PLAN D’ACTION RÉGIONAL SUR LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE DU NORD R É S U M É A N A LY T I Q U E Ce Plan d’action régional relatif à la violence basée sur le genre (VBG) dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) reflète l’engagement de la région à intensifier ses efforts pour lutter contre les différentes formes de VBG, en reconnaissant l’impact négatif de celle-ci non seulement sur le bien-être des survivant(e)s, mais aussi sur les sociétés et les économies en général. Il s’agit d’un appel à l’action pour que les équipes du Groupe de la Banque mondiale fassent preuve de créativité et de persévérance en mettant ces questions au premier plan de notre dialogue et en recourant à l’ensemble des instruments à notre disposition pour contribuer à la prévention et à la lutte contre les VBG. La violence basée sur le genre reste un défi majeur dans la région MENA. Les  femmes et les filles sont particulièrement exposées à différentes formes de VBG, notamment la violence exercée par le partenaire intime (VPI), la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire, les fémicides et les crimes dits d’honneur, les mariages précoces et d’enfants, les mutilations génitales féminines/excisions (MGF/E), ainsi que le harcèlement sexuel. Par rapport à d’autres régions, la région MENA présente des taux de prévalence les plus élevés pour les différents types de VBG. On estime par exemple que 40 % des femmes de la région MENA ont subi une VPI physique ou sexuelle au cours de leur vie, soit le deuxième taux de prévalence régional le plus élevé après celui de l’Asie du Sud (43 %) et à égalité avec celui de l’Afrique subsaharienne (40 %). La prévalence moyenne des MGF/E reste parmi les plus élevées au monde. La violence sexiste à l’encontre des hommes et des garçons, ainsi que des populations particulièrement vulnérables, est un sujet tabou dans de nombreux pays de la région MENA. La pandémie actuelle de COVID-19 a exacerbé les risques et affecté la disponibilité et l’accès aux services. Les problèmes de  la région MENA sont davantage prononcés dans les contextes de fragilité et de conflit, qui entraînent des niveaux plus élevés de VBG, notamment de violence sexuelle et de mariage forcé, et perturbent la prestation de services en raison de l’insécurité, de l’effondrement des institutions et de l’absence d’état de droit. Les risques liés au changement climatique augmentent les vulnérabilités existantes et l’incidence de la VBG. Avec des effets dévastateurs sur les individus et les sociétés, les pays ont du mal à lutter efficacement contre la VBG. Les lacunes juridiques et politiques, la  faiblesse des capacités institutionnelles et l’insuffisance de la protection, des services et de l’accès à la justice constituent des obstacles majeurs, surtout lorsqu’ils sont associés à des normes et  pratiques sociales discriminatoires. Ce Plan d’action présente des recommandations concrètes et réalisables pour faire avancer cet agenda essentiel grâce à trois types de mesures : i) données et connaissances ; ii) dialogue sur les politiques ; et iii) Projets et Opérations. L’analyse des évaluations rigoureuses de ces interventions permet de déterminer des pratiques optimales et des enseignements afin d’informer les interventions du Groupe de la Banque mondiale dans la région. L’engagement existant du Groupe de la Banque mondiale en matière de VBG dans la région MENA, et les exemples provenant d’autres régions constituent des points de départ pour un engagement futur, guidé par des principes clés pour toutes les activités de prévention et de  riposte à la VBG. Les efforts visant à  modifier les normes sociales et les comportements discriminatoires sont prioritaires dans les mesures recommandées. PLAN D’ACTION 1. Données et connaissances 2. Dialogue sur les politiques 3. Projets et Opérations Favoriser l’amélioration Recenser les lacunes juridiques Renforcer l’accent des données : et politiques : sur la prévention : sources de données alternatives, identifier et inscrire les lacunes sensibilisation et changement y compris les dossiers à l’ordre du jour ; combler les des normes sociales par ACTIONS PRIORITAIRES administratifs ; renforcement lacunes juridiques ; plaider pour des l’éducation (écoles et universités), des capacités. lois spécifiques sur les VBG. la sécurité publique (transports, infrastructures locales) et la santé Améliorer les connaissances : Soutenir la mise en œuvre : (sensibilisation de la communauté). travail analytique ; évaluations fournir une assistance technique Améliorer le développement centrées sur les VBG ; analyses pour soutenir la mise en œuvre urbain, les moyens de subsistance des lacunes. et renforcer les procédures. et l’émancipation des femmes. Collecter des données Renforcer les capacités Améliorer la prestation probantes : institutionnelles : de services : piloter et évaluer les interventions soutenir le renforcement donner la priorité à la santé comportementales ; intégrer des capacités et la mise en (renforcement des services, les évaluations d’impact dans œuvre, notamment par le biais psychosocial), à la psychologie les opérations. Appliquer de formations. scolaire (services sociaux, prise en les directives éthiques charge des cas, orientation-recours, moyens de subsistance) ; envisager un changement de comportement. Renforcer l’accès à la justice : soutenir l’amélioration des services, le développement des capacités, le suivi et l’assistance juridique. INSTRUMENTS Évaluations d’impact Financement de la politique PforR Interventions comportementales de développement IPI SCD FSE FSE Assistance technique CPF/CEN Avec l’appui de l’AT et ASA ASA Avec l’appui de l’AT et ASA