JOBS SERIES Numéro de série 14 APERÇU : MÉCANISMES VERS DE MEILLEURS EMPLOIS DANS LES PAYS IDA Dino Merotto, Michael Weber et Reyes Aterido Résultats du Diagnostic des Emplois APERÇU : MÉCANISMES VERS DE MEILLEURS EMPLOIS DANS LES PAYS IDA D in o M e r o t t o , Mi c h a e l W e b e r e t R e y e s A t e r i d o Résultats du Diagnostic des Emplois © 2018 Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement / La Banque Mondiale. 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA. Téléphone : 202-473-1000 ; Internet : www.worldbank.org. Quelques droits réservés Le présent rapport est le fruit du travail du personnel de la Banque mondiale avec des contributions externes. Les résultats, interprétations et conclusions présentées dans ce travail ne reflètent pas nécessairement les points de vue de la Banque mondiale, ni de son Conseil d’administration ou des gouvernements qu’il représente. La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données incluses dans ce travail. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur une carte dans ce rapport n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale concernant le statut juridique d’un territoire ou l’approbation ou l’acceptation de telles limites. Rien dans le présent document ne constitue ou ne peut être considéré comme une limitation ou une renonciation aux pri- vilèges et immunités de la Banque mondiale, qui sont tous spécifiquement réservés. Droits et autorisations Ce rapport est disponible sous la licence ‘Creative Commons Attribution 3.0 IGO license’ (CC BY 3.0 IGO) http://creativecommons.org/licenses/by/3.0/igo. Sous la licence ‘Creative Commons Attribution’, vous pouvez librement copier, distribuer, transmettre et adapter les informations du rapport, y compris à des fins commerciales, dans les condi- tions ci-après : Mention de la source  — Veuillez citer la source du présent rapport comme suit  : Dino Merotto, Michael Weber et Reyes Aterido, 2018. « Pathways to Better Jobs in IDA countries : Findings from Jobs Diagnostics ». World Bank, Washington, DC. License : Creative Commons Attribution CC BY 3.0 IGO. Traduction — Si vous faites une traduction du présent rapport, veuillez ajouter l’avertissement suivant avec mention de la source : Cette traduction n’a pas été effectuée par la Banque Mondiale et ne doit pas être considérée comme une traduction officielle de la Banque Mondiale. La Banque mondiale ne sera pas responsable du contenu ou de toute erreur de cette traduction. Adaptation — Si vous adaptez des parties du présent rapport, veuillez ajouter l’avertissement suivant avec mention de la source : Ceci est une adaptation d’une œuvre originale de la Banque Mondiale. Les points de vue et opinions exprimés dans l’adaptation sont la seule responsabilité de l’auteur ou des auteurs de l’adaptation et ne sont pas approuvées par la Banque mondiale. Contenu tiers — La Banque mondiale n’est pas nécessairement propriétaire de chaque composante du contenu de cette œuvre. La Banque mondiale ne garantit donc pas que l’utilisation de tout élément ou partie appartenant à un tiers dans cette œuvre ne porte pas atteinte aux droits de ces tiers. Le risque de réclamations résultant d’une telle infraction vous incombe à vous uniquement. Si vous souhaitez réutiliser une composante de l’œuvre, il vous appartient de déterminer si une autori- sation est nécessaire pour cette réutilisation et d’obtenir l’autorisation du détenteur des droits d’auteur. Ces composantes peuvent inclure, mais sans se limiter aux tableaux, figures ou images. Pour tout renseignement sur les droits et les licences, adressez-vous aux services des Publications de la Banque mondiale, Le Groupe de la Banque mondiale, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA  : 202-522-2625  ; fax  ; e-mail : pubrights @ worldbank.org. REMERCIEMENTS Le présent rapport a été préparé par le Groupe Emploi du Groupe de la Banque Mondiale. Les principaux auteurs — Dino Merotto, Michael Weber et Reyes Aterido — ont conduit le travail technique du Groupe Emploi sur le Diagnostic des Emploi et ont été chargé d’élaborer des outils standardisés pour l’analyse comparative des emplois à travers membres de la Banque Mondiale. Nous remercions Jörg Langbein et Adrian Scutaru pour leur soutien analytique appronfondie dans ce rapport, et David de Padua, Monica Paganini, Carly Petracco, Hild Rygnestad, et Perihan Saygin pour leurs contributions techniques dans l’ensemble. Nous remercions également Ian Walker (Directeur par intérim, Jobs Group) et David Robalino (ex directeur, Jobs Group) pour leur leadership, sans oublier Mary Hallward-Driemeier (Conseil- lère Economique Principale en Finance, Compétitivité et Innovation de Global Practice) pour la conduite des efforts dans l’élaboration du programme de travail de Jobs Diagnostics et leus contributions à sa mise en œuvre, et Alvaro Gonzalez (Jobs Group) pour ses observations et son orientation dans le projet de rapport. Nous vou- drions également exprimer notre reconnaissance aux pays clients de la Banque Mondiale pour la fourniture de données spécifiques aux pays, ainsi qu’à Claudio Montenegro (Consultant, Protection Sociale et Emplois de Global Practice), à David Newhouse (Economiste principal, Pauvreté de Global Practice), et à tous/toutes les consultant(e)s de l’équipe de International Income Distribution Data Set (I2D2) pour leurs d’harmonisation des données. Nos remerciements vont également aux examinateurs chargés de la revue par les pairs, Martin Rama (Econo- miste en chef, Asie du Sud), Mary Hallward-Driemeier, Truman Packard (Economiste principal, Protection Sociale et Emplois de Global Practice), et Sebastien Dessus (Chef de Programme, Afrique du Sud). Nous n’oublions pas nos collègues de Protection Sociale et Emplois de Jobs Global Practice : Margaret Grosh, Friederike Rother, Paolo Belli, Angela Elzir, Carole Chartouni, Jumana Alaref, et Philippe Auffret pour leurs observations et contri- butions ; et au niveau du bureau de l’Economiste en chef de la Région Asie du Sud : Robert Beyer, Yue Li, Gladys Lopez-Acevedo, et Dhushyanth Raju. L’équipe exprime ses remerciements à Siv Tokle, Sonia Madhvani, et Esteve Sala (Jobs Group) pour leur sou- tien dans la gestion des connaissances et la communication. Le présent rapport a été édité et conçu par Nita Congress. Le présent rapport a été rendu possible grâce au soutien du Fond d’affectation général Emploi de la Banque Mondiale (World Bank’s Jobs Umbrella Trust Fund), financé par le Département pour le Développement Inter- national /UK Aid ; les gouvernements de l’Autriche, de l’Allemagne et de la Norvège ; l’Agence de Coopération Autrichienne, et l’Agence Suédoise de Développement International et de Coopération. iii PRÉFACE Le présent rapport documente les conclusions d’une analyse menée dans plusieurs pays par le personnel de la Banque mondiale travaillant sur Le Diagnostic des Emplois. Il identifie certaines idées principales que les décideurs doivent prendre en compte dans la conception de politiques et de programmes pour une croissance inclusive. Les conclusions proviennent de trois sources différentes. La section macroéconomique analyse les données de plus de 16 000 épisodes de croissance économique qui se chevauchent dans 125 pays. La section Offre de main-d’œuvre analyse les données sur la main-d’œuvre issues des dernières enquêtes sur les ménages réalisées dans 150 pays à travers le monde. L’analyse au niveau de l’entreprise s’appuie sur des données d’en- treprise de pays pour lesquels, au moment de la rédaction de ce rapport, la Banque mondiale avait réalisé un Diagnostic des Emplois. Comme dans l’engagement initial de la Banque d’entreprendre le Diagnostic des Emplois, l’accent est mis prin- cipalement sur les pays de l’Association Internationale de Développement (IDA). Les défis en matière d’emploi dépendent de la démographie et du niveau de développement d’un pays. Comme la plupart des pays IDA ont une population en majorité jeune, ils doivent relever le défi de la création de meilleurs emplois pour une main-d’œuvre en croissance rapide. La population active mondiale augmentera de 620 millions de personnes de 2020 à 2035, dont plus de la moitié sera en Afrique subsaharienne, et 38 % seront en Asie du Sud, princi- palement dans les pays IDA. iv ACRONYMES PIB Produit Intérieur Brut IDA Association Internationale de Développement OCDE Organisation pour la Coopération et le Développement Economique Tous les montants en dollar sont en dollars des Etats Unis, sauf indication contraire.. v Dans les pays à faible revenu, la plupart des gens travaillent par obligation (figure 0.1). Les taux d’ac- tivité et d’emploi sont les plus élevés dans les pays à faible revenu. Dans les pays à revenu moyen inférieur, l’inactivité est plus élevée et les taux de chômage sont plus bas. Le taux d’emploi recommence à augmenter autour du seuil de revenu moyen supérieur et augmente progressivement à mesure que le produit intérieur brut (PIB) augmente. Figure 0.1 Activité de la population active âgée de 15 à 64 ans 100 en âge de travailler % de la population 80 60 40 20 0 200 500 800 1.500 5.000 10.000 20.000 45.000 PIB par habitant Employé Sans emploi Hors du marché du travail École Source : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la distri- bution internationale des revenus (I2D2) dans 149 pays entre 1999 et 2015. Le sous-emploi, et non le chômage, est le principal défi de nombreux pays à faible revenu (figure 0.2). En moyenne, 40 % des travailleurs occupés travaillent moins de 35 heures par semaine dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. D’autre part, environ un tiers des personnes employées dans les pays à faible revenu travaillent plus de 45 heures par semaine, ce qui indique que la productivité horaire est faible et qu’elles doivent donc travailler de longues heures pour survivre. Ce n’est que dans les pays à revenu moyen supérieur que la plupart des gens travaillent environ 35 heures par semaine. Figure 0.2 Heures de travail selon le PIB par habitant 100 80 % d'emploi 60 40 20 0 200 500 800 1.500 5.000 10.000 20.000 45.000 PIB par habitant < 15 16–25 26–35 36–45 > 45 Source : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la distri- bution internationale des revenus (I2D2) dans 112 pays entre 1999 et 2015. 1 L’inactivité des femmes est la plus faible dans les pays à faible revenu, mais elle augmente dans les pays à revenu moyen inférieur, puis diminue à nouveau dans les pays à revenu moyen supérieur (figure 0.3). La forme en U de la participation des femmes à la population active a été mise en évidence dans des études menées dans et entre les pays. Il ressort qu’avec un certain niveau de revenu, les familles décident que les femmes devraient travailler à la maison plutôt que d’occuper des emplois indignes ou peu sûrs. Mais à des niveaux de revenus plus élevés, à mesure que de meilleurs emplois deviennent disponibles, les femmes retournent sur le marché du travail. Figure 0.3 3 Taux d’activité de la population âgée de 15 à 64 ans, par sexe 100 100 en âge de travailler en âge de travailler % de la population % de la population 80 80 60 60 40 40 20 Femme 20 Homme 0 0 200 500 800 1.500 5.000 10.000 20.000 45.000 200 500 800 1.500 5.000 10.000 20.000 45.000 PIB par habitant PIB par habitant Employé Sans emploi Hors du marché du travail École Source : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la distribution internationale des revenus (I2D2) dans 149 pays entre 1999 et 2015. La croissance économique n’a pas toujours créé le bon nombre d’emplois, ni permis la bonne répar- tition des emplois pour la main-d’œuvre en expansion dans les pays de l’Association Internationale de Développement (IDA) (figure 0.4). Rien ne garantit que la croissance économique exigera beaucoup de main-d’œuvre, ni que les gains de productivité seront partagés par tous les travailleurs. Étant donné que la plu- part des habitants des pays à faible revenu travaillent, l’emploi dans ces pays a tendance à suivre la croissance de la population active et est faiblement corrélé au PIB. La croissance de la productivité est le moteur de la croissance du PIB. La croissance peut être plus inclusive lorsqu’elle nécessite beaucoup de main-d’œuvre. Ainsi, plus de travailleurs obtiennent des gains de productivité en allant vers de meilleurs emplois. Figure 0.4 Croissance de l’emploi et augmentation du PIB réel par périodes de croissance quinquennales, 1991–2015 15 10 Croissance de l’emploi 5 0 −15 −10 −5 0 5 10 15 −5 −10 Croissance du PIB réel Source :Groupe de la Banque Mondiale, Indicateurs du Développement dans le Monde. Note : La figure s’appuie sur tous les épisodes de croissance de cinq années ou plus entre 1991 et 2015 dans les 156 pays pour lesquels des données sont disponibles. 2 La transformation économique est le principal moteur de l’augmentation de la productivité dans les pays à faible revenu (figure 0.5). De notre analyse des épisodes de croissance il ressort que près de 80 % de l’augmentation de la productivité du travail dans les pays à faible revenu provient de la réaffectation de la main- d’œuvre d’une agriculture moins productive vers des services et une industrie relativement plus productifs. Toutefois, la croissance globale de la productivité du travail tend à être plus faible dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu moyen inférieur et supérieur, car l’économie est souvent incapable d’absorber tous les travailleurs libérés de l’agriculture par la création d’emplois à productivité élevée. Figure 0.5 Décomposition de la productivité : tous les épisodes de croissance et ceux dans lesquels l’agriculture se développe a. Augmentation de la productivité agricole b. Tous les épisodes 4 4 3 3 Croissance (%) Croissance (%) 2 2 1 1 0 0 Revenu Revenu Revenu Faible Revenu Revenu Revenu Faible −1 élevé moyen-supérieur moyen-inférieur revenu −1 élevé moyen-supérieur moyen-inférieur revenu Réallocation moyenne Moyenne au sein des services Moyenne au sein de l’industrie Moyenne au sein de l’agriculture Source : Groupe de la Banque mondiale, Indicateurs du développement dans le monde. L’augmentation de la productivité agricole est essentielle pour stimuler la croissance et la transfor- mation économique dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (figure 0.5). Lorsque la productivité agricole augmente, la main-d’œuvre quitte l’agriculture et la croissance du PIB est plus rapide. L’inverse est également vrai. Lorsque la productivité agricole diminue, la main-d’œuvre se déplace vers l’agriculture  : les membres de la famille retournent aux champs, ce qui réduit la productivité agricole et ralentit la croissance économique. Les progrès de la transformation économique dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont limités par la prédominance le travail indépendant et les activités de services à faible productivité (figure 0.6). Au cours des épisodes de croissance dans les pays à faible revenu analysés dans le présent rapport, plus de travailleurs se sont généralement tournés vers les services que vers l’industrie. La croissance annuelle moyenne de l’emploi dans les services était supérieure de 37 % à celle de l’emploi dans l’industrie. Dans 70 % Figure 0.6 Croissance annuelle moyenne de l’emploi dans les services et l’industrie pour des épisodes de croissance sur cinq ans, 1991-2015 Total Revenu moyen inférieur Faible revenu 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Pourcentage Croissance de l'emploi dans l’industrie Croissance de l’emploi dans les services Source : Groupe de la Banque mondiale, Indicateurs du développement dans le monde. 3 des épisodes de croissance dans les pays à faible revenu où la main-d’œuvre est passée aux services, la produc- tivité moyenne de la main-d’œuvre du secteur des services a diminué. Dans les pays à revenu moyen inférieur, % des cas, ce qui montre que la croissance de la valeur ajoutée dans les services cela n’est vrai que dans 25  modernes dans les pays à revenu intermédiaire inférieur tend à être plus rapide que dans les pays à revenu faible. L’urbanisation, en particulier dans les villes secondaires, est un facteur complémentaire essentiel à la transformation sectorielle dans les pays à revenu faible et intermédiaire (figure 0.7). Dans les pays à faible revenu, la croissance de la part de la population urbaine dans les villes secondaires est deux fois plus importante que celle dans la ville principale. Dans les pays à faible revenu qui s’urbanisent plus rapidement que la moyenne, la réaffectation de la main-d’œuvre provenant de l’agriculture apporte quatre fois plus à la crois- sance du revenu par habitant que dans les pays où l’urbanisation est plus lente que la moyenne. Figure 0.7 Évolution de la part de la population urbaine par tranche de revenu, 1990–2014 3.50 3.00 Croissance de la part de la 2.50 population urbaine 2.00 1.50 1.00 0.50 0.0 −0.50 Revenu élevé Revenu moyen-supérieur Revenu moyen-inférieur Faible revenu Pop urbaine en dehors de la plus grande ville Pop urbaine dans la plus grande ville Source : Groupe de la Banque mondiale, Indicateurs du développement dans le monde. La part de l’emploi salarié dans l’emploi total est la plus faible dans les pays à faible revenu et est progressivement plus élevée dans les pays à revenu intermédiaire inférieur et dans les pays à revenu intermédiaire supérieur (figure 0.8). Pour les pays dont le revenu annuel par habitant est inférieur à 600 dollars, cette part est d’environ 20 % ; elle atteint 63 % de l’emploi dans les pays à revenu intermédiaire. La part des travailleurs agricoles, des travailleurs familiaux non rémunérés et des travailleurs indépendants diminue. Cela montre que la création d’emplois rémunérés est un aspect important de la transformation économique que les pays entreprennent à mesure qu’ils progressent vers un revenu par habitant plus élevé. C’est l’une de nos constations les plus importantes, qui corrobore la conclusion du Rapport sur le développement dans le monde 2013 selon laquelle les emplois rémunérés apportent des avantages importants au développement (même s’ils sont informels), car ils sont meilleurs que les emplois indépendants qu’ils ont tendance à remplacer. 4 Figure 0.8 Types d’emploi selon le PIB par habitant 100 80 % d'emploi 60 40 20 0 200 500 800 1.500 5.000 10.000 20.000 45.000 PIB par habitant Non agricole Non agricole travailleur indépendant Non rémunéré non agricole Non agricole salaire Employeur agricole ouvrier Source : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la distri- bution internationale des revenus (I2D2) dans 141 pays entre 1999 et 2015. La part croissante des emplois salariés observée à mesure que les pays deviennent moins pauvres comprend des emplois informels et formels (figure 0.9). La part de l’emploi salarié augmente régulière- ment avec le PIB par habitant dans les pays à revenu faible et intermédiaire, en raison presque uniquement de l’augmentation de l’emploi salarié formel, qui représente environ 20 % de tous les types d’emplois avec environ 250 dollars par habitant et augmente à environ 55 % avec approximativement 14 000 dollars par habitant. La part de l’emploi salarié informel reste autour de 20 %, tandis que la part des autres types d’emploi — principa- lement des emplois indépendants, formels ou informels — diminue. Figure 0.9 Salaire formel, salaire informel et autres emplois par PIB par habitant âgé de 15 à 64 ans 100 % du type d’emploi 80 60 40 20 0 500 1.000 1.700 3.000 5.000 10.000 PIB par habitant Salaire formel Salaire informel Autre emploi Source  : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la dis- tribution internationale des revenus (I2D2) dans 59 pays de 1999 à 2015. Dans le secteur privé, la création d’emplois provient de nouvelles et de jeunes entreprises  ; les grandes entreprises sont des employeurs importants, mais les micro-entreprises ont tendance à ne pas développer l’emploi (figure 0.10). Les données sont difficiles à obtenir dans les pays à revenu faible et intermédiaire, mais ces résultats sont consistants dans le Diagnostic des Emplois, où de telles données existent, même après ajustement en fonction de la taille de l’entreprise et du secteur d’activité. Dans de nombreux pays, les micro-entreprises sont majoritaires. Mais les grandes entreprises sont d’importants pourvoyeurs d’em- ploi aux travailleurs salariés et paient des salaires plus élevés. Les micro-entreprises ont tendance à employer 5 uniquement des membres de la famille. Bien qu’elles effectuent beaucoup d’opérations, la plupart reste des micro-entreprises pendant plus de 10 ans sans embaucher d’employés rémunérés, ce qui signifie qu’elles ne sont généralement pas créatrices d’emplois sur le marché du travail en général. Figure 0.10 Part de l’emploi dans les micro- et grandes entreprises et part des micro-entreprises par âge a. Part de l'emploi par micro et grande entreprise b. Répartition des micro-entreprises par âge 80 100 80 Pourcentage 60 Pourcentage 60 40 40 20 20 0 0 Pérou Côte d’Ivoire Afrique du Sud Vietnam Moldavie Tadjikistan Mozambique Zambie Paraguay Afghanistan Burkina Faso Kosovo Cap Vert Bangladesh Ouganda Sierra Leone Vietnam Mozambique Kosovo Burkina Faso Zambie Tadjikistan Côte d’Ivoire Sierra Leone Paraguay Afghanistan Moldavie Ouganda Bangladesh Cap Vert PPérou Afrique du Sud Micro (<10 employés) Grand (100 employés et plus) <10 ans > 10 ans Source : Agences statistiques des pays. L’emploi salarié dans le secteur public dans les pays à revenu faible ou intermédiaire représente une part importante du total des emplois rémunérés (figure 0.11). Les travailleurs salariés du secteur public représentent environ 40  % des travailleurs salariés en moyenne (45  % dans les pays à faible revenu). Étant donné que la plupart des emplois rémunérés dans le secteur public sont dans l’enseignement, la santé, la police et l’armée, ces emplois offrent une carrière et une mobilité sociale à de nombreuses personnes dans la société et constituent des emplois importants pour le développement. Figure 0.11 Emplois dans les secteurs public, privé, et autres, en fonction du PIB par habitant, de 15 à 64 ans 100 80 % de l’emploi 60 40 20 0 500 1.000 1.700 3.000 5.000 10.000 PIB par habitant Salaire public Salaire privé Autre emploi Source : Groupe de la Banque mondiale, Ensemble de données sur la dis- tribution internationale des revenus (I2D2) dans 81 pays de 1999 à 2015. 6 RÉFÉRENCES Asplund, M., et V. Nocke. 2006. “Firm Turnover in Imperfectly Competitive Markets -super-1.” Review of Economic Studies 73 (2): 295–327. Banque mondiale. 2012. World Development Report 2013: Jobs. Washington, DC: Banque mondiale. Bartelsman, E., J. Haltiwanger, et S. Scarpetta. 2009. “Measuring and Analyzing Cross-Country Differences in Firm Dynamics.” In T. Dunne, J.B. Jensen, et M.J. Roberts, eds., Producer Dynamics: New Evidence from Micro Data, pp. 15–76. Chicago: Presses de l’Université de Chicago. Bento, P., et D. Restuccia. 2016. “Misallocation, Establishment Size and Productivity.” NBER Working Paper 22809. Bureau Nationale de la Recherche Economique, Cambridge, MA. Borjas, G. J. 2016. Labor Economics, 7th ed. New York: McGraw Hill Education. Criscuolo, C., P. Gal, et C. Menon. 2014. “The Dynamics of Employment Growth: New Evidence from 18 Countries.” OECD Science, Technology and Industry Policy Paper No. 14, Éditions OCDE, Paris. Davis, S.J., et J.C. Haltiwanger. 1992. “Gross Job Creation, Gross Job Destruction and Employment Reallocation.” Quarterly Journal of Economics 107: 819–63. Diao, X., M. McMillan, et D. Rodrik. 2017. “The Recent Growth Boom in Developing Countries: A Structural Change Per- spective.” NBER Working Paper 23132. Bureau Nationale de la Recherche Economique, Cambridge, MA. Ericson, R., et A. Pakes. 1995. “Markov-Perfect Industry Dynamics: A Framework for Empirical Work.” Review of Economic Studies 62 (1): 53–82. Foster, L., J. Haltiwanger, et C. Krizan. 2001. “Aggregate Productivity Growth: Lessons from Microeconomic Evidence.” In E. Dean, M. Harper, et C. Hulten, eds., New Developments in Productivity Analysis, pp. 303–72. Chicago: Presses de l’Université de Chicago. Gaddis, I., et S. Klasen. 2014. “Economic Development, Structural Change, and Women’s Labor Force Participation—A Reexamination of the Feminization U-Hypothesis.” Journal of Population Economics 27 (3): 639–81. Goldin, C. 1995. “The U-Shaped Female Labor Force Function in Economic Development and Economic History.” In T.P. Schultz, ed., Investment in Women’s Human Capital and Economic Development, pp. 61–90. Chicago: Presses de l’Uni- versité de Chicago. Görg, H., P. Henze, V. Jienwatcharamongkhol, D. Kopasker, H. Molana, C. Montagna, et F. Sjöholm. 2016. “Firm Size Distri- bution and Employment Fluctuations: Theory and Evidence.” IZA Discussion Paper Series No. 10371. IZA, Bonn. Haltiwanger, J.C., R.S. Jarmin, et J. Miranda. 2013. “Who Creates Jobs? Small versus Large versus Young.” Review of Eco- nomics and Statistics 95 (2): 347–61. Hopenhayn, H. 2016. “Firm Size and Development.” Economia Journal of the Latin American and Caribbean Economic Association 17 (1): 27–49. Hsieh, C.-T., et P.J. Klenow. 2014. “The Life Cycle of Plants in India and Mexico.” Quarterly Journal of Economics 129 (3): 1035–83. Lewis, W.A. 1954. “Economic Development with Unlimited Supplies of Labor.” The Manchester School 22 (2): 139–91. McMillan, M., et D. Rodrik. 2014. “Globalization, Structural Change, and Productivity Growth, with an Update on Africa.” World Development 63: 11–32. Melitz, M.J. 2003. “The Impact of Trade on Intra-Industry Reallocations and Aggregate Industry Productivity.” Econometrica 71: 1695–725. 7 Rodrik, D. 2015. “Premature Deindustrialization.” NBER Working Paper No. 20935. Bureau Nationale de la Recherche Economique, Cambridge, MA. Rodrik, D., et M. McMillan. 2011. “Globalization, Structural Change and Productivity.” In M. Bacchetta et M. Jansen, eds., Making Globalization Socially Sustainable, chapter 2. Geneva: Organisation Internationale du Travail et Organisation Mondiale du Commerce. Sinha, J.N. 1967. “Dynamics of Female Participation in Economic Activity in a Developing Economy.” In United Nations Department of Economic and Social Affairs, Proceedings of the World Population Conference, Belgrade 1965, vol. IV. New York: Publications de l’ONU. Spence, M., O. Annex, et R. Buckley, eds. 2009. Urbanization and Growth. Commission on Growth. Washington, DC: Banque mondiale. Timmer, M., G. de Vries, et K. de Vries. 2014. “Patterns of Structural Change in Developing Countries.” GGDC Research Memorandum 149. Groningen Growth and Development Centre, University of Groningen. 8 Adresse : 17 76 G S t NW, Washington, DC 20006 Site Internet : ht tp://w w w.worldbank .org/en/topic/jobsanddevelopment Twit ter : @W BG_ Jobs Blog : ht tp://blogs.worldbank .org/jobs