Findings - Africa Region 37794 N°. 129 Octobre 2006 Malawi : Le projet de redressement d’urgence après la sécheresse Ce projet a été conçu et mis en œuvre, de janvier 2003 à novembre 2004, en réponse à la grave crise alimentaire qui a frappé le Malawi en 2002, et qui a entraîné une baisse considérable du rendement du maïs, qui est la principale denrée alimentaire du pays. La crise alimentaire a été exacerbée par une récolte sous-optimale l’année précédente. De plus, le système d’alerte précoce (SAP) a failli à son devoir en prédisant un excédent alimentaire alors qu’en fait un grave déficit alimentaire était imminent. La mauvaise gestion des réserves stratégiques de céréales et l’usage excessif du maïs dans le régime alimentaire ont été les autres facteurs qui ont aggravé la crise.La combinaison d’un crédit IDA équivalant à 29 millions de dollars et d’une subvention équivalant à 21 millions de dollars a été utilisée pour financer 3 composantes. (i) une assistance rapidement décaissée pour soutenir les importations indispensables grâce à une liste positive des besoins en importation liés aux efforts de redressement après la sécheresse ; (ii) une augmentation du pouvoir d’achat des familles dont les revenus avaient été réduits suite à la crise ; et (iii) un soutien à la mise en œuvre, à l’assistance technique et aux études. La majeure partie du crédit/de la subvention (équivalant à 40 millions de dollars) a été utilisée pour financer la première composante. Impact sur le terrain • En ce qui concerne les importations, 10 millions de dollars ont été utilisés pour financer rétroactivement les importations liées aux engrais et produits pétroliers et 30 millions de dollars pour l’importation de fournitures médicales et scolaires, de médicaments vétérinaires et de matériel d’élevage, de diverses pièces de rechange, d’équipements de construction et agricoles, d’intrants agricoles et du carburant. La plupart des décaissements au titre de cette composante étaient destinés aux importations du secteur privé. • Le pétrole et le carburant importés ont été utilisés essentiellement pour la distribution du secours alimentaire aux nécessiteux, ainsi que pour des paquets de départ (maïs fourrager et engrais) pour restaurer le potentiel productif. L’importation de l’engrais a permis d’améliorer la disponibilité pendant les campagnes agricoles 2002/3 et 2003/4 et d’accroître et de maintenir les rendements agricoles. Le matériel et l’équipement médical, ainsi que les fournitures scolaires ont permis d’améliorer les services de santé existants et d’assurer une éducation et un apprentissage de bonne qualité. On a aidé quelque 2 millions de ménages à recouvrer leur potentiel de productivité. • Le déboursement rapide des financements des importations essentielles a contribué à stabiliser les réserves officielles nettes à environ http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob129f.htm (1 of 3)09/07/2007 3:35:44 PM Findings - Africa Region 2 mois de couverture d’importation, à stabiliser le taux de change et à endiguer l’inflation intérieure. • On a augmenté les revenues des familles touchées en élargissant les programmes de district du Fonds malawien d’action sociale (MASAF) qui comprend : (i) le soutien aux projets de travaux publics comportant des travaux à forte intensité de main d’œuvre comme projet de filet de sécurité pour les zones rurales et urbaines pauvres ciblées ; (ii) le soutien aux sous-projets destinés aux groupes vulnérables ; et (iii) le renforcement des mécanismes de réalisation et des initiatives de communication dans le cadre du MASAF. Environ 1,4 millions de jours-personnes d’emploi dans les travaux ont transféré des revenus en espèces d’un montant de plus de 300 millions de Kwacha malawien, soit environ 4 millions de dollars, 171 broyeurs à marteaux ont été installés pour profiter directement à 4.000 orphelins et familles à faibles revenus, mais également pour servir un plus large bassin de population de 171 communautés/villages où ceux-ci ont été installés. • Le programme d’alimentation scolaire a influencé une initiative du PAM en finançant les frais de carburant, profitant à 210.000 élèves ; 115.098 autres élèves ont reçus des vivres à emporter à la maison. • Au titre de la troisième composante, on a fourni un appui à des initiatives telles que les discussions en plein public des causes de la crise et des propositions pour éviter sa réapparition ; le Malawi a participé aux efforts de la SADC pour concevoir une approche régionale visant à prévenir et à gérer les crises ; un appui à court terme a été fourni pour renforcer le service agricole consultatif en faveur des petits agriculteurs afin d’améliorer la gestion du sol et de l’eau. • Parmi les autres études utiles et programmes pilotes effectués pendant la période du projet figuraient : la gestion de l’élevage, la culture du manioc, la réduction des pertes de céréales au stockage, l’irrigation informelle, la récupération de l’eau et la promotion d’un mécanisme de lutte contre la sécheresse au profit des petits exploitants agricoles, la production locale de pompes à pédale, un projet de banques de céréales villageoises et un système d’information sur les prix du marché avec la technologie et la formation informatiques pour mettre en place des télécentres pour le traitement et la transmission des données (il existe 16 centres actifs). Leçons apprises • Une opération d’urgence techniquement solide ne peut être conçue et mise en œuvre que sur la base de statistiques solides et dans le contexte d’une politique crédible. A l’époque de l’urgence, les données économiques et agricoles essentielles manquaient, et lorsqu’elles étaient disponibles, elles étaient médiocres ou dispersées dans les institutions gouvernementales et non gouvernementales. • Les dispositions institutionnelles qui facilitent les déboursements sont indispensables. Dans le cas présent, l’unité de coordination du projet (UCP) avait reçu le plein pouvoir pour coordonner et exécuter le projet, et rendait compte au Comité directeur technique ; ainsi était- elle à l’abri de l’interférence du Ministère technique. • Pour avoir le maximum d’impact, les projets d’urgence doivent démontrer des gains rapides dans le plus court laps de temps possible, d’où la nécessité de commencer avec des programmes de transfert de revenus, etc. qui prennent rapidement de l’élan et atteignent un maximum dès la première année de mise en œuvre. Pour y arriver, il faut remplir 2 conditions : (i) il faut élaborer des plans de mise en œuvre détaillés et les communiquer bien avant le lancement du projet à l’ensemble des intervenants. Il s’agit de s’atteler à mener une campagne de communication bien ciblée ; et (ii) il faut donner la priorité uniquement aux composantes capables d’atteindre rapidement un maximum. • Puisque l’opération d’urgence doit viser à avoir immédiatement un impact sur le groupe cible affecté, il faut accorder une grande priorité aux filets de sécurité et évaluer correctement leurs coûts. • Il faut absolument concevoir et mettre en œuvre un système efficace de suivi et d’évaluation. Ce système doit être simple et standardisé car le temps est essentiel dans une situation d’urgence. • Une stratégie de communication bien conçue et mise en œuvre est indispensable pour faciliter les efforts des bailleurs de fonds et pour faciliter une interaction constructive d’une part entre tous les Ministères et d’autre part entre ceux-ci et les autres intervenants tels que les http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob129f.htm (2 of 3)09/07/2007 3:35:44 PM Findings - Africa Region communautés locales et le secteur privé. • Pour éviter de se trouver en mode réponse dans ces situations, le gouvernement doit ex-ante mettre au point des instruments pour réagir et gérer les chocs extrêmes d’origine climatique. Cela requiert la mise en place d’instruments viables pour la gestion des risques et des catastrophes. Cet Infobrief est extrait du Rapport d'achèvement de l'exécution n° 32298. Pour plus d'informations, envoyez un email à : Prasad pmohan@worldbank. org. http://www.worldbank.org/afr/findings/infobfre/Infob129f.htm (3 of 3)09/07/2007 3:35:44 PM