DEVELOPPEMENT DE PROGRAMMES DE FORMATION POUR L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL DU BENIN ___________ RAPPORT A2 RECOMMANDATIONS POUR RENDRE LE CFME OPERATIONNEL Version 2 12 juillet 2019 Projet DEVELOPPEMENT DE PROGRAMMES DE FORMATION POUR L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL DU BENIN Titre Rapport A2 – Recommandations pour rendre le CFME opérationnel Experts Dominique PREUX et Jérôme DJEGUI Rédacteur Dominique Preux d.preux@orange.fr Version 1 13 juin 2019 Version 2 12 juillet 2019 Développement de programmes de formation – Rapport A2 2 Abréviations utilisées dans ce document ANAEPMR Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural CFME Centre de Formation aux Métiers de l’Eau PAG Programme d’Action du Gouvernement PDDAEP – MR Plan Directeur et de Développement pour l’AEP en Milieu Rural SAEPmV Système d'Approvisionnement en Eau Potable multi-Villages SONEB Société Nationale des Eaux du Bénin WB Banque Mondiale (World Bank) Développement de programmes de formation – Rapport A2 3 SOMMAIRE 1 INTRODUCTION .............................................................................................................5 2 LE CONTEXTE ...............................................................................................................6 3 LES ENJEUX ..................................................................................................................7 4 RECOMMANDATIONS RELATIVES A L’AUTONOMIE ..................................................8 4.1.1 Autonomie de la gestion financière................................................................... 8 4.1.2 Autonomie de la gestion des ressources humaines .......................................... 8 4.1.3 Autonomie de la gestion procédurale ............................................................... 9 5 RECOMMANDATIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES .........................9 5.1 Le responsable du centre .......................................................................................10 5.2 Le responsable pédagogique .................................................................................10 5.3 Le responsable du développement des activités ....................................................11 5.4 Les formateurs permanents....................................................................................11 6 RECOMMANDATION RELATIVE A UNE ASSISTANCE TECHNIQUE .........................12 6.1 Objet ......................................................................................................................12 6.2 Chiffrage ................................................................................................................12 7 MISE EN ŒUVRE .........................................................................................................13 7.1 Déroulement ..........................................................................................................13 7.2 Planning .................................................................................................................14 Développement de programmes de formation – Rapport A2 4 1 INTRODUCTION Le Bénin s’est engagé dans un programme d’accès universel à l’eau potable à brève échéance, puisque le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) prévoit qu’en 2021 tous les béninois disposeront d’un accès à l’eau potable. En milieu rural, c'est l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEPMR), créée en 2017, qui est chargée de la mise en œuvre du programme. Elle assure la construction de nouvelles infrastructures et équipements ou la réhabilitation des systèmes d'approvisionnement existants, la maintenance, l’entretien et leur exploitation. La Banque Mondiale (WB) apporte son concours à cette politique et au programme AQUA- VIE qui concerne le milieu rural. Elle finance une partie des investissements définis par le Plan directeur de Développement d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (PDAEP-MR), soit la construction de plusieurs centaines d’installations d’alimentation en eau, ou la réhabilitation et l’extension des installations existantes. Il inclut un appui à l'ANAEPMR et au renforcement des compétences dans un objectif de professionnalisation du secteur. Les infrastructures à réaliser en quelques années dans le cadre du PDAEP-MR vont mobiliser les bureaux d’études et entreprises, que ce soit pour concevoir et construire, mais plus particulièrement les futurs opérateurs chargés de la gestion du service public de l’eau en milieu rural qui devront créer de façon durable de nombreux emplois. Afin d'identifier les personnels qui seront nécessaires pour accompagner le développement de l'AEP en milieu rural, évaluer leurs effectifs, déterminer leurs besoins de formation et les modalités pour les réaliser, elle a fait réaliser une étude début 2018, avec le concours financier du Global Water Security and Sanitation Partnership (GWSP). Ce travail avait pour objectif de cerner les besoins, évaluer les possibilités des dispositifs de formation et proposer des recommandations stratégiques afin que les entreprises puissent trouver le personnel nécessaire à leurs activités1. Depuis, l'ANAEPMR s'est structurée, a engagé des études, précisé sa stratégie et lancé des marchés de construction. Compte tenu de ces évolutions, il convient d'ajuster les estimations de besoin en formation. Sur la base des recommandations de 2018, des choix ont été faits d'une part de focaliser sur deux métiers, opérateurs de réseau et technicien électromécanique, d'autre part de choisir de s'appuyer sur le Centre de Formation aux Métiers de l'Eau (CFME) de la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) pour réaliser les formations. 1 Rapport Renforcement des Compétences V3 du 15 mars 2018 Développement de programmes de formation – Rapport A2 5 La nouvelle étude demandée par l'ANAEPMR et la Banque Mondiale vise à rendre opérationnelles les formations des opérateurs de réseau et des techniciens électromécaniques. Elle comporte 4 objectifs spécifiques : - affiner les besoins en formation pour ces deux métiers pour les cinq prochaines années ; - concevoir les curricula correspondants et estimer les coûts de réalisation des formations ; - définir les ouvrages et équipements pédagogiques à créer ou réhabiliter au CFME pour réaliser les formations et en estimer les coûts d'investissement ; - proposer des recommandations pour le CFME, afin qu'il soir rendu opérationnel. Les résultats de l’étude sont formulés sous forme de rapports : - le rapport A1 concerne les besoins - le rapport A2 formule des recommandations pour rendre le CFME opérationnel - le rapport B est consacré aux curricula - le rapport C définit les renforcements des équipements pédagogiques du CFME. 2 LE CONTEXTE L’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (ANAEPMR) a déterminé les métiers nécessaires pour exploiter les Systèmes d’Alimentation en Eau Potable multi Villages (SAEPmV) dont elle assure la construction, et estimé les quantités de personnels à former. Pour deux de ces métiers, chef de secteur et technicien électromécanique, elle a fait concevoir un curriculum et les moyens pédagogiques pour assurer les formations. Suite à l’analyse et au rapport de 2018, qui avait fait un état des lieux du Centre de Formation aux Métiers de l’Eau (CFME) de la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) et proposé de privilégier ce centre pour l’organisation des nouvelles formations, l’ANAEPMR a retenu cette option. Elle entend confier au CFME le soin de réaliser chaque année et pendant plusieurs années des formations prévues pour des groupes de 20 à 30 apprenants en fonction de la capacité des plateformes, après qu’elle y ait fait construire les installations pédagogiques utiles. Le CFME de la SONEB a été créé en 1978 (à l’époque par la Société Béninoise d’Eau et d’Electricité) pour assurer les besoins de formation initiale et continue de ses personnels. Il s’est ouvert à sa rentrée de septembre 2016 aux apprenants externes pour les formations initiales. Le CFME dispose d’installations qui ont été réhabilitées et agrandies en 2012. Ce sont aujourd’hui des locaux modernes et bien équipés, auxquels s’ajoutent des infrastructures pédagogiques techniques spécifiques aux métiers de l’eau : forages et Développement de programmes de formation – Rapport A2 6 pompages, unité de désinfection, réseaux en surface et enterrés, atelier de pose de compteurs etc. Malgré ces installations, le CFME réalise très peu de formations. On peut citer deux formations initiales d’agent de maîtrise et d’hydromécanicien réalisées en 2016-2017, et quelques rares formations continues et courtes. Manifestement, le CFME n’est pas organisé pour produire les volumes de formation que ses installations permettent. On aboutit à une situation paradoxale. D’un côté, il existe une demande précise de formation, celle de l’ANAEPMR, mais qui s’inscrit dans une demande plus générale au secteur de l’eau d’un pays de plus de 11 millions d’habitants, de l’autre un centre de formation largement dimensionné et bien équipé, mais qui ne fonctionne pas, ou très peu. Sans vouloir développer une analyse détaillée des causes, on peut toutefois avancer ici les raisons principales de cet état de fait (une analyse plus fine permettrait de les nuancer). Le CFME est un service du siège de la SONEB, il n’a pas d’autonomie financière, ni d’autonomie pour gérer ses personnels, et s’inscrit dans les procédures de gestion de la SONEB qui ne sont pas adaptées à un centre de formation. Il dispose de personnels qui semblent peu responsabilisés à la production et aux résultats du Centre, pour qui la formation n’est pas une finalité professionnelle et qui en tous cas ne sont pas des professionnels de la formation. On peut noter aussi qu’il n’y a pas de formateurs permanents. Enfin, le Centre n’a pas de démarche « client » afin de bâtir des offres adaptées à la demande et développer ses activités. 3 LES ENJEUX Pour l’ANAEPMR, l’enjeu c’est que les formations qu’elle a définies et pour lesquelles elle est disposée à investir en moyens pédagogiques se réalisent. Il s’agit en effet de former les personnels dont les futurs opérateurs des réseaux d’AEP en milieu rural auront besoin. Sans personnel qualifié, comment assurer la bonne exploitation et la qualité de service que l’Agence attend de ses opérateurs ? Au-delà des deux formations définies, les opérateurs auront des besoins spécifiques en formation continue ou de prise de poste que le CFME devra pouvoir satisfaire. Pour le CFME l’enjeu c’est d’être un centre de formation opérationnel et efficace. Pour cela il faut : - qu’il soit compétent : maîtrise des savoirs et savoir-faire spécifiques aux métiers de l’eau, maîtrise de l’ingénierie pédagogique - qu’il sache mobiliser les formateurs nécessaires sur la base de compétences et d’aptitudes pédagogiques Développement de programmes de formation – Rapport A2 7 - qu’il soit dans une logique « client » : écoute des besoins, souci de la qualité des produits de formation - qu’il soit réactif : réponse rapide face à une demande, mobilisation des moyens pour assurer ses prestations - qu’il maîtrise ses coûts pour déterminer des prix de vente acceptables et équilibrer ses comptes Pour y arriver, il faudra des changements dont l’ampleur est telle, en termes d’organisation et de coût, qu’ils ne peuvent se justifier que pour les seuls besoins de l’ANAEPMR. En conséquence, et c’est un enjeu national, le CFME doit ambitionner de devenir le centre de formation professionnel spécialisé dans le domaine de l’eau pour l’ensemble du Bénin, servant en premier lieu la SONEB et l’ANAEPMR, mais au-delà tous les acteurs, publics et privés qui interviennent dans l’eau et l’assainissement. Sans cette ambition, les recommandations qui suivent pourront difficilement être mises en œuvre. 4 RECOMMANDATIONS RELATIVES A L’AUTONOMIE 4.1.1 Autonomie de la gestion financière Le CFME doit disposer de la capacité à établir et suivre son compte d’exploitation. Il faut que toutes les dépenses (au moins celles de fonctionnement, les dépenses d’investissement étant rarement autofinancées en totalité dans un centre de formation) qui le concernent lui soient affectées. Sans éléments comptables fiables, le CFME ne peut pas déterminer la rentabilité de ses activités ni bâtir des règles pour évaluer les prix de revient. L’équilibre de comptes est indispensable pour assurer la pérennité du CFME et lui donner la légitimité qui lui permettra de prendre des initiatives de développement sans dépendre systématiquement d’une autorisation et de l’obtention d’un financement. 4.1.2 Autonomie de la gestion des ressources humaines Ce point est fondamental. La formation professionnelle demande des personnels spécifiques, qui, indépendamment de leur motivation, doivent disposer des aptitudes et de compétences nécessaires. Le responsable du CFME doit pouvoir définir le profil des personnels dont il veut s’entourer, les sélectionner, les motiver. En matière de salaire, la grille statutaire et salariale d’une société d’eau n’est pas adaptée aux emplois de la formation. Il faut pouvoir rémunérer les personnels du CFME de façon à ce qu’ils ne soient pas immédiatement tentés d’évoluer vers les métiers d’exploitation, plus rémunérateurs. Développement de programmes de formation – Rapport A2 8 4.1.3 Autonomie de la gestion procédurale Le CFME suit les procédures de gestion qui ont cours à la SONEB Le point le plus critique est celui des achats. Un centre de formation doit être réactif, et répondre sans délai excessif aux demandes de ses clients. Une formation ne peut pas être différée pour le motif que le recrutement d’un expert pour le besoin de cette formation, ou l’achat de fournitures pour des travaux pratiques nécessitent de passer par des procédures longues. LE CFME, en tant que service de la SONEB, est régi par le code des marchés publics du Bénin (Loi n°2017‐04 du 19 octobre 2017 et décret 2018-232 du 13-juin-2018 fixant les seuils). Le code prévoit des procédures simplifiées pour les achats en dessous d’un seuil. Selon ce qui nous a été dit à la SONEB, le seuil qu’ils utilisent pour procéder à des consultations restreintes est de 10.000.000 FCFA. Ce montant est parfaitement compatible avec la nature des achats usuels d’un centre de formation, sous réserve que les procédures de consultations restreintes soient réellement allégées. 5 RECOMMANDATIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES La compétence et la motivation des personnels clés du CFME sont indiscutablement le facteur le plus critique pour qu’il soit opérationnel. Parmi les personnels clé d’un centre de formation il y a d’abord son responsable. En général il s’appuie sur un responsable formation, qui est chargé de la réalisation des actions de formation et sur un responsable du développement des activités, qui détermine quelles sont les offres de formation à bâtir et les commercialise. Il est aussi entouré d’un responsable administratif et comptable. Il est à noter que ces postes d’encadrement existent au CFME, même si le poste de directeur, actuellement indisponible, est assuré par intérim par le directeur administratif et des affaires générales de la SONEB. Il n’y a pas de règles absolues en ce qui concerne les formateurs. Certains centres disposent de formateurs internes salariés, d’autres ont uniquement recours à des intervenants externes, la plupart ont recours à un système mixte avec un noyau de formateurs internes pour les thèmes les plus courants, et des intervenants externes. La décision est à la fois économique et opérationnelle. Un formateur externe a l’avantage de ne pas induire de coût fixe, mais en général sa disponibilité complique la programmation des formations, et il contribue moins qu’un formateur interne à la « capitalisation » : production de documents pédagogiques, demande d’adaptation des plates-formes techniques etc. Et si le nombre de jours de formation qu’il assure est élevé, il coute en général plus cher qu’un formateur interne. Nous conseillons vivement le recrutement de quelques formateurs internes. Développement de programmes de formation – Rapport A2 9 5.1 Le responsable du centre Il assure la responsabilité globale du centre de formation. Il fixe les orientations, détermine la nature de l’offre de formation, et en particulier l’équilibre entre les formations longues, qu’elles soient « initiales » ou de prise de poste, et les formations continues courtes. Il est responsable de la gestion financière du centre : de l’équilibre des comptes in fine, mais aussi de l’ensemble des outils de connaissance des coûts et des règles de fixation des prix de vente. Il manage le personnel, dont il définit les postes, qu’il sélectionne et dont il suit ensuite la performance. Il s’assure que l’organisation et les moyens sont en place pour les formations soient réalisées avec le niveau de qualité requis. Il gère les relations de haut niveau, avec les clients et les partenaires. Il rend compte à ses responsables. Le profil d’un responsable de Centre est d’abord celui d’un manager, davantage issu du milieu de l’entreprise que de l’éducation. Bien évidemment, la connaissance du monde de la formation professionnelle et du secteur de l’eau constitue un atout supplémentaire. 5.2 Le responsable pédagogique Il est directement chargé de la production des formations. Sur la base des demandes des « clients », il définit les contenus, et réalise avec les formateurs l’ingénierie pédagogique. Il encadre les formateurs. Il recrute les intervenants externes qui participent aux formations, planifie les formations, suit leur déroulement et gère les aléas, analyse les commentaires des apprenants et des clients. Il est chargé des moyens pédagogiques, et détermine les outils à mettre en œuvre pour les formations. Il s’assure que les plates-formes techniques sont opérationnelles, et les fait évoluer en fonction des besoins. Il s’intéresse aux procédés éducatifs nouveaux. On trouve rarement des profils de responsable pédagogique. Idéalement, il a été formateur. Pour le CFME, il faut largement privilégier quelqu’un qui ait l’expérience du secteur de l’eau et de ses métiers, à condition qu’il témoigne d’un intérêt et d’une aptitude pour la transmission des savoirs et savoir-faire. Développement de programmes de formation – Rapport A2 10 5.3 Le responsable du développement des activités C’est de lui que dépend le chiffre d’affaires du centre de formation. Atteindre le chiffre d’affaires budgété fait partie de ses objectifs personnels. A l’écoute du secteur de l’eau, il détermine les besoins et les attentes en matière de formation. Pour chaque formation envisagée, il en détermine les éléments principaux d’objectifs, de contenus, de durée, de niveau. Avec le responsable pédagogique, il bâtit une offre de formation dont il détermine le coût. Il assure la communication et la commercialisation des offres de formation du centre. A titre d’exemple, dans le cas de ce qui a été étudié pour l’ANAEPMR, deux formations ont été définies, celle de chef de secteur et celle de technicien électromécanique. Mais il faudra suivre auprès des opérateurs comment ces formations répondent à leurs attentes, et vraisemblablement les adapter (en comportement professionnel attendu, en contenu, en durée, en modalité de réalisation) pour mieux les satisfaire. D’autres besoins n’ont pas été traités (plombiers, agents de réseau, techniciens de traitement etc.) et de nouveaux besoins se manifesteront au fur et à mesure du développement des activités des opérateurs, pour lesquels des modules de formation courts pourraient être envisagés. C’est le rôle du responsable du développement de l’offre de détecter ces besoins et d’y apporter une réponse. Il s’agit d’un profil commercial, mais la connaissance du secteur de l’eau est indispensable. Le responsable du développement de l’offre doit en effet interpréter et traduire en modules de formation des attentes exprimées par des professionnels qui eux s’intéressent d’abord à ce qu’ils attendent de leurs personnels. 5.4 Les formateurs permanents C’est au responsable du centre de décider s’il est nécessaire d’avoir des formateurs permanents, et sur quels thèmes. Dans le cadre des formations de chef de secteur et de technicien électromécanique, qui représentent chaque année de nombreux mois de formation et ce pendant plusieurs années, il est tout à fait envisageable que le centre se dote de quelques formateurs internes. En tout premier lieu deux formateurs en hydraulique des réseaux : fonctionnement hydraulique, construction et équipement des réseaux, plomberie, recherche de fuites etc. Ces sujets reviennent dans la plupart des formations, courtes ou longues, et ils ont donc toutes les chances d’être employés tout au long de l’année. Un formateur en électromécanique semble également envisageable, pour tout ce qui concerne les pompes, les installations électriques et les installations électromécaniques qu’on trouve dans les unités de traitement. Développement de programmes de formation – Rapport A2 11 6 RECOMMANDATION RELATIVE A UNE ASSISTANCE TECHNIQUE 6.1 Objet Le CFME assure aujourd’hui peu de formations dont il n’a d’ailleurs pas l’initiative. La demande de la SONEB et celle de l’ANAEPMR portent sur des formations longues (de 4 mois à un an) et qualifiantes, qui sont des formations professionnelles préalables à une prise de poste : agent de maîtrise, chef de secteur, hydromécanicien, technicien électromécanique. Mais il y a une demande pour des formations continues courtes. Ce type de formation est à développer fortement, d’autant plus que l’équilibre économique du CFME en dépend. La redynamisation du CFME reposera sur quelques personnels clés qui très vraisemblablement n’auront pas l’expérience de la formation professionnelle telle qu’est envisagée. Il leur faudra du temps pour acquérir de l’expérience d’autant plus qu’ils ne pourront pas s’appuyer sur les pratiques d’un centre qui fonctionne bien. Or les échéances pour que le centre soit opérationnel sont courtes. Pour cette raison nous préconisons d’avoir recours à une assistance technique de professionnels de la formation continue dans le domaine de l’eau. Cette assistance technique aurait pour but d’apporter les méthodes pour analyser les besoins, bâtir une offre, suivre la mise en place des outils et plates-formes pédagogiques, organiser les formations, les réaliser, contrôler la qualité. Sa finalité c’est bien évidemment de transférer les compétences à l’équipe nouvelle du CFME. 6.2 Chiffrage Pour estimer le coût de l’assistance technique, nous avons considéré qu’un expert, appartenant à un centre de formation professionnelle du secteur de l’eau, ou travaillant sous sa responsabilité, serait détaché au CFME à plein temps pendant un an, et à mi-temps une deuxième année. Par ailleurs les formateurs principaux du CFME (internes ou externes) estimés au nombre de 4 suivraient une formation de 4 semaines dans l’organisme qui assure l’assistance technique. Enfin, une quinzaine d’actions de coaching ou d’appui technique d’une semaine auraient lieu au CFME. Développement de programmes de formation – Rapport A2 12 € Million FCFA Expert permanent détaché 285 000 190 1 experts pendant 1,5 ans Frais associés 120 000 80 véhicule+logement+voyages Mise à niveau de 4 formateurs 64 000 43 4 formateurs, un mois en Europe Coaching 124 500 83 15 semaines de coaching sur site TOTAL 593 500 396 7 MISE EN ŒUVRE Les recommandations constituent un ensemble de mesures dont la mise en œuvre représente un coût significatif. Cela n’a de sens que si la mise à niveau du CFME s’inscrit dans l’objectif de le transformer en centre de formation professionnelle pour l’ensemble du secteur de l’eau du Bénin. C’est à l’échelle d’un pays de 11 millions d’habitants qui s’est engagé résolument dans le développement de l’accès à l’eau potable et aussi à l’assainissement que l’on peut justifier d’une telle infrastructure. 7.1 Déroulement L’ordre logique pour réaliser les différentes actions est le suivant. 1 - Plan d’affaires La réalisation d’un plan d’affaires a pour objectif d’estimer la viabilité économique du projet CFME, et d’étudier sa montée en charge. Il permettrait de sécuriser les décisions initiales et d’assigner au responsable du centre des objectifs, y compris des objectifs quantifiés. Le plan d’affaires consiste d’une part en une étude du marché potentiel, une analyse des volumes de formation pouvant être commercialisées, une estimation des prix de vente acceptables par le marché, d’autre part en une analyse des coûts pour faire fonctionner le CFME et réaliser les formations. On obtient ainsi sur quelques années des comptes d’exploitation prévisionnels. Le plan d’affaires n’a pas besoin d’être très précis ou détaillé. Dans le cas présent, il peut représenter une quinzaine de jours de travail pour quelqu’un qui connait le sujet. On pourrait envisager que le plan d’affaires soit réalisé par le responsable du centre. Mais cela signifie qu’on a anticipé la décision. Par ailleurs, il est peu probable que le responsable choisi soit suffisamment au fait du secteur de l’eau, de ses métiers et de l’organisation d’un centre de formation professionnelle pour produire un tel plan. Développement de programmes de formation – Rapport A2 13 2 – Décision de rendre opérationnel le CFME La décision de lancer ou non la réorganisation du CFME s’appuie sur le plan d’affaires 3 – Recrutement de l’assistance technique Un cahier des charges pour le recrutement d’une assistance technique est à produire de façon à lancer la consultation, puis ensuite procéder à la sélection du prestataire. 4 - Recrutement du responsable du Centre Il doit être mis en place le plus tôt possible, car c’est à lui de bâtir le plan d’actions et de définir les personnes dont il doit s’entourer. 5 - Assistance technique Il est souhaitable que l’assistance technique démarre au moment de l’arrivée du responsable du centre. 6 - Réalisation des travaux de plates-formes Les marchés de travaux de plates-formes pédagogiques nécessaires pour les formations demandées par l’ANAEPMR peuvent être lancés au préalable, mais il est souhaitable que les travaux eux-mêmes, qui normalement ne devraient pas s’étaler sur une longue période (quelques mois au maximum) soient suivis par les personnels en place. 7.2 Planning Selon ce planning, les formations pour l’ANAEPMR pourraient démarrer environ 10 mois après la décision de réorganiser le CFME. Le planning est fortement impacté par les délais de recrutement des personnels clés. mois Tâches 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Plan d'affaires Décision relative au CFME cahier des charges sélection Recrutement de l'assistance technique Recutement du responsable Recrutement des autres personnels clés Travaux des plates formes Supports pédagogiques Début des formations Développement de programmes de formation – Rapport A2 14