80561 Outil d'evaluation de Ia performance en matiere de gestion de Ia dette (DeMPA) Djibouti Janvier 2011 @. ECONOMIC POLIC; : ; ; J DEBT DEPARTMENT So"ndEconoml cs forGrowth;ondPove rtylle ductlon Le DeMPA est une methodologie pour evaluer Ia performance en matiere de gestion de Ia dette a travers un ensemble d'indicateurs qui couvre tout l'eventail des fonc- tions de gestion de Ia dette publique. La methodologie du DeMPA est similaire a celle utilisee pour le cadre de Mesure de Ia Performance de Ia Gestion des Finances Pub- liques « PEFA ». L' « outil » DeMPA comprend les 15 indicateurs - ses descriptions et criteres de notation. L'outil est accompagne par un «Guide», qui donne des infor- mations additionnelles sur les indicateurs. Pour des informations additionnelles sur le programme de Ia Banque mondiale d'assistance technique en matiere de gestion de Ia dette, y compris l'outil et guide du DeMPA, veuillez regarder le site web: http://www.worldbank.org/debt. 2 Abréviations BAD Banque Africaine de Développement BCD Banque Centrale de Djibouti CCDB Cour de Comptes et de Discipline Budgétaire DB Direction du Budget, MEFPP DeM Gestion de la Dette EPGD Evaluation des performances en matière de gestion de la dette DFE Direction du Financement Extérieur SYGADE Système de gestion et d’analyse de la dette DPI Indicateur de performance de la dette DRS Debt Reporting System (Système de notification de la dette extérieure) DSA Debt Sustainability Analysis (Analyse de viabilité de la dette) DT Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique DFC Département Financier et Comptable de la BCD FDJ Franc de Djibouti FEC Facilité Elargie de Crédit (FEC) SGDD Système Général de Diffusion des Données du FMI IDA Association Internationale de Développement BID Banque Islamique de Développement IGF Inspecteur Général des Finances FMI Fonds Monétaire International INTOSAI Organisation Internationale des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques MEFPP Ministère de l'Economie, des Finances et de la Planification chargé de la Privatisation PPP Partenariat Public-Privé DTS Droits de Tirage Spéciaux TSA Treasury Single Account (Compte unique du Trésor) CNUCED Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement 3 Table des matières ABREVIATIONS ..................................................................................................................... 2 TABLE DES MATIERES ........................................................................................................ 3 1. RESUME ANALYTIQUE .................................................................................................... 4 2. CONTEXTE ......................................................................................................................... 6 2.1 Contexte du pays et récents développements ..................................................................................... 6 2.2 Dette publique......................................................................................................................................... 7 2.3 Gestion des Finances publiques ........................................................................................................... 8 2.4 Evaluation de l’outil EPGD .................................................................................................................. 9 RESUME DE L’EVALUATION DES INDICATEURS DE PERFORMANCE ................. 10 3. EVALUATION DES INDICATEURS DE PERFORMANCE ......................................... 11 3.1 GOUVERNANCE ET ELABORATION DE STRATEGIE .......................................................... 11 DPI-1 Cadre juridique ........................................................................................................................... 11 DPI-2 Structure de la gestion ............................................................................................................... 14 DPI-3 Stratégie de gestion de la dette ................................................................................................. 18 DPI-4 Evaluation des opérations de gestion de la dette................................................................... 19 DPI-5 Audit............................................................................................................................................. 19 3.2 COORDINATION AVEC LES POLITIQUES MACROECONOMIQUES ....................................... 21 DPI-6 Coordination avec les politiques budgétaires ......................................................................... 21 DPI-7 Coordination avec les politiques monétaires .......................................................................... 23 3.3 EMPRUNTS ET ACTIVITES DE FINANCEMENT CONNEXES ................................................24 DPI-8 Emprunts intérieurs ................................................................................................................... 24 DPI-9 Emprunts extérieurs .................................................................................................................. 25 DPI-10 Garanties d'emprunt, rétrocession de prêts et instruments dérivés .................................. 27 3.4 PREVISIONS DES FLUX DE TRESORERIE ET GESTION DU SOLDE DE TRESORERIE.............29 DPI-11 Prévisions des flux de trésorerie et gestion du solde de trésorerie ................................... 29 3.5 GESTION DES RISQUES OPERATIONNELS ......................................................................... 31 DPI-12 Administration de la dette et sécurisation des données...................................................... 31 DPI-13 Répartition des tâches, capacités du personnel et Continuité des opérations ................. 34 3.6 DOCUMENTS COMPTABLES ET NOTIFICATION DE LA DETTE ...........................................36 DPI-14 Comptabilisation des données de la dette ............................................................................ 36 DPI-15 Notification de la dette ............................................................................................................ 38 4. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES .............................................................................39 4 Le présent rapport a été revu après les commentaires apportés par les autorités de la république de Djibouti en mars 2011. 1. Résumé analytique À la demande du Ministre de l'Economie, des Finances et de la Planification, chargé de la Privatisation (MEFPP), une mission conduite par la Banque mondiale s'est rendue à Djibouti du 11 au 24 avril, 2010. La mission était composée de M. Henry Mooney, (chef d'équipe, économiste, PRMED), Mme Elodie Maria-Sube (Directrice de projet, SYGADE, CNUCED), et M. Thordur Jonasson (Expert en gestion de la dette extérieure). Cette mission était basée sur l’outil EPGD (évaluation des performances en matière de gestion de la dette). L’exercice est une analyse comparative internationale dont l’objet est d’évaluer la performance à travers un ensemble exhaustif d'indicateurs de performance couvrant la gamme complète des fonctions de gestion de la dette gouvernementale (DeM). La mission a rencontré des hauts responsables gouvernementaux, des parlementaires, des responsables des institutions du secteur privé, et des représentants de l’administration centrale dont: le Secrétaire Général du MEFPP et les responsables de plusieurs de ses directions, le directeur exécutif de la Banque centrale de Djibouti et son personnel, le directeur du financement extérieur et son personnel, le Président de la cour de comptes et de discipline Budgétaire, l’inspecteur général des finances, la Présidente de la Cour suprême, le Président et les membres de la commission des Finances de l'Assemblée Nationale, des représentants des institutions financières privées; des représentants du bureau local du Programme de Développement des Nations Unies, et l'économiste résident du FMI. Des réunions ont également eu lieu avant la mission avec les membres de l'équipe du FMI, le personnel du département des finances publiques du FMI, et l’économiste résident de la Banque mondiale. Cet exercice à l’outil EPGD était opportun en raison du contexte marqué par l’importance des réformes engagées dans le domaine de la gestion des finances publiques, ainsi que des initiatives liées à la poursuite du programme du FMI dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Djibouti est en effet confronté à des besoins croissants de financement extérieur pour mener à bien son programme d'investissement public et d’autre part, doit faire face aux risques inhérents à des projets de grande envergure liés à l'infrastructure portuaire du pays. Le ratio de la dette extérieure publique au PIB a augmenté de 59 pour cent en 2007 à environ 60 pour cent en 2009 1. La plus récente analyse de viabilité de la dette (Septembre 2008) a jugé «élevé » le risque de surendettement extérieur. Le déficit budgétaire s'est accentué passant de 2,6 à plus de 4,5 pour cent du PIB de 2007 à 2010, suite à l'augmentation des dépenses liées à la sécurité sociale et nationale. Ainsi, en raison de ces dérapages budgétaires, les autorités et le personnel du FMI n’ont pas pu conclure les deuxième et troisième revues comme il était initialement prévu dans le cadre de la FEC. En l'absence d'un marché des titres d'État et face aux possibilités de financements intérieurs limitées, ces dérapages soulignent l’importance d’une gestion prudente de la dette. Le FMI a reconnu la nécessité de renforcer les capacités de gestion de la dette qui constitue un domaine crucial de la réforme à moyen terme. 1 Révision selon les données de la dette extérieure publique arrêtées au 30 juin 2010 et fournies à la mission du FMI (voir note des autorités de la république de Djibouti, mars 2011). 5 Assistance technique fournie Le MEFPP a bénéficié de l'assistance technique en matière de gestion de la dette de l'Union Européenne (UE), de la Banque Islamique de Développement (BID), et de la CNUCED qui a fourni le logiciel d’enregistrement de la dette, dénommé ‘Système de gestion et d’analyse de la dette’ ou SYGADE. La BID a financé un diagnostic des procédures liées à la dette au MEFPP en 2006. Le concours de l'UE a permis le financement du projet de renforcement des services de la DFE et de l'installation de la dernière version du SYGADE ainsi que les formations y relatives. La CNUCED a fourni une assistance technique à l'exploitation et à l'utilisation du SYGADE sur une base continue depuis son installation en 1986. Autres besoins en formation Les autorités ont sollicité une assistance technique ayant pour objet le renforcement des capacités du personnel par le biais d’un programme de formations axé sur plusieurs domaines, notamment la conduite des analyses de viabilité de la dette, l’évaluation des projets et l’analyses de risques financiers (par exemple, en relation avec les rétrocessions d’emprunts et l'émission de garanties publiques). Elles ont aussi sollicité un appui pour l’élaboration d’une stratégie de gestion de la dette en vue d’améliorer les prévisions du service de la dette et la gestion du solde de trésorerie, l'audit et l'évaluation du cadre juridique; et enfin l'utilisation efficiente du logiciel de gestion de la dette SYGADE. 6 2. Contexte 2.1 Contexte du pays et récents développements Au cours des dix dernières années, Djibouti a réalisé des performances notables vers la stabilité politique et sociale. Sur le plan économique, les importantes réformes engagées par les autorités pour transformer Djibouti en une plateforme commerciale et de services se sont traduites par la modernisation des infrastructures portuaires. L’afflux des investissements étrangers en provenance des pays du golfe dans les projets à forte intensité de capital qui en a résulté, a permis de soutenir un taux de croissance de près de 5 pour cent par an entre 2005 et 2009 2. A l'avenir, bien que certains investissements aient vraisemblablement été affectés par la crise, la croissance rapide du secteur portuaire et l’importante présence militaire étrangère continueront à servir de catalyseurs de l'investissement et de la croissance. En appui au programme économique et structurel du gouvernement axé sur l’Initiative Nationale de Développement Social (INDS) lancée en 2007, le FMI a approuvé le 18 septembre 2008 un accord triennal au titre de la FEC, qui s’étend sur la période 2008-2011 3. Le programme a pour objectif de soutenir la stratégie nationale de réduction de la pauvreté par le maintien de la stabilité macroéconomique et l’amélioration de la gestion économique. Dans ce contexte, le FMI, la Banque mondiale, et les partenaires au développement ont fourni une assistance technique dans les domaines de la politique budgétaire, de la gestion des finances publiques, de la politique monétaire et de la gestion du secteur financier. Djibouti: Principaux Indicateurs économiques 4 2005 2006 2007 2008 2009 Population 728,000 747,000 765,000 784,000 804,000 PIB réel (pourcentage de changement) 3.2 4.8 5.1 5.8 5.0 PIB par habitant (dollar US) 973 1,030 1,108 1,253 1,304 Indice du prix à la consommation (pourcentage, 3.5 3.4 8.2 9.2 2.2 fin de la période) -3.2 -14.7 -24.1 -27.6 -17.3 Solde courant PPG nominal dette extérieure (pourcentage du GDP) 62.0 56.6 59.3 59.4 60.0 VAN du PPG de la dette extérieure (pourcentage 57.3 52.8 49.8 44.9 na du GDP) 141.1 129.9 116.4 103.9 na En pourcentage d’exportations 185.5 169.8 165.1 166.3 na En pourcentage des revenus du gouvernement 2 Les données macroéconomiques, au présent article, sont tirées de deux publications les plus récentes du FMI: “Djibouti— Program Note” (April 2010), et “Djibouti: 2008 Article IV Consultation and Request for a 3-Year Arrangment under the PRGF” (July 2009). 3 Au départ, le programme était soutenu par la FRPC, qui a été depuis remplacée par la FEC. Ce programme triennal approuvé par le Conseil du FMI comprend un appui financier d’un montant de 12,72 millions DTS, soit 20 millions de dollars US équivalents à 80 pour cent du quota de Djibouti. 4 Sources: Base de données FMI WEO (avril 2010) pour les agrégats macro-économiques, et FMI 2008 Article IV Rapport (Juillet 2009) pour les données de la dette. Le ratio de la dette en 2009 (60%) a été revu selon le courrier des autorités de la république de Djibouti, mars 2011. 7 En 2009, la croissance réelle du PIB était d'environ 5 pour cent, tandis que les prix à la baisse des produits alimentaires et du brut avaient ramené l’inflation à environ 2 pour cent. Le déficit du compte courant s’est situé à 17 pour cent du PIB, et les réserves de brut ont augmenté d'environ 3 mois d'importations. Le franc Djibouti (FDJ) reste indexé au dollar américain (Dfr177.72 pour 1 $ US) au titre du régime de caisse d'émission. La couverture du dollar à la Caisse d'émission quant à elle s’était élevée à 135 pour cent en 2009. Le secteur financier, qui a connu une expansion rapide ces dernières années, reste dans l’ensemble bien capitalisé, tandis que le secteur bancaire ne montre aucun signe de tension apparente. Le déficit budgétaire s'est accentué à plus de 4,5 pour cent du PIB en 2009, en raison du dérapage budgétaire réalisé par rapport aux objectifs fixés dans le cadre du programme appuyé par le FMI. Ce qui explique en partie les retards dans la conclusion de la deuxième et troisième revue du programme en 2009. 2.2 Dette publique Il n'existe pas de marché intérieur des titres d'État à Djibouti, et la Banque Centrale n’est pas autorisée à octroyer des crédits au gouvernement compte tenu des exigences de la Caisse d'émission. Dette extérieure par créancier (2009) La dette extérieure est passée d'environ 59 à 60 Pourcentage de Créanciers Millions de la dette pour cent du PIB entre 2007 et 2009 5, surtout du dollars US extérieure totale fait de l’accroissement des emprunts extérieurs. À la BAD 2 0% fin-2007, la dette garantie ou avalisée représentait Iran 7 1% FSD 23 4% environ 32 pour cent de la dette extérieure publique Fonds koweitien 41 6% Inde 13 2% (y compris les arriérés extérieurs). 45% de la dette Espagne 8 1% Italie 58 9% extérieure est due à l'Association Internationale de Belgique 0 0% Développement (AID/IDA) et la Banque Africaine Chine 26 4% Abu Dhabi 11 9 2% de Développement (BAD) qui sont les plus Hollande 1% Allemagne 8 1% importants créanciers. Toutefois, de nombreux COFACE 6 1% Total bilatéral 212 33% prêts bilatéraux et quelques prêts multilatéraux BAD 126 20% contractés avant le début du dernier programme du BID FADES 26 63 4% 10% FMI n’étaient pas totalement concessionnels (c'est à FIDA 4 1% dire avec un élément de don inférieur à 35 pour AID 158 25% OPEP 15 2% cent). La plus récente analyse conjointe FMI- BEI 2 0% FMI 27 4% Banque mondiale de la viabilité de la dette de FMA 5 1% Djibouti, réalisée en Septembre 2008, a révélé que le Total multilatéral 426 67% risque de surendettement extérieur est élevé. Une Total dette extérieure 638 100% détérioration possible des conditions financières, la baisse du taux de croissance économique contrairement aux prévisions, la flambée des prix extérieurs, la baisse des IED (investissements étrangers directs) et/ou les passifs éventuels liés aux garanties du gouvernement sur la dette extérieure constitueraient les principaux risques de viabilité de la dette. 5 Révision selon les données de la dette extérieure publique arrêtées au 30 juin 2010 et fournies à la mission du FMI (voir note des autorités de la république de Djibouti, mars 2011), mais pas incorporées dans le graphique de ‘la dette extérieure par créancier (2009)’. 8 Une autre contrainte à la gestion de la dette et à la gestion budgétaire à Djibouti consiste à la composition du portefeuille de la dette extérieure en devises. Bien que le franc Djibouti soit en parité fixe avec le dollar des Etats-Unis, une grande partie de la dette extérieure de Djibouti est libellée en monnaies autres que le Dollar (seulement environ 31 pour cent de la dette extérieure en 2009 a été directement lié au dollar (voir graphique)). Composition en monnaie de la dette extérieure publique (y compris la dette extérieure garantie) (2009) 6 Composition réelle par devise Composition équivalente de devises (DTS engagée répartis en devises composantes) Autres Autres SAR SAR 5% 5% 4% GPB 4% 6% KWD Dollar US YEN 15% 8% 6% EURO 15% DTS 53% EURO Dollar US 33% KWD 31% 15% 2.3 Gestion des Finances publiques Conformément au programme appuyé par le FMI, le gouvernement est tenu de ne pas engager des nouveaux arriérés de la dette. Au cours de la dernière décennie, des problèmes liés à la gestion de la trésorerie ont conduit à l’accumulation d’importants arriérés intérieurs et extérieurs. A la fin-2007, les arriérés au titre du service de la dette extérieure de l’Etat s’élèvent à un montant total de 35 millions de dollars, (soit 7 pour cent de la dette extérieure totale) dont 29 millions de dollars étaient dus à des créanciers du Club de Paris. Les arriérés intérieurs de l’Etat étaient dus aux établissements publics, aux caisses de sécurité sociale, aux salariés et aux fournisseurs, soit un total de 152 millions de dollars, qui représentait 18 pour cent du PIB et 30 pour cent de la dette publique en 2008. Dans ce contexte, le gouvernement s’est engagé dans un plan décennal en 2002-2003 pour le remboursement de tous les arriérés intérieurs, lequel est toujours en cours. A l’avenir, le FMI a souligné l'importance d’apurer le stock des arriérés intérieurs, d’améliorer la gestion des finances publiques pour éviter l'accumulation de nouveaux arriérés extérieurs et intérieurs et la gestion de la dette ainsi que le recours aux financements extérieurs à des conditions concessionnelles. De même, avec d’importants flux croissants d'investissements étrangers dans le secteur portuaire, les autorités devront faire face à des défis liés aux besoins d’investissement dans les infrastructures, et seront confrontés à des options de financement plus diverses et complexes (par exemple, financements 6Basée sur les données fournies par les autorités nationales. La composition équivalente en devises de la dette extérieure publique a été effectuée en utilisant la part des monnaies pondéré du panier du DTS c’est-à-dire, 44% en dollars US, € 34%, ¥ 11% et 11% en livres sterling (http://www.imf.org/external/np/tre/sdr/sdrbasket.htm). 9 non concessionnels, partenariats public-privé (PPP), et garanties d’emprunt aux entreprises privées-). Afin de répondre à ces défis, de combler les besoins d'investissements publics, et de réaliser des progrès dans le domaine social, les autorités auront à développer les institutions, améliorer les pratiques de gestion de la dette, et renforcer les capacités techniques dans les domaines des finances publiques et de la gestion de la dette tout en assurant la viabilité de la dette. 2.4 Evaluation de l’outil EPGD L'outil EPGD comprend un ensemble de 15 indicateurs de performance de la dette qui couvre la gamme complète des opérations de gestion de la dette aussi bien que l'environnement global dans lequel ces opérations sont menées. L'outil EPGD évalue les activités de gestion de la dette du gouvernement central et les fonctions qui leur sont étroitement liées telles que l’émission des garanties d'emprunt, les rétrocessions, les prévisions de flux de trésorerie et la gestion du solde de trésorerie. Ainsi, l'outil EPGD n'évalue pas la capacité de gestion de l’ensemble de la dette publique, y compris les passifs éventuels implicites (tels que le passif du régime de retraite) ou la dette des établissements publiques, si elles ne sont pas garanties par le gouvernement central. Les indicateurs de performance prévoient un niveau minimum qui devrait être respecté. Par conséquent, si l'évaluation montre que les exigences minima ne sont pas réunies, cela indique clairement qu’il s’agit d'un domaine nécessitant une réforme ou un renforcement de capacités. Toutefois, l’outil EPGD ne précise pas les recommandations sur les réformes et/ou les besoins en renforcement des capacités et en renforcement institutionnel. Chaque indicateur de performance de la dette se décompose en une ou plusieurs dimensions liées, et chaque dimension est évaluée séparément. Dans le cadre de la méthodologie de notation, une note "A", "B", ou "C" est attribuée sur la base des critères d’évaluation énoncés pour chaque dimension. La note "C" est attribuée si l'exigence minimale pour cette dimension a été atteinte. Une exigence minimale est la condition nécessaire pour une performance efficace dans le cadre de la dimension évaluée. Si les exigences minimales énoncées dans la note «C» ne sont pas remplies, une note «D» est attribuée. Si une dimension ne s’applique pas à un pays, la note "N/R" (non noté ou évalué) est affectée. La note "A" reflète une bonne pratique de cette dimension particulière de l'indicateur. La note "B" est une note intermédiaire qui se situe entre les exigences minima et les bonnes pratiques. 10 Résumé de l’évaluation de performance Indicateur de performance Score Développement de la gouvernance et de la stratégie DPI- 1. Cadre Juridique D 1 DPI- 1. Structure de gestion: Opérations liées aux emprunts et à la dette C 2 2. structure de gestion: préparation et émission des garanties de prêts D 1. Stratégie de gestion de la dette : Qualité du document de stratégie de gestion de la dette D DPI- 2. Stratégie de gestion de la dette: Processus de prise des décisions, mise à jour et publication 3 NR de la stratégie de gestion de la dette DPI- 1. Evaluation des opérations de gestion de la dette D 4 DPI- 1. Audit: Fréquence des audits externes et internes D 5 1. Audit: Réponse appropriée aux résultats des audits internes et externes NR Coordination avec les politiques macroéconomiques 1. Politiques budgétaires : Présentation des prévisions du service de la dette pour différents C DPI- scénarios 6 2. Politiques budgétaires: Disponibilité et fréquence des données sur les principales variables D macroéconomiques d’analyse de viabilité de la dette 1. Politiques monétaires: délimitation claire entre les transactions de la dette et les opérations NR de la politique monétaire DPI- 2. Politiques monétaires: Régularité des échanges d’informations sur les transactions relatives NR 7 à la dette 3. Politique monétaire: Hauteur du plafond pour l’accès direct aux concours de la Banque A centrale Emprunts et activités de financement connexes 1. Emprunts intérieurs: Utilisation des mécanismes du marché pour l’émission des titres de la DPI- NR dette et la préparation d’un plan d’emprunt 8 2. Emprunts intérieurs: Disponibilité et qualité des procédures documentées NR 1. Emprunts extérieurs: Plans d’emprunts et évaluation des conditions et termes les plus D DPI- avantageuses 9 2. Emprunts extérieurs: Disponibilité et qualité des procédures documentées D 3. Emprunts extérieurs: Disponibilité et degré de participation des conseillers juridiques D 1. Garanties d’emprunt: Disponibilité et qualité des politiques et procédures documentées D DPI- 2. Rétrocessions des fonds empruntés: Disponibilité et qualité des politiques et procédures D 10 documentées 3. Produits dérivés: Disponibilité et qualité des politiques et procédures documentées NR Prévisions des flux de trésorerie et gestion du solde de trésorerie DPI- 1. Prévisions du niveau global des soldes de trésorerie dans les comptes bancaires de l’Etat C 11 2. Efficacité de la gestion du solde de trésorerie cumulée des comptes bancaires de l’Etat D Gestion du risque opérationnel 11 1. Administration de la dette: Disponibilité et qualité des procédures documentées établies D pour le traitement du service de la dette 2. Administration de la dette: Disponibilité et qualité des procédures documentées pour l’enregistrement et la validation des données sur la dette et le stockage des accords et des D DPI- documents administratifs 12 3. Sécurité des données: Disponibilité et qualité des procédures documentées pour D l’enregistrement et le contrôle de l’accès au système de gestion de la dette 4. Sécurité des données: Fréquence des opérations de sauvegarde des données du système de D gestion de la dette et conservation hors site des copies de sauvegarde des données 1. Séparation des tâches D DPI- 2. Capacité du personnel et gestion des ressources humaines D 13 3. Gestion des risques opérationnels, continuité opérationnelle, et plan de reprise en cas de D sinistre Enregistrement de la dette et notification DPI- 1. Enregistrement de la dette: exhaustivité et respect des délais de mise à jour D 14 2. Enregistrement de la dette : Système de registre sécurisé NR 1. Données de la dette de l’Etat : Respect des obligations statutaires et contractuelles de D présentation de rapports sur la dette de l’Etat DPI- 2. Données de la dette du secteur public : Respect des obligations statutaires et contractuelles 15 D de présentation de rapports sur la dette du secteur public 3. Bulletin statistique sur la dette : Qualité et actualité du bulletin statistique D 3. Evaluation des indicateurs de performance 3.1 Gouvernance et développement de stratégie DPI-1 Cadre juridique Dimension Note 1. Existence, portée et substance du cadre juridique D Il existe de nombreux textes législatifs portant sur la gestion de la dette à Djibouti dont: • La législation primaire: la Constitution (1992), et les lois n° 15/AN/98/4 (1998), n° 107/AN/00/4 (2000), n° 113/AN/01/4 (2001), et n° 195/AN/02/4 (2002); • La législation secondaire: Décrets n° 99-0025/PR/MEFPP (1999), et n° 2004- 0085/PR/MEFPP (2004). Autorisation: Le Président de la République est l’autorité habilitée à approuver, négocier et ratifier des traités internationaux, tel que stipulé dans la Constitution (1992, article 37). Le Président peut déléguer ce pouvoir au Premier ministre, aux ministres ou autres fonctionnaires du gouvernement dans le cadre de leurs attributions respectives (1992, article 43). En outre, le MEFPP a reçu le mandat de l'exécutif pour 12 négocier, engager et gérer des accords de financement au nom de l'État (1998, article 1). Cependant, contrairement à l'exécutif, le MEFPP n'est pas autorisé à déléguer ces pouvoirs. Ratification parlementaire: L'article 63 de la Constitution stipule que tous les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs aux organisations internationales, les traités qui engagent les finances de l’Etat dont les accords de prêt, soient ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi adoptée par l’Assemblée nationale. Le MEFPP est tenu, pour sa part, de répondre aux demandes relatives aux accords de financement engagés lors de la soumission au parlement pour ratification (1992, Article 61). Révision judiciaire : Si les créanciers exigent souvent l’avis juridique de la Cour suprême sur la conformité des nouveaux accords de prêts aux dispositions légales, il n'existe aucune obligation légale pour cette étape. Certains prêts ont été signés et ratifiés par l'Assemblée nationale, et les tirages réalisés sans cette étape. Dans ce contexte, la Cour suprême n'a pas le personnel ou les capacités techniques pour procéder à des évaluations plus détaillées des termes et conditions des prêts 7. L’Agence principale de gestion de la dette: La Direction du Financement Extérieur (DFE) a été créée en 2001 8 pour servir d’agence principale de gestion de la dette avec pour mandats la coordination et la gestion de tous les processus liés aux financements extérieurs (dons et prêts), l'élaboration et l'exécution du programme d'investissement public, le suivi et l’enregistrement de toutes les opérations de mobilisations et de la dette, et le suivi des paiements du service de la dette (voir DPI-2 pour plus de détails). Rapport: En ce qui concerne le rapport, tel que le décrit la loi organique de 2000, le budget annuel prévoit les dépenses relatives à la dette extérieure du gouvernement central et les ressources des différents projets financés par emprunt. Le Secrétaire général du MEFPP doit informer le ministre de l'exécution de la loi de finances (1998, article 6), et chaque direction au sein du ministère doit fournir au Secrétaire général, un rapport sur ses activités : ces dossiers sont ensuite regroupés, synthétisés et présentés au ministre. Certes les attributions de la DFE incluent entre autres la production des rapports annuels sur la dette publique, l’élaboration des scénarios concernant l'évolution probable de la dette publique et des analyses des indicateurs de la dette (2004, Article 28). En raison des insuffisances quantitatives et qualitatives en ressources humaines et en capacités techniques, certaines des missions assignées à la DFE ne sont pas encore accomplies. La "Banque Centrale de Djibouti" (BCD) fournit également des informations sur l'endettement public dans ses rapports annuels. 7Sur la base de concertations avec la Présidente de la Cour Suprême au cours de la mission. 8Les attributions de la DFE ont été fixées dans la loi n° 113/AN/01/4 (2001) qui a été complétée en 2002 par la loi n° 195/AN/02/4 (Article 12). Le décret n° 2004-0085/PR/MEFPP détaille la structure et les missions de la DFE. 13 Audit externe La Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire (CCDB) est l’auditeur externe du gouvernement dont le mandat consiste à soutenir le contrôle parlementaire et gouvernemental de l'exécution du budget (Loi n ° 136/AN/97, Article 2). La CCDB effectue un audit financier des comptes, y compris des opérations de la dette, mais a récemment développé la capacité d'entreprendre des audits de la performance des activités de gestion de la dette dans le futur (voir DPI-5 pour plus de détails). Motivations spécifiques d'emprunts: Bien que dans la pratique, les emprunts extérieurs aient été contractés essentiellement pour financer des investissements publics et sociaux, le cadre juridique actuel ne précise pas les objectifs pour lesquels il est permis d’emprunter. Par exemple, les emprunts extérieurs doivent financer les investissements publics, et non des investissements spéculatifs ou non productifs (par exemple, les dépenses courantes). La couverture des garanties et des rétrocessions d’emprunt: La Loi organique de 2000 précise que chaque année les limites budgétaires soient fixées pour l'émission de garanties et des prêts, et que des dotations budgétaires équivalentes à 10 pour cent du service de la dette annuel dû par les bénéficiaires des garanties d’emprunts soient constitués à titre des provisions (voir DPI-10). Toutefois, le cadre juridique et réglementaire ne prévoit pas explicitement l’évaluation des besoins, des objectifs d’emprunt et les bénéficiaires autorisés, ou les commissions de garantie. Dans la pratique, le gouvernement accorde sa garantie uniquement aux établissements publics, mais cela n'est pas précisé dans la législation, les règlements, les stratégies ou les politiques. La Législation primaire portant sur la création de la DFE, lui donne mandat d’effectuer le suivi des garanties publiques accordées aux établissements publiques (2001), tandis que la législation secondaire indique qu’elle doit s'assurer du mandatement à temps des ordres de remboursement du service de la dette y compris la dette garantie, de la tenue et la mise à jour de l’échéancier de remboursement de la dette. Cependant, le rôle de suivi de la DFE n'est pas spécifié, et aucune obligation d’évaluation des risques financiers liés à l’émission des garanties ou aux rétrocessions n’est énoncée. Ce manque d’obligations d’évaluation des risques financiers pourrait s’avérer préjudiciable pour le gouvernement, compte tenu en particulier du développement des infrastructures portuaires et publiques nécessitant des investissements conséquents. De ce fait, une structure juridique et réglementaire complète devrait être en mesure de prendre en charge des options d'investissement plus sophistiquées, y compris l’émission des garanties ou des rétrocessions d’emprunt aux entités privées et dans le cadre du Partenariat Public-Privé, ce qui impliquera une analyse financière saine, des évaluations de risques financiers et juridiques, et un suivi permanent des opérations. En résumé, si la Législation prévoit une autorisation claire à emprunter et à entreprendre des opérations de la dette (y compris des garanties), la Législation primaire ne précise pas les objectifs d’emprunts autorisés pour les transactions de la dette (y compris les garanties d’emprunt). Dans ce contexte, l'exigence minimale pour la note «C» n'a pas été respectée. En outre, la Législation primaire n’impose pas l’établissement des rapports annuels sur l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs fixés. La DFE a ainsi proposé la création d'un Comité nationale de la dette publique dont le mandat serait 14 notamment de proposer des réformes de la législation dans le cadre de la gestion de la dette (voir DPI-3 pour plus de détails), ce qui peut servir de véhicule pour remédier à ces insuffisances. DPI-2 Structure de la gestion Dimension Note 1. Structure de gestion des emprunts du Gouvernement central et les C transactions relatives à la dette 2. Structure de gestion pour la préparation et l’émission des garanties de D prêts du gouvernement central Autorisation L’exécutif détient l’autorité d'approuver et de ratifier les accords internationaux au nom de l'Etat. Il a été délégué au MEFPP le pouvoir de négocier et signer des accords de financement, y compris des accords de prêt. L'exécutif a également la possibilité de déléguer ce pouvoir à d'autres ministres ou hauts fonctionnaires du gouvernement (par exemple, des ambassadeurs), selon le cas. Les nouveaux emprunts doivent être ratifiés par l'Assemblée nationale avant leur entrée en vigueur (par exemple, avant la phase de décaissement), mais pas avant la signature (voir DPI-1 pour plus de détails). Les nouveaux accords de prêts qui ont déjà été négociés et signés par le Ministre sont soumis à la Commission des Finances 9 de l'Assemblée nationale pour examen avant soumission en plénière pour ratification. La Commission examine les objectifs et les conditions des emprunts avec les représentants des deux ministères concernés et le MEFPP, et prépare ensuite un rapport sur chaque loi, le présente aux parlementaires avec l'accord de prêt environ 72 heures avant la plénière de l'Assemblée nationale pour vote. Le MEFPP assiste généralement à ces séances, pour répondre aux questions formulées par les parlementaires. En principe, en cas de vote contre la loi par l'Assemblée, les négociations sont ré- ouvertes avec les créanciers, et les modifications sont apportées avant soumission à un nouveau vote. Toutefois, il semblerait qu’aucun rejet n’ait eu lieu dans un passé récent. Enfin, les créanciers sollicitent parfois l’avis juridique de la Cour Suprême attestant si les nouveaux prêts accordés ont reçu l’autorisation réglementaire. Cependant, cette étape ne constitue pas une obligation et pourrait être effectuée après la promulgation de la loi de ratification comme c’est souvent le cas. Responsabilités de la gestion de la dette La DFE est chargée de la gestion de la dette et des dons, de l’élaboration du programme d’investissements publics en coordination avec les ministères techniques; de la coordination des relations avec les créanciers et les donateurs, de la préparation des négociations de rééchelonnement avec le Club de Paris ou avec les institutions multilatérales. (Voir encadré 1 pour plus de détails). 9 La Commission des Finances est un groupe de membres élus de l'Assemblée chargée d'examiner et de discuter les questions budgétaires et financières du gouvernement et de conseiller les membres de l'Assemblée nationale. Le Comité est appuyé par plusieurs analystes, y compris les conseillers juridiques et économiques. La mission a rencontré le Président et le Secrétaire de la Commission, ainsi que plusieurs de leurs analystes 15 Encadré 1. Mandat et structure de l'Agence principale de gestion de la dette La responsabilité de la gestion de la dette extérieure relève de la DFE, qui a été créé en 2001 pour regrouper les fonctions de gestion de la dette précédemment réparties entre plusieurs départements au sein du MEFPP en une seule entité. Le mandat original de la DFE a été décrit dans la loi n ° 113/AN/01/4 de 2001, et modifié par la loi n ° 195/AN/02/4 en 2002. Le Décret n ° 2004- 0085/PR/MEFPP définit en outre la structure de la DFE et ses responsabilités spécifiques. Mandat: la loi n ° 195/AN/02/4 donne mandat à la DFE de: (i) identifier et centraliser tous les financements extérieurs, en coordination avec le Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, (ii) participer à l'élaboration des projets et programmes d'investissement, (iii) participer aux négociations relatives aux projets de financement extérieur, (v) participer à l’élaboration des procédures d’exécution des dépenses effectuées sur des financements extérieurs ou sur des fonds propres(contrepartie nationale), (vi) effectuer les paiements du service de la dette (par l'intermédiaire du Trésor), (v) superviser les programmes et projets financés sur financements extérieurs; (vi) élaborer un programme triennal et glissant des investissements publics dans le cadre de la préparation du Budget annuel de l’Etat, en collaboration avec la Direction de l'Economie du MEFPP; (vii) préparer et enregistrer les ordres de paiement du service de la dette et conserver les pièces justificatives y relatives, et (viii) participer à l’élaboration des procédures d’exécution des dépenses relatives au service de la dette extérieure. Structure et responsabilités: le décret n ° 2004-0085/PR/MEFPP précise que la DFE est composée de 3 départements, dont les mandats sont: • Le service de gestion de la dette publique et des dons (SGDP) 10: Il sert entre autres, d'unité de coordination pour toutes les fonctions de gestion de la dette. Il est chargé de mettre en place un circuit d’information sur la dette, de superviser le calcul et la tenue des échéanciers de remboursement; de veiller au mandatement à temps des ordres de règlement et leur paiement à termes échu,, de comptabiliser les ordres de paiement effectués et assurer la conservation des pièces justificatives et la centralisation et la mise à jour du classement des conventions de prêts et dons. Il a pour mission de préparer les négociations de rééchelonnement de la dette dans le cadre du club de paris ou avec les institutions multilatérales; d’entreprendre des analyses et des simulations de la dette (par exemple, des simulations et des évaluations des principaux ratios de la dette); d’assurer la mise à jour des échéanciers de remboursement et préparer les échéanciers prévisionnels, d’informer les responsables sur l’évolution probable de l’endettement du pays , d’effectuer périodiquement le pointage avec le Trésor sur les échéances remboursées et les arriérés de paiement et enfin d’analyser et traduire le cas échéant les accords de financement, etc. • Le service des études et de recherche de financement (SERF): il entreprend entre autres , des études des besoins de financement extérieur et des sources de financement potentielles, examine et coordonne les requêtes de financement des ministères techniques, participe aux discussions exploratoires et aux prises de contact avec les donateurs et les créanciers, analyse les 10 Paragraphe revu par les autorités de la république de Djibouti (mars 2011). 16 projets d’accords de financement (prêts et dons), participe aux missions d’identification, d’évaluation et de négociation de projets de développement, veille aux conditions d’entrée en vigueur des projets et à leur démarrage effectif, participe à la préparation et la tenue des tables rondes sectorielles, participe à l'élaboration des stratégies sectorielles et de la politique d’orientation économique et sociale décennale , prépare et étudie les accords de financement et assure leur conformité avec les dispositions légales et constitutionnelles du pays, assure le suivi des formalités juridiques d’entrée en vigueur des accords et enfin, participe à toutes les études ou travaux de réflexion portant sur les réformes juridiques et institutionnelles tendant à créer un environnement légal et juridique favorable aux financements extérieurs. • Le service de gestion et du suivi des projets d’investissement (SGSPI) est chargé de l’élaboration, de la gestion et du suivi du programme d'investissement public. Ses missions consistent à assurer le suivi physique et financier des projets financés sur ressources extérieures, à comptabiliser les demandes de tirages ou de décaissements de fonds sur financement extérieur, viser et contrôler les ordres de paiement présentés par les agences d’exécution de projets, assurer le suivi des engagements et des décaissements sur fonds de contrepartie nationale, de la participation aux missions de supervision et de revue à mi-parcours des projets et aux réunions avec les missions financières, de la supervision des financements hors projets (par exemple, l'appui budgétaire et l’appui à la balance des paiements, l'assistance technique) et la production des données sur les décaissements à des fins de gestion budgétaire et financière. Toutefois, en pratique, le service des études et de recherche de financement n'a jamais été totalement opérationnel, et n'a pas accompli entièrement son mandat, y compris en ce qui concerne l'évaluation des sources de financement, des modalités et de la structure des prêts, ou des évaluations des risques. De même, le service de gestion de la dette et des dons souffre d’un déficit de capacité, ce qui l’empêche de s'acquitter de certaines de ses fonctions statutaires, dont les analyses de la dette publique, les évaluations des principaux ratios de la dette et risques y relatifs, la production de rapports analytiques périodiques, la production régulière des bulletins sur les statistiques de la dette, ou la tenue d’un système de gestion de la dette actualisé régulièrement et regroupant toutes les données sur la dette (voir les sections concernées pour plus de détails). Les autres institutions directement impliquées dans la gestion de la dette extérieure sont: (i) la "Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique" (DT), chargée de la gestion de la trésorerie pour le compte du gouvernement, de la production des prévisions de flux de trésorerie du gouvernement central et de l’autorisation à la Banque Centrale d’exécuter les paiements du service de la dette extérieure, et (ii) le Département des finances et de la comptabilité de la Banque Centrale de Djibouti (DFC), chargé de la gestion des comptes du gouvernement et de l'exécution des ordres de paiements du service de la dette extérieure. La DFE est chargée de la négociation des termes et conditions des nouveaux prêts avec les créanciers extérieurs au nom du gouvernement. Le personnel du cabinet du MEFPP participe également aux négociations avec les créanciers bilatéraux, de même que les représentants de la présidence. L’implication des conseillers juridiques à tous les stades du processus de négociation des accords de prêt reste limitée et leur participation n’est pas exigée et n’est pas formalisée dans les textes de loi (voir DPI-9 pour plus de détails). 17 La DFE fournit au Trésor les prévisions annuelles du service de la dette et la situation mensuelle des arrières de la dette extérieure. Dans le cadre de l’établissement du tableau de déclaration fiscale mensuel de la DT (connu sous le nom de TOFE), la DFE transmet les données des tirages et du service de la dette mensuellement. Les données relatives à la dette dans le cadre du plan de trésorerie sont transmises deux fois par mois par la DFE à la Direction des Finances. La Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique transmet pour sa part les données relatives aux recettes et autres dépenses budgétaires. Le service de gestion et du suivi des projets d’investissement de la DFE interagit avec les ministères pour l'identification des créanciers et l'exécution des projets d'investissement et se charge de la production de prévisions de décaissement servant à l'élaboration du budget et des prévisions de flux de trésorerie. La DFE soumet également les prévisions du service de la dette sur trois années et les prévisions de décaissements réalisés au titre du programme d’investissements publics à la Direction du Budget avant l'examen à la fois du budget annuel et à mi-année ainsi que les données du service de la dette de l'année écoulée pour le budget final. Garanties et prêts Tel qu’indiqué en DPI-1, les budgets annuels sont nécessaires pour fixer des limites à l'émission de garanties et des rétrocessions d’emprunt et aux montants des provisions. Alors que le MEFPP est chargé de la gestion des transactions liées à la dette publique, aucune obligation spécifique, procédure, ou interdiction n’est stipulée concernant l’émission des garanties publiques ou des rétrocessions, les bénéficiaires attitrés, la demande d’une évaluation juridique ou financière, l’analyse des risques financiers, les procédures relatives à la négociation ou à la préparation des garanties ou des accords de rétrocession, ou l'imposition de commissions de garantie ou de rétrocession (voir DPI-10 pour plus de détails). En outre, l’agence principale de Gestion de la Dette, la DFE, n'a pas le mandat ni la capacité technique d’évaluer et calculer le coût du risque lié au crédit et de surveiller ce risque pendant la durée de la garantie. Dans ce contexte, il serait possible qu’une garantie soit émise par le Président ou le Ministre sans qu’elle ait fait l’objet d’une évaluation préalable par l'agence principale de la Gestion de la Dette. Ce qui constitue en soi un risque potentiel considérable 11. En résumé, étant donné que les opérations de gestion de la dette sont coordonnées et gérées par la DFE en tant qu’entité principale de gestion de la dette, les pratiques respectent les exigences minimales pour l’obtention de la note "C" pour la Dimension 1. Toutefois, en l'absence d'une stratégie de Gestion de la Dette, une note plus élevée n'a pas pu être attribuée. Bien que dans la pratique des garanties ont été émises par la DFE, la participation de l'entité principale de la Gestion de la Dette dans le processus n'est pas clairement définie dans la loi. Par conséquent, cette dernière pourrait être entièrement contournée si le Président ou le Ministre décidait d’émettre une garantie. En outre, la DFE n'a pas le mandat ou la capacité d'entreprendre des analyses ou des évaluations des risques associés au crédit. De ce fait, les exigences minimales pour la Dimension 2 n’étant pas observées, la note « D » est attribuée. 11En réponse aux risques financiers et procéduraux liés aux garanties et aux opérations connexes, le Ministre a demandé le réexamen et la restructuration du service juridique du ministère pour développer la capacité d’évaluation des demandes de garanties d’emprunt et de prestation de conseils connexes (voir DPI-10 pour plus de détails). 18 DPI-3 Stratégie de gestion de la dette Dimension Note 1. Qualité du document de stratégie de gestion de la dette D 2. Processus de prise de décision, mise à jour et publication de la stratégie de N/R gestion de la dette En vertu de la loi, ni la DFE ou toute autre entité impliquée dans la gestion de la dette à Djibouti n’est tenue d’élaborer une stratégie de gestion de la dette. Actuellement, aucune stratégie de gestion de la dette n’est en cours d’élaboration. De même, aucune limite d’emprunt ou de conditions d’emprunt à respecter (par exemple, les prêts concessionnels ou dons) ne sont définies dans la Législation. Toutefois, le gouvernement est engagé actuellement dans un programme triennal de la FEC avec le FMI qui recommande aux autorités de recourir uniquement aux emprunts concessionnels, bien qu'une proportion importante de la dette bilatérale ait été contractée à des termes non-concessionnels avant le début du programme en 2008 12. Encadré 2. Composantes standards d’une stratégie de gestion de la dette/1 Afin de répondre aux objectifs de gestion de la dette à long terme et à moindre coût et risque, le gouvernement devrait établir et publier une stratégie de gestion de la dette. Un document décrivant cette stratégie devrait de préférence, inclure les éléments suivants: • description des risques du marché qui sont gérés (risque de change, de taux d'intérêt, et de refinancement ou de reconduction) et présentation du contexte historique du portefeuille de titres de la dette; • description des conditions futures dans lesquelles se déroulera la gestion de la dette, notamment les projections des finances publiques et de la dette, les hypothèses relatives aux taux d'intérêt et de change et les contraintes régissant les décisions relatives au portefeuille, notamment celles relatives au développement des marchés et la mise en œuvre de la politique monétaire; • description de l'analyse entreprise pour appuyer la stratégie recommandée de gestion de la dette, en précisant les hypothèses retenues et les limites de l'analyse, et, • présentation de la stratégie recommandée et de sa justification. La stratégie doit être guidée par une analyse des indicateurs de risque majeur, dont les suivants (d'autres questions devraient également être envisagées si un marché intérieur des titres d'État devait être mis au point): • le service total de la dette sous différents scénarios, notamment sa sensibilité aux taux d'intérêt et de change; • profil de maturité de la dette sous différents scénarios, et, • repères stratégiques, tels que la composition en devises du portefeuille de la dette, etc. / 1 Cet encadré s'inspire du Guide de l’outil EPGD, qui contient des informations supplémentaires concernant la structure et la composition des stratégies de gestion de la dette Un projet de décret a été élaboré en 2008 par la DFE 13 proposant la création du Comité National d'Endettement Public (CNEP) ayant pour mandat la coordination de la politique d'emprunt au regard 12 IMF, “Djibouti: 2008 Article IV Consultation and Request for a 3-Year Arrangement under the PRGF” (Juillet 2009), p.39 13 Titre du projet de décret: “Décret n°2007/PR/MEFPCP portant création d’un Comité National d’Endettement Public” 19 des priorités nationales de la stratégie de développement du gouvernement, du niveau d’endettement public; des politiques macroéconomiques. Le comité se compose notamment du Premier ministre, du MEFPP, du Gouverneur de la BCD, des ministres dont les départements bénéficient de prêts, et des hauts fonctionnaires (y compris le directeur de la DFE). Ce projet de décret propose que le CNEP se réunisse chaque trimestre, et que ses responsabilités s’étendent à la détermination de limites annuelles d’emprunts, d’émission de garanties d’emprunt et de rétrocessions. Le projet de décret propose également la création d'un sous-comité technique d’appui au CNEP devant se réunir chaque mois pour produire des analyses et des recommandations connexes. Cette proposition de création du CNEP pourrait donner lieu à l’élaboration d’une stratégie de gestion de la dette, la coordination des analyses et des rapports de la dette et l’adoption de reformes plus élargies en matière de gestion de la dette. En résumé, le gouvernement ne possède pas une stratégie formelle de Gestion de la Dette axée sur des objectifs spécifiés et basée sur des analyses des coûts et des risques potentiels associés aux crédits. Etant donné que les exigences minimales pour la Dimension 1 n'ont pas été remplies, il n’y a pas lieu d’évaluer la Dimension 2. DPI-4 Evaluation des opérations de gestion de la dette Dimension Note 1. Degré de divulgation —dans un rapport annuel ou son équivalent— des D activités de gestion de la dette du gouvernement, la dette du gouvernement central, l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs établis, et en conformité avec la stratégie de la gestion de la dette du gouvernement Les Comptes Définitifs arrêtent les montants définitifs des dépenses et des recettes de l’Etat dont le service de la dette est réglé, les mobilisations effectués au titre des emprunts de l’Etat durant l'année précédente, ainsi que l’écart entre les projections établies dans le cadre de la loi de finance initiale et ces réalisations. Le budget définitif est revu et approuvé par l'Assemblée nationale. Toutefois, en l'absence d'une stratégie de gestion de la dette, aucune évaluation de la conformité des activités du gouvernement aux objectifs stratégiques n’est menée ou publiée. En outre, bien que la DFE ait pour mandat de mener des analyses des indicateurs de viabilité de la dette et d’établir des projections du service de la dette dans différents scénarios (voir DPI-2 pour plus de détails) 14, aucune évaluation des coûts et/ou risques du portefeuille n’a été réalisée à ce jour. Ainsi, les pratiques ne répondent pas aux exigences minimales de la DPI-4. Une notation plus élevée nécessiterait l'élaboration d'une stratégie formelle de gestion de la dette et des évaluations ex- post de conformité. DPI-5 Audit Dimension Note 1. Fréquence de l’audit interne et externe des activités de gestion de la dette D du gouvernement central, des politiques et des opérations, ainsi que la publication des rapports d'audit externe 2. Niveau d'engagement pour prendre en compte les résultats des audits N/R 14 Décret n°2004-0085/PR/MEFPP modifiant le Décret n°99/025/PR/MEFPP du 31 mars 1999 et portant organisation du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Planification, chargé de la Privatisation.”, Article 28. 20 internes et externes Les fonctions d'audit sont menées par trois principales institutions à Djibouti: (i) la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire (CCDB) responsable de l’audit externe des finances publiques, (ii) l'Inspection Générale des Finances (IGF) qui est chargé d’effectuer le contrôle et l’audit des structures du MEFPP, et (iii) l’Inspection Général de l’Etat (IGE) qui a en charge les fonctions d’audit et de contrôle financier des comptes publics. Audit externe La CCDB est l'institution suprême d'audit à Djibouti. Elle est membre de l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle (INTOSAI). Elle a été créée en Juillet 1997 (loi n° 136/AN/97) comme institution autonome et indépendante du pouvoir judiciaire. Elle a pour mission d’effectuer à la fois des audits financiers et/ou des audits de performance. Les institutions soumises à son contrôle doivent répondre à ses attentes et ses recommandations concernant les questions financières ou de performance dans les deux mois (article 124). La CCDB a également le pouvoir d’imposer des sanctions disciplinaires auxquelles l'institution auditée doit répondre dans les six mois (article 132). Ses capacités restent relativement limitées en raison d’un incendie qui avait détruit le siège en Novembre 2008 et les archives qu’il contenait. Les dommages qu’elle a subis ont sévèrement ralenti son fonctionnement pendant une certaine période. Au moment de la mission, trois postes d'auditeur étaient vacants. Cependant la CCDB prévoit le renforcement de son personnel et de ses opérations en 2011 avec la finalisation des nouvelles installations. Tandis que des audits financiers de gestion de la dette ont été effectués dans le passé, la CCDB n'avait pas encore entrepris un audit de performance des activités de gestion de la dette. Le contrôle des opérations de la dette fait partie intégrante de l’audit de l’exécution des lois de finances mené par la CCDB et dont les rapports sont accessibles au public depuis 2005. Fait encourageant, la CCDB a reçu l'appui technique de l'INTOSAI depuis 2007 dans le cadre du Programme transrégional d’audit de la gestion de la dette publique, dont l’objet est de développer la capacité de mener des audits de performance des activités de gestion de la dette. La CCDB prévoit d’effectuer son premier audit de performances au cours de l'année suivante, ce qui serait opportun, et pourrait apporter une contribution précieuse à d'autres réformes connexes à la gestion de la dette qui sont actuellement en cours ou envisagées dans un futur proche. Par exemple, la création du Comité national de la dette publique (voir DPI-3). Audit interne L'IGF est responsable des audits internes. Il est devenu opérationnel en 2007, et se place sous l'autorité du MEFPP (loi n° 15/AN/98/4). Son mandat couvre à la fois les audits financiers et les audits de performance. Au moment de la mission, l'IGF employait sept inspecteurs avec un large éventail de responsabilités dont l'audit des établissements publics, des sociétés d’état dont la participation de l’état est majoritaire ou minoritaire y compris les organismes publics et privés. L'IGF relève directement du MEFPP. Les rapports établis par l’IGF sont uniquement adressés au MEFPP. Ils ne font pas l’objet de publication. Les organismes externes n’y ont donc pas accès. L’IGF n'est pas autorisée à faire des 21 recommandations ou d’imposer des sanctions directement aux institutions qu'elle audite. En revanche le MEFPP a le pouvoir de saisir directement les structures auditées sur la base des conclusions et des recommandations de l'IGF. En dépit de son large mandat, seul un petit nombre d’audits prioritaires identifiés par le MEFPP sont réalisés chaque année en raison de ressources et des capacités techniques limitées. L’Inspection Générale de l’Etat 15, IGE, placée sous l’autorité du Premier Ministre, est une institution de contrôle des services publics qui a pour mission principale le contrôle et l’inspection du fonctionnement et de la gestion des services et organismes publics. Elle mène également des missions ponctuelles d’études, de contrôle, d’inspection ou d’enquête qui nécessitent des situations particulières. Ses rapports de missions et rapports annuels sont soumis au premier Ministre de la République. Comme au niveau externe, les structures d’audit interne n’ont pas entrepris à ce jour un contrôle de la dette publique. En résumé, le gouvernement ne répond pas aux exigences minimales pour la Dimension 1, puisque ni les auditeurs internes ou externes n’ont effectué une vérification de performance des activités de gestion de la dette, des procédures ou des opérations. Toutefois, le renforcement des capacités récentes dans ce domaine par la CCDB et les plans de réalisation d’audits externes des performances des activités de gestion de la dette à court terme restent encourageants. Ainsi, après la réalisation de ces audits de performances externes, les dispositions juridiques seraient un soutien approprié de suivi et d'exécution des conclusions et recommandations. Toutefois, la Dimension 2 ne peut pas être évaluée jusqu'à ce que ces audits aient lieu. 3.2 Coordination avec les politiques macroéconomiques DPI-6 Coordination avec les politiques budgétaires Dimension Note 1. Coordination avec les politiques budgétaires par la fourniture de C prévisions exactes et pertinentes sur la dette totale et le service de la dette pour différents scénarios 2. Disponibilité des principales variables budgétaires et/ou d’une analyse D de la viabilité de la dette, et fréquence avec laquelle l'analyse de viabilité est réalisée Aux fins de l'élaboration du budget, la DFE soumet des prévisions du service de la dette totale du gouvernement central et les projections des décaissements au titre du programme d’investissements public à la Direction du Budget (DB) du MEFPP. Ces prévisions du service de la dette sont fournies avant l'exercice budgétaire annuel lorsque la loi de finances initiale est formulée (présenté aux environs du mois de septembre de chaque année) et en prévision à l'examen à mi-parcours du budget dans le cadre de la loi de finances rectificative. Alors que le budget est actuellement élaboré sur une base 15 Paragraphe rajouté par les autorités de la république de Djibouti, détaillant les fonctions de l’Inspection Générale de l’Etat, IGE (mars 2011). 22 annuelle, la DFE met à la disposition de la Direction du budget, les prévisions à long terme du service de la dette de l’Etat et des décaissements dans le cadre des prévisions budgétaires triennales. La DB prévoit une refonte du budget annuel actuel au profit d’un cadre budgétaire à moyen terme dans les prochaines années. A cet effet, la DB bénéficie actuellement de l’assistance technique de la Banque mondiale et du FMI pour le renforcement de ses capacités. Quelques insuffisances méthodologiques liées aux prévisions du service de la dette par la DFE nécessitent d’être soulevées. Premièrement, alors que la monnaie nationale est actuellement rattachée à une parité fixe 16 par rapport au dollar des États-Unis sous le régime de caisse d'émission, le portefeuille de la dette extérieure du gouvernement est en grande partie libellé en d'autres monnaies. Par exemple, en 2009, les deux tiers du portefeuille étaient libellés en monnaies autres que le dollar américain 17. Malgré cela, la DFE fournit des prévisions du service de la dette à la DB uniquement en monnaie nationale et ce sur la base des taux au comptant en vigueur au moment des prévisions (généralement fournis en Septembre pour le prochain exercice financier), plutôt que d'autres hypothèses de taux de change 18. Cela introduit clairement une incertitude considérable quant à la fiabilité des prévisions de la DFE, en particulier compte tenu de la longue durée des emprunts concessionnels. A titre d’exemple, le remboursement du service de la dette (en francs Djibouti) en 2009 était nettement au-dessus des prévisions du budget initial en raison (en grande partie) des fluctuations du taux de change 19. Ces incertitudes peuvent être amplifiées lorsque l'exercice budgétaire à moyen terme sera officiellement lancé. Deuxièmement, aucune concertation concernant les hypothèses sous-jacentes aux prévisions du service de la dette et des décaissements n’a lieu entre les services chargés de l'élaboration du budget et la DFE. Tel qu’indiqué dans l'encadré 1, le service des études et de recherche de financements n'a jamais été totalement opérationnel. De ce fait, plusieurs fonctions ne sont pas accomplies actuellement dont l'évaluation des risques liés aux emprunts et le développement de scénarios d’endettement alternatifs, la planification et la notification de la dette. Dans ce contexte, les prévisions du service de la dette ne comprennent pas les analyses de sensibilité du scénario de référence par rapport aux fluctuations du taux d’intérêt et du taux de change, ou toute analyse des scénarios associés aux fluctuations de ces variables ou d’autres. Bien que les risques de taux d'intérêt soient atténués par le recours unique aux nouveaux emprunts concessionnels exigé par le programme appuyé par le FMI, le gouvernement pourrait toutefois se voir dans l’obligation de rechercher d’autres sources de financement à l'avenir. De même, aucune évaluation formelle n’est entreprise sur les raisons des écarts par rapport aux prévisions du service de la dette ou des décaissements à la suite de la finalisation du budget. 16 Le taux de change officiel est 177.721 francs Djibouti au dollar américain. 17 En 2009, 8 pour cent de la dette extérieure est libellée en dollars américains, et 53 pour cent libellé en droits de tirage spéciaux (DTS), ce qui signifie que l'exposition globale du portefeuille de la dette totale du gouvernement au dollar est approximativement égale à 31 pour cent. 18 Par exemple, l’Analyse conjointe FMI-Banque mondiale de la viabilité de la dette des pays à faible revenu se sert des prévisions de fluctuations de taux de change pour les projections du service de la dette. 19 Sur la base de discussions avec le personnel de la DFE et de la Direction du Budget. 23 Troisièmement, les prévisions de la DFE utilisées pour l'élaboration du budget sont inadéquates20. A des fins de crédibilité, le service de gestion et du suivi des projets d’investissement de la DFE exige que les ministères de tutelle fournissent des prévisions de décaissement ; et ce en fonction des évaluations de l'exécution de projets, plutôt que simplement en se fondant sur les engagements des créanciers. Cependant, ces ministères ne sont pas tenus de contacter directement les créanciers ou les gestionnaires des projets d’investissement afin de solliciter leurs avis sur les décaissements possibles dans le cadre de l'exercice de prévision, alors que cela pourrait améliorer l'exactitude de ces projections en cas d’application uniforme. En résumé, les prévisions du service de la dette sont assurées par la DFE dans le but de l'élaboration du budget, répondant ainsi aux exigences minimales pour la note "C" de la Dimension 1. Toutefois, comme les analyses de sensibilité des chocs du taux d’intérêt et du taux de change ne sont pas effectuées et que des lacunes méthodologiques liées aux hypothèses de taux de change existent, un score plus élevé ne peut être attribué. Les exigences minimales de la Dimension 2 n'ont pas été respectées étant donné que l’analyse de viabilité de la dette n’est pas actuellement entreprise par le gouvernement. Dans cette situation, si la DFE développait les capacités humaines et techniques nécessaires pour s'acquitter de ses mandats actuels, des notes plus élevées pourraient être justifiées pour le DPI-6. DPI-7 Coordination avec les politiques monétaires Dimension Note 1. Séparation claire entre les opérations de la politique monétaire et des N/R transactions de gestion de la dette 2. Coordination par les échanges d’informations réguliers sur les opérations N/R actuelles et futures de la dette et les flux de trésorerie du gouvernement central avec la Banque centrale 3. Hauteur du plafond pour l'accès direct aux concours de la Banque centrale A Le gouvernement n'émet pas de titres sur le marché intérieur, et la BCD n’émet pas ses propres titres aux fins de gestion de liquidité. Dans cette situation, les Dimensions 1 et 2 ne sont pas évaluées. La BCD est l'agent financier du gouvernement, et en tant que tel, gère les comptes publics et effectue des paiements en son nom. Bien que la DFE donne des instructions de paiement au Trésor qui confirme l'ordre de paiement, puis envoie des instructions à la BCD, aucune prévision des flux de trésorerie n’est fournie à la BCD pour appuyer cette fonction (voir DPI-11). En ce qui concerne la Dimension 3, en raison des exigences techniques de la caisse d'émission, la BCD n’est pas autorisée à financer le gouvernement, y compris par l’octroi d'une facilité de découvert (loi BCD, article 19). Même s'il y a eu des références à des cas de financement de déficits de Trésorerie par la Banque centrale dans certains rapports, le personnel de la BCD a expliqué que ces évaluations étaient fondées sur des malentendus liés à la structure des comptes publics tenus à la BCD. Les soldes négatifs enregistrés par les comptes individuels à certains moments se sont retrouvés compensés par les soldes positifs dégagés par d’autres comptes publics gérés par la BCD (par exemple, le Compte de réserve 20 Sur la base de discussions avec le personnel de la DFE et de la Direction du Budget. 24 statutaire). De telles questions devraient être réglées par le processus de reclassement en cours, des comptes publics au sein de la BCD, le rapatriement des comptes publics détenus par les banques commerciales, et les améliorations prévues dans les systèmes comptables pour la création d’un véritable compte de trésorerie unique (TSA) 21. Les Dimensions 1 et 2 ne sont pas évaluées. Conformément à la Caisse d'émission, la BCD est strictement interdit de financer le gouvernement, ce qui justifie la note «A» pour cet indicateur. L'accès au financement par la Banque centrale est légalement limité aux situations d'urgence, et sous réserve d'une teneur maximale de deux semaines. 3.3 Emprunts et activités de financement connexes DPI-8 Emprunts du marché intérieur Dimension Note 1. Mesure dans laquelle les mécanismes de marché sont utilisés pour émettre N/R des titres de la dette, publication d'un plan de financement pour les bons et obligations du Trésor, préparation d'un plan annuel pour l’intégralité des emprunts en monnaie locale sur le marché intérieur, ventilé entre les marchés institutionnels et le marché des particuliers 2. Disponibilité et qualité des procédures documentées pour les emprunts en N/R monnaie nationale sur le marché intérieur Le gouvernement ne délivre pas de titres négociables. Des obligations pour le développement étaient émises dans les années 1990, mais n'ont été mises qu’à la disposition des entreprises publiques. A cause en partie du conflit qui a suivi, ces obligations n’ont pas été entièrement remboursées, et le gouvernement avait conclu un accord avec les détenteurs d'obligations pour la restitution. 22 La dette intérieure non négociable se compose d'arriérés qui ont été principalement accumulés avant 2001 et qui s'élevaient à environ 152 millions de dollars US, soit 30 pour cent de la dette publique globale à la fin-2007 23. Les créanciers sont principalement les services publics, en particulier la compagnie d'électricité (EDD) et l’Office Nationale des Eaux et d’Assainissement de Djibouti (ONEAD) - certaines entreprises publiques, les fonds de sécurité sociale, les fonctionnaires et les fournisseurs du gouvernement. Les autorités prévoient de réduire le stock d'arriérés intérieurs à 7,5 pour cent du PIB d'ici fin-2011. 24 Il n'y a pas de projet immédiat d’émission de titres publics nationaux, notamment en raison du faible développement du marché financier national. En cas d’évolution de cette situation, le cadre juridique 21 Au moment de la mission, la BCD tenait plusieurs comptes séparés de l’Etat et non un compte unique du Trésor doté de sous-comptes, en raison des limites techniques de leur logiciel de gestion des comptes existants. La BCD prévoit de remplacer ces systèmes dans un proche avenir, ce qui faciliterait la transition vers un compte unique du Trésor (TSA) (basée sur des discussions avec le personnel de la BCD). 22 Sur la base de discussions avec le personnel de la BCD. 23 FMI, «Djibouti: 2008 Article IV Consultation et demande d'une entente de 3 ans au titre de la FRPC» (Juillet 2009), p.40 24 Ibid. 25 devrait être mis à jour et les responsabilités institutionnelles clairement définies et réparties pour les émissions nationales. Étant donné que les emprunts sur le marché intérieur n’ont pas été contractés par le biais des instruments négociables, les Dimensions 1 et 2 ne sont pas évaluées. DPI-9 Emprunts extérieurs Dimension Note 1. Niveau d'évaluation des conditions d’emprunt les plus avantageuses ou D efficaces en plan de coûts (prêteur ou source de financement, taux d'intérêt, monnaie, et échéances) 2. Disponibilité et qualité des procédures documentées établies pour les D emprunts extérieurs 3. Disponibilité et degré de participation des conseillers juridiques avant la D signature de l’accord de prêt Aux termes du programme actuel avec le FMI, Djibouti n’est tenue que de contracter des nouveaux emprunts concessionnels et d’observer la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs. A l'heure actuelle, aucune évaluation des conditions les plus avantageuses ou efficaces sur le plan du coût n’est entreprise, et les emprunts extérieurs sont orientés essentiellement par rapport au programme de développement et d’investissement à moyen terme du gouvernement, conformément aux plans convenus avec les donateurs et les créanciers. Compte tenu des termes standards appliqués par la plupart des créanciers officiels, les marges de manœuvre des autorités restent limitées lors du processus de négociations. Un nombre important de prêts bilatéraux contractés avant le début du programme appuyé par le FMI n’était pas totalement concessionnel (par exemple, avec un élément don inférieur à 35 pour cent). A l'avenir, il est probable que les autorités auront accès à une plus grande variété d'options de financement extérieur, ce qui nécessitera l’élaboration de structures juridiques plus solides, l'amélioration des procédures, la définition d'une stratégie de gestion de la dette globale, et l'amélioration des capacités d'analyse. L’implication de conseillers juridiques dans le processus de négociation de nouveaux prêts ou garanties d’emprunts n’est pas exigée et n’est pas formalisée. Ce qui constitue un problème pour le MEFPP, qui a entrepris de revoir et de réorganiser son personnel juridique dans le but de développer une expertise dans l'évaluation des prêts et des garanties d’emprunts. Bien que cette réorganisation n’ait pas été menée à son terme, le MEFPP envisage de donner la possibilité à ces conseillers juridiques d’appuyer le ministre et la DFE dans le cadre des négociations de prêts et des questions juridiques connexes 25. Une fois appliquées, ces réformes permettront d’améliorer les procédures relatives à l'approbation des prêts, 25 Sur la base de discussions avec le Secrétaire Général et le service juridique du MEFPP au cours de la mission. 26 leur négociation, de même qu’elles permettront le renforcement de la capacité d’évaluation des risques juridiques et financiers, en particulier dans le contexte des garanties d’emprunts et des prêts 26. Le service de gestion de la dette et des dons de la DFE est chargé de la saisie des emprunts dans la base de données de la dette SYGADE. Les données saisies doivent faire l’objet d’une validation finale par le chef du service, mais cet exercice n’a pas été effectué de manière systématique ou sur une base régulière. Le service de gestion de la dette publique et des dons de la DFE prépare une fiche récapitulative des termes et conditions de chaque prêt à des fins de dépôt. Cependant, aucune fiche retraçant les modalités du prêt n’est établie à l’issue de la négociation des conditions financières de l’emprunt avec le créancier. La pratique de cette fiche de modalités de prêt pourrait simplifier l’enregistrement des prêts dans la base de données et réduire ainsi les marges d’erreurs tout en apportant davantage de transparence. 27 Ainsi, une fiche de modalité de prêt complète devrait reprendre les informations financières suivantes: Eléments clés d’une fiche de modalité de prêt 28 Date de début Effective Date d’échéance Période de grâce Instrument Monnaie Montant du principal Taux d’intérêt Périodicité de paiement des Base de calcul de l’intérêt intérêts Commissions Avantages complémentaires Prêteur /Créancier Date de début des Date de fin des décaissements Calendrier de décaissement décaissements Date de début du Date de fin de remboursement Remboursement du principal remboursement du du principal (calendrier d’échéance du principal principal) Plus généralement, il n'existe pas de procédures écrites ou des manuels expliquant les mesures à suivre dans le cadre de l'évaluation des propositions d’emprunts, la conduite des négociations, l'analyse des risques financiers et économiques, ou l'enregistrement et la gestion des emprunts extérieurs qui ont été décaissés. Malgré les progrès accomplis dans l'apurement des arriérés, ce manque de documentation ou de procédés spécifiés donne lieu à des risques opérationnels considérables, ce qui rend l’élaboration d’un manuel de procédures couvrant les activités de la DFE indispensable. En résumé, le gouvernement ne prépare pas de plan d'emprunt annuel ou une évaluation des conditions les plus avantageuses pour les nouveaux emprunts, ce qui ne répond pas à l'exigence minimale pour la Dimension 1. Peu de procédures formelles ont été établies pour les fonctions de la DFE, aucun manuel de procédures n’est tenu pour les emprunts extérieurs, et la DFE ne prépare pas de fiche de modalité de 26 Il convient de noter, cependant, qu'en raison des complexités associées à ces évaluations, il n'est pas évident que cette capacité soit développée dans la DFE ou le MEFPP. Ces évaluations pourraient être confiées à des consultants tiers ayant l'expertise nécessaire, dont les conclusions et recommandations formulées dans le cadre de leurs analyses pourraient être examinées par le gouvernement. 27 Les autorités on indiqué que la pratique de la fiche de modalité de prêt existe, mais que les informations qui y figurent nécessitent d’être complétées. 28 Pour plus de détails concernant la structure et le contenu des fiches de modalités de prêt, voir le Guide de l’outil EPGD: http://go.worldbank.org/4VX651FHB0 27 prêts pour les nouveaux emprunts. Ainsi, les critères minimaux pour la Dimension 2 n'ont pas été respectés. Enfin, bien que l’initiative d’examen et de réorganisation des services juridiques au sein du MEFPP soit encourageante, les conseillers juridiques ne sont impliqués à aucun stade du processus de négociation d’emprunts. Ainsi, les exigences minimales pour la Dimension 3 ne sont pas respectées. DPI-10. Garanties d’emprunt, rétrocession de prêts et instruments dérivés Dimension Note 1. Disponibilité et qualité des politiques et procédures documentées en vue de D l’approbation et de l’émission des garanties de prêts par le gouvernement central 2. Disponibilité et qualité des politiques et procédures documentées pour la D rétrocession des fonds empruntés 3. Disponibilité d'un système de gestion de la dette avec les fonctionnalités de N/R traitement des produits dérivés, ainsi que la disponibilité et la qualité des procédures documentées pour le recours à des produits dérivés Le Gouvernement de Djibouti a des garanties d’emprunts en suspens et des opérations de prêt avec des entreprises publiques. A l'heure actuelle, il n’est pas prévu que des garanties d’emprunt ou de rétrocession de prêts soient accordées aux entreprises privées. Toutefois les lois existantes ainsi que les politiques et stratégies gouvernementales ne prévoient nullement l’interdiction d’accorder ces garanties ou de rétrocéder des emprunts aux entreprises privées. Le gouvernement n'utilise pas d’instruments dérivés, d’où l’absence de dispositions juridiques, réglementaires, politiques ou de procédures documentées en la matière. L'article 31 de la loi organique relative à la Loi des Finances 29 prévoit que le montant maximum des garanties d’emprunt qui peuvent être émis au cours d’une année donnée devrait être spécifié dans la loi de finances de l'année en question. Elle indique également que le gouvernement central devrait constituer à titre de provisions des dotations budgétaires équivalentes à 10 pour cent du service de la dette annuel dû par les bénéficiaires des garanties d’emprunts. Il n’existe pas de politiques ou procédures écrites portant sur l'évaluation, l'approbation, l’émission, le suivi ou l'enregistrement des garanties d’emprunt et des rétrocessions des prêts. La loi sur le budget organique (article 31) stipule que les garanties d’emprunt et les rétrocessions des prêts doivent être approuvées par le Président de la République et/ou le Ministre de l'Economie, des Finances, de la Planification chargé de la Privatisation par décret. Toutefois, à l'heure actuelle, aucune obligation juridique, ni procédure légale spécifique n’a été mise en place pour éviter la soumission directe des demandes de garanties d’emprunt au Président ou au Ministre de l'Economie, des Finances, de la Planification chargé de la Privatisation par une entité (publique ou privée) pour approbation, sans 29 “Loi n°107/AN/00/4ème L relative aux lois des Finances” 28 l’implication directe ou l'évaluation préalable par la Direction du Financement Extérieur chargée de la gestion de la dette 30. La Direction du Financement Extérieur enregistre les emprunts garantis dans le système SYGADE, et les emprunts rétrocédés sur Excel. 31 Toutefois, aucune évaluation des risques n’est effectuée pour les garanties d’emprunt, ni pour les rétrocessions de prêt. Aucune commission de garantie ou de rétrocession n’est prélevée. En plus, la législation ne fait aucune référence à la possibilité d’imposer ces commissions. La majorité des emprunts rétrocédés souscrivent des taux d’intérêts supérieurs à ceux des accords originaux qui ne prennent pas en compte les risques liés à la rétrocession de prêt, et qui sont fixés de façon arbitraire par la DFE. Toutefois, en ce qui concerne les garanties d’emprunt, l'évaluation et l'application de ces commissions ne sont pas prévues dans la loi. Par ailleurs, il n'existe pas de politiques ou procédures permettant au gouvernement de déterminer un barème tarifaire approprié qui nécessiterait des ajustements ultérieurs ou le suivi des risques. L'absence d'évaluations des risques de crédit ou de commissions de garantie compromet la viabilité budgétaire et la viabilité de la dette à long terme. À l'heure actuelle, les emprunts ou les financements contractés sont en grande partie concessionnels, et les garanties et les rétrocessions des prêts sont uniquement accordés aux établissements publics. Toutefois, à l'avenir, il est possible au gouvernement d’accorder des garanties d’emprunt et/ou des rétrocessions des prêts aux partenariats public-privé ou aux entreprises privées. Si ces arrangements sont évalués, structurés et contrôlés, ils peuvent s’avérer utiles pour mobiliser des ressources pour le financement des investissements prioritaires. Une mise en œuvre prudente nécessiterait des mesures légales et réglementaires appropriées portant sur les garanties d’emprunt et les rétrocessions des prêts, le renforcement des capacités juridiques et des capacités d’évaluation et d'analyse des risques, ainsi que l’établissement des procédures documentées assurant la participation de l'agence principale de gestion de la dette dans la préparation et l’émission des garanties d’emprunt. Dans ce contexte, des évaluations financières approfondies seront requises pour examiner la viabilité des projets, leur rentabilité financière et économique, et l'impact des dettes éventuelles sur les finances publiques 32. En ce qui concerne la structure de garanties, la définition de ces dispositions par les autorités n'est pas tout à fait classique. Ce que le gouvernement considère comme des garanties sont souvent définis par ailleurs comme des rétrocessions des prêts, étant donné que l'emprunteur réel (tel que défini dans les accords de prêt) est, dans certains cas, le Gouvernement de Djibouti, alors que le gouvernement confie au bénéficiaire de la garantie la responsabilité de payer le service de la dette (voir encadré 3 pour plus de détails). 30 Plusieurs cadres de la MEFPP et de la DFE considèrent cette question comme étant une préoccupation potentielle, bien qu’à présent, ce risque soit atténué par le fait que les garanties d’emprunt ne sont pas accordées en général aux entreprises privées. Cette préoccupation a d’une certaine manière, poussé le Ministre à initier la révision des services juridiques du MEFPP. 31 Au moment de la mission, il n’y avait que 4 opérations de rétrocession des prêts actives, qui étaient enregistrées séparément sur Excel. Les autorités nous informent que « la pratique d’enregistrement des prêts rétrocédés sur Excel est susceptible d’être abandonnée avant 2011 ». 32 Comme signalé précédemment, compte tenu de la complexité des évaluations financières, des consultants extérieurs peuvent être engagés pour mener des analyses dont les conclusions et les recommandations pourraient alors être utilisées par le personnel de la DFE et du MEFPP dans le cadre des négociations et de la prise de décision. Toutefois, il convient de développer les capacités d’analyses macroéconomiques et d’analyses de la viabilité de la dette au sein du gouvernement. 29 Encadré 3. La structure des garanties publiques à Djibouti La principale caractéristique des garanties d’emprunt réside dans le fait que le bénéficiaire est également l'emprunteur. En général, l’avaliste s'engage à rembourser la dette en cas de défaillance de l'emprunteur. Une analyse de plusieurs accords de prêt fournis par les autorités au cours de la mission a indiqué que, au moins pour certaines garanties existantes, le gouvernement central est l'emprunteur réel et de ce fait, a l’obligation directe de rembourser les créanciers. Il semble qu'il existe aussi des accords signés entre l'entité bénéficiaire et le gouvernement définissant les obligations du bénéficiaire à rembourser directement au créancier le service de la dette dû. Ainsi, certaines garanties au moins à Djibouti prennent la forme qui est souvent attribuée à la rétrocession des prêts dans d'autres circonstances. Un exemple de ce mécanisme est l’accord entre le Gouvernement de Djibouti et la Compagnie d'Electricité de Djibouti, EDD, qui a été examiné par l'équipe de mission. L'accord de prêt indique que le Fond de l’OPEP accorde un prêt au Gouvernement de Djibouti qui est l'emprunteur. Un second accord signé entre le Gouvernement et l’EDD, précise que le montant du prêt consenti par le Fond de l’OPEP, est rétrocédée à l'EDD, qui doit le rembourser directement au créancier, selon l’échéancier de remboursement figurant dans l’accord initial. Cet accord est considéré comme une garantie du gouvernement à l'EDD, en dépit du fait que le gouvernement de Djibouti est l'emprunteur réel. Cette méthode d'émission de garanties peut s'avérer problématique si le gouvernement décide à l'avenir d’instituer le paiement des commissions de garantie par les bénéficiaires. Un autre risque qui découle de cette méthode consisterait à la recherche des garanties d’emprunt par les établissements publics au détriment de la rétrocession des prêts qui implique le règlement de commissions en sus des intérêts. En perspective, il est possible d’assister à une augmentation de la pression à étendre le volume et la portée de l'émission des garanties, ce qui souligne l'importance d'une révision fondamentale des pratiques gouvernementales à cet égard. En résumé, compte tenu de l'absence de politiques et procédures écrites portant sur les garanties de prêts et les rétrocessions des prêts, les dimensions 1 et 2 ne satisfont pas aux exigences minimales pour obtenir un score "C". Afin d'améliorer le score, la prochaine étape consisterait à mettre en place des procédures et règles législatives et réglementaires qui devront inclure l’obligation de mener des évaluations régulières des risques de crédit en bonne et dure forme. Comme le gouvernement n'utilise pas des instruments dérivés, la Dimension 3 n'est pas évaluée. 3.4 Prévisions des flux de trésorerie et gestion du solde de trésorerie DPI-11 Prévisions des flux de trésorerie et gestion du solde de trésorerie Dimension Note 1. Efficacité des prévisions du niveau global des soldes de trésorerie dans les C comptes bancaires du gouvernement 2. Efficacité de la gestion du solde de trésorerie global des compte(s) bancaire(s) D du gouvernement, y compris l'intégration dans le programme d’emprunts intérieurs 30 La Direction du Financement Extérieur (DFE) prépare les prévisions annuelles du service de la dette en vue de l'élaboration du budget. Le budget n'est pas divisé en cycles mensuels ou trimestriels, permettant d'identifier le calendrier des flux de trésorerie. La DFE met à la disposition de la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique les prévisions mensuelles du service de la dette de l’Etat. A son tour, la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique prépare des plans de trésorerie mensuels sur la base de ces prévisions du service de la dette et des données prévisionnelles recueillies des directions de dépenses et de recettes au sein du Ministère de l'Economie, des Finances, de la planification et de la privatisation. La Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique est chargée du traitement de la totalité du service de la dette de l’Etat, à l'exception des crédits en provenance de l’Association internationale de développement, qui sont réglés par le mode de débit d’office des comptes du Trésor à la BCD sur ordre de paiement de la DFE. Ce mode de débit d’office a été institué pour remédier à la problématique des arriérés enregistrés dans le passé auprès de l’IDA suite à des retards de paiement accusés dans l’exécution des dépenses. 33. La BCD est l'agent financier du gouvernement. En cette qualité, elle gère les comptes et effectue les opérations de paiements du gouvernement. Comme stipulé dans la Loi sur la BCD de 2000 (article 18) 34, les opérations de gestion effectuées par la BCD ne donnent pas lieu à de rémunérations et les comptes excédentaires gérés ne sont pas producteurs d’intérêts. Le département des finances et de la comptabilité de la BCD reçoit des ordres de paiement de la Direction du Trésor et de la Comptabilité publique qu’il exécute au nom du Gouvernement, sur la base de t + O ou de t +1 (Les ordres de paiement reçus avant midi sont exécutés le jour de réception). Bien que certains comptes des projets soient logés dans les banques commerciales, ces derniers sont désormais transférés à la BCD, dans l'objectif de consolider l'ensemble des comptes du gouvernement central au sein de la banque centrale d'ici à la fin de 2010 35. Le système de gestion et de la comptabilité de comptes utilisé par la BCD est actuellement en cours de renouvellement pour la migration du système de gestion des comptes multiples au système de compte unique du Trésor. Le gouvernement ne peut pas emprunter auprès de la BCD, et comme il n'existe pas de dispositions de liquidités d'urgence, il faut parfois recourir au rationnement des encaisses. Le Département Financier et comptable de la BCD assure le suivi des soldes des comptes du gouvernement, et ne traite pas les ordres de paiement à moins que les comptes publics n'aient un solde créditeur. En raison de la structure distincte des comptes gouvernementaux, il existe des cas où la BCD a traité des paiements sur les comptes individuels débiteurs, bien que le solde global de tous les comptes (y compris les réserves) ait été positif. La Commission du plan de trésorerie se réunit deux fois par mois pour examiner les réalisations effectives des recettes et des dépenses du gouvernement central au regard des prévisions afin de s'assurer que les ressources sont disponibles pour les paiements envisagés et prendre les mesures nécessaires pour maintenir l’équilibre de cet exercice mensuel. Lors de ces réunions, les Directions des Impôts, des Douanes et des Droits Indirects apportent leurs données sur les impôts et les recettes 33 Sur la base des entretiens avec la DFE et le personnel du MEFPP 34 Loi no. 92/AN/00/4ème L relative au Statut de la Banque Centrale de Djibouti 35 Sur la base des entretiens avec le personnel de la BCD 31 douanières, la Direction des finances présente le plan des dépenses, et la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique fournit les données sur les paiements effectués et les reports. La DFE présente les réalisations et les prévisions relatives au service de la dette et aux décaissements. Sur la base de ces informations, la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique élabore une prévision quotidienne des flux de trésorerie de 30 jours qui est mis à jour mensuellement. Au terme de ces réunions du plan de trésorerie, un compte rendu est établi par la Direction des Finances qui le soumet pour examen et approbation aux membres de la commission lors de la réunion suivante. Encadré 4. Gestion de la trésorerie Pour mieux améliorer les prévisions de la trésorerie et la gestion du solde de trésorerie, l’attention doit être focalisée sur les domaines suivants: • Mise en commun de la trésorerie et amélioration du système comptable en étendant la portée du Compte unique du Trésor. La clôture des comptes des projets dans les banques commerciales peut également contribuer en ce sens au même titre que le placement de tous les comptes bancaires du gouvernement sous le contrôle du Trésor et l’application du principe de zéro solde en fin de journée pour les comptes qui restent ouverts. • Augmentation de la fréquence des prévisions de flux de trésorerie à court terme. Le Trésor devrait être chargé de la préparation des prévisions de trésorerie à court terme. L'accent devrait être mis sur l'analyse des performances de prévisions récentes, la mise à jour de la base de données, et la révision des prévisions à court terme. Il est également essentiel de veiller à ce que le calendrier et les montants des rentrées ou des sorties importantes soient aussi précis que possible. L’augmentation de la fréquence devrait contribuer à la prise en compte des nouvelles informations dans les prévisions, ce qui améliorera l’exactitude de ces prévisions. • La commission du plan de trésorerie devrait progressivement évoluer d’une gestion réactive de la trésorerie (axée sur la validation des dépenses et de leurs priorités), vers une gestion active de la trésorerie impliquant le suivi des prévisions à très court terme afin de s’assurer que les comptes de l’Etat dispose des soldes de trésorerie suffisants. Cette étape ne sera toutefois réalisée que si des outils de gestion des déficits de liquidités ou de contrôle efficace des engagements soient mises en œuvre. En résumé, les autorités répondent aux exigences minimales pour un score «C» pour la dimension 1, étant donné que les prévisions du niveau global journalier des soldes de trésorerie sont préparées au début de chaque mois. Pour améliorer le score, la fréquence et la portée de ces prévisions devraient être augmentée. La BCD ne paie pas des intérêts sur les dépôts du trésor, il n'y a pas un montant fixe pour les soldes de trésorerie de l’état, et il n'existe pas une gestion active des liquidités excédentaires. En conséquence, les pratiques ne sont pas suffisantes pour satisfaire aux exigences minimales de la dimension 2. 3.5 Gestion des risques opérationnels DPI-12 Administration de la dette et sécurité des données Dimension Note 1. Disponibilité et qualité des procédures écrites pour le traitement du service de la dette D 2. Disponibilité et qualité des procédures écrites pour l'enregistrement et la validation des D 32 données de la dette, ainsi que le stockage des accords et des dossiers administratifs de la dette 3. Disponibilité et qualité des procédures écrites pour contrôler l'accès au système D d’enregistrement et de gestion des données sur la dette du gouvernement central 4. Fréquence des opérations de sauvegarde des données du système de gestion de la dette D et conservation hors site des copies de sauvegarde des données Service de la dette extérieure Les paiements du service de la dette sont initiés par la DFE, ordonnancés par la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique, et exécutés par le département des Finances et de la Comptabilité de la BCD (DFC), à l'exception des crédits en provenance de l’Association Internationale de Développement, dont les ordres de paiement sont directement transmis au DFC par la DFE 36. Selon la procédure, pour la plupart des créanciers extérieurs, dès que la DFE reçoit les avis d’échéance, le service de gestion de la dette et des dons vérifie l’exactitude de ces factures dans ses livres. Le service de gestion de la dette et des dons transmet ensuite les bordereaux de paiement de ces dépenses à la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique, qui prépare à son tour les ordres de paiement pour le DFC, y compris un chèque à tirer sur les comptes du gouvernement et une correspondance officielle précisant les détails du paiement37. Dès l’exécution du paiement, la BCD transmet à la Direction du Trésor et de la Comptabilité publique et à la DFE une confirmation du transfert, et la base de données sur la dette de la DFE est mise à jour par un cadre spécifique du service de gestion de la dette et des dons. Les autorités ont réussi à observer la non-accumulation de nouveaux arriérés sur la dette extérieure ces dernières années contrairement aux années passées. En effet, les arriérés extérieurs constitués au titre des dettes dues aux créanciers bilatéraux et multilatéraux s'élevaient à environ 4 pourcent du PIB à la fin de l’année 2007 38. À la fin de Mars 2010, la DFE a déclaré que le stock total des arriérés extérieurs dits « techniques » 39 s'élevait à 56 millions de FDJ. Ces arriérés ont été enregistrés sur trois prêts contractés auprès de l'OPEP et du Fonds koweïtien pour le Développement Economique des pays Arabe (KFAED). Certains de ces arriérés extérieurs sont dus probablement à l’émission tardive des ordres de paiement par la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique à la BCD, ou proviennent des incidents techniques au niveau du système de règlement (par exemple: les changements de coordonnées bancaires par les créanciers). 36 Cette modification de la procédure de remboursement du service de la dette a été introduite pour remédier aux retards de paiement observés dans le passé vis-à-vis du service de la dette due à l’IDA. Comme il a été souligné précédemment, des légers retards sont accusés dans le paiement du service de la dette extérieure, en dépit de la mise à la disposition de la Direction du Trésor de toutes les informations requises (entretien avec le personnel de la DFE et du MEFPP). 37 Pour le service de la dette relatif à certains emprunts dont les comptes spéciaux des projets sont déposés à la BCD, les signatures du Trésorier National et du Directeur du Financement Extérieur sont requises pour exécuter les paiements. 38 FMI, « Djibouti : 2008 Consultation au titre de l’Article IV et demande d’un accord triennal au titre de la FRPC » (Juillet 2009). 39 Les autorités nous informent que les arriérés extérieurs constatés à fin mars 2010 sont des arriérés techniques étant donné que ces échéances sont réglées dans le délai de régularisation, c’est-à-dire avant la fin du mois suivant (mars 2011). 33 Documentation En ce qui concerne la documentation, des accords de prêts sont transmis une semaine après leur signature à la DFE si l'accord a été signé à Djibouti, et avec un retard de deux semaines voire de deux mois si cet accord a été signé à l'étranger. Le prêt est ensuite saisi dans la base de données de la dette tenue par la DFE après la déclaration de mise en vigueur du prêt par le créancier. Parfois, les accords de prêt sont enregistrés dans la base de données avant la mise en vigueur du prêt avec une date de mise en vigueur estimative, qui est ensuite corrigée en conséquence. Les accords de prêt et les autres documents administratifs (avis d’échéances et autres correspondances échangés avec les créanciers) sont actuellement stockés dans une salle dans les locaux de la DFE. Excepté les accords de prêts conclus avec le FMI qui sont détenus par la BCD, et les accords de prêts non-garantis détenus par les établissements signataires, tous les accords de prêts sont sauvegardés à la DFE. 40 La DFE est actuellement en train de numériser tous les accords de prêt. Les copies électroniques de ces accords scannés sont sauvegardées sur un poste de travail unique, et enregistrées sur des disques durs externes. Au moment de la mission, l'administrateur de la base de données effectuait deux copies de sauvegardes complètes de la base de données électronique une fois par semaine, dont l'une des copies était conservée par l'administrateur personnellement, sans doute à son domicile personnel. Les autorités ont envisagé la conservation des copies de sauvegarde de la base de données dans un emplacement hors site sécurisé (par exemple, un coffre-fort dans une banque commerciale de la place), mais ce plan n'était pas encore mis en œuvre au moment de la mission. La salle de la DFE utilisée pour stocker tous les originaux des documents relatifs à la dette n'est ni ignifugée, ni protégée contre les inondations. En plus, l'accès à la salle n'est pas surveillé. La DFE a fait une demande d'achat d’extincteurs et l'installation des alarmes-incendie et des équipements de stockage plus sécurisés (par exemple: des coffres-forts ignifugés). Ces améliorations pourraient être immédiatement réalisées dans les locaux actuels. Base de données sur les dettes L’enregistrement des opérations de paiements et des décaissements sur les emprunts est effectué par deux employés distincts. Les enregistrements des données sur la dette ne sont pas systématiquement vérifiés par le chef du service de gestion de la dette et des dons. Par ailleurs, cette validation n'est prévue expressément dans aucune des procédures écrites. Lors de la mission, le service de gestion de la dette et des dons procédait à la réconciliation des données sur les prêts avec les créanciers, et la mise à jour de la base de données SYGADE. Toutefois, il n'y avait aucune obligation de procéder régulièrement au rapprochement des données sur la dette. Les serveurs sont modernes et bien protégés contre les virus grâce à l'achat dernièrement d'un logiciel anti-virus récent. Les niveaux d'accès ont été définis par l'administrateur de la base de données de la DFE, mais les pratiques liées au contrôle de l’accès ne sont pas encore documentées. Sept cadres ont l’accès au système SYGADE. Quatre de ces responsables ont un niveau d'accès pour l'enregistrement des données, et le chef du service de gestion de la dette et des dons et le directeur de la DFE ont accès 40 Malheureusement, il semble que certains documents ont été perdus lors des multiples déménagements de la DFE il y a plusieurs années. 34 au niveau d’administrateur. L'administrateur de la base de données n'enregistre pas des données dans le système. La nouvelle version 6.0 du SYGADE offre des pistes de vérification mais la version actuelle 5.3 qui est installée à Djibouti ne possède pas cette fonctionnalité. Etant donné que le système est encore en cours d'actualisation, une mise à niveau vers la nouvelle version est peu probable dans un proche avenir. En résumé, alors que la DFE a réalisé des progrès au niveau de la mise à jour des systèmes informatiques, des logiciels, et procède actuellement à la validation de la base de données de la dette, plusieurs questions restent à régler pour assurer l’administration et la sécurisation adéquates des données sur la dette. Bien que la plupart des ordres de paiement soient soumis à l’autorisation préalable de la DFE et de la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique, la DFE transmet les ordres de paiement relatifs aux échéances dues à l’IDA directement à la BCD, et il n'existe pas de manuels de procédures spécifiant cette opération. On a assisté récemment à des situations où la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique n'a pas traité les instructions de paiement du service de la dette avant la date d’échéance. Ainsi, les exigences minimales pour la dimension 1 n'ont pas été satisfaites. De même, les exigences minimales pour les dimensions 2 et 3 n'ont pas été respectées compte tenu de l'absence des procédures ou manuels officiels pour l'enregistrement des données sur la dette, la validation et la conservation des accords et documents, ou la vérification de l'accès à la base de données sur la dette. Quant à la dimension 4, les copies de sauvegardes électroniques de la base de données SYGADE sont effectuées une fois par semaine sur deux disques durs externes, mais ces copies ne sont pas conservées en un lieu séparé ou sécurisé. Bien qu'il soit encourageant de constater que le personnel de la DFE considère actuellement des options d’amélioration du stockage et de la sécurité de ces copies de sauvegarde, les exigences minimales pour la Dimension 4 resteront non satisfaites jusqu'à la mise en œuvre effective de ces mesures. DPI-13 Répartition des tâches, capacités du personnel et Continuité des opérations Dimension Note 1. Séparation des tâches pour certaines fonctions clés, et existence d’une D fonction de suivi des risques et de conformité des procédures 2. Capacités du personnel et gestion des ressources humaines D 3. Existence d'un plan de gestion des risques opérationnels, y compris les D dispositions de continuité des opérations et de leur reprise en cas de sinistre La DFE comprend 28 membres du personnel et se compose de trois services (voir Encadré 1), qui sont tous appuyés par un informaticien (voir DPI-2). Étant donné que le Service des Etudes et Recherches a un personnel très limité et n’est pas complètement opérationnel, certaines de ses attributions ont été confiées à d'autres services tandis que d'autres attributions ne sont pas encore assurées. Le personnel impliqué dans les opérations de gestion de la dette comprend outre le directeur, trois membres du personnel administratif, un administrateur de la base de données, et quatre cadres du service de gestion de la dette et des dons. En circonstances normales, les fonctions de négociation, de mobilisation et de la comptabilisation sont bien séparées mais compte tenu du personnel limité de la DFE, le directeur a le pouvoir de combler les déficiences. Le personnel de la DFE participe dans la négociation des accords de prêt. La DFE est aussi 35 la seule structure chargée du mandatement à temps des ordres de paiement du service de la dette, qui sont transmis à la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique pour autorisation (à l'exception des prêts de l'IDA), et sont ensuite envoyés à la BCD pour exécution. La DFE est aussi la seule entité qui a pour mission la tenue des registres de la dette et le suivi du règlement des opérations de la dette. Les négociations et les transactions liées à la dette sont réalisées par les différents services de la DFE. Le Directeur de la DFE participe aux négociations, tandis que le responsable du service de gestion de la dette et des dons assure la gestion de la comptabilité de la dette et le suivi des opérations de la dette. Un seul cadre du service de gestion de la dette et des dons est chargé de l'enregistrement des décaissements, un deuxième cadre traite les paiements au titre du service de la dette, et un troisième assure l'enregistrement des taux de change. Le chef du service valide parfois les données saisies, mais n’effectue pas la saisie des données. Le personnel de la DFE est bien qualifié, avec des diplômes de niveau universitaire. Dans la pratique, le niveau d'instruction du personnel de la DFE est généralement plus élevé que les exigences minimales pour une grande partie de la fonction publique. Bien que le personnel de la DFE ait bénéficié d'une formation auxiliaire à l’étranger, il n'existe pas de plan formel de formations ou de développement du personnel (voir encadré 5). Chaque cadre prépare un plan de formations au début de l'année, prenant en compte les cours réguliers offerts par les partenaires internationaux. La mise en place d'un budget de formation faciliterait le renforcement des capacités dans des domaines clés, et minimiserait ainsi les risques opérationnels associés aux cadres clés. Encadré 5 : Besoins en formations Les autorités ont formulé la requête pour une assistance technique et la formation du personnel dans plusieurs domaines clés. Dans ce contexte, un renforcement des capacités du personnel en charge de la gestion de la dette et un appui dans les domaines connexes auraient un impact positif sur la performance globale en matière de gestion de la dette, et appuierait les efforts des autorités visant l’amélioration des pratiques dans les domaines pris en compte par l’outil DEMPA. On compte parmi ces formations celles visant à: • développer la capacité d'analyse de la viabilité de la dette; • assurer l’évaluation des projets et les analyses des risques financières (par exemple, les formations sur la rétrocession des emprunts et l’émission des garanties d’emprunts); • développer la stratégie de gestion de la dette; • améliorer les prévisions du service de la dette et du solde de trésorerie; • améliorer les capacités d’audit et d’évaluation légale et, • améliorer l'utilisation du logiciel de gestion de la dette SYGADE Bien que le personnel de la DFE soit qualifié pour assurer des opérations élémentaires de gestion de la dette, il n’existe pas une description de poste ou des termes de référence pour les postes clés. L'absence d'un manuel de procédures augmente le risque opérationnel, qui n'est pas expressément géré à l’heure actuelle. La rotation du personnel est significative à la DFE. La DFE a été créé en 2001, mais elle n'est devenue opérationnelle qu'en 2004. Il y a eu deux directeurs, trois responsables du service de gestion de la dette et des dons, et deux administrateurs de bases de données. Dans ce contexte, il serait fortement conseillé d'élaborer et de mettre régulièrement à jour les descriptions de toutes les procédures et postes. 36 Etant donné que la fonction de l'administrateur de la base de données SYGADE est essentielle pour le fonctionnement global de la direction, deux autres informaticiens du Ministère de l'Economie, des Finances, de la planification et de la privatisation ont été formés sur l’utilisation du logiciel et serveurs requis pour la base de données de la dette. Ces cadres formés seront en mesure de prendre le relais en cas de nécessité. En dépit de cette pratique louable, il n'existe pas à l’heure actuelle de procédures écrites portant sur les services informatiques ou les fonctions au sein de la DFE. La DFE n’a pas de plan de continuité des opérations ni de plan de reprise après sinistre. Un plan de continuité des activités décrirait comment la DFE se prépare contre les incidents susceptibles de compromettre sa mission principale. Un plan de reprise après sinistre expliquerait comment la DFE retrouverait l'accès aux données, documents physiques (par exemple, les factures), le matériel informatique et les logiciels nécessaires pour la reprise des activités critiques après une catastrophe. Ce plan décrirait aussi comment la DFE ferait face à la perte subite du personnel clé. À l'heure actuelle, il n'existe pas de code de déontologie professionnelle en vigueur pour le personnel de la DFE. Compte tenu de l'absence d'un marché de la dette intérieure, le code de déontologie professionnelle n'est pas indispensable en termes de traitement des informations sensibles sur le marché. Nonobstant, un code de conduite engloberait les politiques d'acceptation des invitations, des cadeaux et des normes de conduite lors des missions officielles. En résumé, bien qu'il y ait une séparation claire des responsabilités et des tâches pour la plupart des fonctions de gestion de la dette, la validation des données n'est pas effectuée systématiquement. La fonction de suivi des risques opérationnels et la fonction de mise en conformité n'existent pas et il n'existe aucunes procédures ou manuel de procédures couvrant les différentes fonctions de gestion de la dette. Par conséquent, les exigences minimales pour la dimension 1 n'ont pas été respectées. En ce qui concerne la dimension 2, bien que le personnel clé de la DFE remplit les qualifications requises pour occuper les postes techniques, les contraintes liées aux capacités techniques et du personnel restent évidentes (par exemple, un service clé reste peu pourvu en personnel), et il n'existe pas de descriptions de poste de travail officielles, ce qui justifie la note de "D". En ce qui concerne la dimension 3, pour satisfaire aux critères minimum requis pour une note "C", la DFE devrait élaborer un plan de continuité des opérations et un plan de reprise après sinistre. En cas d’élaboration de ces plans et de leurs applications régulières, la DFE obtiendrait une note encore plus élevée. 3.6 Documents comptables et notification de la dette DPI-14 Comptabilisation des données de la dette Dimension Note 1. Exhaustivité et ponctualité des documents comptables sur la dette publique du D gouvernement central 2. Rapports complets et actualisés de tous les détenteurs de titres d'État dans un N/R système de registre sécurisé 37 A Djibouti, la Direction du Financement Extérieur et la Direction du Trésor et de la Comptabilité Publique sont chargés respectivement de l’établissement des arriérés de la dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat et des arriérés de la dette intérieure, dus aux fournisseurs, et aux autres entités nationales. Le système de gestion de la dette SYGADE a été installé à l'origine en 1983, et a été depuis lors, utilisé de façon intermittente. Ce système n'était pas opérationnel entre 2008 et 2009. La version 5.3 du SYGADE a été installée en août 2009, et le personnel de la DFE a reçu une formation de base à l’utilisation du logiciel. Toutefois une formation supplémentaire reste indispensable pour l’utilisation complète et efficiente du système de gestion de la dette, et notamment pour la production des bulletins sur les statistiques de la dette standards et l’enregistrement des opérations de rétrocessions d’emprunts. Lors de la formation de base sur l’utilisation du SYGADE, l’expert de la CNUCED a relevé un certain nombre d'erreurs dans la base de données, qui nécessitaient d’être corrigés et validés. Le processus de validation de la base de données est actuellement en cours d’élaboration avec un expert de la CNUCED et avec l’aide des créanciers qui fournissent à la DFE les situations détaillées des prêts. A cause du renouvellement du personnel et d’une panne du système de gestion de la dette en 2008, l’enregistrement des données de la dette s’effectue sur Excel sur la base des informations extraites de la base de données SYGADE 41. En raison des fonctionnalités limitées du tableur, le fichier de la dette créé sur Excel ne constitue pas une base de données complète, mais permet d’établir les données de la dette à une période donnée. L’interruption momentanée du SYGADE et la mise à jour non apportée aux données de la base de données expliquent que les données produites par le système ne soient pas fiables 42. Les autorités espèrent finaliser le processus de validation dans un avenir proche. Après cela, le système devrait être pleinement opérationnel et la saisie des opérations de la dette et de nouveaux emprunts contractés ou garanties par l’Etat, pourra être reprise. Toutefois, le personnel de la DFE nécessitera une formation supplémentaire pour utiliser efficacement les fonctionnalités d’enregistrement des opérations de rétrocession d’emprunts offerts par SYGADE 43. A défaut de cette formation, les opérations relatives aux emprunts rétrocédés sont susceptibles d’être enregistrées continuellement sur Excel. Malgré que la DFE fournisse les données nécessaires à l'élaboration du budget, aux prévisions du solde de trésorerie, les systèmes d’enregistrements tenus sur Excel, ne constituent pas le dispositif adéquat pour maintenir des enregistrements exhaustifs, cohérents et, sécurisés. En résumé, les exigences minimales pour la Dimension 1 n'ont pas été respectées, d’autant plus que la configuration de la base de données actuelle ne peut être considérée comme complète et appropriée, 41 A titre d'exemple, la loi de finances initiale 2009 a été élaborée sur la base des données contenues dans les tableaux d'amortissement du système SYGADE, qui ont été saisies manuellement sur Excel. Ces données ont été complétées ensuite par des données plus récentes concernant les nouveaux décaissements effectués sur les emprunts qui ont fait également l’objet d’une saisie manuelle. Pour le budget 2010, les données préalablement saisies sur Excel ont été mises à jour et utilisés une seconde fois. 42 A titre d'exemple suite à la panne du système SYGADE seules les données portant sur les mobilisations pouvaient être mises à jour. Toutefois ces actualisations n’étaient pas été effectuées régulièrement au niveau de la base de données. Comme les opérations de remboursement n’ont pas fait l’objet d’une mise à jour, un écart était observé entre le service de la dette du SYGADE et les avis d’échéance des créanciers. 43 A l'heure actuelle, il existe seulement 4 accords de rétrocession d’emprunts. La version 5.3 du SYGADE qui a été installée à la DFE prend en compte la dette rétrocédée. Après la formation du personnel à l’utilisation de cette fonctionnalité, les 4 prêts rétrocédés pourront être saisis sur la base de données SYGADE. L’utilisation d’Excel sera abandonnée, ce qui réduira à terme les erreurs de saisie ou de calcul du service de la dette dû au titre des dettes rétrocédés. 38 sans oublier les nombreuses erreurs relevées. Toutefois, les efforts visant à valider la base de données SYGADE et développer les capacités techniques sont encourageants. En l'absence d’une dette intérieure issue du marché de titres négociables, il n'existe pas de registre des valeurs mobilières. La Dimension 2 n'est donc pas évaluée. DPI-15 Notification de la dette Dimension Note 1. Respect des obligations statutaires et contractuelles de présentation de D rapports sur la dette du gouvernement central à toutes les entités intérieurs et extérieurs. 2. Respect des obligations statutaires et contractuelles de présentation de D rapports sur la dette du secteur public non financier et sur les garanties de prêts à toutes les entités intérieures et extérieures 3. Qualité et ponctualité de la publication d'un bulletin de statistiques de la dette D (ou son équivalent) portant sur la dette du gouvernement central Il n'existe pas d’obligations contractuelles de notification de la dette dans le droit primaire en ce qui concerne la dette publique, au-delà de celles portant sur la préparation et la soumission des lois de finances annuelles, initiales et rectificatives ainsi que les lois de règlement, à l’approbation du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale. Le Budget Annuel de l’Etat prend en compte les paiements du service de la dette et les nouveaux emprunts. Le rapport annuel 2008 de la BCD contient aussi une section portant sur la dette extérieure, où sont présentés l’encours et le service de la dette extérieure actuels et ceux de l'année précédente sous forme de tableaux. Cependant bien que les prérogatives de la DFE impliquent la production d’un rapport annuel sur la dette extérieure; cette attribution n’a pu être accomplie en raison du manque de personnel et de la faiblesse des capacités (voir DPI-2). Le MEFPP communique les données sur la dette à plusieurs créanciers. Les enregistrements ont été une source de préoccupation dans le passé pour les créanciers. Par exemple, en 2008, le FMI a indiqué que les données de la dette requises pour les besoins du Programme et les consultations au titre de l’article IV étaient produites avec de très longs délais. 44Toutefois, il semble qu'il y ait eu une amélioration considérable à ce niveau. Depuis Septembre 2009, le FMI déclare que les données sur la dette extérieure ont été préparées et fournies dans les délais impartis, soit 4 semaines de la date limite de déclaration (fin du trimestre). Par ailleurs, les autorités se conforment aux exigences de notification de la Banque mondiale (DRS), qui portent sur les données de la dette contractée ou garantie par le secteur public non financier, dans un délai de 12 semaines à compter de la fin de la période comptable 45. Toutefois, des difficultés persistent au niveau de l’élaboration des données macroéconomiques, et les autorités ne participent toujours pas au système général de diffusion des données (SGDD) du FMI, 44FMI, «Djibouti: 2008 Article IV Consultation et Demande d’un accord triennal au titre de la FRPC» (Juillet 2009). 45 Même si les rapports pour le DRS fournis par les autorités nationales sont soumis dans le délai imparti à la Banque Mondiale et sont considérés comme acceptables, la non utilisation du système SYGADE pour la production de ces rapports constitue une préoccupation. Il est à espérer qu’une fois la formation sur l'utilisation de la base de données SYGADE sera dispensée, ces rapports seront produits par le système SYGADE, récemment mis à jour, plutôt que sous format Excel. 39 malgré les efforts engagés pour y parvenir, dont la création d'une Direction des statistiques et des études démographiques en 2002. Aucun bulletin sur les statistiques de la dette du gouvernement central n’est produit à ce jour. Les progrès réalisés dans l’enregistrement de la dette seraient étroitement liés à la formation dispensée pour l'utilisation de la base de données de la dette (voir DPI-14). La version 5.3 du SYGADE contient les fonctionnalités de production d’un bulletin sur les statistiques de la dette normalisé. L’établissement d’un bulletin sur les statistiques ne sera effectué qu’à la condition qu’une formation appropriée soit dispensée au personnel de la DFE, que des modèles de rapports soient établis, et que la rigueur soit accrue dans le fonctionnement du système. Un tel bulletin doit contenir des informations telles que la composition de la dette par créancier, par monnaie d’engagement, la structure des taux d'intérêt du portefeuille, ainsi que les mesures du risque de base du portefeuille de la dette, et devrait être publié périodiquement (par exemple: annuellement ou semestriellement), avec des données relativement à jour (par exemple, dans les 3 à 6 mois de la période comptable). En résumé, les autorités devraient être félicitées pour les améliorations relatives à leur adhésion aux exigences contractuelles de déclaration des données de la dette, qui sont désormais soumis aux créanciers multilatéraux dans les 4 semaines suivant la période comptable. De même, les autorités fournissent les données sur la dette du secteur public non financier avec un décalage de 3 mois, et ce en partie à cause du programme du FMI. Toutefois, puisque la DFE doit encore remplir son devoir statutaire en ce qui concerne les rapports annuels, et qu’aucun bulletin sur les statistiques de la dette n’est produit ou publié, les pratiques ne sont pas suffisantes pour répondre aux exigences minimales pour les Dimensions 1,2, ou 3. En plus des améliorations constatés au niveau de la déclaration des données de la dette, qui désormais, respecte des normes élevées, la DFE devra s'acquitter de son mandat de production de rapports annuels sur la dette et de publication du bulletin sur les statistiques de la dette pour obtenir des notes élevées pour les trois Dimensions en DPI -15. 4. Conclusions et perspectives Le gouvernement de Djibouti a donné la priorité à la réforme de la gestion de la dette, en particulier dans le contexte du programme en cours appuyé par le FMI. Des progrès ont été réalisés dans ce domaine dans un passé récent. A l'avenir, à l’heure où le gouvernement va de l'avant avec ses plans ambitieux d'investissements publics, et explore les nouveaux mécanismes de financement (par exemple, PPP) pour le grand port et les autres projets d'infrastructure, les politiques en matière de gestion de la dette deviendront un pilier important de la gestion saine des finances publiques et de la stabilité macroéconomique. L'expérience du pays montre qu'une approche structurée de réformes augmente considérablement la probabilité d'un résultat positif. Dans ce contexte, le rapport met en exergue les faiblesses en matière de gestion de la dette mais n’émet pas de recommandations, ni de propositions pour l’amélioration des pratiques actuelles de gestion de la dette. Le passage à une gestion dynamique de la dette requiert le renforcement des capacités institutionnelles (harmonisation du cadre juridique de gestion de la dette, formulation d’une stratégie nationale de la dette, coordination entre les institutions intervenant dans le 40 processus de gestion de la dette, audit de la dette, conduite des rapports analytiques de la dette, édition d’un bulletin de statistiques de la dette périodique), matérielles (renouvellement et maintenance du parc informatique, acquisition des modules d’analyse de la dette, sauvegarde des données électroniques) et humaines (formation du personnel sur tous les aspects de la dette, la gestion et la maintenance du système de gestion de la dette). Ce rapport peut être utilisé pour hiérarchiser les réformes futures, et planifier des projets de renforcement de capacités de la gestion de la dette en vue de rationaliser, et accroitre l’efficacité de la gestion des ressources. 41 Annexe 1: Liste des participants aux réunions 46 Organisme Participants DFE M. Almis Mohamed Abdillahi, Directeur du Financement extérieur (DFE), Mme Amina Ibrahim Elmi, Chef de service de gestion de la dette et des dons, DFE BCD M. Ahmed Osman, Directeur exécutif de la Banque centrale de Djibouti (BCD) BCD M. Hassan Moussa Yassin, Chef du Département de la finance et des comptabilités (DFC); BCIMR Plusieurs employés de la Banque Commerciale et d’Industrie de la Mer Rouge (BCIMR) BISMR Plusieurs employés de la Banque Indosuez Mer Rouge (BISMR) CCDB M. Abdoulkader Mohamed Ali, Président de la Cour des Comptes et de Discipline Budgétaire (CCDB) M. Ali Mohamed, Directeur de la CCDB CFEP M. Omar Abdi Said, Président de la Commission des Finances, de l’Economie Générale et du Plan de l'Assemblée nationale (CFEP), Mme Deka Ahmed Elmi, secrétaire du CFEP, et divers membres du personnel du CFEP IGF M. Salah Toubeh, Inspecteur Général des Finances (IGF) MEFPP M. Abdillahi Guedi, Directeur du budget, MEFPP; divers autres employés de la direction du budget MEFPP Mme. Fatouma Ahmed, conseillère juridique, MEFPP MEFPP M. Saïd Ismaël Hassan, Directeur des Finances, MEFPP MEFPP M. Simon Mibrathu, Secrétaire Général du Ministère de l'Economie, des Finances et de la Planification chargé et de la Privatisation (MEFPP) MEFPP M. Mohamed Cheick Ahmed, Fondé de pouvoir, Direction du Trésor et de la Comptabilité publique, MEFPP SABA Divers employés de la Banque Islamique SABA IGE M. Hassan Isseh, inspecteur général d'État (IGE) Cour Suprême Mme. K. Abeba, Présidente de la Cour Suprême PNUD M. Harbi Omar Chirdon, Chargé de programme, PNUD 46Des réunions de travail ont été programmées avec les différentes institutions citées ci-dessus au cours desquelles l'équipe a rencontré les responsables de certains services et des fonctionnaires à plusieurs reprises. Des nombreuses personnes présentes à ces réunions n'ont pas été nommées individuellement.