63336 NOTE FOCUS Atteindre les plus pauvres : les leçons du modèle de progression L ’objectif de la microfinance est d’étendre l’accès des pauvres et des exclus aux services financiers. Cependant, à quelques exceptions formation aux moyens d’existence. Dans sa recherche de modèles pour combattre l’extrême pauvreté, le CGAP s’est particulièrement intéressé aux près, les programmes de microfinance parviennent approches innovantes et holistiques élaborées par difficilement à atteindre les personnes extrêmement BRAC (Bangladesh Rural Advancement Committee) pauvres, celles situées tout en bas de l’échelle au cours des trente dernières années2. Nous avons économique1. La majorité des clients de microcrédit, publié des études à ce sujet et avons fréquemment dont le nombre est estimé à 150  millions dans le vanté les mérites de ce modèle efficace de sortie de monde, vivrait en fait juste endessous ou, plus souvent, l’extrême pauvreté3. juste au-dessus du seuil de pauvreté. Il ne s’agit pas de sous-estimer le succès de la microfinance car, pour En 2006, le CGAP et la Fondation Ford ont lancé une la plupart des clients concernés, elle constitue la seule initiative destinée à tester et à adapter l’approche alternative à des sources de financement informelles de BRAC dans différents pays et contextes. L’idée souvent plus coûteuses et moins fiables. de départ était qu’une combinaison bien pensée d’interventions pouvait permettre aux plus pauvres Cependant, certains praticiens, responsables de progresser hors de l’extrême pauvreté dans une politiques et financeurs entendent cibler plus période limitée. Cette initiative a donné naissance spécifiquement les populations en situation au CGAP–Ford Foundation Graduation Program, d’extrême pauvreté. Que leur objectif soit de une série de dix projets pilotes mis en place dans renforcer la protection sociale ou de favoriser huit pays, impliquant des partenaires très divers et l’inclusion financière, de nombreux acteurs cherchent des travaux de recherche étendus destinés à tester à comprendre comment faire progresser ces l’universalité de l’approche de BRAC (voir encadré 1). populations vers des moyens d’existence pérennes, dans des parcours leur permettant progressivement Le présent document présente les leçons du d’accroître leurs revenus, d’accumuler des actifs et Graduation Program ou «  programme de d’assurer leur sécurité alimentaire, afin de réduire leur progression ». Il décrit tout d’abord le fonctionnement dépendance à l’égard des programmes de protection du modèle de progression4 et sa mise en œuvre par sociale et de leur fournir un accès utile au crédit s’ils différentes organisations partenaires sur le terrain. le désirent. Dans les sections suivantes, nous présentons les premiers résultats du programme et abordons la N.º 69 Les expériences menées jusqu’à présent suggèrent question des coûts. Enfin, dans la dernière section, Mars 2011 que les programmes ciblant les populations nous dressons un bilan des acquis, en soulignant Syed M. ­ Hashemi extrêmement pauvres doivent de préférence les principales difficultés et les questions encore en et Aude de combiner l’accès aux services financiers avec un suspens. Montesquiou ­ ensemble de services non financiers, tels que la 1. Les exceptions les plus notables sont Jamii Bora au Kenya, le Struggling (Beggar) Members Program de la Grameen Bank et les Programmed Initiatives for Monga Eradication de la Fondation Palli Karma-Sahayak au Bangladesh. 2. Le travail de BRAC dans ce domaine a évolué au fil des ans, du premier programme intitulé Income Generation for Vulnerable Group Development (IGVGD) à sa version la plus récente, le programme Challenging the Frontiers of Poverty Reduction/Targeting the Ultra Poor (CFPR/TUP).. 3. Voir Hashemi et Rosenberg (2006). 4. Ndt : « modèle de progression » est le terme retenu dans ce document pour traduire « graduation model ». 2 L’objectif du programme est de comprendre comment Encadré 1. Atteindre les plus pauvres : les filets de sécurité, les aides au développement de l’approche de BRAC au Bangladesh moyens d’existence et la microfinance peuvent être BRAC est l’une des plus grandes organisations non gouvernementales (ONG) au monde. programmés dans le temps pour créer des parcours Elle travaille dans 70  000  villages ruraux et de sortie de l’extrême pauvreté. 2 000 bidonvilles urbains au Bangladesh. BRAC a toujours fortement ciblé la pauvreté, offrant des Dix projets pilotes ont été lancés dans huit pays, services de microfinance, d’enseignement scolaire, de santé, juridiques et d’appui à la commercialisation. présentant une grande diversité régionale, économique, Cependant, dans les années 1980, BRAC a constaté culturelle et écologique, avec divers partenaires : que la plupart des personnes les plus pauvres restaient généralement exclues de ses programmes • Haïti avec Fonkoze. de microfinance. En 1985, l’organisation a conclu un partenariat avec le Gouvernement du Bangladesh et • Pakistan avec le Pakistan Poverty Alleviation Fund le Programme alimentaire mondial pour combiner (PPAF) et les partenaires de mise en œuvre Aga à un programme national de protection sociale Khan Planning and Building Services, Badin Rural existant, qui fournissait aux ménages les plus pauvres une distribution mensuelle de céréales Development Society, Indus Earth Trust, Sindh pendant deux ans, une composante de sortie Agricultural and Forestry Workers Coordinating progressive de la pauvreté. BRAC a travaillé avec Organization (SAFWCO) et Orangi Charitable Trust ces bénéficiaires et leur a offert des formations, • Honduras avec l’ Organización de Desarollo des programmes d’épargne obligatoire et de petits crédits pour accélérer le développement de moyens Empresarial Feminino Social et Plan International d’existence. En moins de 20 ans, le programme a Honduras touché 2,2 millions de ménages. En 2002, BRAC a • Pérou avec l’association Arariwa et Plan affiné son approche, d’une part par une meilleure International Peru identification des « ultra pauvres » (définis comme les personnes consacrant 80 % de leur budget total • Éthiopie avec la Relief Society of Tigray (REST) aux dépenses alimentaires sans parvenir à satisfaire • Yémen avec le Social Welfare Fund et le Social 80  % de leurs besoins énergétiques standard), Fund for Development et d’autre part par une intensification de l’offre progressive d’intrants. En 2010, BRAC avait touché • Ghana avec Presbyterian Agricultural Services et environ 300 000 ménages ultra pauvres grâce à son Innovations for Poverty Action programme intitulé Challenging the Frontiers of • Trois projets pilotes en Inde avec Bandhan, Swayam Poverty Reduction / Targeting the Ultra Poor (CFPR/ Krishi Sangam (SKS) et Trickle Up TUP, Repousser les frontières de la réduction de la pauvreté / cibler les ultra pauvres). BRAC estime que plus de 75 % de ces ménages ont désormais Cinq projets pilotes en Haïti, en Inde et au Pakistan atteint la sécurité alimentaire et gèrent des activités sont achevés, les autres sont encore en cours de économiques pérennes. mise en œuvre5. L’annexe 1 contient une description résumée des dix projets pilotes. Cinq composantes Le modèle de progression : une approche pour toucher Le modèle de progression («  graduation model  ») les populations en situation se compose de cinq éléments clés  : ciblage, d’extrême pauvreté soutien à la consommation, épargne, formation et accompagnement régulier, et transfert d’actifs (voir Le CGAP et la Fondation Ford ont lancé le CGAP– figure 1). Pour adapter ces composantes, les différents Ford Foundation Graduation Program en 2006 pour projets pilotes fixent les priorités, définissent le tester, dans le cadre de projets pilotes, si le modèle calendrier d’introduction progressive des interventions de BRAC pouvait être importé dans d’autres pays. et alignent les interventions sur les besoins prioritaires 5. Les projets pilotes en Haïti et en Inde ont commencé à accroître leur échelle. 3 Figure 1. Le modèle de progression MODÈLE DE PROGRESSION ANALYSE SUIVI MOYENS DE MARCHÉ RÉGULIER D’EXISTENCE PÉRENNES ACCÈS AU CRÉDIT Seuil de pauvreté Extrême pauvreté Transfert d’actifs Ciblage pour s’assurer que Formation seuls les plus pauvres sont sélectionnés. Soutien à la consommation pour stabiliser la consommation. Épargne pour favoriser la constitution Épargne d’actifs et inciter à la discipline financière. Formation pour apprendre aux participants Ciblage à prendre soin d’un actif et à gérer une entreprise. Transfert d’actifs en nature (par exemple bétail) pour contribuer au Soutien à la consommation lancement d’une activité économique pérenne. 0 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 21 MOIS 24 MOIS des populations les plus pauvres et sur la réalité des marchés dans les différents contextes de mise en Encadré 2. Qui sont les plus pauvres ? œuvre. Les partenaires de mise en œuvre, en particulier L’expérience acquise dans le cadre des projets le personnel chargé du suivi et de l’accompagnement pilotes en matière de ciblage confirme que les direct des participants, jouent un rôle essentiel : non indicateurs de pauvreté dépendent du contexte seulement ils comprennent la logique qui sous-tend le local. Par exemple, l’insécurité alimentaire semble modèle, mais ils savent également comment et quand un solide indicateur de pauvreté en Éthiopie et en Haïti, tandis qu’au Pérou, l’isolement social et introduire une certaine flexibilité dans son application6. géographique est un critère plus pertinent car les personnes les plus pauvres jouissent d’une relative Ciblage sécurité alimentaire. Le manque d’accès à des terres arables est un assez bon indicateur de pauvreté en La première étape pour s’assurer que les projets pilotes Asie du Sud, mais pas au Ghana, où les agriculteurs touchent effectivement les personnes extrêmement peuvent cultiver les terres communales de leur pauvres consiste à cibler délibérément ces populations village. L’absence d’actifs productifs est souvent et à exclure les ménages plus aisés. Une fois que le un indicateur clé de la pauvreté, mais il n’est pas toujours aisé de distinguer entre la réelle propriété personnel de mise en œuvre du projet pilote a identifié d’un actif et le fermage ou l’emprunt. L’application les régions et les communautés les plus pauvres d’un stricte des indicateurs de pauvreté nationaux n’est pays, en s’appuyant sur des cartes nationales de la pas toujours appropriée  : l’intégration de savoirs pauvreté ou sur ses connaissances de la région, les locaux permet une compréhension plus nuancée et plus pertinente de ce qu’est l’extrême pauvreté au ménages les plus pauvres sont sélectionnés par une sein d’une communauté. combinaison de méthodes (voir encadré 2) : 6. Les résultats de l’étude intégrée au projet pilote du Ghana devraient permettre d’en savoir plus sur l’impact relatif d’une mise en œuvre globale du modèle par rapport à une mise en œuvre séparée des différentes composantes. Pour des informations complémentaires sur la conception de cette étude, voir http://graduation.cgap.org/pilots/ghana-graduation-from-ultra-poverty-program/ 4 • Participation communautaire. Les membres de la pauvres à saisir des opportunités et à planifier leur communauté sont directement invités à déterminer avenir. Le soutien à la consommation, sous forme les critères qui définissent l’extrême pauvreté. d’aide financière ou d’aide alimentaire directe, est donc Ils commencent par créer une carte locale pour destiné à apporter une certaine tranquillité d’esprit identifier chaque ménage. Ils procèdent ensuite aux participants sélectionnés. Cette aide permet à des classements par niveaux de richesse et de aux participants et à leur famille de stabiliser leurs pauvreté (CRP) pour discuter des caractéristiques niveaux de consommation alimentaire jusqu’à ce qu’ils des ménages et atteindre un consensus sur les commencent à dégager des revenus de l’actif productif ménages devant être considérés comme les plus qui leur est remis dans le cadre du programme. pauvres et devant être inclus dans le programme . 7 • Enquêtes. Les résultats des CRP sont ensuite La conception des interventions de soutien à la généralement vérifiés par des enquêtes plus consommation implique des décisions sur une classiques sur les moyens des ménages, menées série de questions, portant sur la forme (en argent par le personnel de mise en œuvre sur la base de ou en nature), le montant, la fréquence et la durée quelques indicateurs facilement vérifiables, tels de l’aide. En Éthiopie et au Yémen, le soutien à la que la taille de la famille, le nombre d’enfants consommation est offert à tous les participants par un scolarisés et le type de logement. Certains projets programme social public préexistant. Dans le projet de pilotes utilisent des cartes de score de pauvreté, Bandhan au Bengale occidental, la durée du soutien utilisant par exemple l’indice de passage du seuil est décidée en fonction des activités génératrices de de pauvreté (Progress out of Poverty Index) ou PPI . 8 revenus choisies par les participants. Les participants • Vérifications croisées. Dans une dernière étape qui travaillent dans l’agriculture reçoivent une aide pour minimiser les erreurs de sélection, les de plus longue durée que ceux qui gèrent de petits responsables du programme rendent visite à commerces car les activités agricoles mettent plus de tous les ménages sélectionnés pour trianguler temps à générer des revenus. Au Honduras et dans l’information obtenue auprès de la communauté le programme de Trickle Up au Bengale occidental, et au cours des enquêtes. le soutien à la consommation n’est nécessaire que pendant la saison creuse, les participants disposant L’implication de la communauté contribue à favoriser d’un apport calorique suffisant le reste de l’année. l’acceptation du projet pilote sur chaque site sélectionné. Combinées aux résultats des enquêtes, Outre l’aspect d’amélioration de la sécurité les informations ainsi obtenues permettent aux alimentaire, le soutien à la consommation a collaborateurs du projet de mieux comprendre les d’autres avantages, moins tangibles mais tout aussi caractéristiques de l’extrême pauvreté dans leur importants. Par exemple, Fonkoze en Haïti considère région. Cependant, cette méthodologie de ciblage qu’il est indispensable pour instaurer la confiance multidimensionnelle requiert un investissement dans la première phase du programme. Fonkoze important en temps. En général, les sessions de CRP a également constaté que la transparence sur les durent au moins une demi-journée par communauté. objectifs et la durée du soutien à la consommation Les enquêtes auprès des ménages et les vérifications étaient essentielles pour aider les participants à prennent également du temps, en particulier lorsque planifier à long terme, au-delà de la durée de l’aide. les ménages sont dispersés dans la région ciblée. L’aide alimentaire en nature peut contribuer à Soutien à la consommation amortir les effets de l’inflation, en particulier dans Une hypothèse majeure qui sous-tend le modèle de les périodes de volatilité des cours mondiaux des progression est que l’insécurité alimentaire génère un denrées alimentaires. Cependant, les participants stress considérable qui réduit la capacité des personnes préfèrent souvent une aide financière, qui fournit 7. Une étude menée dans le cadre du programme de Bandhan montre que le ciblage communautaire est assez précis et que les CRP sont « des indicateurs raisonnablement satisfaisants du bien-être économique ». Voir Banerjee, Duflo, Chattopadhyay et Shapiro (2007). 8. Le PPI est un outil simple de mesure des niveaux de pauvreté des groupes et des individus. 5 par ailleurs au personnel de mise en œuvre une sont majoritairement mis en œuvre dans des régions très bonne occasion pour introduire une formation isolées, où l’offre de services d’institutions financières pratique en gestion financière et encourager les agréées est limitée. participants à épargner. SAFWCO, un partenaire du PPAF au Pakistan, a expérimenté deux types d’aide, Certaines IMF sont habilitées à mobiliser les dépôts sous forme de petites sommes d’argent et sous forme des participants sur des comptes individuels. D’autres de distribution de riz, d’huile et de lentilles. Après projets pilotes ont trouvé d’autres solutions pour avoir testé les deux solutions, il a décidé de ne plus favoriser l’épargne. SKS a ouvert des comptes pour offrir que des sommes de six dollars toutes les deux les participants dans des bureaux de poste, Trickle semaines : cette option est plus facile à administrer Up au Bengale occidental a mis en place des groupes pour SAFWCO et convient mieux aux participants. d’entraide communautaires, et d’autres projets ont expérimenté des solutions avec des caisses d’épargne Un autre choix délicat doit être fait entre l’aide villageoises. standardisée, qui consiste à distribuer le même montant à tous les participants pendant la même La plupart des projets pilotes mettent en place des période, et les aides personnalisées, plus réactives programmes d’éducation financière. Par exemple, aux besoins des ménages. La standardisation est les collaborateurs de Fonkoze en Haïti travaillent plus simple à mettre en œuvre et est souvent moins avec chaque participant pour créer un plan coûteuse, mais elle soulève des questions relatives à d’épargne individuel assorti d’objectifs spécifiques. l’équité : les familles moins nombreuses peuvent faire SKS dispense des modules d’éducation financière durer leur aide plus longtemps. pendant les réunions hebdomadaires de groupe, sous forme de jeux de société axés sur la gestion Épargne de l’argent. L’épargne est au cœur du modèle de progression. Elle aide les pauvres à gérer les risques, à renforcer Transfert d’actifs leur pouvoir de résilience et à réduire la probabilité Le transfert d’un actif pour aider les participants d’avoir à vendre des actifs en cas de crise. Même à lancer une activité économique pérenne est un si de nombreuses personnes pauvres épargnent de élément essentiel du modèle de progression. Des façon informelle, l’épargne régulière et formalisée études de marché sont menées pour analyser aide les participants à acquérir une discipline la demande, les infrastructures disponibles, les financière et à se familiariser avec les prestataires de filières et les liens d’affaires en amont et en aval, services financiers. Les participants aux projets pilotes en vue de définir des options viables d’activités représentent un nouveau segment de clientèle pour de subsistance10. Ensuite, le personnel de mise la plupart des prestataires financiers, qui tirent donc en œuvre passe en revue ces options et les actifs eux aussi avantage du programme. correspondants avec les participants. L’objectif est de trouver la bonne activité pour chaque groupe de La sécurité, l’accessibilité et la flexibilité des services participants en fonction de leurs centres d’intérêt et d’épargne offerts sont d’autant plus essentielles de leurs compétences. L’actif le plus couramment pour des bénéficiaires particulièrement pauvres et transféré dans tous les projets pilotes est le bétail. vulnérables . Cela peut poser problème lorsque les 9 Certains projets ont également offert des plants partenaires de mise en œuvre, comme les ONG et autres intrants agricoles, des machines à coudre indiennes, ne sont pas légalement autorisés à ou un stock de marchandises pour lancer un petit mobiliser des dépôts. De plus, les projets pilotes commerce. 9. Voir Deshpande (2006). 10. Voir par exemple l’analyse de marché réalisée pour le projet pilote en Éthiopie : http://graduation.cgap.org/pilots/ethiopia-graduation-pilot/ 6 Un certain nombre de facteurs doivent être considérés environ un tiers du bétail fourni par Trickle Up aux lors du choix des actifs. Tout d’abord, chaque type participants au Bengale occidental est mort en raison d’activité de subsistance et d’actif est associé à de précipitations exceptionnellement élevées qui ont des flux de trésorerie spécifiques. Les volailles, par déclenché des épidémies de maladies hydriques. exemple, peuvent générer des revenus à très court Après cette expérience au cours des dix premiers terme par la vente d’œufs, mais les revenus sont mois du programme, Trickle Up a engagé des faibles. Les veaux, en revanche, sont rentables à plus vétérinaires à temps partiel et a formé des « assistants long terme mais génèrent davantage de revenus. vétérinaires  » communautaires pour prodiguer des soins élémentaires au bétail. Les partenaires du PPAF Le temps, les efforts et les compétences nécessaires au Pakistan ont mis les participants en relation avec varient d’un type d’actif à l’autre. Certaines activités des services vétérinaires gouvernementaux. requièrent un investissement de départ, par exemple la construction de ruches pour les abeilles ou d’abris Formation et accompagnement régulier pour les chèvres. D’autres nécessitent un travail de Le soutien à la consommation, l’épargne et le transfert gestion important. Le travail avec les volailles est d’actifs constituent les contributions matérielles dont complexe  : elles sont vulnérables aux maladies et les participants bénéficient dans le cadre des projets aux conditions météorologiques et doivent être pilotes. Cependant, le suivi régulier et la formation vaccinées. Les bovins requièrent moins de soins, mais assurés par le personnel de mise en œuvre sont tout ont besoin de davantage d’espace et la collecte du aussi importants. Dans la plupart des projets pilotes, fourrage implique un travail considérable. Les valeurs les collaborateurs rendent des visites hebdomadaires socioculturelles attribuées à chaque actif varient aux ménages participants. Ces visites sont destinées également. En Inde, les participants au projet de à constater les progrès accomplis et à résoudre les SKS préfèrent les buffles, car ils procurent un certain problèmes rencontrés, mais également – et c’est prestige social. Dans de nombreux pays, les chèvres, encore plus important – à établir des relations solides bien que souvent rentables, sont moins valorisées. avec les participants pour devenir leurs mentors, assurant un encadrement informel sur l’ensemble des Pour atténuer les risques, les projets pilotes encouragent 18 à 24 mois du projet. Les collaborateurs vérifient les ménages à s’engager dans plusieurs activités avec que les participants progressent suffisamment pour des actifs diversifiés. En Haïti, la stratégie de Fonkoze atteindre leurs objectifs avant la fin du projet et leur a consisté à fournir des volailles pour les revenus à offrent des conseils pour y parvenir. Ils prodiguent court terme et des chèvres pour les revenus à plus également des conseils en gestion, apportent un long terme. En Inde, tous les projets encourageaient soutien social, sanitaire et nutritionnel, et encouragent les participants à poursuivre si possible des activités des changements comportementaux positifs tout au rémunérées quotidiennes. Au Honduras, la stratégie long du programme. Le personnel du programme en matière d’actifs est conçue pour permettre aux doit disposer de compétences et de qualités variées, participants de prendre part à la récolte saisonnière de de l’expertise technique propre à certaines activités café, une précieuse source de revenus pour les familles. de subsistance spécifiques aux capacités d’écoute et d’empathie à l’égard des participants. La protection des actifs et la gestion des incertitudes relatives aux différentes activités proposées sont une La formation, axée sur la gestion des actifs et la gestion priorité pour tous les projets pilotes. Les fluctuations d’entreprise, est une composante de tous les projets de prix, l’absence de services d’assistance fiables et la pilotes. Pour être efficaces, les formations doivent être faiblesse des infrastructures peuvent compromettre pratiques, courtes et concrètes. Les projets pilotes les efforts des participants pour gagner correctement fonctionnent également comme une plate-forme leur vie avec leurs nouveaux actifs. Par exemple, d’information, sensibilisant les participants à la façon 7 Figure 2. Organisations de mise en œuvre Encadré 3. Renforcement du soutien par des comités d’assistance villageois Au Bangladesh comme ailleurs, les chefs locaux Prestataire d’appui Prestataire de tendent à contrôler les structures du pouvoir, à au développement services financiers d’activités IMF ou autre (self-help group, monopoliser les ressources et souvent à exploiter ONG, agence bureau de poste, etc.) les pauvres. Cependant, dans de nombreuses gouvernementale ou autre Offre des services d’épargne. À plus communautés, ils se sentent également investis de Fournit des subventions en nature long terme, propose des services pour les activités génératrices de de crédit, d’assurance et responsabilités à l’égard des pauvres, comme des revenus et offre des formations. de transfert d’argent. «  tuteurs  » traditionnellement tenus de leur venir Prestataire de soins en aide. BRAC a su mettre à profit cet aspect du de santé ou système patriarcal en créant des Comités villageois d’autres services de lutte contre la pauvreté : il s’agit de groupes de ONG, agence gouvernementale ou autre leaders communautaires chargés d’aider les plus Assure un accès à des soins de santé et fournit des services d’appui tels que des pauvres à protéger leurs actifs, de les conseiller soins vétérinaires, des services de et de faciliter leur accès aux ressources publiques vulgarisation agricole, d’adduction d’eau, d’assainissement, etc. et autres. Bandhan a lancé son projet pilote sans ces comités, mais les a rapidement mis en place pour améliorer la sécurité des participants et assurer une médiation face aux problèmes de violence domestique et d’alcoolisme. Les projets et à former des collaborateurs fortement motivés pilotes en Haïti et au Honduras ont également et disposés à travailler dans des conditions difficiles organisé des comités de ce type pour appuyer les bénéficiaires, favoriser l’acceptation du programme ainsi que des ressources financières significatives sont au niveau local et renforcer son message dans les également nécessaires. communautés. Dans la plupart des cas, les projets pilotes sont mis en œuvre dans le cadre de partenariats entre des dont ils peuvent tirer parti de certains services publics, prestataires d’appui au développement de moyens des dispensaires médicaux aux agents de vulgarisation. d’existence et des prestataires de services financiers : Pratiquement tous les projets pilotes comprennent un c’est le cas du projet en Haïti, du projet de SKS en Inde, message social sur l’hygiène personnelle, l’eau potable, et des projets au Honduras et au Pérou12. Au Yémen, la vaccination, la contraception et l’importance de la deux agences gouvernementales sont chargées scolarisation des enfants. de la mise en œuvre conjointe du programme. Les partenaires cherchent également à faire le lien avec Organisations de mise en œuvre, des services de santé ou d’autres services fournis partenariats et liens d’affaires par l’État ou des ONG. Lorsque cela est possible, il est utile de s’appuyer sur des infrastructures et des Rares sont les organisations disposant d’une capacité services publics, en particulier lorsque les programmes humaine et financière suffisante pour offrir toutes les sont déployés à plus grande échelle. composantes du modèle de progression de façon efficace11. Il est donc essentiel de trouver les bons Que signifie « progression » ? partenaires de mise en œuvre – un aspect crucial pour le succès du programme et aussi l’un des plus délicats. Le modèle de progression repose sur la mise en œuvre successive, selon un calendrier soigneusement La mise au point de la coordination et des conditions défini, de cinq principales composantes d’intervention, de partenariat est un processus de longue haleine. Les l’objectif final étant d’aider les bénéficiaires à sortir de partenariats doivent être entretenus. Ils exigent une l’extrême pauvreté grâce à des activités de subsistance vision commune, des pratiques compatibles et de la pérennes. Il faut généralement 18 à 36 mois pour confiance. Une gestion solide, la capacité à identifier atteindre cet objectif. Si l’objectif final est commun à 11. BRAC, pionnier dans ce domaine, constitue une exception. 12. Le prestataire de développement d’activités est parfois une fondation ou une ONG liée à une IMF. 8 tous les projets pilotes (la sortie de l’extrême pauvreté), les participants choisissent d’emprunter pour étendre les critères de mesure diffèrent. Chaque projet pilote leurs activités ou créer de nouvelles entreprises. Un élabore ses propres indicateurs de progression en objectif commun à tous les projets pilotes est que, à fonction du contexte, car les caractéristiques de la la fin du programme, les bénéficiaires soient solvables pauvreté varient d’un site à l’autre. et en situation de pouvoir prétendre à un crédit s’ils le souhaitent. Les cinq projets pilotes achevés à ce jour ont intégré les éléments suivants dans leurs critères Les résultats des projets pilotes d’évaluation  : sécurité alimentaire, stabilisation et diversification des revenus, augmentation des actifs Les projets pilotes sont innovants et expérimentaux. (notamment de l’épargne), amélioration de l’accès Tous les partenaires de cette initiative sont aux soins de santé, renforcement de la confiance impatients de tirer des enseignements sur ce qui en soi et planification de l’avenir. Une fois compilés, fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Nous avons ces critères permettent d’évaluer non seulement le intégré au programme une importante composante statut d’un individu à un point dans le temps, mais d’apprentissage par l’étude et l’évaluation, en également sa résilience potentielle aux crises et partenariat avec le personnel de mise en œuvre, aux vulnérabilités. En définitive, l’objectif n’est pas des universitaires et des instituts de recherche tels d’aider les participants à sortir ponctuellement de que l’Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab, BRAC l’extrême pauvreté grâce aux seuls investissements du Development Institute, Innovations for Poverty programme, mais de leur fournir les outils, les moyens Action, l’Institut d’étude sur le développement d’existence et la tranquillité d’esprit nécessaires pour de l’Université du Sussex, l’Institute for Financial subvenir durablement à leurs besoins après la fin du Management and Research, et l’Université de New programme. York. Cette composante d’apprentissage repose sur trois approches, chacune répondant à des questions Les responsables du Graduation Program reconnaissent différentes sur la façon dont les projets pilotes que les participants ne souhaitent pas tous prendre influent sur l’existence des participants  : suivi par des crédits. Cependant, les services financiers jouent le personnel de mise en œuvre, étude qualitative un rôle dans les trajectoires des participants une fois réalisée par des experts indépendants et évaluation qu’ils sont parvenus à sortir de l’extrême pauvreté. Il d’impact par étude randomisée réalisée par des est important pour eux de continuer à épargner après universitaires externes (voir tableau 1). la fin du programme, pour protéger leurs actifs et accumuler des ressources pour des investissements Tous les projets pilotes effectuent un suivi des futurs ou des situations d’urgence. Dans certains cas, participants. Huit projets pilotes font en plus Tableau 1. Méthodologie d’apprentissage du Graduation Program13 Suivi Le suivi attentif effectué par le personnel du programme permet aux organisations de mise en œuvre d’observer les progrès des participants. Il permet également de procéder à des corrections, améliorations et adaptations en cours de programme pour accroître les chances de succès. Les projets pilotes ont mis au point des outils simples et efficients pour suivre les progrès des participants de façon systématique. Étude qualitative L’étude qualitative réalisée par des experts indépendants aide le personnel de mise en œuvre à comprendre les réalités de l’existence des participants, les difficultés auxquelles ils font face et la façon dont le changement s’opère. Évaluation d’impact par L’évaluation d’impact par étude randomisée réalisée par des universitaires externes étude randomisée met en évidence les liens de causalité entre la participation au programme et les changements observés dans les conditions de vie des participants par la sélection aléatoire, parmi la population des participants potentiels, d’un groupe de traitement (groupe qui participera effectivement au programme) et d’un groupe témoin en vue de comparer les changements observés dans ces deux groupes. 13. Ce tableau s’inspire de « Measuring Changes in Client Lives: Contributions of Different Approaches », Note du CGAP à paraître. 9 l’objet d’études qualitatives14. Les projets étant à en mesure de développer leurs actifs au cours du diverses phases de réalisation, nous obtiendrons programme et au-delà. Pour ce qui est de l’épargne, des résultats d’étude supplémentaires au cours en revanche, les résultats sont moins positifs. Les de l’année à venir. À l’heure actuelle, nous ne participantes ont beaucoup épargné pendant les neuf disposons que de résultats partiels des premières premiers mois, mais la plupart ont cessé de le faire séries d’évaluation d’impact par étude randomisée après la fin du programme. Les enquêtes qualitatives sur le projet de Bandhan au Bengale occidental. Ces suggèrent que les participantes préfèrent convertir travaux ont conclu que les résultats observés étaient l’épargne en actifs, tels que des ânes, en raison des sans aucun doute imputables au programme. Les frais de transaction élevés que représente le trajet résultats sont présentés plus bas. Les autres résultats jusqu’à une agence de Fonkoze pour déposer de présentés reflètent principalement les leçons du l’argent. Dans le projet de Bandhan, les ménages suivi de programme et d’études qualitatives non participants privilégient de plus en plus les activités expérimentales réalisées en Haïti et en Inde. indépendantes par rapport au travail agricole salarié irrégulier. Ils possèdent également plus d’actifs et de Sécurité alimentaire biens durables, encore que cette hausse n’apparaisse pas statistiquement significative. Enfin, ils épargnent Dans le projet de Fonkoze en Haïti, le pourcentage de davantage que les ménages témoins et avaient ménages en situation d’insécurité alimentaire avait décliné déposé en moyenne 0,50 USD de plus au cours du de plus de 50 % à la fin du programme, et ce dix mois mois précédant le relevé des données. Les ménages après l’arrêt des mesures de soutien à la consommation. participants obtiennent également un meilleur score Ce résultat est d’autant plus impressionnant que la crise d’indice d’autonomie financière et semblent plus à alimentaire a considérablement augmenté le prix des l’aise avec les services financiers que les ménages denrées de base (l’évaluation a été achevée peu de témoins. temps avant le tremblement de terre de 2010). Les mesures anthropométriques ont également révélé un Autonomisation recul de la malnutrition infantile grave, de 13  % au début du programme à 4  % six mois après la fin du En Haïti, les femmes disent avoir gagné en confiance. programme. Les deux mesures ont été réalisées en été, Les études qualitatives suggèrent qu’elles se sentent une saison creuse en Haïti. Les premiers résultats des plus sûres d’elles en raison des actifs qu’elles ont études randomisées du projet de Bandhan au Bengale accumulés, des compétences commerciales qu’elles occidental ont montré que la consommation mensuelle ont acquises et de leur capacité à mieux s’occuper des ménages participants était de 25 % supérieure en de leurs enfants et à les nourrir régulièrement. moyenne à celle du groupe témoin. La plus importante Les exercices d’auto-évaluation (on demande aux hausse de consommation concernait les aliments les plus participantes de se situer elles-mêmes sur un escalier nutritifs (fruits, noix, produits laitiers, œufs et viande). au début du programme, puis après neuf, 18 et 24 mois) indiquent que toutes les participantes Revenus, actifs et épargne estiment que leurs conditions de vie se sont améliorées au cours des deux ans suivant le début En Haïti, la valeur totale des actifs des participantes du programme. Le capital social semble également est passée d’environ 138  dollars US (USD) juste progresser grâce au programme. Les données après le transfert d’actifs à une fourchette de 152 à de suivi de Trickle Up en Inde montrent que les 380 USD six mois après la fin du programme. Cette participantes sont plus susceptibles d’acheter de augmentation indique que les participantes ont été nouveaux vêtements et d’assister à des événements 14. En Inde, les évaluations d’impact randomisées sont réalisées par l’Institute for the Financial Access Initiative pour le projet de SKS et par l’Institute for Financial Management and Research Centre for Micro Finance et le Poverty Action Lab pour le projet de Bandhan. Innovations for Poverty Action (IPA) mène des évaluations d’impact randomisées au Pakistan, au Honduras, au Pérou, en Éthiopie et au Yémen. Des études quantitatives et qualitatives sur le projet de Fonkoze en Haïti ont été réalisées par l’Institute of Development Studies, le CGAP et le BRAC Development Institute (BDI). Le BDI mène des études qualitatives sur les programmes de SKS et de Trickle Up en Inde, d’OCT au Pakistan et sur les projets en Éthiopie et au Yémen. IPA réalise des études qualitatives au Honduras et au Pérou. 10 sociaux à la fin du programme qu’au début. Des de leur état de santé sur l’année passée (6 % de plus enquêtes qualitatives approfondies ont montré que que le groupe témoin). dix participantes sur quinze du projet de Fonkoze en Haïti avaient soit repris la relation avec leur ancien Éducation partenaire, soit trouvé un nouveau partenaire au cours du programme. L’autonomisation économique Le modèle de progression ne comprend pas semble être le moteur de ces changements d’intervention spécifique concernant la scolarisation relationnels. Comme le déclare franchement une des enfants, mais les concepteurs du programme participante interrogée : « S’il me traite mal, je lui espéraient que l’amélioration des conditions dis de partir. Je n’ai pas besoin de lui, mais lui a économiques et le travail de sensibilisation besoin de moi. C’est pour cela qu’il est si gentil entraîneraient une hausse du taux de scolarisation. maintenant.  » Les femmes participant au projet En Haïti, la scolarisation des enfants a nettement de Bandhan présentent généralement moins de augmenté : le pourcentage de ménages participants symptômes de détresse psychologique et sont plus déclarant que «  tous les enfants ou presque vont confiantes dans leur avenir (d’après un indice de régulièrement à l’école » est passé de 27 % à 70 %. santé mentale) que les femmes du groupe témoin. Les données de suivi de Trickle Up font apparaître une hausse significative de la proportion des enfants Santé d’âge scolaire fréquentant l’école, qui est passée de 5  % à 83  %, bien qu’il n’y ait pas d’école sur En Haïti, le recours aux dispensaires et aux hôpitaux l’un des sites du programme, sans quoi les taux est passé de 14  % à 46  % parmi les ménages seraient encore plus élevés. Cependant, la hausse participants, tandis que le pourcentage de personnes relative des taux de scolarisation ne se traduit pas qui, en cas de maladie, reportent l’accès aux soins toujours par une meilleure éducation  : le nombre médicaux ou qui n’y ont simplement pas accès a d’élèves qui abandonnent l’école reste important, décliné, de 24 % lors de l’étude de référence initiale la qualité de l’enseignement n’est pas satisfaisante à 6 % deux ans après le début du programme. Ces et la discrimination à l’encontre des enfants très résultats sont imputables à une hausse de la demande pauvres peut être très forte. Le personnel du et de la capacité à payer les traitements, ainsi projet de Bandhan craignait que les parents ne qu’au partenariat entre Fonkoze et un prestataire déscolarisent leurs enfants pour qu’ils les aident dans de services de santé ( Partners in Health). Les leurs nouvelles activités économiques. Cependant, données de suivi de Trickle Up font apparaître une les résultats préliminaires de l’évaluation d’impact progression du recours aux centres de santé publics montrent que, même si les enfants de moins de ainsi qu’une baisse des dépenses de frais médicaux 14 ans passent en moyenne 20 minutes de plus et de l’emprunt auprès de groupes d’entraide qu’avant à soigner le bétail ou à travailler dans communautaires pour les urgences médicales. De l’entreprise que les enfants des ménages témoins, plus, environ 30  % des participantes éligibles ont cela n’a pas eu d’impact sur la fréquentation de adopté des méthodes permanentes de planning l’école. En fait, ils passent même 30 à 40 minutes de familial au cours du programme. Dans le projet de plus par jour à étudier. Bandhan, les ménages participants présentent un score d’indice de comportement hygiénique et de Coûts connaissances en matière de santé plus élevé que le groupe témoin. Cependant, l’étude n’a pas révélé Nous n’avons pas encore mené d’analyse coût- d’effets sur les indicateurs concrets de santé, tels que bénéfice complète du programme de progression, les jours de travail perdus pour cause de maladie, car cinq projets pilotes sont encore en cours de mise bien que les adultes des ménages participants aient en œuvre. Lorsque tous les résultats des études un peu plus tendance à percevoir une amélioration qualitatives et des évaluations d’impact seront 11 Encadré 4. Le point sur les résultats du programme CFPR/TUP de BRAC Le programme de BRAC pour les ultra pauvres, CFPR/ après la fin des interventions, ce qui suggère que TUP, a fait l’objet d’études approfondies depuis 2002. les bénéficiaires ont été capables de maintenir des Trois séries d’enquêtes ont été menées auprès du même niveaux de consommation élevés sans l’appui du groupe de participants  : une étude de référence en programme. 2002, une étude en fin de programme en 2005 et une étude trois ans après la fin du programme en 2008a. Épargne et crédit. Les participants épargnent plus que les non-participants. Environ 60  % des bénéficiaires Les résultats sont les suivants : épargnent également de façon informelle, une pratique qui a augmenté avec la participation au Taux de progression. 95  % des bénéficiaires du programme. Le pourcentage de participants disposant programme ont progressé selon six indicateurs d’un prêt en cours a progressé, passant de 27 % lors sur neuf, notamment la sécurité alimentaire, la de l’étude de référence à 77 % en 2005. diversification des sources de revenus, la propriété d’actifs, l’amélioration du logement et le taux de Autonomisation. À la fin du programme, 83  % des scolarisation. ménages sélectionnés avaient davantage confiance dans leur capacité à surmonter les crises et à accéder Pauvreté. 85 % des participants disposaient de moins aux ressources de leur communauté. d’un demi-dollar par jour en début de programme. Trois ans après la fin du programme, 92  % des Santé. Les dépenses en traitements médicaux ont participants se situaient au-dessus du seuil d’un demi- augmenté parmi les participants. Les conditions dollar par jour (ajusté en parité de pouvoir d’achat). sanitaires ont également progressé : la majorité des participants avaient accès à des latrines et portaient Sécurité alimentaire. L’insécurité alimentaire des sandales lorsqu’ils les utilisaient (une pratique chronique a chuté de 47  points de pourcentage hygiénique importante). parmi les participants. Les dépenses alimentaires annuelles ont augmenté de 93 % et l’apport calorique Autres résultats. Le taux de scolarisation des garçons a progressé de plus de 22 %, notamment grâce à la à l’école primaire avait augmenté un an après la fin du consommation de légumes, d’œufs, de viande et de programme. En revanche, aucun changement n’a été poisson. Cette tendance à la hausse s’est poursuivie observé dans le taux de scolarisation des filles. a. Enquête menée auprès de 5 000 ménages participants et ménages témoins selon une méthodologie de la double différence. La méthodologie de la double différence (ou différence de différence) est une technique non expérimentale d’évaluation d’impact, qui mesure l’effet d’un programme par la comparaison entre un groupe témoin et un groupe de traitement. Elle ne fait pas appel à la sélection aléatoire (randomisation) et peut présenter certains biais. disponibles, il sera possible de procéder à une généraux du siège de l’organisation pour l’ensemble analyse complète. Cependant, nous avons effectué de la période du programme. Il varie en fonction de des calculs de coûts pour quatre des cinq projets l’importance relative des différentes composantes pilotes achevés15. dans les différents projets pilotes  : le montant consacré aux actifs (25 à 33 % des coûts totaux pour Le coût total par participant pour toute la durée les projets pilotes en Inde), l’étendue et la durée du du programme varie considérablement entre les soutien à la consommation (jusqu’à dix mois pour le quatre projets pilotes, de 330 à 650 USD en Inde projet de Bandhan), les frais de gestion au siège (plus à 1 900 USD en Haïti . Le coût total par participant 16 faibles lorsque les projets sont gérés localement) et comprend le soutien à la consommation, le transfert l’appui supplémentaire aux autres composantes (par d’actifs, la totalité des frais de personnel et les frais exemple soins de santé ou allocations logement 15. Analyse des coûts menée par M-Cril, mars 2010, non publiée. 16. En Haïti, les données du projet pilote n’étaient pas disponibles au moment de l’analyse en raison du tremblement de terre de janvier 2010. Cette analyse des coûts se fonde sur les données d’un déploiement du projet pilote mené en 2009 avec 220 familles de la région du Plateau central. 12 dans certains projets pilotes) influent sur le coût par d’amis et de voisins, surtout si ces derniers sont plus participant. Un autre facteur clé en matière de coûts aisés, peut offrir un recours précieux en cas de perte est le ratio participants / collaborateurs, largement de revenus et de crise économique. Un cercle familial déterminé par la densité de population dans les étendu peut également apporter un appui notable, régions de mise en œuvre. Enfin, les structures de en particulier dans la gestion de la nouvelle entreprise coût des différentes économies entrent également du ménage. en jeu  : tous les éléments de coût (main-d’œuvre, actifs, etc.) sont meilleur marché en Inde qu’en Haïti. Absence de marchés L’investissement initial du modèle de progression est La plupart des projets pilotes sont mis en œuvre élevé, mais des économies d’échelle peuvent être dans des régions économiquement faibles, où les réalisées lorsque les programmes sont déployés plus marchés locaux sont extrêmement limités. Comme largement, avec une possibilité de gains d’efficience. les infrastructures et les moyens de communication Dans l’analyse finale, la rentabilité de l’investissement sont peu développés, les participants manquent de du modèle dépendra  : (1) de l’impact sur les débouchés pour vendre les produits de leurs petites participants et (2) de l’efficience des interventions entreprises. Sans intervention majeure du secteur par rapport à d’autres programmes de protection public ou privé pour créer de nouveaux marchés, sociale et de développement économique. les entreprises familiales peuvent rencontrer des difficultés considérables. Influence du contexte Infrastructures de santé limitées Le programme de progression est une intervention au niveau des ménages, qui se concentre en premier lieu Les urgences médicales sont une des premières raisons sur des participants sélectionnés individuellement. de perte d’épargne, de vente d’actifs et d’endettement Cependant, des facteurs extérieurs au champ des ménages. Les projets pilotes cherchent à atténuer d’influence du programme peuvent se répercuter les chocs liés à l’état de santé par l’apport d’un soutien sur les résultats. nutritionnel, la sensibilisation aux questions sanitaires et l’incitation à l’épargne, mais ces services sont souvent Difficultés liées aux insuffisants pour faire face aux crises graves. L’existence caractéristiques des ménages d’infrastructures médicales et d’hospitalisation est donc déterminante, en particulier si les soins de santé En début de programme, les participants vivent dans sont bon marché ou gratuits, comme à Zanmi Lasante des structures familiales diverses. Les femmes sont en Haïti ou dans les dispensaires publics au Bengale généralement désavantagées, car elles n’ont souvent occidental. La plupart des populations les plus pauvres accès qu’à certaines activités génératrices de revenus. demeurent malheureusement privées de soins de En Haïti, en Inde et au Pakistan, il semble que les santé abordables, mais certaines organisations de ménages comprenant des hommes coopératifs mise en œuvre réfléchissent à des solutions novatrices soient mieux à même de tirer parti du programme. pour faire face à cette carence sans trop affaiblir leurs Cependant, les ménages dirigés par les femmes restent capacités. Bandhan met actuellement en place un avantagés par rapport aux ménages comprenant des système d’«  entrepreneurs de santé  »  : des femmes hommes maltraitants. Dans les situations où le mari qui choisissent la prestation de soins de santé comme ne travaille pas, et dans les cas d’abus d’alcool ou activité génératrice de revenus. Elles doivent recevoir de quat17, les ménages ne parviennent pratiquement une formation dans les services élémentaires de soins jamais à améliorer leurs conditions économiques. Les préventifs et curatifs, et apprendre à transmettre ménages disposant de réseaux sociaux plus étendus des messages de sensibilisation dans les domaines s’en sortent généralement beaucoup mieux  : l’aide de l’hygiène et de la contraception. Bandhan pense 17. Le quat est une plante qui contient un stimulant comparable aux amphétamines, couramment consommé eu Yémen et au Pakistan. 13 que ces femmes seront en mesure de prodiguer des énergétiques à la fin des années 2000 ont durement traitements pour les maladies les plus courantes tout affecté les populations les plus pauvres. Elles ont en dégageant des revenus de la vente de produits de également affecté les projets mis en place, mettant santé. à mal leurs budgets de soutien à la consommation, de transport, etc. Carence en infrastructures physiques Conclusion Les poches de pauvreté se forment généralement dans des régions confrontées à des difficultés d’ordre Le Graduation Program du CGAP et de la Fondation géographique. Par exemple, certaines parties des Ford, avec ses dix projets pilotes mis en œuvre et régions côtières du Sindh au Pakistan sont à peine évalués par un vaste réseau de partenaires locaux et cultivables en raison de la salinité des sols, tandis internationaux, livre de précieuses informations sur la que la région du Tigray en Éthiopie est extrêmement façon de venir en aide aux populations très pauvres. vulnérable à la sécheresse. Sans investissements Il entend contribuer à développer un nouveau savoir- substantiels dans la gestion de l’eau dans ces régions, faire pratique ainsi qu’une base d’expérimentation les options d’activités de subsistance resteront rigoureuse sur les solutions de sortie de l’extrême limitées (voir encadré 5). Par ailleurs, les régions pauvreté. pauvres sont souvent menacées par des catastrophes naturelles (tremblements de terre en Haïti, cyclones Les premiers résultats de ces projets pilotes tendent au Bengale occidental et au Honduras, inondations au à démontrer qu’un programme combinant des Pakistan et au Pérou) qui aggravent leur vulnérabilité. interventions successives bien planifiées, suivies de En Haïti, le programme étudie actuellement une façon intensive, dans les domaines du soutien à la solution fondée sur un produit de micro-assurance consommation, de l’accès à l’épargne, de la formation contre les catastrophes naturelles, qui pourrait aider aux moyens d’existence et du transfert d’actifs les familles à faire face à ce type de crise. Mais en peut générer une hausse de la consommation, une définitive, la responsabilité pour la construction d’abris diversification des actifs et des revenus, ainsi qu’un anticycloniques et de digues ou la mise en place de certain niveau d’autonomisation. Les enseignements systèmes d’alerte précoce est du ressort de l’État. obtenus sur chacune de ces composantes peuvent s’avérer utiles dans de nombreux autres programmes Chocs macroéconomiques de lutte contre l’extrême pauvreté. Cependant, il n’est pas certain que ce modèle puisse s’appliquer à toutes Les crises économiques ont un effet majeur. Les crises les catégories de population en situation d’extrême simultanées des marchés alimentaires et des marchés pauvreté. Certains groupes démographiques (personnes âgées, personnes gravement handicapées ou ménages dysfonctionnels) représentent peut- Encadré 5. Recours aux programmes de être des défis trop importants pour un modèle qui travaux publics pour la gestion de l’eau s’appuie sur la capacité des individus à saisir des La région du Tigray au nord de l’Éthiopie est confrontée à de graves sécheresses. REST, le maître opportunités pour s’engager dans de nouvelles d’œuvre du projet en Éthiopie, constatant que les activités et créer leur propre parcours de sortie de progrès économiques sont conditionnés par une l’extrême pauvreté. La plupart des projets pilotes gestion efficace de la conservation des ressources sont mis en œuvre dans des régions économiquement en eau, exploite les travaux publics entrepris dans le cadre du programme national Productive Safety faibles, où les marchés locaux sont très restreints. Net pour améliorer les voies d’eau et construire de Le programme tient compte des difficultés et des petits barrages et réservoirs souterrains. Ces mesures opportunités de marché dans sa conception des devraient contribuer à la fois à protéger les moyens de subsistance existants et à en développer de nouveaux. options d’activités de subsistance, mais ne prétend pas avoir une action directe sur les conditions du 14 marché. L’absence d’infrastructures physiques Deshpande R., Offrir aux pauvres des services (accès à l’eau ou aux marchés) et d’infrastructures de d’épargne sûrs et accessibles dans le système santé (disponibilité de soins de santé élémentaires) financier formel, Note Focus 37, Washington, D.C. : ainsi que la vulnérabilité aux chocs écologiques et CGAP, février 2006. macroéconomiques peuvent entraver la progression durable des ménages hors de la pauvreté. Hashemi S. et Rosenberg R., Faire accéder les plus pauvres à la microfinance en associant Il reste encore beaucoup à apprendre. Des travaux de filets de protection sociale et services financiers, recherche plus approfondis sont nécessaires pour  : Note Focus 34, Washington, D.C.  : CGAP, février déterminer si les changements initiaux observés dans 2006. les conditions de vie des participants sont durables ; identifier les facteurs de succès et mieux comprendre Huda K. et Chanani S., Results from Ultra Poor ce qui contribue à la réussite du programme et ce qui Program Client Monitoring System Implemented l’entrave ; comprendre le rôle de l’accès à la finance by Trickle Up in West Bengal – January through et la façon d’améliorer l’inclusion financière pour les December 2009, Londres  : BRAC Development populations en situation d’extrême pauvreté. Enfin, Institute, juin 2010. nous devons également réfléchir à des solutions pour étendre l’échelle des projets pilotes de façon Huda K., Shocks, Stresses and Safety Nets: Voices efficace et économique, notamment en comparant from the Poverty Trap, Londres : BRAC Development l’efficience relative de cette approche avec celle Institute, 2010, non publié. d’autres interventions ciblant les populations les plus pauvres. Huda K. et Simanowitz A., Chemin Lavi Miyo – Final Evaluation (24 months), Londres  : Concern Références Worldwide, mars 2010. Banerjee A., Duflo E., Chattopadhyay R. et Shapiro J., ———, Chemin Lavi Miyo – Midterm Evaluation, Targeting Efficiency: How Well Can We Identify the Londres : Concern Worldwide et CGAP, juillet 2008. Poor?, Working Paper Series n° 21, Calcutta, Inde : Institute for Financial Management and Research Misha F. et Das N., Addressing Extreme Poverty in a Centre for Micro Finance, décembre 2007. Sustainable Manner: Evidence from CFPR Programme, version préliminaire, Dhaka, Bangladesh  : BRAC Banerjee A., Duflo E., Chattopadhyay R. et Shapiro J., Research and Evaluation Division, mai 2010. Targeting the Ultra Poor, India: Preliminary Analysis, The Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab, octobre 2010, non publié. 15 Annexe 1 Projet Chemin Lavi Maître d’œuvre : Fonkoze Soutien à la consommation : 5,50 USD / Miyo de Fonkoze Partenaires du projet : Concern Worldwide et semaine (sur la base du prix d’un kilo de (Haïti) Partners in Health riz par jour) pendant huit mois Lieu : régions rurales de Boukan Kare, Épargne : comptes d’épargne individuels Twoudino et Lagonav chez Fonkoze Début du projet pilote : 2006 Moyens d’existence : volailles, chèvres et Fin du projet pilote : 2008 petit commerce Participants : 150 femmes Projet Targeting Maître d’œuvre : Bandhan Soutien à la consommation : 2,30 USD / the Hardcore Poor Partenaire du projet : aucun semaine pendant 10 mois au maximum de Bandhan Lieu : Bengale occidental Épargne : épargne hebdomadaire de (Inde) Début du projet pilote : 2007 0,20 USD Fin du projet pilote : 2009 Moyens d’existence : chèvres, vaches et Participants : 300 femmes petit commerce Projet Ultra Poor Maître d’œuvre : Trickle Up Soutien à la consommation : 2,25 USD / de Trickle Up Partenaire du projet : Human Development semaine pendant six mois (Inde) Centre Services financiers : groupes d’entraide Lieu : Bengale occidental communautaires d’épargne (chaque groupe Début du projet pilote : 2007 a un compte auprès de la Banque nationale Fin du projet pilote : 2010 indienne) Participants : 300 femmes Moyens d’existence : chèvres, rizières, pêche et petit commerce Projet Ultra Poor Maître d’œuvre : SKS ONG Soutien à la consommation : 18 USD pour de Swayam Krishi Partenaires du projet : Direction suisse du le soutien aux actifs en fonction des besoins Sangam (SKS) développement et de la coopération, NM pendant 18 mois (Inde) Budhrani Trust et autres Épargne : comptes d’épargne individuels Lieu : Andhra Pradesh dans des bureaux de poste, systèmes de Début du projet pilote : 2007 banques céréalières dans 50 villages Fin du projet pilote : 2010 Moyens d’existence : chèvres, buffles, Participants : 426 femmes agriculture, commerce et confection Projet pilote de Maîtres d’œuvre : Aga Khan Planning and Soutien à la consommation : transferts progression du Building Services Pakistan (AKPBSP), Badin Rural d’argent ou de nourriture à hauteur de Pakistan Development Society (BRDS), Indus Earth Trust 12 USD / mois pendant douze mois (IET), Sindh Agricultural and Forestry Workers Épargne : épargne dans des groupes Coordinating Organization (SAFWCO) et Orangi villageois Charitable Trust (OCT) Moyens d’existence : petit commerce, Partenaire du projet : Pakistan Poverty artisanat, chèvres, vaches et autre bétail Alleviation Fund (PPAF) Lieu : régions côtières du Sindh Début du projet pilote : 2007 Fin du projet pilote : 2010 Participants : 1 000 familles (5 x 200) Mejoramiento Maîtres d’œuvre : Organización de Desarollo Soutien à la consommation : 17 USD / mois Integral de la Familia Empresarial Feminino (ODEF) et Plan pendant six mois Rural (Honduras) International Honduras Épargne : comptes individuels chez ODEF Partenaire du projet : Plan International Moyens d’existence : volailles, café, Lieu : Lempira céréales, légumes, porcs et pêche Début du projet pilote : 2009 Participants : 800 ménages Projet pilote de Maîtres d’œuvre : Arariwa et Plan International Soutien à la consommation : 34 USD progression du Peru pendant neuf mois, sur la base d’un Pérou Partenaire du projet : Plan International programme gouvernemental de transfert Lieu : Cusco d’argent conditionnel Début du projet pilote : 2010 Épargne : banques communautaires Participants : 800 ménages villageoises mises en place par Arariwa Moyens d’existence : bétail, petit commerce et agriculture (continued) 16 Annexe 1 suite Projet pilote Maître d’œuvre : Relief Society of Tigray (REST) Soutien à la consommation : 15 kg de progression Partenaires du projet : Dedebit Credit and de blé / mois pendant trois mois et d’Éthiopie Savings Institute, USAID, Coopération italienne l’équivalent en espèces pendant trois au développement et Commission européenne mois supplémentaires, sur la base d’un Lieu : Tigray programme gouvernemental de « travail Début du projet pilote : 2010 contre nourriture » Participants : 500 ménages Épargne : comptes d’épargne individuels chez DECSI Moyens d’existence : moutons, chèvres, apiculture, maraîchage et autres Projet pilote de Maîtres d’œuvre : Social Welfare Fund (SWF) Soutien à la consommation : 24 USD progression du et Social Fund for Development (SFD) par mois sur la base d’un programme de Yémen Partenaire du projet : aucun transfert gouvernemental Lieu : Aden, Lahij et Taiz Épargne : comptes individuels et de Début du projet pilote : 2010 groupe dans des bureaux de poste et des Participants : 500 ménages associations villageoises d’épargne et de crédit Moyens d’existence : chèvres, vaches, petit commerce et autres Programme Maîtres d’œuvre : Presbyterian Agricultural Soutien à la consommation : n.c. Graduation from Services et Innovations for Poverty Action Épargne : n.c. Ultra Poverty Partenaire du projet : 3ie Moyens d’existence : n.c. (Ghana) Lieu : Tamale, Mamprusi oriental et Bulsa Début du projet pilote : 2010 Participants : 650 ménages Bibliographie Site web de BRAC  : http://www.brac.net/index. php?nid=16. Extrême pauvreté Haseen F. et Sulaiman M., How Sustainable Is the Gain in Food Consumption of the CFPR/TUP Green M. et Hulme D., From Correlates and Beneficiaries?, Dhaka, Bangladesh : BRAC Research Characteristics to Causes: Thinking about Poverty from and Evaluation Division, octobre 2007. a Chronic Poverty Perspective, World Development, vol. 33, n° 6, Manchester, Grande-Bretagne : Université Hossain N. et Matin I., Engaging Elite Support for the de Manchester, pp. 867–79, 2005. Poorest? BRAC’s Targeted Ultra Poor Programme for rural women in Bangladesh, Development Practice, Maes J. et Vekaria K., Moving the World’s Poorest vol. 17, n° 3, juin 2007. 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Ciblage Collins D., Morduch J., Rutherford S. et Ruthven O., Portfolios of the Poor: How the World’s Poor Live Banerjee A., Duflo E., Chattopadhyay R. et Shapiro J., on $2 a Day, Princeton, N.J.  : Princeton University Targeting Efficiency: How Well Can We Identify the Press, 2009. Poor?, Working Paper Series n° 21, Calcutta, Inde : Institute for Financial Management and Research Deshpande R., Offrir aux pauvres des services Centre for Micro Finance, décembre 2007. d’épargne sûrs et accessibles dans le système financier formel, Note Focus 37, Washington, D.C. : de Montesquiou A., Graduation Program Meeting in CGAP, février 2006. Bangladesh, billet de blog du 27 janvier 2010, http:// microfinance.cgap.org/2010/01/27/graduation- Rahman R. 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Washington, D.C. Le Graduation Program est une initiative conjointe du CGAP et Nous souhaitons également remercier Esther Duflo (The Abdul Latif 20433 États-Unis. de la Fondation Ford. Frank DeGiovanni (Fondation Ford), Tony Jameel Poverty Action Lab) et Rabeya Yasmin (BRAC) pour leurs Sheldon (consultant indépendant, Fondation Ford ) ainsi qu’Alexia apports très utiles sur des parties spécifiques de ce document. Latortue, Elizabeth Littlefield, Steve Rasmussen et Jeanette Tél. : 202-473-9594 Thomas du CGAP sont des soutiens de la première heure du Nous exprimons notre reconnaissance à toutes celles et à tous Fax : 202-522-3744 Graduation Program et leurs conseils et orientations ont été ceux qui soutiennent le Graduation Program par leurs travaux de essentiels à son succès à ce jour. Nous remercions également la recherche et leur aide financière. Nous tenons à remercier tout Fondation MasterCard pour son soutien. particulièrement les responsables et les collaborateurs des projets E-mail : pilotes, qui ont généreusement partagé avec nous leurs expériences cgap@worldbank.org Les auteurs tiennent à remercier Alexia Latortue (CGAP), qui et leurs points de vue. Nous témoignons également notre admiration © CGAP, 2011 leur a été d’une grande aide pour l’amélioration de la clarté aux femmes et aux hommes qui participent au programme et ont analytique de ce document. Nous remercions Rich Rosenberg et entrepris le difficile parcours de progression hors de l’extrême Greg Chen du CGAP ainsi que Nathanael Goldberg (Innovations pauvreté. Recommandation pour la citation du présent document : Hashemi S.M. et de Montesquiou A., Atteindre les plus pauvres : les leçons du modèle de progression, Note Focus 69, Washington, D.C. : CGAP, mars 2011.