République d’Haïti MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTS, ET COMMUNICATIONS (MTPTC) UNITÉ CENTRALE D’EXÉCUTION (UCE) Projet de Développement Urbain au Cap-Haïtien (P168951) CHUD Financement Banque mondiale Version finale Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) Novembre 2019 Préparé par : L’UNITÉ CENTRALE D’EXÉCUTION (UCE) Date : 22 Novembre 2019 Table des matières Résumé exécutif........................................................................................................................................... 3 1. INTRODUCTION............................................................................................................................... 7 1.1 Contexte du projet et de l’étude ....................................................................................................... 7 1.2 Objectifs du Cadre de Gestion Environnementale et Sociale .................................................................... 8 1.3 Méthodologie ............................................................................................................................................. 8 2. DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................................... 7 2.1 Les composantes du projet ......................................................................................................................... 7 3. SITUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DE ZONE DU PROJET ....................... 7 3.1 Profil biophysique de la zone du projet...................................................................................................... 7 3.2 Zones d’intervention du projet CHUD ...................................................................................................... 9 3.3 Profil social de la ville du Cap-Haïtien .................................................................................................... 10 4. CADRE JURIDIQUE, RÉGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL ........................................... 12 5. NORMES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES DE LA BANQUE MONDIALE ............. 16 6. IDENTIFICATION DES IMPACTS POTENTIELS ET MESURES D’ATTÉNUATION ASSOCIÉES AU PROJET....................................................................................................................... 22 6.1 Impacts potentiels positifs du projet ........................................................................................................ 22 6.2 Impacts potentiels négatifs des activités du projet ................................................................................... 23 6.3 Impacts cumulatifs négatifs associés aux activités du projet ................................................................... 26 6.4 Mesures d’atténuation associées aux impacts potentiels identifiés ......................................................... 27 6.5 Matrice des impacts négatifs sur l’environnement .................................................................................. 31 7. MISE EN ŒUVRE DES MESURES D’ATTENUATION ET SUIVI ............................................. 35 8. PROGRAMME DE SURVEILLANCE-SUIVI ............................................................................. 37 9. ARRANGEMENT INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE DU CGES ............................. 38 9.1 Capacités environnementales et sociales des institutions responsables du projet ................................... 38 10. CALENDRIER ET BUDGET DE MISE EN ŒUVRE DU CGES DU CHUD ....................... 40 10.1 Calendrier de mise en œuvre et de suivi du CHUD .......................................................................... 40 10.2 Budget pour la mise en œuvre du CGES ............................................................................................... 41 11. MÉCANISME DE GESTION DES PLAINTES ........................................................................ 35 11.1 Principes directeurs du mécanisme de gestion des plaintes (MGP).................................................. 35 11.2 Approche de MGP ............................................................................................................................. 35 11.3 Procédure, recours et traitement des plaintes .................................................................................... 37 11.3.1 Étape 1 : Réception, Enregistrement de la plainte ................................................................... 37 11.3.2 Étape 2 : Traitement de la plainte et visite d’inspection .......................................................... 38 11.3.3 Étape 3 : Comité de médiation ou de conciliation ................................................................... 38 11.3.4 Étape 4 : Recours à la justice ................................................................................................... 39 12. ANNEXES ........................................................................................................................................... 40 Annexe 1 : Formulaire de sélection environnementale et sociale des sous-projets....................................... 40 Annexe 2 : Modèle de fiche de plainte........................................................................................................... 43 Annexe 4 : Code de Conduite sur le Lieu de Travail..................................................................................... 45 Annexe 5 : Clauses techniques environnementales et sociales suggérées à inclure dans les dossiers d’appel d’offres ........................................................................................................................................................... 47 1 LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES AID Association Internationale de Développement BM Banque Mondiale CASEC Conseil d’Administration de la Section Communale CERC Réponse d’urgence contingente (Contingent Emergency Response Component) CES Cadre Environnemental et Social CGES Cadre de Gestion Environnementale et Sociale CHUD Projet de Développement Urbain du Cap-Haïtien CPA Comité Permanent d’Acquisition à l’amiable CR Cadre de Réinstallation DGI Direction Générale des Impôts DINEPA Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement ÉIES Étude d’Impact Environnemental et Social GdH Gouvernement d’Haïti IHSI Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique UICN Union Internationale pour la Conversation de la Nature MdE Ministère de l’Environnement MDOD Maître d’Ouvrage Délégué MDUR Projet de Développement Municipal et de Résilience Urbaine MEF Ministère de l’Économie et des Finances MGP Mécanisme de Gestion de Plaintes MOP Manuel d’Opérations Ministère Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications MTPTC NESNormNN Normes Environnementales et Sociales PAP Personne Affectée par le Projet PR Plan de Réinstallation PAST Projet de Préservation du Patrimoine et Appui au Secteur Touristique PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale PGRAC Projet de Gestion des Risques et de Résilience aux Aléas Climatiques PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale PRRU Plan de Réduction des Risques naturels en zones Urbaines TDR Termes de Référence UCE Unité Centrale d’Exécution USAID United States Agency for International Development ZCB Zone Clés de la Biodiversité 2 Résumé exécutif L’objectif de développement du projet proposé est d’améliorer certaines infrastructures urbaines et espaces publics pour soutenir une ville-région plus vivable et résiliente à Cap-Haïtien. Cet objectif passe par : l’amélioration des espaces verts, des parcs de jeux, des places publiques, la circulation douce (trottoirs, pistes cyclables) et des infrastructures de drainage et ainsi que l’installation des lampadaires. Le projet pourrait soutenir aussi la réhabilitation des façades ou bâtiments publics et la réhabilitation/l’expansion des infrastructures de base (eau et assainissement). La mise en œuvre du projet sera assurée par le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) via son Unité Centrale d’Exécution (UCE) sur une période de cinq (5) ans. Le CHUD est structuré autour des quatre (4) composantes suivantes : � Composante 1 – Investissements dans les infrastructures urbaines ; � Composante 2 – Renforcement de la capacité institutionnelle ; � Composante 3 – Intervention d’urgence contingente ; � Composante 4 – Gestion du projet et soutien à sa mise en œuvre. Les travaux de construction prévus dans le cadre de ce nouveau projet de développement urbain sont susceptibles de produire des effets environnementaux et risques sociaux. Il a été donc requis de préparer le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) pour identifier les impacts potentiels des activités du projet afin de les anticiper ou les atténuer. Les objectifs visés par le Cadre de Gestion Environnementale et Sociale consistent à (i) examiner les risques et effets lorsqu’un projet se compose d’une série de sous-projet, et que ces risques et effets ne peuvent être déterminés tant que les détails de chaque sous-projet n’ont pas été identifiés ; (ii) définir les principes, les règles, les directives et les procédures permettant d’évaluer les risques et effets environnementaux et sociaux ; (iii) proposer des mesures et des plans visant à réduire, atténuer et/ou compenser les risques et les impacts négatifs, des dispositions permettant d’estimer et de budgétiser le coût de ces mesures, et des informations sur l’agence ou les agences chargées de la gestion des risques et des impacts du projet, y compris leurs capacités correspondantes ; et enfin (iv) fournir des informations pertinentes sur la zone dans laquelle les sous-projets devraient être réalisés, ainsi que les vulnérabilités éventuelles de cette zone du point de vue environnemental et social; et sur les effets qui pourraient se produire ainsi que l’application des mesures d’atténuation à laquelle l’on pourrait s’attendre. La surveillance et le suivi environnementaux et sociaux du projet seront assurés par les spécialistes en sauvegarde environnementale et sociale de l’UCE. Ils sont tous expérimentés et déjà familiarisés avec les projets financés par la Banque mondiale en Haïti et les politiques de sauvegardes de la Banque mondiale. Ils s’approprient déjà au concept du projet. Leur mission consiste à faire respecter les exigences des Normes Environnementales et Sociales (NES) du Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale et celles du droit environnemental haïtien applicables à ce projet ; sensibiliser l’équipe du projet relatives aux activités du projet, les autorités locales, les communautés bénéficiaires, le Maître d’Ouvrage Délégué (MDOD) et les firmes de construction sur la nécessité de prendre en compte toutes les questions environnementales et sociales relatives aux activités du projet ; effectuer la supervision périodique de la mise en œuvre 3 du CGES du projet ;et enfin assurer la coordination du suivi des indicateurs de la performance environnementale et sociale du projet. Le projet sera mis en œuvre en conformité avec la législation haïtienne en matière environnementale et sociale, ainsi que les politiques de la Banque mondiale. La Constitution de Mars 1987, en son Article 253, stipule que l'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont formellement interdites. Le décret sur la Gestion de l’environnement du 12 octobre 2005 définit la politique nationale en matière de gestion de l'environnement et de régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable. Quant au Cadre Environnemental et Social de la Banque mondiale, il repose sur le même grand principe que la législation haïtienne en matière environnementale et sociale : la prévention et en tant que possible la bonification des interventions pour encourager la croissance économique. Les questions écologiques, sociales et culturelles sont de première importance. Parmi les dix (10) Normes Environnementales et Sociales (NES) de la Banque mondiale, huit (8) sont applicables au projet CHUD. Il s’agit donc de la N°1 « Évaluation et gestion des risques et effets environnementaux et sociaux », la N°2 : « Emploi et condition de travail » ; la N°3 : « Utilisation rationnelle des ressources et prévention et gestion de la pollution » ; la N°4 : « Santé et sécurité des populations » ; la N°5 : « Acquisition de terres, restrictions à l’utilisation de terres et réinstallation involontaire » ; la N°6 Préservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles biologiques » ; la N°8 : « Patrimoine culturel» ; et la N°10 : « Mobilisation des parties prenantes et information». Les travaux de construction dans le cadre du CHUD vont générer à la fois des impacts positifs et négatifs. Certains impacts négatifs seront atténués tandis que d’autres seront minimisés. Quant aux impacts positifs, ils seront capitalisés. Les impacts positifs attendus du projet sont notamment : (i) une infrastructure urbaine et des espaces publics plus inclusifs et résilients ; en mettant l'accent sur le bien-être de la communauté et de limiter des établissements humains dans les zones urbaines les plus exposées aux catastrophes naturelles, et (ii) le renforcement des capacités institutionnelles pour soutenir une croissance urbaine plus vivable et résiliente dans la région urbaine de Cap- Haïtien. Les risques environnementaux ou sociaux et les impacts négatifs potentiels des activités d’intervention du projet sont les suivants : (A) Renouvellement du secteur riverain de Cap-Haïtien : les risques et impacts liés aux activités le long du front de mer comprennent : déchets organiques et inorganiques existant actuellement sur le site de la promenade, gestion des déchets éventuels résultant des activités du projet et des eaux de ruissellement en haute mer, et évaluation et gestion adéquates des points d’égout et de drainage probables le long de la promenade ; risque d'inondation et / ou d'érosion sur la parcelle de terrain à moderniser ; implications environnementales et sociales de l'acquisition de terres ou de la restriction de l'utilisation de terres actuellement occupées de manière informelle pour des activités économiques (recyclage à petite échelle, travaux mécaniques, élevage libre, etc.) et perte de revenus pour les entreprises locales situées de l'autre côté de la rue par rapport à la rue site proposé pendant la phase de construction ; les impacts sur la santé 4 et la sécurité des communautés liés aux travaux de construction/réhabilitation dans un environnement urbain dense caractérisé par une réglementation de la circulation et une sécurité routière médiocre. (B) Amélioration de la route « SOS » (voie de contournement) : les risques et les impacts potentiels incluent : (i) les inondations saisonnières le long des sections de la route qui traversent une plaine inondable naturelle ; (ii) des impacts mineurs potentiels d'acquisition de terres et de réinstallation le long de la route afin de permettre un réalignement ou un lissage de la route le long de l'emprise existante ; iii) les risques pour la santé et la sécurité du public liés à l’augmentation de la circulation et à la vitesse des véhicules ; (iv) les risques sociaux éventuels liés aux activités de construction à proximité des écoles et de l'orphelinat SOS. Des mesures ciblées visant à réduire les risques potentiels seront définies dans les plans de gestion des risques à élaborer, sur la base des meilleures données disponibles, notamment des études de préfaisabilité, portant sur les débits hydrologiques, la conception des routes, etc. exercices de dépistage du climat. Dans le même temps, des efforts ciblés peuvent être nécessaires dans le cadre de la composante de renforcement des capacités du projet afin de renforcer la capacité de la municipalité à adopter et à appliquer des réglementations de zonage afin de garantir que les investissements municipaux sont conçus de manière à limiter les opportunités de développement urbain non planifiées qui pourraient potentiellement se présenter à la suite de la réfection de la route. (C) Investissements ciblés dans l'espace pour la transformation des quartiers : les sous-projets peuvent inclure la réhabilitation des rues, le drainage, etc., y compris les voies d'évacuation en cas d'événement naturel défavorable ; l'éclairage des rues ; et la réhabilitation d'espaces publics, tels que des places, des zones de loisirs ou des parcs. Les risques et les impacts potentiels de ces investissements incluent une réinstallation à petite échelle, une restriction temporaire de l'accès aux routes, magasins ou résidences pendant la phase de mise en œuvre des sous-projets et d'autres impacts sur la santé et la sécurité. Des études techniques et des instruments du Cadre Environnemental et Social aideront à identifier et à combler toute lacune en matière d’information pouvant exister pour définir les mesures de gestion des risques environnementaux et sociaux nécessaires. 5 1. INTRODUCTION 1.1 Contexte du projet et de l’étude La ville du Cap-Haïtien a le potentiel de devenir un pôle de croissance économique de la région Nord et du pays. Cependant la ville fait face à de nombreux défis qui l’empêchent d’atteindre son potentiel. Parmi eux, la ville croît rapidement, de façon désorganisée, et est fortement exposée aux aléas naturels. En outre, ses habitants ont un accès limité et en déclin aux services de base, ce qui affecte également le développement des activités commerciales et industrielles. La plupart des activités économiques et des institutions éducatives se trouvent concentrées au centre-ville, ce qui génère une forte pression sur les infrastructures routières existantes, qui sont insuffisantes et de faible qualité. Enfin, son patrimoine culturel et historique est menacé par le manque de préservation et la ville manque d’un caractère urbain bien défini. Conscient de son artificialisation et ses défis urbains, le gouvernement haïtien (GdH) prend l’initiative d’exécuter le Projet de Développement Urbain du Cap-Haitien (CHUD) avec appui de la Banque mondiale. Le CHUD a pour objectif d’améliorer certaines infrastructures urbaines et espaces publics pour soutenir une croissance urbaine plus vivable et résiliente dans l’agglomération de Cap-Haïtien. La mise en œuvre du projet sera assurée par le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC)via son Unité Centrale d’Exécution (UCE) sur une période de cinq (5) ans. Il est structuré autour des quatre (4) composantes suivantes : i. Investissement dans les infrastructures urbaines ; ii. Renforcement de la capacité institutionnelle ; iii. Intervention d’urgence contingente ; et iv. Gestion du projet et soutien à sa mise en œuvre. Le gouvernement haïtien interviendra à travers le projet dans la commune du Cap-Haïtien. Les habitants et les usagers de chaque zone ciblée par le CHUD seront les potentiels bénéficiaires du projet. Le projet est en phase de préparation. Et, à ce stade le nombre, l’emplacement, le dimensionnement et les impacts des sous-projets ne sont pas connus avec précision. Voilà pourquoi il a été donc requis de préparer le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) pour prendre en compte de façon globale les aspects environnementaux et sociaux des activités du projet. Il sert de guide à l’élaboration des Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES). Le CGES permet de préparer les sous-projets ; leur révision, approbation, mise en œuvre et supervision. Le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale du CHUD est préparé conformément aux cadres politiques, juridiques et institutionnels de gestion environnementale et sociale de la République d’Haïti et suivant le Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale approuvé en août 2016. Le CHUD est le premier projet en Haïti à appliquer le nouveau Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale. 1.2 Objectifs du Cadre de Gestion Environnementale et Sociale Les objectifs visés par le Cadre de Gestion Environnementale et Sociale consistent à (i) examiner les risques et effets lorsqu’un projet se compose d’une série de sous-projets, et que ces risques et effets ne peuvent être déterminés tant que les détails de chaque sous-projet n’ont pas été identifiés ; (ii) définir les principes, les règles, les directives et les procédures permettant d’évaluer les risques et effets environnementaux et sociaux ; (iii) proposer des mesures et des plans visant à réduire, atténuer et/ou compenser les risques et les impacts négatifs, des dispositions permettant d’estimer et de budgétiser le coût de ces mesures, et des informations sur l’agence ou les agences chargées de la gestion des risques et des impacts du projet, y compris leurs capacités correspondantes ; et enfin (iv) fournir des informations pertinentes sur la zone dans laquelle les sous-projets devraient être réalisés, ainsi que les vulnérabilités éventuelles de cette zone du point de vue environnemental et social; et sur les effets qui pourraient se produire et les mesures d’atténuation que l’on pourrait s’attendre à voir appliquer. Le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) est un manuel d’instruction, un ensemble de procédures pour prendre en compte toutes les questions environnementales et sociales pendant les activités de mise en œuvre du projet, surtout pour la composante 1.2 (« Investissements spatialement ciblés pour la transformation des quartiers »). Il est conçu comme étant un mécanisme pour déterminer et évaluer des impacts environnementaux potentiels et sociaux des activités à financer par le projet. Il s’applique lorsque le nombre, l’emplacement, le dimensionnement et les impacts des sous-projets ne sont pas connus avec précision mais uniquement pour les petits investissements au niveau des quartiers (pour les grands investissements, l’équipe du projet doit préparer une EIES). Il sert de guide à l’élaboration des Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) et check-list de Simples Mesures de Mitigation (SMM). Le CGES permet de préparer les sous-projets ; leur révision, approbation, mise en œuvre et supervision. Il prend en compte le criblage et les mesures appropriées pour répondre à toutes les questions environnementales et sociales du projet. 1.3 Méthodologie Le présent Cadre de Gestion Environnemental et Social est préparé par le Gouvernement d’Haïti (GdH) via son Unité Centrale d’Exécution (UCE) du MTPTC, en conformité avec les lois du pays ainsi que les Normes Environnementales et Sociales (NES) de la Banque mondiale. L’étude privilégiera une approche systémique pour faciliter une compréhension commune des enjeux environnementaux et sociaux associés aux activités du projet CHUD. La littérature disponible sur la situation socio-environnementale de la ville du Cap-Haïtien sera étudiée pour comprendre les caractéristiques biophysiques et socio-économiques et des zones ciblées par le projet. La documentation concernant la description du projet, c’est-à-dire ses composantes, ses activités et son calendrier d’exécution sera analysée. Des rencontres d’échanges et de discussion auront lieu avec la Banque mondiale, le gouvernement haïtien à travers l’UCE, la mairie du Cap-Haïtien, la direction départementale du MTPTC du Nord, les bureaux des CASEC concernés et les partenaires pour comprendre le contexte social et environnemental dans lequel le projet va exécuter. Parallèlement, des consultations individuelles et publiques seront réalisées auprès des personnes- ressources locales et la communauté locale bénéficiaire du projet pour valoriser leurs savoirs locaux et recueillir leurs attentes et préoccupations par rapport aux activités du projet afin de faciliter l’acceptabilité sociale du projet dans ses zones d’influence. Les réunions de consultation publique seront réalisées d’ici à la fin de l’année 2019. Actuellement, les enjeux politiques sont 8 forts en Haïti, il est donc difficile de préciser une date pour les réunions de consultation publique auprès des communautés locales. 9 2. DESCRIPTION DU PROJET Le projet a pour objectif d’améliorer certaines infrastructures urbaines et espaces publics et de renforcer la capacité institutionnelle pour soutenir une croissance urbaine plus vivable et résiliente dans l’agglomération de Cap-Haïtien. 2.1 Les composantes du projet Le coût du projet structuré autour de quatre composantes est estimé à cinquante-quatre (54) millions USD. Le projet sera réalisé sur une période de cinq (5). Tableau 1 : Les quatre (4) composantes du projet N° Composantes 1 Investissements dans les infrastructures urbaines 2 Renforcement de la capacité institutionnelle 3 Intervention d’urgence contingente (CERC) 4 Gestion du projet et soutien à sa mise en œuvre Composante 1 : Investissements dans les infrastructures urbaines (44.0 millions USD) Cette composante soutiendra l’amélioration des infrastructures urbaines et des espaces publics, en utilisant une approche intégrée. Les investissements peuvent être regroupés dans les domaines suivants : (i) investissements importants dans les infrastructures urbaines ; et (ii) les investissements d'amélioration des quartiers. Dans les deux cas, les investissements soutiendront : la modernisation des espaces verts et ouverts, tels que les parcs, les terrains de jeux, les places et les quais ; et / ou la réhabilitation des routes et des infrastructures associées, tels que le drainage, les trottoirs, les allées piétonnières, l'éclairage public et les pistes cyclables. Au cas par cas, les sous-projets pourraient soutenir la réhabilitation de façades ou d’édifices publics ainsi que la réhabilitation ou le développement d’infrastructures de base. Cette composante financera la préparation des études de faisabilité requises, des conceptions détaillées et la supervision de la construction. Composante 2 : Renforcement de la capacité institutionnelle (4.3 millions USD) Cette composante appuiera la mise en œuvre des activités de la composante 1 en renforçant la capacité de la municipalité à maintenir les investissements en infrastructures urbaines et en aidant la municipalité à mettre en œuvre de petites initiatives de gestion urbaine. Cette composante viendra compléter l'assistance technique fournie par le projet MDUR aux municipalités de la cité- région de Cap-Haïtien - qui se concentre sur la planification urbaine et la gestion financière - et l'appui fourni par le projet PAST au bureau de gestion de la destination du Nord. Les initiatives de gestion urbaine seront conçues de manière à ce que leur mise en œuvre soit largement gérée par la municipalité - avec un engagement fort de la communauté, des résultats visibles à court terme, la mise en place de ressources financières minimes et la prise en compte des contraintes de capacité institutionnelle existantes à mettre en œuvre et à maintenir au fil du temps. Les initiatives de gestion urbaine suivantes ont été identifiées pour le soutien au projet : (i) le développement d'une plate-forme de rue, (ii) la mise en œuvre de projets pilotes d'urbanisme, et (iii) la réutilisation adaptative d'un bâtiment historique appartenant à la municipalité. Cette composante appuiera également le gouvernement d'Haïti dans la planification des infrastructures en finançant le développement d'études techniques. Composante 3 : Intervention d'Urgence Contingente (allocation initiale : 0 million USD). Le projet comprendra une composante relative aux interventions d’urgence contingente (CERC) afin de répondre rapidement aux demandes du Gouvernement en cas de catastrophe. Cette composante financera la mise en place de travaux d’urgence, de réhabilitation, ainsi que les évaluations qui y sont associées. Au sein du Manuel d’Opérations du projet, un chapitre dédié détaillera les directives et les instructions sur la façon de débloquer et d’utiliser les fonds de cette composante. Dans une situation d’urgence, des fonds en provenance d’autres composantes pourront être transférés vers cette composante, dotée d’un budget de zéro (0) million de dollars US. Composante 4 : Gestion du projet et appui à la mise en œuvre Cette composante financera les coûts liés à la gestion de projet et à sa mise en œuvre. Elle comprendra un soutien pour : (a) recruter l’équipe de spécialistes pour la mise en œuvre du projet ; (b) collecter les données socio-économiques pour le suivi et l’évaluation ; (c) mener des rapports et des audits financiers liés au projet ; (d) fournir une aide à la supervision des sauvegardes environnementales et sociales ; (e) soutenir l’élaboration d’activités de création de capacités dans des domaines tels que la passation de marché, les politiques de sauvegarde, le suivi et l’évaluation, la gestion technique et financière ; et (f) prendre en charge tout coût opérationnel additionnel à l’Unité de mise en œuvre. 8 3. SITUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DE ZONE DU PROJET 3.1 Profil biophysique de la zone du projet La commune du Cap-Haïtien est située géographiquement à 19° 45′ 43″ de latitude Nord et 72° 13′ 34″ longitude Ouest. Elle est enclavée par la mer et la montagne du Morne Jean, culminant à 718 m d’altitude à environ 2,7 km du littoral. Les limites géographiques de la commune sont : au Nord, l’Océan Atlantique ; au Sud, les communes de Quartier Morin, de Milot et de la Plaine du Nord ; à l’Est, la commune de Quartier-Morin à l’Ouest. Elle s’étend sur une superficie de 53.5 km2 avec une densité démographique moyenne 5129 hab/km2. La commune du Cap-Haïtien contient les trois (3) sections communales suivantes : Bande-du-Nord, Haut du Cap et Petite Anse. Elle possède un quartier, Petite Anse, qui relève de la section communale du même nom. La commune du Cap-Haïtien a au moins huit (8) localités et vingt-huit (28) habitations. La température annuelle moyenne de la commune du Cap-Haïtien est de 25.3 °C et sa précipitation moyenne est de 1595 mm. Juillet est le mois le plus sec avec seulement 46 mm alors que le mois de novembre est le mois le plus pluvieux avec une pluviométrie moyenne de 253 mm. Les ravines du Cap-Haïtien sont exposées au risque d’inondation. Elles servent d’exutoires naturels aux eaux de ruissellement et se débordent lors des épisodes pluvieux. Les zones basses de la ville sont aussi inondables, notamment le long de la rivière Haut-du-Cap où certains quartiers sont construits directement sur la rive avec des remblais de déchets. L’érosion des sols qui en résulte occasionne la sédimentation dans les zones basses. Les sédiments et les déchets municipaux tendent à obstruer les canaux de drainage ; plus de 85 % des déchets solides de Cap-Haïtien se retrouvent dans les cours d’eau et s’accumulent le long des berges et dans les ravines. Les déchets constituent une menace pour la santé de la population, la salubrité et l’environnement de la région métropolitaine et ils augmentent la vulnérabilité des populations au risque d’inondation. Les écosystèmes encore présents dans la zone sont fragiles et menacés par l’urbanisation anarchique : les mangroves sont défrichées pour permettre l’accès à la terre et pour la production de charbon de bois. La pêche côtière est excessive et pratiquée à un niveau non renouvelable. La population occupe les ravines, berges et zones basses et construit des logements précaires. Ces constructions se font dans les écosystèmes fragiles, et empêchent le libre écoulement de l’eau, en particulier de la Rivière Mapou/Bassin Rhodo. Cette situation augmente le risque d’inondation. Environ 32,000 habitants de Cap-Haïtien résident dans des zones précaires, et sont très vulnérables aux inondations et à l’élévation du niveau de la mer. La Plaine du Nord est traversée par des rivières qui vont des montagnes (Le Massif du Nord) à la Côte Atlantique. La Rivière du Haut du Cap, la Rivière du Commerce et celle de la Grande Rivière du Nord ont leur embouchure dans la baie du Cap-Haïtien. Le bassin versant du Cap-Haïtien a une superficie de 16 km2 avec deux sous-bassins versants principaux : le bassin versant de la ravine Belle-Hôtesse (Bande du nord) d’une superficie de 5.63 km2 et le bassin versant du Sud de 4.14 km2 (qui inclut les ravines Quiteo et Zétrier). La baie du Cap-Haïtien s'étend de la pointe du Picole tau Nord-Ouest, jusqu'à l'embouchure de la Grande Rivière du Nord à l´Est. Dans la partie sud de la baie, la bande côtière entre Haut du Cap et la Grande Rivière du Nord au relief très plat ; elle est formée par une côte marécageuse et boueuse largement couverte de mangroves. Le site portuaire du Cap-Haïtien est protégé par des bancs de sable et des récifs coralliens qui forment une véritable barrière naturelle le long de la partie nord et est de la baie ; ces récifs forment une ligne continue au Nord-Ouest près de Picolet jusqu'à l'embouchure de la Grande Rivière du Nord au Nord-est (USAID, 2016). L’Arrêté du 15 mars 1947 déclare Morne Lory « forêt nationale réservée », situé au Nord du Centre-ville du Cap-Haïtien. Il constitue le poumon vert de la ville, mais son artificialisation par une urbanisation non-contrôlée entraine une forte dégradation de la biodiversité locale. La section communale de Petite Anse de la ville du Cap-Haïtien présente deux zones de mangrove relativement dégradées par la pression humaine. Le Parc National des Trois Baies a été créé par l’Arrêté Présidentiel le 13 février 2014. Il est situé à proximité de la ville du Cap-Haïtien. Il peut servir de corridor écologique pour renforcer la biodiversité sein de la commune. Il existe une Zone Clef de la Biodiversité (ZCB)1 à l’Ouest du Cap-Haïtien. Dans cette zone se trouvent des espèces en danger critique d’extinction (CR) et espèces en danger (EN) sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conversation de la Nature (UICN) ainsi que des espèces vulnérable (VU). Le tableau ci-dessous présente l’ensemble des espèces menacées. 1 Les Zones Clés pour la Biodiversité sont des sites qui contribuent de manière significative à la persistance globale de la biodiversité 8 Tableau 2 : Identification des espèces menacées Source : (BID et OREPA NORD, 2018) 3.2 Zones d’intervention du projet CHUD Le pays se divise en dix (10) départements et cent quarante (140) communes. Le projet couvrira seulement la commune du Cap-Haïtien qui se trouve dans le département du Nord d’Haïti. Le tableau ci-après présente chaque zone avec le nombre d’habitants qu’elle contienne ainsi que la superficie et la densité de chacune. Tableau 3 : Population du Cap-Haïtien (estimations IHSI, 2015) POPULATION DU CAP-HA�TIEN Périmètre Population Hommes Femmes % Femmes Superficies Densité totale (hab.) & Garçons & Filles & Filles (km2) (hab./km2) Commune 274,404 127,501 146,903 54.6% 53.50 5,129 Ville 170,994 79,702 91,282 53.4% 12.71 13,454 Quartier 98,042 47,020 51,022 52% 11.50 8,525 9 POPULATION DU CAP-HA�TIEN Périmètre Population Hommes Femmes % Femmes Superficies Densité totale (hab.) & Garçons & Filles & Filles (km2) (hab./km2) Section rurale 5,368 779 4,589 85.5% 29.29 183 3.3 Profil social de la ville du Cap-Haïtien La population de la commune du Cap-Haïtien est estimée à 274,404 habitants dont les femmes représentent 54.6% (IHSI, 2015). L’accès au service de base est très limité et déficient (eau potable, électricité etc.). Les infrastructures routières sont insuffisantes et la plupart des infrastructures existantes sont endommagées et en mauvais état par manque d’entretien. Des espaces verts à des fins récréatives et d’éducation à la biodiversité en ville ainsi que des espaces de loisirs aux niveaux des quartiers sont presque inexistants. La gestion rationnelle des déchets solides et liquides reste un défi majeur à relever par la ville pour des raisons économiques, techniques et sociétales. L’incapacité de la ville à traiter et gérer ses propres déchets constitue un grave problème à la santé publique. Avec la dégradation continue de l’économie nationale ayant de répercussions négatives sur le cadre de vie de chaque commune, la vie des ménages devient plus difficile du point de vue financier. Selon la dernière enquête auprès des ménages de 2012, plus de 6 millions d’Haïtiens vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 2.41 $ par jour, et plus de 2.5 millions sous le seuil de la pauvreté extrême avec 1.23 $ par jour (Banque mondiale). La commune Cap-Haïtien vit essentiellement des activités du secteur tertiaire, mais la plus grande partie de la population travaille dans le secteur informel. Actuellement, la branche d’activité dominante est le commerce (PFC Cap-Haïtien, 2014). 13.6% des hommes ont un contrat formel de travail contre 8.5% des femmes au sein des ménages au Cap-Haïtien (OREPA NORD, 2017). La commune dispose de plusieurs stations d’essence, des salons de coiffure, environ 42 hôtels et plus d’une trentaine de restaurants. Il existe plus d’une vingtaine de boulangeries et des entreprises artisanales. La commune compte également six banques commerciales, plusieurs institutions financières et près d’une dizaine de bureaux de change (PFC Cap-Haïtien, 2014). Les équipements de production d’énergie sont vétustes au sein de la zone d’influence du projet. La ville du Cap-Haïtien dispose d’une nouvelle centrale thermique mais le reste du parc électrique est désuet et ne peut pas répondre convenablement à la croissance démographique importante (MPCE, 2013). La forte pression démographique de la ville, associée à un parc de production inadapté et à des équipements de distribution en mauvais état a pour résultat une alimentation en électricité intermittente ou inexistante pour plusieurs quartiers de la zone d’influence du projet. Il existe ainsi un grand nombre de branchements illicites, comportant souvent des risques (incendies, électrocutions, etc.). Tout comme la couverture du réseau électrique, seul le centre-ville de Cap-Haïtien apparaît comme étant relativement bien desservi en eau potable. On y dénombre 46 bornes fontaines, 32 bouches d’incendie et uniquement 3,800 branchements domiciliaires. Ces points d’eau sont alimentés grâce à 3 réseaux gravitaires, 2 réseaux pompés, un réseau de stations de pompage ainsi que d’un réservoir principal. Néanmoins, de nombreux éléments du réseau ne fonctionnent plus (OXFAM 2009 in MPCE, 2013). 10 Le centre-ville du Cap-Haïtien est situé dans la section communale Haut-du-Cap. C’est-à-dire la majorité des activités du secteur tertiaire se réalise dans cette zone, et ainsi que le nombre de ménages le plus important y habite, soit 28 936. Ce qui explique son degré de concentration urbaine par rapport au milieu urbain de la section communale Bande du Nord et Haut du Cap. Aux heures de pointe, avec l’étroitesse des rues, plusieurs centaines de personnes sont coincées dans des interminables embouteillages. 11 4. CADRE JURIDIQUE, RÉGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL Cette section est destinée à montrer la législation haïtienne en matière environnementale et sociale. Ce qui permettra aux acteurs et intéressés par le projet de voir qu’il y a de la similitude entre la législation environnementale d’Haïti et les Normes Environnementales et Sociales (NES) de la Banque mondiale décrites ci-dessous. Sa mise en application lors de l’exécution des travaux permettra aux prestataires de travailler en conformité avec la législation nationale. Ministères impliqués dans les questions environnementales et sociales Les ministères les plus engagés dans les questions environnementales et sociales demeurent le Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, le Ministère de l'Environnement, le Ministère de la Culture, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, le Ministère de la Santé Publique et de la Population, le Ministère de l’ Économie et des Finances, Le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le Comité Interministériel d’Aménagement du Territoire, le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales. Législation nationale en matière de gestion environnementale La Constitution de Mars 1987, en son Article 253, stipule que l'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont formellement interdites. Normes et règlement des sols et des écosystèmes terrestres Le Décret du 26 janvier 2006 a également fixé des normes dans divers domaines. a) Tout site (mine, carrière, dépôt ou décharge) ayant fait l’objet d’une exploitation par extraction, déversement ou enfouissement doit être remis en état. Cette remise en état est à la charge de l’exploitant et se fait selon les conditions fixées par les autorités compétentes. b) Normes spéciales pour la protection des sols forestiers et des forêts naturelles Les zones de forêts naturelles, qu’elles soient publiques ou privées, constituent un patrimoine national, qui doit être géré en tenant compte de leur fonction particulière d’habitat pour des espèces végétales et animales endémiques ou migratrices en sus des autres fonctions écologiques ou économiques assumées par les forêts en général. c) Normes sur les ressources minérales et fossiles L’exploration et l’exploitation des ressources minérales sont soumises à l’obtention d’une concession. Cette concession est conditionnée à la non-objection du Ministère de l’Environnement dans le cadre du processus d’évaluation environnementale. d) Normes sur l’air Toute pollution de l’air au-delà des normes fixées par les lois et règlements est interdite. Les normes relatives à la qualité de l’air sont définies par le Ministère de l’Environnement. En l’absence de nouveaux codes et de décrets et arrêtés d’application, dans le domaine de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles, c’est encore le Code Rural François Duvalier qui jusqu’à présent réglemente la plupart des composantes sectorielles du pays (eau, forêt, sols et.). Cependant différents projets de Code sont en cours d’élaboration : • Projet de Code Forestier (1985) • Projet de Code d’hygiène du milieu (1986 et 1993) Les textes de loi et autres actes règlementaires sur la gestion des déchets solides Plusieurs actes régissent ce secteur. Les plus importants sont listés ci-dessous : • Arrêté du 12 avril 1919 sur les règlements sanitaires • Loi établissant des règles spéciales relatives à l’habitation et à l’aménagement des villes et des campagnes, en vue de développer l’urbanisme • Loi N XV du Code rural François Duvalier sur l’hygiène rural • Décret du 3 mars 1981 créant une loi-cadre régissant la gestion et l’élimination des déchets et prévoyant en même temps les sanctions appropriées • Décret du 3 mars 1981 créant un organisme public dénommé : « Service Métropolitain de Collecte de Résidus Solides « (SMCRS) • Arrêté présidentiel du 21 avril 1983 déclarant une portion de terrain située à l’habitation Truitier, section rurale des Varreux en la commune de Delmas zone de traitement et de mise en décharge des déchets collectés dans la zone métropolitaine et des environs immédiats • Arrêté du 21 avril 1983 délimitant la zone d’intervention du Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS) Exploitation de Carrières Selon le décret du 2 mars 1984, les carrières font partie du domaine public de l'État et leurs exploitations sont considérées comme un acte commercial. La mise en exploitation d'une carrière est subordonnée à une autorisation délivrée par le Bureau des Mines et de l'Énergie (BME). À cet effet, il suffit de remplir les Formes BME 96-001 et BME 96-002. Le décret du 3 mars 1976, assure à l'État haïtien la perception d'une valeur de 25 centimes de gourdes par m 3 de carrières et de sables de rivière, pour compte spécial de l'Institut National des Ressources Minérales. Un avant- projet de loi prévoit : • Une redevance superficiaire annuelle à payer par hectare ou fraction d'hectare sollicité pour un Permis d'exploitation. • Une taxe sur le prix du m3 au point d'exploitation des matériaux. Une taxe sur la valeur marchande de la cargaison à payer par les transporteurs de matériaux de carrières. Ces redevances fiscales seront prises en considération conformément aux règles définies lors de la délivrance du Permis d'exploitation. Le Décret portant sur la gestion de l’environnement et de Régulation de la Conduite des Citoyens et Citoyennes pour le Développement Durable (du 12 octobre 2005) est l’instrument légal de gestion de l’environnement qui définit la politique nationale de gestion environnementale en Haïti. Évaluation environnementale Le décret sur la Gestion de l’environnement du 12 octobre 20052 définit la politique nationale en matière de gestion de l'environnement et de régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable. Il vise notamment à : (i) prévenir et anticiper les actions 2 Le décret sur la gestion de l’environnement du 12 octobre n’a jamais été ratifié par le parlement haïtien. Il est l’unique décret du pays en matière d’évaluation environnementale et est cité dans les documents de projets nécessitant une évaluation environnementale. 13 susceptibles d’avoir des effets immédiats ou futurs sur la qualité de l’environnement et assurer l’harmonie entre l’environnement et le développement; (ii) organiser une surveillance étroite et permanente de la qualité de l’environnement et le contrôle de toute pollution, dégradation, ou nuisance, ainsi que la mitigation de leurs effets négatifs sur l’environnement et la santé humaine; (iii) promouvoir une politique de protection et d’expansion de la couverture forestière et agro- forestière notamment sur les terrains en pente et déclives ; (iv) renforcer le système national des aires protégées et la conservation de la diversité biologique ; (v) développer une politique d’aménagement, de restauration des milieux endommagés et d’amélioration du cadre de vie ; (vi) encourager l'utilisation écologiquement rationnelle des ressources naturelles disponibles ainsi que l'utilisation de technologies plus propres ; (vii) promouvoir l’éducation relative à l’environnement et le développement d’une culture nationale de protection et de réhabilitation de l’environnement. Article 56 Les politiques, plans, programmes, projets ou activités susceptibles d'avoir un impact sur l’environnement doivent obligatoirement faire l'objet d'une évaluation environnementale à charge de l’institution concernée. Le processus d’évaluation environnementale couvre l’étude d’impact environ- nemental (EIE), la déclaration d’impact environnemental, le permis environnemental et les audits environnementaux. Article 57 La liste des projets et activités devant faire l'objet d'évaluation environnementale ainsi que les normes et procédures relatives à la mise en route des Études d'Impact Environnemental (EIE) sont établies par voie réglementaire à la charge du Ministère de l'Environnement. Article 58 La déclaration d’impact environnemental est soumise, par la personne intéressée, à la non-objection du Ministère de l’Environnement selon les procédures établies par ce dernier. De telles procédures tiendront compte en particulier de la nécessité d’institutionnaliser les audiences publiques en vue d’assurer la plus large participation de la population. Article 59 La non-objection environnementale est délivrée par le Ministère de l’Environnement pour les projets et activités qui requièrent une évaluation d’impact environnemental. Article 61 Le Ministère de l’Environnement réalisera, en temps opportun, des audits environnementaux afin de s’assurer que les fins pour lesquelles les non-objection environnementales ont été accordées et respectées. Il publiera périodiquement la liste des non-objection accordées et refusées et celle des personnes privées et morales qui ont été sanctionnées par voie administrative ou judiciaire. Ces Le décret stipule à travers ses articles 56, 57, 58 et 59, que tous les projets susceptibles d’avoir des impacts négatifs sur l’environnement fassent l’objet d’une Étude d’Impact Environnemental. Création du Bureau National des Évaluations Environnementales (BNEE) Avant le lancement et fonctionnement effectif du BNEE en octobre 2015, le traitement des documents d’Études d’Impact Environnemental et Social (ÉIES) des projets et autres dossiers 14 d’évaluations environnementales était réalisé de manière irrégulière et non systématique par plusieurs Directions et Services Techniques du MDE. Ces processus suivaient des normes et procédures d’analyse souvent non adaptées aux réalités nationales. Avec le BNÉE, MDE dote le pays d’un organe en charge exclusive de ces dossiers devant conduire à l’obtention ou non - objection environnementale, conformément au décret-cadre du 12 octobre 2005 sur la gestion de l’environnement en Haïti. La législation foncière nationale Le Décret du 22 septembre 1964 (Moniteur du jeudi 24 septembre 1964) divise en ses Articles 1 et 2, le Domaine National en Domaine Public et Domaine Privé de l’État. Le Domaine Public est inaliénable et imprescriptible. Il consiste dans toutes les choses qui, sans n’appartenir à personne, sont, par une jouissance en commun, affectées au Service de la Société en général. La manière de jouir du Domaine Privé est soumise à des lois spéciales et aux règlements particuliers de police. Les changements de destination susceptibles de transformer des parties du Domaine Public doivent être autorisés par une loi. L'expropriation pour cause d'utilité publique peut avoir lieu moyennant le paiement ou la consignation ordonnée par justice aux ordres de qui de droit, d'une juste et préalable indemnité fixée à dire d'expert. Le Code du Travail Le Code du Travail de Mars 1984, objet d’une révision en 2003, a rendu la législation de la République conforme aux normes établies par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). La conformité aux directives de l'OIT était une condition préalable à la certification en vertu de l'Initiative du Bassin des Caraïbes (CBI), édicté par le Congrès des États-Unis en 1983. Ce document recouvre une grande part du dispositif de gestion sociale du présent CGES : • Contrat Verbal. Il est reconnu par le code du Travail : Loi No 1, « du contrat individuel de Travail, Ch. 1, formes et conditions du contrat individuel de Travail, article 16. • Les Documents nécessaires pour exercer un emploi sont (i) le livret de travail (chapitre III du Code du Travail, qui précise que les travailleurs internationaux, les personnes exerçant exclusivement des fonctions de direction ou d’administration dans une entreprise en sont dispensées, au même titre que le personnel de maison) et (ii) le CARNET DE SANTÉ sur lequel doivent notamment figurer tous les incidents et accidents liés à l’activité exercée (article 481 du code). Il est précisé en outre que l’établissement du carnet de santé est à la charge de l’employeur et est établi en liaison avec l’OFATMA, Office d’Assurance Accident du Travail, Maladie et Maternité. • Hygiène Et Sécurité : Le chapitre V du Code du Travail s’intéresse notamment aux travaux nécessitant l’utilisation de matières toxiques et insalubres (art 438) et générant des déchets (art 439), à l’installation obligatoire d’installations sanitaires sur les lieux de travail (art 439), aux équipements de protection sur les lieux de travail et notamment les chantiers (art 440), sur les équipements de protection respiratoire (art 441), sur les échafaudages (art 444), sur l’utilisation des engins et machines (art 447 à 449), sur la mise en œuvre des mesures de sécurité préventive par les entreprises (art 451) sur l’obligation de réembauche d’un travailleur accidenté du fait de son travail (art 452-453), sur la proscription des boissons alcoolisées et des stupéfiants (art 455) l’emport et le poids maximal autorisés de manutention – 80kg (art 456), sur les dispositions relatives aux logements et repas des personnels (art 458), sur les cantines et leur organisation (art 459), sur la fourniture de produits alimentaires aux travailleurs dans des zones éloignées des services de distribution (art 462), sur les lieux de repos et de récréation (art 460- 15 461), sur le transport des travailleurs aux frais de l’entreprise (art 466), sur l’aide au logement des travailleurs (art 467), sur les équipements anti-incendie (art 468), sur les lieux d’aisance et d’hygiène corporelle (art 469-476), sur le service médical (art 477-480). Sont notamment précisées les dispositions relatives au personnel médical permanent (art 478-479) et à l’équipement de secours (art 480). Le cadre juridique international Outre ses textes législatifs et règlementaires, sur le plan international, Haïti a par ailleurs signé et ratifié des Conventions et Accords internationaux qui l’engagent à une bonne gestion de ses ressources naturelles. Les conventions internationales sur l’environnement signées et ratifiées par Haïti tournent autour d’une cinquantaine. Les plus importantes parmi les actuelles sont les suivantes : - Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer ; - Convention sur la diversité biologique en 1992 ; - Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques en 1994 ; - Convention des Nations Unies sur la lutte contre la Désertification en 1995. Certaines n’ont pas encore été ratifiées, notamment3: la Convention de Carthagène (sur la protection et la mise en valeur de l’environnement marin de la Grande Caraïbe), MARPOL (Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires), la Convention de Bâle sur l’interdiction des mouvements et des rejets transfrontaliers de déchets dangereux, et la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction. 5. NORMES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES DE LA BANQUE MONDIALE La Banque mondiale a adopté un nouveau Cadre Environnemental et Social (CES) en août 2016 et il est entré en vigueur le 1 er octobre 2018. Il contient dix (10) Normes Environnementales et Sociales (NES). Son objectif général est de protéger les personnes et l’environnement dans le cadre 3 http://www.unesco.org/csi/pub/papers/papf24.htm 16 des projets d’investissement. Le CES de la Banque mondiale est systématique, moderne et harmonisé. Il prend en compte les enjeux actuels tels que : changement climatique, parité hommes- femmes, non-discrimination et handicap. Il permet une gestion adaptive des risques et effets du projet et intègre des dimensions à la fois environnementales et sociales dans l’ensemble des 10 Normes. Le Projet de Développement Urbain au Cap-Haïtien – CHUD est le premier projet en Haïti à appliquer le CHUD. Le tableau ci-après présente et identifie les huit (8) des Normes Environnementales et Sociales qui sont applicables au projet CHUD parmi les dix (10) NES du CES de la Banque mondiale. Tableau 3 : Normes Environnementales et Sociales applicables au projet CHUD # Normes Environnementale et Sociale (NES) Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale NES DESCRIPTION Applicable n°1 Évaluation et gestion des risques et effets environnementaux et sociaux Oui n°2 Emploi et conditions de travail Oui n°3 Utilisation rationnelle des ressources et prévention et gestion de la pollution Oui n°4 Santé et sécurité des populations Oui n°5 Acquisition de terres, restrictions à l’utilisation de terres et réinstallation involontaire Oui n°6 Préservation de la biodiversité et gestion durable des ressources naturelles biologiques Oui n°7 Peuples autochtones/Communautés locales traditionnelles d’Afrique subsaharienne Non historiquement défavorisées n°8 Patrimoine culturel Oui n°9 Intermédiaires financiers Non n°10 Mobilisation des parties prenantes et information Oui L’application des NES du CES permet à la Banque mondiale et aux pays Emprunteurs d’éviter, de minimiser, d’atténuer ou de compenser les impacts environnementaux et sociaux des activités financées par la Banque mondiale. Ces politiques permettent à tous les acteurs qui seront impliqués dans l’exécution de chaque projet de prendre en compte l’importance des aspects environnementaux et sociaux des activités des projets dès sa phase de préparation. Le tableau 4 ci-dessous récapitule les dix (10) Normes Environnementales et Sociales et précise si elles s’appliquent ou non au CHUD en donnant les éléments justificatifs et de mise en application. Tableau 4 : Normes environnementales et Sociales de la Banque mondiale applicables au projet 17 Intitulé de la Aspects environnementaux et/ou Applicabilité Commentaires Norme sociaux couverts au CHUD NES n°1, La NES n°1 énonce les S’applique Les activités de la composante 1 du Évaluation et responsabilités de l'Emprunteur au CHUD projet CHUD sont susceptibles de gestion des risques pour évaluer, gérer et surveiller générer des risques et effets et effets les risques et les impacts environnementaux et sociaux qui environnementaux environnementaux et sociaux méritent d’être pris en compte durant et sociaux associés à chaque étape d'un tout le cycle du projet. Voilà pourquoi la projet financé par la Banque par le NES n°1 s’applique au projet. Ainsi, en biais du Financement des projets conformité avec les exigences de cette d'investissement (FPI), afin norme, le Gouvernement d’Haïti via son d'atteindre des résultats UCE/MTPTC en tant qu’Emprunteur environnementaux et sociaux devra réaliser une évaluation compatibles avec les Normes environnementale et sociale du projet Environnementales et Sociales CHUD. Aussi, il préparera et mettra en (NES). œuvre un Plan d’Engagement Environnemental et Social (PEES). Il faut mentionner aussi une EIES est également en cours de préparation dans le cadre de la NES 1. Le présent CGES se conforme à la Norme 1. NES n°2, Emploi et La NES n°2 reconnaît S’applique L’exécution de certaines activités ou conditions de travail l'importance de la création au CHUD travaux du CHUD occasionnera la d'emplois et de la génération de création d’emplois et les exigences en revenus dans la poursuite de la matière de traitement des travailleurs et réduction de la pauvreté et de la de conditions de travail telles que croissance économique inclusive. définies dans la présente NES devront Les Emprunteurs peuvent être respectées. Le Gouvernement promouvoir des relations d’Haïti via son UCE/MTPTC élaborera constructives entre les travailleurs et mettra en œuvre des procédures de d'un projet et la gestion de la main d’œuvre (PGMO), coordination/gestionnaire, et applicables au projet. Aussi, un renforcer les bénéfices du mécanisme de gestion des plaintes devra développement d'un projet en être mis à la disposition des travailleurs. traitant les travailleurs de manière L’UCE/MTPTC évaluera aussi le risque équitable et en garantissant des de travail des enfants et de travail forcé. conditions de travail sûres et saines. NES n°3, La NES n°3 reconnaît que S’applique La mise en œuvre des sous-projets du Utilisation l’activité économique et au CHUD CHUD nécessitera l’utilisation des rationnelle des l’urbanisation génèrent souvent ressources. Elee comportera des risques ressources et une augmentation des niveaux de de pollution de l’environnement, par prévention et pollution de l'air, de l'eau et du rapport auxquelles s’impose le respect gestion de la sol, et consomment des ressources des exigences de la NES n°3 pour traiter pollution limitées d'une manière qui peut l’utilisation rationnelle des ressources, menacer les populations, les ainsi que la prévention et la gestion de services des écosystèmes et la pollution issue des travaux du génie l'environnement aux niveaux civil. local, régional et mondial. La NES décrit les exigences nécessaires pour traiter 18 Intitulé de la Aspects environnementaux et/ou Applicabilité Commentaires Norme sociaux couverts au CHUD l'utilisation rationnelle des Ces questions seront abordées dans les ressources, la prévention et la EIES et PGES qui seront préparés dans gestion de la pollution tout au le cadre de ce dit projet. long du cycle de vie d'un projet. NES n°4, Santé et La NES n°4 traite des risques et S’applique Les populations localisées dans les sécurité des des impacts sur la sécurité, la au CHUD zones d’implantation de certains des populations sûreté et la santé des sous-projets du CHUD risquent d’être communautés affectées par le impactées du point de vue sécuritaire et projet, ainsi que de la sanitaire, lors de la mise en œuvre de responsabilité respective des ces sous-projets. Ainsi, les exigences de Emprunteurs de réduire ou la présente NES en matière de réduction atténuer ces risques et ces ou d’atténuation de ces risques et impacts, en portant une attention impacts devront être respectées par le particulière aux groupes qui, en Gouvernement d’Haïti via son raison de leur situation UCE/MTPTC. particulière, peuvent être vulnérables. NES n°5, La NES n°5 a pour principe de S’applique Cette NES s’applique au projet. Acquisition des base que la réinstallation au CHUD Certaines activités ou sous-projets du terres, restrictions à involontaire doit être évitée. CHUD pourraient entraîner une l'utilisation des Lorsque la réinstallation acquisition de terre et un déplacement terres et involontaire est inévitable, elle involontaire, physique et/ou réinstallation doit être limitée, et des mesures économique, de populations. C’est involontaire appropriées pour minimiser les d’ailleurs pour cette raison qu’un Cadre impacts négatifs sur les personnes de Réinstallation (CR) est préparé en déplacées (et les communautés même temps que le présent CGES par hôtes qui accueillent les personnes l’UCE/MTPTC. déplacées) doivent être soigneusement planifiées et mises en œuvre. NES La NES n°6 reconnaît que la S’applique Les interventions prévues dans le cadre n°6, Préservation de protection et la conservation de la au CHUD du CHUD peuvent comporter des la biodiversité et biodiversité, et la gestion durable activités pouvant toucher des habitats gestion durable des des ressources naturelles vivantes, naturels et la biodiversité locale dans les ressources revêtent une importance capitale zones ciblées. Aussi, elles peuvent naturelles pour le développement durable. affecter l’accès ou l’utilisation de la biologiques Elle reconnaît également biodiversité ou des ressources naturelles l'importance de la conservation vivantes par les populations affectées. des fonctions écologiques clés des Pour ces raisons, la NES n°6 et les habitats, notamment les forêts, et exigences qu’elle renferme, en termes la biodiversité qu'ils abritent. La de préservation de la biodiversité et de NES n°6 se penche également sur gestion durable des ressources naturelles la gestion durable de la production biologiques, devront être respectées par primaire et de l'exploitation des le CHUD. Pour ce faire, des mesures ressources naturelles, et reconnaît spécifiques de gestion seront proposées la nécessité d'examiner les dans le présent CGES. moyens de subsistance des parties affectées par le projet, y compris les Peuples autochtones, dont l'accès ou l'utilisation de la 19 Intitulé de la Aspects environnementaux et/ou Applicabilité Commentaires Norme sociaux couverts au CHUD biodiversité ou des ressources naturelles vivantes peuvent être affectés par un projet. NES n°7, Peuples La NES n°7 veille à ce que le Ne Il n’existe plus de Peuples autochtones autochtones / processus de développement s’applique au en Haïti. Ils ont été tous disparus au Communautés favorise le plein respect des droits CHUD temps de la colonisation par des travaux locales humains, de la dignité, des forcés avant l’Indépendance d’Haïti en traditionnelles aspirations, de l'identité, de la janvier 1804. La NES n°7 ne s’applique d’Afrique culture et des moyens de pas pour Haïti dans le cadre de ce projet. subsaharienne subsistance fondés sur des historiquement ressources naturelles des Peuples défavorisées autochtones / Communautés locales traditionnelles d’Afrique subsaharienne historiquement défavorisées. La NES n°7 a également pour objectif d'éviter les impacts négatifs des projets sur les Peuples autochtones / Communautés locales traditionnelles d’Afrique subsaharienne historiquement défavorisées ou, si cela n’est pas possible, réduire, atténuer et / ou compenser ces impacts. NES n°8, La NES n°8 reconnaît que le S’applique Cette politique procède à une enquête Patrimoine culturel patrimoine culturel offre une au CHUD sur les ressources culturelles continuité des formes matérielles susceptibles d’être affectées et leur et immatérielles entre le passé, le inventaire. Elle intègre des mesures présent et le futur. La NES n°8 d’atténuation quand il existe des fixe les mesures conçues pour impacts négatifs sur des ressources protéger le patrimoine culturel culturelles matérielles. La ville du Cap- tout au long de la durée de vie Haïtien possède un patrimoine culturel d'un projet. relativement riche, mais qui n’est pas spécifiquement visé par les activités du projet. Aussi, il est possible que lors des travaux, des vestiges archéologiques ou culturels soient découverts de façon fortuite. Dans ces cas, cette politique est déclenchée par le projet. Pour être en conformité avec cette politique, des dispositions seront prises dans le CGES pour protéger les sites culturels et les éventuelles découvertes archéologiques. NES n°9, La NES n°9 reconnaît que la Ne Le CHUD ne prévoit pas le recours à Intermédiaires solidité des marchés intérieurs s’applique des IF. De ce fait, cette NES ne financiers (IF) financiers et de capitaux et l'accès pas au s’applique pas au projet. au financement sont des facteurs CHUD importants pour le développement économique, la croissance et la réduction de la pauvreté. Les IF 20 Intitulé de la Aspects environnementaux et/ou Applicabilité Commentaires Norme sociaux couverts au CHUD sont tenus de surveiller et de gérer les risques et les impacts environnementaux et sociaux de leurs portefeuilles et les sous- projets de l'IF, et de surveiller le risque du portefeuille en fonction de la nature du financement convoyé/géré. La manière dont l'IF gèrera son portefeuille pourra prendre différentes formes, en fonction d'un certain nombre de considérations, y compris les capacités de l'IF et la nature et la portée du financement qui sera accordé par l'IF. NES n°10, La NES n°10 reconnaît S’applique De fait, la NES n°10 s’applique au Mobilisation des l'importance de la consultation au CHUD CHUD vu que tous les projets financés parties prenantes et ouverte et transparente entre par la Banque mondiale sont assujettis à information l'Emprunteur et les parties cette NES. Le Gouvernement d’Haïti prenantes d'un projet, comme un via l’UCE/MTPTC devra élaborer et élément essentiel de bonne mettre en œuvre un Plan de pratique internationale. La Mobilisation des Parties Prenantes consultation efficace des parties (PMPP) proportionnel à la nature et à la prenantes peut améliorer la portée du CHUD et aux risques et durabilité environnementale et impacts potentiels. sociale des projets, améliorer Aussi, le Gouvernement d’Haïti via son l'acceptation des projets, et UCE/MTPTC diffusera les informations contribuer de manière sur le projet pour permettre aux parties significative à la conception et la prenantes de comprendre ses risques et mise en œuvre réussie des projets. impacts, ainsi que ses opportunités potentielles. Enfin, il proposera et mettra en place un mécanisme de gestion des plaintes pour recevoir et encourager la résolution des préoccupations et des plaintes. 21 6. IDENTIFICATION DES IMPACTS POTENTIELS ET MESURES D’ATTÉNUATION ASSOCIÉES AU PROJET De façon générale, un impact sur l’environnement peut se définir comme l’effet positif ou négatif, pendant un temps donné et sur un espace défini, d’une action humaine sur une composante de l’environnement pris dans son sens large (c’est-à-dire englobant les aspects biophysiques et humains), en comparaison de la situation advenant la non-réalisation du projet (Wathern, 1998, André, Deliste et Revéret, 2010 :41). En effet, parmi les quatre (4) composantes du projet, il y a seulement la composante 1 intitulée qui va générer des impacts négatifs. Tous les travaux de construction vont se réaliser à travers cette composante. Il y a aussi la composante 3 qui est la composante d’urgence. Cette composante peut être déclenchée seulement en cas de catastrophe ou désastre naturel. Et, il se peut que cette composante finance des activités génératrices d’impact négatif sur l’environnement en cas où elle se déclenche pendant la mise en exécution du projet. Dans le cadre de ce document, nous allons concentrer seulement sur la composante 1 intitulée « Investissements spatialement ciblés pour la transformation urbaine » qui financera des investissements à petite échelle et ni leur emplacement et le nombre de ces derniers ne sont pas encore identifiés à cette phase préparatoire du projet. Voilà pourquoi tous les impacts potentiels de cette composante seront traités dans le présent Cadre de Gestion Environnementale et sociale (CGES). 6.1 Impacts potentiels positifs du projet La maximalisation des impacts positifs du projet va améliorer la performance environnementale et sociale du projet. La liste des impacts positifs identifiés à cette phase n’est pas exhaustive à cette phase de préparation du projet. ▪ Amélioration du cadre de vie et des conditions de vie Une infrastructure urbaine et des espaces publics plus inclusifs et résilients sont des moyens contributeurs en mettant l'accent sur le bien-être de la communauté et de limiter des établissements humains dans les zones urbaines les plus exposées aux catastrophes naturelles. C’est-à-dire certains investissements prévus comme la réhabilitation des places, aires de recréation ou parcs vont améliorer le cadre de vie et permettront de développer des activités physiques. Ces aménagements urbains permettront de briser l’isolement social, de renforcer la cohésion sociale et procurer un sentiment de bien-être aux usagers de ces espaces. Tout le monde pourrait pratiquer la marche dans ces espaces pour leur maintenir en forme physiquement et mentalement. Ces espaces seront adaptés aussi aux personnes à mobilité réduite. ▪ Enlèvement des déchets solides près de bord de mer Cette action aura un impact positif sur la réduction globale des déchets dans la ville. Par exemple, l’enlèvement des déchets solides projettera une image non salubre du bord de mer ▪ Appui à la municipalité L’appui à la municipalité sera assuré à travers le renforcement des capacités institutionnelles pour soutenir une croissance urbaine plus vivable et résiliente dans la région urbaine de Cap-Haïtien. 22 ▪ Création d’emplois Les travaux de génie civil solliciteront et valoriseront la main d’œuvre locale. L'augmentation du revenu et du pouvoir d’achat résultant de cette création d'emplois contribuera à la lutte contre la pauvreté dans le projet. ▪ Activités commerciales et génération de revenus La phase des travaux incitera des petits commerces, notamment pour les femmes autour des chantiers, contribuant ainsi à la génération de revenus. ▪ Impacts positifs de la réhabilitation des rues La réhabilitation des routes va améliorer la qualité de la circulation routière. Certaines rues sont en terre battue, et leur réhabilitation en béton hydraulique ou asphalte va réduire la pollution liée à des particules de poussières et accroître la valeur foncière et des logements au niveau des rues ciblées. L’amélioration des infrastructures de drainage permettra un meilleur écoulement des eaux pluviales de façon à mitiger les risques liés aux inondations. 6.2 Impacts potentiels négatifs des activités du projet Pendant les phases d’installation de chantier, d’exécution de chantier et démolition de chantier, les activités du projet vont produire des risques et impacts négatifs qui seront susceptibles de dégrader la qualité des milieux abiotiques (eau, air, sol) et biotique (faune et flore) et pouvant aussi représenter des risques à la santé publique. La magnitude de chaque impact environnemental et social va varier selon son importance, sa grandeur et sa signification. Par rapport à la nature de chaque investissement, des effets ou impacts négatifs potentiels seront identifiés avec des mesures d’atténuation appropriées de façon à ce que ce projet de développement urbain se réalise selon les principes de développement durable prônés par le Cadre Environnemental et Social (CES) de la Banque mondiale et la législation haïtienne en matière d’évaluation environnementale et sociale. La liste des risques et impacts environnementaux et sociaux présentée ci-dessous n’est pas exhaustive. Mais une fois que chaque investissement soit identifié et le type de document environnemental exigé soit aussi identifié, la cellule environnementale du projet pourrait traiter les questions de risques et effets environnementaux et sociaux de façon spécifique et détaillée par rapport à la nature de chaque investissement et des facteurs socio-écologiques du milieu auquel chaque sous-projet va se réaliser. ▪ Risque de dégradation de la qualité de l’air La qualité de l’air de chantier et celle des maisons aux alentours risquent d’être affectées par la pollution atmosphérique émise par les travaux. Les moteurs des engins de chantier et des camions émettent principalement du Monoxyde de Carbone (CO2), d’Oxydes de Soufre (SO2) et d’Oxydes d’Azote (NOx) qui sont responsables de la dégradation de la qualité de l’air et affectent la santé des travailleurs qui travaillent directement sur les chantiers. L’émission de poussières provenant de la manipulation des matériaux de construction et la réalisation de certaines activités de construction (Installations de chantier – Démolition – Terrassements - Fouilles en pleine masse - Travaux de revêtement - Béton coulé sur place – Excavations - Crépissages de façade – Peinture etc.) vont contribuer aussi à la détérioration de la qualité l’air. 23 ▪ Nuisances sonores et vibratoires dues à l’activité de chantier Le bruit et les vibrations générés par certaines activités de chantier de construction (mise en marche des équipements à moteur - travaux de fouilles, terrassement et démolition) peuvent nuire à la santé des travailleurs (perte auditive, insomnie, anxiété, dépression etc.) et la tranquillité des riverains vivant et travaillent aux alentours de chantier. Ces nuisances peuvent aussi perturber les usagers des établissements d’enseignement et sanitaires. ▪ Risque de dégradation de la qualité des eaux, des sols et de la biodiversité locale Les risque de dégradation proviendront de toutes parts. Les eaux usées issues du lavage de l’outillage (seaux, pelles truelles etc.), des bétonnières, des bennes seront fortement polluées. Il en est de même pour les huiles de vidange issues de l’entretien des véhicules, les déchets de construction de nature diverse provenant de la préparation des chantiers, des fouilles, des fondations, des travaux de rénovation, de la manipulation des matériaux (déblais, gravats etc.) et des égouts sanitaires produits par des activités d’hygiène des travailleurs sur les chantiers. Le déversement dans le milieu naturel des déchets solides de chantier non traités au préalable aussi bien que les eaux usées pourraient altérer la qualité physico-chimique et bactériologique des sols et des eaux de surface et souterraines. Une telle dégradation environnementale pourrait nuire à la santé environnementale de la biodiversité locale. Il faut ajouter aussi que certaines activités telles que l’exploitation des carrières, le compactage des sols, les fouilles, les excavations et l’enlèvement de la végétation locale risquent de déstructurer les sols et bouleverser toute leur microbiologie. ▪ Pressions sur les ressources en eau Les activités de construction consomment beaucoup de ressources en eau. Des prélèvements des eaux dans des rivières et des nappes phréatiques presque asséchées et des puits d’eau ou pompes à eau à usage domestique dans la zone d’intervention des sous-projets pourraient réduire la disponibilité des ressources en eau au niveau local. ▪ Risque à la santé et à la sécurité des travailleurs Pendant les travaux, les travailleurs seront exposés aux risques biologiques (virus, bactéries, parasites), physiques (bruit, vibration, chaleur), chimique (poussière, fumées, gaz), ergonomiques (postures inconfortables, répétitivité des gestes, efforts excessifs) et d’accident (chutes de hauteur, machineries sans protection, choc électrique). L’exposition à ces risques à des niveaux élevés pourraient entrainer divers problèmes de santé comme les troubles psychiques, le stress, la dépression, la lésion corporelle, la silicose, l’eczéma etc. Certaines maladies professionnelles se déclenchent après une longue période d’incubation pendant laquelle les ouvrages sont déjà terminés. Ainsi, les travailleurs restent victimes et n’ont aucun moyen pour leur prise en charge. Par manque d’information et manque d’accès aux services de soins de santé, ils n’arrivent pas à se soigner correctement et ils se trouvent aussi dans l’incapacité d’associer leurs maladies avec leurs chantiers antérieurs. En bref, la non-utilisation des équipements de protection individuelle et l’absence de l’assainissement ou d’hygiène sur le chantier pourraient exposer les travailleurs aux divers problèmes de santé. 24 ▪ Risque à la santé et la sécurité de la population locale La zone d’intervention du projet est une agglomération urbaine d’une circulation dense avec des petits commerçants sur les trottoirs. Les principaux impacts et risques associés à la santé et à la sécurité des riverains sont les suivants : (i) un risque accru de dangers pour la circulation et d’incidents liés à la présence et à la rotation des camions et d’autres machines lourdes, surtout les risques éventuels liés aux activités de construction/réhabilitation dans le route SOS et les autre investissement qui se font à proximité des écoles ou autres lieux avec une forte population infantile s’il n’y a pas de clôture appropriée, de mesures de protection contre les travaux de construction qui empêchent les enfants de jouer / de marcher dans des zones dangereuses; ou entrée à / de l'école dans les zones où il y a des camions et le trafic croissant à cause de travaux en cours; (ii) le blocage ou le détournement du trafic sur des itinéraires potentiellement moins accessibles en termes de mobilité; (iii) l'exposition à des matières dangereuses et les risques potentiels pour la santé associés au stockage et à l’utilisation inappropriés de produits chimiques; iv) exposition aux émissions de poussières et aux nuisances sonores; (v) les risques pour la santé liés à l'élimination inappropriée des déchets humains et solides; et (vi) les risques liés au vol de biens, en particulier la nuit, lorsque le matériel de construction est entreposé. L’exploitation des carrières et des zones d’emprunt pourrait créer des zones de rétention d’eau stagnante, favorables au développement des insectes (moustiques, mouches noires, etc.) vecteurs de maladies (malaria, typhoïde, fièvre jaune, etc.). L’arrivée des flux des travailleurs venant de l’extérieur pourrait introduire des pratiques sexistes/machistes au sein des communautés bénéficiaires du CHUD, voire propager des maladies d’origine hydrique (le choléra par exemple) ou sexuellement transmissibles entre autres. ▪ Risque de déclenchement des conflits sociaux La non-valorisation de la main d’œuvre locale dans la mise en œuvre du projet pourrait provoquer des frustrations chez des locaux et conflits sociaux pouvant constituer un élément de blocage à l’atteinte des résultats souhaités. Les critères de sélection pour les investissements de quartier ne sont pas suffisamment communiqués à cette phase du projet. Cela pourrait provoquer des griefs et des conflits sociaux entre les communautés bénéficiaires et celles non affectées par le projet. Des conflits sociaux pourraient survenir entre les firmes de construction/ou le MDOD et les communautés locales lorsque des personnes sont affectées physiquement et économiques et/ou des accidents sont enregistrés lors des travaux. Ces conflits sociaux pourraient aussi émerger lorsque les personnes affectées par le projet (PAP) ne sont pas correctement indemnisées ou compensées avant le début des travaux. Les critères de sélection pour les investissements de quartier ne sont pas suffisamment communiqués à cette phase du projet. Cela pourrait provoquer des griefs et des conflits sociaux entre les communautés bénéficiaires et celles non affectées par le projet. ▪ Risque de pollution environnementale associé aux déchets solides de chantier 25 La gestion des déchets solides dans le département du Nord d’Haïti, en particulier au Cap-Haïtien reste un défi majeur à relever par la population et les autorités locales. Il existe des points de stockage temporaire des déchets solides dans la région métropolitaine du Cap-Haïtien, mais il n’existe aucun Centre Technique d’Enfouissement (CET) opérationnel pour donner une destination écologiquement correcte aux déchets ultimes. En l’absence d’une gestion rationnelle des déchets solides, les rejets anarchiques des déchets solides de chantier pourraient dégrader le milieu immédiat. Les points de rejets des déchets de chantier risquent de transformer en décharge sauvegarde. Cela pourrait attirer certains riverains à venir déposer leurs ordures ménagères à ces points de stockage. Par conséquent, l’enfouissement partiel et l’écoulement du lixiviat de ces déchets risquent de polluer les sols et les nappes frappes phréatiques. Les mauvaises pratiques d’incinération des déchets en plein air pourraient dégrader la qualité de l’air de l’environnement immédiat. Le niveau de toxicité de chaque type de déchets sera varié en fonction de ses caractéristiques. Les déchets inertes issus des travaux de construction risquent d’obstruer le passage des eaux pluviales dans les ravines et les canaux de drainage. Cela risque de contribuer au problème de ruissellement urbain que plusieurs quartiers de la ville du Cap-Haïtien connaissent régulièrement en période pluvieuse. La stagnation des eaux pluviales dans les ravines et les canaux de drainage due au stockage inadéquat des déchets solides pourraient attirer des vecteurs de maladies et leur multiplication dans les zones d’intervention du projet. Tout ceci risque d’entrainer un déséquilibre écologique pouvant avoir des conséquences néfastes sur la santé des riverains dans les zones ciblées du projet. 6.3 Impacts cumulatifs négatifs associés aux activités du projet La présente analyse aborde les impacts négatifs cumulatifs des activités en cours et en perspective dans la commune ciblée par le CHUD. Un impact cumulatif est le résultat d’une combinaison d’impacts produits par un même projet ou par plusieurs projets dans le temps (passé, présent ou avenir) et dans l’espace. Selon Council of Environnemental Quality (1978), il s’agit d’une augmentation de l’impact de plusieurs actions passées, présentes et à venir qui ont des effets individuels mineurs mais des effets collectifs significatifs. Actuellement, la Banque mondiale finance plusieurs projets du gouvernement d’Haïti dans le Département du Nord où la ville du Cap-Haïtien est une commune bénéficiaire tels que : MDUR, PAST, PGRAC plus ajoute le CHUD. D’autres bailleurs de fonds financent actuellement d’autres projets de développement dans les secteurs de développement urbain, gestion des risques et désastres, eau et assainissement, énergie, sans oublier d’autres initiatives financées par le fond de la municipalité ou le gouvernement central. Certains de ces projets sont en phase d’exécution et tandis que d’autres sont en phase de préparation. L’accumulation de ces impacts à long-terme pourrait-être préjudiciable pour la santé des populations locales et le milieu biophysique (eau, air, sol, faune et flore). Cependant, l’équipe du projet ne dispose pas des informations requises à ce stade pour évaluer les effets cumulatifs des actions passées, voire en cours dans la zone d’influence du CHUD. Car l’emplacement des sous- projets, le nombre de sous-projets et les quartiers qui vont-être bénéficiaires ne sont pas connus avec précision. Une fois que les investissements sont clairement définis, l’UCE avec l’appui de la municipalité du Cap-Haïtien et du MDOD réalisera un diagnostic environnemental et social de chaque site pour voir s’il y a la multiplication de projets similaires, réalisés en même temps ou successivement et ayant les mêmes effets négatifs mineurs ou modérés que CHUD et/ou la réalisation de projets différents, produisant des impacts individuels négatifs mineurs ou modérés. 26 La prise en compte des impacts cumulatifs dans les TDRs et le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) pour chaque sous-projet est impérative. Globalement, voici quelques impacts cumulatifs globaux identifiés dans le cadre de la préparation du CHUD. o Augmentation des superficies déboisées, des pertes d’habitats et des moyens d’existence, de l’érosion des sols et de la pollution des eaux ; o Augmentation de la pression sur les ressources en eau ; o Augmentation des nuisances sonores ; o Augmentation de la production des déchets de chantier ; o Augmentation des contraintes liées à la mobilité des personnes et à la restriction d’accès aux entreprises; o Augmentation des risques d’accidents avec l’ouverture simultanée des chantiers ; o Augmentation des risques de conflits sociaux, en particulier ceux associés aux conflits terriens. 6.4 Mesures d’atténuation associées aux impacts potentiels identifiés L’application des mesures d’atténuation vise à neutraliser les impacts négatifs appropriés, c’est-à- dire à éviter, minimiser, atténuer ou compenser les impacts à un niveau acceptable. Ces mesures sont applicables en tout temps, de la phase préliminaire de planification à l’ultime phase d’inspection (suivi). La mise en place de mesures d’atténuation correspond à l’un des moyens parmi les plus efficaces d’atteindre la réduction des impacts environnementaux négatifs du projet. ▪ Contrôle de la qualité de l’air Les émissions atmosphériques issues des activités de chantier sont difficiles à quantifier. Pour cela, les firmes de construction doivent prendre des mesures pour limiter les travailleurs ainsi que les riverains à l’exposition de la pollution atmosphérique générée par les engins de chantier et l’émission de poussières. En ce qui concerne l’impact que peut avoir le volume de gaz provenant de la combustion par les moteurs des engins de chantier et des camions, leur réduction ne dépend que d’un bon entretien périodique des équipements qui doivent respecter les spécifications techniques. Quant à l’émission des particules de poussière, il sera recommandé d’arroser systématiquement et régulièrement les chantiers pour éviter l’altération de la qualité de l’air du microclimat. ▪ Contrôle des nuisances sonores et vibratoires Les seuils ne doivent pas dépasser 55 à 60 décibels le jour. Pour maintenir les seuils acceptables, les firmes de construction doivent utiliser des équipements moins bruyants ou remplacer les moteurs bruyants de leurs équipements par des moteurs plus silencieux. Elles doivent aussi faire régulièrement l’entretien de leurs équipements motorisés. Puis, elles ne doivent pas utiliser les équipements bruyants en dehors des heures normales de travail pour ne pas incommoder le voisinage ou les établissements d’enseignement et sanitaires de proximité. Le MDOD avec l’appui de l’UCE doivent informer les ménages vivant aux alentours de chaque chantier que les travaux de construction dans le cadre du CHUD vont générer du bruit pendant les heures normales de travail et ensuite les expliquer les mesures qui seront prises pour éviter de perturber la communauté. Les travailleurs doivent obligatoirement utiliser les bouchons d’oreille ou des casques antibruit pour se protéger contre la pollution sonore. 27 Les firmes de construction travaillant sur le CHUD doivent diminuer ou limiter la durée et l'intensité de l'exposition des travailleurs aux vibrations en alternant les travailleurs ou en les donnant des pauses, c’est-à-dire les travailleurs doivent avoir des heures de travail appropriées avec des périodes de repos adéquat. Enfin, l’UCE doit organiser des séances de formation pour les travailleurs afin qu’ils soient informés, alertés et sensibilisés aux problèmes de santé (perte d’équilibre, vision floue, nausée, malaise en général etc.) liés à l’exposition continue des vibrations mécaniques. ▪ Mesures de contrôle de la qualité des eaux et des sols et de la conservation de la biodiversité locale Les firmes de construction ne devraient pas faire le lavage de l’outillage (sceaux, pelles, truelles etc.), des bétonnières, des bennes sur le chantier ou dans le voisinage. Le lavage des matériels devra se faire dans des endroits conçus à cet effet en dehors de chaque chantier. Mais lorsque l’entretien est inévitable sur le chantier, les huiles de vidange doivent être stockées de façon sécuritaire pour éviter qu’elles ne contaminent ni les sols ni les ressources en eau. Lorsque le levage de certains outils est inévitable sur des chantiers, les firmes de construction doivent stocker les eaux usées de façon sécuritaire sur les chantiers pour les réutiliser dans la préparation des mortiers et l’arrosage des sites pour le contrôle de l’émission de poussières sur les sites. Cet écogeste permettra de mieux économiser les ressources en eau. Pour les égouts sanitaires qui vont être générés par les travailleurs sur les chantiers, les entrepreneurs devraient installer des toilettes mobiles sur les chantiers à la disponibilité des travailleurs (Ingénieurs, contremaitres, boss-maçons etc.). Les boues fécales collectées devraient être transportées de façon sécuritaire, puis déposées, soit à la station de traitement des excrétas de la DINEPA, soit dans un centre de valorisation des excrétas à des fins de compostage. La gestion correcte des excrétas permettra de réduire le risque de propagation des maladies issues de coliformes fécaux auxquelles la population pourrait-être exposée, ainsi que le risque de contamination des eaux de surface et des puits à eau. Le sable et le gravier qui seront utilisés dans les travaux de construction et de réhabilitation dans le cadre du CHUD doivent être extraits dans des carrières et sablières autorisées par l’État haïtien. Chaque firme de Construction doit s’assurer que ces matériaux n’ont pas été extraits dans des carrières et sablières clandestines. Elles doivent être en mesure de pouvoir fournir à l’UCE la documentation appropriée sur la provenance des sables, graviers et roches. Aucun sous-projet ne nécessitera pas le défrichement d’un espace boisé. Au cas où l’enlèvement de certains arbres est inévitable, les arbres abattus doivent être découpés et stockés à des endroits agréés par l’UCE/MTPTC. Ensuite les firmes de construction planteront un arbre (espèce native) pour chaque arbre défriché et assureront leur entretien pendant toute la durée du projet. Cette exigence doit-être figurée dans les documents contractuels des firmes de construction. L’UCE et le MDOD éviteront la dégradation de la biodiversité locale incluant la coupe des arbres en assurant que l’emplacement des sites ne se trouve pas dans une aire végétalisée. La fiche de sélection environnementale et sociale qui sera remplie par les spécialistes de sauvegarde de l’UCE et/ou du MDOD pour chaque sous-projet prend en compte les aspects de la biodiversité de façon à ce que les activités du projet n’entrainent pas la perte et la dégradation de la biodiversité locale. L’UCE 28 sensibilisera et renforcera la capacité du MDOD et des firmes de construction sur la gestion efficace des déchets solides et liquides issus des activités de chantiers du projet. Elle surveillera de près toutes les actions de ces derniers de façon à ce que les travaux de fouilles et les déchets ne nuisent pas aux vers de terres et les chaines trophiques. Ces mesures d’atténuation proposées servent préserver et à renforcer les services écosystémiques fournis par la nature au niveau local. ▪ Mesures de réduction des pressions sur les ressources en eau Les firmes de construction doivent s’assurer que les eaux qu’elles vont utiliser pour les travaux de construction ou de réhabilitation dans le cadre du CHUD ne proviennent pas des rivières et des nappes phréatiques presque asséchées. Elles ne doivent pas payer les ménages locaux pour exploiter des eaux dans leurs puits d’eau ou pompes à eau pour les travaux de construction afin que cela n’entraine pas des problèmes de pénurie d’eau au niveau des zones ciblées par le projet. ▪ Mesures de protection pour la santé et la sécurité des travailleurs et conditions de travail Avant le démarrage des travaux sur les chantiers, Chaque firme de construction avec l’appui de l’UCE/MTPTC doit réaliser des formations à partir des exercices de simulation pour chaque travailleur sur la bonne conduite à tenir sur les chantiers du Projet de Développement Urbain du Cap-Haïtien. Le port d’équipements de protection individuelle est obligatoire (casque, gants, cache-nez, bouchons d’oreille/casques antibruit, chaussures de sécurité, ceinture de sécurité, lunettes de protection) aux heures de travail. Leur usage doit être la condition sine qua non pour quiconque censé travailler sur les chantiers, voire accéder aux sites. Les bonnes pratiques d’hygiène doivent être appliquées sur les chantiers : chaque entrepreneur doit mettre à la disposition des travailleurs des toilettes, savonnettes, papiers et eau de bonne qualité et en quantité nécessaire pour le lavage des mains. Après le séisme de 2010, une épidémie de choléra sévit dans le pays et a causé des milliers de victimes. Depuis lors, les sources d’eau « dites portables » des quatre coins du pays restent suspectées du point de vue bactériologique et sanitaire. L’UCE/MTPTC s’engage à exiger à chaque entrepreneur dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) pour chaque sous-projet de mettre de l’eau potable sur chaque chantier en quantité nécessaire à la disponibilité de tous les travailleurs de façon à ce qu’aucun travailleur ne court le risque d’attraper aucune maladie d’origine hydrique sur les dits chantiers du projet CHUD. L’UCE développera des procédures écrites de gestion de la main d’œuvre applicables au projet conformément aux exigences de la NES N°2. Ces procédures prendront en compte les groupes suivants : (i) travailleurs directs ; ii) les travailleurs contractuels ; (iii) les employés des fournisseurs principaux ; et (iv) des travailleurs communautaires. Certaines dispositions de la NES N° 2 (paragraphes 17 à 20 portant sur la protection de la main d’œuvre et 24 à 30 portant sur la santé et sécurité au travail) sont applicables aux fonctionnaires gouvernementaux susceptibles de participer à la mise en œuvre et à la supervision du projet. Les fonctionnaires travaillant dans le cadre du projet à temps plein ou à temps partiel resteront soumis aux conditions générales de leur contrat ou de leur emploi dans le secteur public, à moins d’un transfert légal effectif de leur emploi ou de leur engagement dans le projet. Les mesures visant à éviter la discrimination et à garantir 29 l'égalité des chances, ainsi que des mesures relatives à la santé et la sécurité au travail seront appliquées durant tout le cycle du projet. Les PGES spécifiques au site confirmeront si des travailleurs seront hébergés sur le site. ▪ Mesures de protection pour la santé et la sécurité de la population locale Avant le démarrage des travaux, chaque firme de Construction doit installer les panneaux de chantier, puis délimiter la zone de chantier. Le Maître d’Ouvrage Délégué (MDOD) doit déployer les efforts pour que chaque ménage directement affecté soit informé (bruit, vibration, poussière, circulation des véhicules de chantier, etc.). Pour faciliter le processus de transparence, le MDOD doit travailler en étroite collaboration avec les autorités locales et la mairie du Cap-Haïtien. Tout un travail de mobilisation et communication sociale doit être réalisé avant et pendant les travaux pour informer les communautés bénéficiaires de la préparation, des activités du projet et de l’état d’avancement du projet, de recueillir leurs avis à ce sujet et de les accompagner aussi de façon à mieux s’approprier aux résultats du projet. Il est important de réduire les impacts sur les communautés à des niveaux mineurs / acceptables. Le MDOD et les firmes de construction doivent contrôler l'accès aux sites du projet (avec une attention particulière pour les sites de construction où il y a une forte présence d’enfants), puis élaborer des procédures d'intervention d'urgence pour les communautés et mettre en œuvre des mesures visant à prévenir les maladies et l'exposition à des matières toxiques, telles que l'élimination appropriée des déchets de nature diverse. Enfin, chaque firme de construction doit respecter les clauses environnementales attachées à son contrat et mettre en application les mesures d’atténuation environnementales et sociales décrites dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) de chaque sous-projet de façon à protéger la population locale contre toutes les externalités négatives issues des travaux. ▪ Mesures de protection pour éviter les conflits sociaux Les firmes de construction doivent valoriser la main-œuvre locale. Il est fortement aussi conseillé aux firmes de construction de faire appel aux membres des CASEC des sections communales du Cap-Haïtien ciblées par le projet aux représentants des comités de quartiers et aux notables de chaque zone à recruter des ouvriers locaux. Les firmes de construction doivent s’assurer de privilégier des techniques de travail à haute intensité de main-d’œuvre afin de maximiser les retombées de l’emploi local. Il est possible qu’un certain afflux de main-d’œuvre se produise. Les mesures d'atténuation liées à tout afflux de main-d'œuvre seront décrites dans les PGES. Avant le démarrage des travaux, des consultations individuelles et publiques ainsi que des enquêtes socio-économiques seront réalisées pour identifier les personnes qui seront susceptibles d’être affectées physiquement et/ou économiquement par les activités du projet. Le calcul de revenus sera effectué par l’UCE/MTPTC pour compenser chaque personne qui sera affectée économiquement. En cas de déplacement involontaire, le choix des sites de relocalisation se fera conjointement avec les élus locaux, les autorités locales et l’UCE conformément à la législation haïtienne et aux directives de la Banque mondiale applicables à ce projet. Ce sera au cas par cas. Toutes les personnes affectées seront prises en compte avant le démarrage des travaux. Un Cadre de Réinstallation (CR) a été préparé séparément au même moment que le présent CGES pour traiter toutes les questions associées à l’acquisition des terres, aux restrictions à l’utilisation des terres 30 (incluant la restriction d’accès aux actifs, y compris aux entreprises), à la réinstallation involontaire et aux impacts sur les moyens de subsistance. Un mécanisme de gestion de plaintes sera mis en place pour collecter, traiter et faire le suivi des plaintes ou doléances des personnes des zones ciblées par le projet. En cas d’insatisfaction, l’UCE pourrait faire appel à un médiateur entre les plaignants et le MDOD pour trouver une solution appropriée entre les deux parties. ▪ Contrôle de pollution environnementale associée aux déchets solides de chantier Tous les déchets solides générés par les travaux de construction dans le cadre du CHUD doivent- être gérés à la source (tri, stockage adéquat et filière d’élimination). Une gestion rationnelle des déchets de chantier permet (a) d’améliorer les conditions de travail sur le chantier et le cadre de vie des populations, (b) de limiter la pollution et (c) d’économiser les ressources naturelles. Dans les PGES, il faudra évaluer les types de déchets (inertes, banals, dangereux) qui sont susceptibles d’être produits, puis les filières de valorisation et d’élimination. Il est donc impératif de sensibiliser et d’inciter les ouvriers à faire le tri des déchets dans les bennes appropriées, la réutilisation, la prévention et le stockage adéquat des déchets de chantier sur les chantiers ainsi qu’à leur nettoyage régulier. Chaque entrepreneur doit évacuer régulièrement ses bennes pleines. Il sera donc interdit de brûler les déchets sur les chantiers. Dans les dossiers d’appel d’offre, l’UCE exigera au MDOD ainsi que les firmes de construction de renforcer leur responsabilité sociale vis-à-vis de l’environnement en utilisant les déblais de bonne qualité issus des chantiers du projet dans les travaux d’aménagement des berges des ravines et dans les travaux de terrassement des tronçons de route ou des couloirs inondables. L’UCE ne disposera aucun budget pour cela. Cela va considérer comme un écogeste de la part du MDOD et les firmes de construction. Les firmes de construction doivent déposer leurs déchets ultimes issus du projet sur un site de décharges autorisé par la mairie du Cap-Haïtien. Avant le démarrage des travaux, cet endroit doit- être identifié par les firmes de construction. Le nom du site de décharge et son emplacement doivent-être mentionnés dans le PGES de chaque sous-projet sous l’approbation de la mairie du Cap-Haïtien. Pour les interventions du projet liées à l’environnement côtier et urbain, un plan de gestion des déchets sera nécessaire. Il s’agit donc d’un plan de gestion de déchets de 2 à 5 pages. Ce plan doit être en annexe des PGES. La gestion des déchets, y compris leur collecte et leur élimination, constitue un risque transversal important pour les activités du projet. En plus, une quantité importante de débris et de déchets solides et municipaux pollue actuellement les plages à l'est et à l'ouest de Cap Haïtien et dans les zones urbaines et autour de celles-ci. 6.5 Matrice des impacts négatifs sur l’environnement La matrice des impacts négatifs des activités du projet montre la relation existante entre les causes de l’impact et impact négatif et montre en même temps ce qui diffère les deux. La matrice ci- dessous montre qu’il peut avoir plusieurs causes pour un seul impact négatif sur l’environnement, mais au moyen des mesures d’atténuation ces impacts peuvent être minimisés voire supprimer. 31 Tableau 5 : Matrice des impacts Négatifs du projet et les mesures d’atténuation appropriées Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Émission de gaz/fumées Entretien périodique des engins et des par la mise en marche des camions pour réduire le volume de gaz équipements à moteur ; provenant de la combustion des Dégradation de la moteurs de ces véhicules ; qualité de l’air Émission de poussières par la manipulation des Arrosage régulier des chantiers pour Point focal environnemental et matériaux et la réalisation réduire l’émission des poussières social de l’entreprise de Réhabilitation construction ; de certaines activités des rues ; Utiliser des équipements à moteur Spécialiste en environnement et moins bruyants ; social du MDOD ; Réhabilitation des Entretien régulier des équipements Spécialiste en sauvegarde infrastructures motorisés en dehors des chantiers ; environnementale de l’UCE ; de drainage ; Mise en marche des Spécialiste en sauvegarde Mise en place Fonctionnement du chantier sociale de l’UCE. Nuisances équipements à moteur ; d’éclairage uniquement pendant les heures sonores et public ; normales de travail; vibratoires Rotation des véhicules de chantier ; Usage obligatoire des bouchons d’oreille/casques anti-bruit par les Réhabilitation Réalisation des travaux de travailleurs ; d’espaces fouilles, terrassement et publics (places, démolition Si possible, utilisation des engins de parcs, aires de chantier et des outils électriques dotés recréation) de systèmes antivibratoires Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Interdire le lavage et l’entretien des véhicules sur les chantiers du projet ; Production et Point focal environnemental et déversement des eaux social de l’Entreprise de Réutilisation des eaux usées pour usées et des huiles construction ; l’arrosage des sites du projet et pour la usées/ou de vidange préparation du mortier ; issues des activités du Spécialiste en environnement et projet dans le milieu social du MDOD ; Stocker de façon sécuritaire les huiles naturel (eau et sol) ; de vidange et leur acheminer vers une Spécialiste en sauvegarde Dégradation de la filière de valorisation et d’élimination environnementale de l’UCE. qualité des eaux Absence de filtrage appropriée (recyclage et réutilisation) ; et des sols ; Le filtrage n’est pas bien réalisé. Stocker des huiles usagées dans des Dégradation de la récipients hermétiquement fermés qualité de la avant leur destination finale et/ou leur biodiversité recyclage ; locale. Assurer que les questions de biodiversité soient intégrées dans la fiche de filtrage. 32 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Éviter la coupe des arbres en assurant Bouleversement de la que l’emplacement des sites ne se microbiologie des sols par trouve pas dans une aire végétalisée ; des activités de fouilles, d’excavations, Utiliser les carrières et les sablières d’exploitation des autorisées par l’État haïtien ; carrières et l’enlèvement de la végétation ; Stabiliser le sol mécaniquement pour réduire le potentiel d’érosion ; Éviter la construction sur les sols de forte pente ; À la fin des travaux, compacter les sols remaniés et y favoriser l’implantation d’une strate herbacée stabilisatrice. Pressions sur les Prélèvements des eaux Économiser l’eau et faire l’usage Point focal environnemental et ressources en eau dans des rivières et des rationnel des ressources en eau ; social de l’Entreprise de ▪ Réduction la nappes phréatiques construction ; disponibilité presque asséchées et des Éviter de faire des prélèvements dans des puits d’eau ou pompes à des cours d’eau et nappes phréatiques Spécialiste en environnement et ressources eau à usage domestique. asséchés ; social du MDOD ; eau Interdire le prélèvement des eaux dans Spécialiste en sauvegarde des puits et des pompes à eau à usage environnementale de l’UCE ; domestique. Spécialiste en sauvegarde sociale de l’UCE. Non-utilisation du port Application des règles de sécurité pour d’équipements de protéger les travailleurs contre les protection individuelle chutes de hauteur ; OU usage inadéquat des équipements de protection 33 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire individuelle (casques, Usage correct et obligatoire du port gants, lunettes de sécurité, d’équipements de protection gilets, chaussures de individuelle (casques, chaussures et sécurité etc.) ; ceinture de sécurité, cache-nez, gants et bouchon d’oreille) ; Absence ou manque de formation sur le Formation adéquate en matière de comportement à tenir sur sécurité sur le lieu de travail ; un chantier ; Interdiction au chantier à tous les Risque à la santé travailleurs qui n’utilisent pas les Le MDOD doit s’assurer équipements de protection et à la sécurité la disponibilité d’une des travailleurs individuelle ; trousse de premiers de soin sur chaque chantier ; Renforcer la sécurité des travailleurs par l’établissement d’un plan Assurer qu’il y ait d’intervention d’urgence et un quelqu’un sur le site ayant programme de formation de SST. La la formation de firme de construction doit garder un secourisme sur chaque journal de bord pour enregistrer tous les chantier pour venir en accidents associés aux activités de aide des personnes ou chantier ; travailleurs circulant sur le chantier en cas Annulation du contrat de la firme ou du d’accident de chantier. MDOD en fonction de la gravité de la situation (à vérifier avec les avocats) 34 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Absence d’assainissement Embaucher des locaux pour nettoyer ou d’hygiène sur le les chantiers régulièrement ou chantier (chantier quotidiennement ; insalubre etc.) Installer différents types de poubelles sur les chantiers et montrer aux employés à faire efficacement leurs usages ; Point focal environnemental et Mettre l’eau en quantité et qualité social de l’Entreprise de nécessaire sur les chantiers pour les construction ; usages appropriés ; Spécialiste en environnement et Éviter la stagnation des eaux souillées social du MDOD ; autant que possible à travers des travaux de terrassement, de Spécialiste en sauvegarde l’augmentation de la capacité environnementale de l’UCE ; d’infiltration du sol et de la réalisation Spécialiste en sauvegarde de façon à éviter la prolifération des sociale de l’UCE. moustiques. Un geste, une simple Tous les contracteurs ont l’obligation parole ou un langage non- de sensibiliser les travailleurs dans une Point focal environnemental et verbal à connotation manière culturellement appropriée ; social de l’Entreprise de Risque sexuelle ; construction ; d’harcèlement Tous les travailleurs doivent signer un sexuel et La maltraitance et abus du code de conduite sur le bon Spécialiste en environnement et phycologique pouvoir comportement à tenir sur le chantier ; social du MDOD ; Spécialiste en sauvegarde Le MDOD et les firmes de construction sociale de l’UCE doivent organiser des formations de 35 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire courte durée pour sensibiliser tous les travailleurs sur le comportement à tenir. Annulation du contrat de la firme ou du MDOD en fonction de la gravité de la situation (à vérifier avec les avocats) Obstruction du passage Installer les panneaux de chantier et piéton par le stockage sécuriser les chantiers ; inadéquat des matériaux Point focal environnemental et de construction et des social de l’Entreprise de Conduire et manipuler les déblais ; construction ; engins/véhicules de chantier avec professionnalisme et prudence ; Spécialiste en environnement et Risque à la santé Risque de sécurité routière à cause de la social du MDOD ; et à la sécurité de Utiliser les engins de chantier entre perturbation de la la population 8h00 à 17h00 pour ne pas nuire la Spécialiste en sauvegarde circulation et la mobilité locale en général par la rotation tranquillité du voisinage ; environnementale de l’UCE ; des véhicules de chantier, surtout pour les travaux Mettre à la disposition de la population Spécialiste en sauvegarde qui se font près des écoles des routes piétonnes (ou trottoirs) sociale de l’UCE. ou d’autres endroits avec alternatives pour assurer un passage une forte présence sécuritaire. Le projet s’assurera que d'enfants ; tous les ménages peuvent accéder à leurs maisons/bâtiments/commerces de Création des zones de façon sécuritaire ; rétention d’eau stagnante ; Assurer l’accès universel aux routes et Arrivée des flux des rues pendant la perturbation de la travailleurs venant de circulation par les travaux. l’extérieur. Non-valorisation de la Recruter la main d’œuvre locale avec main d’œuvre locale ; l’appui des autorités locales, puis les valoriser ; 36 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Non-assistance aux personnes affectées par le Interdiction d’arrêt de stationnement Point focal environnemental et Projet ; des véhicules de chantier à certains social de l’Entreprise de Risque de endroits ; construction ; déclenchement Communication Enregistrer toutes les incidences et tous Spécialiste en environnement et des conflits insuffisante sur le les accidents associés aux activités de social du MDOD ; sociaux processus de sélection des quartiers bénéficiaires des chantier, puis les assister ; Spécialiste en sauvegarde investissements du sociale de l’UCE. Assistance aux personnes affectées projet ; physiquement et économiquement avant le démarrage des travaux. Dysfonction du mécanisme de gestion des plaintes Avant le démarrage des activités du projet, l’UCE informera de façon Tentative formelle la mairie du Cap-Haïtien et d’envahissement des sites ainsi que les bureaux des CASEC du projet par des locaux concernés les noms des quartiers au moment de la bénéficiaires du projet et ensuite l’UCE découverte des sites et le MDOD en informeront la société archéologiques ; civile au moment des réunions de consultations publiques. L’acquisition de terres Assurer l’inclusion des procédures de et/ou pertes des activités découverte fortuite et pendant les économiques ; travaux, assurer les surveillances des aires de travail et suspendre toute Conflits sociaux liés aux activité lors des découvertes ; problèmes d’héritage dans la zone du projet; Indemnisation et compensation des personnes affectées par le projet. Les procédures sont décrites dans le Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) 37 Types de sous- Cause de l’impact/ ou Responsabilité, projets Impact négatif du risque Mesures d’atténuation Surveillance/Contrôle réglementaire Bonne stratégie de communication et d’engagement des parties prenantes (élaborée dans le PMPP). Rejets anarchiques des Favoriser la réutilisation des matériaux Point focal environnemental et déchets solides de et des équipements ayant servi à la social de l’Entreprise de chantier ; construction ; construction ; Enfouissement et Interdiction de bruler les déchets sur les Spécialiste en environnement et l’écoulement du lixiviat chantiers ; social du MDOD ; de ces déchets ; Spécialiste en sauvegarde Évacuer régulièrement les bennes Obstruction du passage environnementale de l’UCE ; Pollution pleines ; des eaux pluviales à cause environnementale du déversement des Spécialiste en sauvegarde associée aux déchets dans les ravines et Sensibiliser et inciter les ouvriers à sociale de l’UCE déchets solides les canaux de drainage ; faire le tri et le stockage adéquat des déchets ; Mauvaises pratiques d’incinération des déchets À la fin des travaux, nettoyer et en plein air ; remettre en état les éléments du milieu et restaurer les sites. Abandon des déchets de chantier sur les trottoirs et Déposer les déchets ultimes dans un la chaussée site d’enfouissement adéquat autorisé par l’État haïtien ou par la mairie du Cap-Haïtien. 38 7. MISE EN ŒUVRE DES MESURES D’ATTENUATION ET SUIVI Le Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) sert à orienter les activités du projet sur le plan environnemental et social. Une fois l’emplacement et le type de chaque sous-projet sont clairement définis, un Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) sera préparé pour chaque sous-projet et inclus des critères de filtrage pour identifier les impacts négatifs sur l’environnement. Le plan incorpore aussi des solutions pratiques pour éviter ou mitiger ces impacts. Ainsi, conformément aux exigences environnementales et sociales de la Banque mondiale et de la législation environnementale haïtienne, l’évaluation environnementale et sociale des sous- projets du CHUD permettra de s'assurer des préoccupations environnementales et sociales et comprendra les étapes suivantes : • Étape 1 : Screening environnemental et social Le Screening environnemental et social sera effectué par le Spécialiste en environnement et le Spécialiste en impact social de l’UCE qui passeront au crible systématiquement tous les sous- projets sur la base de la fiche de screening annexée. La classification issue du screening sera effectuée par ces deux spécialistes de l’UCE . • Étape 2 : Approbation du niveau du risque environnemental et social Sur la base des résultats du screening, les deux spécialistes en sauvegarde de l’UCE procéderont à une revue complète de la fiche et apprécieront le niveau de risque environnemental et social proposé. La décret-cadre haïtien du 12 octobre 2005 portant sur l’évaluation environnementale ne mentionne aucune catégorisation des EIES des projets et sous-projets. La Banque mondiale, en conformité avec les dispositions du nouveau CES, classifie les projets (sous-projets), d’après le niveau du risque à quatre (4) niveaux : • Risque élevé ; • Risque substantiel ; • Risque modéré ; • Risque faible. Une fois l’emplacement et type de sous -projets sont identifiés, l’UCE classifiera le niveau du risque de chaque sous-projet en fonction de sa grandeur, sa signification et son importance. • Étape 3 : Préparation des PGES Les spécialistes en sauvegarde environnementale et sociale de l’UCE pourraient préparer les TDRs pour les documents de sauvegarde, les PGES et EIEA à élaborer et les soumettra pour approbation à la Banque mondiale (Par exemple, PGES, EIES). Au cas où c’est le MDOD qui va préparer ces documents, l’UCE supervisera et supportera le MDOD dans la préparation de ces documents. • Étape 4 : Examen, approbation des PGES Une fois les PGES sont approuvés par les deux spécialistes de sauvegarde de l’UCE, le chargé du projet à l’UCE soumettra la version finale de chaque PGES pour analyse et non -objection de la Banque mondiale. • Étape 5 : Consultations publiques et diffusion de l’information Les deux spécialistes en Sauvegardes de l’UCE veilleront à la publication et la diffusion des documents de sauvegarde des PGES. • Étape 6 : Intégration des dispositions environnementales et sociales dans les Dossiers d'appels d'offres Les deux Spécialistes en Sauvegardes du projet basés à l’UCE mettront en annexe les clauses environnementales et sociales des dossiers d’appel d’offre et d’exécution des sous-projets. Ils veilleront aussi à l’intégration des recommandations et autres mesures de gestion environnementale et sociale dans ces dossiers. • Étape 7 : Suivi environnemental et social de la mise en œuvre d es sous-projets Les deux spécialistes en sauvegarde de l’UCE du projet superviseront régulièrement les chantiers, formuleront des recommandations (mesures correctives) au MDOD pour les non-conformités environnementales et sociales et participeront au renforcement des capacités du personnel du MDOD et les firmes de construction sous-traitantes en matière de Santé, Sécurité et Environnement. En cas du passif environnemental, ils pourront aussi demander l’arrêt temporaire des chantiers. À mi-parcours et à la fin du projet, en cas de non-conformité environnementale et sociale avérée les deux spécialistes en sauvegarde de l’UCE du projet avec l’appui de l’équipe de sauvegarde de la Banque mondiale pourrait solliciter la réalisation d’un audit environnemental et social par un consultant indépendant pour une évaluation systématique et documentée des activités du projet dans son ensemble pour améliorer la performance environnementale et sociale du CHUD. • Le suivi environnemental et social des activités du CHUD sera assuré par les deux spécialistes en sauvegarde du projet attaché à l’UCE ; • La surveillance interne de la prise en compte des mesures environnementales et sociales sera assurée par le point focal environnemental et social du MDOD et firmes de construction sous la supervision du spécialiste en environnement et celui en impact social du projet attaché à l’UCE ; • Le suivi externe sera effectué par la Banque mondiale et l’UCE en coordination avec les entités étatiques décentralisées dans le département du Nord ; • L’UCE présentera des rapports semestriels de suivi environnemental et social à la Banque mondiale et fournira un récapitulatif des activités du PGES et de l’exécution des sous-projets au regard des règles environnementales et sociales. Les indicateurs environnementaux et sociaux stratégiques doivent être intégrés dans ces rapports. Le spécialiste en environnement de l’UCE du projet servira de liaison pour informer le Ministère de l’Environnement (MdE), en particulier le Bureau National d’Évaluation Environnementale (BNEE) des procédures environnementales et sociales adoptées pour le projet. L’UCE invitera le BNEE à des missions de supervision. Si nécessaire, les documents de sauvegarde du CHUD lui seront transmis. 36 8. PROGRAMME DE SURVEILLANCE-SUIVI La surveillance et le suivi du projet s’insèrent dans la phase de construction et d’opération. Ils visent à assurer que le Maître d’Ouvrage respecte ses engagements et ses obligations durant tout le cycle du projet (André, Delisle, & Revéret, 2010). Dans le cadre du CHUD, les indicateurs suivants sont proposés pour être suivis : Indicateurs à suivre par les spécialistes en sauvegarde de l’UCE et du MDOD Les indicateurs stratégiques à suivre par les spécialistes en sauvegarde du CHUD basés à l’UCE et au MDOD sont les suivants : � Nombre de sous-projets ayant fait l’objet d’une sélection environnementale et sociale ; � Nombre de sous-projet ayant fait l’objet d’un PGES ; � Nombre de séances de formation organisée sur les sauvegardes à l’intention des Entrepreneurs ; � % d’Entrepreneurs respectant les dispositions environnementales dans leurs chantiers ; � Nombre d’emplois créés localement (main d’œuvre locale utilisée pour les travaux) ; � Nombre d’associations locales et ONG impliquées dans la mise en œuvre et le suivi ; � Nombre et % de conflits sociaux liés aux travaux efficacement gérés ; � Nombre de plaintes clôturées par rapport au nombre de plaintes enregistrées lors des travaux ; � % de respect des codes de conduite signés par les travailleurs ; � Nombre de rapports de surveillance et de suivi environnemental et social produits et transmis à la Banque ; � % de femmes impliquées dans les travaux et le suivi. Ces indicateurs seront régulièrement suivis au cours de la mise en place et l'avancement des sous- projets et seront incorporés dans le Manuel d’Opérations (MOP) et le Plan de Suivi du projet. 37 9. ARRANGEMENT INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE DU CGES L’UCE/MTPTC est le Maître d’Ouvrage du projet CHUD, et elle fera usage d’un Maitre d’Ouvrage Délégué - MDOD pour gérer la mise en œuvre des investissements urbains intégrés pour la transformation des quartiers. Considérant la nécessité de mobiliser, consulter et faire participer les communautés dans tout le cycle du projet à savoir, de la conception, préparation, mise en œuvre et clôture du projet ; et sur la base de l’expérience d’usage de MDOD dans un autre projet jugée satisfaisante par l’UCE. L’usage du MDOD est la plus adéquate pour la sous- composante 1.2. Le MDOD sera responsable de : (i) la mobilisation sociale, communale et communautaire ; (ii) l’assistance technique; (iii) la gestion des contrats des firmes de construction et de supervision, y compris pour l’obtention des validations nécessaires auprès des instances institutionnelles ; (iv) la gestion fiduciaire (gestion financière et passation des marchés) selon les procédures de la Banque mondiale ; (v) le suivi des sauvegardes sociales et environnementales ; et (vi) le suivi et évaluation des activités y compris les indicateurs du projet. 9.1 Capacités environnementales et sociales des institutions responsables du projet UCE/MTPTC L’Unité Centrale d’Exécution (UCE) du MTPTC est le Maître d’Ouvrage du Projet. Elle est chargée de la coordination de l’exécution technique et financière du projet. Elle organise et anime les collaborations et le partenariat entre les différentes institutions impliquées dans la mise en œuvre et le suivi. L’UCE dispose d’une Cellule Environnementale et Sociale composée d’une pléiade de spécialistes en sauvegarde environnementale et sociale ayant d’expériences avec les politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale. Ces spécialistes se familiarisent déjà avec le Nouveau Cadre Environnemental et Social (Ce CES a été approuvé en août 2016 et il est entré en vigueur le 1 er octobre 2018). La Banque mondiale avait déjà organisé des séances de renforcement de capacité sur le CES pour les PIU des projets qu’elle finance en Haïti et l’UCE est l’une des PIU en ayant bénéficié. Étant donné que le CHUD est le premier projet en Haïti à appliquer le CES depuis sa mise en vigueur, la Banque mondiale met à la disposition de l’UCE toute une équipe de spécialistes et de consultants en sauvegarde pour accompagner et encadrer l’UCE dans la mise en application des huit (8) Normes Environnementales et Sociales (NES) du CES applicables à ce projet. Les prestataires de services non-publics : MDOD et Firmes de construction Sous la supervision de l’UCE, ces prestataires de services seront appelés à mettre en œuvre leurs services selon les normes établies dans le CGES du projet. Ils doivent s’approprier d’abord à la législation environnementale haïtienne et aux Normes Environnementales et Sociales (NES) du CES de la Banque mondiale recommandées dans la phase d’exécution du projet. Des clauses de gestion environnementale et sociale seront systématiquement introduites dans les dossiers d’appel d’offre et les contrats des prestataires de service. Chacun des prestataires doit pouvoir montrer au Maître d’Ouvrage qu’il est doté de la capacité en termes de ressources humaines et de l’expérience 38 nécessaire pour identifier, analyser, évaluer et atténuer les impacts négatifs directs, indirects, accumulatifs et résiduels pendant la mise en œuvre du projet ainsi que compenser les dommages environnementaux et sociaux pendant ou à la fin des travaux. Ces derniers doivent s’approprier d’abord aux Normes Environnementales et Sociales de la Banque mondiale et à la législation haïtienne pour respecter les exigences environnementales et sociales recommandées dans la phase d’exécution du projet. Des clauses de gestion environnementale et sociale seront systématiquement introduites dans les dossiers d’appel d’offre et les contrats des prestataires de service. Chacun des prestataires doit pouvoir montrer au Maître d’Ouvrage qu’il est doté de la capacité en termes de ressources humaines et de l’expérience nécessaire pour identifier, analyser, évaluer et atténuer les impacts négatifs directs, indirects, accumulatifs et résiduels pendant la mise en œuvre du projet ainsi que compenser les dommages environnementaux et sociaux pendant ou à la fin des travaux. Ni le MDOD qui sera recruté par le Maître d’Ouvrage (UCE) ni les firmes de construction qui seront recrutées par le MDOD ne sont pas encore familiarisés avec les exigences des normes Environnementales et Sociales de la Banque mondiale. L’UCE préparera, avec l’appui de la banque mondiale si nécessaire, tout d’un curriculum de formation sur ces exigences et la législation environnementale haïtienne applicables au projet et animera plusieurs séances de formation pour le MDOD et les firmes de construction avant le démarrage de chaque chantier. Les modules de formation seront axés sur les points suivants : � Expliquer quelles sont les Normes Environnementales et Sociales (NES) déclenchées dans le cadre du CHUD ? � Expliquer quels sont les documents de sauvegarde requis par sous-projet et quelles mesures de mitigation proposées par sous-projet ? � Expliquer pourquoi des clauses environnementales et sociales ont été incorporées dans les dossiers d’appel d’offre, les contrats du MDOD et les firmes de construction ; � Expliquer comment assurer la santé et la sécurité des travailleurs sur les chantiers et les populations locales ; � Expliquer les exigences relatives à la tenue des dossiers et registre des accidents sur le chantier ; � Expliquer comment faire respecter et appliquer les lois et règlements sur l’environnement ; � Expliquer comment recommander des mesures correctives afin de minimiser les impacts négatifs sur l’environnement ; � Expliquer comment faire le suivi général des recommandations émises dans les PGES et SMM ; � Expliquer comment s’assurer de l’effectivité de la mise en œuvre des actions de sensibilisation des populations sur la protection et la gestion de l’environnement ; � Expliquer comment valoriser la main d’œuvre locale et renforcer la question du genre dans la phase d’exécution des sous-projets. Avant le démarrage de chaque chantier, ces prestataires services doivent faire preuve de leur capacité à incorporer le principe du développement durable prônée par la Banque mondiale et la législation nationale dans l’exécution de chaque sous-projet. Les spécialistes en sauvegarde de l’UCE doivent encadrer et accompagner ces derniers dans la mise en application du CGES. Ils doivent rester en contact régulier avec ces prestataires de services et les autorités locales dans le 39 but de développer un esprit de collaboration et non un esprit de confrontation sur tous les enjeux écologiques et sociaux associés à la mise en œuvre du projet. La responsabilité écologique et sociale est collective. Ils doivent travailler tous ensemble pour atteindre les objectifs escomptés. 10. CALENDRIER ET BUDGET DE MISE EN ŒUVRE DU CGES DU CHUD 10.1 Calendrier de mise en œuvre et de suivi du CHUD Le tableau ci-dessous présente le calendrier de mise en œuvre et de suivi des activités du Cadre de Gestion Environnementale et Sociale du CHUD. Tableau 6 : Calendrier de mise en œuvre et de suivi des activités du CHUD Calendrier de mise en œuvre et de suivi des activités du CHUD Durée du projet Mesures Actions proposées Année 1 2 3 4 5 Mesures Application des mesures d’atténuation recommandées d’atténuation par sous-projet Mesures Recrutement d’un MDOD institutionnelles Mesures Réalisation des PGES et SMM pour certaines activités techniques du projet Formation Formation pour les deux spécialistes en sauvegarde de l’UCE, les deux points focaux environnementaux et sociaux du MDOD et les travailleurs des firmes de construction sous-traitantes Information et Sensibilisation et mobilisation des acteurs et des sensibilisation populations locales Mesures Suivi et surveillance du projet de suivi-évaluation Évaluation 40 10.2 Budget pour la mise en œuvre du CGES Le budget de la mise en œuvre du Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) s’élève à 104,000.00 US$ au total. Le budget de mise en œuvre du CGES ci-après présente la provision pour les mesures institutionnelles, techniques et de suivi, la provision pour les mesures de formation et la provision pour les mesures de sensibilisation. Tous ces coûts devront-être inclus dans le coût total du CHUD. Tableau 7 : Budget de mise en œuvre du CHUD Budget de mise en œuvre du CGES du Projet de Développement Urbain du Cap-Haïtien Coûts estimatifs des mesures institutionnelles, techniques et Coût ($ US) Quantité de suivi 82,000.00 • Honoraires des deux consultants spécialistes en sauvegarde basés à l’UCE 2 Pris en charge dans le travaillant sur le projet budget du projet • Recrutement d’un consultant local en communication à temps partiel pour la préparation du document de stratégie de communication du projet et pour appuyer le spécialiste environnemental et social dans certaines 1 54,000.00 (300 jours) activités du projet. • Réalisation des PGES - Pris en charge dans le contrat du MDOD • Évaluation (mi-parcours et finale) de la mise en œuvre du CGES. 2 20,000.00 • Achat des matériels pour la surveillance et le suivi environnemental et social (casques, chaussures de sécurité, gilet de sécurité, un ordinateur - 8,000.00 portable, une imprimante, deux GPS (ils doivent-être calibrés avant l’usage) et matériels pédagogiques. Coûts de mesures de formation 12,000.00 • 5 Ateliers d’harmonisation sur la gestion environnementale et sociale du projet pour les prestataires de service (préparation de kit de matériels pour les participants etc.). 5 12,000.00 • Formation de renforcement de capacité pour les spécialistes en sauvegarde attachés à l’UCE et au MDOD Coûts de mesures de sensibilisation 10,000.00 5 Campagnes d’information et de sensibilisation sur la nature du projet et l a 5 10,000.00 gestion environnementale et sociale du projet auprès des bénéficiaires. TOTAL 104,000.00 41 11. MÉCANISME DE GESTION DES PLAINTES L’UCE est responsable de la bonne gestion, la coordination et du suivi des doléances émises concernant le projet. Le système de doléances proposé dans le cadre de la mise en œuvre des interventions du projet CHUD est constitué de l’approche et des étapes décrites ci-après. 11.1 Principes directeurs du mécanisme de gestion des plaintes (MGP) • Les plaintes doivent être orientées vers l’UCE qui est, l’entité du MTPTC, responsable de s’assurer que les plaintes, verbale ou écrite, sont bien reçues, documentées et traitées. À cet effet, la population peut déposer leurs plaintes directement, entre autres, au bureau du projet au Cap-Haïtien, où sera basé, entre autres, un chargé de projet, un responsable en communication, et deux (2) spécialistes en sauvegarde (environnementale et sociale). Le personnel du bureau de projet basé à Cap-Haïtien doit guider la bonne gestion du mécanisme de gestion de plainte. Si la question est urgente ou représente un niveau élevé de risque, la Coordination de l’UCE doit être avisée sans délai afin de fournir son appui à la recherche de solutions au problème posé. • Toute plainte enregistrée doit, si besoin est, faire l’objet d’une visite d’inspection au plus tard sept (7) jours après la réception. • 75% des plaintes doivent être fermées dans les 30 jours qui suivent leur enregistrement. Les plaintes qui nécessitent plus de temps d’investigation seront traitées au fur et à mesure et dans les meilleurs délais possibles. • Toutes les plaintes doivent être enregistrées et les investigations y relatives documentées. Le registre des plaintes sera inclus dans les rapports de Suivi-Évaluation que l’UCE soumettra à la Banque régulièrement. 11.2 Approche de MGP Les diverses activités de mise en œuvre des interventions du projet CHUD peuvent être source de situations contentieuses. Afin de minimiser ce genre de situations, l’UCE établira un mécanisme de gestion des plaintes qui est un dispositif devant permettre de régler aussi rapidement que possible les problèmes, difficultés ou incompréhensions rencontrés au cours de l’exécution du projet, en privilégiant des solutions à l’amiable. Il s’appliquera à toutes les parties prenantes du projet et constituera un moyen structuré de recevoir et de régler une préoccupation soulevée par un individu, une institution ou une communauté qui estiment avoir été lésés par les investissements du projet. Les plaintes seront traitées promptement selon un processus compréhensible et transparent, approprié sur le plan culturel, gratuit et sans représailles. L’UCE proposera à chaque PAP une entente de compensation afin de formaliser un accord. Les plaintes éventuelles pourraient être portées sur un ou plusieurs éléments de cette proposition. Elles peuvent prendre la forme de plaintes spécifiques à propos de dommages ou préjudices réels, de requêtes de corrections, de préoccupations générales sur le projet, d’incidents et impacts perçus ou réels. L’UCE accordera la priorité à la négociation et à la conciliation à l’amiable. Les PAP seront informées par l’UCE, par l’intermédiaire du spécialiste en sauvegardes sociales basé au Cap - Haïtien, de la procédure à suivre pour exprimer leur mécontentement et présenter leurs plaintes. Dans le cadre de ce processus, les plaintes seront consignées dans un registre qui sera accessible auprès des entités suivantes et dans les endroits respectifs : • Le CASEC du Haut du Cap (en ses bureaux) ; • Le CASEC de Petite-Anse (en ses bureaux) ; • La Mairie du Cap-Haïtien (en leurs bureaux) ; • Le spécialiste en sauvegardes sociales du CHUD (aux bureaux du projet de l’UCE au Cap- Haïtien) ; • L’Entrepreneur (aux bureaux de chantier) ; • Le bureau central de l’UCE à Port-au-Prince (via téléphone ; dont un numéro de référence sera rendu public). Ainsi le (la) plaignant(e) aura le choix de produire sa plainte par écrit ou à l’oral, parmi les différentes instances proposées antérieurement, celle qui lui sera accessible et/ou qui lui inspire le plus de confiance. Les principaux canaux disponibles pour présenter des plaintes sont : i) appel téléphonique (numéro à vulgariser), ii) Spécialistes de l’UCE, iii) lettre ou autres communications écrites, iv) rencontre, v) bureaux des CASEC/ASEC, vi) mairie du Cap-Haïtien, vii) intermédiaires, via d’autres PAP, viii) leaders communautaires et autres. Dans tous les cas, les plaintes devront être acheminées à l’UCE pour les suites nécessaires. Ce mécanisme de gestion de plainte est le même pour les travailleurs (directs, contractuels et autres) du projet Le point focal, qui sera comme mentionné précédemment une personne recrutée et diligentée au niveau de la mairie pour concourir à un meilleur reporting aux Spécialistes de l’UCE des aspects environnementaux et sociaux du projet CHUD, disposerait de formulaires de fiches de plaintes afin de pouvoir noter rapidement les coordonnées de chaque plaignant(e) et l’objet du problème relaté. Le spécialiste en sauvegardes sociales du CHUD restera en contact permanent avec le point focal pour s'assurer que l'équipe du projet est consciente de toutes les questions qui ont été soulevées et qu’elles seront traitées minutieusement dans un délai raisonnable. Sur la base des informations reçues des points focaux, le spécialiste en sauvegardes sociales du CHUD basé à Cap-Haïtien doit remplir périodiquement le registre de consignation des plaintes. Si les négociations s’avèrent difficiles, l’UCE mettra en place un comité de médiation pour le traitement des plaintes. Les représentants de ce comité de cinq (5) membres sont présentés ci-après ainsi que leur mode de sélection. À l’exception du représentant des PAP qui sera choisi pour chaque plainte, les autres membres seront à priori permanents pour toute la durée du projet. • Un représentant du projet CHUD (le spécialiste en sauvegarde sociale de l’UCE) ; • Un représentant du CASEC du Haut du Cap (désigné par le Conseil d’Administration de la Section Communale du Haut du Cap) ; • Un représentant du CASEC de Petite Anse (désigné par le Conseil d’Administration de la Section Communale de Petite Anse) ; • Un représentant de la Mairie du Cap-Haïtien (désigné par le Conseil d’Administration de la commune) ; • Un représentant des PAP (désigné en consultation publique avec acceptation subséquente de la / des PAP concernée(s) directement par la plainte. 36 En dehors de ce mécanisme interne, les PAP pourront avoir recours aux mécanismes étatiques de règlement de litige (autorités administratives et judiciaires) pour soumettre leurs plaintes. Dans ce cas, le projet doit leur garantir un accompagnement, en fournissant des conseils et en prenant en charge les frais de procédure. 11.3 Procédure, recours et traitement des plaintes Les différentes étapes de la procédure de résolution des plaintes sont présentées ci-après. Chaque réclamation ou plainte, qu’elle soit ou non fondée, devra passer à travers le processus de résolution. De manière générale, lorsqu’un individu, une institution ou un groupe d’individus arrivent à se plaindre, cela signifie que le problème soulevé constitue un inconvénient, un risque ou un impact pertinent qui nécessite que l’UCE, y apporte une solution. Que la plainte soit réelle ou qu’elle résulte d’une mauvaise interprétation, elle doit être enregistrée selon la procédure mise en place qui est basée sur les principes fondamentaux suivants : • La procédure de résolution des plaintes doit être transparente et en harmonie avec la culture locale ; • L’enregistrement des plaintes tiendra compte du faible niveau académique des PAP et privilégiera la langue créole et leurs résolutions devront être communiquées aux plaignants verbalement et par écrit ; • Les membres de la communauté (ou groupes) doivent avoir un accès équitable à la procédure (ayant droits ou non, hommes ou femmes, jeunes ou vieux) ; • Les plaintes et réclamations, réelles ou irréelles, doivent être enregistrées selon la procédure de résolution des plaintes ; • Les plaintes doivent déboucher sur des discussions avec le plaignant et éventuellement une visite de terrain afin de mieux saisir la nature du problème. 11.3.1 Étape 1 : Réception, Enregistrement de la plainte L’UCE, gestionnaire du projet CHUD, aura à diriger et à coordonner le mécanisme de gestion de plaintes. Une base de données sera créée pour enregistrer toutes les plaintes reçues dans le cadre du projet. Un dossier sera créé pour chaque plainte qui comprendra, entre autres, les éléments suivants : • Une fiche sur la plainte initiale comprenant la date de réception de la plainte, les coordonnées du plaignant et une description de la plainte ; • Un accusé de réception de la plainte est remis au plaignant à la suite de l’enregistrement ; • Une fiche de suivi de la plainte pour le suivi des mesures prises (enquête, mesures correctives) ; • Une fiche de clôture du dossier, dont une copie sera remise au plaignant après qu’il ait accepté la clôture et ait signé la fiche. Dans le cas où le (la) plaignant(e) ne choisirait pas de saisir directement l’UCE, l’instance qui reçoit la plainte la consigne dans un formulaire conçu à cet effet les informations relatives à la plainte qu’il transmet ensuite à l’UCE dans un délai n’excédant pas trois (3) jours ouvrables après l’ouverture du dossier de plainte. 37 Afin de garantir le respect des délais et le suivi des dossiers de plaintes, l’UCE établira un dialogue permanent et efficace avec les autres instances prévues pour la réception des plaintes. Toute plainte réelle ou fictive sera saisie dans le système et débouchera sur une inspection au maximum dans les sept (7) jours suivants. Le personnel du bureau de projet, basé au Cap-Haïtien, visite régulièrement le site du projet. Il constitue un bon canal d’accès au mécanisme de gestion des plaintes. Tout le personnel devrait pouvoir recevoir une plainte verbale ou écrite d’un individu ou d’un groupe d’individus. Le spécialiste en sauvegardes sociales basé au Cap-Haïtien, est la personne clé, chargée de la gestion du mécanisme de gestion de plaintes. La personne qui reçoit la plainte devra noter le nom du plaignant, la date, et éventuellement le numéro de téléphone. Elle devra aussi noter le résumé du problème. L’implication de tout le personnel dans le mécanisme de résolution des plaintes contribue à bâtir la confiance avec les membres de la communauté et à améliorer à long terme la performance du système de gestion, et ce, pour la durée d’exécution du projet. 11.3.2 Étape 2 : Traitement de la plainte et visite d’inspection Le spécialiste en sauvegardes sociales du projet CHUD ou son représentant parmi les autres spécialistes de l’UCE, effectuera une visite d’inspection dont le but sera de vérifier la véracité et sévérité de la plainte. Au cours de la visite d’inspection, les activités suivantes seront entreprises : • Collecter le maximum d’information possible auprès de la personne qui a reçu la plainte ; • Rencontrer et discuter avec le plaignant ; • Déterminer la légitimité de la plainte ; • Clôturer la plainte si elle n’est pas fondée par exemple. L’UCE fournira une réponse verbale et/ou écrite au plaignant. Le cas contraire ; • Classifier la plainte en fonction de son ampleur : mineure, modérée, sérieuse, majeure ou catastrophique et proposer une solution qui conduira à une visite du site (pour collecter de plus amples données) ; • L’UCE mobilisera toutes les ressources nécessaires à l’évaluation des dommages éventuels et partagera les extrants avec le (les) plaignant(s) à travers des séances de consultation ; • Clôturer la plainte si le (les) plaignant(s) est (sont) d’accord avec la solution proposée. Le cas contraire ; • Le (les) plaignants peuvent recourir à des procédures d’appel qui nécessiteront de nouveaux examens, enquêtes, consultations et traitements. 11.3.3 Étape 3 : Comité de médiation ou de conciliation Si la plainte n’a pas pu être réglée à l’interne entre le (les) plaignant(s) et l’UCE, elle devra être acheminée au comité de médiation ou de conciliation. L’UCE préparera, à l’intention du comité de médiation, l’information technique de base s’y rapportant, telle que le montant proposé de la compensation, la liste des réunions et entrevues avec le plaignant et la description de la cause du litige/plainte. Le (les) plaignant(s) seront invités à comparaître devant le comité de médiation, qui tentera de trouver une solution acceptable pour le (les) plaignant(s) dans le respect de la législation nationale et des NES de la Banque. Au besoin, d’autres réunions auront lieu, ou le comité pourrait, s’il y a 38 lieu, demander à un de ses membres d’arbitrer des discussions dans un contexte moins formel que ces réunions. Un médiateur institutionnel qui sera identifié par les autorités gouvernementales recevra et examinera les plaintes avec l’appui des membres du comité. Sous la responsabilité du médiateur, le comité devra dans la mesure du possible tenter de résoudre les plaintes à l’amiable afin de réduire les risques des procès judiciaires qui sont souvent longs et onéreux. 11.3.4 Étape 4 : Recours à la justice Le fait qu’une PAP a soumis une plainte ou une réclamation au projet ne lui enlève pas le droit de recourir à la justice pour ses revendications. Ainsi, en cas de non-satisfaction à l’issue du traitement de sa plainte, une PAP peut saisir l’Autorité Étatique compétente, incluant, entre autres, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), les tribunaux de première instance et d’appel si nécessaire, auxquels elle soumet ses réclamations. Le projet doit assister matériellement et financièrement la PAP à faire valoir ses droits devant toute juridiction qu’il aura saisie de sa plainte. Si la décision sur le litige soumis par la PAP était de nature à changer ou à influencer la manière dont l’activité du projet est mise en œuvre, ou à modifier ses résultats ; la Coordination de l’UCE doit ordonner l’arrêt provisoire des travaux jusqu’à la prise de décision finale sur ce litige. Les décisions rendues par les juridictions nationales sur les demandes de la PAP s’imposent à l’UCE et à tous les contractants qui travaillent en vertu d’un contrat du CHUD. 39 12. ANNEXES Annexe 1 : Formulaire de sélection environnementale et sociale des sous-projets Le présent formulaire de sélection a été conçu pour aider dans la sélection initiale des projets devant être exécutés sur le terrain. Le formulaire a été conçu pour mettre les informations entre les mains des exécutants afin que les impacts environnementaux et sociaux et les mesures d’atténuation y relatives, s’il y en a, soient identifiés et/ou que les exigences en vue d’une analyse environnementale plus poussée soient déterminées. Le formulaire de sélection contient des informations qui permettront aux st ructures de mise en œuvre de déterminer les aspects caractéristiques de l’environnement biophysique local et social aux fins d’évaluer les impacts socio-économiques potentiels de l’activité sur lui. Formulaire de sélection environnementale et sociale 1 Nom de la localité où le projet sera réalisé 2 Nom de la personne à contacter 4 Nom de l’Autorité qui Approuve 5 Nom, fonction, et informations sur la personne chargée de remplir le présent formulaire. Date : Signatures : PARTIE A : Brève description du sous-projet proposé Fournir les informations, en incluant superficie, terrain nécessaire, taille approximative de la surface totale à occuper. Inclure des photos du site prévu et si possible, une carte de l’aire affecte prise de http://haitidata.org/clip/lidar PARTIE B : Brève description de la situation environnementale et identification des impacts environnementaux et sociaux Questions Réponses Oui Non Acquisition des terres, restrictions à l'utilisation des terres et réinstallation involontaire 1. Y-a-t-il des personnes qui habitent dans la zone d’intervention du � � projet ? 2. Le projet risque-t-il d’affecter/détruire des structures existantes � � (temporairement ou permanemment) ? 3. Le projet va-t-il causer la perte temporaire ou permanente de � � cultures, de terres agricoles, de pâturages, d’arbres fruitiers ? 4. Le projet va-t-il causer des pertes économiques (temporairement � � ou permanemment) pour les petits commerces ou les marchands ambulants ? 5. Le projet va-t-il causer des pertes économiques (temporairement � � ou permanemment) pour les petits commerces ou les marchands 40 Questions Réponses Oui Non ambulants ? 6. Le projet va-t-il causer la restriction d’accès des populations � � locales aux ressources naturelles ou zones protégées ? Usage de parcelles de terrain acquis par le projet 7. Le projet a-t-il besoin d’acquérir des parcelles de terrain privées ? � � 8. Dans cette parcelle de terrain, y-a-t-il un conflit foncier ? � � Santé, Sécurité 9. Le projet peut-il augmenter des risques d’accidents pour les � � résidents ou es travailleurs ? 10. Le projet peut-il causer des risques d’accidents pour les � � travailleurs ? 11. Le projet peut-il causer des risques de santé pour les travailleurs et � � les populations locales ? Mobilisation des parties prenantes et information 12. Des consultations ouvertes et transparentes ont sont- � � elles envisagées entre l’entrep reneur et les parties prenantes? 13. Les personnes qui seront affectées physiquement et � � économiquement par les sous-projets ont-elles été informées et consultées sur le sous-projet ? 14. La population locale a-t-elle été inclue dans le choix de ce site? � � 15. La population a-t-elle reçu des informations sur qui contacter si elle � � aurait des questions et des plaintes concernant ce sous-projet ? Sites historique, archéologique ou de patrimoine culturel 16. Sur la base des sources disponibles, des consultations avec les � � autorités locales, des connaissances et/ou observations locales, le projet pourrait-il altérer des sites historiques, archéologiques ou d’héritage culturel ou faudrait-il faire des fouilles tout près ? Si OUI, indiquer le nom et la localité : � � 17. Sur la base des sources disponibles, des consultations avec les � � autorités locales, des connaissances et/ou observations locales, le projet pourrait-il altérer des sites historiques, archéologiques ou d’héritage culturel ou faudrait-il faire des fouilles tout près ? Habitats Naturels 18. L’activité risque des impacts sur une aire protégée ou un habitat � � naturel (terrestre ou aquatique) ? Si OUI, quelle, et comment : � � 41 Questions Réponses Oui Non Déchets 19. Aura des eaux résiduelles ou usées ? (Indiquer le site de décharge) � � Si OUI, indiquer nom la source et le volume estimé : � � 20. Aura des déchets solides ? � � Si OUI, indiquer types, volumes, site de déposition : � � PARTIE C : Travail environnemental et social nécessaire : Pas de travail environnemental et social � Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) � Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) � Plan d’Action de Réinstallation (PAR) � Commentaires (Ajouter des commentaires pour indiquer les questions qui doivent être traitées beaucoup plus en détails, le cas échéant) 42 Annexe 2 : Modèle de fiche de plainte FICHE DE PLAINTE Date : _______________________________________________________________ Dossier N°___________________________________________________________ PLAINTE Nom du plaignant : ___________________________________________________ Adresse : ____________________________________________________________ Section communale, localité ou habitation : _______________________________ Nature du bien affectée : _______________________________________________ DESCRIPTION DE LA PLAINTE : …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………...… …………………………………………………………………………………………...……… ……………………………………………………………………………………...…………… ………………………………………………………………………………..…………………. Fait à …………………………………, le …………….…………….. ________________________________ Signature du plaignant 43 OBSERVATIONS DE LA COLLECTIVITE : …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... Fait à …..………………………………, le……………………….. ________________________________ (Signature du Répondant) RÉPONSE DU PLAIGNANT : …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... Fait à …..………………………………, le……………………….. ________________________________ Signature du plaignant RESOLUTION …………………………………………………………………………………………...……… ………………………………………………………………………………………………...… …………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………... Fait à …..………………………………, le……………………….. ___________________________________ (Signature du Répondant) ____________________________________ (Signature du plaignant) 44 Annexe 4 : Code de Conduite sur le Lieu de Travail Code de Conduite sur le Lieu de Travail Préambule Le Code de Conduite sur le Lieu de Travail (qui sera traduit et communiqué aux travailleurs en créole) définit les normes du travail dans le but d’atteindre les conditions de travail les plus décentes et humaines possibles. Les normes de ce Code se basent sur les normes de l’Organisation Internationale du Travail et sur des pratiques de travail reconnues comme justes dans le monde. Les entreprises doivent se conformer à toutes les lois pertinentes et applicables et à la législation du pays dans lequel les travailleurs sont employés, et elles doivent implanter Le Code de Conduite sur le Lieu de Travail auprès de leurs fournisseurs. En cas de divergences ou de litiges entre les normes, les entreprises affiliées doivent appliquer les normes les plus strictes. L’Unité de Coordination de Projet du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales contrôle la conformité du Code de Conduite sur le Lieu de Travail en examinant attentivement le respect des Indicateurs de Conformités et des Principes généraux de Surveillance. Les Indicateurs de Conformité permettent d’identifier les besoins spécifiques afin de répondre à chaque norme du Code, et les Principes Généraux de Surveillance permettent d’évaluer le respect de ces normes. Le Ministère attend des entreprises qu’elles mettent en place des améliorations lorsque les normes du Code ne sont pas respectées et qu’elles développent des mécanismes durables afin d’assurer une conformité constante. Le Ministère des Affaires Sociales et du Travail est responsable des lois garantissant l’équilibre entre les comportements des protagonistes : employeurs et employés afin d’offrir un modèle de collaboration, de responsabilité et de transparence, et servir de catalyseur pour obtenir des changements positifs dans les conditions de travail. Ceci s’inscrit dans l’établissement des meilleurs pratiques pour le traitement équitable et respectueux des travailleurs, et sert à favoriser les conditions durables grâce auxquelles les travailleurs gagnent des salaires équitables et évoluent dans des lieux de travail sains et sécurisés. ELÉMENT DU DESCRIPTION CODE Les employeurs doivent adopter et adhérer à des règles et conditions d’emploi qui respectent leurs travailleurs et, au minimum, garantir leurs droits Relation de travail tels qu’énoncés dans les lois et des règlementations nationales et internationales relatives au droit du travail et de la séc urité sociale. Personne ne doit subir de discrimination dans l’emploi, au niveau de l’embauche, du salaire, de la promotion, de la discipline, du licenciement ou de la Non-discrimination retraite, sur la base du sexe, de la race, de la religion, de l’âge, du handicap, de l’orientation sexuelle, de la nationalité, de l’opinion politique, du groupe ou de l’origine ethnique. Chaque employé doit être traité avec respect et dignité. Aucun employé ne doit être l’objet de harcèlement physique, sexuel, moral ou verbal ou être Harcèlement ou abus l’objet d’abus. 45 Tout comportement apparent à un harcèlement sexuel, machiste ou empreint de violence physique, moral ou verbal est interdit sur le lieu de travail et en dehors du chantier. L’employé coupable d’un tel comportement sera renvoyé et interdit de travailler définitivement sur le chantier. Aucun employé n’a le droit de fréquenter des mineurs sur le lieu de travail et en dehors du chantier. Travail forcé Le travail forcé est interdit, y compris le travail en prison, le travail en servitude, le travail asservi ou d’autres formes de travail forcé. Aucune personne âgée de moins de 15 ans, ou n’atteignant pas l’âge obligatoire de la fin de scolarité ne doit être employé, le standard le plus haut Travail des enfants s’appliquant. Liberté d’association et de négociation Les employeurs doivent reconnaitre et respecter les droits de liberté d’association et de négociation collective des employés . collective Les employeurs doivent offrir un environnement de travail sain et sécurisé afin de prévenir tout accident et dégradation de la santé causée par, liée à, ou apparaissant au cours du travail ou résultant de l’utilisation des installations de l’employeur. Les employeurs doivent adoptés des mesures Santé, Sécurité, et responsables pour minimiser les impacts négatifs que l’activité a sur l’environnement. Environnement Les employés doivent se conformer aux consignes ayant trait à leur sécurité, leur santé et faire preuve de respect pour l’environnement dans leur attitude sur le lieu de travail : port de costume, de bottes, de gants, gestion des déchets solides, manutention des matériaux de chantier… Les employeurs ne doivent pas exiger des travailleurs qu’ils travaillent plus que les heures régulières et supplémentaires autorisées par la loi du pays dans lequel ils sont employés. Une semaine de travail régulière ne doit pas dépasser 48 heures. Les employeurs doivent accorder aux travailleurs au moins 24 heures consécutives de repos après chaque période de sept jours. Toutes heures supplémentaires doivent résulter d’un accord consensuel. Heures de travail Les employeurs ne doivent pas exiger d’heures supplémentaires de façon régulière et doivent payer tout travail supplémentaire à un taux de prime. Sauf dans des conditions exceptionnelles, la somme des heures régulières et supplémentaires ne doit pas dépasser 60 heures par semaine. Les employés ont droit à une pause, sur le lieu de travail, suivant un horaire régulier fixé par l’employeur. Chaque travailleur a un droit à une compensation pour une semaine régulière de travail qui est suffisante pour subvenir à ses besoins élémentaires et il a le droit de recevoir un revenu discrétionnaire. Les employeurs doivent au moins payer le salaire minimum ou le salaire en vigueur approprié, quel que soit le niveau, respecter toutes les régulations sur le salaire, et fournir les avantages en nature exigés par la loi ou par le contrat. Lorsque la Dédommagement rémunération n’est pas suffisante pour subvenir aux besoins élémentaires des travailleurs et leur fournir un revenu discrétionnaire, les employeurs doivent travailler avec le Ministère des Affaires Sociales et du Travail pour décider d’actions appropriées afin de parvenir progressivement à un niveau de rémunération adéquate. Usage de produits Sur le lieu de travail, aucun employé n’a le droit de consommer, transporter ou se livrer au trafic de produits nocifs, dangereux pour lui et son nocifs entourage : stupéfiants, drogue, tabac, alcool et tout autre produit interdit par la loi. 46 Annexe 5 : Clauses techniques environnementales et sociales suggérées à inclure dans les dossiers d’appel d’offres Généralités Les activités de la composante 1 du CHUD qui pourraient avoir des risques et effets environnementaux et sociaux les plus significatifs sur l’environnement et santé publique concernent les sous-projets d’amélioration des espaces verts, des parcs de jeux, des places publiques, de la circulation douce (trottoirs, pistes cyclables) et des infrastructures de drainage et ainsi que l’installation des lampadaires. L'Entrepreneur devra (ces clauses devront obligatoirement être incluses dans les contrats des entreprises) : - Respecter les lois et règlements en vigueur ainsi que les exigences environnementales et sociales contractuelles ; - Mettre en œuvre le Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) du projet ; - Mettre en œuvre et documenter la mise en application de son Plan de gestion environnementale et Sociale ; - Avoir dans son personnel un technicien en permanent sur le terrain, responsable des questions relatives à l’environnement, pour toute la durée de mise en œuvre des travaux ; - Localiser les aires de chantier et les aires d’exploitation de carrières et de bancs d’emprunt de façon à limiter les impacts sur l’environnement (éviter les zones sensibles tels les terres de cultures, les puits, les boisés, les forêts et les versants de forte pente) ; - Localiser les antennes de manière à limiter les effets de celles-ci sur la population ; - Limiter l’emprise des travaux au strict minimum ; - Assurer une gestion appropriée des déchets, des produits de curage, des hydrocarbures et autres produits potentiellement contaminants afin d’éviter la contamination de l’environnement pendant les travaux ; - Remettre en état les aires des travaux et notamment, les carrières, les sites d’emprunts et les aires de dépôts, une fois le chantier terminé. Choix des sites et installation du chantier L’entrepreneur devra choisir le lieu de ses installations de chantier en concertation avec la supervision et présentera un plan d’installation de chantier qui devra être approuvé par elle. Les sites devront être choisis de façon à limiter les impacts sur l’environnement en évitant les zones sensibles tels les terres de cultures, les puits, les boisés, les cours d’eau, les forêts et les versants de forte pente. Les sites devront être localisés à plus de 100 m des habitations et des cours d’eau les plus proches. Les sites devront être choisis afin d’éviter l’abattage d’arbres et de limiter le débroussaillement. Les sites devront permettre un drainage adéquat des eaux en évitant les points de stagnation de l’eau, la perturbation de l’écoulement naturel de l’eau et l’apport en sédiments dans les cours d’eau situés en aval. Débroussaillage Le débroussaillage consiste à couper, sans déraciner, toute végétation poussant dans les zones qui seront utilisées la mise en œuvre d’un sous projet. Il faut localiser les sous-projets dans des zones qui éviteront le plus possible la coupe d’arbres. Quand on ne pourra pas éviter la coupe des arbres, l’entrepreneur devra remplacer chaque arbre détruit. L'Entrepreneur ne pourra débroussailler que les zones acceptées par la supervision. 47 L'Entrepreneur sera alors tenu d'avertir les autorités des localités concernées avec un préavis d'au moins 10 jours avant d'entamer les travaux de débroussaillement afin que les habitants puissent récupérer le bois et/ou tout autre matériau appartenant à des particuliers. Le débroussaillage devra être effectué manuellement en favorisant l’embauche de la main d’œuvre locale pour réaliser les travaux. L’abattage des arbres sera réalisé en cas de stricte nécessité et toute coupe d’arbres devra être approuvée par la supervision. Lorsque la collectivité locale aura récupéré tout ce qui pouvait leur être utile, l'Entrepreneur devra enlever les résidus et les évacuer jusqu'au dépôt agréé par la supervision afin de servir à la fabrication de compost ou, si cette pratique est autorisée à cet endroit, d'être brûlés sur une aire spécialement aménagée à cet effet afin d'éviter tout risque de propagation du feu. Le brulis sur place des déchets végétaux est une pratique interdite. Patrimoine historique et culturel Prendre en considération les ressources culturelles dans le cas où le projet a un impact sur les structures historiques/culturelles. Celles-ci sont définies comme objets mobiliers ou immobiliers, sites, structures, groupes de structures, et attractions naturelles ayant une signification archéologique, paléontologique, historique, architecturale, religieuse, esthétique ou culturelle. Dans le processus d’EIE, l’entrepreneur devra identifier les structures historiques/culturelles potentiellement affectées par le projet, et l’impact possible du projet sur ces structures. Si l’impact potentiel est significatif, l’entrepreneur devra identifier et inclure les mesures nécessaires pour éviter ou atténuer ces impacts, tel que la protection du site, l’atténuation sélective, ou la conservation. Les autorités de l'Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) doivent être contactées. L'ISPAN doit approuver les mesures proposées et doit vérifier leurs mises en œuvre. La capacité de l’ISPAN a récemment été renforcée sous le projet PAST (Préservation du Patrimoine et Appui au Secteur Touristique) soutenu par la Banque mondiale. Zones d’emprunt et carrières L’entrepreneur devra demander et obtenir les autorisations nécessaires prévues dans les lois et règlements en vigueur pour l’ouverture et/ou l’exploitation d’une carrière. L'Entrepreneur devra soumettre à la supervision une liste indiquant l'emplacement des zones d'emprunt et des carrières qu'il compte exploiter ainsi que le Plan de réaménagement correspondant à chaque site. L’Entrepreneur devra présenter un Programme d’exploitation des zones d'emprunt et des carrières en fonction du volume à extraire tout en précisant les modes d’extraction, les traitements et les modes de stockage et de transport prévus. La supervision communiquera à l'Entrepreneur, dans les 10 jours suivant la date de réception de ces documents, les sites agréés et l'approbation des Plans de réaménagement correspondants. L’Entrepreneur devra maximiser l’utilisation des carrières et bancs d’emprunts existants dans la mesure où l’exploitation de ceux-ci ne cause actuellement pas de dommages à l’environnement et 48 qu’ils respectent les critères environnementaux de localisation. En cas d’ouverture nécessaire d’un nouveau site, les critères environnementaux suivants devront être respectés : Aucun emprunt ne devra être fait en zone forestière ; Distance du site à au moins 30 mètres de la route ; Distance du site à au moins 100 mètres d’un cours d’eau ou d’un plan d’eau ; Distance du site à au moins 100 mètres des zones habitées. Le choix du site devra de préférence être donné à des zones non cultivées et de faibles pentes. L’Entrepreneur est tenu de réduire le nombre de sites d’exploitation des matériaux en choisissant des zones d’emprunt et des carrières pouvant fournir le plus fort volume de matériaux. La surface décapée devra être limitée au strict minimum. La terre végétale ainsi que les couches superficielles non utilisables seront enlevées. La terre végétale sera stockée séparément, dans un dépôt à l'abri des risques d'érosion, en vue de sa réutilisation future. Les matériaux non utilisables seront disposés conformément aux lois et règlements en vigueur. Le drainage des zones d’emprunts et carrières devra se faire de façon efficace afin de ne pas gêner l’écoulement naturel des eaux et de ne pas générer un apport supplémentaire en sédiments dans les cours d’eau en aval du site d’emprunt ou de la carrière. L’Entrepreneur doit privilégier les chemins d’accès existants pour accéder aux sites d’emprunt et aux carrières. Si un nouveau chemin d’accès doit être mise en place, l’Entrepreneur devra aménager un seul chemin d’accès par aire d’exploitation et limiter l’emprise du chemin d’accès au strict minimum. L’Entrepreneur sera tenu d'assurer l’entretien du chemin d’accès de la zone d'emprunt ou de la carrière et ce, pendant toute la période des travaux. Les traversées à gué devront être évitées ou être autorisées préalablement par l’Ingénieur. Dès qu'un site d'emprunt ou une carrière est abandonné, l'Entrepreneur devra remettre le site en état conformément à son Plan de réaménagement agréé. Après quoi, l'Entrepreneur en informera l'Ingénieur afin de fixer une date pour dresser "l'état des lieux après travaux". La nature des travaux de remise en état dépendra en partie de la vocation future du site qui sera indiquée par l’Ingénieur après consultation avec les populations locales. À la fin de l’exploitation, la surface de la carri ère devra être libre de tout débris, déchet, matériel inutilisable, pièce de machinerie ou autre élément ne se trouvant pas sur le site avant les travaux. Mise en dépôts L'aménagement et l'entretien des dépôts sont à la charge de l'Entrepreneur. En plus de ce qui est prévu dans les Prescriptions Techniques, l'Entrepreneur devra veiller à ce que : • les dépôts soient organisés de façon à assurer l'écoulement normal des eaux sans que cela entraîne une érosion des dépôts ou des zones avoisinantes ; • aucun dépôt ne soit effectué en forêt, sur une zone de culture, dans une doline ou à moins de 100 m d'une rivière ou de zones habitées ; • le terrain des dépôts abandonnés soit dûment régalé en utilisant les engins de terrassement classiques. 49 Personnel L’Entrepreneur est tenu d’engager, en dehors de son personnel cadre technique, le plus possible la main d’œuvre dans la zone où les travaux sont réalisés et en particulier la population qui risquera de subir les nuisances associées aux travaux. À défaut de trouver le personnel qualifié sur place, il est autorisé à engager la main d’œuvre à l’extérieur de la zone d’intervention. L’Entrepreneur s’assurera de privilégier des techniques de travail à haute intensité de main-d’œuvre afin de maximiser les retombées d’emploi local. Dans la mesure du possible, il fera appel aux entreprises locales pour l’achat de biens et de services. L’Entrepreneur devra s’assurer que l’ensemble du personnel connaît et comprend les responsabilités établies dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) du projet et dans le Plan de gestion environnemental, de santé et de sécurité au travail de l’Entrepreneur. L’Entrepreneur devra appliquer un Plan de gestion de la santé et de la sécurité au travail qui aura être préalablement approuvé par la supervision. L’Entrepreneur devra assurer la sensibilisation et la formation des travailleurs aux mesures de santé et sécurité et fournir à tous les employés (incluant les manœuvres) des équipements de protection individuelle. Il devra respecter la législation relative aux normes du travail et aux conditions salariales. Il incombe à l’Entrepreneur d’éliminer à la source les dangers concernant la santé et la sécurité de ses employés et de la population. Les chantiers de génie civil requièrent souvent l'utilisation d’une main-d’œuvre importante qui n'est pas toujours disponible sur place. Dans ces cas il faut amener la force de travail sur place. La migration rapide et l'établissement de travailleurs dans la zone de projet est appelé influx de travail. Dans certaines circonstances, cet influx peut affecter négativement les infrastructures publiques, la disponibilité de maisons et les ressources renouvelables dans la zone de projet. Dans le but de mieux gérer cet influx temporaire de travailleurs, la Banque Mondiale a émis une note intitulée en anglais : ''Managing the Risks of Adverse Impacts on Communities from Temporary Project Induced Labor Influx4''. Cette note guide dans l'identification, la quantification, la gestion des risques des impacts environnementaux et sociaux associés aux influx temporaires de travailleurs liés aux projets appuyés par la Banque Mondiale. Les paragraphes suivants sont inspirés de la note. La migration temporaire de travailleurs et les personnes qui les accompagnent peut avoir des effets sociaux et environnementaux négatifs sur les communautés locales, spécialement dans les agglomérations rurales, isolées et petites. Incluant un accroissement de la demande et de la compétition pour les services sociaux, de santé et d'éducation, de même pour la nourriture et les services. Ce qui peut à l'envolée des prix, à l'éviction des consommateurs locaux, à l'augmentation, du trafic et du risque d'accidents, du risque de propagation des maladies infectieuses, et de la criminalité. Ces effets négatifs sont amplifiés par la faible capacité locale pour gérer et absorber la force de travail qui arrive liée aux travaux de construction quand ceux-ci sont réalisés dans ou près de communautés vulnérables ou dans des situations à hauts risques. Le plus souvent, ces impacts peuvent être identifiés lors de l'évaluation des impacts sociaux et environnementaux. Mais ils deviennent complètement connus qu'au moment où l'entreprise recrute la force de travail. Ce qui veut que tous risques et impacts négatifs ne seront identifiés avant la mise œuvre et d'autres 4 http://pubdocs.worldbank.org/en/497851495202591233/Managing-Risk-of-Adverse-impact-from-project-labor- influx.pdf 50 surviendront durant les travaux. Les mesures prévues dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) peuvent ne pas suffire pour adresser ces problèmes. Il faut donc prendre des mesures avant le début des travaux, et les revoir si nécessaire pour tenir compte de l'évolution du projet. La note se base sur les principes suivants pour identifier et gérer correctement les risques des effets négatifs liés aux influx de travailleurs : • Réduire l'arrivée de travailleurs en utilisant la force de travail disponible dans les communautés, • Identifier et gérer les risques en utilisant les instruments appropriés (utiliser les études d'évaluation d'impacts environnementaux et sociaux), • Inclure les mesures d'atténuation des impacts négatifs sociaux et environnementaux dans les contrats de travaux de construction. La note se limite à gérer les impacts négatifs de résultant de l'influx de travailleurs, sur la communauté réceptrice. Bien que la note mette l'accent sur les impacts négatifs sur la communauté réceptrice causés l'influx de travail, il faut reconnaitre que l'influx géré correctement peut-être d'un apport positif à la communauté. L'influx de travailleurs pour les travaux de construction peut être à la base de risques et d'effets sociaux et environnementaux négatifs. La liste suivante, sans être exclusif, indique les effets négatifs courants. Impacts sociaux négatifs • Risque de conflits sociaux ; • Augmentation du risque de comportements criminels ; • Influx de populations additionnelles (particulièrement dans les grands projets qui peuvent attirer, en plus de la force de travail, d'autres populations) ; • Impact sur la dynamique des communautés (dépendamment du nombre de travailleurs et leur interaction avec la population locale, la composition de la population locale, avec elle la dynamique de la communauté, peut changer de manière significative) ; • Augmentation de la demande et la compétition sur les services publics. • Augmentation du risque de maladies contagieuses et de la demande de services pour le système de santé locale ; • Violence liée au genre ; • Travail des enfants et diminution de la présence en classes ; • Augmentation de l'inflation des prix au niveau local ; • Augmentation de la pression sur les prix des loyers ; • Augmentation des accidents. Impacts environnementaux négatifs Les impacts suivants ont une plus forte probabilité occurrence dans les projets nécessitant un grand nombre de travailleurs. Ce qui implique une empreinte écologique plus grande. • Mauvaise disposition des déchets ; • Mauvaise gestion des eaux usées ; • Augmentation de la demande de ressources en eaux potable ; • Utilisation du sol, routes d'accès et électricité ; 51 • Augmentation de la déforestation, de la dégradation des écosystèmes, pertes d'espèces ; • Augmentation de l'utilisation/de la demande des ressources naturelles. Identification et atténuation des risques et impacts Il est important de reconnaitre les différents rôles and fonctions des instruments de sauvegarde pour identifier et atténuer les risques liés au projet. (i) L'Étude d'Impact Environnemental et Social (EIES) et le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) préparés par l'emprunteur ou le bénéficiaire et revus et approuvés par la Banque et qui font partie de l'accord de financement entre la Banque et l'Emprunteur, et (ii) le Plan de Gestion Environnementale et Sociale du Constructeur (PGESC), qui fait partie du contrat entre l'Emprunteur/Bénéficiaire et le Constructeur. L'Entreprise doit appliquer le PGES, il est donc important qu'il contienne les mesures regroupées dans l'EIES et le PGES. L'évaluation et la gestion effective des impacts et potentiels des influx de travailleurs sur les communautés comprend les étapes suivantes, qu'il est mieux de les entreprendre en parallèle avec ceux du cycle des projets financés par la Banque : • Identification et évaluation du type et de l'importance des impacts environnementaux et sociaux potentiels que peut générer l'influx de travailleurs ; • Évaluation, de la localisation du projet, des facteurs contextuels, et de la politique et du cadre légal de l'emprunteur ou du bénéficiaire ; • Préparation d'un plan de gestion des impacts sociaux et environnementaux en consultation avec les communautés affectées ; • Mise en œuvre de programmes appropriés d'évaluation et de suivi incluant ceux qui concernent la préparation et la mise en œuvre de l'engagement des parties prenantes ; • Mise en œuvre d'un mécanisme de gestion de plaintes des travailleurs et des communautés locales ; et • Suivi et supervision, et, si nécessaire, des actions pour gérer l'adaptation. Perturbation du climat sonore Lors de l’exécution des travaux l’Entrepreneur devra réduire au maximum les nuisances associées à la perturbation du climat sonore. Dans la mesure du possible, il limitera les activités bruyantes à la période journalière (entre 7h00 et 18h00). Il s’assurera de plus que : • Les dispositifs d’atténuation du bruit des équipements sont en bonne condition et sont conformes aux normes du manufacturier ; • Les travailleurs portent des équipements de protection contre le bruit dans le cas où des activités généreraient des niveaux de bruit élevés ; • Les sources de bruits fixes (génératrices, etc.) sont localisées à l’écart des zones habitées ou des écosystèmes sensibles au bruit. Dans le cas où les sources de bruits fixes ne peuvent être éloignées des zones sensibles au bruit, des écrans antibruit devront être mise en place entre la source de bruit et la zone sensible. Entretien et état des véhicules et des équipements Les équipements ou autres installations utilisés devront toujours être en bon état de fonctionnement. L’installation de dispositifs anti-pollution est requise sur les véhicules ou les 52 équipements susceptibles d’émettre des polluants dans l’atmosphère tels que les émissions de particules, d’hydrocarbures, de monoxyde de carbone et d’oxyde d’azote. L’entrepreneur doit effectuer un entretien périodique des véhicules et équipements afin de contenir, voire diminuer toute source possible de contamination de l'atmosphère. L’entrepreneur doit maintenir un registre d’entretien des équipements et véhicules. Expropriation et destruction ou détérioration involontaire de biens et de bâtiments L’Entrepreneur devra s’assurer les indemnisations et les compensations sont réglées avant de débuter toute activité sur un terrain donné. Toute démolition de bâtiment d’habitation ou d’équipements et biens de toutes sortes devra être autorisée préalablement par la supervision qui s’en chargera de vérifier auprès de l’UCE de la prise en compte de ces biens et de la mise en œuvre effective des Plans de réinstallation (PR) y relatif. En cas de démolition ou de détérioration involontaire ou accidentelle de bâtiment, de cultures et de tout autre bien, le propriétaire devra en être rapidement informé et dédommagé par l’Entrepreneur, conformément aux modalités inscrites au Plan de Réinstallation (PR) du projet. Toujours selon les modalités du PAR du projet l’Entrepreneur devra effectuer, à ses frais, et dans un délai raisonnable, les réparations ou reconstructions des biens immeubles qu’il a endommagés ou détruits involontairement ou sans avoir obtenu l’autorisation préalable de la supervision. Gestion des déchets L’Entrepreneur est responsable de la récupération, de l’entreposage et de la disposition des matières résiduelles et déchets générés dans le cadre du contrat qui lui est alloué. A cet effet, il devra produire un plan de gestion des différents déchets. La meilleure façon de disposer des déchets végétaux le compostage. Si dans la zone de projet des dispositifs de compostage existe, l'entrepreneur pourra en faire usage en accord avec les gestionnaires du site. Sinon, il pourra les enterrés et laisser le processus de dégradation se poursuivre naturellement. Les déchets solides courants (papier, solides non toxique) seront recyclés. La partie non recyclable sera disposée en décharge. Si la décharge la plus proche se trouve à une distance trop éloignée du chantier, l'entrepreneur peut entreposer ces déchets sur des sites provisoires prévus et correctement aménagés à cette fin à proximité du chantier en attendant de constituer un stock suffisant pour les emmener à la décharge. L’Entrepreneur devra préciser les volumes de déchets produits par type de déchets et le mode de disposition ou d’élimination. Les déchets dangereux seront récupérés séparément et traités à part selon les modes de traitement prévus par le plan de gestion des déchets approuvés par la supervision ainsi que conformément aux lois et règlements en vigueur. Les produits de curage des rivières, les déchets et tous les matériaux excavés devront être disposés temporairement en dehors de l’emprise du chantier dans un site désigné par la supervision. La destination finale des déchets et autres matériaux sera la réutilisation, si possible, si non, un centre de stockage contrôlé approuvé par la supervision. Gestion des hydrocarbures et autre produits dangereux 53 L’Entrepreneur devra effectuer le ravitaillement des véhicules et engins dans les lieux prévus à cette fin. Les lieux prévus à cette fin devront être localisés à une distance minimale de 50 m des cours d’eau. Les aires d’entretien et de lavage des engins devront être bétonnées et prévoir un puisard de récupération des huiles et des graisses. Les aires de stockage des hydrocarbures devront être bétonnées. Les citernes hors terre devront être placées sur une aire bétonnée étanche et cette aire entourée d’un mur étanche constituant un bassin de réception égal au plus élevé des volumes suivants : 25% de la capacité totale de tous les contenants entreposés ou 125% de la capacité du plus gros contenant. Les bidons ou récipients contenant des hydrocarbures et autres produits dangereux devront être placés dans un bac ou sur une toile épaisse de taille suffisante pour recueillir toute fuite. L’Entrepreneur devra disposer d’un plan d’intervention et du matériel d’intervention nécessaire en cas de déversement accidentel de produits dangereux et de contaminants. Son personnel devra connaître ce plan et être en mesure d’intervenir en cas de déversement accidentel. Les huiles usées devront être entreposées dans des fûts étanches dans une aire de stockage bétonnée en attente de sa récupération pour fin de recyclage. Circulation des véhicules, sécurité et qualité de l’air Lors de l’exécution des travaux l’Entrepreneur devra : • Réduire la vitesse des véhicules et camions à 30 km/h sur les routes de terre près des zones habitées ; • Installer une signalisation appropriée à l’approche des chantiers ; • Appliquer un abat-poussière (eau) sur les voies de circulation et aires de travaux près des zones habitées ; • Utiliser des camions et machinerie en bon état de fonctionnement ; • Éloigner la machinerie du cours d’eau lorsqu’elle n’est plus utilisée ; • Assurer la sécurité des aires de travail notamment grâce à des barrières de protection, une surveillance adéquate et une signalisation appropriée et adaptée ; • Recouvrir d’une bâche les bennes des camions transportant des matériaux en vrac (sable, gravier, produits de curage des rivières, déchets) ; • Respecter la charge maximale des véhicules et camions ; • Diriger la circulation de transit par des porteurs de drapeaux ou à l’aide de moyens sécuritaires appropriés ; • Sensibiliser et informer les résidents préalablement à la réalisation des travaux. L’Entrepreneur devra remettre à la supervision un Plan de signalisation indiquant l'emplacement des éléments de signalisation sur le chantier. L’Entrepreneur sera responsable de leur maintien durant toute la durée des travaux. Gestion des eaux, du drainage et de l’érosion L’Entrepreneur devra s’assurer de : • Recouvrir d’une bâche les matériaux entreposés temporairement, le temps d’en disposer adéquatement ; • Maintenir l’écoulement naturel en prévoyant des fossés temporaires pour assurer l’écoulement des eaux ; 54 • Protéger les talus et les rives des fossés contre l’érosion en utilisant des mesures temporaires de protection telles que le paillis ou des matelas antiérosif, au fur et à mesure de l’avancement des travaux ; • Stabiliser les talus et les rives des fossés de façon permanente à l’aide d’espèces végétales indigènes stabilisatrices ; • Restaurer le drainage de surface qui prévalait initialement sur les sites de travaux, une fois les travaux de construction terminés ; • Délimiter les aires à décaper et limiter le débroussaillement aux surfaces minimales requises ; • Éviter les déboisements, défrichement et empiètement en milieu riverain ; • Maximiser l’utilisation des carrières et sites d’emprunts existants ; • Procéder à la remise en végétation des aires perturbées par les travaux, aussitôt les travaux terminés. Les traversées à gué devront être évitées ou être autorisées préalablement par la supervision. Idéalement, les traversées à gué seront aménagées sur un lit graveleux ou sur les affleurements rocheux d’un cours d’eau, dans un endroit peu profond. Remise en état des lieux À la fin des travaux, l’Entrepreneur réalisera tous les travaux nécessaires à la remise en état des lieux. L’Entrepreneur devra récupérer tout son matériel, équipement, engin et matériaux. Il ne pourra abandonner aucun équipement ni matériaux sur le site, ni dans les environs. Les aires bétonnées devront être démolies et les matériaux de démolition mis en dépôt sur un site adéquat approuvé par la supervision. S’il est dans l’intérêt du Maître de l’ouvrage ou de la collectivité de récupérer les installations fixes, l’Entrepreneur pourra céder sans dédommagements les installations sujettes à démolition. L’Entrepreneur doit remettre le terrain sur lequel il a travaillé dans un état égal ou supérieur à ce qu’il était avant son intervention et, notamment, remettant en place la terre végétale et reconstituant la végétation. Des photographies devront être prises avant et après la restauration pour mettre en évidence le travail réalisé. 55