47705 Octobre 2008 La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | A La VOIX des femmes entrepreneures au Rwanda IFC Programme Chambre de Femmes Genre: Entrepreneurs: IFC est une entreprise sociale, stimulant La Chambre des Femmes Entrepreneures est la croissance économique durable des pays une des neuf chambres composantes de la en voie de développement en finançant Fédération du Secteur Privé. La mission de la l’investissement dans le secteur privé, en Chambre des Femmes Entrepreneures est de mobilisant le capital sur les marchés finan- ce fait la promotion de l’entreprenariat fémi- ciers internationaux, et en fournissant des nin visant son développement économique services de consultation aux entreprises et à travers une formation/encadrement favori- aux gouvernements. Le soutien aux Femmes sant la création des initiatives génératrices de Entrepreneures est une partie importante de revenus, d’une compétitivité tant au niveau cet effort et représente une partie intégrale national, régional qu’international. du Plan d’Action du Genre du groupe de la Banque Mondiale. TABLE des matières Abréviations et sigles.......................................................................................................................2 Remerciements ................................................................................................................................3 Préface de l’IFC.................................................................................................................................4 Préface de la Chambre des femmes entrepreneures de la Fédération du secteur privé ...........5 ..........................................................................................................................6 Résumé analytique. Chapitre 1: Les femmes entrepreneures dans l’économie Rwandaise..........................................8 Chapitre 2: Formalisation d’une entreprise et questions relatives aux licences et à la fiscalité .................................................................................................................13 Chapitre 3: Accès à la terre et au financement............................................................................20 ....................................26 Chapitre 4: Améliorer l’accès des femmes aux marchés internationaux. Chapitre 5: Promouvoir l’intégration des préoccupations de genre dans la réforme du climat d’investissement au Rwanda.............................................................30 Notes en fin d’ouvrage..................................................................................................................33 Références .....................................................................................................................................35 Abréviations et Sigles ACDI Agence Canadienne de Développement International AGOA Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique CAPMER Centre d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises au Rwanda DB Doing Business DFID Département pour le Développement International (RU) ECI Evaluation du Climat d’Investissements EDS Enquête sur la démographie et la santé EICV Enquête sur les conditions de vie au niveau des ménages EU Etats-Unis FIAS Service Conseil pour l’Investissement Étranger (Banque mondiale /IFC) FMI Fonds Monétaire International FRw Franc Rwandais GEM Gender Entrepreneurship Markets IFC Société Financière Internationale MIGEPROF Ministère du Genre et de la Promotion de la Famille OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement ONG Organisation Non Gouvernementale OP Ordinateur Personnel OSC Organisation de la Société Civile PIB Produit Intérieur Brut PME Petite et moyenne entreprise PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement RIEPA Agence Rwandaise de Promotion des Investissements et des Exportations RIMS Enquête sur le secteur industriel et minier au Rwanda RRA Office Rwandais des Recettes SARL Société par Actions à Responsabilité Limitée TIC Technologies de l’Information et de la Communication TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée UBPR Union des Banques Populaires du Rwanda UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance taux de change (20 Octobre 2008) Devise = Franc Rwandais (FRw) FRw 550.55 = 1 $US La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 3 Remerciements Le présent rapport a été préparé par Jozefina L’auteur souhaite remercier tous ceux qui ont Cutura, consultante auprès de l’IFC. Il a été émis de précieux commentaires sur les versions élaboré sur la base d’entretiens approfondis te- préliminaires du rapport, notamment Zouera nus au mois de janvier 2008 avec des femmes Youssoufou, Natalie Africa, Carmen Nietham- entrepreneures dont les profils sont inclus dans mer, Ignace Rusenga Bacyaha, Mark Blackden le présent rapport, et sur la base de recherches et Sevi Simavi. Une note de gratitude revient menées en parallèle avec la revue genre des tout particulièrement aux femmes entrepre- obstacles juridiques et règlementaires auxquels neures qui ont accepté très généreusement de les femmes entrepreneures sont confrontées. nous consacrer du temps pour partager leurs perspectives et expériences en tant que femmes entrepreneures, et mettre en évidence leurs réussites et leur défis. PRÉface de l’ifc L’importance de l’entreprenariat féminin et sa preneures de la Fédération du secteur privé contribution à la croissance économique sont et le programme Gender Entrepreneurship de plus en plus reconnues de par le monde. Markets (GEM) de l’IFC, qui encourage la L’entreprenariat permet de créer de nouveaux participation des femmes dans le secteur privé. emplois, ce qui est d’une importance primor- Le rapport permet de reconnaître le rôle im- diale dans un pays où le taux de chômage est portant que les femmes d’affaires jouent dans élevé, surtout parmi les femmes et les jeunes. l’économie du pays, en mettant en évidence non seulement les défis auxquels elles font Le Rwanda est reconnu comme leader mon- face, mais aussi en célébrant leurs réussites et dial en ce qui concerne la promotion du genre. en démontrant le potentiel de leurs activités L’exemple rwandais permet de démontrer le commerciales en termes de création d’emplois bienfait de réformes menées dans un pays et de revenus. en période d’après-guerre pour promouvoir l’intégration des femmes. À l’heure actuelle, Je tiens à féliciter et à remercier l’équipe de presque la moitié des députés siégeant au par- chercheurs ainsi que les femmes entrepre- lement du Rwanda sont des femmes, et le taux neures qui ont partagé leurs expériences en vue de participation des femmes au marché du de produire rapport qui permettra d’améliorer travail atteint les 80 %. Après la guerre civile le niveau de conscientisation et de compréhen- et les nombreuses pertes humaines, les femmes sion des femmes d’affaires au Rwanda et de ont dû jouer un plus grand rôle dans le rétab- focaliser l’attention sur les interventions qui lissement et le développement de l’économie permettraient de surmonter les problèmes et rwandaise. défis auxquels elles font face. Cette publication est le résultat d’efforts déployés par la Chambre des femmes entre- Jean Philippe Prosper Directeur Département Afrique Subsaharienne Directeur Afrique de l’Est et Australe La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 5 Préface de la Chambre des femmes entrepreneures de la Fédération du secteur privé Le génocide de 1994 a marqué un tournant s’assurer que les femmes soient pleinement dans l’histoire du Rwanda où les femmes ont conscientes des possibilités qui leur sont of- commencé à faire entendre leurs voix. Depuis fertes par les réformes juridiques, mais aussi la tragédie, elles représentent une forte propor- afin qu’elles aient davantage accès au finance- tion de la population. Appauvries et mises au ment, fassent plus d’activités commerciales défi de prendre en charge leur destin, elles ont transfrontalières et développent des compé- répondu à l’appel pour jouer un rôle clé dans tences dans les secteurs lucratifs de l’entreprise. la redéfinition de la direction du pays. Le Gouvernement Rwandais ne cesse de La nouvelle Constitution promulguée en 2003 mener des initiatives visant à promouvoir le accorde aux femmes un minimum de 30% de statut de la femme rwandaise et à améliorer représentation dans tous les organes de prise de l’environnement des affaires au Rwanda en décision de l’État. Cette étape politique a large- général. Ce rapport en appelle à la société civile, ment été bénéfique aux entreprises. La nouvelle aux bailleurs de fonds et aux universités de con- Constitution accorde aux femmes le droit à la sacrer davantage d’efforts dans l’amélioration des propriété et à l’héritage de terres et de biens. La compétences et des opportunités économiques recherche montre que le Rwanda a une propor- au profit des femmes entrepreneures. tion plus élevée que ses voisins d’Afrique de La Fédération Rwandaise du Secteur Privé a in- l’Est quant au nombre de femmes qui possè- tensifié ses efforts pour jouer son rôle de plaid- dent des terres et des biens en leur nom propre. oyer et de renforcement des capacités surtout Les femmes ont fait de grands progrès en pour ses membres. Les Femmes Entrepreneures terme de création de nouvelles entreprises, au sein de cette Chambre sont fières de mener en faisant cavalier seul ou en partenariat cette initiative, et des résultats obtenus . Elles souvent avec des personnes autres que leurs s’attendent à ce que davantage de femmes soi- conjoints, et en terme d’officialisation de ent le moteur de ce changement. Le but ultime l’enregistrement de leur entreprise. Le nombre de la Chambre est de voir les femmes entrepre- de femmes qui se lancent dans les affaires aug- neures contribuer de façon très significative à la mente aussi. Au Rwanda, les femmes entrepre- croissance économique du Rwanda. La Société neures font notamment leur entrée dans des Financière Internationale (IFC) continuera, à secteurs non traditionnels tels que les TIC et le travers le Programme de Développement de commerce de produits pétroliers. l’Entreprenariat au Rwanda /Rwanda Entre- preneurship Development Program (REDP) et Ce rapport nous donne quelques exemples de le Gender Entrepreneurship Markets (GEM) à cas de réussite. Il met également en lumière jouer un rôle de soutien. La Chambre apprécie les défis qui les attendent dans la mesure où cette collaboration en vue de la réalisation de davantage de progrès doivent être faits pour cet objectif. Thérèse Bibonobono Directrice, Chambre des Femmes Entrepreneures Fédération du Secteur Privé 6 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda résumé analytique Le Rwanda est reconnu au plan interna- cole à un rythme plus accéléré que les femmes, tional comme un leader mondial en matière et 86,3 % des femmes sont toujours embau- de promotion de l’égalité entre les hommes chées dans les secteurs de l’agriculture et de et les femmes. Les femmes étaient considérées la pêche, comparé à 71,2 % des hommes. En comme les principales actrices du redresse- outre, les femmes sont sous-représentées au ment et du développement économique du niveau des postes de cadre supérieur. Dans les pays. Dans la période qui a suivi immédiate- entreprises manufacturières, elles n’occupent ment la fin du conflit, les autorités ont entre- que 17 % des postes de cadre supérieur. 2 pris des réformes radicales portant sur le statut En outre, les entreprises des femmes rap- de la femme. Parmi ces réformes, les plus portent des revenus en moyenne inférieurs importantes ont été les réformes juridiques qui à ceux des entreprises des hommes. Comme visaient à conférer aux femmes des droits de l’illustrent les données présentées sur la figure propriété et à leur permettre d’hériter de biens, 1.2, la différence entre les revenus mensuels y compris de biens fonciers. La constitution des entrepreneurs masculins et féminins est adoptée en 2003 défend le principe de l’égalité d’environ 7.000 FRw (12,75 $US) en faveur entre les sexes. Il s’en est suivi une transforma- des hommes. tion remarquable, qui s’est traduite par le fait que plus de la moitié des sièges au parlement Les données disponibles indiquent que le nombre de femmes entrepreneures diminue Rwandais sont occupés par des femmes, et au fur et à mesure que le niveau de for- leur taux de participation au monde du travail est de 79,5 %. malisation augmente. Bien que les femmes possèdent 58 % des entreprises informelles, Les femmes participent activement à la vie elles ne possèdent que 40 % des entreprises économique au Rwanda. L’enquête auprès semi-formelles et formelles. Ces chiffres des entreprises conclut que 42 % des entre- sont remarquables compte tenu du passé du prises du secteur formel appartenaient à des Rwanda où une femme mariée devait obtenir femmes, et 58 % dans le secteur informel. le consentement de son mari pour pouvoir se Ceci represente une contribution d’environ 30 lancer dans les affaires. Cependant, le fait que % du PIB. On trouve une répartition presque le nombre des entreprises feminines diminue égale de l’actionnariat dans tous les secteurs au fur et à mesure que le niveau de formalisa- (Figure 1.1) et aucune différence significative tion augmente suggère qu’elles font face à des n’est observée pour ce qui est des caracté- défis particuliers au niveau du processus. ristiques liées au niveau d’études. Les entre- Les femmes entrepreneures, surtout celles prises appartenant aux femmes sont de tailles dont les entreprises affichent de bons assez importantes et les femmes Rwandaises résultats, deviennent de plus en plus ca- étendent de plus en plus leurs activités à des pables d’acquérir et d’hériter des propriétés secteurs non traditionnels tels que la technolo- foncières et d’obtenir des crédits bancaires. gie de la communication et de l’information, En dépit de cela, les ménages dirigés par ou le commerce du carburant. les femmes possèdent moins de propriétés Toutefois, des inégalités persistent. Les foncières que ceux qui sont dirigés par les hommes quittent les emplois du secteur agri- hommes. En outre, les femmes sont moins La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 7 disposées que les hommes à utiliser leurs meilleur accès aux services et infrastruc- propriétés foncières pour développer leurs tures de formation qui leur permettraient entreprises. Lorsqu’elles mettent en valeur des d’agrandir leurs entreprises. De nouvelles parcelles de terre à cette fin, c’est pour la plu- initiatives commencent à pourvoir à ce besoin. part de la terre appartenant à l’État. Quant au L’extension de la formation à une gamme plus financement, il constitue toujours un obstacle étendue de femmes permettrait de répondre majeur pour les femmes entrepreneures. à leur désir explicite de développer davantage leurs compétences et d’accéder à une meilleure Les femmes au Rwanda perçoivent les taux formation. d’imposition comme étant une contrainte importante pour leurs activités commer- Les recommandations du présent rapport ciales. Bien que les hommes et les femmes découlent d’une analyse approfondie du entrepreneurs identifient à la fois les impôts cadre juridique et réglementaire, et reflètent comme étant un grand obstacle, les recherches les défis identifiés par les femmes inter- ont démontré qu’un système fiscal pesant a viewées dans le cadre de cette étude. Outre un effet disproportionnellement défavorable le fait que ce rapport documente les barrières sur les petites entreprises et notamment sur les contre lesquelles se butent les femmes dans le femmes. 3 Une enquête sur le secteur informel secteur privé, elle présente le Rwanda comme a trouvé que les femmes au Rwanda étaient une histoire de réussite et, à bien des égards, moins disposées à faire enregistrer leurs en- comme modèle dont peuvent s’inspirer les au- treprises afin d’éviter de payer les taxes – 22,3 tres pays. Les expériences des femmes d’affaires % des entreprises représentées par les femmes au Rwanda illustrent la façon dont les femmes étaient enregistrées, comparé à 27,6 % des surmontent la tragédie du génocide et devien- entreprises représentées par les hommes4. nent d’autant plus fortes, tout en créant de nouveaux espoirs et de nouvelles opportunités Les entreprises appartenant aux femmes et en reconstruisant leur société. ont fait preuve de besoin des compétences en gestion, des aptitudes techniques et d’un Chapitre 1 LES FEMMES ENTREPRENEURES DANS L’ECONOMIE RWANDAISE L e Rwanda est un leader mondial en de décision. Cette disposition a entraîné une matière de promotion de l’égalité des représentation sans précédent des femmes à tous les niveaux du Gouvernement : 55 % au hommes et des femmes. niveau de la chambre basse du parlement, 30 Pendant bien plus d’une décennie, les réformes % au niveau du sénat, et 44 % au sein de la dans les arènes politique et législative ont Cour suprême. Aussi, 40 % des provinces sont placé l’habilitation de la femme à l’avant-garde gouvernées par des femmes. 5 des priorités du gouvernement et conféré à Ce progrès remarquable dans l’arène la femme rwandaise des droits considérables. politique s’accompagne de la réussite et de Après le génocide, celles-ci étaient perçues la force des femmes dans les affaires. La par- comme étant de grande importance pour le ticipation des femmes au marché du travail est rétablissement et le développement du pays. significative, avec des taux de participation qui Les changements apportés aux lois conju- atteignent les 79,5 % et où les femmes constit- gale, successorale et foncière visent à garantir uent plus de 50 % de la main d’œuvre. 6 Les aux femmes le droit de recevoir en héritage femmes Rwandaises dirigent 42 % de toutes des propriétés foncières. À la différence de les entreprises. Elles possèdent également 58 la situation dans plusieurs pays voisins, les % des entreprises du secteur informel, ce qui nouvelles lois annulent la loi coutumière, qui représente 30 % du PIB. En outre, elles con- niait souvent le droit des femmes à la pro- tribuent de manière significative à l’économie priété. La constitution stipule que les femmes du pays par le biais de leurs activités commer- devraient constituer 30 % des représentants, ciales, qui sont bien réparties dans plusieurs non seulement au niveau du parlement mais secteurs (Figure 1.1).7 Cette forte participation aussi au sein de toutes les instances de prise des femmes au secteur informel se remarque La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 9 également dans les autres pays en période Figure 1.1: Répartition des entreprises par d’après conflit, tels que le Libéria, où les re- secteur et par genre cherches récemment menées indiquent que les 45 femmes entrepreneures étaient beaucoup plus 40 disposées que les hommes à monter des entre- 35 Hommes prises entièrement informelles. 8 Les autorités 30 Femmes reconnaissent toutefois qu’il reste toujours des Pourcentage 25 progrès à faire en termes de participation des 20 femmes dans l’arène économique. 15 10 Les femmes entrepreneures sont relative- 5 ment jeunes, et la plupart d’entre elles se 0 sont engagées dans le monde des affaires Industre Micro- Revenu Commerce après le génocide. En effet, sur l’ensemble manufacturiere entreprises résiduel de détail Source: Banque mondiale. Evaluation du Climat d’Investissement (en préparation). des petites entreprises montées au Rwanda, presque 70 % ont été établies au cours des 10 dernières années. 9 Contrairement à leurs hommes quittent les emplois du secteur agri- voisins de la région de l’Afrique de l’Est, plu- cole à un rythme plus accéléré que les femmes, sieurs femmes d’affaires sont les propriétaires et 86,3 % des femmes sont toujours embau- uniques des leurs entreprises ou comptent des chées dans les secteurs de l’agriculture et de la partenaires actionnaires qui ne sont ni leurs pêche, comparé à 71,2 % des hommes. 11 En conjoints ni des membres de leurs familles. outre, les femmes sont sous représentées au En effet, les entretiens tenus avec les femmes niveau des postes de cadre supérieur. Dans les entrepreneures ont révélé une absence remar- entreprises manufacturières, elles n’occupent quable d’hommes dans leurs entreprises. que 17 % de postes de cadre supérieur. 12 Une étude menée en 2002 sur les femmes J’ai décidé de devenir entrepreneure parce entrepreneures a révélé que la majorité de ces qu’il n’y a pas assez de débouchés profes- femmes sont impliquées dans le secteur du sionnels ici, et les salaires sont faibles. commerce de détail (82 %), tandis que les J’aime être libre de planifier et prendre des autres étaient concentrées dans le secteur des décisions à ma guise. services (16 à 17 %) et de l’industrie manufac- —Christina Rwayitare, Mode Savane turière (1 à 2 %). 10 Un grand nombre de leurs entreprises affichent de bons résultats et sont de grande taille. En outre, comme l’illustrent Les entreprises des femmes affichent certaines des études de cas figurant dans des revenus moyens inférieurs à ceux le présent rapport, les femmes Rwandaises qu’affichent les entreprises des hommes. étendent de plus en plus leurs activités à des Comme l’illustrent les données présentées sur secteurs non traditionnels tels que la technolo- la figure 1.2, la différence entre les revenus gie de la communication et de l’information, mensuels des entrepreneurs masculins et ou le commerce du carburant. féminins est d’environ 7.000 FRw (équival- ant à 12,75 $US) en faveur des hommes. La L’entreprenariat des femmes connaît actuel- différence salariale est d’autant plus marquée lement un essor spectaculaire. Toutefois, les sur l’ensemble du marché du travail, où inégalités persistent en termes d’emploi. Les les femmes salariées reçoivent en moyenne 10 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda ments. 14 Cette politique du gouvernement a aidé les femmes à gagner des revenus, surtout dans les zones rurales, de sorte que les femmes constituent actuellement 50 à 60 % des mem- bres des coopératives (Encadré 1.1). Le Rwanda a fait des progrès spectaculaires en ce qui concerne l’éducation des filles, mais il reste du travail à faire pour s’assurer qu’elles ont les compétences appropriées, surtout au niveau de l’enseignement su- périeur et dans le domaine des affaires. Le 22,239 FRw comparé aux 42,956 FRw que pays a réalisé l’OMD no. 2 relatif à la parité reçoivent les hommes comme salaire hebdo- entre les sexes au niveau de l’enseignement madaire13. primaire, vu que les taux de parité atteignent 100 %. Bien que les taux de scolarisation au L’importance que le gouvernement accorde niveau de l’enseignement secondaire étaient aux coopératives a eu un impact positif légèrement en faveur des filles, ils sont actuel- sur le développement des entreprises des lement plus élevés chez les garçons (10,6 %) femmes. Le gouvernement du Rwanda consid- que chez les filles (9,5 %) (Tableau 1.1). 15 ère les coopératives comme étant importantes pour le développement du pays, et a élaboré en Les femmes qui participent au marché du 2004 une politique nationale pour appuyer ce travail sont relativement bien éduquées. mouvement, laquelle politique comporte des Elles ont, en moyenne, 10,3 ans d’éducation objectifs relatifs à l’amélioration de la participa- comparés à 9,3 ans pour les hommes.16 Sur tion des femmes. En 2004, il y avait à peu près l’ensemble, le Rwanda est égal en ce qui con- 300 coopératives au Rwanda qui bénéficiaient cerne la promotion de l’égalité de genre dans de l’appui du gouvernement non seulement en l’enseignement par rapport à ses voisins de la termes d’idées d’activités commerciales et de région (Tableau 1.2). 17 locaux pour abriter les entreprises, mais aussi Les entreprises appartenant aux femmes en termes de formation et de conseils sur des identifient le manque de compétences de questions telles que l’obtention de finance- gestion et d’aptitudes techniques, ainsi que le manque d’accès aux services et infrastruc- Figure 1.2: Revenus mensuels des tures de formation comme étant des obsta- propriétaires des entreprises Informelles, cles pour la réussite de leurs entreprises. Peu par sexe (FRw) parmi les femmes interviewées dans le cadre de 40 000 la présente étude ont bénéficié des programmes 30 000 de formation, bien que la quasi-totalité ait exprimé son intérêt pour une telle formation, FRw 20 000 10 000 37 906 30 391 ainsi que pour des programmes d’encadrement professionnel et d’échange des connaissances. 0 Hommes Femmes Ceci souligne le besoin de telles initiatives pour Revenus mensuels (FRw) combler les écarts existants et améliorer les Source: République du Rwanda. 2007a. compétences des femmes d’affaires. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 11 Le fardeau disproportionné des tâches ménagères implique que plusieurs femmes E ncadré 1 . 1 : L e gouvernement pourraient avoir moins de temps à consa- encourage l ’ implication des crer à leurs entreprises. Les femmes travail- femmes dans les coopératives . lent en moyenne 49 heures par semaine, à B landine K amu y umbu , A ssociation N gwino U rebe la différence des hommes qui travaillent 41 heures. Bien que les hommes passent plus de temps à réaliser des activités économiques (35 B landine était directrice d’une association d’épargne basée à Byumba réunissant un groupe de femmes dont l’objectif était d’encourager l’épargne heures par semaine comparées à 28 heures par et réduire la violence au foyer lorsque les femmes ont décidé de lancer une semaine), les femmes passent une plus grande entreprise conjointe. « Nous avons tout d’abord pensé à former une coo- pérative. J’ai vu que le jus de maracuja (grenadille) coûtait cher et constituait partie de leur temps à effectuer des activités une bonne occasion. Nous avons décidé de nous lancer dans sa produc- ménagères (21 heures par semaine comparées tion. » Les 36 femmes membres de l’association on formé en 2001 leur coopérative qui compte actuellement 45 membres, dont un certain nombre à 7 heures par semaine pour les hommes). d’hommes. Affirme Blandine : « nous encourageons les hommes à se joindre Cependant, certaines femmes Rwandaises à nous dans cette entreprise vu que nous voulons travailler ensemble. » La coopérative vend le jus de fruits qu’elle produit dans la région. « Vu que préfèrent créer leur propre entreprise plutôt nous avons un très bon produit, nous n’avons pas eu beaucoup de difficultés que de travailler pour une autre personne, à trouver des acheteurs. » affirme Blandine. Elles achètent le fruit frais qui est cultivé en grande quantité par les cultivateurs locaux de la région, con- afin de gérer plus facilement leurs respons- tribuant ainsi à l’amélioration de l’économie locale. abilités au sein du ménage. Bien qu’il n’y ait Leur modèle illustre l’appui du gouvernement au développement des pas de données sur les raisons qui poussent les coopératives au Rwanda. « Le CAPMER nous a aidé en nous femmes Rwandaises à créer des entreprises, les formant sur les méthodes de fabrication du jus. Il nous a également aidé à élaborer un plan d’entreprise. Nous données recueillies aux États Unis indiquent avons vraiment été soutenues par le gouverne- par exemple que « l’équilibre travail-vie » est ment », dit Blandine. Les locaux qui abritent leur usine étaient des bâtiments du gouvernement le facteur principal qui incite les femmes à abandonnés que le Ministère de l’Infrastructure établir des entreprises. 18 leur a permis d’utiliser gratuitement. La coopérative a également reçu des fonds de la part de l’UE aux fins de la réhabilitation des Mis à part le fait qu’elles ont moins de locaux de l’usine, ainsi que des fonds pourvus temps libre, les femmes ayant un grand par l’ACDI pour l’achat des machines pour volume de travail ont des difficultés dues fabriquer le jus. au manque d’options de garderie d’enfants. La qualité des machines de fabrication reste un Dans une enquête menée dans le cadre de problème persistant. « En 2005, nous avons assisté à une exposition après lequel nous avons fait une l’élaboration du plan d’aménagement ur- commande de 1000 cartons de jus au Kenya, mais bain de la ville de Kigali, on a demandé aux comme les machine ne fonctionnaient pas convenable- ment, nous n’avons pas pu atteindre ce chiffre. » L’empaquetage citoyens d’inventorier leurs besoins en termes pose également un défi. « Actuellement nous avons des bouteilles en d’utilisation des terres et des infrastructures, plastique que nous avons acheté chez des fournisseurs Indiens, mais il est difficile de trouver des formes d’empaquetage adéquats. » La coopérative a par ordre de priorité. « Les établissements de des plans ambitieux quant à son avenir. Elle envisage d’améliorer l’étiquetage garderie pour la petite enfance» ont été cités en de ses produits et d’y ajouter des informations nutritionnelles, d’améliorer la qualité des produits, et d’étendre ses activités à la production du vin et de la deuxième position sur la liste des priorités. La confiture. résolution de ce problème permettrait d’alléger la charge de travail des femmes et pourrait ainsi contribuer à l’amélioration de la réussite des femmes dans les affaires (Encadré 1.2). 12 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda Tableau 1.1: Taux net de scolarisation secondaire, par genre et emplacement (%) EICV1 EICV2 Garçons Filles Tous Garçons Femmes Tous Ville de Kigali 24,9 22,7 23,6  29,2 29,0 29,1 Autres zones urbaines 7,4 11,3 9,3  12,6 14,9 13,8 Rural 4,5 5,4 5,0  8,9 7,0 7,9 National 6,2 7,5 6,9  10,6 9,5 10,0 Source: République du Rwanda. 2007b. Tableau 1.2: La Scolarité dans Quelques Pays de l’Afrique de l’Est, 2000-2005 Ratio net de scolarisation Taux brut de scolarisation Pays primaire (2000 – 2005) secondaire (2000 – 2005) E ncadré 1 . 2 : U murerwa ( F y f y ) K imenji , Garçons Filles Garçons Filles A fri . C om Kenya 79 79 50 46 Tanzanie Ouganda 71 87 75 87 6 18 5 14 E n 1989 Fyfy était une jeune femme vivant dans la région frontalière entre la République Démocra- Rwanda 75 75 15 14 tique du Congo et le Rwanda lorsqu’elle est entrée dans le monde des affaires. « J’ai commencé avec Source: Site web de l’UNICEF. 2007. l’importation des marchandises à partir de Dubaï que je vendais au Congo étant donné que j’habitais près de la frontière. En 1995, j’ai ouvert une station service. C’est de cette façon que je me suis lancée dans le commerce du pétrole. Nous importons du pétrole à partir du Kenya et nous transportons Figure 1.3: Emploi du temps par les homes et les femmes du carburant. » Elle ne s’est pas arrêtée là. Dans l’entre-temps, Fyfy a également mis sur pied une Nombre total d’jeures de travail par semaine, par sexe société de transport et a ouvert une boutique de 60 bijoux à Kinshasa. Travail rémunéré Propété/garde des enfants Pour financer ses activités, Fyfy a toujours eu Cuisine 50 recours à ses propres fonds plutôt qu’aux crédits Aller au marché bancaires, et a impliqué étroitement son mari et Chercher de l’eau les membres de sa famille. Travaillant dans un 40 Chercher du bois domaine très inhabituel pour une femme, Fyfy a de chauffage toujours voulu travailler pour son propre compte. « Je déteste travailler pour une autre personne. En Nombre d’heures tant que femme, votre temps est limité et toutes 30 les portes ne vous sont pas ouvertes. Je conseille toujours aux autres femmes de lancer leurs propres entreprises privées. » 20 Fyfy affirme que le fait de gérer sa propre entre- prise comporte des défis, mais qu’il lui a offert la 10 flexibilité lui permettant de s’occuper de sa famille. Elle délègue des responsabilités, ce qui lui permet de passer plus de temps avec ses deux enfants. 0 « C’est fatiguant d’avoir fait des affaires pendant Hommes Femmes si longtemps », dit-elle. Quant à l’avenir, vu qu’elle Sexe attend un autre enfant, Fyfy espère se reposer et Source: République du Rwanda. 2007b. consacrer plus de temps à sa famille. Chapitre 2 FORMALISATION D’UNE ENTREPRISE ET QUESTIONS RELATIVES AUX LICENCES ET A LA FISCALITÉ B ien que la formalisation d’une entreprise s’impliquer dans les activités commerciales. puisse fournir plusieurs avantages à un en- Cependant, le taux faible de formalisation trepreneur, les femmes d’affaires au Rwan- selon la taille de l’entreprise suggère que les da sont moins disposées à faire enregistrer femmes entrepreneures se heurtent peut-être à leurs entreprises que les hommes. des défis particuliers dans ce processus. Au Rwanda, seul 0,3 % des entreprises sont Le manque d’informations pertinentes et enregistrées comme Sociétés À Responsabilité le faible niveau d’enseignement post- pri- Limitée (SARL), et 39 % sont des sociétés maire parmi les femmes sont associés à la ayant un particulier comme actionnaire haute incidence des entreprises informelles. unique (Tableau 2.1). Quoi qu’un petit nom- Aux yeux des entreprises établies appartenant bre d’entreprises – celles qui appartiennent aux femmes vivant à Kigali, l’enregistrement aux hommes ou aux femmes – soient enregis- d’une entreprise n’est pas difficile. Cepen- trées, les données disponibles font état du fait que la proportion des femmes propriétaires Tableau 2.1: Statut légal du secteur privé au d’entreprises diminue au fur et à mesure que Rwanda le niveau de formalisation augmente. Bien que Pourcentage les femmes possèdent 58 % des entreprises Groupes et associations 42 informelles, elles ne possèdent que 40 % des Actionnaire individuel 39 entreprises semi-formelles et formelles. Cette Coopératives 12 statistique est une réalisation significative Famille actionnaire 0,4 compte tenu de la situation que le Rwanda a Société à Responsabilité Limitée 0,3 connue dans le passé où les femmes devaient Source: Banque Mondiale. 2004. obtenir le consentement de leurs maris pour 14 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda dant, il s’agit d’un problème plus grand pour Le Gouvernement du Rwanda est engagé à les femmes qui n’ont pas les renseignements simplifier le processus de formalisation des pertinents, surtout celles vivant dans les entreprises. Le Gouvernement met l’accent zones rurales plus éloignées. Une étude sur sur la simplification de la documentation et le secteur informel mené par FIAS a montré des procédures en vue de réduire la durée et le que 22 % des femmes possédant des entre- coût du processus d’enregistrement des entre- prises formelles ou semi-formelles avaient une prises. Parmi les réformes figurent : éducation post-primaire, tandis que le secteur • Une nouvelle loi relative aux entreprises informel n’en comptait que 12 %. 19 L’enquête qui simplifie la procédure d’enregistrement menée par FIAS a également trouvé que les des entreprises renseignements gratuits et utiles constituaient le facteur le plus important pour la formalisa- • L’Agence Rwandaise des Services tion des entreprises. Les campagnes visant d’Enregistrement Commercial : le système à vulgariser auprès des femmes les bénéfices réformé d’enregistrement des sociétés que confère l’enregistrement des entreprises prévoit une inscription unique et l’octroi pourraient s’avérer utiles pour l’amélioration d’un certificat de constitution en société du taux de formalisation des entreprises des commerciale. femmes. • La Loi relative à l’enregistrement des L’enregistrement de mon entreprise n’a entreprises impose des conditions préalables, obligatoires et décentralisées posé aucun problème. J’ai engagé un sur toutes les personnes morales et sur avocat et le processus a pris environ deux les individus impliqués dans les affaires. semaines. La RIEPA a un guichet unique Elle supprime la condition actuelle selon [pour les investisseurs] laquelle on doit se faire enregistrer auprès – Janet Nkubana, Gahaya Links des tribunaux, et confère à ceux qui sont enregistrés le droit de mener des activités La petite taille des entreprises des femmes commerciales. pourrait également être une des raisons pour lesquelles les femmes seraient moins • La nouvelle loi relative aux coopératives et disposées à enregistrer leurs entreprises. Un la loi sur l’agence régissant les coopératives grand nombre de femmes gèrent des micro et prévoient la mise en place d’un régime petites entreprises, et pourraient préférer gérer intégré de gestion et de réglementation des leurs activités à partir de leurs maisons afin de coopératives. mieux combiner le travail et les responsabili- tés ménagères. Vu que les femmes travaillent Ces réformes sont importantes pour la facilita- plus d’heures, le temps qu’il faut consacrer tion de l’enregistrement des entreprises des à l’enregistrement d’une entreprise pourrait femmes. Les autres mesures prises pour abor- être un autre élément dissuasif à la formalisa- der les préoccupations liées au genre : tion de leurs entreprises. Les implications • Des heures d’ouverture appropriées du fiscales de l’enregistrement, discutées en détail nouveau registre des entreprises permettant ci-après, constituent également un facteur dis- aux femmes de s’y rendre. suasif pour plusieurs femmes. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 15 • Engager des agents féminins afin d’inspirer rapport Doing Business 2009, une améliora- confiance aux femmes qui veulent faire tion considérable (+35) par rapport à l’année enregistrer leurs entreprises. précédente. Toutefois, l’obtention d’un permis de construction reste toujours un long proces- • Cibler les programmes de vulgarisation sus, et les entreprises des femmes interviewées pour les femmes en y incluant des infor- dans le cadre de la présente étude ont identifié mations expliquant pourquoi et comment un certain nombre de procédures et de retards faire enregistrer son entreprise. dans l’obtention des permis de construction • Équilibrer les considérations relatives au (Encadré 2.1). recouvrement des coûts d’enregistrement En vue de simplifier davantage les procédures, avec le désir d’encourager l’inscription des le Projet de l’IFC pour la réforme du climat entreprises appartenant aux femmes con- d’investissement entreprend actuellement un naissant des contraintes financières. inventaire exhaustif des licences d’exploitation Le Rwanda se lance également dans la commerciale, dans le but de supprimer simplification des licences, processus celles qui ne sont pas nécessaires ou qui sont dont les femmes ne manqueront de béné- onéreuses. Les recherches initiales suggèrent ficier. Le Rwanda est placé à la 90ème place qu’il y a environ 200 licences d’exploitation sur l’indicateur « permis de construction » du commerciale requises au Rwanda, dont on a identifié 20 qui devraient être revues E ncadré 2 . 1 : I mmaculée K alisa , R wanda C omputer N etwork Immaculée Kalisa vivait à Paris et cherchait des opportunités d’affaires qui contribueraient à la création d’emplois et au développement dans son pays natal, le Rwanda, lorsqu’elle a eu l’idée d’une société informatique. Étant donné que les TIC constituent un objectif majeur du Gouverne- ment selon la stratégie de la Vision 2020 du Rwanda, Immaculée est retournée au Rwanda en vue de contribuer au développement de son pays. Sa société est la preuve que les femmes sont en train d’étendre leurs activités au delà des secteurs traditionnellement réservés aux femmes, et poursuit l’objectif ambitieux de « fournir à chaque citoyen Rwandais des outils TIC, et de leur permettre d’acquérir à un prix abordable les compétences nécessaires y afférentes. » La Rwanda Computer Network assure l’assemblage des ordinateurs, la vente des pièces informatiques, la conception des logiciels informatiques, l’installation et la configuration des réseaux, et dispense un certain nom- bre de cours en matière d’informatique. Son produit principal est le Gorilla 1000, un ordinateur portant le nom de l’une des caractéristiques les plus remarquables du Rwanda. Bien que la société ait commencé ses activités il y a à peine cinq ans, elle a déjà construit un ensemble impressionnant d’installations sur une vaste parcelle appartenant à la société, dotées de salles d’assemblage, de stockage et de formation sur des cours informatiques que la société propose. Immaculée compte parmi sa clientèle des ministères du gouvernement et les grandes banques. Suite à une commande du Ministère de l’Éducation de fournir 4000 ordinateurs aux écoles secondaires, le Gorilla 1000 peut maintenant être trouvé dans les écoles sur toutes l’étendue du Rwanda. Cependant, elle a dû attendre une année avant d’obtenir le permis l’autorisant à construire les installations. « À chaque reprise que nous allions nous enquérir de l’état d’avancement {auprès des autorités compétentes}, on nous disait qu’il y avait d’autres procédures et règlements à remplir. » Un autre grand défi auquel Immaculée a fait face était de « convaincre le public rwandais que le Gorilla 1000 fonctionne comme tout autre ordinateur. » Comme les ordinateurs sont produits localement, elle peut les vendre à un prix plus abordable que celui de ses concurrents. » Ceci lui a permis d’attirer des clients. La promotion commerciale a également posé un défi, bien que la société ait financé des émissions radiodiffusées et des publicités dans le but de convaincre les esprits sceptiques. Immaculée a des plans ambitieux pour sa société. Elle veut mettre l’accent sur les projets économiseurs d’énergie et travaille actuellement sur un mini OP, qui occupe moins d’espace et qui consomme moins d’énergie que les ordina- teurs traditionnels. 16 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda dans l’immédiat. La ventilation des don- soit hautement placé à la 56ème position sur nées par sexe au niveau du cadre de suivi et l’indicateur « paiement des taxes et impôts » du d’évaluation du projet aidera à mieux com- rapport Doing Business 2009, les femmes et prendre les différents impacts que certaines les hommes entrepreneurs identifient la fiscali- exigences pour l’octroi des licences pourraient té comme étant un obstacle significatif (Figure avoir sur les entreprises des femmes, ainsi 2.1). Les recherches ont démontré qu’un lourd que l’impact des réformes potentielles sur les système fiscal a un effet disproportionnele- femmes et les hommes (Encadré 2.2) ment défavorable sur les petites entreprises et en particulier sur celles des femmes. 20 Les femmes entrepreneures au Rwanda identifient les taux d’imposition comme Une enquête de FIAS sur le secteur informel étant une contrainte majeure à leurs ac- a trouvé que les femmes au Rwanda étaient tivités commerciales. Bien que le Rwanda moins disposées à faire enregistrer leurs E ncadré 2 . 2 : S y lvie M ukamusoni , B ambino S uper C it y F emme dynamique passionnée des enfants et des questions relatives au genre, Sylvie était mem- bre active de la Chambre des Femmes Entrepreneures au Rwanda lorsqu’elle a conçue l’idée de son entreprise. Elle voulait aménager une aire de jeux pour les enfants, et a commencé les travaux de construction sur un site situé aux abords de la ville en 2002. Sept autres femmes l’ont rejoint comme partenaires, transformant l’entreprise en une association dans laquelle elle détient une participation ma- joritaire. Bambino Super City est actuellement une destination familiale, offrant une variété d’activités tant aux enfants qu’aux adultes. L’entreprise remplit une lacune dans la ville, et les clients se sont précipités en masse au site avec leurs enfants impatients peu après que le site ait été inauguré. Le site fournit ses services aux ONG locales, au gouvernement, et autres institutions qui ont besoin des salles de conférence. Le site a également accueilli des cérémonies de mariage. Avant de commencer les activités, Sylvie devait obtenir un certain nombre de licences, et le processus y afférent a considérablement entravé la réussite de son entreprise. À cause du manque d’équipement approprié dans la région, Sylvie a dû importer, à partir de la Chine, des manèges de couleurs vives. Cet équipe- ment a été importé à un coût très élevé, financé à l’aide d’un prêt perçu auprès d’une banque locale. L’entreprise devait également obtenir l’autorisation de l’Office rwandais de normalisation qui le lui a octroyé suite à une visite des autorités gouvernementales à son site en 2005. Aussitôt après l’inauguration du site, le volume d’affaires a connu un essor, et les familles provenant de toute la région ont fréquenté le site en grand nombre. Toutefois, à peine deux mois plus tard, le parc de loisir a été brusquement fermé. On a informé Sylvie que son permis n’était pas valable puisque l’Office de Normalisation n’avait pas inclu, lors de l’inspection, un ingénieur qualifié. Malheureusement, on ne parvenait pas à trouver un tel ingénieur dans tout le pays. C’est deux ans plus tard que le Gouvernement a pu faire venir un ingénieur d’Allemagne. Sylvie est optimiste qu’elle pourra cette fois-ci obtenir sa licence et, en dépit des retard, reste reconnaissante des efforts que le Gouvernement a déployé pour trouver un ingénieur. En plus des retards, Sylvie devait toujours subir le fardeau des crédits bancaires, et devait continuer à rembourser son prêt bancaire avec des taux d’intérêt élevés. En outre, puisqu’on avait fermé l’aire qui était réservée aux enfants à Bambino City, le volume des visiteurs et des revenus ont considérablement diminué. En dépit de tout cela, Sylvie garde l’espoir qu’elle obtiendra le permis nécessaire, et attend avec anticipation le moment où elle pourra servir un grand nombre de visiteurs. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 17 entreprises aux fins de la fiscalite – 22,3 % sont confrontées quant à la réalisation de leurs des entreprises représentées par les femmes obligations fiscales et prend des mesures proac- avaient enregistré leurs entreprises par rapport tives pour aborder la question. Dans un effort à 27,6 % des entreprises représentées par les visant à atteindre les femmes d’affaires, l’Office hommes. L’enquête a également trouvé que les Rwandais des Recettes (RRA) a recueilli les entreprises citaient la réalisation que les taxes points de vue des femmes entrepreneures sur et impôts étaient moins élevés qu’ils ne le pen- le versement des taxes et impôts ainsi que leurs saient comme étant la raison principale pour suggestions sur la meilleure façon pour la RRA quitter le secteur informel et avoir un statut d’améliorer ses services. 22 plus formel. La tentative d’éviter le fardeau fis- cal pourrait ainsi être une raison majeure pour L’Office rwandais des recettes (RRA) a évalué laquelle les entreprises des femmes sont le plus notre performance et nous allons bénéficier souvent concentrées dans le secteur informel. d’une autorisation d’exportation spéciale La politique fiscale au Rwanda est en cours dans le cadre d’un programme de facilitation de revue. Le pays a mis en œuvre un nou- visant à stimuler les exportations. Les agents veau code fiscal relatif à la fiscalité directe et de la RRA sont venus ici nous former sur la un nouveau code de promotion des inves- façon dont nous pouvons bénéficier de leurs tissements. Un nouveau calendrier pour les programmes investissements dans le cadre de la législation —Janet Nkubana, Gahaya Links douanière a également été élaboré. 21 Un projet sur la déclaration électronique d’impôts est en Toutefois, dans certaines industries, un cours. Son programme pilote met l’accent sur niveau significatif de confusion persiste les contribuables de grande taille. quant aux taux d’imposition appropriés et aux dégrèvements disponibles. Un exemple De plus, le gouvernement reconnaît de plus en qui permet de bien illustrer cette probléma- plus les défis spécifiques auxquels les femmes Figure 2.1: Classement des contraintes aux entreprises par genre 60 Hommes 50 Femmes 40 30 20 10 0 ns é s à ort rre n e e e il és l nt ue ue n ié ia va r cit l c io io ca al a i e er tio c iq iq lif te sp tio dici sit pt er tra m in tri fis m lit om ua ica an m ce rru im la po ec m po ju du n sq om an un Tr on Cr El im co io Co e té ur at n fin em tèm m éc cè tc Ad x d’ et i r lle l m i ro Ac ist en ab u ne ta s co u ai ac sa in Sy m Ta st en En Trav ua lé m m In cè re Té Do st é Ac ilit gi gl re ab Rè st In Source: Banque mondiale, évaluation du climat d’investissement (en préparation). 18 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda tique est l’industrie du tourisme, qui devient autres véhicules spécialisés. Les entrepreneurs une source de plus en plus importante de travaillant dans le secteur sont supposés béné- revenus pour les femmes impliquées dans les ficier des dégrèvements et des réductions de secteurs des produits artisanaux, du commerce TVA, mais la réalité est parfois différente. Le de détail et des services y afférents. Les entre- haut niveau de confusion parmi les entrepre- prises du secteur du tourisme bénéficient d’une neurs impliqués dans ce secteur signifie que, annulation des droits de douane et d’accise sur malgré les campagnes d’éducation fiscale, les importations de véhicules des opérateurs plusieurs entreprises ne tirent pas profit de ces touristiques, sur les navettes d’hôtel et sur les avantages (Encadré 2.3 et Encadré 2.4).23 E ncadré 2 . 3 : C onfusion au sujet des taux d ’ impositions en vigueur dans le secteur du tourisme J acqui S ebageni , T h ousand Hills E xpeditions « N  ous sommes une jeune entreprise dans une jeune industrie. J’ai monté l’entreprise en 2005, » dit Jacqui Sebageni, la propriétaire de Thousand Hills Expeditions, opérateur touristique basé à Kigali. L’entreprise offre une gamme complète de services aux touristes visitant le Rwanda, des réservations d’hôtel et des services transport, aux guides et permis pour visiter les parcs nationaux du pays. Jacqui était déterminée à monter sa propre entreprise depuis qu’elle est rentrée au Rwanda du Canada, et elle voulait combiner son expéri- ence à l’étranger dans le domaine du tourisme avec sa passion pour le relief de son pays. « Nous avons tant à offrir. La nature et le paysage nous ont facilité la tâche de commercialiser le Rwanda. Je suis dans une position privilégiée pour faire ce qui me passionne. » D’après Jacqui, la petite taille du pays comporte un avantage pour les agences de forfaits touristiques, étant donné que la plupart des destinations sont facilement acces- sibles. La demande semble élevée également. Jacqui a vu doubler le nombre de touristes qu’elle accueillait entre 2005 et 2006. Elle a actuellement 10 employés et un bureau situé à l’Hôtel des Mille Collines. Quoique Jacqui fasse de la pub- licité et qu’elle travaille à travers les réseaux du secteur du tourisme, elle effectue également des ventes directes aux clients qui fréquentent l’hôtel. Le plus grand problème auquel son entreprise fait face est le manque de clarté dans les règlementations relatives à la fiscalité du secteur du tourisme. « Ce n’est pas très clair les éléments sur lesquelles portent les taxes, » dit-elle. « En tant qu’agence, quelle taxe devrions-nous payer ? Par exemple, il est évident que nous devons payer la TVA, mais les détails ne sont pas évidents. » Vu que beaucoup d’autres agences touristiques font face à la même confusion, leur association s’est préparée et a saisi l’Office Rwandais des Recettes. « Nous avons présenté le problème en tant qu’association mais je ne pense pas que la ques- tion ait été résolue » dit Jacqui. En vue de remédier au problème, elle suggère l’élaboration de directives fiscales claires relatives aux différents secteurs. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 19 E ncadré 2 . 4 : C ecile R usangami h igo , I mprimerie S elect G rap h C écile avait une amie qui travaillait pour une imprimerie qui lui a donné l’idée d’en monter une elle-même. « Avec nos petits moyens, nous avons acheté une machine d’impression en Europe, » dit Cécile à propos de dé- buts de son entreprise. Créée en 1995, l’entreprise qu’elle dirige avec son mari emploie 40 personnes et possède une grande usine à Kigali. « Nous avons besoin de beaucoup d’espace pour nos machines, » affirme-t-elle. « C’est pour cette raison que nous avons une usine aussi grande. » Comme la manutention des machines requiert de la force physique, la majorité des employés travaillant pour Cécile sont des hommes. En tant que première imprimerie dans le pays, la clientèle d’Imprimerie Select Graph inclut les ministères du gouverne- ment, les ONG, et le secteur privé. Au moment de sa création, il n’y avait pas beaucoup d’autres acteurs dans le domaine de l’imprimerie. Cependant, d’après Cécile, la concurrence s’est intensifiée, et elle a engagé un agent de marketing dont le travail consiste à trouver de nouveaux clients. Bien qu’elle ait pu obtenir des financements auprès d’une banque, elle souligne que les taux d’intérêt élevés et les exigences en termes de garan- ties constituent un fardeau. Pour obtenir un près auprès d’une banque, elle et son mari ont du hypothéquer leur maison. De plus, elle considère les taxes comme étant un problème encore plus important. « le taux d’imposition est trop élevé et les procédures posent trop de difficultés, » affirme-t-elle. La vision de Cécile pour son entreprise consiste à agrandir d’avantage son activité et à accroître la gamme des produits qu’elle offre. Elle aimerait bien faire des échanges d’apprentissage avec d’autre pays en vue de s’informer sur la façon dont le commerce de l’imprimerie fonctionne dans les autres pays, et trouver de nouvelles idées relatives au développement d’une entreprise dans un marché qui est de plus en plus compétitif. Chapitre 3 ACCÈS À LA TERRE ET AU FINANCEMENT A méliorer l’accès des femmes à la terre au biens matrimoniaux consacre le principe de Rwanda – Une histoire de réussite, non pas non discrimination et annule les coutumes qui sans défis. excluent le droit des femmes à posséder des propriétés foncières. Le Rwanda a adopté en Le Rwanda a fait de grands progrès en ce 2005 la Loi foncière organique dans laquelle qui concerne le droit de propriété foncière figure le cadre qui régit les relations entre les de la femme. Avant la fin des années 1990, individus par rapport à la terre et qui stipule les femmes ne pouvaient pas hériter la terre, et que les femmes et les hommes ont des droits le droit de propriété était transféré de père en égaux sur les biens fonciers. fils. La femme n’avait pas droit aux propriétés foncières de son mari après le divorce et n’avait Qu’est-ce qui a motivé ces réformes que des droits de tutelle sur les terres apparte- majeures? Après le génocide, les femmes au nant à son fils. Une veuve n’ayant pas d’enfant Rwanda constituaient 70 % des ménages. pouvait seulement revendiquer le droit Elles se sont trouvées à la tête des familles et d’exploiter les terres de son mari décédé si elle généraient des sources de revenus importants épousait un de ses frères. Même si les femmes dans la société. De ce fait, ces réformes étaient pouvaient accéder aux terres de leurs pères, une priorité étant donné la nécessité de recon- seuls leurs fils avaient le droit de les hériter. struire l’économie du Rwanda et d’assurer les moyens de subsistance. Marquant une rupture remarquable avec le passé, le Rwanda a modifié en 1999 ses Cette reconnaissance s’est ajoutée à la croissance lois conjugale et successorale, conférant aux spectaculaire de la participation des femmes aux femmes les droits de propriété, y compris processus politiques et aux femmes influentes le droit d’hériter les terres léguées par leurs qui menaient le plaidoyer en faveur des ques- parents. La nouvelle loi sur l’héritage et les tions relatives aux femmes au parlement. Le La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 21 forum des femmes parlementaires rwandaises, femmes aux processus politiques pour garantir qui promeut l’égalité de genre et la revue des l’égalité des femmes au regard de la législation. lois discriminatoires, était un allié puissant, Bien qu’il s’agisse de changements signifi- ainsi qu’un mouvement fort des femmes qui catifs, les défis de mise en œuvre subsistent, pouvait mener des activités de lobbying et de surtout dans les milieux ruraux où persis- plaidoyer sur la question. La disposition consti- tent les traditions coutumières. Les femmes tutionnelle selon laquelle les femmes devraient entrepreneures, surtout celles qui ont réussi détenir au minimum 30 % des postes au sein dans les affaires, sont en mesure d’acheter ou des instances de prise de décision implique d’hériter de propriétés foncières en leur propre que les femmes soient représentées au niveau nom et de se servir de ces actifs pour obtenir des organes qui prennent les décisions relatives des prêts bancaires. Par rapport aux hommes, à l’administration et à l’allocation des terres, il est moins probable que les femmes utilisent notamment la commission foncière nationale, leurs propriétés foncières pour développer la commission foncière de la ville de Kigali et leurs entreprises. Lorsqu’elles utilisent des celles des districts, ainsi que les comités fonciers terres à cette fin, c’est surtout de la terre des secteurs et des cellules. qu’elles reçoivent de l’État (voir Figure 3.1). Le Tableau 3.1 ci-dessus indique que, même si De surcroît, les nouvelles lois qui confèrent les propriétés foncières des femmes ne sont pas aux femmes les droits fonciers s’appliquent aux comparables à celles des hommes, leurs pos- mariages légalement reconnus, qui ne sont pas sessions foncières sont significatives, surtout en grand nombre, d’où la nécessité d’étendre lorsqu’on les compare à celles des femmes des les dispositions de ces lois aux cas de « co- pays voisins tels que le Kenya et l’Ouganda, où les femmes possèdent une quantité consid- habitation hors mariage», et la nécessité d’une érablement inférieure de terres inscrites en leur éducation continue sur les nouveaux droits propre nom. Cette évolution positive met en des femmes. 24 Le nouveau projet qui con- siste à mettre en place le Réseau des Femmes évidence l’importance de la participation des Tableau 3.1: Propriétés foncières par taille et sexe des chefs des ménages (2000/01) Données EICV 1 Groupe Rural 1 Groupe Rural 2 Groupe Rural 3 (ménages possédant des (ménages possédant des ménages possédant des propriétés foncières de propriétés foncières (propriétés foncières moins de 0.3 ha) entre 0.3 ha et 1 ha) de plus d’1 ha) Milieu urbain MDF MDH MDF MDH MDF MDH MDF MDH Nombre de ménages 206 475 383 084 153 639 321 737 112 048 274 065 14 177 32 214 % de ménages sur la totalité des ménages dirigés par un parent de ce sexe 42% 38% 32% 32% 23% 27% 3% 3% % des ménages sur la totalité des membres de ce groupe 35% 65% 32% 68% 29% 71% 31% 69% Source: Daley 2008. 22 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda L’accès au financement est un obstacle ma- Figure 3.1: Exploitation foncière par genre jeur pour les femmes 100 90 Les femmes tant bien que les hommes 80 identifient le financement comme étant 70 une contrainte majeure. Il y a 6 banques 60 commerciales et 200 institutions de microfi- Pourcentage 50 40 nance au Rwanda. Plus de 30% des ménages 30 détiennent des comptes avec des institutions 20 financières, statistiques favorables par rap- 10 port à celles des autres pays ayant le même 0 niveau de développement. 25 Toutefois, sur m ion ivé ire ts tri it le rre re l ta n dro oi ib t ta To te Au pr t l ne at ba dr on en rié l’ensemble des Rwandais qui ont accès aux er lis at l ou a n isp ns sl io op uv uti sa pa at sd i Pr Ba go t d’ io ilis n e Pa crédits, 72,8 % les obtiennent auprès de io ilis du roi ’it ilis at td ut nt d ut ilis N’ na ou oi d’ Ut dr sources informelles et 27, 2 % les perçoivent ve ail ou B il Ba Hommes Femmes auprès de sources formelles.26 Les sociétés du Source: Gouvernement du Rwanda et FIAS. 2006. secteur informel, où se trouvent la majorité des entreprises des femmes, identifient le du Rwanda dont l’objectif est d’améliorer la financement comme étant le plus grand ob- prise de conscience sur les droits fonciers des stacle aux activités et à la croissance de leurs femmes devrait contribuer aux efforts visant à entreprises (Figure 3.2) 27. atteindre ce but. Le Rwanda a fait des progrès significatifs en 2008-2009 en ce qui concerne Ce qui met en exergue le problème est le fait l’indicateur « enregistrement des propriété » du que le Rwanda est classé à une place défavor- rapport Doing Business, passant de la 138ème able sur l’indicateur « obtention de crédit » du position en 2008 à la 60ème en 2009 (Tableau rapport Doing Business 2009, notamment à 3.2), notamment en réduisant considérable- la 145 place sur 181. Il n’y a pas de données ment les coûts d’enregistrement. Ceci ne ventilées par genre sur l’accès des femmes au permet pas d’aborder de manière exhaustive la financement, mais l’enquête FinScope qu’on portée à laquelle les femmes, par rapport aux prévoit d’entreprendre sur l’utilisation des ser- hommes, font enregistrer plus facilement leurs vices financiers au Rwanda pourra permettre propriétés, mais reste toutefois une évolution d’avoir plus de clarté sur ce sujet et aider à positive (Encadré 3.1). prendre les mesures appropriées. Tableau 3.2: Enregistrement des propriétés Enregistrement des données Doing Business Doing Business relatives aux propriétés 2008 2009 Classement 138 60 Nombre de procédures 5 4 Durée du processus d’enregistrement des propriétés (jours) 371 315 Coût d’enregistrement des propriétés (en % de la valeur de la propriété) 9,4% 0,6% Source: Banque Mondiale 2008. Note: Les classements de 2008 ont été ajustés de manière à tenir compte : (i) des changements de méthodolo- gie; et (ii) de l’ajout de trois nouveaux pays, portant le nombre total des pays à 181. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 23 E ncadré 3 . 1 : S y mp h rose M ukama z impaka , H ô tel L e P etit P rince D epuis sa petite enfance, Symphrose adorait lire le livre Le Petit Prince. Après la mort de son mari lors du génocide, elle lisait le livre à ses enfants comme symbole d’espoir. Pour Symphrose, le héros sur lequel porte le livre « était un jeune homme plein d’esprit, tout comme mon mari. » des années plus tard, lorsqu’elle cherchait un nom pour son nouvel hôtel situé à Butare, le nom Le Petit Prince paraissait comme un choix évident et un souvenir de son mari. L’hôtel a été officiellement inauguré en 2007, avec une grande statue d’un « Petit Prince » saluant les visiteurs à l’entrée. Même avant la guerre, Symphrose était entrepreneure, gérant une quincaillerie avec son mari. Pendant la guerre, elle s’est réfugiée au Burundi avec ses quatre enfants. Lorsqu’elle est rentrée au Rwanda, elle était veuve, et sa quincaillerie avait été détruite. Toutefois, elle était déterminée à travailler assidûment et à reconstruire sa vie. Elle a décidé de relancer sa quincaillerie. Elle a réouvert l’entreprise et a crée une société de transport en camions, transportant une gamme étendue de marchan- dises à travers la région. L’idée de construire un hôtel lui est venue peu après cela. « Je me suis rendu compte du fait qu’il y avait peu d’hôtels à Butare et qu’ils étaient de mauvaise qualité », dit elle. Son nouveau bâtiment a 25 chambres, un restaurant, un bar, des salles de séminaire ainsi qu’un jardin vaste et soigneusement entretenu. Sa clientèle consiste d’ONG, d’universités et d’institutions publiques qui tiennent parfois des séminaires à son hôtel. Une fois, elle a même abrité le Président du Rwanda M. Paul Kagame et sa femme lors de leur visite dans la région. Symphrose a construit son hôtel avec ses propres fonds. Au départ, elle avait sollicité des fonds auprès de la Banque de Kigali qui les lui avait refusés. « On m’a dit que mon projet n’était pas viable, » dit-elle. Lorsque la Banque a eu un nouveau directeur, elle a reçu le financement. Elle a utilisé sa propre maison ainsi que la maison qu’elle avait construite avec ses économies comme garantie pour obte- nir le crédit bancaire. Le fait que certains de ses clients prennent longtemps avant de payer constitue un fardeau. D’après Symphrose, « Les institutions publiques ne paient pas leurs factures dans de bons délais, ce qui entraîne des problèmes au niveau des flux de tré- sorerie. Elles prennent environ un mois pour régler une facture.» Symphrose voudrait visiter d’autres pays en vue de faire des échanges et de gagner plus de connaissances sur l’industrie et les pratiques hôtellières. Elle voudrait bien agrandir davantage les locaux de son hôtel, construire une piscine et un salon d’honneur pour la clientèle VIP. Les banques sont toujours archaïques. sont établies par des femmes qui ont vécu à L’ensemble du système bancaire au l’étranger pendant une certaine période et Rwanda est vraiment démodé. Toutefois, qui sont revenues avec un capital initial suf- fisant pour lancer leurs entreprises. Même si les banques ont commencé à changer au elles n’avaient pas de garantie sous forme de cours de ces dernières années. Au départ, propriété foncière, les femmes membres des c’était même difficile qu’elles vous prêtent coopératives peuvent emprunter des fonds l’oreille, mais maintenant c’est bien plus auprès de l’UPBR, qui octroie des prêts aux facile. coopératives sans exiger de garantie (Tableau —Jacqui Sebageni, Thousand Hills Expeditions 3.3) (Encadré 3.2). Les nouvelles lois conjugales, succes- Par ailleurs, même les femmes d’affaires sorales et foncières ont ouvert la voie à établies ont des difficultés à obte- l’amélioration de l’accès des femmes aux nir des crédits bancaires plus élevés en vue financements. En effet, vu qu’il y a une plus d’agrandir leurs entreprises et se plaignent haute probabilité que les femmes au Rwanda du coût élevé de financement. L’enquête de possèdent des propriétés que dans certains 2005 sur les secteurs industriel et minier au des pays voisins, un plus grand nombre est Rwanda a montré que 54 % des entreprises à même de fournir les garanties nécessaires citent le coût de financement comme étant une pour obtenir des crédits bancaires. En outre, contrainte pour les activités commerciales. En un grand nombre des nouvelles entreprises particulier, les taux d’intérêt élevés font l’objet 24 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda Figure 3.2: Contraintes aux activités et à la croissance de l’entreprise 100 Partiellement formelle 90 Informelle 80 70 60 Pourcentage 50 40 30 20 10 0 t rt rre ue t ux e s s té ire . n lle ue on en en m om dr io po ric ie ca ta iq iq te co pt or m m isp or ns éc m ct rid en lo ce ce lé rru és la sd ct le no a él em té ju ux ,d an an Tr sà l’é se st Co co ur sa e de fin fin ol gl cè de n èm de ille oé ,v rè tio cè Ac é u de ût ac va st ilit ût ité Ac ue sa ta Sy Co m ra Co ib ût en al iq cè st on in Co é lit em Ac ilit im de Po sp ab gl Cr Di es Rè st nc In te pé m Source: Gouvernement du Rwanda & FIAS. 2006. de plaintes persistantes de la part des femmes Co Tableau 3.3: Ventilation des crédits octroyés entrepreneures. En 2004, le taux d’intérêt an- par l’UBPR, fin 2003 (%) nuel moyen imposé sur les crédits était de 17 %, Agriculture 11.3 et la durée de remboursement du prêt était 36 Salariés autres que les enseignants 34.5 mois. 28 Les erreurs bancaires et les retards dans Commerçants 21.9 les procédures de paiements ont été soulignés Enseignants 12.6 par les coopératives interviewées dans le cadre de Artisanat 7.4 la présente étude. Coopératives et enterprises 4.7 On nous dit qu’il y a beaucoup de finance- Secteur public 7.6 ments disponibles, mais il me semble que Source: Samen 2005. je ne sais pas comment y accéder. Ça m’a pris trois ans avant d’obtenir finalement et seulement 17 prêts ont été octroyés dans le le financement. Même maintenant que cadre de ce système depuis son établissement.29 j’ai reçu le crédit, les taux d’intérêt sont Les services de prêt et de crédit–bail basés prohibitifs. sur les actifs non fonciers pourraient per- —Symphrose Mukamazimpaka, Hôtel Le Petit Prince mettre d’améliorer l’accès des femmes au financement. Le gouvernement est en train Dans le but de contribuer à l’amélioration d’édicter une nouvelle loi et de mettre en de l’accès des femmes au financement, le place un régime dont l’objectif est de simpli- Ministère du Genre et de la Promotion fier les lois et les pratiques relatives aux prêts Féminine, en collaboration avec la Banque basés sur les actifs non fonciers. Ces mesures Commerciale du Rwanda, a établi en 1998 un permettront l’utilisation de tout actif mobilier fonds de garantie pour les femmes. Cepen- possible comme garantie, ce qui profitera dant, l’initiative ne semble pas être bien gérée La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 25 E ncadré 3 . 2 : B ert h ilde N i y iba h o et G ertrude M ukantabama , B N P roducers B erthilde cultivait des champignons chez elle afin de supplémenter le revenu de son ménage, et elle a décidé d’intensifier ses efforts suite à des revues très favorables et à une demande croissante de la part de ses voisins. En moins d’une année, elle était parvenue à mettre sur pied une association de femmes productrices de champignons dans cinq régions environnantes de Kabuye. Bien que l’entreprise ait été établie en décembre 2006, elle emploie déjà 30 personnes et vend des champi- gnons secs qu’elle produit à de grands clients tels que l’Hôtel Novotel, l’Hôtel des Mille Collines, et le Union Trade center. Les groupes produisent à peu près 30 Kg de champignons par jour. Comme le processus de culture des champignons exige un certain nombre de processus compliqués, BN Producers a dû construire une grande usine de production. Berthilde a obtenu un prêt de FRw1,800,000 de la part de la Banque Populaire et a utilisé les fonds pour construire de nouvelles infrastructures de produc- tion et de stockage. D’après Berthilde, « Notre projet était viable, raison pour laquelle il n’était pas difficile de trouver le financement. » Toutefois, le financement constitue toujours une question importante pour l’organisation. « Les femmes {au Rwanda} ont besoin de plus de financement. Sans financement, les femmes ne peuvent pas progresser. C’est très difficile, et les modalités de remboursement sont onéreuses. » La formation dispensée par le Ministère de l’Agriculture sur la culture des champignons a aidé BN Producers à comprendre les notions de base du processus de croissance végétale. Cependant, Berthilde et son person- nel espèrent suivre une formation plus poussée. On pourrait citer à titre d’exemple leurs efforts de marketing qui, jusqu’à l’heure actuelle, se sont avérés plutôt limités et devraient être améliorés. Avec l’aide du CAPMER, BN Producers a participé à un salon, ce qui les a aidé à attirer un grand nombre de clients. De plus, les champignons sont toujours vendus dans des emballages en plastique rudimentaires, sans aucune étiquette ni renseignements nutritionnels, une question que le groupe reconnaît qu’il est nécessaire d’aborder. L’association est actuellement en train de mener des recherches sur les nou- velles méthodes de production et cherche à améliorer non seulement sa production mais aussi ses ventes. certainement aux femmes étant donné qu’elles désire vivement y apporter son appui et l’IFC utilisent moins les propriétés foncières dans a initié un programme pluriannuel visant à leurs entreprises. développer les services de crédit-bail (Encadré 3.3). Un projet de loi a été préparé, et l’Office Le crédit-bail est un autre outil qui pourrait Rwandais des Recettes est en train d’examiner améliorer l’accès des femmes au finance- le régime fiscal approprié pour rester en con- ment. Bien que ce service soit actuellement formité avec les meilleures pratiques. sous-développé au Rwanda, le gouvernement E ncadré 3 . 3 : L ’ I F C soutient le crédit - bail au R wanda L e programme crédit-bail du projet de l’IFC pour le développement de la compétitivité et des entreprises a été lancé en 2007 en vue de crées de nouvelles opportunités de crédit-bail pour les entreprises en encourageant le crédit-bail comme mécanisme alternatif de financement. Les composantes du programme sont notamment : • Revue de la législation: renforcer l’environnement législatif, fiscal et financier en faveur des services de crédit-bail. • Renforcement des capacités : tenir des sessions de formation pour les prêteurs, les emprunteurs, les cadres du gou- vernement et les autres parties prenantes dans l’industrie du crédit-bail. • Développement des entreprises: créer des opportunités pour de nouveaux investissements locaux et étrangers dans le domaine du crédit-bail. • Éducation du public et appui pour l’Association Rwandaise du Crédit-bail. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter: http://www.ifc.org/ifcext/rwandaleasing.nsf/Content/home ChapitrE 4 AMÉLIORER L’ACCÈS DES FEMMES AUX MARCHÉS INTERNATIONAUX L ’augmentation des exportations offre Les apports des femmes aux exportations du plusieurs possibilités de création d’emplois Rwanda attirent de plus en plus l’attention in- et de revenus pour les femmes. ternationale et contribuent à l’augmentation des revenus des femmes. La culture du café et Le Rwanda connaît actuellement une forte l’artisanat sont des exemples de la manière dont performance commerciale, et les exporta- l’histoire des femmes Rwandaises a contribué tions se sont accrues à une moyenne de 12,5 à marquer les esprits et les portes-monnaie des % par an depuis 2001. 30 Les exportations consommateurs internationaux. Au Rwanda, ont atteint les 152 millions $US en 2006, il y a environ 500,000 cultivateurs de café dominées par le café, le tourisme et le thé. généralement organisés en coopératives, et Les TIC, l’horticulture et l’artisanat, qui dont 20 % sont veuves depuis le génocide. La créent un nombre significatif d’emplois pour redynamisation de l’industrie du café et le fait les femmes, sont identifiés comme étant les que le gouvernement met l’accent sur le café promoteurs clés de la diversification. 31 Le haut de gamme comportent des bénéfices pour gouvernement estime que le tourisme connaî- l’ensemble du pays, ainsi que pour les agricul- tra une croissance dont le taux annuel cumulé trices à petite échelle. Avec l’augmentation des sera de 40 % et créera 280,000 emplois d’ici exportations, les revenus ont plus que doublé et 2012. 32 une livre de café peut coûter 3,50 $US. Un des acheteurs les plus connus du café du Rwanda est Cette croissance pourrait avoir des effets la chaîne internationale de café spécialisé, Star- positifs significatifs tant bien pour les femmes bucks, qui a ciblé les femmes en particulier et qui en tant qu’employées dans les industries as- s’est engagée à appuyer et à soutenir les femmes sociées que pour les femmes entrepreneures commerçantes de café à travers de la formation et fournissant des services afférents au tourisme. de l’assistance technique. 33 La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 27 Mon plus grand défi est d’avoir un mar- Tableau 4.1: Commerce transfrontalier avec le Rwanda ché. Lorsque j’aurais un marché, je serai Données sur le commerce Doing Business Doing Business transfrontalier 2008 2009 capable de former et de recruter davan- Classement 170 168 tage de femmes. Documents relatifs aux exportations (nombre) 9 9 Christina Rwayitare, Mode Savane Durée d’exportation (jours) 47 42 Les produits d’artisanat rwandais ont égale- Coûts d’exportation ($US par conteneur) 2 975 3 275 ment attiré l’attention internationale, en- Documents relatifs aux importations (nombre) 9 10 traînant une augmentation spectaculaire des Durée d’importation (jours) 69 42 revenus des femmes. Suite à une commande Coûts d’importation ($US par conteneur) 4 970 5 070 faite par la chaîne américaine de grands maga- sins Macy’s, après quelques années, des milliers Source: Banque Mondiale 2008. Note: Les classements de 2008 ont été ajustés de manière à tenir compte : (i) des changements de méthod- de femmes ont trouvé de l’emploi dans la fab- ologie; et (ii) de l’ajout de trois nouveaux pays, portant le nombre total des pays à 181. rication des paniers de paix traditionnels des- tinés à être vendus à l’étranger et aux touristes. ments et des Exportations (RIEPA). Bien Les revenus supplémentaires ont contribué que le classement dans le rapport Doing à améliorer l’éducation et la nutrition des Business pour l’année 2008 reflète une faible enfants, à améliorer l’accès à l’eau potable et à performance, des réformes ont été effectuées soutenir les efforts de réconciliation. 34 depuis l’année précédente, période à laquelle le processus exigeait 14 documents, durait Toutefois, le commerce transfrontalier 60 jours et coûtait 3,840 $US. Des amélio- reste toujours difficile au Rwanda. Le pays rations du régime régissant la logistique du est classé à la 168ème position sur l’indicateur commerce ont entraîné la réduction des délais « Commerce transfrontalier » du rapport Doing d’autorisation douanière, faisant ainsi avancer Business 2009. Menant leurs activités dans un de douze points le classement du Rwanda sur pays enclavé, les producteurs rwandais subis- l’indicateur « Commerce transfrontalier ». En sent des coûts immenses occasionnés par les 2007, l’IFC a lancé un programme d’activités aspects logistiques du commerce d’exportation visant à simplifier la logistique commerciale, et d’importation. Le processus que doit suivre tandis qu’un certain nombre de réformes ont un exportateur prend, en moyenne, 47 jours et coûte 2.973 $US par contenaire (Tableau 4.1). Certains parmi ces coûts et ces retards sont E ncadré 4 . 1 : A spects logistiques dus aux infrastructures inadéquates, et environ du commerce 60 % des retards sont causés par les retards de procédure occasionnés par la préparation et le L a composante relative à la logistique du commerce du programme de l’IFC sur la réforme du climat des investissements met l’accent sur : traitement des documents commerciaux, par les réglementations d’autorisation douanière et • La simplification et l’harmonisation des procédures liées aux documents. de contrôle technique. 35 • L’assistance technique en vue d’améliorer l’efficacité et l’autorisation tech- nique. Le gouvernement du Rwanda a entrepris • L’encouragement proactif des investissements dans les principaux secteurs un certain nombre d’améliorations visant commerciaux. à faciliter l’importation et l’exportation. • Le renforcement des capacités en matière de pratiques de gestion axé sur les En 2005, le Rwanda a restructuré l’Agence risques lors des inspections. Rwandaise pour la Promotion des Investisse- 28 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda E ncadré 4 . 2 : L e co û t du transport est élevé J eanne M utakwa y ire , N eja C osmetics M ettant en vente des produits de beauté de renommée internationale, telles que les crèmes fa- ciales des marques l’Oréal et Bioderma, Neja Cosmetics est une destination d’une notoriété irréfutable en ce qui concerne les besoins en produit de beauté à Kigali. « Il y avait le besoin d’un tel magasin de produits de beauté », dit Jeanne. « Il n’y a pas beaucoup de boutiques spécialisées comme celle-ci {à Kigali} ». Elle a ouvert la boutique en 1995, après avoir géré un salon de coiffure pendant 6 ans et travaillé comme comptable. Neja Cosmetics a connu du succès, et embauche 20 employés dans ses trois succursales à Kigali. Bien que la plupart des clients qui fréquentent ses magasins soient aisés, Jeanne a introduit des produits meilleurs marchés tels que les brillants à lèvres qui coûtent 500 FRw et qui sont plus abordable pour une gamme plus étendue de clients. Le plus grand défi auquel l’entreprise de Jeanne est confronté est le coût élevé du transport des ses produits à partir des marchés internationaux jusqu’au Rwanda. Elle importe ses produits principalement d’Europe et de Dubai et a obtenu une licence d’exportation/importation y afférent. « {Le processus} prend actuellement environ deux jours et n’est pas très coûteux » affirme Jeanne. « Cependant, c’était plus difficile avant. Une femme ne pouvait pas obtenir une licence sans la permission de son mari jusqu’en 1995.» Pour réduire les coûts et optimiser les volumes, elle préfère transporter ses produits par des conteneurs. Cependant, ce processus prend beaucoup de temps. « Si je transporte les marchandises par conteneurs, il faut attendre trois mois avant qu’ils me parviennent ici. » D’après Jeanne, le trans- port par avion est plus rapide mais bien plus coûteux. Jeanne est membre fondatrice de la Chambre des femmes entrepreneures, dont elle a assuré la présidence de 1995 à 2001. Parmi ses plans pour l’avenir, elle envisage d’étendre le réseau des boutiques à d’autres régions du Rwanda, et de se spécialiser dans la fourniture des conseils en matière de beauté à ses clients. déjà été effectuées (Encadré 4.1). Ceci devrait quantité dans les boutiques de cadeaux qui permettre de réduire le délai et le coût des les vendent comme souvenirs. Les produits transactions d’importation et d’exportation artisanaux et textiles du Rwanda sont éligibles (Encadré 4.2). à l’accès au marché américain en franchise de droits de douane dans le cadre de l’AGOA, Exportations effectuées par les femmes – et, en 2005, 3 sociétés –Modis International, Exemple des paniers de la paix du Rwanda Gahaya Links, et AVEGA Gahoza - ont tiré La tradition de tressage des paniers pratiquée profit de cette opportunité en exportant les au Rwanda pendant plusieurs siècles a été paniers en vue de les vendre par le biais du dominée par les femmes qui transmettent magasin Macy’s. 36 cette compétence de mère en fille. Depuis Reconnaissant le potentiel de ce produit, le 2005, le tressage des paniers a attiré l’attention gouvernement a initié un programme d’appui du monde lorsque les médias ont commencé au secteur. Le gouvernement a établi des à diffuser l’histoire des femmes tresseuses centres d’artisanat et a organisé les femmes en de paniers, entraînant une augmentation coopératives, tout en dispensant des forma- subite de la demande. Le secteur du tourisme tions en vue de les aider à améliorer leurs en plein essor au Rwanda a aussi contribué à l’augmentation de la demande pour les compétences. Un des programmes les plus paniers, qui sont l’une des caractéristiques visibles, soutenu par la Première dame, Mme du pays et qui sont disponibles en grande Jeannette Kagame et le maire de Kigali, est ce- La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 29 E ncadré 4 . 3 : J anet N kubana , G a h a y a L inks J anet Nkubana et sa sœur Joy Ndungutse ont transformé l’ancienne tradition rwanda- ise de tressage des paniers en une entreprise profitable qui donne de l’emploi à envi- ron 3,000 femmes situées dans toutes les contrées du Rwanda eu a affiché un chif- fre d’affaire de 300,000 $US en 2007. Commercialisés par Macy’s et promus par la personnalité médiatique Oprah, les paniers de la paix tressés avec délicatesse au Rwanda font peu à peu leur chemin vers les maisons et les cœurs des américains. Cette réussite extraordinaire a été marquée par un début difficile. Les sœurs ont enregistré leur entreprise en 2004 et ont commencé à vendre leurs paniers dans les marchés aux puces en Amérique et aux touristes qui visitaient le Rwanda. Cependant, Janet a peu après saisi les opportunités de travailler avec des organisa- tions telles que l’USAID et la Banque Mondiale. Lorsqu’elle participait à un salon de New York grâce à un financement de la Banque Mondiale, elle a établi des contacts avec Fair Winds Trading Inc, qui est par la suite devenu leur partenaire aux États-Unis et qui les a aidé à obtenir un contrat avec Macy’s. Après avoir gagné une compétition de la Banque Mondiale sur l’élaboration des plans d’entreprise, elles ont pu avoir les fonds pour le capital initial. Bien que Gahaya Links ait eu des problèmes à satisfaire la demande du client, elle a progressivement amélioré ses capacités. Pour Janet, le grand défi était « d’organiser les femmes et de s’assurer qu’elles produisaient la qualité requise. » Janet a travaillé avec le gouvernement pour organiser les femmes tresseuses en coopératives, et Gahaya Links entreprend des formations étendues afin de s’assurer de la qualité. Gahaya Links démontre la façon dont une entreprise produisant des produits destinés à l’exportation peut surmonter les défis liés au commerce transfrontalier dans un pays enclavé. D’après Janet, les documents requis pour l’exportation ne sont pas un fardeau. Elle parvient généralement à obtenir la facture et le certificat d’origine dans une journée. En outre, le gou- vernement leur a apporté son appui et s’est montré disposé à partager des informations sur tout service disponible. À l’heure actuelle, Gahaya Links est le plus grand exportateur Rwandais dans le cadre de l’AGOA. Cependant, le transport des paniers jusqu’aux États-Unis s’étend sur deux mois. Gahaya Links envisage actuellement de diversifier la gamme de marchandises qu’elle offre. « Nous devons garder l’intérêt du client et essayer d’introduire de nouveaux produits, » affirme Janet, en balançant avec sa main une jolie boucle d’oreille tressée en noir et blanc qu’elle prévoit de tester sur le marché américain. lui du Programme de Promotion de l’Agaseke du produit sont d’autres facteurs qui limitent qui a donné de l’emploi à plus de 3,000 la part du marché. Bien que certaines sociétés femmes pauvres. à l’instar de Gahaya Links aient trouvés un acheteur à long terme, notamment le grand Quoi que le gouvernement soit en train de magasin Macy’s (Encadré 4.3), les autres régler le manque d’organisation dans le secteur connaissent des difficultés, et ne dépendent en soutenant les coopératives, il reste toujours que des commandes ponctuelles. En outre, les des défis. Le manque persistant de savoir-faire longues procédures d’exportation en vigueur technique et de mesures de contrôle de la au Rwanda impliquent que les commandes qualité signifie que les nouvelles coopératives internationales doivent être planifiées bien de tressage de paniers trouvent des difficultés en avance, et le coût élevé du transport des à fabriquer un produit qui saura satisfaire marchandises peut entraîner une hausse sig- les exigences de l’acheteur international. Le nificative du prix de la marchandise. marketing inadéquat et la saturation excessive ChapitrE 5 PROMOUVOIR L’INTÉGRATION DES PRÉOCCUPATIONS DE GENRE DANS LA RÉFORME DU CLIMAT D’INVESTISSEMENT AU RWANDA L e Rwanda constitue un exemple en- Ces réalisations ont été appuyées par les courageant pour les pays en période organisations de la société civile qui mènent le d’après-conflit, et est un des modèles plaidoyer en faveur des questions relatives aux femmes. Parmi les organisations les plus influ- pour la prioritisation des questions de entes figurent le Réseau de Femmes Rwanda- genre et du soutien de l’habilitation des ises et l’OSC PRO-FEMME Twese Hamwe, femmes. qui est une collectivité réunissant 43 organisa- Les réformes introduites après le génocide ont tions féminines qui ont joué un rôle signifi- servi de plateforme pour la transformation du catif dans les efforts de plaidoyer en faveur de rôle des femmes dans la société. Le gouverne- l’incorporation de l’équité de genre dans la ment a intégré les questions de genre dans Constitution. Quant aux femmes d’affaires, les cadres et politiques les plus importants, la Chambre des femmes entrepreneures, qui notamment la Stratégie pour le développement fonctionne sous la tutelle de la Fédération économique et la réduction de la pauvreté et sa du secteur privé, offre des opportunités de stratégie Vision 2020. formation et de travail en réseau. La RPSF et le CAPMER travailleront en collaboration avec le Programme de Développement de Le gouvernement a fait tout ce qu’il peut l’Entrepreneuriat Rwandais (Rwanda Entre- pour asseoir l’égalité des femmes au preneurship Development Program, REDP) regard de la loi. À présent la balle est dans afin de: (i) renforcer les capacités des PME, en notre camp, c’est à nous de développer la utilisant les outils de formation développés par confiance en nous-même et de l’exploiter. l’IFC, et notamment le “Business Edge” et la —Jeanne Mutakwariye, Neja Cosmetics “Boîte à Outils PME”; (ii) renforcer les capaci- tés des fournisseurs de services des entreprises La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 31 E ncadré 5 . 1 : C h ristina R wa y itare , M ode S avane A rtiste bien connue au Rwanda, Christina a transformé son don en une entreprise d’art et d’artisanat. Sa société, Mode Savane, est spécialisée dans la décoration intérieure, ainsi que la décoration des maisons et des jardins, la cou- ture, la production des toiles brodées à la main en utilisant des images africaines traditionnelles et semi abstraites. Christina est rentrée au Rwanda en 1995, et lorsqu’elle rendait visite à son frère à l’intérieur du pays, elle a rencontré des femmes qui faisaient des travaux de broderie. « Leur travail de broderie n’était pas bien fait, alors je leur ai demandé si je pouvais leur enseigner comment elles pouvaient faire mieux » dit-elle. Christina avait travaillé dans une maison de couture en Allemagne pendant deux ans et avait hâte de mettre en pratique et de transférer les connaissances qu’elle avait acquises lorsqu’elle travaillait dans cette maison de couture. Actuellement, elle forme des groupes de femmes dans des programmes de formation de six mois, et travaille avec une équipe de 25 femmes des zones rurales qui produisent des objets d’art et de broderie pour son entreprise. Bien qu’elle ait vendu des objets individuels en France ou au Canada, la majorité de sa clientèle est locale, et ses produits sont achetés comme cadeaux ou décorations pour les maisons. « La meilleure façon d’ attirer une plus grande clientèle est d’avoir accès aux expositions et de faire de la publicité, » dit Christina. Ella a déjà pu bénéficier des opportunités offertes par le gouvernement. Elle a assisté à des expositions tenues au Rwanda et à Dubai, et a fait partie de la délégation Rwandaise à l’édition 2007 de la Réunion des Chefs de Gouvernement du Commonwealth. du secteur privé ; (iii) améliorer la culture performance des femmes d’affaires au Rwanda. entrepreneuriale au Rwanda; et (iv) veiller à Les bailleurs de fonds et les groupes ce que le programme cible les jeunes et les internationaux à leur tour encouragent de femmes entrepreneures en particulier. plus en plus l’habilitation économique des Une évolution encourageante est le fait que femmes. Certaines initiatives, telles que le différentes initiatives des organisations du Projet Villages du Millénaire, mettent l’accent gouvernement qui font la promotion du sur les femmes pauvres vivant en zone rurale développement du secteur privé, à l’instar (Encadré 5.2). Les autres initiatives telles que du CAPMER, du Groupe de travail sur le Bpeace ou Women for wealth, sont plutôt ori- dialogue public-privé, et de la Fédération du entées vers les femmes d’affaires plus établies. secteur privé, ont intégré les préoccupations de Cette mise d’accent des bailleurs de fonds genre dans leur travail et semblent engagées à sur les femmes impliquées dans des activités continuer à aborder les inégalités de genre. Par commerciales au Rwanda est une rupture avec exemple, le CAPMER a financé la participation les pratiques d’aide précédemment adoptées des femmes à différents salons et les a aidées à l’égard des pays affectés par des conflits. en termes de formation, d’élaboration de plans Celles-ci avaient tendance à souvent ignorer le d’entreprises, et de mobilisation des finance- potentiel économique des femmes et à focalis- ments non seulement pour les femmes entre- er la plupart de leur attention sur la contribu- preneures à titre individuel, mais aussi pour les tion des femmes aux processus politiques ou coopératives de femmes (Encadré 5.1). Au fur aux droits humains. et à mesure que le gouvernement continue à Le Rwanda est également utilisé comme ter- apporter des réformes majeures à son environ- rain d’essai pour des initiatives innovatrices. nement des affaires, il semble bien disposé à Par exemple, au début de l’année 2008, Gold- intégrer les préoccupations relatives au genre. man Sachs et l’Université du Michigan ont Les recommandations fournies dans le présent annoncé l’établissement d’un partenariat avec document dégagent des suggestions supplémen- le Centre d’Études Bancaires et Financières taires quant aux mesures que différentes parties de Kigali en vue de former 30 femmes sur la prenantes peuvent prendre pour améliorer la 32 | La voix des femmes entrepreneures au Rwanda E ncadré 5 . 2 : L es bailleurs de fonds encouragent l ’ entreprenariat des femmes : P rojet V illages du millénaire S ous la direction du Prix Nobel Jeffrey Sachs, le projet Villages du Millénaire est une initiative financée par les bailleurs de fonds et conçue pour démontrer les activités à entreprendre au niveau des villages ruraux en Afrique pour atteindre les OMD d’ici cinq ans. Le Rwanda est l’un des pays visé par le pro- gramme. Pour atteindre l’OMD no. 3 relatif à l’égalité de genre, dans le village de Mayange au Rwanda, le programme s’est focalisé sur le transfert des compétences aux femmes en matière de gestion des affaires commerciales en mettant en place la Coopérative Imirasire réunissant 110 tresseuses de paniers. Les bailleurs de fonds et le gouvernement ont appuyé ses femmes de manière significative. Au moment de l’établissement du programme, RIEPA a organisé une formation pour les tresseuses en vue d’améliorer leurs compétences. Le personnel du projet Villages du Millénaire a aidé les femmes membres de la coopérative à ouvrir un compte bancaire, à commercialiser leurs produits à l’étranger et à obtenir des commandes. L’approche porte ses fruits. Le total des ventes effectuées entre les mois de juillet et de décembre 2007 étaient de 10.000 $US. Sur chaque panier qui coûte 10$US, les femmes gagnent 6$US. Puisque les paniers sont si profitables, de plus en plus de femmes engagent d’autres personnes pour faire leurs tâches ménagères et leur permettre de plus se concentrer sur les paniers. « La plus grande différence se voit dans le niveau de confiance que les femmes ont atteint grâce à ce projet » dit Candice Franklin, consultante en matière de développement des entreprises auprès du projet. Le projet a également établit des liens avec un opérateur touristique. Monnayant un petit supplément, les touristes peuvent visiter le village et voir de première main le travail des femmes. Toutefois, la préoccupation du groupe consiste toujours à assurer un marché pour les produits des femmes. Un aspect important des ventes réalisées jusqu’aujourd’hui a été un réseau de soutien stable des bailleurs de fonds, dont plusieurs sont des particuliers riches intrigués par l’histoire des femmes au Rwanda. Le personnel international travaillant avec le projet Villages du Millénaire a aidé à attirer des clients et a coordonner les efforts de marketing. Cependant, le plus grand sera d’assurer la pérennité des acquis après la fin du projet. façon de monter et de gèrer des entreprises Bien que ce rapport documente certains défis profitables. Le programme fait parti de la auxquels les femmes sont confrontées dans le nouvelle initiative 10.000 femmes de Gold- secteur privé, il présente également le Rwanda man Sachs, qui se focalise sur la formation comme cas de réussite, et comme un modèle des femmes d’affaires dans les pays en voie de que d’autres pays peuvent suivre. Les expéri- développement. 37 L’élargissement de ce type ences vécues des femmes d’affaires au Rwanda de formation à une gamme plus étendue de illustrent la façon dont les femmes sont en femmes aiderait à satisfaire le désir affiché des train de surmonter la tragédie du génocide et femmes de développer leurs compétences et de devenir plus fortes, en créant de nouveaux d’améliorer leur niveau de formation. espoirs et de nouvelles opportunités, tout en reconstruisant leur société. La voix des femmes entrepreneures au Rwanda | 33 Notes en fin d’ouvrage République du Rwanda. 2006. « Rapport 1  de la pauvreté et de la gestion économique, provisoire d’actualisation sur la pauvreté: Région Afrique. Banque Mondiale, Wash- Enquête intégrée sur les conditions de vie ington, D.C. 2005/2006. » Institut National des Statis- 10 Banque Mondiale. 2007. « Mémorandum tiques au Rwanda, Kigali. économique sur le Rwanda. » Volume 2. 2 Temesgen, Tilahun, Kene Ezemenari, Louis Réduction de la pauvreté et de la gestion Munyakazi et Emmanuel Gatera. 2006. économique, Région Afrique. Banque Mon- “The Rwandan Industrial and Mining diale, Washington, D.C. Survey (RIMS), 2005: Survey Report and 11 République du Rwanda. 2006. « Rapport Major Findings.” La Banque Mondiale provisoire d’actualisation sur la pauvreté: et l’Institut National des Statistiques au Enquête intégrée sur les conditions de vie Rwanda. 2005/2006. » Institut National des Statis- 3  La Banque Mondiale. 2007. Doing Business tiques au Rwanda, Kigali. 2008. Banque Mondiale, Washington, D.C. 12 Temesgen, Tilahun, Kene Ezemenari, Louis 4 Gouvernement du Rwanda et FIAS. 2006.  Munyakazi and Emmanuel Gatera. 2006. « Sources des activités du secteur informel “The Rwandan Industrial and Mining Sur- au Rwanda. » Washington, DC. vey (RIMS), 2005: Survey Report and Ma- 5 Umutoni, Christine, 2007. “Walking the  jor Findings.” Banque Mondiale et l’Institut Talk: 22-23 février, Les femmes parlemen- National des Statistiques au Rwanda. taires rwandaises abritent une Conférence 13 Ibid. internationale sur « Le genre, le développe- 14  Ministère du Commerce, de l’Industrie, ment national et le rôle des parlementaires » de la promotion des investissements, du Document d’information. PNUD, Kigali. tourisme et des coopératives. 2006. « Docu- 6 République du Rwanda. 2006. « Enquête ment sur les stratégies sectorielles: Secteur sur la démographie et la santé au Rwanda des coopératives. » Kigali. 2005. » Institut National des Statistiques 15 République du Rwanda. 2007. « Stratégie au Rwanda, Ministère des Finances et de la pour le développement économique et Planification Économique, Kigali. la réduction de la pauvreté 2008-2012. » 7 Banque Mondiale, 2006. Evaluation du Ministère des finances et de la planification climat des investissements au Rwanda (en économique, Kigali. cours de préparation); Gouvernement du 16 Temesgen et al. op. cit. Rwanda & FIAS. « Sources des activités du 17  Huggins, Allison et Shirley Randell. secteur informel au Rwanda. » Washington, 2007. “Gender Equality in Education in DC. 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