Sénégal Résultats de l’enquête de ligne de référence Programme National de Bourses Sociales Familiales (PNBSF) Juin 2017 Céline Ferré 1 Abréviations ANDS Agence Nationale de Statistique et de la Démographie BM Banque mondiale C Contrôle CRDES Centre de Recherche pour le Développement Economique et Social CM Chef de Ménage DD Différence en différence EDS Enquête Démographique et de Santé EI Évaluation d’Impact ESPS-II Enquête de Suivi Pauvreté au Sénégal – II FANTA Food and Nutrition Technical Assistance FCFA Franc CFA PMT Proxy-Means Test PNBSF Programme National de Bourses Sociales Familiales Q1 Premier quintile de consommation (20 pourcents les plus pauvres) Q2 Deuxième quintile de consommation RD Regression Discontinuity - Discontinuité dans la Régression RNU Registre National Unique SDAM Score de Diversité Alimentaire des Ménages SNDES Stratégie Nationale de Développement Économique et Social T Traitement 2 Résultats principaux Les groupes traitement (T) et contrôle (C) ne présentent pas de différences majeure ex- ante : ils ont un revenu, des biens durables, un habitacle, un chef de ménage (âge, ethnie, éducation, statut matrimonial) similaires. 93% des futurs bénéficiaires du PNBSF sont pauvres et 58% sont en situation d’extrême pauvreté. 2/3 des futurs ménages du PNBSF avec moins d’1,9$ par personne par jour habitent en milieu rural. 59% des enfant de 6-12 ans sont scolarisés. 26% des enfants de 12-59 mois ont reçu tous les vaccins préconisés. 1 enfant de moins de 6 ans sur 5 n’est pas enregistré à l’État Civil. 3% Moins de des ménages bénéficient d’un programme d’assistance sociale, et18% des ménages n’ont pas de stratégie de mitigation des chocs. 3 Table des matières Abréviations ...............................................................................................................2 Résultats principaux....................................................................................................3 Table des matières ......................................................................................................4 Tableaux .....................................................................................................................5 Graphiques .................................................................................................................5 Introduction ...............................................................................................................6 L’évaluation d’impact du PNBSF ..................................................................................7 Méthodologie d’évaluation ............................................................................................................. 8 Groupes de traitement (T) et de contrôle (C) pour l’évaluation du PNBSF ................................. 9 Différence en différence (DD) et régression par discontinuité (RD) ............................................ 9 Externalités, contamination, et validité des résultats ................................................................... 10 Échantillonnage ............................................................................................................................. 10 Déroulement de l’enquête de terrain ........................................................................................... 11 Questionnaire et données de l’enquête de base ........................................................ 12 Questionnaire ................................................................................................................................ 12 Pondération ................................................................................................................................... 13 Construction de l’agrégat de consommation et de l’indicateur de sécurité alimentaire ............. 13 Validité du groupe de contrôle...................................................................................................... 13 Validité du PMT ............................................................................................................................. 15 Caractéristiques des ménages du PNBSF ................................................................... 16 Profile sociodémographique ......................................................................................................... 16 Consommation et pauvreté des ménages .................................................................................... 18 Diversité alimentaire, et biens supérieurs .................................................................................... 19 Capital humain (éducation, santé, état civil)................................................................................. 22 Chocs, épargne et filets sociaux .................................................................................................... 24 Autonomie des femmes ................................................................................................................ 26 Annexe 1 : Activité principales des individus de plus de 10 ans .................................. 28 Annexe 2 : Tableaux complémentaires ...................................................................... 31 Annexe 3 : Liste des communes échantillonnées ....................................................... 34 4 Tableaux Tableau 1 : Répartition des ménages de l’échantillon...................................................... 11 Tableau 2 : Comparaison des groupes de traitement (T) et contrôle (C) ......................... 14 Tableau 3 : Consommation par tête (nominale, non déflatée) ........................................ 18 Tableau 4 : Proportion d’individus pauvres en pourcentage ........................................... 19 Tableau 5 : Part des sous-groupes alimentaires dans l’alimentation des ménages T ...... 20 Tableau 6 : Diversité alimentaire des enfants de moins de 36 mois (ménages T) ........... 21 Tableau 7 : Scolarisation – Enfants de 6 à 12 ans ............................................................. 22 Tableau 8 : Scolarisation par sexe – Enfants de 6 à 12 ans – Ménages T ......................... 22 Tableau 9 : Vaccination – Enfants de 12 mois à 59 ans – Ménages T .............................. 23 Tableau 10 : Enregistrement à l’État Civil – Enfants de moins de 6 ans – Ménages T ..... 23 Tableau 11 : Chocs subis au cours des 12 derniers mois – Ménages T (%) ...................... 24 Tableau 12 : Stratégies d’adaptation adoptées – Ménages T (%) .................................... 24 Tableau 13 : Accès aux programmes d’assistance sociale – Ménages T (%) .................... 25 Tableau 14 : Accès au crédit – Ménages T (%).................................................................. 25 Tableau 15 : Décisions au sein du ménage – Ménages T (%) ........................................... 26 Tableau 16 : Décisions au sein du ménage – Ménages T (%) ........................................... 27 Tableau 17 : Membres du ménage qui mangent en premier – Ménages T (%) ............... 27 Graphiques Graphique 1 : Calendrier de mise en œuvre du PNBSF ...................................................... 7 Graphique 2: Dépenses alimentaires des ménages.......................................................... 20 5 Introduction Depuis le document de Stratégie Nationale de Développement Économique et Social (SNDES) 2013 – 2017, le Gouvernement du Sénégal a fait de la protection sociale un instrument de réduction de la pauvreté et de promotion de la croissance économique et du développement humain durable, en particulier au travers du Programme National de Bourses Sociales Familiales (PNBSF). Le PNBSF a pour objectif de contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale des ménages pauvres et vulnérables, à travers un transfert monétaire conditionnel à l’utilisation des services d’éducation et de santé, et renforcer le développement du capital humain des enfants afin d’enrayer le processus de transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Une évaluation d’impact (EI), financée par la Banque mondiale, a été mise en place dès janvier 2016, avec pour objectif de fournir des données sur le fonctionnement du programme, ainsi que l'impact des transferts monétaires sur (i) les conditions socio- économiques des familles bénéficiaires, et (ii) le comportement des familles (utilisation des services civiques, d’éducation, et de santé). Dans un deuxième temps, l’EI cherchera à déterminer quelle modalité de mise en œuvre du programme obtient les meilleurs résultats sur la résilience des ménages, à savoir un paquet basic (transfert monétaire seul), ou un paquet plus complexe (transfert monétaire combiné à des mesures d’accompagnement).1 De manière plus précise, cette enquête de base va permettre de calculer des indicateurs dans plusieurs domaines relatifs aux conditions de vie des ménages inscrits dans le Registre National Unique (RNU) en général et au sein des ménages bénéficiaires du PNBSF en particulier. Quelques indicateurs qui seront fournis par cette enquête sont par exemple : la proportion de la population en situation de pauvreté ; la proportion d’enfants (0-59 mois) en situation d’insécurité alimentaire ; la proportion de femmes enceintes assistées par un personnel de santé ; la proportion d’enfants de 7-12 ans allant à l’école selon le genre ; la proportion de personnes de plus de 15 ans ne sachant ni lire, ni écrire ; la proportion de ménages ayant une activité génératrice de revenu, etc. L'EI est composée de deux volets : (i) une évaluation de l'impact qui utilisera deux enquêtes (ligne de base – au cœur de ce rapport –, et fin d'étude) sur un échantillon de bénéficiaires et de ménages contrôle, et (ii) des évaluations quantitatives et qualitatives mises en place au cours de la mise en œuvre du projet (cartes communautaires de performance (community score cards) mesurant la satisfaction des ménages, enquêtes communautaires, et groupes de discussion). Le travail nécessaire à l’évaluation a commencé en novembre 2016 et finira en juin 2019, et les résultats de l'évaluation 1 La modalité exacte de ces mesures d’accompagnement supplémentaires sera déterminée ultérieurement. 6 fourniront des informations pour améliorer la conception du programme et l'exploitation pour le prochain cycle de mise en œuvre du PNBSF – voir tableau 1. L’objectif de cette note est de présenter les premiers résultats issus de l’enquête de ligne de base du PNBSF, à savoir la description des ménages bénéficiaires du PNBSF, et des ménages du Registre National Unique (RNU) proche du seuil d’éligibilité. Cette note est ainsi un rapport intérimaire, et ne permet pas encore de déterminer l’imp act du PNBSF sur les ménages bénéficiaires. Elle permet en revanche de présenter des statistiques descriptives sur les thématiques détaillées ci-dessus sur lesquelles le PNBSF compte avoir un impact. L’évaluation d’impact du PNBSF Le PNBSF cible tous les ménages urbains et ruraux figurant dans le RNU en situation d’extrême pauvreté, sur la base d’un ciblage géographique, communautaire et d’un scoring fait sur la base de données collectées au cours d’une enquête passive. Le scoring est réalisé au niveau de la commune. Graphique 1 : Calendrier de mise en œuvre du PNBSF 2013 2014 2015 2016 2017 … 2019 Phase 1 * * 50,000 ménages Phase 2 * * 50,000 ménages Phase 3 * * * 100,000 ménages Phase 4 * * 150,000 ménages Baseline Endline Enquête de référence Enquête finale Campagne d’enregistrement des ménages dans le RNU / Sélection des ménages pour le PNBSF / Inscription au PNBSF Transferts Rapport final pour l’évaluation d’impact (le projet continue jusque 2020) * Enquêtes communautaires : au cours de la mise en œuvre du PNBSF2. Le ciblage se fait en deux temps. Le calendrier des quatre phases (ou « générations ») est indiqué dans le tableau ci-dessus. Dans un premier temps, le Registre National Unique (RNU) organise un ciblage communautaire afin d’identifier les ménages les plus pauvres de la communauté. Le nombre de ménages à identifier par commune est déterminé par 2 Carte Communautaires de Performance (Community Score Cards). 7 un quota alloué par le gouvernement. Ce quota est proportionnel au taux de pauvreté et à la densité de population de la commune3. Dans un deuxième temps, un scoring (Proxy- Means Test (PMT) est appliqué à tous les ménages de cette liste initiale, et ce scoring permet de classer les ménages du plus pauvre au moins pauvre au niveau de chaque commune. En fonction du taux de pauvreté, le gouvernement détermine le nombre total de ménages à inclure dans le PNBSF par commune et de la densité de population.4 Au fur et à mesure des phases, les communes incluent des ménages additionnels, en réutilisant année après année le même processus de sélection (le gouvernement indique chaque année le nombre de ménages supplémentaires à identifier par commune pour enregistrement dans le RNU et à sélectionner pour être bénéficiaires du PNBSF). Les ménages ayant été identifiés comme pauvres mais n’ayant pas été finalement inclus dans la liste finale des bénéficiaires sont rajoutés les années suivantes aux listes données par les communautés : ils peuvent donc ne pas être sélectionnés l’année où ils ont été proposés et enquêtés pour le scoring, mais peuvent être finalement inclus dans la liste de bénéficiaires l’année suivante ou celle d’après si leur score est inférieur aux autres ménages identifiés dans la commune. Méthodologie d’évaluation La stratégie d'identification des groupes de traitement et de contrôle pour l'évaluation d'impact utilise les particularités du design du PNBSF : (i) la mise en place progressive du programme sur 5 ans, et (ii) la mise en place d’un scoring (test indirect de revenu) qui permet de classer les ménages du plus pauvre au moins pauvre. La stratégie d'identification proposée met donc l'accent sur les ménages vivant dans les communautés de la phase 4 uniquement, ce qui correspond à 150,000 ménages bénéficiaires, et environ 50,000 ménages « de réserve ».5 L’enquête de ligne de référence (baseline) a été effectuée en novembre/décembre 2016, soit immédiatement avant la mise en place du premier transfert/paiement des ménages 3 Ces taux de pauvreté au niveau de la commune ont été déterminé par l’ANSD et la Banque Mondiale dans le cadre du travail sur les cartes de la pauvreté 4 Le scoring au Sénégal a été déterminé à partir des données de l’enquête nationale ESPS-II (données de 2011). Un modèle dichotomique de type logit (ménage pauvre/non pauvre) a été calibré sur un certain nombre de variables dichotomiques mesurées au niveau du ménage (famille nombreuse, alphabétisation du chef de ménage, caractéristiques du logement, santé et scolarité des enfants, présence de personnes âgées, non possession de biens essentiels, etc.). Deux modèles différents ont été calibrés pour les milieux urbains et ruraux. 5 Seuls 2/3 des ménages identifiés par le ciblage communautaire dans le cadre de la construction du Registre National Unique (RNU) sont finalement retenu pour participer au PNBSF. Pour 100,000 ménages sélectionnés, il reste donc environ 50,000 ménages qui sont enregistrés dans le RNU mais ne sont pas bénéficiaires du PNBSF. 8 identifiés en phase 4. L’enquête de fin d’étude (endline) est prévue trois années plus tard en 2019. Pour les deux enquêtes – ligne de base et fin d'étude – la collecte de données sera effectuée auprès du même échantillon représentatif de ménages, lesquels répondront à un questionnaire complet : module sur les caractéristiques socio-économiques du ménage, module de consommation, nature du logement et possession de terre, gestion des chocs, module d’éducation, de santé et de nutrition, capacité productive et activités génératrices de revenu, et prise de décisions au sein du ménage. En outre, des groupes de discussion seront menés pour fournir des informations complémentaires sur la satisfaction des ménages par rapport au programme. Groupes de traitement (T) et de contrôle (C) pour l’évaluation du PNBSF Le groupe de traitement (T) est composé des ménages bénéficiaires inscrits au PNBSF aux cours de la phases 4 : soit les ménages dont le scoring est le plus faible au sein de la commune ciblée. Le groupe de contrôle (C) est composé des ménages identifiés comme étant pauvres lors du ciblage communautaire, mais n’ayant pu devenir bénéficiaire du PNBSF à cause du nombre limité par commune. Ces ménages ont obtenu un score plus élevé que les ménages T au sein de leur commune. La construction du groupe de contrôle repose donc sur le principe de régression par discontinuité : on applique à tous les ménages présélectionnés par la communauté un scoring qui permet de les classer du plus pauvre au moins pauvre, et seuls ceux dont le score est en dessous du seuil d’éligibilité sont finalement retenu dans la liste finale des bénéficiaires. Il reste donc des ménages présélectionnés qui ne seront pas bénéficiaires du PNBSF, soit le groupe de contrôle. Le principe de la régression par discontinuité est alors basé sur l’idée que les ménages immédiatement au-dessus et ceux situés immédiatement en dessous du seuil d’éligibilité sont similaires en tout, sauf en ce qui concerne la participation au programme à évaluer : la régression par discontinuité recrée donc un design aléatoire (randomisation) autour du seuil d’éligibilité. Ce seuil d’éligibilité n’est pas absolu, mais relatif : il est fonction du taux de pauvreté extrême des communes. Différence en différence (DD) et régression par discontinuité (RD) La stratégie d'identification retenue, différence en différence (DD) couplée à une régression par discontinuité (RD) est basé sur l'hypothèse que les ménages remplissant « presque » les conditions requises pour participer au PNBSF (soit au-dessus du seuil d’éligibilité du scoring) sont similaires aux ménages bénéficiaires avant la mise en œuvre du programme, et que tous les changements dans les variables liées aux objectifs du programme entre les deux groupes peut être attribuable au PNBSF. Impact PNBSF = (Résultats T, fin – Résultats C, fin) – (Résultats T, base – Résultats C, base) 9 Externalités, contamination, et validité des résultats Cependant, l'impact du PNBSF peut être sous-estimé, car il peut y avoir des retombées positives au sein des communautés entre bénéficiaires et non bénéficiaires : les ménages bénéficiaires peuvent aider les non bénéficiaires à s’inscrire au registre d’État Civil, les ménages non bénéficiaires peuvent être stimulés par l’augmentation de la fréquentation scolaire des enfants bénéficiaires et envoyer leurs enfants à l’école (effet de pairs), etc. En outre, les estimations de l'impact du programme ne sont valides qu’autour du seuil d'éligibilité (donc l'effet du traitement sur les ménages dans la pauvreté extrême pourraient ne pas être correctement estimé). Par ailleurs, les ménages du groupe de traitement ont été inclus en Phase 4, et représenteront donc les ménages les moins pauvres des pauvres (puisque les ménages les plus pauvres auront déjà été intégrés dans les phases précédentes, soit 1 à 3). En évaluant l’impact du programme sur la phase 4, on risque alors d’obtenir une sous- estimation de l’impact réel du PNBSF. Si on est en mesure de se demander si le comportement des « presque » bénéficiaires pourrait être affecté par le programme, il est raisonnable de penser que seuls certains objectifs du programme le seront : activité économique (puisqu’il y a plus de cash dans l’économie), connaissances (les ménages discutent et peuvent partager entre eux les enseignements des mesures d’accompagnement). Il y a en revanche moins de raison de supposer que le comportement des ménages « presque » bénéficiaires sera affecté en ce qui concerne la scolarisation des enfants au primaire, ou la vaccination des petits enfants. Dans tous les cas de figure, on s’attend à des externalités positives, et donc, au pire, à une sous-estimation de l’impact du PNBSF. Échantillonnage L’échantillonnage des communes a été effectué par tirage aléatoire stratifié (Dakar, autres villes, milieu rural). Une fois une commune tirée au hasard pour faire partie de l’échantillon, les ménages retenus pour l’enquête sont ceux qui se trouvent immédiatement au-dessus, et immédiatement au-dessous du seuil d’éligibilité, de telle sort que ces deux groupes soient de la même taille, et représentent à eux deux exactement 20 pourcent des ménages bénéficiaires du PNBSF au cours de la quatrième génération. L’échantillon du groupe de bénéficiaires correspond donc systématiquement aux 10 pourcents des ménages bénéficiaires du PNBSF ayant obtenus le scoring le plus élevé (soit les moins pauvres de chaque commune). Les statistiques présentées sur les bénéficiaires du programme sont donc à prendre avec précaution et ne peuvent pas être étendues à l’’ensemble des bénéficiaires du programme PNBSF. 10 L’échantillon est constitué de 3 810 ménages, répartis selon le tableau de l’Annexe 3, et qui ont été choisis auprès de 88 communes.6 Ces 3 810 ménages sont répartis pour moitié entre ménages de traitement et ménages de contrôle. La taille de l’échantillon (3 810 ménages) a été déterminée après avoir effectué des calculs de puissance utilisant la dernière enquête nationale disponible pour le Sénégal, l’Enquête Suivi et Pauvreté du Sénégal 2011 (ESPS-II), ainsi que les données administratives de la dernière vague de participants et quasi-participants (Registre National Unique pour la génération 3 du programme PNBSF). 1 117 ménages sont situés à Dakar (soit 29 pourcent de l’échantillon), 1 389 ménages sont situés dans les autres villes sénégalaises (soit 36 pourcent de l’échantillon), et 1 304 ménages sont situés en zones rurales (34 pourcent). La proportion relative des 3 strates dans l’échantillon prend en compte la taille de ces strates au Sénégal (respectivement 28, 31 et 41 pourcent pour Dakar, les autres villes, et le milieu rural), ainsi que les taux d’attrition escomptés pour chacune d’entre elles (respectivement 30, 20 et 10 pourcent pour Dakar, les autres villes, et le milieu rural). Tableau 1 : Répartition des ménages de l’échantillon Milieu Contrôle Traitement Total % Dakar 558 559 1,117 29 Autres villes 697 692 1,389 36 Rural 654 650 1,304 34 Total 1,909 1,901 3,810 100 Déroulement de l’enquête de terrain L’enquête de ligne de base a été effectuée par le Centre de Recherche pour le Développement Economique et Social (CRDES) entre le 10 novembre et le 02 décembre 2016, auprès de 3,810 ménages résidant dans les communes de mise en œuvre du programme. 15 pourcents des ménages bénéficiaires du PNBSF devant être enquêtés n’ont pas été trouvés par les enquêteurs, et ont donc été remplacés par les ménages de la liste d’attente.7 De la même façon, 13 pourcents des ménages de contrôle sont issus de la liste d’attente. 6 L’échantillon initial comprenait 99 communes. 18 communes ont dû être retirées car inaccessibles (1 commune dans la région de Kédougou, 7 communes dans la région de Sédhiou, 9 communes dans la région de Tambacounda, 1 commune dans la région de Ziguinchor). Elles ont été remplacées par les communes issues du même tirage aléatoire, mais plus bas dans la liste (comme celles-ci étaient plus grandes, le nombre final de commune (88) est inférieur au nombre initial). 7 Les ménages à enquêtés sont classés par ordre croissant de distance par rapport au seuil d’éligibilité. Lorsqu’un ménage n’est pas joignable, le premier ménage sur la liste d’attente, soit le premier ménage à être « trop loin » du seuil d’éligibilité est choisi pour le remplacer, puis le second ménage à être « trop loin », etc. 11 L’enquête a été effectuée avec des tablettes équipées du logiciel CSPRO. Le questionnaire a été traduit en langues nationales notamment en wolof, en poular et sérère afin d’avoir une traduction harmonisée, et la meilleure qualité de réponses de la part des ménages enquêtés. Questionnaire et données de l’enquête de base Questionnaire L’enquête comprend un questionnaire ménage et un qu estionnaire communautaire. Le questionnaire ménage permet de collecter l’ensemble des informations sur les caractéristiques sociodémographiques de tous les membres du ménage, sur les caractéristiques de l’habitat et du patrimoine ainsi que sur l’accès aux infrastructures de base, sur l’éducation, sur la santé, l’accès aux programmes sociaux de base, et les processus de décision au sein du ménage. Le questionnaire est composé des sections suivantes : - Section A : informations sur le questionnaire - Section B : composition du ménage - Section C : éducation - Section D : santé et nutrition des enfants (0-6 ans) - Section E : santé femme - Section F : emploi / activité productives - Section G : caractéristiques du logement - Section H : possession de biens durables - Section I : dépenses du ménage - Section J : revenus et autoconsommation - Section K : chocs - Section L : décisions au sein du ménage - Section M : accès aux programmes sociaux de base et au crédit Le questionnaire communautaire renseigne sur quelques indications supplémentaires sur le village/quartier dans lequel vivent les résidents interrogés pour l’enquête de base du PNBSF (démographie, économie, infrastructure, agriculture, éducation, santé). Il est administré auprès d'un chef de quartier, chef de village et/ou des autres dirigeants bien informés. 12 Pondération Comme certaines strates ont été sur-échantillonnées (les ménages urbains qui ont plus de probabilité d’attrition (ne pas être joignables lors de l’enquête de fin d’étude en 2019)), les ménages ont tous été pondérés pour constituer un échantillon représentatif de la dernière génération de bénéficiaires du PNBSF, soit en 2016. Cette pondération a été effectuée par l’équipe Pauvreté de la Banque mondiale sous la direction de Federica Marzo. Construction de l’agrégat de consommation et de l’indicateur de sécurité alimentaire L’objectif principal du PNBSF est de lutter contre la pauvreté : il est donc indispensable de construire un indicateur de la pauvreté de bonne qualité, et donc en premier lieu un agrégat de consommation fiable. La méthodologie appliquée pour construire l’agrégat de consommation est celle préconisée par la Banque mondiale, et d’ores-et-déjà utilisées à partir des enquêtes ESPS : le coût des besoins de base (cost of basic needs). Afin de pouvoir comparer les résultats issus de cette enquête de ligne de base, un effort particulier a été effectué pour collecter les mêmes informations que celles de l’ESPS -II. L’agrégat de consommation correspond à la somme de quatre composantes : la consommation alimentaire, la consommation non alimentaire de biens non durables et des services, le loyer (fictif pour les ménages propriétaires de leurs logements) et la valeur d’usage des biens durables. L’indicateur de sécurité alimentaire renseigne sur la capacité des produits alimentaires consommés à assurer un équilibre alimentaire aux populations. L’agrégat de consommation a été construit par l’équipe Pauvreté de la Banque mondiale dirigée par Federica Marzo, et comprend donc, la consommation totale du ménage, la consommation par tête, la consommation par équivalent adulte (mesure utilisée par l’ANDS), ainsi que la consommation de différents types de produits (céréales, viande, poisson, etc.). Différents niveaux de pauvreté ont aussi été construits : seuil universel (1,9$ par jour et par personne), seuils nationaux (pauvreté alimentaire, et pauvreté). Validité du groupe de contrôle La méthodologie d’identification de l’impact du PNBSF repose sur la construction d’un groupe de contrôle par RD. Cette méthodologie suppose que, lorsque la distance au seuil d’éligibilité est suffisamment faible, les deux groupes (T et C), sont identiques, et les groupe quasi-éligible est alors un groupe de contrôle valide. Le tableau ci-dessous présente les caractéristiques des deux groupes (T et C) sur un certain nombre de variables clefs. Seules les caractéristiques qui comportent des astérisques dans la colonne t-test sont statistiquement différentes, i.e. que le groupe de contrôle et le groupe témoin ne sont pas similaires en ce qui concerne cette variable. La majorité des variables ne présentent pas de différences significatives entre les groupes de traitement et de contrôle. Comme prévu, le scoring établi par le RNU est significativement différent (les ménages bénéficiaires ont systématiquement un scoring 13 inférieur à celui des ménages quasi-éligibles). En revanche, les variables de consommation par tête et de pauvreté ne sont pas significativement différentes, ce qui confirme que les deux groupes T et C sont similaires avant la mise en œuvre du PNBSF : le groupe de bénéficiaires est légèrement plus pauvre (consommation de 14,738 FCFA par personne par mois, contre 15,791 pour le groupe de contrôle, et taux de pauvreté de 89.7 pourcents contre 87.7 pour le groupe de contrôle). Toutes les variables liées à la possession de biens durables ne sont pas significativement différentes (sauf la possession d’une cuisinière). De la même façon, la majorité des variable liées au type d’habitat ne sont pas significativement différentes, si ce n’est le type de sol, l’accès à l’eau, le combustible pour cuisiner, et le nombre de pièces : le groupe de contrôle est encore une fois un peu mieux loti, mais dispose de moins de pièces. En effet, les caractéristiques démographiques sont légèrement différentes entre les deux groupes : les ménages bénéficiaires sont un peu plus grands (10.1 personnes en moyenne), car ils ont plus d’enfants entre 6 et 12 ans (2.2 en moyenne). En revanche, les autres caractéristiques liées à la composition du ménage sont similaires (âge, éducation, et ethnie du chef de ménage, polygamie, proportion d’enfants à l’école). Tableau 2 : Comparaison des groupes de traitement (T) et contrôle (C) Traitement Contrôle T-test Scoring (issu de la base de données du RNU) 12.7 12.8 *** Scoring (calculé à partir de l’enquête de référence) 12.7 12.7 Consommation nominale par tête (FCFA) 14,738 15,791 Pauvreté (nationale) 89.7 87.7 Pirogue 1.4 1.4 Charette 20.5 22.1 Motocyclette 4.8 4.7 Voiture/camion 0.9 0.9 Tracteur 0.0 0.0 Radio 45.7 46.1 Télévision8 41.6 41.8 Téléphone fixe 1.1 1.1 Téléphone mobile 93.9 94.6 Ordinateur 3.2 2.5 Ventilateur 22.9 22.9 Air-conditionné 0.0 0.0 Frigo/congélateur 10.5 10.6 Cuisinière 0.1 0.5 ** Chauffe-eau 0.1 0.0 Fer à repasser 0.2 0.1 Habite dans une case 22.7 22.2 8 Cette proportion relativement élevée est due à la forte incidence de télévisions dans les ménages urbains. 14 Propriétaire sans titre 34.8 34.3 Nombre de pièces 5.0 4.7 ** Pas de cuisine indépendante 37.5 34.6 Toit non standard (chaume/paille…) 22.6 23.2 Murs non standard (bois/tôle/pisé/paille…) 10.8 12.1 Sol meuble (sable…) 30.1 25.0 *** Pas de robinet intérieur 49.4 44.6 ** Pas de latrines 17.3 19.7 Pas d’électricité (SENELEC) 44.9 55.8 Pas de cuisine au gaz/électricité 88.0 85.4 ** Possède ou cultive de la terre 36.2 37.2 Hectares possédés/cultivés 1.96 1.96 Élève des animaux 22.9 24.8 Pratique la pêche 3.1 3.0 Taille ménage 10.1 9.7 ** Ménage polygame 17.8 18.1 Âge (CM) 50.7 50.5 Sexe : homme (CM) 34.2 35.8 Éducation (CM) - Aucune 79.1 79.0 - Primaire 14.8 15.1 - Secondaire + 6.1 5.9 Ethnie (CM) - Wolof 36.7 38.4 - Sérère 14.5 14.7 - Peul 33.5 32.2 - Autre 15.3 14.8 Enfants (0-5) 1.4 1.4 Enfants (6-12) 2.2 2.1 ** Personnes âgées (>64) 0.4 0.4 % des enfants (6-12) ayant déjà fréquenté l'école 64.7 68.4 % des enfants (6-12) à l'école 62.3 65.3 Note : * différents avec un intervalle de confiance de 90%, ** différents avec un intervalle de confiance de 95%, *** différents avec un intervalle de confiance de 99%. Le Tableau 2 confirme donc que les deux groupes de traitement et de contrôle sont similaires sur la majorité des caractéristiques observables : la méthodologie de régression dans la discontinuité (RD) fonctionne bien. Les petites différences qui persistent entre les deux groupes seront quant à elles effacées grâce à la combinaison de la RD avec la différence en différence. Validité du PMT L’une des questions posées par l’administration du RNU, est celle de savoir si les enquêtes menées par les énumérateurs du RNU sont suffisamment précises pour la construction du scoring de chaque ménage. Le questionnaire de la ligne de base inclut les variables nécessaires à la construction du scoring, qui permet une comparaison entre le scoring 15 issue de la base de données du RNU – construit sur la base des réponses données aux énumérateurs du RNU –, et le scoring issu du questionnaire de la ligne de base, où la véracité des réponses à toutes les questions a été contrôlée par les énumérateurs du CRDES. Comme le montrent les deux premières lignes du Tableau 2, en moyenne, les scores obtenus par les deux sources sont similaires9. Cependant, les deux scores sont assez différents lorsque l’on regarde ménage par ménage (la corrélation entre les deux scores est très faible, à 47 pourcents). Comme l’on peut s’y attendre, les résultats sont meilleurs en zones rurales. La corrélation entre les deux scorings est plus faible en milieu urbain qu’en milieu rural : les corrélations sont respectivement de 22, 34, et 49 pourcents à Dakar, dans les autres villes, et en milieu rural. La faible corrélation entre les deux scorings peut signifier deux choses : (i) la méthodologie de collecte des données par les énumérateurs du RNU n’est pas assez fiable (les réponses aux différentes questions ne sont pas fiables), (ii) les variables à partir desquelles le scoring est construit évoluent rapidement au cours du temps (la corrélation entre les deux scores est légèrement plus faible pour les ménages des trois premières générations, lesquels ont été enquêtés plus un, deux, ou trois ans plus tôt). Par ailleurs, le Tableau 4, qui présente les taux de pauvreté au sein des ménages qui vont recevoir le PNBSF, montre que la quasi-totalité (93 pourcents) des ménages ciblés sont pauvres, allant de 89 pourcent à Dakar, à plus de 94 pourcents en milieu rural. Les données de l’enquête de référence ne permettent pas de tester la qualité du ciblage en termes d’erreurs d’inclusion ou d’exclusion (car l’enquête ne dispose pas d’information sur la population qui n’a pas été sélectionnée), mais l’on peut cependant dire que presque tous les ménages du PNBSF sont pauvres. Caractéristiques des ménages du PNBSF Profile sociodémographique Les ménages qui seront bénéficiaires du PNBSF10 en génération 4 présentent les caractéristiques suivantes (voir Tableau 2) : ce sont des ménages pauvres (90 pourcent) et nombreux (en moyenne 10 individus), majoritairement monogames (82 pourcents), et dirigés pas un chef de ménage de sexe féminin 2/3 des ménages) analphabète (80 pourcents) d’environ 50 ans. Un tiers des ménages est Wolof, un autre tiers Peul, et le 9 La première ligne reporte le score enregistré dans la base de données du RNU, tandis que la seconde ligne correspond au score construit par les auteurs à partir des réponses aux questions de l’enquête de référence (pour laquelle les énumérateurs ont vu de leur propres yeux si les réponses des ménages correspondaient bien à la réalité (possessions de biens durables, etc.). 10 Attention, ces ménages représentent uniquement les 10 pourcents les moins pauvres allant recevoir le PNBSF dans chaque commune. 16 dernier tiers est réparti entre Sérères et toutes les autres ethnies (15 pourcents pour chacun des deux groupes). Ces ménages ont au moins un enfant de moins de 5 ans, et un enfant en âge d’aller à l’école primaire (6-12 ans). 2/3 de ces derniers sont inscrits à l’école11. Environ un quart des adultes12 étudie. Les ménages ruraux sont principalement des ménages agricoles (70 pourcents des ménages ont de la terre, et 23 pourcents des adultes hommes la cultivent), dont les femmes occupent des tâches ménagères (56 pourcent). Les ménages urbains sont plus divers : à Dakar, les hommes qui n’étudient pas sont employés à une multitude de métiers, et beaucoup sont apprentis (12 pourcents), tandis que la majorité des femmes est au foyer (40 pourcents). Les femmes qui n’étudient pas sont présentes dans deux autres activités : vendeuses (10 pourcents) et domestiques (5 pourcents). Dans les autres centres urbains, les hommes qui n’étudient pas sont aussi employés à une variété de métiers, mais son encore employés au travail de la terre (7 pourcents) ou de la pêche (3 pourcents). Quant aux femmes, elles sont principalement au foyer (48 pourcents), ou vendeuses (7 pourcents), quand elles n’étudient pas (voir annexe 1 pour le détail de l’activité principale des adultes de plus de 10 ans). Ces ménages possèdent peu de biens durables (la moitié disposent d’une radio ou d’une télévision), seul un ménage sur cinq dispose d’un moyen de transport (une charrette), et seuls 10 pourcents possèdent un réfrigérateur. En revanche, la pénétration de la téléphonie mobile est quasi-universelle (94 pourcents des ménages disposent d’un portable). La majorité des ménages dispose d’un habitacle relativement solide, que ce soit la nature du toit, des murs, ou du sol. Près de la moitié des ménages dispose d’un robinet intérieur, ou est connecté à l’électricité. Seuls 17 pourcents ne disposent pas de latrines. Deux tiers des ménages sont propriétaires de leur logement, pour moitié avec un titre de propriété, pour moitié sans. Focus 1: Les ménages polygammes (T et C) Les ménages polygames font partie des ménages les plus pauvres de l’échantillon de l’enquête de référence (voir tableau dans l’annexe 2). Ils sont plus présents dans les zones rurales et chez les Wolofs, et sont moins riches que les ménages monogames (ils dépensent en moyenne 3 000 FCFA en moins par personne par mois). Leur habitacle est relativement similaire à celui des ménages monogames, et ils possèdent sensiblement autant de biens durables. En revanche, ils sont plus liés à l’agriculture : 50 pourcents possèdent ou cultive de la terre, à comparer avec 34 pourcents des ménages monogames, et 34 pourcents élèvent du bétail, (22 pourcents des ménages monogames). Ces ménages sont bien entendu plus grands que les ménages monogames (13 personnes en moyenne 11 Pour des statistiques descriptives complètes par strate (Dakar, autres villes, milieu rural), voir Tableau 20 dans l’annexe 2. 12 Âgé de plus de 14 ans. 17 contre 9), sont dirigés par un homme (51 pourcent à comparer avec 32 pourcents), moins éduqué. La fréquentation scolaire de leurs enfants est bien inférieure à celle des ménages monogames : 54 pourcents des enfants de 6-12 ans ont déjà fréquenté l´école (contre 68 pourcent dans les familles monogames), et seulement 52 pourcents des enfants sont inscrits à l’école primaire (contre 65 pourcents dans les familles monogames). Quant aux caractéristiques du chef de ménage, en termes d’éducation, d’âge, et d’affiliation ethnique, on constate peu de différences. En revanche, les ménages non pauvres sont encore plus enclins à être dirigés par une femme (70 pourcents contre 62 pourcents). Consommation et pauvreté des ménages L’EI a pour objectif de fournir des données sur le fonctionnement du programme, ainsi que l'impact des transferts monétaires sur les conditions socio-économiques des familles bénéficiaires. Avant la mise en place du PNBSF, les ménages qui vont bénéficier du programme sont légèrement plus pauvres que les ménages quasi-éligibles (1 000 FCFA de moins par personne par mois), mais cette différence n’est pas significative comme cela a déjà été montré dans le Tableau 2. Trois colonnes de référence ont été rajoutées : la consommation nominale par tête du premier, et du deuxième quintile en 2011 13, ainsi que la consommation moyenne par tête du Sénégal en 2011 (données ESPS-II). Le consommation moyenne des ménages du groupe de bénéficiaires se trouve légèrement au-dessus du deuxième quintile. Ce résultat est relativement cohérent : les bénéficiaires du groupe de traitement représentent les 10 pourcents les moins pauvres des bénéficiaires des communes échantillonnées. Tableau 3 : Consommation par tête (nominale, non déflatée) Traitement Contrôle Q1 (ESPS-II) Q2 (ESPS-II) Moyenne (ESPS-II) Dakar 21,441 24,070 11,209 19,224 39,452 Autres villes 14,280 14,738 8,628 14,300 23,142 Rural 10,500 10,976 6,184 10,373 13,785 Total 14,738 15,791 6,968 12,433 21,628 Les taux des pauvreté observés entre T et C ne sont pas significativement différents (ce qui est cohérent avec le fait que la consommation par tête n’est pas significativement différente). Les taux de pauvreté observés au sein du groupe de bénéficiaires du PNBSF sont relativement élevés (93 pourcents, soit deux fois le taux de pauvreté du Sénégal) et dénotent un bon ciblage du programme14. La proportion de ménages en situation d’extrême pauvreté est de 58 pourcents, avec de grandes variations d’un milieu à l’autre : 29.1 pourcents des ménages du PNBSF sont en situation d’extrême pauvreté à Dakar, 54.9 13 Données les plus récentes. 14 Les différences entre ménages dirigés par un homme/une femme, ou ménages monogames/polygames ne sont pas très importantes, respectivement 90/88 et 88/92 pourcents). 18 pourcents dans les autres villes, et 70.8 pourcents dans les zones rurales. Ainsi, la majorité des ménages ayant trop peu d’argent pour couvrir leurs dépenses alimentaires par personne par jour se situe en milieu rural (55 pourcents du PNBSF, alors que seulement 41 pourcents des ménages du PNBSF sont situés en milieu rural). Focus 2: Les ménages non pauvres (T et C) Les ménages non pauvres sont très peu nombreux (moins de 3 pourcents des individus, et moins de 11 pourcent des ménages), et sont distribués pour 38 pourcents à Dakar, 28 pourcents dans les autres villes, et 34 pourcents en zones rurales. Ils disposent d’en moyenne 35 365 FCFA par personne par mois, et ont plus de biens durables (radio, télévision, ventilateur). Ils vivent dans un habitacle de meilleure qualité (pour chacune des caractéristiques, ils ont une moyenne de 10 points de pourcentage meilleur, i.e. 31 pourcents n’ont pas de cuisine indépendante, à comparer avec 40 pourcents chez les ménages pauvres). Les enfants sont mieux scolarisés (75 pourcents des 6-12 ans ont déjà fréquenté l’école, et 72 pourcents y sont inscrits, contre respectivement 64 et 61 pourcents dans les ménages pauvres). Tableau 4 : Part d’individus pauvres (en pourcentage) Traitement Contrôle (ESPS-II) Pauvreté extrême (alimentaire) Dakar 29.1 30.8 2.3 Autres villes 54.9 54.1 9.7 Rural 70.8 69.5 22.3 Total 55.0 54.7 13.9 Pauvreté (seuil national) Dakar 89.2 90.3 26.1 Autres villes 94.1 91.1 44.1 Rural 94.6 93.4 57.9 Total 93.0 91.9 47.4 Les dépenses alimentaires des ménages qui vont bénéficier du PNBSF sont faibles, et en ligne avec le premier quintile de l’ESPS-II : les ménages à Dakar dépensent en moyenne 83 507 FCFA par mois en nourriture, ce qui est bien plus élevé que dans les autres villes et le milieu rural où ces dépenses avoisinent les 70 000 FCFA. Ces dépenses sont en moyenne bien inférieures non seulement aux dépenses moyennes des Sénégalais, mais aussi au deuxième quintile de consommation – voir partie gauche du Graphique 2 ci- après. Diversité alimentaire, et biens supérieurs L’une des questions principales, une fois l’impact du PNBSF établi sur la consommation en général et le niveau de pauvreté monétaire des bénéficiaires, et l’impact du PNBSF sur la part relative des dépenses du ménages : est-ce que le PNBSF modifie les habitudes de consommation des ménages ? 19 Les ménages qui vont bénéficier du PNBSF ont des habitudes de consommation proche de celles du deuxième quintile de consommation au Sénégal – voir Graphique 2. Les ménages de Dakar dépensent une fraction plus réduite de leurs revenus pour la nourriture (45 pourcents), alors que les ménages résidant dans les autres centres urbains et les zones rurales consacrent une part plus importante de leurs dépenses à l’alimentation (respectivement 54 et 66 pourcents). Encore une fois, les habitudes du groupe de contrôle sont similaires au groupe de traitement. En ce qui concerne la diversité alimentaire, l’enquête ménage permet de regarder deux facettes : (i) la part des dépenses consacrées aux 13 groupes d’aliments tels que définis par l’Assistance Technique pour l’Alimentation et la Nutrition (FANTA) pour la construction de son Score de Diversité Alimentaire des Ménages (SDAM)15 ; et (ii) la diversité alimentaire de chaque enfant âgé de 0 à 36 mois. Graphique 2: Dépenses alimentaires des ménages a. Dépenses mensuelles b. Part de l’alimentation dans les dépenses (milliers de FCFA) totales (%) 160 80 140 150 67 135 66 66 65 140 70 64 120 56 110 114 60 54 54 120 51 52 50 45 44 44 100 84 80 83 41 71 71 71 73 36 80 70 70 40 60 30 40 20 20 10 0 0 Rural Rural Rural Rural Rural Autres villes Autres villes Autres villes Autres villes Autres villes Dakar Dakar Dakar Dakar Dakar Rural Rural Rural Rural Rural Dakar Autres villes Dakar Autres villes Dakar Autres villes Dakar Autres villes Dakar Autres villes Traitement Contrôle Q1 (ESPS-II) Q2 (ESPS-II) Total (ESPS- Traitement Contrôle Q1 (ESPS-II) Q2 (ESPS-II) Total (ESPS- II) II) Les ménages de traitement ont un régime alimentaire peu diversifié et pauvre en protéines. La majorité des dépenses des ménages est consacrée aux céréales (mil, sorgho, riz, pain…) : respectivement 37, 40 et 43 pourcents des dépenses alimentaires des ménages à Dakar, dans les autres villes du pays, et en milieu rural. Les deux autres dépenses importantes des ménages sont partagées entre le poisson et les huiles et graisses (entre 10 et 15 pourcents pour ces deux postes) – voir Tableau 5. Tableau 5 : Part des sous-groupes alimentaires dans l’alimentation des ménages T Dakar Autres villes Rural Céréales 36.9 39.7 42.5 15 Les dépenses alimentaires du ménage étant calculées sur les 30 derniers jours, il est impossible de calculer le véritable score de diversité alimentaire recommandé par FANTA, car celui-ci est basé sur les 24 dernières heures qui se sont écoulées. 20 Tubercules 1.0 0.9 0.3 Légumes à feuille verte 1.5 1.6 0.6 Noix, pois et graines 0.7 1.0 1.3 Autres légumes 6.8 5.5 4.3 Fruits 0.3 0.2 0.1 Viandes 4.0 2.5 2.4 Poissons 16.2 13.1 9.4 Produits laitiers 3.2 1.7 1.0 Huiles et graisses 13.7 13.7 12.7 Arachides 1.4 4.1 8.2 Sucreries 6.3 7.7 8.5 Épicerie et condiments 7.8 8.3 8.5 Quant à la diversité alimentaire des enfants de moins de 36 mois, le tableau ci-dessous résume la fréquence, au cours des 7 derniers jours, des aliments ingérés. La dernière ligne du tableau indique le nombre de catégories d’aliments dont la consommation e st non- nulle sur les 7 derniers jours. Comme on s’y attend, les petits enfants à Dakar mangent au moins 7 catégories d’aliments (sur 21) au cours des 7 derniers jours, tandis que les petits enfants des autres villes et des zones rurales se contentent respectivement de 5.4 et 4.3 catégories d’aliments. Tableau 6 : Diversité alimentaire des enfants de moins de 36 mois (ménages T) Dakar Autres villes Rural Eau 6.3 6.4 6.3 Jus 1.5 0.6 0.3 Bouillon 1.9 1.6 1.2 Lait 2.2 1.6 1.6 Lait en poudre pour bébé 0.5 0.3 0.2 Autres liquides 1.4 1.2 0.7 Yaourt 1.0 0.6 0.2 Préparation enrichie pour bébé 0.4 0.1 0.1 Pain et féculents 4.6 4.5 4.1 Citrouilles, carottes… légumes orange à l'intérieur 3.0 1.9 1.0 Tubercules 1.7 1.0 0.5 Légumes à feuilles vert foncé 0.7 0.8 0.9 Fruits riches en vitamine A 0.6 0.3 0.1 Autres fruits ou légumes 1.0 0.6 0.3 Abats 0.1 0.1 0.0 Viande 0.4 0.3 0.1 Œufs 0.9 0.4 0.2 Poisson 3.6 3.4 2.3 Haricots ou noix 0.5 0.4 0.7 Produits laitiers 0.3 0.2 0.1 Autres 2.6 2.3 2.1 Index (0 à 21) 7.0 5.4 4.3 21 Capital humain (éducation, santé, état civil) Le PNBSF a pour objectif indirect d’augmenter l’utilisation des services d’éducation et de santé, et renforcer le développement du capital humain des enfants afin d’enrayer le processus de transmission intergénérationnelle de la pauvreté. 63 pourcents des enfants en âge d’être à l’école primaire ont déjà été scolarisés, et 59 pourcents sont actuellement inscrits à l’école. Ces statistiques sont légèreme nt moins bonnes que celles du groupe de contrôle (différence statistiquement significative), où respectivement 65 et 63 pourcents des enfants de 6 à 12 ans ont déjà été scolarisés et sont inscrits au moment de l’enquête. Les statistiques du groupe de trait ement sont meilleurs que celles reportées par le quintile le plus pauvre de l’ESPS-II, et parfois meilleurs que les résultats généraux de l’ESPS-II. Ces différences sont probablement dues aux progrès de scolarisation entre les deux enquêtes espacées de 6 ans. Les taux de scolarisation sont plus élevés en milieu urbain (77, 60 et 50 pourcents respectivement à Dakar, dans les autres villes, et en milieu rural). Tableau 7 : Scolarisation – Enfants de 6 à 12 ans (en pourcentages) A déjà été scolarisé (%) Est actuellement à l’école (%) T C Q1 (ESPS) Total (ESPS) T C Q1 (ESPS) Total (ESPS) Dakar 79.8 81.7 65.9 81.2 76.7 78.9 55.1 79.6 Autres villes 62.3 65.3 72.2 76.6 59.9 63.3 73.8 74.1 Rural 52.7 58.0 46.5 46.4 50.4 55.9 43.8 45.3 Total 63.3 65.3 54.5 61.5 58.9 63.0 52.9 59.9 Quelques différences importantes sont à noter en fonction du type de ménage - Tableau 8. Les ménages polygames sont beaucoup moins enclins à envoyer leurs enfants à l’école : alors que 64 pourcents des enfants en âge d’aller à l’école primaire sont scolarisés dans les familles monogames, cette proportion tombe à 46 pourcents dans les familles polygames. De la même façon, les chefs de ménage hommes sont moins enclins à envoyer leurs enfants à l’école : 52 pourcents contre 64 pourcents. Tableau 8 : Scolarisation par caractéristiques du ménage – Ménages T (en pourcentages) A déjà été scolarisé (%) Est actuellement à l’école (%) Monogame 66.7 64.4 Polygame 49.2 46.1 CM homme 55.1 52.3 CM femme 66.6 64.4 Comme dans l’ESPS-II, les taux de scolarisation des filles sont systématiquement supérieurs à ceux des garçons d’environ 5 points de pourcentage – voir Tableau 9. Tableau 9 : Scolarisation par sexe – Enfants de 6 à 12 ans – Ménages T (en pourcentages) 22 A déjà été scolarisé (%) Est actuellement à l’école (%) Garçons Filles Garçons Filles Dakar 75.9 83.8 73.3 80.2 Autres villes 59.8 65.1 57.3 62.6 Rural 51.8 53.7 49.5 51.4 Total 59.3 63.6 56.8 61.0 La proportion d’enfants de 12-59 mois ayant reçu la totalité des vaccins recommandés est de 26 pourcents. Ces chiffres sont bien en-deçà des statistiques rapportées par la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-Continue, 2015) : 58 pourcents des enfants de 12-59 mois ont reçu tous les vaccins, et seulement 21 pourcents n’ont reçu aucun vaccin. À peine un tiers des enfants de 12-59 mois dispose d’un carnet de vaccination. Le milieu de résidence et les caractéristiques du chef de ménage jouent un rôle non négligeable : en milieu rural, 64 pourcents des enfants des ménages polygame n’ont reçu aucun vaccin, contre 57 pourcents dans les ménages monogames. Quant au sexe du chef de ménage, il a une influence différente à Dakar et ailleurs : les mères font plus attention à la vaccination de leurs enfants à Dakar (38 pourcents n’ont aucun vaccin, contre 43 pourcents dans les ménages dirigés par un homme), alors que la tendance s’inverse dans les autres villes et en milieu rural (65 pourcents des enfants n’ont aucun vaccin dans les ménages dirigés par un femme, contre 55 pourcents dans les ménages dirigés par un homme en milieu rural). Tableau 10 : Vaccination – Enfants de 12 à 59 mois – Ménages T (en pourcentages) Pas de carnet Aucun vaccin Tous les vaccins Dakar 18.6 39.2 38.3 Autres villes 22.9 44.5 34.4 Rural 32.8 60.1 16.6 Total 27.1 51.4 26.1 La majorité des enfants de moins de 6 ans résidant en milieu urbain ont un certificat d’enregistrement à l’État civil, mais seulement un tiers est enregistré. En milieu rural, ces proportions sont plus faibles, avec seulement 45 pourcent des enfants de moins de 6 ans disposant d’un certificat et 29 pourcent étant enregistrés – voir Tableau 11. IL n’y a pas de différences importantes entre ménages monogames et polygames ; en revanche, les femmes chef de ménage sont plus enclines à enregistrer leurs enfants (53 pourcents de certificats contre 45 pourcents). Ces statistiques sont proches de celles reportées par l’EDS-Continue (2015), où 52 pourcents des enfants de moins de 5 ans ont un certificat, et seulement 30 pourcents n’ont ni l’un ni l’autre. Tableau 11 : Enregistrement à l’État Civil – Enfants de moins de 6 ans – Ménages T (en pourcentages) Certificat Enregistré Ni l’un, ni l’autre NSP Dakar 54.5 36.0 5.8 3.7 Autres villes 55.4 26.9 13.1 4.6 23 Rural 44.9 29.2 18.6 7.4 Total 49.8 29.8 14.5 5.9 Chocs, épargne et filets sociaux Le PNBSF, par le biais d’un transfert monétaire régulier et prévisible, a pour objectif de stabiliser la consommation des ménages, et de minimiser l’impact des chocs subis par les ménages. Au sein des futurs bénéficiaires du PNBSF, le choc principal subi par les ménages est l’occurrence de pluies irrégulières ou de sécheresse. Ce choc climatique est particulièrement sévère là où les ménages cultivent la terre : dans les zones rurales (33 pourcents des ménages), et dans une moindre mesure les villes sénégalaises (12 pourcents). En revanche, dans les zones urbaines, le choc principal subi par les ménages est lié au coût des denrées alimentaires (15 pourcent à Dakar, et 13 pourcent dans les autres villes). Les deux chocs principaux sont donc des chocs affectant la communauté entière, et non le ménage seul (chocs idiosyncratiques). Trois chocs additionnels sont relativement importants dans les trois milieux : le décès ou une maladie grave d’un membre du ménage, et les conséquences des inondations – voir Tableau 12. Tableau 12 : Chocs subis au cours des 12 derniers mois – Ménages T (en pourcentages) Autres Sénégal Dakar Rural villes Sécheresse, pluies irrégulières 17.6 2.1 12.0 32.5 Coûts des denrées alimentaires 10.1 15.4 12.9 4.3 Maladie grave/accident d’un membre du ménage 6.4 6.1 6.9 6.3 Inondations, glissements de terrain 4.0 4.3 5.8 2.5 Décès d’un membre actif du ménage 3.9 6.4 4.0 2.1 Parasite/maladie des cultures 1.7 0.0 0.7 3.7 Réduction des gains de l’activité non agricole du ménage 1.4 1.9 1.8 0.7 Maladie du bétail/volailles 1.3 0.2 0.4 2.8 Perte d’emploi d’un membre du ménage salarié 1.1 1.5 1.8 0.2 Note : seuls les chocs affectant >1% de la population sont reportés dans ce tableau. Quant aux stratégies d’adaptation aux chocs, elles sont relativement stables d’un milieu géographique à l’autre : l’absence de stratégie (« n’a rien fait ») est la première réponse à ces chocs, pour respectivement 11, 17 et 23 pourcents des ménages de Dakar, des autres villes, et des zones rurales. Vient ensuite l’épargne, pour 16 pourcent des ménages, l’aide de parents ou d’amis pour 10 pourcents, et la modification du mode d’alimentation pour 6 pourcents. Tableau 13 : Stratégies d’adaptation adoptées – Ménages T (en pourcentages) Autres Sénégal Dakar Rural villes 24 N'a rien fait 17.7 11.1 17.1 22.6 A compté sur sa propre épargne 16.0 14.8 13.5 18.6 Aide de parents/amis 10.0 10.9 12.1 7.9 Changé mode alimentation 5.5 6.0 5.0 5.4 Appel à des efforts spirituels 1.5 1.2 1.4 1.7 Adultes sans travail ont cherché un travail 1.4 2.6 1.5 0.4 Réduit dépenses santé/éducation 1.0 1.0 0.6 1.3 Note : seuls les stratégies adoptées par >1% de la population sont reportées dans ce tableau. La majorité des ménages qui vont bénéficier du PNBSF n’ont pas accès aux programmes d’assistance sociale. Quel que soit le type de programme (nutrition, emploi, agriculture, santé, éducation…), moins de 3 pourcents des ménages y participent – voir Tableau 14. De la même façon, peu de ménages reçoivent des rémittences, que ce soit du Sénégal, ou de l’étranger. Tableau 14 : Accès aux programmes d’assistance sociale – Ménages T (en pourcentages) Renforcement nutritionnel (ex PRN) 1.5 Emploi des jeunes (ex OFFICE BANLIEUE) 0.1 Développement agricole (ex GOANA) 0.3 Santé des personnes âgées (ex PLAN SESAM) 2.9 Aide alimentaire aux plus démunis 2.6 Éducation (bourses et aides scolaires, etc.) 2.0 Accès facile à un logement 0.1 Enrôlement gratuit dans une mutuelle de santé 2.2 Autre 0.6 Rémittences du Sénégal 6.4 Rémittences de l’étranger 3.2 Finalement, peu de ménages sont bancarisés et ont accès au crédit : 24 pourcents de ménages pensent pouvoir obtenir un prêt si ils le souhaitaient – voir Tableau 15. 3 pourcents disposent d’un compte en banque (statistiques stables d’un milieu géographique à l’autre). Et si peu de ménages ont accès au microcrédit, un ménage sur cinq fait partie d’un groupe de tontine. Tableau 15 : Accès au crédit – Ménages T (en pourcentages) Compte en banque 3.3 Compte postal 0.4 Groupe de microcrédit 4.5  Devez-vous de l’argent à ce groupe de microcrédit ? 53.9 Groupe de tontine 21.7  Devez-vous de l’argent à ce groupe de tontine ? 9.1 Devez-vous de l’argent à d’autres personnes (ami, famille, prêteur) ou à un autre type d’institution ? 33.0 Si vous avez besoin d’un prêt, pourriez-vous l’obtenir ? 23.9 25 Autonomie des femmes Les femmes des ménages qui vont bénéficier du PNBSF participent au processus de décision lorsqu’il est question d’alimentation et de santé : un tiers des femmes choisissent seules quels aliments acheter ou consommer, et répartissent la nourriture au sein du ménage. L’autre tiers prend ces décisions avec leur époux. Quant aux décisions relatives à la santé, elles sont généralement prises en concertation avec l’époux (soins médicaux, comme contraception). En revanche, le mari est le principal preneur de décision en matière d’éducation et d’agriculture : 56 pourcents choisissent si les enfants iront à l’école, et 60 pourcents si, ou quand, payer les frais de scolarité. Près de 70 pourcents décident ce qui sera cultivé, que ce soit sur les terres du ménage, ou celles, partiellement ou totalement, possédées par leur femme. Les femmes ne semblent pas particulièrement désirer avoir plus de pouvoir de décision : moins de 20 pourcents aimeraient être plus impliquées dans les décisions prises au sein du ménage – voir Tableau 16. Ces résultats peuvent être mis en perspective avec ceux de l’EDS-Continue (2015). En ce qui concerne les gains des femmes, 80 pourcent décident seules de ce qu’elles feront de l’argent (et plus encore dans le quintile le plus faible : 84 pourcents). Tableau 16 : Décisions au sein du ménage – Ménages T (en pourcentages) Vous Votre Vous et Plus seule mari votre mari d'influence Scolarisation des enfants 11.7 56.3 29.3 16.7 Paiement des fournitures scolaires 10.5 60.8 24.8 - Choix des aliments consommés 31.2 27.7 34.6 - Répartition de la nourriture 38.7 22.2 30.5 15.8 Soins médicaux pour vous-même 10.3 41.5 44.7 - Soin médicaux enfants 8.4 41.6 46.7 - Contraception 8.6 26.1 60.0 - Ce qui est cultivé par le ménage 4.7 69.5 21.5 Ce qui est cultivé sur vos terres 5.5 66.1 23.3 20.5 Quel bétail élever 5.9 59.2 25.7 Mécanisme de réponse aux chocs 4.7 45.6 45.2 18.3 Note : seules les trois catégories principales de preneurs de décision sont mentionnées dans ce tableau (les autres catégories représentent moins de 5 pourcents). Les décisions au sein de ménage sont influencées par le type de ménage : les femmes des ménages résidant à Dakar ont toujours plus d’autonomie que celles des autres villes, qui à leur tour ont plus d’autonomie que celles qui vivent en milieu rural. De la même façon, les femmes des ménages dirigés par une femme ont plus de pouvoir de décision, tout comme les femmes des ménages monogame – voir Tableau 21 en annexe 2. Les femmes ont une idée relativement différente de ce qu’elles aimeraient voir leurs filles et leurs fils faire après avoir terminé l’école – voir Tableau 17. Alors qu’elles souhaitent en moyenne que leurs filles et leurs garçons étudient pendant le même laps de temps (19 et 22 ans respectivement), une proportion plus importante de filles est vouée au mariage 26 (21 contre 3 pourcents), alors que les garçons devront principalement travailler (71 pourcents contre 56 pour les filles). Tableau 17 : Aspiration pour les enfants – Ménages T (en pourcentages) Filles Garçons Travailler/aider la famille 55.9 70.9 Devenir un(e) apprenti(e) 0.2 0.2 Quitter le ménage pour gagner un salaire 18.7 22.6 Quitter le ménage pour se marier 21.1 2.9 Autre 4.1 3.4 Finalement, la nourriture est partagée équitablement entre les différents membres du ménage dans la majorité des cas : 81 pourcent des ménages partagent les aliments contenant des protéines. Mais en cas de nourriture insuffisante, le chef de ménage et les enfants sont privilégiés – voir Tableau 18. Tableau 18 : Membres du ménage qui mangent en premier – Ménages T (en pourcentages) Viande/poisson/œufs Pas assez de nourriture Le chef de ménage 7.6 15.4 Les hommes 2.8 6.1 Les femmes 0 4.1 Les enfants 6.0 12.3 Vous 0.2 0.5 Tout est partagé 81.3 59.2 Autre 2.1 2.4 27 Annexe 1 : Activité principales des individus de plus de 10 ans Ménages T uniquement Hommes Dakar Autres villes Rural Travailleur agricole journalier 0.44 1.37 5.84 Ouvrier d'usine 1.53 0.45 0.07 Conducteur (bus/camion) 0.93 1.07 0.64 Travail de la terre 0.33 7.19 23.52 Construction 1.55 0.52 0.5 Balayeur 0.19 0.15 0.03 Éboueur 0.05 0.11 Apprenti 12.1 7.16 2.07 Autre activité rémunérée 3.81 2.27 0.89 Vendeur/se 3.64 1.74 0.94 Gouvernement/État 0.05 0.15 0.18 Entreprise privée (directeur) 0.73 0.08 - Domestique 0.16 0.03 - Enseignant (primaire) 0.22 0.19 0.25 Enseignant (secondaire) 0.15 0.17 0.04 Enseignant (tertiaire) 0.05 0.04 0.03 ONG 0.04 - Autre activité salariée 1.77 1.09 0.3 Conducteur 0.85 1.26 0.66 Cordonnier 0.21 0.38 0.24 Réparateur (appareils) 0.44 0.16 Charpentier 0.28 0.25 0.3 Plombier 0.77 0.11 0.19 Mécanicien (véhicules) 1.46 1.7 0.24 Laveur 0.16 0.17 - Maçon 4.8 3.17 1.6 Entrepreneur (construction) 0.16 0.05 0.11 Docteur/Ingénieur 0.05 - - Médecin traditionnel - 0.1 - Chef religieux 0.1 0.2 - Mendiant - 0.1 - Préparation de nourriture - - 0.07 Petite industrie 0.32 0.15 - Artisanat 1.25 0.62 0.23 Commerçant 1.06 1.92 0.61 Fermier indépendant 0.09 0.93 1.69 28 Pêcheur 1.36 0.05 0.14 Éleveur (poisson) 0.04 3.32 0.35 Éleveur (bétail, volaille) 0.05 0.67 2.54 Autre indépendant 4.91 6.14 3.84 Étudiant / Elève 27.93 29.81 25.86 Femme au foyer 0.68 1.42 2.22 Chômeur cherchant du travail 15.81 14.28 12.89 Retraité 6.1 4.77 4.3 Enfant (<12 ans) 1.71 2.64 4.64 Handicapé 1.7 1.81 1.97 Femmes Dakar Autres villes Rural Travailleur agricole journalier 0.18 0.52 1.05 Ouvrier d'usine 0.07 0.04 0.04 Travail de la terre 0.08 1.4 8.27 Construction 0.1 - - Balayeur 0.5 0.08 0.04 Apprenti 1.84 0.56 0.06 Autre activité rémunérée 1.29 0.99 0.26 Vendeur/se 9.76 6.83 1.36 Entreprise privée (directeur) 0.32 - - Domestique 5.47 3.07 0.51 Enseignant (primaire) 0.45 0.08 0.03 ONG 0.04 - - Autre activité salariée 0.52 0.21 0.1 Cordonnier - 0.04 - Charpentier - 0.09 - Plombier 0.05 - - Mécanicien (véhicules) - 0.03 - Laveur 0.37 0.41 0.03 Maçon 0.07 - - Docteur/Ingénieur 0.04 - - Sage-femme 0.04 0.04 0.06 Mendiant 0.13 0.13 - Préparation de nourriture 0.79 0.17 0.07 Petite industrie 0.05 0.04 - Artisanat 0.22 0.08 - Commerçant 1.29 1.7 0.84 Fermier indépendant - 0.04 0.52 29 Fermier partageant la terre/locataire - - 0.06 Pêcheur 0.04 0.07 - Éleveur (poisson) - 0.03 - Éleveur (bétail, volaille) 0.04 0.04 - Autre indépendant 1.09 2.39 1.04 Étudiant / Elève 27.16 25.17 22.18 Femme au foyer 39.97 48.48 56.15 Chômeur cherchant du travail 4.12 2.48 1.43 Retraité 1.79 1.56 1.5 Enfant (<12 ans) 1.29 1.95 3.36 Handicapé 0.84 1.29 0.85 30 Annexe 2 : Tableaux complémentaires Tableau 19 : Caractéristiques des ménages polygames (T et C) Monogame Polygame T-test Scoring (RNU) 12.8 12.7 ** Scoring (calculé) 12.7 12.6 *** Consommation nominale par tête (FCFA) 15 766 12 902 *** Pauvreté (nationale) 87.9 94.4 *** Dakar 29.4 21.3 *** Autres villes 32.3 25.1 *** Rural 38.3 53.6 *** Pirogue 0.9 1.3 Charette 18.9 32.5 *** Motocyclette 4.1 7.7 *** Voiture/camion 0.8 1.4 Radio 43.4 57.4 *** Télévision 42.0 40.3 Téléphone fixe 0.9 2.1 * Téléphone mobile 94.0 95.3 Ordinateur 2.6 4.1 Ventilateur 22.7 23.7 Frigo/congélateur 10.5 10.9 Habite dans une case 21.7 30.3 *** Propriétaire sans titre 60.9 57.1 Nombre de pièces 3.8 5.4 *** Pas de cuisine indépendante 38.8 32.9 ** Toit non standard (chaume/paille…) 22.7 29.7 ** Murs non standard (bois/tôle/pisé/paille…) 12.0 13.1 Sol meuble (sable…) 27.9 31.7 Pas de robinet intérieur 49.2 50.2 Pas de latrines 20.1 19.7 Pas d’électricité (SENELEC) 45.2 52.5 ** Pas de cuisine au gaz/électricité 85.5 87.9 Possède ou cultive de la terre 33.8 50.4 *** Hectares possédés/cultivés 1.9 2.2 ** Élève des animaux 21.6 34.0 *** Pratique la pêche 3.2 2.4 Taille ménage 9.2 13.2 *** Âge (CM) 50 53 *** Sexe : homme (CM) 31.6 50.5 *** Éducation (CM) - Aucune 79.2 86.6 *** - Primaire 15.0 9.1 *** - Secondaire + 5.8 4.3 Ethnie (CM) 31 - Wolof 36.5 46.7 *** - Sérère 16.3 7.8 *** - Peul 32.8 33.1 - Autre 14.3 12.3 *** Enfants (0-5) 1.3 2.0 *** Enfants (6-12) 2.0 3.0 *** Personnes âgées (>64) 38.0 55.0 *** % des enfants (6-12) ayant déjà fréquenté l'école 67.9 54.4 *** % des enfants (6-12) à l'école 65.4 51.5 *** Note : * différents avec un intervalle de confiance de 90%, ** différents avec un intervalle de confiance de 95%, *** différents avec un intervalle de confiance de 99%. Tableau 20 : Caractéristiques des ménages par milieu de résidence (T) Autres Dakar Rural villes Scoring (RNU) 12.9 12.6 12.7 Scoring (calculé) 12.8 12.6 12.7 Consommation nominale par tête (FCFA) 21 441 14 280 10 500 Pauvreté (nationale) 84.4 91.9 91.7 Pirogue 1.4 1.7 1.3 Charette 0.6 13.5 39.4 Motocyclette 1.3 5.2 6.8 Voiture/camion 0.7 0.6 1.3 Radio 36.8 43.3 53.7 Télévision 77.3 45.2 14.6 Téléphone fixe 2.5 0.7 0.5 Téléphone mobile 97.2 93.4 92.0 Ordinateur 5.3 1.7 1.5 Frigo/congélateur 26.1 8.9 1.0 Habite dans une case 0.5 16.6 44.2 Propriétaire sans titre 65.2 49.6 64.8 Nombre de pièces 3.6 4.0 4.7 Pas de cuisine indépendante 34.6 45.1 37.2 Toit non standard (chaume/paille…) 0.3 14.9 46.2 Murs non standard (bois/tôle/pisé/paille…) 5.4 5.1 20.7 Sol meuble (sable…) 11.8 28.2 43.2 Pas de robinet intérieur 28.5 52.3 66.5 Pas de latrines 7.4 18.6 26.4 Pas d’électricité (SENELEC) 8.5 36.0 80.1 Pas de cuisine au gaz/électricité 61.4 95.3 99.6 Possède ou cultive de la terre 1.2 21.8 71.1 Hectares possédés/cultivés 1.5 1.6 2.0 Élève des animaux 9.2 16.2 37.2 Pratique la pêche 3.3 3.9 2.4 32 Taille ménage 9.5 9.7 10.7 Âge (CM) 53 50 50 Sexe : homme (CM) 23.3 27.1 47.0 Éducation (CM) - Aucune 65.2 82.0 89.6 - Primaire 24.3 14.2 7.2 - Secondaire + 20.5 3.8 3.2 Ethnie (CM) - Wolof 52.4 42.0 28.1 - Sérère 9.8 17.3 16.7 - Peul 23.2 30.1 39.7 - Autre 14.6 10.7 15.5 Enfants (0-5) 1.0 1.4 1.8 Enfants (6-12) 1.7 2.1 2.7 Personnes âgées (>64) 0.4 0.4 0.4 % des enfants (6-12) ayant déjà fréquenté l'école 79.8 62.3 52.7 % des enfants (6-12) à l'école 76.7 59.9 50.4 Note : * différents avec un intervalle de confiance de 90%, ** différents avec un intervalle de confiance de 95%, *** différents avec un intervalle de confiance de 99%. Tableau 21 : Décisions au sein du ménage – Ménages T (en pourcentages) Polygame Monoga homme femme Autres Dakar Rural villes CM CM me Réponse « vous seule » Scolarisation des enfants 54 43 37 48 41 48 36 Paiement des fournitures scolaires 41 39 32 43 35 38 34 Choix des aliments consommés 72 66 64 67 66 72 62 Répartition de la nourriture 72 67 70 76 69 79 63 Soins médicaux pour vous-même 67 56 51 61 55 59 52 Soin médicaux enfants 72 57 50 79 54 60 52 Contraception 88 64 66 79 68 79 62 Ce qui est cultivé par le ménage - 24 27 20 26 27 26 Ce qui est cultivé sur vos terres - 27 29 14 29 33 26 Quel bétail élever - 23 34 21 32 30 32 Mécanisme de réponse aux chocs 62 52 46 51 50 58 45 Note : seules les trois catégories principales de preneurs de décision sont mentionnées dans ce tableau (les autres catégories représentent moins de 5 pourcents). 33 Annexe 3 : Liste des communes échantillonnées Contrôle Traitement Milieu Commune Total Liste attente Initial Initial Liste attente MERMOZ/ SACRE - Dakar CŒUR 1 5 5 1 12 Dakar NGOR 1 11 11 1 24 Dakar YOFF 9 35 34 11 89 COLOBANE/FASS/GUE Dakar ULE 4 25 26 3 58 Dakar MEDINA 26 61 56 32 175 Dakar HLM 4 11 12 3 30 Dakar CAMBERENE 5 32 30 7 74 Dakar PARCELLES ASSAINIES 16 74 75 13 178 Dakar SAM NOTAIRE 14 32 35 11 92 Dakar WAKHINANE NIMZATT 22 56 55 24 157 Dakar MALIKA 4 12 14 2 32 Dakar YEUMBEUL NORD 2 36 24 14 76 Dakar MBAO 0 12 10 2 24 Dakar BARGNY 10 15 19 6 50 Dakar DIAMNIADIO 10 13 8 15 46 Urbain KEUR SAMBA KANE 0 1 1 0 2 Urbain NGOGOM 0 2 2 0 4 Urbain TOUBA LAPPE 0 3 3 0 6 Urbain PATAR 1 14 14 1 30 Urbain DENDEYE GOUYE GUI 0 5 4 1 10 Urbain KAEL 0 5 5 0 10 Urbain MADINA 1 9 8 2 20 Urbain MBACKE 33 72 68 38 211 Urbain TAIF 2 15 16 0 33 Urbain DIOFIOR 1 31 31 1 64 Urbain DIOUROUP 1 8 8 1 18 Urbain MBAM 1 20 21 0 42 Urbain PASSY 0 14 13 1 28 Urbain SOKONE 0 27 26 1 54 Urbain SOUM 0 23 22 0 45 Urbain DIAMAL 0 1 1 0 2 Urbain NDIOGNICK 0 8 7 1 16 34 Urbain BOULEL 1 10 10 1 22 Urbain KAHI 0 9 9 0 18 Urbain DIAMAGADIO 0 10 10 0 20 Urbain KOUNGHEUL 5 40 43 2 90 Urbain MBOSS 0 2 2 0 4 Urbain OUROUR 1 9 10 0 20 Urbain FONGOLEMBI 0 19 19 0 38 Urbain KEDOUGOU 0 9 8 1 18 Urbain SALEMATA 1 24 24 1 50 Rural COUMBACARA 0 18 15 3 36 Rural NEMATABA 0 23 24 0 47 Rural VELINGARA 5 39 36 8 88 Rural SAM YABAL 0 2 2 0 4 Rural DIOKOUL DIAWRIGNE 0 4 4 0 8 Rural BOULAL 0 4 4 0 8 Rural MBOULA 1 9 6 4 20 Rural TESSEKRE FORAGE 1 12 12 0 25 Rural PETE OUARACK 0 1 1 0 2 Rural NGUER MALAL 1 15 16 0 32 Rural NIOMRE 0 9 9 0 18 Rural DEMBANCANE 0 4 4 0 8 Rural OURO SIDY 0 1 1 0 2 Rural NDOMBO SANDJIRY 3 2 5 0 10 Rural ROSS-BETHIO 1 9 9 1 20 Rural ROSSO-SENEGAL 1 16 16 1 34 Rural AERE LAO 2 5 4 3 14 Rural BODE LAO 0 2 1 1 4 Rural MEDINA NDIATHBE 1 26 23 2 52 Rural MERY 0 11 11 0 22 Rural NDIANDANE 0 4 3 1 8 Rural PETE 0 4 4 0 8 Rural FANAYE 1 15 14 2 32 Rural WALALDE 1 1 1 1 4 Rural MPAL 0 1 1 0 2 Rural BELE 0 1 1 0 2 Rural DIAWARA 0 3 3 0 6 Rural MERETO 0 19 18 1 38 Rural MBOUR 21 152 148 23 344 Rural DIASS 1 1 1 1 4 35 Rural DIENDER GUEDJI 0 10 9 1 20 Rural TASSETTE 2 31 29 3 65 Rural POUT 2 8 9 1 20 Rural MBORO 3 10 13 1 27 Rural MERINA DAKHAR 2 46 44 4 96 Rural CHERIF LO 5 22 26 1 54 Rural TIVAOUANE 8 27 32 2 69 Rural DJINAKI 0 35 33 2 70 Rural OULAMPANE 0 28 24 4 56 Rural PATAR LIA 0 17 17 0 34 Rural DIEMBERING 0 28 26 2 56 Rural DIAOUBE-KABENDOU 8 58 58 7 131 Rural DOUGUE 1 0 1 0 2 Rural SINTHIANG KOUNDARA 6 77 78 5 166 SINTHIOU BAMANBE- Rural BANA 2 13 13 0 28 SINTHIOU MAMADOU Rural BOUB 0 2 1 1 4 Rural THIETTY 1 8 9 0 18 36