OFFICIAL DOCUMENTS MINISTERE DE L'ECONOMIE REPUBLIQUE DU MALI ET DES FINANCES •Un Peuple-Un But Une Foi SECRETARIA T GENERAL Bamako. le ... Monsieur David R. MALPASS, Président de la Banque mondiale 1818 H Street, NW Washîngton, DC 20433 ÉTA TS-UNIS Tél: 1-202-473-1000 | Fax: 1-202-477-6391 Obiet : Lettre de Politique de Développement Monsieur le Président, 1. La présente Lettre de Politique de Développement fait le point sur l'évolution de la situation économique récente en 2018 et les perspectives en 2019-2020. Elle présente également l'état de mise en œuvre des réformes en 2018 et le programme de réformes en 2019-2020 pour soutenir la reprise économique et réduire la pauvreté. 2. Ce programme de réformes s'inscrit dans le cadre de la mise en ouvre du Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2016- 2018 arrivé à termes en 2018 et le CREDD 2019-2023 qui constitue la référence du Gouvernement en matière de stratégie de développement. L'objectif du CREDD est de rendre possible l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030 en se fondant sur les potentialités, les capacités de résilience pour la paix et la sécurité ainsi que le développement inclusif en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités. Il repose sur cinq axes stratégiques: (i) la consolidation de la démocratie et l'amélioration de la gouvernance (ii) la restauration de la paix, de la sécurité et de la cohésion entre les différentes communautés ; (iii) la croissance inclusive et la transformation structurelle de l'économie ; (iv) la protection de l'environnement et le développement de la résilence au changement climatique et (v) le développement du capital humain. 3. En vue d'atteindre les objectifs de ce programme de réforme, le Gouvernement sollicite auprès de la Banque mondiale un financement pour l'appui à la viabilité du secteur de l'énergie et l'amélioration de la fourniture de subventions agricoles et la sécurité foncière au Mali afin de dégager de l'espace budgétaire en faveur de la réduction de la pauvreté et d'une croissance inclusive en faveur des populations vulnérables. Faits saillants en 2018 Contexte Politique, Social et Economique 4. Le Mali se remet progressivement de la crise survenue en 2012 avec la conclusion en juin 2015 des négociations du processus d'Alger débuté en 2014 et le retour des Partenaires Techniques et Financiers. 5. La force française Serval, remplacée ensuite par la force Barkhane à vocation régionale, la mission européenne de formation des militaires maliens (EUTM), les soldats de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et de la République du Tchad ainsi que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ont appuyé les efforts de reconstruction de l'armée malienne entrepris par le Gouvernement et contribué à rétablir l'autorité et l'intégrité de l'Etat dans les régions Nord du Mali. Aussi, le Gouvernement a-t-il adopté la loi d'orientation et de programmation militaire qui consacre la volonté des hautes autorités politiques et militaires maliennes de doter le pays d'un outil de défense capable de préserver ses intérêts fondamentaux. 6. Commencées en 2014 avec l'appui de la communauté internationale et sous les auspices de la République d'Algérie, les négociations inter-maliennes ont abouti à la signature, en deux temps, le 15 mai 2015 et le 20 juin 2015, de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APRM) permettant d'ouvrir la voie à une nouvelle ère de paix et de réconciliation durables dans le pays. Dans le cadre de la mise en ouvre de cet accord, des Autorités intérimaires ont été installées dans les régions du Nord. De même, la Conférence d'entente nationale s'est tenue en avril 2017 et ses conclusions ont permis l'adoption de la Loi d'entente nationale en 2019. 7. La Conférence pour le Développement du Mali qui s'est tenue à Bruxelles le 15 mai 2013 et les cinq réunions de suivi ont été un grand succès. Elles ont réuni 80 pays et 28 organisations internationales qui se sont engagés à apporter 4,4 milliards de dollars (soit 39 pour cent du PIB). Soixante-six (66) pour cent de ce montant a déjà été décaissé dont 33 pour cent à travers le budget de l'Etat. 8. . Comme prévu dans l'APRM, le Gouvernement a adopté en mai 2019 les textes portant création de la Zone de développement des régions du Nord qui est dotée d'une stratégie spécifique de développement en vue de hisser les régions du Nord au même niveau que le reste du pays en termes d'indicateurs de développement. Le Gouvernement a oeuvré à l'élaboration de cette stratégie à la lumière des conclusions de l'évaluation des besoins et priorités de relèvement et de développement des régions du Nord conduite conjointement par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et la Banque islamique de développement. Une Conférence d'appel de fonds a été organisée le 22 octobre 2015 à Paris en vue d'instituer le Fonds pour le développement durable qui est l'instrument financier de la stratégie spécifique de développement. Pour renforcer davantage l'administration, le Gouvernement a créé en 2016 deux nouvelles régions dans le Nord. Il s'agit des Régions de Taoudénit et de Ménaka. 9. En août 2019, le Conseil d'Administration du Fonds Monétaire International a approuvé un nouveau programme soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Gouvernement du Mali. Le nouveau programme a pour objectif d'appuyer la stratégie de développement des autorités (CREDD) visant à réaliser une croissance vigoureuse et inclusive grâce à la création d'emplois, à la diversification de l'économie et au renforcement de la résilience. Le programme vise le respect du critère de IUEMOA relatif au déficit budgétaire global, à savoir 3 % du PIB maximum, à compter de 2019. Dans l'immédiat, le programme a pour objectif de ramener les recettes sur leur trajectoire d'avant 2018 en renforçant les administrations de l'impôt et des douanes. A moyen terme, les principaux objectifs du programme seront les suivants : (i) élargir l'espace budgétaire pour les investissements productifs et les dépenses sociales prioritaires ; (ii) améliorer le climat des affaires : (iii) améliorer la gouvernance et combattre la corruption, et (iv) maintenir le développement des capacités. Développements macroéconomiques et reformes récentes Au niveau macroéconomique 10. La reprise économique se consolide grâce aux politiques de soutien à l'agriculture et à l'assainissement des finances publiques ainsi qu'au paiement des arriérés auprès des fournisseurs, au rattachement des Directeurs des Finances et du Matériel au Ministre de l'Economie et des Finances et l'effectivité du budget en mode programme. La croissance de l'économie s'est ralentie en 2018 avec un taux de 4,7% contre 5,4% en 2017, du fait de la décélération enregistrée au niveau des secteurs secondaire et tertiaire qui sont respectivement ressortis à 5,4% et 4,5% en 2018 contre 6.6% et 5.4% l'année précédente. La structure de l'économie malienne étant dominée par le secteur primaire, la bonne campagne agricole a permis de maintenir la résilience de l'économie malienne. L'inflation reste relativement bien maitrisée avec un taux de 1,7 pour cent en moyenne en 2018 contre 1,8 pour cent en 2017. 11. L'exécution budgétaire a été marquée par une très forte baisse des recettes fiscales en 2018. Les recettes totales et dons ont baissé de 17,5% en passant de 1 789,9 milliards de FCFA en 2017 (correspondant à 15,2% du PIB en 2017) à 1 475,9 milliards de FCFA en 2018(11,8% du PIB). Cette régression s'explique, essentiellement par la sous performance de l'administration fiscale et douanière. Les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés en 2018 à hauteur de 1925,5 milliards de FCFA contre 2045,1 milliards de FCFA en 2017, soit une baisse de 5,8%. En conséquence, les dépenses courantes en capital ont été réduites pour limiter l'impact sur le solde budgétaire global dons inclus qui a néanmoins atteint 4,7% du PIB contre 2,9% en 2017. Le solde budgétaire de base s'est établi à -420,4 milliards de FCFA en 2018 contre -145,8 milliards de FCFA en 2017, représentant respectivement -4,4% et -1.6% du PIB. 12. La balance courante a affiché un solde déficitaire de -486,4 milliards de FCFA en 2018 (5,1% du PIB) contre -704,3 milliards de FCFA en 2017, soit une amélioration de 217,9 milliards de FCFA. Cette amélioration du solde des transactions courantes a permis celle du solde global de la balance des paiements qui a enregistré un excédent de 107,8 milliards de FCFA en 2018, après -41,0 milliard de FCFA en 2017. Quant à la situation monétaire, elle a été marquée par une amélioration du niveau des actifs extérieurs nets (+107,8 milliards ou 52,4%) ; un accroissement de l'encours des créances intérieures (+283,4 milliards ou 10,1%) et une hausse de la masse monétaire (+358,3 milliards ou 15,0%). Au niveau des réformes Renforcement des mécanismes de transparence de la gestion publique 13. Le Gouvernement est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de renforcement des mécanismes de transparence de la gestion publique et de redevabilité des gestionnaires publics, avec la mise en oeuvre du Plan d'actions gouvernementales pour la modernisation et l'amélioration de la gestion des finances publiques (PAGAM-GFP 2006-2010 et 2011-2015). Sur la base des leçons tirées de l'évaluation du PAGAM/GFP Il et de l'exercice PEFA 2016, le gouvernement a élaboré et fait adopter le Plan de réforme de la gestion des finances publiques au Mali (PREM) et son plan d'actions qui est exécuté sur la période 2017-2021. 14. La mobilisation des recettes fiscales, douanières et domaniales continue d'être au cœur des objectifs du programme de réforme des finances publiques afin d'assurer au mieux le financement des besoins sans cesse croissants de développement du pays ainsi que l'atteinte du critère de convergence de l'UEMOA et de la CEDEAO relatif au taux de pression fiscale (20% à l'horizon 2020). Dans cette optique, diverses mesures ont été prises pour : (i) élargir l'assiette fiscale avec l'institution de taxes et prélèvements divers ; (ii) renforcer l'obligation documentaire en matière de prix de transfert afin d'éviter des transferts frauduleux de bénéfices des entreprises et sociétés à l'étranger; (iii) circonscrire le cadre général des exonérations fiscales et douanières (loi n°2017-022 du 12 juin 2017 déterminant le cadre général du régime des exonérations fiscales et douanières et son décret d'application n°2018-0595/P-RM du 24 juillet 2018) ; (iv) renforcer les vérifications de masse et les capacités des structures ; (v) soutenir les interventions des brigades avancées de lutte contre la fraude, et (vi) poursuivre la modernisation de la gestion des archives de la conservation foncière afin de contribuer à terme à accroitre le niveau de recouvrement des recettes. 15. Le Mali, à l'instar des sept (7) autres pays de l'espace UEMOA, a mis en cohérence la base légale de son cadre budgétaire et comptable avec les bonnes pratiques internationales en achevant le processus de transposition dans le droit interne des six directives initiales de 2009 et celles de 2011 et 2012 relatives au cadre harmonisé des finances publiques. A ce titre, l'année 2019 a été marquée par la poursuite et le renforcement de la réforme budgétaire à travers le budget-programmes (dont la mise en ouvre a commencé le 1er janvier 2018) qui met l'accent sur les questions d'efficacité et d'efficience des allocations budgétaires et sur leurs liens avec les objectifs de politiques publiques à l'intérieur des programmes. 16. Au titre de la dématérialisation des procédures de passation de marchés pour l'ensemble des structures intervenant dans le processus de passation des marchés, le Système intégré de gestion des marchés publics (SIGMAP) a été adapté aux procédures d'exécution du budget en mode programme. De même, son déploiement s'est étendu à vingt-cinq (25) structures, dont neuf (9) Etablissements publics, les Directions régionales du budget de Koulikoro, Sikasso, Ségou et certains projets et programmes financés par les bailleurs de fonds, en plus des Directions des finances et du matériel (DFM) de tous les départements ministériels, des Directions administratives et financières (DAF) de la Présidence de la République et de la Primature. 17. Des efforts significatifs ont été enregistrés dans le cadre de l'application des dispositions de la loi portant code de transparence et de son décret d'application, dont l'un des objectifs est d'améliorer l'efficacité de la dépense publique pour le bénéfice des citoyens. La gestion efficace et efficiente des ressources publiques prônée par ledit code constitue un levier important pour dégager des ressources afin d'investir dans le développement durable au profit des générations futures. A ce titre, les travaux de l'enquête 2017 sur le budget ouvert de « l'International Budget Partnership- IBP » ont permis de classer le Mali au 2ème rang de î'UEMOA derrère le Sénégal (score de 51 sur 100) avec un score de 39 sur 100. 18. Dans le cadre de la poursuite de l'implantation dans les services publics de systèmes de détection et de traitement des risques, la cartographie des risques et le plan d'audit ont été réalisés pour cinq (05) nouveaux départements ministériels en 2018, complétant à vingt-sept (27) le nombre de départements cartographiés. 19. La délinquance économique et financière constitue une menace pour la stabilité et la sécurité. Elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice, compromet et précarise toutes les perspectives de développement. Afin de renforcer le dispositif de lutte contre la délinquance économique et financière, le Gouvernement a adopté en 2013 la loi portant prévention et répression de l'enrichissement illicite. Dans le cadre de l'application de cette loi, un Office Central de lutte contre l'enrichissement illicite a été créé et ses membres nommés. Cependant certaines difficultés sont intervenues à l'application de la Loi avec sa contestation par le Syndicat. Le Gouvernement a créé une commission d'identification et de c correction des difficultés et insuffisances de la Loi. Cette commission élargie aux différents partenaires sociaux est chargée d'apporter les correctifs appropriés à la loi et de proposer un document affiné et consensuel qui sera soumis à l'approbation du Conseil des ministres. L'établissement de la liste des assujettis nécessite des travaux juridiques pour être complète. Une partie de cette liste résulte d'une lecture directe de la loi, mais une autre partie nécessite une interprétation juridique du texte de Loi. Aussi, dans l'attente de l'achèvement de ces travaux de la commission, il est convenu de poursuivre la mise en œuvre de cette réforme structurelle en ciblant, dans un premier temps, les assujettis pour lesquels la Loi ne nécessite pas d'interprétation et qui sont au nombre de 1479 individus. Les déclarations de ces assujettis sont en cours avec des mises à jour annuelles 20. L'objectif primordial de la décentralisation est le développement équilibré du territoire national. D'autres objectifs importants de la décentralisation sont (i) d'améliorer la prestation des biens et services publics, (ii) de promouvoir une meilleure gouvemance. et (iii) de satisfaire la demande d'autonomie locale. Malgré l'existence d'une fiscalité locale, les collectivités mobilisent peu cette ressource et par conséquent cela limite leur capacité à faire face au financement des compétences transférées par l'Etat. Le Gouvernement a accru les transferts budgétaires de l'Etat en faveur des collectivités décentralisées à travers les instruments classiques de transferts et des instruments nouveaux comme les contrats plans Etats-Régions (CPER) dont toutes les régions seront dotées en 2019. Ainsi, ces CPER ont été identifiés comme un instrument majeur pour assurer la promotion du Développement Economique Régional. Ils constituent une orientation majeure de la consolidation de la réforme de décentralisation prévue par le Document Cadre de Politique Nationale de Décentralisation (DCPND), déclinée dans le Programme National d'Appui aux Collectivités Territoriales (PNACT) phase 111 et confirmée dans les recommandations des Etats Généraux de la décentralisation, tenus en Octobre 2013. En vue de donner une nouvelle impulsion à l'approfondissement de la décentralisation, le Gouvernement a adopté en 2014 le cadre juridique permettant la mise en place des contrats plans État Région. A cet effet, à ce jour, le Gouvernement a signé des contrats plans avec huit (8) régions (Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Kidal, Gao, Koulikoro, Kayes) celui de Ménaka est dans le circuit de signature. L'objectif visé par cette politique est de doter les Régions d'outils de pilotage de financement adéquat des infrastructures pour le développement économique et social des régions. 21. Les projets d'investissement publics souffrent de mauvaise préparation en matière d'évaluation des coûts et de planification des activités. Pour remédier à cela, le Gouvernement a procédé en août 2017 avec l'assistance du FMI à I'Evaluation de la Gestion des Investissements Publics (PIMA). Il a depuis 2014 dans la Loi de finances une ligne budgétaire pour le financement des études de faisabilité de projets d'investissement public, en vue de renforcer la qualité des études de faisabilité des projets et programmes, et introduira progressivement des contrats de performance appliqués aux projets d'investissement en vue de créer un système d'incitation sur la performance des projets. Mise en ouvre des actions du programme Pilier 1. Réduire les demandes du secteur de l'électricité sur le budget central 22. Le Gouvernement à travers le Ministère de l'Economie et des Finances, a signé un protocole de paiement avec EDM-SA le 26 août 2019, établissant un mécanisme de prépaiement pour l'administration centrale et les institutions publiques pour assurer le paiement des factures d'électricité par le service public dans les délais et pour améliorer la trésorerie d'EDM-SA. La Commission de Régulation de l'Eau et d'Electricité a adopté la directive No. 2019-002/C/CREE du 08 aout 2019 augmentant les tarifs d'EDM-SA pour l'électricité moyenne tension et l'éclairage public en les alignant sur l'indice des prix à la consommation ; et le ministère de l'Énergie et de l'Eau a également adopté l'arrêté No. 2019-2581/MEE-SG du 27 aout 2019, approuvant le nouveau Règlement de Service Concédé de l'Electricité, supprimant les subventions pour les frais de raccordement des utilisateurs moyenne tension pour réduire les dépenses budgétaires. 23. Le Bénéficiaire, par l'intermédiaire de son ministère de l'Économie et des Finances, a approuvé le plan de redressement du secteur qui comprend le refinancement des dettes commerciales d'EDM-SA et l'augmentation des importations d'électricité bon marché avec le mécanisme de sécurisation des paiements. Pilier Il. Amélioration de l'efficacité des subventions agricoles et de la sécurité du régime foncier 24. Le Gouvernement à travers le ministère de l'Agriculture, a élargi et amélioré le programme des bons électroniques pour la distribution des subventions à l'agriculture dans 6 districts. Il a également adopté i) l'arrêté No. 2018-181 1/MA-SG du 29 mai 2018 sur l'étiquetage, l'inspection, l'échantillonnage et l'analyse des engrais; ii) l'arrêté No. 2018-1812/MA-SG du 29 mai 2018 clarifiant la composition, l'organisation et le fonctionnement du comité national des engrais; et iii) le décret No. 2019-0756/P-RM du 30 septembre 2019. portant sur la création du catalogue national des espèces et variétés végétales pour garantir une offre durable d'intrants de haute qualité conformément aux régulations d'ECOWAS portant sur le contrôle de qualité des intrants agricoles. Pilier 1i. Améliorer le déploiement et la surveillance des ressources pour une meilleure prestation de services locaux et une meilleure stabilité 25. Le Gouvernement a adopté en Conseil des ministres et soumis à l'Assemblée nationale, le Projet de Loi des finances 2020 incorporant des lignes d'allocation budgétaire directes à chacune des collectivités territoriales, et son ministère des Finances a démontré que le taux de décaissement du FNACT pour 2019 soit au 7 moins égal à celui de l'ensemble du budget national. Les ministères en chargé de l'Éducation, de la Décentralisation, de la Santé et le ministère en charge du Budget ont adopté des arrêtés interministériels, mettant en place des mécanismes pour le transfert efficace des ressources financières au profit des comités de gestion scolaire (CGS) et des associations de santé communautaire pour améliorer l'équité dans le processus de décentralisation. 26.Dans le cadre de la bonne gouvernance et de la transparence. le ministère de la Justice a publié sur son site Web les actions de suivi relatives à toutes les dénonciations issues des rapports du Bureau du vérificateur général (BVG). Le BVG a publié également tous ses rapports d'audits sur son site. Perspectives en 2018-2019 Au plan macroéconomique 27. En 2019, la croissance du PIB réel est prévue à 5, 0 % et l'inflation devrait rester modérée. L'augmentation de la croissance du PIB devrait être tirée par le redémarrage du secteur tertiaire (5.1 % prévus en 2019 contre 4.5 % en 2018) et du secteur de la construction (8.1 % prévus en 2019 contre 0.0 % en 2018) qui retrouveraient ainsi leurs rythmes de croissance habituels. L'exécution budgétaire devrait être marquée par une mobilisation accrue des recettes fiscales. Le renforcement et la mise en oeuvre de mesures opérationnelles ainsi que les efforts en cours au sein des administrations fiscale et douanière devraient permettre une normalisation de la mobilisation des recettes fiscales et douanières d'ici 2020. 28. Le solde global de la balance des paiements devrait se détériorer en raison d'une dégradation du compte courant, notamment due à une augmentation des importations. L'augmentation des appuis budgétaires de la Banque Mondiale (250 millions de dollars) et la mobilisation des ressources auprés du Fonds pour le Développement d'Abu Dhabi (250 millions de dollars) en 2019 devraient offrir des opportunités de restructuration de (i) la dette intérieure, améliorant ainsi le profil du portefeuille de la dette et (ii) de la dette à court terme d'EDM-SA) permettant une réforme en profondeur du secteur de l'énergie. 29. Par rapport à la mobilisation des recettes fiscales et douanières, le Gouvernement s'engage à mettre en ceuvre des mesures fortes pour remedier à la sous-performance des administrations fiscale et douanière. Concernant l'administration fiscale, le Gouvernement effectue dés à présent des vérifications de masse de toutes les entreprises ayant souscrit à des déclarations forfaitaires d'impôt, notamment en ce qui concerne les impôts sur les traitements et salaires (ITS). Il est également en train de procéder à des vérifications étendues à toutes les entreprises déficitaires ou ayant déclaré moins d'impôts sur les sociétés (IS) malgré une hausse de leurs chiffres d'affaire. Des contrôles ponctuels et ciblés sont également en cours pour ce qui concerne les déclarations créditrices ou néant, les déclarations forfaitaires en matière d'ITS et de taxes sur les salaires, y compris au niveau des sociétés de placement du 8 personnel. Le Gouvernement s'engage à augmenter la part des contrôles ponctuels dans le programme de vérification qu'il basera sur les principes de risques en matière de collecte de la TVA et de l'ITS. 30. Le Gouvernement s'engage également à généraliser l'usage des téléprocédures (télédéclarations et télépaiements) pour toutes les entreprises assujetties à la TVA. La télédéclaration est déjà disponible pour les contribuables et un cahier des charges pour la mise en œuvre opérationnelle des télépaiements sera établi avant le 31 décembre 2019. Par rapport à l'administration douanière, le Gouvernement entend finaliser la relecture des décrets fixant l'organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Générale des Douanes (2012-146/P-RM) et déterminant son cadre organique (2012-148/P-RM). Il est également prévu : (i) l'automatisation des procédures de contrôle des régimes suspensifs ; (ii) le renforcement des contrôles douaniers basés sur l'évaluation du risque ; (iii) la mise en oeuvre des dispositions du nouveau Programme de Vérification des Importations (PVI) ; (iv) la révision du dispositif actuel de lutte contre la fraude notamment en matière d'importation en contrebande. 31. Par rapport à la politique budgétaire, le gouvernement a adopté une Loi de finances rectificative 2019 pour refléter: (i) l'augmentation nette des recettes budgétaires de 31,52 milliards de FCFA: (ii) la diminution nette des ressources de trésorerie de 18,52 milliards de FCA, (iii) la réduction nette des dépenses budgétaires de 22,658 milliards de FCFA. Ainsi, le niveau des recettes et dons revisé est de 2313,80 milliards de FCFA, soit 22,7 pour cent du PIB, comparé à 2012 milliards de FCFA et 19.7 pour cent de PIB dans la loi de finances initiale. Avec ces ajustements, la nouvelle loi des finances sera bâtie autour d'un déficit global (dons inclus) à 328,3 milliards de FCFA soit 3,2 pour cent du PIB) contre 3,04 pour cent dans la Loi de finances initiale Programme de Réformes en cours ou envisagées Améliorer la viabilité du secteur de l'énergie 31 Le gouvernement a adopté un plan de redressement visant à réduire et, au fil du temps, à éliminer le besoin de subventions dans le secteur de l'énergie. Cela est basé principalement sur la réduction des coûts d'achat / de production d'électricité par la Société Energie du Mali-SA (EDM-SA) et l'amélioration de ses performances. Les mesures spécifiques comprennent le remplacement des centrales de fuels lourds par des centrales d'achat d'électricité coûtant moins cher - surtout les importations, l'utilisation sélective d'énergies renouvelables et la réduction des pertes. Pour permettre une augmentation des importations d'électricité, le gouvernement appuiera EDM a mettre en place des mécanismes de sécurité de paiement suffisants pour permettre l'achat de manière crédible de l'électricité auprès de sources moins chères en dehors du Mali. Le Gouvernement a opéré une augmentation prudente du tarif concernant les consommateurs Moyenne tension et le bilan d'EDM s'est également amélioré par le refinancement de son stock actuel de dette commerciale et par la recapitalisation Le Gouvernement du Mali a également pris des dispositions pour payer les arriérés de consommation de l'Administration publique, appuyer EDM-SA à apurer toute la dette vis-à-vis des fournisseurs stratégiques (énergie et combustible) au 31 décembre 2018 Pour améliorer la trésorerie d'EDM-SA, le Gouvernement a institué un mécanisme de paiement anticipé de la consommation de l'Administration publique. 30. Le gouvernement souhaite également limiter la multiplication des offres non sollicitées pour la production et mettre en place un cadre clair et rigoureux dans ce domaine. Pour cela, le gouvernement s'engage à compléter au plus tard dans les 6 prochains mois une revue-évaluation des projets par entente directe avec des producteurs indépendants, à leur différent stade d'avancement (contrat signé. memorandum of understanding', ou seulement réception d'offre non sollicitée). Sur cette base, le gouvernement précisera les critères et procédures relatives aux propositions non sollicitées. Le Gouvernement prendra également en rapport avec EDM-SA des dispositions pour examiner et renegocier au cas échant. les accords existants en vue de réduire le cout élevé du carburant pour la production. De même EDM-SA mènera une étude dans le cadre de la réduction du cout d'acquisition du fuel et du coût d'importation de l'électricité. 31 Enfin, à titre conservatoire, dans l'attente de la finalïsation du plan d'expansion à moindre coût (PEMC), le Gouvernement a décidé de mettre en place un moratoire sur la signature de nouveaux contrats de projets indépendants de production d'électricité (IPP en anglais) (y compris les contrats de fourniture d'urgence par groupes thermiques) Ce moratoire demeurera en vigueur jusqu'à l'approbation du PEMC. 32 Le Gouvernement veillera à ce que la compensation soit suffisante afin qu'EDM-SA puisse respecter ses obligations vis-à-vis des institutions de crédit et de ses fournisseurs stratégiques (notamment les fournisseurs d'énergie - les PIEs, les importations, les fournisseurs de combustibles et de pièces détachées) et. autant que faire se peut, l'ensemble des autres fournisseurs et créanciers d'EDM. Favoriser une croissance inclusive 33. Le secteur agricole constitue le moteur de l'économie malienne depuis de nombreuses années, mais son épanouissement est compromis par des pesanteurs structurelles dont la levée est indispensable En vue d'accroître lefficacité et la transparence du système de distribution des subventions agricoles, le Gouvernement a adopté le système des bons électroniques (e-voucher) pour la distribution des subventions publiques aux intrants agricoles par la révision, le 21 octobre 2016, du manuel de procédures édictant les régles de distribution des subventions. Le Gouvernement du Mali continue d'étendre ce Système E-voucher. En effet, de quatre (4) cercles au début, l'application du Système a été étendue à six .6) cercles durant la campagne 2019/2020. Pour améliorer le système, le Gouvernement a adopté une stratégie de ciblage et de sortie des bénéficiaires du Système E-voucher. Dans le souci de pérenniser le système le Gouvernement a transféré la plateforme électronique au 10 Ministère de l'Agriculture et a également réalisé une évaluation du système E-voucher. Les recommandations de cette évaluation permettront au Gouvernement d'améliorer la distribution des intrants agricoles à travers le système E-voucher. En vue d'améliorer la qualité des intrants agricoles et les rendre accessibles aux producteurs, le Gouvernement a mis en place un comité national des engrais et validé le catalogue des semences et espèces végétales ainsi que la réglementation concernant le contrôle de qualité des engrais commercialisés au Mali. 342. La gestion du foncier reste un défi pour le secteur privé, c'est dans ce cadre que le gouvernement a entrepris la dématérialisation de 80% des titres fonciers à Bamako et à Kati. A ce jour, 216.000 dossiers fonciers du District de Bamako et du cercle de Kati ont été numérisés. En vue d'améliorer la gestion efficace du foncier, le Gouvernement a adopté une politique nationale domaniale en 2018. Pour assurer une bonne traçabilité et une réelle transparence dans la gestion foncière, les Autorités ont également adopté en février 2019, le Numéro d'identification national cadastral (NINACAD). 35. Les travaux de levées topographiques, d'assemblage des plans fonciers ont été exécutés par des Géomètres Experts agréés. Ces travaux ont permis d'enregistrer dans la base de données géographique 565. 847 parcelles bâties et non bâties, dont 211.240 pour le District de Bamako. Ils ont également permis de produire un plan parcellaire fiable, de fournir une information de synthèse sur l'état d'occupation du sol, et d'identifier géographiquement chaque parcelle avec des coordonnées précises. Les travaux de confection des plans cadastraux se poursuivront dans les communes du cercle de Kati. De même, il est attendu la mise en place du Système d'informations foncières Guichet unique du foncier (SIF/GUF). Le SIF/ GUF aura pour missions de faciliter et de simplifier les formalités domaniales et foncières en permettant aux usagers d'effectuer en un même lieu les opérations y afférentes. Il permettra à l'Etat malien de : (i) simplifier et raccourcir les délais de traitement des affaires foncières et permettre un meilleur suivi des dossiers et des procédures ; (ii) améliorer la production foncière et les recettes fiscales liées au foncier; (iii) harmoniser les procédures de gestion et d'attribution des terres ; (iv) informatiser la gestion domaniale et foncière en renforçant le niveau technique et professionnel des services (serveur central et postes déconcentrés) ; (v) disposer d'un portail pour l'administration et pour le grand public afin de diffuser l'information. Le gouvernement s'engage à adopter une stratégie fiscale à partir de la propriété urbaine et les terrains urbains bâtis et non bâtis. 35. En vue d'assurer la gestion efficace du foncier, le Gouvernement s'engage à la suite de la Politique nationale domaniale et foncière, à réviser et adopter le Code domanial et foncier en Conseil des ministres courant 2019. Le Gouvernement veillera à assurer la cohérence avec la Loi sur le foncier agricole et le renforcement de la sécurité foncière de tous les ayants droits et usagers des terres coutumières. Le gouvernement s'engage aussi à continuer également à soutenir la mise en place des commissions foncières efficaces et inclusives par l'établissement de mécanismes pérennes de financement des commissions et le suivi de leurs résultats. de leur impact et de leur gouvernance. IlI 36. Dans le cadre du renforcement de la gouvernance, du transfert des ressources et de l'amélioration des services décentralisés, le Gouvernement à travers le Ministère de l'Economie et des Finances a adopté des arrêtés interministériels définissant le mécanisme et les rôles des différents acteurs pour l'accès aux crédits budgétaires par les collectivités territoriales et s'engage à finaliser l'étude et la relecture de la Loi N007- 072 du 26 décembre 2007 créant le Fonds national d'appui aux collectivités territoriales (FNACT). Concernant la révision des critères d'allocation des ressources aux collectivités territoriales, le conseil d'administration de l'ANICT a validé les Termes de références de l'étude. L'avis à manifestation pour le recrutement du consultant a été lancé. 37. Dans le cadre de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, le Gouvernement veillera à finaliser l'étude et la relecture de la loi 2012-009 établissant le Bureau du Vérificateur General. Suivi et Evaluation 38. Le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) sera responsable, pour la coordination d'ensemble, de la supervision. et du suivi du programme de réformes à mener dans le cadre du CREDD. A ce titre, il sera en liaison avec les points focaux dans les Ministères, les Directions et Agences impliqués dans la mise en œuvre du programme. Les Ministères, Directions et Agences participants fourniront les informations et la documentation pertinentes sur la mise en œuvre et le suivi de leurs programmes respectifs au MEF, qui supervisera les progrès dans la réalisation des objectifs du programme. Les principales sources sont : (i) le recensement de la population qui a eu lieu en avril 2009. (ii) les enquêtes ménages réalisées par l'Institut National de la Statistique, (iii) les statistiques de l'administration collectées annuellement par les Cellules de planification et de statistiques des Ministères sectoriels, (iv) les statistiques économiques produites par la Direction Nationale de la Planification du Développement et (v) les données budgétaires en provenance du MEF. Tous ces éléments contribueront au suivi-évaluation des réformes en cours, dont celles soutenues par l'appui à la réduction de la pauvreté et à une croissance inclusive. Veuillez agréer, Monsieur le Prs dnit, l'assurance de ma c sidération distinguée , b *rDr. Boubo& CISSE Officier de l'Ordre National