FILE COPY DIFFUSION RESTREINTE Rapport No. AW- 17a TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Ce rapport a e'té prépare a titre de document interne. Ni la Banaue ni les organismes qui lui sont affiliés n'acceptent aucune responsabilité quant à son exactitude ou son caractère exhaustif. En aucun cas ce rapport ne saurait être publié ou cité comme représentant leurs vues. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT CROISSANCE ET PERSPECTIVES ECONOMIQUES DE LA COTE D'IVOIRE (rapport résumé et quatre volumes) VOLUME I RAPPORT PRINCIPAL 24 juillet 1970 Département Afrique de l'Ouest TAUX DE CONVERSION avant le Il ao't 1969: 1 dollar EU 246, 85 francs CFA 1 franc frangais = 50 francs CFA après le 1l août 1969: 1 dollar EU = 277, 71 francs CFA 1 franc frangais = 50 francs CFA COTE D'IVOIRE DONNEES DE BASE Superficie: 323 837 km2 Population: 4,7 -millions Densité: 14,5 au km2 Taux de croissance: 3 pour cent environ (immigration comprise) Statut politique: Nation irdépendante depuis aoiît 1960 Produit intérieur brut 1960 1965 1966 1967 1968 (aux prix du marché): à prix courants: milliards de FCFA: 140.,7 ' 236,8 257,3 274,0 326,5 millions de dollars EU: 572,0 963,0 -1046,0 1116,0 1327,0 taux de croissance annuel: /_10,8% par tête: FCFA: 37 700 55 100 58 100 60 200 69 500 dollars EU: 154 225 237 246 280 taux de croissance annuel: /7,6% P.I.B. total, à prix constants, taux de croissance annuel: /_3,0% Structure du P,I.B. aux prix du marché (196b) Origine Emploi Agriculture et pêche 25,6 Consommation privée 60,0 Exploitation forestière 5,h (Autoconsommation) (12,2) Industrie 7,8 Consommation publique 14,1 Energie et mines 4,1 Investissements intérieurs Constuction 5,5 bruts 19,3 Artisanat 2,4 Exportations 35,4 Transports 7,7 moins importations -28,8 Commerce 26,0 Autres services 6,h Administration 9,1 Total 100,0 100,0 DONNEES DE BASE: page 2 Finances publiques (milliards de francs CFA) 1965 1966 1967 1968 1969 1970 (es t.) Recettes totales de l'Etat 48,2 51,0 51,2 64,0 71,3 80,4 Total des dépenses de fonctionnement -34 0 -39 2 -41 7 -50,5 -52,0 -57 0 Total de l'épargne budgétaire î179 ,2 1, 9,9 13,5 19,3 Service de la dette -4.,5 -4,6 -4.,9 -5,5 -5,s4 -8,6 Dépenses d'investissement -12,7 -17,7 -17,1 -24,3 -27,2 -_44 Déficit total (-) -3,0 -10,5 -12,5 -16,3 -13,3 -29,3 Balance des paiements (milliards de francs CFA) 1965 1966 1967 1968 1969 (prov.) Exportations 70,5 80,2 83,3 110,0 Importations -62,8 -68,5 -73,4 -841 2 Solde de la balance commerciale 7,7 11,7 9,9 2 , 30,0 Solde net des service n.f. -2,7 -5,9 -.6,.4 -7,3 -8,0 Solde net des paiements pour rémunération des facteurs -6,6 -8,4 -8,8 -9,5 -10,0 Transferts privés nets -7,5 -8,7 -8,9 -2_ -91 Solde de la balance des paiements courants -9,1 -11,3 -14,2 0,2 2,5 Transferts publics nets 5,4 4,8 3,6 3,8 4,5 Capital privé net 3,1 3,1 3,0 1,9 4,5 Capital public net 3,3 _0.6 0,1 _,7 -5eO Total net "capital et transferts publics" 11,8 8,5 6,7 10,h 4,0 Commerce extérieur La C6te-d'Ivoire est membre de l'Union douanière d'Afrique Occidentalel/ et Etat associé à la CEE. 1965 1966 1967 1968 Exportations de biens et de services n.f. en % du PIB 32,6 32,2 32,5 35,h Importations de biens et de services n.f. en % du PIB 29,1 29,2 29,1 28,8 Part, en % des exportations totales, attribuable au café, cacao et bois 81 81 76 77 _1/ Communauté Economique d'Afrique de l'Ouest depuis mai 1970. DOINES DE BASE: page 3 Réserves extérieures (Part des réserves extérieures de lUnion Monétaire Ouest- Africaine imputée à la Côte d'Ivoire) 1965 1966 1967 1968 1969 19701/ Montant total en millions de dollars EU 63,4 77,2 58,5 90,5 102,0 125,0 Nombre de mois d'impor- tations 3,0 2,7 3,7 2,8 3,0 n.d. Position au Fonds Monétaire International (millions de dollars EU) Quota 15,0 16,o 17,0 17,0 18,0 19,0 Droits spéciaux de tirage - - - - - 3,0 Tirages - - - - - Dette publique extérieure au 1h août 1969 Total de la dette (en millions de dollars EU) y compris montants non en- core reçus 2/ 342, 8 montants reçus seuls n.d. Principales sources d'aide financière extérieure 1964-1969 milliards de milliards de francs CFA dollars EU Engagements - de la France 52,h 210,0 (dons et assistance technique) (17,0) (70,0) - du Fonds Européen de Dnlveloppement (FED) 14,1 57,0 (dons) (11,2) (ho,5) 1/ Janvier. 2/ Inclut la dette payable en francs français et francs CFA convertis au taux de change en vigueur après la d5valuation d'Août 1969, c'est-à- dire: 1 dollar EU = 277,71 francs CFA. Le taux antérieur était: 1 dollar EU = 246,85 francs CFA. COTE D'IVOIRE 00~ KM uJ,ndo Korhogocd å} CBouw á C5 6> niilkm -N- ~Ainbiou l KOSSOU (DA 11Dimbokro ' bequo 6 -Abengouroo RiAb b Igname manioc r Maao Ab3DJA GrandLboGrmnd- café Grd s r GOLFE DE GUINEE Bossom Banane plantain S-n P.dr. Bananes Hauteurs en mètres =moins de 50= 50-200 CE3 200-400 E' plus de 00 cbou JUIN 1970 BIRD -113R1 TABLE DES MATIERES iésumé et conclusions (séparé) 30 pages Première partie: Evolution de l'économie depuis 1960 I. Facteurs généraux 2 A. Ressources naturelles 2 B. Stabilité politique 4 C. Population; main--d'oeuvre 5 II. 1irthme et modes de croissance 8 A. Généralités 8 B. Evolution de la croissance - l'offre 9 C. Evolution de la croissance - la demande l III. Aspects financiers de la croissance 15 A. Epargne et investissement 15 - Source de l'épargne 17 - Origine et nature de l'investissement brut 18 B. Echanges et paiements extérieurs 20 - Importations 22 - Exportations 23 - Termes de l'échange 25 - Transactions privées non commerciales 26 - Capitaux privés 27 - Transferts et capitaux publics - 27 Service de la dette extérieure - II - C. Monnaie, prix et salaires 28 1. Evolution monétaire 28 - Institutions 29 - Situation monétaire 31 - Taux d'intérêt 32 2. - Prix et salaires 34 D. Finances publiques et la mobilisation des capitaux destinés à financer le secteur public 37 1. Généralités 37 - Structure des recettes 39 - Répartition des recettes publiques 41 - Dépenses courantes de l'etat 41 2. Mobilisation de capital pour le secteur public 43 - Epargne publique 45 - Emprunts internes 47 - Concours financiers extérieurs et emprunts à l'étranger 48 - Financement des investissements publics 53 IV. Politiques de développement 54 A. Planification générale 54 B. Politiques agricoles 56 - Forêts 57 - Diversification 58 - Développement régional 58 C. Politique industrielle 61 - III - V. Croissance et developpement 63 A. Revenus 63 B. Problèmes en matière d'enseignement 64 C. Problèmes en matière de santé publique 66 D. Urbanisation et chdmage urbain 67 Deuxième partie: Perspectives 70 I. Mouvements de population comme facteurs de croissance 71 A. Généralités 71 B. Urbanisation 72 C. Main-d'oeuvre agricole et productivité 73 D. Perspectives de croissance globale 76 II. Programme d'investissement pour 1971-1975 78 A. Financement des investissements publics 79 - Epargne budgétaire 80 - Autres éléments d'épargne publique 82 - Emprunts publics intérieurs 84 - Ressources internes totales 64 - Financement externe des investissements publics 85 B. Composition du programme d'investissements publics pour 1971-1975 89 - Epargne et investissements privés 95 - IV - C. Perspectives de la balance des paiements 99 - Exportations 100 - Importations 102 - Services 104 - Assistance extérieure et capital privé 105 D. Conclusions générales sur l'assistance extérieure 107 Appendice Statistique Liste des Tableaux 111 1. Le présent rapport examine la croissance économique passée de la Côte d'Ivoire et les perspectives qui s'offrent à elle, tant en ce qui concerne l'ensemble de l'économie que chacun de ses principaux sec- teurs. Bien qu'il soit axé au premier chef sur l'évaluation de l'éco- nomie depuis 1965 et sur les progrès attendus au cours de la première moitié de la nouvelle décennie, il comporte également un examen plus général des tendances économiques enregistrées depuis 1960 et de cer- taines projections s'étendant jusqu'en 1980. 2. On trouvera, dans les volumes annexes, l'analyse de l'évolu- tion passée et prévue dans les secteurs de l'agriculture (Volume II) de l'industrie (Volume III) et de l'urbanisme (Volume IV). PREMIERE PARTIE - EVOLUTION DE L'ECONOMIE DEPUIS 1960 3. La combinaison heureuse des facteurs qui sont à l'origine de la réussite économique de la Côte d'Ivoire a été souvent qualifiée de "miracle" ou de question de "chance". La chance ne saurait toutefois durer indéfiniment et le concept du miracle manque de valeur explicative. Dans l'analyse des causes réelles de l'expansion économique passée, il n'est pas toujours aisé de distinguer les effets des facteurs exogènes de ceux des décisions d'ordre politique. A l'exception des conditions climatiques, il y a peu de domaines dans ce pays libéral où l'action du gouvernement n'a pas joué un rôle important, avant tout en maintenant un climat favorable propre à rendre efficaces les stimulants économiques. Toutefois, il ne serait Das réaliste de prétendre que toutes les réussites ont résulté de mesures prises de façon délibérée par l'Etat. Les ressources naturelles, la stabilité politique, une offre abondante de main-d'oeuvre, les disponibilités de capital à des conditions rela- tivement avantageuses et la situation favorable des marchés d'exporta- tion comptent parmi les principaux facteurs qui ont sans aucun doute joué un rôle actif et ont facilité dans une large mesure la mise en oeuvre de la politique de développement du gouvernement. A maints égards cependant, les aspects sociaux d'une croissance rapide offrent souvent un tableau moins satisfaisant que ne laisseraient supposer les taux d'accroissement des divers agrégats économiques. 4. La section I ci-après indique dans leurs grandes lignes les principaux facteurs de la croissance économique: ressources naturelles, stabilité politique, population et main-d'oeuvre; la section II analyse la croissance du produit intérieur brut et les changements structurels concomitants; la section III est consacrée aux aspects financiers de la croissance -- pris dans leur sens large; la section IV examine les poli- tiques de développement et les problèmes du "1dáveloppenent"passé par rapport à la "croissance" sont enfin examinés dans la section V. - 2 - I - FACTEURS GENERAUX A. Ressources Naturelles 5. Sur le plan agricole, la Côte d'Ivoire est évidemment bien plus favorisée que les pays situés plus au nord et, à certains égards, plus favorisée que d'autres régions côtières d'Afrique. La moitié du pays environ est couverte d'une forêt de type guinéen au climat chaud at humide; la température moyenne annuelle est de 260C - 270C, avec des écarts annuels ne dépassant pas 60C; les précipitations sont de 1.400 à 2.000 mm en deux saisons de pluies -- de mai à juillet et en septembre et octobre. Le reste du pays est constitué en grande partie par une zone de savane, devenant progressivement plus sèche du sud vers le nord, et couverte par la brousse et la savane herbeuse dans le nord. Là aussi la température moyenne est de 260C, mais les écarts annuels atteignent 200C. Les précipitations sont encore abondantes, et atteignent en moyenne 1.100 mm par an au cours d'une seule saison de pluies, de mai à octobre. Dans l'ensemble, la Côte d'Ivoire présente une topographie régulière, s'élevant graduellement du niveau de la mer au sud jusqu'à 500 mètres environ au nord. 6. Les sols de la Côte d'Ivoire vont des sols ferralitiques et ferriques profonds et fortement lessivés de la zone forestière aux sols sablonneux peu profonds et plus pauvres de la savane. Les sols dans la zone forestière réagissent bien aux engrais mais, lorsqu'ils sont cul- tivés, le plus grand problème est de retenir leurs composants organiques. Les sols de la savane comportent souvent des dépôts de latérite (en plaques et dalles larges et épaisses) juste au-dessous de la surface. Ces dépôts latéritiques ne gênent guère la culture traditionnelle, mais ils rendent la culture mécanisée coûteuse et parfois impossible. La culture mécanisée en savane rend généralement les sols compacts et moins perméables, et accroit l'érosion. 7. Du point de vue de l'agriculture, la Côte d'Ivoire peut être considérée comme comprenant deux régions principales: le sud, où la vé- gétation naturelle est la forêt tropicale, et le nord, où s'étend la savane herbeuse. Il existe naturellement des zones de transition entre ces deux régions. Le sud offre des conditions favorables pour la plu- part des cultures perennes tropicales et pour les cultures vivrières an- nuelles comme l'igname, les bananes plantains, et le manioc, et le riz de plateaux. Dans le nord, sauf dans des conditions spéciales, les cultures perennes sont généralement impossibles, mais on peut toutefois pratiquer sur une grande échelle les cultures vivrières telles que celles de l'igname, du mals, du sorgho et du mil, mais aussi des cultures de rapport comme celles du coton, du riz, et de l'arachide. Cependant, bien que le niveau de technologie en milieu traditionnel soit aussi primitif dans le sud que dans le nord, la main-d'oeuvre étant à peu près le seul facteur de production dans les deux cas, l'agriculture assure - 3 - un revenu familial beaucoup plus élevé dans le sud que dans le nord. Cela est dû en partie au fait que le revenu à l'hectare est beaucoup plus élevé pour les plantations pérennes que pour les cultures annuelles et en partie au fait que, une fois accomplie la tâche pénible et ardue du défrichement de la forêt et de la plantation des arbres, ces cultures demandent beaucoup moins de travail que les cultures annuelles, si bien qu'une famille d'agriculteurs peut souvent cultiver une grande super- ficie. 8. Le niveau d'utilisation des terres est généralement faible. En 1963, les surfaces effectivement cultivées ne dépassaient pas le quart des terres se prêtant à l'agriculture. Les cultures vivrières -- même en y comprenant les vastes zones laissées en jachère chaque année -- n'étaient pratiquées que sur 22% des terres arables, et les cultures de rapport sur 6% de ces terres seulement. Il existe toutefois des variations considérables d'une région à l'autre et,même lorsque le rapport terre/hommes est favorable, on ne peut en conclure nécessaire- ment qu'il y a encore des étendues susceptibles d'être mises en culture. Dans le nord, les limitations résultent du niveau actuel de la technolo- gie agricole, la norme étant d'environ deux hectares de terre arable par famille. La densité générale de population étant faible, il reste de vastes superficies non occupées mais susceptibles d'être cultivées, sous réserve qu'un système satisfaisant d'agriculture puisse être mis au point. Dans le sud-est, les terres ne sont pas encore complètement utilisées, mais les habitants se rendent compte maintenant que le sol risque de leur faire défaut et ont donc de plus en plus tendance à faire obstacle à l'attribution de terres à des familles nouvellement implan- tées. Ce n'est que dans le sud-ouest qu'il existe des réserves réelle- ment vastes de terres cultivables se prêtant à l'agriculture. 9. En général, les cours d'eau ne se prêtent pas au transport des marchandises en vrac. Ils offrent un certain potentiel de production hydro-électrique et une demi-douzaine de sites représentant une capacité virtuelle de quelque 3 milliards de kWh ont été reconnus sur les fleuves Bandama, Baffin, Cavaly et Comoé, en plus des centrales déjà aménagées à Ayamé (Comoé) ou en voie de construction à Kossou (Bandama). Cependant, on admet généralement que les conditions naturelles ne permettraient pas la production d'énergie électrique à aussi bon compte qu'à Akosombo (Ghana) par exemple. 10. Jusqu'à présent, les ressources minières n'ont guère contri- bué au développement économique. La production de manganèse des mines du Grand Lahou, près d'Abidjan, a cessé depuis le début de 1970. La production de diamants reste faible et stable. La prospection minière se poursuit activement depuis plusieurs années. Les indices ne sont pas encore concluants en ce qui concerne le manganèse, le cuivre, l'or et le pétrole (au large des côtes). Une société américaine étudie la possibilité d'exploiter un gisement de fer situé près de Bangolo 1/ 1/ Voir Volume III, Développement Industriel. - 4 - (Centre-ouest) en dépit de la faible teneur en fer du minerai (38 à 42%), parce que ce gisement est très vaste (400 millions de tonnes et 600 millions de tonnes dans les couches plus profondes), les conditions matérielles d'exploitation sont favorables et le minerai pourrait aisé- ment être enrichi à 65%. 11. Les terres cultivées n'ont pas les plus hauts rendements pos- sibles, sauf dans les domaines industriels. L'agriculture pourrait être développée sur de vastes étendues de terres, situées notamment dans le sud-ouest, bien que les essences de bois précieux des régions en exploi- tation soient en voie d'épuisement et que les terres du sud-est où pourraient s'implanter des domaines industriels se raréfient. Il existe des ressources inutilisées, en particulier dans le domaine de f'énergie hydro-électrique et des minéraux. Mais toutes proportions gardées, il faudra des capitaux plus importants qu'auparavant pour mettre en valeur les nouvelles régions et pour exploiter les ressources énergétiques et minérales; bien qu'il soit difficile de généraliser, il est probable que la rémunération du capital investi dans l'exploitation des ressources naturelles sera plus faible que durant les phases précédentes du déve- loppement. B. Stabilité Politique 12. En août 1970, la Côte d'Ivoire célébrera le dixième anniver- saire de son indépendance sous la conduite du même chef, sans grands changements dans la structure de l'Etat. La doctrine adoptée est celle du "libéralisme dirigé", en ce sens que le régime présidentiel fortement centralisé est encore renforcé par un système de parti unique, mais permet à l'opposition de s'exprimer au sein du système. Sur le plan économique, le libéralisme s'est traduit par la libre entreprise, un cli- mat favorable au capital étranger et un nombre restreint d'interven- tions d'ordre économique. Néanmoins, le gouvernement exerce une inter- vention très réelle en règlementant les prix des denrées agricoles, en procédant à des investissements et en fixant des objectifs d'ensemble grâce à la planification du développement. 13. La continuité des politiques revêt une importance presque aussi grande que leur contenu même. Elle a permis de poursuivre sans défaillance des objectifs à long terme et assure la continuité de la gestion économique, comme l'illustrent les programmes de diversification agricole orientés vers la production de l'huile de palme et la culture du cocotier, du coton, du riz, etc. En outre, elle est naturellement à la base de la confiance que les investisseurs étrangers et ivoiriens manifestent à l'égard de la Côte d'Ivoire. 14. On ne saurait toutefois nier l'existence de certaines tensions. Certains, et notamment les jeunes, insistent de plus en plus pour participer de façon plus active à la prise des décisions. Le Président a reconnu ce fait et, en décembre 1969, il a dirigé personnellement une série de dialogues avec des représentants de toutes les couches sociales de la nation. L'un des premiers résultats a été un remaniement ministériel qui a eu lieu en janvier 1970. Ce remaniement laisse en place les titulaires des principaux portefeuilles économiques, mais fait entrer dans l'équipe gouvernementale un certain nombre de jeunes ministres ayant de solides compétences techniques. C. Population et Main-d'Oeuvre 15. Les renseignements relatifs à la population sont malheureusement assez incomplets, notamment en ce qui concerne les courants de migration et leur ampleur numérique. Les meilleures données sont celles qui con- cernent 1965 et sont résumées dans le tableau ci-dessous, où l'on trouvera également quelques évaluations pour 1970. Population 1965 1970 % 1. Résidents permanents (en millions) 4,00 4,63 2. Résidents temporaires (" " ) 0 30 0 35 3. Total ,30 ,9 4. Taux de natalité (pour mille) 49,5 50,0 5. Taux de mortalité ( " t ) 28,3 25,0 6. Taux d'accroissement naturol (pour mille) 21,2 25,0 7. ,Immigration (nette) 40 000 30 000 (p.a.) (p.a.) 8. Population résidente née à l'étranger - il - n.d. 9·. Population rurale (en millions) 3,30 82 3,55 71 10. Population urbaine a/ (en millions) 0,78 18 1,45 29 a/ Agglomérations de plus de 10 000 habitants. Source: 1965 Mi4nistère du Plan, Population 1965 (juillet 1967); 1970: chiffres estimatifs. - 6- Offre de 1ain-d'Oeuvre 16. Il n'y a guère de doute que l'expansion passée de la production est due en grande partie à l'abondance de la main-d'oeuvre. Bien que les statistiques concernant l'augmentation de la population active et le marché du travail soient peu sures et très fragmentaires, il ne semble pas y avoir eu pénurie de main-d'oeuvre, du moins jusqu'à une période très récente, ce qui a permis la mise en valeur rapide des cultures perennes et l'expansion accélérée de la production de bois dans la région forestière. Cependant, il y a toujours eu pénurie d'offres pour cer- taines catégories de métiers, notamment dans l'industrie. 17. Le développement et l'entretien des plantations de cacao et de café, de nouvelles plantations d'au moins 100 000 hectares de palmistes, de cocotiers, d'ananas, de bananiers et d'hévéas, l'expansion des superficies consacrées à la riziculture, l'intensification de l'ex- ploitation des produits forestiers, ont exigé un accroissement très important de l'effectif de la main-d'oeuvre. A quelques exceptions près, telles l'abattage du bois et le défrichage des terres pour la plantation de palmiers ou autres cultures, l'agriculture est restée fortement tribu- taire de la main-d'oeuvre, ce qui explique le développement de la main- d'oeuvre salariés dans ce secteur. En 1965, il y avait 265 000 salariés déclarés dans l'agriculture, soit 16% du chiffre estimatif de la popu- lation rurale en age de travailler, y compris les femmes. Sur ces tra- vailleurs, 75% étaient des étrangers africains, venant notamment de Haute-Volta. La proportion de salariés dans l'agriculture est élevée par rapport aux normes d'Afrique occidentale et le volume de la main- d'oeuvre salariée a sans aucun doute augmenté depuis quelques années. L'estimation de l"'input" total de la population active dans l'agri- culture pour 1965 1/ (exprimée en journées-homme) fait ressortir que 13% du travail total fourni provenaient de la main-d'oeuvre salariée. 18. Le développement économique a aussi beaucoup bénéficié d'un important apport d'assistance technique étrangère, notamment française. Parmi les salariés de tous les secteurs, à l'exclusion de ceux de l'Etat, les expatriés européens occupaient en 1965 84% des emplois des catégories 1-2 (sur 8 catégories) et 58% de la catégorie 3. Au bas de l'échelle, les Africains étrangers occupaient 65% des emplois de la catégorie 8. Naturellement, dans la fonction publique, les Ivoiriens prédominent (92% en 1965), mais les assistants techniques étrangers occupent une place imoortante dans certains domaines, notamment dans l'éducation (16% - et beaucoup plus dans les enseignements secondaire et supérieur), et dans la plupart des ministères, particulièrement dans 1/ Voir Ministère du Plan. Côte d'Ivoire 1965 - Emploi (octobre 1968) p.39. - 7 - celui du Plan, en qualité de conseillers techniques. 19. Parallèlement à l'immigration, on peut constater, sans pou- voir toutefois le dénombrer, un mouvement continu depDpulation, de la région des savanes du nord vers la zone forestière, c'est-à-dire du secteur de faible productivité vers le secteur plus productif de l'agriculture. L'accroissement depopulation a été deux fois plus rapide dans le sud que dans le nord. En 1965, le chiffre net annuel des mouvements de population du nord vers le sud a été d'environ 100 000 personnes. Le flux principal, jusqu'à présent, a été en- registré dans le sud-est. 20. En occupant les professions situées aux plus hauts échelons, auxquels les Ivoiriens ne pouvaient pourvoir, ou aux échelons les plus bas que les Ivoiriens n'ont pas été désireux de remplir, la main- d'oeuvre étrangère constitue un facteur déterminant de la croissance économique. Cela ne signifie pas que l'offre de main-d'oeuvre a été en tout temps entièrement satisfaisante. En particulier, depuis quel- ques années, elle s'est révélée insuffisante à trois égards: on a constaté une pénurie de techniciens aux échelons moyens dans presque tous les secteurs; il y a eu des pénuries locales de main-d'oeuvre qualifiée et non qualifiée, du moins dans les plantations nouvellement créées dans certaines régions (plantations de palmiers à huile, par exemple), et en même temps, le chômage s'est aggravé dans les villes. II. RYTIE ET MODES DE CROISSANCE A. Généralités 21. Du point de vue des normes internationales, la croissance économique a été rapide au cours de la période 1960-68. Elle a également été irrégulière. En 1968, le produit int'rieur brut aux prix courants était 2,2 fois plus important qu'en 1960, ce qui correspond à un taux moyen de croissance annuelle de 10,8 pour cent. Il n'existe pas d'indice d'ajustement des prix satisfaisant, mais on estime à environ 3 pour cent par an l'augmentation des prix à la consommation, ce qui met le taux annuel de croissance réelle à 7,6 pour cent. Il est difficile d'évaluer le taux de croissance de la population résidente, car on ne possède pas de renseignements précis concernant l'immigration. En supposant que le taux annuel soit de 3 à 3,5 pour cent, on peut évaluer l'augmentation du PIB par habitant, en termes réels, à h,3 - 4,8 pour cent. Ce taux est satisfaisant si on le compare aux taux enregistrés dans d'autres parties du monde et nettement supérieur à celui des autres pays d'Afrique tropicale; il est même probablement le plus élevé de tous. En conséquence, le PIB par habitant s'él'verait à près de 280 dollars, soit 68 300 francs CFA pour l'annIe 19681/ (en miiliards de francs CFA, aux prix courants) 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 PIB (aux prix du marché) 140,7 159,3 166,1 195,9 237,1 236,8 257,3 274,h 320,ba/ Pourcentage de la -(rariation annuelle - +13,2 +h,2 +17,9 +21,0 -0,1 +8,6 +6,6 +16,7 a/ Rectification (communiquée à la mission en mars 1970): 326,5 milliards de francs CFA, ce qui représente, pour 1968, une augmentation de 19 pour cent aux prix courants. 1/ Au taux de change en vigueur avant août 1969; au taux actuel (1970), le PIB par habitant serait légèrement inférieur à 250 dolars. -9- 22. L'augmentation du produit national brut n'a été que lég're- ment plus lente. Le PNB total selon la formule classique et le PNB par habitant ont été inférieurs au PIB d'environ 3 pour cent, de façon régulière. Cependant, si on soustrait du PIB les montants nets des transferts privés à l'étranger (envois de fonds effectués par les travailleurs étrangers à leur famille), et les paiements nets des facteurs, ce qui paraît justifié, la différence entre le PNB et le PIB serait de près de 6 pour cent. Les aspects de ce problème sont étudiés plus en détail (voir III-A) dans le chapitre relatif à l'épargne nationale. 23. La variation annuelle du PIB (ou du PNB) a été importante. C'est ainsi qu'au cours de la période 1960-64, le PIB a augmenté de près de 70 pour cent, mais au cours des quatre années suivantes, sa progression n'a été que de 35 pour cent. Cependant, cette dernière période englobe l'année 1965, la seule pendant laquelle il y ait eu stagnation de l'économie. Le rythme de la croissance a été très rapide en 1963, 1964 et 1968. Bien que ces variations soient exprimées aux prix courants, il ne semble pas que les mouvements des prix intérieurs aient constitué un facteur important d'instabilité. Cependant, les renseignements partiels dont on dispose semblent indiquer que le taux d'inflation a augmenté depuis 1964. D'après certains indicateurs partiels, notamment les résultats du commerce extérieur, la croissance se serait poursuivie en 1969 bien que probablement à un rythme plus lent qu'en 1968. Les prix semblent avoir progressé de façon plus rapide, en partie par suite de la dévaluation d'août 1969. En 1970, la croissance se maintiendra sans doute en raison des bonnes récoltes de la campagne 1969/70. B. Evolution de la Croissance: l'Offre 24. Bien que l'économie de la Côte d'Ivoire ait encore un caractère essentiellement rural, la contribution de l'agriculture à la croissance du produit total a baissé de façon spectaculaire. La part du secteur primaire est pass?e de plus de 43 pour cent en 1960 à 36 pour cent en 1965 et 31 pour cent en 1968. L'apport de l'agriculture à la croissance du PIB est tombé de 27 pour cent au cours de la période de 1960-1964 à 14 pour cent au cours des quatre années suivantes. L'agriculture paraît néanmoins occuper une place moins importante qu'en réalité du fait qu'une partie de l'expansion enregistrse dans ce secteur échoit au secteur tertiaire par le truchement du fonds de stabilisation des prix agricoles (Caisse de stabilisation)L en outre, c'est de l'agriculture que procède l'accroissement des revenus dans l'industrie et le commerce. A l'intérieur du secteur agricole, c'est l'exploitation forestière qui a manifesté le plus vif dynamisme. La contribution du secteur secondaire au PIB, qui atteignait à peine 20 pour cent en 1960, compte pour près de 17 pour cent dans l'augmentation du PIB de 1960 à 1964, et 33 pour cent au cours de la période 1964-68. 1/ Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Productions Agricoles (CSSPPA). - 10 - 25. Comme dans beaucoup de pays en voie de développement, l'apport du secteur tertiaire est très important, puisqu'il représente pratiquement la moitiA du PIB. Cette situation résulte, dans une faible mesure, de la contribution des Administrations (c'est-à-dire, les salaires des fonctionnaires) qui, bien qu'en augmentation, était encore inférieure à 10 pour cent du PIB en 1968, mais surtout du développement des activités commerciales au sens le plus large du mot. n effet, le commerce a représenté plus d'un quart du PIB et a contribué pour plus de 31 pour cent à l'augmentation de ce dernier de 1960 à 1964, et pour 53 pour cent de 1964 à 1968 (voir Tableau 2.6). 26. L'importance relative du commerce au cours de la période est à la fois le résultat de facteurs institutionnels et le reflet de la structure économique. Tout d'abord, les impôts indirects (principalement les droits d'importation) ont représenté près de 50 pour cent de la valeur ajoutée dans le secteur commercial. La part importante que tient le commerce extérieur dans l'économie facilite la collecte des droits d'importation et d'exportation. En 1968, les droits et taxes à l'importation représentaient 23 pour cent de la valeur c.a.f. des importations totales (34 pour cent en 1960) et les taxes sur le café, le cacao et le bois d'oeuvre représentaient 12 pour cent de la valeur des exportations hors taxes (16 pour cent en 1960). Il convient de mentionner ensuite que les marges bénéficiaires brutes sont assez élevées - environ 7,5 pour cent en 1968 (6 pour cent-en 1960) de la valeur brute de la production totale mise sur le marché. Près d'un cinquième de ces marges bénéficiaires apparaît dans le revenu net réalisé par la Caisse de Stabilisation (CSSPPA) sur les exportations d ~café et d- cacao en 1966/67 et on 1967/68; ce revenu se montait à plus de 12 pour cent de la valeur f.o.b. de ces exportations. Cela entraîne, dans un sens, une sous-évaluation apparente de la contribution de l'agriculture au PIB. 27. Quant aux activités qui n'entrent pas dans la rubrique Etat ou commerce, leur contribution n'appelle aucun commentaire particulier. L'apport du secteur des transports a oscillé entre 7 et 8 pour cent, celui des services divers, notamment les loyers, entre 6 et 7 pour cent au cours de la période 1960/68. 28. Les importations ont fourni environ un cinquième des ressources totales disponiblesl/ et près d'un quart des ressources commercia,ýisées2/; leur contribution aux ressources globales a légèrement augmenté.3/ Tous les secteurs, et plus particulièrement l'industrie, sont, dans une certaine mesure, tributaires des importations. Les biens importés tiennent une place importante dans la production industrielle (environ 80 pour cent des fournitures totales nécessaires à la production), et les échanges 1/ PIB plus importations. 2/ PIB plus importations, moins auto-consommation. 3/ La relation entre les importations (M) et le PIB (Y) pour 1960-68 est donnée par: M = 0,3Y - 1,9; r2 = 0,975. - il - entre les diverses industries locales sont réduits. Cependant, la part des biens industriels importés dans le volume des ventes de produits industriels1/, qui a quintuplé de 1960 à 1968, est tombée de 56 pour cent à 43 pour cent à la suite du taux accéléré d'industrialisation mentionné plus haut. La part des importations dans la consommation totale privée et publique (commercialisée) a fortement augmenté, passant de 18 pour cent en 1960 à 20 pour cent en 1965 et à 26 pour cent en 1968. C. 7volution de la Croissance - la Demande 29. Une analyse de l'utilisation des ressources de 1960 à 1968 indique que (i) la part de la consommation privée a relativement diminué tandis que la part de la consommation publique a augmenté; (ii) le taux de formation de capital est rests à peu près stationnaire depuis 1965, et (iii) la proportion des ressources affectées aux exportations est restée très élevée. 30. En ce qui concerne la consommation privée, calculée par différence, les chiffres fournis sont moins dignes de foi. Elle est progressivement tombée de plus de 67 pour cent du PIB en 1960 à 60 pour cent en 1968. En moyenne, son taux annuel de croissance est resté inférieur à celui du PIB, mais d'apres les normes internationales, il est encore élev': 11,5 pour cent de 1960 à 196h et 6,9 pour cent au cours des quatre années suivantes. Aux prix courants, elle a doublé au cours de la période, ce qui représente une augmentation, en termes réels, d'environ 75 pour cent ou une augmentation par habitant de 40 à 50 pour cent. Bien que nul autre pays d'Afrique Occidentale n'ait enregistre une telle croissance de la consommation privée, la consommation moyenne par habitant n'était encore, en 1968, que de h0 000 francs CFA, soit 160 dollars. L'élévation du niveau de vie moyen est corroborée par le fait que, dans le volume de la consommation totale, la part de' la production vendue est passée de 69 pour cent en 1960 à 79 pour cent en 1968, et que la part des produits alimentaires est tombée de 60 pour cent en 1960 à 53 pour cent en 1965, tandis que la part des produits de consommation· manufacturés a augmenté, passant de 30 pour cent à plus de 37 pour cent. En même temps, comme nous l'avons indiqué précédemment, la consoimation relative des biens importés augmentait. 31. La consommation publique2/ a augmenté en valeur absolue (par un facteur de 3,3) et en pourcentage du PIB (de 50 pour cent). La proportion des achats de biens et services dans la consommation publique a légèrement progressé, passant de 37 pour cent en 1960 à h1 pour cent en 1968; mais ils ne représentaient que h pour cent de la demande globale en 1960 et 6,5 pour cent en 1968. La consommation publique n'a pas 1/ Représentant le coefficient de la valeur c.a.f. des biens industriels importés par rapport à la valeur de la production locale d5part usine, plus les importations, avant impôts ou paiement des droits d'importation. 2/ Représente ici l'achat par les Administrations de biens et services plus les traitements et salaires payés par l'Etat. - 12 - accusé d'augmentation ou de variation suffisante pour constituer une facteur important de la croissance économique à long terme ou des fluctuations à court terme du PIB. 32. La formation brute de capital fixe a augmenté, passant de 13,6 pour cent du PIB en 1960 à 19,4 pour cent en 1965; elle est demeurée à ce niveau jusqu'en 1968. Etant donné qu'on évalue en gros l'amortisse- ment du capital fixe à un quart de la formation brute de capital, la formation nette de capital fixe serait passée de 10 pour cent du PIB en 1960 à près de 13-14 pour cent en 1967 et 1968. Ces taux élevés ne sont pas de-ceux qui vont g nêralement de pair avec une croissance économique rapide. Ils indiquent plutôt de faibles coefficients bruts de capital de 1,3 pour la période 1960-6h et 2,7517 pour la période 196h-68, soit un coefficient d'environ 2 pour l'ensemble des deux périodes. -tant donné que plus de la moitié des investissements bruts ont été affectés à la construction (notamment de logements et drouvrages d'infrastructure), secteur où en principe la rentabilité du capital n'est pas élevée, il semble que la très forte augmentation de la production résulte en fait des investissements effectués dans d'autres secteurs. 33. Le faible coefficient de capital indique probablement que l'investissement n'a pas été un facteur déterminant de la croissance économique. Dans le seul secteur de l'agriculture, la production a augmenté surtout pour faire face à la demande et satisfaire le désir croissant de l'agriculteur d'améliorer son revenu monétaire. L'augmenta- tion de la production de denrées telles que le café, le cacao, le coton et l'ananas résulte d'une plus grande utilisation de facteurs courants de production, notamment le travai]2/, plutôt que d'investissements fixes. La production de bois d'oeuvre a été stimulée dans une large mesure par la demande extérieure, quoique l'exploitation du bois ait nécessité des investissements plus importants que la production agricole. Dans l'ensemble du secteur primaire, la production a beaucoup progressé du fait que les investissements ont financé des travaux d'infrastructure, notamment les routes qui ouvrent l'accès à de nouvelles régions agri- coles et forestières. Dans le secteur industriel, les investissements n'ont pas été très importants jusqu'à présent, puisque le coefficient de capital n'a été que d'environ 1,6. Enfin, le secteur du commerce et des services, qui se développe considérablement, exige en général des investissements relativement minimes. 1/ Ces évluations sont très approximatives car elles ne tiennent pas compte des variations relatives des prix en ce qui concerne les biens d'équipement et le PIB en gééral, dés retards et autres. Elles n'en donnent pas moins une idée de l'ordre de grandeur de ces coefficients. 2/ Le coût des travaux de défrichement devrait bien entendu être inclus dans les investissements. - 13 - 34. La demande de biens d'exportation semble avoir stimulé la croissance économique beaucoup plus que ne l'ont fait les investissements. De 1960 à 1964, les exportations ont augmenté de 15,7 pour cent par an, contribuant pour 36,5 pour cent à 1'augmentation totale du PIB. De 1964 à 1968, période de ralentissement de la croissance globale, le taux moyen de croissance annuelle des exportations est tombé à 8 pour cent, et elles ont contribu' pour 45 pour cent à l'augmentation du PIB1/. Les variations annuelles des exportations ont suivi de plus près les mouvements du PIB que ceux de tout autre agrégat important tel que l'investissement brut ou les achats par l'Etat de biens et services. C'est ainsi qu'en 1963, 1964 et 1968, années où la croissance a été le plus rapide, les exportations ont contribué respectivement pour 33 pour cent, 44 pour cent et 56 pour cent à l'accroissement du produit intérieur brut. En 1965, quand les exportations ont diminué de 10 pour cent, le PIB a baissé de 0,1 pour cent. 35. Environ 90 pour cent des exportations sont constituées de produits agricoles non transformés ou semi-transformés, vendus sur les marchés mondiaux. Le niveau des exportations est donc déterminé sur- tout par les conditions de la demande extérieure, c'est-à-dire par un facteur exogène. Il n'est pas facile de diterminer jusqu'à quel point l'offre de biens d'exportation a été fonction d'autres facteurs exogènes tels que le climat et les cours mondiaux, ou jusqu'à quel point elle a été influencée par les mesures gouvernementales. D'une façon générale, depuis 1962, en ce qui concerne les trois principaux produits/, le volume des exportations n'a pas augmenté aussi rapidement que leur valeur totale, comme l'indique le tableau suivant: 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 Indice du volume 8h 100 120 119 115 107 137 Indice de la valeur totale 80 100 133 115 129 127 168 1/ La relation entre PIB (Y) et exportations (X) pour la période 1960-68 est la suivante: Y = 2,7X + 20; r2 = 0,91. 2/ Calculs effectués par IFS (publication du FMI) en utilisant les coefficients de pondération de 1963 pour le café, le cacao et le bois d'oeuvre, qui représentent ensemble de 75 % 80 pour cent du total des exportations. - 14 - En 1965, cependant, l'indice de la valeur a diminué à la suite d'un déclin très important du prix du café et du cacao, au moment où la production du café diminuait légèrement, entrainant une baisse de 10 pour cent de la valeur des exportations; cette baisse a été en grande partie responsable de la stagnation générale de l'économie cette année-là. Par contre, de 1962 à 1964 et après 1965 (voir para. 51 et suivants), l'augmentation des prix du café et surtout du cacao, et l'amélioration des termes de l'échange qui en est résultée, ont forte- ment stimulé la croissance. 36. Les exportations sont un facteur dynamique, non seulement à cause de leur place dans la dépense intérieure brute mais aussi à cause de leurs effets multiplicateurs. Les recettes brutes provenant des exportations des produits agricoles sont réparties entre un grand nombre de secteurs allant de la production jusqu'à l'embarquement, contribuant ainsi à financer les transports, le commerce, l'industrie de trans- formation, et par le truchement des impôts, le budget de 1'Etat. Le tableau suivant montre que la part de la valeur à l'exportation des produits agricoles exportés destinée aux "inon-producteurst" est considé- rable et s'est élevée de 20 pour cent en 1960 à 31 pour cent en 1968. Répartition du produit de la V-ente à l'Exportation des Produits Agricoles (valeur en milliards de francs CFA) 1960 1965 1966 1967 1968 (1) Valeur des produits agri- coles exportés, au niveau de la production: 32,4 50,0 55,7 52,h 67,4 (2) Valeur des exportations de produits agricoles: 40,7 64,0 70,3 73,1 97,5 (3) Part relative affectée aux non-producteurs: 20% 22% 21% 28% 31% Le produit de la vente à l'exportation des produits agricoles, outre sa répartition "verticale" a également été réparti entre des centaines de milliers d'agriculteurs, sauf dans le cas des produits forestiers dont l'exploitation est entre les mains d'un petit nombre d'entreprises. En outre, une fraction du revenu des agriculteurs particuliers et des grandes plantations sert à payer les salaires de la main-d'oeuvre, laquelle est constituée en grande partie d'immigrants (plusieurs centaines de milliers). C'est pourquoi une modification du niveau des exportations a des incidences de grande portée sur l'ensemble de l'économie. - 15 - III. ASPECTS FINANCIERS DE LA CROISSANCE 37. Les aspects financiers critiques de la croissance seront exa- minès sous l'angle: (i) des comptes épargne-investissement, (ii) des comptes avec l'étranger et (iii) des comptes du secteur public. Les problèmes financiers qui ont surgi dans ce domaine ont été jusqu'à pré- sent résolus sans trop de difficultés et sans inflation anormale des prix. L'équilibre financier intérieur et extérieur a été obtenu en partie grâce à l'assistance extérieure, mais surtout grâce aux propres efforts de la C8te dfIvoire. A. Epargne et Investissement 38. Les conclusions que l'on peut tirer en matière d'équilibre de l'épargne et de l'investissement dépendent en grande partie de la défi- nition choisie. Si l'on détermine le déficit (ou l'excédent) du compte courant avec l'étranger et l'épargne nationale sans y inclure les trans- ferts privés nets à l'étranger (comme ctest le cas dans le système de comptabilité nationale utilisé par la Côte d'Ivoire), on staperçoit que pour chaque année de la période 1960-68, l'épargne nationale a été égale et m6me généralement supérieure à l'investissement intérieur brut. On constate même chaque année ou presque un excédent global de ressources qui, sur cette base, va de 0 à plus de 6. Par contre, si l'on consi- dere les transferts privés comme une sorte de paiement de revenus de facteurs - de sorte qu'ils soient alors compris dans la définition - l'investissement brut est supérieur à l'épargne nationale et on a un déficit global de ressources sept années sur neuf. 39. La plus grande partie des transferts privés aà l'étranger, à l'exclusion de quelques postes peu importants comme les bourses d'étude à l'étranger, représente des économies sur les traitements et salaires des travailleurs africains étrangers, des expatriés travaillant en C8te d'Ivoire au titre de l'assistance technique et autres non-Ivoiriens. Certains de ces salariés restent moins d'un an en Côte d'Ivoire, d'autres y demeurent plusieurs années consécutives, diautres encore n'y passent que quelques mois par an. Ces transferts d'économies peuvent être effectués de façon régulière ou à intervalles irréguliers. Il est par conséquent difficile de déterminer si ces travailleurs sont des "facteurs internes de production" qui transmettent des recettes courantes ou si ces transferts doivent être considérés comme des mouvements de capitaux. Quoi qu'il en soit, l'existence dans le pays d'une main- d'oeuvre étrangère entraine des sorties continues de fonds représentant les prélèvements que tous ces travailleurs font sur leurs rémunérations. A tout prendre, il semblerait plus logique de considérer ces transferts comme des paiements courants qui doivent être déduits de l'épargne intérieure (ctest-à-dire revenu intérieur moins consommation intérieure). - 16 - Selon cette définition2. la différence entre l'épargne nationale et l'investissement intérieur brut a évolué de la façon suivante: 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1. Epargne nationale (milliards de FCFA) 24,5 23,4 17,3 28,9 46,9 35,7 42,6 41,2 61,6 2. Investissement intérieur brut (milliards de FCFA) 20,5 27,4 20,0 30,1 44.,9 44,9 52,6 51,14 61,9 3. Différence (1) - (2) (milliards de FCFA) a/ -4,0 +4,0 +2,7 +1,2 -2,0 +9,2 +10,0 +10,2 +0,3 4. Différence (1) - (2) en % de (1) a/ -20 +15 +14 +4 -4 +20 +19 +20 +0,1 5. Différence (1) - (2) en % du PIB a/ -2,8 +2,5 +1,6 +0,6 +0,8 +3,5 +3,7 +3,7 0 a/ Le signe Plus indique un déficit; le signe Moins un excédent. Source: Tableau 2.4 40. Depuis neuf ans, le déficit a été la règle, sauf en 1960 où l'on a enregistré un important excédent et, en 1964 et 1968, où l'équi- libre a été virtuellement réalisé. Dans ces deux années "d'équilibre" - 1964 et 1968 - l'épargne comme l'investissement ont fortement augmenté. Ces années-là, l'augmentation des exportations s'est traduite par d'importants excédents de la balance commerciale et par une activité économique plus soutenue, ce qui a eu pour résultat d'augmenter l'inves- tissement et l'épargne. En pourcentage du PIB, le déficit n'a jamais été très élevé. Le pourcentage le plus élevé a été enregistré au cours des trois années précédant le "boom" de 1968. Même à ce moment-là, la Côte-d'Ivoire a été en mesure de financer encore, ex post, 80% de son investissement intérieur brut. En moyenne, les ressources locales en / Le Tableau 2.4 de l'Annexe donne les résultats selon les deux défi- nitions. - 17 - 1965-1968 ont permis de financer plus de 85, de l'investissement intérieur brut; il s'agit là d'une réussite assez remarquable si l'on tient compte du fait que l'investissement brut avait alors augmenté de 70, par rapport à son niveau de 1960-64. Le déficit enregistré dans certains secteurs de l'économie a été financé à l'aide de capitaux extérieurs, publics et privés, et n'a pas gêné la mise en application des programmes d'investissement. Bien que le manque de devises n'ait jamais constitué un obstacle sérieux, en revanche il est devenu de plus en plus difficile dernièrement de trouver suffisamment de ressources pour financer les investissements du secteur public (voir II-D). Source de l'Epargne 4l. Pour les années 1960, 1965-67 et en partie pour 1968 (voir Tableau 2.5 de l'Annexe), on a essayé de ventiler l'épargne des ménages (y compris les "entrepreneurs individuels"), des entreprises privées et publiques, et de l'Etat. Cette ventilation indique le montant de l'épargne disponible aux fins d'investissement de chaque agýcnt écono- rique, déduction faite des paiements au titre de facteurs, des transferts privés et des remboursements de dette. On entend ici par "épargne (intérieure) brute" l'épargne avant transferts ou paiements à l'étranger au titre des facteurs. Lépargne nationale est égale à l'épargne inté- rieure moins les paiements au titre de facteurs, moins les transferts privés, moins l'amortissement de la dette. Enfin l'lépargne nette" est l'exc'dent (déficit) de l'épargne nationale par rapport à l'investissement brut24 elle représente la capacité nette de financement ou le montant net du financement nécessaire dans chaque groupe. 42. Les ménages et les entrepreneurs individuels ont généralement représenté le plus fort pourcentage de l'épargne brute totale - 40 à 50%. En valeur absolue, cette épargne a doublé entre 1960 et 1967, année oÙ elle a dépassé 26 milliards de FCFA. Elle a été probablement nettement plus élevée en 1968, année oÙ les recettes que les producteurs ont tirées des récoltes d'exportation et des produits forestiers ont augmenté de 15 milliards de FCFA, soit de 35 par rapport à l'année précédente. Exprimé en pourcentage de son revenu intérieur net d'imp8ts, le taux d'épargne de ce groupe a augmenté peu à peu, passant de 9,5% en 1960 à 12,h% en 1967 (ou de 13,5, à 15l si l'on se base seulement sur le revenu monétaire). Les transferts à l'étranger sur traitements et salaires ont absorbe chaque année 40% environ de l'épargne brute, plus de la moitié Les chiffres indiquant le montant de l'épargne et des investissements par catégorie d'agents sont tirés des comptes d'affectation, des comptes de capital et des comptes annexes relatifs à ces agents dans le système de comptabilité nationale utilisé par la C8te d'Ivoire. Leur total pourra être légèrement différent des postes correspondants tires du système des comptes normalisés de l'OU figurant au Tableau du para. 39. - 18 - servant aux investissements; il est ainsi resté chaque année un léger excédent dtépargne nette. Ce groupe a ainsi contribué de façon posi- tive au financement des investissements effectués par les autres secteurs de l'économie. 43. Comme on pouvait le prévoir, l'épargne brute des entreprises privées et publiques a varié considérablement. En 1966, son montant a été 3,5 fois supérieur a celui de 1960, mais en 1967, il a diminué de 10 milliards de FCFA pour remonter à nouveau en 1968 et atteindre un ni- veau probablement supérieur à celui de 1966. La part des entreprises dans l'épargne brute siétablit par conséquent entre un plancher de 28% en 1967 et un plafond dqk0% en 1966. Les paiements d'intére^t et de dividendes à l'étranger.-tont beaucoup moins varié que l'épargne brute et ils ont par conséquent abaissé le montant de celle-ci dans des propor- tions variables, mais toujours de façon sensible. Cette proportion, qui a été de 27% en 1960, a atteint 53% en 1967. En 1965-68, l'investis- sement brut a plus que doublé par rapport au niveau de 1960, et a atteint en moyenne 23 milliards de FCFA par an. Une fraction importante des capitaux extérieurs est allée aux entreprises, comblant ainsi un important déficit annuel net en matière d'épargne, compris approximati- vement entre un et deux tiers de leur investissement brut. 44. La situation des Administrations est examinée plus en détail ci-après. Elles ont enregistre constamment un niveau d'épargne brute plus faible que chacun des deux autres groupes précités, représentant environ un cinquième du total pendant toute la période étudiée. Leur niveau d'investissement brut a été légèrement supérieur A celui des ménages et environ la moitié de celui des entreprises, y compris les entreprises publiques; la seule exception a été l'année 1968, où les Administrations ont investi 24 milliards de FCFA dans l'économie, deve- nant ainsi le principal investisseur avec 40% du total. Elles ont également été un utilisateur net de capital, l'insuffisance d'épargne disponible par rapport à l'investissement brut ressortant à 45% pour la période 1965-68. Origine et nature de l'investissement brut 45. La formation brute de capital fixe a triplé entre 1960 et 1968, passant de 19 à 59 milliards de FCFA (voir Tableau 2.3). Les accroisse- ments les plus remarquables sont intervenus en 1961 (+25%), 1964 (+40%) et 1968 (+20%), années caractérisées par un taux de croissance globale supérieur à la moyenne. Ainsi que l'on l'a déjà souligné, les taux de formation brute et nette de capital n'ont jamais été très élevés, repré- sentant (brut) environ 15% du PIB au début des années "soixante" et envi- ron 18% depuis 1965. .1/ Pour simplifier, on a supposé que ces paiements étaient entièrement imputés aux entreprises. - 19 - 46. Pendant la période suivant l'accession à l'indépendance - en 1960 et en 1961 - l'investissement public, y compris celui des entre- prises publiques, a représenté plus de 40% du total. Au cours des années suivantes, la participation de plus en plus grande du secteur privé (et notamment celle des ménages dans un secteur important, celui du logement) a réduit la part du secteur public. Celle-ci est tombée à 30%, si lon considère l'Etat seulement, et à 35% si lon y ajoute les entreprises publiques. Depuis quelques années, le secteur public a pris a nouveau un r8le relativement plus important par suite de la mise en chantier de nouveaux projets de développement du secteur public, entre- pris notamment dans le cadre des efforts de développement régional (par exemple San Pedro) tandis que les investissements privés progressaient plus lentement. Considérés dans leur ensemble, l'Etat et les entreprises publiques ont ainsi contribué pour 40, à la formation totale de capital fixe en 1967 et leur part semble avoir été de ltordre de 50% en 1968. 47. Les investissements prives se composent d'éléments fort diffè- rents. Ils comprennent les investissements effectués dans le secteur traditionnel, par exemple en construction de logements, aussi bien que de ltéquipement acheté par des entreprises du secteur moderne. La ventilation de l'investissement privé par sous-secteurs ntest qu'impar- faitement connue. Les investissements des entreprises du secteur moderne ont surtout augmenté entre 1960 et 1965; ils sont passés de 7 milliards à plus de 17 milliards de FCFA au cours de cette période, et depuis lors se sont maintenus au niveau de 1965. Leur pourcentage par rapport à lten- semble des investissements (stocks exceptés), qui a été d'environ 38% entre 1960 et 1965, a ensuite diminué progressivement pour s'établir à 28/ environ en 1968. h8. La répartition des investissements par principales catégories de biens nla guère changé au cours du processus de croissance. La cons- truction et le bâtiment continuent d'en représenter la majeure partie, bien que depuis 1964 leur pourcentage par rapport à l'ensemble des inves- tissements soit tombe à 5, alors qutils en représentaient auparavant environ les deux tiers. A lgintérieur de cette catégorie, il est possible que les investissements destinés à l'infrastructure des trans- ports aient quelque peu fléchi, tandis que les investissements destinés à la construction urbaine et notamment au logement ont probablement aug- mente. Par contre, on a assisté à une lente progression des investisse- ments en équipements mécaniques et en matériel électrique, qui reprè- sentent maintenant un tiers du total contre un quart auparavant, ce qui est normal, étant donné le développement de ltindustrie et de la produc- tion d'énergie. La part du matériel de transport s'établit à environ 125 depuis 1960. Il y a probablement un certain surinvestissement dans ce secteur si l'on en juge par la concurrence "à couteaux tirés" que se font les transporteurs routiers dans le domaine des taux de fret. - 20 - 49. Les variations de stocks ne constituent que des estimations très approximatives. Elles concernent principalement les récoltes d'ex- portation et ont été particulièrement sensibles en 1966, année où la récolte de café a été exceptionnelle. B. Echanges et Paiements E-xtérieurs 50. La C8te d'Ivoire a une économie ouverte, dominée par le com- merce extérieur. Les importations ont contribué pour environ un quart du total des ressources et le tiers environ des ressources disponibles est exporté. Les exportations représentent environ la moitié du PIB, déduction faite de la fraction de production correspondant à l'agricul- ture de subsistance et aux services p4blics qui ne peuvent pas donner lieu à des échanges avec l'extérieurY. Les importations ont représenté 10 000 francs CFA par habitant en 1960, 15 000 francs CFA en 1965 et 18 000 francs CFA en 1968; pour les exportations, ces chiffres ont été respectivement 12 000 francs CFA, 16 000 francs CFA et 22 000 francs CFA. On a déjà noté que les importations représentaient un important élément de certains agrégats tels que la consommation des particuliers ou les ventes de biens industriels, tandis que les exportations ont constitué le principal élément moteur de la croissance économique. Les transactions courantes ne portant pas sur des marchandises ainsi que les mouvements de capitaux représentent un élément important de la balance avec l'étran- ger. Compte tenu des variations d'une année sur l'autre, elles-corres- pondent à 20% environ de la valeur des échanges de marchandises. Généralités 51. La progression rapide de l'ensemble des transactions a été la principale caractéristique de la balance des paiements depuis l'indépen- dance. De 1960 à 1968, le total combiné des exportations et des impor- tations a augmenté de façon continue, sauf en 1965, à un taux moyen de 11,51 par an. Deuxième caractéristique: la balance commerciale a été excédentaire tous les ans depuis 1960. Avec la seule exception de 1968, cet excédent a atteint en moyenne 10 milliards de FCFA sans que lon puisse discerner de tendance nette à l'augmentation ou à la diminution Troisième caractéristique: la balance courante au titre des opérations sur biens et services avant les transferts privés a été proche de zéro ou légèrement positive jusqu'en 1964, pour devenir ensuite de plus en plus déficitaire, sauf en 1968 et 1969 où elle a enregistré un important excédent. La balance courante au titre des opérations sur biens et services après les transferts privés est devenue de plus en plus déficitaire sauf en 196b et 1969 où le déficit a été pratiquement éliminé. Quatrième caracté- ristique: les transferts publics nets (c'est-à-dire les dons officiels et l'assistance technique) ont varié relativement peu, et leur montant a 1/ Le PIB commercialisable est défini approximativement comme étant le PIB moins la consommation de subsistance, moins la construction, moins les services publics, moins les loyers. _/ Chiffre provisoire pour 1969: 30 milliards de francs CFA. - 21 - oscillé entre 3,5 et 5,5 milliards de francs CFA, sans avoir tendance A augmenter, alors que les entrées nettes de capitaux à long terme. privés et publics, ont considérablement varié. Les mouvements de capitaux à court terme ont enregistré des fluctuations encore plus marquées. Enfin, les avoirs extérieurs nets ont marqué une nette progression malgré certaines oscillations, pas at de 5,8 milliards de francs CFA (23,7 millions de dollars) en 196 1 A 22,4 milliards de francs CFA (91 millions de dollars) fin 1968. A cette époque, les avoirs extérieurs nets de la C8te dtIvoire représentaient 55' de l'ensemble des avoirs extérieurs nets détenus par l'Union monétaire ouest-africaine. Le tableau suivant présente un résumé de la balance des paiements pour 1960 et les années plus récentes. (rilliards FCFA) 1960 1965 1966 1967 1968 1969 - (ro.) 1. Dcportations (marchandises) 4h,h 70,5 80,2 83;3 110,0 2. Importations (marchandises) -34, -62,8 -68,5 -73, -8h 2 3. Balance commerciale 10,3 7,7 11,7 9,9 25,8 (30,0) 4. Services nets ->h,h -2,7 -7,9 -6,4 -7,3 (-4,0) 5. Revenus des facteurs,nets - -6,6 -8i -89 -9,5 (-10,0) 6. Balance des opérations sur biens et services >,1 -1,6 -4,6 -5,h 9j0 (12,0) 7. Transferts privés, nets (-7.6)* -7 - - -9,2 (-96) 8. Balance courante (6+7) (-3,5)* -9,1 -13,3 -14,3 -0,2 (2,5) 9. Transferts publics, nets (3,5)* 5,h h,3 3,6 3,8 (4,5) 10. Capitaux publics, nets n.d. 3,3 0,6 0,1 4,7 (-5,0) 11. Capitaux privés à long terme, nets n.d. hh 0,5 3,1 4,0 (U,5) 12. Capitaux nets à court terme et secteur monétaire n.d, -4,2 -0,4 6,2 -l0,8 (-8,8) * Estimations 1/ Avant 1962, les avoirs extérieurs des pays membres de l'Union monétaire ouest-africaine n'étaient pas déterminés individuellement. - 22 - Importations 52. Entre 1960 et 1968, les importations de marchandises ont aug- menté en moyenne de 12% par an, mais leur taux de progression a été considérablement plus rapide chaque fois que le taux de croissance du PIB s'est accéléré et notamment en 1961 (+39%), en 1964 (+31%) et en 1968 (+18%). Elles ont fléchi légèrement en 1962 mais ont marqué une faible progression en 1965, année ou le PIB est resté pour ainsi dire stationnaire. 53. La répartition des importations par principales catégories est demeurée remarquablement stable depuis 1960 (voir Tableau 3.3). L'ali- mentation, les boissons et le tabac, qui représentent environ 20% du total, ont tendance à diminuer légèrement par rapport aux autres caté- gories; la part des biens manufacturés de consommation est de 33A, celle des articles manufacturés et semi-finis destinés à l'industrie est légere- ment supérieure à 22% et 15% respectivement. On a toutefois pu noter à l'intérieur de chaque catégorie d'importantes modifications qui ont été principalement dues au fait que des produits fabriqués sur place sont venus se substituer aux produits jusque-là importés. 54. Comme dans les autres anciennes colonies françaises, on a en- registré un glissement dans la répartition géographique des importations au détriment de la France et de la zone franc dont la part qui était de 78/ en 1960, est tombée à 62% en 1968, tandis que celle des autres pays de la CEE passait de 8% à 20% et celles des autres pays de 14% à 31<9. Parmi ces derniers, les Etats-Unis arrivent au premier rang (6%). 55. S'alignant sur des mesures analogues prises par la France, la Côte d'Ivoire a supprimé en juillet 1967 presque tous les contrôles de change et restrictions à l'importation pour les rétablir en septembre 1968. Toutefois, les restrictions frappant les transactions courantes et notamment les importations ne sont pas très rigoureuses, surtout en ce qui concerne les pays de la CEE, et aucune restriction n'est appliquée en ce qui concerne les transactions avec la France. Les contingents d'importation établis pour les importations hors zone franc ne sont généralement pas entièrement utilisés. L'une des principales raisons pour lesque]les'.les importations venant de France continuent d'occuper une place prépondérante est que la plupart des entreprises commerciales de Côte d'Ivoire sont françaises ou sont liées à des groupes français et que les courants commerciaux établis avec l'ancienne puissance coloniale datent de fort longtemps. 56. La fiscalité à l'importation vise essentiellement à fournir des recettes au budget (voir section D ci-après). Elle contient cepen- dant un certain élément de protectionnisme en ce que normalement en l'ab- sence de mesure compensatoire particulière, le droit fiscal d'entrée augmente avec le degr.p d'élaboration du produit. Par exemple, le - 23 - bétail sur pied est exonéré tandis qu'une taxe de 45 pour cent est per- çue sur la viande en carcasse. De même, ainsi que l'indique le rapport annexe consacré à l'industrie, les nouvelles entreprises bénéficient généralement d'exemptions fiscales pour les biens de production qu'elles importent et certaines d'entre elles bénéficient de mesures de protec- tion spéciales pour les produits qu'elles fabriquent. On constate également une certaine discrimination selon le pays d'origine des im- portations, les pays appartenant à l'Union Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest benéficiant des taux lcs plus faibles, les pro- duits originaires de la CEE sont trai-es plus favorablement que ceux des autres pays auxquels le droit le plus fort est appliqué. Depuis 1968, la Côte d'Ivoire n'applique plus à la France un traitement pré- férentiel par rapport aux autres pays de la CEE. Exportations 57. Les exportations de produits agricoles bruts ou semi-transformés représentent environ 90 pour cent de l'ensemble des exportations. Ces produits sont étudiés en détail dans le rapport annexe consacré à l'agri- culture. La progression remarquable des exportations depuis 1960 est à mettre principalement au compte des ventes de café, de cacao et de bois, qui ont évolué de la fa-çon suivante (en chiffres arrondis): 1960 1965 1966 1967 1968 1969 (Prov.) Café (1000 tonnes) 148 186 181 149 214 (202) (milliards de francs CFA) 19 26 30 25 36 (32) Indice de valeur 100 136 58 132 189 Cacao (1000 tonnes) 63 126 124 107 121 (110) (milliards de francs CFA) 9 l1 13 14 19 (20) Indice de valeur 100 122 _4 15 211 Bois d'oeuvre (1000 tonnes) 673 1 566 1 568 1 840 2 176 (2 300) (milliards de francs CFA) 7 18 19 22 26 (29) Indice de valeur 100 257 271 314 371 Exportations totales 44 71 78 82 108 (milliards de france CFA) Indice de valeur 100 161 177 186 245 Pourcentage des trois produits par rapport au total 80% 77% 79 74% 7 5 - 24 - 58. Les importantes fluctuations en volume du café et du cacao ne révalent aucune tendance bien définie. Par exemple, en 1961, les expor- tations de café ont été plus fortes qu'en 1967 et celles de cacao léga- rement moins élevées. Les exportations de café sont quelque peu ralenties par le fait que la Côte d'Ivoire est tenue de respecter le contingent ui lui est fixé dans le cadre de l'Organisation Internationale du Café (173 000 tonnes en 1969/70). Toutefois, des ventes à des pays non membres de 1VOIC ont lieu chaque année. La Cte-d'Ivoire a également annoncé la destruction de stocks importants en 1969. 59. Depuis 1965 - et compte tenu, évidemment, des variations annuelles et saisonniàres - les prix du café et du cacao à l'exportation ont évolué favorablement, surtout en ce qui concerne le cacao, tandis que les prix du bois demeuraient bien plus stables. Les résultats remar- quables obtenus par les exportations ivoiriennes en 1968 ont été dus aux prix élevés atteints par le café depuis 1966 et aux récoltes excep- tionnelles de lannée, à une hausse de 20fi des prix du cacao par rapport aà liannée précédente, et aà une forte progression des ventes de bois, résul- tant du dynamisme de la demande en Côte d'Ivoire à la suite des baisses de production survenues dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, notamment au Nigeria. La Côte d'Ivoire est un producteur important pour ces prin- cipaux produits. Elle occupe le troisième rang dans le monde pour le café4, le quatrième pour le cacao et le premier en Afrique pour le bois. Les exportations ivoiriennes de ces produits peuvent donc affecter les prix mondiaux. L'indice de valeur unitaire concernant ces trois produits, établi à partir des statistiques d'exportations, est le suivant: 1960 1965 1966 1967 1968 19.9a Caf 91 100 119 120 120 114 Cacao 164 100 121 151 180 230 Bois 87 100 105 104 113 109 a/ Los chiffres de 1969 sont b.sés sur les résultats des six premiers mois. 60. Cuelquo huit autres proc'ui ts agricolas rc,,rsentant ensemlble 10 des eno,tations de narchancicsa, notaï,ient, banancs, ananas (_rais, en boito et jus diananas), coton et graines de coton, caoutchouc, pal- mistes, coprah et noix de cola. Certains de ces produits, telles les noix dc cola, on-. .-Port's vers lzs pays limitrophes depuis fort longt,n)s. Dîautres ne sont exportés que depuis relativement peu de temps; - 25 - c'est le cas des bananes (147 000 tonnes en 1968), du caoutchouc (7 000 tonnes en 1968), cultivé principalement par des planteurs français qui exerçaient leur activité en Indochine et en Guinée. Les ananas sont cultivés à la fois dans des grandes plantations et dans des plantations villageoises. La production cotonnière a commencé peu après la seconde guerre mondiale, comme dans les autres régions de l'ancienne Afrique française, mais c'est depuis quelques années seulement qu'elle a pris un rapide essor (1968: 11 000 tonnes de coton-fibre). L'huile de palme et les noix de coco font l'objet d'une culture intensive depuis 1965 et occupent une place importante dans les programmes de diversification de la Côte d'Ivoire; ces produits tiendront une place plus importante dans les exportations à partir des premières années de la décennie 1970-80. 61. Parmi les exportations de produits non-agricoles figurent le diamant et le manganèse qui occupent toutefois une place de moins en moins importante. Les produits industriels sont négligeables si l'on exclut les produits agricoles semi-finis tels que le bois de sciage, le coton égrené, l'huile de palme, etc. Les chaines de montage implantées dans d'autres pays africains ont mis fin aux exportations de voitures et de camionnettes par la Côte d'Ivoire, tandis que les exportations de produits pétroliers cessaient par suite du développement rapide de la consommation locale. La croissance des exportations ivoiriennes a été facilitée par une certaine protection dont la Côte d'Ivoire et d'autres pays bénéficiaient sur le marché de la CEE et jusqu'au début des années soixante par une protection encore plus marquée sur le mar- ché français. Termes de l'échange 62. Les renseignements disponibles ne permettent pas de dé- terminer exactement comment ont évolué les termes de l'échange. Alors qu'il est possible d'établir un indice des prix à l'exportation en ce qui concerne les trois principaux produits exportés, _/ aucun indice analogue n'existe en ce qui concerne les importations et il n'est pas possible d'en établir un facilement. Toutefois, il ne semble pas que les prix à l'importation aient augmenté en moyenne de plus de ./ Cet indice est fondé sur les tonnages et les indices des prix uni- taires figurant dans le tableau du paragraphe 59. - 26 - 3,5% par an. Si l'on accepte cette hypothèse, il en découle que les termes de l'échange se sont améliorés depuis 1965 et qu'ils ont été particuliére- ment favorables en 1968 et en 1969. Ces dernières années, ils se sont toutefois révélés quelque peu moins favorables qu'en 1960. 1960 16 1966 1967 1968 _1 69 (6mois) 1. "Indice" des prix à l'exportation 105 100 115 120 130 136 2. Prix à l'importation: + 3,5% par an 84 100 103,5 107 111 115 3. Termes de l'échange (1)/(2) x 100 125 100 111 112 117 118 Transactions privées non commerciales 63. Les paiements au titre des facteurs du secteur privé (c'est-à- dire à l'exclusion des paiements d'intérêt sur la dette publique) ont augmenté pour ainsi dire chaque année. De 1960 à 1968, ils ont presque quintuplé, passant de 1,8 milliard de francs CFA à 8,6 milliards de francs CFA. Leur taux d'augmentation a été deux fois supérieur à celui des exportations de marchandises. Pendant la même période, les transferts de traitements et salaires semblent avoir à peu près doublé; leur mon- tant était proche de 11 milliards de francs CFA en 1968. Ces deux pos- tes combinés ont donc représenté ensemble environ le quart de la valeur des importations chaque année depuis 1960. 64. Les paiements de facteurs à proprement parler représentent principalement le revenu des investissements d'entreprises ayant leur siège à l'étranger. Les transferts privés à destination de l'étranger sont constitués pour deux tiers environ par les économies (sur salaire) des travailleurs d'autres pays africains et les transferts effectués par des étrangers non-africains constituent l'autre tiers. Alors que les revenus des investissements et les transferts des non-Africains vont principalement vers la France, les économies des Africains étrangers sont expédiées en majeure partie vers la Haute-Volta, de sorte qu'elles n'ont aucune incidence sur les réserves extérieures de l'Union Monétaire. Ces transferts constituent une importante source de revenus pour la Haute-Volta, ainsi que pour le Mali où va également une partie de ces éco- nomies. - 27 - Capitaux prives 65. Sauf en 1966, année où elles ont été très faibles, les en- trées nettes de capitaux privés à long terme (y compris les bénéfices réinvestis des sociétés ayant leur siège à l'étranger) ont été assez stables depuis 1963, s'établissant entre 3,1 et 4,7 milliards de francs CFA, sans qu'on puisse discerner de tendance bien nette à la hausse ou à la baisse. Les paiements à l'étranger du revenu des investissements privés ont été sensiblement supérieurs aux entrées nettes de capitaux privés et l'écart qui les sépare a beaucoup aug- menté ces dernières années. (milliards do francs CFA) 1963 196h 1965 1966 1967 1968 1. Capitaux nets à long terme 4,5 4,7 h,h 0,5 3,1 4,0 2. Revenue net des investisse- ments -4,7 -6,5 -5,9 -9,1 -8,4 -8,6 3. Différence (1-2) -0,2 -1,8 -1,5 -8,6 -5,3 -4,6 Le montant brut des emprunts du secteur privé a été important: en effet, il a atteint en moyenne 2,5 milliards de francs CFA depuis 1963, mais les remboursements de prêts ont considérablement augmenté, de sorte que les entrées nettes moyennes s'établissent seulement à 900 millions de francs CFA en 1965-1968, chiffre inférieur de moitié a celui de la période 1963-64. Transferts et capitaux publics - Service de la dette extérieure 66. Le montant brut des transferts publics vers la Côte d'Ivoire a été en moyenne de 7 milliards de francs CFA par an depuis 1965, la moitié sous forme de dons au titre du développement et l'autre moitié sous forme d'assistance technique; ces dons et cette assistance prove- naient principalement de la France et du FED. Les subventions fran- çaises ont quelque peu diminué et les crédits affectés au personnel d'assistance technique sont assujettis à un plafond global (2,1 mil- liards de francs CFA depuis 1965) C'est en grande partie pour cette raison que les transferts vers l'étranger, effectués par le Gouverne- ment ivoirien et représentant notamment la contribution de la Côte d'Ivoire a la rémunération du personnel de l'assistance technique, ont été en progression constante. Les entréss nettes de transferts publics ont eu de ce fait tendance à diminuer depuis quatre ans. - 2o - 67. Les emprunts du secteur public à l'étranger ont augmenté con- sidérablement à partir de 1964. Au cours de la période 1965-1968, les tirages sur prêts ont représenté au total 26 milliards de francs CFA (105 millions de dollars), soit 6,5 milliards de francs CFA par an. Jusqu'à présent, les remboursements ont correspondu approximativement à la moitié du mnntant brut des entrées. L'augmentation croissante des emprunts par rapport aux transferts du secteur public depuis le milieu des années soixante et le durcissement des conditions de l'aide exté- rieure qu'elle implique sont parmi les principaux aspects de l'évolu- tion récente de l'économie ivoirienne. 68. Le service de la dette extérieure, d'après les statistiques de la balance des paiements, est demeuré jusqu'à présent peu élevé, même si l'on y inclut le service de la dette du secteur privé. le tableau suivant indique les paiements de l'intérêt et du principal (en milliards de francs CFA): 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1. Service de la dette publique 0,5 1,4 1,5 2,2 2,5 5,h 2. Service de la dette privée 01 1 17 2 3. (1) en pourcentage des ex- portations (biens et services non fournis par des facteurs) 0,8 1,6 1,7 2,2 2,14 4,l 4. (1) + (2) en pourcentage des exportations (biens et services non fournis par des facteurs) 0,8 2,7 2,7 3,6 4,1 5,8 Toutefois, le service de la dette publique, bien que ne représentant pas une charge trop élevée eu égard aux recettes en devises, souléve plus de difficultés au niveau de finances publiques. C. Monnaie, prix et Salaires 1. Evolution Monétaire 69. Les traits essentiels des institutions et politiques monè- taires de la Côté d'Ivoire sont déterminés par son appartenance à l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMQA), dans le cadre de la zone franc. - 29 - Les principales dispositions applicables à cette Union monétaire ne seront pas étudiées dans le présent rapport. L'évaluation complète du système monétaire du point de vue des problèmes de développement qui se posent aux pays-membres n'aurait en effet de sens que si elle concernait l'ensemble des pays de l'M0A. On trouvera ci-après une étude schématique de l'évolution des institutions et de la politique monétaire propres à la Côte d'Ivoire, et des taux d'intérêt; cette étude sera envisagée dans l'optique exclusive de l'expérience ivoi- rienne, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'un cas unique à bien des égards au sein de l'Union. Institutions 70. La croissance économique s'est accompagnée d'une diversifi- cation des institutions monétaires et financiéres. Le système ban- caire y est plus développé que dans la plupart des autres pays de l'UMOA. Il existe quatre banques commerciales privées comptant 27 agences permanentes, dont 14 en dehors d'Abidjan, et 26 bureaux tem- poraires, soit une agence permanente pour 190 000 habitants en Cdte d'Ivoire, contre une pour 150 000 au Sénégal et une pour 270 000 dans l'ensemble de l'Union Monétaire. Toutes les banques commer- ciales sont des établissements privés, dont les capitaux sont prin- cipalement français. Des banques américaines, italiennes et alle- mandes y détiennent des participations. L'Etat ivoirien y détient pour sa part une faible participation, par l'intermédiaire de la SONAFI. L'actif total du système bancaire était de près de 100 milliards de francs CFA (360 millions de dollars) à la fin de 1969, soit le triple de l'actif de 1962. Le secteur public comprend les systèmes classiques de caisses d'épargne et de chèques postaux, gérés tous deux par l'administration des Postes. Comme dans toutes les anciennes colonies françaises, la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE) a une succursale à Abidjan. Celle-ci consent des prêts au secteur public, aux entreprises publiques et aux collectivi- tés locales, ainsi qu'à l'Etat; elle a en outre des participations dans trois établissements ivoiriens de crédit.1 71. Les institutions spécialisées ont un caractère plus origi- nal. E1les comprennent deux établissements privés de crédit se spe- cialisant dans la vente à tempérament (pour les automobiles et l'équipement de travaux publics). Depuis décembre 1968, le crédit agricole est en principe accordé par un établissement public nouveau, la Banque Nationale de Développement Agricole (ENDA) créé à la suite de la faillite et de la liquidation de l'ancienne Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA). Jusqu'à présent, les opérations de la BNDA ont été peu étendues, en raison des difficultés inhérentes à ce genre de crédit dans tous les pays africains. Une autre difficulté vient du fait que les agriculteurs obtiennent déjà du crédit par lf Voir "Politiques industrielles" - 30 - l'intermédiaire d'organismes spécialisés destinés à favoriser le dé- veloppement d'une culture déterminée (par exemple, pour le palmier à huile, le riz, etc.). Le crédit industriel est accordé par la Banque Ivoirienne de Développement Industriel (BIDI) créée à l'aide de capi- taux étrangers avec une participation de l'Etat ivoirien et également de la SFI. 72. Le FNI l1/ et la SONAFI 2/seront étudiés ultérieurement en relation avec les~mesures prises par le Gouvernement pour mobiliser l'é- pargne locale. Alors que le rôle du FNI dans le domaine du crédit se borne à faire respecter les modalités d'emploi des certificats du FNI pour financer de nouveaux investissements, la SONAFI prend des partici- pations directes dans des entreprises susceptibles de favoriser le déve- loppement; ces participations représentaient 3,5 milliards de Francs CFA à la fin de 1969. Toutefois, le rendement combiné de ces investissements est faible (5,751), en partie parce que certaines de ces participations ont été décidées par le Gouvernement en dehors de la direction de la SONAFI, sans tenir tellement compte de considérations économiques. A titre de compensation, le budget de l'Etat assure un rendement de 85ý à ces participations, en versant la différence à la SONAFI. 73. L'institution financière la plus importante et également la plus originale, cependant, est la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA), créée en 1959. En plus de la gestion de la dette publique (voir section D ci-dessous), elle comprend un service bancaire ("Gestion des dé- pôts"). Ce service est devenu progressivement l'un des plus importants détenteurs de dépôts du pays. Ces dépôts sont entièrement d'origine publique. Détenant des fonds aussi importants, la CAA a pris une part de plus en plus active dans trois genres d'opérations: le réescompte des effets privés (surtout des traites douanières), le crédit à court terme aux banques commerciales, et le crédit à moyen et à long terme destiné aux projets de développement. En outre, la Caisse Autonome a investi dans des avoirs liquides à l'étranger, dont une partie hors zone franc, ce qui lui a permis de réaliser des profits inattendus, lors de la dévaluation de 1969, sur ses ztvoirs libellés en monnaies autres qu'en 1/ Fonds National d'Investissement. 2/ Société Nationale de Financement. - 31 - francs. Le tableau suivant récapitule la position du département "gestion des dépôts" de la CAA àla fin septembre de chaque année. (milliards de francs CFA) 16 l96 1966 196 1968 1969 1. Montant des dépôts 14,3 13,6 16,1 12,1 16,3 20,0 _/ 2. Montant de crédit octroyé (moyen et long terme) 1,9 1,9 2,3 3,4 3,6 - 3. Avoirs liquides 12,2 11,8 13,0 7,6 12,5 a/ Estimation. En raison de ses activités multiples, notamment la gestion de la dette pu- blique, la CAA joue un rôle très utile de complément au système bancaire proprement dit, à la fois en procurant une marge de liquidités additionnel- les aux banques commerciales et en effectuant certaines opérations de cré- dit dont le financement serait plus difficile en son absence. La CAA ayant le quasi-monopole des dépôts publics, le Trésor peut avoir à faire face à des problèmes de liquidités. Ces difficultés sont résolues facilement grâce aux avances à court terme que. lui accorde la Banque centrale dans les limites fixées par ses statuts, _/ et grâce à une concertation entre la CAA et le Trésor dans leurs actions réciproques. Situation monétaire 74. Le développement économique a provoqué une "monétisation" progressive de l'économie et une augmentation de la masse monétaire de 14,2% par an, en moyenne, de 1962 à 1968 (voir Tableau 6.1), soit 18% de plus que le PIB aux prix courants. La masse monétaire a fléchi légèrement lors du ralentissement général de l'activité économique en 1965, mais a progressé très rapidement en 1964 et 1968, années oÙ l'on a enregistré un taux de croissance accéléré du PIB. Le rapport du PIB à la masse monétaire (y compris la quasi-monnaie) est tombé de 5,5 en 1962 à h,h en 1968, par suite de la diminution du pourcentage de la production auto-consommé et de l'accélération de la vitesse de circulation de la monnaie. Le rapport du PIB monétaire à la masse monétaire a également diminué de 4,5 à 3,9. Un autre indice de "modernisation" de l'économie est l'augmentation du pour- centage des dépôts par rapport à la monnaie fiduciaire: le montant des dépôts à vue a presque atteint celui de la monnaie en circulation en 1968 et l'a même dépassé en juin 1969 alors qu'en 1962 le montant de la monnaie en circulation était de 50% supérieur à celui des dépôts à vue. 1 La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de 11Ouest (BCEAO) peut consentir des avances au Gouvernement, pour 240 jours (avances pouvant être pro- longées jusqu'à 360 jours). Leur montant peut atteindre l'équivalent de 10% (jusqutà 15%) des recettes fiscales de l'exercice financier écou- lé. - 32 - 75. En 196$, les dépôts à terme avaient atteint un niveau huit fois supérieur à celui de 1962, accusant ainsi une augmentation plus rapide que n'importe quel autre élément des avoirs ou engagements monétaires. Cette augmentation est due en partie à la progression de l'épargne du secteur privé, mais surtout à celle des dépôts des entreprises et insti- tutions publiques, notamment ceux de la Caisse de stabilisation des prix agricoles. 76. A.lors que le crédit au secteur privé a plus que doublé entre 1962 et 1968, les avances nettes consenties à l'Etat constituent un poste négatif d'importance croissante par suite de l'augmentation des dépôts de l'Etat. Les créances du système bancaire sur l'Etat se limitent, en fait, à de faibles avances de trésorerie consenties par la Banque centrale, ne portant que sur quelques jours ou quelques semaines. L'importance du crédit accordé au secteur privé est avant tout détermi- née par l'importance des récoltes de café et de cacao et par le niveau des importations. Les plus fortes progressions ont eu lieu en 1964 (+38'), en 1967 (+25v) et en 1968 (+15). La Banque centrale joue toujours un rôle actif dans le financement du crédit à court terme. Au moment où les campagnes du café et du cacao battent leur plein, c'est- à-dire pendant le premier trimestre de chaque année, elle réescompte entre 30 et 40P des crédits octroyés par les banques commerciales. Grâce en grande partie à l'intervention de la Banque centrale, le fi- nancement du crédit à court terme n'a jamais posé de problèmes sérieux. 77. Le crédit à moyen et à long terme consenti par les banques commerciales reste assez peu important. La majeure partie de ce crédit est en fait accordée par l'Etat et les organismes étrangers d'aide financière. Les entreprises étrangères font souvent appel aux fonds et aux ressources de leur siège situé à l'étranger. En outre, la pro- gression du crédit bancaire à moyen et à long terme est limitée par les conditions strictes appliquées dans l'ensemble des pays de l'UifA en ce qui concerne le réescompte de ces crédits par la Banque centrale. Le volume de ce crédit a toutefois augmenté sensiblement, et a atteint 3,2 milliards de francs CFA en 1963, 9,4 milliards de francs CFA en décembre 1966, 11,2 milliards de francs CFA en 1967 et 13,1 milliards de francs CFA en 1968, par suite principalement des opérations des établissements publics et mixtes de crédit. Taux d'intérêt 78. Depuis plus de dix ans, le taux de réescompte de la Banque centrale de l'Union monétaire est demeuré fixé à 3,5'. De ce fait, les taux d'intérêt bancaires sont demeurés en moyenne, bas. L'éventail des taux est toutefois très large. Les taux du crédit à court terme (commissions, etc. non comprises) pour les découverts, les effets com- merciaux et opérations analogues s'échelonnent entre h,55 et 6,5 lorsqu'ils sont :éescomptables auprès de la Banque centrale et peuvent atteindre 9" pour le papier non réescomptable. Le taux d'intérêt du crédit à moyen et à long terme varie de 4,5 à 7,55 selon le secteur et et selon qu'il est ou non réescomptable auprès des Banques centrales. - 33 - 79. L'écart de plus en plus important entre les taux d'intérêt pratiqués dans les pays de l'Union Monétaire et le reste du monde n'a pas eu de conséquences sérieuses jusqu'ici, bien que les mouvements de capitaux soient toujours libres avec la France où le taux d'escompte a varié entre 7 et 8> depuis le début de 1969. On se serait attendu, toutes choses égales par ailleurs, à d'importantes sorties de capitaux et à une forte diminution des réserves de change. Il n'en a rien été et les réserves de l'Union atteignaient (fin 1969) un niveau record de 48 milliards de francs CFA (173 millions de dollars) soit 6 milliards de plus qu'à la fin de 196d. Ceci tient pour une bonne part à la ré- glementation des banques et du crédit en vigueur dans les pays de l 'UMROP, qui oblige emprunteurs et prêteurs à utiliser au maximum leurs propres ressources, de fa-on qu'ils n'investissent pas à l'étranger un montant supérieur à celui qui est jugé compatible avec le niveau désiré des réserves extérieures de l'UIDA. Ce résultat est obtenu principalement par l'application de contrôles quantitatifs sur le montant de crédit réescomptable et l'établissement de coefficients de liquidité que les banques sont tenues de respecter. La BCEAO s'assure que ces mesures sont stricterient observées. 80. Il a été proposé à la banque centrale de relever le taux d'escompte, mais se fondant sur l'efficacité des mesures de contrôle et des avantages considérables qui résultent de la faiblesse des taux d'intérêt, les pays membres se sont, jusqu'à présent, opposés avec succès à une initiative de ce genre. D'ailleurs, pour être efficace, la hausse du taux d'escompte devrait être assez importante, ce qui risquerait d'avoir une incidence sur l'ensemble de l'activité éco- nomique en ralentissant les investissements à long terme et en aug- mentant les frais de commercialisation des produits agricoles destinés à l'exportation. On pourrait penser que des taux d'intérêt plus élevés inciteraient à l'emploi de méthodes de production moins capi- talistiques et utilisant davantage de main-d'oeuvre inemployée. Mais on peut également douter que ces effets soient atteints: les réactions des producteurs aux variations des taux d'intérêt sont loin d'être claires; par ailleurs, il ne faut pas oublier que le sous-emploi n'est nullement général en Côte-d'Ivoire et qu'il ne touche qu'une partie de la main-d'oeuvre non qualifiée dans les villes, alors qu'au contraire des pénuries apparaissent en ce qui concerne la main-d'oeuvre agricole. Dans le cadre de l'Union Monétaire, la structure des taux d'intérêt n'est qu'un instrument d'importance assez secondaire de répartition sélective du crédit. La politique des taux d'intérêt ne vise pas à régler le volume de la masse monétaire globale ou à équilibrer la balance du commerce extérieur, problèmes qui par ailleurs concernent plutôt l'Union uonétaire dans son ensemble que chaque pays en parti- culier. Dans ce cadre plus étendu, la progression de la masse monétaire est essentiellement réglée par de strictes limites statutaires quant au crédit qui peut être accordé à l'Etat, par des plafonds de réescompte et par des coefficients de liquidité, tandis que l'équilibre extérieur résulte de l'action conjuguée de facteurs "réels" et monétaires: - 34 - croissance des expo-tations de l'Union, aide de l'étranger et enca- drement du crédit. Il est en pratique inconcevable qu'un pays de l'Union puisse connaître des difficultés de liquidité extérieure à court terme. La convertibilité illimitée du franc CFA en franc franç:ais empêcherait cette crise improbable de menacer l'ensemble de l'Union. Enfin, tout en reconnaissant qu'en théorie la situation propre à chaque pays peut jus- tifier l'adoption de taux d'intérêt différents, la Banque centrale estime que ces différences risquent d'entraîner des mouvements de capitaux inopportuns d'un pays à l'autre. La Banque centrale (BCEAO) cherche à s'assurer que les capitaux existant dans chaque pays sont utilisés au mi.ximun. Toutefois, lors du récent emprunt public, le Gouvernement ivoirien, comme nous l'avons déjà signalé, a estimé nécessaire d'offrir un taux de 78f assorti d'autres stimulants financiers. Ceci a permis de mobiliser une épargne modeste qui sinon aurait probablement servi à l'achat de biens de consommation, mais n'aurait sans doute pas été placée à l'extérieur. Pour retenir l'épargne qui normalement est trans- férée à l'extérieur il faudrait vraisemblablement appliquer des taux d'intérêt au moins aussi élevés que sur les places financières inter- nationales et probablement nettement plus élevés. En définitive, et pour autant que le niveau des avoirs extérieurs de l'Union reste sa- tisfaisant, il ne paraît point nécessaire ni souhaitable d'élever l'ensemble des taux d'intérêt. 2. Prix et Salaires bl. Il ressort des données disponibles sur les prix que la crois- sance économique ne s'est pas accompagnée d'une forte hausse des prix: Indice des Prix a la Consommation pour une "Famille Africaine" (fevrier 1960 = 100) 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 102,0 112,7 112,4 112,4 113i9 117,0 121,9 124,6 136,3 143,9 La hausse de l'indice des prix à la consommation africaine a atteint en moyenne 3,95' par an. Ce taux a été dépassé en 1961 et en 1968 ainsi qu'en 1969, du fait de la dévaluation intervenue en août de cette année-là. Les hausses des prix des produits dits de type "européen" semblent avoir été plus faibles (3,/ par an). L'indice des prix des matériaux de construction (établi à partir de 1956) accuse une pro- gression étonnamment lente: 9"" entre 1960 et juin 1969. On peut cependant avoir quelques doutes sur l'étendue des séries, la pondération et l'exactitude des calculs de ces indices. 52. On ne possède pas suffisamment de renseignements sur les facteurs affectant les prix. En ce qui concerne les produits alimentaires locaux qui, du fait de leur nature, peuvent être difficilement remplacés ou complétés par des importations, les variations de l'offre sont susceptibles - 35 - d'entraîner des fluctuations de prix qui ne ressortent pas entièrement des indices officiels. En raison de l'inélasticité relative de l'offre par rapport à l'augmentation de la demande, il est probable que l'aug- mentation des prix des produits alimentaires locaux a été supérieure à celle des autres produits notamment depuis 1967. En ce qui concerne les autres produits qui font l'objet d'échanges internationaux et peuvent être importés, l'économie ivoirienne étant très ouverte, les variations des prix sont probablement déterminées principalement par les cours mondiaux ou par les prix pratiqués dans les principaux pays fournisseurs tels que la France. Il est peu probable qu'une augmentation de la demande globale en Côte d'Ivoire ait des répercussions sensibles sur ces prix. Théoriquement, la dévaluation du franc CFA par rapport aux devises autres que le franc français aurait dû se traduire par une aug- mentation des prix à l'importation pour les produits venant de pays situés hors de la zone franc et accessoirement pour les produits ori- ginaires de ces pays. Il apparaît toutefois d'après les autorités ivoiriennes qu'un grand nombre d'exportateurs français ont majoré le prix des marchandises qu'ils exportaient vers l'Afrique bien plus que ne le justifiaient les effets indirects de la dévaluation. Pour empêcher de nouvelles hausses de prix à court terme, le Gouvernement a bloqué tous les prix à partir de septembre 1969 et toute hausse du prix d'un produit déterminé doit faire l'objet d'une autorisation gouvernementale. Salaires 83. La Côte d'Ivoire applique un système de salaire minimum (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti - SMIG) sur lequel est en principe fondée la structure de l'ensemble des salaires. Après être demeuré longtemps inchangé, le SMIG a été récemment modifié. Le ler avril 1968, les abattements de zones du SMIG non agricole ont été supprimés et le nouveau SMIG horaire unifié a été fixé au taux le plus élevé, c'est-à- dire celui d'Abidjan, soit 42,40 francs CFA; avant cette modification, le SHIG horaire pour les régions en dehors d'Abidjan était de 38,20 francs CFA. Le ler juillet 196B, le SHIG toutes catégories a été augmenté de 10 pour cent; le nouveau SMIG pour le travailleur non agricole a été fixé à 46,61 francs CFA par heure et pour le secteur agricole à 20,50 francs CFA à l'exception du secteur forestier où il était de 24,50 francs. Les salaires minimums pour les emplois qualifiés sont fixés par des commissions mixtes comprenant des représentants de l'Etat, des travailleurs et du pa- tronat. 84. En mars 1970, à la suite du "dialogue" entre le Président de la République et les représentants de tous les groupes sociaux, une augm.enta- tion générale des salaires,a été décidée, applicable rétroactivement à comp- ter du ler janvier 1970. Le SiIG a été u.ugmenté de 25 pour cent et les salaires des autres catégcries entre 5 pour cent (pour les salaires les plus -Levés) et 20' (pour les saLaires les plus bas). .Le coût additionnel - 36 - de cette hausse générale de salaires pour le secteur privé est estimé à 11 milliards CFA pour toute l'année. En fait, les taux de salaires appliqués auparavant étaient généralement supérieurs aux taux minima officiels grâce à certains avantages marginaux. Egalement, en mars 1970 et avec effet à pai tir du ler janvier 1970, les traitements et salaires publics ont également été augmentés. (Voir Section D ci-dessous). L'augmentation générale de la masse des traitements et salaires est loin d'être négligeable pour l'économie puisqu'elle représenterait environ l'équivalent de V4 du Produit Intérieur Brut de 1968. 35. Les revendications salariales sont devenues plus pressantes ces derniers temps en raison, entre autre, d'une certaine accélération dans la hausse du coût de la vie et, également, par "l'effet de dé- monstration" qu'exerce le niveau des salaires des étrangers et des Africains les mieux payés. Ces revendications constituent donc l'un des aspects importants de la pression exercée en vue d'une Ivoirisation accélérée de l'économie. 86. Comme il arrive souvent, une hausse des salaires aussi générale peut en définitive stimuler l'accroissement de la productivité, et particulièrement dans le secteur industriel. Etant donné qu'il y a place pour de telles augmentations de la productivité, le relèvement général des salaires ne doit certainement pas être considéré comme un élément nécessairement perturbateurde l'économie. Il se peut toutefois que ces hausses contribuent à intensifier les pressions inflationnistes en particulier si l'offre de denrées alimentaires se raréfie en raison de l'insuffisance des récoltes5 elles se traduiront aussi par un niveau plus élevé d'importations de biens de consommation ce qui aura au contraire un effet anti-inflationiste. Etant donné que les perspectives d'expor- tation des principales récoltes pour 1970 sont bonnes, cette hausse des importations induite par les hausses des salaires ne devrait pas af- fecter sensiblement la balance commerciale. L'effet défavorable possible des hausses de salaires dans le court terme sera peut-être une certaine réduction de l'emploi urbain dans la mesure où certaines entreprises peuvent être conduites à licencier du personnel sous peine de se voir en situation financière difficile. De plus, il est peu probable que la demande de main-d'oeuvre par les entreprises du secteur moderne soit stimulée. En revanche, il se peut que la hausse des taux de salaires dans le secteur agricole fasse augmenter l'offre de main-d'oeuvre qui fait défaut dans ce secteur, en particulier, où elle est très recherchée dans certaines grandes plantations. M7ais il semble à cet égard que les écarts entre salaires agricoles et salaires non agricoles soient encore trop marqués, ce qui a pour effet de décourager l'emploi dans le secteur agricole. - 37 - D. Les Finances Publiques et la Mobilisation des Capitaux Destinés à Financer le Secteur Public 1. Généralités 87. Les principales caractéristiques des finances publiques sont ré- sumées dans le tableau ci-après. Pendant la période 1960-70, les recettes totales de l'Etat ont augmenté en moyenne de 11,7% j/ par an aux prix cou- rants tandis que les dépenses de fonctionnement n'augmentent en moyenne que de 10,2% pendant cette même période. Le rapport des recettes fiscales au PNB est passé de 17,7% en 1960 à 19,5% en 1968. Le rapport de l'épargne bud- gétaire (excédent courant) aux recettes a atteint respectivement 18% et 21%. Les recettes ont progressé plus rapidement que les dépenses au cours de la pe- riode 1960-1965. Les taux de croissance correspondants ont été de l'ordre de 12,7% pour les recettes et de 9,5% pour les dépenses. Au cours de la période 1965-1970, la situation a changé. Les recettes ont augmenté plus lentement que précédemment (10,8% seulement par an) et également un peu plus lentement que les dépenses de fonctionnement. 88. Le trait essentiel des recettes et des dépenses du budget de fonctionnement depuis 1965 a été l'écart très grand entre les taux de crois- sance d'une année sur l'autre. C'est ainsi que les recettes sont demeurées pour ainsi dire stationnaires en 1967, par suite principalement d'un ralentis- sement de la progression des échanges extérieure. Par contre, en 1968, on a enregistré une augmentation considérable des recettes ordinaires (25%) par suite d'une augmentation de 33% des exportations et de 28% des importations par rapport à 1967 et d'importantes modifications apportées au système de la taxe sur la valeur ajoutée et de l'impôt général sur le revenu _/, mesures qui ont rapporté environ 5 milliards de francs CFA de recettes supplémentaires. En 1969, les recettes ont bénéficié pleinement des effets de la réforme fis- cale entreprise l'année précédente et en partie de ceux de la dévaluation d'août 1969. L'augmentation des recettes a été de 11,% et le taux de l'é- pargne budgétaire, avant remboursement de la dette, a atteint 27%, proportion néanmoins inférieure aux taux de 1964 et de 1965. On s'attend que les effets de la dévaluation se fassent pleinement sentir en 1970: ceci explique en gran- de partie les chiffres élevés des prévisions pour 1970, qui sont supérieurs de 12,8% aux réalisations de 1969. En mars 1970, le Gouvernement a annoncé une hausse générale des salaires du secteur public. Les augmentations varient de 5% (dans le cas des salaires les plus élevés) à 32% (dans le cas des sa- laires les plus faibles); elles amèneront selon]as estimations officielles connues, une augmentation de 1,6 milliard de francs CFA de la masse salariale soit près de 32% de l'augmentation totale prévue pour les dépenses de l'an- née (1970). Ces mesures auront pour résultat d'augmenter de 2,8% la part relative des dépenses affectées aux traitements et salaires dans la ventila- tion des dépenses de fonctionnement qui, depuis quelques années, représentent en moyenne 45% des dépenses totales. 1/ Il ne faut pas se fier aux chiffres de 1960-67. D'après les derniers chiffres révisés indiqués dans le budget (mai 1970), le taux d'accroisse- ment moyen est de 11,2% par an. 2/ L'impôt sur les personnes physiques a en pratique été perçu deux fois en 1968 par suite de l'introduction du système de retenue à la source. FINANCES PUBLIQUES * (en milliards de francs CFA) 1960 196 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1965-70 (Prév.) 1. Recettes totales de l'Etat 26,5 44,6 48,2 51,0 51,2 64,0 71,3 80, 366,1 2. Total des dépenses de fonctionnement a/ 21.6 ?L1 IL2 __,2 4Q7 505 2,0 57,j0 / 27 3. Total de l'épargne budgétaire 4.,9 12,5 14,2 11,8 9,5 13,5 19,3 23,4 91,7 4. Service de la dette (par la CAA) f 0,2 _ , 6 _2 , _ 5. Epargne totale disponible aux fins d'investissement 4.,7 10,1 9,7 7,2 4,6 8,0 13,9 14,8 58,2 6. Taux d'épargne (3) par rap- port aux recettes (1) 18% 28% 29% 23% 19% 21% 27% 29% 25% 7. Taux d'épargne (5) par rap- port aux recettes (1) 18% 231 20% 14% 9% 13% 19% 18% 16% * Décaissements et encaissements année civile. a Dans ces chiffres figurent quelques dépenses d'investissements(dont le montant est évalué entre 1,7 et 2,2 milliards de francs CFA dans les comptes de la nation) et déficits des comptes spé- ciaux e, des budgets annexes dans la mesure ou ils concernent les dépenses de fonctionnement. bf Budgèt Général seul. c Amortissement et intérêt. Source: Annexe - Tableaux 5.1 - 5.2. - 39 - Structure des Recettes 89. Le système fiscal de la Câte-d'Ivoire est semblable à celui des autres pays de l'Afrique francophone. La structure des recettes de l'économie ivoirienne est récapitulée dans les tableaux suivants. Structure des Recettes Publiques pour Diverses Années (Pourcentage) 1960 1965 1970 1. Imp6ts directs 9 4 14 5 173 Revenus et bénéfices , ,2 , ImpCts fonciers 3,0 4,3 3,2 2. Impôts indirects sur les transactions intérieures 10 9 17 6 19 0 - Taxe sur la valeur ajoutée , ~ 9 ~ - Taxes sur la consommation 6,)4 7,8 10,4 3. Impôts indirects sur le commerce exterieur 70 2 60 9 59 2 - Impfts à luimportation - dont: Droits de douane (32,8) (23,9) (21,4) TVA a l'importation (11,3) (14,1) (17,4) - Impôts à l'exportation 23,4 20,4 18,8 4. Impôts divers 2,3 3,7 11l 5. Ressources non fiscales 7,2 3,3 3,_ 100,0 100,0 '400,0 90. La part des impôts directs, qui ne représentait que 1,8% du PNB en 1960, est progressivement passée à 3,1% en 1965. Leur part dans les recettes publiques, qui n'était que 9% en 1960, est passée à 14% en 1965 et est évaluée à 17% pour 1970. Les impôts sur le revenu et les impôts sur les bénéfices représentent l'essentiel des recettes de cette catégorie. 91. En 1968, le taux des impôts sur les bénéfices a été porté de 25 à 33%. Par suite de ces modifications et de l'adoption du système de retenue à la source pour l'impôt sur le revenu des personnes physiques, les recettes provenant des imipôts directs ont augmenté entre 1967 et 1968. Le système de fiscalité directe considéré dans son ensemble n'est que très peu progressif et il est raisonnable de prévoir que les impôts directs représentent une part croissante des recettes publiques à l'avenir. - 40 - 92. Les impts indirects ont absorbé 150 du PNB en 1960, 16% en 1965 et atteindront probablement 17,5% en 1970. Les impfts indirects ont représenté environ 80% des recettes publiques au cours de la période 1960-70. Taux Moyens de Croissance Annuelle des Principaux Impôts (Pourcentage) 1960-65 1965-70 1960-70 Impôts directs 23,2 14,4 18,7 dont: - Revenus et bénéfices 24,1 17,7 20,9 Impôts indirects 12,3 10,4 11,3 dont: - Taxe sur la valeur ajoutée 22,7 12,3 17,4 - Taxes de consommation 15,8 14,2 15,0 - Droits d'exportation 10,0 8,6 9,3 - Droits d'importation 6,1 8,0 7,1 Ensemble des recettes fiscales 14,0 10,4 12,2 93 La part des taxes et des droits à l'importation et à l'exporta- tion (y compris la taxe sur la valeur ajoutée à l'importation) dans les recettes publiques a représenté environ 70% en 1960, mais elle est en- suite descendue à 610 en 1965 et à 59% en 1970. La dévaluation s'est traduite par une augmentation de 15% dans l'estimation du produit des droits d'exportation dans les prévisions budgétaires pour l'exercice 1970. La taxe sur la valeur ajoutée a fourni en 1960 environ 16% des recettes publiques et environ 24% en 1965 (à peu près autant que les taxes et droits d'importation cette année-là). En 1970, elle doit devenir la principale source de recettes et représenter environ 26% des recettes totales. Les taux de cette dernière taxe ont été relevés de 2 points dans le cadre de la réforme fiscale de 1968, et il en est résulté un supplément de recettes de l'ordre de 4 milliards de francs CFA. Les taxes de consommation, notamment les taxes perçues sur l'essence, le tabac et les boissons alcoolisées, ont représenté 8% des recettes fiscales en 1965 et ont augmenté pendant les années suivantes pour at- teindre 10% en 1970. 94. Les recettes non fiscales - ressources domaniales, droits de patente, timbres fiscaux, droits administratifs, etc. neont représenté que 3% environ des recettes fiscales au cours de la période 1965-70 et ont même légèrement fléchi ces dernières années. - 41 - 95. Répartition des recettes publiques. Les recettes publiques sont réparties entre le Budget Général (BG), le Budget Spécial d'In- vestissement et d'Equipement (BSIE) et la Caisse Autonome dl-ruortiisse- ment (CAA) en affectant des recettes fiscales à chacun des budgets 1/ comme l'indique le tableau suivant: Répartition Générale des Recettes Publiques (milliards de francs CFA) l965 1966 1967 1968 1969 1970 1970 Budget Général 36,4 39,6 39,1 48,2 5,0 58,7 73% Budget Spécial dInvestisse- ment et d'Equipement 7,6 7,1 7,5 10,8 9,9 13,1 16% Caisse Autonome d'Amortisse- ment 2 4,3 M 5 6,h 86 l,f Total 48,2 51,0 51,2 640 71,3 80 100% Les impôts sur le revenu et les impôts sur les bénéfices ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée sont répartis entre le Budget Général, le Budget Spécial d'Investissement et d'Equipement et la Caisse Autonome d'Amor- tissement. Les impôts fonciers, la contribution des patentes et celles des licences sont affectés au Budget Général ainsi qu'au Budget d'In- vestissement et d'Equipement. Les taxes de consommation sont destinées exclusivement au Budget Spécial d'Investissement et d'Equipement. Les autres recettes fiscales et autres ressources non fiscales vont au Budget Général qui a disposé denviron 76% de l'ensemble des recettes publiques en 1965 et de 73% en 1970. Les fonds alloués au Budget dInvestissement et d'Equipement en 1965 et 1970 ont été respectivement de 15l et de 16%; les fonds alloués à la Caisse Autonome d'Amortissement ont été de 9 et de 11%(pour ces mêmes exercices). La part des recettes publiques destinées au Budget d'Investissement et d'Equipement et à la Caisse Autonome d'Amortissement a augmenté depuis quelques arnées par suite de l'expansion du programme d'investissement et de l'accroissement de la charge du service de la dette. Dépenses Ordinaires de l'Etat 96. On trouvera ci-après une classification tant fonctionnelle qu'administrative des dépenses ordinaires pour 1960, 1965 et 1970: if Il existe également d'autres affectations de crédits moins impor- tantes (au Fonds routier, au Fonds de reboisement, etc.) - 42 - Dépenses Ordinaires de l'Etat (Pourcent) 1960 1965 197Ô Générales 13 37 28 - Défense (2) (9) (8) Sociales 25 28 34 - Education (15) (17) (23) - Santé (8) (10) (10) Economiques 26 21 23 Dépenses non-fonctionnelles 36 14h1 100 100 100 97. Les dépenses afférentes aux Services 4néraux ont augmenté rapidement (leur taux annuel d'accroissement a eté en moyenne de 34% entre 1960 et 1965). Cette accélération des dépenses a été princi- palement le résultat de la mise en place d'une administration nationale lorsque le pays a accédé à l'indépendance (Ministères de l'tlntérieur, de la Défense, des Afaires Etrangères, Assembl'e Nationale, etc.). Leur taux d'accroissement est tombé à 5% au cours de la période 1965-70. La part des crédits qui leur a été affectée a par conséquent augmenté très rapidement pour fléchir après.1965. En 1970, il est prévu qu'elles représenteront 28% des dépenses du budget de fonctionnement. 98. Le taux de scolarisation très faible an moment de l'accession à l'indépendance et le taux d'accroissement démographique très élevé de la ("te-d'Ivoire se sont traduits tout naturellement par une augmen- tation considérable des dépenses consacrées à l'éducation et à la santé publique, en valeur absolue tout comme en valeur relative, par rapport aux autres dépenses. Cette progression s'est encore accélérée ces dernieres années: les dépenses ont augmenté en effet de 15% par an en 1966-70 contre 13% en 1960-65. Entre 1967 et 1968, cette augmentation a atteint 19%. Les dépenses au titre de l'éducation ont augmenté plus rapidement que les dépenses consacrées à l'ensemble du secteur social pendant la période 1965-70 soit de près de 17% contre le 14,2% pour la santê. En 1970, les dépenses consacrées aà l'éducation et à la santé publique re- présenteront 33% de l'ensemble des dépenses publiques, indiquant ainsi la très grande priorité accordée par le Gouvernement au secteur social. 99. Les dépenses relatives aux Services économiques, concernant principalement l'agriculture, ltélevage et les travaux publics, n'ont augmente que de 5% par an pendant la période 1960-65, mais se sont ensuite accélérées et atteignent un taux de progression annuel de 12% depuis 1965. En 1970, elles représenteront 23% de l'ensemble des dépenses publiques, soit le même pourcentage que pour l'éducation. 100. La répartition des dépenses de fonctionnement entre les traite- ments et salaires (en moyenne 45") le matériel et l'entretien (en moyenne 32%), et les transferts (en moyenne 231) n'a pas changé sensi- blement ces dernières années. 2.. Mobilisation du Capital pour le Secteur Public 101. Jusqu'ici, la Côte-d'Ivoire a financé sur ses propres res- sources un pourcentage bien plus élevé de son programme d'investisse- ment public que toute autre ancienne colonie française d'Afrique. Le volume de capitaux extérieurs dont elle a besoin a toutefois augmenté à la fois en valeur absolue et par rapport aux autres sources de financement. Les accords spéciaux de coopération conclus par la Côte- d'Ivoire avec l'ancienne puissance coloniale,son appartenance à la zone franc et son association à la Communauté Economique Européenne lui ont permis d'obtenir des ressources d'origine extérieure et d'attirer des capitaux étrangers ainsi que des sociétés étrangères. Toutefois, si la Côte-d'Ivoire a pu attirer des capitaux extérieurs, c'est avant tout en raison de son potentiel de développement, de sa politique plutôt libérale et de son climat de stabilité politique. 102. L'évolution du financement des investissements publics depuis 1960 se caractérise par une diminution de la part des ressources inté- rieures par rapport aux ressources extérieures, Dar un accroissement de la part des emprunts extérieurs et de l'épargne publique non budgétaire ces dernières années. Ces traits sont présentés de façon résumée dans le tableau ci-après. Toutefois, par suite d'un manque d'information, les données ne comprennent pas les investissements des collectivités locales, peu importants et en grande partie financés par le budget du gouvernement central, ni certaines constructions d'immeubles résiden- tiels ou de bureaux par des entreprises publiques qui ont pris de l'im- portance ces dernières années. - 44 - Ressources Destinées aux Investissements Publics 1960-66 1967 1968 1969 1970 1967a-70 (p_ro 19vi- soire) 1. Montant total des investisse- ments publics b/ (milliards de francs CFA) 93,2 20e9 22,3 32,0 47,0 130c! 2. Financement (pourcentage) 3. Epargne budgétaire 62,5 28,2 40,0 33,5 à6,0 32,0 h. Autre épargne publiqued/ 2,3 14,0 8,0 7,0 33,0 17,0 5. Fonds des entreprises publiques 7,5 10,7 6,8 8,h 7,0 7,5 6. Emprunts intérieurs 0,1 1,4 2,2 3,7 2,0 3,0 7. Dons extérieurs 14,5 17,8 11,5 10,3 5,0 10,5 8. Emprunts extérieurs 128 ,0 31,5 37,1 27,0 30,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 a/ Chiffres basés sur les estimations du budget d'investissement de 1970 d'un montant de hh,1 milliards de FCFA; les investissements publics prévus pourront donc être de l'ordre de 47 milliards. b/ Y compris les participations de l'Etat. cf Estimration révision des dépenses effectives - Le total des moyens fi- nanciers engagés pendant la période serait de près de 145 milliards dont 103 milliards par le BSIE. Le total revisé pour 1967-70 dépasse la somme des estimations d'investissement relatives à chaque année pour la- quelle la Mission n'a pas eu connaissance d'estimations revisées. d/ Principalerent les excédents de la Caisse de Stabilisation transférés au budget d'investissement. Epargne publique 103. La part des ressources publiques intérieures (postes 3, 4 et 5), qui atteignait près de 73% en 1960-66, est tombée à 56% en 1967-70. Ce fait a une grande portée en soi. Toutefois, cette diminution relative a eu lieu pendant une période où le montant annuel des investis- sements publics a été multiplié par 2,3. Le montant annuel moyen de ressources publiques locales en 1967-70 aura donc été proche de 18 milliards de francs CFA, soit près du double du niveau de 1960-66, aux prix courants. Meme en tenant compte de la hausse des prix, la croissance absolue de l'épargne publique demeure importante. Toutefois, la proportion de l'épargne publique investie par rapport au PIB n'a pas augmenté: elle s'est établie entre 4,5 et 5%, aussi bien ces dernières années (1967-68) qu'au cours de la période 1960-66. Il se peut que cette proportion augmente légèrement en 1969 et en 1970, en raison du trans- fert au budget d'investissement de l'Etat de l'importante épargne des institutions publiques (poste 4 du tableau ci-dessous) notamment des excédents de la Caisse de stabilisation. 104. La part des entreprises publiques a très peu varié. Les prin- cipales entreprises sont l'Energie Electrique de Cote d'Ivoire - EECI, le Port Autonome d'Abidjan, l'Office des Postes et Télécommunications et la Régie des Chemins de Fer appartenant en commun à la Côte d'Ivoire et à la Haute-Volta et exploités par ces deux pays (Régie du Chemin de Fer Abidjan-Niger - RAN) (ces entreprises sont indiquées par ordre décroissant d'importance quant à leur contribution aux investissements du secteur public). Elles ont également été financées par l'intermé- diaire du budget de l'Etat (compris dans le poste 3)), par des emprunts auprès de la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE) et par d'autres concours financiers extérieurs. 105. Comme on l'a vu plus haut, les excédents du budget de l'Etat ont connu de profondes fluctuations. Leur importance dépend, par définition, du montant des recettes courantes qui n'est pas utilisé par le budget de fonctionnement. Toutefois, le système d'affectation de recettes fiscales au budget d'investissement (BSIE) et à d'autres dépenses telles que le service de la dette (CAA) a assuré à l'Etat un certain montant minimum aux fins d'investissement. En raison de leur composition, les recettes fiscales du budget d'investissement sont relativement moins affectées par les fluctuations générales de l'économie que ne le sont les taxes sur les importations et les expor- tations qui représentent les principales sources de recette du budget de fonctionnement. D'après le système en vigueur, les dépenses de fonctionnement doivent demeurer au niveau des recettes affectées au Budget Général. Toutefois évidemment des déficits ou excédents imprévus au Budget Général peuvent apparattre. L'Etat peut allouer le produit de nouveaux impôts au budget d'investissement, mais il ne l'a pas fait depuis la création du BSIE sous sa forme actuelle en 1965. A partir de 1970, certaines taxes précédemment affectées au budget d'investisse- ment (sur les alcools, le tabac et les cartouches et une partie de la TVA) seront destinées à d'autres usages mais, en même temps, le produit d'une taxe supplémentaire sur l'essence a été affecté au BSIE. Le tableau ci-après présente l'évolution des recettes du budget d'investis- sement et des excédents (ou déficits) occasionnels du budget général - 46 - ainsi que la variation du déficit net des comptes spéciaux non compris dans le budget général qui constituent le complément des dépenses de fonctionnement de l'Etat: (milliards de francs CFA) 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 Recettes fiscales destinées au BSIE 4,8 3,9 5,4 7,6 7,1 7,5 10,8 9,9 12,1 Excédent du budget 8énéral 1,7 - - 2,6 -0,2 -2,1 -0,2 2,0 - Déficit net des autres comptes - - - -0,7 -0,6 -1,1 -1,1 -1,5 - 106. En dehors du budget de l'Etat et des entreprises publiques, l'épargne publique émane principalement de la Caisse de Stabilisation et également d'autres institutions telles que la Caisse de Compensation et de Prestations Familiales de Côte-d'Ivoire - CCPFCI. Le fonctionnement et le bilan des activités de la CSSPPA sont décrit ailleurs. 1/ Par leur nature même, les excédents de la Caisse sont instables; les excé- dents nets ont évolué de la façon suivante: 1965/66 1966/67 1967/68 1968/69 1969/70* Milliards de Francs CFA -0,9 4,8 6,5 9,2 (14,0) *Estimation approximative Jusqu'en 1969, la Caisse transférait une partie de ses bénéfices au budget d'investissement de l'Etat (1 à 3 milliards de francs CPA). Le solde a servi a subventionner certaines opérations agricoles (1 à 1,5 milliard de francs CFA chaque année), à construire certains bâtiments à usage de bureaux destinés à la Caisse et à la location (par exemple 3,5 milliards de francs CFA pour un immeuble de 23 étages à Abidjan), ou à des placements liquides rémunérateurs détenus aà l'étranger ou, plus récemment, auprès de la CAA. 107. Cette année (1970), il est prévu que le Gouvernement obtien- dra 13,5 milliards de francs CFA de la CSSPPA à des conditions qui n'ont pas encore été arrêtées). Ce transfert laisse à la Caisse des l/ Voir Volume II du présent rapport: le Développement Agricole. - 47 - fonds de trésorerie suffisants pour assumer sa fonction stabilisatrice en cas de baisse des prix à l'exportation. Emprunts _ntérieurs 108. Les emprunts intérieurs de l'Etat auprès de sources privées ont consisté jusqu'à présent en un emprunt à long terme à 6% émis par la Société nationale de financement (SONAFI) et souscrit surtout par des compagnies d'assurance. Les autres emprunts intérieurs s'effectuent sous forme d'émission de certificats par le Fonds National d'Investisse- ments (FNI) et par la Société Nationale de Financement. Par l'inter- médiaire du FNI, l'Etat oblige en fait les entreprises privées à lui prêter une partie de leurs bénéfices. Le montant emprunté est établi et perçu par le Trésor en même temps que l'Impôt sur les bénéfices. De 1963 à 1969, les ,ouscriptions obligatoires des entreprises aux certificats du FNI 2 ont atteint au total quelque 12 milliards de francs CFA. Sur ce montant, pas plus de la moitié a été transférée au FN et le solde a servi à reconstituer les liquidités du Trésor. Les certificats du FNI peuvent, sous certaines conditions, être utili- sés par les entreprises pour financer leurs investissements; les détenteurs sont tenus de convertir le montant non utilisé soit en obligations de la SONAFI à 6% amortissables en 20 ans, si le souscrip- teur fait un apport en espèces d'un montant égal, soit en obligations de la SONAFI à 2,5% amortissables en 40 ans lorsque la souscription ne se fait qu'avec des certificats du FNI. Il est évident que les souscriptions aux obligations à 6% peuvent consister entièrement en argent frais. De 1963 à 1969, près de 3 milliards de francs CFA ont été ainsi recueillis grâce à l'octroi de prêts à 6%, dont un tiers environ en utilisant des certificats de la FNI. Le produit des obliga- tions à 2,5%amortissables en 40 ans atteignait 1,6 milliard de francs CFA fin novembre 1969. Les obligations à 2,5% ne sont généralement pas considérées comme un bon placement et, bien qu'en principe elles ne soient pas transférables, elles se négocieraient en quantités inconnues à un cinquième seulement de leur valeur nominale. 109. En décembre 1969, dans un effort renouvelé pour mobiliser l'épargne du secteur privé, le gouvernement a émis dans le public son premier emprunt d'un montant de 500 millions de francs CFA. Pour 1/ Les souscriptions aux certificats sont établies en fonction du montant des bénéfices imposables et perçues par les agents des con- tributions en même temps que l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux. Il n'est pas surprenant, par conséquent, qu'elles soient considérées comme une sorte d'impôt additionnel, surtout par les petites entreprises qui ne sont pas toujours au courant de l'utilisation possible des certificats et qui ne retirent d'ailleurs pas toujours ces certificats du FNI une fois réglé le montant au percepteur. - 48 - attirer les souscripteurs, les obligations ont été émises sous forme de coupures de 5 000 francs CFA seulement, portant intérêt à 7% et offrant des primes de remboursement par tirage au sort. Pour promouvoir le développement d'un marché financier encore embryonnaire, les banques commerchles locales ont créé un bureau commun ("syndicat") pour fixer le cours des obligations au moins à leur valeur nominale d'émission. Cet emprunt avait été entièrement souscrit à la fin de février 1970; les trois quarts environ avaient été placés à Abidjan. La majeure partie des souscripteurs sont des salariés, de petits planteurs et autres Ivoiriens disposant de revenus moyens, ce qui était précisément le but recherché par le Gouvernement. Les souscriptions ont été en moyenne de 27 500 francs CFA. Concours financiers extérieurs et emprunts à l'étranger 110. Les subventions desource publique onttoujours constitué, en Côte d'Ivoire, une fraction plus faible du financement des investisse- ments publi s que dans les autres anciennes colonies françaises d'Afrique 1 • Le faible pourcentage des dons officiels dans le montant total des investissements montre simplement que la Côte d'Ivoire est capable de mobiliser aussi bien des ressources intérieures que des emprunts extérieurs. Depuis quelques années, cependant les bailleurs de fonds étrangers ont eu pour politique délibérée de supprimer ou de diminuer les dons pour le financement des investissements. Néanmoins, l'assistance technique continue d'être financée notamment par le FAC mais aussi le FED et des organismes tels que les agences spécialisées des Nations Unies. 111. La dette publique extérieure de la Côte d'Ivoire, peu élevée lors de l'indépendance, a plus que doublé pendant la première moitié de la dernière décennie pour tripler au cours des quatre années sui- vantes (1965-69), ainsi qu'on peut le voir en se reportant au tableau ci-dessous. Le service de la dette assuré par la CAA est indiqué ci- après (poste A) en même temps que l'ensemble de la dette extérieure publique ou garantie par l'Etat, d'après les renseignements fournis par le Gouvernement Ivoirien à la BIRD (poste B)2/ depuis 1966. 1/ TQutefois si l'on considère la Côte d'Ivoire sous l'angle de sa population par rapport à la population totale des pays africains associés à la CEE (6%), on s'aperçoit qu'elle a reçu un pourcentage assez important de l'assistance accordée sous forme de dons dans le cadre du premier et du second FED (8% et 9% respectivement). Outre l'écart possible entre les chiffres indiqués dans les docu- ments de la CAA et ceux des rapports fournis à la Banque par le Gouvernement, la différence sensible existant entre les deux sources provient du fait que les chiffres communiqués par la CAA englobent la dette de l'Etat et une partie de la dette garantie par l'Etat, mais ne comprennent pas les dettes des collectivités locales, et celles des entreprises publiques ou d'économie mixte, tandis que ces dernières sont incluses dans les chiffres de la Banque lorsqu'elles sont garanties par l'Etat, ce rui est normale- ment le cas, -h9 - Encours de la Dette Publique Extérieure en Fin d'Annêe (milliards de francs CFA) 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 A - Dette de la CAA . Total 10,0 11,5 14,0 17,0 19,4 24,0 30,0 33,5 70,8 76,0 . Montant versé 8,7 10,5 12,2 14,2 16,1 21,0 24,1 25,5 32,0 n.d. B - Données communiquées à la BIRD . Total 48,5 57,0 90,0 95,0* . Montant versé 37,0 37,0 48,0 n.d. . Total 194,4 230,5 324,6 392,8* (millions de dollars) * D'après les renseignements communiqés à la BIRD, et y Compris les nouveaux emprunts contractés entre le 1 janvier 1969 et le 14 août 1969. 112. La part des crédits d'entrepreneurs et des crédits fournisseurs dans la dette publique extérieure a augmenté rapidement pour atteindre 30% fin 1965 et 40% fin 1967. Bien qu'elle soit retombée ensuite à 21% fin 1968 en raison de l'importance des emprunts à long terme, cette année- là elle a augmenté, en valeur absolue, de 15 milliards de FCFA, soit de 100%, entre fin 1965 et fin 1968. Au 14 août 1969, les crédits-fournis- seurs et les emprunts similaires constituaient 26% de l'encours total de la dette extérieure. 113. A la fin de l'année 1967, le taux moyen d'intérêt de la dette publique était d'environ 3,5% et la période moyenne de remboursement de vingt ans. Ces modalités résultaient en grande partie des conditions très avantageuses dont étaient assortis les prêts consentis avant l'in- dépendance par la Caisse Centrale de Coopération Economique. Ces con- ditions sont depuis lors devenues plus rigoureuses et' en 1968, le taux d'intérêt a été de l'ordre de 7% pour la plupart des prêts contractés cette année-là. Les conditions d'octroi des crédits-fournisseurs sont variables; la plupart sont consentis pour une durée de 4 à 10 ans et leur taux d'intérêt varie entre 8 et 9%. Le coût réel de ces crédits est souvent plus élevé qu'il ne parait, car les biens et les services qu'ils permettent d'acquérir sont fréquemment plus coÛteux qu'il ne serait normal. 1/ En majeure partie des crédits d'entrepreneurs, c'est-à-dire pour des travaux de construction partiellement préfinancés par les entre- preneurs (conventions à paiement différé -CPD). - 50 - 114. Le pourcentage de la dette remboursable en monnaies autres que le franc a augmenté. Les dettes en francs français et en francs CFA, qui ne soulèvent aucune difficulté de change et représentaient en 1965 les trois quarts de la dette publique totale, n'en représentaient plus que 40% en 1968. La différence - 60% - était constituée par des dettes en lires italiennes (20%), en dollars EU (20%), en deutsche Mark (10%), etc. 115. Mis à part les crédits-fournisseurs, les prêts et crédits ont été, à quelques exceptions près, octroyés par des organismes officiels d'aide: FAC (France), CCCE (France), FED et Banque Européenne d'Inves- tissement, Kreditanstalt fUr Wiederaufbau (Allemagne fédérale), Eximbank (Etats-Unis), etc. et, plus récemment, par la BIRD. Deux exceptions importantes doivent être notées: les emprunts bi-annuels émis depuis 1959 sur le marché financier français (avec garantie du Trésor français) dont le montant total s'est élevé à 6,65 milliards de FCFA (133 millions de francs français ou 27 millions de dollars) et un emprunt de 10 millions de dollars émis en 196d sur le marché des euro-dollars (première opéra- tion de ce genre effectuée par un pays en voie de développement). 116. On peut diviser la dette extérieure en trois catégories selon les conditions dont sont assortis les prêts: les prêts assortis de condi- tions de faveur (taux d'intérêt de 2 à 4%, d'une durée de vingt ans ou davantage), consentis par le FAC, la CCCE, le FED, la Kreditanstalt, etc., qui représentent environ 30% de la dette totale; les prêts assortis de conditions moyennement avantageuses de la BEI, de l'Eximbank, de la BIRD, les prêts. obtenus par la CAA sur le marché français, etc. qui représentent environ 40% du total; enfin, les prêts accordés aux conditions du marché, tels que crédits-fournisseurs, prêts en euro- dollars, etc., qui représentent environ 30% de la dette totale. 117. Jusqu'à présent, le service de la dette n'a pas pesé trop lourdement sur la balance des paiements (voir paragraphe 66 et suivants). La ponction qui en résulte sur les recettes publiques est cependant de plus en plus importante, ainsi qu'on peut le voir en se reportant au tableau ci-dessous, qui comprend également les paiements, peu élevés, afférents à la dette intérieure. 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1. Service dela dette publique (CAA) (milliards de FCFA) 2,4 4,5 4,6 4.,9 5,5 5,4 8,6 2. Exprimé en pourcentage des recettes publiques 5,h 9,3 9,0 9,6 8,6 7,6 10,7 - 51 - Jusqu'à présent, la CAA est parvenue à assurer sans difficulté le service de la dette avec les recettes affectées à cet effet, mais de nouvelles recettes ont dû lui être transférées récemment pour lui permettre de faire face à ses obligations nouvelles résultant de prêts contractés pour Kossou, etc. De plus grandes difficultés pourraient surgir à ltavenir, d'autant plus que les ressources de l'Etat doivent couvrir les besoins de plus en plus importants des autres secteurs. 118. La contribution de la Côte-d'Ivoire aux projets financés extérieurement pèse de plus en plus sur les ressources de ltEtat. Autrefois les sources extérieures, le FAC et le FED en particulier, financaient un très fort pourcentage du coût des projets, y compris les dépenses en monnaie locale et les dépenses courantes. En outre, le financement des "participations locales", par la Cte-d'Ivoire dans la mesure où elles étaient nécessaires, ne présentait pas de grosses difficultés étant donné l'abondance relative des ressources locales. Toutefois, la C£te-d'Ivoire va se trouver désormais en présence de difficultés de plus en plus grandes; les organismes d'aide tendent en effet à limiter le pourcentage des coits des projets qu'ils financent, et d'autre part, la place occupée par les dons dans llaide étrangère va également en diminuant. Le tableau ci-après montre que l'Etat a apporté une contributinn de plus en plus importante au financement des projets auxquels participent des capitaux étrangers (ligne 1) et que ce financement a représenté une plus forte proportion des recettes bud- gétaires affectées au budget d'investissement de l'Etat (ligne 2). 1970 1967 1968 1969 (chiffres provisoires) 1 - % 16 18 18 25 2 - % 20 20 25 28 Ces deux pourcentages demeurent peu élevés, mais leur augmentation pré- occupe le Gouvernement. En outre, ces pourcentages seraient plus élevés si on ne tenait compte que des prêts extérieurs, à l'exclusion des dons d'origine étrangère. 119. L'augmentation du service de la dette et de la contribution ivoirienne aux projets financés par l'étranger a eu pour résultat de réduire considérablement le montant d'épargne budgétaire "librement disponible" depuis 1968, comme il ressort du tableau ci-après (en milliards de francs CFA): - 52 - Epargie budgétaire et Dette publique (milliards de FCFA) 196 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1. Service de la dette publique 2,h h, 5 ,6 h,9 5,5 5,4 8,6 2. "Contribution ivoirienne" 1,0* 1,0* 1,5* 2,0 3,0 3,8 5,6 3. Epargne budgétaire disponible 7,0 7,2 80 8. 12.28 8,9 818 4. Epargne budgétaire totale 12,5 h,2 11,8 9,5 13,5 19,3 23,4 5. (3) exprimé en pourcentage du total (4) 56 51 68 89 95 46 38 *Estimation de la mission 120. On peut déterminer la mesure dans laquelle le Gouvernement a réussi à mobiliser les capitaux nécessaires en comparant les résultats atteints avec les objectifs qu'il s'était initialement fixé en matière d'investissement. Ces objectifs ont été définis pour la premiere fois dans les "Perspectives décennales 1960-1970" 1/. Bien que celles- ci n'aient fixé aucun objectif distinct pour la période 1960-1966, le niveau d'investissement public réalisé au cours de cette période (93,2 milliards de francs CFA) a été conforme à la tendance générale exprimée dans les Perspectives. Le plan quadriennal officiel couvrant la période 1967-1970 2f prévoyait que l'investissement public atteindrait un montant total de l'ordre de 110 à 125 milliards de francs CFA, y compris une "tranche optionnelle", aux prix de 1965. En outre, il était prévu de consacrer 22,5 milliards de FCFA au remboursement de la dette. D'ici à la fin de 1970, les dépenses d'investissement atteindront probable- ment 130 milliards de FCFA sans tenir compte de certain postes, tels que les travaux de construction qu'effectueront divers organismes autonomes, et qui pourraient être de l'ordre de 3 à 5 milliards de FCFA. Aucune estimation de cette catégorie de dépense n'est toute- fois connue. Si l'on tient compte de la hausse des prix, l'objectif minimum de 110 milliards de FCFA en valeur réelle aura sans doute été atteint et probablement légèrement dépassé. l/ Les Perspectives Décennales de Développement Economique et Social 1960-1970, Ministère du Plan. Ces perspectives n'ont pas été publiées avant 1967, mais elles ont toutefois servi au gouverne- ment de document de base pour établir ses plans de développement et ont été revisées à plusieurs reprises avant 1967. 2/ Loi-Plan de Développement Economique, Social et Culturel 1967-1970; Loi No. 67-302 du 10 juillet 1967. 121. La répartition du financement ne sera pas entièrement con- forme cependant aux plans initiaux. Ainsi, l'épargne de l'Etat sera probablement moins élevée (de 15%) et les emprunts bruts à liétranger plus élevés (de 25%) que prévu. D'autre part, l'épargne non budgé- taire - y compris celle des entreprises publiques - sera plus élevée (d'environ 50%). Pour l'ensemble du secteur public, le financement extérieur total sera probablement de 53,5% au lieu de 48,5%, c'est-à- dire de 10% plus élevé que prévu. Financement des Investissements Publics 1967-70 Prévus (maximum) aux prix de 1965 Réalisés En milliards de (aux prix courants) pourcentage des FCFA milliards de FCFA objectife prévus Epargne budgétaire 76,1 64,3.2/ 85 Autre épargne publique 10,0 20,2 200 Entreprises publiques 7,5 10,0 133 Emprunts intérieurs 4,8 4,0 84 Dons de l'étranger 16,5 13,5 82 Emprunts à l'étranger (brut) 32,0 40,0 125 Total (brut) 146,9 152,0 103 Service de la dette -22,4 -23,3 104 Emprunts à l'étranger (net) 9,6 16,7 174 Total (net) 124,5 128,7 103 a/ Dans ce chiffre figure le montant du service de la dette payé par l'Etat (par l'intermédiaire de laCaisse Autonome d'Amortissement), soit 23,3 milliards de francs CFA. Dans le tableau du paragraphe 102, le poste "Epargne budgétaire" ne comprend pas le remboursement de la dette. L'2. Les ressources financières mobilisées par le secteur public n'ont pas étl; ntièrenent investies dans des biens matéri?Is. Une partie a été utiLiiée pouLl corstitu:r der réserves en Côte d'Ivoire, e par acrcître de ne fait lM rface de crédit d,, sys,t.ic bancaire; rk7 autc paztie k! toacée à 1' tranger, a l'in:ér:ur et à vt ur d a zone :r&nc. IV. POLITIQUES DE DEVELOPPEENT A. Planification Générale 123. Pendant les années qui ont suivi l'indépendance, la planifi- cation a été en grande partie une question interne du Ministère des Finances et du Plan. Le premier document de planification a été intitulé "Perspectives Décennales de Développement Economique et Social, 1960- 1970. Maintes fois remanié, il n'a pas été rendu public avant 1967. En janvier 1966, la Présidence prenait le portefeuille des finances et celui de la planification laissant à deux ministres délégués, qui sont devenus par la suite ministres de plein droit, le soin de les gérer. 124. La première "Loi-Plan" a été établie pour la période qua- driennale 1967-70 suivant les principes énoncés dans les Perspectives. Théoriquement, elle est mise en oeuvre par le truchement de trois pro- grammes d'investissements publics de trois ans (lois-programmes) appli- qués par "glissement" (par exemple: 1967-69, 1968-70, etc.), pour être finalement convertie, après avoir subi les remaniements nécessaires, en un budget annuel d'investissement (BSIE). 125. Les principaux objectifs des Perspectives 1960-70 et du Plan 1967-70 sont les suivants: Taux de Croissance Annuel Prévu 1960-70 Produit intérieur brut 7,3% aux prix de 1965 Revenu national par habitant : 4,8% " Agriculture : 3,8% Industrie : 15,4% " Exportations : 7,8% " L'analyse de la croissance éccnomique réalisée depuis 1960 a montré que ces chiffres seront atteints ou presque, et dans le cas des expor- tations, qu'ils seront dépassés. 126, La composition des investissements publics, prévus et effectués, apparait dans le tableau suivant (chiffres exprimés en milliards de FCFA): Investissements publics (en milliards de FCFA) 1960-65 1967-70 1967-70 (Réalisations) (Prévisions) (Réalisations)* Agriculture 33,8 Développement des cultures (9,6) (30,8) (30,9) Infrastructure U 4. 59.91 Routes (16,2) (11,2) (10,1) Ports (5,6) (6,5) (9,5) Energie (6,3) (7,2) (16,h) Urbanisme (3,7) (9,1) (10,6) Secteurs sociaux 10,4 1,3 12,9 Education (8,2) (8,6) (8,5) Santé (1,9) (5,9) (3,8) Infrastructure administrative 16,7 88 10,5 Participations de l'Etat 6, 7, 8 Etudes et recherches 5_3 429 6,5 93,2 116,0 130,5 * Estimations provisoires pour 1969. 127. Il est difficile de comparer les prévisions aux réalisations en l'absence de précisions sur les variations générales et les mouve- ments de prix par secteur. Il convient de tenir dûment compte du fait que pour la période de 1967-70, les chiffres relatifs à 1970 ne sont que des estimations. Certaines caractéristiques se dégagent cependant. Pour l'infrastructure, les résultats ont en général dépassé les objec- tifs du plan, en grande partie à cause de la construction du barrage de Kossou (commencée au début de 1969) et du port de San Pedro (commencée en 1968) ainsi que de nombreux bâtiments administratifs, notamment à Abidjan; en revanche, le programme agricole a dans l'ensemble quelque peu traÎné, notamment pour ce qui est de la sylviculture et de l'éle- vage (qui n'apparaissent pas dans le tableau); le développement des cultures a généralement progressé conformément aux prévisions, en - 56 - grande partie grâce au succès d'un programme de plantation de palmiers à huile et de cocotiers soigneusement élaboré. Si le programme sani- taire n'a pas tenu ses promesses, c'est avant tout parce que les plans ruraux de santé ont enregistré des retards. 128. Si l'on s'en tient au contenu des projets, il semble qu'il y ait nombre d'écarts entre les prévisions et les réalisations. Malgré l'absence de précisions, le Ministère du Plan a estimé que 20% peut- être des déboursements au titre des investissements publics n'avaient pas été prévus par la Loi-Plan. Il en va ainsi notamment pour les travaux de construction préfinancés par les entrepreneurs (exemple: les bâtiments administratifs). A l'inverse, un certain nombre de projets concernant la construction de routes, la modernisation des chemins de fer, la construction d'hôpitaux ruraux et d'écoles primaires, et l'aménagement de petites installations d'adduction d'eau dans les zones rurales n'ont pas été menés à bien. Chose plus grave, deux grands projets commencés au cours de cette période - San Pedro et Kossou - n'avaient pas été intégrés dans les plans. Ni ltun ni l'autre, et tout particulièrement celui de 'Kossou, n'ont pu être examinés lors de l'éta- blissement du plan pour 1967-70. Tandis que les programmes triennaux "glissants" étaient censés apporter des ajustements au plan pour tenir compte des nouveaux projets, deux de ces programmes seulement celui pour 1967-69 et celui pour 1971-72 ont été en fait approuvés. B. Politiques Agricoles 129. En matière de développement agricole, les pouvoirs publics ont adopté une attitude pragmatique, souple et décentralisée. Leur intervention est à la fois omniprésente et très diversifiée. La fixation des prix a été utilisée pour des objectifs variés: encourager la production, faire augmenter l'épargne publique ou redistribuer les revenus. Les programmes d'investissement agricole visent la création simultanée de grandes plantations d'Etat et de petites propriétés pri- vées. Le capital privé étranger et les connaissances techniques ont été associés au capital public local et extérieur. Sous la direction du Ministre de l'Agriculture une vaste gamme d'organismes autonomes se sont vus confier la réalisation des politiques de produits particuliers. 130. Dans l'ensemble, les politiques ont été efficaces et ont fortement contribué à la croissance rapide de la production (6,5% par an aux prix courants) et des exportations (11% par an aux prix cou- rants). Ces résultats n'auraient bien entendu pas été possibles sans l'attitude généralement très positive des agriculteurs ou en l'absence des trois facteurs déjà relevés. l'existence de bonnes terres, l'offre abondante de main-d'oeuvre, notamment dans les années qui ont suivi l'indépendance, et plus récemment la conjoncture favorable sur des marchés mondiaux. Par ailleurs, la mesure du succès a beaucoup varié - 57 - selon que l'Etat intervenait trop (exemple: le riz) ou trop peu (exemple: la sylviculture) 1/• 131. Augmenter la production exportable a été, et reste, l'objec- tif général. L'accent a tout d'abord porté sur le café et le cacao 2/. L'instrument de leur progrès a été le maintien par l'Etat de débouchés garantis assortis de prix agricoles fixes qui ont été soutenus dans le cas du cacao par l'octroi de crédits. Grâce à une conjoncture favorable, l'intervention de l'Etat a pu garder un caractère à la fois limité et efficace. Les bonnes terres ne manquaient pas et ces deux cultures ont été les premières â attirer de la main-d'oeuvre étrangère bon marché; au début, les relations spéciales que la Côte d'Ivoire entretient avec la France ont garanti les débouchés extérieurs; la rémunération des agri- culteurs était telle qu'un prix garanti relativement bas suffisait à sti- muler l'augmentation de la production; même quand l'application du prix garanti entraînait pour l'Etat une perte financière, celle-ci ne tou- chait pas les deux produits à la fois; enfin les principales opérations de mise en valeur, à savoir le défrichage et la plantation, pouvaient être réalisées par les agriculteurs eux-mêmes sans grandes dépenses d'investissement. L'Etat n'a donc pas eu à intervenir activement ou à opérer des choix de politique très difficiles. 132. En ce qui concerne les produits forestiers qui occupent le deuxième rang des exportations depuis 1965 3/, il semble que l'Etat ait d'abord favorisé une exploitation aussi rapide que possible, ne s'efforçant que plus tard de développer l'industrie du bois afin qu'une plus forte proportion de valeur ajoutée reste dans le pays. Tout pays ayant une forêt vierge exploitable se trouve en présence d'un dilemme: tirer profit d'une exploitation rapide et s'exposer à voir les ressources s'épuiser, ou bien s'efforcer de conserver ces ressources, de promouvoir l'industrie locale, et courir le risque de décourager les investisseurs étrangers. Opérer le choix opportun n'est oas facile. 1/ Voir Volume II du rapport. 2/ L'introduction du café remonte aux dernières années du 19ème siècle. Les premières plantations étaient entre les mains des Européens niais bientôt les planteurs africains entreprirent la culture du café dans leurs petites propriétés. Le cacao a été introduit vers 1925. La culture du café aussi bien que du cacao se concentre maintenant presque entièrement dans les petites et moyennes plantations africaines (leur dimension oscille entre quelques hectares et quelques centaines d'hectares). 3/ En 1969 les produits forestiers ont pris le premier rang des expor- tations. - 58- 133. Deux autres objectifs généraux ont gagné en importance depuis 1965: la diversification et, dans une moindre mesure, le développement régional. La diversification a consisté à introduire d'autres cultures afin de réduire la dépendance à l'égard du café et du cacao sans toute- fois abandonner ces deux cultures au profit des spéculations nouvelles. Pour le palmier à huile, par exemple, l'organisme responsable ne les a pas plantés sur les anciennes plantations de café et les petits proprié- taires, tout en ayant l'occasion de cultiver des palmiers à huile, n'ont pas pour autant été obligés d'abandonner en échange le café. Il en est allé de même des autres cultures possibles telles que les bananes ou les ananas. Le palmier à huile et le cocotier sont le pivot du programme de diversification. La plantation, et la construction de six huileries, se poursuivent conformément à un calendrier rigoureux et à de strictes normes techniques. Depuis que le "plan palmier" a pris le départ en 1963, plus de 40 000 ha ont été plantés, les trois quarts en plantations industrielles et un quart en plantations villageoises; près de 20 milliards de francs CFA ont été engagés dans l'entreprise avec l'aide du FED, de la BEI, de la France et de la Banque Mondiale. Le programme "noix de coco" a commencé en 1967 et 4 blocs industriels de 2 400 h., ont été plantés. Quelque 20 000 autres hectares de palmiers à huile- et 12 000 ha de cocotiers sont actuellement en cours de réalisation. 134. D'autres cultures ont été introduites avec succès, quoique sur une échelle plus réduite, notamment les ananas, les bananes, le caoutchouc, le coton et le riz. L'on ne s'est guère préoccupé de développer l'éle- vage qui n'a enregistré aucun progrès important; pour ce qui est de la pêche, l'Etat a limité ses interventions mais les pêcheurs ont saisi les occasions offertes pour approvisionner une part croissante du marché intérieur. 135. Le développement régional vise le redressement de l'équilibre des revenus en faveur du Nord. Il implique aussi la diversification au niveau de l'économie dans son ensemble, le Nord ne se prêtant ni à la culture du café ni à celle du cacao; toute mise en valeur n'était donc possible que par l'expansion d'autres cultures. Les efforts se sont concentrés sur le coton dont l'Etat a subventionné le prix, à concur- rence d'environ 15%, garanti l'écoulement et pour lequel il a fourni des services de vulgarisation. 136. En principe le Ministère de l'Agriculture est chargé de la direction centrale et de l'élaboration des politiques tandis que les organismes spécialisés s'occupent de la mise en oeuvre des programmes. En fait, la répartition des responsabilités n'a pas été aussi simple. 137. Le Ministère lui-même manque des moyens qui lui sont néces- saires pour remplir pleinement ses fonctions. Les renseignements essentiels à l'élaboration correcte des politiques sont très insuffi- sants. De plus, le Ministère ne dispose pas de suffis&-mment de per- sonnel qualifié pour définir les principes ainsi que surveiller et évaluer les opérations pratiques. Les fonctionnaires compétents, qu'ils soient locaux ou étrangers, travaillent le plus souvent auprès du Ministère du Plan ou d'organismes agricoles spécialisés. 138. Il existe de nombreux organismes spécialisés dont l'enver- gure, lé domaine d'action et les résultats sont divers. Ils relèvent en principe du Ministre de l'Agriculture mais, en fait, ils jouissent d'une grande indépendance en ce qui concerne les décisions et les responsabi- lités à prendre. Jusqu'ici, c'est sans doute le groupe de la SODEPALM 1, chargé du développement du palmier à huile et du cocotier qui a le mieux réussi; il est remarquable, entre autres, en ce sens qu'il combine d'une manière typiquement ivoirienne les capitaux publics et privés, les con- naissances techniques locales et étrangères et couvre les domaines in- dustriels aussi bien que les petites propriétés. Comme il a été déjà men- tionné, le groupe a réalisé efficacement le programme de plantation. Les problèmes les plus difficiles cependant, apparaltront au niveau de la gestion des plantations et de la commercialisation des produits une fois que le programme de plantation sera en voie d'achèvement. 139. La SATMACI 21 est un organisme d'Etat chargé de la vulgarisation et, dans une certaine mesure, de l'octroi de crédits pour la culture du café, du cacao et du riz ç/. Elle se consacre à de multiples activités; elle emploie en effet quelque 2 500 agents de vulgarisation alors que le Ministère de l'Agriculture n'en a que 35. La SATMACI a particulièrement Il comprend la SODEPALM (Société pour le Développement du Palmier à Huile), propriétaire des plantations de palmiers à huile et de cocotiers, PALMINDUSTRIE, propriétaire des huileries et PALMIVOIRE, qui est l'organe de gestion et de commercialisation du groupe. La SODEPALM a été créée en 1963 et les deux autres organismes en 1969 à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle tranche du programme intéressant ces deux cultures au financement de laquelle la BIRD a contribué. Société d'Assistance Technique et de Modernisation Agricole de Côte d'Ivoire, créée en 1958. D'après des renseignements récents l'on croit savoir que le sec- teur du riz sera enlevé à SATMACI et confié à un nouvel organisme SODERIZ. - 60 - réussi en matière de vulgarisation de la culture du cacao. Elle se heurte cependant à des difficultés financières imputables à diverses raisons: retards des paiements par le Gouvernement qui emploie la SATMACI dans le cadre de conventions d'assistance technique, diffi- cultés à obtenir des riziculteurs qu'ils remboursent les crédits qui leur ont été accordés, pertes subies par les rizeries industrielles. Les milieux officiels reconnaissent donc qu'il convient de reconsidérer certains aspects de l'organisation et des méthodes de la société et prennent des resures afin de redresser la situation financière. 140. Tout comme dans d'aut es pays francophones, le développement du coton a été confié à la CFDT - qui est chargée de la vulgarisation, de l'acheminement des crédits, de la commercialisation et en partie de l'égrenage. Au cours des dernières années, la CFDT a réussi à augmenter considérablement la production des petits planteurs. Celle-ci était de 5 500 tonnes (de graines de coton) en 1964/65, de 41 700 tonnes en 1968/69 et 30 000 tonnes ont été prévues pour 1969/70 (cette baisse est imputable en grande partie au mauvais temps). D'autres organismes ont des compétences plus étroites mais leur influence n'est pas négligeable pour autant. Il s'agit de la Société pour le Développement des Fruits et Légumes (SODEFEL) et de la Société pour le Développement Forestier (SODEFOR) dont le programme de reboisement est modeste mais que l'Etat espère étendre considérablement; de la Société de Motorisatinn Agricole (MOTORAGRI), qui assure le défrichement des terres pour les organismes d'Etat et les planteurs privés mais qui a di être subventionnée daýns une large mesure. 141. Tandis que certains organismes se sont heurtés à des diffi- cultés qu'ils n'ont pas encore résolues, le principe de la décentrali- sation appliqué à la mise en oeuvre de programmes agricoles spécaux a été fructueux dans l'ensemble. Les organismes ont permis d'augmenter la production et se sont enrichis d'expérience. L'efficacité de leur activité est bien entendu tributaire d'une politique de fiscalité et de prix appropriée, ainsi que de la qualité de la recherche appliquée; dont le niveau a été satisfaisant en général. Leur activité doit aussi 9tre coordonée à l'avenir avec celle de deux organismes régionaux de création récente concernant la vallée de Koussou-Bandama (l'Autorité de la Vallée de Bandama - AVB) et le Sud-Ouest (l'Autorité Régionale du Sud-Ouest - ARSO) et qu'elles concernent davantage l'amélioration de la production alimentaire, qui devient de plus en plus impérieuse. Enfin, le Ministère de l'Agriculture devra 9tre encore renforcé pour être en mesure de coordonner et d'évaluer les travaux des nombreux organismes ainsi que de les doter d'une série de principes dans le cadre desquels ils doivent déployer leur activité. 1j/ Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles. - 61 - C. Politique Industrielle 142. Comme on l'a déjà noté, la croissance du secteur industriel depuis 1960 a été impressionnante 1/. De 1960 à 1968, le chiffre d'af- faires brut de l'industrie a été miiltiplié par cinq, la valeur ajoutée par quatre et l'emploi par trois. La part de l'industrie proprement dite dans le PIB a ainsi doublé et était de près de 9% en 1968. Ces résultats sont liés à la fois aux conditions d'ensemble de la Côte- d'Ivoire, y compris la stabilité politique, et tiennent également à la politique industrielle résolument favorable pratiquée par le Gouverne- ment. 143. La politique gouvernementale est fondée sur le libéralisme. Le Gouvernement a favorisé l'investissement privé étranger par un cer- tain nombre de mesures. Les conditions générales applicables aux en- treprises sont très favorables: l'impôt sur les bénéfices qui était de 25% jusqu'en 1968 est passé depuis à 33%; toute firme nouvelle a droit à l'exonération de l'impôt sur le bénéfice pendant cinq ans. Les in- vestissements nouveaux sont dans une large mesure déductibles des béné- fices imposables. Des avantages supplémentaires peuvent être obtenus par agrément au Code des Investissements, particulièrement sous forme d'exemptions des droits de douane sur les matières importées pour une période de dix ans. Le transfert des bénéfices et du capital est libre dans la zone franc et sujet à des contrôles souples pour les pays non membres de la zone franc. Jusqu'ici le Gouvernement n'a pas cherché à limiter l'emploi des étrangers ou de la main-d'oeuvre africaine par les industriels. Il a fourni de façon générale une infrastructure de base satisfaisante à des conditions favorables à Abidjan et dans d'au- tres villes à l'exception toutefois de l'énergie électrique dont le coût de production est élevé. Le crédit industriel est fourni pour une par- tie par la Banque Ivoirienne de Développement Industriel (BIDI), orga- nisme créé conjointement en 1966 avec des capitaux publics locaux (21,1%), la participation de la Caisse Centrale (10,1%), de la Banque Centrale, d'une douzaine de banques privées locales ou étrangères et enfin de la SFI (7,1%). La BIDI fournit environ 15% des prêts à moyen terme et pratiquement la totalité des prêts à long terme à l'industrie. Ses principaux clients, en majorité des sociétés non-africaines, se trouvent dans les secteurs de la transformation du bois, les textiles et les matières grasses. Les opérations de la BIDI se sont développées à un rythme satisfaisant et son actif total à fin septembre 1969 était de 3,1 milliards de francs CFA, soit 55% au-dessus du niveau atteint 4 ans auparavant. Enfin, dans le but de promouvoir l'entreprise locale, le Gouvernement a créé récemment (en 1968) un fonds de garantie des crédits aux entreprises ivoiriennes au capital de 100 millions de francs CFA. L'efficacité de ce fonds ne peut pas encore être appréciée. 1/ L'industrie comprend ici les entreprises de transformation indus- trielle dont le chiffre d' affaires brut est au moins égal à 15 millions de francs CFA. - 62 - 144. Le Gouvernement s'est pratiquement abstenu d'exercer une action sur la direction que prenait le développement industriel dans le passé. Tout naturellement, l'industrie s'est développée sur une double base: tout d'abord par la transformation des produits agricoles locaux (bois, matières grasses, coton, ananas, etc.), et deuxièmement par la substitu- tion aux exportations. Dans ce dernier cas, il s'est agi surtout de la transformation à partir de biens d'importations ou d'unités de montage. Le résultat de ce type de développement est que la proportion de valeur ajoutée est généralement restée faible et que les échanges interindus- triels sont restés également très limités. Les branches les plus impor- tantes de l'industrie, d'après le chiffre d'affaires, concernent le bois, les textiles, le montage de véhicules, la conserverie, les minoteries et les matières grasses. La production des industries métallurgiques et chimiques est très faible. La seule industrie "'lourde" est la raffinerie de pétrole. 145. S'il est peu douteux que l'attitude libérale du Gouvernement a grandement favorisé le développement industriel, celui-ci ne s'est pas fait sans problèmes. D'une part, le développement des différentes branches est devenu très inégal. La structure des tarifs douaniers et les exemptions de droits à l'importation ont été à tort aménagées en fonction des étapes finales de la transformation au détriment du dévelop- pement des produits semi-finis. C'est ainsi que la transformation com- plète du coton depuis l'égrenage jusqu'au tissage a progressé lentement. Certaines industries fournissant des services pour lesquels il existe des débouchés comme par exemple la réparation de navires, ont été néglgces. En deuxième lieu, l'octroi trop systématique d'avantages fiscaux et autres a eu aussi comme conséquence de maintenir certaines entreprises qui ne sont peut-être pas viables à long terme et en même temps de permettre à d'autres entreprises qui en fait n'avaient pas besoin de mesures de protection spéciale de réaliser des bénéfices excessifs. Enfin et sur- tout, la participation des entrepreneurs africains et du personnel tech- nique et de gestion ivoirien aux entreprises étrangères n'a que peu progressé: il n'y a que deux chefs d'entreprises industrielles ivoiriens et seulement 6% des postes de direction, d'ingénieurs et de cadres en général, et 35% des postes de maîtrise sont occupés par des Ivoiriens; le capital privé ivoirien investi dans l'industrie ne dépasse pas 300 millions de francs CFA alors que l'investissement total dans le secteur a été estimé à 42 milliards de francs CFA à fin 1968. Le Gouvernement est conscient de ces lacunes et c'est en grande partie pour cette raison qu'il a accéléré sa politique d'ivoirisation. Ces problèmes ne se prêtent cependant pas à une solution rapide et pour la période du plan 1971-75 seuls des progrès partiels peuvent être espérés. - 63 - V. CROISSANCE ET DEVELOPPEMNT 146. La réussite économique de la Cdte-d'Ivoire est parfois con- sidérée comme un cas de "croissance" assortie d'un "développement" modeste, voire nul. C'est donc que les avantages de la croissance n'ont pas été largement diffusés et que certains problèmes "sociaux" sont devenus plus aigus, en particulier ceux de l'éducation, de la santé publique et de l'emploi. Il peut donc y avoir croissance quan- titative au détriment peut-être de la qualité. A. Revenus 147. En Côte-d'Ivoire, comme dans d'autres pays moins avancés, la croissance est indubitablement allée de pair avec des modifications de la répartition des revenus. La Côte-d'Ivoire a vu se développer une importante classe "bourgeoise" composée non seulement dshommes poli- tiques, de fonctionnaires et d'employés en général, mais aussi d'ex- ploitants agricoles relativement aisés, notamment dans les régions de culture du café et du cacao. En même temps, le nombre des sala- riés a considérablement augmenté dans les villes comme dans les zones rurales. Contrairement à ce qui se passe dans les autres économies africaines, la part des salaires et traitements (y compris les avantages sociaux) est relativement importante dans le revenu national de la Côte-d'Ivoire; elle est passée en effet de 28% en 1960 à 38% en 1967. Pour ces mêmes années, la part du revenu brut d'exploitation des entreprises a été de 8,5% et 7,5%, et celle des "entrepreneurs individuels" (c'est-à-dire la plupart des agricul- teurs, les petits industriels, les artisans et les petits commer- çants) de 62,5% et 54,5%. En gros, le revenu annuel moyen d'un salarié était en 1965 de 300 000 FCFA (1.200 dollars) alors qu'il était de quelque 80 000 FCFA (325 dollars) pour les entrepreneurs individuels. Il convient de noter, toutefois, que les salariés africains entretiennent normalement la totalité ou une partie im- portante de leurs parents proches ou lointains, même lorsqu'ils vivent "à l'occidentale". De plus, le coût de la vie est plus élevé à Abidjan et dans d'autres villes que dans les régions rurales. Comme dans la plupart des pays en voie de développe- ment, le salarié est en moyenne plus aisé que l'exploitant agri- cole; il nten va pas de même néanmoins pour d'importants groupes en Côte d'Ivoire. Ainsi, il est manifeste que même le petit planteur de café ou de cacao a un revenu réel supérieur à celui des travail- leurs qu'il emploie, en particulier lorsque ceux-ci sont des immi- grants. En outre, il a souvent des moyens supérieurs à ceux des salariés des villes ayant des revenus faibles et moyens. - 64 - 148. La part des revenus échéant aux non-Africains est manifeste- ment élevée. En 1965, les étrangers non africains, qui étaient envi- ron 30 000, avaient des revenus pouvant atteindre selon les estimations 36 milliards de FCFA, soit 15% du PIB, répartis entre moins de 1% de la population totale. Il est difficile de juger si cette proportion est "trop élevée" en regard de leur contribution à l'économie ou bien d'une norme "idéale" de répartition des revenus. Toutefois, il en ressort que le PIB moyen de la population africaine oscillait en 1965 autour de 47 000 FCFA (190 dollars) alors que la moyenne était de 55 000 FCFA (220 dollars) pour l'ensemble de la population; en re- prenant les mêmes proportions pour 1968, ces chiffres seraient de 58 000 FCFA (240 dollars) et 68 000 FCFA (280 dollars) respectivement. Il convient de noter, toutefois, qu'ils concernent les revenus avant impôts. Or l'impôt progressif a pour effet d'atténuer sensiblement l'écart nominal séparant les revenus africains des revenus non afri- cains. 149. Il existe également des disparités d'une région à l'autre. Certaines estimations relatives à l'année 1965 (voir Tableau 2.8) montrent que le niveau du revenu agricole brut par habitant, à ne considérer que la population rurale des sept régions économiques, était dans le rapport de 1 à 3 entre les plus pauvres (Nord) et les plus riches (Centre-Ouest). Les régions de l'Ouest et du Centre arrivaient à 27% et 5% au-dessous de la moyenne nationale, le Sud, l'Est et le Sud-Ouest se situaient à 38% au-dessus et le Centre-Ouest à 70% au-dessus de la moyenne nationale. La moitié de la population vivait dans des régions oi le revenu agricole était inférieur à la moyenne nationale. Les disparités régionales se sont probablement accentuées avec le processus de croissance, et la stagnation du dé- veloppement économique du Nord préoccupe particuliérement les pouvoirs publics. 150. Ainsi, les avantages de la croissance rapide de l'économie, rapportés aux normes uantitatives habituelles, ne sont pas répartis également entre tous les groupes sociaux; par ailleurs, les dis- parités ainsi engendrées ont été à l'origine d' une certaine tension sociale et politique. Réduire les différences de revenus sans toucher aux stimulants est devenu pour le Gouvernement une tâche prioritaire exigeante. B. Problèmes en Matière d'Enseignement 151. En 1967-1968, 408 000 élèves fréquentaient les écoles pri- maires, soit 44% des jeunes de 6 à il ans; h2 000 les écoles secondaires et professionnelles, et 2 600 étudiants étaient inscrits à l'Université d'Abidjan (dont moins de 50% étaient ivoiriens). Au- moment de - 65 - l'indépendance, les chiffres correspondants étaient 238 700 élèves dans le primaire, et 10 800 élèves dans le secondaire; il n'y avait pas en- core d'université. Comme nous l'avons déjà fait observer, les dépenses publiques en matière d'enseignement ont plus que triplé entre 1960 et 1969. En 1969, elles représentaient près de 200 des d'penses ordinaires du budget. Cn ne saurait donc nier les efforts déployés par les pou- voirs publics dans ce domaine. 152. Les progrès de l'enseignement ont été très inégaux. Deux tiers des élèves des écoles primaires sont des garçons, un tiers des filles. La scolarisation dans les villes est 2 à 3 fois plus 'lev e que dans les villages. Dans la moitié sud du pays, elle est environ 2 fois plus élevée que dans le nord. En conséquence, le taux d'alpha- bétisation, qui est de 9e en moyenne, est de 25% dans les agglomé- rations urbaines et de 41 dans les régions rurales; il est 13 fois plus elevé chez les hommes que chez les femes. 153. La structure du système d'enseignement est une réplique du modèle français et les cours sont professés en français uniquement. Toutefois, le système est dans l'ensemble insuffisant et inefficace. L'enseignement primaire a peu de points communs avec le cadre oui vit l'enfant, les qualifications du maître sont médiocres, un grand nombre d'élèves redoublent leur classe ou abandonnent. Le nombre d'abandons est également élevé dans l'enseignement secondaire de méme que le nombre de redoublants. Ainsi, sur les 4 513 êlèves qui ont commencé des études secondaires en 1960, 284 seulement (6,5%) ont réussi l'examen du baccalauréat en 1967. 154. Quoique les rêsultats de l'enseignement sur le développement économique n'ont jamais fait l'objet d'une étude approfondie, la con- tribution nette de cet effort est discutable étant donné qu'un trop grand nombre d'Ivoiriens superficiellement alphabétisés sont restés sans emploi en dépit d'une demande de travailleurs qualifiés non satisfaite; par ailleurs, la main-d'oeuvre immigrante, analphabète pour la plus grande partie, a contribué considérablement à l'ac- croissement de la production dans tous les secteurs de léconomie. On peut c.ontester que l'enseignement en tant que bien de consomma- tion ait contribué dans l'ensemble à améliorer le niveau de vie; mais on ne peut mettre en doute qu'il a fait naître un vif sentiment de frustration et d'amertume chez ceux qui n'ont bénéficié que d'une instruction primaire rudimentaire ou parmi les nombreuses personnes qui n'ont pu réussir l'examen sanctionnant la fin des- études secon- daires après 12 années ou plus d'êtudes, ainsi que chez les étudiants de l'enseignement supérieur. Les résultats ont certainement été déce- vants en regard des ressources financières, tant nationales qu'êtran- gères, affectées a l'enscignement. - 66 - 155. Les pouvoirs publics ont maintenant pris conscience de ces faiblesses. Ils déploient des efforts cohérents et de grande envergure pour réformer le système; ces efforts seront pour la plupart concré- tisés dans le prochain plan de développement pour 1971-1975, mais la nouvelle politique en matière d'éducation est naturellement orientée à juste titre vers des objectifs fixés bien au-delà de 1975. C. Problolaes en IMatière de Santé Publique 156. La politique des pouvoirs publics dans ce domaine pourrait également être considérablement éclairée par l'estimation économique de ses coûts et de ses avantages. Dans ce cas toutefois, la situation de la santé en général s'est nettement améliorée. Toutes les graves épidémies ont été éliminées. Le taux de mortalité, notamment chez les nouveaux-nés, a fortement diminué quoique les maladies endémiques restent un sujet de préoccupation comme dans le reste de l'Afrique. L'espérance de vie a augmenté. En dehors des avantages inestimables qu'apporte l'amélioration de la santé, les progrès passés expliquent, sans aucun doute, une partie de l'accroissement de la productivité du travail. 157. Par le passé (notamment lors du Plan 1967-1970), les pouvoirs publics ont à juste titre mis l'accent sur le développement de la méde- cine préventive de masse. En fait, ces mesures n'ont été appliquées qu'en partie. Ainsi, les réalisations sont en retard dans le domaine de la formation du personnel des échelons intermédiaire et inférieur (infirmières, assistants, etc). La construction d'hôpitaux a pro- gressé rapidement à Abidjan; un établissement ultra-moderne (Le Centre hospitalier universitaire - CHU) s'est ouvert en mai 1970. Toutefois, la création de centres sanitaires secondaires en dehors de la capitale est en retard sur les prévisions, l'insuffisance de l'infrastructure sanitaire dans les campagnes est l'une des raisons qui expliquent l'exode rural. La politique gouvernementale n'a fait aucune place au planning familial, pour la raison que le potentiel économique du pays à long terme permet d'absorber une population plus nombreuse. Cependant, le Gouvernement est conscient des dépenses qu'entraîne une population "jeune" en accroissement rapide et les accepte. 158. La place relativement trop grande faite à la médecine cura- tive coûteuse et le déséquilibre régional croissant existant dans les services sanitaires ont sans aucun doute compromis le succès de la politique de santé. - 67 - D. Urbanisation et Chôtage Urbain _ 159. La rapidité de l'urbanisation a des incidences sociales pro- fondes et influe profondément sur la qualité de la croissance globale. Il va de soi que l'urbanisation ne caractérise pas la seule Côte d'Ivoire, mais elle est particulièrement rapide dans ce pays et forte- ment concentrée sur la capitale. 160. De 1960 à 1970, la population urbaine (c'est-à-dire vivant dans les vingt agglomérations de 10 000 habitants et plus) a été mul- tipliée par environ 2,5, soit une augmentation de 9,5% par an, ce qui est trois fois plus rapide que l'accroissement démographique total. En 1960, la population urbaine constituait 16% de la population totale; en 1965, elle est passée à 23 et en 1970 à 30%. Abidjan comptait 120 000 habitants en 1955, 330 000 en 1965, 550 000 au début de 1970, ce qui représente un accroissement de près de 11% par an. Bouaké, deuxième grande ville du pays, avait 44 000 habitants en 1958 et 120 000 au début de 1970. De petites villes se sont également dévelop- pées rapidement mais la fraction de la population habitant la région d'Abidjan n'a cessé d'augmenter; elle est actuellement de 12%. 161. La population des villes a été caractérisée non seulement par une croissance démographique naturelle plus rapide mais a considérable- ment augmenté par suite de l'exode rural et de l'immigration étrangère. Le taux de natalité élevé des villes s'explique par la jeunesse de la population urbaine, et le taux de mortalité plus faible est attribu- able à une meilleure hygiène. Toutefois, l'accroissement naturel re- présente moins du tiers de l'accroissement des villes et l'immigra- tion plus des deux tiers. En outre, l'immigration africaine étrangère vers les villes a été jusqu'à présent plus importante que l'immigration des ressortissants ivoiriens et elle se concentre principalement sur Abidjan. Par suite, en 1965, 45% environ de la population de la capi- tale appartenant au groupe d'âge 20-39 ans étaient nès en dehors du pays et la présence d'un important élément étranger crée inévitable- ment des tensions. 162. De plus en plus, les motivations des immigrants vers les villes tiennent davantage à la 11qualité" supérieure de la vie qu'il espèrent y trouver qu'aux possibilités de travail. Outre les différences entre les revenus des salariés de la ville et de la campagne, les facili- tés, services et distractions apparemment offerts à Abidjan inter- viennent pour une grande partie dans cet exode. La rigueur des travaux agricoles, les logements médiocres, l'absence d'écoles et lf Les problèmes relatifs à la croissance démographique et à l'urbanisation sont étudiés au volume IV du présent rapport. - 68 - d'installations sanitaires dans les zones rurales ainsi que la réticence toujours plus vive des jeunes à l'égard des contraintes sociales imposées par des structures et des coutumes traditionnelles strictes contribuent puissamment à l'exode rural des Ivoiriens et des autres Africains. 163. Il n'existe pas de renseignements complets sur le chômage urbain. Toutefois, un recensement récent de l'Etat (terminé en jan- vier 1970) a révélé que parmi les seuls Ivoiriens il y avait 45 000 sans travail (n'ayant jamais travaillé ou étant en chômage après avoir eu du travail à Abidjan). Le taux de chômage s'établit ainsi à peut- être 25% de la population masculine active de la capitale. Le chômage sévit également dans d'autres villes qu'Abidjan, en particulier à Bouaké. Les renseignements connus ne permettent pas d'établir de comparaison avec la situation passée. Toutefois, il est presque certain que le nombre absolu de chômeurs urbains a considérablement augmenté depuis 1960 et, plus probablement encore, que le taux de chômage est également plus élevé que jamais. 164. Les causes du chômage urbain ne doivent pas être cherchées dans une conjoncture économique défavorable. La croissance globale rapide depuis 1960 témoigne nettement du contraire. Les causes ré- elles sont les facteurs sociologiques qui viennent d'être énoncés et la qualité inadéquate de la main-d'oeuvre ainsi que l'existence de marchés du travail cloisonnés. L'exode rural, dans la mesure où il n'est pas essentiellement déterminé par les possibilités d'emploi, aboutit naturellement au chômage urbain. Ainsi qu'il a été mentionné ci-dessus, les secteurs secondaire et tertiaire, qui fournissent l'essentiel de l'activité urbaine, se sont accrus plus rapidement que le PIB total de 1960 à 1968 (d'environ 15% aux prix courants). Cepen- dant, l'industrie et les autres activités secondaires constituent encore un secteur économique assez modeste (20% du PIB en 1968) et, en outre, les offres d'emploi dans les secteurs aussi bien secondaire que tertiaire ont augmenté bien moins rapidement que la valeur de la production, en particulier dans le commerce où la croissance de la "production" résulte en grande partie de l'augmentation des marges de commercialisation, notamment des impôts indirects. L'accroissement annuel des personnes employées à Abidjan n'a été estimé qu'à 7,7% de 1955 à 1965 et à 6,2% de 1965 à 1970, alors que la population de la capitale a augmenté de 50% plus rapidement et la population active encore davantage en raison de l'immigration. 165. Le cloisonnement des marchés du travail est une autre cause générale du chômage urbain. lle présente deux aspects différents qui ont déjà été signalés. Le premier est que les Ivoiriens ne sont guère attirés par certains travaux considérés pénibles ou (et) mal payés ou traditionnellement assurés par d'autres Africains. Ainsi, - 69 - bien qu'il y ait environ 45 000 Ivoiriens en chômage à Abidjan, certains emplois (tels que dockers, domestiques, emplois manuels pour la plupart non qualifiés) sont presque tous occupés par d'autres Africains; ces derniers, en particulier les Maliens, pré- dominent aussi dans le petit commerce. A l'autre bout de l'échelle, un autre problème déccule de la pénurie d'Ivoiriens qualifiés, d'où le nombre important d'étrangers occupant les postes supérieurs. Enfin, pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires, de nom- breux emplois semi-qualifiés, tels que de vendeuses, caissicrs.- secrétaires, employés de bureau, sont encore détenus par des expatries. La raison est peut-être partiellement imputable à l'absence de possibilités de formation pour les Africains mais aussi dans une mesure importante au fait que ces emplois sont une deuxième source de revenus pour les ménages étrangers, ce qui les incite a venir en Côte d'Ivoire et à y rester. 166. Dans le contexte africain, le chômage urbain est peut-être relativement moins ressenti que dans un pays développé car non seule- ment il y a nombre d'emplois à temps partiel ou occasionnels mais en- core dans la société africaine, les membres d'une famille qui ont du travail pourvoient aux besoins de ceux qui sont en chômage. Une étude effectuée en 1965 a fait apparaître que la dimension des "ménages" dans les agglomérations était grosso modo déterminée par le revenu monétaire des membres qui avaient un emploi, de sorte que le revenu moyen pour chaque membre du groupe approchait h 500 FCFA par mois, ce qui, incidemment, correspondait à peu près au niveau moyen du PIB par habitant. Cependant cette solidarité de la famille élargie encourage l'oisiveté chez les moins ambitieux et décourage les plus enterprenants et les plus énergiques. Elle tend aussi à attirer plus d'immigrants qu'ils ne se crée d'emplois. Les pouvoirs publics ont à résoudre un problème de chômage de plus en plus grave, notamment à Abidjan. En 1970, ils ont entrepris de diriger une partie des chômeurs sur un "service civique", de type obligatoire où les participants prennent part à des travaux d'utilité publique; ils ont aussi commencé à recycler certains sans emploi sur une base sélective, notamment des jeunes gens. -70- DEUXIEME PARTIE - PERSPECTIVES 167. Un grand nombre de facteurs, sur lesquels l'Etat pourra agir à divers degrés, vont influer sur la croissance future. L'évolution quan- titative et qualitative de la population totale, le volume et la destina- tion des mouvements de population à l'intérieur du pays et l'immigration de l'étranger, vont constituer des facteurs déterminants du développement et des types de problèmes, y compris ceux liés à l'urbanisation,auxquels la Côte-d'Ivoire devra faire face. L'Etat devrait pouvoir influer sur le volume et la destination des mouvements de population sans pour cela les déterminer entièrement. Le volume et la structure des investisse- ments publics, qui constituent un autre facteur très important, Sront soumis à un contrôle plus poussé, quoiqu'en fait les engagements déjà pris par l'Etat limitent quelque peu sa liberté d'action. Dans ce domaine, il faudra faire des efforts soutenus afin d'augmenter l'é- pargne publique dans le cadre des contraintes actuelles concernant la croissance des recettes publiques et compte tenu de l'augmentation inévitable des dépenses de fonctionnement. La mobilisation des ca- pitaux pour le secteur public ne se fera pas sans difficultés. Il faudra faire appel à l'épargne privée et surtout obtenir un financement extérieur public plus important. Celui-ci sera en grande partie fonction de facteurs extérieurs, mais également de la capacité du gouvernement à préparer des projets, et du succès de la politique globale de dé- veloppement. En ce qui concerne les investissements privés, qu'il s'agisse de fonds d'origine locale ou extérieure, il est par définition très difficile de faire des prévisions; cependant, la situation éco- nomique de la Côte-d'Ivoire autorise probablement un certain optimisme et on peut penser que ces investissements deviendront plus importants. Enfin, la croissance du produit intérieur brut dépendra essentiellement, comme par le passé mais sans doute dans une moindre mesure, du déve- loppement des exportations et de la capacité du pays à importer, ainsi que du niveau et de la structure de l'investissement total. 168. Dans la projection de lacroissance future de l'économie, on a admis l'hypothèse de la stabilité politique, du maintien des mesures libérales qui ont stimulé l'entreprise et l'investissement et de la poursuite des relations étroites avec la CEE et la France. - 71 - I. LES MOUVEENDTS DE POPULATION COMME FACTEURS DE CROISSANCE A. Généralités 169. Pour les raisons déjà indiquées ou évoquées dans la première partie du présent rapport, l'évolution démographique constituera un facteur déterminant du développement futur du pays. Une croissance démographique rapide devra s'accompagner nécessairement d'une augmentation du niveau des dépenses sociales, notamment pour l'éducation et la santé; la poursuite de l'urbanisation nécessitera des investissements importants qu'il faudra cependant maintenir dans des limites raisonnables; elle doit s'accompagner également d'une augmentation rapide de la production de denrées alimen- taires; la mise en oeuvre du potentiel disponible pour une croissance soutenue de la production agricole d'exportation, nécessitera un volume accru de main-d'oeuvre et aussi une répartition régionale appropriée des migrations de travailleurs. Il conviendra de contenir le chômage urbain dans des limites acceptables, et de prendre des mesures pour ralentir le processus d'urbanisation, et recycler les chômeurs. 170. On ne sait pas grand chose des effets qu'aura l'augmentation des revenus des ménages sur le taux de natalité. Les parents penseront peut-être qu'ils peuvent se permettre d'avoir plus d'enfants ou estimeront au contraire qu'ils n'auront pas besoin d'en avoir autant pour prendre soin d'eux lorsqu'ils seront vieux. D'après les prévisions officielles, la natalité devrait reculer, mais la chose semble peu probable car l'Etat n'a pas établi de programme ni pris de mesures visant la régulation des naissances. De plus, l'amélioration de l'hygiène publique accélérera la baisse du taux de mortalité. Les projections officielles ci-dessous sous-estiment peut-être quelque peu le taux naturel de croissance auquel on peut s'attendre: En pourcentage 1965-69 1970-74 1975-89 Taux de natalité 5,0 5,0 4,6 Taux de mortalité 2,7 2,5 2,0 Taux de croissance naturelle 2,3 2,5 2,6 D'après ces projections assez prudentes, la structure de la population sera "rajeunie" avec tout ce que cela implique en dépenses consacrées à l'éducation, à la santé et aux autres services sociaux. De même, la proportion de la population active décroîtra quelque peu. L'immigration continuera de grossir la population totale mais dans une mesure difficilement prévisible. - 72 - Comme par le passé, il semble raisonnable de prévoir un taux de croissance global égal ou légèrement supérieur à 3. La population totale atteindrait alors 5,h millions en 1975 et 6,2 millions en 1980. B. Urbanisation 171. L'urbanisation se poursuivra. Suivant les prévisions officielles actuelles, 35% de la population totale, soit un peu plus de 2 millions d'habitants, vivront dans les villes en 1975; cette proportion passera à 40, soit 2,6 millions d'ici à 1980 alors qu'elle était inférieure à 25%' en 1965. Mais en fait, les taux d'urbanisation prévus pour 1965-70, no- tamment pour Abidjan, ont été dépassés, et les prévisions actuelles pourraient également l'être, malgré certains facteurs nouveaux de nature à ralentir l'immigration urbaine. Le plus important de ces facteurs sera l'ouverture de la région sud-ouest. Si cette région attire la population essentielle à son développement et devient dans une certaine mesure un nouveau pôle de croissance, elle arrivera peut-être à détourner à son profit une partie du mouvement actuel de migrants qui se dirigent- vers les villes. L'état espère pouvoir inciter les personnes déplacées à la suite du projet du lac de Kossou à émigrer vers le sud-ouest; il se peut toutefois qu'au moins une partie d'entre elles préfère se diriger sur Abidjan ou peut-être Bouaké. La question de savoir si l'Etat peut dé- courager la migration vers les villes en s'efforçant de réduire l'écart entre les revenus des villes et ceux des régions rurales, prête à contro- verse. 172. Des études effectuées en 1971 1/ prévoient que les possibilités d'emploi à Abidjan progresseront comme suit: Taux annuel Nombre d'emplois à de croissance la fin de la période 1965-70 6,65 133 000 1970-75 5,6e 175 000 1975-80 4,4% 216 000 Le déclin du taux de croissance est conforme à la fois au ralentissement prévisible de la croissance économique globale et à celui du développement de la ville, passée sa première étape de croissance. Même en tenant compte 1/ Voir Volume IV - Croissance de la Population et Développement Urbain. - 73 - d'une certaine diminution des taux d'immigration urbaine, la population devrait s'accroître plus rapidement que les offres d'emploi. En consé- quence, il a été prévu que le taux de chômage (hommes et femmes) à Abidjan pourrait atteindre jusqu'à 301 de la population active en 1975 et 402 en 19d0, alors qu'il était évalué à 25% en 1970. 173. Ce problème est pour le gouvernement une source de préoccupation sérieuse. L'Etat s'efforce surtout de relever le niveau de l'éducation des travailleurs afin d'accélérer l'ivoirisation des emplois dans les villes. La création récente d'un Ministère de la Formation Professionnelle est un pas vers la réalisation de cet objectif. Le gouvernement fait d'autre part, pression sur les entreprises privées pour instituer ou dé- velopper la formation sur le tas. Plus que par le passé, les nouvelles entreprises se verront sans doute accorder des avantages fiscaux et autres, en fonction du nombre d'emplois créés et du choix de leur implantation. Il est probable que le Plan 1971-75 accordera une haute priorité aux projets d'industrialisation qui entraîneront la création de nouveaux emplois dans les villes. 174. Il est pourtant presque impossible d'imaginer une situation de plein emploi dans les villes pour les cinq ou dix prochaines années. Si l'on essayait de pousser les chômeurs vers le secteur agricole, par exemple en augmentant de façon considérable les salaires agricoles et les prix à la production, le coût que de telles mesures entraîneraient pourrait être beaucoup trop élevé pour l'économie; en effet, il faudrait proba- blement que l'Etat subventionne la production et (ou) que la Caisse de Stabilisation renonce à réaliser des excédents. Du point de vue politique, les conséquences de mesures autoritaires ayant pour but de forcer les chômeurs à quitter les villes pourraient être plus sérieuses encore. Il revient au seul gouvernement Ivoirien de déterminer dans quelle mesure il peut concilier des mesures contre le chômage urbain avec les autres objectifs sociaux et économiques tels qu'un taux élevé de croissance économique globale. C. Main-d'Oeuvre Agricole et Productivité 175. Si la population totale augmente conformément aux projections, de 55% entre 1965 et 1980 et que le taux de la population rurale tombe de 79 à 60 pourcent, le nombre de personnes qu'un agriculteur aura à "nourrir" passera de 1,3 à 1,75. Sur cette même période, la production de den- rées alimentaires par agriculteur actif devra donc augmenter d'environ 35'. Cet objectif peut paraître modeste mais il sera difficile à réaliser étant donné que la production alimentaire par habitant a probablement augmenté très peu par le passé. De plus, la recherche agronomique a beaucoup moins progressé dans le domaine des cultures de subsistance que - 74 - dans celui des cultures industrielles, et en ce qui concerne l'utilisation des facteurs de production et notamment de la main-d'oeuvre, les cultures vivrières sont en concurrence avec les cultures d'exportation. En outre, au fur et à mesure que les revenus augmenteront, la structure de la consom- mation se modifiera, notamment dans les villes, appelant l'adaptation correspondante de la production vivrière. L'augmentation de la demande de biens alimentaires pourrait être satisfaite par une augmentation des im- portations, mais ceci est à éviter si l'on ne veut pas alourdir la balance des paiements, bien que, naturellement, certaines denrées alimentaires seront toujours importées. 176. La productivité agricole par habitant et par an pourrait s'élever par l'augmentation de la quantité de travail annuellement fournie par la main-d'oeuvre. Si le prix des denrées alimentaires produites localement devenait plus élevé, les agriculteurs seraient peut-être tentés de travailler davantage, mais étant donné l'état actuel des tech- niques d'exploitation, les périodes de pointe au cours de la campagne agricole imposent une contrainte sérieuse. Il se peut aussi que les méthodes d'exploitation s'améliorent et que la productivité de la main- d'oeuvre s'en trouve augmentée, par exemple grâce à l'utilisation des engrais, de semences sélectionnées, de pesticides, etc. L'Etat devra vivement encourager ces changements, mais l'évolution en ce domaine ne peut être que graduelle. Il ne faut pas non plus perdre de vue que le progrès technique exige souvent une main-d'oeuvre plus importante et non le contraire; la culture intensive du café en est un exemple classique. 177. Enfin, les disparités régionales entre niveaux de revenu, qui pourraient devenir encore plus importantes à l'avenir, continueront d'inciter les populations de la savane, région à productivité relativement basse, à émigrer vers la zone forestière. Ces mouvements devraient encore être accélérés par le déplacement des populations de la région de Kossou. Le tableau ci-dessous indique les prévisions officielles des mouvements de population d'une région à l'autre (en milliers d'habitants): Répartition de la Population Rurale par Régions 1970 190 Variations - Savane 1 520 1 460 - 60 - Forêt 2 030 2 600 + 570 - Immigrants saisonniers (350) (hho) (+90) Etant donné qu'en l'absence de mouvements géographiques de population, il y aurait 2 millions d'habitants dans la zone savane en 190, les prévisions ci-dessus impliquent une émigration de quelque 500 000 personnes - 75 - du nord. Environ un sixième de l'augmentation de la population dans le sud, correspondrait à l'immigration des travailleurs étrangers saison- niers. Si, dans le sud, la production par habitant reste environ deux fois plus élevée que dans la zone de savane, les mouvements de population indiqués ci-dessus s'accompagneraient d'une augmentation de la production agricole totale de l'ordre de 20, et d'une augmentation de la produc- tivité moyenne de la population rurale de plus de 25 . Ceci montre bien combien il est important que les mouvements de population en direction du sud se poursuivent, ce qui n'exclut pas, bien sûr, la nécessité d'apporter des améliorations dans le nord. 178. C'est probablement en combinant les mesures esquissées ci-dessus que l'on cherchera à résoudre le problème de la pénurie de main-d'oeuvre et celui de la productivité. Cependant, l'une des difficultés provient des Ivoiriens eux-mênes,peu désireux de travailler à temps complet ou partiel comme salariés dans des plantations (domaines industriels ou petites exploitations). Les plantations de la SODEPAU4 par exemple manquent de main-d'oeuvre alors qu'il y a du chômage en ville. Autre difficulté: les propriétaires fonciers ivoiriens du Sud-Est sont de moins en moins disposés à laisser aux travailleurs étrangers qu'ils em- ploient dans leur plantation comme salariés, des parcelles de terre pour leurs propres cultures vivrières ou pour des cultures commerciales (no- tamment le riz). Enfin, il ne sera pas facile d'atteindre un équilibre harmonieux entre le nombre d'étrangers et le nombre d'Ivoiriens dans les zones de peuplement neuf du Sud-Ouest. Si la proportion des étrangers est trop élevée, il peut en résulter des problèmes sociaux et politiques. Cependant, l'emploi de la main-d'oeuvre étrangère restera nécessaire, ce qui pose la question des droits à la terre qui leur seraient éven- tuellement accordés. 179. Ce qui précède implique qu'il ne sera pas appliqué de res- trictions à l'immigration des étrangers, du moins tant que cette dernière ne dépassera pas le rythme de création d'emplois non occupés par des Ivoiriens. On prévoit, pour la période 1970-75, l'immigration spontanée d'environ 150 000 étrangers, dont près des trois quarts vers les centres urbains. Cette dernière proportion paraît trop forte si l'on tient compte du fait que dans les villes les Ivoiriens vont peu à peu occuper les emplois actuellement tenus par les étrangers, et si l'on veut satisfaire les besoins en main-d'oeuvre de l'agriculture. Le Gouvernement devrait donc prendre des mesures afin de détourner un plus grand nombre d'im- migrants vers les régions agricoles, particulièrement celles du Sud- Ouest. Il conviendrait donc peut-être de chercher à orienter la répar- tition régionale des immigrants étrangers. - 76 - D. Perspectives de Croissance Globale 180. La population, facteur important puisqu'il détermine à la fois la demande et l'offre globales, ne sera qu'un des facteurs déterminants de la croissance économique générale au cours des années 1970. Les ex- portations et les investissements continueront à jouer un rôle décisif et font l'objet d'un examen particulier dans les sections suivantes. Les exportations de biens, compte tenu des prévisions relatives aux prix mondiaux, devraient augmenter entre 5,7 et 6,5 pour cent par an jusqu'en 1975 et de 3,8 à 5,6 pour cent au cours des dernières années 1970. Au cours de la période l960-683 (voir par. 17), les taux de crois- sance ont été nettement plus élevés. Si l'on projette le rapport observé dans le passé 1/ entre la croissance des exportations et celle du PIB, le PIB augmenterait un peu moins rapidement que les exportations. On prévoit, cependant, que les exportations, tout en restant le moteur principal de la croissance, perdront progressivement de leur importance et que les activités internes, notamment la production industrielle, joueront un râle plus important. Dans l'ensemble, les investissements ne seront pas aussi directement productifs qu'au cours de la décennie passée. Le renouvellement du capital fixe exigera une proportion des investis- sements bruts plus élevée que par le passé, et en conséquence, la part des investissements nets par rapport aux investissements bruts dimi- nuera. En outre, malgré une légère élévation prévisible du taux d'in- vestissement brut par rapport au PIB, les investissements seront plus "lourds" qu'ils ne l'ont été jusqu'ici relevant ainsi le coefficient marginal de capital. Ces changements doivent être attribués princi- palement aux importants investissements consacrés au projet de Kossou (avec les problèmes de réinstallation de populations qu'il comporte) aux dépenses considérables affectées aux projets d'infrastructure de San Pedro et du Sud-Ouest, et enfin à la proportion élevée des inves- tissements prévus pour le développement urbain, l'infrastructure ad- ministrative et le logement. A cet égard, il ccnvient de relever que l'Esquisse du Plan qui n'englobait pas tous les coûts de Kossou et San Pedro prévoyait que jusqu'en 1975 le PIB augmenterait plus rapide- ment que depuis 1960 ce qui sous-entendait une amélioration du coefficient de capital. 131. L'on ne peut nier que la croissance peut être ralentie par certains facteurs liés à la pénurie de main-d'oeuvre dans l'agriculture et dans les emplois qualifiés,à une répartition moins qu'optimale de la main-d'oeuvre entre les régions urbaines et rurales ou d'une région à l'autre, ainsi qu'à la nécessité de consacrer à l'éducation et à la santé, des investissements plus importants qui ne se reflèteront qu'indirectement et à long terme sur la production. 1/ Pour la période 1960-68, l'élasticité du PIB par rapport aux expor- tations (aux prix courants) serait légèrement inférieure à 1. - 77 - 182. La mission n'a pas préparé de projections détaillées de produc- tion par secteurs. Cependant, on peut prévoir ce que seront les taux de croissance réels par secteur d'après les projections concernant les cultures d'exportation et la population, d'après les tendances qui se font jour dans la production alimentaire d'après l'analyse détaillée de la production industrielle ainsi que d'après les projections du budget de l'Etat. Si l'on retient 1967-68 comme année de base et que l'on s'en tienne à des hypothèses moyennes 1/, la production des cultures industrielles devrait augmenter de 1970 à 1980 à un taux annuel de 5,5 à 6 compte non tenu des produits forestiers et de 3,5 à Vr si ceux-ci sont inclus dans la prévision. Les cultures vivrières progresseraient de 3% en supposant entre autre qu'aient lieu comme souhaités, les mouvements de population en direction du sud. La production industrielle devrait augmenter au moins de 10 par an, les Administrations ainsi que le reste du secteur tertiaire de 7% par an. En se fondant sur ces hypothèses et sur les hypothèses antérieures concernant les exportations et l'investissement, on prévoit un taux annuel de croissance du PIB de 6,5' par an jusqu'en 1975. A cette date, le PIB se situerait aux alentours de 465 milliards de francs CFA, soit 55% de plus qu'en 1967-68, et le PIB po.r habitant à environ 80 000 francs CFA (290). En fait, le PIB pourrait être bien plus élevé si le projet des mines de fer de Bangolo et d'autres projets "enclavés" étaient entrepris et commençaient à entrer en production, mais dans ce cas, le rapport du PNB au PIB serait sans doute plus faible que par le passé. Dans l'une ou l'autre hypothèse, le PNB 2/ serait d'environ 425 milliards de francs CFA en 1975 et le PNB par habitant de 73 500 francs CFA ($250). 183. Ces projections signifieraient seulement que la croissance globale des années 1970 sera plus lente qu'au cours de la décennie passée. Elle a été d'environ 7,5ý de 1960 à 1966; les 6,5c prévus jusqu'en 1975 (et le taux probablement inférieur prévu pour les cinq années suivantes) ne sont destinés qu'à illustrer de façon approximative ce ralentissement de la croissance. Ce changement ne se reflete pas dans l'Esquisse du Plan laquelle estime la croissance annuelle du PIB à b,25 de 1971 à 1975 et de 6,6q de 1976 à 1900. Ces taux ainsi que les projections sectorielles détaillées font actuellement l'objet d'un examen critique par le Minis- tère du Plan. Il est clair que ce genre de projections ne tient pas compte des fluctuations annuelles, ce qui constitue une lacune très im- portante; en effet, l'expérience a souvent démontré que les variations à court terme des exportations, du PIB et d'autres agrégats sont importantes et dans la pratique inévitables. 1/ Voir Volume II: Développement Agricole, Annexe PIB moins revenus des facteurs payésT l'étranger, et moins transferts prives. - 78 - II. PROGRAMES D'INVESTISSEMENT POUR 1971-75 184. En raison d'importants faits nouveaux intervenus depuis l'achève- ment de l'Esquisse du Plan en avril 1968 l/, une refonte des premières estimations pour 1971-1975 est en cours d'exécution. Les milieux officiels semblent penser que l'objectif général des investissements publics pour 1971-1975 pourra demeurer, en termes réels, à peu près au niveau prévu dans l'Esquisse, et que seule la composition du programme sera remaniée pour tenir compte du coCt total du projet du Kossou, de l'expansion du - programme de San Pedro et du Sud-Ouest, d'un certain nombre de modifica, tions à apporter aux objectifs de production sectoriels, des répercus- sions de nouveaux projets éventuels, notamment celui qui concerne la "Riviera" d'Abidjan, et d'autres problèmes d'une gravité croissante, notamment le chômage urbain. Les objectifs d'investissement proposés dans l'Esquisse du Plan sont les suivants (chiffres arrondis): (Milliards de FCFA) 1966-70 1971-75 1975-0 (estimations aux prix courants) 1. Investisements publics 130 200 253 a. directs - (172) (21Z) b. participations - ( 27) ( 39) 2. Investissements privés 170* 216 273 (1 b exclu) 3. Total (1 a + 2) 300 388 487 4. Augmentation par rapport aux 5 années précédentes +75% +30% +25% * Estimations tirées des Comptes de la Nation pour 1966-68. Bien que l'augmentation prévue du total des investissements en 1971-75 ainsi qu'en 1976-80 ne semble pas déiaisonnable compte tenu des aug- mentations antérieures, les besoins totaux devront être revus du fait que les estimations antérieures ont été exprimées aux prix de 1965. l Plan Quinquennal de Développement Economique et Social 1971-1975 - Première Esquisse, Ministère du Plan, Abidjan, avril 196b, ci-aprês dénommée "Esquisse du Plan". - 79 - La perspective d'un accroissement des investissements moins rapide qu'après les premières années qui ont suivi l'indépendance semble raisonnable étant donné qu'à bien des égards cette période avait un caractère exceptionnel. Ce déclin ne doit être aucunement considéré comme un signe de stagnation. Sur la base du taux de croissance du PIB prévu par l'Esquisse du Plan, le taux d'investissement brut par rapport au PIB devrait être de 16-17% au - cours des années 1970, soit un peu inférieur à celui des années soixante. Si la mission prévoit que le PIB augmentera au taux de 6,5% seulement, elle est néanmoins d'avis que les modifications relatives à la composition des investissements publics et privés impliqueront un coefficient beaucoup plus fort de capital et un taux d'investissement représentant environ 20% du PIB. A. Financement des Investissement Publics 185. L'Esquisse du Plan évalue à 202 milliards-de FCFA le total des investissements bruts nécessaires au secteur public. Ce chiffre comprend les investissements de l'Etat et des entreprises publiques, les prises de participation de l'Etat dans des entreprises essentiellement privées et sa contribution au financement de la construction privée (ces deux derniers éléments composent la rubrique "participations" du tableau précédent). Toutefois, pour tenir compte des augmentations de prix depuis 1965, on peut estimer l'objectif global d'investissement à au moins 10% au-dessus des estimations de l'Esquisse du Plan, soit de 220 milliards de FCFA (800 millions de dollars) dont 30 milliards pour les participations et les prêts au logement. A cette somme devront être ajoutés quelque 50 milliards de FCFA (180 millions de dollars) nécessaires au service de la dette con- tractée mi-1969 pendant la période 1971-75 1/ et 20 milliards de FCFA pour rembourser la dette nouvelle, soit un total d'environ 70 milliards de FCFA compte tenu des hypothèses exposées ci-dessous (paragraphe 240). Cette somme ne contient aucune provision pour le remboursement des emprunts de l'Etat auprès d'autres organismes publics tels que la CSSPPA, bien que cette lacune puisse créer des difficultés 2/. Le total des besoins s'élè- verait ainsi à 290 milliards de FCFA (1045-millions de dollars), soit une moyenne de 58 milliards de FOFA (210 millions de dollars) par an, contre environ 38 milliards de FCFA par an de 1967 à 1970; cette augmentation représente 50% par rapport à la période précédente. Corme dans le passé, les sources de financement du secteur public seront l'éparZne budgétaire, les fonds propres des entreprises publiques, les excédents des a%utres institutions publiques, les emprunts publics, les subventions et prêts étrangers. l/ Voir Tableau Annexe 4.1. 2/ Ce type d'emprunt public pourrait être considéré comme contracté auprès du secteur privé. Ainsi, l'emprunt auprès de la Caisse de Stabilisation des Prix des Produits Agricoles est en réalité effectué aux dipens des producteurs de biens exportables. - 80 - Epargne budgétaire 186. Les recettes, les dépenses ordinaires et l'épargne de ltEtat ont subi de larges v1riations au cours des années passées et ne peuvent servir à l'établissement de prévisions à long terme. Selon toute probabilité, ces fluctuations se reproduiront et seront essentiellement attribuables aux variations des importations et des exportations. Elles affecteront la capacité de l'Etat à financer les investissements conformément aux pro- grammes, et d'éventuelles pertes imprévues de recettes pourront pousser celui-ci à contracter des dettes à court terme qui n'auraient pas été nécessaires si les recettes avaient progressé régulièrement. A l'inverse, des augmentations imprévues de recettes pourront lui permettre de rem- bourser ses dettes par anticipation ou d'accélérer le rythme des dépenses courantes. Toutefois, ces aspects importants de la politique financière ne peuvent pas être pris en considération dans le présent rapport. 187. Sauf év'nement exceptionnel, du type de la dévaluation de 1969, par exemple, les recettes courantes augmenteront moins rapidement pendant la période 1971-75 qu'au cours des années précédentes. En 1968, la pression fiscale globale atteignait déjà 21,5% du PIB (22,5% du PNB), contre 17,5% en 1960 ce qui représente une proportion plus élevée que dans la plupart des pays dont le revenu par habitant est comparable à celui de la Côte d'Ivoire. Des rapports plus élevés, de l'ordre de 25 à 30%, ne se ren- contrent que dans certains des pays les plus industrialisés. Il est donc peu probable qu'à l'avenir les recettes croissent plus rapidement que le PIB. 188. La composition des recettes budgétaires va probablement subir des modifications. En effet, les imp8ts directs et indirects deviendront re-- lativement plus importants à mesure que diminuera le rapport entre le com-- merce extérieur et le PIB. De même, l'accroissement de la part des traite- ments et salaires et des bénéfices industriels dans le revenu national aug- mentera l'apport de l'impôt direct sur le revenu. Par ailleurs, le relève- ment en 1968 du taux de l'imp8t sur le revenu et sur les bénéfices devrait assurer une augmentation annuelle des recettes correspondantes de 8%, contrc un taux de croissance annuel de 6,5% pour le PIB. Il est peu probable que les recettes fiscales provenant de la taxe à la valeur ajoutée augmentent de plus d'environ 6,5% par an. Celles des taxes à l'importation ne devraient progresser que de 4% par an en raison de l'augmentation plus rapide des im- portations de matières premières, et biens d'équipeiment par rapport à celle des biens de consommation fortement taxése Le produit des taxes à l'expor- tation est élastique dans certaines limites en ce sens qu'il peut être modifié par le jeu des prix agricoles ou la modification des recettes de 'la Caisse de Sttabilisation. On a supposo qu'il progressara de 5% par an sans empêcher la CSSPPA de bénéficier d'importants excédents (voir ci-après). Sur la base des chiffres de 1969-70, le total des recettes fiscales pourra finalement augmenter à un rythme annuel moyen de 6,5% en termes réels au cours de la période 1971-75 contre 11,8% à prix courants en 1960-70, soit 2 ou 2,5 points de moins à prix constants. 189. Il faudra fortement ralentir l'accroissement des dépenses ordi- nairesl/ qui atteignaient un taux moyen de 10,2% (aux prix courants) en 1960-70 et un taux légèrement supérieur de 1965 à 1970. Cela exigera un effort d'autant plus important que l'Etat va devoir augmenter ses dépenses pour l'éducation et la santé. La fLoi-Cadref" promulguée récemment a permis de lancer un programme d'enseignement qui, au cours des années à venir, conduira probablement à porter les dépenses de 13 milliards de francs CFA en 1969 (25% du total des dépenses courantes) à 23,5 milliards en 1975, soit une augmentation de 12,51' par an. A ces dépenses viendront encore s'ajouter celles qui seront investies dans le recyclage des chômeurs. Il importe également du point de vue tant social que politique de combler le retard pris dans les années passées par le programme de santé rurale; c'est ainsi que l'Esquisse du Plan prévoit d'augmenter les dépenses de santé publique (actuellement 10% du total) d'au moins 60% jusqu'en 1975, soit d'environ 10% par an. Afin de limiter à 7-8% l'accroissement annuel des dépenses totales (à peu près équivalent au taux réel de croissance pour 1960-70, mais inférieur de 25% à celui de 1965-7)~, l'Etat devra donc ramener l'augmentation des dépenses générales à 3-4% par an. Ce ralentisse- ment-suppose entre autres qu'il n'y aura aucune hausse des salaires avant 1975. 190. L'épargne budgétaire pourra s'élever à 121 ou 113 milliards de FCFA (voir tableau ci-dessous) suivant l'hypothèse retenue pour l'accrois- sement des dépenses courantes globales (7 ou 8%). Il semble donc possible d'atteindre un total d'environ 120 milliards de FCFA pour la période mais ce résultat, il faut le noter, est très sensible aux variations des taux de croissance choisis. Ainsi, si les dépenses devaient augmenter à un taux réel de 9% et si les recettes devaient progresser de 6% au lieu des 6,5 prévus, l'épargne totale pendant la période 1971-75 tomberait à environ 100 milliards de FCFA. Si, à titre d'exemple hypothétique, des prix à l'exportation inférieurs aux projections rendaient nécessaire une réduction de 50% des taxes à l'exportation (qui ont rapporté en moyenne 12,5 milliards de FrFA en 1969-70) pendant les cinq ans 1971-75, les recettes totales diminueraient de plus de 30 milliards de FCFA. Projections des Finances Publiques (milliards de francs CFA) moyenne Total 1969-70 1971 1972 1973 1974 1975 1971-75 1. (a) Dépenses courantes (7%) 5 4 58 62 66 71 76 333 2. (b) Dépenses courantes (8%) 54 58 63 68 73 79 341 3. Recettes courantes 75 80 85 91 96 102 454 4. Epargne budgétaire (a) 21 2 r3 27 2 21 5. Epargne budgétaire (b) 21 22 22 23 23 23 113 1/ Pour des raisons pratiques les dépenses courantes ne comprennent pas ici les intérêts sur la dette publique comme il serait logique. Dans ce qui suit l'intérêt de la dette est compris sous les rubriques "remboursement de la dette" ou "service de la dette", sauf indication contraire. - 82 - Autres éléments d'épargne publique 191. L'Esquisse du Plan ne contient malheureusement pas de prévision détaillée quant à la situation financière des entreprises publiques qui sont toutes rassemblées dans le groupe général des entreprises. Sur la base des renseignements tirés de l'expérience et de certaines projections ap- proximatives de leur situation financière, on peut raisonnablement prévoir que l'ensemble des ressources d'autofinancement des principales entreprises publiques totalisera environ 20 milliards de FCFA de 1971 à 1975. La régie des chemins de fer (RAN) devrait être en mesure de financer la plus grande partie de ses besoins d'investissements, évalués entre 5 et 6 milliards de FCFA. Le port d'Abidjan peut probablement investir environ 2 milliards de francs CFA durant cette même période, et la compagnie d'électricité (EECI) devrait disposer d'environ 1,6 à 2,2 milliards de francs CFA par an soit 8 à 11 milliards de 1971 à 1975 pour son autofinancement, encore qu'une partie considérable, mais dont on ne connait pas le montant, devra être réservée au remboursement des prêts que l'Etat a rétrocédés à l'EECI, à des conditions de faveur, pour la construction du barrage de Kossou. L'office des postes et télécommunications pourrait fournir 1 à 1,3 milliards de FCFA par an, soit un total de 5 à 6,5 milliards. L'apport total des entreprises publiques pourrait sans doute être quelque peu augmenté, passant à 25 milliards de FCFA environ lors du quinquennat suivant. Par ailleurs, on estime qu'une quinzaine de petites entreprises publiques ou d'organismes autonomes ont un déficit annuel de 2 à 3 milliards par an, ce qui constitue une charge sup- plémentaire pour le budget général dont il est tenu compte dans les pré- visions budgétaires ou dans un autre document (voir paragraphe suivant). 192. La Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Prodictions Agricoles constituera une source plus importante mais, par défini-. tion très imprévisible, d'épargne publique. L'importance des excédents fu- turs de la CSSPPA dépendra avant tout des cours mondiaux et du volume des exportations 2/ évalué par la mission. Ces excédents seront également dé- terminés par le niveau des prix aux producteurs. A ce facteur peut s'opposer la nécessité d'une certaine augmentation de ces prix afin de fournir un sti- mulant à la production agricole et notamment à celle du cacao qui doit se développer considérablement. Une telle hausse pourrait contribuer également à atténuer les disparités entre les revenus urbains et ruraux contribuant ainsi au ralentissement de l'émigration rurale, qui devrait être l'un des objectifs prioritaires pour le prochain quinquennat. Pendant les trois dernières cam- pagnes (1966-67 à 196b-69), les prix à la production du cacao et du café re- présentaient respectivement moins de 50 et 60 pour cent des prix f.o.b. Comme simple hypothèse de travail, on a supposé ici qu'en 1975, ce rapport demeure- rait de 60 pour cent pour le café mais passerait à 66 pour cent pour le cacao. Il en résulte qu'en 1975, les prix payés aux producteurs par kilo attein- dr ient ll' france CF pour le café 2/ (contre 80 francs CFP en 196G-69 et 95 francs CFA en 1969-70), et 11h francs CFA pour le cacao (70 francs CFA lf Voir Volume II du présent rapport - Développement Agricole, Annexe 2. 2/ En supposant qu'environ c5 pour cent des exportations seront vendues sur les marchés à quota et 15 pour cent sur le marché hors quota à des prix inférieurs. - 83 - en 1968-69 et 80 francs CFA en 1969-70), et qu'en 1980 ils s'établiraient à 110 FCFA et 95 FCFA respectivement ý/. 193. Toutes mesures visant à modifier les prix aux producteurs de denrées particulières ne devront être prises qu'après une étude soigneuse de leurs répercussions sur la production de ce produit et des autres pro- duits agricoles dont les prix n'auront pas été modifiés. Malheureusement on connait mal la réaction des agriculteurs face aux changements de prix. De plus, il ne conviendra de majorer les prix que si on a des raisons de croire pouvoir les maintenir à ce niveau pendant un certain temps. 194. Le choix du moyen de réaliser une épargne nationale (au moyen des excédents de la CSSPPA ou des prix aux producteurs) a des répercus- sions importantes d'ordre économique, social et politique que seul l'Etat peut et doit évaluer périodiquement les unes par rapport aux autres. Nous avons supposé dans ce rapport que les prix aux producteurs de café et de cacao seront relevés de manière à encore permettre à la CSSPPA d'obtenir grosso modo le même volume annuel d'excédents bruts qu'en 1968-69, soit 9 milliards de CFA. Un tel relèvement laisserait un résultat net d'en- viron 7,5 milliards de FCFA après paiement par la Caisse de ses dépenses et frais divers. Deux hypothèses complémentaires sont implicites dans ce résultat. La première est que les frais de commercialisation par unité n'augmenteront pas, ce qui semble être une prévision raisonnable en raison des diverses mesures qui ont été ou seront prises pour abaisser les frais de commercialisation, notamment celles qui intéressent le trans- port routier, et éventuellement de décorticage industriel du café. La deuxième est que les subventions versées par la CSSPPA pour soutenir la production de coton ne dépasseront pas environ 500 millions de FCFA par an pour ce produit particulier. Cet élément semble s'accorder avec le main- tien ou peut-être même avec une légère augmentation du prix à la- production du coton 2/. Pour calculer le montant dont dispose la Caisse pour finan- cer des investissements publics il convient de tenir compte de deux fac- teurs supplémentaires. Environ un milliard des excédents annuels nets de la CSSPPA, 7,5 milliards de FCFA, devraient être conservés chaque année sous forme liquide (par exemple en dépôts à la CAA), afin que la Caisse puisse faire face à des baisses imprévues des prix à l'exportation. En outre, il faudra tenir compte de la possibilité qu'un an sur cinq la CSSPPA ne fasse virtuellement aucun bénéfice net, en raison de récoltes particulièrement mauvaises, ou de baisses exceptionnelles des prix. On peut ainsi prévoir que de 1971 à 1975, la Caisse / Il faut noter que le prix à la production de coton-graine bénéficie actuellement d'une subvention. On a supposé dans ce texte qu'une réduction de cette subvention gouvernementale est peu probable étant donné l'importance de cette production pour le nord du pays dont le développement est moins poussé. 2/ Alors que le présent rapport était presque terminé, il a été annoncé officiellement que le prix à la production pour la semence de coton serait en 1970 de 40 FCFA le kilo contre 33,5 FCFA antérieurement. - 84 - contribuera pour environ 26 milliards de FCFA au financement des investis- sements publics 2/. Enfin on peut également compter sur un certain apport de la part d'organismes publics financiers comme par exemple le fonds de sécurité sociale (qui fournit 1 milliard de FCFA au budget d'investissement en 1970) et la Caisse Autonome (sur ses ressources propres, notamment les revenus de ses investissements). Une somme de 3 milliards de FCFA pour 1971-75 devrait donc pouvoir dtre atteinte. Emprunts publics intérieurs 195. L'Etat peut également prélever des fonds privés intérieurs par le mécanimme du système FNI-SONAFI, par des emprunts forcés auprès des banques et des compagnies d'assurance locales et par emprunt auprès du public comme- il l'a fait pour la première fois en décembre 1969. En se fondant sur l'ex- p6rience acquise dans le passé et tout récemment, et sur la base des entre- tiens avec les pouvoirs publics en CÔte d'Ivoire, la mission estime que ces trois sources réunies pourraient fournir à l'Etat au moins 1,5 milliard de FCFA par an. Un tiers de cette samme, soit moins que dans le passé, peut être obtenuegrâce au mécanisme FiI-SONAFI et le solde auprès d'institutions financières privées et en lançant des emprunts publics à des conditions attrayantes pour les épargnants. Ressources internes totales 196. Le tableau ci-dessous indique les ressources internes qui pourraient être mobilisées pour la période 1971-75: (en milliards de FCFA) - Epargne budgétaire 120 - Entreprises publiques 20 - Epargne publique: CSSIPA 26 autres 3 - Emprunt intérieur 8 177 D'après ce tableau, ces ressources se monteraient à environ 177 milliards de FCFA, arrondies à 180 milliards de FCFA dans les calculs ci-après (650 millions de dollars) , ce qui correspond à un peu plus de 60% des investisse- ments publics et des autres charges financières évaluée plus haut. Une - épargne publique (non compris les emprunts effectués à l'extérieur du sec. teur public) d'un montant approximatif de 170 milliards de FCFA représenterait En 1970 la Caisse versera à l'Etat (BSIE) 13,5 milliards de FCFA. Cepen- dant, cette opération est la première qui ait été entreprise sur une telle échelle et elle est en partie possible grâce aux bénéfices importants ac- cumulés par la Caisse depuis 1966. -85 - en moyenne 8% du PIB en 1971-75, soit à peu près le même coefficient qu'au cours de la période 1967-68. Il serait alors nécessaire d'avoir recours au financement extérieur pour financer le solde de 110 milliards de FCFA (380 millions de dollars), qui représente en moyenne 22 milliards de FCFA par an (80 millions de dollars), au cours de la période 1971-75. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que cette estimation pourrait facilement être sensiblement modifiée du seul fait de légères variations dans les hypothèses concernant les éléments constitutifs des ressources ou des dépenses. Financement externe des investissements publics 197. La France et la CEE ont jusqu'à pr6sent constitué les princi- pales sources d'aide extérieure. La fourchette.de leurs engagements res- pcctifs probables pour la p5riode 1970-75 est estmée comme suit (à l'ex- clusion de 1'1._sistance technique): 1971-1975 (en milliards (en millions de FCFA) de dollars) France: 14 àa 19 50 à 68 i subventions 0 - 2 0 - 7 . Prêts accordés à des conditions de faveurs 10 12 36 43 .autres prêts h - 5 14 - 18 CEE: 17-,0 2030 60 - 72 subventions 5,5 - 7,0 20 - 25 . prêts accordés à des conditions de faveur 8,5 - 9,5 30 - 35 . autres prêts 3,0 - 3,5 10 - 12 198. Bien qu'il soit plus difficile de prévoir ce que sera, dans lIaide consentie par la France et la CEE la part des subventions et celle des di- verses catégories de prêts, il est cependant très probable que les dons consentis par la France pour financer la réalisation des projets dispa- raîtront progressivement, tandis que la proportion de l'aide accordée par la CEE sous forme de prêts assortis de conditions de faveur ou à des con- ditions classiques augmentera. Les prêts consentis par la France seront versés par le FAC et la Caisse Centrale (CCCE) et proviendront également d'emprunts effectués par la CAA sur le marché français des capitaux. Les prêts consentis par la CEE proviendront du FED (prêts spéciaux) et de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). En supposant que le taux moyen - d'intérêt soit de 3% en ce qui concerne les prêts accordés par le Gouverne- ment français et la CEE à des conditions de faveur, de 4,5% en ce qui con- cerne les prêts versés par la Caisse centrale, et de 8% en ce qui concerne ceux de la BEI, les proportions indiquées dans le tableau correspondraient - 86 - à un taux d'intérêt moyen pondéré très voisin de 1 pour cent si l'on tient compte des dons, et de 4 pour cent environ si on les exclut. En dehors du Groupe de la Banque, et de la CEE, il est probable que les organismes de financement multilatéral ne contribueront que de façon modeste au finance- ment de projets. Le PNUD en fournira la plus grande partie finançant comme par le passé des études de préinvestissement et de l'assistance technique. La République Fédérale d'Allemagne, l'Italie et les Etats-Unis ont dans le passé récent accordé une aide bilatérale importante. Ces trois pays ainsi que d'autres comme le Canada, continueront probablement à fournir des capi- taux mais de façon probablement assez irrégulière. Avec une marge d'erreur importante et inévitable, on peut estimer approximativement à 50-60 millions de dollars le montant des nouveaux engagements de ces pays pour les cinq pro- chaines années. Les modalités de cette aide seront très variables. 199, On peut espérer qu'au cours de la période 1971-75, le taux de deboursement de l'aide publique en provenance de ces sources de capitaux sera relativement élevé du fait des emprunts récents effectués par l'Etat pour financer des projets dont la réalisation vient de commencer. Ainsi, sur les 341 millions de dollars représentant l'encours de la dette au milieu de l'année 1969, 187 seulement avaient été versés. Le solde de 154 millions de dollars dont 72 millions de dollars destinés au barrage de Kossou, devait être versé en 1969 et au cours des premières années de la nouvelle décennie. En général, en ce qui concerne l'aide accordée par la France, les versements sont rapides; les délais des versements effectués par le FED sont moins longs que par le passé; on peut donc supposer que les deux tiers au moins du montant total des nouveaux engagements pris par la France et le FED seront versés au cours de la période 1971-75. En dehors de l'aide accordée par la France, on supposera que 60 pour cent du montant des engagements au titre des autres aides bilatérales seront versés. Si l'on tient compte également des versements relatifs aux engagements antérieurs à 1971 (notamment pour Kossou), on peut estimer le montant total des versements au titre de l'aide publique bilatérale et de l'aide de la CEE à 67 milliards de FCFA pour la période 1971-75, ce qui laisserait 43 milliards de FCFA à financer. - 87 - La structure prévue pour le financement sur la base des versements figure ci-dessous: Milliards Millions de de FCFA dollars * Investissement public total 220 792 Service de la dette passée 50 180 Service de la nouvelle dette 20 72 290 1.o45 Ressources internes -180 -650 Solde (1) 110 395 (a) France (66% des nouveaux engagements) 12,5 45 (b) CEE (66% des nouveaux engagements) l4,0 50 (c) Autres sources bilatérales (60% des nouveaux engagements) 10,5 37 (d) Versements par (a), (b), et (c) affectés à des engagements anté- rieurs (Kossou, etc.) 30,0 108 -67.0 -240 Solde à financer (2) 43,0 155 * Chiffres arrondis. 200. Le solde de 43 milliards de FCFA (155 millions de dollars) devrait être financé par le Groupe de la Banque., y compris les versements au titre de prêts approuvés avant 1971 et totalisant 4l,h millions de dollars par des crédits à moyen terme, notamment des crédits-fournisseurs à condition que ceux-ci ne fassent pas augmenter le service de la dette de façon trop importante jusqu'en 1972 et soient utilisés uniquement pour financer des projets économiquement justifiés; et par des organismes de financement nou- veaux ou dont les ressources ont jusqu'ici été très peu utilisées, tels que ceux de la Banque Africaine de Développement ou encore des programmes spéciaux tels que le Programme alimentaire mondial qui aurait l'intention d'engager des fonds d'une contrevaleur de 10,5 millions de dollars pour la réinstal- lation de la population de Kossou. De toute manière, le montant total des - 88 - ressources financières faisant défaut au secteur public aussi bien que le déficit résiduel qui n'est pas financé par les svurces traditionnelles, sont considérables comparés au passé et il se peut que la C8te d'Ivoire éprouve des difficultés à obtenir la totalité de la somme requise auprès des sources étrangères. 201. Il serait bien sùr possible de réduire les besoins en capitaux en retardant la réalisation du programme de développement. Cependant, l'augirientation rapide des investissements dans le passé indique que la capacité d'absorption a augmenté de façon importante. La réalisation d'un certain nombre de projets de grande envergure est déjà avancée (Kossou, Sud-Ouest, plantations, etc.). L'exécution du programme de développement pourrait certes connaître des périodes de ralentissement mais 'il se pourrait en revanche que des facteurs tels que l'augmentation des coûts unitaires entraînent un accroissement des besoins de financement. - 89 - B. Composition du Programme d'Investissements Publics pour 1971-75 202. L'avant-projet du Plan pour 1971-75, qui est actuellement en cours de révision, constitue neanmoins la base d'où sortira le programme définitif. Le tableau ci-après résume le programme original: Esquisse du Plan 1971-75 Programme d'Investissements Publics2" (Millions (Milliards de FCFA) % de dollars) Infrastructure des transports h3,5 21,5 157 Routes (25) (90) Energie 23,8 12,0 85 Barrage de Kossou (16,6) Télécommunications 5,7 3,0 21 Urbanisation 17,6 9,0 63 Abidjan (8,6) Infrastructure administrative 22,0 11,0 80 Logements pour fonctionnaires (5,9) Enseignement 17,0 8,0 62 Santé 8,0 4,0 29 Autres secteurs sociaux 0,9 0,5 3 Agriculture 35,3 18,0 130 Palmier à huile (11,9) Caoutchouc (9,8) Noix de coco (3,9) Café (2,7) Cacao (1,3) Canne à sucre (2,8) Adduction d'eau, etc. (l,5) Total partiel 175 83 630 Participations (industrie, logement, etc.) 27 13 97 202 100 727 af Les chiffres sont exprimés aux prix de 1965; aucune correction n'a été apportée pour tenir compte des augmentations de prix depuis lors. - 90 - 203. Dans ce programme, les besoins dans le domaine de l'Agriculture sont probablement quelque peu sous-estimés eu égard aux objectifs de croissance fixés pour ce secteur. Les investissements affectés au palmier à huile semblent trop importants, alors que ceux qui concernent le cacao sont trop modestes. Aucune somme n'a pu être prévue pour le programme forestier, ni pour la pêche et l'élevage, qui demandent des investisse- ments d'une certaine ampleur, ni pour de nouveaux projets, tel le trai- tement du café, qui ne figurent pas non plus dans le secteur industriel. Dans le secteur social, les estimations sont raisonnables; les sommes affectées el'enseignement sont conformes à la Loi-Cadre, sur laquelle se fonde un prêt récent de la Banque. Les importants investissements dans le secteur de l'énergie reflètent le coût élevé du barrage de Kossou qui aura une capacité installée de 175,5fM et reviendra à 25-27 milliards de FCFA, dont 10 milliards auront été dépensés avant 1971. Il n'est guère possible d'en diminuer le montant, si ce n'est en différant l'exécution de certains autres programmes d'énergie urgents. Les sommes allouées aux télécommunications sont modestes; une nouvelle estimation devra être faite lorsque les consultants auront terminé l'étude de ce secteur. Dans le secteur des transports, l'objectif a été fixé avant l'achèvement de l'étude du PNUDTpour laquelle la Banque est l'agent chargé de l'exécution) et, comme nous le verrons, il peut être ramené q des proportions plus modestes. Il est prévu que l'urbanisme et l'infrastructure administrative demanderont des investissements de 40 milliards de FCFA, soit 2(Y du programme total, ce qui traduit en partie les besoins urgents dans le domaine du logement, du système d'adduction d'eau et d'assainissement et de l'infrastructure des transports urbains, notamment à Abidjan, mais également le vif désir d'embellir la capitale. 20h. Toutefois, les problèmes fondamentaux auxquels se heurte le gouvernement procèdent des incidences sociales et financières des projets ambitieux qu'ils ont mis en chantier dernièrement: Kossou, San Pedro et le début du projet de "Riviera" d'Abidjan; ces projets ont été concus à l'origine en dehors du Plan et leur coût, direct et indirect, ne paraît pas figurer entièrement dans l'Esquisse du Plan 1971-75 qui ne prévoit pas les investissements découlant de la construction du barrage de Kossou. Le plus important de ces investissements est le coût du déplacement et de la réinstallation de quelque 130 000 personnes (les estimations varient considérablement selon les sources d'information) habitant dans les 160 villages qui seront en partie ou totalement noyés par la mise en eau du lac. Ces dépenses comprendront notamment des infrastructures de villages (voie principale, puits, école, dispensaire, s'il y a lieu,etc.), une partie ou la totalité du coût des maisons individuelles, l'approvi- sionnement en nourriture pendant la période d'installation, l'indemni- sation en espèces pour perte des parcelles agricoles et la reconstruction - 91 - du réseau routier de la région. L'Esquisse ne comprend pas non plus le coût d'autres projets dont l'ordre de priorité économique sera déter- miné par d'autres études, tels la construction d'une route autour du lac (présentant un intérêt touristique éventuel), le développement des pêcheries du lac ou l'aménagement d'un réseau d'irrigation et des autres projets de mise en valeur agricole de la région. La nécessité de ces derniers dépendra probablement en partie du nombre de personnes déplacées qui choisiront de rester dans la région par rapport à celles qui iront s'installer ailleurs, par exemple dans le Sud-Ouest. 205. Ce n'est qu'en 1969 que de sérieux efforts ont été déployés pour définir ces projets et en établir le devis. L'un des aspects in- quiétants de l'ensemble du programme est par conséquent la nécessité d'une révision de l'Esquisse de plan national, qui devra être effectuée avant que les renseignements de base ne soient fournis par les études en cours. Les engagements financiers des pouvoirs publics à l'égard des populations en cause ne sont pas non plus clairement déterminés. Certaines estimations donnent à penser que le coût de la réinstallation et de la reconstruction de routes à lui seul pourrait être de l'ordre de 20 à 25 milliards de FCFA (70 à 90 millions de dollars) soit presque autant que le coût du barrage lui-même. Les expériences de réinstal- lation faites dans d'autres pays d'Afrique laissent à penser que ces chiffres ne sont pas éloignés de la réalité. De plus, le déplacement des populations appelle une solution urgente; en effet, 20 000 personnes environ devront être réinstallées d'ici à mars 1971 et toutes les autres, au cours des trois à cinq années suivantes. A supposer que 10,4 mil- liards de FCFA soient dépensés pour le barrage lui-même en 1969 et 1970 et que 2,3 milliards de FCFA soient consacrés à la réinstallation en 1970, les dépenses restantes relatives au barrage et à la réinstallation pour 1971-75 pourraient bien atteindre au moins 35 milliards de FCFA soit 7 milliards par an. Le maximum sera probablement atteint en 1971-72 lorsque les dépenses de construction et de réinstallation devront être financées de front. 206. L'organisme autonome responsable du barrage de Kossou (Auto- rité de la Vallée du Bandama - AVB) est dirigé avec dynamisme; il est pleinement conscient des incidences du projet. Il planifie avec soin l'échelonnement des études et des opérations, en anticipant les problèmes qui risquent de se poser. Toutefois, ce projet exercera de fortes ten- sions sur les ressources financières et humaines du pays. Ainsi, le gouvernement serait prêt à considérer la possibilité d'échelonner l'en- semble des opérations sur un plus grand nombre d'années en ralentissant le rythme de mise en eau du lac ou en limitant la hauteur maximale des eaux à quelques mètres au-dessous du niveau de 209 mètres prévu à l'ori- gine. Dans ce cas, un nombre considérable de villages pourrait être épargné, temporairement ou définitivement, au détriment néanmoins de la capacité de pointe de l'usine hydro-électrique. - 92 - 207. Le projet de San Pedro prévoyait à l'origine un port, une ville et quelques tronçons de route; il a été mis en chantier au début de 1968 et sera achevé en 1971; il coûtera environ 11,5 milliards de FCFA (le financement de 8,5 milliards est déjà assuré). Le programme élargi comprend une autre tranche de 9,5 milliards de FCFA, dont h,1 milliards destinés à San Pedro proprement dit (port, ville) et 5,h milliards à d'autres travaux comprenant: la construction de routes (3,8 milliards de FCFA),quelques aménagements agricoles, des installations de base pour les villages où seront regroupés quelques milliers d'habitants venant de Kossou dans le proche avenir, des études techniques et de justification économique relatives à des projets routiers et agricoles et d'autres études techniques et de justification économique. Les plus importantes dépenses seront effectuêes avant 1972. 208. Dans l'ensemble, les investissements de base relatifs au projet San Pedro/Sud-Ouest s'élèveront à environ 20 milliards de FCFA (72 millions de dollars), dont 50% seront utilisés au cours des premières années du plan 1971-75, c'est-à-dire jusqu'en 1972-73, même s'il y a quelques retards dans le calendrier prévu. Les aménagements directement productifs et ceux qui y sont liés (routes d'accès) pourraient être mis en oeuvre en 1972-73 et concerneraient le palmier à huile, le cocotier, le cacao, le caoutchouc, des forêts et des cultures vivrières, et deux grands projets industriels: une usine de pâte à papier près de San Pedro et une mine de fer à Bangolo (sud de Man). Ce dernier projet est tribu- taire de la construction d'une ligne de transport jusqu'à l'emplacement- de la mine (300 km au nord de San Pedro)3 il pourrait s'agir d'un pipe- line (projet que paraît soutenir la société qui détient le permis de prospection) ou d'une voie ferrée (projet qui a la préférence du gouvernement) qui pourrait être utilisée pour transporter d'autres produits, comme les grumes. Au nombre des autres projets figure une usine de broyage du ciment qui traiterait le clinker importé, etc. 209. La moitié de ce programme d'investissements de 20 milliards de FCFA, aura 5té dépensée avant le début du Plan 1971-75. La mission n'a pas été en mesure de déterminer quelle est la part des 10 milliards restants inscrite dans l'Esquisse du Plan du fait que ni le programme relatif aux transports ni le programme relatif à l'agriculture ne font apparaître de chiffres distincts pour le Sud-Ouest. Une somme de 3 milliards de FCFA est affectée dans l'Esquisse à la ville de San Pedro, encore que ceci ne tienne pas compte de l'augmentation des coûts. 210. On ne sait pas dans quelle mesure divers projets non prévus dans l'Esquisse du Plan seront finalement inscrits dans le plan final. La mission n'a guère obtenu de détails sur la "Riviera" d'Abidjan, projet essentiellement destiné à lancer le tourisme; sont coût pourrait s'élever à plusieurs centaines de millions de dollars. Le financement d'une première tranche d'environ 5 milliards de FCFA (18 millions de dollars) semble avoir été prévu en 1969 aux termes d'un accord conclu - 93 - entre le gouvernement et un groupe de banques privées étrangères. f L'Esquisse prévoit seulement une participation modeste de l'Etat, de 500 millions de FCFA, pour l'aménagement d'installations touristiques, ce qui paraît être sans commune mesure avec le projet de "Riviera", sans parler des autres projets touristiques. Un iiinistère du Tourisme a été créé en janvier 1970; il mettrait actuellement au point un programme pour 1971-75. 211. Le bien-fondé de la mise en oeuvre du projet de Kossou a été et pourrait encore être mis en doute; quoi qu'il en soit, le gouvernement doit faire face maintenant au problème de la réinstallation des personnes déplacées, dans les délais voulus et au moindre coût possible pour maxi- miser les avantages découlant du projet. La réinstallation doit être effectuée de facon à éviter l'accélération de l'exode rural de Kossou vers les villes et à amorcer un mouvement vers le Sud-Ouest. Si la réins- tallation est une perturbation grave pour les personnes déplacées, elle offre en revanche des possibilités d'innovation. Il faut donc saisir l'occasion d'exécuter de nouveaux projets en faveur des agriculteurs déplacés, par exemple en introduisant progressivement une agriculture semi-mécanisée autour du lac où la densité de peuplement augmentera considérablement 2/ et en aménageant des pêcheries sur les rives du lac. Les principales études de préinvestissement nécessaires, exécutées par les consultants engagés par le Gouvernement grâce en partie aux fonds du PNUD, devraient être terminées dès que possible. 212. Bien que l'exécution simultanée des projets de Kossou et de San Pedro-Sud-Ouest puisse être à l'origine de graves problèmes financiers et humains, la mise en valeur de San Pedro et du Sud-Ouest se justifie pleinement à première vue. A mesure que les zones forestières du Sud-Est se peupleront, il semble souhaitable de mettre en exploitation dans le Sud-Ouest de nouvelles régions de forêt vierge pour accroître les ressources alimentaires, augmenter la production de cultures d'exportation tradi- tionnelles, maintenir le rythme de la diversification des cultures et com- penser l'épuisement des ressources forestières du Sud-Est. La mise en valeur du Sud-Ouest devrait également permettre de diriger sur les zones nouvelles et productives ceux, qui, autrement, émigreraient vers les villes, en particulier Abidjan. If Sur cette somme, l, a milliard de FCFA sont portés au budget des investissements de 1970. 2/ La possibilité de passer à l'agriculture semi-mécanisée doit être évaluée à la lumière de l'enseignement tiré d'un projet pilote exécuté près de Bouaké. - 94 - 213. En dernière analyse, les importants investissements d'infra- structure nécessaires à l'ouverture du Sud-Ouest se justifieront selon la rapidité à laquelle progresseront l'immigration et la production. Les populations devraient pouvoir s'installer assez rapidement, une fois que les installations de base auront été mises en place. Selon les estimations, l'augmentation à un rythme raisonnable de la production agricole de la région exigera une immigration de quelque 150 000 ha- bitants I/ au cours des dix prochaines années. Il semble possible d'atteindre cet objectif même s'il ne vient pas de Kossou les quelque 50.000 personnes attendues. La population prévue "à long terme" pour San Pedro est de 100.000 habitants. Il est difficile de déterminer avec quelle rapidité ce chiffre sera atteint, mais il convient de rappeler qu'Abidjan, petit village au bord d'un lagon, est devenue une vaste agglomération en relativement peu de temps. 214. Il est manifestement difficile d'établir maintenant un pro- gramme d'investissements publics pour 1971-75 qui tienne compte des nombreuses incertitudes signalées. La mission est d'avis qu'il est pos- sible de maintenir le programme dans la limite de 190 milliards de FCFA, à l'exclusion des prises de participation, ce qui équivaut à peu près à l'objectif de 175 milliards de FCFA aux prix de 1965, fixé à l'origine dans l'Esquisse du Plan. Il importera toutefois de prendre un certain nombre de mesures à l'effet de modifier la composition du plan: (i) le Plan devra prévoir quelques 10 milliards supplémentaires de FCFA pour le projet de Kossou et peut-être 10 autres mil- liards pour d'autres projets, notamment pour certaines parties du projet de développement San Pedro - Sud-Ouest, sommes qui n'étaient pas inscrites dans l'Esquisse; (ii) il faudra donc opérer dans d'autres parties du programme des dimimutions s'élevant à environ 20 milliards de FCFA. Les réductions qu'il paraît possible d'opérer sont les suivantes: ramener de 25 milliards de FCFA à 15 milliards de FCFA (conformément pour l'essentiel au programme de base recommandé dans l'étude du PNUD sur les transports) le programme routier; celui de la voie ferrée (à l'exception de l'éventuelle liaison ferroviaire avec la mine de Bangolo) pourrait être réduit de 1 milliard de FCFA, quant à l'infrastructure administrative et urbaine (eu égard aux sommes élevées investies en 1969-1970) l/ Voir Volume II DéveloDperent Aricole - 95 - il faudrait en dimimuer le coût de 2 à 3 milliards de FCFA, en limitant les investissements aux dépenses impératives du point de vue social (eau, égoûts, grandes artères); il doit être possible de réduire l'investissement relatif au palmier à huile de 11,8 milliards à 6,5 milliards de FCFA (le retranche- ment de 45 000 hectares du programme actuel étant compensé par 14 000 hectares mis en valeur dans le Sud-Ouest); (iii) les autres programmes intéressant l'agriculture, le tourisme et les prises de participation industrielles devraient être attentivement examinés; les dépenses les moins urgentes doivent être reportées, le cas échéant, après 1975; les programmes relatifs à l'accroissement de la production de café et de bananes notamment mériteraient d'être reconsidérés compte tenu de l'incidence possible des difficultés de commercialisation sur les avantages envisagés; (iv) il conviendrait d'examiner les avantages qu'il y aurait à réaménager le projet de Kossou; (v) enfin, l'expérience semble prouver que les coûts de construc- tion, routes et écoles par exemple, pourraient être considé- rablement réduits; le Gouvernement doit y veiller et y parvenir en lançant des appels d'offres internationaux largement ouverts aux entrepreneurs. 215. Les considérations qui pr'cdent na sauraient tenir lieu d'examn critique de la justification des projets du plan. Il importe cepena.ant de reconsidérer l'ensemble du programme d'investissement public y compris tous les projets non actuellement compris dans l'Esquisse, et de maintenir l'enveloppe globale dans les limites indiquées plus haut. Il importera par la suite de ne point entreprendre de projets non programmés sans réviser en conséquence le plan lui-même. Il est quelque peu paradoxal d'investir tant de talents et de temps pour préparer des plans de déve- loppement à l'aide de méthodes très ccmplexes dans le même temps où le domaine même de ce qui. est planifié se rétrécit parfois dangereusement au profit de ce qui reste sujet à décisions "hors plan". Il serait cer- tainement utile de retenir la méthode employée pour préparer le Plan 1967-70, c'est-à-dire prévoir un"noyau garanti" complété par une "tranche optionnelle". Ea nýe_et Investissements Privés 216. L'Esquisse du Plan envisageait des investissements privés s'élevant à 215 milliards de FCFA aux prix de 1965 (environ 235 milliards de FCFA aux prix courants),exception faite des participations de l'Etat - 96 - dans les entreprises privées et le logement l/. Cette somme serait su- périeure de 45e, aux estimations de la comptabilité nationale pour les cinq années de 1964-196> et constituerait un peu plus de la moitié du total des investissements prévus contre 604 en l964-6. La ventilation des investissements privés devrait s'établir comme suit: 7illiards de FCFA Pourcentage - Agriculture, forêt, pêche 6,0 4,0 - Industrie et industries ex- tractives 81,0 36,0 - Logement 126,, 2L_0 100,0 Les sommes modestes allouées à l'agriculture peuvent traduire une sous-estimation des investissements dans le secteur traditionnel, difficile à évaluer. L'industrie et les industries extractives re- coivent 42 milliards de FCFA soit près de 20e du total des investis- sements privés; ce montant est affecté à deux projets seulement (30 milliards de FCFA pour la mine de fer et 12 milliards de FCFA pour l'usine de pâte à papier)2/. Cette répartition explique en grande partie l'augmentation rapide prévue pour les investissements privés. L'examen des deux projets ne fait toutefois que commencer; il n'est pas certain qu'ils soient rentables ni qu'ils attireront des capitaux suffisants; la montant de la participation publique nécessaire n'est pas non plus connu, ni la possibilité qu'il y aurait de les exécuter avant 1975 (en particulier l'usine de pâte à papier) 3/. 217. Le Gouvernement continuera à favoriserles investissements de capitaux privés, nationaux et étrangers, et à accorder en général des avantages substantiels aux nouvelles entreprises. Toutefois, il devrait lfIl semble que dans l'Esquisse du Plan, les participations du secteur public ne soient pas incluses dans les investissements privés; il en découle donc que ces derniers désignent le financement privé des investissements privés plutôt que le total des investissements dans le secteur privé. 2/ Les estimations plus récentes s'établissent à 40 milliards et 19 mil- liards FCFA respectivement. 3/ Le Volume III sur le Développement Industriel, contient d'autres détails sur ces projets et sur d'autres projets industriels. - 97 - imposer des critères plus stricts pour l'octroi d'avantages spéciaux, notarmment sous forme d'exonérations d'impôt et de protection tarifaire. Il devrait aussi accorder plus d'attention à la création d'emplois, aux efforts des entreprises pour employer et former des Ivoiriens, et à la capacité des entreprises à conserver leur position concurrentielle une fois que les protections accordées aux jeunes industries leur auront été retirées. La politique de l'Etat favorisera les industries d'exportation et la production des biens intermédiaires. La politique des pouvoirs publics est actuellement à l'étude, en vue de rendre plus profitables les prises de participation de l'Etat, effectuées par l'intermédiaire de la SONAFI. 218. En dehors des problèmes financiers, le principal obstacle à l'accroissement de l'investissement privé, en particulier dans l'industrie reste la pénurie de personnel compétent et d'entrepreneurs ivoiriens. Les pouvoirs publics en ont conscience et s'efforcent actuellement d'a- méliorer l'enseignement et la formation, comme on l'a déjà noté; mais ces efforts ne porteront pas leurs fruits avant quelques années. Les mesures prises pour stimuler les entreprises nationales sont encore trop modestes et trop récentes pour avoir une influence sensible à court terme 1/, et 1975 est très proche à cet égard. La pénurie de personnel compétent crée un goulet d'étranglement dans l'activité des ministères et des organismes publics. 219. La mission reconnait les difficultés auxquelles se heurtent les pouvoirs publics et approuve, dans l'ensemble, les mesures qu'ils appliquent. Elle est d'avis, en particulier, que l'encouragement des industries d'exportation doit être la stratégie fondamentale qui entre- tiendra l'élan de la croissance industrielle. Cette orientation ressort manifestement de la décision prise récemment par une importante entre- prise américaine qui va construire une usine de piles (750 millions de FCFA) en vue d'approvisionner le marché local et d'autres marchés d'A- frique de lOuest. Plus importante encore sera la construction d'une usine de textiles de coton (pour laquelle plusieurs entreprises préparent des soumissions) par un groupe étranger qui exportera sa production en Afrique et vers l'Europe. Le projet d'usine de pâte à papier, et il va de soi, le projet de mine de fer, sont envisagés dans cette même pers- pective. D'autres projets moins spectaculaires sont en cours d'élabo- ration. Toutefois, les industries produisant pour le marché national peuvent encore se développer considérablement et la projection de la demande de produits manufacturés indiquée dans l'Esquisse du Plan semble trop prudente; elle implique en effet une élasticité par rapport aux revenus légèrement supérieure à l'unité 2/. i/ Voir Volume III, Développement Industriel. 2/ Ces projections sont toutefois en cours de révision. - 98 - 220. Les problèmes financiers se présentent sous deux aspects. Le problème de fond est celui du niveau de l'épargne privée et des entrées de capitaux étrangers; l'autre problème est celui de l'efficacité des institutions financières. Le système bancaire en place, notamment les institutions spécialisées telle que la BIDI, est dans l'ensemble satis- faisant; par contre, les efforts que déploient les pouvoirs publics pour que les petites entreprises puissent se procurer des crédits de- vraient peu à peu porter des fruits. Il est prévu que la Côte d'Ivoire restera dans la zone franc et que les politiques en matière de crédit et de monnaie, notamment le maintien de taux d'intérêt relativement bas, continueront à être appliquées. Des améliorations sont toujours possi- bles, néanmoins la mission est d'avis que le régime financier est suffi- samment souple et efficace pour soutenir la croissance des investisse- ments privés. 221. De 1964 à 1968, l'épargne intérieure privée a étê élevée; elle a constitué 16,5 pour cent du PIB en moyenne. L'épargne nationale, c'est-à-dire l'épargne intérieure nette des paiements des facteurs privés et des transferts privés à l'étranger, a atteint en moyenne 9,5 pour cent du PIB pendant la même période et les investissements privés bruts ont atteint environ 13 pour cent du PIB. Le déficit a été financé par des prises de participation et des prêts de l'Etat, et, surtout, par des ca- pitaux privés étrangers. Rien ne permet de croire que les taux déjà élevés de l'épargne privée intérieure augmenteront. L'augmentation du revenu individuel jusqu'en 1975 n'aura pas assez d'ampleur pour que la propension moyenne à épargner augmente considérablement; par ailleurs, les impôts directs grèveront le revenu davantage qu'auparavant. Enfin, si les mesures que prennent les pouvoirs publics pour atténuer les plus larges écarts de revenus se révèlent efficaces, elles contribueront certainement à faire augmenter la consommation davantage que l'épargne. L'hypothèse retenue est celle selon laquelle la propension intérieure des particuliers à épargner ne s'intensifiera pas, voire diminuera légèrement et atteindra 16 pour cent du PIB. 222. Le problème clé est néanmoins celui des entrées nettes de fonds privés. La mission est d'avis que les transferts privés proprement dits (c'est-à-dire les transferts d'épargne sur les traitements et salaires) continueront à% augmenter au moins aussi vite que le revenu national du fait que la présence des travailleurs étrangers et expatriés est large- ment motivée par la possibilité de procéder à ces transferts. Quant aux paiements au titre des revenus de facteurs par les entreprises, il se pourrait qu'une proportion croissante des bénéfices des entreprises soit réinvestie si les possibilités d'investissement augmentent grâce à l'expansion et à la diversification de l'économie ivoirienne et que les pouvoirs publics continuent à recourir aux stimulants appropriés. En re- vanche, comme les emprunts privés à l'étranger vont probablement aug- menter, les paiements d'intérêt du secteur privé, dont l'importance a déjà été signalée, progresseront aussi. Dans l'ensemble, les paiements au titre des revenus des facteurs suivront sans doute de plus ou moins - 99 - loin l'expansion de l'industrie et du commerce et augmenteront, par conséquent, plus rapidement que le PIB total. C'est ainsi que l'hypo- thèse retenue prévoit une augmentation de 7 pour cent par an des trans- ferts privés (qui se chiffraient à 10 milliards de FCFA en 1968) et de 8 pour cent par an des paiements au titre des revenus des facteurs (qui se chiffraient aussi à 10 milliards de FCFA en 1968). Ces taux sont inférieurs à ceux de l'Esquisse du Plan, même si l'on tient compte de l'écart de croissance prévu pour le PIB. En fonction de cette hypo- thèse, l'épargne privée nationale sera probablement voisine de 185 milliards de FCFA, comme il ressort des chiffres indiqués ci-après: 1971-1975 (milliards de FCFA) Epargne privée intérieure (16a du PIB) 330 Montant net des paiements privés au titre des revenus des facteurs -75 Montant net des transferts privés -70 Epargne privée nationale 185 223. Comme nous l'avons indiqué, les pouvoirs publics envisagent d'emprunter 8 milliards de FCFA au secteur privé au cours de cette pé- riode et se proposent de prendre des participations dans des entreprises privées et de consentir des prêts et subventions aux ménages pour le logement, d'un montant de 30 milliards de FCFA, ce qui portera la con- tribution nette des Administrations au secteur privé à 22 milliards de FCFA. Si le total des investissements privés est de 265 milliards de FCFA y compris les participations de l'Etat, il faudra absolument que les nouveaux investissements privés étrangers se montent à 60 milliards de FCFA environ (210 millions de dollars). Au cours des cinq années 1964-1968, les entrées brutes de capitaux privés aà long terme n'ont totalisé que 17 milliards de FCFA. Toutefois, il convient de rappeler que les projections concernant les investissements privés incluent deux projets (la mine de fer et l'usine de pâte à papier) qui ne pourront être réalisés que si les entrées de capitaux revêtent l'ampleur voulue. C. Perspectives de la Balance des Paiements 22h. Les perspectives de la balance des paiements méritent que l'on s'y attarde étant donné que les exportations resteront un facteur impor- tant de croissance du moins jusqu'en 1975 environ; il est probable que la balance commerciale deviendra progressivement moins favorable que par le passé et que le financement du déficit extérieur posera des problèmes de plus en plus sérieux pour la politique d'économie. - 100~ - Exportations 225. Des projections ont été faites pour dix groupes de produits agricoles lf. Elles énoncent que selon le taux d'exploitation forestière retenu 2/, les exportations agricoles totales seraient les suivantes: 1967-68 1975 1980 (moyenne) Hypothèse (a) Milliards de francs CFA 82,7 121,0 139,1 Indice 100 146,3 168,2 Taux de croissance annuel 5,6 2,8 4.,5 Hypothèse (b) Milliards de francs CFA 82,7 129,4 131,1 Indice 100 156,5 158,5 Taux de croissance annuel 6,6 0,3 4,0 226. Les projections des exportations industrielles sont particuliè- rement aléatoires. Deux hypothèses ont été retenues. L'une exclut deux produits d'exportation éventuelle aussi importants que le minerai de fer et la pâte à papier qui, de toute manière, ne seront disponibles qu 'après 1975 (probablement en 1976-1977); l'autre inclut ces produits. Dans ce dernier cas, les exportations brutes augmenteraient bien entendu consi- dérablement, mais l'extraction de fer ne serait qu'un projet qui ne con- tribuerait que proportionnellement peu à la croissance du PNB et aux recettes en devises. Les observations concernant ce projet et d'autres projets industriels d'exportation sont indiquées dans le Volume III du présent rapport. Si les deux projets mentionnés ne sont pas exécutés, l'accroissement des exportations industrielles n'influera pas considéra- blement sur les exportations totales, étant donné que leur part restera modeste. Les projections faites d8après ces deux hypothèses se fondent essentiellement sur les prévisions, quelque peu modifiées, qui figurent dans l'Esquisse du Plan. La projection des exportations agricoles faite ci-dessus inclut les demi-produits et les produits agricoles transformés (beurre de cacao, coton égrené, huile de palme, conserves d'ananas, etc), lf Voir Volume II: Développement Agricole - Annexe 2. 2/ L'hypothèse (b) suppose un taux élevé de production de bois jusqu'en 1975 suivi d'un ralentissement marqué; l'hypothèse (a) un rythme plus lent que (b) jusqu'en 1975, mais qui serait maintenu jusqu'à fin 1980. - 101 - habituellement considérés comme des "expcrtations industrielles" dans les documents officiels.: Exportations Industrielles 1967-68 1975 1980 (moyenne) Hypothèse (a) Milliards de francs CFA 9,0 17,7 28,1 Hypothèse (b) Milliards de francs CFA 9,0 17,7 47,7 dont: minerai de fer - - (13,6) pâte à papier - - (5,0) 227. La projection des exportations agricoles reflète sans doute, avec une précision suffisante, l'évolution probable des exportations réelles, tandis que dans le cas des exportations industrielles (et totales), les chances de voir se réaliser l'hypothèse maximale ne pourront pas être évaluées sérieusement avant un ou deux ans après que les décisions auront été prises quant aux différents projets. Le tableau ci-après donne une fourchette possible des exportations totales (y com- pris certains produits pour lesquels il n'a pas été fait de projection spécifique) qui représentaient 3,8 milliards FCFA en 1967-68 et que lion supposera évoluer comme la moyenne de toutes les autres exportations. Le tableau ci-après indique les résultats obtenus en combinant pour 1975 l'hypothèse (a) et l'hypothèse (b) concernant les produits agricoles et pour 1980, l'hypothèse (a) à la projection la plus faible et à la projec- tion la plus forte concernant les produits industriels. 1/ l_/ En utilisant l'hypothèse (b) pour les produits agricoles et l'hypo- thèse minimale pour les produits industriels on arriverait en 1980 au plus faible montant (166 milliards de francs CFA) en utilisant la même hypothèse pour les produits agricoles et l'hypothèse maximale pour les produits industriels, on obtiendrait un montant intermédiaire (186 milliards de francs CFA). - 102 - Ztportations totales 1967-68 1975 1980 (moyenne ). - Minimum: Milliards de francs CFA 95,5 1450, 175,0 Indice 100 152 183 Taux de croissance annuel 6,1 _ 3,8 5,1 - Maximum: Milliards de francs CFA 95,5 153,0 200,0 Indice 100 160 210 Taux de croissance annuel 6,9 __5,6 6,3 228. Les projections ci-dessus sont sensiblement inférieures a celles qu'indique l'Esquisse du Plan, où le taux annuel de croissance prévu est 8,1 pour cent de 1971 à 1975, et 6,6 pour cent pour 1975-1980. Elles sont légèrement plus optimistes que les estimations antérieures de la Banque 1/l, mais elles sont conformes à ces projections en ce qu'elles prévoient le ralentissement du taux de croissance des exporta- tions. La différence principale entre l'Esquisse et les projections ci- dessus est que la première prévoit des exportations agricoles plus élevées, notamment en ce qui concerne le café, le cacao, l'huile de palme et le coton. A l'époque de la mission, l'Esquisse du Plan était en cours de révision, et dans la plupart des cas, il était entendu que les objectifs de production seraient établis à des niveaux plus bas. Il sem- ble cependant que les révisions ultérieures fixeront les objectifs d'ex- portation au moins au niveau indiqué dans l'Esquisse du Plan. La baisse du taux de croissance proviendra, ainsi que l'ont relevé les rapports antérieurs de la Banque, du déclin prévu pour les cours mondiaux des pro- duits agricoles et des limites relatives à la production de bois. Le prix unitaire des diverses essences de bois ne devrait pas baisser; ce- pendant, à longue échéance, la Côte d'Ivoire devra commercialiser des essences de qualité inférieure, ce qui fera baisser le prix moyen des exportations de bois. Importations 229. Dans le passé, les importations ont augmenté parallèlement au PNB. (L'élasticité-revenu des importations pour 1960-1968 a été de 1,03). 1/ Voir BIRD, Mémorandum sur la Situation et les perspectives de l'Economie - Cte d'Ivoire, AF-76a, 3 juillet 196ô. - 103. - Les facteurs influant sur les importations s'exerceront dans des direc- tions divergentes. Par contre, la politique de substitution des impor- tations se poursuivra pour des produits tels que le riz, le sucre, la plupart des légumes, le poisson, les textiles de coton, et nombre d'ar- ticles manufacturés légers. D'autre part, le niveau élevé des impor- tations par rapport au revenu pourra provenir de la monétisation crois- sante de l'économie, d'une plus forte demande de biens de consommation qui ne peuvent pas être produits localement, ou sinon, en quantité limitée (par exemple les alcools, la viande, les véhicules, etc.), du développement d'industries lourdes nécessitant des importations de machines coûteuses, et du besoin accru en pièces détachées ainsi que du renouvellement des usines et de l'équipement, et, d'une façon générale, des niveaux élevés prévus pour les investissements publics et privés. L'Esquisse du Plan pour 1971-1975 prévoit une croissance des importations considérablement moins forte que celle du PIB, soit de 6,8 pour cent en 1971-1975 contre 8,2 pour cent pour le PIB et de 5,9 pour cent en 1975-1980 contre 6,6 pour cent pour le PIB. Cependant, les planificateurs avaient aussi sous-estimé la croissance des importations pour 1966-1970, non seulement parce qu'ils ne pouvaient pas prévoir que le prix des importations aug- menterait au cours du deuxième semestre de 1969 à la suite de la déva- luation, mais encore parce que San Pedro, Kossou et d'autres projets sont en avance sur les plans et ont occasionné l'importation de matériel de construction lourd. De l'avis de la mission, l'achèvement de ces projets au cours des années de 1970 et l'accélération de l'industriali- sation appelleront une augmentation des importations à un taux qui ne sera pas inférieur à celui du PIB, c'est-à-dire 6,5 pour cent au moins jusqu'en 1975. La diversification plus poussée de l'économie vers la fin des années 1970 ralentira peut-être la croissance des importations (voir les réserves indiquées ci-après) mais cette importante possibilité n'a pas été analysée plus avant dans ce rapport. 230. Pour la période 1975-1980, le niveau des importations pourrait être influencé par la mise en oeuvre de deux ou trois nouveaux grands projets (extraction du fer, pâte à papier, etc.) qui nécessiteront des importations massives mais pas encore chiffrables pendant la phase de construction vers 1975. 231. Les prix à l'importation en francs CFA s'élèveront pour deux raisons: la dévaluation partielle de 1969 et la tendance générale à l'in- flation dans les pays développés. Ce dernier élément peut néanmoins in- fluer sur le niveau des prix à l'exportation. Etant donné que toutes les projections sont faites en termes "réels"l, les mouvements des prix à l'ex- portation ainsi prévus impliquent une variation (dans la plupart des cas une baisse) par rapport au niveau général (et non prévu) des prix. Il est impossible de calculer ce que seront les prix à l'importation par rapport aux autres prix au cours des cinq ou dix années à venir, mais on peut raisonnablement penser qu'ils pourront augmenter plus que les autres prix pratiqués en Côte d'Ivoire et aggraver ainsi la détérioration des termes de l'échange pour ce pays, du fait de la baisse relative des prix - 104 - à l'exportation. Cependant, on suppose que les prix à l'importation ne s'écarteront pas beaucoup des autres prix (à l'exception des prix à l'exportation), de sorte que les projections du volume des importations ne sont pas ajustées pour tenir compte des mouvements relatifs de prix. Les conséquences de la dévaluation de 11,1% par rapport aux monnaies au- tres que le Franc sont également très difficiles à prévoir étant donné que l'on ne connaît pratiquement rien des élasticités de la demande par rapport aux prix. Rien ne permet toutefois dtavancer qutelles sont en moyenne voisines de l'unité, mais les indications connues portent à croire qu'elles seraient faibles, de l'ordre de 0,5. En outre, le com- portement des prix des importations ivoiriennes en provenance de la zone franc, notamment de la France, est très mal connu; en principe, ces prix n'ont pas subi les conséquences directes de la dévaluation du Franc. Pour tenir compte de laugmentation générale des prix à l'importation à la suite de la dévaluation, on majore de 5% pour la période 1971-75 le volume réel des importations, toutes choses égales par ailleurs. Si l'on tient compte dtune élasticité par rapport aux revenus égale à l'unité et des conséquences de la dévaluation, la croissance des importations est éva- luée à 6,5% par an, soit 55% entre 1967-68 et 1975, plus 5%, soit une aug- mentation totale de 63%. Services 232. La balance des services non-fournis par des facteurs (assurances, frets, voyages, tourisme, etc.) continuera d'être déficitaire. Si la ba- lance du fret et des assurances continue d'être positive c'est en grande partie parce que les échanges avec les pays de l'intérieur situés au nord de la Côte dlIvoire transitent par Abidjan. La balance des voyages et autres services a été fortement déficitaire. Tandis que les recettes au titre du tourisme devraient évoluer favorablement, le volume des dé- penses de voyage à l'étranger par les résidents de la Côte d'Ivoire conti- nuera aussi de progresser. Au total, selon la prévision faite par la mission précédente de la Banque, il semble probable que le solde défici- taire de la balance des services passera modérément dtune moyenne de 7 milliards de FCFA en 1967-1968 à environ 9 milliards de FCFA en 1975. 233. Les paiements et les transferts au titre des facteurs privés ont été déjà examinés. Tout comme par le passé, les entrées brutes au titre de ces postes seront très faibles par rapport aux sorties. En 1975, les paiements totaux au titre des revenus des facteurs privés appro- cheront de 17 milliards de FCFA; les transferts privés seront de 16 mil- liards de FCFA. L'intérêt de la dette publique, en fonction de l'une des hypothèses possibles (voir paragraphe 240) sera alors de 6 milliards de FCFA. - 105 - Assistance extérieure et capital privé 234. Les transferts publics nets (subventions, assistance technique) seront peu importants en raison de la diminution ou de la suppression des subventions publiques. Les emprunts bruts du secteur public (débourse- ments), calculés d'après l'hypothèse énoncée plus haut, s'éléveraient à quelque 100 milliards de FCFA (360 millions de dollars) y compris cer- tains emprunts à moyen terme de l'Etat. Le poste capital "public" (c'est-à-dire les emprunts de l'Etat) est donc évalué à 20 milliards de FCFA en 1975; toutefois, malgré le caractère fragmentaire du financement des grands projets, les entrées de capitaux devraient atteindre un maximum vers 1971-1973. L'amortissement de la dette en cours (au 14 août 1969) sera en 1975 de 6,3 milliards de FCFA (22,4 millions de dollars). L'amortissement de la nouvelle dette publique se situera, selon l'une des hypothèses possibles, entre 1,5 et 2 milliards de FCFA, ce qui portera le total pour 1975 à environ 8 milliards de FCFA (28 millions de dollars). Les versements au titre de l'amortissement atteindront cependant un maxi- mum en 1972 en raison des dettes antérieures. Enfin, les entrées de ca- pitaux privés nécessaires ont été évaluées à un maximum de 12 milliards de FCFA par an (55 millions de dollars). Elles seront contrebalancées par des sorties de capitaux privés, y compris l'amortissement de la dette privée, estimées à 5 milliards de FCFA et calculées d'après le rapport entre les entrées et les sorties brutes enregistrées dans le passé (le rapport a été de 2,h pour 1966-68). 235. Les estimations de la mission concernant la balance des paie- ments de 1975 ainsi que la balance commerciale et des services pour 1980 sont récapitulées dans le tableau ci-dessous. Ces estimations ne doivent pas être considérées comme des prévisions proprement dites pour les an- nées indiquées mais uniquement comme des ordres de grandeur qui pour- raient être atteints approximativement à cette époque. - 106-- Projection de la Balance des Paiements (en milliards de francs CFA) 1967-68 l97 1980 1. Exportations, biens (hypothèse a)» 96 15 166 à 200 2. Importations, biens -_9 -IL0 -180 -180 3. Balance, biens 17 15 - 14 20 h. Services non fournis par les facteurs de production (nets) - 7 - 9 - 11 - 15 5. Paiements au titre des revenus de facteurs (nets) - 9 - 23 (intérêt de la dette publique) (- 2) (- 6) 6. Balance (3 + h + 5) 1 15 7. Transferts privés (nets) -10 -_16 8. Balance réelle (6 + 7) - 9 -37 9. Transferts publics (nets) h 2 10. Capital public (brut) 9 20 11. Amortissement - - 8 12. Capital public (net) 3 12 13. Entrées de capitaux privés à long terme 7 12 14. Sorties des capitaux privés à long terme -3 - 5 15. Capital privé à long terme (net) 4 16. Balance des opérations en capital (9 à 15) l 21 17. Balance globale (8 + 16) 2 -12 -107 - 236. Cette projection de la balance extérieure suppose un déficit total d'environ 120 milliards de FCFA des paiements courants (rubrique 8 du Tableau ci-dessus) pour la période 1971-1975. _/ Cela signifie que le déficit des ressources extérieures (dans 1'hypothèse d'une croissance annuelle du PIB de 6,5%) serait dIenviron 6% du PIB pour 1971-75 contre 2% pour les cinq années 1964 à 1966. La projection du déficit extérieur est du même ordre que le déficit de liépargne évalué à 110 milliards de FCFA e. Les estimations ex ante des deux déficits peuvent évidemment différer, lorsqu'elles s>nt calces d'après des hypothèses différentes, comme c'est le cas. Vu les incertitudes de la projection effectuée, il ne faudrait pas attacher trop d'importance à la disparité existant entre les deux déficits. Cependant, mises à part les erreurs statistiques, une telle différence sera corrigée ex post par la variation d'un ou de plu- sieurs des agrégats en cause. Il n'est guère probable que les investissements seront plus importants que prévu mais les exportations, par exemple, pour- raient augmenter davantage que prévu et les importations quelque peu moins; de plus, les paiements à lfetranger au titre des facteurs privés pourraient être inférieurs aux prévisions grâce au dynamisme des mesures prises pour mobiliser l'épargne privée intérieure. D. Conclusions Générales sur l'Assistance Extérieure 237. Dans les paragraphes précédents, l'on a estimé l'assistance et les capitaux extérieurs à venir sur la base de la contribution maximale que les différentes sources paraissent pouvoir fournir. A supposer que la C8te d'Ivoire soit capable de mener à bien un programme d'investisse- ments publics ayant l'importance indiquée, et donc d'absorber le volume de fonds extérieurs projeté, il reste à examiner les conditions auxquelles l'assistance étrangère sera fournie. Celles-ci sont subordonnées à la question de savoir si la Côte d'Ivoire sera capable de mobiliser les res- sources qui lui permettront à la fois de participer dans la proportion voulue, aux projets financés en partie par les sources étrangères, et d'assurer le service de la dette publique en cours et à venir, et capable également de transférer les ressources lui permettant d'assurer le service de la dette contractée à l'étranger. 1/ La balance des paiements courants, avant déduction des transferts privés, telle qu'elle est parfois présentée, comme il ressort implicitement des comptes nationaux de la Côte d'Ivoire, atteindrait à peu près la moitié de ce chiffre. / Les investissements publics (190 milliards de francs CFA) moins l'épargne publique (170) p_us les investissements privés comprenant les prises de participation de l'Etat (265) moins l'épargne privée (165) = 100. --108. - 238. Le niveau des ressources intérieures publiques disponibles pour la participation aux projets financés extérieurement dépendra de la pro- portion du programme d'investissements qui devra être financée entièrement ou presque au moyen de fonds publics locaux, et des ressources qu'il fau- dra affecter au service de la dette 1/. On peut raisonnablement supposer qu'il n'est possible de mobiliser qu'une assistance étrangère relativement modeste pour le financement public de l'industrie et du logement, de l'in- frastructure administrative et de la réinstallation des populations de la région de Kossou g/, de même que pour certaines parties des programmes d'infrastructure économioue, d'agriculture ou d'éducation. Il est très probable cu'au moins 20% du programme total d'investissement de 220 mil- liards de francs CFA, soit 45 milliards de francs CFA, devront être entiè- rement financés par l'Etat ou par des organismes publics locaux. Les ressources nécessaires au service de la dette publique dépendront bien entendu en partie des conditions auxquelles la nouvelle dette sera con- tractée. La dette publique en cours nécessite des remboursements totaux (amortissement et intérêt) d'environ 50 milliards de francs CFA de 1971 à 1975 3/, et une nouvelle dette pourra nécessiter des remboursements supplémentaires d'environ 20 milliards de francs CFA (voir paragraphe 238 ci-dessous). Ainsi, les prélèvements totaux sur ressources inté- rieures à affecter au service de la dette et au financement des inves- tissements qui ne bénéficieront probablement pas de l'assistance étrangère, s'élèveront sans doute à 115 milliards de francs CFA, ce qui laissera en- viron 65 milliards de francs CFA (180 moins 115) pour la participation i- voirienne aux projets bénéficiant d'un financement extérieur. Dans cette hypothèse, les sources extérieures devraient financer en moyenne environ les deux tiers _/ du coût des projets auxquels elles participeraient. Bien entendu, pour chaque projet, la proportion exacte variera et dépendra de considérations particulières à chaque cas. C'est ainsi que les projets des entreprises publiques et des organismes d'Etat qui disposeraient de fonds propres importants pourraient n'avoir pas besoin d'une proportion aussi forte de financement étranger; par contre, ceux qui doivent être financés en partie sur le budget de liEtat pourraient nécessiter une aide extérieure plus importante. l/ Pour des raisons d'ordre pratique, celui-ci comprend ici l'intérêt ainsi que l'amortissement. 2/ Il est cependant entendu que le Programme Alimentaire Mondial donnera l'équivalent de 10,5 millions de dollars en nourriture pour aider au déplacement de quelque 127 000 personnes entre 1971 et 1975. _/ Service de la dette au 1h août 1969, voir Tableau 4.1. 1/ 51/(115 + 65) = 0,64. - 109 - 2391. Par le passé la contribution locale relative aux projets fi- nancés extérieurement a été peu élevée -- probablement de 25% en 1970. Mais cette proportion a augmenté de façon continue et pourrait bien continuer à progresser en raison des exigences des organismes d'aide. A l'avenir il semble raisonnable de tabler sur une aide extérieure ne dépassant pas 60% en moyenne. La conclusion pratique est donc que l'aide extérieure devrait être fournie aux conditions de faveur indiquées ci- après ou bien que la contribution locale au financement des projets de- vrait être relativement plus élevée. Cette dernière solution peut ré- sulter bien entendu soit d'une augmentation de l'épargne intérieure mo- bilisée par le secteur public, soit d'une réduction du programme d'in- vestissement. Comme on l'a déjà noté, le niveau projeté des ressources publiques locales est sujet à une sérieuse marge d'erreur. Dans l'en- semble, les hypothèses de base sont sur ce point plut8t prudentes et un accroissement de l'épargne publique et/ou des emprunts intérieurs par rapport aux prévisions n'est pas à rejeter a priori. Par ailleurs, s'il n'est pas souhaitable de ramener à moins de 220 millions de FCFA le programe d'investissement, il se peut qu'en raison même de son impor- tance il se produise des retards qui permettraient de libérer certaines ressources locales et de les utiliser pour ajuster la participation ivoirienne au montant de l'aide extérieure au cours de la période 1971-75. Quoi qu'il en soit, l'éventualité d'avoir à réduire la taille du programme n'est nullement à exclure. 240. Pour évaluer l'effet qu'exercent les conditions de prêt sur le remboursement de la dette, la mission a retenu deux hypothèses. Une première hypothèse suppose des conditions de faveur, soit un taux d'intérêt moyen de 4,5% pour l'ensemble de l'aide extérieure, une période de remboursement de 25 ans, y compris un différé de remboursement de 5 ans. L'autre hypothèse suppose des conditions plus rigoureuses avec un intérêt de 7%, une période de remboursement de 18 ans, y compris un diffé- ré de remboursement de 3 ans. Dans les deux cas, l'intérêt serait payable pendant le différé de remboursement. Si le montant d'assistance exté- rieure nécessaire (110 milliards de FCFA) était obtenu en versements annuels égaux de 22 milliards de FCFA de 1970 à 1974, le service de cette dette de 1971 à 1975 serait de presque 20 milliards de FOFA selon la première hypothèse et de 33 milliards de FCFA selon la seconde. Cela supposerait un service total de la dette pour 1971-1975 d'un peu plus de 70 milliards de FCFA, et de 83 milliards de FCFA environ, respectivement. Aux conditions favorables, le service de la dette extérieure pour 1970-1975 serait lége- rement inférieur à 8-9% et ne dépasserait pas 10% des exportations des marchandises (maximum en 1974). Néanmoins, en vertu de cette même hypo- thèse, le service de la dette (y compris l'intérêt) absorberait alors 40% (70 milliards sur 180 milliards) de l'épargne publique intérieure (y compris les ressources d'emprunt intérieur). Si l'on retient l'hypothèse plus rigoureuse, le service de la dette absorberait près de 50% de ces mêmes ressources et serait en moyenne inférieur à 11% de la valeur des exportations de marchandises. Des taux légèrement inférieurs pourraient être obtenus si l'intérêt sur les prêts était capitalisé pendant le - 110 - différé de remboursement; et cette solution pourrait en fait être souhai- table, étant donné que le service de la dette en cours atteindra son ma- ximum au cours des premières années de 1970. 241. Le Groupe de la Banque Mondiale pourrait devenir ltun des principaux fournisseurs extérieurs de capital de la C8te d'Ivoire. Les conditions auxquelles il fournira des fonds influeront donc sur le coût moyen de l'assistance extérieure. Les conditions de l'aide fournie par les différentes sources seront dans une certaine mesure interdépendantes. Certains organismes d'assiance chercheront peut-être à fixer leurs con- ditions en fonction de celles qui seront offertes par les autres, mais ce processus d'ajustement est limité par le type de fonds disponible et les règles propres à chaque institution d'aide au développement. Comme par le passé, la Banque cherchera en tout cas à adapter sa politique de prêts tant aux caractéristiques de chaque projet qu'à la situation économique de la C8te d'Ivoire. En raison des fluctuations qui caractérisent l'évo- lution économique ivoirienne, il faudra donc que la Banque procède à des examens périodiques de la situation. - 111 - APPENDICE STATISTIQUE Liste des Tableaux Numéro du Tableau 1.1 Population 1.2 Salariés permanents 1.3 Répartition des salariés selon qualification et origine 2.1 Comptes nationaux : 1960-1968 2.2 Comptes nationaux : Ressources et emplois 2.3 Formation brute de capital fixe 2.4 Epargne et investissement - Déficit de ressources 2.5 Epargne et investissement par agent économique 2.6 Taux de croissance du P.D.B. : 1960-1964 et 1964-1968 2.7 Variations annuelles du P.D.B.; des exportations, d'investissement brut et des dépenses publiques 1960-1968 2.8 Données sur les régions (1965) 3.1 Balance des paiements 3.2 Exportations 3.3 Importations 3.4 Importation par produits principaux 3.5 Répartition géographique du commerce extérieur 3.6 Principales sources d'aide 4.1 Dette publique extérieure 4.2 Echéancier estimé de la dette publique extérieure 4.3 Echéancier estimé de la dette publique extérieure (suite) 4.4 Echéancier estimé de la dette publique extérieure (suite) 4.5 Echéancier estimé de la dette publique extérieure (suite) 5.1 Recettes de l'Etat 5.2 Dépenses courantes de l'Etat 5.3 Ressources du BSIE 5.4 Composition des recettes fiscales du BSIE en 1969 5.5 Dépenses du BSIE 5.6 Dépenses des budgets annexes 6.1 Statistiqueà monétaires 7.1 Production agricole 7.2 Prévision àes superficies et de la production pour des cultures sélectionnées 7.3 Prix des produits agricoles à la production 8.1 Evolution de l'industrie ivoirienne 9.1 Mouvements des prix 9.2 Mouvements des prix (moyenne des indices mensuels) 10.1 Indicateurs économiques divers 1 .1 POPULATION (milliers) 1965 1970 1975 1980 Population Urbaine 980 145 2 030 2 6_0 dont: 1/ - Abidjan 330 500- 820 1 100 - Autres centres 650 950 1 210 1 450 Population Rurale 3_320 3_550 3 770 4060 dont: - Population résidente 3 020 3 200 3 350 3 620 - Main-d'oeuvre agricole temporaire 300 350 420 ho Localisation: - Zone de savane: 1 460 1 520 1 410 1 460 - Zone forestière 2/ 1 860 2 030 2 360 2 600 POPULATION TOTALE 4 300 5 000 5 800 6 700 dont: - Population européenne 30 35 40 45 1/ Estimation actuelle pour 1969 550 000 2/ Résidents temporaires inclus. SOURCE: Côte d'Ivoire 1965, Population, Etudes Régionales 1962-65, Synthèse, juillet 1967. C8te d'Ivoire, Première Esquisse du Plan Quinquennal de Développeent 1971-75, Ministère du Plan, mai 1968. 1 .2 SALARIES PERMANENTS (milliers) 1960 1964~ 1965 1966 1967 Secteur Privé dont: 144,9 178,9 186,4 185,3 198,2 Agriculture, forêts, pêches 74,8 90,3 91,0 91,6 92,1 Industrie et énergie 11,1 25,1 27,1 29,4 32,6 Btiment et travaux publics 16,3 16,5 15,4 13,1 18,5 Transports 13,4 16,9 19,0 19,9 21,3 Commerce et services 25,6 30,1 33,9 31,3 33,8 Secteur Public 2429 30,0 30,4 35,9 37,5 TOTAL 169L8 208,9 216j8 221 2 235,8 SOURCE: Ministere des Affaires Economiques et Financières, Etudes Economiques et Financieres, Situation Economique et Financière de la Côte d'Ivoire en 1967 et données fournies par les autorités ivoiriennes. REPARTITION DES SAIARIES PAR QUALIFICATION ET PAR ORIGINE 1.3 Pourcentages selon EnsemBle des salariés Nationaux l'origine Non-Africain Africains 1964 1966 1967 1964 1966 1967 1964 1966 1967 1964. 1966 1967 Direction 1 649 1 622 1 616 10,1 9,8 7,1 4,5 3,5 1,5 85,4 86,6 91,3 Techniciene 2 9h7 2 858 2 915 15,7 12,1 14,3 2,5 2,8 3,9 81,7 85,0 81,7 Maîtrise 3 265 3 943 4 298 28,3 32,1 34,7 11,1 10,9, 10,4 60,5 57,0 54,9 Employés 18 943 18 211 18 605 69,6 63,8 68,6 21,9 21,5 21,6 8,4 9,6 9,9 Ouvriers qualifiés 27 565 34 709 38 275 69,2 64,1 68,5 30,0 35,0 30,8 0.8 0.8 0.7 Apprentis et non qualifiés 57 880 59 908 63 975 33,7 31,6 34,3 66,3 68,3 65j7 - 0 .1 - Total 112 249 121 251 129 684 47,5 45,8 48,5 45,7 47,5 45,1 6,8 6,7 6,4 Source: Office de la Main-d'Oeuvre 2.1 COMPTES NATIONAUX - 1960-1968 (aux prix courants, milliards de francs CFA ) 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 (Provisoire) Produit Domestique Brut 140.7 159.3 166.1 195.9 237.1 236.8 257.3 274.4 320.4 Moins Revenu net den facteurs - 1.8 - 2.8 - 4.2 - 7.4 - 6.7 - 8.7 - 7.9 - 8.1 - 9.5 Produit National Brut 138.9 156.5 161.8 188.5 230.4 228.1 249.5 266.3 310.9 Indice du PDB 100.0 113.2 118.0 139.2 168.5 168.3 182.9 193.0 227.7 Variation annuelle +13.2 + 4.2 +17.9 +21.0 - 0.1 + 8/6 + 6.6 +16.7 Indice du PNB 100.0 112.7 116.5 135.7 165.9 164.2 179.5 191.7 223.8 Variation annuelle +12.7 + 3.4 +16.4 +22.2 - 1.0 + 9.3 + 6.8 +16.7 PDB par tete: (milliers francs CFA ) 37.7 41.5 42.1 48.4 56.9 55.1 58.1 60.2 68.3 (dollars, US) 154.0 169.0 172.0 197.0 232.0 225.0 237.0 246.0 278.0 Indice du PbB par tête 100.0 110.0 111.7 128.4 150.9 146.2 154.1 159.7 181.1 Indice du coût de la vie /1 100.0 111.0 109.0 109.0 111.0 115.0 122.0 125.0 /1 Période de base: F6vrier 1960: indice du colt de la vie "famille Africaine". SOURCE: Ministère du Plan: Les Comptes de la Nation 1960-1965; Les Comptes de la Nation 1966-1967; Les Comptes de la Nation 1968 (provisoire). 2.2 COMPTES NATIONAUX - RESSOURCES ET EMPIDIS (i prix courants; milliards de francs CFA et pourcentages) 1960 1965 1966 1967 1968 %_ % % (provisional), Secteur Primaire 61,0 43,3 8h,4 35,6 88,1 34.2 1L 99,1 31,0 -Cultures vivrières et élevage 31,5 42,3 41,7 43,7 hi,6 -Cultures industrielles 24,8 31,3 35,6 29,6 37,le -Forêts 3,6 8,9 8,9 10,8 17,4 -Pêche 1,1 1,9 1,9 2,0 2,7 Secteur Secondaire 1 14,2 ). 17,1 50,h 19,6 5, 20,1 63, 19,3 .-Industrie 5,8 4,2 .15,6 18,5 20,5 24,9- 7,8 -Mines 0,9 i.1h 1,2 0,9 0,9 -Bâtiment et travaux publics 6,8 12,8 13,9 15,2 17,5 -Energie 2,1 4,9 10,1 11,3 12,2 -Artisanat 4,1 5,8 6,7 7,3 8,0- Secteur Tertiaire 9,8 42,5 111,8 4712 118,9 46,2 133,1 49,6 1578 h9,2 -Transport 9,9 7,0 19,4 6,5 20,3 7,8 21,9 8,0 24,7 7,7 -Commerce 33,h 23,8 55,6 23,2 58,6 23,1 67,7 24,6 83,7 26,0 -Autres services 7,3 5,2 14,9 8,3 16,0 6,1 17,4 7,3 18,1 6,h -Administration 92 ).5 2 22 3.9 2. 2. 25 3993 9,1 Ressources=Emplois 140,7 100,0 236,8 100,0 257,3 100,0 274,5 100,0 320,h 100,0 Co somation privée 94,7 67,3 151,3 63,9 161,4 62,7 175,0 63,8 92 2 60,0 autoconsomation) (29,5) (21,0) (38,5) (16,3) (37,h) (M,5) (38,7) (14,1) 39,2) (12,2) Consomation publique lh,7 10,5 32,h 13,7 35,7 13,9 38,8 14,1 45,1 14,1 Formation brute de capital fixe 19,1 13,6 43,6 18,h 47,1 18,3 49,8 18,1 58,9 18,h Stocks 1,3 0,9 1,3 0,5 5,5 2,1 1,6 0,6 3,0 o,9 Exportations 47,9 43,0 77,2 32,6 82,8 32,2 89,3 32,5 113,6 35,4 Moins Importatioru -37,0 -26,3 -68,8 -29,1 -75,2 -29,2 -80,0 -29,1 -92,h -28,8 * Estimation Source: Comme pour Tableau 2.1 2.3 FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE (à prix courants; milliards de francs CFA) A - ORIGINE 1960 1965 1966 1967 1968 EntreprisesL 11,1 58 27,1 62 27,8 59 28,0 51 28,0 (*) 47 (entrepreneurs individuels (3,0) (6,0) (6,5) (7,0) (7,5) (entreprises publiques) (1,1) (3,6) (3,h) (h,3) (5,0) Ménages 1,0 5 h,8 il 6,0 13 6,5 18 7,0.(*) 12 AdmirnistratiorL2 7,1 37 1-1,7 27 13,3 28 15,3 31 24,0 (*) 41 TCTALL 19,1 100 43,6 100 47,1 10f 49,8 100 58,9 100 Indice h 100 109 114 134 B - CATEGORIE Bâtirents et travaux publics 12,2 65 24,7 57 26,2 55 28,5 57 32,8 55 Matériel mécanique et électrique 4,7 2h 13,0 30 15,1 32 15,1 30 19,7 33 Matériel de transport Il 5,9 13 5,8 13 6,2 13 624 12 TOTAL 19,1 100 43,6 100 47,1 100 49,8 100 58,9 100 Variations de stocks 1,3 1,3 5,5 1,6 3,0 (*) Estimtions l Y compris entreprises publiques et entrepreneurs individuels. /2 Non compris entreprises publiques. 1 Total arrondi. SOURCE : comme pour tableau 2.1 2.4 EPARGNE ET INVESTISSEMNT - DZFICIT DE RESSOURCES (milliards de francs CFA, - Pourcentages) 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1. Iivestissement Domestique Brut 20,5 27,4 20,0 30,1 hh,9 h,9 52,6 51,h 61,9 2. Moins Déficit Extérieur Courant +9,0 +1,7 +3,5 +5,8 +10,7 -0,5 -0,2 +1,1 3. Epargne Nationale (1) 29,5 29,1 23,5 35,9 55,6 hh,h 52,h 52,5 70,8 4. Moins Transferts Privés Nets a l'Extérieur -5,0 -5,7 -6,2 -7,0 -8,7 -8,7 -9,8 -11,3 -._2 5. Epargne Nationale (2) 24,5 23,h 17,3 28,9 46,9 35,7 42,6 41,2- 61,6 6. Déficit Extérieur Courant après Transferts Privés +4,0 -4,0 -2,7 -1,2 +2,0 -8,2 -9,6 -10,2 -0,3 7. Produit Domestique Brut (PDB) )40,7 159,3 166,1 195,9 237,1 236,8 257,3 274,4 320,4 8. Déficit de Ressources 1/ (-) en ' du PDB +6,4 +1,1 +2,1 +3,0 +4,5 -0,1 0,0 +0,4 +2,8 9. Déficit de Ressources 2/ (-) en 1> du PDB +2,8 -2,5 -1,6 -0,6 +0,8 -3,5 -3,7 -3,7 -0,1 10. Epargne Nationale (1) Inv. Domestique en % 13 106 117 119 124 99 100 102 114 11. Epargne Nationale (2) Inv. Domestique en % 120 85 86 96 104 80 81 80 100 1/ Avant transferts privés 2/ D'après balance des paiements (FiE) 2.5 EPAIGNE ET INVESTISSEMENT PAR AGENT (à prix courants; milliards de francs CFA) 1960 1965 1966 1967 1968 1. Ménages 2. Epargne brute 10,8 20,4 23,2 26,3 (32,0)* 3. Transferts à l'extériaIr 1' -5,0 -8,7 -9,8 -11,3 -10,9 _/ h. Investissement brut 2/ -,0 -11 -35 -1,5 _35_ 5. Surplus d'épargne (+) +1,8 +0,9 +1,5 +1,5 (+6,6) 6. Entreprises Y 7. Résultat brut d'exploitation 7,1 18,3 25,8 14,9 (28,0) 8. Intérêts et dividendes versés à l'extérieurà/-1,9 -8,5 -7,7 -7,9 -9,5 _/ 9. Investis sement brut -9,4 -225 -26a8 -22 -21,_ 10. Déficit d'épargne (-) -h,2 -12,7 -8,7 -15,5 (-3.0) 11. Administration _5 12. Enargne brute 5,0 9,8 11,9 11,5 (18,0)* 13. Amortissement de la dette 8/ -0,7 -3,9 -3,8 -3,6 -4,9 1h. Investissement brut -7 1 -11 7 -13 3 -15 3 -24 0 15. Déficit d'épargne (-) -2,0 (-10,9) 16. Eparne brute totale (2+7+12) 22,9 48,5 60,9 52,7 78,0 17. Déductions totales (3+8+13) -7,5 -21,1 -21,3 -22,8 -25,3 18. Investis sement total (h+9+1h) -20 5 -h5 0 -52 6 -51 3 -61 9 19. Déficit d'épargne (-) 5- _6 -I 20. Transferts publics et capitaux publics à long terme 6/ 3,5 7/ 18,1 15,0 15,7 23,7 1 Transferts d'épargne des salariés africains étrangers et des "Européens" Y compris financement des investissements par les entrepreneurs individuels Y compris entreprises publiques Verse-mnts bruts à l'extérieur selon compte Extérieur non compris versements par entreprises financières et Administrations Y compris collectivités locales, CAA, CAPFCI, CSSPA j D'après statistiques de la balance des paiements (FMI) /7 Transferts seuls D'après rapports donnés à BIRD * Estimation de la mission Source: Comme pour Tableau 2.1 2.6 ACCROISSEMETS DE PDB : 1960-64 Er 1964-68 (à prix courants) 1960 - 1964 1964 - 1968 milliards Taux de croissance milliards Taux de croissance FCFA % annuel moyen FCFA -annuel moyen - Origine des Ressources Secteur Primaire 26,2 27,2 9,4 .11,9 - Cultures vivrières, élevage, et pêche 7,9 4,5 3,7 4,4 3,3 -Cultures industrielles 11,5 11,9 10,0 1,1 1,4 0,8 -Forêts 6,8 7,1 30,0 7,1 8,5 13,8 Secteur Secondiire l 167 1 27,5 330 15, -Industrie 8,8 9,1 26,0 10,3 12,3 14,3 Secteur Tertiaire 54, 56,1 17,4 43,9 52,7 8,5 -Commerce 30,1 31,2 17,4 20,2 24,2 7,2 -Administration 11,5 11,9 14,9 7,0 8,4 11,0 Accroissement total du PDB 96,4 100,0 13,9 83,3 100',0 7,8 - Emplois des Ressources Consommation privée 52,1 54,0 11,5 39,8 47,6 6,9 Consommation publique 13,4 13,9 17,3 17,9 21,5 15,6 Formation brute de capital fixe 20,1 20,8 19,6 15,3 18,3 10,7 Stocks 4,3 4,6 - 1,7 2,0 - Exportations 35,3 36,5 15,7 37,5 44,8 8,0 Moins Importations -28,8 -29,9 16,5 -28,6 -34,2 10,0 Exportations nettes 6,5 6,7 - 8,9 10,6 - SOURCE s Comme pour Tableau 2.1 2.7 VARIATIONS ANNUELLES DU PDB DES EXPORTATIONS, DE L'IINVESTISSEMnNT BRUT ET DES DEPENSES PUBLIQUES 1960-1968 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 Variation: PDB - en valeur absolue +18,6 + 6,8 +29,8 +41,2 - 0,3 +20,5 +17,1 +46,0 - en porcentage +13,2 + 4,2 +17,9 +21,0 - 0,1 + 8.6 + 6,6 +16,7 Eportations - en valeur absolue + 6,9 + 0,4 + 9,9 +18,1 - 8,8 + 7,4 + 4,2 +25,9 - en pourcentage +15,5 + 0,7 +19,1 +12,4 . -10,1 +10,4 + 5,3 +31,4 Investisserent brut - en valeur absolue + 6,9 - 4,7 +10,0 +14,8 + 0,1 + 7,7 - 1,2 +10,5 - en pourcentage +33,8 -26,8 +50,0 +49,3 + 0,3 +17,1 - 1,5 +20,4 Achats de biens et services par les Administrations , - en valeur absolue + 5,0 - 3,2 + 0,3 + 3,1 + 3,3 + 2,6 + 2,9 +10,0 - En pourcentage +39,0 -18,3 + 1,3 +21,6 +18,3 +12,2 +12,1 +37,3 FBCF et stocks / Bians de consommation, services, biens d'investissement Source: Ministère du Plan: Les Comptes de la Nation 1960-1965; Les Comptes de la Nation 1966-1967; Les Comptes de la Nation 1968 (provisoire). 2.8 DONNEES SUR LB REGIONS (1965) REGION SUIFERFICIE POPULATION AGRICULTURE Valeur brute des Production Production agricole agricole Indice Cultures Cultures totale par t%te 2/ (kf2j Totale Urbaine Densite vivriAres d'exportation (en milliards de Francs CFA). en F CFA Sud (Abidjan exclu) 39 730 668 000 170 000 17 8,8 11,0 19,8 39 800 138 Est h 650 286 000 37 500 6 4,7 5,2 9,9 39 800 138 Centre 63 000 1 130 000 188 000 18 16,0 9,9 25,9 27 500 95 Centre-Ouest 31 100 340 000 73 000 il 4,4 8,7 13,1 49 000 170 Ouest 30 790 460 000 50 000 15 2,7 5,9 8,6 21 000 73 Sud-Ouest 27 000 95 000 18 500 h 1,0 2,1 3,1 4o 000 138 Nord 97 000 810 000 76 500 8 10,4 _11 11,5 15 700 5h 333 270 3 789 000 613 500 il 48,0 43,9 91,9 1 28 900 100 1/ Le total est l4gèrement supérieur à la valeur du secteur primaire dans les Comptes Nationaux. 2/ Population rurale seule. 3.1 BALANCE DES PAIEMENTS (en milliards de francs CFA) l0 196 1966 1967 1968 1. 'Exportations: biens 44,h 70,5 80,2 83,3 110,0 2. services n.f. 3,0 16,8 16,7 20,0 21,6 3. Importations: biens -34,1 -62,8 -68,5 -73,4 -84,2 4. services n.f. - 7,4 -20,4 -24,5 -26,2 -29,2 5. Gouvernement n.i.a. (net) 0,9 -01 -02 0,3 6. Balance, bienv-et services n.f. *9 ', ,- t 3,',5, -Ig,-5 7. Paiements nets au titre des faoteurs / -18 -66 -8h - 89 - 9,5 8. Balance, biens et services - ,1 - 23 - 58,9 - 9. Transferts privés: crédit 1,5 1,6 1,5 1,7 10. débit - 7,6 - 9,0 -10,3 -10,4 -10,9 11. Transferts publics: crédit 3,5 6,7 7,6 6,9 7,9 12. débit - 1,3 - 2,8 - 33 - , 1 13. Transferts nets - 4,1 -2,1 - 3,9 14. Capitaux privés nets à long terme T 7 371 -7-0 15. Capitaux publics: entrée 7,3 6,2 4,6 10,8 16. Amortissement et sortie de -14,0 -5,6 -_4,5 -_6,0 capitaux publics (*) 17. Capitaux publics nets 3,3 0,6 0,1 4,8 18. Capitaux: net 7,4 1,8 4,3 9,8 19. Capitaux nets à court terme - 1,3 2,7 - 0,1 - 2,1 20. Secteurs monétaires (net) - 2,9 - 3,1 6,3 - 8,7 21. Erreurs et Omissions 1,3 5,9 0,3 - 2,5 1 Comprend les bénéfices non distribués des entreprises étrangères en C8te d'Ivoire; un poste d'égale valeur est inscrit au crédit des capitaux privés à long terme. (*) Amortissement de la dette : 3,0; 3,6; 3,6; et 4,9 respectivement. SOURCE: 1960 : Comme pour Tableau 2.1 1965-68 : IMF Balance of Payments Yearbook. 3.2 ..EXPORTATIONS (Q - milliers de tonnes; V • milliards CFA) 1960 1965 1966 1967 1968 1969 Ce Q 148,5 185,7 181,5 149,0 21J4,4 99,8 v 18,8 25,9 30,2 25,4 35,9 16,0 Cacao Q 62,9 126,h 124,3 107,2 121,5 34,9 v 8,7 10,9 13,1 13,9 19,4 7,0 Bois Q 672,6 1.566,2 1.568,3 1.839,9 2.175,7 1.188,0 v 6,5 18,5 18,6 21,8 25,8 • 14,9 Bananes Q 72,6 128,3 -131,7 142,6 147,3 61,8 v 1,3 2,8 2,8 3,0 3,1 1,3 Palmistes Q 16,4 14,9 9,h 10,1 8,7 4,9 v 0,6 0,5 0,3 0,3 0,h 0,2 Ananas, frais Q 3,0 4,6, 6,8 10,0 13,7 6,2 V 0,1 0,2 0,3 0,4 0,6 0,3 Ananas, en conserve Q 4,2 12,9 19,1 24,2 23,1 12,9 V 0,3 0,9 1,3 1,6 1,6 0,9 Ananas, jus Q 3,8 7,8 7,9 8,3 8,7 5,8 V 0,2 0,A 0,A o,4 0,9 0,3 Caoutchouc Meturel Q - 2,8 5,5 5,8 7,0 2,0 V 0,3 0,6 0,9 0,6 0,2 Oraines de coton Q n.a. n.a. n.a. 12,2 14,8 13,9 V n.a. n.a. n.a. 0,2 0,3 0,2 Coton £gréné Q n.a. 1,7 3,9 8,6 11,3 5,5 V n.a. 0,1 0,3 0,9 1,5 0,8 Mamants 1000 car. 197,8 199,0 181,1 191,3 181,5 102,5 V 0,3 0,5 0,4 O,h 0,4 0,3 Manganèse Q 22,7 169,6 176,2 105,6 133,0 34,4 V 0,2 0,8 0,8 0*5 0,4 0,1 Totay Q 1.032,1 2.313,9 2.JJ7,0 2.743,1 3.273,8 1.884,4 y 38,8 68,5 77,0 80,3 104,9 51,9 AjUatentv_ V 5,6 2,5 - 1,6 2,2 3,5 Totaly V 4h,4 71,0 78,6 82,5 108,h D'après statistiques douanières. 2/ Exportations non enregistrée et ajustements divers. Comme dans Comptes Nationaux. Source : Bulletirade Statistique et come pour Tableau 2.1 3.3 - IMPORTATIONS (millions FCFA) 1960 1965 1966 1967 1968 Produits alimentaires, boissons, tabacs 7.986 23,4 13.961 21,9 15.570 23,0 12.338 17,1 16.826 19,7 Energie, lubrifiants 1.623 4,8 3.211 5,1 3.350 4,9 3.547 h,9 5.930 6,9 Matières premières d'origi.e végétale et animale 1.356 4,0 724 1,1 1.112 1,6 1.632 2,3 1.237 1,5 Minéraux 141 0,h 195 0,3 297 0,h 301 0,h 1.187 1,h Demi-produits h.1h2 12,2 9.087 1h,3 10.592 15,6 12.378 17,1 12.736 14,9 Produits manufacturés pour l'agriculture 299 0,8 526 0,8 392 0,6 459 0,6 542 0,6 Produits manufacturés pour l'industrie 6.808 19,9 14.471 22,7 15.290 22,6 15.491 21,5 19.080 22,3 Biens de consommation manufacturés 11.768 34,5 21.557 33,8 21.200 31,3 26.063 36,1 27.988 32,7 Total 34.123 100,0 63.732 100,0 67.803 100,0 72.209 100,0 85.526 100,0 Source: Comme Tableau 2.1 3.4 IMPORTATION PAR PRODUITS PRINCIPAUX (Q = milliers de tonnes; V = millions CFA) 1960 196; 1966 1967 196e 1969 (6 mois) Riz (Q) 34,3 77,9 63,2 24,0 h7,2 21,6 (V) d67,0 2.218,0 3.114,0 875,0 1.872,0 8ho,o Froment (Q) 4,o 63,6 112,6 61,7 64,0 18,6 (V) 162,0 1.311,0 2.317,0 1.283,0 1.372,0 397,0 Sucre raffine (Q) 19,4 31,1 35,7 32,2 36, 20,4 (y) 950,0 1.335,0 1.207,0 1.233,0 1.417,0 796,0 Ciment (Q) 27,4 20,4 (V) 205,0 104,0 Clinker (Q) 149,7 254,2 266,3 264,0 311,0 151,9 (V) 639,0 1.063,0 1.089,0 1.009,0 à73,0 448,0 Pétrole brut (Q) 166,3 464,4 642,2 661,7 705,6 231,7 (V) 1.743,0 3.240,0 3.344,0 2.994,0 3.31b,0 1.029,0 Produits pétroliers (Q) 21,1 265,0 194,4 (V) 547,0 2.604,0 1.707,0 Engrais (Q) 11,8 19,9 26,4 29,7 31,7 20,5 (V) 230,0 352,0 411,0 498,0 495,0 295,0 Tissus coton imprimé (Q) 2,7 3,5 3,2 3,5 3,1 1,2 (V) 2.129,0 3.714,0 3.132,0 3.692,0 3.398,0 1.357,0 Produits chimiques (Q) 4,3 9,1 12,1 15,o 14,2 6,8 (V) 159,0 490,0 627,0 716,0 746,0 521,0 Matériel électrique (Q) 3,4 5,7 5,5 7,2 6,9 4,5 (V) 1.332,0 2.957,0 2.706,0 3.243,0 h.465,o 2.649,0 Voitures (Unite) 3.109,0 4.707,0 5.029,0 4.979,0 5.D99,0 3.179,0 (V) 1.035,0 1.993,0 1.961,0 1.u97,0 2.23",0 1.220,0 Camions (Unité) 3.423,0 5.643,0 5.417,0 3.072,0 2.726,o 2.65b,0 (V) 903,0 1.85b,0 1.806,0 1.786,0 1,911,0 1.035,0 Source: Bulletins de Statistique 3.5 Répartition Géographique du Commerce Extérieur 1960 1968 Destination des Exportations France 65% (Zone Franc) 35% (France seule) ZF-43% Autres CEE 15% 29% USA 14% () 15% 94% 79% Autres 6% 21% Origine des Importations France 78% (Zone Franc) 50% (France seule) ZF-62% Autres CEE 5% 9% USA 5% ($) 6% 88% 65% Autres 12% 35% 3.6 PRINICIPALES SOURCES D'AiDE (milliards CFA) Totaux 1260 1961 12d 19613 164 1963 12(6 1961 1968 1969 1959 1968/69 CFA bil. $. nil. A. France (versements) 1. Subventions 1,73 1,08 1,66 2,00 0,80 1,47 1,06 0,20 0,25 (0,78) 2. Assistance Technique (prnnel) 1,57 1,98 2,56 2,Sh 2,43 2,10 2,10 2,10 2,10 3. Autr 0,07 0,62 ,IA3 1,25 1,30 1,I3 1,58 1,61 2,09 h. Prêts (FAC et OCCE) 1,89 2,09 2,39 1,41 2,0 1,9h 2,10 2,10 7,22 5. Total (1-h) 5,26 5,77 8,Oh 7,20 6,93 6,94 6,814 6,01 11,66 (lh,00) 64,65 6. Emprunts sur le lMrché Français . 2,00 1,50 1,50 1,65 6,65 B. CEE (versements) 1959-1964 1964-1969 1. FED :s milliards CFA 9,77 11,10 23,87 millions US$ 39,60 57,20 1958-162 2. BEIW: milliards CFA 2,82 2,82 millions US$ ll,h C. Autres (versements estimés) 1960-1969 (versements estimés) 1. République Fédérale d'Allemagne (versements) milliards CFA 2,7h 2,7h millions US$ 11,16 2. USA (versements) milliards CFA 7,00 7,00 millions US$ 28,50 3. PNUD milliards CFA 2,70 2,10 millions US$ 10,80 h. BIRD milliards CFA 5,85 5,85 millions US (engagements) 23,80 I/ Bourses, subventions aux universités et instituts de recherche, etc. Engagements. Fonds Européen de D4veloppement (subventions; prêts à conditions favorables). Banque Européenne d'Investissement (prêts type BIRD) Engagements; versements estimés à fin 1969 - 50 millions $. 4.1 - COTE D'tIVOIRE - DETTE PUBLIQUE EXTERIEUPE AU 31 DECEBURE 1968 AVEC ADDITIONS AU 14 AOUT 1969 1/ Dette remboursable en devises 2/ (en milliers de dollars US) Dette au 31 décembre 1968 Additions entre Source Y compris le ler janvier 1969 Déboursée non déboursée et le 14 août 1969 7TTE JBLIQEnll EXTERIEURE TOTALE 3/ L/ 172 929 326 442 49 192 Dette d'origine privée ,/ g/ 76 064 137 121 13 634 Eâmissions publiques 3 7n"75 20 7""""" Fournisseurs 3/ / 42 164 96 631 1 296 France 3/ 17 354 30 373 1 296 République Fédérale d'Allemagne h/ - h 451 - Israel 2 159 2 159 - Italie 16 773 53 770 - Pays-Bas 502 502 - Royaume-Uni 348 348 - Etats-Unis 5 028 5 028 - Institutions financières / 13 174 19 764 12 338 R1épublique Fédérale d'Allemagne h/ 874 46 6 57 Italie - - 5 781 Royaume-Uni 2 300 4 300 - Autres 10 000 10 000 - Prêts d'organismes internationaux 606 6 406 17 100 BEI - 06 60 - BIRD - 5 800 17 100 Prêts de gouvernements ./2 / 96 260 182 916 18 458 Danemark - 2 000 - France 3/ 75 127 88 773 h 861 '?publique Fédérale d'Allemagne 4/ h 143 15 027 8 197 Israel - 2 000 - Italie 1 955 14 656 - Liban 2 800 3 800 - Norvège - 2 520 - Etats-Unis 12 235 54 13h 5 400 1/ Dette avec échéance originale ou prolongée de plus d'un an. 2/ Y compris le franc CFA qui est librement convertible en francs français. 3/ Y compris dettes remboursables en francs français ou en francs CFA, au taux de change postérieur à la dévaluation d'août 1969. 4/ Y compris dettes remboursables en DM, au taux de change postérieur à la dévalua- tion d'octobre 1969. Source: BIRD, Division des Services Statistiques, Département Economique, ler avril 1970. 4.2 COTE D'IVOIRE - ECHEANCIER ESTIME DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE POUR LA DETTE AU 31 DECEMRE 1968 (Y COMPRIS ADDITIONS AU 1h AOUT 1969) Dette remboursable en devises (en milliers de dollars US) Dette non amortie (au début de lanne) --Paiements au cours de la période-- compris montants a or el 'id- Année non encore reçus Amortissement Intérêt Total Total de la Dette Publique Etérieure 1969 314 843 21 196 7 465 28 661 1970 342 840 26 016 9 493 35 509 1971 316 824 26 114 11 256 37 370 1972 290 710 30 088 11 629 41 717 1973 260,622 25 998 1l 082 37 079 1974 234 625 26 301 10 394 36 696 1975 208 323 22 364 9 377 31 741 1976 185 959 20 654 8 370 29 024 1977 165 305 18 037 7 397 25 433 1978 147 269 17 203 6 532 23 735 1979 130 066 15 336 5 698 21 034 1980 114 731 14 631 4 980 19 611 1981 100 099 12 037 4 311 16 348 1982 88 063 11 222 3 743 14 965 1983 76 841 10 852 3 190 14 042 Note: Y compris le service sur toutes les dettes du Tableau 4.1. à l'exception des suivantes pour lesquelles les termes des emprùnts ne sont pas connus: Fournisseurs $ 1 195 000 Institutions financières 3 000 000 Prêts de Gouvernements 7 403 000 France 3 46 000 Norvège 2 520 000 Israël 1 337 000 Total $11 598 000 4.3 CoTE D'IVOIRE - ECHEANCIER ESTIME DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIURE POUR LA DETTE AU 31 DECEMBRE 1968 (Y COMPRIS ADDITIONS AU 1h AOUT 1969) Dette remboursable en devises (en milliers de dollars US) Dette non amortie (au début de ltannée) ---- Paiements au cours de la période ---- Y compris montants Année non encore reçus Amortissement Int5rêt Total Dette d'origine privée 1969 132 926 12 59h h 2h7 16 8h1 1970 133 966 16 692 h 989 21 681 1971 117 27h 15 159 5 19h 20 353 1972 102 115 17 398 h 972 22 370 1973 8h 717 12 687 h 580 17 267 197h 72 030 12 42 h 227 16 669 1975 59 588 9 020 3 560 12 580 1976 50 568 7 898 3 062 10 960 1977 h2 670 5 905 2 62h 8 529 1978 36 765 5 706 2 253 7 959 1979 31 059 h 671 1 888 6 559 1980 26 388 h 265 1 617 5 882 1981 22 122 3 632 1 370 5 002 1982 18 490 3 091 1 159 h 249 1983 15 399 3 131 959 4 090 Emissions publiques 1969 20 725 1 812 1 110 2 922 1970 18 913 1 832 1 020 2 852 1971 17 082 1 853 928 2 781 1972 15 229 2 222 836 3 057 1973 13 007 2 267 720 2 987 1974 10 7h0 2 312 602 2 915 1975 8 h28 945 h82 1 h27 1976 7 h83 998 429 1 h27 1977 6 h85 1 053 37h 1 427 1978 5 h33 1 110 315 1 425 1979 4 323 1 171 25h 1 425 1980 3 152 1 234 189 1 423 1981 1 918 601 120 721 1982 1 316 638 82 720 1983 679 677 h2 720 4.h COTE D'IVOIRE - ECHEANCIER ESTIME DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE POUR LA DETTE AU 31 DECEMBRE 1968 (Y COMPRIS ADDITIONS AU 14 AOUT 1969) Dette remboursable en devises (en milliers de dollars us) Dette non amortie (au début de l'année) -----Paiements au cours de la période ---- Y compris montants Année non encore reçus Amortissement Intérêt Total Prêts d'organismes internationaux 1969 6 406 161 63 22h 1970 23 345 171 303 474 1971 23 174 181 670 851 1972 22 993 313 918 1 230 1973 22 680 235 1 072 1 307 1974 22 445 245 1 228 1 473 1975 22 200 935 1 373 2 308 1976 21 265 995 1 354 2 349 1977 20 270 1 050 1 290 2 340 1978 19 220 1 120 1 221 2 3h1 1979 18 100 1 200 1 148 2 348 1980 16 900 1 270 1 069 2 339 1981 15 630 1 365 986 2 351 1982 14 265 1 45o 897 2 347 1983 12 815 1 550 802 2 352 BIRD 1969 5 800 - 30 30 1970 22 900 279 279 1971 22 900 - 657 657 1972 22 900 220 915 1 135 1973 22 680 235 1 072 1 307 1974 22 445 245 1 228 1 473 1975 22 200 935 1 373 2 308 1976 21 265 995 1 354 2 349 1977 20 270 1 050 1 290 2 3h0 1978 19 220 1 120 1 221 2 3h1 1979 18 100 1 200 1 148 2 348 1980 16 900 1 270 1 069 2 339 1981 15 630 1 365 986 2 351 1982 14 265 1 450 897 2 347 1983 12 615 1 550 802 2 352 4.5 COTE D'IVOIRE - ECHEANCIER ESTIIM DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE POUR LA DETTE AU 31 DECEMBRE 1968 (Y COMPRIS ADDITIONS AU 14 AOUT 1969) Dette remboursable en devises (en milliers de dollars US) Dette non amortie (au début de l'année) Y compris montants AnnAe non encore reçus Amortissement Intérêt Total Prêts d'organismes internationaux Banque Européenne d'Investissement 1969 606 161 33 194 1970 445 171 24 195 1971 274 181 13 194 1972 93 93 3 95 Prêts de Gouvernements 1969 175 512 8 441 3 155 11 596 1970 185 529 9 153 4 201 13 354 1971 176 375 10 773 5 393 16 166 1972 165 602 12 377 5 740 18 116 1973 153 226 13 076 5 429 18 505 1974 140 150 13 614 h 940 18 554 1975 126 535 12 4o9 h 4 16 854 1976 114 126 11 761 3 954 15 715 1977 102 365 il 081 3 484 14 565 1978 91 284 10 376 3 058 13 435 1979 80 907 9 464 2 662 12 126 1980 71 4h3 9 096 2 294 11 390 1981 62 347 7 039 1 956 8 995 1982 55 308 6 681 1 687 8 368 1983 48 627 6 171 1 429 7 6o0 5.1 RECETTES DE L'ETAT (en milliards de francs CFA) 1960 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 Prévisions révisées Prêvisions Impots sur les revenus et BIC 117 4j9 -5O 6j5 8j4 9J0 11,9 11,3 Impots sur la propriété 0,8 là 2j1 2j3 2j4 2jl 2,1 2j6 Impots indirects intérieurs 6,6 làL6 16,7 16,4 16j8 19,8 24 7 30,6 - TVA 4,2 11,6 11,7 11,4 11,6 1$,2 17,9 20,9 - Taxes à la consommation 2,h 3,0 5,0 5,0 5,2 4,6 6,8 9,7 Imp8ts et droits sur le commerce ext4riear 14 21,7 28,9 29j6 - droits à l'importation 8,7 11,6 11,7 12,0 11,9 16,1 16,5 17,2 - droite à l'exportation 6,2 8,6 10,0 103 7,9 12,8 13,1 15,1 Autres recettes fiscales 0 RECETTES FISCALES TOTALES 24,6 42,7 46,6 49,0 48,9 60,7 69,4 77,7 Droits, redevances, divers, etc. 1,3 1,4 1,2 1,6 1,9 2,7 1,5 2,3 Revenus du domaine 0,6 0,5 0,4 0,4 0,4 0,6 0,4 0,h RECETTES TOATA DE L'ETAT 26,5 44,6 48,2 51,0 51,2 64,o 71,3 80,4 SOURCE: Ministère des Finances, Trésor. 5.2 DEPENSES COURANTES DE L'ETAT (en milliards de Francs CFA) 1960 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 Prévisions Prévisions révisées budFigtaires 1 - SERVICES GENERAUX 2,86 9,71 12,63 12,77 13,39 14,30 15,25 15,87 . Présidence, Assemblée nationale 1,10 2,64 5,34 3,79 3,98 3,87 3,95 3,55 . Justice 0,29 0,74 0,63 0,76 0,79 0,84 0,92 1,04 . Intérieur o,95 2,75 2,18 3,55 3,45 3,72 3,92 4,01 . Affaires étrangères 0,03 o,68 0,85 0,88 0,94 1,13 1,32 1,76 . Défense nationale 0,37 2,51 3,12 3,26 3,60 3,96 4,27 4,56 . Information 0,12 0,39 0,51 0,53 0,63 0,78 0,87 0,95 2 - DEPENSES SOCIALES 5,27 10,19 9,60 11,66 12,85 . 15,33 16,45 19,66 . Fonction publique 0,05 0,11 0,11 o,14 0,15 0,20 0,22 0,24 . Travail, Affaires sociales 0,14 0,25 0,24 0,28 0,30 0,35 0,40 0,48 . Education, jeunesse et sports 3,28 6,64 5,96 7,20 8,01 9,52 10,66 12,93 . Santé publique 1,80 3,19 3,29 4,o4 4,39 5,26 5,17 6,01 3 - SERVICES ECONOMIQUES 5,65 7,35 7,33 8,00 9,19 10,55 11,10 12,93 . Agriculture, Production animale 1,09 1,73 1,57 1,98 2,23 2,46 2,64 2,93 . Travaux publics, Urbaniste, Postes et Téléconunications 3,73 h,h2 4,45 4,57 5,34 6,16 5,69 5,73 . Finances, Affaires économiques, Plan 0,83 1,30 1,31 1,45 1,62 1,93 2,77 4,03 . Tourisme - - - - - - - 0,19 4 - DEPENSES NON-FONCTIONNELLES 7,82 h,Bo 4,89 5,06 6,10 8,82 6,63 8,5_ . Pensions, etc. 0,27 0,18 0,37 0,22 0,15 0,53 0,09 1,00 . Autres 7,55 4,62 h,52 4,84 5,95 8,29 6,54 7,54 DEPENSES COURANTES 21,60 32,15 34,45 37,49 41,53 49,00 h9,h3 57,00 . Opérations de régularisation - - -0,45 +1,71 -0,17 +1,50 +2,57 - DEPENSES COURANTES TOTALES 21,60 32,15 34,00 39,20 41,70 50,50 52,00 57,00 Source: Ministère des Finances, Trésor 5.3 RESSOURCES DU BSIE / (en milliards de Francs CFA) 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1. Recettes fiscales 7,00 7,70 8900 9980 11,50 13,10 2. Autres ressources intérieures - 1,90 3,30 4LË 2,26 15,50 - Transferts de la CSSPA - - 3,00 2,17 1,56 13,50 - Autres 2/ - 1,90 0,30 2,19 0,70 2,00 3. Produits des emprunts 5,70 5,60 5,23 5173 10,50 15,50 - Emprunts 2,16 2,4o 1,66 3,31 7,50 11,80 - Conventions à paiement différe 3,50 3,20 3,57 2,42 3,00 3,70 TOTAL 12,66 15,20 16,953 19,89 24,26 4.,10 1/ Encaissements y compris comptes d'attente. 2/ Principalement emprunts intérieurs via CAA et Trésor. SOURCE: Ministère des Finances, Trésor. 5.4 COMPOSITION DES RECETTES FISCALES DU BSIE EN 1969 Millions de FCAF 1 - Impôts sur le revenu et BIC 1.922 19,1 - Traitements, salaires et pensions 640 6,3 - Contribution employeurs 1.000 9,9 - Contribution foncière des Propriétés bâties 70 0,7 - Patentes et licences 72 0,7 - Taxe forfaitaire artisans et commerçants 5 0,1 - Impôts sur le revenu des valeurs mobilières 15 0,2 - Majoration B.I.C. 120 1,2 2 - Taxes de consommation 7.005 69,5 - Taxe sur la valeur ajoutée 2.920 29,0 - Taxe sur prestation de service 630 6,3 - Taxe sur les tabacs 430 4,3 - Taxe sur les boissons alcoolisées 650 6,h - Taxe sur les carburants et huiles minérales.... 2.300 22,8 - Taxe sur les cartouches 75 7 3 - Autres 1.152 li,h - Taxe d'exploitation forestière 825 8,2 - Taxe de reboisement 297 2,9 - Droit sur diamant brut 30 0,3 TOTAL 10.079 100,0 SOURCE: Ministère des Finances, Trésor. 5.5 DEPESSES DU BSIE (on milliards de Francs CFA) 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1970 (Prévisions) (Ve>) 1. Etudes 1.26 1.16 1.29 1.41 2.24 1.55 i.L8 2. Développement économique 8•73 11.46 11.o 17.30 21.23 23.04 26.21 3. Education .16 .76 1.69 1.6 1.o4 2.06 3.09 4. Santé et social .08 .47 .45 .56 .ho 2.05 2.15 5. Infrastructure administrative 2.h3 3.82 2.62 3.52 2.31 3.92 3.82 6. Transferts et interventions/2 - - - - - 5.99 7.35 Prévisions de dépenses 12.66 17.67 17.09 24.27 27.22 38.61 44.10 dont Dépenses effectives1- (12.66) (15.20) (16.53) (19.89) (24.26) A l'exclusion des investissements financés directement sur subventions extérieures. /2 Depuis 1970. L Décaissements, y compris comptes dgattente. Source: Ministère des Finances, Trésor 5.6 DEPENSES DES BUDGES ANNEXES (en millions de France CFA) l/ (Prévision ) 1965 1966 1967 1968 1969 1970 Cou- Investisse- Cou- Investisse- Cou- Investisse- Cou- Investisse Cou- Investisse- Cou- Investisse- rantes ment rantes ment rantes ment rantes ment rantes ment rantes ment 1. Wharf de Sassarndra 76 - 126 - 135 - 135 - 90 - 110 - 2. Direction du Matériel des Travaux Publice 386 185 396 200 396 200 405 202 399 271 391 223 3. R.T.I. - A.I.P. 389 - 621 - 658 - 648 - 725 - 680 120 4. Port d'Abidjan 1.06d 500 1.066 581 1.112 627 1.366 69 758 7"4 881 785 5. Centre Hospitalier Universitaire - - - - 80 - 89 - 21.4 - 236 - 6. Poetes et Télécommunications 1.631 L97 3. 878 679 2.819 925 2.913 877 3,256 958 2.716 849 TOTAL 3.550 1.182 h-087 1.L60 5.200 1.752 5.556 1.3148 5442 1-983 5.0413977 1/ Prévisions révisées pour 1965-69; prévisions pour 1970. SWBCE: Ministère des Finances, Trésor. 6.1 STATISTIQUES MONETAIRES (Situation à fin d'année) (milliards CFA) 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 (30 juin) Avoirs extérieurs (net) 5,82 8,63 15,53 15,65 19,06 14,45 22,36 25,50 Crédits accordés à 26,hh 27,72 3 24 35,42 38,18 48,02 55,18 57,90 Etat (net) -3,14 -8,82 -9,09 -9,31 -9,99 -6,75 -10,33 -11,30 Economie 29,58 36,5 47,33 h,72 48,17 54,77 65,51 69,20 Total = Actif = Passif 32,26 36,35 53,77 51,07 57,24 62,47 77,54 83,ho Monnaie 29,60 34,30 ho,64 42,31 46,43 48,52 59,11 61,20 Billets 17,94 20,88 2143 22,85 26,36 27,60 30,60 29,19 Dépôts à vuei/ 11,66 13,42 17, 21 19,46 20,07 20,92 28,51 32,01 Quasi-monnaie 2,19 2,23 8,92 6,62 7,54 9,71 13,hh 18,18 Autres postes (net) o,h8 -0,18 1,21 2,15 3,28 4,24 4,99 5,15 Indice masse monétaire (Monnaie et quasi- monnaie) 100 115 156 154 170 183 228 260 Indice du PDB (prix courants) 100 118 143 143 155 164 193 r6d. Dans les banques et chèqcues postaux. SOURCE: IFS et Bulletin Mensuel de la BCEAO. 7.1 PRODUCTION AGRICOLE (Millions de tonnes) Production Objectifs du Plan (Esquisse) 1960 1965 1966 1967 196É1 1977o? 752 1 /2 Paddy 160 250 275 340 365 395 613 750 Mils et sorgho 52 46 47 48 49 52 58 65 Ponio 5 7 7 7 7 8 9 10 Mals 147 180 195 220 227 207 266 329 Ignames 1.150 1.300 1.320 1.350 1-391 1.432 1-578 1.790 Manioc 450 500 515 520 536 562 635 714 Plantain 490 600 615 620 639 674 760 855 Taro 135 160 160 162 167 172 185 200 Patates douces 18 20 20 21 22 22 25 28 Pois de terre 12 13 14 15 16 15 17 20 Fruits et légumes 100 120 124 128 132 160 210 280 Bovins5/ 28 39 41 46 46 30 38 45 Caprins ovins5/ 276 404 460 430 430 600 800 1.100 Porcinst/ 60 67Z4 101 127 127 87 103 127 Volaille 5 6 7 8 6 8 il 15 Chasse 23 23 23 23 23 18 16 14 Café 137 213 256 157 272 230 265 360 Cacao 85 115 163 129 142 194 262 310 Colas 34 37 40 .o 50 .40 145 50 Bananes (exportées) 85 133 144 187 193 150 -175 200 Bananes (autres) 3 - - - 6 7 8 Ananas 20 14 61 84 87 114 148 175 Latox 4 V-4 5 6 7 12 19 36 Karité 2 3 3 3 4 3 3 3 Coton (Allen) - 6 9 22 35 69 117 130 Coton (Mono) 6 7 5 3 3 3 1 - Tabac (artisanal) - - - - - 3 4 4 Tabac (industriel) 2 2 3 2 3 1 1 2 Arachides 24 32 30 30 31 39 50 62 Copra 2 4 4 6 7 6 15 63 Régimes palme (naturel) 240 255 255 260 235 264 248 260 Rgimes palme (sAlectionnés) 58 74 63 85 98 206 850 1.600 Canne à sucre - - - - - - 450 600 Kénaf - - - - - 5 16 20 Sisal - - - - - - 1 2 Avocats - - - - - - 1 2 1/ Estimations de la mission essentiellement. 7/ Prévisions, Esquisse du Plan. Pas de donnés sur la production d'oeufs et de viandes. Statistiques Ministère de l'Agriculture: 92,3. Animaux abattus, en milliers. SOURCES: Comptes de la Nation; Plan Esquisse; et autres. 7.2 PREVISIONS DES SUPERFICIES ET DE LA PRODUCTION POUR DES CULTURES SELECTIONNEES 1966 1967 1968 1969 Prévisions PALMIER A HUILE5.802 6oo planté (ha) 24.300 38.500D . 508o/2 60.000 en production (ha) ll .lOOZ régimes (1000 tonnes) 63.hoo 85.300 97.800 COCOTIER planté (ha) n.d. 12.40024 15.400 17.900 en production (ha) ».d. 7.100 7.500 copra (tonnes) n.d. 4.8oo 5.200 CAFE en production (1000 tonnes) 256 157 272 CACAO en production (1000 tonnes) 163 129 142 COTON planté (ha) 23.600 38.000 48.000 57.000 coton graine (tonnes) 14.000 25.000 41.700/5 51.000 BANANE en production (tonnes) n.d. 186.800 192.700 150.000 ANANAS en production (tonnes) 60 ,800 83.700 91.800/6 n.d. planté (ha) 11.600 12.100 12.600 12,700 en production (ha) .800 7.000 8.500 production (tonnes de latex) 1.900 5.900 7.000 KENAF planté (ha) 400 700 fibre (tonnes) 150 500 TABAC production (tonnes) 2.600 2.200 2.500 SUCRE canne n. d. n.d. n.d. sucre n. d.. n.d. n.d. RIZ production (1000 tonnes paddy) 275 340 365 1 Ajouter "autres", soit env. 1000 ha. Dont SODEPALM, 39.487 ha en 1968, et 48.987 en 1969. Ajouter "autres", soit env. 800 ha. Plus blocs industriels privés, env. 1000 ha. Chiffre CFDT. Ajusté sur base Comptes Nationaux. SOURCE: Fourni par les autorités Ivoiriens et sources diverses. 7.3 PRIX DES FRODATTS TROE S IA PRODUCTTOI (francs CFA par kg) la Nt-on Plan þf 1960 1961 1962 1696.. 1 966 16 E¢uis_e Paddy 18 18 18 18 18 18 18 18 18 Mil 16 16 16 16 16 16 -16 16 (16.25 Sorgho 17 17 17 17 17 17 17 17 ( Fonio 20 20 20 20 20 20 20 20 20 Ma's 12 12 12 12 12 12 12 12 12 Igname 13 13 13 13 13 14 13 13 1 ManiOc 8 8 8 8 8 9 8 8 9 Bananes plantain 8 8 8 8 8 9 8 8 9 Taro 7 7 7 7 7 7 7 7 7 Pate.tes douces 8 8 8 8 8 8 8 8 8 Pois de terre 7 7 7 7 7 7 7 7 7 Pommnes de terre - - 27.5 27.5 27.5 - - - - Bovins FCFA/tdte 13000 15000 13500 13500 13000 13000 n.d. 13000 Ovins " " 1350 1600 1750 1750 1750 1750 " 1750 Porcins " " 2550 3000 3000 3000 3000 3000 " 3000 Volailles FCFA/kg 150 155 160 155 155 155 " 155 PlanEsuiss Plan Esquisse (suite) CafM 90 Coton (Allen) ho Cacao 70 Coton (Mono) 31.5 Cola 20 Tabac (artiranal) 120 Bananes 20 Tabac (industriel) 70 Ananas: -de conserverie 8 Arachides 20 -frais, locaux 15 Coprah 28 -frais, pour l'ex- Palmier A huile 3.3 portation 30 (naturol) Caoutchouc 65 Palmier à huile 5 Karité 24 (s6lcctionnô) a/ Prix à la production utilin6s dans los Ccmptos do la Nation þf Prix à la production utilisés dans le Plan Esquisse 8.1 L'EVOLUTION DE L'INDUSTRIE IVOIIENE (chiffres en millions FCFA) Investis - Chiffre d'affaire Valeur aoutée Erportations sements à Emploi Nombre 1960 1965 1968 1960 19651 9 6 1960 1965 1968 fin 1968 en 1968 d'entreprises 05 Travail des graines et farines 1.078 3.763 5.628 286 953 1.470 7 113 74 3.800 3.200 (70) 06 Conserverie, café, cacao 680 3.450 8.401 191 851 2.118 665 3.287 8.487 3.280 -1.437 i 07 Boissons, glace 1.139 1.421 2.112 706 816 1.345 175 97 8 2.800 916 4 08 Autres industries ali- mentaires, tabac 666 2.2h6 2.766 501 1.751 2.1.43 69 255 156 1.060 302 6 09 Energie - 941 4.h48 - 299 1.510 - 403 1.609 3.745 201 1 10 Activité extractive 1.038 1.804 1.346 779 1.353 857 1.133 1.794 1.337 3.645 1.362 h il Métaux 175 340 662 91 155 203 169 215 409 300 197 4 12 Matériaux de construction kl5 797 2.900 270 372 951 6 7 15 1.555 716 10 13 Engrais - 33 5 - 18 1 - 5 43 220 30 1 lb Chimie, parachimie, caoutchouc 120 2.157 3.119 a2 730 999 114 873 1.278 1.435 887 15 15 Incustries du bois 1,683 6.938 10.616 863 3.177 4.462 680 3.492 4.352 5.300 7.500 73 16 kntage et réparation véhicules 1.839 5.571 7.876 902 2.017 2.761 177 373 373 1.500 1,937 22 17 Autres industries meca- niques et é1ectriqies 966 2.802 3.913 499 1.015 1.465 253 1.101 720 1.600 1.642 23 18 Industries textiles 1,625 h.465 10.255 773 1.886 3.793 698 657 2.744 6.350 6.Ox 23 19 Cuirs et articles cbaussants 68 694 1.8h0 22 258 893 i 111 175 635 792 3 20 Corps gras 2.101 3.688 5.568 530 982 1.601 764 785 965 3.230 1.287 6 21 Articles caoutchouc et matériel plastique 125 392 830 15 167 390 114 28 42 645 552 12 22 Industries diverses 260 580 1.286 158 322 Uh8 23 22h 221 800 616 22 13:978 h2.082 73.571 6.668 17.122 27.1O 5.058 13.820 23.108 U1.900 29.57M 310 Sources: Chiffre dfaffaire, valeur ajoute'e, exportations: Comptabilité Nationale Investissements, emploi, nombre d'entreprises: Chambre d'Industrie et Direction du Developpement Industriel Ces derniers chiffres sont approximatifs. B-anche 09: Seule est prise en compte la raffinerie. 9.1 MOUVEM T DES PRIX 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 Indice des prix À la consommation (famille type "Européen") 1960 = 100 1/ 100,0 108,2 109,5 113,5 118,o 121,0 122,2 126,7 129,7 Indice des prix à la consommation (famille type "Africain") 2/1960 = 100) 102,9 112,7 112,h 112,h 113,9 117,0 121,9 124,6 131,4 138,6 Indice des prix de matériaux de construction à Abidjan (6/1956 = 100) 125,1 124,9 126,3 126,6 130,7 131,0 133,3 133,8 136,2 136,2 1/ Calculé depuis 1962 SOURCE: Comme pour tableau 2.1 et IFS 9.2 MOUVEMENT DES PRIX (Moyenne des indices mensuels) INDICE DES PRIX A LA CONSOMATION: FAMILLE TYPE "AFRICAIN": (FEVRIER 1960 100) Nombre d'articles Pondération 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 In Total ou moyenne 100 100,0 102,8 114,1 112,4 112,4 113,9 117,0 122,0 124,6 131,4 143,9 Alimentation 47 51,1 106,5 125,6 118,7 118,3 118,9 122,4 127,6 126,6 13h,8 158,7 Habitation 2 11,6 100,3 103,0 108,8 108,8 109,3 113,6 114,6 122,6 126,7 126,7 Eau, Electricité, Combustible, Savon 6 8,1 93,4 99,4 106,0 102,9 105,6 110,1 102,8 108,0 109,8 109,3 Equipement Ménager 13 7,3 100,6 98,1 -100,2 103,8 107,8 106,2 110,9 115,4 124,1 126,4 Habillement 12 8,4 100,9 107,9 110,2 112,3 120,2 128,1 132,0 128,9 132,1 133,4 Services 9 8,5 101,0 101,7 102,7 102,7 98,h 94,1 94,9 94,9 107,5 106,5 Divers il 5,0 99,6 99,7 103,7 104,9 112,5 118,1 '156,2 191,5 193,6 195,7 INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION: FAMILLE TYPE "EURMPEEN": (1 960 = 100) Total ou moyenne 140 100,0 100,0 105,1 108,2 109,5 113,5 118,0 120,8 122,2 126,7 129,7 Alimentation 57 50,0 100,0 102,0 105,0 106,0 109,6 115,4 118,6 119,5 120,5 123,8 Eau, Electricité, Gaz 5 4,0 100,0 101,0 99,0 99,0 97,9 97,6 95,1 94,2 94,1 94,8 Habillement, Linge de Maison, Vaisselle 28 8,0 100,0 108,0 116,0 121,0 123,9 130,1 133,3 128,3 144,1 145,7 Entretien, Hygiène, Soins 22 10,0 100,0 n.a. 113,0 114,0 114,8 118,5 122,2 123,2 145,2 150,6 Services 2 8,0 100,0 109,0 110,0 110,0 117,0 117,0 117,0 120,0 125,8 130,0 Divers 26 20,0 100,0 110,0 113,0 115,0 119,9 123,8 125,4 128,3 131,4 134,7 INDICE DES PRIX DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION A ABIDJAN (6/1956 = 100) Indice Général 125,1 124,9 126,3 126,6 130,7 131,0 133,3 133,8 136,2 136,2 Source: Situation Economioue de la Côte-d'Ivoire, 1963, 1964 Bulletin Mensuel de Statistique BCEAO Conjoncture Ouest-Africaine 10.1 INDICATEURS ECONOMIQUES DIVERS 1960 1964 1965 1966 1967 1968 1969 6 MOS Production d'électricité ('0001ÇH) dontt thermique 8 87 79 67 121 115 86 hydraulique 59 96 141 209 193 257 141 Consommation électricité (1000KWH) dont: basse tension 30 83 99 120 132 156 99 haute tension 27 75 90 122 1h8 161 94 Consommation carburants (1000 m3) • Essence 123 142 149 161 166 185 96 Gasoil 42 90 101 111 121 137 83 Production minière manganèse ('000 tonnes) 73 136 180 176 149 117 59 diamants ('000 carats) 199 200 198 183 176 187 95 Port d'Abidjan ('000 tonnes) Marchandises embarquées 1 010 2 059 2 200 2 390 2 481 2 776 1 563 Marchandises débarquées 757 1 327 1 412 1 683 i 664 1 969 932 Chemin de fer Passagers-km(OOOP/km) 219 h69 507 517 479 541 259 j Marchandiros-km(00Otonnes/km) 216 322 31h 301 309 329 164 Aéroport d'Abidjan ('000) Arrivées ) 64 53 60 65 68 77 39 Départs ) 52 59 66 66 78 8 Immatriculation de véhicules (Nombre) Prives 3 019 4 521 3 953 4 500 5 457 6 011 3047 Camions 2 052 2 694 1 674 2 h09 2 320 2 099 1 261 Tracteurs 208 406 356 528 586 600 432 Autobus 33 55 116 122 259 367 255 Splariés permanents ('OO) 169,8 208,9 216,8 22] 2 235,8 2h7,5 n.d. dont: secteur prive (149) (178,9) (186,h) (18/j) (196,3) (209,5) n.d, secteur public (24,9) (30,0) (30,4) (35,9) (37,5) (38,0) n. Indice du chiffre d'affaires "marchandi ses" / 100=moyenne mensuelle du 1/10/63 au 30/9/6 129.8 137.3 146.1 151.2 162.5 n.d. Pour 5 mois seulement. Décembre (maidmum) annuel, par les principales maisons de commerce. Sources: Bulletin Mensuel de Statistique BCEAO, Notes d'Information et Statistiques