Discours prononce devant le Conseil des Gouverneurs Par M. Barber B. Conable President du Groupe de la Banque mondiale Banque mondiale Washington, D.C. Permettez-moi de vous souhaiter a tous la bienvenue a cette Assemblke annuelle. Je suis particulierement heureux d'accueillir la delegation de I'Angola, rkcernrnent devenue le 152e membre du Groupe de la Banque. Je tiens aussi, avant toute chose, a vous dire notre tristesse a l'annonce du deces tragique, la semaine derniere, de M. Mahamat Soumaila, Gouverneur de la Banque pour le Tchad, et de M. Ali Abakar, rnernbre de la delegation tchadienne. Nous prtsentons nos plus sinceres condoleances a leur famille ainsi qu'a leurs arnis et collegues. Nous avons dejl beaucoup travaillk ce week-end, et j'espere que ces jours prochains nous poursuivrons nos discussions amicales et fructueuses sur la t%cheirnportante qui nous occupe. Notre tiche, qui consiste a oeuvrer pour le bien-Ptre futur de toute l'hurnanite, ne saurait guere ttre plus pressante. Au moment ou nous abordons une nouvelle decennie, la Banque mondiale - votre Banque mondiale - veut contribuer 1rendre I'avenir plus heureux, plus productif et plus satisfaisant pour les peuples des pays en developpement. Bien entendu, notre premier devoir sera toujours de nous attaquer, de rnaniere pratique et efficace, aux problemes d'aujourd'hui. Mais il ne nous faudra jamais perdre de vue ce grand dessein. En cette veille des annees 90, nous devons examiner objectivernent les prioritts du developpement pour la decennie P venir, aussi bien pour les pays en dtveloppernent que pour l'ensemble de la corn- munaute internationale. Les perspectives du developpement En ce qui concerne le dkeloppement, le bilan des anntes 80 est inegal. Au cours des dix dernieres annees, certains pays en developpement ont fait des progrb extraordinaires. La rapidite de leur croissance et la place qu'ils se sont faite sur les marches mondiaux sont un exemple exaltant. De la Coree a I'Indonksie, de la Thai'lande a Maurice, I'avenir qui s'offre a leur peuple est fait d'espoir et de nouveaux progres. Mais les anntes 80 ont aussi kte des annees douloureuses. Nous avons appris une leson amere : le dkveloppement est reversible et les pays en dkveloppement qui ont subi des revers pendant la derniere dkcennie sont plus nombreux que ceux qui ont remportk des rkussites. Les conskquences de cette regression se feront sentir pendant une grande partie des annkes 90 - que ce soit en Afrique subsaharienne, dans les pays dkbiteurs d'Amkrique latine ou en Europe centrale. Pourtant, a l'aube de cette nouvelle dtcennie, les chances de progrts sont grandes. Les forces politiques et idkologiques qui ont polarisk le monde pendant un demi-siecle perdent de leur puissance. Le pouvoir politique et tconomique n'est plus aussi concentrt, et nous sommes maintenant plus sensibles aux liens qui unissent ensemble les pays : le besoin de paix et de respect de la stcuriti: mutuelle, la mondialisation rapide de 1'i.conornie et l'impkrieuse ntcessitk de gerer les ressources de la plankte dans l'intkrst de l'humanitk tout entiere. Cette nouvelle rkalitk devrait inciter un plus grand nombre de pays a rechercher des solutions fondtes sur la cooptration, en dkpit des divergences qui subsistent. Le rksultat devrait Ctre un plus grand pluralisme au niveau des institutions kconomiques et politiques, et un klargissement des opportunitks pour l'individu et pour la collectivitk.Les chances que nous avons de construire une kconomie mondiale pacifique, prospere et viable pendant les annkes 90 grandissent a mesure que ces forces s'enracinent. En bref, pour reprendre les mots du philosophe amkricain John Gardner, "Les perspectives n'ont jamais paru plus brillantes et les problemes n'ont jamais paru plus ardus. Quiconque reste indifferent devant ces deux affirmations est trop fatiguk pour hre de quelque utilite l'avenir". Vigoureuse, la Banque mondiale compte se rendre utile de plusieurs fasons que je vais vous decrire. La situation de la Banque Avec votre appui, le Groupe de la Banque mondiale a joue un r81e actif et obtenu de solides resultats depuis notre derniere rencontre, voici un an. La Banque et 1'IDA ont engage le montant record de 21 milliards de dollars et mobilisi. en outre 9,3 milliards de dollars sous forme de cofinancements. Les engagements de la SF1 ont augmenti: d'un tiers, pour atteindre 1,3 milliard de dollars, et son revenu net a pratiquement double - comme il I'a fait pendant chacun des trois derniers exercices - pour totaliser pres de 200 mil- lions de dollars. L'AMGI, dernier n t des membres affilib au Groupe de la Banque, a mis en place ses modalitks de fonctionnement et commence a offrir des services de conseil et des garanties pour l'investissement privi.. A la Banque mondiale, nous avons une conscience aigue de l'ampleur des probltmes auxquels nos pays membres sont confron- tts. Notre action n'a cessk d'evoluer pour repondre a I'tvolution des besoins de nos emprunteurs. Les prcts d'ajustement sont maintenant bien etablis, et le dialogue qu'entretient la Banque avec ses emprunteurs s'est fait plus ample et plus intense, en mCme temps que notre institution redoublait d'efforts pour mobiliser des res- sources et coordonner l'aide. Notre collaboration operationnelle avec les organisations non gouvernementales s'est fortement inten- sifiee, de m&meque notre attachement a un dheloppement qui ne nuise pas a I'environnement. Et, plus recemment encore, aprb I'annonce du Plan Brady, la Banque a commence a approuver des prCts dont une partie servira a faciliter un allkgement de la dette au Mexique et au Venezuela. Elle travaille actuellement a des mesures de rtduction de la dette dans d'autres pays, comme le Chili, le Costa Rica et les Philippines. Le changement est la seule constante des entreprises humaines, et la Banque, en tant qu'institution humaine, ne fait pas exception a la regle. Mais s'il est une chose qui n'a pas change depuis sa creation, il y a 43 ans, c'est sa mission fondamentale : combattre la pauvrett et accklkrer la croissance. La Banque passe beaucoup de temps a analyser les statistiques kconorniques et i s'inquikter de la performance macrokconomique. Mais, en fin de cornpte, nous savons bien que nous avons affaire a des Ctres hurnains et non a des statistiques. Si notre action n'amkliore pas la qualitk de la vie des dkshkritb en tant qu'indivi- dus, aucune sornme d'analyse statistique ou de planification ma- crokconomique ne saura la justifier. Alors que nous sornrnes reunis au seuil d'une nouvelle dkcennie - au cours de laquelle la Banque cilkbrera son 5Oe anniversaire - je suis heureux de vous annoncer que notre institution se porte bien. Cette institution unique a toujours fait preuve d'endurance et de souplesse pour repondre aux besoins de ses emprunteurs. Son principal atout est, bien entendu, son personnel exceptionnellement qualifik et dkvouk. Sa facultk d'kvolution, son aptitude a enrichir et a appliquer les connaissances de la Banque, son expirience et sa crkativitk financieres sont, et resteront, la clk du succes des efforts que nous dkployons pour arnkliorer le sort des pauvres dans le monde. Pour poursuivre la lutte contre la pauvrete dans les pays les plus pauvres d'Afrique subsaharienne et d'Asie, une Neuvieme recons- titution de I'IDA est indispensable puisque les ressources rkunies au titre de la Huitierne reconstitution de I'IDA sont maintenant presque entierement engagees. Les nkgociations relatives a IDA9 sont en cours, et j'ai bon espoir qu'elles aboutiront prochainement et que cette neuvieme reconstitution sera au moins aussi substan- tielle, en valeur rkelle, que la huitikme. Un montant infkrieur abandonnerait leur misere des centaines de millions d'individus. Un montant infkrieur serait une grave dkception. Le Fonds monktaire international, notre institution soeur, cherche de son c8tk a obtenir un relevernent de ses quotes-parts. J'en appelle aux gouvernernents de nos Etats membres pour qu'ils examinent aussi, rapidement et favorablement, ce reltvement des quotes-parts afin que le Fonds puisse poursuivre et amplifier la tlche tres irnportante qui est la sienne. La tsche qui nous attend est claire. L'objectif de developpement pour les annees 90 doit 2tre d'exploiter la croissance et d'utiliser les ressources avec ingeniosite de f a ~ o na ameliorer la qualiti: de la vie de centaines de millions de dkshkrites du monde entier. La est I'enjeu veritable du dtveloppement et la tiche centrale de la Banque mondiale et de ses partenaires, en particulier des gouvernements des pays en developpement. Priorites pour la prochaine decennie :Mieux utiliser les ressources nationales et internationales Au cours des annkes 90, les besoins de dheloppement seront enormes : surmonter la stagnation en Afrique, sortir de la paralysie de la dette en Amkrique latine et ailleurs, offrir croissance et espoir aux centaines de millions de dkshtritts d'Asie, favoriser la reforme et le renouveau dans les pays qui abandonnent un systeme tconomique planifik, et inverser le processus de degradation des ressources naturelles dans les pays en developpement. Dans tous ces domaines, c'est principalement aux pays en dkveloppement eux-memes qu'il incombe d'assumer la charge de leur propre avenir. Mais le monde industrialise a lui aussi un r61e vital a jouer - non seulement en fournissant des ressources, mais en assurant I'acces de ses marchts aux pays en developpement et en creant, par ses orientations tconomiques, un environnement global propice a la croissance. Ressources exterieures et performances nationales Le financement extkrieur jouera un rBle crucial, non seulement en termes monktaires, mais par les nouvelles techniques, les connais- sances et l'accts aux marches qu'il apporte avec lui. Les flux financiers dCpendront de multiples facteurs, et notamment de la croissance economique des pays industriels. I1 suffit d'observer la situation du developpement pour savoir que, pour les annees 90, les perspectives d'kvolution des apports de ressources publics et privts ont change. Mais, pendant la prochaine decennie, le deve- loppement ne peut, et ne doit pas, etre laissi: a la merci du financement extkrieur. Les gouvernements et la communautk des pays donateurs doivent centrer leurs efforts sur la mobilisation et l'utilisation novatrice des ressources aussi bien nationales qu'inter- nationales. C'est Ih un prkalable essentiel si l'on veut assurer une croissance kconomique saine. C'est aussi le meilleur moyen de favoriser de plus grands apports de financement exterieur a long terme, a la fois durables et de qualitk. Dans la recherche de la stabilitk et de la croissance economiques, rien ne saurait remplacer une bonne politique macrokconomique et des programmes d'ajustement tnergiques, conditions prkalables essentielles h I'apport de financements exterieurs. Quand les gouvernements ont assez de courage et de luciditk pour apporter des rkformes profondes, durables et convaincantes, la communaute internationale doit y rtpondre en offrant un appui financier prompt, vigoureux et soutenu, et en aidant P attknuer les effets parfois douloureux de l'ajustement sur les individus - et en particulier sur les pauvres. Relancer l'tpargne et l'investissement La plupart des pays en developpement doivent avant tout accroitre les taux d'kpargne et d'investissement, de fagon ii tirer le meilleur parti du dynamisme de leur peuple. Ceux qui ont connu la croissance la plus rapide et la plus rkguliere ces 20 dernieres annkes sont aussi ceux qui ont rkussi h maintenir un haut niveau d'epargne et d'investissement - un quart ou plus de leur PIB. Qui plus est, les pays en developpement a croissance rapide ont mieux utilise leurs ressources. Pour que les pays en developpement regagnent le terrain perdu, la voie suivre est toute tracee. Rtformer le systeme financier Le systeme financier des pays en dkveloppement dktient souvent la clt de la croissance kconomique. En effet, si les institutions financieres sont peu dkveloppkes, si elles sont un objet de mkfiance ou sont entravkes par des contrales abusifs, elles ne peuvent pas mobiliser I'kpargne de fagon efficace, ni I'allouer aux emplois les plus productifs. Comme l'indique le Rapport sur le dkveloppernent duns le rnonde de cette annte, les chocs Cconomiques des annees 80, conjugues a de mauvaises politiques gouvernementales, ont dangereusement Cbranli: les systemes financiers. Les pouvoirs publics ont affaibli les banques en contr6lant la distribution du credit, et ils ont masque les dCficits du secteur public en ayant recours au systeme bancaire. Dans bien des pays, le soi-disant deficit quasi budgttaire est devenu une source majeure d'instabilitt: financiere et d'inflation. En outre, le laxisme des reglements a permis aux banques d'ajouter trop facilement aux erreurs du passk en se lan~antencore dans de mauvaises affaires. Ces problemes ne sont pas des problemes techniques abscons, ils infligent d'enormes souffrances humaines. A cause d'eux, les gens voient leur kpargne perdre d'un coup toute sa valeur, le prix des biens de premiere necessiti. atteindre des sommets vertigineux et des services publics vitaux, comme les Ccoles ou les dispensaires, tornber en ruine, faute de ressources. La qualitk de la vie depend, elle aussi, de la stabilitk financikre. Pour rernkdier ii ces difficultes, il convient de liberer progressive- ment les taux d'interh, de maniere a orienter l'epargne limitee vers les emplois les plus productifs. Un grand nombre de pays doivent kgalernent assouplir leurs restrictions financieres. En mCme temps, il leur faudra renforcer leurs reglementations et leurs norrnes juridiques et comptables. 11 conviendrait d'intensifier la concur- rence pour qu'kpargnants et entrepreneurs ne se trouvent pas face a face avec des monopoles financiers servant des intercts bien Ctablis. La Banque appuie les reformes de ce type par les prCts qu'elle accorde au secteur financier. Quant a la SFI, elle aide plusieurs pays a rnettre en place des marches des titres ainsi que les institutions financieres qui interviendront sur ces marchks. Rationaliser l'ernploi des deniers publics Pour qu'il y ait croissance et pour que cette croissance soit mise au service de la qualite de la vie, il faut que les gouvernernents tirent meilleur parti des ressources qu'ils prkltvent eux-mcmes sur I'kconomie, c'est-a-dire qu'il faut des finances publiques saines. Nombre de pays devront supporter une longue pkriode d'austeritk budgetaire au cours des annkes 90. Le secteur public continuera de voir ses moyens d'action skrieusement limitks, ce qui nous oblige tous - dans les pays industriels comme dans les pays en develop- pement - a repenser nos priorites et a rekvaluer la productivitk et I'equitk de notre fiscalite et de nos depenses. I1 ne faut pas que les deficits du secteur public continuent d'attiser I'inflation et d'evincer les investissements prives qui sont essentiels au renouveau de la croissance. Les gouvernements doivent se pencher sur I'efficacite et l'tquite des imp&, trouver les moyens d'klargir I'assiette; allkger la charge excessive qui ptse sur les citoyens productifs; kliminer progressivement les exonerations spkciales; et rtduire l'importance des taxes sur les transactions commerciales, qui jouent au dktriment des exportations. En bref, il ne faut pas, sous prktexte d'assainir les finances publiques, accabler d'imp6ts toujours plus lourds des categories de population dont la productiviti. est dkcouragke par une charge fiscale injuste ou excessive. 11 convient plut6t de maitriser les causes des dkficits budgktaires. Lorsque les ressources sont limittes, les gouvernements se doivent particulitrement de s'interroger sur I'efficaciti: - et 1'Cquite - de leurs dkpenses. Les pays en diveloppement ont besoin d'utiliser les deniers publics pour bftir des systemes scolaires qui fonctionnent, et non pour des projets dispendieux et inutiles dans I'industrie. Ils ont besoin que les services essentiels soient convenablement assures et non d'une fonction publique plkthorique qu'ils ne peuvent ni dkcemment rtmunerer, ni bien utiliser. 11s ont besoin d'administra- tions publiques qui fournissent les infrastructures urbaines essen- tielles, au lieu d'affecter des ressources rares a la consommation de luxe de quelques privilkgies. I1 nous faut trouver de meilleurs moyens d'assurer que les dkpenses publiques complktent et stimu- lent la production privee, au lieu de I'evincer. Reduction de la dette et bonnes politiques Une autre mesure importante doit Etre prise pour que les pays en developpement obtiennent les ressources exterieures dont ils ont besoin : celle qui consiste a ramener leur endettement - lorsqu'il constitue vraiment une contrainte tcrasante - a des proportions tolkrables. Vous, nos actionnaires, vous avez place la Banque et le Fonds au coeur des efforts dttployts au plan international. Au cours de I'annke icoulie, nous avons assiste a des progres decisifs dans la strategie de la dette, de I'accord issu du Sommet de Toronto au Plan Brady. Ces initiatives sont bienvenues et encourageantes, car elles nous mettent mieux a m&mede repondre collectivement avec souplesse aux besoins de chaque pays, selon ses merites. Mais la fin de la crise de la dette est encore loin. De nouvelles solutions restent nkcessaires pour chaque pays. Les problemes, entre autres financiers et reglementaires, que souleve la dette du tiers monde continueront de lancer un defi a nos ressources crkatrices collectives. Dipenses militaires Devant les tkhes de developpement qui nous attendent dans les annees a venir, il est un aspect dklicat du probleme budgetaire que nous ne pouvons plus nkgliger : les dipenses militaires. Tous les pays ont le droit et le devoir souverains de se defendre. Mais il faut esperer que, &ant donne I'evolution du climat politique des annees 90, les ressources seront de plus en plus alloukes a des fins plus productives, dans les pays industriels comme dans les pays en dtveloppement. La situation varie beaucoup d'un pays en developpement a un autre mais, en tant que groupe, les pays a faible revenu allouent environ 20 O/O du budget de I'Etat a la defense. Au milieu des annkes 80, les depenses militaires des pays en dtveloppement depassaient I'ensemble des sommes consacrees a la sante et a I'tducation. Si de nombreux postes des budgets nationaux ont ete amputes, les 200 milliards de dollars que les pays en dkveloppement consacrent chaque annke a leurs forces armttes ont kt& en grande partie epargntts. Par ailleurs, I'armement est souvent I'une des principales sources d'endettement extkrieur : dans plusieurs grands pays en dkveloppement, la dette militaire represente un tiers ou plus du service total de la dette. Les pays en dkveloppement, d'une part, et leurs fournisseurs d'armes et creanciers, d'autre part, doivent les uns comme les autres s'adapter a un monde d'austerittt budgtttaire. I1 importe de traiter les dtpenses militaires sur le m@mepied que les autres postes budgktaires, d'envisager plus systttmatiquement les arbitrages Cven- tuels et d'ktudier les moyens de ramener ces dttpenses a un niveau mieux en rapport avec les prioritks du dkveloppement. Lorsqu'ils evaluent leurs depenses militaires, les gouvernements doivent certes Ctre realistes, mais ils devraient aussi se souvenir des consequences humaines de leurs choix. Le r61e operationnel de la Banque Un effort soutenu dans toutes ces directions peut radicalement amttliorer les perspectives qui s'ouvrent aux pays en dtveloppement au cours des annttes 90 en offrant des possibilittts nouvelles a I'initiative de leurs citoyens. Quant a la Banque, elle utilisera ses atouts avec souplesse pour appuyer les efforts dkploytts dans ce sens par ses membres. Nous garderons les moyens de decaisser des fonds rapidement. Cette determination apparait concretement dans nos programmes d'ajus- tement et dans le concours financier qu'accorde la Banque pour la rkduction de la dette. Les prCts d'ajustement et les operations d'allegement de la dette continueront de jouer un r81e critique dans I'aide que nous apportons a l'Afrique subsaharienne et aux pays lourdement endettks. Alors que nous abordons les annttes 90, la Banque mettra aussi I'accent de plus en plus sur ce qui constitue sa mission de base : promouvoir des investissements a long terme efficaces qui galvani- sent l'esprit d'entreprise et la productivitk et qui rkpondent direc- tement aux besoins des populations pauvres. La rneilleure f a ~ o nd'y parvenir consiste a accorder des prCts qui favorisent l'adoption de meilleures politiques kconorniques, le choix de prioritks rationnelles d'investissement et la valorisation des ressources humaines dans les secteurs cles; des prPts qui crkent des avoirs productifs de qualitk; et des prsts qui catalysent d'autres apports de financement prives et publics au profit du dkveloppe- rnent. Nous rechercherons d'autres manieres de catalyser I'inves- tissement dans notre programme de prCt ordinaire, dans nos activitks de coordination de I'aide et dans le cadre de la collabora- tion croissante du Groupe de la Banque avec le secteur privk. Le r61e que joue la Banque pour prornouvoir I'efficacite et des investissements orientks vers le marchk sera particulierement im- portant dans le processus cornplexe de rkforme des economies planifikes, i rnesure que la situation kvoluera dans ces pays. I1 nous incombe de continuer d'appuyer les rkformes structurelles indis- pensables dans tous les pays, mCme lorsque les conditions politiques rendent la t k h e difficile. La Banque est dkja t r b active dans plusieurs pays socialistes, et nous connaissons maintenant beau- coup mieux les difficultks qu'il y a a apporter des rkformes dans ces kconomies. Cependant, il y a peu de prkctdents dans l'histoire sur lesquels les rkformateurs puissent se fonder, et les incertitudes kconomiques et politiques sont de taille. Nous renfor~onsnos connaissances et nous continuerons d'ktoffer nos programmes en collaboration avec d'autres, en fonction des progrb que ces pays accornpliront. Priorites pour la prochaine dkcennie :Environnement et vie des particuliers Face aux prioritks de dkveloppernent qui nous attendent au cours de la prochaine dkcennie, il convient de songer non seulement aux coats et aux ressources, mais aussi aux buts et aux ideaux qui sont dignes de I'effort majeur qui reste A accomplir. Nous devons avoir le courage d'Etre des visionnaires, tout en nous effoqant d7Etredes trksoriers prudents. C'est la peut-Etre le plus difficile de tous les dkfis. Au cours des dix annkes a venir, il sera impossible d'ameliorer la qualite de la vie, dans les pays en developpement comme dans les pays industriels, si nous ne multiplions pas les efforts pour sauvegarder notre environnement mondial. Nous devons faire face a des problkmes de population, satisfaire les besoins d'knergie et assurer une agriculture viable. Mais nous ne pourrons le faire en ttouffant les espoirs des pauvres et des pays desherites. Nous devons preserver la qualitt ambiante de la vie, au sens le plus large- en presentant des choix et des opportunitis economiques, en assurant une croissance kconomique vigoureuse et en reduisant la pauvrete des masses dans les pays en dtveloppement. Action elargie de la Banque duns le domaine de l'environnement Nous sommes tous devenus beaucoup plus sensibles aux grandes menaces kcologiques qui pesent sur notre planete. La Banque prend de nouvelles initiatives dans ce qui est maintenant une action internationale commune. Nous complttons d'urgence nos effectifs et nos connaissances et avons considirablement elargi la place de l'environnement dans nos operations de prEt. Un tiers de la totaliti. des projets, la moitie des projets dans le secteur knergktique et pres des deux tiers des projets agricoles que nous avons approuves au cours de l'exercice tcoulk comportaient des klkments qui concer- naient spkcifiquement I'environnement. En outre, au cours des prochains exercices, nous prfterons 1,3milliard de dollars a l'appui de projets purement environnementaux, et nous triplerons nos prEts au secteur forestier. La Banque a beaucoup klargi ses efforts de collaboration dans le domaine de la conception et du financement des programmes de protection de l'environnement. Nous participons activement a des programmes conjoints avec nos Etats membres et avec d'autres institutions, tels que le Programme des Nations Unies pour l'envi- ronnement, la Banque europienne d'investissement et les banques regionales de dkveloppement. Dans le cadre de cet effort, nous preparons la voie a une gestion plus rationnelle des forets tropicales au Ghana et a Sri Lanka, a une meilleure protection anti-pollution des approvisionnements en eau et des eaux c6tikres au Chili et en Yougoslavie, et a une collaboration internationale pour des pro- grammes communs tels le Programme environnemental pour la Mediterranee et le Projet de nettoyage des capitales d'Asie, pour ne citer que quelques exemples. Cependant, mon but principal, aujourd'hui, n'est pas de vous rendre compte des programmes en cours, mais plut6t d'insister sur ce qui, selon moi, est I'objectif cle pour I'environnement au cours de la decennie a venir : concilier le besoin de securitt: collective au plan de I'environnement et la nkcessitt pour les pauvres de pouvoir choisir une vie meilleure pour eux et pour leur famille. Politique demographique Nulle part ailleurs ce lien entre la pauvretk, le potentiel de I'individu et l'environnement n'est plus hident que dans le domaine de la politique demographique. L'accroissement rapide de la population compromet la croissance des revenus personnels et l'amelioration de la qualit6 de la vie de chacun. Le problkme ne vient pas seulement, ni mCme essentiellement, de ce que nous sommes "trop nombreux". Ce qui est rtellement prtoccupant, c'est qu'une croissance excessive de la population soumet a des tensions intenses, et parfois intolerables, les maillons les plus faibles des environnements urbains et ruraux. A cause de cet etat de choses, des centaines de millions de personnes ont encore moins de chances d'echapper a la pauvrete. La solution a ce probleme si difficile et delicat ne reside pas dans I'adoption de vastes programmes dW'ingenierie sociale" par les gouvernements ou par la communaute internationale. Les statis- tiques demographiques sont le resultat de decisions prises par des millions d'individus et de couples confrontes aux rtalitks quotidiennes de la vie : le travail, la santt, les chances de survie et I'avenir iconomique des enfants qu'ils auront, leur propre vieillesse. Mais nous pouvons aider a mettre a la disposition des femmes, et des hommes, les moyens de prendre des dkcisions qui rkpondront aux besoins de la famille et en mEme temps a ceux de la sociktk. Aucune solution unique ne rkglera le probltme. L'approche doit 2tre adaptke aux circonstances de chaque pays. Un appui direct aux programmes et politiques de planning familial est essentiel, mais il doit aller de pair avec un accroissement de la productivitk et de la protection sociale - surtout pour les femmes - gr2ce a I'amkliora- tion de I'acces aux services d'kducation et de santk, ainsi que de I'emploi et des revenus. On peut elargir I'accessibilitk de I'information et des services de planning familial en diversifiant les rkseaux de distribution : services publics de soins de santk primaires, secteur privk et organisations bknkvoles. Des pays comme le Botswana, 1'Indonksie et le Zimbabwe ont prouvk le succi.s des programmes de planning familial - non seulement comme instrument de la politique dkmo- graphique, mais comme moyen d'amkliorer le bien-Etre de tous - hommes, femmes et enfants. En Indontsie, le nombre de bknkfi- ciaires du programme de planning familial est passk de 50.000a plus de 17 millions de couples en moins de 20 ans. Le Zimbabwe et le Botswana ont privilkgik le dkveloppement des ressources humaines, en mCme temps que le planning familial. Aussi, un grand nombre de leurs habitants sont instruits, leurs servicesde santk sont largement accessibles et la mortalitk est parmi les plus faibles dlAfrique. D'autres pays ayant des programmes actifs de planning familial ont obtenu d'aussi bons rksultats. Aider a rkduire la croissance demographique est une prioritk pour la Banque. Au cours des cinq dernieres annkes, nous avons prPti: plus d'un demi-milliard de dollars en faveur de projets de popula- tion. Nous comptons porter cette aide a 800 millions de dollars au cours des trois prochaines annkes, ce qui, sur une base annuelle, revient pratiquement a tripler nos prPts a ce secteur. I1 faut que les familles aient la certitude que leurs enfants survivront et connaitront une vie meilleure. Les menages doivent pouvoir compter sur le bien-Ctre kconomique que procurent des droits de propriete bien etablis, une education convenable et des qualifica- tions de base gknkratrices de revenus. Les pauvres - surtout lorsqu'ils vivent dans des conditions prkcaires sur le plan kcologique ou iconomique - doivent pouvoir diversifier leurs risques, tirer parti des opportunitks tconomiques et, par-dessus tout, compter sur un approvisionnement sOr en denrkes alimentaires. Une agriculture viable Ceci m'amene au deuxieme objectif fondamental pour I'environne- ment que nous devrons poursuivre au cours de la prochaine dtcennie :promouvoir une agriculture viable. Malgrk la croissance des villes, les dix prochaines anntes verront un accroissement marquk de la population dans les zones rurales d'Afrique et d'Asie, et une croissance encore plus forte de la population active que les zones rurales devront absorber, dans des activitks agricoles et non agricoles. Les gouvernements devront faire face ces pressions - et a la degradation des ressources naturelles qu'elles entrainent - sans gutre pouvoir compter sur un bond des rendements comme celui qu'a permis la Rkvolution verte il y a 20 ans. Nous devons trouver des moyens d'accroitre la production agricole qui soient a la portte des paysans pauvres - des techniques qui ne demandent pas trop d'intrants chimiques, ni d'kquipements sophistiquts. Sinon, l'kpui- sement des sols et des ressources en eau continuera au m&merythme effrayant et la subsistance de millions de personnes, du bassin du Yangzi Jiang i la savane africaine, se trouvera menacee. La politique gouvernementale doit jouer un r81e rnajeur. Si les prix des engrais chimiques et des pesticides sont trop bas, cela peut aboutir a des abus toxiques, et cela Ctvite de chercher de meilleures mkthodes pour restituer au sol I'azote essentiel et kliminer les ravageurs. Si les tarifs d'eau sont a un niveau inadkquat, ils encouragent le gaspillage. Lorsque I'klectricitk est subventionnee, il en resulte un surpompage des nappes souterraines, et lorsque le prix du bois sur pied n'est pas realiste, cela encourage une coupe excessive plut6t que la preservation des forCts. Toute reforme dans ces domaines devrait viser a prendre en compte la valeur economique vtritable des ressources en terre et en eau. Les rkformes kconomiseraient aux gouvernements I'argent qu'ils consacrent a des subventions et P des incitations, et elles encoura- geraient egalement une meilleure utilisation de toutes les ressources qui contribuent P la croissance agricole. Face aux nouveaux defis que prtsente une agriculture viable, nous devons toujours Ctre prets i repenser les comportements existants et la sagesse traditionnelle. Par exemple, les experts en mati2re de dkveloppement agricole commencent i s'interesser davantage 2 la maniere dont la petite exploitation peut diversifier leurs risques et conserver la diversite biologique. Nous devons aider les petits exploitants en encourageant I'application plus large de certaines technologies "douces" de base. Nous devons renforcer la diversiti des petites exploitations au lieu de les encourager a ne dependre que d'une seule culture. Dans l'agriculture, comme dans le domaine de la population, il existe un lien ttroit entre les reformes, I'amClioration des revenus et de la securite economique des pauvres, et la sauvegarde de I'environnement. Si nous pouvons forger ces liens efficacement et attirer davantage I'attention sur la nutrition et la santi, nous pourrons, au cours de ces dix prochaines annees, grandement contribuer d Climiner la faim dans le monde. L'importance de I'education Le dkveloppement doit elargir les horizons de I'individu. 11 doit tlargir les chances - mais il doit aussi doter chacun de connais- sances et de la capacite de raisonnement dont il a besoin pour comprendre comment tourne le monde, afin qu'il puisse saisir ces chances. Comme je I'ai dtja dit, les Ctres humains sont notre resource la plus prkcieuse. .!hu cours du sii.cle prochain, les bienfaits du savoir grandiront de fason aussi frappante que les mefaits de I'ignorance. Le gouffre qui existe entre la misere et une vie decente, entre une vie sordide et I'espoir, peut Ctre comblk par l'kducation, c'est-a-dire si nous rnisons sur la curiositk eveillke des enfants et sur la soif de connaissances des adultes qu'anime I'esprit d'entreprise. L'education et, plus generalernent, la valorisation des ressources hurnaines doivent Etre au centre de I'effort de dkveloppernent au cours des annees 90 L'education elargit l'eventail des choix qui / s'offrent a I'individu. Nous devrions pour le moins veiller a ce que tous les enfants, garGons et filles, puissent acquerir une education prirnaire. Dans ce domaine, la Banque rnondiale jouera un r61e croissant. Le besoin mondial d'energie propre Jusqu'a present, j'ai park de problemes d'environnement qui sont essentiellernent d'ordre national : ils affectent principalernent la qualite de la vie de I'individu et de la collectivite dans chaque pays et leur solution releve des autorites nationales. Cependant, pendant la nouvelle dkcennie, la cornmunauti mondiale devra egalernent s'attaquer beaucoup plus efficacernent P des problemes de portee regionale et mondiale - les pluies acides, la pollution des oceans, le danger nucleaire, I'appauvrissement de la couche d'ozone ou les changements climatiques. L'energie est au coeur d'un grand nornbre de ces problemes rnondiaux. C'est la un problerne vital pour les pays en dkveloppe- rnent, compte tenu de leurs vastes besoins d'energie. Les cornbus- tibles fossiles sont la principale source des gaz qui peuvent provoquer a long terrne un rechauffernent de la planete et des changernents clirnatiques. Or, si ces changernents se produisent, les pauvres des pays en dkveloppernent seront les rnoins P rnCrne d'y faire face. La plupart de ces combustibles sont rnaintenant brfilks dans les pays industriels, et plus de 75 % des emissions de gaz carbonique, principale cause du rkchauffernent de la plankte, proviennent de ces pays, de mCme que la quasi-totaliti: des chlorofluorocarbones qui s'kchappent dans l'atmosphere et appauvrissent la couche d'ozone. C'est donc a eux rnanifesternent qu'il incombe au premier chef de reduire ces emissions. Cependant, les plans d'electrification et d'industrialisation des principaux pays en developpement pour les annees 90 supposent un fort accroissement de la combustion du charbon, combustible fossile qui emet le plus de carbone. Si les tendances actuelles se poursuivent, les pays en diveloppement doubleront d'ici a la fin du sikcle la part des emissions de gaz carbonique qui provient de leurs centrales au charbon - alors qu'on assiste dans les pays industriels a un recul marque de la production d'electricite a base de charbon. La Chine et I'Inde prevoient, A elles seules, des centrales thermiques au charbon d'une capacitk totale d'environ 150.000 megawatts. La combustion du bois a des fins de dkfrichage et comme combustible est une autre source puissante d'tmissions de gaz a effet de serre dans les pays en developpement. Si nous voulons reduire le danger de rechauffement mondial resultant de notre utilisation actuelle et future d'energie, un effort de cooperation internationale sera indispensable. Nous ne pouvons pas savoir maintenant quand, ni avec quelle intensite, se fera sentir cette menace. Mais cela ne doit pas Ctre une excuse pour ne rien faire. Une utilisation plus rationnelle de I'energie est un impCratif fondamental pour tous les pays, ne serait-ce que pour des raisons ttconomiques. Trop de pays subventionnent encore une utilisation dCbridCe et Ccologiquement nuisible de 1'Cnergie par l'industrie et par les menages, et n'encouragent gutre l'adoption de technologies plus efficaces. Au cours des annkes 90, il conviendrait a la fois d'encourager I'utilisation du gaz, combustible abondant et relati- vement "propre", et de poursuivre avec vigueur la recherche et le developpement d'inergies nouvelles plus ambitieuses pour le siecle prochain. Un meilleur rendement Cnergetique, conjuguk a un recours accru i des combustibles propres, pourrait reduire forte- ment, peut-Etre mEme d'un tiers d'ici a la fin du sitcle, les emissions de gaz a effet de serre des usines des pays en developpement. L'Cnergie est indispensable au developpement. Nous ne pouvons faire la sourde oreille aux besoins des pays pauvres. A la difference des pays industriels - qui, comme nous le savons tous, sont a l'origine de la plupart des dtg2ts causts P l'environnement dans le monde d'aujourd'hui - , les pays en dtveloppement ne peuvent renoncer a la croissance, ni adopter sans aide des combustibles plus onkreux. Si on ne leur fournit pas les ressources nkcessaires, ils seront contraints d'utiliser les sources d'knergie qui paraissent le meilleur marche a court terme. De mfme, les pauvres ne pourront adopter des moyens plus propres et plus efficaces de cuisson et de chauffage si de nouvelles techniques ne sont pas mises i la portte de leurs moyens. I1 faut renforcer la collaboration internationale si nous voulons nous attaquer i ces problkmes croissants d'environnement mondial. Les pays industriels devraient accepter leurs responsabilitts, long- temps nkgligtes, et commencer par remettre leur propre environ- nement en ordre. Les pays en dkeloppement devraient abandonner leurs dernikres reticences et reconnaitre qu'une action rtsolue dkterminke est dans leur propre intkrft national. La solution consiste a penser en termes mondiaux et i agir i l'kchelle locale. Si nous y parvenons, nous aiderons les pays en dkveloppement i ne pas rtpkter les erreurs prtjudiciables commises par le monde industrialisk. Apporter I'aide nkcessaire pour arriver a ce resultat est dans notre intkrft a tous. Des responsabilites communes pour les annees 90 Mon discours, aujourd'hui, a port6 sur I'objectif fondamental du dkveloppement - amkliorer la qualitk de la vie de centaines de mil- lions d'Ctres humains. Aucun argument, aucune preuve statistique ne contribuera a faire avancer la cause du developpement tant que les individus ne connaitront pas une vie meilleure. Comme l'a dit Pkriclks, notre travail doit "former la trame de l'existence d'autrui". C'est l i ce qui rend la tdche de dtveloppement ardue mais singulierement passionnante. Si la communautt inter- nationale peut seulement axer ses efforts sur cet objectif simple et exaltant, les anntes 90 seront une dtcennie de grands espoirs et de grandes rkalisations. J'ai avanck que nous devions profiter du nouveau climat d'apaise- rnent des tensions internationales et de l'krnergence de sociktks plus pluralistes pour creer une kconornie mondiale plus ouverte, a laquelle les pays en dkveloppernent pourraient participer en tant que partenaires productifs et efficaces. Malgrk la pknurie de nouvelles ressources extkrieures, nous devons rnobiliser ingenieu- sernent les ressources et veiller a ce qu'elles soient consacrkes a des investissernents et des services sociaux hautement prioritaires. Nous devons nous attaquer au dkfi croissant que pose l'environnernent en resserrant nos liens de coopkration internationale et en donnant a chacun, partout dans le monde, et surtout aux pauvres, un plus grand kventail d'opportunitks et de choix kconomiques. Pour cela, il faut agir des maintenant dans tous les domaines : ressources au service du dkveloppement et croissance, population et tducation, renouveau du dkveloppement agricole et prkservation de notre patrirnoine comrnun -sans quoi nous reviendrions chaque annke a ces rkunions pour contempler un tableau toujours plus sombre. Si nous agissons, je suis persuadk que nous pouvons aider les pays en dkveloppernent a assurner une plus grande part de responsabilitk dans leur propre destin kconornique, tout en ktant des participants actifs a une kconornie mondiale en expansion. Nous pouvons faire reculer la pauvretk et protkger l'environnement par des moyens qui respectent les droits et les aspirations de chacun. Nous pouvons relever le dkfi global de l'environnernent tout en respectant la souverainetk des pays pauvres. En outre, nous pouvons encourager une plus grande diversitk dans nos institutions kconomiques et sociales, afin que les potentialitks de chacun d'entre nous puissent s'kpanouir au profit de l'humanitk tout entiere, au lieu d'Ctre etouffkes ou rejetees. Si nous agissons efficacernent de concert, je suis convaincu que nous pourrons considkrer plus tard ce moment cornme un tournant. Nous aurons pose les jalons qui permettront aux nations et aux peuples d'oeuvrer ensemble a I'kdification d'une economie mon- diale efficace, pacifique et exempte de pollution. Pour resoudre les problemes de la dkcennie a venir, la Banque mondiale n'est qu'une institution parmi d'autres - mais elle est puissante et pleine de ressources. En association avec les autres institutions multilatttrales et avec vous, nos actionnaires, nous saurons relever ce defi. H BANQUE MONLIIALE S1i.gc lSlS H \trcct, h'.\Y1. \Xr.1\l~1ngtoll,I>.(:. 20333, I1.S.A. Ti.1Lphone : (202) 477-12.i-1 .l'i.li.copic : (202) 477-6.391 Ti.lcx : \Y1IJI 6-11-15 WORLDBANK 11C:A 24842.3 \Y!ORLI>KK lldrcsse ti.li.gr;~pt~iclue: IN'I'KAt.'R:21> B'XSHI N(;.l'ONI)(: Bureau europcen Bureau de Tokyo Kokusni Building I - 1. Xlnru~louchi.i-chomc (:hiYodn-ku,'I'okyo 100, Jf17o11 'I~i.lCl~ho~le 214-,5001 : (.ij '['i.lCcopic : (.i) 214-.36.57 .[-2les : 75 1-~6S.{X