2,8 0,7 0,7 122 URSS 1,2 0,9 2,7 2,4 0,7 1,5 123 Pologne 1,0 0,9 2,1 2,2 1,7 1,8 124 Tchécoslovaquie 0,5 0,7 2,0 1,7 0,9 1,1 125 Rép, dém. allemande 0,1 -0,3 0,1 0,5 0,4 0,4 A33 Tableau 14: Structure de la population Pourcentage de la population Pourcentage vivant dans de la popula- les agglo- âgé de en âge de tion active mérations moins travailler vivant de urbaines de 15 ans (15-64 ans) l'agriculture 1960 1975 1960 1975 1960 1975 1960 1970 Pays à faible revenu 8 13 43 44 54 54 88 85 1 Bhoutan 3 3 41 42 56 55 95 94 2 Kampuchea démocratique 10 23 45 45 53 52 82 78 3 Rép. dém. pop. lao 8 il 41 42 56 55 83 79 4 Ethiopie 7 il 43 44 54 54 88 84 5 Mali 10 14 44 44 54 53 94 91 6 Bangladesh 5 9 44 46 53 49 87 85 7 Rwanda 2 4 45 44 52 53 95 93 8 Somalie 18 28 44 45 54 53 88 85 9 Haute-Volta 5 8 42 43 55 54 92 87 10 Birmanie 17 22 38 41 59 56 68 67 11 Burundi 2 4 43 43 55 54 90 87 12 Tchad 7 14 45 40 53 57 94 90 13 Népal 3 5 42 42 56 55 95 94 14 Bénin 10 18 44 45 53 52 55 50 15 Malawi 4 6 40 45 56 51 93 88 16 Zaïre 20 26 44 44 53 53 83 79 17 Guinée 10 20 42 43 55 54 88 85 18 Inde 18 22 41 42 56 55 74 69 19 Viet Nam 13 17 36 41 61 55 82 76 20 Afghanistan 8 12 42 44 55 53 85 82 21Niger 6 9 46 46 52 52 95 93 22 Lesotho 1 3 38 38 57 56 93 90 23 Mozambique 4 6 42 43 56 54 81 74 24 Pakistan 20 27 44 47 52 51 61 59 25 Rép, Unie de Tanzanie 5 7 46 47 51 51 89 86 26 Haïti 15 21 39 40 58 56 80 74 27 Madagascar 12 18 45 45 53 52 93 89 28 Sierra Leone 12 15 42 43 54 54 78 72 29 SriLanka 18 24 42 39 54 57 56 55 30 Empire centrafricain 19 36 42 42 54 55 94 91 31 Indonésie 15 19 41 44 56 54 75 66 32 Kenya 7 il 47 47 51 51 86 82 33 Ouganda 5 8 44 44 53 53 89 86 34 Yémen, Rép, arabe 4 9 43 45 54 53 83 79 Pays à revenu intermédiaire 32 43 44 44 53 53 60 51 35 Togo 10 14 45 46 53 52 80 73 36 Egypte 38 48 42 41 55 56 58 54 37 Yémen, Rép. dém. pop. 20 29 43 45 54 53 71 65 38 Rép. Unie du Cameroun 13 24 39 40 59 57 88 85 39 Soudan 9 13 44 45 53 52 86 82 40 Angola 10 18 43 42 55 55 69 64 41 Mauritanie 7 il 42 42 55 55 91 88 42 Nigéria 18 29 45 45 54 53 71 62 43 Thaïlande 13 17 45 46 53 51 84 80 44 Bolivie 29 37 43 43 54 54 61 56 45 Honduras 23 28 46 47 52 50 70 67 46 Séiégal 22 28 43 43 56 54 84 80 47 Filippines 30 36 45 46 52 51 61 53 48 lambie 18 37 47 48 51 50 79 73 49 Libéria 9 28 41 41 56 55 81 76 50 El Salvador 38 4C 46 47 51 50 62 56 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3 13 41 42 57 55 89 86 52 Congo, Rép. pop. 27 40 42 42 55 54 52 42 53 Maroc 30 38 45 47 53 49 63 57 54 Rhodésie 16 20 48 48 49 51 69 64 55 Ghana 23 32 47 48 52 50 64 58 56 Côte d'ivoire il 20 42 43 55 54 89 85 57 Jordanie 43 56 44 47 52 51 44 34 58 Colombie 47 62 46 46 51 52 51 38 59 Guatemala 32 35 46 44 52 53 67 61 60 Equateur 34 42 45 46 52 51 57 51 61 Paraguay 35 37 46 45 51 52 56 53 62 Rép. de Corée 28 47 43 37 54 60 66 51 63 NIcaragua 40 48 48 48 50 49 62 51 64 Rép. dominicaine 30 44 47 48 50 49 67 61 65 Rép. arabe syrienne 37 46 44 46 52 50 54 51 A34 Pourcentage de la population Pourcentage vivant dans de la popula- les agglo- âgé de en âge de tion active mérations moins travailler vivant de urbaines de 15 ans (15-4 ans) l'agriculture 1960 1975 1960 1975 1960 1975 1960 1970 66 Pérou 47 57 44 44 52 53 53 45 67 Tunisie 32 47 43 44 53 52 57 50 68 Malaisie 26 30 45 44 51 53 63 50 69 Algérie 31 50 44 48 52 49 67 61 70 Turquie 30 43 41 42 55 54 79 71 71 Costa Rica 34 40 48 42 49 55 51 42 72 Chili 39 83 39 36 57 59 30 24 73 Chine, Rép, de 35 64 45 39 52 61 56 37 74 Jamaïque 30 45 42 46 54 48 39 30 76 Liban 35 60 41 43 53 52 38 20 76 Mexique 50 63 46 46 51 51 55 45 77 Brésil 45 60 44 42 54 55 52 46 78 Panama 41 51 44 43 52 53 51 42 79 Irak 43 62 46 47 51 51 53 47 80 Uruguay 73 81 28 28 64 63 21 15 81 Roumanie 34 45 25 25 65 65 65 49 82 Argentine 71 80 31 29 64 64 20 16 83 Yougoslavie 28 39 31 26 63 66 64 50 84 Portugal 23 29 29 27 63 62 44 33 85 Iran 33 44 45 46 51 51 54 46 86 Hong Kong 88 95 41 32 56 64 8 4 87 Trinité-et-Tobago 21 25 43 39 53 56 22 19 88 Venezuela 68 82 46 45 51 53 35 26 89 Grèce 43 65 27 23 65 64 56 41 90 Singapour 69 90 43 33 55 63 8 3 91 Espagne 57 70 27 27 64 62 42 26 92 Israël 78 84 36 33 59 60 14 10 Pays Industrialisés C 76 26 24 63 64 15 il 93 Afrique du Sud 47 50 40 41 56 55 32 31 94 Irlande 46 55 31 30 58 59 36 27 95 Italie 59 67 25 24 66 64 31 19 96 Royaume-Uni 78 78 23 24 65 62 4 3 97 Nouvelle-Zélande 76 83 33 30 59 61 15 12 98 Japon 63 75 30 25 64 68 33 20 99 Autriche 50 53 22 24 66 61 24 15 100 Finlande 38 55 30 22 62 67 36 21 101 Australie 80 86 30 28 61 63 il 8 102 Pays-Bas 75 79 30 26 61 64 il 8 103 France 62 76 26 24 62 63 22 14 104 Belgique 66 72 24 23 65 63 8 5 105 Allemagne, Rép. féd. 78 83 21 22 68 64 14 8 106 Norvège 37 46 26 24 63 62 20 12 107 Danemark 74 82 25 22 64 64 18 il 108 Canada 69 78 34 27 59 65 13 8 109 Etats-Unis d'Amérique 70 76 31 25 60 64 7 4 110 Suède 72 84 22 21 66 64 14 8 111 Suisse 51 57 24 23 66 65 il 8 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 23 31 43 45 54 53 53 32 112 Arable Saoudite 12 21 43 45 54 53 72 66 113 Jamahrlya arabe libyenne 23 31 43 44 53 53 53 32 114 Koweït 69 89 35 47 63 51 2 2 Economi« à planification centrale 40 57 33 26 61 61 48 39 115 Chine, Rép. pop. 19 24 37 33 58 61 75 68 116 Rép. pop, dém. de Corée 29 43 44 42 53 55 62 55 117 Albanie 31 38 41 41 54 55 71 66 118 Cuba 51 62 36 38 61 56 39 31 119 Mongolle 37 51 42 44 54 53 70 62 120 Hongrie 40 48 25 20 66 67 38 25 121 Bulgarie 38 58 26 22 67 67 57 47 122 URSS 49 61 31 26 63 65 42 26 123 Pologne 47 57 33 24 61 67 48 39 124 Tchécoslovaquie 47 58 28 23 64 65 26 17 125 Rép. dém, allemande 72 75 21 22 65 61 18 13 A35 Tableau 15: Indicateurs démographiques Variation en Taux brut Taux brut pourcentage: Indice de natalité de mortalité du taux du taux synthétique pour mille pour mille brut de brut de de habitants habitants natalité mortalité fécondité 1960 1975 1960 1975 1960-1975 1960-1975 1975 Pays à faible revenu 48 47 26 20 -2,1 -21,1 6,2 1 Bhoutan 45 43 27 20 -4,5 -25,9 6,2 2 Kampuchea démocratique 49 47 22 18 -4,1 -18,2 6,7 3 Rép. dém. pop. lao 44 42 23 22 -4,6 -4,4 6,2 4 Ethiopie 51 49 31 25 --3,9 -19,4 6,7 5 Mali 50 50 30 25 0,0 -16,7 6,7 6 Bangladesh 51 46 25 18 -9,8 -28,0 6,6 7 Rwanda 52 51 28 22 -1,9 -21,4 6,9 8 Somalie 48 48 26 21 0,0 -19,2 6,1 9 Haute-Volta 50 49 31 25 -2,0 -19,4 6,5 10 Birmanie 43 34 22 11 -20,9 -50,0 5,5 11 Burundi 48 48 30 24 0,0 -20,0 6,3 12 Tchad 45 44 26 24 -2,2 -7,7 5,3 13 Népal 46 46 26 20 0,0 -23,1 6,2 14 Bénin 51 49 29 22 -3,9 -24,1 6,7 15 Malawi 49 54 30 26 10,2 -13,3 6,1 16 Zaïre 47 44 25 20 -6,4 -20,0 5,9 17 Guinée 47 46 29 22 -2,1 -24,1 6,2 18 Inde 44 36 21 15 -18,2 -28,6 5,7 19 Viet Nam 42 41 21 16 -2,4 -23,8 6,2 20 Afghanistan 48 51 34 31 6,3 -8,8 6,9 21 Niger 52 52 27 25 0,0 -7,4 7,1 22 Lesotho 38 40 24 19 5,3 -20,8 5,1 23 Mozambique 43 43 24 20 0,0 ;ý-16,7 5,7 24 Pakistan 49 47 23 16 -4,1 -30,4 7,2 25 Rép. Unie de Tanzanie 51 47 27 19 -7,9 -29,6 6,7 26 Haïti 39 45 20 16 15,4 -20,0 4,9 27 Madagascar 50 50 27 20 0,0 -25,9 6,7 28 Sierra Leone 45 45 25 20 0,0 -20,0 5,9 29 Sri Lanka 36 27 10 9 -25,0 -10,0 4,2 30 Empire centrafricain 46 43 29 22 -6,5 -24,1 5,5 31 Indonésie 47 40 23 17 -14,9 -26,1 5,5 32 Kenya 49 50 20 15 2,0 -25,0 7,6 33 Ouganda 49 47 21 15 -4,1 -28,6 6,1 34 Yémen, Rép. arabe 51 50 28 20 -2,0 -28,6 7,2 Pays à revenu intermédiaire 45 40 17 12 -9,2 -27,3 6,1 35 Togo 51 50 29 23 -2,0 -20,7 6,7 36 Egypte 44 35 19 13 -20,5 -31,6 5,2 37 Yemen, Rép. dém. pop. 51 49 28 20 -3,9 -28,6 7,2 38 Rép. Unie du Cameroun 43 41 26 21 -4,7 -19,2 5,5 39 Soudan 50 49 22 17 -2,0 -22,7 7,0 40 Angola 50 47 31 24 -6,0 -22,6 6,5 41 Mauritanie 45 45 26 24 0,0 -7,7 5,9 42 Nigéria 50 49 26 22 -2,0 -15,4 6,7 43 Thaïlande 46 34 17 10 -26,1 -41,2 6,3 44 Bolivie 45 44 21 17 -2,2 -19,1 6,2 45 Honduras 53 48 23 14 -9,4 -39,1 7,3 46 Sénégal 48 47 25 22 -2,1 -12,0 6,3 47 Philippines 45 36 15 10 -20,0 -33,3 6,4 48 Zambie 50 51 23 19 2,0 -17,4 6,9 49 Libéria 43 50 26 20 16,3 -23,1 5,7 50 El Salvador 49 40 17 10 -18,4 -41,2 6,2 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 44 41 23 17 -6,8 -26,1 6,0 52 Congo, Rép. pop. 44 45 26 20 2,3 -23,1 5,8 53 Maroc 50 48 21 14 -4,0 -33,3 7,1 54 Rhodésie 48 47 17 14 -2,1 -17,7 6,6 55 Ghana 50 49 26 21 -2,0 -19,2 6,7 56 Côte d'ivoire 46 45 25 20 -2,2 -20,0 6,2 57 Jordanie 47 47 20 14 0,0 -30,0 7,1 58 Colombie 45 33 12 8 -26,7 -33,3 5,9 59 Guatemala 45 43 17 13 -4,5 -23,5 6,1 - 60 Equateur 46 45 14 10 -2,2 -28,6 6,3 61 Paraguay 43 39 13 9 -9,3 -30,8 6,2 62 Rép. de Corée 41 24 13 8 -41,5 -38,5 4,0 63 Nicaragua 51 46 19 13 -9,8 -31,6 6,9 64 Rép. dominicaine 49 38 16 10 -22,5 -37,5 6,9 65 Rép. arabe syrienne 47 46 18 14 -2,1 -22,2 7,1 A36 Variation en Taux brut Taux brut pourcentage: Indice de natalité de mortalité du taux du taux synthétique pour mille pour mille brut de brut de de habitants habitants natalité mortalité fécondité 1960 1975 1960 1975 1960-1975 1960-1975 1975 66 Pérou 43 42 17 13 -2,3 -23,5 5,8 67 Tunisie 47 34 19 13 -27,7 -31,6 6,2 68 Malaisie 39 31 9 6 -20,5 -33,3 5,7 69 Algérie 51 48 20 14 -5,9 -30,0 7,2 70 Turquie 43 34 16 12 -20,9 -25,0 5,8 71 Costa Rica 47 29 10 6 -38,3 -40,0 4,6 72 Chili 37 23 12 8 -37,8 -33,3 3,7 73 Chine, Rép. de 40 23 7 5 -42,5 -28,6 2,8 74 Jamaïque 39 30 10 7 -23,1 -30,0 5,4 75 Liban 43 40 14 9 -7,0 -35,7 6,3 76 Mexique 44 40 10 8 -9,1 -20,0 6,5 77 Brésil 40 38 11 8 -5,0 -27,3 5,2 78 Panama 41 31 10 7 -24,4 -30,0 5,1 79 Irak 49 48 20 14 -2,1 -30,0 7,1 80 Uruguay 23 20 9 9 -13,1 0,0 2,9 81 Roumanie 22 19 10 9 -13,6 -10,0 2,6 82 Argentine 24 21 9 8 -12,5 -11,1 3,0 83 Yougoslavie 24 18 10 9 -25,0 -10,0 2,4 84 Portugal 24 20 8 11 -16,7 37,5 2,6 85 Iran 47 45 21 15 -4,3 -28,6 3,9 86 Hong Kong 35 18 7 5 -48,6 -28,6 30 87 TrinIté-et-Tobago 38 23 9 6 -39,5 -33,3 3,4 88 Venezuela 46 37 10 7 -19,6 -30,0 5,3 89 Grèce 19 16 8 10 -15,8 25,0 2,3 90 Singapour 38 18 8 5 -52,6 -37,5 2,8 91 Espagne 21 19 9 9 -9,5 0,0 2,9 92 Israël 27 26 6 7 -3,7 16,7 3,7 Pays Industrialisés 18 13 10 10 -13,8 0,0 2,3 93 Afrique du Sud 42 42 17 15 0,0 -11,8 5,6 94 Irlande 22 22 12 10 0,0 -16,7 3,7 95 lItalle 18 16 10 10 -11,1 0,0 2,3 96 Royaume-Uni 17 15 12 il -11,8 -8,3 2,4 97 Nouvelle-Zélande 26 21 9 8 -19,2 -11,1 3,0 98 Japon 18 18 8 7 0,0 -12,5 2,2 99 Autriche 18 14 13 12 --22,2 7,7 2,2 100 Finlande 19 14 9 9 -26,3 0,0 1,7 101 Australie 22 19 9 8 -13,6 -11,1 2,8 102 Pays-Bas 21 15 8 8 -286 0,0 2,3 103 France 18 16 12 10 -11,1 -16,7 2,5 104 Belgique 17 14 12 12 -17,7 0,0 2,2 105 Allemagne, Rép. féd. 17 12 il 12 -29,4 9,1 1,8 106 Norvège 18 16 9 10 -11,1 11,1 2,0 107 Danemark 17 15 9 10 -11,8 11,1 1,9 108 Canada 27 17 8 8 -37,0 0,0 2,4 109 Etats-Unis d'Amérique 24 16 9 9 -33,0 0,0 2,2 110 Suède 15 13 10 i -13,3 10,0 2,4 111 Suisse 18 14 10 10 -22,2 0,0 2,0 Exportateure de pétrole à ex.-dent de capitavx 48 46 19 14 -5,9 -32,1 7,2 112 Arable Saoudite 51 48 28 19 -5,9 -32,1 7,2 113 Jamahiriya arabe libyenne 48 44 19 14 -8,3 -26,3 6,8 114 Koweït 4A 46 10 5 4,5 -50,0 7,2 EconomIe« à planification cç?ntrale 24 18 10 9 -16,1 0,0 2,4 115 Chine, Rép. p.op. 31 26 16 9 -16,1 -43,8 3,8 116 Rép. pop. dém. de Corée 41 37 13 9 -9,8 -30,8 5,2 117 Albanie 40 32 il 7 -20,0 -36,4 4,9 118 Cuba 33 21 9 6 -36,4 -33,3 4,0 119 Mongolie 41 38 17 9 -7,3 -47,1 5,6 120 Hongrie 16 16 10 12 0,0 20,0 2,0 121 Bulgarie 18 16 9 10 -11,1 11,1 2,2 122 URSS 24 18 8 8 -25,0 0,0 2,4 123 Pologne 24 18 9 9 -25,0 0,0 2,1 124 Tchécoslovaquie 17 17 10 il 0,0 10,0 2,2 125 Rép. dém. allemande 17 12 13 13 -29,4 0,0 2,1 A37 Tableau 16: Projections de la population, 1976-2000, et population stationnaire hypothétiqueO Population Population Population Année où, Année où au milieu projetée stationnaire par l'hypo- sera atteinte de 1976 en l'an 2000 hypothétique thèse, le la popula- taux net de tion sta- (millions (millions (millions reproduction tionnaire d'habitants) d'habitants) d'habitants) atteindra 1 Pays à faible revenu 1 Bhoutan 1 2 5 2035 2165 2 Kampuchea démocratique 8 15 33 2035 2160 3 Rép. dém. pop, leo 3 5 il 2035 2180 4 Ethiopie 29 54 184 2050 2175 5 Mali 6 il 37 2050 2175 6 Bangladesh 80 146 334 2035 2165 7 Rwanda 4 8 26 2050 2170 8 Somalie 3 7 22 2050 2170 9 Haute-Volta 6 9 26 2050 2175 10 Birmanie 31 50 91 2020 2145 11 Burundi 4 7 19 2050 2175 12 Tchad 4 6 14 2035 2180 13 Népal 13 22 50 2035 2160 14 Bénin 3 5 12 2035 2170 15 Malawi 6 9 28 2050 2175 16 Zaïre 25 47 157 2050 2165 17 Guinée 6 10 29 2050 2170 18 Inde 620 958 1.593 2020 2150 19 Viet Nam 48 86 201 2035 2125 20 Afghanistan 14 24 68 2050 2175 21 Niger 5 9 33 2050 2175 22 Lesotho 1 2 5 2035 2160 23 Mozambique 10 17 50 2040 2135 24 Pakistan 71 135 315 2035 2155 25 Rép. Unie de Tanzanie 15 32 113 2050 2160 26 Haïti 5 9 19 2035 2130 27 Madagascar 9 19 70 2050 2165 28 Sierra Leone 3 5 12 2035 2160 29 Sri Lanka 14 21 28 2010 2095 30 Empire centrafricain 2 3 10 2050 2175 31 Indonésie 135 198 330 2020 2165 32 Kenya 14 31 121 2050 2120 33 Ouganda 12 23 61 2035 2150 34 Yémen, Rép. arabe 6 9 26 2050 2145 Pays à revenu intermédiaire 35 Togo 2 4 12 2040 2150 36 Egypte 38 59 89 2005 2100 37 Yémen, Rép. dém. pop. 2 3 9 2040 2130 38 Rép, Unie du Cameroun 8 13 37 2040 2155 39 Soudan 16 30 67 2025 2115 40 Angola 6 12 37 2040 2160 41 Mauritanie 1 2 6 2040 2155 42 Nlgéria 77 154 478 2040 2155 43 Thaïlande 43 76 129 2015 2080 44 Bolivie 6 9 25 2040 2100 45 Honduras 3 7 20 2040 2100 46 Sénégal 5 9 24 2040 2155 47 Philippines 43 75 126 2015 2080 48 Zambie 5 il 38 2040 2135 49 Libéria 2 3 9 2040 2135 50 El Salvador 4 7 13 2015 2075 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3 5 10 2025 2121 52 Congo, Rép. pop. 1 3 8 2040 2135 53 Maroc 17 35 72 2025 2115 54 Rhodésie 7 15 48 2040 2105 55 Ghana 10 20 59 2040 2135 56 Côte d'Ivoire 7 14 41 2040 2135 57 Jordanie 3 5 il 2025 2110 58 Colombie 24 37 53 2005 2065 59 Guatemak 7 12 26 2025 2090 60 Equateur 7 15 31 2025 2080 61 Paraguay 3 5 8 2015 2075 62 Rép. de Corée 36 53 73 2005 2070 63 Nicaragua 2 5 12 2025 2110 64 Rép. dominicaine 5 9 17 2015 2075 65 Rép. arabe syrienne 8 15 31 2025 2085 A38 Population Population Population Année où, Année où au milieu projetée stationnaire par l'hypo- sera atteinte de 1976 en l'an 2000 hypothétique thèse, le la popula- taux net de tion sta- (millions (millions (millions reproduction tionnaire d'habitants) d'habitants) d'habitants) atteindra 1 66 Pérou 16 29 56 2025 2085 67 Tunisie 6 9 15 2005 2095 68 Malaisie 13 19 28 2005 2095 69 Algérie 16 35 100 2040 2100 70 Turquie 41 63 97 2005 2095 71 Costa Rica 2 3 5 2005 2065 72 Chili il 15 20 2005 2065 73 Chine, Rep. de 16 25 33 2005 2065 74 Jamaique 2 4 6 2005 2065 75 Liban 3 5 9 2010 -2070 76 Mexique 62 126 254 2020 2075 77 Brésil 110 205 353 2010 2070 78 Panama 2 3 4 2005 2070 79 Irak 12 25 65 2030 2090 80 Uruguay 3 4 4 2005 2065 81 Roumanie - 21 26 32 2005 2075 82 Argentine 26 33 40 2005 2070 83 Yougoslavie 22 26 30 2005 2095 84 Portugal 10, 12 14 2005 2090 85 Iran 34 60 103 2010 2100 86 Hong Kong 5 6 8 2005 2060 87 Trinité-et-Tobago 1 2 2 2005 2065 88 Venezuela 12 24 43 2010 2070 89 Grèce 9 10 11 2005 2065 90 Singapour 2 3 4 2005 2060 91 Espagne 36 45 56 2005 2065 92 Israël 4 5 7 2005 2060 Pays Industrialisés 93 Afrique du Sud 26 46 81 2010 2075 94 Irlande 3 4 6 2005 2095 95 Italie 56 63 68 2005 2065 96 Royaume-Uni 56 61 66 2005 2040 97 Nouvelle-Zélande 3 4 6 2005 2070 98 Japon 113 133 141 2005 2045 99 Autriche 8 8 8 2005 2035 100 Finlande 5 5 5 2005 2015 101 Australie 14 17 21 2005 2070 102 Pays-Bas 14 16 17 2005 2030 103 France 53 60 66 2005 2055 104 Belgique 10 10 il 2005 2030 105 Allemagne, Rép. féd. 62 63 63 2005 2005 106 Norvège 4 4 5 2005 2045 107 Danemark 5 6 6 2005 2030 108 Canada 23 28 31 2005 2040 109 Etats-Unis d'Amérique 215 254 276 2005 2035 110 Suède 8 8 9 2005 2015 111 Suisse 6 7 7 2005 2015 Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 112 Arabie Saoudite 9 19 48 2030 2120 113 Jamahiriya arabe libyenne 3 5 13 2030 2090 114 Koweït 1 2 7 2030 2090 Economies à planification centrale 115 Chine, Rép, pop, 836 1.093 1.398 2005 2090 116 Rép, pop, dém, de Corée 16 26 40 2005 2095 117 Albanie 3 4 6 2005 2065 118 Cuba 10 14 19 2005 2070 119 Mongolie 2 2 4 2005 2070 120 Hongrie 11 il 12 2005 2030 121 Bulgarie 9 10 il 2005 2075 122 URSS 257 320 373 2005 2065 123 Pologne 34 41 47 2005 2060 124 Tchécoslovaquie 15 17 20 2005 2075 125 Rép. dém, allemande 17 17 17 2005 2010 TOTAL 4.020 5,916 10.059 aVoir dans les notes techniques les hypothèses utilisées dans les projectIons. AW Tableau 17: Indicateurs relatifs à la santé Espérance Taux de mortalité Nombre clntage de vie pour millÉ d'habitants par: population à la Enfants de Enfants ayant accès naissance moins de 1à4 à une source de 1 an ans Médecina Infirmier(e)& d'eau potable 1960 1975 1960 1976 160 1975 1960 1974 1960 1974 1975 Pays à faibla revenu 36 44 142 122 37.000 21.185 4.515 6.710 25 1 Bhoutan 36 44 .. .. 2 Kampuchea démocratique 41 45 .. 15.910 .. 3 Rép. dém. pop. lao 40 40 .. 21.570 4 Ethiopie 34 38 91.000 69.340 8 5 Mail 35 38 123 120 39.000 33.000 1.490 2.480 6 Bangladesh 39 42 140 .. 9,350 .. 75.460 56 7 Rwanda 36 41 133 144.000 53.550 11,680 11.480 68 8 Somalie 35 41 30.000 15,560 2.010 .. 38 9 Haute-Volta 32 38 182 100,000 59.570 4.370 4.520 25 10 Birmanie 43 50 56 31 9.000 6.910 .. 7.040 17 11 Burundi 34 39 .. 138 63.000 45.990 .. 7.090 12 Tchad 34 39 70.000 44,370 .. 6.990 26 13 Népal 36 44 72.000 36,450 ,. 36.770 8 14 Bénin 34 41 110 45 47.000 36.060 .. 3.220 34 15 Malawl 35 41 .. 142 33.000 .. .. 6.550 .. 16 Zaïre 40 44 104 63.000 27.950 . . 1.770 19 17 Guinée 34 41 156 48.000 22.380 .. 4.230 14 18 Inde 42 50 139 122 44 5.800 4.160 9.610 6.530 31 19 Viet Nam 40 45 20 Afghanistan 33 35 269 24 40.000 26.100 32.030 28.410 9 21 Niger 36 39 200 162 71.000 41.060 8.800 4.840 27 22 Lesotho 38 46 .. 114 .. 20.320 .. 2.970 17 23 Mozambique 36 44 .. 93 21000 16.680 4.660 24 Pakistan 42 51 142 113 .. 17 11.000 3.970 .. 11.350 25 25 Rép. Unie de Tanzanie 37 45 190 .. ,. .. 20.000 20,800 .. 3.180 39 26 Haïti 43 50 200 150 27 ,, 10.600 8.510 11.880 6.920 12 27 Madagascar 36 44 69 53 .. .. 8.800 11.610 3.130 3.580 25 28 Sierra Leone 36 44 .. .. ., 26.000 .. 29 Sri Lanka 61 68 57 45 1 .. 4.500 6.295 4,150 2.532 19 30 Empire centrafricain 35 41 200 27 37.000 27.970 4.300 2.260 31 Indonésie 40 48 82 41.000 18.160 .. 8.630 il 32 Kenya 43 50 .. 51 2 10.000 5.800 2.320 1.300 17 33 Ouganda 43 50 160 15.000 20.690 9.450 6.870 35 34 Yémen, Rép. arabe 37 45 .. 160 .. 26.440 .. 11.400 Pays à revenu Intermédiaire 49 58 72 46 10 5 3.050 2.430 2.235 1.570 52 35 Togo 34 41 127 121 45 34.000 22.280 .. 2.490 16 36 Egypte 45 52 109 101 39 2.600 2.340 .. 4.420 37 Yémen, Rép. dém. pop. 37 45 .. 40 .. .. 38 Rép. Unie du Cameroun 36 41 72 34.000 26.220 5,210 2.270 39 Soudan 41 49 159 132 . 31.000 12,370 .. 1.550 40 Angola 32 39 24 14.000 15.170 . 1.870 41 Mauritanie 36 39 30.000 17.770 7.130 3.790 42 Nigéria 34 41 207 163 . 32.000 25.440 6.020 6.230 43 Thaïlande 49 58 49 27 10 5 7.800 8.530 4.900 4.330 25 44 Bolivie 42 47 11 7 3.900 2.120 . . 3.520 34 45 Honduras 41 54 52 34 14 9 5.400 3.360 1.790 1.540 41 46 Sénégal 36 40 193 158 35.000 15.360 4.110 1.920 47 Philippines 49 58 85 72 10 7 .1.600 .. 1.590 .. 40 48 Zambie 39 45 .. .. 12,860 8.110 .. 2,430 42 49 Libéria 37 44 .. 159 29 17 12.000 11.500 5.710 4.500 50 El Salvador 47 58 76 58 17 7 5.400 4.070 2.030 1.140 53 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 39 48 11.340 .. 2.290 20 52 Congo, Rép. pop. 36 44 200 .... 1 6.160 1.460 640 38 53 Maroc 45 53 149 117 9.700 13.800 2.190 54 Rhodésie 44 52 .. 5.700 55 Ghana 37 44 113 63 21.000 11.200 .. 870 35 56 Côte d'Ivoire 36 44 .. 22.000 15.270 3.170 2.220 57 Jordanie 46 53 54 22 5 .. 5.900 2.440 .. 1.020 58 Colombie 55 61 100 56 12 8 2.400 2.180 3.741 1.920 64 59 Guatemala 44 53 92 75 28 26 4.200 .. .. .. 39 60 Equateur 51 60 100 70 22 15 2.600 2.840 2.280 2.880 36 61 Paraguay 54 62 90 84 6 3 2.300 2.220 .. 2.340 13 62 Rép, de Corée 53 61 58 38 .. .. 3.000 2.010 .. 1.500 66 63 Nicaragua 46 53 70 46 9 .. 2.700 1.720 .. 760 46 64 Rép. dominicaine 49 58 101 43 12 6 1,600 1.870 . 55 65 Rép. arabe syrienne 46 54 31 22 4 4.600 2.910 .. 2.620 A40 Pourcentage Espérance Teux de mortalité Nombre de la de vie pour mille8 d'habitants par: population à la Enfants de Enfants ayant accès naissance moins del à4 à une source de 1 an ans Médecina . Infirmier(e)a d'eau potable 1960 1975 1960 1976 1960 1975 1960 1974 1960 1974 1975 66 Pérou 49 56 92 65 16 6 . . 1.800 . 2.870 47 67 Tunisie 46 54 74 63 . 10.000 6.350 .. 980 68 Malaisie 52 59 69 35 6 4 6.500 4,400 2.600 1.570 34 69 Algérie 46 53 36 .. 12 8.770 . . .. 77 70 Turquie 49 57 16 3.000 2.130 .. 1.240 68 71 Costa Rica 61 68 71 38 7 3 2.600 1.580 1.700 640 72 72 Chili 56 63 125 79 10 3 1.810 2.420 650 470 70 73 Chine, Rép. de 64 71 31 14 8 2 1.690 1.592 7.270 3.740 74 Jamaique 63 70 52 20 .. 8 2.600 3.510 440 540 86 75 Liban 57 63 ....12 8 1.000 1.330 . . 3.670 76 Mexique 56 63 74 50 15 10 1.700 .. 7.210 .. 62 77 Brésil 56 61 70 .. 3.600 1.660 78 Panama 61 67 57 36 10 6 2.700 1.240 .. 1.440 77 79 Irak 45 53 .. 104 2 . 5.600 2.370 6.680 3.310 66 80 Uruguay 67 70 47 48 2 1 1.100 910 .. .. 98 81 Roumanie 64 69 75 35 5 2 740 630 300 180 . 82 Argentine 65 68 62 59 4 3 660 450 760 1.040 66 83 Yougoslavie 62 68 88 41 5 2 1.500 850 1.350 450 84 Portugal 62 68 78 38 5 2 1.300 850 1.430 810 85 Iran 44 51 . 120 . 3.800 2.570 . . 1.910 51 86 Hong Kong 63 70 38 15 2 1 3.100 1.490 3.040 1.550 87 Trinité-et-Tobago 62 70 45 38 3 2 2.550 .. .. .. 93 88 Venezuela 57 65 54 46 6 5 1.500 870 .. 470 89 Grèce 68 72 40 24 1 790 500 1.260 1.280 90 Singapour 63 70 35 14 2 1 2.400 1.400 650 390 91 Espagne 68 72 44 12 1 1.000 670 .. .. 100 92 Israël 68 71 _ 31 22 410 350 Pays industrialisés 70 72 25 15 1 1 860 650 390 230 93 Afrique du Sud 2.000 1.97 490 440 94 Irlande 69 72 29 18 1 1 950 850 180 95 Italie 69 72 44 21 2 1 610 500 920 390 96 Royaume-Uni 70 72 23 16 1 1 960 750 420 270 97 Nouvelle-Zélande 71 72 23 16 1 1 700 850 .. 160 98 Japon 67 73 31 10 3 1 920 870 460 330 99 Autricie 68 71 38 21 1 1 550 500 600 300 100 Finlande 68 70 21 10 1 1 1.600 750 220 130 101 Australie 70 72 20 17 1 1 860 720 . 102 Pays-Bas 73 74 18 11 1 1 900 670 320 103 France 70 73 27 14 1 1 930 680 190. 104 Belgique 70 73 31 15 1 1 780 570 105 Allemagne, Rép. féd. 69 71 34 20 1 1 690 520 450 280 106 Norvège 73 75 19 il 1 1 840 610 330 150 107 Danemark 72 74 22 10 1 1 810 620 270 120 108 Canada 71 72 27 15 1 1 910 600 300 140 109 Etats-Unis d'Amérique 70 71 26 16 1 1 780 610 340 160 110 Suède 72 73 17 8 1 .. 1.100 650 150 111 Suisse 71 72 21 Il 1 1 740 590 390 300 . Exportateurs de pétrole à excédent de capitaux 45 53 5.800 1.140 . 340 87 112 Arabie Saoudite 37 45 13,000 6.660 .. 5.510 64 113 Jamahiriya arabe libyenne 45 53 5.800 1.140 2.040 340 87 114 Koweit 58 67 44 4 1 '760 1.140 190 290 89 Economies à planification centrale . 66 70 830 480 :O30 245 115 Chine, Rép, pop. 51 62 116 Rép. pop. dém. de Corée 53 61 117 Albanie 61 69 3.600 .200 530 520 118 Cuba 62 70 1.200 . 910 119 Mongolie 50 61 120 Hongrie 67 70 640 460 440 220 121 Bulgarie 67 72 710 480 550 270 122 URSS 68 70 520 340 340 210 123 Pologne 66 70 1,100 590 660 270 124 Tchécoslovaquie 69 70 .. 570 430 210 170 125 Rép. dém. allemande 68 73 5. .. ... .950 560 ... aLes chiffres présentés pour un certain nombre de pays se rapportent à des années autres que celles qui sont indiquées. Voir notes techniques. A41 Tableau 18: Education Nombre d'inscrits Nombre d'inscrits Nombre d'inscrits Taux à l'école primaire, à l'école secon- dans l'enseigne- d'ai- en pourcentage du daire, en pourcen- ment supérieur, phabé- groupe d'âge tage du groupe en pourcentage de tisation pertinent8 d'âge pertinenta la population des âgée de adultes Total Filles 20 à 24 ans (%) 1960 1975 1960 1975 1960 1975 1960 1975 1960 1974 Pays à faible revenu 30 52 16 41 2 8 (.) 1 10 23 1 Bhoutan 3 8 (.) 4 2 Kampuchea démocratique 64 38 41 32 3 9 1 2 3 Rép. dém. pop. lao 25 57 16 47 1 5 (.) (.) 20 4 Ethiopie 5 23 3 14 1 6 (.) (,) 7 5 Mali 7 22 4 16 2 3 1 5 10 6 Bangladesh 47 73 26 51 8 25 1 3 . 23 7 Rwanda 49 58 30 54 2 2 (.) 10 23 8 Somalie 9 58 5 41 1 4 .) 1 . 50 9 Haute-Volta 8 14 5 11 1 2 (.) 7 .. 10 Birmanie 56 85 52 81 10 26 - 1 2 58 67 11 Burundi 18 23 9 17 1 3 (.) (.) 10 10 12 Tchad 16 37 4 20 (.) 2 (.) 15 13 Népal 10 27 3 10 6 18 1 2 10 19 14 Bénin 26 44 15 28 2 11 1 10 15 Malawi 63 61 45 48 1 3 (. 25 16 Zaïre 60 90 38 66 3 11 (.) 1 7 15 17 Guinée 30 28 16 18 2 14 1 7 - . 18 Inde 41 65 27 52 23 29 2 5 24 36 19 Viet Nam 20 Afghanistan 9 23 2 7 1 8 (.) 1 8 14 21 Niger 5 17 3 12 (.) 2 (.) 5 .. 22 Lesotho 83 102 103 144 3 12 (.) 1 40 23 Mozambique 48 52 36 35 2 6 (.) 24 Pakistan 30 51 13 31 il 15 1 3 16 21 25 Rép. Unie de Tanzanie 24 57 16 46 2 3 (.) 17 63 26 Haïti 46 50 42 44 4 4 (.) 10 20 27 Madagascar 52 80 45 85 4 il (.) 1 40 28 Sierra Leone 23 35 15 28 3 il (.) 1 7 15 29 SriLanka 95 77 90 77 27 54 1 1 61 78 30 Empire centrafricain 32 79 12 53 1 8 (.) 15 31 Indonésie 67 81 55 75 6 18 1 2 47 62 32 Kenya 47 109 30 101 2 13 (.) 1 40 33 Ouganda 49 53 32 43 3 6 (,) 1 25 25 34 Yémen, Rép. arabe 8 25 (.) 6 (.) 3 (.) 10 10 Pays à revenu intermédiaire 79 97 74 91 12 35 2 7 61 63 35 Togo 44 98 24 68 2 19 . (.) 10 12 36 Egypte 66 72 52 55 16 40 5 13 20 40 37 Yémen, Rép. dém, pop. 13 78 5 48 5 19 1 10 38 Rép. Unie du Cameroun 65 111 43 97 2 12 1 .. 12 39 Soudan 25 40 14 27 3 il (.). 2 .. 15 40 Angola 21 79 13 57 2 11 (.) 1 41 Mauritanie 8 17 3 9 (.) 3 .. 5 10 42 Nigéria 36 49 27 39 3 10 (.) 1 25 43 Thaïlande 136 78 128 75 8 25 2 2 68 82 44 Bolivie 64 72 50 65 12 31 4 10 40 45 Honduras 67 89 67 88 8 13 1 4 47 61 46 Sénégal 27 53 17 42 3 il 1 2 5 10 47 Philippines 95 105 93 103 26 56 13 20 72 87 48 Zambie 48 96 38 86 1 14 .. 1 41 43 49 Libéria 31 62 18 44 2 16 (.) 2 9 15 50 El Salvador 80 71 77 69 il 18 1 8 51 63 51 Papouasie-Nouvelle-Guinée 70 59 60 44 1 12 3 32 52 Congo, Rép. pop. 78 153 53 140 4 46 1 3 .. 50 53 Maroc 47 61 27 44 5 16 1 3 17 26 54 Rhodésie 98 99 87 87 6 9 (.) 55 Ghana 59 60 39 53 3 35 (.) 1 .. 25 56 Côte d'ivoire 46 86 24 64 2 17 (.) 2 9 20 57 Jordanie 78 83 59 77 25 42 1 4 32 62 58 Colombie 77 105 77 108 12 36 2 7 . 74 59 Guatemala 45 62 40 56 7 13 2 4 38 47 60 Equateur 83 102 79 100 12 38 3 8 67 69 61 Paraguay 98 106 90 102 il 20 2 6 74 81 62 Rép. de Corée 94 109 83 109 27 59 5 10 71 92 63 Nicaragua 66 85 6e 87 7 21 1 6 38 57 64 Rép- dominicaine 98 104 98 105 7 19 1 9 .. 51 65 Rép, arabe syrienne 65 102 39 81 16 48 4 il 3l 53 A42 e Picoko pdI:n : ;,îOe ,s uccc donz d'al-gne-d en OartCge d d e poseini dars supLidr, phab- Groupe d%s tago du gA'ge en purcenrtge de* tl'al1on patinen? <4à9e pedilaon 1A4 popAd de ~ Sg4' de &dupas 'Total Flk?a à neQ 1975 190 1975 I 19-75 tï56 1975 190 174 66 Pérou 83 111 71 106 i8 40 4 14 61 72 67 Tunisie ai 95 43 75 f2 20 l 4 5 68 Malaisle 96 93 83 91 19 41 1 3 23 60 69 Algérie 46 89 37 72 8 19 (.) 3 . . 35 70 Turquie 75 104 58 94 14 3o 3 7 40 5 71 Costa Rica 96 109 95 109 e1 6 5 17 e w 72 Chili 109 119 107 118 Z4 48 4 17 84 9M 73 Chine, Rép. de 67 .. 47 37 . 54 74 Jamaique 82 111 3 43 54 2 7 2 ei 75 Lban 109 132 '104 kà 19 38 V 23 . 8 76 Mexique 80 11 77 109 11 35 3 9 6276 77 Brésil 5 90 93 90 il 18 2 10 61 64 78 Panama 95 124 94 120 2q 54 5 18 X8 82 79 Irak 65 93 26 3 19 35 2 9 15 2 80 Uruguay 111 103 112 103 37 62 8 14 90 1 81 Roumanie 98 109 95 109 24 62 5 9 . e 82 Argentine 98 108 99 109 31 56 il 28 91 93 83 Yougoslavie 96 97 91 93 34 54 9 19 77 e5 84 Portugal 131 96 129 94 20 81 4 9 62 70 85 Iran 41 90 27 67 12 37 1 5 15 50 86 Hong Kong 91 120 85 1'9 24 69 4 9 71 90 87 Trinité.et-Toago 110 111 109 111 22 39 1 3 .. I0 88 Venezuela 100 96 100 96 21 43 4 19 65 82 89 Grèce 105 105 103 104 41 76 4 14 50 QP 90 Singapour 112 111 102 108 32 53 6 8 .. 16 91 Espagne 111 115 116 115 23 78 4 18 87 94 92 Israël 98 128 97 129 48 39 10 24 84 84 Pays induetrdaIehm 108 104 106 103 52 83 9 22 99 93 Afrique du Sud 89 107 85 107 15 96 3 5 94 Irlande 110 108 113 108 35 65 9 16 8 95 Italie 111 107 110 10 34 71 7 24 91 98 96 Royaume-u'i 95 116 94 116 67 76 9 16 98 97 Nouvelle-Zélande 108 111 108 110 73 83 13 27 D9 98 Jipon 103 100 103 100 74 95 10 25 98 99 99 Autriche 105 102 105 102 50 75 8 17 . . 99 100 Finlande 97 87 95 84 75 107 7 17 99 100 101 Australie 103 98 104 9e 51 71 13 22 100 102 Pays-Bas 105 100 104 100 58 86 13 24 . 99 103 France 144 109 143 109 46 85 8 18 99 104 Belgique 109 105 108 105 69 84 9 22 99 105 Allemagne, Rép. féd. 133 129 134 128 53 70 6 20 99 106 Norvège 118 102 119 102 53 90 7 21 99 107 Danemark 105 102 104 102 56 59 10 28 .. 99 108 Canada 118 104 115 103 50 94 16 35 98 109 Etats-Unis d'Amérique 118 104 64 91 3 54 98 99 110 Suède 96 97 97 98 55 70 9 22 . 99 111 Suisse 118 92 _ 19 93 38 69 7 8 99 Exportatous de pètrol à excdan de capltaux 59 90 24 84 9 45 (.) 7 112 Arabie Saoudite 12 44 2 32 2 16 ( 3 113 Jamahiriya arabe libyenne 59 145 24 135 U 4,11 7 22 114 Koweit 119 90 110 84 38 6C, 0 Y 47 Economie à planificatîon centraow 100 99 100 99 47 62 9 115 Chine, Rép. pop. 116 Rép. pop. dém. de Corée . 117 Albanie 94 106 86 103 20 5 118 Cuba 109 126 109 123 14 35 3 9 119 Mongolie 79 85 80 85 51 94 8 6 120 Hongrie 101 99 100 99 47 62 7 il 97 98 121 Bulgarie 93 96 92 96 55 87 il 19 122 URSS 100 99 100 99 73 71 il 22 98 99 123 Polegne 109 10 107 99 50 53 9 16 98 98 124 Tchécoslovaquie 93 96 93 97 25 35 il il 95 125 Rép. dém. allemande 112 95 113 96 39 90 16 2r .. "Les chiffres présentés pour un certain nombre de pays se rapportent à des années autres que celles qui sont hdiquées. Voir notes techniques, Notes techniques Les notes ci-après délimitent la portée des tants ne sont pas compris dans les tableaux, données chiffrées figurant sur les tableaux et mais les données de base relatives aux petits indiquent la méthode et les concepts utilisés pays qui sont membres des Nations Unies et/ou pour leur préparation. Les sources citées dans de la Banque Mondiale sont présentées dans les la bibliographie jointe à ces notes définissent et notes au Tableau 1 ci-après. décrivent en détail les concepts employés. Les statistiques et les mesures présentées Calcul des taux de croisance dans ce volume ont été choisies avec tout le soin La plupart des taux de croissance ont été cal- qui est nécessaire pour assurer la cohérence de culés pour deux périodes: 1960-1970, et 1970- données portant sur un grand nombre de pays 1976 ou 1970-1975 lorsque les données pour 1976 et sur des périodes prolongées. Le lecteur est n'étaient pas disponibles. Tous les taux de crois- néanmoins invité à ne les interpréter qu'avec la sance indiqués sont en termes réels et ont été plus grande prudence, en particulier lorsqu'il estimés par la méthode des moindres carrés.1 s'agit de comparer des indicateurs correspon- En utilisant la méthode des moindres carrés, dant à différents pays, les pratiques, définitions, on a pu tenir compte de toutes les observations méthodes et la couverture statistiques variant effectuées pendant la période considérée, de très largement d'un pays à l'autre. Le système sorte que les taux de croissance présentés re- statistique d'un grand nombre de pays du tiers flètent les tendances générales sans être trop monde est encore peu développé et la fiabilité influencés par des facteurs cycliques ou des des données s'en ressent. variations de caractère exceptionnel enregis- trées une année donnée. Groupement des pays Valeurs médianes Les 125 pays retenus sont groupés comme suit: La médiane est la valeur centrale d'une série -Pays en développement ayant une popula- de termes placés par ordre de grandeur crois- tion de plus de un million d'habitants,' Ces bqnt ou décroissant. Pour chaque indicateur et pays sont répartis, d'après leur produit na- chaque groupe de pays, les valeurs correspon- tional brut (PNB) par habitant pour 1976, dant aux divers pays sont simplement classées en deux catégories: de la plus forte à la plus faible et la médiane est Pays à faible revenu-revenu par habi- la valeur centrale qui laisse en dessous d'elle tant égal ou inférieur à 250 dollars (34 autant de valeurs qu'en dessus. Lorsque le pays) groupe comprend un nombre impair de pays, la Pays à revenu intermédiaire-revenu par médiane est la valeur se trouvant "au milieu"; habitant supérieur à 250 dollars (58 pays) lorsque ce nombre est pair, la médiane est à mi- -Pays industrialisés (19 pays) chemin entre les deux termes du milieu (et -Principaux pays exportateurs de pétrole à représente donc leur moyenne arithmétique). excédent de capitaux (3 pays) -Economies à planification centrale Tableau 1: Indicateurs de base (11 pays)' Les estimations de la population au milieu de A l'intérieur de chaque groupe, les pays sont 1976 sont tirées du World Bank Atlas, 1977; énumérés par ordre croissant de PNB par habi- des révisions mineures y ont été apportées aux tant en 1976 (voir World Bank Atlas, 1977), sauf fins de mise à jour, pour le Kampuchea, le Liban et le Viet Nam, Les donni-es relatives aux superficies sont pour lesquels les estimations les plus récentes tirées de 1'l. r .,aire démographique 1975 des du PNB par habitant datent de 1974. Les pays Nations Unieb, sont cités dans le mêmc ordre pour tous les tableaux. Leur liste, par ordre alphabétique, et Pour estimer le taux de croissance par la méthode des t u moindres carrés, on fait la régression de toutes les valeurs leur numéro de référence figurent à la page pré- de la variable étudiée pendant la période observée, en utili- cédant la table des matières. sant la formule loga-ithmique suivante: Log Xt - a + *t + et Les pays comptant moins de un million d'habi- dans laquelle: Xi= variable 'L'Albanie, Cuba, la Mongolie, la République populaire démo- t =temps cratique de Corée et la République populaire de Chine sont e =résidu classées avec les autres pays à économie planifiée, la b = coefficient de pente Roumanie et la Yougoslavie, avec les pays en développq- donc r = (antilog b) - 1 ment. Les pays exportateurs de pétrole à excédent de capi- Ainsi, (antilog bl - 1 donne l'estimation du taux de crois- taux font l'objet d'une catégorie distincte. sance par la méthode des moindres carrés. A46 Le produit national brut (PNB) mesure la pro- Les estimations du PNB qui ont servi de base duction intérieure et extérieure totale reven- au calcul du PNB par habitant en 1976 et du taux diquée par les résidents d'un pays. Le PNB est réel de croissance du PNB par habitant ont été égal au produit intérieur brut (voir ci-dessous) préparées par les services de la Banque Mon- majoré du revenu des facteurs (tels que revenu diale à partir de séries de comptes nationaux des investissements et envois de fonds des tra- compilées par les services de statistiques des vailleurs émigrés) que les résidents reçoivent divers pays, complétées par les données ras- de l'étranger, et diminué du revenu que l'éco- semblées au cours des missions de la Banque nomie nationale verse à des non-résidents. Mondiale. Le produit intérieur brut (PIB) mesure la pro- Le PNB par habitant en 1976, qui est tiré du duction finale totale de biens et de services de World Bank Atlas, 1977, est calculé comme suit: l'économie nationale-c'est-à-dire la produc- le PNB pour 1976 en unités de monnaie nationale tion réalisée sur le territoire du pays par les est tout d'abord exprimé aux prix moyens pon- résidents et non-résidents, quelle que soit la part dérés pour la période de base 1974-1976, con- respective des premiers et des seconds. On cal- vertis en dollars des Etats-Unis au taux de cule la valeur du PIB, comme celle du PNB, sans change moyen pondéré correspondant à cette en déduire la valeur des dépenses de remplacc- période, puis corrigés de l'inflation enregistrée ment des biens d'équipement. aux Etats-Unis entre la période de base 1974- La population, les revenus et la superficie des 1976 et l'année 1976. L'estimation du PNB ainsi petits pays membres des Nations Unies, de la obtenue est ensuite divisée par le nombre d'ha- Banque Mondiale se présentent comme suit; bitants au milieu de 1976. Cette méthode vise à atténuer l'impact d'une surévaluation ou sous- évaluation provisoire de telle ou telle monnaie Pays membres des Nations Unies, de la nationale et de façon générale facilite la com- Banque Mondiale de moins de un million d'habitants paraison des estimations du PNB par habitant Population PNB par Superficie d'un pays à [ autre. (en millions habitant (en milliers Ramener le PNB de différents pays à un com- d'habitants) (en dollars) de km2) mun dénominateur est une source bien connue Milieu de de distorsions. Le "Projet comparaisons inter- 1976 1976 nationales" (PCI) des Nations Unies, dans la Maldives 0,1 120 réalisation duquel la Banque Mondiale a joué Guinée-Bissau 0,5 140 36 un rôle majeur, devrait permettre une compa- Gamoie 0,5 180 2 raison plus réaliste du revenu dans divers pays Cap-Vert 0,3 270 4 à partir d'une comparaison du pouvoir d'achat.' Guinée A cette date, cette opération a été réalisée pour équatoriale 0,3 330 28 16 pays, sur la base de 152 catégories détaillées Samoa.- de dépenses. Boccdental 0,7 10 600 Le tableau qui suit illustre les écarts observés Grenade 0,1 420 [) en 1970 et 1973 entre le PNB par habitant calculé Swaziland 0,5 470 17 par la méthode classique et le revenu estimé Sao Tomé-et- par la méthode PCI. Principe 0,1 490 1 L'indice de la production alimentaire par habi- Cuyane 0,8 540 215 Seychelles 081 510 ( tant exprime la quantité annuelle moyenne de Maurice 0,9 680 2 denrées alimentaires produite par habitant pen- Fidji 0,6 1.150 18 dant les années 1974-1976, exprimée en pour- Suriname 0,4 1.370 163 centage de la quantité annuelle moyenne pro- Chypre 0,6 1.480 9 duite en 1965-1967. Cet indice se fonde sur des Barbade 0,2 1.550 1.) Malte 0,3 1,780 estimations de l'Organisation des Nations Unies Bahreïn 0,3 2.140 1 pour l'alimentation et l'agriculture, qui les a Djibouti 0,1 2.160 22 obtenues en divisant l'indice de la production Gabon 0,5 2.590 268 alimentaire (céréales, tubercules amylacés, Oman 0,8 2.680 213 sucre, légumineuses, cultures oléagineuses Bahamas 0,2 3.310 14 Islande 0,2 6.100 103 'On trouvera un .xposé détaillé de la méthode suivie dans Luxembourg 0,4 6,460 3 l'ouvrage de I. B. Kravis, A. Heston et R. Summers, Interna- Qatar 0,2 11.400 il tional Comparisons of Real Product and Purchasing Power Emirats (Baltimore an3 London: The Johns Hopkins University Press, arabes unis 0,7 13.990 84 1978), qui rassemble les résultats de la Phase 2 du "Projet comparaisons internationales" des Nations Unies. A46 PNB par habitant converti en dollars EU aux taux de change officiels et PIB par habitant exprimé en dollars "internationaux", 1970 et 1973 1970 1973 (1) (2) (3) ()(2) (3) Dollars Dollars Ratio Dollars Dollars Ratio EUa interna- (2):(1) EU& interna- (2):(1) tionauxb tionauxh Kenya 143 303 2,1 183 378 2,1 Inde 97 335 3,5 112 404 3,6 Philippines 228 572. 2,5 294 763 2,6 Corée, Rép. de 277 593 2,1 411 932 2,3 Colombie 347 858 2,5 452 1.128 2,5 Malaisie 437 915 2,1 609 1.185 1, Iran 665 975 1,5 1.156 1.797 1,6 Hongrie 1.326 2.045 1,5 1.712 2.798 1,6 Italie 1.908 2.326 1,2 2.398 2.8W3 1,2 Japon 2.630 2.833 1,1 3.760 4.022 1,1 Royaume-Uni 2.503 3.027 1,2 3.204 3.742 1,2 Pays-Bas 3.774 3.293 0,9 4.813 4.239 0,9 Belgique 3.804 3.344 0,9 5.121 4.538 0,9 France 3.671 3.483 0,9 4.860 4.695 0,9 Allemagne, Rép. féd. 4.421 3.738 0,8 5.690 4.789 0,8 Etats-Unis 4.810 4,854 1,0 6.224 6.240 1,0 'Séries tirées du World Bank Atlas. 'Projet comparaisons internationales. comestibles, noix, fruits, légumes, vin, boissons, industriel comprend l'extraction minière, les bétail et produits de l'élevage) par l'indice de activités manufacturières, la c-onstruction et le la population. bâtiment, l'électricité, l'eau et le gaz- Toutes lep Les données relatives à la croissance de la autres branches de l'activité économique sont production d'énergie et à la consommation considérées comme services. d'énergie par habitant ont pour source les Na- tions Unies. Elles visent les formes d'énergie Tableaux 4 et 5:.Croissance de certains agrégats primaire commercialisées: charbon et lignite, de la demande; structure de la demande pétrole brut, gaz naturel et gaz naturel liquide, Les indicateurs figurant sur ces tableaux ont énergie hydro-électrique et nucléaire, converties été estimés à partir de séries de comptes natio- en équivalents charbon. La consommation de naux en monnaie du pays. Les taux de crois- bois de chauffage et autres combustibles tradi- sance du Tableau 4 ont été calculés à prix cons- tionnels, qui dans certains pays en développe- tants; les pourcentages du PIB présentés au ment est importante, n'a pas été prise en ligne Tableau 5 s'entendent en prix courants. La plu- de compte. part des définitions utilisées sont celles du Sys- On calcule le taux annuel moyen d'inflation, tème de comptabilité nationale des Nations ou "déflateur implicite du PIB", en divisant, pour Unies (SCN). chaque année de la période considérée, la valeur Le produit intérieur brut est défini dans les du PIB aux prix courants du marché par la notes relatives au Tableau 1 ci-dessus. valeur du PIB à prix constants du marché, les La consommation du secteur public (consom- deux étant exprimées en monnaie nationale. mation des administrations publiques dans la terminologie SCN) comprend toutes les dépen- Tableaux 2 et 3: Croissance et structure ses courantes consacrées aux achats de biens de la production et de services des administrations publiques à Les indicateurs figurant sur ces tableaux ont tous les niveaux. Les dépenses d'équipement au été estimés à partir de séries chronologiques de titre de la défense nationale sont considérées comptes nationaux en monnaie du pays. Les taux comme dépenses de consommation. de croissance du Tableau 2 ont été calculés à La consommation du secteur privé représente prix constants; les pourcentages du PIB présen- la valeur, aux prix du marché, de tous les biens tés au Tableau 3 s'entendent en prix courants. et services, achetés ou reçus sous forme de re- Le produit intérieur brut est défini dans les venu en nature par les ménages et les établisse- notes au Tableau 1 ci-dessus. ments à but non lucratif. Elle inclut la valeur Le secteur agricole englobe l'agriculture, la attribuée au loyer des logements occupés par foresterie, la chasse et la pêche. Le secteur leurs propriétaires. A47 L'investissement intérieur brut comprend les Les termes de l'échange (ou "termes de dépenses consacrées à l'accroissement du capi- l'échange nets") sont donnés par le rapport tal fixe des secteurs privé et public, majorées de entre l'indice des valeurs unitaires à l'exporta- la valeur nette des variations de stocks. tion et celui des valeurs unitaires à l'importation. L'épargne intérieure brute est le montant de Les indices des termes de l'échange présentés l'investissement intérieur brut financé sur la pour 1960 et 1976 (1970 étant l'année de base = i production intérieure. Elle représente la diffé- 100? indiquent donc l'é-vilution dans le temps rence entre l'investissement intérieur brut et le des prix à l'exportation, exprimés en pourcen- déficit du compte d'opérations courantes des tage des prix à l'importation. Les indices des va- biens et services non facteurs (à l'exclusion des leurs unitaires sont tirés des sources (CNUCED transferts courants nets). Elle recouvre à la fois et NU) mentionnées ci-dessus à propos des l'épargne publique et l'épargne privée. taux de croissance des exportations et des" im- Le solde de ressources est la différence entre portations. les exportations et les importations de biens et de services non facteurs. Les exportations ou Tableau 7: Structure du commerce les importations de biens et de services non de marchandises facteurs représentent la valeur de tous les biens Les parts des échanges présentées sur ce ta- et services non facteurs vendus ou acquis dans bleau ont été estimées à partir des valeurs des le reste du monde: marchandises, fret, assuran- échanges (exprimées en dollars courants des ces, voyages et autres services non facteurs. La Etats-Unis) données par les bandes des Nations valeur des services facteurs (tels que revenu des Unies sur le commerce et le Bulletin mensuel de investissements et envois de fonds des travail- statistiques des Nations Unies. leurs émigrés) en est exclue. Les exportations et importations de marchan- dises sont définies dans les notes au Tableau 6 Tableau 6: Croissance du commarce ci-dessus. de marchandises Dans la classification des exportations, l'ex- Les statistiques du commerce de marchandises pression "produits primaires" désigne le con- proviennent, les unes du système de données tenu des Sections 0 à 4 de la Classification type sur le commerce des Nations Unies, les autres, pour le commerce international révisée (pro- de la Direction of Trade et de International duits alimentaires, animaux vivants, boissons et Financial Statistics, publications du Fonds tabac, matières brutes non comestibles, com- Monétaire International (FMI). bustibles, huiles, graisses et cires) et les métaux La rubrique Exportations et importations de non ferreux de la Division 68 de la CTCI. L'ex- marchandises recouvre, à quelques exceptions pression "biens manufacturés" désigne les biens près, tous les transferts internationaux de pro- marchands cités aux Sections 5 à 9 de la Classi- priété des marchandises franchissant les fron- fication type pour le commerce international tières douanières du pays qui compile les don- révisée (produits chimiques et connexes, articles nées. Les exportations s'entendent f.o.b. (franco manufacturés, machines et matériel de trans- à bord), les importatiins, c.a.f. (coût, assurance, port), à l'exclusion de ceux de la Division 68 fret), ces valeurs étant exprimées en dollars (métaux non ferreux). courants des Etats-Unis. Dans la classification des importations, les Les toux de croissance des exportations et produits alimentaires correspondent aux Sec- importations de marchandise sont en termes tions 0, 1, 4 et à la Division 22 de la CTCI révisée réels. Pour la majorité des pays, ces taux ont été (produits alimentaires et animaux vivants, bois- calculés à partir d'indices du volume des expor- sons, tabac, huiles et graisses). La rubrique tations et des importations tirés du Manuel de combustibles comprend les produits de la Sec- statistiques du commerce international et du tion 3 de la CTCI (révisée). Les importations développement cie la Conférence des Nations diverses correspondent à l'élément résiduel Unies sur le commerce et le développement (valeur totale des importations moins valeur (CNUCED). Pour les pays développés, on a, au des importations ci-dessus). moyen d'indices des valeurs unitaires des ex- portations (ou des importations) calculés à par- Tableau 8: Destination, des exportations tir de données figu'ant dans le Bulletin mensuel de marchandises de statistiques des Nations Unies, ramené en Les exportations de marchandises sont défi- dollars constants la valeur des exportations (ou nies dans les notes au Tableau 6 ci-dessus. La importations) annuelles exprimée en dollars valeur des réexportations y est incluse. courants des Etats-Unis. Les parts des échanges présentées sur ce A48 tableau ont été calculées à partir de statistiques du service de la dette portés sur le Tableau 9), sur la valeur des échanges (exprimée en dollars et les versements d'intérêts globaux consignés courants des Etats-Unis) publiées par le FMI dans les dossiers "Balance des paiements" du dans sa Direction of Trade. Les groupes de pays FMI. Il convient également de relever que la indiqués comme destination des exportations de dette contractée aux fins d'acquisition de ma- marchandises reflètent la pratique suivie au tériel militaire ne fait généralement pas l'objet FMI et diffèrent quelque peu de ceux qui sont d'une notification. utilisés ailleurs dans ce document. En particulier: Le Système de notification de la dette de la -Le groupe des pays développés inclut, outre Banque Mondiale étant axé principalement sur ceux qui sont visés ailleurs par l'expression les pays en développement, les données rela- "pays industrialisés", Gibraltar et l'Islande. tives à la dette extérieure ne sont pas présentées -Le groupe des pays en développement com- ici pour les autres ýgroupes de pays. Il n'existe prend l'Arabie Saoudite, le Koweït et la d'ailleurs pas pour ces pays-là de données com- Libye qui ailleurs sont -désignés comme parables émanant d'autres sources. pays exportateurs de pétrole à excédent de capitaux, et Cuba, qui ailleurs est traitée Comparaisondes versements d'intérêts, 1976 avec les autres économies à planification Système de Balance centrale. notification des de la dettea naiementsh Tableau 9: Balance des paiements et coefficient (en millions de dollars) du service de la dette Pakistan 129 167 La balance des transactions courantes est la Corée, République de 345 480 différence entre i) les exportations de biens et Philippines 87 246 de services majorées des apports que repré- Egypte 77 257 rer- Turquie 114 169 sentent les transferts à sens unique et ii) les Israël 196 632 importations de biens et de services majorées Espagne 267 816 des transferts à sens unique vers le reste du Brésil 734 2.040 monde. Ne sont pas compris dans ce chiffre les Mexique 1.070 1.357 versements d'intérêts au titre de la dette publique Chili 209 326 puliue Colombie 125 262 extérieure et de la dette garantie par l'Etat, qui Grèce 177 210 sont présentés séparément. il s'agit des intérêts Chine, République de 145 261 versés au titre de la fraction décaissée de l'en- Singapour 35 331 cours de la dette publique et de la dette garantie Panama 60 447 par l'Etat, majorés des commissions d'engage- "Intérêts dus sur les emprunts extérieurs à moyen et à long ment sur la fraction non décaissée. Les estima- termes contractés ou garantis par lEtat. tions du compte des transactions courantes pro- 'Intérêts dus sur les emprunts extérieurs à court, moyen et long termes contractés par les secteurs privé et public ou viennent des dossiers du FMI, celles des"erse- garantis par l'Etat. ments d'intérêts, du Système de notification de la dette de la Banque Mondiale. Tableau 10: Flux de capitaux extérieurs Le service de la dette est la somme des verse- Les chiffres relatifs aux entrées brutes de ments effectués au titre des intérêts et du rem- capitaux et au remboursement du principal hoursement du principal de la dette publique (amortissement) des emprunts à moyen et à extérieure et de la dette garantie par l'Etat. Les long termes contractés ou garantis par l'Etatpro- données relatives au service de la dette provien- viennent du Système de notification de la dette nent du Système de notification de la dette de la de la Banque Mondiale. Les entrées nelles sont Banque. Le coefficient du service de la dette égales aux entrées brutes diminuées des rem- (service de la dette/exportations de biens et de boursements au titre du principal. services) est un moyen empirique, fréquemment L'investissement direct privé net est le mon- utilisé, qui permet d'apprécier l'aptitude d'un tant net investi par des non-résidents dans des pays à assurer le service de sa dette. Il importe entreprises dans lesquelles ils (ou d'autres non- cependant de noter que le coefficient du service résidents) jouissent d'un pouvoir de décision de la detteprésenté ici n'inclutpas la dette privée assez étendu; ces chiffres nets comprennent qui, pour certains pays, est loin d'être néglige- également la valeur des investissements directs able. Le tableau qui suit donne une idée de l'écart effectués à l'étranger par des résidents du pays. observé entre les versements d'intérêts enregis- Ces estimations ont été tirées des dossiers trés dans le cadre du Système de notification de "balance des paiements" du FMI. la dette (qui ont servi à calculer les coefficients Le Système de notification de la dette de la A49 Banque Mondiale étant axé principalement sur développement et le bien-être économiques. La les pays : développement, les données rela- valeur de la coopération technique y est incluse. tives à la dette extérieure ne sont pas présentées Les chiffres se rapportant à 1976 et aux années ici pour les autres groupes de pays. Il n'existe précédentes sont les montants effectifs publiés d'ailleurs pas pour ces pays-là de données com- par l'OCDE; pour 1977, il s'agit -d'estimations parables émanant d'autres sources. préliminaires. Tous les autres sont des projec- tions établies par les services de la Banque Tableau 11: Dette publique extérieure Mondiale à partir d'estimations de la croissance et réserves internationales du PNB préparées par l'OCDE et la Banque L'encours de la dette publique extérieure re- Mondiale, de renseignements relatifs aux affec- présente a montant des emprunts contractés ou tations budgétaires en faveur de l'aide et de garantis par l'Etat qui ont été décaissés, net des déclarations officielles des gouvernements en annulations et des remboursements au titre du matière de politique d'aide. Il s'agit de projec- principal. Les chiffres indiqués, tirés du Système tions, et non de,irévisions, de ce qui se-produira, de notification de la dette de la Banque Mon- compte tenu des plans actuels. Les engagements diale, s'entendent en fin d'année. qui seront pris en 1979 et 1980 n'auront qu'une Le Système de notification de la dette de la incidence relativement faible sur les décaisse- Banque Mondiale étant axé principalement sur ments de ces années-là. les pays en développement, les données rela- La Finlande est devenue membre, du Comité tives à la dette extérieure ne sont pas présentées d'aide au développement (CAD) eh janvier 1975, ici pour les autres groupes de pays. Il n'existe la Nouvelle-Zélande, en 1973. Les montants de d'ailleurs pas pour ces pays-là de données com- l'APD en 1960 et 1965 n6 soht pas disponibles parables émanant d'autres sources, pour ce dernier pays. Les réserves internationales brutes sont égales Les valeurs nominales du PNB et de l'APD à la somme des avoirs en or du pays, des droits ont été converties en prix constants de 1977 au de tirage spéciaux (DTS) qu'il détient, de sa posi- moyen du déflateur du PNB en dollars des tion de réserves au FMI s'il en est membre, et Etats-Unis. Ce déflateur permet de mesurer, en de ses avoirs en devises contrôlés par les auto- dollars des Etats-Unis, l'inflation qui a sévi dans rités monétaires. L'élément or de ces réserves les pays de l'dCDE, à l'exception de l'Espagne, est évalué pour tous les pays à raison de 35 DTS de la Grèce, du Portugal, et de la Turquie. Il l'once, ce qui équivaut à 35 dollars. des Etats- tient compte des variations de parité entre le Unis l'once avant décembre 1971; à 38 dollars dollar et les diverses monnaies nationales (ainsi, l'once pour la période allant de décembre 1971 lorsque le dollar des Etats-Unis se déprécie, les à la fin de janvier 1973; à 42,22 dollars l'once tau- d'inflation calculés en monnaie nationale pour la période allant de février 1973 à la fin de doivent être corrigés à la hausse du montant de juin 1974; et au prix de l'or en dollars déterminé la dépréciation du dollar). par la valeur du DTS sur le marché depuis juillet D'après les estimations du CAD, les flux 1974. Les données relatives aux avoirs de ré- d'APD émanant des membres de l'Organisation serves internationales proviennent des dossiers des pays exportateurs de pétrole se présentent du FMI. Le volume des réserves indiqué pour comme suit: 1970 et 1976 s'entend en fin d'année et est ex- primé en dollars courants des Etats-Unis. Les - 1973 1974 1975 1976 avoirs de réserve à la fin de 1976 sont également Valeur (en millions exprimés er nombre de mois d'importation de de dollars) 1.308 3.446 5.512 5.182 biens et de services qu'ils permettraient de finan- En Pourcentage du PNB cer, compte tenu de la valeur moyenne des im- membres de l'OPEP 1,4 2,0 2,7 2,1 portations en 197'. Les pays donateurs membres de l'OPEP sont Tableau 12: Aide' publique au développement l'Algérie, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes émanant des pays membres de l'OCDE unis, l'Iran, l'Iraq, le Koweït, la Libye, le Nigéria, L'aide publiqVe au développement (APD) re- le Qatar, et le Venezuela. présente les décaissements au titre de dons ou de prêts assortis de conditions libérales accor- Tableaux 13 et 14: Accroissement de la dés par les organismes publics des pays membres population et de la population active; du Comité d'aide au développement de l'Orga- Structure de la population nisation de coopération et de développement Les taux d'accroissement de la population économiques (OCDE) en vue de promouvoir le totale ont été calculés par la méthode des moin- A50 dres carrés à partir d'estimations de la popula- a utilisé des données fournies par la Banque tion des pays en milieu d'année, établies par les Mondiale, les Nations Unies et le Bureau du Nations Unies et la Banque Mondiale. Mises à recensement des Etats-Unis relatives à la popu- part quelques révisions mineures, nécessaires lation totale, ainsi qu'aux taux de fécondité et aux fins de mise à jour, ils correspondent aux de mortalité de chaque pays en 1975 (année de chiffres publiés dans le World Bank Atlas, 1977. base des projections). Lès hypothèses concer- Les estimations de la population urbaine fai- nant l'évolution future de la population repo- tes par la Division de la population des Nations sent sur une analyse des tendances récentes de Unies à partir de données nationales ont égale- la fécondité et de la mortalité. ment servi à calculer les taux d'accroissement Pour projeter les taux de mortalité, on a sup- de la population urbaine. Comme elles corres- posé que l'espérance de vie féminine à la nais- pondent à des définitions de l'adjectif "urbain" sance (voir la définition de ce terme dans les qui varient selon le pays considéré, la prudence notes au Tableau 17) continuerait d'augmenter s'impose lorsque l'on interprète les résultats de jusqu'à 77,5 ans, puis se stabiliserait. On a comparaisons entre plusieurs pays. également supposé que l'espérance de vie moy- L'expression "population active" désigne les enne à la naissance augmenterait en fonction personnes ayant une activité économique, y dü revenu par habitant. Le taux de mortalité compris les forces armées et les chômeurs, mais projeté pour les pays ayant un revenu par hab:i- à l'exclusion des femmes au foyer, des étudiants tant de plus de 540 dollars des Etats-Unis en et groupes économiquement inactifs. Les taux 1976 correspond aux projections "moyennes" d'accroissement de la population active sont; des Nations Unies (1975); pour les pays à faible des projections établies par le Bureau interna- revenu, il est légèrement supérieur, tional du travail (BIT) à partir de renseigne- On a supposé que le taux de fécondité dimi- ments fournis par les recensements de 1960 et nuait en raison inverse du revenu par habitant 1970, que l'on a corrigés pour assurer une cer- et en fonction de l'effort antérieur de planning taine uniformité des concepts. Les projections familial du pays. On obtient ainsi, pour les pays du BIT ne tiennent pas compte des migrations dans lesquels ces programmes ont eu une inci- internationales. Le pourcentage de la population dence que l'on peut qualifier de modérée à forte, active vivant de l'agriculture a été calculé par des projections des taux de natalité similaires, le BIT à partir de données nationales. dans l'ensemble, aux projections "faibles" des Les estimations de la population âgée de Nations Unies. Pour les autres pays, le déclin moins de 15 ans ont été établies par la Division projeté des taux de natalité est semblable à celui de la population des Nations lnies sur la base des projections "moyennes" des Nations Unies. de données nationales. Pour toutes les projections, on a supposé La population en âge de travailler comprend que les mouvements migratoires internationaux l'ensemble de la population âgée de 15 à 64 ans. n'auraient pas une incidence appréciable. Ces estimations ont été compilées par la Divi- Les estimations de l'année où la fécondité sion de la population des Nations Unies. atteindra le taux de remplacement et où par conséquent l'effectif de la population station- Tableau 15: Indicateurs démographiques naire sera atteint ne sont que des spéculations Les taux bruts de ,iatalité et de mortalité ont et ne doivent pas être considérées comme des été obtenus à partir des calculs de la Division prévisions. Elles ne sont données qu'à titre de la population des Nations Unies. d'indication sommaire des implications à long Les indices synthétiques de fécondité (ISF) terme des tendances récemment observées à ont été calculés par la Division de la popula- partir d'hypothèses très simplifiées. En particu- tion des Nations Unies. L'indice synthétique lier, il n'a pas été tenu compte des effets que la de fécondité exprime le nombre d'enfants que croissance future du revenu pourrait avoir sur mettrait aumonde une femme qui vivrait jusqu'à le taux de fécondité. On a attribué aux divers la fin de ses années de proci ation en donnant pays certaines caractéristiques de fécondité et naissance, à chaque âge, au imbre d'enfants de mortalité sur la base de leur niveau de revenu correspondant au taux de fécondité pour cet âge. actuel, mais un pays qui, par exemple, partant d'un faible PNB actuel par habitant, connaîtrait Tableau16:Projections de population,1976-2000 une croissance rapide de son revenu pendant la et population stationnaire hypothétique période des projections, verrait sans doute son Les estimations de la population au milieu de taux de fécondité décliner plus rapidement qu'il 1976 sont présentées au Tableau 1. n'est suggéré ici. Pour projeter la population en l'on 2000, on Dans une population stationnaire, le taux de A51 natalité est égal au taux de mortalité. La popula- L'effectif de la population stationnaire hypo- tion ne croît pas et sa structure par âges reste thétique a été projeté à partir de l'année où le constante. TNR est égal à un. On a utilisé l'espérance de vie Le taux net de reproduction (TNR) indique le à la naissance, l'âge médian de procréation, le nombre de filles qu'une fille nouveau-née mettra rapport de masculinité des naissances et les au monde au cours de sa vie, dans l'hypothèse tables modèles de mortalité correspondant au de taux de fécondité par âge fixes et d'un ensem- pays considéré pour estimer l'indice synthétique ble fixe de taux de mortalité. Le TNR indique de fécondité àdes intervalles de cinq ans jusqu'à donc dans quelle mesure une cohorte de filles l'année où l'espérance de vie féminine à la nais- nouveau-nées se reproduira pour un jeu donné sance atteindra 77,5 années. Pour les années de taux de fécondité et de mortalité. intermédiaires, on a obtenu les indices synthé- Un taux net de reproduction de un indique tiques de fécondité par interpolation entre la que la fécondité se trouve au taux de remplace- valeur obtenue pour l'année 2000 et la valeur ment, taux auquel les femmes en âge de procréer pour l'année où le TNR est égal à un. donnent naissance, en moyennc, à un nombre de D'après ces projections, la population mon- filles juste suffisant pour les remplacer dans la diale devrait atteindre l'effectif final de 10 mil- population. Une population continue de croître liards d'habitants environ dans quelque 200 après que la fécondité a atteint le taux de rem- ans, soit un accroissement de l'ordre de 250% placement parce que, du fait des taux de natalité par rapport aux 4 milliards actuels. élevés enregistrés précédemment, la composi- tion par âge de la population présente une pro- Tableau 17: Indicateurs relatifs à la santé portion relativement forte de personnes en âge L'espérance de vie à la naissance est le chiffre de procréer ou n'ayant pas encore atteint cet annuel moyen enregistré pour les enfants nés âge. Le nombre des naissances excède alors pendant la période 1970-75. Elle représente le celui des décès jusqu'à ce que la composition de nombre d'années que vivraient des enfants nou- la population évolue vers un vieillissement ainsi veau-nés sujets aux risques de mortalité parti- que l'implique un faible taux de natalité. Le culiers à une coupe instantanée de la population temps qu'il faut à la population d'un pays pour à l'époque de leur naisipnce. Ces données ont devenir stationnaire, une fois que sa fécondité été fournies par la Division de la population des a atteint le taux de remplacement, dépend donc Nations Unies. de sa structure par âges et de sa fécondité Les taux de mortalitéinfantile et juvénile sont antérieure. des taux annuels calculés par la Division de la Pour estimer l'effectif de la population station- population des Nations Unies. Le taux de morte- naire, on a pris comme base les caractéristiques lité infantile ne recouvre pas les cas de mor- de la population projetées sur l'horizon 2000. On tinatalité. Le taux de mortalité juvénile est a supposé que la fécondité continuerait de dé- généralement considéré comme un indicateur cliner jusqu'à ce que soit atteint le taux de rem- acceptable de l'ampleur de la malnutrition parmi placement (TNR = 1) après quoi l'indice syn- les enfants. Les données indiquées portent sur thétique de fécondité se maintiendrait au même plusieurs années ne s'écartant généralement pas niveau. L'année au cours de laquelle la fécondité de plus de trois ans des années citées. atteindra le taux de remplacement a été d'abord Les estimations du nombre d'habitants par calculée à partir du taux de fécondité du pays en médecin et par infirmier(e) ont été établies à question en l'an 2000 et de son niveau de revenu. partir de données de l'Organisation mondiale de Dans plusieurs pays industrialisés, la fécon- la santé (OMS). Le terme "infirmier(e)" désigne dité se trouve actuellement en dessous du taux ici les infirmier(e)s diplômé(e)s, les gardes-ma- de remplacement. Une population ne pouvant lades et les aides- --firmier(e)s. Comme la défini- devenir stationnaire que si son taux net de re- tion du personnel soignant varie d'un pays à production est égal à un, il a fallu, pour estimer l'autre, et que les chiffres présentés se rapportent la population stationnaire hypothétique de ces à des années autres que celles qui sont indiquées pays, supposer que leur fécondité rattraperait le (quoique ne s'en écartant généralement pa:; de taux de remplacement. Pour assurer la cohé- plus de 3 ans), la comparaison rigoureuse n'est rence voulue avec les estimations faites pour les pas possible. autres pays, on a pris comme hypothèse que Le pourcentage de la population totale ayant l'indice synthétique de fécondité de ces pays accès à une source d'eau potable (estimations industrialisés remonterait pour atteindre le taux de l'OMS) représente la proportion de la popula- de remplacement vers l'an 2000-2005 puis reste- tion pouvant assez facilement accéder à une rait constant, source d'eau potable; par cette expression on A52 entend les eaux de surface épurées ou non universel, le taux brut d'inscription peut dé- épurées mais non contaminées, comme celles passer 100%, certains élèves ayant dépassé ou que fournissent les forages, sources et puits n'ayant pas encore atteint l'âge officiel de fré- sanitaires. quentation de l'école primaire. Le taux brut d'inscription dans les écoles se- Tableau 18: Education condaires est calculé de la même manière. Les Les chiffres figurant sur ce tableau se rappor- taux d'inscription dans le primaire comme dans tent à différentes années ne s'écartant géné- le secondaire sont tirés de l'Annuaire 1976 de ralement pas de plus de trois ais de celles qui l'Organisation des Nations Unies pour l'educa- sont indiquées. tion, la science et la culture (Unesco). Les estimations du nombre total d'enfants (et Les données relatives à l'effectif des inscrits de filles) inscrit(e)s à l'école primaire, quel que dans l'enseignement supérieur en pourcentage soit leur âge, sont exprimées en pourcentage de la population âgée de 20 à 24 ans ont pour de la population totale (ou féminine) en âge source l'Unesco. Pour pouvoir accéder à l'en- de fréquenter l'école primaire, pour donner seignement supérieur, il faut au moins avoir "le taux brut d'inscription dans les écoles pri- terminé avec succès l'enseigne ient secondaire, maires". Bien que l'on considère généralement ou pouvoir témoigner de connaissances ou d'une que l'âge de fréquentation des établissements expérience équivalentes. primaires est de 6 à 11 ans, les systèmes d'ensei- Le taux d'alphabétisation des adultes est le gnement varient d'un pays à l'autre. Les taux pouicentage de la population âgée de 15 ans ou indiqués reflètent des différences entre pays plus, capable de lire et écrire. Ce taux se fonde quant à l'âge scolaire et la durée de la scolarité. sur des estimations de la Banque Mondiale et Dans les pays où l'enseignement primaire est de l'Unesco. 1 A53 Bibliographie des sources utilisées Comptes nationaux et indicateurs économiques Dossiers de la Banque Mondiale. World Bank Atlas, 1977 (Washington, D.C.: Banque Mondiale). Annuaire statistique des Nations Unies, éditions diverses (New York: Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, Bureau de statistique). 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