PROGRAM COORDINATION FOR THE WORLD BANK CLEAN AIR INITIATIVE IN SUB-SAHARAN AFRICAN CITIES www.worldbank.org/cleanair Patrick Bultynck Chantal Reliquet Sr. Urban Transport Economist Sr. Urban Specialist The World Bank, Africa Region The World Bank, Africa Region pbultynck@worldbank.org creliquet@worldbank.org THE WORLD BANK GRATEFULLY ACKNOWLEDGES THE FINANCIAL CONTRIBUTION AND SUPPORT FROM: ENERGY SECTOR MANAGEMENT ASSISTANCE PROGRAMME http://www.esmap.org Dominique Lallement Programme Manager ESMAP dlallement@worldbank.org THE COOPERATION AND SUPPORT FROM: Eleodoro Mayorga-Alba, Technical Advisor Lead Petroleum Economist The World Bank, COPCO emayorgaalba@worldbank.org AFRICACLEAN http://africaclean.sn Avant Propos C eci est un des quatre documents d'une série présentant les conclusions d'études, ateliers et plan d'actions récemment réalisés pour quatre pays d'Afrique sub-Saharienne (Ethiopie, Mali, Mauritanie, et Tanzanie) sur l'élimination du plomb de l'essence. Cette publication porte sur le travail réalisé au Mali. Ces quatre pays ont la particularité d'être des pays importateurs de carburants ne disposant pas de capacités locales de raffinage. Le passage à l'essence sans plomb dans de telles conditions devrait dés lors théoriquement être plus facile que dans le cas de pays raffi- neurs ou producteurs de carburants. Plusieurs issues techniques (telles la définition de spécifications) et issues réglementaires sont cependant à prendre en considération pour éliminer le plomb de l'essence dans ces pays. C'est précisément l'objet des études réalisées dans ces quatre pays importateurs de carburants. Ces études et ateliers sont financés par le Programme ESMAP qui joue un rôle décisif pour le transfert de technologie et de connaissance sur la gestion d'énergie, envers les gouvernements des pays en voie de développement et à économie en transition. En apportant ses propres ressources et expertise, ESMAP renforce le partenariat de l'Initiative sur la Qualité de l'Air dans les villes d'Afrique sub-Saharienne. Cette contribution ESMAP permet aussi d'atteindre l'objectif fixé lors de la conférence de Dakar en juin 2001 : l'élimination complète du plomb de l'essence en Afrique sub-Saharienne aussitôt que possible, au plus tard d'ici 2005. Dominique Lallement Inger Andersen Directeur de Programme Directeur Sectoriel Programme d'aide à la gestion Eau et Développement urbain du secteur énergétique (ESMAP) Région Afrique Banque mondiale Banque mondiale INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Copyright © 2003 The International Bank for Reconstruction and Development/THE WORLD BANK 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433, U.S.A. All rights reserved Manufactured in the United States of America First printing December 2003 ESMAP Reports are published to communicate the results of ESMAP's work to the development community with the least possible delay. The typescript of the paper therefore has not been prepared in accordance with the procedures appropriate to formal documents. Some sources cited in this paper may be informal documents that are not readily available. The findings, interpretations, and conclusions expressed in this paper are entirely those of the author(s) and should not be attributed in any manner to the World Bank, or its affiliated organizations, or to members of its Board of Executive Directors or the countries they represent. The World Bank does not guarantee the accuracy of the data included in this publication and accepts no responsibility whatsoever for any consequence of their use. The Boundaries, colors, denominations, other information shown on any map in this volume do not imply on the part of the World Bank Group any judgment on the legal status of any territory or the endorsement or acceptance of such boundaries. Papers in the ESMAP Technical Series are discussion documents, not final project reports. They are subject to the same copyrights as other ESMAP publications The material in this publication is copyrighted. Requests for permission to reproduce portions of it should be sent to either: The World Bank Office of the Publisher, ESMAP Manager, or The World Bank Clean Air Initiative in sub-Saharan Africa at the address shown in the copyright notice above. ESMAP encourages dissemination of its work and will normally give permission promptly and, when the reproduction is for noncommercial purposes, without asking a fee. ii SOMMAIRE Table des matières Remerciements v Sommaire vii 1. Raisons de l'utilisation du plomb et conséquences 1 1.1 Effets du plomb sur les moteurs 1 1.2 Effets du plomb sur la santé et sur la qualité de l'air 2 1.3 Exposition au plomb et quotient intellectuel (QI) 3 1.4 Avantages de l'essence sans plomb 4 2. Analyse de la situation au Mali 9 2.1 Marché du carburant 9 2.2 Consommateurs de carburant 10 2.3 Évaluation du niveau d'exposition au plomb avant l'élimination de l'essence au plomb 12 2.3.1 Objectifs 12 2.3.2 Méthodologie 12 2.3.2.a Surveillance biologique 12 2.3.2.b Surveillance de la qualité de l'air 12 2.4 Campagne de sensibilisation du public 12 2.4.1 Introduction 12 2.4.2 Les objectifs 13 2.4.3 Les résultats escomptés 13 2.4.4 Les groupes cibles 13 2.4.5 Les partenaires 13 2.4.6 La démarche 14 3. Conclusion, recommandations et plan d'action 15 3.1 Mythes et réalités de l'élimination de l'essence au plomb 15 3.2 Recommandations 16 3.3 Plan d'actions 18 Tableau 3.3.1 Campagne de sensibilisation 18 Tableau 3.3.2 Révision des spécifications de l'essence sans plomb et des procédures administratives 22 Tableau 3.3.3 Politique pour les voitures importées 23 Tableau 3.3.4 Constitution d'un recueil des données 23 Tableau 3.3.5 Désignation d'un coordonnateur pour le projet 24 3.4 Dispositif fixant les spécifications administratives du projet d'amélioration de la qualité de l'air et d'élimination du plomb dans l'essence 25 iii INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 3.5 L'Atelier de Bamako 25 3.5.1 Introduction 25 3.5.2 La démarche 25 3.5.3 Groupes de travail 26 3.5.3.a Groupe 1 - Approvisionnement 26 3.5.3.b Groupe 2 - Consommateurs 27 3.5.3.c Groupe 3 - Surveillance 27 3.5.3.d Groupe 4 - Information et sensibilisation 27 3.5.4 Recommandations à considerer 27 3.5.4.a Recommandations : Groupe 1 ­ Approvisionnement 28 3.5.4.b Recommandations : Groupe 2 - Consommateurs 29 3.5.4.c Recommandations : Groupe 3 - Qualité de l'air au Mali 29 3.5.4.d Recommandations : Groupe 4 - Information et sensibilisation 29 Annexe 1 : Déclaration de Dakar 31 Annexe 2 : Spécifications de l'essence ordinaire avec plomb 33 Annexe 3 : Spécifications de l'essence super avec plomb 35 Annexe 4 : Spécifications recommandées de l'essence ordinaire sans plomb 37 Annexe 5 : Spécifications recommandées de l'essence super sans plomb 39 Annexe 6 : Préparation de l'atelier : Termes de références 41 Annexe 7 : Allocution de M. Mayorga Alba, Banque mondiale 43 Annexe 8 : Liste des participants 45 Annexe 9 : Groupe 1 : Approvisionnement 49 Annexe 10 : Groupe 2 : Consommateurs 53 Annexe 11 : Groupe 3 : Rapport de travail sur la qualité de l'air au Mali 55 Annexe 12 : Groupe 4 : Information et sensibilisation 59 Annexe 13 : Allocution d'ouverture 61 Annexe 14 : Discours de clôture 63 Annexe 15 : Références du rapport 65 Annexe 16 : List of ESMAP Technical Paper Series 67 iv SOMMAIRE Remerciements L'équipe du projet remercie vivement les per- économiste des Transports, directeur, Obser- sonnes suivantes qui ont fourni leur aide vatoire des Transports ; généreuse à l'élaboration du présent rapport : Dr. Yafong Berthe, secrétaire général du mi- Equipe du Projet nistère de l'Environnement du Mali ; M. Ousmane Kanoute, directeur national adjoint Dr. Eleodoro Mayorga Alba, Économiste de la Direction nationale de l'Énergie du Mali ; Pétrolier Principal, Banque mondiale. M. Ibrahima Dansoko, chef du département Dr.AmadouDiouf,PrésidentdeAfricaclean, technique de l'Office national des produits Réseau d'experts africains pour la qualité pétroliers du Mali ; M. Madani Konare, chef de l'air; du laboratoire PDRM ; M. Gaoussou Drabo, M. Agadiou Dama, Spécialiste des services ministre porte-parole du Gouvernement, mi- agricoles, Mission résidente de la Banque nistère de la Communication et des Nouvelles mondiale, Mali technologies de l'information du Mali ; M. Dr. Codé Thiaw, Expert Africaclean Ibrahima Traoré, ministère de l'Équipement et M. Soudou Diagne, Ingénieur en génie ci- des Transports ; M. Jean-Marc Thomas, admi- vil et de transport, Expert Africaclean nistrateur et directeur général, Total Fina Elf, M. Jim Hubbard, consultant Mali ; M. Ousmane Sangare, ingénieur- v SOMMAIRE Sommaire L e retrait graduel du plomb de l'essence portante avancée dans le domaine à l'échelle de la planète a énormément environnemental en procédant à l'élimination progressé au cours des cinq dernières graduelle anticipée de l'essence au plomb. années. Les pays d'Amérique du Nord, La Banque mondiale dispose d'un Pro- d'Europe et d'Asie ainsi que le Japon gramme d'assistance à la gestion du secteur ont déjà entrepris d'abandonner gra- énergétique (ESMAP) pour aider le Mali (ainsi duellement l'essence au plomb ; 85 % du total que la Mauritanie, l'Éthiopie et la Tanzanie) à de l'essence consommée est maintenant sans préparer le présent rapport et le plan d'action plomb. Toutefois, certains pays utilisent encore visant à démontrer les avantages de l'élimina- des additifs au plomb pour augmenter les indi- tion graduelle de l'essence au plomb ainsi que ces d'octane dans l'essence. La presque totalité les mesures nécessaires associées à cette dé- de ces pays se trouvent en Afrique et au marche. Moyen-Orient. Le Mali est un pays sans accès à la mer qui Une entente a été conclue en juin 2001 à ne possède aucune raffinerie. L'approvision- la Conférence de Dakar (voir l'Annexe 1), au nement en produits pétroliers est assuré par Sénégal, Afrique de l'Ouest, pour lancer des des opérations d'achat s'appuyant toujours sur programmes nationaux visant l'élimination gra- l'importation d'essence au plomb. En 2002, le duelle de l'essence au plomb d'ici 2005 dans Mali a importé 105 455 tonnes métriques d'es- les tous les pays d'Afrique subsaharienne. sences au plomb provenant de Côte d'Ivoire, Des conférences de suivi ont, depuis, eu du Sénégal, du Togo et du Bénin. Les troubles lieu à Abuja, Nigeria en novembre 2001; à en Côte d'Ivoire, au cours de l'an dernier, ont Dakar, Sénégal en mars 2002; à Cotonou, provoqué le changement de la source d'appro- Bénin en avril 2002; ainsi qu'à Nairobi, Kenya visionnement en produits pétroliers, qui en Juin 2002. Ces quatre conférences ont per- proviennent maintenant du Togo. mis d'appuyer la déclaration de Dakar. Le Mali a toutefois déréglementé son sec- Le plomb est un poison ayant des réper- teur pétrolier, et il ne semble plus y avoir en cussions néfastes importantes sur la santé ; application de normes ni de réglementation puisque le Mali et d'autres pays importateurs relatives à la qualité ou à la distribution des de pétrole éprouvent moins de difficultés pour produits. éliminer graduellement le plomb de l'essence L'absence de vérification et de mise en que les pays qui disposent et exploitent des oeuvre de règlements apparents a entraîné l'aug- raffineries nationales pour leur propre marché, mentation de la falsification des produits et de l'occasion leur est donnée de réaliser une im- l'évasion fiscale. L'existence de vendeurs am- vii INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE bulants qui offrent de l'essence dans des bou- 2. Mettre à jour les procédures administrati- teilles de verre ou au moyen d'une simple ves et mettre en oeuvre des dispositifs de pompe représente non seulement un problème contrôle pour que la qualité des produits environnemental, mais une préoccupation soit conforme aux spécifications afin d'éli- majeure sur le plan de la santé et de la sécu- miner l'évasion fiscale. rité. 3. Déterminer la période nécessaire à l'élimi- Dans le cas du Mali, ces études devront nation des traces de plomb. permettre de : 4. Établir un comité chargé de réaliser la cam- pagne de sensibilisation. répondre aux questions soulevées par les 5. Mettre en place une nouvelle politique pour utilisateurs; les voitures importées. démarrer en même temps la mise en place 6. Rassembler des données concernant les d'un groupe de travail comprenant l'Admi- différents secteurs touchés par cette politi- nistration, les compagnies pétrolières et les que. organisations de la société civile et qui s'em- 7. Identifier un groupe qui acceptera la res- ploiera à formuler des recommandations ponsabilité de la coordination et du suivi pour éliminer le plomb de l'essence; des activités à mener pour assurer le suc- poursuivre, à long terme, les efforts pour cès du projet visant à éliminer le plomb de améliorer la qualité de l'air dans les villes. l'essence et à améliorer la qualité de l'air. L'objectif de ce travail est de formuler et Les 17 et 18 septembre 2003, un atelier de proposer une stratégie pour la mise en oeuvre sur l'élimination du plomb de l'essence et l'amé- d'un programme national d'élimination de l'es- lioration de la qualité de l'air s'est tenu à Bamako sence au plomb, ainsi que la formation d'un (au Mali). Environ quarante personnes repré- réseau d'entités publiques et privées disposées sentant différents secteurs du gouvernement et à unir leurs efforts pour l'amélioration de la autres agences (Hydraulique et Énergie, Envi- qualité de l'air au Mali. ronnement, Transport, Santé, Office national des produits Pétroliers) et des experts du ré- Le présent rapport traitera des points sui- seau Africaclean, ont participé aux vants : présentations, aux débats, aux séances de tra- vail en groupes et à la préparation des Les raisons de l'élimination du plomb. recommandations qui seront proposées au L'analyse de la situation (marché du carbu- gouvernement. rant ­ la « surveillance » au Mali) et, enfin, Les objectifs de l'atelier étaient clairement la présentation des avantages que présente énoncés dans les Termes de références (voir l'élimination du plomb. Annexe 6). Quatre différents groupes de tra- La proposition du Plan d'action. vail ont été créés avec l'objectif d'identifier les problèmes, de trouver des solutions et de faire Les principales recommandations sont les des recommandations au gouvernement dans suivantes : le but d'atteindre l'objectif d'éliminer le plomb de l'essence. Les rapports (annexes 9 à 12) 1. Modifier les spécifications techniques de présentés par les quatre groupes de travail, les l'essence. débats et l'énorme intérêt manifesté par tous viii SOMMAIRE les participants ont permis d'élaborer plusieurs qualité des carburants consommés au Mali (qui recommandations pertinentes. doit elle même passer par l'élimination du plomb Il est nécessaire que soit manifestée une des essences) ainsi que l'objectif d'améliorer la volonté politique au plus haut niveau du gou- qualité de l'air soient atteints. vernement afin que l'objectif d'améliorer la ix 1CHAPITRE Raisons de l'utilisation du plomb et conséquences 1.1. Effets du plomb sur briqué d'un métal convenablement trempé. En les moteurs plus de ses pouvoirs d'accroître l'indice d'oc- tane, le plomb agit comme lubrifiant pour les La raison principale de l'utilisation d'additifs soupapes et prévient l'usure. La principale pré- au plomb dans l'essence était d'augmenter l'in- occupation était liée à la possibilité d'un dice d'octane. évidement des sièges des soupapes d'échap- Dans les voitures moins récentes (en parti- pement dans les anciens moteurs après culier pour quelques modèles antérieurs à 1970) consommation d'essence sans plomb. les additifs au plomb jouaient également un autre Il semble toutefois que, par le passé, une rôle en agissant comme lubrifiants pour proté- trop grande quantité de plomb ait été ajoutée ger les soupapes d'échappement. Ce problème à l'essence à des fins de lubrification ­ en fait, n'existe plus aujourd'hui, les moteurs moder- il suffit d'en ajouter 0,02 g par litre pour lubri- nes étant équipés de soupapes constituées de fier suffisamment un moteur. C'est également matériaux plus durs. vrai pour les véhicules moins récents équipés Les additifs au plomb provoquent bien plus de sièges de soupape mous, pour lesquels une de dommages sur les moteurs qu'ils n'en em- petite quantité de plomb seulement est requise. pêchent : ils corrodent les soupapes Un plein à l'essence au plomb tous les quatre d'échappement, le tuyau d'échappement, les ou cinq fois suffit (selon Shell Science and bougies et le silencieux. Par conséquence, les Technology). vidanges d'huile plus fréquentes. Des études réalisées par l'USEPA (EU) ont Même si, en général, tous les véhicules fa- démontré que le problème théorique de l'évi- briqués partout dans le monde depuis 1970 dement des sièges de soupape, susceptible de sont en mesure d'utiliser de l'essence sans plomb se produire si l'on utilise de l'essence sans plomb sans que les moteurs ne subissent des domma- dans un moteur dont les sièges de soupape sont ges, on s'est inquiété des modèles moins récents mous, est improbable. En effet, lors d'essais (munis de sièges de soupape mous) qui pour- en laboratoire, il a été démontré qu'il faudrait raient être affectés par certains des problèmes que le véhicule roule pendant cinq heures con- décrits ci-dessus. C'est le cas de certaines voi- sécutives à 100 km/h pour que le problème tures européennes antérieures à 1970. commence à se manifester ; le véhicule (an- Pour utiliser de l'essence sans plomb, un cien modèle) aurait alors toutes les chances de moteur doit être compatible au plomb d'un point tomber en panne auparavant pour une autre de vue métallurgique. Il doit comporter des raison. soupapes d'échappement dont le siège est fa- 1 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Chevron (1990), une pétrolière des États- en raison de la nature dispersive de ses résidus Unis, en a conclu que les automobiles et les de combustion. Quand l'essence au plomb est véhicules utilitaires légers courants de fabrica- brûlée, des particules extrêmement fines de tion américaine ne seront pas touchés par composés du plomb sont émises dans l'air, où l'évidement des soupapes s'ils sont utilisés avec elles peuvent rester en suspension pendant des de l'essence sans plomb. Weaver (1996) a af- semaines. Ces particules peuvent être dépla- firmé que « ...l'inquiétude quand à l'usure des cées sur des distances considérables et sont très sièges de soupape, dans des conditions nor- facilement absorbées par le corps humain à males d'utilisation, a été en grande partie mal travers les poumons. documentée et exagérée ». Le plomb finit par tomber sur le sol et être Par ailleurs, Radian (1994) a indiqué que incorporé dans la poussière, créant ainsi un la réduction de la proportion de plomb dans réservoir de plomb qui peut constituer un ris- l'essence est une démarche bénéfique à tous que pour la santé durant des décennies. Les puisqu'elle prolonge la vie utile des bougies, jeunes enfants, qui sont les plus vulnérables aux accroît l'intervalle entre les vidanges d'huile et effets nocifs du plomb et qui ont l'habitude de prolonge la vie utile du système d'échappement porter ce qu'ils touchent à la bouche, ingèrent et du silencieux. Ces découvertes ont également souvent le plomb qui se trouve dans la pous- été confirmées par l'USEPA (1985) sière et sur le sol. C'est dire qu'à l'échelle internationale, l'ex- Le plomb ajouté à l'essence est le polluant périence récente confirme que, dans la pire le plus dangereux parmi les émissions des vé- éventualité, les dommages possibles ne sont hicules. Les graves impacts sur la santé dont il que mineurs et que, dans la mesure où le pro- est la source ont fait l'objet de recherches pous- blème existe, il pourra être entièrement résolu sées et de multiples rapports, et sont par l'ajout d'un additif (lubrifiant) adéquat à l'es- généralement reconnus. Le plomb est un poi- sence. son insidieux à action lente qui est facilement Enfin, dans plusieurs pays où le parc auto- absorbé et retenu par l'organisme. mobile se compose d'anciens véhicules Lorsque les gens, en respirant, absorbent semblables à ceux que l'on trouve dans les pays les particules de plomb en suspension dans l'air, d'Afrique subsaharienne, on a récemment en- le plomb s'accumule dans leurs tissus et provo- trepris de retirer progressivement l'essence au que de l'anémie, de l'hypertension et une perte plomb et ce, sans ajouter d'additifs ou substitut permanente des fonctions cérébrales, en par- de plomb à l'essence sans plomb (c'est le cas, ticulier dans le cas des bébés et des enfants. Il par exemple, de la Colombie, du Honduras, a été démontré que l'exposition au plomb ré- de la Bolivie et du Guatemala); aucun problème duisait le quotient intellectuel des enfants de 2 n'a été signalé. à 3 points pour chaque tranche de 100 microgrammes de plomb par litre de sang. Les enfants sont sujets aux risques les plus éle- 1.2. Effets du plomb sur la santé vés, en particulier lorsqu'ils sont très jeunes, et sur la qualité de l'air car leur système digestif absorbe le plomb beau- coup plus facilement que celui des adultes. En L'utilisation de l'essence au plomb a plus de outre, le plomb accumulé dans le sol se retrouve répercussions sur l'organisme humain sur leurs vêtements et sur leurs jouets. Il en qu'aucune autre source polluante, notamment résulte non seulement des maladies, mais aussi 2 CHAPITRE 1 : RAISONS DE L'UTILISATION DU PLOMB ET CONSÉQUENCES un ralentissement permanent des aptitudes in- ment intelligents (à droite) et davantage de moins tellectuelles. Les enfants défavorisés sont encore intelligents (à gauche). plus à risque puisque la malnutrition intensifie l'absorption du plomb. Lorsque l'exposition correspond à Les toxines de plomb en suspension dans une plombémie = 400 µg/l : l'air provoquent une élévation de la tension La perte s'aggrave et la moyenne du QI se si- artérielle, des désordres cardio-vasculaires et tue à 80. des maladies neurologiques et rénales chez les Aux États-Unis, l'élimination quasi totale du adultes qui ont pour conséquences une perte plomb dans l'essence a permis une baisse de de productivité et des décès prématurés. 77 % du taux moyen de plomb dans le sang La norme de qualité de l'air recommandée parmi la population, entre 1976 et 1991. Au par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Royaume-Uni, une baisse de 50 % des taux de pour la teneur en plomb (Pb) dans l'air est sé- plomb dans l'essence a provoqué une baisse vère, étant donné que l'exposition à de très de 20 % des taux de plomb dans le sang. petites quantités peut être nuisible. Niveau de plomb chez les enfants : Norme de qualité de l'air de l'OMS pour Dans certains pays d'Afrique, les taux de plomb le plomb : une moyenne annuelle de dans le sang des enfants se présentent comme 0,5 µg Pb/m3 suit (Diouf et coll., 2001) : Le passage à l'essence sans plomb sera une Sénégal : 87,30 µg/l (milieu urbain : première étape rapide vers la réduction de la 105,82 µg/l ; milieu rural : 67,04 µg/l) pollution de l'air et, conséquemment, vers l'amé- Nigeria : 106 µg/l lioration de la santé et de la qualité de vie ; il Afrique du Sud : (milieu urbain : s'agit de l'une des étapes les plus rentables en 100 µg/l ; milieu rural : 38 µg/l) vue de la protection de la santé des enfants. Diouf et coll. (2001) affirment que les ni- veaux de plomb déterminés au cours de leur 1.3. Exposition au plomb et étude sont très élevés comparativement à ceux quotient intellectuel (QI) auxquels sont exposés les enfants dans les pays industrialisés. Aux États-Unis, les niveaux chez Lorsque l'exposition est nulle : les enfants de 1 à 6 ans étaient de 27 µg/l de Le quotient intellectuel est distribué normale- 1991 à 1994, alors qu'ils étaient de 40µg/l de ment avec une moyenne égale à 100. On trouve 1988 à 1991, et d'environ 150 µg/l de 1976 autant d'individus supérieurement intelligents à 1980. En France, les niveaux moyens de (à droite : QI = 110, 130, ...) que de moins plomb dans le sang ont été évalués à 36 µg/l intelligents (à gauche : QI = 90, 60, ...). en 1995 chez les enfants de 1 à 6 ans, et l'on s'attendait à ce qu'ils diminuent à 25 µg/dl en Lorsque l'exposition correspond à 2000. La réduction des niveaux moyens de une plombémie = 200 µg/l : plomb dans le sang dans les pays industrialisés La courbe de distribution (Gauss) se déplace depuis les années 1980 est liée à la politique vers la gauche avec une moyenne de QI égale du « sans plomb » qui a été mise en vigueur à 90. On note moins d'individus supérieure- aux États-Unis avant celle de la France. 3 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Concentration atmosphérique du Dans tous les cas, le passage de l'essence plomb : au plomb à l'essence sans plomb réduit les coûts Dans les pays développés où seule de l'essence d'entretien de tout véhicule. Cela est dû au fait sans plomb est commercialisée, la concentra- que les additifs au plomb provoquent bien plus tion moyenne annuelle est entre 0,1 et 0,2 µg/ de dommages sur les moteurs qu'ils n'en em- m3 dans les secteurs urbains, et entre 0,01 et pêchent (corrosion des bougies, silencieux, 0,05 µg/m3 dans les secteurs ruraux. Une con- soupapes et tuyau d'échappement). Les véhi- centration supérieure à 1 µg/m3 a été cules qui utilisent de l'essence sans plomb enregistrée dans des villes de pays en voie de nécessitent donc des réglages, changements développement qui utilisent encore de l'essence d'huile ou remplacements de pièces moins fré- au plomb. (Schwela et coll., 2001) quents. Surtout, l'élimination du plomb est néces- Aucune donnée disponible pour le Mali. saire pour pouvoir profiter des nouvelles technologies dans les voitures tels les pots ca- Ces trois facteurs : la nature dispersive du talytiques qui aident à réduire d'autres polluants plomb rejeté par les moteurs, la facilité avec émis dans l'air d'environ 90 %. laquelle il pénètre dans le corps humain et la Quelque 15 % de l'essence produite vulnérabilité particulière des enfants aux effets aujourd'hui dans le monde est au plomb et nocifs du plomb, concourent à faire de l'élimi- émane de raffineries obsolètes dont plusieurs nation de l'essence au plomb une priorité constituent une source majeure de pollution. urgente. Acheter de l'essence sans plomb est une façon de motiver ces sociétés à investir dans leurs raffineries pour qu'elles deviennent plus mo- 1.4. Avantages de l'essence sans dernes et efficaces. L'importation d'essence plomb sans plomb comporte également un bénéfice économique dans la mesure où son prix sur le Des travaux approfondis et des expériences marché international est inférieur à celui de l'es- menées actuellement confirment que toutes les sence au plomb. voitures, même les plus anciennes, munies de L'élimination de l'essence au plomb est un sièges de soupapes mous, peuvent fonction- bienfait pour la société et la majorité des pays ner avec de l'essence sans plomb dans des du monde et plusieurs pays d'Afrique l'ont déjà conditions de conduite normale. Même dans abandonnée. Les bénéfices sanitaires et éco- le cas de moteurs soumis à une utilisation in- nomiques induits sont considérables, avec tensive, comme pour les équipements agricoles notamment une meilleure qualité de l'air, une lourds et les motos, l'essence sans plomb ne réduction des dépenses de santé et d'énormes cause aucun dommage particulier aux moteurs. économies au niveau de l'entretien des véhi- Le problème soulevé par les voitures an- cules. ciennes est d'un autre ordre : réduction Des études menées depuis 1998 à Dakar, impossible des niveaux d'émission de polluants Ouagadougou, Cotonou et en Côte d'Ivoire atmosphériques, mauvais entretien et difficulté, indiquent que la pollution de l'air dans les cen- voire impossibilité de trouver des pièces de tres urbains produit un impact négatif sur rechange. Elles sont parfois dangereuses à l'économie de l'ordre de 1,8 % à 2,7 % du conduire. PIB. 4 CHAPITRE 1 : RAISONS DE L'UTILISATION DU PLOMB ET CONSÉQUENCES Selon une étude américaine, les coûts d'en- Il est de plus en plus reconnu que les échap- tretien (y compris les bougies, les soupapes pements provenant du diesel engendrent des d'échappement et les tuyaux d'échappements) risques de cancer, suggérant que les émissions des voitures fonctionnant à l'essence sans plomb de particules provenant du diesel sont particu- sont inférieurs à ceux des voitures qui utilisent lièrement nocives à la santé publique. de l'essence au plomb, avec des coûts s'éle- Le comité consultatif du programme Na- vant respectivement à 0,8 $ US/1000 km et tional Toxicology des États-Unis recommande 1,2 $ US/1000 km. qu'il soit inscrit à propos des échappements Par ailleurs, l'utilisation de pots d'échap- de particules provenant du diesel qu'il est « rai- pement catalytiques est le moyen technique de sonnable de croire que ces derniers peuvent réduction des émissions de polluants atmosphé- être cancérigènes pour l'homme ». Le riques le plus efficace. On peut voir à travers le California Air Resources Board (CARB) re- Tableau 1.1 l'importance de cette réduction. connaît officiellement que certains éléments provenant des émissions des moteurs diesels sont cancérigènes. Des scientifiques japonais Tableau 1.1 affirment avoir trouvé que le 3- Polluants émis par les voitures nitrobenzènethrone serait l'une des matières « Voiture bien Sans pot Avec pot les plus cancérigènes jamais découvertes : les entretenue » catalytique catalytique émissions de 3-nitrobenzènethrone augmentent CO (g/km) 42,67 6,86 considérablement lorsqu'un moteur diesel fonc- tionne sous une charge importante. COV (g/km) 5,62 0,67 Des produits de meilleure qualité, comme CH (g/km) 0,19 0,04 l'essence sans plomb et le gas-oil à basse te- 4 neur en soufre, permettent d'utiliser des NO (g/km) 2,70 0,52 X technologies avancées pour réduire les émis- sions du parc automobile. Les pots catalytiques Mais les pots catalytiques sont incompati- des voitures à essence réduisent les CO, COV, bles avec l'essence au plomb. Ainsi, l'essence CH et NOX et, quand aux voitures à moteur 4 sans plomb, en permettant l'utilisation de voi- diesel, leurs filtres et leurs purificateurs peu- tures équipées de pots catalytiques qui aident à vent réduire les émissions radicalement. réduire les émissions de polluants atmosphéri- La qualité de l'air d'une localité donnée est ques d'environ 90 %, entraîne un bénéfice pour déterminée par la quantité des émissions pro- la qualité de l'air en plus de la santé. venant des véhicules automobiles et d'autres Le diesel est un carburant particulièrement sources, ainsi que par la topographie et les performant qui était considéré comme favora- conditions météorologiques dominantes. Dans ble du point de vue de la réduction des la presque totalité des grandes villes des pays émissions. Cependant, de récentes études scien- en voie de développement, la qualité de l'air tifiques suggèrent que les émissions provenant ambiant outrepasse les normes acceptables et du diesel sont également dangereuses pour la est liée aux principaux problèmes de santé de santé publique. Ces faits remettent en ques- la population exposée. Les impacts sur la santé tion l'adéquation du diesel en matière de varient selon le type de polluant, la durée de réduction des émissions provenant des moteurs l'exposition et la portée de l'interaction avec à combustion interne. d'autres types de polluants. 5 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Étant donné que les véhicules sont norma- nement des points névralgiques de présence lement la source de plus de la moitié des de particules au niveau de la rue, il est proba- émissions présentes dans le bassin atmosphé- ble que les niveaux de particules en suspension rique urbain, l'élimination progressive de demeurent à l'intérieur des normes internatio- l'essence au plomb, qui est valable en soi, re- nales reconnues. Les niveaux élevés de soufre présente un premier pas vers l'amélioration de dans le carburant diesel sont une source ma- la qualité générale de l'essence et, en consé- jeure de fumée noire et d'émissions de particules quence, de la qualité de l'air. qui sont très nocives pour la santé publique, Même s'il n'existe actuellement que peu de comme on le décrit à la Figure 1.1. preuves tangibles de l'importance relative des Puisque environ 85 % des ventes d'essence autres émissions, il semble que les particules dans le monde portent sur de l'essence sans (PM) émises par les autobus (et peut-être aussi plomb, le prix d'achat de l'essence sans plomb par les motocyclettes à moteur deux temps) mal est presque toujours plus bas sur les marchés entretenus constituent un problème croissant internationaux. en santé publique. Alors qu'il existe très certai- Figure 1.1 Description sommaire des autres polluants importants et des questions de santé connexes Matière particulaire (PM) ­ Les émissions de particules solides représentent un problème croissant dans plusieurs zones urbaines des pays en développement. Considérée dans son ensemble, la pollution particulaire est souvent identifiée par l'expression « matières particulaires totales en suspension » (MPT totales). Les fines particules de moins de 10 et de 2,5 microns de grosseur sont nommées respectivement PM10 et PM2,5. Ce sont ces particules qui touchent le plus la santé car elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Les émissions de particules sont une préoccupation fondamentale en matière de santé et les coûts des domma- ges économiques qui en découlent seraient beaucoup plus grands que ceux des autres polluants. Dans les villes, les principales sources de pollution par les particules sont fort probablement l'industrie et le commerce, la remise en suspension des polluants sur les routes et la poussière de construction ainsi que les véhicules. À l'extérieur des zones urbaines, différentes sources, par exemple l'élimination par combustion en agriculture, contribuent de façon significative à la pollution par les particules et leurs effets se font également sentir dans les villes. Oxyde de carbone (CO) ­ L'oxyde de carbone est un gaz invisible et inodore qui se forme lorsque le carbone contenu dans l'essence ne se consume pas complètement. L'inhalation de CO peut perturber l'approvisionnement en oxygène essentiel aux tissus de l'organisme ­ ce qui représente un risque considérable pour la santé. Les personnes atteintes d'une maladie cardio-vasculaire sont les plus menacées. Lorsque les niveaux d'exposition sont très élevés, le CO peut être fatal. Les automobiles sont la plus grande source d'émissions de CO. Les autres 6 CHAPITRE 1 : RAISONS DE L'UTILISATION DU PLOMB ET CONSÉQUENCES Figure 1.1 (continued) sources de moindre importance sont les processus industriels, la combustion de carburant à des fins autres que le transport et les incendies d'origine naturelle ou causés par l'homme. Oxydes d'azote (NOX) ­ Les oxydes d'azote, y compris le dioxyde d'azote (NO2) sont surtout produits par la combustion de combustibles fossiles dans les zones urbaines. Ils jouent un rôle important dans la formation de l'ozone, des matières particulaires et des pluies aci- des. Une exposition à court terme, même de moins de trois heures, à de faibles niveaux de NO2 peut provoquer des modifications de la fonction pulmonaire chez des personnes souf- frant déjà de maladies respiratoires et peut aggraver de telles maladies chez les enfants. Une exposition à long terme au NO2 peut intensifier la susceptibilité aux infections respiratoires et entraîner des dysfonctions pulmonaires permanentes. Les véhicules à moteur Diesel sont une source principale des émissions de NOX. Hydrocarbures (HC) et autres composés organiques volatils (COV) ­ Les compo- sés de faible poids moléculaire sont la cause d'effets désagréables comme l'irritation des yeux, la toux, l'écoulement nasal et la somnolence ; les composés de poids moléculaire élevé peuvent avoir des effets cancérigènes ou mutagènes. Certains hydrocarbures ont une forte affinité pour les particules de diesel et peuvent contribuer aux maladies pulmonaires. Ozone (O3) ­ L'ozone est un gaz hautement réactif, formé par la réaction de COV et de NOX en présence de chaleur et de lumière solaire. L'ozone peut avoir des effets nocifs sur la santé dont une irritation des yeux, du nez ou de la gorge, un inconfort dans la poitrine, de la toux et des maux de tête. Les enfants qui font des activités à l'extérieur lorsque les niveaux d'ozone sont élevés sont les plus à risque. L'ozone affecte aussi la végétation et les écosystè- mes, réduisant les productions des cultures commerciales et des plantations et abaissant la valeur esthétique des parcs nationaux. Autres impacts ­ Bien que les répercussions sur la santé soient sans aucun doute la raison la plus contraignante pour passer à l'action, les coûts des impacts de la pollution sur d'autres aspects que la santé sont également significatifs. On parle ici des coûts générés par les em- bouteillages et les pertes de productivité, et par les dommages aux écosystèmes et à l'infrastructure physique. Les impacts de portée transfrontalière et mondiale sont associés aux pluies acides, au réchauffement de la planète et aux dommages à la couche d'ozone. Gaz à effet de serre ­ Certains gaz à effet de serre apparaissent naturellement dans l'atmosphère, alors que d'autres sont le résultat d'activités humaines. Ceux qui sont de sour- ces naturelles sont la vapeur d'eau, le bioxyde de carbone, le méthane (CH4), l'oxyde d'azote et l'ozone. Les gaz à effet de serre très puissants qui ne sont pas de sources naturelles sont les hydrocarbures fluorés (HFC), les perfluocarbones (PFC) et l'hexafluorure de soufre (SF6), qui sont produits par de nombreux processus industriels. 7 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Voici un exemple de prix de l'essence (avec Sur un autre marché international d'es- et sans plomb) sur différents marchés interna- sence : l'essence au plomb (0,15g/l) tionaux (« Platt's Oilgram Price Report », édition se négociait 31,1 $ US/baril, contre de janvier 2003). 30,3 $ US/baril pour l'essence super sans plomb. L'essence sans plomb permet d'éco- Cargaisons FOB Rotterdam : l'essence su- nomiser 0,043 $ US/litre dans cet per au plomb (0,15g/l) se négociait en exemple. moyenne à 31,7 $ US/baril. Le cours de l'essence super sans plomb s'établissait Sur la base de ces exemples et considérant quand à lui en moyenne à 31,6 $ US/ba- que les projections d'achat d'essence au Mali ril. Le baril représentant environ pour les quatre années à venir sont d'environ 162,75 litres, l'essence sans plomb permet 110 millions de litres par an, l'économie an- d'économiser 0,012 $ US/litre dans cet nuelle pour le pays pourrait représenter entre exemple. 1,3 et 4,7 millions $ US. 8 2 CHAPITRE Analyse de la situation au Mali 2.1. Marché du carburant Mali a importé 105 455 tonnes métriques d'es- sence au plomb provenant de Côte d'Ivoire, Les difficultés observées pour la réforme du du Sénégal, du Togo et du Bénin. L'agitation marché du pétrole au Mali provenaient princi- populaire en Côte d'Ivoire, au cours de l'an palement des problèmes liés à l'implantation dernier, a provoqué le changement de la source d'un cadre de réglementation adéquat. Le d'approvisionnement en produits pétroliers, qui manque de compétences et la surveillance mal proviennent maintenant du Togo. exercée par l'agence de réglementation ont créé Le Mali a toutefois déréglementé son sec- des distorsions procurant aux organismes na- teur pétrolier au niveau de l'importation de tionaux de marketing un avantage injuste par produits pétroliers, et il ne semble plus y avoir rapport aux entreprises internationales. Parmi de normes ou de réglementation relatives à la les problèmes, mentionnons l'évasion fiscale, qualité ou à la distribution des produits. Les des normes insuffisantes de contrôle de la qua- textes réglementaires existent et tout produit lité des produits et de sécurité (p. ex. en raison pétrolier importé doit subir un contrôle pour de la prolifération de « petites pompes » illéga- vérifier s'il répond aux normes. C'est une fois les et de vendeurs ambulants offrant de l'essence la frontière franchie que des pratiques fraudu- en bouteilles de verre) ainsi que l'insuffisance leuses ont lieu. Pour lutter contre cette fraude de stocks de réserve. De telles lacunes dans le et assainir le sous-secteur, les services techni- contexte réglementaire ont permis à quelque ques (Direction nationale de la concurrence et 25 détaillants nationaux de pratiquer des prix du commerce, Direction nationale de la Géo- inférieurs à ceux de trois multinationales exer- logie et des Mines et l'Office national des çant leurs activités au pays. Sans une produits pétroliers) mènent des missions de con- réglementation équitable assurée par une trôle de qualité des produits pétroliers et des agence réglementaire faisant preuve de trans- conditions d'exploitation des infrastructures parence et d'efficacité, le processus de réforme pétrolières. Cependant, les moyens de ces ne réussira pas. Nous avons étudié le marché services étant limités, ces opérations ne sont à Bamako, car il représente environ les 2/3 de pas menées régulièrement et ne concernent l'ensemble du marché au Mali. généralement qu'un faible échantillon. D'où la Le Mali est un pays sans accès à la mer qui nécessité de renforcer les moyens d'interven- ne possède aucune raffinerie. L'approvision- tion desdits services. nement en produits pétroliers est assuré par Le sous-secteur pétrolier n'a pas été déré- des opérations d'achat s'appuyant toujours sur glementé. La réforme économique entreprise l'importation d'essence au plomb. En 2002, le en 1992 par le Mali avec l'assistance des par- 9 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE tenaires au développement a mis un accent de l'utilisation de pots catalytiques, car on ne particulier sur la réorganisation du sous-secteur retrouve que de l'essence au plomb au Mali. pétrolier sur les plans institutionnel et tarifaire. Les voitures munies de pots catalytiques ne Cette réforme s'est traduite par le retrait de doivent utiliser que de l'essence sans plomb. l'État de toute activité à caractère commer- Deux grades d'essence sont vendus au Mali, cial. Dans le sous-secteur, son rôle se limite à l'essence super et l'ordinaire. En 1997, le vo- la réglementation, la planification et la régula- lume des ventes se chiffrait à 83 836 tonnes tion. métriques et, en 2002, il atteignait L'information fournie indique qu'il y a plus 105 455 tonnes métriques. L'essence super de 98 000 véhicules au Mali, dont l'âge varie représentait environ 27 % du volume total d'es- de trois ans à plus de 25 ans. Environ 75 000 sence vendue en 1997 tandis que, à la fin de de ces véhicules consomment de l'essence. Au 2002, elle ne représentait plus que 9 % du cours des dernières années, la popularité des volume total. L'indice d'octane pour l'essence motocyclettes a augmenté mais celles-ci conti- super est de 95 IOR (indice d'octane recher- nuent de représenter une très petite proportion che) et celui de l'ordinaire est de 90 IOR (voir ­ moins de 10 % ­ de l'ensemble des véhicules les spécifications techniques de l'essence ordi- à essence. Toutes ces motocyclettes pourraient naire et super aux annexes 2 et 3). utiliser de l'essence sans plomb sans problè- Les prix des produits pétroliers sont déter- mes. Toutefois, il n'existe aucun système minés chaque mois selon une formule structurée d'enregistrement ni aucune exigence pour s'as- complexe. Au mois d'avril 2003, le prix de l'es- surer que les voitures sont toujours en état de sence Super était de 518 francs CFA le litre, fonctionner. Il n'existe aucun moyen de con- pour l'ordinaire il était de 481 francs CFA le naître le nombre de voitures moins récentes litre tandis que pour le gas-oil il était de 395 qui fonctionnent toujours. De façon générale, francs CFA le litre. Les taxes sur l'essence re- les véhicules ne sont pas bien entretenus et il présentent environ 50 % du prix total tandis existe très peu de postes d'essence bien équi- que les taxes sur le gas-oil sont d'environ 20 %. pés pouvant compter sur les services de mécaniciens formés pour assurer l'entretien des véhicules. 2.2. Consommateurs de carburant Il n'existe aucune norme ni aucune exigence en matière de qualité au Mali pour les voitures Le Mali dispose de ressources naturelles limi- importées au pays. Toutefois, il existe une taxe tées, est très vulnérable aux crises extérieures à l'importation qui a pour effet de pénaliser et ses besoins sociaux sont importants ; en l'achat de voitures moins récentes. Toute voi- 2001, le revenu par habitant était de 230 $. ture de moins de deux ans se voit imposer une En 2002, ses exportations portaient principa- taxe à l'importation de 5 000 francs CFA tan- lement sur trois produits : l'or, le coton et le dis qu'une voiture de plus de deux ans se voit bétail. Le rendement satisfaisant de l'écono- imposer une taxe à l'importation de mie malienne entre 1998 et 2002 peut être 5 000 francs CFA, plus 25 000 francs CFA attribué à l'implantation efficace d'une stabili- pour chaque année au-delà de deux ans. L'avan- sation macro-économique et à la libéralisation tage de cette taxe à l'importation est annulé des politiques économiques depuis 1994, qui par le fait que toutes les voitures à essence encouragent le développement du secteur privé. importées au pays ne peuvent pas bénéficier Malgré une croissance économique supérieure 10 CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA SITUATION AU MALI depuis 1994, le Mali demeure l'un des pays les de vendeurs dans la rue, qui offrent de l'es- plus pauvres au monde. sence diluée, polluent l'environnement et ne Le manque de contrôles et de surveillance paient pas les taxes appropriées. Même s'il n'y du secteur de la vente au détail d'essence en- a aucun moyen de savoir combien d'argent le traîne une perte de revenu pour le gouvernement perd de cette façon, il est cer- gouvernement car les taxes sur les ventes de tain que ces fonds pourraient servir certains produits pétroliers ne sont pas payées. avantageusement à améliorer l'économie du Ces pertes pourraient s'élever jusqu'à 15 % pays. de la valeur des taxes perçues des produits pé- troliers, un revenu que le gouvernement du Mali ne peut se permettre de perdre. 2.3. Évaluation du niveau Les vendeurs ambulants d'essence à Ba- d'exposition au plomb avant mako (les personnes qui vendent de l'essence l'élimination de l'essence au plomb dans des bouteilles de verre ou au moyen de simples pompes) mettent leur santé en jeu en Aucune étude scientifique n'a été menée raison des vapeurs qui s'échappent des pro- au Mali et le pays ne dispose pas de système duits pétroliers et de la manipulation non d'évaluation pour connaître le niveau de con- contrôlée de ces produits. Des études sur la tamination par le plomb des enfants en milieu sécurité ont montré qu'un verre de 8 oz rempli urbain, la teneur de plomb dans l'environne- de vapeurs d'essence équivaut à la force de cinq ment et le niveau de la qualité de l'air dans bâtons de dynamite et qu'un litre d'essence peut les villes. Un questionnaire élaboré sur la base contaminer environ 1 million de litres d'eau. de celui qui a été proposé par l'Association Le déversement de certains produits dans le internationale de l'industrie pétrolière pour la sol représente une source de préoccupations sauvegarde de l'environnement (IPIECA) a été importante pour l'environnement car il peut utilisé au cours des différents entretiens. entraîner la contamination des voies de navi- Un système d'évaluation doit être établi au gation (c.-à-d. le Niger). Mali pour connaître le niveau des polluants L'écart de prix entre l'essence et le gas-oil existants tels que le CO, le NOX, le SO2 et les n'a pas incité les gens à acheter des automobi- particules --PM10 et PM2,5-- ainsi que leur im- les à moteur diesel plutôt qu'à moteur à essence. pact sur l'environnement et la santé. Toutefois, l'absence de contrôles et de normes permet aux citoyens de s'approvisionner auprès Tableau 2.1 Structure de prix en vigueur au 10/04/03 (Axe Dakar) : en CFA/ litre Essence super Essence ordinaire Gas-oil Prix pompe Bamako 518 481 395 Droits et taxes 256 231 118 % de droits et taxes 50 % 48 % 33 % Approx. US$ 1.00 = 559.5 CFA (Juin 2003) 11 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 2.3.1. Objectifs les premiers temps qui suivent cette déci- sion ; Obtenir des données fondamentales sur les une seconde étude qui pourra être effec- niveaux d'exposition. tuée à mi-parcours; Fournir les informations nécessaires aux une dernière à la fin du programme. hommes de science, planificateurs et hom- mes politiques afin qu'ils puissent mieux 2.3.2.b. Surveillance de la qualité de l'air gérer et améliorer l'environnement. Les méthodologies qui pourraient être utilisées Disposer de bases scientifiques pour le dé- pour la surveillance de l'air comprennent plu- veloppement de politiques et de stratégies. sieurs types de variantes qui couvrent une vaste gamme de prix et de niveaux de performance. 2.3.2. Méthodologie La technique préférable pour le Mali serait l'ana- lyseur automatique dont le prix se situe entre 2.3.2.a. Surveillance biologique 10 000 et 15 000 $ US et qui affiche une haute Échantillonnage : Population d'étude et performance qui a déjà fait ses preuves. A cet chronologie effet, le réseau d'experts Africains « Africaclean » Dans l'évaluation du niveau de contamination pourrait former les experts nécessaires pour par le plomb deux catégories de population sont utiliser cette technique et coordonner les acti- traditionnellement retenues : adultes exposés vités de mesure de qualité de l'air : plomb et professionnellement et enfants. autres paramètres (plombémie et suivi Les adultes exposés professionnellement épidémiologique de l'impact de la pollution sur peuvent être recrutés parmi les chauffeurs de la santé en milieu urbain). taxi ou d'autres transports en commun, les Le Centre national d'hygiène, avec l'aide agents de la circulation ou les employés des des experts d'ONG telles que Africaclean, pour- stations de distribution de carburant. À ce ni- rait aussi participer à la conception et à la mise veau, l'échantillonnage est beaucoup plus aisé. en place de mesures visant à améliorer l'envi- Pour les enfants, plus vulnérables que les ronnement. adultes du fait qu'ils absorbent plus facilement le plomb, l'exposition démarre dès la grossesse : donc dans les premières étapes de la vie où le 2.4. Campagne de sensibilisation plomb peut commencer à attaquer le système du public nerveux. La taille de l'échantillon peut être limitée à 2.4.1. Introduction un minimum de 200 enfants recrutés directe- ment dans les écoles après « consentement Dans le cadre du projet d'amélioration de la éclairé » des parents. Il comprendra surtout des qualité de l'air et d'élimination du plomb dans enfants en âge d'être scolarisés qui sont quoti- l'essence, il est nécessaire d'informer la popu- diennement exposés sur le chemin de l'école lation dans son ensemble sur les questions clés tout au long de la semaine. de santé, d'environnement et de technologie. En général, il est suggéré d'effectuer : Il est important de sensibiliser la population aux bénéfices de l'essence sans plomb pour les une première étude préalable à toute déci- moteurs à essence et surtout pour la santé et sion d'élimination du plomb ou bien dans l'environnement. Les réseaux d'experts tels que 12 CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA SITUATION AU MALI Africaclean et les médias peuvent jouer en ce Renforcement des capacités des élèves et sens un rôle primordial. L'ensemble des parte- des groupes directement impliqués dans le naires, tels que le gouvernement, les ONG et transport. le secteur privé doivent participer à cette cam- pagne d'information. 2.4.4. Les groupes cibles La contribution des compagnies pétroliè- res s'impose également pour la réussite de ce lesacteurspublicsetprivésintervenantdans projet. Il est impératif de former les employés la chaîne de production, de distribution et de stations-service, et les propriétaires de de consommation de carburant ; voitures sur les produits pétroliers, l'environ- les acteurs intervenant dans la commercia- nement, la sécurité et l'entretien des véhicules. lisation, l'usage, l'entretien, la réparation L'industrie pétrolière peut fournir l'expertise et le contrôle de véhicules ; et donner la crédibilité et les soutiens nécessai- les acteurs intervenant dans la gestion de res à un tel programme. l'espace urbain (les urbanistes, les gestion- naires du réseau routier et de la circulation, 2.4.2. Les objectifs les exploitants des réseaux de transport public) ; Susciter la prise de conscience de la popu- les populations en général victimes de la lation sur les risques liés à la pollution pollution (piétons, marchands ambulants, automobile, notamment celle causée par mendiants, vendeurs d'alimentation de rue, l'essence au plomb, et sur les avantages de etc.) et particulièrement les enfants et les l'élimination de l'essence au plomb. femmes ; Impliquer et informer la population afin de les personnels des administrations chargées lui permettre de participer à des initiatives des transports, de l'environnement, de l'ur- de prévention et de gestion de la qualité de banisme et de la santé (État et collectivités l'air et d'assurer le succès des programmes locales) ; d'élimination de l'essence plombée. les agents chargés du contrôle des véhicu- les et de la circulation. 2.4.3. Les résultats escomptés 2.4.5. Les partenaires Amélioration de la prise de conscience de tous les acteurs (groupes cibles) sur les ris- les ministères chargés de l'Environnement, ques de l'exposition au plomb et les de l'Énergie, de la Santé, des Transports, avantages de l'élimination de l'essence du ministère de l'économie et des finan- plombée. ces, de l'Intérieur et des Forces armées ; Acceptation par le public du nouveau car- les organismes communautaires de base burant sans plomb comme facteur (groupements des femmes, etc.) ; d'amélioration de la qualité de l'air et de les organisations de la société civile (ONG, protection de la santé publique. syndicats, etc.) ; Participation des acteurs dans la mise en les partenaires au développement. oeuvre de plans d'élimination de l'essence plombée et dans la définition de plans de gestion de la qualité de l'air. 13 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 2.4.6. La démarche participation des autorités de chaque pays con- cerné chargées de la gestion des transports, Le Réseau mènera cette campagne en s'ap- de l'environnement et de la santé. puyant sur l'expertise de ses membres. Il pourra Il sera élaboré un plan de communication faire appel à d'autres expertises extérieures au à partir des thèmes retenus en déterminant les besoin. supports, les canaux et les messages les plus Sur la base des données disponibles relati- adaptés à chaque groupe cible (affiches, auto- ves aux effets néfastes de la pollution et d'une collants, prospectus, ouvrages, radio, télévision, analyse des comportements des différents grou- journaux, etc.). pes cibles, plusieurs thèmes seront développés Africaclean assurera le suivi et l'évaluation par un groupe d'experts spécialisés en com- de la campagne de sensibilisation. munication. Ces thèmes seront validés avec la 14 3 CHAPITRE Conclusion, recommandations et plan d'action 3.1. Mythes et réalités de l'élimination de l'essence au plomb Tableau 3.1.1 Mythes et Réalités Mythes Réalités Les effets du plomb sur la santé sont incontestables. Le plomb est le plus étudié des toxines dangereuses pour l'homme, et Le saturnisme n'est pas un problème. la quantité de preuves est accablante. Il provoque aussi l'em- poisonnement à petites doses, surtout chez les enfants dont l'organisme est en plein développement. Les enfants assimi- lent très facilement le plomb. Le lien direct entre l'utilisation de l'essence au plomb et la présence du plomb dans le sang est avéré. L'essence au plomb ne provoque pas le saturnisme. De nombreuses études et des expériences menées actuelle- ment sur un large échantillon de véhicules et de moteurs ont Certains véhicules, en particulier les plus anciens, ont besoin démontré que toutes les voitures à moteur à essence peuvent d'essence au plomb. fonctionner avec de l'essence sans plomb. Il existe d'autres choix que l'alternative plomb - benzène. Une large gamme de technologies et de solutions plus sûres est La seule alternative au plomb est le benzène, un élément can- disponible. cérigène avéré. L'élimination de l'essence au plomb est rentable pour les pro- priétaires de véhicules et pour la société. L'élimination de l'essence au plomb coûte trop cher. Les pays en développement peuvent profiter des technolo- gies et des ressources disponibles pour procéder dès L'élimination de l'essence au plomb n'est pas réaliste pour maintenant à l'élimination de l`essence au plomb. En fait, de les pays en développement. nombreux pays en développement l'ont déjà fait. 15 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE C'est maintenant qu'il faut agir. Le Mali a plomb avec une teneur en plomb maximale de le savoir, la technologie, l'expérience et la vo- 0,013 g/l. lonté nationale de mener à terme cette À l'heure actuelle, il est hautement priori- élimination du plomb dans l'essence. Le Mali taire de s'assurer que les instances peut aider à changer la couleur de l'Afrique gouvernementales responsables de la qualité subsaharienne. des produits, de l'élimination des mélanges de produits (essence diluée avec du kérosène) ainsi 3.2. Recommandations que de la contrebande ou de l'évasion fiscale, obtiennent les outils et la formation nécessai- En raison de l'insuffisance de contrôles admi- res pour surveiller les pratiques courantes et nistratifs en ce qui a trait à la qualité des produits, pour mettre en oeuvre les contrôles adminis- à la sécurité et à l'évasion fiscale, nous hési- tratifs établis. tons à recommander le début immédiat de Cette étude recommande les actions sui- l'élimination de l'essence plombée. Sans le ren- vantes : forcement et la mise en oeuvre des contrôles administratifs nous ne croyons pas qu'un pro- 1. Que le ministre de l'Industrie, de l'Hydrau- gramme sérieux d'amélioration de la qualité de lique et de l'Énergie et le ministre des l'air puisse être mis en place à long terme. Bien Finances et du Commerce modifient les spé- que nous estimions que le début immédiat de cifications techniques de manière à préciser l'élimination de l'essence plombée serait bé- que seules les essences au plomb super ayant néfique pour le pays, le manque de contrôles une teneur maximale de 0,013 g/l ­ c'est fait qu'il est impossible de recommander cette a dire d'une qualité reconnue comme « sans voie. Nous croyons qu'une démarche par éta- plomb » -- et les essences plombées ordi- pes pour éliminer l'essence plombée constitue naires ayant une teneur en plomb maximale la meilleure façon d'assurer le succès de ce très de 0,2 g/l peuvent être importées au Mali important projet. (voir les annexes 4 et 5). Les recommandations plus détaillées pro- 2. Le gouvernement doit mettre à jour sa pro- posent que l'essence plombée super soit cédure pour assurer le contrôle de la qualité immédiatement remplacée par l'essence sans des produits pétroliers importés et vendus plomb super ayant une teneur en plomb d'au au Mali. Les spécifications techniques rela- plus 0,013g/l et que la teneur en plomb de tives à la teneur en plomb de toutes les l'essence plombée ordinaire soit abaissée de essences importées au Mali, par camion ou 0,4g/l à 0,2 g/l. par chemin de fer, doivent être vérifiées à La Côte d'Ivoire et le Sénégal, où se trou- la frontière ou à leur point d'entrée dans le vent les principales raffineries (SIR et SAR) de pays. Si un produit n'est pas conforme aux la région ont donné leur accord de principe à spécifications prévues, il ne doit pas être la Déclaration de Dakar 26 au 28 juin 2002 autorisé à entrer au pays. Il faut aussi effec- sur l'arrêt de la production de l'essence plom- tuer des contrôles au hasard dans les bée au plus tard d'ici 2005 tout en réduisant la installations de stockage et les stations-ser- teneur en plomb de l'essence jusqu'à un maxi- vice pour s'assurer que les produits achetés mum de 0,2 g/l au plus tard en 2003. Par par les consommateurs sont conformes aux conséquent, en 2005 le Mali pourrait être as- spécifications techniques énoncées. La suré que l'essence importée au pays serait sans méthode utilisée pour mesurer la teneur en 16 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION plomb de l'essence doit être le test automa- la population pour s'assurer que le mes- tisé du spectromètre d'absorption atomique sage soit adapté aux besoins et qui nécessite un système automatique d'ana- préoccupations des différents groupes (ex. lyse ainsi qu'un système de détection par chauffeurs de taxi, propriétaires privés, spectrométrie d'absorption atomique, qui opérateurs de station-service). Le message coûte environ 20 000 $ US. La procédure à la population doit souligner les effets doit prévoir l'élimination de tous les ven- néfastes sur la santé du plomb dans l'es- deurs itinérants qui vendent de l'essence dans sence ainsi que les bénéfices de son des bouteilles ou au moyen de pompes à élimination pour la société. Le message doit main. Ce genre de commerce représente aussi répondre aux inquiétudes de la popu- une menace imminente pour l'environne- lation concernant la performance des ment et la sécurité, sans compter que ces voitures et l'impact économique qu'aura personnes n'assurent aucun contrôle de la l'élimination du plomb. Pour obtenir les qualité et ne paient aucune taxe. meilleurs résultats, le comité doit initier l'édu- 3. Le gouvernement doit désigner une insti- cation de la population le plus vite possible tution, comme l'Office national des produits avant le passage au « sans plomb ». Pen- pétroliers (O.N.A.P.) et élargir son mandat dant le processus d'éducation, il est pour y inclure la responsabilité de la mise nécessaire de mener des études avec les en oeuvre des contrôles de la qualité des différents groupes de population pour s'as- produits ainsi que de la perception et de la surer que le plan de communication répond remise au gouvernement de toutes les taxes à leurs besoins. sur les produits pétroliers. 6. Au début de 2005, mettre en place une 4. Que les sociétés chargées de la commer- politique qui aurait pour but de garantir que cialisation de l'essence déterminent la toutes les voitures à essence importées au période nécessaire à l'élimination de la plus Mali soient équipées d'un pot catalytique. grande partie des traces de plomb dans les Il convient également d'interdire l'importa- installations du système de stockage, de tion des véhicules de plus de cinq ans. La transport et de distribution de façon à as- politique doit être appliquée après la pé- surer aux utilisateurs que l'essence riode déterminée par l'industrie suivant la commercialisée dans le pays est conforme décision de restreindre l'importation d`es- à la qualité « sans plomb » (avec une teneur sence plombée. Ce délai élimine la en plomb émis de 0,013 g/litre) et en con- possibilité d'une contamination par le plomb séquence peut être distribuée sans crainte dans les lieux de stockage. aux voitures équipées de pots catalytiques. 7. Rassembler des données concernant les 5. Établir un comité chargé d'exécuter la cam- différents secteurs impliqués dans cette po- pagne de sensibilisation et qui sera composé litique (transport, démographie, de représentants de l'industrie pétrolière, environnement, énergie). Un questionnaire du département de communication de l'uni- élaboré sur la base de celui proposé par versité, d'ONG, de la fédération des l'Association internationale de l'industrie transports, des médias et des agences gou- pétrolière pour la sauvegarde de l'environ- vernementales. Les stratégies doivent être nement (IPIECA) sera utilisé après son différentes en fonction des groupes d'utili- adaptation au réseau par Africaclean afin sateurs, il est donc important de catégoriser de le rendre plus accessible. Ces éléments 17 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE devront permettre d'aider à faire un dia- l'environnement, suivi et communication gnostic de la situation et de démarrer un continuelle avec la population) pour assu- plan d'action. Il faut pour cela responsabi- rer le succès du projet d'élimination du liser le réseau d'experts, ce dont Africaclean plomb dans l'essence. se chargera. 8. Identifier un groupe ou association qui ac- ceptera la responsabilité de la coordination 3.3. Plan d'actions et du suivi des activités à mener (contrôles de l'essence, modification des spécifications Il est nécessaire pendant l'atelier de « COM- de l'essence, mise en place d'un comité pour PLÉTER ­ VÉRIFIER ­ CONFIRMER » le Plan l'éducation et la sensibilisation de la popu- d'action et de préciser le « dispositif fixant les lation, nouvelle politique pour l'importation spécifications administratives du projet d'amé- des voitures, recueil des données concer- lioration de la qualité de l'air et d'élimination nant les différents secteurs, surveillance de du plomb dans l'essence ». Tableau 3.3.1 Campagne de sensibilisation : Activités, Début Juin 2003 ­ Fin Décembre 2005 Amélioration de la prise de conscience de tous les acteurs (groupes cibles) sur les risques de l'exposition au plomb et sur les avantages de l'élimination de l'essence au plomb. N° Objectifs spécifiques Activités Budget 1.1 Effectuer un diagnostic de la situation initiale Évaluer le niveau de conscience des ac- $15 000 teurs, les préoccupations et les fausses croyances en effectuant des tables ron- des et des enquêtes d'opinion par l'intermédiaire de questionnaires écrits ou d'interviews directes ou par téléphone 1.2 Identifier les principales parties prenantes et les Inviter les responsables gouvernementaux, $7 500 partenaires impliqués dans la gestion de la qua- acteurs directs des transports et la Société ($50 x 25 lité de l'air et du plan d'élimination de l'essence à connaître le projet et à faire partie du pers x 6 au plomb. comité national de pilotage ou d'un groupe réunions) de plaidoyer mis en place pour le suivi du Définir les relations de collaboration entre les projet. (voir 3.1) acteurs (Comité national de pilotage) Organiser des réunions du comité natio- nal de pilotage 18 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION Tableau 3.3.1 Campagne de sensibilisation (suite) N° Objectifs spécifiques Activités Budget 1.3 Formuler et mettre en oeuvre une campagne de Définir et élaborer un plan de communi- $7 000 sensibilisation et un plan de communication pour cation intégrant les thèmes, les outils et 2003 ­ 2005 (groupes cibles et développement les supports de diffusion (consultant). d'outils) Organiser des ateliers de validation à tra- $5 000 vers le comité de pilotage élargi aux ($50 x 50 communautés de base. pers x 2 ateliers) Mettre en oeuvre la campagne à travers les supports de diffusion appropriés. $10 000 1.4 Évaluer les impacts de la campagne de sensibi- Réaliser une étude d'impact et mesurer $15 000 lisation l'évolution des comportements. Total $59 500 Acceptation par le public du nouveau carburant sans plomb comme facteur d'amélioration de la qualité de l'air et de protection de la santé publique N° Objectifs spécifiques Activités Budget 2.1 Disséminer l'information sur les stratégies na- Organiser des ateliers consultatifs pour Activité tionales et le plan d'élimination de l'essence au disséminer l'information sur la politique combinée plomb nationale d'élimination de l'essence au à celles de plomb. l'objectif 1.3 2.2 Faire adopter un plan national d'action pour Identifier les relais pour la dissémina- Activité l'élimination de l'essence au plomb tion. combinée à celles des objec- tifs 1.2 et 1.3 19 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Tableau 3.3.1 Campagne de sensibilisation (suite) Participation des acteurs à la mise en oeuvre de plans d'élimination de l'essence au plomb et dans la définition de plans de gestion de la qualité de l'air. N° Objectifs spécifiques Activités Budget 3.1 Créer des canaux de communication en vue d'in- Créer le comité national de pilotage tégrer la société civile dans les politiques et prises de décision Africaclean assure le Secrétariat Exécutif du comité national de pilotage Développer des stratégies de participation com- Réunion de démarrage $10 000 munautaire Réunion d'évaluation finale $10 000 Supervision / Président $ 5 000 Renforcer le réseau Africaclean pour faciliter la circulation de l'information entre la communauté Aider à la mise en place d'un fonds pour et les parties prenantes le financement des activités de lutte con- tre la pollution au niveau du pays Consultant Budget d'impulsion $50 000 Recueillir des propositions à partir des ini- tiatives locales visant à promouvoir la qualité de l'air et disséminer l'information sur l'élimination de l'essence au plomb. Coordonner la mise en place du centre, sa gestion pour son implantation Créer un centre de ressources Créer un site Web Acquérir des équipements Élaborer un manuel de procédure pour le fonctionnement de la gestion du centre de ressources Identifier et former le personnel d'appui Évaluer les progrès accomplis et faire des recommandations pour des actions futu- res $10 000 Mener des actions de formation Total 3 $85 000 20 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION Tableau 3.3.1 Campagne de sensibilisation (suite) Renforcement des capacités des élèves et des groupes directement impliqués dans le transport. N° Objectifs spécifiques Activités Budget 4.1 Formation des personnes ciblées Recenser les personnes susceptibles Activité d'être formées et évaluer leur degré de combinée connaissance sur les risques de l'utilisa- à celle de tion de l'essence au plomb et la qualité l'objectif de l'air 1.1 Élaborer et valider des modules et des $7 000 programmes de formation (consultant) Organiser les séminaires de formation $9 000 des acteurs publics (2 groupes x 15 x $100 x 3 jours) Organiser les séminaires de formation $6 000 des mécaniciens automobiles et des (2 groupes agents de station-service x 20 x $50 x 3 jours) Élaborer des modules de formation $10 000 destinés aux formateurs (enseignants) Organiser les séminaires de formation $6 000 des enseignants (2 groupes x 20 x $50 x 3 jours) Évaluer l'impact de la formation Activité combinée à celle de l'objectif 1.4 Total 4 $ 38 000 Grand Total $182 500 21 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Tableau 3.3.2 Révision des spécifications de l'essence sans plomb et des procédures administratives N° Objectifs spécifiques Activités Dates / Budget 1.1 Réviser les spécifications techniques de Que le ministre de l'Industrie, de l'Hydrauli- Novembre l'essence ordinaire et super sans plomb que et de l'Énergie et le ministre des Finances 2003 et du Commerce modifient les spécifications techniques de manière à préciser que seules les essences au plomb super ayant une te- neur maximale de 0,013 g/l et les essences au plomb ordinaires ayant une teneur en plomb maximale de 0,2 g/l peuvent être im- portées au Mali (voir les annexes 4 et 5). 1.2 Mettre en vigueur les nouvelles spécifi- Faire approuver un arrêté interministériel Décembre cations techniques de l'essence sans fixant les nouvelles spécifications techniques 2003 plomb. des essences super sans plomb et ordinaire et la date à laquelle elles entrent en vigueur. 1.3 Mettre à jour la procédure relative au Faire en sorte qu'un arrêté ministériel auto- Janvier 2004 contrôle de la qualité des essences im- rise les nouvelles procédures et établir la portées et vendues au Mali date d'entrée en vigueur de cet arrêté. Désigner une institution comme l'Office Natio- Janvier 2004 nal des Produits Pétroliers (O.N.A.P.) et élargir son mandat pour y inclure la responsa- bilité de la mise en oeuvre des contrôles de la qualité des produits pétroliers ainsi que de la perception et de la remise au gouvernement de toutes les taxes sur les produits pétroliers. Acheter l'équipement nécessaire (système Mars 2004 automatique d'analyse et système de détec- $40 000 tion par spectrométrie d'absorption atomique ($20 000 pour mesurer la teneur en plomb des essen- x 2 systèmes) ces. S'assurer que toutes les essences importées Avril 2004 au Mali sont conformes aux spécifications techniques. Surveiller également toutes les installations de stockage et les stations-ser- vice pour s'assurer que les produits sont conformes aux spécifications techniques. 22 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION Tableau 3.3.3 Politique pour les voitures importées N° Objectifs spécifiques Activités Dates / Budget 1.1 Établir des normes assurant : Inviter les responsables, tel le ministère du Janvier 2005 Commerce (l'institution qui délivre les autori- - que toutes les voitures à essence im- sations d'importation des véhicules) et les portées au Mali soient équipées d'un pot acteurs directs des transports à développer catalytique. une politique de régulation pour les voitures importées au Mali. - qu'on ne permette pas l'importation de voitures ayant plus de cinq ans. Rédiger un décret qui vise la nouvelle politi- que pour les voitures importées au Mali et le soumettre au gouvernement pour approba- tion. 1.2 Mettre en vigueur la nouvelle politique Publier le décret au journal officiel Juillet 2005 pour les voitures importées au Mali. Tableau 3.3.4 Constitution d'un recueil des données N° Objectifs spécifiques Activités Dates / Budget 1.1 Obtenir des données fondamentales sur Étudier les différentes méthodologies pour la 2003­2005 les niveaux d'exposition. « surveillance » de l'air. Fournir les informations nécessaires aux Évaluer la technique adaptée le Mali tel l'ana- $15 000 hommes de science, planificateurs et lyseur automatique qui coûte environ politiciens afin qu'ils puissent mieux gé- 15 000 $ US. rer et améliorer l'environnement. Former les experts nécessaires pour utiliser Disposer des bases scientifiques pour le cette technique. développement de politiques et de stra- tégies. Coordonner les activités de mesure de la qualité de l'air : plomb et autres paramètres (plombémie et suivi épidémiologique de l'impact de la pollution sur la santé en milieu urbain). Total $15 000 23 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Tableau 3.3.5 Désignation d'un coordonnateur pour le projet N° Objectifs spécifiques Activités Dates / Budget 1.1 Identifier les principales parties prenan- Inviter les responsables gouvernementaux, Début : tes et les partenaires impliqués dans la acteurs directs des transports et la Société à octobre 2003 gestion de la qualité de l'air et du plan connaître le projet et à faire partie du groupe Fin : d'élimination de l'essence au plomb national de travail. décembre 2005 Définir les relations de collaboration en- Organiser des réunions du groupe national tre les acteurs (Groupe national de de travail. travail) 1.2 Superviser et coordonner toutes les ac- - Aviser la population que le groupe s'occupe tivités nécessaires pour assurer le de ce projet. succès du projet « amélioration de la - Faire les tests (dans les stations-service, qualité de l'air et élimination du plomb dépôts de stockage) pour assurer que le dans l'essence ». plomb est éliminé dans l'essence. - S'assurer que la « surveillance » de l'envi- ronnement est effectuée et communiquer les résultats à la population. - Vérifier que les nouveaux textes, décrets et procédures sont en place et que les normes concernant l'importation de voitures sont ap- pliquées. - Mettre au point de nouveaux textes, décrets et procédures pour approbation. - S'assurer que les ressources nécessaires sont disponibles. - Faire le suivi avec les différents groupes d'utilisateurs pour s'assurer qu'ils ont l'infor- mation nécessaire et qu'on ait répondu à leurs inquiétudes. - Appuyer le fonctionnement du comité natio- nal de pilotage. - Faire deux réunions par mois pour discuter, informer et prendre action au besoin. - Informer continuellement la population et les utilisateurs spécifiques du progrès du projet. 24 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION 3.4. Dispositif fixant les spécifica- lioration de la qualité de l'air a eu lieu à Ba- tions administratives du projet mako, au Mali. Environ quarante personnes d'amélioration de la qualité de représentant différents secteurs du gouverne- l'air et d'élimination du plomb ment et autres agences (Hydraulique et Énergie, dans l'essence Environnement, Transport, Santé, Office na- tional des produits Pétroliers) et des experts du 1. L'essence ne peut être offerte à la vente groupe Africaclean, ont participé aux présen- sur le territoire de la République du Mali tations, aux débats, aux séances de travail en que si elle répond aux propriétés et carac- groupes et à la préparation des recommanda- téristiques décrites dans les spécifications tions qui seront soumises au gouvernement. des annexes 4 et 5. La liste des noms des participants est incluse 2. Toutes les voitures importées au Mali après en Annexe 8. 2005 qui sont munies d'un moteur à es- Les objectifs de l'atelier étaient clairement sence doivent être équipées d'un pot énoncés dans les Termes de références (voir catalytique. L'Etat du Mali n'autorise pas Annexe 6). Quatre différents groupes de tra- l'importation de voitures, qu'elles soient die- vail ont été créés avec l'objectif d'identifier les sel ou à essence, dont l'âge excède cinq ans. problèmes, de trouver des solutions et de for- 3. L'approbation est donnée pour mettre en muler les recommandations au gouvernement place un groupe de travail des différents dans le but d'atteindre l'objectif d'éliminer le secteurs - gouvernement, publique, privé, plomb de l'essence. Les rapports (annexes 9 à ONG et autorités municipales - qui devra 11) présentés par les quatre groupes de tra- coordonner, superviser et continuer à tra- vail, les débats et l'énorme intérêt manifesté vailler sur le plan de l'amélioration de la par tous les participants ont permis d'élaborer qualité de l'air et de l'élimination du plomb plusieurs recommandations importantes. dans l'essence. 4. Demander l'assistance internationale pour 3.5.2. La démarche démarrer la « surveillance » de la qualité de l'air dans la ville de Bamako. L'atelier a été organisé en vue de parvenir à 5. Élargir le mandat de l'office National des une proposition, pour l'élimination du plomb Produits Pétroliers (O.N.A.P) pour y inclure des essences, qui pourrait être recommandée la responsabilité de la mise en oeuvre des aux autorités du pays. contrôles de la qualité ainsi que de la per- Une allocution de Monsieur Eleodoro ception et des modalités de ristourner au Mayorga Alba, économiste pétrolier du dépar- gouvernement toutes les taxes sur les pro- tement Pétrole, Gaz, Mines et Produits Dérivés duits pétroliers. de la Banque Mondiale, a ouvert la séance. Une allocution du Secrétaire Général du Ministère de l'Environnement, Monsieur Yafong 3.5. L'atelier de Bamako Berthe, a ouvert officiellement l'atelier. Une présentation de Monsieur Eleodoro 3.5.1. Introduction Mayorga Alba, sur les Programmes d'élimina- tion de l'essence plombée et les stratégies pour Les 17 et 18 septembre 2003, un atelier sur réduire la pollution atmosphérique, touchait les l'élimination du plomb de l'essence et l'amé- points suivants : 25 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE L'impact sur la santé marché international. Toutes les voitures peu- L'élimination de l'essence plombée partout vent utiliser de l'essence sans plomb même les dans le monde et en Afrique subsaharienne voitures de modèle moins récent. Mais pour Les aspects techniques et économiques à profiter des nouvelles technologies, comme le considérer dans la formulation des program- pot catalytique, il est nécessaire d'utiliser l'es- mes d'élimination l'essence plombée dans sence sans plomb. des pays importateurs. Les programmes d'élimination du plomb 3.5.3. Groupes de travail de l'essence et les stratégies pour réduire la pollution atmosphérique. Quatre groupes de travail ont été formés pour L'importance d'un effort multisectoriel. identifier les problèmes, proposer des solutions et formuler des recommandations (voir les Une présentation du Professeur Amadou Annexes 9 à 11) Diouf, Président de Africaclean, informait les participants sur les points suivants : 3.5.3.a. Groupe 1 ­ Approvisionnement I Objectifs de travail du groupe : Problématique Identification des problèmes Qu'est-ce que Africaclean? Proposition de solutions Que doit faire Africaclean? Formulation de recommandations Imprégnation par le plomb et incident sur le stress oxydatif chez des enfants du Sé- II Aspects à débattre : négal (étude pilote) dentifier les intervenants dans le do- maine de l'approvisionnement et Une présentation de Jim Hubbard, consul- l'appui que doit leur procurer le tant, qui a montré un aperçu de son rapport cadre législatif et juridique (y com- surtout dans les domaines suivants : pris pour le suivi et le contrôle de la qualité, ...) Les raisons de l'utilisation du plomb et ses Définir les nouvelles spécifications conséquences. techniques et les problèmes liés au L'analyse de la situation au Mali. changement de qualité (essence Conclusion, recommandations et plan d'ac- d'abord, gasoil ensuite). tion. Envisager l'adoption de l'essence sans plomb, avec ou sans période Les présentations ont permis aux partici- de transition. pants de réfléchir sur l'importance du projet et Définir les conditions de stockage de débattre des points et des questions sur les des fournisseurs et la période né- conséquences de l'utilisation de l'essence plom- cessaire à l'élimination des traces bée. Plusieurs clarifications ont été apportées de plomb dans les citernes de stoc- pendant les débats, surtout en ce qui a trait à kage. l'impact sur le développement des enfants et Améliorer le contrôle de la qualité sur la santé, aux coûts d'entretien réduits des des produits (la réglementation en voitures utilisant l'essence sans plomb et au prix place, la capacité des institutions en moins élevé de l'essence sans plomb sur le charge, les mesures possibles). 26 CHAPITRE 3 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PLAN D'ACTION Identifierlesélémentsd'information 3.5.3.d. Groupe 4 ­ Information et de communication (stratégie de et sensibilisation communication). Définir une stratégie adaptée à chaque cible. 3.5.3.b. Groupe 2 ­ Consommateurs Identifier les cibles concernées. I Objectifs de travail du groupe : Définir les thèmes et les médias à utili- Identification des problèmes ser. auxquels sont confrontés les con- sommateurs qui utilisent de l'essence 3.5.4. Recommandations à plombée. considérer Proposition de solutions. Formulation de recommanda- Mise en place d'un comité chargé de pilo- tions. ter et d'assurer le suivi des recommandations issues des travaux de l'atelier. Membres du II Évaluations des conséquences : comité : Pour les populations; Les représentants des ministères de Pour le parc auto; l'Environnement, de l'Énergie, du Trans- Pour le reste de consommateurs. port, des Forces armées, de l'Intérieur, de la Santé. 3.5.3.c. Groupe 3 ­ Surveillance Les universitaires, la société civile, les I Identification des Problèmes compagnies pétrolières et Africaclean Sources (par ordre d'importance) (réseau national). Principaux polluants Adopter les mesures visant l'utilisation d'un carburant propre, tel que l'essence sans II Solutions plomb, afin de profiter des technologies Cadre institutionnel et législatif propres (pots catalytiques etc...). Cadre technique et opérationnel Assurer la surveillance des principaux pol- luants. III Implantation Mettre en place, dans les meilleurs délais, Identification des institutions, des une structure nationale de concertation où ressources humaines et financières. sont représentés les intervenants concer- Identification des besoins en équi- nés dans la gestion de la qualité de l'air. pements pour le projet. Porter à la connaissance du gouvernement Équipement et dotation en moyens l'ensemble des conclusions de l'atelier de humains et matériels pour les struc- concertation sur l'élimination du plomb des tures concernées. essences et l'amélioration de la qualité de Surveillancedel'air, surveillancebio- l'air. logique (paramètres à surveiller). Organiser des séminaires de forma- tion Évaluation de l'impact de la pollu- à l'intention des différents intervenants dans tion sur la santé. le dossier des produits pétroliers, et sensi- Mise au point d'une méthodolo- bilisation à l'échelle nationale. gie pour le choix des villes à Organiser des débats par l'intermédiaire surveiller. des médias. 27 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Au cours de la séance de clôture chaque mais surtout les débats, grâce à l'intérêt ma- groupe a présenté son rapport ce qui a per- nifesté par tous les participants, ont permis mis à tous les participants d'apporter d'arriver à des recommandations très impor- directement leur contribution à l'élaboration tantes. de recommandations. Les rapports présentés, 3.5.4.a. Recommandations : Groupe 1 ­ Approvisionnement Ord. Objectifs Activités Responsables Échéancier 1 Disponibilité de l'es- Négocier la fourniture de l'essence ONAP 01/10 ­ 31/12/03 sence sans plomb sans Plomb dans le cadre des auprès des fournis- conventions seurs 2 Amélioration des pres- Renforcer les capacités des ONAP 01/10 ­ 31/12/03 tations des structures structures (moyens humains DNGM institutionnelles et matériels) 3 Adoption des spécifi- Adopter les textes législatifs et DNGM 01/10 ­ 31/12/03 cations nouvelles réglementaires 4 Passage aux essences Stocker progressivement Opérateurs 01 ­ 30/09/03 sans plomb l'essence sans plomb Structure des prix ONAP 01 ­ 31/12/04 5 Amélioration de la Contrôle de qualité aux postes DNGM qualité des produits frontaliers et au niveau du réseau de distribution Application des textes 6 Assainissement du ré- Adapter les textes réglemen- DNGM 01/10 ­ 31/12/03 seau de distribution taires du secteur pétrolier (distribution dans les villes et villages) Reconvertir les acteurs du A partir du 1er janvier réseau parallèle 2004 7 Mise en oeuvre des Créer le Comité national de ME 31/10/03 recommandations coordination et de pilotage 28 3.5.4.b. Recommandations : Groupe 2 - 3.5.4.d. Recommandations : Groupe 4 - Consommateurs Information et sensibilisation Interdictiondel'importationdel'essence Ajouter au Comité de pilotage les membres plombée d'ici à l'an 2005 conformé- suivants: ment aux recommandations et à la déclaration de Dakar (juin 2001) ; Ministère de l'Éducation nationale ; Interdiction de l'importation de véhicu- Ministère de la Communication ; les non dotés de pots catalytiques ; Ministère de la Sécurité et de la Pro- Faire mieux connaître Africaclean pour tection civile. une adhésion des experts maliens et leur participation à l'exécution du pro- Plan de sensibilisation : gramme. Informer et sensibiliser : 3.5.4.c. Recommandations : Groupe 3 - Le Gouvernement, l'Assemblée na- Qualité de l'air au Mali tionale, les collectivités locales ; Mettre en place dans l'immédiat d'un Plaidoyer/partenaires pour le finan- comité chargé de piloter et de suivre cement de ce plan ; les recommandations issues des travaux Les populations sur les dangers de de l'atelier. la pollution de l'air. Mener une étude sur les polluants pour faire l'état des lieux. Une allocution de clôture, présentée par le Renforcer les capacités des structures conseiller technique représentant le ministre de existantes. l'Environnement, a mis fin officiellement à l'ate- lier des 17 et 18 septembre 2003 sur l'élimination du plomb de l'essence. 29 1 ANNEXE Déclaration de Dakar Conférence Régionale sur l'élimination du plomb dans l'essence en Afrique Sub-Saharienne Les participants de 25 pays d'Afrique Sont convenus de : sub-saharienne, représentant les gou- vernements, l'industrie et la société 1. Joindre leurs efforts afin d'accélérer la for- civile et des organismes internationaux mulation et la mise en oeuvre de qui ont pris part à la Conférence ré- programmes destinés à totalement élimi- gionale sur l'élimination du plomb dans ner l'essence au plomb dans tous les pays l'essence (Dakar, 26-28 juin 2001). de l'ASS le plus tôt possible, et au plus tard d'ici 2005. Ayant considéré : 2. Recommander aux gouvernements de ré- duire le contenu en plomb dans l'essence Les recommandations et les résolutions de ­ actuellement 0,8 g/litre dans la plupart l'OMS, de la BM et du PNUE déclarant le ca- des pays de l'ASS ­ à une moyenne au ractère prioritaire de l'élimination du plomb à maximum de 0,4 g/litre en 2002 et au travers le monde ; maximum de 0,2 g/litre en 2003. 3. Encourager les pays ayant des installations Que les enquêtes sur les niveaux de plombémie d'importation indépendantes d'accélérer dans les villes de l'ASS démontrent souvent leurs programmes respectifs d'élimination que les paramètres de l'OMS sont dépassés, du plomb. mettant surtout en danger le développe- 4. Harmoniser les valeurs normatives de l'es- ment et la performance intellectuelle chez l'en- sence sur les marchés sous-régionaux afin fant ; de promouvoir le commerce et le trafic interrégional ; et demander à l'IPIECA, en Que les retards apportés à l'utilisation de l'es- collaboration avec les compagnies pétro- sence sans plomb empêchent l'introduction de lières nationales et internationales et les véhicules équipés de pots catalytiques et donc représentants de l'industrie automobile, le développement des politiques de qualité de d'assister à la formulation d'une gamme l'air dans les villes en expansion de l'ASS ; complète de spécifications techniques des carburants. Le soutien exprimé par l'industrie pétrolière et 5. Finaliser dans les 12 mois à venir les plans les ONG en faveur d'une action gouvernemen- d'action sous-régionaux encadrant les pro- tale rapide relative à l'élimination du plomb dans grammes nationaux de qualité de l'air. l'essence ; 31 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 6. Demander aux opérateurs de la chaîne à l'élimination du plomb dans leurs dialo- d'approvisionnement pétrolier d'amélio- gues sur les politiques économiques avec rer leurs installations de production, les gouvernements de l'ASS et de conti- stockage et distribution en accord avec les nuer à soutenir les programmes objectifs d'élimination du plomb visés. d'assistance technique et de contribuer au 7. Demander à l'OMS, BM et PNUE et aux financement d'investissements viables. agences environnementales bilatérales tel- 10. Solliciter auprès de l'OUA et d'autres or- les que l'USEPA de soutenir l'ASS dans ganisations régionales (CEDEAO, le développement des capacités de mise UEMOA, SADCC, CEMAC, etc.) l'inscrip- en oeuvre des programmes d'élimination tion de l'élimination du plomb dans du plomb dans le cadre de la gestion de la l'essence dans leurs programmes priori- qualité de l'air. taires ainsi que leur contribution à 8. Développer une campagne d'information l'harmonisation des normes et spécifica- du public adéquate, avec la participation tions techniques. active des ONG. 9. Demander à la BM et autres agences in- ternationales d'accorder une haute priorité AFRIQUE SUB-SAHARIENNE PENETRATION DE L'ESSENCE SANS PLOMB (SEPTEMBRE 2003) AVEC PLOMB AVEC PLOMB ET SANS PLOMB SANS PLOMB 32 2 ANNEXE Spécifications de l'essence ordinaire avec plomb Caractéristiques Spécifications Couleur Coloration rouge Masse volumique Inférieure ou égale à 0,760 kg/l à 15°C Distillation Volume de distillat y compris les pertes 10 % s'évapore au maximum à 70 °C 50 % s'évapore au maximum à 125 °C 90 % s'évapore au maximum à 180 °C Point final de distillation ­ max. 210 °C Résidu de distillation inférieur ou égal à 2 % du volume Pression de vapeur Reid Inférieure ou égale à 635 g/cm2 à une température de 37,8 °C Indice d'octane recherché Au moins égal à 85 et au plus égal à 95 Teneur totale en plomb Inférieure ou égale à 0,4 g de plomb/litre Teneur en soufre total Maximum de 0,2 % en masse Stabilité à l'oxydation Supérieure ou égale à 240 minutes 33 3 ANNEXE Spécifications de l'essence super avec plomb Caractéristiques Spécifications Couleur Jaune pâle Masse volumique Inférieure ou égale à 0,770 kg/l à 15 °C Distillation Volume de distillat y compris les pertes 10 % s'évapore au maximum à 70 °C 50 % s'évapore au maximum à 125 °C 90 % s'évapore au maximum à 180 °C Point final de distillation ­ max. 210 °C Résidu de distillation inférieur au égal à 2 % du volume Pression de vapeur Reid Inférieure ou égale à 635 g/cm2 à une température de 37,8 °C Indice d'octane recherché Au moins égal à 95 Teneur totale en plomb Inférieure ou égale à 0,4 g de plomb/litre Teneur en soufre total Maximum de 0,2 % en masse Stabilité à l'oxydation Supérieure ou égale à 240 minutes 35 4 ANNEXE Spécifications recommandées de l'essence ordinaire sans plomb Caractéristiques Spécifications Couleur Coloration rouge Masse volumique Inférieure ou égale à 0,760 kg/l à 15 °C Distillation Volume de distillat y compris les pertes 10 % s'évapore au maximum à 70 °C 50 % s'évapore au maximum à 125 °C 90 % s'évapore au maximum à 180 °C Point final de distillation ­ max. 210 °C Résidu de distillation inférieur au égal à 2 % du volume Pression de vapeur Reid Inférieure ou égale à 635 g/cm2 à une température de 37,8 °C Indice d'octane recherché Au moins égal à 85 et au plus égal à 91 Teneur totale en plomb Inférieure ou égale à 0,2 g de plomb/litre Teneur en soufre total Maximum de 0,05 % en masse Stabilité à l'oxydation Supérieure ou égale à 240 minutes 37 5 ANNEXE Spécifications recommandées de l'essence super sans plomb Caractéristiques Spécifications Couleur Jaune pâle Masse volumique Inférieure ou égale à 0,770 kg/l à 15 °C Distillation Volume de distillat y compris les pertes 10 % s'évapore au maximum à 70 °C 50 % s'évapore au maximum à 125 °C 90 % s'évapore au maximum à 180 °C Point final de distillation ­ max. 210 °C Résidu de distillation inférieur au égal à 2 % du volume Pression de vapeur Reid Inférieure ou égale à 635 g/cm2 à une température de 37,8 °C Indice d'octane recherché Au moins égal à 91 Teneur totale en plomb Inférieure ou égale à 0,013 g de plomb/litre Teneur en soufre total Maximum de 0,05 % en masse Stabilité à l'oxydation Supérieure ou égale à 240 minutes 39 6 ANNEXE Préparation de l'atelier : Termes de références Organisation du travail cessaire à l'élimination des traces de plomb dans les citernes de stoc- Après présentation du rapport préliminaire, kage. les participants à l'atelier seront invités à tra- Améliorer le contrôle de la qualité vailler dans quatre groupes sur les thèmes des produits (la réglementation en ci-dessous. Chacun des groupes devra fournir place, la capacité des institutions en des recommandations pour l'élaboration d'un charge, les mesures possibles). plan d'action National à soumettre au Gouver- Identifierlesélémentsd'information nement du Mali. et de communication (stratégie de communication). Groupe 1 - Approvisionnement Groupe 2 - Consommateurs I Objectifs de travail du groupe : Identification des problèmes; I Les objectifs de travail du groupe des Proposition de solutions; consommateurs sont : Formulations de recommandations. Identificationdesproblèmesrencon- trés par les consommateurs par II Aspects à débattre : l'utilisation de l'essence plombée; Identifier les intervenants au chapi- Proposition des Solutions; tre de l'approvisionnement et l'appui Formulation de recommandations. que doit leur procurer le cadre lé- gislatif et juridique (y compris pour II Évaluations des conséquences : le suivi et le contrôle de la qualité). Pour les populations; Définir les nouvelles spécifications Pour le parc Auto; techniques et les problèmes liés au Pour le reste de consommateurs. changement de qualité (essence d'abord, gasoil ensuite). Envisager l'adoption de l'essence Groupe 3 - Surveillance sans plomb, avec ou sans période de transition. I Identification des Problèmes Définir les conditions de stockage Sources (par ordre d'importance ) des fournisseurs et la période né- Principaux polluants 41 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE II Solutions Les représentants des Ministères de l'Envi- Cadre institutionnel et législatif ronnement, de l'Énergie, du Transport, des Cadre technique et opérationnel Forces armées, de l'Intérieur, de la Santé. III Implantation Les universitaires, la société civile, les Identification des institutions, des compagnies pétrolières et Africaclean ré- ressources humaines et financières. seau national. Identification des besoins en équi- pements pour le projet. Adopter les mesures visant l'utilisation d'un Équipement et dotation des struc- carburant propre, tel que l'essence sans tures concernées en moyens plomb, afin de profiter des technologies humains et matériels. propres (pots catalytiques etc...). Surveillancedel'air, surveillancebio- Faire une surveillance des principaux pol- logique (paramètres à surveiller). luants. Évaluation de l'impact de la pollu- Mettre en place, dans les meilleurs délais, tion sur la santé. une structure nationale de concertation re- Mise au point d'une méthodologie présentant les acteurs concernés pour la pour le choix des villes à surveiller. gestion de la qualité de l'air. Groupe 4 - Information et Plan de sensibilisation sensibilisation Porter à la connaissance du gouvernement Définir une stratégie adaptée à cha- l'ensemble des conclusions de l'atelier de que cible. concertation sur l'élimination du plomb des Identifier les cibles concernées. essences et l'amélioration de la qualité de Définir les thèmes et les supports à l'air. utiliser. Organiser des séminaires de formation à l'intention des différents intervenants dans le dossier des produits pétroliers, et sensi- Recommandations à considérer bilisation au niveau national. Mise en place d'un comité chargé de piloter et Organiserdesdébatsparl'intermédiairedes de suivre les recommandations issues des tra- médias. vaux de l'atelier. Membres du comité : 42 7 ANNEXE Allocution de M. Eleodoro Mayorga Alba, Banque mondiale Monsieur le Secrétaire général du ministère de mes internationaux de 25 pays d'Afrique l'Environnement, Mesdames/Messieurs les re- subsaharienne, ayant considéré les recomman- présentants des départements ministériels, des dations des nombreuses études sur le danger industriels et de la société civile, Mesdames et que représente le plomb pour la santé publi- Messieurs, que ainsi que la pollution croissante de l'air dans les villes de ce continent, ont convenu de con- L'initiative sur la qualité de l'air dans les juguer leurs efforts afin d'accélérer la villes d'Afrique subsaharienne a été lancée en formulation et la mise en oeuvre des program- 1998. Les villes africaines, qui connaissent une mes destinés à éliminer le plomb des essences, urbanisation et une motorisation croissantes, au plus tard à la fin de 2005. voient la pollution atmosphérique s'aggraver, Les recommandations de Dakar et les tra- notamment celle qui est causée par les véhicu- vaux qui ont suivi ont été repris dans le cadre les fonctionnant encore avec de l'essence de la Conférence des Nations Unies sur le dé- contenant du plomb. veloppement durable. À Johannesburg, un des L'Initiative met l'accent sur les objectifs partenariats les plus importants qui a été créé suivants : est celui sur la diminution de la pollution at- mosphérique qui rassemble plusieurs institutions Sensibiliser les décideurs, les autorités pu- publiques et privées et qui est coordonné de- bliques et toutes les parties concernées aux puis Nairobi par le Programme des Nations effets de la pollution atmosphérique sur la Unies pour l'environnement. Dans le cadre de santé, sur l'environnement et sur la pro- ce partenariat, un premier séminaire régional ductivité. sur ce thème a eu lieu ici, à Bamako, au mois Identifier des mesures correctives suscepti- de mars de cette année. bles de réduire la pollution atmosphérique Parmi les pays susceptibles d'avancer plus relativement aux combustibles, aux émis- rapidement dans l'amélioration de la qualité des sions et à la circulation automobile. carburants, il y a les pays importateurs, car ils Formuler,mettreenoeuvreetassurerlesuivi n'ont pas à étudier et développer des projets de plans d'action pour réduire la pollution d'investissement coûteux pour moderniser des à l'échelle nationale et sous-régionale. raffineries. Pour ces pays, nous avons pu ob- tenir un don du programme ESMAP ­ A Dakar, au mois de juin 2001, les repré- Programme d'assistance à la gestion du sentants des gouvernements, de l'industrie secteur énergétique. Grâce a ce don, des pro- pétrolière, de la société civile et des organis- grammes nationaux pour l'élimination du plomb 43 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE des essences ont été développés pour trois Nous souhaitons que, à l'issue des travaux pays : la Tanzanie, l'Éthiopie et la Mauritanie. de cet atelier, vous puissiez formuler des re- Dans les deux derniers pays, les gouvernements commandations pour avancer dans la voie de ont déjà décidé de l'élimination de l'essence l'assainissement du marché pétrolier, élaborer plombée. des mécanismes de contrôle de qualité et, de Le Mali, qui n'a pas de port, doit importer façon générale, améliorer la qualité de l'air que les produits pétroliers des pays voisins. Cela nous respirons. l'oblige, dans une certaine mesure, à suivre les Je tiens à remercier Monsieur le Ministre progrès dans les raffineries de la SAR, de la pour l'intérêt particulier qu'il accorde à ce phé- SIR et même du Nigeria. Nous savons que, dans nomène qui nous préoccupe tous, mais aussi ces pays, des efforts sont en cours pour réussir les différents participants venus des entrepri- l'élimination totale du plomb des essences à ses pétrolières, de la société civile et des l'horizon 2005. ministères. Ce qui reste néanmoins très préoccupant Pour terminer, je voudrais vous souhaiter dans le cas du Mali est le manque d'un système beaucoup de courage et surtout la pleine réus- de contrôle de qualité des carburants. Il y a site de vos travaux. Je resterai très attentif aux trop de petits revendeurs d'essence dans les recommandations qui seront faites à l'issue de rues du Mali, et ils représentent un danger pour cet atelier. la sécurité et la santé publique des populations. L'adultération (falsification) de la qualité des Je vous remercie. produits pétroliers est un problème sérieux car elle affecte l'environnement urbain, les recet- tes fiscales et la santé de la population. Bamako, le 15 septembre 2003 44 8 ANNEXE Liste des participants Banque Mondiale : AFRICACLEAN : Présidents de Groupe : 1) Eleodoro O. Mayorga Alba 1) Amadou Diouf Groupe 1 : Approvisionnement : 2) Jim Hubbard 2) Ibrahima Sow Ibrahima Dansoko, ONAP 3) Agadiou Dama 3) Soudou Diagne Groupe 2 : Consommateurs : 4) Aliou Diallo 4) Codé Thiaw Moriba Magassouba, CPSN Groupe 3 : Surveillance : Soma Victor Niaré, DNE Groupe 4 : Information et Sensibilisation : Ibrahima Maïga, Ministère Environnement Autres participants : No. Participants Structure Fonction Adresse (Tel./Fax/e-mail) 1 Aliou Ouédraogo GPP/Shell Mali 2 Amadou Dagnon BUPE Mairie Tél : (223) 228 20 96 3 Bokary Diarra Mairie du District Bko Tél : 674-33-44 / 222-29-46 mairie@cefib.com 4 Boubacar Diakité DNACP Dnapn.@datatechtoolnet.org 5 Boukari Fané Mairie Commune V ­ 228 20 96 BUPE 6 Daouda Salam Traoré SECO-ONG Personne Ressource Tél : 222-30-41 7 Dicko Fatoumata DNACP Chef Division Contrôle Tél : 229-24-10 Sanakoua Pollution Dnacpn.@datatechtoolnet.org 8 Farakoro kome Direction générale du abdramanesidibe@ Contrôle & Règlement hotmail.com (DGRC) dgrc_sdr@spidertoolnet.org farakorokome@hotmail.com Tél: 222-20-22/223-12-27 9 Gaoussou Coulibaly (Direction Nationale de Chargé de Contrôle B.P. : 275 la Conservation de la Tél : 223-36-95 Nature (DNCN) 45 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE No. Participants Structure Fonction Adresse (Tel./Fax/e-mail) 10 Gédiouma Diallo Commune III 1er adjoint au Maire de 222 62 76 la C III BPE 1346 Bamako Chargé de l'assainisse- ment & Protection de l'Environnement 11 Hamadoun Sidibé DNCN Chargé de formation Tél : 223-36-95 223-36-97 12 Hamane Niang GPP Secrétaire Général 675-29-07 13 Ibrahima Dansoko ONAP Ingénieur Raffinage- 222 28 27 ou 222 49 59 Chef Départment Technique 14 Ibrahima Maïga Ministère de Chargé de l'Environnement communication 15 Ibrahima Traoré Direction Nationale Chef Div. Organisation 222 41 12 ou 222 64 63 des Transports du Trafic 16 Kanouté Fatoumata Opération du Parc Tél: 222-24-98 Koné National de la Boucle du Baoulé (OPNBB) 17 Lt. Col. Bah Samaké Protection Civile Sous-Directeur Tél : 222-35-84 / 220-87-30 Prévention-Etude 676-38-39 18 Mamadou N'Diaye GPP Assainissement 19 Mamadou Sangaré ONAP Ingénieur en Economie 222 28 27 ou 222 49 59 Pétrolière 20 Mamadou T. Berthé M.D.S.S.P.A Conseiller Technique Tél : 223-14-75 / 630-54-39 21 Modibo Coulibaly Direction Nationale de Tél : 675-25-20/222-24-66/ la Géologie 221-5821 Fax : 221-02-31 ­ BP 223 22 Moriba Magassouba CPS ­ Ministère de Tél: 223 54 55 l'Equipement & des Transports ­ BP 78 23 Moussa Kienta APCAM Conseiller Technique Tél : 221-87-25 / 221-87-37 24 Ouargnimé Traoré Ministère de Conseiller Technique 229-51-72 l'Environnement 25 Oumar D. Cissé Direction Nationale Chef Section Gestion dnacpn@datatech.toolnet.org Assainissement & des déchets Tél : 229 38 04/50 90 Pollution et Nuisances LD : 229-24-10 (DNACPN) 46 ANNEXE 8 : LISTE DES PARTICIPANTS No. Participants Structure Fonction Adresse (Tel./Fax/e-mail) 26 Oumar Dembélé Direction des Services Chef du Bureau des 221 24 54 ou 641 88 15 Urbains de voirie et Etudes Générales Oumardembélé2002.@ d'Assainissement yahoo.fr (DSUVA) 27 Oumar Diabaté Direction nationale Chef Section des Transports Planification ­ Division organisation du Trafic 28 Selly Ouane CAFO Secrétaire 223-74-74 Administrative de Coalition Environnement de la CAFO 29 Seydou Dème TotalFinaElf (GPP) 222 29 76 ou 222 55 06 30 Sissoko Naminata M.P.F.E.F Conseiller Technique Dembélé 31 Soma Victor Niaré Direction Nationale Directeur National 222 45 38 Energie ­ Division Adjoint giegamamali@yahoo.fr Infrastructure 32 Souleymane Diallo GIE-GAMA Tél: 224 29 16 33 Soumana Tangara CCA-ONG Responsable Dév. Instlle Tél : 223-23-69 / 92-57 cca@afribone.net.ml 34 Tahirou Diarra DNE Tél : 222 45-38 35 Tiefing Traoré STP CIGQE Tél: 223 10 74 BP 2357 36 Tionkana Diarra DNT Tél: 222 64-63 37 Togola Mariamou Mairie C.IV Tél : 229-64-84 38 Touré Haby Sy CAFO Secrétaire chargée de 224 74 74/221 11 29 l'Education environnementale de la CAFO-Mali 39 Yafong Berthé Ministère de Secrétaire Général 229-51-72 l'Environnement 40 Yaya Seck Office Nationale des Directeur Général 222 28 27 ou 222 49 59 Produits Pétroliers (ONAP) 41 Youssouf Diakié AMM (Association des Secrétaire Permanent 223-70-25 / 674-81-13 Municipalités du Mali) 47 9 ANNEXE Groupe I : Approvisionnement 1. Identification des acteurs con- Réticence au passage des produits au cernés par l'approvisionnement : dépôt par certains opérateurs ; et Insuffisance de capacité de stockage. 1.1. Fournisseurs (SAR, SIR, STSL, Togo Shell, Addax SONACOP, TOR) 1.4. Textes juridiques : Les textes juridiques se rapportant à l'importation et à la Indisponibilité du produit spécifié (essence distribution sont les suivants : sans plomb chez les fournisseurs) ; Difficulté de transit des produits achetés par Arrêté No95/2495 : Agrément des impor- les opérateurs ; tations ; Absence de législation pour la vente de l'es- Arrêté No.90-1560 : Implantation d'amé- sence sans Pb sur tout le territoire ; nagement des points de vente ; Manque de dépôt de stockage spécifique Arrêté No.90-1562/3 : Spécifications es- pour l'essence sans Pb (intérieur et exté- sence ordinaire et super carburant ; rieur). Arrêté No.88-071 : Modalité d'occupation des domaines publiques ; 1.2. Importateurs agréés : (GPP, GMPP) Arrête No.90-1565 : Spécifications du gasoil Multitude d'opérateurs pétroliers agréés sur Décision No. 00072/MEF-SG du 16 juillet le marché ; 2001 de la création de la Commission de Manque de professionnalisme de certains Suivi du Mécanisme de Taxation des Pro- importateurs ; duits Pétroliers ; Cadre réglementaire à revoir ; et Textes relatifs aux établissements classés. Eloignement des sources d'approvisionne- ment. 1.5. Structures institutionnelles : (ONAP, DNCC, DNT, DNACPN, Douanes, 1.3. Distributeurs : (GPP, GMPP, DNGM, DNE, Commission de Suivi du Méca- Revendeurs GPP, GMPP, Revendeurs) nisme de Taxation des Produits Pétroliers) Cadre réglementaire à revoir pour les Faiblesse des moyens (humains et maté- revendeurs ; riels) ; Problème de qualité des produits pétro- Manque d'adaptation et d'harmonisation liers ; des textes ; 49 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Non application des textes. 4. Passage avec transition à l'essence sans plomb (Essence 1.6. Transporteurs : ordinaire et super) : Manque de professionnalisme ; ÉlaborerunestructureEssencesansplomb ; Contraintes des transits inter-états ; Suivre les efforts de modernisation de la État des infrastructures routières et ferro- SAR et de la SIR pour la production de viaires. l'essence sans plomb ; Poursuivre la politique de diversification des sources d'approvisionnement. 2. Spécification nouvelle des essences 5. Définitions des conditions de stockage, période et délai : 2.1. Essence ordinaire sans plomb : Démarrage au plus tard le 31 mars 2004. Teneur en Plomb : inférieure ou égale à Stockageprogressifdel'essencesansplomb 0,2 g/l ; dans citernes des essences avec plomb pen- Teneur en Soufre : inférieure ou égale à dant une période de 6 mois (septembre inférieure ou égale à 0,05% en masse ; 2004) ; Indice Octane : 85 inférieur ou égal à IOR 95 6. Amélioration du contrôle de qualité : 2.2. Essence super sans plomb : Renforcer les moyens (humains et maté- Teneur en Plomb : inférieure ou égale à riels) des structures de contrôle ; 0,013 g/l Application rigoureuse de la réglementa- Teneur en Soufre : inférieure ou égale à tion 0,05% en masse Indice Octane : IOR supérieur ou égal à 7. Stratégie de communication : 95 Diffusion des résultats des contrôles et prix 3. Problèmes liés au changement par voies appropriées (presse écrite et par- des spécifications : lée) ; Passage à l'essence sans plomb : débats Disponibilité en essence sans plomb chez radio, télé. les fournisseurs ; Système de contrôle à l'entrée et à la dis- tribution ; Réticence au changement des consomma- teurs. 50 ANNEXE 9 : GROUPE I : APPROVISIONNEMENT 8. Recommandations: Ord. OBJECTIFS ACTIVITÉS RESPONSABLES ÉCHÉANCIER 1 Disponibilité des es- Négocier la fourniture des ONAP 01/10 ­ 31/12/03 sences sans plomb essences sans plomb dans le auprès des fournis- cadre des conventions seurs 2 Amélioration des pres- Renforcer les capacités des ONAP 01/10 ­ 31/12/03 tations des structures structures (moyens humains DNGM institutionnelles et matériels) 3 Adoption des spécifi- Adopter les textes législatifs DNGM 01/10 ­ 31/12/03 cations nouvelles et réglementaires 4 Passage aux essences Stocker progressivement Opérateurs 01 ­ 30/09/03 sans plomb les essences sans plomb Structure des Prix ONAP 01 ­ 31/12/04 5 Amélioration de la Contrôle qualité aux postes DNGM qualité des produits frontaliers et au niveau du réseau de distribution Application des textes 6 Assainissement du ré- Adapter les textes DNGM 01/10 ­ 31/12/03 seau de distribution réglementaires du secteur pétrolier (distribution dans les villes et villages) Reconvertir les acteurs A partir du 1er janvier du réseau informel 2004 7 Mise en oeuvre des Créer le Comité National de ME 31/10/03 recommandations Coordination et de Pilotage 51 10 ANNEXE Groupe II : Consommateurs 1. Identification des problèmes information et sensibilisation des consom- éprouvés par les consommateurs : mateurs (radio, télévision, école, conférences-débats, etc.); Identification des consommateurs : amélioration du système de contrôle de la qualité au niveau des stations, dépôts et ci- les pouvoirs publics (État et démembre- ternes de transport ; ments); renforcement des capacités : les organisations internationales; du personnel de contrôle (acquisition les organisations non gouvernementales et d'analyseurs automatiques) ; privées; de la société civile (ONG, Association, les transporteurs (routiers, fluviaux); etc.) les automobilistes privés; contrôle des zones à risque (prélèvement les industriels, les garagistes et les artisans; sanguin sur les personnes vulnérables et les agriculteurs. échantillonnage des produits agricoles) protection des travailleurs exposés (méca- Les problèmes éprouvés : niciens, contrôleurs routiers, chauffeurs, etc.) d'ici l'élimination du plomb. pollution atmosphérique; coût élevé de l'essence plombée; mutilation des pots de conversion catalyti- 2. Évaluation des conséquences : que; risque élevé d'adultération; Pour les populations : santé des populations; vendeurs ambulants; taux de mortalité élevé (mort prématurée); risques pour la sécurité (incendies); taux de morbidité élevé (asthme, cancer, contamination des produits agricoles et ha- bronchite); lieutiques; réduction du quotient intellectuel; baisse du produit intérieur brut; Proposition de solutions : aggravation de la pauvreté. relecture des textes réglementaires (impor- tation et vente en détail); 53 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Pour le parc automobile et autres 3. Recommandations : équipements (moteurs hors bord, matériels agricoles, tronçonneuses, Interdire l'importation de l'essence etc.) : plombée d'ici à l'an 2005 conformément aux recommandations et à la déclaration destruction du pot catalytique avec aggra- de Dakar (juin 2001); vation de la nuisance; Interdire l'importation de véhicules non coût d'entretien élevé; dotés de pots catalytiques; vétusté du parc automobile; Faire mieux connaître Africa Clean pour difficultés d'adaptation aux nouvelles tech- une adhésion des experts maliens et les faire nologies; participer à l'exécution du programme. pollution des eaux, des produits agricoles, d'élevage et de la pêche. 54 11 ANNEXE Groupe III : Rapport de travail sur la qualité de l'air au Mali 1. Identification des problèmes 2. Solutions 1.1. Sources (par ordre 2.1. Cadre Institutionnel et Législatif d'importance) 2.1.1. Cadre Institutionnel Véhicules motorisés Fumées domestiques Existence d'une Direction nationale Industries textiles, alimentaires, cosméti- chargée du contrôle des pollutions et ques, centrales thermiques des nuisances des polluants, est logée Poussière venant de la latérite au ministère de l'Environnement. Artisanat (calcination des pneus, tannerie) Existence d'un comité consultatif Incinération sauvage des déchets domesti- (Décret N°98-415/PM-RM du 24 dé- ques cembre 1998) chargé du suivi et de l'évaluation des questions liées à la pol- 1.2. Principaux polluants lution. Harmonisation régionale du cadre ré- CO, glementaire. CO2, Dioxine et furannes, 2.1.2. Cadre Législatif Méthane, Plomb, L'article 15 de la constitution stipule Particules de fer, qu'un environnement sain est un droit Particules solides en suspension, pour tous les citoyens et que chacun a SO2, l'obligation de le préserver. HAP, Existence de décrets et règlements en NO2, NOX vigueur pour ces questions : Ozone. Loi N°01­20 relative aux pollutions et aux nuisances du 30 mai 2001. Décret N°99­189 du 05 juillet 1999 portant institution de la procédure d'étude d'impact sur l'environnement. Décret293du8septembre1998fixant l'organisation de la DNACP qui stipule 55 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE dans son article 10 que la DNACP doit 3. Exécution identifier les facteurs de pollution et de nuisance et prescrire toute mesure pro- Identification des institutions, des pre à les prévenir à les réduire ou à les ressources humaines et financières : éliminer. Décret397du6septembre2001fixant Direction nationale de l'assainissement et les modalités de gestion des polluants du contrôle des pollutions et des nuisances de l'atmosphère; (DNACPN). Loi 003 du 07 mai 2003 autorisant la Direction nationale de la géologie et des ratification sur les polluants organiques mines (DNGM). persistants. Laboratoire central vétérinaire (LCV). Prise de mesures incitatives pour la pro- Université, Africaclean Mali, direction na- motion d'une meilleure qualité de l'air tionale de la santé, PNUD, UEMOA, UNEP. au Mali et dans la région. Identification des besoins en équipe- 2.2. Cadre Technique et Opérationnel ments pour le projet : Existence d'un cadre technique, il faudra Analyseursautomatiquesdespolluantsdans cependant renforcer les pouvoirs des inter- l'air. venants. Matériels de laboratoire. Créationd'unestructureindépendantepour Matériel logistique. coordonner exécuter, évaluer, analyser et interpréter l'ensemble des données. Équipement et dotation des structu- Adéquation des circuits de la distribution à res concernées en moyens humains l'utilisation de l'essence sans plomb. et matériels : Réglementation et normalisation des dis- positifs de distribution. Matériel informatique. Organisation et sécurisation du dossier. Fourniture de bureau. Fonds de fonctionnement. 2.3. Monitoring Documentation. Matériel audio visuel. Identification des institutions, des ressour- ces humaines et financières. Surveillance de l'air, surveillance Identification des besoins en équipements biologique (paramètres à surveiller) : pour le projet. Équipementetdotationenmoyenshumains Plomb. et matériels pour les structures concernées. CO2, SO2, O3,NO2 Surveillance de l'air, surveillance biologi- que (paramètres à surveiller). Évaluation de l'impact de la pollu- Évaluation de l'impact de la pollution sur la tion sur la santé : santé. Mise au point d'une méthodologie pour le Étude de la prévalence des maladies respi- choix des villes à surveiller ratoires chez les populations exposées. 56 ANNEXE 11 : GROUPE III : RAPPORT DE TRAVAIL SUR LA QUALITÉ DE L'AIR AU MALI Dépistageduplomb,descasd'anémie,d'hy- 4. Conclusion recommandations pertension artérielle chez les populations exposées. Incidence du plomb sur le QI des enfants Mettre en place dans l'immédiat un comité exposés. chargé de piloter et de suivre les recom- mandations issues des travaux de l'atelier. Mise au point d'une méthodologie Mener une étude sur les polluants pour faire pour le choix des villes à surveiller : l'état des lieux. Renforcer les capacités des structures Densité du trafic routier. existantes. Existence ou non d'unités industrielles pol- luantes. Classification des principaux polluants. vIdentification des groupes cibles. Protocole d'échantillonnage. Démarche. 57 12 ANNEXE Groupe IV : Information et sensibilisation 1. Cibles : À ajouter aux cibles iden- 3. Thème : les dangers liés à la dé- tifiées dans le document de base termination de la qualité de l'air et à l'essence plombée sur : Décideurs : Gouvernement, Assemblée na- tionale, partenaires L'organisme humain (la santé). Communicateurs Les véhicules. Élèves et étudiants L'économie. L'environnement. 2. La stratégie : 4. Les médias : L'utilisation des médias à tous les niveaux : 1. médias publics et privés; La radio. 2. moyens traditionnels de communica- La télévision. tions (m.t.c); La presse écrite. 3. l'affichage public; Le théâtre. 4. l'instruction civique ; Les affiches. 5. les contacts personnalisés; Les contacts personnels. 6. Renforcer les capacités des L'instruction civique. communicateurs; Les NTIC. 7. Rapport détaillé au ministère de l'Envi- Le cinéma. ronnement ­ au gouvernement ­ à l'Assemblée nationale ; 5. Les recommandations : 8. Ne plus importer de vieux véhicules (plus de cinq ans). Ajouter au Comité de pilotage les membres Nouvelles technologies de l'information et suivants : de la communication (NTIC); Séminaires; Ministère de l'Éducation Nationale. Conférences-débats. Ministère de la Communication. Ministère de la Sécurité et de la Protec- tion civile. 59 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE 6. Plan de sensibilisation : Plaidoyer/partenaires pour le financement de ce plan. Le gouvernement, l'Assemblée Nationale, Informer les populations sur les dangers de les collectivités locales. la pollution de l'air. 60 13 ANNEXE Allocution d'ouverture de l'atelier sur l'élimination du plomb de l'essence, les 17 et 18 septembre 2003, présenté par le Secrétaire général du ministère de l'environnement Monsieur le Représentant du ministre des bilisation et les ateliers initiés. Au niveau natio- Mines de 1'Énergie et de 1'Eau, Monsieur le nal cette illustration est faite par un certain Représentant de la Banque Mondiale, Mon- nombre de forums, dont 1'atelier du 27 au 29 sieur le Président du réseau d'experts mars 2003 à Bamako organisé par le minis- AFRICACLEAN, tère de l'Environnement en collaboration avec le programme des Nations Unies pour 1'Envi- Chers participants, ronnement (PNUE) et la participation de 25 experts étrangers et une cinquantaine de na- Nous voilà encore réunis pour proposer et trou- tionaux. La mission de la Banque Mondiale du ver des solutions à une des préoccupations 28 avril au ler mai 2003 dont le rapport sera la essentielles du moment en matière de protec- base de travail de cet atelier est aussi édifiant. tion de 1'Environnement. Le défi du Beaucoup d'expériences d'élimination du développement durable passe par nombre de Plomb de 1'Essence existent à travers le monde dispositions concourant à maintenir 1'Etat de et nous espérons que le Mali va suivre le pas Santé de 1'Homme. Nul n'ignore les graves dans 1'intérêt de nos populations. conséquences que présente le plomb sur la La Banque Mondiale a toujours été à l'avant- Santé de 1'Homme et surtout sur celles des garde du combat pour le développement en enfants par 1'intermediaire des substances que général et le développement durable en parti- 1'homme utilise pour ses intérêts matériels et culier. sociaux. L'Essence constitue une de ces subs- Nous saluons à sa juste valeur la tenue de tances. L'Essence sans Plomb doit être plus que cet atelier qui, durant 2 jours, j'espère, fera jamais un des objectifs majeurs de nos temps des propositions concrètes et un plan d action afin de résoudre une de nos préoccupations de allant dans le sens de l'élimination du plomb développement durable. Cela est d'autant plus de l'essence et l'amélioration de la qualité de préoccupant que la réflexion sur la question a l'air surtout dans les centres urbains ou le phé- commencé depuis un certain temps à travers nomène de pollution est crucial. beaucoup d'actions et d'initiatives par la sensi- 61 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Monsieur le Représentant du ministre des Mali, je déclare, au nom du Ministre de l'Envi- Mines de l'Énergie et de l'Eau, Monsieur le ronnement, ouvert l'Atelier sur l'élimination du Représentant de la Banque Mondiale, Mon- plomb de l'essence et l'amélioration de la qua- sieur le Président du réseau d'experts lité de l'air. AFRICACLEAN Je vous remercie. Chers Participants, En souhaitant plein succès aux travaux de Le Secrétaire général l'atelier et bon séjour aux experts étrangers au Yafong Berthe 62 14 ANNEXE Discours de clôture de l'atelier des 17 et 18 septembre 2003 sur l'élimination du plomb de l'essence, présenté par le Conseiller technique représentant le ministre de l'environnement Monsieur le Représentant du ministre des contre la pollution et d'amélioration de la qua- Mines, de l'Énergie et de l'Eau, Monsieur le lité de l'air. Représentant de la Banque Mondiale, Mon- C'est le lieu pour le ministère de l'Environ- sieur le Président du réseau d'experts nement de remercier la Banque Mondiale pour AFRICACLEAN. l'organisation de cet atelier et de l'exhorter à continuer d'accorder l'appui nécessaire à la Chers participants, réussite de cette action. Nous remercions également le réseau d'Ex- Nous sommes à présent au terme de l'atelier perts AFRICACLEAN de l'appui technique sur l'élimination du plomb de l'essence et l'amé- apporté à la réussite de cet atelier. Nous re- lioration de la qualité de l'air. Deux jours durant mercions les experts qui ont animé cet atelier les participants à cet atelier se sont dépensés durant 2 jours, pour leur disponibilité et leur pour atteindre les résultats que nous avons clairvoyance. aujourd'hui. Des propositions concrètes ont été Nos remerciements vont à tous les partici- faites par l'ensemble des participants consti- pants à cet atelier qui ont fourni le meilleur tués en quatre groupes de travail. d'eux-mêmes pour atteindre les résultats obte- nus. Le groupe Approvisionnement, Le groupe Consommateurs, Le groupe Surveillance, Le groupe Information et sensibilisation. Monsieur le Représentant du ministre des Il ressort des résolutions que l'Élimination Mines, de l'Énergie et de l'Eau, Monsieur le du plomb de l'essence est plus que jamais une Représentant de la Banque mondiale, Mon- nécessité dans notre pays afin de résoudre un sieur le président du réseau d'experts problème crucial de santé publique, de lutte AFRICACLEAN. 63 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Chers participants, La séance est levée. En souhaitant un bon retour à vous tous dans Merci vos foyers respectifs, je déclare clos, au nom du ministre de l'Environnement, l'atelier sur Ouargnimé Traoré l'élimination du plomb de l'essence et l'amé- Conseiller technique lioration de la qualité de l'air. 64 15 ANNEXE Références du rapport Alliance to End Childhood Lead Poisoning. Implementer's Guide To Phasing out Lead Rapport sur les mythes et réalités de l'éli- in Gasoline. Environment Pollution mination progressive de l'essence au plomb. Prevention Project, Hagler Bailly Services, Banque mondiale. Cleaner Transport Fuels for Inc. Mars 1999. cleaner air in Central Asia and the Kojima, Masami et Magda Lovei. Urban Air Caucasus. Rapport, août 2001. ESMAP Quality Management, Coordinating # 242/01. Transport, Environment and Energy Banque mondiale. Elimination of Lead in Policies in Developing Countries. Article Gasoline in Latin America and the technique de la Banque mondiale n° 508. Caribbean. Rapport d'avancement, décem- Kowarik, William (Radford University) et bre 1997. ESMAP Report # 200/97E. Matthew E. Hermes (Kennesau State Uni- Banque mondiale. Initiatives sur la qualité de versity). Fuels & Society: C How lead was l'air dans les villes d'Afrique finally removed from gasoline. subsaharienne. Rapport d'avancement, Mayorga Alba, E. Overview of Technical Policy 1998-2002. Document de travail numéro and Regulatory Options in Integrating 11, janvier 2003. Lead Phase-out in Air Pollution Beicip-Franlab/BECID. Étude de prix, Nor- Abatement Strategies. Exposé présenté mes et sécurité des hydrocarbures en lors d'un atelier sur l'élimination du plomb Mauritanie. Août 2001. en Afrique de l'Est à Nairobi, 5­7 juin 2002. Diouf, A. et coll. Blood lead levels among rural Ministère de l'Hydraulique et de l'Énergie de la and urban senegalese children : influence République islamique de Mauritanie. Dos- on the oxidative stress markers. (Abstract) sier d'appel d'offres pour la sélection d'un Human and Experimental Toxicology. partenaire stratégique chargé de l'approvi- 2000, 19, 8, 477. sionnement pétrolier de la Mauritanie. Diouf, A. et coll. Effects of lead exposure on République islamique de Mauritanie. Bilan des children born and living in areas closed réformes macro-économiques et structurel- to heavy traffic. (Abstract) Annals of Nu- les 1998­2001 et perspectives pour la trition and Metabolism, 2001, 552. période 2002­2004. Diouf, A. et coll. Étude de la pollution at- Sayeg, Philip. Successful conversion to mosphérique par le plomb émis par les unleaded gasoline in Thailand. Article tech- véhicules dans la région de Dakar. Dakar nique N° WTP410 Méd, 1995 , 40, 117­121. 65 16 ANNEXE List of Technical Paper Series of Joint UNDP/World Bank Energy Sector Management Assistance Programme (ESMAP) Region/ Country Activity/Report Title Date Number SUB-SAHARAN AFRICA (AFR) Ethiopia Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of Sub-Saharan Africa: The Case of Ethiopia - Action Plan 12/03 038/03 Sub-Saharan Petroleum Products Transportation Corridor: Analysis and Case Studies 03/03 033/03 Phase-Out of Leaded Gasoline in Sub-Saharan Africa 04/02 028/02 Energy and Poverty: How can Modern Energy Services Contribute to Poverty Reduction 03/03 032/03 Kenya Field Performance Evaluation of Amorphous Silicon (a-Si) Photovoltaic Systems in Kenya: Methods and Measurement in Support of a Sustainable Commercial Solar Energy Industry 08/00 005/00 The Kenya Portable Battery Pack Experience: Test Marketing an Alternative for Low-Income Rural Household Electrification 12/01 005/01 Nigeria Phase-Out of Leaded Gasoline in Nigeria 11/02 029/02 Mali Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of 12/03 041/03 Sub-Saharan Africa: The Case of Mali - Action Plan. (French) Mauritania Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of 12/03 040/03 Sub-Saharan Africa: The Case of Mauritania - Action Plan. (French) Senegal Regional Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in Sub-Saharan Africa 03/02 022/02 Swaziland Solar Electrification Program 2001­2010: Phase 1: 2001­2002 (Solar Energy in the Pilot Area) 12/01 019/01 Tanzania Mini Hydropower Development Case Studies on the Malagarasi, Muhuwesi, and Kikuletwa Rivers Volumes I, II, and III 04/02 024/02 Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of Sub-Saharan Africa: The Case of Tanzania - Action Plan. 12/03 039/03 Uganda Report on the Uganda Power Sector Reform and Regulation Strategy Workshop 08/00 004/00 67 INITIATIVE SUR LA QUALITE DE L'AIR DANS LE S VILLES D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Region/ Country Activity/Report Title Date Number WEST AFRICA (AFR) LPG Market Development 12/01 017/01 EAST ASIA AND PACIFIC (EAP) Cambodia Efficiency Improvement for Commercialization of the Power Sector 10/02 031/02 China Assessing Markets for Renewable Energy in Rural Areas of Northwestern China 08/00 003/00 Technology Assessment of Clean Coal Technologies for China Volume I--Electric Power Production 05/01 011/01 Technology Assessment of Clean Coal Technologies for China Volume II--Environmental and Energy Efficiency Improvements for Non-power Uses of Coal 05/01 011/01 Technology Assessment of Clean Coal Technologies for China Volume III--Environmental Compliance in the Energy Sector: Methodological Approach and Least-Cost Strategies 12/01 011/01 Thailand DSM in Thailand: A Case Study 10/00 008/00 Development of a Regional Power Market in the Greater Mekong Sub-Region (GMS) 12/01 015/01 Vietnam Options for Renewable Energy in Vietnam 07/00 001/00 Renewable Energy Action Plan 03/02 021/02 SOUTH ASIA (SAS) Bangladesh Workshop on Bangladesh Power Sector Reform 12/01 018/01 EUROPE AND CENTRAL ASIA (ECA) Russia Russia Pipeline Oil Spill Study 03/03 034/03 LATIN AMERICA AND THE CARIBBEAN (LAC) Regional Electricity Markets Interconnections -- Phase I: Identification of Issues for the Development of Regional Power Markets in South America 12/01 016/01 Regional Electricity Markets Interconnections -- Phase II: Proposals to Facilitate Increased Energy Exchanges in South America 04/02 016/01 Population, Energy and Environment Program (PEA), Comparative Analysis on the Distribution of Oil Rents (English and Spanish) 02/02 020/02 Estudio Comparativo sobre la Distribución de la Renta Petrolera Estudio de Casos: Bolivia, Colombia, Ecuador y Perú 03/02 023/02 Latin American and Caribbean Refinery Sector Development Report ­ Volumes I and II 08/02 026/02 68 ANNEXE 16 : LIST OF ESMAP TECHNICAL PAPER SERIES Region/ Country Activity/Report Title Date Number The Population, Energy and Environmental Program (EAP) (English and Spanish) 08/02 027/02 Ecuador Programa de Entrenamiento a Representantes de Nacionalidades Amazónicas en Temas Hidrocarburíferos 08/02 025/02 Guatemala Household Fuel Use and Fuel Switching 06/03 036/03 Nicaragua Memoria Taller de Electrificación Rural 08/02 030/02 GLOBAL Impact of Power Sector Reform on the Poor: A Review of Issues and the Literature 07/00 002/00 Best Practices for Sustainable Development of Micro Hydro Power in Developing Countries 08/00 006/00 Mini-Grid Design Manual 09/00 007/00 Photovoltaic Applications in Rural Areas of the Developing World 11/00 009/00 Subsidies and Sustainable Rural Energy Services: Can we Create Incentives Without Distorting Markets? 12/00 010/00 Sustainable Woodfuel Supplies from the Dry Tropical Woodlands 06/01 013/01 Key Factors for Private Sector Investment in Power Distribution 08/01 014/01 Cross-Border Oil and Gas Pipelines: Problems and Prospects 06/03 035/03 Monitoring and Evaluation in Rural Electrification Projects: A Demand-Oriented Approach 07/03 037/03 69 Previous Working Papers Available from the World Bank AFRICA REGION THE WORLD BANK on The Clean Air Initiative in Sub-Saharan African Cities Working Paper No. 1: Clean Air Initiative in Sub-Saharan African Cities ­ Dakar Semi- nar, December 17 & 18, 1998 - Urban Transport and Air Quality in Dakar ­ Proceedings (SSATP and Urban Mobility, February 1999). Working Paper No. 2: Air Quality Studies in Urban Context ­ Dakar and Ouagadougou Cases ­ Final Reports (SSATP and Urban Mobility, September 1999). Working Paper No. 3: Clean Air Initiative in Sub-Saharan African Cities ­ Work in Progress (January 2000). Working Paper No. 4: Air Quality Study in Urban Context - Cotonou Case ­ Synthesis (October 2000). Working Paper No. 5: Regional Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in Sub-Saharan Africa ­ Dakar, Senegal, June 26­28, 2001 ­ Proceedings (December 2001). Working Paper No. 6: National Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in Nigeria ­ Abuja, Nigeria, November 15­16, 2001 ­ Proceedings (March 2002). Working Paper No. 7: Sub-Regional Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in Nigeria and Neighboring Countries ­ Cotonou, Benin, April 11­12, 2002 ­ Proceed- ings (June 2002). Working Paper No. 8: Sub-Regional Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in West Africa ­ Dakar, Senegal, March 26­27, 2002 ­ Proceedings (July 2002). Working Paper No. 9: Sub-Regional Conference on the Phase-Out of Leaded Gasoline in East Africa ­ Nairobi, Kenya, June 5­7, 2002 ­ Proceedings (January 2003). Working Paper No. 10: 1998-2002 Progress Report of the World Bank Clean Air Initiative in Sub-Saharan African Cities (January 2003). Working Paper No. 11: Rapport d'avancement 1998­2002 de l'initiative sur la qualité de l'air dans les villes d'Afrique sub-saharienne de la Banque mondiale (Janvier 2003). Working Paper No. 12: Second Steering Committee : The Road Ahead ­ Phase II : 2003­2006 (May 2003). Working Paper No. 13: Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of Sub-Saharan Africa ­ The Case of Ethiopia, Action Plan (ESMAP, December 2003). Working Paper No. 14: Phase-Out of Leaded Gasoline in Oil Importing Countries of Sub-Saharan Africa ­ The Case of Tanzania, Action Plan (ESMAP, December 2003). Working Paper No. 15: Elimination de l'essence avec plomb dans les pays importateurs de pétrole de l'Afrique Sub-Saharienne ­ Le Cas de la Mauritanie, Plan d'Action (ESMAP, Décembre 2003).