Agriculture intelligente pour la nutrition en Haïti • La malnutrition est une cause sous-jacente de décès de près de 33 % des enfants de L’agriculture intelligente pour la nutrition (AIN) vise à améliorer moins de cinq ans en Haïti. La malnutrition simultanément les revenus agricoles et les résultats nutritionnels chronique est présente dans tout le pays et grâce à des interventions agricoles. Les pratiques et technologies touche près de 22 % des enfants de moins de cinq ans. Elle est également plus répandue AIN contribuent à résoudre les problèmes de nutrition locaux et à en milieu rural qu’en milieu urbain. accroître la productivité et les revenus des exploitations agricoles • La vitamine A, le fer, l’acide folique, l’iode et et/ou du secteur agroalimentaire (Figure 1). Il s’agit d’un élément le zinc sont considérés comme les carences fondamental des systèmes alimentaires qui favorisent la santé des en micronutriments prioritaires affectant les gens, de la planète et de l’économie. Haïtiens, particulièrement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes. Figure 1 : L’agriculture intelligente pour la nutrition a deux • Le secteur agricole joue un rôle important objectifs dans l’économie haïtienne, représentant environ 20 % du PIB et fournissant près de 50 % des emplois. Bien que le secteur soit une source importante de nourriture pour la population, il ne peut pas aujourd’hui répondre à la demande croissante. • L’assiette pour la santé planétaire de la Commission EAT-Lancet a été appliquée Agriculture pour identifier les principaux groupes intelligente d’aliments qui contribuent à la production et pour la à la consommation de nutriments en Haïti. nutrition Les résultats révèlent que la consommation de tous les principaux groupes d’aliments, à l’exception des féculents, des céréales et de la viande rouge, est inférieure aux seuils de santé planétaire recommandés par la Commission EAT-Lancet. De plus, la production de presque tous les groupes alimentaires ne permet pas de couvrir cet Contribuer à une Augmenter la productivité et les apport. Seule la production de féculents nutrition améliorée revenus agricoles et/ou agroindustriels dépasse les niveaux limites de santé planétaire, tels que définis par la Commission Les actions entreprises dans le secteur agricole ont un impact sur la EAT-Lancet. nutrition de la population — c’est là que les décisions sont prises • Un ensemble de pratiques AIN a été identifié sur ce qui est produit, sa quantité, ainsi que les techniques qui dans les régions du Nord, Nord-Est, Sud et peuvent être utilisées pour augmenter le contenu nutritionnel d’un Ouest d’Haïti pour des groupes d’aliments sélectionnés aux niveaux primaire et après- aliment. Ne pas tirer parti du secteur agricole pour contribuer aux récolte/transformation. résultats de la nutrition est une occasion manquée. L’agriculture et la • Des investissements dans les production alimentaire se sont révélées être les principaux moteurs des réglementations en matière de sécurité résultats nutritionnels. L’inaction sur la nutrition cause des retombées sanitaire des aliments et le développement économiques et sociales incroyablement élevées pour les pays, et les des infrastructures sont nécessaires afin effets négatifs d’une mauvaise nutrition peuvent s’étendre sur des de créer un environnement favorable vies et des générations entières. On estime que le capital humain — au développement des entreprises agroalimentaires en général, et à AIN en la somme totale de la santé, de la nutrition, des compétences, des particulier. connaissances et de l’expérience d’une population — représente Gov rnm nt of J p n Le gouvernement japonais a fourni un soutien financier à ces travaux par le biais du Fonds d’affectation spéciale pour le renforcement de la nutrition au Japon (SUN). plus des deux tiers de la richesse mondiale totale [1], et 10 Les technologies et pratiques AIN existantes sont disponibles à 30 % des différences transnationales du produit intérieur pour les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires brut (PIB) par habitant peuvent être liées aux variations en Haïti, mais leur adoption en est à ses débuts. Elles du capital humain [2]. La malnutrition est intrinsèquement pourraient toutefois être soutenues par des politiques et liée au capital humain, car la dénutrition contribue à 45 des programmes publics agricoles, ce qui élargirait leur % de la mortalité infantile, et le retard de croissance est adoption. connu pour être associé à une perte de productivité et de revenus à l’âge adulte. En additionnant tout cela, le Ce profil de pays fournit un aperçu des technologies et coût économique mondial de la malnutrition est estimé à pratiques AIN à travers le pays et identifie les points d’entrée 3 000 milliards de dollars américains [3]. La prévalence et pour leur adoption afin d’améliorer les résultats pour les les coûts du surpoids/de l’obésité augmentent aussi, et ce agriculteurs et les agri- entrepreneurs. même dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires où plus de 70 % des 2 milliards de personnes en surpoids/ CONTEXTE NATIONAL obèses vivent aujourd’hui [4]. L’impact économique total FAITS ESSENTIELS SUR LA MALNUTRITION de l’obésité est estimé à 2 000 milliards de dollars par an, soit 2,8 % du PIB mondial [5]. La malnutrition est la cause d’un taux de mortalité d’environ 33 % des enfants de moins de cinq ans en Haïti [6]. En Les technologies et pratiques AIN sont celles axées sur la 2019, la malnutrition chronique touche 22 % des enfants production primaire et/ou la transformation et la distribution de moins de cinq ans. Les taux de malnutrition chronique agroalimentaires, c’est-à-dire lorsque les agriculteurs et les les plus élevés sont enregistrés dans les départements du entreprises agroalimentaires prennent des décisions sur quoi Nord (27,1 %) et du Sud-Est (25,7 %). Le retard de croissance produire et comment. AIN soutient le programme global chez les enfants est plus élevé en milieu rural avec 23,9 % d’agriculture sensible à la nutrition à travers le système contre 18,0 % en milieu urbain. Parmi les enfants de 6 à 59 alimentaire (Figure 2). mois du pays, 6 % souffrent de malnutrition aigüe dont 2,1 % sous forme sévère [7]. Figure 2 : L’agriculture sensible à la nutrition et AIN AIN C ntré sur : l nutrition A ricultur s nsibl R&D Intr nts Production Tr nsform tion V nt u Consomm t urs prim ir t distribution dét il ro lim nt ir Politiqu s t Fin nc m nt Infr structur rè l m nts 2 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition En termes de nutrition des adultes, l’enquête nationale Bien qu’il n’existe pas de données récentes sur les 2016-2017 montre qu’une moyenne de 10,7 % des femmes conséquences de la malnutrition, il a été estimé que la adultes (15-49 ans) souffre d’insuffisance pondérale, avec malnutrition a un coût économique très élevé en Haïti. Selon 11,5 % en milieu rural et 9,8 % en milieu urbain. Dans le des estimations faites en 2010, la malnutrition pourrait même temps, 31,7 % des femmes adultes sont en surpoids coûter à l’économie haïtienne près de 1,26 milliard de ou obèses, avec 20,5 % en surpoids (IMC≥ 25 kg/m2) et 11,2 % dollars américains entre 2013 et 2022, soit une perte de obèses (IMC≥ 30 kg/m2) ; le taux de prévalence des femmes l’ordre de 16 % du PIB [11]. De ces pertes économiques, adultes en surpoids ou obèses est plus élevé dans les zones 959 millions de dollars américains sont dus à la malnutrition urbaines (37,7 %) que dans les zones rurales (26,3 %) [8]. chronique (retard de croissance) et 206 millions de dollars américains de l’anémie par carence en fer. L’anémie est un grave problème de santé publique pour Haïti. Les femmes en âge de procréer sont particulièrement La carte 1 ci-dessous présente les indicateurs clés de la touchées par l’anémie avec un taux de près de 49 % en 2017 malnutrition en Haïti. [8]. Le pourcentage de femmes qui souffrent d’anémie est de 45,6 % en milieu rural contre 52,4 % en milieu urbain. FAITS ESSENTIELS SUR LA PRODUCTION ALIMENTAIRE Les cas d’anémie sont beaucoup plus fréquents chez les Haïti s’étend sur une superficie géographique de 27 500 km2 enfants de moins cinq ans, où 66 % sont touchés, avec une dont plus de 60 % est considérée comme montagneuse et plus forte prévalence en milieu urbain (67,2 %). Il n’y a pas près de 39 % est constituée de terre arable. L’agriculture a de preuves solides expliquant la prévalence plus élevée toujours joué un rôle primordial dans l’économie du pays d’anémie observée chez les femmes dans les zones urbaines étant donné que plus d’un million des petites exploitations par rapport aux zones rurales, et par rapport à la prévalence agricoles produisent de la nourriture sur une superficie du retard de croissance plus faible et les taux de surpoids/ moyenne de moins de 1.5 hectare chacune [12]. Le secteur obésité plus élevés dans les zones urbaines. Une étude agricole représente environ 20 % du produit intérieur brut souvent citée suppose que l’une des raisons pour cette (PIB) [13] et emploie plus de 50 % de la population active situation serait l’existence de régimes alimentaires différents [14]. Le secteur agroalimentaire, bien que peu développé entre les populations urbaines et rurales affectant la qualité en Haïti, emploie 5 % de la main-d’œuvre active. de l’alimentation. Selon cette étude, en dépit du fait que les populations urbaines bénéficient d’un meilleur accès à Malgré un potentiel agricole relativement important, l’achat d’aliments de base à haute densité énergétique tels Haïti est fortement tributaire des marchés internationaux que le riz ou la semoule de maïs, les populations rurales pour sa sécurité alimentaire. Entre 2014 et 2017, Haïti a sont plus susceptibles d’avoir accès aux fruits et légumes importé près de six millions de tonnes de nourriture. Les saisonniers riches en micronutriments tels que des mangues produits alimentaires les plus importés sont les céréales, ou des légumes verts à feuilles à faible coût. Chez les femmes qui représentent plus de 63 % des importations totales en milieu rural, le statut de faible revenu était associé à une (Graphique 1). Ces importations comprennent également réduction substantielle du risque plus élevé, ce qui a l’effet le riz, le blé et la farine de blé [15]. Les autres importations d’améliorer le régime alimentaire des pauvres en milieu principales sont l’huile végétale, le sucre et la viande de rural en fer, vitamine C et provitamine A [9]. poulet, représentant respectivement 12,52 %, 10 %, et 5,3 % des importations totales, suivis des légumineuses, du Bien qu’il n’existe pas de données récentes sur la prévalence poisson et du lait. de la carence en zinc au niveau national, il a été globalement suggéré qu’elle est étroitement associée au retard de La dépendance d’Haïti des marchés internationaux est croissance chez les enfants, et que des taux de retard de particulièrement marquée pour les céréales, dont le riz en croissance d’au moins 20 % indiqueraient un problème de priorité. La part des importations dans la disponibilité globale carence en zinc [8]. L’enquête MSPP/UNICEF conduite en de céréales dans le pays a considérablement augmenté au 2005 a indiqué qu’environ 32 % des enfants entre six et cours des dernières années passant de 61 % en 2014 à 73 % 59 mois étaient directement affectés par une carence en en 2017 (Graphique 2). De même, la part des importations vitamine A. La proportion d’enfants présentant une carence dans la disponibilité de riz en Haïti varie de 78 % en 2014 en vitamine A était estimée à 33,69 % en zone rurale, 32,24 à 87 % en 2017 [15]. % en zone métropolitaine et 29,21 % dans les autres zones urbaines [10]. Haïti | 3 Carte 1 : Indicateurs clés de la malnutrition SEUIL D'IMPORTANCE POUR LA SANTÉ NORD NORD-EST PUBLIQUE POUR UNE PRÉVALENCE « TRÈS ÉLEVÉE » R t rd d croiss nc R t rd d croiss nc OCÉAN ch l' nf nt 20.0% ch l' nf nt 21.0% R t rd d croiss nc ch l' nf nt (%) 30% ATLANTIQUE Dépériss m nt ch l' nf nt 3.6% Dépériss m nt ch l' nf nt 1.5% Dépériss m nt ch l' nf nt (%) 15% Anémi ch l' nf nt (%) 40% Anémi ch l' nf nt 66.1% Anémi ch l' nf nt 65.9% Anémi ch l f mm (%) 40% Anémi ch l f mm 40.1% Anémi ch l f mm 41.3% Qu lité lim nt ir (% d' nf nts Qu lité lim nt ir (% 12.0% Qu lité lim nt ir (% 10.4% r c v nt l ré im minimum cc pt bl ) N/A d' nf nts r c v nt l ré im d' nf nts r c v nt l ré im Surpoids dult /obésité (%) 40% minimum cc pt bl )* 0 10 20 30 40 50 60 70 minimum cc pt bl )* 0 10 20 30 40 50 60 70 NORD-OUEST SUD NORD R t rd d croiss nc ch l' nf nt 22.0% NORD-EST Dépériss m nt ch l' nf nt 2.9% Anémi ch l' nf nt 69.9% ARTIBONITE Anémi ch l f mm 58.4% Qu lité lim nt ir (% GOLFE DE LA GONÂVE 9.2% d' nf nts r c v nt l ré im CENTRE minimum cc pt bl )* 0 10 20 30 40 50 60 70 RÉPUBLIQUE DOMINICAINE Port-au-Prince GRAND’ANSE NIPPES OUEST (Zone Restante) SUD SUD-EST OUEST (Zone Métropolitaine) NATIONAL OUEST (ZONE MÉTROPOLITAINE) OUEST (ZONE RESTANTE) Mo nn Rur l Urb in R t rd d croiss nc R t rd d croiss nc 20.2% 22.5% ch l' nf nt ch l' nf nt R t rd d croiss nc 21.9% 23.9% 18.0% ch l' nf nt Dépériss m nt ch l' nf nt 5.9% Dépériss m nt ch l' nf nt 3.6% Dépériss m nt ch l' nf nt 3.7% 3.3% 3.5% Anémi ch l' nf nt 68.5% Anémi ch l' nf nt 63.9% Anémi ch l' nf nt 66.3% 65.9% 67.2% Anémi ch l f mm 54.3% Anémi ch l f mm 50.0% Anémi ch l f mm 49.0% 46.0% 52.4% Qu lité lim nt ir (% 17.9% Qu lité lim nt ir (% 10.8% d' nf nts r c v nt l ré im d' nf nts r c v nt l ré im Qu lité lim nt ir 11.1% 9.4% 14.6% minimum cc pt bl )* minimum cc pt bl )* 0 10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60 70 (% d' nf nts r c v nt l ré im minimum cc pt bl )* 0 10 20 30 40 50 60 70 F mm s Homm s Surpoids dult /obésité (% d f mm s é s 15-49 ns 31.7% v c IMC≥25k /m2) 0 10 20 30 40 50 60 70 MER DES *pourc nt d’ nf nts nés t rdiv m nt és d 6 23 mois viv nt v c l ur mèr qui ont r çu un CARAÏBES pport lim nt ir minimum cc pt bl n fonction d l’ ll it m nt m t rn l, du nombr d roup s lim nt ir s t du nombr d fois qu’ils ont été nourris l jour ou l nuit précéd nt l’ ntr ti n s lon c rt in s c r ctéristiqu s démo r phiqu s. EMMUS-VI H iti 2016-2017. 4 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Graphique 1 : Principaux produits alimentaires importés en Haïti 1 800 000 1 673 000 1 487 000 1 600 000 1 406 000 1 425 000 1 400 000 Tonnes métriquees 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 0 2014 2015 2016 2017 Produits laitiers Poisson Sucre Viande Fruits et légumes Huile Légumineuses Poulet Céréales Source : FAOSTAT Clé Viande rouge Féculents Œufs Produits Volaille Poisson Légumes Fruits Légumineuses Céréales Noix Huiles Insectes Autres laitiers Graphique 2 : Dépendance à l’importation (quantité d’importation/d’approvisionnement intérieur) 100 % 84% 84% 87% 78% 80 % 73% 61% 64% 62% 60 % 40 % 20 % 0% 2014 2015 2016 2017 Riz Céréales Source : FAOSTAT Les exportations agricoles du pays (principalement la Le déficit de la balance commerciale est passé de 531 millions mangue, le cacao et le café) ne sont pas très importantes, de dollars en 1995 à plus de 2,19 milliards de dollars en tandis que le vétiver — utilisé dans les huiles essentielles 2017 [13] (Graphique 3). La crise alimentaire mondiale de et les cosmétiques — enregistre une augmentation très 2007/08 a mis en évidence la dépendance d’Haïti à l’égard rapide de sa part des exportations. des importations alimentaires, ainsi que sa vulnérabilité aux fluctuations des prix internationaux, qui ont provoqué de graves émeutes alimentaires. Haïti | 5 Graphique 3 : Balance commerciale 2 000 1 000 0 Millions USD -1 000 -2 000 -3 000 -4 000 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 Balance commerciale Exportations Importations Source : The Observatory of Economic Complexity Graphique 4 : Production alimentaire par catégorie et par année 100 % 80 % 39 % 39 % 39 % 40 % 60 % 27 % 28 % 27 % 28 % 40 % 12 % 14 % 13 % 13 % 20 % 14 % 14 % 13 % 12 % 0% 2014 2015 2016 2017 Légumineuses Oléagineux Céréales Banane Tubercules Fruits et légumes Source : FAOSTAT Il n’y a pas d’agrégats de production agricole récents de têtes de bétail par an. La volaille représente plus de la ou précis pour Haïti. Ces dernières années, les dernières moitié de la production animale totale, les chèvres 19 %, données disponibles sur la production alimentaire montrent les bovins 14 % et les porcs 10 %. Ces espèces animales une tendance générale à la baisse, passant de plus de se trouvent dans toutes les régions du pays. Environ 23 % quatre millions de tonnes en 2014 à moins qu’en 2017. En des volailles produites en Haïti proviennent de l’Ouest et 2017, les principaux groupes d’aliments produits étaient 10 % du département du Sud. L’Ouest représente 25 % de les tubercules, la banane, les autres fruits et légumes, et la population caprine et le Nord-Ouest 12 %. La production les céréales représentant respectivement 40 %, 13 %, 28 bovine est la plus élevée dans l’Ouest avec 23 %, et le Sud % et 12 % de la production alimentaire. Les tubercules, représente 10 %. L’Ouest représente 29 % de la population principalement la patate douce, le manioc et l’igname, porcine et le Sud 11 %. Outre ces produits de l’élevage, sont produits en quantité relativement importante dans certains ménages des zones côtières pratiquent la pêche. tout le pays. La vulnérabilité aux catastrophes naturelles En 2016, dernière année pour laquelle les données sont et au changement climatique a été citée comme une des disponibles, le volume des produits halieutiques est estimé raisons de la mauvaise production agricole (Encadré 1). à 17 730 tonnes métriques. Il y a également une production d’environ 18 millions d’œufs par an dans le pays, soit 45 % La population de bétail a peu évolué à travers le pays entre de la consommation. 2014 – 2017 (Graphique 5) avec une moyenne de 10 millions 6 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Encadré 1 : À propos de la vulnérabilité Le peuple et la terre d’Haïti sont vulnérables aux catastrophes naturelles et, à mesure que les effets du changement climatique s’intensifient, cette vulnérabilité augmente. Les hautes montagnes caractérisent l’aspect du paysage. Les mauvaises pratiques agricoles ont épuisé le capital du sol et miné la capacité de production des terres : les couches arables s’érodent et finissent dans la mer. Les facteurs naturels (comme la sécheresse, le vent, la pluie) et les facteurs d’origine humaine (comme la déforestation) provoquent l’érosion des terres et accentuent la vulnérabilité du secteur agricole. Le changement climatique a eu un impact direct sur la fertilité des sols, exacerbant la vulnérabilité des agriculteurs, dont le niveau de revenu dépend des précipitations [16]. Les agriculteurs ont le taux de pauvreté le plus élevé avec 71 %, avec près de 76 % des travailleurs des zones rurales ne gagnant pas assez pour rester au-dessus du seuil de la pauvreté [17]. Des niveaux de pauvreté élevés combinés à un très faible taux de propriété foncière et à un manque de filets de sécurité sociale ont poussé les agriculteurs à pratiquer la déforestation comme mécanisme d’adaptation — en plantant plus de cultures annuelles — pour un retour sur investissement plus rapide et des cultures généralement plus robustes/résilientes, au prix de choix plus nutritifs. Ces phénomènes combinés à des pluies irrégulières et fortes ont aggravé l’érosion et la perte de terre arable [16]. En moyenne, chaque catastrophe coûte deux pour cent du PIB par an et affecte de manière significative le secteur agricole.1 À titre indicatif, en 2012, la production agricole a diminué de 1,3 pour cent après une série de chocs climatiques [18]. D’autres types de chocs, comme le tremblement de terre de 2010, ont également nui au secteur agricole. Notamment, les grandes quantités d’aide alimentaire importées pour répondre rapidement à ces crises ont eu des impacts négatifs involontaires sur l’agriculture haïtienne. Les prix ont chuté abruptement sur les marchés locaux, conduisant à l’augmentation de la pauvreté, décourageant les investissements et exacerbant le cercle vicieux de la déforestation et de l’érosion décrit ci-dessus, et contribuant à la migration rurale-urbaine [16], [17]. Ces chocs naturels viennent aggraver la situation du secteur agricole qui est fragilisé depuis le début des années 80 par les politiques d’ajustement structurel et de libéralisation des échanges extérieurs appliquées dans le pays [20], [21]. Graphique 5 : Population de bétail 100 % 80 % 55 % 55 % 55 % 55 % 60 % 40 % 19 % 19 % 19 % 19 % 20 % 14 % 14 % 14 % 14 % 10 % 10 % 10 % 10 % 0% 2014 2015 2016 2017 Ovins Porcins Bovins Caprins Poules Source : FAOSTAT 1 Le rapport PDNA (Post Disaster Needs Assessment) réalisé en février 2017 à la suite de l’ouragan Matthew a mentionné une moyenne de 50 % des dommages et pertes concentrés dans le secteur agricole entre 1971 et 2014. Haïti | 7 Les fruits et légumes sont produits en relativement grande nutriments qui contribuent à une alimentation saine telle quantité en Haïti selon la saison et la zone de production, que définie par la Commission EAT-Lancet [21] révèle que la enregistrant en 2017 plus d’un million de tonnes métriques ; production de la plupart des aliments n’est pas en mesure les mangues représentant 86 % du total. Les bananes sont de fournir cet apport (Figure 3). Seule la production de présentes partout en Haïti, avec une prédominance des féculents dépasse les niveaux limites de santé planétaires, variétés de bananes plantain et figue. La production de tels que définis par la Commission EAT-Lancet.2 bananes a été estimée à deux millions de tonnes métriques entre 2014 et 2017, soit 13 % de la production alimentaire FAITS ESSENTIELS SUR LA CONSOMMATION nationale. La banane plantain pousse principalement dans ALIMENTAIRE les plaines irriguées et humides qui représentent 47 % de la production bananière contre 53 % pour la banane figue. En 2012, près de 6,3 millions d’Haïtiens ne pouvaient pas En 2017, la production céréalière était estimée à 484 000 répondre à leurs besoins de base et, parmi eux, 2,5 millions tonnes, avec le maïs représentant plus de la moitié et vivaient en dessous du seuil de pauvreté extrême, ce qui le riz près du tiers du total. Les légumineuses, qui font signifie qu’ils ne pouvaient même pas couvrir leurs besoins partie de l’alimentation quotidienne de la majorité de alimentaires [17]. En 2019, il a été estimé qu’environ 1,2 la population haïtienne, ne représentent que 6 % de la million de ménages vivaient dans l’insécurité alimentaire production alimentaire totale, principalement composées [22]. L’Encadré 2 met en évidence certains éléments de de haricots, de pois cajan et de pois inconnu (niébé-vigna, l’environnement alimentaire haïtien. Vigna unguiculata). En outre, selon l’approche des indicateurs consolidés de Une illustration de la contribution des principaux groupes sécurité alimentaire (CARI)3, 50,7 % des ménages sont en alimentaires produits en Haïti sur l’apport optimal de situation d’insécurité alimentaire [22]. Parmi ces ménages, 38 Figure 3 : Principaux groupes d’aliments Figure 4 : Principaux groupes d’aliments produits et contribuant à un apport optimal en consommés et contribuant à un apport optimal nutriments en nutriments Limite pour la santé Limite pourplanétaire la santé planétaire 100 % 100 % 100 % 100 % 178% 178% 80% 80% 44% 44% 44% 44% 89% 89% 110% 110% 39% 39% 44% 44% 51% 51% 49% 49% 48% 48% 55% 55% 2 La ligne pointillée représente le niveau de production de l’ensemble du pays si tout ce qui est produit par les ménages est consommé localement (pas d’exportation ni d’importation). Cela donne une idée de l’éloignement de la production de certains produits alimentaires clés par rapport au lien « autosuffisance » représentant l’assiette moyenne d’une alimentation saine pour cette population donnée. Cela ne signifie pas que l’autosuffisance est encouragée, mais que c’est une occasion d’augmenter la production de certains aliments qui montrent clairement les carences nutritionnelles de la population locale. 3 CARI est une méthode du Programme alimentaire mondial (PAM) utilisée pour analyser et signaler le niveau d’insécurité alimentaire au sein d’une population. Selon l’approche CARI, chaque ménage enquêté est classé dans l’une des quatre catégories de sécurité alimentaire. Cette classification est basée sur la situation actuelle du ménage en matière de sécurité alimentaire (en utilisant des indicateurs de consommation alimentaire) et sa capacité de faire face (en utilisant des indicateurs mesurant la vulnérabilité économique et l’épuisement des actifs). Plus d’informations sont disponibles ici : https://www.wfp.org/publications/consolidated-approach-reporting-in- dicators-food-security-cari-guidelines 8 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Encadré 2 : Environnement alimentaire en Haïti Près de 90 % des ménages haïtiens achètent leur nourriture au marché [22], où se trouvent des produits alimentaires locaux et importés [23]. Les ménages pauvres achètent généralement entre 45 % et 85 % de leur nourriture au marché [24]. En 2019, le coût mensuel moyen d’un panier alimentaire composé de céréales, de légumineuses, d’huile et de sucre fournissant 1 870 kilocalories par personne et par jour, a été estimé à 18,57 dollars par personne [25]. Bien que ce coût soit abordable pour la plupart des gens, il convient de noter qu’il ne s’agit pas d’un panier alimentaire « nutritif ». De plus, étant donné la forte dépendance des ménages à l’égard du marché et des produits alimentaires importés, ils sont très vulnérables à l’inflation, à la volatilité des taux de change et aux chocs de toutes sortes (troubles sociopolitiques, conditions météorologiques défavorables), qui peuvent entraver la disponibilité et l’accès aux aliments. Pour les produits locaux, des femmes connues sous le nom de Madan Sara fournissent des services agro- logistiques essentiels pour connecter les produits locaux de la campagne aux marchés de la ville. Elles se rendent à la campagne pour acheter des produits locaux et les distribuent ou les vendent dans la ville en tant que grossistes ou détaillantes, revendant des stocks importants dans des options de plus petite taille [26]. % sont en situation d’insécurité alimentaire modérée et 12,7 Les fruits, les légumes, la viande et les produits laitiers sont % souffrent d’une insécurité alimentaire sévère, caractérisée consommés une ou deux fois par semaine. Les résultats du notamment par un manque d’accès à la nourriture, conduisant score de diversité alimentaire des ménages (HDDS)5 montrent à une mauvaise nutrition (en quantité et en qualité). Les qu’environ 67 % des ménages consomment dans au moins pourcentages les plus élevés de ménages en situation cinq groupes alimentaires. Au niveau national, près de 30 % d’insécurité alimentaire se trouvaient dans les zones rurales, des ménages ne consomment jamais d’aliments riches en en particulier dans le Nord-Ouest (82,7 %) [22]. vitamine A et plus de 30 % des ménages ne consomment jamais d’aliments riches en fer [22]. De plus, le Score de Consommation Alimentaire (FCS)4 des ménages haïtiens révèle que 51 % d’entre eux connaissent En l’absence de directives diététiques basées sur les aliments une consommation alimentaire inadéquate — une situation ou de recommandations pour Haïti, l’assiette pour la santé quasiment inchangée depuis 2017. Parmi ces ménages, 20 % planétaire de la Commission EAT-Lancet a été appliquée, ont une mauvaise consommation alimentaire, ce qui signifie où une limite marquée à 100 % représente l’assiette d’une que leur alimentation est privée de protéines animales, de alimentation saine et les différents groupes alimentaires légumineuses, de fruits ou de produits laitiers. Les 31 % de sont représentés par l’écart de la ligne6 (Figure 4). Alors ménages restants ont une consommation alimentaire limitée, qu’Haïti possède une pyramide alimentaire qui fournit la qui se traduit par un régime composé de céréales et d’huile consommation recommandée par type de nourriture, les six jours par semaine, et de légumineuses et de sucre environ informations n’ont pas pu être utilisées dans l’analyse pour trois jours par semaine. Soixante pour cent des ménages ce profil de pays pour des raisons techniques. Au lieu de avec des enfants de moins de cinq ans ne bénéficient pas cela, « l’assiette de santé planétaire  » de la Commission d’une consommation alimentaire adéquate. En termes de EAT-Lancet a été appliquée (Encadré 3). La consommation fréquence de consommation, les ménages consomment de tous les principaux groupes alimentaires, à l’exception presque quotidiennement des céréales, des racines et de des féculents, des céréales et de la viande rouge, est l’huile. Les légumineuses sont consommées moins de quatre inférieure aux seuils de santé planétaires recommandés jours par semaine et le sucre au plus trois jours par semaine. par la Commission EAT-Lancet. 4 Le score de consommation alimentaire (FCS) est un indice élaboré par le Programme alimentaire mondial (PAM) et calculé en regroupant les denrées alimentaires dont la consommation a été évaluée sur une période de rappel de sept jours. Les groupes de consommation alimentaire standard du PAM sont « pauvres », « limités » et « acceptables ». La consommation « acceptable » correspond à l’alimentation d’un ménage qui consiste en une consommation quotidienne d’amidons, de légumes, d’huile, de légumineuses/haricots/noix comme sources essentielles de protéines (5 jours par semaine) auxquelles s’ajoutent viande/poisson comme source de protéines animales (3 jours par semaine) et les sucres (3 jours par semaine) ; les fruits et les produits laitiers sont rarement consommés. 5 Le HDDS consiste en un simple décompte des différents groupes d’aliments consommés par un ménage au cours des dernières 24 heures. Plus d’informations sont disponibles ici : https://www.fantaproject.org/monitoring-and-evaluation/household-dietary-diversity-score. 6 Étant donné que la limite de l’EAT-Lancet n’est pas un outil approuvé à utiliser comme référence alimentaire pour des groupes de population particuliers, elle est utilisée uniquement à titre indicatif, plutôt que de quantifier les déficits/excès par rapport à la ligne des 100 %. La consommation de tous les principaux groupes d’aliments, à l’exception des féculents et de la viande rouge, chute en dessous du seuil pour la santé planétaire recommandé par la Commission EAT-Lancet. Haïti | 9 Encadré 3 : La pyramide alimentaire haïtienne La pyramide alimentaire haïtienne promeut une alimentation saine pour les Haïtiens et souligne l’importance de combiner une alimentation saine et équilibrée avec une activité physique régulière et des pratiques hygiéniques. La pyramide alimentaire haïtienne recommande aussi de manger une grande variété d’aliments en quantités optimales. Les trois groupes d’aliments suivants constituent la pyramide : Les « aliments protecteurs » : ceux qui protègent l’organisme contre les infections, régulent la satiété et facilitent la digestion. Ils comprennent des légumes et des fruits frais et doivent être consommés en plus grande fréquence et quantité; les « aliments énergétiques » : ceux qui fournissent au corps l’énergie dont il a besoin pour fonctionner, principalement grâce aux glucides et aux lipides/graisses; les aliments « constructeurs » : ceux qui fournissent à l’organisme des protéines nécessaires à la croissance et au développement des tissus et qui sont importantes pour établir et renforcer le système immunitaire. Il est toutefois recommandé de les consommer en plus petites quantités. La pyramide alimentaire haïtienne recommande aussi de : 1) préparer des aliments avec peu ou pas de matières grasses, de sucre et de sel ; 2) utiliser des méthodes de cuisson qui nécessitent peu ou pas de matériaux tels que la cuisson au four, les grillades ou la cuisson à la vapeur. Il est également possible de faire sauter rapidement des aliments; 3) limiter la consommation d’aliments riches en matières grasses, de sauces sucrées et de cubes de saveurs riches en sel  ; 4) boire beaucoup d’eau régulièrement tous les jours, soit 2 litres ou 8 verres de 8 onces et plus particulièrement par temps chaud ou lors d’une activité physique. L’eau sans sucre apaise la soif sans apporter de calories. En consommant différents aliments dans chaque groupe, il est plus facile d’obtenir tous les nutriments dont le corps a besoin. L’analyse AIN aurait pu adopter la pyramide alimentaire haïtienne si elle était accompagnée de recommandations quantitatives de directives nutritionnelles nationales basées sur les aliments (FBDG) pour une catégorie de femmes adultes ou pour tous les groupes de population d’âge ∕ sexe. Source : Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Unité de Coordination du Programme National d’Alimentation et de Nutrition (UCPNANu). 10 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition En Haïti, l’examen des politiques/stratégies nationales et Dans cette analyse, l’iode, bien qu’un micronutriment d’autres publications révèle que la vitamine A, le fer, l’acide important et d’une grande pertinence pour la santé publique folique, l’iode et le zinc sont communément identifiés comme en Haïti (Encadré 5) n’a pas été examiné, car la carence en des micronutriments clés à traiter dans le cadre des efforts iode au niveau de la population est généralement traitée nationaux (Encadré 4). Dans cette analyse, les protéines, en par des solutions non agricoles.7 tant que macronutriments importants, ont été ajoutées, car une carence en protéines affecte négativement l’utilisation Le surpoids et l’obésité sont un problème nutritionnel physiologique d’autres nutriments importants, comme le émergent en Haïti et dans de nombreux autres pays, mais fer. Les carences en ces macronutriments sont associées les preuves liées à l’impact d’interventions spécifiques de à la santé et au bien-être des individus, notamment au l’agriculture sur le surpoids/l’obésité sont encore limitées. retard de croissance dans l’enfance et à la diminution de Les problèmes de malnutrition liés à la dénutrition et aux l’immunité. De plus, les preuves suggèrent que les apports carences en micronutriments sont encore plus fréquents en protéines ont tendance à être nettement inférieurs et reçoivent l’attention des politiques et des programmes. aux niveaux recommandés dans de nombreux pays en Les interventions spécifiques qui tentent directement de développement [27]. résoudre les problèmes de surpoids et d’obésité n’ont donc pas été analysées, tandis qu’un « objectif d’obésité »8 a été appliqué lors de la sélection du menu d’options. Encadré 4 : Quelles sont les conséquences des carences en fer, en zinc, en vitamine A et en folate ? La carence en fer provoque souvent une anémie, une condition où la capacité du sang à transporter l’oxygène vers les tissus du corps est réduite, ce qui entraîne des symptômes tels que fatigue, faiblesse, étourdissements et essoufflement, entre autres. Ces conditions physiologiques affectent également l’état de santé général, le développement cognitif des enfants et la productivité plus tard dans la vie. Le fer se trouve à la fois dans les sources végétales et animales, mais la biodisponibilité (c’est-à-dire les taux d’absorption dans le corps) du fer d’origine végétale est beaucoup plus faible que celle d’origine animale. La carence en zinc limite la croissance de l’enfant et diminue la résistance aux infections, car le zinc est un nutriment essentiel important pour la croissance cellulaire, la différenciation cellulaire et le métabolisme. Le zinc se trouve plus fréquemment dans les aliments d’origine animale. Certaines sources végétales, telles que les noix, légumineuses et céréales contiennent du zinc, mais leur biodisponibilité est inférieure. La carence en vitamine A peut être exacerbée par des taux élevés d’infection, et augmente considérablement le risque qu’un enfant meure de maladies telles que la rougeole, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës, et est la principale cause de cécité infantile. La vitamine A est un micronutriment qui joue un rôle essentiel dans la vision et la réponse immunitaire. La carence en folate est associée à des anomalies tant chez la mère (anémie, neuropathie périphérique) que chez le fœtus (anomalies congénitales), y compris des anomalies du tube neural fœtal qui surviennent avant la 4ieme semaine de gestation. Le folate est le plus nécessaire pendant le premier mois de grossesse lorsque le développement du cerveau et de la moelle épinière fœtaux commence. Étant donné que de nombreuses femmes ignorent qu’elles sont enceintes au cours du premier trimestre, il est fortement recommandé d’assurer une consommation adéquate d’aliments riches en folates dans la vie quotidienne d’une façon générale, même quand les conseils nutritionnels personnalisés sont disponibles. 7 La production de sel brut normalement relève du MARNDR qui, dans sa mission, est responsable des ressources naturelles. Le MARNDR a un rôle à jouer dans la production de sel brut de qualité. L’amélioration de la qualité de sel brut est importante pour le processus suivant de fortification avec l’iode, car cela pourrait affecter la stabilité de l’iode dans le produit final. 8 Les aliments riches en sucre/huile/sel, les aliments ultra-transformés et la viande rouge, qui sont connus pour contribuer au surpoids/à l’obésité ou aux maladies non transmissibles liées au régime alimentaire, telles que les maladies cardiovasculaires, ne sont pas promus. Haïti | 11 Encadré 5 : Apport insuffisant en iode en Haïti L’iode est un micronutriment essentiel qui aide à prévenir le développement de maladies thyroïdiennes chez les enfants et les adultes, et sa carence expose les enfants au risque de retard de croissance, de troubles d’apprentissage et même de formes graves de troubles cognitifs tels que le crétinisme [8]. Des études ont montré que les enfants déficients en iode pouvaient avoir un QI de 15 points inférieur à celui des enfants non déficients en iode en moyenne. La réglementation nationale haïtienne prévoit que 100 % de sel destiné à la consommation soit fortifié avec de l’iodate de Potassium (KIO3), néanmoins, entre les années 2000 et 2016- 2017, le pourcentage de ménages consommant du sel iodé a considérablement diminué, passant de 23 % à 8 % [8], [28]. Une analyse des données disponibles [13] permet d’identifier AGRICULTURE INTELLIGENTE POUR les principales sources alimentaires qui contribuent à la LA NUTRITION : TECHNOLOGIES ET production et à la consommation de ces nutriments clés en Haïti. Les graphiques à barres de la Figure 5 affichent PRATIQUES la moyenne estimée des niveaux de production et de Les technologies et pratiques AIN offrent des occasions de consommation d’éléments nutritifs9 par jour, par équivalent contribuer à un double objectif : améliorer la nutrition de féminin adulte10, pour la population d’Haïti. Pour chaque la population locale, tout en augmentant la productivité graphique, le niveau de production ou de consommation ou les revenus des agriculteurs et/ou des entreprises estimé de chaque nutriment d’intérêt est comparé à celui agroalimentaires. Ensemble, ce sont les moteurs des correspondant au niveau d’apport recommandé pour la investissements dans l’agro-industrie. Pour ce profil, ces catégorie des femmes adultes (centre). Les cinq (5) principales pratiques ont été identifiées sur la base d’observations/ catégories d’aliments contribuant à l’apport sont affichées preuves de ce que les agriculteurs et les agro-entreprises sous forme de segments colorés dimensionnés selon leur pratiquent. contribution. Par exemple, le premier graphique à barres dans la Figure 5 montre que 63 % de la consommation moyenne de Le Tableau 1 présente les pratiques AIN identifiées pour les fer vient du groupe alimentaire des « céréales », suivi par 6 % systèmes de production/zones agroécologiques sélectionnés des catégories « légumineuses », « légumes », et « fruits ». Au dans les régions Sud, Nord, Nord-Est et Ouest d’Haïti11, et niveau national, la production et la consommation de sources par des groupes alimentaires pour la production primaire alimentaires pour les cinq nutriments clés sont nettement et l’après-récolte/la transformation.12 La même analyse inférieures aux niveaux recommandés, à l’exception de présentée dans les Figures 3 et 4 a été effectuée au niveau la consommation de sources de protéines. Les céréales départemental (les résultats se trouvent dans les documents constituent les principales sources alimentaires en termes de supplémentaires), en comparant la consommation et les production et de consommation pour quatre des nutriments niveaux de production par groupe alimentaire par rapport clés, à savoir les protéines, le fer, la vitamine A et le zinc. Les aux limites pour la santé planétaire. féculents jouent ce rôle pour la vitamine A. Les céréales sont la principale source de production de folates, tandis que les En l’absence de recensement agricole et de données légumineuses sont la principale source de consommation d’enquêtes auprès des entreprises en Haïti, les activités des protéines. de production primaire et d’après-récolte/transformation sont identifiées à travers une revue de la littérature, des entretiens et des observations sur le terrain.13 D’après les résultats au niveau départemental, les groupes d’aliments 9 Biodisponible après pertes, apport moyen en nutriments. 10 Des mesures statistiques spéciales ont été appliquées pour calculer un équivalent féminin adulte, plutôt que par habitant (voir les méthodologies plus détaillées dans les documents supplémentaires), car les besoins nutritionnels physiologiques et les régimes alimentaires individuels sont différents selon l’âge/genre et les femmes ont tendance à être plus vulnérables aux carences en nutriments. 11 Les critères de sélection incluaient la diversité des zones agro-écologiques, les différences d’état nutritionnel, le potentiel de production. 12 L’Annexe IV des documents supplémentaire présente une liste indicative d’études de cas sur les technologies et les pratiques d’agriculture intelligente pour la nutrition. 13 Une liste d’entreprises a d’abord été établie pour l’ensemble du pays en consultant plusieurs sources et des entretiens avec des personnes ressources. Les activités de production primaire ont été identifiées grâce à une revue de la littérature, au recensement général de l’agriculture réalisé en 2009 et à des observations sur le terrain. 12 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Figure 5 : Sources des groupes d’aliments pour les principaux nutriments (produits et consommés) au niveau national CONSOMMÉS PRODUITS Protéines Protéines Taux recommandé : 51 g Taux recommandé : 51 g 7% 60 % 49 % 21 % 7% 10 % 7% 7% 4% 16 % 6% 7% Fer Fer Taux recommandé : 58,8 mg Taux recommandé : 58,8 mg 53 % 63 % 6% 24 % 9% 6% 5% 6% 5% 14 % 3% Zinc Zinc Taux recommandé : 9,8 mg Taux recommandé : 9,8 mg 68 % 61 % % 7% 18 % 6% 9% 3% % 6% 3% 4% 14 % 2% Vitamine A Vitamine A Taux recommandé : 500REmcg Taux recommandé : 500REmcg 34 % 91 % 22 % 4% 2% 14 % 11 % 2% 1% 10 % 10 % 1% urbain rural national Haïti | 13 qui ne sont ni consommés ni produits de manière optimale Les groupes alimentaires identifiés pour chaque département ont été sélectionnés pour une analyse plus approfondie.14 étaient les œufs, fruits, légumes, légumineuses, produits laitiers, le poisson et les noix pour le Sud  ; les œufs, le Les groupes alimentaires qui sont produits à des niveaux poisson, les produits laitiers, légumes, fruits, légumes secs, négligeables ont été exclus, car ils ne représentent pas céréales, noix pour le Nord ; les œufs, produits laitiers, le d’opportunités commerciales immédiatement exploitables. poisson, les légumes, fruits, légumineuses, céréales, noix Basée sur les groupes d’aliments sélectionnés pour chaque pour le Nord-Est ; et le poisson, les légumineuses, fruits, département, une liste des aliments à promouvoir pour la légumes, produits laitiers, volaille, œufs et noix pour l’Ouest. production primaire a été formulée. Une fois que des groupes alimentaires spécifiques sont identifiés comme étant produits L’identification des produits/groupes alimentaires à localement, et si les tendances globales de production et promouvoir n’implique pas un appel à l’autosuffisance. de productivité ont été positives (en d’autres termes, si le Elle constitue simplement une indication d’une occasion produit ne disparaît pas des systèmes de production locaux), viable d’augmenter la production de certains aliments qui le produit alimentaire apparaît dans le menu d’options AIN. présentent clairement un déficit en termes de carences De plus, au niveau de l’après-récolte/la transformation, nutritionnelles clés de la population locale. Sauf indication ainsi que de la manipulation des aliments, des visites sur contraire, la pratique ou le service est pertinent(e) pour le terrain sont entreprises auprès des agroentrepreneurs tous les départements. Enfin, avant de s’intégrer dans un qui manipulent ces groupes alimentaires, afin d’évaluer s’ils programme/une opération/un projet, ce menu indicatif (et utilisent des pratiques et/ou technologies AIN. L’enquête non exhaustif) d’options doit être analysé en termes de sur le terrain vise à évaluer dans quelle mesure l’activité coûts/bénéfices pour garantir que l’investissement génère augmente la productivité ou les revenus, ainsi que la mesure des rendements positifs. dans laquelle les nutriments clés sont maintenus/préservés, sans ajouter d’ingrédients malsains (sucres, gras trans, etc.) — ou du moins, en quantités acceptables. Tableau 1 : Pratiques d’agriculture intelligente pour la nutrition en Haïti AIN Segment de Pratiques et Contribution à la nutrition Potentiel de marché Emplacement la chaîne de technologies valeur Production Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord-Est, d’œufs (principalement en fer, zinc, vitamine du produit ; taille de marché importante (Sud) ; Ouest, Nord A et folate) et fournit une source Perspectives positives pour la viabilité commerciale supplémentaire de consommation de du produit ; (Ouest, Nord-Est, Nord) protéines Poisson et Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, crustacés (fer, zinc, et un peu en vitamine A) et du produit ; taille de marché importante ; croissance Nord-Est, PRODUCTION (crevettes) fournit une source supplémentaire de stable du marché (crustacés, crevettes, Ouest) Ouest consommation de protéines Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; attente de croissance du marché (tilapia, Nord) Volaille (poulet) Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, (fer, zinc, et vitamine A) et fournit du produit (Sud, Nord, Nord-Est) Nord-Est, une source supplémentaire de Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest consommation de protéines du produit ; attente de croissance du marché (Ouest) Légumineuses Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, (principalement en fer, zinc et folate) du produit Nord-Est, et fournit une source supplémentaire Ouest de consommation de protéines 14 Voir Annex II des documents supplémentaires. 14 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition AIN Segment de Pratiques et Contribution à la nutrition Potentiel de marché Emplacement la chaîne de technologies valeur Fruits (agrumes, Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, mangue, figue (un peu en fer, zinc, vitamine A et du produit Nord-Est, banane, avocat, folate dépendamment du type de fruit) Ouest PRODUCTION melon, goyave) et fournit une source supplémentaire de consommation de protéines Lait de vache Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, frais et cru (un peu en fer, zinc, vitamine A du produit Nord-Est, et folate) et fournit une source Ouest supplémentaire de consommation de protéines Akamil (AK1000) Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest, Sud, — une farine (principalement en fer, zinc et folate) du produit ; taille de marché importante ; attente de Nord-Est à base de et fournit une source de protéines croissance du marché céréales et de légumineuses dont les haricots) Production Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest, Nord- de beurre (principalement en fer, zinc et folate) du produit ; taille de marché importante Est, Sud d’arachide (pâte et fournit une source supplémentaire d’arachide) de consommation de protéines — sans sucre ajouté ; non épicé Noix grillées Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest, Sud, (principalement en fer, zinc et folate) du produit ; taille de marché importante ; croissance Nord-Est et fournit une source supplémentaire stable du marché (Ouest, Sud, Nord-Est) APRÈS-RÉCOLTE/TRANSFORMATION de consommation de protéines Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; croissance stable du marché de l’amande (Nord-Est) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante de la noix de cajou (Nord) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; croissance stable du marché de la noix de cajou (Sud) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante pour la noix de cajou (Nord-Est) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; attente de croissance du marché de la noix de cajou (Ouest) Feuilles de Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Nord moringa (principalement en fer, zinc, vitamine du produit ; taille de marché importante ; attente de (séchées et A et folate) et fournit une source croissance du marché hachées) supplémentaire de consommation de protéines Yaourt (sans Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud, Nord, sucre ajouté) (principalement en fer, zinc, vitamine du produit ; taille de marché importante ; (Ouest) Nord-Est, A et folate) et fournit une source Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest supplémentaire de consommation de du produit ; taille de marché importante ; attente de protéines croissance du marché (Nord-Est) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; attente de croissance du marché (Nord) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; attente de croissance du marché (Sud) Haïti | 15 AIN Segment de Pratiques et Contribution à la nutrition Potentiel de marché Emplacement la chaîne de technologies valeur Lait stérilisé Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Nord-Est (sans sucre (un peu en zinc et vitamine A) et du produit ; taille de marché importante ; attente de ajouté) fournit une source supplémentaire de croissance du marché consommation de protéines Lait pasteurisé Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Sud (sans sucre (un peu en zinc et vitamine A) et du produit ; taille de marché importante ; attente de ajouté) fournit une source supplémentaire de croissance du marché consommation de protéines Fromage Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest (zinc, vitamine A et un peu en folate) et du produit ; taille de marché importante ; fournit une source supplémentaire de consommation de protéines Poisson séché Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Nord-Est, Sud, APRÈS-RÉCOLTE/TRANSFORMATION (principalement en fer, un peu en du produit ; taille de marché importante ; attente de Ouest zinc, folate et vitamine A) et fournit croissance du marché (Nord-Est) une source supplémentaire de Perspectives positives pour la viabilité commerciale consommation de protéines du produit ; attente de croissance du marché (Sud) Perspectives positives pour la viabilité commerciale du produit ; taille de marché importante ; croissance stable du marché (Ouest) Farine de fruit Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Nord-Est à pain (arbre (un peu en vitamine A et folate) et du produit ; taille de marché importante ; attente de véritable) fournit une source supplémentaire de croissance du marché consommation de protéines Fruits secs Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Nord (comme mangue (un peu en fer, zinc, vitamine A et du produit ; taille de marché importante ; attente de et goyave) folate, dépendamment du type croissance du marché (mangue, ananas) de fruit) et fournit une source supplémentaire de consommation de protéines Viande de poulet Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest (fer, zinc et vitamine A) et fournit du produit ; taille de marché importante ; attente de une source supplémentaire de croissance du marché consommation de protéines Chair de poisson Traite les carences en micronutriments Perspectives positives pour la viabilité commerciale Ouest, Sud (local, provenant (principalement en fer, un peu en zinc, du produit ; taille de marché importante ; attente de de l’aquaculture vitamine A et folate, dépendamment croissance du marché (Ouest) ou de la pêche) du poisson) et fournit une source Perspectives positives pour la viabilité commerciale supplémentaire de consommation de du produit ; taille de marché importante ; croissance protéines stable du marché (Sud) Selon les données recueillies lors de l’enquête de terrain, les propriétaires d’entreprises actives dans les activités AIN agro-entrepreneurs, dont la plupart possèdent une micro, sont des hommes. Bien que les agro-entrepreneurs aient petite ou moyenne entreprise (MPME) sont optimistes pour répondu qu’ils suivaient une bonne hygiène et de bonnes la viabilité commerciale de leur entreprise en raison de pratiques de fabrication, ils semblaient ne pas connaître les l’existence d’une demande générale pour leurs produits. réglementations du pays en matière de sécurité sanitaire. La plupart d’entre eux vendent leurs produits directement La majorité des pratiques trouvées est concentrée dans la aux consommateurs et aux détaillants, qui sont situés à production alimentaire. la fois dans les zones rurales et urbaines. La majorité des 16 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Fait saillant 1 : Akamil (AK1000) Nom de l’entreprise agroalimentaire : Association des parents d’élèves de Martino de la troisième section communale du Camp Perrin Akamil est un mélange de céréales et de légumineuses et principalement une farine qui contribue à augmenter la consommation de protéines et de micronutriments, ainsi que d’énergie. Cette association de parents fabrique l’AK1000 (à partir de matières premières produites et achetées sur le marché) et les vend directement à des grossistes, des distributeurs et des détaillants dans les zones rurales et urbaines, réalisant des bénéfices sur un marché relativement vaste et stable. Considérations clés pour un soutien supplémentaire : Il manque un plan d’affaires et une connaissance des permis/certifications alimentaires et/ou de la sécurité sanitaire. L’Association souhaite acquérir de meilleurs équipements et accéder à des emballages pour augmenter sa production et élargir sa clientèle. Elle souhaite également augmenter sa capacité d’entreposage tant pour les céréales que pour les légumineuses. Fait saillant 2 : Poisson séché Nom de l’entreprise agroalimentaire : Aquadev AQUADEV est une fondation située à Grand Goâve dans une localité balnéaire appelée Petit Paradis. La structure propose un service d’achat, de vente et de livraison de produits frais et autres produits transformés tels que le poisson séché, prêts à être vendus aux distributeurs, détaillants et consommateurs situés dans les zones urbaines et rurales des régions de Port-au-Prince et Goâve. Le poisson séché contribue à l’apport de micronutriments clés tels que le fer, les oméga 3 et la vitamine B12. Aquadev estime que son produit est viable sur un marché en croissance avec certains concurrents dans la région. Grilles de séchage Considérations clés pour un soutien supplémentaire : Il manque un plan d’affaires et une connaissance des permis/certifications alimentaires et/ou de sécurité sanitaire des aliments. Un soutien à l’élaboration d’un plan d’affaires, des informations et des formations relatives aux codes de sécurité sanitaire des aliments seraient nécessaires pour assurer la sécurité des consommateurs de poisson et promouvoir les aspirations de cette petite entreprise qui souhaite continuer à produire du poisson séché. L’entreprise souhaite acquérir des matériaux, des équipements et des matériaux d’emballage plus efficaces pour augmenter sa production et élargir sa clientèle, car la demande de produits halieutiques de qualité, y compris Séchage de baliste le poisson séché, est élevée. Elle souhaite également réaliser des investissements afin d’augmenter ses capacités d’entreposage. Haïti | 17 INSTITUTIONS ET POLITIQUES QUI devraient permettre d’opérationnaliser le plan national au APPUIENT LES SOLUTIONS AGRICOLES niveau décentralisé. POUR LA NUTRITION En 2013, le gouvernement a adopté le Plan Stratégique National de Nutrition pour la période 2013-2018. Cette Depuis les années 2000, la sécurité alimentaire et nutritionnelle stratégie a été menée par l’Unité de Coordination du est une préoccupation majeure du gouvernement haïtien. Programme National de Nutrition (UCPNaNu) du Ministère Un ensemble de politiques et de stratégies a été adopté, de la Santé Publique et de la Population (MSPP)15. Le plan en particulier après le tremblement de terre de 2010, pour se concentre sur la prévention Nutritionnelle de la famille lutter contre la malnutrition, accroître la sécurité alimentaire à travers l’amélioration de la nutrition et de la santé, en et nutritionnelle et améliorer les performances du secteur particulier des enfants de moins de cinq ans et des femmes agricole. enceintes et allaitantes. Cela comprend la promotion d’une En juin 2012, la République d’Haïti a rejoint le Mouvement nutrition adéquate tout au long du cycle de vie, appelant pour le renforcement de la nutrition (Scaling Up Nutrition, spécifiquement à un secteur agricole qui promeut des SUN). La même année a vu la mise en place d’un cadre cultures à haute valeur nutritionnelle connues et accessibles stratégique national de lutte contre la faim et la malnutrition, à la majorité de la population, ainsi que du petit bétail pour dénommé ABA GRANGOU [29]. Ce cadre lancé par le permettre l’accès à des aliments riches en nutriments à bureau de la présidence a impliqué neuf ministères, dont faible coût. Cette stratégie n’a pas été évaluée au terme de le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du sa période de mise en place en 2018. Les discussions ont Développement Rural (MARNDR) et de nombreux groupes commencé sur l’élaboration d’un Plan Stratégique National de de parties prenantes. Une Commission Nationale de Lutte Nutrition pour 2020-2025, mais ont été suspendues en raison Contre la Faim et la Malnutrition (COLFAM), présidée par la de la perturbation de la programmation gouvernementale Première Dame, avait été mise en place au niveau national normale due à la crise du Covid-19. Dans l’intervalle, la et a fourni une orientation stratégique au programme. stratégie 2013-2018 continue de fournir le cadre d’action du gouvernement pour la nutrition. En réponse aux nouvelles circonstances caractérisées par les crises alimentaires mondiales de 2008 et par l’impact Dans le secteur agricole, le gouvernement s’intéresse aux du tremblement de terre de janvier 2010, qui a aggravé questions de nutrition depuis le début des années 2000. l’insécurité alimentaire en Haïti, le gouvernement, avec le Le MARNDR, avec l’appui technique de la FAO, a exécuté soutien de partenaires techniques et financiers, a mis à jour le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) en 2010 le PNSAN développé en 1996. Ce PNSAN mis à qui a été transformé en 2007 en PNSAN (Plan National de jour couvre la période 2010-2025 et devrait être révisé et Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle). Le PSSA a développé adapté tous les trois à cinq ans. La vision exprimée dans une technique de production de patate douce qui a très ce plan est d’éradiquer la faim d’ici 2025 en répondant aux bien réussi à améliorer la productivité à travers le pays. Le besoins alimentaires et nutritionnels de la population en programme a également soutenu les producteurs haïtiens termes quantitatifs et qualitatifs. En 2018, le gouvernement dans l’élevage de poisson et de poulet dans plusieurs zones a élaboré le document Politique et Stratégie Nationales du pays. Bien que les politiques et stratégies agricoles ne de Souveraineté et Sécurité Alimentaires et de Nutrition se concentrent pas directement sur la nutrition, les résultats en Haïti (PSNSSANH) dont le but est non seulement de obtenus grâce au PNSAN ont joué un rôle important dans réduire la faim et la malnutrition, mais aussi de rechercher la définition des politiques dans le secteur agricole. la croissance agricole et de l’agro-industrie qui permettrait En 2010, le Gouvernement haïtien a élaboré une politique également de réduire la pauvreté, de créer des emplois, de développement agricole 2010-2025 et un Plan National de stimuler la croissance économique du pays, de stimuler d’Investissement Agricole (PNIA) 2010-2016. La politique les investissements dans l’industrie agroalimentaire et de reconnaît la nécessité d’une approche multisectorielle pour créer des communautés durables. Au cours de cette même assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays. année, un Plan Départemental de la Sécurité Alimentaire et En fait, les documents appellent au développement d’un Nutritionnel a été élaboré pour chacun des 10 départements cadre multisectoriel, mais ne font pas des recommandations géographiques du pays. Ces différents plans départementaux spécifiques sur la façon dont l’agriculture peut améliorer la 15 L’Unité de Coordination du Programme National de Nutrition (UCPNaNu) du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) joue un rôle déterminant d’animation et de coordination et tient une place clé dans toutes les initiatives en cours dans le pays dans la nutrition. Elle fait, notamment, la promotion de l’approche agriculture de santé publique. Une des institutions clés pour la coordination de la nutrition est le comité technique de nutrition (CTN) un forum d’échanges entre les partenaires œuvrant dans le domaine. L’une des réalisations fondamentales est l’élaboration et la vulgarisation de la pyramide alimentaire haïtienne avec les apports de l’IHE et le support financier de l’USAID, suite à une large concertation nationale. 18 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition nutrition. Le PNIA place l’établissement d’un programme farine de blé ; et la vitamine A pour l’huile comestible. Le stratégique d’entreposage alimentaire au centre de la Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) est réponse du secteur à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, responsable de l’enrichissement des aliments (voir Encadré 6) ce qui révèle un aspect important, mais plutôt limité de et collabore avec le MARNDR et le ministère du Commerce la sécurité nutritionnelle — la disponibilité et l’accès à et de l’Industrie. la nourriture, quelle que soit sa diversité et sa teneur en nutriments. Bien qu’Haïti présente un cadre institutionnel organisé entourant la sécurité sanitaire des aliments, le pays n’a pas Le Parlement haïtien a adopté une loi en février 2017 rendant de législation en matière de sécurité sanitaire des aliments obligatoire l’enrichissement de l’huile végétale de la farine en place et une loi sur les exigences en matière d’étiquetage de blé et du sel en micronutriments [30], en particulier l’iode est en attente. L’Encadré 7 ci-dessous offre un bref aperçu. pour le sel ; fer, zinc, vitamine B et acide folique pour la Encadré 6 : Enrichissement des aliments Suite à la publication de la loi de 2017 sur l’enrichissement des aliments, le programme Ranfòse Abitid Nitrisyon pou Fè Ogmante Sante (RANFOSE) a été lancé en 2017 par le MSPP pour répondre aux problèmes de carences en micronutriments en Haïti à travers l’enrichissement des aliments. Le programme travaille directement avec les moulins pour la fabrication de la farine de blé, les producteurs de sel iodé et les importateurs de farine, d’huile végétale comestible et de sel pour enrichir la farine de blé, l’huile comestible et le sel selon les recommandations du MSPP. Les entreprises et les importateurs absorbent tous les coûts de fortification supplémentaires et RANFOSE leur fournit l’assistance technique et leur offre une plateforme où ils peuvent se procurer des vitamines et minéraux à un prix compétitif. Partners of the Americas et l’Alliance Mondiale pour l’Amélioration de la Nutrition (Global Alliance for Improved Nutrition, GAIN) mettent en œuvre ce programme qui est financé par USAID pour une période de quatre ans (2017-2021). Grâce à cette collaboration, les entreprises ne facturent pas aux consommateurs les frais de fortification et les produits enrichis ne sont pas vendus plus chers. La publication des textes d’application de la loi sur la fortification des aliments en micronutriments va permettre le suivi de l’application de la loi par toutes les parties prenantes. Encadré 7 : Sécurité sanitaire — état actuel Trois ministères partagent la responsabilité de la sécurité sanitaire des aliments en Haïti : 1. Le ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) au travers de la Direction du Contrôle de la Qualité et de la Protection du Consommateur (DCQPC), qui est chargée d’assurer la protection économique, la sécurité des consommateurs et le fonctionnement équitable des marchés en luttant contre les pratiques frauduleuses — en particulier celles néfastes pour la santé — comme la falsification de denrées alimentaires, ou la possession de produits falsifiés ou impropres à la consommation. Elle assure le contrôle de la qualité et de la conformité des produits alimentaires aux exigences des normes (spécifications techniques définies par le producteur, normes nationales et internationales, etc.), ainsi que la mise en place et le fonctionnement du système national de métrologie sur une base durable. La Direction abrite le point de contact national (CCP) du Codex Alimentarius. Le Bureau Haïtien de Normalisation (BHN) du MCI est chargé d’élaborer des normes techniques nationales sur la qualité des produits alimentaires en collaboration avec les secteurs concernés et de contribuer à leur diffusion, de délivrer des signes de qualité tels que l’étiquetage, la marque, l’origine contrôlée, la composition et la nature du produit. 2. Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) est chargé d’élaborer des normes d’inspection et de contrôle des produits, des établissements et des procédés tout au long de la phase de production alimentaire, de programmer et coordonner la mise en œuvre de ces normes Continue à la page suivante Haïti | 19 techniques en coopération avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), et de protéger les animaux et les plantes contre les maladies et les ravageurs. En novembre 1987, un décret présidentiel a créé le Département de la production et de la sécurité alimentaire (DGPSA) qui supervise l’Office de la quarantaine animale et du contrôle de la pêche et des produits agricoles (DQCSPAP). Le MARNDR gère Laboratoire Vétérinaire et de Contrôle de Qualité des Aliments de Tamarinier (LVCQAT) qui lui permet d’effectuer des analyses afin d’assurer le contrôle de qualité des aliments destinés à l’homme et aux animaux. Le laboratoire qui apporte son appui à la recherche vétérinaire et alimentaire, s’est de plus en plus immiscé dans la dynamisation des entreprises agroalimentaires au regard de la normalisation et de sécurité sanitaire des aliments. Il est prévu d’en faire à l’avenir un Institut Autonome16. 3. Le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) est chargé de réglementer les activités de santé publique liées à l’hygiène et à la sécurité sanitaire des aliments au point de vente des aliments d’origine animale et végétale destinés à la consommation humaine ; développer les normes techniques d’inspection et de contrôle des produits animaux et végétaux ainsi que des produits dérivés au niveau des centres ou points de vente en collaboration avec le MARNDR ; d’identifier les cas d’intoxication alimentaire et de zoonoses survenant dans le pays grâce à une surveillance active et passive, de déterminer l’étiologie et les facteurs de risque et, si possible, les traiter. Par le biais de la Direction de la Promotion de la Santé et de Protection de l’Environnement (DPSPE), qui conçoit et met en œuvre des stratégies pour améliorer l’environnement sanitaire global, le MSPP dicte et promeut de nouvelles priorités en matière de santé conformément aux évolutions sanitaires nationales, régionales et mondiales. Haïti a souffert de nombreuses catastrophes naturelles qui ont encore affaibli un système de santé déjà fragile [31], notamment le tremblement de terre et l’épidémie de choléra de 2010, et l’ouragan Matthew en 2016. Selon le Programme alimentaire mondial [32] et USAID [33], les deux tiers de la population haïtienne n’ont pas accès à l’eau potable et à un assainissement adéquat, ce qui entraîne une augmentation des maladies d’origine alimentaire [34]. Bien que cette situation puisse sembler désastreuse, elle représente une amélioration des services de santé publique dans le pays, car avant 2010, seulement 17 % de la population haïtienne avait accès à un assainissement approprié [35]. Comme il n’y a pas de réglementation nationale sur les additifs alimentaires, le MSPP, le MCI et le MARNDR contrôlent les importations d’additifs destinés à être utilisés dans les denrées alimentaires sur la base des recommandations internationales, y compris la Commission du Codex Alimentarius (CAC). La législation relative aux résidus de pesticides est au point mort au Parlement haïtien depuis 2017 [36]. Entre-temps, le MSPP, le MCI et le Ministère de l’Environnement (MDE) contrôlent les importations et les limites maximales de résidus (LMR) de pesticides et d’autres contaminants sur la base d’un Plan De Gestion Des Pestes Et Des Pesticides, PGPP) du MARNDR préparé dans le cadre du Projet de Renforcement des Services Publics Agricoles (RESEPAG) financé par la Banque mondiale. Les exigences relatives aux emballages et conteneurs de denrées alimentaires, ainsi que les exigences de quarantaine et de commerce des produits d’origine animale, sont réglementées par les normes haïtiennes. Les exigences en matière d’étiquetage sont établies par le Département du contrôle de la qualité et de la protection des consommateurs (DCQPC)17 du MCI. Haïti a deux langues officielles : le français et le créole. Cependant, avec la proximité aux États-Unis et à l’Amérique latine, les étiquettes en anglais ou en espagnol sont très répandues en Haïti. Actuellement, il n’y a pas d’exigences linguistiques pour les étiquettes des produits dans le pays. Une législation visant à protéger les consommateurs, qui comprend des exigences supplémentaires en matière d’étiquetage [37], est également en attente au Parlement haïtien [38]. Le gouvernement haïtien est membre de la Commission du Codex Alimentarius (CAC) et, en tant que tel, a créé un comité national au sein du BHN en 2012 pour organiser et gérer les activités liées à la normalisation, la certification, la métrologie industrielle, la promotion de la qualité et l’assistance technique aux entreprises [38]. Cependant, Haïti ne participe pas activement au Codex et n’assiste ni aux réunions des comités internationaux ni au Comité de coordination FAO/OMS pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CCLAC). 16 « Institut National de Diagnostic Vétérinaire et de Recherche sur les Aliments » 17 Les exigences actuelles comprennent le nom et la composition du produit, le poids ou la quantité net, le nom et l’adresse du fabricant et de l’importateur, les dates de fabrication et d’expiration, les instructions d’utilisation et de stockage du produit, le pays d’origine, le numéro d’identification du lot, l’état du produit (par exemple, les aliments surgelés). 20 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Le tableau suivant répertorie les principales actions menées par le gouvernement d’Haïti reconnaissant le rôle des interventions du secteur agricole dans la lutte contre la malnutrition et appelant à de tels investissements. Tableau 2 : Actions clés Programme National de Lutte contre la Faim et la Malnutrition • A reconnu le rôle du secteur agricole dans la lutte contre la (ABA GRANGOU 2012) malnutrition. Plan National de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN • Demande l’éradication de la faim d’ici 2025 en répondant 2010–2025) aux besoins alimentaires et nutritionnels de la population en termes quantitatifs et qualitatifs. Plan Stratégique National de Nutrition 2013–2018 • A plaidé pour que le secteur agricole contribue à la prévention de la malnutrition par la promotion d’une nutrition adéquate tout au long du cycle de vie (en particulier pour les cultures à haute valeur nutritionnelle connues et accessibles à la majorité de la population), et du petit bétail pour permettre l’accès à des aliments riches en nutriments à faible coût. Politique et Stratégie Nationales de Souveraineté et Sécurité • Ce document plaide pour la promotion de jardins la Cour, Alimentaires et de Nutrition en Haïti (PSNSSANH) (Primature de jardins potagers, l’appui à l’agriculture périurbaine et au petit élevage. 2018). Loi sur la Fortification des Aliments en Micronutriments 2017 • Demande aux entreprises de produits alimentaires de respecter les normes prescrites en matière d’enrichissement en micronutriments. INTERVENTIONS EN COURS ET PRÉVUES QUI RELIENT L’AGRICULTURE À LA NUTRITION Le but de cette section est de présenter de manière succincte [Tableau 3] les pratiques et technologies AIN en cours afin que les synergies, les occasions et les lacunes puissent être facilement identifiées. Ces données ne sont pas exhaustives. Tableau 3 : Interventions pertinentes Activité AIN Nom du programme (durée) Partenaire de Zones Brève description reliée à AIN développement ciblées Production Activation du mécanisme Banque Sud Soutien direct à la production dans le Sud primaire d’intervention d’urgence du mondiale pour les fruits, légumes, légumineuses projet Territoires Productifs (y compris les pois, les pois d’angole, les Résilients (TPR) (2018–2023) haricots, l’aubergine, les épinards, la tomate, la mangue, l’avocat, la papaye, le moringa, le poireau, le chou, la pastèque, la carotte, le poivre, les agrumes, la noix de coco) Menu d’options Projet de renforcement des Banque Nord, Nord- Soutenir la production primaire et la AIN services publics agricoles mondiale, Est, Sud transformation agricole par le biais d’un (RESEPAG) II (2016–2021) Global système de subventions aux agriculteurs Agriculture and fondé sur des bons, et les organisations de Food Security producteurs ruraux (OPR) par le biais d’un Program programme de subventions de contrepartie (GAFSP) pour les fruits, les légumes, les légumineuses et le poisson Haïti | 21 Activité AIN Nom du programme (durée) Partenaire de Zones Brève description reliée à AIN développement ciblées Production Programme d’Innovations Banque Nord, Nord- Soutien financier direct aux agriculteurs pour primaire Technologiques pour interaméricaine Est, Sud l’adoption de technologies de production l’Agriculture et l’Agroforesterie de de fruits (comme la mangue, l’avocat, les (PITAG) (2017–2023) développement agrumes) (BID), Fonds International de Développement Agricole (FIDA) Production et Programme d’Appui à la Coopération Sud Appui aux organisations de production transformation Gouvernance Agricole suisse dans le développement des services agricoles Inclusive (PAGAI) (2017-2023) agricoles (production, transformation et commercialisation) en légumineuses (haricots). Production Programme National pour le BID Sud Fourniture d’équipement et assistance primaire Développement de la Pêche technique dans le secteur halieutique Maritime (2015–2020) PERSPECTIVES D’AGRICULTURE enthousiastes à l’idée d’acquérir des technologies plus INTELLIGENTE POUR LA NUTRITION efficaces qui leur permettront de répondre aux exigences de transformation et de conservation de ces aliments. En ce qui EN HAÏTI concerne les légumineuses et les noix, les agro-entrepreneurs AIN peut être intégrée dans les politiques et programmes sont prêts à investir dans des équipements modernes publics agricoles en Haïti. et performants (moulins, torréfacteurs), à augmenter leur capacité d’entreposage de matières premières et à Les enquêtes sur terrain menées auprès des entreprises s’approvisionner en différentes tailles d’emballages auprès agroalimentaires des quatre départements régionaux du pays d’autres entreprises afin d’atteindre une clientèle élargie. ont mis en évidence la capacité de ces dernières à mettre des produits alimentaires à disposition sur le marché. À titre Cependant, ces agro-entrepreneurs sont confrontés à une indicatif, les agro-entrepreneurs des départements régionaux série de contraintes communes au développement du sélectionnés ont attiré l’attention sur les opportunités secteur agricole dans les quatre départements régionaux d’investissement dans des installations et équipements de du pays. Outre les problèmes d’infrastructures énergétiques, transformation modernes pour les fruits, les légumes, les routières et de transport, les contraintes tournent souvent noix, les produits laitiers et les légumineuses, ainsi que des autour de l’accès au financement pour les équipements de installations d’entreposage appropriées. Dans les régions transformation. En outre, l’amélioration des connaissances, du Sud, du Nord-Est et de l’Ouest, la production et la pêche en particulier sur la nutrition et la sécurité alimentaire dans les sont à la fois des activités entrepreneuriales rentables et entreprises, doit également être envisagée afin de répondre prometteuses. Les aquaculteurs et les pêcheurs soulignent le efficacement à ces contraintes. potentiel d’amélioration de la production, de la conservation L’intégration de AIN dans les programmes, en particulier pour et de la transformation grâce à des investissements dans les les investissements dans l’après-récolte et la transformation, étangs à poissons et la chaîne de froid, respectivement, et nécessitera une forte volonté politique, ainsi qu’une vision à l’installation de dispositifs de concentration du poisson globale cohérente partagée par toutes les parties prenantes (DCP, qui réduisent les prises accessoires) et de meilleurs haïtiennes conduisant à la mise en œuvre et à l’application équipements de pêche. Dans l’Ouest, certains agro- des normes de sécurité sanitaire des aliments (voir Encadré entrepreneurs avicoles envisagent d’augmenter leur capacité 8). En outre, des perspectives AIN peuvent être identifiées de production en installant leurs propres incubateurs et dans la recherche et le développement agricoles telles que autres espaces pour accueillir plus de poulets de chair, et la fortification, la valeur ajoutée de plantes traditionnelles pour trouver sur le marché local des aliments riches en à fort potentiel nutritionnel, la formation de services de protéines pouvant remplacer, même partiellement, les conseils agricoles et de vulgarisation. Cette intégration doit aliments importés mélangés aux rations alimentaires des être réalisée au moyen d’instruments financiers capables poulets. Les mini-exploitants laitiers prévoient d’augmenter le de promouvoir les pratiques AIN et d’apporter un soutien nombre de vaches laitières à proximité de leur emplacement. technique et financier aux entreprises agroalimentaires qui Les agro-entrepreneurs qui manipulent les fruits et légumes adoptent/améliorent ces pratiques. dans les départements régionaux sélectionnés sont très 22 | Profil de pays, agriculture intelligente pour la nutrition Enfin, il serait important pour le pays de soutenir un nutrition. Dans des ministères tels que l’Agriculture, la environnement favorable au développement des entreprises Santé Publique, le Commerce et l’Industrie et l’Éducation, agroalimentaires (industrielles, artisanales, familiales), et de l’expertise en nutrition doit être maintenue et/ou créée et créer et mettre en œuvre des infrastructures et des normes institutionnalisée afin que les pratiques AIN soient intégrées qui encouragent le climat des affaires en général et soient dans tous les projets et initiatives. Outre ces ministères, propices à AIN en particulier. Le plaidoyer doit continuer d’autres institutions doivent également contribuer/coopérer à garantir que l’agriculture contribue non seulement à pour informer, soutenir et sensibiliser les consommateurs la sécurité alimentaire, mais aussi à l’amélioration de la à la nécessité d’une alimentation diversifiée. Encadré 8 : Sécurité sanitaire des aliments — recommandations Haïti a montré des progrès qui découlent des réponses mises en œuvre après le tremblement de terre et l’épidémie de choléra de 2010 [31]. Par exemple, le Center for Disease Control (CDC) des États-Unis a travaillé avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) pour déterminer comment les programmes conçus pour leurs effets sur la santé peuvent améliorer la préparation aux menaces pour la sécurité sanitaire. Mais il y a encore beaucoup à faire. Deux domaines recommandés qui pourraient apporter des améliorations importantes sont la mise en place d’un « système de santé publique fonctionnel, durable et autocorrectif » [31], ainsi qu’un cadre réglementaire actualisé et solide en matière de sécurité sanitaire des aliments. Pour un système de santé publique tel que défini dans les sept objectifs d’impact sur la santé publique établis après le tremblement de terre et l’épidémie de choléra de 201018, le MSPP a travaillé avec le CDC pour accroître la capacité des laboratoires, ainsi que pour mettre en place des systèmes de surveillance des maladies à déclaration obligatoire et un programme de formation en épidémiologie (Field Epidemiology Training Program, FETP) basé sur les compétences encadrées par le CDC, qui se poursuit encore aujourd’hui. Cette initiative renforce la capacité nationale de santé publique à détecter et surveiller les épidémies et utiliser les données pour orienter la politique de santé publique [31]. Elle a également eu un impact important sur la sécurité sanitaire des aliments, car elle renforce les capacités humaines, facilite la détection et la cartographie des maladies d’origine alimentaire, permettant ainsi une évaluation des risques appropriée et une hiérarchisation fondée sur des preuves. Des gains supplémentaires pourraient être réalisés en intensifiant les travaux de ces sept objectifs d’impact. Alors que le besoin d’expansion des services de santé publique persiste, le MSPP et ses partenaires devraient affiner leur processus de hiérarchisation afin d’utiliser les ressources plus efficacement étant donné que l’aide internationale continue de diminuer à la suite des urgences de santé publique de 2010-2016. Le MSPP a fait preuve d’une bonne prévoyance en passant des mécanismes d’intervention d’urgence aux plans stratégiques à long terme [31], et les Haïtiens ont tout à gagner d’un système de santé publique solide et réactif avec une expérience en matière de réponse aux catastrophes. Les régulateurs nationaux devraient s’efforcer de s’harmoniser avec les normes de la Commission du Codex Alimentarius (CAC) et pourraient travailler avec des partenaires régionaux (Caraïbes, Amérique du Sud et Amérique centrale) avec lesquels le pays a conclu des accords, à savoir l’Organisation régionale CARICOM pour les normes et la qualité (CARICOM Regional Organization for Standards and Quality CROSQ), la Commission panaméricaine des Normes (Panamerican Standards Commission, COPANT), le Réseau Normalisation et Francophonie (RNF), le Système interaméricain de métrologie (SIM), l’American Society for Testing and Materials (ASTM) et l’Institut dominicain pour la qualité (INDOCAL en espagnol) [36]. Ce processus bénéficierait à Haïti d’un cadre juridique et normatif. Afin de mieux utiliser les ressources mises à disposition par la CAC, Haïti doit accroître sa participation aux réunions du comité et du CCLAC, où le pays pourrait utiliser les ressources de la CAC, notamment en recevant un soutien et des fonds par le biais du Fonds fiduciaire du Codex (FCT) [38]. Le FCT aide les pays à mettre en place des systèmes nationaux du Codex de manière solide et durable, et qui leur permettent de participer pleinement et efficacement aux travaux du Codex. 18 Les sept objectifs d’impact sur la santé publique d’Haïti étaient les suivants : éliminer la transmission verticale du VIH ; éliminer la menace du choléra épidémique ; éliminer la filariose lymphatique ; établir un système de santé publique fonctionnel, durable et autocorrecteur ; réduire de 35 % le taux de mortalité des moins de cinq ans imputable aux maladies évitables par la vaccination ; réduire la mortalité maternelle de 30 % ; et réduire la prévalence de la tuberculose de 25 %. Haïti | 23 La crise du Covid-19 La crise de Covid-19 perturbe les moyens de subsistance et les communautés du monde entier. La pandémie menace gravement la sécurité alimentaire et la nutrition dans les pays en développement. La majorité des ménages sont des acheteurs nets de produits alimentaires et les pauvres consacrent la plupart de leurs revenus à l’alimentation. L’expérience des pandémies passées et de la crise alimentaire mondiale de 2007- 2008 met en évidence l’importance de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Au moment de la publication de ce profil, l’impact du Covid-19 sur le système alimentaire en Haïti n’est pas bien connu. Les données collectées sur les marchés en mars 2020 révèlent une augmentation des prix des denrées alimentaires de plus de 25 % par rapport à l’année précédente dans la plupart des marchés à travers le pays, reflétant les tendances générales observées depuis quelques années. Cette augmentation de prix place plusieurs départements du pays en phase d’urgence d’insécurité alimentaire [25]. En outre, le pouvoir d’achat est à la baisse, due, entre autres, à un ralentissement des activités économiques en Haïti, mais aussi dans les pays d’où les émigrants envoient des fonds (principalement les États-Unis et le Canada), à l’augmentation des prix des biens et services et à la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain. L’augmentation du prix des denrées alimentaires et la diminution du pouvoir d’achat des ménages — en raison de la cessation de plusieurs activités économiques due à la pandémie — réduisent la consommation de nourriture, en particulier des fruits et légumes à forte densité en micronutriments. Ceci compromet la qualité des régimes alimentaires et mène à la malnutrition. À son tour, la malnutrition, en affaiblissant le système immunitaire, augmente la sensibilité aux infections telles que le Covid-19. Il existe plusieurs micronutriments spécifiques qui jouent un rôle essentiel dans le renforcement du système immunitaire, comme la vitamine A et le zinc, ainsi que d’autres, comme le fer et le folate, qui aident à maintenir son fonctionnement. Les carences en ces micronutriments causent déjà des problèmes dans de nombreux pays aux revenus faibles ou moyens, même en temps normal, même s’ils se trouvent dans un certain nombre de produits agricoles produits en Haïti. Les protéines, qui font partie des principaux macronutriments et sont représentées dans les groupes alimentaires sélectionnés dans ce profil de pays, jouent un rôle essentiel dans la construction et la réparation des tissus corporels et soutiennent l’utilisation physiologique d’autres nutriments importants, tels que le fer. Une consommation optimale de protéines dans l’alimentation contribue à maintenir le système immunitaire fonctionnel. La promotion des technologies et des pratiques AIN, ainsi qu’un soutien plus large sensible à la nutrition sont d’une grande importance dans la réponse au Covid-19 pour contribuer à la résilience des populations les plus vulnérables [25]. RÉFÉRENCES 1 Lange, G. et coll., 2018. « The Changing Wealth of Nations 2018: Building a Sustainable Future. » Vol. 9. 2 Kraay, A. 2018. Methodology for a World Bank Human Capital Index. Banque mondiale. 3 Food and Agriculture Organization of the United Nations. 2013. « The State of Food and Agriculture: Food Systems for Better Nutrition. » FAO. Rome. 4 Shekar, M. and Popkin, B. 2020. « Obesity: Health and Economic Consequences of an Impending Global Challenge. » Human Development Perspectives series. Banque mondiale. 5 Dobbs, R., Sawers, C., Thompson, F., Manyika, J., Woetzel, J., Child, P., McKenna, S., Spatharou, A. 2014. “Overcoming obesity: An initial economic analysis.” Discussion Paper. 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