French DE L'AFRIQUE : STAGNATION AGRICOLE, Par Robert S. McNamara Coalitionmondialepour I'Afrique Washington Avril 1991 Le present texte remplace et reviseconsidCrablement I'allocution sur le memesujet que, suite A I'invitation du General Olusegun Obasanjo, ancien President du Nigeria, j'avais prononcee A Ota, Nigeria le21juin 1990 lors de la reunion du African Leadership Forum. Je remercie vivement les collaborateursdela Banque mondialede leur aide en vue de la preparation de ce texte, et en particulier Kevin Cleaver, Fran~ois Falloux, Maria Cristina Germany, lshrat Husain, Satya Yalamanchili et Gerard Rice. Je tiens aussi a remercier Roy Stacy de la Coalition mondiale pour I'Afrique. TABLE DES MATIERES I. L'AMPLEUR DE LA CRlSE ET SON IMPACTSUR LE DEVELOPPEMENTSOCIAL ET ECONOMIQUE 1 Introduction 1 La situation aujourd'hui 2 Une crise multiforme 2 Signes d'espoir 5 11. STAGNATION AGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQLIE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT 7 Le fond du probleme 7 Performances agricoles 8 Croissance dkmographique 11 Degradationde I'environnement 15 Le cercle vicieux 17 Ill. OBJECTIFS ET PROGRAMMES D'ACTION 19 Transformation de I'agriculture 19 Ralentir la croissance demographique 27 Proteger I'environnement 36 IV. UNE STRATEGIE DE CROISSANCE SOUTENABLE ET EQUITABLE La route est longue Ordre du jour strategique Poursuite de I'ajustement Un developpement "humanise" Entrepreneursafricains Integration regionale Renforcer les capacites africaines M6thodesde gouvernement Responsabilitedes donateurs V. CONCLUSION: LA FORMATION D'UNE COALITION MONDIALE NOTES 54 ANNEXE 56 TABLEAUX 61 TABLEAUX 1 Afrique subsaharieene :indicateursde base 2 Afrique subsaharienne : principaux indicateurskconomiqueset projections 3 Afrique subsaharienne:PNB par habitant et taux de croissance du PIE 4 Afrique subsaharienne : utilisationdes terres 5 Afrique subsaharienne :superficie arable par habitant et approvisionnement en bois de feu 6 Afrique subsaharienne :populationet skuritk alimentaire, 1990-2020 7 Afrique subsaharienne:performancesdu secteur agricole 8 Afrique subsaharienne :securitk alimentaire 9 Afrique subsaharienne : taux brut de nataliteet de moralitk et taux de mortalitb infantileet juvenile, 1965, 1990 10 Afrique subsaharienne :croissance dkmographiqueet taux de fbcondite, 1965-1990 11 Afrique subsaharienne : estimations et projectionsdbmographiquesdans I'hypothesed'une baissede 50 % de I'indicesynthethiquede fecondite d'ici A 2030 12 Afrique subsaharienne : taux d'emploide contraceptifscorrespondant aux projectionsdemographiquesdu Tableau 11 13 Niveau et composition de la demande de contraception par des femmes actuellement marikes 14 Classement des pays en dbveloppement selon la solidite des programmesde planningfamilial, 1989 15 Indices synthktiques de fbconditb et taille idkale de la fam~llepour toutes les femmes et pour les femmes actuellement maribes, Agees de 15 A 49 ans 16 Afrique subsaharienne : indicateurs environnementaux 17 Afrique subsaharienne:perted'habitatsnaturels dans les pays d1Afrique trcpicale,1986 18 Afrique subsaharienne : balances courantes 19 Afrique subsaharienne: dette extkrieuretotale et ratios du service de la dette 20 Afrique subsaharienne : paiementsau titre de I'amortissementde la dette 21 Afrique subsaharienne:dette, amortissement et paiementsd'interets, 1989 22 Afrique subsaharienne:transferts financiers nets, 1980-89 23 Afrique subsaharienne : decaissementsbruts au titre de I'aidepubliqueau dkveloppement, 1989 24 Afrique subsaharienne:aide publiqueau dheloppement accordee par I'OCDE, 1989 25 Afrique subsaharienne:montant des decaissements bruts necessairesy compris allegements de la dette, 1991-1993 26 Afrique subsaharienne:decaissements bruts previsionnels y compris allegements de la dette, 1991-2000 Graphique 1 :Femmes marikesouhaitant ne plus avoir d'enfants, par groupe d'3ge ABBREVIATIONS APD - Aide publiqueau developpement BS NF - Biens et services non facteurs ICOR - Coefficient marginal de capital 0NG - Organisations non gouvernementales PIB - Produit intkrieur brut PNB - Produit national brut I. L'AMPLEUR DE LA CRlSE ET SON IMPACTSUR LE DEVELOPPEMENTSOCIAL ET ECONOMIQUE Introduction Le present rapport traite du grand defi que constitue le developpernent pour la presentegeneration diAfricains.' La rnaniere dont ce defi sera relev6decidera du rnonde oir vivront les generations a venir. En 1983, la Commission econornique pour I'Afrique, dans son rapport LaCEAetledeveloppernent deI'Afrique 1983-2008, declarait: ((Uneanalysedes perspectivesde I'Afrique a I'horizon 2008 sur la base des tendances anterieures fait apparaitre une situation pratiquernent cauchernardesque... Prernierernent, I'explosion dernographique qui risque de se produire aurait de tres graves repercussionssur les ressources rnaterielles de la region telles que la terre et les services sociaux de base (education, sante, logernent, nutrition, approvisionnernent en eau, etc.).Au niveau national, lesconditionssocio-econorniquesseraientcaracterisees par une atteinte intolerable a la dignite hurnaine. La population rurale, ne survivant qu'au prix de souffrances insupportables, connaitrait une situation quasi catastrophique dans la rnesure ou les terres seraientsi rares que des farnilles entieresdevraient subsister sur un hectareau plus. La rnisere prendrait des propor- tions inirnaginables...)) Huit ans se sont ecoules depuis la publication de ce rapport. Que s'est-il passe entre-temps? Parlons franchernent : la situation a ernpire. L'Afrique est un continent en crise et rien ne perrnet de penser que les programmes actuelsdedeveloppernentpourront corrigerlestendancesd6favorables. Danscinq ans, lasituation sera pire, et non pas rneilleure,si I'on n'agit pas avec plus de determination. La situation aujourd'hui Un enfant nk aujourd'hui en Afrique subsaharienne se heurte a de tristes statistiques. IIa une chancesur dix de ne pasvivre plus d'un an (Tableau 9)et sa merea un risquesur vingt de mourir en accouchant. L'enfant nk aujourd'hui en Afrique subsahariennepeut s'attendre a vivreseulement 51 ans, soit 25 ansde moinsquelesenfantsdespays a revenu klevk et 12 ans de moins que ceux de I'lnde et de la Chine (Tableau 1). Le nouveau-neafricain arrivedans un mondeoh une personnesur cinq nedispose pasd'aliments suffisants pour mener unevie produc- tiveet saine. IIn'ya qu'un seul medecinpour 24.000 habitants, contre un pour 470 dans les pays a revenu klevk. Au moment oir I'enfant ne aujourd'hui atteindra I'dge de 23 ans, si les tendances dkmographiques actuelles se poursuivent, la popula- tion de I'Afrique subsaharienneaura double. Lorsquecet enfant aura 45 ans, elle aura quadruplk. Et tout cela dans une region oic bien des habitants sont deja plus pauvresqu'ils neI'ktaient ilya 30 ans, oir skvissentunch6mage massif et une malnutritiongknkraliske, et ou I'on s'attend aceque le nombre des victimesde la pauvretk absolue augmente de plus de 75 millions pendant la prochaine dkcennie. L'enfant nk aujourd'hui en Afrique arrive sur une terre en proie a une crise sans prkckdent, dans un monde qui s'effondre, comme I'ecrivainnigkrianChinuaAchebeledisait d'une manikresi poignante. Une crise multiforme C'est indiscutablement enAfrique subsahariennequese posent les plusgraves problemesdedkveloppement d'aujourd'hui. Ceux-cisont profonds et comportent de multiples aspects. 2 Pauvrete. La pauvretb est un problkme fondamental. Sur plus de 1 milliard d'habitants du monde en developpement qui ne disposent que de moinsde 370 dollars par an (contre un revenu par t@tede 20.000 dollarsaux Etats-Unis), plus de 16 pour cent vivent en Afrique subsaharienne. D'ici I'an 2000, on prevoit que la region comptera 32 pour cent des pauvres du monde. Alors que les revenusde la majoritede ceux-ci-qui vivent en Asie de I'Est et en Asie du Sud -ont augment6 dans les annees 80, ils ont diminue en Afrique subsaharienne. Tandis que la mortalit6 infantile, le taux de scolarisationet d'autres indicesont continue a sfam61iorerdanslamajeurepartiedumondeendeveloppement, on a enregistre une stagnation ou une baisse dans le cas des pauvresde I'Afrique. Selon les projections, d'ici l'an 2000, letaux de mortalit6infantiletombera A environ 30 pour milleen Asie de I'Est alors qu'en Afrique subsaharienne, il sera encore d'environ 135 pour mille -soit le plus eleve du monde. On s'attend a ce que la plupart des regions du monde en developpement parviennent A generaliser I'accks a I'6cole primaire d'ici la fin de cettedecennie, maisI'Afrique subsahariennefera uneexception. Croissance economique. Lapauvret6g~n~raliseequeconnait I'Afrique est due pour une grande part a une mauvaise gestion economique et politique face A des conditions exterieures dkfavorables. Cela expliqueI'inefficacite, lafaible productivite, la rentabilite mediocredes investissementset lestaux de croissance ~conomiqueextr@mementbasobtenusparI'Afrique. Enmoyenne, pendant les trois dkennies ecoulees depuis 1960, la croissance economiquede I'Afrique subsahariennea kt6 a peinesuperieure a la croissance demographique. Au cours des annees 80, le revenu par habitant a diminuh d'environ 20 pour cent. Aujourd'hui, cette region qui compte 45 pays et 530 millions d'habitants a un PNB total de moins de 150 milliards de dollars -soit celui d'un petit payseuropeen comme la Belgiquequi n'a que 10 millions d'habitants. Agriculture. L'agriculture est I'bpine dorsalede I'economie de I'Afrique subsaharienne. La grande majorit4 de la population africaine continue h vivre dans des villages en cultivant de 2 a 6 ha. Bienque la croissancedeI'agricultureafricainedepuistrois decennies ait kt6 d'environ 2 pour cent par an, elle est restbe inferieure h la croissance demographique (Tableau 7). Population. La populations'accroit aun rythme(actuellement environ 3,1 pour cent par an) que I'on n'a que rarement, voire jamais, vu dans aucune grande region du monde dans I'histoire deI'humanite (Tableau 10).Au XlXe siecle, alorsque lesnations europeenness'industrialisaientet sedeveloppaient, leur popula- tion a double en 90 ans. La population de I'Afrique double actuellement en 23 ans environ. Elleadouble par rapporta 1965 et plus que quintuple par rapport au debut du siecle. Selon les projections,elleaura pratiquementsextupleavantdesestabiliser (Tableau 11). E nvironnement. La pressiondemographique, jointe aux pra- tiques agricoles traditionnelles, provoque h un rythme alarmant une degradation de I'environnement (desertification, deboisement, erosion du sol, destruction du couvert vegetal, et pertes de diversite biologique). Le grand probleme n'est pas la pollution industrielle, mais plut6t I'epuisement des ressources naturelles de I'Afrique, qui menace gravement les generations actuelles et a venir. II existe d'autres indices econorniquesde la crise africaine : La dette de I'Afrique subsaharienne s'est multiplike par 28 depuis 1970 et s'eleve aujourd'hui a quelque 160 milliards de dollars -c'est-a-dire a un niveau superieur d'environ 12 pour centh son PNB.Par rapporthcet agregat,IIAfriquesubsaharienne est la region la plus lourdement endettee du rnonde. Les termes de I'echange dela regionont baissede 10 pour cent aucoursdela dernierepartiedes annees 80. Cequi est plus grave, c'est que la part de I'Afrique sur les marches mondiaux a dirninue de moitie depuis 1970. La part du commerce mondial revenanta I'Afrique subsaharienneest aujourd'hui inferieure a 2 %,cequi metcette regionveritablement en margedeI'economie mondiale. Les transferts financiers nets2versI'Afriquesubsaharienne (endollars courants, non corrigesen fonction de I'inflation) sont tombes d'une moyenne d'environ 13 milliards de dollars au debut des annees 80 A 7 milliards de dollars quelques annees plustard, pour remonter A 12 milliards de dollars par an A la fin de la decennie (Tableau 22). Les tranferts prives (y compris I'investissement direct), positifs a hauteur d'environ 3,9 mil- liards de dollars en 1980, etaient devenus negatifs en 1989 A raison de plusieurs centaines de millions de dollars. Depuis le dialogue Nord-Suddu milieudesannees 70 et leRapportBrandt de 1980 -qui preconisait une repartition plus equitable des ressourcesinternationales -I'atmosph6re n'est plusaussi favo- rable A I'aide et A I'investissement en Afrique. En outre, les evenements historiques dlEurope de I'Est et les besoins de reconstruction dans le Golfe risquent a I'avenir de dktourner les mouvements de capitaux loin de I'Afrique. Signes d'espoir La situation d'ensemble est inquietante mais, comme chaque fois que I'on brosse un tableau general, certains elements n'apparaissent pas. DepuislaSessionextraordinairedes NationsUniessurI'Afriouede 1986, un nombreconsiderablede pays subsahariens, dont le Niggria, ont entrepris des programmes de reforme kconomique. Ceux-ci, souvent ranges dans la categorie de I'u ajustement structure1)), sont extremement difficiles et penibles, mais absolument indispensables. On a inaugure des politiques qui, si on continue de les appliquer avec une vigueur renforcke, donnent la possibiliti. de ranimer la croissance, de revitaliser I'agriculture, et de rendre I'Afrique plus competitive. Le processus d'ajustement est loin dl@treparfait. II a comport6 des coOts aussi bien que des avantagestr6s Cleves, et il y a eu des perdants aussi bien que des gagnants. Ce processusdoit @tre 5 perfectionnb, mais il faut absolument le poursuivre, si I'on veut que I'Afrique ne prenne pas de plus en plus de retard. La rbforme des politiques est un signe d'espoir pour I'Afrique, tout comme le fait qu'en dbpit de la lassitudegbnbrale de la communautb des donateurs d'aide, celle-ci a accru ses dbcaissementsen faveur de I'Afrique subsaharienneA lafin desannbes 80, en rbponseauxefforts consentis par la rbgion elle-m@mepour ameliorer la situation. Lesflux nets d'aide publique au developpement (APD)3 vers I'Afrique subsaharienneont augment6 en moyenned'environ 3 pour cent par anentermes reelsentre 1985et 1989.La part reservbeala rbgiondans les dbcaissements nets d'APD A I'bchelle mondiale est passee de 26 pour cent en 1980-81 A environ 36 pour cent en 1988-89. La Banquemondiale, quijoue un r6leimportant de catalyseur dans I'accroissement de I'assistance a I'Afrique, a recommand6 une aug- mentation annuelle reelle de 4 pour cent de I'APD brute pendant le reste de la decennie. L'apport de ressources financieres est particulierementimportant pour les paysqui ont entrepris de s'ajuster car leur capacitb d'absorption devrait s'accroitre, pour I'aide comme pour I'investissement. C'est la, malgre tout, un objectif ambitieux, maisdes niveauxd'assistanceplusfaiblesneseraient certainement pas suffisants pour permettre meme une modeste croissance du revenu par tete. II n'existe pasde solution rapide ou facile au probleme de I'Afrique subsaharienne.Cen'estqu'en prbparant desprogrammes((indicatifs)) de developpement a long terme (c'est-a-dire sur 20 ou 25 ans), pour chaque payset pour I'ensemblede la rbgion, que nous pourrons nous y attaquer d'une maniere systbmatique et rbaliste. Ces programmes doivent couvrir les principauxdriterminantsdu progresbconomiqueet social et indiquer pour chaque pays (A court, moyen et long termes) les progresA rbaliser pour chacun desaspectsfondamentaux du bien- @trede la population. Pourassurer neserait-cequ'une modesteamblioration de laqualitb de la vie, les pays subsahariens doivent faire passer le taux de 6 croissance de leur PIB de rnoins de 2 pour cent par an (niveau des annees 80)A au rnoins4-5 pour cent par an (letauxde croissancedu revenu par tete devrait passer de -1,2 +1 O/OA ou 2 %). Pendant la prochaine decennie, I'expansion de la production agricole sera le fondernent de la croissance. Pour cela, il faudra accorder beaucoup plus d'attention que par le passe aux liens entre le developpernent agricole, la croissance dernographique et la preservation de I'environnernent -car cette relation est d'une importance critique pour I'avenir. C'est de cette question que je voudrais vous parler. II. STAGNATIONAGRICOLE, EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT Le fond du probleme L'Afrique doit lutter contre trois graves tendances qui ont profondement affect4 son developpernent dans le passe et qui deterrnineront largernent ses chances dans I'avenir : stagnation agricole, explosion dernographique et degradation de la base de ressources naturelles. La rnajorite des habitantsde I'Afrique subsahariennedependent de la terre pour vivre, rnais la capacitede production de la terre dirninue sousla pressiond'une populationtoujours plusnornbreusequin'a pas lesrnoyensde restituer aux solscequ'elle entire pour survivre.A court de ressources, lesagriculteursepuisentlaterre pour faire pousserleurs recoltes et nourrir leur betail. Ils sont trop pauvres pour ajouter des engrais organiques ou mineraux, ou prendre des mesures de preservationdes sols et de I'eau. A mesureque s'arnenuise le couvert vegetal(arbres, arbustes, grarninkes), lessolsdejafragiles perdentleur fertilite et leur aptitude a conserver I'hurnidite. En consequence, les rendernents agricoles tornbent et la terre devient de plus en plus vulnerable A la pluviosite qui est naturellernent variable, les periodes defaible pluviositk setransforrnant ainsiensecheresseset lesperiodes de pknurie alirnentaire en famines. Cecerclevicieuxse rnanifestedefa~onsdiffkrenteset a desrythmes 7 variables d'un endroit A I'autre. IIy a d'irnportantes differences d'un pays A I'autre. Le developpement agricole de quelques pays (Kenya, Carneroun, Zimbabwe, par exemple) a ete relativement satisfaisant tandis que dansd'autres, il a et6 desastreux (Tableau7). Certainspays ont une trbs forte croissance demographique (plus de 3,5 % par an en Tanzanie, en Zambie, au Kenya et en C6te d'lvoire (Tableau 1O)), d'autres enregistrant des taux plus faibles (par exemple le Tchad et Maurice, avec rnoins de 2.5 Oh). La nature de la degradation de I'environnement varie egalement d'un pays A I'autre. Certains pays, cornrneceuxdu Sahel, la Namibieet leBotswana,subissentunegrave desertification et d'autres, situes dans la zone cbtiere dlAfrique occidentale, unedestruction rapidede leursforets tropicales. D'autres encore, cornrne Madagascar, le Lesotho et Maurice, ont souffert de graves degradations -taux de deboisement alarmant, erosion des solset diminution dela diversitebiologique- rnaisont prepareet rnis en place des plans d'action nationaux pour mettre fin A cette deterioration. Endepit decesdifferencesd'un paysaI'autre,lesliensfondamentaux entre la stagnation agricole, la croissance dernographique et la degradation de I'environnement sont les rnernesdanstoute la region et font peser une grave menacesur ledeveloppement de I'Afrique au XXle sibcle. Lessectionsqui suivent expliquent cequi s'est passedans chacun de ces trois domaines. Performances agricoles Aujourd'hui, I'agriculture est absolument essentiellealacroissance et audeveloppementde IIAfriquesubsaharienne,et elleleresteradans I'avenir previsible. Ellefournit 34 pour cent du PIB, 40 pour cent des exportations et 70 pour cent de I'ernploi. C'est de loin le plus gros secteur economique de presque toutes les economies dlAfrique, et c'est d'elle que dependent la vaste rnajorite des Africains pour leur subsistance et leur bien-&re. Pour pouvoir se nourrir et generer les ressourcesfinancieresnecessairesasesprogrammesdedeveloppernent globaux, I'Afrique doit absolument arneliorer-et dans des propor- 8 tions considbrables -les performances de son agriculture. L'immensitkde latdche a accomplir apparait pleinement quand on songe qu'au coursdes 25 dernieresannbes, la productionagricole de I'Afrique n'a augment6 que d'environ 2 pour cent par an -moins queletaux moyendecroissancedbmographique-qui estactuellement d'environ 3,1 pour cent (Tableaux7et 10). La productionalimentaire par tete a baissk ;les importations de vivres augmentent d'environ 5 pour cent par an ; et I'aide alimentaire s'est accrue de pres de 6 pour cent par an. Pourtant, malgrk cette augmentation de I'aide et des importations alimentaires, environ 100 millions dJAfricainssont ma1 nourris et en moyenne la ration calorique des Africains est inferieure A celle des habitants d'autres rkgions du tiers monde (Tableau 8). Les famines qu'ont connues plusieurs pays au cours des annkes 80 ont montrk tresclairement que I'Afrique ktait de moinsen moins A meme de subvenir a ses besoins alimentaires. Cet kchec de I'agriculture a kgalement prive I'Afrique des recettes qu'elle aurait pu s'assurer sur les marchbs mondiaux. Au cours des annbes 60, les exportations agricoles de I'Afrique ont augment6 de pres de 2 pour cent par an mais, depuis lors, elles ont fortement diminuk de plus de 3 pour cent par an. En conskquence, I'Afrique a vu sa part des exportations mondiales baisser pour la plupart de ses principaux produits agricoles. C'est ainsi qu'entre 1970 et 1984, sa part du marchk mondialadiminuede 13,33 et 29 %, respectivement, pour trois de ses principales exportations agricoles (cafb, cacao et coton).Celaadesimplicationsconsiderablescarsilespayssubsahariens avaient conservk la part du marchk qui ktait la leur en 1970 en ce qui concerne les exportations de produits primaires non pbtroliers, leurs recettes d'exportation auraient kte supbrieures de 9-10 milliards de dollarsparanen 1986-87.Cemanqueagagnerestapproximativement kgal au total annuel du service de la dette au cours de cette meme phiode. Le dbclin de I'agriculture a etk provoqu6 par bien des facteurs, notamment par le fait que I'Afrique n'a pas r6ussi moderniser des pratiquesagricolesqui, comme la culture itinkrante, convenaient bien 9 lorsque la population etait faible, mais qui se revelent aujourd'hui desastreuses en raison de la croissance d4mographique. Selon le systkme traditionnel d'agriculture itinerante sur brirlis, le paysan defriche une parcelle, brirle les arbres abattus et cultive la terre pendant deux ou trois ans, jusqu'h ce qu'elle commence h perdre sa fertilite. IIlaissealorscette parcelleenjachkre et en defriche uneautre. Les buissons et les arbres repoussent progressivement sur la terre abandonnee et, en 6 a 15 ans, ils en reconstituent les elements nutritifs, et le cycle peut recommencer. Ce processus necessite environ quatre fois plus de terre que si le cultivateur exploitait une parcelle,en preservaitlafertilite, eliminait les mauvaises herbes et intensifiait sa production. En outre, lors de chaque brirlis, certainselements nutritifssedissipentdans I'air ou sont emportes par le ruissellement,et de precieusesressourcesen bois s'en vont en fumee. Maintenant, sous I'effet de I'accroissement de la population, les cultivateurs sont obliges de raccourcir les periodesde jachkre. L'erosion du sol s'intensifie et le boisdefeu se rarefie.Lesgens en sont reduitsa utiliser commecombustible desexcrementsanimaux et des residusagricoles,cequi priveencoredavantage lesold'elements nutritifs. Ils doivent aussi aller chercher leur bois de feu plus loin, causant une plus grande destruction. Ce cercle vicieux a pour graves consequences d'affaiblir la productivitb agricole et de degrader I'environnement. Outre I'utilisation de methodes inadbquates, I'agriculture africaine a souffert de mauvaisesconditions meteorologiques, notamment de graves secheresses en 1972-73 et en 1983-84, et de projets ma1 concus et ma1 executes. Les projets d'assistance et les programmes gouvernementaux en Afrique ont connu un taux d'echec effroyable. Un sur deux des projets agricoles de la Banque mondiale en Afrique orientale aechoub, contre un sur cinq en Asie. Les projets ont kt6trop ambitieux, insuffisamment adaptes aux besoins reels des cultivateurs, h leurs contraintes et a leurs capacites, et surtout, ils n'ont pas tenu suffisammentcomptedesd~ficiencesgeneralesdespolitiquesaffectant le secteur agricole. Dans de nombreux pays dlAfrique, I'agriculture a souffert des effets combines de taux de change surevalu4s, de politiques de commercialisation et de prix confiscatoires, et d'une reglementation excessive de I'investissement prive dans la commercialisationdes produitsagricoles, ycomprisdes intrants et du credit. L'echec de I'agriculture africaine reflete aussi le faible rang de priorite accord4A I'agriculturepar lesdecideurset les gouvernements des paysafricainsapresleuraccessionA I'independance. L'application de politiquesayant pour effet de maintenira unfaible niveaules prix verses aux agriculteurs et les prix a la consommation des produits alimentairesa encourage les travailleurs et les capitaux a migrer vers les villes, ce qui a eu comme resultat une expansion rapide des importationsde produitsalimentaires poursatisfairelesbesoinsd'une population en expansion. Les consommateursurbainsen sont Venus a prefererlescerealesimporteesvendues a des prixsubventionnesaux produitslocauxcommelesracineset tubercules, lemilet lesorgho. En outre, lesgouvernementsont negligede mettreen placelessystemes de rechercheet de vulgarisation agricoles viables, qui sont I'une des bases de I'amelioration technologique a long terme de I'agriculture. Tandis que de nombreux pays d'Asie ont accord4 la priorit4 A I'agriculture et lui ont affect4jusqu'A 25 pour cent de leurs budgets au cours des annees 70, la mediane n'a kt6 en Afrique que de 7,6 pourcent. Comment pourrait-ons'etonner, dans cesconditions, que la part des exportationsde I'Afrique sur le march6 mondial ait chutede 50 pourcentdepuis 1970et que, rapporteea sa population, la croissance de sa production agricole ait rite negative? Croissance dbmographique Alors que I'agriculture de I'Afrique etait en declin, sa population connaissait une croissance exponentielle. Cette situation est unique. Tandis qu'en Asie et en Amerique latine, I'amelioration des soins de sante et le developpementde I'educationse sont accompagnks d'un ralentissement de la croissance dkmographique, en Afrique, c'est generalement I'inverse qui s'est produit. 11 En 1960, les taux de croissance dkmographique de I'Afrique n'etaient paselevesen comparaisondeceuxdeI'Asieet de I'Amerique latine (2,s % par an contre 2.5 % et 2,9 %, respectivement). Mais, aujourd'hui, I'Asie et I'Amerique latine n'en sont plus qu'A 2.1 et 2,s %, respectivement,alorsqueI'Afriqueest passeeA 3.1 pourcent. En 1990, I'indice synthetiquede fkondite de I'Afrique subsaharienne (c'est-A-dire le nombre rnoyen d'enfants mis au monde par une femme au cours de ses anneesde procreation) etait encore d'environ 6,S, identiquehceluide 196S(Tableau10);dansd'autrespays Afaible revenu, cet indicea diminue :en Inde, par exemple, iIesttombede 6,2 en 1965 A 4 en 1990et, pendant la meme periode, il est passede 6,4 A 2.3 en Chine. Meme si letaux de fecondite tombait demain A deux enfants par famille en Afrique subsaharienne, la population de la region continuerait a croitrependant les 60 A 70 prochainesannees. Si les taux de fecondite diminuaient de moitie d'ici A 2030, I'Afrique subsahariennecompterait cette memeannee 1,S milliardd'habitants (Tableau11).Aucuneregion dumonden'ajamais reussiasedevelopper de manibre satisfaisante avec un tel rythme de croissance demographique. EnAfrique, 45 pour cent dela population est :gee de moinsde 15 ans ; chaque annee, 5 millions d'enfants viennent s'ajouter A la population d'igescolaire. IIya uneaugmentation correspondante du nombre des esprits a former, des bouches a nourrir, des services de sante A fournir- neserait-ceque pour maintenir les niveauxexistants et d4jA affreusement basd'education, de nutrition et desante. Presde la moitie de ceux qui arriveront sur le march6du travail au cours des trois prochainesdecennies sont dkja nks. Meme dans I'hypothbe la plus optimiste, on comptera environ 350 millions de nouveaux chercheurs d'emploi entre maintenant et I'an 2020. Cette poussee demographique exceptionnelle sera accompagnee -au niveauaussi biennationalquerhional-de pressionsmigratoires massives, ce qui creera des tensions socialeset politiques. La majorite des migrantssefixera probablement danslescentresurbainsenpleine expansion, creantainsides mbgalopoles.En2020, I'Afriquecomptera probablement 30 villes de plus de 1 million d'habitants. On peut 12 s'attendre A ce que plusieurs, dont Lagos, depassent 10 millions -et m@meI'infrastructure la plus rudimentaire necessitera des investissements considerables. Pourtant, bien des Africains ne sont pas encore persuades de la necessite imperative de reduire le nombre d'enfants. Ils continuent A penser que la terre est abondante et la main-d'oeuvre rare, et c'est lA une idee de plus en plus fausse. A mesure que la population de I'Afrique subsahariennea augmente, la superficie arable disponible par personne a diminub, tombant A 0,3 ha en 1987 en moyenne contre0.5 haen 1965. Danscertainspays, la pressionde la population sur lesterres arables et d'autres ressourcesnaturellesest dkja intense -parexemple,dansunegrandepartieduSahel,auBurundi,dans I'ouest du Cameroun, au Kenya et au Rwanda (Tableau 5). D'autres pays se trouveront bient6t dans une situation analogue. Au Nigeria parexemple, autauxactuel decroissancedemographique, lasuperficie arable parhabitant tombera de0,3 haactuellement a 0,19 haen I'an 2000. Ainsi, la pbnurie de terres arables sera en gros comparable A celle que connaissent aujourd'hui le Rwanda et la Somalie (0,2 ha). II est vrai que certaines regions demeurent sous-peuplees et pourraient faire vivre un plusgrand nombre d'habitants. Chaquefois que cela est possible, les gouvernements devraient encourager la populationA sedirigerversleszonesa potentielagricoleet konomique eleve. Cependant,acausedu rythmede lacroissancedemographique, il va etre difficile de financer et de soutenir de f a ~ o nadequate de tels programmes, etilrestedemoinsen moinsdeterresarablesinexploitbes. Cela permet de degager un point fondamental : s'il est urgent de freiner I'explosion dkmographique de I'Afrique, ce n'est pasen raison de la taille actuelle de la population, mais plut6t du rythme accelerb et de plusen plusinsupportabledesa croissance. Enbref, lacroissance demographique depassela capacited'expansion de I'economie et de I'agriculture, etouffant I'effort de developpement de I'Afrique. En Afrique, la naissance d'un enfant est considerbe comme une benediction pour le passedesa famille aussi bien que pour son avenir. On y voit un rameau de plus sur I'immense arbre de vie de I'Afrique. 13 Dans les societb africaines comme dans bien d'autres, les enfants demeurentlasourcede prestigela plussQreet la plussolide. Enoutre, dans lessocibtesafricaines pauvreset essentiellementagricoles, lefait d'avoir des enfants presentedes avantages economiques, lesenfants fournissant une main-d'oeuvre agricole et prenant en charge leurs parentsquand ils sont vieux. Et lorsque les taux de mortalite infantile sont traditionnellement trPs eleves, les parents sont incites a avoir beaucoup d'enfants pour etre sQrsque quelques-uns survivront. M4me si I'on tient compte de ces considerations culturelles et economiques(et nous parlonsici de la decision la plus personnelleet intimequepuissentprendredesetreshumains),lechoixdemographique quise poseaI'Afrique nepeutplus4tre remisA plustard. LfAfriquedoit decider si elleveut remplir rapidement son territoirede personnesma1 nourries, en mauvaise sante, ma1 eduquees, sans emploi, ou bien espacer les naissances afin que ses enfants puissent, ainsi que la societe dans son ensemble, avoir davantage de chances d'ameliorer considerablement leurs conditions de vie. Le choix doit 4tre fait aujourd'hui, parce que la croissance demographique exceptionnellementelevkecomprometdkja lacroissanceeconomique et le bien-etredela famille-ainsi que leschancesdedeveloppement futurde I'Afrique.Jamaisledestind'un continent n'a eteaussidomine par la croissance demographique que I'est aujourd'hui celui de I'Afrique. Lesconskquencesdemographiques de I'inaction et des tergiversa- tions sont inexorables. Par exemple, ainsi que I'indique le tableau ci- dessous, si le Nigeria devait commencer aujourd'hui a appliquer les politiquesqui lui permettraient de ramener la feconditk au niveau de remplacementd'ici I'an 2010 (et non pasen 2035,commele projette le Tableau 1 I),sa population se stabiliserait A environ 324 millions d'habitants au lieu de 580 millions. De msme, si le Ghana et le Kenya pouvaientatteindre le niveaude feconditede remplacementen 2010, leur population se stabiliserait en fin de compte A 40 et a 72 millions respectivement, au lieu de 63.2et 148,4millionscomme le prevoit le Tableau 1 1 . 14 Scenarios relatifs A la taille de la populationa (population en millions) Jailk f b k de Diffkence due Jailk population au retard avant finak de si JRN = 1 de pawnif au population pendant I'anrde TRN = I Poplbtion si TRN = 1 - indqde en 1990 en 2010 En%dela P o p - Ann& Popl- popubtion Pays Population Popubtion btion TRN = 1 btion de 1990 Nigeria 117 321 580 2035 259 321 Kenya 24 73 148 2040 75 313 Ghana 15 40 63 2030 23 153 a. Taille finale de la population selon que leTRN tombe A 1 en 2010. 2040 ou 2035, respectivement. Note :TRN = Taux de reproduction net. Source Estimationsde la Banque mondiale. ' Degradation de I'environnement L'un des dangers les plus graves que pose a long terme le taux extraordinairement rapidede croissancedernographiquede I'Afrique subsaharienne est celui qui menace I'environnement de la region. Comme I'explosiondernographique, dont on netenait guere compte jusqu'a ce qu'elle ait commence 3 se traduire par des penuries alimentaires, les dangers que court I'environnement de I'Afrique ont eutendanceapasserinaper~usjusqu'aumomentohilsontcommenc6 A affecter les rendernents agricoles. Except6 la oh la degradation est spectaculaire, commesur les hautesterrestrPs fortement ravineesde I'Ethiopie, les pertes annuelles de sol et de couvert forestier passent souvent inaper~ues3 I'observation superficielle. Et lorsque ces me- nacessontperyes, mettrefin aI'kpuisementdes ressourcesnaturelles risque de poser des problemesaussi complexes que I'environnement africain lui-meme et d'exiger de longuesannkes d'investissement en reboisement, conservation des sols, activitks d'agroforesterie com- plexes, et apport de matiPresorganiques aux sols. Les degdts causes sonttelsque, dansbiendesr6gions,ilsseront pratiquementirrkersibles. La preservationdes ressources naturelles est donc vitale. L'environnementse compose de systemes6cologiquescomplexes. Arbres et graminees, par exemple, fournissent non seulement des combustibles,desfourrageset desvivres (culturesarbustives), maisils assurentaussilafertilitedusol, empkhent I'erosion, retiennentI'eau, attenuent les caprices du climat et fournissent un habitat la faune a sauvage. CessystemessontA la basememedu bien-Gtreet de lasurvie des humains. Nous ne possedons que peu de donnees sur I'environnement de I'Afrique et elles nesont pasfiables. Certainestendancesinquietantes peuventcependant Gtredegagees.On abat 30 fois plus d'arbres que I'on n'en replante (Tableau 16) ;jusqu'a 80 millions dlAfricains ont beaucoupde ma1a se procurerdu boisde feu (leur source principale d'energie) ;dans des pays comme I'Ethiopie, on a signale des pertes decouchearableatteignant290 tonnes par hectareet par an, et bien des especes vegetales et animalesspecifiques a I'Afrique ont disparu ou sont en voie d'extinction. Le probleme le plus urgent est le taux eleve de perte de couvert vegetal (resultant a la fois du deboisement, du surpdturage et de la cultureitinerantesur brolis), la pertedefertilit6 dessolset leurerosion. En 1980. il y avait au total, en Afrique subsaharienne, environ 660 millions d'hectares de forGts et de terres boisees, dont quelque 3,2 millionsont kt4 perduschaque annee pendant les annees 80, et le rythme s'accelere. En revanche, le reboisement n'a port4 que sur 90.000 ha par an pendant les annees 80 (Tableau 16). L'erosion et la pertedefertilitedes sols sont encoreplusrepandues.LeProgramme des Nations Unies pour I'environnement (PNUE) estime qu'environ 80 pourcentdesterresaridesetdes parcoursd1Afriquesubsaharienne (environ 1.500 millionsd'hectares) sont touches par ladesertification (ce qui signifie une perte extreme de couvert vegetal). Dans bien des endroits, les degdts causes A I'environnement ont dkja atteint un stade critique.Au Sahel, par exemple, I'accroissement de la population et I'acc6lbration du deboisement ont entrain4 une baisseprecipiteede la productivitebiologiqueet economiqueet font du Sahel la plusvaste regiondu mondeactuellement menacee par la desertification. IIen resulte bien des souffrances pour la population, 16 qui cherche refuge dans les villes. Les populations urbaines du Sahel ont quadruple depuis 20 ans. Dans ces regions, la pollution et la demande croissante de matieres premiPres (comme le bois de feu) accklerentencoreledeboisementetladegradation deI'environnement. Ainsi, le cercle vicieux se perpetue. L'exemple du Sahel met en relief ce qui se produit ides degres variablesitraverstouteIIAfriquesubsaharienne: lesfor6tsdisparaissent. lesterres cultiveesse transforment en desert, des especesvegetaleset animales sont perdues, et I'eau et I'air sont pollues. Ce qu'il faut souligner, c'est que ces pertes ne sont pas infligees seulement ila generation actuelle, mais aussi aux generations futures. Le cercle vicieux IIfaut reconnaitreaussique cette degradation de I'environnement ne se produit pas isolement ; ses causes et ses consequences sont vastes et profondes, et elle est inextricablement like a la croissanceet au dkveloppement de I'Afrique. La terre, au sens le plus strict, est le capitaldebasedeI'Afrique, son patrimoine.Sicecapitalest consomme ou detruit parceque surexploiteou ma1utilise, I'effet sera analogue A celui d'une societe qui dilapide inconsiderement ses ressources financieres et I'Afrique finira par faire faillite. Dans un discours prononce devant I'Organisation des Nations Unies pour I'alimentation et I'agriculture (FAO) en 1985, Julius Nyerere,ancien PresidentdelaTanzanie, afait I'observation suivante : ((Jusqu'i ces dernieres annees, I'Afrique considerait le souci de I'environnement comrne I'affaire des Americains et des Europeens.Certainsavaient meme tendance a croire que parler de I'environnement, c'etait conspirer pour empecher le developpement moderne de notrecontinent. Aujourd'hui, nous en sommes arrives au stade oir nous reconnaissonsque le souci de I'environnementetledeveloppement doiventetreetroitement lies si I'on souhaite un dkveloppement reel et durable. )) 17 Julius Nyerere avait absolument raison de souligner le lien entre I'environnementet ledkveloppementkconomique.Si I'on nesesoucie pasde I'environnement, ledkveloppement nepeut &re durable, et les liens entre I'environnement, la population et I'agriculture sont particulierementcritiques. Sur les21 millionsde kilometrescarrksde I'Afrique subsaharienne, lesressourcesen eau et en terre offrent des possibilitksconsidkrables de croissance agricole, mais cet environnement est trop facilement endommagk. Quatre-vingt pour cent des sols sont fragiles, 45 pour cent sont trop secs pour permettre des cultures pluviales et la pluviositbmoyennevarie tres fortement de 30 a 40 pour cent d'une annee A I'autre. Sans des soins particuliers, I'environnement africain subira des degdts irreversibles. Les coats seront knormes. C'est une vkritk fondamentale qu'exprime le vieux proverbe Swahili : ((N'emprunte pas a la terre, car elle voudra stre rembourske avec intersts.D La dkgradation de I'environnement en Afrique a d4jA des effets mesurablesde diverses manieressur : La faune et la flore sauvages : L'lnstitut mondial des ressources naturelles estime que 64 pour cent des habitats naturels ont kte perdusen Afrique subsaharienne (fableau 17), ce qui est dQdirectementau deboisement,a ladesertificationet a d'autres activitks humaines. Bien des espkces animales et vkgktales ont totalement disparuet certainesdesespeceslesplus connues, commelerhinockroset legorille, sont a I'heure actuelle menackes d'extinction. Le bois de feu : Les deficits de bois de feu sont skrieux dans les rkgionsde savanedlAfrique de I'Ouest, du Centreet de I'Est, et dans leszones arides du Sahel ainsi que du sud-est et du sud- ouest de I'Afrique. Les rkserves d'eau :IIya moinsd'eau pour la consommation humaine et I'irrigation, en raison d'une baisse de la pluviositk, d'un ruissellement plus rapide et d'une absorption moindre de I'eau par le sol. Ainsi,amesure que baisse le niveau des nappes phrkatiques, les puits se tarissent et il faut effectuer des forages de plus en plus profonds. Les possibilitks d'klevage : La capacitk de charge des pdturages diminue sous I'effet des pertes de couvert vkgktal. Les rendements des cultures : Ceux-ci baissent en raison des pertes de terre arable et d'klkments nutritifs. La terre arable : La FA0 estime que, sans des mesures de conservationefficaces,I'Afrique risquede perdre, d'ici I'an 2000, plus de 16 pour cent de ses terres cultivables en sec. Comment peut-on redresser cette situation qui menacede devenir catastrophique? II n'y a pas d'autre choix que de chercher A la fois A reduire la croissance dkmographique, A amkliorer les performances agricoles et a mieux gkrer I'environnement. Je voudrais dkcrire maintenant les objectifs et les programmes d'action que je propose dans chacun de ces trois domaines. Ill. OBJECTIFSET PROGRAMMESD'ACTION Transformation de I'agriculture Transformer I'agriculture de I'Afrique et accroitre sa capacitk de production, c'est laun besoinfondamental. Pour parvenirA la skcuritk alimentaire, il faut que la production alimentaire augmente d'environ 4 pourcentparan, c'est-A-diredavantagequelerythmedecroissance demographique actuel, qui est de 3,1 pour cent. En outre, pour relever les revenus et aider a financer les besoins d'importation de I'Afrique, ilfaut que la productiondesculturesd'exportation augmente d'au moins 4 pour cent par an. Donc, tout en reconnaissant que la situation varie d'un pays a I'autre, I'Afrique doit se fixer pour objectif global une croissance agricole a long terme equivalant a au moins 4 pour cent par an, soit plus du double du taux atteint pendant les annees 80 (Tableau 7). Compte tenu des rksultats antbrieurs, ce ne 19 sera pas lb une tdche facile. Comment y parvenir? La cle, c'est la productivite. Les possibilitesd'accroissement de la production agricole sont grandes, bien qu'elles varient d'un pays b I'autre. Pour parvenirb accroitre la production de 4 %, il faudra que la productivite du travail progresse d'environ 1,s pour cent par an, I'augmentation de la main-d'oeuvre rurale &ant d'environ 2,s pour cent. Etant donne que I'on ne peut pas accroitre les superficies cultiveesde plusde0.5 pour cent paransans nuireb I'environnement (le taux moyen a ete de 0,7 pour cent par an au cours des deux dernieres decennies), il faudra aussi ameliorer la productivite de la terre -de 3.5 pour cent par an, ce qui est considerable. L'objectifd1unecroissancede4pourcentpourI'agricultureafricaine est ambitieux, sans pour autant Gtre impossible b atteindre. Le Cameroun, la CBte d'lvoire et le Kenya y sont tous parvenus et I'ont mGmefait mieux pendant de tongues periodes. Letaux de croissance agricoled'autres pays, dont IaTanzanie, IeTogo et le BurkinaFaso, est prochede ce niveau. Recemment encore, ces pays etaient consideres commede pietresproducteursagricoles. Plusieursautres- I'Ethiopie, leSoudan, IeZa'ire, leMozambiqueet laZambie, pour nenommerque les plus grands - ont un excellent potentiel grice a leurs vastes superficiesde terresarables, et leuragriculture pourrait connaitre une expansiontres rapide. En mGmetemps, ilfaut reconnaitre qu'un petit nombredepays, notamment plusieurspaysdu Sahel, ont une basede ressources naturelles si etroite qu'ils n'ont guere de chances de parvenir a cet objectif de 4 pour cent. Les marches d'outre-mer dont I'agriculture africaine depend largement resteront fortement competitifs. On ne s'attend pas b ce que les tendances des prix s'ameliorent beaucoup a long terme. Neanmoins, les pays africains peuvent diversifier leur production et s'orienter vers des marches specialises, comme ceux des fruits et legumesde contre-saison.Enfait, I'Afriquedoitabsolument diversifier sa production pour neplusdependreautantd'un nombrerelativement restreintdeproduitsdebase. LesculturesquipourraientGtreintroduites, particulierementlesfruitset leslegumes,ont un potentielconsiderable. 20 Le renforcernent de la cooperation regionalepourrait aussicontribuer audeveloppernent desechangesde produits agricoles, et notarnrnent de denrkes alirnentaires, au sein de I'Afrique. IIexiste de nombreuses possibilitesdesubstitution aux importationspourdes produitscornrne laviande,lescerealesetleshuilesv&getales.Enoutre, desarnbliorations de productivite- reductiondescolits unitairesde production-sont essentielles pour maintenir la cornpetitivite de I'Afrique, y cornpris celle de ses produits traditionnels cornrne le cafe, le cacao, le caout- chouc et I'huile de palrne. Certaines des biotechnologies nouvelles de selection et de propa- gation des plantes offrent un enorme potentiel A cet egard et pourraient faire place A des types de production et de commerce agricoles totalernent nouveaux. Nous vivons une &rede decouvertes biotechnologiquesrnondialesqui rappellecelledeChristopheColomb et de Magellan. L'Afrique nepeut passeperrnettredelaisser passerces opportunites. Si elle veut reussir, elle doit se brancher sur les reseaux dela rechercheagricoleinternationale, ycornpriscelleque realisentles entreprisespriveeset les universitks.LespaysdlAfrique nepeuvent pas dependre exclusivement d'etablissernents de recherche agricole pu- blics, aux rnoyens reduits, pour rnettre au point de rneilleures tech- nologies agricoles. Bienque le probl&rnese posedifferernrnent d'un paysi?~I'autre, les typesde politiqueset dernesuresnecessairespourstimulerlacroissance de I'agriculture des divers pays africains cornportent un nornbre surprenant d'elkments.Onpeutdistinguer septpriorites pouratteindre I'objectif de croissancevise, tous les pays africains devront :a) creer un environnernent propice ;b) exploiter les technologies nouvelles ; c) equiper les zones rurales et entretenir cette infrastructure ; et d) assurerlaskuritealirnentaire. Larealisationdecesobjectifsstrategiques exigera :e) de renforcer les capaciteslocalesdegestion agricole, et ce a tous les niveaux ;f) d'associer expliciternent lesfernrnesau processus de developpement agricole ; et g) de rnener toutes les actions susrnentionnkes d'une maniere compatible avec la protection de l'environnernent. 21 a) La rnise en place d'un cadre d'adion propice A I'agriculture signifie laisserles prixfluctuer librement en fonction de I'evolution du marche ;transferer au secteur prive I'essentiel des operations de fourniture d'intrants, de commercialisation, de transformation et d'exportation ; reduire les contrdles adrninistratifs ; encourager le credit a des taux d1interPtrealistes par I'intermbdiaire d'institutions financiereslocales,dont des banquescornrnerciales, des cooperatives et des banquesde creditgereesparles ruraux(comrneilenexisted6jA. par exernple, au Benin, au Cameroun, au Burundi et au Rwanda) ; renforcerle regimefoncier pour mieuxgarantir lesdroits de proprietb, et encouragerainsi les investissernentsconsacresA I'arnelioration des terres. IIest evident que les paysansd'Afrique, cornrneceuxdu monde entier, rbagiront aux incitations offertes. Ces augmentations de la production constateesces dernieres annees au Zimbabwe (mai's), en Guinee (cafe), au Benin, au Togo et en Tanzanie (coton), au Ghana (cacao), au Nigeria (vivriers)et en Gambie(arachides) sont largernent attribuables aux reformes entreprises par ces pays pour assurer la rentabilite de I'agriculture et de I'agroindustrie privbes, ainsi qu'h I'existence d'un cadre macroeconomiqueapproprie. b) L'exploitation des technologies exige que I'on s'attache A ameliorer la rechercheagricole et A I'orienter de plus en plus vers la mise au point de technologies qui n'aient pas d'effets nocifs sur I'environnement. IIfaut pour cela :renover les instituts nationaux de recherche(par exemple, dans le cadre du Programmespecial pour la rechercheagricole en Afrique et de projets d'investissernent avec les paysafricainsparticipants) ;elargir le rale des centres internationaux de recherche (sous I'egide du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale) ; etablir des reseaux multinationaux pour rnettre en comrnun les efforts de recherchesur dessujets particuliers; et faire benkficier I'Afrique des recherches realisees sur les pays industriels et le secteur privb. Le but essentiel de toute nouvelle strategic de recherche doit &re de coordonner et d'exploiter I'ensembledes diverstypesde recherche et de mieux les adapter aux besoins des agriculteurs. Ce sont principalement les services de vulgarisation agricole qui assurent la 22 liaison entre les cultivateurs et les chercheurs. Une methode efficace est celle du systkme de (( formation et visites )); A ce titre, les vulgarisateurs rendent regulierement visite aux cultivateurs non seulement pour leur transmettre des messagestechniques, mais aussi pour les aider A faire I'essai de nouvelles techniques, observer les pratiques des producteurs les plus performants et recueillir les ques- tions que les cultivateurs souhaitent poser aux chercheurs. La dche des chercheurs nationauxest d'apporter une reponse A cesquestions, par leurs propres moyens ou en faisant appel a d'autres. Dans un certain nombre de pays, le systPme de formation et visites a d6jA (( D conduit adesubstantielles ameliorationsdes rendements-du riz, du ma'iset ducafeau Kenyaet en C6ted'lvoire, parexemple, et d umanioc et du mats au Nigeria. En Asie, la Revolution verte s'est produite en grande partie sur des terres irriguees. Nous ne devons donc pas nousattendre en Afrique A un grand pas en avant du type Revolution verte, en raison de la superficie rkduitedesterres dkja irrigueeset despossibilit&slimiteesde I'accroitre A I'avenir. L'irrigation devrait @tredeveloppee dans la mesure du possible, mais I'arnelioration de la productivite de I'agriculture africaine exigera bien des efforts separks, concentres surtout sur les cultures en sec. La solution consiste A adapter des technologies nouvelles (decultureensec et sous irrigation) offrant des rendernents fiables. Les exploitants marginaux n'investiront le peu d'argent et de main-d'oeuvre dont ils disposent que si le succes parait certain. La nouvelle variete de manioc mise au point par I'lnstitut international d'agriculture tropicale (IITA) d'lbadan offre un excellent exemple de technologie bon marche qui double les rendements sans guere accroitre les coirts. Ce manioc a ete adopt6 spontanement par les cultivateurs nigerians. IIest d'autres exernples -ma'is hybride au Kenya et au Zimbabwe, et variCtes ameliorees de coton en Afrique de I'Ouest -d'innovations efficaces qui ont 6te largement adoptkes en Afrique au cours de la derniere decennie. Ces efforts devraient &re rkpetes a grande echelle. c) La troisieme priorite est dlCquiper les zones rurales, par la construction de routes, de marches, d'ouvrages d'alimentation en eau, d'irrigation et de drainage, etc. Cette infrastructure facilitera la circulationd'un beaucoup plus grand volume de produits agricoles, d'intrantset debiensdeconsommation.Sanscetteinfrastructure, ces biens ne circuleraient pas, ou alors en quantite rnoindre. II faudra developper cetteinfrastructureetI'entretenirenayant recoursA lafois a) aux organismes publics des secteurs concernes (directions des travauxpublics,directiondeI'hydrauliquerurale, conseilsmunicipaux), et b) aux individus, aux cooperatives et aux communautes locales (pour I'irrigationet ledrainage A petiteechelle, I'alimentationeneau, la constructionde marches locaux et I'entretien des routes rurales). d) Lesstrategiesdbmelioration delasecuritealimentairedonnent la prioritka la creationd'emplois et de revenuspourlespauvres.Dans leszonesrurales, celasignifieprendredesmesuresdestinees stimuler a la croissance agricole en y faisant participer toute la population agricole, y compris les pauvres. Les investissementsvisant la mise en place d'infrastructures rurales, construites et gerees par les ruraux, devant beneficier aux pauvres, constituentdes elements importants des strategiesde skcurite alimentaire. IIest souvent possible de faire construire des infrastructuresdans le cadre de programmes cc vivres contretravail )).LedeveloppernentdeI'artisanat,de la petiteindustrie et desactivitbde commercialisationdedenreesalimentairesdans les zones ruralesconstitue unesource de revenus et contribue donc a la securite alimentaire. Enfin, des interventions dans le dornaine de la nutrition, cibleessurlesgroupesvulnerables,en particulierlesfemmes et les enfants, sont importantespour assurer la dcurite alirnentaire. e) Le renforcement des capacites africaines de gestion de l'agriculture est un impbratif A tous les echelons du secteur :il s'agit de former des analystes, des economistes, des chercheurs, des vulgarisateurs et des cultivateurs plus qualifies, et de renforcer les institutions rurales comrne les groupements d'exploitants, les cooperatives et les associations feminines. Pour cela, il faudra faire appel, pour partie, aux ktablissementsforrnels d'enseignement et de formation professionnelle,et pour partie,danslecasdesagriculteurs, aux services de vulgarisationagricole. 24 f) I1faudraaccorderlapriorit4aux femmesdans tout programme de modernisationdeI'agriculture, &ant donne que celles-ciassurent environ 80 pour cent de la production alimentaire de I'Afrique. En fait, le triple fardeau de I'Africaine (procreation et education des enfants, production agricole et gestion du menage, y compris de I'approvisionnement en vivres, en combustible et en eau) est un element determinant des decisions touchant les taux de croissance demographique, le choix des technologies agricoles et, donc, la degradation de I'environnement. Ameliorer la condition de lafemme, en lui donnant plus largement acces A I'education, ainsi qu'au credit et a la formation agricole et aux services de vulgarisation, aurait un effet positif sur le developpernentagricole ainsi que sur les decisions concernant la taille de la famille. On a beaucoup discute de la promotion du r61e des fernmes en Afrique mais il ne semble guere, jusqu'ici, que leur r81e ou leur statut ait beaucoup change, et une approche bien plus generale et soutenue s'irnpose. g) La rnodernisation de I'agriculture africaine doit s'effectuer d'une mani&re viable du point de vue de l'environnement. IIexiste de nornbreusestechnologies simples qui permettraient aux cultivateurs africainsd'accroitre le rendement de leursculturestout en preservant la fertilite du sol, sans avoir a recourir a la culture itinerante. Ces technologies comprennent la culture en terrasses ou en couloirs, I'agroforesterie, I'epandage de I'eau, I'usage de paillis de surface et d'engrais appropries, et I'association de productions animales et vegetales. En outre, I'emploi plusfrequent de produits chirniques, le recours au genie genktique et I'utilisation de moyens mecaniques simples (comme la traction animale) sont autant de techniques qui pourraient avoir de tres grandes repercussionssans &re dangereuses pour I'environnement aux niveaux 06 elles seront probablement appliqueesenAfrique pendant de nornbreusesannees.Ainsi, selonles estimations,I'emploidela tractionanimale reduitlesbesoinsenmain- d'oeuvre familiale de 30 a 40 %,ce qui aapparemment une incidence positive sur la taille de la famille. Les techniques de recuperation de I'eau introduites au Burkina Fasosont un autre exernple d'innovation simple rnais t r b efficace. La plupart de ces techniques repondent parfaitement aux objectifsd'uneagricultureviable :ellesaugmentent la productivitedusolet, pour la plupart,exigent peude capitaux.Dans son livreTheGreening ofAfrica (ReverdirI'Afrique), Paul Harrisoncite 25 de nombreux exemples de technologies agricoles sans danger pour I'environnement qui pourraient etre appliquees au niveau local, souvent 4 un coirt relativernent bas. Le fait que ces technologies ameliorees n'aient pas 6tri largement adopthes tient en grande partie A ce qu'aucune incitation, aucune raison de rentabilite n'encourage les agriculteurs A innover en quoi que ce soit. En outre, lorsque des terres incultes pouvaient Ctre defrichees, il ktait generalement moins coQteux et plus rentable pour I'exploitant de mettre en culture de nouvelles terres plut8t que d'ernployer davantagede main-d'oeuvre ou des methodes agricoles moins connues et plus risquees. La faible rentabilite et les risques kleves de I'introduction d'innovations et de I'intensification des cul- tures comptent parrni les principales causes de I'echec frequent du developpernentagricoleen Afriqueet sont aussiunecausernajeurede la degradation de I'environnement. Les realitbsque nous venons de dkcrire nous ramPneA la question dkji evoqube de la stratbgie de developpernent, et notarnment des stimulants et du cadre de politique genkrale. Lechoix devra se porter sur des politiques telles que les agriculteurs fassent des benefices lorsqu'ilsappliqueront des mbthodesagricolesviableset, inversernent, perdent de ['argent s'ils emploient des rnethodes nuisibles a I'environnement. En derniere analyse, si I'on veut que I'agriculture connaisse une expansion de 4 pour cent de f a ~ o ndurable, il faudra appliquerI'ensembledesrecommandations~num~r6es prkedernrnent, crest-a-direinvestirdansI'infrastructure rurale, renforcerlescapacites, faireune plusgrandeplaceauxfemmesetassurerlaskurit6alirnentaire. Combiencofiterait larealisationdecesobjectifs?Lesinvestissernents publicsconsacres a I'agricultures'elevent dkja A environ 2,4 milliards de dollars par an, dont 40 pour cent sont finances au titre de I'aide. De plus, I'agriculture recoit environ 2.5 milliards de dollars par an d'investisseurs priveset communautaires, rnaisseuleune partiede ces investissementsva aux differents types de pratiques agricoles viables que nousavonsdejamentionnbs.Si cette partetait accrue,lernontant total des investissernentsagricoles nkcessairespour atteindre les taux 26 de croissancevises n'aurait pas A augrnenter de plus de 4 pour cent par an. Une meilleure productivitk du travail et de la terre permettrait 4 la population africaineet de se nourrir et d'augmenter son revenu, sans guere accroitre les superficies cultivkes. Cela contribuerait a trans- former I'actuel cerclevicieux destagnationagricoleet dedeterioration de I'environnement en uncerclevertueuxde croissanceet de moindre degradation des terres. En outre, un accroissement des revenus agricoles(surtout s'il etait combine A une amelioration de I'education et des soins de santk) favoriseraitencore davantage une reduction de la tailledesfamilies, cequi aiderait 4 reduireles pressionsexerceessur I'environnement et permettraitde prendrecertainesmesurescuratives des plus necessaires. Tout cela contribuerait ensuite a de nouveaux gains de productivitk. II sera extremement difficile de parvenir A ce cycle de croissance et depreservationdeI'environnement. Celaimpliquera deschangements radicaux des politiques publiques et un engagement renouvelk de la part de la communaute internationale. Mais le plus important sera I'effet synergiquedesactionsentreprisespardesmillionsdecultivateurs africains agissant individuellement et dans leur propre intkret pour moderniser et accroitre durablement la production agricole de la region. Ralentir la croissance demographique L'impact positif de la modernisation deI'agricultureafricainerisque d'etre reduit A neant si la croissance demographique reste explosive. L'objectif minimum serait d'egaler la baisse de la fecondite d6jA enregistree par d'autres pays en dkveloppement, c'est-a-dire de ramener le taux moyen de croissance demographique a environ 2 pour cent par an d'ici a 30-35 ans. MGme s'il en etait ainsi, la population subsaharienne, qui etait de 532 millions de personnes en 1990, depasserait 1,5 milliard d'ici a 2030 et ne se stabiliserait qu'apres avoir atteint 3 milliards (Tableau 11). En outre, I'objectif de 2 pour cent est extremement ambitieux dans le contexte africain ; il implique eneffet quel'indicesynthetiquedef~conditbpassed'environ 6.5 enfants parfemmeen 1990(Tableau1O)a environ 3.2 d'ici 2025- 30. Comment y parvenir? Toutd'abord, jedoissoulignerquedepuisquelquesanneescertains paysdlAfrique ont reussia reduireleurstaux de fecondite.Ainsi, dans quatre pays- le Zimbabwe, le Kenya, le Botswanaet Maurice-, le taux d'emploi de contraceptifs a augment4et la fecondite diminue. Ces resultatspositifssont richesd'enseignements pour lesautrespays dlAfrique malgre les particularismes t?conomiques, culturels et ethniquesdont ilfaudra tenir compte. Endeuxiemelieu, lessolutions aux problemesdemographiques de I'Afrique doivent etre uniques a I'AfriqueettrouveesparIes Africainseux-memes.IIestdoncimportant que les Africains eux-memes s'attaquent au probleme avec plus de determination. Dans les annees 80, un nombre croissant de pays dlAfrique en sontvenusA reconnaitrequ'iletait urgent de prendredes mesuresetont commences preparerdespolitiquesetdesprogrammes dkmographiques.Ala findeladecennie,sept paysavaientadopt6une politique de planning familial et 20 autres s'y prkparaient. Comment les quatre pays susrnentionnes ont-ils rkussi reduire leur taux de fbconditt!? CommeI'indiqueIeTableau9, leZimbabwea untaux de mortalit4infantile relativementfaible (44 pour millecontre 103 pour mille pour I'ensemble de la region) ; en outre, comme le montre le Tableau 1, de vastes segments de sa population ont desormais acces a I'education - environ 75 pour cent des adultes savent lire. En plus de ces deux facteurs tres importants qui facilitent I'acceptation d'une reductionde la taille de la famille, leZimbabwe a mis en oeuvre un solide programme de population qui beneficie de I'appui des autorites politiques et des affectations budgetaires necessairesau financement d'un reseaudedispensaireset deservices ruraux. Ce programme a la particularite de fournir des services de planning familial de qualit4 au moyen d'actions decentralisees a I'kchelon des communaut6s. Le personnelest bien form&,fortement motiveet fournit des conseilset des services adaptes aux besoins des clients. Letaux d'emploi decontraceptifs est aujourd'hui presdeneuf fois supbrieur a ce qu'il etait a la fin des annees 60 ;ilserait, en effet, passede 5 pour cent a 43 pour cent en 1988, dont 36 pour cent pour lesseulesmethodesmodernes,et I'indicesynthetiquedef4.condite qui etait superieura 7 est tombe a 5.0 au cours des dix dernieres annees. 28 Ces dernieresannees, le Kenya, connu pour avoir I'un des taux de fkcondite les pluselevbsdu monde, a lui aussi enregistre des progrbs. Les dernieres enquetes demographiques font etat d'une baisse de I'indice synthetique de fkcondite, qui est passe de 7.7 en 1984A 6.9 en 1990 (Tableau 10). Le programme national qu'il a mis en place bknkficie d'une participation grandissante des organisations non gouvernementales, de groupes communautaireset du secteur prive. Meme la contraception chirurgicale volontaire attire un nombre croissant de clients. Depuis les annees 70, le taux d'emploi de contraceptifsasextuple- passantde 5 pour cent vers 1975A presde 30 pour cent en 1990. La croissance demographique, qui s'etait maintenu A plus de 4 pour cent par an pendant les annees 80 - contribuantauchdmageetA d'autresdifficultbsocialesetkconomiques -seralentitaujourd'hui,bienquetroplentementencore.Divers facteurs :un taux de mortalit4 infantile relativementfaible et des taux d'alphabktisrne assez eleves,ainsiquelesfortes pressionsexerceessur lesparentspourqu'ils prennentenchargeunebonnepartiedescoQts de I'kducation de leurs enfants, ont probablementcontribub A cette diminution du taux de fecondite. Au Botswana, deux facteurs - le niveau klevk du revenu par habitant et I'existence d'une solide infrastructure sanitaire - contribuent A la fourniture de services de planning familial de haute qualite. Environ 80 pour cent de la population vivent A moins de 15 kmdedispensairesoffrantdessoinsdesantbmaternelleetinfantileen m@metempsquedesservicesde planningfamilial.GrdceA quoi, entre 1984et 1988, I'indicesynthktiquede fkcondite est passede 6,s A 5.0 pour cent, et le taux d'emploi de contraceptifsde 16A 33 pour cent. Mauriceest uncas unique :letaux de mortalit6 infantile n'yest que de 21 pour mille, et le taux d'alphabktisme des adultes de 83 pour cent, niveaux comparables a ceux de certains des pays d'Asie les plus performants.Leniveaudevieest4lev4,et leprogrammedepopulation bienetabli. L'indicesynthetiquede feconditbakt4 ramen6de plusde 6 dans les annees 50 a 2,2 en 1986,et il est aujourd'hui inferieur au niveau de remplacement. Ces ctrbussites)) contrastent fortement avec les rbsultats d'autres pays dlAfrique oh, en moyenne, 1 1 pour cent seulement des couples utilisent une mkthode de contraception moderne ou traditionnelle, contre a plus de 80 pour cent en Chine et 38 pour cent en lnde (Tableau 12).La demande de contraceptifs en Afrique, sauf dans les quatre pays susmentionnbs, est faible par rapport A ce qu'elle est en Asie et en Ambrique latine, comme le montrent les enqu@tes dbmographiques et sanitaires rbcemment achevbes. Dans la plupart des pays dlAmbrique latine et d'Asie sur lesquels portaient ces enquetes, la demande de contraceptifs est A peu pres la m@meque dans les pays dkveloppbs (Tableau 13).Dans tous les pays dlAfrique subsaharienne I'exception du Kenya, la demande de contraceptifs a vise I'espacement des naissances plus que leur limitation, alors que, dans la plupart des paysd'Asie et dlAmbrique latine, la limitation des naissancesest la premiereraisondu recoursau planning familial. IIest clair, cependant, qu'il existe en Afrique d'importants besoins de contraception non satisfaits sur lesquels pourrait s'appuyer une expansion des programmes de population. A I'heure actuelle, la plupart des programmes de population de I'Afrique sont encore peu solides par rapport 3 ceux des pays en dbveloppement dlAmbrique latine et dJAsie(Tableau 14).Bien que, selon un rapport sur la soliditb des programmes de planning familial enAfrique subsaharienne,lenombredes paysclassbsdanslacatbgorie ((Programmestrks faibles ou inexistantsw soit passbde 28en 1982a sept en 1989,six pays seulement auraient eu cette annbe-la des programmes (c solides ou relativement solides n. Un autre indicateur de I'ampleur du problemeduplanningfamilial est la taille idkale de la famille. Dans les pays dlAfrique pour lesquels on dispose des rksultatsdlenqu@tesdbmographiques et sanitaires, le nombre ideald'enfantsdbpassede loin les 3,ldeI'indice defbconditb vise (Tableau 15).Pour atteindre cet objectif d'ici A 2025-30,ilfaudra que le nombred'enfants jug6 idealdiminuede presde la moitib et que plus de 50 pour cent des couples africains utilisent la contraception. Pourqu'il en soit ainsi, les pays dlAfrique devront dbployer des efforts intenses et la communautb internationale leur accorder un soutien 30 Afrique subsaharienne:solidit4 des programmes de planningfamilial, 1982. 1989 (nombre de pays) 1982 1989 Programme sollde Programme moyen Programme faible Programme t r k faible ou inexistant Total Source : W. Parker Mauldin et John A. Ross. 1991. "Family Planning Programs: Effortsand Results, 1982-1989." Rapport prepare pour la reunion 1991 de la PopulationAssociationof America (non publie). pluseclair6 et plus solide. Les programmes mis en place devront&re polyvalents et axes sur les conditions fondamentalesd'une baisse de la feconditb, mobiliser I'adhesion du public, renforcer la gestion et assurer des services de planning familial de qualite. Jevoudrais parler tout d'abord desconditionsfondamentales. Les politiques de population doivent s'attaquer aux facteurs qui sous- tendent les decisions concernant la taille de la famille. Cela signifie qu'il faut donner un pluslargeacc&sAI'enseignement fondamentalet reduire la mortalitb infantile. L'enseignement fondamental, pourlesfillesenparticulier,contribue 21retarder I'dge au mariage, determinant important de la fecondite. Les donnees recueillies recemment au cours des enqu+tes demographiques et sanitairesindiquent que I'augmentation de I'dge au mariageajoue un rBleimportantdans lereculdu taux de fecondite en Afrique. II faut pousser les parents A attacher une grande impor- tance A I'bducation de leurs enfants, cela pouvant les encourager fortement a reduirela taille de la familleafin d'ameliorer la qualite de vie de leurs enfants, comme le montre I'expbrience du Kenya. Les hommesjouent un rBleimportant dans les decisions sur la taille de la famille, particulierementen Afrique. Un changement d'attitude de leur partenfaveur de I'enseignementfondamentalest parconsequent crucial. La reduction de la mortalite infantile est un autre Clement determinant. Monsieur le professeur Ali Mazruia bien mis enlumiere I'importanceessentielled'ameliorations du bien-Ctreet de la santCsi I'on veut parvenirA des taux de nataliteplusfaibles. La mort frappe (( a la porte des foyers africains bien plus souvent que le medecin n, a- t-ildit. Lesoucide surviecontinueA dCterminer lesdecisionsrelatives a la reproduction,et la situation sanitaire reste bien plus mauvaiseen Afrique quedans la plupart desautres regionsen developpement. La reductiondutauxde mortalit4enAfriquedoit donc constituer un part importante de tout programmevisant A abaisser le taux de natalite. Un meilleur planning familial peut aussi constituer la base d'une amelioration de la situation sanitaire et d'une reduction des taux de mortalite maternelleetinfantile. Endepit de ladiminutionglobaledes taux de mortalite, pres d'un tiers de la mortalite maternelle reste concentrke sur le continent africain. (Les risques de dCc6s liCs A la maternitesont de unsur 21 en Afrique, contreunsur 54en Asie et un sur 10.000 en Europe.) La recherche internationale a montre que le risquededkc6s pour la merecommepour I'enfant est bien pluseleve lorsque la mPre a moins de 20 ans ou plus de 35, lorsque les naissances sont trks rapprochees. ou lorsque la mere a d6jA mis au monde plusdetrois enfants. Lestendances de la fecondite qui sont a I'originedelacroissancedemographiquerapideenAfriquecontribuent donc aussi au niveau tragique de la mortalite maternelle et infantile. Deuxiemement, pour avoir des chances de reussir, le programme doit recueillir I'approbation et I'appui de I'ensemblede lapopulation et desdirigeants. Les programmesqui ont reussi montrent bienqu'un engagement resolu des autorites et de la population conduit A une application efficace des politiques. Sans cet engagement, les programmes ne depasserontgu6re le stade de la rhetorique. Pour parvenir 4 un consensus et obtenir cet engagement general, il est important que tous comprennent les effets d'une croissance demographiquerapide.Ilfautabsolumentsensibiliserlesresponsables politiqueset communautairesauxcons~quencesdepareillecroissance sur l'4conomie et I'environnement. Les gouvernements comme les 32 donateursdoiventintegrerlesquestionsdemographiquesauxprocessus d'etablissement des politiques et de planification. Les ministres des financesetdelaplanificationresponsablesdel'allocationdesressources et des questions macro~conomiquesdoivent apporter un soutien resolu aux programmesde population. PourqueI'Afriques'engage resolumentsur lavoie d'une reduction dela taille idkaledes familles, il faut queI'on connaissebien mieuxles raisonspourlesquelleslesparentscontinuentA souhaiterdenombreux enfants. II serait bon d'entreprendre, avec I'aide d'equipes multidisciplinaires, composes d'anthropologues, de sociologues, de specialistesdessciencespolitiques,dedemographeset d'econornistes, des etudes par pays a partir desquelleson puissedefinir les actions a engager pour inciter les couples A utiliser la contraception. Cette strategie devrait 6tre axbe particulikrement sur les jeunes et sur les hommes -souvent negliges dans les programmes existants. IIsera essentiel de mobiliser la participation des bailleurs de fonds pour obtenir lesressourcesnkcessairesacesefforts. IIexistedejaunComite consultatif africain de la pop~lation,~qui sera charge de cette tdche. Troisiemement,donnerauxprogrammesdepopulationunegestion de qualite sera un des grands defis des annees 90. Commeje I'ai d6jA indique, un certain nombre de pays dlAfrique ont mis au point des politiquesde population ou sont en train de le faire. Ces politiques devrontsetraduireparI'applicationeffectivedeprogrammesnationaux de population. IIconviendrait,pourchaquepays,defixerdesobjectifs contr6lables quant A la disponibilite et la qualit4 des services, aux activites d'information et de promotion, aux taux d'emploi de contraceptifs et aux taux de fecondite, et de mettre en place les mecanismes necessaires au suivi des resultats dans chacun de ces domaines. UnComitetechniquepourI'Afriquedevrait&re tree, peut- 6tredans lecadreduComiteconsultatifafricaindela population,pour aider les paysA etablir leurs programmes nationauxde population et a en evaluer les resultats. En outre, la disponibilite de fonds pour la formation dfAfricainsA la gestion des programmesde population et la realisationde recherches operationnelles connexes contribuerait A I'efficacitk des programmes. QuatriPmement, il est essentielde fournir desservices deplanning familialde qualit&.CommenousI'avons vu, lesdonneesdes enquetes demographiques et sociales revdent qu'il existe dhjA une demande pour ce type de services dans plusieurs pays. Au Ghana et au Kenya, entre 13et 32 pourcent desfemmesactuellement marihesneveulent plus avoir d'enfants, m6mesi elles n'ont qu'entre 25 et 29 ans, et le pourcentage de femmes ne voulant plus avoir d'enfants augmente avec I'age (Figure 1). Ces chiffres prouvent que la demandeexiste et montrent la necessitede developper les services de planning familial pour que les femmes puissent donner suite A leurs decisions. IIfaut egalementfaire beneficierleshommes-que I'onoublietropsouvent dans les programmes -decesservices, de sorteque lecouple puisse choisir entre contraceptifs masculins ou feminins. Le mot cle est ici << qualit4 D. Lfacc&saise A des contraceptifs correspondantaux souhaits des clientsest la raison de la reussite des programmes de planning familial en Amerique latine et en Asie. La recherche montre qu'il suffit d'un petit nombre de participants satisfaitspourrendreposs~bleI'expansionduprogramme.Lesnouvelles decouvertes dans le domaine de la contraception, comme celle de IVorplant, donnent aux clientsun choix plus large. La distribution des contraceptifs au niveau local et le marketing social fournissent des options de remplacement peu codteuses A la multiplication des dispensaires. L'action A entreprendre est donc difficile, mais, si elle est menee avec resolution, le taux de croissance demographique de I'Afrique peut tomber A 2 pour cent par an d'ici A 2025-2030. L'experience de I'AsieetdeI'AmeriquelatinemontreclairementI'efficacithpotentielle de programmes de planning familial. La Banque mondiale estime qu'environ 40 pour cent de la baissede la fkonditc! enregistreedans le mondeentre 1965et 1975 peut &re attribueeA I'expansion de ces programmes.L'interventiondirectedesgouvernementsetdesbailleurs de fonds a modifie les tendances demographiques dans d'autres regions en dkveloppement. II pourrait en aller de mPme en Afrique subsaharienne. 34 Combien cela co0terait-it? A I'heure actuelle, I'aide au planning familialen AfriquesubsahariennesechiffreA environ 100 millionsde dollars par an. Pour atteindrelesobjectifs indiquhsprCcMemment,il faudrait la porter A 650 millions de dollars par an d'ici A I'an 2000. Quant aux coCIts pour les diffbrents pays, I'expCrience rkcente du ZimbabweetduBotswanapermetdepenserqu'ilsuffiraitdedkpenses correspondantA 0.6-0.8 pour cent du PNB par an pour organiser de vastes programmes de planning familial. Non seulement ces coirts sontmodiques,rnaisilsseraientlargementcompenshsparles6conomies quela rbductiondela fbcondith permettraitde rbalisersur les budgets d'hducation et de sante et sur les importationsalimentaires. IIestaussiunClementimpondhrabledansceschnario:lapandbmie du SIDA. LIOrganisation mondiale de la santb (OMS) estime que, sur les 10 millions de porteurs du virus HIV dans le monde, plus de 5 millions sont africains. Ce virus s'est dhjA rhpandu avec une rapiditk effrayantea travers les divers pays dlAfrique centrale :Za'ire, Burundi, Rwanda, Ouganda, Tanzanie et Zambie. CommentleSIDAaffectera-t-illetauxdecroissancedbmographique de I'Afrique?Nous n'en sommespas certainsa I'heure actuelle. IIy a au moins 2,s millions de femmes et 500.000 enfants contaminb en Afriquesubsaharienne.Au moins50.000 Africainssont mortsdecette maladie depuis qu'elle a fait son apparition A la fin des annhes 70. D'ici a 1992,selon lesprojectionsdeI'OMS pourI'Afrique, 1,s million de femmes et 500.000 enfantsde plusseront porteursdu virus HIV, et plus de 1 million dJAfricainsauront le SIDA. Si nous ne connaissons pas I'impact exact du SIDA, nous n'avons guere de raisons de croire a une diminution significative du taux de croissancedela population dlAfriquesubsaharienneenconsbquence directe de cette rnaladie. Les coGts du traitement des cas de SIDA serontklevks, ainsiquel'impactde cettemaladiesur legroupecritique des actifs productifs3ghs de 20 A 40 ans. On aurait tort cependant, a I'heure actuelle, de voir dans le SIDA quelque sinistre solution rnalthusienne aux problPmes dbrnographiques de I'Afrique. Le mes- sage reste clair : si I'on ne prend pas -et d&saujourd'hui -des mesures efficaces de planification demographique, le taux global de croissancede la population africainedemeurera insoutenable. Proteger I'environnement Reduire le taux de croissance dkmographique et accroitre la productiviteet laviabilitedeI'agriculture, ce seront lalesdeux moyens les plus efficaces de proteger I'environnement de I'Afrique. Maiscela ne suffira pas. I1faudra y ajouter un vaste programmed'action visant specifiquement I'environnement. Lesprincipalescausesdesprobl~mesenvironnementauxdeI'Afrique sont complexes et interdbpendantes. II n'existe pas de panacee. CommelePrkident Nyerereledisait,cc laprotectiondel'environnement s a longtemps 6te consider& en Afrique comme une contrainte impost?eauxrurauxparlesr~gimescoloniauxet,avantI'independance, I'opposition nationalisteen tirait m6me argument. Au cours de la derniere dkcennie, les attitudes A I'6gard de la protectionde I'environnementont changeenAfrique-comme dans le reste du monde. Le moment est venu d'appuyer ces attitudes nouvellesavec des ressourceset des programmesd'action. Meme s'il n'existepasdepanade, m6mesinosconnaissancessontincompletes, nous devons au moins nous efforcer de nous attaquer au probleme. D'abord, la gestion des ressourcesnaturellesdoit &re envisageea lafois sousI'anglede la((production)) etdelacc protectionn. I1nesuffit pasd'affirmer qu'il faut preserverla terre, I'eauet lesautresressources naturelles simplement en raison de leur valeur ou de leur beaut6 intrinseques.En protegeant ces ressources, il faudra aussitrouver des moyensdelesrendreproductives.Lacl~delaviabilitk,c'est precisement de combiner productivitb et protection. En fin de compte, planter des arbres et protbger la vegbtation, amenager des terrasses et amender les sols 4puis6, tout cela devra etrefait parlesruraux,et ceux-cineconsentirontcet effort ques'ils ont 36 la certituded'y trouver leur avantage. Leplusgrand avantage, cesera I'augmentationdelaproduction.ComrneonI'avuplushaut,I'utilisation des ressources naturelles peut etre largement renforcee et protegee par I'introduction de methodes soutenables de gestion des sols, de I'eauet de I'elevage, comme lestechniques d'agroforesterie, I'emploi de varietes A haut rendementet I'utilisation d'engrais. Cela nous amPne A la dimension politique. Le lien fondamental entre la gestion de I'economie au niveau national et une utilisation raisonnable des ressources naturelles A I'echelle locale doit etre clairementcompris.Lespaysansafricainssontd'excellentseconomistes. S'ils re~oiventde bons prix pour la production de cultures et I'emploi de technologies,sans danger pour I'environnement, ilsprendront les decisionsquiconviennentdupointdevuenonseulementeconomique, mais egalement ecologique. C'estainsique I'on ne plantera beaucoupd'arbres quesi le prixdu boisest assez attrayant pour lesproducteurs.A I'heure actuelle, dans bien des pays, le prix du bois est nettement inferieur au coat economiquedesaproduction.LaventeduboisdefeuA unprix realiste encouragerait la conservation et, en meme temps, stimulerait la demande d'autres sources d'energie a un prix correct. Un important moyer, d'y parvenir serait de r6duire les superficies cr librement accessibles))et d'eliminer ainsiI'accPsgratuit au bois.L'augmentation desprixdu boisdefeu quien resulteraitencourageraitlesproprietaires fonciers a planter des arbres et les utilisateurs A reduire leur consommationet, a terme, a setourner vers d'autrescombustibles. II faudrait que les superficies boisees augmentent d'au moins 1 pour cent par an pour assurer I'approvisionnement en bois de feu et de construction,et pour reconstituerla basede ressourcesnaturelles.Les changesd'y parvenirseront rneilleuressi lesprixdu march6sont assez elevks pour encourager la plantation d'arbres (Tableau 16), et la realisationdecetobjectifexigerauneffortconsiderable.Ledeboisement progresseactuellernentau rythmed'environ 0,5 pour cent par an et I'on estime que plus des deux tiers des espaces naturelsafricains ont dkja kt6 dktruits. Dans tous les cas, les pays devraient &re encourages A rnettre en place un pland'action environnernentale,beneficiantd'un personnel suffisant, de ressources institutionnelleset financihres adkquates, et de I'appui politique voulu. Ces plans dbfiniraient les objectifs et les criteres A prendre en cornpte -importance biologique, niveau de degradation, potentiel de productionet pressionsdkrnographiques. Demernequepourlaplanificationdernographique,lesgouvernements devraientemployertouteslesrnkthodespossiblesdecommunication, publiqueset privkes, pour faire ressortir I'importance de ces plans. Toutefois, on nepeut imposerd'en haut les decisions relativesa la gestion de I'environnernent, particulierementdans leszones rurales. Les programmes imposesd'en haut s'effrondreront des que I1inter&t du gouvernement s'affaiblira ou que les fonds s'epuiseront. Cela signifie que la population localedoit comprendrela raisond'Ctre des politiques et des programmes environnernentauxet Ctre pleinement associee A leur conception et A leur application. De mbme, ces politiques doivent tenir compte des traditions, des cultures et des besoins locaux. IIfaut donc chercher activernent A associer les popu- lationslocalesA I'elaborationetA I'executiondesprogrammesdestinks A leur region. LA encore, comme lesfemmes jouent un rdle essentiel danslespetitesexploitationsagricolesd'Af rique-et qu'ellesprennent ainsi un grand nombre des decisions relatives A I'utilisation des ressourcesnaturelles-iI faut s'adresserdirecternentA ellesetlesaider dans le cadre de ce processus. Jusqu'ici, les actions engagees en faveur de la gestion de I'environnernent enAfriqueont reposesurdesevaluationsdeI'impact environnemental des diffkrents projets et sur des investissernents A I'appui de programmes visant, par exernple, la reduction de la pollution, le reboisementou la gestiondes eaux. Ces approches sont utiles, maisinsuffisantes.L'approche projetpar projettendA traiterles syrnpt6mes, et non paslescausesdes problemesd'environnement. A I'avenir, les strategiesdevraient deborder le cadre des projets et viser I'action des pouvoirs publics dans son ensemble, en reconnaissant expliciternent les liens intersectoriels et les besoins des generations 38 futures. Acettefin, unnornbrecroissantde paysafricainssontentrain d'klaborer des plans nationaux d'action environnementale qui visent A promouvoir une croissance soutenable au moyen d'activites multisectoriellescommeleplanningfamilial, I'amelioration du regime foncier, I'introduction de techniques agricoles ne nuisant pas A I'environnement, et I'am6lioration de la gestion des parcours et du betail. Etantdonnequ'un grand nombredeproblbrnesenvironnementaux seposentdemanibreanaloguedanslesdifferentspays, lerenforcement de la cooperation et de la coordination A I'kchelon regional, grdce A des bchanges d'expbrience, de technologies et de m6canismes institutionnels, pourrait faciliter grandement lagestion des ressources naturelles sur le continent. Certains problbmes environnementaux exigent une approche regionale. La lutte contre les parasites, la protection de la faune et de la flore sauvages, la gestion des bassins versants et des cours d'eau, la prkision conjointe des rkoltes et la luttecontre les maladies du betail sont des questions qui ne peuvent CtretraitCes de maniereadequate qu'au niveau regional. Lesuccesdu Programme de lutte contre I'onchocercose en Afrique (entrepris en 1974) montre les possibilitks qu'offre la cooperation regionale pour s'attaquer A un probleme commun. D'enormes progrbs ont bt4 faits en ce qui concerne les previsions m4teorologiques et environnementales. Grdce aux observations satellitaires et a I'agrom~t6orologie,les risques de secheresse, le niveau des precipitations et les rendementsdescultures peuvent &re predits avec un degre croissant d'exactitude. II s'agit pour les gouvernements africains d'unir leurs efforts pour acquerir ces tech- nologies et en partager les avantages. Les bailleursde fonds ont naturellement un r81eA jouer pour aider I'Afrique A preserverson patrimoine. Leconcept devillage mondial est dbormais unerealitb.Ladbsertification et ledkboisementdeI'Afrique preoccupent de plus en plus le monde entier, de m@meque la forte pollution provenantdespaysindustrielspreoccupeI'Afrique. L'impact mondial des tendances environnementalesen Afrique subsaharienne fera certainement I'objet d'une attention grandissante A I'avenir, A 39 mesurequ'augmentera la placefaiteaux problemesd'environnement dans les affaires mondiales. L'AfrquesubsahariennepossMeunemultituded'esp&cesanimales et vkgetales, des centainesde millierssur les 10A 50 millionsexistant danslemonde. Madagascar,le BassinduCongo, notammentleZai're etIeCameroun,lafor& deTaienCBted'lvoireetlesfor& deMontane enAfriquedeI'Est figurent parmileszonesdumondecaracteriskespar la plus grande diversite biologique. Ainsi, plus de 6.000 plantes A fleurs, 106oiseauxdifferentset lamoitiedesespecesdecamel~onsdu monde entier ne se trouvent que dans I'ile de Madagascar. La disparitiondestrbors naturelsde I'Afriqueades consequences qui nese limitent pasa I'extinctiond'espkes. Cela signifie la pertede materielgenetique pour la creationde nouvellesvarietes de plantes, la mise au point de nouveaux medicamentset de nouveaux produits industriels- ce qui anaturellementdesconsequencesquidepassent largement le cadrede I'Afrique.Cette menaceoffre une occasion de mobiliser les ressources internationales pour aider A sauver I'environnementafricain.Toutefois, ce sauvetage ne devrait pas Ctre present&commeI'apport d'une aideexterieureA I'Afrique. IIs'agit en fait du bien commun de I'humanite n et des avantages que comporterapournoustous- paysindustrielsoupaysendbelopement -lapreservationdupatrimoineafricain.IInes'agitdoncpastant d'aide quede partagedescoQts. Etantdonneque lespaysindustriels sont mieuxen mesurede payer,ilsdevraientsupporter la plusgrande partie du fardeau - au moins jusqu'h ce que la plupart des pays africains puissent retrouver le chemin d'une croissance economique soutenue. Al'heureactuelle, lesbailleursdefondsfournissentenviron500 mil- lionsdedollarsparanaI'AfriquehI'appuid'activitesenvironnementales, ce qui est absolument insuffisant. Rien que pour Madagascar, la Banque mondiale a baluk le coQtde la degradation continue de I'environnement A environ 180-300 millions de dollars par an. La pertecumulative infligeeau Nigeriapar la poursuitedela contamina- tion de I'eau, du dbboisement et de I'erosion du sol est encore plus importante.CescoOtsdoivent @trepartagesentreles paysafricainset les bailleursde fonds -et le niveauactueldesapportsdes donateurs est nettement insuffisant. L'aide exterieureapportee A I'Afrique pour la defense de I'environnement devrait augmenter annuellement au mGme rythmeque les besoins, qui sont considkrables. En outre, ces transferts de ressources devraient Ctre utilisbs bien plusefficacement. La preparationen cours de plansd'action pour les for& tropicalespourraitCtreelargiedanslecadredesplansnationaux d'action environnementale. Cette tache pourrait Ctre grandement facilitee par I'amelioration des systkmes d'information sur I'environnement graceaux nouvellestechnologies de cartographieet detkl&iktection. QuelquespaysdlAfrique, dontleNigeriaetI'Ouganda, ont entrepris de mettre au point des systPmes de ce type. Certains elements encourageants indiquent deja que la communaute des bailleursde fonds est disposee a aider I'Afrique i faire face A la crise de I'environnement. Pour les deux pays africains (Madagascaret Maurice), qui ont etabli des cc plans d'investissement ))pour I'environnement a I'appui de leurs cc plans nationauxd'action ))environnementale, les contributionsproposees par les bailleursde fonds excedent les montants demandes. En outre, plusieurs projets qui viseront a la fois la preservation de la diversite biologique et le developpement seront bientdt finances par le nouveau Fonds pour I'environnement mondial(FEM).BienquelescoOtsdecesprogrammes d'action soient considkrables, la communauteinternationalesemble avoir compris quelecoOt deI'inaction pourrait@treencorepluseleve. Nous devons nous souvenir que les coOts de la destruction de I'environnement n'apparaissent pas toujours de fason immediate : certains mettent des annees, voire des decennies, a se faire sentir. En outre, les mesurestraditionnellesdelaprosperit~6conomique.comme le PNBpar tGte, ne reussissent pas les exprimer. Enfait, en raisondu lienfondamentalexistantentreledeveloppementet I'environnement, on devrait chercher incluredans les comptes nationauxle coat de a I'epuisement des ressources naturelles. 41 Lerapportde 1987delaCommissionmondialesurI'environnement et le developpement, intitule (( Notre avenir commun )),le disait deja implicitement, en insistant sur I'importance d'un cc developpement viable n qu'il decrivait comme ((un developpement repondant aux besoinsde la generationactuellesans compromettre la capacite des generationsfuturesde r6pondreAleurspropresbesoinsa. Et MmeGro Harlem Brundtland, alors Premier Ministre de la Norvhge, declarait elle-meme, au coursdes audiencesde la Commissionqu'elle presidait que, (c recemment encore, la conservation de I'environnement etait considereecomme extkrieureau processus de developpement )).En realitb, avait-elle ajoutb, cc le developpement et la protection de I'environnement, loin d'etre antagonistes, sont etroitement interdependants au niveau local, national, regional et mondial D. Le sol, I'eau, les for& le patrimoine genetique et les autres ressourcesnaturellessontdesactifs~conomiquesqui peuventg6nkrer des fluxde revenusfuturs- pourI'Afrique et pourle restedu monde. Accepter I'erosion de cette source de richesses 3 long terme en bchange d'un gain economique temporaire, c'est la un marche qui risquefort de mener a lafaillite. Lechoix a faire pour I'environnement de I'Afrique ne peut pas attendre, il doit &re fait d&saujourdhui. IV. UNE STRATEGIE DE CROISSANCE SOUTENABLE ET EQUITABLE La route est longue La routequi meneA unecroissancesoutenableestlongue. Biendes pays africains se sont rues vers la cc modernisation )) au cours des annees 60. Cependant, les strategies retenues ont et4, au pire, ma1 consues et, au mieux, non fondkes sur des objectifs et des cibles soutenables. Cet echec n'est pas imputable a la seule Afrique, mais aussi 3 la communaute internationale des donateurs qui n'a pas pleinement compris les problbmes, ne s'est pas concentree sur les prioriteset n'a pas aide A concevoir des projets et des programmes compatibles avec les conditionsagroclimatiquesde I'Afrique, ni avec son contexte economique, social, culture1et politique. 42 Les problPrnes de I'Afrique sont-ils insurrnontables? Depuis un quart de sikle, ils n'ont certainernent pas kt6traitks avec succes, pas plus par rnoique pard'autres, rnaisnousnepouvonscertainernent pas accepter qu'ils ne puissent&re rbsolus A I'avenir.Ce sont les Africains eux-rn@mesquidevront prendreI'initiativedesrnesuresqui s'irnposent. A cet bgard, depuis cinq ans environ, ils'est produit un changernent profondet unearnblioration :lesgouvernernentset lesinstitutions de I'Afrique cornrnencentA se rendrecornptequeI'avenir de I'Afrique est entre leurspropres mains, et je souscrisassurernenti ce point devue. Maisje tiens prbciserque I'Afrique aaussi besoind'une assistance a extbrieure soutenue et accrue, plus irnportante qu'on ne le pr4voit aujourd'hui, pour pouvoirvenir A bout de la crise du dkveloppement. Enoutre, lesAfricainset lesdonateurs nedoivent jarnais perdredevue lefait que c'est lA uneentreprisealongterrne,quidevra Strepoursuivie pendant des dbcennies, et que I'on ne saurait prendre de raccourcis pour la faire aboutir. Ordre du jour strategique Cornrne je I'ai indiqub, pour arnkliorer ne serait-ce qu'un peu la qualitb de la vie, les pays subsahariens doivent porter a au moins 4- 5 pour cent par an leur taux rnoyen de croissance 4conornique. Perrnettez-rnoi de dkfinir dans ses grandes lignes un ordre du jour stratbgique, tirb en partie de I'btude de prospective a long terme recemrnentpublikeparlaBanquernondialeccLIAfriquesubsaharienne: de la crise A une croissance durable u, pour parvenir a ce but. Supposons, parce que c'est un imp&ratif, que I'on s'attaque aux problernes interdkpendants que constituent une faible production agricole, une croissance dbrnographique rapide et la dkvastation de I'environnement dans le cadre des programmes d'action paralleles quej'ai suggbres afinde parveniraI'objectif d'une croissanceannuelle de 4 pour cent dans I'agriculture. Cet objectif rev8t une importance particulike parce qu'il irnplique une augmentation de la productivitk de la terre et de la main-d'oeuvre qui est essentielle A I'adoption de pratiquesagricolessoutenables.CeniveauClevCdecroissanceagricole estCgalementimportant parcequ'il dynamiseralerestedeI'Cconomie. Onpourraitalorss'attendreA cequeletauxdecroissancedel'industrie atteigne de 4 A 5 pour cent au bout de quelques annkes, puis qu'il passe progressivement h 7-8 %, comme cela s'est produit dans d'autres rCgions en dbeloppement. Que faut-il faire d'autre? Poursuite de I'ajustement D'abord, le processus d'ajustement et de reforme de la politique Cconomique doit se poursuivre. Les lesons des Cchecs ou des insuffisancesdes politiquesdeI'Afriquesautentauxyeuxhtous points de vue, de la gestion du taux de change aux investissements dans I'Cducation et I'agriculture. L'un des indices les plus revelateurs des mauvaises orientations de la politique gCnCrale, c'est la perte de compCtitivit4 de I'Afrique sur les marches mondiaux. Certes, I'environnementexterne n'a pas mCnag6I'Afrique, qu'il s'agisse de la chute des cours des produits de base, des chocs petroliers, ou du niveauelevedestauxd'intkret. Maisunenvironnementexternehostile n'est paslacauseessentielledela mauvaiseperformancebconomique de I'Afrique. Le taux de croissance decevant du PIB de la rCgion a rCsultC davantage du faible niveau et de la faible efficacite des investissementsque de tout autre chose. EnAfrique, I'investissement brutesttombede plusde20 pourcent du PIBdanslesannCes 70A environ 15 pourcent aujourd'hui (contre 22 pour cent en lndeet 38 pour cent en Chineen 1987).Ce qui est encore plustroublant, c'est que la production additionnelle gCnkr6e par ces investissementsa chutbverticalement pour ne correspondre qu'h 2,5 pour centaucoursdesannCes80contre31 pourcent dans lesannkes 60. Cette chute libre contrastevivement avec I'expCrience de I'Asie du Sud, la seule autre region dont le niveau de revenus soit comparable. Pouratteindrel'objectif decroissancedu PIB,I'investissementdevra passer de 15 pour cent a environ 25 pour cent du PIB. IIfaudra donc quel'epargneinterieure, tombeede 18pourcent du PlBen 1972a 13 44 pour cent en 1987, augrnente de fason spectaculaire pour atteindre 18 pour cent d'ici A la fin de la decennie et 22 pour cent d'ici A I'an 2020. La faible productivite de I'investissernent tient en partie ce que presque tous les coQts -ceux de I'investissernent, de la rnain- d'oeuvre, des transports et des services publics - sont plus eleves qu'ailleurs, la difference allant de 50 a 100 %, en rnoyenne, par rapport a I'Asie du Sud. Ces coQtseleves rksultent en partie des conditions propres A I'Afrique : relief difficile, forte dispersion de I'habitat et fragilite des sols. Mais il y a aussi d'autres causes plus directes :rnauvaisegestion des ressources publiques, inefficacitedes administrations, surbvaluation des rnonnaies et inadequation des regimesd'incitations. Tout cela a contrecarrelesefforts des entrepre- neurset desoperateursprivesenAfrique en alourdissantforternent le coQt des affaires et en reduisant la rentabilite, dans I'agriculture cornrne dans I'industrie. En bref, I'Afrique n'est tout sirnplernent pas cornpbtitive. Enoutre, cesdifficultes nepeuventqu'ernpirer. Lernondeest entre dans une nouvelle Pre technologique, sous I'influence des progres rapides des systPrnes d'inforrnation, des sciences biologiqueset des recherchessur les rnatkriaux. Les rnoyensultrarapideset peucoirteux decommunication et de traiternentde I'inforrnation transforrnentles rnkthodes du rnonde des affaires. De bons renseignernents sur le rnarchk, des structures souples de production, des rnecanisrnes adaptables de fixation des prix et une reaction rapide aux nouvelles opportunitks, voila ce qui donne I'avantage a une entrepriseagricole ou industrielle. L'Afrique devra s'ajuster pour amkliorer I'efficacitede I'investissernent et tenir sa place dans le monde. Cornrneje I'ai dit prkckdernment, on a vu ce processus s'engager durant la derniPre partie des annbes 80. Une trentaine de pays subsahariens ont entrepris des reforrnes econorniques et certains resultats fragiles rnais positifs cornmencent a apparaitre. C'est ainsi que la profonde revisiondusystPrnede changeetdu regirnecornrner- cia1du Nigeriadepuis 1986aaidea inverserla tendancea la baissedu 45 PIB. LaperformancevigoureuseduGhana-dont lacroissancedu PIB estd'environ 5 pourcent par andepuissix ans-temoigne egalement de la valeur des reformes qui ont commenc6en 1983. Les neuf pays membresdelaConference pourlacoordinationdudeveloppementde I'Afrique australe (SADCC), grdce A leurs reformes et aussi a des conditionsclimatiquesfavorables, ont rkemment enregistre,pour la premierefois depuis unedkennie, uneaugmentation de leur revenu par habitant. Selon des estimations preliminaires, la croissance des pays dlAfrique appliquant des programmesd'ajustement structure1 (les pays du Programmespecial d'assistance) a atteint 3.8 pour cent en 1990, contre-2,s pourcent pourlespays IDA n'appliquant pasde reformes. Jesouligneanouveauquecenesontlaqueles rhultatspreliminaires des premiers pas faits sur une tres longue route. Le processus d'ajustement doit non seulement se poursuivre, mais continuer a evoluer. La reforme economique doit Gtre mieux echelonnee et appliquee. Les changements apportes aux politiques doivent &re mieux adaptes aux prioritesdu developpement a long terme et aux besoinsdesgroupesvulnerablesaffect& par lescoCltsde latransition. L'effort international deja entrepris pour determiner les objectifs et suivre les resultats (le Projet Dimensionssociales de I'ajustement) est un point de dbpart utile A cette fin. Mais I'ajustement doit aussi Gtre finance plus adbquatement par les donateurs, a mesure qu'il amene les nations a abandonner leurs anciennes mbthodes, centralisbes, bureaucratiqueset peudynamiquespours'engager sur unetrajectoire de croissanceplusfermeet plusrapide. Le processusd'ajustement est perfectible, mais inevitable. II n'y a pas d'autre solution. Dans le cadre des programmes d'ajustement, un rang de priorit6 eleve doit Gtre accord6aux investissementsconsacres aux ressources humaines car ce sont la a la fois les moyens et les fins d'un developpement?I longterme. Laqualitedesprogrammesdevalorisation ducapitalhumaindeI'Afriquedoit Gtreamelioreemais, inhitablement, ilfaudra aussi accroitre levolumedes ressourcesmisesa leur disposi- 46 Croissancedu PIB, 1981-90 (pourcentageannud bas4 sur des56rie5en dollars constants de 1987) pays P S A ~ Autres pays IDAC EmprunteursBIRD, sauf ~ i ~ e r i a ~ Nigeria Tous pay, subsahariinsee Pays en dheloppement non africains a. Estimationprdimimire b. Pays benbficiantdu Programme special d'assistance P la fin de 1990(A I'exception de la Somal~eet du Za'ire; Zambiecomprise). c. Non compris la Guin6eequatoriale, les Comores et Djibouti. d. Non compris l'Angda. e. Non compris I'Angda. la Guin6e Quatoriale. les Comoreset Djibouti. Source :Banque mondiale. Un objectif realisteconsisterait A doubler par rapportA leur niveau actuel les depenses destinees au developpement des ressources humaines pour les porter A 8-10 pour cent du PIB de I'Afrique subsaharienne pendant la prochaine dbcennie. Le triple but de ces investissements serait d'assurer la securite alimentaire, I'bducation primaireetlasantbhtouslesAfricainsdelaprochainegknkration,d'ici A I'an 2020 au plus tard. Toute nouvelle strategic de developpement pour I'Afrique doit tenir compte du facteur humain )) et comporter cc un nouvel engagement de mettre en valeur la principale resource potentielle du continent : ses hommes, ses femmes - tout particulierement ses femmes -et ses enfants. Entrepreneurs africains IIfaut aussi assouplir les contraintes et les contrdles excessifs qui emp6chent les entrepreneurs africains de dbvelopper leurs activitbs. Les entreprises privbes, petites et moyennes, spkcialement dans le secteur non structure, peuvent &re un aiguillon puissant de la croissanceenAfriquesubsaharienne.Lacrbativitedespetitesentreprises et organisations locales operant A la base doit 6tre encouragbe et favorisbe. Les investissements &rangers directs peuvent egalement representer une source importante de capitaux et de connaissances, comme d'autres regions I'ont appris avec le plus grand profit. II faut faire bien davantage pour cr&r un environnement qui favorisera le dynamismedu secteur privben Afrique et en fera un alli4 puissant de I'effort de developpement A long terme. lntigration rigionale Meme avec un secteur prive dynamique, il faut reconnaitre que certains pays africains sont trop petits pour realiser des economies d'khelle et reussir par leurs propres moyens sur le marche mondial, d'autant que ce marche est de plus en plusdomine par des blocs )) (( de pays dlEurope occidentale ou d1Amerique du Nord. Les pays africainsdoivent cooperer biendavantageentre euxet memeproceder A leur intbration economique, afin de survivre et de prosperer. Lesdirigeantsafricainsreconnaissentdepuislongtempslanecessite de contacts regionaux plus etroits. Malgre tout, peu de choses concretesont6tCfaitespour passerdesparolesauxactes. Parexemple, en 20 ans, le commerce intraregional s'est a peine developpe et ne representeencoreque5pour centdutotaldeskchangescommerciaux africains, taux extremement faible. Des &changes intraregionaux accrusaideraient A surmonter les problemes poses par I'alternance de periodes de surabondance et de penurie des approvisionnements alimentaires.CeladonneraitaussiAdesindustriesqui onteteprotegees trop longtemps sur des marches trop petits plus de liberte d'action pourdevenircompetitives.Lacooperationpourrait6galementameliorer I'efficacite de la formation de la main-d'oeuvre de haut niveau et de la recherche technologique. Lesavantagesde la cooperation regionale,du developpement des khangeset des marcheset du partagedes ressourcessont reels, mais des actes concrets s'imposent dans ce domaine. Les tarifs et les politiques economiques doivent &re harmonises ; les obstacles politiqueset bureaucratiquesquientraventlesmouvementsdecapitaux, de main-d'oeuvre et de produits a travers I'Afrique doivent &re 48 elimines.Tout cela exigera davantage de volonte politique et d'esprit de decision que les gouvernments africains n'en ont manifest4 dans le passe. Renforcer les capacitbs africaines Un seul concept recoupe tous les klkrnents de I'ordre du jour stratkgique pour le dkveloppement de I'Afrique : le renforcernent irnpkratif descapacitkslocalesafricaines. QuecesoitdansI'agriculture, I'industrie, I'kducation ou lagestion des ressourcesnaturelles, I'Afrique manque des cornpktenceset des institutions publiques et privkesbien gerkes nkcessaires A une croissance soutenable A long terrne. Malgrk lesquelque4 rnilliardsdedollarsdkpens~schaqueannkeau titre de I'assistance technique et la presence de prks de 100.000 (( experts )) ktrangers en Afrique subsaharienne (davantage qu'A I'indkpendance), on constate une pknurie dksastreuse de capacitks africaines. II faut rnettre finacette situation. Le dkveloppernent A long terrne des capacitks africaines pose un veritable dkfi aux gouvernernents africains cornrne a la cornrnunautk des donateurs. Les methodes traditionnelles d'assistance technique devraient Gtre radicalernent rkexarninkeset rkorientkes dans le sens d'un renforcernent des institutions africaines. L'objectif doit &re de transfkrer des cornpktences et d'amener les capacitks africaines a s'arneliorer d'elles-rnernes. Le renforcernent des capacitks doit Gtre une prioritk dans toutes les activitks de dkveloppement rnenees en Afrique. Cedevrait etre la un objectif prioritaire pour lesannkes 90 et au-deli. Toutefois, dans ce dornaine aussi, les progrks prendront du temps et il faudra un effort resolu et soutenu pendant plusieurs decennies. Methodes de gouvernement Le renforcernent des capacitks est un klkrnent crucial de I'amelioration desstructures adrninistrativeset politiquesdeI'Afrique, c'est-a-dire des rnkthodes de gouvernement. Le problPme est extrsrnernentdklicat. Personnenedevraittenter d'irnposer del'extkrieur aux pays africains un systerne politique quelconque. C'est la la responsabilite des seuls pays africains. Toutefois, il est clair que la population dernande une amklioration des rnkthodes de 49 gouvernement. Les bailleurs de fonds aussi veulent voir un environnement politique qui encourage une repartition efficace des ressources, plutat qu'un systPmequi laissese gbneraliserlegaspillage et la corruption. Si les methodes de gouvernement ne s'ameliorent pas, des troubles politiques se produiront et la communaute internationale sera moins bien disposee a I'egard de I'Afrique, alors que sa bonne volonte est essentielle pour mobiliser durablement I'appui des bailleursde fonds en faveur de I'Afrique. Lesdepensesqui necontribuent pasau developpement nesont pas un simple gaspillage : elles privent des secteurs et des programmes essentielsd'unappui vital. Undomainedans lequeliIseraitpossiblede realiser des economiesconsiderablesest celui des depenses militaires qui, au milieu des annees 80, representaienten moyenne autant que lesdCpensesd'~ducation.Autreexempledu deskquilibreentredepenses militaires et sociales :les depenses publiques annuelles de sante ont represent6(selon la Commissioneconomique pour I'Af rique) moins dutiersdesdbpensesmilitaires.lmaginonscequecela signifierait pour la protection sociale des Africains, avec tous leseffets multiplicateurs positifs qui en resulteraient,si des economiesserieuses pouvaient Gtre faitessur lesdepensesmilitaireset d'autres depensesnonproductives. lmaginons aussi tout ce que les gouvernements africains pourraient faire avec lesressourcesbudgetairesainsi libCreespour s'attaquer aux problemes de I'agriculture, de la population et de I'environnement que j'ai d6jA soulignes. Lecoirt des depensesimproductiveset d'une mauvaiseadministra- tion de I'Afrique est devenu de plusen plusvisible et il est desormais impossible de fermer les yeux. Un malaise politique profond entrave I'action dans biendes pays; les citoyensvoient dans I'elite un groupe qui sert ses propres int6rGts et qui s'accroche au pouvoir a des fins purement personnelles. Sur plus de 150 dirigeants nationaux de I'Afrique postcoloniale, six seulement ont volontairement decide de quitter le pouvoir. La grande majorite a prefer6invoquer I'argument Cculb, selon lequel une plusgrande libert6 politique aurait pour effet d'intensifier les rivalitestribales. Je dirais que la mauvaiseadministra- tion et les defaillances de I'ancien ordre politique ont au moins exacerbb les divisions internes. Les gouvernements africains doivent faire mieuxque dans le passeet rallier leurspopulations A la causedu developpement. Que les pays africainsdecident de choisir des systkmes politiques fondks sur un parti unique ou sur le pluralisme, certains principes fondamentaux sont indispensables dans toutes les socibtbs pour permettre A la population de participer A la vie de la nation et la galvaniserdanssoneffortdedbveloppement.Onpeutciter notamment une presse libre, un dbbat ouvert, la promotion au merite dans la fonction publique,I'indbpendancedu pouvoirjudiciaire, lepluralisme institutionnel et la transparence dans I'blaboration des politiques publiques. Les dirigeants politiques doivent accepter beaucoup plus facilement de se soumettre A I'examen du public, sans accuser les critiquesde dbloyautb ou de subversion. Les vents du changement recornmencent A souffler sur I'Afrique, dont les peuples sont de plus en plus impatientbs par I'usage de methodesdripassbes.Atraversleschangementskonomiques recents, I'Afriques'estengagbesurlavoiedelarbformebconomique.Certaines rkforrnes politiquesde base sont aujourd'hui nbcessaires. Responsabilite des donateurs LegbneralObasanjofaisaitremarquerrbcemmentquelesdirigeants africains cc ont gaspill4 30 annees n et soulignait que cc a moins que I'Afrique ne prenne I'initiative de s'aider elle-m@me,personne ne viendra 2 son aide D. Mais il mettait aussi en question les actions occidentalesqui nefont qu'intensifier la marginalisationeconomique et politique de I'Afrique. On s'attend qu'au coursdes prochainesannbesI'Europefournisse aux Polonaiset aux Hongroisuneaide par habitant bien superieurea celle qu'elle accordera aux Africains. Les habitants de IJAmbrique centrale et les lsrabliens recevront des Etats-Unisune aide financikre par habitant biensupbrieureA celledont beneficierontlesAfricains, et le Japon se prboccupera beaucoup plus des Asiatiques que des 51 Africains. Danscetteloterie politideA laquelle resemblele processus d'aideau developpement, lesAfricainsrisquentdesetrouver pCnalisCs du fait des progres de la IibertCdans d'autres rCgionsdu monde. Ce serait la une rCponse choquante A la crise de I'Afrique. Lesdirigeants de I'Afrique doivent donc se montrer A la hauteur de leursresponsabilitCsenmati&rededCveloppement,maislesdonateurs aussi. Pour que la croissancedu PIB atteigne les4.5 pour cent vises, il faudra, comme je I'ai dejA dit, que le total des investissements en Afrique subsaharienne passede son niveauactuel de 15 pour cent du PIBA 25 pour cent d'ici 3I'an 2000, etqueletaux d'epargne interieure passedes12pourcentactuelsA 18pour centdansdixans. Cependant, mCmepareilleaugmentation de I'Cpargne nesuffira pasA financer les niveaux d'investissement necessaires. Une augmentation de I'aide financiere exterieure, au-dela de ce qui est actuellement prCvu, est indispensable. Les transferts nets (y compris toutes les formes de financement) devraient representer environ 9 pour cent du PIB d'ici a l'an 2000, contre environ 7,6pour cent par an pour la pkriode 1986- 89. 11 faudra donc que I'aide publique au developpement augmente a un taux annuel reel d'au rnoins 4 pour cent. L'APD annuelle (non compris la cooperation technique) passerait alors de 9,8 milliards de dollars en 1986-89 A 22 milliards de dollars en I'an 2000 (dollars courants). Danslecadredu programmed'assistance financihre, lesdonateurs doivent mettre en placedes mecanismesd'allegement de ladette tels que le service de ladette de la rCgion nedepasse pasle niveauactuel, soit environ 9 milliards de dollars par an. Au minimum, cela signifie d'btendre I'application des cc conditions de Toronto n (reduction des taux dlintCrCt, prolongation des Ccheances et annulation pure et simple de dettes) des paysles plus pauvresaux pays africainsA revenu intermkdiaire surendettb, comme le Nigeria et la CBte d'lvoire. Les donateurs doivent @trerealistesA proposdeladettede I'Afrique parce qu'elle compromet tout effort de developpement. Fournir les ressourcesdont I'Afrique a besoin pour surmonter ses 52 problemes de developpement, c'est lA un Cnorme dCfi lance A la collectivit~des donateurs, mais c'est aussi une excellente occasion d'agir. J'ai dit au debut de ce rapport que les perspectives sont peu engageantes et qu'A I'heure actuelle, il n'existe guPre d'indices d'un renversement des tendances. Toutefois, si les niveaux n4cessaires d'assistance peuvent &re fournis et utilisbs pour appuyer des actions efficaces, alors je crois que I'Afrique pourra se sortir de la spirale descendante dans laquelle elle se trouve. C'est lA une vision digne du co6t A supporter : des bconomies autonomes, des peuples sains et qualifiks ; des pays disposant d'infrastructures bien entretenues et efficaces et de centres commerciaux dynamiques ;la skcuritb alimentaire pour tous et une espkrance de vie nettement meilleure ; et une Afrique qui non seulement tiendra sa place dans le monde, mais qui y apportera en outre une contribution importante et positive. V. CONCLUSION :LA FORMATION D'UNE COALITION MONDIALE Le plus grand risque pour I'avenir de I'Afrique, c'est de perdre espoir. Si attristante que paraisse la degradation actuelle, elle a des causesessentiellement humaineset nesepr@tedoncqulAdes remPdes humains. La fason dont les dirigeants africains et le reste de la communaute internationale repondront A ce d4fi urgent sera tres revelatricedes possibilites deI'humanite en Afrique subsaharienne en cette fin de siecle et au debut du siecle prochain. Peut-on encore douter quelasolutiondela criseafricainepassepar uneaction radicale et par de nouveaux partenariats?C'est I'avenir du continent qui est en jeu, e t celui de tous les enfants qui naissent aujourd'hui en Afrique. Nombre des solutions prendront du temps, mais il est urgent de renforcer lestypes de politiques et de programmesd'action qui feront une diffkrence, et de le faire maintenant. Depuis que j'ai abordk ces problhmes au Forum des dirigeants africainstenuau Nigeriale21juin 1990,certainesdesrecommandations sur lesquellesj'avaisinsisteh I'epoqueont etesuivies; celle notamment 53 concernant la constitution d'une Coalition rnondiale pour I'Afrique. Cette coalition regroupant paysafricains et bailleurs de fonds servira de rnecanisrne inforrnel pour dbager un consensusinternational et preparer les actions A entreprendre dans les dornaines oh cela est necessaire. Elle permettrade suivre les tendancesdes secteursclbset dVvaluer les progrk. Ce qu'il faut rnaintenant,ce sont des manifestationsconcrPtesdu desir de rhoudre les problbrnes conjointernent, dans le cadre d'un avenir partagk,car lesproblemessontA I'echellernondiale, tant pour leursdimensionsque pour leursimplications. Unavenir plussirr pour I'Afriqueest un avenir plus sbr pour ce rnonde interdependant, pour ce navire si fragile que I'on appelle laTerre. Notes 1. Dans I'ensernble du present rapport, le terrne Afrique s designe (( I'Afriquesubsaharienne. 2. Les transferts financiers nets sont egaux aux dkcaissernentsrnoins leservicede ladettecorrigede I'incidencedesallkgernentsconsentis. 3. Lesflux netsd'APD sont kgauxA I'APD brute(dkcaissernentsbruts autitrede pr6tsconcessionnelset dedons)moinsl'arnortissernentdes prets concessionnelsapres allkgernentsde dettes. 4. Le Cornite consultatif africain de la population, cornpose de 16 hautespersonnalites(rninistres,praticiensettheoriciensint&ressbspar les problernesde population)a bt6 cree en 1989 par des bailleurs de fondsrnultilaterauxpourelaborerunpland'action destineA arneliorer la mise en oeuvredes programmesde population. Annexe Afrique subsaharienne:consommationalimentaire, agriculture, populationet environnement -- Taw annoek Ration de croksance Taux annuels calorique d e b production de cmisance par habitant agricok ph) demographiqueAb) etparjour - -- --- Objectif Objectif Objectif pap 198&88 1990-2020 1980-88 2020 1988 2010 Afiqwzubvhwlmc 1.8 -- 4.0 3.2 2.3 2.095 2.400 Paysdu hM BurUna Faso 6.4 4.0 2.6 2.4 2.139 2.400 Mali 0.3 2.0 2.4 2.7 2.073 2.300 Mauritanie 1.5 2.0 2.6 2.8 2.322 2.400 Niger 2.8 3.0 3.5 3.1 2.432 2.450 Tchad 2.6 3.0 2,4 2 2 1.717 2.200 Pays cbtiers d'Afriquc de I'Ouert Benin 4 2 4.0 3 2 1,9 2.184 2.400 Cap-Veri ND 3,O 2,2 1 3 2.717 2.800 Cbte d'lvoire 1.6 4,O 4.0 2.6 2.562 2.700 Gambie 7.1 4.5 3.3 2.4 2.517 2.700 Ghana 0.5 4,s 3.4 1.9 1.759 2.400 Guink ND 5.0 2.4 2.4 1.776 2.400 Guink-Bissau 5.7 5.0 1.7 1.9 2.186 2.400 LiMria 1.2 4.0 3.2 1 9 2.381 2.500 Nigeria 1.0 4.0 3 3 2,1 2.149 2.400 Sbnbgal 3.2 4.0 3.0 2.5 2.350 2.500 Sierra Leone 1.6 4.0 2.4 2.4 1.854 2.400 Togo 4.2 3.0 3.5 2.1 2.207 2.400 - Zone forestihred'Afrique centralc Angob ND 4.0 2.5 2.5 1.880 2.400 Camerwn 2.4 4.5 3.2 2,4 2.028 2.400 Congo 2.0 4,s 3.5 2.7 2.619 2.700 Guinke Wuatoriale ND 4.0 1.9 1,7 ND 2.400 Gabon ND 4.0 3.9 2.4 2.521 2.600 Rep. centrafricaine 2.6 4.5 2.7 1.8 1.949 2.400 Zai're 3.2 5.0 3.1 2.0 2.163 2.400 R4gion soudaniennedu Nord Djibouti ND 3.0 3,O 2.1 ND 2.400 Ethiopie -1.1 3.0 2.9 3,O 1.749 2.200 Somalie 3.9 3.0 3.0 2.5 2.138 2.400 Soudan 2,7 4.0 3.1 1,8 2.208 2.400 -- Cornparairon lnde 2.3 2,2 2.238 Chine 6.8 ND 1.3 2.630 Note : NDsignifie non disponible. La Mthode utilisk pour btablir les projectionsest dkrite b la pagesuivante. a. Pourcentagede la population n'ayant pas acck rbgulierementb une alimentation suffirante. b. Un pourcentagenegatif refleteundbboisernent. Le taux est mesurepar rapportb la 56 superficieforestlre totale. Sources :Tableaux 1 b 22. Pourcentagede la Taux Terres population exposbe annuek de exploit&s en % Espaces ~turels d !idcurit& rebobemenp d e b superficie en%dela alimentairea ed, totak superficietotale --pp---p---p Objectif Objectif Ann& Obpctif minimum 196) Objectif 1980/81 2020 80 19902020 1987 2020 actuel minimum Annexe Afrique subsaharienne : consommationalimentaire, agriculture, populationet environnement (suite) Taux annuek Ration de cmkance Taux annuelr calorjque la production de cmilsance par habitant agricok 1%1 demographique 0 et parjour Objectif Objectif Objectif PaVs 1980-88 19W2020 1980-88 2020 1988 2010 Zones montagnruseset tempirks d'Afrique & I'Est Burundi 3.1 3.0 2.8 Kenya 3,3 4.0 3.8 Lesotho 1.8 3.0 2,7 Madagascar 2.2 4.0 3.3 Ma1av.i 2.7 4.0 2.8 Ouganda -0.3 4.5 3.2 Rwanda 0,3 3,O 3.8 Swaziland 3.9 4.0 3,4 Tanzanie 4.0 4.0 3.5 Zambie 4,1 5,O 3.7 Zimbabwe 2.5 4.5 - 3.7 - Autres pays d'Afrique du Sud-Est Botswana -5,9 2.0 3.4 Cornores ND 3.0 3,6 MaurKe 4.0 5.0 1.O Mozambique -0.8 4,O 2.7 Mithodes de projection 1. Les taux de croissance agricole fix& comme objectifs representent ce qui est realisabled long terrne dans une perspectiveagroclirnatique. Ces objectifs impliquent une bonne politique agricoleet des investissementsdu type dkrit dans le texte. 2. Les taux de croissance demographiqw fixes comrne objectifs ont 616 etablis cornme indique au TaMeau 11. Ils correspondentau taux qui r&ulterait dans chaque paysd'une reductionde prk de 50 % de I'lndice synthetiquede fkondite d'ici 2020-25. L'objectif pour 2020 est deriw? des taux moyensde croissance demographiqueentre 2015-2020 et 2020-2025. 3. La ration calorique minimum retenuecornrne objectif a ete arbitrairementfix& A un niveau correspondantd la rnoyenne actuellede I'ensembledes pays d faible revenu. 4. Pour le pourcentagede la populationexpo* A I'ins4curite alirnentaire, I'objectlf est fond6 sur un jugernent subjectifquant A la possibilitedeMuire I'ins4curitealimentaire dans chaque pays compte tenu de la population actuellementconcern&, du taux de croissanceagriicolefix6 cornme objectif, et des nouvelles terres disponibln pour des cultures. 5. L'objedif de reboisementfix4 pour chaque pays correspondau taux fix6 comme objeaif pour tensemble de I'Afriquesubsaharienne. Ce taux n'a kt6 reduit que pour les pays d'Afrique centraleoh existentde vastes zones forestieres. Source : Estimationset projections dernographiquesde la Banque mondiale(rhsion prelirninaire 1991). Pourcentagede la Taux population expo* annwk de P ti&curite reboisemenp totak Objectif Objectif Annks Objectif minimum w Objectif 1988 2020 80 19W2020 1989 2020 actuel minimum 6. Le pourcentagede terresexploit& fix6 commeobjectifa kt6determinesur la basedes espaces naturels, forek et autresterres non cultiv6esqui pourraientetre mis en culture compte tenu de la contrainte imposk par la necessited'accroitre la superficie des forets de 1.0 % par an et de reduirele moinspossibleles espaces naturels, et du jugement port6 sur les possibilitk agroclimatiquesd'intensificationdes cultures. Les pays oti existent de vastes espaces naturels, 00 dimportantes superficies pourraient etre reboisk et OD les conditions agricoles sont difficiles (I'Ethiopie par exemple) devront accrdtre les superficies cultivh. Le Rwanda, par contre. oli il ne reste pratiquement plusd'espaces naturelset ou les superficiesforestibres mnt limit&, ne pourra en aucune fa~onaccrottre lasuperficiescultiv&. 7. Pour les espaces naturels, I'objectif minimum a 6tC calcule par differenceet corresponddonc A la superficie restanteapres deduction de I'augmentation maximaleadmissibledes surfaces cultivk. Cobjectif est de conserver la plus grande superficie possible despaces naturels compte tenu des realit&. &st-A-dire de I'extension des surfaces cultivks, memesi I'on fait le maximum pour intensifierI'agriculture. Note : Les objectifs ont un caracterepurement indicatif et montrent seulement I'ampleur de I'effort requisdans chaque pays. Tableau 1. Afrique subsaharienne :indicateurs de base - - Scohrisation Analpha- Super- primaire Mtirme Population f i e PNBpar du aduhe (millions (milliers habitant Es@rance groupe ( 1 5 ans --- -- dhabitantc) de km') (dolhnj de vie &gel et plus) Mlku An& & 1988 1980 1988 1965 1988 1965 1987 1985 Economiesd faibk revenu Benin Burkina Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guink Guin&8issau Guink @quatoridle Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozarnbique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sao Torne-et-Principe S~erraLeone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo ZaTre Zambie Economiesd revenu intermMiaire Angola Botswana Cameroun CapVert Congo. Rep. populairedu Cbte d'lvoire Djibouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Zimbabwe - lnde 815.6 3.288 340 45 58 74 % 57 Ch~ne 1.088.4 9.561 330 53 70 89 132 31 Source Banque mond~ale. ' Tableau 2. Afriquesubsaharienne :principaux indicateurs economiqueset projections Pourcentage Taux de croissance PIB reel 3.1 1,s 2.4 4.0 Population 3.1 3,l 3.1 3,O PI0 reel par habitant 0,O -1.7 -0.8 0.9 Consommation rbelle par habitant -1.5 -2.5 -1.1 0,4 Volume des exportations(BSNF) 8.7 5,8 2.4 2.7 Volume d a importations (BSNF) 2.8 4,1 2.7 2.8 - Pourcentage Partsdu PIE lnvestissernent interieur brut Epargnesinterieurebruteb Solde reel de resources Balance couranteC Exportations(RSNF) Elasticitbr lmportationy'PIBe 1.3 -6,4 0.9 2.7 1,1 0,7 PIWPNBdes pays industriels' 1.4 0.3 1.0 1.0 1.0 1,3 Pour memoire Epargne interieurebrute/plBb lnde 16,3 18.6 17,2 16.8 17.9 19.6 Chine 28.7 36.6 38,7 39,5 39,6 38.4 Croissancedhmographiquedans les pays industriels 0,8 0.6 0,5 0.5 0.5 0.4 Croissancedu PNB r&l dans les pays ~ndustriels 3.7 2,8 3.3 2,7 1.4 3.0 Croissanceen volume du commerce mondial 6.1 3.6 7,O 5.7 5.8 6.3 Note :Les series en prix constants (arbelsn) utilisent 1980comme annbe de base. a. Projectionsba* sur le taux de croissancede 4 % par an fix6 comme objectif. b. Chiffresnon corrigh des variations des termes de I'khange. c. Les balancescourantes incluent les transferts officids. d. Moyennede 1970-79. e. Ligne 6 divige par ligne 1. 1. Ligne 1 dinsee par ligne 16. Source :Banque rnondiale. Tableau 3. Afrique subsaharienne :PNB par habitant et taux de croissancedu PIB PNBpar habitant, crokance PIE, croissance annuellemopnne annuellemyenne 1965- 1973- 1980- 1965- 1980- Pays 73 80 89 80 89 1990. Afrique subsahariennr 3.0 0.1 -1.4 4.8 1.8 1.5 EconomiesA faibk revenu 3.1 0.3 -1.4 .. 1.4 2.1 Benin Burkina Faso Burundi Cornores Ethiopie Garnbie Ghana Guink Guink-Bissau Guin& huatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Zai're Zarnbie Economies wenu intermMiaire Angola 1.1 -9.8 Botswana 9.3 7.3 6.2 14,2 11,3 Cameroun -0.4 5.7 0.7 5,l 3.2 -1.2 CapVert .. 7.3 3.2 Congo, Rep. populairedu 4.2 1.1 0.3 6.3 3.9 -0.1 Cbte d'lvoire 4.5 1.2 -3.0 6.8 0.9 -6.1 Djibouti Gabon 4.9 -1.2 -2.8 9.5 1.2 Maurice 0.8 3.9 4.9 5.2 6.4 6.3 Senegal -0.8 -0,5 0.0 2.0 3.1 4.4 Seychelles 2.6 4.5 1.7 3.4 Swaziland 5.8 0.3 0.6 Zimbabwe 2.6 -2.0 -1.1 5.0 2.5 3.0 63 lnde 1.5 1.6 3.7 3.6 5.6 4.4 Chine 4.9 3.8 8.6 6.4 9.7 4.7 a. Estimationset projections. Source :8anqw rnondiale. Tableau 4. Afrique subsaharienne :utilisation des terres Cuhures Pdturages 1965 1980 1987 1965 1980 1987 Afriquerubwharknne 6 7 7 27 27 27 Economies A faible revenu 6 7 7 26 26 26 Benin BurUna Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana G u i k GuideBissau Guink 4quatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda boTod-et-Principe Sierra Leone Somalia Soudan Tanzanie Tchad Zal're Zambie Angob Eotswana Carneroun CdpVert Congo. Rep. popubire du Cdte d'koire Djibouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Zimbabwe In& 55 57 5 4 Chine 11 11 31 31 64 a. Ne sont prim en compte que les superficiessuperieures B 4.000 kilometrescarrk. On entend par espaces naturek les zones lais& Iretatnature1etaucunementtransformeesparI'actionde I'homrne. Ils v e n t comprendredes fork, des pdturages et dautres terres selon la classification de la FAO. Enpourcentage de b superf~ietotale Superf~ie Espacec totak naturek brets Autrej (millien en %de la d'hectares) superficie totakJ 1965 1980 1987 1965 1980 1987 1987 1985 33 31 30 34 35 36 2.158.466 28 - - 44 43 43 30 31 31 124.670 26 2 2 2 23 18 18 56.673 63 59 55 53 10 12 14 46.540 3 0 0 0 84 84 84 403 0 64 63 62 5 6 7 34.150 42 60 31 20 22 50 59 31.800 16 0 0 0 91 91 91 2.318 0 78 78 78 2 2 2 25.767 35 34 31 31 12 7 7 185 35 31 31 12 12 12 19.253 11 19 19 19 63 63 59 27 8 6 6 6 19 16 1.720 0 52 52 52 30 29 29 38.667 0 20 22 20 17 297.319 1 12 14 46 44 932.641 20 65 Source FAO, lnstitut mondial des ressources naturelleset lnstitut international pour ' I'environnernent et le dewloppernent (en collaboration avec le Programmedes Nations Unies pour I'environnement), World Resources 1988-89.1988. Tableau 5. Afrique subsaharienne:superficie arable par habitantet approvisionnementen bois de feu Rapportentre I'offre Superficiearabk et la demande par habitant en bou de feu (ha) (millions de m3Y Pays 1965 1980 1987 20d' 1980 2000 Afriquesubsahwienne 0.5 0.4 0.3 0.22 Economiesifaible tewnu Bdnin 0.6 0,s 0.4 0.30 17,6 8.9 Burkina Fax, 0,5 0,4 0.4 0.25 -2.6 -11.2 Burundi 0.3 0.3 0.3 0.18 -3,2 -7.0 Cornores 0.4 0.3 0.2 0.15 Ethiopie 0.5 0.4 0.3 0.20 4.4 -30.8 Garnbie 0,3 0.2 0.2 0,15 -0.6 -1.5 Ghana 0,3 0.3 0.2 0.14 29.3 13.8 Guinbe 0.4 0,3 0.2 0.20 38,6 29.6 GuinkBissau 0,s 0.4 0.4 0,28 4.8 1.1 Guinbe 4quatoriale 0.8 0.7 0,6 0,51 4.6 4.0 Kenya 0,2 0.1 0.1 0,07 -4.5 -58.4 Lesotho 0,4 0,2 0.2 0,15 Liberia 0.3 0.2 0,2 0,12 11,l 1.9 Madagascar 0,4 0.3 0.3 0,20 5.2 -4,4 Malawi 0,s 0.4 0,3 0,19 -3.1 -13,l Mali 0,4 0.3 0.3 0.21 0.4 -5,O Mauritanie 0.2 0.1 0.1 0.00 3 3 3.8 Mozambique 0,3 0.3 0.2 0.15 16.8 0.3 Niger 0.6 0.6 0.5 0.36 -0.9 -5,s Nigeria 0.5 0,4 0.3 0,19 57.5 -89,6 Ouganda 0,6 0,4 0.4 0,28 -18.7 -57.3 Rep, centrafricaine 1.0 0.9 0.7 0.48 111,5 105,6 Rwanda 0.2 0.2 0.2 0.11 -5.5 -16.0 Sao Torne-et-Pnncipe 0,5 0.4 0.3 0,23 Sierra Leone 0.6 0,s 0.5 0.33 5.0 -1,s Somalie 0.3 0.2 0,2 0,07 11.1 6.5 Soudan 0.9 0,7 0.5 0.36 6,l -39.5 Tanzanie 0,3 0.3 0,2 0,14 -5,l -74,O Tchad 0.9 0,7 0.6 0.51 -1.2 -9.8 Togo 0,7 0.6 0,4 0.28 10,3 13,l Zai're 0,3 0.2 0.2 0.14 388.2 327.9 Zambia 1.3 0.9 0.7 0.45 15.2 5.4 Economiesirevenu Interm6diaires Angola 0.6 0,s 0.4 0.28 Botswana 1.9 1,s 1,2 0.70 25.6 23.9 Carneroun 1.0 0,8 0.6 0.43 72.6 59.6 CapVert 0.2 0,l 0.1 0.08 Congo. Rep. populairedu 0.6 0.4 0.3 0.22 46,4 43.2 Cbte d'lvoire 0.6 0,4 0.3 0.20 43,9 14,4 Djibouti Gabon 0.4 0.6 0.4 0.35 42.8 40.9 Maurice 0.1 0.1 0.1 0.09 Senegal 1.1 0.9 0.8 0.51 0,3 -4,4 Seychelles 0.1 0,l 0.1 0,08 Swaziland 0.4 0.3 0.2 0,16 -0.5 -1.3 Zimbabwe 0.5 0.4 0.3 0.21 2.8 -12.2 66 lnde 0.3 .- 0.2 0,16 Chine 0.6 .- 0.4 0.32 a. Le rapportmtre I'offreel la demandede bois de feu correspond A I'wgmentationdustockde bok de feu pendantI'm& consid&&. mumI'uiiliration tot& de boisde feu pendantla mememn&. b. Leswpetficles arablesde 1987ont etC divi* par ler populationsprojet& pour I'an 2000. Tableau 6. Afrique subsaharienne :populationet sPcuritC alimentaire, 1990-2020 Scenarios 1990 2000 2010 2020 cas l Population (milliom de personnes,avec fkondite aux niveauxactuels) 500 700 1.070 1.500 Productionalirnentaire (rntem, la production&ant ten* augmenter au taux tendanael actuel de 2 % par an) 90 110 135 165 Besoins alirnentaires(rntem. dans I'hpothke dune consommationpar habitant constante) 100 140 205 300 Deficit alimentaire (rntern) 10 30 70 135 Car II Population(cornrne dans le cas I) 500 700 1.020 1.500 Productionalirnentaire (rntem, 4 %de croissnce annuelle) 90 135 200 300 Besoinsalirnentaires(cornmedans le cas I) 100 140 205 300 Deficit alimentaire (comrnedans le cas I) 10 5 5 0 Car Ill Population (millions de personnes. avec baissede I'indice synthetique de fkondite de 25 % d'ici 2020) 500 690 960 1.305 Productionalirnentaire (rntern. 2 % de croissance annuelle) 90 110 135 165 Besoins alirnentaires(rntern) 100 138 193 261 Deficit alirnentaire (rntern) 10 28 58 60 Car IV Population (millionsde personnes, I'indice synthetique de fkondite dirninuant de 50% pour se situer A 3.3 en 2020) 500 680 885 1.110 Productionalimentaire (rntern. 4 % de croissance annuelle) 90 135 200 300 Besoins alirnentaires(rntern) 100 160 220 300 Deficit alimentaire (mtem) 10 25 20 0 Note :rntem = millionsde tonnes d'6quivalent ma&. Sourre r Banqw mondiale. Tableau 7. Afrique subsaharienne: performances du secteur agricole PIE a g r b t croircance annuelk Part de Terms moyenne hgrkuhure irrguees eb, dam lePI8 (%). -- PW 1965-73 1973-&I 1980-88 1988 1984-86 Afrique subsaharienne 2.2 -0.3 1.8 34 EconomiesA faibk rewnu 2.3 0.0 1.5 38 Benin 3.4 4,2 40 0 Burkina Faso 1.3 6 4 39 0 Burundi 4.7 1.6 3.1 56 5 Comores 36 0 Ethiopie 2,1 0 6 -1.1 42 1 Gambie 4.5 0.9 7.1 35 7 Ghana 4.5 0,O 0.5 49 0 Guin4e 2,s 30 4 Guin&8iuau -3,4 5,7 61 Gui& 6quatoiile Kenya 6.2 3.7 3.3 31 2 Lesotho 1.1 1,8 21 Liberia 6.5 4.0 1.2 37 1 Madagascar -0.4 2.2 41 27 Malawi 4.8 2.7 37 1 Mali 0.9 7,1 0.3 49 9 Mauritanie -2.1 -0.3 l,5 38 6 Mozambiqw -0.8 62 3 Niger -2,9 1.4 2.8 36 1 Nigeria 2.8 -1.4 1,o 34 3 Ouganda 3.6 -2.3 0,3 72 0 Rep. centrafricaine 2,1 1.8 2.6 44 Rwanda 8.7 0.3 38 0 Sao Tome-et-Pnncipe 7.2 -7.3 30 SierraLeone 1.5 3.9 1,6 45 2 Somalie .. 10.9 3.9 65 17 Soudan 0,3 3.4 2.7 33 15 Tanzanie 3,l 0.2 4.0 66 2 lchad 0.5 2.6 47 0 Togo 2,6 1.9 4.2 34 0 Zai're 0.9 3.2 31 0 Zambie 2.0 1.6 4,l 14 0 EconomicsA rwenu intcrm(diaire 2 -1.7 2.7 27 Angola 0.2 -9.7 46 Botswana 12.4 0.6 -5.9 3 0 Cameroun 4.6 4,5 2,4 26 0 CapVert 19 5 Congo, Rep. popubire du 4.1 2,1 2,0 15 1 Cbte d'lvoire 4.9 3.3 1.6 36 1 Djibouti Gabon 1 1 Maurice -6.0 4.0 13 16 Senegal 0,2 0.4 32 22 3 Seychelles -2.9 6 Swaziland 8.0 3.5 3.9 24 34 Zimbabwe .. -0.3 2.5 1 1 6 lnde 3.3 1.8 2.3 32 26 Chine 2,8 5.8 6.8 32 44 a. Tuw itigdes enpourcentagedestens arabk cuttivhenpermanence. C&&b Racines et tubercules .- Consommation Variationen % Variationen % d'engrais Kglha par rapport a Kglha par rapport d (ks/haP 1987/88 1984-86 1964-66 1984-86 1964-66 517 1.590 76 14.268 61 -- 2.361 3.891 122 15.614 81 - b. Le conmmation dengrabest I'apport d ' 4 h n t s fertiliranispar hectarearable. b u m s :Banqw mondideet FAO. Tableau 8. Afrique subsaharienne :sCcuritC alimentaire -~ DirponibJitb c a w 5 Populatione x p s k % de lap p u - quotidiennespar d I'ins&curite ali- btionexpo* d habitant (calories) mentaire(millio~ I'insi?curite alimentaire Pays 1980181 1980181 1965 1988 Afrique rubraharienne 98 28 2.092 2.095 Economi~rA faible revenu 95 30 2.079 2.076 Benin 1 18 2.009 2.184 Burkina Faso 2 32 2.009 2.139 Burundi 1 26 2.391 2.343 Comores 2.2% 2.109 Ethiopie 15 46 1.824 1.749 Garnbie 0 19 2.194 2.517 Ghana 4 36 1.950 1.759 Guink 1.923 1.776 GuinkBinau 1.910 2.186 Guin& huatoriale Kenya 6 37 2.289 2.060 Lesotho 2.065 2.303 Liberia 1 30 2.154 2.381 Madagascar 1 13 2.462 2.440 Malawi 1 24 2.244 2.310 Mali 3 35 1.858 2.073 Mauritanie 0 25 2.064 2.322 Mozambique 6 49 1.979 1.595 Niger 2 28 1.994 2.432 Nigeria 14 17 2.185 2.149 Ouganda 6 46 2.360 2.344 Rep. centrafricaine 1 29 2.135 1.949 Rwanda 1 24 1.665 1.830 Sao Torne-et-Principe 2.186 2.338 Sierra Leone 1 23 1.837 1.854 Somalie 2 50 2.167 2.138 Soudan 3 18 1.938 2.208 Tanzanie 7 35 1.832 2.192 Tchad 2 54 2.399 1.717 Togo 1 29 2.378 2.207 Zaire 12 42 2.187 2.163 Zambie 3 48 Economies A revenu intermhdiaire 3 12 2.176 2.234 Angola 1.897 1.880 Botswana 2.019 2.201 Cameroun 1 9 2.079 2.028 CapVert 1.766 2.717 Congo, Rep. populairedu 0 27 2.259 2.619 C6te d'lvo~re 1 8 2.359 2.562 Djibouti Gabon 0 7 1.881 2.52 1 Maurice 0 9 2.271 2.748 Senegal 1 21 2.479 2.350 Seychelles 1.735 2.219 Swaziland 2.100 2.578 Zimbabwe 2.105 2.132 lnde 2.111 2.238 Chine 1.926 2.630 Note :La %$cur*&alimentairerndbfiniecornmeI'acck A unequantitbrumsanted'alirnents pour rnener unevie aclh et mine. Pourceftemewre, on sefondewr b ration caloriquequotidienneminirnale nkesrairepour repondrewx b i n s berg&qwrd'une peMnnepine mqenne. don lescalcukde I'Organiratbnmondiakde b lane pour chaguepyx Ration cabrique Importations annuelks lndice de production en % du besoin moyennes de chdales alirnentairepar habitant minimum' (miliiers de tonnesl (1979-81=100) 1988 1974 1988 196466 1987-89 a. Ler rationscabrquesquoridinnes rninimaleont e(C c a k u b mr I'OMS Dour chmue Dan. k s daponGbilM caloriq"a qktidienna par habfiantp a r 1988ont &C diviw'par k rarionr minimale. Source I Banqw rnondide. Le &fi&b faimenAfiqw: pour uneactioncomune. Septembre1988:FAO. Tableau 9. Afrique subsaharienne :taux brut de natalit4 et de mortalit4 et taux de mortalit4 infantile et juvbnile, 1965, 1990 Tauxbmt & Tauxbrut & Mow& MortataWj&ik MC& mondkb infdntik pwr hcim & 5 and pour1.000 pour1.000 1.000Mis- pour1.mndis- habitants habitants -svivdntes -svivdnres Economies A bible revenu Wnin B u ~ ~Faso M Burundi Comores Elhwpie Gambi Ghana Gui& GuinkBissau Guin& 4quatoriile Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Niperia Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sw Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo ZaYre Zambie Economies A revenu intcrm6di*rr- Angola Botswana Cameroun CapVert Congo, Rep. popubire du Cbted'lvoire Djibouti Gabon Maurice Senhqal Seychdles Swaziland Zimbabw 55 37 17 11 103 44 165 50 In& 45 30 21 11 151 94 239 113 72 Chine 38 21 10 7 90 28 113 2 hum:BanqucWide. Tableau 10. Afrique subsaharienne:croissance demographiqueet taux de fecondite, 1965-1990 Taux annwl m y e n de lndicesynthetque croissancedemgraphqw i%J de f@conditea Pays 1965-80 1980-88 1988-90 1965 1990 Afrique subsaharienne 2.7 3.2 3.1 6.6 6.5 EconomiesA faible rewnu Benin 2.7 3.2 3.2 6 8 6 4 Burkina Faso 2.1 2.6 2.8 6.4 6 5 Burundi 1.9 2.8 3.1 6 4 6 8 Comores 2.2 3.5 3.7 7.0 6 9 Ethiopie 2.7 2.9 3.4 5.8 7.5 Gambie 3.0 3.3 3.1 6 5 65 Ghana 2.2 3.4 3.1 6 8 6 3 Guinbe 1.5 2.4 2.8 5.9 6 5 Guinbe-Bissau 2.9 1.9 2.2 5.9 6.0 Guink Quatoridle 1.7 1.9 2.3 5,O 5.5 Kenya 3.6 3.8 3.7 8 0 6 9 Lesotho 2.3 2.7 2.8 5.8 5.7 Liberia 3.0 3.2 3.0 6 4 6.4 Madagascar 2.5 2.8 3.1 6 6 65 Malaw 2.9 3.4 3.3 7.8 7.6 Mali 2.1 2.4 2.8 6 5 7.0 Mauritanie 2.3 2.6 2.7 65 6 8 Mozambique 2.5 2.7 2.8 6 8 6 4 Niger 2.6 3.5 3.0 6.8 7.1 Nigeria 2,5 3.3 3.3 6 9 6 6 Ouganda 2.9 3.2 3.4 6.9 7.3 Rep. centrafricaine 1.9 2.7 2.8 4.5 5.8 Rwanda 3.3 3.3 3.1 7.5 8 3 Sao Tome-et-Principe 2.1 2.7 2.8 5.1 Sierra Leone 2.0 2.4 2.5 6.4 65 Somalie 2.7 3.0 3.1 6 7 6 8 Soudan 2.8 3.1 2.8 6 7 6 3 Tanzanie 3.3 3.5 3.8 6 6 7.1 Tchad 2.0 2.4 2.5 6 0 6 0 Togo 3.0 3.5 3.7 65 67 Zai're 2.8 3.1 3.2 6 0 61 Zambie 3.0 3.7 3.7 66 6.7 EconomiesA revenuintermaidire Angola Botswana Cameroun CapVert Congo, Rep. populairedu Cbte d'lvoire Djibouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Zimbabwe lnde Chine a. Cindicesynthetiquede fkondfie el le nornbre rncyend'enfants n k vivantsd'une femmeou d'ungroupe de femrnes qui W a i ljusqu'P b finde=a n n k de procreation en donnant naissance.PchaqueAge, au nornbre 73 d'enfantscotrespondant au taux de fetonditb pour cet age, dune annk donnk. Source I Banquernondiak.R a w sur k d+vebppementdam kmonde 1990:lesdon& rebtivesw atdux annud rnoyende croissancedernographique pour 1988-90et P kindice ynthetique &fetondiibn pour 1990sont fondk sur la revision de 1991 der estimationsel projectionsderncgraphiquesde la Banque rnondiale. Tableau 11. Afrique subsaharienne :estimations et projections dbmographiques dans IDhypoth8sed'une baisse de 50 % de I'indice synthethiquede fecondited'ici h 2030 Tailk de lapopulation (millions) Populationstationnaire hypothetique' Pays 1980 19W 2020 2030 (millions) Afrique subsaharienne 380.1 532.0 1.233.2 1.539.6 3.039.7 Afrique du Sud Angola Benin Botswana Burkina Fax, Burundi Cameroun CapVert Comores Congo, Rep. populaire C6te d'lvoire Djibouti Ethiopie Gabon Gambie Ghana GuinC GuinhBissau Guinee Quatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Maurice Mozambique Namibie Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Reunion Rwanda Sao Tome-et-Principe Senegal Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Swaziland Tanzanie Tchad To90 Zalre Zarnbie Zimbabwe 74 lnde Chine a. Oans I'hypothke que I'indice smthetique de fkondit4 constateen 1985 aura dirninubde moitle d'iti A 2025-30.k w o M i n s suocosent aue le rvthmede la baissesera a I'avenir nenementolus dev6oue cela n'a . " . . ete k cas j u s q u ~&sent. b. M h e lorsqueletaux net de reproduction(TNR) aneindra I'unitb. la structurepar Age sera telle que le nombrede femmesen Age de procrk. ou qui n'ont pasencoreaneinl cet h e , fera que k nombre total des Taux annuel d'accrousement lndice synthetiqw de b popubtbn I%) de econditb Ann& oO k TNR devrait 1990-95 2020-25 2025-30 1990-95 2020-25 2025-30 atteindre 1 naisrancesexcedera cduider detk. La populationcontinueradonc d'augmenter pendantarsez longtemp avant de w stabiliw. On projetteque la populationw a devenue stationnairedans tour k s payr d'ri b la fin du Mlle sitkk. Some r Banquemondiale. 1991. r&abn prdiminalredes estimations et prqectlons dhographiques. Tableau 12. Afrique subsaharienne :taux d'emploi de contraceptifs correspondant aux projections dbmographiquesdu Tableau 11 Tauxestimatifs d'emploi decontraceptifs @ourcentad PaVs 1990 2020 2025 2030 Angola 4.0 30.9 34.9 38.8 Botswana 35,8 63.5 68,1 72.8 Burkina Faso 7,O 36.2 41-0 45.7 Burundi 12.5 46.9 52.1 57,2 Cameroun 7.9 42.4 47,6 52.6 Cdte d'lvoire 7.8 41.7 46.8 51.7 Ethiopie 4.6 27.6 31.9 36.4 Ghana 16.8 53,8 59.7 65.7 Guink 7.4 48.7 55.2 61.6 Kenya 28.1 63.6 72.1 78.8 Liberia 11.3 4 9 8 56.5 63,4 Madagascar 6.7 49.2 56.3 63.4 Malawi 4.9 30.7 34,6 38.5 Mali 7.0 29.6 33.4 37.2 Mozambique 4,6 36,4 41.2 45,8 Niger 5.0 24.1 27.2 30.1 Nigeria 9.2 49.5 56,O 62.4 Ouganda 7.2 40.1 45,7 51.4 Rwanda 13.5 39.7 44.4 49,l Senegal 14.2 42.0 46.5 50,9 Somalie 5.7 33.4 38.3 43,2 Soudan 10.6 47.8 54.2 60.7 Tamanie 11.9 47,6 53.1 58.5 Tchad 6.1 35.2 39.9 44.4 Togo 36.9 63.3 67.2 71.0 Zalre 5.3 41.4 47.8 54.5 Zambie 8.2 41,7 47,6 53.5 Zimbabwe 45.8 72.8 77,3 81.9 Tour pays d'Afrique subwharienne 10.8 45.3 50.5 55.5 lnde 37.7 64.2 61.4 64.8 Chine 81,2 85.0 82.6 82.8 a. On a estime les taux d'emploi de contraceptifs(KC) en appliquant le modele Bongaartsaux informations disponibles pour chaque pays :don- w r le TEC, repart~tionentre methodes contraceptives, proportionde personnes marieeset hypothkes sur les changements probables. (Dans le cas des pays pour lesquels on ne disposait pas de pareilles informations, on a utilisb les don&s relatives d dautres paysaux caracteristiquessocio-culturelles analogues.) Les estimationsse referentau pourcentage de femmes dgks de 14 d 49 ans. Pour I'lndeet la Chine, elles se referent aux femmes 3gks de 15d 44 ans. Les pays figurant dans ce tableau ont kt6 choisiswr la basede la taille de leur population (plus de 5 millions&habitants) eVou de la disponibilitede donnees provenantd'Enquetesdbmographiqueset sanitaires, Phase I (oct. 1984-sept. 1989). Source :Estimationsde la Banque mondiale; Demographicand Health Surveysof Resource Development/Macro System, Inc., Columbia, MD. Tableau 13. Niveau et compositionde la demande de contraception par des femmes actuellement mariees Demandede contraception Besoins nonsatisfaits Pour Pour b Pour Pour b tespacement limitation tespacement limitation des des des des Pays Total nairsances nakances Total nailsances nailsances Afrique subsahariennc Botswana 61.6 38.6 23,O 26.9 19,4 7.4 Burundi 33.8 23.5 10.3 25.1 17,7 7.4 Ghana 48.1 34,2 13.9 35,2 26,2 9.0 Kenya 64,9 31.0 33.9 38.0 22.4 15.5 Liberia 39,3 23.4 15,s 32.8 19.8 13.0 Mali 27,6 21.2 6.4 22.9 17.2 5.7 Ouganda 32.1 22.0 10.1 27.2 19.9 7.3 Togo 52.2 36.4 15.8 40.1 28.5 11.7 Zimbabwe 64,s 37.6 27.2 21.7 10.1 11.6 Afrique du Nord Egypte 64.8 16.5 48.3 25.2 10.1 15.0 Maroc 60,8 26.4 34,4 22.1 12.5 9.6 Tunisie 71.1 24.9 46.2 19.7 10.6 9.1 h i e lndonesie 64.7 28.5 36.1 16.0 10.1 6.0 Sri Lanka 73.9 21.5 54.4 12.3 72 5.1 Thailande 77,l 21.8 55.3 11.1 5.6 5.5 Ambrique latinc et Caraibes Bolivie 69.8 17.5 52.3 35,7 9.5 26.2 Bresil 81.1 24.2 56.9 12.8 4.8 8.0 Colombie 80.9 22.1 58.9 13.5 5.1 8.3 El Salvador 73.8 22.3 51.5 26.0 13.9 12.1 Equateur 70.8 23.8 47.0 24.2 10.8 13.4 Guatemala 53.4 22.1 31,4 29,4 16.4 13.0 Mexique 79.0 25.9 53,l 24,l 11.0 13.1 Perou 77.8 21.7 56.1 27.7 8.1 19.6 Rep. dominicaine 71,2 20,8 50,4 19,4 10.0 9,4 Trinite-el-Tobago 71.1 28.6 42.5 16.1 8.3 7.9 Note :Tous les chiffresd I'exceptionde ceux de la derniere cdonne pour certains pays son1des pourcentages pour les femmes mariees. La demandetotale comprend les echecs, I'emploiactuel et les besoins non satisfaits. Les besoins non sabsfaits comprennent la nonutilisation de moyens contraceptifs par les femmes qui souhaiteraientmaitriser leur fkondite. Le pourcentagede la demandesatisfaiteest la proportion d'utilisation actuelle par rapport d la demandetotale. Source :Charles F. Westoff et Luis H. Ochoa. 1991.Unmet Need and the Demand for Famtly Fiann~ng.DHS Comparative Studies No. 5.Cdurnbia, MD : Institute for Resource Development. Part de la Utilisationactuelle demande satisfaite Pour Pour h Pour Pour h tesphcement limitation tesphcement limitation des des des des Total nairtances nairrances Total nairtances nairtances Tableau 14. Classementdes pays en d4veloppementselon la solidit4 des programmes de planningfamilial, 1989 TrPs faible ou Solide Moyen Faible inexistant 1 Bangladesh Afrique du Sud Afghanistan Argentine 2 Botswana' Algerie Angola' Arabie saoudite 3 Chine Chili Benin' Bhoutan 4 El Salvador Colombie Bdivie Cambodge 5 lnde Cork, Rep. dem. de Bresil E.A.U. 6 lndonbie Costa Rica Burkina Faso' Gabon' 7 Cork. Rep. pop. dem. de Cuba Burundi' Iraq' 8 Mexique Equateur Cameroun' Cbte d'lvo~re' 9 Sri Lanka Egypte Congo' KoweR 10Ta'iwan Ghana' Ethiopie' Liberia' 11Thailande Guatemala Guink' Libye 12Tunisie Guyana Guin&Bissau' Malaw* 13Vietnam Honduras Ha'iti Myanmar 14 Iran Jordanie Namibte 15 Jarna~que Lesotho' Oman 16 Kenya' Madagascar' RDPdu Laos 17 Liban Mali' Somalie' 18 Malaisie Mauritanie' Soudan' 19 Maroc Mozambique' Tchad' 20 Maunce' Niger' 21 Nepal Nigeria' 22 Pakistan Ouganda' 23 Panama Papouasie-Nvle-Guink 24 Perou Paraguay 25 Philippines Rep centrafricaine' 26 Rep. dominicaine Rwanda' 27 Singapour S&negal' 28 Trinite-et-Tobago Sierra Leone' 29 Venezuela Syrie 30 Zamb~e' Tanzanie' 31 Zimbabw' Togo' 32 Turquie 33 Uruguay 34 Yemen 35 Za'ire Note moyenne 53 Note maximum possible 120 *Pays dAfrique subsaharienne Note : Les notes sont reparties en quatre groupes : solide : 80 ou plus ;moyen : 55-79; faible : 25-54; t r k faible ou inexistant : 0-24. Source : W. Parker Mauldin et John A. Ross. "Family PlanningPrograms: Efforts and Results. 1982-1989' (1991). Tableau 15. Indices synthbtiques de fecondit6 et taille idbale de la famille pour toutes les femmes et pour les femmes actuellementmariees, ag6es de 15 B 49 ans Ann& des Tailk ideale&la famille enquetes lndice demographiques synthetiqw de Moyenne, toutes Moyennes, Pays et sanitaires fkondite? ks femmes femmes mari&s Botswana 1988 6urundi 1987 Ghana 1988 Kenya 1989 Ljberia 1986 Mali 1987 Nigeria-Etat d'Ondo 1986 Ouganda 1988189 Senegal 1986 Togo 1988 Zimbabwe 1988 a. De 0b 4 ans avant I'enquete. b. D o n n k b a s h sur le nombre d'enfants mis au monde par les femmes d g k de 15 b 44 ans. c. D o n n k disponibles uniquement pour les an& 0b 6 avant I1enqu@te. Source : Demographicand Health Surveys, Phase I(Oct. 1984-Sept. 1989). Institute of Resource Development/Macro System, Inc. Columbia, MD. Tableau 16. Afrique subsaharienne :indicateurs environnementaux Bos & fieuffchattan&bcis [#bois~m?nt. Fo&& et m&80 RebdsemenC Pm&ctnn %&dug- terrain&be& an& 80 annwlk mentatnn an- 80 % milkrs ( m M d'ha ( m # k&IT?) depu's (mIbersd'ha) p a r a dha p a n p a r d 1984-86 1974-76 - Afrique subraharienne 658.314 0.5 3.259 91 369.531 ND - - - - - - ~ Economies faible revenu 485.080 0.5 2.368 72 333.361 ND Benin Burkina Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guink Guink-Bissau Guink huatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Zafre Zambie EconomiesA rwenu intermMiaire 173.234 0.5 891 19 36.170 NO Angola Botswana Camerwn CapVert Congo. Rep. populairedu Cbte d'lvoire Djibouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Zimbabwe Note :Ne sont prises en compte que les superficiessuperieures A 4.000 kilometres carrk. ND signifi non disponible. Some :Banque mondiale. L'Afnque subsaharienne r de la crised une croissancedurable. 1989. Tableau 16. Afrique subsaharienne :indicateurs environnementaux (suite) Zones /*?0rd/Eś et m ~ u l K e s: ppnSeSmarithws annuek momoyennes %d'aug- Longueur 1983-85 mentatnn Ecanamiesb faibb rwenu 26~430 N D ~ 0 7 9 Burkina Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guink Guink-Bissau Guink Nuatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Zaire Zambie 515 34 24 EconomiesA revenu intermediaire 13.696 ND ND 6.049 507 ND Angola 997 -8 26 1.600 78 -62 Botswana 73 49 63 Cametoun 2.702 71 3 402 32 -14 CapVert 0 965 11 248 Congo. Rep. populairedu 849 49 42 169 20 22 Cbte d'coire 4.030 -19 16 515 67 -2 Djibouti 0 314 0 32 Gabon 1.484 -6 35 885 49 838 Maurice 5 -72 NS 177 11 55 Senegal 546 37 11 531 235 -30 Seychelles 491 4 11 Swaziland 1.663 -10 0 Zimbabwe 1.347 55 0 Note :NS veut dire non signicatif et ND non disponible. 82 Source :Banque mondiale, L'Afrique subsaharienne. de la crised une croissance durable. 1989. Tableau 17. Afrique subsaharienne:perte d'habitats naturels dans les pays dtAfriquetropicale, 1986 Habitat original de b faune elde Superf~ie Perte b fhre sauvages restante d'habitat Pays f k d ) f k d lsbl Angola 1.246.7 760.9 39 Benin 1 1 5.8 46,3 60 Botswana 585.4 257.6 56 Burkina Faso 273.8 54,8 80 Burundi 25,7 3.6 86 Cameroun 469.4 192.4 59 Congo 342.0 174.4 49 C6te d'lvoire 318.0 66.8 79 Djibouti 21.8 11.1 49 Ethiopie 1.101,O 30.3 70 Gabon 267,O 173,6 35 Gambie 11.3 1.2 89 Ghana 230.0 46.0 80 Guin& 245.9 73.8 70 GuinkBissau 36.1 8.0 78 Guink huatoriale 26,O 12.8 51 Kenya 569.5 296,l 48 Lesotho 30.4 9.8 68 Liberia 111.4 14.4 87 Madagascar 595.2 148.9 75 Malawi 94,l 40.4 57 Mali 754.1 158.3 79 Mauritanie 388.6 73.9 81 Mozambique 783.2 36.8 57 Niger 566.6 127.9 77 Nigeria 919.8 230.0 75 Ouganda 193,7 42.7 78 Rep. centrafricaine 623.0 274.1 56 Rwanda 25.1 3,2 87 Senegal 196.2 353 82 Sierra Leone 71.7 10,8 85 Somalie 637.7 376.2 41 Soudan 1.703.0 511.0 70 Swaziland 17,4 7.7 56 Tanzanie 886.2 505.1 43 Tchad 720.8 173.0 76 Togo 56.0 19.0 66 Zaire 2.335.9 1.051.1 55 Zambie 752.6 534.3 29 Zimbabwe 390.2 171.7 56 Total 18.737.4 6.765.3 64 Namibia Afrique du Sud Note . Par nao~tat,on entend le l~euou le type de l~euou un kgetal ou un an~malv~tou croR naturellementou normalement. Ledornameafrotroo~calest const~tuboar tout le continent au sud du d k r t du Sahara, y compris 171e de Madagaxar. Les donnks pour la Mauritanie, le Mali, le Ni er, le Tchad et le Soudan ne couvrent donc qu'une partiede ces pays. Les C o m o r ~ les Seychek, Sao Tome-et-Principe, Maurice. Rodrigues, la Reunion et la pointe extreme sud-z,, de I'Egypte ne sont pas pris en compte. Source :lnstitut mondial des ressources naturelleset lnstitut international pour I'environnement el le developpement (encollaboration avec le Programmedes Nations Unies pour I'environnement).WorMRerourcer 1988-89, 1988. Tableau 18. Afrique subsaharienne :balances courantes' Balancecwnnte rnoyenneannuek Part du PNB (millionr de dollars) (%, PaVs 197072 1979-81 1986-69 197072 1979-81 1986-69 Afrique subrahariennr -1.259 -7.531 -6.440 -2.8 -4.0 -4.3 EconomiesA faibk revcnu Benin Burkina Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guin& Guink-B~ssau Guin& 4quatoriile Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mwritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sw Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Zafre Zambie EconomiesA revenu intermediarire -278 -2.881 -2.423 -4.2 -9.3 -5.4 Angola Botswana Cameroun CapVert Congo, Rep. popubire du Cbted'lvare Djibouti Gabon Maurice Senegal Seychelles Swaziland Zimbabwe lnde 84 Chine a. Y compris tous les transferts officids. Source :Banque mondiale. Tabkauxde la dette mndiale 1990-91. Tableau 19. Afrique subsaharienne :dette extbrieure totale et ratios du service de la dette (millions & dollar$ Pourcentage du PNB Pays Afrique subsaharienne 5.678 56.201 146.988 13.8 28.2 97.3 Economies A faibk rewnu 4.606 41.592 110.011 16.7 26.4 99.3 Benin Burkina Faso Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guink Guinbe-Bissau Guink Muatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar Malawi Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo Rep. centrafricaine Za~re Zambie Economies A revenu intermMiaire 1.071 14.607 36.977 18.4 43.8 91.7 Angola Botswana 17 156 513 21.1 18.5 23.2 Cameroun 140 2.513 4.743 12.6 36.8 44.2 Cap-Vert 22 130 .. 16.8 46.0 Congo. Rep, populairedu 124 1.686 4.316 46,5 109,6 215.0 Cbte d'lvoire 267 5.801 15.412 19.5 58.3 182.2 Dj~bouti 3 26 180 Gabon 91 1.550 3.176 28,8 40.8 101,8 Maurice 32 468 832 14.3 41.6 41.0 Senegal 131 1.309 4.139 15.5 45.6 93.2 Seychelles 0 84 168 0.0 59.2 60.4 Swaziland 37 206 281 33.3 38,5 43,6 Zimbabwe 229 786 3.088 15.5 14.9 53.9 lnde 7.937 20.561 62.509 15.1 11.9 24.0 Chine .. 4.503 44.857 .. 1.6 10.8 85 Nore :Cornprmd ladettepubliqueet pri* non gouwrnemmtak.b dme mversleFMI et ladeneb coun terme. sauf pour 1970. Source : Banque mondiale. Tabkaux de b dette mondiak 1990-91. Dette totak Paiernentsw titre du service par habitant de b dette en pourcentage fdol/ars) des exportationsde biens et services Tableau 20. Afrique subsaharienne:paiements au titre de I'amortissement de la dette (millions de dollars) Pays 1980 1982 1984 1986 1988 1989 Afriquesubsaharienne 2.998 3.399 5.235 5.828 5.085 4.738 Economies ifaible revenu Benin Burkina Fax, Burundi Comores Ethiopie Gambie Ghana Guin& Guink-Bissau Guin& kquatoriale Kenya Lesotho Liberia Madagascar MalavM Mali Mauritanie Mozambique Niger Nigeria Ouganda Rep. centrafricaine Rwanda Sao Tome-et-Principe Sierra Leone Somalie Soudan Tanzanie Tchad Togo ZaVre Zambie EconomiesL revenu intermkliaire 1.240 1.255 1.458 2.248 2.264 1.934 Angola Botswana 6 4 16 18 39 36 Cameroun 131 199 200 433 384 197 CapVefl 0 0 2 2 4 3 Congo. Rep. populairedu 55 123 217 213 190 179 CBte d'lvoire 558 608 499 899 823 841 Djibouti 2 2 3 4 10 9 Gabon 286 193 201 103 31 63 Maurice 19 39 86 &2 146 89 Senegal 135 28 50 146 196 191 Seychelles 0 0 3 7 8 13 Swaziland 8 12 10 23 25 21 Zimbabwe 40 47 171 316 408 292 lnde 764 932 1.225 2.581 3.327 3.110 Chine 613 1.302 1.287 1.910 2.180 2.930 87 Note :Compte non tenu de la dette b court terme. Source : Banque mondiale, Tabkaux de la dette rnondiale 1990-91 Tableau 21. Afrique subsaharienne:dette, amortissement et paiements d'intbrets, 1989. (millions de dollar$ Oblwbnr c~mme~*S .&ill3 c d ~ e ~ GmupedP Cdaxkn et wtms c r h w i mpk!es DMe et pdementsdu tam la Banpue bib- c d m c u p m muki- non- duserrirrdPbdette FMI mmdi& Srdw w d n t k WW gardntk T0td EKW~S PaysA faible revenu 5.343 17.088 44.727 22.827 7.473 2.087 99.545 Autres 1.037 4.314 11.366 7.627 2.436 4.656 31.738 Total 6.380 21.402 56.094 30.454 9.909 6.744 130.982~ lnde 1.566 19.136 13.707 21.405 528 1.478 57.820 Chine 908 4.604 6.173 26.108 157 0 37.950 Amortiucrnent Paysb faible revenu 1.003 425 412 619 248 97 2.804 Autres 307 234 111 464 132 686 1.934 Total 1.310 659 523 1.083 380 784 4.738 lnde Chine Paicrnentsd'inthrits Paysd faible revenu 206 422 500 1,006 165 70 2.370 Autres 77 272 242 216 113 284 1.204 Total 283 693 742 1.223 279 354 3.574 lnde 184 619 422 1.758 21 135 3.138 Chine 67 175 276 2.054 3 0 2.575 a. Aprk alkgernent de la detle. b. Y cornpris la dette d court term, ce rnontant s'blherait b 146.9 milliardsde dollars, cornrne I'indique le Tableau 19. Note :Detted ccurt term non comprise. b u ~ :eBanquernondiale, Tableauxde la dette rnondiale 1990-91. Tableau 22. Afrique subsaharienne :transferts financiers nets, 1980-89 (millions de dollarsJ Vers I'Afrique A faibk rewnu FMI Groupede la Banque mondiale Autres transferts multilateraux Prets bilateraux Banquescommerciales Autres prek p r i k APD :dons' APD :dons au titre de la cooperation technique Total Vers Ies aubes pays FMI Groupe de la Banque mondiale Autres transferts multilateraux Pr&tsbilateraux Banquescommerciales Autres preb p r i k APD : dons' APD : dons au titre de la cooperation technique Total Vers I'Afriquc subsaharienne FMI Groupede la Banque mondiale Autres transferts multilateraux Prets bilateraux Banquescommerciales Autres pr&$ p r i k APD : dons' APD :dons au titre de la cooperation technique Total 11.514 Inmtissement direct (CAD) 1.000 Total transfer$ nets 12.514 Plus servicede la dette (aprbs allegementde dette) 5.274 Moins investissernentdirect 1.000 Total decaissements bruts 16.788 (dont APD bilateraleOCDE) (4.991) a Les dons pour la coop6rat1ontechn~quene ~ npast ~nclus. i~ Cn~ffresnon dlspon~olesQparement pour les pays d fa~derwenu et autres Tableau 22. Afrique subsaharienne:transferts financiers nets, 1980-89 (suite) (millions de dollar$ 19843 1982 1984 1986 1988 1989 Vers I'lnde FMI Groupe de la Banque mondiale Autres transferts multilateraux Prets bilateraux Banques commerciales Autres prets p r i k APD :dons' APD : dons au titre de la cooperation technique Total lnvestissement direct (CAD) Total Vtrs la Chine FMI Groupede la Banque mondiale Autres transferts multilateraux Prets bilatbraux Banqbescommerciales Autres pr&tsp r i k APD : donsa APD : dons au titre de la cooperation technique Total lnvestissementdirect (CAD) Total a. Les d o n n h pour 1989 ne sont pas encore disponibles, le chiffre indique est une approximation. Note :Non compris la detle A court terme. Sources :Banque mondiale, Tableauxde la dene mondiale 1990-91,et OCDE. Repartition gbgraphique des msources financieresmises d b d~spositiondes pa^ en dheloppement, 1991 (non publib). Tableau 23. Afrique subsaharienne :dbcaissements bruts au titre de I'aide publique au dbveloppement, 1989 -~ - Decairrements Decaisementcl Decailsernentc par habitant PNB Pays (rnilhons de dollars) (dolhrz) PxJ Afriquc subsaharicnnc 14.035.1 29 8.9 - . EconomiesA faiblc rtwnu 11.403.6 27 10.3 Benin 243.4 53 14.9 Burkina Faso 282.8 32 11.1 Burundi 205.4 39 19.4 Comores 43.1 94 21.8 Ethiopie 693.1 14 11.6 Gambie 105.0 124 53.1 Ghana 708,3 49 13.8 Guink 347.4 63 13.6 GuinkBissau 101.5 106 60.8 Guink bquator~ale 40.2 1 1 7 32.2 Kenya 1.062.4 46 13.4 Lesotho 121.2 70 14.6 Liberia 58.4 24 5.8 Madagascar 358.9 32 15.3 Malawi 415.9 51 27,3 Mali 407.6 50 19.9 Mauritanie 206.4 106 21,9 Mozambique 774.8 50 69.8 Niger 297.0 40 14.9 Nigeria 339.1 3 1.2 Ouganda 410.7 24 8.8 Rep,centrafricaine 187.9 64 17,3 Rwanda 230.8 33 10.7 SaoTome+t-Principe 33.6 275 90.1 Sierra Leone 98.3 24 11.1 Somalie 437.4 72 41.5 Soudan 725.5 30 4.6 Tanzanie 911.6 36 34.5 Tchad 250,7 45 25.0 Togo 201.5 57 15.5 Za'ire 733,6 21 8.0 Zambe 370,l 47 8.6 EconomicsA rcvcnuintermediaire 2.631.2 46 5.7 Angola 138.9 14 2,3 Botswana 165.7 136 7.5 Camerou? 464.3 40 4.3 CapVert 75.5 205 26.8 Congo, Rep, populaire du 88.8 40 4.4 Cbte d'lvoire 401.9 34 4.8 Djibouti 79.3 193 19.8 Gabon 135.0 122 4.3 Maurice 59.8 56 2.9 Senegal 704,l 98 15.9 Seychelles 19.5 287 7.0 Swaziland 28.1 37 4.4 Z~rnbabwe 270.6 28 4,7 lnde 1.736,9 2 0.7 Chine 2.145.2 2 0.5 - p~ Note :Leschiffresfmurant danscetableau ont &&comrnuniqu6spar b donatwn ei nesont donc pas 91 cornparablesA ceur duT a b u 26 qui proviennentdesMnefi~alrer.la diff&enceentrektot4 der apporh d'APDd I'Afriquesubsaharienneindiquhdans le pr-t tableau (14 milliardsde dolbn en 1989) d le rnontant conapondant rncdifihdans kTableau 26 (moymnede 9.8 milliardsdedollarspour 1987-89)tient pour I'ermtid A I'asistancetechniquenon cornptabili* (estim& A environ 3.4 milliards de dollars pour 1989). bumex :Banqw rnondiale; OCDE. Repartttbngbgraphque des resmurces financ&s miwsd b dispvtion desp~vsend t w b w m n t 1991 (non publ16). Tableau 24. Afrique subsaharienne :aide publique au dbveloppementaccordbe par I'OCDE, 1989 Decaissements brut5 Padde IAfnque APD d !A frique en faveurde subsaharienne subsaharienne, I'Afrque sub~harknne' damI'APD totak PNBde donateurs PaysOCDE (millions dedollars) (wS 19$, --- -- Allemagne. Rep. fed. d' 1.036 27,O 0.09 Australie 66 9,3 0.02 Autriche 41 16,3 0,03 Belgique 214 58.5 0.14 Canada 446 27.5 0.08 Danemark 301 53.4 0.30 Etats-Unis 765 10,O 0.0 1 Finlande 222 50.9 0.20 France 3.170 49,3 0.33 lrlande 12 63.2 0,04 ltalie 1.084 46.4 0,13 Japon 1.151 14.6 0,04 Norvhge 285 51.0 0.32 Nouvelle-Zdande 1 1.3 0.00 Pays-Bas 494 30.1 0.22 RoyaurneUni 731 45.4 0.09 Suede 464 36,3 0,25 Suisse 151 35.5 0.08 Totalaide b~laterale 10.634 (8.718)~ 28.2 ( 3 ~ . 4 ) ~ 0.08 (0.15)b Total aide multilat4rak 3.401 Total 14.035 a. lnclut les donsde cooperationtechnique. b. Les chiffresentre parenthkes ne comprennent pas le Japon et laEtats-Unis. Note :Aide puMiqw bilateraleau dhveloppement:exclut les contributionsfaites par I'interrnediaire d'institutions rnultibterales. Sources r Banquemondiale: OCDE.RQarlition geographiquedes esources financihresmicesA b dirpositmndes paysen d&e/oppement, 1991(non publie). Tableau 25. Afrique subsaharienne:montant des d6caissements bruts necessairesy compris allCgementsde la dette. 1991-1993 (rnoyenne annuelk, millions de dollar$ Aide d b babnce des paiementP Financementde projet Banque Al#ge mondiale Total APD. 0 i d menu et FMl Divers Paysrecevant seulement des crklits de I'IDA 20,148 7.305 483 6.036 1.349 4.573 Benin 274 159 3 17 23 72 Burkina Faso 468 392 6 31 33 7 Burundi 242 132 1 11 20 78 CapVert 40 ND ND ND ND ND Cornoros 89 11 1 6 4 67 Qibouti 39 ND ND ND ND ND Ethiopie 979 533 92 0 0 354 Gamble 85 57 10 3 5 9 Ghana 716 457 34 30 112 83 Guine 497 341 54 9 33 59 Guink-Bissau 150 65 3 47 12 24 Guink 6quatoriale 72 51 0 0 4 16 Kenya 1.115 659 110 100 196 49 Lesotho 242 ND ND ND ND ND Liberia ND ND ND ND ND ND Madagascar 610 319 8 145 72 65 Malaw 237 132 17 2 38 48 Mali 506 383 5 35 59 24 Mauritan~e 325 171 4 30 35 86 Mozambique 1,186 402 1 304 66 415 Niger 361 164 5 88 24 81 Ouganda 586 262 0 6 116 201 Rep. centrafricaine 258 157 6 11 17 67 Rwanda 261 158 16 0 50 38 Sao Tome-et-Pnncipe 49 14 0 20 4 11 Senegal 871 463 15 180 72 140 Sierra Leone 314 18 20 185 0 91 Somalie 713 253 0 229 33 198 Soudan 3,905 ND ND 2,803 0 1,102 Tanzan~e 1,328 353 30 307 163 476 Tchad 372 262 0 7 32 70 Togo 265 100 11 56 17 81 Za'ire 1,940 607 31 941 0 361 Zambie 1.053 230 0 433 109 200 -- Autres pays 9.650 966 1.986 3.304 282 2.499 -- Angola 215 ND ND ND ND NO Botswana 270 ND ND ND ND ND Carnerwn 1,476 0 197 603 123 554 Congo. Rep populaire du 533 0 5 73 0 455 C6te d'lvoire 2.261 92 60 851 41 1.218 Gabon 0 ND ND ND ND ND Maurice 128 ND ND ND ND ND Nigeria 3.985 639 1.450 1,777 118 0 Seychelles 0 ND ND ND ND ND Swaziland 0 ND ND ND ND ND Zimbabwe 781 235 274 0 0 272 Tour pay rub~h- 29,798 8.271 2,469 9.340 1.631 7,072 a. Sur la base de dkaissernents brut.. Les chiffres ne sont pas directement cornparables A ceux du Tableau 22 concernant les dons de I'OCDE. b. Cette categorie comprend les prets non concess~onndset I'invest~ssementdirect. c. Cette cathgorie comprend les r6khelonnernents par le Club de Paris, le Club de Londres et d'autres creanciers; les annulat~onsde dettes au titre de I'APD et les rachab de dettes. Les chiffres sont net des frais rnoratoires sur les rPechelonnements. d. Cette categorie comprend principalement I'aide destine aux programmes d'ajustement. maisaussi les secours d'urgence et les aides budgetaires generales. .. . Tableau 26. Afrique subsaharienne :decaissements bruts previsionnelsy compris allegements de la dette, 1991-2000 (moyenne annuelle, milliards de dollars) Tour pays subsahariens 26.5 Ncaissements bruts au titre de prets - hors APD 5.9 - APD 4,3 Transferts officiels - A P D ~ 5.5 lnvestissementetranger direct 1.5 Allegements de dettesC 7.3d Diverse 2,o Ecart residuel 0.0 -- Paysne recevant que des creditsIDA 14.5 Decaissements bruts au titre de prets - hors APD 1.8 - APD 3.8 Transferts officiels - A P D ~ 5,3 lnvestissementetranger d~rect 0.1 Allegements de dettesd 2,6d Diverse 0.9 Ecart residuel 0.0 Autres pays 12.0 Decaissements bruts au titre de prets - hors APD 4.1 - APD 0.5 Transferts officiels A P D ~ - 0.2 lnvestissementetranger direct 1,4 Allbgements de dettesd 4, 7d Diverse 1.1 Ecart restduel 0.0 Tour payssubsahariens lnvestissement etranger direct Dons au titre de I'APD~ Allegements de dettesc FMI Groupe de la Banque mondiale Autres dec, multilatbraux Dec. bilateraux Banques commerciales Autres d k . privbs Diverse Ecart residuel a. Les augmentations projetees de I'APD (de 9.8 milliards en 1987-89 b 13.1 milliards en 1991- 93) reposent sur I'hypothese que d'autres pays mettront en oeuvre des programmes d'ajustement. b. Ces chiffres excluent les dons au titre de la cooperation technique qui se sont bleves d 3,5 milllards de dollars en 1987-89 pour I'ensemble de I'Afrique subsaharienne. c. Chiffres prel~minaires. d. Le service morato~renon comprls sur la dette r&chelonnee; repose sur I'hypothhse que les conditions du Club de Paris resteront ce qu'elles etaient en 1990. e. Autres prets d court terme, utilisation des reserveset accumulation d'arrieres. f. Comprend les decaissementsdu FMI. Note r Les projections du present tableau pour 1991-93 et 1994-2000 reflhtent une 'moyenne' des estimations hautes et basses des flux financiers exrerieurs. Source . 1987-89 : Doss~ersde la Banque mondiale: 1991-2000 : Estimat~onsde la Banque mondiale et de Jorge Culagovski, Victor Gabor, Maria Cristina Germany et Charles P. Humphreys. 'African F~nancingNeeds in tne 1990s: A World Bank Symposium' (a paraitre). Graphique 1 : femmes mariees souhaitant ne plus avoir d'enfants, par groupe d'age 0Ghana Burundi aKenya ElTogo PBotswana fl Zimbabwe