86446 BANQUE MONDIALE LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LA RÉGION MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD TIRER PARTI DE LA REPRISE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE UNE ROUTE SEMÉE D’EMBÛCHES BANQUE MONDIALE AVRIL 2014 BANQUE MONDIALE LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LA RÉGION MOYEN- ORIENT ET AFRIQUE DU NORD TIRER PARTI DE LA REPRISE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE UNE ROUTE SEMÉE D’EMBÛCHES 1 2014 LA Banque internationale pour la reconstruction et le développement/La Banque mondiale 1818H Street, NW Washington, DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Internet www.worldbank.org Tous droits réservés. Le présent rapport a été établi par le Bureau de l’économiste en chef pour la Région Moyen - Orient et Afrique du Nord. Les constatations, interprétations et conclusions qui y sont présentées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues des Administrateurs de la Banque mondiale ou des pays qu’ils représentent. Le Groupe de la Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent document n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement qu’elle reconnaît ou accepte ces frontières. Droits et licences Le contenu de cette publication fait l’objet d’un dépôt légal. Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite ou transmise sans l’autorisation préalable de la Banque mondiale. La Banque mondiale encourage la diffusion de ses études et, normalement, accorde sans délai l’autorisation d’en reproduire des passages. 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Photographie : © GETTYIMAGES PUBLICATION GRATUITE 1 TABLE des matières Perspectives macroéconomiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord........... 1 PERSPECTIVES MONDIALES .............................................................................................................. 1 LA RÉGION MENA ............................................................................................................................. .2 RISQUES............................................................................................................................................ 5 Liste des figures FIGURE 1. REPRISE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE (CROISSANCE DU PIB REEL, EN %) ........................... 1 FIGURE 2. PAYS DE LA REGION MENA AYANT D’IMPORTANTS LIENS COMMERCIAUX AVEC LA ZONE EURO ............. 2 FIGURE 3. REDUCTION DE L’ECART ENTRE LA DEMANDE ET L’OFFRE DE MAIN-D’ŒUVRE DANS LA REGION MENA... 6 FIGURE 4. CHOMAGE ELEVE ET FAIBLE CROISSANCE DU PIB PAR HABITANT DANS LA REGION MENA .................... 6 FIGURE 5. ÉVOLUTION DU CAPITAL IMMATERIEL PAR HABITANT (1995-2005)................................................. 8 FIGURE 6. LES PAYS IMPORTATEURS DE PETROLE ACCUSENT UN DEFICIT ET UNE DETTE PUBLIQUE IMPORTANTS ...... 9 FIGURE 7. LES BESOINS DE FINANCEMENT ONT AUGMENTE DEPUIS 2011 ........................................................ 10 Liste des encadrés ENCADRE 1. LES CONSEQUENCES DE LA CRISE UKRAINIENNE SUR LES PAYS DE LA REGION MENA ...................... 4 Liste des tableaux TABLE AU 1. IMPORTATIONS DE BLE ET DE MAÏS PAR LES PARTENAIRES ............................................................ 4 TABLEAU 2. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES....................................................................................... 11 1 BANQUE MONDIALE LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LA RÉGION MOYEN- ORIENT ET AFRIQUE DU NORD, avril 2014 TIRER PARTI DE LA REPRISE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE UNE ROUTE SEMÉE D’EMBÛCHES REMERCIEMENTS Le présent rapport a été établi par le Bureau de l’économiste en chef pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. Il analyse les perspectives macroéconomiques régionales à court terme ainsi que les défis économiques à relever par les pays de la région. Le rapport a été préparé par Lili Mottaghi (économiste) sous la direction de Shanta Devarajan (économiste en chef, Région Moyen-Orient et Afrique du Nord). Nous tenons à remercier les économistes-pays (MNSED) d’avoir communiqué des données nationales et Mustapha Rouis, Elena Ianchovichina et Christina Wood de leurs observations fort utiles. Isabelle Chaal-Dabi a fourni une aide précieuse pour la collecte des données. Pour les besoins du rapport, la région MENA est divisée en trois sous-groupes de pays : les exportateurs de pétrole qui sont membres du CCG, les pays en développement exportateurs de pétrole et les importateurs de pétrole. Le premier groupe se compose des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à savoir Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Le second groupe, les pays en développement exportateurs de pétrole, comprend l’Algérie, la République islamique d’Iran, l’Iraq, la Libye et le Yémen. Les importateurs de pétrole sont l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie, le Liban, Djibouti et la Cisjordanie et Gaza. Le terme Pays en développement (région MENA) désigne tous les pays de la région sauf les exportateurs de pétrole membres du CCG. MENA Office of the Chief Economist Regional Economic Update, April 2014 P erspectives macroéconomiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord Perspectives mondiales. Comparée aux trois dernières années, 2014 semble prometteuse et 2015 pourrait marquer un tournant pour les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Beaucoup d’entre eux commenceront à profiter de la hausse de la demande extérieure des pays à revenu élevé, à la faveur de la reprise de l’économie mondiale attendue en 2014. Après un net ralentissement en 2013, le redressement économique des pays à revenu élevé devrait porter la croissance mondiale à 3,2 % en 2014, soit un accroissement de 0,8 point de pourcentage par rapport à 2013. La production mondiale devrait continuer d’augmenter en 2015 et le PIB réel devrait progresser à 3,4 % (Figure 1). Outre l’expansion prévue aux États- Unis et au Royaume-Uni, et la légère reprise dans les pays de la zone euro, la croissance mondiale continuera d’être alimentée par la croissance des pays en développement, qui devrait atteindre 5,3 et 5,5 % en 2014 et 2015 respectivement, sous l’impulsion de la Chine et de l’Inde. Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance aux États-Unis s‘accélérera d’un point de pourcentage pour atteindre 2,8 % en 2014 et 2,9 % en 2015, tandis que dans la zone euro, la croissance augmentera à 1,1 % et 1,4 % en 2014 et 2015 respectivement, comparée à un croissance négative de 0,4 % en 2013. Le redressement de la zone euro tient en grande partie aux exportations, l’Allemagne et la France affichant une expansion solide tandis que l’Espagne sort de la récession. 1 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 Figure 1. Reprise de l’activité économique mondiale (croissance du PIB réel, en %) MENA Pays à revenu élevé Pays en développement Reprise de la croissance Source : Banque mondiale. Note: P: projection et e: estimation. Dans la région MENA, l’accroissement de la demande mondiale devrait stimuler les exportations d’énergie et de produits manufacturés des pays qui entretiennent des relations commerciales avec les pays à revenu élevé (Figure 2). Les perspectives économiques dans la zone euro (en particulier en Europe du Sud), en Chine et, dans une certaine mesure, aux Etats- Unis, sont d’une importance cruciale pour la plupart des pays de la région MENA. La croissance devrait se poursuivre aux États-Unis et dans la zone euro, mais elle restera modeste en Chine par rapport aux années précédentes, de l’ordre de 7,5 à 7,7 % en 2014 et 2015, en raison du ralentissement de la croissance du crédit et du renchérissement du capital. La croissance chinoise est cependant assez ferme pour maintenir le niveau des importations d’hydrocarbures de la région MENA. La plupart des importateurs de pétrole de la région enregistreront probablement une légère amélioration des recettes touristiques, des investissements étrangers directs (IED) et des envois de fonds des travailleurs à l’étranger grâce au redressement de l’économie mondiale, mais les questions de sécurité intérieure demeurent problématiques. Selon les estimations du Conseil mondial du voyage et du tourisme, les recettes touristiques augmenteront de 7 % dans la région MENA en 2015 par rapport à l’année précédente. Cela étant, la reprise de l’économie mondiale reste fragile et tous les risques ne sont pas écartés, notamment le maintien d’une inflation modeste dans les pays à revenu élevé - qui pourrait affaiblir la demande et retarder la reprise économique - et l’escalade du conflit en Ukraine (voir l’encadré 1). 2 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 Figure 2. Pays de la région MENA ayant d’importants liens commerciaux avec la zone euro Libya 69% Source: EuroStat et direction des statistiques commerciales du FMI. La région MENA. Après trois années de ralentissement, l’activité économique dans la région MENA devrait s’améliorer en 2014 mais la croissance restera inférieure à la moyenne enregistrée pendant la période 2000-2010, s’établissant à 3,3 % en 2014 avant de s’accélérer à 4,6 % en 2015. Les exportateurs de pétrole de la région, notamment les pays membres du CCG, seront les moteurs de la reprise régionale, avec des taux de croissance atteignant 3,5 % en 2014 et 4,8 % en 2015 (table 2). Les ambitieux plans de relance mis en œuvre par les pays du CCG et les transferts de fonds vers le reste de la région, en particulier en Égypte et en Jordanie, continueront de stimuler la croissance régionale tandis que les dépenses d’équipement et de fonctionnement continuent d’augmenter. Entre 2011 et août 2013, les pays du CCG ont engagé quelque 21,5 milliards de dollars (principalement l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Qatar) en faveur des pays en transition, la part de l’Égypte représentant plus de la moitié du total. Parmi les pays exportateurs de pétrole, l’Iran devrait connaître une croissance positive après deux années de contraction due à la forte baisse de la production pétrolière et des échanges commerciaux provoquée par le durcissement des sanctions commerciales. L’économie des importateurs de pétrole comme l’Égypte, la Tunisie, le Liban et la Jordanie reste fragile mais ces pays devraient amorcer une légère reprise durant cette période. La croissance égyptienne devrait être alimentée par les fonds du Golfe (17 milliards de dollars ont été engagés depuis juillet 2014) et la Tunisie et le Maroc pourraient bénéficier de la reprise dans la zone euro. Néanmoins, les tensions politiques et sociales qui persistent demeurent un risque majeur, et vu le niveau élevé de la dette, conjugué au déficit de la balance courante et des finances publiques, ces économies restent vulnérables aux chocs exogènes (voir l’encadré 1). 3 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 ENCADRÉ 1. Les conséquences de la crise ukrainienne sur les pays de la région MENA L’annexion de la Crimée par la Russie à l’ issue d’un référendum organisé début mars a intensifié la crise politique en Ukraine. L’Union européenne et, plus récemment, les États-Unis et le Canada ont imposé une première série de sanctions—gel des avoirs et interdiction de voyager touchant certains hauts fonctionnaires russes et criméens. Une aggravation de la crise risque d’avoir des retombées sur les pays de la région, dont les effets se feraient sen tir directement sur le commerce et indirectement sur les prix des produits de base. La Russie et l’Ukraine sont d’importants producteurs et exportateurs de produits agricoles. En 2012, ces deux pays représentaient respectivement 11 et 5 % des exportations mondiales de blé, et l’Ukraine contribuait pour plus de 14 % aux exportations mondiales de maïs (troisième rang mondial). Une perturbation des exportations russes et ukrainiennes risquerait de réduire le volume des échanges internationaux, y compris vers la région MENA, l’une des deux régions du monde (après l’Afrique subsaharienne) qui sont les plus tributaires des importations de blé. Plus de 50 % du blé russe est exporté vers l’Égypte, suivie du Liban, de la Jordanie et du Yémen (tableau 1). Ces pays sont également tributaires de l’Ukraine pour plus de 50 % du blé et du maïs qu’ils consomment (60 % au Liban et 50 % en Égypte, voir le tableau 1). En cas de perturbation de l’offre russe ou ukrainienne, ces pays devront se tourner vers d’autres sources potentiellement plus coûteuses, ce qui pourrait avoir de graves effets économiques. Toute perturbation des exportations de produits de base russes et ukrainiens pourrait également avoir des répercussions sur les cours mondiaux de ces produits. Selon des données récentes de la Banque mondiale, les cours du blé et du maïs devant être livrés en mai ont fait un bon en avant de l’ordre de 4 à 6 %. Le renchérissement de ces denrées sur le marché mondial risque de creuser encore les déficits déjà importants des finances publiques et de la balance courante des pays qui sont directement touchés par le choc, ce qui risque de pousser à la hausse le niveau déjà élevé de leur dette publique. En outre, ces pays disposent d’une faible marge de manœuvre dans leurs politiques budgétaire et monétaire pour faire face au scénario extrême d’un effondrement des exportations russes et ukrainiennes. Tableau 1. Importations de blé et de maïs par les partenaires Importations 2010 Importations de blé en Importations de maïs en de pétrole en pourcentage des pourcentage des pourcentage importations totales importations totales des importations totales Russie Ukraine Russie Ukraine Russie Egypte 52,1 23,6 0,2 46,6 7,7 Jordanie 30,9 42,2 0,3 18,9 3,5 Liban 36,5 31,5 16,0 61,9 2,8 Arabie saoudite 1,3 2,0 … 5,6 … Yémen 23,6 4,6 … … … Maroc … … … … 18,5 Source : WITS, COMTRADE. La Russie étant l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de pétrole (13 % de la production et des exportations de pétrole brut), la moindre baisse de ses exportations d’énergie risque de pousser à la hausse les cours du pétrole. Lorsque les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à la Russie, le cours du pétrole brut (Brent) livrable en mai a augmenté de 47 centimes pour s’établir à 106,92 dollars le baril. Selon certa ines estimations, le prix du baril pourrait grimper de 30 dollars en cas de choc grave au niveau de l’offre. Les exportateurs de pétrole dans la région MENA, en particulier le Koweït, l’Iraq, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et peut-être l’Iran verront leurs recettes pétrolières augmenter. Les pays importateurs de pétrole, sauf le Maroc qui importe environ 20 % de son pétrole de Russie et pourrait aussi être affecté directement par le volume des importations pétrolières, subiront le contrecoup immédiat sous la forme d’une augmentation de leur facture pétrolière, ce qui risque de creuser encore leur double déficit (voir la figure 6) et de contraindre leurs gouvernements à puiser dans leurs réserves en devises ou à accroître la dette publique. Le rythme de la reprise sera inégal dans la région. La croissance des pays membres du CCG 4 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 devrait se maintenir sur une trajectoire viable et franchir le cap des 4 % en 2014 et 2015. Les importantes dépenses budgétaires de ces pays les rendent cependant vulnérables aux chocs négatifs sur les prix pétroliers. Selon les estimations du FMI, le prix du pétrole doit rester supérieur à 90 dollars le baril pour permettre à la plupart de ces pays d’équilibrer leur budget. Un scénario défavorable, dans lequel les prix pétroliers tomberaient en dessous de ce seuil, pourrait alourdir les pressions budgétaires qui pèsent sur ces pays, notamment Bahreïn (déjà en situation de déficit budgétaire) et Oman (qui devrait se trouver dans une telle situation en 2014 et 2015), compte tenu de la baisse de leur production pétrolière et du fait que le prix du pétrole doit rester supérieur à 130 et 100 dollars le baril respectivement pour maintenir leur équilibre budgétaire. D’autre part, ces pressions pourraient aussi se faire sentir dans une certaine mesure en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis. L’amélioration du climat politique dans les pays en transition pourrait ouvrir la voie à une amélioration progressive des perspectives économiques, à condition d’entreprendre les réformes nécessaires. En Tunisie, une nouvelle constitution sans exclusive qui protège les libertés fondamentales a été approuvée. Au Yémen, le Dialogue national a permis de parvenir à un accord sur l’avenir du pays au terme d’un processus ouvert à tous qui a duré deux ans. La nouvelle constitution de l’Égypte, même si elle a été adoptée dans un climat de polarisation, de troubles et d’inquiétudes au sujet de la liberté d’expression, prévoit d’importantes mesures de protection des droits des femmes et de la liberté de religion. Parmi les pays en transition, l’Égypte a lancé deux plans de relance représentant 3 % du PIB qui devrait permettre d’accélérer la croissance à 2,7 % en 2014 et 3,8 % en 2015, contre environ 2 % en 2013. Ce léger redressement repose cependant sur les mesures de relance, l’investissement étranger direct (IED) et l‘investissement privé n’ayant pas encore repris. En Tunisie, qui est récemment parvenue à un consensus politique sur la constitution et le gouvernement de transition, la croissance devrait atteindre 3 % en 2014 et 4,5 % en 2015. La Jordanie, qui bénéficie également de l’accroissement des investissements pub lics financés par les fonds du Golfe, pourrait voir sa croissance s’accélérer à 3,5 % en 2015. Au Liban, la croissance devrait s’améliorer en 2014 pour atteindre le double de son niveau le plus bas en 2013, mais elle restera très inférieure à son niveau d’avant le conflit, le pays devant faire face à des problèmes politiques et de sécurité directement liés au conflit en Syrie. Dans les pays en développement exportateurs de pétrole (Iran, Iraq, Algérie, Libye et Yémen), la croissance devrait rebondir sans revenir toutefois aux niveaux d’avant le Printemps arabe. La croissance du PIB réel de ce groupe de pays devrait s’établir à 6,8 % en 2015, contre une croissance négative de 0,7 % en 2013. En Iran, le nouveau gouvernement réformiste a pris d’importantes mesures visant à intégrer le pays dans l’économie mondiale; l e pays sortira du 5 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 rouge avec une croissance de 1,5 % en 2014 et 2,3 % en 2015 après deux ans de croissance négative. Les tensions politiques devraient s’atténuer progressivement au Yémen et en Libye, où la croissance pourrait dépasser en 2015 le niveau att eint l’année précédente. Au Yémen, la croissance sera essentiellement tirée par les secteurs non pétroliers. En Libye, cependant, l’insurrection dans les champs de pétrole a freiné la production d’or noir, qui compte pour beaucoup dans la production nationale et les recettes budgétaires du pays. Risques. Le principal obstacle qui risque d’entraver la reprise économique dans la région MENA est la persistance de problèmes structurels de longue date. Les pays de la région ont de nombreux problèmes structurels qui les empêchent de placer leurs économies sur une trajectoire de croissance durable et plus rapide. Ils souffrent d’un chômage chronique élevé, d’un faible taux d’activité, en particulier chez les femmes, et d’une croissance léthargique qui ne contribue guère à la création d’emplois. Le chômage se situe autour de 11 % dans la région mais il est beaucoup plus élevé chez les moins de 24 ans (plus de 50 % au Yémen et en Libye). Dans presque tous les pays de la région, le marché du travail se caractérise par le profond fossé qui sépare les groupes protégés des exclus. Les entreprises nouvelles et de petite taille sont désavantagées par les lourdeurs de la réglementation. Les marchés du travail sont dominés par la fonction publique qui offre des salaires et avantages attrayants, ce qui a pour effet d’accroître les prétentions salariales des demandeurs d’emploi et des diplômés universitaires. La corruption est un problème dans pratiquement tous les pays de la région MENA, tout particulièrement au niveau de l’embauche dans le secteur public. Selon une enquête récemment effectuée en Tunisie, huit personnes sur dix pensent que la wasta (qui signifie relations en arabe) est essentielle pour obtenir un poste dans la fonction publique. Selon les estimations de la Banque mondiale, la région devra créer 28 millions d’emplois au cours des sept prochaines années (entre 2014 et 2020) juste pour empêcher le chômage d’augmenter (figures 3 et 4). Cela représente 4 millions d’emplois nouveaux par an. Avant les révolutions de 2011, la région créait environ 3,5 millions d’emplois par an, avec un taux de croissance du PIB de 5 %. Le ralentissement de l’activité économique dans les pays en transition après le Printemps arabe (2011-13) et les retombées sur les pays voisins ont freiné la production, et partant, la croissance, qui plafonne à 2 ou 3 % en moyenne. Si le ralentissement de l’activité économique se poursuit, le taux de chômage moyen dans la région augmentera sensiblement, tout particulièrement chez les jeunes et les femmes. 6 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 Figure 3. Figure 3. Réduction du déficit d'emplois dans la région MENA Main- Emplois dans la région, en Total Labor force("000) d’œuvre MENA employment("000)RHS milliers (côté droit) Taux de chômage totale, en 150,000 150,000 milliers 120,000 120,000 Chômage 90,000 Estimation 60,000 Estimation 90,000 estimate 30,000 - 60,000 Source: Calculs des services de la Banque mondiale. Figure 4. Chômage élevé et faible croissance du PIB par habitant dans la région MENA Source: Banque mondiale, L’inégalité des revenus est restée faible dans certains pays de la région MENA, ce qui a contribué à un recul sans précédent de la pauvreté (2,4 % de pauvres en 2010). En Égypte, par exemple, le coefficient de Gini était inférieur à la valeur médiane pour les pays à revenu 7 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 intermédiaire, et en Iran, il a diminué légèrement après la suppression des subventions universelles. Le revenu des 40 % les plus pauvres de la population a augmenté plus rapidement que le revenu moyen dans presque tous les pays de la région pour lesquels on dispose de données. En Tunisie, le revenu des 40 % les plus pauvres de la population a augmenté plus vite que le revenu moyen et le taux de pauvreté a diminué de moitié. La vulnérabilité s’est cependant aggravée et une forte proportion de la population est exposée aux chocs extérieurs. Selon les données de la Banque mondiale, même si 1 % seulement de la population en Égypte, au Maroc et en Algérie vivait en dessous du seuil de pauvreté (1,25 dollar par jour en PPA) en 2010, un grand nombre de personnes vivaient à la limite de la pauvreté. Un léger relèvement de ce seuil (de 1,25 à 2 dollars par jour) pourrait y faire sombrer près de 10 % de la population de ces pays, ce qui donner à penser qu’une grande partie de la population de la région MENA (par exemple, au Yémen, 45 %, à Djibouti, 30 % et en Iraq, 20 %) se trouve dans une situation de vulnérabilité. En cas de choc négatif, ces ménages risquent de tomber dans l’extrême pauvreté. Le manque de diversification économique a contribué pour beaucoup à l’instabilité de la croissance dans la région MENA. Les exportateurs de pétrole sont essentiellement tributaires d’un seul produit d’exportation (le pétrole) et les importateurs de pétrole ont peu de partenaires commerciaux. Par exemple, la France est le principal partenaire commercial de la Tunisie et du Maroc. De nombreux gouvernements ont essayé, sans grand succès, de diversifier leurs exportations. Selon une étude récente de la Banque mondiale (2013), les pays riches en ressources ont davantage intérêt à diversifier les richesses qu’ils ont accumulées plutôt que leurs exportations1. Dans le processus de diversification, les gouvernements doivent investir la rente sur le capital naturel (ressources) dans le capital matériel et « immatériel », qui comprend l’éducation, l’innovation et des institutions solides qui encouragent la concurrence au lieu de subventionner certaines branches d’activité. Une telle stratégie prépare mieux l’économie à un monde « post-pétrole ». Le capital naturel représentant l’essentiel de ses richesses, la région MENA a produit moins de capital immatériel par habitant que toute autre région durant la période 1995-2005. Les données de la Banque mondiale montrent que le patrimoine immatériel par habitant a diminué dans la région MENA alors qu’il a augmenté dans toutes les autres régions en développement (figure 5). La croissance rapide du capital immatériel dans les régions en développement autres que la région MENA tient en partie au le niveau d’instruction mais aussi à l’amélioration des institutions et de la gouvernance ainsi qu’à d’autres facteurs qui contribuent à une utilisation plus efficace du patrimoine national. 1 « Diversified Development », Banque mondiale, 2013. 8 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 Figure 5. Évolution du capital immatériel par habitant (1995-2005) US$ MENA Source : Banque mondiale. Dans presque tous les pays de la région MENA, les salaires de la fonction publique et les subventions générales absorbent la plus grande partie du budget et ont été relevés depuis le Printemps arabe, essentiellement pour éviter d’autres troubles sociaux, ce qui a réduit la marge de manœuvre disponible pour les dépenses d’équipement et l’investissement dans les infrastructures, tout particulièrement dans les pays importateurs de pétrole. Leurs possibilités d’accélération de la croissance s’en trouvent donc limitées (figure 6). L’augmentation des dépenses courantes et la baisse des recettes ont accru les déficits budgétaires et la dette publique, ce qui rend les pays vulnérables au moindre choc économique. En Tunisie, les subventions énergétiques se maintiennent à 5 % du PIB, soit l’équivalent du déficit budgétaire de l’État. Les subventions générales en Libye (estimées à 11 % du PIB en 2013) et au Yémen (9 % du PIB en 2012) sont plus importantes que les dépenses publiques consacrées à l’éducation et à la santé. Par ailleurs, les subventions générales sur les denrées alimentaires et les carburants profitent davantage aux riches qu’aux pauvres. Selon une étude récente de la Banque mondiale, les ménages tunisiens à faible revenu reçoivent seulement 2 % des subventions énergétiques alors que les ménages à revenu élevé reçoivent près de 67 % des subventions sur l’essence et 60 % 9 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 des subventions sur le gasoil 2. En Égypte, la montée en flèche des subventions (9 % du PIB) a maintenu le déficit budgétaire à un niveau exceptionnellement élevé (13,7 % du PIB), et les dépenses consacrées aux subventions pétrolières devraient encore augmenter de 10 % durant l’exercice en cours (s’achevant en juin 2014). Une étude de la Banque mondiale a établi que, dans les zones rurales de la Haute-Égypte, le quintile le plus riche recevait par habitant environ 48 % de subventions alimentaires de plus que le groupe le plus pauvre3. En Iran, où les subventions universelles ont été remplacées en 2012 par des transferts en espèces non assortis de conditions, les économies budgétaires ont été moins importantes que prévu et le gouvernement a dû emprunter davantage à la Banque centrale, ce qui a contribué au récent bond en avant du déficit budgétaire et du taux d’inflation. Figure 6. Les pays importateurs de pétrole accusent un déficit et une dette publique importants Source: Banque mondiale, Note :((-) déficit) Les besoins de financement extérieur des pays en transition ont augmenté depuis le début du Printemps arabe et devraient atteindre 50 milliards de dollars en 2015 (figure 7). Entre janvier 2011 et août 2013, un montant total de 38,5 milliards de dollars d’aide extérieure a été 2 « Vers une meilleure équité : Les subventions énergétiques, le ciblage et la protection sociale en Tunisie », Banque mondiale, 2013. 3 « Egypt’s food subsidies: Benefit, Incidence and Leakages », Banque mondiale, septembre 2010. 10 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 décaissé, dont plus de la moitié par les pays du CCG. Le manque de dynamisme du secteur privé, le faible niveau de financement extérieur et les pressions budgétaires ont forcé les gouvernements à utiliser leurs réserves en devises ou à accroître la dette publique. Les réserves internationales de l’Égypte et de la Tunisie ne couvrent actuellement que quatre mois d’importations. Dans les pays riches en pétrole comme le Yémen, la Libye et l’Iran, le gouvernement puise également dans ses vastes réserves de change. Selon les estimations, les réserves du Yémen ne couvriront que trois mois d’importations en 2015 . Quant à la Libye, ses réserves ont également diminué à 100 milliards de dollars environ en 2014 et devraient tomber à 82 milliards de dollars en 2015, contre 122 milliards de dollars en 2013, lorsque le gouvernement a commencé à creuser le déficit budgétaire. Figure 7. Les besoins de financement ont augmenté depuis 2011. Source : Autorités nationales et estimations du FMI. 11 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 Tableau 2. Perspectives macroéconomiques. 2011 2012 2013e 2014p 2015p Croissance réelle du PIB (en %) MENA 3,7 5,4 2,6 3,3 4,6 Pays en développement 0,4 3,0 1,0 2,1 5,1 (région MENA) Exportateurs de pétrole 4,1 6,3 2,6 3,5 4,8 Pays en développement -1,4 9,3 -0,7 1,5 6,8 exportateurs de pétrole CCG 7,2 4,6 4,2 4,4 4,1 Bahreïn 2,1 3,4 4,9 4,0 3,0 Koweït 6,3 5,1 0,8 2,8 3,0 Oman 4,5 4,7 4,9 4,9 5,0 Qatar 13,0 6,2 6,1 5,9 7,1 Arabie saoudite 8,5 5,7 5,3 5,2 4,1 Émirats arabes unis 4,9 2,3 2,8 3,3 3,5 Algérie 2,8 3,3 2,7 3,4 3,4 Djibouti 4,5 4,8 5,0 6,0 6,5 Égypte, Rép, Arabe d’ 1,8 2,2 2,1 2,7 3,8 Iran, République islamique d’ 2,7 -5,6 -1,7 1,5 2,3 Iraq 8,6 8,4 3,7 6,3 6,6 Jordanie 2,6 2,7 2,8 3,1 3,5 Liban 2,0 2,2 0,9 1,5 2,5 Libye -62,1 104,5 -9,4 -9,7 28,8 Maroc 5,0 2,7 4,4 3,0 4,6 Tunisie -1,9 3,6 2,7 3,0 4,5 Cisjordanie et Gaza 12,2 5,9 1,5 2,5 2,7 Yémen -12,7 2,4 4,0 6,0 4,2 12 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 2011 2012 2013e 2014p 2015p Solde budgétaire (en % du PIB) MENA 2,6 4,0 1,9 0,3 -0,8 Pays en développement -3,2 -2,3 -5,5 -6,5 -5,9 (région MENA) Pays en développement -0,5 0,9 -2,5 -4,6 -4,0 exportateurs de pétrole CCG 9,5 11,5 9,2 6,9 4,2 Bahreïn -0,1 -3,2 -4,4 -4,8 -6,0 Koweït 36,0 30,2 25,4 21,9 21,7 Oman 7,3 0,5 1,6 -2,7 -6,3 Qatar 6,4 9,5 11,0 6,8 4,2 Arabie saoudite 8,3 11,7 7,1 5,3 0,6 Émirats arabes unis 2,9 7,7 7,0 5,7 5,3 Algérie -1,2 -4,0 -2,0 -3,7 -4,6 Djibouti -0,7 -2,7 -3,1 -4,8 0,9 Égypte, Rép, Arabe d’ -9,8 -10,6 -13,7 -11,6 -12 Iran, République islamique d’ -0,9 -0,7 -2,2 -2,5 -2,5 Iraq 4,9 4,1 -0,7 -0,3 0,2 Jordanie -12,7 -10,4 -15,3 -14,5 -9,7 Liban -6,4 -8,7 -9,5 -10,4 -10,1 Libye -15,4 20,8 -8,4 -32,3 -19,1 Maroc -6,9 -7,3 -6,1 -4,8 -4,1 Tunisie -3,5 -5,7 -6,2 -7,1 -4,4 Cisjordanie et Gaza -16,9 -16,6 -13,9 -12,9 -12,1 Yémen -5,6 -12,4 -7,9 -7,3 -6,7 13 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 2011 2012 2013e 2014p 2015p Solde extérieur courant (en % du PIB) MENA 11,6 10,6 8,0 6,7 4,8 Pays en développement (région 4,1 2,4 -1,9 -2,4 -2,6 MENA) Pays en développement 9,3 6,6 0,1 -1,3 -1,7 exportateurs de pétrole CCG 20,4 20,4 17,9 15,4 12,2 Bahreïn 11,2 7,3 8,0 7,0 5,5 Koweït 41,7 46,0 37,9 35,9 37,7 Oman 15,4 11,7 7,6 0,8 -8,3 Qatar 30,3 32,0 29,2 24,2 19,5 Arabie saoudite 19,9 18,7 15,1 12,7 7,5 Émirats arabes unis 9,2 10,3 10,4 9,9 9,6 Algérie 9,9 6,1 1,1 0,0 -1,4 Djibouti -14,1 -12,3 -13,1 -15,2 -13 Égypte, Rép, Arabe d’ -2,6 -3,1 -2,1 0,0 -0,8 Iran, Islamic Republic of 10,3 4,7 0,3 0,2 0,1 Iraq 12,5 7,0 0,7 0,8 1,5 Jordanie -12,0 -17,3 -10,6 -12,3 -8,5 Liban -12,1 -3,8 -6,5 -6,8 -7,6 Libye 3,2 23,8 -4,1 -19,8 -18,3 Maroc -8,0 -9,7 -8,7 -7,6 -6,6 Tunisie -7,4 -8,2 -8,2 -6,7 -5,5 Cisjordanie et Gaza -32 -36,4 -29,5 -30,4 -29,6 Yémen -4,1 -0,9 -3,0 -3,4 -3,7 14 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 2011 2012 2013e 2014p 2015p Taux de chômage (%) MENA 11,7 11,7 11,7 11,9 12,0 Pays en développement 13,9 14,3 14,2 14,5 14,6 (région MENA) CCG 6,6 5,8 5,9 2,9 2,9 Bahreïn 4,0 3,2 3,8 3,7 3,7 Koweït 3,4 2,1 2,1 2,1 2,1 Oman … … … … … Qatar … … … … … Arabie saoudite 12,4 12,1 12,0 … … Émirats arabes unis … … … … … Algérie 10,0 10,0 10,0 9,8 9,6 Djibouti … … … … … Égypte, Rép, Arabe d’ 11,8 12,6 13,34 13,9 14,1 Iran, Islamic Republic of 14,1 15,5 12,9 14,0 14,6 Iraq … … … … … Jordanie 12,9 12,2 12,2 12,2 12,2 Liban … … … … … Libye … … … … … Maroc 8,9 9,0 9,2 8,8 8,7 Tunisie 18,3 17,6 16,7 16,0 15,0 Cisjordanie et Gaza 21,0 23,0 25,0 27,0 28,0 Yémen … … … … … 15 Bureau de l’économiste en chef, Région MENA Le point sur la situation économique, avril 2014 2011 2012 2013e 2014p 2015p Inflation (%) MENA 6,6 6,2 5,9 5,4 5,3 Pays en développement 8,3 7,7 7,0 6,3 6,1 (région MENA) CCG 2,8 2,8 3,1 3,1 3,2 Bahreïn -0,4 2,8 3,3 2,5 2,4 Koweït 4,8 3,3 3,5 3,8 4,0 Oman 4,0 2,9 2,8 3,1 3,3 Qatar 1,9 1,9 3,1 3,3 3,5 Arabie saoudite 5,4 4,6 4,0 4,1 4,0 Émirats arabes unis 0,9 1,5 1,7 1,9 1,9 Algérie 4,5 8,9 4,5 5,0 4,5 Djibouti 5,1 3,7 2,5 2,5 2,5 Égypte, Rép, Arabe d’ 11,0 8,6 6,9 10,2 10,5 Iran, Islamic Republic of 20,6 29,4 35,2 23,0 22,0 Iraq 5,6 6,1 2,3 5,0 5,0 Jordanie 4,4 4,8 5,6 3,3 3,0 Liban 5,4 5,7 2,6 1,9 1,8 Libye 15,9 6,1 2,6 3,5 4,0 Maroc 0,9 1,3 1,9 1,7 1,8 Tunisie 4,1 5,5 5,8 4,9 4,8 Cisjordanie et Gaza 2,9 2,8 2,7 2,3 2,5 Yémen 19,5 9,9 11,0 12,0 11,0 Source: Banque mondiale et FMI. 16 BANQUE MONDIALE LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE DANS LA RÉGION MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD, avril 2014 TIRER PARTI DE LA REPRISE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE Une route semée d’embûches WWW.WORLDBANK.ORG/MENA BANQUE MONDIALE