Février 2017 République centrafricaine Enquête Nationale sur les Monographies Communales 2016 République centrafricaine Enquête Nationale sur les Monographies Communales 2016 Février 2017 Avant-propos Lors de la Conférence internationale des bail- permettant de recueillir des informations sur la tota- leurs de fonds qui s’est tenue à Bruxelles le lité du territoire, pour chaque commune et tous les 17 novembre 2016, le gouvernement a présenté ménages y résidant, dans des délais plus brefs et sa stratégie pour le relèvement et la consolidation à un coût inférieur à celui d’une enquête classique. de la paix telle que décrite dans l’Évaluation des Ainsi, en la répétant régulièrement, cette enquête besoins pour le relèvement et la consolidation de ne se limitera pas à offrir une première image la paix (RCPCA). La RCPCA a : (i) identifié les complète de l’état de la nation, mais elle jettera les besoins et priorités en matière de relèvement et de bases d’un cadre de suivi pour l’avenir. consolidation de la paix et leurs coûts financiers ; (ii) identifié les dispositions opérationnelles, institu- L’indice de développement local (IDL), calculé sur tionnelles et financières spécifiques pour faciliter la la base des informations recueillies par l’enquête mise en œuvre des priorités identifiées ; et (iii) pré- et présentées dans ce rapport, constitue un outil senté une approche pour suivre les progrès de la important d’aide à la décision sur l’affectation des mise en œuvre. ressources. Il permet d’évaluer les localités les plus démunies et les progrès réalisés dans le temps en La RCPCA a bénéficié d’un large soutien et les établissant l’indicateur régulièrement. bailleurs de fonds ont exprimé leur confiance dans le gouvernement en promettant plus de 2 milliards Outre le fait d’être très pertinents pour les déci- USD de ressources pour des projets à mettre en deurs du gouvernement et d’autres agences, ces œuvre au cours des trois prochaines années. Les travaux constituent un défi pour le développement ressources étant maintenant disponibles, l’heure des statistiques. À ce jour, les informations repré- est venue de passer à la mise en œuvre. Pour le sentatives et les outils de suivi associés améliore- faire efficacement et utilement, des informations ront notre façon de travailler pour mieux répondre fiables et en temps opportun sont requises. aux besoins des citoyens de la République centrafricaine. C’est précisément ce que nous offrent les résultats de la première Enquête nationale sur les mono- M. Félix MOLOUA graphies communales. Non seulement ces résul- Ministre de l’Économie, tats arrivent au bon moment, mais ils sont aussi du Plan et de la Coopération collectés grâce à un plan de sondage innovant iii Remerciements Ce rapport est le résultat d’efforts conjoints de et la mise en œuvre de l’enquête. La rédaction l’ICASEES et de la Banque mondiale. La collecte du rapport a été réalisée en collaboration avec des données a été dirigée par Alfred SABENDO, l’ICASEES par Felipe DIZON de la Banque mon- Directeur des Statistiques Economiques à diale. Il a fait l’analyse de l’enquête auprès des l’ICASEES, sous la supervision de Magloire ménages, et Bienvenue TIEN a fait l’analyse du Constantine DOPAMAS, Directeur général de recensement des communes. L’équipe tient à l’ICASEES. Arsène ZIA KOYANGBO de l’ICASEES remercier les enquêteurs ainsi que les partici- a été responsable pour la réalisation de la saisie pants aux réunions d’examen des questionnaires de données. Alain Maxime NDOMO et Gervais et du projet de rapport, en particulier Silvio Paul DANBOY de l’ICASEES ont appuyé la formation GIROUD et les Directeurs de ICASEES pour leurs et la coordination des enquêteurs. Gervais Cham- observations. L’équipe tient à remercier le soutien berlain YAMA, Roy KATAYAMA, et Johannes d’United Nations—World Bank Fragility & Conflict HOOGEVEEN de la Banque mondiale ont apporté Partnership Trust Fund. Tous les crédits photo une assistance technique à la conceptualisation dans le rapport sont à Stephan GLADIEU. iv Table des matières Résumé analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii 1.  Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 2.  Recensement communal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.1.  Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2.  Administrations locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.3.  Infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.4.  Accès aux services sociaux et économiques de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.5.  Indice de développement local (IDL) : une mesure composite de la capacité de la commune . . 13 3.  Enquête auprès des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 3.1.  Profil des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Zones agro-écologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Extraction minière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Personnes déplacées à l’intérieur du pays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.2.  Éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.3.  Richesse et consommation alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 3.4.  Chocs et stratégies d’adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 4.  Perceptions et priorités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 4.1.  Perceptions de la sécurité et du bien-être socio-économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 4.2.  Priorités de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 5.  Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 5.1.  Résumé des résultats : recensement des communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 5.2.  Résumé des résultats : enquête auprès des ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 5.3.  Mise en place d’un système de suivi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 6.  Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 6.1.  Plan de sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 6.2.  Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 Indice de développement local (IDL) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 Indice de richesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Score de consommation alimentaire (Food Consumption Score—FCS) . . . . . . . . . . . . . 59 Liste des tableaux Tableau 1.1 : Préfectures de chaque région . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Tableau 2.1 : Infrastructures d’eau, énergie et télécommunications par région . . . . . . . . . . . . . . . 8 Tableau 2.2 : Contraintes liées à la santé et à l’éducation (% des communes) . . . . . . . . . . . . . . . 12 Tableau 2.3 : Indice de développement local—composantes et poids . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Tableau 3.1 : Caractéristiques démographiques de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Tableau 3.2 : Raisons invoquées pour la non-scolarisation ou les jours d’absence à l’école . . . . . . . . 27 v Tableau 4.1 : Priorités de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 ndicateurs utilisés pour obtenir les sous-indices et l’indice composite global . . . . . . . . 56 Tableau A1 : I Tableau A2 : Classement des communes selon l’indice de développement local (IDL) . . . . . . . . . . . 57 Liste des figures Figure 2.1 : Activités économiques principales et secondaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Figure 2.2 : Administrations locales—financement et dotation en personnel des communes . . . . . . . . 8 Figure 2.3 : Infrastructures locales—couverture de téléphonie mobile, services bancaires et routes . . . 10 Figure 2.4 : Accès aux services de base—écoles primaires et centres de santé . . . . . . . . . . . . . . 11 Figure 2.5 : Présence des ONG en RCA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Figure 2.6 : Indice de développement local de toutes les communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Figure 3.1 : Activité économique du chef de ménage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Carte des zones agro-écologiques, d’après les données collectées au niveau Figure 3.2 :  des communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Figure 3.3 : Pyramide des âges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Carte des communes où l’exploitation minière compte parmi les trois principales Figure 3.4 :  activités économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Figure 3.5 : Situation des déplacements internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Figure 3.6 : Niveau d’instruction des personnes de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 Figure 3.7 : Détention d’actifs par les ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Figure 3.8 : Consommation alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 Figure 3.9 : Consommation alimentaire des producteurs c. acheteurs d’aliments . . . . . . . . . . . . . 31 Figure 3.10 : Consommation alimentaire par niveau de richesse et région . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Figure 3.11 : Consommation alimentaire et richesse dans les communes minières . . . . . . . . . . . . 33 Figure 3.12 : Consommation alimentaire, richesse et déplacements en interne . . . . . . . . . . . . . . 34 Figure 3.13 : Évolution du prix des denrées alimentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Figure 3.14 : Chocs négatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Figure 3.15 : Stratégies d’adaptation des ménages aux chocs négatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 Figure 3.16 : Richesse, chocs négatifs et consommation alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Figure 3.17 : Affiliation à des groupes communautaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Figure 4.1 : Perception de la situation sécuritaire par les ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Cote de confiance des administrations locales et des ménages dans les différentes Figure 4.2 :  forces armées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 Figure 4.3 : Perception de la situation économique parmi les administrations locales et les ménages . . . 44 Figure 4.4 : Perceptions d’améliorations futures de la qualité de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Figure 4.5 : Priorités de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 vi Résumé analytique L’Institut Centrafricain des Statistiques et des local, l’IDL permet rapidement aux décideurs de Etudes Economiques et Sociales (ICASEES) a suivre les progrès réalisés dans les communes. réalisé en août 2016 l’Enquête Nationale sur les C’est la première fois que cet indice est préparé Monographies Communales dans le but de recueil- pour la RCA et la définition de ses composants lir des informations sur l’état de la nation et les pourra être si nécessaire affinée dans les pro- priorités de développement. L’enquête comportait chains cycles de l’enquête. Sur la base de l’indice deux volets : un recensement des communes qui de développement local actuel, le recensement des collectait des informations auprès de toutes les communes révèle que les bureaux administratifs autorités communales du pays et une enquête communaux manquent de personnel et de finan- menée auprès des ménages qui a permis d’obte- cement, que l’accès aux infrastructures de base nir des informations relatives à la situation des comme l’électricité, la couverture de téléphonie ménages dans la plupart des communes du pays. mobile, les services bancaires et le réseau routier est faible et que l’accès aux services sociaux de Cette enquête est la première source d’infor- base, tels que les écoles primaires publiques, les mations objectives sur l’état de la nation depuis centres de santé et l’eau potable, est limité, avec la crise. En premier lieu, elle comble certaines de grandes disparités entre Bangui et les autres lacunes importantes dans les données disponibles régions du pays. jusqu’à ce jour. Le recensement des communes apporte de nombreuses informations sur la situa- Les résultats de l’enquête auprès des ménages tion de toutes les communes du territoire, en font écho au contexte difficile que révèle le recen- particulier sur les infrastructures locales, les ins- sement des communes. Le niveau d’instruction tallations de santé et d’éducation, la gouvernance des personnes a stagné et est plus faible dans les locale, les activités économiques, les conflits, zones rurales et chez les femmes. Les ménages la sécurité et la violence et sur les perspectives disposent en général de très peu d’actifs et beau- locales en matière de priorités sécuritaires et poli- coup moins aujourd’hui qu’avant la crise de 2012. tiques. L’enquête auprès des ménages complète le Six ménages sur dix sont en situation d’insécurité recensement des communes. Elle fournit des infor- alimentaire. Les ménages ont en moyenne moins mations sur le bien-être socio-économique, la per- de deux repas par jour et ont tendance à consom- ception des conditions sécuritaires et économiques mer des aliments de qualité inferieur et surtout des ainsi que l’état de l’opinion vis-à-vis des priorités produits alimentaires de base. Les ménages sont politiques. L’enquête auprès des ménages a été vulnérables à un ensemble de chocs variés et n’ont menée dans toutes les communes sauf deux et dix pas de stratégies d’adaptation. ménages ont été interrogés dans chacune d’entre elles. Il est possible, en menant simultanément L’enquête auprès des ménages permet d’analyser un recensement des communes et une enquête des sous-ensembles essentiels de la population auprès des ménages, d’analyser les différences de tels que les personnes déplacées à l’intérieur du perception existant entre les autorités locales et les pays et les personnes travaillant dans l’extraction citoyens. minière. On estime qu’environ 15 % de la popu- lation sont des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Au moins, un membre de la moitié des ménages a été déplacé depuis le début de la crise État de la nation en 2012. Les ménages qui accueillent actuelle- Les résultats de ces enquêtes nous permettent ment des personnes déplacées sont généralement de dresser un aperçu de l’état de la nation et de moins bien dotés en termes d’actifs et de consom- quantifier les principaux besoins, l’ampleur des dif- mation alimentaire, et les enfants déplacés ont férences régionales et les changements intervenus tendance à manquer davantage de jours d’école. depuis 2012 (avant la crise). D’autre part, les estimations proposées dans cette enquête suggèrent que le secteur minier artisa- Le rapport présente un indice de développement nal est important. Un calcul approximatif montre local (IDL) qui combine en une seule mesure qu’environ 100 000 individus sont impliqués un ensemble d’indicateurs pertinents. L’IDL est dans l’exploitation minière pendant la saison des composé de variables mesurées selon trois piliers récoltes en août. Il semble que les ménages des importants pour le développement que sont l’admi- communes minières aient une meilleure consom- nistration locale, l’infrastructure locale et l’accès mation alimentaire, ce qui laisse penser que aux services de base. En mettant en lumière de l’extraction minière a des retombées positives pour façon simple les conditions du développement les ménages de ces communautés. viii Priorités de développement Communales représente une boucle de rétroaction objective pour l’État et les citoyens. Elle consti- Un large consensus existe entre les autorités tue la principale composante d’un nouveau sys- locales et les citoyens pour estimer que la paix, tème de suivi qui évaluera les progrès accomplis la réconciliation et la sécurité sont les principales dans la réalisation des objectifs de la RCPCA. Le priorités du pays. Environ neuf communes sur dix recensement des communes et l’enquête auprès et huit ménages sur dix les classent comme les des ménages pourront être peaufinés et adaptés plus importantes. Les priorités suivantes sont la au cours des prochains cycles d’enquête afin de bonne gouvernance et la fourniture des services de répondre aux nouvelles questions qui se posent base, suivies par le développement économique. en matière de politiques. L’étude pourra également En ce qui concerne les interventions politiques être adaptée afin d’aboutir à une meilleure infé- spécifiques, les cinq principales interventions rence concernant les sous-groupes importants de identifiées par les répondants à l’enquête sont, par la population que sont par exemple les personnes ordre d’importance : (i) améliorer la sécurité par le vivant dans les camps de déplacés, les habitants biais d’une force armée réformée opérant sur tout de Bangui ou les communautés minières. le territoire, (ii) réintégrer les anciens combattants, (iii) améliorer l’accès aux services de base (santé, Il est possible de créer un tableau de bord qui éducation, eau), (iv) améliorer les infrastructures présentera les informations sur les résultats tan- routières et (v) renforcer la production agricole et gibles du développement (comme par exemple, animale. le nombre d’écoles fonctionnelles, l’étendue du réseau de téléphonie mobile, la disponibilité des La perception qu’ont les ménages de leur condition transports) de même qu’un rapport sur la percep- de vie et des opportunités qui leur sont offertes tion des citoyens. Pour fournir un tableau plus montre de fortes attentes en matière de reprise complet de l’état de la nation, ce tableau de bord économique et d’amélioration du bien-être. La plu- pourra intégrer des informations complémentaires part des ménages estiment que leur niveau de vie provenant d’autres sources (comme par exemple est à peu près le même ou s’est dégradé au cours les prix, les personnes déplacées, la qualité des des six mois précédant l’enquête. La majorité des routes). Ces indicateurs pourront alors rendre ménages sont optimistes quant à l’amélioration compte des tendances dans le temps lorsqu’ils de leur niveau de vie et des possibilités d’emploi seront régulièrement mesurés au cours de la mise au cours de l’année à venir. Les habitants des en œuvre de la RCPCA. zones urbaines comme ceux des zones rurales ont exprimé cet optimisme. Parmi les préfectures, les Pour favoriser le renforcement de la transparence habitants de la Vakaga et du Haut-Mbomou étaient et de la confiance, les données du recense- les plus pessimistes tandis que ceux du Mbomou, ment des communes et de l’enquête auprès des Ombella-M’Poko et Nana-Mambere étaient les ménages sont mises à la disposition du public sur plus optimistes quant à leur avenir. La majorité des le site Internet du Ministère de l’Économie, du Plan ménages ont perçu une diminution des tensions et de la Coopération et seront publiées sur le nou- ethniques et religieuses. veau site Internet de l’ICASEES au moment de son lancement. Ils peuvent également être téléchargés depuis: http://bit.ly/2k7wFlq. Bâtir un système de suivi Avec sa couverture nationale et sa capacité de recueillir rapidement et de manière économique des informations, l’Enquête sur les Monographies ix Chapter 1 Introduction Il ne fait aucun doute que la République centrafri- L’enquête auprès des ménages a recueilli des caine doit relever des défis gigantesques. On ne informations sur le bien-être socio-économique peut également douter de la nécessité pour les des ménages, les perceptions de la sécurité et décideurs de disposer d’informations fiables et de la conjoncture économique et les opinions actualisées sur la situation du pays. Sans ces infor- sur les priorités politiques, complétant les don- mations, la capacité des décideurs à affecter effi- nées du recensement de la commune. L’enquête cacement les ressources, à suivre les progrès des auprès des ménages a été menée dans toutes programmes de développement et à les réadapter les communes, sauf deux, et 10 ménages ont été au fil de l’évolution des besoins reste limitée. interrogés dans chacune d’entre elles. Les deux communes non couvertes en raison de la présence Après le retour à l’ordre constitutionnel en de groupes armés et de routes impraticables en février 2016, l’Institut centrafricain des statistiques, saison de pluies sont Ouandja-Kotto, dans la pré- des études économiques et sociales (ICASEES) a fecture de la Haute-Kotto, et Ouada-Djalle, dans mené une enquête nationale en août 2016 en vue la préfecture de Vakaga, toutes deux au nord-est de combler le manque de données actuel. À cet du pays. En menant simultanément les enquêtes effet, il a bénéficié du soutien financier et tech- auprès des communes et des ménages, il est nique de la Banque mondiale afin de recueillir des possible d’explorer les éventuelles divergences informations sur l’état de la nation et les priorités de points de vue entre les autorités locales et les de développement des collectivités locales et des citoyens, et de mettre en correspondance à la fois citoyens. Cette enquête, intitulée Enquête natio- la prestation de services au niveau des communes nale sur les monographies communales, compor- et le bien-être socio-économique au niveau des tait deux volets : un recensement communal et une ménages. enquête auprès des ménages. L’enquête sur les monographies communales jette Le recensement a permis de recueillir des les bases d’un système de retour d’information informations sur la situation actuelle des pour informer les décideurs sur les progrès réali- 179 communes de la RCA et sur la vision des res- sés. En menant ces enquêtes tous les six mois, il ponsables locaux en matière de priorités sécuri- sera possible de recueillir des éléments probants, taires et politiques. Malgré l’insécurité persistante fiables et en temps opportun sur l’évolution des dans certaines régions du pays, ce recensement besoins et les progrès du développement en RCA a été mené avec succès. Par le biais d’entretiens afin de documenter la prise de décision. Avec un avec les autorités locales, des informations ont soutien supplémentaire des bailleurs de fonds, ce été recueillies sur les infrastructures locales, système de retour d’information peut être renforcé sanitaires et éducatives, la gouvernance locale, pour améliorer le suivi et compléter d’autres initia- les activités économiques, les conflits, la sécurité tives visant à renforcer la production de données et la violence. En outre, le recensement a apporté en RCA. des éléments de réponse sur les perceptions des conditions socio-économiques et sécuritaires Dans ce rapport, la Section II dépeint la situation dans le chef-lieu de commune et sur les priorités récente des communes sur la base des données politiques des autorités communales sur trois recueillies auprès des autorités locales dans le thèmes : la paix, la réconciliation et la sécurité ; cadre du recensement communal. Elle présente la bonne gouvernance et la prestation de services également un indice composite d’indicateurs sur de base ; et la reprise économique. l’administration locale, les infrastructures et les 2 services de base, dénommé Indice de développe- Tableau 1.1 : P  réfectures de chaque ment local (IDL). La Section III présente les résul- région tats de l’enquête auprès des ménages décrivant la situation des ménages et des individus en matière d’éducation, de richesse, consommation et vulné- Région Préfectures rabilité. La Section IV décrit les perceptions et les Région 1 Ombella-M’Poko priorités de développement des autorités locales Lobaye et des ménages, et la Section V fait office de conclusion en résumant les principaux résultats et Région 2 Nana-Mambéré en décrivant le rôle potentiel de l’enquête dans un Mambéré-Kadéï système de suivi. Des détails supplémentaires sur Sangha-Mambéré le plan de sondage et la méthodologie analytique Région 3 Ouham sont fournis en annexe. Ainsi que les résultats Ouham-Pendé sont présentés souvent par les régions de RCA, Région 4 Ouaka les préfectures qui constituent chaque région sont Kémo décrites au Tableau 1.1. Nana-Gribizi Région 5 Bamingui-Bangoran Vakaga Haute-Kotto Région 6 Basse-Kotto Mboumou Haut-Mboumou Région 7 Bangui (capital) 3 Chapter 2 Recensement communal 2.1 Introduction années de crise. Par exemple, seulement 4 % des communes indiquent avoir un commerce d’intrants Les petites exploitations agricoles constituent tels que les engrais, les semences et les produits l’activité économique prédominante, avec 85 % phytosanitaires dans le chef-lieu de la commune, des communes déclarant l’agriculture comme ce qui représente une baisse de 10 % par rapport à activité économique principale. L’élevage (35 % la période d’avant la crise de 2012. Et, seuls 41 % des communes), l’exploitation minière (18 % des rapportent l’existence de services vétérinaires dans communes) et le commerce (16 % des communes) la commune, soit une baisse de près de 60 % par figurent parmi les activités économiques secon- rapport à la situation d’avant la crise de 2012. daires les plus répandues (Figure 2.1). Bangui, la capitale, est une exception notable, car le com- Les communes étant les plus petites divisions merce et la fonction publique sont les principales administratives du pays, elles se trouvent au pre- activités génératrices de revenus. Le type d’activité mier plan pour la prestation de services. Le reste agricole le plus courant est la culture de denrées de cette section évalue la situation des communes de première nécessité. Par exemple, 145 com- à travers le pays en se fondant sur les données du munes désignent le manioc comme première recensement communal. Cette évaluation s’articule culture produite, et 100 autres indiquent que l’ara- autour de trois piliers : l’état de l’administration, la chide est la deuxième culture produite dans leur disponibilité des infrastructures de base et la pres- localité. tation de services sociaux et économiques de base. Cette prédominance de l’agriculture met en évi- Par conséquent, dans une tentative de produire dence une faible diversification économique et ne une mesure simple et raisonnable pour comparer s’accompagne d’aucun changement de structure le niveau actuel de développement des com- de l’économie par rapport à 2012. Neuf (9) com- munes, les indicateurs des trois piliers sont conso- munes sur dix (10) ont indiqué avoir des activités lidés pour produire un indice composite dénommé économiques semblables à celles d’avant la crise indice de développement local (IDL). L’IDL, qui de 2012. met en lumière la situation actuelle, peut aider les décideurs à répartir les ressources et à suivre les Bien que l’agriculture et l’élevage représentent l’es- progrès dans les communes. Il sert d’outil de dia- sentiel de l’activité économique dans la plupart des gnostic pour rendre compte de la situation actuelle communes, les services nécessaires au soutien dans l’ensemble de la RCA. de ces activités ont connu un déclin au cours des Figure 2.1 : Activités économiques principales et secondaires L’agriculture domine l’économie de la RCA, soulignant la faible diversification économique. Dans la plupart des communes, l’activité agricole . . . En outre, l’élevage, l’exploitation minière et le commerce sont est prédominante, sauf à Bangui les activités secondaires les plus répandues 6 Ce rapport décrit brièvement les activités éco- habitant de 2 000 FCFA ou plus, tandis que nomiques dans les communes avant de pré- 41 communes ont un budget annuel par habitant senter l’IDL et de discuter des trois piliers qui le compris entre 500 et 1 999 FCFA et 75 communes composent. sont en dessous de la barre de 500 FCFA. La quasi-totalité des communes (95 %) signale des Il passe en revue les trois piliers du développement difficultés à mobiliser des ressources pour leur dans les communes—l’administration locale, les fonctionnement. Il s’agit d’une forte augmentation infrastructures locales et les services sociaux et par rapport à 2012 où seulement près de la moitié économiques de base—avant de présenter l’indice des communes se souvient d’avoir connu de telles de développement local composite. difficultés. Les forces de gendarmerie et de police sont inexistantes dans une grande partie des régions 2.2  Administrations locales du centre et de l’est du pays (Figure 2.2). Seul un Pour être efficaces, les administrations locales ont chef-lieu de commune sur trois dispose d’une gen- besoin de personnel, de ressources et d’un envi- darmerie, et un seul sur cinq de forces de police. ronnement sûr. Dans la plupart des communes, Ces forces sont concentrées dans le sud-ouest les bureaux des administrations locales, lorsqu’ils du pays. existent, manquent de personnel et de finance- ment, ce qui laisse supposer que les fonctions de gouvernance de base ne peuvent être exécutées. De plus, les forces de gendarmerie et de police 2.3 Infrastructures sont absentes dans une grande partie des com- Les infrastructures de transport et de communi- munes du pays. cation facilitent l’activité économique. Cependant, des infrastructures essentielles comme l’électricité, la téléphonie mobile, le système bancaire et les routes font défaut dans tout le pays et des dispari- tés importantes existent entre Bangui et le reste du pays. L’accès à l’eau et à l’électricité est faible, avec seu- lement 1 commune sur 10 connectée au réseau de la compagnie nationale d’électricité (ENERCA), et 1 commune sur 3 raccordée au réseau d’appro- visionnement en eau de la SODECA. Seulement 1 % des chefs-lieux des communes rurales est connecté au réseau ENERCA. D’autre part, tous les arrondissements de Bangui déclarent Les bureaux de l’administration communale sont être alimentés en électricité. Les infrastructures en sous-effectif et manquent de financement électriques sont fonctionnelles à Bangui, dans et il est beaucoup plus difficile de mobiliser des quelques communes de la préfecture voisine ressources qu’en 2012. Seules 24 communes d’Ombella M’Poko et dans une commune dans comptent au moins 20 employés municipaux. En les préfectures de Lobaye et de Basse-Kotto. Les outre, le paiement régulier des fonctionnaires reste infrastructures hydrauliques sont quant à elles limi- un défi, 9 communes sur 10 rapportant des irrégu- tées : seule 1 commune sur 3 déclare être appro- larités significatives dans la rémunération de leur visionnée par la compagnie nationale de l’eau personnel (Figure 2.2). (SODECA), ou disposer de pompes à eau dans le chef-lieu. La couverture à Bangui est élevée, mais Un tiers de la totalité des communes n’aurait pas la situation est moins favorable dans les autres reçu d’allocation budgétaire pour 2016. Seules régions où 17 % à 60 % des communes ont accès 6 communes disposent d’un budget annuel par à des infrastructures d’eau salubre. 7 Figure 2.2 :  Administrations locales—financement et dotation en personnel des communes La capacité de gouvernance locale est faible, car les communes manquent de personnel et de financement. De plus, il manque des forces de gendarmerie et de police dans de nombreuses communes. La mobilisation des ressources se révèle de plus en plus difficile après la crise Difficultés à mobiliser des ressources avant la crise et aujourd’hui (% de communes dans chaque région qui répondent oui) 100 100 97 96 94 93 93 88 60 61 55 50 43 35 tit ui i u ur s e gu ga ea d ng r te Ya Fe an Ka at ua Ba ub Pl Eq -O ut Ha Avant la crise Aujourd’hui Tableau 2.1 : Infrastructures d’eau, énergie et télécommunications par région Disponibilité dans le chef-lieu de la commune (% des communes) Eau Couverture salubre de Réception Réception Réception (SODECA Électricité téléphonie radio radio télévision Accès à ou pompe) (ENERCA) mobile internationale nationale nationale Internet Région 1 36 18 55 95 50 9 14 Région 2 24 0* 50 97 6 0 15 Région 3 28 0* 35 74 2 0 7 Région 4 60 0* 33 83 3 0 3 Région 5 50 0 33 92 25 0 25 Région 6 17 3* 37 97 0 0 17 Région 7 88 100 100 100 100 100 100 RCA 36 12 43 89 15 6 16 *Les infrastructures existent dans plus de 6 à 7 % des communes de la région, mais ne fonctionnent pas actuellement ; dans l’ensemble, seulement 57 % fonctionnent. Le réseau de téléphonie mobile est limité et l’accès Les routes reliant les communes à Bangui sont aux services bancaires minimal. Seuls quatre souvent impraticables pendant une grande partie chefs-lieux de commune sur dix sont desservis de l’année et le coût du transport est élevé, surtout par au moins un fournisseur de services de télé- dans les zones isolées. La moitié des communes phonie mobile (Figure 2.3).1 Les chaînes de radio indique que les routes menant à Bangui ne sont et de télévision nationales et Internet sont dispo- accessibles que quelques mois par an ; 50 % nibles dans un nombre encore moins important d’entre elles déclarent que les routes sont inacces- de communes. En revanche, la téléphonie mobile sibles pendant 4 à 6 mois de l’année (Figure 2.3). est disponible dans tous les arrondissements de Environ 3 communes sur 4 indiquent des coûts Bangui. Dans les autres zones urbaines et rurales, de transport vers Bangui de plus de 25 FCFA par seulement 68 % et 23 % des communes, respec- kilomètre et par personne. Le trajet du nord-est tivement, sont desservies par au moins un four- vers Bangui est le plus coûteux, tandis que le nisseur de services de téléphonie mobile dans le déplacement à partir des communes du sud près chef-lieu. En outre, seul 1 chef-lieu sur 10 bénéficie de Bangui est relativement moins cher. La plupart d’une certaine forme de système bancaire, que des routes reliant les communes du nord à Bangui ce soit un organisme bancaire ou une mutuelle de ne sont pas praticables pendant plusieurs mois de crédit locale. En RCA, les fournisseurs de services de téléphonie mobile sont TELECEL, MOOV, ORANGE, AZUR et SOCATEL. 1 9 Figure 2.3 :  Infrastructures locales—couverture de téléphonie mobile, services bancaires et routes De nombreuses communes ne disposent pas d’infrastructures essentielles telles qu’un réseau de téléphonie mobile, des services bancaires et des routes. l’année, tandis que celles reliant les communes du 18 % disposent de centres de santé fonctionnels. sud-ouest à Bangui le sont toute l’année. (Figure 2.4). L’accès aux services sociaux de base dans les chefs-lieux de communes est meilleur. La plupart des chefs-lieux sont dotés d’établis- sements d’enseignement primaire publics (83 % 2.4  Accès aux services des communes) et de centres de santé (62 % des sociaux et économiques communes), impliquant que 17 % et 28 % d’entre de base elles, respectivement, n’offrent pas d’accès à une éducation de base et à des services de santé ! L’accès aux services sociaux de base, tels que Toutefois, l’accès aux systèmes d’approvisionne- les établissements publics d’enseignement pri- ment en eau et assainissement reste un problème, maire, les centres de santé et l’eau salubre, est y compris dans les chefs-lieux de communes. Seu- limité, surtout en dehors des chefs-lieux des lement 36 % des communes déclarent disposer communes. Au sein des 10 plus grandes locali- de points d’accès à l’eau salubre dans les chefs- tés (villages/quartiers) de chaque commune, il y lieux, la SODECA n’étant opérationnelle que dans a des établissements d’enseignement primaire quelques communes seulement. Seulement 6 % publics fonctionnels (44 % des localités) et des des communes déclarent être dotées d’un système sources d’eau salubre (robinet, pompe à eau ou d’assainissement. puits protégé) (43 % des localités) et seulement 10 Figure 2.4 : Accès aux services de base—écoles primaires et centres de santé L’accès à des services sociaux de base tels que les écoles primaires et centres de santé est limité. Selon les autorités locales, le manque d’installa- (40 % des communes), le manque d’établisse- tions et la pénurie de personnel qualifié constituent ments fonctionnels (24 % des communes) et les principaux obstacles à la fourniture de services l’insécurité (14 % des communes). Pour les éta- de base. Les fonctionnaires locaux indiquent que la blissements d’enseignement secondaire, des défis fourniture de services de santé est entravée par un similaires sont cités, le manque d’établissements manque de structures sanitaires et une pénurie de fonctionnels étant considéré comme la plus grande médecins et d’infirmiers. Pour les écoles primaires, contrainte. Le nombre d’écoles publiques a dimi- les principaux défis étaient un nombre insuffisant nué par rapport à l’année précédente, en particulier d’enseignants ou leur manque de qualification dans Région 3, Région 4, et Région 6. 11 Tableau 2.2 : Contraintes liées à la santé et à l’éducation (% des communes) Santé (problème le plus important) Bangui Reste du pays RCA Manque d’installations sanitaires fonctionnelles 43 30 31 Manque de médecins 14 23 22 Manque d’infirmiers 0 22 21 Autres 43 25 26 Total 100 100 100 Enseignement primaire (problème le plus important) Bangui Reste du pays RCA Manque d’établissements scolaires fonctionnels 43 23 24 Manque d’enseignants 0 24 23 Les enseignants ne sont pas qualifiés 14 17 17 Insécurité 14 14 14 Conditions matérielles (bâtiments) 0 6 6 Autres 29 16 17 Total 100 100 100 Enseignement secondaire (problème le plus important) Bangui Reste du pays RCA Manque d’établissements scolaires fonctionnels 29 47 46 Manque d’enseignants 0 11 11 Insécurité 14 10 11 Conditions matérielles (bâtiments) 14 9 9 Les enseignants ne sont pas qualifiés 14 6 7 Autres 29 16 17 Total 100 100 100 Remarque : Ces résultats reflètent les points de vue des autorités municipales. Des ONG sont actives dans la plupart des com- la préfecture de l’Ouham, suivie de la Mambere munes du pays, compensant partiellement cer- Kadei. Les deuxième et troisième ONG les plus taines lacunes dans la prestation des services importantes du pays sont respectivement l’Agence publics. Plus de 83 % des communes indiquent pour la coopération et le développement tech- avoir des ONG actives dans leur territoire niques (ACTED) et le Conseil danois pour les (Figure 2.5). Médecins Sans Frontières (MSF) réfugiés (DRC). La plupart de leurs activités se est présente dans 28 communes de la RCA, et concentrent dans la préfecture de l’Ouham Péndé. la plupart de ses activités se concentrent dans 12 Figure 2.5 : Présence des ONG en RCA Des ONG interviennent sur l’ensemble du territoire de la RCA, comblant ainsi partiellement certaines lacunes dans la prestation des services publics. 20 La plupart des ONG bien implantées sont celles qui sont les plus actives en RCA 17 5 principales ONG (% de communes) 15 14 11 10 6 6 5 0 MSFI ACTED IRC DRC NRC L’ONG Médecins Sans Frontières comble une 2.5  Indice de développement lacune dans les services de santé, en se focalisant sur le traitement du paludisme, les vaccinations et local (IDL) : une mesure la santé maternelle et infantile. L’organisation four- composite de la capacité nit également une assistance aux réfugiés. ACTED dispose d’un large éventail de programmes, dont de la commune l’aide au retour et au rétablissement des personnes Les sections précédentes décrivent la situation déplacées à l’intérieur du pays. Ses interventions des communes selon trois dimensions : l’adminis- d’urgence se concentrent sur le sud-est du pays tration locale, les infrastructures locales et l’accès et sur Bangui. L’IRC concentre ses activités sur aux services sociaux et économiques de base. La les soins médicaux, les services d’approvision- présente section est consacrée à l’Indice de Déve- nement en eau et assainissement et la protection loppement Local (IDL) qui regroupe 12 indicateurs des femmes et des filles vulnérables. Ses activités relatifs à ces trois piliers en un indice composite sont concentrées à Bangui, l’Ombella M’Poko, la unique. L’indice composite est donc une mesure de Nana Grebizi, l’Ouham Péndé et la Kémo. Le DRC la situation des services dans chaque commune. met en œuvre divers programmes, notamment sur l’éducation d’urgence et la réintégration des L’IDL s’étend sur une échelle de 0 à 100, dans enfants. Les programmes les plus importants du laquelle les valeurs les plus élevées indiquent NRC sont l’éducation et l’eau et assainissement. le meilleur scénario possible de prestation de services. Un score variant de 0 à 100 est égale- Outre la pénurie de services de santé et d’éduca- ment attribué à chaque pilier. L’IDL est la somme tion, il n’existe pas de système judiciaire formel. pondérée de ces scores de piliers, avec un poids Au moment de l’enquête, 24 tribunaux étaient égal (correspondant à un tiers) pour chaque pilier. recensés, dont 6 tribunaux inactifs, et 4 préfectures Toutefois, pour un pilier donné, chaque indicateur (Ouham, Kemo, Nana-Gribizi, Mbomou) déclarent n’est pas nécessairement attribué au même poids, de pas disposer de tribunal compétent pour régler de sorte que certains indicateurs sont pondérés les différends juridiques. En conséquence, les plus fortement dans l’IDL que d’autres. Les défini- citoyens doivent recourir à d’autres mécanismes de tions de l’ensemble des indicateurs de l’indice sont règlement des conflits. Dans environ 9 communes expliquées en détail en annexe. sur 10, les autorités traditionnelles sont sollicitées pour régler les différends. 13 Tableau 2.3 : Indice de développement local—composantes et poids Poids dans Sous-indice Poids Indicateurs sous-indice Administration locale 1/3 Budget 2016 par habitant en FCFA (données du 1/3 recensement de la population de 2003) Nombre d’employés dans la mairie 1/3 Sécurité, gendarmerie ou police 1/3 Infrastructures 1/3 Coût du transport vers Bangui (FCFA/km) 1/3 Réception de la téléphonie mobile dans le chef- 1/3 lieu de la commune Services bancaires disponibles dans le chef-lieu 1/3 de la commune Services de base 1/3 Proportion des 10 plus grandes localités de la 1/3 commune dotées d’écoles primaires publiques fonctionnelles Le chef-lieu de la commune est doté d’une 1/18 maternité Le chef-lieu de la commune est doté d’un hôpital 1/18 ou d’un centre de santé Proportion des 10 plus grandes localités de 4/18 la commune dotées de centres de santé fonctionnels Présence de la SODECA ou adduction d’eau 1/18 sommaire dans le chef-lieu de la commune Proportion des 10 plus grandes localités de la 5/18 commune ayant accès à l’eau salubre (bornes fontaines, forages, ou puits protégés) Le score IDL est faible pour la plupart des com- dans le classement IDL. L’IDL moyen régional pour munes. Cependant, par rapport à d’autres com- Région 1, Région 2, et Région 7 est supérieur à la munes du pays, celles situées dans Région 1, moyenne nationale, tandis que l’IDL moyen régio- Région 2, et Région 7 sont plus susceptibles d’être nal pour Région 3, Région 4, Région 5, et Région dans le quintile supérieur de l’IDL (Figure 2.6). 6 est inférieur à la moyenne nationale (Figure 2.6). L’IDL est faible pour une grande proportion de Cinq (5) communes (Baboua, Berberati, Haute- communes, indiquant la nécessité d’apporter d’im- Kade, Bouar, Yobe-Sangh) sur les 10 présentant portantes améliorations à travers le pays. Parmi l’IDL le plus élevé se trouvent dans Région 2. En les trois piliers qui forment l’IDL, les infrastructures revanche, 6 communes (Lili, Yambele, Ngandou, locales présentent une plus grande variance dans Seliba, Kotto, Mbelima) sur les 10 présentant l’IDL les communes, tandis que l’accès aux services de le plus bas se trouvent dans Région 6 (voir la liste base est relativement homogène. complète des communes et leurs IDL respectifs dans le Tableau A2 en annexe). Les communes de Région 1, Région 2, et Région 7 du sud-ouest de pays occupent les premiers rangs 14 Figure 2.6 : Indice de développement local de toutes les communes Le score IDL est faible pour une grande partie des communes, mais les communes des régions du sud-ouest présentent un IDL relativement plus élevé. Score IDL par commune Quintile IDL par commune La disponibilité des infrastructures locales varie le plus selon les communes, tandis que l’accès aux services de base est plus homogène dans les communes. La région sud-ouest obtient des résultats meilleurs que la moyenne dans le classement IDL Résultats moyens de l’IDL par région 50% 48% 47% 42% 40% 39% 38% 38% 34% 31% 30% 20% 10% 0% ui ux ur s e tit i l gu Al ga d ng r te ea Ya Fe an Ka ua Ba at ub Eq Pl -O ut Ha 15 Chapter 3 Enquête auprès des ménages Ce chapitre fournit une analyse descriptive des composantes de chaque région sont décrites au résultats de l’enquête auprès des ménages réali- Tableau 1.1. sée à partir d’un échantillon de 1 677 ménages. Via la liste des ménages, l’enquête a pu collecter des Nous mettons également en garde contre toute informations sur 10 551 individus et des données interprétation des données relatives aux personnes sur la fréquentation scolaire de 3 535 enfants de déplacées en interne, car la base d’échantillonnage 6 à 17 ans. Selon les estimations de l’enquête, de cette enquête n’inclut pas les camps de dépla- environ 15 % des personnes sont actuellement cés. De la même façon, les collectivités des petites déplacées en interne. exploitations minières n’ont pas été incluses, bien que ce secteur englobe potentiellement une part Dans l’analyse des données de l’enquête auprès non négligeable de la population. Cette enquête des ménages, une pondération échelonnée sur comble néanmoins une énorme lacune en collec- un total de 33 strates a été utilisée afin de tenir tant des informations sur un éventail complet de compte de la répartition de la population basée sur résultats relatifs aux ménages répartis dans tout le recensement de 2003 dans les régions rurales le pays. et urbaines de chacune des 17 préfectures de la RCA (la ville de Bangui, elle-même préfecture, est strictement urbaine). Chaque ménage au sein d’une même strate s’est vu attribuer un poids égal. 3.1  Profil des ménages En raison du plan d’échantillonnage limité et de Les ménages sont essentiellement jeunes, dirigés l’ancienneté de la base d’échantillonnage, des par un homme, ruraux et d’assez grande taille. schémas de pondération plus complexes n’ont pas Environ trois ménages sur cinq résident en zone été utilisés. De plus, les constats d’ordre général rurale et deux ménages sur trois comprennent cinq retirés de cette analyse des données sont habituel- membres ou plus (Tableau 3.1). Les ménages sont lement peu influencés par la stratégie de pondéra- grands tant dans les zones urbaines que dans les tion utilisée, y compris dans le cas d’une stratégie zones rurales. Seul un ménage sur cinq est dirigé simple réduite à trois strates : Bangui, les autres par une femme. Malgré un nombre relativement zones urbaines et les zones rurales. faible d’individus mariés, la plupart d’entre eux sont mariés de façon traditionnelle. Outre une grande Compte tenu des limites de la procédure d’échantil- diversité ethnique, il existe aussi une petite mino- lonnage et de leurs implications sur sa représenta- rité musulmane correspondant à environ 6 % de la tivité de la population actuelle, nous présentons les population. Ce chiffre est plus bas que l’estimation données de l’enquête sans pouvoir en tirer néces- du recensement 2003 de 15 %, probablement à sairement des conclusions définitives. Compte tenu cause de la procédure d’échantillonnage. La popu- de la taille réduite de l’échantillon dans les régions lation est assez jeune : sept hommes et femmes plus petites, nous avons limité le niveau de désa- sur dix ont moins de 25 ans. grégation de l’analyse à des échelons supérieurs tels que les zones rurales et urbaines, les régions, La plupart des ménages occupent des emplois les zones agro-écologiques et les zones minières indépendants et travaillent dans l’agriculture. Sept et non minières. Pour référence, les préfectures chefs de ménage sur dix vivants dans les zones 18 Tableau 3.1 : Caractéristiques démographiques de base Chef de ménage Chef de Tous Personnes Zone Zone Caractéristiques ménage individus déplacées urbaine rurale Lieu de Zone urbaine 38 38 30       résidence Zone rurale 62 62 70       Taille du De 1 à 4 membres 36       37 35 ménage De 5 à 8 membres 47       48 47 Plus de 8 membres 17       15 19 Genre Hommes 83 51 52   79 85 Femmes 17 49 48   21 15 Appartenance Gbaya 32 32 24   29 34 ethnique Banda 23 23 19   21 24 Mandja 9 9 8   10 9 Sara/kaba 7 7 30   4 9 Mboum 7 6 3   4 8 Ngbaka-bantou 6 7 2   8 6 Zandé-nzakara 4 4 2   3 4 Yakoma-sango 7 6 3   13 3 Autres 5 6 9   9 4 Religion Chrétiens 93 92 87   90 95 Musulmans 6 6 12   9 4 Autres 1 1 1   1 1 État-civil Union libre 51 37 35   40 58 Célibataire 27 48 53   34 22 Marié(e) 10 6 5   10 10 Veuf, veuve 8 4 4   8 7 Séparé(e)/ 5 3 3 7 3 divorcé(e) Zone agro- Forêt équatoriale 37 37 17   58 23 écologique Zone soudano- 34 33 22   29 37 oubanguienne Zone soudano- 25 25 40   12 34 guinéenne Zone soudano- 4 5 21   1 6 sahélienne 19 urbaines sont des travailleurs indépendants, contre de ménage sur dix dans les zones urbaines. Hor- neuf chefs de ménage sur dix dans les zones mis l’agriculture, les chefs de ménage des zones rurales (Figure 3.1). L’agriculture est la principale urbaines travaillent dans le commerce et l’adminis- source de revenus pour neuf chefs de ménages tration publique. sur dix dans les zones rurales, et pour quatre chefs Figure 3.1 : Activité économique du chef de ménage Les chefs de ménage sont essentiellement des travailleurs indépendants dans l’agriculture. Situation d’emploi du chef de ménage Secteur de l’activité économique primaire (activité économique primaire) par lieu de du chef de ménage, par lieu de résidence résidence (pourcentage des chefs de ménage) (pourcentage des chefs de ménage) 1 1 4 8 5 9 2 4 20 34 8 85 90 22 69 37 Zone urbaine Zone rurale Zone urbaine Zone rurale Indépendant Salarié Agriculture Commerce Aide sociale Employeur Autres Administration publique 20 Comme l’on pouvait s’y attendre, les résultats pour soudano-oubanguienne, comprenant 39 % de les ménages de Bangui sont différents de ceux la population, recouvre les zones de culture des des autres zones urbaines du pays. Seuls 4 % des céréales et de l’élevage. La zone de la forêt équa- ménages de Bangui déclarent travailler dans l’agri- toriale située à l’extrême sud du pays abrite environ culture, 37 % dans le commerce, et environ 10 % 27 % de la population nationale, est peu propice à sont des étudiants. De plus, seule la moitié des l’élévage et on y cultive plus le café et l’igname. chefs de ménage de Bangui déclare occuper un emploi indépendant. L’analyse de l’enquête auprès Selon les données du recensement des communes, des ménages ne tentera pas de faire d’autres dis- la principale culture vivrière dans toutes les zones tinctions plus explicites entre Bangui et les autres agro-écologiques est le manioc, suivi des arachides. zones urbaines du pays, en raison principalement Le maïs est cultivé dans toutes les zones agro-éco- de la petite taille de l’échantillon à Bangui. logiques, sauf dans la zone soudano-sahélienne, où la culture du millet est relativement plus répandue. Avant de décrire les conditions en matière d’édu- D’importantes cultures de rente sont pratiquées cation, de richesse ou de consommation, nous dans la zone de la forêt équatoriale, où plus de 70 examinerons quelques dimensions importantes % des communes produisent du café et plus de 20 analysées dans ce rapport : les zones agro-éco- % cultivent du coton. Dans la zone soudano-gui- logiques, les zones minières c. les zones non néenne, 40 % des communes produisent du coton. minières et les personnes déplacées en interne. Et dans la zone soudano-oubanguienne, environ la moitié des communes produit du café. L’extraction minière est pratiquée dans toutes les zones agro- Zones agro-écologiques écologiques, à l’exception de la zone soudano-sahé- Le pays est divisé en quatre zones agro-écolo- lienne. Près de la moitié des communes des zones giques (Figure 3.2). La zone soudano-sahélienne de la forêt équatoriale et soudano-oubanguienne est située dans la partie la plus septentrionale signalent des activités minières. du pays, où résident seulement 5 % de la popu- lation. Elle recouvre les zones où les sources Les données utilisées dans cette analyse pour de revenu proviennent de la chasse et du tou- classifier les zones agro-écologiques proviennent risme. La zone soudano-guinéenne abrite 29 % de l’enquête menée au niveau des communes. de la population et recouvre les zones de culture Comme les quatre zones agro-écologiques ne du coton, des céréales et d’élevage. La zone correspondent pas exactement aux régions Figure 3.2 :  Carte des zones agro-écologiques, d’après les données collectées au niveau des communes 21 administratives de la RCA, la classification des Bien que l’on puisse expliquer « l’absence » des communes reste approximative. hommes par leur possible implication dans des activités liées au conflit ou un taux de mortalité plus élevé à cause du conflit, il se pourrait égale- Extraction minière ment qu’ils travaillent dans de petites exploitations Des indices montrent qu’un certain nombre minières. Dans les communes où l’exploitation d’hommes en âge de travailler ne figurent pas dans minière est l’une des trois principales activités l’échantillon et que ces « absents » pourraient économiques, 20 % des hommes sont âgés de travailler dans des exploitations minières à petite 21 à 40 ans, contre 24 % dans les communes échelle. Vingt-huit pour cent de l’ensemble des où l’exploitation minière n’est pas l’une des trois femmes, et 23 % de la totalité des hommes sont principales activités économiques (Figure 3.4). âgés de 21 à 40 ans. De plus, les hommes employés dans de petites Figure 3.3 : Pyramide des âges >60 56–60 51–55 46–50 41–45 36–40 31–35 26–30 21–25 16–20 11–15 6–10 0–5 25 20 15 10 5 0 5 10 15 20 25 % des sous-populations Hommes Feemes Figure 3.4 :  Carte des communes où l’exploitation minière compte parmi les trois principales activités économiques 22 exploitations minières pourraient avoir quitté des Région 3 et Région 5 enregistrent la plus grande communes non minières pour des communes proportion de ménages avec des membres dépla- minières, de sorte que la comparaison entre la pro- cés à l’intérieur du pays (Figure 3.5). Plus pré- portion d’hommes « absents » dans les communes cisément, environ une personne sur trois dans minières par rapport aux communes non minières Région 3 et Région 5 est déplacée. En revanche, pourrait entraîner une sous-estimation de la taille dans les régions méridionales, Région 1, Région des exploitations minières à petite échelle. 2, et Région 6, moins d’une personne sur dix est déplacée en interne. On devrait noter que les D’une part, ces chiffres mettent en évidence le fait chiffres pour Région 5 sont plus imprécis du fait que l’enquête ne tient pas compte des communau- que la région a peu des communes et ainsi moins tés minières informelles ; de ce fait, nous tenons des observations. à souligner que ce secteur minier informel est un grand absent de notre analyse. En effet, moins de Les personnes déplacées sont le plus souvent de 1 % des personnes interrogées affirme travailler religion musulmane ou membres des ethnies Sara principalement dans l’exploitation minière, ce qui ou Kaba (Tableau 3.1 : Caractéristiques démogra- en soi démontre que le secteur minier pourrait être phiques de base). Mis à part cela, il n’existe pas conséquent et important. Un calcul rapide de cette d’autres différences démographiques frappantes enquête auprès des ménages montre que 4 % des entre les personnes déplacées et non déplacées. hommes de 21–40 ans correspondent environ à L’état-civil, le genre, l’âge et la zone de résidence 100 000 individus sur une population de 5 millions (urbaine-rurale) sont similaires chez les personnes d’habitants. Cette estimation s’accord avec eux déplacées et non déplacées. Comme évoqué d’un rapport de l’International Crisis Group (ICG) précédemment pour l’ensemble de la population, il qui estime 80 à 100 mille des mineurs en 2010 existe également des hommes « absents » chez les avant la crise en RCA et d’un rapport de USAID sur personnes déplacées, dans la mesure où le pour- les droits de propriété et le développement de mine centage d’hommes de 21–40 ans est de 7 % infé- artisanal de diamants qui estime 400 000 mineurs, rieur à celui des femmes de la même tranche d’âge. y compris les mineurs artisanaux. Dans ce rapport, les indicateurs de bien-être des ménages vivant Beaucoup de personnes se sont déplacées dans les communes minières ont été comparés à récemment et celles qui sont déplacées pour une ceux des communes non minières pour saisir dans plus longue durée tendent à vivre dans les zones un premier temps les effets potentiels sur le bien- urbaines. Globalement, environ une personne être de l’exploitation minière à petite échelle. sur trois a été déplacée il y a moins de six mois. Les personnes déplacées vers les zones rurales semblent être plus fréquemment en transit que les Personnes déplacées à l’intérieur du pays personnes déplacées dans les zones urbaines. L’enquête estime qu’environ 15 % des membres Une personne déplacée sur trois en zone urbaine des ménages sont actuellement déplacés et que a été déplacée il y a plus de deux ans, tandis que plus de la moitié des ménages ont vécu le dépla- moins d’une personne sur dix a été déplacée en cement de certains ou tous les membres de leur zone rurale il y a plus de deux ans. ménage depuis 2012 (Figure 3.5). On devrait noter que ce chiffre est diffèrent que ce du rapport de l’OCHA qui estime que 10 % de la population sont déplacés. La différence est probablement à cause 3.2 Éducation de limitations liés à la procédure d’échantillon- Le niveau d’instruction est faible, principalement nage. Depuis 2012, 68 % des ménages des zones dans les zones rurales. Dans ces dernières, parmi urbaines et 61 % des ménages des zones rurales les personnes âgées de 18 ans et plus, deux ont vécu un déplacement de certains ou tous leurs personnes sur cinq n’ont jamais fréquenté l’école membres. Parmi ces ménages, environ la moi- primaire et seule une personne sur cinq a achevé tié a vu tous ses membres déplacés en interne l’école primaire et suivi des études secondaires depuis 2012. (Figure 3.6). Dans les zones urbaines, le niveau 23 Figure 3.5 : Situation des déplacements internes Environ 15 % des personnes interrogées sont actuellement déplacées. Environ un tiers de ces déplacements se sont produits au cours des six derniers mois. Durée du déplacement par zone de résidence (pourcentage des personnes déplacées) 39 35 32 32 26 14 15 7 < 6 mois 6 á 12 13 á 24 > 24 mois mois mois Zone urbaines Zone rurales Plus de la moitié des ménages a vécu un déplacement depuis 2012. Ménages dont au moins un membre a été déplacé Ménages ayant connu des déplacements : depuis 2012, par zone de résidence (pourcentage) situation des membres déplacés (pourcentage) 67 26 29 61 21 19 53 52 Zone urbaines Zone rurales Zone urbaines Zone rurales Aucun membre n’est revenu au cours des six derniers mois Certains sont revenus au cours des six derniers mois Tous les membres sont présents 24 d’instruction est plus élevé, mais il reste néanmoins amélioration du niveau d’instruction. S’agissant des assez bas, près d’une personne âgée de plus de garçons de 6 à 17 ans, 19 % d’entre eux n’ont tou- 18 ans sur trois n’ayant jamais fréquenté l’école jours pas été scolarisés dans le primaire. Ce chiffre primaire. n’est que légèrement inférieur à celui des hommes âgés de plus de 45 ans, dont 25 % n’ont pas suivi Le niveau d’instruction des femmes est inférieur un enseignement primaire. En revanche, l’éduca- à celui des hommes, mais l’amélioration notée au tion s’est améliorée pour les jeunes filles. Soixante- sein de la population de jeunes femmes réduit cet sept pour cent des femmes de plus de 45 ans n’ont écart entre les genres. Pour les hommes, quelle pas reçu d’éducation primaire, contre 28 % de filles que soit la tranche d’âge, il y a eu peu ou aucune et adolescentes âgées de 6 à 17 ans. Figure 3.6 : Niveau d’instruction des personnes de l’échantillon Le niveau d’instruction est globalement faible, en particulier dans les zones rurales et chez les femmes. Niveaux instruction par zone de résidence Niveaux d’instruction par sexe (pourcentage des personnes âgées de 17 ans ou plus) (pourcentage des personnes âgées de 17 ans ou plus) 45 46 41 38 37 34 31 32 28 22 17 15 8 5 1 2 Aucune Primaire Secondaire > Secondaire Aucune Primaire Secondaire > Secondaire ou limitée ou limitée à l’alphabet à l’alphabet Zone urbaines Zone rurales Hommes Femmes Le niveau d’instruction des hommes stagne, mais l’écart entre les genres dans l’accès à l’éducation se réduit. Niveaux instruction des hommes par Niveaux d’instruction des femmes par groupes d’âges (pourcentage) groupes d’âges (pourcentage) 2 4 5 7 5 7 9 10 16 14 34 27 9 33 9 2 2 24 34 34 65 35 72 40 8 8 40 38 42 67 48 42 27 25 28 19 19 de 6 á 17 de 18 á 35 de 36 á 45 Plus de 45 de 6 á 17 de 18 á 35 de 36 á 45 Plus de 45 ans ans ans ans ans ans ans ans Tranche d’âge Tranche d’âge > Secondaire Primaire > Secondaire Primaire Secondaire Aucune ou limitée à l’alphabet Secondaire Aucune ou limitée à l’alphabet 25 Figure 3.6 : Continu Mais certains enfants ne sont toujours pas scolarisés et les filles scolarisées semblent abandonner l’école plus tôt. Fréquentation scolaire au cours des 6 derniers mois, Absences scolaires involontaires au cours des 6 derniers mois, par âge et par sexe (pourcentage des personnes) par âge et par sexe (pourcentage des personnes scolarisées) 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 Âge Âge Hommes Femmes Hommes Femmes Bien que l’écart entre les genres se réduise, les Environ 40 % des élèves actuellement scolarisés filles semblent toujours abandonner l’école plus tôt ont dû s’absenter plusieurs jours de l’école au que les garçons et s’absenter davantage de l’école. cours des 6 derniers mois, beaucoup d’entre eux En particulier, l’écart actuel entre les genres des justifiant leur absence par le manque de sécurité élèves scolarisés est beaucoup plus important pour (Tableau 3.2). les 15–17 ans que pour les plus jeunes. Et mal- gré le nombre plus important de filles scolarisées, les filles âgées de 12 à 14 ans ont dû s’absenter davantage de l’école. 26 Tableau 3.2 : R  aisons invoquées pour achevé l’école primaire serait la proportion de la non-scolarisation ou les personnes ayant au moins suivi certaines classes jours d’absence à l’école de l’enseignement secondaire. Pour les hommes, l’estimation de la limite inférieure des personnes ayant achevé l’école primaire est de 39 % pour les Non Jours 18–35 ans, 33 % pour les 36–45 ans et 37 % pour scolarisés d’absence les 45 ans et plus (Figure 3.6). Pour les femmes, l’estimation de la limite inférieure des personnes Raison Pourcentage ayant achevé l’école primaire est de 18 % pour les Manque de moyens 38 22 18–35 ans, 17 % pour les 36–45 ans et 9 % pour les 45 ans et plus. Ces chiffres reflètent des ten- Insécurité 17 30 dances identiques : un niveau d’éducation géné- Manque d’enseignant 8 4 ralement faible et stagnant, un niveau d’instruction supérieur pour les hommes et une certaine amélio- École fermée 8 5 ration dans l’instruction des femmes. Maladie 5 28 Coût du travail 3 4 3.3  Richesse et Vacances 2 1 consommation alimentaire Autres 17 6 Les ménages ne possèdent que très peu de biens domestiques et d’actifs productifs. Reflétant la pré- Les données de l’enquête auprès des ménages ne valence de l’agriculture de subsistance, les petits permettent pas de différencier les enfants ayant outils agricoles tels que la houe ou la daba sont les suivi une partie de l’enseignement primaire de biens les plus courants, détenus par six ménages ceux ayant achevé l’école primaire. Cependant, sur dix (Figure 3.7). La possession d’actifs agri- quelques estimations peuvent être fournies. L’esti- coles productifs de valeur est rare. Par exemple, mation de la limite inférieure des personnes ayant moins de 5 % des ménages possèdent une char- rette, une charrue ou des bœufs. Ayant perdu de nombreux actifs au cours de la proportion des ménages possédant les biens sui- crise, les ménages sont aujourd’hui beaucoup vants a sensiblement baissé entre 2012 et 2016 : moins riches qu’en 2012 et possèdent moins un lit ou un matelas (de 61 à 46 %), une radio (de d’actifs productifs, de moyens de transport et de 42 à 23 %), un vélo (de 30 à 15 %), une charrette, biens domestiques (Figure 3.7). En particulier, la une charrue ou des bœufs (de 10 à moins de 5 %). 27 Un indice de richesse est utilisé pour classer les revanche, la quasi-totalité des ménages du quintile ménages et les répartir en quintiles de richesse supérieur possède son propre mobilier, comme des en vue de l’analyse distributive. (Voir en annexe la lits, matelas et meubles de salle à manger et de construction de l’indice de richesse.) Les ménages salon. du quintile inférieur de l’indice, soit les plus pauvres en actifs, ne possèdent presque rien. Une partie Les pauvres sont plutôt localisés dans les des plus pauvres, environ un tiers, possède une régions septentrionales (Région 3, Région 4, et houe ou une daba et un téléphone portable. En Région 5) et de façon similaire dans les deux Figure 3.7 : Détention d’actifs par les ménages Les ménages possèdent moins d’actifs qu’avant 2012. Les ménages des zones urbaines sont plus riches que les ménages des zones rurales. Détention d’actifs en 2012 et 2016 Détention d’actifs en 2016 par zone de résidence (pourcentage des ménages) (pourcentage des ménages) Actifs Productifs Actifs Productifs Houe, daba Houe, daba Vélo Vélo Moto Moto Moulin, concasseur Moulin, concasseur Charrette, chariot Charrette, chariot Charrue Charrue Bœuf Bœuf Biens Domestiques Biens Domestiques Lits et matelas Lits et matelas Fauteuils et table basse Fauteuils et table basse Radio Radio Table et chaises Table et chaises Téléphone mobile Téléphone mobile Fer à repasser Fer à repasser Téléviseur Téléviseur Machine à coudre Machine à coudre 0 20 40 60 80 0 20 40 60 80 2012 2016 Zone rurales Zone urbaines 28 Figure 3.7 : Continu Les ménages du dernier quintile de richesse ne possèdent presque rien. Ces ménages sont plus nombreux dans Région 3, Région 4, Région 5, qui correspondent en partie aux deux zones agro-écologiques septentrionales. Pauvreté par région et zone agro-écologique Détention d’actifs en 2016 pour les quintiles inférieur Proportion de ménages dans les derniers 40 % et supérieur (pourcentage des ménages) de l’indice de richesse Actifs Productifs Houe, daba Vélo Moto Moulin, concasseur Charrette, chariot Charrue Bœuf Biens Domestiques Lits et matelas Fauteuils et table basse Radio Table et chaises Téléphone mobile Fer à repasser Téléviseur Machine à coudre 0 20 40 60 80 Quintile supérieur Quintile inférieur 29 zones agro-écologiques du nord (Figure 3.7). la part de nourriture des adultes. Les ménages Dans Région 4, 51 % des ménages font partie des consomment principalement des aliments de base 40 % les plus bas de l’indice de richesse, et dans (environ cinq jours par semaine) et très peu de Région 3 et Région 5, ils sont près de 60 %. De viande ou de poisson. Un ménage consomme en même, plus de 50 % des ménages des zones sep- moyenne des aliments de base environ cinq jours tentrionales soudano-sahélienne et soudano-gui- par semaine et ne consomme de la viande ou du néenne font partie des 40 % les plus bas de l’indice poisson qu’un à deux jours par semaine. de richesse. Par opposition, seuls 15 à 20 % des ménages de Région 6 et Région 7 font partie des Le score de consommation alimentaire (Food 40 % les plus bas de l’indice de richesse. Consumption Score—FCS) est un outil conçu par le Programme alimentaire mondial pour mesurer Conséquence de leur faible niveau de richesse, la fréquence (en nombre de jours) et la composi- les ménages consomment peu et les aliments tion des repas consommés par un ménage selon consommés sont de faible qualité. Que ce soit neuf catégories d’aliments différents sur une dans les zones urbaines ou rurales, les ménages période de sept jours. Le FCS permet de classer mangent en moyenne moins de deux repas par les ménages dans les trois catégories alimen- jour (Figure 3.8). Ils doivent réduire la quantité de taires suivantes : pauvre (insécurité alimentaire nourriture pendant environ deux jours par semaine, grave), limite (insécurité alimentaire modérée) et réduire le nombre de repas pendant 1,4 jour par acceptable (sécurité alimentaire). (Voir en annexe semaine et réduire environ un jour par semaine la construction du FCS). Figure 3.8 : Consommation alimentaire Les ménages consomment en moyenne moins de deux repas par jour, composés principalement d’aliments de base et de très peu de viande ou de poisson. Nombre moyen de repas par jour et stratégies d’adaptation Nombre de jours pour différentes catégories au manque de nourriture au cours d’une période de nourriture consommée par des ménages de 7 jours, par zone de résidence au cours d’une période de 7 jours 2.3 6 1.8 5 1.7 1.6 1.5 1.5 4 Nombre de jours 1.2 1.0 3 2 1 Nombre Nombre Nombre Nombre 0 de repas de jours où de jours où de jours où ile ts se s es its n it e la quantité le nombre se La o cr par jour la quantité en u Hu ba m ss Su de nourriture de repas eu Fr gu im oi de nourriture de in est réduite est réduit ,p nd Lé m des adultes ts de Co gu en an est réduite Lé im Vi Al Zone urbaines Zone rurales        Zone urbaines Zone rurales 30 L’enquête estime qu’environ six ménages sur dix réduire plus souvent la quantité de nourriture sont considérés comme ayant une consommation pendant la semaine. Il existe donc des contraintes alimentaire pauvre ou limite. Bien que les ménages à la consommation alimentaire pour les ménages urbains soient plus riches, il y a peu de différence urbains tout autant que pour les ménages ruraux. entre la consommation alimentaire des ménages urbains et ruraux. Quarante-deux pour cent des Les ménages qui produisent leurs propres ali- ménages urbains et seulement 36 % des ménages ments ont tendance à avoir une meilleure alimen- ruraux ont une consommation alimentaire accep- tation, confirmant l’observation selon laquelle les table. Les ménages urbains consomment un peu ménages urbains n’ont pas nécessairement une plus d’huile, de sucre, de viande et de poisson, meilleure alimentation que les ménages ruraux mais moins d’aliments de base que les ménages (Figure 3.9). Parmi les différentes sources de ruraux. De plus, les ménages urbains ingèrent nourriture, les ménages ont plutôt tendance soit en moyenne moins de repas par jour et doivent à acheter leur nourriture soit à la produire. Par Figure 3.9 : Consommation alimentaire des producteurs c. acheteurs d’aliments Les ménages qui produisent leur propre nourriture tendent à avoir un FCS plus élevé que ceux qui l’achètent. Score de consommation alimentaire parmi les ménages Score de consommation alimentaire parmi les ménages ayant consommé des légumineuses au cours des 7 derniers ayant consommé des légumes au cours des 7 derniers jours, jours, selon qu’il y ait eu autoproduction des légumes ou non selon qu’il y ait eu autoproduction des légumes ou non 41 43 52 57 % de ménages % de ménages 34 29 25 30 28 25 23 14 Achat ou autres Propre production Achat ou autres Propre production Pauvre Limite Acceptable Pauvre Limite Acceptable 31 Figure 3.10 : Consommation alimentaire par niveau de richesse et région Les ménages ayant une consommation alimentaire pauvre ont tendance à être moins riches et résident dans les deux zones agro-écologiques septentrionales qui s’étendent sur Région 1, Région 3, et Région 5. % des ménages ayant une consommation alimentaire pauvre ou limite, par région et par zone agro-écologique Répartition des ménages par catégories FCS, par quintile de richesse 26 26 37 53 50 % de ménages 29 30 31 28 29 45 44 32 18 22 Inférieur Duexième Troisième Quatrième Supérieur Pauvre Limite Acceptable exemple, 51 % des ménages ayant consommé des entre 70 % et 90 % des ménages sont considérés légumineuses au cours des sept derniers jours les avoir une consommation alimentaire pauvre ou ont produites eux-mêmes et 41 % les ont achetées. limite (Figure 3.10). Région 3 et Région 5 sont moins riches que d’autres régions, contrairement à Les ménages les moins riches ont une consom- Région 1. Il existe donc bien une relation positive mation alimentaire plus pauvre, même si la relation entre actifs et consommation alimentaire, mais entre richesse et consommation alimentaire est cette relation est faible. faible (Figure 3.10). Près de la moitié des ménages du quintile inférieur de richesse est classée comme Les ménages des communes minières ont une ayant une consommation alimentaire pauvre, meilleure consommation alimentaire, mais ne alors que seulement 22 % du quintile supérieur de semblent pas plus riches que ceux des communes richesse figurent dans cette catégorie. non minières. Dans les communes où l’exploitation minière est citée comme l’une des trois principales La répartition géographique des ménages ayant activités économiques, et en comparaison avec une consommation alimentaire pauvre est simi- les communes où ce n’est pas le cas, une propor- laire, mais ne correspond pas exactement à la tion plus faible de ménages a une consommation répartition géographique des moins riches. La alimentaire pauvre et une proportion plus élevée consommation alimentaire a tendance à être moins de ménages a une consommation alimentaire bonne dans les deux zones agro-écologiques limite (Figure 3.11). Mais les ménages de ces com- septentrionales, où la détention d’actifs est égale- munes minières ne semblent pas plus riches que ment faible. Dans Région 1, Région 3, et Région 5, les autres. L’exploitation minière à petite échelle 32 Figure 3.11 : Consommation alimentaire et richesse dans les communes minières Les ménages des communes minières ont une consommation alimentaire légèrement meilleure, mais ne sont pas plus riches que les ménages des communes non minières. Répartition des ménages par groupes de richesses Répartition des ménages par catégories FCS, en actif, communes minières ou non minières communes minières ou non minières 37 38 40 44 % de ménages % de ménages 22 27 20 35 36 41 35 25 Communes non minières Communes minières Communes non minières Communes minières 40 % inférieur 20 % médian 40 % supérieur Pauvre Limite Acceptable pourrait donc avoir des retombées positives sur les scolaire ont le même taux de scolarisation que les ménages de ces communautés en termes d’amé- enfants non déplacés, mais se sont davantage lioration de la sécurité alimentaire, mais non en absentés de d’école au cours des six derniers mois. termes de génération de richesse. Toutefois, cela ne signifie pas que les retombées sont identiques Alors que les ménages ayant accueilli des per- pour tous les ménages retirant directement des sonnes déplacées sont plus pauvres, il n’existe bénéfices des exploitations minières à petite pas de forte corrélation entre le fait qu’un ménage échelle, car certains de ces ménages ne résident ait eu au moins un membre déplacé depuis 2012 pas obligatoirement dans les communes minières. et la richesse ou la consommation alimentaire de ce ménage. D’une part, les ménages qui, Les ménages qui ont accueilli des personnes depuis 2012, ont expérimenté un déplacement déplacées sont actuellement moins riches et ont ou dont l’un des membres a été déplacé ne sont une consommation alimentaire plus pauvre que que légèrement moins riches que ceux qui n’ont les autres ménages, et les enfants déplacés sont connu aucun déplacement depuis cette date plus susceptibles de manquer l’école que les (Figure 3.12). D’autre part, ils ont une consomma- enfants non déplacés. Cinquante-neuf pour cent tion alimentaire légèrement meilleure que ceux qui des ménages ayant reçu au moins une personne n’ont pas connu de déplacement. Globalement, actuellement déplacée se situent dans les deux les résultats ne suggèrent pas de relation explicite quintiles inférieurs de l’indice de richesse, et 69 % entre les déplacements et le bien-être entre 2012 ont une consommation alimentaire pauvre ou limite et aujourd’hui. Une explication possible est que (Figure 3.12). En revanche, 36 % des ménages l’effet des déplacements se dissipe avec le temps. qui n’ont pas reçu de personne déplacée se situent Il convient toutefois de rappeler les réserves pré- dans les deux quintiles inférieurs de l’indice de cédemment émises : l’enquête ne tient pas compte richesse et 56 % ont une consommation alimen- des ménages vivant dans les camps de déplacés. taire pauvre ou limite. Les enfants déplacés d’âge 33 Figure 3.12 : Consommation alimentaire, richesse et déplacements en interne Les ménages hébergeant actuellement au moins une personne déplacée sont moins riches et ont une consommation alimentaire plus pauvre. Répartition des ménages par groupes de richesses, Répartition des ménages par catégories FCS, compte compte-tenu de la situation actuelle des déplacements tenu de la situation actuelle des déplacements 28 31 44 43 13 % de ménages % de ménages 25 21 29 59 44 36 27 Aucune personne déplacée Personnes déplacées Aucune personne déplacée Personnes déplacées 40 % inférieur 20 % médian 40 % supérieur Pauvre Limite Acceptable Les ménages ayant expérimenté depuis 2012 un déplacement, ou dont l’un des membres a été déplacé sont légèrement moins riches que ceux qui n’ont connu aucun déplacement. Répartition des ménages par groupes de richesses, Répartition des ménages par catégories FCS, compte-tenu de la fuite de membres due compte-tenu de la fuite de membres due à l’insécurité durant la crise à l’insécurité durant la crise 35 40 41 51 % de ménages % de ménages 21 35 27 18 39 32 30 33 pas de déplacement déplacement pas de déplacement déplacement 40 % inférieur 20 % médian 40 % supérieur Pauvre Limite Acceptable Les enfants déplacés d’âge scolaire ont le même taux de scolarisation que les enfants non déplacés, mais ont tendance à manquer plus de jours d’école. Proportion des enfants en âge d’école (16 à 17 ans) ayant Parmi ceux fréquentant l’école, proportion des élèves ayant régulièrement fréquenté une école au cours des 6 derniers manqué l’école par intermittence au cours des 6 derniers mois, par situation de déplacement mois, par situation de déplacement 75 74 52 33 non déplacés déplacés non déplacés déplacés 3.4  Chocs et stratégies d’un conflit ou de violences au sein de son vil- lage, de déplacement, vol, destruction de biens, d’adaptation maladie grave ou décès (Figure 3.14). Dans les De nombreux ménages, en particulier urbains, zones urbaines, 15 % des ménages déclarent avoir ont été négativement affectés par la hausse des connu un conflit dans leur localité au cours des prix des denrées alimentaires. Cette hausse 30 derniers jours, alors qu’ils sont beaucoup moins coïncide avec la faible consommation alimentaire nombreux à en faire état dans les zones rurales. observée chez les ménages urbains et ceux qui Hormis des conflits ou des violences dans les achètent leurs aliments au lieu de les produire. Huit villages, une proportion équivalente de ménages ménages sur dix ont indiqué avoir subi une hausse a subi un autre effet direct d’un conflit, à savoir un des prix des denrées alimentaires au cours des déplacement, un vol, une destruction de biens, une 30 derniers jours (Figure 3.14). Sur une liste de 24 maladie grave ou un décès. Dans l’ensemble, 33 % chocs ou événements négatifs, l’augmentation des des ménages urbains et 36 % des ménages ruraux prix alimentaires est le choc qui a le plus affecté ont subi un effet négatif direct d’un conflit au cours 20 % des ménages urbains. des 30 derniers jours. Davantage de ménages de Région 4 et Région 6 rapportent avoir connu un Les prix de la plupart des denrées alimentaires conflit dans leur région au cours des 30 derniers auraient ainsi augmenté, en particulier la viande jours. Dans ces régions, environ un ménage sur dix et les produits de la pêche, qui sont généralement a déclaré avoir connu un conflit dans son village au absents de l’alimentation des ménages. Les den- cours des 30 derniers jours. rées alimentaires dont les prix sont restés stables sont celles qui ne sont généralement pas consom- À la différence des ménages des communes non mées par les ménages, comme le sorgho et le mil- minières, les ménages des communes minières let (Figure 3.13). En comparaison, les prix les plus ont connu un peu moins de conflits au cours des stables sont ceux des denrées alimentaires qui 30 derniers jours. Dans les communes minières, ne sont pas des cultures traditionnelles de rente 14 % des ménages ont connu un conflit au cours comme le manioc, le maïs et les arachides. des 30 derniers jours, contre 21% des ménages dans les communes non minières pendant la même Les ménages sont encore affectés par le conflit : période. Cela pourrait indiquer que les petites un ménage sur trois a subi au cours des 30 jours communautés minières informelles connaissent un précédant l’enquête des effets négatifs directs environnement sécuritaire plus stable. Figure 3.13 : Évolution du prix des denrées alimentaires Les prix de la plupart des denrées alimentaires auraient augmenté. Variations des prix alimentaires au cours des 30 derniers jours d’après les ménages (pourcentage des ménages) Viande de gibier Viande caprine et ovine Volailles Poissons Viande de porc Viande bovine Sucre Manioc Huile Thé Arachides Maïs Riz Lait en poudre Lait Farine de blé Haricots Pâtes Pain Semoule Millet Sorgho 0 20 40 60 80 100 En aumentation Stable Non consummé Aucune réponse 35 Figure 3.14 : Chocs négatifs Les ménages subissent différents chocs négatifs, notamment des conflits et des violences. La destruction des exploitations et l’augmentation du prix des denrées alimentaires affectent en particulier les ménages. Chocs ayant un impact sur les ménages, par zone Choc le plus important mentionné par des ménages, de résidence (pourcentage des ménages) par zone de résidence (pourcentage des ménages) Au cours des 30 Au cours des 30 derniers jours derniers jours Déplacés ou réfugiés Déplacés ou réfugiés Conflit dans le village Conflit dans le village Vol d'un actif de valeur Vol d'un actif de valeur Destruction d'un actif Destruction d'un actif de valeur de valeur Maladie grave Maladie grave Décès d’un membre du Décès d’un membre du ménage ménage Augmentation du coût Augmentation du coût des transports des transports Augmentation du prix Augmentation du prix des denrées des denrées alimentaires alimentaires Autres conflits Autres conflits Au cours des 12 Au cours des 12 derniers mois derniers mois Destruction des Destruction des exploitations exploitations Sécheresses, pluies Sécheresses, pluies irrégulières, inondation irrégulières, inondation aux élevé de maladie aux élevé de maladie animale animale Mortalité animale Mortalité animale Destruction des Destruction des maisons maisons 0 20 40 60 80 0 5 10 15 20 25 Zone urbaines Zone rurales Zone urbaines Zone rurales 36 Figure 3.14 : Continu Les ménages subissent des chocs qui ne sont pas directement liés aux conflits, et ces chocs se traduisent principalemen tpar une baisse de la consommation alimentaire. Chocs ayant affecté des ménages qui n’ont connu ni conflit % de ménages par FCS et ayant ou non subi un choc ni déplacement au cours des 30 derniers jours lié à l’augmentation du coût des transports au cours (pourcentage des ménages) des 30 derniers jours. . . Au cours des 30 derniers jours Déplacés ou réfugiés 35 47 Conflit dans le village 31 Vol d'un actif de valeur 27 Destruction d'un actif de valeur 34 26 Maladie grave Pas affecté Affecté Décès d’un membre du ménage Pauvre Limite Acceptable . . . et ayant ou non subi un choc lié aux sécheresses, Augmentation du coût aux précipitations irrégulières ou aux inondations des transports au cours des 12 derniers mois Augmentation du prix des denrées alimentaires Autres conflits 34 46 Au cours des 12 derniers mois Destruction des exploitations Sécheresses, pluies 32 irrégulières, inondation 26 aux élevé de maladie animale Mortalité animale 34 28 Destruction des maisons 0 20 40 60 80 Pas affecté Affecté Pas de conflit dans le village Pauvre Limite Acceptable Pas de déplacement ni réfugié 37 D’autres chocs affectent les ménages en RCA. huit sur dix dans Région 5 où les ménages ont un Au cours des 30 derniers jours, plus de la moitié FCS moins bon que les premiers (Figure 3.15). des ménages qui n’ont pas connu de conflit ou de Ainsi, les ménages les moins aisés sont aussi les violence ont néanmoins subi une augmentation ménages les moins résilients. des coûts de transport ou des prix des denrées alimentaires (Figure 3.14). De plus, de nombreux Alors que les stratégies d’adaptation les plus ménages ont dû faire face au cours des 12 der- courantes sont les stratégies de stress les moins niers mois à des phénomènes naturels tels que drastiques—dépense de l’épargne, contraction des sécheresses, des précipitations irrégulières ou d’un prêt ou vente des biens du ménage—de des inondations. Le score de consommation ali- nombreux ménages ne peuvent simplement pas mentaire (FCS) des ménages ayant subi ces chocs y recourir. Près d’un ménage sur cinq a dépensé au cours des 12 derniers mois est en moyenne ses économies ou emprunté de l’argent au cours inférieur à celui des autres. des 30 derniers jours pour faire face aux crises (Figure 3.15). Mais le plus frappant est qu’un plus Les ménages sont soumis à une vaste panoplie grand nombre de ménages ne disposaient pas de chocs, mais ils n’ont pas une résilience suf- de ces ressources. Environ un ménage sur trois fisante face à ces événements. Le manque de n’a pas d’épargne et environ la même proportion résilience nourrit le lien entre l’apparition des chocs n’a pas de biens domestiques à vendre pour faire et la baisse de la consommation alimentaire. Les face au manque de nourriture. L’absence d’actifs ménages ont une faible capacité à s’adapter aux productifs ou de moyens de transport à vendre va chocs futurs soit parce qu’ils ont épuisé leurs de pair avec l’absence de biens domestiques. Alors ressources, soit parce qu’ils n’ont jamais eu les que 10 % des ménages ont vendu un actif produc- ressources nécessaires pour commencer à ren- tif (stratégie de crise) pour faire face au manque forcer leur capacité de résilience. Au cours des de nourriture, 42 % ne disposaient pas de ces 30 derniers jours, seuls 40 % des ménages n’ont ressources à vendre. De sorte que globalement, pas expérimenté une stratégie potentiellement au moins 52 % des ménages auraient déjà eu préjudiciable pour faire face au manque de nour- recours à cette stratégie particulière d’adaptation riture. Un ménage est supposé expérimenter une aux crises. stratégie donnée quand il a récemment engagé cette stratégie ou qu’il n’a pas cette ressource, ce Toutefois, il n’est pas forcément avéré que les qui est le signe d’un épuisement antérieur de cette ménages les plus riches soient plus aptes à résis- ressource. ter aux chocs. La consommation alimentaire des ménages riches est plus affectée par les séche- Les stratégies potentiellement préjudiciables resses, les pluies irrégulières ou les inondations. d’adaptation aux pénuries alimentaires peuvent Comparée à la consommation alimentaire des être classées dans les trois catégories suivantes : ménages des deux quintiles inférieurs de richesse, stratégie de stress, de crise et d’urgence. Les celle des ménages des deux quintiles supérieurs stratégies de stress, notamment la contraction de richesse est davantage négativement corré- d’un prêt ou la dépense de sommes épargnées, lée aux sécheresses, aux pluies irrégulières ou montrent une capacité de résilience plus faible face aux inondations (Figure 3.16). Cette constatation aux chocs futurs, due à une baisse des ressources est conforme au résultat précédent montrant la ou à une augmentation des dettes. Les stratégies faible corrélation entre richesse et consommation de crise, notamment la vente d’actifs productifs, alimentaire. réduisent directement la productivité future, y com- pris la formation de capital humain. Les stratégies Une des explications possibles est que les d’urgence, comme la vente de terres, affectent la ménages riches, en réponse à un choc, ont productivité future, ais sont plus difficiles à inver- précédemment vendu leurs actifs pour amélio- ser ou de nature plus dramatique. (Source : Guide rer leur consommation alimentaire et paraissent technique CARI du PAM, novembre 2015). maintenant plus pauvres. Une autre explication est que les riches, en réponse à un choc, n’ont Les ménages des régions enregistrant un faible pas les bons actifs à vendre ou n’ont pas accès FCS ont des stratégies inefficaces d’adaptation à au marché qui leur permettrait de vendre leurs la pénurie de nourriture. Dans Région 6, quatre actifs. En conséquence, la vente de leurs actifs ne ménages sur dix ont épuisé leurs ressources ou représente pas une stratégie d’adaptation efficace. n’ont pas de stratégie d’urgence ou de crise, contre Quoi qu’il en soit, cette disparité entre richesse et 38 Figure 3.15 : Stratégies d’adaptation des ménages aux chocs négatifs De nombreux ménages n’ont aucune stratégie d’adaptation face à la pénurie de nourriture. Stratégies d’adaptation des ménages au manque de nourriture au cours des 30 derniers jours (pourcentage des ménages) 1. Stratégies d'urgence Vente de la maison ou de terres Mendicité Pratique d’activités illégales ou à risque 2. Stratégies de crise Vente d'actifs productifs ou de moyens de transport Réduction des dépenses non alimentaires essentielles Retrait des enfants de l'école 3. Stratégies De Stress Dépense de l’épargne Emprunt auprès d'un prêteur ou d'une banque Vente de biens domestiques Déplacement d’un membre de la famille pour chercher du travail 0 20 40 60 80 100 Oui, y a déjà eu recours Non, ne dispose pas de cette ressource Non, n’en a pas besoin Faiblesse des stratégies d’adaptation, par région Faiblesse des stratégies d’adaptation, par zone agro-écologique résilience met en évidence le fait que les stratégies groupes communautaires peuvent également servir d’adaptation sont probablement mauvaises pour de canal de soutien mutuel et d’échange permettant les riches comme pour les pauvres. aux ménages de faire face aux chocs, mais ceux-ci sont peu impliqués dans ces groupes communau- Les groupes communautaires peuvent être un taires semi-formels. Seuls 24 % des ménages des vecteur de soutien mutuel, mais l’adhésion des zones urbaines et 38 % des ménages des zones ménages à des groupes communautaires est rurales ont un membre affilié à un groupe com- généralement faible. C’est pourquoi ces groupes ne munautaire (Figure 3.17). L’appartenance à ces constituent probablement pas une stratégie d’adap- groupes communautaires a toujours été faible et la tation pour les ménages en RCA. En dehors de proportion de ménages affiliés à un groupe ou une l’épargne, de l’emprunt et de la vente d’actifs, les association communautaires n’a pas changé depuis 39 2012. L’adhésion aux tontines, petits programmes probablement à un niveau moins formel d’autres d’épargne collective, est également faible et environ formes d’entraide, par exemple les réseaux infor- un ménage sur cinq faisait partie d’une tontine au mels d’amis et de voisins. cours des six derniers mois. Néanmoins, il existe Figure 3.16 : Richesse, chocs négatifs et consommation alimentaire Les ménages riches ne sont pas plus résistants aux chocs que les ménages pauvres et la consommation alimentaire des riches est plus négativement corrélée aux sécheresses, pluies irrégulières ou inondations. % de ménages par FCS, ayant connu ou non des sécheresses, des pluies irrégulières ou des inondations au cours des 12 derniers mois . . . . . . parmi les ménages des deux quintiles . . . parmi les ménages des deux quintiles inférieurs de richesse supérieurs de richesse 28 31 44 57 29 30 33 24 43 39 23 19 n’ont pas connu ont connu n’ont pas connu ont connu Pauvre Limite Acceptable Pauvre Limite Acceptable Figure 3.17 : Affiliation à des groupes communautaires Les groupes communautaires peuvent être une source importante de soutien mutuel, mais l’affiliation à ces groupes est faible. Ménages dont au moins un membre a participé à un groupe Raisons invoquées pour la participation à un groupe ou une association au cours des 6 derniers mois, ou une association au cours des 6 derniers mois, par zone de résidence (pourcentage des ménages) par zone de résidence (pourcentage des ménages) 83 69 50 47 45 38 39 37 34 24 Soutien Bénéfice Aide reçue Soutien Affiliation à un groupe ou à une association (6 derniers mois) mutuel économique d’une ONG moral Zones urbaines Zones rurales Zones urbaines Zones rurales 40 Chapter 4 Perceptions et priorités L’enquête auprès des ménages fournit des indi- 4.1  Perceptions de la cations objectives sur l’accès aux services com- munaux et sur les conditions de vie. L’analyse de sécurité et du bien-être ces indications montre la nécessité d’améliorer socio-économique considérablement l’éventail de services fournis aux La plupart des ménages estiment que la situation ménages. L’enquête a également questionné les sécuritaire s’est stabilisée, voire améliorée, dans ménages et les représentants des communes sur leur localité au cours des 6 derniers mois, et moins leur perception de la sécurité et du bien-être socio- de 15 % d’entre eux considèrent qu’elle s’est dété- économique, ainsi que sur leur vision des priorités riorée (Figure 4.1). Le nombre de ménages esti- de développement. mant que la situation s’est améliorée est plus élevé Les perceptions de la sécurité et du bien-être dans Région 1, Région 2, et Région 7 que dans les recueillies par l’enquête donnent une information, autres régions. Cette perception reflète les conflits même sommaire, sur les progrès actuels et sur le récents sur le terrain : un plus grand nombre de degré d’optimisme quant à l’avenir. S’il est vrai que ménages de Région 4 et Région 6 ont en effet des progrès importants et simultanés dans tous les vécu des tensions dans leur localité au cours des domaines soient impératifs, les ressources sont 30 derniers jours. limitées. Par conséquent, une meilleure compré- Les ménages et les représentants des communes hension par les responsables des décisions du font confiance aux Forces armées centrafricaines, degré d’urgence des diverses aux interventions va mais n’ont que peu confiance dans les groupes leur permettre de mieux programmer ces der- armés rebelles. Près de 9 ménages sur 10 et 9 nières. C’est d’ailleurs l’objectif des informations de représentants de commune sur 10 font confiance l’enquête sur les priorités de développement. Figure 4.1 : Perception de la situation sécuritaire par les ménages Les ménages perçoivent une amélioration de la situation sécuritaire, en particulier dans les régions du sud-ouest autour de la capitale. Proportion des ménages signalant une amélioration Changements perçus dans la situation sécuritaire locale de la situation sécuritaire dans leur localité au cours au cours des 6 derniers mois (pourcentage des ménages) des six derniers mois, par région 54 32 14 Amélioration Stagnation Aggravation 42 aux Forces armées centrafricaines, alors que des communes. Environ 8 ménages sur 10 per- 1 ménage sur 10 et 1 représentant de com- çoivent une aggravation de la situation de l’emploi. mune sur 10 font confiance aux groupes armés Environ 7 ménages sur 10 estiment que la sécurité (Figure 4.2). On observe le même schéma dans alimentaire s’est dégradée, sans surprise vu le toutes les régions, aussi bien là où les groupes faible score de consommation alimentaire géné- armés sont présents qu’ailleurs. ralement observé parmi les ménages. De surcroît, environ la moitié des ménages perçoit une aggra- La perception d’une amélioration en matière vation de l’accès aux services essentiels, dont de conflits et tensions ethniques et religieuses l’éducation, les soins de santé et l’eau salubre. contraste avec la perception d’une détérioration Ces données suggèrent que le taux de scolarisa- en matière de conditions économiques globales et tion de 80 % dans le primaire est loin de refléter la d’accès aux services de base au cours des 6 der- situation réelle du système éducatif, notamment la niers mois (Figure 4.3). Ce contraste existe tant qualité de l’éducation ou l’accès à l’enseignement parmi les ménages que parmi les représentants post-primaire. Figure 4.2 :  Cote de confiance des administrations locales et des ménages dans les différentes forces armées Les ménages et les représentants des communes font tout à fait confiance aux forces armées centrafricaines, mais peu confiance aux groupes armés rebelles. Niveau de confiance des ménages aux différentes Niveau de confiance des représentants des communes aux forces armées (pourcentage des ménages) différentes forces armées (Pourcentage des communes) 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 ie t. és ca ées ie t. in és ca ées er es in er m es s m m ra arm in s ce m ar ra arm ar in ce ar ar or es nd or es fri ce rces nd ,f fri up ce rces ,f ge CA up ge CA ro nt e/ Fo ro nt e/ SU Fo G lic SU G lic Po IN Po IN M M Méfiance Neutre Confiance Méfiance Neutre Confiance 43 Figure 4.3 :  Perception de la situation économique parmi les administrations locales et les ménages Les améliorations perçues dans le conflit et les tensions ethniques et religieuses contrastent avec la perception d’une aggravation des conditions économiques. Perceptions des ménages sur l’évolution des conditions sécuritaires et socio-économiques au cours des six derniers mois 100 80 60 40 20 0 ce n é re ire es oi ie ns io nt pl b es en u ta lig sio at sa lu Em iq en us ol uc sa om /re Ten de Vi im d u l’é on al s a in l’e éc à é so rit s à es s cè cu x n s u au cè itio Ac Sé iq Ac hn nd s cè et Co Ac Aggravation Stagnation Amélioration Perceptions des représentants des communes sur l’évolution des conditions sécuritaires et socio-économiques au cours des six derniers mois (pourcentage des communes) 100 80 60 40 20 0 ce n é e ire s oi ie ns ue io nt r pl ub es en ta lig sio t sa Em ca iq en l us ol sa m /re en du de Vi im o au es T l’é on al s in l’e éc à é so it s à ns ur cè x s qu c au cè tio Ac Sé i Ac i hn nd ès et c Co Ac Aggravation Stagnation Amélioration 44 Figure 4.4 : Perceptions d’améliorations futures de la qualité de vie Si la plupart des ménages n’ont constaté aucune amélioration de leur qualité de vie au cours des six derniers mois, ils sont nombreux à être confiants dans le fait que leur qualité de vie s’améliorera au cours des 12 prochains mois. Perception des ménages des changements passés Proportion des ménages qui s’attendent à des et futurs dans la qualité de vie (pourcentage des ménages) changements futurs dans la qualité de vie, par région 13 11 44 14 25 62 31 Au cours des Au cours des 6 derniers mois 12 prochains mois Amélioration Stagnation Sans opinion Aggrivation Toutefois, la plupart des ménages s’attendent à la sécurité, la plupart des ménages espérant une une amélioration de la qualité de vie au cours des amélioration de leur qualité de vie résident dans 12 prochains mois (Figure 4.4). La perception Région 1 et Région 2 autour de la capitale. d’une aggravation des conditions économiques coïncide avec la perception des ménages sur la qualité de vie : 25 % d’entre eux estiment qu’elle 4.2  Priorités de est restée stable, et 44 % qu’elle s’est détériorées au cours des six derniers mois. Cependant, la développement plupart des ménages s’attendent à une améliora- Les administrations locales et les citoyens sont tion de leur qualité de vie au cours des 12 pro- majoritairement convaincus que la plus grande chains mois. À l’instar des schémas régionaux sur priorité du pays est la paix, la réconciliation et la 45 sécurité. Viennent ensuite la bonne gouvernance et eau) ; (iv) amélioration des infrastructures rou- la fourniture des services de base, puis le déve- tières ; et (v) augmentation de la production agri- loppement économique. En ce qui concerne les cole et de l’élevage (Figure 4.5). interventions politiques spécifiques, les personnes interrogées privilégient les cinq interventions Les personnes interrogées ont été également suivantes (parmi toutes les options), classées par appelées à se prononcer sur la priorité absolue ordre d’importance : (i) amélioration de la sécurité dans ces trois catégories. Concernant la première par la réforme des Forces armées centrafricaines catégorie—paix, réconciliation et sécurité—, une opérant sur l’ensemble du territoire ; (ii) réintégra- majorité écrasante soutient la restauration de la tion des anciens combattants ; (iii) amélioration de paix dans l’ensemble du pays grâce à la réforme l’accès aux services de base (santé, éducation, des forces armées, conformément aux résultats Figure 4.5 : Priorités de développement La paix, la réconciliation et la sécurité sont une priorité majeure ; l’amélioration de la sécurité par la réforme des Forces armées centrafricaines est citée comme une priorité absolue. Classement par les ménages des priorités Classement par les représentants des communes des de développement (pourcentage des ménages) priorités de développement (pourcentage des communes) 13 12 35 10 52 5 29 62 75 86 65 53 33 30 15 11 6 8 Paix et Governance et Développement Paix et Governance et Développement réconciliation services de base économique réconciliation services de base économique Ire priorité 2e priorité 3e priorité Ire priorité 2e priorité 3e priorité Principales interventions prioritaires 45 41 13 14 12 10 8 7 7 6 Amélioration de Réintégration Amélioration Amélioration Renforcement la sécurité par des anciens de l’accès du réseau de l’agriculture la réforme combattants aux services routier et de l’élevage de l’armée (FACA) de base Ménage Commune 46 Tableau 4.1 : Priorités de développement Priorités identifiées dans chaque catégorie (pourcentage des ménages) Autres Paix, réconciliation et sécurité zones Zones (Priorité absolue pour le groupe) Bangui urbaines rurales RCA Rétablir la sécurité dans toute la RCA en réformant les forces armées (FACA) 53 57 57 57 Réintégrer les anciens combattants 16 11 15 14 Rétablir la sécurité dans toute la RCA en réformant les forces de sécurité (police et gendarmerie) 1 11 9 8 Soutenir la réduction de la violence 5 6 7 7 Définir une politique en faveur de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale 7 6 5 6 Autres Bonne gouvernance et fourniture de services de base zones Zones (Priorité absolue pour le groupe) Bangui urbaines rurales RCA Redéployer l’administration sur tout le territoire 33 23 22 24 Fournir des services de base à la population, en particulier la santé 12 24 26 23 Fournir des services de base à la population, en particulier l’éducation 13 15 20 18 Fournir des services de base à la population, en particulier l’eau 8 14 12 11 Assurer la sécurité alimentaire 4 13 9 9 Autres Développement économique zones Zones (Priorité absolue pour le groupe) Bangui urbaines rurales RCA Renforcer et développer les secteurs de l’agriculture et de l’élevage 22 33 35 33 Construire des routes 12 27 37 30 Créer des emplois 36 20 12 18 Renforcer et développer les industries extractives 4 5 5 5 Développer des programmes de formation professionnelle 5 4 3 3 Remarque : le questionnaire demandait aux personnes interrogées de choisir l’intervention la plus prioritaire dans chaque catégorie. Seules les cinq réponses les plus fréquentes sont indiquées. 47 donnés ci-dessus (Tableau 4.1). La réintégration l’accès aux services éducatifs et sanitaires est très des anciens combattants constitue la seconde limité. Enfin, sur le plan du développement écono- priorité. Quant à la bonne gouvernance et la four- mique, la création d’emplois est une grande priorité niture de services de base, c’est le redéploiement pour les résidents de Bangui, tandis que le renfor- de l’administration dans le pays qui a été le plus cement des secteurs de l’agriculture et de l’élevage souvent mentionné, en particulier par les résidents ainsi que la construction de routes constituent des de Bangui. En revanche, l’amélioration de l’accès priorités pour les résidents de Région 5 et Région aux services de base constitue une grande priorité 6 qui sont plus isolées à l’est du pays. pour les résidents d’autres régions du pays, où 48 Chapter 5 Conclusions Le présent rapport présente les résultats de L’accès aux services sociaux de base – écoles l’Enquête nationale sur les monographies commu- primaires publiques, centres de santé et approvi- nales menée en août 2016, dont l’objectif était de sionnement eau salubre – est limité, en particulier combler les lacunes d’informations sur la situation hors des chefs-lieux. Il existe des écoles primaires en RCA et jeter les bases d’un système de suivi de publiques et des sources d’eau salubre fonction- la prestation des services et des résultats de déve- nelles dans, respectivement, 44 % et 43 % des 10 loppement. Cette enquête comprend deux compo- plus grandes localités de chaque commune, tandis santes : un recensement des communes sollicitant que 18 % seulement disposent de centres de des informations aux admirations locales : et santé fonctionnels. L’accès à l’eau salubre et aux une enquête auprès des ménages réalisée dans systèmes d’assainissement reste problématique, presque toutes les communes du pays. y compris dans les chefs-lieux. Seuls 36 % des communes signalent que leur chef-lieu dispose de La présente section résume les conclusions de points d’accès à l’eau salubre. ces deux composantes de l’enquête et donne des précisions sur le système de suivi pour la RCA. Le Un indice de développement local (IDL) est calculé recensement des communes met en lumière les en combinant les indicateurs relatifs aux trois axes limites de l’administration, des infrastructures et suivants : administrations locales, infrastructure des services de base dans l’ensemble des com- locale et accès aux services sociaux et écono- munes. De la même manière, l’enquête auprès des miques de base. En mettant en lumière les condi- ménages révèle des niveaux d’éducation faibles tions actuelles de manière simple et directe, cet et en stagnation, des richesses limitées, un faible IDL peut aider les responsables dans leur alloca- niveau de consommation et une vulnérabilité éle- tion de ressources et dans leur suivi des progrès vée face aux chocs. Les résultats des communes accomplis dans leur commune. et des ménages du sud-ouest du pays sont géné- ralement meilleurs, quoique de vastes améliora- tions soient nécessaires dans l’ensemble du pays. 5.2  Résumé des résultats : enquête auprès des ménages 5.1  Résumé des résultats : Selon cette enquête, 15 % des individus seraient actuellement déplacés en interne. De plus, la recensement des communes moitié des ménages compte au moins un membre Les services administratifs des communes déplacé depuis le début de la crise en 2012. Le manquent de personnel et de financements, une nombre de personnes déplacées dans Région situation qui n’a fait que s’aggraver depuis 2012. 3 et Région 5 est disproportionné. Les ménages Seules 24 communes ont des services municipaux accueillant actuellement des personnes déplacées employant 20 personnes ou plus, et ce personnel sont moins nantis et leur consommation alimentaire n’est pas toujours payé régulièrement. De plus, est moins bonne, tandis que les enfants dépla- 57 communes indiquent n’avoir bénéficié d’aucune cés tendent à s’absenter plus souvent de l’école. allocation budgétaire pour 2016. Toutefois, les ménages dont au moins un membre a été déplacé depuis 2012 ne sont aujourd’hui que L’accès aux infrastructures de base est faible, en légèrement moins riches et leur consommation particulier pour l’électricité, le réseau de télépho- alimentaire s’est améliorée, laissant penser que nie mobile, les services bancaires et le réseau la relation entre richesse, bien-être et expérience routier. Seulement 1 commune sur 10 signale du déplacement est moins nette à plus longue que son chef-lieu est alimenté en électricité par échéance. un raccordement à l’ENERCA ou bénéficie d’une forme quelconque d’éclairage public, tandis que Alors que les ménages ressentent une aggravation 1 % seulement des chefs-lieux des zones rurales des conditions économiques générales, ils jugent est connecté via l’ENERCA. À peine 4 chefs-lieux en revanche que la situation sécuritaire s’est amé- sur 10 disposent d’au moins un fournisseur de liorée. Environ 1 ménage sur 3 a subi directement téléphone mobile, et seul 1 chef-lieu sur 10 dis- les effets négatifs des récents conflits ou violences pose d’un service bancaire — agence bancaire ou (dans les 30 derniers jours). Néanmoins, un grand mutuelle de crédit locale. La moitié des communes nombre estime que la situation sécuritaire s’est signale que les routes menant à Bangui ne sont améliorée, en particulier ceux résidant dans Région pas praticables toute l’année. 1 et Région 2 autour de la capitale. La majorité 50 des ménages estime que les tensions ethniques pour y faire face. De nombreux ménages ne et religieuses se sont apaisées et se montrent plus disposent pas (ou ont déjà épuisé) des moyens optimistes quant à l’amélioration de la qualité de les plus élémentaires pour faire face au manque vie au cours de l’année à venir. de denrées alimentaires, qu’il s’agisse de puiser dans ses économies, d’emprunter de l’argent ou de Le niveau d’éducation n’a pas évolué. Les niveaux vendre des actifs. En outre, les ménages disposant d’instruction sont moins élevés en milieu rural et d’un plus grand nombre d’actifs ne semblent pas chez les femmes. Malgré une certaine amélioration mieux protégés contre les chocs que les autres, du niveau d’instruction des femmes, les filles inter- laissant penser que même les ménages dotés rompent toujours leur scolarité plus tôt. Alors que d’actifs ne sont pas capables de survivre grâce les taux de scolarisation actuels semblent élevés, à la vente de leurs actifs. Le taux d’affiliation à autour de 80 % parmi les enfants d’âge scolaire, des groupes communautaires et des tontines la moitié des ménages a perçu une détérioration est également très faible bien que ces groupes de l’accès à l’éducation au cours des six derniers puissent représenter un moyen efficace de résister mois. Par conséquent, il est possible que le taux à certains types de chocs grâce à l’échange mutuel de scolarisation actuel ne soit pas un bon indica- au sein des communautés. teur de l’éducation dans la mesure où il pourrait ne pas refléter les éléments suivants : taux d’achève- Les ménages et les autorités locales reconnaissent ment, journées de présence au cours de l’année que la paix, la réconciliation et la sécurité devraient scolaire ou qualité de l’enseignement. En fait, 40 % constituer une priorité majeure de développement. des élèves actuellement inscrits ont dû manquer Environ 8 ménages sur 10 et 9 représentants de des jours d’école au cours des six derniers mois, communes sur 10 classent la paix, la réconciliation l’insécurité étant le motif le plus souvent invoqué et la sécurité comme principale priorité, devant la pour cette absence. Parmi les personnes âgées de bonne gouvernance et la fourniture de services de plus de 18 ans, seuls 37 % des hommes et 17 % base et le développement économique. Beaucoup des femmes ont acquis au moins un certain niveau font confiance aux forces armées centrafricaines dans l’enseignement secondaire. tandis qu’un petit nombre seulement fait confiance aux groupes rebelles armés, et ce dans toutes Les ménages possèdent très peu d’actifs, et beau- les régions. Quant à la paix, la réconciliation et la coup moins aujourd’hui qu’avant 2012. De plus, la sécurité, la majorité des personnes interrogées consommation alimentaire des ménages est peu estiment que la restauration de la sécurité par les élevée et de faible qualité, et à peu près similaire forces armées centrafricaines devrait constituer la dans les zones urbaines et les zones rurales. principale intervention politique. Les ménages possèdent uniquement des outils agricoles simples et quasiment aucun autre actif agricole productif. Six ménages sur 10 sont consi- dérés comme souffrant d’insécurité alimentaire (en 5.3  Mise en place d’un particulier, consommation alimentaire insuffisante système de suivi ou limite). En moyenne, les ménages consomment Grâce à sa couverture nationale et sa capacité moins de deux repas par jour et principalement des prouvée à collecter des informations rapidement et denrées de base. Les ménages des deux zones au moindre coût, l’enquête sur les monographies agro-écologiques du nord sont plus pauvres et leur communales peut constituer le noyau d’un nou- consommation alimentaire est insuffisante. Bien veau système de suivi. Si cette enquête est menée que les ménages urbains soient plus riches, leur régulièrement, elle pourra alimenter un système de consommation alimentaire n’est pas meilleure que suivi qui évalue les progrès par rapport aux objec- celle de leurs homologues ruraux. Conformément à tifs du RCPCA, et présenter une boucle de rétroac- ce résultat, le niveau de consommation alimentaire tion objective pour l’État et les citoyens. est moins bon pour les ménages qui ne produisent pas leurs propres aliments, et de nombreux À l’aide d’un ensemble précis d’indicateurs de ménages ont ressenti l’impact de l’augmentation l’enquête, il est possible de créer un tableau de du prix des denrées alimentaires. bord qui présentera les informations sur les résul- tats de développement tangibles (par exemple, Une vulnérabilité élevée vient s’ajouter aux faibles nombre d’écoles fonctionnelles, étendue du réseau niveaux de richesse et de consommation. Les de téléphonie mobile, disponibilité des transports) ménages sont exposés à divers chocs et ne dis- de même qu’un rapport sur les perceptions des posent pas de stratégies suffisamment efficaces 51 citoyens (par exemple, sécurité, confiance, amé- petite équipe composée de deux ou trois analystes lioration ou non de la vie). Ce tableau de bord peut dédiés, disposant d’un statut indépendant et tra- intégrer des informations complémentaires issues vaillant sous l’égide des partenaires de la RCPCA d’autres sources (par exemple, prix, personnes et des autorités, permettrait de garantir que des déplacées, qualité des routes) afin de dresser un enseignements utiles sont tirés des informations tableau plus complet de l’état de la nation. disponibles. Cette équipe produirait des rapports sur des sujets spécifiques, à la demande de Si ces indicateurs sont mesurés régulièrement sur ses directeurs. Elle travaillerait étroitement avec toute la durée de la RCPCA, ils peuvent mettre en l’ICASEES, l’institut national de la statistique res- relief les tendances qui se dégagent au cours de ponsable de la mise en œuvre de l’enquête sur les sa mise en œuvre. Il est ainsi suggéré de répéter monographies communales, et aiderait à identifier l’enquête au moins tous les six mois afin de suivre les domaines et les questions sur lesquelles il les évolutions. En complément de ce tableau de convient de collecter de plus amples informations. bord, un rapport national de mise en œuvre, publié tous les ans, pourrait faire état des progrès réa- Les résultats doivent être communiqués aux dif- lisés. Ce rapport pourrait mettre en lumière les férentes parties prenantes pour s’assurer que les succès et les problèmes rencontrés au cours de la processus de suivi soient significatifs et favorisent mise en œuvre de la RCPCA, et également inclure de meilleurs résultats de développement. Dans des informations recueillies par le biais de groupes cette optique, une analyse et une stratégie de com- de consultation. munication doivent faire partie intégrante du cadre de suivi. De plus, pour favoriser la transparence Le suivi seul n’est pas d’une grande utilité si les et la confiance, le tableau de bord et ses données informations collectées ne sont pas analysées sous-jacentes devraient être mis à la disposition du en temps opportun, mises en contexte et inter- public, notamment par le biais d’un portail Internet. prétées pour faciliter la prise de décisions. Une 52 Chapter 6 Annexe 6.1  Plan de sondage de chaque commune, les équipes chargées de l’enquête ont interrogé les représentants de la Le plan de sondage de l’enquête sur les monogra- mairie et d’autres chefs communautaires pour le phies communales a été adapté au contexte actuel recensement des communes. Considérant que les de la RCA, c’est-à-dire au niveau élevé d’insé- personnes interrogées fourniraient des informa- curité, à la nécessité de collecter des données tions plus exactes sur leur environnement immé- sur une courte période et aux lourdes contraintes diat, le questionnaire portait principalement sur la budgétaires. Un recensement des communes situation dans le chef-lieu de la commune afin de couvrant l’ensemble des 179 communes du pays renforcer la fiabilité des données collectées. constituait l’un des éléments centraux du plan de sondage. Ce recensement a été complété par Enquête auprès des ménages une enquête auprès des ménages avec pour but La taille totale prévue de l’échantillon était de recueillir les points de vue des citoyens. Les de 1 790 ménages. Dans chaque commune, groupes armés étant toujours actifs sur le territoire, 10 ménages ont été sélectionnés afin d’être interro- la sécurité des équipes chargées de l’enquête gés : 5 ménages d’un quartier sélectionné de façon était impérative. Pour la composante de l’enquête aléatoire dans le chef-lieu, et 5 ménages d’un auprès des ménages, la solution pratique et écono- village sélectionné de façon aléatoire dans un péri- mique consistait à limiter les déplacements sup- mètre de 20 à 40 kilomètres autour du chef-lieu. plémentaires des enquêteurs sur le terrain. Même si la méthodologie d’échantillonnage n’était pas Sélection des localités (village ou quartier) et des idéale, les caractéristiques socio-économiques des ménages : Premièrement, la liste des localités de personnes interrogées étaient conformes à celles la commune tirée du recensement de 2003 a été des autres enquêtes nationales. La conjugaison mise à jour par le biais de consultations avec les d’enquêtes auprès des communes et auprès des administrations locales. Le nom des villages situés ménages permet d’obtenir une bonne représenta- entre 20 et 40 kilomètres du chef-lieu a été inscrit tion du pays et constitue une source utile d’infor- sur des bouts de papier, puis un fonctionnaire mations pour combler les lacunes de données et local en a tiré un au hasard. La même procédure suivre les progrès. a été utilisée pour sélectionner l’un des quartiers du chef-lieu. Dans chacune des localités sélec- Le travail de terrain de l’enquête sur les monogra- tionnées, une liste simple comprenant jusqu’à phies communales a été réalisé par 22 équipes sur 100 ménages a été compilée. À partir de cette liste, une période de trois semaines, du 3 août 2016 au cinq ménages ont été sélectionnés de manière 24 août 2016. Les entretiens ont été conduits prin- aléatoire pour être interrogés. cipalement en français pour le recensement des communes et en sangho pour l’enquête auprès Des pondérations ont été utilisées dans l’analyse des ménages, des questionnaires papier ayant été des données de l’enquête auprès des ménages utilisés dans les deux cas. Les enquêteurs ont suivi de façon à refléter les différents pourcentages de une formation d’une semaine puis piloté les deux population dégagés du recensement de 2003 dans questionnaires d’enquête à Bangui et dans deux les zones rurales et urbaines dans chacune des communes de la préfecture d’Ombella M’Poko. 17 préfectures de la RCA et à regrouper la popu- lation en 33 strates (il n’y a pas de zones rurales à Recensement des communes Bangui, qui est sa propre préfecture). Une pondé- Comme l’ensemble des 179 communes du pays ration identique a été attribuée à chaque ménage était couvert, aucune procédure de sélection n’était au sein d’une même strate. requise pour cette composante. Dans le chef-lieu 54 6.2 Méthodologie maximal de chaque pilier est de 100 et chacun des piliers est pondéré de manière identique. La pon- Indice de développement local (IDL) dération de chaque pilier est donc égale à un tiers. Les indicateurs utilisés pour former l’indice compo- Cependant, une importance plus grande a été site global mesurent l’efficacité de la présence des accordée à certains indicateurs au sein d’un même institutions publiques, l’état des infrastructures et pilier, si bien qu’une pondération différente leur a l’accès aux services de base dans les communes. été attribuée (voir le Tableau A1 ci-dessous). Premièrement, les indicateurs définissent le niveau En outre, des points de données manquaient pour de présence de l’État. Il s’agit du premier pilier, certains des indicateurs utilisés pour calculer les qui est défini par un certain nombre d’indicateurs sous-indices. Toutefois, la proportion des valeurs tels que le budget par habitant (en devise locale) manquantes pour chaque indicateur représentait affecté à la commune, le nombre d’employés tra- généralement moins de 5 % des communes. Pour vaillant pour la mairie et la présence de forces de résoudre le problème des points de données man- sécurité (gendarmerie et police). Le second pilier quants et s’assurer que l’ensemble des 179 com- d’indicateurs évalue la disponibilité des infrastruc- munes pourrait être comparé sur l’IDL, des valeurs tures de base, par exemple l’existence d’un réseau ont été attribuées pour remplacer les valeurs de téléphonie mobile et d’un système bancaire, ou manquantes. En particulier, la médiane (pour les encore le coût du transport par kilomètre (afin d’en variables continues) ou le mode (pour les variables déduire le coût de la mobilité à travers le pays). catégoriques) ont été utilisés pour remplacer Le troisième et dernier pilier mesure la disponi- les valeurs manquantes dans l’ensemble des bilité des services de base dans la commune, communes pour lesquelles des données étaient par exemple la disponibilité des écoles primaires disponibles au niveau de la préfecture. Vu le petit publiques, d’un centre de santé et d’un système nombre de communes pour lesquelles certains d’assainissement ou encore l’accès à l’eau salubre. indicateurs étaient manquants, les valeurs saisies L’indice composite global est donc construit sur les n’ont pas eu d’impact considérable sur les sous- trois piliers que sont les administrations locales, les indices et n’ont donc pas modifié le classement de infrastructures et les services de base. Le score chaque commune selon l’IDL. 55 Tableau A1 : Indicateurs utilisés pour obtenir les sous-indices et l’indice composite global Sous-indice Pondération (pondération dans dans le l’indice global) Nom de l’indicateur Mesure sous-indice Administration Budget 2016 par habitant en 1,00 = Le plus élevé > 4 999 1/3 Locale FCFA 0,75 = Élevé 2 000-4 999 (1/3) (données démographiques du 0,50 = Moyen 500-1 999 recensement de 2003) 0,25 = Le plus bas 1-499 0 = Non Nombre d’employés à la mairie 0,75 = Le plus élevé > 19 1/3 0,50 = Moyen 10-19 0,25 = Bas 1-9 Présence de gendarmerie ou 1 = Oui 1/3 police 0 = Non Infrastructure Coût du transport par km (en 0 = Le plus coûteux >74 1/3 (1/3) FACFA) jusqu’à Bangui 0,33 = Coûteux 50-74 0,66 = Équitable 25-49 Le moins coûteux 5-24 1,00 =  Réseau de téléphonie mobile     1= Oui, au moins un opé- 1/3 rateur présent dans le chef-lieu     0 = Non Services bancaires     1= Oui, il existe certains 1/3 types d’instruments bancaires (agences, guichet de banque, caisses d’épargne et de crédit) dans le chef-lieu 0 = Non Services de base Proportion des localités (proportion) 1/3 (1/3) de la commune disposant d’écoles publiques primaires fonctionnelles Il y a une maternité dans le 1 = Oui 1/18 chef-lieu de la commune 0 = Non Il y a un centre de santé dans le 1 = Oui 1/18 chef-lieu de la commune 0 = Non Proportion des localités de la (proportion) 4/18 commune disposant de centres de santé fonctionnels Présence de la SODECA ou 1 = Oui 1/18 adduction d’eau sommaire dans 0 = Non le chef-lieu Proportion des localités de la (proportion) 5/18 commune équipées de bornes fontaines, forages ou puits protégés 56 Tableau A2 : Classement des communes selon l’indice de développement local (IDL) 5e quintile (supérieur) 4e quintile 3e quintile 2e quintile 1er quintile (inférieur) Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL e  1 11 Bossembélé 84,3 36 31 Bah-Bessar 50,5  72 71 8 Arrond. 40,2 108 12 Baléloko 34,2 144 21 Senkpa-M’Baéré 26,4  2 32 Bossangoa 77,1 37 43 Grimari 50,3  73 22 Abba 40,0 109 43 Kouango 33,9 145 32 Moyenne Si 26,1  3 22 Baboua 72,7 38 61 Kémbé 50,0  74 41 Galabadja 40,0 110 32 Nana-Marko 33,8 146 43 Kobadja 26,0  4 21 Berberati 71,2 39 62 Rafaï 49,6  75 22 Groudrot 39,9 111 31 Dilouki 33,5 147 62 Gambo 26,0  5 21 Haute-Kade 69,4 40 63 Zémio 49,6  76 51 Dar-el-Kou 39,9 112 21 Ouakanga 33,1 148 52 Ouadda 25,9  6 11 Bimbo 67,2 41 31 Birvan-Bol 49,6  77 31 Lim 39,8 113 43 Haute-Baïd 32,9 149 43 Koudoubégo 25,9  7 22 Bouar 65,1 42 71 5e Arrond. 49,6  78 31 Bozoum 39,7 114 43 Pouyamba 32,9 150 32 Hama 25,9  8 23 Yobé-Sangh 64,7 43 23 M’baéré 49,5  79 32 Bédé 39,7 115 23 Bilolo 32,9 151 22 Zotoua-Bangarem 25,8 er  9 71 1 Arrond. 63,6 44 61 Alindao 49,0  80 51 Vassako 38,8 116 41 Ngoumbélé 32,8 152 32 Soumbé 25,4 10 12 Pissa 63,4 45 22 Bawi-Tédou 49,0  81 31 Yémé 38,3 117 21 Topia 32,7 153 61 Bangui-Ket 25,1 11 21 Carnot 63,1 46 12 M’bata 48,7  82 43 Ngoubia 38,0 118 32 Ouham-Bac 32,6 154 63 Djémah 24,9 e 12 11 Yaloké 63,0 47 71 7 Arrond. 48,3  83 31 Koui 37,1 119 62 Sayo-Niaka 32,5 155 32 Ladi-Gbawi 24,1 13 21 Basse-Boum 61,7 48 32 Nana-Bakas 48,2  84 31 Daneyérin 37,0 120 61 Kotto-Ouba 32,5 156 11 Guézéli 23,3 14 43 Bambari 61,7 49 32 Bouca-Bobo 48,1  85 42 Botto 37,0 121 21 Basse-Bato 32,3 157 62 Vougba-Bal 23,1 15 11 Begoua 60,2 50 12 Boda 48,1  86 21 Haute-Boum 36,9 122 31 Malé 31,4 158 62 Bakouma 22,7 16 12 Mongoumba 60,0 51 31 Mom 47,6  87 53 Vokouma 36,2 123 32 Ouham-Fafa 31,3 159 31 Bimbi 22,4 17 71 4e Arrond. 59,8 52 63 Mboki 47,1  88 61 M’Boui 36,2 124 43 Pladama-Ou 31,0 160 42 Nana 21,7 18 41 Sibut 59,7 53 23 Nola 46,2  89 32 Nanga-Bogu 36,1 125 31 Banh 30,9 161 32 Ouaki 21,2 19 21 Basse-Kade 59,5 54 22 Doaka-Kour 46,1  90 42 Grevaï 36,1 126 22 Béa-Nana 30,9 162 61 Yabongo 20,5 20 31 Paoua 59,0 55 31 Kouazo 45,8  91 32 Koro-M’pok 35,9 127 61 Bakou 30,1 163 21 Mbali 20,3 21 52 Bria 57,9 56 43 Danga-Gbou 45,3  92 31 Péndé 35,9 128 32 Fafa-Boung 29,7 164 31 Loura 20,3 22 62 Bangassou 57,0 57 41 Tilo 44,4  93 12 Boutélossi 35,9 129 43 Baïdou-Ngo 29,7 165 22 Yoro-Samba 19,9 23 21 Basse-Mamb 57,0 58 43 Ippy 44,4  94 43 Cochio-Tou 35,9 130 22 Koundé 29,6 166 43 Yéngou 19,6 24 31 Binon 56,5 59 71 3e Arrond. 44,4  95 41 Mala 35,6 131 12 Bogongo-Ga 29,4 167 43 Lissa 19,6 25 11 Boali 55,9 60 52 Ouandja-Ko 44,1  96 31 Nana-Barya 35,6 132 61 Siriki 29,3 168 62 Zangandou- 19,1 26 11 Damara 55,6 61 61 Mobaye 43,6  97 12 Lessé 35,4 133 32 Bakassa 29,2 169 61 Guiligui 18,6 27 22 Herman-Bro 54,9 62 12 Nola 43,3  98 32 Ndoro-Mbol 35,4 134 51 Mbolo-Kpat 28,6 170 61 Mbélima 18,6 28 12 M’baïki 54,1 63 11 La Mbi 42,6  99 31 Mia-Péndé 35,3 135 52 Yalinga 28,1 171 61 Kotto 18,6 (continu) 57 Tableau A2 : Continu 58 5e quintile (supérieur) 4e quintile 3e quintile 2e quintile 1er quintile (inférieur) Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL Rang Préf.(a) Commune IDL e 29 41 Dékoa 53,9 64 32 Sido 42,4 100 12 Boganda 35,3 136 71 2 Arrond. 28,0 172 61 Séliba 18,1 30 42 Kaga-Bando 53,7 65 31 Bocaranga 41,7 101 32 Ben-Zambé 35,0 137 53 Ridina 27,9 173 22 Niem Yelew 16,6 31 42 M’Brès 53,4 66 12 Moboma 41,6 102 23 Salo 34,7 138 53 Ouandja 27,9 174 22 Bingué 15,5 32 32 Batangafo 52,7 67 42 Ndénga 41,3 103 12 Lobaye 34,6 139 52 Daba-Nydou 27,7 175 43 Azéngué-Mi 14,4 33 22 Fô 52,3 68 41 Galafondo 41,2 104 21 Haute-Bato 34,5 140 31 Dan-Gbabir 27,4 176 62 Ngandou 13,4 34 31 Kodi 52,1 69 41 Guifa 40,9 105 61 Ouambé 34,4 141 52 Daho-Mbout 27,3 177 61 Yambélé 12,9 e 35 63 Obo 51,8 70 71 6 Arrond. 40,9 106 62 Ngbandinga 34,3 142 62 Ouango 27,2 178 63 Lili 10,1 71 22 Yénga 40,3 107 11 Bogangolo 34,2 143 32 Ouassi 26,8 179 22 Nadziboro 10,1 Remarque : (a) Le nom et le code des préfectures sont indiqués ci-dessous. 11 Ombella M’poko 32 Ouham 53 Vakaga 12 Lobaye 41 Kemo 61 Basse-Kotto 21 Mambéré Kadéi 42 Nana-Gribizi 62 Mbomou 22 Nana Mambéré 43 Ouaka 63 Haut-Mbomou 23 Sangha Mbaéré 51 Bamingui-Bangoran 71 Bangui 31 Ouham Pende 52 Haute-Kotto Indice de richesse Score de consommation alimentaire L’indice de richesse en actifs s’obtient en condui- (Food Consumption Score—FCS) sant une analyse de la composante principale Le FCS conçu par le Programme alimentaire mon- (avec une rotation) sur 11 variables indiquant dial (PAM) est compris entre 0 et 112. Il combine chacune le taux de propriété actuel d’un actif en un indice unique la consommation de huit dif- donné. La liste de variables est composée de 11 férentes catégories d’aliments par un ménage sur actifs actuellement détenus par au moins 5 % de une période de sept jours. Ces huit catégories sont l’échantillon. Cette liste inclut les sept équipements les suivantes : denrées de base, légumineuses, domestiques suivants (ou ensemble d’articles) : légumes, fruits, viande/poisson, lait, sucre et huile. lit et matelas, fauteuil et table basse, radio, table Les condiments sont exclus. En règle générale, le à manger et chaises, téléphone portable, fer à score est catégorisé selon les tranches suivantes : charbon et téléviseur, ainsi que les quatre actifs de 0 à 21 : pauvre, de 21,5 à 35 : limite et > 35 : productifs/moyens de transport suivants : houe ou acceptable. daba, vélo, moto, moulin/broyeur. 59