ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON Le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest Juin 2017 À propos du Water Global Practice À propos de CIWA Lancé en 2014, le Water Global Practice de la Banque mondiale Le fonds fiduciaire «Cooperation in International Waters in Afri- regroupe le financement, les données et le développement des ca» (CIWA) a été établi en 2011 et représente un partenariat projets sur une même plateforme. En combinant le savoir global entre la Banque mondiale, ses partenaires africains, la Commission et les investissements des pays, ce modèle génère plus d’impact Européenne et les gouvernements du Danemark, de Norvege, pour ce qui est des solutions mutationnelles pour aider les pays de Suede, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. CIWA appuie les à se développer de manière durable. gouvernements d’Afrique Sub-saharienne ayant en partage des ressources en eau pour une croissance globale et durable, l’adap- Visitez www.worldbank.or/water ou suivez-nous sur Twitter sur le tation aux changements climatiques et une réduction de la pau- compte @WorldBankWater. vreté en gérant les contraintes à une gestion et une mise en valeur coopérative des eaux internationales. www.worldbank.org/africa/ciwa ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON PRÉFACE Qui s’intéresse à la ressource en eau de l’Afrique de l’Ouest et à sa Les premiers chapitres de l’Atlas exposent les caractéris- Soulignons que cet atlas repose sur des données et des connais- gestion transfrontalière ne peut ignorer le rôle central du massif du tiques physiques du massif du Fouta Djalon et apportent un sances souvent anciennes comme les observations hydroclimatolo- Fouta Djalon. Cette chaîne de montagnes et succession de plateaux éclairage sur les multiples définitions et contours en vigueur. Un tra- giques datant parfois des années 1920, les résultats des travaux de D. qui s’étendent bien au-delà du relief entaillé de la Moyenne Guinée vail de délimitation des contours topographiques du massif permet Orange sur l’hydroclimatologie du Fouta Djalon (1990), de Y. L’Hôte présentent une importance singulière. Il est en effet à l’origine de de l’individualiser et de le distinguer d’autres entités paysagères et G. Mahé sur les précipitations de l’Afrique de l’Ouest (1995) ou nombreux fleuves transfrontaliers dont le Sénégal, la Gambie, le Ni- connexes. Les bassins et sous bassins versants sont eux-aussi délimi- encore de Y. Boulvert sur la morphopédologie guinéenne (2003). ger, le Rio Corubal ou encore les Great et Littles scarcies. Huit pays tés. Ce travail original est complété par une synthèse des grandes Cet Atlas de l’eau du massif du Fouta Djalon est un premier jalon (La Guinée, La Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, caractéristiques d’occupation du sol et du climat. Enfin la ressource pour le partage des connaissances entre les acteurs et pays intéres- le Mali, le Niger et la Sierra Leone) sont ainsi concernés de près ou en eau à proprement parlé est présentée sous la forme de caracté- sés ou dépendant du massif. Il complète la démarche historique du de loin par les ressources en eau de ce massif. A ce titre, sa préser- ristiques clé des régimes hydrologiques des principaux cours d’eau Programme Régional d’Aménagement Intégré (PRAI) du Massif du vation et son équilibre sont un enjeu majeur pour l’ensemble de la dépendants du massif du Fouta Djalon et en l’état des connaissances Fouta Djalon initiée par l’Union Africaine. La réalisation de ce docu- sous-région. Bien qu’il soit au cœur de multiples préoccupations, le actuelles. ment a également mis en exergue le chemin qu’il reste à parcourir en massif du Fouta Djalon n’a finalement été que très peu étudié dans Les chapitres suivants dressent un tableau des principales matière de connaissance sur ce massif et en matière de capitalisation son ensemble et dans ses caractéristiques clé. caractéristiques humaines et des usages de l’eau dans le mas- de l’information dans les prochaines années. L’Atlas de l’eau du Fouta Djalon, porté par le CCRE – CEDEAO sif du Fouta Djalon tout en mettant en perspective des contraintes et L’intérêt des populations dépendantes du massif du Fouta Djalon avec le soutien financier du fond CIWA de la Banque Mondiale, se enjeux qui méritent une attention particulière à l’avenir. Au gré des invite à poursuivre des travaux permettant de concilier le déve- présente comme une synthèse monographique du massif du Fouta informations disponibles et mobilisables, ces chapitres s’intéressent loppement socio-économique et la préservation du massif dans Djalon pour en dresser un portrait global tant sur ses composantes aux espaces dépendant du massif du Fouta Djalon d’un point de vue le contexte de défis climatiques et démographiques qui marquent physiques que sur ses ressources en eau et les usages associés. régional (Mines, hydroélectricité) et plus généralement à la situation l’ensemble de la sous-région. Le CCRE-CEDEAO s’inscrit résolument dans le cœur du massif du Fouta Djalon (Population, agriculture et dans cet effort et se tient à cet effet à la disposition des représen- socio-économie au sens large). tants des pays qui ont le massif en partage. IBRAHIM BABATUNDÉ WILSON Directeur du Centre de Coordination des Ressources en Eau (CCRE) de la CEDEAO 3 REPÈRES MASSIF DU FOUTA DJALON Région naturelle de Moyenne Guinée en Guinée 4 pays concernés - Guinée, Mali, Sénégal, Sierra Leone SUPERFICIE 47 000 km2 PRINCIPAUX MASSIFS ASSOCIÉS Dorsale Guinéenne - 89 000 km2 Massif côtier guinéen - 29 000 km2 Massif de Siguirini-Baléa - 6 000 km2 Mont Mandingues - 24 000 km2 BASSINS VERSANTS DU SECTEUR 20 bassins versants 15 bassins versants transfrontaliers dont le Sénégal, la Gambie, le Niger, le Rio-Corubal, le Great Scarcies et le Little Scarcies CONTRIBUTIONS & REMERCIEMENTS ONT CONTRIBUÉS À CET ATLAS CEDEAO CCRE PRINCIPAUX RÉDACTEURS Ibrahim Babatundé Wilson, Mahamane Dédéou Touré, Janvier Bazoun Axel Aurouet, Géohyd / Anteagroup, France BANQUE MONDIALE Luc Ferry, Anteagroup, France Pierrick Fraval, Sylvestre Béa, Thierry Davy, Fidele Tchossi Moutouama Gérard Cougny, Anteagroup, France COMITÉ DE VALIDATION ET DE PILOTAGE DE L’ÉTUDE CARTOGRAPHIE Gambie, Yusupha Bojang, Directeur de l’hydraulique, DoWR Equipe modélisation & spatialisation de la direction de la recherche Gambie, Fatou John, Point Focal PRAI MFD, DoWR et de l’Innovation Anteagroup Guinée, Atigou Baldé, Point Focal PRAI MFD, DNH MISE EN PAGE Guinée, Mandiou Condé, Directeur de l’hydraulique, DNH Jérôme Falala, Orléans, France. Guinée Bissau, Mauricio Correia de Matos, Point Focal PRAI MFD, Ministère des ressources naturelles Mali, Djoouro Bocoum, Directeur de l’hydraulique, DNH Le CCRE – CEDEAO tient également à remercier particulièrement l’ensemble des institutions du domaine de l’eau et de l’environnement des Mali, Toumany Dembele, Point Focal PRAI MFD, MEDD 8 pays membres du PRAI Massif du Fouta Djalon ainsi que l’ensemble des équipes techniques des organismes de bassin transfrontalier pour Mauritanie, Maloun Dine Maouloud, Point Focal PRAI MFD, MEDD leur appui durant l’ensemble du projet. Niger, Abdou Moumouni Moussa, Directeur de l’hydraulique, DGRE Sénégal, Niokor Ndour, Directeur de l’hydraulique, DGPRE Sénégal, Mortalla Niass, Point Focal PRAI MFD, MEDD © 2017 International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank 1818 H Street NW, Washington, DC 20433 Telephone: 202-473-1000; Internet: www.worldbank.org This work is a product of the staff of The World Bank with external contributions. The findings, interpretations, and conclusions expressed in this work do not necessarily reflect the views of The World Bank, its Board Sierra Leone, Ishmail Kamara, Directeur de l’hydraulique, MoWR of Executive Directors, or the governments they represent. The World Bank does not guarantee the accuracy of the data included in this work. The boundaries, colors, denominations, and other information shown on any map in this work do not imply any judgment on the ABN, Didier Zinsou, Autorité du Bassin du Niger, ABN part of The World Bank concerning the legal status of any territory or the endorsement or acceptance of such boundaries. OMVG, Nassirou Condetto Touré, Organisme pour la Mise en va- Rights and Permissions The material in this work is subject to copyright. Because The World Bank encourages dissemination of its knowledge, this work may be reproduced, in whole or in part, for noncommercial purposes as long as full leur du Fleuve Gambie, OMVG attribution to this work is given. Please cite the work as follows: World Bank 2017. Water Atlas of Fouta Djallon Highland. World Bank, Washington, DC. Any queries on rights and licenses, including subsidiary rights, should be addressed to World Bank OMVS, Alpha Oumar Baldé, Organisme pour la Mise en valeur du Publications, The World Bank Group, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA; fax: 202-522-2625; e-mail:†pubrights @ worldbank.org. Fleuve Sénégal, OMVS Cover photo: © AXEL AUROUET AVIS CONSULTATIF DU COMITÉ DE VALIDATION ET DE PILOTAGE Cover design: © JÉRÔME FALALA Mohamadou Diallo, FAO PRGIRN du massif du Fouta Djalon ; Mariama Dandio Diallo, UICN ; Almami Danpha, Commission de l’Union Africaine 5 TABLE DES MATIÈRES PRÉAMBULE AUX ORIGINES DU FOUTA DJALON 10 CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION RELIEF ET DÉLIMITATION PHYSIQUE DU MASSIF DU FOUTA DJALON ET DES MASSIFS ENVIRONNANTS 16 LES BASSINS VERSANTS ET COURS D’EAU DU FOUTA DJALON 20 GÉOLOGIE 28 OCCUPATION DU SOL DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON ET SES EXTENSIONS 30 GRANDS TRAITS DU CLIMAT 34 ÉVOLUTION HISTORIQUE DES PLUIES ET TENDANCES ACTUELLES 40 SYNTHÈSE DU MILIEU PHYSIQUE 42 RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION RÉGIMES HYDROLOGIQUES DES COURS D’EAU DU FOUTA DJALON 46 HYDROGÉOLOGIE ET GÉOCHIMIE 60 SYNTHÈSE SUR LES RESSOURCES EN EAU 62 USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON DÉMOGRAPHIE ET BESOINS EN EAU 66 AGRICULTURE 72 POTENTIEL HYDROÉLECTRIQUE DU FOUTA DJALON 80 MINES 84 SYNTHÈSE SUR LES USAGES DE L’ EAU 88 ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON ESPACES NATURELS REMARQUABLES ET ESPÈCES 92 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET ADAPTATION 94 CONFLITS LIÉS A L’EAU 98 GOUVERNANCE DU MASSIF DU FOUTA DJALON 100 SYNTHÈSE SUR LES ENJEUX LIÉS À L’ EAU 106 CONCLUSION DE L’ATLAS 7 PRÉAMBULE ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON UNE INFLUENCE SUR L’ENSEMBLE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST Ce chapitre se présente comme une introduction sur le massif du Fouta Djalon, ses diverses délimitations ou interprétations et son rôle de «château d’eau» de l’Afrique de l’Ouest. 9 AUX ORIGINES DU FOUTA DJALON LE FOUTA DJALON, ZONE MONTAGNEUSE NATURELLE ET CULTURELLE DE MOYENNE GUINÉE, EST UNANIMEMENT RECONNU COMME ETANT «LE CHÂTEAU D’EAU DE L’AFRIQUE DE L’OUEST» EN RÉFÉRENCE AUX NOMBREUX FLEUVES INTERNATIONAUX QUI Y PRENNENT LEUR SOURCE. IL FAIT POURTANT L’OBJET DE MULTIPLES DÉLIMITATIONS. LES MULTIPLES DÉLIMITATIONS DU FOUTA élargie», intègre le secteur de Bakel au Sénégal (site au niveau duquel ici une définition anthropologique au Fouta Djalon. Cette définition les principaux affluents du fleuve Sénégal - Falémé – Bafing – Bakoye - est renforcée un peu plus sur un plan historique avec l’existence d’un DJALON sont confondus), le secteur de Markala au Mali (site au niveau duquel Etat du Fouta Djalon, qui fut créé vers le milieu du XVIIIe siècle sous Le Fouta Djalon est un nom puissant qui évoque d’emblée le relief de les principaux affluents du fleuve Niger - Tinkisso – Sankarani –-Milo l’influence d’un chef Foula, et qui comprenait onze provinces (Timbo, Guinée. Cependant, bien qu’étant une entité naturelle reconnaissable – Niandan- sont confondus), la partie Nord de la Sierra Leone cor- Labé, Kolen, Koïn, Kolladé, Fadé Hadji, Timbi Touni, Timbi Madina, et reconnue, il n’existe pas de délimitation géographique précise du respondant aux parties amont des fleuves Great et Little Scarcies, la Bani, Massi et Akolémadji) (Bouillet, 1893 – carte 1). Le Fouta Djalon Fouta Djalon (Orange 1990). Aujourd’hui, plusieurs définitions géo- partie Est de la Guinée Bissau correspondant à l’amont du Koliba - Rio comme entité paysagère unique est donc également à la croisée graphiques cohabitent encore, entretenant le flou sur sa délimitation Corubal et le secteur de Kolda – Tambacounda au Sénégal, intégrant d’une histoire ethnique et culturelle importante. réelle. Lorsque certains géomorphologues associent le massif du Fouta les secteurs amont de la rivière Koulountou et du fleuve Gambie avant Djalon au relief de la région naturelle de Moyenne Guinée (carte 1), leur entrée en Gambie. L’ensemble de ces délimitations sont présen- d’autres lui associent en plus les reliefs de la Dorsale Guinéenne, pré- tées dans la carte 2 ci-contre. sents dans les régions naturelles de Haute Guinée et Guinée Forestière. Plusieurs interprétations du massif du Fouta Djalon coexistent donc Il existe également des reliefs au Sud de la Guinée qui, aux grés des in- actuellement dans les différentes littératures, et ne permettent pas de terprétations, peuvent être associés ou non au massif du Fouta Djalon se prononcer sans équivoque sur sa délimitation réelle. Ce flou est (massif côtier guinéen notamment). Dans cet Atlas de l’eau, un chapitre accentué par l’origine du nom de ce massif. Etymologiquement, Fou- complet sur le relief du secteur apporte une première délimitation ta Djalon signifie «Pays des Djalonkés», cultivateurs peulh, et donne entre ces différentes sectorisations tout en proposant une définition topographique bien spécifique de ces entités paysagères. Parallèlement à ces approches topographiques, la FAO propose une Régions naturelles Carte 1 > Régions de naturelles deGuinée Guinée délimitation géographique du Fouta Djalon qui englobe une zone -15.0 -10.0 BAMAKO encore plus large comprenant une partie de la Dorsale Guinéenne, les reliefs de Guinée Maritime, la prolongation du relief vers le Nord- MOYENNE GUINEE 12.0 est de la Guinée au Mali ainsi qu’une zone d’extension vers la Gui- BISSAU née-Bissau et le Sud du Sénégal. Basée sur différentes approches Labé topographiques, climatiques et de délimitation de bassins versant, Timbi Madina Koin Bani cette définition du Fouta Djalon par la FAO va donc bien au-delà des Kolen Massi limites «naturelles» du massif lui-même et s’apparente plus à une zone Fadé Hadji HAUTE GUINEE d’extension du massif du Fouta Djalon dans laquelle une cohérence GUINEE Timbo est proposée basée sur plusieurs critères naturels. MARITIME 10.0 Enfin, dans le cadre du programme régional d’aménagement intégré du massif du Fouta Djalon (PRAI – MFD), impliquant huit pays (La CONAKRY Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone), deux délimitations d’espaces géogra- phiques de projet sont proposées. Une première délimitation intègre Légende GUINEE une zone «restreinte» intégralement liée à la Guinée et ses préfectures Guinée maritime FORESTIERE FREETOWN directement influencées par le massif du Fouta Djalon (essentiellement Moyenne Guinée d’un point de vue hydrologique et topographique). Une seconde, 8.0 Haute Guinée plus élargie, s’étale vers le Sénégal, la Guinée Bissau, la Sierra Leone et le Mali. Cette seconde zone que nous appellerons «d’extension Guinée Forestière Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • PRÉAMBULE Carte 2 > Délimitation Délimitation du du massif du massif du Fouta Djalon, Fouta de ses zones Djalon, d’extensions de ses zones er des massifs topographiques d’extensions environnants et des massifs topographiques environnants Massifs topographiques d’après Luc Ferry 2017 -20.00 -15.00 -10.00 -5.00 SENE GA L M AU R I TA N I E Zone d’extension élargie Zone s d’e x te ns ions 15.00 du PRAI MFD DAKAR SENEGAL Zone d’extension FAO du MFD GAM BIE E GAMBIE M BANJUL LE ER G FA IG N FI N Zone d’extension BA restreinte du PRAI MFD BAMAKO RUBAL GUINEE CO BISSAU MALI Massif topographique BISSAU Côtier Guinéen GUINEE O Massif topographique Massifs to p o g ra phiques du Fouta Djalon C E Massif topographique de la région de Siguirini - Baléa 10.00 A I ES CONAKRY RC N A Chaîne du Banié-Niandan SC Altimétrie A 0m Massif topographique de SIERRA T la Dorsale Guinéenne LEONE COTE D’IVOIRE 50 m L A FREETOWN 200 m Monts Mandingues et N 500 m leurs extensions vers le nord et nord-ouest T I YAMOUSSOUKRO 700 m Q LIBERIA 1000 m Massif de la région de U Madinani E 1250 m MONROVIA > 1500 m Projection latitude - longitude WGS 84 - FAO, CEDEAO, PRAI MFD, Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 11 ORIGINES FOUTA DJALON OU FOUTA DJALLON ? Les deux écritures existent dans la littérature même si Fouta Djalon se trouve surtout dans les sources francophones alors que Fouta Djallon se retrouve plutôt dans la littérature an- glo-saxonne. Il n’est pas rare de trouver dans un même texte les deux écritures en cohabitation et dans les plus anciennes descriptions du Fouta Djalon au 19e siècle, c’est bien sous l’orthographe Fouta Djallon qu’est décrit le paysage dans les ouvrages francophones Rebord Est du Massif du Fouta Djalon entre Mamou et Dalaba LE CHÂTEAU D’EAU DE L’AFRIQUE DE L’OUEST directement concerné par trois organismes transfrontaliers de bassin sants transfrontaliers, ont toutes un lien plus ou moins proche avec que sont l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), l’Organisation pour la ce massif (carte 4). Cet Atlas de l’eau du massif du Fouta Djalon se Si la délimitation réelle du massif du Fouta Djalon fait donc encore Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et l’Organisation pour la propose de présenter le massif autant d’un point de vue physique aujourd’hui l’objet de multiples interprétations, il n’en reste pas Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG). Ces trois organismes de qu’humain et reprend les travaux de connaissances qui ont été acquis moins qu’il est aujourd’hui unanimement reconnu comme «le Châ- bassins transfrontaliers intègrent ainsi le massif du Fouta Djalon dans durant de nombreuses années. teau d’eau» de l’Afrique de l’Ouest, en référence à la naissance de leur cadre de gestion et de planification des ressources en eau sur nombreux fleuves transfrontaliers et de leurs affluents dans le massif. leur territoire. On retrouve ainsi les sources du Fleuve Gambie, les sources du com- plexe Bafing – Falémé – Bakoye qui forment le fleuve Sénégal après la Le massif du Fouta Djalon a donc une influence qui s’étend bien confluence Bafing – Bakoye au Mali, les sources du Koliba qui devient au-delà des marges du massif guinéen lui-même et les populations Rio Corubal en Guinée Bissau, les sources de la Kolenté, qui devient d’une large partie de l’Afrique de l’Ouest, à travers les bassins ver- Great Scarcies en Sierra Leone, les sources du Kaba et du Mongo qui deviennent Little Scarcies en Sierra Leone ou encore le fleuve Niger Bassins versants Carte 3 > Bassins de versant l’Ouest principaux duGuinéen secteur et son affluent guinéen de rive Gauche, le Tinkisso (carte 3). -15.0 -10.0 -5.0 0.0 Dans l’ensemble des monographies hydrologiques de bassin versant, NOUAKCHOTT le massif du Fouta Djalon est mis en avant dans son rôle de «source» Zone inondable et cet aspect revêt un caractère important dans la dynamique des du Delta intérieur du Niger enjeux autour de l’eau pour l’ensemble des bassins transfrontaliers. C’est notamment dans cette dimension qu’un programme Régional d’Aménagement Intégré du Massif du Fouta Djalon (PRAI-MFD) a été pensé pour préserver le massif des dégradations en y associant 15.0 DAKAR 8 pays tributaires des eaux du massif du Fouta Djalon (Gambie, Gui- née Bissau, Guinée, Sierra Leone, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal). Gambie Sénégal L’espace géographique constitué par ces huit pays, bien que parfois BANJUL NIAMEY partiellement concernés par les eaux du massif du Fouta Djalon, est BAMAKO ainsi défini comme étant la zone d’influence du massif du Fouta Dja- Géba OUAGADOUGOU lon dans les différentes littératures. Ce projet du PRAI MFD s’intéresse BISSAU Corubal Niger plus spécifiquement à la protection des têtes de sources (limitation Kogon Konkouré des érosions notamment) mais intègre également un volet sur la pro- tection de la biodiversité et le potentiel de bio production du milieu Nunez Little Scarcies 10.0 dont la richesse dans le massif est aujourd’hui démontrée. Fatala CONAKRY Dans la reconnaissance partagée de son rôle fondamental dans la ges- Great Scarcies tion intégrée des ressources en eau à l’échelle des bassins versants FREETOWN (transfrontaliers ou non), le massif du Fouta Djalon est aujourd’hui Projection latitude - longitude WGS 84 - Bassins versants L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • PRÉAMBULE Carte 4d’in Zone uence > Zones du massif d’influences du du massif du Fouta Fouta Djalon Djalon et de la et de la Dorsale Dorsale Guinéenne sur Guinéenne sur lesde les cours d’eau d’Afrique cours d’eau d’Afrique de l’Ouest l’Ouest -20.00 -10.00 0.00 DAKAR BANJUL NIAMEY BAMAKO OUAGADOUGOU BISSAU O C 10.00 CONAKRY E ABUJA A Massif topographique N FREETOWN du Fouta Djalon YAMOUSSOUKRO A T L MONROVIA PORTO NOVO LOME A ACCRA N T I Massif topographique Q de la Dorsale Guinéenne U L F E D E E G O G U I N E E Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - réalisé par Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet, Gérard Cougny & Luc Ferry 2017 13 CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON UN VIEUX PAYSAGE LATÉRITIQUE Ce chapitre définit de manière précise la délimitation des différents massifs du secteur et en propose une définition claire. Il revient également sur les bassins versants, dont il fait l’inventaire, ainsi que sur l’occupation du sol, la géologie, le modelé géomorphologique et le climat. 15 RELIEF ET DÉLIMITATION PHYSIQUE DU MASSIF DU FOUTA DJALON ET DES MASSIFS ENVIRONNANTS LE MASSIF TOPOGRAPHIQUE DU FOUTA DJALON S’INDIVIDUALISE DU MASSIF CÔTIER GUINÉEN DANS SA BORDURE SUD ET DU MASSIF DE LA DORSALE GUINÉENNE SUR SA FRANGE SUD-EST. DÉLIMITÉ PAR UNE COURBE DE NIVEAU 440 M ET D’UNE SUPERFICIE D’ENVIRON 47 000 KM², LE MASSIF TOPOGRAPHIQUE DU FOUTA DJALON, S’ÉTEND PRINCIPALEMENT SUR LA GUINÉE ET SES BORDURES ATTEIGNENT LE MALI, LE SÉNÉGAL ET LA SIERRA LEONE. Massifs topographiques Carte 5 > du secteur Massifs topographiques etet du secteur positionnement positionnement desdes pro profils ls altimétriques altimétriques PLUSIEURS MASSIFS AUTOUR DU FOUTA DJALON -25 -20 -15 Nimalo-Konsolon, 418 m Famansa, 785 m -5 14 Les reliefs de la région dite du «château d’eau de l’Afrique de BANJUL Mali, 1489 m 761 m 3b l’Ouest» ont été relativement peu décrits. A titre d’exemple, il de- 850 m meure une forte confusion entre le massif du Fouta Djalon et la Dor- BAMAKO 1a Bonmborou, 364 m sale Guinéenne. Pour certains auteurs le Massif du Fouta Djalon est un O 1245 m BISSAU Didi, 807 m 12 sous ensemble de la Dorsale Guinéenne (Orange, 1990, Bazo & al., Kondiwel, 369 m 2a 2000). Pourtant Orange (1990) mentionne que «Bien qu’étant une C Séla, 404 m 716 m Léguétera, 1011 m entité naturelle reconnaissable et reconnue» … «il n’existe pas de E Lontonkon, 396 m délimitation géographique précise du Fouta Djalon.». Pour d’autres, A 2b 1425 m 3a Tougoukoli, 828 m 10 massif du Fouta Djalon et Dorsale Guinéenne sont deux entités géo- CONAKRY N Légende Gbéria Fotomby / Hérémakono, 489 m 4a graphiques (Boulvert, 1992 ; Ninot, 1994 ; Diallo, 2010). Dans cet at- Zégoa, 435 m Massif topographique du Fouta Djalon A FREETOWN las le massif du Fouta Djalon et la Dorsale Guinéenne sont considérés Massif topographique de la dorsale Guinéenne T Tembicoundo, 1061 m 8 comme deux entités distinctes. Massif topographique Côtier Guinéen L A Sounououla, 1147 m La carte 5 montre trois ensembles principaux : la Dorsale Guinéenne, Massif de la région de Siguirini-Baléa N 4b 1381 m YAMOUSSOUKRO le massif du Fouta Djalon et le massif côtier guinéen. Quatre autres Monts Mandingues T MONROVIA Ouéléba, 1332 m massifs de moindre importance tant par leurs extensions que par leurs Chaîne du Banié - Niandan I 6 Q altitudes peuvent également être distingués : la chaîne du Banié Nian- Massif de la région de Madinani U E Karabadougou, 1230 m 1b dan, les monts Mandingues, les massifs des régions de Siguirini/Baléa et Luc Ferry, 2017, projection latitude - longitude WGS 84 de Madinani. Ces quatre derniers massifs, en marge de la zone consi- dérée, ne seront que très peu décrits ci-après. Les principales carac- Tableau 1 > Principales caractéristiques des massifs montagneux téristiques altimétriques de ces massifs sont reprises dans le tableau 1. Altitude Altitude Altitude Pente Massif Superficie minimale (m) maximale (m) moyenne (m) moyenne (%) DÉLIMITATION ENTRE FOUTA DJALON, Massif côtier DORSALE GUINÉENNE ET MASSIF CÔTIER 29 000 80 1 188 256 15.5 guinéen Le profil altimétrique de la ligne de partage des eaux (figure 1) séparant Dorsale guinéenne 89 000 440 1 950 563 12.6 les bassins versants fluviaux d’orientation initiale N-O à N-E (bassins ver- Massif du Fouta sants des fleuves Gambie, Sénégal et Niger) des autres bassins versants 47 000 406 1 538 686 16.3 fluviaux d’orientation S-O à S-E (depuis le bassin versant du fleuve Géba Djalon à celui du fleuve Sassandra) permet de fixer sur ce profil une limite entre Massif de Siguirini/ le massif du Fouta Djalon et la Dorsale Guinéenne. Cette limite est située 6 000 400 882 502 13.6 Baléa à environ 490 m au niveau du col de Gbéria Fotomby / Hérémakono Monts Mandingues 24 000 360 785 420 6.6 noms de deux villages situés respectivement en Sierra Leone et en Gui- Massif Madinani 6 000 420 914 472 9.8 née. Afin de mieux intégrer le plus de pics périphériques aux massifs centraux continus, le massif du Fouta Djalon et la Dorsale Guinéenne Chaîne du Banié (4 000) 859 Niandan ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Pro l altimétrique 1a - 1b 1425 m Gbéria Fotomby / Hérémakono, Sounououla, 1147 m Luc Ferry 2017 1500 Mali, 1489 m 489 m Ouéléba, 1332 m Sommet Karabadougou, 1230 m 1300 Col Tembicoundo, 1061 m Zégoa, 435 m 1100 Tougoukoli, 828 m Alt (m) 900 700 1-b 1-a Distance (km) 500 300 Massif de la 100 Massif du Fouta Djalon Dorsale Guinéenne région de Mandinani 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700 2800 2900 3000 3100 3200 3300 3400 3500 3600 Figure 1 > Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon, la Dorsale Guinéenne et le massif de la région de Madinani (profil 1-a – 1-b de la carte 5) sont ici définis comme étant des reliefs dont les altitudes sont supé- rieures ou égales à 440 m. La limite entre les deux massifs montagneux est constituée par les hautes vallées des fleuves Niger (riv. Sassi) et Little Scarcies (riv. Koka) et passe par le col de Gbéria Fotomby / Hérémakono. 1700 Pro l altimétrique 2a - 2b Luc Ferry 2017 1500 Sommet 1245 m Le massif côtier guinéen, situé sur la façade atlantique, concerne des Col 1300 reliefs dont l’altitude est supérieure ou égale à 80 m (figure 2). La li- 2-a Kondiwel, 433 m 1100 mite choisie pour différencier le massif du Fouta Djalon du massif côtier 716 m Lontonkon, 396 m 900 guinéen est constituée par les vallées des fleuves Corubal, Konkouré et 700 80 m Kolenté ainsi que des rivières Tominé (Bv du Corubal), Bakolo (Bv du 500 Fatala), Kakrima (Bv, du Konkouré) ; limite passant par le col de Kondiwel 2-b 300 Alt. (m) entre les bassins versants des fleuves Fatala et Konkouré. 100 Massif du Fouta Djalon Massif côtier guinéen AUTRES MASSIFS DU SECTEUR 0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250 275 300 325 350 375 400 Distance (km) Les massifs de la région de Siguirini/Baléa1 et de Madinani2 ainsi Figure 2 > Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon et le massif côtier guinéen que les monts Mandingues (et extensions vers le Nord et le Nord- (profil 2a – 2b de la carte 5) Ouest) sont délimités de manière identique à celle utilisée pour les trois massifs précédents : limite passant par les cols identifiés entre chaque unité géomorphologique et utilisation des talwegs les plus proches (figure 3). Avec des limites peu marquées, la chaîne du Banié Niandan est délimitée ici de manière approximative. 1200 Pro l altimétrique 3a - 3b Luc Ferry 2017 Les délimitations très théoriques des sept massifs identifiés à partir de cri- Sommet 1100 tères altimétriques, n’excluent évidemment pas d’autres déterminants, no- 1000 Col Léguétéra, 1011 m tamment d’ordre historique et culturel, particulièrement dans le massif du 900 3-a 850 m Fouta Djalon et les monts Mandingues. Mais, soulignons que l’on trouve 800 Didi, 807 m 761 m Famansa, 785 m une concordance relativement bonne entre les limites des massifs mon- 700 3-b 600 tagneux et les limites des terrains ou ensemble de terrains géologiques. 500 En dehors de ces massifs montagneux, l’espace est occupé par des re- 400 Nimalo - Konsolon 418 m Séla, 404 m Alt. (m) Bonmborou, 364 m 300 Massif du Fouta Djalon Massifs de Siguirini / Baléa Monts Mandingues liefs collinaires de faible amplitude desquels émergent quelques pitons 200 isolés dépassant rarement 500 m d’altitude. Enfin, une part non négli- -75 0 75 150 225 300 375 450 525 600 675 750 825 900 975 1050 1125 1200 1275 1350 Distance (km) geable du paysage concerne les plaines alluviales à faibles pentes dont Figure 3 > Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon, le massif de Siguirini et les celles des basses vallées des fleuves Niger, Sénégal, Gambie et Corubal. monts Mandingues (profil 3a – 3b de la carte 5) 1 Siguirini est une sous-préfecture de Guinée (à ne pas confondre avec Siguiri). Baléa est le chef-lieu de la commune de Koulou au Mali 2 Madinani est un département de Côte d'Ivoire 17 Massif topographique du Fouta Djalon à l’altitude 440 m RELIEF RELIEF DU FOUTA DJALON Au-dessus des plaines avoisinantes occupées par la forêt ou la savane, le massif du Fouta Djalon (carte 6) se dresse en falaises abruptes entail- lées par les rivières qui en dévalent les pentes. Sur la base de critères topographiques, il a une superficie de près de 47 000 km2 et s’étend sur la Guinée (96%), le Mali (3%), la Sierra Leone et le Sénégal (< 1%). Il présente des bordures relativement franches notamment vers l’Ouest et a une tendance tabulaire avec une pente générale décroissante d’Ouest en Est. L’altitude moyenne du massif se situe à 686 m et sa pente moyenne est de 16%. Les reliefs compris entre 500 m et 850 m d’altitude sont les plus importants (63%). En revanche, les reliefs supé- rieurs à 1 200 m d’altitude, plus escarpés, représentent moins de 1% du massif. Les sommets de plus de 1 100 m sont presque tous situés à l’Ouest du massif où quatre ensembles peuvent être distingués : • Les reliefs voisins de la préfecture de Mali qui surplombent les plaines de la Gambie d’un millier de mètres de haut avec comme principaux sommets : le Loura (1 538 m), le Mbara (1 236 m) et le Bamba (1 214 m) ; on retrouve également un pic connu sous le nom de «Dame de Mali» en référence à la forme de visage que prend ce surplomb lorsqu’il est vu sous un certain angle • La zone montagneuse du centre-ouest, massif le plus étendu et le plus puissant, au voisinage des préfectures de Lélouma, de Labé et de Pita, avec des sommets qui dépassent rarement 1 250 m d’alti- tude : le Kokou (1 287 m), le Limboko (1 255 m) • La crête de Lélouma à Télimélé dont le Djidjip (1 245 m) • La région du Diagissa (1 427 m) qui est aussi la région du point culmi- nant du bassin du Fleuve Sénégal • À l’Est, les plateaux drainés par le Bafing et la Téné, moins élevés (750  m d’altitude moyenne) et au relief moins compartimenté, servent de piédestal aux puissantes falaises du Haut-Fouta Carte 6 > Massif topographique du Fouta Djalon à l’altitude 440 m D’après Luc Ferry 2017 RELIEF DE LA DORSALE GUINÉENNE La Dorsale Guinéenne, est formée par le socle cristallin. Ici, distin- guée du massif du Fouta Djalon, elle s’étend sur quatre pays : la Gui- 1500 Pro l altimétrique 4a - 4b Luc Ferry 2017 née (70%), la Côte d’Ivoire (15%), le Libéria (9%) et la Sierra Leone 1381 m 1300 Sommet (6%). Les sommets de plus de 1 200 m y sont nombreux, dont à titre Col 1100 d’exemples : le Luma Mansa (1 950 m), le Mont Nimba 1 752 m, le 4-a Fari (1 656 m). Malgré des sommets les plus élevés de la région, l’al- 900 700 titude et la pente moyennes de la Dorsale Guinéenne (563 m, 13%) 500 4-b sont inférieures à celles du massif du Fouta Djalon (686 m, 16%). La 300 Dorsale Guinéenne est composée d’un ensemble de massifs monta- Alt. (m) 100 Dorsale guinéenne gneux parfois jointifs séparés par des piémonts situés entre 440 m et 650 m d’altitude. Cette gamme d’altitudes couvre plus de 80% 0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250 275 300 325 350 375 400 425 450 475 500 525 550 Distance (km) de la dorsale avec une pente moyenne d’environ 10%. En revanche, Figure 3 bis > Profil altimétrique des lignes de partage des eaux de la Dorsale Guinéenne (profil 4a – 4b de la carte 5) les reliefs de plus de 1 000 m d’altitude représentent moins de 1% ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Massif topographique de la dorsale guinéenne à l’altitude 440 m de l’ensemble du massif mais avec une pente moyenne de 40%. A partir de 1  400 m d’altitude les pentes dépassent 50% avec des maxima compris entre 1 650 m et 1 850 m. Onze sous-massifs mon- tagneux peuvent être distingués entre la bordure Sud de la Dorsale Guinéenne et la région centrale de cette dorsale. SOUS-MASSIFS EN BORDURE SUD DE LA DORSALE • Le massif du Luma Mansa (1 950 m) et du Farankoli (1 651 m) • Les monts Tingi dont le point culminant est le Sankanbiriwa (1 853 m) • Le piton de la région de Kpandemai (1 381 m) • La crête du N’Balassou (1 235 m), du Gnali (1 348 m) et du Bala (1 387 m) • Le massif du Mont Nimba (1 752 m) • Les sommets de la région du Mom (1 302 m) et du Doutan (1 350 m) • Les sommets situés au Nord de la ville de Man (maximum à environ 1 252 m) dans les monts des Dans SOUS-MASSIFS EN RÉGION CENTRALE • Les sommets rarement supérieurs à 1 200 m d’altitude situés à l’Est et au Nord de la ville de Macenta dont le Sanigbé (1 296 m) • La chaine du Simandou qui s’étend sur près de 100 km du Nord au Sud sur une quinzaine de kilomètres de large et dont plusieurs pi- tons dépassent 1 400 m d’altitude dont le Diodo (1 491 m), le Tibé (1 574 m) et le Fari (1 656 m) • Les sommets situés au Nord de Beyla dont le Karabadougou (1 230 m) • Le massif du Tétini (1 297 m) Carte 7 > Massif topographique de la Dorsale Guinéenne à l’altitude 440 m D’après Luc Ferry 2017 LES MASSIFS EN PROLONGEMENT NORD-EST DU FOUTA DJALON RELIEF DES AUTRES MASSIFS ENVIRONNANTS La chaîne du Banié Niandan traverse le bassin versant supérieur du LE MASSIF CÔTIER GUINÉEN Niger d’Ouest en Est. Il s’agit de reliefs constitués de roches dites vertes (métavolcanites anciennes). Soulignons que c’est à sa traver- Le massif côtier guinéen (carte 2) est situé au Sud-ouest du massif du sée par le Niandan que se situe le projet de barrage de Fomi. Les Fouta Djalon et est presque entièrement situé en Guinée avec une massifs de la région de Siguirini-Baléa et les monts Mandingues, si- portion minime en Guinée-Bissau. Du point de vue géologique le mas- tués très en marge du massif du Fouta Djalon, sont mentionnés ici sif est relativement homogène avec environ : 85% de grés, de conglo- pour mémoire mais ils ont une importance majeure sur le fonction- mérats, de siltstones et d’argilites avec des intrusions de dolérites de nement hydro-sédimentaire du fleuve Niger et l’agriculture irriguée gabbros et de diorites (7%). Hors plaine côtière, les bassins versants sur ses plaines alluviales de rive gauche. Ces deux massifs sont sépa- des fleuves Kogon et Nunez sont entièrement situés dans le Massif rés par une zone collinaire de faible amplitude qui marque le seuil côtier guinéen. Il est traversé par les fleuves Fatala et Konkouré. entre les bassins des fleuves Niger et Sénégal. Chutes du Tinkisso près de Dabola 19 LES BASSINS VERSANTS ET COURS D’EAU DU FOUTA DJALON LES BASSINS VERSANTS DES FLEUVES SÉNÉGAL, GAMBIE, RIO CORUBAL, LITTLE SCARCIES ET KONKOURÉ SONT LES PLUS DÉPENDANTS DU MASSIF DU FOUTA DJALON. LE BASSIN DU FLEUVE NIGER DÉPEND À LA FOIS DU MASSIF DU FOUTA DJALON ET DE LA DORSALE GUINÉENNE. AU TOTAL 20 BASSINS VERSANTS MA JEURS EN LIEN AVEC LES MASSIFS DE LA RÉGION SONT RECENSÉS, DONT 15 TRANSFRONTALIERS. 20 BASSINS VERSANTS MAJEURS IDENTIFIÉS Tableau 2 > Principales caractéristiques des bassins versants SUR LE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE BASSIN SUPERFICIE LONGUEUR MASSIFS DU SECTEUR ASSOCIÉS VERSANT DU PLUS LONG PAYS DU BASSIN VERSANT Parmi l’infinité de bassins versants fluviaux et de sous-bassins versants (KM²) AUX BASSINS VERSANTS FLUVIAL THALWEG (KM) qu’il serait possible de tracer, seuls sont décrits ici les bassins versant de plus de 4 000 km2 dont les cours d’eau prennent leurs sources Algérie, Bénin, Burkina Faso, Dorsale Guinéenne, Fouta Djalon, dans la région du château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. 25 bassins Cameroun, Côte d'Ivoire, Massif Siguirini-Baléa, Chaine du Niger > 2 000 000 4 260 versants fluviaux ont ainsi pu être délimités dont 18 sont transfronta- Guinée, Mali, (Mauritanie), Banié-Niandan, Massif Madinani liers. Parmi ces 25 bassins versants fluviaux identifiés seuls cinq d’entre Niger, Nigeria, Tchad et Monts Mandingues eux ne prennent pas leurs sources dans les sept massifs montagneux Guinée, Mali, Fouta Djalon et Massif Siguirini- identifiés : le Cacheu (ou Rio Cacheu), le Casamance, le Géba, le Jong, Sénégal > 400 000 2 170 Mauritanie, Sénégal Baléa et Monts Mandingues le Sehnkwehn. Notons que le Géba, à son embouchure, partage le Sassandra 68 550 915 Côte d'Ivoire, Guinée Dorsale Guinéenne et Massif Madinani même exutoire que le Rio Corubal et qu’il pourrait être rapproché du bassin versant du Rio Corubal. Exception faite du Géba, c’est donc 20 Gambie 67 350 1 160 Gambie, Guinée, Sénégal Fouta Djalon bassins versants qui dépendent intégralement des massifs du secteur Cavally (Cavalla) 29 600 775 Côte d'Ivoire, Guinée, Libéria Dorsale Guinéenne dont 15 sont transfrontaliers (carte 8). Les superficies relatives de ces Corubal 24 700 815 Guinée, Guinée Bissau Fouta Djalon et Massif Côtier Guinéen bassins versants par massif montagneux sont données dans le tableau 2. Le nom donné à chaque bassin versant, déterminé à partir des cartes St Paul 20 150 510 Guinée, Libéria Dorsale Guinéenne au 1 : 200 000 et 1 : 250 000, est celui de son cours d’eau à son em- Moa 19 700 520 Guinée, Libéria, Sierra Leone Dorsale Guinéenne bouchure sur la mer ou à sa confluence avec un autre cours d’eau. Sur Little Scarcies 18 400 445 Guinée, Sierra Leone Fouta Djalon et Dorsale Guinéenne leurs parcours, les cours d’eau peuvent porter des noms différents. (Kaba/Mongo) Ainsi le plus long talweg du bassin versant du fleuve Sénégal porte le nom de (1) Sénégal jusqu’à sa confluence avec le Bakoye, de (2) Ba- Konkouré 16 750 385 Guinée Fouta Djalon et Massif Côtier Guinéen koye jusqu’à sa confluence avec le Baoulé, de (3) Baoulé… Soulignons St_John 16 150 455 Guinée, Libéria Dorsale Guinéenne qu’un même cours d’eau peut porter des noms différents en fonction Sewa 13 750 440 Sierra Leone Dorsale Guinéenne du pays sur lequel il se trouve : Great Scarcies en Sierra Leone et Kolenté en Guinée, Cavalla au Libéria et Cavally en Côte d’Ivoire…. Cestos 12 550 470 Côte d'Ivoire, Libéria Dorsale Guinéenne Enfin, les noms des cours d’eau sont souvent identiques : Bafing sur les Guinée, Guinée Géba 12 300 415 Hors massif bassins versants des fleuves Sénégal et Sassandra, Baoulé sur les bassins Bissau, Sénégal versants des fleuves Sénégal et Niger… Rokel 11 300 455 Sierra Leone Dorsale Guinéenne La délimitation et la superficie des bassins des fleuves Niger, Sénégal Loffa 10 550 420 Guinée, Libéria Dorsale Guinéenne ainsi que du Sénégal en amont de la confluence Sénégal/Falémé sont Kogon 7 860 450 Guinée, Guinée Bissau Massif Côtier Guinéen très imprécises en raison de la présence d’espaces dunaires situés au Nord et à l’Ouest de ces cours d’eau ; imprécisions majeures qui ne Mana Moro 7 690 395 Guinée, Libéria, Sierra Leone Dorsale Guinéenne permettent pas de produire les caractéristiques physiques de ces bas- Great Scarcies 7 650 305 Guinée, Sierra Leone Massif Côtier Guinéen et Fouta Djalon sins versants. Pour la même raison la délimitation et les caractéristiques (Kolenté) des bassins versants du Bakoye, du Baoulé et du Banangazalé sont ap- Fatala 6 180 240 Guinée Massif Côtier Guinéen et Fouta Djalon proximatives. Nunez 4 830 190 Guinée Massif Côtier Guinéen (Rio Nunez /Tinguilinta) ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Carte 8 > Bassins Bassins versantsversants en de la région lien avec le massif du Fouta Djalon et la Dorsale Guinéenne -15.0 -10.0 -5.0 0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 Zone inondable du Delta intérieur du Niger NOUAKCHOTT 200 mm Tombouctou Sénégal Niger 15.0 DAKAR Kayes 500 mm Gambie BANJUL NIAMEY Géba BAMAKO OUAGADOUGOU BISSAU NDJAMENA Corubal 100 0 mm Kogon Koroussa Nunez 10.0 Fatala CONAKRY ABUJA Konkouré FREETOWN Great Scarcies (Kolenté) 2000 mm Little Scarcies (Kaba - Mongo) YAMOUSSOUKRO Rokel MONROVIA m PORTO-NOVO Jong 1500 m LOME 3000 mm Sewal ACCRA 5.0 G O L F E O C Moa E D E 400 200 Mana Morro 4000 A G mm 300 0m 0m YAOUNDE N U 0m m Lo a m Massif topographique du Fouta Djalon I m A Saint Paul N T Saint John L E A Cestos Massif topographique de la Dorsale Guinéenne N E Sehnkwehn T Cavally Sassandra I Q U E Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - isohyètes moyenne annuelle 1951 - 1989 d’après l’Hôte & Mahé IRD, 1995 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 21 BASSIN VERSANTS LES BASSINS VERSANTS ET COURS D’EAU DU SUD-OUEST A l’exception des fleuves Géba, Corubal, Kogon et du Nunez (Rio deux petits affluents, le Bouroundou et le Batafong, et en rive gauche GREAT ET LITTLE SCARCIES Nunez /Tinguilinta), qui comme les fleuves Niger, Sénégal et Gambie le Bourouma. Ces têtes de bassin bénéficient d’une pente moyenne La Kolenté est un fleuve frontalier avec la Sierra-Leone, avant de sont majoritairement d’orientation initiale N-E à N-O, les cours d’eau (0,5 m/km), contrairement aux parties aval où le fleuve et ses affluents pénétrer dans ce pays où elle devient la rivière Great Scarcies. Le du Sud-Ouest de la Guinée ont des trajectoires plus directes vers la divaguent dans une plaine alluviale. haut bassin de ce fleuve draine les contreforts Sud du Fouta Djalon mer. Il s’agit des fleuves Fatala, Konkouré, Great Scarcies (Kolenté), LA FATALA ET LE KONKOURÉ au Nord-Est de Kindia, où il reçoit un affluent rive gauche : la Kara. Little Scarcies (Kaba, Mongo), Rokel, Jong, Sewa, Moa, Mana Moro, Plus en aval, ses principaux affluents guinéens sont la Santa, puis la Loffa, St Paul, St John, Cestos, Sehnkwehn, Cavally (Cavalla) et Sassan- La Fatala est une puissante rivière issue des contreforts du Fouta Dja- Kilissi. La pente de la partie supérieure reste très forte (3 m/km) puis dra (carte 10). Les bassins versants fluviaux du Sud-Ouest (depuis le lon où elle prend sa source près de Télimélé (1 000 m). La pente du diminue progressivement. Enfin, les hauts-bassins de la Kaba et du Corubal jusqu’au Sassandra) reçoivent des précipitations comprises haut cours de la Fatala est très importante (plus de 3 m/km), son lit Mongo en Guinée drainent l’extrême Sud-Est des contreforts du entre 1 500 mm/an et plus de 4 000 mm/an (période 1951-1989, est haché de rapides et de chutes (chute de Diou). Vers son km 100 Fouta Djalon. Ces deux hauts-bassins constituent la Little Scarcies qui L’Hôte Y., Mahé G., 1995). Six bassins versants côtiers principaux elle reçoit en rive droite le Télébou. Le Konkouré est le plus puissant termine sa course en Sierra Leone. ont des origines liées au cœur et aux contreforts du massif du Fouta fleuve exclusivement guinéen, qui naît près de Mamou dans le massif Djalon. Ce sont les bassins du Kogon, de la Tinguilinta, de la Fatala, du Fouta Djalon à une altitude supérieure à 1 000 m. Sur la partie du Konkouré (originaire du Fouta Djalon), de la Kolenté qui devien- amont, il est guidé par les failles du massif gréseux du Fouta Djalon. dra great scarcie en Sierra Leone, de la Kaba et du Mongo qui de- Le Konkouré, ses affluents et sous affluents (la Kakrima, le Kokoulo Chute de Kinkon (Kokoulo) viendront Little scarcie en Sierra Leone (carte 9). Ces deux derniers notamment) ont creusé de profondes vallées ponctuées de chutes fleuves sont donc internationaux. impressionnantes. Les pentes sont importantes (3 m/km) sur la partie amont. Sur la partie Aval, le Konkouré se renforce en rive gauche du LE KOGON ET LE TINGUILINTA Badi dont les affluents (Samou et Wantaba) dévalent le massif cô- Le Kogon est un fleuve côtier qui naît dans le massif côtier guinéen tier guinéen au Sud de Kindia. Ensuite le Konkouré se poursuit dans au Sud-ouest du massif du Fouta Djalon. Il possède une pente rela- une vallée encaissée avec des resserrements pour aboutir vers une tivement soutenue (2 m/km) sur la première centaine de kilomètre mangrove. Le profil en long du Konkouré et de 19 de ses affluents ( jusqu’à son principal affluent en rive droite le Linkourou). Ensuite ayant un bassin versant de plus de 200 km2) (figure 4) fait ressortir les le Kogon s’étale en de nombreux méandres dans une vaste plaine chutes souvent importantes (d’une dizaine à parfois une centaine de alluviale avant de se jeter dans l’océan par un estuaire important mètre) dans la partie aval et une morphologie propice à l’implantation envahi par la mangrove. Le Tinguilinta est un fleuve côtier drainant d’ouvrages hydroélectriques. les collines de la région de Boké. Le Tinguilinta reçoit en rive droite Pro l en long du Konkouré et de ses principaux a uents - de sa source à son exutoire maritime 1300 Con uence (exutoire) Luc Ferry, 2017 Kassa Fétoré Kan Han Piké Samou - Badi Soukoa Taouli Baki 1200 Kokoulo Kottoto Kaga Tonionkou Barrage existant 1100 Mitti Consirah Conni 1000 Mayonkouré Site de barrage Koufa 900 Autre site de barrage 800 Sala Sangan (d'après plans d’aménagement hydraulique de guinée) 700 Kakrima Konkouré Konkouré/Taouli 600 Banéya Gara ri Kaléta 500 Konkouré Sup. Grandes Kalé Chutes Souapiti Konkouré/Conni 400 300 Badi/Tonionkou 200 Kakrima/Kassa Konkouré/Badi Kokoulo/Mitti Kakrima/Fétoré Kokoulo/Kottoto 100 Badi/Soukoa 0 Konkouré Sup./Koufa Konkouré/Kakrima Badi/Baki Alt. (m) Konkouré Sup./Kan Han Konkouré Sup./Piké mer Kakrima/Kokoulo Konkouré Sup./Sangan Konkouré/Mayonkouré Badi/Konsirah Konkouré/Kaga 380 350 320 290 260 230 200 170 140 110 80 50 distance à la mer (km) Figure 4 > Profil en long du Konkouré et de ses principaux affluents - de sa source à son exutoire maritime ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Cours d’eau Carte 9 > Cours d’eau et bassinsversants et bassins de versants de la la façade façade océanique océanique BANJUL -15.0 -10.0 -5.0 Gambie Sénégal Casamance BAMAKO eu Cach Géba Niger BISSAU Corubal Komba Fé né Kogon Kakrima Nunez Fatala Konkouré Kaba Great 10.0 Scarcies Mongo CONAKRY Little Scarcies Rokel Boa Massif topographique Sewal du Fouta Djalon Sassandra FREETOWN Méli Jong O Moa Ba ng C E A Saint Paul N Nzo A Lo a YAMOUSSOUKRO Saint John T Goré L Mana Morro A N T MONROVIA I Cestos Q Cavally Massif topographique U de la Dorsale Guinéenne E Sassandra Sehnkwehn 5.0 Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 23 BASSIN VERSANTS LES COURS D’EAU INTERNATIONAUX DU CŒUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON BASSIN VERSANT DU SÉNÉGAL Le Bafing et la Faleme aux sources du fleuve Sénégal principaux affluents sont le Nianija Bolon, le Sandougou, le Kouloun- tou et le Niériko. Le bassin versant de la Gambie est représenté en Description globale Le Bafing est le principal constituant du Sénégal et prend naissance Guinée par le haut bassin de la Gambie et celui de son affluent le près de Mamou (près de 1 000 m d’altitude). Il draine toute la partie Le bassin versant du fleuve Sénégal s’étend sur quatre pays : la Gui- Koulountou. A l’amont de Kounsi, la Gambie reçoit en rive gauche Est du Fouta Djalon par son haut bassin lui-même. Ses principaux née, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal (carte 10). Du point de vue la Lili puis le Silame. Le haut bassin de la Gambie draine le Nord du affluents rive droite sont le Sokotoro, la Téné, le Dombélé, la Kioma des domaines climatiques qu’il traverse, le bassin du fleuve Sénégal plateau du Fouta, sans les chutes signalées sur les autres fleuves, mais et la Samenta. Ses principaux affluents rive gauche (Koukoutamba) est identique à celui du Niger (Guinéen, Sud-soudanien, Nord-souda- la pente reste néanmoins forte (plus de 4 m/km sur les 100 premiers sont de bien moindre importance. Les hauts bassins du Bafing (et ses nien, Sahélien, subdésertique et désertique). Le plus long talweg du km). Les pentes ne sont plus que de 1 m/km à Kounsi. Plusieurs autres affluents rive droite) sont hachés de rapides et de chutes spectacu- bassin versant est composé (de l’aval vers l’amont) du Sénégal jusqu’à affluents issus des contreforts Nord du Fouta Djalon, à écoulement laires. La pente des 100 premiers kilomètres est intense et dépasse 5 sa confluence avec le Bakoye, du Bakoye jusqu’à sa confluence avec le non permanent sur la partie guinéenne, affluent vers le fleuve Gam- m/km. Après plus de 300 km en Guinée, le Bafing entre dans le Mali Baoulé, du Baoulé jusqu’à sa confluence avec le Banangazalé et du Ba- bie au Sénégal, il s’agit notamment du Kanta, du Tiokoï et du Diahra. sur une cinquantaine de kilomètres. Il est encore tumultueux dans ce nangazalé. Vers l’amont, ce dernier cours d’eau porte plusieurs noms : secteur et emprunte d’étroites diaclases rectilignes (figure 5). LE BASSIN VERSANT DU FLEUVE CORUBAL Koyo (ou Koya ?), Dyoumara, Korongali, vallée du serpent, Gélédo, Fanta, Kolossa. Avec des précipitations comprises entre 300 mm/an La Falémé prend sa source également dans les contreforts Nord du Le bassin versant du fleuve Corubal (carte 10) a une superficie de au Nord et 800 mm/an au Sud (période 1951-1989, L’Hôte Y., Mahé Fouta Djalon en Guinée et constitue un affluent majeur du fleuve 24 700 km2. A l’amont le fleuve Corubal est formé par la confluence G., 1995), les écoulements de la plupart des cours d’eau du bassin Sénégal qu’elle rejoint au point de rencontre des frontières de la entre le Komba et le Tominé, cours d’eau prenant leurs sources dans versant du Bangazalé sont probablement sporadiques et participent Mauritanie, du Sénégal et du Mali, au niveau de la ville de Ballou. le massif du Fouta Djalon respectivement vers 1150 m et 1050 m peu (ou pas) à l’alimentation du fleuve Sénégal. Le fleuve Sénégal est Dans son cours supérieur, son principal affluent rive gauche est le d’altitude. En Guinée on le nomme Koliba au moins sur sa partie essentiellement alimenté par le massif du Fouta Djalon (Bassins versants Koila (dont la Source est dans les contreforts Nord du Fouta Djalon) occidentale. Sur son cours moyen, il reçoit sur sa rive gauche le Fé- du Bafing et du Falémé), dans une moindre mesure par le massif de et en rive droite, un cours formé par la confluence entre le Kouloun- finé dont les sources se situent à moins de 400 m d’altitude dans la région Siguirini/Baléa (Bassins versants du Bafing et du Bakoye) et ko et le Kounda Ko (sources en Guinée dans les contreforts Nord-est le massif côtier guinéen. Avant sa confluence avec le Tominé vers les Monts Mandingues (Bassins versants du Bakoye et du Baoulé). Le du Fouta Djalon). Gaoual, on le retrouve sous le nom de Komba. Ensuite, le Komba profil en long du fleuve Sénégal et de ses principaux affluents (figure (Koliba) se réunit avec le Tominé. Le Tominé reçoit en rive droite le BASSIN VERSANT DE LA GAMBIE 5) montre de nettes différences entre les cours d’eau prenant leurs Kokoni que grossissent successivement le Bantala en rive droite puis sources dans le massif du Fouta Djalon (Bafing, Falémé), dans le massif Avec une superficie de 67 350 Km2, le bassin versant du fleuve le Ouésséguélé en rive gauche. Les pentes de tous ces hauts bassins Siguirini/Baléa (Bakoye en amont de sa confluence avec le Baoulé) et Gambie est le troisième plus grand bassin de la région (carte 10). Il sont fortes, les chutes et les rapides fréquents et les vallées drainées dans les Monts Mandingues (Baoulé, Banangazalé). Le profil en long s’agit d’un bassin versant transfrontalier qui s’étend sur la Gambie, la toujours enchâssées entre les hauts escarpements des plateaux gré- du Bafing, «en marches d’escalier», est très semblable aux profils en Guinée et le Sénégal. Son altitude et sa pente moyenne, respective- seux du Fouta Djalon. Les différents noms de cours d’eau utilisés en long du Konkouré et certains de ses affluents qui prennent également ment de 131 m et 5,2%, sont relativement faibles. Le fleuve Gambie Guinée (Koliba, Komba, Tominé) avant qu’ils ne deviennent le Co- leurs sources dans le massif du Fouta Djalon. d’orientation initiale S E/N-O puis vers l’aval E/O prend sa source rubal en Guinée Bissau illustrent le cas d’un secteur finalement peu dans le massif du Fouta Djalon à l’altitude voisine de 1 150 m. Ses décrit dans la littérature. Pro l en long du euve Sénégal et de ses principaux a uents - de sa source à son exutoire maritime au Sénégal Ba ng Luc Ferry, 2017 900 Koukoutamba 800 Bakoye AM Baoulé Banangazalé Balasa 700 Baoulé Niagara Falémé Bakoye 600 Diaoya Manantali Sénégal 500 Boureya Kayes 400 Badoumbé Gourbassy Félou Saint Louis 300 Con uence (exutoire) 200 Gouina Bakel Matam Richard Toll Diama Agglomération Podor 100 0 Barrage existant Sénégal / Baoulé AM Bakoye Alt. (m) Site de barrage Sénégal / Ba ng Sénégal / Falémé mer 2100 1900 1700 1500 1300 1100 900 700 500 300 100 Distance à la mer (km) Figure 5 > Profil en long du fleuve Sénégal et de ses principaux affluents - de sa source à son exutoire maritime au Sénégal ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Carte 10 et Cours bassins > Cours versants d’eau et du Sénégal, bassins versants delala du Sénégal, de Gambie, Gambie, du du Géba etGéba et du Corubal du Corubal NOUAKCHOTT Sénégal Sénégal avant con uence avec la Falémé 15.0 DAKAR Nianja Bolon Banangazalé Delta intérieur Sandougou Bakoye du Niger Gambie Falémé Baoulé BANJUL Niériko Gambie Ko Niger ul Ba ng BAMAKO ou nt ou Géba BISSAU Komba Corubal Fé né Massif topographique Téné du Fouta Djalon Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 25 BASSIN VERSANTS LE BASSIN DU NIGER ET SES PRINCIPAUX COURS D’EAU Cet ensemble est à la fois lié au massif du Fouta Djalon, avec les le Mafou, le Niger présente une série d’imposants rapides qui font environs de Koumana. De son côté, le Milo perd 200 m en 30 km sources du Tinkisso, et à la Dorsale Guinéenne. C’est d’ailleurs au chuter son altitude d’une dizaine de mètres. Puis, jusqu’à Bamako, le (6,7 m/km) avant de dévaler une vallée bordée à l’Est par des re- niveau des contreforts Nord de la Dorsale Guinéenne que la ma- Niger gardera une morphologie assez stable, composée de hautes liefs doléritiques. Il atteint les premières plaines d’inondation vers jeure partie des affluents constitutifs du Fleuve Niger prennent leur berges, de plaines d’inondations, d’îles multiples et une pente Kérouané avant de recevoir son principal affluent, le Baoulé, en rive sources (Sankarani, Milo, Niandan, Fié, Mafou…). Troisième fleuve douce de 0,12 m/km. En Guinée, il reçoit tour à tour le Niandan et gauche. Après une série de rapides, il prend un aspect comparable d’Afrique de par sa longueur jusqu’à son estuaire au Nigéria (4 200 le Milo en rive droite et le Tinkisso. Le Sankarani, dernier et puissant à celui de la basse vallée du Niandan pour rejoindre le Niger autour km), le Niger prend sa source vers 800 m d’altitude, à la frontière affluent guinéen, ne rejoint le Niger qu’au Mali, à Kourouba, après de Sansando. Guinée-Sierra Leone, non loin de Kobikoro. La grande «cuvette» avoir alimenté l’imposante retenue de Sélingué. Il arrive ensuite LE TINKISSO, PARTIE FOUTANIENNE DU NIGER encadrée par le massif du Fouta Djalon à l’Ouest et la Dorsale Gui- dans la région du delta intérieur du Niger, entité d’une superficie néenne au Sud, constitue l’amont de l’entité hydrologique du Niger d’environ 50 000 km2 dont 20 à 30 000 km2 de plaines d’inonda- C’est le seul affluent du Niger en provenance du massif du Fouta supérieur entité qui se prolonge au Mali en amont du Delta intérieur tion. Le delta intérieur est un système complexe de chenaux et de Djalon proprement dit. Il naît à une altitude de 850 m environ, dé- (entre Ségou et Markala au Mali). Le bassin versant du Niger occupe lacs. Il est essentiellement alimenté par les bassins versants du Niger vale une pente forte (5 m/km) et de multiples chutes. A Dabola, il une place particulière en raison des domaines climatiques diversifiés supérieur et dans une moindre mesure par celui du Bani. Plus de n’est plus qu’à 400 m d’altitude. Dès lors, la pente s’assagit rapide- qu’il occupe (guinéen, Sud-soudanien, Nord-soudanien, sahélien, 40% des apports s’y perdent principalement par évaporation. En ment (0,5 m/km) jusqu’à sa confluence rive gauche avec la Bouka. Sa subdésertique et désertique), du nombre de pays concernés et du aval de Koryoumé, les apports au fleuve reprennent au niveau de pente décroît un peu plus (0,05 m/km) jusqu’à sa confluence avec nombre de pays que son fleuve traverse (Guinée, Mali, Niger, Nige- ses affluents de rive droite dont le Gorouol, le Dargol et le Sirba. En le Niger vers Siguiri. Il présente d’innombrables sinuosités s’étalant ria) ou borde (Bénin, Nigeria) ; Ce fleuve a également la particulari- aval le fleuve Niger reçoit les apports de la Bénoué, affluent majeur dans de très vastes plaines d’inondation. té de traverser le Delta Intérieur du Niger, plus vaste zone humide du cours inférieur du fleuve. LE SANKARANI, AUX FRANGES ORIENTALES DE LA GUINÉE d’Afrique de l’Ouest (carte 11 et figure 6). LE MILO ET LE NIANDAN Le Sankarani nait de la réunion du Gbanhala et du Kouroukélé, tous L’AMONT DU NIGER Le Niandan et le Milo prennent leurs sources sur les contreforts deux issus de la frange Nord de la Dorsale Guinéenne. Ils prennent Dans sa partie supérieure, en amont du delta intérieur, le bassin du Nord de la Dorsale Guinéenne à l’altitude 700 m pour le Niandan naissance à environ 700 m d’altitude et confluent après une série de Niger comprend deux bassins principaux, le Bani à l’Est et le Niger et 1 000 m pour le Milo. Le Niandan présente une pente forte petits rapides succédant à des vallées désertes et pentues. La pente supérieur à l’Ouest. Ce dernier est constitué de sept branches- de l’ordre de 4 m/km jusqu’à la station de Kissidougou. La pente s’adoucit et le Sankarani reçoit le Kouraï en rive droite et surtout mères : le Tinkisso, le Niger proprement dit ou Djoliba, le Mafou, s’adoucit ensuite à 0,5 m/km jusqu’au confluent du Balé à Sansan- le Dion en rive gauche, son affluent majeur dans cette région. En le Niandian, le Milo, le Fié et le Sankarani. La pente du Niger est baya. Le Niandan passe alors une série de puissants rapides avant Amont du barrage de Sélingué au Mali, il reçoit un autre affluent, très forte sur les 40 premiers kilomètres (7,5 m/km) pour s’adoucir de recevoir le Kouya en rive gauche et de s’assagir de nouveau dans l’Ouassoulou Balé, dont les sources prennent naissance à la frontière jusqu’à son arrivée à Faranah (figure 6). Sa pente reste stable sous une large plaine d’inondation. Il passe ensuite les resserrements de entre la Guinée et le Mali. l’influence de petits affluents en provenance du massif du Fouta Dja- la chaîne Niandan-Banié, resserrements dans lesquels le projet de lon (Balé, Koba et Niantan). Après sa confluence en rive droite avec barrage de Fomi est envisagé, avant de se jeter dans le Niger aux Pro l en long du Fleuve Niger - de sa source en Guinée à son exutoire au Nigéria 900 Luc Ferry, 2017 800 Guinée Mali Niger Bénin Nigeria 700 Sotuba Kénié Markala Taoussa Kandaji Niger Malanville Kainji Jebba 600 Koryoumé Faranah Kouroussa Siguiri Bamako Ségou Mopti (Tombouctou) Bourem Niamey Yelma Lokoja Onitsha 500 400 300 200 Delta Intérieur du Niger (DIN) Agglomération 100 Barrage existant Alt. (m) 0 Site de barrage Distance à la mer (km) 4300 4100 3900 3700 3500 3300 3100 2900 2700 2500 2300 2100 1900 1700 1500 1300 1100 900 700 500 300 100 Figure 6 > Profil en long du fleuve Niger - de sa source en Guinée à son exutoire maritime au Nigéria ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Carte 11d’eau Cours > Cours et sous d’eau bassinsversants et sous-bassins versants de l’amont de l’amont du euve Niger du fleuve Niger Delta intérieur Sénégal -10.0 -5.0 du Niger Baoulé MARKALA Monts Mandingues SEGOU NIGER Ba ng Bakoye KITA Bani KOULIKORO amont Niansira Massif de la région de Siguirini Baléa BAMAKO Falémé Baoulé Bani ng Bassin du Bani Kouoro Gambie Bagoé Bassin du Bani Massif topographique Fié DINGUIRAYE SIKASSO du Fouta Djalon Tinkisso Téné DABOLA Sankarani Ba ng KANKAN MAMOU Niger Amont Kaba Milo FARANAH Mafou Dion 10.0 Mongo BOUNDIALI Rockel Niandan Little scarcies KISSIDOUGOU Massif de la région de Madinani Sewal Sassandra Moa Dorsale Guinéenne Saint Paul Lo a Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 27 GÉOLOGIE DU FOUTA DJALON ET DE SES EXTENSIONS FORMÉ AU COURS DE DIFFÉRENTS CYCLES TECTONIQUES SUCCESSIFS QUI ONT DÉMARRÉ IL Y A PLUS DE DEUX MILLIARDS D’ANNÉES, LE MASSIF DU FOUTA DJALON EST ESSENTIELLEMENT COMPOSÉ DE ROCHE ACIDES (GRÈS, SCHISTES) AVEC DES INTRUSIONS D’ANCIENNES ROCHES ÉRUPTIVES REMANIÉES PLUTÔT BASIQUES (DOLÉRITES). CE CŒUR DOLÉRITIQUE FORME LE COEUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON. HISTOIRE GÉOLOGIQUE Sénégal. Les roches basiques sont représentées principalement par les GÉOLOGIE DU BASSIN MÉDIAN DU SÉNÉGAL dolérites. Les bassins du Konkouré, du Tinkisso et du Milo sont des bas- Le cœur du massif du Fouta Djalon se situe sur la bordure SW du Sur le rebord Nord du massif du Fouta Djalon, en entrant dans la sins quasi monolithologiques à grès ou granites (tableau 3). Les bassins craton Ouest-africain (carte 12). Ce vaste complexe géologique, sta- partie Ouest du Mali, on retrouve une couverture sédimentaire in- où les roches basiques ont le plus d’importance sont les bassins de la bilisé à la fin de l’orogénèse éburnéenne vers 1800-1600 Ma, est fra-cambrienne à dominante gréseuse dans le prolongement des Gambie et de la Falémé. limité par des zones mobiles formées ou rajeunies au cours de cy- formations guinéenne de Mali-Tougué et qui constitue le début cles orogéniques ultérieurs, panafricains (660 et 550 Ma), hercyniens SYNTHÈSE DES ENSEMBLES GÉOLOGIQUES EN du bassin sédimentaire de Taoudéni. Ces formations se retrouvent (250 Ma) ou encore alpins (60 Ma). La conception classique considère jusqu’à Bamako (formations gréseuses de Sotuba) et constituent la le craton Ouest-africain comme un ensemble continu s’étendant de PÉRIPHÉRIE DU FOUTA DJALON SUR LA ZONE géologie de la partie médiane du bassin du Sénégal. la Mauritanie à l’Algérie, au Nord, à la Côte d’Ivoire et au Ghana, au D’EXTENSION LES FORMATIONS TERTIAIRES DU DELTA INTÉRIEUR DU NIGER, Sud (Bessoles, 1977). Cette plate-forme du craton Ouest-Africain est GÉOLOGIE DE LA DORSALE GUINÉENNE DU SÉNÉGAL ET DE LA GAMBIE constituée d’une dorsale de socle au Nord (dorsale Réguibat-Algé- ET DU BASSIN AMONT DU NIGER rie-Mauritanie) et d’une autre au Sud (dorsale de Léo) et, entre les Les formations sédimentaires les plus récentes ne sont représentées sur deux, d’une couverture sédimentaire (bassin de Taoudéni) possédant La Dorsale Guinéenne, source du Niger et de ses affluents (Sources le bassin supérieur du Sénégal que par un affleurement de Continental deux fenêtres de socle (fenêtre de Kayes et fenêtre de Kéniéba). C’est Milo, Niandan, Mafou etc.), est marquée par des granites du socle Terminal, situé à l’Est de Nioro à la limite entre le bassin du Sénégal et dans ce vaste ensemble géologique que coulent les principaux fleuves granitique de l’Archéen avec des injections doléritiques identifiées celui du Niger. Le Continental Terminal est largement représenté dans le d’Afrique de l’Ouest, Le Niger, le Sénégal et la Gambie. du côté de Beyla et quelques séries gneissiques avec quartzites dans bassin inférieur du Sénégal et dans la portion médiane du bassin du Ni- le secteur de Nzérékoré. La couverture du socle granitique s’étend ger (à partir des environs de Markala – delta intérieur du Niger jusqu’à GÉOLOGIE DU MASSIF DU FOUTA DJALON dans le bassin de Kankan, Kérouané. On retrouve ces couvertures Gao). Le Continental Terminal est formé de sables argileux aux couleurs granitiques dans le secteur maritime de Forécariah-Coyah, dans le très variées dans lesquels s’intercalent des niveaux argileux ou gréseux. Ce massif se divise en trois parts égales entre les grès tendres à l’Ouest, prolongement traversant la Sierra Leone. Dans la partie guinéenne Formation principale du bassin de Taoudéni, l’épaisseur du Continental les granites au Sud Est et les grès quartzitiques au Nord-Est. L’ensemble aval du bassin du Niger (bassin Siguiri), on retrouve une couverture terminal, très variable suivant les structures des bassins d’accumulation, Lélouma-Pita-Labé-Dalaba-Télimélé correspond au Fouta Djalon gré- de schistes Birrimiens, parfois injectés de dolérites dans la partie est d’une centaine de mètres en moyenne dans le delta intérieur du seux composé de grès tendres et de schistes parfois injectés de dolé- Nord de Siguiri, qui cours jusqu’au Mali dans sa partie Sud-Est. Niger et peut atteindre plus de 2 000 m dans le fossé de Gao. rites. L’ensemble de Mamou correspond au Fouta Djalon cristallin es- sentiellement composé de socle granitique en prolongement du bassin Tableau 3 > Caractéristiques lithologiques de quelques sous-bassins versants de Kankan avec altération peu épaisse (tableau 3). Enfin le dernier en- semble du Fouta Djalon doléritique (Mali-Tougué et Koubia), lui aussi à BASSIN CLASSES LITHOLOGIQUES ÉXUTOIRE dominance de grès et schistes, mais très fortement marqué par des filons VERSANT Granites Grès Schistes Grès Qtz. Dolérites Roches vertes et sills doléritiques. Dans ce dernier ensemble, on trouve en incrustation Bafing Dakka Saidou 5% 6% 1% 9% 39% 0% un noyau doléritique qui constitue le cœur du massif montagneux. Au Nord du Massif du Fouta Djalon, au Mali, on trouve les schistes birrimiens Falémé Satadougou 8% 0% 16% 34% 42% 0% tendres de l’extrémité méridionale de la fenêtre de Kéniéba. La couver- Falémé Kidira 15% 15% 36% 16% 2% 3% ture sur la frange Sud du massif du Fouta Djalon (Fria-Télimélé - Kindia) et Gambie Kédougou 0% 18% 7% 45% 30% 0% Sud-ouest (Boke-Boffa) est constituée de grès et schistes avec intrusions doléritiques. Le Bassin de Gaoual, en direction de la Guinée Bissau, est Konkouré Konkouré 0% 98% 0% 0% 2% 0% caractérisé par des grès avec injections doléritiques. Les roches acides Milo Kankan 91% 0% 6% 0% 3% 0% occupent ainsi 87% de la superficie totale du Fouta Djalon. La classe Niger Siguiri 69% 0% 26% 0% 2% 3% lithologique la mieux représentée est de loin celle des grès. A l’opposé, les roches vertes (roches métamorphiques volcano-sédimentaires) sont Sénégal Bakel 7% 31% 7% 42% 12% 1% les moins présentes. On les rencontre dans les bassins versants du Niger Tinkisso Tinkisso 96% 0% 0% 0% 4% 0% (tableau 3), de la Falémé et au Nord de Kayes dans le bassin versant du Tominé Gaoual 0% 86% 0% 0% 14% 0% ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Carte 12 > Contexte Contexte géologique géologique du Fouta Djalon du Fouta et de ses Djalon et extensions de ses extensions DAKAR Bassin de Bassin Sénégalo Taoudéni Mauritanien BANJUL Fenêtre de Kéniéba BAMAKO Craton Ouest-Africain (Dorsale de Léo) Zone d’extension élargie du PRAI MFD BISSAU Bassin de Bové Zone d’extension FAO du massif du Fouta Djalon Massif topographique du Fouta Djalon CONAKRY Massif topographique de la Dorsale Guinéenne FREETOWN D’après / From : Thiéblemont D. (edit.) et al. - Geological Map of Africa at 1:10 M scale, CGMW-BRGM 2016. ISBN: 9782917310328. doi: 10.14682/2016GEOAFR. ARCHEEN PROTEROZOÏQUE PALEOZOÏQUE MESOZOÏQUE CENOZOÏQUE 3,6 Ga 2,5 Ga 541 Ma 299 Ma 66 Ma 0 Ma Paléo-archéen (3,6 - 3,2 Ga) Précambrien Paléoprotérozoïque (2,3 - 2,05 Ga) Précambrien Néoprotérozoïque Dépôts sédimentaires Couverture sédimentaire tertiaire (66 Volcano sédimentaire & métamorphique Sédimentaire et Volcano-sédimentaire (1 000 - 541 Ma) Volcano-Sédimentaire du paléozoïque -2,6 Ma) Paléo-archéen à Méso-archéen (3,6 - 2,8 Ga) Précambrien Paléoprotérozoïque Précambrien Néoprotérozoïque Couverture sédimentaire Quaternaire Plutonique & métamorphique (2,3 - 2,05 Ga) Plutonique et métamorphique (1 000 -635 Ma) Volcano-Sédimentaire (Cambrien > Dévonien et plio-quaternaire (66 - 0.012 Ma) / Carbonifère) Intrusions de Dolérites Méso-archéen (3,2 - 2,8 Ga) Précambrien Paléoprotérozoïque Pré-Cambrien Néoprotérozoïque Métamorphique (2,3 - 2,05 Ga) métamorphique (635 - 541 Ma) Sédimentaire (Trias) Méso-archéen (3,2 - 2,8 Ga) Précambrien Mésoprotérozoïque Observée Interprétée Plutonique (1,6 - 1,0 Ga) Sédimentaire Faille normale Méso à Néoarchéen (3,2 - 2,5 Ga) Précambrien Protérozoïque inférieur (1 000 - 720 Ma) Faille de chevauchement Volcano-Sédimentaire (Tonien) Sédimentaire Faille Néoarchéen (2,8 - 2,05 Ga) Sédimentaire et Volcano-Sédimentaire Projection latitude - longitude WGS 84 - BRGM, PRAI MFD, Géohyd - massifs topographiques d’après L. ferry, 2017 - Réalisé par Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 29 OCCUPATION DU SOL DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON ET SES EXTENSIONS LA FORÊT ET LA SAVANE ARBUSTIVE COUVRENT L’ESSENTIEL DES HAUTS PLATEAUX DU FOUTA DJALON MÊME SI LA FORÊT S’INSCRIT SOUVENT EN MOSAÏQUES. LES PLATEAUX CUIRASSÉS OU LATÉRITIQUES SONT UN MARQUEUR DES PAYSAGES DU FOUTA DJALON QUI ORGANISENT LES TOPOSÉQUENCES. LES GRANDS ÉCOSYSTÈMES FORESTIERS DE OCCUPATION DU SOL DU MASSIF TOPOGRAPHIQUE DU FOUTA DJALON SUIVANT LE PROJET GUINÉE GLOB COVER 2008 Sept grands écosystèmes forestiers sont décrits en Guinée. Il s’agit Dans le massif topographique du Fouta Djalon, l’occupation du sol Figure 7 > Répartition de l’occupation du sol dans le massif «savane arbustive associé à quelques feuillus» est l’occupation du topographique du Répartition de Fouta Djalon l’occupation (Glob du sol cover dans le 2008) massif • De l’écosystème de mangrove (écosystème forestier amphibie) sol dominante (39% - figure 7) et se présente plutôt sur les marges topographique du Fouta Djalon (Glob cover 2008) présent en Guinée Maritime, du massif topographique du Fouta Djalon. Le Cœur du massif du • De la forêt claire côtière guinéenne présente en Guinée Maritime Fouta Djalon est, quant à lui, plutôt dominé par une végétation de le long des cours d’eau, sur les rives de marais et sur l’ensemble «forêt ouverte et bois» qui représente près de 30% de l’occupa- des sols riches tion du sol du massif. Les autres occupations sont donc marginales et 39% plutôt composés de mosaïques de végétation réparties entre végé- • Des savanes guinéennes et soudano-guinéennes résultant de la tations arborées, arbustives, prairies et cultures. Ces classes de végé- dégradation des formations boisées. Elles sont présentes sur l’en- tation en mosaïque représentent 30% de la surface du massif topo- semble du territoire de la Guinée graphique du Fouta Djalon. Sur la base des informations Globcover • La forêt sèche guinéenne qui constitue la catégorie dominante des en 2008, Les sols nus et cultures de bas-fonds représentent moins de 1% 1% plateaux du massif du Fouta Djalon et des plaines de Haute Guinée 1% de l’occupation du sol dans le massif topographique. D’un point 30% de vue spatial, les mosaïques de végétation naturelles associées aux • La forêt dense guinéenne, caractérisée par une formation fermée zones de cultures se retrouvent majoritairement sur les contrefort 7% où la végétation est exubérante, les arbres très hauts avec une hu- Sud (secteur de Dalaba – Télimélé), sur les bordures Est (Dabola – midité constante Dinguiraye), dans le secteur spécifique de Mali et dans les secteurs à 7% • La forêt dense humide guinéenne qui ne subsiste qu’en reliquat, l’Ouest de Pita – Labé (carte 13). 7% 8% notamment dans le secteur de la Guinée Forestière (Macenta, Nzé- rékoré) • La forêt dense sèche guinéenne qui occupe la partie Nord de la Savane arbustive fermée à ouvert (>15 %) de feuillus ou pins ou décidues (<5m) Guinée à l’exception du Fouta Djalon Forêt ouverte de feuillus(15-40%) et végétation boisée (>5m) Dans la littérature, le constat environnemental de l’occupation du Forêt fermée à ouverte de feuillus (>15%) ou semie décidue (>5m) sol dans le secteur du massif du Fouta Djalon fait état d’un man- Mosaïque de forêt et arbustes (50-70%) avec prairies (20-50%) teau forestier qui ne couvre que 13% de la région administrative de Mosaïque de végétation (Prairies / arbustif ou arborée) (50-70%) Moyenne Guinée, soit 800 000 ha de forêt dense sèche et 50 000 et culture (20-50%) Mosaïque de culture (50-70%) ha de lambeaux de forêts, reliques de l’ancienne forêt dense d’al- et végétation (Prairie / arbustif ou arborée) (20-50%)) titude. Il semble qu’il n’existe plus réellement de massifs forestiers Mosaïque de prairies (50-70%) et de forêts et arbustes (20-50%) en dehors de quelques petites forêts classées (Identification des Sol nu principaux problèmes environnementaux en Guinée, Ministère de l’environnement de Guinée, 2003). Bowal et village de Dokoro non loin du Bafing ou «rivière noire» ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Occupation du sol Carte 13 > Occupation du du sol massif du du massif du Fouta Fouta DjalonDjalon et de et de ses zones ses zones d’extensions d’extension cover 2008) (Globcover 2008) (Glob -20.0 -15.0 -10.0 -5.0 15.0 DAKAR BANJUL BAMAKO BISSAU Massif côtier guinéen 10.0 CONAKRY Monts Mandingues Massif topographique du Fouta Djalon FREETOWN Massif de Siguirini Baléa Massif topographique de la Dorsale Guinéenne Zone d’extension élargie du PRAI MFD Zone d’extension FAO du massif du Fouta Djalon Chaine Banié - Projection latitude - longitude WGS 84 - FAO, CEDEAO, PRAI MFD, Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 Niandan 11 Zone de dépôt de crue ou culture irriguée (ou zone aquatique) 120 Mosaïque de prairies (50-70%) et de forêts et arbustes (20-50%) 14 Culture pluviale 130 Savane arbustive fermée à ouverte (>15 %) de feuillus ou pins ou décidues (<5m) 20 Mosaïque de culture (50-70%) et végétation (Prairie / arbustif ou arborée) (20-50%) 140 Végétation herbacée fermée à ouverte (>15% - savane herbacée ou lichen / mousses) 30 Mosaïque de végétation (Prairie / arbustif ou arborée) (50-70%) et culture (20-50%) 150 Végétation éparse Légende 40 Forêt fermée à ouverte de feuillus (>15%) ou semie décidue (>5m) 160 Forêt de feuillus fermée à ouverte (>15%) régulièrement inondée (de manière permanente ou semi permanente ou temporaire) 50 Forêt fermée de feuillus (>40% et >5m) 170 Forêt de feuillus ou savane arbustive fermée (>40%) inondée en permanence - Eaux saumâtres ou salées 60 Forêt ouverte de feuillus(15-40%) et végétation boisée (>5m) 180 Végétation herbacée ou boisée fermée à ouverte (>15%) régulièrement inondée ou gorgée d’eau - Eaux saumâtres ou salées 70 Forêt fermée de pins (>40% et >5m) 190 Surfaces arti cialiées et surfaces associées (Urbanisation >50%) 90 Forêt ouverte de pins (15-40% et >5m) 200 Sol nu 100 Forêt fermée à ouverte mélangée de feuillus et de pins (>15% et >5m) 210 Plan d’eau 110 Mosaïque de forêt et arbustes (50-70%) avec prairies (20-50%) 31 OCCUPATION DU SOL MODÈLE GÉOMORPHOLOGIQUE DES PAYSAGES 14) dans la partie centrale du massif. Dans ces hauts plateaux on re- trouve ainsi plusieurs sous-unités morphologiques telles que : DU FOUTA DJALON OCCUPATION DU SOL DANS LES EXTENSIONS • Le plateau de Labé (1 100 m environ) avec une partie centrale mas- Les plateaux et les glacis constituent les traits géomorphologiques sive et tabulaire. Ce plateau se prolonge vers Dabola et est marqué DU MASSIF DU FOUTA DJALON SUIVANT LE dominants du massif du Fouta Djalon. Maignien (1958) et Michel par les intrusions doléritiques. Le cuirassement y est généralisé avec PROJET GLOB COVER 2008 (1973) ont identifié trois grandes surfaces d’aplanissement cuirassées notamment les buttes-témoins de la première surface bauxitique et disposées en gradins successifs, un relief intermédiaire cuirassé de dite de Labé (P. MICHEL, 1973). 2 glacis de replats autour de Dan- DANS LA ZONE D’EXTENSION RESTREINTE DU PRAI MASSIF DU moyenne altitude sur les versants et enfin trois glacis d’extension très kolo qui assurent la transition avec le plateau de Tougué. FOUTA DJALON variable. Le schéma du rebord du plateau cuirassé (figure 8) décrit • Le plateau de Dalaba est séparé du plateau de Labé par la vallée Dans la zone restreinte du PRAI Massif du Fouta Djalon l’occupa- le paysage typique du Fouta Djalon. Sur la surface du Bowal, la végé- supérieure du Kokoulo. D’une altitude moyenne de 1 100 m, entre tion du sol associée aux typologies de «savanes arbustives» offre tation est rase et plutôt propice au pâturage et à la coupe du bois. Bouliwel et Dalaba, ces plateaux culminent autour de Diaguissa, à des proportions presque similaires avec le massif topographique du Ces surfaces quasi-imperméables ne favorisent la circulation d’eau 1 425 m. des buttes cuirassées bauxitiques jalonnent cet escarpe- Fouta Djalon (40%) avec une distribution spatiale qui est néanmoins que sous la surface du rebord de cuirasse. Les activités de coupes ment oriental. Vers l’Ouest, il laisse apparaître des buttes gréseuses, plus marquée dans les plaines de la Haute Guinée à l’Est-Nord-est sont alors beaucoup plus néfastes sur ces surfaces et la dégradation témoins de son recul par les érosions. du massif du Fouta Djalon (carte 13). Près de 30% de la superficie de accrue de ces espaces peut engendrer des érosions lors des fortes cette zone est associée à une végétation arborée ou boisée de type pluies. Les zones de cultures les plus propices se trouvent sur les gla- • Le plateau de Mali-Yambéring et escarpement de Mali : Ce plateau «forêt ouverte». Les mosaïques de végétation réparties entre «vé- cis de versant, où les sols présentent des caractères plus hydromor- d’une altitude comprise entre 1 100 m et 1 400 m culmine à au gétations arborées, arbustives, prairies et cultures» couvrent 31% phes (zone tachetée) à la faveur des nappes d’accompagnement qui mont Loma (près de Mali), mont correspondant à un sill doléri- des surfaces de cet espace et sont très largement majoritaires sur les peuvent s’y trouver et de la circulation d’eau dans le sol. tique et non à une butte indurée. Il n’est pas massif et propose zones de Kindia – Fria – Boké (secteur du massif topographique cô- une alternance de petits plateaux cuirassés et de sills doléritiques LES HAUTS PLATEAUX DU FOUTA DJALON particulièrement abondants dans le secteur. Au Nord du Mali, l’es- tier guinéen). Cette occupation du sol se retrouve de manière moins prononcée sur la partie Nord-Est du Massif du Fouta Djalon bien D’un point de vue du modelé géomorphologique, on distingue plus carpement dépasse 1 000 m au-dessus du glacis (versant de madi- que visible dans le secteur de Siguirini. Enfin, une classe associée aux particulièrement l’entité des hauts plateaux du Fouta Djalon (carte na-Kouta). Vers l’Ouest et le Nord-Ouest, l’escarpement est moins forêts de mangroves apparaît dans une proportion de près de 0.1% dans la frange côtière de cette extension. Figure 8 > Rebords du plateau cuirassé (d’après Demangeot - 1976) DANS LA ZONE D’EXTENSION ÉLARGIE DU PRAI-MFD Bowal B A Les proportions entre savanes arbustives et occupations associées à de la «forêt ouverte et bois» (respectivement 41% et 21% pour Marigot Glacis de versant cette extension) sont relativement similaires avec les zones précé- dentes bien que le couvert associé à de la forêt soit un peu plus C D faible. La grande différence d’occupation du sol de cet espace avec les autres est l’apparition des zones de cultures pluviales (ou cultures E F de bas-fonds) dominantes dans l’extrême Nord-Est de la zone, au dela de Bamako (carte 13), et qui représentent près de 3.6% de l’oc- cupation du sol de cet espace. Enfin les lacs artificiels engendrés par G Roche mère les retenues de Manantali, du barrage du Sélingué, de Baneah et de Garafiri et la surface en eau libre constituée par les grands cours H d’eau (Niger notamment) représentent tout de même un peu plus de 0.5% de la superficie totale de la zone d’extension élargie PRAI soit environ 1 550 km². Circulation de l’eau A : Le Bowal, cuirasse d’accumulation relative, plus ou moins ssurée E : Le versant cimenté et façonné en glacis B : Le rebord du Bowal, avec ses éboulis F : Les termintières éventuelles C : La zone tachetée G : La plaine et son marigot D : Le réseau de circulation souterraine au contact cuirasse-zone tachetée H : La cuirasse d’accumulation absolue BOWAL : Le terme bowal (un bowal / des bowé) est d’origine peulh. Il est donné à des formes issues des cuirasses latéritiques, une fois ces dernières dégagées par l’érosion. On doit une des premières utilisations et explications de ce terme au géographe Jacques Richard-Molard en 1944 à propos d’une description du Fouta-Djalon en Guinée. Depuis, le terme a été repris par diverses encyclopédies et est entré en français dans le vocabulaire de la géomorphologie et en langue allemande dans celui de la biogéographie ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION brutal et présente des replats ou gradins intermédiaires. secteur de transition entre les hauts plateaux du Fouta Djalon et le • Les plateaux gréseux du Badiar dominent le piedmont de la To- • Le massif de Mamou résulte du prolongement du plateau Dia- plateau de Kindia. Ce secteur est une dépression qui surplombe miné. Ce paysage est décrit comme une «sorte de galette ovoïde guissa-Dalaba qui constitue, selon Boulvert, la terminaison Sud néanmoins au Sud les bassins de la Kolenté et de la Kora. D’une gréseuse» qui s’allonge vers le Sud-ouest jusqu’au-delà de la fron- des hauts plateaux du Fouta Djalon. Les reliefs n’y atteignent pas altitude de 500 m environ, il se présente comme un glacis cuirassé tière avec la Guinée Bissau. 1 100 m et les interfluves cuirassés sont le plus souvent démantelés homogène et incisé par la Kolenté. Dans cette entité, on observe AUTOUR DES HAUTS PLATEAUX DU FOUTA DJALON et réduits ainsi un modelé avec deux grandes marches d’escalier avec un gla- cis-replat (piedmont de la Kolenté) surmonté de plateaux gréseux. Autour de l’entité des hauts plateaux du Fouta Djalon, on identifie ENTITÉS ASSOCIÉES AUX HAUTS PLATEAUX DU FOUTA DJALON les paysages morphopédologiques suivants : • Les monts Bassari, aussi identifiés comme le massif de Coniagui, Sont associés à l’entité des hauts plateaux du Fouta Djalon, les constituent la transition entre les hauts plateaux du Fouta Djalon et • Le Plateau gréseux de Kindia – Télimélé, qui correspond peu ou sous-unités morphopédologiques suivantes : le piedmont de la Tominé. Ils se présentent comme un ensemble prou au bassin de Bové décrit par les géologues. Ce plateau de plus • Le plateau de Tougué-Timbo correspond aux bassins supérieurs de petites collines alignées en chapelet. Une érosion vive dégage basse altitude est constitué d’alternances complexes de couches de la Gambie, du Bafing et également du Tinkisso. Le cuirassement des barres rocheuses d’orientation SSW-NNE. grossières (grès et conglomérats) parfois propices à l’induration. y est généralisé et le plateau apparaît massif et monotone avec des • Les Piedmonts de la Tominé (ou de Gaoual-Koundara ou encore bas- • Le plateau de Bové dont la transition avec le plateau gréseux s’effec- successions de plateaux et glacis cuirassés. Il est néanmoins plus ou sin du Youkounkoun) constituent une vaste zone aplanie se situant à tue en gradins cuirassés étagés et multiples. Ce plateau est incisé par moins démantelé sous l’incision du Tinkisso et du Bafing. Au Nord, l’altitude 100 m. La vallée s’élargit, à la manière d’un éventail deltaïque, les cours d’eau mais conserve une surface de cuirasse bien établie. ce plateau se termine à la frontière Guinée-Mali, tandis qu’au Sud, sur une centaine de kilomètres de large. Historiquement associée aux • Le plateau Mandingue, constitué d’un relief tabulaire fossilisé par entre la rivière Mongo et le Tinkisso, le mont Tandon (1 015 m) hauts plateaux du Fouta Djalon, cette sous-unité reste très éloignée le cuirassement. Il domine la bordure Sud du bassin de Taoudéni. marque l’extrémité Sud-est du plateau Tougué-Timbo. Il se rac- de la géomorphologie du cœur du Fouta Djalon (Boulvert, 2003). Le • Le Glacis induré de Faranah est recouvert par un cuirassement gé- corde au massif de Mamou dans sa partie Ouest. passage des monts Bassari à cette sous unité s’effectue par un glacis néralisé et dispose de quelques buttes qui peuvent être rappro- • Les Glacis – Replat de Linsan ou du Konkouré Supérieur est un cuirassé pratiquement continu sur 50 km de Gaoual à Kifaya. chées du démantèlement du plateau de Tougué. Paysages morphopédologiques Carte 14 > Paysages de Guinée morphopédologiques de Guinée -14.0 Massif de Coniagui -10.0 BAMAKO -16.0 Piedmont de Kédougou -8.0 Piedmont Badiar Piedmont Escarpement Nord de Mali de la BISSAU Tominé MALI Entaille 12.0 du bakoy Plateau mandingue GAOUAL KOUBIA LELOUMA TOUGUE LABE SIGUIRI Plateau DINGUIRAYE Plateau de Tougué gréseux PITA BOKE de kindia 11.0 Plateau Bowé DABOLA DALABA Glacis induré de Siguiri KOUROUSSA Piedmont de Bo a FRIA KANKAN MAMOU Glacis induré de Faranah Haut plateau du Fouta Djalon KINDIA FARANAH 10.0 Mangrove Plateau CONAKRY de Linsan Piedmont de Kaba Secteur préforestier de Kissidougou - Beyla KEROUANE Glacis cuirassé Piedmont sur Socle de Senko 9.0 Forécariah Massif granitique -12.0 de Macenta Projection latitude - longitude WGS 84 - ABN - Ministère de l’environnement de Guinée - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 BEYLA 33 GRANDS TRAITS DU CLIMAT LE CLIMAT SOUDANO-GUINÉEN, DOMINANT EN GUINÉE, SE PRÉSENTE EN TRANSITION ENTRE UN CLIMAT TRÈS HUMIDE OBSERVABLE AU SUD ET UN CLIMAT PLUS SEC DE TYPE «SOUDANAIS» AU NORD. LE CLIMAT DU FOUTA DJALON SE DISTINGUE DU CLIMAT SOUDANO-GUINÉEN PAR SON CARACTÈRE «MONTAGNARD» ET PLUS FROID. LA PLUVIOMÉTRIE MOYENNE S’ÉTABLIT AUTOUR DE 1700 MM PAR AN DANS LE FOUTA DJALON. UN CLIMAT SOUS INFLUENCE DE LA ZONE INTERTROPICALE DE CONVERGENCE ET DES Zone de Carte 15 convergence > Zone intertropicale de convergence (ZCIT) intertropicale (ZCIT) RELIEFS DE LA DORSALE GUINÉENNE 0.00 20.00 Massif topographique Le Front InterTropical (FIT), aujourd’hui plus connu sous la déno- du Fouta Djalon Tunisie mination de Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT), est une composante essentielle des traits du climat de Guinée, péri-gui- néen et plus largement de l’Afrique de l’Ouest. Ce «front véri- Maroc table» (carte 15) est une surface de discontinuité entre la masse d’air tropicale continentale, chaude et sèche, et la masse d’air Algérie tropicale maritime de la mousson, fraîche et humide. Son déplace- Lybie ment est lent et est animé d’un mouvant saisonnier de périodicité Egypte annuelle. En janvier, il occupe sa position la plus méridionale (un peu au Nord de Conakry) et en août sa position la plus au Nord (ligne d’orientation Nord-est de Nouakchott vers le 20e parallèle). Ces mouvements d’oscillation Nord-sud, au gré des étés austral et boréal, génèrent alors une alternance des périodes sèches et hu- Mauritanie 20.00 t Juille mides dans la sous-région caractérisant ainsi les saisons dans cette partie du globe. Plus localement dans la zone péri-guinéenne, trois Mali n en io Posit Niger grands domaines climatiques sont décrits par Aubréville (1949). Le domaine climatique Guinéen Forestier englobant la Sierra Leone, Tchad le Libéria et la Guinée Forestière, le domaine Soudano-Guinéen, Sénégal dans lequel se trouve le cœur du massif du Fouta Djalon et la ma- Gambie Soudan Burkina Faso jeure partie de la Guinée, et enfin le domaine Soudano-Sahélien Guinée Bissau commençant aux franges Nord de la Guinée. A la vue des connais- Guinée Bénin Nigéria sances acquises, ces grands domaines sont précisés par Boulvert (1992) qui en propose des subdivisions plus fines. Sierra Leone Ghana en Janvier Côte d’Ivoire Togo tion République Centrafricaine Posi Libéria Cameroun 0.00 Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION TEMPÉRATURES ET ÉVAPOTRANSPIRATION frontière malienne. Les valeurs les plus faibles d’ETP en Guinée sont observées à N’zérékoré (1 322 mm en contexte forestier) l’ETP dé- DES TEMPÉRATURES INFLUENCÉES PAR LES RELIEFS DU FOUTA croît également avec l’altitude et les températures plus faibles qui y DJALON règnent. C’est le cas notamment dans le massif du Fouta Djalon. Les Les températures moyennes annuelles suivent une progression crois- maximums en ETP s’observent durant le mois le plus chaud (mars au sante du Sud vers le Nord (carte 16), parallèlement à la diminution Sud du pays et dans le massif du Fouta Djalon), celui pendant lequel des pluies. Cet «axe» de diminution est cependant faussé en Guinée le soleil est à son zénith. A Conakry, l’ETP est ainsi évaluée à 174 mm avec l’apparition des reliefs du massif du Fouta Djalon et de la Dor- sur ce mois et à 171 mm au niveau de Dalaba. sale Guinéenne. Sur les bordures orientales de la Guinée, les tempé- ratures évoluent «normalement» sur un axe Sud-Nord de 24,5 °C Septembre dans les environs de Mamou en moyenne à N’Zérékoré à 28,2 °C à Bamako en passant par 26,1 °C à Kankan et 26,8 °C à Siguiri. Ensuite, les températures moyennes Température moyenne Carte 16 > Température annuelle moyenne annuelle en Afrique de l’Ouest au-dessus de 27 °C ne s’observent qu’au Nord-ouest (27,2 °C à -15.00 -10.00 Boké et 27,9 °C à Youkounkoun) et au Nord-est du pays. Au niveau des reliefs du massif du Fouta Djalon et de la Dorsale Guinéenne la 15.00 SE température moyenne annuelle descend en dessous de 25 °C et DAKAR N EG A se fixe autour de 21 °C dans le massif du Fouta Djalon (20,9 °C à L Dalaba). Durant les mois les plus chauds (mars au Sud du 9e paral- GAMBIE lèle et plutôt avril-mai au Nord), les températures au Nord du pays s’établissent plus facilement au-delà de 30 °C (Youkounkoun, Sigui- BANJUL G ri). Dans le Fouta Djalon, cette température du mois le plus chaud N FALE M E BA F I s’établit autour de 24 °C. Les mois les plus froids s’observent durant BAMAKO la période d’hivernage en juillet-août sur le massif du Fouta Djalon RUBA R pour s’établir autour de 18 à 19 °C (Dalaba, Mali). C’est également CO GE NI L RIO à cette même période que s’observent les mois les plus froids dans BISSAU le Sud de la Guinée et sur le secteur forestier de Guinée (22,8 °C à Beyla). Plus au Nord, le mois le plus froid est plutôt observé en décembre-janvier, le long de la Guinée Bissau et des hauts bassins de la Gambie, du Sénégal et du Niger ( Jusqu’à Macenta). Boulvert O rappelle à titre de curiosité que le minimum absolu de température C en Guinée aurait été relevé en janvier 1906 aux sources du Niger 10.00 E avec 1 °C. CONAKRY ES RCI A L’ÉVAPOTRANSPIRATION OU LA QUANTITÉ D’EAU A SC REDONNÉE A L’ATMOSPHÈRE N L’évapotranspiration regroupe en réalité la notion d’évaporation, A FREETOWN représentant la quantité d’eau transformée en vapeur sous l’effet de Massif côtier Guinéen T WA la température et des vents, et la notion de transpiration liée à la A MO SE L demande en eau d’un végétal. Ce paramètre climatique fondamen- A tal dans la compréhension des équilibres hydrologique et hydro- SANDRA N géologique est exprimé en millimètre d’eau évapotranspirée. On Massif topographique T distingue également la notion d’évapotranspiration potentielle (ETP, du Fouta Djalon I Q MONROVIA SAS correspondant à une demande climatique de vapeur d’eau) de LY U L l’évapotranspiration réelle (ETR) qui intègre la disponibilité réelle de VA E CA l’eau à être évapotranspirée (intégrant la composante de l’eau dans Massif topographique de la Dorsale Guinéenne le sol). Dans le domaine géographique guinéen et péri guinéen cette Légende ETP varie de 1 300 mm sur le 7e parallèle au Libéria, à 2 000 mm 5.00 Te m p é r a t u r e e n ° C au niveau du 13e parallèle au Mali. Les côtes de Guinée induisent une obliquité du Sud-Ouest au Nord-est avec une ETP évaluée à 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 1 410 mm à Conakry et 1 900 mm à Niagassola, à proximité de la Projection latitude - longitude WGS 84 - PRAI - MFD, FAO, Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 35 CLIMAT LES TYPES DE CLIMAT DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION - D’après Y. Boulvert - 2003 La pluviométrie régionale (carte 17) fait apparaître des contrastes de pluviométrie assez prononcés dans la zone d’extension du massif du Fouta Djalon et plus généralement dans la sous-région. Les grands domaines climatiques concernés par la zone d’extension sont ainsi au nombre de trois eux même subdivisés en sous-secteurs. Climat « Guinéen Forestier» 400 18 LE DOMAINE CLIMATIQUE GUINÉEN FORESTIER ET DE LA DOR- Pluviométrie Journalière et mensuelle moyenne (op. cité) distingue notamment Le sous-climat Libérien (uniquement Kissidougou 16 SALE GUINÉENNE observable au Libéria et au Sud du 7e parallèle) qui est caractérisé 350 par aucun mois sec avec un net ralentissement des pluies en août; Le 14 Ce domaine est initialement séparé du domaine Soudano-Guinéen climat Sierra Leonien, correspondant au district maritime de Sierra Pluie Journalière en mm 300 par une ligne reliant dans un premier temps Freetown (Sierra Leone) Pluie mensuelle e en mm Leone, avec des précipitations abondantes (2 500 à 4 000 mm/an), 12 à Ouré Beka (Guinée) en longeant la Scarcies (ou Kaba) puis, en for- 250 des pics pluvieux aux mois d’août-septembre et des mois secs en mant un coude, en reliant Ouré-Kaba à Touba (Côte d’Ivoire) en 10 janvier-février sous l’influence de l’Harmattan; Le sous Climat de la 200 passant par Beyla (marge orientale de la Guinée). Ce grand domaine Dorsale Guinéenne (figure 9), sous influence du relief (Monts Nim- 8 climatique qui englobe la forêt dense et humide, se caractérise par ba, Monts Simandou…) est caractérisé par des températures légère- 150 une grande uniformité des températures (24 à 27 °C avec 4 °C d’am- 6 ment plus basses (entre 22 °C et 29 °C), une pluviosité légèrement plitude thermique) et par son humidité. La pluviosité y est élevée 100 plus faible (1 800 à 3 000 mm) avec un pic au mois de septembre, 4 avec le cœur de la saison pluvieuse en juillet-août sur le versant cô- des pics secondaires en juin ou juillet et une décroissance forte sur 50 tier et plutôt en septembre sur la Dorsale Guinéenne. Très excep- 2 les autres mois. Enfin un dernier secteur correspond à la Lisière de la tionnellement, les températures minimales s’observent en décembre forêt dense guinéenne et des secteurs de savanes péri-guinéennes. 0 Jour / mois sur une année 0 (Macenta) et même en janvier (Kolahun au Libéria). Ce domaine Il s’étend de Freetown à Touba via Musaï et Kérouané. Figure 9 > Pluviométrie du domaine «Guinéen forestier» climatique peut être subdivisé en quatre sous domaines. Boulvert Climat « Est - Guinéen» 400 18 Pluviométrie Journalière et mensuelle moyenne Kankan - LE DOMAINE SOUDANO-GUINÉEN, COEUR DE LA GUINÉE ET Sous climat «Est Guinéen» 350 16 DU MASSIF DU FOUTA DJALON Le climat «type» de l’Est Guinéen (figure 10) est caractérisé par une 14 Délimité au Sud par le domaine climatique Guinéen Forestier, le do- frange s’étalant d’Ouest en Est comprise entre le 9e et le 12e parallèle Pluie Journalière en mm 300 Pluie mensuelle e en mm 12 maine Soudano-Guinéen est délimité du domaine Soudano-Sahé- et commençant sur les contreforts Est du massif du Fouta Djalon (Tou- 250 lien au Nord par une ligne passant par un axe Bolama-Bafata (Gui- gué-Kédougou au Sénégal) et s’étendant vers l’Est, encadrant ainsi Ké- 10 née-Bissau) jusqu’à la Gambie puis, suivant grossièrement la frontière rouané au Sud et Siguiri au Nord. Ce climat est celui des bassins supé- 200 8 Guinée-Sénégal-Mali, rejoignant le secteur de la confluence Sanka- rieurs de la Gambie, du Sénégal (Bafing) et du Niger. Les températures 150 rani-Niger au Mali. Ce domaine est caractérisé par un nombre de moyennes varient entre 23,5 °C et 27,7 °C avec une amplitude ther- 6 mois humides (supérieur à 100 mm de précipitation) de l’ordre de mique relativement faible comprise entre 4,4 et 6,7 °C. la pluviométrie 100 4 5 à 7 mois avec des mois secs (pluviosité inférieure à 30 mm) com- moyenne décroit sur un Axe SSO—NNE. Le mois ayant la plus forte pris entre 4 et 5 mois. Ce domaine climatique peut être subdivisé pluviométrie est généralement août, parfois décalé en septembre. Les 50 2 en trois sous domaines. En plus d’un sous-climat «typique de l’est pluies s’installent en avril et refluent brutalement en novembre. L’éva- 0 0 Guinéen», on distingue notamment le sous-climat du Fouta Djalon potranspiration y varie entre 1 640 mm (Tougué) et 1 900 mm (NE Jour / mois sur une année (cf. chapitre dédié) et le sous climat Guinéen maritime. de Siguiri) avec 120 à 176 j/an pendant lesquels la pluviométrie est Figure 10 > Pluviométrie du domaine «Est Guinéen» supérieure à l’évapotranspiration (bilan hydrique positif). ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Climat « Guinéen Maritime » 1400 Pluviométrie Journalière et mensuelle moyenne 60 Conakry Sous climat Guinéen maritime LE CLIMAT DU CŒUR DU FOUTA DJALON, UNE PARTICULARITÉ DU CLIMAT SOUDANO-GUINÉEN Le Sous Climat Guinéen maritime (figure 11) est très largement sous l’influence de l’intensité de la mousson du Golfe de Guinée et Ce climat «Foutanien» (figure 12) individualisé par Boulvert, corres- s’étend du Nord-Ouest de la Sierra Leone au Sud-Est de la Guinée pond au Massif du Fouta Djalon et présente donc une extension géo- Bissau. Le contraste entre saison sèche et saison pluvieuse est ac- graphique limitée depuis la frontière Sierra Léonaise au Sud jusqu’au 1200 centué par l’effet des pluies qui apparaissent brusquement en mai, massif du Tamgué (vers les monts Loura) au Nord. Il est décrit comme 50 s’intensifient en juin pour culminer en août et finalement décroître un climat montagnard du domaine Soudano-Guinéen. De manière en septembre pour s’arrêter en novembre. Les précipitations y sont très contrastée, il est intensément arrosé par les pluies de mousson abondantes (1 934 mm à Gaoual, 2 270 mm à Télimélé, 3 221 mm à et est soumis à l’influence desséchante de l’Harmattan, bien que les Boffa et 4 351 mm à Conakry) avec une décroissance SE/NO liée es- nombreuses nappes de brouillard en modèrent l’aridité. Avec l’al- sentiellement à une influence plus continentale au Nord-Ouest. Cet titude, les moyennes annuelles descendent en dessous de 24 °C, effet de continentalité se traduit également dans l’évapotranspira- jusqu’à 20 °C à Mali. Ainsi, le mois le plus froid (décembre) normale- 1000 tion qui se présente en inversement à la pluie avec une décroissance ment relevé en domaine Soudano-Guinéen, s’observe en plein mois sur l’Axe NO-SE- (1 411 mm à Conakry, 1 529 mm à Boffa, 1 584 mm d’août au niveau des sommets à Dalaba et Mali (autour de 18 °C). 40 à Télimélé et 1 733 mm à Gaoual). Une subdivision de ce climat peut Sous ce climat, les températures des mois les plus chauds restent mo- être délimité par une ligne approximative entre Télimélé - Fria et destes (entre 23 °C et 26,5 °C) et se présentent vers mars-avril. Les Conakry (figure 11) pour individualiser un sous-climat Conakry-Téli- amplitudes thermiques sont faibles au cours de l’année. La pluviomé- mélé-Forécariah et un sous climat Boffa-Boké-Gaoual. Entre ces deux trie moyenne annuelle reste relativement élevée, de l’ordre de 1800 subdivisions, on relève une saison sèche légèrement plus courte sur mm à Mali et 2250 mm à Dalaba avec une décroissance sous les effets 800 du vent (1714 mm à Labé, 1590 mm à Ditinn). Les premières pluies Pluie mensuelle e en mm le secteur de Conakry avec surtout une pluviométrie divisée de Pluie Journalière en mm moitié entre la région de Conakry et la frontière de Guinée-Bissau. atteignent Dalaba en mars, Pita en avril et Mali en mai. La pluviosi- Le nombre de jours où les précipitations sont supérieures à l’éva- té maximale s’observe en août avec un reflux des pluies en octobre 30 potranspiration est important : 177 à 198 j/an pour Conakry-Télimé- avec encore quelques précipitations sur les reliefs en décembre. lé et 155 à 172 j/ an pour Boké-Boffa. L’évapotranspiration y reste assez élevée, elle est de l’ordre de 1450 à 1625 mm. Durant 154 à 185 j/an, la pluviométrie est supérieure à 600 l’évapotranspiration (bilan hydrique positif). 20 Climat « Foutanien » 400 18 Pluviométrie Journalière et mensuelle moyenne 400 Labé 350 16 14 300 Pluie mensuelle e en mm Pluie Journalière en mm 12 250 10 10 200 200 8 150 6 100 4 50 2 0 0 0 0 Jour / mois sur une année Jour / mois sur une année Figure 11 > Pluviométrie du domaine «Guinéen maritime» Façade océanique de Guinée Figure 12 > Pluviométrie du domaine «Foutanien» 37 CLIMAT Climat « Soudanais » 400 Pluviométrie Journalière et mensuelle moyenne Tambacounda VERS LE NORD DU MASSIF DU FOUTA DJALON, DU CLIMAT SOUDANAIS AU CLIMAT SOUDANO-SAHÉLIEN 350 18 16 Ce domaine climatique se positionne sur la frange Nord de la Gui- Youkounkoun, on retrouve un sous-ensemble climatique «basse 300 née et s’étire de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal) jusqu’à la corne de Casamance» dans lequel l’influence maritime se fait ressentir. Il est Pluie mensuelle e en mm Pluie Journalière en mm 14 l’Afrique (Erythrée) avec un type «continental» nettement marqué. composé du sous-secteur Guinée-Bissau-Casamance et de la Haute 250 12 La grande particularité de ce domaine climatique soudanais réside Gambie. La haute Gambie présente cependant une pluviométrie 200 10 dans le fait de présenter un nombre de mois pluvieux inférieur au un peu plus faible (> 1 000 mm vs 1 100 à 1 500 mm Guinée Bis- nombre de mois sec (figure 13). Boulvert en propose cinq sous sau-Casamance) ainsi qu’une évapotranspiration un peu plus forte 8 150 climats. Les variantes méridionales soudano-sahélienne (Youkoun- (> 1 800 mm vs 1 800 mm Guinée Bissau-Casamance). Enfin Au Nord 6 koun-Kédougou) et le bassin du Banifing (Sud-est du Mali) consti- de la Guinée, sur la frange intégrant Bamako au Mali, le secteur cli- 100 4 tuent deux sous-ensembles très hétérogènes qui se présentent matique se rattache en réalité au climat sahélo-soudanais continental 50 comme des secteurs de transition entre domaines soudano-Guinéen marqué par des températures moyennes déjà élevés (> 28 °C en 2 et soudano-Sahélien. La pluviométrie y varie entre 1 100 à parfois moyenne avec des pics supérieurs à 32 °C en avril-mai), une pluvio- 0 Jour / mois sur une année 0 2  000 mm (Youkounkoun-Kédougou) pour une évapotranspira- métrie relativement faible (< 1 200 mm) et une évapotranspiration tion comprise entre 1 700 et 1 900 mm. A l’Ouest du secteur de marquée (> 1 850 mm). Figure 13 > Pluviométrie du domaine Soudanais Vue sur le massif côtier guinéen pres de Kindia ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Pluviométrie moyenneannuelle moyenne Carte 17 > Pluviométrie sur annuelle sur la la période période 1959 - 1981 1959 - 1981 D’après // D’après l’Hôte & From l’Hôte From &Mahé Mahé1995 1995 -20.00 50 -15.00 -10.00 -5.00 0.00 TIDJIKDJA NOUAKCHOTT 200 10 0 PODOR TOMBOUCTOU SAINT-LOUIS GAO 400 MATAM 3 00 500 BAKEL NIORO DU SAHEL 15.00 DAKAR DIOURBEL 70 0 MOPTI TAMBACOUNDA 800 600 BANJUL SEGOU 10 0 0 KITA KOLDA KOULIKORO OUSSOUYE KOUNDARA OUAGADOUGOU BAFATA 1500 MALI BAMAKO KOUDOUGOU BISSAU SIGUIRI 1 1 00 100 BOLAMA 130 SIKASSO 0 900 14 0 Massif topographique PITA 00 BOBO-DIOULASSO Côtier Guinéen O MAMOU KANKAN 12 00 GAOUA C 10.00 3 200 0 18 0 0 50 CONAKRY E BOUNDIALI 0 KISSIDOUGOU BOUNA A DAMONGO MAKENI 25 BEYLA 00 2500 N FREETOWN KATIOLA MANO KENEMA Légende Massif topographique 30 00 A 150 00 000 12 Classe de pluviométrie du Fouta Djalon 11 0 0 T 2 400 0 0 0 < 100 mm 0 13 KUMASI 14 L A 00 YAMOUSSOUKRO 100 - 400 mm MONROVIA N 18 0 0 400 - 600 mm BUCHANAN 1400 T 00 600 - 800 mm I Massif topographique 18 0 0 00 1 0 800 - 1000 mm Q de la Dorsale 1600 ACCRA 11 2 200 2 00 GREENVILLE 1000 - 1500 mm U Guinéenne ABIDJAN 0 E 1500 - 2000 mm 2000 - 3000 mm > 3000 mm 39 ÉVOLUTION HISTORIQUE DES PLUIES ET TENDANCES ACTUELLES LA MOYENNE PLUVIOMÉTRIQUE ANNUELLE DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON A BAISSÉ DE PRÈS DE 12% ENTRE LES PÉRIODES 1930-1960 ET 1970-2000. CETTE TENDANCE GÉNÉRALE EN AFRIQUE DE L’OUEST SUR LA MÊME PÉRIODE, S’EST INVERSÉE TIMIDEMENT CES QUINZE DERNIÈRES ANNÉES AVEC DES PRÉCIPITATIONS EN HAUSSE PAR RAPPORT A LA PÉRIODE DE SÉCHERESSE DES ANNÉES 1970 - 1990. UNE GRANDE SÉCHERESSE HISTORIQUE de même que pour le Mali (23%), La Guinée-Bissau (22%) et le sec- 1960 à 1 722 mm sur la période 1971-2000. Au Nord et à l’Est du teur Sénégal-Gambie (25%). A l’aune de données plus récentes, est massif du Fouta Djalon (Kedougou et Siguiri), l’intensité des baisses GÉNÉRALISÉE EN AFRIQUE DE L’OUEST identifié un gradient Nord-Sud dans les variations annuelles avec des se situe aux alentours de 9 à 10%, faisant passer une précipitation DEPUIS 1970 fluctuations de déficit ne dépassant pas 20% dans le bassin guinéen normale de 1 299,8 mm (1931-1960) à 1 174,4 mm (1971-2000) au Des tendances de fond sur la pluviométrie en Afrique de l’Ouest et du Sénégal, des déficits pouvant atteindre 35% dans le bassin malien niveau de Siguiri, et faisant passer la normale, sur la même période, en Afrique Centrale ont été observées dès les années 90 où de très (1983) et surtout des déficits atteignant près de 60% en Mauritanie. de 1 264 mm à 1 153,2 mm au niveau de Kedougou. Enfin, en s’éloi- nettes variations pluviométriques ont été mises en évidence sur la pé- gnant du massif du Fouta Djalon, au niveau de Bamako, la normale riode 1950-1990 (Mahé et al., 2005; Descroix et al., 2009; Dezetter UN DEFICIT RÉGULIER DU MASSIF ET DE SA s’est abaissée de près de 19% faisant passer le niveau des pluies et al., 2010). A une séquence plutôt humide observée sur la période FRANGE DEPUIS LES ANNÉES 1970 de 1 127,7 mm (1931-1960) sous le seuil emblématique des 1 000 1950-1970 a succédé une séquence très déficitaire (1970-1995) mm à environ 910 mm (1971-2000). Au niveau du massif du Fouta Cette période de sècheresse en Afrique de l’Ouest se traduit dans Djalon lui-même, sur la série chronologique de données utilisables qui marque encore les esprits. Cette «grande sécheresse» semble l’étude des normales pluviométriques glissantes sur 30 ans au niveau démarrer autour de la période 1968-1971 avec une généralisation entre 1922 et 2001, la station de Pita présente ses 9 années les plus de Labé, Mamou, Siguiri, Bamako (Mali) et Kédougou (Sénégal) (ta- déficitaires entre 1970 et 1984. La Station de Labé concentre quant du phénomène à l’ensemble de la frange soudano-sahélienne de bleau 4). Au cœur du Massif du Fouta Djalon, au niveau de Labé, la l’Afrique. Durant cette période les déficits pluviométriques sont éva- à elle 7 années sur 10 des plus déficitaires enregistrées sur la période situation normale sur 30 ans est ainsi passée de 1 693 mm (1931- 1970—1989 et l’étude de son indice de pluie entre 1923 et 2007 lués entre 25% (Libéria et Sénégal-Gambie) et 13% (Sierra Leone) 1960) à seulement 1 475 mm (1971-2000) soit un abaissement de par rapport à la situation «normale» . Au niveau de la Guinée, le dé- (figure 14) illustre bien l’impact de cette sècheresse dans le cœur du 13% de la normale. Ce niveau de baisse est du même ordre (12%) massif du Fouta Djalon. ficit global sur cette période peut atteindre la gamme Haute (20%) au niveau de Mamou, passant de 1 948 mm sur la période 1931- Tableau 4 > Évolution des moyennes pluviométriques trentennalles en Afrique de l’Ouest entre 1931 et 2000 ( JC Bader) PLUVIOMÉTRIE MOYENNE ANNUELLE SUR 30 ANS EN MM DIFFÉRENTIEL LOCALISATION PAYS PÉRIODE 1931-1960 1931-1960 1941-1970 1951-1980 1961-1990 1971-2000 ET 1971-2000 LABE GUINÉE 1 693.0 1 677.8 1 649.8 1 530.1 1 475.0 -13% MAMOU GUINÉE 1 948.3 1 954.2 1 958.1 1 802.3 1 721.7 -12% SIGUIRI GUINÉE 1 299.8 1 326.1 1 319.2 1 230.5 1 174.4 -10% KEDOUGOU MALI 1 264.0 1 266.9 1 282.1 1 178.8 1 153.2 -9% BAMAKO MALI 1 127.7 1 112.2 1 062.7 949.9 910.6 -19% KAYES MALI 799.7 768.5 695.4 630.9 615.5 -23% KENIEBA MALI 1 340.0 1 335.4 1 291.5 1 153.1 1 083.6 -19% KITA MALI 1 159.9 1 091.3 1 055.8 920.3 898.8 -23% NIORO DU SAHEL MALI 626.1 603.9 563.5 454.7 427.7 -32% YELIMANE SÉNÉGAL 616.8 604.8 564.2 477.8 445.3 -28% BAKEL SÉNÉGAL 505.9 518.0 503.2 499.1 481.0 -5% ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION VERS UNE REPRISE DE LA PLUVIOMÉTRIE CES DERNIÈRES ANNÉES ? La sècheresse décrite précédemment et couvrant la période 1970- peu évolué. Ces études récentes soulignent également que si la re- 1990 avec un «pic» dans les années 80 a été ressentie de manière prise des pluies s’est fait plus attendre à l’Ouest (Sénégambie) qu’au plus ou moins uniforme sur la majeure partie de l’Afrique de l’Ouest. Sahel central (Niger moyen), elle y semble désormais plus prononcée, Néanmoins, la période récente semble se caractériser par des sché- plus franche et plus durable alors qu’elle semble marquer le pas à mas plus complexes. Au niveau de la frange sahélienne (entre le 11e et l’intérieur du Sahel. Sur la base d’indices pluviométriques orientés sur le 16e parallèle Nord), il semble y avoir des dynamiques plus contras- des critères agronomiques, il est important de souligner que cette re- tées dans lesquelles le Sahel oriental (à peu près jusqu’à 10 °E de lon- prise pluviométrique ne concorde pas nécessairement avec la saison gitude) présente des conditions plus humides depuis 1990, revenant agro-climatique. C’est particulièrement vrai dans la partie centrale du ainsi à des niveaux moyens proches de la séquence 1950-1989. Le Sahel où l’on observe des années sans mousson agronomique orga- Sahel central voit quant à lui la sècheresse reculer tout en restant à des nisée dans les années 2000, alors même que les précipitations n’ont niveaux de pluviométrie inférieurs à ceux observés sur la séquence pas bougé durant cette période. Cette observation tend à montrer 1950 -1989. Enfin le Sahel occidental continue de subir des condi- la modification intra-annuelle de la répartition temporelle des pluies. tions sèches persistantes en restant à des niveaux moyens proches de Ces fréquences de «moussons ratées» sur la base des critères de Si- la séquence 1970-1989. Sur le secteur du Sahel occidental, Descroix kavumar, il est vrai plutôt adapté au sahel, décroissent logiquement (2015) semble néanmoins montrer une reprise des précipitations se sur un axe Nord-Sud et les zones soudaniennes, aux franges Nord du manifestant notamment par une augmentation du nombre de jours Massif du Fouta Djalon, ne présentent aucune saison «ratée» depuis Montagne de Mabé sur grès de Télimélé, au premier plan, Elaeis guineensis de pluie de fort cumul et une arrivée plus précoce de la saison des 1951 (Station de Kedougou et de Kolda-au Sénégal un peu en deçà et Terminalia glaucescens pluies, alors que la période de fin de la mousson semble n’avoir que de 13 °N de latitude). Indice de Figure 14 > Indice pluie pluviométrique standardisé età la station pluie de Labé à Labé (coeur du Fouta Djalon) entre 1923 et 2007 annuelle 2500 2.5 Pluie en mm 2 Pluie annuelle en mm 2000 1.5 Indice standardisé des Pluies 1 1500 0.5 0 1000 -0.5 -1 500 -1.5 L’indice de pluie dé nit la sévérité de la sècheresse par rapport à une référence. Les valeurs annuelles négatives indiquent une sècheresse par rapport à la période de référence choisie et les positives une situation humide. Des valeurs situées entre 1 et 2 caractérisent une situation « d’humidité forte» alors que des valeurs situées -2 entre -1 et -2 caractérisent une situation de «sècheresse forte». En deça de -2 la sècheresse est extrême. Indice standardisé des pluies 0 2007 1923 1925 1927 1929 1931 1933 1935 1937 1939 1941 1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 41 SYNTHÈSE DU MILIEU PHYSIQUE Le massif du Fouta Djalon est une singularité dans le relief de la sous – région. D’une superficie Ces massifs jouent également un rôle fondamental dans la répartition de la pluviométrie à de 47 000 km², il est délimité (L. Ferry, 2017) comme le massif de Moyenne Guinée se situant l’échelle régionale. Agissant comme une véritable barrière topographique, le massif du Fouta au-delà de l’altitude 440 m. Il se prolonge légèrement sur le Mali, le Sénégal et la Sierra Leone Djalon et celui de la Dorsale Guinéenne déterminent le régime des pluies qui passent de près sur ses bordures. Le massif du Fouta Djalon est environné d’autres massifs topographiques dont de 4 000 mm par an à Conakry près de 1300 mm par an à la frontière Nord de la Guinée le plus emblématique est le massif de la Dorsale Guinéenne se situant dans le prolongement (à 400 km environ). Durant la sécheresse des années 1970 – 1980 qui a affecté l’Afrique de Est Sud-Est du massif du Fouta Djalon. D’une superficie de 89 000 km², il concerne, en plus de l’Ouest, on peut considérer que ces massifs ont contribué à atténuer ses effets sur la frange Sud la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire. Les autres massifs environnants définis même si le massif du Fouta Djalon n’a pas échappé à cet épisode de sècheresse. par L. Ferry sont le massif côtier guinéen, souvent associé au massif du Fouta Djalon dans la littérature, le massif de la région de Siguirini-Baléa et les monts Mandingues qui constituent tous Issu d’une géologie très ancienne le massif du Fouta Djalon, comme les autres massifs environ- trois des prolongements du massif du Fouta Djalon. nants, sont tous marqués par des roches à dominantes acides. Les roches du massif du Fouta Djalon sont essentiellement des grès avec des injections doléritiques. Ils se distinguent assez L’ensemble de ces massifs qui caractérisent les reliefs de la région jouent tous un rôle majeur nettement des granites du massif de la Dorsale Guinéenne. dans la naissance des grands fleuves. Les plus emblématiques sont le fleuve Niger- dont les multiples affluents amont sont issus du massif du Fouta Djalon ou de la Dorsale Guinéenne - le Dans le massif du Fouta Djalon, le paysage s’organise autour de terrasses formées de plateaux fleuve Sénégal - dont les origines reposent à la fois sur le massif du Fouta Djalon, le massif de latéritiques, aussi appelés Bowal, avec une dominance de savanes arbustives et de végétation la région de Siguirini-Baléa et les massifs des mont mandingues - et enfin le fleuve Gambie arborée. La littérature souligne le caractère «dégradé» de ces espaces avec une réduction des quasiment intégralement lié au massif du Fouta Djalon. Il y a également le Rio Corubal (vers la espaces forestier denses dans le cœur du massif du Fouta Djalon. Au-delà du massif du Fouta Guinée Bissau), le Great et le Little Scarcies (vers la Sierra Leone) et bien sûr le Konkouré, fleuve Djalon, les écosystèmes restent riches avec une forêt denses et humides observables sur les entièrement guinéen d’une importance capitale pour le Pays en raison des nombreux aména- reliefs de la Dorsale Guinéenne (Guinée Forestière) et des écosystèmes de mangroves sur la gements hydroélectrique sur son versant. façade océanique. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • CADRE PHYSIQUE DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Carte 18d’eau Cours et euves > Cours d’eau en et fleuves lien en lien avec avec le massif le massif du Fouta du Fouta Djalon Djalon, ses extensions et les massifs alentours et ses extensions -15.0 F erlo -10.0 NIORO DU SAHEL Sé 15.0 BAKEL né THIES ga DAKAR l lé ou KAOLACK Ba Gam KOUNGHEUL B a k ye bi TAMBACOUNDA o e BANJUL a ng r ge Ni K ou B KITA Falé m é KOLDA ba lou KOULIKORO Gé t n ZIGUINCHOR BAMAKO ou KOUNDARA l - Koliba Ga a BAFATA bi ub m Bag o é MANSOA r e Co MALI ng BISSAU Ba r ge GAOUAL Komba Ni To m i n BOLAMA KOUBIA TOUGUE Tinkisso SIGUIRI Ko BOUGOUNI a lé LABE n go é Baou o k K ak r i m n DINGUIRAYE Nu Fié i ran Rio PITA Téné ez oul Sanka o BOKE TELIMELE DABOLA ng K DALABA KOUROUSSA uré Ba r Konk a ige MANDIANA ta l ng o Mil o FRIA MAMOU N KANKAN o Fa a BOFFA Ba K ab Mo KINDIA u n d an di FARANAH Mafo 10.0 K o u ro u k élé DUBREKA s- N ia s rcie e CONAKRY KABALA rci a Di o n ca e Sc Légende KEROUANE ts t l KISSIDOUGOU Massif topographique du Fouta Djalon Gr ea L it k el MAKENI c Massif topographique de la Dorsale Guinéenne Ro BEYLA MACENTA Massif topographique côtier guinéen FREETOWN S e wa KAILAHUN Chaîne Banié - Niandan J ong MANO KENEMA Massif de Siguirini - Baléa r o Mo a NZEREKORE a Mo - S a s s a n d ra ana s Massif topographique des Monts Mandingues et leurs extensions l sto C a v ally M Lo Pa u MAN Ce t Massif topographique de Mandinani S ain -15.0 Nom du cours d’eau Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd; FAO - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 43 RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON DE RÉGIMES TROPICAUX DE TRANSITION VERS UN RÉGIME TROPICAL PUR Ce chapitre décline les débits des principaux cours d’eau prenant leurs sources dans le massif du Fouta Djalon, dans le massif côtier guinéen et sur la descente Nord de la Dorsale Guinéenne. En proposant cette lecture, il redéfinit les grands traits des régimes hydrologiques des cours d’eau du secteur. Il donne également un regard sur les ressources en eaux souterraines. 45 RÉGIMES HYDROLOGIQUES DES COURS D’EAU DU FOUTA DJALON LES RÉGIMES HYDROLOGIQUE DES COURS D’EAU À LA SORTIE DU FOUTA DJALON SE CARACTÉRISENT PAR UNE PÉRIODE DE HAUTES EAUX S’ÉTALANT DE JUILLET À NOVEMBRE, DES PLUS BASSES EAUX ENTRE MARS ET MAI ET DES VARIATIONS BRUTALES DE DÉBIT. CES RÉGIMES SONT TYPIQUES DE RÉGIMES TROPICAUX DE TRANSITION. EN AVAL ON OBSERVE UN RACCOURCISSEMENT DES PÉRIODES DE HAUTES EAUX QUI AMÈNE LES RÉGIMES DU SÉNÉGAL, DU NIGER ET DE LA GAMBIE, VERS DES RÉGIMES TROPICAUX PURS PUIS SAHÉLIENS. GRANDS TRAITS DES RÉGIMES le Bakoye et le Baoulé. Il se différencie du régime précédent es- en plus réduits d’Amont vers l’aval. Durant la saison sèche, un régime sentiellement par une période de hautes eaux moins longues. Enfin de tarissement se met en place et les nappes d’accompagnement HYDROLOGIQUES DU FLEUVE SÉNÉGAL le régime sahélien concerne l’ensemble aval du bassin du Sénégal se vidange. La sècheresse pluviométrique observée sur la période Le Sénégal est décrit par Orange (1990) comme «un régime tropi- où la pluviométrie est inférieure à 700 mm et où les écoulements des années 70-80 influence considérablement les débits moyens cal pur» avec une succession de trois régimes entre les sources du deviennent plus sporadiques. D’amont en aval, les débits spéci- annuels observés sur le Sénégal qui ont pu varier du simple (220 Bafing et Bakel au Sénégal : le régime tropical de transition, le régime fiques décroissent peu à peu. En Aval, les apports n’ont que peu m3/s 1984-1985 à Bakel) au sextuple (1 349 m3/s 1936-1937 à Bakel). tropical pur et le régime sahélien (Frécaut & pagney 1982). Le Ré- d’influence sur l’hydraulicité du Fleuve Sénégal, de même que sur Enfin, depuis sa création en 1987, le barrage de Manantali (Sur le gime tropical de transition concerne la partie amont (Fouta Djalon) la zone du régime tropical de transition. Jusqu’à Bakel, c’est donc le Bafing au Mali) a modifié le régime hydraulique du fleuve en limitant du Bafing, de la Falémé et, dans une moindre mesure, du Bakoye. régime tropical pur et la descente du Fouta Djalon, qui influence les pics de crue à l’aval et en proposant un soutient d’étiage en pé- Ce secteur bénéficie d’une pluviométrie importante ainsi que de l’hydraulicité du Fleuve Sénégal. Sur l’ensemble du Fleuve c’est éga- riode sèche. Dans cet Atlas nous resterons à Bakel pour regarder le variations de débits brutales liées aux régimes pluviométriques et lement une saisonnalité très forte des débits qui marque le régime Sénégal, Bakel constituant la frange Nord de la zone d’extension du aux pentes abruptes des versants du Fouta Djalon. Le régime tro- d’écoulement avec les pluies de Moussons ( juillet à octobre) qui oc- massif du Fouta Djalon (carte 19). pical «pur» concerne la partie inférieure de la Falémé, du Bafing, casionnent des débits de crues conséquent et des apports de plus Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Ba ng à Sokotoro - période 1972 - 2016 120 LE BAFING Le Bafing prend donc le nom de Sénégal après sa confluence avec significative du Bafing qui est actuellement stockée chaque année le Bakoye. Le module naturel interannuel est actuellement (période même pour être reportée d’une saison à l’autre. Les principales 100 1987-2011) de l’ordre de 30 m3/s à Sokotoro, de 204 m3/s à Da- conséquences de ces modifications sont triples. Premièrement elles ka-Saidou, 235 m3/s à Makana et 258 m3/s à Manantali. Ces débits permettent actuellement de conserver une hydraulicité convenable moyens ont fortement diminué entre la période 1950-1969 et la pé- pour les usages en aval (irrigation, culture de décrue, eau potable et 80 riode 1970-2011 sous influence de la péjoration climatique. La crue navigation), deuxièmement elles permettent une production hydroé- annuelle naturelle démarre habituellement en juin et donne ses plus lectrique importante et troisièmement elles ont limité les amplitudes forts débits entre août et fin septembre. A Sokotoro (figure 15), au de crues et, par corollaire, leurs zones d’extension, parfois bénéfiques Débit en m3/s plus proche des sources du Bafing, la crue maximale identifiée date pour les écosystèmes. Le débit garanti par le barrage est de l’ordre de 60 d’août 1958 avec un débit de 428 m3/s. Les débits de crue maximums 120 m3/s de janvier à juillet, de 180 m3/s en août, de 120 m3/s de sep- actuels semblent plutôt tourner autour de 150 m3/s. A Daka-Saidou, tembre à novembre et de 100 m3/s en décembre. Il est à noter que ces débits de crues peuvent atteindre 2 881 m3/s (août 1958) et ap- le débit de navigation optimum au niveau de Bakel serait plutôt de 40 procher 3 000 m3/s à Manantali (2 976 m3/s en août 1906 et 2 528 l’ordre de 200 à 300 m3/s (OMVS), débit impossible à fournir en l’état m3/s en septembre 2000). A partir d’octobre, le tarissement s’installe, actuel des aménagements à Manantali. Depuis 2004, le débit lâché par mais des pointes de crue de moindre importance peuvent s’installer le barrage est toujours inférieur à 450 m3/s, entièrement turbiné et au- jusqu’en novembre. De mars à mai, les débits deviennent très faibles cun débit spécifique n’est lâché pour le soutien de crue. Sur la partie 20 Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) Débit moyen mensuel voir nuls (figure 15, 16). Depuis 1987, Le barrage de Manantali a mo- foutanienne, mentionnons également les apports de la Téné avec un difié les régimes du Bafing mais également du fleuve Sénégal (figure module de l’ordre de 65 m3/s à Belebe ainsi que les apports du Kioma 20) en emmagasinant un volume équivalent du débit moyen annuel avec un module de l’ordre de 13 m3/s à Salouma. 0 écoulé à la station de Manantali soit 8,2 km3. C’est donc une partie 01/01 01/07 31/12 Figure 15 > Débit moyen mensuel et journalier du Bafing à Sokotoro / Période 1972 - 2016 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION BAOULÉ-BAKOYE, LA FALÉMÉ RIVE DROITE DU SÉNÉGAL AU MALI La Falémé prend sa source dans le massif du Fouta Djalon et déli- Le Baoulé rejoint le Bakoye à Kita au Mali, à l’Est de la réserve du mite la frontière entre le Sénégal et le Mali. Son comportement est le Badinko. Le Bakoye prend sa source en Guinée avec une dépen- même que le Bafing et son module à Gourbassi se positionne autour dance relative au massif du Fouta Djalon. Le Bakoye se jette dans le de 93 m3/s. La période de hautes eaux se présente de manière brus- Bafing pour former le Sénégal en aval de la retenue de Manantali. que en Juillet et s’étend jusqu’en octobre – novembre avec un pic Le régime hydrologique demeure naturel sur ces deux cours d’eau en Septembre (figure 17). En moyenne, durant les hautes eaux, son et tous les deux ont vu leur hydraulicité chuter suite à la sècheresse débit se positionne entre 350 et 450 m3/s en moyenne. Les périodes des années 1970-1990. A Oualia (Bakoye Aval), la crue annuelle dé- de basses eaux sont très marquées et les débits moyens frôlent marre généralement en juillet et culmine vers la première quinzaine 0,1 m3/s sur la période Avril-Mai, période de plus basses eaux. Le de septembre. Une décroissance globale du débit s’amorce ensuite, contraste est fort entre les deux périodes (2 m3/s en moyenne entre malgré quelques pointes de crue isolées pouvant encore se pro- Janvier et Juin contre 171 m3/s entre Juillet et décembre). duire en octobre. Généralement, le débit s’annule ou presque dès janvier ou février. A Oualia, 50 km avant sa confluence avec le Bafing à bafoulabé, le Bakoye présente un module de l’ordre de 81 m3/s. Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Ba ng à Makana - période 1960 - 2016 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier de la Falémé à Gourbassi - période 1960 - 2012 1200 600 Pirogue à moteur sur le fleuve Sénégal 1000 500 Part de la contribution des affluents du Fleuve Sénégal à la Station de Bakel 800 400 Falémé 22 % Débit en m3/s Débit en m3/s 600 300 Bafing 400 200 49 % Bakoye 19 % Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) 200 100 Débit moyen mensuel Débit moyen mensuel Autres apports 0 0 10 % 01/01 01/07 31/12 01/01 01/07 31/12 Figure 16 > Débit moyen mensuel et journalier du Bafing à Figure 17 > Débit moyen mensuel et journalier Figure 18 > Part de la contribution des affluents Makana / Période 1960 - 2016 de la Falémé à Gourbassi / Période 1960 - 2012 du fleuve Sénégal à la station de Bakel 47 Comparaison des débits journaliers avant et après la mise en service du barrage de Manantali à la station de Bakel - Fleuve Sénégal HYDROLOGIE 2500 1996 (Après Manantali - période sèche) ENTRE GALOUGO & BAKEL, LE RÉGIME DU SÉNÉGAL SOUS INFLUENCE 2000 Le Sénégal, sur cette portion, est directement soumis à l’influence du Bafing et du réservoir de Manantali (figure 19), néanmoins sans modification de la date moyenne d’apparition des plus forts débits. Débit en m3/s Période récente (2005) 1500 A Bakel, le laminage des crues est important sur les pointes et les durées de crue sont raccourcies malgré une meilleure génération de pointe de crue en comparaison d’un régime naturel. Le déficit de débits spécifiques se monte entre 15 et 17% par rapport au ré- 1000 gime naturel et peut même s’accroître sur une période plus longue Soutien d’étiage par l’ouvrage de Manantali (30, 60 ou 90 jours). Le renforcement des débits d’étiage par la retenue de Manantali amène également une modification majeure en maintenant des débits à 60 m3/s alors que ces derniers auraient 500 été nuls ou quasi-nuls sur plus de 30 jours/an en régime naturel. En 1972 (Avant Manantali) régime naturel le débit moyen du Sénégal à Bakel, sur la période 1987 - 2011, est estimé à environ 507 m3/s et, en régime «modifié» Régulation / Laminage sur la même période, à 469 m3/s. Le déficit d’écoulement consta- 0 té s’explique principalement par les pertes par évaporation créées 01/01 01/07 31/12 par l’extension du plan d’eau à Manantali (16,3 m3/s en moyenne) Figure 19 > Comparaison des débits journaliers avant et après la mise en service du barrage de Manantali et par le débit stocké (10,8 m3/s en moyenne). Nous retiendrons à la station de Bakel - Fleuve Sénégal que la péjoration climatique des années 70-90 s’est intensément fait ressentir sur l’hydraulicité de cette portion du Sénégal faisant ainsi Débits moyen annuels à la station de Bakel sur le Sénégal - période 1960 - 2015 passer un débit moyen de l’ordre de 916 m3/s à Bakel (1950-1969) 1200 à près de la moitié moins, soit 413 m3/s environ sur la période 1970- Début des sècheresses en Mise en service Afrique de l’Ouest du barrage de Manantali 1987 pour terminer à 477 m3/s sur la période 1970-2011 (figure 1100 21). La période récente semble plus excédentaire en présentant un 1000 débit moyen interannuel de l’ordre de 632 m3/s (2011-2015). Cette observation conviendra d’être néanmoins confirmée avec les séries 900 Module 1960 - 1967 des années à venir. 800 SYNTHÈSE DU RÉGIME DU SÉNÉGAL DANS LA ZONE Débit en m3/s Module naturel à Bakel 1903 - 2011 ( d’après JC Bader ) Module 2012 - 2015 D’EXTENSION DU MASSIF DU FOUTA DJALON 700 Les débits du régime observé sur la période du 01/05/1950 au 600 Module à Bakel 1960 - 2015 31/04/2011 montrent qu’en moyenne, le volume écoulé à Bakel 500 Module 1994 - 2011 provient du Bafing pour 49%, de la Falémé pour 22% et du Bakoye Module 1968 - 1993 pour 19%. Les 10% restants proviennent d’apports intermédiaires 400 entre Bakel et les stations de Dibia sur le Bafing, Kidira sur la Falémé 300 et Oualia sur le Bakoye (figure 18). 200 100 0 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Figure 20 > Débits moyens annuels à la station de Bakel sur le fleuve Sénégal / Période 1960 - 2015 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Principales stations Carte 19 > Principales de stations desuivi des suivi des débits débits de de cours cours d’eau d’eau sur le sur ledu bassin versant bassin versant du euve Sénégal fleuve Sénégal -20.0 -15.0 -10.0 -5.0 20.0 M A U R I T A N I E NOUAKCHOTT PODOR Rosso Dagana DIAMA (Amont & Aval) Saldé Richard Toll ST LOUIS (quai) Kaédi Sanente Ngoui Gandiol Bango MATAM BAKEL 15.0 Ambidedi DAKAR KIDIRA KAYES S E N E G A L GOUINA Bafoulabé Galougou Kaldé OUALIA M A L I BANJUL GOURBASSY Dibia Toukoto SOUKOUTALI (Manantali) Massif topographique Légende Diangola des monts mandingues Sénégal de la con uence avec la Falémé à la mer MAKANA G U I N E E BAMAKO Sénégal avant con uence avec la Falémé B I S S A U BISSAU Bassin de la Falémé DAKKA SAIDOU BOUREYA Bassin du Bakoye après con uence avec le Baoulé Massif topographique de Siguirini - Baléa Kioma à Téliko Bassin du Baoulé Balabori Bassin du Ba ng après con uence avec la Téné Bélébé G U I N E E Bassin du Bakoye avant con uence avec le Baoulé SOKOTORO Soumbakalo Bassin de la Téné Massif topographique du Fouta Djalon 10.0 Bassin du Ba ng avant con uence avec la Téné STATION PRINCIPALE CONAKRY C O T E D ’ I V O I R E Station secondaire Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd, DNH Guinée, OMVS, DGPRE Sénégal - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 49 HYDROLOGIE GRANDS TRAITS DES RÉGIMES HYDROLO- LE TINKISSO, LIEN DIRECT ENTRE LE FOUTA DJALON ET LE et culmine au mois de septembre à près de 113 m3/s. les hautes FLEUVE NIGER eaux sont réparties sur cinq mois ( juillet à novembre). A partir de GIQUES DU FLEUVE NIGER septembre, le régime de tarissement démarre pour se terminer en A Tinkisso, sur la partie amont du cours d’eau Tinkisso qui a déjà En réponse au Fleuve Sénégal, Orange (1990) décrit le régime du janvier -février. Les mois de février, mars et avril correspondent aux parcouru 150 km environ, le régime naturel correspond à un régime Niger comme un régime tropical de transition notamment en rai- plus basses eaux avec des débits en deçà de 5 m3/s pour mars et tropical de transition avec une période de hautes eaux concentrées son du positionnement climatique des deux principaux affluents avril. Durant les années très sèches, le débit moyen sur ces mois peut entre août et novembre (figure 21). Le Tinkisso gonfle timidement que constituent le Niandan et le Milo, avec leur longue période descendre en deçà de 2 m3/s. A La station de Baro (figure 22), le en mai-juin puis brusquement en juillet puis en août sous l’effet des de hautes eaux. Le Tinkisso, affluent majeur également, dévalant les comportement est encore très lié au comportement de la station de premières pluies intenses, multipliant par presque dix son débit contreforts Est du massif du Fouta Djalon est décrit comme étant Kissidougou même si la période de plus basses eaux tend déjà à em- moyen entre juin et août. Il continue de gonfler en septembre puis positionné dans un régime tropical pur, de plus faible abondance piéter sur mai. A Baro également, les débits gonflent brusquement il amorce son tarissement, aussi réactif que sa montée, jusqu’en dé- avec des étiages sévères. Cette caractéristique est largement com- en juillet-août pour atteindre un débit moyen de près de 780 m3/s cembre-janvier. Depuis 1974 un barrage hydroélectrique (en réalité pensée par les apports plus réguliers du Niandan et du Milo. Les en septembre. Les deux mois de plus basses eaux, mars et avril, un simple seuil en béton avec une hauteur de chute de 80 m-Oli- vastes plaines d’inondation de la Haute Guinée jouent finalement proposent des débits moyens autour de 20 à 24 m3/s. Pendant les vry 2002) a été construit sur le cours du Tinkisso. Les conséquences un rôle de laminage des crues dans les périodes humides. À la sortie années sèches, les débits sur ces mois peuvent avoisiner 2 à 3 m3/s. probables de cet ouvrage sur le régime hydrologique sont un retard de la Guinée, au niveau de Siguiri, le régime du Niger reste celui In fine, le module du Niandan à Baro se monte à près de 250 m3/s des premiers écoulements normalement attendus en juin, un effet de d’un régime tropical de transition avec un débit d’étiage soutenu et avec un débit spécifique conséquent de l’ordre de 20.6 l/s/km². Au laminage des crues en période de hautes eaux, et la fourniture d’un des périodes de hautes eaux encore longues. Le Sankarani, affluent cours de la sècheresse des années 70-80, le débit moyen annuel a débit plus ou moins constant lié à la production hydroélectrique. A important qui conflue avec le Niger au Mali après être passé par le été abaissé de près de 38 m3/s (268 m3/s sur la période 1948-1964 ce jour l’envasement de cette retenue semble néanmoins limiter sa barrage de Sélingué, répond lui aussi à un régime tropical de transi- à 230 m3/s 1968-1974-1983). Ce déficit représente plus de 1.16 capacité de production électrique à quelques heures par jour. Du tion. La station de Kolikoro (carte 20) joue alors le rôle de «pluvio- km3/an en moyenne à son exutoire. Au niveau de Siguiri, le Niandan point de vue des régimes hydrologiques, même si ces derniers ont mètre» de la partie amont du Niger jusqu’à son entrée dans le Delta représente près de 26% des écoulements du Niger. certainement été quelque peu modifiés après 1974, à Tinkisso le pic intérieur, zone de plus de 40 000 km² dans lequel il perd une part de débit de septembre affiche un débit moyen mensuel se position- importante de son volume. Il y est rejoint par le Bani dont les sources nant aux alentours de 250 m3/s. Entre février et mai, le débit est très Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Tinkisso à Tinkisso période 1955 - 2009 300 sont issues d’un relief beaucoup moins accidenté de la partie Nord bas et se stabilise entre 7 et 10 m3/s. Le module se monte autour de de la Côte d’Ivoire. Après avoir passé le Delta intérieur, le Niger 74 à 75 m3/s (période 1955-1983). Durant la période de sècheresse, poursuit sa route sous un régime sahélien, traversant le Niger et le ce module est redescendu autour de 50 à 55 m3/s (période 1971- Bénin et retrouve un régime plus tropical dans le Sud du Nigéria où 1983) avec des années en deçà de 35 m3/s (1979). A Ouaran, peu 250 il termine sa course dans le golfe de Guinée. Il est rejoint en cours de avant sa confluence avec le Niger, le Tinkisso suit encore le régime route par la Bénoué, dont les sources au Tchad viennent grossir son observé en amont mais son module est 2,5 fois supérieur (186 m3/s débit au Nigéria. Au Final, le Niger est un «Fleuve continent» dont environ). Le débit spécifique (9,9 l/s/km²) reste néanmoins le plus 200 le bassin versant intéresse neuf pays (Guinée, Mali, Niger, Nigéria, faible des affluents du Niger dans cet espace géographique et son Bénin, Tchad, Cameroun, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) plus la zone apport représente environ 18% des apports du Niger à Siguiri avant Sud de l’Algérie dont les réseaux fossiles de l’Azaouagh, au Sud du Débit en m3/s son entrée au Mali. 150 Hoggar, peuvent être rattachés à cet ensemble. Avec les incertitudes liées au découpage du bassin versant et les liens avec l’aquifère de LE NIANDAN Taoudéni, Ferry (2012) émet même la possibilité d’un rattachement Le Niandan conflue avec le Niger peu après la station de Baro. Son de la Mauritanie et de la Sierra Leone sur des portions néanmoins 100 régime est encore naturel sur l’ensemble de son cours même si le mineures. Dans cet Atlas on ne traite que de la portion du Niger qui projet de Barrage de Fomi, prévu depuis de nombreuses années reste sous influence large du Massif du Fouta Djalon et que constitue mais actuellement sans suite, pourrait modifier son régime à l’avenir. le Niger Supérieur avant son entrée dans le Delta Intérieur (carte 20). Son régime est à rapprocher d’une variante du régime tropical de 50 Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) Débit moyen mensuel transition. A Kissidougou, à sa descente de la Dorsale Guinéenne, son module est de l’ordre de 41 à 42 m3/s. la période de mon- tée des eaux démarre dès le mois de mai (11 à 12 m3/s environ) 0 01/01 01/07 31/12 Figure 21 > Débit moyen mensuel et journalier du Tinkisso à Tinkisso / Période 1955 - 2009 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Principales stations Carte 20 > Principales de stations desuivi des suivi des débits débits de de cours cours d’eau d’eau sur le sur leamont bassin versant bassin versant Niger amont du euve Niger du fleuve -12.0 -10.0 -8.0 -6.0 Légende KIRANGO Aval Monts Mandingues Sous BV du Tinkisso ER Sous BV Niger moyen de sa source à sa con uence avec le Sankarani (hors a uents ) NIG Sous BV du Mafou DOUNA Sous BV du Niandan M A L I Sous BV du Milo Sous BV du Fié Massif topographique KOULIKORO de la région de Siguirini - Baléa Sous BV du Sankarani (hors a uents) BAMAKO DIOILA Sous BV du Balé Sous BV du Dion Sous BV du Niger de sa con uence avec le Sankarani jusqu’ à Markala Bassin du Niger aval (aval Markala et après con uence avec le Bani KENIEROBA KOUORO 12.0 Sous BV du Bani avant sa con uence avec le Niger - Niansira Sous BV du Baoulé BANANKORO Sous BV du Bagoé SELINGUE Dialakoro FIFA Ouaran Sous BV du Bani ng Kouoro PANKOUROU Tiguibery Sirama BOUGOUNI Koudiana - Koura STATION PRINCIPALE TINKISSO Station secondaire Diélibakoro Noura Souba Dabola Fodékaria KOUROUSSA DEBETE BARO MANDIANA G U I N E E Sormorea Molokoro Sérékoroba KANKAN Balandougou Balan Morissanako Yarakoura BARANAMA FARANAH SANANKORO 10.0 ZIEMOUGOULA KOUTO Sassambaya SAMANTIGUILA Dialoua IRADOUGOU Massif topographique Massif topographique du Fouta Djalon de la région de Madinani Kolédougou Kissidougou KEROUANE Massif topographique DIAMARADOU de la dorsale Guinéenne Konsankoro C O T E D ’ I V O I R E S I E R R A L E O N E Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd, DNH Guinée, ABN - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 51 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Niandan à Baro - période 1948 - 1983 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Sankarani à Madiana période 1955 - 2006 900 1200 HYDROLOGIE 800 LE SANKARANI 1000 700 Bien que prenant ses sources en Guinée, le Sankarani possède un ré- gime hydrologique légèrement différent dans le sens où ses étiages sont plus marqués, de même que son pic de hautes eaux semble 600 800 resserré sur trois mois (août à octobre). Les amplitudes entre hautes eaux et basses eaux sont ainsi plus marquées. La période de mon- 500 tée des eaux démarre en juin (65 m3/s à Mandiana – figure 24) et Débit en m3/s Débit en m3/s 600 culmine en septembre (910 m3/s à Mandiana). La période de taris- 400 sement se termine en janvier et les plus basses eaux apparaissent sur février-avril, parfois mai (19 m3/s à Mandiana en Moyenne). Le 300 module s’établit autour de 249 m3/s à Mandiana, avant sa sortie 400 de Guinée et après sa confluence avec le Dion. Il poursuit sa route jusqu’au barrage de Sélingué, retenue d’une capacité de 2,17 km3 200 (équivalent à 69 m3/s sur une année). Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) 200 Débit moyen mensuel Débit moyen mensuel 100 0 0 01/01 01/07 31/12 01/01 01/07 31/12 Figure 22 > Débit moyen mensuel et journalier Figure 24 > Débit moyen mensuel et journalier du Niandan à Baro / Période 1948 - 1983 du Sankarani à Mandiana / Période 1955 - 2006 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Milo à Kankan - période 1940 - 2008 LE MILO 700 LE NIGER Le Milo rejoint le Niger au niveau de Sassando, peu après la station A Faranah, il a déjà un débit moyen estimé à 60 m3/s et son régime hy- de Kankan, et possède le même comportement que le Niandan du 600 drologique est toujours une variante du régime tropical de transition point de vue du régime hydrologique. C’est donc une variante du décrit pour le Niandan et le Milo. La période de montée des eaux régime tropical de transition qui régit ce cours d’eau avec une pé- démarre faiblement en mai (8,5 m3/s à Faranah) pour culminer en sep- riode de montée des eaux qui démarre faiblement en mai (27 m3/s à 500 tembre (165 m3/s à Faranah) et entamer sa décrue jusqu’en février. La Kankan) pour culminer en septembre (540 m3/s à Kankan figure 23) période de plus basses eaux s’étend de mars à avril avec un minimum et entamer un tarissement qui se termine en janvier. Février, mars et en avril. Il est mesuré à Kouroussa, un peu avant sa confluence avec le avril sont les mois de plus basses eaux avec des débits moyens men- 400 Niandan, et propose un module de l’ordre de 185 m3/s sur la période 1954-2008. Les travaux de comparaison entre la Station de Kouroussa Débit en m3/s suels mesurés entre 14 et 15 m3/s en moyenne sur ces mois. Durant les années de sècheresse, les débits sur ces mois ont pu descendre et de Baro (sur le Niandan) par Orange soulignent cependant que le en deçà de 1 m3/s à Kankan (10 fois entre 1985 et 1999). Les hautes 300 débit à Kouroussa est sous-estimé de 30%, ce qui amènerait donc le eaux se positionnent entre juillet et octobre. Le module du Milo à module plutôt aux alentours de 265 m3/s. Orange l’estime à 331 m3/s Kankan se monte à environ 173 m3/s pour un débit spécifique équi- sur la période 1950-1980. A sa sortie de Guinée, après avoir reçu le valent à celui du Niandan (20 l/s/km²) mais le débit moyen annuel a 200 Niandan, le Milo et le Tinkisso, le module du Niger atteint 784 m3/s à très fortement varié entre les périodes excédentaires (débit moyen Banankoro. Plus loin dans le Mali, à la station de Koulikoro, après avoir annuel 1940-1979 estimé à 196 m3/s) et les périodes sèches (débit Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) reçu les eaux du Fié et du Sankarani (aujourd’hui régulé par le bar- moyen annuel 1980-2008 de 140 m3/s). Au final cet écart de près de 100 Débit moyen mensuel rage de Sélingué), le module atteint 1358 m3/s (tableau 5). Les études 56 m3/s en moyenne entre ces deux périodes représente un volume hydrologiques de Ferry (2015) montrent les différentes périodes hy- de 1,77 km3 à l’exutoire du Milo. Le Milo représente environ 20% drologiques à travers la station de Koulikoro dont la très forte variabi- des écoulements du Niger à Siguiri. 0 lité interannuelle traduit bien les effets des grands cycles climatiques 01/01 01/07 31/12 (tableau 5 et figure 25). De 1907 à aujourd’hui, 1982-1993 ressort Figure 23 > Débit moyen mensuel et journalier du Milo à Kankan / Période 1940 - 2008 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Figure 25 > Hydraulicité Hydraulicité entreNiger du Fleuve du Fleuve Niger 1907 entre 1907 et 2009 à laet 2009 à station la Koulikoro de Koulikoro station de - (d’après (d’après Luc Luc Ferry) Ferry) 0.8 0.6 L’hydraulicité est le rapport du débit annuel comparé à sa moyenne interannuelle. Une valeur négative indique une hydrau- 0.4 licité en dé cit par rapport à la normale et une valeur positive indique une hydraulicité excédentaire par rapport à la normale. Une valeur autour de 0 indique une hydraulicité dans la normale. Indice d'hydraulicité 0.2 0 -0.2 -0.4 Débit moyen annuel sur la période égal à 1 358 m3/s -0.6 1907 1909 1911 1913 1915 1917 1919 1921 1923 1925 1927 1929 1931 1933 1935 1937 1939 1941 1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 comme une période de très faible hydraulicité (débit moyen annuel Tableau 5 > Période d’hydraulicité du fleuve Niger à la station de Koulikoro entre 1907 et 2010 (d’après Luc Ferry) de 776 m3/s à Koulikoro) et les périodes 1922-1936 et 1948-1969 comme des périodes de très forte hydraulicité. La période récente DÉBIT MOYEN MINIMA MAXIMA PÉRIODES ANNÉE est assimilée par Ferry à une période de transition. Enfin, à Koulikoro, ANNUEL EN M3/S EN M3/S EN M3/S Ferry montre également l’influence des grands aménagements tel que PÉRIODE DE RÉFÉRENCE 1907-2010 1358 58 5569 le barrage de Sélingué sur le régime hydrologique de basses eaux, notamment en relevant les débits minimums annuels depuis 1982. In PÉRIODE À FAIBLE HYDRAULICITÉ 1982-1993 776 84 3335 fine c’est entre 32 et 36 km3/an qui sort de la Guinée vers le Fleuve Niger (Niger, Affluents guinéen et Sankarani) et lors des épisodes de 1907-1921 1301 36 5313 crue, il faut à peu près trois jours à l’eau pour s’écouler entre Kankan et Koulikoro alors qu’il faut ensuite près de 3 mois au Niger pour éva- 1937-1647 1245 33 5333 cuer cette même crue du Mali (Ferry 2015). PÉRIODES INTERMÉDIAIRE 1970-1981 1228 23 5200 1994-2010 1164 96 2008 Le fleuve Niger à Niamey 4 périodes 1231 1922-1936 1794 53 7088 PÉRIODES À FORTE HYDRAULICITÉ 1948-1969 1694 66 6679 2 périodes 1734 53 350 HYDROLOGIE 300 250 GRANDS TRAITS DES RÉGIMES HYDROLO- UN RÉGIME AVAL DU KONKOURÉ CONSIDÉRABLEMENT MODIFIÉ PAR LA PRODUCTION D’HYDROÉLECTRICITÉ DEPUIS 2000 GIQUES DES FLEUVES CÔTIERS GUINÉENS 200 Débit en m3/s Depuis 2000, le barrage de Garafiri est entré en service avec des Les fleuves côtiers guinéens sont marqués par la descente Sud des conséquences importantes sur les régimes d’écoulement en basses contreforts du Fouta-Djalon et du massif côtier guinéen, avec le 150 eaux. Ferry et al (2003) précisent qu’en saison des pluies, les modi- fleuve le plus emblématique qu’est le Konkouré (carte 22). Cette fications liées à Garafiri sont peu (ou pas) perceptibles, notamment descente Sud est aussi celle sur laquelle repose la majeure partie des du fait de l’irrégularité interannuelle, mais que les modifications de équipements hydroélectriques tel que Garafiri et plus récemment 100 décembre à juin sont visibles sur l’ensemble du réseau jusqu’en aval Kaléta sur le Konkouré, Kinkon sur le Kokoulo (affluent du Konkouré) du Konkouré (figure 28). Il semble néanmoins que le barrage de Ga- et Banéa, Donkéa et Grandes chutes sur le Samou (Affluent du Kon- Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) rafiri joue tout de même un rôle d’écrêtage lors des mois de plus kouré, versant du Badi). C’est donc un régime hydrologique modifié 50 Débit moyen mensuel hautes eaux (août & septembre). La Station de Yékémato, la plus en qui est observé aujourd’hui sur le parcours du Konkouré. Le projet aval du Konkouré, avant l’estuaire, présente ainsi des augmentations de Souapiti, toujours sur le Konkouré et en amont de Kaléta, viendra de débits entre 25 et 193% entre la moyenne 1989-1998 et 2000 un peu plus modifier les régimes sur ce versant. Sur la partie amont 0 01/01 01/07 31/12 sur la période janvier à juin. En étiage, les apports d’eau douce vers du Fatala, on retrouve également des aménagements hydroélec- l’estuaire sont ainsi considérablement augmentés et les débits sur Figure 26 > Débit moyen mensuel et journalier triques de faible envergure, notamment sur le Samankou, affluent du l’année considérablement lissés. Les impacts de Garafiri sur l’hydro- Fatala aux environs de Télimélé. de la Kakrima à Kaba / Période 1988 - 2016 logie sont synthétisés ainsi par ferry et.al (2013) : L’AMONT NATUREL DU BASSIN DU KONKOURÉ • En saison sèche, les écoulements sont très supérieurs aux débits Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Konkouré à Linsan - période 1955 - 2007 Le cours du Kakrima est encore naturel sur son parcours dans le 60 naturels depuis Garafiri jusqu’à l’estuaire du Konkouré. Fouta Djalon. Avant sa confluence avec le Koukoulo, à Kaba (figure • Il y a écrêtement des crues notamment sur le tronçon du Konkouré 26), son module semble se situer autour de 82 m3/s (période 1988- compris entre le barrage de Garafiri et la confluence du Konkouré 2014). Son régime général est à rapprocher d’un régime tropical de et de la Kakrima. 50 transition avec une période de hautes eaux qui s’étale sur 4 mois ( juillet à octobre) et un pic de débit en août ou septembre estimé • Sur le tronçon du Konkouré compris entre le barrage de Garafiri et autour de 250 à 270 m3/s en moyenne. L’hydrologie des mois d’août la confluence du Konkouré et de la Kakrima : et septembre est assez similaire. Les plus basses eaux apparaissent en 40 • L’arrêt complet des écoulements entre avril 1999 et septembre mars-avril avec des débits moyens entre 3 et 5 m3/s. Le Koukoulo est 1999 a peut-être eu un impact sur la vie aquatique pendant très similaire au kakrima bien qu’influencé légèrement par l’ouvrage l’étiage (avril et mai). Débit en m3/s hydroélectrique de Kinkon. Avant sa confluence avec le kakrima, à 30 Nianso, son module est plutôt estimé 67 m3/s (1999-2002 ; Kakrima • Les arrêts fréquents d’exploitation (débit = 0 m3/s) pourraient estimé à 80,2 m3/s sur la même période). Son régime est identique également avoir des conséquences sur l’écosystème aquatique à celui du kakrima avec un régime de plus hautes eaux en août. Le en période d’étiage. Konkouré Amont au pont de Linsan (figure 27), n’est pas encore mo- 20 • Les reprises brutales d’exploitation (de 25 à 100 m3/s) peuvent difié par la retenue de Garafiri. Il présente un module autour de 14 présenter un danger pour les riverains en aval du barrage. Ce m3/s sur la séquence 1955-2006 et son régime caractéristique d’un phénomène de chasse modifie probablement le lit mineur du régime tropical de transition lui confère une période de hautes eaux 10 Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) Konkouré en aval du barrage (arrachement des berges, remise en étalée sur 4 mois ( juillet à octobre). Le pic de débit moyen semble Débit moyen mensuel suspension des sédiments…). apparaitre en août (47 m3/s environ) avec néanmoins un caractère similaire à celui de septembre (41 m3/s). Le régime global est très La présence récente du barrage de Kaléta et son impact sur le fonc- 0 similaire lui aussi à celui du kakrima et du Kokoulo avec des débits de 01/01 01/07 31/12 tionnement des régimes hydrologiques n’a pas été actuellement plus basses eaux en avril-mai entre 1 et 2 m3/s en moyenne. étudié en détail. Avec plus de 3 fois la capacité de production de Figure 27 > Débit moyen mensuel et journalier garafiri, on peut supposer que l’ouvrage de kaléta est lui aussi venu du Konkouré à Linsan / Période 1955 - 2007 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Comparaison des débits moyens mensuels et débits moyens journaliers du Koukouré à Télimélé avant et après la mise en oeuvre de la retenue de Garafiri modifier un peu plus les régimes d’écoulement du konkouré, même 1200 si cette retenue au fil de l’eau devrait avoir une influence plus ré- duite voir négligeable. Le projet de Souapitti devrait quant à lui très largement influencer les régimes hydrologiques du bassin versant. UNE INFLUENCE SUR LE BADI ? 1000 Avant 2000 Le Badi fait lui aussi l’objet de petits aménagements hydroélectrique sur sa partie amont. A l’aval du Badi, avant sa confluence avec le 2000 - 2003 Konkouré, le module de la période 1951-58 atteint 193 m3/s, avec des extrêmes à 155 et 230 m3/s. Sur la période 1998-2002, son dé- 800 Débit en m3/s bit moyen interannuel est plutôt mesuré à 144 m3/s. Les maximas sont en août (701 m3/s en interannuel 1951-1958 et 524 m3/s sur la période 1998 - 2002) et les minima en avril (5,5 m3/s en interannuel 1951-1958 et 14 m3/s sur la période 1998 - 2002). Rappelons ici 600 que les ouvrages sur les affluents du Badi datent respectivement de 1969 (Banéah), 1965 (Donkéa) et 1953 (Grandes chutes). La ques- tion sur les différences observées entre la séquence 1951-1958 et 1998-2002 (réduction des débits d’août et augmentation des dé- 400 bits d’avril) reste encore ouverte quant à leur origine, même si la tendance au relèvement des débits d’étiage laisse à croire en une incidence non négligeable des aménagements sur le régime hydro- logique pendant cette période de l’année. 200 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Kogon au Pont - période 1957 - 2016 250 0 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre 200 Figure 28 > Comparaison des débits moyens mensuels et journaliers du Konkouré à Télimélé avant et après la mise en oeuvre de la retenue de Garafiri 150 LA FATALA ET LE KOGON En amont des chutes de Salaa sur la kakrima Débit en m3/s À la station de Bindan, en aval du bassin et avant son débouché es- tuarien, le module de la Fatala de la période 1971-80 est de 165 100 m3/s, avec des extrêmes de 137 et 193 m3/s. Les maximas sont en août (542  m3/s en interannuel) et les minimas en avril (0,8 m3/s en interannuel). Avec les réserves qui s’attachent aux débits d’étiage, il faut signaler un étiage mensuel en avril 1973 inférieur à 200 l/s. Le 50 maximum journalier observé a atteint 1701 m3/s. Le débit du Kogon Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) reste difficile à appréhender avec des données qui semblent parfois Débit moyen mensuel erronées. Sur sa partie amont, le module semble s’établir autour de 70 m3/s (peut-être un peu plus). Les informations à disposition font 0 état d’un pic de débit plutôt en septembre avec cependant un mois 01/01 01/07 31/12 d’août assez proche en moyenne. Sur le Kogon, la période de hautes Figure 29 > Débit moyen mensuel et journalier eaux est concentrée sur 4 mois, plutôt entre août et novembre (figure du Kogon au Pont / Période 1957 - 2016 29) et donc légèrement décalée par rapport au bassin plus oriental du Konkouré. 55 Débit moyen mensuel et débit moyen journalier de la Gambie à Kédougou - période 1970 - 2014 HYDROLOGIE 450 400 GRANDS TRAITS DES RÉGIMES HYDROLOGIQUES DU FLEUVE GAMBIE 350 Orange (1990) rapproche le régime du fleuve Gambie d’un régime l’ordre de 36% par rapport au module (68,3 m3/s environ) avec un tropical de transition dans sa partie foutanienne, le rapprochant ain- débit moyen annuel minimum à 34 m3/s en 1984/1985 (68% de dé- 300 si du régime hydrologique du Niger et du Sénégal. Dans sa partie ficit par rapport au module). Deux séquences excédentaires (1918- amont, il est suivi à la station de Kounsi en Guinée puis à Kédougou 1940 et 1951-1971) ont montré des débits moyens annuels autour 250 au Sénégal (carte 21). La période de hautes eaux est condensée sur de 134 à 137 m3/s sur la période. L’année hydrologique 1955- Débit en m3/s 3 à 4 mois entre août et octobre avec un maximum en septembre 1956 est l’année enregistrée avec le plus fort débit moyen annuel (290 m3/s à Kédougou - 1971-1999 – figure 30). La montée du (193 m3/s). Le Koulountou, autre affluent conséquent de la Gambie 200 régime hydrologique vers les hautes eaux démarre faiblement en et d’origine guinéenne, semble posséder un module de l’ordre de juin. Entre février et mai, période de plus basses eaux, le débit est 15 à 16 m3/s (approximation sur quatre années incomplètes), sans 150 très faible (< à 1,6 m3/s en moyenne sur la période 1971-1999 à certitude toutefois, des études antérieures faisant mention d’un mo- Kédougou). Les débits sont assez fréquemment nuls durant avril et dule plutôt de l’ordre de 5 m3/s. le régime hydrologique sur cette 100 mai. En recompilant des données de Da Costa & Orange, une série partie de la Gambie devrait être modifié dans le futur notamment Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) chronologique des modules depuis 1903 à Kedougou montre la par l’aménagement du site de barrage hydroélectrique de Samban- Débit moyen mensuel 50 très grande variabilité des débits moyens annuels (figure 31), en lien galou, à la sortie de la Guinée et en amont de Kédougou, pour le- avec les tendances climatiques connues en Afrique de l’Ouest. Le quel un débit d’équipement prévu de 200 m3/s est à l’étude. module depuis 1903 s’établit autour de 107 m3/s mais les séquences 0 01/01 01/07 31/12 hydrologiques ont largement fait bouger ce débit moyen annuel. Sur Figure 30 > Débit moyen mensuel et journalier la période 1972-1994, le débit moyen annuel a ainsi été abaissé de de la Gambie à Kédougou / Période 1970 - 2014 Figure 31 > Hydraulicité Hydraulicité du fleuve du Fleuve Gambie à Gambie à la la station destation de Kédougou Kédougou entre entre 1904 1904 - et 1999 et 1999 (reconstitué (reconstitué d’aprèsOrange d’après Da Costa) etCosta) Orange et Da 1 L’hydraulicité est le rapport du débit annuel comparé à sa moyenne interannuelle. Une valeur négative indique une hydrau- 0.8 licité en dé cit par rapport à la normale et une valeur positive indique une hydraulicité excédentaire par rapport à la normale. 0.6 Une valeur autour de 0 indique une hydraulicité dans la normale. Indice d’hydraulicité 0.4 0.2 0 -0.2 -0.4 -0.6 -0.8 1904 1906 1908 1910 1912 1914 1916 1918 1920 1922 1924 1926 1928 1930 1932 1934 1936 1938 1940 1942 1944 1946 1948 1950 1952 1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Principales stations Carte 21 > Principales de stations desuivi des suivi des débits débits de de cours cours d’eau d’eau sur le sur bassin de le bassin la Gambie de et ses la Gambie et ses sous-bassins sous-bassins -16.0 -14.0 -12.0 Sandougou S E N E G A L Nianja Bolon Gambie amont Nianja Bolon Niériko 14.0 Koussanar Sintiou Malem Dialokoro Maka Goumbeyel M A L I Guenoto GOULOUMBOU BANJUL Fa lé Nieriko au pont routier G A M B I E Wassadou m Fass é Sintian Koundara Aval Gambie aval Missira gounas Niokolokoba Simenti Gambie amont Gambie amont Sandangou MAKO KOULOUNTOU AU GUE Sambailo Koulountou KEDOUGOU KOULOUNTOU Guingan ba G U I N E E Gé Koumbanji al B I S S A U KOUNSI ub r a - Co 12.0 ib BISSAU Ndossa Kol Fé Matakou Oundou bac né a Ko m ba - Colib Nianou Téliré ng rim a K o k go B Ka a n n Nun G U I N E E io Légende Té n é ez R STATION PRINCIPALE Station secondaire Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd, DNH Guinée, OMVG - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 57 HYDROLOGIE GRANDS TRAITS DES RÉGIMES de 565 m3/s sur ce mois (1971-2014). Le régime hydrologique en SYNTHÈSE DES RÉGIMES HYDROLOGIQUES période de basses eaux est également plus soutenu avec un débit HYDROLOGIQUES DU KOLIBA-CORUBAL moyen en avril-mai de 27,5 m3/s sans jamais flirter avec un débit né- À LA SORTIE DU MASSIF DU FOUTA DJALON Le régime hydrologique du Koliba (Komba dans sa partie fou- gligeable. Dans ses enregistrements les plus bas sur ces mois, il reste Les bassins du Sénégal, du Konkouré et du Koliba présentent les tanienne) dans sa partie amont reste mal connu. L’origine de ses à un niveau de débit de l’ordre de 13 à 16 m3/s. modules interannuels les plus conséquents en provenance du cœur sources, non loin des sources de la Gambie (carte 22), amène à rap- du massif du Fouta Djalon. En sortie de Guinée, c’est tout de même procher son régime de ce dernier. L’autre affluent majeur du Ko- le bassin du fleuve Niger qui représente l’export d’eau le plus im- liba est le Tominé, dont les sources plus au Sud rapprochent son GRANDS TRAITS DES RÉGIMES portant avec une dépendance plus forte de la Dorsale Guinéenne régime comme intermédiaire entre celui du Konkouré et de la Gam- que du cœur du massif du Fouta Djalon. Les versants Sud, plus ar- bie. Des données hydrologiques sont disponibles pour le «Tominé HYDROLOGIQUES DES SCARCIES rosés, présentent des modules logiquement plus conséquents aux à Gaoual» dans les banques de la DNH (figure 32). Aux vues des Les Scarcies sont formées par la Kolenté (Great Scarcies) et la exutoires. Enfin, le bassin de la Gambie est celui qui reçoit le moins dénominations variables entre Koliba, Tominé ou Komba, il reste dif- confluence entre la Kaba et le Mongo (Little Scarcies). Tous prennent d’eau en général avec, il est vrai, une emprise de bassin versant plus ficile de dire si cette station représente effectivement le Tominé à leurs sources en Guinée (contreforts Sud du Fouta Djalon pour la réduite dans les massifs par rapport aux autres bassins versants du Gaoual ou bien déjà le Koliba après avoir reçu le Tominé et le Kom- Kolenté et Sud-est du Fouta Djalon pour la Kaba et le Mongo – carte secteur (carte 24). ba. Ces données disponibles entre 1971 et 2014 proposent un mo- 22). Peu d’informations sont disponibles sur ces cours d’eau. La Kaba dule autour de 180 m3/s alors qu’il a été estimé par Orange (1990) à dans sa partie guinéenne à Koromaya, bien avant sa confluence avec envion 150 m3/s sur la période 1979-1987. Sur le versant du Komba, le Mongo en Sierra Leone, semble présenter un module autour avant confluence avec le Tominé, le module semble s’établir autour de 30 à 35 m3/s (période 1981-2016). Sur la base des informa- de 100 m3/s. La série chronologique «Tominé à Gaoual» met en re- tions brutes disponibles sur cette station, il semble que la période lief une période des hautes eaux qui s’étale sur 4 mois entre août et de hautes eaux dure environ 5 mois de juillet à novembre inclus. novembre inclus (mois avec débit moyens supérieur au module). Le Son régime est donc un régime tropical de transition. Les données pic de débit apparaît en septembre avec un débit moyen de l’ordre disponibles semblent indiquer que cette période peut parfois être Débit moyen mensuel et débit moyen journalier du Tomine à Gaoual - période 1970 - 2014 étendue sur le mois de juin lors d’années spécifiques. La montée 700 des eaux commence au mois de mai pour culminer en septembre, parfois août, aux alentours de 80 m3/s en moyenne (plutôt 30 à 40 600 m3/s au milieu des années 80 et 202 m3/s en 2006). La période de tarissement s’installe ensuite jusqu’en février-mars. Les mois de plus basses eaux sont mars et avril avec un débit moyen estimé entre 3 500 et 5 m3/s en moyenne. Dans les années 80, le débit moyen sur ces mois semble avoir été inférieur à 1 m3/s. Mahé (1993) propose une estimation du module de la Little Scarcies à Mange (Sierra Leone), 400 après confluence entre la Kaba et le Mongo, de l’ordre de 600 m3/s (reconstitution de débit entre 1951-1989). Sur le versant de la Ko- Débit en m3/s lenté (Great Scarcies), le module à Badera, peu avant que la Kolenté 300 ne forme la délimitation entre la Guinée et la Sierra Leone, le mo- dule est estimé à 83 m3/s sur la période 1967-1980 avec un maxi- mum à 102 m3/s et un minimum à 37 m3/s. Le débit moyen mensuel 200 maximum est lui aussi atteint en septembre (312 m3/s 1967-1980). Les mois de plus faible débit se situent entre mars et avril. Dans les Débit moyen journalier (lissé sur 5 jours) années 1970-1980, les débits observés ont systématiquement été 100 Débit moyen mensuel inférieurs à 100 l/s. 0 01/01 01/07 31/12 Figure 32 > Débit moyen mensuel et journalier du Tominé à Gaoual / Période 1970 - 2014 Site du «voile de la mariée» près de Kindia ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Principales stations Carte 22 > Principales de stations desuivi des suivi des débits débits de de cours cours d’eau d’eau sur les sur bassins les de la bassins façade de la façade océanique océanique -16.0 -14.0 -12.0 Fé né Bassin du Géba Sopari Lougambé 12.0 BISSAU Bantala Bac Komba Bassin du Koliba - Corubal GAOUAL Komba Tominé Touba KOGON PONT Kakoni Diambata Kellico Bassin du Kogon Karmafassa Kakrima Sangarédi Diawla Pita Koussi Diou Télimélé KAKRIMA - KABA Konkouré amont Bassin du Rio Nunez Nianso Kondonboufou Kaba Kora ndi GARAFIRI Kaléta bac Kondoya BINDAN Mamou PONT DE TELIMELE Souapiti Amaria Bassin de la Fatala BAC DE BADI PONT DE LINSAN YEKEMATO Yoko KABA A KOROMAYA Tabouna Pont Kolenté Maréla Koumba plantation Kindia Simbaraya 10.0 Foulaya Daboya BADERA Bassin du Konkouré CONAKRY Mongo Yomboyéli Tassin Bassin du Great Scarcies Légende STATION PRINCIPALE Bassin du Little Scarcies Station secondaire MANGE Bassin versant Sous bassin FREETOWN Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd, DNH Guinée - massifs topographiques et bassins versants d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 59 HYDROGÉOLOGIE ET GÉOCHIMIE LA GÉOLOGIE DU CŒUR DU FOUTA DJALON EST PEU PROPICE À LA PRÉSENCE DE NAPPES D’EAU SOUTERRAINE GÉNÉRALISÉES. LES EAUX SOUTERRAINES CIRCULENT PRINCIPALEMENT À LA FAVEUR DE FRACTURES GÉOLOGIQUES ET DANS LES PLAINES D’ACCOMPAGNEMENT DES COURS D’EAU. LES PUITS ET FORAGES ONT AINSI DES PRODUCTIVITÉS LIMITÉES. L’EAU Y EST FAIBLEMENT MINÉRALISÉE AVEC DES TENDANCES PLUTÔT ACIDES. UNE ABSENCE DE NAPPE GÉNÉRALISÉE DANS les schistes et micaschistes, les grandes profondeurs offrent parfois en lien avec le substratum géologique. Les ions majeurs sont représentés des débits beaucoup plus conséquents. par des bicarbonates, du calcium et du magnésium. Dans les faciès de LE CŒUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON roches vertes, les eaux sont beaucoup plus minéralisées (conductivité Les matériaux présents dans l’ensemble du massif du Fouta Djalon, DES SYSTÈMES AQUIFÈRES DISCONTINUS OU de 2 000 à 3 000 µS/cm). Dans les faciès gréseux du Précambrien (Ma- à l’état brut et non remaniés, sont des matériaux de très faible ca- SEMI CONTINUS À DES AQUIFÈRES GÉNÉRALI- dina-Kouta au Nord du Fouta), les eaux sont également bicarbonatées, pacité aquifère. Les granites et les grès sont des roches dures où la calciques et magnésiennes ou sodiques. La minéralisation est faible circulation de l’eau ne peut se faire qu’à l’occasion de fractures, de SÉS DANS LA ZONE D’EXTENSION (Conductivité < 300 µS/cm) et les eaux y sont acides (pH de 5 à 6). Loin fissures ou d’alternance de couches perméables et imperméables. Les aquifères de la zone d’extension élargie du massif du Fouta Djalon, du Fouta Djalon, les eaux du protérozoïque terminal, au Nord Mali, sont Les dolérites et quartzites sont des roches totalement imperméables. à l’Est du massif du Fouta Djalon, dans le bassin de Kankan, et dans de qualité et de minéralisation très diverses suivant la roche encaissante Seuls les schistes et les roches vertes peuvent présenter des niveaux la frange Sud du Mali, sont des aquifères fissurés issus des formations (grès, quartzites, dolérites…). La conductivité y varie entre 100 et plus aquifères mais ils ne sont représentés que de manière marginale cristallines infra-Cambriennes. Les débits rencontrés sont majoritaire- de 2 000 µS/cm avec néanmoins une concentration des valeurs autour dans le massif du Fouta Djalon. Le caractère fondamental du cœur ment faibles et la circulation d’eau souterraine est contrainte par le de 600 µS/cm. De type carbonatées calciques ou sodiques, ces eaux du Fouta Djalon est donc l’absence de nappe généralisée (Orange, réseau de fissure. On peut néanmoins trouver localement des zones peuvent évoluer vers des faciès sulfatés sodiques suivant les saturations 1990). Il n’existe aucune nappe profonde, les seules existantes sont très productives sur les réseaux de circulation souterrains et dans les en calcite. Il a été recensé des eaux franchement saumâtres (Orange, celles de la zone d’altération, ne dépassant jamais 100 m de pro- zones d’altération de surface qui reste généralement peu épaisses. Les 1990) hypersulfatées sodiques typiques de sources hydrothermales. fondeur, de la couverture sédimentaire et des formations récentes débits moyens de ces formations sont estimés entre 4,2 et 6,5 m3/h. Les nappes en rive gauche de la Falémé correspondent à un encaisse- (alluvions, éluvions et latérites). Ces aquifères sont discontinus et Aux environs de Bamako et dans une extension qui cours vers l’Ouest ment schisteux du Birrimien dans lesquels Wackermann et Blot mettent présentent une forte hétérogénéité verticale en fonction de la stra- jusqu’au Sénégal, on retrouve les formations cambriennes de grès en évidence de fortes minéralisations. Les nappes en domaine gréseux tification des zones perméables, donnant naissance à des nappes parfois incrustés de schistes qui constituent des aquifères semi-conti- (Fouta Djalon) sont très diluées et présentent, à l’opposé, des minérali- semi-captives ou captives (Blot, 1970 ; Sow, 1984 ; Traore, 1985). nus. Ces aquifères sont plus productifs que ceux cités précédemment sations faibles. Les eaux du socle présentent un intermédiaire entre les Le Fouta Djalon est imperméable dans l’ensemble mais entretient mais reste majoritairement peu satisfaisants. A partir de Ségou (Mali) schistes et les grès avec une dominante toujours bicarbonatée-calcique des nappes peu importantes et très localisées. La recharge est essen- jusqu’au-delà de Gao, la formation du Continental terminal / Quater- ou sodique. Dans l’ensemble, les teneurs en silice sont élevées dans les tiellement assurée par l’infiltration d’une partie des pluies et les ex- naire représente un aquifères dits «généralisés» (Bassin de Taoudéni eaux souterraines, à l’exception des nappes sur grès. Les nappes sur gra- haures sont constituées par d’un côté le drainage par les cours d’eau – carte 23) avec de bonnes perméabilités liées à son substrat argi- nite sont plus acides, plus riches en potassium et en chlorure que les et les sources, et de l’autre, l’évaporation dans les bas-fonds où la lo sableux couplé à un soutien par les eaux de surface. La formation eaux d’aquifères basiques qui, elles, présentent des dominantes bicar- nappe est affleurante à sub-affleurante. Malgré cela, des forages et aquifère du Continental Terminal / Secondaire-Tertiaire est présente bonatées, riches en calcium et en magnésium puits sont implantés localement avec une productivité générale qui également dans la partie Est et Sud-Est du Sénégal (Bassin Sénéga- Puits dans un site pilote du PRAI-MFD traduit bien «l’exploitabilité» des différents secteurs géologiques lo-Mauritanien) et présente, elle aussi, des potentiels intéressants en et confirment la productivité plus importante des schistes et mi- matière de débit qui peuvent aller jusqu’à 50 m3/h sur certain secteur. caschistes (débit exploitable fréquemment supérieur à 2,5 m3/h) en comparaison des grès tendres et Dolérites (débit exploitable majori- GÉOCHIMIE DES EAUX SOUTERRAINES DU tairement entre 0,7 et 1,4 m3/h) et des secteurs granitiques (débit ex- FOUTA DJALON ET DE LA ZONE D’EXTENSION ploitable majoritairement entre 0,7 et 2,5 m3/h). L’accroissement des profondeurs de forage ne semble pas améliorer la productivité des Les eaux du domaine Birrimien, au Nord-Est du Fouta Djalon et dans le forages et au-delà de 50 à 60 m, pour les grès, dolérites et granites, bassin supérieur du Niger, sont caractérisées par de faibles concentra- c’est même une décroissance de productivité qui est observée. Pour tions en sels dissous (conductivité < 350 µS/cm) avec une légère acidité ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Systèmes aquifères Carte 23 > Systèmes en aquifères Afrique dede enAfrique l’Ouest l’Ouest D’après D’après M. NiasseM. etNiasse et C. Mbow C. Mbow Club © du © Club du Sahel Sahel et de et de l’Afrique l’Afrique dede / OCDE l’Ouest / l’Ouest OCDE(2006) (2006) -20.0 -10.0 0.0 10.0 20.0 Mourzouk Djado Tin Sérinine Système Taoudéni - Tanezrouft Aïr 20.0 NOUAKCHOTT Système Iulleme- Système Sénégalo den - Mauritanien DAKAR Liptako - Système du Gourma Tchad BANJUL NIAMEY BAMAKO NDJAMENA O BISSAU OUAGADOUGOU C E 10.0 A CONAKRY ABUJA N FREETOWN A PORTO-NOVO T YAMOUSSOUKRO MONROVIA Système L A N LOME Côtier T Système Sédimentaire ACCRA I Massif côtier Guinéen Q côtier GOLFE DE G YAOUNDE U UI E N Massif topographique du E Fouta Djalon E Massif topographique de la dorsale Guinéenne 0.0 Latitude - longitude projection WGS 84 - Géohyd; CEDEAO, OCDE, massif topographique d’après Luc Ferry 2017; Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 61 SYNTHÈSE SUR LES RESSOURCES EN EAU Les ressources en eau du massif du Fouta Djalon sont caractérisées par l’absence d’aquifère Ces régimes hydrologiques sont parfois perturbés sous l’influence de grands ouvrages hy- généralisé dans le cœur du massif. Les eaux souterraines sont peu présentes et très réactives drauliques qui ont été construits essentiellement pour produire de l’électricité. C’est particu- aux pluies même si l’on trouve quelques nappes perchées éparses. Les ressources en eaux lièrement le cas sur le fleuve Sénégal avec la modification des régimes de basses eaux en aval souterraines significatives se trouvent dans les nappes d’accompagnement des cours d’eau du barrage de Manantali sur le Bafing au Mali. C’est également le cas sur le fleuve Konkouré, à la faveur d’une circulation dans les fonds de vallée. Cette composante fondamentale de intégralement guinéen et largement aménagé (Garafiri, Kaléta, Souapitti etc.). l’hydrosystème du Fouta Djalon influence considérablement les régimes hydrologiques des eaux de surface qui fonctionnent tous, peu ou prou, de la même manière : dans le massif, les Le suivi du fonctionnement des hydrosystèmes du massif est partiel. Il n’existe actuellement débits durant les périodes de basses eaux (décembre à juin) sont très faibles, parfois proches pas en Guinée de réseau de suivi des niveaux des eaux souterraines même si un inventaire des de zéro, car peu ou pas soutenus par les eaux souterraines et, à la faveur des premières pluies puits et forages est maintenu à jour par le Service National d’Aménagement des Point d’Eau. de moussons ( juin-juillet) les débits gonflent brusquement pour culminer en septembre, en La Direction Nationale de l’hydraulique suit aujourd’hui un réseau de mesure des débits de parallèle de la pluviométrie. Les débits moyens sont souvent multipliés par plus de 50 fois cours d’eau à l’échelle de la Guinée et donc du Fouta Djalon. Néanmoins, les difficultés ma- entre les mois de Avril-Mai et Aout- Septembre. Les pentes abruptes des premiers kilomètres térielles et d’accessibilité perturbent le bon fonctionnement de ce réseau de suivi. Le Fouta des cours d’eau occasionnent alors des chutes d’eau spectaculaires (Kinkon, Salaa etc…). A Djalon étant à la croisée de trois organismes de bassins transfrontaliers (ABN, OMVS, OMVG) l’arrêt des pluies, en l’absence de recharge par une nappe d’accompagnement, le régime de et à l’origine de plusieurs fleuves transfrontaliers, l’importance de pérenniser et fiabiliser les tarissement des cours d’eau se met en place rapidement pour retrouver des niveaux d’étiage activités de suivi de la ressource en eau devient un enjeu majeur au-delà de la Guinée. La bas. Ce fonctionnement de l’hydrosystème est caractérisé par Orange (1990) comme étant création d’un observatoire du Fouta Djalon a déjà été imaginé par les institutions nationales celui d’un régime tropical de transition. Dans les zones aval des cours du Niger et du Sénégal, et internationales. En partenariat ou en synergie avec des observatoires existants au niveau le régime hydrologique change pour passer vers un régime tropical pur puis un régime sahé- des organismes de bassins, cet observatoire devrait constituer une clé de voute importante lien caractérisé par un raccourcissement des périodes de hautes eaux. pour la pérennisation des réseaux de suivi et pour la connaissance partagée des ressources en eau du Fouta Djalon. Dans les parties sahéliennes des fleuves Niger et Sénégal notamment, les aquifères productifs du bassin de Taoudéni et du bassin Sénégalo Mauritanien permettent un relatif soutien des débits de ces deux fleuves. Les régimes hydrologiques sont différents et les faibles pentes donnent une morphologie des cours d’eau très différentes des zones de tête de bassin ainsi que des vitesses d’écoulement plus faibles. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • RESSOURCES EN EAU DU FOUTA DJALON ET DE SA ZONE D’EXTENSION Débits moyens Carte 24 > interannuels sur sur interannuels Débits moyens les principaux les principaux massif d’eau cours cours d’eau du du Fouta du massif Djalon du et de ses Fouta Djalon et de ses extensions extensions Débits compilés sur la base des informations disponibles sur di érentes période -15.0 F e r lo -10.0 Sé Bakel 15.0 né ga DAKAR l lé é ou Falém Ba Oualia bie Koulikoro G am Goulombo BANJUL Gourbassi g r a n ge Ni Kou am B Manantali G bi Falém é l ou e ye Gé a ko nt b BAMAKO Ba ou Kedougou - Koliba Koulountou ba Gé l Ga ba Gaoual or u Bag o é m n Daka Saidou g C BISSAU Ba bie r ge Komba Ouaran Ni O Bac Kogon To m i n é F O U T A Banankoro D Tinkisso Tinkisso Ko C Kaba a lé go Baou i r im n J A L O N Nu n Fié Niansan E ran ez R io Téné K ak o oul Baro Sanka A Bindan Sokotoro ok K ng N Légende ré Ba Mandiana Télimélé er la N ig ta ou ng o Milo Fa Bassins versants Koromaya K o nk a Kankan A K ab nté Ba lé Mo Badera ké u Bassin versant du Niger 10.0 n di Mafo ou K ole nd a Estuaire T ur Konkouré Faranah Bac de Badi Ko Bassin versant du Sénégal L N ia s- CONAKRY cies D e O A rci r Bassin versant de la Gambie R Sca Di o n ca Débit moyen Badala N ts e tt l S Bassin versant du Konkouré interannuel ea Li A Mange I Kissidougou Kerouané T Gr L 1358 m3/s Q el Bassin versant du Fatala Ro k E (Niger à Koulikoro) U Sewafe Bassin versant du Kogon E FREETOWN G U I S e wa Bassin versant du Koliba / Corubal Jon g N E E 500 m3/s N N Bassin versant du Great Scarcies E 250 m3/s Débits o or a Mo Bassin versant du Little Scarcies Reconstituées -M a S a s s a n , d ra n a os Ma Lo l C a v ally u st 30 m3/s Bassin versant du Rokel Pa Ce t S ain Bassin versant du Sewa Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd , DNH Guinée, OMVG, OMVS, ABN - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 63 USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON ©IRD / Univ. Montpellier - Adeline Barnaud UNE POPULATION RURALE CROISSANTE, UN TRÈS FORT POTENTIEL HYDROÉLECTRIQUE ET MINIER Ce chapitre reprend les éléments de démographie et d’agriculture du secteur du massif du Fouta Djalon essentiellement dans sa partie guinéenne. Il dresse également un état des lieux d’autres usages de l’eau tels que la pêche, l’hydroélectricité ou encore l’activité minière. L’ensemble de cet état des lieux est mis en regard des liens que ces différents usages peuvent avoir avec l’eau, que ce soit d’un point de vue qualitatif ou quantitatif. 65 DÉMOGRAPHIE ET BESOINS EN EAU PRINCIPALEMENT SITUÉES DANS LA REGION NATURELLE DE MOYENNE GUINÉE, LES PRÉFECTURES GUINÉENNES LIÉES AU FOUTA DJALON COMPTENT PLUS DE 3,2 MILLIONS D’HABITANTS EN 2014 ET ONT VU LEUR POPULATION DOUBLER DEPUIS 1983. LE CŒUR DU MASSIF COMPTE PARMIS LES POPULATIONS LES PLUS PAUVRES DE GUINÉE ET LE TAUX D’ACCÈS À L’EAU POTABLE S’Y ÉTABLIT À PRÈS DE 47%. DANS LES EXTENSIONS DU MASSIF DU FOUTA DJALON, CETTE POPULATION EST ESTIMÉE ENTRE 15 ET 20 MILLIONS. DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF Carte 25 > topogaphiques Massifs et Massifs topographiques et régions naturelles régions naturelles de Guinée de Guinée Le cœur du massif topographique du Fouta Djalon se concentre prin- BAMAKO -15.0 -10.0 cipalement en Guinée dans la région naturelle de la Moyenne Guinée (carte 25). Le Fouta Djalon concerne ainsi trois régions administratives que sont Labé, Mamou et Faranah et principalement 10 préfectures BISSAU 12.0 (Dabola, Dalaba, Dinguiraye, Koubia, Labé, Lélouma, Mali, Mamou, MOYENNE GUINEE Pita et Tougué) – carte 26. Dans sa définition PRAI, la zone centrale du massif du Fouta Djalon (ou zone d’extension restreinte) concerne intégralement 15 préfectures auxquels 7 autres viennent s’ajouter car HAUTE GUINEE partiellement concernées (carte 26). Ces 15 préfectures concernent GUINEE ainsi les régions de Labé, Mamou, Faranah, Boké et de Kindia. Les sept MARITIME autres préfectures intègrent une partie de la région administrative de 10.0 Kankan. Enfin, dans ce découpage établi dans le cadre du PRAI, il se- rait possible d’intégrer également la préfecture de Kouroussa qui, elle Légende CONAKRY aussi, peut avoir un lien avec les bordures du massif topographique du Massif topographique du Fouta Djalon Fouta Djalon. Il est à noter que le découpage FAO du massif du Fouta Massif côtier Guinéen Djalon inclut quant à lui six préfectures complémentaires en Guinée, Massif topographique de la dorsale Guinéenne couvrant ainsi la quasi-totalité de la Guinée. GUINEE FORESTIERE Massif topographique de la région Siguirini-Baléa FREETOWN Au total c’est donc 65% des préfectures de la Guinée qui sont liées Massif topographique des monts Mandingues à la zone d’extension restreinte du PRAI Massif du Fouta Djalon (22 Chaîne du Banié - Niandan 8.0 préfectures sur 34). La zone d’extension élargie du PRAI du massif Massif topographique de la région de Madinani du Fouta Djalon (carte 2) concerne quant à elle directement cinq Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 pays (La Guinée, La Sierra Leone, la Guinée Bissau, le Mali et le Sé- négal) et la zone d’influence huit pays (ajoutant la Mauritanie, le Ni- ger et la Gambie). En incluant les 22 préfectures de Guinée déjà mentionnées plus haut, c’est près de 61 préfectures (ou districts en Sierra Leone) qui sont concernées par la zone d’extension élargie du PRAI du massif du Fouta Djalon, soit 17 régions administratives. Fina- lement, la zone d’influence PRAI du Fouta Djalon touche 71 régions administratives sur les huit pays. Rappelons que le massif du Fouta Djalon est lié à trois organismes de bassin transfrontaliers : l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), l’Organisa- tion pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et l’Organisa- tion pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie, (OMVG) qui, s’ils n’ont pas de statut administratif, restent des organes de gestion et de planifi- cation de la ressource en eau dont les projets bénéficient directement aux unités administratives concernées par le massif du Fouta Djalon. Panneau faisant référence au Fouta Djalon dans les environs de Dalaba ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Régions naturelles Carte 26 > Régions etet naturelles préfectures de Guinée préfectures de Guinée associées associées au au PRAI massif duPRAI massif du Fouta Djalon Fouta Djalon Kolda Velingara Koulikoro Sedhiou Tambacounda -14.0 -12.0 -10.0 BAMAKO-8.0 Pirada Kedougou Commune 6 Farim Contuboel S E N E G A L Kita Sonaco Pitche KOUNDARA Kenieba M A L I Kati G U I N E E B I S S A U Gabu MALI 12.0 Kangaba Boe GAOUAL Tite Xitole KOUBIA Buba Empada Quebo SIGUIRI LELOUMA LABE TOUGUE DINGUIRAYE Bedanda Bougouni Komo Cacine BOKE PITA Yanfolila TELIMELE DALABA KOUROUSSA MANDIANA DABOLA FRIA KANKAN MAMOU BOFFA KINDIA FARANAH DUBREKA 10.0 COYAH CONAKRY FORECARIAH Koinadugu Bombali Kambia KISSIDOUGOU KEROUANE Légende Port Loko Tonkolili Kono BEYLA Niveau administratif 2 (Préfectures en Guinée) GUECKEDOU Régions naturelles FREETOWN S I E R R A L E O N E MACENTA Guinée maritime Western Area Moyenne Guinée Haute Guinée Moyamba Kailahun Bo 8.0 Guinée Forestière Kenema NZEREKORE LOLA Préfecture Guinéenne et PRAI Préfecture intégralement associée au PRAI MFD YOMOU Bonthe Préfecture partiellement associée au PRAI MFD L I B E R I A Pujehun Préfecture hors PRAI MFD Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd , FAO, PRAI-MFD-- Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 67 DÉMOGRAPHIE POPULATION DANS LE COEUR DU MASSIF ET DANS SES EXTENSIONS POPULATION DANS LE COEUR DU MASSIF des populations du massif représente un volume de 62.5 Mm3, soit trophes très partiellement liées à la zone d’extension PRAI du Fouta presque 2 m3/s en équivalence de débit. Les objectifs de satisfaction Djalon (carte 29). L’ensemble de la population des huit pays partie La population vivant dans la zone PRAI du cœur du massif du Fou- des besoins en eau dans la sous-région tendent par ailleurs vers 100 prenante du PRAI Massif du Fouta Djalon est actuellement estimé à ta Djalon représente près de 3 250 000 personnes (15 préfectures litres par habitant et par jour. Si ce taux était atteint, c’est près de près de 69 500 000 d’habitants avec des populations concentrées intégralement comprises dans le massif du Fouta Djalon - recense- 209 Mm3 que représenterait le volume d’eau nécessaire pour les sur la façade océanique au niveau de Dakar, de Conakry et en Sierra ment 2014). Ce chiffre atteint près de 5 715 000 personnes pour populations, dont 118 Mm3 pour les 15 préfectures de la zone PRAI Leone mais également dans les environs de Bamako, de Niamey, de 2014 en intégrant les sept préfectures complémentaires partielle- du cœur du massif du Fouta Djalon. Depuis 30 ans le massif du Fouta Tilabéry et de Dosso. A titre de comparaison, rappelons que la po- ment concernées par le massif du Fouta Djalon en Guinée. Au final, Djalon a vu sa population presque doubler, passant de près de 1 pulation du bassin du Niger est estimée à plus de 135 millions d’ha- c’est près de 53% de la population totale de la Guinée (plus de 10 800 000 habitants en 1983 à 3 250 000 habitants actuellement (fi- bitants, que celle du bassin du Sénégal est estimée à 10.6 Millions Millions d’habitants en 2014) qui est plus ou moins liée au massif gure 34). Cet accroissement démographique dans le cœur du massif d’habitants et que celle du bassin de la Gambie à un peu plus de du Fouta Djalon (figure 33). La densité de la population au cœur du Fouta Djalon se traduit notamment par une pression accrue sur 5 millions. La majeure partie de cette population des zones d’exten- du massif est également une des plus élevée de Guinée (entre 50 les ressources en eau, en bois et en sol. sion concerne la Guinée elle-même avec plus de 5 715 000 habi- et 100 hab/km²) avec un maximum de densité pour la préfecture PRÈS DE 15 MILLIONS D’HABITANTS DANS LES EXTENSIONS tants. Le Mali compte au maximum 6 225 000 habitants concernés. de Labé approchant les 150 hab/km² (carte 27). Comme partout DU FOUTA DJALON Cette population est légèrement surestimée car intègre notamment en Guinée, à l’exception de Conakry et de certains environs, la po- des régions partiellement incluses dans les extensions (Kayes et Kou- pulation est essentiellement rurale (près de 70%). Lélouma, Pita et La population des différentes zones d’extension du massif du Fouta likoro). Enfin la portion Sénégal compte environ 830 000 habitants. Télimélé sont les préfectures du Fouta Djalon ayant les populations Djalon n’est pas évaluée de manière précise. En intégrant les popu- La Guinée et le Mali représentent donc à eux deux près de 68% de les plus rurales. Fria et Kindia sont, à l’inverse, les préfectures avec lations au niveau des régions administratives, elle peut être estimée à la population sur les extensions, 12% environ pour le Sénégal, un le plus de population «urbaine». Basée sur un ratio moyen actuel 15 000 000 d’habitants au maximum. Cette population s’élève à un peu plus de 7% pour la Sierra Leone et moins de 3% pour la Guinée de 30 litres par habitant et par jour, la demande en eau annuelle peu plus de 22 000 000 d’habitants en intégrant des régions limi- Bissau. Toujours sur la base d’un ratio de 30 litres par habitants et Population Figure 33 > de de Guinée concernée Figure 34 > Évolution de la population entre 1983 et par jour, la demande en eau annuelle des populations sur ces zones Population Guinée concernée représente un volume compris entre 165 et 240 Mm3, soit entre 5.2 par le Fouta Djalon en 2014 par le Fouta Djalon en 2014 2014 en Evolution deGuinée et dans la population les préfectures 1983 et 2014 du entre Fouta Djalon en Guinée et 7.6 m3/s en équivalence de débit. Si les objectifs de 100 litres par et dans les préfectures du Fouta Djalon habitant et par jour sont atteints, c’est entre 550 et 800 Mm3 d’eau Ensemble de la Guinée qui seront nécessaires pour l’alimentation des populations sur ces 12 M zones. 31 % concernée par le Fouta Djalon 10,5 M d’hab (15 Préfectures) 10 M 23 % Nombre d’habitants en Million partiellement 8M concernée par le Fouta Djalon (7 Préfectures) 7.1 M d’hab 6M 15 Préfectures du Fouta Djalon 4,6 M d’hab 4M 3.2 M d’hab 46 % non concernée par le Fouta Djalon (autres préfectures de Guinée) 2.5 M d’hab 1,8 M d’hab 2M 0 1983 1996 2014 Habitation dans le massif du Fouta Djalon ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Population et densité Carte 27 > Population et densitéde population de population dans dans les les préfectures préfectures guinéennes du guinéennes du Fouta Djalon (2014) Fouta Djalon (2014) -15.0 KOLDA -14.0 -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 -9.0 S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A K o li k oye MALI Gam ba BAFATA I S bie 12.0 Ba B N E E GAOUAL I U KOUBIA G n LELOUMA TOUGUE Tinkisso ng go Ko ima LABE SIGUIRI kr Ba DINGUIRAYE Ka r o Téné ge ul ko PITA Ko Ni 11.0 BOKE TELIMELE DABOLA DALABA KOUROUSSA our é MANDIANA nk FRIA Ko MAMOU KANKAN N iandan Légende BOFFA a Ko Kab lo Densité d’habitants lent Mi KINDIA FARANAH < 20 hab / km² 10.0 é u 20 - 30 hab / km² DUBREKA Mafo 30 - 40 hab / km² COYAH 40 - 50 hab / km² 50 - 100 hab / km² KABALA FORECARIAH KAMAKWIE 100 - 500 hab /km² > 500 hab / km² CONAKRY KISSIDOUGOU KEROUANE L E O Population KAMBIA R R A N I E 1 670 000 hab S 9.0 MAKENI E 700 000 hab PORT LOKO BEYLA MACENTA -13.0 GUECKEDOU 100 000 hab NZEREKORE Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd , FAO, PRAI-MFD, Direction Nationale de la Statistique de Guinée, recensement 2014 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 69 Modalité et taux d’accès à l’eau dans les régions administratives de Labé et Mamou DÉMOGRAPHIE dans logement 1% Robinet pubic 1% voisin 3% ACCÈS À L’EAU POTABLE difficultés saisonnières. Cette fragilité dans l’accès à l’eau potable du massif du Fouta Djalon reflète ainsi la faible disponibilité des eaux sou- Le taux d’accès à l’eau potable est défini par l’accessibilité à l’eau via terraines et leur tarissement qui va de pair avec la saison des pluies. un robinet (public, personnel ou voisinage) via un forage, une source aménagée ou un puit «amélioré». Le taux d’accès à l’eau potable dans ASSAINISSEMENT 23% le cœur du massif du Fouta Djalon s’établissait à environ 47% en 2002 En 2002, le taux d’accès à un système de toilette était de moins de Rivières/lacs/ (figure 35). Ce taux est légèrement en deçà de la moyenne en Guinée mares/ euves (77% en 2015 – carte 28) mais est en augmentation par rapport aux 48% dans la région de Labé et de près de 60% dans la région de chiffres de 1994. La région de Labé présente un taux d’accès (51.6%) Mamou (figure 36). Les latrines de différents types (couvertes ou non, Forage légèrement supérieur à la région de Mamou (43.2%) qui est égale- ventilées ou améliorées) constituent ensuite le principal mode d’accès 31% ment la région qui présentait en 2002 le plus faible taux d’accès du aux toilettes. Les études plus récentes réalisées par l’OMVS (2009) pays. Le mode principal d’alimentation en eau potable reste le forage mentionnent cependant que près de 70% des ménages enquêtés et le puit ordinaire dans les régions de Labé. A Mamou, c’est le mode dans la zone guinéenne du bassin du Sénégal affichent l’existence de Puits ordinaires d’alimentation par les rivières / lacs / mares et fleuve qui était majo- latrine, ce qui est un peu plus élevé que dans le recensement de 2002. Ces pourcentages sont cependant inférieurs à ceux identifiés dans la 21% ritaire en 2002 suivi de l’alimentation par un forage. D’une manière 9% 7% générale les populations urbaines bénéficient d’un taux d’accès plus zone malienne du bassin du fleuve Sénégal où un taux d’équipement important que les populations rurales (74.7% contre 52.8% à l’échelle en latrines à plus de 98% est mis en avant dans les études OMVS. Source Puits Enfin le taux d’équipement en lavoir dans les régions de Mamou et non ameliorés 4% Source de la Guinée). A l’échelle de la zone d’extension du PRAI massif du aménagée Labé semblent être autour de 83% et, en moyenne, les villages de aménagée Fouta Djalon, il est à retenir dans les études du SDAGE OMVS, que le taux d’accès à l’eau potable semble être inférieur dans la portion ces régions disposent de 2,6 latrines communautaires ou collectives. guinéenne du bassin du fleuve Sénégal par rapport à la zone malienne Toujours selon l’enquête menée par l’OMVS, le nombre moyen de Figure 35 > Modalité et taux d’accès à l’eau potable dans du bassin du Sénégal. Cet écart s’explique notamment par un pour- réseaux de collecte des eaux pluviales est de 0 dans les régions de Mamou et Labé avec un taux moyen sur le bassin du Sénégal qui n’est les régions administratives de Mamou et Labé (2002) centage accrue de l’adduction d’eau par des bornes fontaine dans la zone malienne. Dans son étude socio-économique du bassin du pas beaucoup plus élevé. Citons enfin qu’en 2002, la région admi- fleuve Sénégal, l’OMVS mentionne également que la majeure partie nistrative comptant parmi les ratios de pauvreté les plus importants Figure 36 > Accès au toilette dans les régions administratives des villages de Guinée (90% de villages guinéens du bassin du fleuve de Guinée était celle de Labé (65% d’individus en deçà du seuil de pauvreté). A Mamou, ce taux était en deçà de 45%. En plus d’être une de Mamou Accès ttes (2002) et Labé aux toile dans les régions administratives Sénégal) font état de difficultés saisonnières dans leur accès à l’eau potable, expliquant ainsi le plus fort taux de recours aux eaux de fleuve des régions les plus pauvre de Guinée, Labé était également la région de Mamou et Labé (2002) / rivières et marigots pour s’alimenter en eau potable. Paradoxalement, qui présentait une étendue de la pauvreté la plus forte de Guinée. Autres seulement 25% des villages enquêtés en zone malienne font état de 6% Carte 28 > Pourcentage Pourcentage de la population de la population ayantaccès ayant des accès àà ressources des sources d’eau potable d’eau améliorées potable à l’échelle à améliorées nationale (2015) l’échelle nationale (2015) -25.0 -20.0 -15.0 -10.0 -5.0 0.0 5.0 10.0 Mauritanie Cap Vert Légende Niger en % de la population nationale 2015 15.0 Aucun Sénégal 58 à 60 % Mali 46 % Gambie 60 à 70 % 70 à 80 % Latrines Burkina Faso 80 à 90 % Guinée-Bissau 48% > 90 % Guinée L'accès à une source d'eau améliorée est le pourcentage de Bénin 10.0 la population qui a un accès raisonnable à une quantité su sante d'eau venant d'une source améliorée telle qu'une Sierra Togo Nigéria prise d'eau ménagère, un réservoir public au sol, un puits, une Leone source ou un puits protégé ou des eaux pluviales collectées. Les Ghana sources non améliorées comprennent les vendeurs, les camions-ci- Cote d`Ivoire ternes et les sources et puits non protégés. L'accès raisonnable est dé ni comme étant la disponibilité quotidienne d'au moins 20 litres par personne Libéria venant d'une source située dans un rayon d'un kilomètre de l'habitation. Cameroun 5.0 Chasse d'eau 0.35 % Projection lat/long WGS 84 - Source : (JMP) de l'Organisation mondiale de la santé et du Fonds des Nations de l'ONU pour l'enfance. Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 Cuvette Seau 0.1% ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Population et densité Carte 29 > Population de et densité de population des régions population des régions administratives administratives des des zones d’extension duzones d’extension Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon massif du 20.0 -20.0 -15.0 -10.0 -5.0 O C NOUAKCHOTT 15.0 DAKAR E A BANJUL N BAMAKO A T BISSAU L A N Légende T Densité d’habitant I 10.0 Q < 20 hab / km² CONAKRY U 20 - 30 hab / km² Population E 30 - 40 hab / km² en nombre d’habitants 40 - 50 hab / km² FREETOWN 50 - 100 hab / km² 3 200 000 hab 100 - 500 hab /km² 1 000 000 hab YAMOUSSOUKRO > 500 hab / km² 200 000 hab Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd , Recensement Guinée , Mali, Sénégal, Guinée Bissau, Sierra Leone, Gambie, Mauritanie , OMVS, ABN, OMVG- massifs topographiques L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 71 AGRICULTURE LE FONIO EST LA CULTURE EMBLÉMATIQUE DU MASSIF DU FOUTA DJALON. LA PRODUCTION DE MANIOC ET DE MAÏS Y RESTE CEPENDANT MA JORITAIRE. LE FOUTA DJALON EST ÉGALEMENT UNE ZONE D’ÉLEVAGE IMPORTANTE SUR SES FRANGES SUD ET LA PÊCHE CONTINENTALE Y JOUE UN RÔLE IMPORTANT. LES TAPADES, SYSTÈME AGRAIRE TYPIQUE Répartition agricole enDJALON, DU FOUTA de la production tonne par type de culture dans les régions administratives CONSTITUENT UN SYSTÈME INGÉNIEUX RECONNU PAR LA FAO. de Labé et Mamou en 2000 - 2001 100% LES TAPADES, ORIGINALITÉ DANS LE COEUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON Pomme de terre 10 000 T - 1,1 % La Guinée offre dans son ensemble de bonnes conditions agro cli- (12% des cultures) et, de manière minoritaire, des cultures irriguées Taro 100 000 T - 11,4 % matiques, un important réseau hydrographique et un polder qui fa- et sur berges (4% des cultures pour chaque type dans la région de 90% vorisent la pratique des activités agricoles pendant une bonne partie Mamou et moins de 1% sur la région de Labé). Les besoins en eau de l’année. L’agriculture est la principale occupation productive en d’irrigation sont estimés à près de 21 Mm3 / an sur les régions de Guinée, puisqu’elle concerne environ 85% de la population. Dans la Mamou et de Labé (2007 – 2008 SDAGE Sénégal). zone du massif du Fouta Djalon, le système de culture est traditionnel 80% PRODUCTION AGRICOLE DANS LE COEUR DU MASSIF Patate 140 000 T - 15,9 % et basé sur le défrichement par brûlis avec une spécificité du Fouta Djalon que sont les tapades (forme agraire originaire du Fouta Dja- Sur l’ensemble des préfectures associées au PRAI massif du Fouta lon). Les tapades sont des groupes d’enclos formant des taches de Djalon comme dans les régions du cœur du massif (Labé – Ma- verdure et d’habitats sur les plateaux du Fouta Djalon. Ce sont des mou - figure 37) la production la plus importante est le manioc 70% zones de résidence, d’élevage domestique et de jardin enclos. Elles (770  000  tonnes / an - carte 30). Il est important de noter que permettent de faire l’élevage et la culture céréalière (fonio) sur des ce secteur géographique est le principal producteur de fonio espaces de champs ouverts autour des tapades ainsi que de disposer (361 000 tonnes soit 74% de la production de Guinée – carte 39), 60% de jardins protégés. Ces jardins sont productifs toute l’année, grâce de Maïs (440 000 tonnes soit 59% de la production de Guinée – Manioc 258 000 T - 29,4 % à un apport continu de matière organique, herbe et cendres. Les carte 32) et de pomme de terre (53 000 tonnes soit 100% de la pro- tapades de Guinée ont souvent été présentées comme la solution au duction de Guinée). En y intégrant les 7 préfectures partiellement problème de la coexistence de l’agriculture et de l’élevage. Ce sys- concernées, on peut y inclure également le manioc (960 000 tonnes 50% tème de culture traditionnel a été répertorié au titre des «Systèmes soit 59% de la production de Guinée) et l’arachide (409 000 tonnes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial» (SIPAM) par la FAO. soit 76% de la production de Guinée). Au total entre 55 et 66% de la production céréalière de Guinée est liée aux 22 préfectures de CULTURES DANS LE COEUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON 40% Arachide 36 500 T - 4,2 % la zone PRAI massif du Fouta Djalon ce qui fait de cette région un Au cœur du Fouta Djalon la superficie cultivée a été estimée en «grenier» pour l’ensemble de la Guinée. 2001 à près de 260 000 ha sur les régions de Labé et Mamou. Cette superficie atteint 420 000 ha en intégrant la région de Boké. 30% Maïs 121 000 T - 13,8 % Les surfaces cultivées des régions de Labé et Mamou représentent Vue aérienne de «tapades» 19% des surfaces cultivées de la Guinée. Dans la région de Labé, non loin de Labé c’est le fonio qui représente la culture majoritaire (28% des surfaces Mil 16 000 T - 1,8 % Sorgho 6 900 T - 0,8 % cultivées) suivi du maïs (20%) puis des patates (13.5%) et du ma- 20% nioc (11%). Viennent ensuite l’arachide et le taro (6 à 7% chacun). La région de Mamou présente également des superficies importantes Fonio 113 500 T - 12,9 % de culture de Fonio (21%) mais c’est bien la culture du riz qui est la 10% plus importante (25%) en superficie. À la différence de la région de Labé, on retrouve peu de culture de patates et une présence plus importante de Mil. Dans la Région de Boké, la culture majoritaire est Riz 76 000 T - 8,7 % le riz (carte 31), qui couvre près de 48% des surfaces cultivées de la 0% région. La culture de type pluviale est largement dominante dans Données issues du recensement national de l’agriculture de 2000 / 2001 de Guinée les régions de Labé (80% des cultures) et de Mamou (98%). Dans Figure 37 > Répartition de la production agricole en tonne la région de Labé, on retrouve également des cultures de bas-fond par type de culture dans les régions administratives de Labé et Mamou en 2000 - 2001 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Production et part Carte 30 > Production de et part la de la production de manioc production de manioc dans les dans les préfectures préfectures guinéennes guinéennes Djalon (2016) du Fouta Djalon (2016) du Fouta -15.0 -14.0 KITA MEDINA GONASSE -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 -9.0 13.0 KOLDA SEDHIOU S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A KANGARA BAFATA MALI I S BISSAU 12.0 B BOLAMA N E E GAOUAL KOUBIA I U TOUGUE SIGUIRI G LELOUMA LABE DINGUIRAYE BOKE PITA 11.0 TELIMELE DALABA MANDIANA KOUROUSSA DABOLA FRIA MAMOU KANKAN BOFFA Légende KINDIA FARANAH DUBREKA Part de la production 10.0 dans la production totale de la préfecture (%) COYAH KABALA < 15 % CONAKRY KAMAKWIE KEROUANE 15 à 20 % FORECARIAH KISSIDOUGOU 20 à 30 % L E O 30 à 35 % R R A N 35 à 40 % KAMBIA I E S 9.0 E 40 à 46 % MAKENI Production en Tonne PORT LOKO BEYLA 180 000 tonnes GUECKEDOU MACENTA 80 000 tonnes FREETOWN 20 000 tonnes KAILAHUN 2 700 tonnes Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 73 Production et part Carte 31 > Production de et part la de la production de production de riz riz dans lesdans les préfectures préfectures guinéennes Djalon (2016)du Fouta Djalon (2016) guinéennes du Fouta -15.0 -14.0 MEDINA GONASSE -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 KITA -9.0 13.0 KOLDA SEDHIOU S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A BAFATA MALI KANGARA I S BISSAU 12.0 B E E KOUBIA BOLAMA GAOUAL I N TOUGUE U SIGUIRI G LELOUMA LABE DINGUIRAYE BOKE PITA 11.0 TELIMELE DALABA KOUROUSSA MANDIANA DABOLA FRIA MAMOU KANKAN BOFFA Légende KINDIA FARANAH DUBREKA Part de la production 10.0 dans la production totale de la préfecture (%) COYAH KABALA < 15 % CONAKRY KAMAKWIE KEROUANE 15 à 25 % FORECARIAH KISSIDOUGOU 25 à 45 % L E O 45 à 55 % R R A N 55 à 60 % KAMBIA I E S 9.0 E 60 à 70 % MAKENI PORT LOKO Production en Tonne BEYLA 175 000 tonnes GUECKEDOU MACENTA 80 000 tonnes FREETOWN 25 000 tonnes KAILAHUN Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Production et part Carte 32 > Production de et part la de la production dedans production de maïs maïs dans lesguinéennes les préfectures préfectures guinéennes du Fouta Djalon (2016) du Fouta Djalon (2016) -15.0 -14.0 -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 KITA -9.0 MEDINA GONASSE 13.0 KOLDA SEDHIOU S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A BAFATA KANGARA MALI I S 12.0 BISSAU B BOLAMA N E E GAOUAL KOUBIA I U TOUGUE SIGUIRI G LELOUMA LABE DINGUIRAYE BOKE PITA 11.0 TELIMELE DALABA MANDIANA KOUROUSSA DABOLA FRIA MAMOU KANKAN BOFFA Légende KINDIA FARANAH DUBREKA Part de la production 10.0 dans la production totale de la préfecture (%) COYAH KABALA <5% CONAKRY KAMAKWIE KEROUANE 15 à 7,5 % FORECARIAH KISSIDOUGOU 7,5 à 10 % L E O 10 à 15 % R R A N 15 à 20 % KAMBIA I E S 9.0 E 20 à 36 % MAKENI Production en Tonne PORT LOKO BEYLA 80 000 tonnes GUECKEDOU MACENTA 30 000 tonnes FREETOWN 10 000 tonnes 2 200 tonnes KAILAHUN Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 75 AGRICULTURE Nombres de bovins, ovins, caprins et porcins dans les préfectures guinéennes du Fouta Djalon (2016) ÉLEVAGE DANS LE COEUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON 14 000 000.00 Légende Si la zone du cœur du massif du Fouta Djalon peut être considé- Bovins rée comme un grenier pour la Guinée, c’est également la principale 12 000 000.00 Ovins zone de concentration d’élevage en Guinée (carte 33). L’élevage est Caprins extensif et traditionnel. Entre 55 et 60% des bovins, ovins et caprins Porcins de Guinée sont recensés dans les 15 préfectures associées au Fouta 10 000 000.00 Djalon (figure 38). Ce chiffre monte à plus de 80% en y intégrant Nombre de tête les sept préfectures partiellement concernées. Le nombre de tête 8 000 000.00 de bovins représente près de 4 200 000 têtes (2016) pour environ 1  430 000 ovins et 1 900 00 caprins. Basé sur un besoin en eau de 30l/UBT et par jour (UBT = Unité Bétail Tropical), c’est plus de 6 000 000.00 31 Mm3/an d’eau qui sont nécessaires à l’abreuvement dans les 15 préfectures. Ce volume monte à près de 45 Mm3/an en intégrant les 4 000 000.00 sept préfectures complémentaires. Enfin, il existe également des éle- vages de poules avec approximativement un ménage sur trois qui en possède. D’une manière générale les populations de bovins et ca- 2 000 000.00 prins continuent de croitre dans le cœur du massif mais de manière moins soutenue que dans d’autres régions de Guinée. - AGRICULTURE DANS LA ZONE D’EXTENSION 15 Préfectures associées au 22 Préfectures associées ou partiellement associées au PRAI Total pour la Guinée PRAI massif du Fouta Djalon DU MASSIF DU FOUTA DJALON Massif du Fouta Djalon (15 + 7) Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) CULTURES Figure 38 > Nombre de bovins, ovins, caprins et porcins dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon (2016) Dans la zone d’extension PRAI du massif du Fouta Djalon, dans ÉLEVAGE ET PASTORALISME l’Ouest guinéen et dans la frange Nord au Mali et au Sénégal, on retrouve principalement des cultures de maïs, de riz, de mil et de Le cheptel Malien fait partie des plus importants de la région avec sorgho. Enfin on retrouve une part de production de Coton, très un élevage extensif. Les bovins sont majoritaires (Zébus) suivi des importante dans la partie Sud-Est du Mali. Le secteur du Mali pré- moutons et des chèvres. Dans les franges du Sénégal, ce sont les ré- sente également la plus forte superficie en Sorgho et en Mil. Le type gions de Kanel et Matam, en dehos de la zone d’extension PRAI de culture majoritaire reste la culture pluviale (plus de 90% des su- du massif du Fouta Djalon, qui sont des régions d’élevage par ex- perficies) notamment au Mali et en Guinée. On retrouve ensuite de cellence. Dans la zone d’extension on compte cinq grands systèmes manière minoritaire les cultures de bas-fonds, les cultures sur berges, pastoraux proche de ceux du Mali : le système pastoral nomade ou les cultures de décrue et les cultures irriguées. Au Sénégal, la culture transhumant (zone sahélienne), le système agro-pastoral transhumant de décrue prend une part plus importante de même que dans la lié aux terres inondées (Delta intérieur), les systèmes agro-pastoraux partie malienne correspondant au delta intérieur du fleuve Niger. La transhumant ou sédentaires liées aux terres exondées (systèmes prin- culture irriguée est plus développée au niveau du Sénégal et reste cipale de la zone PRAI d’extension), les systèmes agro-pastoraux en en constante augmentation dans l’ensemble de la zone. Enfin on re- zone cotonnières (Sud-est du Mali) et les systèmes d’élevage pé- trouve de la production de maraichage avec l’arachide principale- ri-urbains (souvent doté d’équipement modernes). ment puis l’oignon, le Gombo, le piment, les bananes, les pommes de terre et localement des tomates. Labour dans le massif du Fouta Djalon ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Bovins et Carte 33 > densité Bovins dede et densité bovins dans bovins dans les préfectures les préfectures guinéennes guinéennes du Fouta Djalon (2016) du Fouta Dajlon (2016) -15.0 -14.0 MEDINA GONASSE -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 KITA -9.0 13.0 KOLDA SEDHIOU S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A KANGARA BAFATA MALI I S BISSAU 12.0 B E E KOUBIA BOLAMA GAOUAL I N TOUGUE U SIGUIRI G LELOUMA LABE DINGUIRAYE BOKE PITA 11.0 TELIMELE DALABA KOUROUSSA MANDIANA DABOLA FRIA MAMOU KANKAN BOFFA KINDIA FARANAH Légende DUBREKA 10.0 Densité de bovins < 15 bovins / km² 15 - 20 bovins / km² COYAH KABALA CONAKRY KAMAKWIE KEROUANE 20 - 30 bovins / km² FORECARIAH KISSIDOUGOU 30 - 40 bovins / km² L E O 40 - 50 bovins / km² KAMBIA E R R A N 50 - 100 bovins / km² I S E 9.0 Nombre de bovins MAKENI PORT LOKO 600 000 têtes BEYLA GUECKEDOU MACENTA 300 000 têtes 100 000 têtes FREETOWN 20 000 têtes KAILAHUN Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 77 AGRICULTURE L’ACTIVITÉ DE PÊCHE CONTINENTALE DES MENACES À VENIR SUR LA QUALITÉ DE L’EAU ? Contributions des préfectures de Guinée Bien que réputée être une activité relativement marginale en raison de l’enclavement du Fouta Djalon et d’épidémies passées de «cé- dans l’utilisation totale des pesticides en Guinée Le développement de l’agriculture s’accompagne néanmoins de Préfectures Guinéenne cité des rivières», une étude de la direction nationale de la pêche l’apparition d’utilisation de fertilisants et de produits phytosani- hors PRAI Massif du Fouta Djalon caractérisant la pêche continentale fait ressortir que la pêche dans taires dont l’utilisation fréquente à long terme peut avoir des effets les cours d’eau et les mares annexes joue un rôle important dans la dommageables sur la qualité de l’eau. Une trop forte concentration sécurité alimentaire et la création d’emplois pour les communautés en matière fertilisante peut occasionner des proliférations végétales rurales du secteur. D’après cette étude, les chiffres de débarque- dans les cours d’eau et les retenues. Les produits phytosanitaires ment moyen annuel par pêcheur serait ainsi comparable à celui de restent des produits toxiques pour la santé humaine et pour les la haute vallée du Sénégal (environ 2.6 tonnes / pêcheur et par an en populations halieutiques. Dans la portion guinéenne du cœur du moyenne). Les contraintes en matière de pêche dans le Fouta Djalon Fouta Djalon, l’utilisation des pesticides et des engrais reste assez sont essentiellement liées à la rareté de la ressource d’une part et minoritaire comparé à la situation de la Guinée (figure 39). Les pes- à un manque d’équipement d’autre part. Dans la zone d’extension ticides sont donc utilisés de manière «rare» dans le cœur du Massif PRAI du massif du Fouta Djalon, les secteurs de Kéniéba, du Baoulé du Fouta Djalon. En 2016, environ 95 000 tonnes de pesticides ont (dans la réserve de biosphère du Baoulé) et du Bakoye sont égale- été reçus au niveau des 15 préfectures du Fouta Djalon. Cela re- ment réputés être des secteurs de pêche importants. La région des présente 18% du tonnage total reçu en Guinée. Le secteur le plus bas-fonds de Kayes est réputée pour présenter de fortes potentiali- consommateur est la région de Nzérékoré suivie de celle de Kankan, tés halieutiques naturelles qui sont aujourd’hui encore plus accrues laissant ainsi supposer une plus forte exposition du bassin du Niger dans ce secteur par la présence de la retenue de Manantali qui attire à ces produits. Les quantités d’engrais reçues au Niveau des 15 pré- de nombreux pêcheurs en provenance notamment du bassin du Ni- fectures du Massif du Fouta Djalon s’élèvent à près de 4 100 tonnes / ger. Le débarquement moyen annuel par pêcheur sur Manantali est an. En ajoutant les préfectures partiellement concernées, ce tonnage estimé à 10 tonnes / pêcheur et par an soit environ 1 000 tonnes/ an monte à 7 600 tonnes soit près de 66% des intrants «engrais» de la 7 préfectures (carte 34). Au niveau de la zone d’extension PRAI concernant le bas- Guinée. L’enquête spécifique sur l’utilisation des intrants sur le bas- partiellement associées 15 préfectures associées au PRAI sin du Niger, l’activité de pêche reste importante même si la majeure sin du Sénégal tend à montrer des doses appliquées de l’ordre de au PRAI Massif du Fouta Djalon Massif du Fouta Djalon partie de cette activité au Mali se situe dans le delta intérieur du 2 à 5 kg/ha pour les pesticides (zone Mali) et des doses Azote-Phos- Niger (80% du total Malien soit 40 000 à 120 000 tonnes/an selon phore – Potasse (NPK) entre 4 kg/ha (Riz, Maïs) et 22 kg/ha (Mil). Ces Figure 39 > Contribution des préfectures de Guinée dans l’année). La production liée au barrage de Sélingué sur le Sankara- doses sont extrêmement faibles. l’utilisation totale des pesticides en Guinée ni est quant à elle estimée autour de 3 000 tonnes/an. Le reste de l’activité de pêche reste une activité diffuse le long du Niger tant sur Pêcheur sur les bords du Niger à Bamako sa portion guinéenne que malienne et se concentre essentiellement sur les portions navigables. Enfin, très éloignée du Fouta Djalon, il existe également une pêche estuarienne et marine en Guinée, en Gambie et en Sierra Leone et qui représente une part beaucoup plus conséquente que la pêche continentale pour ces pays. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Lac arti Carte ciel 34 > Lac du barragede du barrage artificiel Manantali de Manantali sur le sur le cours ducours du Bafing au Ba Mali ng au (Région Mali (Région de Kayes) de Kayes) -10.6 -10.5 -10.4 -10.3 -10.2 -10.1 13.2 13.1 Réservoir et Aménagement Cours d’eau Ba ng Situtation Région de Kayes Altitude du réservoir 208 m Volume du réservoir 11 000 millions de m3 Surface du réservoir 47 700 ha Puissance installée 200 MW 13.3 Production annuelle 740 GWh/an Surface irriguée 255 000 ha Pêche (données 2009) Nombre de pêcheurs 540 Débarquement annuel (Tonnes) 1000 t Productivité potentielle 65 kg/ha/an Troisième zone de production halieutique du Mali Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd , Global Land Cover Facility, Mosaïque ETM Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 12.9 79 POTENTIEL HYDROÉLECTRIQUE DU FOUTA DJALON LE POTENTIEL HYDROÉLECTRIQUE DU FOUTA DJALON A DEPUIS LONGTEMPS ÉTÉ IDENTIFIÉ. LA CAPACITÉ POTENTIELLE Y EST AINSI ESTIMÉE AUTOUR DE 2 600 MW SOIT 47% DU POTENTIEL DE LA GUINÉE. UNE CAPACITÉ POTENTIELLE DE 2 800 MW EST ESTIMÉE SUR LE TERRITOIRE DE LA GUINÉE MARITIME. LES PROJETS D’AMÉNAGEMENT HYDROÉLECTRIQUE DANS LE MASSIF OU DANS SES BORDURES S’INTENSIFIENT CES DERNIÈRES ANNÉES EN ACCORD AVEC LES ENJEUX NATIONAUX ET TRANSFRONTALIERS. UN POTENTIEL IDENTIFIÉ DE LONGUE DATE NOM DE LA CAPACITÉ MISE ET À PLUSIEURS ÉCHELLES RÉGION INSTALLÉE RIVIÈRE BASSIN HAUTEUR (M) GROUPES CENTRALE EN SERVICE (MW) L’hydroélectricité est un enjeu majeur pour la Guinée mais aussi plus Kindia Banéah 5,00 Samou KONKOURÉ 19,5 1969 2x2,5 MW largement pour l’ensemble des pays bordant les fleuves issus de la Guinée. La Gambie s’est ainsi donnée comme ambition de répondre Kindia Donkéa 15,00 Samou KONKOURÉ 74 1965 2x7,5 MW à l’entièreté de sa demande électrique d’ici à 2020 et la Guinée Kindia Garafiri 75,00 Konkouré KONKOURÉ 56 1999 3x25 MW souhaite accroître de 50% l’accès à l’électricité. Le Mali et le Séné- 2x5 MW + gal continuent de développer activement leur hydroélectricité et la Kindia Grande chutes 27,00 Samou KONKOURÉ 115 1953 2x8,5 MW Sierra Leone veut tripler sa capacité installée d’ici à 2020. Les nom- breuses et puissantes chutes d’eau qui marquent le Fouta Djalon, Kindia Kaléta 240,00 Konkouré KONKOURÉ 49,2 2015 3x80 MW comme d’autres régions de la Guinée, ont très tôt attiré l’attention Mamou Kinkon 3,40 Kokoulo KONKOURÉ 110 1966 4x0,85 MW sur ce potentiel estimé aujourd’hui autour de 26 000 GWh/an sur Nzérékoré Loffa 0,16 Ouin-ouin LIBERIA 24 1958 1x0,16 MW l’ensemble de la Guinée. Le potentiel «techniquement faisable» se situerait plus aux alentours de 19 300 GWh/an et le potentiel Kindia Samankou 0,16 Samankou FATALA 70 1995 1x0,16 MW «économiquement faisable» autour de 18 200 GWh/an. Ce poten- Faranah Tinkisso 1,65 Tinkisso NIGER 60 1970 3x0,55 MW tiel «économiquement faisable» représente près de 5 550 MW de Sérédou Sérédou 0,64 Loffa Loffa ? puissance brute dont 50% sont estimées en Guinée Maritime et 47% en Moyenne Guinée dans le massif du Fouta Djalon (figure 41). Dans Tableau 6 > Principales installations hydroélectriques en Guinée (2016) ce potentiel global, la part estimée pour la «petite» hydroélectricité même affluent du Konkouré, concentre trois ouvrages mis en service hauteur de chute de près de 56 m. Mis en place en 1999 pour une vaut près de 12 000 GW.h/an soit près de 46% du potentiel total. entre 1953 et 1969 et situés au Nord de Conakry. Ce complexe pos- exploitation dans les années 2000, il vient compléter l’alimentation Cette petite hydroélectricité, de capacité moyenne entre 3 et 10 sède une double vocation de desserte électrique et d’alimentation électrique de Conakry sans toutefois parvenir à combler l’entièreté MW, pourrait donc produire près de 2 845 MW sur environ 111 en eau potable sur un axe Conakry-Kindia. Il pèse 47 MW répartis de la demande. Le barrage a occasionné la création d’un lac artificiel sites à travers la Guinée, alors que la production est actuellement es- entre, d’amont en aval, le barrage de Baneya ou Banéah (264. Mm3 de de près de 79 km² mais a également généré une forte modification timée à un peu plus de 5,1 MW pour ce type d’installations. Actuel- volume total avec une centrale de 5 MW de capacité de production), des régimes hydrologiques du Konkouré et, par corollaire, a entrainé lement la puissance installée en Guinée est estimée à environ 368 le barrage de Kalé associé à l’usine de production de Donkéa (9 Mm3 un adoucissement des eaux estuariennes. Enfin, le récent barrage de MW en incluant la mise en service récente de l’ouvrage de Kaléta, pour une centrale de 15 MW de capacité de production) et le barrage Kaléta est lui aussi positionné sur le Konkouré. Plus gros producteur qui représente à lui seul près de 240 MW. Malgré cela, le potentiel de Grandes Chutes (1 Mm3 avec une centrale de 27 MW de capacité d’hydroélectricité avec ses 240 MW de puissance installée, son lac guinéen reste très peu exploité : moins de 7% (figure 40). de production). L’ouvrage de Banéah reste un ouvrage de régulation artificiel couvre une superficie de près de 2.82 km² pour un volume mais des déversements sont néanmoins possibles compte tenu des stocké de près de 23 Mm3. Ailleurs en Guinée, les ouvrages sont de L’HYDROÉLECTRICITÉ ENCORE SOUS apports moyens annuels estimés à 353 Mm3. L’ouvrage de Kinkon, si- moindre importance. Sur le versant du fleuve Niger, sur le cours Tinkis- EXPLOITÉE EN GUINÉE ET EXPLOITÉE tués dans le cœur du Fouta Djalon sur le Kokoulo et à proximité de so à Dabola, on retrouve ainsi un ouvrage en béton avec une hauteur HORS DE GUINÉE Pita, date de 1966. D’une puissance installée de 3.4 MW, il s’agit d’un de chute de 60 m et de capacité 1.5 MW installée qui vise à desservir ouvrage en béton dominant une chute de près de 110 m. le volume Dabola, Dinguiraye et Faranah. Cet ouvrage ne permet pas de réguler LE BASSIN DU KONKOURÉ, PREMIER PRODUCTEUR retenu reste néanmoins assez faible (< 3 Mm3) et ne permet pas de le Tinkisso et offre donc une garantie toute minime sur sa production D’HYDROÉLECTRICITÉ EN GUINÉE réguler le Kokoulo. Cet ouvrage permet la desserte des villes de Pita, électrique à l’étiage. Enfin, des micro-centrales, telles que celles de Sé- Le fleuve Konkouré est de loin le bassin versant le plus exploité avec Labé, Dalaba et Mamou et sa productivité maximum semble ne jamais rédou (0.64 MW) et Loffa à Macenta (0.14 MW), semblent encore une concentration de plus de 99% de la production hydroélectrique avoir été atteinte. Le barrage de Garafiri, positionné sur le Konkouré, fonctionnelles même si elles ne couvrent pas totalement l’ensemble de Guinée (tableau 6). Le complexe du Samou, affluent du Badi, lui- pèse 75 MW avec un volume utile de l’ordre de 1 200 Mm3 pour une des besoins locaux. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON MANANTALI ET SELINGUE, HYDROÉLECTRICITÉ VERS UN DEVELOPPEMENT DE Morisanako, sur le Sankarani (BV du Niger), avec une puissance de EN PROVENANCE DE GUINÉE 100 MW et de Gozoguezia (48 MW), dans la région de Macenta sur L’HYDROÉLECTRICITÉ DES EAUX DU MASSIF le versant de la Loffa (vers le Libéria). Enfin, pas moins de 11 projets Le barrage de Manantali au Mali est en lien direct avec le massif du DU FOUTA DJALON AVEC DES ENJEUX d’hydroélectricité sont au stade de réflexion amont. Il s’agit notam- Fouta Djalon car positionné sur le cours inférieur du Bafing au Mali. Il contrôle près de 50% des apports du bassin amont du Sénégal et TRANSFRONTALIERS ment des projets d’Amaria (285 MW sur le cours aval du Konkou- ré), de Tiopo (90 MW), de Grand Kinkon (280 MW sur le Kokoulo, est rentré en fonction en 1987. Il permet d’assurer le contrôle des L’HYDROÉLECTRICITÉ GUINÉENNE EN PLEIN ESSOR… versant du Konkouré), de Balassa (181 MW sur le Bafing guinéen crues, de stabiliser les activités en aval en période de basses eaux Les projets de développement de l’hydroélectricité en Guinée avant sa sortie vers le Mali), de Digan (128 MW), de Kora Findi (eau potable, irrigation, culture pluviale, navigation) et de produire prennent leur essor de manière rapide (carte 35). Après la récente (100 MW), de Djolol Yillabhé (72 MW), de Diaraguéla (72 MW sur de l’énergie (800 GWh/an) partagée entre la Mauritanie, le Sénégal mise en service de l’usine de Kaléta, c’est le projet de Souapiti, à le cours amont du Niger), de Fello Soungan (53 MW) et de N’Zébé- et le Mali. Son volume de stockage est considérable (11 000 Mm3) 6 km en amont de Kaléta sur le Konkouré, qui est actuellement en la (20 MW sur le versant du Diani-Vano, vers le Libéria). En outre, des et permet de stocker l’équivalent d’une année de débit moyen du phase de construction avec une puissance attendue de près de projets de plus petites capacités sont également en gestation, c’est Bafing. Sa réalisation a été portée par l’OMVS par délégation des 450 MW, soit le double de Kaléta. En parallèle, ce n’est pas moins de le cas de Sérédou (2,25 MW sur le Véré), de Lokoua (6 MW sur le pays. Aujourd’hui, la production réelle de Manantali semble se situer 441 MW d’installation au cœur du massif du Fouta Djalon qui ont vu versant de la Loffa), de Nongoa (8 MW sur le versant du Makona) et autour de 740 GWh. L’électricité produite à Manantali est distribuée leur étude de faisabilité déjà réalisée à travers les sites de Koukou- de Fouguia (3,2 MW sur le Tinkisso). Si l’ensemble de ces projets ou vers Bamako, Nouakchott et Dakar par plus de 1 500 km de ligne tamba (294 MW) et Bouréya (161 MW) sur la partie foutanienne du réflexions amont n’arriveront pas tous à terme dans leur réalisation, haute tension. L’ouvrage du Sélingué, s’il est dépendant en partie Bafing (BV du Sénégal). Le barrage de Fomi (90 MW de puissance cette dynamique de projet traduit bien la place conséquente de des eaux de Guinée par le Sankarani, n’est pas directement lié au installée), sur le cours du Niandan (BV du Niger), est actuellement cet enjeu pour la Guinée avec près de 1 150 MW en phase très Fouta Djalon. D’une superficie de 460 km², son lac artificiel propose en stade d’étude de faisabilité, de même que l’aménagement de avancée de construction (plus de trois fois la capacité de production une capacité de près de 2 700 Mm3 pour puissance installée au Poudaldé (90 MW) sur le versant du Kogon, région de Boké. Mis actuelle), 148 MW en phase de préfaisabilité et 1 218 MW en étude barrage de l’ordre 44 MW (247 GW.h/an). Construit en 1980 et à part Fomi, l’ensemble de ces projets sont liés de près ou de loin préalable. réhabilité entre 1996 et 2001, ce barrage produit près de 30% de la production Malienne et assure une fourniture énergétique vers la au massif du Fouta Djalon et à son potentiel. D’autres projets sont partie Sud du Mali. actuellement au stade de préfaisabilité, c’est notamment le cas de Potentiel hydroélectrique, Figure 40 > Potentiel exploitation hydroélectrique, et exploitation et projet projet d’exploitation d’exploitation en le en lien avec lien avec massif le massif Djalondu Fouta Djalon du Fouta Potentiel hydroélectrique de la Guinée Part de l’exploitation du potentiel hydroélectrique Part des projets avancés d’exploitation en Guinée Maritime et Moyenne Guinée hydroélectrique dans le potentiel inexploité Guinée Maritime Moyenne guinée en Guinée Maritime et Moyenne Guinée 2 800 MW (Fouta Djalon) 2 600 MW exploit e l in é ti (9 Sans projet avancé - 79 % n 3 te %) Po 1 % Autres 5 % Kaléta 1 % Gara ri 10 % Souapiti Haute guinée 6 % Koukoutamba 3 % Bouréya Guinée forestière 2 % Poudaldé 81 HYDROÉLECTRICITÉ Site de koukoutamba ...EN INTERCONNEXION AVEC LA SOUS-RÉGION Si ces projets sont effectivement situés sur le territoire de la Guinée, Les principales incidences de ces ouvrages sont donc potentiellement : certains d’entre eux portent des enjeux beaucoup plus larges de • La modification générale des régimes d’écoulement, coopération transfrontalière. Le projet le plus emblématique est • L’interception des débits solides et la déstabilisation du régime sé- celui de Kaléta dont le projet de construction s’inscrit dans un dimentaire, cadre transnational d’interconnexion avec le projet de retenue • La remise en suspension soudaine de sédiments hydroélectrique de Sambangalou au Sénégal, d’une puissance de • L’arrachage des berges en aval sous l’effet des variations quoti- 128  MW sur le fleuve Gambie à sa sortie de Guinée. Ce projet, diennes de débit, financé à travers l’OMVG et estimé à près de 654 M USD, intègre dès • Des perturbations immédiates à l’aval sur l’environnement aqua- le départ le projet de construction de Kaléta, de Sambangalou et de tique (faune & flore), leur interconnexion pour une desserte des pays membres de l’OMVG. • Lorsque les ouvrages ne sont pas trop distants des zones estua- Ce n’est pas moins de 1 660 km d’interconnexions qui sont prévues riennes, la modification du front salé estuarien et des peuplements dans le cadre de ce projet. Si la construction de Kaléta est achevée, associés à ces conditions la construction de Sambangalou n’est actuellement pas commencée. • Enfin il est également nécessaire de souligner que les retenues ar- Les retenues hydroélectriques de Koukoutamba et de Bouréya sont tificielles générées par ces grands aménagements hydrauliques oc- également d’intérêt transnational et sont toutes deux portées dans le casionnent toujours une perte sèche de ressource par évaporation cadre de l’OMVS pour un coût d’environ 1 094 M USD. Ils portent de la lame d’eau stagnante. Avec son lac de 79 km² et sous une également la phase d’interconnexion avec les pays membre de évaporation moyenne de 1500 mm/an, c’est potentiellement plus l’OMVS. Enfin le barrage de Fomi sur le Niandan, est porté à travers de 118 Mm3 d’eau qui sont ainsi perdus sur l’année sur un ouvrage l’Autorité du bassin du Niger (ABN) pour un montant total estimé à du type de Garafiri, soit l’équivalent de 3,8 m3/s ou encore 7% du 503 M USD. volume stocké total. DES ENJEUX MULTIPLES SUR LA RESSOURCE EN EAU DE SURFACE, L’EXEMPLE DE GARAFIRI Lors d’une étude sur les impacts du barrage de Garafiri (Ferry et al, 2003), outre la modification des régimes d’écoulement par écrêtage des crues et augmentation des débits d’étiage, il est souligné que cet ouvrage a un impact significatif sur le front salé de l’estuaire du Kon- kouré durant les périodes de basses eaux. En corollaire, il semble que ce recul ait entraîné une disparition progressive de certaines popula- tions d’huîtres sur des secteurs de l’estuaire du Konkouré. Il est à noter pour cette retenue que les évaluations de transport sédimentaire se situent dans la fourchette basse, autant en amont de la retenue que dans la retenue. Les concentrations les plus élevées en profondeur sont également plutôt rapprochées d’une précipitation des oxydes de fer que d’une accumulation de matières en suspension en prove- nance des zones amont. Néanmoins, il est souligné que les variations quotidiennes de débit doivent jouer un rôle non négligeable sur le transport sédimentaire en aval, notamment en remobilisant les sédi- ments et en provoquant des arrachages de berges. Ces fluctuations journalières perturbent également l’oxygène dissous en aval et donc l’environnement aquatique immédiat. Les quantités de matières en suspension, avant d’entrer dans l’estuaire du Konkouré, ont été esti- mées entre 91 000 et 127 000 tonnes par an. Ces mesures ont été réalisées avant la mise en service de l’ouvrage de Kaléta. Le kokoulo non loin de l’ouvrage de Kinkon ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Aménagement et projet d’aménagement et projet Carte 35 > Aménagement hydroélectrique d’aménagement hydroélectrique en lien en lien avec le massif avec du Fouta le massif Djalon du Fouta Djalon et ses extensions et ses extensions 15.0 -15.0 -10.0 DAKAR FELOU (60 MW) MANANTALI (200 MW) GOUINA (140 MW) BANJUL GAM BIE E FA L E M SOTUBA (5,7 MW) YE SAMBANGALOU (128 MW) O BAMAKO AK ING B POUDALDE (90 MW) BAF Bassin du Konkouré BISSAU DIAOYA (148 MW) SELINGUE(46 MW) GRAND KINKON KOUKOUTAMBA (280 MW) (280 MW) BOUREYA (161 MW) R GE NI KALETA (240 MW) FOMI (90 MW) AMARIA (285 MW) MORISANAKO (100 MW) GRANDES CHUTES (27 MW) Legend BANEAH (5 MW) Massifs topographiques DONKEA (15 MW) massif topographique du Fouta Djalon 10.0 BALASSA (181 MW) massif topographique de la dorsale Guinéenne massif côtier guinéen, CONAKRY Banié - Niandan KASSA B (100 MW) Projets hydroélectriques GARAFIRI (75 MW) Engagement avancé Aménagement en cours Aménagement existant FREETOWN Site possible NZEBELA (49 MW) SOUAPITI (450 MW) 200 MW 50 MW 15 MW Capacité d’exploitation Projection WGS 84 - Source 2016 Geohyd, world Atlas hydropower and dam, sieguinée - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 83 MINES LES GISEMENTS DE BAUXITE CONSTITUENT LA PRINCIPALE RICHESSE MINIÈRE DU CŒUR DU MASSIF DU FOUTA DJALON. QUELQUES INDICES DE DIAMANT APPARAISENT DANS LA PARTIE FOUTANIENNE DU FLEUVE GAMBIE. LA VALLÉE DU BAFING, DANS SA PARTIE GUINÉENNE, PRÉSENTE DES INDICES AURIFÈRES. DANS LES EXTENSIONS, NOTAMMENT DANS LE MASSIF DE LA DORSALE GUINÉENNE, ON RETROUVE PRINCIPALEMENT DE L’OR, DES DIAMANT ET DU FER. LA BAUXITE PRINCIPALE RESSOURCE Carte ou Gites 36 > indices de minerai Gites ou indices dans de minerai le dans lecoeur du coeur du massif massif du Fouta du Fouta Djalon Djalon MINÉRALE DU COEUR DU MASSIF DU FOUTA S E N E G A L DJALON I M A L é La Bauxite est une ressource minière majeure pour la Guinée dans son K Falé m o ensemble et c’est également la ressource minière principale du cœur du u Ko u n tou lo massif du Fouta Djalon (carte 36). Rappelons ici que les réserves de Bau- ul ko g ou G xite de la Guinée sont reconnues comme les plus vaste et les plus riches a n am Go m bo MALI n b nd du monde. Elles sont évaluées à près de 40 Milliards de tonnes incluant ie a ko u B 12.0 20 Milliards de tonnes de réserve actuellement prouvées. L’ampleur de tal a é Ko m an ces réserves estimées permettrait d’approvisionner l’industrie mondiale B la d’aluminium pendant trois siècles environ. Les gisements de bauxites Si b ie se concentrent principalement dans la partie Sud-ouest de la Guinée, Kol Koet a ib m a dans la région de Boké (> 12 000 Millions de tonnes), dans le secteur de G a Kindia – Fria (> 1 700 Millions de tonnes) et dans le cœur du massif du Fouta Djalon (> 1 500 Millions de tonnes). Dans le Cœur du massif du KOUBIA Fouta Djalon, on retrouve également de manière dispersée quelques TOUGUE LELOUMA ng gisement ou indices de diamant dans les secteurs de Labé – Koubia et B a dans la zone de Mali, des gisements ou indices de Nickel au Sud-Est de Ki o LABE DINGUIRAYE Labé et quelques gisements ou indices aurifères dans la partie Sud entre m a Mamou et Faranah et dans une zone au Nord de Dinguiraye qui se pro- Lé 12.0 longe vers l’est dans le zone de Siguiri. Dans la zone Sud-est du Massif du Fouta Djalon, dans le secteur de Faranah, en limite avec la Sierra Leone, PITA a a uk on retrouve également des gites ou indices de Corindon (espèce miné- ri m Bo 11.0 lo Kak rale composée d’Alumine). Notons que des extractions de roches car- u Té n é o ko i ss bonatées (Calcaires – dolomites) sont réalisées dans le cœur du massif TELIMELE k Ko g n au niveau des vallées encaissée du Bafing et de la Gambie. D’un point Ti Ba n de vue plus large, l’activité minière et son essor engendre une demande DABOLA électrique importante. La demande minière, en forte progression, aurait DALABA N ainsi des besoins énergétiques estimés à 4 000 MW selon la LPDSE 2012 ian tan (Lettre de Politique de Développement du Secteur de l’Energie). K onkour é r ge Ni Légende MAMOU Aluminium - Bauxite Roche carbonatées ngo Fer Monazite K a Kab ol Mo 11.0 Or Nickel en Corindon Uranium (Indice uniquement) KINDIA té FARANAH Mafou er Cuivre 10.0 Faille obervée S I E R R A Nig Chrome -13.0 -12.0 L E O -11.0 et / ou interprétée N E Diamant Source : Ministère des Mines, de la Géologie et de l’Environnement - Carte des Minéraux utiles de la république de Guinée (2006) ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON LES RESSOURCES MINIÈRES DANS LES EXTEN- présence d’uranium. La vallée de la Falémé, dans son cours amont peu de main d’œuvre qualifiée, à condition de le confier au sec- en sortie de Guinée, présente des richesses minières en Fer et en teur privé (OCDE, 2002). La Banque Mondiale a alors mis en place SIONS DU MASSIF DU FOUTA DJALON Or. Plus loin, dans sa partie aval et dans le prolongement jusqu’au une stratégie de développement basée sur deux principes : ‐ Les La zone d’extension du massif du Fouta Djalon présente une diversi- Sénégal, on retrouve des zones avec une présence de Cuivre et de investissements à haut risque que représentent l’exploration et té et une richesse minière importante (carte 38), en lien direct avec Chrome. Des présences de Cuivre et de Chrome sont par ailleurs l’exploitation devaient être fait par le secteur privé (investissement les ressources présentent en Guinée. La zone du Niger supérieur, identifiés dans la partie guinéenne amont des bassins du Rio Coru- étranger direct et investissement local) ‐ Les états doivent minimiser dans les régions guinéennes de Kankan et en extension vers le Sud- bal (Koliba) et de la Koulountou. Enfin dans la partie aval du Bafing, les risques géologiques, politiques et économiques en gérant l’at- est du Mali, présente ainsi une richesse importante en Or, notam- dans sa zone de confluence avec le Bakoye, des zones de minerais tribution des titres miniers et en mettant en place des politiques de ment dans le secteur de la chaine du Banié-Niandan bordant le bas- de Fer avec de l’exploitation de Marbre son signalée. gestion environnementale. Les financements mis en place pour la sin de Siguiri et se prolongeant vers l’Ouest dans les contreforts du réalisation d’infrastructures géologiques et minières (cartographie, massif du Fouta Djalon. Plus au Sud, dans le secteur de Kérouané, ASPECTS MACRO-ECONOMIQUES DU SEC- banques de données, cadastres miniers) et les révisions des codes ce sont les gisements d’or et de Diamant qui abondent se prolon- TEUR MINIER DANS LA ZONE miniers ont effectivement permis depuis les années 1990 un dé- geant jusque dans la Guinée Forestière. Des zones diamantifères se veloppement important du secteur, avec l’ouverture d’un nombre retrouvent également dans le secteur de Bamako. Dans le secteur Après la période coloniale, la plupart des états africains, la Banque important de mines. Aujourd’hui, les pays de la zone du massif du de Kérouané, on retrouve également des gisements de Fer exploité Mondiale et l’Union Européenne, ont reconnu au début des années Fouta Djalon ont tous une dépendance économique plus ou moins dans les monts Simandou. Directement au Nord du massif du Fouta 1990 que le secteur des mines était la seule option réaliste pour forte avec ce secteur (carte 37). L’orpaillage reste, dans beaucoup Djalon, en frontière Mali – Guinée on retrouve quelques indices de un développement à court terme dans une région disposant de de pays comme la Guinée, le Mali, le Burkina ou la Côte d’ivoire, le Carte 37 > Importance Importance de la rente de la rente minière minière dans dans les pays en lespays enlien avec lien le massif avec du Fouta le massif du Djalon Fouta (2015) Djalon (2015) -20.0 -15.0 -10.0 -5.0 0.0 Mauritanie 15.0 Sénégal Mali Niger Gambie Légende en % du PIB du pays Burkina Faso Guinée-Bissau 0% ou pas de données 0à5% 5 à 10 % Guinée 10 à 15 % Massif du Fouta Djalon Bénin 15 à 20 % et massifs environnants 10.0 20 à 30 % Les rentes minières sont la di érence entre la valeur de la production Sierra Ghana Togo pour un stock de minerais aux prix mondiaux et leurs coûts totaux de Leone production. Les minéraux inclus dans le calcul sont l'étain, l'or, le plomb, le zinc, le fer, le cuivre, le nickel, l'argent, la bauxite et le phosphate. Cote d`Ivoire Estimations fondées sur les sources et les méthodes décrites dans "The Changing Wealth of Nations: Measuring Sustainable Development in Libéria the New Millennium" (World Bank, 2011). Projection latitude - longitude WGS 84 - Source : Banque mondiale - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 85 MINES plus gros «employeur» minier (plus d’un million estimé en Guinée). des poussières de séchage utilise 2.400 m3 d’eau par jour et à San- tion d’alumine. Les procédés de traitement de la bauxite, ressource Les exploitations industrielles génèrent au niveau national quelques garedi (sur le Kogon) un pompage journalier de près de 4 500 m3 majeure dans le massif du Fouta Djalon, génère des résidus solides milliers d’emplois salariés, ce qui est loin d’être négligeable. Bien est réalisé avec 30% d’eau industrielle et 70% d’eau potable. Enfin appelés «Boues Rouges» extrêmement acides et toxiques. En Service que loin derrière la fonction publique, ces emplois, généralement la principale ressource en eau utilisé est l’eau de surface par des de 1960 à 2012, l’usine de Fria a été la seule unité de production correctement rémunérés et en grande partie localisés hors des prin- pompages directement en rivière. Si ces prises d’eau ne posent d’alumine de Guinée avec un volume de boues rouges montant cipales agglomérations, ont un impact social important : un salaire pas spécifiquement de problèmes lors des périodes de hautes et jusqu’à 1 Mm3/an déversées sans précaution pendant longtemps dans en brousse fait vivre 10 à 15 personnes. Il y a donc des retombées moyennes eaux, les périodes d’étiage peuvent parfois être critiques le Konkouré – (photo ci-dessous). La situation s’est améliorée à partir indirectes sur les villages environnant notamment dans le dévelop- sur les cours d’eau dont les débits tendent vers 0. Les impacts sur de 1993 avec l’aménagement de barrages-réservoirs successifs pour pement du commerce. les eaux souterraines peuvent également être présents sur les puits le stockage des boues. Mais les ruptures de la digue amont dues à et forages alentours, notamment dans le rayon de pompage lors- de fortes pluies en 2007 et 2009 ont montré que le fleuve n’est pas DE MULTIPLES IMPACTS POTENTIELS DE L’AC- qu’ils existent. Enfin un des impacts majeur de l’industrie minière à l’abri d’une pollution majeure. Néanmoins aujourd’hui des procé- TIVITÉ MINIÈRE SUR LES RESSOURCES EN EAU en Guinée est certainement l’augmentation de la charge solide. Par dés de récupération et de décantation des eaux sont mis en œuvre. la mise à nu de grandes superficies de terrain, les activités minières Construits de façon à isoler les eaux de la nappe, ces bassins de dé- D’UN POINT DE VUE QUANTITATIF augmentent en effet les processus d’érosion.. cantation sont aujourd’hui plus couramment mis en place dans les Les sites miniers industriels consomment de l’eau en grande quantité mines modernes. Le drainage minier acide est une autre conséquence SUR LA QUALITÉ DES EAUX pour les besoins domestiques des bases-vie, mais aussi pour les be- possible de l’activité minière sur la qualité des eaux et les milieux soins de l’activité minière (arrosage des pistes, rinçage du matériel, Les traitements hydro métallurgiques sont considérés comme la princi- aquatiques. Il survient dès lors que des volumes importants de roches etc.) et a fortiori pour les processus industriels. Par exemple, à Kam- pale source potentielle de pollution des eaux par l’industrie minière.. riches en sulfures sont exposés à l’eau et à l’oxygène atmosphérique sar (région de Boké), le dispositif de récupération par voie humide En Guinée, deux procédés constituent une préoccupation environ- entrainant ainsi une pollution acide métallique dans les nappes et les nementale et sanitaire majeure : la cyanuration de l’or et la produc- eaux souterraines. Déversoir du barrage à boues en aval du complexe de Fria ( janvier 2002) ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Carte 38de Zones gisements > Zones ou de gisements ou d’indices de minerai d’indices de minerai dans dans le Fouta le Fouta Djalon Djalon et ses extensions et ses extensions -15.0 -10.0 15.0 15.0 DAKAR Cuivre - Chrome - Marbre M A S S I F D E S M O N T S Fer & Marbre M A N D I N G U E Fer & Or Uranium BANJUL (Indice uniquement) M A S S I F D E S I G U I R I N I BAMAKO BISSAU F O M A S S I F U T A D J A L O C O Diamant & Fer N T Cuivre & Chrome I E 10.0 R 10.0 D Bauxite R O CONAKRY S A L Fer dans la chaine des Corindon E G monts du Simandou U Fer & Bauxite I N E E Fer FREETOWN N N E Fer - Diamant & Talc Diamant Or Diamant & Or -15.0 -10.0 Sources : Observatoire du bassin du Niger, SDAGE OMVS et interprétation de la carte gitologique de Guinée projection WGS 84 - massif topographiques d’après Luc Ferry (2017) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 87 SYNTHÈSE SUR LES USAGES DE L’EAU À travers le projet du PRAI massif du Fouta Djalon, c’est huit pays qui sont concernés de L’agriculture dans le Fouta Djalon est parfois mise en avant pour sa responsabilité dans près ou de loin par le massif du Fouta Djalon. L’inventaire des populations réellement l’érosion des sols. Cette relation de cause à effet ne fait pas consensus dans la littérature sous influence du massif du Fouta Djalon dans les huit pays (sur la base du découpage du même si, qualitativement, la pratique de défrichage, le surpâturage et les brulis restent projet PRAI MFD) n’a cependant jamais été réalisé. On peut néanmoins l’estimer autour de nature à dégrader les sols d’un point de vue global. de 15 Millions d’habitants dont près de 38% pour la seule Guinée. Cet inventaire des populations accentue un peu plus la place importante que joue le massif du Fouta Djalon Le potentiel hydroélectrique du massif du Fouta Djalon, estimé à 26 000 GW.h actuel- sur les populations riveraines de fleuves. La population la plus «tributaire» du massif du lement en Guinée, a été identifié depuis longtemps. Le massif pèse près de la moitié du Fouta Djalon reste cependant la Guinée. Avec près de 3,25 Millions d’habitants dans les potentiel de la Guinée. L’autre moitié se concentre sur la partie Sud de la Guinée, dans préfectures du cœur du massif du Fouta Djalon et 5,7 Millions en agrégeant les préfec- le massif côtier guinéen, mais concerne en grande partie des cours d’eau issus du Fouta tures limitrophes, c’est plus de la moitié de la Guinée qui dépend du Fouta Djalon et Djalon. Aujourd’hui, ce potentiel commence à être exploité de manière importante avec la de ses ressources. La région demeure reculée et moyennement desservie par des voies construction des barrages de Kaléta et Souapiti en plus du barrage de Garafiri, plus ancien. d’accès. Le taux d’accès à l’eau potable s’y établissait à 47% au début des années 2000 Le Fouta Djalon est une réserve minière d’importance. La bauxite (roche à forte teneur et le ratio de pauvreté était parmi les plus élevés en Guinée. en alumine et oxydes de fer) constitue le gisement le plus important dans le cœur du L’agriculture dans le massif du Fouta Djalon occupe près de 85% de la population avec massif du Fouta Djalon et des gisements d’or sont présents dans l’extension Nord-Est une pratique traditionnelle basée sur le défrichage et l’agriculture sur brulis. Les «tapa- du massif du Fouta Djalon, dans la vallée du Bafing. Au sein du massif de la Dorsale des», système agraire originaire du Fouta Djalon, sont un marqueur spécifique de ce sec- Guinéenne, se trouvent des gisements d’or, de diamant et de Fer. Ces richesses minières teur. Ce sont des zones mixtes de résidence, d’élevage domestique et de jardin enclos constituent une ressource importante pour la vie économique du Fouta Djalon et plus répertorié au titre des «Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial» (SIPAM) largement pour la Guinée. Dans les extensions du massif du Fouta Djalon au Sénégal, et au par la FAO. Si le manioc reste la production agricole la plus importante avec le maïs et la Mali, on retrouve également des gisements aurifères et des gisements de cuivre. patate, la culture du fonio est une culture très présente sur les plateaux du Fouta Djalon dont il est le premier producteur en Guiné. Le Fouta Djalon est également l’une des principales régions d’élevage en Guinée avec près de 4,2 Millions de tête de bovins. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • USAGES DE L’EAU DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Production et part Carte 39> Production de et part de la production la dedans production de fonio fonio dans lesguinéennes les préfectures préfectures guinéennes du Fouta Djalon (2016) du Fouta Djalon (2016) -15.0 -14.0 MEDINA GONASSE -13.0 -12.0 -11.0 -10.0 KITA -9.0 13.0 KOLDA SEDHIOU S E N E G A L Préfectures associées au PRAI Préfectures partiellement associées au PRAI du massif du Fouta Djalon du massif du Fouta Djalon KOUNDARA M A L I U NOVA LAMEGO S A BAFATA KANGARA MALI I S BISSAU 12.0 B BOLAMA N E E GAOUAL KOUBIA I U TOUGUE SIGUIRI G LELOUMA LABE DINGUIRAYE BOKE PITA 11.0 TELIMELE DALABA MANDIANA KOUROUSSA DABOLA FRIA MAMOU KANKAN BOFFA Légende KINDIA FARANAH DUBREKA Part de la production 10.0 dans la production totale de la préfecture (%) COYAH KABALA < 1,5 % CONAKRY KAMAKWIE KEROUANE 1,5 à 5 % FORECARIAH KISSIDOUGOU 5 à 7,5 % L E O 7,5 à 10 % R R A N 10 à 15 % KAMBIA I E S 9.0 E 15 à 34 % MAKENI Production en Tonne PORT LOKO 70 000 tonnes GUECKEDOU MACENTA BEYLA 30 000 tonnes FREETOWN 10 000 tonnes 2 000 tonnes KAILAHUN Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - Ministère de l’agriculture de Guinée (recensement 2016) - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 89 ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON ET RÉPONSES APPORTÉES Ce chapitre identifie les enjeux de protection de la biodiversité, de conflits liés à l’eau et de gouvernance de l’eau en regard des grandes forces motrices que constituent les incidences prévisibles liées au changement climatique. Il dresse un panorama de la situation et de ces enjeux dans le massif du Fouta Djalon et ses zones d’extension. 91 ESPACES NATURELS REMARQUABLES ET ESPÈCES LE MASSIF DU FOUTA DJALON CONTIENT DES ESPACES NATURELS REMARQUABLES AVEC PRÈS DE 56 FORÊTS CLASSÉES ET LA CRÉATION RÉCENTE DU PARC NATIONAL DU MOYEN BAFING. IL ABRITE D’IMPORTANTES POPULATIONS DE CHIMPANZÉS À L’ÉCHELLE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST EN PLUS D’AUTRES ESPÈCES EMBLÉMATIQUES. LA BIODIVERSITÉ Y EST TRÈS RICHE MAIS FRAGILE. ESPACES PROTÉGÉS au Mali, dans les environs de Kéniéba, connue comme le sanctuaire Chimpanzé des chimpanzés du Bafing. Enfin, dans les contreforts Est du massif du On compte près de 64 forêts classées dans la région naturelle de Fouta Djalon, on retrouve le Parc National du Haut Niger composé Moyenne Guinée (carte 40) qui abrite la majeure partie du massif de deux secteurs : Mafou pour une superficie de 6 470 km² et Kouya topographique du Fouta Djalon. Dans les contours du massif topo- (6 000 km²) possédant une richesse et une diversité biologique re- graphique du Fouta Djalon on recense 56 forêts classées pour la connue tant en termes d’oiseaux (323 espèces différentes) que d’in- partie guinéenne, une réserve de forêt en Sierra Leone (Kuru Hills) sectes ou de grands mammifères (Primates, léopards, Bubale, Cob et une zone d’interêt scientifique pour la flore dans le prolonge- etc…). ment malien du massif topographique. A ces espaces vient s’ajouter la création récente du Parc National du Moyen Bafing qui se situe LA FAUNE DU FOUTA DJALON sur le versant du Bafing entre les sources du Bafing jusqu’à sa sortie de Guinée. Le nombre de forêts sacrées est très limité en Guinée et Les inventaires réalisés dans le secteur du massif du Fouta Djalon et elles se rencontrent en Basse Guinée, Haute Guinée et Guinée Fores- plus largement en Moyenne Guinée montrent toute la richesse de tière hors du Fouta Djalon topographique. Leur inventaire n’est pas la faune dans cet espace. On y retrouve des chacals, des Léopards, intégralement réalisé. Dans les zones d’extension guinéenne, l’en- des bovidés, des hippopotames, des singes, des colobes bais, des semble des écosystèmes des exutoires des fleuves côtiers guinéens Babouins et des chimpanzés. Les populations de chimpanzés du et de Guinée Bissau (mangroves) sont reconnues comme «zones hu- Fouta Djalon sont les plus importantes recensés du secteur et de mides d’importance internationales» et il existe le parc national de l’Afrique de l’Ouest (près de 17 700 individus) avec une abondance Badiar, au Nord-Ouest de la Guinée, en frontière avec le Sénégal et accrue dans le secteur du Parc National du Moyen Bafing (4700 à sur le bassin de la Gambie. Retenons également la présence du parc plus de 5 500 individus recensés - WCF et OGuiPar 2009-2012). National du Niokolo Koba, dans le Sud-Est du Sénégal, considéré La zone spécifique du parc national du Moyen Bafing est également comme une réserve de biosphère et inscrit au titre du patrimoine une zone faisant l’objet de nombreux projets de barrages et de per- mondial de l’UNESCO, et la présence d’une réserve de chimpanzé mis miniers (inactifs) qui imposent une nécessaire vigilance quant à la préservation de ces populations de chimpanzés dans cette région. LES PRINCIPALES MENACES DE DÉGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT Outre les changements climatiques qui peuvent modifier les éco- systèmes et les comportements des populations animales qui y ré- sident, les principales menaces de ce patrimoine naturel sont les ac- tivités agro-pastorales par la dégradation des sols, l’introduction de variétés améliorés, les insectes ravageurs, le nomadisme cultural, les feux de brousse qui calcine les populations végétales et détruisent les habitats de faune, la carbonisation, la chasse, la pêche, l’exploita- tion forestière, les activités minières et industrielles, les grands amé- nagements hydro-électriques et l’urbanisation par la réduction des espaces naturels au profit des surfaces artificialisés. Tous ces facteurs ont besoins d’être maitrisés ou anticipés pour réduire la dégradation Bubale des espaces naturels du Fouta Djalon ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Aires protégées Carte 40 enen > Aires protégées lien avec lien avec le massif le massif du du Fouta Fouta Djalon extensionset de ses extensions et sesDjalon -15.0 -10.0 F e r lo 15.0 15.0 Sé né DAKAR S E N E G A L ga l M A L I u lé Réserve de Biosphère UNESCO B ao Delta du Saloum Ba bie k oye G am é G A M B I E lém BANJUL Fa g r a n ge Ni Kou Parc National du Niokolo Koba am B G bi l ou e Gé a BAMAKO nt Parc National du Badiar b ou G U I N E E - Koliba ba Gé l Ga ba U B I S S A o ru Bag o é Réserve de Biosphère UNESCO m n g BISSAU F C Ba bie r Bolama Bijaros KombO ge aU M A S S I F Ni T To m i n é Tinkisso Ko A a O lé go Baou i r im n D Nu n Fié CHAINE ran Téné ez C J R io K ak o oul BANIE-NIANDAN A Sanka LO ok E K C O ng a G U I N E E B N ré A er ta la N ig T I ou ng o Milo Fa N K o nk a E BaR K ab nt é Mo Légende 10.0 di u Parc National n Mafo K ole nd a du Moyen Ba ng A lé Réserve forestière D N ia K o u ro uk é cies s- O T S e Forêt classée CONAKRY R rci r A Sca L Di o n ca L Parc National e E ts tt l A Li ea G C O T E Gr Réserve de Faune U N k el I N Ro c E E D ’ I V O I R E Réserve (Naturelle ou ore) I T S I E R R A N N Q FREETOWN E Réserve d’Oiseaux U L E O N E S e wa Jong Aires protégée E Aires protégée marine Parc National du Haut Niger ro Mo a a Mo Sanctuaire de faune - S a s s a n d ra an a os Lo l C avally M u st Zone d’intérêt oristique Pa Ce t Monts Nimba S ain Zone humide protégée L I B E R I A Zone sylvo-pastorale -15.0 -10.0 Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd, FAO, IUCN, WWF - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 93 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET ADAPTATION LES MODÈLES DU GIEC DIVERGENT QUANT À L’ÉVOLUTION DES PRÉCIPITATIONS ET DES TEMPÉRATURES DANS CETTE RÉGION. LE CHANGEMENT CLIMATIQUE DEVRAIT NÉANMOINS EXACERBER LA VARIABILITÉ PLUVIOMÉTRIQUE ET HYDROLOGIQUE DANS LE MASSIF. DES INITIATIVES DE PROJETS D’ADAPTATION SONT D’ORES ET DEJA PROPOSÉES À TRAVERS LE PLAN D’ACTION NATIONAL D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE EN GUINÉE. Si la question du ou des changement(s) climatique(s) est aujourd’hui des précipitations (carte 41), liée à des changements dans la circulation El Niño de 1982/83. Les études de modélisation laissent à penser que bien ancrée dans les préoccupations en matière de gestion et de atmosphérique et aux changements connexes dans la configuration des les précipitations au Sahel ont été davantage influencées par les varia- planification des ressources en eau, les éléments permettant une températures de la mer en surface dans les régions tropicales des bassins tions climatiques à grande échelle (probablement liées aux changements réflexion construite et précise restent encore aujourd’hui partiels, Pacifique, Indien et Atlantique. Des conditions de grande sécheresse se des aérosols anthropiques), que par des changements locaux d’affec- lacunaires et parfois même contradictoires. A ce jour, en lien avec les sont produites entre 1970 et 1990 (Cf Chapitre dédié sur le climat du tation des terres. Pour le continent Africain, les simulations réalisées sur axes très généraux du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental présent ouvrage), après une période plus humide pendant les années l’évolution climatique (figure 41) indiquent une variation considérable sur l’Evolution du Climat), il semble néanmoins acté que l’hydraulici- 1950 et 1960. Le déficit de pluie était principalement lié à une réduc- d’un modèle à l’autre. Les simulations les plus robustes mettent en évi- té des rivières s’oriente vers une baisse dans la sous-région. tion du nombre d’épisodes pluvieux significatifs pendant la période de dence un réchauffement, une diminution des précipitations en Afrique pointe de la mousson (juillet à septembre) et au cours de la première du Nord et une augmentation des précipitations en Afrique de l’Est. Il LES ANALYSES DU GIEC SUR LA SOUS-RÉGION saison des pluies au Sud d’environ 9°N. La diminution des chutes de existe un large éventail de projections pour les précipitations en Afrique Les changements climatiques ont été étudiés par de nombreuses équipes pluie et les sécheresses dévastatrices dans la région du Sahel au cours subsaharienne, certains modèles prévoyant des hausses, d’autres des des trois dernières décennies du XXe siècle font partie des manifestations baisses. Les incidences prévues doivent donc être considérées dans le Déplacement des isohyètes entre les périodes scientifiques, dont les travaux sont régulièrement confrontés et publiés 1951 - 1969 et 1970 - 1981 du changement climatique les plus prononcées, toutes régions confon- contexte de cette grande incertitudeD’après / From l’Hôte & Mahé (1995) malgré un accord relatif sur une dans le cadre du GIEC. La région du Sahel en Afrique occidentale a été 20.0 confrontée, au cours du siècle-20.0 dernier, à une nette tendance à la baisse -10.0 les précipitations ont atteint un minimum après l’épisode dues. Au Sahel, 0.0 baisse du niveau des précipitations. 10.0 Carte 41 > Déplacement des isohyètes entre les périodes 1951 - 1969 et 1970 - 1981 D’après / From l’Hôte & Mahé (1995) 250 250 O 250 C 600 250 15.0 E DAKAR 600 250 NIAMEY 600 A 250 N BANJUL 1000 BAMAKO 600 600 1000 600 OUAGADOUGOU A Légende BISSAU 18 1000 00 T L Periode 1800 10 A isohyète 1951 - 1969 00 10.0 10 N CONAKRY 00 isohyète 1970 - 1981 ABUJA T Classes de déplacement I Q FREETOWN des isohyètes U Isohyète 250 mm 18 E YAMOUSSOUKRO 00 LOME 1800 Isohyète 600 mm 1800 MONROVIA Isohyète 1 000 mm Massifs topographiques du Fouta 1800 PORTO-NOVO 18 Djalon, de la Dorsale Guinéenne et ACCRA 00 Isohyète 1 800 mm du massif côtier Guinéen Projection latitude - longitude WGS 84 - isohyètes d’après l’Hôte & Mahé, 1995 - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Prévision de l’évolution Figure 41 > Prévision de l’évolution du climat du climat en Afrique en Afrique Subsaharienne sub-saharienne et à et en Afrique du Nord en Afrique l’horizon 2100 -du Nord GIEC - 2013 à l’horizon 2100 - GIEC - 2013 Prévision de l’évolution du climat en Afrique Subsaharienne et en Afrique du Nord à l’horizon 2100 - GIEC - 2013 ÉVOLUTION DE Evolution de la LA TEMPÉRATURE température MOYENNE moyenne EN (di en surface SURFACE (DIFFÉRENTIEL érentiel ENTRE entre la période LA 1986 PÉRIODE -2005 1986 et 2081 -2005 ET 2081 -2100) -2100) Evolution de la température moyenne en surface (di érentiel entre la période 1986 -2005 et 2081 -2100) RCP 2,6 RCP 8,5 RCP 2,6 RCP 8,5 Ensemble des massifs Ensemble des massifs la zone de massifs Ensemble des la zone de massifs Ensemble des du Fouta Djalon de la zone du Fouta Djalon de la zone du Fouta Djalon du Fouta Djalon (°C) -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 3 4 5 7 9 11 (°C) -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 3 4 5 7 9 11 Evolution des précipitations (di érentiel entre la période 1986 -2005 et 2081 -2100) ÉVOLUTION Evolution desDES PRÉCIPITATIONS précipitations (DIFFÉRENTIEL (di érentiel ENTRE LA entre la période PÉRIODE 1986 1986 -2005 et -2005 2081 ET 2081 -2100) -2100) RCP 2,6 RCP 8,5 RCP 2,6 RCP 8,5 Ensemble des massifs Ensemble des massifs la zone de massifs Ensemble des la zone de massifs Ensemble des du Fouta Djalon de la zone du Fouta Djalon de la zone du Fouta Djalon du Fouta Djalon (%) -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 (%) -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 Les cartes représentent les résultats des moyennes multimodèles CMIP5 pour les scénarios RCP2,6 (emission de CO2 = 421 ppm) et RCP8,5 (émission des CO2 = 936 ppm) sur Les cartes représentent la période 2081–2100 . Pour les résultats l’nsemble des moyennes des multimodèles cartes, les CMIP5 pour pointillés signalent les scénarios les régions RCP2,6 (emission dans lesquelles la moyenne de CO2 = 421 ppm) multimodèle estet RCP8,5 grande (émission par à laCO2 rapportdes = 936 ppm) variabilité sur naturelle la période Les cartes(c’est-à-dire interne 2081–2100 représentent les . Pour supérieure l’nsemble à deux écarts résultats des moyennes des cartes, multimodèles les pointillés typesCMIP5 sur des signalent moyennes pour de les scénarios les régions 20 ans) RCP2,6 et dans (emission dans de CO2 lesquelles lesquelles = 421 ppm) la 90et%moyenne au moins RCP8,5 multimodèle des (émission modèles des est CO2 = 936 grande s’accordent par rapport sur le signe ppm) sur la période à la du changement. 2081–2100 variabilité naturelle . Pour l’ensembleDans des interne les les(c’est-à-dire cartes cartes, d’évolution pointillés supérieure de signalent les la pluviométrie, régions à deux dans écarts les lesquelles typesreprésentent la lignes moyenne sur des moyennes multimodèle estles de secteurs grande par20 ans) pour rapport àet la dans lesquelles lesquels variabilité les moyennes naturelle 90 % interne ontmoins au des modèles été modélisées (c’est-à-dire supérieure pour à deux s’accordent la types écarts période sur sur des le signede 1986-2005. moyennes du20changement. Dans ans) et dans lesquelles les 90%cartes au moins des modèles de d’évolution la pluviométrie, s’accordent les sur le signe du lignes représentent changement. les secteurs Dans les cartes d’évolution pour de la lesquels pluviométrie, les moyennes les lignes représententont été modélisées les secteurs pour lesquelspour la période les moyennes ont été1986-2005. modélisées pour la période 1986-2005. 95 CHANGEMENTS CLIMATIQUES L’ANALYSE REALISÉE DANS LE CADRE DU veau de la mer pour la Guinée Maritime. Les conséquences attendues vingt-cinq profils de projets répartis en fonction de la vulnérabilité de ces risques sont multiples et touchent tous les compartiments liés climatique et des zones de pauvreté ont été proposés dans le cadre PLAN NATIONAL D’ADAPTATION AUX ÉVO- aux ressources en eau et tous les compartiments socio-économiques. du PANA. Si une partie des profils de projet concernent plus spéci- LUTIONS CLIMATIQUES DE LA GUINÉE Parmi les conséquences les plus emblématiques citons notamment, l’as- fiquement la zone côtière (Initiation des populations à la technique LES TENDANCES CLIMATIQUES IDENTIFIEES A L’HORIZON 2100 sèchement des cours d’eau et mares (ressources d’importance dans le d’élevage d’huitre, la protection des zones de culture en front de mer Fouta Djalon), les étiages prolongés des grands cours d’eau, les conflits ou encore la protection des zones de fraie dans les estuaires) d’autres L’hydraulicité de l’ensemble des fleuves transfrontaliers prenant leur sociaux liés aux manques d’eau, les baisses de rendement des sols et la profils de projets concernent plus spécifiquement le massif du Fouta source dans le Fouta Djalon ou en Guinée, de par la forte dépendance baisse de rendement agricole, la recrudescence des feux de brousse, Djalon. C’est le cas notamment des profils de projet sur les pratiques des débits en tête de source vis-à-vis des pluies, sont et seront tou- l’ensablement des lits de rivière, les pertes de récoltes et de cheptel, les anti-érosives, la promotion de clôtures grillagées et des haies vives, jours particulièrement sensibles à l’évolution du climat dans cette ré- destruction des infrastructures en lien avec les inondations ou encore la vulgarisation des impluviums (technique de collecte des eaux de gion. Le PANA (Plan d’Action National d’Adaptation aux changements les éboulements de terres sous l’effets de pluie soudaines et violentes. pluies pour un usage domestique) ou encore l’appui au développe- climatiques) élaboré en 2005, fait le point sur les tendances prévisibles ment de plantations communautaire. VULNERABILITÉ DE LA RESSOURCE ET DES GROUPES SO- de l’évolution climatique en Guinée. Les projections présentées pour CIO-ÉCONOMIQUES l’horizon 2100 (figure 41), et suivant différents scénarios, indiquent une augmentation des températures de l’ordre de 0,5  °C à 4,8  °C Du point de vue des ressources en eau liées au massif du Fouta Djalon, dans la partie guinéenne au Nord du 10e parallèle (Moyenne Guinée retenons que dans les projections effectuées, une perte située entre – Fouta Djalon- et Haute Guinée). Au Sud du 10è parallèle (Guinée 30% et, dans le cas le plus pessimiste, 54% du débit du Konkouré à la Maritime et Guinée Forestière) les augmentations de températures station de Télimélé est envisagée à l’horizon 2100. Ces tendances sur projetées s’établissent entre 0,4 °C et 3,9 °C à l’horizon 2100. En ce les débits sont attendues de manière généralisée sur la Guinée avec des qui concerne la pluviométrie, des changements dans la répartition et pourcentages de réduction des débits pouvant atteindre 72% au Nord le volume des précipitations sont attendus. Dans la région naturelle du 10è parallèle (cas du Milo à Kankan). En Moyenne Guinée et dans le de Moyenne Guinée, région du cœur du massif du Fouta Djalon, la Fouta Djalon, les agriculteurs représentent le groupe socio-économique réduction de la pluviométrie se situerait entre -2,8% et -26% à l’hori- le plus vulnérable. Viennent ensuite les maraichers et les planteurs, tandis zon 2100. Cette réduction de la pluviométrie s’établirait entre -4,3% que les exploitants de carrières, les commerçants/transporteurs, les éle- et -40% en Haute Guinée, entre -1,5% et -15% en Guinée Maritime et veurs de petits ruminants et les aviculteurs sont classés parmi les moins entre -1,8 et -17,3% en Guinée Forestière. D’un point de vue global, vulnérables. La sécheresse reste le phénomène qui affectera le plus les les régions situées au Nord-Ouest et Nord-Est de la Guinée (au-dessus groupes socio-économiques en Moyenne Guinée et dans le Fouta Dja- du 10è parallèle) connaîtront une diminution des précipitations de lon. Ensuite suivent la forte insolation, la perturbation du régime pluvio- 31% de la moyenne actuelle à partir de 2050. Cette baisse pourrait métrique, les pluies orageuses et les inondations. se poursuivre pour atteindre au maximum 40% à l’horizon 2100. Les régions au Sud du 10e parallèle Nord devraient présenter un déficit OPTIONS D’ADAPTATION AUX CHANGE- de 7,4% en 2050 pour atteindre au maximum 15% en 2100. MENTS CLIMATIQUES PROPOSÉES PAR LE LES RISQUES ET CONSÉQUENCES ASSOCIÉS AUX TENDANCES PANA CLIMATIQUES Selon le document de stratégie de réduction de la pauvreté en Gui- Les principaux risques associés au changement climatique dans le mas- née, la pauvreté est plus accentuée en milieu rural où la majorité des sif du Fouta Djalon et identifiés dans le cadre du PANA sont la sèche- populations vivent et mènent des activités qui leur procurent l’essen- resse, les fortes insolations (notamment dans les régions de Koundara et tiel de leurs moyens de subsistance. Par région naturelle, par ressource Gaoual et dans les plaines de Haute Guinée vers Dinguiraye et Siguiri), et par groupe socio-économique, plusieurs options d’adaptation sont le risque d’inondation dans la préfecture de Gaoual, la perturbation proposées par le PANA. Les similitudes entre certaines options régio- des régimes pluviométriques et l’augmentation de l’intensité des pluies nales et la pertinence plus accrues pour certaines options que pour orageuses favorisant une faible infiltration et une évacuation rapide de d’autres (aptitude à assurer l’adaptation, cohérence avec les plans l’eau. Ces effets sont globalement attendus sur l’ensemble de la Guinée stratégiques, ou encore conditions locales pour la réalisation) a permis avec, en plus, un risque d’élévation des températures de surface au ni- de retenir dix options principales (tableau 7). A partir de ces options, Femme portant de l’eau ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Tableau 7 > Options d’adaptation aux changements climatiques et profils de projets en Guinée et dans le Fouta Djalon (PANA) OPTIONS D’ADAPTATION PROFILS DE PROJETS IDENTIFIÉS PAR LE PANA EN GUINÉE SECTEUR D’ACTIVITÉ CONCERNÉ CONCERNE LE FOUTA DJALON 1. Appui au développement de plantations Foresterie OUI Promotion de l’agroforesterie communautaires et privées d’anacardiers 2. Appui à la mise en œuvre des plans de gestion des forêts communautaires Foresterie NON Valorisation des connaissances et 1. Valorisation des connaissances et pratiques endogènes positives Transversal OUI pratiques endogènes positives 1. Initiation des populations côtières à la technique Zone côtière NON d’élevage d’huîtres de mangrove 2. Promotion de l’utilisation de l’énergie solaire dans l’extraction du sel marin Zone côtière NON 3. Vulgarisation des pratiques anti-érosives pour la protection des sols Agriculture/Elevage OUI 4. Intensification de la culture du mil à chandelle dans la zone Nord de la Guinée Agriculture/Elevage OUI Promotion de technologies appropriées en matière 5. Elaboration d’un système d’alerte précoce pour la Agriculture/Elevage OUI d’adaptation sécurisation de la productivité agricole 6. Promotion des séchoirs solaires de poisson en vue de Foresterie NON la réduction des pressions sur la mangrove 7. Promotion de la brique en terre comprimée (BTC) en vue de Foresterie OUI réduire les impacts environnementaux de la brique cuite 8. Promotion de clôtures grillagées et des haies vives en Moyenne Guinée Foresterie OUI Promotion de la gestion des 1. Promotion de la gestion des feux et de la mise en défens Foresterie OUI feux et de la mise en défens Protection et restauration 1. Protection des zones de cultures en front de mer Zone côtière NON des écosystèmes fragiles 1. Diffusion des AME et des textes juridiques nationaux relatifs à la Transversal NON Information, éducation protection et à l’utilisation durable des ressources naturelles et communication 2. Promotion de l’éducation environnementale en Transversal NON faveur des communautés du littoral 1. Réalisation de micro-barrages a buts multiples Ressources en eau OUI Promotion de l’aménagement 2. Réalisation de retenues collinaires Ressources en eau OUI et de la gestion intégrée des 3. Réalisation de puits améliorés Ressources en eau OUI petits ouvrages hydrauliques 4. Potabilisation des eaux de surface par hydropur Ressources en eau NON 5. Vulgarisation des impluviums Ressources en eau OUI 1. Protection des zones de fraie dans les estuaires de Protection des zones de fraie Zone côtière NON la Fatala, du Konkouré et de la Méllacoré Aménagement hydro-agricole 1. Développement de la riziculture irriguée en Moyenne et Haute Guinée Agriculture/Elevage OUI plaines et bas-fonds 1. Promotion de l’élevage des petits ruminants Agriculture/Elevage OUI Promotion d’activités 2. Promotion des cultures maraîchères Agriculture/Elevage OUI génératrices de revenus 3. Création de ranchs d’aulacodes en vue de la réduction des feux de Agriculture/Elevage NON brousse et l’amélioration des conditions de vie des populations rurales 97 CONFLITS LIÉS À L’EAU (D’après NIASSE et BARRY) LES CONFLITS LIÉS À L’EAU SONT ESSENTIELLEMENT LOCAUX POUR LE MASSIF DU FOUTA DJALON ET SONT LIÉS AUX DIFFICULTÉS D’ACCÈS À L’EAU AINSI QU’AU DÉPLACEMENT LORS DE LA CONSTRUCTION D’OUVRAGES HYDRAULIQUES. IL N’Y A PAS DE CONFLITS INTERNATIONAUX AUTOUR DES EAUX ISSUES DU MASSIF. Lorsque l’on aborde les conflits liés à l’eau, en ce qui concerne importance culturelle forte. Il semble ainsi que les populations dé- minement de l’eau, des tensions peuvent apparaitre quant au mon- l’aspect transfrontalier Il n’existe pas un véritable recensement des placées lors de la construction de l’ouvrage de Garafiri n’aient fi- tant à payer et des contestations éclatent parfois. Enfin, les pollutions conflits liés à l’eau au niveau de la Guinée et encore moins au niveau nalement pas totalement bénéficié d’une relocalisation satisfaisante. de l’eau liées aux activités industrielles, notamment minières, sont du massif du Fouta Djalon. De plus, un conflit n’est acté qu’à partir On retrouve également des conflits entre populations urbaines également sources de tension entre la société civile et les exploi- du moment où une prétention engendre une contestation. Avant comme rurales lorsqu’il s’agit de patienter pour l’obtention d’une tants, les premiers reprochant au second de ne pas mettre en œuvre ce moment, il n’y a qu’un risque de conflit. Une étude universitaire quantité minimale d’eau à un forage. Généralement ces populations l’ensemble des moyens pour limiter ces pollutions qui perturbent de l’établissement 2iE (Barry, 2011) tente néanmoins de dresser une sont des femmes et des enfants de catégories sociales vulnérables les autres activités et la santé des populations locales. cartographie des conflits liés à l’eau, ou plutôt des types de conflits, et la mauvaise organisation ou la frustration peuvent engendrer des Ce panorama des conflits locaux en Guinée, reflète également les existant, ayant existés ou pouvant se manifester au niveau de la Gui- altercations parfois violentes. Les conflits entre paysans et éleveurs conflits locaux observés en Afrique de l’Ouest au sens large. Dans née. Si ces conflits peuvent être majeurs et engager des négociations sont également recensés en Guinée, notamment pour ceux qui par- leur globalité, ces conflits interviennent lorsque la ressource est à l’échelle des états même, la majeure partie de ces conflits se pro- tagent la même ressource (cours d’eau et bandes riveraines) pour difficilement accessible aux populations, lorsque des aménage- duisent à une échelle beaucoup plus locale sans être pour autant à la fois pratiquer le maraîchage dans les bas-fonds et permettre ments perturbent les pratiques culturelles ou historiques ou encore moins dommageable pour les populations qui les subissent. l’abreuvement. Les destructions de cultures d’un côté et la non déli- lorsque l’arbitrage n’est pas clairement établi dans le partage des mitation claire de l’espace de pâturage de l’autre occasionnent ainsi PANORAMA DES CONFLITS LOCAUX ET accès à la ressource en eau. des tensions fortes. Barry mentionne cependant que pour ce type INTERNES À LA GUINÉE de conflit et dans certaines régions du Fouta Djalon, une concerta- tion préalable est initiée entre les acteurs afin de définir de manière Au premier rang des sources de conflits locaux, les aménagements conjointe les zones de pâturage des zones de culture. Il existe parfois d’ouvrages hydroélectriques prennent une place importante, no- des conflits plus liés à la facture d’eau entre usagers et la société de tamment lorsqu’il s’agit de déplacer puis reloger les populations gestion des eaux. Face à la rareté pendant certaines périodes, la dis- riveraines de l’ouvrage dont les sites aménagés peuvent avoir une tance à parcourir pour s’approvisionner ou les fluctuations d’ache- Abreuvement du bétail dans les cours d’eau Cultures avec clôture dans le massif du Fouta Djalon ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON LES CARACTÉRISTIQUE COMMUNES DES LES ORGANISMES DE BASSINS TRANSFRONTA- CONFLITS TRANSFRONTALIERS DE L’EAU EN LIERS COMME MODERATEURS DES CONFLITS AFRIQUE DE L’OUEST RÉGIONAUX SUR L’EAU ? A ses conflits locaux, il convient d’ajouter les conflits entre Etats. Dans La coopération au sein d’un organisme de bassin transfrontalier ses travaux sur la prévention des conflits et la coopération dans la (OBT), n’exclut cependant pas des conflits entre Etats. Sur le bassin gestion des eaux des fleuves transfrontaliers en Afrique de l’Ouest, du Sénégal, entre 1987 et 1989, la construction de l’ouvrage de Ma- Niassa répertorie les risques de conflits transfrontaliers qui ont pu nantali a pu, par certains aspects, creuser des inégalités sociales en exister (Sénégal et Mauritanie en 1988, Ghana et Burkina Faso en ne répondant pas totalement aux engagements promis. La priorité 1998, Bénin et Niger depuis les années 1960 ; Nigéria et Niger en donnée à la production hydroélectrique sur la culture de décrue 2002, Cameroun et Nigéria entre 1980 et 2002) et en tire des ob- et la culture irriguée a notamment créée un terrain propice aux ten- servations générales sur les risques de conflit, dont beaucoup sont sions en mettant des ménages dans l’impossibilité de cultiver leurs liés à la modification des régimes d’écoulement générés par les ou- terres, provoquant ainsi une vague d’émigration et une prolétarisa- vrages hydroélectriques. D’une part Niassa relève que la construc- tion dans la vallée (Auclair et Al). Le fossé s’est ainsi creusé entre tion d’ouvrages de maitrise de l’eau pousse les Etats riverains à cultivateurs démunis et ceux qui, avec des moyens, ont pu tirer profit «marquer leur territoire» en tentant de contrôler la plus grande de l’ouvrage. Dans cet enchaînement, des tensions et querelles op- portion possible des terres valorisées. Ensuite, il note que le manque posants cultivateurs sénégalais et pasteurs mauritaniens éclatèrent et de maitrise par les populations des nouveaux enjeux générés par occasionnèrent un refroidissement diplomatique entre le Sénégal les grands aménagements hydro-agricoles conduit ces dernières et la Mauritanie durant trois ans. Durant cette période au cours de Lessive dans la rivière à maintenir leur pratiques traditionnelles (migration ou agricultu- laquelle le Sénégal et la Mauritanie n’échangeaient que par intermé- re) alors même que c’est un bouleversement parfois profond qui diaires, l’OMVS servait d’interface de communication entre les deux s’opère (réduction des débits à certaines période et augmentation États, et jouait, par le fait même, un rôle déterminant dans l’apaise- à d’autres, raréfaction d’un côté et opulence de l’autre, etc…). Enfin ment progressif des tensions (Alam et al., 2009 : 94 ; Green Cross, Charte des eaux de l’ABN - «Tout différend pouvant surgir entre les Etats membres dans l’interpréta- les impacts avérés ou anticipés des barrages sont également sources 2000 : 57 ; Niasse, 2004 : 7). D’autres tensions ont pu émerger entre tion ou l’application de la présente convention est réglé de tension entre Etats riverains (notamment à l’aval des ouvrages) le Sénégal et la Mauritanie, notamment sur le projet de revitalisation à l’amiable par voie de négociations directes. A défaut, le qui peuvent s’alarmer très tôt d’une baisse de débit occasionnée ou des vallées fossiles, et chaque fois l’OMVS a servi de «cadre d’arbi- différend est porté par l’une des parties devant le Sommet de changement dans la qualité de l’eau alors même que l’ouvrage trage». Il est à noter que cette dimension de prévention des conflits (des Chefs d’Etats et de Gouvernement) qui statue en der- n’est pas encore construit. Néanmoins, il n’existe pas, en Afrique de fait partie intégrante des préoccupations des OBT qui, comme nier ressort.» Source : Convention révisée créant l’Autorité l’Ouest, de conflits transfrontaliers majeurs directement lié à l’eau l’ABN et l’OMVS, ont inscrit dans leur convention les procédures de du bassin du Niger (Faranah, octobre 1987), article 20. (Niassa 2014). Pour le Fouta Djalon, malgré un éloignement de la règlement des conflits relatifs aux cours d’eau internationaux (cf. en- Guinée des institutions transfrontalières, et même si des tensions ont cadré). Niasse suggère notamment de renforcer cette fonction «de Charte des eaux de l’OMVS - «À défaut pu se faire sentir, aucun conflit n’est apparu entre la Guinée et ses régulation, de prévention et de gestion des conflits des organismes d’entente entre les Etats, tout différend qui surgirait entre voisins. Depuis 2006, la Guinée a intégré l’OMVS et l’OMVG et des de bassin transfrontaliers» par la mise en œuvre de systèmes de eux, quant à l’interprétation ou l’application de la présente projets d’aménagement de très grande envergure (barrage de Kou- partage de l’information, l’instauration d’un code de conduite entre convention, sera résolu par la conciliation ou la médiation. A koutamba, Fomi, Kaléta etc…) bénéfiques pour la Guinée et pour la Etats membres (bases jetées dans les chartes de l’eau) ou encore défaut d’accord, les Etats contractants devront saisir la Com- sous-région commencent à voir le jour et ceci dans un cadre concer- l’élaboration d’une directive régionale de la CEDEAO sur la gestion mission de conciliation et d’arbitrage de l’organisation de té où l’eau est porteuse de coopération plutôt que de conflits. des eaux partagées. l’unité africaine. En dernier ressort, ils saisiront la Cour Inter- nationale de Justice de la Haye». Source : Convention rela- tive au statut du fleuve Sénégal (11 mars 1972), article 18. 99 GOUVERNANCE DU MASSIF DU FOUTA DJALON LE PRAI MFD A PRIS NAISSANCE DANS LES ANNÉES 1980 POUR LUTTER CONTRE LES PHÉNOMÈNES DE SÉCHERESSE ET DE DÉSERTIFICATION. APRÈS AVOIR MENÉ DES ACTIONS LOCALES SUR DES SITES PILOTE, IL A ÉTENDU SON ACTION PAR LA CRÉATION DE PARC NATIONAUX ET DE FORÊTS CLASSÉES EN GUINÉE ET DANS DES ZONES FRONTALIÈRES. LE MASSIF DU FOUTA DJALON EST À LA CROISÉE DE TROIS ORGANISMES TRANFRONTALIERS DE BASSIN ET LA CEDEAO PROMEUT LA COORDINATION POUR UNE RÉELLE GESTION INTEGRÉE DES RESSOURCES EN EAU DANS LE MASSIF OU ISSUES DU MASSIF. LE PROGRAMME RÉGIONAL D’AMÉNAGEMENT Le cadre institutionnel du PRAI-MFD se compose d’organes de dé- • Des activités variées sur les sites pilotes ; cision et d’orientation, d’organes consultatifs et de suivi-évaluation et INTÉGRÉ DU MASSIF DU FOUTA DJALON d’organes d’exécution. • L’élaboration et Signature de la Convention-Cadre de coopération entre les Etats riverains des fleuves originaires du Massif du Fouta HISTORIQUE ET CADRE DE FONCTIONNEMENT • Les organes de décision et d’orientation sont : (i) le Sommet des Djalon par la 5e Conférence Ministérielle du PRAI-MFD tenue à C’est au cours de la Conférence Internationale sur les sols, tenue à Chefs d’Etat et de Gouvernement ; (ii) la Conférence Ministérielle Freetown (Sierra Leone) en novembre 2011 ; Dalaba (Guinée) en 1959 que la communauté internationale a re- • Les organes consultatifs et de suivi-évaluation : (i) le Comité Consulta- • La ratification par plusieurs Etats de ladite Convention- Cadre connu la nécessité d’une démarche régionale pour l’aménagement tif Régional ; (ii) le Comité Scientifique et Technique • L’initiation de documents disponibles pour l’Observatoire accom- intégré du MFD. Ce n’est toutefois qu’au début des années 70, au • Les organes d’exécution : (i) le Bureau de Coordination Internatio- pagné d’un plan d’action de l’Observatoire lendemain de la sécheresse dans le Sahel, qu’il a été décidé, lors des nale ; (ii) les Organes Nationaux de Coordination et de Suivi. • Des indicateurs de suivi et de gestion trente troisièmes sessions du Conseil des Ministres de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), tenue à Monrovia (Liberia), de mener une Il est à noter que le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du • Un réseau de collecte des données ; action concertée sous l’égide de cette même organisation. L’OUA, en PRAI-MFD ne s’est encore jamais réuni et que le Comité Scientifique • La construction de locaux de l’Observatoire au BCI-UA ; partenariat avec le PNUE, la FAO, l’UNESCO et l’UNSO, a donc mis et Technique n’est pas encore fonctionnel. Parmi les acquis du PRAI- • L’élaboration de document provisoire de la Convention de coopé- en place le Programme Régional d’Aménagement intégré du Massif MFD, on peut notamment relever : ration avec les Organismes des Bassins ; du Fouta Djalon (PRAI-MFD) au début des années 90. Le PRAI-MFD • La réalisation de nombreuses études sur le MFD ; • Le Projet GIRN (Gestion intégrée des ressources naturel) du MFD concerne huit pays tributaires des eaux provenant du massif : la Gam- bie, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Séné- gal et la Sierra Leone. Longtemps Observateurs, le Bénin et le Nigeria, riverains du fleuve Niger, sont en passe de devenir membres à part entière des instances du PRAI-MFD. L’objectif du PRAI-MFD est «de garantir la protection et l’utilisation rationnelle des ressources natu- relles du massif afin de contribuer à améliorer les niveaux de vie de la population vivant dans les hauts plateaux». Il est mis en œuvre par la Commission de l’UA, à travers un bureau installé à Conakry (Guinée), dénommé Bureau de Coordination Internationale de l’Union Afri- caine (BCI-UA). Les emprises de projet du PRAI-MFD ont été divisées en deux secteurs. Un secteur de projet concentré sur la Guinée et un secteur plus élargi intégrant les sept autres pays (carte 42). Les composantes fondamentales du PRAI-MFD sont : • La coopération régionale • La gestion durable des ressources naturelles et amélioration des conditions d’existence • L’adaptation et l’atténuation des risques liés au changement clima- tique • La coordination des efforts régionaux et nationaux et renforcement des capacités Panneau du PRAI MFD dans le site pilote de Guétoya ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Emprise du projet Carte 42 > Emprise PRAI du projet PRAI Massif du Fouta du Fouta Djalon Djalon et localisation et localisation pilotes du projet des sites pilotes du projet des sites -15.0 Saint Louis M A U R I T A N I E -10.0 Hodh Ech Chargui Gorgol Assaba Hodh El Gharbi Louga Guidimaka Matam 15.0 Thies Diourbel S E N E G A L Mopti DAKAR Fatick Ka rine Kaolack Segou Tambacounda Kayes Central River Koulikoro North Bank Banjul Upper River M A L I Western Kolda Sedhiou Kedougou Ziguinchor G U I N E E BAMAKO Cacheu Oio I S S A U B Bafata Gabu BISSAU O Biombo Quinara Labe C E Boke Tombali Sikasso A G U I N E E N Mamou Kankan Faranah A Kindia T L 10.0 A N CONAKRY Sites pilotes T du projet PRAI MFD I Northern Q U E S I E R R A C O T E Légende FREETOWN L E O N E N'Zerekore D ’ I V O I R E Préfectures de Guinée associées au PRAI MFD (15) Western Area Eastern Préfectures de Guinée partiellement associées au PRAI MFD (7) Southern Préfectures de Guinée non concernées par le PRAI MFD Zone de projet restreinte PRAI L I B E R I A Zone de projet élargie PRAI -10.0 Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - FAO - PRAI MFD - Réalisation Géohyd Anteagroup - Axel Aurouet 2017 101 GOUVERNANCE DES ACTIONS VARIÉES AU COURS DU TEMPS riveraines. La deuxième étape (1988 - 1998) a consisté à la mise en faiblesses, en particulier l’insuffisance d’indicateurs pertinents pour œuvre des projets expérimentaux à travers l’approche d’aménage- le suivi évaluation et l’analyse d’impact et le manque d’un cadre La première étape (1981 - 1987) a consisté à la mise en place des ment des bassins versants dits «Bassins Représentatifs Pilotes» (BRP) approprié de concertation entre les différents intervenants. infrastructures et des structures de travail dont le Service de Restau- (carte 42). Les activités principales réalisées dans ces sites pilotes INITIATIVE DE TRANSFERT DE LA RESPONSABILITÉ DU PRAI- ration et d’Aménagement Intégré du Massif du Fouta Djalon (SRAI/ concernent : MFD DE L’UNION AFRICAINE À LA CEDEAO MFD). D’autre part a été lancé la réalisation d’un diagnostic sur les causes et l’état de la dégradation des ressources naturelles, l’iden- • L’encadrement technique des groupements dans les techniques Le principe d’un transfert à terme de la responsabilité du pro- tification de 12 bassins versants suivi de l’élaboration d’une straté- de maraîchage, du compostage et appui en matériels et semences gramme à la CEDEAO a été inscrit dès le départ, dans la logique gie d’intervention pour la régularisation du régime des cours d’eau à Guelin; conceptuelle du PRAI-MFD. Il repose sur le principe de subsidiarité, partagés et l’amélioration des conditions de vie des populations • Introduction d’une décortiqueuse à riz qui est un des principes d’action à la fois de l’UA et de la CEDEAO. • Formation des leaders du groupement en Bonne Gouvernance et Se fondant donc sur le fait que le Massif du Fouta Djalon, qui se situe vie associative ; intégralement en Afrique de l’Ouest, est avant tout un patrimoine • Plantation d’arbres forestiers et fruitiers en 2012, 2013 et 2014 de cette région, la 73e Session ordinaire du Conseil des Ministres de pour 8 ha à Guelin; l’OUA a approuvé «le principe d’un transfert de responsabilité» du PRAI-MFD à la CEDEAO et a engagé alors le Secrétariat Général de • Appui en matériels au pépiniériste privé du site pilote ; l’OUA à mener des consultations avec le Secrétariat Exécutif de la • Dotation d’équipements de lutte contre les feux au comité anti feux. CEDEAO en vue d’en fixer les modalités (Décision CM/Dec LXXXIII). • Aménagement d’un bas-fond de 6.52 ha par le système d’irriga- Et c’est en se référant à cette décision confirmée par la suite par la 3e tion par submersion avec la clôture de 26.94 ha en fil de fer barbe- Session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Union Africaine (UA), lé et les versants aménagés par plantes Vétivers et mis en défens ; tenue en juillet 2003 à Maputo (Mozambique), que le Commissaire • Mise d’une haie vive mixte à Guelin chargé de l’Economie Rurale et de l’Agriculture de l’UA a saisi, par • Remise de bœufs, de herses et de charrues à Tolo centre et à Gue- une lettre officielle en date du 16 avril 2013, le Président de la Com- lin et formation en traction animale mission de la CEDEAO en vue d’une mise en œuvre des décisions • Un voyage d’échange d’expériences entre paysans leaders dans le susmentionnées. Un processus de transfert de la responsabilité du cadre de l’élevage, maraîchage, foresterie PRAI-MFD de l’UA à la CEDEAO engagé depuis 2014 se trouve ac- tuellement à un stade avancé. La feuille de route adoptée s’articule • La sensibilisation des acteurs et partenaires sur la lutte contre les autour des principales activités : feux de brousse • De formalisation du transfert de la responsabilité du programme • La plantation de 170 arbres fruitiers en 2014 de l’UA à la CEDEAO ; • L’implantation de deux panneaux d’indication du site pilote • D’élaboration d’un Plan d’Investissement Quinquennal (PQI) du Les cas de succès de ces activités se sont matérialisés, entre autre, Massif du Fouta Djalon ; par la réduction des conflits entre agriculteurs et éleveurs grâce à la • D’organisation d’une campagne d’information et de plaidoyer pose de clôture, l’abandon progressif des flancs de montagnes pour pour la préservation et une gestion durable du Massif du Fouta venir travailler dans les bas-fonds aménagés - limitant ainsi les coupes Djalon. de bois - une production agricole qui ne se limite plus à la saison pluvieuse, la réduction des feux de brousse suite à la sensibilisation Parallèlement au processus de transfert de la responsabilité du et à l’équipement anti-feux fourni, l’amélioration des revenus ou PRAI-MFD, la CEDEAO, à travers son Centre de Coordination des encore le désenclavement des zones grâce aux aménagement des Ressources en Eau (CCRE) conduit actuellement sur le terrain des bas-fonds. Néanmoins, les activités menées ne touchent pas encore activités opérationnelles. Ces activités portent essentiellement sur l’ensemble des sites pilotes et il convient de poursuivre et d’étendre l’élaboration du présent Atlas de l’eau, visant ainsi un large partage ces activités dans le futur. Le Programme régional a été étendu à des connaissances sur le Fouta Djalon, et sur la mise en place d’une la création et à la gestion de deux parcs nationaux (le Parc Badiar plateforme de partenariat entre les Organismes de Bassins et la CE- en Moyenne Guinée et le Parc Mafou en Haute Guinée – carte 40) DEAO pour une préservation et une gestion durable du Massif du et deux aires protégées transfrontalières (Guinée – Guinée Bissau et Fouta Djalon. Guinée – Mali). L’évaluation de ces projets, effectuée en 1998, a mis Vue dans un site pilote du PRAI MFD en évidence bon nombre de résultats positifs mais a relevé aussi des ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Carte et Pays 43 >organismes de Pays et organismes debassin transfrontaliers bassin transfrontaliers de la CEDEAO de la CEDEAO -20.0 -10.0 0.0 10.0 ES Libye PA Algérie CE CE DE AO Mauritanie 20.0 Mali OMVS Niger CBLT Sénégal ABN Tchad Gambie OMVG O Burkina Faso C Guinée- Bissau E Guinée A ABV 10.0 N Massif topographique Bénin Sierra Nigéria côtier Guinéen Leone A Togo Ghana T Massif topographique L Côte d`Ivoire du Fouta Djalon A Libéria Massif topographique N République de la dorsale Guinéenne T Centrafricaine I Cameroun Q G O L F E U D E Légende E G ABN : Autorité du Bassin du Niger CICOS U ABV : Autorité du Bassin de la Volta Guinée IN CBLT : Commission du Bassin du Lac Tchad Equatoriale CICOS : Commission Internationale du Bassin du Congo - Oubangui - Sangha République E E OMVG : Organisation de Mise en Valeur du euve Gambie Gabon du Congo OMVS : Organisation de Mise en Valeur du euve Sénégal Projection latitude - longitude WGS 84 - Géohyd - massifs topographiques d’après L. Ferry, 2017 - Réalisation Géohyd Anteagroup - Luc Ferry & Axel Aurouet 2017 0.0 103 GOUVERNANCE GOUVERNANCE DE L’EAU DANS LE MASSIF L’OMVS a adopté sa Charte des eaux en 2002 et l’ABN sa Charte populations locales. Le CCRE-CEDEAO fait régulièrement le point de la de l’eau en 2008. Les trois OBT du massif (ABN, OMVG, OMVS) ont situation et les progrès de la GIRE dans ses pays membres. Cet exercice a DU FOUTA DJALON ET SES EXTENSIONS mis en place, chacun selon ses propres textes, des organes nationaux été fait en 2003, 2005, 2007 et 2012. Les tableaux ci-après présentent la CADRE GLOBALE DE LA GIRE de participation des usagers. Interviennent ainsi dans le MFD : dernière situation connue en décembre 2012 dans les 7 pays CEDEAO • Au titre de l’ABN la «Coordination nationale» pour la Guinée et du PRAI/MFD. Le tableau 9 porte sur les trois domaines clés : politique, ju- Les pays de la CEDEAO, en adoptant la «Déclaration de Ouagadou- les organes locaux du programme GIRENS (Gestion. Intégrée des ridique et institutionnel. Le tableau 8 présente les progrès des instruments gou» en mars 1998, se sont résolument engagés dans des processus Ressources en Eau du Niger. Supérieur) ; de planification : feuilles de route GIRE et plans d’action GIRE. nationaux de transition vers la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Opérer la transition vers la GIRE, c’est passer d’une gestion • Au titre de l’OMVG le Comité national de suivi et les Comités lo- de l’eau sectorielle – avec les autres défauts inhérents à ce mode de Figure 43 > Les pays du massif du Fouta Djalon caux de coordination et de suivi ; gestion – à une gestion intégrée fondée sur les principes adoptés à et les OBT qu’ils ont mis en place • Au titre de l’OMVS les Comités locaux de coordination de Ma- la Conférence sur l’eau et le développement de Dublin, en janvier LES PAYS DU MASSIF mou, Tougué, Mali et Siguiri. 1992 (figure 42). ET LES OBT QU’ILS ABN OMVG OMVS MRU* Les OBT du massif ont été particulièrement actifs dans la protection/res- ONT MIS EN PLACE tauration des têtes de sources de leurs bassins respectifs, en y associant les GAMBIE GESTION “TRADITIONNELLE” DES RESSOURCES EN EAU GESTION “INTÉGRÉE” DES RESSOURCES EN EAU GUINÉE GUINÉE-BISSAU • Sectorielle • Trans-sectorielle MALI • Ne tenant pas compte de l’environnement • Tenant compte des impératifs environnementaux • Technocratique PROCESSUS • Participative MAURITANIE • Dominée par les hommes DE TRANSITION • Soucieuse des aspects «genre» NIGER • Centralisée VERS LA GIRE • Décentralisée • Opaque • Obligation d’information SÉNÉGAL • Source de conflits • Consensuelle SIERRA LEONE • Axée sur l’offre • Guidée par la demande • Par entités administratives • Par masses d’eau (bassins, aquifères, lacs) * La Mano River Union est à l’origine une organisation politique en train d’opérer sa mutation pour devenir un OBT de plein exercice, avec l’appui du CCRE-CE- Figure 42 > Processus de transition vers la GIRE selon la conférences sur l’eau et le développement de Dublin 1992 DEAO. Elle inclut le Liberia et la Côte d’Ivoire. Dans le massif du Fouta Djalon, la gestion des ressources en eau incombe en premier lieu à la Guinée et aux sept autres Etats tributaires du mas- Tableau 8 > Situation des instruments de planification et de leur mise en œuvre fin 2012 sif pour ce qui concerne les questions nationales, et aux organismes de PHASE 1 PHASE 2 PLANIFICATION PHASE3 MISE EN OEUVRE PAYS bassins transfrontaliers OBT pour ce qui concerne les questions interna- PRÉPARATOIRE FEUILLE DE ROUTE PLAN D’ACTION GIRE EXECUTION DU PLAN GIRE tionales (carte 43 et figure 43). Les collectivités locales de la République GAMBIE Achevée Achevée 2009 A commencer n.a. de Guinée (communes urbaines et communautés rurales de dévelop- pement), situées en tout ou partie dans le MFD, sont régies par le Code GUINÉE Achevée Achevée 2011 A commencer n.a. des collectivités locales de 2006. Selon ce Code (encore en vigueur GUINÉE-BISSAU Achevée Achevée 2009 A commencer n.a. jusqu’à la promulgation du Code révisé adopté par l’Assemblée natio- MAURITANIE Ne faisait pas partie de l’enquête en 2012 nale en février 2017) les communes sont compétentes en matière de «gestion de l’eau et des points d’eau». Elles peuvent mettre en place et MALI Achevée n.a. Achevée 2008 En cours gérer sur leur territoire tout service public relevant de leurs domaines NIGER Achevée n.a. Démarrage prévu en 2013 n.a. de compétence. Les services publics locaux incluent notamment «la dis- tribution de l’eau potable». Complétant ce dispositif, la CEDEAO, à tra- SÉNÉGAL Achevée Achevée Achevée 2007 En cours vers son Centre de coordination des ressources en eau (CCRE) assure la SIERRA LEONE Achevée Achevée A commencer n.a. promotion et la coordination de la transition vers la GIRE. La Mauritanie CEDEAO RÉGION Achevée n.a. Achevée 2000 En cours a quitté la CEDEAO en 2000 mais envisage de la réintégrer. Pays ayant bénéficié des appuis : Du projet ACP-UE / PNUE d’appui à la GIRE Du projet ACDI-GWP d’appui à la GIRE ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Tableau 9 > État du cadre de gestion des ressources en eau fin 2012 POLITIQUE JURIDIQUE INSTITUTIONNEL Existe-t-il un organe interministériel de coordination ? Y a-t-il un Partenariat National ou Régional de l’Eau ? Existe-t-il un Code ou des lois spécifiques sur l’eau ? Le secteur privé est-il associé à la gestion de l’eau ? Est-il prévu un rôle particulier pour les femmes ? Application du principe Utilisateur-Payeur (PUP) Participation des parties prenantes à la gestion ? Existe-t-il une instance nationale consultative ? Application du Principe Pollueur-Payeur (PPP) Existe-t-il des organes de gestion de bassins ? Le cadre juridique national est-il harmonisé Si oui, les textes d’application existent-ils ? Application du principe de subsidiarité ? Gestion par bassin hydrographique ? Quel est le statut juridique de l’eau ? Existe-t-il un document de Politique Existe-t-il un organe exécutif trans- avec les accords internationaux ? Ce document est-il fondé sur les sectoriel chargé de la GRE ? principes de la GIRE ? nationale de l’eau ? PAYS Gambie 2007 • C 1979 o • • • • • • • o • • • n.a. 2011 Guinée -> • E 1994 o • • -> -> -> X X o • X • •3 2006 Guinée- 1992 o E -> n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. X • • -> 2011 Bissau Mali 2006 • E 2002 o • • • • o • • o • • • •2 2003 Niger 2000 • V 2010 o • • • • • • • • • • • 7* 2006 Sénégal 2005 o E 1981 o • • • • • • • • • • • •1 2002 Sierra 1961 2010 • V o • o X X X o X o • • -> F 2012 Leone 2004 CEDEAO 2008 • n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. • • • •5 2002 (régional) Légende du tableau : Statut de l’eau Note • Oui / existe (2000 : existe depuis la date indiquée) C : bien commun * Au Niger sont mises en place des Unités de gestion de l’eau o Existe en partie E : propriété de l’Etat (UGE) délimitées sur une base géographique mais qui ne -> En cours de rédaction ou de création P : propriété privée sont pas à proprement parler des organes de bassins. F Prévu dans le futur V : statut variable selon les cas X Non ou n’existe pas n.a. = non applicable 105 SYNTHÈSE SUR LES ENJEUX LIÉS À L’EAU Le changement climatique et ses conséquences sont un enjeu majeur pour le Massif du Fouta organismes de bassin concernés par le massif jouent un rôle important dans leur prévention. Djalon. La dépendance marquée des ressources en eau aux pluies exacerbe la variabilité des Il est aussi important de noter que la Guinée est partie prenante de la Directive relative au débits des cours d’eau. Les effets de la péjoration climatique (sécheresse prolongée) des an- développement d’infrastructures hydrauliques en Afrique de l’Ouest de la CEDEAO adop- nées 1970 – 1980 sont encore bien présents dans les mémoires et les niveaux de pluviométrie tée en juin 2017 à Monrovia en Sierra Leone. Cette directive contient des recommandations des 20 dernières années n’ont jamais rattrapé ceux observés du début au milieu du 20e siècle. qui tendent à maximiser les bénéfices des ouvrages, et à anticiper pour pouvoir minimiser les Les prévisions de pluviométrie du GIEC sont variables suivant les modèles prédictifs retenus impacts négatifs des grands barrages. et ne permettent pas de dégager des tendances convergentes pour l’Afrique de l’Ouest : certains prédisent plus de pluies, d’autres moins. En revanche, comme indiqué dans le Plan De façon générale, le massif du Fouta Djalon est un espace stratégique dont l’importance a d’Action National d’Adaptation au changement climatique de la Guinée, le réchauffement est été identifiée depuis longtemps. Le Programme Régional d’Aménagement Intégré du Massif certain, et sera de 0.3 à 2.2 °C. La modification de la répartition des pluies et son imprévisibili- du Fouta Djalon (PRAI – MFD) a été initié dès 1981 par l’Organisation de l’Union Africaine té également. A ce titre, plusieurs profils de projet d’adaptation sont identifiés dans le secteur autour des questions de désertification et de sècheresse. Actuellement, des activités de lutte du massif du Fouta Djalon dont les plus emblématiques dans le domaine des ressources en eau contre les feux de brousses, de limitation des défrichements ou encore d’aménagement sont et de l’agriculture concernent la réalisation de puits améliorés, la vulgarisation des impluviums, menées sur des sites pilotes et le Progamme a été étendu à la création de deux parcs nationaux la vulgarisation des pratiques anti-érosives, l’élaboration de systèmes d’alerte précoce pour la en Guinée et deux aires protégées. sécurisation agricole ou encore la valorisation des pratiques endogènes positives. Enfin le Fouta Djalon est un espace riche en matière de biodiversité. Les populations de L’eau peut être source de conflit à l’échelle locale ou à l’échelle internationale. Pour ce qui chimpanzés comptent par ailleurs parmi les plus importante d’Afrique de l’Ouest (17 700 concerne le Fouta Djalon, aux sources de nombreux fleuves transfrontaliers, les conflits recen- individus). Le Fouta Djalon abrite près de 64 forêts classées et a récemment vu la création sés sont plutôt d’ordre local. Ils résultent le plus souvent des déplacements de populations du Parc du Moyen Bafing entre sa source et sa sortie de Guinée. Cette importante richesse engendrés par les grands ouvrages hydrauliques ou encore de la difficulté d’accès à l’eau reste néanmoins fragile face aux activités humaines et aux défis climatiques. C’est pourquoi la potable. Il n’existe pas de conflits avérés à l’échelle internationale autour des ressources en richesse de la biodiversité est un facteur considéré dans toutes les réflexions d’aménagement eau du Fouta Djalon. En favorisant la concertation et l’échange d’information, les différents et les projets. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON • ENJEUX DANS LE MASSIF DU FOUTA DJALON Champ de fonio en Guinée 107 CONCLUSION DE L’ATLAS L’Atlas de l’eau du massif du Fouta Djalon met en Cet Atlas met en exergue l’abondance des ressources Cet ouvrage présente également les principales ac- lumière la pluralité des définitions du massif dans la en eau de surface dans le massif du Fouta Djalon au tivités socio-économiques dans le Fouta Djalon et littérature qui y est consacrée. La définition du massif détriment des ressources en eau souterraines. Ces ses extensions. Malgré un secteur agricole diversi- du Fouta Djalon donnée dans cet Atlas doit se com- dernières, très localisées et non généralisées dans fié et des ressources minières importantes, c’est la prendre à la lumière de la définition des autres massifs le massif, s’épuisent vite et ne peuvent constituer dynamique d’aménagement hydroélectrique qui environnants et notamment de la Dorsale Guinéenne une ressource pérenne sur l’année. Les cours d’eau domine dans le secteur du massif du Fouta Dja- et du massif côtier guinéen qui jouent également un constituent ainsi une ressource de premier ordre lon. La multiplicité des projets récents ou planifiés rôle important dans la dynamique des ressources en mais qui demeure fragile face à des évènements cli- (ouvrage de Kaléta avec interconnexion avec Sam- eau dans ce secteur et dans la sous-région Ouest-afri- matiques de sècheresse ou de déficit pluviométrique. bangalou, ouvrage de Souapiti, ouvrage de Félou, caine. L’une des valeurs ajoutées singulières de l’atlas Il semble indispensable de poursuivre l’effort de Gouina etc…) confirme le potentiel hydroélec- est qu’il permet d’appréhender le découpage des connaissance hydro-morphologique afin de mieux trique considérable qu’offre le massif. Les consé- bassins versants et leur appartenance à l’un ou l’autre planifier et gérer les ressources en eau, et en complé- quences socio-économiques positives attendues de ces massifs. ment des actions conduites à une échelle plus vaste de ces projets sont réelles. Il convient néanmoins dans les grands bassins versants d’Afrique de l’Ouest d’être vigilant pour limiter et compenser les consé- concernés par le Massif : Gambie, Sénégal et Niger. quences parfois négatives de ces ouvrages sur les L’amélioration de la connaissance est un défi en raison régimes hydrologiques, les habitats, la biodiversité notamment de la difficulté à acquérir l’information de ou la qualité de l’eau. base au niveau des cours d’eau et à les pérenniser par des outils numériques adaptés. Il faut relever ce défi tout en connaissant la situation des pays concernés. ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON Enfin, bien qu’un état des lieux assez exhaustif de la Cet Atlas de l’eau constitue un premier socle de connaissance sur ce massif d’importance pour la sous-région. situation du massif du Fouta Djalon ait été dressé à Les nombreux enjeux et défis à venir, qu’ils soient climatiques, agricoles ou démographiques, invitent à travers ces pages, il reste des thèmes et des sujets qui, poursuivre ces travaux dans l’objectif d’une gestion équilibrée et pérenne des ressources en eau et des faute de bibliographie ou de connaissance suffisante, espaces naturels... n’ont pu être traités de manière approfondie. C’est particulièrement le cas sur la problématique des éro- sions dans le massif du Fouta Djalon, de la qualité de l’eau, des crues ou encore de l’évolution du couvert forestier dans le massif. Il n’existe actuellement pas d’institution en charge de compiler et de centrali- ser l’ensemble des informations autour du massif du Fouta Djalon et les réseaux d’acquisition de l’informa- tion (hydro-climatique, qualité des eaux, piézométrie etc.) sont dispersés entre plusieurs institutions. Ces lacunes et l’éparpillement de l’information illustrent l’intérêt que présenterait un système d’information du type «observatoire» fondé sur le renforcement de l’ensemble des chaines de production de l’infor- mation, la formation des personnes concernées, et la traduction en indicateurs qui éclairent les enjeux. 109 ICONOGRAPHIE CARTES 38 - Zone de gisement ou d’indices de minerai dans le Fouta Djalon et ses extensions - Page 87 39 - Production et part de la production de Fonio dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon - Page 89 1 - Régions naturelles de Guinée - Page 10 40 - Aires protégées en lien avec le massif du Fouta Djalon et ses extensions - Page 93 2 - Délimitation du massif du Fouta Djalon, de ses zones d’extensions et des massifs topographiques environnants - Page 11 41 - Déplacement des isohyètes entre les périodes 1951 - 1969 et 1970 - 1981 D’après / From l’Hôte & Mahé (1995) - Page 94 3 - Bassins versants de l’ouest Guinéen - Page 12 42 - Emprise du projet PRAI Massif du Fouta Djalon et localisation des sites pilotes du projet - Page 101 4 - Zones d’influences du massif Fouta Djalon et de la Dorsale Guinéenne sur les cours d’eau d’Afrique de l’Ouest - Page 13 43 - Pays et organismes de bassin transfrontaliers de la CEDEAO - Page 103 5 - Massifs topographiques du secteur et positionnement des profils altimétriques - Page 16 6 - Massif topographique du Fouta Djalon à l’altitude 440 m - Page 18 FIGURES 7 - Massif topographique de la dorsale guinéenne à l’altitude 440 m - Page 19 8 - Bassins versants en lien avec le massif du Fouta Djalon et la dorsale guinéenne - Page 21 1 - Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon, la dorsale Guinéenne et le massif de la région de Madinani (profil 1-a – 1-b de la carte 5) - Page 17 9 - Cours d’eau et bassins versants de la façade océanique - Page 23 2 - Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon et le massif côtier Guinéen ( profil 10 - Cours d’eau et bassins versants du Sénégal, de la Gambie, du Géba et du Corubal - Page 25 2a – 2b de la carte 5) - Page 17 11 - Cours d’eau et sous-bassins versants de l’amont du fleuve Niger - Page 27 3 - Profil altimétrique des lignes de partage des eaux entre le massif du Fouta Djalon, le massif de Siguirini et les monts 12 - Contexte géologique du Fouta Djalon et de ses extensions - Page 29 Mandingues (profil 3a – 3b de la carte 5) - Page 17 13 - Occupation du sol du massif du Fouta Djalon et de ses zones d’extensions (Glob cover 2008) - Page 31 3bis - Profil altimétrique des lignes de partage des eaux de la dorsale guinéenne (profil 4a – 4b de la carte 5) - Page 18 14 - Paysages morphopédologiques de Guinée - Page 33 4 - Profil en long du Konkouré et de ses principaux affluents - de sa source à son exutoire maritime - Page 22 15 - Zone de convergence intertropicale (ZICT) - Page 34 5 - Profil en long du fleuve Sénégal et de ses principaux affluents - de sa source à son exutoire maritime au Sénégal - Page 24 16 - Température moyenne en Afrique de l’Ouest - Page 35 6 - Profil en long du fleuve Niger - de sa source en Guinée à son exutoire maritime au Nigéria - Page 26 17 - Pluviométrie moyenne annuelle sur la période 1959-1981 (d’après l’Hote et mahé) - Page 39 7 - Répartition de l’occupation du sol dans le massif topographique du Fouta Djalon (Glob cover 2008) - Page 30 18 - Cours d’eau et fleuves en lien avec le massif du Fouta Djalon, - Page 43 8 - Rebords du plateau cuirassé (d’après Demangeot - 1976) - Page 32 19 - Principales stations de suivi des débits de cours d’eau sur le bassin versant du fleuve Sénégal - Page 49 9 - Pluviométrie du domaine «Guinéen forestier» - Page 36 20 - Principales stations de suivi des débits de cours d’eau sur le bassin versant amont du Niger - Page 51 10 - Pluviométrie du domaine «Est Guinéen» - Page 36 21 - Principales stations de suivi des débits de cours d’eau sur le bassin de la Gambie - Page 57 11 - Pluviométrie du domaine «Guinéen maritime» - Page 37 22 - Principales stations de suivi des débits de cours d’eau sur les bassins de la façade océanique - Page 59 12 - Pluviométrie du domaine «Foutanien» - Page 37 23 - Systèmes aquifères en Afrique de l’Ouest D’après M. Niasse et C. Mbow © Club du Sahel et de l’Afrique de 13 - Pluviométrie du domaine Soudanais - Page 38 l’Ouest / OCDE (2006) - Page 61 14 - Indice pluviométrique à la station de Labé - Page 41 24 - Débits moyens interannuels sur les principaux cours d’eau du massif du Fouta - Page 63 15 - Débit moyen mensuel et journalier du Bafing à Sokotoro / Période 1972 - 2016 - Page 46 25 - Massifs topographiques et régions naturelles de Guinée - Page 66 16 - Débit moyen mensuel et journalier du Bafing à Makana / Période 1960 - 2016 - Page 47 26 - Régions naturelles et préfectures de Guinée associées au PRAI massif du Fouta Djalon - Page 67 17 - Débit moyen mensuel et journalier de la Falémé à Gourbassi / Période 1960 - 2012 - Page 47 27 - Population et densité de population dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon (2014) - Page 69 18 - Part de la contribution des affluents du fleuve Sénégal à la station de Bakel - Page 47 28 - Pourcentage de la population ayant accès à des ressources d’eau potable améliorées à l’échelle nationale (2015) - Page 70 19 - Comparaison des débits journaliers avant et après la mise en service du barrage de Manantali à la station de 29 - Population et densité de population des régions administratives des zones d’extension du massif du Fouta Djalon - Page 71 Bakel - Fleuve Sénégal - Page 48 30 - Production et part de la production de manioc dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon - Page 73 20 - Débits moyens annuels à la station de Bakel sur le fleuve Sénégal / Période 1960 - 2015 - Page 48 31 - Production et part de la production de riz dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon - Page 74 21 - Débit moyen mensuel et journalier du Tinkisso à Tinkisso / Période 1955 - 2009 - Page 50 32 - Production et part de la production de maïs dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon - Page 75 22 - Débit moyen mensuel et journalier du Niandan à Baro / Période 1948 - 1983 - Page 52 33 - Bovins et densité de bovins dans les préfectures guinéennes du Fouta Djalon - Page 77 23 - Débit moyen mensuel et journalier du Milo à Kankan / Période 1940 - 2008 - Page 52 34 - Lac artificiel du barrage de Manantali sur le cours du Bafing au Mali (région de Kayes) - Page 79 24 - Débit moyen mensuel et journalier du Sankarani à Mandiana / Période 1955 - 2006 - Page 52 35 - Aménagement et projet d’aménagement hydroélectrique en lien avec le massif du Fouta Djalon - Page 83 25 - Hydraulicité du Fleuve Niger entre 1907 et 2009 à la station de Koulikoro (d’après Luc Ferry) - Page 53 36 - Gites ou indices de minerai dans le coeur du massif du Fouta Djalon - Page 84 26 - Débit moyen mensuel et journalier de la Kakrima à Kaba / Période 1988 - 2016 - Page 54 37 - Importance de la rente minière dans les pays en lien avec le massif du Fouta Djalon - Page 85 27 - Débit moyen mensuel et journalier du Konkouré à Linsan / Période 1955 - 2007 - Page 54 ATLAS DE L’EAU DU MASSIF DU FOUTA DJALON 28 - Comparaison des débits moyens mensuels et journaliers du Konkouré à Télimélé avant et après la mise en oeuvre © FAO PGRIN - Pages 60, 68, 76, 98, 99, 100, 102, 109 de la retenue de Garafiri - Page 55 © Google - Page 72 29 - Débit moyen mensuel et journalier du Kogon au Pont / Période 1957 - 2016 - Page 55 © Global Land Cover Facility - University of Maryland, College Park, USA - Page 8 30 - Débit moyen mensuel et journalier de la Gambie à Kédougou / Période 1970 - 2014 - Page 56 © Pixabay - Page 92 31 - Hydraulicité du fleuve Gambie à la station de Kédougou entre 1904 et 1999 (reconstitué d’après Orange et Da Costa) - Page 56 © Tractebel - Page 82 32 - Débit moyen mensuel et journalier du Tominé à Gaoual / Période 1970 - 2014 - Page 58 33 - Population de Guinée concernée par le Fouta Djalon en 2014 - Page 68 34 - Évolution de la population entre 1983 et 2014 en Guinée et dans les préfectures du Fouta Djalon - Page 68 35 - Modalité et taux d’accès à l’eau potable dans les régions administratives de Mamou et Labé (2002) - Page 70 GLOSSAIRE 36 - Accès au toilette dans les régions administratives de Mamou et Labé (2002) - Page 70 37 - Répartition de la production agricole en tonne par type de culture dans les régions administratives de Labé et ABM Autorité du Bassin du Mono Mamou en 2000 - 2001 - Page 72 ABN Autorité du Bassin du Niger 38 - Nombre de bovins, ovins, caprins et porcins dans les préfectures guinéennes du massif du Fouta Djalon (2016) - Page 76 ABV Autorité du Bassin de la Volta 39 - Contribution des préfectures de Guinée dans l’utilisation totale des pesticides en Guinée - Page 78 CBLT Commission du Bassin de Lac Tchad 40 - Potentiel hydroélectrique, exploitation et projet d’exploitation en lien avec le massif du Fouta Djalon - Page 81 CCRE Centre de Coordination des Ressources en Eau de la CEDEAO 41 - Prévision de l’évolution du climat en Afrique sub-saharienne et en Afrique du nord à l’horizon 2100 - GIEC 2013 - Page 95 CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest 42 - Processus de transition vers la GIRE selon la conférences sur l’eau et le développement de Dublin 1992 - Page 104 ETP Evapotranspiration Potentielles 43 - Les pays du massif du Fouta Djalon et les OBT qu’ils ont mis en place - Page 104 ETR Evapotranspiration réelle FAO Food and Agriculture Organization TABLEAUX GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) GIRE Gestion Intégrée des Ressources en Eau 1 - Principales caractéristiques des massifs montagneux - Page 16 GLC Global Land Cover 2 - Principales caractéristiques des bassins versants - Page 20 IRD Institut de Recherche pour le Développement 3 - Caractéristiques lithologiques de quelques sous-bassins versants - Page 28 IUCN International Union for Conservation of Nature 4 - Évolution des moyennes pluviométriques trentennal en Afrique de l’Ouest entre 1931 et 2000 ( JC Bader) - Page 40 MFD Massif du Fouta Djalon 5 - Période d’hydraulicité du fleuve Niger à la station de Koulikoro entre 1907 et 2010 (d’après Luc Ferry) - Page 53 MRU Mano River Union 6 - Principales installations hydroélectriques en Guinée (2016) - Page 80 OBT Organismes de Basin Transfrontaliers 7 - Options d’adaptation aux changements climatiques et profils de projets en Guinée et dans le Fouta Djalon (PANA) - Page 97 OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques 8 - Situation des instruments de planification et de leur mise en oeuvre fin 2012 - Page 104 OMS Organisation Mondiale de la Santé 9 - État du cadre de gestion des ressources en eau fin 2012 - Page 105 OMVG Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Gambie OMVS Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal OUA Organisation de l’Unité Africaine PHOTOGRAPHIES PANA Plan d’Action National d’Adaptation PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement Axel Aurouet © Géohyd - Anteagroup - Pages 12, 14, 22, 35, 37, 38, 44, 53, 55, 58, 66, 78, 82, 90, 96, 102 PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement Adeline Barnaud © IRD - Pages 64, 106 PRAI-MFD Programme Régional d’Aménagement Intégré du Massif du Fouta Djalon Yves Boulvert © IRD - Pages 30, 41 UA Union Africaine Michel Durkhan © IRD - Page 47 UNESCO Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture Luc Ferry © IRD - Page 86 WWF Fonds Mondial pour la Nature Christian Lévêque © IRD - Page 19 111 BIBLIOGRAPHIE Académie de l’Eau, BRGM, AFD, UNESCO, OIEau, Vers une Gestion Concer- CEDEAO / ECOWAS, 2008, Cadre de prévention des conflits de la CE- Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement. 25-26 tée des Systèmes Aquifères Transfrontaliers Partie I Constat préliminaire - DEAO, janvier 2008. 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