45473 French LA CRlSE DU DEVELOPPEMENT DE CAFRIQUE : STAGNATION AGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT Par Robert S. McNamara I I Allocution prononcee devant I'Africa Leadership Forum I a Ota, NigBria, le 21 juin 1990 LA CRlSE DU DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE : STAGNATION AGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT Par Robert 5. McNamara Allocution prononcee devant I'Africa Leadership Forum a Ota, Nigeria, le 21 juin 1990 Je remercievivement Edward V. K. Jaycox et les collaborateurs de la Region Afrique de la Banque mondiale de leur aideen vue de la preparation de ce texte, et en particulier Gerard Rice et Kevin Cleaver. Je tiens aussi a remercier Caio Koch-Weser, Stephen O'Brien, Dunstan Wai, Hazel Denton, David Berk, lshrat Husain, Joanne Salop et Satia Yalamanchili. TABLE DES MATIERES I. L'AMPLEUR DE LA CRlSE ET SON IMPACT SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET ECONOMIQUE 1 Introduction 1 La situation aujourd'hui 2 Une crise multiforme 3 Signes d'espoir 5 11. STAGNATION AGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT 7 Le fond du probleme 5 Performances agricoles 8 Croissance demographique 11 Degradation de I'environnement 15 Le cercle vicieux 16 Ill. OBJECTIFS ET PROGRAMMES D'ACTION 19 Transformation de I'agriculture 19 Ralentir la croissance demographique 25 Proteger I'environnement 31 IV. UNE STRATEGIE DE CROISSANCE SOUTENABLE ET EQUITABLE La route est longue Ordre du jour strategique Ajustement continu Un developpement (( humanise )) Entrepreneurs africains Integration regionale Renforcer les capacites africaines Methodes de gouvernement Responsabilite des donateurs V. CONCLUSION : UNE COALITION MONDIALE EN FAVEUR DE L'AFRIQUE 48 ANNEXE 50 TABLEAUX 53 ABREVlATlONS APD - Aide publique au developpement BSNF - Biens et services non facteurs ICOR - Coefficient marginal de capital ONG - Organisations non gouvernementales PIB - Produit interieur brut PNB - Produit national brut I. L'AMPLEUR DE LA CRlSE ET SON IMPACT SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET ECONOMIQUE Introduction C'est un grand honneur pour moi que de participer a une reunion de ['Africa Leadership Forum. Durant mon rnandat a la Banque mondiale, j'etais toujours heureux de me rendre sur place pour voir la terre d'Afrique et rencontrer ses habitants. Certains des plus grands dirigeants de I'Afrique sont devenus mes amis, notamment Leopold Senghor, Julius Nyerere, Jomo Kenyatta et, naturellement, Olusegun Obasanjo. tout En Afrique, je me sens chez moi. Je sais aussi que je peux @tre a fait franc lorsque j'echange des idees avec vous, comme j'ai I'intention de le faire aujourd'hui. Je parlerai du grand defi que constitue le developpernent pour cette generation dlAfricains, mais mes remarques contiendront aussi, je I'espere, un message pour les generations a venir. En 1983, la Commission economique pour I'Afrique, dans son rapport La CEA etledeveloppementde1'Afrique 1983-2008,declarait : ((Une analyse des perspectives de I'Afrique a I'horizon 2008 sur la base des tendances anterieures fait apparaitre une situation pratiquement cauchemardesque... Premierement, I'explosion demographique qui risque de se produire aurait de tres graves repercussions sur les ressources materielles de la region telles que la terre et les services sociaux de base (education, sante, logement, nutrition, approvisionnement en eau, etc.). Au niveau national, les conditions socio-economiques seraient caracterisees par une atteinte intolerable a la dignite humaine. La population rurale, ne survivant qu'au prix de souffrances insupportables, connaitrait une situation quasi catastrophique dans la mesure ou les terres seraient si rares que des familles entieres devraient subsister sur un hectare au pius. La misere prendrait des proportions inimaginab!es... )) Sept ans se sont ecoules depuis la publication de ce rapport. Que s'est-il passe entre-temps? Parlons franchement : la situation a empire. L'Afrique est un continent en crise et rien ne permet de penser que les programmes actuelsde developpement pourront corriger les tendancesdefavorables. Lasituation dans cinq ans sera probablement pireet non pas meilleure. La situation aujourd'hui Un enfant ne aujourd'hui en Afrique subsaharienne se heurte a de tristes statistiques. II a une chance sur dix de ne pas vivre plus d'un an et sa mere a un risque sur vingt de mourir en accouchant. L'enfant ne aujourd'hui en Afrique subsaharienne peut s'attendre a vivre seulement 50 ans, soit 25 ans de moins que les enfants des pays industrialises. Le nouveau-ne africain arrive dans un monde ou une personne sur cinq nedisposepasd'alimentssuffisants pourmenerunevie productive et saine. II n'ya qu'un seul medecin pour 25.000 habitants, contre un pour 550 dans les pays industrialises. Au moment ou I'enfant ne aujourd'hui atteindra I'age de 22 ans, si les tendances demographiques actuelles se poursuivent, la popu- lation subsaharienne de I'Afrique aura double. Lorsque I'enfant aura 45 ans, elle aura quadruple. Et tout cela dans une region ou bien des habitants sont deja plus pauvres qu'ils ne I'etaient il ya 30 ans, ou sevissent un ch6mage massif et une sous-alimentation generalisee, et ou I'on s'attend a ce que le nombre de personnes vivant dans une pauvrete absolue augmente de plus de 75 millions pendant la prochaine decennie. L'enfant ne aujourd'hui en Afrique subsaharienne arrive dans un endroit en proie a une crise sans precedent, ou, comme I'ecrivain 2 nigerian Chinua Achebe le disaitd'une manieresi polgnante, Tout tombe en morceaux. Une crise multiforme C'est indiscutablement en Afriquesubsaharienneque se posent les plus graves problemes de developpement d'aujourd'hui. Ceux-ci sont profonds et comportent de multiples aspects. Pauvrete. La pauvrete est un probleme fondamental. Sur plus de 1 milliard d'habitants du monde en developpement qui ne disposent que de moins de 375 dollars par an (contre un revenu par tGte de20.000 dollars aux Etats-Unis), plus de 16 "hvivent en Afrique subsaharienne. D'ici I'an 2000, on prevoit que la region comptera 30 OO / des pauvres du monde. Alors que les revenus de la majorite de ceux-ci - qui vivent en Asie de I'Est et en Asie du Sud - ont augmente dans les annees 80, ils ont diminue en Afrique subsaharienne. Tandis que la mortalite infantile, le taux de scolarisation et d'autres indices ont continue a s'ameliorer dans la majeure partie du monde en developpement, on a enregistre une stagnation ou une baisse dans le cas des pauvres de I'Afrique. D'ici l'an 2000, les projections montrent que 30 pour mille mourront en Extreme-Orient alors qu'en Afrique subsaharienne, ce taux sera d'environ 135 pour mille - soit le plus eleve du monde. On s'attend a ce que la plupart des regions du monde en developpement parviennent a la scolarite primaire universelle d'ici la fin de cette decennie, I'Afrique subsaharienne constituant une exception. Croissance economique. La pauvrete generalisee que connait I'Afrique est due pour une grande part a une mauvaise gestion economique et politique face a des conditions exterieures defavorables. Cela explique I'inefficacite, la faible productivite, la rentabilite mediocre des investissements et les tauxde croissance economiqueextr@mement basobtenuspar I'Afrique. En moyenne, pendant les trois decennies ecoulees depuis 1960, la croissance economique de I'Afrique subsaharienne a ete a peine superieure a la croissance dernographique. Au cours des annees 80, le revenu par habitant a diminue d'environ 20 %. Aujourd'hui, ce continent qui compte45 payset 500 millionsd'habitantsa un PIB total de moins de 140 milliards de dollars - soit celui d'un petit pays europeen comme la Belgique qui n'a que 10 millions d'habitants. Agriculture. L'agriculture est I'epine dorsale de I'economie de I'Afrique subsaharienne. La grande majorite de la population africaine continue a vivre dans des villages en cultivant de 2 a 6 hectares de terre. Bien que la croissance de I'agriculture africaine depuis trois decennies ait ete d'environ 2 % par an, elle est restee inferieure a la croissance demographique. Population. La population s'accroit a un rythme (actuellement environ 3,l % par an) que /'on n'a que rarement, voire jamais, vu dans aucune grande region dans I'histoire de I'humanite. Au XlXe siecle, alors que les nations europeennes s'industrialisaient et se developpaient, leur population a double en 90 ans. La population de I'Afrique double actuellement en 22 ans environ. Elle a double par rapport a 1965 et plus que quintuple par rapport au debut du siecle. Environnement. L a pression demographique, jointe aux pra- tiques agricoles traditionnelles, provoque a un rythme alarmant une degradation de I'environnement Cdesertification, deboisement, erosion du sol et destruction du couvert vegetal). Le grand probleme n'est pas la pollution industrielle, mais plutbt I'epuisement des ressources naturelles de I'Afrique, qui menace gravement les generations actuelles et a venir. 1existe d'autres indices 4conomiques de la crise africaine I La dette de I'Afriquesubsahariennes'est multipliee par 25 depuis 1970 et se maintient aujourd'hui a environ 140 milliards de dollars - c'est-a-dire a un niveau plus ou moins egal a son PIB, par rapport auquel I'Afrique subsaharienne est ainsi la region la plus serieusement endettee du monde. Les termesde I'echange de la region ont baisse de 10 OO/ au cours de la derniere partie des annees 80. C e qui est plus grave, c'est que la part de I'Afrique sur les marches mondiaux a diminue de moitie depuis 1970. La part du commerce mondial revenant a I'Afrique subsaharienne est aujourd'hui inferieure a 2 %, ce qui met cette region veritablement en marge de I'economie. Les transferts financiers nets vers I'Afrique subsaharienne (en dollars courants, non ajustes en fonction de I'inflation) sont tombes d'une moyenne d'environ 13 milliards de dollars au debut desannees80 a 7 milliardsdedollarsquelquesannees plus tard, pour rernonter a 12 milliards de dollars par an a la fin de la decennie (Tableau A-21). A des tranferts prives d'environ 3,3 milliards de dollars en 1980 a succede un transfert net negatif d'environ 1 milliard dedollars par an en 1988. Depuis ledialogue Nord-Sud du milieu des annees 70 et le Rapport Brandt de 1980 - qui preconisait une repartition plus equitable des ressources internationales -, I'atrnosphere n'est plus guere favorable a I'aide et a I'investissement en Afrique. En outre, les recents evenernents d'Europede I'Est risquent a I'avenir dedetourner les mouvements de capitaux loin de I'Afrique. Signes d'espoir La situation d'ensemble est sinistre mais comme chaque fois que I'on brosse un tableau general, certains elements n'apparaissent pas. Depuis la Session extraordinaire des Nations Unies sur I'Afrique de 1986, un nombre considerable de pays subsahariens (y compris le Nigeria) ont entrepris des programmes de reforme economique. Ceux-ci, souvent rangesdansla categoriede I' ajustement structure1D, (( ont ete extremement difficiles et penibles, quoique absolument indispensables. On a inaugure des politiques qui donnent la possibilite de ranimer la croissance, de revitaliser I'agriculture, et de rendre I'Afrique plus competitive. Le processus d'ajustement est loin d'etre parfait. II a comporte des cobts aussi bien que des avantages tres importants, et 5 il y a eu des perdants aussi bien que des gagnants. Ce processus doit de nouveau 6tre perfectionne mais iI est certain qu'il doit se poursuivre, si I'on veut que I'Afrique ne prenne pas de plus en plus de retard. La reforme politique est un signe d'espoir pour I'Afrique, tout comme le fait qu'en depit de la lassitude generale de la communaute des donateurs d'aide, celle-ci a accru ses decaissements en faveur de I'Afrique subsaharienne a la fin des annees 80, en reponse aux efforts consentis par la region elle-m6me pour ameliorer la situation. Les flux nets d'aide publique au developpement (APD) vers I'Afrique subsaharienne ont augmente en moyenne d'environ 7 % par an en termes reels entre 1985 et 1988. La part reservee a la region dans les decaissements nets effectues dans le mondeentier au titre de I'APD est passe de 2 3 % en 1980 a environ 32 % en 1987. La Banque mondiale, qui a joue un rBle important de catalyseur dans I'accroissement de I'assistance a I'Afrique, a recommande une augmentation annuelle reelle de 4 O h des transfertsfinanciers bruts au titre de I'APD (qui sont particul~erementimportants pour des pays comme le Nigeria) pendant le reste de la decennie. C'est la un objectif ambitieux, mais de tels niveaux d'assistance devraient 6tre suffisants pour permettre au moins une modeste croissance du revenu par tete. Par rapport a cequi s'est produit pour les revenus au cours des annees 80, ce serait la un resultat considerable. I I y a deux ans, au cours de la premiere reunion de I'Africa Leadership Forum, le President Obasanjo disait des performances realisees par I'Afriqueen matiere dedeveloppement durant la derniere decennie : (( La triste verite, c'est que I'Afrique est un continent a la derive. Nous faisons marche arriere alors que le reste du monde fonce en avant. )) Que peut-on faire? Je n'ai pas de reponse toutefaite, mais je suis s i r d'une chose : il n'existe pas de solution rapide ou facile. Ce n'est qu'en concevant des programmes (( indicatifs )) de developpement a long terme (c'est-a-dire sur 20 ou 2 5 ans) pour chaque pays, et pour 6 I'ensemblede la region, que nous pourrons nousattaquer au probleme d'unemaniererealiste. Ces programmes doivent couvrir les principaux determinants d u progres economique et social et indiquer pour chaque pays (a court, moyen et a long terme) les progresa realiser pour chacun des aspects fondamentaux du bien-stre de la population. Pour assurer ne serait-ce qu'une modeste amelioration de la qualite de la vie, les pays subsahariens doivent faire passer leur taux de croissanceeconomiquede moinsde 1 O/O par an (niveau desannees 80) a au moins 4-5 O/O par an (les taux de croissance de revenu par t6te devraient passer de -2,8 OO / a plus 1 ou 2 %). Pendant la prochaine decennie, je considere I'expansion de la production agricole comme le fondement de la croissance. II faudra pour cela accorder au rapport entre le developpement agricole, la croissance demographique et la preservation de I'environnement (theme de cette conference) beaucoup plus d'importance que par le passe. J'en viens maintenant a cettequestion. Jeconclurai mes remarques par des observations plus generales sur le developpement et sur le rBle et la responsabilite des dirigeants nationaux et de la communaute internationale pour en accelerer le rythme. II. STAGNATION AGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT Le fond du probleme L'Afrique doit lutter contre trois graves tendances qui ont profondement affecte son developpement dans le passe et qui determineront largement ses chances dans I'avenir : stagnation agricole, explosion demographique et degradation de la base de ressources naturelles. La majorite des habitants de I'Afrique subsaharienne dependent de la terre pour vivre, mais la capacite de production de la terre diminue sousla pression d'une population toujours plus nombreusequi n'a pas les moyens de restituer a la terre ce qu'elle doit en tirer. A mesure que le couvert vegetal de la terre (arbres, arbustes, graminees) dirninue, les 7 sols deja fragiles perdent leur fertilite et ne permettent plus de conserver I'humidite. En consequence, les rendements agricoles tombent et la terre devient de plus en plus vulnerable a la pluviosite qui est naturellement variable, les periodes de faible pluviosite se transformant ainsi en secheresses,et les periodesdepenuriealimentaire en famines. Ce cercle vicieux se manifeste de fasons differentes et a des rythmes variables d'un endroit a I'autre. I1 y a d'importantes differences d'un pays a I'autre. Le developpement agricole de quelques pays (Kenya, Cameroun, Zimbabwe, par exemple) a ete relativement satisfaisant tandis que dans d'autres, il a ete desastreux (Tableau A-7). Certains pays ont une tres forte croissance demographique (Malawi, Tanzanie, Zambie, Kenya, CBte d'lvoire, avec 3.5 % par an ou davantage (Tableau A-9), d'autres enregistrant des taux plus faibles (par exemple la Republique centrafricaine, le Tchad et Maurice, ou il est inferieur a 2,s %). La naturedeladegradation del'environnementvarieegalement d'un pays a I'autre. Certains pays, comme ceux du Sahel, la Namibie et le Botswana, sublssent une grave desertification, d'autres, situes dans la zone chtiere dlAfrique occidentale, etant temoins d'une destruction rapide de leurs forets tropicales. D'autres encore, comme Madagascar, le Lesotho et Maurice, ont deja mis en place des programmes nationaux de l'environnement. En depit de ces variations entre pays, les liens fondamentaux entre la stagnation agricole, la croissancedemographique et la degradation de I'environnement sont constants dans la region. Ces facteurs combines menacent de fason critique le developpement de I'Afrique au XXle siecle. J'en arrive maintenant ace qui s'est passedans chacun de ces trois domaines. Performances agricoles L'agriculture est absolument essentielle a la croissance et au developpement de I'Afrique subsaharienne. Elle fournit 34 % du PIB, 40 % des exportations et 70 % de I'emploi. C'est de loin le plus grand 8 secteur de I'economie, dont la vaste majorite des Africains dependent pour leur bien-etre et leur existence rnerne. Si I'on veut que I'Afrique reponde a ses besoins alimentaires et cree les ressources financieres necessaires a ses programmes de developpement globaux, elle doit tout simplernent ameliorer - et dans des proportions considerables -- les performances de son agriculture. L'irnmensite de la tdche a accornplir apparait pleinernent quand on songe qu'au cours des 25 dernieres annees, la production agricole de I'Afrique n'a augmentequed'environ 2 % paran -rnoins que le taux moyen de croissance demographique - qui est d'environ 2,8 % (Tableaux A-7 et A-9). La production alimentaire par t@te a baisse ; les importations alimentaires ont augmente d'environ 5 OO / par an ; et I'aide alirnentaire de pres de 6 OO / par an mais, rnalgre cela, environ 100 millions dlAfricains sont sous-alimentes et en rnoyenne la ration calorique des Africains est inferieure a celle des habitants d'autres regions du tiers monde (Tableau A-8). Les famines qu'ont connues plusieurs pays africains au cours des annees 80 ont montre tres clairement que I'Afrique etait de rnoins en moins a meme desubvenir a ses besoins alirnentaires. Cet echec de Itagriculture africaine a egalement prive I'Afrique des recettes qu'elle aurait pu s'assurer sur les marches rnondiaux. Au cours des annees 60, les exportations agricoles de I'Afrique augrnentaient de pres de 2 OO / par'an rnais, depuis lors, elles ont dirninue de plus de 3 % par an. En consequence, la part des exportations mondiales de I'Afrique pour la plupart de ses principaux produits agricoles a baisse. C'est ainsi qu'entre 1970 et 1984, la part du marche mondial qui est revenue a I'Afrique pour les exportations des trois principaux produits agricoles (cafe, cacao et coton) a diminue respectivernentde 13,33et 29%. Cela a des irnplicationsconsiderables carsi les payssubsahariensavaientconserve la part du rnarchequi etait la leur en 1970 en ce qui concerne les exportations de produits primaires non petroliers, leurs recettes d'exportation auraient ete superieures de 9-10 milliards de dollars par an en 1986-87. La difference est approxirnativernent egale au total des paiements que la region a dir effectuer pour assurer le service de sa dette pendant cette periode. 9 Le declin de I'agriculture a ete provoque par bien des facteurs, notamment par le fait que I'Afrique n'a pas reussi a moderniser ses pratiques agricoles qui, comme les cultures itinerantes, I'ont bien servie lorsque sa population etait faible, mais qui sont aujourd'hui desastreuses en raison de la croissance demographique. Selon le systeme traditionnel d'agriculture itinerante sur brilis, le cultivateur defriche une parcelle, brljle les arbres abattus et cultive la terre pendant deux ou trois ans, jusqu'a ce que le sol commence a perdre sa fertilite et que les adventices proliferent. Alors, le cultivateurquitte la parcelle, la laisse en jachere et en defriche une autre. Les buissons et les arbres repoussent progressivement sur la terre abandonnee et, en 6 a 15 ans, ils en reconstituent leselements nutritifs et lecultivateur peut recommencer. Ce processus necessite environ quatre fois plus de terre que si le cultivateur exploitait une parcelle, en preservait la fertilite, eliminait les mauvaises herbes et intensifiait sa production. En outre, lors de chaque brljlis, certains elements nutritifs sont perdus dans I'air ou par ruissellement, et un bois utile part en fumee. Maintenant, alors que la population croit, les cultivateurs sont obliges de raccourcir les periodes de jachere. L'erosion du sol s'intensifie et le bois de feu se rarefie. Atitredesubstitut, lesgens brljlent desexcrementsd'animaux et des residusagricoles, cequi priveencoredavantage le sol d'elements nutritifs. Ce cercle vicieux a de serieuses consequences sous la forme d'unefaible productiviteagricoleetdedegdtscausesa I'environnement. En dehors des methodes agricoles mediocres ut~lisees, les perfor- mances de I'agriculture africaine ont ete affectees par le mauvais temps, notamment par de graves secheresses en 1972-73 et en 1983- 84, et des projets ma1consus et ma1 executes. Les projets d'assistance et les programmes gouvernementaux en Afrique ont connu un taux d'echec effroyable. Un sur deux des projets agricoles de la Banque mondialeen Afriqueorientalea echoue, contre un survingt en Asiedu Sud. Les projets ont ete trop ambitieux, insuffisamment adaptes aux besoins reels des cultivateurs, a leurs contraintes et a leurs capacites, et ils n'ont pas tenu assez compte des cadres de politique generale regissant le secteur agricole. L'echec de I'agriculture africaine reflete manifestement le faible rang de priorite accorde a I'agriculture par les decideurs et les gouvernements de I'Afrique apres I'independance. Les responsables politiques ont maintenu les prix agricoles a un bas niveau, encourage les travailleurs et les capitaux a migrer vers les villes, favoris6 des importations bon marche de produits alimentaires comme le ble et le riz que les consommateurs urbains en sont Venus a preferer, et neglige la recherche et les investissements agricoles. TandisquedespaysasiatiquescommelaMalaisie(qui est aujourd'hui I'un des principauxconcurrents deI'Afriquesur les marches mondiaux) ont accorde la priorite a I'agriculture et y ont affecte environ 25 O h de leurs budgets au cours des annees 70, le chiffre moyen pour I'Afrique etait de 7,6 O h . Comment pourrait-on s'etonner que la part des exportations mondiales de I'Afrique ait chute de 50 O/O depuis 1970? Croissance demographique Alors que I'agriculture de I'Afrique etait en declin, sa population connaissait une croissance exponentielle. Cette situation est unique. Tandis qu'en Asie et en Amerique latine, I'amelioration des soins de sante et le developpement de I'education se sont accompagnes d'un ralentissement de la croissance demographique, en Afrique, c'est generalement I'inverse qui s'est produit. En 1960, les taux de croissance demographique de I'Afrique n'etaient pas eleves en comparaison de ceux de I'Asie et de I'Amerique latine (2,s % contre 2,s O h et 2,9 %, respectivement) qui sont aujourd'hui tombes a 2.1 et 2,s O/O, respectivement, alors quecelui de I'Afrique est passe a 3,l %. L'indice synthetique de fecondite moyen de I'Afrique subsaharienne (c'est-a-dire le nombre moyen d'enfants nes des femmes en dge de procreer) est reste d'environ 6.6 depuis 1965 (Tableau A-9) ; dans d'autres pays a faible revenu, ce taux est tombede6,3 a 4. M@mesi letauxdefeconditetombait demain a deux enfants par famille en Afrique subsaharienne, la population de la region continuerait a croitre pendant les 60 a 70 prochaines annees. Au taux defeconditeactuel, la population de la region atteindrait 1,6 milliard en 2020. Aucune region du monde n'a jamais reussi a se developper de maniere satisfaisante avec un tel rythme de croissance demographique. Pres de 50 % de la population de I'Afrique est dgee de moins de 15 ans. Chaqueannee, la population d'dgescolairedeI'Afriqueaugmente de 5 millions d'invidus et il y a une augmentation correspondante du nombre de cerveaux a former, de bouches a nourrir, de services de sante a fournir -ne serait-ceque pour maintenir les niveauxexistants et deja affreusement bas d'education, de nutrition et de sante. Pres dela moitiedeceuxqui arriveront sur le marchedu travail au coursdes trois prochaines decennies sont deja nes. M@me dans I'hypothese la plus optimiste, on comptera environ 350 millions de nouveaux chercheurs d'emploi entre maintenant et I'an 2020. Cette poussee demographique exceptionnelle sera accompagnee -au niveau aussi bien national que regional - de pressions massives de candidats a I'emigration, ce qui creera des tensions sociales et politiques. La majorite des migrants se fixera probablement dans les centres urbains en pleine expansion, creant ainsi des megalopoles. En 2020, I'Afrique comptera probablement 30 villes de plus de 1 million d'habitants. On peut s'attendre a ce que plusieurs, y compris Lagos, depassent 10 millions, et meme I'infrastructure la plus rudimentaire necessitera des investissements considerables. Pourtant, bien des Africains ne sont pas encore persuades de la necessite imperative de reduire le nombre d'enfants. Ils considerent que la terre est abondante et que la main-d'oeuvre est bon marche, ce qui est la une conception de plus en plus fausse. A mesure que la population de I'Afrique subsaharienne a augmente, la superficie de terre arable disponi ble par personne a diminue, tombant a 0,3 ha en 1987 en moyenne contre 0,5 ha en 1965. Dans certains pays, la pression de la population sur les terres agricoles arables et les autres ressources naturellesest deja intense- par exemple, dans une grande partie du Sahel, au Burundi, dans I'ouest du Cameroun, au Kenya et au Rwanda (Tableau A-5). D'autres pays subiront des situations 12 analogues. Au Nigeria par exemple, au taux actuel de croissance demographique, la superficie de terrearable par habitant tombera de 0,3 ha actuellement a 0,19 ha en I'an 2000. Ainsi, la penurie de terre arablesera en gros comparable a celle que connaissent aujourd'hui le Rwanda et la Somalie (0,2 ha). II est vrai que de nombreuses regions demeurent nettement sous- peuplees et que certaines pourraient fairevivre un plus grand nombre d'habitants. Chaque fois que cela est possible, les gouvernements devraient encourager la population a se diriger vers des zones a potentiel agricole et economique eleve, mais a cause du rythme de la croissancedemographique, il va etre difficiledefinancer et de soutenir de fason adequate de tels programmes. Cela permet de degager un point fondamental : s'il est urgent de freiner I'explosion demographique de I'Afrique, ce n'est pas en raison de la taille actuelle de la population, mais plutBt du rythme accelere et de plusen plus insupportabledesa croissance. En bref, la croissance demographique depasse de loin la croissance economique et entrave I'effort de developpement de I'Afrique. Un enfant africain est considere comme une benediction pour le passedesa familleaussi bien que pour son avenir. On yvoit un rameau de plus sur les immenses arbres de vie de I'Afrique. Dans les societes africaines comme dans bien d'autres, les enfants demeurent la source de prestige la plus sirre et la plus solide. En outre, dans les societes africaines pauvres essentiellement agricoles, lefait d'avoir des enfants presente des avantages economiques, les enfants fournissant une main-d'oeuvre agricole et prenant en charge leurs parents quand ils sont vieux. E t particulierement lorsque les taux de mortalite infantile sont traditionnellement tres eleves, les parents sont incites a avoir beaucoup d'enfants pour assurer la survie de certains. M@mesi I'on tient compte de ces considerations culturelles et economiques (et nous parlons ici de la decision la plus personnelle et intimequepuissent prendredesetreshumains), lechoixdemographique qui se pose a I'Afrique ne peut plus @tre remis a plus tard. L'Afrique doit decider si elleveut remplir rapidement son territoirede personnes ma1 nourries, malsaines, ma1 eduquees, sans emploi, ou bien espacer les naissances afin que ses enfants puissent, ainsi que la societe dans son ensemble, avoir davantage de chances d'ameliorer considerablement leurs conditions de vie. Le choix doit etre fait aujourd'hui, parce que la croissance demographique exceptionnellement eleveecompromet deja la croissanceeconomique et le bien-Gtre de la famille- ainsi que les chances de developpement futur de I'Afrique. Jamais ledestin d'un continent n'a eteaussi domine par la croissance demographiqueque celui de I'Afrique pendant la fin du XXe siecle. Les consequences demographiques de I'inaction et des tergiversa- tions sont inexorables. Par exemple, ainsi que I'indique le tableau ci- dessous, si le Nigeria devait comrnencera entreprendreaujourd'hui les politiques qui lui permettraient de ramener la fecondite au niveau de remplacement d'ici I'an 201 0 (au lieu de I'an 2040, comme le projette IeTableau A-1 3), sa population se stabiliserait a environ 324 millions au lieu de 622 millions. De meme, si le Ghana et le Kenya pouvaient atteindre le niveau de fecondite de remplacement en 2010, leur population se stabiliserait en fin de compte a 40 et 72 millions respectivement, au l~eu de 67 et 113 m~llions comme le prevoit le Tableau A-1 3. Tableau 1. Scenarios relatifs a la taille de la populationa (population en millions) Tarlle finale de Taille frnale de populatron populatfon 51 TRN= 1 D~fferentedue Populatron 51 TRN= 1 pendant lbnnee au retard avant en 1990 en 2010 ~ndrquee de parvenrr au TRN= 1 -- - - -- --- Popu- Annee Popu- % depop- Pays Populatron Population lation TRN= 1 lation ulation en 1990 N~gerla 117 324 622 2040 298 255 Kenya 24 72 113 2035 41 171 Ghana 15 40 67 2035 27 180 - - ---- - - - - - -- -- - Note TRN = Taux de reproduct~on net a Effet sur la ta~lle 51 le TRN = I au tours des annes 201 0, 2040 et flnale de la populat~on 2035, respectlvement 14 Source Estlmatlons de la Banque mond~ale Degradation de I'environnement L'un des dangers les plus graves que pose a long terme le taux extraordinairement rapide de croissance demographique de I'Afrique subsaharienne, c'est celui qui menace I'environnement de la region. Comme I'explosion demographique, dont o n ne tenait guerecompte jusqu'a ce qu'elle ait commence a se traduire par des penuries alimentaires, les dangers que court I'environnement de I'Afrique ont eu tendancea passer inapergusjusqu'au moment o u ilsont commence a affecter les rendements agricoles. Except6 la ou la degradation a ete dramatique, comme sur les hautes terres tres fortement ravinees de I'Ethiopie, les pertes de sol et de couvert forestier passent souvent inapergues. M@melorsque ces menaces sont pergues, mettre fin a I'epuisement des ressources naturelles risque de poser des problemes aussi complexes que I'environnement africain lui-mGme et d'exiger de longues annees d'investissement. Les degdts causes sont tels que, dans bien des regions, ils seront pratiquement irreversibles. L'environnement comprend des systemes ecologiques complexes. Arbres et herbages, par exemple, fournissent non seulement du combustible et d u fourrage, mais ils assurent aussi la fertilite du sol, empechent I'erosion, retiennent I'eau, attenuent les caprices du climat et fournissent un habitat a la faune sauvage. Ces systemes sont a la base m@me du bien-Gtre et de la survie des humains. Nous ne possedons que peu de donnees sur I'environnement de I'Afrique et elles ne sont pas fiables. Certaines tendances inquietantes peuvent cependant @tre degagees. On abat 30 fois plus d'arbres que I'on n'en replante (Tableau A-1 4) ; jusqu'a 80 millions dlAfricains ont beaucoup de ma1 a se procurer d u bois de feu (leur source principale d'energ~e) ; dans des pays comme I'Ethiopie, o n a signale des pertes de couche arable atteignant 290 tonnes par hectare e t par an, et bien des especes vegetales et animales specifiques a I'Afrique ont disparu, ou sont en voie d'extinction. Le probleme le plus urgent est le taux eleve de perte de couvert vegetal (resultant a la fois du deboisement, d u surpiturage et de la :L5 culture itinerante avec abattage et brclis), la perte de fertilite des sols et leur erosion. En 1980, 11 y avait au total, en Afrique subsaharienne, environ 660 millions d'hectares de forPts et de bois sur lesquels 3,2 millions ont ete perdus chaque annee pendant les annees 80, et le rythme semble s'accelerer. En revanche, le reboisement n'a porte que sur 90.000 ha par an pendant les annees 8 0 (Tableau A-14). L'erosion et la perte de fertilite des sols sont encore plus repandues. Le Programme des Nations Unies pour I'environnement (PNUE) estime qu'environ 80 % des terres arides et des grands parcours d'Afrique subsaharienne (environ 1.500 millions d'hectares) sont desertifies (ce qui signifie une perte extreme de couvert vegetal). Dans bien des endroits, les degdts causes a I'environnement ont deja atteint un stade critique. Au Sahel, par exemple, I'accroissement de la population et I'acceleration du deboisement ont entraine une baisse precipitee de la productivite biologique et economique et fait du Sahel la plus vaste region du monde actuellement menacee par la desertif ication. II en resulte bien des souffrances pour la population, qui cherche refuge dans les villes. Les populations urbaines d u Sahel ont quadruple depuis 20 ans. Dans ces regions, la pollution et la demande constante de matieres premieres (comme le bois de feu) accelerent encoreledeboisement et la degradation de I'environnement. Ainsi, le cercle vicieux se perpetue. L'exemple d u Sahel met en relief ce qui se produit a des degres variables a travers I'Afrique subsaharienne : les for@ts disparaissent, les terres cultivees se transforment en desert, des especes vegetales et animales sont perdues et I'eau et I'air sont pollues. Ce qu'il faut souligner, c'est que ces pertes ne sont pas infligees seulement a la generation actuelle, mais aussi aux generations futures. Le cercle vicieux II faut reconnaitreaussi que cette degradation de I'environnement ne se produit pas isolement ; ses causes et ses consequences sont vastes et profondes, et elle est inextricablement liee a la croissance et 16 au developpement de I'Afrique. La terre, au sens le plus strict, est le capital de base de I'Afrique, son patrimoine. Si ce capital est consomme ou detruit parce que surexploite ou mat utilise, I'effet sera analogue a celui d'une societe qui dilapide inconsiderement ses ressources financieres et I'Afrique finira par faire faillite. Dans un discours prononce devant I'organisation des Nations Unies pour I'alimentation et I'agriculture (FAO) en 1985, Julius Nyerere, ancien President de la Tanzanie, a fait I'observation suivante : ((Jusqu'a ces dernieres annees, I'Afrique considerait le souci de I'environnement comme I'affaire des Americains et des Europeens. Certains avaient m@me tendance a croire que parler de I'environnement, c'etait conspirer pour empecher le developpement moderne de notre continent. Aujourd'hui, nous en sommes arrives au stade ou nous reconnaissons que le souci de I'environnement et le developpement doivent @tre etroitement l~essi I'on souhaite un developpement reel et durable. )) Julius Nyerere avait absolument raison de souligner le lien entre I'environnement et le developpement economique. Si I'on ne se soucie pas de I'environnement, le developpement ne peut @tredu- rable, et les liens entre I'environnement, la population et I'agriculture sont particulierement critiques. Dans bien des pays, la croissance rapide de la population impose une pression insupportable aux terres agricoles, les terres arables traditionnelles y sont deja surexploitees, on met en exploitation des terres plusfragileset lesfamilles pauvrescoupent tout le boissur lequel elles peuvent mettre la maln pour se procurer le combustible qui leur est indispensable. Le resultat, c'est la creation de cercles sans cesse grandissants de terrains nus et infertiles autour des villages ; il faut de plus en plus de temps et d'effortssimplement pour se procurer du bois de feu et produire assez de recoltes pour survivre, et il reste de moins en moins de temps et d'energie pour ameliorer les conditions de vie. Lorsque le fait de maltraiter I'environnement entraine des pertes au niveau des terres arables de la faune sauvageet des ressources en eau, les effets se font sentir sous la forme d'une diminution des revenus et de la qualitede la vie. Inevitablement, cesont les pauvresqui souffrent le plus, particulierement les femmes et les enfants. Tout paysan ou toute paysanne, qui a fait une mauvaise recolte parce que le sol a ete prive d'elements nutritifs essentiels du fait d'une surexploitation, sait que le lien entre I'environnement et le developpement n'est pas une simple theorie. Sur les 2 1 millions de kilometres carres de I'Afrique subsaharienne, les ressources en eau et en terres offrent des possibilites considerables de croissance agricole, mais cet environnement est trop facilement endommage. Quatre-vingt pour cent des sols sont fragiles, 45 %sont tropsecs pour permettredescultures pluvialeset la pluviosite moyenne varie tres fortement d'uneannee a I'autre (30 a 40 %). Sans des soins et une attention particuliers, I'environnement africain subira des degits irreversibles. Les coljts seront enormes. C'est une verite fondamentalequ'exprime levieux proverbeswahili : (( N'emprunte pas a la terre, car elle voudra etre remboursee avec inter&. )) La degradation de I'environnement en Afrique a deja des effets mesurables de diverses manieres sur : Laviede lafauneet de la floresauvages: L'Union internationale pour la conservation de la nature estime que 63 O/O de I'habitat original de la faune a ete perdu en Afrique subsaharienne, ce qui est dij directement au deboisement, a la desertification et a d'autres activites humaines. Plusieurs especes animales sont a I'heure actuelle menacees d'extinction, notamment le rhinoceros et le gorille. de bois de feu sont serieux dans les Le bois de feu : Les defic~ts regions de savane dlAfrique de I'Ouest, du Centre et de I'Est, et dans les zones arides du Sahel ainsi que du sud-est et du sud- ouest de I'Afrique. 18 Les reserves d'eau : II y a moins d'eau pour la consommation humaineet I'irrigation, en raison d'une reduction dela pluviosite, d'un ruissellement plus rapidede I'eau de pluie et d'une absorp- tion reduitedel'eau par lesol. C'est ainsi quelespuitss'assechent et qu'il faut effectuer des forages de plus en plus profonds a mesure que la nappe phreatique baisse. Les possibilites d'elevage : II y a moins de vegetation pour nourrir le betail. Les rendements des cultures : Ceux-ci baissent en raison des pertes de terre arable et d'elements nutritifs sur les sols cultives. La terre arable : La FA0 estime que, sans une conservation efficace, plus de 16 O/O de la superficie des terres a cultures pluviales en Afrique pourrait @treperdue d'ici I'an 2000. Comment peut-on redressercettesituation catastrophique? I1faut, selon moi, tout a lafois reduire la croissancedemographique, ameliorer les performances agricoles et mieux gerer I'environnement. Je souhaiterais maintenant suggerer quelques objectifs et quelques programmes d'action dans chacun de ces trois domaines. Ill.OBJECTIFS ET PROGRAMMES D'ACTION Transformation de I'agriculture Transformer I'agriculture de I'Afrique et accroitre sa capacite de production, c'est la un besoinfondamental. Pour parvenira la securite alimentaire, il faut que la production alimentaire augmente d'environ 4 O h par an, c'est-a-dire davantage que le rythme de croissance demographique actuel, qui est de 3,l %. Pour aller au-dela, pour relever les revenus et satisfaire les besoins d'importation de I'Afrique, il faut que la production des cultures d'exportation augmente d'au moins 4 O/O par an. Donc, tout en reconnaissant que la situation varie d'un pays a I'autre, I'Afrique doit se fixer pour objectif global une croissanceagricolea long termeequivalant a au moins 4 % paran, soit le double du taux atteint pendant les annees 80 (Tableau A-7). Si I'on 19 tient compte du passe, ce ne sera pas la une tdche facile. Comment y parvenir? La cle, crest la productivite. Les possibilites d'accroissement de la production africaine sont grandes, bien qu'elles varient d'un pays a I'autre. Pour parvenir b accroitre la production de 4 O h , il faudra que la productivite de la main-d'oeuvre augmente d'environ 1,5 % par an et la main-d'oeuvre rurale d'environ 2.5 O/O. Etant donne que la superficie cultivee ne peut pas Stre accrue de plus de 1 % par an sans nuire a I'environnement (le taux moyen pendant les deux dernieres decennies etait de 0,7 % par an), il faut que la productivite des terres augmente aussi - de 3 % par an, ce qui est considerable. Le taux de croissance de 4 % pour I'agriculture africaine est ambitieux, sans pourautant @tre impossible a atteindre. LeCameroun, la CBted'lvoire, le Kenya et le Malawi I'ont tousobtenu, voire depasse, pendant de longues periodes. D'autres pays ont un potentiel agricole meilleur : par exemple I'Ethiopie, le Soudan, IeZa'ire et la Zambie, pour ne nommer que les plus grands. En m@me temps, il faut reconnaitre que d'autres pays, notamment ceux du Sahel, n'ont guere de chance de parvenir a cet objectif. Les marches etrangers dont I'agricultureafricainedepend largement resteront fortement competitifs. On ne peut s'attendre, a long terme, a une forte hausse des cours. Neanmoins, les pays africains peuvent diversifier leur production et s'orienter vers des marches specialises, par exemple les fruits et les legumes hors saison. L'Afrique doit absolument diversifier sa production pour ne plus dependre des quelques produits de base auxquels elle est actuellement tributaire. Certaines des biotechnologies nouvelles pour la selection et la propagation des plantes offrent un enorme potentiel b cet egard et pourront faire place a des types de production et de commerce agricoles etonnamment nouveaux. Nousvivons une ere de decouvertes biotechnologiques mondiales qui rappellecelledeChristophe Colomb et de Magellan. L'Afrique ne peut pas se permettre de laisser passer 20 cette chance. Une cooperation regionale accrue peut aussi aider a developper le commerce intra-africain de produits agricoles, particulierement alimentaires. En fait, les possibilites de remplacement des importations par des productions agricoles locales sont considerables en Afrique. Les problemes qui se posent sur le continent africain sont tres variables mais on constate que les types de politiques et de mesures necessaires pour stimuler la croissance dans le secteur agricole africain comportent des aspects communs, et ce a un degre surprenant. Pour atteindre I'objectif de croissance fixe, tous les pays africains devront a) creer unenvironnement propice; b) exploiter les technologies nouvelles ; c) renforcer les capacites. a) Un environnement propice a I'agriculture signifie laisser les prix fluctuer librement en fonction de I'evolution du marche, confier surtout au secteur prive la fourniture des intrants, les operations de commercialisation, de transformation et d'exportation, reduire les contr6les administratifs, encourager le credit a des taux drinter@t realistes par I'intermediaire d'etablissements financiers prives tels que cooperatives et mutuelles de credit (comme c'est deja le cas au Cameroun et au Rwanda) ; cela signifie reformer progressivement le regime foncier pour mieux garantir les droits de propriete, ce qui encourage les investissements consacres a I'amelioration fonciere et cela signifie aussi ameliorer les routes rurales en faisant appel aux petits entrepreneurs locaux et aux contributions des collectivites locales. II est evident qu'a I'instar des exploitants du monde entier, le cultivateur africain repondra a des incitations. Depuis un certain nombre d'annees, I'accroissement de la production de mats au Zimbabwe, decafe en Guinee et de coton au Benin et en Tanzanie, de cacao au Ghana et d'arachides en Gambie est largement attribuable a la politique suivie, et particulierement a la reforme des prix. b) L'exploitation des technologies exige que I'on accorde davantage d'importance a la recherche agronomique et a des tech- nologies qui ne nuisent pas a I'environnement. II faut pour cela renover les instituts natlonaux de recherches (par exemple dans le cadredu Programmespecial de rechercheagricoleafricaine) ; renforcer le r6le des centres internationaux de recherche (comme ceux du Groupe consultatif pour la rechercheagricole internationale) et etablir des reseaux multinationaux de recherche pour mettre en commun les efforts de recherche sur des sujets specifiques. Le but essentiel de toute nouvelle strategie de recherche doit Gtre de coordonner et d'appliquer cette recherche et de mieux I'adapter aux besoins des exploitants. A cette fin, une methode apparemment efficace consiste a utiliser le systeme de (( formation et visites )) qui permet a des vulgarisateurs agricoles de rendre regulierement visite a des cultivateurs (( de contact )) et de mettre les exploitants en rapport avecdeschercheurscapablesdetrouver dessolutionsa leursproblemes. Dans un certain nombre de pays, le systeme de ((formationet visites )) a deja ameliore nettement les rendements -du riz, du mais et du cafe en C6te d'lvoire par exemple, et du manioc et du ma'is au Nigeria. Mais en Asie, la Revolution verte s'est produite en grande partie sur des terres irriguees. Nous ne devons donc pas nous attendre en Afrique a un grand pas en avant du type Revolution verte, en raison de la superficie reduite des terres deja irriguees et des possibilites limitees de I'accroitre a I'avenir. L'irrigation devrait Gtre developpee dans la mesure du possible, mais I'amelioration de la productivite de I'agriculture africaine exigera bien des efforts separQ, concentres surtout sur les cultures pluviales. La solution consiste a adapter des technologies nouvelles (pluviales et irriguees) offrant des rendements fiables. Les exploitants marginaux n'investiront des ressources rares, sous forme de financement et main-d'oeuvre, que si le succes paraR certain. La nouvelle espece de manioc - mise au point par I'lnstitut international d'agriculturetropicale(llTA) d'lbadan-offre unexcellent exemple de technologie bon marche qui double les rendements sans guere accroitre les coirts. Ce manioc a ete adopte spontanement par les cultivateurs nigerians. c) Le renforcement des capacites est un imperatif a tous les echelonsdeI'agricultureafricaine:formerdeschercheurs, vulgarisateurs et cultivateurs plus qualifies, et renforcer les institutions locales 22 comrne les associations d'exploitants, les cooperatives et les groupes ferninins. Etant donne que les femmes assurent environ 80 % de la production alirnentaire de I'Afrique, il faut leur accorder la priorite dans tout programme de modernisation de I'agriculture. Les femmes jouent un r61e cle dans le secteur agricole. En fait, le triple fardeau de I'Africaine (procreation et education des enfants, production agricole et gestion du menage, y compris de I'approvisionnement en aliments, en combustible et en eau) est un aspect central des liens existant entre la population, I'agriculture et I'environnement. Arneliorer la condition de la femme, en Iui donnant plus largement acces a I'education, ainsi qu'au credit et a la formation agricole et aux services de vulgarisation, aurait certainement un effet important et positif sur le developpernent de I'Afrique. On a beaucoup discute de la promotion du r61e des fernmes en Afrique mais, a franchernent parler, il ne semble guere que leur r61e ou leur statut ait change, et une approche bien plus generale et soutenue s'irnpose. La modernisation de I'agriculture africaine peut-elle s'effectuer d'une maniere viable du point de vue de I'environnement? Je crois que oui. II existe de nombreuses technologies simples a la disposition des cultivateurs africains et qui leur permettraient d'accroitre le rendernent deleurs cultures tout en preservant la fertilitedu sol et sans recourir a la culture itinerante. Ces technologies comprennent la culture en terrasses ou en couloirs, I'agroforesterie, I'epandage d'eau, I'usage de paillis de surface et d'engrais appropries, et I'association culture-elevage. La plupart repondent parfaitement aux objectifs d'une agriculture viable en Afrique : elles augrnentent la productivite du sol, exigent beaucoup de main-d'oeuvre et peu de capitaux. L'hydroculture au Burkina Faso n'est qu'un seul exernple d'une nouvelle technique simple mais introduite avec un grand succes au niveau de la collectivite. Paul Harrison, dans son livre The Greening of Africa (Reverdir I'Afrique), cite de nombreux exemples de technologies agricoles menageant I'environnement et pouvant &re appliquees au niveau local et souvent a un coOt relativement bas. Si ces technologies n'ont pas encore ete adoptees sur une grande echelle, cela estsurtout dQ au fait que I'introduction d'unetechnologie 23 (( moderne )) ou (( viable )) ne comporte pour le cultivateur aucune rentabilite ni interet particuliers. En outre, lorsque des terres incultes pouvaient @tre defrichees, iI etait generalement moins coOteux et plus rentable pour I'exploitant de mettre en culture de nouvelles terres plut6t que d'employer davantagede main-d'oeuvreou des methodes agricoles relativement plus coirteuses. Le risque que comportent pour I'exploitant les innovations ou la culture intensive a ete I'une des principalescauses de I'echec du developpement agricole en Afrique et une cause majeure de la degradation de I'environnement. Ceci nous ramene donc a la question des incitations a produire et du cadre de politique generale. Cette derniere doit permettre au cultivateur de faire un benefice gr2cea des methodes agricoles viables ou, au contraire, de perdre de I'argent s'il emploie des methodes qui nuisent a I'environnement. L'assistance du gouvernement pour planter des arbres, conserver le sol et encourager I'emploi d'engrais appropries, par exemple, pourrait aider largement a intensifier I'agriculture africaine sans endommager I'environnement. L'Afrique d'aujourd'hui emploie beaucoup moins d'engrais que d'autres pays en developpement exposes a des conditions comparables. Quel serait le coljt d'une agriculture viable pour I'Afrique? Des investissementspublics considerablessont deja consacresa I'agriculture, (environ 2.4 milliards de dollars par an, dont 40 % sont finances au titre de I'aide). Environ 2,5 milliards de dollars d'investissements sont effectues dans I'agriculture chaque annee par des investisseurs prives et des collectivites, mais seule une partie de ces investissements est destinee aux types de pratiques agricoles viables deja mentionnes. Si I'on en reaffectait une part plus importante a ces pratiques, les montants totaux investis dans I'agriculture pour atteindre les taux de croissancefixes comme objectif n'auraient pas besoin d'augmenter de plus de 3-4 % par an. Des gains de productivite de la main-d'oeuvre et des terres permettraient a la population africaine a la fois de se nourrir et d'augmenter son revenu, sans accroitre beaucoup les superficies 24 cultivees. Cela permettrait de transformer I'actuel cercle vicieux de stagnation agricole et de degradation de I'environnement en un cercle vertueux de croissance et de conservation. En outre, un accroissement des revenus agricoles (specialement combine a une amelioration de I'education et des soins de sante) favoriserait encore davantage une reduction de la taille desfamilles, cequi a~derait a reduire les pressions qui s'exercent sur I'environnement, en permettant de prendrecertaines des mesures curatives dont celui-ci a grand besoin. La productivite agricole s'en trouverait quant a elle stimulee. II sera extremement difficile de parvenir a ce cercle vertueux. Cela impliquera des changements radicauxde la politiquegouvernementale pour favoriser des pratiques agricoles viables et un engagement renouvele de la part de la communaute internationale. Ce qui est encore plus important, c'est la collaboration de millions decultivateurs africains, agissant individuellement et dans leur propre interet pour moderniser et soutenir le developpement agricole de la region. Ralentir la croissance demographique L'impact positif de la rnodernisation del'agricultureafricaine risque d'etre reduit a neant si la croissanced,emographiquereste aussi forte. Un objectif minimum serait pour I'Afrique desuivre les tendances a la baisse de feconditi. deja enregistrees par d'autres pays en developpement. Cela perrnettrait de ramener le taux moyen de croissancedemographique a 2,2 OO / par an pendant les 30 prochaines annees. M@medans le cadre d'un tel scenario, la population subsaharienne depasserait 1,2 milliard d'ici 2020 et ne cesserait pas de croitre avant d'atteindre 3 milliards (Tableau A-1 2). En outre, I'objectif de 2,2 %estextr@mementambitieuxdans lecontexteafricain car il implique que le taux global de fecondite soit ramene d'environ 6,7 enfants par femme a 3,6 d'ici 2025. Comment pourra-t-on y parvenir? Tout d'abord, je crois qu'il faut envisager ce probleme d'une fason tres large et globale. Le professeur Ali Mazrui a souligne qu'il est indispensable d'ameliorer le bien-etre et la sante si I'on veut parvenir a destauxdenatalite plusfaibles. ((La rnort frappea la portedesfoyers 25 africains bien plus souvent que le medecin D, a-t-il dit. Le souci de survie continue a determiner les decisions relatives a la reproduction. Apres tout, en Afrique, la sante demeure mediocre, en comparaison des pays occidentaux. Elle est meme pire en moyenne que dans la plupart des autres regions du monde en developpement. La reduction du tauxde mortaliteen Afriquedoitdoncconstituer un part importante d'un programme destine a reduire le taux de natalite. Un meilleur plann~ng familial peut effectivement constituer la base d'une amelioration de la sante et d'une reduction des taux de mortalite infantile et maternelle. En depit d'une reduction globale des taux de mortalite, pres d'un tiers de la mortalite maternelle reste concentree sur le continent africain. Aujourd'hui encore, une femme a un risque sur 21 de mourir pendant sa grossesse en Afrique, contre un sur 600 au Bangladesh et un sur 15.000 en Suede. L a recherche internationale a montre que le risque de deces a la fois pour la mere et pour I'enfant est bien plus eleve lorsque la mere a moins de 20 ou plusde35ans, lorsque les naissancessonttres rapprocheesou lorsque la mere a deja eu de nombreuxenfants. Les tendances de la fecondite qui provoquent donc unecroissancedemographiquerapideen Afrique contribuent aussi a la tragique mortalite maternelle et infantile. La plupart des gouvernements africains appuient officiellement aujourd'hui I'espacement des naissances et le planning familial, mais il est urgent que les declarations d'ordre general soient accompagnees d'un soutien technique, financier et politique specifique. En general, les programmes existant en Afrique laissent terriblement a desirer (Tableau A-1 I ) et pourtant, il apparaPt clairement que lorsque des services deplanning familial sont largement disponibles, et specialement lorsqu'ils sont appuyQ par de vlgoureuses campagnes de medias et de programmes d'education bases sur la communaute, le taux d'emploi des contraceptifs atteint un niveau eleve. Le Zimbabwe, par exemple, a mis en place depuis son independance des services de planning familial. Ceux-ci comprennent aujourd'hui desagents itinerantsqui, se deplagant a bicyclette, distribuent des contraceptifs dans les zones rurales et dispensent education et conseils. Le planning familial fait partiedessoinsdesantematernelleetinfantile. Letauxd'utilisation des contraceptifs au Zimbabwe est passe de 5 % a la fin des annees 60 a 43 '10(tauxestimatif) en 1988. Le taux de fecondite est tombe de plus de 7 a 5,3 au cours des 10 dernieres annees. Au Botswana, les dispensaires publics assurent des services integres de sante maternelle et infantile et de planning familial. Environ 80 O/O de la population vit a moins de 15 kilometres d'un dispensaire. Le taux d'utilisation des contraceptifs a double, passant de 16 a 33 O/O entre 1984 et 1988, et le taux defecondite est tombe de 6,5 a 5 , l . Maurice a ramene son taux global de fecondite de plus de 6 au cours des annees 50 a 2,2 en 1986 et aujourd'hui il est inferieur au niveau de remplacement. Ce pays y est parvenu en combinant le planning familial, I'education sanitaire, le developpement de I'enseignement primaireet I'amelioration regulieredesconditions de vie. M@meau Kenya, pays qui continue a avoir l'un des taux de fecondite les plus eleves du monde, on constate des signes de progres. Les plus recentes estimations de la Banque mondiale montrent que la feconditea diminue, le nombremoyen d'enfants par femme etant tombe de 7,7 en 1984 a 6,7 en 1989. Un des principaux facteurs a ete un recours accru au planning familial. On estime a 28 O/O le nombre des femmes mariees du Kenya utilisant une methode de contraception, contre 17 % en 1986. Les cas dans lesquels on est parvenu a reduire la population contrastent nettement avec ce qui se passe dans la plupart des pays africains ou I'on estime en moyenne a 11 O/O lenombre des couples qui emploient des methodes contraceptives (tant modernes que traditionnelles) contre plusde80 %en Chine et 40 %en lnde (Tableau A 1 2). Pour atteindre d'ici I'an 2025 le taux de fecondite de 3,6 fixe comme objectif, il faudrait que pres de 50 O h des Africaines mariees pratiquent une contraception efficace. Cela exigera un effort intensif 2:7 de la part des pays africains et un appui plus grand et plus eclaire de la part de la collectivite internationale. Quefaudra-t-iI faire pour cela? Tout d'abord, les programmes demographiques ne doivent pas se limiter au planning familial et cornporter des efforts pour creer les conditions propices a un declin de la fecondite. II faut pour cela developper I'education de base, specialement pour les filles, ce qui contribuera a retarder I'dge au mariage, element cle de la fecondite. Cela signifieaussiaccroitreI'independanceeconomique des femmes ; fournir des incitations financieres (impbts et allocations) qui favorisent les familles plus petites ; et, comme je I'ai dit precedemment, reduire le taux actuel de mortalite des enfants afin que la population n'eprouve pas le besoin d'avoir tant d'enfants. Cela signifie accroitre les revenus, specialement dans les zones rurales, et chercher des moyens de faire appel aux traditions culturelles africaines de maniere a encourager une reduction de la fecondite. Deuxiemement, il faut developper les services de planning familial et en faire beneficier les hommes, que I'on oublie trop souvent dansces programmes. La gestion des programmesdoitegalement etre renforcee par I'etablissement d'objectifs contrblables pour chaque pays, y compris des indicateurs de la disponibilite des services, des taux d'emploi des contraceptifs et des taux de fecondite. Troisiemement, il est essentiel d'eduquer le public quant aux incidencesde la taille de la famille. Les dirigeants politiques et les collectivites doivent &re sensibilises aux consequences economiques et environnementales d'une croissance demographique rapide. Les gouvernementsdoivent encourager la demande populairede planning familial et de contraception en soutenant des programmes d'education et d'information de grande envergure, y compris des campagnes publicitaires. Les gouvernementsdevraient aussi faireappel auxchefs decollectivite, aux enseignants, aux vulgarisateurs agricoles, aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux medias pour cette t k h e importante. Au Nigeria, de telles campagnes viennent de commencer avec le lancement de la politique demographique. Quatriemement, le r61edes ONG devrait @tre largement renforce, etant donnel'efficacitedont ellesfont preuvefaceaux problemes de population dans le monde entier. II serait utile a cette fin d'inviter des donateurs a creer un Fonds demographique des ONG, qui permettrait a ces organisations d'entreprendre leurs programmes sur une base soutenable. Cinquiemement, les problemes demographiques devraient &re traites a un niveau plus eleve et integres a la politique nationale et au processus de planification, tant par les gouvernements que par les donateurs. Lorsque les taux de fecondite sont eleves et que I ' o n prevoit qu'ils le demeureront, des equipes pluridisciplinaires d1Africains (anthropologues, sociologues, specialistes des sciences politiques, economistes, demographes et agents de sante) devraient 6tre organisees pour determiner quelles mesures il convient de prendre pour faire baisser ces taux. Si cet ordre du jour est energiquement applique, on peut parvenir d'ici 2020 a ramener letauxdecroissancedemographiquea 2,2 OO / par an. Cequi s'est passeen Asieet en Amerique latine montre clairement quelle peut @tre I'efficacite des programmes de planning familial. La Banque mondiale estime qu'environ 40 OO / de la baisse de la fecondite dans le mondeentier entre 1965 et 1975 est attribuablea I'expansion de programmes de ce genre. Une intervention directe des gouvernements et des donateurs a change la situation demographique dans d'autres regions en developpement et la m@me chose peut se produire en Afrique subsaharienne. Combien cela coljterait-~l?A I'heure actuelle, I'aide au planning familial en Afrique subsaharienne coljte environ 100 millions de dollars par an. Pour atteindre les objectifs indiques precedemment, il faudrait la porter a 650 m~llions de dollars par an d'ici I'an 2000. Quant aux coljts pour les differents pays, sur la base de I'experience recente au Zimbabwe et au Botswana, des aides annuelles 29 correspondant seulement a 0,6-0,8 OO / du PNB par an permettraient aux pays de mettre en place des programmes de planning familial importants. Non seulement ces coljts sont moderes, mais ils seraient largement compenses par les economies que la reduction de la fecondite permettrait de realiser sur les budgets d'education et de sante et les importations alimentaires. Un imponderable dans ce scenario, c'est la pandemie de SIDA. L'Organisation mondiale de la sante (OMS) estime a plus de 1 million le nombred'Africainsatteints du virus HIV, qui s'est deja repandu avec une rapidite effrayante a travers I'Afrique centrale (Za'ire, Burundi, Rwanda, Ouganda, Tanzanie et Zambie). A son epicentre, on estime a 15 a 25 OO / le nombre des adultes affectes. Comment IeSIDAaffectera-t-il letauxdecroissance demographique de I'Afrique? Nous n'en sommes pas certains a I'heure actuelle. Nous savons qu'au moins 50.000 Africains sont morts de cette maladie depuis qu'elle a fait son apparition a la fin des annees 70. L'OMS estime a 1,5 million de personnes de plus le nombre de celles qui risquent de mourir pendant la prochaine decennie. Dans cinq a dix ans, lorsque les personnes deja affectees seront arrivees a la fin de leur periode d'incubation, nous pourrons evaluer plus clairement le degre de gravite probable de la situation. Nous esperons que d'ici la nous connaitrons egalement mieux les possib~lites de traitement curatif. II est necessaire d'intensifier nettement les rechercheset les analyses sur I'impact exact du SIDA. Toutefois, a I'heureactuelle, nous n'avons guere de raison de croire que le taux de croissance de la population dlAfriquesubsahariennetombera defacon significativeen consequence directedecette maladie. En outre, celle-ci n'affectera pas tousles pays de la m@me maniere. Les coljts du traitement des cas de SIDA seront eleves, ainsi que I'impact de cette maladie sur un groupe critique de personnes actives dgees entre 20 et 40 ans. Toutefois, on aurait tort a I'heure actuelle de presenter le SIDA comme une sinistre solution malthusienne aux problemes demographiques africains. Le message reste clair : si I'on ne prend pas - et des aujourd'hui - des mesures 30 efficaces de planification demographique, le tauxglobal decroissance demographique de I'Afrique demeurera insoutenable. Proteger I'environnement Reduire le taux de croissance demographique et accroitre la productivite et la viabilite de I'agriculture, cesont la les deux manieres les plus efficaces d'aider a proteger I'environnement de I'Afrique. Mais ces mesures ne suffiront pas a elles seules. Un programme d'action specifique et degrande enverguresera egalement necessaire. Les principales causes des problemes environnementauxde I'Afrique sont complexes et interdependantes. II n'existe pas de panacee. Comme le President Nyerere le disait, (( la conservation ))a longtemps ete consideree en Afrique comme une contrainte imposee aux ruraux par les colonialistes et, avant I'independance, I'opposition nationaliste en tirait m@me argument. Au cours de la derniere decennie, les attitudes a I'egard de la protection de I'environnement ont change en Afrique-comme dans le reste du monde. Le moment est venu d'appuyer ces attitudes nouvelles avec des ressources et des programmes d'action. M@me s'il n'existe pas de panacee, m@mesi nos connaissances sont incompletes, nous devons au moins nous efforcer de nous attaquer au probleme. D'abord, la gestion des ressources naturelles doit @tre envisagee a la fois sous I'angle de la (( production )) et de la (( protectior) D. II ne suffit pas d'affirmer qu'il faut conserver la terre, I'eau et b'autres ressources naturelles simplement pour leur valeur ou leur beaute intrinseques. Lorsque ces ressources seront protegees, il faudra trouver des moyens de les rendre productives. L'essencede la viabilite, c'est la combinaison de productivite et de protection. En fin de compte, planter des arbres et proteger la vegetation, construire des terrasses dans les champs et appliquer des paillis a des sols epuises, tout cela devra @tre fait par les cultivateurs africains qui ne feront cet effort que s'lls pensent en tirer un avantage pour eux- m@mes. Le plus grand avantage, ce sera I'augmentation de la 3, production. Comme je I'ai d k j i dit, l'utilisation des ressources naturelles peut Gtre largement renforcee et protegee par I'application de technologies soutenables pour la terre, I'eau et le betail, comme les techniques d'agroforesterie et les cultures a haut rendement et les engrais. Cela nous amene a la dimension politique. Le lien fondamental entre la gestion relevant de I'economie politique au niveau national et une utilisation raisonnable des ressources naturelles a I'echelle locale doit Gtre clairement compris. Les paysans africains sont d'excellents economistes. Si on leur donne un prix correct pour pratiquer des cultures et utiliser des technologies menageant I'environnement, ils prendront les decisions qui conviennent non seulement du point de vue economique, mais encore pour ce qui est de la gestion des ressources naturelles. C'est ainsi que I'on ne plantera beaucoup d'arbres que si le prix du bois est assez attrayant pour les producteurs. A I'heureactuelle, dans bien des pays, le prix du bois est nettement inferieur au coljt economique de sa production. En fixant un prix realiste pour le bois de feu, on encouragerait sa conservation et en m@metemps on stimulerait la demanded'autressources d'energiea un prixcorrect. En regle generale, la superficie des zones boisees d 'Afrique devrait augmenter d'au moins 1 % par an pour maintenir les reserves de bois et de materiaux de construction et pour renouveler la base de ressources naturelles. Les zones incultes devraient @tremaintenues plus ou moins a leur niveau actuel qui correspond a 25 OO / de la superficie totale (Tableau A-15). Ces objectifs impliquent un immense effort. Le deboisement s'effectue actuellement au rythme d'environ -0,5 % par an et I'on estimea plus des deuxtiers le total de la superficie inculte de I'Afrique qui a deja ete detruite. Dans le cadre de la politique generale, chaque pays doit mettre en place son propre programme d'action environnementale, disposant d'un personnel suffisant, de ressources institutionnelles et financieres adequates, et de I'appui politique voulu. Ces programmes doivent 32 comporter la fixation d'objectifs, ainsi que decriteres applicablesa des actions environnementalesspecifiques : importance biologique, niveau de destruction, potentiel productif, pressions demographiques, etc. De m@me que pour le planning demographique, les gouvernements devraient employer toutes les methodes possibles de communication, publiques et privees, pour bien souligner I'importance de ces programmes. Toutefois, on ne peut imposer d'en haut les decisions relatives a la gestion de I'environnement, particulierement dans les zones rurales. Les programmes imposes d'en haut s'effrondreront des que la jeep de I'agent du gouvernement sera en panne. Cela signifie que la popu- lation locale doit comprendre la conception et I'application des politiques et des programmes environnementaux et y prendre pleinement part. A leur tour, ces politiques doivent tenir compte des traditions, des cultureset des besoins locaux. Cela exige un vasteeffort d'education. La encore, comme les femmes sont les elements les plus actifs dans les petites exploitations agricoles dlAfrique et qu'elles prennent ainsi un grand nombre de decisions relatives a I'utilisation des ressources naturelles, il faut s'adresser directement a elles et les aider dans le cadre de ce processus. Auparavant, lorsqu'on essayait d'envisager la gestion de I'environnement en Afrique, on faisait appel a des evaluations de I'impact sur I'environnement des differents projets et a des investissements dans des programmes portant notamment sur la reduction de la pollution, le reboisement et la gestion des eaux. Tout cela est utile, mais insuffisant. L'approche projet par projet tend a traiter les sympt6mes et non pas les causes fondamentales des problemes d'environnement. Les strategiesd'avenirdevraient voir au- dela des projets pour envisager les problemes de politique de base et reconnaitre explicitement les liens intersectorielset les preoccupations entre les generations. A cette fin, un nombre croissant de pays africains ont elabore des plans nationaux d'action environnementale qui decrivent comment la croissance demographique, le regime foncier, I'elevage du betail et d'autres methodes agricoles devront changer si I'on veut parvenir a une croissance soutenable. 33 Etant donne qu'un grand nombre de problemes environnementaux se posent de maniere analogue dans les differents pays, en renforgant la cooperation et la coordination regionales, grdce a des echanges d'experience, de technologies et de mecanismes institutionnels, on pourrait faciliter grandement la gestion des ressources naturelles sur le continent. Certains problemes environnementaux exigent une approche regionale. La lutte contre les parasites, la protection de la faune et de la flore sauvages, la gestion des bassins versants et des cours d'eau, et la prevision conjointe des recoltes et la lutte commune contre les maladies du betail sont des questions qui ne peuvent @tre envisagees de maniere adequate qu'au niveau regional. Le succes du Programme de lutte contre I'onchocercose en Afrique (entrepris en 1974) montre les possibilites qu'offre la cooperation regionale pour s'attaquer a un probleme commun. D'enormes progres ont ete faits en ce qui concerne les previsions meteorologiques et d'autres aspects de I'environnement. Gr2ce a la photographie par satellite et a I'agrometeorologie, les risques de secheresse, les niveauxde precipitationset les rendementsdescultures peuvent @tre predits avec un degre d'exactitude raisonnable. II s'agit pour les gouvernements africains d'unir leurs efforts pour acquerir cette technologie et en partager les avantages. Les donateursont naturellement un r6lea jouer pouraider I'Afrique a preserver son patrimoine. Tout d'abord, les pays industriels peuvent mettre immediatement un termea leurs propres interventions nefastes (par exemple lorsqu'ils essayent de se debarrasser de leurs dechets toxiques en Afrique). I1 ne suffit pas que les pays industriels se contentent de mettre I'Afrique et d'autres pays en developpement en garde contre les dangers poses par la destruction de I'environnement. II faut qu'ils aident I'Afrique a surmonter ses contraintes financieres et techniques. L'environnement africain ne pourra pas @tre sauve a peu de frais. L'aide liberale est essentielle, particulierement lorsque I'on doit s'efforcer tout a la fois de repondre a des besoins urgents a court terme et de tendre vers une viabilite a long terme. Le concept de village global est maintenant une realite. La desertification et le deboisement de I'Afrique preoccupent de plus en plus le monde entier, de mPme que la forte pollution provenant des pays industriels preoccupe I'Afrique. L'impact global des tendances environnementales en Afrique subsaharienne continuera a appeler de plus en plus I'attention a I'avenir, dans la mesure ou les problemes d'environnement rev@tent une importance croissante dans les affaires mondiales. L'Afrique subsaharienne est dotee d'une abondance de plantes et d'animaux sauvages. Elle abrite, pense-t-on, 300.000 especes sur un total mondial de 5 millions. La for@t deTai en C6te d'lvoire, les for& de Montane de I'Est africain et une petite partie de Madagascar figurent parmi les zones du monde caracterisees par la plus grande diversite biologique. Plus de 6.000 plantes a fleurs, 106 oiseaux differents et la moitie des especes de cameleons du monde entier ne se trouvent que dans I'ile de Madagascar. La disparition des tresors naturels de I'Afrique a des consequences qui ne se limitent pas a I'extinction des especes. Cela signifie la perte de materiel genetique pour le developpement futur des cultures, la mise au point de produits medicaux et industriels - ce qui a naturellement des consequences qui depassent largement le cadre de I'Afrique. Cette menace offre une occasion de mobiliser les ressources internationales pour aidera sauver I'environnement africain. Toutefois, ce sauvetage ne devrait pas @trepresente seulement sous la forme d'une aide fournie par des donateurs a des beneficiaires africains. II s'agit en fait du bien commun de I'humanite et des avantages que comportera pour nous tous- pays industrielsou paysen developement - la preservation du patrimoine africain. II ne s'agit donc pas tant d'aide que de partage des coGts. Etant donneque les pays industriels sont mieux en mesure de payer, ils doivent supporter la plus grande partiedu fardeau, au moinsjusqu'a ceque la plupart des paysafricains puissent retrouver le chemin d'une croissance economique soutenue. Al'heureactuelle, lesdonateursfournissent environ 500 millionsde dollars par an a I'Afrique pour les activites environnementales, ce qui est tout a fait insuffisant sous quelque angle que I'on se place. Rien qu'a Madagascar, la Banque mondialea evalue lecoljt de la devastation continuede I'environnement a environ 180-300 millionsdedollars par an. La perte cumulative pour le Nigeria due a la contamination constantede I'eau, au deboisement et a I'erosion du sol est encore plus importante. Comme je I'ai dit, ces coljts doivent @tre partages entre les pays africains et les donateurs, et le niveau actuel de transfert de ressources des donateurs est tout simplement insuffisant a cette fin. Jesuggereque levolume d'assistanceexterieurepour I'environnement a I'Afrique double immediatement et continue a augmenter annuellement au m@me rythmeque les besoins, quisont considerables. En outre, ces transferts de ressources pourraient @treutilises bien plus efficacement. La preparation en cours des plans d'action sur les for@ts tropicales par les donateurs, par exemple, pourrait @treelargie pour aider a preparer des programmes environnementaux globaux. Cette tdcheserait grandement facilitee par I'etablissement par satellite de cartes des bases de ressources materielles de I'Afrique. Une phase experimentaleinitialedecartographiecentreesur les principales zones a problemes, peut-@tre au Nigeria, devrait commencer promptement. Par ailleurs, afin d'effectuer des recherche5 critiques, il faut creer en Afrique un lnstitut international de recherche sur la for@ttropicale, dans lecadredu reseau du Groupeconsultatif de la rechercheagricole internationale (CGIAR). II s'agirait d'un centre de recherche moderne sur la for@t,la floreet la faunesauvages et lesystemed'agrosylviculture. Ce centre coljterait probablement environ 20 millions de dollars sur une periode de cinq ans. Certainselementsencourageantsindiquentdeja quela communaute des donateurs est disposee a aider a faire face a la crise de I'environnement deIfAfrique. Dans lesdeux paysafricains(Madagascar et Maurice), qui ont desaplansd'investissementa pour I'environnement a I'appui de leurs plans d'action nationaux sur I'environnement, des donateurs ont deja fourni d'importantes contributions aux deux 36 programmes, dont lecoljt est considerable. Toutefois, la communaute internationale semble enfin avoir compris que le coljt de I'inaction pourrait &re encore plus eleve. Nous devons nous souvenir que ces coljts n'apparaissent pas toujours de fason immediate : certains mettant des annees, voire des decennies, a se faire sentir. En outre, les mesures traditionnelles de la prosperite economique, comme le PNB par t@te,ne reussissent pas a les exprimer. J'aurais meme tendance d penser que la mesure des comptes relatifs au revenu national devrait commencer a inclure un calcul de I'epuisement des ressources naturelles, en raison du lien fondamental existant entre I'environnement et le developpement. Cet aspect etait implicite dans le rapport de 1987 de la Commission mondialesur I'environnementet ledeveloppement, intituleNotreavenir commun. Ce rapport insistait sur I' importance d'un adeveloppement viablea qu'il decrivait comme aun developpement repondant aux besoins de la generation actuelle sans compromettre la capacite des generationsfutures de repondrea Ieurs propres besoinsa. Le President du groupe, Mme Gro Harlem Brundtland, alors Premier Ministre de la Norvege, a dit lors d'une seance de la Commission que (( recemment encore, la conservation de I'environnement etait consideree comme exterieure au processus de developpement D. Elle a pourtant ajoute que (( la protection et le developpement de I'environnement, loin de se contredire, etaient en fait etroitement interdependants au niveau local, national, regional et mondial )). Le sol, I'eau, les forets, la reserve genetique et les autres ressources naturelles sont des atouts economiques, en ce qu'ils peuvent generer un fluxde revenus pour l'avenir- pour I'Afriqueet le restedu monde. Accepter un declin de cette source de richesses a long terme en echange d'un gain economique temporaire, c'est la un marche qui peut mener a la faillite. Le choix concernant I'environnement de I'Afrique doit Ptre fait des aujourd'hui et ce sont nos enfants et petits enfants qui devront s'accommoder de ses consequences. IV. UNE STRATEGIE DE CROISSANCE SOUTENABLE ET EQUITABLE La route est longue La routequi m6ne a une croissance soutenable est longue. Bien des pays africains se sont rues vers la (( modernisation )) au cours des annees 60, mais les strategies etaient alors, au pire, ma1 consues et, au mieux, non fondees sur des objectifs et des cibles soutenables. Cet echec n'est pas imputablea IaseuleAfrique, maisaussia la communaute internationale des donateurs qui ne comprenait pas pleinement les problemes, ne se concentrait pas sur les priorites et n'aidait pas a concevoir des projets ou des programmes compatibles avec les conditions agroclimatiques de I'Afrique, ni avec son contexte social, culture1 et politique. Les problemes de I'Afrique sont-ils insolubles? Depuis 30 ans, ils n'ont certainement pas ete traites avec succes, pas plus par moi que par d'autres, mais nous ne pouvons certainement pas accepter qu'ils ne puissent 6tre resolus a I'avenir. Les mesures qui s'imposent doivent commencer a 6tre prises en Afrique meme. A cet egard, depuis cinq ans environ, il s'est produit un changement profond et une amelioration : les gouvernements et les institutions de I'Afrique commencent a se rendre compte que la responsabilite primordiale de I'avenir de I'Afrique leur incombe essentiellement, et je souscris assurement a ce point de vue. Mais je tiens a preciser que I'Afriquea aussi besoin d'une assistance exterieure soutenue et accrue, plus importante qu'on ne le prevoit aujourd'hui, pour pouvoir surmonter sa crise de developpement. En outre, les Africains et les donateurs ne doivent jamais perdre devue le fait que c'est la une entreprise a long terme et que I'on ne saurait prendre de raccourcis pour la faire aboutir. Ordre du jour strategique 38 Comme je I'ai indique, pour ameliorer ne serait-ce qu'un peu la qualite de la vie, les pays subsahariens doivent porter a au moins 4-5 % par an leur taux de croissance economique annuelle. Permettez-moi de definir dans ses grandes lignes un ordre du jour strategique, tire en partie de I'etude de prospective a long terme recemment publiee par la Banque mondiale LIAfrique subsaharienne : de la crise a une croissance durable, pour parvenir a ce but. Supposons, parce que c'est un imperatif, que I'on s'attaque aux problemes interdependants que constituent une faible production agricole, une croissance demographique rapide et la devastation de I'environnement dans le cadre des programmes d'action paralleles que j'ai suggeres, afin de parvenir a I'objectif d'une croissance annuelle d e 4 O/O dans I'agriculture. Cet objectif revet une importance particuliere parce qu'il implique une augmentation de la productivite de la terre et de la main-d'oeuvre qui est essentielle si I'on veut que soient adoptees des pratiques agricoles soutenables. Ce niveau eleve decroissanceagricoleest egalement important parcequ'ildynamisera le reste de I'economie. On pourra alors s'attendre pour I'lndustrie a un tauxdecroissancea court et moyen termede4-5 O h par an, passant progressivement a 7-8 %, ce qui est compatible avec I'experience d'autres regions en developpement. Que faut-il faire d'autre? Ajustement continu D'abord, le processus de reforme et d'ajustement de la politique economique doit se poursuivre. Les le~onsdes echecs ou des insuffisancesdes politiques de I'Afrique sautent aux yeux a tous points de vue, de la gestion du taux de change aux investissements dans I'education et I'agriculture. L'un des indices les plus frappants des mauvaises orientations de la politique generale, c'est la perte de competitivite de I'Afrique sur les marches mondiaux. Certes, I'environnement externe n'a pasfavoriseI1Afriquependant une periode de chute des cours des produits de base, de crise petroliere, de taux dfinter@televes, etc. Mais un environnement externe host~le n'est pas la cause essentielle de la mauvaise performance economique de I'Afrique. Le taux de croissance decevant du PIB de la region a resulte davantagedu faible niveau et de I'inefficacite des investissements que 3!3 d'autres facteurs. Les niveaux d'investissement bruts en Afrique sont tombes de plus de 20 O h du PIB dans les annees 70 a environ 15 % aujourd'hui (contre 22 O h en lnde et 38 % en Chine en 1987). Ce qui est encore plus troublant, c'est que la production additionnelle generee par ces investissements a chute verticalement pour ne correspondre qu'a 2,5 O h au cours des annees 80 contre 31 O h en 1960. Cela contraste vivement avec le cas de I'Asie du Sud, qui est la seule autre region au niveau de revenus comparable. Le fond du probleme, c'est I'augmentation quasi generale des coljts - hausse des coljts des investissements, de la main-d'oeuvre, des transports et des services publics - 50 a 100 O h de plus en moyenne que les coljts comparables en Asie du Sud. Cela resulte en partie des circonstances particulieres de I'Afrique (terrain difficile, forte dispersion de I'habitat et fragilite des sols), mais cela s'explique surtout par la mauvaise gestion des ressources publiques, I'inefficacite de la bureaucratie, la surevaluation des monnaies et I'insuffisance des incitations offertes. Tout cela a contrecarre les efforts des entrepre- neurs et des operateurs prives en Afrique en accroissant fortement le coljt des affaires et en reduisant la rentabilite. En bref, I'Afrique n'est tout simplement pas competitive. En outre, la situation ne peut qu'empirer. Le monde se trouve au milieu d'une nouvelle ere technologique, sous Ifinfluence des progres rapides des systemes d'information, des sciences biologiques et des recherches sur les materiaux. Les moyens ultrarapides et peu coirteux de traitement de I'information et de communication transforment les methodes du monde des affaires. De bons renseignements sur le marche, des structures souples de production, des mecanismes adaptables de fixation des prix et une reponse rapide aux nouvelles opportunites qui s'offrent, voila ce qui donne aux societes et aux exploitants agricoles un avantage. L'Afrique devra s'ajuster afin d'ameliorer I'efficacite des investissements et conserver sa place dans le monde. 40 Comme je I'ai dit precedemment, on a vu ce processus s'engager durant la derniere partie des annees 80. Une trentaine de pays subsahariens ont entrepris des reformes economiques et certains resultats precaires mais positifs commencent a apparaitre. C'est ainsi que la profonde modification du taux de change et du regime commercial du Nigeria depuis 1986 a aide a inverser la tendance a la baisse du PIB. La performance vigoureuse du Ghana - un taux de croissance du PIB d'environ 6 OO / par an depuis six ans - temoigne egalement de la valeur des reformes qui ont commence en 1983. Les neuf pays membres de la Conference de coordination d u developpement dlAfrique australe (SADCC), beneficiant de reformes aussi bien que de conditions climatiques favorables, sont recemment parvenus a accroitre le revenu par habitant de cette sous-region pour la premiere fois depuis une decennie. Jesoulignea nouveau quecenesont la que les resultats preliminaires des premiers pas faits sur une tres longue route. Le processus d'ajustement doit non seulement se poursuivre, mais continuer a evoluer. La reforme economique doit 6tre mieux echelonnee et appliquee. Les changements de politique doivent Ptre mieux adaptes aux priorites du developpement a long terme et aux besoins des groupes vulnerables affectes par des coljts transitoires. L'effort international deja entrepris pour determiner et fixer ces objectifs (le Projet sur les dimensions sociales de I'ajustement) est un point de depart utile a cette fin. Mais I'ajustement doit aussi @trefinance plus adequatement par les donateurs, a mesure qu'il amene les nations a abandonner leurs anciennes methodes, centralisees, bureaucratiques et peu dynamiques pour s'engager sur des voies plus fermes et plus rapides qui menent a la croissance. Le processus d'ajustement est perfectible, mais inevitable. II n'y a pas d'autre solution. Un developpement cc humanise n Dans le cadre des programmes d'ajustement, un rang de priorite eleve doit @tre accorde aux investissements consacres a la population car ce sont a la fois les moyens et les fins d'un developpement a long terme. La qualite des programmes dedeveloppement des ressources 41 humaines dlAfrique doit @treamelioree mais, inevitablement, la quantite de ressources a utiliser doit egalement s'accroitre. Un objectif realiste consisterait a doubler par rapport a leur niveau actuel les depenses destinees au developpement des ressources humaines pour qu'elles atteignent 8-10 O O du PIB de I'Afrique / subsaharienne pendant la prochaine decennie. Le triple but de ces investissements doit Otre d'assurer la securite alimentaire, I'education primaire et la santea tousles Africains de la prochaine generation d'ici I'an 2020 au plus tard. Toute nouvelle strategie de developpement pour I'Afrique doit tenir compte des besoins de la population et comporter un nouvel engagement de mettre en valeur la principale resource potentielle du continent : ses hommes, ses femmes (tout particulierement) et ses enfants. Entrepreneurs africains II faut aussi assouplir les contraintes et les contrbles excessifs qui empOchent les entrepreneurs et hommes d'affaires africains de developper leurs activites. Lesentreprises privees, petiteset moyennes, specialement dans le secteur non structure, peuvent @tre un aigu~llon puissant de la croissance en Afrique subsaharienne. La creativite des petites entreprises et organisations locales operant a la base doit Otre encourageeet favorisee. Les investissementsetrangersdirects peuvent egalement representer une source importante de capitaux et de connaissances, comme d'autres regions I'ont appris avec le plus grand profit. II faut faire bien plus pour creer un environnement qui favorisera le dynamisme du secteur prive en Afrique et en fera un allie puissant dans le cadre de I'effort de developpement a long terme. Integration regionale M@meavec un secteur prive dynamique, il faut reconnaitre que certains pays africains sont trop petits pour realiser des economies d'echelle et reussir par leurs propres moyens sur le marche mondial, specialement un marche qui est de plus en plus domine par des 42 ablocsa de pays d'Europe occidentale ou d1Ameriquedu Nord. Les pays africains doivent cooperer bien davantage entre eux et merne proceder a leur integration economique, afin de survivre et de prosperer. Lesdirigeantsafricains reconnaissentdepuis longtemps la necessite de contacts regionaux plus etroits. Malgre tout, peu de choses concretes ont ete faites a cet egard pour passer des paroles aux actes. Par exemple, le commerce intraregional s'est a peine developpe en 20 ans et ne representeencoreque 5 OO / detous les echanges commerciaux africains, taux extremernent faible. Des echanges intraregionaux accrus aideraient a surrnonter les problemes poses par le cycle irregulierde periodesfasteset defamines, ainsi que par les insuffisances des approvisionnements alimentaires. Cela donnerait aussi a des industries qui ont ete protegees trop Iongtemps sur des marches trop petits plus de liberted'action pourdevenircompetitives. La cooperation pourrait egalement ameliorer I'efficacite de la formation de la main- d'oeuvre de haut niveau et la recherche technologique. Les avantages de la cooperation regionale, du developpement des echanges et des marches et du partage des ressources sont reels, mais des actes concrets s'irnposent dans ce dornaine. Les tarifs et les politiques economiques doivent &re harmonises ; les obstacles politiqueset bureaucratiquesqui entravent les mouvementsdecapitaux, de main-d'oeuvre et de produits a travers I'Afrique doivent &re elirnines. Tout cela exigera davantage devolonte politique et d'esprit de decision que les gouvernrnents africains n'en ont rnanifeste dans le passe. Renforcer les capacites africaines Un seul concept recoupe tous les elements de I'ordre du jour du developpement strategique africain : le renforcement imperatif des capacites locales af ricaines. Que ce soit dans I'agriculture, I'industrie, I'education ou la gestion des ressources naturelles, I'Afrique manque des cornpetences et des institutions publiques et privees bien gerees necessaires pour assurer une croissance soutenable a long terme. 43 Malgre les quelque4 milliardsdedollarsdepenseschaqueanneeau titre de I'assistance technique et la presence de pres de 100.000 (( experts )) etrangers en Afrique subsaharienne (davantage qu'a I'independance), on constate depuis longtemps une penurie desastreusede capacites africaines. II faut mettrefin a cette situation. Le problPme consistant a aider a renforcer les capacites a long terme de I'Afrique est tres delicat pour les gouvernements africains aussi bien que pour la communaute des donateurs. Les methodes traditionnelles d'assistance technique doivent @tre radicalement reexaminees et reorientees dans le sens d'un renforcement des institutionsafricaines. L'objectif doit@tredetransfererdescompetences et d'amener les capacites africaines a s'ameliorer d'elles-m@mes. Le renforcement des capacites est une priorite qui doit figurer dans toutes les activites de developpement menees en Afrique. Ce devrait Ptre la un objectif prioritaire pour les annees 90 et au-dela. Toutefois, les progres prendront du temps et un effort resolu et soutenu pendant plusieurs decennies est necessaire. Methodes de gouvernement Le renforcement des capacites est un element crucial de I'amelioration des structures administrative5 et politiques de I'Afrique, c'est-a-dire des methodes de gouvernement. C'est la un probleme extremement delicat. Personnenedevrait tenter d'imposer del'exterieur aux pays africains un systeme politique quelconque. C'est la la responsabilite des seuls pays africains. Toutefois, il est clair que la population demande une amelioration des methodes de gouvernement. Les donateurs aussi veulent voir se mettre en place un environnement politique qui encourage une repartition efficace des ressources, plutdt qu'un systeme qui laisse se generaliser le gaspillage et la corruption. Si les methodes de gouvernement ne s'ameliorent pas, des troubles politiques se produiront et la communaute internationale sera moins bien disposee a I'egard de I'Afrique, alors que sa bonnevolonte est essentielle si I'on veut mobiliser durablement I'appui des donateurs en faveur de I'Afrique. 44 Les depenses qui necontribuent pas au developpement nesont pas un simple gaspillage : elles privent des secteurs et des programmes essentiels d'un appui vital. Un domaine dans lequel il serait possible de realiserdeseconomiesconsiderablesest celui desdepenses militaires qui, au milieu des annees 80, representaient en moyenne plus du double des depenses consacrees par I'Afrique a I'education. Autre exemple du desequilibre entre les depenses militaires et sociales : les depenses publiques annuelles de sante ont (selon la Commission economique pour I'Afrique) represente moins du tiers des depenses militaires. lmaginonscequecela signifierait pour la protection sociale des Africains, avec tous les effets multiplicateurs positifs qui en resulteraient, si des economies serieuses pouvaient &re faites sur les depenses militaires et d'autres depenses non productives? lmaginons aussi ce que cela pourrait signifier en degageant des ressources budgetaires des gouvernements africains avec lesquelles on pourrait s'attaquer aux problemes de I'agriculture, de la population et de I'environnement que j'ai deja soulignes? Le bilan des depenses improductives et d'une mauvaise adminis- tration de I'Afrique est devenu de plus en plusvisibleet il estdesormais impossible de fermer les yeux. Un malaise politique profond entrave I'action dans bien des pays ; les citoyens voient dans I'elite un groupe qui sert ses propres interPts et qui s'accroche au pouvoir a des fins purement personnelles. Sur plus de 150 dirigeants nationaux de I'Afrique postcoloniale, six seulement ont volontairement decide de quitter le pouvoir. Le President Obasanjo, evidemment, etait I'un de ces dirigeants exceptionnels. D'autres ont prefere invoquer un slogan maintes fois repete, selon lequel une plus grande liberte politique aurait pour effet d'intensifier les rivalites tribales. Je dirais que la mauvaiseadministration et les defaillancesde I'ancien regime politique ont au moins exacerbe les divisions internes. Les gouvernements africains doivent faire mieuxquedans le passeet rallier leurs populations a la cause du developpement. Que les pays africains decident de choisir des systemes politiques fondes sur un parti unique ou sur le pluralisme, certains principes fondamentaux sont indispensables dans toutes les societb pour 4!j permettre a la population de participer a la vie de la nation et la galvaniserdansson effortdedeveloppement. On peut citer notamment une presse libre, un debat ouvert, la promotion au merite dans la fonction publique, I'independancedu pouvoirjudiciaire, le pluralisme institutionnel et d'autres moyens de participation populaire. Les dirigeants politiques doivent accepter beaucoup plus facilement de se soumettrea I'examen du public, sans accuser les critiques de deloyaute ou de subversion. Les vents du changement recommencent a souffler sur I'Afrique, dont les peuples sont de plus en plus impatientes par I'usage de methodes depassees. Atravers les changementseconomiques recents, I'Afriques'est engageesur lavoiede la reformeeconomique. Certaines reformes politiques de base sont necessaires aujourd'hui, et les deux types de reforme s'imposent aux fins du developpement. Responsabilite des donateurs Le President Obasanjo faisait remarquer recemment au Forum des dirigeants africains a Paris que les dirigeants africains (( ont gaspille 30 annees )) etsoulignait que(( a moins que I'Afrique ne prenne I'initiative de s'aider elle-meme, personne neviendra a son aide n. Mais il mettait aussi en question les actions occidentales qui ne font qu'intensifier la marginalisation economique et politique de I'Afrique. Au cours des prochaines annees, I'Europe prevoit de fournir aux Polonais et aux Hongrois une aide par habitant beaucoup plus importante qu'aux Africains. Les habitants de I'Amerique centrale et les lsraeliens recevront des Etats-Unis une aide financiere par habitant bien superieure a celle dont beneficieront les Africains. Dans cette loterie politisee a laquelle ressemble le processus d'aide au developpement, les Africains risquent de se trouver penalises du fait des progres de la liberte dans d'autres regions du monde. Ce serait la une reponse choquante a la crise de I'Afrique. Les dirigeants de I'Afrique doivent se montrer a la hauteur de leurs 46 responsabilites en matiere dedeveloppement et lesdonateurs doivent faire de meme. Pour aider a atteindre I'objectif de4-5 O/O de croissance du PIB, il faudra que le total des investissements en Afrique subsaharienne puisse passer de 15 O/O du PIB a I'heure actuelle a 25 O/O en I'an 2000 (ce qui implique une augmentation du taux d'epargne interieure de 12 O/O aujourd'hui a 18 O/O en dix ans). Les transferts nets (y compris toutes les formes de financement) devront representer environ 9 O/O du PIB d'ici I'an 2000. Ceci montre que I'aide publique au developpement de I'Afrique subsaharienne devra augmenter a un taux annuel reel d'au moins 4 O/O par an pendant la prochaine decennie. Les flux bruts dfAPD passeraient de 15 milliards de dollars cette annee a 22 milliards de dollars par an d'ici I'an 2000. Dans le cadre du programme d'assistancefinanciere, les donateurs doivent mettre en place des mecanismes d'allegement de la dette destines a emp@cherle service de la dette de la region de depasser les niveaux actuels, soit environ 9 milliards de dollars par an. Au minimum, cela signifie I'application des (( conditions de Toronto )) (reduction des tauxdlinter@t,prolongation des echeanceset annulation pure et simple des dettes) des pays les plus pauvres aux pays africains a revenu intermediaire surendettes, comme le Nigeria et la CBte d'lvoire. Les donateurs doivent @trerealistes a propos de la dette de I'Afrique parce qu'elle compromet tout son effort de developpement. Ils pourraient aussi faire preuve de beaucoup plus d'imagination quant aux methodes a utiliser pour liquider le probleme de la dette. Tableau 2. Besoins d'APD de I'Afrique subsaharienne de dollars) (en rn~ll~ards -- .- . - - . . .. Moyenne Montants proletes annuelle Moyenne (dollars 19901 1981-85 1986-88 (dollars courantsj (dollars courantsj 1990 2000 . ~ --- . .. - Transferts nets 5 9 12 19 (pourcentage du PIE) (3) (7) (8) (9) Pa~ernentau tltre du serv~cede la dette 9 9 9 9 Autres flux" 6 6 6 6 APD brute 8 12 15 22 ~ ~~- a Y cornprls les es ernprunts non concess~onnels etrangers nets bruts, les lnvestlssernents pr~ves nets et les changernents au nlveau des reserves. et directs, les transferts pr~ves Source: Banque rnond~ale, L'Afrique subsaharienne de la crise a une cro~ssance durable Fournir les ressources dont I'Afrique a besoin pour surmonter ses problemes de developpement, c'est la un enorme defi lance a la collectivitedes donateurs, maisc'est aussi unegrandeoccasion d'agir. J'ai dit au debut que I'horizon est sombre et qu'a I'heure actuelle on ne voit guere d'indices d'un renversement des tendances. Toutefois, si les niveaux necessaires d'assistance peuvent etre fournis et utilises pour appuyer des actions efficaces, alors je crois que I'Afrique pourra se sortir de la spirale descendante dans laquelle elle se trouve. C'est la une vision digne du cofit a supporter : des economies autonomes, des peuples sains et qualifies ; des pays disposant d'infrastructures bien entretenues et efficaces et de centres commerciaux dynamiques ; la securite alimentaire pour tous et une esperance de vie nettement meilleure ; et une Afrique qui non seulement tiendra sa place dans le monde, mais qui y apportera en outre une contribution importante et positive. V. CONCLUSION : UNE COALITION MONDIALE EN FAVEUR DE L'AFRIQUE Le plus grand risque pour I'avenir de I'Afrique, c'est de perdre espoir. Si attristante que paraisse la deterioration actuelle, elle a des causes essentiellement humaines et se prete donc a des remedes humains. La fason dont les dirigeants africains et le reste de la communaute internationale repondront a ce defi sera tres revelatrice des possibilitesde I'humaniteen cettefin desiecleet au debut du siecle prochain. Je demande instamment a tous les pays africains de commencer immediatement a concevoir de nouveaux plans et programmes nationaux de developpement. Ces plans devront se situer dans une perspective a long terme (20 ou 25 ans) et incorporer I'ordre du jour strategique precedemment decrit, ainsi que des objectifs, des actions et des dates limites verifiables en ce qui concerne les progres a accomplir. J'ai deja mentionne certains des indicateurs les plus critiques : le taux de croissance demographique ; le taux de mortalite 48 infantile ; le taux de croissance agricole ; le taux d'emploi des contraceptifs ; les taux de deboisement et reboisement. Parmi les indices cles figureraient la scolarite primaire (surtout pour les filles), les taux de vaccination et I'esperance de vie'. Au niveau international, je demande instamment aux dirigeants africains d'appuyer la constitution sans tarder d'une (( coalition mondialeen faveur de I'Afriquen, commeje I'ai suggere il ya deuxans et comme le proposait recemment la Banque mondiale dans I'etude dont j'ai parle (L'Afrique subsaharienne : de la crise a une croissance durable). Cette coalition mondiale serait essentiellement une tribune dans le cadre de laquelle les dirigeants africains rencontreraient regulierement leurs partenaires de la communaute des donateurs pour identifier des strategies et des initiatives conjointes fournissant une orientation generale en vue de I'elaboration de programmes nationaux individuels et d'actions regionales, ce qui aurait un effet concret sur le developpement de I'Afrique. Cette coalition veillerait particulierement a degager un consensus sur les actions necessaires a entreprendre conformement aux priorites de developpement que j'ai evoquees. Elle observerait les tendances dans les zones cles, en m@me temps qu'elle organiserait des actions visant a les ameliorer. Elle fournirait un mecanisme pour surveiller et evaluer regulierement les progres realises, et pour determiner ou des resultats positifs sont obtenus et oh la situation continue a se deteriorer. Cette coalition donnerait egalement I'impulsion voulue pour orienter I'aide vers ces programmes prioritaires. Le programme que j'ai defini pour I'Afrique est radical. Mais comment douter qu'une action radicale soit necessaire pour resoudre la crise africaine? L'avenir de I'Afrique et celui des petits Africains qui naissent aujourd'hui sont en jeu. En acceptant le programme et en constituant une coalition mondiale chargee de le renforcer et de le surveiller, on ferait la demonstration concreted'unevolontecommune de rendre I'avenir plus sirr. L'Afrique a besoin de I'aide et de I'attention de chacun de nous et ce, des aujourd'hui. 4-9 dans I'Annexe u n tableau d ' o b ~ e c t ~provlsolres. * On trouvera CI-jo~nt fs Annexe Afrique subsaharienne : Consommation alimentaire, agriculture, population et environnement Cornparaison des niveaux actuels et objectifs provisoires Taux de crolssance Ration annuels de Taux de croissance calor~que la product~on dernograph~que par hab~tant agncole (%) annuels (%) et par lour --- - --- Object~f Objectif Object~f Pays 1980 88 1990-2020 1980-88 2020 1988 2010 - - -- Afrique subsaharienne 1,8 4.0 Pays du Sahel Burk~naFaso 6.4 Mall 0.3 Maur~tan~e 1,5 Niger 23 Tchad 2.6 Pays cBtiers d'Afrique de I'Ouest Benin 4,2 Cap-Vert ND CBte d'lvo~re 1-6 Gamble 7.1 Ghana 0.5 Gu~nee ND Gu~nee-B~ssau 5.7 L~ber~a 1.2 N~ger~a 1.0 Senegal 32 Sierra-Leone 1,6 Togo 4,2 Zone forestiere d'Afrique centrale Angola ND Cameroun 2.4 Rep centrafr~ca~ne 2.6 Congo Rep popula~re du 2.0 Gunee equatoriale ND Gabon ND Za~re 3.2 - - - Region soudanienne du Nord Djbout~ ND Eth~op~e 1.1 Somale 3.9 Soudan 2-7 Cornparaison lnde 2.3 ND 2.2 Ch~ne 6.8 1.3 Note Les parentheses ~ n d ~ q u edesn t taux negat~fs N D slgnife non dsponible La rnethode ut~l~see des projections est decr~te pour e t a b ~ r a la page 52 a Pourcentage de la populat~on n'ayant pas acces a une allmentaton suff~santepour mener 50 une vie active et salne b Un pourcentage negat~freflete un debosement Le taux est mesure en pourcentage de la superfic~eforest~ere totale rebo~see (ou debosee) chaque annee Sources Tableaux 1 a 23 Pourcentage de la Taux populat~onexposee annuels de Pourcentage Pourcentage a I'rnsecurite reboisement des terres des terres al~rnenta~re " ("10) cultrvees inexploitees Objectif Objectif Objectif Annees Objectif rninrrnum (%) rninrmum 1980/81 2020 80 1990-2020 1987 2020 actuel Annex (suite) Afrique subsaharienne : Consommation alimentaire, agriculture, population et environnement - Taux de crolssance Ra tlon annuels de Taux de cro~ssance calorique la product~on dernograph~que par habitant agncole P h ) annuels P/o) et parlour - - -- Pays Zones montagneuses et temperks d'Afrique de I'Est Burundi 3,l 3.0 2.8 2.4 2.343 Kenya 3.3 4.0 3.8 1.9 2.060 Lesotho 1 .8 3.0 2,7 1.5 2.303 Madagascar 2.2 4.0 3.3 1.5 2.440 Malawi 2.7 4.0 2.8 2.9 2.310 Rwanda 0.3 3,O 3,8 3.0 1.830 Swaz~land 3.9 4.0 3.4 2.0 2.518 Tanzan~a 4.0 4.0 3,5 2.3 2.192 Ouganda -0.3 4.5 3,2 2.7 2.344 Zamb~e 4.1 5.0 3.7 2.6 ND Z~mbabwe 2.5 4.5 3.7 1.4 2.132 Autres pays d'Afrique du Sud-Est Botswana -5.9 2.0 3.4 1.4 2201 2400 Comores ND 3,O 3.6 2.3 2.109 2.300 Mozambique -0.8 4.0 2.7 2.3 1.595 2.200 Maur~ce 4.0 5.0 1.0 0.5 2.748 2.900 Methodes de projection 1 Les taux de crolssance agr~cole f~xes est realisable a comme objectlfs representent ce q u ~ long terme dans une perspective agrocl~matlque Ces objectlfs ~mpl~quent une bonne p o l ~ t ~ q u e agr~cole dans le texte et des lnvestlssements du type decr~t 2 Les taux de crolssance dernograph~que f~xescomme objectifs ont ete etablis comme indique au Tableau 13. Ils correspondent au resultat prevu dans chaque pays d'une reduct~on de pres de 50 % du taux de fecondlte total d'lci 2020-25. a un nlveau 3 La ratlon calorique mlnlmum retenue comme objectf a ete arb~trairementf~xee revenu correspondant a la moyenne actuelle de I ensemble des pays a fa~ble 4 Le pourcentage de la population exposee a I'nsecur~te alimentaire et qui a ete f~xe comme objectif est fond6 sur un jugement subject~fquant B la poss~bilite de redu~re I'insecurite al~mentaire dans chaque pays compte tenu de la populat~on actuellement concernee, du taux de crolssance agricole f~xecomme objectlf, et des nouvelles terres dlsponibles pour des cultures. 5. L'objectif de rebo~sement f~xepour chaque pays correspond au taux moyen fixe comme objectif pour I'ensemble de I'Afr~que subsahar~enne.Ce n'est que la ou existent de vastes zones forestieres en Afrlque centrale que le taux ftxe comme objectlf a ete redu~t. Pourcentage de la Ta ux populat~on exposee annuels de Pourcentage Pourcentage a 1'1nsecurrte rebo~sement des terres des terres al~rnenta~re" P/o) cult~vees ~nexplo~tees -- ---- Objectif Oblect~f Oblectrf Annees Oblea~f m~nrmum P/d m~n~mum 1980/81 2020 80 1990-2020 1987 2020 actuel i%) 6. Le pourcentage de terres cutlvees flxe comme objectif a ete determine sur la base des terres ~nexploltees, de for& et d'autres terres non culttv&s pouvant etre mlses en cultures compte tenu de la necesslte d'accroitre la superflcie des for6ts de 1 O h par an, de redulredans la mesure du posslble celle des terres ~nexplottees, et d'un jugement sur les possibllltes agroclimatlques d'intensificatlon des cultures. Un pays caracterlse par de vastes terres lnexploltees, une Importante superflcle d rebotser et des condltlons agrlcoles difflciles (I'Ethlople par exemple) devra accroitre la superficie des terres cultivees. Par contre, le Rwanda n'a pratiquement pas de terres ~nexploitees et de forets, et il ne pourra donc en aucune fason accroitre la superficie de ses terres cultlvees. 7. On a calcule que I'ob~ectlf mlnlmum pour la superflcie des terres lnexplottees correspondait a ce qui restalt, deduction falte de I'augmentatlon maxtmale autorisable de la superficie des terres cultivees II s'agissait de conserver la plus grande superficle posstble de terres ~nexploit&s sous reserve de I'lmperatlf consistant d accroitre la superftcle cultivee tout en s'effor~ant d'lntenslfier le plus possible les cultures. Note Les objectlfs ont un caractere purement lndlcatlf et tlennent compte de I'ampleur de I'effort requls dans chaque pays Tableau A-1. Afrique subsaharienne : lndicateurs de base -- -- Super Scolarisahon Analpha Populahon hoe PNB par pnmarre betrsme (m~lbons (mill~ers hab~tant Esperance P/ode adulte d'habitants) de km') (dollars) de vie goupe d'Sgel Gge 15+) -- -- - ----- Mrireu Annees de 1988 1980 1988 1965 1988 1965 1987 1985 Afrique subsaharienne 464.1 22.240 330 43 51 44 68 53 - - - Pays a faible revenu 408.9 18.370 269 42 50 38 64 54 Benin 4.4 Burkina Faso 8.5 Burundi 5.1 Rep. centrafrica~ne 2.9 Tchad 5,4 Comores 0.4 Gutnee equatoriale 0.4 Ethiop~e 47.4 Gamble 0.8 Ghana 14.0 Guinee 5.4 Gulnee-B~ssau 0.9 Kenya 22.4 Lesotho 1.7 Llberia 2.4 Madagascar 10.9 Malaw1 8.0 Mali 8.0 Mauritan~e 1.9 Mozambique 14.9 Niger 7.3 N~gerla 110.1 Rwanda 6.7 Sao Tome-et-Princlpe 0.1 Sierra Leone 3.9 Somalie 5.9 Soudan 23.8 Tanzane 24.7 Togo 3,4 Ouganda 16.2 Zaire 33.4 Zamb~e 7.6 Pays a revenu intermediaire 55.2 3.870 783 47 54 81 97 48 - - . - - -- -. Angola 9,4 1.247 290 35 45 39 93 59 Botswana 1,2 582 1.016 48 67 65114 29 Cameroun 11.2 475 1.010 46 56 94109 44 Ca pe-Vert 0.4 4 680 54 65 9 4 106 53 CBte d'lvo~re 11.2 322 770 42 53 60 70 57 Congo, Rep popula~re du 2.1 342 910 49 53 114 37 Dj~boutl 0.4 23 930 38 48 .. 37 Gabon 1.1 268 2.970 42 53 134 126 38 Maurlce 1.1 2 1.800 61 67 101 106 17 Senegal 7,O 197 650 41 48 40 60 72 Seychelles 0.1 0 3.790 66 70 40 55 72 Swaziland 0.7 17 810 43 56 74 110 32 Zimbabwe 9,3 391 650 48 63 110 136 26 lnde 81 5.6 3 288 340 45 58 74 96 57 Ei 5 Ch~ne 1 088.4 9.561 330 53 70 89 132 31 Source : Banque mondlale. Tableau A-2. Afrique subsaharienne : Principaux indicateurs econorniques et projections -- 1965- 1980- 1990- ind~cateurs 80 88 1989 1990 1991 98" - p - pp .- p p Pourcentages Taux de croissance PNB reel 5.2 0.8 3,5 2.9 3,2 4.0 Population 2.7 3.2 3.1 3.1 3.1 3,O PNB reel par habitant 2.4 -2.3 0.4 -0.2 -0.1 0.9 Consommatlon reelle par habitant 1.8 -2,l 0.0 -0.3 -1.4 0.4 Volumes des exportations (BSNF) 5.8 -0.5 8.9 3.6 1.2 2.7 Volumes des importat~ons (BSNF) 6.7 -5.1 4,2 4,l 2.0 2,8 -- -- - - . - . ..--.. - . - .-- -- -. - Pourcentages Parts du PNB Epargnes interleure brute 21.3 14,l 15,7 16.1 16,7 17.7 lnvestlssement ~nterieurbrut 18.9 15.8 11.9 12.3 12.6 14.3 Solde reel de ressources 2.4 -1.7 3.6 3.5 4.1 3.5 Balance courante ' -4,0"6,0 -5.6 -8,O -9.0 -7,O Exportations (BSNF) 24.7 20,5 21,l 21.2 20.7 20.2 -- ~ - ~ - p Elasticites Rapport importat~ons/PIB 1.3 -6.4 1,2 1,4 0,6 0,7 Rapport PIBIPNB des pays tndustr~els ' 1,4 0,3 1.0 1.0 1,0 1,3 Points du memorandum Rapport epargne Interleure brute1PIB lnde 16,3 18,6 17,2 16,8 17,9 19,6 Chlne 28,7 36,6 38,7 39,5 39,6 38,4 Croissance dernographique dans les pays ~ndustriels 0,8 0,6 0,5 0,5 0,5 0,4 Croissance reelle du PNB dans es pays ~ndustr~els 3,7 2,8 3,6 2,9 3,l 3,O Crotssance en volume du commerce mondtal 6,l 3,6 7,O 5,7 5,8 6,3 ~ . ~ Note : Les series de prlx constants (areelsn) ut~l~sent1980 comrne annee de base. a. Project~ons basees sur le taux de croissance de 4 % par an f x e comme objectif. b. Non ajustes en fonction de I'evolution des termes de I'echange c. Les balances courantes excluent les transferts offic~els d Moyenne de 1970-79 e Llgne 6 d~v~see par llgne 1 f. L~gne 1 d~viseepar Ilgne 16. Source Banque rnondiale Tableau A-3. Afrique subsaharienne : PNB par habitant et taux de croissance du PIB p- --- -.- - -.- . -.. .-.- PNB par hab~tant,taux moyen PIE, taux moyen de crorssance annuelle de cro~ssanceannuelle -- - - .- -- - 7965- 7973- 1980- 1965- 1980- Pays 73 80 88 80 88 1989"990a - -- - - - - -- - .- Afrique subsaharienne 3.0 0.1 -2.8 4.8 0.8 3.8 2.9 .- .~ - - - .- Pays a faible revenu 3.1 0.3 -3.6 ~ -~ - Ben~n 0.0 -0.3 -1.7 2.1 2.4 2,4 2.4 Burk~na Faso 1.2 2.5 2,4 5.5 5.1 5.2 Burundl 3.2 1.9 0.1 5.6 4.3 6.5 4.5 Rep centrafr~ca~ne 1.5 -0,5 -0,7 2.6 2.1 2.2 2,9 Comores Tchad -1.3 -3.5 2,4 0.1 3.9 3.0 3.0 Gulnee equator~ale Eth~op~e 1.1 0,O 1.4 2.7 1.4 4.1 2.3 Gamble 1.7 0.2 0,9 4.1 3.6 4.5 4.5 Ghana 1.0 2.1 -1.4 1.4 2.1 5.8 4.5 Gulnee 1.2 1.3 -0,l 2.8 4,O 4.0 Gulnee-Blssau -4.2 0.8 3.7 5.1 4.5 Kenya 4.7 1.3 -0.2 6.4 4.2 4.4 4.3 Lesotho 4.2 6.6 -0.7 5,7 2,9 9.4 10,3 L~berla 2.4 -0.7 -5.2 3,3 -1.3 .. Madagascar 1.1 -1.5 -3.4 1.8 0.6 4,5 4.6 Malaw1 4.3 1.4 -0.6 5,6 2.6 3.7 3.6 Mall 4,3 0,4 3,9 3.2 9.9 0.3 Maur~tan~e 1.2 -0.6 -1.3 2,O 1.6 3.2 3.6 Mozarnb~que -7,5 -2.8 4.9 5.8 N~ger -3.7 2.6 -4,2 0.3 -1.2 5.1 3,5 Nigerla 5.3 1.2 -4.3 6.9 -1.1 5.3 3.7 Rwanda 3.2 2.2 -1.5 4.9 2.1 -3.5 2.1 Sao Tome-et-Pr~nc~pe 7.2 -5.7 Slerra Leone 2.3 -0.8 -2.1 -0.2 Sornaile 0.1 4,6 -2.2 3.4 3.2 4.5 5.2 Soudan -1.7 3.5 -4.2 3.8 2.5 5.5 -9.6 Tanzan~e 2.0 -0.9 -1.2 3.7 2.0 4.4 4.5 Togo 2.0 1.5 -2,8 4.5 0.5 3.8 4.2 Ouganda 0.7 6.2 -2.5 0.8 1.4 5.4 5.0 Zalre 0.3 -4,7 -2.1 1.4 1.9 3.3 3.5 Zamble -0.5 -2.2 -4.9 1,9 0.7 2.2 2,O Pays a revenu intermediaire 1.9 -1.2 0.3 Angola Botswana Cameroun Cape-Vert Congo. Rep popula~r CBte d'lvo~re Dl~bout~ Gabon Maur~ce Senegal Seychelles Swaz~land Zlmbabwe lnde 1.5 1.6 3,3 3,6 5.2 4.6 4,l Chine 4.9 3.8 9,2 6,4 10.3 5.0 5,O - - - -- -- - - - - -- - -- -- -- et projections a Est~mat~ons Source Banque mond~ale Tableau A-4. Afrique subsaharienne : Utilisation des terres des terres en % de la superf~c~e Ut~lrsat~on totale Terres cult~vees Psturages -- -- -- pays 1965 1980 1987 1965 1980 1987 -- -- -- Afrique subsaharlenne 6 7 7 27 27 27 - Pays a faible revenu 6 7 7 26 26 26 -- -- .-- Ben~n 13 16 17 4 4 4 Burk~na Faso 8 10 11 37 37 37 Burundl 39 51 52 24 35 36 Rep centrafr~ca~ne 3 3 3 5 5 5 Comores 38 41 44 7 7 7 Tchad 2 3 3 36 36 36 Gu~nee equator~ale 8 8 8 4 4 4 Eth~ople 11 13 13 42 41 41 Gamble 13 16 17 9 9 9 Ghana 11 12 12 16 15 15 Gu~nee 6 6 6 12 12 12 Gu~nee B~ssau 9 10 12 38 38 38 Kenya 3 4 4 7 7 7 Lesotho 12 10 11 73 66 66 L~ber~a 4 4 4 2 2 2 Madagascar 4 5 5 58 58 58 Malaw~ 21 25 25 20 20 20 Mall 1 2 2 25 25 25 Maur~tan~e 0 0 0 38 38 38 Mozarnb~que 3 4 4 56 56 56 N~ger 2 3 3 8 8 7 Nlger~a 32 33 34 21 23 23 Rwanda 26 41 45 34 19 16 Sao Tome-et-Prlnc~pe 35 38 39 1 1 1 S~erraLeone 20 25 25 31 31 31 Somal~a 1 1 1 46 46 46 Soudan 5 5 5 24 24 24 Tanzan~e 4 6 6 40 40 40 Togo 20 26 26 4 4 4 Ouganda 24 28 34 25 25 25 Za~re 3 3 3 4 4 4 Zamb~e 7 7 7 47 47 47 Pays a revenu intermediaire 7 7 29 29 29 45 - Angola 3 3 3 23 23 23 Botswana 2 2 2 74 78 78 Cameroun 12 15 15 19 18 18 Cape Vert 10 10 10 6 6 6 Congo Rep populare du 2 2 2 29 29 29 CBte d'lvo~re 8 10 11 9 9 9 Dj~bout~ 9 9 9 Gabon 1 2 2 20 18 18 Maur~ce 51 58 58 4 4 4 Senegal 23 27 27 30 30 30 Seychelles 19 19 22 Swaz~land 8 11 10 78 64 68 Z~mbabwe 5 7 7 13 13 13 --- Inde 55 57 5 4 Ch~ne 11 11 31 31 58 a Ne sont prlses en cornpte que les superf~c~es superleures 3 4 000 k~lornetrescaries On entend parterres ~nexploltees a I etat nature1 et aucunernent transforrnees par I actlon de I hornrne Elles les terres la~ssees peuvent corn~rendre en part~edes for@ts des peturages et d autres terres selon la rnethode de la FA0 Ut111satlon des terres en % de la supefioe totale Terres ~nexplo~tes ppppp - Total des en % de la For& Autres des terres superf~oe - - -- d'ha) totale des terres " (rnill~ers 7965 1980 1987 1965 1980 1987 7987 1985 44 43 43 30 31 31 124 670 26 2 2 2 23 18 18 56 673 63 59 55 53 10 12 14 46 540 3 0 0 0 84 84 84 403 0 64 63 62 5 6 7 34 150 42 60 31 20 22 50 59 31 800 16 0 0 0 91 91 91 2 318 0 78 78 78 2 2 2 25 767 35 34 31 31 12 7 7 185 35 31 31 12 12 12 19 253 11 19 19 19 63 63 59 27 8 6 6 6 19 16 1 720 0 52 52 52 30 29 29 38 667 0 - - 20 22 20 17 297 319 1 12 14 46 44 932 641 20 -- - -- - - - 59 Source F A 0 lnst~tut de I envlronnement et du develop des ressources rnondlales et lnstltut ~nternat~onal pement (en collaborat~onavec le Programme des Natlons Untes pour envlronnement) World Resources 1988 89 1988 Tableau A-5. Afrique subsaharienne : Terre arable par habitant et approvisionnement en bois de feu - - - .- . - Rapport entre l b f f r e Superfloe e t la demande des terres arables en bors de feu par habrtant (ha) (m~ll~ons de m3) " - .-- -- . - - Pays 1965 7980 1987 2000 1980 2000 .- -- - Afrique subsaharienne 0.5 0.4 0.3 0.22 - -.. - ---pp ..- .- - - Pays A faible revenu .. ~- Benin 0.6 0.5 0.4 0.30 17.6 8.9 Burk~na Faso 0.5 0.4 0.4 0.25 -2.6 -1 1.2 Burundi 03 0.3 0.3 018 3 2 -7.0 Rep. centrafr~ca~ne 1.O 09 0.7 0.48 11 1 5 105.6 Comores 0.4 0.3 0.2 0.15 Tchad 0.9 0.7 0.6 0.51 1.2 -9 8 Gu~nee equator~ale 08 0.7 06 0.51 46 4.0 Eth~opie 05 0.4 03 0.20 4.4 -30.8 Gambie 0.3 0.2 0.2 0 15 0.6 -1.5 Ghana 0.3 03 0.2 0.14 29.3 13.8 Gunee 0.4 03 0.2 0.20 38.6 29.6 Guinee-Bissau 0.5 04 0.4 0 28 48 1.1 Kenya 0.2 0.1 01 0.07 4 5 -58.4 Lesotho 0.4 0.2 0.2 0 15 Liberia 0.3 0.2 0.2 0 12 11.1 19 Madagascar 0.4 0.3 0.3 0.20 5.2 4 4 Malawi 0.5 0.4 03 0.19 -3.1 13.1 Mall 0.4 0.3 0.3 0.21 04 -5.0 Mauritanie 0.2 0.1 0.1 0.00 38 3.8 Mozamb~que 03 0.3 0.2 0.1 5 16 8 0.3 Niger 0.6 0.6 0.5 0 36 -0.9 -5 5 Niger~a 0.5 04 0.3 0.19 57.5 -89 6 Rwanda 0.2 0.2 0.2 0 11 -5.5 -16 0 Sao Tome-et-Principe 05 0.4 03 0.23 S~erra Leone 06 0.5 05 0.33 5.0 -1 5 Somalie 0.3 0.2 0.2 0.07 11.1 6.5 Soudan 0.9 07 0.5 0 36 6.1 39.5 Tanzanie 0.3 03 02 014 -5.1 -74.0 Togo 0.7 06 0.4 0.28 10.3 13.1 Ouganda 0.6 0.4 0.4 0.28 -18 7 573 Za~re 03 0.2 02 0.14 388.2 327.9 Zamb~a 13 0.9 07 0.45 15.2 5.4 ~ . - ~. Pays a revenu intermediaires -- ---- Angola 0.6 05 04 0.28 Botswana 1.9 1.5 1.2 070 25 6 23.9 Cameroun 10 0.8 0.6 0.43 72 6 59.6 Ca pe-Vert 02 0.1 0.1 0.08 du Congo, Rep, popula~re 06 0.4 03 0.22 46.4 43.2 CBte d'lvoire 0.6 0.4 0.3 0.20 43.9 14.4 Djibouti Gabon 04 0.6 0.4 0.35 42.8 40.9 Maur~ce 01 01 0.1 009 Senegal 1.1 09 0.8 051 0.3 -4.4 Seychelles 01 01 0.1 0 08 Swaziland 0.4 03 0.2 0.16 -0 5 - 1.3 Z~mbabwe 0.5 0.4 03 0.21 28 -12.2 ~ ~~p -- .. . . ~ ~- - 60 lnde 03 . 02 0.16 Chine 0.6 . 0.4 0.32 .~ . -. ~- a Le rapport entre I'offre et demdnde de bo~s !d de feu correspond a I'augmentat~on des stocks de bois de feu totale de bo~s pendant I'annee, rnolns l'util~sation de terre arable en 1987 pendant l'annee. b. Les superf~c~es ont ete d!vlsees par les populdt~onsprolelees de I'd" 2000. 7 . Tableau A-6. Afrique subsaharienne : Population et securite alimentaire, 1990-2020 Cas l Population (millions de personnes. avec fecondite aux niveaux actuels) 532 740 1.080 1.620 Productton alimentaire (mtem, au taux actuel de tendence de croissance de 2 % par an) 90 110 135 165 Besolns allmentaires (mtem, pour la securtte al~mentaire un~verselled'ici 2020) 105 170 270 445 Deficit alimentalre (mtem) 15 60 135 200" Cas II Population (comme dans cas I) Production alimentaire (mtem. 4 % de crolssance annuelle) Besolns allmentaires (comme dans cas I) allmentalre (comme dans cas I) Defic~t Cas Ill Populat~on (mlll~onsde personnes, avec ba~sse de I'lndlce synthet~que de fecond~tede 25 % ~ ' I C2020) I 532 730 1 020 1 425 Product~on allmentalre (mtem, 2 % de crolssance annuelle) 90 110 135 165 Besoms al~menta~res (mtem) 105 165 250 390 Deflclt allmentalre (mtem) 15 55 115 225 Cas lV Population (m~ll~ons de personnes, avec balsse de I'tnd~ce synthet~que de fecond~tede 50 O h I a 3.4 ~ ' I C2027) 532 719 958 1 233 Product~on allmentatre (mtem, 4 % de crolssance annuelle) 90 135 200 300 Besoms al~menta~res (mtem) 105 160 235 335 Deflctt allmentalre (mtem) 15 25 35 35 Note mtem = mlll~ons de tonnes d'6qulvalent mals a Solt a peu pres I'equwalent de la product~on en 1989 cereal~eredesEtats-Un~s Source Banque mond~ale Tableau A-7. Afrique subsaharienne : Performances du secteur agricole PI8 agncole. % de part Jerres crofssance annuelle agrfculture ~rrigues moyenne (014) dans PI8 md ' - -- 1965-73 1973-80 1980-88 1988 1984-86 Afrique subsaharienne 2,2 -0.3 1.8 34 Pavs A faible revenu 2.2 0.0 1.5 38 Bentn Burklna Faso Burundl Rep centrafr~ca~ne Cornores Tchad Gutnee equatorlale Eth~op~e Gamble Ghana Gulnee Gu~nee-81ssau Kenya Lesotho Llberla Madagascar Malaw1 Mall Maur~tan~e Mozarnblque Nlger Nlger~a Rwanda Sao Tome et-Pr~nclpe S~erra Leone Sornalte Soudan Tanzan~e Togo Ouganda Zalre Zarnb~e Pays A revenu intermediaire 2.2 -1.7 2.7 27 Angola Botswana Carneroun Cape-Vert Congo. Rep. populaire du CBte d'lvoire Djibouti Gabon Maur~ce Senegal Seychelles Swaziland 62 Zimbabwe lnde Ch~ne a Terres ~rr~gubs en pourcentage des terres arables et terres cult~v&s en permanence Rendements agricoles Cereales et tubercules Rac~nes -- Consommation % changement % changement d'engrafs kglha par rappoa a kglha par rapporr a --- ( 1 00 glha) 198 7/88 1984-86 1964-66 1984-86 1964-66 b Consommat~ond'engrais du polnt de vue des elements n u t r ~ t f s iegetaux par hectarede terre arable Source Banque rnond~ale et FA0 Tableau A-8. Afrique subsaharienne : Securite alimentaire Population exposee % de la popu- Ratton calortque a I'insPcurite all- lation expos& B rnoyenne (par habitant) mentaire (millions) I'insecurite alimentatre Pays 1980181 1980181 1965 1988 Afrique subsaharienne 98 Pays d faible revenu 95 30 2.079 2.076 Benin Burkina Faso Burundi Rep. centrafricalne Comores Tchad Gu~nee equatoriale Eth~opie Gambie Ghana Guinee Guinee-Blssau Kenya Lesotho Liber~a Madagascar Malaw1 Mali Mauritanle Mozambique Nlger Niger~a Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanle Togo Ouganda Zaire Zambie Pays d revenu intermediaire 3 12 2.176 2.234 Angola 1.897 1.880 Botswana 2.019 2.201 Cameroun 1 9 2.079 2.028 Cape-Vert 1.766 2.717 du Congo, Rep. popula~re 0 27 2.259 2.619 CBte d'lvo~re 1 8 2 359 2 562 Djiboutl Gabon 0 7 1.881 2.521 Maurlce 0 9 2.271 2.748 Senegal 1 21 2 479 2.350 Seychelles 1.735 2.219 Swaz~land 2100 2 578 Zimbabwe 2.105 2.132 ~ p-p-.p-.pp--p lnde 2.1 11 2.238 Ch~ne 1.926 2.630 p -p- .p- .-p 64 -- -- ~ ~ est definme comrne I'acces a une quantite sutf~sante Nore La secur~te dl~mentaire pour mener d'al~ments une vle actrve et safne. Pour cette mesure, on tlent compte de la rat~on calor~quequotid~ennem~n~male necessalre pour repondre au besoms energet~questypes d'une personne salne rnoyenne. selon les calculs de I'Orqanfsat~on mond~ale de la santC pour chaque pays -- - - - Rat~oncalonque Importat~onsannuelles Ind~cede product~on en % du moyennes de cereales allmentalre par hab~tant besom m ~ n ~ m u"m de tonnes) (m~lhers (1979 81 = 100) - - -- 1988 1974 1988 1964 66 1987-89 -- - - 90 4.024 8.218 96 1.111 2.314 -. .. . .- .... . - 80 149 313 127 84 95 21 150 134 70 87 81 282 89 96 116 40 52 163 118 34 113 110 94 111 172 494 73 97 12 51 108 24 59 110 79 121 160 177 111 104 99 341 46 1 156 113 6 8 111 15 61 68 97 89 56 93 96 90 -. . -- .. .-- -- -- 101 5 261 2 985 94 113 111 6 033 15.517 81 128 -- a Les ratlons calorlques quot~d~ennes rn~nlmaleson1 ete calcule par I'OMS pour chaque pays Les quant~tes de 6Ei calores quot~d~ennes fourn~esen 1988 ont ete dlv~seespar la quant~te necessalre Source Banque rnond~ale, Le deft de b f a m u n appela /'action, septembre 1988, et FA0 Tableau A-9. Afrique subsaharienne : Croissance dernographique et taux de fecondite Taux de cro~ssance Ind~cesynthet~que demograph~que P4 de fecond~te Pays 1965-73 1973-80 1980-88 1965 1988 Afrique subsaharienne 2,6 2.8 3.2 66 6,7 - - -- Pays a faible revenu 2,6 2.7 3,2 6,6 6.7 Ben~n Burklna Faso Burundl Rep centrafrlcalne Cornores Tchad Gulnee equatorlale Ethlople Gamble Ghana Gulnee Gulnee Blssau Kenya Lesotho Llberla Madagascar Malaw1 Mall Maurltan~e Mozambique Nlger N~gerla Rwanda Sao Tome et-Prlnclpe S~erraLeone Somalle Soudan Tanzanle Togo Ouganda Zalre Zamble Pays a revenu intermediaire 2,8 3.3 3,3 6.5 6.4 Angola 2,o 3,5 2.5 6.4 6.4 Botswana 3,l 3,7 3.4 6,9 5.1 Carneroun 2,4 3,l 3.2 52 6.5 Cape-Vert 2,O 1.2 2,2 7,2 5.2 Congo. Rep populalre du 2.5 3.0 3.5 57 6.5 CBte d lvolre 4,l 4.3 4.0 7,2 7,3 Djlboutl 8,1 5.1 3,O 6,6 6.6 Gabon 1,9 4.7 3,9 4,1 5.5 Maur~ce 1,6 1.8 1,o 4,8 2,o Senegal 2,3 2,8 3,O 64 6,5 Seychelles 2.3 1.5 0,9 3.2 Swaz~land 2,6 3.1 3.4 6.5 6,5 Zimbabwe 3-5 2.9 3,7 8,O 5,3 - - - - lnde 2,3 2,3 2.2 6.2 4,2 Ch~ne 2,7 1.5 1.3 6.4 2.4 -- 66 Source Banque rnondlale Tableau A-10. Afrique subsaharienne : Naissances, deces et taux de mortalite raux brut de Taux brut de Monabte Mortalite des e n f m t s natabte rnortabte mfant~le pour (mains de 5 ansl par 1 000 par 1 000 7 000 nars pour 1 000 nais habitants habrtants sance vivantes sance v~vantes -- -- -- Pays 1965 1987 1965 1987 1965 1987 1965 1987 Afrique subsaharienne 48 47 23 16 160 114 261 173 Pays A faible revenu 49 48 23 16 165 116 269 174 Ben~n Burk~na Faso Burund~ Rep centrafr~ca~ne Comores Tchad Gulnee equatorlate Ethlople Gamble Ghana Gu~nee Gu~nee-B~ssau Kenya Lesotho L~berla Madagascar Malaw1 Mall Maur~tan~e Mozambique N~ger N~ger~a Rwanda Sao Tome et-Pr~nc~pe S~erraLeone Somal~e Soudan Tanzan~e Togo Ouganda Za~re Zamb~e Pays a revenu intermediaire 47 46 21 15 119 94 206 161 Angola Botswana Cameroun Cape Vert du Congo, Rep popula~re CBte d'lvo~re Dj~boutl Gabon Maur~ce Senegal Seychelles Swaziland Z~mbabwe -- -- - lnde Ch~ne Sources et UNICEF Banque mond~ale Tableau A-1 1. Resultats des programmes de planning familial dans 100 pays, 1982 Pays Rbultats Pay3 Resultats -- Excellent~ Perou Chlne ' Llberla Coree. Rep de Talwan Tres faibles ou nuls Slngapour Nicaragua lndonesle * Ghana Colomble Ouganda Hong Kong Yemen, Rep dem. pop * Maurice * Mozambique Sri Lanka * Sierra Leone Mexlque Jordanle * Zamble Moderes Congo, Rep. populalre du lnde * Lesotho El Salvador * Togo Thallande * Guinee-B~ssau Tunlsle * Zalre Bangladesh * Nlgerla Republlque domlnlcalne * Benln Jamalque * Mall Phlllpplnes Afghanistan Vlet Nam Iran. Rep. ~slamlqued' Malalsle Rep, arabe syrienne Panama * Burund~ FI~JI * Rep, centrafrlcalne Coree. Rep pop dem de * Somalie Cuba ' Madagascar Tr~n~te-elTobago ' Cameroun Faibles Paraguay Chlli Yemen. Rep. arabe du Bresll * Soudan Bollvie Pak~stan Egypte. Rep arabe de * Tchad Ethtop~e Nepal Maroc * Malawi Halt1 * CBte d'lvolre Koweit Equateur Costa Rlca Nlger Llban * Gulnee Venezuela Burklna Faso Myanmar Turqule Guatemala ' Maurltan~e Samoa-Occidental Iraq Oman * Kenya Emlrats arabes unls * Zlmbabwe Arable saoudlte Botswana Gulnee equatoriale Guyana Llbye ' Gamble Kampuchea dem. Chypre Rep. dem pop. a o Honduras Mongolle Algerie Papouaste-Nouvelle-Gutnee * Rwanda Moyenne pour tous les pays Senegal * Tanzanle Resultat maximum possible Pays d'Afrlque subsaharlenne Note Les resultats lndlquent I'lntensltedes effortsdeploy& par les gouvernernents pour redulre la fecondlte. y budgets, servlces et dlsponlb~l~te ComDrls les polltlques off~celles. de rnethodes de cantracepllon La mellleure note posslble est 120 Source Robert 1 Lapham et W Parker Mauldln "Contracepllve Prevalence The Influence of Organized Famlly Plann-ilng Programs " Studies m Family P!ann,ng. Vol 16. No 3 ( 1 985) Tableau A- 12. Afrique subsaharienne : Taux d'emploi de contraceptifs correspondant aux projections demographiques du Tableau A-13. Taux d'ernplo~ contraceptlfs projetes P1.i CBte d'lvo~re 73 41.7 Cameroun 7.9 42,4 Gulnee 7.4 48.7 Ethlop~e 4.6 27.6 Soudan 10,6 47.8 Kenya 28,3 63.6 Ouganda 7,2 40.1 Somalle 5,7 33,4 Zalre 5.3 41 - 4 Madagascar 6.7 49.2 Rwanda 13.5 39.7 Burund~ 11.2 46.9 N~ger~a 9,2 49.5 Ghana 163 53.8 Burk~na Faso 7,O 36,2 Mall 7.0 29.6 Senegal 14.2 42.0 N~ger 5,O 24.1 Tchad 6.1 35.2 Tanzanle 11,9 47.6 Mozambique 4,6 36.4 Angola 4,O 30.9 Z~mbabwe 45,8 72.8 Malaw1 4,9 30,7 Zamble 82 41,7 Ensemble des pays d'Afrique subsaharienne 10,8 45.3 lnde 38.5 64.2 Chlne 81.6 85.0 Note Les taux d'emploi de contraceptlfs (TEC) de 1990 et 2020 sont des projections On a effectue ces calculs en appl~quantle modele Bongaarts aux informations specifiques dlsponlbles sur les pays, y comprls les d o n n k s sur le TEC, la repartltlon des methodes contraceptives et la proportion de personnes marlees, avec des hypotheses sur les changements probable. (Pour les pays ne fournlssant pas ces informat~ons,des donnees sur des pays aux caracter~st~ques socio- culturelles analogues ont ete utlllsees). Les projections portent sur le pourcentage de femmes ~ marlees Bgees de 14 a 49 ans q u pratlquent la contraception (methodes aussl blen moderne que tradltlonnelles). Pour I'lnde et la Ch~ne.11 s'aglt de femmes marlees Bgees de 15 A 44 ans. Source Banque mond~ale. Tableau 13. Afrique subsaharienne : Estimation des projections demographiques fondees sur la baisse souhaitee de 50 % de I'indice synthethique de fecondite d'ici 2025-30 TaIlle de la populatron (m~llions) Taille hypothetrque de la populatfon stat~onnaire Pays 1980 1990 2020 (m~llions) Afrique subsaharienne 380.1 532.0 1.233.2 3.108 Angola Bentn Botswana Burund~ Burkina Faso Cameroun Cape Ven Rep centrafr~ca~ne Tchad Comores Congo Rep popula~re CBte d lvo~re Dj~boutl Gu~nee equator~ale Elh~opte Gaboi Gamble Ghana Gu~nee Gu~nee 81ssau Kenya Lesotho L~ber~a Madagascar Malaw1 Malt Maurltanie Maurtce Mozarnb~que Nam~b~a N~ger N~ger~a Reun~on Rwanda Sdo Tome et Pr~nc~pe Seneqal Seychelles S~erraLeone Somal~e Afrlque du Sud Soudan Swaz~land Tanzanle Togo Ouganda Za~re Zamb~e Zimbabwe lnde 673.2 849.7 1 286.8 1.870 Ch~ne 976.7 1.122.0 1.512.4 1.839 --- - ~ p p ~ u r1 m ~ l l ~ o n + ~ n f e r ~ ea Note Ler projections sont les esftmatlons les plus recenter de I'aven~r demographlque de chaque pays, basees sur les tnformat~ons d'autres pays passes d'un taux eleve A u n fatble taux de fecond~te. (Pour les dela~ls m~thodolog~ques relatifi aux hypotbses sur la fecond~te,la rnortal~te et les migrat~ons,volr R.A. Bulatao et al : Prolecitons dernographrques de la r e g ~ o n afncalne 1989-90. WPS 330, Banque mondlale.1 a. La prolectlon suppose que I'ind~cesynthettque de fecond~te d~rn~nuera de 50 % en 2025-30 par rappon A 1985 Ces prolectlons supposent que le rvthme de la ba~sse sera A I'aven~r nettement plus eleve que cela n' a 6te 70 1e cas j u s q u ' ~pr&ent. Taux annuel d'accro~ssement lndrce synthet~que Annee ou le taux de la populatron ?/a) de fecondlte net de reprodudron -. -- atte~ndra 1990-95 2020-25 1990-95 2020-25 probablement I b b. MPme lorsque le taux net de reproduct~on attetnt I'unlte, la structure d'8ge esl telle que le nombre de femmes en age de procreer ou qui approchent de cet Bge augrnente le nornbre total des nalssances au-del2 du nornbre total de deces La population augrnentera donc pendant une nouvelle periode cons~dPrable avant de parvenlr a son nlveau statlonnalre hypothet~queOn prevolt que tous les pays parvlendront 2 une population du XXlle riecle. statlonnalre vers la f ~ n Source Banque mond~ale. Table A-14. Afrique subsaharienne : lndicateurs environnernentaux pppppp Bois de feu el charbon de bois Debooement, ForSfs et annees 80 Reboisement Produclion % d'aug- terrarns bo~ses. annees 80 annuelle mentation annees 80 % % d'ha imilliers d'ha (milliers de m3j depuo imilliers d'hal par an par an par an) 1984-86 1974-76 --- ppp.pp Afrique subsaharienne 658.314 0.5 3.259 91 369.531 ND Pays a faible revenu 485.080 0.5 2.368 72 333.361 ND Bentn 3 867 1.7 67 0 4.181 33 Burklna Faso 4.735 1.7 80 2 6.452 25 Burundi 41 2.7 1 1 3.593 26 Rep centrafrica~ne 35.890 0.2 55 2.925 32 Comores 0 0 Tchad 13.500 0.6 80 0 3 063 25 Gulnee equatorlale 0.2 3 447 16 Ethiopie 27.1 50 0,3 88 6 36.132 27 Gamble 215 2.4 5 0 829 9 Ghana 8 693 0.8 72 3 8.219 38 Gulnee 10.650 0.8 86 0 3.647 25 Gu~nee-Bissau 2.105 2.7 57 0 422 7 Kenya 2.360 1.7 39 0 30.874 50 Lesotho 0 525 28 Liberla 2040 2.3 46 1 3.913 43 Madagascar 13.200 1.2 156 12 6.083 32 Malaw~ 4.271 3.5 150 6 6.21 1 34 Mall 7.250 0.5 36 0 4.599 29 Maur~tan~e 554 2.4 13 0 7 40 Mozambique 15 435 0.8 120 1 14.203 54 Niger 2.550 2.6 67 2 3.680 31 Nigerla 14.750 2.7 400 14 87.656 41 Rwanda 230 2.3 5 2 5.535 12 Sao Tome-et-Pr~ncipe Slerra Leone 2.055 0.3 6 0 7.635 18 Somalle 9 050 0.1 13 1 4 358 43 Soudan 47.650 0.2 104 11 17 690 35 Tanzanie 42.040 0,3 130 7 2 1.604 41 Togo 1.684 0.7 12 0 603 31 Ouganda 6.01 5 0,8 50 0 10 868 38 Zaire 177.590 0.2 347 0 27.989 34 Zambie 29.510 0.3 80 3 9.418 29 -- ..~ ~- Pays a revenu intermediaire 173.234 0.5 891 19 36.170 ND Angola 53.600 0.2 84 0 3.903 34 Botswana 32.560 0.1 20 1.107 46 Cameroun 25 620 0.4 110 1 9.134 30 Cape-Vert 0 Congo. Rep. populalre du . 0.1 22 2 1.585 29 CBte d'lvoire 9.834 5.2 510 3 7.970 45 Dj~bouti 106 .. Gabon 20.575 0.1 15 2.525 15 Maurice 0 1 14 -36 Senegal 11 045 0.5 50 2 3.505 33 Seychelles Swaz~land 74 0 5 560 20 Zlmbabwe 19.820 0.4 80 5 5.867 41 . -- .- - - 72 Note : N'inclus que les superficies superieures a 4.000 kilometres carres ND signifie non dlspon~ble Source . Banque mond~ale. Afr~que subsaharrenne : de la cnse a la crofssance. 1989. Tableau A-1 5. Afrique subsaharienne : lndicateurs environnementaux -- (suite) 601srond indusrr,eI Zones cbrieres product~on ~t ressources annueNe moyenne Terrains prrses annuelles (en m~N,ersde m 3rnexplortes moyennes en % - - % de du total % dbug- changement de la Longueur 1983-85 mentation depurs superfrc~e des cdtes im~llrersde depurs Pays 1984-86 1974-76 1985 kmi tonnesi 1974 76 Afrique subsaharienne 40.126 ND ND 25.006 1 .I98 ND -- -- -- -- Pays a faible revenu 26.430 ND ND 18.957 691 ND -- Benln 223 29 15 121 4 -38 Burkna Faso 306 24 3 Burundi 45 41 0 Rep, centrafr~caine 466 -7 39 Comores NS 340 5 38 Tchad 505 25 52 Gulnee equator~ale 140 218 0 296 3 24 Ethiop~e 1 813 38 22 1.094 1 7 6 Gamble 21 110 0 80 9 -1 3 Ghana 1.111 -40 0 539 212 8 Gulnee 604 17 0 320 26 143 Gu~nee-Bissau 137 26 0 350 3 30 Kenya 1.555 59 25 536 6 60 Lesotho 80 Liberia 557 -6 17 579 10 61 Madagascar 807 139 2 4.828 13 -22 Malawi 302 8 10 Mall 309 26 49 Maur~tanie 5 25 74 754 44 97 Mozarnb~que 966 4 9 2 470 34 39 Niger 242 32 53 Niger~a 7 765 106 2 853 214 -10 Rwanda 237 295 0 Sao Tome-et-Pr~nc~pe Slerra Leone 140 2 0 402 36 42 Somalle 67 29 24 3.025 16 92 Soudan 1.841 32 40 853 2 165 Tanzan~e 1 454 51 10 1.424 38 1 0 Togo 163 27 0 56 14 47 Ouganda 1.633 31 4 Zaire 2.501 29 6 37 1 -91 Zarnble 515 34 24 - . . -. --- .-- Pays 3 revenue intermediaire ... -- - . .- . - 13.696 - ND . ND -- 6.049 507 ND Angola 997 8 26 1.600 78 62 Botswana 73 49 63 Cameroun 2.702 71 3 402 32 1 4 Cape-Vert 0 965 11 248 Congo. Rep. popula~redu 849 49 42 169 20 22 CBte d'lvo~re 4.030 1 9 16 51 5 67 -2 Dj~bout~ 0 314 0 32 Gabon 1.484 -6 35 885 49 838 Maur~ce 5 72 NS 177 11 55 Senegal 546 37 11 531 235 -30 Seychelles 49 1 4 11 Swaz~land 1.663 -10 0 Z~mbabwe .. -- 1.347. 55 0 - - -- - . . - - Note. NS lnd~que non s~gnlficatif; ND slgn~flenon dispon~ble Afrique subsaharienne de la cnse a la croissance, 1989. Source : Banque mond~ale. Tableau A-16. Afrique subsahrienne : Perte d'habitat de la faune et de la flore sauvages dans les pays d'Afrique tropicale, 1986 Habitat original & b faone et & Superf~ie Perte b fbre sauvage restante d'habitat (en kn?) (en kn?) 1%1 Angola Benin Botswana Burkina Faso Burundi Cameroun Rep. centrafricaine Tchad Congo Cdte d'lvoire Djibouti Guink 6quatoriale Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guik Guin6e-Bissau Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Rwanda Senegal Sierra Leone Somalie Swdan Swaziland Ta nza nie Togo Ouganda Zai're Zarnbie Zimbabwe Total Namibia 823.2 444.5 46 Afrique du Sud 1.236.5 531.7 57 Note : L'habitat est un lieu w type de lieu oti une plante ou un animal vit ou croit naturelle rnent ou normalernent. Le domaine afrotropical est constitd par tout k continent au sud du desert du Sahara, p r n p r i s l l e de Madagascar. Les d o n e pour la Mauritanie, le Mali, k Niger. le Tchad et Soudan ne couvrent donc qu'une partle de ces ays Les Comores. les Seychelles, SaoTomkt-Principe, Maurice, Rodrigues. la Rhnion ete ! coin A I'eareme sud-est de I'Egypt ne sont pas compris. Source : lnstitut des ressources mondiales et lnstitut international pour I'environnement et le dbveloppement (en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour I'environnement), 74 World Resources 1988-69, 1988. Tableau A-17. Afrique subsaharienne : Balances courantes ~~ Balance courante rnoyenne annuelle (rn~ll~ons de dollars) Part du PNB P/o) -~ ~- Pays 1970-72 1979-81 1986-88 1970-72 1979-81 1986-88 - Afrique subsaharienne -1,259 -7,531 -6,671 -2.8 -4.0 -4.8 Pays a faible revenu -981 -4.650 -4.132 -2,6 -3.0 -4,2 Ben~n Burk~na Faso Burund Rep centrafr~ca~ne Cornores Tchad Gu~nee equator~ale Eth~op~e Gamble Ghana Gu~nee Gu~nee-B~ssau Kenya Lesotho LIber~a Madagascar Malaw1 Mall Maur~tan~e Mozarnblque N~ger N geria Rwanda Sao Tome et-Pr~nc~pe S~erraLeone Sornal~e Soudan Tanran~e Togo Ouganda La I re Zarnb~e - - - Pays a revenu interrnediarire Angola Botswana -47.0 -94 465 -46,l 10.2 Carneroun -55.3 318 -884 -4.5 4.6 Cape~Vert -35 10 . 29.3 Congo. Rep. populare du -68.7 -242 252 -20.5 15.0 CBte d'lvo~re -80.3 1 540 -867 -5.2 -17.7 Djbout~ Gabon 3.7 345 -707 1.1 10.3 Maur~ce 6.3 -140 41 2.2 12.2 Senegal -10.3 -371 -310 -1.3 -14.3 Seychelles 3.3 -16 26 -1 1.9 11.3 Swar~land . - 1 19 47 .. 23,7 Z~rnbabwe -23.3 349 -37 1.4 -6,2 - - - - ~ ~ inde -353.3 1 . 8 9 7 -6.187 -0.6 -1.2 Ch~ne -1 12.3 898 -4.135 -0.1 0.3 --- ~~ -- ~ - ~ Source Banque rnond~ale.Tableaux de la dette rnond~ale1989-90. Tableau A-1 8. Afrique subsaharienne : Dette exterieure publique et ratios du service de la dette Dette totale Mlll~ons de dollars % du PNB Pays 1970 1980 1988 1970 1980 1988 p~ Afrique subsaharienne 5.678 56.201 139.624 13.8 28.2 99.5 Pays d faible revenu 4.606 41.592 105.466 16.7 26.4 120.1 Bentn Burk~na Faso Burundl Rep centrafrlcalne Comores Tchad Gulnee equatorlale Ethlopte Gamble Ghana Gulnee Gu~nee-Blssau Kenya Lesotho Llberla Madagascar Malaw1 Mall Maur~tanle Mozambique N~ger Nigeria Rwanda Sao Tome-et Prlnclpe Slerra Leone Somalle Soudan Tanzanle Togo Ouganda Zalre Zamb~e Pays a revenu intermediaire -- Angola Botswana Cameroun Cape-Vert Congo. Rep. populaire du CBte d'lvoire Djlbouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Z~rnbabwe lnde 7 937 20 561 57.513 15.1 11.9 22.3 76 Ch~ne 4.503 42.01 5 1.6 11.3 - Note : Y compris la dette a court terme sauf pour 1970. Source Banque mondlale, Tableaux de la dette mondrale 1989-90 Dette totale Paiements au titre du service par habitant de la defte en % (dollars) de5 exportations de biens et services Tableau A-19. Afrique subsaharienne : Paiernents au titre de I'arnortissernent de la dette (ml//~onsde dollars) ----- Amortrssement (aprQ reamenagement) - - -- Pay5 1980 1982 1984 1986 1987 1988 Afrique subsaharienne 2.998 3.399 5.235 5.828 4.764 5.085 - Pays b faible revenu 1.758 2.144 3.777 3.580 2.563 2.821 Ben~n 6 9 22 36 19 13 Burk~na Faso 11 8 13 22 17 25 Burund~ 4 3 14 19 25 22 Rep. centrafrica~ne 7 3 16 15 15 15 Comores 0 0 1 1 0 0 Tchad 5 1 7 4 3 5 Gulnee equator~ale 2 3 7 4 6 6 Eth~opte 17 36 79 145 148 177 Gamble 0 11 6 21 17 14 Ghana 100 45 75 123 305 418 Guinee 78 59 88 61 110 118 Guinee-B~ssau 3 2 4 8 4 4 Kenya 216 277 377 465 460 382 Lesotho 3 5 17 10 10 17 L~ber~a 18 19 32 13 5 9 Madagascar 33 39 36 99 88 126 Malaw1 34 44 60 96 71 65 Mall 9 4 15 39 42 56 Maur~tan~e 26 20 30 60 78 87 Mozambique 66 18 12 N~ger 57 158 48 69 8I 90 Niger~a 241 833 2.217 1.225 430 573 Rwanda 3 3 6 13 14 12 Sao Tome-et-Pr~nc~pe 1 2 2 1 2 1 S~erraLeone 49 14 23 35 5 6 Somal~e 11 10 7 39 28 2 Soudan 130 131 75 148 39 44 Tanzan~e 88 57 63 66 54 56 Togo 27 20 46 91 49 50 Ouganda 33 47 97 119 88 103 Zaire 277 85 166 245 255 198 Zambie 269 196 128 222 77 115 -- -- Pays b revenu intermbdiaire 1.240 1.255 1.458 2.248 2.201 2.264 ~ Angola Botswana 6 4 16 18 38 39 Carneroun 131 199 200 433 406 384 Cape-Vert 0 0 2 2 4 4 Congo. Rep. populaire du 55 123 217 213 106 190 CBte d'lvo~re 558 608 499 899 926 823 qibout! 2 2 3 4 9 10 Gabon 286 193 201 103 17 31 Maurlce 19 39 86 84 80 146 Senegal 135 28 50 146 180 196 Seychelles 0 0 3 7 5 8 Swaziland 8 12 10 23 35 25 Z~mbabwe 40 47 171 316 395 408 - -~ -- lnde 764 932 1.225 2 581 3.125 3.327 Chine 613 1.302 1.287 1.910 1.995 2.180 78 - - Note Compte non tenu de la dette a court terme Source : Banque mond~ale, Tableaux de la dette mondrale 1989-90. Tableau A-20. Afrique subsaharienne : Dette, amortissement et paiements d'intergts (millions de dollars) Obhgations cornrnerc~ales Parernents au rifre de la Groupe de ef autres Aufres Pnvees dette et du semce de la dette la Banque Bila pnvees rnultr- non Afrique subsahanenne FMI rnondiale teraux garanries laterales garanoes Toral Encours de la dette et montants decaisses au 31/12/88 Fa~ble revenu 5.689 15 640 41 085 24.602 6.750 1.878 95.644 Autres 1250 4243 9785 8.146 2.102 4.267 29.793 Total 6.939 19 883 50 870 32.748 8.852 6 145 125.437 " lnde 2.573 17609 12.995 18.639 452 1473 53.741 Ch~ne 1.013 3.650 6.648 21 790 108 0 33.209 Amortissement 1988 Fa~ble revenu 832 414 512 578 287 198 2 821 Autres 383 241 180 660 124 676 2.264 Total 1 215 655 692 1.238 41 1 874 5.085 lnde Chtne -- -- - --- -- -- -- -- Paiements d'inter6ts 1988 Fa~ble revenu 181 478 793 874 176 99 2 601 Autres 86 300 207 207 93 329 1 222 Total 267 778 1 000 1 081 269 428 3 823 lnde 233 572 321 1510 9 142 2 787 Ch~ne 51 141 278 1 172 2 0 1 644 - . Note Dette a court terme non comprlse de dollars comme a Y comprls la dette a court terme ce montant s'elevera~ta 139 624 m~lltars I'lndlque le Tableau A-18 Source Banque mondlale, Tableau de la dette mond~ale 1989-90 Tableau A-21. Afrique subsaharienne : Transferts financiers nets, 1980-88 (millions de dollars) Vers I'Afrique a faible revenu FMI Groupe de la Banque rnondlale Autres transferts rnultilateraux Pr@tsbilateraux Banques cornrnerc~ales Autres ernprunts prlves Dons au tltre de I'APD ' APD pour la cooperation technlque Total -- . -- Aux autres pays FMI Groupe de la Banque rnondlale Autres transferts rnultilateraux Prets bllateraux Banques cornrnerc~ales Autres ernprunts prives Dons au tltre de I'APD APD pour la cooperatlon technlque Total Aux pays d'Afrique subsaharienne FMI 730 Groupe de la Banque rnondlale 475 Autres transferts rnult~lateraux 667 Pr@tsbllateraux 1 625 Banques cornrnerc~ales 1 656 Autres ernprunts prlves 1215 Dons au titre de I'APD " 2 971 APD pour la cooperatlon technique 2 175 Total 11 514 lnvest~ssernentdlrect "CAD) 1 000 Total 12 514 - lnde FMI 1010 Groupe de la Banque rnondlale 639 Autres transferts rnult~lateraux 37 Pr@tsb~lateraux 87 Banques cornrnerclales 347 Autres ernprunts prlves 15 Dons au t t r e de I APD ' 64 8 APD pour la cooperatlon technique 151 Total 2 730 lnvestlssernent dlrect (DAC) 79 Total 2 809 -- --- - - - 80 Chine FMI Groupe de la Banque rnondlale Autres transferts rnultllateraux Prets bllateraux Banques cornrnerclales Autres ernprunts prlves Dons au tltre de I'APD " APD pour la cooperatlon techntque Total nvestlssernent dlrect (DAC) Total 1688 128 739 5413 Note : Non cornprls les prCts a court terrne. a Les dons pour la cooperatlon techntque ne sont pas lnclus. b Non dlsoonslble seoarernent Dour des oavs, , a falble revenu et autres. Source Ba'nque rnondlale. ~ableaux de la dette rnondrale 1989-90, et OCDE. Repartrt~on geograph~c des ressources frnanc~ers rnlses a la dispowtion de pays en developpernent. 1990 Tableau A-22. Afrique subsaharienne : Decaissements bruts au titre de I'aide publique au developpement, 1988 Ratlo de Deca~ssernents decarssernents Decalssernents par habltant par rapport Pays (rn1111ons de dollars) (dollars) au PNB P/o) Afrique subsaharienne Payss a faible revenu --- - Benln 166.8 38 10,9 Burklna Faso 31 1.4 37 15.9 Burundi 194.6 38 16.2 Rep. centrafr~calne 199.0 69 18.4 Comores 51.5 10 25.8 Tchad 265.9 665 31.3 Gulnee equatorlate 43.8 110 31.3 Ethiop~e 986.5 21 17.1 Gamble 92.4 116 51.3 Ghana 506.9 36 9.0 Gulnee 272.4 50 11.8 Gulnee-Bissau 99.8 111 68.8 Kenya 865.6 39 10.4 Lesotho 1 10.2 65 16.0 Liber~a 70.7 29 6. 7 Madagascar 329.2 30 15.8 Malaw~ 376.7 47 28,5 Mall 443.0 55 24.6 Maurltanle 230.1 121 25.3 Mozambique 922.8 62 59.5 Ntger 385.4 53 17.6 N~geria 126.7 1 0.4 Rwanda 260.0 39 12.6 Sao Tome-et-Prlnclpe 24.0 240 75.0 Sierra Leone 103.8 27 11.2 Sornalie 445.1 75 45,9 Soudan 948.0 40 11.7 Tanzanle 997.5 40 26.4 Togo 224.1 66 18.1 Ouganda 377.3 23 8,4 Zaire 608.0 18 10.6 Zamble 506.4 67 - -- 23.4 - - . .. . - ~- - Pays a revenu intermediaire 2.525.5 46 5.0 --- ~ Angola 163.0 17 1.6 Botswana 159.1 133 13.4 Cameroun 312.6 28 2.8 Cape-Vert 88.0 220 51.8 Congo. Rep. populalre du 90.7 43 4. 7 CBte d'lvoire 474,6 42 5.5 Djlbout! 101.4 2 54 26.0 Gabon 112.6 102 3.5 Maurice 70.7 64 3. 7 Senegal 599.0 86 13.3 Seychelles 21.2 212 8.2 Swaz~land 47.9 68 8.3 Zlmbabwe 284.7 31 4. 7 - - - ~ . - -. ...- - lnde 2 633.4 3 1.o 82 Chlne -.. . -- -- . . -- - 2 050.8 . -- -- .. 2 0.6 Source . Banque mondiale et OCDE, Repart~t~on des resources finanoers rnlses B geograph~que de pays en developpernent, 1990 la dtspos~t~on Tableau A-23. Afrique subsaharienne : Aide publique au developpement accordee par I'OCDE, 1988 Afrique Rapport entre Deca~ssements bruts subsaharrenne I'APD B en faveur de Parts d u total I'Afrique sub- I'Afrique subsaharienne de I'APD saharienne et Pays OCDE (m~llionsde dollars) r"/o) le PNB (?lo) Austral~e Autr~che Belg~que Canada Danemark F~nlande France Allemagne, Rep fed d' lrlande ltal~e Japon Pays Bas Nouvelle-Zelande Norvege Suede Su~sse Royaume-Unl Estats-Un~s - - Total 10 478.8 28.7 0.08 - ~ ~ ~ fa~tes Note . Aide publique au developpement ; exclut les contribut~ons par I'lntermediaire des multilaterales. lnstitut~ons Sources : OCDE. Repart~tiongeograph~que des ressources f~nanoersm~sesB la dispos~tion de pays en developpement, 1990, et Banque mond~ale.